-ocr page 1-

1



1


lîM









f^.^.




. ^i^Â^Î^^^?^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»^^Ä^^'



;2^^i;5ii8«^^Â;çç«sg^^8^5S!â^w?ft^«-^^*»jj^

Ï6Àss?s'*''‘*5;s^v»****^^

^syF«sg»ii^^j;;;;^;v;^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^äSiwiS?^^

î^rw^srri-ï^SæsS^»^





aaAaAAAAA



-ocr page 2-

Dit boek hoort bij de Collectie Van Buchell

Huybert van Buchell (1513-1599)

Meer informatie over de collectie is beschikbaar op:

http://repertorium.librarv.uu.nl/node/2732

Wegens onderzoek aan deze collectie is bij deze boeken ook de volledige buitenkant gescand. De hierna volgende scans zijn in volgorde waarop ze getoond worden:

This book is part of the Van Buchell Collection

Huybert van Buchell (1513-1599)

More information on this collection is available at:

http://repertorium.librarv.uu.nl/node/2732

Due to research concerning this collection the outside of these books has been scanned in full. The following scans are, in order of appearance:

-ocr page 3-

-ocr page 4-

-ocr page 5-

-ocr page 6-

-ocr page 7-

slt;sll®?S^OS5SS£b^5^^^^

Æ~SS?5ïW?Sa5ï;ï^^^^ tSSg^^Ä:: gt;’^S5£^S5-~

Ä fe-®SSB?îB?®lww^^

-ocr page 8-

-ocr page 9-

-ocr page 10-

-ocr page 11-

HISTOIRE

ET-.ÇHRpNIQy E

ME M-O RAB LE DE MES-

SIRE lEHAN FROISSART.

REVEV ET CORRI(gt;E SVS ÇI V E R S EXEMtgt;L/lRES, ET SVIVANT LES BONS AV.

teurs,par Denis Sauvage de Fontenailles en Brie, Hido-riographediiTrefchrefticnRoy Henry

dcUxiefnie de ce nom. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

P^EM1’eR'vOLYME. •

CHEZ MICHEL.DE ROIGNY, R V E s. lACCtyES AVX Q^V ZITRE ’E LEMEN S.

M. D. —L X X 11 i 1/

-ocr page 12-

-ocr page 13-

Onfeigncur, en continuant ma deduâion Fran-çoife de l’Hiftoire générale des Gaulesamp;du royau me de FrancS, après qu’il a pieu à la magefté du Koy me retenir pour fon Hiftoriographe , parla preientation de Monfeigneur le Cardinal d« Cha ftillon,voftre neuen,le bon fiipporc de vous amp;: des ^oftresrtî’a tcll^nenc aide à vacquerà^eftemienne charge} que i’AlFe peu maintenant monftrer quc4qucautrepreuuedc ma diligence, n’euft efté qi^jn’y eftant grandement ferui de ce que mefli-re fehanFroiffart en a efcrit,amp;neantmoins l’ayant trouué trop mifcrablc-ment corrompuparlc commun malheur des autres liures, toute raifon m*acd8|mandc de ne luy élire moins fecourable, quei’ay parauantefteà Maiftre Nicole Gilles,en f«s Annales de France, amp;nbsp;au Seigrfturd’Argen-ton,fur les Mémoires 3e rHiUoirc defon temps. Aquoy faire me luis de tant plus volontiers employé,que iel’ay^u prendre fa principale narration furie commencement du regne de ce grâd Comte Philippe,premier Roy de France en la trelilluftre maifon de, Valois , amp;nbsp;qu’entre ceux, qui luy aidèrent vaillamment à deffendre la polTeffion de fen Royaume contre Edouard d’Angleterrc,troifiefme du nom,foy difant aulTi Roy de France,par fa merc,fœur de trois Rois precedens amp;nbsp;conféquutifs, il y fait fouuent fort honnorablc mention du preuxamp; hardi Cheualicr Charles de Montraorcnci,Marcfchal de France,amp; Tvn de vos peres amp;nbsp;prcdgcelTcuis. Il vous plaira donc,MonfcigneLir allouer ce raie labeur, amp;pcrmattre que le prefent Volume,tcfmoignage de l’humble deuotion queje vous porte, fepuilTe prefenter à voftre heureux amp;ipacifiqueret(Mr,pourç^re biitoft apres fuiui de trois autres fes compaignoils, dtfia tous achenwnez à» don-^ ncrplaifir amp;nbsp;profit au public,fous l’autorité de voftre grandeur,^U5 Dieu vueille maintenir en toute profperité, comme l’en fupplie amp;nbsp;requiert voftre très-humble amp;nbsp;frefobcilTant feruiteur.

DENIS SAVVAGE,


-ocr page 14-

' ADVE-RTISSEMENT

AVX LECtEVRS.*

E i o N E v R ^Lecieuy,puißjue la conférence des autres Exemplaires vous pourra teßnotgner de la vérité^ te n'employray point icy grand lagage à vous montrer combien ^eprefint i^uteurefoit corrompu ^ par l’ignorance des efirtuains du tentaspajje^cb“par la négligence de ceux^ejuifatJans beaucoupt plus de copte c^ leur proft particulier, ejae de cel^y du publiceerde leur propre honnearenefefont aucf^nementfiucie^comment il fuß imprimé. Seulement vous aduertiraylt;jue l’Exemplaire^duquél i'ayfait copie à laprefnte Impreß’ton^eß de mille cinq cens trente,par vn t^nthoine Couteau, l mprimeur à transe ^ des deux aaitres^dont ie me fiis aidé,à la correéHon d’iceluy, l’vn eß de mii/e cinq cens (T cinq,par C^icbel le 7gt;(oir^Libraire de Paris.^amp; de l'autre par xL^nthoine Eerard^aufi Libraire de Paris^ Jans aucun datexombien qu’il mefemble eß^plusviail que les deux autres^eT r»oins que lefrag-ment^duquel^oasfaifonsquelquesfoisiffentiûnfur la marge, T9utesfois,à véritablement parler,ayans efé imprimez ^s vnsfuries attires,le fécond imprimeur a eu tant d'egard à corriger le premieres' ^ tint's lefecond,que tous trois enfemble ne mepeuuentfimbler ^’vn toutfeul ^om-mcaujii l’Exemplaire du tiers Volume de la cMer des H^rcs ^prenant les mejrnes mots de Froiffartenplufeurslieuxeô'iifjqn^tauiqq. Chapitres aiceluy FroiJfart ,ne me peut eßre en autre compte, ^ant aux ^bregezÇque ie nomme par le nonces perfonnages aufquels ils font, n'y trouuant aucunement celuy des lt;.^regeursße premier (que le Seigneur Sala,Capitaine de Lyon-m'a libéralement prefé)ef efcrit à la main ,fins auoir iamais efé imprit-t^, S for-tantteltiltrefutfacouuerture,LesCoüïni(\vicsàc’pToiff;iÿ:,a/tfront duficondfueiliet,ayant le premier efé déciré,mon/ire ces propres motsJIibiedM premier Liure ,S‘ ^P^^ eßanteeße pligefeparee en deux coulonnes,comme toutes les autresfuiuantes,dit ainfi,S’cnlhïucnt les Rii-briecs de ce prefcnt volume qui contient les quatres Hures de meffire Ichan Ftoiflart:c^ ainßpourjùtt fes Rubrices,iufques au duquie/mefuei/let: là ou l’.gt;4bregeur allégué la raifon ,qui l’a meu à faire cet abrégé, ff apres entre en matière ,pourfuyuant fort briéuement les principaux point s,iufques à la fin desquatrevolumes.L’autre^bregéÇqu'vnmie» bonamy m’amoye-né,par la courtoise d'vngrand Seigneur de Bourgogne,en la maifon de la chaux') eß aujiquot;! efcrit à la main,en lettre plus grojfette,(^ moins ancienne que l’autre, Sfemblablement ja ns auoir iamais efé imprimé. *cMais,combien que l’t^bregeur fuyue FroiJjart de mot à met,fveut il quelquesfots tafeher à le deuifer,enfattribuant l'auure d’aulruy, amp;nbsp;Jé gardant bien de Je dire t^bregeur,(^ mefm^s en JàpremierepageÇqui tß à deux coulonnes,comme toutes les autres auf ffditfembthbles mots, Cy cotumencc le fécond volume des Croniques d’Angleterre lequel contient en foy fix Hures patticuVicïsle premier dcfquels fe commence au Roy Edouard qui fn^ né en Winde fore. Et contient en foy quarante neuf chapitres au pren^er defq^els il traittela caufe pourquqy la guerre commença p^micrcment entre les deux Roiaumesde France ^ d'Angleterre, premier chapitre. Puis entrevraye-^ment en tiktere, par tels mots. A fin que vous fâchiez la caufe pAirquoy ne àqueltiltre les guettes de France amp;nbsp;d’Angleterre encommencerent premièrement ie le vous diray amp;racomptcray enbriof. Vérité eft que le bon Roy Edouard de Caruarenam iadis Roy d'Angleterre SipcreduNoblc Roy Edouard de Wind^ofe,Comme il a eftédic au fix'' amp;nbsp;dernier Hure du premier volume de celle enure prefcntc,eut efpoufé Y fabel de Frâce fille du beau Roy Phelippc, qui en fon viuât cftoit vnc des belles dames du mode. Il eut de* efte noble Dame deux fils amp;: deux filles, dcfquels fils le fremier fut le preu amp;nbsp;gentil Roy Edouard dequoy ccllcHilloir»futencommencée. L’autre eut nom Ichan datent qui mourut affez fcunc. LfiCnée des deux filles eut nom Y fabel qui fut mariee au ieu^eRoy Dauid d’Efcocc,fiiS du Roy Robert le Brusamp; luy fut donnée à mariage en ieu nelfc par l’accord des deux Rois amp;c Roiaumes d’Anglet. amp;nbsp;d’Efeoce en paix failant, dre.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;En après

-ocr page 15-

AV L E.C T E V R.

E^-apres il pourßiytpitr lespropresparo/ies t^e froij/arf^mais ilabrege beauceup plus ^ui l'àü ts'e t^brege^ijuunt a en endroity^ de tede firSe ^ui après cetSt^^nealogie ibviefst ifscentineui a co^ffiifiuerfift mefme pre/nier chap.tft ceßemaKiere^Aü temps queceft *croific cftoitcnâ grand fleur dcfenommécjC^f. qui eßlecemmeucemef/t^u zp^bap.de Froißart^ depuis lequel il pourrit toußours comme decoußume^iu^uesj^ 19ßfsdefi» i^.chap.là ^ouparlafit dé la guerre du eha^s^q^de Froißimettels mets.Si '^int en Henaut ou il fift de moult grans dc-uruftios dont le me j^lTe de les toutes au 15g,racôter car qui en voudra fauoir, au liure Froilartlonlcpourratroffuer, ^c. ^ifißparplf^eursfois*il reuuoyele leé?eurà FroißarS^ pour mieux couurirfi» deg^/emeat, que neaSmoi/js il decouure aufitfigt;u9ef)/:quagt;jd,fi»sy pren ^’'^^urdejilTsfirpe les mej^s mofs^dont '^e Froißart enparla»t defiy-méfi»e:eomme^par exe-ple,dtfi»t Froiffart^e» ßotichap^ 2 ^i. tels mots. Sifut le Prince de Galles confcillé de ces deux Chcualiers(comme ic fu d epuis informé^u’il vôfcfift cnuoycr,c^c.f^ .y^bregeur» ou extraifeur Çcar le ne voy point qu'il doiueauoir le »omd'.^uteur)dit fimblablement ainfi^au 2. cbap.du6.liuredefin 2.volume.l^tFutlcdit Prince•ôfcilléde ces dei^Cheualicrs fi c5 me iefeuz depuis informe qu il enuoyaft» ^r. Or^quoy que finale confe^ray loußours que l vn (^ l’autre m ont^andement aidé^c^ bien ßort confiumé en plußeurs de mes correilionS encores que ielesaye trouue^eux mefines horriblement corrompus en beaucoup d'endroits^ (^ qu'il m’y ay^ßadufiuuentesß/ys deuiner,principalement en fiaute de les auoir trouuezpun^uez. Car hors-rnis cepointßerme drarrefiéÇduquel ils vfint au/i toß à tort qu’à droit ) il n'y a nulle nouuelle depunc7uation en tous deux^ nomplus que d’apoßrophesß’acccts,e^ de telles autres cho-fis^^que l’on obfirue auiourd’huy. Dequoy ie igt;ous ay bien 'voulu aduertir^afin queß vous rencon-trez,fimblableselargijfimensßaounousv^usallegfltpnsiceuxt^bregez ,ne pen/èz point que cela vienne d’eux^maisfiulement de l’accoußumance dft compoßteurs (ß cor ré Heurs de l’Impri merie:aufquels i’ay fimblablement permis d’orthographier à leur mede^cß oßer beaucoup de Ict-tresjltperßues en toifl le contexte de Froißarttpourueu qu’ils nefieloingnafiêntpoint des raifiens, que l’Antiquité peut auoirpourfay. aiFouchant leßUe df ancienne manière d'e/crire de noßre ezZuteuryc ne doute point qu’il n’ayt eße quelques autresfois change^ç^ aucunement renouuel-lé filon les temp f.mais ie fayfant defirupule de rien innouer en tels .Auteurs^ quefi i’euße eu la propre ctfie^qu’ileficriuifi^oufielt e/crire^ie feußi fiait imprimer en fin entier ,pourfiaireappa^ roir du l^^age d’alors à celuy de maintenant.il m'afù^ de luy parfiiirefinfins,quand il efioit imparfiaiHÇcomme tropfiouuent il déficit par ignorance (fi par l’auarice de ceu.f,que i’ay dits au commencement de cet aduert^emenl') (fi d’in ter prêt er/ùr la margezee qu’il pouuoit auoir d’efira-ge en fis phrafis,(fi en quelques mots du cours defion aage,eny adioußant les diuerfis leçons, au cas que le fins m’aj/tfimblè lespouuoirfiouffrir,fins rien corriger,qui n’ayt efié euidemmentcor rigeable^tantpar la deduHion de nofire Auteur mefime,que par l’accord de tous autres bons Hi-fioriens. l’y euß'e mis aufii toutes les raifins de mes correclians, ç^de l’ordre que lay tenu en la dißinHion des chap.mais,tantfien fiaut que la marge les euß peu tenir,que les ^enuoyons à la fin du Folume,auec les .Annotations, que la me/me marge n’a peu porter,ellesfiufint montées lufi quesa lagrofiur d’vntel'VolumeÇnonobfiant toute labrieueté,à laquellt^n leseußpeu redui-rqpour caufie du nombre des fiautes,que i’y ay trouuéesdequel efioit tant excefi’ifi, que ie ne m’en pourroye encores taire:» efioit que la longueur de cet aduertifiement me preße d'yfiairefin , apres 'VOUS auoir dit,quant aux propres noms des personnes,places, cfi contrées,que ie n’y ^^ rien v^u-lu mefier du mie» à les refit tuer en leur »aturel,pour la raifion que i’ay autresfois diHe/nfimbla-hlecas,fir les Memoires du Seigneur dt^rgento»,(fifilon que verrez par nofire .Annotation. 3 3 ‘(fipar quelques autres,qui vous pourrontfitisfiaire,comme i’ej^re que le ^efie vous (intenterafimblablement*en ce,quipourroit requérir tfofire diligence. Laquelle ie votes prie fif-endre ^^g^^ipendant que ie tafihefie mieux en mieux,à refio»dr9à la bone opinion ,fue voufontpeu faire conceuoir de moy mes labeurs precedensßp en accomplifiànt mes promets,doniferfin à (enure deplus-l(fnguetraitte,ainfique i’efierefaire de brief ,fn faneur de no fie nation Françoifi moyennant l’aide du Tout-p^iifiànt,qui nous vueille tenir enfifiinte ^ace. (_A lion,te premier tour del’an,i 5 ^9.commenceant à laCirconcifiondenofire Sauuear.

-ocr page 16-

TABLE .DES CHAPITRES


IEH AN* FROISSART.


E Prologue.

Des plus preux Cheudliers,quiJoiént nommeé^n ce prej^nt liure. D’aucunsp^decefeurs du Roy Edouard d’Anglet erre, ^ Des parens du Roy Edouard d’,Hngleterr?. *

De l’occafon,dont la guerre meut entre les Roys de France çf d’.gt;dn^eterre.

Du Comte T bornas de Landafre,^ devint dp deux des plus grans d’e^ngleterrej qutfurent * decolez, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

Comment la Royne d'.^ngleterrefi vi9gt;t coplaindre au Roy de France,fin frere, de mefire Hue



CHAP. I. n, lU. iin.


I. Z 2 3


VI.


Coemefre HueleDefpenfierpoumhapatpuela Poyne'Yfbclfuf déboutée de France, vi 1, Comment la Royne Tjabelfepartit de France, Sr entra en l’Empire.

Du bon t raittement ^ confort,y ne receut la Royne d’-^ngleterrevn Haynaut. Comment la Royne Yfabelarriua en i^ngleterre^yauec mefire Ïehan de Haynaut. Comr^ent la Royne d’Angtleerre afiegea le Roy fin mary en la ville de Br/fo. Comment mefs’tre Hue le De/penferJepere,^le Comte d’„Arondelfurent iuficie^. C omment le Roy d’,Hngleter re^fi Hue le Füfenfieffiefis furent prinsfir mer par les gens de la Royne^fi femme,dr defin fissenfi fiddantfiuuer(f retirer du chafel de Brifo. x 111.


VIII.

ÏX.

X.

XI.

XII.


Comment mefire Hue letDejpenjier,le fis fut iuflicié.

Du couronnement du Roy Edouard d’Angleterreyiers de ce nom.

Comme le Roy Robert de Breux,d’Efiocefefa le Roy Edou9ra.

La diffienfon yui fut entre les .Hrchers d',Anfeterref' ceux de Haynaut. Delà manière des Efcoçoisf- comment ilsfiuent guerroyer. nbsp;nbsp;nbsp;*’

Comment le Roy Anglaisftfi premiere cheuauchéefir les Efeopois. Comment le Roy Edouardfi maria à tJIFadame Philippe de Haynaut, Comment le R^ Robert d’Efioce mourut. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

CommentPhilippe de Falots fut couronné Roy de France.

De la bataille de Caffèl en Flandres.

Comment le Comte de Kent clr mefire Roger de (A^ortemer furent iuficie^ L’hommage,yue le Roy Edouardfit au Roy de France,pour la Duché de Guienne. Comment mefire Robert dd^rtoisfut chacé hors du Royaume de France. Comment le Ro^j^Edouardd\Angleterreprint la cité de FFaruich.

Comme le R07 Philippe de France tfpbfleurs autres Roisfe croifirenf. Comme le Roy Edouard fe confeilla pour guerroyer le Roy Philippe de France. Comment laques d’Arteuellegouuerna la Comté de Flandres^

Comment aucuns Tgoblesde Flandres garderont l’/fe de Cagant en Flandres ^glois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•


xim.

XV.

XVI.

XVII. xvm.


9 10 lo 12

15 gt;4


MIX. • IJ-


XX.

XXI.

XXII.

XXI n.

XXI lI I.

XXV.

XXvi.

XXVII.

XXVIII.

XXIX.

XXX.


21

22

23

24-2î

25

28

28

31

32


contre les lt;^n-.


XXXI.


Delà hatai/le de Cagant entre les /In^^loiscryuclynes plantas du parti de leur Cote,xxx 11. Comment le Roy Edouard d'Angleterre ft grandes a/liancesen l’Empire. xxxiii. Comment le Roy»Dauid d'Efcoceft alliances au Roy Philippe de France. xxx un. Cornent leR^ Edouardd*Angleterre fut faiPvicaire de l’Empire d’Allemaigne. xxxv. pomment leRiey Edouardd’Anglfterre(^fes alliezdéferent le Roy^e France, xxxvi.

CemigtenAnefire Gautier de c^anny^apres les defiancesfaites ^ft la premiere cheuauchée en France. • xxxvil.


37

38

39


32


40

41


Comment^a^res les dejiaffcesjes gens du ^oy de7 rance entreret en^ngleterre.'x^xv 111. Com/nent le Ro^ Edouard d'Angleterre aßiegea la cité de Cambraj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxx i x.

Comment le Roy Edouardft médire Henry de Flandres cheuaUer^^ apres marchafir la Picar-


41


die


XL.


CoffimefJt le Koj^ieTrtiveec^le^ejr d’^figleierreaecepfere/tt iourKéepour cohaffre. xli. ComfKeat les^oysdeï^ra^cec^ â“j4/igleterre oïdonnereKt leurs ha/aides à riro/jfoJfè.


43

47


4lt;î


Comment les deuxRoys fe départirent de F'ironfoJfiefns bataille. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XLii.

ciment l^oy Edouardenchargea les armes de Fracejamp;print le nom de Roy de Frace.xtm,^^

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comment


47


\

-ocr page 17-

Comment les François ardirent la terre de mejstrig tehan de Maynaut, Comment le Comte d^aynautprint (^ deßruit Aubenton en Thyerache. De la cheuauchèe que ceux de Tournay firent en I-landres, • De la cheuauchèe que le Duc lehan de Normandie fit en Nrynaut,


XlV. JCLVI» XLVII» XLVIII.


4^ 50 5^


Comment ceux de iJbuay firent vne cheuauchèe en Oj^et^n-paraffant que le Comte de ffaynaut fußen ^ngletepre,^ en l’Empire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xtix. 57

Comment le Digs^de^^^mandie mgit le fiege dertamt T hin l’Fuefqste. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t^. 58

_ De la batatdeparmer,qui^tdeuant l’Efclufi cn'Ehmdres^etÿreleRoy dt^ngleterre (^ igs


François.

Cornent le Boy llobert de (Beeide meitpeinte pacifier les Roys de Trance (fi d’.xtngl. Du parlement que le Ro/ ^Angleterre (fifis adie\ tindrent à Fidenort, Comment leRoy d’Engleferre ßfiegea la cité de Toqj'nay,à gf^ndepuifiance. Comment le Comte de Naynaut defiruifit les villes de Seclin ^d'Orchies,


mi.

LlHI.

LV.


60

62

62


Comment les Efiof ois reconquirent grande partie d’Efioce,au temps que ^ßege fut deuant Tournay. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lv 1, 6^


Du grand oß que le ^oy d^ France aßcmbla^pour leuer lefiege qui eßoit deuant “fournay,

LVii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6^

Comment ceux de lagarnifin de Bouchain déconfirent plufieurs foudoyers de OlFortaigne, douant lapide de Condé. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tvm. 6B,

De la cheuauchèe mefiire Guidaume de Baideul c^ mefiire Faufiart de la Croix, au Pont ^e Crefi-fin,. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LiX. 67

Comment le Comte de l^ynar/e afiaidit laforterfie de UfEortaigne en Picardie,par diuerfisgui fe^, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• LX. 68

Comment le Comte de Haynaut print la ville de S^Mf^and,durant lefiege de Tournay 1x1. 6p De la prtfi de mefi'i^‘ Charles de M Offtmorency, amp;nbsp;plufieurs autres Fr déçois, au Pont de Cre/sin, Lxii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;70

Comment les Françoisfurent deuadi S.Omer,lefie^e durant deuant Tournay. ix 11 r. 71 Comment le fiege de tournay fut défait par vues treues, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iXiiii. 72


De la guerre de Breiai^ne


comment le Duc de Bretaigne mourutfins hoirs^par^uoy la dijfi»


•fionvint.

CommenFle Comte de Montfort print la ville ^ le chaßel de Breß. Comment le Comte de Montfort ff-int la cite de l^énes.


Comment le Comte de CUont fort prit la ville (^ le chaßel de Hamibouti


LXV.

LXVI.

LXVII.

txviu.


74

77

77


Comment le Comte de Montfortßt hommage au ^oy ^’i^ngleterrej de la Duché de Breiaigne.

LXi x. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yj

Comment le Comte de Montfort fut adiourné en Parlement à Paris ^à la requeße de CMonfii-gneur Charles de Blois, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lxx. 78

Comment la Duchéde Bretaigne futadiugée àmefireCharlesde Blois. nbsp;nbsp;nbsp;• ixxi. qyi

Des Seigneurs de F rance,qui entreront en ^retaigne auec meßire C hurles de Blois lxxi 1.7 p Comment le Comte de CMontfortfut pris à E^antes^^ comment il mourut. Lxxn I. 80 Comment le Boy d’Pingleterreferneut la tierce fois,pour guerroyer les E/eoçois. lxx 1111.81 Comment lel^oy DauiddEßoeevint, à grand oß,deuant Neuf-chaßclfur Thin,


L XXV.


Comment le^oyUauidd'Efioceprint (^ deßruit la cité de Duremt Comment le ^oy d'Efioceafiiegea le chaßelde Balbery.

Contment le ^oy d’Angleterre fut enamouré dé la Comteße de Sa^ery.


tsxvi.

LXXVII.

IXXVIIX


«2 85 8^


Lomment le Comte de Salbery le Comté de (.^oray furent deliurezdeprifi^ ,par ejehangé tvn de l’autre. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ^ ^^.

Comment Monfieigneur Charles de Blois,auecqttesplufieurs Seigneurs de France ^rf^f la cité de Irenes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixxx. 87

Comment mefiire charles^e Blois afiiegea,en Hamibout, la Comtefi?de cMontfort.


LXXX I.

Comment mefitre Gautier de dManny amena les t^Mnglois en Bretaigne. Comment le chaßel de Conquefifut prins par deuxfois,

Comment mefiire Louis d'Efiaigneprint les vilfis de Dynant (^ de Gerande, tXXX 1111.


88

LXXXII. 90

Lx^in. $10


a ii^ •


-ocr page 18-

TABLE

Comment mefiire Gautier de Manny déconfii^nefiire Louis dF.fia igné,au champ de Camper le

1 XXXV.

• p2 tXXXVl. ^^ LXXXVII. P4

Comment mefiire Gautier detjßfanny print le chafiel de Goy-lafore fi.

Comment mefiire Charles deRloisfrint la ville de Carabes.

Comment mefiire lehan le Bfuteiller ffi ÿtefiire Hubert de Freßioy furen^récoux de mort, deuant Hamibout. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixxxv 111. y^

Comment zMonßigneur Cf^atdes de Blois prinf la ville de lttgon,df 1^ ohajel. /^ ixxxix. yó JQelafifie dr des ioufies,que le t^oy dAngleterre fit à Londres,pour^amour de la ComteJfe de Sal

XC, XCI. XCII. XCIII.

XCIIII. XCV.

97 93 9?

100 IOI

102

Comment le Roy d'Angleterre enuoya mefiire Robert d’Artois ef^Rwetaigne.

De la bataille de Grenefis^entre mefi'ire Robert d’fort ois dt“ Louis dfißaigne. Comment mefiireRobert d’lt;^rt ois print ^ cité dé Fennes en Bretaigne.

Comment mefi’ire Robert d'Arto^mouruE

Comment le Roy fi^Angleterre vint en Bretaigne pour guerroyer.

Comment le Seigneur de Clifion dr mt^ire Henry de Leonfurent prins des Anglois,deuant Fen

nes. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xcvi. 10^

Comment le Roy d''^ngleterre p^nt la ville de Dynant^dtquot; de quelques courfis de Louis d’Efiai gnefitr la marine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xcvii. 10^

Des Seigneurs de France^que le Duc de ?{ormandie emmena enR^taignefi l’encontre dit Roy Edouard d’Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xcviii. 104

Comment le Roy d’Angleterre dé le Duc de ?(ormandiéfurent à ofi l’vn contre l’autre deuant U cité deviennes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* xcix. 104

Comment le Roy de Francefit décapiter le ^re de Clifion dé pluffurs autres de Bretaigne dé de Normandie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c. 107

De la confrairiefaint G forgé,que le Roy Edouard efiablit l^FFindefore. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ci.

lotf ÏO^ 107 108 110

Comment le Roy d’Angleterre deliura defitprifin mefiire H^ry de Leon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en.

Comment le Roy d'Angleterre enuoya le Comte d’Erby guefroyer en Gafiongne. ci 11. Comment le Comte d’Erby conquit Bergerath. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c 1 m.

Comment le Cote d’Erby conquifiplufieurs viffe»' dé forterefiesenlahaute Gafiongne. cv. Comment le Comte eie .Renfortfut prins en Gafiongne^cir comment ilfut par échan^^eUitré, CVI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* IIT.

Comment le Co^te de Laille,Lieutenant du Roy de France eifCafic^ngne, meit lefiege deuant le chafield'Auberoche. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cvii. 112

Comment le Comte d’Erbyprint,deuant Auberoche,le Comté de Zuiille, dquot; d’autres Comtes drFi-comtes,iu/quesàneuf. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cviii.

Des villes que le Comte d’Erbyprint en Gafiongne en cheuauchant vers la Riole. c 1 x. Comment le Comte d’Erby nifit le fitge deuant la Rioletdr comment la villefie rendit à luy.


115

114


IK?


CX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Comment meß ire Gautier de C^anny trouua lefipulchre definpere. Comment le Comte d'^rby conquit le chaßel de la Riole.


cxii. 117


Comment le Comte d'Erbyprint la ville de cMaulron^ (^puis riHefranche et/ Gafiongne. c x i i i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;118


ciment 1^ Comte diErby conquit la cité d’Angoulefine. Commentynefiire Godeffroy de Etarcourt fut banny de France. De la mort laques d'Arteuellede Gand.


CXIIII. CXV. e CX V I.


Ii5gt;


120


c 9v 11. •

122

Commentmefsirelehan deHayna^tfiretournaRranfois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxviii. 12^

Dug}und1fi,que le Duc deNormandie mena en Gafiongne contre le Comte d'Erby,c^ix. au mefi Comment [ehan Normechéchappa‘d’A.ngoulefine,quand laditevillefirendit Rrançoifi.

CXX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;12 J

Comment le Duc de Normandie meit lefiege deuant Aguillon,à bien cent mille combattans.

CXX I.

Commence ^oy d’Angletere cheuaucha en trois bataiamp;spar 7{prmaneiie.


Du commandement que le Roy de Francefit contre le V^oy d'Angleterre. De la bataille de Caemdr cément les AnglotsJgt;i^indrent la ville.


CXXII.

CXXIII.

CXXIIII.


12^ 129 IJO


D^ maux,quefirent les tAnglois emNormandie, comment mefiire Godefroy combattit ceux


d’Amiens


\

\

-ocr page 19-

. DV ^PREMIER VOLVME

a\^f^ii€f)s,eleeaftt Paris:^- eernmeK/ Ie Rö^ e^-^f^gleterrefut e» Picardie, cxxv. i ^ ^ Ccmgt;ve»t le Poj de Fra/i^efiprijst à cofifyure le Re^ d'A^gle/erre en Beauuoißneis, ainß^u’tl voulaitpaßer la riuiére de Somme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ cxxvi. 1,54,

Cy parle de la bataille de la Blanchè-ta^ue^u l^oj d'Angle teure contre me/ire Godemardu T'ay.

De l'ordonnance des François à Crecy en Ponthie/cquife meirent en trois batailles à pied

CXXVIII^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J^y

L'ordonnance des François àCrecy:dr comment ils auj/erent le maintien des Angl. cxxix. 153 De la bataille de Crecy entre le Roy de France e^ le Roy d'Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exxx. 158

Comment le lendemain,apr»na bataillejes^nglois décon/rent de rech^placeurs'François.

exxxr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'140

Comment le lendemain,aptres Lt bataille,les morts à Crecy furent nombrez par lest^nglois.

CXXXII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J^I

Comment le Roy d’Angleterre meit le fege douant Calais : ç^ comment les paires gens if iront delaville. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxxiii. 141

Comment le Duc de Normandiedeftfenfege de douant Aguillon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cx^xini. 142

Comment mefire Gautier de A^anny cheuaucha en Francep^ le Royaume, dr vint d'Atruille» douant Calais. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxxv. 145

Comment It Comte d'Erby print en Poitou plufeurs villes df ebafeaux, dr ^ffi la cité de Poitiers. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxxvi. aumefne

Comment le Roy d'Efcoce,au temps du /loge de Calais,vint à of en t^Angleterre. cxxx v l ?. 14 y Cy parle de la bataille de Neuf-chafel-fur-Lhin, du ]{oyd'Ejcoce,dr de la Royne d'Angleterre, caxxviii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• au meß

Cy parle de lohan Coppelant,^uiprint le Roy d'Efoce:tS^ quelproft il en receut.

CXXXIX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^é

Cor^ment lé ieune domte de Fland^sfança la file du Roy d’Angleterre,par la contrainte des . quot;PlamanSyC^ comment ilfe retirafîbtilement en l^rance, /ans l’e/poufr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c x l . 147

Comment mefire Bobert de Namurft hommage au Roy d’Angleterre douant Calais. cxLi.14^ Comment les Anglais conquirent la Boche Darien.idr comment mefire Charles de Bloisymeif

^fcg^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CXtlI. 1^0

De la batf^ do la Boche Darien, drcomment cMonfigneur Charles de B lois fut prins des An-glois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*cxLin. 151

Comment le Roy de France émeut grand of,pour leuer le Boy d'^Angleterre du fege de Calais.

c x L 11 i i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au mef

Comment le Roy d'Angleterreft garder lepafage d'entour Calais : parquoy le Roy de France ne peut pafer,n'approcher pour défaire le fege. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ext v. 152

Comment laville de Calais fut rendue au Boy d'Angleterre» nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxlvt. 173

Comment le Roy d'Angleterre repeupla la vide de Calais. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^xi.vi 1. nbsp;nbsp;i y y

D'vn brigand de Languedoc,appedéJ^acon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxlviii. lyôquot;

D'vnpage,appedé le Croquart;qui deuint auf i Brigand. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, cxLix. au mefme

C omment Aimery de Pauie, Lombard,vendit la vide de Calais,dont il of oit Capitaino,à mefire

Geoffroy de Chargny,François,e/r comment le Boyd’tAugleterre rompit ladeliurance delà placef la grande porte des'prançois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» et. 15^7

De la bataide de Calais entre le Boy d'Angleterre,fus la bannière mefire Gautier de Afanny, contre mefire Geoffroy de Chargny e/r les François. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c li. au me/me

D'vnchappelet de Perles, que le Roy d'Angleterre donna à mefire Euface9le Ribaum^nt. cLii. * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• •lyp

^c trejpaffement du Roy ^hilippe de France,le couronnemen^definfis le Roy Leltan,(/rpkfeurs autres articles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c Au • i ^0 *

Du R07 de F/auarre:quift occire B/onfeigneur Charles d'Ffaigne, Connefable de France,drde plufeurs autres partscular/t 0^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cliih. tôt

De l’impo/ition c/r gabede ordonnée en France par les trois efats,pour le fait de la guerre.

CLV. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ief^

Comment le Roy de France print le Boy de FLauarre,(fft décapiter le Comte de Harco^rt,^ autres, àRouen. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;civi. 16^

Du commandement,que le Roy de Franceft podr^ombattre le Prince de Gades : qui cheuauchoit enBerry. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CLVIl. ^7

-ocr page 20-

DV PREMIER VOLVME

c omment le Prince de Gadesprint le chaßelde Rommorentin.

CLVIII. Îtf8 eux. • 16^9

Du grand oß,que le Roy de France cond/tißt à la bataide de Poic/iers. ^

L’ordonnance des^rançois^oa/^nt la bataide de Potiers.

170

CLX.

Comment le Cardinal de Perigourd traita pour accorder le Roy de France c^ le Prince de Gades^ auant la bataide de Poic^ers, ^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ctxl. 171

La bataibe de Poicéiers,entre le Prince de Gades ^leRoy de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cixi i. 17 j

De deux François^qui fuyaient de la bataide éic Poiéliers-.dtnde deux L^^^lor^ qui lespour/ûy^ , noient pour prendre,^ eux ^eßnes en furent pris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CLXiii. 177

Comme/^tleRoylehanfutprins àlabataidedePoiéïiers. ^ clxiiii. aumefme Du don,que le Prince de Cadesfit à mefire lames ^1^ ndelee, apgt;^s la bataide de Poitiers.

CLXV. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lyp

Comment les Mngloisgaignerentarandeq^nt à la bataide de Poiéliers. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c txv i. 17^

-v

Comment mefire lames d’^^n^lee donna àfis quatre Ffeuyers cinq cens marcs de reuenue.

CL x v i i. gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Comment le P rince de Gades donna pupper au Roy de Rrancefie iour que la bataide auoit efé.

CLXVIÄ. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au meßne

Cy deuifê comment le Prince de C^des retourna à Bordeaux^ apres la bataide de Poiéliers.

c L x 1 x.

Comment les trois eßats de France faßemblerent à Paris,apres la iataide de Poicliefs.CLu-x.iSz Cornet les trois efiats enuoyerent Gens-d’armes cotre meßtre Godefroy de Harcourt.ctxxi .18 ^ De la bataide de Conßaniin,entre mefire Godefroy de Harcourt amp;nbsp;mefire Louis de Rauenal,

CLXXii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Cornent lePÿnce de Gades mena leRoy lefan de France de Bordeaux enMngl. nbsp;.cixxiii.iSy

Comment le Roy d'Efiocefut deliuré dfl9prifin du Roy d’Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;c txxi 111. au mef

Comment le Duc de Laiftlaßremeit le fiege à Rênes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ctxxv. iSé’

Comment vn Cheualier de la Comté d’EureHX,appedé mefi^^ Guidaume ae Granuide,reconquit la cité ,1e bourg,de le chaßel d’Eureux,qui fe tenoit ad9ncpour le Roy de France, amp;nbsp;l’auoit le Roy conquisfir les 2(auarrois,ainfi que defus eß dit au chapitrèrent cinquante-fixiefine.

cixxvi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i8is

Des compaignons, do'nt rArchepreßre eßoit chef çf comment il fut honnoré en Aui^on. • c LXXV I I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;188

DesCompaignons,defifuelsRuffin,vn Gadoiseßoitchef. * nbsp;nbsp;* ctxxviii. aumeßne

Du Preuofi des (AIarchan t,^ de ceux de Paris ; (^ comment ils occirent trois Cheualiers en la

chambre du Regent.

cLXXix. au mejme

CLXXX. 189 cLXXXi. aumeüne

Comment le Roy de Nauarre ißit hors cielaprifin du Roy de France.

Comment le Roy de 7^narrepreßhaßlennedement à Paris.

Du i omencement de la mauHaife 19querie de Beauuoißn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c txxxï i. au meßne

Comment le Rapide Nauarre deßtplußeurs laques en Beauuoidmdr comment le Preuoß des Mar chansßt faire murs entour la cité de Paris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ctxxxiii. 1^0 De labataidedec/t'le^uxenBrie.-ou les laques furent déconfits par le Comte de Foix(fileCap-taldeBu:^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cixxxim. ipi Comment Paris fut afie^du Duc de Normandie,Regent de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cixxxv. au meß liés Pariß^ns,qui firent occis vers Sainéï-CloudparMnglois^ quiauoientefiéfiudoyers à Pa-

ris. .

CLXXXVI. 1^2

CLXXXVII. 15? 5

La wort ^^^^ Preuoß des mParchans de Paris,

Du Roy de Naufrre.-qui dé^a le Royaume de Rrancefie Roy de France eßant en t_Mngleterre. c?xxxvtii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i5gt;4

• Des Niauarroi9:que lesPicars af itèrent dedans le chaßel de Mauci^fil. nbsp;clxxxjx, ipy Commÿi^ucuns des Bourgeois d’Amiens voulurent liurer la cité aux Nauarrois:çér de lafami-ne qui fut en France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxc. i^t^

Des 7^uarrois:que les ^cars afiegerent dedans Sainél-Falery.e^t^mment le Royaume de Rran

ce eßoit plein de Nauarrds. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c xc i.

i^S

^99

Des T^aaarroisj que le chanoine de Rohefiri décon^t en Laonnois, près la vide de Craade.

c x c I !•

Des Nanarroisiqui rendirent Saint ralerp aux François,quijfs/rent longuefnent àßege.

CXCIII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;200

Cû9}ment mefirePhilippe de Nauarre, ayant émeu trois mide Nauarroispourleuerlefege de Saint Falery,fut en grand danger.

CXCIIII, 200

Des

\

-ocr page 21-

• DV PREMIER VOLVME.

Des^uarrois^/^ue me/iye Pierre d’A^Jelée ar^êfia ele Kuà e» la cité de CkaalcttSypoar la prefix • dre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxcv. 202.

Cornaient le Comte de ^ouJljfr/tpriw laßco/tdefois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxcvi. 20 j

Deitrois'^oynes.,(ß^esNatiarrois^quiffirenta/iegez deua^tChelan. nbsp;nbsp;nbsp;cxcvii. aume/l Comment UÏ/onJcigneur Bro^uart de Fetie^rages ^^a/fears François ordonneront leurs ba~ taides^contre fiifonjldg. Eußace d’.^uberthicou^çl;’ les Anglais,en Chagaigne cxcviii 204 Cyparlede lah^atl/^^Nogentß/r SeinCycntre mettre Broijuart*de Feneßrages .,dé la nation deLorraine,ç^les FranAisß’vnepart^drmeß’ire Eußace efAuberthicourt ydela nat ion ^e Haynaat^auecles lt;^n^tltfß’autrepart. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• cxcPx. 2oj

Comment les pillars,pui tendent les forte^ßes en France, commencèrent a decbeoir par mira-(l^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CC. 200’

Comment les François refu/erent l’accord, pue le R^ leban^t en .Angleterre. cci. 207 Comment mettre Eußaced’Auberthicourtfut deliurédeprifin,par ^^rand rançon, cc 11. 208 Comment meftre Bropuart de Feneßragesjeppayer pa» force du Duc de pTormandie, Regent de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^m. aumef

Delà cbeuauchièe pue meß ire Robert Canolleft en Berry amp;nbsp;ete t^uuergne: çf des Seigneurs ^ Gentils-hommes du pays,pui lepourfiyuoientf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cet ïi J. au mefme

Desallcmaÿs,puiattendiret^ le Boy d’.Angleterre à Calais,peur cheuaucherauec luyau Royau-mede France,au temps pue leRoy lehan eßott en c^nfleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccv. 2oy

Du grand appareil,pue le Roy d’.Angleterre amena en Frace,pour guerroyer,au temps pu fie Roy deFrance eßoit prifinnier en Angl.(fr de l’ordonnance de l'of des t^Anglois. ccvi. 210 Comment le Roy d’lt;.^ngleteriv f partit de Calais: i/f l’ordonnance pui eßeit enfin ofl , enche-uauchant par le pays de Picardie,pour aller douant ^cité de Reims, eßant en grand nombre.

CCVII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Corsent leRoyd’ Angleterre afsiegea la cité de Reims,(fdu chaßel de Chargny, pui fut prins parles AngleiSidr de la guerre fu»recommença entre le Duc de Normandie (ß le WoydeNa-^ uarfe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccviii. 21J

Comment le Sire de Roye^ß route déconfrent le Jitße des gens du Sire de Gommegines: of com-^ent^e chaßel de Commercy futprins,ofla garnifon rendue à la volonte des ffnglois. ceuft».

Comment, apres ce pue le Ro^ d’Angleterrefefut parti de Reims,ou lefege eßd^,il gafa of exila tout le pays ou il pafa:01!“ eomment ilvint à Àuignon,ofy fiiourna,of des grans ga mifons pu il mena après Jon oß. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccx. 2ip

Des prophéties du Cordelier d’j\uignon:ofde l'embujfhefaitef/r ceux,pui ifirentde Par is,par les fnglois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c çx 1,

La forme of la teneur de la lettre,faite fur la paix,puifutJiite datant Chartres,entre les Roys deFrance of d’l\.ngteterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ccxiT. 224

De ce pui fut fait à Calais entre les Roys de Franceofd’Angleterre,pour la Duché de Rretaigne of pourpuelpues terres de feu Godefroy de Harcourt,of comment le Roy lehan partit de Ca-lais,pourfen retourner librement en fies pays. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxiii. 229

Des commifàires,put furent ordonnez,A'^vn cofé of d’autre, àfaire guider lesgarnifins,par-my le Royaume de France,of des Compaignons,puif meiretfus par le Royaume,jf des mi^ix pu'ilsfaijoient: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxint. 251

Comment mefsire Papues de Bourbon,offin eß,fut déconfit par les C-ompaignies,of de la Croifie, pue le Pape fcit crier contre eux,apres ce pu ils eurentprins le Pont-du-Saint-Ejprit,of comment on trouua*autre moyen de fen defa/re. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• eeXV.* 2J4

De la mort du Duc de Lanclafire,of de celle du Duc de Bour^ongne, pui futoccéfon denouueUe dfenfonemre le R^ de France ofleRoy de F^auarre, of comment le Prince dAPallés vin^ deçà la mer,of des ordonnances putfefirent en {Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c cxv*. 238

Comment les Roys de France of de Cypreprindrent ^ iurerent la cr^xfier les mecreans : of du grandpour chas pue le ^oy de Cyprefit entiers plu fleurs Roys of Princes,enplufieurs lieux de Chrefiiente. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxvii. 25p

Des ofiagersFrançois,pue leRoyd'Angleterre tenait prifonniers,of dupourchas pu^le Roy de Cyprefit entiers les*Roys de Nfauarre,d’Angleterre, of enuers le Prince de Galles,pour aller outre mer,à la croix nofire Seigneur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxviii. 241

Cornent le Roy lean de Frace,efiant retourné 'volontaire%ent en Angly mourut, c ex ix. #4^ Dubonordre,pueleRoy Charles, cinpuiefine du nom, donna contrôles Nouarrois , douant

-ocr page 22-

DV PREMIER VOLVME. *

• fi» cofirü»KemefJt^(^ tMcoKtifjefstaprès la^M ilu Roy Tehilft fin fere. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxk. 245'» Vst retour da Rey de Cypre à Pofts.-de l’elfi^ae da Roy Ichan à 5. Veni^n France :(^ de /à che^ aauchee da Captai de Ba^^partifin de T^aarre^contre Bertrand du Caefiltn^partifin de Fran

ce. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e ccxxi* 247

Ve la bataide^tyatfut près de Cocherete^Z^rmandie, entre les Franpois de Bertrand du Guefi cltn, ^ les Nauarro/s daf^tal de Buz: (jrcomment icel^ Captaifut^ins^demourant la vt P^oireauxFranpois. * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?cxxii. 24^

l^omment Charles le .^inttditie Sage,fut couronné Roy de Fran^:dr comment finfrere Phi-

ItppeJ^tparluy-mCfmeenueéfidelaVachéde Bourgongne^ ^^nuoyé contre lespidarsdes Compaignies, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxxiii. 254

Ve ^uel^ues cheuauchéesdeLouisde Nauarrefir le Royaume de France^dr de guel^ues autres du Duc de Bourgongne contre èty, ou c^tre fis gens: c^ comment le Duc de Bourgongne fut contraint d’ader d^endrefinpaysj contre le Comte de BP ont he liar, nbsp;nbsp;nbsp;ccxxiiii. 2yj Comment le Roy Charles enuoya afiegar la Charitéfitr Loire;dr comment le Duc de Beurgongne^ la voulant^oir à velonté,fut codent de la receuoir à compofitionpour donnerficours à mefi fire Charles de^lois^contre le domte de (J^óntfortpoar la Duch^de Bret, ccxxv, 257 Comment mefiire Charles de Blois vint contrée Comte de Mont for t-,en ordonnance de hataide, (^ comment mefiire 1 chan Chandos^apres auoir ordonné les hat^ides du Comte de^Mont forti empefiha l’accord^ ç^uele Seigneur de Beaumanoir moyennoit entre ces deux, pretedans à la vi/thé deBretaigne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxxvi. 25p

Ve la hat aide d’.^ulroyyen laqaede Bertrand du Guefi lin fut prins^charles de Blois occis, dr le-handeCMontfortviéPorieux, • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;* ccxxvii. 262

Le la retraici^e des chef du Comte de M9ÿtfort,apres /à vi^oire d’dulroy,de la contenance gu'il eut,voyant Charles de Bhois mort,des tréues données pour enféuelir les morts, (^commet le Roy dC^ngleterrefut aduerti de la dejfufilite hat aide d’^Aulroy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• c cxxv 111 ^ ^4» Comment le Comte de CBfontfort comjuit .y^ulroy,(^ plu^^s autres places,fi/r la venue de mef fire Charles de Blois:comment le Roy Charles moyenna paix entre eux: dr comment fimhlahlg ment paix fut faite entre les Roys de France dr de Nauarre,parfFmoyen du Captai de Bu z, c c X X I X. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, 2^6’.

Ve la guerre d’Efiaigne,entre le Roy Vorn Piet re de Cafiide,(lr Henry ,finfrere hafitlhl.-a l’aide dutpuelmefiife lehan de bourbon dr Bertrand du Guefi liai menèrent les pidars des Compaignies,pour en vuider la France.clrcomment iceluy Henry fut couroné Roy de Cafiille,par leur moyen. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eexxx. 268

Comment le Roy Dom Pietre,enuoya pne^le Prince de Gades de luy vouloir aider contrefinfre-re,le BafiardP/ènry:(lrcomment ilfi relira vers iceluy Prince,tpui l'enuoyoit guérir,pour le re ceuoiren Guienne. •. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxxxi.272

Vu grand Parle^ent,que le Prince de Gades tint à Bordeaux,fur l'affaire du Roy Dom PietrCfdr comment,ayant receu lettre du vouloir definpere,prati:pua le Roy de T^uarre à luy donner p^ffage,pour remener ce Dom Pietre enfin Royaume de Cafiide. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxxxii. 27Ç

Ves Préparatifs du Prince de Gades,pour remettre Dom Pietre au Royaume de Cafiide, ^ cornet le Bafiard H enry,en efiantafiei^ard aduerti,tafchoit à y remedier. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxxxni. 277 ciment le Comte de T^rbonne,le Senefihal de Toulûugt;^, elr tjuel^ues autres Seigneurs François,ay ans afiàidi certaines Compaignies,venues au mandement du Prince de Gades furent dé confits’pres (JMontauhan:^ comment le Pape deffendit auxprifinniers,^ue fis Compaignies, auvent lafchéüsfur leurfoy,apres lefait-d'armes,de ne leur payer aucune rançon.

c^xxxKii. * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;27^

Comment pendant tpue le P rince d^adespréparait fin voyage de Ca/li^e, le Roy de Maidorque * vd^t àftfuge à luy,contre le Roy d'{Jdrragon:(^ comment ledit P rince mécontenta leSei-gneur d’^lhreth. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eexxxv. 282

Ve la natiuité de Richard,fils du P rince de Gades:de la venue du Duc de Lanclafire, fin frere, pour l'accompaigner en fin voyage;de la pratique qu’il eut de-reeJ/efauee le Roy de Hauarre, pour l'afiêurance definpaffage: (^ comment Bertrand du Guefilin retourna à l’aide du Roy Henrj^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eexxxv i. 284

Comment le Prince de Gades(^ fisgens,ayanspaffé les monts de Nauar^e, arrivèrent à Pampe-lune,des let très que le Roy Henry de Cafiide huy efiriuit;c^comment T bornas de Phedetonfir-^it d'^uantcoureur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eexxxvii. 28^

Delaprinfidu Royde Nauarre,par Oliuier dezManny,Breton,partifindu Roy Dom Pietre,de d'arrivée du P rince à Sauueter reen Efiaigne,de l’écarmouche de Thomas Phedeton au logis duRoy

-ocr page 23-

ÔV PREMIS R VoLVMEi

lt;/« ÿûy He»yjf:^comment leseleux armées efif)emies/'e»tr'appyechere»t. ccxxsviii. 288 De la venue sie Ber tränetdu Guefclin^ à l’aide du Boj Dom Pieirç ^ comment le Comle Dom

T eide affaidit l’anatgarde du Prince de Gades, (jr décen^t y bornas de P helton dr fes ^ liant-coureurs. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxxxix. 2ÿô

Du bon confiildquot;L^dmould’i^ndreghen au Boj Henr^d? Gavide: df delà tardiue refionf du

Prince de Gad^s au^^tres dudi^roj. ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxt. i^z

De la bataide de 2^uamt:que le Prince de Gades^fußenat le Jgt;arty Su Boy Do P iet re de Caßidei gaigna contre le Boy Henrffrere baßard d’iceluy: ^ common fy eßant pris Bertrand du Guef dinde Boy Henry fut confßlintd’eßamper,apresfyeßreporte fort va/f/dment. ccîti. 2^1^. Comment apres la bataide de Nauarret^ tout le royaume de Caßide Je retourna vers le Boy Dom

Pietreicbment il ßt tempor ifir le Prince de Gades au ral-d'Olif pendant ^uil eßoit au pour-chas d’argentypour la paye des Gens-de-guérre. * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CCXLII. Zÿ^

Comment le Boy Henry de Caf idcyf eßantJàuué de la bataide de Nauarretyßt^uerre en t^huitaine: dp ^0f^f^^^»f le Prince de Gades fy enretourna»d'Efgt;aigne,malco^ent du Boy Dom Piètres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;^XLiii. ^oz

Comment apres le retour du Prince en ^h'^itsineyle Boy Henryde Caßideyabandonnant Bannières en Bigorrey fe retira vers le Boy d':^rrd^on: comment Bertrand du Guefilin fut mis à rançonyp^tr le Prince.-comntent les compaignies dudit Prince aderent viureJur le Boyaume de France; dP comment plußeurs grans Barons d’.Hejuitaine fiplaingnirent au Boy Charles de certainfouageyhuele Princevouloit impofir en leurs terres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccXLiiii.’^o^

Comment le Baßard Henry de Caßideya l’aide du Boy d’i^rragon ch' deBertranddu Guefclin^ fit de-rechef guerre àJonfre^ Dom Pietre: dP co/^entyl’ayant déconfit en bataideydp depu^ prinSydr fuéydemourapaifible Boyd’EJJaigne. #• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eext-v. yoy

Commentyà caufi dufouage ^ue le Prince de Gades voulait leuer en .Hhtaitaineyle Boy Charles de ErSncefut confinée deßenporte^our fiuuerain Seigneur: dont recommença la guerre entre les François dp les Anglais. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxtvi. ^11

Comment le Boy de France enuoya adiourner le Prince de Gades^par vn appelyen la chambre des

Pers à ParisyContre les Barons dé Gafeongne, • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c ex tvn. ^15

Commentule Prince de Gades fit mettre en pr fin les gens du Boy de France: gui auoient apporté l’appelco^re luy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxivrii. ^16

Comment le Duc de Berry^dP pfifedt-s autresy^ui eßoient en oßage en i^nglete^Cyfen retour

neront en France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxiix. ^17

Comment le Comte de Perigeurdy le vicomte de Carmaingy dp autres barons de Gafiongney dé

confirent le Senefchal de Bouergue. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccL4 318

Comment en cedefaifin le Boy de France retiraplußeurs capitaines desCompaignies:d'' comment

il enuoya défier le Boy d’Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cet 1. 31p

Cornent les défiances de France furent portées dp baideesau Boy d’Ângleterre:(^ cornent le Cote

de S .Pol çfi le Seigneur de Chaßidon conquirent leComtede Ponthieu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cclii. 320

Comment le Ro^ d’Angleterre enuoya grand nombre de Ges-d’armes fur lesfiontieres du Boyaume d'Efioce ; dp comment le Duc de Berry dr leDucd’t^nioufirent leur mandement ypour ader contre le Prince de Galles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cCLiii. 322

De plußeurs capitaines des compaigniesytenans diuersparti: de comment le Jioy d’AniAetérre e^-uoya le Comte de Cantebrugey dp lé Comte de Pennebrot hy au Prince de GadeSyfonfils: dp comment ils paßerent par Bretaigne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce uni. 311

Comment le Comte de Cantebruge dr ^c Comte de vennebrotharriuerent en^ngoule/me:coir3m^t le prince les enuoya courir la Comté de PerigOfird: dp comment Quelques .Hn^ois fur^t déconfits près Lufignan.^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, cetw 333

Comment mefiire lehan chandos printTquot; errieresidr comment le Comte de Perigourd Hb-plufiars autrescheuaUersaj?iegerentBiat/fffffdeen,^yiercy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cci*i. 32^

Cornent I‘.y4rchenejque de'^oulou:^ conuertity à la partie du Boy de Yancey la cité deCahorsy dpplußeurs autres vides: dp comment le Duc de Guerles dp celuy de [uidiers défièrent le Boy de Prance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccLvii. 323

Comment le Duc de Bourgongneyfrere du Boy Charles cinquième^ fut marié à lafide du^omte de

Flandres: dp comment le doy d’Angleterre pratiqua le Boy de 7^uarre. , nbsp;nbsp;nbsp;cclviti. 327

Comment le Connefiable de Trance dP lo Connefidfgt;le de Hainaut meiç^nt fis vne grand’ cheuau-chéede Gens-d’armesypour aßaidir .Ârdrr-.dp comment la fortrefie de Heainuide fut pri/e^ tous les.Anglûisyquiyefioientymortsdedansi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cetix. ^z^

-ocr page 24-

T A B. L E

‘C^menf les Frasspis pyisjdretU Tioche de ^ofiy: ^cornent le Se»eßhal de Pei^eu ardit ^ exila la terre du Seigneur de Chanuignjfyf^print d’aj/aut/à maißrej/e viA de Breufigt; c c l x. 330 Comment mettre v^obert Canodefutfait Maißre gouuerneur des gens du Prince de Gades.-com-ment ilfit retourner t^t^lois mefire Perducas d'^ ihr et h: (^ comme fit il ufiegea les campai-gniesFrançoifesaufortaeDurnek • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cclxi. 331

Comment mefire tiobert Canode (^ mefire Î^han chandos ^pMirent^Dumelfans riens faire, ^vindrentafiegerligarnifön de Domme» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccLxii. 33^ \tomment mefire Robert Canode (^tnefife lehan Chandosfipartf^entde Dommefans riensfai-raclr Kmmentpri^ret Ganaches ^ Rochemadory^b“ plufeurs Ulujres vides,^uifefoient tournées Prançoifis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccLXiii. 333

Comment le comte de Cantebruge (^ le comte de Penne broth prindrent ^ par grandaduis, la gar-nifin de Sordide. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cclxiih. 33^1.

Comment mefire Robert Canode^mefire l.ehan Chandos,(fr mefire T bornas de P bedel an,ordonnèrent de leurs^ens, (^ retournèrent deuers le Prince. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c c lxv. 3 3 ^

Cornent les c^aignies Anglefibesp^ndret le ebaßel de Bedeperche,(lr la mere au duc de Bourbo, ^ui eßoit ded^s-.^lr cornent ilspundret aufi ce fort chafel de S. S cAre en Berry, c c lxvi. ^^g D’vne grande armée de mer, ^ue le Roy de France 'voulait enuoyer en .Angleterre: (b“ comment le Duc de Lanclaßre, eflant 'venu à Calais, rompit ceße entreprifi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cçLXVIi. 337

Comment le ebaßelde la Roebefur-yon fut rendu aux Anglod:(^ comment le capitaine dudit lie» fu^mis à mort,par le commandement du Duc d’lt;.^niou. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cclXviu. 338

Cornent le Duc de Bourgongnefi partit de la cité de Rouen,en intention de cobattre le Duc de Lan elaßre (^ les Angloû:^ comment ils filtreront l’vn douant l'être,a Tourneben. ccLXlx.3 3 p Des grans ^aux ejne mefire I ehan ch^ndos ft au pays d’.Anieu : dr comment il gaßa la terre de la vicomté de Rocbeciioart, exceptées lesfortereßos. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccixx. 340

Comment meß'ire Louis de Saneer refirprint le comte de fennebroth ^fifgens, dof^uelsfurent plufeursoccis,(^ ledit Comteafiegéenvnemaifin. »* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cctxxi. 341

Cornent mefire lehan Cbandos 'vint aufecours du cote de Penebrotb,à Puironon. cctxxii. 343 Comment la Royne Philippe d^Angleterre ^repafa de cefecle.'dAleftrûis dans, que/ie requit a» Roy^fon mari: (ir comment quelques François, afai/ians le camp des .Anglais,près T^urn^hen, furent repoufez-par Robert de 2^amur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cecîxin. 345-

Comment le I9uc de Bourgongne fi partit du Duc de Lanclußre,fans auoir bataille: dr comment le Duc de Lanclaßrefen alla à Calais. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccixxiin. 34^

Commene le comte de Pennebrotb,fè 'voulant venger d'auoir efié afiai/iy à Puironon,fit vne autre ebeuauebée en t^niou:^' comment l'^Abbaye de Sainü-Saluin, en Poitou,fut rendue Pran-foifi,drfortifiée. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccixxv. 347 comment la comté de SamU-Pii} dr quelques autres pays de la Picardie furent gafiez par les .Anglois,drmefiire ffue de chafiidonprins. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cctxxvi. 348 comment mejure lehan cbandos futnauré à mart,en vne rencontre,dr commentfinalement les français efiant domourez viÜorieux de ceße rencontre ,fi rendirent à ceux, que mefines ils a-uoient prins. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cclxxvii. 350 co/weZ le S ire de coucy (ß 1^ ^tre de Pomiers nevouluret efire de la guerre,pour l'vn codé,ne pour rautre:dr du Sir^e Ataleualdfdeceluy de Afarneil,quifi redirent Français, cclxkvit 1.354 La formendes lettres, que le Roy ^.Anglais enuoya en nbsp;nbsp;quitaine: dr comment cbafielleraut fut prispar les François, dr Bellepercheafiiegée. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cctxxix. ^^^ comment les c^s de cantebruge di“ de Pennebretb emmeneret la mere du Duc de Bourbon, auec lagamifin^e Bellepercl^:dr co^f^cntleduadeBourbonfifiifitdelafoAerejfi. cc^xxx.^^y De r^omblé^ des quatrefreres de France,de leurs préparatifs de guerre, de la deliu rance de la

* mejçO dt^uc de Rourbon,dr de l’accord d'etre les ro^ de France dr-^e ?(auarre. ccLXXXl.378 comn/^nt mefiire Bertrand du Gu^feUnfi partit d'Efiaigne, drfen vint droit à Toulouze, ou le Duc d’Aniou le receutûoyeufiment: dr desfortrefiès, qu'ilsprindrent enfimble,/ùr les Anglais, CCLXXXII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^gQ comment le Duc de Berry entra en Limofin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cclxxxhi. qgQ , commef^ treues furent lionees entre les Anglais dr les Efioçoisidr cornent mefiire Robert canolle artiit,caurut,dr exila,tout le pays de Picardie, dr eeluy de Fermandaif. nbsp;nbsp;c c lxxxi ni. 39% Comment ceux de Nayonprindrent les cAn^lcis, qui auoient bouté le feu au Pont-l’Eue/quoid' gomment le Roy de Prance manda Mefiire Bertrand du Guefilin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c c txxxv. ^ g/^ Comment le Prince de Galles afemblafis gens è congnac,ou fi trouua le Due de Lanclafiré,fi»

-ocr page 25-

DV PREMIE R* VOLVME.

jrcTi\^ comme fit le J^e d’^^/fiou rompitfa cheftauchee^dr 1^ J^uc de Berr^ lafefttfe^fefatti Limoges rendue Françoif. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*• «cclxxxvi. 364

Comment le Prince de GaUes^'Voulat recout/rer Limoges/afiegea (^ft miner. cCLXXXVn.^fi^y comment mef ire 'Robert canolleen faijàntjà che/iauc^eejgt;arpluj^urs contrées du R oyaume de prancCfVint près Paris;(^ comment vn cheuaUer déjà compaignie^reuenant d’-vne t'aine en~ treprif^fut tée p^^jl^ boucher de la iiillei • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• • cctxxxviir. ^66 comment mefstre Bertrandal^ Guefelinprit laforterefe de Sain/il-Trielen Limofn:^ commei^ le Prince de Galles reconifi^ la ville de Limoges. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ce lxx^tx. ^ ôy comment mef ire Bertrand^ Guefelinfut^ait connefable de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eexe, ^6^ comment mefsire Bertrand (^ le Sire de clijfon déconfrent^au Pont-de-Boalan^ les gens de mif fre Robert canolle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxcr. 570

De laprif dr rançonde mef ire Eufaced’cgt;Luberthicourt,partifn d’{^ngleterre:d^ comment mejsire Raimond de (JlLarnetl,parttfin de France futfiuué par ^garde^^'ant au danger du Royd’i^ngleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxcu. ^71 comment le Prince de Gadet^ lay efant mortfinfis aifif laifà la Duché d'.^ç[ui^ine en la garde du Duc de Landafre : dr comment ^uat^e cheuaUers^ Bretons^prindrent le chafel de cJl/ont-paon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxciir. 57^ t^omment le?quatre cheaaliers^ Bretonsy/èdefendirent vaillamment contrôle Duede Landa-fre:dr comment ledit Dueprint leflits,guatre cheualiers à rançon., eexemt» ^ 74 comment le Duede Landafre donna congé à tousfsgens^drfon retourna à cordeaux: dt eem-ment le Sire de Potttf refoula François, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxcv. ^7^ comment les^ngloisprindrentlafirtrejfede Sfontcont^ur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»cxcvi. ^yg comment Bertrand du Gueflin connefable de Prance,afiegea laviffed’F'tc.es'.dr comment die ^aj^ut renduepartiompoftio». • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccxcvii. :^yy

Cornent le Roy d’dnglcterre^efant fa^-content de Robert Canoffe fut appaisé:dti oment,^y ayat ett ^udq cobatfir mer entre les Anglais dr P lamas Ja paix en fut faite me otinet, ccxcv 1 n. j 78 comment le jioy de UlLaidor/puie fut rançonné du Roy denry d’Efaigne, drpuis(’ena//ajagt;re g^erreau Roy d'^rragon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eexe 1 x. 57^

Comment kj^uede Lanclafreefoufla^Ueaifteedu Roy Dom-Pietred’Ffaigneidt comment confederations furent faites enti^ le Roy de France dr le Roy Henry d'Efatg^e. nbsp;etc. ^y^ comment le Due de Lanclaf réordonna Got/uemeurs en Guienne^dr emmena fà femme auecques luy.'d“ comment mefire Gautier de mtanny mourut à Londres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ctci. jSo comment le Roy d’.^ngleterre enuoya le comte de PenUtebroth en .Aquitaine, pour fin Gouuer-neur: dr comment les EfpaignolSj amende France^ luy donneront vne charge firmer^pres la Rochelle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eccii. 581 cemmenf ceux de la vide de la Rochelle ne voulurent pointfeourir le comte de Pennebroth : dr comment le Senefihal de la Rochelle^ dquot; le Seigneur de Tannatboutonj dr autres,^ le v/ndreni ficourir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ecc ni. j 8 j comment le comte de Pennebrot h fut prins dr déconfit des Efiaignols'.dr comment efans lefd/rs P/fignobpar tits du haure de I4 RocheHe^auec leurs prifinniersje copiai de Ï^uzamua trop tarda la Rocbelle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccciiii. 285 comment Tuain de Galles déconfit les Anglais en l'ife Gren4ifie:d‘ cornent te Roy de f rance ifn-uoya en Efiaigne^çiuerirGens-d'armes^pourafieger la Rochelle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iccw ^ 8 j comment le Roy d’Angleterre fut moult courroucé de la prinfidu comtede Pei^ebroth-. dr com-ment\uainde Gullesletrouuaprifinnieren I^atgne. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* cccvii î^j comment le connefable du Guefelinprit le chafelde S/ontntOrillon^dr autres places de P^dHeu : cccvii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• .587' comment le connefable de Prance receui C^Lontcontour à compofitiom dr cornent ilf pib t it Audit lieu,pour venir vers zMonfeigneur le Duc de ^erry^ en Limofintlà ou ils af logèrent Sam-éle-Seuere. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cccvm. ^87 comment ceux de SainHe-Seuerefurani vn moult fortafautfee rendirent à mef ire Pienrand: dr comment la cité de Poitiersfe tourna Prançoife. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cc^ i x ; Sp comment les Prançois^rindrent le captai de 3uz deuant Soubifipar bataille^ dr comment ceux de la Rochellefe tournèrent Prançois. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eeex. ^^t

comnent mef ire Bertrandprit plufeurs chafeeaux en RO^ellois:dr Comment le r oy dquot; Anfe^er-re^ fefeant mis en mer^pour nienir leuer lefiege de Touars^nepeutprendre terre: dont ceux de T euarS)dr autres PotHeuinsfe rendirent Prançoist

cgcxi. jÿ)4


gt;

-ocr page 26-

Du regret ^u auch le duc de IRreieigue de uefe/èr Jéclairerpour le Roj^ Jugkterre dußigede Siretbpour meßiire ^ertrant^du Guefcliu:^^ cemmenf^eßaKs les Âu^ois déecK/tSytosa le pays de PoiéilcUyde XatneJouge^ç^de le Roche/le^fut deliuré aux François. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cccxi r. 3^7

^*ß^S‘ df ^ercereli de la faite d’eutreje ^oy de 'P rance ç^leV^oy de Naufrre: ^ de la fnert du v.oyd‘Eßace. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cccxiii. 400

comment le comte de Salbery^Quillaume de Mußtiffeydr mettre Philipp^ Confienay^auecplu~ ^eurs Gens-d’arfues^fi mireny fur mer^^ defiendirent en Bret^igne'. dr comment le Conne^ ßabled^Pranceyal/^idontleDucdeBretaignepaßaen i^ngl^erre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cccxilH. 400

Commef^tenant les Françoû quatre places aßtegees^l^ RoebeJ'ur-^tuÇ^ui eneßoit l’vne^fi fedit

Franfoiß:(^ comment leßege de Breß fut leuépar compofit'fon:qut nefutgardee. ceex7.401 De la deßente du Duc de Lanclaf^e à Cal^ dr en Picardie : dr comment tjuel^ue trouppe deßs gens fut dêconftepar le Seigneur de Sub/Je^deuant Ribemmont^d' vne autre près SoifonSy^iar certaine embußdte deBeurguignous d'de François, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cccxvi. 407

Comment les eßages e/ue ceux de Der^l auoient baiffezfurent décole^dquot; comment mefire Robert Cano/ld^t außt décoler lesj/rifinniers^ qu'il tenoit: dr du reße de la cheuauchee du Duc de handafre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cccxvii. 407

De la cheuauchee du Duc d’^niou en la haute Gafiongne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cccxviii. 408

De la r^çon du (. ote de Penebroth dquot; deßs topaignonsi de quelque feu de treues ent^ Fraecû d*

Ân^oû:de la cempoftion de Berccret^dr de la mort du Comté de Pennebroth. ccc xix. 40^ Comment plußeurs villesfe rendirent au Roy de F rance,au pays de Gafeongne: comment meßire

Hue de Chaßillon retourna deprißn- dr^omment le chaßel de Bercarel en T^rmandieß ren-ditFrançav. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceexx. 410

De ce qui fut traittea Bruges entre lesRfysde France dr d'Jngleterre’.df ^^^tnt le Duc de stre-taigne^efant retourne en ßn pay s,y reprint quelques villes dr ebaßea^, nbsp;nbsp;c cc xxi ^ 41 ^

Comment quelques Seigneurs Bretons du parti de France^yans cuidé eßreßrprispar le Due de Bretaigne^furent deUure^defonßegeypar les treue? deBruges. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceexxu. 41 ^

Comment SainH-Sauueur-le-Ficomte fut rendu aux François: d'Comment le Sire de Coucy mena große armee en ./4ußricbe,qu'il prete^doitßenne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eccxxiïr. 414

Du prolongement de treues entre François dr cyingloù'.de la mort du Prince de Ga^l^.dr du re-tourdu Sirene Coueyßbienpeud’exploit, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cccxxiin. 417

Comment Ricbard,fls du feu Prince de Galles fut recognu pour prochainfuceeßeur., d“ premier héritier delà couronne d',^ngleterre:dr comment^efans les pourparlez de paix fins eßcH^d* treuesfailltes^fut renouuellee la guérete entre Françoû dr dnglois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cc cxxV. 41 tf

Comment le Pape Gregoire, on\iéfne de ce nom^ laißant ,^uignon,reteurna à Romme: dr com-ment^eßant mort Edoua]^jtiers de ce nom^Bicbardßls du feu Prince de Galles, fut couronné àRffyd',^^ngleterre, . nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cccxxVi. 417

Comment le Rofde France meit fir mer grande armee, qui brulla plußeurs ports dr villes d'Angleterre^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cccxxvit. 417

Comment la ville d’,Af rdrefi rendit Françoifii d“ de la mort du Captai de Buz,dr de la Roy ne de

Franceaufii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cccxxvni. 418

Comment la guerre recommença entre le Roy de France dr le Roy de Quarre', dußege de Cher-• bourg :f^ de la aefeente, que h Duc de Lanclaßreßt en Bretaigne ; d“ comment le ebaßeau d'-^ulroy fi rendit François, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cccxxix* 41^

Comment les François de la garnifin de Sfontbourg furent déconfits par les \^nglois de Cher

bourg en v^e rencontre.» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ceexxx. 4x1

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fin de la Table du premier Volume. •

-ocr page 27-

M E S S I R E FROISSART. S5/R LES GRQ^QyE9bDE FRANCE.

' quot;(gr d'Anffleisrre, ^\aMrcs lieux 'voi/inj. .

FIN quc les honnorablës enlprifcs amp;nbsp;nobits auentufës ^ fe-faids-darmesjpar les gSerres de France amp;nbsp;d’Angiètef-quot; - re,fóiünt norabiernet eriregiftrez amp;nbsp;mis en menióite p£f-pêtucl5parquoy Ië5 preux ayent èxêple d’eux cncouraget , en bien faiiant, iè vucil trailer amp;nbsp;recorder Hifto^e, de grand’ louange. Mais àuant que ie la cómencé, ie rèquier ^au Sauueur de foude nióde,qui de néant créa routes cho-*fes qu'il vueille créer amp;nbsp;mettre én moy fens ^ eftferide-mét 1'1 vertueux que^ puiffe continuer amp;nbsp;per feueret en téH^maniefë-qùé tous efeûx amp;nbsp;celles,qui le liront,VerfÔr,' öe'^rr0t, ypuiflcntprcdre'esbäfetttent amp;' exêple, amp;moy eneffeoir en leur grâce , i Oh dît/amp; il eft vray, que tous edifices font maflonnez S^ouurez de plufieür's fortèSdé pierres,amp; toutes großes fiuie-r-es font faites amp;nbsp;ralfemblees de plufieurs furgtons. Auffi Ics fcicnces font extraites amp;nbsp;60ifipii»es de plufieurs Clcrcs:amp;ce,quci’vrt fçait l’autre l’ignore ; Non pourtant tien n’cft,qui n?’fôit feeu, ou loihg ou près. Donc pour attaindre àlà matie^e que i’ay cm-prife,ie vueiheômencer prçmié?êmct par la grâce de Dieu amp;nbsp;de la benoifte vierge Ma- -rie (dot tout GÓfortamp; auancemétviennet) amp;nbsp;me vueil fonder amp;nbsp;ofdôner fur Ics vrayeS CronLques,iadis faites par reuered hômc,difcr£j amp;nbsp;fagG,-mónfcigneur maiftre lean le ^^ “^^ ^f»'^ Bel, Chanoine de S. Lambert du Liege : qui grâd curé amp;: toute bône diligêce meit en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ cefte matière, amp;nbsp;la continua tout fon viuât au plus iuftemét qu’il peut,amp; moult luy cou- ^J^*^”^^ fta à la querre amp;nbsp;à rauoir:mais quelques fraiz qu’il y fift^rien ne les plaignit.car il eftoit riche amp;nbsp;puisant (fi les pouuoit bien porter )amp; eftoit de foy mefme large^onnçrable amp;nbsp;courtóis:amp;volontiers voyoit le fieu detpcndre.AufTiilfut en fon viuantmout aimé amp;nbsp;fecret à monfeigneur metfire lean de Hainaur:qui bié eft famenteu, amp;nbsp;de raifon en ce liurc:car de mout belles^ nobles aduenues fut il chef amp;nbsp;caufe, amp;nbsp;des Roys moult prochain: parquoy le deftufditmelfire lean le Bel peut de lez luy veoir plufieurs nobles bc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- “X.-fongnesdcfqucllcs font contenues cy apres.Vray eft que ie,qui ay espris cediure à câ--döner,ay par plaîfance,qui à ce m’a toufiours encline,frequété plufieurs nobles amp;: gras ^^ nbsp;nbsp;. ^^ ^ Seigneurs, tat en Frâçc qu’en Angleterre,en Efcocc,amp; en plufieurs autres pàïs:amp; ert ay J'^^^y p^jj^t*. eu la congnoiflance d’«ux,amp; ay toufiours à mon pouuoir, iul|^mcr enquis amp;nbsp;denÿndé sur^uoj/aM ’ du faia des guerres amp;: des auêrurcs,amp; par elpecial depuis la grofte batailfe de Poitiers noter ^u’il ne ou le nobleRoy lean dé France fut pris.t Car deuât i’eftoye encor’ moulf ieuge de fens ifrta ^ partie amp;d’aagc.Nonobftantfi empris ie alfez hardimentjmoy ilfu del’cfcole, à diéter^à of- ^^^epremier donner les guerres deflufdia:es,amp; porter en Angleterre leliurc tout cópilé:fi-cöme ie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f f‘*

fcy,amp;le prefenray adonna Madame Philippe de Haynaut, Royne d’Angleterre, qui liement amp;nbsp;doucemet le reccut de moy amp;P m’en fit grâd profit. Et peut eftre que ce liure ^^’-i ^^J^^fg n’eft mie examiné n’ordonné fi iuftemét que telle chofe le requiert: car faids-d’armesÿ ra la mort epiconi cheremét font emparez,doiuct eftre donnez,amp; loyaument departiz à ceuf,qui par celle,feien l’or-proué-fte y trauaillct. Dôq’ pour m’acquifter jnuers tous ainfi que droiét eft,i’ay emptis lt;^re des temps, cefte Hiftoire fur ïordonnâce amp;nbsp;fondatiô deuât dit^ à la priese amp;nbsp;requefte d’vn mien ^gt;*. eedupre^ cher feigneur amp;maiftre,mcfiîrcRobert deNamur,chcualier,fcigneur dcBeaufort:à^ui ^‘^ƒ ^P''^' ie vueil deuoir amour amp;s obeiffanee: amp;nbsp;Dieu me doint faire chofe qui luy puifleplaire, -'^”^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■


-ocr page 28-

PREMIER«VOLVME

Cy parle ['{^^/eur des plui preux Cheaaliers ^ui fiient ^omf^ez ett ce

\t volume^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRS PREMIER.

O V R t«us nobles coeurs encourager, amp;nbsp;leur nfcnftrer exemple amp;nbsp;matière d’honneur,ic fire lehan Froiffart commence à parler, après le rapporlt;;amp; relation dc^ófeigncuiynaiftre leh^ le gel, iadis Chanoine de S.Lâbert dp Liege:amp; di ainfi, que plimeurs gés nobles ont maintefois parlé des guerres de Frace amp;nbsp;d’Angleterre, qui pas iufte-mînt ne fauoient ou lauroiét dire, fe rcqi^ou examinez en eftoiét, cornet, ne par quelles raises cUesvindréc. Mais vecz la droite fondatiô de la matiere.amp; pourcc que ie n’y vueil mettre ny öfter, oublier ne corrÔpre, n’abreger l’Hiftoirc en rie par defaute de langage, mais 1 A^ueil nmltiplier amp;nbsp;accroiftre en ce que ic pourray,vous ★f'tjez. r^n vueil, de * poinéten poind parler amp;nbsp;monftrer toutes les auenturcs, puis la natiuité du wutùn pre- trefnoble Roy Edouard d’Anglete^e,qui fi puiffammet régna,amp; auql font tât auenaes miere i la ß» d’auentures retablesamp;perillcufcs;amp; tant de batailles addrelfecs,amp; d’autfesfaids-d’ar-^eepreietve~ mcs amp;nbsp;de graus prouëfïcs,puis ft.n de grâce m. cccxxvi. qucce*gentilRoy futcouron-né en Angleterre: quand luy amp;nbsp;tous ccux,lt;^ui ont cfté aucc luy en fes batailles amp;nbsp;heu-reufes auenturcs, ou aucc fes gens, là pu il n’a mie cfté en propre perfonne(lt;fi-comme vous pourrez ouircy apres) doiuent bien eftre tenus amp;rcputez pour preux : combien qu’il A y a grâd’ foifon de ceux qui doiuent amp;nbsp;pciiuét eftre bien tenus pour fouucrains entre les autres deuant tous:comme le propre corps du gentil Qoy deffufdit, le Prince cheuaUers du de Galcs füi^fils,lc Duc de Lcnclaftre, meffire Regnaut d^ Gobehan,meflirc Gautier party d’.An- de Ma mû en Haynaut, Chcualicr,r5«flirc lehan Châdos,meffire Fouques de Harle,8e edited ”^^ plufieurs autres qui font ramenteus par le bien amp;nbsp;la pçoueffe d’eux,dedans ce liure:*car, tum'^ nbsp;nbsp;* P^ toutes les batailles ou ils ont cfté, ils ont eu renommee des mieux faifans par terre:

* rôye':(^rAn- ^ P.^ æ^^gt; ^ ^Y ^*2^^ móftrez fi vaillâmcnt, qu’on Ic^doit tenir pour fouucrains preux: notatie». 2. À mais pourtant ne doiuent point ceux, qui aucc eux ont efté,j)is valoir. Auflî en France laßn de ee ve- ont ifs trouué bÔne Cheualcric,roidc, forte * amp;nbsp;apporte, amp;nbsp;grâd’ * foifon:car le royau-lume. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me de France ne fut oncques fi déconfit,qu’oh n’y trouuaft toufiours bié à quicomba-trc:amp;futleRqy Philippe de Valois vntres-hardyamp;vaillâtCheualier,amp;lcrkôy lehan par^deFran- ^®“^^» Charles lcRoy dc* Behaine, le Comte d’Ale^'çon,Jc Comte de Foix,meffirc «,ƒ«# le^^y Saintrc, meffire Arnoul d’A glc, M effeigneurs dc Bcauieu, Ic perc amp;nbsp;Ic filz, amp;nbsp;plufieurs Philippe de t'a autrcs,quc ie ne puis pas maintenant ^ommcr,amp; qui bien,fcront en temps amp;nbsp;en lieu ra-Uit. menteus: car pour vérité dire amp;nbsp;fouftcnir,on doit bie tenir pour affez prcuz tousceux, *.gt;t»net. 5, qui en fi cruelles batailles amp;nbsp;fi pcrillcufcs ont cfté veus, amp;nbsp;font demourez iuf-ques à la déconfiture, fuffifammen? faifafts leur deuoir.

Cyparle ^aucattspredeeeßfian du JHey Edouarddquot;Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. 11.

Remicrement,pour mieux entrer cnla matière de l’honnorableamp;plaifantc Hiftoire du noble Roy Edouard d’Angleterre, qui fut couronné à Londres, l'an mil cccxxvi. le*iourdcNocl, auviuatduRoyfonpercamp;delaRoyne falt;ncrc, certaine chofe eft que l’opinion des Anglois comunemêt eft tclic(amp; on l’a veu fouuent aduenir en Angleterre,puis le temps du gentil Roy Artus ) qu’entre deux vail-lans Roys d’Angleterre y en a toufiours eu vn moins fuffifant de fens amp;nbsp;de prouëfic:Et cela oft affez appar ent parle Roy Edouard, dont ie parloyc maintenât: car vray eft que ★^nnet. y. fonayeul,qu’ênappcUa*Tc bonRoy Edouard,futmoutpreux,vaillant,fage,preudhÔ-•me,ha#'di^refentreprcnant,amp; bîcn fortuné en faits-dc-gucrre,ôéeut moult, affaire con tre leS ^fœçois,amp;: les conquit trois fois ou quatre, amp;nbsp;ne peurent oncques les Efcoçois *^nni)t. 8. auoirvidoire ne durer contreluy:amp;,quandil fut trefpaflé,* fonfils,defon premier ma-★^nnot. 9. riageCqui fut pcre *au gentil Edouard Roy) fut courôné apresluy:qui point ne luy ref-fembla de fens ne de prouëffezmais gouuerna amp;nbsp;maintint fon royaume moult fauuage-ment par le côfeil d’autruy: dont depuis il luy mefprint moult laidementicomme vous

•^^nnot. lO. pourrez ftuir,fil vous plaift. Car,affez toft après ce qu’il fut couroryié, le Roy * Robert SHtedeyj’re- de Breux,qui eftoit R oy d’Efcocc(qui auop fi fouuent donné affaire au Roy t Edouard mierde ce no. deffufdit, que rontenoi4pourbi^preux)reconqjit toute Efcoce,amp; la bonne cité de .Am^. 11. * Btruic aucc: amp;nbsp;ardit amp;nbsp;eaftaerand’ partie du Royaume d’Aneletcrrc,quatreioumecs

• nbsp;nbsp;nbsp;ou cinq dedans le pars, par deux fois:amp; decontle Royamp;touslcs Baros d Angleterre en

vn lieu,

-ocr page 29-

DE FROISSARTi

3

vn lieujcn Efcoce, quon appelle * Efturmclim,par bataille rengee amp;nbsp;arreftee:amp; dura Ia chaire de celle décófiture pur deux iours amp;nbsp;par deux nuids: amp;nbsp;s’enfuit le Roy d’Angleterre, à moult peu de gens, iufques à Londres* Mais, pource qu^ «e n’ell mç de nollrc matière, ie m’en tairay a^ant* •

Cj/fak7 me^tiofi i^esparens du Roj EJÿU/trJ i^’^ffgl^lffi'e. chàp. lii.

LE Roy,qui fut pf re à wgétil Rôy £douard,au»it deux freres^i^* marlage:defquels *^„„,^ j Tvn eftoit appelé le *Comt» Marefchal,amp; eftoit dp moult fauuage amp;diuerfe manie- *^^*^’ j j* re. L’autre auoit nom meflireJumon, amp;nbsp;eftoit Comte * de Kent. Moult eftoit iceluy ★^nmf. ijs prcudhomme,doux amp;nbsp;dcbôiwre,^ bicn-abné de toutes gês.Cc Roy ehoit marié 51a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

fille du beau Roy Philippe de France:qui eftoit vne des plus beUesDames du mode. Il eut de celle Dame deux fils amp;: deux filles : defquels ^s le premier eft le gétilamp; le preux Roy Edouard d’Angleterre:de qui Celle Hiftoire eft comenc^e. L’autre eut nom lehâ:

amp; mourut alfezieune. L’aifnee des deux filles,* eut nom Yfabel.'amp;futma^eeauicune ★^nnut. i tf. Roy Dauid d’Efeôce, fils du roy Robert de Breux:amp; luy ^t donee en mariage des ieu-nefl'e,par l’accord des deux royaumes d’Angleterre amp;nbsp;d’Efeôce,amp;par paix fail^it.L’au tre fut mariée au Comte Regnaut: qui depuis fut appelé le I5uc de Gueldres : amp;nbsp;eut de celle Dame deux fils, dont Tvn fenommoit Regnaut, amp;nbsp;l’autre fénommoit Edouard qui depuis * regnerenten gravid’puilfance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;★^nmt. xj.

^ Cj commence l'occafionidont lag/zirrè meut entre les Roj/s de France ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

^^nntf^ I Si

d’i^ngleterr^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chàp. ini.

OR dit le Cornte que le Roy Philippe, nomé Ic5cl^dc France Roy, cuttrojs fils,a-uec celle belle fille Yfibcl,qui fut mariee en Angleterre au Roy quei'ay dit deffus:

amp; furét^es trois fils bleuit beaux: delquels l’aifné eut nom Louis(lelt;^clfut au viuât de fon pere Roy de Nauarre: amp;nbsp;l’appelait on le Roy Louis Hutin)le fécond apres eut rioni Philippe le Grand, dit le Long:amp;le tiers eut nom Charles : amp;nbsp;furêttous trois Rois de France, aprè s la mort duRoy#l^hiIippc,Ieurpcre, par droite fuccelfion légitimé, Tvn a-près l’gutr^ fans auoir aucun hoir malle de leur cotps,engendré par voye de mariagc:li qu’aptes la WK^rt du dernier Roy Charles,les douze Persamp;les Barons de F race ne donneret point le Royaume à leur fœu^(qui eftoit Royne d’Angleterre)pourtant qu’ils vou loient dire amp;nbsp;maintenir,^eneores vcüleut, que le Royaume de Frace eft bitn fi noble, qu’il ne doit mie aller à femelle, nc,par confequent,au Roy d’Angleterre fon aifné fils. Car,ainfi corne ils veülët dire,le fils de la femelle ne^eut auoir droit ne fuceelfionjdc par la mere venât, là ou fa mere n’a point de droit.Si que par ces raifons les douze Pers amp;nbsp;les Bâtons de France donnèrent, de leur commun accord, le Royaume de France à Monfeigneur Philippe,neucu iadis au beau Roy Philippetde France delTufdit : amp;nbsp;olièrent la Roy ne d’Angleterre, amp;nbsp;fonfils, delà fuceelfion du dernier Roy CJjarles. Ainfi alla le Royaume de France hors de la droite ligne(ce femble à moult de gens)de quoy grans guerres en font meuës Sc venues,amp; grafts deftruélions de gés amp;nbsp;de pays au royau nie de France amp;nbsp;ailleurs:!! cOmme vous pourrez ouyt cy apres: car c’ eft la vraye fondation de celle Hiftoire, pour racompter les grans entf eprifes amp;nbsp;les gtans faifts-d armes qui auenus eft font. Car depuis lé temps du bon Roy Charlemaignc ^Roy de France,^ naduindrent tant de grans auentutes de guerre auRoyauîne de France.

Du Comte T bornas de Fenclaßre^ (^ de vingt ^ deux des plusgran^ d'^ngleterre^^uifurent décollai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C « a p. v. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

LE Roy d’Angletcrtc^euâi dit,pere à ce gentil Roy Eftouard,fur qui ftesdre m^icre

eft fondée, go nue ma moût diuerfemêt Ion royaume, par fenhortement df mqfei- • gneur Htie, qu’on dit le Defpéfier: qui auoit efté nourri,aucc luy d’êfanee:amp; auoft tant faid Ce monlcigncur Hue^que luyamp; mortfeignGurHue,fonpcre?eftoientles plus gras maifttes du royaume: amp;nbsp;vouioict furmonter tous les autres baux Batons d’Angleterre par enuie.Parquoy, apres la grand’ * décófiture d’ Efturmclim,gtâd’ murmure s efraeut * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

cnAngleterre entreies nobles Baros amp;nbsp;le côfeil du R oy,amp; mefmement contrejneflire * ' ^^' Hue le Defpcfier:amp; luy mettoiét fus qüe par fon cÔfcil ils auoiét efté déconfits^ amp;nbsp;qu’il eftoir’fauorable au Roy d’Efcocc:amp; furce IcfâitsBaro^s cürentnat plufieurs fois parlement cnfemble,pour aduifer qu’ils en pourroient faire:defquels Thomas de Léclaft^, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ai)

-ocr page 30-

PREMIER VOLVME*

tr.ra^.fMV qui eft oit t oncle du Roy5cftoit le plus grand.Ors'cnapperccut ledit mcffirc,Huc: ft y lie * lefot ^ue pourucut tantoft de remede trop felon : luy, qui eftoit ft bien du R oy, amp;nbsp;fi’prochain (eufingermam comme il 5ÿ)uloit,amp; pRis crcu tout feul que tout le mode. Si f en vint au Roy,amp; luy dit decei^ojEdo.z qy^ f^j Seigneurs auoicn»fait alliancecontreluy, amp;nbsp;qu’ils lejnettroient hors de fon

Royaumejfîl ne f en^ardoit^E^tantoft fît par fon malicieux engin, que le Roy fit pren-■feeße cruauté dre tous fcs S cigneurs à vn iour de parlcmêt,ou ils cftoiét aflerablez, amp;nbsp;t en fit decoler, fut en l’an, fans delay amp;nbsp;fans co^goiflance de ca»ife,iufqu’à v4ngt amp;nbsp;demises [Hus grans Barons,amp; y ^^ ƒ ^*” ^” ^^'■'^ premier le Comte Thomas de Léclaftrc:qui eftoit^reudhôme amp;nbsp;faind home, fit **^ ‘li^u^ès ^^ ‘^^P^ moult de beaux miracles au lieu ou il fut decanté.Pour lequel fait ledit mef-* nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;finfHuc acquifgrâd’ haine de tout le païs,^ fpccialem^ de la Royne d’Angleterre amp;nbsp;du Comte de Kcnt;qui eftoit frerc audit Royd’Angleterrc.Et,quand ledit meffire Hue rappcrccut,il meit fi grad difcorc^ntre le Royamp; la Roync,que le Roy ne vouloir point voir la Royne, ne venir cÂlicu ou elle fuft:amp; dura ce difeord affez longuemét.Et adôc fut vn quid^, qui dit aflez fccrettement à la Dame amp;nbsp;au Comte de Kent, pour les perils cflongncr,ou ils eftoient,gh’il leur pourroit bien mefaduenir prochainemét, fils ne fcn garq^ient : carledid Môleigneur Hue leur pourchaffoit grand deftourbier. Adôc laRoync fc pourucut fecrAtement pour venir en Frâce : amp;nbsp;print fon chemin à venir en * ^»»P. îo. pèlerinage à Saint Thomas de Cantoroie, amp;nbsp;puis vint * à V vinccnczc,amp; la nuid entra en vne nef appareillée pour elle amp;nbsp;fon icune fils Edouafti, amp;nbsp;le Côte Annon de Kent, amp;nbsp;meffire Roger de Mortcmcr:amp;en vne autre nef meirent leurs pourueâces: amp;nbsp;curent quot;Ant à fouhait, amp;nbsp;furent le lendemain deuant prime au haute de Boulongnc.

Comme laJloj»o d’^ngletemtß vint comflctt/fiirevffRoj ole Frottee, JoKfrere^

• demeßtreHuela^eßenßer, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. vi.

'' j' /^V*®‘^'^^®y*®Yübd fût amuee à Boulongnc, îûnfi comme vous oyeZjfitfon fik Beaufrere rf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte de Kent t fon fcrourgc,lc Capitaine delà ville amp;nbsp;l’Abé vindrent freredefinma contreeUc, amp;nbsp;laiecucillircnt ioyeufement en l’/fbbaye, amp;nbsp;toute faroute amp;nbsp;y fut deux rhomme il d iours. Au troifteme iour elle s’en partit,amp; tât chemina py fcs iournccs,qu elle s’en vint Mt au chap.3. t Paris. Le Roy Charles fon frerc, qôi eftoit t informé de fâ vcnuc,cnuoya, contre elle f ceße venue des plus grans de fon Royaume,’qui lors eftoient cnuiron luy: comme njemre Kobert ^*^: ^3^3 d’Artois, Monfeigneur de Crucy,Mófeigncur dcSdli,lc Sire de Royc.amp;'pluficurs au-très: qui hffnnoraolcmcnt la menèrent en la cité oc Paris deuers le Roy de France, bienauée^ Oft-^id le Roy vcit fà fœur(qui grand temps auoit que n’auoit vcuë)amp; elle dcut entrer fre .tuteur, ^^ ^ chambre,il vint contre cUe,^ la baifa,amp; luy dit. Bien veniez ma belle fœur,amp; mô ^uât auxtreis bcauncucu.Lorslcsprinttousdcux cnlcsamcnât.LaDamc(quipas n’auoittropgrâ-ans, metuneet dc ioyc, fors de cc qu’cllc fc trouuoit empres le Roy fon frerc ) feftoit ia voulue age-aucha.Jùiuat. nouiÙcr,par trois fois Ai quatre,aux pieds du Roy fon frerc: mais le Roy ne la laifloit, amp;latcnoitgîufioursparlamain dcxtrc,amp;luy demandoit toufiours dc fon cftat amp;dc fon affaire moult doucement: amp;nbsp;la Dame refpondit trcflagcmcnt:amp; tant furent les pa-rollesmcnccs,qu'cllciuy racomptalcsfelonnies dc Meffire Hue le Delpenficr,amp;îuy en requit confortamp; confcil.Lors,quâd le noble RoyCharles de France eut ouy fa focur lamcnter(qui en plorant luy remóftroit fa bcfongnc)fî luy dit.Mabelle fœur, appaifez vous : car/oy qaeie doy à Dieu amp;nbsp;à môfeigneur faint Dcnis,i’ay pouruoicray de reme-de, AaoncqucslaDame s’^gcnouilla(voufiftleRoy ou non) tout bas enterre, amp;luy dit. Montrefeher Seigneuramp;beaufrcre,Dicuvous cnvucille ouir.Lors la print le Roy entre fes bras*amp; la mena en vne autre chambre:qui eftoit toute parée ^ordonnée pour cUS amp;pouije ieune Edouard,fon fils.Pufs la laifla le Roy: amp;nbsp;luy fit deliurcr,par la Châ-bre^ux-deièicrSjtout ce que à^Ilc appartenoit amp;nbsp;à fon fils. Depuis ne demeura guercs • qug fur%cluy cftat Charles,Roy de France,affemblapluficurs grans Seigneurs amp;nbsp;Baros du Royaume de Francc,pourauoirconfeilamp;bon auis comment il ordonncroit dc la befongne dc fa fœur.Si fut côfeillé au Roy,pour le micux,qml laiflaft Madame fa fœur t c'ß à dire, pourchaffer amisamp; côfortâs au Royaume de Frâce:amp; t faingnift de ceftc emprife.Car, diûimulaft, d’émouuoir guerre au Roy d’Angleterre,amp;dc mettre fon païs en haine,ce n’eftoitpas chofclt;juiappartcnoit:mais que couuertemcntluyaidaft d’or amp;nbsp;garget.-car c’eft le me njmtednm ^^^ dequoy on acquiert l’amour des Gendlz hommesamp;fdes pouresfoudoyers.A ce cô-de eeße entre- ^‘“^^ ^ ^'^^^ s’accorda le ^oy,amp;le ^ dire tout coyement à la Roinc d’Angleterre,fa fœur pri/i^ p^rmonfeigneur Robert d’Artois: qui lors eftoit i’vn des plus grans de France.

Comment

-ocr page 31-

DE FROISSART.

Comment mepire H/^le Defpenßer fourchaffa ^»e la Royne ’Yßbelßß de^oaree de Frinee. nbsp;•

CHAPITRE V£li * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

OR VOUS parlerons de ce mefsire Hue vnpetit.Q^and il vgit qu’il eut le Roy d’An- ■^.C(:i,a!Hclei gleterre fi bien attrait à fa volonté qu’il nc luf cflntrcdifoitchofe qu’il luy voufift chapitres en, dire ne faire, i^fit d|œuis tant d^boncs gens^ettre à mort amp;nbsp;iufticier fans loy ne fans/*quot;‘'’^’’”Vy“v iugement(pourtant^’il les tenoit fufpedz, amp;nbsp;contre luy ) ^ fft tant de meru cilles , par ^“ ”*’'^j^^^ fon orgueil,que les Baron? qui demourerent, amp;le remenant du païs,nc le peurent plu? ß^,^ ‘^^ porter:ains quirent amp;nbsp;attirent aucuns d’entre eux accord paifibfcment : amp;nbsp;firent fe- paiir-crettementfauoiralaRoyncleurDam^dcffufdite (qui auoit ia demouré à Paris f par ra faire enfin l’efpace de trois ans)felle pourroittrouuer voye ou fens,parquoy elle peuft auoit aucu- dre ce eine nous ne compagnie de Gcns-darmcs,au nombre dc?killc h omîmes ou enuiron, amp;nbsp;elle vou- lt;lt;»«»^ nague-^ fift ramenerfonfils aüRoyaume d’Angleterre,ilsfe trairoient amp;obeiroientà luy.Ces ^”ƒ^*^^“J^ lettres fecrettesenUóyécsd’Angleterre,la Royne les mónftra au Roj^harles fonfre- i^^^^^‘/i^^ te: lequel luy refpondit. Ma belle fœur. Dieu y ait p?rt,dc tarit valent vc^ befongnes ^itterr/ vers le mieux.Or prenez de mts hommes iufques au nombre que voz aidans vous ont lignifié j^,y charts le amp;k ie confentiray bien ce voyage, amp;c leur ferjpy faire deliurance d’oramp; d’argcnt,tat qu’ils sel fonfrere vous feruiÿont trefuolonti^rs. Sur ce la bonne Dame audit ia tant prié, amp;nbsp;tant donné, combien ijii-p. Ci promis,qu’elle eut de moult gfans Seigneursamp;ieunes Chcualicrsamp; Efcuyers de fon ^^.''S' ^!”''‘~ accord,quiluy promirent la remener en Angleterre,amp;dcforce.Si ordonnoit la Ôame ’f^‘f,

F r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;GitiUaumt de

tout fecrettemet Ion afTaireamp;les pourueances:mais oncqueslioccultemetneic peut Panels9»de faire,quemeirireHuefeDe^enfiernelefceufttLors faduifa qu’il attrairoit le Roy de f„ncfmpagno, France par dons:amp; cnu 0 y a, par melTagers affaidg*amp; fecrets,grande planft d’or amp;d’ar et celle de mon gentamp;loyaux richesamp;fpeciaux deuers le Roy amp;nbsp;fon plus priué ^onfcil: amp;nbsp;fit tant, en ßeur du rillet^ briÄ temps,que l?Roy amp;nbsp;tout fon plus priué Confeil furent aulTi froids d’aider à la Da~ «*«*f les^nna me,commeilsenauoient eüg»ddelir:amp;brifale Roy tout ce voyage, amp;nbsp;deffendit, furpeine de perdre le royaume,qu’il ne fuft nul fi hardi qui auecques la Royne d’Angle ^^ ^ePodiw terre allaft pour l’aider à rAn ettre en Angletcrj-c.Encore faduifa ledid mefsire Hue de ^^ ^^^.^-^ ^^ß* plws grande malice: amp;nbsp;pour remettre la Royne en Angleterre amp;nbsp;en fon danger amp;nbsp;dû venue influes Roy foifiîKiry,il fit au Roy d’Angleterre eferire au faind-pere, en fuppliant allez affe- en l’an. 1 ^ 14. ótueufement,qu’ilvoufiftefcri«amp;mandérauRoy Charles de France qu’il luy voufift ^u^aelcas renuoyerfa femme( car iff en vouloir acquirer amp;nbsp;à Dien amp;nbsp;au monde) amp;nbsp;que cene-A“*^quot;^'^''quot;* ftoit pas fa coulpe quelle feftoit partie de luv:carilneluy vouloir que toute amours ße^uenoßre bonne loyauté,telle que l’on doibt tenir en manager nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^p^^

Ariffi furent eferiptes pareilles lettres aux Cardinaux: amp;: encores par fubtilesvoyes ß^ ans copiées ( qui toutes ne peuuent mie eftre icy eferiptes) il enuoya graad oramp; argent à plufieurs ains luy fff-Cardinaux Si Prélats les plus fecrets Si prochains du Pape:^ aulfi fages melTagers, ad- mit ^ue lefe-uifez,amp;bien idoines amp;nbsp;taillez de faire ce melTage: Si mena tellemét le I^pc,par fes dos mur, fait en Si par ces fallaces,qu’il eferiuit au Roy de France que fur peine d’excommuniemcnt,il France par la renuovaft là feur la Royne Yfabel en Angleterre deuers fon mary.Ces lettres furet ap-^^”^ „ ^“^ portées deuers le Roy deErance pari Euefque deXaintes, quele Pape enuoyoït enle- f— gt;nbsp;anelaué gation. Quand le Roy les eut veues,il le fit dire à fa fœur(à laquelle^de long temps n’a- peu de l’an, uoitparlé) amp;nbsp;luy fit dire qu’elle vuidaft haftiuement d»fon Royaume, ou *11 la ferSit i^z^.cStinué vuider à honte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout le fuiuant

O' ßntdedans la, 1316.

Comment la Royne ^fabel ß partit de Franke , (ß eÿirà en l’tmpiri .

CHAPITRE VIII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

QVand laRöynè ouit cés nouucllcs,èllc nc fcéut que dirc,nc quel adüis p«£nSre,car«

^ _ ,ia felongnoient d’elle les Barons, parle cómandementduRoy amp;n’au®itanul confort ne recours fors jant feulement à fon cher eoufin mcffuc Robert d’Artois: mais celuy feCrettement la confeilloit, amp;confortoit en ce qu’il pouuoit(car autrement n’euft ofé fairelt;,pour le Roy quil’aüoit deffendu)amp; bié faüoit que la Royne eftoit ainfi decha- f ^1 '^''•*f ‘lire cee par mal-talent, amp;par enuie : dont moult il luy ennuyoit; ■!■ Si eftoit meftire Robert ^ue Meßiri p» d’Artois comme il^ouloif.mais il ne luy en ofoit parler, car il auoit ouy dire ^iurcr au ^^^.'^ Arfazx Roy que celuy qui en parlcroit (quel qu’il fiîft) qu’il luy ofteroit fa terre amp;nbsp;le banniroit J^^^ ^?^J^ » defonRoyaume. Si entendit bien fecrettementqff’e le Roy Eftoit en volonté de faire prendre fa fœur amp;nbsp;fon fils, amp;nbsp;le Comte de Kent, amp;nbsp;meftire Roger de Mortemer, ^de f„. f„^(„ a üj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 32-

PREMIER. VOLVME

^‘ ^-^^^ les mettre és mains du Roy d’Angleterre amp;nbsp;de meffire Hue : amp;nbsp;ainfî le vint il dire de ^u ; n ojoitfar j^y|^ j^ royne d’AngIcteM'c,amp; l’aduifa du peril ou elle cftoit:Ænt fut la Dame moult uetirde U i{oji cbahic,^ requit, tout en pleurant, audit meffire Robert, confeft,lequel luy dit. le vous «e d’.yî;»^îe- côfcillc que vous vous ti^z deuers l’Empire, ou il y a plufîcurs grans S eigneurs,qui bié terre.canl vouspourront aidcr,amp;par cfpedallc Comte Guillaume de Hainaut, amp;fonfrere.Lcs auoit ere. nbsp;nbsp;deux font grans Seigneurs^ preud’homnges amp;nbsp;loyaux^crains amp;nbsp;rc^uteg de leurs ennemis. A donc la Dame fît 5ppareiller toutes fcs befongnes amp;nbsp;payef^deliurer aux hoftels

5e plus fecrettement quelle peut: amp;nbsp;elle amp;nbsp;le Comte de Keft amp;nbsp;leur route fe partirent de Paris,amp; fon fils «uec elle; amp;chemincrent deuers Haynaly amp;nbsp;tant fit la royne par fcs fjrf/rf dit O- iournees qu’elle vint en Cambrefîs. Quand elfe fc fentit cnrEmpirc,clIc fut plus affeu-ftremam. nbsp;nbsp;ree que deuant: amp;nbsp;paffaparmy Cambrefîs, amp;nbsp;entrât en Oftrenant en Hainaut, amp;nbsp;vint t^fr^r^/tiAm loger enl’hoftcld’vnpetit Clwualicr^uifappelloitleSiret d’Ambricourt)amp;Iàrcceut berticourt. jg Cheualier la Dame moult ioycufemét,amp; la tint moult aifeàfon pouuoir,amp; tant que ^ Sala Au- laRoyned’An^eterre amp;fon disent amena depuis le Cheualier amp;nbsp;fa femme amp;nbsp;tous fes t^errfr^l?”^^ ^^^^^^ ^ toi^ourfmais,amp; les auAça en plufîcurs manières.

pu ermieux

boß -K trai^/ef»eßt*amp; confort j^ue receat la Eojße d'^ßgleferre en

mon auis.

ffajnault.

CHAPITRÉ I X.

^ ^nn»f. 12.

LA venue de la Roync d’Angleterre, qui defeendoit en Haynaut, fut bien fccue en l’iioftel du bon Comte:quilorsfetenoità Valenciennes : amp;fceut meffire Iehan de ‘fill’d na^ue- Hainaut l’heure qu’elle vint enl’hoftcl du Sire td’Ambreticourt: lequel meffire Iehan, Tmbikoun ^^^ eftoit frere dudit meffire Guillaume, eftoitmout ieu»e:amp;,^efirant hóneur,monta mais iene »»’ errammenftà cheual,amp; fe partit à jx^ite compaignic, de Valenciennes, amp;vint ce foir à fuis deuinerle Ambreticourt,amp;fit gk Royned’Angleterre tout honneur,amp;lareuerenccqu’il peut.

eßle vrajgt; zß- mout pitculcmct,fes douleurs:dont ledit meflirelehoÄ eut grand’ pitié, amp;nbsp;encomença non ^ue vous nbsp;nbsp;larmoyer,amp; ditàlaDame.Certes Dame,veez cy voftre cheualier : qui ne vous faudra /«m*^ d^^m^P®^’’ quot;^Q'^^ 3 P*^ fo^f ^® monde vous faiRoitzains feray tout iHon pouuoir de vous amp;nbsp;vo-brcticourt R^c fils conduire,amp; de vous amp;luy mettre en voftre eftat en Angleterre,à l’aide ^e tiieu «» ee chapitre, amp;nbsp;de voz amis qui par delà font : amp;nbsp;moy amp;nbsp;tous ceux, que ie pourray prier ,•ƒ fnettrons er far af res Ics vics:amp;aurons géfd'armes affez,fe Dieu plaift,fans Id^ager duRoy de France. Adóc-qucs la Roync (qui fe feoit, amp;meflire lehan deuant elle ) fc tireça en eftanr,amp; fe voulut agenouiller, de la grand’ioye quelle auoit,amp; de la grand’grâce qu’il luy offroit:mais le gentil melfirelehan feleua apertAient,amp;pritlaDamecntrcfesbras,amp;luy dit,Ne plaife ia à Dieu que la Royne d’Angleterre face ce:mais,Dame,recÓfortcz vous,amp;vous amp;nbsp;voz gens aum : carie v®us tigndray mapromefle : amp;nbsp;vous viendrez voir mon frere amp;nbsp;Madame la Comtefte de Hainaut amp;: leurs beaux enfans: qui vous reccuront à grand’ ioyc: caria leur en ay ouy parler. Lors la Dame luy dinSireietrouue en vous plus d’amour amp;nbsp;de confort qu’en tout le monde: amp;nbsp;de ce, que vous’mc did es amp;nbsp;offrez, vous en ren cinq cés mille mercis. Se vous me voulez faire ce que vous me promettez par cour toifîc,ie deuiendray voftre fcrue,amp;mon fils voftre ferf à toufiours: amp;nbsp;mettrons toutle Royaume d’Angleterre en voftre abandon,amp; à bon droit. A près ce parlement, quand ainfî furent accordez, meflire iehan de Hainaut print congé pour ce foir, amp;nbsp;s’en vint à Douaingjlà fe hebergea pour celle nuid en rabbaïe;amp;le lendemain apres la Mefte amp;nbsp;le boire,il mota à aheual amp;s’cn rcuint deuers la royne:qui à grâd’ ioyele receut;amp; ia auoit elle dXfné : amp;nbsp;gftoit toute fpparcillee de m»nter,quand mcffire Iehan de Hainaut vint. Lors f^partit 1^1 Roync d’Angleterre du chaftcl d’Ambreticourt^amp;: prît congé du che-rieiUe »»lt;lt;»;e-?'^^læ^'^ ‘^^^ Dame, amp;lcur dit,en les remerciant t quelabonnc chere amp;ioyeufe,que re de farter, leans oft luy auoit faide, vn temps viendroit que grandement il luy en fouuicndroir,amp; f our quit à la À fon fils auffi. Ainfi fe j#irtit la R oyne en la compaignic d’vn gentil Seigneur de Beau-bóne chcre mont:qui ioyeufement amp;nbsp;rcueremmentla mena à V alencicnnes : amp;nbsp;encontre elle vin-^r ^*’j.^'t ‘^^^’^’^^^°“^^^^R°^’^g‘^°^5 de la ville pour la receuoir humblement. Ainfî fut ellcamc-a b-^ ^quot;^^ deu^t le Comte Guillaume de Hainaut : qui la receut à grand’ ioye. Auffi fit la ne cherc nbsp;nbsp;Comtefte,amp;lafeftoyerent en ce qu’ils peurent, car bicnlc fçauoieÂt faire. Adoneques auoit le Comte Guillaume quatre filles: Marguerite,Philippe, lehanne, amp;nbsp;Yfabel: dcl-• quelles le icune Roy Edouard faeftnnoit le plus d’amour amp;: de regard fur Philippe que furies autres : amp;nbsp;auffi la icune fille le conuerfoit plus, amp;nbsp;tcnoit plus grand’ compaignic

que

-ocr page 33-

DEFROJSSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7

que nulle de fes autres fours. AinfilaRoyneYTabeldcmoura à Valenciennes, par lef- nbsp;nbsp;* pace de huit iours,delez le bon Comte ÔC Madame la Comftdfe Ichan^e de Valois : amp;nbsp;ce pendant elle fit appareiller fon erre amp;nbsp;fes befongnes: §c ledit meffireîehan fit eferire ^ les lettres moult aff^Iueufement aux Cheualiers amp;nbsp;aux comp*iignons en qui il fe fioit le plus en Hainaut,en Brabat, amp;nbsp;en Behaigne:amp; leur pnoit fi à certes qu’il pouuoit chacun, fur toutes jutrd^mitiez, qiyls veimTent^uecques luy gn celle emprinfe. Si en y eut moult grand’planté de l’vn pais amp;nbsp;de l’autre qui y allèrent pour l’amour de luy^ amp;nbsp;grand’ planté qui n’y allèrent mie, combien qu’ils en fuirent priez. Et mefmement ledit melfire lehan de Haigfiut en fut moult grandement reprins deTon propre frere amp;: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* d’aucuns de fon Confeil: pourtant qu’il leur fembloit que l’emprinfe eftoit t fi haute, amp;: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ fi perilleufe felonies difeords amp;les grans haines oui elloientadonc entre les baux Ba- fort haute, ronsamp;les communes d’Angleterre, amp;nbsp;félon ce que les Angloisfont communément eu trophau-enuieux fur toutes manières de gens eftrâgers, amp;nbsp;doutoient que ledit i^elfire lehan de tc,f»firte ^»e Hainaut, amp;nbsp;fes compaignons,nepeulliamaisreuenir.Mais,combien qu’on le blafmaft ?” ß ”‘ amp;i: deconfeillaft,le gentil Cheualicr ne f en voulut oncques dcfifter:ains ditgiu’il n’auoit ^j^quc'^4°rfr que d’vne mort à mourir‘qui eftoit à la volonté de Dieu:®: tous Cheualiers doiuentay- ^^ ° dcr,à leur loyal pouuoir,à toutes Dames amp;nbsp;pficelles déchacees ôc déconfeillees.

comment la Hoyne Tfibd arytua en {^ngleteyyey auec/jae f mejilre lehan JeHaynaut, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. x.

Alnfi eftoit meu amp;nbsp;encouragé melfire lehan de Hainaut : Sc faifoit fa femoncc amp;nbsp;là prière de Hainuyers à eftre à Hal e, amp;nbsp;les BiTbançons à Bredas, amp;nbsp;les ^baignons au Mont-Sainte-Gertrud,amp;lcs Holandois (donfcfl eut aucuns) àeftre à Dourdrech. Lors print congé laRoync d’Angleterre du noble Comte de Hainaut, amp;nbsp;de la Cora-tcftc:amp;les mercia moult grandement,amp; doucement,dc l’honneur, de la fefte, amp;nbsp;de la bonne cherc amp;nbsp;beau recueil quite luy auoient faite ;amp; les baifa au départir. Ainfila Dame fe partit, amp;nbsp;fon fils amp;nbsp;toute leur route, accompagnée de melfire lehan de Hainaut : qui à grand’ durté, 6?moult cnuis,auoit «u congé de fon frere : amp;nbsp;melfire lehan luy dit awifi. Monfeigncur,ie fuis ieune:fi croy que Dieu m’ait pourueu de celle empri-fcpourmoft-auanccment.Si cuidc,amp;croy de vérité,que par peché,amp; à tort on ait cefte^ bône dame déchacce hors d’Anglcterre,elleamp; fon fils.Si eft aumolneamp; ^oire deDieu, amp;nbsp;au monde, d’adrecer amp;nbsp;conforter les déconfortez, efpecialement fi haute amp;nbsp;fino-ble Dame, comme celle eft: qui cft fille de Roy ,amp;defcendue dcRoyalle lignée, amp;nbsp;fommes de fon fang, amp;nbsp;elle du noftre. l’auroyc plus cher à renoncer à tout ce que i’ay vaillant,amp; aller feruir Dieu outre mer,fans iamais retourner en ce pays,que la bône Da me full partie de nous fans confort amp;nbsp;ayde. Si me lailfcz allein Sz me donnez congé de bonne voienté,fi ferez bien,amp; vous en fçauray bon gré, amp;nbsp;fi cxploitera)imieux les befongnes. Quand le bon Comte de Hainaut eut ouy fon frere, amp;nbsp;apperccu le grand défit qu’il auoit de faire ce voyage ( qui à trefgrand honneur luy pouuoit tourner, amp;nbsp;à fes hoirs à toufiourfmais) fi luy dit lors. Beau frere, ia à Dieu ne plaife que voftre bonpro-pos vous brife,n’olle:amp; ie vous dône côgéau nom de Dieu.Lors le baifa,amp; luy eftrain-gnit la main en ligne de trefgrand’ amour. Ainfi f en partit melfire leban de H^inaut,^ vint ce iour gefir à Mons-en-Hainaut : amp;: aulfi fit la Roinf d’Angleterre.Que vous élô-gneroyc ie la matiere ? Tant firent par leurs ioumees qu’ils vindrent à Dourdrech en Holande: ou l’elpecial mandement eftoit fait. Là endroit ce pourueureA de vailTejux, in y^yne ^ grans amp;nbsp;pctis,ainfi qu’ils les peurcnt trouucr:Cz mirent,dcdâs,leurs cheua«x,leursîiar- ^n^lefem nois,amp; leurs pourucant^s. Puis fc commâderent en la gürde de Noftre-S »igneur» amp;nbsp;fe fn^eUandeo^ mirét à chemin par mer.Làeftoiét,de cheualiers Hainuyers, melfire lean deftairmut, melfire Henry d’Antoing, melfire Michel de Ligne, le Sire de Gommegincs, melfire Pcrccual de Semcries,me^rc Robert de Bailleui,melfire SanxeAieBouiroit,le Sire de Vcrtaing,le Sire de Pocelles,le Sire deVillers,le Sire de Hein,le Sire de Sars, le Sire de Boifiers,le Sire d’Ambreticourt, le Sire de Scrmuel, melfire Oulphart de Gouftelle, amp;nbsp;plufieurs autres Chcualicrsamp; Efcuyers,tous en grand defir de feruir leur maiftr».Qj4ad ils fc furent départis du Haure de Dourdrech, moult eftoit la *nauire belle, félon leur quot;^^nnir. xt-quantité,^ bien ordonnée, amp;nbsp;le temps bel SzTery amp;nbsp;a^ez moit^amp;: attrempé:amp; vindrét ' de premiere marce lur le departement deuant les digues de Holande. Lendemain ils^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

defarmcrent,amp;; tirèrent leurs finglcs à mont,ôé fe mirent à chemin en coftoyant Zelan- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

a iiij • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 34-

PREMIER’ VÖLVME

* nbsp;nbsp;nbsp;de, amp;nbsp;äuoient intention de prendre terre à vn port,qu’ils auoient auifé: mais ils ne peo-rent:car vn grqf»d tourmcfit les print en mer: qui les mit loing de leur chemin, qu’ils ne ^feeurentpar deux iours ou ils Soient. DequoyDieu leur fit grand’grâce, car fils fe fuffentembatus eniceluy portt^uiUauoientaduifé,ils euflentefl^perduz,amp; cheuzés ^tour de la mains de leurs’ ennemis : qui bien Içauoicnt leur venue, amp;nbsp;les attendoicnt là endroit Jt^yne rfi^eM pour Ics mettre tous à meyti Ür aduint^u’au bout 4p deux iourte tmirment ceffa : St f» An^leterre^ apperceurentles mariniers terre en Angleterre. Si fe tirèrent celle part moult ioyeux: ‘1' ^' P°^‘quot;^ amp;nbsp;t là prindrent terre fur le fablon, amp;’fur le droit riuage, fans haute amp;nbsp;fans droit port. Si P°^’'^^^^^^ ^^ viuresen déchar-^ua^lnne^^r géant leurs cheuaux amp;: leurs harnois : amp;nc fçauoient en quel endroit d’Angleterre ils de Septembre, cftoicnt atriuez, ou en port d’amis,ou en port d’ennemis. Au quart iour ils fe mirent en ij26. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chemin, à l’aduenturc de Difti amp;nbsp;de raindt George: comme ceux qui auoient eu toutes mefaifes de fregd par nuit, amp;nbsp;de faim, auecques les grandes paours qu’ils auoient eues, amp;nbsp;auoient encores. Si cheuau^erent tant à mont amp;nbsp;aual, d’vne part amp;nbsp;d’autre, qu’ils trouuereniiaucuns villages : amp;apres trouuerentvne grand’Abbaye de Moines noirsj *.Annet. 13^ qu’onnomme ’^SaindHanAnioùilsfercfrefchirentpartrôisiours.

' CommsKt la Reyne â^^^n^leterre aj^iegea le Roj ß» marjf en la ville

*eleBri/e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•€»*?. xi?

c'ell à dire A*^°’^^ répandirentnouuelles parlepays,tant qu’elles paruindrent à ceux,part qui par lafcurc- xVfeureté amp;nbsp;mandement ladite Dame eftoit rappelée* Si fappareiller en r,au plus toft te amp;nbsp;mande- qu’ils pcu^cnt,de venir vers fon fils qfl'ils vouloient auoii*à Seigneur : amp;nbsp;le premier, qui ment de qui, vint encontre luy,amp; qui plus grarfti confort donna à ceux qui eftoient venus auecques «» dcfquels, j^y^ ce fut le Comt^Henry de Lenclaftre au tort col : qui fut frere au Comte Thomas par vneanae- jg Lenclaftre qui fut décoié, comme vous auez ou^ cy deffus : amp;nbsp;fut pere au tfhc de « manière e Lenclaftre,qui fut fi bon cheualier amp;nbsp;fi recomman4é,comme vous pourrez ouir en ce-fte Hiftoire. Ce Comte Henry vint à grand’ compagnie de Gens-d’armes: amp;nbsp;apres luy vindrent,de cofté amp;nbsp;d’autre. Comtes, Barons, Cheualiers *amp; Efcuyers,à tapt de Gens-d’armes qu’il leur fembla bien eftre hors de peril: amp;nbsp;tous les iours leur croifToigntGens-d’armes,ainfi qu’ils alloient auant. Si eurent confeil entre eux qu’ils iroienf dfoit àBri-fto(ou le Ro^ fê tenoit lors,amp; auecques luy le Defpeiffier)qui eftoit bonne ville amp;for-te,grofre,amp; bien fermee,feant fur vn bon port de mcr:amp;y a vn chaftel moult fort,fcant fur mer, fi que la mer flore tout autour. Làfe tenoit le noble Roy, amp;mefsireHuelc Defpenfier ( qui auoit près de quatre vingts amp;nbsp;dix ans ) mefsire Hue le Defpenfîerle ieune,maiftrc gouuerneur du Roy (qui tous les mauuais faits luy confcilloit) le Comte d’Arondel (qui auoit à ftmme la fille de celuy Hue le Defpenfier le fils) amp;nbsp;aufsi plu-fieurs autres t^heualiers amp;nbsp;Efcuyers, qui repairoient entour la court. Sife mirent Madame la Royne amp;nbsp;toute fa compagnie,Monfeigneur de Haynaut,fes Comtes amp;fes Barons, amp;nbsp;leurs routes, au plus droit chemin pour aller ccfte partit par toutes les villes^ ouils entroicnt,onleurfaifoit grand’fefteamp;honneunamp;toufioursleurvenoicnt gens à dextre amp;nbsp;à feneftre : ôr tant firent parleurs iournées, qu’ils paruindrent denant la ville ^e Brifl:(^amp;l’afsiegercnt à droit fiege.Le Roy amp;nbsp;meffire Hue le Defpenfier,le fils, fe tc-noient volontiers au Chaftel. Le vieil meffire Hue le pere amp;nbsp;le Comte d’Arondel fe la villedesri- tenoient en laviUe deBrifto. Qiund ceux delà ville vcirent lepouuoirdc la Dame fi fte eempoß a- grapd amp;prefcjbe toute Angleterre de leur accord, amp;nbsp;veirent le peril amp;nbsp;le dommage fi «ff la j^ojne gfâ8 amp;nbsp;fi apparent,!^ eurent confeil qu’ils fc rendroient leurs vies fimucs,leurs meubles Angleterre. amp;nbsp;tows leurslt;uoirs.Si enuoyeÆnt traider amp;nbsp;parlementer deue^s la Royne amp;nbsp;fon Con-feil^cjuiîic fy voulut et pas accorder, fe la Royne ne pouuoit faire dudit meffire Hue, amp;nbsp;du Comte,à fa volonté, carpoür les deftruire eftoitelle là venue. Quand les hommes de la ville vcirent qu’autrement ils ne pouuoiét venir à j)aix,ne fauuer leur ville amp;nbsp;leurs biens,au deftroit ils {’accordèrent,amp;.' ouurirét leurs portcs:fi que Madame la Roy-nc,amp;mefiire lehande Haynaut amp;nbsp;tous les Barons, Cheualiers amp;nbsp;EfCuyers, entrèrent dedansi amp;nbsp;prindret leurs hoftels amp;nbsp;logis dedans ladite villc:amp; ceux qui ne fy pouuoiét Trinfide Hite loger,fc logcrét dchors.Lors le deffufdit meffire Hue fut prins amp;îc Comte d’Arondel: UDeßenßer, g^ amenez deuât la Ro^ne,pour^n faire fa Volonté. Aulfi luy furet amenez fes cnfans, '1^*^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ighan fon fils,amp;fcs deux fiiles:qui furet là trouuecs en la garde de mefsire Hue,dequoy

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la dame eut trefgrand’ ioye (quand elle veit fes enfans que vcuz riauoit de gand temps)

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;auffi

-ocr page 35-

amp; auffi eurent tous jeux de ion coftéiLors pouuoit auoij le Roy gi^nd dueil amp;nbsp;meifire ^ Hue le Defpenfierlefils:qui*eftoitcn ce fort chaftel enclos, amp;nbsp;Soient tout le pays ‘^lt;’'”^i^ tourné du cofté delà Royne, amp;nbsp;de fon aifné fils Edotiard.

Cogt;rtmeftt mettre ffue le DeJ^enßer^ l^efe,(^le Comte ti'^rotjJel furent fußteiez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ch^p. xii.

QVand tous les Barons amp;nbsp;la Royne amp;nbsp;tojis les autres furent hébergez à leur Si- Lei{0j/d'^n^ ^gt; fc, ils aifie gèrent le Chaftel au plus près qu’ils peurentj^uis fit la R»ync ame- ^Ift^m a^ege ner meflire Hue le Dci^nficr, le vieil, ^le Comte d’Arondcl de deuant fon fils aifné,

amp; deuant tous les Barons qui là eftoienc: amp;nbsp;leur dit qu’clle,amp; fon fils, leur feroit droit amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^•

loy,felon leurs œuurcs. Adoncques dit mcflii^Huc. l^a, Madame,Dieu t vous vueille t Pßgt;lgt;le^»te donner bon iuge amp;nbsp;bon iugement:amp;, fe nous nclepouuons auoir en ccficcle,que nous nous 7 finit l’ayons en l’autre. Adoncques fe leua meflire Thomas Vvage, boif Chcualier fage amp;nbsp;‘*'*ß* ^*”' courtois(qui eftoit Marcfchal de loft) amp;nbsp;leur rac^pta tout leur fait par efeript, amp;nbsp;le tourna en droit fur vn viel Chcualier qui là eftoit:à fin^qu’il apportaft fuÂc fcauté qu’il auoit à faire de telles pcrfonnes amp;: de tels faits pariugemenr. Le Chcualier fe confcilla aux autres Barons amp;nbsp;Cheualiers,amp; rapporta,dc leurs opinions,qu’ils auoient bien mort dclTcrui«^ pour pluficurs horribles faits qu’ils auoient la endroit ouis racompter : amp;nbsp;les tenoientia tous vrais amp;nbsp;tous clairs,amp; qu’ils auoiét deferuy parla diuerfité de leuw faits, à eftre iufticicz en trois manières : premièrement à eftre traînez, amp;nbsp;apres décapitez, amp;nbsp;puis pendus au gibct.Tout en telle manière qu^ furent iugez,furent ils tâtoft iufticiez par dcuâtle Chaftel deBrifto,tvoyans le Roy k rqeflire Huc le fils amp;nbsp;tous feux de bas. f i^a^ CcftciuûiccfùtfaitcranmiIccc.xxvi.lciourSainôtDcnis enOdobre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lufitadt ffi

• Comment* hRoy J'^^n^leArre (^ Hue le Deßenßer^ leßb^furent frit fir mer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^*”^^/^' far let gent de la Royneff^emme^ (^ defin fit, en fi cuidantfiuuer dr retirer du chaßelde Briflo, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xiii.

A Près ccqucccftciulâcc fut faite,comme vous auczouy,lcRoyamp; meflire Hue y3LlcJgt;cfpcnfier,qui feveoient afliegez à tel mcchcf,amp;ncfçauoient nul confort, qui ieu^peuft là endroit venir, fe meirent vne matinee, entre eux deuxj à peu de mef-gme^ en vn petit batelet en mci^par derrière le Chaftcau,pour alicr*au Royaume de Gales, fils peuffent : mais iis furent bien onze ou douze iours en ce petit batelct, amp;nbsp;fcf-

^nnit. 2.'^.

forçoient de nager tant comme ils pouuoicnt : n^s ils ne fçauoicnt fi loing nager, que tous les iours le vent, qui leur eftoit contraire par la volonté de Dieu, ne les ramenaft par chacun iour, vne fois ou deux,àmoins delà quarte partie d’vnlieuë, près du Cha-fteldontils eftoientpartis. Au dernier il aduint que meflire Henry de Beaumont, fils au V icomte de Beaumont en Angleterre, entra en vne barque, amp;nbsp;auflî aftec luy aucuns compaignons:amp;fe fit nager deuers iceux,amp; nagerent tant amp;nbsp;fi fort,qu oneques les mariniers du Royne peurent tant fuir deuant eux, que finalement ne fuflent attains,amp;à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cz-

Prinfidut^^j)

tout leur batel prins amp;nbsp;amenez en la ville de Brifto,amp;liurcz à Madame la Royne amp;nbsp;fon ^a^*^* fils,cômc plafonniers. Et ainfi aduint de cefte haute amp;nbsp;hardie emprife de meflire lehan de Haynaut amp;nbsp;de fa compagnie : qui n eftoient, quand ils entrèrent en la mA* à Douf-drech, que trois cens Hommes-d’armes : amp;nbsp;fi reconquit par eux Madame Yfabcl tout fon cftat,amp; meit à deftrudion tous fes ennemis : dont tout le pars comqjunemët fut en * ^nnot. 2 8. grand’ioyc,hors mis aucuns,qui eftoient de la faucur den^^flire Hucle DcfpciJfier. -fLtfanagemo Quand le Roy amp;nbsp;ledit mefsire Huc le Defpenfier furent amenez à Brifto^par le defluf-Â^ ßff^ ^^^^ dit mefsire Henry de ^aumont, le Roy fut enuoyé, par le Confcil de tous !js n*oblcs ^^.‘^ quelque Barons amp;nbsp;Cheualicrs, au fort chaftel de * Bcrchc, fous bone garde, moult bien âr Ron- ^^J^ f^X^r-neftement ;amp; furent ordonnez gens d’cftat entour luy qui bien fçauoient que l’on de- ^^ ^^ mateau uoit faire mais point ne Iç deuoient laifler paffer, n’aller hors du pourpris : amp;nbsp;ledit mef- m^m l’vfitge fireHucfuttantoftliuréàmefsireThomasVvage: quieftoitMarefchaldcl’oft. Après damots'eßper cccyfcpartitlaRoyneamp;toutfonoft,pourveniràLondrcs(quieftlechefd’Angleter-^f* auet celuj re ) amp;nbsp;fe meirent au chemin. Ledit mefsire Thomas Vvage fit bien fort lierleSit mef- ^‘ l’amußre-fire Hue le Defpenfier fur le plus petit amp;nbsp;le plus maigre chenal qu’il peut trouuer, amp;nbsp;luy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^°^

fit vcftir vn t tabbar,comme il fouloit portér:amp; le faillit ainfi n#:ncr,par derifion,apres jêrük^r ï la route de la Royne, par toutes les villes ou ils paflbiét,à trompes amp;nacaires,pour Iffy tabbart amp;nbsp;faire plus grand defpit:tant qu’ils vindrent à Herfort, vne bonne cité. LàfutlaRoyne tabart?

-ocr page 36-

PREMIER ^OLVME moultreuèramnlemrcceucamp;^ grand’ folcnnité:amp; toute lacomp^ghiè autri:amp;célébra illeclafeftedenoulfaints:qui fut moult grandeamp; bien eftofée pourl’amourde Ibn fils amp;nbsp;des Seigneurs efirange^ qui là eftoient auccluy.

Comment meßire Hue le Deßenßer^lefils, fut iufieié. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xilli

/^ Vandiaftftefutpalféa, ltdiÓt:meirireIlt;ue,quipoi»t neftoit a^clài^ndroit, fut amené par deuant la Roync amp;nbsp;tous les Cheuahcrs,qi^là eftoient alfemblez* lllecqueslt;ncclieufu{cntramentGus tous fes faits parefeript^ onequesne dit riens à l’encontre, fi fut iugé, par plaine fentence des lirons amp;nbsp;ChÂuliers^ par telle manière comme vous orrez.Prcmicremcnt il fut trainé fur vn bahu,à trompes amp;nbsp;à trompettes,par toute la ville de Herford^de rue ^ rue, amp;nbsp;puis fut amené en vne grade place en la ville: là ou toutlc peuple eftoit alfemblé.Là endroit il fut lié haut fur vne efch elle: fi que tous,petis amp;nbsp;^ans,le pouuoient vcoir:amp; auoit on fait en ladite place vn grand feu. An»#. 29. nbsp;nbsp;Quand il fut ainfi lié,on luy coupa i^ut * premièrement le vit amp;nbsp;les couillons: pourtant qu’il eftoit he^tieque amp;nbsp;fodom^e,ainfi qu’on difoit: mefmement duRoy:amp;pourcca-uoitdcchafféleRoylaRoyneparfon enhorternent. Quandlcvit amp;lcs couillonsluy furent coupez, on les gctta au feu, pour brulier:amp; apres, luy fut le cœur tiré hors du ventre, amp;nbsp;getté au feu: pourtant qu’il eftoit faux amp;nbsp;traiftre de cœur, amp;nbsp;que pa»fon trai-fCf vieil met ^^^^ ccgifcil amp;nbsp;enhortement le Roy auoit f honny fon Royaume amp;nbsp;mis à méchef, amp;nbsp;a-: fgnife def- uoitfait décolerlcs plus grans Seigneurs duRoyaumc;par Icfquelsle Royaume deuoit honnorc amp;nbsp;eftre bié fouftenu amp;nbsp;dcffendu:amp;fiauoi^tellcmentfcduitlcRoy,Quilnepouuoit,nync mis à honte, vouloir,voiria Roync fa femme,nc fgn aifné fils(qui dcuoifcftrclcur Seigncur)ains les auoit dechalfeZjpour doutancc de IciR- corps, hors du Royaume d’Anglcterre.Et apres ç' nbsp;nbsp;nbsp;que ledit meftire Hue Æt ainfi atourné, comme dit ef^on luy coupa ^a tefte, amp;nbsp;fut en-

finale tufirce de DeJlenßtr kßls.

g^tdUr de la f luipart des Hainuyers en

uoy éc en la cité de Londres. Apres ceftc iuftice faite,ai^ côme vous auez oüy,laRôy-ne amp;nbsp;tous leS S eigrieurs amp;nbsp;grand’ foifon du commun^u pais fc mcirêt en chemin vers Londres, amp;nbsp;firent tant par leurs iournées qu’ilsyvindrent:S^ceuxdc lavilleà grande eópagnieyffirent à rencótre,gransamp; pctis,amp; firent àlaRoyneamp; a fon fils grande feue-rcnce,amp; à toute leur compagnie aulfnamp;donnerent ceux de Londres grans don»àladite Royne amp;nbsp;à lt;yux de fa fuite, là ou il fcmbloit mieux employé. Quand ils ch?ent efté ainfi receus amp;nbsp;grandement feftoyezamp;ils eurent là fcidïirné quinzeiours.Lcs compai-gnons, qui eftoient paffez auec meftire lehan de Haynaut,curent grad talent de retour ner chacun en leur contréc.Car il Icuj fcmbloit qu’ils auoient bien faite la befongne,amp; acquis grand honneur .Et lors prindrent congé de Madame la Royné amp;lcs Seigneurs du pais. La Royne amp;nbsp;les Seigneurs les prièrent affez de demourer encores vn petit de tempsjpour voir qu’on deuoit faire du Roy (lequel eftoit en prifon, ainfi que vous aueZ ouy) mais ils aboient fi grand defir de retourner chacun en fa maifon, que prier n’y va*, lut riens.Quand la Royneamp; fon confeil veirent ce,iis prièrent à meffire Ichan de Hay-naut,qu’il voufift encores demourer iufques apres Noe],amp; qu’il deteinft de fes compagnons auec luy, ce qu il en pourroit rctcnir:mais le gentil Chcualicr ne voulut mie laif-ler à parfaire fon feruicc,amp;ottraya courtoifement de demourer iufques à la volonté de If RoynetSi détint de fes compagnons ce qu’il en peut detenir:mais petit fut,car les au très ne vouloient nullement demourer: dont il fut moult courroucé.Toutesfois, quad la Royne amp;nbsp;fon confeil veirent que fes compagnons nc vouloiét point demourer pour null J priere,ils leur Hrcny out l’honneur amp;nbsp;la reuerence qu’ils peurent,amp;leur fit la Roy-ne donner g?and argent, pour leurs frais amp;nbsp;pour leurs feruiccs,amp; grans loyaux,chacun • felonToi^cft^îtant que tous f en tindrent à bien contcns:amp; au^ ce elle leur fit rendre l’eftlotion de leurs cheuaux,qu’ils voulurent lailfcr,fi haut comme chacun voulut cfti mer les fiens/ans nul débat,nc fans dire nc trop ne pcu:amp;tous furent payez en deniers contés.Et demourale^it meflire Ichan de Haynaut,à la prieiy de laRoync,à petite côt pagnie de fes gcns,cntre lcsAnglois:qui toufiours luy faifoient tout hôneur amp;nbsp;la com-paignie qu’ils pouuoient,amp;:aulfifaifoient les Dames dupaïs(dont ily auoit grand foi-ron)C(ftTite{res,amp; autres grans Dames,amp; genres Pucclles:qui venues eftoient accom-paigner Madame laRoync ,amp;venoient de iour en iour :car il feur fcmbloit que le gentil Cheualier l’cufti)ien def%:uy: fi comme il auoit.

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le couronnement du Jlojt Edouard d'Angleterre ■öfters de ee nef»,

e H A P I T R E. X V, • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Apres

-ocr page 37-

DE FROISSART.

A Pres que le plus des compagnons de Hayifeut s’en furent partis, amp;le feignedr de JTxBcaumont démoulé, la Royne d’Angleterre donna congé aux gens de fon pays amp;nbsp;à famaifon fors à d’aucuns nobles Cheuahers,qu’elle détint pour elle ^nfciller:amp; leur commanda que tousvcinlfent à elle à Londres, le ioUr dt N oel, à vnc grand’ court que elle vouloit tenir* Adoneques tous ceux, qui fe partisent, lu^promirent, amp;nbsp;aüfsiplu-fieurs autres, àqui la fiefte fut mandée.Quand ce vint à Noel, elle tint vne grand’ court ainfî qu’elle audftdit: amp;y vindreRt tous les Comtes, les Che«aliersamp; Nobles d’Angleterre, les Prélats, Sc Conduis des bonnes villes,Et à cefte aflemblée fut aduifé amp;nbsp;or-« donné que le pays nepou^t longuement durer fans Seigneur^ 84 que l’on n^ttroit par efeript tous les faits amp;nbsp;ics euures quelle Roy, qui ert prifon elioit, auoit failles par nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• mauuais confeil, amp;nbsp;tous les vfages amp;nbsp;manuals maintiens, amp;nbsp;comme il auôit mal gou-u*rné fon pays parquoy on le peuR lire en plain ^ais pai^deuaut tous les N oblcs amp;nbsp;les fages du pays, à cefte fin qu’il peuffent prendre bon aduis amp;nbsp;accord, comme amp;nbsp;par qui le pays feroit gouuerné dorefnauant* Et, quand tous les cas amp;nbsp;faits, c^hc le Roy auoit faits amp;nbsp;confentis à faire, amp;nbsp;tous fes maintiens amp;nbsp;fes vfages furent leus amp;nbsp;bien entendus, les Barons amp;nbsp;les Cheualiers amp;nbsp;tous les Côfuls du pays le tuèrent à part à eofffeil, amp;nbsp;fac-cordercntlaplus faine partie, amp;nbsp;mefmementjes grans Barons amp;nbsp;les Nobles auecques les Confuls des bonnes villes, félon ce qu’ils auoient ouy dire, amp;nbsp;qu’ils fanoient la plus grand’ partie de fes faits, amp;nbsp;de fes maintiens, amp;nbsp;par certaine amp;nbsp;par pure vérité.Si fut dit . que tel homme n’eftoit mie digne de iamais eftre Roy, ne de porter couronne, jn^’a- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' voir nom de Roy: mais ils faccordèrent à ce que fon aifné fils (qui là cftoit prefent, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;goyak^ cftoit fon droit hoir) fuæcourpnné Roy au lieu dp pcrc:mais qu’il ptift bon confcil,fa- * ge,amp; fcal,cntour luy ipourquoy le Royaume fuft de U en auant mieux gouü«-né,autrc-ment qu'il n'auoitefte,amp; que lepere fuft bien gardé amp;nbsp;honnefteprent tenu, tant que viurc pourroit, felo fon eftat. Aihfi qu’accordé fut, par les plus baux Barons amp;nbsp;par les Confuls des bonnes villes, il fti^faid tic futadonc couronné de couronne Royale le, au Palais de Vveftmonftier, delcz Londres, le ieunc Roy Edouard : qui tant a efté heureux amp;nbsp;fortuné en armea.Ce fut fan de grace noftte Soigneur t rail trois cens vingt nbsp;11 jt t Ä* amp;nbsp;fij^le jgur de N oel : amp;nbsp;pouuoit adone auoir enuiron dixhuit ans * ( 11 les eut à là fefte de la CoiÂcrfion Saind Paul enfuiuant ) amp;nbsp;là fut trc fgrandemeht honnoré fie feruy le ^^ ^^ ^ • gentil Cheualier melfirc lehan d# Haynaut,dc tous les Princes amp;nbsp;de tousies Nobles amp;nbsp;^^„„^'p^ ^q. non Nobles du pays : amp;nbsp;là furent donnez grans loyaux amp;nbsp;très-riches à luy amp;nbsp;à fes com-paignons qui demourcz cftoient. Si demoura dcpuis,luy amp;nbsp;fes compaignons,cn grans feftes amp;nbsp;en grans foulas des Seigneurs amp;nbsp;des Dafnft, qui là cftoient, iufqu’au iour t des 11 3 s 7. Roys,qiïil ouit dire que le Roy de Behaigne,lc Comte de Haynaut fon frere jamp; grand' planté de Seigneurs de France,fordonoient pour eftre àCondéjà vn eftat amp;nbsp;à vn tour-noy, qui là cftoit crié* Adonc ne voulut meffire I chan de Haynaut plus demourer,pout prière qu’ô luy feeuft faire pour le grand defir qu'il auoit d’aller à ce tourney,amp; de veoir fon frere amp;nbsp;les autres Seigneurs,amp; fpccialcmcnt le plus noble Roy en Iargeirc,Ie gentil Charlon Roy de Behaigne* Qmnd le ieunc Roy Edouard amp;nbsp;Madame fa mere amp;nbsp;fes Baros veirét qu’il ne vouloit plus demeurer,amp; que priere n’y pouuoit plus valoir, ils luy donneret cogé moult enuis.Siluy dônaleieüne Roy,parlccófeil de gadame fa mere, cccc.marcs d'Eftrelins,vn* Eftrelin pourvu denier, delt;éte,hereditablemcîit à tenir ’^^nmt. 31-de luy en fief, amp;nbsp;à payer chacun an en la ville de Bruges* Et dona encore à Philippe de Chafteaux, fonmaiftreEfeuyer amp;nbsp;fon fçuuetainCônfeillet, cent marende rente à l'E-ftrclin,Ôc ainfi à payer comme dit eft.Et luy fit auec ce deliure^rand’ forc^ d'Eftrlt;âins, pour payer les frais dehw amp;nbsp;defacompagnie,pour reuenir en leurs pays^amp; le fit conduire à grand’ compai^e de Chcualicts, iufques à Douures : amp;nbsp;luy fit appareiller amp;nbsp;• deliurer to ut fon paffage: Scies Dames mcfines, la Comtefle de Garennes (quPeftoit feeur au Comte de Bar) amp;nbsp;aucunes des autres Dames luy donnèrent grand’foifon de ;^^^^‘^^^ *^ beaux loyaux amp;nbsp;riches, au partir. Quand ledit mclfire lehan de Haynaut s’eri fût party „^^^ htnquot;^^ duieunc Roy Edouard, luy amp;nbsp;fa compaignie, amp;nbsp;furent venus à Douures,ils monte- ^n^Uterre. rent tantoft cs nefs pour paffer outre, pour defir de venir à temps audit tournoy. amp;nbsp;cn-uoya le Roy auecqucRuy quinze ieuncs preux Cheuahers d’Angleterre, pour eftre à ce tournoy auecques luy, amp;nbsp;pour eux appointci*amp;; accointer aux Seigneurs amp;aux Che-ualiers qui là deuoient eftre. Si leur fit tout l’honneur amp;c la cAnpaignie qu’il peut: ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

tournoyèrent en celle faifon à Confié*

-ocr page 38-

12 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;premier; VOLVMÈ.

Cornée le Sfj Sehert dé Bretix^el’^/èece, elefale Rey E^euar^, eu a p . x v i.

APres que c^meffire lehan de Haynaut fen fut party duicune Roy Edouard, comme dit eft,iceluy Roy amp;nbsp;Madame fa mere gouuernerént le ^aïs par le confeil du bon Comte de Kent,oncle düdk ftby,amp;par le confeil de melfire Roger de Mortemer: qui tenoit grande rente en Ahgleterrc:bieri fept cens hures de rewe p^un,vn Ehr cl in pourvu denier:^ auoilt;^ftous deux eft? bannis amp;nbsp;Sechacez hors d^ngleterre aüec •la Roync amp;nbsp;ledit Roy,Comme Vous auez oUy.Et vferent aufii affez par le confeil de mel fircTUomas V Vage, Separ le confeil aülfi de plufieurs autn^que l’on tenoit les plus fa-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ges du Royaumc:combien qu’aucuns autres fn euffent enuic:qui oneques ne mourut

en Angleterre,amp; laquelle a aulfi régné amp;vcur regner en plufieurs autres pais. Ainfi paf-farYueramp;leQuarefmeiufqÿesàPaÂ][Ucs:amp;fut leRoy,amp;Madame fa mcre,amp;lcpaïs, tout en paix ce terme. Oraduint qUe quand le Roy Robert d’EfeoCe ( qui auoit efté moult preux,S?qui moult alioit fouffert contre les Anglois,amp; moult de fois auoit efté chacé amp;nbsp;déconfit au teps du bô4lt;oy Edouard,aycul àlt;e ieune Roy Edouard,^ eftoif tp entend de Jeuenu mAilt vieil amp;nbsp;maladif de la groffe maladie,ce difoiron)fceut les aduenues dû ^f refill le i^ Royaume d’Angleterre,côme le Roy audit efté prinsamp; depofé de fa coüróhejamp;fesGó-Mtre de peet . fg^Rgis iufticiez amp;nbsp;mis à dehruétion,comme vous aUez ouy,il fe pourpenfj qu’il défiê-^ roit le ieune Roy.car, partant qu’il cftoitieune,amp; que les Baros du Royaume n’choict

us auez ouy,ii le pourpenij qu n aene-amp; que les Baros du Royaume n’eftoiéE poi«t bié d’accord,fi eôme il difoit,pourroit il bié faire fa bcfongne,amp;partie d’Angleterre conquérir. Et lors,cnuironPalques mile ce. xxv il, il fît défîerf le ieune Roy Edouard amp;nbsp;tout le païs:amp; manda qu’à entreroit au païs,4c qu’A ardf oit aulfi auât qu’il a-iert de sreux, uoit autretfois fait,au temps qüc k^econfiture fut au chaftel d’Efturmelih, où les An» glois rcccurent fi gryid dommage. Lors que le ieune Roy fefentit ainfi défié aucefes quot;.S ^quot;^^ Confuls,ils le firent falloir par tout lc Royaumc:amp;fnanderent qu?tous N obles*amp; autres fuffentappareiliez,chacün félon fon eftat,amp;v^fft chacun, félon fon pouuoir,au \gt;fnntta. ^z. iour de l’Afcenfion après enfuiuant,à * V Vamich, vne bonne cité,qui fied en North:amp; cnuoya,deuât grand foifon deGens-darmes pour garder lês frôtieres par deucrs Efeo-cc. Puis enuoyagrans meffagesdeuersmelfirelehan de Hainaut,enluy pti^ n^oult affedueufement qu’il le voufift fecourir amp;nbsp;tenir compagnie à Ce befoing, èf qu’il voü-fift venir amp;:eÂre deuers luy â Waruich le iour de l’Afcenfion,à tout telle compagnie qu’ilpourroit auoit deGens-darmes.Quand.le Sire de Beaumót ouit ce mandement,


Îi J^7-pif du l{ojt d’Efioce,I(»-

gnons,en Flandres,en Hainaut,en Â’abant,amp; ailleurs: amp;nbsp;leurs prioit,fi acertes qu’il pou uoit,que chacun le voufiftfuyure,au mieux monté amp;nbsp;appareillé qu’il pourroit, deucrs VVifant,pourpaircr bare en Anglercrre.Sile fuyuit chacun volontiers,felonfonpou uoir,ceux qui f urent mandez,amp;moult d’autres qui ne furent point mandez: pourtant que chacun p*nfoit en rapporter autant d’argent comme les autres auoient fait, qui auoientefté en l’autre cheuauchée en Angleterre auecquesluy. Si qü’auant que le Sire de Beaumont venfift à VVifant, ils trouuerent les nefs amp;nbsp;les vâilfeaux tous prefts, qu'on leur auoit là amener d’Angleterre.Lors fe meirent dedas^au plus toft qu’ils pen-rent, amp;nbsp;leurs chejiaux amp;harnois:amp;pairerent outrc,amp;vindrentà Douures: amp;nbsp;ne ceffe-i^tour de mef Pg^. jg Aeuaucher amp;nbsp;d’errentant qu’ils vindrcnt,à trois iours près de Pcntecoufte,à la firtlehande j^^j^^g cité de VVaruich:là ouïe Roy,Madame fa merc,amp;les autres Seigneurs cftoiét ^'^le^m amp;nbsp;grande plaidé d’autres Barons,pour leieuneRoy confeiller amp;nbsp;accompaigner: amp;at-««X /«^p tendirent là^ndroit la vtnue de melfire lehan de Haynaut: amp;nbsp;aulTi attendoient ils que foù. tous les Gen^-darmcsamp; Archcrs,amp; les comunes gens des bônes villes amp;nbsp;des villages, • furent «utre paffez.Et ainfi qu’ils venoient par grans routes, o^ luy faifoit loger es vil-lages,«è deux lieues ou trois près de Waruich, amp;nbsp;là enuiro fur le plat pais,en les faifant ' a- ’ Jquot; outre paffer par deueiÿ les fronticres.Droit à ce point vint a Waruich mefsire lehan fondrai ƒ amp;nbsp;*^e Raynaut amp;nbsp;fa route: fl furent bienvenuz,amp; grandement îeftoyez duieuncRoy,de ceux de” fa Madame fl mere,amp; detousles autres Barons:amp;lcur fitonliurer lesplus beaux faux-maifon. cr bourgs de la cité pour les hcbcrgcr:amp;fut dcliuréc à meffire lehâ de Haynaut vncAb-eneer ufint au baie del^lancs Moines,pour fon corps amp;nbsp;pour t fon tincl tenir. Eft la compagnie dudit Clins de ce mot-, Cheualicrvindrent de Hainaut le Seignwir d’Anghicn(quicftoitappcllémefl}reGau combien ^l'd ticr)amp;meffircHenry Soigneur tFAntoin»,le Sire des Seignoles, amp;nbsp;melfire Faures d» ßit fort ancien j^g^n^gfsirc Robert de Baillcul, mcisirc^GuiHaumc de Bailleul fon frète,!« Sire de * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hauc-

-ocr page 39-

DEP H 0 i’S A R T.


15


HaucrcthjChâftclain dt Mons,meftîrc Alart de Brifeil,menïré Méchicl de Ligne, mef, lire Iehande Montigny le ieunc,amp; fonfrcre,*nieflire Saufe de Bouffa^e Sire de Gom ''^^gt;t»lt;)tj^^ megncSjineffire Pcrccual de Seuerics,le Sire de Biaurierf,amp; le Sire de Folion. Item du pays de Flandres vindrent premièrement meßire Fieôtor de Villains, meflire lehan de Hodes^me{ïirlt;iVaufQ^de Guiftellc,amp; meffirc Jacques de Guiftellc fon frere,le Seigneur des Tare dl,mefin;c Godnyifde la Muellt:amp; plufîeurs y vindrent du pays de Bra-bantjlc Sire de Dufle,meirus Thierry de Vaueourx,meflire Rafle des Gres,meflire lehâ • de Caflebcgne, meflire Ich^ Pilcftrc,meflire Guillaume de t CoLirtçlles,les troi^frefes -f Maîtres de Harlebeque,mcfsire Gmticr de Haut«bergue,amp; plufieurs autres. Des Behaignons y Exëplair.m^ vindret mefsire lehan de Libeaux,mefsire Héry fon frere.mefsire Hery de laChappcl- t^«f «le Cout le,meflireHucdeFIay, meflire lehan de Lirmcs^reisire^^âocrt des Prez^meflircGil- tercUcs. lebertde Hers.Et fi y vindrent aucuns Cheuahers de Cambrefis amp;: d’Artois de leurs vo lontcz,pour leurs corps auancer:tant que ledit meflire lehan de HainaUî eut bien en fa compaignie cinq cens Hommes-d’armes bien appar^liez^ amp;nbsp;richement montez; A-prcs les teftes de Pentecoufte vint meffifc Guillaume de Iuliers(qui dcpui?fut Duc de Iulicrs,apres le dcces defonpere)amp;nieflirct'ljîicrry de ITambarquc( qui puis fut Com -fSaladit Hc te de Los)à tresbelle route:amp; tout pour faire compagnie au gentil Cheualier deflufdit. ry «le Hem-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feberghci La lt;Jij/c»ßi^fi ^fà fut efi!re lei L.^revers itk^Kgleierré (^ eeux ^c Hay/faut.

CHAPÎTRBXVIΫ

T E gentil d’Angleterr»ipoujmieux feftoyer clt;ÿ Seigneurs amp;nbsp;toute leur compagnie^ J^tint vue grande court le iour de la Trinité, en la jnaifon des Freres-mii*£urs,iàou luy amp;nbsp;Madame fa mere eftoient hcbcfgcz,amp;tenoiemt leur tinel chacun à par luy: c’eft-aflaui^ir le Roy de f# Cheuahers,5« la Roync de fes Dames: dont elle auoit grand’ foi-fon.A celle court eutbicnleRoyrihq cens Cheualiers,amp; en fit bien quinze nouueaux amp;nbsp;Madame la Royne tint fa court ôé fa felle au dortouer,^ eut bien,à fa table feans,foi-xanteDamoifc!Ies,qu’cllca*ioit prinfes pour feftoyer ledit meflire lehan deHayUaut amp;ifes autres Seigneurs.Là peut on veoir grand’noblefle do bien feruir de grand’planté de nfelfe^ entrcihefts,fi eftranges amp;nbsp;fi déguifés,qu'on ne les pourroit deuifer.Làpou-uoit on veoir Dames noblcmenyjarécs amp;rithemcntjqui euft eu loifir devancer ou de plus fcftoycr:naais nenny,car tantoft après difner vu grad hutin cômença entre aucuns nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;- i

garfons des Hainuyers amp;: des Archers d’Angleterrc,qui entre eux eftoiét hebergeZ en f“^^^”^^'* iceluy fauxbourg:tellcment que les Archers vindrét à tout leurs arcs appareillez,amp; cô- ^^^' mencerêt à traire furies garfons Hainuyers, fi quilles conuint retraite en leurs hoftels. ^ hainuyers La plulpart des Cheuahers amp;nbsp;de leurs maiftres eftoiét encorc^à court:amp;tantoft qu’ils ddafiitedn curent nouuelles de ce hutin,ils fe tircrent,au plus toft qu’ils peurent, chacun deuers f o ^7 d’^„^l(, hoftel,qui peut dedans entrer,amp; qui ne peut,Hluy conuint dehors demo^rer en grand ^''■’■^gt; peril.Car ces Archcrs,qui bien eftoient trois millc,tiroient pour tuer maiftres amp;nbsp;valets

amp; fuppofoition que tc'eftoitadtufémcnt,faitd’aucûs amis des Defpéfiersôc duCorn- . ƒ ,. ,. te d’Arondchquiauoienteftéexecutez à mort par l’aide de meflire lehan deHaynaut. ftoievu Hia fi fcii vonloient contreuenger. Et aufli les Anglois amp;nbsp;les Anglefches^à qui eftoient les daduis.of. hoftels,fermoienf ôz barroient les huis amp;; leurs feneftres ^1 deuant des Hainufers,amp;n? dcßdire^Hc les iaifloient entrer dedans.TQUtesfois il y en eut aticuns,qui entrèrent en’leurs hoftels cfla eßaitfaie par dcrricrc,amp; farmèrent bien viftementanais ilz noferent ilTyr par détint,p.ourleurs ^‘fropos deU-làgettes:ains toft y fsirent hors par derrière,par les courtis,amp; rompirent le^enclos fcles j^quot;’^“’- ‘^^^^^ pahs3amp; attendirent l’vn l’autre en vue place qui là cftoit:tant qu’ils furent ^ien cent,ou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

plus bien armez,amp; autsM^ienautant de dcftwncz,qui ne pouuoyent entrer en fcursjio- • •'’‘’^^‘ fiels. Quand ces armez furent aiTemblcz,ils hafterent de fccourir les autres ceftnpa-gnons,qui deffendoyent leurs hoftels en la grande rue,au mieu)%qu’ils peurent:amp;paf-ferentees armez-parmyrifnftel du Seigneur d’Anghien: ou il y auoit grandes portes Lx^w^^. derrière amp;nbsp;deuant,lurla grimderücîamp;; * feroient erramment dedans ces Archers. Du t^^ßainß et traidt y eut plufieurs des Hainuyers blcecz,amp; là furent bons Cheuahers,mefsir^ Fahre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sxepl.

de Ruc,mcfsirct Pcrqpual de Merics, mefsire Saufe de Boüfliic. Car ces trois Cheua- ^J*‘^ ‘^^*' ^^'^ fiers ne peurent oneques entrer en leurs maifons pour eux armer.-mais ils firent autant cJity‘^‘^^■j^j^ d’armes comme tels qui eftoient armez,amp; tenoiér grafts leuiersîle chefne,qu’ils auoige jurnSne^c Se prins enlamaifon d’vn charrier,amp; donnoient les horions fi grans,que nul nelesofoit series au dja. approcher,amp;cn abbatirent çcfpirplus de foixante,car ils eftoient grans amp;fors Che*- frteide^^ b

-ocr page 40-

PREMIER VOLVME

ualiers.Pinablcmcnt les Archers, qui là eftoient,furent déconfit amp;nbsp;mis en chafle:amp;en

► n» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y eut de morts enla place amp;nbsp;aux champs bien trois cens ou enuiron: qui tous cftoiét de l’Euclchc de Lincolc. Si croy^ue Dieu n enuoya one fi grande fortune à nulle gent» comme il fit à mefsire lehan de Haywaut amp;nbsp;à la compagnie(car iceux ne tédoient à autre chofe fors à leurs mcurdriramp; deroberzeombien qu’ils fuffent là*venusj)our la befon gne du R oy)n’oncqucs i»e frirent en fi gr^lid peril ôc .#igoifl'c,que le tei^ps qu’ils feiour fièrent à V Varuieh. Encores ne furent ils pas à feurcté, iufqi^s à tant qu’ils fe trouuerét '[Cefilehdure à t VVifcnt,car ils écheurent en fi grand* haine de tout le dépurât des Archers,qu’au cKiliiembdr- cuns Barons amp;nbsp;fouuerains Cheualicrs d’AngI«erre dirent Wx Seigneurs de Hainaut, querent, peur pour les aduifer,que ces Archers amp;nbsp;autres hommes, comme commune d’Angleterre, ^quot;h'' ^^ t^U~ ^^o^*^^*^ ^^^’'^^ plusdcfixmillgcnfemi»le,amp;menaçoicntlcsHainuycrs deles venir ar-^^/t^^u’dv‘' ‘^®^’^ ^ occire en leurs hoftels de nuit amp;nbsp;de iour:amp; ne trouucrent en leurs hoftels perfon dLe^^Jib ne ”^’ quot;® defers lcfloy,ne de parles barons,qui les ofaft aider ne fecourir:amp; n’auoientlcs furet point en Hainuyers autre entente fors quad’eux bien vendre,amp; chacunaider l’vn àl’autrc.Sifi-ßurete'iu/jua rentpluficu* belles ordonnances par grand aduiszamp;lescôuenoitaucunefois gefirto* fat ju ils furet armez,amp; par iour tenir en leurs hoficlz,amp;*iuoir leurs harnois apareillez,amp; les cheuaux repayes lamer fellez:amp; aulfi leur conuenoit continuellement guetter,! par cóneftablics,les champs amp;nbsp;■fcef adiré, chemins d’entour la ville,amp; enuoyer efeoutes demie lieuëlbing delà ville,pour voir fc enitt^^-*' ^‘^^)^ gens viendroiét,dôt informez cftoiêt:parquoy,fi ces efeoutes oyoient gés émou blies amp;nbsp;all)- **^^ P°^*^ traire par deuers la ville,ils fe deuoient retraire par deuers ceux qui gardoiét fes côme par les champs,pour eux aduifer:amp; qu’ils firent plus toft moptezâc venus enfemble chaeû eftapes l’vnc à fa banniefe,cn vue place qui pou* ce faire cftoit aduifée.En telle tribulation demou-ça, l’autre là rercntilsen cesfaux^ourgs par quatre femaines,amp;n’oferentélongncrleurs hoftels ne leurs armeures: exceptez aucuns Seigneurs, qui allèrent en la citc^veoir Ic Roy ^fon Confcil,pour feftoyer,amp;pour entendre des nouucl^c«amp;fi ceftemaicaduéturenefuft, ilsfeiournalfentaflezaifémentzcarlacité amp;le pays d’entour eux cftoit fi plantureux, que dedâs plus de fix femaines que le Roy amp;nbsp;les Seigneurs d’Angletcrre,amp; plus de qua faute mille hommes y feiournerent,les viures ne f en renchérirent point, qu’on neuft la denrée pour vn denier,auffi bien qu’ony auoit auant qu’ils venilfcnt.Bons v^Â fleCaf-^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;congne,*d’A«flbis,amp; de Rin aflez,amp; autre bon marclgé,tant de poulailles que d’autres Annota.^^. j^^niéres de viures:amp; amenoit on deuant leurs hoftels le foin,i’auoine,amp; la liticrc:dôt ils eftoient bien feruis amp;nbsp;à bon marché.

Qparle de la manière det Efcop6ts,(jpeot»me ils ßt/ent guerrcyer. nbsp;nbsp;nbsp;chap. xviii, Vand ils eurent là feiourné par l’efpace de trois femainest apres ccfte bataille f IZ entend le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’^ 1^^^' ^’^ afi'au«ir,de par le Roy amp;nbsp;par les Marefehaux, que chacun fc pour-comlat d’etre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ucu{^, dedans celle autre femaine, de charretes amp;nbsp;de tentes, pour gefir aux les /Hainuyers nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;champs,amp; de tous outils neceflaires, pour aller par deuers Efcoce. Et adonc-c^les Archers ques, quand on fut appareil!é,lc Roy amp;nbsp;tous les Barons fe tirèrent hors, amp;nbsp;allèrent lo-d Aln^leterre. get fix lieuesaudeflus de ladite cité:amp;melfircl chaude Haynaut amp;nbsp;fa compignic furent logez toufiours au plus près du Roy, pour plus d’honneur leur faire,amp; à fin que fes ^rchers neuflem^uantage fur cux,amp; feiournerét le Roy amp;nbsp;fes premières routes deux iours,pour attendre les dernilt;s,amp;pour eux aduifcr chacun fil luy falloir riens. Au tiers iour apres,l’oft,qui eftoitprcft,délogca, amp;nbsp;fe tira auant iour, tant qu’on vint enla cité dc*Durenvnoigrandeiournée,àl’entrée d’vu pays,qu’on appelle Northombclandc: *.Annot. 36. quilt;Sftfauuagepays,plelfi dedcfertsamp; demontaignes,amp;moultpoure pays déroutes chof^,forsq^e de beftes.Si court parmyvne riuiere, pleine de cailloux amp;nbsp;de groffes quot;^.yfnnota ^ f. pierBes,(^l)’on nomme Thiu.Sur celle riuiere fied la ville amp;nbsp;le cftiftel qu’on nome* Car 1 cefiajfautir Joël eh Gales: quifutiadis auRoy Artus,amp; OU il fc tenoit moutvolôtiers, amp;nbsp;deuant eft 'n!^rhin‘^ ^^^‘^^^''^^^^ appelée bicuf-chaftel furThin.Là teftoit le Marefchal d’Angleterre,à tout ^“^^’ grade foifon de Gés-d’armes,pour garder le pays contre leÆfcoçois: amp;àCardocle-.yfnnota.^S {Soientauffi grand’plâté de Gaulois(dont* le Sire de Hufort, amp;nbsp;leSirc deMontbraye-ftoientÇouucrncurs)pour deffendrclepafrage;carlesEfcoçois ne pouuoient entrer en A ngletcrre,fans paner ladite riuiere.Si ne peurentlcs Angloisiauoir certaines nou-uclles des Efcoçois,iuf(jues à ce ou’ils vindrent à l’entree d’iceluy pays: amp;nbsp;auoierit paf-• ' nbsp;f^'cllc riuiere fi coyernér,qu’onc ceux de Cardoel ne fen apperceurét:amp; aulfi ceux de Ncuf-chaftcl fur Thin n’en feeurent nulles nouucllcs,fi-comme ils difoient. Car entre

cgs deuî^villcs pouuoit bien auoir vingt amp;nbsp;quatre lieues Anglefches.

Le«

-ocr page 41-

• DE ER Ö IS SA R.Ti ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t; , tesEfeoçois font durs amp;nbsp;hardis, amp;nbsp;fort trauaillans en armes amp;nbsp;en guerres: amp;nbsp;quand ils veulent entrer en Aneleterredlznieincntleuroftbienifingt ou xxiiii. lieues loing, i^^“ que de lourquede nuit,car ils lonttous acheuSl lês yns fit les autrcs:hors mis la truan- 1^^ ^ßg^nit en daiile,qui Jes fuyjient à pied.Les Cheualiers amp;nbsp;les Efeuyers font bien monter fur grans leurs /ruerresi rQucins,amp; llt;s autrœ commuifts amp;: gens du pays fur petites îiacqüences:amp; fi ne mei^ét point de charroy,pour ^ diuerfîté des montagnes,qu’ils ont à paffer pafmy ce pays de Northombelande:amp;^e meinent nulles pouruéances de pain ne de vin,car leur vfage nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• cft.tel,en teps de guci^amp;: leur fobrifté,qu ils fe palîcnt bien alTcz longdemêt dé chair cuitte âmoitié5fànspain,amp; de boire eaue de riuiefe,fans vin:amp;fi nôt que faire de chaudières ne de chauderós,earils Cuifent bien eulirhefm« leurs beftes,quandilsleS ont è-corchécs:amp; 11 fauent bien qu ilstfouucront beft-es^’ægrande foifon,;^i pays là ou ils veu lent aUenpoucquoyils ne portent autre pourueancé.Car chaeü emporte, entre la felle defon eheual amp;nbsp;le * penon,vne grade piece platte*amp; fi trouffe derricroéuy vric beface ★^nneta. ^9 pleine de farine:en telle entente que, quand ils ont tant mangé de chair cuitte que leur eftomachleur fcmblç eftre vague amp;nbsp;atfoibiy,ils gettent celle piece plate aü feu, amp;nbsp;dc-trépentvn petit de leur farine; amp;nbsp;quad celle piece eft échaulîéc,ils geltet de celle clerc pafte furtelle chaude piÆejamp; en foc vn petit tourte! en manière de flamiché du de büi gnet,amp; le mangent pour côforter leur eftomach. Parquoy ce n’eft pas grand merueille filz font grans iournecs,plus qu'autres gens.En telle manière eftoiet ils entrez ou pays delfufdit, fi le gaftoiciit amp;ra^doycnt;amp; trouuoi«it tant de beftes, qu’ils n’é^auoient que faire,amp; auoient bien quatre mille homes armez,Ç4icualicrs amp;nbsp;Efeuyers motez fur tref- . bons courfiers.amp; bos roueins ,amp; bien vingt mille hommes armez à leur guife, apres amp;nbsp;harkis,amp; môtez fijr petites hacqifenées:qui ne font mie liées n’eftrillées,ains les enuoic l’on tout incôtinent paiftre amp;: pleurer és près amp;nbsp;es bruyères. Si auoyét deux bos Capi-taines,car le roy Robert d’Efcoce,qui eftoit moultprcux,cftoit adoc moult vieil,amp; fort chargé de la groffemalad^.S! leur auoitdóné à Capitaine vn moût gétil Prince amp;vail lât en armcs:c’eftafrauoir,lcCôtc * de Moray(qui portoit vn efcu d’argét à trois oreilles ‘^^nm^ 40, de^ue#^es)ôz meflire t Guillaume de Dôglas, qu’on tenoit le pP hardi amp;nbsp;le plus entre- t Maiorit er prenât de tous les deux pais : amp;^ortoit vn efcu d’afur à vn chef d’argen?: ôc eftoiét Ces ^^^^^ ^ ^oquot;*quot; deux feigneurs les pP baux Barós, renômez en beaux faits-darmesamp;en gras prOuëRes* ^^”^^‘’^lt;’»« Coffif^e le Rcy ^ftgloisfitfii fremief'd ché/taucht^r les Ejeofets, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. x i x. glas ou Du-

z^ VandleRoyAngloisamp;tout fon oft eurent veules fumees des Efeoçois, ils firent tan to ft crier àl’armc,amp; commander que chacun fcd^logeaftamp;fuyuift les bari nicres. Ainfi fut fait,amp; fe tira chacune armée fur les champs,fi-comme p«ur tâtoft Corn batre. La endroit furent ordonnées trois groffes batailles à picd:amp; chacune bataille a- nbsp;nbsp;,'

uoitdeuxælles dccinqcens HomiTiCs-därmes,qüideuöient demourer à ch eual,amp;fâchez quels difoit qu’il y auoit bit là huit mille Homes-d’armes,cheualiers amp;nbsp;Efeuyers, amp;nbsp;trente mille hommes armczamp; appareillez; la moitié montez fur petites hacquenées amp;nbsp;l’autre moitié Sergens à pied,Couftilliers, enuoyez par election, 4e par le* bonn« villes,à leurs gages:amp; fi y auoit bien xxiiij.mille Archerslà picd,fans laribaudaiUe. Or, ainfi que les batailles furent ordonnées, on cheuaucha tout rengé apreS les Efcoçois,à l’endroit des fumécs,iufques à baffes vefpresi Adonc fe logea l’oft en vn Bois fur vnc pé titeriuicre,pour eux aiferamp; pour attendre le charroyamp;lcs poTirucances:âttoutlemur auoient arsamp;pillé les Efeoçois à cinq lieues prefts deroft,t amp;nbsp;ne les plt;»uuo^erft ra-ßHveutdire confuin Lendemain Su point duiour chacun fut armé : amp;nbsp;meitent leurs bangitres t^Meles^n^l. aux champs, chacun en fa bataille, toute iour, fans dérouter par montaignes ne par »«/«»quot;eut at valées;n’oncques ilz ne peUrent approcher lesEfcoçois,qui venc^ét deuant cux:tant y ^‘‘’^‘^te ksEßt auoit de bois,de marefts,fiî defers fmuagcs,amp;mauuaifes môtaignes amp;valées:amp;fi n'’e- j,*^^^”,'^^***' ftoit qui ofaft,fur peine de perdre la tefte,faire paffer ne cheuaucher deuant les bannie- ^^^ eußenf bru-resyfors les Marefehaux.Quad ce vint apres nonne, furie vcfprc,gcns,chenaux,^ char ie'e^ pillé laß roy,amp;mefmemct gës^-pied,eftoiét tât trauaillez,qu’ils ne pouuoiét pPaller auât. Les a»es à tin^ Seigneurs veirct qu’ils fetrauailloiétpour neaftS:iaçoit ce qles^fcoçois les voüfiffent tieuef/res^ de encor attcdre,fi fe mettoict ilz bié en telle môtagne,o!Tfur tel pas,qui ne fe pourroieti ^ drmeeda eux cóbatre,fans trop grad méchef.-Si lut cômâdé,de par le Royamp;lesMarcfchauX^qu’ô felogcaft là endroit,ainfi qu’il cftoir,iufques à lendemain,pour auoit côfeil corne ils fe? maintiendroiét. Ainfi fut tout l’oft logé cefte nuit en vnbois fur vue petite riuiere: amp;le

-ocr page 42-

PREMIER VOLVME

Roy fut logé en vnepoure court d’Abbaye,qui là cftoit, Ces Genfd'armes, chenaux amp;nbsp;charroy,amp; tout furent lors tj^uaiUcz outre mefure. Quand chacun eut prins piece de c'efl à dire nbsp;nbsp;terre pour loger, les Seigneurs fe tirordt à part, pour auoir confeil coînme ils fe pour-brûlant tout roycnt combattre aux Efeoçois, félon le pays ou ils cftoient:amp; leur {cjpbla,Iêlô ce que en pays en- ils ^coyent, que les EfcoçoR s*en ralloicnt eiTlcur pays,t fout ardanÇ amp;nbsp;quW nullement ils ne pourroient combattre à eux entre ces montagnes, fors c% grand peril: amp;nbsp;fi ne les • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouuoienftaconfuir:mais paffer leur conuenoit celle riuiere d^hin: amp;nbsp;fut dit en grad Confcil,que fon fe vouloir leuer à minuit,amp; le lendemain vn prat fe hafter,on leur ton droit le paffage de la riuiere,amp; conuicndroit qu’ils fe combattiffent à leur méchef, ou ils demourroient tous cois en AngletcrrwÇprins amp;nbsp;attrapez. Acellc entente fut accordé que chacun fe retraift à fa loge, pour foupper amp;nbsp;boire ce qu’ils pourroient auoir :amp; dit chacun à fes compagnons qu’ils fe teufrent,afin qu’on ouiftla trompette fonner,amp;quô meift les feiles,^ appareillaft on fes f heuaux:amp; quad on l’orroit la fécode fois, que cha cun farmaft fans tarder,amp;,à la ritmee fois,quc chacun montaft viftement,amp; fe retiraft a fa bannierc,chacun endroit foy ;amp; que chacun prift vn pain fans plus,amp; le trouffaft derrière foy en guife d’vn braconnier:amp; auffi que chacun laiffaft là endroitf tout harnois, tous charrois,amp;toutes autrespourueanccs:car onfe côbattrcHt lendemain, à^juclquc t il entend de mécheTque ce fuft, tfi auroit on tout perdu,ou tout gaigné. Et,ainfi qu’ordonné fut, teut hà^a^e ainfi fut fait:amp; fut chacun armé:amp; môta l’on entour minuit.Petit y eut de ceux qui dor mut il an etm- mirent: combien qu’on euft le iour trauaéllé;amp; ainçois que Ips batoiiles fulfent à leur en ^‘*^- , . nbsp;nbsp;droit affembfêcSjle iour commença »apparoir. Alors commencerét les bânicres à chc

ne manière de parler.

fe a dm gaucher à hafte par bruyères,par montaignes,par vallées,par rochcs,amp;par malaifez de mic ion euft fttohz/^s point de plain pays:amp; par deflus les mótaignesamp; au plaintes vallées eftgy* tout perdu. cntcrouli«rcsamp; grans marefts,amp; fi diucrspafragcs,quc«ncrucilles cftoit que chaeû n’y cre.Ancien- demouroit,car chacun cheuauchoit toufiours auant,fans attendre Seigneur ne campa gnon:amp; fâchez que,qui fe fuft bouté en ces croulicrcs,à mal^fc trouuaft qui luy aidaft fi y demaurerent grand’ foifon de bannières à tout leurs chenaux, en plufieurs lieux, amp;nbsp;grande foifon de fommicrs,qui oneques puis n’en yflirent:amp; cria l’on mouljCe ic^ir aux armcs:amp;dffoit l’on que les premiers fe combatroi^t aux cnncmis:fi que chacun cuidoit que ce fuft vray,amp; fe haftoit tant qu’il pouuoit,fur pierres amp;nbsp;fur montaignes, le heaume appareillé amp;nbsp;l’efcu au col, le glaiuc ou l’elpee au poing, fans attendre pere ne frere, ne côpagnon:amp;quand on auoR ainfi couru domie lieue,f dont les cris nailfoict on fe trouuoit deceu:car c’auoient cfté cerfs,ou bieches,ou autres beftes fauuages(dôt y auoit grande foifon en c^s bruyères amp;nbsp;fauuage pays)qui f en fuyoiènt deuant ces ban nicrcs:dont cl^cun huyoit apres ces beftcs:amp; cuidoit on que ce fuft autre chofe.

f C'efi il dire iufques au lieu, d’où 1’0 oyoit le bruit.

Ainfi cheuaucha ce ieunc Roy Anglois celuy iour, par montaignes amp;: defers, fans tenir voye,chemin ne fcntier,ne fans ville trouucr,par fon confcil:amp; quand ce vint aux bafles vefpres qu’on fut venu fur celle riuierc de Thin(qucles Efeoçois auoient palféc, ta peine ou fut amp;lcs couenoit rappairer,cc cuidoyét les Anglois)amp; ils furent là venus tous trauaillez, le camp des

ik pafler^ outre lariuicre à gué,moult à mal-aife pour les großes pierres qui dedans e-ftoient:amp;,quand ils furet pair«,chacun fe logea mr celle riuicrc,ainfî qu’il peut prédre

Anglais, entre

^o7tllmM- terre:mais,ainçois qu’ils euffent prins terre pour loger,lefoleil fut efconfé:amp;fiy auoit

lanJe.

petitd’entre ei^ qui euffent ne hache,nc coingnée,ferremés, n’inftrumés pour couper bois*pour eu« logcr;amp;fi^ en auoit plufieurs qui auoient perdu leurs cÓpaignós:amp; mef-mement les Cens de pied cftoient demourez derrière,amp; fi ne fauoient à qui le chemin den«a^Ær:amp; difoient ceux,qui mieux cuidoient cognoiftre ldpays,quils auoient chc miné celuy iour vingthuit lieues Anglefchcs, toufiours courant fans arrefter, fors que pourtpaffer ,ou fon clfcual relTengler. Celle nuit les conuint gefir fur celle riuierc, tous ^epenTu’d^ armezehaeû tenantfonchcualenfamainparlefreinxarils^efauoiétàquoy leslier. fautpi^eï. Ainfi ne mangèrent les cheuaux,toutelanuitnelciour,d’auoine ny de nul fourrage: amp;:les gens mefmes ne gouftcrent,toutlc iour ne lanuit, que chacun fonpain,qu’ila-uoit trouhe derrière foy, amp;nbsp;qui choit encores tout mouillé dela/ueur du chcual: n’ilz ne beurent autre breuuage que de la riuierc qui couroit là,fors aucuns grans Seigneurs

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cfui auoyent des boutcrllcs:amp;h iTauoyent ne feu ne Iumicre,car ils ne fauoient dcquoy

• enfaire,fors aucuns Seigneurs qui auoient des torches, qu’ils auoyent apportées fur fommivs. En tel méchef palTcrentilz toute lanuid, fans öfter les feiles àlcursche-uaux,neux hefarmer.ht, quand le déliré iour fut venu,qu’ils cfperoient detronucrau-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cune

-ocr page 43-

• nEFRötSSARt* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;If

euneadréflcjpour eux amp;: leurs chenauxaifer,ou pour combatrc aux^coçois, qu’ils d® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

firoient moult pour eux deliurer de celle pouretéjil coifimenca à plouuoir toute la iouf née,tant que la riuiêre,fur laquelle ils cftoient log«, dcuint il grande, auant l’heure de nonne,que njil ne loueur palier. Parquoy nul nepouuoit enuoyer veoir en quellieu ils choient chcÂs,n oïlils pourrdtent recouuftr de fourragi?, rte iitiere pour leurs che-uaux,nc pain ne vin pour^s fouhenir: h les conuintieufner ainfi toute la nuiét : g^le? chenaux auffi n auoient fors fueilles d’herbes amp;nbsp;d’arbres.Si coupoyét plâçons*ic boys

àleurs eipées amp;nbsp;t badelaiTCS,pour lcurs«hcuaux licr,amp; verges pour faire logettes à eux t^lu»ßtf^f bouter: amp;nbsp;entour nonne aucuns poures du pays furent trouuez: lefquels dirent qu’ily^*”^*” auoit d’illee quatorze lieües iufqu’à NeudehaiM IdrTi’^n, amp;nbsp;onze lieües iufqua Car- ^^'^gi^e^^laftot doel en Gales: amp;nbsp;fi n’y auoit nulle ville plus près de là, ou l’on peuh riens trouner pour trecham mais eux aifer.Quand ce fut noncé au Roy amp;nbsp;aux Seigneurs, chacun cnuo\^ tantoft fes mef autrement ne fagers celle partjamp; fes petis cheuaux amp;nbsp;fes fommiersjpour apporter pouri^âccs:amp;: fi fit ^« co^ntis-te. onfauoir^deparle Roy,cnla ville dcNcuf-chahclfurT^in,que qui voua roi t gaigner, onamenah pain amp;nbsp;vin amp;nbsp;autres denrées,amp; qples payeroit fans delays amp;nbsp;les feroit on conduire à faüueté dedans roh:6c leur fit on fauoir qu’on ne partiroit de làiufques à ce que l’on faiîtoir que les Efctiçois ehoiét deuenus. Au lendemain^ entour l’heure de no-ne,rcuihdrcntlcs mcddgers,quc les Sgigneufs auoient enuoyez aux prcuifions,amp;»n ap portèrent ce qu’ils peurent pour eux amp;nbsp;pour leurmégnie(rnaiscenefut mie grandement) fie auec eux vindrent ggns pour gaigner, ^ amenèrent mulets amp;nbsp;petis cheuaux chargez de pain,mal cuit,en paniers,amp; poure vin e^grans barils,amp; autres denrées à vê dre:dont grand' partie de loft furent appaifez.Et ainfi de iour en Ipur, tant qu’ils feiour ncrcÿtlà enuironl^duiere,! huit æurs,cntrc ces montaigncs,en attendant chaeûioüf ^^^^ gr^ la furuenue des Efcoçois:qui au Jie fauoient que les Anglois choient deuenus,neanf'^'“J^^^.y^® plus que les Anglois eux.t Ainfi furet trois iours amp;nbsp;trois nuids fans pain, fans vin,fans en partira a» chandclle„fans aUoine,{ànifourfages,n autres pourueâccs:amp; apreSjparl’efpace de qua huitième iour. tre iours, qu’illcur conuenoit acheter vn pain, mal cuit, fix Eherlins ( qui ne valoir, ou t ^»tëdez^ dej deuîlvîftÿr,qu’vu parifi)amp;vnt galon de vin vingtquatre Eherlins:qui ne deuftvalqir Andn^^ieMt que fix.Encorcs y auoit il fi grâd’^age de famine,quc l’vn le tolloit hors d»s mains à Tau trc:dont pluficurs debatz aduindrent entre les compagnons des vns fie des autres:amp;cn XXVi«” coreSi auec tous ces méchefs,il neceffoit de pluuoir toute celle femaine,parquay leurs fifötes. felleSjpanneaux,amp; contre fanglcs,furent tous poi»ris,8e la plus grand’ partie des ehe- f ouvre encor uaux caftez fur le dos:amp; li’aùoient dequoy ferrer ceux qui choient déferrez: amp;nbsp;auffi n’a de eeße mefure uoyent la plus grande partie que vchir j ne dequoy fe couurimpour la pluye amp;nbsp;pour le f» froidjfors que de labufchc vcrtc,ou de leurs hocquetós,ou de leurs arm^ures;amp;fi n’a- /quot;”*'' ‘»’«^‘ff’^ voient dequoy faire feu,fors que d’icelle bufehe verte: quinepouuoit ardoir, ne durer à la plue,qu’il faifoit.En ccluy méchef demourcrét toute celle femaine,fans ouyr nulles nouvelles des Efeocois,qu’ils euidoient qu’ils deuftent par là, ou aftez pres,pafter, pour retourner en leurs pays.dequoy grand murmure fourdit entre les Anglois:car aucuns vouloient dire,ôc mettre fus aux autres,qu’ils auoient donné ce^onfcil jjpurlà v^

nir en ce point,amp; qu’ils l’auoient fait pour trahir le Roy 8é toute fa gent:fi que pour ce nbsp;promet du

fut il ordóné,cntrc les Scigneurs,qu’on fe partiroit de làjamp;rappafferoit en ladite rime- ^tyd’Anbieter rc,fcpt lieues au deftus,là ou elle choit plus aifeeàpaftcr:amp;fitoncrierq»e chacun s’ap- reàlt;jùi luj ap parcillah pour déloger le lendemain,cC que chacun fuiuih les Manières, fie^i fit on ?ncr porterat nou~ adonc que qui fe voudroit tant trauailler qu’il peuh apporter certaines jmuucll^s au ^^J^‘^^^iquot;' ‘^‘*”^^ Roy là où on pourroit tfbuuer les Efcoçois,le premier,qui ce luy rapporteroit^l anfoit *^* r'o^ois. cent liurcs de terre à heritage, à Eherlm 2lt; le feroit le Roy Chevalier, Quand ce?nouvelles furent fecuës en l’oh, aucuns Cheualiers fit Efeuyers Anglois,iufques à quinze oufeizc,pour conuoitife île gaigner celle promefte,pafterent la riuierc en tref-grand , a peril fie montèrent les montaigncsjamp; puis fe departirenql’vn ça l’autre là: fie fe meit cha J^ e,«f/J^/^^ cû à l’auêture à par luy.Eédemain tout l’oh fe délogeasse eheuauchetét aftez bgllemét inal-habiles -ce iour (car ils chôictlt;nalt hab liiez) Sefirét tant qu’ils rapafferêt la riuierc,à grand’ mal- ou bien entent aife : car elle choit moult grofte pour la pluye^Se en y eut aftez de baignez,amp; autant de dre par là ^pue noyez.Quadto’furetpahèz,ils felogérêtlà endroit,Arils troiftierct fourrages,fieprtÿ: ^‘^‘’'^ ch»a»x amp;c chaps,pour la nuidt pafter,dclez vn petit village,- que les Efeocois auoict ars quad ils ^ “** quot;’^-'^ pafterét.Lc lcdcmainils lepartirétparmôtagnes amp;nbsp;parvallees,toutlciour,iu(^ùeprç^ ’’’quot;^ ’^ ‘‘^^ de none, que ion trouva aucuns villages arsamp; avcvncs.châpaignes,où il y avoir blez amp;

-ocr page 44-

18


PREMIER


’mal en point de marcher fort,pour la dt ßtte qu’ils a-uoient eue de toute chof.


Ceß ancien mitß^nifieco-munier erreee wir ntßre Seigneur.


i^es y^tn^ltit trtuumt Itt


f/Z veut dire


prez,fi q tout l’offfe logea là endroit celle nuid:amp; le tiers iour ils cheuaucherêt en telle manière. Sine fauoict pluficursbu on les mcnoit,ne nulles nouuelles des Efeoçois n’a-uoiét;amp; le quart iour en t Aie manier»,iufques à heure de tierce. Adoc vint vn Efcuyer: moult fort cheuauchant,deuers le Royifiluydit.SirCjie vous appjpiÿe noyaclles desEf' coçois,ils font à trois licïïë^ires dicy,lo^zfur vne rffontaignej^ voiÂattcndét là:amp; ƒ ontbien eftéhuitiours:amp;nefçauoiotnouuelles devous, i*cant plus quevous fauiez d’eux, C« vous fai-ie fauoir tout de vray:car ic me fuis fi fort^pproché d’cux,que i ay c-fté prins amp;nbsp;mené en leur oftprifonnier ,dcuanfles S eignend, fi leur dy nouuelles de vous,amp; comme vous les queriez pour combatre à eux;èc tantoft les Seigneurs me quittèrent ma rançon amp;nbsp;prifon,qugnd ie l^sr eu dit quevous donniez cent hures de rente à l’Efterlin à celuy qui premier vous apporteroit nouuelles d’eux : par telle condition que ic leur prom^ que ie n’auroye repos, iufqucs à tant que ie vous enfle dites ces nou-uelles:amp; dient qu’aulfi grand defi»ont ils de combatre à vous,cÓme vous auez àeux: amp;: les trouuerez là endroit fans finite. Tâtoft que le Roy ouit ces nouuelles, il fit apprefter l’oftlà endroit,envn blé,pour leurs chcua*ix paifire, amp;nbsp;les fangler,de cofte vneblâche Abbaye(qui efloit toute arfe)qu’on nommoit,du temps du Roy Artus,la Blanche-lande.Là endroit fe côfelfa amp;nbsp;adrcça chacun à fon pouuoir: amp;Et le Roy dire grande plâté de me{fes(pourt accommicher ceux qui deuotion en auoient:amp; afligna tantoft bien amp;nbsp;dihgemmentàl'Efcuycr cent hures detcrrc,qucpromis luyauoit:amp;le fitihec Cheua-lier, deuant tous.Adonc,quand on fuivnpeurepofé amp;dgicufi,é,on fonnala trompete,amp; chaeuft alla monter,amp; fit on lo^bannicrcs cheuauchcr,ainfi que ce ieunc Cheua-her les conduifoit:amp; ^ufiours chacune bataille à par cUc,fans dérouter par motagnes, amp;nbsp;par valées,amp; toufiours rengez,ainfi qu’on pouuoitjamp; qu’ordonné eftoit:amp;tan»chc-uaucherent,amp; de tclrandon,qu’ils vindrent entour |pWy fi près des Efeoçois,qu’ils les veirentcleremêt,amp;lesEfcoçoiseux.Si toftque les Efeoçois les veirent, ils ymrent de leurs loges à pié:amp;ordônerêt trois bones batailles frâcheraét, fur le dcualer de la mô-tagnc,là ou ils eftoiét logez. Au deflus de celle motagne couroit vne riuicrc forte amp;nbsp;roi de,pleine de caillous amp;dc fi grofles pierres, qu’on ne la pouuoit pas bonnem^ palter à hafte,fans gr»d méchcf:amp;aulfi,fêles Anglois eufiet l%iiuiere pairée,fi ny auoit il point de place,entre la riuiere amp;nbsp;la montaignc,là ou ils peulfent auoir rengé leur bataiUc;amp;fî auoient les Efeoçois leurs deux premicres batailles eftabhes fur deux coins de lamon-taigne,amp; au pendant de la roche:ouf on ne pouuoit bonnement monter ne râper pour les alfailhr : maist eftoient au party,pour les aflaillâs tous lapider de pierres, fils fulTent


true leiEfioctit paAez outre la riuicrc:amp;aepouuoicnt bonnement les Anglois retourner. Quandlcs eßoient en tel Seigneurs d’Angleterre veirent la contenance des Efcoçois5ils firent toutes leurs gens ananta^e, ^ue traire àpicd,amp; oftcr les cfperons, amp;nbsp;renger les trois bataiUes, ainfi qu’ordonné cftoit ilspouueient deuant.Là endroit deuint grand’ foifon de Cheuahers nouueaux. Q^and ces batailles ladder les^n furent rengécs, amp;nbsp;ordonnées, aucuns des Seigneurs d’Angleterre menèrent leicune ' llots. crc. Roy à chenalpardeuant toutes les batailles, pour les Gens-d’armes plus réuciUcr K réiouyr: lequel pÿoitmoult gracieufement que chacun!fe penaftdebien fairelabc-te'eßa dire ^on^nc^Sc dc garder fon honneur :amp;faifoit commander, fur peine de la tefte coupper, fe mcift en que nul ne fe meift deuant les bannicres dc M arefehaux, amp;nbsp;ne fe meuflent iufqucs à 5c^ir^'** ^^^'^ ^^’°^ ^^ oemmanderoir. V n petit apres on commanda que les bataiUes allaf-fenamp;uant,pgrdeuaut le Annemis,tout bellement le pas. Ainfi fut fait:fi aUa bien cha-


fe mcift en


* laqiieUeies Efeoçois eftoicnt.Cc fut fait amp;nbsp;ordonne pour veofr fe les ennemis federout efoient point,amp; pour veoir corne ils fe maintiedroiét: mais on ne peut aperccuoir qu’ils fe meulfcnt en r«:ns:amp; tant eftoiét près les vns des autres,qu’ils cognoiflbiét partie de leur armoirie. Adonc fit on arrefter l’oft tout coy,pour*auoir autre cófeil:amp; fit on aucûs copagnons moter fur courfiers,poür écarmoucher à eux,amp; pour regarder le paf-fage déjà riuicre,amp; pour aduifer leur contenance de plus prcs:amp;lcurfit on fauoir, par Heraux,que fils vouloient pafler outre la riuiere pour combatre #u plain, on fe tireroit arrière,amp; leur liureroit on bonne place,pt)ur la bataille renger tantoft,ou lelendemain ajjmatin:amp;fil ne leur Aaifoit,qi?ils voufiffent faire 1e cas pareil. Quad les Efeoçois eu rentouy ces traitez,ils prindrent entre eux confeifamp;tâtoft refpondirét aux Hcraux, qu’ils ne/eroiét ne l’vn ne rautrc:mais que le Royamp; lesBaronsveoient bié qu’ils eftoiét en fon Royaume,amp; auoient ards amp;nbsp;gafté tout par tout ou ils auoient pairé:amp; fi cela en-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nuyoit


-ocr page 45-

DE FROISSART.


îi»


ftüyoit amp;■ déplaifoit au ^oy, fi le veinflent amender, car là ilskdcmourq^ t tant qüil leur plairoit. Q^and leConfeil du Roy d’Angleterre veit leur vouloir,il fur crié amp;nbsp;comah-dé que chacun fe logcàft là ou il cftoit,fans reculler. Ainfî fe 1 (^gèrent celle nuid moult àmalaife,fur dure terre amp;nbsp;fur pierres moult fauuagÂ, êt toufiours armez amp;nbsp;à grand mé-chef, ny n’auoT^t nt Ipuuoient iTcouurcr piguxjuc verges,^^our lier leurs chenaux, ne fourrage ne littierc, nefeufehe pour faire feu. Q^nd les Anglais furent logez en telle manicrc:amp; les EfcoçoislcsAeircnt ils firent demoureraux champs de leurs gens,fur les* places ouils auoient eftabj^ leurs batailles, puis fe retirèrent à leurs lo gis, amp;fir mît tant de feux que merueilles : amp;: firent, entre four amp;nbsp;nuid, fi grand bruit de corner de leurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

cors, tous à vne voix, qu’il fembloit proprement que tous les grans diables d’enfer fuf-fCiïtlàvenus. Ainfi furent logez celle nuid (qui fct la niâékSainâ: Pierre, à fentree de Aouft, de l’an mil trois cens vingtfept)iufques au lendemain,que les Seigneurs ouyrent ^ meffe. Apres fît on chacun armer, amp;nbsp;les batailles renger, ainfi quclmour de deuant. en ^»d rtmfi» Quand les Efeoçois veirent ce, ils fenvindrentlogÂaulfi bien fur leur pi^ce de terre, comme il auoient fait la iournee de deuant, amp;£ demoureant les deux ofts ainfi rengez iufques à midy, que les Efeoçois ne firent ofteques femblant devenir deuantles Am glois,n’aüfîUes Anglois deqprs eux. car ils ne les pouuoicnt bonnement approcher fans grand dommage. Plufîeurs compaignons, qui äUöient chenaux dont ils fe pouuoicnt bien aider, panèrent la riuiere, amp;nbsp;aucuns à pie, pour écarmoucher à eux : amp;nbsp;aufli fodé-touterent aucuns Efcoçois, qui couroient amp;nbsp;raeouroient tous éfearmouchans Icsvns aux autres : tant qu’il en y cut^de morts amp;nbsp;de naif ez amp;nbsp;de prifonniers d’vns ôc d’autres. Mais,ainfî corne apres midy les Seigneurs d’Angl^rrc firét alfauoir que clftcun fe re-traïft en falogc(car bien leur fembloit qu’ils cftoiét là pour ncant%c retira chaeû «n fon logis? En tel eftat furent ils t par trois ioürs, amp;nbsp;les Efcoçois d’autre part fur leur montai- J.^^ it^nfi-Mt gne, fans départir : toutesfois, fiT ƒ aüoit toufiours gens écarmouchans d’vne part amp;nbsp;jànt y tompre-d’autre, amp;nbsp;fouuent de morts amp;nbsp;de prins,il n’eft point de doute:amp; tous les vcfpres les Ef dre aluy du-coçoisfaifoientparcouftu^cgransfeux,amp;faifoiétgrandbruitdecorncramp;dchuyer, ^««^ ^« ^n-L’intention des Seigneurs d’Angleterre eftoit détenir ces Efcoçois là endroit comme S^o‘^ alfiegez (car ils ne fe p ouuoient bonnement combattre à eux) amp;nbsp;les cuidoit on bien af- ^^'^ famer en t leur pays :amp; fçaüoi At bien ces Anglois, par les prifonniers qu’ils auoient i^*^^””,^^^ prins, que les Efcoçois n’auoient ne pain ne vin, ne nulles pourueances, ne de fcl. Des i;,„ ventraux beftes auoientils à grand’foifon, qu’ils auoientprifes au pays, fi en pouuoicnt ils man- z^.dont il fera ger à leur plaifir, fans pain, à quoy ils acomptoienfpeu: mais qu’ils euffent vn peu de fa- tanttfimentio. rinc, pour en faire du tourteau, ainfi que dit eft cy deffus î amp;nbsp;auffi en vfcnt bien aucuns t ^^ 1®“' fi Anglois,quand ils font en leur cheuauchec,quand il leurfouchc.

Or aduint que, le quatriefmc iour au matin,!es Anglois, quiregard^ent deuersla 'p^'if '^^f j^^ montaigneaux Efcoçois,n’cn veirent nuls:car ils fen eftoient partis fecrettement à mi- ^ß^^^ij^ nuid. Lors furent enuoyez gens à chenal amp;nbsp;à pié par ces montaignes, pour fçauoir que ilseftoientdeuenus: amp;ceuxlcstroüuerent, entourprime,logezfurvnealitremontai-gnc,plus forte que celle de deuant n eftoit, fur Celle riuiere mefme, en vn grand bois, pour eftre plus mucez, K pour plus fecretrement aller amp;nbsp;venir quanîils voud^oient. ^i toft qu’ils furent trouuez, on fit les Anglois déloger, Scf irer celle part tout ordonnec-ment, amp;nbsp;loger fur vne montaigne à l’encontre d’eux: amp;nbsp;fît on les batailles renger, amp;nbsp;faire femblant comme d’aller vers eux:mais fi toft qu ils veirent l’ordonaifce aux Arm lois amp;nbsp;eux approcher, ils ylfircnt hors de leurs logis,amp;s’en vindreîit loger aftoe près dfla ri-uicre, encontre eux : n^is oncques ne voulurent defeendre, ne venir vers les Anglois:

amp; les Anglois ne pouuoicnt aller à eux, qu’ils ne fuffenttous morts, ou prins •damn ta-* ge:amp; fe logèrent là endroit contre eux, amp;nbsp;demourerent. xviij. iours tous plein^fut ce-fte montaigne: dont les Seigneurs d’Angleterre enuoyerent biSn fouuent leurs Heraux par deuets les Efcoçois,pour parlementer à eux,qu’ils Voufilfent liurer place amp;nbsp;piece de terre^ou on la liureroit à eux mefmes:mais oncques ne fy voulurent accorder.Si curent les deux ofts moult de malaife en ces iours qu’ils feiournerent. La premiere «luiél que les Anglois furent logez fur celle fécondé montaigne, à l’cncôtre des Efcoçois, memre Guillaume Donglas print entour minuift enuiron ^eux censjbommes armez, amp;:pafla ^^ nbsp;nbsp;nbsp;. .

celleriuierebienloing de leur oft, parquoy on ne fen apperceuft : amp;nbsp;fe ferit en l’oft^es ^^^^£ J^^-^ des Anglois vaillamment, en criant Donglas: vous y mourrez tous, larrons Anglois:amp; u de^^id- par en tualuy ^fa compaignie,auant qu’ils ceftaftent, plus de trois cens:amp;ferit t^s efperós les Eße^oisi

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b iüj

-ocr page 46-

20


PREM PER VÖLVMË


afprementiufq^s deuantia rente du Roy.toufiours criant amp;nbsp;huant DonglaSjDonglasi amp;nbsp;coupa deux ou trois des cordes de la tente du Roy, puis f en partit, amp;nbsp;perdit aucuns de fes gens à la retraitte (priais ce ne fut mie grandement) amp;puis ^ttourna arriéré vers fes autres compaignons en la mdnÄigne^ Depuis n’y eut rien fait:tnais toutes les nu ids tous lesAnglois faifoicnt grand guet amp;nbsp;f^rtæar ils fe ^outoient (Âi réu^ilTement des Ef-coçois:amp;:auoientmis gardes amp;nbsp;efcoutes en certains lieuxsparquoy fil aduenoit aucune ^hofe,ils lefaifoicntfçauoir cnl’oftißjgefoientprefque torSles Seigneurs chleurhar-. nois:ôÂouslcsioursauoitdes ccarmouches,amp;récarmouclT^ qui vouloir: amp;nbsp;y en auoit eßapno'f fouuent de mortsamp; de naurez des vns amp;nbsp;des autres.Le dernier iour f des xxiiij.fut prins Mde7’aue‘L '^^ Cheualicr d’Efcoce, qui moult cnuisvouioit dire aux Seigneurs d’Angleterre l’cftat ^ngloü furet amp;nbsp;l’affaire des fiens. Si fut il ernt intArogué, qu’il dit que leürs Sbuucrains auoient ac-certaines nou^ cordé entre eux, le marin, que chacun füft armé au vcfpre, amp;nbsp;chacun fuyuift la bannie-uèlles des Efco- ic de meffire G fl 11 au me Donglas,amp; que chacun fe teinft en fecret:mais le Cheualicr ne çsjs, lors qu’lis fçauoit de certain qu’ils auoientfln penfee. Sur ce eurent les Seigneurs d’Angleter-s allèrent cam- j.Q confeil enfcmblc: amp;fi ad#ifercnt que, félon les parollcs dudit Cheualicr, les Ef-^Zé^'ctr^utât c®Ç®'^5 pourroient bien venir par nuid »flaiUir leur oft des deux coftez , pour eux e» trouuerez^, mettre enaduenture de viure OU dcmourir:carplus ne poruioiét endurer l»ur famine» fi vous captez^ Si ordonnèrent les Anglois entre eux trois bataiiles,amp; fe logeret en trois pieces de ter farlemenn, et re, deuantleur logis:amp;ïcirentmoult grand’ foifoïi de feu entour eux, pour veoir plus ain/î lt;^ue nous clair: amp;nbsp;firent demourertousies garçons en leur lo gis, poui^ garder leurs chenaux. vom auos defi Sife tindrentainfitous armez celle ntid chacun delfouS fabannicreou fonpennon-ta a uertis. ceau: amp;, ^andeevint fur lepoifl^du ioUr, deux trompettes d’Efcoce fembatirent-fur l’vn des gens qui^uettoient aux champs, fi furgnt prins amp;nbsp;amenez deuant It^ Sei-•f Corne s’ilvoü gneurs du confeildu Roy :amp; dirent. S cigneurs, qu^uettez vous icy? vous perdez le (oit dire ainfi^ temp Sîcayfiir l’abandon de noz teftcs,les Efcoçois (An font r’allez des auant minüid,amp; Les Efcoçois font ià quatre ou cinq lieues loing,t pour doutance que nous le vous diftions, amp;nbsp;puis laîffez^ ic “^'^ ^^^^^ donnèrent congé de le vous dire. Lors dirent les Anglois que le chaffer apres les pouivouLn ^^‘^oçois ne leur valoir riens: car on ne les pourroit raconfuyuir. Et encores, ^«r dou-noncer leur tance de deceuanec, les Seigneurs retindrent les deux trompettes tous cois, amp;nbsp;les firêt lt;lépart,amp; nbsp;nbsp;demourer defers eux : amp;nbsp;ne rompirent point l’ordonifance ne l’eftabliffcment de leurs

nous ont do batailles, iufqucs apres prime: amp;, quand ils veirent que c’eftoit vérité que les Efcoçois ne congé de fen eftbient allcz,lors ils donnèrent congé à tout homme de foy retraite à faloge,amp; les ccfairc,quad Seigneurs allèrent au Confeil,pour Fcgarder qu’on en feroit. Entandis aucuns des codons ^u’Us^ paignons Anglois montèrent fur leurs chenaux, amp;nbsp;pafferent ladite riuicre, amp;nbsp;vind rent pourroïent ^î^r celle montaigne, dont les Efcoçois cftoient partis, amp;nbsp;trouuerent plus de cinq cens cftrcalTcz groffes beftes^ue les Efcoçois auoient tuees, pourtant quelles cftoient pefantes, amp;nbsp;ne loin devons, les euffent peu fuynir, amp;nbsp;ne les voulurent mie laifler viure pour les Anglois: amp;nbsp;fi trouue-mais doutas rent plus de trois cens chaudières,* faites de cuir à tout le poil, pendues dcffuslefeu, que nous ne pleines de chair amp;nbsp;d’eaue pour faire bouillir,amp; plus de mille haftiers pleins de pieces de aX°”*lur ^^’“^’^ pour roftir, amp;nbsp;plus de dix mille vieils fouliers vfez, faits de cuir tout cru, a tout le contrains de po*lgt;4’^'cles Efcoçÿ)is auoientlà laiffcz: amp;nbsp;trouuerent cinq poures prifonniers Anglois, le vous dire quc lesEÆoçois auoient liez lt;ix arbres tous nuds: Sr en y auoit aucuns qui auoient les pluftoft que iambes toutes rompues,fi les délièrent amp;nbsp;les laifferent aller, puis reuindrentfi àpoinél, ne voudrios, que chacun fe délogeoit amp;nbsp;ordonnoit pour fen r’aller en Angleterre, amp;par l’accord du ils fe feront Roy Sc de for^onfeil. ST fuyuirent tout ce iourlcs bannières des Matefehaux, amp;nbsp;vin-ront bi^ ^^' *^’'‘^^^ l®g^^ dcjiautc heure en vnbeau pré:ouils eurét alfez à fourrager pour leurs che-maintenan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ leur vint tref-bien à poinlt;ft:car ils cftoient tant foibles amp;nbsp;tant affamez, qu’à

à quatre ou grand’peine pouuoient ils aller auant.Lendemain fe délogèrent plus auant,amp;vindrent cinq lieues loger de plus haute heute en vne grad Abbayc,à deux lieues pees de la cité def Duren-loing d’icy. nés: amp;fe logea lcRoy lanuift cn celle court, amp;nbsp;l’oftcontreual les prez : amp;nbsp;fi trouuerent *.X«»9t.4i. affczàfourrager,herbes,vcfces,amp; blé. Le lendemain fercpofal’oft là endroit toutcoy, yc eß celle ^ue amp;:lc Roy^ les Seigncurs:amp;allèrent veoir l’Eglife deDurcnnes:amp;adoneques fit le Roy \o}un^e'Dii ^'^^'^’^^ ^l’Eglife de Durenncs,amp; à rEuciché,amp; auffi aux bourgeois:car‘faite ne l’auoicnt ren ér iju^-e encores. En celle cité trmiucrcnt ils leurs c’härrettes amp;nbsp;tout leur charroy,qu’ils auoient pefiefti^ Da- ^^^h^é * xxxij iours au deuant,en vn*bois,à minuid fi comme il eft racompté cy deffus: ßc nclmc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les auoientles Bourgeois de Durcnnestrouucz amp;:amenez en leur ville, à leurs coufts

quot;^^fntior. 4i. ßt fait mettre en vuides graches,chacune charrette àfon pcnoncel, pour les rccognoi-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftre.Si

-ocr page 47-

DE P R O I’S S A R T*


it


ftre.Si furent moult ioycu:^cs feigneurs,quand ils eurent trouué leur charroy. Si fe rc- '^ poferent deuxiours dedans la cite de Durennés, amp;nbsp;loft tout entour (cartes neuflent peu loger dedans la cité ) amp;nbsp;fircht leurs cheuaUx referrer j amp;nbsp;fe meirent a 01 cm in vers fEbruich. Si exploita Ant le Roy amp;fon oft, que dedans trois ioiys ils y vindrcnt s amp;nbsp;là t^^P^f^ß^«^ trouua Madame^ merc^uile rcceut à grand’ ioye, ^adfti firent toutesles Dames Si f‘*^^*^ nbsp;nbsp;nbsp;^*'

les Bourgeoifes dcMvilleVa Monnaie Roy cong^ à toutes manières de gens de leur en X**/,J^**^^**^‘ faller chacun enfoulicu. amp;nbsp;r^crcia grandcmcntles Comtes^ef Barons, amp;nbsp;les Che- vVatuich{ ualiers, de leur bon confeil amp;nbsp;ayde qu’ils luy auoicnt fait» Et tint encores delcz luy mef- c^^cefle viU firelehan de Haynautamp;touî^a route:qui furent grandement feftoyez de Madatae la le d’Ebruich Royneamp;de toutes les Dames: amp;nbsp;penferent les bannières de leurs chcuaux(qtii tous feilt, que l't»t eftoient enfondus) amp;nbsp;les reliurerent au Confeil du Roy ; amp;nbsp;fit chacun fomme pour lüy ”‘””'”' '**^quot;-de fes chenaux morts amp;nbsp;de fes fraiz:amp; en fit fapropr^ debre •aeffire Ichan de Haynaut, ^”ƒ^ /^°;^*'e’ amp;nbsp;fen obligea enucrs tous fes côpaignons.Car le Roy amp;nbsp;tous fes Confiais ne pouuoient boracum’ fi toft rccouurcr argent, tant que les chenaux montoient : mais on leur eiFdeliura aflez ainfi ^„e neui par raifon, pour payer leurs menus fi aiz amp;nbsp;pour retoUrnA au pays:amp; puis apres,dedans difim t» l’^n-l’annce, furent ils tous payez de tout ce que leurs chenaux montoientj QuanS les H ai- nefutie» ji. i nuyers eurent reliurez lents chenaux, ilz achetAent de petites hacquenees pour che- lu/ndeeef/rt^ uauchcrplus ^leuraife,amp;reni*oyerent lents garfons amp;nbsp;leurs harnois,fommicrs,maliers''‘^”^ ^‘’ “”^* amp;nbsp;bahus par mer :amp; meiret tout en deux nefs,que le Roy leur fit dcliurcr,lefqüelles àrri uerent aucc ces befongnes àl’Exclufc eri Flandres » Aum prindrent les Hainuyers cexigé de Madame laRoync, du Comte de Kent, du Comte de Lcndaftre, amp;nbsp;des Barons, qui grandement les honnorefent : amp;nbsp;les fit le Roy Hcompaigner de doüze Cheualiers

amp; de deux cens Hómcs-d’armes,pour doute des Arcfatrs:dont ils n’eftoient rtSe moult alfeureiicar il leur co^uenoit paiicr,parmy leur pays, l’EUefché de leiticôle. Si fe partirent meftire lehan de Haynaut amp;nbsp;tgute fa route au conduit deïfufdit: amp;nbsp;cheuauchetent tantpar leurs iournees,qu’ils vindrerft à Douures»Là montèrent ils eri mer en nefs amp;nbsp;en Vaifleaux,f|u’il2 trouucrerit tqus appareillez: amp;nbsp;les Anglois qui les auoicnt conuoyez,fe ^ *^^^'^ ^^ partirent d eux, amp;nbsp;retournèrent chacun en fonlieu : amp;nbsp;les Hainuyers arriüerent à VVi- ^^* *^ ^ faut, amp;nbsp;i^ï^iournerent deux iours, mettant à poind leurs chenaux amp;nbsp;le demourarit de leurs harriois.Cc pendant vindrent meftire lehan de Haynaut amp;nbsp;aucuns autres Cheua-licrs en pèlerinage à Noftrc-damAle Bôülongne.Dcpuis ils retournèrent en Haynaur, amp;nbsp;fe départirent tout Tvn de l’autre, amp;nbsp;fe retrahit chacun chez foy : mais meftire lehan fen vint deuers le Comtc,fon frere (qui fe tenoit à V alcncicnnes)qui le reccut ioyeufe-mcntamp; voulontiers : car moult laymoit. A donc luy racomptale Sire de Beaumont toutes les nouuelles, fi auant qu’il les fccut.

Commentle Roy Edouardß^iarid à Macramé Philippe Je Haïf}4uf. nbsp;nbsp;nbsp;chap. XX.

NE demoura pas gramment après que le Röy,Madame fa merc,amp; le Comte de Kent fon oncle, le Comte Henry de Lenclaftre, le Comte de Mortemer, amp;nbsp;tous les Barons d’Angleterre,qui eftoient demourez du Confeil du Roy,cnuoyerent vri Euefque, deux tChcualicts bannerets, amp;nbsp;deux bons Clercs, à meftire lehan de Haynaut, pôur i^^^y ^yj luy prier qu il voufift eftre moyé àcequeleicüneRoy,leur S eignen r, ^ift marié, amp;nbsp;que ^„„-^^ ^„„^ le Comte de Haynaut amp;nbsp;de Holande luy voufift ennoyertne fienrie fille ; car if 1'auroif »emmêla Sal-plus chcre que nulle autre,pour l’amour de luy.Lc Sire de Beaumont feftoyaamp;honno- kde, piumt ra moult ces meflagers amp;nbsp;commiflaircs de par le Roy Anglois. PuislesmcnaàValen- deuxmetsi cienries,deuers fon frere:qui honnôrablement les rcceut aufti,^ les feftoy^fî fouufrai-ment,quetrop feroit longuechofe àracompter»Quandils curent ditleu(^ meflages,lê Comte dit que moult grans mercis à Môfeigneür le Roy amp;nbsp;à Madame la Roy«, finaux • Seigneurs, parle confeil defqucls ils eftoient là venus : quand ils luyfaifoienttel’hon-neur,que pour telle chofe^lsauoient de fi fuffifans gens enuoycaamp;quemoultVoulon-tiers faccorderoit à fa requefte,fe noftre Sainôt-perclcPapeamp;l’Eglifede Romme fy accordoit. Celle rcfponce leur fuffit grandement : amp;nbsp;adoneques enüoyerent deux de

.leurs Cheualiers amp;nbsp;Çlercs droit par deuers le Sainôt-pere,* en Auignon,pour i^nperrer ^^^ difpenfation d’iceluy mariage accorder» Cardans le congé du Saind-pere/aite il ne fe pouuoit,pour Ic lignage de France, dont us eftoient moult prochains, fi-comme au tiers degré. Car leurs deux mercs* eftoient confines germaines, yffnes de deux freres. ^«»o/^^^. Aflez toft apres ce qu’ilz furent venus en Auignon,ils eurent leurs befongnes faites:car

-ocr page 48-

12


PREMIE*R VÓLVME


pijp^fiee du le Sainâ-perc amp;nbsp;le College fe confentirent moult bcnigncWicnt. Et, quand ces mefla-pape pour le g es furent VMius d’A uignon à'V alenciennes,à toutes leurs bulles,ce mariage fut tantoft j °^'-°y^ ^ affermé, d’vncpart amp;nbsp;d’autre. Si fitonpourueoirl^deuifc, amp;nbsp;appareiller de ne {py ouard ^^^^j, ^^ ^^’u j^^j^ f^pg^jj^ß honn^rablemeht comme à telle Damoifcllc(qui deUoit eftre Royne d’Angleterre) appartenoit. Et puis elle fut cfpoufpc,tta*la^»tu d’vne procuration apparant fuffifamijient:qUi la futupportee dlt;*par le Roy^f An^cterre. Puis monta en mer ladite Damoifelle Philippe de Haynautà VVif#n, amp;arriuaàtôutefacompai-

• Ctunnntment tie Madame fhihfife de Üainaat à

• gnie,àDouures : amp;laconduitiulquesàLondres mcflîrel^han de Haynaut,fon oncle. Si y^ut adoncques à Londres grand’ fefte^ noblcfic d^eigneurs d’Angleterre;amp; fut là Royne couronnée ; amp;nbsp;furent faites iouftes amp;nbsp;tournois, dances amp;nbsp;caroles, amp;nbsp;grans Si beaux mangers, chacun iour: amp;nbsp;du rerent ces feftes l’cfpace de trois femaines. Au chef d’aucuns iours mefiîre lehln de H^ynaut print congé, amp;nbsp;f en partit à tout fa route, bien

Ejyne d’^n- fournis de beaux loyaux amp;nbsp;riches, qu’on leur auoit donnez de cofté amp;nbsp;d’autre en plu-^leterre touß fieurs licux:^dcmouralaicunc RoynePhilippe àpetite compaigniedefonpays,hors tourt en l’an æisvn I^moifel,qu’onappcioit parnom'Wanteletde Manny :quiy demourapour iS^y.file» feruir ^ tailler deuant elle* lequel fit puis tant de prouéfics en tant de lieux,que on nen feait Je nombre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;'

George Eilte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Comment le Roy Robert d'Ejeoee mourut.

CHAP. XXI.

E/etfm,

APrcÿcequc les Efeoçois fe furent partis de nmd delà montaigne là ouïe ieune Roy Edouard amp;nbsp;les Seigneurs d’Angleterre les ^uoient affiegez, fi comme vous auez buy, ils allèrent vingt-deux lieues d’iceluy fauuage pays,(ans arrefter amp;nbsp;pafferent celle riiiTerc de Thin, allez pressie Cardoel en Gales,amp;le lendemain reuindrent Trenet tu enlcürpay.%amp;fc drpartirent par l’ordonnance d»sSeigneurs,amp;éTnr’allachacîincnft treuan^entre niaifon. Aflek toft après, aucuns Seigneurs amp;nbsp;Barons pourchacerent tant entre le les^n^leùet Rôy Anglois, qiïvnes treues furent donnecs,parrclpace de trois ans, entre les deux Roys d’tfcoce amp;nbsp;d’Angleterre.Dedans celle tréueaduin^qucleRôyRobcrrd’Efcocc, qui moult preux auoit eftc,cftoit demoufé vieil amp;nbsp;foible,amp; fi chargé delà gj^fl^mala» die(ce difoit on)que mourir luy conuenoit. Quand il fentit fa fin approchitr, il manda lcsBâronsde fc,nKôyài!mc,efquclsilfefioitleplûs. Si leür dit que mourir luy con-uchoit:amp; IcÂr commanda fur leur Iöyauté,qu’ils gardaflent feablement le R oyaume,en aydc de Danid fon filz : amp;r, quand il léroit venu en aage, qu’ils luy obey fient, amp;nbsp;qu’ilz le couronnafieht à Roy, amp;nbsp;qu’ils le m^iafient en lieu fi fufiilânt qu’à luy appartenoit. Et a-“^'^nnot 4lt; P‘-®5 il appela le gentil meflîreGuillaurne de Douglas,* amp;nbsp;luy dit deuant tous les autres. Cequ ordonna ^'‘cflîreGuillaume,cheramy, vousfauez quei’ay eu moult àfaire ÂràfoufFrir enmon hroyHobetrde temps que i’ay vefcu,pcftirfouftenir les droits dece Royaume: amp;, lors lt;juc feule plus à ECcoee à Meßt- fairc,ic fi vn^œu,quc ie n’ay point accomply:dót me dcfplaift,ray voue que(fe ic pou-reCutUaumede uôye tant faire que reufie ma guerre acheuce, parquoy ie peufle ceftuy Royaume gou-Don^tas peu uemer en paix) i’iroye aider à guerroyer contre les enneinis de noftre Seigneur le fus anant/a mort chriftjamp;lcs aducrfaircs de la foyChreftienne, àmonloyal pouuoir. Acepoinôlx toufioursmon coeur tendu, rilais noftre Scigneurne le m’a pas voulu confentir: fi m’a donné tant à fair*: en mon temps, amp;nbsp;au dernier entreprins de tant dure amp;nbsp;griéuc ma-Padie, d^aquclle maladie m^c6uiét mourir. Or puis qu’il eft ainfi que le corps de moy n’y peut aller, n’acheuer ce que le coeur a tant defiré,i’y vucil enüoycr le cœur,cnlieu du corps pour m^i Voeu achcücr:amp;,pourcc que ie ne fay en tout mon Royaume nul Che-Ce de pour uali» plus ^eux ne plus vaillant jquot; de voftre corps, ne mieux taillé pour mon voya-^ «^’ ^fifi''^ ge ach euer, gn lieu de moy, ic vous prie ttefeher amp;nbsp;tref-c(pelt;Âal amy, tant commeie ^let^'* vous pu# prier, quevousvuéillezce voyagé entreprendre, pour l’amour de moy,amp; pour ftioname acquitet entiers Noftre-Seigneur: carie tiens tant de voftre noblcfic amp;nbsp;de voftre loyauté, q^e, fe vous l’entreprenez, n’y faudreziTullemcnt: amp;ficn mour-ray plus aifc:mais que ce foit par telle manière comme ie vous diray * le vucil que, fi toft que ic feray trépaffé, que vous prenez le cœur de mon corps, amp;lc fay tes bien cm-baumer,amp; prenez tant de mon trefor qu’il vous femblera bon, pour parfournir tout le voyage,pourvoUsamp;potir tous ceux que ^ous voudrez mener auccques vous, pour Ic prefenter au Sainét-Scp^lchre Noftre-Scigùeür ( là ou N oftre-Seigneur fut enfcucly) • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puisque le corps n’y peut aller: amp;nbsp;Te faites fi grandement,amp; vous poüruoyez fi fuftifam-

ment de telle compaignie amp;nbsp;de toutes autres chofes,qu’à voftre eftat appartient, amp;nbsp;que

-ocr page 49-

DEFRcn^SART* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ij

partout, öü vous vklldtez^Von fache que vous emporteile cœur du ft oy Robert d’Ef- nbsp;nbsp;*

cocedequel vous portez outre mer par fon cômandement,pTiis qu’ainiWft que le corps n’y peut aller. Tous ceux, qui là cftoient, feprindrent à plourer: amp;, quand ledit nieflire Guillaume peut pariÂyil dit* Gentil amp;nbsp;noble Roy,(ÿnt mille iflercis du grand honneur que vous me f ajtes:q^i^d défi noble Si fi grand’ chofe amp;nbsp;tel trefor me chargez:amp;^ ie fc-ray volontiers S#Se b^ cœur ce que vous m»commandez,àjponloyalpouüoir ; la-mais n’en doutez : comoienquc ie ne foye pas digne ne fuffifartr pour telle chofe ache-, üer.Adoneques dît le Ro^-Hà gentil Chçuàlicr,grand mcfcis:mais que vous le nicpro mettez. LeCheualierdif. Certes, Sire,t®:svoulontiers. Lors luypfomitj comme bon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Cheualier:amp; adôc dît le Roy.Or foit Dieu gracié amp;nbsp;mercié:car ie moUrray plus en paix dorefnauant:puisqueicfayqueieplüspreuxamp;le^lusfuffifantdemonRoyaUineachc- . uerapourmoy ce que ie ne peusonequesacheuenAfTez Fort après trépaflà decefieele nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

le vaillant Robert deBreux, Roy d’Eîcoce : amp;fut enfeuelyhonnorabl^mentiamp;futlc ^ß^g^^^ ‘’^ cœuroftéôz embafmé: amp;nbsp;gift le deflufdit Roy en l’Al^ayede Donfremclintrcfrcuc-rammentiamp;trcpaftadecefiecle,ranmil ccc.xxvi i.lefcpticmeiour de#Iouembre, le plus puilfant Prince du Royaume d’Efeoce : amp;nbsp;f armoft d’argent à trois oreilles d’or. Quand le printemps vint,amp;la faifon,meflirc tiuillaUme de Donglas fepourueut grandement de lt;îfe qui luy apparütnoit, amp;nbsp;monta en mer au portode Morais en Efcoce,amp; 11«.»»lt;'doute f en vint en Flandres droit à rEfclulé,pour ouir nouuelles, amp;nbsp;pour fçauoir fc nul de^ar- ^* '^^ /^'^^ deçà la mer fapparcillefoitpour aller pardeuers la Sainte-terre de Hicrufalem: afin ƒ ^ /^^'X« qu’il peu ft auoir meilleur« compaignie. Si feiourru bié à l’Exclufc par l’clpace de douze nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^^^^

iours,ainçois qu’il fcn partift:mais one là endroit nevoulut mettre pied a tcye,mais de d’^ngoux) monta tout ce terme fur la marine: amp;nbsp;tenoit toufioAs fon tinel honnôrablement,àtrô- e» ^uece ne pes amp;^ naquaircs,c^nc fi ce fuft loJf oyd’Efeoce:amp;aüoit en fa có}%ignie vn Cheualiéf [u/t^uel^ue banncrctamp; fept autres cheualiers^cs plus preux du Royaume d’Efcoce,fans l’autre mé- f*^deuctm~ gnie:amp; fi auoittoute favailTellc d'o *amp; d’argét,pots,bacins,cfcuelles,hanaps bouteilles, ^^^i^J^f^^^].-barrilsamp;f autres telles chofe^ôc auoit iufques à vingt-fix Efeuyers icüncs amp;nbsp;gctils,amp; des j^jj^ plus fùffifans d’Efeoce, dont il eftoit fcruy:amp; fâchez que tous ceux, qui le vouloiét aller veoif, effî^ent bien feruis de deux manières de vins,amp;de deux manières d’efpicess mais que ce fuflent gens d’eftat. Au derrenier,quâd il eut feiourné à l’Efclufe p^r l’cfpacc de douze iours,il entendit qu’AlpboSjle Roy d’Rfpaignc,guerroyoit le Roy de Grenade: qui eftoit Sarrazin. Si auiîa qu’iliroit celle part mieux employer fon teps amp;nbsp;fonvoyage: amp;,quâdilauroitlàfaitfabefongnc,iliroitoutrc,p®uracheucrcequi luy eftoit enchar-gê.* Si f ch alla deuat Efpaigne,amp;: defeedit prcmiercmét aü port de Valéce la grand’, amp;nbsp;★^nnoi, 46; puis fcn alla droit vers le Roy d’Efpaigne: qui tenoit fon oft clt;mtrc le Roy de Grenada J*arrazin:amp;cftoicnt alTez près l’vn de rautrc,fur les frontières aéfon pays. Aduint, alfez toft après que ce meftire Guillaume de Donglas fut là venu,que le Roy d^fpaignc yflît hors aux châps,pour plus près approcher fes ennemis.Le Roy deGrenade iffit hors d’au tre part:fi que l’vn Roy veoit l’autre à tous fcs bannières: amp;nbsp;eômencerent à réger les batailles l’vn cotre l’autre. Ledit meffire Guillaume fe tira d’vn caftéjà toute fa route, pour mieux faire fa befongne, amp;nbsp;monftrer fon effort. Quand il veit les batailles rcrtgées d’v-ne part amp;nbsp;d’autre,amp;veit les batailles du Roy d’Efpaigne vn petit émo5moir,ileuidaqtft elles f allafTcnt afrembler,amp; luy qui mieux vouloir eftre des preniiers que des derniers^ ferit des cfperons, amp;nbsp;toute fa compaignie auccquesluy^ iufques à la babille du Roy de Grcnadc:amp; alfembla aux Sarrazins,amp;pcnfa quelcs batailles (^ Roy d’Ef^igneIlt;|fuy-Hifrcnt,mais non firêt,dont il fut dcccu:car onques à ce iour ne le füiuirétTLafut le gen Mort de meß. tilChcualier meftire Guillaume deDonglascnclos^St toute fa route, desênmjpis: amp;y iitPuill4nme firentmcrueilles d’armes:mais finablementils ne peurent durerrmais furent tous^decis: df Donglas. dont ce fut grand dômage qu’ils ne furent fecourus des Efpaigr^ls. * En ce téps aucus .Seigneurs amp;nbsp;preud’homef, qui defiroient la paix entre les Anglois amp;nbsp;les Efeoçais, trai- ^^^ ^^ai^d éferenttant, que mariage fut faiâ; entre le icune Roy d’Efeoce amp;nbsp;la fœur au icuncRoy d’Efeoce. Edoouard d’Angleterre.Si fut ce mariage acordé: amp;efpoufa la Dame le deflufdit Roy à *Vvaruich,cnEfcocQiamp;y eut gras fcftcsamp;beaux ébatemés, de l’vnc partie amp;nbsp;lÆ l’autre. *.XK««f.^î.

Comment Philippe tit Valois fai coaronfte ^oy th France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H a p. x X r r.

LE Roy Charles de France, fils au beau Roy Philippe,fut trois fois marié : amp;nbsp;fi mourut fans hoir mafle. La première de fes femmes fut l’vnc des plus belles Dames du nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 50-

P R E M I^ ST V 0 L V M E


*^nncit4.4Q


monde : Sgt;c fut* Elle au Comte d’Artois. Celle gardatrefmal fcn mariage,amp;fé forfît: parqiioy elle ddRioura’ long temps en prifon au Chaftel-gaillard : amp;nbsp;y fut à grand mé-chef^ainçois que fon mary tuftRoy.Quand le Royaume de Frâce luy fut cchcu,amp; il fut couronné,les douze P erfde Fra^clt;^amp; aufli les Baros ne vouloient point que le Royau-


modeFrancedemouraft fans hoirmafle.Siaduifercnt,parleurs^4?s,coinmentle Roy C harks fuft marié.Si it^à;« à la fille de i’Shnpercur Htnry de LiKcnfi^irg,fœur au gé-*quot;^”««f' ^ j’lt;’l^®y'^®ß®^^g’'c* parquoyle prcpiicr mariage fut défait de celle Dame qui en pri-rîir 1 quot;mort ^de ^°^quot; cft^it,par la declaration du Pape qui eftoitlors.Dc cefte féconde dame de Luxem-clfltrlcs le sd, bourg, qui eftoit moult humble amp;nbsp;preude femme, eut le ro^m fils : qui mourut moult /(ƒƒ lt;/c France. ieunc,amp;laDame tantoft après à YftOudun en Berry: St moururent tous deuxaflez fou-


Couronnement pçonneuficment: dequoy aucunes g^rs furent encoulpcz en derrière couuertemét. A-du Roy pbiUp près cc,k Roy Charles fut remarié,tierccmét,à la fille de fon oncle Mofieigneur Louis, pi de Valois, jointe d’EureuK,fiœur au Roy de Nauarre,* qui adonc eftoit:amp; fut nommée la Roync * ^»»of' 5 ^* lehanne. Apres aduint que ccllc^^amc fut enceinte, amp;nbsp;ledit Roy, fon mary, accoucha y 'icldijfeul ttutkde au ntl de la mort, (yuand il apperceut que mourir luy conuenoit, il aduifia, fil aduenoit que ce fuft vnfils,qu il vouloir lt;juemelfire Philippe de Valois, fon coufin, en fuft tuteur amp;nbsp;Regent de tout fon R oyaume,iufques à tant que fion fils feroit en aage d’e-ftre Roy:amp;:,fil aducnoitqueccfuft vne fille, que les douzêPersamp;: les hau5 Barons de Fraijce eulient confieil amp;nbsp;aduis entre eux d’en ordpnner:amp; donnafient k royaume à ce-luy, qui auoit k doit par droit. Tantoft apres k Roy Charles mourut : amp;nbsp;fut * enuiron Pafiques, l’an de grace mil eer. xxviü^Nc demourapas ^’amment après,que la Roync lehanne aboucha d’vnc belle filkyamp; adonc les douze Pers amp;nbsp;Baros de France fàlfem-c]tühs,/doles blcrcnt à Paris,au plus toft qu’ils pcflrcnt,amp; douèrentk Royaume d’vn cÔmun accord .Anna, de Fr, àmcfilrc Philippe dcV alois:amp;: en oft er eut la Royno»d’Angktcrrc,éf k Roy fion fiis(la-cP Cky Zan quelle eftoit demouréc fiœur germaine du Roy Charies, dernièrement trépafte) parla dequin. en raifon deCenn’Hs diént cinek Rovaumede Fronceeft dr G errand’Nobkik. ou’il ne


Jiirntm, corne file tronite en tous mes £xë^. cobien ^»Uji auroit Â’nne-cin.plo P. E-md. C^ rillet, on Rezc-


l'Abrité de S'^ lit, comme la


raifon de de qu’ils diént qucle Royaume de Franceeft de fi grand’NoblelTe, qu’il ne doit mitj par fucceflion,aller à femelle. Si firent iceluy Mo^ifeigneur Philippe couronner à Reims,le iour de la Trinité cnfuyuant:amp; aifez toft après manda fes Barons amp;nbsp;tous v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, la ville de *Caflcl, pour gut^yar les


Cron.di plan. .

le nime aiißi fcs G ens-d’ài mes : amp;nbsp;alla, a tout fon pouuoir, en

Colin Zan- Flamcnsi qui^ftoient rebelles à leur Seigneur, mefn^ment ceux de Bruges, d’Ipre, ôr ncquin,^w- du Franc, ne vouloient obeyr audit Comte de Flandres,mais i’auoient dechaffé ; amp;nbsp;ne liant menues pounoit adoneques nulle part aller en fon pays, fors feulement à Gand, amp;nbsp;aftèz echar-Zancki/” ‘^ ecmenu Si déconfit adonc le RoyJPhilippc bien* douze mille Flamens : qui auoicnt li'^rs no''firios ^^‘^ ''” capitaine nomé Colin t Dannequin, hardy home amp;nbsp;courageux. Et auoient kf-trop curieux,ef^^^ Flamens fait leur gjrnifon de Caftel^ au commandement amp;nbsp;aux gages defdites l’adroit noftre vilks de Flandres, pour garderies frontières là endroit. Si vous diray comment les glofefin texte, Flamens fut^t déconfits, amp;nbsp;tout par leur outrage. jî nous nous a- ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» , » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/y

mnfiSs à toutes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Çj/^’''^^ “^ ‘’^ eratai/fi de C'a fil en Flandres.


CHAP. XXIII.


tîeuîtrh^'^^' T^ 5 ^® partirent vn iour, fur l’heure de vcfpre, de Caffcl, en intention amp;nbsp;pour déconfi-^’*^fi ‘^JPt 7«^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^^°^ ^ ^^'^^ ^^^^ ^^ * ^ ^^^ vindrent tout paifiblemenr, fans point de noife, or-

nofire Auteur donner cti trois batailles : delguclles l’vne fen alla droit aux tentes du Roy, amp;nbsp;eurent nedemetepoint prcfquc IcRoy furprins : qui le fcoit à fouper, amp;nbsp;tous fes gens. L’autre bataille fen alla fiyniefime en droit au K tentt^ du Roy de Behaigne,6e l’eurent prefque trouué en tel poind: amp;c la tier-^^^^^^^J’^^^ ■ 7 ce bftaillç fen alla droitj^iu Comte de Haynaut, amp;nbsp;l’eurent aulfi prcfquc furprins : amp;nbsp;le ’reTninun/'' ^^ft®’^®“^ ‘^^^^ près,qu’à pcinc peurent eftre fes gens armez,neles gens de Monfeigneur noter‘les pl^ de B caulgoatTon frerc.Ht vindrent toutes fes trois batailles fi ptifîblcment,iufqucs aux necefidircs, Si ^^^'^^^s^c[vîè. grand’ peine pcurentils eftre armez aflez à heure,ncks Seigneurs alTem-^uoji faire fila bkz: amp;C cuffent cfté toys les Seigneurs amp;nbsp;leurs gens morts, fe Dieu ne les euft, ainfi que mari ne peut par mirack/ecourus amp;nbsp;aydez:mais par la grace de Dieu,chaCun de fes feigneurs déco-foiirnir,vo!is fit (^ batailk,fi entièrement,amp;: tous en vne heure, qu’oneques de feize mille Flamens il dfi^nl^^^’'’^ ^^’^‘^ échapa nul :amp; fut leur Capitaine mort : amp;nbsp;ne feeut oneques nul defies Seigneurs ciinvoli^c^re nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’^^^ de l’autre, iiifiques à ce qu’ils eurenttout fai ft : amp;o»cques dudit nombre

Ion le nonfirn des Flamens,qui morts eftoient n’en recula yn fieul,quc tous ne fuirent tuez amp;nbsp;morts en des .ytéiw. A trois monceaux,l’vn fiurfautre,fii»s ifiir de la place,en laquelle ladite bataille commen-la mode accou- çafqui fut l’an de grace mil c c c. x x v 111. le iour làind Barthekmy.Et adonc vindrent flumee.* les François à Calfcl,amp; y meirent les bannières de France, amp;nbsp;fie rédirent ceux de la vil-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k au


-ocr page 51-

DE FROISSART.

IcauRoycSrpuisPicpingne, amp;nbsp;puis Ypre,amp;tous ceux de la-ChafteUenie de Bergues • enfuyuant : amp;nbsp;rcccurenPic Comte Louis leur Seigneur, amp;nbsp;luy iurerent ^y amp;nbsp;loyauté à toufiourfmais . Apres départit le Roy fcs gens, amp;nbsp;vint feioumer à Paris amp;nbsp;là enuiron,amp; fut moult prifé amp;nbsp;hognoré de celle emprife, amp;nbsp;du feruice du Çomtc Louis fon coufin: amp;:demoura en grand profperité,amp;accreut l’eftat R(^ahamp; n’auoit eu onequefmais Roy en France ( fi-ecÿ^ncfcnàliloit) ç^ui eu ft tenuJeftat pareil du lui y Philippei

Cofumaii le Comie i^cKe^f c^ meß/re Roger ele C^CortemerfurefUiit/lieiez.

Chapitre xxiîii.

LE ieune Roy Edouarc^dAngleterrcflc gounernà vn grand temps ( fi-comme vous auez ouy cy deirus)parlc Cofcil de Madame fa mere, amp;nbsp;du Cote deKent fon oncle, amp;nbsp;de meflire Roger de MortemenAu dernier,ernte tomiBcnçaànaiftre entre leCom-te de Kent amp;nbsp;ledit meflire Rogcr:amp; tant que ledit meflire Roger informa amp;nbsp;enhorta tât le ieune Roy, par le confentement de Madame fa mere, qu’ils luy firent entendre que ledit Comte de Kent le vouloir empoifonner, amp;nbsp;le ferÂt mourir briéucmeig(fâne f en gardoit) pour auoir fon Royaume, comme le plus proch^n après luy: car le plus ieune frere du Roy (qu’on appeloit* meflire lehaade Kent) cftoit nouuellement trépafle. ★^»nota.^^i Dont tantoft après le Roy Edouard (qui croyoit trop légèrement) fît prendre le Comte de Kent fon oncle,amp; déemer j' publiquement,qu’ôcques ne peut venir à excufance: t i-eeomnde -dont tous ceux du pays furet moult troublez,amp; eurent puis à contre-cœur le Seigrifeur ^^”^’ oncle d» deMortemer.Nedemouraguercs après, que grand’ infamie iflitfurlamere du ieune

R oy Edouard:nc fay pas le vra^ cftoit:mais cômu«e voix cftoit qu’elle eftoit enceinte: terre,despite' coulpoit on de ce faitle Seigneur de Mortemer; ^nffi fut informé le Royf^ue ledit en l’am^z^. ‘ Seigneur de Mortemer auoir enhorté, par enuie, la mort du Comiÿ de Kent : que tous filon p.^rg. ceux «lu pays auoie« tenu pour pr^ud’homme amp;nbsp;loyal. Lors fitle Roy prendre le Sei- O' i-die. gneur de Mortemer, amp;nbsp;amener Â^ondres par deuant luy moult grand’ foifon de Barons amp;nbsp;de Nobles de fon Royaume : amp;nbsp;fît compter, par vn Cheuaïier, tous les faits du Seigneur de Mortemer,ainft que par declaration les auoit:amp; apres demanda à tous,par manière de confeil amp;nbsp;de iugement, quelle chofe en eftoit bonne à faire : amp;nbsp;le iugement en fûft ^lUoft rendu .• car chacun en eftoit iapar renommee amp;nbsp;par iufte information tout aduifé.Si refpondirent au R^y qu'il dcuoit mourir en telle manière ciwnme meflire Hue le Defpenfier a efté exécuté. Au iügement n’eut nulle dilation,de fouffràncejne de mercy. * Si fut tantoft traîné parmylacitéde Londres fur vn bahu :amp; puis fut mis ‘^^»rut.^fi fur vne efchelle emmy la place: amp;nbsp;puis eut le vit co«ppé, amp;nbsp;les couillons, amp;nbsp;puis gettez Jùr là mort de en vn feu : pour ce qu’il auoit fait amp;nbsp;penfé la trahifon : amp;nbsp;apres fut écartelé: amp;nbsp;les menl- ^®^^’' ^ ^lt;quot;'~ bres enuoyez parmy les quatre citez les plus grandes d’Angleterre, amp;nbsp;la tefte demou- ^^^‘''‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' râàLondres. Tantoft apres le Roy,par le confeil defes hommes,fît Ma^mefamerc l^^^^j ^ß^ enfermer en vn bel chaftel: luy bailla dames Si chambrières amp;nbsp;gens affez, pour la gar- hea^’^„^ig dcramp; feruiramp; tenir compaignie,^ Cheualicrsamp;Efcuycrs d’honneur,Aufsiluy afligna terreenfirmeel il belle reuenue, pour la fuffîfàmment gouucrner,felon fon noble eftat,tout le temps de fa vie:mais il ne voulut mie confentir qu’elle allaft hors 5 ne qu’elle femonftraft nulle- nbsp;nbsp;-ment:fors parfois amp;nbsp;en aucuns ébats, qui eftoyent deuant la porte du yhaftcl,amp;qui re-fpondoient à la maifon. Si vfa ladite Dame illecques fa v^ douccmét,amp; la venoit voir • deux ou trois fois l’an le ieune Roy Edouard fon fils.

Derhommdge,queleie»neRojiEe!louardfiiaffRojeieFra^ee,poagt;tlaDachéeieÿuyeKxef

^C hapitré xxv. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

A Près ce que lé Roy Edouard eut faid faire ces deux grans iuftices, il prinffnoigt; ueaux Confcillers,des plus fagesamp; des mieux creus de tout fpn Royaume. Or ad- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

uint, que enuiron vn an ^res ce que le Roy Philippe de Valois t eut efté couronné à -[/Ifut cottroh-' Roy de France, que tousles Barons amp;nbsp;les tenans du Royaume luy eurent faid feau- né le lourde là té amp;nbsp;hommage : excepté le ieune Roy Edouard d’Angleterre, qui encores ne^eftoit ^''^e ijx8, tiré auant: amp;nbsp;auflî il niauoit point efté mandé; Si fut le Roy confeiUé d’y enuoyer le quot;nbsp;j'^^quot;/*^ Sire d’AnceniSjle Sire de Beaufaut, amp;nbsp;deux jClercs en droit, Maiftres en Parlement Xor^^X L» à Paris, nommez Maiftre Pierre d'Orléans amp;nbsp;MaiftroPierre d® Maifieres. Ces qu^-^.ehapile n» trefe partirent de Paris , amp;: allèrent tant, par leurs iourn ee? qu’ils vindrent à VVifant. fire ^Auteur.

C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

-ocr page 52-

2lt;S


PREMIER V OLVME


Là montèrent ils en mer : fi furent tantô ft outre, amp;nbsp;arriuerent à Douurcs : ou ils feiour-nerent vniour^pour attendre leurs cheuaux amp;nbsp;leur bagage,^u’on mit hors des ba-ftcaux. Apres exploitèrent ils tant,par leurs iournées,qu’ils vindrenr à Windeforc: ou le Roy d’Angleterre amp;:l^icunc Royncfetenoient.Ccs quatre defi^s nommez firent ai-fauoir au Roy pourquoy ils eftoferrf venus là.Le Roy Edouard d’Angletcrre,pourrhó’ neur du Roy de France, fon coufin, les fit venir auant, amp;lesf ec«» rnmiir honnorablc-ment. Apres ils comparent leur meflag*. Si leur rclpondit le l^y qun n’auoit mie fon Confeil deucrs luy,mais il le mandcroit:amp; qu’ils fe retiralfcMt à Londres,amp; que là il leur feroit fefpondu tellement qu’il leur dcuroit fuffirc. Sur ce^gjaarolle, quand ils eurent difné enla chambre du Roy moult aifes,ils ^partirent, amp;vmdrent ce foir loger à Colebruch, fiele lendemain à Londres. Ne demoura pas gucres, depuis, que le Roy vint à Londres, en fon palais, à V V^ftmonéticr ; fie eut vn iour qu’il ordonna ion Confeil cn-fembie:par lequel les meffages du Roy furent mandez;amp;là dirent pourquoy ils eftoiét vcnus,fielcs Ictn'cs qui leur auoient efté baillées du Roy,leur Seigneur.Puis iflirent hors de la chambre,Lors demanda Ic^toy à fon confeil qu’il eftoit de faire.Si fut adoneques confeillé de reipondre, par l^rdonnancc fie ftile de fes predecclfeurs fie par l’Eueiquc de Londres, en telle manière. Seigneurs^ qu’icy eftes aflêmblcz de parle Roy de Fran-

CTC.

ce, vous foyez tous bien venus. N ous auons ouy vos parollcs, fie leu vos lettres. Si vous tuffoee d^^n difons quc nousconfeillons mon Seigneur,quicy eft^quiffenvoifc en France,veoirle ^erre aux Roy,fon coufin qui moult amiablcmcnt l’a mandé:fie,du furplus de foy fie d’hommage, ambajfadeurs ilfacc fon deuoir : car devrayilycft bien tenu. EtauflidirezainfiauRoy voftreSei-

r‘^'^ gncur,qucnoftrc Seigneurie Roy (^Angleterre paffcra bridicmcnt par delà, fie fera p^tur^homma ^°^’^ ^® ^^^ ^°^’' ^^’•^’ ^f’ après ^e les meffagers eurent efté fcftoyez, amp;nbsp;que le Roy gt de ernenne ^®“*^ ®“^ dôné bcaux^ons amp;nbsp;riches ioyaux, ils prindrét cogé, fie cxploiélerent tât qu’ils ’ vindrent àParis : ou ils trouucrent le Roy Philippt : à qui ils con^pterent toute»lcurs nouucllcs. Adoneques dit qu’il verroit volontiers l^Âoy Edouard fon coufin:car onc-qucs ne i’auoit vcu.Quand ces nouucllcs furent cfpanducs parmi le Royaume de France,fi fapparcilicrent trefpuiffamment amp;nbsp;richement Ducs fit Comtcs:ôt le Roy de France eferit au Roy Charles de Bchaigne, fon coufin, ôc au Roy de Nauarre, le iour que le Roy d’Angleterre dcuoit eftre par deuers luy:amp;lcur pria qu’ils y voufiffcnt cÄc^Sc ceux y vindrent en trefgrand array. Et fut adonc confeil! vu Roy de Francc,qu’il rccucillc-roit le Roy d’Angleterre en la cité d’Amiens: fie fit là faire fes pourueances grandes fiC groffcs,ôc appareiller f»lcs,chambres,hoftcls,amp; maifons,pour reccuoir luy fit toutes fes f c'efi à dire, gens, Ôc aum le Roy de Bchaigne,Me Roy de Nauarre (qui eftoient t de la deliurance) Aulquelï il amp;nbsp;le Duc de Bourgongnc, le Duc de Bourbon,lc Duc de Lorraine, fit meffire lehan faifoit deli- d’Artois à plus de trois «nillc cheuaux,fiele Roy d’Angleterre quiy dcuoit venir à fix airifo def censcheuaq^. Le ieune Roy d’Angleterre ne rneit pas en oubly le voyage qu’il dcuoit pens tout cc ^^^® ^ Royaume de France : ficfapparcilla bien fie fuffifamment, fie fc partit d’Anglc-qui eftoit ne terre, en fa compaignie deux Euefques (auecques celuydc Londres) quatre Comtes

leur defray, te de Lcnclaftrc au tort col, fon oncle, le Comte dcSaibery,leComtcdcVVaruich, le Comte de He^ford)fie fix Barós(mcflire Regnaut de Gobehen,mófeigneur Thomas * ^»Hot. i6. VVage,* Marcfchal d’Angle*errc,le Sire de Pcofy,Ic Seigneur de Manny, le Seigneur de Montbray) Se plus de quarate autres nobles Cheualiers. Si eftoiét en la route fie à la deliurance di#Roy plus de mille cheuaux; fie: meirent deux iours à paffer entre Douurcs x j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fie quot;^VifanL^uis cheuautha le Roy fie fa route iufques à Boulongnc:là ou il demoura vn

.Xwli^df/: iour :amp;r fut ^uiron la Miaouft Tant mil trois cens vingt fie neuf. Tantoft apres vin-etntedu i^ drejitle» nouuellesau Roy Philippe, que le Roy d’AngIcterrêcftoitàBoulongnc. Si £d0it4gt;-d d'A» enuc^a tantoft le Roy fon Conneftablc, fie grand’ foifon de Cheualicrs,dcuers le Roy ^U. ^.du nom d’Angleterre: qu’ils ti»uuercnt à Monftcrueil fur la mer: Selà eut grades cognoiffances 4M royaume de amp;approchcmcns d’amour. Depuis cheuaucha le Roy dT^ngletcrrc en la compai-fZm2îêe'de^^^^ ^quot; Conneftablc, fie fit tant, à toute fa route, que il vint en la cité d’Amiens: ou gL^. le Roy^hilippc eftoit tout appareillé de le receuoir,le Roy de Bchaigne,le Roy de Maillorque,Se le Roy de Nauarre delez luy,fie grand’ foifon de Ducs,de Comtes, Se de Barons. Car là eftoient les douze Pers de France, pour le Roy d’Angleterre • - ftftoyer, fie auffi pour*eftre pcrfcnncllcmcnt fie faire tefmoing à fon hommage: fie fut le Roy d’Angleterre moult grandement receu : fie furent fie demourerent adonc-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qucs ces

-ocr page 53-

DE F R 43 I S S A R Ti

ïj

ques ces Seigneurs enla ville amp;nbsp;cité d’Amicll?iüfques àquirize iours. Cetempspen- • dant eut mainte parois amp;ordônance faite amp;nbsp;diuifée:amp; mc»icmble qugic Roy Edouard fit adone homage de bouche amp;: de parolle tant feulement (fans les mains mettre entre nbsp;nbsp;, , nbsp;nbsp;nbsp;*

les mains du Roy d^Fr-îce)ouaùeunsPrinccsouPrelatsdc^rluydeputez.Etnevou- ‘^^T’ lut adôcq le Roy d Angleterre, par le cônfeil qu’l est t dudit homage, procéder plus ® ^^ '^“ auât: ainçois«f^itoa|toi*rné en Angleterre amp;nbsp;aUroit leules priuileges deiadis : qui de- ‘^^S^* uoient éclarcirledit fommage,^ monftrer comment amp;dclt;^oy le Roy d’Angleten^ deuoiteftre hôme du Ro)«de France. EtleRoyde France luy refpondit.Móri coufin, nous ne voulons pas voi^^eceuoir, 8£ nous plaid bien ce que vous nous en aiTez fait à ^ prelent^ iufques à ce que vous foyez retourné en vodre pays, amp;nbsp;que vous ayez veu, par ^tlt;»*rd» lesfcellcz devoz predecefTeurs, quelle chofe vous en deuez faire. Apres le Roy d’An- '‘^^gt;'gt;'^ gleterre print congé, Séfe partit du Roy de France aff« amiäblcmenr^ amp;nbsp;de tous les ‘^ autres princes qui là edoient: Sc f en retourna en Angletcfre:amp; tant fit ^ü’il Vint à V Vin-derofe:oulaRdynefafemmelefeceutmoult ioyeufement, amp;:luy demanda des nou-uelles du Roy Philippe fon oncle,amp; de fori grand lignage de France.Le d^y fon mary ^^^ß ^ j-^^^ luy en recorda affez,ô6 du grand çdat qu’il auoit trouué,ic des honneurs qui edoient en pom kfquel France taufquelles, du faire ne de l’entreprendre à faire, nul autre pays ne faccompa- les chofes fai rage.Ne demoura gueres de temps,que le Roy deFrance enuoya en Angleterre,de fon re,ou entre-plus efpectal cônfeil, l’Euefque de Chartres amp;nbsp;l’Euefquc de BcaunaiSjMonfeigneurP'-'^’^'^'^'^^^i Louis de Clermont,Duc de bourbongt;,le Comte de Harecourt,le Comte de Ténearuil- ^^’ ”“^ ^“^'^‘^ le,amp; des autres Chçualiersamp;Clcrcs en droit,pour edrc au Confeil d’Angleterre: qui fe |’^p^^®^®‘ tenoit à Londres, fur l’cRat qüe vous aucz ouy, «infi que le Roy d’Angleterre auoitre- ^ France.” gardé comment fes predeceffeurs de ce qu’ils tenoïét enAcquitaine,amp; dont ils fedoict appelez Ducs, aüoient fait hommage,car ia murmuroicntlesplufieurs en Angleterre, que leur Seigneur dftoit plus prochain de l’héritage de Frâce que le Roy Philippe.N on quot;^^»»»t. 5 7. pourtant le Roy d’Angleterre Ô®n Côfeil *ignoroient ce. Mais grand parlement amp;nbsp;affemblecfut fur ledit homage en Angleterre: amp;nbsp;y feiournerent les deffufdits,cnuoyez t H3o- J'^»» du Roy de Frâce,toutrYuft- gciufqu au mois de t May enfuiuat,qu’ils ne pouoiét auoir ?“ f^ ^, /’'''^ nulle r^onfe diffinitiue. Toutesfois finalement le Roy d’Angleterre, par l’aduis de fes ^°J^f^^ß^~^ priuüc^Xaufqncls ils adiouftoient grand foy)füt confeillé d eferire lettres, ainfi com iff Annales me patentes, feellecs de fon grand fcel, amp;recongnoiffint tel hommage qu’il doit amp;nbsp;de France meß deuoit adoncques faite au Roy de France. Laquelle teneur de la lettre s’enfuit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me cobien ^net

Edovard parla grace de Dieu Roy d’Angleterre, Seigneur d’Irlande amp;nbsp;Duc de lef diene Mars Acquitaine, à tous ceux qui ces prefentes lettres verront amp;órrót,falut. Sçauoir faifons P®““^ May._ que comme nous fciffions à Amiens hommage à excellent Prince nodretrefeher Seigneur amp;nbsp;coufin Philippe Roy de France, lors nous fut diffSe requis de par luy,quc ^^^n^f.^g. nous recongnuflions ledid hommage, * eftre lige amp;nbsp;que nous en iahant^dit homage, luy promilTians expreffment foyamp; loyauté porter. Laquelle chofe nous ne feifmes t Comment pas lors, pource que n’eftions informez, amp;nbsp;feifmes audit Roy de France hommage par M^ combié. parolles generalles , en difant que nous entrions enfonhomriiage, par ainfi comme 't^quot; Annales noz predeceffeurs Ducs de Guicnne eftoient au temps iadis entrez en homage du Roy //^* de France, qui auoit edé pour le temps, amp;nbsp;depuis en ça nous aüons efté bien «iformee * r ’ „ nbsp;nbsp;’

dclaventejrecôgnoillonsj par ces preicntcs, que ledit hfranlâge, que nous reunies en le^t ^«^ de là cité d’Amiens au Roy de France ( t comment que par parolles generalles fuft) eft, amp;nbsp;Pôthieu/»»r doit eftre entendu,lige:amp;que nous luy deuôsfoyamp; loyauté porter connneDuc d^c- ceideux.cr quitaine, amp;nbsp;Per de France, amp;nbsp;Comte * de Poitou amp;nbsp;de Môfterueil:amp; luj^fomettons doute fire ftd tfoyamp;loyauté porter. Et, à fin qu’au temps aduenir de ce ncfoitiamaislt;iifcord,nous promettons, pour ndus^ noz fucceffeursDucs d’Acqüitairic,quc ledit homage ^lera pô^^cu^p/,^F en ceftemaniere.LeRoy d Angleterre,Ducd’Acquitaine,ticdrafes mains es mains du Poitou en^ Roy en France:amp; ccluy qui adreccra ces paroles au Roy d’Angléïcrre,Duc d’AcquiCai- t«uee eeße let-ne,amp;qui parlera pour lekoy de France,dira aind.Vous deuenez homme lige auRoy treenonobßant Monfeigneur,qu’icy eft,commeDucdeGuienne amp;Pcr de France,amp;luy promettez ^^ ^^^ -^f^ftes foy Si loyauté porter.Dites voire. Et le Roy d’AngIeterre,Duc de Guy enne, amp;îufft fes ^^^»^P »»^f^f fucceffeurs diront,VtMre ^ Et lors ledit Roy de France receura ledit Roy d’Angleterre, F“^'^°“d ^ amp;nbsp;D uc de Guiéne audit hommage lige,à la fo^ amp;nbsp;à la bouchc,f^if fon droit amp;nbsp;f autruy. /Xwj Mon-Derechef,quandledit Roy amp;nbsp;Duc entrera en homage du Roy de France pour la CorÂ- KcuU/»««r ” té de Poidou amp;dc Môftcrueil,il mettra fes mains entre les mains du Roy de Frâce pour MóftefüdL e ij •

-ocr page 54-

aS


PREMIER .VOLVME.


• la Comté de Poidou amp;nbsp;de Monftcrueil^ amp;nbsp;celuy qui parlera pour le Roy de France, a-dréccra ces paroles au Roy»amp; Duc,amp; dira ainfi. V ous deuenez Bomme lige du Roy de France Monfcigncur, qui cy eft, comme Comte de Poitou amp;nbsp;deMonfterueil : amp;nbsp;luy promettez foy Scloyautt^iorter.Dites voire.Et le Roy, Comte dej^oiôl:ou,dira Voire. Et lors le Roy de France reccura Itdft Royamp;Comte audit hommage à la foy amp;nbsp;à la bouche,fauf fon droit amp;nbsp;l’autruy. Et ainfi fera fait amp;nbsp;renouuelé tojiteWa« fois que l’hommage fe fera. De ce nous bâillerons amp;nbsp;nos lucceffeurs iTucs de Gu^nne^pres lefdits homages faits, lettres p atentes,fccllees de nos grans féaux, fe te Roy de Frâcc le requiert. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Et auec te nous promettons en bonne foy tenir amp;nbsp;garder afamp;lt;^ucufement la paix amp;nbsp;ac-cordfaids entre les Roys de France amp;nbsp;lefdid?Roys d’Angleterre, Ducs de Guyenne, amp;C. Ces lettres rapportèrent en Franceies delTufdits Scigneurs:amp;le Roy de France les fit garder en fa Chancellerie.» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Commet meßire Robert el’lt;^ rtois fut chafe hors e/u Royaume de France^. C H^ PITRE XXVI.

troue ce narré y ’Homme du móde,t qui plâaida au RoyPhilippc à paruenir àla courónc,cc fut mef-èle i^obert d’Ar J_yfirc Robert d’Artois:qui eftoitvn des pins fages amp;nbsp;hauixBarós de Frâce, amp;lc mieux ton efl depuis enlignagé,amp; extrait des Royaux, amp;nbsp;auoit à femme la fœur germaine dudit R oy Philip-lt;^^^* '^^r^du P^ ‘ ^ ^^°^^ toufiours efté fon plus fpccial compaignon amp;nbsp;amy en tous fes chats : amp;nbsp;fut mois^de’Mar^ bicnl’cfpacc de trois ans, qu’en Frâcc cftoit tout par luy fait, amp;nbsp;fans luy n’eftoit ries fait. 1331. auquel Apres aduint que le Roy Philippe print ledit mclfire Robert en fort grand’haine, pour temps d fut fi l’occafion d’vn plaid qui eftoit émeu pbrdeuantluy : dont cftoit caufe la Comté d’Ar-lenneUement tois, quc le^it melfirc Robert voulût auoir gaigné, par la vertu d’vne lettre, que ledit banni de Fran mclfire Robert meit »liant:qui n’eftoit mie bien vraye,fi-commc on difoit.Et,fe le Roy ce^come veut p(.^^^ tenu en fon ire,il l’euft fait mourir fans remede.^i conuint à mtlfirc Robert Kiider ^l^art^T '' ^^ l^oyaumc de France„amp; venir à N amur,delez Ic QÂnte lehan fon neueu: amp;nbsp;le R oy fit parlesjcnna Prendre fa fœur,fcmme audit meflireRobert amp;nbsp;fes deux t fils amp;nbsp;neueux,lehan amp;nbsp;Char-ks de France, les : amp;nbsp;Ics fit mettre en prifon bien eftroitement : amp;nbsp;iura que iamais n’en yftroient tant f Entende':!^ qu’il viuroit: amp;nbsp;oncqucs puis,pour perfonnc qui en parlaft,ils n’en bougèrent dont il fut fils d’elle amp;nbsp;depuis moult blafmé en derrière. Puisenuoyale Roy chaudement dcucr»rEucfquc neu^x de Raoul du Liège, en luy priant qu’il défiaft amp;nbsp;guerrojiaft le Comte de N amur, fil ne ^Jert °d‘[/fr ^’^^’^’^‘’^^ melfire Robert d’Artois hors d’aucc luy. Ceft Euefquc,quimout aimoitlc Roy ^nebafé ^~ ‘^^ France, amp;nbsp;qui peu aymoitfes voifins,le fit tantoft : amp;lorsfutîc Comte de N amur fi Namur (y Je cÔfeillé,qu’il meit hors le Comte Robert de fa terre moult enuis. Lors vint meflire Ro-Brabant, à la bertauDucdeBrabant,foncoufin:quilereccutmoultioyeufcmêt,amp;lecôforta.Sitoft pourfilire du que le Roy de France le Pceut,il manda quc,fil le fouftenoit ou fouffroit à demeurer ne /(ƒƒ Philippe, repairer en fâ^erre, il nauroit pire ennemy que luy, amp;nbsp;le greueroit en toutes les guifes qu’il pourroit. Et adonc le Duc 1’enuoya moult CQuuertement tenir en ArgentueU, iufi qucs atant que l’on fauroit comment le Roy fe maintiendroit. Le Roy le feeut: qui par tout auoit fes efpies: fi en eut grand defpit. Sipourchaça tant en moult brief temps, par fon argent que le Roy de Behaigne(qui cftoit coufin germain dudit Duc) 1 Euefque du iiege,rArcheuelque de Coullongnc,leDuc de Gucrles,le Marquis de luliers ,1c Côte de Bar,le Sire de Los,le Sire cB: Fauquemont,amp; pluficurs autresScigneurs,furent tatoft alliez cotre le Duc:amp; le défierêt,amp;entrcrét tâtoft en fon pays parmi Esbaing:amp; allerer tâte^ à Hanut* amp;nbsp;ardirêt à leur volonté, par deux fois au pays, ce que bon leur fcmbla. Et eriuoya aRcc eux le Roy de France, le Comte d’Eu, fon Conneftable, à tout grand’ • compaienie^e Gens-d’armes. Si conuint que le Comte Guillaume dcHaynautfen meft^ lequel enuoya madame fa femme, fœur duRoy Philip^e,amp;lc Sire de Beaumot, fon frere, en France, par dcuers le Roy pour impetrer vne fouffrance amp;nbsp;vnc tréue pourluy,d’vnepart,S?pourleDuc de Brabant d’autre. Trop cnuisfyconfentitleRoy de Francc:mais toutesfois l’accorda il: moyennant quc le Duc fe meift du tout au dit amp;nbsp;en l’ordonnance du propre Roy de France amp;nbsp;de fon confeil, amp;nbsp;de ce qu’il auoit à faire au Ro\*amp; à chacun de fes Seigneurs qui défié rauoient:^ deuoit mettre dedans vn ccr-B«- ’■^^*^æ'-^^5Q’J^^^5y ^fiofij^neflire Robertd’Artoishorsdcfaterrêamp;defonpouuoir:fi-Lc, D^V^ar- comme ft fitmoult enigs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

uich,cnEfco • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comment le Roy Edouard d'i_y^Kgleterrefgt;ritgt;t la cite de* FFaruich,

ce. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITR» X X V I !•

Vous

-ocr page 55-

DE FRQISSART.


^9


VOusauez ouy recorder des nouuellcs entrlt;?les Anglois amp;ies Efeoçoisi Lc temps *(-^^,^^ r^^ de trois ans,que IcFt treues deuoient durer,amp; encores ^ an apres^urent les Efeo- ^^^^^i.^^ ^^ ^^^ çois amp;nbsp;les Anglois bien en paix. Ce qu’on lïauoit point veu au deuant,paffé au oit deux i ^2y.c» se~ ' cens ans,qu’ils ne fe I^ulfcnt guerroyez. Or aduint que leîeunejioy d’Angleterre fut in- ptembre ou o~ formé que le ieune Roy Dauid d’Efcocc(qui auoit tfpeufé fa fœur)eftoit faify de Vvar- ^obre, ainfi uich : qui deuai^ftae Je 1’^ Royaume, amp;nbsp;que le Roy Edouard, fon ayeul j l’auoit tenu, ^“^ ^»»peftf amp;fonpcrelon^emp^pres,pailTblcment: 5?fut informé quisle Royaume dLEÇcocc.^^^^^^^^^^‘*^”^^ mouuoit dcluy enfiefjamp; q«ele ieune Roy d’Efeoce fon ferourge,nc l’auoit encores ^(^-faudroît^u'ecé Icué, nefaiâ;hommage._^Lors enuoya grans melfagesau Roy d’Efcoce,amp;luy^tequift renouuedeme^t qu’il voufift öfter fa main delà bonne cit^de Wamich,amp;le r’enfaifiner(car c’eftoit fon de guerre eilst bô heritage, amp;nbsp;auoittoufiours efté à ces Antccefleurs Roys d'Angleterre)^ qu’il véfift eße en Pan àluy,pourluy faire homage du Royaume d’Efco«e,qu’ilieuoit tenir de luy en fief; Le ^ß^^-^^^ 3'^-Roy d’Efcoce fe confeillaà fes Barons,amp; aux gens du pays.Puis dît amp;nbsp;refcódit aux md- 7«^; nbsp;nbsp;J*^

fagers. Seigneurs, ieamp; tous noz Barons nous merueiilons grandement de ce que vous ^j'^i^y-^ nous requérez: car nous ne trouuons mie,à nos ancicÂs,que le Royaume c^Efeoce foit ^ p^ rir^ik de riens tenu ne fubict,nc doit eftre au Royaume d’Angleterre^ ne par hommage, n’au-trement:ne Monfeigneur le Roy noftre pere^e bonne mémoire,ne voulut faire hommage à fes antccefleurs Roys d’Angleterre, pour guerre que l’on fift.Auflin’ay ie point confeil ne voulonté du faire*. En après noftre pere le Roy Robert conquit la cité de Waruich, par droite guerre contre lo Roy font pere: amp;nbsp;l’obtint tout le cours de Ä vie f e’eßdßtuser comme fon bon heritage. Aufli penfons nous à bien faire, amp;nbsp;bien la tenir: amp;: en ferons pfre de ce i^j noftre pouuoir. Si vous f equwr que vous vucilleeprier au Roy (duquel la fœur nous a- ^^»»‘fr'i 3-lions à femme) qu’il nous vueillelaifler en autelle fi^nchife comme nos deuîneiers ont quot;'*”‘quot;'’-cfté,amp; iouir de ce que noftre pere conquit amp;nbsp;maintint toute fa viefgt;aifîblement : amp;nbsp;que encontre ce ne vueifte croire aucuÂmauuais confeil: car, fe vn autre nous vouloir faire tort,fi nous deuroit il aider Ôé dcÂydre,pour l’amour de fafœur, que nous auôs à femme. Les meflàges refpondirentj Sire,nous auons bien entendu voftrerefponcc:fi la dirons au Roy noftre Sire,cn »elle manière que vous l’auez dite. Puis prindrent congé de retoum^arricre à kurdit feigneur:auqucl cefte refponce ne pleut mie bieniSi fit mander à Loniircs, au iour du parlement, tous Barons, Cheuahers, amp;nbsp;Confuls des bonnes villes de fon Royaume,pourauoi« confeil là delfus.Ce terme pendant vint meflireRo- j^obert d.'^r-bert d’Artois en Angleterre, en guifede marchand, fi le receut le ieune Roy Edouard tots receu en moultioyeufement, amp;le retint de fon confeil, amp;nbsp;luy aflignala Comté de Richemond: ^ng^arre. qui auoit efté à fes anteccifeurs. Quand le iour du parlement approcha, amp;nbsp;tout le pays fut aflemblé à Londres,le Roy fit remonftrer ce qu’ils auoient eferit au Roy d’Efcoce, amp;nbsp;la refponce d iceluy Roy. Si pria à tous que chacun le voufift fur ce confeiller: tellement que fon honneur y fuft gardé. Et,quand tous eurent enfcmble concilié, il leur fembla que le Roy ne pouuoit plus porter par honneur,les tors que le Roy d’Efcoce luy faifoit. Si rapportèrent leur confeil, tel que le Roy fe pourueuft, le plus efforceement qu’il peuft,de r’auoir la bonne ville deVVaruich:^ qu'il peuft entrer au Royaume d’EC coce,fi puilfamment qu’il peuft cÔtraindre le Roy d’Efcoce qu’il fuft tout ioyeux quâd ilpourroit venir à fon hommage amp;nbsp;fatisfaôion : amp;nbsp;dirent qu’ils eftoient toù^efiran« d atier auec luy. De leur bonne voulonté les mercia le Rlt;^ moult grandement,amp; leur pria que chacun fuft preft amp;nbsp;appareillé félon fon eftat,àvn iour dit, droict à Neuf eha-flcl {ûrThin:amp; adoneques chacun retourna en fon lieu pour fe pouruedft.Et le R^ fe fit appareiller: amp;nbsp;enuoya encores autres meifages à fon ferour^e le Roy d’6fcoce,pour ie fuffifamment fotnnier,amp; apres pour le défier,fil n’eftoit autrement conl«illé.Lc lour, qui eftoit dénoncé, app'ocha :amp; vint le Roy Edouard, à tout fon oft, à Neuf-c^jiftel ihr Thin:amp;attendit par trois iours fes gens qui venoient en fuiuant l’oft. Au quart iour il fe partit^ êefenalla, atout fon oft, par deuers Efcoce: Sêpaflala terre du Sci- -frerarddit gneur de Pcofy, amp;nbsp;celle dlt;^eufzuille: qui font deux grans Barons en Northombelan- marchifenr, de, amp;nbsp;j* marchent aux Efcoçois : amp;nbsp;aufli font le Sire de Rooz, le Sire de Ligy, amp;nbsp;le Si- ‘^'^fi* ‘^'gt;'^gt; ßt rede Month ray. Sifétirale Roy Anglois, à tout fon oft, par deuers la cité do War- E^’^Esmar-uich. Car 1c Roy d’0fcoce n’auoit autrement voulu refpondre aux. féconds meflàges ^^ ' j, qu’aux premiers, fi eftoit défié amp;nbsp;fommé. Tîint exploita le R^y d’Angleterre, à tout ^ig^^^g ^ ^^ fonoft, qu’il entra en Efcoce:amp;n’eut alors mie confeil de foy arrefteràWaruick, «« au*fin mais de cheuaucher en auant,amp; ardre le pays,comme fon ayeul auoit fait iadis. Si che- armee. • c iij •

\

-ocr page 56-


PREMIER. VOLVME


le penre me faucha fort,amp; grandement foula,cn cÄc cheuauchée,toute la pleine d’Efcoce: amp;nbsp;exi-

capitaU d'£ß amp;nbsp;y meit gamilôn de par luy:amp;palfala feconderiuicre d’Efcoce, delfous Fremelin: S^ cote : lalt;ptiel- coururent fes gens tout 1^ pays’de là enuiron, iufques à Stom, amp;nbsp;^eftruirent la bonne le ville nous ville deDonfrcmelin;maisilsn^fiilt;ntnul malàrAbbaye,( carleRoyla deffendit) amp;C autres Fran- conquirent tout Icpaysdufques à Dondieu,amp;iufques à Üoiil)ra^i,^ü'csfort chaftel Tlflebo^r^quot;^^ furlamarchedelafauuageEfcocc,ou le^oy eftoitrctrait,amp;la^oyri?d’Efcocefafem *^»«()r7 59.*tne:nc nul n’alloit au deuant des Anglois*mais feftoient tcWis retraits dedâs les forefts

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Gedtoursf qui font inhabitables pour ceux qui ne cogi^iRentlepays) amp;y auoient

blera point meilleur ,ßlon Kerard,

Sala dit le chaftel Dal-quet. La vil

tout attrait amp;nbsp;mis à fauueté, amp;nbsp;ne faifoiét confute du demourat.Cc n’eftoit pas de mer-trous aduiß- ueilles fil eftoientf elpandus;car leur Seigneur n’auoit que quinze ans,ou enuiron. Le re^i^ft efper- Comte dc Moray eftoit pluslt;une,amp;^’n icune Damoifel(qui fappelloit Guillaume de us vousjem- Dôgias,neueu de celuy qui eftoit demouré en Efpaigne)de tel aage:fi que le royaume d’Efcoce eftoit 8épourucu de bons capitaines.Quâd le Roy Anglois eut efté amp;nbsp;lêiour-né,couru amp;^heuauché la plaine^’Efcoce,amp;: arrefté au pays l’efpace de fix moisamp;pR,^ il vid que nul ne venoit côtrciuy pour vcoir fon emprife,il garnit plufieurs Chafteaux, qu’il auoit conquis, amp;nbsp;f aduifa que par icc»x il guerroy croit le demourant:puis fe retrahit tout bellement deuers V Varuich:mais à fon retour il gaignaf le chaftel de Dalueft ( qui eft de l’héritage au Comte de Donglas,amp; fied à cinq fieuës de Haindebourg) amp;y le de Beruie nbsp;nbsp;o’^d.8nna ChafteHain amp;c bonnes gardes.Puis chenaucha à petites iournécs,tât qu’il vint «« rra^uLh ^ VVaruich,la tresbonne ville amp;: cité,laquelle eft àl’entree d’Efcoce,amp; àl’iifue du pays e» Eßece aßie tie N orthombelande.Si I’enuironnafc Roy,de tous points,amp;Jlit que iamais ne f en par geeparle j{»y tiroit,tant^’il l’euftàfavolontéjOif^ucleRoy dEfeoeele venfift combattreamp;lcuer à d’An^l.le 12. force.Car elle eftoitinen fournie amp;nbsp;enuironnée, d’vn lez, d’vn bras de mcr:amp;fi auoit d'aunl ijjj dedans de bonnes gens en garnifon, de par le Roy dEfeoce: Sieftpar deuant te cité /elonj,es nijki maint affaut amp;nbsp;maint hutin amp;nbsp;drue écarmouche, ôi^ifefquc tous les iours.Car ceux dc fXeo“^^^ la cité ne vouloient raie rendre fimplcment:ains cuidoyent toufiours eftre fecourus: „ff nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;niais nul fecours n’y apparut.Vray eft qu’aucuns Cheualieft d’Efcoce cheuaucherent à ■[c’efiadire. lafois,amp;parvc{prées,amp;partadiourncmés,réueillcrroftaux Anglois : mais ^ity fai-du matin, foient, car l’oft des Anglois eftoit fi fuffifamraent gardé,que les Efeoçois n’)*pouuoyêt quand il cô- entrer,fors à leur grand domraage:amp; perdoient fouuent de leurs gcns.Qiiand ceux dc mence à fai- y yaruich veirent qu’ils n’eftoient confortez de nul cofté,amp; que les viures leur araenui rc tour. nbsp;nbsp;nbsp;foy ent,amp; leur eftoient clos les pas de mer amp;nbsp;de terrefparquoy nulles gens ne leur pou noient veAir)fi commencèrent à traiter,deuers le Roy Anglois, qu’il leur voufift accor der vne tréne à durer vn mois:amp; fi dedâs ce mois le Roy Dauid,leur S eigneur, ou autre nbsp;nbsp;j pourluy,ne venoit,fifoftquepourleuerlefiege,ils rendroient la cité, faunes leurs vies tr««x les Ex- amp;nbsp;leurs biem^ que les foudoyers,qui dedans eftoiét,f en pourroiét aller,fils vouloiét, nbsp;nbsp;; empl. auoient enleurs pays d’Efcoce,fans rcceuoir point de dômage.Ce traiténc futpas fi toftaccor ; paraitane kdi (Jé,car le Roy d’Angleterre les vouloir auoirfimplemét,poiir faire d’aucuns fa volonté le; jHipou- pQm-tjmt qu’ils feRoient tanttenuz contre luy. Mais il fclaiflafinalemêtt réduire par le add^re ^^ ^°^ ^^^^^ ^^ ^^^ hommes:amp; aufli mclsire Robert d’Artois y naeit grâd’ peinc:qui auoic ßan ” fiiadC* ^^^ ^^^ c^ftc chesauchée toufiours auec luy, amp;nbsp;qui luy auoit ia dit,par plufieurs Clcrs, ou perfuader Comment il cftoit prochain dfe la couronne de France.Si euftveu volontiers ledit mef-■[cefladire le fire Robert,que le Roy Anglois émeuft guerre aux François,amp; qu’il le fuft retrait d’Ef-deftroit au- coex.Siquec?sparollc^amp;:plufieursautres,enclincrentgrandementle Roy àcequelc quel ils cftoi traité de Wamich fe palfaft.Sifignifierêtceux de Waruich au Roy d’Efcoce,amp; à fon ^? o^c^^ confciJ,!ciirX'iroinc:amp;toutconfidcrc,ilsnepeurenttrouuer i^ullcvo^œ deleuerledit ; q Q^r^oiet fieg'^^j^t la cité de Waruich rendue au Roy Anglois au bout du mois,ôcaulfi le cha- ƒ de tenir a- ftcl(qui eft moult bel amp;nbsp;fort au dehors de la cité)amp; en prindrêt les Marelchaux de l’oft f preslemois polfefsionamp;faifme déparie Roy d’Angleterre;amp;vindrctlc^ Bourgeois de la cité faire J dit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;homage amp;nbsp;feauté audit Roy:amp; iurerét amp;nbsp;cogneurét à tenir la cité de luy. Apres y entra

i^etour du i^py le Roy,àtrelgrâdlblcnité de trópettes:amp;:y leiourna,depuis,douze iours:amp;y cftablit VU f Edouard en CheuaÜer à gardic:quifappcloit Edouard de Baillcul.Et,quâdil fe partit de Vvamich, ^n?eterre^,a jj i^ifF^^auec ledit Cheualier,plufieurs icunes Chcualiers amp;nbsp;Efedyers, pour aider à gar-^édel-rX^»« ‘^‘^tda terre coquife furies Efcoç^is,amp;lcs frontières d’içeluy pays. Lors retournerétlc rKaruieben PRayamp;fes gés:versLondres:amp;:dónacógé à toutes manieresde gcns:amp;:retournachaeû Exocet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en fonIieu:amp;luy mefme vint à VVinderofe, ou il fe tenoit volôtiers, amp;nbsp;meffirc Robert

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Ar-

/

-ocr page 57-

DE F R 0.1 S S A R Tà


3^

d’Artois delezluy: quinecefroir,ncnuiôlneidùr,dcluyremôftrer quel droit il auoità • la courone de Frâce;ô^c Roy y entendoit5amp;y péfoitmoul|bié amp;nbsp;volôtiers. Ainfi alla, en ce tépSjde la cheuauchce du Roy d’Angleterre en Efcoce pour guefroyer contre les Efeoçois. Il gaftala plus grand’partie de leur pays, amp;nbsp;pfintplufieurs forts, que fes gens obtindrent fur les Elcoçois, depuis vn grand têps »Sceftoient demourez de par le Roy Anglois, pluIieui^^Tfiers^Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers: entre lefquels meffire Guillaume de Montagu, amp;mfflîre Gautier deîdanny faimient fouuent fuites Efeoçois de hardies cheuauchees, de meflees,* de hutins: amp;nbsp;par vfage le plus y gaignerent fur cux.Et,pouP mieux auoir leurs entrées amp;nbsp;leurs iffues d’Efcoce àmaiftrier le pays,meffire Guillaume de M-ôtagu fortifia la Bamac de Rofebotrg, fur la marche d’Efcoce: amp;nbsp;en fit vn bô cha- * ftel pour tenir contre tout home: amp;nbsp;tant de grâces acquit en fes emprifes,quc le Roy de cuiUaume de Angleterre le fit Comte de Salbery, amp;nbsp;le maria moult bêtement amp;nbsp;noblement. Auffi Montag^ fait Monfeigneur de Manny (qui deuint en ces cheuauchées Cheualier) fut retenu du plus priué Confeil du Roy,amp; moult aduancé en fa court.Bien eft vray qu’aiftiins Cheualiers ‘^’^’ d’Efcoce faifoiét ennuy aux Anglois,amp; fe tenoient tmifioms par deuers le^auuage païs d’Efcoce entre grans marefts amp;nbsp;grans forefi:s,là ou nullifies pouuoitfuiuir: amp;nbsp;fuyuoiêt àla fois les Anglois de fi pres,que tous les ioi*rs y auoit meflée: amp;nbsp;à ces hutins perdit vn œil Monfeigneur Guillaume de Montagu par fes hardies cnrreprifes.En telles grans fo-refts amp;marefts,oulcs Seigneurs d’Efcoce fe tenoient,feftoitiadisle preux Roy Robert d’Efcoce tenu par plufieurs fois,quandleRoyEdouard,ayeul àiceluy dont nous ptrlôs prefentement,auoit déconfit amp;nbsp;conquis tout le Royaume d’Efcoce:amp; plufieurs fois fut il dechacé, qu’il ne trouftoit nully en fon Royaume, qui l’ofalt heberger ne fouftenir en chaftelri’enfortercfre,pourla doute de ccRoy Ed^urd. Et,quandleRoyt.douard e-ftoit arriéré reuenu en Angleterre,ce preux Roy Robert raffembipit des gens, quelque part qu’il les peuft »ouucr: amp;nbsp;recohqueroit ces chaftcaux, fortereffes, amp;nbsp;bonnes villes, iufques à VVaruich: amp;nbsp;les vncs jM^force amp;nbsp;par bataille, les autres par beau parler amp;nbsp;a-mour.Et,quand le Roy Edouard le fauoit,il auoit grand defpit: amp;nbsp;faifoit femondre fes ofts,amp; ne celfoit iufques à tent qu’il euft déconfit amp;nbsp;reconquis ledit Royaume d’Efeo-cc,conjmc deuant. Ainfi aduint entre ces deux Roys (comme i’ay ouy recorder) que ce Roy Robert recôquit fon royaume par cinq fois.Et ainfi fe maintindrét ces deux Roys: que fon tenoit,enleur temps lesflus preux du móde:tant que le bon roy Edouard tré-paffa en la cité de V Varuich.Et,quand il mourut il fit appeler fon aifné fils (qui après luy fut Roy) par deuant fes Barons.amp; luy fit iurcr,fur les Sainóts,qu’auni toft qu’il feroit tré- sermmt mt-paffédl le feroit bouillir en vue chaudière,tant quÂa chair fe departiroit des os:amp; après morabU. feroit mettre la chair en terre,amp; garderoit les os:amp; toutes les fois que IcsEfcoçois fe rc-bellcroiêt contre luy,il femondroit fes gens,amp; porteroit aUccéuy les os de fon pete.Car iltenoit fermement que tant qu’il auroit fes os auec luy, les Efeoçois n’^roientpoint de victoire contre luy .Lequel n’accomplit mie ce qu’il auoit iufé: ains fit rapporter fon perc à Londrcs,amp; là enfeuelir: dont il luy mécheut,fi-comme vous auez ouy cy parler.

f 11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tPoxf deux

Comment le Rej Phtlippe ae Fra»ce e^ placeurs autres Reys Je croijerent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mefquot;^ 3c

Chapitre xxvilï. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*’**^ Fx~

♦ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, • empl.pertoiene

EN ce tcmpslc Roy Philippe de France fe parfit de Pmis en grandarroy, y Scledoy Loais.-maisU de Behaigne,amp; le Roy de Nauarre en fa compaignie, amp;nbsp;foifon de Ducs, Cornes,amp; efi certain par Seigneurs:(car il tenoit grand eftat amp;nbsp;noble,amp; faifoit gransliurées amp;nbsp;gtans defpns)amp; tousautres^ue alla vifiter fon royaume parmi Bourgongne, tant qu’il vint erÄVuignon: c#i il fuimfcult nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auonn»

honnorablement receu duPape Bcnedic,amp; de tout le Collcgc:amp;le plu^u’ils curent ^^gt;^y^’^ ^^ l’honnorerent. Et fut* depuis, long temps là enuiron, auecques le Sainéf-^e ^ les l'^e„‘”°Q^l Cardinaux amp;nbsp;fe logeoit à V illeneuue hors Auignon. Si vint le Roy d’Arra o’^auffi, j^^ ^^ apres,et en ce temps à court de Rommc,pour le veoir feftoyer: amp;: eut gmns feftes amp;nbsp;ôlennitez ^^’U l’ait ain à leurs approchemens: Sz furent là tout le Quarefme cnfuiuant:dontil adu^f quecer- ß noméau cha taines nouuelles vindicnt,cn court de Romme,que les ennemis de Dieu c-oient trop pitre premier. fort contrekSainâ:c-tcrrc,amp; auoient reconquit prefque toutle Royaun- de^ Raffe, t {f ’*ƒ ^'’t*te Si prins le Roy (qui c^eftoit de fon téps fait chreftienner) Sè fait mourir à rand marty- ^^^'^^ ^c7^f re amp;nbsp;menaçoient encores les incrédules graftdement Sainte-Eglife amp;nbsp;IfChreftienté.-^^^ -^ ^^^^ Leboniourdugrand’Vendrcdyprcfchalc Pape, datant les Roys deftldits, la digijp puis amender fouffrâce de Noftre-feigneur:amp; enhorta grandemét à prédre la croix ff les Sarrazins: ßurem^r. c üq *

-ocr page 58-

PREMIER .V O L V M E


32


• tant que le Roy de Frâcc,émeu de pitiéf^rim la croix, amp;nbsp;requit au Pape qu’il la voufift accorder.DontlcPape luy accorda amp;nbsp;côfcrma,par cÔdition qifll abfouloit de peine ôc Des Princes ^^ coulpe, vraiFcófez amp;nbsp;repétans,le Roy de Frâce amp;nbsp;tous ceux qui iroyent en ce Saint creifi^ auecle voiagcauccluy.Le RoyCharlês deBchaigne,le Roy de Nauarre,^ le Roy Pierre d’Ar P^oyde France ragôlaprindrét,amp;grâd’foifondeDtecs,Côtes,Barôs,amp;Cheualiers,quilà eftoiét:amp;auf fi le Cardinal deNaples,leCardinal de Pierregort,le Cardii^lBJÂaçé^Cardinal d O-ftie.Et fut tâtoft celle eflbi^ prefehée amp;pîibliée par 1?móde:amp; Renoir a tousSeigneurs ^ moult grande plaifance,amp;:fpecialenacnt à ceux qui vouloÂnt le temps defpenferen armes,amp;;qui adonc ne le làuoient mie bien raifonnablemen^^ployer ailleurs.Q_uand

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Roy de Franceamp;les Seigneurs deftuf-nomftiez eurent eue vn grand temps deuers le Pape,amp; ilz eurent aduifé amp;nbsp;confermé la plus grande partie de leurs befongnes, ilz fe partirent delà court,amp; prind|pnt congé du Saint-Pere. Si fen t’alla le Roy d’Arragon en fon pays,amp; le Roy de France amp;nbsp;fa compaignie vindrent à Mont-peflier, amp;nbsp;furent là vn bien grand tfmps:amp; fit adÔcques le Roy Philippe vne paix, qui fe mouuoit entre le faixwfrfZ« Royd’Arraeonamp;leRoy de Majorque. Apres celle paix faite, il retourna arriéré en /(«7xd Arrago France,à petites iournécs,amp; à^râs deipens,vifitant fes villes amp;nbsp;chafteaux(dont il auoit

juCiOft M^for-

les gens riches amp;nbsp;puiflàns de grand auoir:n’on n’y fauoit parler de nulle guerre.Sur l’or donaance delà croix que le Roy de France auoie emprins pour aller outre mer,amp;dont il fe faifoit chef,faduifcrent plusieurs Seigneurs par le monde: amp;nbsp;l’cmprindrent aücuns par grande deuotion.Si fit le Roy Phüippc le plus grand appafcil amp;nbsp;le plus-bel,qu’onc ques euft e^lé fait pour aller outre iijer,ne du temps Godeffroy de Bullion,ne d’autres. Et aüoit retenu amp;nbsp;mijcn certains ports de MarfeilIe,d’Aiguefmoftes,de N arbonne, amp;

d’enuiron Mont-peflier,telle quantité de vaifleaux,Be nauires,de Attaques, de ^lécs amp;nbsp;de barges,quepourpairer quarante mille Hommç^darmes amp;nbsp;leurs pourueances: amp;nbsp;les fit tout le telnps pourucoir de bifcuit,dc vins,de douce eaue,de chair falée,amp;de tou tes autres chofes nccclTaircs pour Gens-d’armes, amp;nbsp;pour Wure, à fi grand’ planté que AmbaJJadeurs pour durer trois ans,fil eftoit meftier.Et enuoyale Roy de Frâce gras mclTagi^u Roy «le France de- jg Hongrie(qui eftoit moult vaillant homme) en luy priant qu’il fuft appareWk^ amp;nbsp;fon pays ouuert,pour receuoir les pelerins de Dicu.Ce R«y de H ongric fi y entendit mout volontierS5amp; dit qu’il eftoit tout pourucu.En telle manière le fignifia le Roy de France


wrs plußenrs


Princes yfoitr

*yfrmet.ôo. auRoy deCypre,àMonfeigneur*HugucsdcLuzcncon,amp;auRoy deCecille:quifc pourucurent, félon ce,bien amp;nbsp;fuffifaAment.Encores enuoialc Roy de France deuers les Venicicns,en priant que leurs mettes fulTent oüuertes,gardées, amp;nbsp;pourueucs de ce qui eftoit neccfTaire.Icerw obeyrêt volontiers:amp; aulTi firent les Geneuois,amp; tous ceux delà riuicrc ck Genes : amp;nbsp;fit le Roy pafler outre, en l’Ifle de Rodes, le Grand-prieur de Frince,ponradminiftrerviures amp;pourueâces en leurs mettes; amp;nbsp;firéteeuxde Saint ■[il veut dire Ichar accord aux Vcniciens,pour pourueoir moult bien en 1’1 fie det Creth: qui eft de Crete autre- leurSeigneurie. Briefuement chacun eftoit appareillé pour faire ce que bon fembloit Zau^p^^es' po‘^quot;recueillirlespelcrinsdeDieu:amp;‘prindrentplusdetrois cens mille pcrfonnesla renictensi nbsp;nbsp;croù,pour aller outre mcr,amp; en ce noble Saint voyage.

Cou^e le Roy Eoioi/ariife co^ß/Ea ^ourguerroyer le Roy Philippe ele Frazee, c h A. xx l X En 'e téps q*e cefte croix eftoit en fi grande fleur, amp;nbsp;qu’on ne parloir d’autre chofe •hê.t médire Robert^’Artois en Angleterre,cnchafle de Frâce,delcz le ieune Roy Edouati;auq^el il confeilloit toufiours qu’il voufift défier le Rlt;ÿ^ de France,qui tenoit • fonheriege à grand tort: dont le Roy eutplufieurs fois confeil amp;nbsp;grand’ deliberation à ceuR qi cftoient des plus fecrets,amp; fpeciallement Confeillcrs,commentil fen pour-f c'efladire roit mainp,nir,car enu^ le lairroit,f amender le pouuoit:amp; fil^debatoir, t amp;nbsp;le débat en s’il emou- émonuoir^ on luy refufoit(commc on pourroit bien faire ) amp;nbsp;il fen tenift tout coy, uoit paroles amp;nbsp;point ne amendoit amp;nbsp;faifoit fon deuoir,il en feroit blafmé plus que par deuant. Et dâH^Ro ^^''^°^^^^^*^'2eparluy,ncparla puiflance de fon Royaume,!! pourroit à grand’peine aume Qc Fra nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ deous le grand Royaume de France:fil n’acqueroit d Seigneurs puilTans

ce amp;nbsp;on le en l’Empire Squtre part, par fon or amp;nbsp;foîi argent, fi requeroit fouuent à fes fpeciaux luy «efafoit, smis amp;nbsp;Confélers, qu’fis luy voiffHîcnt donner fur ce leur aduis. A la parfin fes Con-amp;qu'apresil Icillcrs luy refpndirent d’vn accord, amp;nbsp;dirent. ChcrSire,la befongne eft de fi haute

-ocr page 59-

DE F R OJ S S A R fi


33


emprife,que nous ne nous en ofefions charger,i«c finalement confeiUenMais, cher Si- ^^ ^ j^^ ^^ re,nous vous confcillo»s que vous enuoyez fuffifans meffaocs, hic informez devoftre ^^^^^ ^^ ^^^^ intention,à ce gentil ComtedeHaynaut(duquellafilleauez)amp;à MoiWeigneurlehan meinen de-fou frere( qui fi vaillamment vous a feruy ) en leur priant par amitié, que fur ce il vous noir de le cô vueillent confciller(car mieux fauent qua telle cho^ a^partieftt, que nous ne faifons) quérir ,11 fe-amp;3fil eft ainfi ip’iksditxor^cnt à voftre entente,ils vous fauront bié confeiller de quels roirplus blaf Seigneurs vous ^us Murrez le nfieux aider, le commevou»!® pourrezje mieux ae- “®ƒƒ ^ ^^quot; quérir. A ce l’accorda le K q^',amp; pria l’Euefque de Lincole, qu'il voufift efiSprendre ce çôy**qùen6 mefiageàfaire,pourramourdeluy:amp;àdeux Cheualiers bannerets, amp;àdcux^crcs pasdeuanc de droit,qu’ils voufilfent YÆc compaign#: à ce Prelat, durant le voyage i Adone iccux les parolks» fappareillèrent au plus toft qu’ils peurent,amp; monterét en mer,amp; arriuerétaDunquer^ emeues. que, puis cheuaucherent parmy Flandres,tant quRs vindrent àV alencicnnes;Là troU-uerentle Côte Guillaume de Hainaut,qui gifoit fi malade de goutte f artetiqueamp; de 'ï^^meJeant grauelle,qu’il ne fepouuoit mouuoir:amp; trouucrentauffimefrire lehan de Haynautfon ??”**“ .“à frerc:fi furent grandemét feftoyez. Là eópterent cómg amp;nbsp;pourquoy ils eftoict là venus ^„^ wintHres. amp;nbsp;enuoyez:amp; leur exprimerét toutes les raifons,amp; les doutâces que le Roy%uoit mifes auant.Adôc ditlegenril Côte;SeleRoy y pei|ftparuenir^cem’aiftDieux, i’en auroye lAiiifi m’ai-grand’ ioyc:amp;pcut onbicnpenfer que iefauroyeplus cher pour luy(quiama fille) que de Dieu, nauroyepofir le Roy Philippe:* qui ne m’a rien fait:combicn que i’ayefafœur efpou- *.^»»9(4.61 fée:car il m’a détourné couuertement Je mariage duieune Duc de Brabant: qui degoit auoir cfpouféc ma fillcæarquoy ie ne faudray mie à mon cher amp;nbsp;amé fils le Roy d’An-gleterrc,filtreuue en fonconfçil qu’il le vueillc entreprendre: ains luy donneray con-feil amp;nbsp;ayde à mon loyal pouuoir: amp;nbsp;auifi fera lehan ^oh frcrc:quilà fut, amp;nbsp;^ui autres -fois l’a ferui:mais fâchez qu’il faudroit bien auoir aiffre ayde plus forte que n’eft la no-ftrCjCM Hainaut eft #n petit pays, as regard du Royaume de Prante: amp;nbsp;Angleterre en gift trop loing,pour nous fecoûri»Certes, Sire, vous donnez tresbon confeil, amp;nbsp;nous monftrez grand figne d’amour amp;nbsp;grand volonté:dcquoy nous vous remercions de par Noftre-SireleRoy(cerefpqfiditrEuefqucdè Lincole,amp; dit encores) Cher Sire,con-feilleznous,dcfquels Seigneurs Noftre-Sirefepourfoit mieux aidcr:afinqucluypuif-fiôsrap^tter voftre côfeil.Surl’ame de moy(refpondit le C6te)ie nefauroyeaduifer S eigneurjfi puiflant,pour luy aidlt;ÿ-,côme IcDuc de Brabât(qui eft fön coufin germain) l’Euefque du Liege,le Duc de Gueries( qui a fa fœur à femme) l’Archeucfqüc de Cou-longne,le M arquis de Iuliers,mefsire Àrnoul de Baquehen,amp; le Sire de Fauquemont: ce font ceux qui plus auroient foifon de Gcns-d’aignes, en brief temps, que Seigneurs queie fache:amp;': font tresbons guerroyers: amp;fineroient bien fils vouloient,à dix mille homes armezanais qu’on leur donne argent àl’auenant : amp;nbsp;fogt gens qui gaignent vo-lontierSiS’il eftoit ainfi que le Roy,mó fils,amp; voftre-Sire,euft acquis ces Seigneurs que ic vous dy,amp; il fuft par deçà la mer3il pourroitbien aller requerre le Roy^hilippe outre la riuiere d’Oifc,.amp;combatre à luy. ht par tant ces Seigneurs retoutnerét à Londres, amp;nbsp;rapportèrent aü Roy Edouard,ce qu’ils aüoienttrouué:dontilen eut grand ioye, ^ fut moult réconforté. Si vindrét ces f nouuelles en France, amp;nbsp;multiplièrent petit à pe-

tit:amp; refroidit fort le Roy Philippe de celle crois emprife amp;nbsp;prefchée.Sicontremanda -[Tous cespre-à tous fes officiers(qui fes pourueances faifoient moult greffes) de ne Bouger, ftifques ^ p^edtifs odorant qu’il eüft vcu de quel pié le Roy Anglois vouloir aller auât: quipas ne fc refroidoit

de foy pouruoir amp;nbsp;appareiller.Si ordonna le Roy d’Angleterre dix Chevaliers banne- ß^^^^ß^p^fj rcts,amp;quaranteautres*Cheualiers ieunesBacheliers-.amp;lesemèoyadelàla mer drfità jjj5^ ^j Valenciennes,amp;rEuefque de Lincole(qui mout eftoit vaillant)auec eux,^our caufe de ainfi^itilß traiter à ces Seigneurs À l’Empire,que le Comte de Haynaut leur auoir nom^,amp;pour pe^ vêtir en faire ce que luy,amp; meifire lehan,fon frere,en conléilleroient. Quand ils fùre*t*ve-« ^nnah nus àValencicnncs,chacunregardoit le grand eftat qu’ils mait^enoient, fans rien ef- ^ Fr4».ft-pargner, non plus que fe 1C propre corps duRoy d’Angleterre y eüft efté enperfonne, dot ils acqucroient grande grâce amp;nbsp;grande renommée. Et fi auoit entre eux plufîeurs ^^^„gi 5^’. icuncs Bachcliers3qui auoient chacun vn œil couuert de drap, afin qu’ils rien peuvent vxoir: amp;difoit on qu«ceux là auoient voué, entre Dames de leur pays, que iaînaisne freeunetMe verroient que d’vn œil,iufques à ce qu’ils auregent fait aucunes prouefles de leur corps ou Royaume de France, lefquels rien vouloicnt rienscognoiftte à ceux qui leur en de-mandoicnt,fi en auoir chacun grade merueille . Quand ils furet aflez feftoyezamp; hón8-

-ocr page 60-

54 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVMEX

Annota. 6} j.ç2àV alencienncs,l’Euefque de Lin«oleamp;la* plus grand’partic d'eux fe tirèrent par * deuers le Duc de Brabant^ar le confeil du Comte ddrufditi biles feftoya le Dub aflez-fuffiiamment.^Puisfaccorderent tellement à luy,qu’il leur promit lors defouftenirle fEntede'^que Roy Anglois,amp; toutes manières defes gés,cn fonpays.Carauflî eftoitilfcn coufinger leDucdeEra- main:fi pouuoitf aller Ä: venir ^(^mourcr armé,amp;defarmé toutes fois qu’ilkiy plai-bantdieces roit.Etauec Ce leur promit,par tout confeil,amp;parmy vne ^rntts^i^florins j fcleRoy ^^ ^®y ^® Stance défief fuffifamn«nt ô^ntrer en fon pays n^ erre,^ ^ ^^ pouifôit auoir l’accord de ces §eigneurs deffufnc n'n*cz,ii le déficroit aulfi, amp;nbsp;fen iroit a^ecques luy,auec mille hommes armez.Adoncques retournèrent ces Seigneurs %gt;(llsances de d’Angleterre à V aléciennes:amp; firent par meifages,^ par oTS: par argét, que le Duc de ^uel^ues sei- Gucrles,ferourge au Roy d’Angleterre,^ Marquis de Iuliers,poürluy ^pourl’Archc-fneursdela uefque de Coulongne,amp; VValeran^'onfrcre,amp; le Seigneur de Fauquemôt,vindrentà baße oliemat Valencicnncs parler à CUX, par dcuant le Comte de Haynaut( qui ne pouuoit aller ne ^aueclei{oy cheuaucher)ô^ardéliant lchanMófeigneurfonfrere:amp;fibien cxploiterétpardeuers ^“^ moyennant grand’ fomme^c florins,quc chacun deuoit auoir pour luy amp;nbsp;pour fes Franck ‘ gens,qu'ilÂ;urent conuenant de défier le R oy de France,amp; d’aller auec le Roy d’Angle terre quand il luy plairoit,amp;^uc chaeû le feruiroit à vn certain nôbre de Gens-darmes, à heaumes amp;nbsp;timbres couronnez. Or en celuy eftat maintenant venu, qu’on parle de lances,ou glaiucs,ou de laques: amp;nbsp;vous dy que ces S cignAirs delfufnômez promirent ■fc'efiàdire auj Seigneurs d’AngIctcrre,qu’ils fet prendroient aux Seigneurs d’outre le Rhin: que s’alicroyenr. bien auoient pouüoir d’amener gras Gens-darmes, mais qu’ils euftent le parquoy. Puis prindrenttous côgélcs delTufdits S^gneurs Allemans,^rett)urncrent en leur pays, amp;nbsp;lesScignqprs d’Angleterre demeyreret encor deuers le Côte de Hainaut,amp; enuoyerêt encor certains meftagers par deueTsl’euefquc du Licgc,Mófcigneur Raoul,amp; l’euffent moult volontiers atfrait à leur parti, mais l’Euefqutf n’y voulut onaques entédrc,»ie ries faire contre le Roy de France:à qui il eftoit deuenu^omme,amp; entré en fafeauté. Le Roy Charles de Behaigne ne fut point mandé:car*on fauoit bien qu’il eftoit fi adioint au Roy de France,par le mariage du Duc de Normandie,iehanf qui auoit à femme Ma t c'eßaßauolr dame BQnne,tfille du Roy) que pour celle caufe il ne feroit ries cotre le Roy de Frâce. Roy d^Be^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cewwe»t hteques s^’t^^r/eueffe gouaerKa la C^w/éde Flaxelres. c n a p . *x x X.

baigne,now/ lehanf cemme mus anös dit) (^ nomfitis Charles.

EN ce temps que ie vous dy,aüôit grande diffenfion entré le Ceinte de Flandres amp;nbsp;les Flamens,car ils ne vouioient point obeyr:amp; nefofoit tenir en Flandres, fors à grand perihEt auoit lors vnhome *Gâd,qui auoit eftéthrafTeuf de miel. Celuy eftoit entré en fi grand’fortune amp;nbsp;en fi grande grace à tous les Flarhehs que c’eftoit tout fait

quilyfaUuß, ques à l’autre: amp;nbsp;n’y auoit nully(tant fuft grand ) qui derierts ofaft trépaffer fon com-braffeur de mandcihahf^e contredire. Il aüoit toufiours apres luy,allans aual Ia ville de Gand, foi-bière comme Xante ou quatre vingts valets,toüs armez:entre lefquels y en auoit deux ou trois,qui fa-'7e*d(sFlïml^ “°^^’^’^ dcfesfecrcts:amp;quandilcncontroitvn homme qu’ilhayoir,ouauoit enfoufpe-c^ Xx ^nn Ç°”3^^ cftoit tâtoft tué:car 11 auoit commandé à fes fecrets valets,amp; dit. Si toft querende Fran.)n’e- côtreray vnhomme,amp; ic feray vn tel ligne,file tuez fans faillir(tant grand foitil) fans fiott ^ue la au attendrêplus haute parolle, ^t ainfi en aduenoit fouuét:amp;fit en celle manière plufieurs très Exemp. grans maidrcs tuenparquoyileftoit fi douté,que nul n’ofoit parler contre chofe qu’il crla^bre^. voufift faire,r^f à peine penfer de le contredirc:amp; falloir que chaeû luy fidchcrc. Et, jifent braf- qu^jK^] ces côpaignons delfufdits l’auoient raeôdüit a fon hoftel,chacun alloit difncr en aue^cta ™^^' lamaifon,6?tantoftreuenoientaprès difncrdeuant famaifonemmi larue,amp;illccqucs TutcUpSSh plaidoiiyrt fi^brayoicnt,iufques adonc qu’il vouloir aller aual lî ville louer amp;nbsp;ébatre: amp;nbsp;flen^jwrtre ainfi^cconduifoientiufquesàccqu’ilvoufift foupper. Et fâchez que chacun defes feufauoirde foudoiers auolt,chacuniour,quatret gros deFlandres,pourfcsfrâitsamp;pourfes gaiges: juelpris efloit Si les faifoit bien payer de femaine eh femaine. Et aulTi auoil,par toutes les villesamp; cha pour lors ce ftellcnics de Flandres,S ergens amp;nbsp;foudoiers à fes gaiges,pour faire tous fes commande-Cros-.maismai mens,^ faire épier amp;nbsp;fauoir fil y auoit nulle perfonne qui fuft rebelle à luy,ncquidir, ^deFlandmn^ ß^^^forfbaft nulli contre fa Volonté: amp;nbsp;fi toftqu’il enfauoitaUcun»en vncvillc,ilnecef-vautciJenuf. foitiamais qu’il ne l’cuft banni, ou tué fans déport, la fi bien ne fcngardaft.Etmcfmc-foßp^denitrs menttouslesplus puiifens de Fl«idres,Cheualiers Sz Efeuiers, amp;c Bourgeois des bonde noßre mon- nTs villes,qu’il penfoit qu’ils fulfent fauorables auComte en aucune manière il les ban-

• nilToit

-ocr page 61-

DÈ FROISSART#

35

niflbit dé Flandrcs,amp;IcuoitIa moitié de leurs refîtes amp;reuenues,amp; laiftoit l’autre moy-tié pour le douaire de Ic9rs femmes,amp; à leurs enfans:amp; ceux»qui eftoient ainfi bannis ^^‘r. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ,

(dont 11 y auoitrouon)fc tenoient a Sainôt-Omer,le plus: amp;les appelloit-on Auolez. A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

parler propremét, il ^’y eut oncques en Flandres,n’en aufre pavs,Comte,Duc,Prince, jn’autre,qui peud auoir vn pays fi à fa volonté eomnfe it eut, amp;nbsp;fi longuement: amp;nbsp;cftoit appellé IacqueH^*i’Ârt£melle.ll faifoitieüerles rentes,les vinages, amp;nbsp;les droiétures, que le Comte dcwit auoir, amp;nbsp;qui Ifîy apparten^ient,quelqüe faiî que ce fuft en la Côté de Flandres,amp; ,t toutes lœ males-totes,il les dépendoit à fa volonté, amp;nbsp;en donnoit ^’^^^ ^^^-^^ Fans en rendre nul eópte.Et^quand il vouloir dire qu’argent luy failloit,on l’en croyoit quand à, par amp;i: croire l’en conuenoit,car nul n’ofoit dii* à l’encontre. Et quand il vouloir emprun- »»?«»^»«re * ter à aucuns Bourgeois fur fon parement,il n’eftoit nul qui ofaft l’éconduire à prefter. de parlerfirt

Les njelFages d’Angleterrc(qui eftoient enuoye* deçà Ijmer, amp;nbsp;fe tenoient fi hon- quot;^fitef entre les notablement à Valenciennes,comme vous auez ouy)fe penferent entre eux,que ce fc- ^'^'^w-roit grand confort pour leurSeigneur le Roy(felon ce qu’ils vouloient ftitreprcridre) fils pouuoyent auoir l’accord des Flamens:qui eftoiencftlors mal du Roy de France amp;nbsp;duComtcleur Seigneur. SifençonfeiHerentauComte^e Haynaut: quAlcur did, que vraycmcntceferoitlepiîis grand confort^u’ils peunent auoir:mais ilncpouuoit veoir qu’ils y penflent profiter,fils n’auoient premièrement acquis la grace amp;nbsp;la faucur de Iacquemaïtd’Arteuelle:d8nî: dirent qu’ils en feroicntlcurpouuoirbricfucment.

Tantoft apres fe départirent de Valenciennes,amp;fen allèrent en Flandres,amp;fe départi- '^** rent en trois ou quatre routes.Si f en allèrent partie a Brugcs,amp;partic a Yprc, amp;nbsp;la plus pia^res,vert grande partie à Gand:^ tous dçlpendoient fi large^ient,qu’il fcmbloit querargêtieuf i4^uesd‘yfr~ cheuft des mains,amp; queroyent accord par tout,amp; prosnettoyent aux vns amp;nbsp;aiÊf autres^ tetitUt. là ou on les eôfcillôit,ôclà ou ils eroyoient mieux employer pour p^uenir à leur enten tc.Toutesfois ledit Eaefque de Lincftle,amp; fa cópaignic(qui allèrent à Gand)fircnt tant par beau parler amp;nbsp;autrement, quille urent l’accord amp;nbsp;l’amitié de lacqucs d’Arteudlcj amp;nbsp;grande grâce en la ville, amp;nbsp;mefmement d’vn vieillard Chcualier, qui demouroit à Gand:ou il cftoit moult fort ^mé.Si l’appeUoit on Mofeigneur le Courtificn:amp; cftoit Cheualier banneret:amp; le tenoit on pour le plus preux Chcualier de Flandres,amp; le plus vaillant lî5hamc,amp; qui plus hardiment auoit toufiours feruiles Scigneurs.Cc Seigneur Couftifien compaignoit amp;honno5pit moult fort cesSeigncurs d’Angletcrrc,ainfi que vaillant homme doit faire Cheualicrs cftranges:mais il fut accufé de tel honneur,qu’il faifoitaux Anglois,cnuers le Roy de France : lequel trefeftroitement commanda au Comte de Fiandrcs,qu’il fift tant qu’il peuft auoir ledit Chcualier,amp;qu’il luy fift coupper la tefleXe Comte(quin’ofa trepafferle commandement)fit tant que le Courtifien vint là ou le Comte le manda.Si fut prins,amp; tantoft décolé,deq#oy moult de gens fu- ^ ceurtifieh rent dolens par pitié,amp;cn feeurent moult mal gré au Cótc:car il cftoit modt aimé des ^ ^ladra dt^ Seigneurs du pays. Tant exploitèrent ces Seigneurs d’Angleterre en Flatrares,quc ce «//. lacquemart d’Artcuelle meit pluficurs fois lesCôfuls des bonnes villes cnfemblc,pour parler de la befongne que ces Seigneurs d’Angleterre queroient,amp; des franehifes amp;nbsp;a-mitiez qu’ils offroyent de par le Roy, leur Seigncur:amp; tant parlementèrent enfemblc, qu’ils furent d’accord: en telle maniere,qu’il plaifoit bien auxConfuls de Flandres,que ^t Flamem le Roy AngloisÔc toutes fesGens-d’arméSjamp;: autrement, jllaffentpar tout FlAdres, ainfi qu’il leur plairoit:mais ils eftoient fi fort obligez enuers leRoy de France,qu’ils ne nbsp;nbsp;iquot;^^,'^

le pourroyent greuer,n’entrer en fon Royaume,qu’ils ne fuffent attains d’wic trop grâ-defommedcflorins:amp;leurprierenr,que ce leurvoufiftfuffire iufqùes àvne^autref(Âsyi„^/e„flyf„. amp;nbsp;à tant retournèrent ces meflagers à Valcncienncs,à grande ioye. Souuenj^fignifioiét tementde leur cequilsâiioientbefongr]^,auRoyleurSeigneur:quileur criuoyoit grand or,amp;çraqd etm^i argent,pour faire leurs defpens,amp; pour départir à ces Seigneurs d’Allemaigne;qufne dcmandoyent autre chofe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

En ce temps trépafla le gtntilComte de Haynaut,nommé meflire Guillaume,le v r.

lourde Iuing,ranmilcc c.xxxv i i.Sifutenfeueliaux Cordelicrsà Valenciennes, V^^Z'-^*''^lt;, amp;fit on là fonobfeque:amp; chanta la melfe l’Euefque de Cambray.Si y eut grande foifon i^^^'^^^fg de Ducs, Comtes,amp; Bvons,car il cftoit grandement aimé amp;nbsp;honnoré de toutes gens, ^g Raynaut tant comme il vcfquit. Apres fon trépaffement,/e tira en la Côté de Haynaut, de Ho-lande,amp;deZelande,MonfeigneurGuillaumefonfils: quieutàfftnmela filleduDuc • lehan de Brabât:amp; fut cefte Damc(qui f appelloit lehannc) douée de la terre de Biuch *

-ocr page 62-

PREMIER V O LV ME

'• nbsp;• (qui eftmoultbelheritageamp;:profitab?é)amp;MadameIehanne,famere,fenvint demou rcr àl-ontcnellesfurrElcÿutzamp;vfa fa vie là, comme bonne ft: denote,en ladite Abbaye : amp;nbsp;y fit ?hoult de biens.

T Sf vous trou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Co;rKKe»( aueu»sii^obles de Flandres gardèrent l’ijle de t Cag!fnt en Flandres

les autres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;centre les f^ngld*. * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xxxi.

tuteurs ^iiel nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;*^*^^* e/ue peu diffe- -p^E toutes CCS ord8nfiâccsamp;confo?s,qucle Roy Anglois afqueroitpardeçalamer rens a cefiai^ JL^futlcRoy Philippe de France tout informé, amp;nbsp;euft volontiers attrait les Flamens en la. edufhm j^ p^j^ accort:mais laques d’ArteucUe auoit fi fort furmorné toutes maniérés de gens * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ deFlandres,quenuln’ofoitcontredirefondbinion:amp;meimemcntlcComtc,lcurSei-

ne vous de ce gneur,ne l'y oloit bonnement tcnir;amp; auoit enuoye Madame la femme, amp;nbsp;Louis ion t/ue nous avons fils,en France,pour la dout^des Flatncns. Auecques tout ce,fc tenoyent en l’IHe de Ca diefurie ^z, gant aucuns Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers de Flandres en garnifon: dont mefsire Dutres de er 24. chap. Halluin.mefslL-e lehan de Radais, amp;nbsp;les enfans de l’eftrief eftoyent tous foffuerains: amp;nbsp;lt;r ailleurs. j^ gardoyent le paflage controilcs Anglois,amp; faifoient guerre couuertement: dont les ^ceffne^’^ dieu aliens amp;nbsp;Efeuyers d’Angleterre (qui choyent en Haynaut) furent tous informez Tzcsum en Q^^ ^^^^ ^^’^ r’alloycnt parla en leur pay%ils feroient rencontrez, parquoy ils n’eftoient Sala Gaigant mie bien alfcurs.Konobilant ce,ils cheuauchoient amp;nbsp;alloicntàleurvolonté,parmyle e» la chaux^et pays de Flandres,amp; parles bonnes villes:mais c’eftoit fufle cofort de lacquemart d’Ar Cadzand, ou temelleiquilesfupportoitamp;honnoroitentoutce qu’il pouuoit.Et,aprcs,ces Seigneurs Cacdzant en reuindrent à Dourdrech en Holande:ou ils montèrent en mer pour écheuer le paffa-la Cronic. de gg de Cagant: ou les delTufdits Cljeualiers eftoient, tous dh pays de Flandres: amp;nbsp;y c-ftoient ooigamilonj de parle R o^^dc Francc^lc Comte de Flandres,!!- comme on di-foit.Si reuindrent les Anglois au mieux amp;nbsp;au plus couuertemeflt,qu’ils peürent,en An

pland.

l^tour du am-bajfadturs ^nghiis tn leurfu^s.

quand il ouit parler de la garnifon de Cagant, qui IWirioycnt fes gens,!! dit qu’il y pour-uoyeroitbriefuement,Si ordonna affez toftapresîe Comte d’Erby,mefsirc Gautier de Manny,amp; aucuns Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers AngloisJcfqutJs firent vn grâd amas de Gés d’armes amp;nbsp;d’Archers,amp; chargerét leurs Vaiffeaux à Londres,en la Tamile:Si fürêt cinq oufix censhommes arm e 7, amp;nbsp;deux milIeArchers. Quand ils furent entre# en leur na-uire,ils dcfancrerent,amp; fi vindrent de celle marée,Igpremiere nuit,gefir deuât Gramc-findes. Lendemain ils defancrercnr,amp; vindrent deuant Mergatcs. A la tierce marée ils tirèrent leurs voiles amonr,amp;prindrentleparfond,amp; nagerent tant en mer, par leurs iournées, qu’ils vindrent en Fland»es,Si arrouterent leurs vaiireaux,^ les rneirét en bo conuenant, amp;nbsp;vindrent aïTez près de Cagant.

De la batai/Ze ele (^gaat eKire les ^»glois (^ /juelqaes Flame»s eiuparti ele leur

.Cemte,

C H A P. XXX I I.

Vand les An glois vcirent la ville de Cagant(ou ils tendoyent à venir,amp; à comba-tre ceux qui dedans efloient)lors faduiferent qu’ils auoientle vent amp;nbsp;la marée

•{■ Souuienne

pour eux,amp; qu’au nom de Dieu amp;nbsp;de faint George ils approcheroient. Lors firent fon-vous encore de ^^^ ^^^ trompettes,amp; farmèrent,amp; appareillèrent viftement,amp; ordonnèrent leurs vaif-cemot,pourtolt feauXjêc meirent les Archcÿ deuant, amp;nbsp;finglcrent fort deuers la ville.Moult bien auoy te la fiotte des dit les guettes amp;nbsp;Ics gardes,qui fe tenoient en Cagant, veu cefte grolTet nauire appro-vaijpauxde cher.Si fupppferentbien que c’eftoient Anglois: pourquoyils feftoientiatousrengez ôâiarmez fur les digue^ fur le fablon,amp;mis leurs pennons pat ordónance deuant eux: Ï^^telu ^fdd ^^’■^^^ dître eux de nouueaux Cheualiers iufques à feize.Et pouuoient bien eftre en-4 peupa^uL uiron^nqTnillc,touscomptcz,bien afpresCheualiersamp;BacÂeliers:fi-comme ils mon nomé de Ra- ûflt;»cnt.Et là cftoit mefsire Guy de Flandres,vn bon amp;nbsp;feur Cheualier(mais baftard c-dais. au chap, ft oit) qui prioit tous les compagnons,qui là cftoient,de bien faire. Et là cftoit mefsire precedet. Mais Dutres de Halluin,mefsirè lehan def Rodes,mcfsireGiIlcfderEftrief, mefsire Simon quata tels nos amp;nbsp;mefsire lehan dc Bouqucddit (qui là eftoiét faits Cheualiers) amp;nbsp;Pierre d’Aglemou-fu^oms fticr,amp; maints autres Bacheliers amp;nbsp;Efeuyers, afpres Hommes-darmes: amp;nbsp;n’y eut riens P^deftientéicar les Anglois eftoient defirans de les aftaillir,amp;lc4 Flamans d’eux deffen très pîaces,ex- ‘^’^^* Adoneques firent traire leurs Ateliers fort amp;nbsp;roidc, amp;nbsp;cricret leurs cris:amp; couint à ft/^. nousfir ceux quile haute gar4oient( vt^ififTent ou non)tccuIer.Si en y eut du trait,à ce premier ce que nous 4-^Æiut,pluficuts dc méhaignez amp;nbsp;affolez, amp;nbsp;prindrent terre les Barons amp;nbsp;Cheualiers • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’An-

-ocr page 63-

D E F R Q^^S SART* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;37 •

d’Angleterre,amp; vindret cóbattre aux haches,aux cfpccs,ë? aux glaiu^,l’vn contre l’au- “«’’■f ’^ ^ffp^^ tre:ôclàeut plufieurs belles cheualeries amp;nbsp;appertifes d’armes faites : amp;nbsp;moult vaiHâmét C’^'^’^^ f”^^-fecó battirent les FUmens: amp;nbsp;auffi moult chcualeareufcmer«les rceeurét les Anglois: ^^'^^‘^f^f^^g^^ ** amp;nbsp;là fut moult bonCheualier le Comte d’Erby : S: fâuança fi auant,du premier affaut, ^^^ ’,* ^ ^^ qu’il fut mis p*ag^ffc:amp; Ä luy fufeMonfeigm^ir de Manny toil confort, Car par appe- ^,4 eg pendant tifes d’armes il le rcleuajamp;ofta de tous pcrils^en écriant Lericlaftrc, au Comte d’Erby mettrity peine Lorsapprocherétdc tousTez:amp; en y eutplufieufsdeblcccz,amp;paf cfpccialpk^s de Fia- ^u^telle incer-mens que d’AngloiSjCarWs Archers d’Angleterre:'qui continuellement tiroyent)leur titillé ne ^r-portoicnt moult grand dommage à prendre terre.Auhaure de Cagantfut durelaba- P^'^~ taille,amp; moult fiere,car les Flamens eftoient moult bonnes gens, amp;nbsp;de grande apper- ^^(g^f.. ’' ^ tife pleins.Car par eledion leComte de Flâdres*les y aifbit mis,pour garder le palTage contre les Anglois: amp;f en voulurent acquirer amp;nbsp;faire leur deuoirent^us eftats:fi-com me ils firent. Là eftoient les Barons amp;nbsp;les Chcuali^s d’Angleterre: premièrement le Comte d’Erby,fils au Comte Henry de Lenclaftrc au tort col,le Côte ddißuffort,mef-firc Robert de Golchen,me(rirc Louis de Beauchamp,rftclfirc Guillaume, fils au Comte de VVaruich,le Sire de Bcoclcr, nlclfire Gautier de Manny,amp; plufieurs autres,qui hardiement affaiUoient lesJlamens.Làeut afpre bataille,amp; moult bien combattue,car-iis eftoient main à main* Mais finalement les Flamens furent mis en chacc:amp; er^ eut plus ae trois mille morts,tant fur le h’aurc,que fur les rues amp;nbsp;es maifons:amp; fut prins mef fire Guy le BaftarddcF|andres:amp;: furent morts meffire Dutresde Halluin,amp; meffire lehande Rodes, amp;nbsp;les deux’freres detBrunqu?dcnt, amp;nbsp;meffire Gilles dq|l’Eftrief,amp; fp^r^»«»? plus de xxvj. que Cl^cuahers, qu’Efcuyers;6r fut IS ville prinfe amp;nbsp;pillée, amp;nbsp;tout l'auoir Bruquedent mis ^s vailfeaux au^c les prifonnisrsiSc futla ville toute arfe. ST retournèrent les An-T«»; ?«y’ vouf glois en Angleterre fans dommee* Si fit le Roy à Monfeigneur Guy de Flandres fian- ^^^ ^‘ fjen-cer la foy,amp; obliger prifon:lequelfe tourna Anglois en celle année:amp; fit foy Schomma nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

ge au Roy d’Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z'*ZSde

Cofnmej^leRoyEdüHitr^i(i'^ftglgfgf.f.flÏfgy^^ies4^i4cese/)l’E/hpii'ii chap. xxxi ii

nBms,C4rf en-

A Près la déconfiture de Cagant,ces nouucllcs fépandirent en plufieurs lieux:amp; di- tte tant qu'il foient ceux de Flandres,què fans raifon,hors de leur confeil amp;nbsp;volonté, le Corn- '” tiomera elides nuoit là mis. Si nevoufilfent nullement laquemart d’Arteuelle,quelaehofefc X^/^^XaS fuft portée autrement: Ôi tantoft enuoya fes meifegesau Roy Edouard, en fe recom- j^ „^^ ^, jj-_ mandant à luy de cœur amp;nbsp;de foy luy fignifia qu’en auant il eonfeilloit qu’il paffaft la ^eife mepeur^ mer^ôi véfift à Enuers: parquoy il fàcquitaft des Flamens qui moult le defiroiét à voir, r* empeßher Et fuppofoit alfez que, fil eftoit par-deçà la mer,fes befongnes en fcroi^plus clcres,amp; devins en mar y prendroit grand profit. A donc le Roy d’Angleterre fit moult grans pmirucanccs: amp;, lt;E*elt;rladiHer-quandl’Yuer fut paffé,ilmótaenmer,bié aceópagné de Comtes,Barons, amp;nbsp;plufieurs ß^^’ CheualierSiSi arriua cnlavillc d’Entiers•.qui pour lors fetenoit pour le Düc de Brabat.

Lors vindrent gens de tous coftcz,pöur le veoir,amp;le grand eftat qu’il maintenoit amp;por ^rfiuee dit toit. Apres manda au Due de Brabant fon coufm,auDuc de Guerlcs,fonferourgc,amp;au i{oy d'Anal, d Marquis deluliers, à Monfeigneur lehan dcHaynant,i^àtous ceux dot il aiToit efpoir /««w.ijjg. d’eftre conforté,qu’il parlcroit volontiers à euXiSi vindrent tous àEnuers,entre laPé-J^^°” Polyd. thecoUfteamp;:lafaintIehan.QuandleRoyleseutfcftoyéz,il voulütfàu»ir d’eux,quand ^^^^‘^^ ils pourroient commencer ce qu’ils auoient promis:amp;leur priaqu’ils fen ÿoufiflœdeli- ^^ urer bienbriéuemét.Car pour ce eftoit illàvcnu,amp; auoitfes gês tous apjareillez,fi luy Jutprendre toumeroit à grand doÂimagc, fils ne f en deliuroient appertement. Ces Seigneurs de Jußi de noßre l’Empire eurent grand cofeil amp;nbsp;long entr’eux. Si refpôdlrét finalement entre eÆx,cher Auteur pépins Sire,quandnous venifmes deça,c’eftoit plus pour vous venir que pour autre chofc,fi 1‘tßtt du cha^ neftions point pourueus*devousrefpondre fur ce que requis vous nousauez. Sinous pt^^e.^o. retraitons deuersnozgGns,amp;reuiendrons à vous quand il vous plaira:amp; refpondrons adonc fi plainement,quc la chofe n en demourra mie fur nous^Et adoncques fleurent la iournéc,trois femaincs apres la faint Iehan:mais bienlcur remonftroit le Roy d’Angleterre les grans frais amp;nbsp;dommages qu il fowftenoit pour leur attétefear il pëfoit qu’ils fulfenttous pourucus derefpondre,quandil vint là)Ât leur dit*qu’ilnc retourneroitja- • mais en Angleterre,iniques àtantquilfauroit certaine intention.Sur ce ces Seigneurs fc departirent;ëele Roy demouratoutcoy en l’AbbayedcfaintBernardtSzaiÿuns Sei- -^ pesautres gneurs d’Angleterre demourerét àtEnuers,pour luy faire compaignic,les autres f é al- Exempt l'eßri

-ocr page 64-

• 58 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

uent toußaurs joyg^t ébanoyai» par le pay s, à grans defpcns:là ou ils cftoient bien venus amp;nbsp;feftoyez. ^ittonMujquot;^ L‘^Egt;'-æ‘^^‘^l^i‘-^bantfcn anaaLouLiain:amp;Lî fetint grans temps;amp;enuoyoitfouuent,amp; far^.com- pieçaauoit enuoyé, deueft le Ro^ d^France, pour luy prier qu’il rit creuft nulle mau-mentfont anß uailê information contre luy,car moult enuis feroit nulle alliance neœnuenance con-ß les deux ^- tre luy:mais le Roy d’Ançlt«rre eftoit foncoufin genwaindi iffy pouu^ mauuaifémét ^’^■S^X. ^’'‘‘^~ éconduire de venir en fonpays.Leiour vint que le Roy d’Angleterre attendoitlarei-çou^c^laCm ponfcde^esScigneurs:mais ils refirent excufer;amp; mandèrent au Roy, qu’ils eftoyent Xf^ r^ ^” ^°^^ appareillez,eux amp;nbsp;leurs gens:mais qu’il fifl^ant au Duc lt;ie Brabant, qu’ils fappa-^‘ reillaft (qui eftoit le plus prochain, amp;nbsp;qui plus froidemét fie portoit,celeur fembloit)amp; aufti toft qu’ils fauroyent de certain qqp le Duc de Brabât feroit preft,ils fémouueroiét amp;feroient au commencement de la befongne,aufli toft que le Duc feroit. Et furce,le Roy Anglois fit tint qu’il parla au Duc de Brabant: amp;nbsp;luy remonftrala refponfe de ces Seigneurs.Si luy pria en amitié,Ôc^uy pria par lignage,que nulle defaute ne fuft en luy trouuée,car iflCapperceuoit bien qu’ilfappreftoit froidement: amp;fil n’en faifoit autre chofc,il doutoitqu’il perdoitl'aide de ces Seigneurs d'AUemaigne, parla defautede luy. Lors dit le Duc qu’il f en confeilleroit.^Jipandil fut longuement confcillé,ilrefpon dit qu’il feroit aflez toftpreft amp;nbsp;appareillé, quand befoingeferoit.-mais ilasroit auant parléâtous ces autres Seigneurs. Et pour ce manda à ces Seigneurs qu’ils veniflentà luy,là ou mieux leur plairoit.Si fut la iournée alTignécàla Myaouft:amp; fut mis ce parlement,par tous communs accords, à I^llc,pour caufe du jeune Comte Guillaume de '^rremUe'e du Haynautquiy deuoitcftrc:amp;yfutjuecquesmeflirelehan, Monfeigneur deHainauf, i^ej d’^n^le. fononcic.Quandtou^ces S eigneur?dc l’Empire furent aftcmblc4.cn la ville de Halle, O' des sei~ ils eurent grans parlemens,puis dirent au Roy Anglois.Cher Sire n^us ne voyon^cau-p»tftrs delà fe de défier le Roy de France, tout cofideré: fe Vous ^pourchaffez que vous ayez l’ac-taßeytdemai^ cord de l’Empereur,amp; qu’il nous commanda que nous défions le Roy de Frâce de par ^ne aHuUejco Juy:amp;la caufe peut eftre telle. Car de long temps a efté cq^uenancéamp; feellé,quenul ' ^°y ^^ France ne doit tenir,n’acquerir riens fur l’Empire: amp;nbsp;ce Roy Philippe a acquis e a eis. j^ ^.j^^ß-gj jg Creuecœur en Cambrefis,^ le chaftel d’Alues en Pailleul,amp;iaçfledeCâ bray:pourquoy l’Empereur a bien caufe de le délier py nous. Sivueillezpourchaflèr fon accord pour noftre paix amp;honneur.Et le Roy d’Angleterre dit qu’il feroit volontiers par leur confeil.Puis fut ordonné que le Marquis de luliers iroit à l’Empereur, amp;nbsp;auecques luy des Cheualicrs amp;nbsp;Clcr« du Roy,amp; aucûs du confcil du Duc de Guerles: maisle Duc de Brabant n’y voulut point enuoycr: mais il preftale chaftel deLouuain au Roy d’Angleterrepou»y demeurer. Le Marquis de luliers amp;facompaignietrou-uercntl’Empc^ur àFlo‘rebech.Siimpetra cepourquoy il eftoit allé:amp;y mit Madame le M4rauifàf Marguerite dÆaynaut grand’ peine, que meîfire Louis de Bauiére, lors Empereur de de luliers eri- Roine,auoit elpoufée;amp;fot adonc ledit Marquis fait Comte:^ le DucdeGuerles(qui ^e'en Comté, eftoit Comte)futappelléDuc:amp;auiri l’Empereur donna commiflion à quatre Cheua-C^Ucomté de liersamp;à deux Clercs de droit(qui eftoiêt de fon côfeil)pouuoir de faire le roy Edouard Guerles en Du fo^ vicaire,pour t(jutfonEmpirc:amp; de ceprindrent les dclfufdits Seigneurs inftrumés ^^‘^ publiques,confermezamp;feelle#fuffifamment de l’Empereur.

fascesmots nbsp;nbsp;Comment le SoßJ^auid il'Efeeeeßt a/Ziance au Roy Philippe Je Fraxee. chap. xxxiiil,

tant à la ri-

^ueurt^uepar 'T^mcef tentais leieuneRoy Dauidd’Efcoce(quiauoit grande partie defonRoyau-7à vous enten- XL me empefahé,amp;ne lepouuoitrecouurer pour l’effort du Roy Anglois)fi fe partit diei^^uil V^d’Efoocepremièrement,^petitemégnie,auecques la Roynefîfomme: amp;nbsp;arriuerent '^'’^ ‘^‘^^ ''‘~ ® i^o^lorig^es puis vindrent à Paris,au Roy Philippe: qui les feftoya grandement:amp; luy u^d en ^Ï^e P’^^^^utafes Chafteaux^ pour feiourner à fa volonté, Sc de fon auoir pour defpendre: a l’an i^^y. niais qu’il ne voufift faire nul accord ne paix au Roy d’Angleterre, fors par fon CÔfeil. dernièrement Car bien fçauoitle Roy de France, que le Roy Edouard dAngleterre fappareilloir, compte' ßir la tant qu’ilipouuoit,pour luy faire guerre. Si retintle Roy de France, amp;fouftintmoult mortduCom- longuement, le Royamp;la Royne d’Efcoccdelczluy:amp;leur fit délivrer quant qu’il leur te de Hamaut appartenoit (car d’Efeo^e leur venoitil ^fez petit, pour leur eftat maintenir) amp;en-Tcsainfi^it^ies ”°y^^^ ^°y ‘^^ France en Efcoce grans meffages aux Seigneurs amp;nbsp;Barons, qui y eftoy-lutmfi^ha- ent demeurez, amp;guerroyoient contre lesgarnifons du Roy d’Angleterre :amp; leur fit lies, depuis offrir grâ^e aide amp;nbsp;cofort: mais qu’ils ne voufiffent pacifier ne donner tréues aux An-le chapitre ly. glois,fi ce n’eftoitpar fa volóté,amp; de leur Seigneu^qui tout ce luy auoit promisamp;iuré.

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Adonc

-ocr page 65-

D E F R Ö I S,S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3^

Adonc ces Seigneurs ci^Efeoce fe confeillefentjamp;apres faccordèrent ioyeufenient à (nfifl^'i^i^^jf^ requeftc:amp;iurercnt amp;feellerentaucc le Roy les SeigneursTEt ainfi fuient les alliances de ce temps faites entre le Roy de France amp;nbsp;le Roy d’Efcocc(qui fe tindrent fermes vn ^^”^^^/;^ ****quot; longtemps)amp;enuo^ale Roy de France Gensd'ai^nc^ en Eftoce, pour guerroyer les j,it»ilrtit pat Anglois:amp;parefog^^lm^irc Arnoul d’Andrcgien(qui puis fut Marefchal de France) i,ien a» temps le Seigneur de (Ârrcncieres,amp; pinceurs Chcmlicrs Elcuyer«*S*penfoitle Roy de Fran ehtfeieur fit’ll ce,que les Efcoçois dôneriÿcnt tant affaire au Royaume d’Angleterre,que les Angloi» ^v“^t ^»e lé ne pourroict venir de deçà la mer(au moins finô bien petit)pour luy nuire amp;nbsp;l^reuer. ^SJ^^^'Ercoce

Com^fe/it le Roy Eislouaréi éi'^Ngleterrffut fait vicaire de l'Empire d'^/Zemaigne. ceauantßnre CHAPITRE kxXv* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tourman chapi^

z^ Vand leRoy d’Angleterre,amp; les Seigneurs a luy alliez,fc furent départis du parle-ment de Halle, le Roy fe retrahit à Louuain, amp;nbsp;fit appareiUen^e Chaftel pour fa demeure:amp;r manda à la Royne,fa fcmmc,felle vouait venir deçà la mer ^ que ce luy plaifoit moult bien,car il ne pouuoit delà repairer pour toute celle année, Êors renuoia grande partie de fes Cheualiers pour garder fon pays mefmemeht fur la marche d’Efi coce.Tandis que ces befongnes fc lailbicnt,les autres Chcüaliers Anglois(qui eftoiet cnBrabant^euersleRoy d’Angleterre) fefpandirent auâl le pays de Flandres amp;de Hainaut,entenât grans defpês:^ donnoict gtans loyaux aux Seigneurs amp;nbsp;aux Dames amp;: Damoifellcs,pour acquérir leurs graces:amp; tât faifoiét, qu’ils cftoient mout prifez amp;nbsp;aimez detous amp;nbsp;de touw:s:mçfinemét du comuiyicuplc (à qui ils ne donuoient riens) pour le bel eftat qu’ils maintenoient.Or reuindrent^le l’Empire^cnuiron laff oulfaints, le Marquis de luliers*: fa copagnie.Si lignifia au R* y Edouard là^euenue,amp; luy mâda quc,öicu mcrcyjil euoit bié expldité.Le Roy Edouard luy referit q à la fefte de SiMar tin fuft deuers luy; amp;nbsp;demanda l«^oy au Duc de Brabat, ou il Vouloir que ceparlemét fe tcnift:lequcl Duc refpondit à Arques,en la Comté deLoz,prcs de fon payslt;Et adôo le Roy le lignifia à fes aUicz^ui tous y vindrét.Sifut la halle de la ville bié encourtinéc de beaux draps amp;: riches, comme la chambre duRoy: amp;nbsp;fut le R oy alfis, la couronne j^^^f^^^^^^ÿ^ d’or m^t richcamp; noble au chef,plus haut cinq pieds que to” les autres.Et lors,par de- cariâtekPsm uant tous ceux qui là eftoient, furent leucs les lettres de l’Empereur: par lefquelles le pire^ettredan Roy d’Angleterre cftoit conftitué amp;nbsp;eftably fon vicaire amp;nbsp;fon Lieutenant pour luy : amp;nbsp;i{^ d’^nfe-luy doilnoit pouuoit de faire loy amp;nbsp;droit à chaeün au nom de luy amp;nbsp;de faire monnoye terreparLews d’or amp;nbsp;d’argent aulfi au nom de luy. Et comnlanJioit par ces lettres, que tous ceux de ^e^anHre^ fon Empire, Sf tous autres,à luy fubiets,öbeilferit à fondit vicaire,comme à luy mefme: Scfilfentfcauté amp;nbsp;hommage au vicaire de l’Empire: amp;quc tafitoft là endroit fuft clamé amp;nbsp;refpondu entre les i)arties,comme deuant l’Empereur, amp;iugé droit à la femonfe de luy.Et fut là endroit renouuellé vn iugement amp;nbsp;ftatut,amp; affermé:qumuoit efté fait à la court de l’Empcreur,le temps paffé, qui eftoit tel que, qui vouloir autruy greuer ou porter dommage,!! le deuoit défier fuffifamment, trois iours deuant fon fait:amp;, qui autrement le falloir, ildeuoitcftrer’attaintde mauuais amp;nbsp;vilain fait. Quand tout ce fut fait,lcs Seigneurs fe départirent, amp;nbsp;promirent les vns aux autres d’eftre appareillez, fans delay,trois femaines apres lafaint Ichan,pour aller louant la cite deCainbrayiqui doit eftre de l’Empire,amp; eftoit tournée par deuers le Roy de France. Ainfi fe departi-rét ces Seign6urs,amp; alla chacun en fon lieu:amp; le Roy Edouard,vicaire de rEmpirc,f en reuint à Louuain,dclez laRoyne,fafemme;qui eftoit lavcnu^uouuellem^nt à grSndc noblefte,amp; bien accompagnée de Dames amp;nbsp;de Damoifelles d’Angleterje.Si tindfent là le Roy amp;nbsp;la Royne leur tinei,moùlt honnorablcmcnt,tout cclüy Yuer. amp;nbsp;fit feirejno- • noyé d’or amp;nbsp;d’argent en la ville d’Enucrs,à moult grand’ foifon.-Mais non pour Ant ne lailfa pas le Duc de Brabant de faire fes diligences, amp;: enuoye^fongneufement pour mcffages,deuers le Roy d^ Frartce Philippe,Monfeigneur Louis deTrauchen,fon plus efpecial Confcillcr,auecques aùtres,pour foy excufcr;pour laquelle ehofe iceluy Che-ualicr y auoit efté moult de fois enuoyé. En la fin il le fit demourer toutcoy ^elez le Roy,afin que toufiou»s iirexcufaft,amp; contredit toutes les informations,qui pouuoient venir à l’encontre de luy :2e celuy Cheualiet ai fit tout fon deuoir ôr tout fon pouuoit.

Comment le Roy Edouard d’^^nfeterre (ß‘fit adiez défèrent le Roy de France, CHAPITRE* XXXVI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

Û i)

-ocr page 66-

40 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME.

’^^f^’^ß.'^^^ y^^Pc paftaccïiiy Yucr,amp; trEftéreuint:amp;lafcftcfidnôtIchan5aptiftc approcha.Ces fleenla.i^jy V^Scigneurs d»Angleterrê amp;:d’Allcmaigncfappareillercnt,pouracheuer leurempri Roy de France fi fepourucut à l’encontre, car il fauoit partie de leur entente. Le t'er^'. c^jiUn ^'^^7 Edouard d’Angletcirc fit Paye ÿ)utcs fes pourueances en Angleterre, amp;nbsp;fes Genf-nf^e tuteur d’armes appareiller,amp;: faire paffer lamer,fi toft quela Paint I^auJimmlfée: amp;nbsp;fen alla. me/'me,en cow tenirluy mefines à Ville«o«::amp; fitfcsgeni(ainfiqu’il*venoirt)prendi^oftelsenlavil ptant ddigem ie:amp;, quand elle fut pleine,!! les faifoit loger contreual les finaux prez, félon la riuiere, ment depuis gn tenter amp;nbsp;en trefs:amp;là demourerent depuis la Magdaleinc iufques à la Noftre-Damc a^)i duchapi j^ Scptcmbre,cn attendant,de femaine en fergt;aine,Ia venu Aies Seigneurs del’Empi-’^^ ^°' re,amp;par efpecial du Duc de Brabant: lequel tous les autres attendoient:amp;, quand le Roy d’Angleterre veit qu’il ng vcnoiy)omt,il enuoya grans meffagers vers chacun, amp;nbsp;les fit femondre qu’ils veniffent,ainfi que promis auoient,le iour Saint Gillc, en la ville de Malincs,amp;luy diffent pourquoy ils tardoient tant. Le Roy Edouard d’Angleterre feiournoit à ViUenort,amp;iouftenlt;^t chacun iour,fur fes defpens,bien fcize cens Hom-mes-d’armel^tous venus d’outre mcr,amp;bien dix mille Archiers,fans les autres pourfuy uans.Si luy pouuoit bien pefer,aucc le gr^dtrefor qu’il auoit donné à ces Seigneurs, f/ ƒ dumt vn ^ auccles grans armées qu’il auoit eftablics fur la mer,t contre les Géneuois, les Norme”/Xp»« mans,les Bretons,les Picars,amp;les Efpaignols,que le Roy de France Philippe faifoit na Comme les gérai tenir fur la mer àfesgaiges,pour entrer en Angleterre,!! toft que la guerre feroit cre.maison ouuerte. CesSeigneurs d’Allcmaigne,àlafemonfedu Roy d’Angleterre,vindrentà peut vecir ^ue Malines:amp; faccorderent affez comm^ncmcnt,aprcs moult dc^^arollesyque le RoyAn-eda eßeit cor- glois pouuAt bien mouuoir àla quinzaine enfuiuant : eftoyent adoncques tous appa-rempu-.c^ain^ cédiez.Et, afin quc le^r guerre fuft plus belle,ils faccorderent( cemme faire le falloir). leT^^f^^^^ d’enuoyer leur défiance au Roy Philippe- Prcmicr«nent le Roy lt;iAnglctcrrc,llt;*Duc Françoisquot;'^^^ ^^ Guerles,le Marquis de lulicrs,médire Robert d’A^»ois,mcffire lehan do Hainaut, le tZ4 mer«/« Marquis de t Muffe,le Marquis de Blancquebourc,lc Sire de Fauquemont,meffireÂr-Uifl. çr la noul de Bacqueghen,!’ Archeuefque de Coulongne, meffij^'f Galetas fon frere,amp; tous chaux di/int les Seigneurs de 1’Empire,qui chefs fe faifoient auecques le Roy d’Angleterre. Sifu-NulTe,«» Nu rent ces défiâces eferites amp;nbsp;fcellees, excepté du Duc lehan de Brabant : qui dif^u’il fe-^: , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;roit fon fait à par luy,à temps amp;nbsp;à point. De ces défiances apporter en France fut char-

den'^riSme^vn géamp;priéfEuefqüedeLincole:quilesapportaàParis,amp;fit fonmeffagebiéamp;àpoint; vvaleran.yMf tant qu’il ne fut de nully reprins neblafmé : amp;nbsp;luy fut deliuré vn faufeonduit, pour reif penfießre tourner deuers fon Seigneur le Roy :^ui fe tenoit adonc à Malines,comme dit eft.

cefiuicj/,(^, de fait U chaux le name icj/ GaUcrant

Comment meßre Gaatier de cMafinj, après U^f devances faites, ft la premiere cheua/tché^en France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xxxvii.

EN la première femainc/pic le Roy de France fut défiéjmeffire Gautier de Manny,ft , toft comme il peut fentir que le Roy de France deuoit ou pouuoit eftre défié, print

Surfrtnß tie Mertai^ne en Picardff far let ^n^lfif.

amp; cueillit enuiron quarante Lances de bons compagnons. Si cheuaucha parmy Brabant, que de iour que de nuit,tant qu’il vint en Haynaut,amp; fe bouta dedans le bois de Blaton: amp;nbsp;encore^ne fauoit on qu’il deuoit fairc:mais il dit à aucuns de fes plus priuez, qu’ilauoitpromis en Angletlt;wre,deuantlcs Dames amp;nbsp;Seigneurs, qu’il feroit le premier qui entreroit en France,amp; prendroit chaftel ou forte ville,amp; y feroit aucunes ap-pertifes d’arme«:amp; eftoit fon entete de cheuaucher iufques à Mortaignc, amp;nbsp;de furpren-dre R ville:c|ÿi cft du Royaume de France. Ceux, à qui il fen decouurit,leluy accor-gt; derét volôtiej^.Adonc ils reflanglcrent leurs chenaux, amp;reftraignirét leurs armeures, amp;nbsp;d^uaScherêt tous ferrez,amp; pafferent les bois de Blaton,amp;vflidrct,droit à vn adiour nemeflt,vn petit deuantfoleil lcuanr,à Mortaigne,fi trouuerét d’auéturele guichet ou uert. Adonc dcfcenditenelTire Gautier tout deuant,amp;aucuns des autres côpaignons,amp; entreret à la porte,tout coyemét, amp;nbsp;puis eftablirét aucûs des%urs pour garder la porte,puis vindrét contreualla rue meifire Gautier amp;nbsp;fon pénon, tout deuât la grolfe tour: mais la jjprtc amp;nbsp;le guichet eftoiét bien fermez. Auffi la guctc du chaftel ouy t leur bruit amp;les apperceut de fa garde:amp; adonc começa à corner de fa bucin%,amp;crier trahy trahy. Lors f eucillerct toutes gens, amp;nbsp;les foudo^ers du chaftel : mais point ne faillirét de leur fojt.Et lors meinre Gautier de M5nny fe rctrahit arriéré tout bellement, amp;nbsp;fit bouter le feu en la rue,contre ce chaftel. Si falluma tantoft, amp;nbsp;furent bien à celle matinée cinquante n^ifons arfes,amp; les gens eftray cz,car ils cuidoyent eftre tous prins. Mais mef-firc

-ocr page 67-

ÖE FROISSA R*T; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4i

fire Gautier amp;nbsp;fa comp^nie cheuaucherent arncre, droit à Condc:^ là pafferent Te- nbsp;nbsp;•

fiang amp;nbsp;la riuiere de Hayne. Puis ils cheuaucherent le cheifiin de Va]^ncienneS5amp; le coftoyerent ala dextre main,amp;vindrent à Deuain,amp;fe retrahirent en l’Abbaye. Puis palferent outre deue» Bouhaing,amp; firent tant au Chaftellain,lt;i^ic les portes leur furent ouuertes:Sclà paflerentvncriuiere,quife fiert cnfÂtaTigiamp;vint d’amont deuers Al-ues en PaiUeulT^(ph“? feltvindrejit à vn tres^ort chaftel( q^i fj tenoit à rEuefque de Cambray)quc l’on appelle Thindequel fut moult foudainement furprins, amp;nbsp;le chaftel ^,^^^-^ß j^ conquis,amp;le Chaftellain sAà femme dedans: amp;nbsp;eh fit le Sire de Manny vue bonne gat chafleaMde nifon,amp; y ordonna demoiÿ'crvn fien frerejCheualier:qui fappelloit meflire Gilles de j-^tn en cans Manny:lcquel fit depuis à ceux de Cambrefis Si à la cité de Canibray moult de détour brefs, p^ ki bicr.Carlechaftelfied à vne petite lieue de ladite ville; Lors,quand mefsiré Gautier ^An^lwi eut fait fcs entreprinfes,il f en retourna franchemînt ert Bfabant,deuers ledit Roy,fori Seigneur:lequeliltrouuaàMalines3amp; luy compta ce qu’ilauoitfait;

Comment^apres les deßances^ tés gens s^ù Ro^ de Fran^ e^irerifié én ^^»gleierre„

ChAPITREiXXXVI

çl toft que le Roy Philippe de France fceut^u’il atioit efté défié du Roy Anglois amp;nbsp;^fes alliez^! retint Gens-d^tmesamp; foudoyers de tous coftez.Si enuoya Monfeigneur leGaloisdelaBaufmejVnbonCheualierde SauoyCjCn la cité de Cambray,amp;fenfit Capïtainc,auecmelfireTribaudde Marneil,amp;le Seigneur de Roye: amp;nbsp;croient iTien tant Sauoyficns que François,deux cens Lances; Et fi enuoya le Roy faifir la Comté de Ponthieu:quele Roy d’Angleterre auoit tenui?par-auant, de par Madarne fa mere. Etmandaamp;ptiaàauciins Seigneurs de fEmpire, M’Is comme le Comte de Haynaut fon nôpucu,lc Duc d^Lorraine,ôr ^e Comte deBar^ Euefque de Mets, amp;nbsp;l’Eucfquc du Lieg^quils ne fifres nuis mauuais pourchaz contre luy amp;nbsp;fon Royaume. Le plus de ces Seigneursluyrefpondirent,quliuflineferoyentils:amp;le Comtede Hayhautluyref crit moult courtoifement,qu’il feroit tout appareillé à luy amp;nbsp;à fon Royaume aider à gar der contre tout homme:mâsle Roy d’Angleterre vouloir guerroyer pour l’Empire, ^^^^^^ ^^^^^ commo^eaire amp;: Lieutenât de l’Empereur: parquoy il ne luy pouuoit rcfufer fonpays Nicole Bo* * ne fon cönTort,car il tient en partie fa terre de l’Empercur.Sitoft que meflircHucQm chet,^^ les riel, meflire f Pierre Bahuchet, amp;«Barbe-noire(qui gardoycnt les deftroits amp;nbsp;les pafia- ^nna. de Fr, ges,entre Angleterre amp;nbsp;France,à grande nauife) entendirent que les défiances eftoient nigt;f»r»enf Ni-faites en Angleterre,ils vindrent,à vn Dimenche matin,au haute de Hantonnc, tandis “^Q^' ^^ ®“^quot; queles gensflitentàlamcflcramp;entrcrcnticcux,N*ormans,Picars,amp; Efpaignols,enla ville,amp; la pillèrent tout entièrement,amp; y tuerent plufieurs gcHSjamp;violerétpucelles,amp; ^^fNo:^ ^-efforcerent femmes, amp;: chargèrent leurs vailfeaux du pillage f^u’ils trouuercntenladi- brege^^nefied tamp; ville:qui eftoit pleine amp;nbsp;bien garnie,puis r’entrerent en leurs nefs:amp;,q^nd le flot de fientgueresfon la mer fut venu,ils fedefarmcreht,amp;fingieret,à l’exploit du vent, deuers Normandie, uent tels mms amp;f en vindrent rafrefehir à Dieppe: amp;nbsp;là partirent leur butin amp;: leur pillage. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(^ f»-

^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C9rch4CHn de

CemfhefJt le Rof Edeuard d't^fsgle ferre a/iegea la cité de Cambraj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eux^ efi tant

CHAPITRE XXXIX; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;différent 4 fin

v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;.* eimpaigno,e^

LE Roy d’Angleterre fe partit de Malines,amp; fen vint à^rueelles: amp;nbsp;toutes manières àßy meßne^ de gens paflerent au dehors. Adonc fauallerent Allemans à grand effort:qui c-- lt;jueie tmuue

ftoyent bien vingt rriillehommes;Et fi demanda le Roy Anglais au Duc de Brabant, »»«^f«’'lt;1? ne quelle eftoit l’on intention,d’aller deuant Câbray,ou de le laiflîr.Lc Duc rifpôdit que, ’quot;*quot;* lt;^e»fin^te fi toft qu’il poürfoit fauedr qu’il auroit afliegé Câbray, il fe tireroit celle part atout dou- '” “quot; ’quot;*''quot;quot; zc cens Laces,Fié eftofées de bôs Gens-d’armes.-Lors fe parfit le Roy,amp; vint ^Nlue 11e . j^’ audtpat amp;là coucha vné nüit.Lc lendemain vint à Mons-cn Haynaut;amp;là trouualeieunc Cô- auantfintneU tcdeHaynaütamp; tfon on^le:qui le recent ioyeüfemct.Et toufidùrs eftoit dclez le Roy fimpUment, meflire Robert d’Artois,amp; de fon plüspfiùé confeihéc enniron xvj;ou xx. grans Baros fans 8:,mass amp;nbsp;Cheualiers d’Angleterre,que le Roy menoit auecques luy pour fon honneur amp;nbsp;fon d faulty neeef^ eftat,amp; pourlccôfeiller:amp;fi eftoit l’Eucfquc de Lincolerqui moult eftoit fortrenômé-^'''quot;.'”^^ ^’^^‘^ en cefte cheuauchée *dc fens amp;nbsp;de prouëlfejôr fi paffoiet coufioufs les Aiiglois,amp; fc la- /Jj^'^^deffaquot; geoient fur le chemin amp;nbsp;fur le plat pays, ainf? qu’ils venoiet, ^trouuoient tous viures ^,^ti”onde demi's appareillez pour leurs deniers.Lcs aucuns payèrent,Ôaes autres non.Quandlc Roy ert icune cote: (y^ repôfé deux iours à Mons-cn-Haynaut,il vint à Valenciennes,Sc y entra feulement luy ainfilèvent •».

-ocr page 68-

PREMIER V 0 L V ME


4^


^m’'^dè'r^ard ‘^^“^^^^’^^‘^ ‘^^ Cheualicrs: amp;nbsp;là eftoit ia venu le Côte de Haynaut, amp;nbsp;mefsire lehan fon ^d^fant, qui le oncle,lc Sire dcLFaguincllffs,le Sire de Verchin,lc Sire de H aureth,amp;plufieurs autres, reccurent, Q^î ^^ tcnoyêt ddez le Comte leur Seigneur. Et emmena le Comte le Roy,par lamain corne fait außt iufques à la falle,qui eftoit toute appareillée à le receuoir:dont il aiduint qu’en montant l’^bye^é de les degrez de la fiiile,rEucfquc dt LTncole(quilà eftoit prefent)leuafavoix,ôc dit, Guil la chaux. nbsp;nbsp;laumc d’AuHonnc,Huc^qi^c dc Cambra]^,ic VOUS ad^onnefte,fflt;flfflH^procureur dc

^iar le Roy d’Angleterre,vicaire de l’Empereur de Romme,que vous vueillez ouurir la cité de Cambray: amp;nbsp;f autrement le faites, vous vous forfaits,amp; y entrerons par force.

■fP^r^M^M de Mulfc.

• Nuln(?relponditàcefteparolle:carrEuefquen’eftoit pas j^^efent. Encores parla l’E-uefque de Lincole,amp; dit.Comte de Haynaut,nous vous admoncftons,de par l’Empereur de Rómc,quc vous veniez feruir le Roy d’Angleterre, fon vicaire, dcuant la cité dc Cambray,à tout ce qu’aux dc g As.Le Comte, qui là eftoit prefent, refpondit, amp;nbsp;dit,Volonticrs^pres entrèrent en la falle,amp; menèrent le Roy Anglois en fa chambre. Tantoft apres fut le foupper apparcillé:qui fut grand amp;nbsp;bcau,amp; bien ordonné. Lendemain fe par|jt le Roy,amp; fen vint? Afpre;amp;quand il eut efté deuxioürs à Afpre,amp;que ia moult defes gens furent paifez, il fen partit, amp;nbsp;vint deuers Cambray: amp;fe logea à VVis:amp;airicgealacitédc Cambray denJus points: amp;toufiours luy croifloient gens. Làluy vint Icieune Comte de Haynaut en trcfgrandarro5^amp;meflîrclehan,fon oncle: amp;fc logèrent allez près du Roy. Apres le Duc de Guerles amp;nbsp;fcs gens, le Marquis t de Nuffe,le Comte de Mons,le Comte de Saunes ,1e Sire de Fauquemont, mefsire Ar-noul de Bouqueghen:amp; tous les autres Seigneurs de l’Empire alliez au Roy.

f ViirMMt Louis de

Aufixiefme iour que le Roy amp;fe^eigneursfe furent parm,amp; logez deuantCam-bray,vint le Duc de Brabant cnl’ofijCn moult bel array : amp;nbsp;auoit bien neuf cens Lan-ces,fansles autres gui armcz:dontil y auoitfoifon.il fe logea deu*^s Oftrenan furl’Ef-caut:amp;fitonvnpontfurla riuierc,pour aller de l’vn oft à l’autre.TAtoft qu’il fut ^cnu, Trauchen. il cnuoya défier le Roy dc France,qui fc tcnoit à Colnpiegnc, dcquoy Louis de t Tra-üren ce beu le neghcn(qui toufiours l’auoit cxcufe)fut fi confus,qu’il ne voulut plus retourner en Bra ^t amß nbsp;nbsp;nbsp;bant,ains mourut dc ducil en France.Cc fiege durant dcuâtCambray,il y eut plufieurs bn^e de Sala: ^carmouches amp;nbsp;meflécs,amp; cheuauchcrent,par couftume,melfirc lehan dc H j^autamp; mais ceint de , j r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

ent Tranche brefis,amp; vindrent ces Seigneurs amp;nbsp;leur routes,vn iou^à bien cinq cens Lanccs,amp;mille autres combattans,au chaftel d’Oify en Câbrelis,amp;y liurerent vn grand affaut, amp;nbsp;Veuf-fent prins de force,mais les Cheualiersamp;Efcuycrs,quilà cftoient,le deffendirent fi bié, de parle Seigneur de Concy,qu'ils iTy curent nul dommage, amp;nbsp;retournèrent lefdits Seigneurs Scieurs routes-enleurs logis.Le Comte de Haynaut amp;fes gens vindrent, vn Samedy,à la porte deueft Saint-Quentin: amp;y liurerent grand alïàut. Là fut lehan Chandos (quiadoques cHoit Efcuy er,amp; des prouëffes duquel ce liure parle fort)qui fc getta entre les barrières,à la porte,au long d’vne lance:amp; fc combattoit moult vaÛlam ment à vn Efcuyer de V ermandois,appellé I ehan de Saint-Dagcr:amp; firent, Ivn contre rautre,de moult belles appertifes d’armcs:amp; conquirent les Hainuyers,à force,les bail-» Mtns ' Ï®5:amp;là cftoient,en tresbon conuenänt,le Comte de Hainaut amp;nbsp;fes Marcfchaux,mcffi Exemb^mettet ^^GiranideVerahin,mcfl'ii;eHenryd’Antoing,amp;lesautres,quifauenturoient hardie d’An^hien, nient pour leur honneur auatfter, Avne porte(qu’on ditlaporte Robert)eftoient le Si-G^l’Aliregé rede Beaumót,amp;ieSircde Fauqucmót,le Siretd’Angien,meflire Guillaume deMan-de ia chaux ny,amp;lcurs gcn^:amp;y firent vn tresfort amp;: dur affaut: mais ceux de Cambray amp;nbsp;les fou-d’Enghien. doiers,que l»Roy de Fr^ccy auoit cnuoyez,fc deffendoient vaillamment amp;nbsp;par grad aduis:amp; firent tant,que icfdits alfaillans n’y conquirent riens, mais fen retournèrent, mur i et ui hicwljfiîz amp;nbsp;bien battus, àleurs logis.. Leicune Comte de tManny vint laferuirlc fefeutvew^ comte de Hainaut par prierre:amp; dit qu’il fetiendroit de leur parti, tant qu’ils feroient ßtrlaßn de ce fut l’Empire. mais,fitoft qu’il feroitau Royaume de France, jl fen iroit deuers le Roy chxp. combien dc France,qu’il l’auoit retenu Seprié. amp;auffic’eftoit l’intention du Comte de Haynaut: fte tous mes £)^ cômanda à fcs gens,que nul fi hardy,fur la hart,nc forfift riens au Royaume de Fran-auhesExemp. ^^ j-jj^^is q;æ |e K^y d’Angleterre tcnoit le fiege deuâtCambray,à bien quarante mil-T'^^I^aX ^^ Hommes-d’armcs,amp; que moult la contraignit par alTauXjfaifoif le Roy Philippe fôn ^^rançois m’af mandement à Peronne^n Vermandois:i$là enuiron fc confeilla le Roy Anglois auec-feuren^^u/lj' qgt;*es CCUX dc fon pays,principalement à meffire Robert d’Artois, auquel il auoit grand

mr con-

-ocr page 69-

DE F R 0 I § S AR T*


4i


nir contre fon aJucrki^c, ou de foy tenir deuant Cambray, tant que par force il Teuft conquife. Les Seigneurs d’Angleterre amp;nbsp;fon deftroit Confeilregardèrent que la cité eftoit forte amp;nbsp;pourueuë de gens,de viurcs amp;nbsp;d’artillerie:amp; que longue feroit la chofe de tantdeinourerlàqu’MsTeuflènt conquife: duquel ^pflueft il? n’eftoient pas bien certains :amp; fapprocliod TYucr : amp;nbsp;n’auoient encores faitnuls faits d’armes : amp;nbsp;eftoientlà à gransfrais. Si ca^^cnfcrciTt qu’il aheuauchaftauant au Royawnfle. Làtrouueroientlargement àviure, amp;nbsp;mieux à^ourrager. Sifutceconfeiltcnu : amp;foidonncrcnt tous les* Seigneurs à deloger : amp;nbsp;firent troufter tentes, amp;trcfsj amp;nbsp;toutes manières de haraois : amp;nbsp;cheuaucherent deucrs le Mont-faind-M^rtin (qui eft du cofté del’entrec de France)^ i« ^ndti* cheuaucherent moult ordonncmcnt,amp;par eonneftablies,chacun Seigneur entre fes IdißintJeße^t gens. Et eftoient les Marefehaux de Toft Angloys, le Comte de Norhantonne, amp;nbsp;de ^t Cambraj. Cloceftre, amp;nbsp;le Comte de Suffort : amp;nbsp;eftoit Conneftabie d’Angleterre le Conatede V Varuich: amp;paircrent aflez près du mont, lariuierc de TEfcaut,tout àleur aife: car elle neft mie moult large là endroit. Quand le Comte de Raynaut eut acompaignéle Roy d’Angleterre iufques au département de l’Empire, amp;nbsp;qu’il deuoit paffer TErcaut, amp;nbsp;entrer au Royaumc,il print cogé de luy, amp;nbsp;dit que pour cell?fois il ne cheuauchcroit plus auecques luy, amp;nbsp;quil eftoit prié amp;t mandé du ftoy Philippe, fon oncle : à qui il ne vouloir point d»hainc:mais Tircgt feruir au Royaume,en telle manière qu’il Taüoit feruy en l’Empire: amp;nbsp;le Roy luy dit. Dieu y ait part. Lors le Comte de Haynaut,le Comte de Î^ia-inur,amp; leurs routes,reuindrent arriéré au Q^efnoynamp;donnalé Comte de Haynaut cô-gé à la plus grande partiele fes gens: mais il leur dit,amp;pria qu’ils fulfent tous pourueus: car il deuoit aller, dedans brief temps, deuers le Roy de France, fon oncles •

Comment le Roß B^euardßt mettre f/enry de Flaftdres C/)e»4lier,i^ après marcha

• nbsp;nbsp;firla Picardie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre xi.

çl toft que Ic Roy d’Angleterre Lt paffé la riuicrc de TEfcaut,amp; il fut monté furie ORoyaume de France, il appela meffire Henry de Flandrcs:qui adonc eftoit ieuneEf-cuyer. Si le fit Chcualier, amp;nbsp;my donna deux cens liures de reuenu, à TEfterlio, chacun, an amp;nbsp;luyrfigna bien amp;nbsp;fuffifamment en Anglcterre.Puis vint loger le Roy enTAbbaye du Mont-falnd-Martin : amp;: là fe tint par deux iours : amp;nbsp;toutes fes gens fi eftoientpartis entour luy fur le pays : amp;nbsp;le Duc cfc Brabant eftoit logé en l’Abbaye de t Vanccllez. t ^elon la Quand le Roy de France (qui fe tenoit à Compiegne) entendit les nouuelles,fi renfor- ^hauxupenje ^a fon mandement par tour,amp; r’enuoya le Comte d^u amp;nbsp;de Guines, fon Conneftabie, a tout grans Gens-d’armes,à Sainél-Quentinj pour garder la ville amp;nbsp;les frontières con- /^ayedesemar tre les ennemis:amp;r’enuoyalcSeigneurdetCoucy ertfaterre,^le Seigneur de Henen ji^^ laficnne:amp;enuoya gransGerts-d’armes à Guifeamp;àRibemont,àBohain,amp;aux forte- -f ce peut eßre reifes voifines, fur l’entrée du Royaume: amp;nbsp;defeendit deuers Peronne en ''Ärmandois. eeh^ ^ue par-T an dis que le Roy A nglois fe tenoit en T Abbaye du Mont-fainâ-M artin, fes gens cou- **’*‘*^ fl * ”omi rpieqtlepays iufques àBapaume, amp;bienpres de Peronne amp;nbsp;de faint-Quentin.Si trou- ^f^°^^^J’f’*^ ucrçtlepaysbonamp;gras:cariln’yauoitpointeudeguçrre.OraduintquemelfireHen-^ 1'”'^'^ ^’*^' ry de Flandres en fa nouuelle Cheualerie, pour fon corps auancer, amp;nbsp;fon honneur ac- , p^j„^ ^^ croiftre,fc meit vn iour cnTalfemblee de plufieurs Cheualiers:defquels meffire tehâ de^^„-^^ ß^^. Hainaut eftoit ehef,ôc là eftoit le Sire de Fauqucmôt,le Sire de Bergues,le Sire de Vau- queghen, eu drefcn,le Sire de Lcns,amp; plufieurs autres,iufques au nombre de cinq ccn^combatans: Bouqueghé, amp;auoientaduifévne ville aflez. près dclà,appcllccHonnccouiJ:oula plus crand psr- eichap.^6cr tie des gens d enuiron eftoient, pour la fiance de de la forterelfc : amp;nbsp;ia y auoient tous ^9* leurs biens : amp;nbsp;iay auoicr^ efté meflire Arnoul de tBaquehen,^ mefsire GiuUai^ne du ^^^^^ Dunor èc leurs routes:mais rien n’auoient fait. Adonc auoit vn Abbé à Honnecourt,5e ^^^ ^^ ^'n^ grand fens amp;c de grand’ hardieffe entreprins: lequel fit, au dehors dj Honnecourt, faire ^e ffenneceurt amp;r charpenter vnesbailles,ôiaireoir au trailers de la rue: amp;y pouuoit auoir entredeux, apalhepar les del vn pillier amp;nbsp;de 1 autre, demy pié d’ouuerture: Puis fit armer fes gcns,amp; chacun aller anglais er' aux gucttes,pourueus de pierre amp;nbsp;chaux viuc, amp;nbsp;de telle artillerie comme il apartenoit ^«^ f Aiif ße pour les garder:amp; fi toft comme fes Seigneurs deffus nommez vindrét à Honnecourt, ‘’quot;“’■? fquot;””'' ils fe t meirent entre lesISaillcs amp;nbsp;la porte de la vjlle : amp;nbsp;fit oüurir la porte. Là vindrent ’'^”’^^ 1‘f^or-fp les S eigneurs deffus nommez: quife meiréttoùs àpié, ^ approchèrent les bailles ( qu’i CX wfr7*î eftoiét merueilleufement fortes)chacun ion glaiue en fa main:amp; lors commencèrent ab^ieTe^ ùd getter amp;nbsp;à lancer trefgrans coups à ceux de dedans,^ eux à cux,amp; de fe deifendre vail- le perte.- * d iiij •

-ocr page 70-

• 44 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tREMÎE^VOLVMÉ

railldncede lammentiLà cftoit Damp 4 bbé:qui pas ne f épargnoit-mais cfWit deuant én bon con-• l'Abbé de fjo- r^y, amp;nbsp;rccueilldît les horions puiflamment,amp; lançon aufli, à la fois, g rans coups appcr-neceurr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tçmcnt*Là eut mainte belle appertifefaite:amp; getterent ceux des guettes, côtreuai pier

res, bancs, amp;nbsp;pots pleins de chaux, pour empdeh crics alïàillans. l*à aduint que meffirc Henry de Flandres fe tenoit tout deuant,fon glaiue à fon pq^g i^J^mç^itles horions grans amp;nbsp;périlleux, fi adfiint que Damp Abbé empoigna le glaiue derWelTire Henry, amp;nbsp;€n le tirant vers lüy, il fit tant quc,paiïny les fentes des barrirres,il vint iufques aux bras mclfircücnry :qui ne vouloir pas laifler aller fondit glaiue pour fon honneur. Quand * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’Abbé tint le btas du Cheualier, il le tira fi fo«t à luy, qu’il lÆt entrer es bailles iniques

aux efpaülcs, amp;nbsp;le tint là à grand méchef ; amp;nbsp;l’cuft tiré tout dedans, fe les bailles enflent eflé alfez larges:amp;rAbbé fi lyiroit f^s épargner. D’autre part les Cheualicrs tiroient contre luy, pour recourre melfire Henry: amp;nbsp;dura celle luitte amp;nbsp;ce tirer longuement, amp;nbsp;tant,que meflir^Henry fut moult greué.Toutesfois de force il fut récoux:mais fon glai ne demoura deucrs l’Abbé. Et a« teps quei’eferiuoyc ce liurc, vn iour que ic palfay par là, il me fut^onllré des Moy^cs, qui gardoient le lieu à grand parement. Ce iour eut Honnecourt moult hcr aflaut;amp; dura iufques aux vcfpres: amp;nbsp;y eutpluficurs des aflaiUas morts amp;nbsp;blecez. Melfire lehan de Haynaur y perdit vn C heualier de Holandc, appelé melfire Herment : amp;nbsp;farmoit à vnc face copenée de gueulas, à trois fermaftx d’azur ou che^dc fon efeu. Ophand les Flamcns,Hainny erjs, A nglois,amp; Allemans quilàeftoient, veirent la bonne volonté de ceux de dedans, amp;nbsp;qu’ils ne pouuoient riens conquefter, mais eftoient naùrez amp;nbsp;foulez,ils fe lÿtrahirent arrière fur le fdir,amp; empörterer en leurs logis les flouiez amp;nbsp;les blecez. Le lendemain au matin fe partit le Roy Anglois du Mont-fain ét-Martin, amp;nbsp;cojpmanda, fur la hart, que nul ne fift mal à l’Al^aye. Son commandement fut tenu, puis entrèrent cnV ermandois:amp; ^ndrent ce iou#logcr,de hau^ hcu-jut ^n^lais re,fur le Mont Saind-Quentin: amp;nbsp;furent en bonne «»donnance de bataille: amp;nbsp;les pou-Jùrle ment S. noientbiehvcoilceuxdc Saind-Qyentin,filsvouloicnt:maisilsn’auoientraientd’if-^ennn, er ßr hors de la ville. Si vindrent les Coureurs d’A ngletcrrqcourir iufques aux barrières: p^ardiT^ ‘^ ^ écarmouchcr ceux qui là fe tenoient : amp;nbsp;demoura l’oft fur le moht, iufques àIcnde- A«fr«J»rf main prime. Lors curent les Seigneurs confcil fils entreroientauant au Rq^^imc, ou Tierachc;^M» f’ï^s ^® tireroient en la fl hicraflc,coftoyans Haynauq Par l’aduis du Duc de Érabant ils ^ paj^i veifin fc tirèrent en 1 hicralTc:dont Icur poui ucâcc leur vcnoit tcus Ics iours:amp;r,fc le Roy Phi-iuLdenneis en lippe les fuyuoit à oftfainfi qu’ils fuppofoiét qu’il feroit)ils i’attendroient en plain châp, ritdrdie. nbsp;nbsp;nbsp;g^ fe combattroient àluy fans nulWaute. Adoncques fe partirent du mont faint-Q_uc-

tin,amp; farrouterent en trois batailles moult ordonneement. L es Marefehaux amp;nbsp;les AI-lemâs auoient la première : le Roy Anglois la moyenne,amp;le Duc de Brabant la tierce* Si cheuabehoient ainfi aidant amp;nbsp;pillant le pays:amp; n’alloient point plus de trois ou quatre lieues paÂour:amp;fe logeoicnt de haute heure:amp; paflerent vne route d’Anglois amp;nbsp;de Allemans là riûiere de S omme,au deflbus de l’Abbaye dcVcrmans,fi la gaflerét moule fort.Vne autre route(dont meffirc Ichan de Haynaut,le Sire de Fauquemontjamp; meffirc Arnoul de Bacqueben eftoient chefs}cheuauchercnt vh autre chemin,amp; vindrent à Origny-fainélc-Bcnoifte, vne Ville aflezbonne : mais elle eftoit foiblcmcnt fermee.Si Tut tan^ ft prifepar aflaut,iÿ)bcc amp;nbsp;pillce,amp; vnc Abbaye de Dames violée, amp;nbsp;la ville toute arfe. Puis s’en partirent, amp;nbsp;cheuauchcrent vers Guifc amp;nbsp;Ribemót:amp; le Roy Anglois fe vint léger à Vehories : ou il fe tint vn iour:amp; fes gens couroicnt,amp; deftruifoient le pays là entour. Aprei^lcdit Roy Anglois printle chemin de laFlamengueric,pourvc nir en l’EfcqclIe enThierafle. Et les Marefehaux amp;rEUcfquc de Lincole,àplus de cinq • cc^s L»nces,pafrcrcnt la riuiere de Trifagec amp;nbsp;entrèrent en L«onnois, vers la terre du Scigheurde Coucy:amp; ardirentSainûGoüuinamp; la ville de Marie: amp;vindrêtvnfoirlo gerà Vaux, deflous l,aon. Le lendemain fe rctrahirent vers leur oft: car ils fccurent par aucuns leurs prifonniers, que le Roy Philippe de France effioitvenuà Sainôl-Q_uentin, à plus de cent mille hommes: amp;nbsp;que là pafloient la riuiere de Somme. Si ardirent à leur retouj^vne trcsbonneville,qu’onappeloitCrecy-fur-CeIle (qui pointn’eftoitfermée) amp;nbsp;grand foifon de villes amp;nbsp;de hameaux là enuiron.Or dirons d^ la route meffirc Ichan de Haynaut : ou il y auoit bien cinq cens combattans. Il fen vint à Guife, amp;nbsp;fit ardre amp;nbsp;Gulfe Brnßee btuHcr toutc la ville,at abbatreies moulins.Dcdans la fortereffe eftoit Madame Ichan-p-trl^s ^n- ne,fafillc,fcmme au Comte de Blois,nommé Louis. Elle fitprierMonfeigneur, fon pe-^lesi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re,qu’il voufift épargner la terre amp;nbsp;l’hcritagodu Comte fon fils.Non-obftat ce, meffirc

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ichan

-ocr page 71-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4y ^

lehan he fe voulut dcp«rtcr,iufqués à ce qu’il cüft fait fon cçtreprinfe. Puis fen retourna vers le Roy d Angleterre: qui eftoit logé en l’Abbaye de Sarnaques •amp; fcs gens cou-roicnt entandis tout le pays:amp; vindrent bien fix vingts lances d’Allemans (dont le Sire de Fauqueinont eftoit meneur) iufques en Lonnic^ e» Thierâfle,vne groflé plate ville. Sifefioient Ic^guj^^ la^ille de Lonnion commune ment retraits dedans le bois,amp; y auoient apport scieur à lauucté: Bc feftoiét fortifiez de rouMis fle bois coupez enuiron eux. Si cheuaucherét les Ablemans celle part: amp;nbsp;y.furuint meflire Arnoul de ßaquehei/ amp;nbsp;fa routei Lors alfaiUircnt ces gens de Lonnion, dedans ce bois: Icfquels fe deffendi-rent le mieux qu’ils peureilî mais ils fure»t ouuerts, amp;nbsp;leur fort fut conquis, amp;nbsp;tout mis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

enchaffe: amp;nbsp;y en eut, tant de morts que de naurez, bien enuiron quarante: amp;nbsp;perdirent tout ce qu’ils auoient apportéi Ainfi fut ce pay^couru ^hs déport : amp;: en faifoient a-doncques leur volontés

Cof»f»ef3t le Roy aie Fra^jce (^ le Roy d’ /i^gleterre aeee^tereffi iou^fteepour combatre.

CHAPITRE nbsp;nbsp;XLI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Le Roy Edouard d’Angleterre fe partit de ^arnaques, amp;nbsp;fen vint à monftcrueil, là fc logeavniouté Lelédemainvintàla FlamengucrieiScfit toutes fies gés loger enuiro luy:dont il aTioit plus de quafate mille: amp;nbsp;eut confeil que là il attédroit le Roy Philippe amp;foh pouuoir,ôz fe combattroit,cóment qu’il fuft.Le Roy de f race (qui eftoitpart^ de Sainôl-Qjtêtinjà tout fon plus grand effort,amp; toufiours luy venoient gens de tout pais) fi exploita tant,auecques’fcs gens,qu’il vint à t VHÿmfülfc ; amp;nbsp;là f arrefta le Roy, amp;nbsp;com- f Guaguin dît manda à toutes fes gens qu’ils farreftaifent : amp;nbsp;dit q^fil n’iroit plus auant, taftr qu’il euft BurunfolTe, combatü le Roy Angteis amp;nbsp;tous fes alliez:puis qu’il eftoit à deux ligues près* Si toft que ^ ^^ le Coarte de Haynaat (quife tenoit au Qucfnoy,tout pourueu de Gens-d’armes)feeut BauonfoHe^ queleRoy deFrâceeftoità Virof^lfea en efpoir de combattre, il cheuaucha tant qu’il vint en l’oft de France à tout cinq cens Lances:amp; fe prefenta au Roy, fon oncle : qui ne luy fit mie ioyeufe chere,poi*r caufe de ce qu’il auoit efté auecques fon aduerfaire, douant Cambray. N eantmoins le Comte f en exeufa fi fagement, que le Roy amp;nbsp;fes Con-fuls fen contenterent aflez:amp; fut ordonné des Marefehaux (c’eft aflàuoir du Marefchal Bcrtfâd,amp; du Marefchal deTrie) jfoy loger au plus près des Anglois.Orfont ces deux Roys de Frâce amp;nbsp;d’Angleterre logez entre ViroufofTe amp;nbsp;la Fiamêguerie, en plain pays, fans nul auantage,amp; n’auoit on veu, de mémoire d’homme, fi belle affemblée de grans Seigneurs* Quand le Roy Anglois fut arreftéen Chappelle en Thierafre,amp; il feeut que le Roy Philippe eftoit à deux licuës pres,fi mcitles Seigneurs de fon oft enfemble, amp;nbsp;demanda comment à fon honneur il fe pourroit maintenir ^ar il auoit intention de combattre) amp;nbsp;adoneques regardèrent les Seigneüfs l’vn l’autre,amp;prier^t au Duc de Brabant qu’il en voüfift dire fon cntentc:amp; le Duc rcfp6dit que c’eftoit bien fon accord qu’on le combattift:car autrement à leur honneur ne fen pouuoient partir. Si confeilla qu’on enuoyaft Heraux deuers le Roy de France, pour demâder amp;nbsp;accepter la iournee de la bataille * Adoneques en fut chargé vn Heraut ( qui là eftoit au Duc de Guerles) lequel fauoit bien parler François. Si fut informé quelle chofe il deuoit dire* ^ors chi Heraut dt uaueha tant qu’il vint en l’oft de France, amp;nbsp;fe tira deuers laifoy Philippe amp;nbsp;fon confeil. 1’-^fngloisvett amp;nbsp;luy dit Comment le RoyAnglois eftoit arrefté furies champSiamp; qu’il vouloir 3zrc-^'^^^^'^'/'/’* queroit auoir bataille,pouuoir cotre pouuoir. A ce entendit le Roy Philippe volotigts, ^’^’ÿ^^^’^^g amp;nbsp;accepta la iournée au V endredy cnfuyuant,dont il eftoit le Mereredy * S »retourna le Heraut arriéré, bien reucftu de beaux manteaux foutrez, que le Roy de Stance amp;nbsp;les Seigneurs lüy auoient donnez, pour l’amour des nouuelles qu il aùoit apportées, ^ce-eorda aux Seigneurs la bonne chere qu’on luy auoit faite. Ainfi fut la iournée accordée de combattre,amp; fut fignifiée à tous les compaignons de l’vn oft amp;*dc l’autre. Si f ordonnèrent amp;nbsp;habillèrent félon ce.Le leudy au matin il aduint que deux Cheualiers du Cô-tcdeHaynautamp;defadeliurance,leSirede FaguineUes SzleSire deTupegny,montèrent fur leur courfiersjamp; fe partirent de leur oft,eux deux feulement pour aller »eoir la manière de l’oft Anglc4s. Si cheuaucherent grand temps ouuertement,coftoyans toufiours l’oft des Anglois*Si écheut que le courfie Wu Sire de FaguineUes feffroya,amp; print fon mors aux dens, par telle manière qu’il fe demena^ant qu’il fut maiftre de fon Sei» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

gneur,amp; l’emportafvoufift ou non)emmy le logis des Anglois:amp;: cheut entre les mains nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

des AUemansiqui tantoft apperceurent qu’il neftoit mie des leurs. Lors l’enuirénerent

-ocr page 72-

4^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

de toutes parts, amp;nbsp;le ptindr^nt luy amp;nbsp;fon cheual auflî : amp;nbsp;démoda prifonnier à cinq ou fixGentils-honftnes Allemans: qui tantoft le rançonnèrent :amp;, quand ils entendirent qu’il eftoit Hainuyer, ils luy demandèrent fil congnoilToit point meflire Ichan de Hay-naut,amp; il dit qu’ouy: amp;nbsp;leur pria,|)a»bon amour, qu’ils le menaflent deuers luy: car il e-ftoit feur qu’il le plcgeroit de fa rançon,f ils vouloient.De ce ^rcu^a^ilemâs ioyeux, amp;nbsp;le menèrent deuers Îe^rede BeaunAnt: quiplc^ea ledit Seigneur Cheualier deniers fes maiftres. Ainfî retourna le Sire de Faguinelles end’oft de Haynaut, deuers le Comteiamp;les Seigneurs: amp;nbsp;luy fut fon courfier rcdu,àlapriere amp;nbsp;ordónance dudit Seigneur de Bcaumot. Ainfi fe porta celle iournc«:amp; n’y eut rie^s fait,qui face à recorder.

Comme fit les Keys ele France ^ d'Angleterre ordonnèrent leurs batailles à Firoufi/fe»

CHAPITRE nbsp;nbsp;XLII,

Vand vint ft Vendredy au matin, les deux oils f appareillèrent, amp;nbsp;ouyrent la Mcf* chacun Seigneur, ent^e fes gens amp;nbsp;en fon logis : amp;nbsp;fe communièrent amp;nbsp;con-felTerent plufîeurs. Nous jjarlcrons premièrement de l’ordonnance des Anglois: qui fe titerent fur les champs, amp;nbsp;firent lt;rois batailles à pied, amp;nbsp;meirent leurs chenaux amp;nbsp;tout leur harnoîs en vn petit bois qui eftoit derrière eux, amp;nbsp;f en fortifièrent. LesfrinctpaHx L^ premiere bataille eut le Duc de Guerles,le Marquis de Äulfc,lc Marquis de Blaque-fulïtesïauil ^°^fc’ meflire lehan de Haynaut, le Comte de Mons, le Comte de Saumes, le Sire de desLtnAois Fâuquemont,meflîre Guillaume du Fort,meflire Arnoul de Baquehen amp;nbsp;IcsAUemans: ^Mand tbeui- ^ Y auoit xxij.bannières amp;: Ix. pcnnoms:amp; fi efloient viij.mill^hômmes de bonne étof-dermteimbat- fc.La fcco^dc bataille auoit le Duc^e Brabant.Si aüoit auec luy les Baros amp;nbsp;lesCheua-tre Lts Frayait liers dc fonpays.Prctniercmcnt le Site de Kus,lc Sire de Bergnesse Sire de Bredas,le d Firaufolß. Sire dc Rodas, le Sire de V aufclaire, le Sire de Broguinaflc Sire d’Cftôneuort,lcSire de Wyten, le Sire dc Elka,leSire de Caflebegne, Iqfftre de Duffle, meflireThierry de Valcourt, meflire Rafle des Grez, meflire lehan de Caflebegne, meflire Ichan Filiféc, meflire Gilles dc Coterebe, meflire Gautier de Hotebergue, les trois freres de Harlc-brccquc,mefllrc Henry de Flandres (qui bien fait à ramenteuoir) amp;plufieurs mtres Bâtons amp;c Chcualiers de Flandres : qui eftoient deflbüs la bannière du Duc de Brabant; c’eft aflàuoir le Sire dc Haillain,lc Sire Guitcn,mefli»e Hedor Villains, meflire Ichâ dc Rodcs,meflire Vauflartde Guiftclle, meflire Guillaume d’Eftrates, meflire Gofluinde la Mcüllc, âe pluficurs autres. Si auoit le Duc de Brabant iufques à vingt amp;nbsp;quatre bannières amp;nbsp;quatre vingt pennons. Siftftoient bien fept mille combattans toutes gens de bonne étoffe,. La ticrcei)ataille,amp; la plus groffe auoit le Roy auecques luy, amp;nbsp;fon cou-finie Comte d’Erby, l’Eftefquc de Lincole, l’Euefquc de Duren, le Comte de Salbery, le Comte de^orhantonne amp;nbsp;de Cloceftre,lc Comte de Sufi'ort,meflircRobcrt d’Ar-

- nbsp;nbsp;tois(qui fappcloit Comte de Richemót)mcffirc Régnant de Gobchcn,lc Sire det Périr 4«/« u'il cy31e Sire de Rooz,le Sire de Mót-bray,mcfsire Louis, amp;mefsire lehan deBcauchaps, ‘anommai ^uel- ^^ ^^^''^ ^^ Lcbbarc,le Sire de Lanconne,le Sire de Baflet,lc Sire de Fil V Vaticr,mefsirc ^Hcfois Peofi» Gautier de Manny,mcfsire Hue de Haftingues,mefsirc lehan de Lyfle, amp;plufieurs au-Sres quc^cncpuk nommer:entreIcfqucls y fut mefsirc lehan Chandos;’jduquelmoulc deprouëflesfonteferites en^eliure. Si aUoit le Roy vingt amp;nbsp;huit bannières, amp;nbsp;quatre vingt amp;nbsp;dix pennons: amp;nbsp;pouuoient eftre en fa bataille enuiron fix mille Hommes-d’ar-mes, amp;: fix mille Archers : amp;nbsp;auoient mis vue autre bataille fur ælle : dont le Comte dc 1 Ce peut eßr( V Varuich,lt Comte d^ennebroth,le Sire det Bcrcler,le fire de Muleton,amp;plufîeurs celit)i, ^ubl a autres,eftoi«it chefs:amp;fe tcnoient ceux à cheual,pour recófqfter les batailles qui bra-eftoient en arrieregarde.Quand ainfî furent ordonnez,amp; chacun Seigneur ƒ »«wwe Beo fous la bannière, ainfî que commandé fut par les Marefchaux,le Roy Anglois monta furvn palefroy bien Anblant,accompaigné tant feulement^c mefsire Robert d’Artois demefsireRegnaud deGobehen, amp;nbsp;de mefsirc Gautier de Many: amp;cheuauchadeuât toutes les batailles:amp; prioit moult doucement,aux Seigneurs amp;nbsp;aux compaignons que ils vou^flent aider à garder fon honneür:amp; chacun lots luy promit. Apres ce il fen re-uint en fa bataille, amp;nbsp;fe meit en ordonnance de bataille ainfî ^uii appartenoit amp;nbsp;fit commander que nul q^llafl ne fe meift Seuant les bannières des Marefehaux.

Les principaux * ^’^ ‘i^^ons ^^ ^^Y ‘^^ France,fî-Comme i’ay ouy dire à ceux qui y furet. 11 y eut onze sei^nâirs du vingts bannières, quatre Roys, fix Ducs, vingt amp;nbsp;fix Comtes, amp;nbsp;plus dc quatre mille pattj de Frace Chcua»crs,amp; des communes dc France plus de quarante mille.Les Roys, qui eftoient a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auecIc

-ocr page 73-

DE FROISSART


47

auecle Roy Philippe de Valois,cftoientlc Roy de Bchaigne* le Roy deNatiarrc,IeRoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^a^yf»^

Dauid d Efcoce : amp;nbsp;apres eux, le Duc de N ormandie, le Duc de Bretaigne, le Duc de ^f^^i*^^ Bourbon, le Duc de Iforraine, amp;nbsp;le Due d’Athenes:J)es Cote»,le Côte dAléçon,frerc ^ZtmZr v» du Roy de Franc^l^CoiiUe de Flandres, le Cornte de Haynaut, le Comte de Blois,le jjuc c^ Mb Comte de Bar,r^^omtc cm ForeftE,lc Comteede Foix,le Cegnte d Armignac,le Corn- comtes:^ui de-tcDaulphin d’Auuergne,l^Comte de Longueuille,le Comte d’Ëftampes,le Comteé*^‘'f^quot;^fi‘^gt;'‘l^ deVcndofme,le Comte de Harcourt,lcComteâe faind-Pol,le Comte de Çuines, ”‘^^fe au’ilà le Comte de Boulongne, Jt Comte de R^ufly, le Comte de Dammartin, le Comte de ^'i^i^^ Valentinois,le Comte dAucerre, le Comte deSancerre,leComtedcGencfueJeCô- ^^^ ZeDuede te de Dreux,amp; de Gafcongnc,amp; de Languedoc,tmt de Comtes amp;nbsp;Vicomtes,que trop Berry après longue choie feroit à racompter. C’eftoit grand beauté à veoir furies champs ban- LorramcjA^ nieres amp;nbsp;pennons voleter,amp; chenaux couuers,Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers aemez moult no- fifbßerles cS-blemcnt* Et ordonnèrent les François trois groiTes^atailles : amp;nbsp;meirent en chacune f^^:^»f’^‘tla quinze mille Hommcs-d’armcs,amp; vingtmillc hommes àjdé. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^X'^^wsw

Comme fit les iieux Roy s fi eiepartirent de t rirenfofie, fins bä faille. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^f^ ^^ 5^-

chapitre XLHU nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7 Paraua^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Virouroflci

ON fcpeut grandement émerueiller comment fi belles Gens-d’armes fepeüyent partir fans bataille:mais les Fraçois n’eftoiét point d’accord:mais en difoit chacun fon opinion:amp; difoient par eftrif,quc ce feroit moult grand’ honteSe grand defaut, que ce le Roy ne fe combattoit,quand il veoit fes ennemigt;fi près de luy, en fon p»ys rengez, amp;nbsp;aux champs,amp; les ^^it fousmis en l’entente de ccfhibattre à eux.- Les aucuns des autres di^pient que cef^foit vne trefgwmd’ folie,fil fe combattoit:caril ne fauoit que chacun penfoit, ne fe point de trahifo#^ auoit. Car, fe fortune luy eftoit contraire, il met-toit fon Royaume en grand’ aduenttire de perdre: amp;, fil déconfifoit fes ennemis, pourtant n’auoit il mie le Royamj^e d’Angleterre, ne les terres des Seigneurs qui auecques t luy eftoient alliez. Ainfi eftriuans amp;nbsp;debattans fur diuerfes opinions, le iourpaffaiuf- f ^^ l^ï-A ques à mfty. Enuiron l’heure de nonne vn liéure, paflant parmy les champs, fe boüta ’^^^’^^^’^ entre les François. Lors commei^erent ceux, qui le veirent, à crier amp;nbsp;à huer, amp;nbsp;à faire grand’noife.Parquoy ceux,qui eftoient derriere,cuidoient que ceux de deuantfe com- nbsp;nbsp;*

battiflent. Si meirent plufieurs leurs bacinets en leurs teftes, amp;nbsp;prindrent leurs glaiues. Làcutfaitplufieurs nouucaux Cheualiers: amp;par tfpccialle Comte de Haynaut en fit quatorze: qu’on nomma toufiours les Cheualiers du Liétirc. En ccluy eftat fe maintin-1« cheualiers drent les batailles tout le iour, ce Vefidredy, fans eux mouuo J, fors en la manière que ^^ ^^^ 1 ay deuant ditc:amp;auec tout ce,amp; nonobftant les eftrifs qui eftoient au Confeil du Roy de France, eftoient portées lettres en l’oft de France,de recommandatioff,adreffans au Roy amp;nbsp;à fon confeil,de par le Roy Robert de Cecillcdequel RoyRobert(comme on difoit) eftoit vn trefgrand Aftronomien,amp; plein de grand’fcience. Si auoit plufieurs fois getté fes fors fur l’eftat amp;nbsp;fur les aduenues des Roys de France amp;nbsp;d’Angleterre: amp;nbsp;auoit trouué enlAftrologie, amp;nbsp;par influence, que, fe le Roy de France feóombattoitau^o^ d’Angleterre,il conuenoit qu’il fuft déconfit. Dont luy (c^mmeRoy decognoilfancc, j^^^^^^^^i^ g^ amp;c qui moult doutoit le peril amp;nbsp;le danger du Roy de France,fon coufin)auoit enuoy é ia j^f^^^^ ^^ ^^^ de long temps, moult fongneufement, lettres amp;epiftres au Roy Philippe, amp;nbsp;à fon con- d'de,pour tm~ feil,que nullemét ils ne fe meilTent en bataille contre les Angloàs:là ou le Rgy EdoiArd pefeher bataille fuftenperfonne.Pourquoyceftedouteamp;lcsrefcriptions,queleRoy deQtcillcenfai- entre les i{ojis foit, ébahiffoient grandÄnent plufieurs Seigneurs du Royaume de France ; amp;«nef9ie- ^f^rante i^ ment le Roy Philippe en eftoit tout informé.Mais,cc nonobftant,!! eftoit en grans’ vo-lonté de combattre : mais il fut tant déconfcillé, que la iournee p#fla fans bataille, amp;nbsp;fe ^^^^ ^^‘’^^^ rctrahit chacun en fon logi?. Quand le Comte de Haynaut veit qu’on ne fe côbattoit Auefoes, cr point, il fen partit auec toutes fes gens, amp;nbsp;vint ce foir arriéré au Quefnoy. Le Roy An- Gérard àVcn-glois,le Duc de Brabant,amp; les autres Seigneurs fe meirent au retour, amp;nbsp;firét tre^ffer amp;nbsp;nes : ^ui efl la charger tout leur hameis : amp;nbsp;vindrent gefir,ce Vendredy,àtDauefnes en Haynaut^ amp;nbsp;wÂf æAuen-là enuiron : amp;nbsp;le lendemain prindrent congé rtn de l’autre : amp;nbsp;fe départirent les Allc- quot;“ ’ fi^”^ ^ mans amp;nbsp;lesBrabançons,amp;:retourncrcntchacun enlcuSs lieux:SeSeuint le Roy Angloi^ il^^fâut'Vé en Brabant, auecques le Duc fon coufin. Ce iour defSamedy, que les Anglôis^les jfcjy,* en-François furent ainfi ordonnez par bataille à Vironfofftg fen vint après nonnale Roy t^dre,par lt;]uc, de France en fon logis, tout courroucé;pourtant que la bataille n eftoit point adreftee: après que.

-ocr page 74-

• 48 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER LIVRE^

mais ceux de foe Confeil luy dirent que noblement il fy cftoit porté: car il auoît moult hardiement pourfuyuy fes ennemisj amp;nbsp;tant fait qu’il Icsauoit fait bouter horsdefon Royaume : amp;nbsp;qu’il conuftndroit au^oy Anglois faire moult de Ailes chcuauchées, a-uant qu’il euft conquis le Royaume de France.Le lendemain au matm le Roy Philippe donna congé à toutes magieres de Gensb-d’armes, a»x Ducs, ComtSl^Sarons, amp;nbsp;Chevaliers, amp;nbsp;remercia les chefs des Seigneurs moult courtoi^ment: quand ainfi bien appareillez i^ feftoient venus fccourir. Ainfi fc deffit cefte große cheuauchée :amp; apres fen retourna chacun enfonlieu. Le Roy de frange fen rcuintà^aint-Omer: amp;nbsp;ordonnalà grand’ partie de fes befongnes : amp;nbsp;cnuoya grand nombre de Gens-d’armes par fes gar-nifons : efpecialement à T ournay, à y fie, à Douay, amp;nbsp;en toutes les villes marchiffans à l’Empire. Il enuoya dedans Tournay meffire Godemar du Fay,föuuerain Capitaine,^ Regent de tourne pays d’cnuiron,amp; melfirc Edouard de Beauieu dedansMortaigne:amp;, quad il eut ordoné vue partie d^es autres befongnes à fon talent,il fe tira deucrs Paris.

Cemmentle Roy Edeuani eneiargea les ar/nes (le Erassee, drprifit le wrn ele Roy ele France.

CHAPITIWB nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X L I 111»

celles.

QVandlc Roy Edouard fe fut party de la Flamcnguewe, amp;nbsp;fut rcucniFen Brabant, ^^ il f en vint droit à Brucelles. Là le conuoyerent le Duc de Guerlcs, le Duc de Iuliers,amp; le Marquis de Blanquebourg, le Comte deMons,mcffire lehan de Haynaut, le Sire de Fauquemont, amp;nbsp;tous les Barons del’Empire, qui faftoient alliez à luy: car ils vouloient#duifer comment ils fc maintiendroicnt de cefte guerrc,ou ils feftoient boutez: amp;nbsp;pour auoir certaine expeditfon, ils ordonnèrent vn grand^jarlcmcnt à eftre à 1a-[ytUèmilee du dite ville de Brucelles: amp;nbsp;y fut prié amp;r mâdé la que mart d’ArtcucH^, lequel y vingà grad Fey d'.y€nile- arroy,amp; amena en fa compaignie tous les Confuls ^s bonnes villes de Flandres. A ce terrées-défis parlement fut le Roy Anglois fortconfeillé,defesalliez de l’Empire,qu’ilfiftvncrc-adiez^ à tru- quefte à ceux de Flandres, qu’ils luy voufiflenr aider à maintenir fa guerre, amp;nbsp;défier le Roy de France, amp;nbsp;aller auec luy par tout ou il les voudroit mener : amp;, fils vouloient ce faire, il leur aideroit à recouurcr 1’1 fle, Douay, amp;nbsp;Betunc. Cefte parolle ouirffit les Flamens moult voulonticrs:mais,dc la requefte que le l^oy leur faifoit,ils demandèrent a-uoir confeil entre eux tant feulement, amp;nbsp;tantoft refpondroient. Le Roy leur accorda, fi f en confeillerent à grand loifir, puis dirent. Cher Sire, autresfois nous auez faid telle requefte, fâchez que fi nous le^eulfions bonnement faire pour voftre honneur,Si nos faits garder, nous le ferions : mais nous fommes obligez par foy amp;nbsp;ferment, amp;fur deux millions de Florinf à la chambre du Pape, que nous ne poüuons émouuoir guerre au Roy de Frâce(quel qu’il foit)fur peine d’encourir en cefte fommc,amp; cheoir en fen-tcncc. Et, ferons voulez encharger les armes de France, amp;nbsp;les écartelcr d Angleterre, amp;nbsp;vous appeler Roy de France,nous vous tiendrons pour droit Roy de France, amp;nbsp;vous demanderons quittance de nos faits,amp; vous nous la donnerez comme Roy de France. Par ainfi ferons nous affeurs amp;nbsp;drfpcnfcz,amp; irons par tout là ou vous voudrez. Adonc-quc^eutle Roybefoing d’aduis : carp efant luy cftoit de prendre les armes de France, le nofb de ce dont il n’auo^ encores riens conquis: amp;nbsp;ne fauoit quelle chofe il en ad-uiendroit,ne fc conquerre le pourroit, amp;nbsp;d’autre part il refufoit enuis le confort amp;nbsp;aide des Flamens:quiplus luy pouuoient aiderà fabefongne,que toutle demourant dufie-éleîSifen œnfeillalc Âoy aux fcigneurs deffufdits de 1 Empire,a Monfeigneur Robert d’Artois,amp; afes plus fecrcts,amp; efpeciaux amis:fi que finalemcnt,tout pefé le mal contre • le bicn,«I relpondit aux Flamens, par l’information des deffiffdits Seigneurs, que, fils Voul8ient iurer amp;nbsp;feeller ceft accord,qu’ils luy aideroient à maintenir fa gucrre,il entre-prendroit tout ce de bonne volonté,amp; auffi leur iurcroit a r auoir 1 Ifle,Douay,amp; Betu-ne.Dont refpondirent qu’ouy : amp;nbsp;fut affigné vn certain iour* eftre a Gand : auquel iour y fut le Roy d’Anglcterre,amp; la plus grand’ partie des Seigneurs de 1 Empire, deftus nô-mez, ^tousles Confuls de Flandres généralement. La furent toutes ces parollcs dc-uant dites relatées, iurées, amp;nbsp;feellées : amp;nbsp;enchargealc Roy d Angleterre les armes de France, amp;nbsp;les écartela d’Angleterre, amp;nbsp;emprint en auant le nom de Roy de France, amp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' l’obtint tant qu’il le l.uTîà par ceAaine compofition,commc dit fera cy apres en ce liure.

CdUtcUe lies Flamens.

^^/tutre afiem- A ce parlement (qui fut à Gand) confeillerent les Seigneurs que,furrEfté quireuicn-hlee à^and. droit,i^feroient grand’ guerre en France : amp;nbsp;promirent qu ils affiegeroient la cité de Tournay. De ce furent les Flamens tous réiouis:car illeurfemblaqu ils feroientfors 5^ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puiflans

-ocr page 75-

DE F R O I S^ S A R t. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4^

puiffarts aficz pour la coÿquerrc:amp;,feile eftoit cóquife3amp; en la Seigneurie des Anglais, nbsp;nbsp;nbsp;*

de legier recouureroient rifle,Douay,amp; Bctunc,amp; toutes a^pendance^qui doiuent e-ftre tenues de la Comté de Flandres:^ encores fut là regardé,qu’il leur viendroit grandement à poinâ:,ma que le pays de Haynaut voul^ eftre à cêparlcmcnt : mais il f ex-eufa fi grandcmét^^le Roy d’Angleterre amp;nbsp;les Seigneurs f en tindrent pour contens* Ainfi deraoura Mrnmc lut celuy eÂat:amp; fe dcj#ir tiret les Seignaurs, amp;nbsp;fen alla chacun en fon lieu. Le R oy d’Angleterre vint à Enuers, la Royne fa femme demoura à Gand, • auec fes gens : qui foüuent eftoit vifitéc amp;nbsp;confortée de meflire laques d’ArtcugUe, amp;nbsp;d’autres Seigneurs, amp;nbsp;desOames amp;nbsp;Daigoifcllcs de Gand : amp;nbsp;Iailla le Roy, au pays de FlandreSjlc Comte de Salbery amp;nbsp;celuy de Suffortdcfquels vindrcnt en la ville d iprc,amp;; tindrentlà leur garnifon, amp;nbsp;là guerroyoient moult fort ceux dcriflc,amp; delà enuiron. Qj^andlenauiredu Roy d’Anglcterrefutappareifléfurlc^Fiaurc d’Entiers, il monta en mcr,amp;laplus grand’ partie defies gens: amp;nbsp;nagea tant qu’il arriua à Londres, cnuironla faind * Andry :ou il fut honorablement reccu de ceux ^c fion pays:qui moult defiroient *1^3 $^ fia venue. Si vindtent à luy les complaintes de la deftruélion que les N ormdhs amp;nbsp;les Pi- toußnurs. cars amp;nbsp;les Efipaignols aüoient fiaitc de la bonne ville de H5ntóne;amp; il dit que,fil venoit à tour, il leut feroit chèrement compater ; cotnme il fit en celuy an mefime.

Coffiment les Fra^ço^ an^infit la t^rre de niej^ire leha» de Z/aj/iaafi chapi'TRe xlV* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

OR compterons du RQy Philippe, qui fit mont fort renforcer fia groffe nauire,qu’il te

noit fiur mer: dont tneffiref Kyrie, Bahuchct,â5; Barbe-noire eftoient Capitaines,amp; t Parauant tenoient ces trois maires efeumeurs grand’ foifion^e Geneuois,Normans,Bretons amp;nbsp;Qinriel,yêZo» Picar^enfioudees Scient en eeluy^ucrplufieurs dommages aux^nglois, amp;nbsp;venoiét ^V'’* Quie-fouuent contre iufiques à Douure^ Zanduicjà Rye, à Vinteffe, amp;nbsp;là enuiron fiur les co- ’ç^eref”quot; fiez d’Angleterre: amp;nbsp;les t relfongnoient moult les Ahglois, car ceux eftoient moult amp;nbsp;quot;1 (^»^^ ^ j;^^^ plus de fioixante mille fioudo^ers:amp; ne pouuoit nul iflir d’Angleterre,qu’il ne fuft veu amp;nbsp;redoutoient robbéaSc tout mettoient à mort.Si conquirent ces fioudoy ers marins au Roy de France, amp;craignoict en ccluyWucr,fiur les Anglois, maint grand pillage, amp;nbsp;par cfipecial la belle grolTe naue, ^rf«« «e »^4 quifappeloit Chtiftofle,tolite chargée d’auoir amp;nbsp;de lames,que les Anglois amenoient ^?-^-’’ ^ . cnFlâdres. Laquellenaueauoitnîbultcoufté au Roy Anglois: mais ces Gens-d’armes fj;7wo« »7* Normâs, amp;nbsp;autres, dont ie parle,la prindrêt amp;nbsp;pilletet: amp;nbsp;furet tous ceux de dedans mis ^,,^ ^;^,^„ à mort : amp;nbsp;en firent, depuis les François maint gragd parlement: comme ceux, qui fu- manières de rent réiouys de ce conqueft.Le Roy de France reficrit Sc Commanda à M onfieigneur de parler, ^ni fè Beaumont, Seigneur de Brème, au Vidame de Chaalon,à MôÿigncurlehâdelâBoue, parrot ^ expo-àMonfieigneur Iehanamp;Gérard de Loire,qu’ils mcilfentvne arméedecompaignonsA?arlaUdtt fus,amp;: cheuaUchaffent en la terre de meflire I ehan de Haynaut,amp;: I’ardilfeift fans nul de- ^^^^^^’^^/*** port.Lcs dcfliifdirs öbeyrcnr,amp; fie cueillirent fiecrettement:tant qu’ils furent bien enui- nbsp;nbsp;nbsp;’quot;^'”^*

ron cinq cens hommes armez. Si vindrentvnc matinée douant la ville deSymay,amp; accueillirent toute la proyc.-. dont ils tronucrent grand’foifion: car ceux dupaysne cui-daRentiamais que lés François deuflent venir fi auat, ne pafler le bois de tThycrache: f Tliicraflc mais fifircnt,amp; ardirét tous les faüxboutgs de Symay,amp; ^'and foifion Se villages lî^jn-*/’'*’’«»^-^ uiró,amp;prefique toute la terre de Symay,excepté les fortereftes.Puis fie retrahirêt dedâs Aubéton cnThycrache,amp; là departirét leur pillage. Auec ce aduint que ces fioudoyers, qui fe tenoient en la cité de Cabfay ,vindrét à vne petite fortepmaifion, hors la villede Cambray, quifappeloitRclcnques : laquelle eftoit à Monfeigneur Ichan ^eHaynaut, ^^ ‘^^*“ amp;:ia gardoit vnfien fils Ipiftard: amp;nbsp;pouuoient eftre aUccques luy bien quinze pompai- • gnons:amp; furent aflaillis vn iour cntier,amp;moult bien fie delfcndirent.Si eftoient l«7of-fez fi gelez, qu’on pouuoit bien venir iufiques aux murs. Si troufferent tout ce qui leur eftoit appartenant, amp;nbsp;fie partirent auant minuid, amp;nbsp;boutèrent lefieu dedansRclenques.

Le lendemain au matin ceux de Cambray vindrcnt là,amp; le parardirent,amp; abbatirent Si MüficigncurlcBaftardamp;ficscompaignons vindrcnt à Valenciennes: Vous auez bien j)’î/„ ie.«# ouy cy defliis recorder comment meflire Gautier de Manny print le chaftcl d?Thin- coup de lance rEucfiquc,amp; y meit dedans en gatnifion vn ficij frète,appcllé Gilles Gaigrtart,qu’on dit ^lt;»^”1 ß^f 1‘ Manny. Celuy fiifioit maintes chcuauchccs fiur cei^lt; de Cambray, amp;nbsp;leur portoitA^ de eau. maints grans détourbiers, amp;nbsp;couroit tous les iours prefique deuant les barrières.En ce-'''‘’’^ deM4nnj. luy cftat les tint il moult long téps. Si aduint vn iour que bié fort matin il fie partit de la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 76-


PREMIER VOLVME


* gamifon de Thin,amp; auecluy enuironfix vingts hommes arm^: amp;nbsp;fen vint courir dc-uant Cambray^ufques au?; barrières.La node fut grande;tant que plufieurs gens en furent eifroyez, amp;nbsp;farmcrent, amp;nbsp;puis montèrent à chenal à qui mieux mieux, ôc vindrent t Gilles n’a- à la porte ou fécarmouthe eftoit, amp;nbsp;ou Monfeigneur ƒ Gillion sdioit rebouté ceux de ^umt. Mats Cambray,fiifrircnr contre leurs’cnnemis. Entreles Câbrefiens auoit vnjeune Efcuyer ^^enrofetbéait ^^^‘^o^CQ^^ ^*^nommeit Guillaume M^chant)leqi^lfc mÂth(^^^M^hamps,monté coup faire Jgt; ^^’^ '^^ ^® courficr,la targe au (;ol,le glaiue au poing,amp; armé de toutes pieces.Si efperó-ainß chan^eo- ^^^ touj deuât par grand courage;amp;,quand mclfire Gilles de Manny le vcit venir deuant »r,alo»gir cr luy,fi elperonna aulfi deuers luy moult roideq^ent;amp; fattai^nrent de leurs glaiues fans accourctr les épargner.Si eut ledit meflireGilles fa targe percée,amp; toutes fes armcures delez le cœur: noms propret: amp;pairalefer tout outre fon corps de l’autre lez.Si cheut à terre.Lors y eut de CCS com-comme de la- paignôs de Cambray grand Îheflée,?c plufieur-s des vus amp;nbsp;des autres renuerfez par ter-ƒ««, laquer, ^^^^ mainte ap^crtile d’armes faite.Finalement ceux de Cambray obtindrent la place, mart*' '*^^^' ^ reboutcret leurs ennemis,amp;: e^ blecerét aucuns,amp; les chacerent auant, amp;nbsp;retindrent meflire Gilfcs de Manny (ainfi nauré qu’il eftoit) amp;nbsp;reportèrent à Câbray à grâdioye.Si le firent tâtoft defarmer,amp; regarder à fa playc,amp; mettre bien àpoinôl::amp; eulTcnt volontiers voulu qu’il fuft r’échapé de ce peril,Tuais il mourut le lederaain. Lors eurer côfeil, qu’ils enuoyeroyét le corps deuers fes deux freres,Iehan ÔjThierry:qui fe senoiétadoc cn^gamifondeBouchainen Oftrenant: car combien que le païs de Haynaut ne fuft point en guerr c,fi fc tenoient les frontières de France toutes clofes, amp;nbsp;fur leur garde. Si ordónerent adonc vn fercueil aflez hónorable,amp; le meirent dedans, amp;nbsp;le comanderent à deux freies mineurs,qui le portaréfà ces deux freres:qui le reccurét en grâd’ douleur. Puis le firent porter aux Cordelier? à Valenciéncs:amp; là fut enfeucly. Apres cc,les deux freres de Mâny f en Andrem au chaftel deThin-rEiicfque,amp;firent forte guerre à la cité de Cambray en contreuengeant la mort de leur frc^ Vous deuez fauoir qu’en ce teps eftoit, de par le Roy Philippe, Capitaine de la cité fie Tournay amp;nbsp;de Tournefis m eflire Godemar de Fay,amp; des forterefles d’enuiró:amp; aulfi adôc eftoit le Seigneur de Beauieu dedâs Mortaigne fur l’Efcaut, le Senefchal de Carcaffonnî en la ville de Saind-Amâd, -[Paranant de meflire Aimery de Poitiers enDouay, Monfeigneur le Galois dclat Balme^ Sire de U Baume. Villars,le Marefchal de Mirepois, amp;nbsp;le firc de Marneil en la cité de Cambray. Et ne de-firoient les Cheualiersamp;Efcuyersamp;les foudoyers de^ râce autre chofe,fors qu’ils peuf-fent entrer au païs de Haynaut, pour piller lcpaïs,amp; mettre en grâd’pcine. Auflifhuef-quc de Cambray eftoit à Paris tout jjoy,deuers le Roy Philippe, amp;nbsp;fe coplaignoit à luy, quand il cheoit àpoinâ:,queles Hainuyers luy auoient fait plus de dómage,arsamp;couru fon païs que nuis autres.^i donna congé le Roy aux foudoyers de Câbrefis de faire vnc cnuahie,amp; domager le païs de Haynaut:amp; adonc ceux des garnifons de Câbrefis mei-rentfus vneAeuauchée de fix cens homes armez:amp;fe partirent vn Samedy apres iour faillant,de Câbray,ceux qu’ordonnez y cftoient:amp; aufli de celle heure fc partirent ceux de la Malc-maifon,amp;: fe trouu crent tous fur les champs,amp; vindrét en la ville de Hafpre: qui eftoit vne moult bóne ville amp;nbsp;grofle:mais point n’eftoit fermce:amp; fi n’eftoiét les ha-bitans en nulle doutexar on ne les auoit point aduifez n’écriez de nulle guerre.Si adui-UafpreenHai ferdît Ô»cntrereht les François dedans: amp;nbsp;trouuerentles gens, hommes amp;nbsp;femmes, en naut fàcca^ee leurs hoftcls:amp; les prindrentîc pillèrent à leur voloté, puis boutèrent le feu par tout en ^brufee par la ville,amp;i’ar dire t fi nettemét, que riens ny demoura finon les parois.Par dedâs Haipre « François ^ ^j^^ prioré de moynes^ioirs,amp;: grand edifice auec le móftier,qui fe tint de faindt Vaaft d’Arras.Si 15 pillèrent les François,^: puis fardirent toute.Puis cheuauchercnt,amp; char-

• gèrent l^uriflllage,amp; le chacerent deuant cux,amp; fen retournement à Cabray.Cesnou-uelPe%furent fceues à Valcnciennes:amp;: les fccut le Comte Guillaume,qui fc dormoit en fon hoftel,que fondit en la Salle. Sifelcua,amp; farma,amp;veftit moult haftiucment:amp;fit réuciller aucuns Cheualicrs,qui fe tenoient deuers Iuy:mais41s cftoient couchez dedâs leurs hoftcls. Si ne furent mie fi toft appareillez côme fut le Comte:lequel,fans attédre nully,fcn vint aux marches de Valencicnes, amp;nbsp;fit fonner les cloches au beifroy à bran-le.Lorfl^’éucillerenttoutes gens amp;nbsp;farmerent, amp;nbsp;fuiuirentlcur Seigneur àmoultgrand eflfoy:qui feftoitia mis hors de la ville, S^cheuauchoit moult for?deuersHalpre.Quâd • il eut cheuauché enuiwn vne li^uë, nouuellcs luy vindrent que les François feftoient retraits. Lors fe retrahit en f Abbaye de Fontenelles : qui eftoit aflez près de là, ou • Madame fa mere fe tcnoit, qui fut toute embefongnée de le rappaifer : tant eftoit • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;échauffé

-ocr page 77-

DE FROISSART


5t •


échauffe amp;nbsp;courroucé d’ire: amp;nbsp;difoit bien, que ce larrecin^e Hafprê ^'roit il briéuemét comparer au Royaume de Frâce.Sa dame de mere luy accorda tout: amp;nbsp;euH moult bien amp;nbsp;volôtiers cxculé^e Roy,de cefte t méprentUrCiQuand le Comte eut là efté vne efpa- f c\SÎ i. dire^ ce de temps,il print cogé d’elle, ôc retourna à Valenciennes: Sc fit tantoft eferire lettres d’anoir ainli aux Cheuali®,^«B#x Paelâts de fon pays, pour auoir confeil ^r cell’ aduenue. Quand repris» melfire lehan^ Haynaut feeut ces nouuGllcs,il monta à cSeual amp;nbsp;vint deuers le Corg-te fon neueu. Si toft que Iff Comtcle veit, il vinttontre luy, amp;nbsp;luy dit* Bel oncle, voftre abfence eft moult aux François t embellie. Sire (ce luy refpondit le Sire de Beaumont) f CommA’iï Dieu en foit loué: de voure cnnuy amp;nbsp;dAnmage Icroyc moult courroucé:mais cecy me vculoit dire, vient alfez à plaifancc : or aviez vous de l’amour amp;nbsp;du feruice aux François, que vous a- q«® ß Ichan uez toufioUts portez.Or vous faut faire vne cheffeuchéoSur François en Franec.Regar- de Hainaut dez de quel codé (dit le Comte) amp;nbsp;ce fera bien briéuement. Et lorsque la iournée du ^^f®^^^®quot; parlement, qui deuoit efrre à Mous, fut venue, ils furent là: ôc y fut tout le Confeil du j^g François pays,amp; auffi de Holandc amp;nbsp;de Zelande.Illecques furent plufieurs parolleaçropofées:amp; n’cuireüt ofé vouloient les aucuns des Barons du pays qu’on cnuowilt fuffifans hommes deuers le renuahir:ü-Roy de France, à fauoir fil auoit accordé pe confenti à ardoir en Haynaut, ne enuoyé l’‘tnfre lity rt~ les foudoyers de Cambrefis, en la terre du Comte,n’à quel tiltre ceux i’auoient fait:veu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu'il eft

qu’on n’auoit point défié le païs,nc le Comte. Les autres Cheualiers vouloient qi^on fe R^^ ^^^^ ^^quot; contreuengeaft,en telle manière comme les François auoient commencé. Entre ces luycftadue-paroUes eut plufieurs eftrifs amp;nbsp;débats-.mais finalement il fut confideré amp;nbsp;imaginé, que nu. à caufe le Comte de Haynaut SS le pays ne pouuoiét nulCnjet iffir de Cefte befongge,fans faire^qu’ilfuppor-guerrcauRoyaumedeFrâce,tâtpour le larcin de la terre de Tournay,cóme pour celle toit les Fran deFIafpre. Si fut d^onné qu’on défieroit le Roy de France: puft entreroit on à force Ç®“‘ dedAisleRoyaum?deFrance:amp; 3e porter ces défiances,futprié amp;nbsp;chargé l’Abbé Thibaut de Sainét-Crefpin. Lors Âent ces lettres amp;nbsp;défiances eferiptes amp;nbsp;feellécs du Comte amp;nbsp;de tous les Baroils amp;nbsp;Cheualiers du pays. Apres le Comte remercia grandement tous fes hommes, ffour la bonne volonté dont il les veit : car ils luy promirent

conform fcruice en tous eftats.L’Abbé de Saind-Crefpin vint en France apporter au Roy Philippe les défiances : lequel n’en fit pas trop grand compte: amp;nbsp;dit que l'on neueu eftoit vn fol outrageux, amp;nbsp;qu’il nfcrchandoit bien de faire ardoir fon pays. L’Abbé re-

LtX^y de Fracs d^e par le

rcfponces que le Roy luy auoit faites. Affez toft ^rcs fe pourueut le Comte de Gens- nasK,ßn ne-d’armes:amp; manda tous Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers parmi fon pays,^ auffi en Brabantss: en ueK, Flandres : amp;fit tant qu’il eut bien grand nombre de Gcns-Armes bienétofez,tousà cheual.Si fe partirent de Mons-en-Haynaut,amp; de là enuiron^ cheuaucherent deuers la terre de Symay. Car l’intention du Comte amp;nbsp;de fon oncle cftoit,qu’il3lt;roient ardoir la terre du Seigneur def Bremus, amp;nbsp;aulfi Aubenton SeThyerachc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f cepeutefire

1 J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celujftjuepara

Com/nent le Comte de H ai»aut pri„t ^ cieJlruitjdubefjtûfJ ae ThyeNchei c n a p. x l vi nbsp;nbsp;„ant il a dit

Bien fe doutoient ceux de la ville d’Aubéton du Conite de Haynaut amp;nbsp;de fon oncle’ ‘^® ß^^quot;^^-fi I’auoient fait figniflerau grand Baillif de Vetmandois: qui leur auoit Auoté ft Vidamede Chaalons,Monfeigneur de Beaumont, Monfeigneur de la Boue, Icf Sei- p^^^”^/-^’'* gneur Lorc,amp; plufieurs autres.Sifeftoient mis deuant Aubéton ces Cheualiersôcleurs * ^”2 ^omX* routes:oubienauóittroisccnshomraesarmez:amp;n’eftoitlavil^ferméequedepal«S38z ^^^^ de ^^^^ la réparèrent en aucuns lieux:^ eftoienttouspourueus d’attendre les Hainuyers, fié de rc. delfédrelaville:quieftqjtbóne amp;nbsp;groffe,amp; pleine dcdrapcric.LesHainuyers^indrêt, • vnVédredy au foit loger près d’Aubenton,amp;là aduiferet auquel cofté elle eftoit mieux prenable.Le lendemain vindrent en trois côncftablics,leurs banpieres deuant,bien or-dônémcnt,amp; auffi leurs AjJ^aleftricrs.Lc Comte de Haynaut eut la premiere bataille.

amp; auec luy foifon de gens: comme Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers de fon pays.Son oncle eut la fecôde bataille:ou il y auoit planté de gés-d’armes.La tierce eut le Sire de Fauquemot, atout grand’foifon d’Allemans:amp; fe tira chacun Seigneur fous fa bannière amp;nbsp;entre fes gens.Celle part,ou ilsTurent enuoyez pour afl^illir,comméça la bataille amp;nbsp;l’affaut dur amp;:fort:amp;: f employ crét les Arbaleftriers dedans Si dehors à trait#: dont plufieurs furent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• bleccz. Le Côte Si fa route vindrêt iufques à la porte. Là eut grand affaut Si forte écar-mouche. Là fit le Vidame de Chaalos merueilles d’armes: Si fit à la porte trois de fes fils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Cheualiers qui y firét plufieurs appertifes d’armes. Mais Je Comte Si les fiens fiftonqui-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e ij

-ocr page 78-

• 52


PREMIERE V0LVME


« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rent les baillcs:amp; ^óuint à ceflx de dedâs foy retraire en la porte. R à eut dur affaut fur le

port,amp; à la porte deuersSy may cftoit meflîre lehan de la Boue,amp; meflire Ichâ de Beau-môt.Illecauflifutlaflaut ceuelamp;afpreàrécarmouche:amp;côuintau5^râçoiseuxretrai-^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;rc dedans la ptÂte. Car ils laiflerefttlRurs barrières:amp; les conquirét les HainuyerSjamp;le

t^tm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pont aufli.Là fut l’affaut ^pr^ amp;nbsp;felon.Car^eux qui eft^ient eiltrcjÿiWHi^z fur la por-

^‘^°he Tfra,Ui*~ ^^ gettoient bancs amp;nbsp;mefriens contreual, amp;nbsp;pots pleins de chaux, amp;nbsp;foilon de pierres f“*»- les Haï- ^cailloux:dontilsblcçoientmerueileUfementlesGens-d’aifneSjfiisneftoientfortar-nuj/^s, mez amp;nbsp;pauefehez. Làreccut Baudoin de Haynaut,vn Efeuy^de Haynaut, vn horion d’vne grofle pierre fur fa targe:qu’elle fendit en Jeux moiticz:amp; eut le bras rompu,dont il la portoit:amp;luy conuint foy retraire au logis. Car il ne fc pouuoit plus aider de grand temps, tant qu’il fut guary. Le f amedjRau matin fut l’alfaut grand amp;nbsp;fier à la ville d’Au-benton en Thyer jche: amp;nbsp;fc mettoiét les aifaiUans en grand’ peine amp;nbsp;peril pour coquer-re la ville. Aufli les Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers,qui eftoient dcdans,mettoicnt grand’ entente à eux defFe#dre:amp;bien leur côu?noit y mettre leur aduis amp;nbsp;hardiclfe.Carils eftoient vigoureufemét aflaillis de tous (•oftcz,amp; de grâd’ foifon de bons gens-d’armes:tant que la ville fut conquife par forcc:amp; furent les pblis(qui n’eftoient que de bois)rópus. 11 cn-yXubenten P ' ^^cnlaville,toutpremiermclfirclehandeHaynautamp;fab^niere,àgrâsfoiresamp;grâd fi de force. nbsp;nbsp;cry,tÿit dc gens que de chenaux. Adonc fe recueillirent en la place deuant le môfticr le

Vidame de Chaalons,amp; aucuns Cheualiers amp;nbsp;EfCuyers. Sileuercnt là leur bannière amp;nbsp;leurs pcnnons,amp; móftrerent bon femblant d’eux cóbattrc,amp; tenir tant que par hóneur ils pourroiegt durer. Mais le Sire dçBftmus amp;nbsp;fa bannière fen partit fans ordonnance: car il fauoit bien que meflire 1 chan de Haynaut eftoit courroucé contre luy, amp;nbsp;ne l’euft prins à nulle rançon. Ä quand meflire lehan dc Hayi^aut fceut quÂeluy,qui tant auoit porté de dômage à fa terre de Symay, fen fuyoit deuers Bremus, il Ä print à pourftir amp;nbsp;fcs gens aufli: mais le Seigneur de Bremus trouua la pürte de fa ville ouuerte: fife bouta dedâs à grâd’ hafte:amp; iufques là le pourfuiuit meflire lehan dc Hainaut,refpec au poing: mais,quandil vcit qu’il luy eftoit échapé,il retourna viftemflht,le grand chemin deuers Aubcnton:amp; fes gens rencôtrerent les gens de monfeigneur dc Brcmus:qui le^iuoiét à leur pouuoir fi en occirent amp;nbsp;mcirent a mort grand’ foifon.LeCôte qui cftoit demou-ré à Aubenton, amp;nbsp;fes gens fe combattirent afpremenRà ceux qui eftoient arreftez deuant le monftier.Là eut dur hutin amp;nbsp;fier,amp; maint hôme déconfit amp;nbsp;renuerfé. Là furent bonsChcualiers le Vidame de Chaa^nsamp; fes deux fils:qui àlaparfiny furent morts:nc oneques Cheualier ne Efcuyer n’en echapa(fors ceux qui fe fauuerent aucc le Seigneur de Brcmus)qu’ils ne fufle^tous morts ou prins,amp; bien deux mille hommes delà ville: amp;nbsp;fut toute pilléc,amp; les grans auoirs,qui dedâs eftoicnt,chargez fur chariots amp;nbsp;charret-tcs,amp;enuoye Symay: amp;nbsp;fut la ville d’Aubêton toute arfe:amp; felogerétlesHainuycUs plufoeurt fia- ^^ foir fut la riuiere. Apres la deftruftion d’Aubenton facheminerentles Hainuycrs amp;-r« Françoifis leurs routes deuers Mauberfontaines. Si toft qu’ils y paruindrent,ils la coquirenr (car il brußeet far les n’y auoit point de deflenfe) amp;nbsp;la robberét amp;nbsp;ardirct: amp;nbsp;apres,la ville d’Aubecucil,amp; Sc-

ffamujieri.

Le Cemte de Hainaut en

S^y ^iS^^^^’ ^ ^^^y ^^ petits ^ tous les hameaux de là enuiron, dont il y eut plus dc qftaranteRApres f^tirale Comte de Haynaut deuers fa ville dc Mons,fiè donna congé à toutes manières de Gens-d’armcs,amp;les remercia:amp; fit tant que tous fe partirent de luy bien côtens. Alfez toft apres fen alla le Comte embatre de faire alliance au Roy,fon fc-rourçc,pour eftre plus flt;yt en fa guerre:mais auant inftitua meflire lehan de Haynaut à .Angleterre, eftrc maiftre^ Gouuerneur de Holandc amp;nbsp;de Zelâde : amp;nbsp;fe tint meflire lehan de Hay-• naut à M®ns:Sr pourucut le pays,amp; garnit; amp;nbsp;enuoy a, pour aye^r à garder amp;nbsp;confeiller les Bourgeois amp;nbsp;communautez de Valécicnncs,le Sire d’Autoing,le Sire de Vcrguy,lc Sire de Gômegines amp;nbsp;meflire Henry de Hufpharice,amp;le Senefchal dc Haynaut,à tout cent lances,cn la ville de Lâdrechies. Apres ce,meit,cn la vilU de Bouchain,trois Chc-•fLexefl.de la ualiers Allcmans:quitous trois fenômoientf Courars:SzcnuoyaenEfcaudimcc,mef-m^dt^ ^^Ïquot; ^^*^ GirÿddcSaflcfgines,amp;,enlavilled’Aucfnes,leSire dc Fauquemont: amp;ainfipar p^ehaM '*L‘^^ toutes Ics forterefles de Haynaut,voirc fur les frontières de France.

^ôi2Tii,ni)m Cj/parleelelaeheuaj^chéeaueceuxdel^ournaj/foreKtenFlanedres. chap. xtvu.

Hilemans, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vand le R oy de Frâce eut ouy recorder cornent les Hainuycrs auoient ars au pays

de T hicrachc^prins amp;nbsp;occis fes Ch cualiers,amp; deftruit la bône ville d’Aubêton, il commanda à fon fils le Duc dç N ormandie, qu’il meift fus vnc grofle chcuauchéc. Si • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;venfift

-ocr page 79-

DE FROlUSSARTi


33


vcnlift en Haynaut,amp;igTieiftlc pays en tel poind que iam i^ il ne fuft recoüuclt. Enco

res ordonna le Roy le Comte de Laille, t Gafton(qui adonc fe tenoit flclcz luy à Paris) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

qu’il incift fus vue armee,amp; allaft cheuaueher en Gafcongne^comme licutenât du Roy tƒ^^, 7quot;^ “^^ de France : amp;guerAyaftBordeauxôcBourdelois^ toutes les fortcrcffes, qui la fe te- ”* ^°^^^ ■’quot;’^ noient pour IH^xijj^ n^ois. Encores renforça le Roy de France la grofle naue, qu’il ^ tenoit furincrydcsecumeurs'. Ä: manda au^ Capitaines tffift fulfcnt fongneux d’eux Gafeon. tenir fur les mettes de Flaijdres : amp;nbsp;que nullement ils ne laiflaflent le Roy d’AngIcter A repairer ne prédre port en Flâdres,amp;,{e par leur coulpe demouroit, il les feroi»le male mort mourir. Et, quand^e Roy de Frawee entendit que les Flamens auoient fait hom- -Cf ^j^fillocitè mage au Roy d’Angleterre,!! leur manda par vn Prélat, fous ombre du Pape, que ( fils ^^^ ^^^»*«*^ de fe vouloicnt retourner à recongnoiftre à luy amp;nbsp;^a couronne de France amp;nbsp;relcnquir le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ ^’y*

Roy d’Angletcrre:qui enchantez les au oit) il leur pardóncroit tous maux-talens, amp;nbsp;leur quitteroit la grand’fomme de deniers amp;nbsp;deFlorins,dontils eftoientefteores tenus vets luy,par obligation de iadis:amp; leur donneroit amp;nbsp;feeUoroit plufieurs belles j^âchifes. Les Flamens refpódirent qu’ils fe tenoient pour bien abfousamp; pour quittes de tout ce dont obligez eftoient enuers le Roy de France : ^ adonc le Roy de France fen complaignit auPape Clement fixicfmc : qui getta vne fentence d’excommuniment fi horrible qu’il n’eftoit nuPPreftre,qui ofaS célébrer le dhün fcruicc. Dequoy les Flamens enuoyerent grâd’ complainte au Roy d’Angleterrcdequel,poür les appaifer,leur manda que, 19 première fois qu’il rappafreroitla mer,illeur amencroitdes Prefires defonpays : qui leur chanteroient la Méfie, voufift le Pape oü non; ca^il eftoit bien priuilegié de ce faire* Et par ce moyen fappaiferoitics Flamens. Quand le^oy de France veitqu’iÂicpourroit retraite les Flamen j^c leur opinion, fi commânda à ceux qu’il tqjioit en fa garnifon de Tou®iay,derifle,cirDouay,amp; dA Chafteauxd’enuiron, qu’ils fiffent guerre aux Flamens, ^Couruffent en leur pays #|pont il aduint que meffire IchandeRoye,amp;mc{fi-

rc Matthieu t de Tric,Marefchal de France,auecquesmeIfireGodemar du Fay ,amp;plu-1 P^gt;-‘mlt;utt ficûrs autres Seigneurs, m^irent fus vne cheuauchée de mille hommes, armez de fer «^f T^ne^cho-tous bien montez, amp;nbsp;trois cens Arbaleftriers tant de Tournay, comme de l’Iflc amp;nbsp;de/”^*^^-Douay^qui fe partirent de la cité de Tournay,vn foir aptes foupef, amp;nbsp;cheuauche co^rß des rent tant que fur le poinâ du iou^ils vindrent deuant Courtray,amp; accueillirent entour Toumaißensi Soleil leuant, toute la ptoye de là enuiron: amp;nbsp;coururent les Coureurs iufques aux por- cr autresßr 'tcs,amp;: occitent amp;nbsp;mehaignerent aucuns hommes,qu’ils trouuerent es fauxboutgs, puis ^« Flamens. fen retohmefcnt arriéré fans dommage ; amp;nbsp;meirÄit le retour deuers latiuiere du Lis, deuant eux toute la ptoye qu’ils trouuerent, amp;nbsp;cncontrerent iour: amp;nbsp;menèrent, en la cité de Tournay, plus de dix mille blanches beftes. Schien «tant que pourceaux que vaches amp;nbsp;beufs. De ce furent les Fiâmes moult troublez:amp; pour celle ca^fe iuralaque-mart d’ArteueUe (qui lors fe tenoit à Garid) que cefte forfaiture fetoit vengée au pays de Toutnefis amp;nbsp;es enuirons : ôc fit incontinent commander, parmy les bonnes villes de t Fo»f efen-Flandres,que tous fulfent à vn certain iour auec luy,deuât la cité de Tournay :amp; f eferit “' ^i^^^Pii au Comte de Salbery amp;nbsp;au Comte de Sùffort (qui le tenoient enla ville d’Ypre) qu’ils ^^ fetiraffent celle part. Puis fe partit de Gand, auec moult grans gens. amp;nbsp;fen A^nt^ntse Audenardc amp;nbsp;la cité deTournay, fur vn pas,qu’on dit ani^ont-de-fer : amp;nbsp;fe logea là en attendant lefdits Comtes d’Angleterre, amp;nbsp;au fil ceux deFlandres Si deBruges. Quand les deux Comtes deflus nommez entédirent ce, fi ne voulurent pas, pour leur hon^ieur delayer ; ains enuoyerent tantoft par deuers Artcucllc, en disant qu’ils fmoient la, au iour qui eftoit ordonné. S ur ce fe départirent a fiez briéuement de la vill®d’Ypre cnui-ron cinquante Lances,^ quarante Arbalcftiers : amp;nbsp;fe meirent au chemin, ou dArte-uelle les attendoit. Ainfi que ils cheuauchoient, amp;nbsp;qu’il leur conuenoit paficr ru dehors de la ville de 1’1 fie, leur allée fut feeue en icelle ville. Si fafmerent fecrettement, amp;nbsp;faillirent quinze cens Sommes à pied amp;nbsp;à chenal : amp;nbsp;fe meirent en trois aguets : à fin que ces Comtes ne leur échapaffent. Or cheminerent adoncques ces deux Comtes, amp;nbsp;leurs routes, fur les marches de meftire Vanflart de la Croix ; qui long «mps a-uoit guerroyé ceux rte l’Ific, amp;nbsp;encores guerroyoit quand il ponuoit: amp;: f eftoit tenu celle faifon à Ypre,pour mieux les guerroyer? amp;nbsp;fe faifoit fort ^’iceux Comtes mener fans peril (ear il fauoit les addreccsamp;lcs tortes voye?) amp;nbsp;encores en fuft il bien venu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

à chef,fc ceux de l’Ifle neufient faift, au dehors de leur ville, vn grand trenchis qui n’e- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ftoit pas accouftumé d’y eftre. Et, quand melfire Vanflart les eut menez iulqu^^ là, amp;nbsp;il

-ocr page 80-

54


PREMIEJlt; VOLVME


veit qu’on leur auoit coupé ^ voye, fi fut tout ébahy, amp;nbsp;dit aux (ieux Comtes Anglois. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Meffeigneurs,nÄusnepouuons nullement paffer le chemin que nous allons, fans nous

mettre au peril de ceux de rifle,pourquoy ie confeille que nous retournons,amp;prenons arriéré noltre chemin. Etceuxre/ptÿidirent. Mcffirc Vauflart, iaÂ’aduienne que nous iffonshors denoftre chemin, pour ceux del’lfle. Cheuaud^ns tgjjffpmsdeuant: car nous auons accordé à fl’A?-teuellc que rfbus ferions te iour, de quelqifthcure,làouil cûno^^^^ ^”f ^æ*^’ L®*^ cheuaucherent les Anglais fans nul f efmay:amp; ^oneques meffire Vauflart moy^ c - jif^ Maffeigneurs,vray eft que pour guide en ce voyage vous m’auez prins, amp;nbsp;que tout le verbe,cr ^^^ Yucr me fuis tenu aucc vous à Ypre, amp;nbsp;de vous amp;nbsp;de vftlre compaignie melouc les autres eC- grandement: mais, fil aduient que ceux del’lfle iffent fut nous, n’ayez nulle fiance quc mayer. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ie les doyc attendre : mais mc^auucra|' au pluftoft que ie pourray ; car, fe i’eftoye prins

par aucune aduenture, ce feroit fur ma tefte : que i’ay plus cher que voftre compaignie. Adonc commencèrent les Chcualicrsàrire: amp;nbsp;dirent qu’ils le tenoient pour bien cx-cufe. Et tout ainfi qu’il imagina,aduint il: car ils ne fe donnoient garde qu’ils fe boutèrent enl’embufchc : qui bien e^oit fournie de Gens-d’armes amp;nbsp;Arbaleftriers : lefquels les écrierent tantoft.Àuant,auant,par ci n^ pouuez vous paffcr,fans noftre congé. Lors cómencerent tous à traire amp;nbsp;à lancer fur les Anglois Scieurs routes: Si toft que meffirc Vauflart en veit la manière,!! n’eut cure de cheuauchcr pi’ a^iât;mais retornS au pluftoft qu’il^eut,ôc fe meit hors de la preffe:ôc les deuxCôtes cheurent es mains de leurs enne-mis,amp; furet mieux pris qu’à la rets. Car ils furet embufehez en vn eftroit chcmin,cntrc hayes ôc efpines ôc foffez de tous coft^:fi fort ôc par telle mankre, qu’ils ne pouuoient auant paffeP,ne retourner, ne prenS^e les champs. Toutesfois,quand ils veircnt la male PrsH des Com ^‘^uenturc, ils defeen^irent tous à picd,amp; fe deffendirent le micult;H^u’ils peurent,ôc na-tesde salbery urerent pluficurs de ceux de i’Ifle: mais finalement lîur deffenfe ncelcur valut ri ci«: car Cr de sufort, Géfd’armes frais amp;nbsp;nouueaux croiffoiét toufiours fi|Â:ux.Là furent ils prins amp;nbsp;retenus par ceux de de force,Sc vn Efcuyer, icune Sc frifque, de Limofin, neueu au Pape Clement:qui fap-r iße.fartißinj pelloitRcmon : lequel depuis qu’il fe fut rendu prifonnierjfut occis,pour la conuoitife dt France. j^ f^j belles armes. Ces deux Comtes furent mis en prifon en la haie de rifle,amp; depuis enuoyez au R oy de France:qui promit à ceux de riflc3qu’il leur feroit grâdement guer-dóné: car ils luy auoientfait vnbeau feruice. Et quâ4 laques d’Aiteuellc(quifetenoit au Pót-de-fer)en fceutles nouuelles,il enfutmout courroucé:amp; ceffa pour cefte adué-ture,fon emprife:amp; donna à fes Flamens congé: amp;nbsp;puis f en retourna en la v’Ile de Gâd.

Lacheuaueheet^fteleDudehafte^ Norf^axcUe/i en Raynaut, chap. xlvhi

LE Duc lehan de Newman die, aifné fils du Roy de France, fit fon efpecial mandement à eftjp à Saind Quentin : amp;nbsp;en eftoient le Duc d’Arhenes,lc Comte de Flandres, le Comte d’Aucerre, le Comte Raoul,Comte d’Eu,amp; Conneftable de France,le Comte de Porcien,le Comte de R oufly, le Comte de Brefne,le Comte de Grand-pré, le Sire deCoucy,le Sire de Craon,amp; grâd foifon de nobles de Normâdie amp;nbsp;des baffes *1540. marches.Quand tous furent affcmblez,amp;lcDucfutvenuàS.Quentin,enuiron apres f Tf «f doute I^fq^es J^an. * m*c c c. x r. le Conneftable amp;nbsp;les deux marefehaux deFrâce (monfei-fomt auece ne gneur Robert Bertrand,amp; menfeigneur Matthieu de tToyc)trouuerent qu’ils eftoient ^anommé^de ^’^ *^1^1^ hommes armez, amp;nbsp;huit mille,tât brigans qu’autres gens de l’oft, pourfuyuans. Trie au cha ^^ ^^ meirent aux chaps,amp; farroutcrent deuers le Chaftel en Câbrefis, amp;pafferent par fit. 41 .û- de dehors Boh«ing:amp;cheuîucherét tât,qu’ils pafferêt ledit Chaftel enCâbrefis:amp;vindrêt Trie, au chao. loger en la ville de Montais,fur la riuiere de Selles.Meflîre Richard Verchin,Scnefchal 47.C7' lt;^u’i7 deHayd!lut,fceut,parfes efpies,queleDuceftoitarreftéàMôFais,fipriaaucûsCheua-nommera de liers KEfcuyers(ce qu’il en peut trouuer delezluy)qu’ilsvoufiffent aller ou il les mene-Troyc aucha roit:amp; ils luy accordeftnt.Si fe partirent,de fon hoftel de Verchin,auecques luy, cnui-fttre 54. nbsp;nbsp;nbsp;j.^j^ quarante Lances:^ cheuauchcrêt depuis le Soleil muce,tant qu’ils vindrent à Fo-

refts, àl’iffue de Haynaut, à vnepetite lieue de Montais : amp;nbsp;pouuoit eftre enuironiour failly. lors fit toutes fes gens arrefter emmi vn champ, amp;nbsp;leur fit eftrcindre leurs armu-„ rcs:puis leur dit qu’il iroit volontiers réueiller le Duc:6c ils en fuient tous ioyeux,amp; luy celuj au il a dirent qu’ils faduéture^oient volontiers’auec luy:amp; ne luy faudroientiufques au mou-farauant nom ricamp;iHetir dit grans mercis.Ad^nc eftoitauecluy meffirc laques duSart,mcflireHen-' we Vaefflarr. ry de Phalifc, meflire ƒ Olphart de Guiftelles,me{fire Ichan de Chaftelet,auec melfire Bertrand : amp;nbsp;des Efcuyers,Gilles amp;nbsp;Thierry de Sommain, Baudoin de Beaufort, Colebrier

-ocr page 81-

DE FROISSART-. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yj

lebrier deBrulejMorca^derEfcuycr, Saudard de Stramen, lehandc Reberfat, Bri- * doul de Thiaux,amp; plufieurs autres.Puis cheuaucherent tout coyemeqt , amp;nbsp;vindrenta Montais,amp; fe bouterent en la ville,( fi ne faifoicnt les François point de guet)amp; fe def-ccndircnt premièrement le Senefchal amp;nbsp;tous les œm^aignctis deuant vn grand ho-ftel:ouilscuidoven^uelcDucde Normandie fu^maisil eftoiten vn autrehoftel: amp;nbsp;leans eftoient 13l^^euxgransS»igneursdeiSormandic,l^Si«edeBailleul,amp;leSire de Beauté. Si furent aflaillis^iftenlent,amp;la porte boutée hors.Ommd ces deux Cheua^^*’»’«'«^^f liers fe veirent ainfi furprins jamp;ouir ent crier Haynaut,au Senefchal,ils furent tous éba~ ^“‘'ƒ ^'”'; his;mais toutefois ils fe detfendirét,au m^ux qu’ils peurent: tant que 1e Sire de Bailleul X”/^yZ,*„'j* fut là occis,amp; le Sire de Beauté pris duSenefchal:amp;promit,fur fafoy,dcdans troisiours Jariesenèchal venir tenir prifon à Valenciennes. Lors Françoi^fe commencèrent à émouuoiramp;if- ^g j^ainaut. firent de leurs hoftels,amp; firent grans feux,amp; allumèrent triches amp;c chandelles, amp;, éucil-lerent l’vn l’autre.Mefmement éucilla on le Duc,amp; le fit on armer à gr^de hafte, amp;nbsp;de uelopperfa banniere deuant fon hoftcl: amp;là fe tirerer^ toutes manières de Gens-dar-mes de leur cofté : amp;nbsp;adoucies Hainuyers fe retrahirent fagement à leurs Âieuaux: amp;, quand ils fe furent remis enfemble,ils emmenèrent iniques à dix ou douze bons prifon niers,amp; fen retournèrent fans dommage auoir( car ils ne furent point pourfuis:tant fai foit brun amp;nbsp;ferd)amp; vindrem^droit à l’aube duiour, au Quefnoy.Là ferepoferentamp;ra-frefchirent,puisfenvindrent à Valenciennes. Au matin commanda le Duc à déloger, amp;nbsp;entrer en Haynaut,pour tout ardoir fans déport. Adonc farrouterent le charroy: amp;nbsp;cheuaucherent les Seigneurs,les Coureurs premiers,quibien eftoient deux cens Lan-ces:amp;en eftoientCapitaines meflireTribautde AaMicil,lc Galois de la Baigne,le Sire de Mircpois,le Sire ^Raiuenal,le Sire de Sempy,I'?Ïonfeigneur lehan de Landas,le Si ‘^t'Exemp. de re de y ange ft, amp;nbsp;le ^e de t Tram*lles:amp; après cheuauchoyent]?s deux Marefehaux la Mer ditTia (ou il y auoit bien cinq cens Lancés) amp;nbsp;puis le Duc de Normandie,à foifon de Comtes meueUes, Barons,amp;autres fcigneurs. Si entrèrent lefdits Coureurs en Hainaut, amp;nbsp;ardirent Fores- plufieurs fU-bcrtran,Bertingincl,Efcarn^in,V endegrcs- au-bois,V endegrcs-fur-S calon,fur la riüie i*^^quot;*'^^ re du Cincl.Lc lendemain pafferent outre,Sr ardirent 0fmelual,Villcrs en la chauffée, Gomme^ines,Matchepois,Peftel,Anfroy,Pipreux31e Frefnoy,Obeyes, la bonne ville i^ emduttidtt de Bannoy,amp; tout le pays,iufques àla riuicre de Hommel:amp; eut, ce fccondiour,grand duc de N«r-afrautamp;écarmoucheauChafteldeVVerchin,delabataillc des Marefehaux: mais ils mandie. n’y firent riens (car il leur fut bien deffendu) amp;nbsp;fen vint le Duc loger fur la riuicre de Sel les, entre Haufy amp;nbsp;Saufoy.Mcffire Valericn,Scign^ir de Fauquemonr,eftoit gardié de la ville de Maubenge, amp;nbsp;bien cent Lances d’Allcmans, amp;nbsp;de Hainuyers auccques luy.

Quand il fceut que les François cheuauchoy ent(qui ardoyenfle pays) amp;nbsp;oyoit les pou resgensplorer amp;nbsp;plain dre le leur,ilfarma,amp; fit fes gens armer: amp;recÓmadalavillede Maubengeau Seigneur de Beaureuoir,amp;au Seigneur de Montigny:amp;fht,àfcs gens, qu’il auoit grand defir de trouuer les François. Si cheuaucha ce iour toufîours coftoiât le bois amp;nbsp;laf oreft MoriuaLQuand vint fur le foir,il ouit dire que le Duc de Normandie amp;nbsp;tout fon oft,eftoient lo gez fur la riuiere de S elles. Lors dit,qu’il les iroit réueillcr. Si cheuaucha celle vefpree:amp;enuiron minuit,il paffa celle riuiere à g«éjamp; toute fa r^ute. Quand tous furent outrc,ils reffanglerent leurs chcuaux^amp; fe remeireet à peflnt, puis cheuaucherent tout doucement,tant qu’ils vindrent au logis duDuc. Quand ils dcu- Comment le rent approcher, ils ferirent leurs chenaux tout d’vn randon, amp;nbsp;fe plantèrent enl’oft du Duc 5 en écriant Fauquemont: amp;nbsp;commencèrent à coupler cordes^ amp;nbsp;ablÂtre 7“*” r r a ^ tentes amp;nbsp;pauillons par terre,amp; a occire amp;nbsp;decouppergens, amp;nbsp;mettrea gmndmechcr.y^t^risparle Lors fe commença l’oftil émouuoir,amp; fe commença à armer, amp;nbsp;tirer celle parwôu le hu j,* j^ Fauque tin eftoit.Quand le Sire de Fauquemont veitt que point fut,il fe retrahit arrier?^i reti mont. rant tout bellement fes gcns:amp; adonc fur mort,des François, le^ire de Piquegny, Pi- f ceft a dire Card:amp; furent prifonniers *c Vicomte deQuefnes,amp;le Borgne de Rouuroy,amp; duremêt qu’ilfut téps nauré melfire Anthoine de Coudun.Et, quand le Sire de Fauquemont veit que temps fut,ilfepartit,amp;toutes fes gens:amp;paffcrent la riuiere de Selles fans dommage,^ir ils ne furent point pourfuisj^i cheuaucherent puis tout bellement: amp;nbsp;vindrent, enuiron Soleil leuât,auQuefnoy:ou le Marefchal dulogitfe tenoit,meftîre Thierry de Vallecourt quileurouuritlaporte.Lendemainau point duiour 11 Duc de*Normandic fitfonugr • fes trompettes en fon oft,fi f armèrent amp;nbsp;ordonnèrent toutes maniérés de gens, amp;nbsp;pafférent la riuicre de S elles, amp;nbsp;entrèrent en Haynaut: amp;nbsp;ceux qui cheuauchoient deuant

e

-ocr page 82-

56 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

-ocr page 83-

DE F R 0 I S^S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ , . cel. Puis prindrent leur ^ur par derriere les Chartreux, amp;nbsp;reuindrent à Icui'bataille. Ores eftoient aucuns compaignons François demeurés derriere à Marlÿ, pour mieux François par fourrager à leur aife.Si aduint que ceux,qui gardoientvnc tour( qui eft là aux hoirs de certains Hai-Hainaut,amp;futiadisàiÂelfireRobertdeNamur,dej^r Madam%Yfabel,fafemme) ap- nuiers. perccurent les Fmiic^y^quLlà eftoient demourez: amp;c veirent que la grofle cheuauchée eftoit retraite,fiilWrent hors,amp; les aÂaillirét,amp; an occirétla méiitié, amp;nbsp;leur tollirét tout leur pillagc:puis rentrèrent c^ leur tour. Encores fe tenoient les batailles fur le mont , de Caftres, amp;tindrcnttout le iour, iufques apres nonne, que les Coureurs reuindrent de tous codez.Dont ils cur At confeil cnti^ eux moult grand; amp;difoient les Seigneurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• que3tout confîderéjilsneftoiétmie gens affez pour alfaillir vnetelle ville:amp; eurétfina-blemét confeil d’eux retraire à Cambray.Sivindré^ce foir loger àt Moing,amp; à Fonte- ycepenteßn nellcs:amp; furent là toute la nuit,Se firent moult grand guet, f-e lendemain f en partirent: ce t^ueparanst mais ils ardirctMoingamp;Fôtcnclles, amp;nbsp;toute rAbbayc(qui eftoit à Madame de Valois, dénomme fœur germaine du Roy de France) dequoy le Duc fut lÿoult courroucé : amp;nbsp;fit pendre ^^‘quot;g-ceux,qui le feu y auoient bouté. A ce departement fut acheuée de brûler la \lt;le deTrie amp;nbsp;le chaftel amp;nbsp;les moulins abbatus,amp; Prouuy,Rommeny,ThiauXjMouceaux,amp;toutlc plain pays entre Cambray amp;nbsp;Valencicnnes.Ce iour vint le Duc deuant Efeandure, vn ^^ ^fj^ficau chaftel,appaAenant au Comft de Hainaut, bon amp;nbsp;fort, feant fur la riuiere de l’Efcaut: ^’efeandure, amp;moult greuoit ceux de Cambray.Si en eftoit Capitaine meffite Girard de Saflegiq^s. rendu au Duc Si aduint que,quand le Duc de Normandie eut efté deuant ccluy Chaftel fix iours,le- de/Normandie dit chaftel luy fut rendu falt;n amp;nbsp;entier: dont tout le Pays d enuiron fut moult ébahy : amp;nbsp;en furent foufpeçonnés de trahifon meffireGirard de Saflegines,amp;vn fien Eliuyer,qui fappelloit Robert M.^icaux.Si en moururent ces d?ux villaihement à Mons-cn-Hay naut:amp;3ccux de Cambray abbatiren« le chaftel d’Efeandurc, amp;nbsp;emportèrent toutes les

Comment ceux de Douayfront vne cheuauebee en 0frenan,p4rat/ant t^ue le Comte de Haynaut

fußen (Angleterrey^ en l’Empire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre, xlix.

APres^deftrudiond’Efeandurefe retrahit le Duc lehan de Normandie en Cam-bray, amp;donna congé à granc^ partie de fa gent,amp;les autres il enuoya aux garnirons deDoüayamp; des autres forterefies voifines, celle femaine les François, qui fe tc-noient dedans Douaydffirent hors,amp; ceux de l’Ifle auec eux: ÔT pouuoient eftre enuiro trois cens Lances:amp;les conduifoientmeflireLouis^leSauoyejleComte de Genefue, leComtedcVillarsdeGalois delaBaume,leSiredeVVaurainde SiredeVafiers:amp;vin ^^_ drcnt ardoir en Hainaut ce beau payst d’0ftrenant:amp; ne demeura riens dehors les for Q^^^;. tcrcflcszdontceux de Bouchain furent moult courroucées, car ils veoyent les feux, amp;nbsp;les fumées entour cux,amp; fi n’y pouuoyent mettre nul rcmedelt; Si enuoyÂent ils à Valenciennes,en difant quc,fe de nuit ils vouloient yflir enuiron fix cens Lances, ils por-teroyent moult grand dommage à iccux,amp; aux François,qui eftoyent là tous cois logez ou plain pays:maigt; ceux de V alencicnnes n’eurent pas confeil de vuider la ville. Si eurent les François grande proyc:amp;ardirent la ville de Nich, amp;nbsp;la moitié d’-Efco^,Ef caudan,Here,Montegny,ScuainjVarlain,Vargny^Amb^ticourt,Lourg,SauS,I^et* Neüfuille,licu-faint-Amand,amp;: tous les villages,qui en ce pays eftôyent:amp;en ramenèrent grand pillage amp;nbsp;grande proye. Et, quand ceux de Douay furent retraits,les fou-doyers de Bouhan ifilrent dehors,amp; ardirent l’autre moitié d EÄon (quife tenoit Fr%n- t C' t^quot;* ßf^ çoife)amp;tous les villages Frâçois, iufques aux portes de Douay,amp;la ville d’Efquerchin. ^^ ^»^e aupara^ Àinfi que levons ay deuffé cy deuant,que les gamilons fur les frontières eftoyent pour ß^gj^’”^j ueucs,amp;fouuentyauoitdeschcuauchées, des rencontres,amp; des faits d’armes ^Äuint Eftonw«f-celle faifon,quc foudoyers AHemansfetenoyent, de parrEucfqiic deCambray, en la nbsp;Efeoux.

Male-maifon,à deux lieue?du chaftel Câbrefien, amp;nbsp;marchiflàns d’autre part plus près deLandrechies:dontleSire dePotrelles,Hainuyef, eftoit gardien. Carie Comte de Blois(quoy qu’il en fuft Sire) l’auoit rédu au Comte de Haynaut,pour le temp^u’il e-ftoit François:! ô^ie Oomte le tenoit en fa main,amp;faifoit garder pour les François.Si ’[Enfendez^ile yauoitfouuenthutin deceuxdelàMale-maif®n:amp; les Allemans, bien armez amp;bicn montez,vindrent courir deuant la ville de Landrechits. Dont^'niour faillirent hors^ • pour t courir,comme dit eft:amp; accueillirent la proyc amp;nbsp;amenèrent deuant eux. Lors, ■fc’e^^^ire quand la nouucllcamp; le haro envintenLandrechies,farmale-Sirede Potrellcsjamp;fitar- ainficonyat

-ocr page 84-

ys


PREMIER VOLVME.


fay di#quc l’on faifoit

des courfes les vns fur les autres.

■fc’e^ajptuoir Potrellcs.

mer tous fcs compagnons:amp;partirent à cheual pour récourrglaproyc. Sieftoitle Sire de Potrelles t^ut deuant^' le fuyuoyent fes gens,àqui mieux mieux.Il abailfa fon glai-ue5amp; puis écria aux François,qu’ils retournalFent : car c’eftoit honte de fuir. Là eRoic vn gentil Efcuycr,ap{«llé Albert de Coulongnedequel fe retCurna franchement, amp;nbsp;abailfa fon glaiue,amp; ferit fon cheual des efperons contre le^eig^^j^^ Potrelles:tclle-mcnttqu’il le ferit fuija tÿrge fi grand i^rion,que 1« glaiue vola en pÂces. amp;l AUemant Efcuycrl’attaingnit tellement de fon glaiue roideamp; fort^uonques ne brifa: mais per-ça la targe,les plates,amp; le hocquetôn, amp;nbsp;luy entra dedans le corps, amp;nbsp;le poingnit droit au cd?ur,amp;l’abbatit du cheual nauré à mor^ Lors les cor«paignons Hainuyers, le SL re de Banfiers,Girard de Maftin amp;nbsp;lehan de Maftin,amp; les autrcs,qui de près les fuyuoi-ƒ pofibU^u il çj^j.^1 requirent les François fierement,amp;: fi afprement,qu’ils furent déconfits,morts, amp;nbsp;^rar^«^' ptins(amp;pcu en échappa) ^a proyc rccoullc amp;nbsp;ramenée, auecques les prifonniers,à Jki^far Fran Landrcchics,ÿ le Sire de Potrellcs mort. Apres la mort du Sire de Potrellcs, le Sire de çoisfles Allé Floronfut,grandtemps,Capit^ine delà ville amp;nbsp;du chaftcl de Landrechies ; amp;nbsp;cour oit mans quite- fouuentfuBceux deBouhan,amp; de la Malc-maifon,du Chaftcl en Cambrefis,amp;des fro noiét le par- neres voifines. Ainfi couroytnt les Hainuyers vn iour,amp; les Frâçois l'autre,fi y en auoit ti François, fouyem- Je rencontrez amp;nbsp;de ruez ius,fi cRoit le pays de Haynaut en grade tribulation: carvnc partie du pays cftoit ars,amp;fi eftoit encores le Du» de Normandie furies frontières, amp;nbsp;ne fauoit on qu’il auoit en penfec de fairc:amp;fi n’auoicnt nulles nouuclles du Cote de Haynaut.Biéeftvray qu’il auoit eftécnAngleterrc:oulcRoy amp;nbsp;les Baros fa-uoient honnoré amp;nbsp;feftoyé,amp; auoit fait grans alliances au Ray:amp; fen eftoit party amp;nbsp;allé en AU^aigne dcuers l’Empcicuf Louis de Bauiere: amp;c’eftoitla caufe pourquoyil feiournoit tant.D’autre part melTiFc Ichan de Haynaut eftoit all^n Brabant amp;nbsp;en Flan drcs:amp;auoit remoRftré, au Due de Brabant amp;nbsp;à Uquemart d’A^iFcuclle, la del^lation du pays de Haynaut,amp; comme les Hainuyers leur mioyent qu’ils voufiftent entendre à pourueoir de confeil.Les deflufdits auoyent relpondu que le Comte ne pouuoit longuement demourcr:amp; luy reuenu,ils eftoyent appareille^ d'aUerjà tout leur pouuoir, là ou ils les voudroycnt mener.

Comment le Duc lehan Je Normandie meitleßegeJeuant Thin-l’£uef^ue

CHAPITRE L. •

T Andis que le Duc de N ormandie fe tenoit dedans Cambray,l’Eucfque amp;: les Bour geois du lieu luy remonftrereni comment les Hainuyers auoient prins amp;nbsp;cmblélc fort Chaftel de Thin, amp;. que par amour, pour l’honneur amp;nbsp;pour le profit du commun pays,il voufift mettre fof entente à r’auoir iceluy chaftcl de Thin, car ceux de la garni-Ion contraingnoient moult fort le pays d’enuiron.Lors fit femondre le Duc fes ofts derechef,amp; m^ cnfemble grande foifon de Seigneurs amp;nbsp;de Gens-d’armes:qui fe tenoy-enten Artois amp;nbsp;en Vermandois.Sifepartit de Cambray: amp;vint,àtout fcs gens, loger deuant Thin,fur la riuicre de rEfcaut,en ces beaux plains champs, au lez deuers Oftrc-nant.LàfitleDuccharïiergrande foifond’engins, deCambrayamp;dc Douay : amp;eny /« «f v»ui nbsp;nbsp;^^^ ^’^ moult granX le Duc les fit leucr deuant la fortereffe ) lefqucls engins gettoyent,

puis dtreldpr» ®^^^ i»ur,grolTes pierresamp;i mangonncaux:qui abbatoient les combles Me haut des preß^nißeatio tours dcs chambres amp;nbsp;desfaics;amp;en côtraingnoyent les gens du chaftel parceft affaut de ce mef.mdis trefdurement:amp; fi n’ofoyent les compaignons,qui le gardoiét,demourer en chambres la vrajie enten n’d» fales qu’ils cufi'ent:giais en caues amp;nbsp;en celiers. Si fouffrirent moult grande peine tede l’Auteur ces Gens-d’armcs;defquels eftoyentCapitaines meflire Richard Limofin Anglois,amp; »«ƒ««ƒ peu^ deux El^uycTs de Haynaut,freres au Comte de Namur, 'Ichafi amp;: Thierry. Ces trois, surau»jnete7 Q^l’aijaient la charge,difoyent fouuent aux autres compaignons. Beaux Seigneurs, le ^u'iladßa Comte de Haynaut vendra vn de ces iours contre les François rqui nous deliurera parle'd'artille- à tout honneur, dc ce peril, amp;nbsp;nous faura bon gré de cequcTi franchement nous fom-rte,ü-'de bem- mes tcnus:ceux de loft leur gettoient, par leurs engins, chenaux morts,amp; autres beftes bardes, c^de mortes amp;puantes,pour les empuantir,amp; dont cftoit là dedans en moult grande détref-canos, ducha. fexarl’^r eftoit fort amp;chaut,ainfi comme en plain Efté:amp;de ce^urent plus contraints tJExëb delà lt;1“® ^“^c^“^*^® lt;^^'ofc.Siconfidcrcrcnt:finablcment entre eux, que celle mefaife ils ne Merdàzclt;yéz pourroyent longuement endure» ne fouffrirctant leur eftoit la punaifie abominable. Si crmieux^à ’ cOrcnt aduis de traitcrvnestréues:qui durèrent quinze iours. Ce temps pendant ils fi-mun avilis, gnificret Icurpourcté àmelfire Ichan de Haynaut(qui eftoit t regard amp;nbsp;gardié de tout

-ocr page 85-

D E t R o I S^S A R Ti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5^

le pays du Comte de H^ÿnaut) amp;nbsp;fils n'eftoient confortez, ils rendroyent la place aü Duc.Ce traité fut entamé amp;nbsp;accordé. Lors ceux de la garnison firent partir vn Efcuyer nommé Eftrclart de Sommain,par l’ordonnâce du traité:qüi l'en vint à Mons-en-Hai-naut.Là trouua le Seigneur de Beaumôt: qui auoit oüy,nouucRes de fon neuen le Cote de Haynaut.-qui reucnoit en fon pays,amp; auoit efté deuers l’Empereur,amp;fait grans alliacés à luy amp;nbsp;aux^b^ncurs de l’Empire alliez di»Roy d’Angleærre.Si informale Sire de Beaumont l’Efcuyer Eftrelayjt de Sornmain:amp; luy dit bien que ceux de Thin-l’Euefqua • feroient briéucment confortez: mais que fon neueu full retourné au pays.La tr^pc du-rant(qui fut prinfe entre IdDuc de N orn^indie amp;nbsp;les foudoyers de Thin)reuint le Cô- /Retour Juboif te de Haynaut en fon pays:dont toutes manières de gens furent réiouis, car moult l’a- ^ s^nfidui eri uoit defiré.Siluy recordale Sire de Beaumont,foinonde,comme les chofes cftoient a.lfi’^f‘V^' lécs depuis fon departement, amp;nbsp;à quelle puilfance le Duc oc Normandie auoit feiour-né amp;nbsp;demeuré au pays,amp; ars amp;nbsp;détruit par tout,fors les forterelfes. Le Comte relpon-dit qu’il feroit bien amendé,amp;que le Royaume de Fra^e eftoit alfcz grandmour auoif fatisfadion de toutes ces forfaitures:mais briéucment il vouloir aller dcuciTThin-rE-uefque,contertter les bonnes gens qui là cftoient, amp;nbsp;qui h^nnorablemcnt amp;nbsp;loyaumêt feftoient deffenduSiSi fit le Comte fcs mandemens amp;nbsp;fes prières en Allemaigne amp;nbsp;en Flandres,amp;wnt à V alencién«s à grad’ foifon de Gens-darmes,Chcualiers,amp; EfeuyerS ’ de fon pays:amp; toufioursluy croifloientgens, amp;fenpartit à grand arroy amp;nbsp;charroy^e tentes amp;nbsp;trefs,de pauillons,amp; autres ordinances amp;nbsp;pourueanccs:amp; fe vint loger à Nâs fur ces beaux plains amp;nbsp;be^ix prés, tout contreual la riuiere de l’Efcauti Là eftoicntles feigneurs dcHaynaut,mcflirc Ichan de Haynaut,!?Site D’Eghien,le Sire d»V erchin, amp;le Scnefchal deH:^aut,le Sire d’Antoing,le Sir Aie Barbéfon^le Sire deLcns,mef-fire Guillaume de Bauleul,le Sire d(iHauereth,Chaftellain de M ons, le Sire de Monte gny,le^irc de Barbaismeffire Thierry de Valcourt,Marefchal deHaynaut,le Sire d’Al mede amp;nbsp;de Gommegines,le Sire dÂrifueil, le Sire de Roifin,le Sire de Trafegmes, le Sire de Lalain,lc Sire de Maftin,le Sire dcSars,leSire de Vargny,lcSire de Beaurieu, amp;plufieürs autres:qui tous fe^ogerent delez le Comte leur Seigneur.Toutesfois y vint apres,lelt;»omte de Namur moult honncftement,à tout deux cens Lances: amp;nbsp;felögea adonques fur la riuiere de l’Efeaut, près l’oft du Comte. Apres ce y vintle Duc deßra-bant,à bien fix cens Lances,amp; le Dbe de Guerles,le Comte de Môs,le Sire de Faùque-mont, meffire ArnouldeBaquehen,amp; grandefoifond’autres Seigneùrs amp;nbsp;Gens-d’ar-mcs d’Allemaigne amp;nbsp;VVitephalle.Si fe logèrent toÿs, les vns apres les autres,fur lari- ^^^^^^ uiere derEfcaut,àl’encontre de l’oft desFrançois:amp;plantureufemcntleurvcnoicntvi jÿ^,’”,,„ ures de Haynautamp;d’entourlepays.Q£and ces Scigneursfe filent logez, ainfi que vo® camp,c«atre le aucz ouy,fur l’Efeaut, entre N ans amp;nbsp;Yllois,lcDüc de Normandie ( qui eftoit de l’autre jpuedeNtrmi part,amp; auecques luy moult d’autres belles Gens-d’armes) fignifia au Ro ƒ de France, die, chef da fon pere,comment l’oft du Comte croilToit chacun iour.Lors fit le Roy de Francc(qui Franfoii. lors fe tenoita Peronne en Vermandois a grans gens) vnc grande femonfe:amp;enuoya iufques à douze cens Lances de bonnes Gens-d’armes en l’oft de fon fils:amp; alfcz toft a-pres il y vint corne foudoyer,car il ne pouüoit viure en nulle manier»à»maicuarmé^ur l’Empire,fil ne faufloit fon ferment,ainfi qu’il fir,amp; fit le Duc chef amp;nbsp;foSuerain de c^c* cmprifc:amp; toufiours fordonnoit par le confcil de fondit pere. Et, quand ceux de la ville de Thin-l’Euefquc veirent le Comte de Haynaut en fi grand’ puiflancc,fi furet mout fort ioyeux. Le quatriefme iour,apres qu’il fut là venu,vindr ent^eux de Valencicnn«s, engrandarroy.defquels Ichan de Roifty,Preuoft de ladite ville,eftoit Capitaine. Si furent tantoft enuoyez éeqf moucher aux François,fur le riuage de rEfcaut,poUr ^larcir nbsp;•

roft,amp; pour faire à ceux de la garnifon de chacun voye.Là eut grande écarmouAecTes vns aux autres,amp;plufieursquarreaux traits élancés, amp;nbsp;maint h o^imc mort,nauré,amp; blccé.Tandis qu’ils entend#yentàtparler,lescompaignonsdeThin-rEucfque,meirirc Richard Limofin,amp; 1 es autres,fe departirét du chaftel,amp; fe meirent dedans rEfcaut:ou t^ffilt;t^re on leur auoit appareillé des bateaux: en quoyonles alla querre de l’autre part du riua-‘^^ ge.Si furent amenez enl’oft du Comte de Haynaut:qui ioyeufemeut les receut S?hon- ^Q^g ’^^^ jg nora.Pendant que ces 5eux ofts eftoient ainfi a^cmblcz pour le fait de Thin-l’Euefque f^™ amp;nbsp;logez fur la riuiere de l’Efeaut, les François deuers fi^ince,amp; les Hainuyers deuers • leur pays,couroient les Fourragcurs,fourrager par tout ou ils pouuoyent, de l’vn cofté*

amp; de rautre:mais point ne fe trouuoient n’cncontroyent,car la riuiere de l’Efeaut eftoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

-ocr page 86-

60


P REM ^E R VOLVME


entre deux,mais les François parardirent amp;c coururent tout le^iays d*0ftrenan,ce que ner-iux du cd demourc y cft^it:amp; auffi les Hainuyers tout le pays de Cambrefis: èc la vint à l'aide du te de iJajindttt comte de Haynaut3amp; à fa prière,meffire lacqucs d’ArteueUc, à plus de foixante mille manle^^^”^ ^^^^’^»^o^ bien armîzeamp;fc 1.0gèrentpuiflamment à l’encontÆ des François.Quad Ttunriaf^L ^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vcnuSjIe Comte de Haynaut manda, par fes lierai^, aligne de N ormandie,

’^ ‘’ ‘’' ’ fon coufin,que labatatUo^e peuft faire emtre cux,5c(fue ce feroit grâcnlt;afme,pour tou-• tes les parties,fe fi grans Gens-d arrhes fc departoient fan^bataüle. Le Duc refpondit, pour sefte premiere fois,que fur ce il auroit aduis. Celuy aduis amp;nbsp;confeil fut ii long, • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que les heraux f en partirent fins refponfe: d^it il aduint qfc,le tiers iour aptes,le Co

te y enuoya derechef, pour mieux fauoir l’intention du Duc amp;nbsp;des François. Le Duc refpondit qu’il n’eftoit mie encores lÿen confeillé de combattrc,ne de mettre iournée: amp;nbsp;dir,ourrc,que le Comte eftoittrop haftif. Quand le Comte ouit ce, fi luy femblavn delayement. Sémanda tous les plus grans maifires de l’oft, amp;nbsp;leur remonfira fon intention,amp; la refponfe du Duc:fi en^cmanda auoir confeil. Adoncques regardèrent ils cha cun l’vn ra^tre:amp; ne voulut nul refpondrepremier:maistoutesfois le Duc de Brabant parla(pourtant que c’eftoitl^plus grand^dd’oftlamp;ditque défaire vnpont,amp; dç'com-battre aux François il n’eftoit mie d’accord.Car il fauoit,de certain,que prochainemet leRoyAnglois deuoitpafler la mer, amp;nbsp;venir aflieger la «té de Tournayfti luy auons (dit il) iuré amp;nbsp;promis foy,amour,amp; aide de nous amp;nbsp;des noftrcs.Doncqucs,fe nous com battions maintenant,6c la fortune fuft contre nous,il perdroit fon voyage, ne nul confort il n’auroit de nous: amp;, fêla iournée eftoit pour noüs,il n^ nous enfauroitnulgré, car c’eft r»on intention,que ia farts luy(qui eft le chef de cefte guerre) nous ne nous cô-battrons point au p^uuoir de France:mais quand nous feros denzit Tournay,luy auec nous,ôcle Roy de France d’autre part,enuisfedepartiroyent fi gi^ns gens,fans |)atail-Icr.Sivous cöfeillc,beau fils,qucvous vous departübdecy(carvousy feiournezamout grans frais) amp;nbsp;fen voife chacun en fon lieu, car deSans dix lours vous aurez nouuclics du Roy d’Angleterre. A ce confeillà fetindrentlaplus grande partie des Seigneurs,qui là eftoient:mais le Comte de Haynaut pria aux Seigneurs,qui là eftoicnt,amp;aux Barons ietm “ M foi^s en gcneral,qu’ils ne voufiffent mie encores partir : amp;nbsp;ils luy accorderem^A ces pa-cherchoit le cS roUes iffirent hors de parlement, amp;nbsp;fen retournèrent chacun en fon logis. Trop vote de ffdynaut lontiers fc fulfentpartis ceux de Brucellesamp; de Louuain, car ils eftoient fi laflez, qu'ils feur cimixetre nenpouuoiétplus.Le Comte de Haynaut appella,vn iour, meffire lehan de Haynaut fon onclc,amp; luy dit;Bel oncle:voujpheuaucherez felo cefte riuiere:^ appellerez quelque home d’hôneur de l’oft François; amp;nbsp;direz,de par moy, que ie leur liureray vn pont pour paflcr:mais que ni^is ayons trois iours amp;nbsp;de refpitenfemble, pour le faire: amp;que ides vueil combattre comment que ce foit. Le Sire de Beaumont cheuaucha félon la riuierc de rfflcaut,luy troifiefme de Cheu allers’tant feulemenr,fon pennon deuant luy. Si apperceut de l’autre parfvn Chcualier de Normandie, qu’il recongnut à fes armes. Si rappella,amp; luy dit.Sire de Maubuiiron,Sirc de Maubulflbn,parlez a moy. Lors far-refta le Cheualier,amp; rcfpódit.Sire,que vous plaift?Ic vous prie(dit le Sire de Beaumôt) qutvousJÄieilioB^illcr deuers le Roy de France amp;nbsp;fon confeil,amp; luy dites que le Com-*tcae Haynaut m’enuoye cy^æur prendre vnetréue feulement qu’vn pont foit fait fur c’efte riuierc,parquoy voz gens ou les noftrcs le puiflent pafler: amp;nbsp;puis m’en venez dire larcfponfe,amp; ie vous attendray cy. A donc le Seigneur de Maubuilfon fiert fon chenal de«efpcrons,amp;vintà^tenteduRoy:ouleDuc de Normandie amp;nbsp;grande foifonde Cheualierseftoient.Sirelatafonmelfage:amp;eutbriefuemétrelponfe:amp;luy dit on. Sire • de Mai4builîbn,vous direz à ccluy,qui vous a cy enuoyé, qu’c« celuy eftat, que nous a-uon««rtnuleComtelufques à ores,nous le tiendrons en auant,amp;luy ferons engager fa terre. Ainfi fera il gu^royé de tous coftez.Et3quand bon nous femblera,nous entrerós en Hainaut fi auanr,que nous ardrons tout fon pays. Cesyarolles rapportalcSirede Maubuilfon à Monfeigneur de Beaumont, quil’attendoit fur le riuage:lcquel luy dit grans mercis:amp;puis le Sire de Beaumont retourna deuers le Comte de Haynaut: qu’il trouua louant aux efehets auecle Comte de Namur.Sitoft qLi^vcitfononcle,illclc-ua,amp; ouit la refponfe du Roy de Franct^dc laquelle le Comte fut courroucé,amp; dit que • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il n’en iroit mie ainfi.»

La baiai/ie par mer ^tj ai fut ^leuaKl l’EßluJc en Flantlres,entre le Foy ei’(^ngleterre

amp; les fra/icois.

CHAPITRE. LI.


Nous

-ocr page 87-

DE FROISSART.

N Ous nous trairon^à parler du Duc deNormandie amp;nbsp;du Comte de Haynâut, amp;nbsp;di

rons duRoy d’Angleterre:qui feftoit mis en merpour* arriuer en Flandres, amp;nbsp;puis £,,;^^ ^ ^^ venu en Haynaut pour guerroyer les François. Ce fut le iour deuant la faint Ichan Bap- ^fi^ bataille tiftdanmilc c c.x*. Si feftoit toute fa nauc partij du haure^e laTamife,amp;fêvenoit del'Ejclußtn droitement à rEfglufe:amp; adonc fc tenoit entre Blanqueberque amp;nbsp;PEfclufejfurlamer, Flandres, meflire Hue K^b^el^ielUÎc Picrr»Bahuchct /Sz Barbe-noir«, 8c plus de fix vingts gros V^meßnsfirt vailfeauXjfans lest bang uc^os;amp;: eftoient bien Nqrmans,Bidaux,Géneuois,amp;Picars,ei» '”7“quot; ^^ ^^^^î uiron quarante millc:amp;cftoicnt là entrez amp;:arrc{fez,du comandement duRoy^eFrâ- *quot;*'^^*’^* . ce,pour attendre la reuenae duRoy d’Angleterre,fi luy vouloient deffendre le palfage. X«”/^^^^ Le Roy d’Angleterre amp;les fiens(qui venoient finglant^veirent deuant rEfelufefi gran ^u vra^y. rende quantité de vailfeaux^que des maz fembloit droitement vn bois. Si demada le Roy tesfiis en voit au patron de fa nauCjqucllcs gens ce pouuoiét elrre:amp; il^efpondit qu’il cuidoit que ce bien ijue l’au-fuft l’armée des Normans,que le Roy de France tenoit fur mer:qui pl»ficurs fois luy a- ^^**^ ^‘^ t*^ noient fait moult grand dommage,amp; ars la bonne vil^ de Hantonne)amp; conquis Chri- ^^^^/^^* ftofle,fon grand vailfel.Lors refpondit le Roy.l’ay delong temps defiré qA ie les peuf- ^j^ l^^S^ fe cóbatre,fi les côbattrons,fil plaid à Dieu amp;nbsp;à S. Gcoi^c, car vrayementils m’ôt fait Hotrobos tant de contrarierez,que i’en vueil prendre là vengeance, fe i’y puis aduenir. Lors fît ie ^celu^ de la Roy ordontr tous fes vai(rc«ux,amp;mcit tous les plus forts deuant,amp; meit frôtiere,à tous chaux Hoc-les coftcz,defes Archcts:amp;entre deux nefs de fes Archers en auoitvnedeGens-d’ar- quebos. ines:amp;encores fîtil vnc autre bataiUefur coftierc,toute pleine d’Archers,pour tecôfor ter les plus lafrez,fe mefijer en eftoit.Là auoit grand’ foifon de Cótclfes,dc B ar one Ifes, Cheualercires,amp;deBourgeoifcs:quivenoict yeoîrl» Royne d’Angleterre àlt;jand.Ces Dames fît le Roy d’^gleterre fongneufemét gard?r à trois ces H^mcs-d’armesamp;cinq cens^rchers.Qua^le Roy d’Angleterre amp;nbsp;fes Marefchaux curent ordonné leurs batailles Meurs nauires fagement ,Æ firent tendre leurs voiles contremont: amp;nbsp;vindrent au vent de quartier, pour auoir Tauantage du foleil : qui en venant leur venoit au vi-ûgc.Sif'aduiferétque celeurpouuoitamp; pourroittrop nuire,fi fedetirerentvn petit,amp;: tournèrent tant qu’ils eurent le vent à volonté.Les N ormans(qui les veoient bié tour-ner)f énfcrueillerent pourquoy ils le fâifoient:ÔC difoient qu’ilstreifoignoicnt à reculer •{• Comme files car ils ne font pas gens pour nous.Bicn veoient entre eux N ormans, par les bannières, Nermans eufi que le Roy d'Angleterre y eftoitperfonnellemcnt, fi meirent les vailfcaux en bonc-ß»f^i»ß^lf-ftat.-car ils eftoient fages en mer,amp; bons cobattans: amp;nbsp;ordonnèrent Chriftofle le grâd ^^^ °”' paeut vailfel(que conquis auoientfuries Anglois l’anné^dcdeuant)amp; grand’ foifon detrom ^^jç”*. ^ pettes amp;nbsp;d’autres inftrumcns:amp; fen vindrent requerre leurs cnnemis.Là commença la ^yßj „^ ßjj^j bataille dure amp;nbsp;fiere des deux coftez. Archers amp;nbsp;Arbalcfticrs ^meneerent à traire roi- ils pas gens dement l’vn contre rautre:amp; Gens-d armes approcherent,amp; cobattirent main à main pour nous; afprement: amp;jpour mieux aduenir les vns aux autres,ils auoient gros croqs amp;hauets de c’efladire af-fer,tenâs à chaines,fi les gettoiét es nefs l’vn dedans l’autre,amp;les attaehoiét enféble.Là ^“^^ ^°^‘^^-eut mainte appertife d’armes faite,amp;mainte luire, prinfe,amp; refeouffe.Là fut Chriftofle ^,.. ^.^^ le grâd vaiifeaUjt formét,du comencement,reconquis des Anglois,amp; tous ceux morts Lefaue/»«-’ ou prins qui le gardoit: amp;nbsp;lors y eut grâd’ huée amp;nbsp;noife: amp;nbsp;aprochÂ^ fflWftk fo|^ le^ «,lt;«f Je ferc Anglois:quipourueurentincontinét Chriftofle d’Archei^: qui firent paffer tout deuat Latin.

S)C côbattre aux Géneuois.Cefte bataille,dont ie vous parle, fut moultfclonne amp;nbsp;tres-horriblc,car les batailles amp;nbsp;affaux fur mer font plus durs amp;nbsp;plus fors que par tcrrc,ca‘r là onncpcutreculcr,ne fuir;ains fe faut vendre amp;côbatre,amp;atte«idrerauentjire,amp;ch*açû endroit foy,monftrer fon hardemêt amp;nbsp;fa proueffe.Bien eft vray que meffuÿ Hue Kyricl eftoit bon ô£hardi,ôcauÂi meflire Bahuchet,amp;t Barbe-noire.Si dura la bataiUtamp;p^fti * Icncc depuis prime iufques à nône:amp;conuint les Anglois endurer grâd’ peine,?SFleürs J -^ ^'°s”^r ennemis eftoict quatre cotre vn,amp; toutes gens de fait amp;nbsp;de meriLà fut le Roy Anglois mab^^auelaues de fa main bo chcualier (cft il eftoit en la fleur de fa ieuneffc) amp;nbsp;auffi furêt le Cote d’Er- autres l’appd-by amp;dc Pcnnebroth,dcHcrford,dcHoftidonncdcNorhantôneamp;dc Cloceftrc,mcf- lent Barbe-fire Regnaud de Gobeghen,meflire Richard d’Eftanfort,le Sire de Percy,mcfli^ Gau- uairc,«»»/»« tier de Manny ,meflir^Henry de Flandres, meflire Ïehande Beaucbamp,le SiredeFel- f^taufiteafi leton,le Seigneur deBraffeton,mefsire Chandos,le Site de la Vâre,le Seigneur de Mil-/^’^®”7“^ y”iquot; lebon,amp; meflireRobert d’Artois ( qui fappelloit leSomte d^ Richemont, amp;nbsp;eftoit 'yiiiani^'^U delez le Roy en bóne étoffe) amp;nbsp;plufieurs autres Barons amp;nbsp;Cheualiets:qui fi vaillâmmét croni^i» de fy porterent,parmi vn fecours de Bruges Sc du pays voifin,qui leur furuint,qu’i^ obtin- Flandres auee4

-ocr page 88-

PREMIEJlt; VOLV ME


62


f^i^oiredU ^ Anglais.

drent Ia place amp;reaue:amp;furent lcsNormans,amp; tous les aütre%François, déconfits, morts,amp; noyez: feoncquespié n’en échappa, que tous ne fulTent mis à mort. Q^and celle vidoire fut ainfiaduenue auRoy Anglois,il demoura toute celle nuit( qui fut la vigile faint lehan Baptifte%ur mcr^ci^és naucs,deuant rEfclufe,en^rand bruit amp;nbsp;noifc de trompettes amp;nbsp;d’autres manières d’inftrumens. Là le vindrent^oh ceux dePlan-dres:qui eftoientinforn^z^e fa befongn»amp; venue.Skiemanda leRoyfùx Bourgeois (^e Bruges,de laquemart d’Artcuclle:§e ceux luy refpondirey qu’il cftoit en vne lemon feduC«ntedeHaynaut,contreleDucde Normandie,àbien plus de foixante mille

les frstnçeis Jèleuct duße-

Flamens.Quand vint au lendemain,le iour fallut Iehan,le Ro^amp; toutes fes g ens prin-drent port amp;nbsp;terre;amp; fc meit le Roy tout à pié, à grande foifon de Cheualerie : amp;nbsp;vin-drent en ceft eftat en pèlerinage à No^re-Damc d’Ardcmbourg:amp; là ouit le Roy mef-fc,amp; y difna,j)uis monta à chcual: devint ce iour àGand:oulaRoyne,fa femme, cftoit: qui le rcceut a gÄnde ioye,amp;toutes les gens du R oy, amp;nbsp;tout le harnois, f en vindrcnt celle part ou le Roy eftoit,petit à jjetit. Ledit Roy d’Angleterre auoit eferit fa venue à ceux qui eftment dedans Thin-l’Euefque contre les François. Sitoft qu’ils fccurent qu’il fut arriué,amp; qu’il auoit déconfit les Normans,ils fe déîogerent: amp;nbsp;donna le Cornet de j hin l's te de Haynaut congé à toutes manières de gens,lefquels cftoient venus à fa pricre: cx-’*î^**‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ccpté aux Seigneurs,qu’il amena à Valcncienncs.Si les fefttgt;ya amp;nbsp;honora gf âdemêt,amp;: par ofpecial le Duc de Brabant,amp; laquemart d’A tteucUe: amp;propofa ledit d’Art eu elle, amp;nbsp;dit emmy le marché,prcfens tous les Seigneurs amp;nbsp;ceux qui le voulurent ouir,amp;rc-monftra quel droit le Roy d’Anglete^eauoità la couronne de France,amp; aufll quelle puiffance 1^ trois pays auoient(c’^aiiauoir Flandres, Haynaut, amp;nbsp;Brabant) quand ils cftoient d’vnc alliany :amp;fit tant adonc,par fes parollcs amp;nbsp;par fon^and fens, que toutes manières de gens, qui fouirent ou entendirent, dirent qu’il au^t noblemcn^bien parlé,amp;par grande experience:^ en fut de tous moijb loué amp;prife: amp;dirêt qu’il cftoit bien digne de gouuerner amp;nbsp;exercer la Comté de Flandres# Apres ce fc départirent les Seigneurs:^ ordonnèrent dedans huit iours à eftre à Ganc^amp;y veoir le Roy. qui les fe-iehiiH,filsdu ftoya grandement, amp;nbsp;aulfi fit la Roync:qui nouuellement eftoit relcuée d’vnfils,ap-!{er dangle- pcllélehan:qui fut depuis DucdcLenclaftrc, de par fa femme, fille au Duc ffenryde Lcnclaftre. Adonc fut affigné vniour de parlemcnt,^ftrc à Villcnort.

Commetit le Roj Robert de Cecide meitpeine depaeißer les Roys de France c^ d'k^ngleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. ni.

terre msMean nt.

de Cecilie en ^nignen.

Vand le Roy Philippe de Franc« fccut la déconfiture de fon armée fur mcr,il fc-V,Z^_^,délogea,ôr retrait vers Arras,amp;donnacongéàvne partie de fes gens,iufques àtantqu’ilauroitcuautrIsnouuclleSjMais il enuoya meffire Godemar de Fay à Tour-nay ,pour les aduifer des befongnes,amp; pcnfer que la cité fuft bié pourucue, car il fe dou toit plus des Flamens que d’autres gcns:amp; meitlc Seigneur de Bcauieu en Mortaignc, pour faire frontière aux Hainuycrs: amp;nbsp;enuoya grande foifon de Gens-d’armes à Saint-Omer,amp; à Airc,amp;àSaint-Venant:amp;pourueutfuffifammenttoutlepays , fur les frontières de Flandres.En ce temps rcgnoitvn Royde Cecillc:qui fappelloit Robert: qui ^oÿp'cnf^îTTTmét;^îeftre trefgrand Aftronomien:amp;:defFendoit, en ce qu’ilpouuoit,au Roy de Frâcc,amp;à fon Confeil,quc point ne fe cóbattift au Roy AngIois,carleRoy An glois dcuoit eftre trop fortuné en toutes fes befongnes, amp;nbsp;euft volôtiers veu ledit Roy Robcrtqu’oncuftlcfditsdcux Roys mis à accord amp;nbsp;à fin de leur guerre, carilaimoit tant la couronne de France, qu’enuis euft veu fa defolation. Si cftoit venu ledit Roy en Auignon,dej,crs le Pape Clement amp;nbsp;le College: amp;nbsp;leur auoit remonftré les perils qui poijuoiÄit aduenir en Francc,parlc fait delà guerre des deux Rois. Encores lesprioir qu’ilsfl^oufiftent embefongner d’eux appaifer,pouitant quilles veoit fi émeus engra dcguCrrc,ounuln’alllt;fttau deuant,dequoylePape amp;les Cardinaux refpondirent que ils y entendroient volontiers,mais que les deux Roys les voSfiffent ouir.

Du parlement ^ue le Rej d’^^ngleterre (^fes af/iez tindrent à riHenort.

/ nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRELIII.

ACcparlcmcntfquifutàVilIenort)fftrentlcs Seigneurs, quifenfuyuent. LcRoy d’Anglcterrc,lc D*ic de Bra^ant,Ie Comte de Haynaut,fon oncle, le Duc de Guer lesde Comte de Iulicrs,le Marquis de Blanquebourc,lc Marquis de Nuire,leComte de MonSj^peftire Robert d’Artois,le Sire de Fauquemont, meflire Guillaume de

-ocr page 89-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;é^ ;

Dunort,le Comte deNamur,Taquemart d’ArtîueIIe,amp;grâd’ foifon d’autres Seigneurs •

amp; de toutes les bonncs^illcs de Handrcs,de Haynaut,amp; deJSrabant trois ou quatre ko Alliacé entre mes,par manière de confeil.Là accordèrent les trois pays de Flandre?,de Brabant, amp;nbsp;Flandres,Era-Haynaut,qu’ils feroignt, deceiour enauant, aydans amp;confo^tans Tvn l’autre en tous ^^gt;^^gt;G^ff‘i)f~ cas:amp; failierent,par certaines cóucnances,que,ferwn des trois pays auoità faire cotre ”'*'^^* qui que ce furt^^piiKix aigres le deuoient aider:amp; fil aduenoit qu’ils fulTcnt en difcord n’en guerre ou temps aduenir les d’eux cnfcml^c,lc tiers y deîioit mettre bon accord:^ fil n’eftoit affez fort pour défaire,il ie deuoit traira par deuers le Roy d’Angleterre: en* la main duquel ces conue^nces eftoient dites amp;nbsp;iurées à tenir fermes amp;nbsp;eftabfes: qui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

comme renort les deuoit appaifer.Et,pa^onfîrmation d’amour amp;nbsp;d’amitié, ils ordon- , ^ ,^ ncrentf faire vne loy,qui auroit cours és trois pays,que l’on appeUoit compaignons ou J^^^ (lit4^Et alliez.Et la fut regardé qu’enuiron la M ada! eine fc Roy ;^nglois fcmouuctoit,amp; vicn- ß^ ajonc ie droit mettrele fiege deuantTournay:amp;là deuoient eftretous les Seigneurs deffus-nó- roy Edouard mez,enfcmble le mandement des Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers,aucc le pouvoir des bonnes forger mon-villes.Si fe partirent fur cel eftat,amp; fe retirèrent en leufc pays,pour eux app^-eiHerbien noye:quicut amp;fuffifamment. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;course A

^noy t autre co Com?»eKt le Rey^d’i^ttgleterre aßiegea la Me ele Teurhay^à gratté nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ßnt,igt;reßtie

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ptfl/iftee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP. L i r 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enmeßnes

tnotstteHemct ORfceutle Roy Philippe, alfcztoft aprèsIcdepartement de ces Seigneurs qffia- qgt;iepo»r ync uoient efté à Villenortjla plus grande partie de l’ordonnance de ce parlement. Si loy,w broje enuoyaenla cité deToûrnay droite fleur de ch(»iakric,lcComted’Eu,tConncfta- vn ble de Francc,lc ieuneComte de Guines fon ffls,le Comte de Foix amp;nbsp;fes frercs,le Corn L°^^ ^^ ^^ teAimcrydeNarb(^lffic, meflire Aimer de Poitiers, meflire Getjifroy deChargny, y^^^^ß^-f ^^^ mefsiFfe Girard de Mbnfaucon,fcs deux Marefehaux, Monfeigneur Robert Bertrand, metre ces trots amp;nbsp;meflire Matthieu de Troye, Monfeigneur deCaicux,lc Scncfchal dePoidou, le Si- mots, après le re de Chaftillon,amp; meflire lehan de Landas:lefquels auoient auecques eux Cheualiers Comte d’En amp;Efcuyerspreuxenarmcs.«ivindrentàTournay, amp;nbsp;y trou lièrent meflire Godemar (gt;»^i^»j»’gt;ls du Fay;q^ii au deuant y auoit efté enuoyé.Tantoft apres regardèrent aux pourueances ^XXn'fik de la ville,tant en viures qu’en artillerie: amp;y firent amcner,du pays yoifîn,grande foifon ^ traM-de blcz amp;auoines,amp; autres pourutances« Or retournons au Roy d'Angleterre. Quand ß-^ ^^ le terme deutapprocher,queluy Se les Seigneurs fes alliez fe deuoyenttrouuer deuant Exempt c^ Tournay,amp; que les blez commencèrent à meurir, il fe partit de Gand,auec fept Com- meßnement es tes de fon pays,huit Prclats,xxvü].banncrcts,dcux*ccnsCheualicrs,quatre milleHom Abrégez, Frames-d’âvm.cs,amp;c neuf mil Archers,fans la pietaille:amp; pafla,à to|t fon oft j parmy la ville Jquot;‘^^^ ^^ d’Audcnarde:amp; puis pafta la riuiere de rEfcaur,amp; vint loger douant Tournay, à la por- ^^^^quot;quot;^ ^^^_ te qu’on dit Saint-Martin, au chemin de l’Ifle amp;nbsp;de Douay. Tantoft. Apr» vint le Duc ^^^„^ ronmaj de Brabant,à plus de vingt mille hommes, Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers, amp;nbsp;là communauté des bonnes villes.Si R logèrent Brabançons auPont-aries,contreuairEfcaut, mouuâs de l’Abbaye faint Nicolas,reuenant vers les prez amp;nbsp;la porte Valentinoife. Apres cftoit le Cote de Haynaut,-auec belle cheualcrie de fon pays: fie auoit foifonde t Holâdois amp;nbsp;t^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v-

Zclandois:quilcgardoient deprez,amp;feruoient ainfi comme leur S^lfetîr?JitKtleß^tfit^xi^^t de Comte logé entre le Roy d’Angleterre amp;nbsp;le Duc de BralAnt. Apres vint lacquemart ^J ^ »^‘f^^^re d’Arteuclle à plus de quarante mil Flamens, fans ceux d’lpreamp; dePropigne, deCaifel^ mettr^de ^ amp;nbsp;de Bergues:qui eftoient enuoyez d’autre part,fî comme vous orrez ey apres:amp;: c^oit laques d’Arteuclle à la porte Sainte-fontaine,d’vue part de l’Eifcaut, pour eitler amp;nbsp;venir à leur aife.Le Duc de Gi^crlcs,lc Comte de lulicrsdc Marquis de Blâqucbftur^lc Mar- _ quis det Mufle,le Comte de Mons,le Comte de Sauines,le Sire de Fauqucmo^j^itcf- ’[tlaßimenf fire Arnoul de Baquchcn,amp; tous les AUemans,eftoient logez d’autre part,deucrs Hay- ^‘^ Nufl^-naut, l’vn oft Sz rautre:amp; aÿrfi eftoit la cité de Tournay enuiron^ée de tous coftez: amp;nbsp;J«^/jq^ß pouuoient aller amp;nbsp;cheuaucher d’vn oft en rautrc:nc nul ne pouuoit cntrcr,partir,n’iflîr, nbsp;nbsp;nbsp;Cologne

que ce ne fuft par congé,amp;qu’il ne fuftveu de roft,de quelque cofté que cefuft.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ßtrUi^m.^e-

Comme/it leeewiedeé^ajnautdeßfftißt lerati/lesde Secli» df d'Orehies. c u a p. l v. NuIr^^Z«

LE fiege fait,amp;arrefté deuant la cité dcToumay, di^alonguc^nent. Si cftoit l’oft de ceux de dehors bien pourueu de viures, amp;nbsp;à bon marché, car ils leur venoient d^ ^ eme^t.

touscoftez. LeComtede Haynautfc partit deloft vne matinée, à bien cinq cens •

-ocr page 90-

PREMIER VOLVME.

^4

Lanccs,amp; pafla. defTous rifle,fi ardit lat)onnc ville de Sedin, amp;nbsp;foifon de villages là en uiron:amp;courujxnt fes conteurs iniques es fauxbourgs de Lenken Artois. Apres cefte cheuauchéc le Comte fe meit fur vn autre chemin,amp; cheuaucha deuers la bonne ville d’0rchies,fifutprinfc amp;«rfe(car elle n’eftoit point fermée) amp;nbsp;La(idasamp; Licelle,amp;p!u-ficurs autres bonnes villes là entouft amp;nbsp;coururent toutlepays( ou ils eurent trefgrand

pillage)amp; puis reuindr^nt^rriere dcuan|Tournay, ^u fiege F D’fBff^|p-t les Flamens ^^^^ alfaillirent fouuent ceux de Tournay:amp; auoient fait nefs mr rEfcaut,bcfFrois, amp;nbsp;t tour-^’^^^”^*^^ venoient hurter amp;nbsp;écarmoucher,prefq^etous les iours, à ceux de

/• Latim no- Loumay, fi auoit fouuent de naurez des vus amp;nbsp;des autres : ^fe mettoient les Flamens menrtelsen- en grandepeme de conquerrcamp;dommagerToumay.Entre les autres aflauxen firent ^ms rormeta vn,qui dura vniour tout entier. Là eut mainte grande appertife faite, car tous les Sci-L’^bre^é de gneurs amp;nbsp;Cheualiers,quien foumay eftoicnt,furent en celuy alfaut; qui eftoit fait en la chaux dit nefs amp;nbsp;en vaifteaux à ce appareillez de long temps,pour ouurir amp;nbsp;rompre les barrières atournemes ^ j^^ poterne de 1 Arche:mais elles furent fi bien dcfFenducs,quc les Flamens n’y conqui rent riens(a»nçois perdirét vne if*ef toute chargée de gens:ou il y auoit plus de fix vings ctutßdeceux qui furent noyez)amp;retournc»cnt au foir tous trauaillcz. Ce fiege durant ilfirent hors, desaint-^- vnematinée,les foudoyers de Saint-Amand ( qui eftoyent grand foifon) amp;nbsp;vindrcntà mand Fraçois Hanon(quife tenoit de Haynaut)amp;'ardirentlaville,amp;viqJcrcntrAbbaye^deftruirét fur lepajs de le monftier,amp; emportèrent tout ce qu’ils peurent emporter, amp;nbsp;l’amenèrent à Sainéf-SajnMr. nbsp;nbsp;Amand. Allez toft apres fe départirent lefdits foUdoyers, amp;nbsp;palTerent le bois de Saint-Amand,amp; vindrent iulqües à l’Abbaye de V icongnc, amp;nbsp;firent vn grand feu deuant la porte pouH’ardoir.Q^and l’Abb^d^eans apperceut le peril,il fe partit haftiuement à cheual,amp; cneuaucha par derrière t»ut le bois couuertement,amp; vin t moult haftiuement à Valenciennes,!! rc^uift au Preuoft qu’on luyvouf^ftprefter les^^balcfticrs;amp;,quand on les luy eut accordés,!! les mena auecluy,amp; les fit nafter par deftiere Raimes, amp;nbsp;les meit en ce bois, qui regarde vers Pourcelct amp;nbsp;fur la ÆaulTéc. Là commencèrent à trai- l A^c^urccstBidauxamp;Géneuois,quieftoientdcuantlaportcdeVicongnc.Sitoftqu’ils vnffoft^c ^‘^utnent fes faiettes qui leur venoient de dedans ce bois ,îls furent tous effrayez,Sc(e mtt,cgt;“ en v- uieirent au retour,à qui mieux mieux. Ainfi futl’Abbaye fauuée. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

/era/ÔMuent cj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comment les Ejcoçois reconijnirentgrande partie ^’Ejcece,a(t temps que le fiege aprei.maïf te nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuant Toumai. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. l v I.

nevens en pua dire la prepn ßgnififatitn.

VOus deuez fauoir comment meffire GuillaumeDonglas ( fils du frerc de meflire Guillaume Dóglas,qui mourut en Efpaignc)leComte de Moray,le Comte Patris le Comte de Suthirland^eflîre Robert de Hcrfy,mefsire Simon Freficl,amp; Alexandre de Ramefay,eftoicntdemourez Capitaines du demeurant d’Efcocc,amp;fctindrétlôguc met cnlaforÂl de Gcdeours,parYuer amp;par Efté,parrefpace de fept ansamp;plus:amp;gucr royoient toufiours les villes amp;nbsp;les fortercircâ,là ou le roy Edouard auoit mis fes gêsamp;fes garnifÔs: amp;nbsp;fouuét leur aduenoiêt de mout belles aduéturcs ,amp; pcrilleufcs : dclqUcs ils fe partirét à grad hóneur. Si aduint, au têps que le Roy Anglois eftoit par deça,amp; eftoit deuâtTojiaj^VjU^lc Roy de Frâce enuoia gés cnEfcocc:qui arriucrét en la ville de S. Ith^.Et priolt a^ôc le Roy de Frâce,aux deflus-nomez d’Efcocc,qu’ils voufillct faire fi grâd’ guerre fur le Royaume d'Anglctcrrc,qu’il côuenift que le Roy Anglois féal la ft outre,amp; défift fonfiege de deuâtTournay,amp;leurpromit gés en aide,amp; de fonauoir.Si qu’an ce termes,que le fi^e fut deuantTournay,ces S cigneurs d’Efcoce fe pourueurent amp;nbsp;fe partircm:,à gras gens,de la foreft de Gedcours,amp; allèrent par toute Efcocc,recon-qucrant|es f^rterefles qu’ils peurét auoir: amp;nbsp;paflerét outre la b^nc cité de V Varuich amp;nbsp;la bSllumuicre dcThin:amp;cntrerct au pays dcNorthôbclâde.-quiiadis fut au tRoyaume. Là trouuerent beftes ^■aftcs,à grâd’ foifon,fi gafterent tout le pays, amp;nbsp;ardircnt iufques à la cité de Durern,amp; affez outre.Puis f en retournèrent par »n autre chemin,deftruifât le pays:fî que ils exilèrent bien,à celle cheuauchée, trois iournées de long, du pays du Roy Anglois,puis rentrèrent au pays d'Efcoce,amp; reconquirét toutes forterefles que le Roy Anglois tenoit, hors mis la bonne cité de V Varuich, amp;nbsp;troij autres chaftcaux:qui leur faifoyent trop grand cnnuy,amp; fontljforts,quapeincen pourroit ontrouucrnuls fi forts en nul pays.Oiwppdle l’yi Strumelin,l’autre Rofebourc,amp; le tiers eft le fouuc-rihn d’Efcoce,Haindebourg:lcquel ficd fur vnc haute roche:parquoy 1’0 en voit tout le païs d’cnuiron.-amp; eft la montagne fi roidc,qu’à peine y peut nuljiôe moteqfans repofer • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deux

f£«fr«lt;/?j;,* d’Efcoce.


-ocr page 91-

DE FROISSART deux fois ou trois.Si en eftoit ChafteUain me (Aref Gautier Limofin; qui ß vaillainmct pJl^jj^^ tintThin-l’Euefque ccffitre François.Or aduint que meffir# Guillaume de Douglas fa-uifad’vn grand fait,S: feu découuritàf fescompaignons,auComte^atris,à medire Robert,à Frcliel(qi;^^auoit edé gardien du Roy Dauidd Efegee) amp;nbsp;à Alexandre de Ra ■[ Hehler Seoth mefay;quitous l’y accordèrent. Si prindrent biciÂlcux cens Lances de ces Efcocois- itiy donne d’au fauuages,amp;enttlt;i»t«nn«r,amp; firent pourueâce d’auoine,de blanche farine,de charbo ff^^‘^o^p‘(i~ amp;i. de feurre, puis arriuerent paifi^ement à vn port: qui eftôit près de ce fort chaftel de S”°^^‘^*'‘V' Haindebourg: quiicurreWraignoitplusquetousles autres. Qjiand ils furent armez* ^^”^^^'^,^^^^^ ils ini rent hors par nuit, amp;^irindrcnt dix ou douze des compaignons en qui il^fccon- fois mentiogt;9 fioyentleplus,amp;:fevedirentdepourescfttesdéchirécs,amp; depoures chapeaux, en gui- d’vn Robert fe de pour es marchans.-Sô chargèrent douze petits chcualets de douze facs.les vus cm- Keeh(^»e te / plis d’auoine,les autres de farine,amp;les autres de 4harbo]*amp;puis enuoyerent leurs corn P^'^fi firece Peignons embufeher en vnc Abbaye dedruite êc gadée : là ou nul ne demouroit,amp; e- pi^^ß Î*quot; ^^^ doit aflez près du pié de la montaigne,là ou le chadel feoit.Quand il quot;it iour, ces mar- simo„ pra-chans(qui couuertement edoient armez, fe mcirent Hu chemin vers le citadel, à tout fdr.-w^ü ie ne leurs chenaux chargez,au mieux qu’ils pcurent.Lors,quâd ce vint au milieu de la mon- letrouue boint taigne,ledit medire Guillaume de Donglas amp;nbsp;meflire Simon Frefiel allèrent dcuant,amp; en cefie charge firentles autres venir tout bellement, amp;: vindrent auportier,filuy dirent qu’ils auoient ^^ c^trdten II là amené, en grande paour, blé amp;nbsp;farine : amp;nbsp;fils en auoient befoing, iis leur en ven- tf^^^ijj droyent volontiers amp;nbsp;à bon marché.L-e portier refpondit qu’il luy en falloir pour lâfor Jf ^^^^^ V' terefletmais iledoiefi matin,qu’il n’oferoit éueiller le Seigneur de leans,ne le Maidre- „„,„„,js/rj d’hodehmais feident vehir auant tout:amp; il leur OBuriroit la porte. Adonc ^rent padèr fay,Cr vn ait tout bellementlesautres,auec leurs charges?Ôi^n*rercnt tous en la porte des bailles: tre Lindefty qui leur fut ouuenei^effire Guillaume de Dó glas auoit veu que 1# portier auoit toutes ^uetepenße-Ics grtms clefs de laÇrand’ porte dû chadel,amp; auoit couuertement demandé au portier ^ J AUxan delaqueUeil défermoitla porte,8idelaquellelcguichet.Quandlapromierc porte fut ^^^^^quot;2’^7'' ouuerte (comme vous auez ouy) ils meirent dedans les cheualets,amp; en déchargèrent chaje^uel no* dcux(quiportoientlesfacs«ie charbon)droitement furie fueildelaporte(àfin qu’on aug„i com^é^ ne lapedî clorrc)amp;puis prindrentle porticr,amp;lc tuèrent,fi paifiblementqu’onc ne fon ^ua»t à cespro lia mot.Puis prindrent les clefs,amp; défermerent la porte du ehadel,puis cornalcdit mef /rw noms c^ lire Guillaume vn cor: Si: getterem fes compaignons leurs cotes déchirées ius,amp; renuer firnoms flo» ferent les autres facs au trauers delà porte: à fin qu’on ne la p cud fermer.Quand les au- ^^^ ^ ^i/^quot; très compaignons(qui edoient embufehez allez près delà)ouirentle cor, ils faillirent f*^“,^^.

de rcmbufche,amp;coururent contremont la voye dH chadel: amp;: adonc la guette du cha- surprinfi de del(qui dormoit)féucilla au fon du cor,fi veit ces gens môtciAadiuement tous armez. Haindebourg Lors commença moult fort à corner,tant qu’il peut, amp;nbsp;à crier*trahy,trahy, Seigneurs, fur les^ngK^s trahy,armez vous tod,car veezey Gens-d’armes,qui approchent de voftre fortereffe. farksEße^eit Adonc f éucillcrent tous,amp; vindrent ( quand ils furent armez) iufques à la porte: mais medire Guillaume amp;; lés douze compaignons deffendirétque laportene fud fermée.

Lors multiplia grad hutin entre eux:amp;tindrêt ceux de dehors l’entrée par grade prouef fe,tant que ceux de fembufehe furent venus: Sc toufiours ceux deda^ijsd^yjdoient le chadel,tantqu’ilspouuoient:ôcy firent merueilles d’armes,Sc tueren^fenauréreStaiP-,cuns de ceux de dehors.Mais medire Guillaume amp;nbsp;les Eftoçois firent tant qu’ils conquirent laforterefre:amp;furêttous les Anglois morts,fors le Chadellain,amp;fix Efcuyers: qui furet prins a mercy.Si demourcret leans IcsEfcocois tout le iour.Puis y edablirêt, pour Chadellain,vn ufcuyer dupays,apellé Simon de Vefy,amp;*auec luy prafieurs hom mes du pays d’Efeoce.Œs nouuelles vindrét au roy d’A ngleterre au fiege^e 'iÇpurnay. • Du^ranii oß ßie le Rûji iie France afembla^pour leuer lefege ^ui eßoit deuant To/J^f.

chapitrblvii.

VOus aueZ bien ouy cy^effus recorder comment le Roy d’A?igleterrc auoit afliegé lacitédeTournay,amp;latrauailloitmoult,caril auoit en fon od plus de fixvingts mille Hommes-d’armes, à compter les Flamens: lefquels facquiterentbien del’afïàil-lir:amp;,pourcc que les pourueances de la cité commencèrent à amendrir, les Seigneurs de Frâcc,qui dedas effticnt,firent vuidcr toutes manières de gés poures, qui pourueuz n’edoiét pour attcdreraduéture:amp; les meirét Hors ennlainioui^amp;pafferétparmy l’od • du Duc de Brabant: qui leur feit grace, car il les feit côâuire,àfauueté,outrerod amp;:iuP-qu’au Roy de Fràce:qui fe tenoit à Arras,amp; fy edoit toute la faifon tenu,tâdis que ceux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

-ocr page 92-

66

PREMIER VOLVME

Sifitvntrefgrandmandentent parmifon Royaunie3amp;aufllvnt grandepartiededans ■YiaMerdes l Empirectant qu’il eut le Roy Charles de Bchaigncjle Duc de Lorraine jle Comte de jtiß. ditMon. Bar,rEucfque de MetSjl’^dque de Verdun,le Comte de t Montbelien,melïîrc lehan thelien,ff l'a de Chaalon,le Comte de Gcnefue,te Comte de Sauoye3amp; Monfeigneur Louis de Sa-bregedela uoye, fonfrété. Tous ces Seigneurs vindrentferuirleRoyik Ftout ce qu’ils chaux Mont neurent auoir de gens.ô’aûtre part vindÆnt le Duc ^e Bretaignc, le Duc de Bourbon, ^'””^ le Comte d’Alençô,lc Comte de Flandres,le Comte de Fo*eft,le Comte d’Armignac, tefarjoye. j^ Conîte deBlois,mcflîre Charles de Blois,Ie Comte de H^ecourt,le Comte de Dâp martin,le Sire de Coucy,amp; moult d’autres Seigneurs amp;nbsp;Bar^s. Apres y vint le Roy de Nauarre,àtoutfoifondeGens-d’armes du pays amp;dc la terre qu’il tenoit en France(dót -[c’efià dire il cftoit homme du Roy)amp;fi yrftoit l»Roy d’Efeoce àla t deliurance du Roy de France en bon équi àbelleroutcdeGens-d’armes. page,pat Tar nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

gent que le nbsp;nbsp;nbsp;Co»jf»e»t Ceux ^e lagarKifin de ^fuchain aeeßnßrenf ßlaßeursjouacjers de Mortaigne,

Roy de Fran nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;defiant la vide de Conde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap, lviii.

celuyfaifoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*•

deliurer nbsp;nbsp;nbsp;/^ Vand tous CCS Seigneurs dcllus-nommcz amp;nbsp;pluheurs autres furent venus a Arras

pourfoncn- v2__,dcuers leRóy de France,ilferneut,amp; vintavne petite riuiere, quieftatrois treuen. nbsp;nbsp;nbsp;lieues près de Tournaydaquellc eft moût parfonde, amp;nbsp;enutronnée défi grans marefts,

qu’on ne la pouuoit pairer,finon parmi vn petit chcmin,fi efiroit, qu’vn homme à chenal feroit allez empefehé de paller outre,nc deux hommes ne f y pourroyct gouueraer l’vn de col^ l’autre. Et fe logea le l^o^amp;tout fon oft,fur les clfamps,fans pallèrlariuie-rc,carils neulfcntpeu.Le lendcm»nIEZolls demourerent tous coys. Les Seigneurs qui eftoient au près (Ä1 Roy3curent confeil comment ils pourro^it faire ponts,pour palfer celle riuiere amp;nbsp;les croulicres, plus aife amp;nbsp;plus*feuremcnt. St furent enuo)«z aucuns cheualicrs amp;nbsp;ouuriers pour regarder le palfage^ftais,quand ils curent tout aduifé, ils regardèrent qu’ils perdroient le temps: amp;nbsp;rapportèrent au Roy qu’il n’y auoit point de pairage,fors que par le Pont-de-Crclfin tant feulement. Si demoura la chofe en ce-luy eftat,amp; fe logèrent les Seigneurs,chacun par luy, entre fes gens. Les nouucllcs fé-pandircnt,par tout,que le Roy de France f cftoit logé au Pont-dc-Creftin amp;nbsp;entre le Pont-de-Bonnes, en entente de combatte fes ennemis:!! que toutes manières de gens d’honneur, qui defiroycnt auancer leur corps,fe tirèrent celle part, tant d’vn cofté que d’autre.Or aduint que trois Chcualiers AUemans, qui fe tenoiét en la garnifon du Bou-chain,furent informez que les deu:Alt;oys approchoicnt, amp;: qu’on fuppofoit bien qu’ils fe combattroient, dequ^ les deux prièrent tant à leur compaignon qu’il f acorda à ce qu’il dcmouroit,amp;les autres iroientdcuatTournay,querrcles aduêturcs: amp;nbsp;gardcroit ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la fortereffe bien amp;nbsp;fongneufement,iufqucs à leur retour. Si fe partirent les deux che-

ualiers(dont on nômoit l’vn meflire Contrat d’Aftra, l’autre meflire Contrat de Lancc-nuch)amp; cheuaucherenttant qu’ils vindrent deuantEftâponSjdeffus Valenciennes,car ils vouloient palfer rEfcaut3à Condé.Si ouirent,entre Frcfncsamp;Eftapons,grad effroy de gens-^yiven^t plufienrs fuians:dót brocherét ils leurs chenaux celle part,amp; leur' ft)Ult;?.SÎponuoilnt eftre enuironxxv.Lâces.Lors encôtrerêt les premiers qui fuyoiêt, amp;nbsp;leur demandèrent qu’il Icift failloit,nc qui leur cftoit aduenu. En nô Dieu Seigneurs (ce relpondirentles fuyans)lcs foudoyers de Mortaigne font illüs,amp; ont cueilly grand’ prc^c cy entour,qu’ils emmeinét deucrs leur fortcrcfl’c,amp; auec ce plufieurs prifonniers de ce pays.Sors refponSirent les côpagnôs Allemans.Et nous fauriez vous mener cef

-ocr page 93-

DE FROISSART.

^7 rendue aux hommes du pays: qui grand gré eiWceurentaux Allemans. Depuis ces ad-ucntures fenvindrent«es Allemans deuant Tournay: là ou ils furent les bien-venus. Ve la cheuauchee de faeßire Guidaume de Baideul (^ mettre Faußart ^e la Creix^

au Pont-dc^Creß’in:

®C H A P, L X X.

AS fez toft am^ ^ qu^e Roy de France fen fut venu loger à oft au pont defBou-uines,fe mat fur champs vnc^ompaigni#de Hainuyer»faÂs par fenhortement de Bq^’^Î^^**

Monfeigneur Vaufiart de 1* Croix : qui leur dit qu’il cognoiftoit tout le pays, amp;nbsp;qu’il les ameneroit bien en tel lieu,fur l’oft du Roy de France,ou ils gaigneroient. Si ^^ partirent pour faire aucun bcaÂait-d’armes,4ne iournée, enuiron fix vingts compaignons, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Cheualiers amp;Efcuyers,tous pour l’amour l’vn de l’autre; amp;cheuaucherent deuersle Pont-de-Crc(fi.n:amp; firent Monfeigneur de Baille^jl leur Çbef: amp;nbsp;à fa bânierc fe deuoiét tous r’allier.Cefte matinée mefme cheuauchoient les Liegeois:dont melTireRobert de BaiUeul, frcre germain audit meffire Guillaume de BaiUeul, eftoit Clwfdeparles Lic-geois:car adonc il oftoit commis à ce faire,amp; faire le df uoit, aucc l’Euefque du Liege amp;nbsp;j^^ß ^^ ^^ j^ fa route. Si auoient les Liegeois pafte 1e Pont-a-Creffin. amp;nbsp;eftoient en fÄirrage pour stéme^arti-leurs chenaux, amp;nbsp;pour veoir aufli fils trouueroient nulleSduéturc, ou ils peuftent profi- fan de France^ ter. Les Hainuyers cheuaucherent celle matinée,que nulle encontre ne trouucrcnt(car dfaiüifar^tttl ilfaifoitfi gfandbminejqu fin ne pouuoit veoir vnelance deterreloing)amp;pafterentle ^»^^H‘*^' pont. Quand tous furent outre, ils .ordonnèrent que meflire Guillaume de BaUleul

amp;fa bannière demourroitaupont,amp;meffire Vauflart, mcflireRaflet de Monceaux,^^^-amp; meflire lehan de Vcrehin, courroient deuant^ cheuaucherent fi auant,qu’ils fern- quot;nbsp;‘ bâtirent en l’oft du Roy de Behaigne amp;nbsp;d« l’Eu^ue du Liege : qui alïcz près du pont eftoient logcj^Et auoit fait la nuid le guet, en l’oft du Ro^ de Behaigne, le S eignen» de Rodemafh : amp;nbsp;ia eftoic fur fon departement, quand les coureurs Hay-nuyers vindrêt. Siteur failliiéta»deuanthardiemét,quand ils les veircnt venir: amp;nbsp;aufli lesLiegeois rebouterent les Coureurs grandemét.Là eut adonc grand côflid:car Ha^ iiuyers f éprouuerent moult^aiUamment. Toutesfois pour reuenir à leur banniere, ils fe meirent deuers le ponf, amp;nbsp;Liegeois amp;nbsp;Luxembourfins apres eux. Là eut grand’ ba-taille:amp;fut confeillé à meffire Guillaume de Bailleul,qu’il rapaflaft le pont aueefa ban- ƒ Bntendex^ nicre : t car ils auoient encores dgleurs compaignons. Et rapaftèrent les Hainuyers au ^»Ui allient mieux qu’ils peurent:amp;aupaflery eut mainte belle appertife d’armes faite,maintcprin- de leurs cofai-fc,amp;mainte récoufle. Siaduint que meffire Vauflart ne peut rapafler le pont. Lors £^§»gt;»1 à l'autre fauua au mieux qu il peut : car il iffit de la prefle, amp;^rint vn chemin qu’il cognoiftoit af- ^^^^[^^^ fez. Si fe vint bouter es marefts, entre ronces amp;nbsp;croulieres : Si fe tintla vn grand temps: ^^py‘ ** amp;nbsp;les autres toufiours fe combattirent, t Lefquels Liegeois slLuxembourfins auoient ^ ƒ/faudrait iaruéius meffire Guillaume deBailleul. A cescoups vindrent ceux de la route meflire pofibleatnf II Robert de BaiUeul: qui venoiét de courir.Quand ils ouyrét le hutin, ils le tirèrent celle rr^c comba-part: amp;fit meffire Robert de BaiUeul tout deuant aller fa banniere: (queportoitvnEf- tirent aucc cuyer, appelé laques de Forfîne)en écriant Moricnnes. Les Haynuyers(qui ia eftoient “ Liégeois échauffez) apperceurent labanniere de Moricnnes (qui encores eftoit toute droite) fi bou^j^5?' j cuiderent que ce fuft la leur,ou ils fe deuroient r’adrecer:car mouk^^iiiiiipku «^ dif- auoielS^ ference de l’vn àrautre:carlcs armes de Moricnnes font lórres côtrebarres,à 5cuxche- rué fus mef-urons de gueules :amp; le cheuron de meffire Robert auoit vue petite croifette d’or. Sine fire, ère. z« l’aduifercnt mie bié les Hainuyers:ains fe vindrêt bouter de fait deflbus la banniere de ^(»re^ea^nen meffire Robert, fi furent moult fierement receus amp;nbsp;reboutez,tâc tous déconfits. SI fii- {’‘^rticularfnt rent morts de leur cofté lehâ de Vargny, Mofeigneur Gautier du Pót-dej)’Archc,mef- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

fire Guillaume de Pipeftipoix,amp; plufieurs Efeuyers ôc H ommes-d’arme s, amp;nbsp;p«is^effi- ^ G^^^u^e rclchan deSoire, meffire Daniel deBleze, meffire Race de Monceaux, mefliïPLouis de saideul dé-Dampelu,amp;plufieurs autres. Et retourna meffire Guillaume doiBaillcul au mieux qu’il eenßts far fin peut lequel fe fauua:mais iTperdit affés des fies.D’autre part meffire Vauflart de laCroix propre fiere. qui f eftoit bouté entre marefts amp;nbsp;rofeaux : ou il fe tenoir,amp; fy cuidoit tenir iufques à la nuiót)fut apperccu d’aucuns compaignons,qui cheuauchoient fur les marefts^ii firent fi grand’ noife,amp; fi gr«nd bruit,que meffire V auflart iffit,Se fe vint rendre à eux.Ceux le prindr ent,amp; l’amenèrent en roft,amp; le liurercftt à leur maiftre:lequel le tint vn iour tout entier en fon logis. Se l’cuft volontiers fauué par piti^(carbien*fauoit qu’il eftoit prias nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

furfatefte)maislesnouuclles en vindrent au Roy de France: fi en vouloir auoir la co- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

-ocr page 94-

^8 PREMIERVOLVME

gnoiffance. Si luy fut rendu meflire Va»iflart:amp;le Roy l'enuoya à ceux derifle:âufqueîs il aùoit porté moult de dopimagcs: amp;nbsp;pourcc le firent ils mourir depuis en leur vülejnc ©ncques n’en voulurent auoir nulle mercy, ne nulle rançon.

Coffimefit le Cemie^^e Hajt/aut aJ?ai//ttlafortereJfee/eC^erttit^tteeKp/cstytdiey pardmcrpsgiifes. * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. i x.

T^E là venue meffircllc^^crt de Bailleffl(qui auoitfué ius les Hainuyers) fut le Roy de

f C'eß À dire, craint des Hainuycrs

France moult ioyeux. Or aduint, alfez toft apres,que 1# Comte de Haynaut, meflire lehan fon oncle,le S cnef ch al de Haynaut,amp; bien fix cens Lances,Hainuycrsamp; Alle-mans,fe départirent du fiege de Tournay :amp; manda le ComTe,à ceux de Valencicnnes, qu’ils veinflent d’autre part, amp;: fe mciflént entre l’Echarpe amp;nbsp;l’Efcaut, pour affaillir la ville de Mortaigne : lefquel^vindrqpt en grand arroy, amp;nbsp;firent charrier amp;nbsp;amener grans engins, pour getter cnia ville. Or vous dy que le Sire de Beauieu (qui eftoit dedans, amp;nbsp;Capit:#nc de Mortaigne, amp;nbsp;moult eftoit t douté de fes aflaux pourtant que

Mortaigne fied près del’Efcaut didc Haynaut,comme de tous coftcz)auoitfaiét piloter pour Icscour ladite riuie?e de l’Efcaut: à fig^u’on n’y peuft nauigcr;amp; fi pouuoit auoir,par droit com-fes amp;nbsp;aflaiix pte, plus de douze cens pilots. Mais pourtant ne demoura mie que le Comte de Hay-qu’il faifoit naut amp;nbsp;les Hainuyers ne veinflent de l’vn des coftez, amp;nbsp;les Valenciennois ^e l’autre. Si fur eux, a» fapparcillerent, fans delay, d’aflaillir: amp;nbsp;firent ceux de Valenciennes tous leurs Arba-ten se toit Jgj^^j-j traire auant,amp;approcher les b arriéres: mais il y auoit fi grans trenchis de foflez, doutcdeccs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• t « i r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

aflaux qu’on Sl^^^s ny pouuoicnt aduenir. Lors faduilcrent aucuns quilspaiieroicntlbclcharpe luy donna, (comment qu’il fuft ) au dclfous du Çhafteau-l’Abbaye: amp;nbsp;vihdrét au lez, deuers fainét

y Amand: S#nrc At affautalaportej^uioetwrc deuers Maude. Si pafTerent outre ladite ■fcefia zrf^ nuirce ainfi que psppofé l’auoient : S^ furent bien quatre ceflUtous t habillez amp;nbsp;le faut lire habi ê^crs. Ainli fut Mortaigne enuironnee a trois portes, des Hayml^crs. Le pluÂoiblc les, ainf ^«e de fes coftez cftoit deucrs Maude: toutesfoisily fa^it fortaffez. Celle part vintle Si-veulc außi rc de Beauieu ( car il fçauoit bien que d’autre part il n’auoit que faire ) amp;nbsp;tenoit va PExentplede glaiue roide, à vn fer bien acéré :amp; dcffous ce fer auoit va hauet agu: fi que (quand il rerard. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit lancé fon coup,amp;il pouuoit ficher, en lançant le hauet, amp;nbsp;tirer en fichiy^t en pla

tes ou en haubergeon, dont on eftoit armé) il conuenoit qu’on fen venfift, ou que l’on cheuft cnl’cauc. Par celle manière en attrapai! le iom, amp;nbsp;en noya plus de douze. Et fut à celle porte l alfaut plus grand que nulle part:amp; riens n’en fauoit le Comte de Haynaut qui eftoit au lez, deuers Brifncl, tout rengé fur le riuagé de l’Efcaut. Et aduiferent là les Seigneurs,entre eux,voyc amp;nbsp;engin •omment on pourroit tous les pilots, dont on auoit piloté l’Efcaut,ofter,amp; tirer hors par force ou par fubtilité: parquoy on peuft nager iuf-quesaux murs. Si orddimerent à faire en vncgrolfenefvn engin, qui tous les tircroit l’vn apres l’aigre hors. Lors furent charpentiers mandez,amp; mis en œuurc amp;nbsp;ledit engin faid en vne nef. Ce iour mefmes ceux de Valenciennes leucrent vn tresbcl engin à leur cofté qui gettoit pierres dedans la ville Sgt;c ou Chaftel, amp;nbsp;trauailloit moult fort ceux de Mortaigne. Ainfi palferent ce premier iour, amp;nbsp;la nuift enfumant en alfailiant, adui-fant, amp;nbsp;deuifant comme ils pourroient greuer Mortaigne :amp; le lendemain fe tireront j^l’-iÂiWi^ipBs coftcz. Le tiers iour fut la nef toute ordonnée, amp;nbsp;l’engin dedans, pour tirer hors tous les pilot#. Lors commencèrent à aller ceux qui ƒ en embefongne-rent, au deffus du pilotis, amp;nbsp;fe prindrent à öfter les pilots, dont il y auoit tant : mais tant de peine amp;nbsp;de labeur curent, ainçois qu’ils en peuffent auoir vn, que les Seigneurs regîrderent^ue iamaisRnauroient fait : fi commandèrent à ceffer ceft ouurage.

D’autre part y y auoit en Mortaigne vn Engigneur, tresbon maiftre:qui confidera l’cn-• gin^e \^lcnciennes,amp; comment il grcuoit leur fortcrefic:car?l gettoit inceflamment. Si Ied8^u chaftel vn engin (qui n’eftoit mie moult grand) amp;nbsp;l’attrempa bien amp;nbsp;à poinéf, amp;nele fit getter que »ois fois : dont la première pierre cheut à douze pas près de l’en-■fCorne l'engin gjn de ceux de Valenciennes : la fécondé au plus presdclatnugc:amp;la tierce pierre fut Mut e^ main- ß j^j^j^ appointée, qu elle ferit l’engin parmi la flèche, amp;nbsp;la rompit en deux moitiez. A-*außfe^”2^ot nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^i^ grande la huée des foudoyers de Mortaigne. Ainfi furent les Hainuyers deux ^(v Jne des^r- uuids amp;nbsp;dcux iours que riens ne conquirent. Si eurent le Com amp;nbsp;fon oncle volonté ties d’uelu;rgt; d’eux retraire au fiege de Tournay (fi-coTnme ils firent) amp;nbsp;ceux de Valenciénes retour-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;narent en leur ville, doîit ils eftoftnt.

Cfift/metif

-ocr page 95-

DEFRÖISSARTè nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^gt;

Coffiment le Carnie de ^ây^autprint la ville de SainU Âmand^durant leJiege de Tonmayi chapitre txij nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;#

T Rois iours apres^e que le Comte de Haynaut fut reuent^de deuatst Mortaigrie, il fit vue priere aux copaighons,pour les alnencr^cuant Saind-Amandxar les plain-. tes luy eftoieni^lt;nS6s qffeles foudoyers de Rainée-Amand auoientarfe l’Abbaye de Hanon, amp;nbsp;feftoient mis en Deine a ardre Vicoigne, amp;nbsp;auoient wit plufieurs defpits aux frontières de Haynaut. Si fcpartit le Comte du fiege de Tournay,àbien trois mille co * battans : amp;nbsp;fen vint deuaiÿ Sainóc-Amand,aulcz dcuers Mortaigne : amp;nbsp;n’eftoMadite nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

ville de fainét-Amand fermée que de paffs:amp; en eftoit Capitaine vn Cheualier de Languedoc,appelé le Senefchal de Carcalfonnedequel auoit bien dit aux Moynes de l’Abbaye, amp;nbsp;à ceux de la ville, qu’elle n’eftoit mie reliable contre vn oft : non mie qu’il fen voufift partir ;ains la vouloir garder à fon loyal pouuoir: mais il le difoit par manière de confeil. Ces parolies n’auoient mie efté creuës bien à poinôl: toutesfois il auoit des log temps fait porter les loyaux de l’Abbaye à Mortaigne^ là aller rAbbé amp;: t®us les Moi-nes:qui point n’eftoient taillez d’eux dclFcndre.Ceux de^lcciennes (qui auoicnt efté mandez du Comte leur Seigneur,qu’ils fulfent à vn certain iour deuant faind-Amand, amp;nbsp;il feroit à Kautre cofté) virylrent bien douze mille combattans, amp;nbsp;fe logèrent deüant tP‘^r4uat l’E-Saind-Amand:amp;j firent armer tous les Arbaleftiers,amp; tenir vers le pont det l’Efc^e. ^^£^^^^j. ^ Là commencèrent falTaut fier amp;merUeilleux: amp;nbsp;en y eut plufieurs naurez de colfe amp;nbsp;,f^,^/^J^^ d’autre : amp;nbsp;dura ceft affaut tout le iour, que oncques ceux de Valenciennes n’y peürent gß^^f gg ^^f riens forfaire: mais en y eut foifon de morts amp;nbsp;de kle^ez des leur:amp; leur difo^ent les Bi- demitn daux. Allez boire voftre godalc, allez. C}uand vint«u foir, ceux de Valenciennes fe retrahirent tous lalfez^ moult émerucillez de ce qu’ils nauoiét ou^nulles nouuelles du Com?cleur ScigneA.Si eurent confeil:amp;fe délogèrent amp;nbsp;retrahirent deuers leur ville. Lendemain au matin, que ceux de Valenciennes fe furent retraids, le Comte de Haynaut fe partit du fiege de Tournay,^ vint deuets S. Amand (corne dit eft) au lez deuers Mortaigne. Si fe retrahitïSft (fi toft qu’il fut venu) amp;nbsp;fa compaignie à falfaut (qui fut inoult g»nd amp;nbsp;dur) amp;nbsp;conquirent de première venue les bailles, amp;nbsp;vindtent iufques à la porte, qui œuure deuers Mortaigne. Là eftoit tout deuant,àfalfaut, le Comte amp;nbsp;fon oncle: qui alfailloient de grand curage, fans point épargner. Si furent tous deux rencontrez de deux pierres, gettées d’amont:tant qu’ils eurent leurs bacinets effondrez,amp; les teftes toutes eftonnées. Ado ne fut là vn, qui dit. Sire, en ccluy endroit ne les aurions nous iamais:car la porte eft forte,amp;lavoye eTl:roitc: fi coufteroir trop des voftres àconquerre :maisfaidcs apporterde gros metriens ouurez|pn manière dcpillots,amp; hurtez aux murs de f Abbaye,nous vous certifions que de force on les pertuifeta en plu fleurs lieux: amp;nbsp;fe nous fommes enf Abbaye,la ville eft noftre:car il n’y a ritn entre f Abbaye amp;nbsp;la ville. Donc commandale Côte qu’on fiftainfi:car pour le mieux on luy con-feilioit ,poiir le toft prendre. Si quift grans merriens de chefnes: qui furent tantoft ou-urez amp;nbsp;aguifez deuant, amp;nbsp;faccompaignerent à vn Pilot vingt ou rrente,amp;t féueilloiét, fS’éuertuoi-amp;:püisboutoient de grand rand on contre le mur,amp;tantvercucufci3j£nt^jjjyl^crtui- entfoßHle, ferent amp;nbsp;rompirent le mur de f Abbaye en plufieurs licux^ puis entrOTentdeduns vai^ •quot;^^{ prard lamment,amp; palfcrét vnc riuicre qui là eft. Et là eftoit ledit □ cnefchal de Carcalfonnc,fa ^Q^^g^j^^^”^' banniere deuantluy: qui eftoit de gueules à vn chef d’argent, à trois cheurons au chef:

amp; eftoit à vne bordure d’argent endentec. Delez luy feftoient Recueillis plufieurs c®m-paignons de fon pays: qui affez hardiment rcceurent les Hainuyers, amp;nbsp;fe combattirent trefvaillamment, tant qi^ils peurent : mais leur detfenfe ne leur valut rien^: cajoles Hai- • nuyersy .vindrentàtrop grand’ foifon : amp;, pour vous encores tout ramentcu«iià*en-trer de premier en f Abbaye, il y auoit vn Moync,appelé Da^p Froiffart, qui y fit fgt;-dtll4ti/èd’vgt;t merueilles,amp; en occit amp;nbsp;n»éhaigna,au deuât d’vn pertuis ou il fe tenoit,plus de dixhuit: moint de saint S:c n’ofoit nul entrer par le licu:mais finalement il le couint partir(car il veit que les Hai- ^mand. nuyers enttoient en f Abbaye, Si auoientpertuifé le mur en plufieurs lieux) amp;fcfauua le Moyne au mieux qifil pcùt,amp; fit tant qu’il vint à Mortaigne.Quand le Côte efe Flay-naut,amp; meffire lehan de Haynaut fon oncle,S^a Cheualeric de Haynaut,furent entrez en f Abbaye,fi commandale Comte qu’onmiôtou%àfefpée»tanteftoit courroucé, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

pour les defpits qu’ils auoicnt faits en fon pais. Si fut la ville moult toft emplie de Gen?-d’armes '. amp;nbsp;Bidaux amp;nbsp;G éneuois eftoient enchacez amp;nbsp;quis de rue en rue, amp;nbsp;d’hoftcl en *

-ocr page 96-


PREMIER VOLVME


Retour d^ote ^°^^^' P^“ ^” échappa, que tous ne fulTent morts amp;nbsp;occis : S: mefmement le Senefchal de Hainaut au 7 ^‘*’- ^nort defTous fa bâniatc,6f plus de deux cens hommes enifiron luy.Ce foir retour-ße^e de Tour- na ledit Comt?deuant Tournay. Le lendemain les Gens-d’armes de Valenciennes, Si^ naj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la communauté, vindre^t à Sainôt- A mand, amp;nbsp;parardirent la vill^ amp;nbsp;toute l’Abbaye, S^

le grand monftier:amp; briferent toutes les cloches:dont il en y audit moult,amp; de bonnes amp;nbsp;mélodicufes.Item le Comte de Haynaut fe partit encore»du (wg*t^’ Tournay,en fa route enuiron fix cens*hótnmes armez :^ vint ardour Orchies, amp;nbsp;Lanaas, amp;nbsp;le Chellc. f AfMrfrApyjj paira^amp; toute fa route,en la riuiere de rEfcarpe,au deffus de Hanon:amp; vindrent en e^e u Cemte pj-^^çg^ ^j^ yj^g groffe Abbaye amp;: riche, nommée Marchietmes: dont me dire Aymé de firFrance**^ ^eruaux cfioitCapitainc:amp;fiauoitauecquesMuy vnepartieaesArbalcfticrsdeDouay.

Là eut grand airaut(car le Cheualicr auoit moult fort fortifié vne porte la premiere:qui eftoit toute enuironnée de yans ferffez amp;nbsp;parfonds) amp;nbsp;fe deifendirent les François amp;nbsp;les Moynes qui dedans efioient, très-vaillamment. Les Hainuyers firent tant qu’ils eurent bateaux : iflcs meirent en l’Abbaye, amp;nbsp;entrèrent par telle manière dedans icelle:

mais il eut aoyévn Cheualier Allemand, compaignon au Seigneur de Fauquemon^ appelé memre Bacho de la 'Vt^ierc. A l’alfaut de la porte furent bons Chetlaliers le Cote de Haynaut amp;nbsp;fon oncle, le Senefchal de Haynaut amp;nbsp;plufieurs autres: qui firent tant TrifidePytl- ^^^ la porte fut prinfe, amp;nbsp;meffire Aymé prins amp;nbsp;mort, amp;nbsp;la plus grand’partie des au-laye ûr' ville très :amp; furent aufli prins plufieurs Moynes, qui leans eftoient, amp;nbsp;foute fAbbaye robée amp;nbsp;affe, amp;nbsp;la ville auffi pareillement. Puis f en retourna le Comte, amp;nbsp;fa route, au fiege de Tournay.

de Mdrehtenes, parles Haj-nttjiers.

De l^pri^Je Je me^ire char le» Je X Q^moreney, lt;ß plußeurx autres FraKceiS) aa PüMt-Je-^reßsK. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre i. x 11.

•fparanaM Robert.

LE fiege, qui fut deuant Tournay, fut grand amp;nbsp;long amp;nbsp;bien tcngt;.amp; bien fupp(^oit le Roy Anglois à la prendre amp;nbsp;conquerre: car bica rauoit qu’il y auoit, dedans, grand’ foifon de Gens-d’armes, amp;nbsp;affez echarcemét de viures:fi les penfoit bien affamer. Mais les aucuns dient qu’ils trouuerent affez de courtoific en ceux'de Brabant:‘qui fouffrirent par plufieurs fois, paffer, parmy leur oft,viurcs affez largement, pour menjp deuant Tournay,amp; dedans auCc.Ceux de Brucelles amp;nbsp;de Louuain furet moult ennuyez de tant là demourer : amp;nbsp;requirent au Marefchal de l’oft, quwls peuffent retourner en Brabant. Le Marefchal leur refpondit, que c’eftoit bien fon gré:mais il leur conuenoit mettre ius leurs armcures. Les deffufdits furent tous honteux : fi n’en parlèrent oneques puis. Or vous dirons d’vne cheuauchée des Hilemans;qui fut faite deuant Tournay, à ce mefmc Pont-de-Creffin, ou m^ret Louis de Baillcul amp;nbsp;les Liegeois auoient déconfit les Hainuyers. LeSireden.auderondenc,amp;meffireIehande Rauderondenc fonfils,a-donequesEf^uyer, amp;meffirelehandc Raudebourg, auffi adoneques Efcuycr,amp; mai-ftre du fils au Seigneur de Rauderondenc, meffire Arnoul de Bacqueghen, meffi-rc Regnaud d’Efeouuenort, meffire Courrad Dafto,melïirc Baftien de Baftics, amp;nbsp;Can-drelierfonfrere,amp;Monfeigneur Strauren de Lcurne,amp;plufieurs autres de la Duché de luliersamp;de Guerles,parlcmétcrcnt vniour cnfcmble,amp; faccorderent à cheuaucher Ig lciffirjT5ffff!ff^(mnôtclu iour. Si f armèrent amp;nbsp;ordonnèrent la nuid: bien amp;nbsp;fuffifam-ment : amp;nbsp;auffi fe meirent aultques eux aucuns Bacheliers de Haynaut : c’eft aflauoir, meffire Florent da Beauriou, meffire Latas de la Hayc,Marefchal de roft,Monfeigneur lehan de Haynaut,amp; mefsire Oulphart de Guiftelles,mefsire Robert de Gleuucs de la Comté de I»s, adonc fffeuyer, amp;nbsp;plufieurs autres. Si eftoient bien trois cens, ou plus bons Homnaes-d’armes. Si vindrent au Pont-de-C-refsin : qu’ils pafferent fans dom-mage^^,quand ils furent par delà,ils faduiferent amp;nbsp;confeillcrcnt cnfemble,commcnt ils fe inainticndroicnr,pour Ic mieux amp;nbsp;à leur honneur,d*aller réueiller amp;nbsp;écarmouchcr l’oft de France. LàfuAnt eftablisle Seigneur de Rauderondenc, amp;nbsp;Arnoul fon fils, amp;nbsp;mefsire Henry de Kalkten, vn Cheualier mercenaire, amp;mefsireThilman de Saufly, mefsire Oulphart de Guiftellcs,mefsirc rAllemand,Baftard de Haynaut,amp; mefsire Robert daGleuues,adonc Efcuyer,amp; laquclot de Thiaux,à eftre Coureurs,amp; cheuaucher iufques aux Tentes des François ; amp;nbsp;tous les autres Cheualicrs 5?Efcuycrs (qui bien e-ftoient trois cens) deu^ient demourer au pont, amp;nbsp;garder lepaffagc,pour ledcffendrc a»x aduentures des furuenans.Afnfi fe partirent les Courcurs(qui pouuoientbien eftre quarante Lances, tresbien montez fur fleurs de roufsins amp;nbsp;grans amp;nbsp;gros)amp; cheuauche-rent

-ocr page 97-

DE FROISSART * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yt

rent tout bellement,tant qu’ils furent en loft de ÂanceiDonc fe boutèrent ils dedans^ nbsp;nbsp;nbsp;•

de plain bond, amp;nbsp;commencèrent à decoupper cordes, amp;nbsp;àresuerfer tentas amp;nbsp;trcfs,amp; à faire grand déroy, amp;nbsp;les François à eux écarmoucher^ Celle nuid auoient faid le guet deux grans Barons de ïirance,le Sire de Mommorency, amp;le Si^e Saülieu : amp;nbsp;reftoient encores à celle heure que les Allemans vindrentfur^eur garde. Q^andils ouirentla noife,ft tourneref||felff part leurs bânieresamp;le^rsgens:amp;,quan^le Seigneur de Rau-derondenc les veit venir, il tourna Ion frein, amp;nbsp;fit cheuaueher fon pennon amp;nbsp;fes com-paignons, pour reuenir au poÂt, amp;nbsp;les François après, roidement; En celle chace prin- * drent les François meffire C^lphart de Güiftelles:quinefefceut,nencpeut,gardÂ:bié prinßd'oui-àpoindxaril auoit courte veue. Si fut encfos de fes cnrtemis,amp; pris prifonnier: amp;nbsp;aulfi fgt;hart,ou rau-deux Efcuyers: dont on appeloit l’vn de Mondrop, amp;nbsp;l’autre laquelot de Thiaux. Les François cheuauchoientd’vnhautamp;dvnlez,amp;lefCour«irs Allemans d’autre: Szc~ ftoient enuiron demy arpent de terre près l’vn de l’autre : dont ils fe pouupient bien re- ^JtereßLi^“^ cognoiftre amp;nbsp;entendre leurs langages: amp;nbsp;difoient les François aux Allemans. • H a S ei-gn€urs,vous ne vous en irez pas ainlî:amp; fut dit au Seignftir de Rauderondengt;. Sire, Sire,aduifezvous:car il nous femblc que les François nous tlt;*idront le pont; Lors rcf-pondit le Sire de Rauderondenc. S’ils fauent vn chemin, i’en fay bien vn autre; A donc fe tourna fur ócxtre,amp; fa routesamp;quot; prindrent chemin aflez froyé : qui les menoit droit à celle riuicre dcRufdite : qui eft moult parfonde amp;nbsp;enuironée de grans marefts.Et,quâd ilsfurcntlàvenus,finepeurentpafrer:m’aislesconuint repaffer par deRus le pont : ^, cuidans les Coureurs Allemans enclorrc amp;nbsp;prendre les François, cheuaucherent touf-iours les grans galots par deuers le pont:amp;,quand 1* François vindrêt près dÿ pont, amp;nbsp;ils veirent la groRe e^ufehe, qui eftoit au deuant d# pont, ils dirent entre eux. N ous chaçons moult follenjnt: deleger pourrons plus perdre que gaigntr. Dont retournèrent Ics’plufieurSjamp;par efpecial h^banniere du Seigneur defSaind Saulieu,amp;leur -[P.trdüant Seigneur auRi:amp;mondit Seigneur Charles de Mommorency, amp;nbsp;fa bannière cheuau- Saülieü ßn^_^ chatoufiours auant,amp;ne voulut oncques reculer:maisfen vint de moult gradcouragef^fww. aRembler aux Allemâs, luy amp;Tes gens auRi. Là eut des premiers venus moult dure rencontre amp;nbsp;ferre ioufte, amp;nbsp;maint homme renuerfé de l’vn cofté amp;nbsp;de l’autre: amp;,ainfî qu’ils aRcmbloient,lcs Courcurs(qui coftoyé les auoient)f en vindrent courir fur rælle,amp; fc-rir:amp; fe ferirent dedans de grand’ vTgt;lonté : amp;nbsp;auRi les François les rcceurent au fer amp;nbsp;à l’acier. Or vous diray de Monfeigneur Regnaud t de Couuenort. 11 recogneut bieri la banniere du Seigneur de Mommorecy: qui eftoit dcRous fa banniere,refpee au poing, nortXwf' en combattant de tous lez:amp; luy vint le Sire d’Efeouûenort fur dcxtre,amp; bouta fon bras ai„ße/critj‘ feneftre au frein du courfier de Mommorency : puis ferit le fi^ des cfperons, en le ti- defeouue-ranthors delà bataille ; amp;le Seigneur de Mommorency frappoit grans coups defon nort. cfpeefurlebacinctamp;furledosdu Seigneur d’Efcouucnorf.Icquelbrifoitèes coups à la fois, amp;nbsp;les receuoit :amp; tant fit, que le Scigneurde Mommorency demoura fon prifon-nier: amp;nbsp;les autres combattoient moult vaillamment: amp;nbsp;firent tant les Allemans, amp;nbsp;leur ^^'^ route, qu’ils obtindrent la place, amp;nbsp;prindrent bien quatre vingts prifonniers. Gentils-^ ’^tan^firt^vMl-hommes;Puis rappaRcrent le pont fans d nmmagc:fi vindrent en loRdeuanCLournaw lamment prêt amp;fen aUachacundeuersfapartie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• klepelde Creß

Comment let François furent deuant Sain^f-Omerj léfege durant deuant Tournay. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•^’

Chapitre rxiii.

OR recorderons vnc aduenturc, qui aduint aux Flamens que meffire Robert d’Artois amp;nbsp;mcRire H enr^è de Flandres gouuernoient : dont il en y auoit pk^ dc^uaran- ^ te mille de la ville d’Ipre, det Propingne,dc M effines, de CaRel,amp; delà ChaftoUjUtiic deBergues: amp;fetenoient tous les Flamens au val de CaRel, logez ententes amp;cn trefs, -[1'Ex.de U Sc en grand arroy pour contrefter contre les garnifons Françoifes, que le Roy Philippe ^ß ‘^’^ ik-o-auoit enuoyez à Saina-Omer, à Aire, à Sainâ:-Vcnant, amp;nbsp;es villes amp;nbsp;fortereRcs voifî- PJquot;^“p’^^~ nés: amp;fe tenoient dedans Saind-Omer, de parle Roy de France, le Comte Dauphin ’^‘^{„„„ç ^ d’Auuergne,leSircK^euhen, le Sire de Montag, le Sire de Rochefort, le Vicofhtc de creniquede Touars amp;nbsp;plufieurs autres Cheualicrs d Auuergne amp;nbsp;de Limofin: amp;nbsp;dedans Aire amp;nbsp;de- Flandres, Pô-dans Sainâ-Venant y en auoit il auRi grand’ fokon:amp;^oicnt foment hors, amp;nbsp;vcnolét peringhes. écarmoucher les Flamens aux François, enuiron quatre mille, tous legers amp;nbsp;habile^ compaignonSi es fauxbourgs de Saina-Omer : amp;nbsp;derompirent plufieurs maifons, ÔC •

-ocr page 98-

PREMIER VOLVME


7^

• dérobèrent tout ce qu’ils peurent trouuer. L’effroy fi monta en la ville de fainÔl'Omer: il farmèrent les Seigneur* qui dedans cftoicnt amp;: toutes leurs* ens : amp;nbsp;fen partirent par vne autre porte que par celle ou les Flamens eftoient : amp;nbsp;pouuoient eftre cnuiron ü^i bannières, amp;nbsp;deux cencinets, amp;nbsp;fix cens bidaux tous à pié : ic cheuaucherent tout- » autour de Saind-Omer, ainfi qu’ift auoient guides qui bien les fauoient mener : amp;nbsp;vin-drent tout-à-temps ^ccs Flamens : qi^i fembcfoijgnoient foi^W^j^Her tout ce qu’ils trouuoient en la ville d’Ærques (qui eft aflez près de Saind-Omer) amp;: eftoient leans efi • pandus, fans Capitaine amp;nbsp;fans arroy. Si vindrent les François foudainement fur eux, lancA bailféeSjSt bannières defployces, amp;nbsp;en bonne ordogance de bataille, en écriant Clermont, Clermont, au Dauphin d’Auuc^ne. Lors entrèrent en ces Flamens : qui furent moult ébahis.Si ne tindrent aucune ordonnance: mais fen fuirent tous, au plus toft qu’ils peurent : amp;nbsp;gette»ent iu^e que chargé auoient, amp;nbsp;prindrent les champs : amp;: François après cux,tuans amp;nbsp;abbattans par grans troupeaux : amp;nbsp;dura ceftechace bien , », • deux lieues: S?en y eut bien de morts quatre mille huit cens:amp;retenus quatre cens: qui ^'^tetißmie furent alignez à Saind-Omer,^ mis en prifon. Qijand le demeurant, qui échapper rUmenifres peurcnt,furcnt venus dcu«bleurs compaignons en l’oft, fi comptèrent leurs aduentu-sainH-omtr. res aux vns amp;nbsp;aux autres: amp;nbsp;en vindrent les nouueUcs à leurs Capitaines: qui dirent que c’eftoit bien employé: car fans confeil amp;nbsp;fans commandement ils y cftoiant allez.

Memtrable ef- nbsp;nbsp;Oraduint, cnuiron minuid, que ces Flamens gifoient en leurs tentes amp;nbsp;dormoicnt,

frty da Flamef qifvn fi grand effroy vint, amp;nbsp;telle paour les print tous generaUement, qu’ils fc leucrent tous à grand’hafte, amp;nbsp;en telle peine, qu’ils ne cuidoient iamais eftre delogezàtemps. Si abbatirent tantoft tentes amp;nbsp;^auîlons, amp;nbsp;troufferent tout fur leurs chariots, amp;nbsp;fen fuyoientTans attendrel’vnrautrc^amp; fans tenir voyene conroy^Q^and ces nouuelles t gjlirrd'^r vindrent à ces deu« t Capitaines, ils fe leucrent moult haftiuerœnt, amp;nbsp;firent allumer, uû (r ße»r^ grans feux amp;nbsp;grans tortis, amp;nbsp;montèrent à chcual, amp;nbsp;vindrent au^euant des Ffamens, ieFlandrtt. Scieur dirent. Beaux Seigneurs,dites nousqueHechofeil vous faut,quiainfifuyez, n’eftes vous pas bien afleurez? retournez au nom de Dieu : vous aue z grand tort, quand ainfi fuyez, amp;nbsp;nul ne vous chacc. Mais, combien qu’ils fuflent ainfi priez, ils fen fuirent toufiours: Sc print chacun le chemin vers fa maifon,au plus droit qu’il peut. «Et, quand ces deux Seigneurs vcirent qu’ils n’en auroicntrien autre chofe, fi firent trouffer leurs harnois, amp;nbsp;mettre en voitures : ôc vindrent au fiegt deuant Tournay : amp;nbsp;recorderent aux Seigneurs l’auenture des Flamcns:dont onfut moult fort émcrueiilé:amp; direntplu-fieurs qu’ils auoient efté en fantolme.

•ft^eflUtref Cigt;mf»efifleJiegeiieT()«rgt;i^yfnt‘feiéfaàparvfjestregt;test chap. ixiin. L^”** E fiege de Tournay dura longuemêt c’eftaflauoir onze femaines, trois iours moins.

Or adui«quc Madame lehannc de Valois, fœur au Roy de Frace, ôc mere au Cote de Haynaut, fe trauailloit moult fort, de cofté amp;nbsp;d’autre, à fin que paix amp;nbsp;refpit fuft entre ces parties, parquoy on departift fans bataille. Et par pluficurs fois la bonne Dame en cftoit cheuë aux pieds du R oy de Frace: amp;nbsp;apres cftoit venue aux Seigneurs de l’Em-pirc^clpcçialemŒt au Duc de Brabant amp;nbsp;au Duc de luliers (qui auoit fa fille) ôc à Mon-EcigîtSnneTîWBc Haynaut. Et tant procura la bonne Dame, auec l’aide amp;nbsp;confeil de meflire Louis d’Augimont ^ui cftoit moult bien des deux parties) qu’vneiournee de traiter fut accordée: là ou chacune des parties deuoitenuoyer quatreperfonnesfuffi-faq^,pour traiter toutes bonnes voyes pour accorder les parties, amp;foufFrance de trois iours, que Am ne deuo* forfaitc fur l’autre. Si fc deuoient alfcmblerces appointcurs • en vne chaj^ellc, feant cmmilcs champs, nommez Eiplotin# Leiour ordonné, après la mj^amp; apres boire, ccs traiteurs vindrent enfcmble, amp;la deflufditc bonne Dame a-ucc. De la partie du Roy de France y fut cnuoyé Charles Roy de Behaigne, Charles • Comte d’Alençon, f?crc dudit Roy de France,amp; auffil’Euofque du Liege, le Comte de Flandres,amp; le Comte d’Armignac.Dc la partie du Roy d’Angleterre y furent enuoyez le Duc de Brabant, l’Eucfque de Lincole, le Duc de Gucrles, le Duc de Iulicrs,ôr Mon-feign«irlchande Haynaut. Quand ils furent tous venus en l^itcchappelle, ils fe fa-lucrent amiablemét, amp;nbsp;fe feftoyerent gf andemét. Après entrèrent en leur traitement. Si traitèrent, toute celle premise iournee, fur plufieurs voyes d’accord: amp;nbsp;toufiours c-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftoit la bonne lehannc, Dame de Valois, parmy eux : qui trcshumblcment amp;nbsp;de grand

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cueur leur prioit que chacune partie fe voufift pener de faire ledit accord. Toutefuoyes

« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celle

-ocr page 99-

DEFROISSA, R Ti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7^

celle iournee paffa fans i^l accord: amp;nbsp;f en alla ehàcû en fon lieu fur le cohüenant de reuenin Lendemain reuindrent à la chappeUe en tel poinét. Si commencèrent à traiter corne deuant amp;nbsp;cheurent fur aucunes voyes affez accordables:mais ce fut lî tard,qu’on ne les peut eferire de iÄur. Si fe partit le parlement alt;^onc:amp; prdhieirelit de venir là endroit poürparfaire^f^cor^er le remanân Au tiers iour ces Seigneurs rcuindrét.Siac- leennueh^tii cordetent vues «tues^ durer vn a^entre ces Seigneurs amp;nbsp;cc%gc«s qui là cftoict d’vue des treues fai. part amp;nbsp;d’autre,amp; entre ceux (mi guerroyoient en Efeoce, en Gafeongne, en Poitou, amp;: recentre les • en Xainól:onge:aufquels la treue deuoit commencer au quarantième iour cnfuyuàjit:amp; Français c^ là en dedans chacune partiüie deuoit faircnidauoir aux ficus dans nul mal engin. S’ils le ^^^^of^’ ’^ « vouloiètjfi le teinirent;amp;,fe tenir ne le vouloientjfi gucrroyalfent affez l’vn l’autre. Mais France,Picardie3Bourgongne,Brctaigne,amp; Normandie,les tenoieht fans nulle cxcep-tion.Et deuoient tantoft entrer les tréues,amp; commencer eAre les deux ods de Frâce amp;nbsp;d’Angleterre:^ deuoiét les Roys de France amp;nbsp;d’Angletcrre,chacun poui^ ou nom de luy,ënuoycr quatre ou cinq N oblcs perfonnes,amp; le Papc,en legation en la cité d’Arras: amp;nbsp;ce,que ces parties ordonneroient,ccs deux Roys tiendroient amp;nbsp;confermeAient fans moyé.Etfut celle tréue accordée par telle condition,que «^acun deuoit tenir paifible-ment ce dont il cftoit faifi.Ces tréues furent tantoft criées d’vnepart amp;nbsp;d’autre:dont les Brabaçons eurent grand’ ioyeicar ils eftoient au liege moult enuis. Qui le lendemain,ft töft qu’il fut iour,veift têtes abbatre,chariots charger,amp; gés eux émouuoir amp;nbsp;apareill^, bien euft dit: le voy vn nouucau ficcle. Et ainfi demoura la bone ville de Tournay faine amp;nbsp;entiere:quiauoit efté endrad’peine amp;nbsp;pcril:car toutes leurs pourucances failloiêt:^ n’en auoiét mie pour trois iours ou pour quatre à viA eJ.esBrabâçons fe mcir^ au chemin viftemêt:car gran^efir en auoiét. Le Roy AngMs fe partit moult enuis,fil peuft: mais il hiy côuenoit t^uir partie de la volonté des autres Seigncurs*amp; croire leur con-1 Ptfible ^u'it feil. Le Roy de Frâce nepounoitbo^nemet demourer là ou il cftoit pour la pu naihe desJ'A'*^' Giuir, beftes,qu’on tcnoit fi près de roft,^ pour le grand chaud qu’il faifoiti amp;nbsp;fi penfoient les ** ^‘“’*'®». François auoir hôneur de celle partie(fi-comme ils difoiét)pour la raifon de ce qu’ils a-uoiét récoufte amp;nbsp;gardee d’efti^» perdue la bonne cité de Tournay,amp; auoiét fait départir celle grand’ affcmblee,qui y eftoit,amp; riens n’y auoiét fait:quoy qu’ils eulfent moult grâ-dementfrayé.Les autres Seigneurs amp;nbsp;ceux de leur partie penfoient aulfi bien auoir eu l’honneur de celle départie: pour 1 ^raifon de ce qu’ils auoient fi longuement demouré dedans le Royaume amp;nbsp;afficgé vne des bonnes citez que le Roy euft, amp;nbsp;ars amp;nbsp;gafté fon pais tous les iours, luy fâchât amp;nbsp;voyant,amp; point ne l auoit fccouru, de temps ne d’heure, ainfi qu’il dcuft:amp; au derrain il auoit accordé vne treue, fes ennemis fcans deuant fa cité,amp; ardans Sr gaftans fon pays.Er fe partirêt ces Seigneurs du Içge de Tournay:amp; fcn fetoumerét chacun en fonliemLe Roy d’Angleterre reuint à Gand,delez fa femme: amp;nbsp;lefe^e détour affez toft après il repalfala mer,amp; toutes fes gens,exceptez ceux qu’illailTa f^ur eftre au «47 leue'. parlement à ArrasiLe Comte de Haynaut retourna en fon pâis:amp;: eut adonc vne moult noble feftc à Mós-en-Hainaut,amp;: vne ioufte de Chcualicrs:à laquelle iouftemeflire Gérard de V Verchin,Senefchal de Haynaut,fut,amp; ioufta.Si y fut blecé,tellement qu’il en mourùt.Vn fils demoura de luy appelé Iehâ:qui depuis fut bô Cheualicf ^bardyanais il demoura peu en fanté. Le Roy de France donna congé à toutes fes gei^ depiis fcn • vint iouer amp;nbsp;rafrefehir en la ville de 1’1 llc:amp; là le vindrét voff ceux de T ournay: lefquels le Roy receut moult ioyeufemcnt,amp; leur fit grâce:pourtant qu’ils f eftoient fi bien tenus

amp; deffendus cotre leurs ennemis,amp; que riens on n’auoit conquis fur eux.- Là grâce,quil ta grace du leur fit,eftoit qu’il leur rendoit franchement leur !oy,quc perdue auoient de ^and téps: ^7 ^^ France dont ils furent moult foryoyeux:car melfire Godemar du Fay,Sz plufieurs âtitres Che- * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;F^itf ualiers eftrangers,enauoient efté Gouuerneurs.Sirefirent entre eux Preuofts amp;nbsp;iy^çf, félon leurs vfages anciés. G(uand le Roy eut ordonné,à fort bon plaifir,vne partie de fes befongnes,il fe partit de rifl^,amp; fe meit au chemin vers Frâcc,pou?venir à fa bône ville de Paris.Or vint la faifon que le parlemét cftoit ordoné à Arras.Si enuoya le Pape de- lt;^JfcmUee des ment fixiéme, en legation le Cardinal de N aplcs,amp; le Cardinal de Clermont: lefquels ^^ flt;* vindrent à Paris:ou ils furent moult grandement honorez du Roy de France: pui^in- ^^^^ quot;^^’■^ j^ drcnt à Arras. A ce parlement furent, de par le Roy de France, le Comte d’Alençon, le nbsp;nbsp;^d’^Je Duc deBourbon,le Comte de Flandres,le Comte de Bl^is.l’Arcl^fUefquc de Sens,rE- terre pour con-uefque dcBeauuais,amp;rEuefque d’Auxerre.Depar le Roy d’Angleterre y furent ÏC-Uef-tiurepaix, â que de Lincole,rEuGfque de Durémes, le Côte de VVaruich, melfire Robert d’Artois,-Arras, «

g

-ocr page 100-

PREM I^ R VOLVME.


74

ineflîre lehan de Haynaut, amp;nbsp;meffire Henry de Flandres. T^quel parlement il y eut plufieurs traitez amp;nbsp;langages mis en auant:amp; parlementèrent plus de quinze iours: mais riens ne fut affermé n’accordé;car les Anglois demâdoient,amp; les François ne vouloienC riens donner, fors fculcfuenr rendre la Comté de Ponthieu: qui Rit donnée a la Roy ne Y fabel,en mariage auec le Roy d’Angleterre. Si fc départit ce paiement fans riens Elire: fors que la tréue fat wilongec de doux ans : amp;nbsp;f#t tout ce qucle * lt;îardinaux y peu-Treue rahm^ee j.çjjj impetrer. Après ce chacun fen r’alla hahiuement à km lieu : amp;nbsp;f en reuindrent a-ntrT^“”^'' lt;^t)ncjes deux Cardinauxparmy H*aynaut, àlaprierc du Comte de Haynaut : qui les ^’X'Zi? ^^Eoya moult grandement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

C^ commence à parler de la Guerre de Eretaigne: dr comment le Duc de Bretaigne mourut pns hoirs: par^uoy la dijjenjifin'vint ß nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. lxv.

ASfauoir e4que,quaiid les tréucs furent accordées amp;nbsp;feeUces deuât la cité de Tour-nay, tous les Seigneurs amp;nbsp;gnitcs manières de gens fe délogèrent d’vne part, amp;nbsp;de autre : amp;: Alla chacun en fa contrée. Le Duc de Bretaigne ( qui auoit efté à oft deuant Tournay, auec le Roy de ïWuce,plus étoffément que nul des autres Seigneurs amp;nbsp;Princes) fen retourna: mais vue maladie luy print fur le chemin telle qu’il le conuint arrefter t la Cremaue ^quot; ^^ maladc,amp; t mourir. Ce Duc,quand il trépaffa de ce fiecle,n’auoit nais enfans, ne du rillet Lee ï^’s^t oneques de la Ducheffe fa femme, ne n’auoit eu nulle efpcrance d’en auoir. Si a-/« ^nna.de uoit vn frere, de par fon pere qui auoit cfté, qu’on appeloit le Comte de Montfort : qui tretai^ne, met viuoit adonc: amp;nbsp;auoit iceluy, à femme, la fœur du Comte L^ouis de Flandres. Celuy eeße mort en Due dcB#etaigne auoit eu vn auve fler^germain de pere amp;dc mcrc,qui trépaffé eftoit: lan i ^40. ß J.JJ eftoit demouree vnc ieunc fiflc:laquellc ledit Duc fon onc^auoit mariee à Môfei-Zfin^Lî^ttur g^^'^”' Charles de Âois,maifné fils au Comte Guy de Blois, de lanceur au Roy Philippe fL’^la deLdio ‘^^ France, qui adonc regnoit: amp;nbsp;luy auoit promis, ^ mariage, bouché de Bretaigne, precedente (r apres fon deces:pourtant qu’il fe doutoit que le Clt;îmtc de Montfort, fon frcrc,n’y vou-/ùlgt;/è^uëte,iuf- fift réclamer droit par proximité, après fon dcces: combien qu’il ne fuft mie fon frere ^uà la ßn du germain: amp;nbsp;il fembloit au Duc que la fille de fon frere germain deuoit cftre par raifon 75-ß”*' plus prochainc,pour auoir ladite Duché apres fon dcces,que le Comte de Métfortfon , lie vouloir ^ue ß.^j.^, Et,pourtant qu’il auoit toufiours douté que fon frere le Comte de Montfort nef-duditan ‘^^’^ forçaft, après fon dcces, le droit de fa ieune nicce, pîr fa puiffance, la mariai! à Monfei- , gneur Charles de Blois: en celle intention que le Roy Philippe(qui eftoit fon oncle)Iuy aydaft mieux,amp;plus volontiers,! garder fon droit contre ledit Cote de Montfort,f’il le if Comte de vouloit entrepren dre. Si toft que le Comte de M ontfort peut fauoir que le Duc fon frc-Montfirt s'em- rg eftoit trépafle,il fc tj^a tan toft à N antes (qui eft la cité fouucrainc de Bretaigne)amp; fit fare de ^tatet, j^^^j. ^^^ Bourgeois du pays d’cnuiron,qu’il fût receu à Seigneur,cómc le plus prochain ^ii'*'oes'' ‘ii^^^hDuc An frere,qui trépaffé eftoit:amp; fi luy firent tous feauté amp;nbsp;hommage. Et adonC * ' luy amp;nbsp;fa femme (qui bien auoient cucur de lyon) eurent confeil cnfemble qu’ils tien-droient vue court amp;nbsp;vnc fefte folcnnelle à N antes. Et adonc mandèrent tous les Baros amp;nbsp;nobles de Bretaigne,amp; les Confuls des bonnes villes amp;nbsp;de toutes les citcz,qu ils vou-fifr^jjjjjjjÛJt^cH^ court,pour luy faire feauté,comme à leur droit feigneur:amp;ainfî le fi- (

•rent, Oc pendÆt,amp; la fefte attcndant,fe partit de N antes,à grand’ foifon de gens-d’ar-■f Les Abrégez, jy^gj. g^ f^j^ ^jj^ ygj.5 Limons: car il eftoit informé que le trefor, que fon f pere auoita-^Sret^w'd' ’’^^^^ ^^ ^^f^S temps,eftoit là enfermé,Quand il vint là,il entra en la cité en moult grad ßntfiete^ ' b«bant,amp; luy fit on gr^nd honneur, amp;nbsp;fut noblement receu des Bourgeois, du Clergé, amp;nbsp;de la coîhmunauté de la cité. Si luy firent tous feauté,comme à leur droit feigneur: amp;l • nbsp;nbsp;fi luy f^t ce*grâd trefor deliuré,par l’accord qu’il acquit aux Rigueurs amp;nbsp;Bourgeois de

la*cigt;flijrar gras dós Sepromeffes qu’il leur fit.Et,quâd il eut là tat feftoyé amp;nbsp;feiourné que il luy pleut, il f c partit à tout le grad trefor,amp; fen reuint droit à Nates: là ou madame fa femme l’attédoit.Si demourerettous cois à Nantes,à mouit grad’ ioye,iufques auiour f Pour com *1^’^ ^^ fefte deuoit cftre, amp;nbsp;la grand’ court tenue: amp;nbsp;faifoient moult grans pourucances paroifloit nbsp;nbsp;pour celle grande fefte parfournir.Quad le iour de la fefte fut venu,amp; nul ne f coparoit

pour%andement qui fait leur cuft efté(fors vn Chcualier,qu’ô nômoitmeffircHcryde Leon,Noble amp;nbsp;puiffant home)ncantnyins ils firent leur fefte,par trois iours,desBour-• gcois de Nantes amp;nbsp;des b-ônes ^ns de là cntour,au mieux qu’ils peurent. Si eurent conseil entre eux de retenir fbudoycrs,à cheual amp;nbsp;à pié, tous ceux qui venir y voudroiêt: amp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;départir ce grâd tiefor,pour venir ledit Comte mieux à fon propos de ladite Duché de

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bretaigne,

-ocr page 101-

DÉ r R O I % S A R t. 73-Bretaigne, 8rpour coneraindre tous rebelles de venir à fa uj^ercy. A ce Coftfeil Te tin-drent tout ceux qui là furent, Cheualiers, Clercs amp;nbsp;Bourgeois ; amp;nbsp;fureft retenus fou-doyers venans detous coftez, amp;largement payez : tant qu’ils en curent grand’ planté, à pié amp;: à chcual, N obPes Sinon Nobles, Si dcplufie^’s pays amp;nbsp;Montrées,

CommeKt le ^f^i^e Mf^lforipri^t la ville c^U chaßel de Br^., c n a p. l x vi.

z^ Vand le Comte de Montfort appérccut qu’il anoit gens à planté, il eut confeil d’al- • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' V^^kr conquerre, par force ou par amour, tout le pays, ou deftruire tous kstfebel-les,à Ibn pouuoir. Puis Iflîflhors de la cit^c N antes, à grand oft: fi fe tira pâr deuers vn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• moult fort chaftcl, qui fiedd’vncofté furmertSicn eftoit gardien meflire Garnier de Clifron,vnmoultnobleCheualier, SivndesplusJiauxBaronsdeBretaigne. Ainçois f^^^'f»' «fe que ledit Comte vint à Brcft, il auoit fi fort contraint ceii •fin pays,fors des forteteues, ^^'^” captif!-que chacun le fuyuoit à chcual, ou à pié ( car nul ne l’ofoit laiffcr ) fi q»il auoit moult ”^ * ^quot;J * grand’ planté de Gens-d’armes. Quand il futparue nu gênant le chaftel de Brcft, amp;nbsp;tout fon oft, il fit appeler ledit Capitaine, par mefnre Henry de Léon : qui luy Aquift qu’il voufift obéir audit Montfort,Si rendre la ville Si le chaftA^omme àDuc de Bretaigne* Le Chcualicr refpondit que riens n’en feroit,nc tiendroit à feigneur, fil n auoit mandement amp;nbsp;enfîignes du Seigneur à qui il deuoit eftre par droit. Adonc fe retrahit Monfei-gneur de Montfort arricrc,amp; défia ledit Chcualier amp;nbsp;tous ceux du chaftel amp;nbsp;de la v^le. Le lendemain,quand il eut ouy mefledi commanda que tous fuffent armcz:Sc fit le chaftel affaiUir: qui moult eftoit fort amp;nbsp;bien pourucu. Et le ChafteUain, meffire Garnier fit auffi toutes fes gens armer: qui bien eftoicnttjoi^ce«s hommes armez amp;nbsp;hpns com-battans:amp; fit chacu^Jlcr à fa deftenfeja ou il les au5it eftablis:amp; en print cnuiron quarantines plus hard^:fi vint hors du chaftel iufques aux bailles: Se les alTaillans vindrent tous batailler. A ce premier affaig eut dur hutin, amp;nbsp;y eut moult de gens morts amp;nbsp;de na- ^ß aJfatUi urez de ceux de dehors : amp;nbsp;y fit ledft Capitaine moult de faits d’armes : mais au derrain nbsp;nbsp;nbsp;^ Comtt vindrent foifon d’airaillan^amp; les femonnoit ledit de Montfort fi afprement, que cha- * ^quot;'‘U'quot;^'. cun fefforçoit d’affaillir, amp;nbsp;le mettoit en aduenture:fi que les bailles Furent gaignccs,amp; conuint^s deffendans retraite vers la fortereffe à grand méchef car les alTaillans fe feri-rentparmy cux,Sc en tuèrent aucuns:amp;le Capitaine les confortoitdc cequ’ilpouuoit, amp;nbsp;les mettoit à fauucté dedans la^aiftrcfTc porte. Quand ceux, qui eftoient dedans la porte,vcircnt le grand méchef,ils eurent paour de perdre le chaftcl,amp; laifTercnt aualler le grand ratel, amp;nbsp;cncloïrent le Chcualier Capitain jdehors,amp; aucuns de leurs compai-gnons:lcfquels fe combattiret moult fort à ceux de dehors:amp;y furent à grand méchef, amp;nbsp;fort naurcz,amp; prefque tous morts. Et le Capitaine (qui moule fott eftoit nauré) ne fc voulut onques rendre,pour prière qu’on luy fift.Et ceux du chaftel fefforcerent de traire amp;nbsp;getter gtoffes picrres:tant qu’ils firent les affaillans tirer arricrc:amp; retfterent fus,vn pctit,le ratel.Si entralc Capitaine en la porte, amp;nbsp;aucuns des compaignons,quî demou-rez eftoient auccques luy moult fort naurez. Le lendemain fit le Comte de Montfort faire amp;nbsp;appareiller enginsamp;inftrumens, pour plus fort affailUr le chaftel :amp; dit qu’il ne nbsp;nbsp;nbsp;x f en partiroit,pour bien ne pour mal,fi t l’auroit à fa volonté. Au tiersàj^jjm^jjjê^que eequ^j” ^^ meffire Garnier eftoit trépaffé, à caufe des play es qu’il auoit rcceues enloydeftendant ^aAnitredeffOf amp;vray eftoit. LorsfitleditDucdeMontfortarmcrtout * fes gens,amp; recommencer le Urfert vfoee affaut moult vigoureufement: amp;nbsp;fit traire auant aucuns inftrumens qui eftoient faits, amp;nbsp;entre let Mda grans mefriens pour getter outre les fofTez, pour venir iufques ^u mur du chaftel. Ceux de dedans fc deffcndirét,en tirant amp;nbsp;gettant pierres,amp; feu,amp; pots tous pleins de chaux, iufques cnuiron l’heure^!c midy. Adonc leur fit requerre ledit de Môtfottl[u ik fc vou- • fiffent rendrc,amp; le tenir à Seigneur,^ il leur pardonnoit fon maltalcnt: dont ils cyÆnt ^^^ß ^^^^ ^^ confcilbien longucmét:tant qu’au dernier ledit de Montfort fit cefferf affaut.Et,quand comte de Mot-ilsfe furent longuement aonfeillez,ils fe rendirent de bon accord, fauf leurs corps Si firt far comf» leurs biens. Si entra adonc ledit de Montfort dedans le chaftel à peu de gens, amp;nbsp;receut faion. la feauté de tous les hommes de la ChaftGllcnnie:amp; y eftablit vn Chcualier pour fouuc-1 ^^ ^‘^ ^Ann. rain: en quimoultilfefioit,puisrcuintà fcstentes moultioycux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• de Srei^ne

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I^ous ßmblent

Comment leComte de Montfort'^prijst la ^téde Régies, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. lxvïi. difiorder à œ-'

QVand le Comte de Montfort fut reuenu entre fes gens, amp;nbsp;il eut cftably fes gens SL j»at an dpi de fcs gardes dedans le chaftel de Brcft,il eut confeil qu’il fetireroit deuers la cité de eeUe pSß cf g M •

-ocr page 102-

7^


PREMIER VOLVME


J’lt;lt;«fr«,»ore:lt;.Rcnes:qui oftoit alfezpres delà. Si fit déloger fes gens3amp; tirer li^hemin vers Rênes: Ôc ^utla cerru- par tout, OU il V inoit, il falloir toutes manières de gens rendre à faire feauté à luy, com-p^on de leurs me à leur droit Seigneur :ôr amenoit tous ceux, qui fe pouuoient ayder, auecques nobres les fallt j^y. pg^j- réconforter foifoft:amp; ils ne l’ofoicnt refufer pour doutailtc de leurs corps. Et ' lesme^ ƒ nbsp;nbsp;^^^’^ ^^^gt;4^'*^'^“^^ deuant la cité de Kéncsifi fit tendre fes tentes, amp;^oger fes gens entour


f Mit fait à


la ville amp;nbsp;entour les fauKbeurgs. Ceux ie la ville filant grand fcmbla d eux deffen-^rc. Si eftoit leur Capitaine meflire Henry de Pennefort:qij^ls aymoient moult pour fa prouc^ amp;nbsp;loyauté. Celuy iffithors d*clavillc,à tout deux cens hommes,vnc fois à l’aube du iour. Si ferit à Tvn des coftez de l’oft, Sc^bbattit tcntcgt;amp; logi.% amp;nbsp;en tua aucuns. Pourquoy ceux de l’oft comencerent à crier aux armes,amp; fe meirent en deffenfe.Ceux, qui auoient fait le guet deuers i’oft,ouirent le cry amp;nbsp;le t hahay,lors fe tirerent celle part, amp;nbsp;encontrerent ceux de la viffe, qui rctournoient:fi fcntrcfcrirent;amp; y eut bon hutin amp;


ehefi meßnet fort:amp; y accour»rent ceux de l’oft qui cftoient armez.Quand ceux de la ville appereçu-0« bien y fault j-çj^j ^^^ ç^ux de dehors croilTqjent toufiours, ils fe déconfirent amp;nbsp;fen fuyrent vers la uy, venant Ypj^, j^j qu’ils pcurent : mais il en demoura foifon de morts amp;nbsp;de prins : amp;nbsp;y fut prins enife^leuerfi venire Henry de Pennefort^amené dcuantle Comtc:lequcl Comte eut confeil qu’il v»ix ex reß enuoy croit meffire Henry deuers la ville,requerre aux Bourgeois qu’ils fe rendiffent au crier. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte,ou il feroit pédre deuant la porte iceluy meffire Henry: pourtant qrfil auoit, en

tendu que ce Chcualier eftoit fort aymé de toute la communauté de Rênes. Quand ainfi fut fait, ceux delà comunauté de Rênes fe meirent en confcil:qui dura moult lon-gucmcnt:car le commun auoit grand’pitié de leur Capitaine,Quc moult aymoient,amp; fi auoient pegites pourueances pourje ffegçlongucmcnt fouftcnirjamp; pourcc fe vouloicnt mettre à paix:mais les grans Bourgeois (qui cftoient bien ponmpj^ne fy voulurent ac-parjuel meye corder.Si multiplia la diirenfion,tant que les grans Bourgeois (qm^oient tous d’vnli-^“cemt^'de^ S^^S^’^ ^^ tirèrent d’vnc part, amp;nbsp;dirent, tout haut, que^ous ceux, qui feroient de leur ac-Mentfe t. nbsp;nbsp;nbsp;cord,fe tiraflent d’vnc part auecques eux. Ils fe tireront tant de ceux de leur accord amp;nbsp;li

gnage,qu’ils furent bien deux mille tous d’vn accord.QuandJes autres communes vei-rent ce, ils commencèrent à émouuoir amp;nbsp;à crier moult fort furies grans Bourgeois, di-fans fur eux laides parollcs amp;nbsp;vilaines : amp;nbsp;au dernier ils leur coururent fus, amp;:c#tucrent grand’ foifon.Lors,quand les gransBourgeois fe veirent àtcl méchef,ils crierét mercy, amp;nbsp;dirent qu’ils faccordcroient à la volonté du commiin amp;nbsp;du pays. À donc ceffa le hutin: amp;nbsp;coururent tout le comun ouurir les portes,amp; redirent la cité au Comte de Mont-fort, amp;nbsp;luy firent hommage amp;nbsp;feauté grans amp;nbsp;petis, amp;nbsp;le recognurent à Seigneur. Ainfi fitmeffiro Henry de Pennefort: qui fut retenu de fon Confeil.


F-


■}■ Let ^nML ■ de Bret.difinti Hembout.

Sala Ham- 4


Comment le Cof^ee^e UKcntfort f/rif/tU vi/kf^chaßel eie ^Hamibouf.


CHAPITRE


bourg, ex w chaux Hami bourg.


Donc entra le Comte de Montfort en la ville de Rênes à grand’ fcftc : amp;nbsp;fit fon oft


yXtout coy lo ger aux champs: amp;nbsp;fit la paix entre les Bourgeois amp;nbsp;le commun. Puis il eftablit Baillifs, Preuofts, Efeheuins, S ergens, amp;nbsp;autres officiers :amp;feiourna en la cité tmi»;jonrc-nniir forpoft/çr. amp;nbsp;fon oft, amp;nbsp;pour auoir aduis qu’il feroit de là en auant.- Au-


c'efajfaueir ^’^‘'^ ^ *^’^ fitfon oft déloger^amp; eut confeil de fe retraite vers vn des plus fors chafteaux iour æaduis ^ forteville,fans côparaifon,de toute Brctaigne:qu’on nomme Hamibout: amp;nbsp;ficd prc-concla. nbsp;nbsp;nbsp;mieremét fur vn port de mer. amp;nbsp;court le fleuuc tout autour par grans folfez. Quad mef-

fr«Mj nez^ Ex firoHenry def Pencfo^j veit ce, il eut paour qu’il ne mécheuft par aduéture à fon ff cre, emplâtres, ex qui en cftoi?Chaftcllain.Si tira le Cote àpart à cófeil,amp;luy dit.Sircie fuis de voftre cô-^hre^fK.Jf leihfi V(jps doy feauté. le voy que vous voulez traire deuers Hgmibout. Sachez que la iet^^alnff- nbsp;nbsp;'^^^f^^ ^^ chaftcl font tant forts,qu’ils ne font mie aifez à gaigner,ainfi que vous pouuez

mdislesyfnn. pcfer:vo’ y pourrez fi^ir amp;nbsp;perdre le téps d’vnan,auâtquelespuifficz auoir par force. de Bret.difint, Mais ic VOUS diray bien(fe croire vous me voulez)commet mous le pourrez auoir.Il fait Penhoct. nbsp;nbsp;bon ouurer par engin plus que par force,quand autrement ne peut eftre. Vous me bail

lerez (fil voùs plaift ) iufques à cinq cens Hommes-d’armesàfaire ma volonté: amp;ic les mêîieray deuant voftre oft par l’efpace de demie licuë dételé:amp;portcray la bannière de Bretaigne deuant moy. l’ay vn ljerc, qui dedans eft, gouuerneur de la ville amp;nbsp;, du chaftel. Tantoft qu’il verr^a banniere de Bretaigne, amp;nbsp;il me cognoiftra, ic fuis dbrtain qu’il me fera ouurir les portcs:amp;i’entreray dedans à tout mes gcns,amp; me faifiray • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delà ville amp;nbsp;des portes, amp;prendray mon frere : fi le vous rendray prins à voftre volon-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;té, fil


-ocr page 103-

DE FROISSART.


77

té, fil ne veut obeyr -^moy: mais que vous me promettez,la foy du corps,que mal voüs • ne luy ferez.Par mon chel(dit le Comte)nenny :amp; vous elles bien adiiifé: li vous ayme mieux que deuant,amp;: encores mieux vous aimeray,fe vous pouuez tant faire que ie foye Seigneur de Hamifeout,de la ville amp;nbsp;du chaftek Adoncfe ptrtit meflire Henry de Pennefort, amp;nbsp;fa route du Comte deMontfort,cn fa compaignie bien cinq cens hommes ar-mez;amp;fur le fwir il*nt ?Hamil:^ut.Lors,q,iand Oliuier ti^ Pennefort fceut fa venue,fi le lailTa dedans entrer, amp;nbsp;^s Gens-d’armes auflî: èc vint contre luy fur la rue. Si toll q^c meflire Henry le veit, il fapprocha de luy, amp;nbsp;le pVint, en difant. Oliuier, vous «^es mon prifonnicr.Comment(c«luy dit 01iui^)Ie me fuis confié en vous,ôc Cuidoye que vous igt;rifèil‘‘olivier venfifliez icy pour moy aider à garder celle ville 6i chaftek Beau Sirefdit meflire Héry) de Pennefirt, il ne vapas ainfi.Ie me mets en faifine de par le Cote de Montfort:qui eft prefentement capitaine de Duc de Bretaigne, amp;nbsp;à qui i’ay fait feauté amp;nbsp;hommage,^ toute la plus grand’ partie du païs:fi y obéirez aufli:amp; encor’ il vaut mieux que ce foit par amour qult; par force.amp;vous en faura Monfeigneur le Cointe meilleur gré.Tant lut Oliuier de Penefort prelfé amp;nbsp;ad-monefté de fon frerc,qu il f accorda à luy,amp; aufli au Comtc;qui entra hau^tmet dedans nbsp;nbsp;nbsp;,

la villcdaqucUc eft bonne amp;nbsp;groire,amp; bon port de mer^i fe meit tantoft en pofleflion de la ville amp;nbsp;du fort chaftel, amp;nbsp;meit fes Gens-d’armes dedans, amp;nbsp;fes garnifons. Si fe tira, apres fon fl ft par deuant la cité de V ennes : amp;nbsp;fit tant parler amp;nbsp;traiter à ceux de V ennes, rennes fe rend qu ils fe rendirent à luy,amp; luy firent feauté amp;hommage,comme à leur S eigneur.ljefta- 4» comte de blit enla cité toutes manières d’officiers:amp;yfeiourna trois iours tous entiers. Au tiers iour il f en partit,^ alla affieger vn moult fort chaftel,qu’on nomme la t Roche-Perron. 7 -^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;£«

Si en eftoit ChafteUain Monfeigneur Oliüiej de^]*flbn,coufin germain a^feigneur de ^;^^Ro^he * Cliflbn. Et feiourn^e Comte deuant,à fiege faióf,plus de dix iours, qu’ôc ne peut trou ^j^ jj^j^^ ^^f^ uer )joye,parquoy^euft le Chaftel auoir,tant eftoit fort, amp;nbsp;fi ne pouuoit auoir accord chaftel Peno au ChafteUain: parquoy il voul^ obeyr à luy, ne par promefTes ne par menaces» Sifen cria chaux, partit atant le Côte,ôi:lailfale fit^e,iufqu àtâtquepT grâd pouuoirluy viédroit: amp;nbsp;alla Roche perio affiegervn autre chaftel,à dix lieues de là,appclé le chaftel f Aulroy:amp; en eftoit chaftel- ’^^^«•Mlet lain meflire Geoffroy de hlaleftroit:amp;auoit àcopaignon meflire Yuô deTriguedy.Et ^g^ff^^^'^’^^^c fit le dite aflaillir le chaftel deux fois:mais il veitbié qu'il pourroit plus perdre que gai- Daulray.p«« P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gner:fi faccorda à vne tréue amp;nbsp;à vn iour de parlement,par le pourchas de meflire lehan Trezeguidk

dcLaon:qui adoc eftoit auecquesluy. Le parlemétfe porta tellement qu’ils furent bos pour Triguc-amis:amp; firent les deux Cheualicrs feauté au Comte:lequcl Comte fe partit tâtoft de là. dk Quand il eut lailTé les deux Cheualiers gardiens ^’iceluy chaftel amp;: d’iceluy pars de par ^^^^^^'^^’* luy,il mena fon oft par deuant vn fort chaftel,aflcz près de là: qu on nommoit Goy-la- ^^^T/ *^ foreft.Celuy,qui ChafteUain en eftoit,vcit que le Côte de N^ntfort auoit grand oftjamp; que le pays fe rendoit à luy:fi que par l’aduis amp;nbsp;par le confeil de mefliref Helin de Léon ^^^ ^ .-^^ (auec lequel il auoit efté grand compaignon en Pruce,cn Grenade,amp;plÂfieurs autres e- ß^-Hf /^^^ ^cu ftrages pays)il faccorda audit Comte de Montfort,amp; luy fit feauté amp;nbsp;hommage:amp; de- ry.

moura gardien dudit chaftel,de par ledit Comte de Mentfort.Tantoft apres le Comte coj-la-fireß de Montfort fe partit de là, amp;nbsp;f en alla deuers Caraches, bonne ville amp;nbsp;fort chaftel: amp;nbsp;y ^^du au Comte auoit dedans vn EuefquCjqui Seigneur en eftoit.Celuy Euefque «“f^j^Q»‘^^jk-mr(f rc ^^^'^quot; Henry de Léon : fi que, par le confcil amp;: l’amour dudit t^eflire Henry, il f acc8rda audit ^J^^^j\^^ Comtede Montfort, amp;nbsp;le recognut à Seigneur,iufqucs à ce qu’autre viendroitauant, ^^^^^^ ^ /^ qui plus grand droit monftreroit pour auoir la Duché de Bretaigne, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chaux la nom.

Cofnment le Comte de eMofftfortfet hommage au Roy d'Angleterre^ de la Vudfê de Bretaigne. ^ ^^1^^ ^^^

• CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lxix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tathes. POurquoy vous fetoy-ie long compte?En celle manière conquit le Cote de MÓtfort 5,^” ^^””‘^ ^ tout le pays q vous auez ouy :amp; fe fit par tout appeler Duc doBretaigne.Puis f en alla ^^^ Sepie, à vn port de mer, qu’on iTomme Gredo. Si départit toutes fes gens, amp;nbsp;les enuoy a par parlant vnpeu fes citez amp;nbsp;forterefles pour les ayderà garder. Puis fe meit en mer, amp;nbsp;fert vint à Cor- autrement de nouaille, amp;nbsp;arriua au port qu’on appelle tCcpfcc. Là enquit du Roy Angloi^, ou il le tout ce faitJur trouueroit:filuyfutsditqueleplusdutempsilfetenoitàVVinderofe. Donccheuau- “‘‘»f- »«^ix le cha celle part, Stoute fa route: amp;nbsp;fit tant p«r fesiournees qu’il vint à Winderofe: ou f^r cententera^ il fut receu, à grand’ ioye, du Roy, de la Royne, amp;nbsp;dts Barons*qüi eftoient là. Là^ e- ^J^* *^ monftraau Roy Anglois, amp;nbsp;à meffire Robert d’Artois, Ôr à tout le Confeil du Roy, fint kfij meß comment il eftoit mis en pofleflion amp;nbsp;en faifine de la Duché deBretaigne : qui écheuë f^es.

S

-ocr page 104-

PREMIEJl V0LVME.


78


luy eftoit par la fucceflion du Duc fon frerc, dernièrement trépaïj^. Or faifoit il doute que meffire ChaÄes de Blois amp;nbsp;le R oy de France ne la luy vouliffent öfter par puiftance: parquoy il f eftoit là trait,pour releucr la Duché, amp;nbsp;la tenir en foy amp;nbsp;hommage du Roy f c^ß à Jire, d’Angleterre à toufiourfmTis, t amp;nbsp;il l’ai fift fcur contre le Roy de F Ance amp;nbsp;contre tous pouiucu que autres, fempefeher le vouloient. Le Roy Anglois imagina que fa guerre contre le Roy l«crre Ten ^^ f nbsp;nbsp;nbsp;en feroit embelRe,fc qu’il ne pou»oit auoir entree au Royaume ic France plus

hft feiu amp;ƒ P*^^^‘it)Ic quepar Bretaigne. Auecques les Allcmans amp;les l^abançonsil n’auoit riens ’ fait,fors*lefpendre groflemcntramp;l’auoientmené amp;nbsp;dcmenélcs Seigneurs de l’Empire • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(qui auoientprins fon or amp;nbsp;fon argcnt)ainfi qu’^ auoient voU^,amp; riens fait.Si defcen-

ffomma^e Ju dit àlarequcftc du Comte ioyeufement :amp; print l’hommage delà Duché, par la main Comte de Mot- du Comte,qui fc nommoit amp;nbsp;a^peloit ^uc.Èt là luy ottroya amp;nbsp;promeit le Roy Anglois, fort pour laPu prefens les Barons amp;nbsp;les Seigneurs qui auecques luy eftoiét venus,amp; aufti les Seigneurs «Z T '^'^ng^^’^^^’^‘^ qui4à cftoient, qu’il luy ayderoit,defFcndroit,amp;gardcroit, comme fon *^ ^’ hommc,contre touthomme(fuft 8.oy de France,ou autre) félon fon loyal pouuoir. De • nbsp;nbsp;nbsp;ces paroles ôAommages furent eferites lettres,amp;fcellecs:dont chacune des parties eut

la copie. Auecques ce, le Roy K la Royne donnèrent au Côtc,amp; à fes gens, grans dons amp;nbsp;beaux loyaux, amp;nbsp;tant qu’ils dirent qu’il eftoit noble Roy, amp;nbsp;vaillant, amp;nbsp;bien taillé de regner encores en grand’ profperité. Apres printle Comte congé, amp;nbsp;fe parfit d’eux, amp;nbsp;palTa Angleterre, amp;nbsp;entra en mer: amp;nbsp;tant nagea qu’il vint à Gredo (le propre port dont il eftoit party) en la baffe Brctaignc:puis vint àNantcs:ouil trouua la Comteffefafem-me: laquelle dit qu’il auoit ouuré par t^sbon confeil. •

Commefft le Comte de C^otiifort^ut adiour^é en Parlement à Paris, à la re^ueße de C^onfeign Air Charles de B lois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?Wa p. lxx.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• .

QVand Monfeigncur Charles de Blois(qui fe tenoi^à caufe de fa femme,cftrc droit ■^ hoir de Bretaigne) entendit que Monffigncu*Iehan, le Comte de Montfort, conqueroit ainfi, par force, le pays amp;nbsp;les fortereflès qui devient eftre fiennes par rai-fon,il fcn vint à Paris complaindrc au Roy Philippe fon oncle.Lc Roy Philippe eut co-fcil à fes douze Pers quelle chofe il dcuoit faire.Si luy futcôfcillé qu’il appartenait bien que le Comte de Monfort fuft mandé amp;nbsp;adiourné, pa^uffifans meffages à eftre à Paris, pour ouir qu’il en voudroit refpondre: amp;nbsp;ainfi fut fait: Si fut le Comte trouué en la cité de N antes, grand’ fefte démenant: amp;nbsp;fit grand’ chere amp;nbsp;fefte aux meflàgers du Roy: amp;, au dernier, refpondit qu’il vouloir elWe obeiffant au Roy, amp;nbsp;qu’il iroit volontiers àfon mandemét. Si f appareilla moult grandement, amp;nbsp;fe partit de N antes: amp;r tant erra par fes iournees, qu’il vint à Pari^amp; entra dedans à plus de quatre cens cheuaux : amp;nbsp;fut là tout le iour amp;nbsp;routera nuid. Le lendemain ,enuiron tierce, monta à cheual luy amp;nbsp;fa compai-gnic, amp;nbsp;cheuaucha vers le palais. Là l’attendoitle Roy Philippe amp;nbsp;tousles douze Pers, 1? Comte de amp;nbsp;grand’planté des Barons de France,auccques monfeigneur Charles de Blois.Quand Montfort com- le Comte de Monfort fut venu au palais, il fe tira en la chambre ou le Roy amp;nbsp;les Barons »aroßdeuant eftoient. Si fut moult fort regardé amp;nbsp;falué des Barons: puis fc vint enclinerdeuant le le i^oy de Fran j^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ie fuis icy venu à voftrc mandement amp;nbsp;à voftrc plaifir. Le Roy luy

dit.Côte de Mótfort,de ce voi# fay-ic bon gré. Mais-ic m’émerueille moult fort pour-quoy ne cornent aucz ofé cntrcprédre,de voftre volóté,laDuché de Bretaigne,ouvous n’auez nul droit:car il y a plus prochain de vous, que vo’ en voulez déshériter ■. amp;, pour mieux vous eg efforcer, v^us cftes allé à mon aduerfaire le Roy d’Angleterre, amp;nbsp;fanez deluy releué,ainfi comme on m’a comté. Le Comte dit.Ha,chcrSire,nele croyez pas: *car vsay c Aent vous eftes de ce mal informé. Mais de la pourfuitt,dont vous me parlez, m’eftil^iduis Sirc(fauue voftre grâce) que vo’enméprenez:carie ne fa^ nul fi prochain du Duc mon frere,dernieremct trépaffé,que moy,amp;,fe iugé amp;nbsp;déclare eftoit par droit, qu’autre y fuft plus prochain que moy,ie ne feroye ne rebellc,ftc honteux de m’é depor-f Les anciens ter.Le Roy dit. Sire CÓte,vous en dites affez.Mais ie vous cômâdc fur t quan que vous vßientfortde tenez dc^iioy amp;nbsp;q tenir vous en deuez,q vous ne partez de la cité de Paris iufques à quin « mot pour 2e iours,que les Barons amp;nbsp;les Pers iugerót de ceftc proximité:fi fautez adonc quel droit fane que, nbsp;nbsp;yo’y aurez,amp;,fe vous le faites autremct,faChez que vous me courroucerez.LeCôte dit*

• nbsp;nbsp;nbsp;Siiif,à voftre volonté.Lorsfe partft de Court,amp;vint en fon hoftcl pour difner.Quad il

, nbsp;nbsp;fut en fon hoftcl venu,il entra en fa châbre:amp;,quand il eut pefé amp;nbsp;aduifé moult de dou

tes, il mo^na à cheual à petite compaignic, amp;nbsp;f en retourna en Bretaigne, àuant que le Royn’au-

-ocr page 105-

DE FROISSART.

79

Roy n autre^fors ceux c^ fon conieil)fceufrcnt riens de fon jjartemct:ains penfeit cha-cun qu’il fuft dehaité en fon hoftel. Quand il fut reuenu à N antes delcÄa Comtelfe fa lt;;^^^„^ j^^,^”^ femme,11 luy compta fon aduenture,puis alla,par le confcil d’elle,par toutes les citez amp;nbsp;au/ceu défi» chafteauxquieftoientàluyrendus:amp; eftablit,partout bons^Capitaines amp;plantédeßulcunßil. foudoyers,àpic^,à ^cu^iamp;les paya bien.

Comment la Duché de Br^taigne fut a^iugée à mefire^Charles de Bloii

•chapitre «LXXI.

CHacundoitfauoirquefc Roy deFrai|ccfut moult courroucé ,amp; aulE Charles de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Blois,quand ils feeurent que le Comte de Montfort eftoit échappé d’eux. Tontes-fois ils attendirent iufques à la quinzaine, queles^ers amp;lgs Barons de France deuoiét leur iugement rendre de la Duché de Bretaigne.Si l’adiugerent du tout à Monfeigneur Charles de Blois;amp; * en ofterent le Comte de Monfort,pour deux raif(As.L’vne,pour- ^nnot.Cj^. tant que la femme de Monfeigneur Charles de Blois^arreprefentation de fon pere (qui eftoit l’ainé d’après le Duc de Bretaigne,dernier mor^c fô frere de pe^amp;; de me-re)venoit à eftre plus prochaine,que le Comte de Montât? qui eftoit puifné desdef-fufdits,amp;ainé d’vne autre mere que la Icurdaquelle fiéne mere one n’auoit eftéDuchef-fe de Bretaighe par fon chefen forte qu’il y pcuft prétendre droit par elle. L’autre rai-fon fi eftoit tclle,que combien qu’il fuft,ainfi que le Comte de Montfort y eu ft au »un droit,fi i’auoit il forfait par deux raifons.L’vne,pourtant qu’il l’auoit rcicué d’autre Seigneur que du Roy de FraMce:de qui on la doit tenjf en fief.L’autre raifon,pour ce qu’il auoit tranfgreffé le commandement de fon Seigneu^4e Roy de France, amp;nbsp;b#fé fon ar-reft amp;nbsp;prifon,amp; f en e^^t party fans congé.Qiiand ce iugement fu^rendu en pleine au dienere tous les Bi^ons,le Roy appella Monfeigneur Charles de Blois fon neueu, ôc hiydit.Beauneueu,vousauezpou»vousiugementdebelheritagc amp;nbsp;grand. Orvous haftez,amp;vous prenez de le conquerre fur celuy qui le tient à tort:amp; priez tous Voz amis qu’ils vous vueillét aider à cç^efoing:amp; ie ne Vous y faudray mie,car ie vous prefteray

1- nbsp;nbsp;nbsp;demonor amp;: de mon argent aflez:amp;diray à mon fils,le Duc de Normâdic, qu’il fcface chef auecA^ous.Adonc Monfeigneur Charles fenclina contre le Roy fononcle, en le remerciant moult grandement: S^tantoft pria le Duc de Normandie fon coufin, amp;nbsp;le Comte d’Alençon fon oncle,leDuc de Boürgongne,le Comte de Blois fon frere,le Duc de Bourbon, Monfeigneur Louis d’Efpaigne, Monfeigneur laques de Bourbon, le Comte d’Eu,pour lors Côneftable de France, ôâle Comte de Guines fon fils, le Vicomte de Rohan,amp; tous les autres Princcsamp; Barons,qui là eftoicnt:qui tous luy dirent qu’ils yroicntvolôtiers auec luy. Si à leur S eigneur le Duc de N^rmadic, chacun à tout tant de Gensd’armes comme il pourroit auoir.Puis fe partirent les Princ«^ amp;nbsp;Barons, amp;nbsp;penferent d’eux appareiller amp;nbsp;faire leur pourueances.

Des Seigneurj^dePrance^eiui entrèrent en Bretaigne auec mefire Charles de Bloisi

CHAPITRE LXXII»

Vand tous ces Sei gneurs de N ormandie, le Duc d’Alençon, le Dtï©«4e BtJç^bn-, giic,amp; les autres Seigneurs,Barons,amp; Chcualiers^^ur deuoient aller auecques méflire V-harlesde Blois, pour luy aider à reconquerre la Duché de Bretaigne furent prefts,amp; leurs gens,ilsfe partirent de Paris les aucuns,amp; les autres de leurs lieux.Si f en allèrent les vns après les autres, amp;nbsp;falfemblerent en la cité d’Angers, puis fe» allèrent à Ancenis(qui eft à la fin du Royaume,à ce cofté) amp;nbsp;illec feiournerent trois iours, pour mieux ordonner leur cor#oy amp;leurcharroy,puis cheuaucherentauant,amp; entrèrent *u pays de Bretaigne.Et, quand ils furent aux champS3ils nombrerent leur oft à cinq rnillc nommes armez,fans les Gcncuois;qui eftoient bien trois millc;amp;lcs conduifoicnt trois Cheualiers de Géncs:dôt Vx^i auoit nom meffiretOthes de Ruc,amp;l’autre meffire Char ijMj'/Mwf les lesGermaux.Etfiy auoit grande planté de bidaux ,amp; d’arbalcftiers: lefquçls menait Aunde cents Monfeigneur le Galois de laBaume. Quand toutes ces gens furent iffucs d’Ancenis,ils d'^gefline i» fc retirèrent deuers vn tiKsfort chaftel,airis fur vne haute môtaigne qu’on appelle Cha--^'”''*”’’ iepen ftôceauxiamp;eftàl’étréedeBretaigne.Si eftoit trCsbien garni amp;nbsp;fourni de Ges-d’armes: Æ^^^^^^ amp;nbsp;en eftoict Capitaines deux Cheualiers de Lorraine: Î^n appelle Mofeigneur Gilles, j p^j.-^ ^ amp;nbsp;l’autre mefsire Valerien. Quanices Seigneurs deFrance l’approchèrent, ils eurent Charles Gri-confeil qu’ils l’afsiegeroient,car fils paffoient auant,amp; lailfoientvne telle garnifo^ der- maldi.

' - nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g W

-ocr page 106-

80 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V0LVME

ctouan ^/Üa- j-æ^e eux,ce leur porteroit^rand dommage.Si l’afsiegercnt tqjit autour,amp; y firent plu-ni 'c L fieurs aflaux.-nftfmemêtles Géneuois:quifabandónerent moult fort, pour eux móftrer mo»r»Klt;}’An a ce commencement: amp;nbsp;y perdirent de leurs compaignons par plulieurs rois, car ceux tonDoricamp; de dedans fe dcftendiréntfagemc^t:fiqueces Seigneursy deirfcurerent grande pie-de Charles ce auant qu’ils le peulTent pairer:mais au dernier ils firent fi ÿ'an^ attrait de mefrieii Si Grimaldi, Ca^ je fallourdes, qui fur Ait «menées iufques aux folfodu chaud,qu’ils yRlTaiHirét tresfie-pi(atnesdesGç^y^j^.^^j^^.Çy q^'en airaillant,ils firent emplirles folfez de ces^icfricns:tant qu’on pouuoit ”^'iUedec nbsp;nbsp;bien(quivouloit amp;nbsp;qui eftoit airez couuert) aller iufques aux murs du chaftel.Ceux de ^uifi cj après dedans lançoientamp; gettoientpierres amp;nbsp;chai^ amp;fcu ardai#:amp;,ce nonobftant,ceux de aucha.i2o.la dehors vindrentiufques aux murs:amp;auoicnt fait chasamp; inftrumens, parquoy on pic-chaux ditO- quoit les murs: tout à couucrt:amp;lor^ceux dededans fe rendirent, faunes leurs vies Si ftes dome, leurs biens.Lors, quandles Seigneurs de France eurent conquis Chaftonceaux,leDuc IehandeNoriÊandie(qui eftoit fouuerain dctous)leliuraà mefsire Charles de Blois, ndud^T^ ^°™^^ fien:qui meit dedans Ciiaftellain,amp;Gens-d'armes foifon, pour garder l’entrée l^desUisT' ^“ pays,amp;r^our conduire c^x qui viendroiét après eux. Si fe délogerêt ces Seigneurs fiant cefiepla- ^ ^^ tirèrent par deuers Nantes:qui eft la maiftrelfe ville de toute Br craigne :là ou ils te cenommée nbsp;nbsp;noient quele Comte deMontfort,leur ennemy, eftoit. Siaduint que les MarefehauX Châtoceaùx de l’oft amp;nbsp;les Coureurs trouuerent en leur voy c vne bonne ville amp;nbsp;groiTe •bien fermée par les ^nn. dc«fofl'ez,fi raflaillirent fièrement. Ceux de dedans eftoient peu de gens,amp;petitement ^^ ƒquot;ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armez,fi fut la ville tanto ft gaignée amp;nbsp;toute pillée,amp; la moitié arfe, amp;nbsp;tous les gens mis FriJe e Quar- ^ pefp^e-g^ appelle on la ville Qnarguefi,amp; lied à quatre licuÀ‘s,ou à cinq,pres de N an-Lf«»^X ire tes.Les Soigneurs felogerentccli^nuitjà entour. Lendemain fe tirèrent vers N antes: tai^nenoment qu’ils aflîegercnttqptautour:amp; firent tendre tentes *amp;: pauillomj^ Lors les Gens-d’ar-Carquefoit mes,qui eftoient dedans la cité(dont il y auoit grande foifon aucglcs Bourgeoi^f en al jrfZ-tQuaque lerent tous armer amp;nbsp;tenir aux deffenfes ce iour,ainliqu’ordonné auoient.Ceux de l’oft Cote,erla nbsp;nbsp;entendirent à eux loger Smaller fourrager : amp;:aucuns*Géneuois amp;Bidaux allercntprcs

cA4î«Qaau desbailles,pourécarmoucheramp;t paleter. Siilfirent aucuns des foudoyersamp;reuncs 2mfe^ene/i^~ ^'°^’^S^°^5 encontre eux:tant qu’il y eut tiré amp;nbsp;lancé, amp;nbsp;a vn cofté amp;nbsp;d’autre plufieurs uoirpropremet morts amp;nbsp;naurez.Ainfi eut là des écarmouches par dcux,ou par trois fois, taftt que l’oft ^‘^firnification demoura illec. Au dernier aucuns foudoyers de la^ité amp;nbsp;des Bourgeois ilfirent hors à de ce Serbelet Vne matinée, à raduentiire:amp;trouuerent iufques à quinze chars, chargez deviuresSi efila premiere de pourucances:quifcnalloientdeucrs l’oft,amp; gens qui les conduifoycnr,iufques àfoi fins queie l’aie xante:amp; ceux delà cité eftoient bwn deux cens.Si leur coururent fus, amp;nbsp;les déconfirét . tamats veufi-

ôc en occirent aucuns,^ aucuns échappèrent, qui l’allèrent dire en l’oft. Si y allèrent aucuns,pour récourre A proye:amp; les faconfuirent alfez près des bailles de la cité. La ' multiplia Ic^utin trefdurement,car ceux de l’oft y vindrent à fi grande foifon, que les foudoyers en curent trop grand faix:mais toutesfois ils firent détcller les chcuaux,amp;lcs chacerent iufques dedans la porte:à fin que fil aduenoit que ceux d^’oft obtcnilfcntla place,ils ne peulTent emmener les chariots,nc les pourueances, fi legcrcmcnt.Et alors . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les autres foudoyers de la cité ilfirenr,pour aider à leurs compaignons ,amp;aufsi des au-

œMfeTfoui*^^®^®^^g^*^°^’’ ^^‘^^^ ^ leurs parens.Ainfi multiplia le hutin: amp;nbsp;cny eut planté de ragc/amp;écar morts amp;nbsp;de naurez de coft(«amp; d’autre,amp; foifon de bien deffendans amp;nbsp;auaillans:amp;y eut moucher, nbsp;tresgrandhutin,qui dura longuement,car toufiours croiftoit la force de l’oft, amp;nbsp;fi fur-

uenoittOufiours nouuelles gens.Tant en vint, qu’à la fin mefsire Henry veit qu’il eftoit temps de ictraire,amp; qu’ils pouuoientplus perdre,à demourer là,que gaigncr.Ilfit ceux ’ de la ville r«traire,aumieux qu’il peut:amp; furet fi près pourfuis,au retraite, qu’il en y eut foiforftnorts, amp;nbsp;de prins plus de deux cens Bourgeois de la tiré, dequoy le Comte de Moirtfort blafma moult meffire Héry,pour courroux de ce qu’il auoit fait fi toft retrai-re.Dont meflire Henry fut moult melancolieux: amp;nbsp;ne voulut one puis venir au confeil du Comte(fi-commeilfouloit)finonbienpetit:amp;fémerulilloicntlcs gens moult fort


non i^nà ceße ctn^utéme re-ueue ie trouue parla Cron.de Flandres, qm en vßßmtent

lt;jHe ce motß-


•fL'sxep.dela pourquoytilslefaifoicnt.

Merer l’Ab. * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y

de la chaux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ce foment le Comie de C^ o^tfort jut pyi»s a Nantes : (ÿ cemment il mourut,

difint fimitle- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C H A P.I t R e l X X I I I.

foit, mats on feuh entendre

OR aduint(ainfi comme i’a ƒ ouy recorder) que les Bourgeois de la cité(qui vcoient leurs biens deftruire dedans la cité amp;nbsp;dehors, amp;: auoientleurs enfans amp;nbsp;leurs amis

/’lt;«r,faifoicnt en

prison,amp; doutoient encores pis auoir au temps aduenir)faduifcrent amp;nbsp;parlèrent cn-fembk

-ocr page 107-

DE E R 0 I S S A R T.


8t


fcmblcfècrcttcmcutjtatg qu’ils eurent entre eux accord Je traitera ces Seigneurs de France couuertemcnt,parquoy il peuflent aduenir àpaix, amp;nbsp;Fauoir leursiamis amp;cnfâs^°'’^ !^ ffwj^^ quittes amp;: deliures,qui eftoient en prifon.Et traitèrent tant fecrettement, qu’il leur fût ftux^’vn'ean-accordé qu’ils r’auroiemt leurs prifonniers tous deliureZ : amp;nbsp;ils e^uoient liurer vne des tre l'autre^ portes ouuertcs,pour entrer les Seigneurs en la cité *pour aller prendre le Comte de Montfort dedanilê efl^fteÇfans ric^s forfaire ailleurs à la cit^ n’«ux corps,n’aux biês.

Et vouloient dire aucunes gens, que ce fut fait affez par l’accord amp;nbsp;pourchas de Mon- * feigneur Henry de Leon(lequclauoit eftévndes nfaiftres Confeillers dudit Co^nte) par ce qu’il l’auoit menacé,céme dit eft de^us.Et ainfi futfait:amp;cntrerent les Seigneurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

à vn matin,auec eux ceux qu’ils vouloient auoir;amp; allèrent droit au chaftel,fi briferent les huis,amp; prindrent le Comte de Montforr,amp; l’amenèrent droit àlcurs tentes,hors de la cité,fans riens forfaire, ne à corps, ne à biens, d(?la cité.* Ce fut l’an de t grâce mil c cc.x L i.cntourlafeftedeToulfîinéts.LesSeigneursdcFranceentr^cntcnlacité à grande ioye:amp; firent les Bourgeois,amp; tous ceux de la cité,fcauté amp;nbsp;hommage à Mo- j^ ctm^Ât feigneur Charles de Blois, comme à leur droit Seigncur:amp;dcmourercnt les écigncurs'^^j„^,,.f^ en la cité,par i’elpacc de trois iours,grande fefte demenanf^puis Confeillcrcnt à Mon-feigneur Charles de Blois,qu’il fc tenift enla cité de Nâtes,amp;làcntour,iufqucsaunou ucau téps,amp; fift ce qu’il peuft par foudoyers amp;nbsp;par forterdfes qu’il auoit rcconquifes.Et adonc fen partirent ces Seigneurs, ce firent tant qu’ils reuindrét à Paris,ou le Roy efto^t. filuyliurerentleComtedcMontfortpôur prifonnier. LeRoylcfit mettre en là tour duLouurc,lezParis:làou^demouraIorigucment:amp;: au dernier il mourut,commei’ay ouy recordcr,qu’il fut vray. Or vueil-ie retourner àfla Çomtelfc de Montfort^ui bien auoit courage d homm^ amp;nbsp;cœur de lion.Elle elToit eft la cité de Rênes, quand elle entendit ^uc ion Seigner fut prins:amp;,combien qu’elle euft grand dùdft au cœur,elle rc-confortoit tous fes aÆs vaiikmme^rt, amp;nbsp;tous fcs ioudoyers: amp;nbsp;leur remonftroit vn petit fils(qu’ellc auoit,appcllé Ichanjelt;îniniefonpcre) amp;]curdifoit. Haa, Seigneurs, ne ffarM^M^ vous ébahilfez mie de Monfeigneur, que nôus avions perdu.Cc n cftoit qu’vn homme, ^‘‘ Cemteffi de veez cy mon petit enfant:quncra(lï Dieu plaift)fon reftorier,amp; vous fera des biens af- ^®«^’'•f ^ß^ fez: amp;nbsp;i’ayede l’auoit àplanté:fi vous en donncray alfcz,amp; vous pourchaiferay tel Capi- nbsp;nbsp;»^J*

taihe parquoy vous ferez toüs recôfortez.Quand la Côtelfe eut ainfi recôforté fcs amis

l ; » S l s s t

« t C

1 t

amp; fes foudoyers ( qui à Renés eftoiftnt)elle alla par toutes fcs fortereffes amp;nbsp;bonnes vil-lcs,amp; menoit fon icune fils auccques elle, amp;nbsp;les fermônoit amp;nbsp;rcconfortoit en telle manière quelle auoit fait ceux de R enes, amp;nbsp;enforçoit fes garnifons de gens, amp;nbsp;de tout ce qu’il leur falloir: amp;nbsp;payoit largement par tout,amp; donnoit d’abondant là ou elle penfoit que employé cftoit. Puis vint à Hamibout fur la mer.Là fc tint ^c,amp; fon fils auccques cllc,tput ccluy Yucr.Souuent enuoyoit reuifîter fes garnifons, amp;nbsp;réconforter: amp;nbsp;très-bien payoitfcs gens de 1 curs gages. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Comment le Roy d-^^ugleterrefémeut la tierce fois,pour guerroyé)^ les Efiofois, CHAPITRE Lixini.

VOus aucz cy deftus ouy recorder comment, le fiege durant deuant TournavJes Seigneurs d’Efcoccauoientreprinfespluficurs villes amp;nbsp;forterclfes fur les A^glois,* qu’ils tenoient au Royaume d’Efcoce:amp; neftoict demoure^ Anglois fors feulement le chaftel det Sturmelin,lacité de VVaruich,amp;Rozebourg!amp;feoyétles Efeoçoisàfiege -j-p^rdw^nf fait(auec eux aucuns Seigneurs dcFrâcc:quc le Roy Philippe Ic^r auoit enuoyez pour Srrumclin: parfaire leur guerre)dcuant le chaftcldeSturmelin:amp;rauoicnttellemét côtraint, quc ^Meidàtirls les Anglois,qui 1’auoicnt^ic le pouuoient tenirlongucment.Dont il aduinfque^ quad »’wueStnui le Roy Anglois fut rctourné,du fiege de deuant Tournay,enfon pays, il eut confer de 5^^* y^* cheuauchervers E£coce,commeilfit:amp; fe meit au chemin entre la faintt Michel amp;nbsp;la Touflain(fts:amp;fitvngrandr»andement,quctoutes Gens-d’armes amp;nbsp;Archers le fuyuif- „gß^g Auteur fent vers V Varuich.Lors f émeurent toutes manières de gens parmi Angleterre,amp;vin- vueiHe que ce-drent celle part ou ils eftoientfemons. Mcfmementle Roy fenvintàVVaruich:amp;là éy/Htderédu f arrefta, en attendant fcs gens:quivenoyent à grand effort, l’vn apres l’autre.Le?Sei-Â^f ^ Tmr-gneurs d’Efcocc furentmformez de la venue di^Roy d’Angleterre, fi hafterent moult ’*^. ^^4®* le chaftel de Sturmelin,qu’ils auoyent afticgé,amp;contr^ngnirenbceux de dedans par ƒ enginsamp;canons, amp;nbsp;tellement qu’il conuint aux Anglois rendre la forterefle, amp;ci:cn^^^ gf,^^^ ^^ partirent,fauf leurs corpse leurs membres:mais riens n’emporterent.Celles nouucllcs é^^tf 6^.trett

-ocr page 108-

Si nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P R E M 1 E.R V 0 L V M E

depete'l^i^o'y ^i’^^^ï'^*'^ ^^ ^lt;^7 d’Angleterre,OU il eftoir.Si fen partit, amp;nbsp;tirgt;vcrs Sturmelin, amp;nbsp;palfa d'Angleterre' outre,amp;vint^ Ncuf-chaftclfurThin.-amp; fe logèrent fes gens en icelle ville amp;nbsp;es villa-ei^ ptù eßrea gcs d’cnuiron:amp;là feiqurnerentplusd’vn mois,en attendant leurs pourueanccs:qu’on lors repayé en auoit mifes fur mcr,cntrc la faint 4ndré amp;nbsp;la Touffainds, mais plufieurs de leurs nefs fin i^eyaunte: furent pcrics,car leurs vaiUcaux curent telle fortune de ve^ fui^ncy jjque petit leur en Tinie^^''“^’' ^^^^•’^^®®^^®’^®^'^®^'*^'P®*^v®®^confrairc(voufiffentou non) en Malade amp;nbsp;enFrife. tribut * **^* P^^Q^ôy les Anglois,qui fe tenoiery à Thin amp;nbsp;là enuiron^urent grand defaute amp;nbsp;cher àl'an^‘^u^et téps#amp; ne peurent aller auât. Car fils fun’cntpalfcz,ils n'culfcntfccu ou fourrager, non 'parce moyen recouurcrvîures,carl’Yuer eftoit entréaamp;r awoient les Efeo* ois tous leurs biens amp;nbsp;leurs trouuerions le blésmis CS fortcrcßcs;amp;: auoitleroy d’Angleterrebié 6'000,homes de chcual amp;40000 retour du /{cy hóes dc pié. Les Seigneurs^’Efeoeÿ, qui feftoiêt retraits deuers la foreft de Gedeours, jjausdd'Epo- après la prinfe de Sturmelin, entédirét bié que le Roy d’Angleterre feiournoità Neuf-^mTe^^^“^ ^^^^^^ ^rTWn,à grande gent,pour ardoir amp;nbsp;exiler le pays d’Efeoce. Si eurent confcil comme teu^t comment il fe maintiendroicK.Car ils eftoient peu dc gens, amp;nbsp;auoicnt guerroyé plus /« Aßoriogrd de fcpt ans fans Seigneur,jjuit amp;nbsp;iour,aux champs amp;nbsp;aux forefts, en grande malaife: K phes d’^n^L encores n’auoyent point de fecours du Roy leur Seigneur. Si faccorderent qu’ils ener d'Efeoce. uoyeroient,deuers le Roy d’Angleterre, vn Euefque amp;nbsp;vn Abbé, pour requerrc vncs tréucs.Lcfquelsmclîâgersfe partirent des Efcoçois:amp; cheuauchcrent tant qu’ils vin-drent àNcufchaftelfur Thin: ou ils trouuerept le Roy à grande foifon dc Baronnie.

Zrfxe^ entre (^es deux meiragcrs(qui là eftoient venus fur faufeonduit) femonftrerent au Roy, amp;à »^. er Efi. Pq^ confcil,leur befongnc,fi ordogneement qu vnc tréuc fie accordée à durer par qua ÏZpMnnuù ’®® ûioiJ|par telle condition que^eux d’Efeoce deuoient enuoyer en France meffagers félon le chap. fuffifans au Roy r^uid:amp;luy ftgnificroyétquc(filne vcnoir,d«d|s le mois de May en-fiiuant. nbsp;nbsp;nbsp;fuyuant,fipuiframmcnt que pour refifter amp;nbsp;dcffcndrcfonpaysÿls fe rendro^ntaux

Anglois,nc iamais ne le tiendroient à Seigneur, ^r ce retournèrent ces deux Prélats * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’EfeoceauxEfeoçois:quitantoftordonnèrentpdttr enuoyer en France meftireRo-

5- bert*de Verft,ôrmelfirc Simo Frcfîel,amp;deux autres Chçualicrs,pour compter au Roy, leur Seigneur,ces nouucllcs.Lc Roy Anglois ( qui à Neuf chaftcl feiournoit à grande mefaife,amp; aufti toutes fes gens,par defautes dc viures amp;nbsp;de pourucances,Sparee fc-ftoit trôuué plus enclin d’accorder la tréuc)fc part^ de là,amp; rcuint arrière en Ânglcter-K^tourdu J^oje rc,amp;r’énuoyafes gens chacun en fonlieu. LesMeflagers d’Efeoce, defrufdits,fcmei-Pauid enfin fent à chemin deuers Francc,amp;paftcrcnt la mer à Douures:amp; le Roy Dauid(qui parle ^ef'enr ‘^ ^^ferine de fept ans auoit demourélt;:n France,ßr fauoit que fon pays eftoit moult defolé, ^^cs gens à grand méchef) ft cut confcil qu’il prendroit congé du Roy de France, amp;nbsp;fembie vouloir ^'^ reuiédroiten fon Rcyanmepour fes gens recognoiftre amp;nbsp;vifttcr.Sifc mcitàlavoic, noflre Auteur: luy amp;nbsp;la Roync fa femme, auant que Icmits melfages fulfent paruenus à luy: amp;nbsp;feftoit dot vous pour- mis en mc*àvn autre port, au gouuernement d’vn marinier, appellé meflire Richard rez^tonieElu- le Flament: ft qu’il arriua au port de Morois en Efeoee, ainçois que les Seigneurs d’Ef 75 ^‘i cocc le fceulfent.

d tceliiyP^y en

France, G^U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comment le Rûjf Dauie^el’Ejci/ce vi/jf^à graftdoß^def/afft Neuf-ch^ßtlßtrThin,

noterfitr le d^ nbsp;^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE. LXXV.

3^. puis ju'il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

uaient ^ter-rojiéplui de

aditencores z^VândlcieuneRoyDauidd’Efcocc fut venu enfonpays,fes gens vindrentàluya nagueres ence v^ ^^ grand ioye amp;nbsp;à grande foicnnité: amp;le menèrent en lacité de faint-Iehan en prefint çf}. gt;jue Bfcoce.lllccvindrciif gens de toutes parts,pour le venir vcoir amp;feftoycr:amp;apres,cha les Efioçoss a- ^^^ j^y j^J^ remonftrer les dommages amp;nbsp;toute la deftrudion, que le Roy Edouard amp;nbsp;les Aggloîs auoient fait en Efcocc.Si dit le Roy Dauid d’Efoece qu’il fen vegeroit bié, ôiwlperdroitledcmourantdefonpays,ou il mourroitenlapeine. Puisent confcil,fî enuoya grans melfages à tous fes amis, loing amp;nbsp;près, en priant amp;nbsp;requérant que cha-

4 flaneur, ‘[le ne doute

feint^uiln'e grand Prince amp;nbsp;Puilfantcamp;auoit àfemme lafœur du RoyDauid. Si y vint, à grande tende desAßes planté dc Gens-d’armes:amp;auifipluficurs autres Baronsamp;CheiiaIicrs dcSouegnc,dc

^cftTcgnc,amp; de Dânemarebedes vns pour amour,les autres jour foudées. Tantyen /»v/suedré et nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ d’autre, qu’ils furent bi^n(quand tous furet venus entour la cité de faint Norvucf’iic lehan en Efcoce,autour que ^dit Roy les auoit mandcz)ix. mille hommes àpié,amp; fur /gt;««rSouegne hacquenées bien trois mille armez,Chcualiers amp;nbsp;Efcuycrs,à tout les Scigncursamp; ceux «Malbcgnc; du pays d’Efcoce.Quâd tous furent appareillez,ils fémeurétpour aller exiler ce qu’ils

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour-

-ocr page 109-

D E F R o I 5.3 A R Ti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^5 nbsp;•.

pourroient du Royauiiy d’Angleterre ( car la treue de trois^mois edoît cxpirce)ou ils „é^^ *^Jquot;Jf/yj difoient qu’ils fccombattoient au Roy;qui tant leur auoit fait de méchAcc fouffrir. Si nedeeeßamäi fc partirent delà ville de Saint-Iehan, bien ordonneemnnt:amp; vindrentle premier iour ne ^tte ce Cote gefir à DonfrcmelinÄ^uis payèrent,le lendemain, ^i petit bras de mer auprès de D on- fuß fin beau-fremelin:amp;, quand ils furent tout outre,ils cheminèrent à grand exploit, amp;nbsp;paiferent fgt;'^gt;'^gt; wfirMf delfousHaindAôur^amp;piis apro#touterEfœce,amp;de coft«le*fortChafteldeRoze-lt;Ç^''^^^‘‘^''‘î bourg;qui fe tenoit Angloi^mais point n’y alfaillirenr, car ils ne vouloiét mie faire ble- nbsp;nbsp;nbsp;««ay, =

cer leurs gens,ne dclployer leur artillerie: amp;nbsp;ne fnibicnt fe befoing en auroiét:pctirtant Sou^V^ô# qu’ils cfperoient à faire vn^rand fait, auÿir que retourner en Efcoce. Apres pafferent Danemar-alfczpresdclacité deWaeuich: amp;nbsp;cheminèrent outre, fans l’aflaillir: amp;nbsp;entrèrent au che.Lachaux Royaume d’z\nglcterre,par Ïc pays de Northoml^elande^amp; vindrent fur la riuiere de fi contente de Thin,ardantamp;gaitanttoutle pays: amp;: tant fircnt,par leurs iournées,qu’ils vindrentde- ^’’^merfeule-uantNeuf-chaftchquifiedfurlariuiere de Thin. Là ic logea IcKoyDafid d’Efcoceamp; ^‘’^Orkenni tous les OKS,celle nuit,pour iaiioir 1 il y pourroit de negs exploiter. Qipad vint au point ^^j^eufchaUd du iour,aucuns Gentils-homnics de là entouré qui eftoient en la ville) ilfir^nt par vne prlu^ueUefut porte fccrcttement,pour émoiiuoirroft:amp;choient plus crc deux cens Lances.Sifefrap prisle Cote de perent àvn des coftez de roh, droitementaux tentes du Comte de Moray:qui farmoit Moraj^sfif d’argentàtif)isoreillcsdegucides.Siletrouuerentcnfonliôt,Sc leprindrent: amp;tuerét ids. planté de fes gens,auant que l’oft fuft éueillc:amp;: gaignerent grande foifon d’auoir, jmis retournèrent enia ville baudement, amp;‘à grandeioyc :amp;liurcrcntle Comte deMoray au Chaftellain,Monfcign^*ur lehan de Neufuille. Quand ceux de l’oft furent éueillcz

amp; armez,iis coururent,comme forfcncz,aux bâilles d« la ville: amp;nbsp;firent vn gr^d aiTaut: qui dura longuement:^nais petit leur valut:ains percîîrent aflez de Igurs gens, car en la ville ai|oit foifon de^ens-d’armes .■ qui bien amp;nbsp;fagement fe deffendirent, parquoy il conuint auxaflaiUans retourner à i^rnr perte,

Cofftmeni le?-of Dauteid’Efiocefrifit ^eießfuitU cité deDurem.

't CHAPITRE LXXVI.

QVan le Roy Dauid amp;nbsp;fon co feil veirct que le demourcr eftoit là dâgereux, amp;nbsp;fine

_^ leur pouuoit porter profit^’honeur, ils f en partirent amp;nbsp;entrerêt au pays de l’E-uefehé de Duré,amp; rafdirét,amp; gafterent,puis fe tirèrent par deuers la cité de Durera, amp;nbsp;raftiegercnr,amp; y firent pluficurs grans aflaux,cÓme gens forfenez: pourtât qu’ils auoiêt perdu le Comte de Moray, amp;nbsp;fi fauoient qu’en la ci^é auoit grand auoir aflemblé. Car tout le pays d’entour y eftoit affuy,amp; fe trau3.illoient chacuniour d’aftaillir plus aigrement,amp; faifoit faire le Roy d’Efcocc inftrumens amp;nbsp;engins, pour venir alfaillir iufques aux murs.Quandles Efeoçois fe furent départis de deuant Ncuf-chaftcfnieffire lehan de N eufuillc,Chaftellain,fc partit d’illec,monté fur fleur de courfîer,amp; élongnalesEf- le ckaßeHdin coçois(car il fauoit bien les adrefles amp;nbsp;les refuges du pays, comme celuy qui en eftoit) de Neufehu^d èc fit tant que dedans cinq iours il vint à Chartefec; ou le Roy Anglois eftoit pour lors: '^^*'^ ^^ ^7 “^^ auquel il compta les nouuelles des Efeoçois. Adoncle Roy d’Angleterre enuoya fes meflages par tout:^ manda à tous fes ge ns, Cheualiers Efeuyers, amp;nbsp;autres dontm fc pouuoit aidcr,amp; deflus l’aage de quinze ans, amp;nbsp;au de housse foixante, que nul ne fex-cufaft,fes lettres veues fc fes mandemens ouys, qu’ils ne veniflent tantoft vers luy, fur les marches de N ort, pour aider à deffendre fon pays, que les Efeoçois dehruifoyent. Adoncfauancerent Comtes,Barons,Cheualiers, amp;nbsp;communai*rcz des bonnes villîs:

amp; femeirent en lavoye,de grande volonté, pour venir vers VVaruich:amp; mefmement le Roy fc partit prcmicrc#'icnr,amp; n’attendit nully(tant auoit grande hafte)amp; ch#cun|e Pn/Me Dun fuyuoit d c tous coftcz,Ce pendant fit le Roy d’Efeoeô alfaillir la cité de Durcm,pa» en ff^ ie^pfioçeù gins amp;c inftrumens qu’il aüoit fait faire,tant fort que ceux de dedans ne la pouuoiét ga- J^\^^i^*^^ rantir,qu’elle ne fuft prinfe,lt;i toute robee, amp;: arfe,amp;toute manières de gens mis à mort ^^^^ „„^^ i,j^„ fans mercy,hommes amp;nbsp;fcmmcs,Moy.nes amp;: Preftres, Chanoyncs amp;nbsp;enfans:amp; n’y de- de i{oxbour^ mouraperfonnc,raaifonn’Eglife,que tout nefuft misa deftrudion:dontccfutjJitié, ouR^fibour^ de deftruire ainfi Chre^ienté,amp; les Eglifes,ou Dieu eftoit feruy amp;nbsp;honnoré: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en Maj.cgt;^

ComffjentleEoyci'Efioceafs'iegealeChafieldc^alebcrji c h^ p. lxxvii.

Vand ce fut aduenu,leRoy Dauid eut cofeil qu’il fe tircroit arricre,felon la riuiere dcThin,gc fe tireroit par dèuers la riuiere de Cardochqui eft à l’entrée de Gai-

-ocr page 110-

• 84

P R E M I E.R V 0 L V M E

les. Ainfi qu’il ^la celle past,il fe logea,celle nuit,delez le fort Qhaftel de Salebery:qui ^satine faut cRoit bien garny de Gens-d armes. Si en cftoit fouuerain meflire Guillaumede Mon-,fx fils du fre tagu(fils de fia fœur du Qpmrc de Salebery)apres fon oncle:qui ainfi auoit nom.Quâd ic, entend:':^ la nuit futpafleejl’oft du Roy Daui^d’Efcoce fe délogea, pourtraTreauant par deuant ^u’et maifint Cardocl:amp;pafferent les Efcoçois,par routcs,alfcz près de cc^lh.i^lebnwult fortchar-^obles enf red g^^ d’auoir,quils auoiet gSigne àDurcirf.Quand mc^ire Guillaume drMontagu veir, nom delà mere^^ Cliaftel,qu’ils n’eftoient tous palfp,,amp;- qu’ils n’arreftoieiÿ: point, il ilfit, tout armé à f»ur dinerfis cheuaf,hors, aucc luy quarante compaignons d’armes : amp;; fuyuirent couuertement a-C4u/ef. près le derrain trait:qui auoient chenaux fi chergez d’argent d’auoir, qu’à peine pou-uoient aller auant:amp;les raconfuyuirent à l’entrée d’vn bois, amp;nbsp;leur coururent fus.Si en tuèrent amp;nbsp;blecerent, luy amp;^s comjjaignons, plus de deux ccns:amp;prindrentbien fix vingts chenaux chargez de loyaux amp;nbsp;d’auoir, amp;nbsp;les amenèrent dcuers le Chaftel. Le cry amp;nbsp;les fuyant vindrent iufques à Monfeigneur GuillaumeDonglas:quifaifoit adôc rarrieregai^e,amp;auoit iapafféleèois. Quiadoncvciftles Efeoçois retourner à cours de chenal par montaignes ^^arvallces,mcfsire Guillaume Donglas tout deuant, il saleberfdßaU- en peuft auoir hideur, tant coururent, qu’ils vindrent au pied du Chaftel. Si monte-U par letE/èo- rent la montaigne à grande hafte:mais, ainçois qu’ils parueniffent aux bailles,ceux de {nt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dedans les auoient refermécs,Sri’auoiramp;^ laproye mis à fauucté. Lors corftmenccrcnt

dre icy flut

Icsïfcoçois à les affaillir moult fort:amp; ceux de dedans à deffendre de traire amp;nbsp;de get-tcr,tant qu'on pouüoit.lHecques f efforcerent grandement les deux G uillaumes de gre ucr l’vn l’autre. Et dura celuy affaut t^nt qüc tout l’oft fuft reugnu audit affaut,amp; le Roy mefmes-.i^uand le Roy amp;nbsp;fon Cct^cil eurent veu leurs gens morts,gifans furies châps, amp;nbsp;veircntles affaillÿis blecez amp;nbsp;naurez fans rien conquerrc,il cegnmanda qu’onlaiflaft raffaut,amp;qu’on f en allaftlogcr.Caril nefe partiroit de là,fi auroijveu cornent j| pour roitees gens venger.Lors pouuoitonveoirgens a^j^reillcr, amp;nbsp;frémir, amp;qucrirpiéce de terre pour loger,les affaillans retraite,les naurcz r’2jiportcr,amp;f appareiller,lcs morts faffembler.LendemainleRoy d’Efcoce commanda qucçhacun fappareillaft pouraf-faillir,amp; ceux de dedans pour deffendre. Là eut fort affaut amp;nbsp;périlleux. Là euft on veu de bien-faifans de cofté amp;d’autre.Là eftoit la Comteffe de Salebery:qu’on tAoitpour la plus belle Dame amp;nbsp;la plus fage du Royaume d’Angleterre:amp; cftoit le Chaftel au Cote de Salebery:qui fut prins,auec le Comte de Suffort, pardeuant l’Iflc en Flandres: amp;nbsp;■f/lfaut enten- eftoit lors encores en prifon au Chaftellet de Paris : amp;-j- auoit ce chaftel donné audit ^u'*ln^d't nbsp;nbsp;Comtc(qLiand il Ic maria à ladite lt;lt;onitcft’c) pour la proueffe amp;nbsp;pourlcferuicc qu’il a-

^u’U ne dit:

e'eßajfaueir

t’efia^uoir '^^^^ toufiours trouué audit Comte: qui parauant eftoit appelle meflire Guillaume de ^ue lei^oj d'an Montagu:comme il apf ert cy delfus en ce liurc. Icelle Comteffe rcconfortoitmoult ^let erre auoit fort ccux dedcdans,amp;,parle regard d’vne telle Dame amp;nbsp;de fon doux admonneftemét d^néce chaßel VU homme doit bien Valoir dcux au befoing, Ceft affaut duralonguement:amp;y perdi-

CfU Comté de rent les Efeoçois moult de leurs gens,car ils fabandonnoyent hardiment: amp;nbsp;portoient sMerj a ce arbres amp;nbsp;meines à grade foifon,pour emplir les folfez, amp;nbsp;pour amener leur infirumés ut aume e iqfques au mür,fîls pcuflcnt,mais ceux de dedans lé deffendirent fi bien qu’il, co nuint finniercommeJquot;^^ «Âillans rc traire :amp;le Roy commandales inftrumens garder, pour réforcer l’affaut ilfivo’itau le lendemain. Lors retourna chacun en fon lieu,fors ceux qui deuoient garder les in-thafitre if- ftrumens.Lcs vns plouroient les morts: les autres confortoient les naurcz. Ceux du chaftel veirent bien que ce faix leur cftoit trop grand ( car ils cftoient moult trauail-leî,amp;:que^elc Roy D*uidmaintenoitfonpropos,ils auroientfort téps.Si eurent con-feilentre ci^xqu’ils enuoycroientdeucrsleRoy Edouard:quicftoita Waruichiave-

• nbsp;nbsp;ny,ce Âuoicntils bien de vérité,par les prifonniers d’Efcoce,qu’ils auoientprins.Sirc-gardercnt,entreeux,quiferoitcefte befongne: mais ils ne pouuoient rrouuer nul, qui voufift le chaftel lailfer à deffcndrc,ne la belle Dam e aulfi,pour porter ce meffage. Si y eut entre eux grand eftrif. Quand le chaftel!ain,mcffire Giiiillaume de Montagu ,vcit cc,il leur dit:Scigneurs,ic voy bien voftre loyautéamp; bonc volonté;fi que, pour l’amour de Madame amp;nbsp;de vous,ic mettray mon corps en aduenturc de faire ce meffage, car i’ay grande fiance en vous,amp;, à ce que ic voy, vous garderez bien le ghaftel iufques à ma re-uenue,amp; d’autre part,i’ay grande efpera#ice au Roy,noftrc Sire, que ie vous amencray

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•bien briefuement fi gtand fecoars,que vous en aurez ioyc,amp; vous ferÔt bien guerdon-

nez les biens que vous aurez faits.De cefte parolle furent Madame la Comteffe amp;nbsp;tous les compaignons moult ioyeux.Quand la nuit fut venue,leditmeflire Guillaume fap-

-ocr page 111-

DE FROISSART.


Sy


pafeilla au mieux qu’il peutjpour plus paifiblemitfortir de leas,qu’il ne fuft apcrceu de f/ardiejJè de ceux de l’oft. Si luy adui^t fî bien,qu’il pleut toute nuit,fi fort que nul des Efcoçois n’o- Gtufaume di foitiffir dcfaloge.Sipafîaà minuit parmi roft,qu’oncques ne fut veu. Q^andil futpaf- ^^n^^^^’^^f^ fé,amp;il fut iour, il chcuaucha tant auant, qu’il rencontra deuxhommes dEfcocc,àdc-quot;^^/^^ 1’dbfin mie lieue près de l’od^qui amenoient deux beufs amp;nbsp;vne vacl par deucrs l’oft. ^on~ f^^^ ^^^fg feigneur Guillaume congneut qu’ils cftoient Efcoçois,fi les nauratous deux moult fort fin onde.

amp; tua les beufs:^hn que ceux de l’eft n’en eulfent l’aifcment JPuis dit aux deux naurezj Allez: fi dites àvoftreRoy q^teGuillaume de Móraguauoit ainfi pafleparmy leuroft,» amp;nbsp;qu’il fen alloit querrefecoursauRoy Anglois, ^ui eftoità Wamich, t ds palpèrent t enfcmble,entandis que le Woy Dauid fai^it fouuent amp;nbsp;ardamment affaiUir .• amp;nbsp;veirent ^’‘‘^ ^ W ‘^j^* quclc Roy faifoit fouuent fes gens naurer amp;nbsp;martyrer fans raifon: amp;nbsp;fi veirent que le ^en^Jtdei Roy Angloisviendroit bien à eux combattre jaincois quelcChaftel peuft eftre cou- py-^gfp^nx^’g, quis.Si dirent au Roy Dauid,d’vn accord,que le demourÂ'làn’eftoit mie fon profit ne fioceMecenx. fon honneur,car il leur eftoit moult honnorablement aduenu de leur e«treprife:amp;: fi a-uoyent fait grand defpit aux Anglois,quand ils auoiét^eu en leur pays par douze iours amp;nbsp;prins amp;nbsp;deftruit la cité de Durera :amp; que, tout con fideré, il eftoit bon qiÂl fe redraft vers fon pays amp;nbsp;Royaume:^ ils feroient pour le micux;S^mmcnaflent ce qu’ils aiioy-ent conquis:amp; qu’vne autre fois ils retoumeroient en Angleterre,quand il luy plairoit Le Roy,qui he voulut mie iftir hors du confeil de fès hommes, f y accorda, mais ce fut bien enuis.Toutesfois il fe délogea au matin,amp;tout fon oft auffi: amp;nbsp;fen allèrent lelÿits njtraiie des Efcoçois droitvers la grandeforeftdetiedeoursfou les fauuages Efcoçois fe tenoiét) ^fieçoisenleur ^ tout bellement amp;nbsp;à leur i^fe,car ils vouloient fauoir queleRoy d’Angleterre feroit en/‘V'^’-auant:ou fil fe tireroit arriéré,ou fil boit auanj enl^ pays, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Comment le Roy d'^.^^eterrefMt etilt;ltr^f^^^ de la Comtoffe de Salebery^ chap. l X X V 111. ACeiourmefmesqueles Efcoçois fe partent, au matin, de devant le Chaftelde

Salebery,vint le Roy Edou.Wjà tout fon oft,à l’heure de midy, enla place ouïes Efcoçois auoient logé. Si fut courroucé, quand il ne trouua lefdits Efcoçois, car ils c-ftoient venus à fi grande haftê,que fes gens amp;nbsp;fescheuaux eftoientfilas amp;nbsp;fi traüaillez que merueilles. Si commanda que chacun le logeaft là endroit,car il vouloir aller vcoir le Chaftel,amp; la noble Dame qui l^ans eftoit:qu’il n’auoit veuë puis fes nopces, quand elle fut mariée. Adonc chacun fen alla loger amp;nbsp;rcpofer,ainfi qu’il voulut. Si toft que le Roy Edouard fut defarmé, il print iufques à dix ou à douze Cheualiers, amp;nbsp;puis fen alla dcuersle Chaftel,pour faluerla Comteffe de SalcWry, Sepour vcoir la manière des afi faux que les Efcoçois auoient faits,amp; les deffenfes que ceux du Chaftel auoient faites ta Cointejfe de à l’encontre. Si toft que la Dame de Salebery feeut la venue difRoy ,elle fit ouurir tou- saleheiy viß-tes les portes,^ vint hors,tant richement veftue,que chacun fen émerufalloir: amp;nbsp;ne fc f^^p'' pouuoiton celfer de la regarder, amp;nbsp;remirer fa grande nobleire,aucc la grande beauté ^^ *“‘‘’' ^ amp;zle gracieux parler amp;nbsp;maintien qu’elle auoit. Quand elle fut venue au Roy, elle «^ ^ ^^''^' fcnclina iufques à terre contre luy,cn le regraciant de fon fccours: amp;nbsp;l’amena au Cha-ftel,pour le feftoyer amp;nbsp;honnorer, comme celle qui tresbien le fauoit faire. Chacun la regardoit à merueilles:amp; le Roy mefmes ne fe pouuoit tenir de la regarder: Sebunluy eftoit aduis qu’oneques n’auoit veuë fi noble,fi frifque,nqifi belle Dame, Si le ferit tan-toft vne eftincelle de fine amour au cœur: qui luy dura par longtemps, car il luy fem-bloit qu’au monde n’y auoit Dame,qui tant fuft à aymer comme elle. Si entrèrent au Chaftel main àmain:amp;le mena la Dame premièrement en Ia4ale,amp;puiyn fa chhm-bre:qui eftoit fi noblement parée,qu’il appartenoit à telle Damc.Et toufioy rs regardoit le Roy la gentil Dame,ff fort qu’elle en deucnoit toute honteufe. Quand il ffut^çan- • de piece regardée,!! fen alla àvnefeneftre,pourfoy apüyer:amp;cômëçamoutforrtipen fer. La Dame alla les autres Cheualiers Ôz Efeuyers feftoyer,puis commanda appareiller à difner,à mettre les tables,amp; la fale parer amp;: ordonner.Q^and la Dame eut tout de-uifé3amp; cômandé à fes gens ce que bon luy fembloit,elle fen reuint à ioyeufe chere par deuers le Roy(qui encores penfoitamp;mufoit fouuët)amp; luy dit.Chcr Sirc,pourqqpy pen fez vous fi fort?tant pÂifer n’appartient pas bien à vous,voftre grace fauue.-ainçois deuf fiez vous mener fcfte amp;nbsp;ioye(quand vous auet cnchacé voz ennemis: qui ne vous ont ofé attendre)amp; deuffiez laiffer aux autres penferdu Amouran?, LeRoy luy dit.Hag, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

chereDame,fâchez que,depuis quei’entray ccâs,ilm’eft vnfongeaduenu,duqueliene

h

-ocr page 112-

8^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME.

me prenoye garde, fi m’y conuint pcnfer,amp;fi ne fay qu’aduenir il m’en pourra, mais ie ne fay comment i’en pourra mon cœur oftcr.Haa, cher Sire(4it la Dame) vous deuf-fiez toufiours f JIrc bonne encre,pour voz gens mieux conforter : amp;nbsp;laifler le penfer iC le mdfer.Dieu fi vous a tant aidé,iufques à ores en toutes vos befongnes, amp;nbsp;dôné fi grade grace,quc vous eftes llt;?plus dout^ amp;nbsp;honoré Prince des C hr elftes :amp;, fe le Roy d’Ef- * cocc vous a fait dépit amp;nbsp;dommage,vous le pourrez bien am^er, ouand vous voudrez: Xf z^j Edou- ainfi qu’autresfois l’auef fait.Si lailfez le mufer, amp;nbsp;veaez en la fale^’il vous plaift ) delez ard deceuure Moz Cheualicrs,car il feratantoft preft à difncr.Haa,chereÇgt;ame(ditle Roy)autrecho-ßn amour à la femeteucheamp;giftaucœur,quevou^nepenfez. Car certainement le doux maintien, c^teße desa[ç parfait fcns,la gracc,la grande noblelfe,amp; l^bcauté,que i^y trouuée en vous, m’ont ^^J'* fi fort furprins,qu’il conuient que ie foye de vous aymé.Car nul efeoduit ne m’en pour-roit öfter. Lors dit la Dame.Haa,chei^ire,nc me vucillcz mie mocquer ne tenter,ie ne pourroyc cuider que ce fuft à certes ce que vous dites, ne que fi noble amp;nbsp;gentil Prince, comme vous eft«s,cuftpenfé à deshonnorermoy amp;nbsp;mon mary :qui cftfi vaillant Che-ualier,amp; qui tât vous a fcruy,amp; c^cor gift pour vous en prifon. Certes, Sire vous feriez de tel cas pcî prifé,amp; n’en feriez de rien meillcur;amp; certes one telle péfée ne me vint au cœur,ne ia(fe Dieuplaift) ne^ra,pour homme qui foit né : amp;nbsp;( fe ie le faifoye ) vous me deuricz blafmcr: mais mon corps punir,iufticicr, amp;nbsp;démèmbrer. Atant partit la vaillâte Dame,amp; laifla le Roy mout fort ébahy;amp;f en reuint en la falc pour faire hafter le difner. Puisretourna au Roy,amp; amena de fcsCheualier^amp; luy dit.Sirc,venez en la fale,lesChe uahers vo’ attêdent pour lauer,car ils ont ia trop ieufné,amp;vous auffi.Le R oy fe partit de la chambrc,amp; fen alla en la falc,amp; laua:amp;^ puis raflit entre les Cheualicrs,au difner,amp; la Dame auffl^mais le Roy difna bien^etit:^ ne fit one à ce difner fors que penfer î amp;nbsp;à la fois(quand il ofoit l^Dame enfon maintien regarder) il gcttoitics yeux celle part, dc-quoy toutes gens auoient grand merueillercar ils n’en eftoient po^ accouftum^:n’ôc en tel point ne l’auoient vcu:ainçois cuidoyét les aucuns que ce fuft pour les Efcoçois,

' qui luy eftoient échappez. T out ce iour demoura feT^oy Anglois au Chaftel:amp; ne falloir que faire, Aucunesfois il fe reduifoit qu’honneur amp;nbsp;loyauté luy deffendoit de mettre fon cœur en telle faufleté,pour deshonnorer fi vaillante Dame,amp; fi vaillant amp;Ioyal Chcualier,comme fon mary cftoit:qui toufiours l’auoit tant bien feruy. D’autre part a-mour le contraingnoit fi fort,qu’clle furmontoit hoijqeur amp;nbsp;loyauté. Ainfi fe debattoit le Roy à luy mefmes,tout le iour amp;nbsp;toutela nuit. Au matin fe leua:amp; fit tout fon oft délo ger amp;nbsp;tirer apres les Èfcoçois,pour les chacer hors de fon Royaume. Puis print congé de la Dame,cn difant.Ma chere Da#ic,à Dieu vous commans,iufques au reucnir:amp;vo* prie que vous vueillez aduifer,amp; autrement eftre confcillée que vous ne m’auez dit. Cher Sire(dit la Dame)8)ieu le pcre glorieux vous vueillc conduire,amp; öfter de villainc lé^oji d^kn- penfée.car i^uis amp;i fcray toufiours appareillée de vous feruir à voftre honneur amp;au ^leterrefutt mien. A tant fe partit le Roy tout ébahy,à tout fon oft:amp; fen va apres les Efcoçois:amp; les ici Eßt^ob. fuiyit iufques à la bonne cité de Waruich : amp;nbsp;fe logea à quatre lieues près de la foreft de Gcdeours:là ou le Roy Dauid amp;nbsp;tous fes gens eftoient entrez, pour les grandes forefts qu’ily a.Là endroitdemourale Roy Anglois,parl’cfpace de troisiours,pourfauoirfe Igs Efee-^ois voudroycnt ilfir hors pour combattre à luy. Eten ces trois iours y eut tant d’écarmouches,entrelcs det»: ofts,qucmerueilles:amp; y en auoitfouuent de morts amp;nbsp;de prins d’vn cofté amp;nbsp;d’autre.Et fur tous les autres y eftoit plusfouucnt venu, en bon con-uenaut3meflîre Guillaume de Donglas:qui farmoit d’afur à comble d’argent,amp; dedans le comble tiois cftoillcsftlc gueules:amp;cftoit ccluy qui y faifoit plus de beaux faits amp;nbsp;b elles récoufles^ hautes emprinfes:amp;: fit en l’oft des Anglois moult de deftourbier.

* ^Commevf le Comte ele Saleherjf ^ le Comte de t^oraj furetit délivrez deprijon^par eßhafige tvn de l'autre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre lxxix.

TOus ces trois iours parlementèrent aucuns prudhommîs de tréues amp;nbsp;d’accord entre ces deux Roys: amp;nbsp;tant y traitterentjqu’vne tréue fut accordée à durer deux ans: '^?^^^ ^ ^^”^ ^^æ ^^ ^‘^y ^® Ftâce fy accordaft, car le Roy de France eftoit fi fort allié dauern tré ^ ^ ^^YsQ^’^^ ^^ pouuoit donner tréues, ne faire paix fans luy. Et^ fe le R oy Philippe ne ueifurent fai- ^y'''°’-'ioi^^ccordcr)fi durcroiétlcs tréuts,entre Ics Angloisamp;lcsEfcoçois,iufqsauprc tes f»Tlt; i^^i iBiet iour de May.Et efeuoit eftrf quite le Cote de Moray de fa prifô:fc le roy d’Efcoce ßlea P. rer. pouoit tÛt pourchaccr,auRoy de FucCjq IcCôte de Salebery fuft quite aufsi de fa prifo

-ocr page 113-

DE FROISSART.


sy


Laquelle chofe dcuoit eftre auffi pourchacéeÏledans la fefte faint Tehan Baptifte. Le gi. etmiie» Roy d’Angleterre f accorda à celle tréue plus legéremént*pource qiï^ auoit guerre eft 7*' ”’A' France,en Gafeongne,enPoiól:ou,cnXainótange,amp; cnBretaigne:amp;partouty eftoiét ttur femhU fes gens óc foudoyc|s. Lors fe départit 1e Roy d’Efcoce:amp; ^nuoya grans mclTages au /^”*^^ j ,L ■ Roy de France,pour accorder ee que traité eftoitf il luy plaifoit. Si pleut affez bien au comf on le peut Roy de Franc^,jiouü îui^ix complaire au Roy d’Efeocc. Si r’enuoyatantoft le Comte mieux appert de Salebery en Angleterre:dontffi toft qu’il y fut)le Roy d^gleterre r’enuoya le Com ceutir par le tedeMoray,deuers leRoyDauidd’Efcoce. ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* chap.pjuanr.

Comme/if C^ofifeign^ir Charles de ßlois^a»ecpgt;ltlt;[leurs Seigneurs de l'rance^pnnf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

la cité de HéneSi* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. txxx.

VOus deueÉ fauoir qüe, quand le Duc de Normandie , le Duc de Bourgongne, le Ducd’Alençon,leDuc de Bourbon^ amp;nbsp;le | Corn# de Blois,lc Conneftablc de -[Frère Je char France,le Comte de Guines fon fils, melTire lacqUes de Bourbon, n^flire Louis d’Ef- ^quot; Jeslois,/è-paigne,amp;: les Comtes amp;nbsp;les Barons de France fe furent partis de Bretaigne, amp;nbsp;curent .ÿp^^^^^^^^‘ conquis le fort Chaftel de tChatonceaux,amp; la cité Âe Nantes, amp;nbsp;prinsje Comte de chafton-Montfort, amp;nbsp;liuré au Roy de France(qui l’auoit fait mey^te en prifon au Louvre lez Pa- ceaux. ris)Monfcigneur Charles de Blois eftoit demouré en la cité de N antes, amp;nbsp;au pays d’en tour,qui ol^eillbient à luy,en attendant la faifon d’Efté:en laquelle il fait meilleur guerroyer qu’en la faifônd’Yuer.Quand la doueeffaifon d’Eftéfut reuenue,ces Seigneurs ^»^'»lt;^^^e de France deffus-nommez, amp;: foifon d’autres auecques eux, fen fallèrent dcuers*Bre- i^^i^^(j^^‘^~ taigne, à grand outpour aider à Monfeigneur Châties de Blois à reconquérre le demou ’” '^ ‘*’^^’ tant de la Duché de Bre’taigne. Si trouuerent ledit meflire Caries de Blois lt;m la cité de Nantes.Lorseurentconfeil d’aibeger lacitc’dc Rienes toutautour. La ComtelTede Montfort l’auoit attenant bieRgafriie :amp; y eftablit Capitaine Aefsire Guillaume de Cadtdal,Breton:cts Seigneurs dé France firent à la cité de Rênes mout de dommages amp;nbsp;plufieüts grans affaux,- ^ ccu^^ dedans fe deifendirent fi bien, que ceux de dehors y perdirent plus qu’il ne gaignerent-Si toft que la Comtefle de Montfort fceut que les Seigneurs de France choient reuenus enBretaigne enfi grande puiffance, elle enuoya M^^tagê acc»r meflire ^ymery de Cliflbn en Angleterre,prîcr fecouts au Roy Edôuatd:par telle con- Ji entreleieu-dition que le ieunc fils du Comte de Montfort amp;nbsp;de ladite Comtefle prendroit à fem- ne Comte de me l’vne des filles du Roy d’Angleterre,amp; fappeUeroit Duchefle de Bretaigne.Le Roy Montfort or Arigldis eftoit adonc à Londres,amp; feftoyoit le Comte de Salebery: quinotiUellemcnt yf lt;^«^^^« eftoit venu de fa prifon. Quand meflire Ayrticry de Cliflbn fut venu au Roy Anglois, j^^-^, ’ le Roy Iny ottroya toute fadite tequefte:amp; commanda à Monfeigneur Gautier de Man ‘‘^ïîQ^’^^ print tant de Gens-d’armes comme M onfeigneur Aymery dcuifcroit,amp;fappa-reillaft au plus toft qu’il pourroit pout aller aider à la Comtek; de Montfort, amp;nbsp;print, auec ce,deux ou trois mille des meilleurs Archers d’Angleterre. AdonPmeflire Gautier femeit en mer,auec meflire Aymery:amp;;aueclUy allèrent les deux freresde Lyno-dalle, meflire Louis amp;nbsp;meflire lehan,le Haze de Brabant, meflire Hubert de Frefnoy, mefsirc Alain de Sirefortde,amp;: pluficurs autres,^ fix mille Archers, mais vn grand tour ment les print en mer amp;nbsp;vent contraire:parquoy il les conuint demourer fur lanpyr par l’efpace de quarante iours.Or eft à fauoir que mefsire Charles deBloisamp;; ces Stigneufs de France tindrent le fiege de Rênes, tant qu’ils y firent ^and dommage, parquoy les Bourgeois en furent moult ennuyez:amp; volontiers fefuflent accordez de rendre la cité fils ofalfenumais mefsirc Guillaume de Cadudal ne fy voulut accorder nullement»Et, quand les Bourgeois amp;nbsp;le commun de la ville eurent aflez fouftert, amp;nbsp;qu’il? ne veoyent nul fccours de nulle parj^venir,ils fe voulurent rédre:mais mefsire Guillaume ge le vou • lut fouffrir.Et au derrain le prindrent,amp; meirent en prifon;amp; eurent promefles Ô^con-uenanecs à Monfeigneur Charles de Blois d’eux rendre le lendemain : par telle condition, que tous ceux de la p^ie de Montfort f en pourroyent aller faüUement, quelque part qu’ils pourroyent:amp; Monfeigneur Charles leur ottroya. Ainfi fe rendit la cité de , Rénes,l’.an*mile c c. xn i.à l’entréede May: amp;mefsire Güillaume deCadudalnc voulut point demourer delà court de Monfeigneur Charles de Blois : aihs f en aTlatan--^ƒ^” ^^^^^ toft,par deuersHamiboüt,à la Comtefle de Montfort: qui encores n auoit nullcsnou-uelles de mefsire Aymery de Cliflbn, ne de fa compaignic. •

Comment mefsire Charles de Blois aßtegea ^en Hamibout, laComteJfe de c^ontfort, *

CHAPITRE


L X X X1.'


h ij •

-ocr page 114-

S8


PREMIER VOLVME


-ocr page 115-

b É F R 0 I S S A R T*

amp; coururent deuets la ville,pour aflaiHirîamp;r ceux de dedans aux* créneaux,pour defféü- nbsp;nbsp;• dre.Là cômença gran^andur amp;nbsp;dur:qui dura iufques à hautt nonne: amp;^lus yperdifét les François que ceux de dedans^ Enuiron l’heure de nonne firent ces Seigneurs cefler l’aflaut,car leurs genjlefaifoicnt tuer amp;naurer fans raifom Sife retfahirent: êc eurent • confeilque Monfeigneur Charles de Blois iroitalEÉllirle chaftel d’Aülroy(quele Roy Arcus fit faire £^ern«cr)S«iroyentauecques lujleDuc de Bourdon,le Comte de Blois

amp; le Marefchal de Franecj meflire Robert Bertrand: amp;nbsp;que meflite Henry de Leon3amp; partie des Géneu0is,amp; Monfeigneur Louis d’Elp^gne, le Vicomte de Rohan ^ amp;nbsp;tout le demourant des Géneuo^s amp;nbsp;Efpaignols demourcroient deuant Hamibout: amp;nbsp;man- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• deroient douze grans cngins(qu ils auolÄitlailTez à Rênes) pour getter àla ville amp;nbsp;au chaftel de Hamibout.Càr ils veoyent bien qu’ils ne pouuoient profiter pour aftàillir.

Ainfi firent les François,de leurs gens,deux ofts. Si en détoura Tvn deuant Hamibout: sie^e deuant

amp; l’autre alla afireger le Chaftel d’Aulroy.Mefsire Charles de Blois fe t^a deuets eeluy Hamibout cgt;^ Chaftel d’Aulroy:amp; fc logea, luy amp;nbsp;fa compaignie , tout enUiron: dcfquels nous parle- ^‘^‘^»^ lt;H:ul~ ronsjamp; nous fouffreronS des autres* Iceluy meffire ClArles fit aftàillir amp;écermoucher ^’^j‘'^/y^‘*^» ledit Chaftel, car ceux de dedans eftoient tresbièn garnie* amp;nbsp;y auoit bien deux cens ^‘^J^rnefi^ compaignons aidablcs: defqucls eftoient Capitaines meffire Henry da Penncfortamp; nmps, Oliuierfon frerc. A quatre lieues de ce Chaftel fied la bonne ville de Venues: qui fe tc-noit àla Comtefle de Montfort:amp; en eftoitfouüctain meflire Geoffroy de Malcftroit. D’autre part fied la Bonneville de Guingamp en Bretaignc:dontle Chaftel lain de fîy-nanteftoit gardien* Lequel Chaftellaih eftoitadoncauec ladite Comtefle, eh la Ville de Hamibout:mais il audit laiflc,en la ville de Dynant,cn fon hoftel,fa femm^ amp;nbsp;fes fil-Ies:amp; aufli auoit laiffé Capitainc,enlieu deluy,,nefli«?Rcgnaud fon fils.Entre ces deux bonnes villes fied vt^drt Chaftel.-quife tenoit à meflire Charles tte Blois:amp;rauôient fait bUn garnir de cjns-d’armcs amp;nbsp;foudoyers Bourguignons. Si en eftoit maiftre,Girard de Maulain,amp; aucc luy vn au^ bon Cheualicr:lequcl eftoit appellé mefsife Pierre Porte-bcuf:lefquels gaftoient tout ce pays de là entour,amp; fi deftraingnoict ces dcüx villcs,tenement que nulles ppurueances ne marchandifes n’y pouuoient entrcr,fors en grand peril,car ces Bourguignons cheuauchoient vn iour par deuers Guingamp,amp;rau tre par deuers Vennes jamp; tant cheuaucherent, ainfi, que ledit meflire R egnaud de Dy- p-ß d’aucum nant print, par vnc embufehe qu’iUuoit eftablie ledit meflire Girard de Maulain,amp;Trê- ^, /^ gamiftn tecinq de fes compaignons;amp;récouit iufques à quinze marchans,amp; tout leur auóir,qüe Fran^nfi de ces Bourguignons auoient prins, amp;airienoyent vers leur garnifon ( qui eft appellée la a^chepno: qui Rocheprion)mais meflire Regnaud les conquit,^ ^ena tous à Dynant,cn prifon,dôt /’‘’quot;^ ^1^^^ ^^ il fut moult fort prifé. Or dirons de la Comtefle de Montfort( mii eftoit afliegée eh Ha ?'^„[^^”^ mibout)amp;de mefsire Louis d’Efpaignc:qui tenoitle fiegedeüârelle,amp;auoitfi défroif- [^gp^^‘ fêla fermeté de la ville,par fes engins^ que ceux de dedans commencercK à fébahir, dont il aduint que l’Euefque de Leon parla vniour à mefsire Henry de Lcon,fon neueu parlepoutchas duqucl(commerondifoir)le Comte de Montfort auoit eftê prins.Lef TraitédeHr: quels parlèrent cnfemble,par afl'eurcment,tant d’vnes chofes amp;nbsp;d’autres, qu’ils nccot- uef^ue de Leon dcrentqucleditEuefquedeuoitpourchaflcraccord,àfes compaignons, parquoyHa- pnurridre Ha mibout fuft rendu à meflire Charles de Blois:amp; ledit mefsire Hehry deuoitpourslï3ler rf”'^‘’“f- ^ ^^ d’autre part, que ceux de dedans feroient appaifcz amp;nbsp;quizes enuers mefsire Charles ^^^J^^ de Blois,amp;qu’ils ne perdroient riens de leur auoir. Ainfi fc départit ce parlemcnt:amp;r’cn ^^^^^ /accou-tra l’Euefque en la ville. La Comtefle fe douta tantoft du manuals pourchas.- Sipri^à ßr^ktf^me-ces Seigneurs de Bretaigne,pour l’aihour de Dieu,qu’ils ne feifleftt nulle doKe,amp; quel cernent du ch. le auroit tantoft grand fecoürs,auant trois iours. Mais ledit Euefque parfinPc monftra preßM^comme tantderaifons àces Sei^eurs,qu’ilies nicitehgrand effroy celle nuit. Le Lendemain recômcnça,tellcmcnt qu’ils eftoient d’accord,ou bien près, à fadite opinion:amp;la elfoit mefsireHcnryvenuaflczprcsdelavillepourlapfendrcparleuraccord,quandlaCô- ”‘”” **' ‘ tefle(qui regardoit aual la m*er,par vne feneftre du Chaftel) commença à crier,à grande ioy e,Ie voy Venir le fecours,qüe i ay tant defiré. Cefle pafoUe dit elle par deux fois* Lors coururent ceux de la ville aux creneaux amp;nbsp;aux feneftres des murs,amp; veirent grande toifon de nauires grandes amp;nbsp;pctites,bien baftülécs,vcnans deuers Hamibout. Dont bien penferent que c’eftoit le fccours d Angleterre : qui auoit ( comme dit eft) par foi- tï^” S ^‘^^^^^ Xante t iours eu vent contraire fur la mer.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quarante a»

h iif

-ocr page 116-

90

PREMIER VOLVME

Maiß le nom nbsp;nbsp;nbsp;- CommetH meßh e Gautier de^fannj/amena îen^nglois en Sretaignei.

Ire estait par nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• - • ' ' nbsp;nbsp;* CHAPITRE. tXXXIIi

airegé , il eß j

aß d'auoir nbsp;nbsp;nbsp;X Vandlc ChaftcllaigdeGüingamp,meflîreVues deTribiquedi,mefsireGallcran

pris Ix.pour xl V^^^dc Laudcman,8c les autrciCheualiers, veirent cefccours venir,ils dirent à rEr partran/poß- uefque qu’il pouuoit bjen contremander fon parlement,cai^ioiilt; n’d^ient confcillcî tion.idchaHx tjefaircce qu’il leur enhoîtoit.Et lors l’Euefque.mefsirc Guy de Leon,dir. Seigneurs, doneques départira noftrccompajgnie, car le m en iray oBcuers ccluy qui plus grand B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;droity a,ce me fcmble.Lors fe partit.de Hamibout;amp; défila Damc,Sc tous fos aidans:

ßm Gutter lt;lt Mannit

'[P4ritU4Ht LinodaUc, comme außi GaJeran de

amp; alla dire à Monfeigneur Henry de Léon clt;#mmcnt la belongne fe portoit.Dont Mô-feigneur Hcnry(qui fut courroucé)fit tantoft drecer les plus grans engins , qui fuirent en l’oft,au plus près du Chanel qu’oa peut: amp;nbsp;commanda qu’on ne cclfaft de getter par iouramp;parnuitèPuisfe partit de là:amp;emmena fô onclc,rEuefque3deuersinelsire Louis d'Efpaigne:quile receut en bon gré, Sé moult ioyeufement: amp;nbsp;aulïi fit mefsire Charles deBlois.Quâdilfut parti,la CÂielfe fit appareiller amp;bien tapiirerfalcsamp;châbres,pour heberger aifément les S eig^urs amp;nbsp;Barons d'Angletcrre,qu’clle veoit venir : amp;nbsp;enuoya encontre eux moult noblement. Quand ils furent defcendus, elle vint encontre eux en grande reuerence, fi les feftoya au mieux qu'elle peutjamp; remercia ; amp;nbsp;emmena tous les Chcualicrsamp;Efeuyers dedans le Chaftel loger,amp; en la villc,àleuraife: amp;leur don-n^Iendemain àdifnergrandcment.Toutclaruiitneceflcrentlesengins de getter,amp;lc lendemain aulTi.Q^âd vint apres difner que la Dame cutfeftoyé ces Scigneurs,mclfirc Gautier de Manny ( qui eftoit chef des Anglois) demanda dtf 1 cftat de ceux de la ville faillie deeeux amp;nbsp;de cciftc de l'oft. Puis regard f^ ditKju’il auoit grande volonté d’aller abbatre vn de Hamibout grand engin(qui i»oult près leur eftoit alfis, amp;nbsp;grand ennuy le«^aifoit ) mais qu’on le voufiftfuyuir.Lors mefsire Yucs de Tribiquedi dit qu’il ne luy Endroit ia à cc^ie première enuahie.Ainfi dit le Sire de Landrcman. L^s fen allèrent tous armer,puis ifsi-rcnt hors paifiblemcnt par vnc porte:amp; fret aller aucc eux trois cens Archcrsilefqucls tiroient tellement qu’ils firent fuir ceux,qui gardoient le grand engin. amp;nbsp;les Gens-d'ar-meSj qui venaient apres ces Archers^ en tuèrent aucuns s â abbatirentce grand engin, amp;nbsp;Icdepccercnt,amp;le couperent par pieces.Puis fen coururent de randonififques aux rentes amp;nbsp;logis,fi y meirent le feu: amp;nbsp;tucrent amp;nbsp;naurgrent plufieurs de leurs ennemis,ain cois que l’oft fuft émeu,puis fe retrahirent tout bellement arrière. Quand ceux del'oft furent armez,ils vindrent après eux,Gourans comme forfenez.Quand mefsire Gautier vcit ce,il dit.Tamais ne foye falué We Madame amp;nbsp;cherc amie,fe ic r’entre en chaftel n’en fortcrefle,iufqucs à tant que i’aye l’vn de ces vcnans verfé. Lors fe tourna,le glaiuc au poing,vers fes enncinfe,aufsi firét les deux frètes de tLâdehalc,lc Haze de Brabâr,mef-fire Yues t^ Tribiquedi, meffire GaUeran de Landrcman,amp; plufieurs autres eópagnós. Si brochèrent aux premiers vcnans;amp;en firent plufieurs verfer,lcs iambes contremont. Laudeman: aufsi en y eut il des leurs verfez.Là commença vn trcsforthutin,car toufiours venoient ^ueiepenß e- auant ceuxderoft,fi multiplièrent leur effbrt,parquoy il conuint aux Anglois retraite flreceluy^uc tout bellement Vers la fortereffc. Lapeuftonveoir,d’vncpart amp;d'autre,bellesenua-tla nagueres^ hi»r,Relies récouires,proufles,Scfaits-d’armes.Lcs Anglois fe retrahirent fagement iuf-wmmelesin qucs auxfolfcz:amp;làrcndi^'nt cftal à tous combattans les Chcualiers,iufques àeeque ^^au^ch'Ti ^^”'■5^^'^^fuRent retraits àfauueté.Etfâchez queccux,quipointn’auoient eftéàabba-trclc grandcngin,ifsirentdclavillc,amp;ferengcrcntfurlcsfoffez:amp;tircrcntfi fort,quc

' its firent geux de l'oftrcculer :amp; nanrcrcntamp;occirent plufieurs hommes amp;nbsp;cheuaux. Lors(quajd ceux de loft veirent qu’ils eftoient au verfant,amp; qu'ils perdoyent fans nés çon(^fccnr)ils firent retraire leurs gens à leurs logis, amp;,quai«l ils furent tous retraits, ccîtix delà ville fe retrahirent aufsi,chacun à fon hoftcl.Lors defcendit la Comtefle, du Cha.ftel,àioyeufechcre;3cvint baifer mefsire Gautier de Mannyamp;fescompaignons, les vns après les autres,deux fois ou trois,comme vaillante Dame..

Comment le chaßeUeConqi/eßfut priais par tJeuxfö^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ixxxni,

LEndemainmefsireLouis d’Efpaigneappellale Vicomte de Rohan,l’Eucfquc de Lcon,Monfcigneur Henry de LeePu, amp;nbsp;le maiftre des Géneuois, pour auoir confeil ^ qu'ils feroiét:carils^'eoiét labile de Hamibout forte,amp;le fecours qui venu leur eftoit, ü mefmement les Archers: qui tous les déconfifoyent. Si employoyent le temps

» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour i

-ocr page 117-

DE FROISSART*


^i


pour neât a defflourer là: amp;nbsp;ne voyoient t?oür Âe voyc, parquôy ils peuffent riens con- • querre.Si t'accorderent tous à ce qu'ils fe délogeroient le leademain, Ô^e tiferoiet par deuers Ic Chxftel d’Aulroy: là ou me Hire Gharlcs de Blois tenoit le iiegei Lendemain au matin ils défirent leurs Logis,amp; fc tirèrent celle part,ainfi ^ordonné cfloit:amp; ceux de la ville firent grand huy après eux,pour eux adult;nturcr: mais ils furent rechaeez arriéré: amp;nbsp;pcrdi^e»t (^ Ic^'s compaignons,ainçois qu’ils peu lient rentrer en la ville, (^and meflire Louis d’Efpaighe^ toute û charge de Geift cfarmcs furent venus en l’oft demefiire Charles de #lois, il luy compta là.^aifon pourquoy ilaiioit ladle le lie-* gedeHanubout. Adoncoucs ordonnèrent ils entre eux,par grand’ deliberatTon de confeiJ, que ledit meflire Louis amp;nbsp;ceux, ^ui cftoient venus auccques luy, iroient afsie-gerla bonne ville de t Dynanr:qiiin’cdoit fermée que de paliz amp;d’eaue. Et, ainfi que t meifire Louis alloit deuers Dynant,il pu lia allez pics d’vn^ied Chaftel,qu’on nommoit J(^(/-^^^^ J”^ Conqucft,amp;.encftoit Chaftellain,déparia Comtclfc,vn Cheualicrde Normandie, AGumgamp appelé meifire Mencon, auccques luy plufieursfoudoyers; Meifire L^uis fit traire fon combien ^u’el-.011 celle part, amp;nbsp;alfaillir moult fort. Ceux de dedansie delfendirent fîbi^, quel’af- les parlent peu faut dura iufques à minuiél:amp; fe logea l’oft là endroit. Le^demain fut l’aftàut commen- nbsp;nbsp;nbsp;^* ^^~

cé:fi approchèrent les alfaillans fi près des murs, qu’ils y ferrent vn grand trou: caries ÿ.^^'^jl**^ ^lt;'^-folfez neftoient mie trop parfons: fi entrèrent dedans à force; amp;nbsp;meirent à méritons ^^^^^^^'^^ ceux du Ch*aftel (excepté le Chcualier : qu’ils prindrentprifonnier) amp;y eftablircnt vn autre Chaftellain amp;nbsp;foixante compaignons auccques luy, pour garder le Chaftet Puis fe partit meffire Louis,amp; alla alfieger DynantjLx Comteffe de Montfort fceut que mef fire Louis d Efpaigne amp;éon oft cftoient arreftez deuantle Chaftel de Conqueft.' Lors appela meifire Gautier de Manny amp;nbsp;tous les éompg^nons foudoyers, amp;:l(Âr dirque, fils ponuoient delfi^«rce Chaftel amp;nbsp;dcconhrc’mclfire Louis, ils«cquerroient grand honnfunTousfyabordèrent, ^ fepartitlcndemain mâtin deHamibout, défi grahde volonté,que petit en demoura enia ville. Tant cheuaucherent qu’ils vindrent enuiron nonne denantee Chaftel de Coî?^eft: amp;y trouuerent la garnifon des François: qui le iour de deuant l’auoicnt prins,comme dit eft. Lors ( quand meifire Gautier de Manny entendit ce,amp; que meifire Kôuis d’Efgaigne cftoit allé alfieger la villle de Dynant)ilen eut grant! dueil: pource qu’il ne pouuoit combattre à luy. Si dit àfes compaignons qu’il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uof i ;

ne fc partiroit de là, fi fauroit que]^ gens il y auoit au Chaftel, amp;nbsp;comment il auoit efté perdu. Lors fappareillerentluy amp;fes compaignons pour alfaillir le Chaftel; amp;nbsp;montèrent tous targez contremont.Quand les Efpaignols François,qui dedans eftoient,vcirent venir enteile manière, ils fe delfendirent tant «^‘ils peurent : amp;nbsp;ceux de dehors les alfaillircnt moült fort,amp; les tindrent fi près du traiót,qu’ils approchèrent les murs mau-gré ceux du Chaftel: amp;nbsp;trouuerent le trou du mur, t parquoy^s auoient le iour de de-1 ^^ vfi founef nant gaigné ledit Chaftel.Si entrèrent dedans parle trou mefmes 6z tuerc^jt amp;nbsp;occirent tous les Efpaignols: exceptez dix:qu’aucuns Chcualiers prindrent à mercy. Puis fe re- ^^^X^*X rrahirentlês Anglois amp;nbsp;Bretons par deuers la ville amp;nbsp;Chaftel de Hamibout (car ils ne pour le féminin l’ofoient bônement élongner)^ lailfcrentle Chaftel de Conqueftfans garde,tout feul: tâtplurieljm car ils veoient bien qu’il ne faifoit mie à tenir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' fm^ithcrs.

Cemmé^f meßre Louis d'Effaigéteprifti lesi/f/es tie J^fJiifit (^ de GefäniZe. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ß

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;iXxxrm. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

OR reuiendray à meifir e Louis d’Efpaigne: qui fit loger fon oft haftiuementtout autour de la ville de Dynant en Bretaigne:amp; fit tantoft faire p«tis bateauj^ riacelTes, pour alfaillir de toutes parts,par mer Ôf-par eaue.C^and les Bourgeois d’icglle villc(qui n cftoit fermée que de j.Wibz) ver rent ce, ils eurent paour, grans amp;nbsp;petis, de perdre corps ^ ^y^^^^^f £ amp;nbsp;auoir;fi t conuenancerent au quart iour après quefoft Fût-là venu: amp;fc redirent,ftiam comme ils fi gré leur Capitaine meifire Regnaud de Guingamp: lequel ils tuerent emmi le marché; rent, mais àr pour ce qu’il ne fy voulut ^fccorder. Quand la ville fut rendue à meifire Louis d’Efpai-f«rt erfins . gnc,amp;ilyeuteftépardeuxiours,amp;ileutprinsla feautédes Bourgeois, il leur donna à‘■''‘V'-Capitaine ce Girard de Maulain, Efcuyer (qu’il trouua leans prifonnier) amp;nbsp;M^mfei- t^quot; -^»»-£e. gncur Pierre Portebe^fauecqucs luy.Puis fen alla,à tout fon oft,deucrs vne grolfe vil- ^çj^j”'^* lG,feâtfurlamer;qu’onnômetGerâde.SiralfKgeaparterre:amp;trouuaalfezpresgrand' ^ lesdcux* foifon de bateaux amp;nbsp;de nefs,pleins de vins:quc marcbAis auoientlà amenez dePoidoij ^bre^ez^Pra amp;c delà Rochcllc,pour vendre. Si eurent tantoft les marehans vendu tous leurs vins: Se p«,Garlâd«.

h iiij *

-ocr page 118-

PREMIER VOLVME

• nbsp;nbsp;furent mal payez. Puis fitprendre me/ffre Louis fes nefs, amp;nbsp;y fît entrer Gensd’armes,amp; partie des G e^uoisamp;Efpaignols. Si fît le lendemain afîailliflt;a ville, par terre amp;par Gerande fillee mer!qui ne fe peut légèrement defîcndre:ains fut allez toft gaignee par force, amp;nbsp;tâtoft pries sleißes robeeamp;mife à refpec,|^ns mercy hommes amp;cnfans, amp;nbsp;cinq Egides arfes amp;nbsp;violées: dont Monfeigneur Louis en fut meult courroucé, fi fît tantort vingt amp;nbsp;quatre de ceux, qui auoient ce fait, p en dre amp;nbsp;eftrangier. Là fut grand trefc^gai^é»*Eqiie chacun en eut tant qu’il cnpouuoit porter: caria ville eftoitmBult riche amp;nbsp;marenande. Quand * celle groffe ville ( qui Gerande eftoij appellee) fut ainfi gaignee, ils ne fccurent ou aller ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plus auant,pour gaigner.Sifc meit meflire Louis en fes batt^aux(qu’il auoit gaignc2)amp; tParauant de la compaignic mclïire t Othes Dome, amp;nbsp;d’ecuns Geneuois amp;nbsp;Efpaignols, pour aller Rue, O- pur aucune part aduenturer fur la marinc:amp; le Vicomte de Rohan, FEuefque de Leon,mef-rie w^A^rquot; ^^^ ^^^^7 ^“^ neucu, amp;nbsp;toutes autws, fen reuindret en l’oft melfire Charles de Blois: M de deux fa qui feoit encores deuantlc Chaftcl d’Aulroy:amp; trouucrent grand’foifon de Seigneurs mtUts centun amp;nbsp;dcChcualicts de France, qui nouucllement eftoicnt là venus: tels comme meflire fes, Louis de Poitiers, Comte de ¥alcnce, le Comte d’Auxerre, le Comte de Porcien, le

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte dcloigny,lc Comt^eBoulongne,amp;plufîcurs autres:quclc Roy Philippe leur auoit enuoycz pour les réconforter :amp; aucuns y eftoicnt venus de leur volonté, pour vcoir amp;nbsp;fcruir ledit meflire Charles de Blois: amp;nbsp;encores n’eftoit le fort chaftel d’Aulroy gaigné: mais auoient fi grand famine dedans, qu’ils auoient mangé par fept iours, tous leiîrs chenaux, amp;nbsp;ne les vouloir on prendre à mercy, fils ne fc rendoient fimplemcnt. Q^and ils veirent que mourir les conuenoit, ils iflirent hors couucrtcmcnt parnuid, à la volonté de Dieu : amp;nbsp;pafferent tout parrny l’oft, à l’vn des edftez. Sien furent aucuns ,Aulrtjs alan- ^pp creeft. amp;nbsp;tuez: mais Monfcigjieur Henry de Pennefort amp;nbsp;meffire Oliuicr, fon fre-danne aux slts j.^^ j^ fayyerent amp;nbsp;échappèrent par vA bofquet, qui là cftoit: amp;nbsp;f^cn allèrent droh à Ha-oirtn‘*''^‘*^‘*'' uaibout,dcucrs la Comteffe. Ainfi reconquit mefTirc Charles de Igt;ois le ChafteUi’Aul-’ roy, quand il y eut cfté par dix femaines amp;nbsp;plus: Ô^fe fît refaire amp;nbsp;t’appareiller, amp;nbsp;bien garnir de Gens-d’armes amp;nbsp;de toutes pourueances. Puts fen partit: amp;nbsp;fen alla, à tout fon oft, aflieger la cité de Vennes (dont meflire Geoffroy de Malcftroit cftoit Capitaine) amp;nbsp;fc logea tout autour. Lendemain aucuns compaignon^, Bretons amp;nbsp;foudoyers (qui tPlocrmel, gifoient en la ville def Ploircmel) iflirent hors, amp;nbsp;fe meirent en peine de le guigner. Si ^nn. de Prêt, fe ferirenten l’oft de meflire Charles de Blois, amp;lcs ÿindrent éucillcr fccrcttcmêt:mais ils furent enclos, quand l’oft fut éueillé:amp; perdirent de leurs gens beaucoup. Les autres fen fuirent: qui furent fuyuis iufques à Ploiremel:qui cft affez près de Vennes. Quand ceux de l’oft furent rcuenus de la ciiacc, ils allcrcnt,dc ce tour mcfmc,aflaillir la ville de Vcnnes, fort amp;nbsp;roidcment:amp; gaignerent par force les baillcs,iufques à la porte de la cité. Làcuttrcsfortaflafffjamp;plufieurs morts de cofté amp;nbsp;d’autre, iufques à la nuid. Lors fut accordé^’n refpit: qui deuoit durer lendemain tout le iour. Les Bourgeois fc con-fcillcrent fils fe rendroient ou non. Lendemain furent tellement confeillcz, qu’ils fc rendirent maugré le Capitaine: lequel (quand il vcit cc)fc meit hors de la cité fccrertc-rennee rendue ment, tandis que l’on parlcmcntoit:amp; fen alla par deuers Hamibout.Et le parlement fc Bltißens. fit ainfi ^uc meflire Charles de Blois amp;nbsp;les Seigneurs de France entrèrent enla cité; ou fSJrf CiaiSj^isfer^tpar cinqiours.Puisallèrentaflicgervncautrccité,appclectTraiz.

Craas. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comment mettre Ganttfr äe Manny déconfi mettre Louû d’E^aigne au champ de

Camperle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. l x x x v.

ÓR facljcz que (quand meflire Louis d’Efpaigne fut monté, au port de Gerande, fur mer) l^y amp;nbsp;fa compaignic nagerent tant, par mer, qu’ils arriuerent en Bretaigne he de bteto Aiant,au port de Camperle,amp; affez près de Quiperquofcntin amp;nbsp;det Saind-Mat-Sret. ’ thiAi-dc-finc-potcrnc. Si iflirent des nefs, amp;nbsp;allèrent ardoir amp;nbsp;roberent tout le pays: Si | entendez trouucrent moult grand auoir: qu’ils apportèrent en leurs nefs: puis allèrent autre part: d’aller; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;ne trouucrent nulluy qui les t deffendift. Quand meffirî Gautier de Manny amp;nbsp;mef

f/e deute lt;jtte ßfe Aimciy de Cliflon entendirent ces nouuelles, ils eurent volonté d’aller celle part: quot;ifs/aquot; ^‘^’*^ puisten découurirentàmefliret Gilles de Tribiquedi,au ChaftcllaindeGuingamp,au uoattemmr ^*’^® ^^ Landreman, à meflire Guillaume de Cadudal, aux det» freres de Pennefort, YuondeTri Pätows les Cheualiers, qui eftoicnt làfiHamibo ut: amp;nbsp;tous fy accordèrent de bonne gucdy,x« .volonté. Lorsfe mÄrent au cAcmin(c’eftafrauoir en leurs vaifreaux)amp;emmenèrent •hop. 68. nbsp;nbsp;trois mille Archers auccques eux: amp;r ne cefferent de nager tant qu’ils vindrcnt auport,

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou les

-ocr page 119-

DE EROÏSSART.

ou les nefs melfire Louis d’Efpaigne eftoient encore* Lors entrèrent dedans, amp;: occi- Yn« de Prirent cous ceux qui les g^rdoient: amp;nbsp;y trouuerent tant d’auojr, qu’ils fen émerueillerent hiqucdi, 4» moult fort.Puis fe meirent à terre, amp;: vindrêt en plufieurs lieux ardoir Ésmaifonsamp;les villages.Sifc partirent en trois batailles par grâd fens,pour jdus toft trouuer leurs enne mis: amp;c lailferét trois^ens Archcrs,pour garder leurs nefs amp;nbsp;Huoir qu’ils auoiét gaigné: .puis fe meirent àjavoye^ar plufieurs chemins.Ces nouuclles vindrentàMôfeigneur Louis d’Efpai^e. Lors r’aflémWa fon oft amp;: fes gens, amp;nbsp;fe nîeit au retraite deuers fes nefs, à grand’hafte: amp;:enc^travne de ces t trois batailles: fi veit bien que combattre ■[ ibn’enmet-luy conuenoit: dont fe meit en bon conuçnant: ^: fit là aucuns Cheualiers noeueaux: tment icy eue elpecialement vn fien neu?u, appelé Aij^ions. Lors meffire Louis amp;nbsp;les fiens fe ferirent '^‘'«•’^gt;’»4«^ en la bataille premiere, fi roidement qu’ils en ruerent lus plufieurs: amp;nbsp;l’euflent déconfi-te: feneuflentefté les autres deux batailles : qu^y furui^urent, parle cry amp;nbsp;parle hu, qu’ils auoient ouy dire aux gens du pays. Lors commença le hutin à renforcer, amp;nbsp;les /^ faute, cdme Anglois fi fort à traire, que Géneuois amp;Efpaignols furent déconfitsfamp; prefque tous aufifaitL\A-morts à grâd méchef.Car ceux du pays (qui les fuyuofent à boulettes amp;nbsp;à fondes)y fur- lgt;regé de sala. uindrent : fi qu’à grand’peine meffire Louis y échappa: Ôé fut moult fort Muré: amp;fcn ^econßture de fuit dedans fes nefs: amp;nbsp;ne ramena, de bien fix mille qu’il^uoit auecques luy, que trois ^^P*quot;^/quot;«'■f cens ou enuiron: amp;nbsp;y iaiffa mort fondit neueu: que moult aymoit* Quand il fut venu à fes nefs, il n’y peut entrer, pour les Archers, qui y eftoient: qui lat nauire gardoient. Si ^ f^^fe^f e»ct-fe meit en vn vaiffel (que on nommoit Lique) à trefgrand’ hafte, à tout ce qu’ilpeiftre- res la nauire^ counter de fes gens, qui eftoient échappez: amp;fe meit à nager moult fort. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pourtoutsia

Quand meffire Gautier amp;nbsp;fa route furent venus en leur nauîre, en pourfuyuant mc£- figt;tf‘ lt;llt;^! vaß firç Louis, ils entrèrent tantoft es plus appareülez v^^feaux qu’ils trouüerer#. Sidrece-/^'*’*'*^* tent les voiles,amp; na^sent tant qu’ils peurent, après mefsire Louis*amp; laifferent ceux du pays conuenir du d^ourant, amp;nbsp;eux yenger, amp;nbsp;reprendre partie de ce qu’on leur auoit robé. Mefsire Gautier amp;nbsp;fa route eurent bon vent:amp; toufiours veoient mefsire Louis amp;nbsp;fes gens moult fort nager deuanfœx: tellement qu’ils ne le pouuoient aconfuyurc. Et tant nagerent les mariniers de mefsire Louis d’Efpaigne, qu’ils vindrent arriuer au port de Redon.La defeendit à t^f e mefsire Louis, amp;nbsp;ceux qui eftoient auecques luy échappez. Si Entrèrent en la ville: mais là ne f arrefterent mie gramment, que les Anglois e-ftoient arriuez, amp;nbsp;defeendoient p^ur eux combattre. Adonc fe hafta mefsire Louis: amp;nbsp;monta furpetis cheuaux (qu’il emprunta en la ville) amp;nbsp;fen alla vers Rênes: qui eft affez près de là. Et montèrent aufsi fes gens, qui peurent recouürer des cheuaux: amp;nbsp;ceux, qui ne peurent, fc pafferent à aller tout à pied, fuyuans4eurs compaignons. Si en y eut plufieurs de laffez amp;nbsp;de mal montez attains: qui cheurent es mains de leurs ennemis. Tou-tesfois meffire Louis fit tant qu’il entra en la cité de Rênes ;amp;l Anglois amp;nbsp;Bretons fen reuindrent à Redon: amp;nbsp;là repoferent celle nuiôl.Lendcmain fie remeireni^ chemin par mer, pour reuenir deuers Hamibout,àla Comteffe leur Dame: mais ils eurent vent contraire, amp;nbsp;leur eonuint prendre terre à trois lieues de la ville de Dynant. Puis fc mei-rent au chemin par terre,ainfî qu’ils peurent: Si gafterentle pais entour Dynant:amp;pre-noient cheuaux tels comme chacun les pouuoit trouuer: t les aucuns fans bride, amp;nbsp;les ^quot; quot;quot;f ^quot;^^ autres fans felle: amp;nbsp;allèrent tant qu’ils vindrent à Rocheprion. Lors dit mefsirejSÂitiot ^^^^”gf‘^‘*‘^ à fes compaignons. Seigneurs,i’iroye volontiers affaillir«e fort chaftcl (fei’auoye eô- ^‘J^^^xerno^^ paignie)tout trauaillé que ie fuis: pour effayer fe nous y pourrions riens conqueher.

Les autres Cheualiers refpondirent. Sire, allez y hardiment,^ nous vous fiiyurons juL quesàlamort. Adonefemeirent tous contremontla montai^e,-appareiWez pour af- ^ßautd la faillir. A ce poindt eftoit celuy Efcuyer Girard de Maulain leans, comme (îapitainc:le- t^^pnanpar quel auoiteftéprifonniÂàDynant, comme dit eftdelfus. Celuy fit armer festens, amp;nbsp;traire aux guettes amp;nbsp;aux deffenfes:amp; ne fe meit pas derrière: ains vint, à toutes fes gens, deffendre le Chaftel.Là eut fort affaut amp;nbsp;perilleux:amp; y furet entre les autres,moult fort

blecez mefsire lehanle Bouteiller, amp;nbsp;mefsiref Matthieu du Frefnoy: tant quilles con- t ^1 en nommé uint rapporter aual, amp;nbsp;mettre gefir en vn pré, auccques les autres naurez amp;nbsp;blecez.

parituiint vn /iubert duFref' noj ehap. 80.-

Comment meji’ife Gautier eie C^anny print le C haß el äe Gop-la-foreU^

CHAPITRE et X X X V I.

CE Girard de Maulain auoit vn frere, appelé f Regn? de Maulain qui eftoit Chaftcl» t/re Zîu/^ui lain d’vn autre petit fort, qu’on appeloic Fauet:qui ficd à moins d’vne lieue près de nous efi René.-

-ocr page 120-

PREMIER VOLVME


^4

Je peut vectr »

chafeau par /^ V and la Comtefle de M ontfort fceut la venue defdits Anglois amp;nbsp;Bretons, elle al-inStfirt^chap. V^^^la encontre eux, amp;nbsp;les fcftoya, baifa amp;nbsp;accola de grand courage: amp;nbsp;donna à 6S.L’^br. de chiner, au dhaftel, mouTt noblement, à tous les Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers de renom. A ce Hér ‘de'^^'' P®^*^^ Mon^igneur Charles de Blois auoit conquife la cité de Vennes, amp;nbsp;auoit afll^é C7-quot;^Guy dc° ^ Caral^s. La Comteffe amp;nbsp;meflire Gautier de Manny enuoyercnt tantoft grans mefla-Goy. gesau Roy Edouard, pour luy fignifier comment Monfeigneur Charles de Blois amp;nbsp;les f If penfi ^ue feigneurs de France auoient reconquis Venues amp;nbsp;Rênes,amp;^utres bonnes villes amp;nbsp;cha-ff^Caraheix fteaux de Brctaigne: amp;nbsp;qu’ils conquerroient tout le demourant, fil ne les venoit fecou-0- Carahez tir briéuement. Ces meflages fe partirent de Hamibout: amp;nbsp;firent tant qu’ils arriucrent aux^nna.de ^n CcÂ'nouaille:puis cheuaucherent deuers Wind croie . Or dirons de meflire Charles fil entaches ^^ ®^°^^- 5“^ *^^^^ auoit contraint,par aflaux amp;^ar engins, la viffe de Carabes, que elle cydedas et fur fc rendit à Monfeigneur Charly: quilareceutamercy:amp;ccux de dedansluyiurerent la fin du chap, ftauté, loyauté, amp;nbsp;hommage: amp;:lerecognurent à Seigneur. Si y meit meflire Caries 84. Traiz. nouueaux officiers: amp;y feiourna, Ôi les Seigneurs de France, par quinze iours,pour eux J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ôc leur

-ocr page 121-

7

DE FROISSART.


93


amp; leurs gens rafrefehir. Là dedans eurent confcil qu’ils fe tireroient par deuers Hami- su^ derechef bout: fi-comme ils firlt;it: amp;nbsp;l’alfiegerent tout autour, fi aujnt comme alfieger la peu- ^tuaMHami^ rent. S i eftoit la ville mollit fenforcee, amp;auitaillec,amp;pourueuei Letpatriefmeiour, bout par let que ces Seigneurs furet mis amp;nbsp;alfis dcuant Hamibout, y vin^neffire Louis d’Elpaigne: ®iequot;’^'“ qui feftoit tenu en 15 ville de Rênes bien fix fen^ines: amp;nbsp;1^6curer amp;medeciner fes play es. Si le refepre^t Ic^Scigneurs à grand’ ioye : car il eftoit moult honnoré amp;nbsp;prifé entre eux. La îompaigmede FAncecroilToittouslesiouÂ: car grand foifon deSeigneurs de France amp;nbsp;Cheualiers rcuenoient, de iour en iour, du Roy d’Efpaigne (qui a-* donc faifoit guerre au Roy de Grenade,amp; aux Sarlazins) fi que, quand ils pairoÂnt par Poidou, amp;nbsp;ils oyoient nouvelles des guerres qui eftoient en Bretaigne, ils f en alloient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* celle part. Et Monfeigrieur Charles auoit fait drecer quinze ou feize gr^ns engins dcuant Hamibout: qui gettoiét groffes pierres aux rgurs amp;nbsp;^ la ville. Mais ceux de dedâs n’en faifoient pas grâment compte: car ils eftoient fort pauefehez amp;nbsp;garantis à l’encontre: amp;nbsp;venoient aucunesfois aux murs amp;nbsp;aux créneaux: amp;nbsp;les frottoienf pat derifion:ÔC crioit : Allez querir vos compaignons, qui fe repofeneau champ de Camp^rlc. Dont Monfeigneur Louis d’Efpaigne amp;nbsp;les Géncuois auoient ^and defpit.

f N'ifguerei Mattnieu,44 chap. ‘èy. ßfr

Comblent mettre leha» le B o»/ciller (^ meßtre f Hubert du Frefnoy fur eat receux de mort 3 deuant Hamibout nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. l x x x v 111.

VN iourvintmeffireLouis d’Efpaigne àlatcntcde Monfeigncur Charles deBî^is: ^f'*- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

amp; luy demanda pour tous les feruices que faits luy auoit, vn don, prefenf grand’ foifon des nobles Seigneurs de France, en guerdon defdits feruices: amp;nbsp;Monfeigneur Charles leluy oûroya:pourtant qu’il fefentoi^cftre^oult tenu àluy.Puis dît Monfeigneur Louis Je vous^ric que vous facicz icy tantoft venir les deux^heuaUers qui font en voArc prifon au Aaftcl de Fauct(c eftaffauoir melfire lehan le Bouteiller amp;nbsp;meffire Hubert du Frefnoy) amp;les me do^ez pour en faire à ma volonté. C’eftledonqueic vous demande .Ils m'ont ehacé,^onfit,amp;: nauré:amp; fi ont occis Monfeigneur Alphôs mon neueu: fi ne m’en fay amremet venger Tors Q^® ielcur feray les teftes coupper, par dcuant leurs compaignons, qui leans font enfermez. Melfire Charles (qui de ce fut moult ébahy) luy dit. Certes les prifonniers vous donncray volontiers: puis que demandé les auez : mais ce feroit gi^md’ cruauté amp;nbsp;blafmc à vous, fe vous faifiez deux fi vaillans hommes mourir: amp;nbsp;auroient noz ennemis caufe de faire ainfi aux noftres,quâd tenir les pourroicnt: amp;nbsp;nous ne fauons qiïaduenit nous eft de iour eniour. Pourquoy, cher Sire,amp; bon coufin,ic vous prie que vous vueilÂz eftre mieux aduifé.Monfeigneuf Louis luy dit.Se vous ne me tenez conuenant,fachez que ie mepartiray de voftre com-paignie, amp;nbsp;ne vous ferüiray n aymeray tant que ie viue. Quana Monfeigneur Charles de Blois veit que faire luy conuenoit, il enuoya tantoft certains meffagea au Chaftcl-lain de Bauet.Si furent tantoft amenez les deux Çheualiers cnl’oft, par vn matin, en la tente de melfire Charles de Blois: amp;nbsp;pour prière que l’on fift à melfire Louis d’Efpaigne on ne le pouuoit öfter de fon propos qu’il ne conuenoit que les deux Cheualiers tuf-fent décolez après difncr:tant eftoit courroucé contre eux.Toutes ces paroUes demâ-des,amp; tefponfes,qui furent dites entre Monfeigneur Charles de Blois amp;nbsp;meifiraLouis^ àToccafion des deux Cheualiers, furent tantoft fceuës,ft dites à melfire Gautier |de Manny, amp;nbsp;à melfire Aymery de ClilTon, parcompaignofts efpies:amp;leur remonftre-rehtle méchefdes deux Cheualiers. Si curentconfcil qu’ils cnnourroient faire. Piiis commencèrent à penfer l’vn çà,l’autre là: amp;nbsp;ne fçauoient qu’aduifer. Atftlernier dit -^^ ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ mcllire Gautier: Seigneurs, ce leroit grand honneur a nous, le nous pouuKtiis ces aeux ^,^j»p^^^^ Cheualiers deliurer: amp;,fe nous nous mettons en aduenturc amp;nbsp;nous faillons,leKqyE- ^^jfi^^i^ douard nous enfaurabon gré,amp; aulfi feroienttous preud’hommes, qui au temps aduè- Bouteiller e^ nir en pourroieUt ouyr parler;puis que nous en aurions fait noftre deuoir.Si vous diray Hubert du

- monaduis:Scvousaureztaîentderentreprendre:carilmefemblcqu’on doitbienles Frefioj. corps aduenturer, pour les vies de deux fi vaillans Cheualiers fauuer. Tay aduifé (fil vous plaift)que nous nous armerons, amp;nbsp;partirons en deux parts-.dont l’vne des p Ats ira maintenanteainfi qucl^n difnera) par cefte porte:amp; f en iront les compaignons renger amp;nbsp;monter fur les foirez,pour émouuoir l’oft amp;nbsp;pour éc|xmouchq; (bien croy que tous ceux de l’oft accourront celle part tantoft) amp;nbsp;vous, melfire Aymery, en ferez Capital* ne (fil vous plaift) amp;nbsp;aurez auecques vous mille bons Archers (pour les furuen^s der-

-ocr page 122-

9g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

• riere faire reculler) amp;nbsp;trois cens Homfties-d’armcs: amp;ie prendray cent de mes com-paignons amp;nbsp;ci no cens A relicts : fi iftrons par celle poterne, d’ault;e part, couuertement: amp;nbsp;viendrons par derriere ferir en leurs logis: que nous trouuerons vuides. l’auray bien auecques rnoy des gens q^fauent bien la voye aux tentes de meflire Charles de Blois: ou ces deux Cheualier»font: fi me greray celle part: amp;nbsp;ie vous afiturc que rnoy amp;nbsp;mes compaignons ferons no fitc pouuoir de les deliurer : amp;nbsp;1^ r’a^repejons à fauueté, filplaift à Dieu. Iceluyadbis pleut à tous: amp;:fen allèrent armer amp;nbsp;appareiller incontinent: amp;nbsp;fur l’heure de difner, melfivc^Aymery fen partit,à sont fa compaignic amp;nbsp;fit ou-• urir la Æuueraine porte de Hamibout: dont le chemin alloit tout droit à 1 oft de Mon-feigneur Charles. Et, en demenant grans erb amp;nbsp;grans noilcs, fen vindrent aux tentes amp;nbsp;aux trefs. amp;nbsp;les commencèrent à découper amp;nbsp;renuerfer par terre, amp;nbsp;à tuer gens, là ou ils les trouuerenr. L’oft, qui^t bienteffroyé, fe commença à émouuoir: amp;nbsp;farmerent toutes manières de gens au pluftoft qu’ils peurent: amp;fe tirerent deuers les Bretons Si Anglois: qui les^ecueiUirent bien viftement. Là eut dureécarmouche, amp;nbsp;maint homme abbatu^cofté amp;: d’autre. Ç^iandmelfire Aymery veit que l’oft eftoitprefque tout émeu, arme ,amp; trait fur les ^amps,il retrahit fes gens tout bellement, en combattant, iufques deuant les bailles de la ville. Et adoc farrefterent illecques tous cois: amp;nbsp;les Archers eftoient illecques tous rengez furie chemin,de cofté amp;nbsp;d’autre: qui trayoient faiettes à leur pouuoir, Ô^ trefeiforcement, contre eux. Là fut le hutin fort: amp;nbsp;y ac-couTurent tous ceux de l’oft: exceptez les varlçts. Ce pendant meffire Gautier de Manny amp;nbsp;fa route ilTirent couuertement,par vne petite poterne: amp;nbsp;vindrét par derriere l’oft, es tentes amp;nbsp;es loges des Seigneurs de France. Onequft ne trouuerenr homme, qui les veiTl: car tous eftoient fur JW foflez à l’écarmouche. Et fen vint meflire Gautier de Manny droit en fe tente de Monfeigneur Charles de Blois : amp;^ouua les deux Che-ualiers: c’eftaflauoir Monfeigneur Hubert du Frefnoy, amp;nbsp;meifire BhanleBouteUler. Si furent tantoft montez fur leurs deux courfiers, qu’u^eur auoit amenez; amp;nbsp;fen vindrét au pluftoft qu’ils peurent, amp;nbsp;r’entrerent dedans Harmbout, par ou ils eftoient paflez. Si vint la Comtefle encontre eux: qui les receut à grand ioye. Encores fe combattoient les Anglois amp;nbsp;Bretons,qui eftoient deuant les barrières: amp;-cmbcfongnoient moult fort ceux del’oft.Puis vindrent tantoft les nouuelles,aux Seigneurs de France,que les Chc-ualiers eftoient récoux. Qu?nd meflire Louis rentc«dir,il fe tint pour dcccu:amp;demanda quelle part les Anglois amp;nbsp;les Bretons eftoient, qui récoux les auoient: amp;onluy dit qu’ils eftoient prefque retraits dedans Hamibout: amp;adonc fe partitmeflire Louis de l’aflaut, amp;nbsp;fe tira deuers les logis J^r maltalent: amp;nbsp;aufli fe commenccrerentà retraite toutes manières de gens. En ce retrait furent prins deux Cheualiers Bretons, de la par-f Cf fmt tßre tie de la Comtefle; quitrop fabandonncrent:c’eftaflàuoir le Seigneur de t Lenderman celnj ^Mil apa^ amp;nbsp;le Chaftebain de Guingamp:dont Monfeigneur Charles eut grand ioye, amp;nbsp;furent X**Tau*’*”*”^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^^ tente: ou ils furent fi bien prefehez, qu’ils fe tournèrent delà partie à Mon-man c^Lan- feigîicur Charles:amp; luy firent feauté amp;nbsp;hommage.Trois iours apres tous ces Seigneurs dreman. falTemblerent en la tente de Monfeigneur Charles, pour auoir confeil qu’ils feroient.

Car ils veoient que la ville amp;nbsp;le Chaftel de Hamibout eftoient fi forts, amp;nbsp;bien garnis de lt;jens-d’armes, que riens n’y pouuoientgaigner. D’autre part le pays d’entour eftoitß gafté, qu’ils ne fauoientplu^u aller fourrager. Sileureftoitl’Yuerprochain. Parquoy ils faccordcrent qu’ils partiroient delà. Si confeillerent en bonnefoy, à Monfeigneur Charles de Blois, qu’il mcift par toutes les citez, bonnes villes, amp;nbsp;forterefles qu’il auoit conquifes,*bonnes ga?nifons, amp;nbsp;vaillans Capitaines: parquoy fes ennemis ne les peuf-g fent ré^ouft-e ne réconquerre: amp;nbsp;aufli ( faucun vaillant homme fe vouloir entremettre ^e prendre amp;nbsp;donner vne tréue, iufques à la fefte de l^nthccouftc) il fy accor-daft Icgercment.

Comment cMonfiigneur Charles ele Slots print lavi/letde lu^on^t^le ChaHel.

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;LXXXIX.

1J ^-^^ A de confeil fetindrent tous ceux qui là eftoient: car c’eftoit entre la faindRemySe ^eleuededeaat Toulfainds,! l’an mil c C c.x L11. Si fe partirent tous èeux de l’oft, amp;nbsp;autres; amp;nbsp;/tamibour. alla chacun en fa coffrée: amp;nbsp;Monfeigneur Charles de Blois fen alla deuers la ville de •Carabes, à tout fes Barons amp;nbsp;nobles Seigneurs de Bretaignc, qu’il auoit amenez là endroit, de fa partie. Si retint auec luy plufieurs Seigneurs amp;nbsp;Barons de France pour luy

-ocr page 123-

^T

FROISSART:


ay der à confeiller. Qiundil fut venu à Carabes, tandis qu’il enténdoit à ordonner dé fcs befongnes amp;nbsp;de fes ^amifons, il adüint qu’vn riche Bourgeois amp;nbsp;grand Marchand nbsp;nbsp;•

qui eftoit delà ville de iugon(fut rencontré de fon MarcheIfal melfire Imbert deBeau-uaisi Si fut prins, amp;: amené en la ville de Carabes,à Monfeigneur Charles de Blois. Ce Bourgeois faifoit toiles les pourueances de la Côteffe de MÏWbrt en la ville de Ïugorij amp;: autre part:^ eftoit moult ay mé amp;: creu en ladite ^ille de lugd^qUi moult eft bienfer-mée3amp; noblen^ft^lfi^e,amp;lt;ufll le cjiaftclbel amp;fort.CeBour^eois(qui ainfi eftoit prins) eut grâd’ paour de mourir:fi pria qu’on le laiflaft pafler par rançon. À parler briéuemet, melfire Charles le fit tât examiner,amp; enquerre d’vÿes chofes amp;nbsp;d’autres, qu’il enconue-nança à rendre amp;nbsp;trahir*la gt;ille de lugon: amp;nbsp;fe fit fort de liurer vne des portes ouuertes, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

de nuici,à certaine heure(car il eftoit tant crcu,qu’il en gardoit les clefs)amp;,pour mieux tout ce alfeurer qu’il en meit fon fils en hoftage:amp; monfeigneur Charles luy en promeit douer joo.liures de terre hereditablemét. Ce loft vint: Sporte fut ouuerte à minuiéli^^ ’liedtlu Monfeigneur Charles amp;nbsp;fes gens fen entrèrent, par la porte dedans la^ille de Iugon,à celle heurcjà moult grand’ puiflance.Le guet du chaftel fen apperceut bien:fî cômcnça'|j^^^„^^ à crier à l’arme,à l’arme, trahi,trahi. L es Bourgeois (qiü de ce ne fe donnoic*t garde) fe commencèrent à émouuoir:Se,quand ils veirent leur vill»pcrdue,ils fen fuirent dcuers le chaftel par troupeaux: êc le Bourgeois, qui trahi les auoit, fe meit à fuir dcuers le chaftel aucc eux,par couuerture. Et,quand il fut iour,melfirc Charles amp;nbsp;fes gens entrèrent es maifons des Bourgeois pour hcbcrger,amp; prindrent tout ce qu’ils voulurent.Er,q^iad Monfeig. Charles veit le chaftel fi fort amp;nbsp;fi empli de Bourgeois,!! dit qu’il ne fé partiroit de là iufques à ce qu’il au^oit le chaftel à fa volonté.Le Capitaine melfire Girard de Rochefort amp;nbsp;les Bourgeois apperceurêt tantoft (me le Bourgeois les auoit trahis:fi le prin-drefit, amp;nbsp;pendirent aux créneaux amp;: aux murs du chaftel: amp;, quand ils entendir ent que Monfeigneur Charles ne fen partiroit point tant qu’il euft le chaftel à fa volonté,amp; fcn-toienfqu’ils nauoient mie pourueances alfez pour eux tenir plus haut de dix iours,ils faccorderent qu’ils fe rendroieijJ^aufs leurs corps U leurs biens, qui leur eftoient de- nbsp;nbsp;nbsp;, a j

mourez. Ainfi leur fut accordé:amp; firent feauté amp;nbsp;hommage à Monfeigneur Charles:^ y eftablit Capitaine ledit meflire Girard de Rochefort: amp;nbsp;rafrefehit la ville amp;nbsp;le chaftel d’autres Cens-d’armes amp;nbsp;de pourueances.Entàndis qüe ces chofes aduindrent fembe- ^g^p^ßtign. fongnoient aucuns preud’hommes de Bretaigne de parlementer vne tréuc entre Mon- treue entre fcigneur Charles de Blois amp;la Cc^ntclfc de MÔtfort:laquelle fy accorda: amp;nbsp;aulfi firent la iloißentcF’ tous fes aydans:carle Roy d’Angleterre leur auoit aulfi mandé,par les melfagers que la Mentfordm, Comtefle amp;nbsp;le Sire de M anny y auoient enuoyez. Si toft que ces traitez furent affermez, la Comteffe fe meit en mer, amp;nbsp;palfa en Angleîerre.

Hela feße ^eies toußeSy qui le Roy d’Jftgleterre fit à Lof/dre^pour l’^tmeur de U ComtejJè de Saleberj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. x c.

VOus auez bien ouy, en l’hiftoire cy deuat,commêt le Roy d’Angleterre auoit grans guerres en plufieurs marchés amp;nbsp;païs,amp;par tout fes gens amp;nbsp;garnifons à grans fraisée coufts:c’eftairauoir en Picardie, enNormâdie,en Gafcôgnc,enXainâ:ôge,en Poitou, en Bretaigne,amp;: en Efcoce.Si auez bien entendu comment il auoit fi ardamment aimé, amp;nbsp;par amours,la belle amp;rnobleDame,MadameÆlis, Cotelfe de Salebery, qu’il ne fefl pouuoit abftenir.Car amour l’admonneftoit nuiél amp;nbsp;iourf^ tellement luy reprefentoit la beauté amp;nbsp;le frifque arroy d’elle, qu’il ne fen fauoit confeiller: amp;nbsp;n’y faifoit que penfer toufiours: cobien que le Côte de Salebery fuft le plus priué de tout fon cófeil3amp; l’vi»dc t. ’ J 4 2* ceux d’Angleterre,qui plus loyaumét l’auoit ferui.Si aduint que pour l’amcftir de ladite ƒ ^*^ “”* Damc,amp; pour le grand i^cfir qu’il auoit de la veoir,il auoit faid crier vne gÄnd’^efte de ioufte à la t mi Aouft,à eftre en la bonne cité de Londres: amp;nbsp;l’auoit fait crier par dlt;jça la ß„( cfja^tßiei mcr,ciirlâdrcs, cn Haynaur,cn Brabant,amp; en Frâce: Sedonoit à tous Cheualiers amp;nbsp;Ef- treues t^entre cuycrs(de quelque pays quails fufrent)faufconduit allât amp;nbsp;retoumât.Et auoit mâdé pâlies Anglais er tout fon Royaume(fiacertesq plus pouuoit) que tous Barós,Seigneurs,CheualiersEf- ^filt;gt;çoit nefu~ cuycrs,damcs,amp;damoifelles y véfifrent(fi cher qu’elles auoiêtl’arnour de luy)fans nul- ^‘^fiâtes ^u en le excufation:amp; comanda expreffemét au Comte de Salebery qu’il ne laiflaft nuRemêt ^^\ ’ nbsp;nbsp;•

que maDamoifellc fa femme n’y fuft:amp; qu’elle^ amenaft toutes fes dames amp;Damoifel Uevgulgirnd les, qu’elle pouuoit auoit entour elle. Le Comte luy odroya volontiers (caril n’y pen- ßre ^uteu/ foit en nulle viUennie) amp;nbsp;la bonne Dame ne l’ofa éconduire. Mais elle y vint moult en* (hap.y^.

-ocr page 124-

PREMIER VOLVME

lt;ùs;car ellepenfoît bicnpourquoy c’eftpit: amp;nbsp;fi nel’ofoit découui ïr à fon mary: car elle

• te fentoitbienà tant aduifécamp;attrempée pour öfter le Roydefon opinion.Ceftefefte fut moult grandie amp;nbsp;noble: J^ y furent le Cote Guillaume de Haynaut, amp;nbsp;melTire Ichan de Haynaut fon oncle, amp;nbsp;grand’ foifon de Barons amp;nbsp;de Chcualiers, tous de haut amp;nbsp;ds grand iignage;amp; fut bier^ncé amp;nbsp;bien ioufté par l’cfpacc de quinjbe iours:faiif que mô-teigneur Ichan aifnéfils du Vicomft de Beaumont en Angleterre y fut tué au ioufter: lequel cftoit bel amp;nbsp;hardi C^eualier: amp;portoit vn efc^ d’azur* fcnié dt lueurs de lis d’or, ^1 vn lion d’or rampant,à vn bafton de gueules parmy l’écu.Toutes les Dames amp;nbsp;les Da-moifeHes furent de fi riche atour qu’lt;ftre pouuoienr,chactftic félon fon cftat: exceptée

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ælis, la Côtefle de Salebcry :qui y vin t le plus fimplemcnt tournée qu’elle peut:pour-tant quelle ne vouloir mie que le Roy fabancfonnaft à trop la regarder : car elle n’auoit ■f^j‘»liMe ^uf penfee ne volonté d’obéir à luy en nul vilain cas , qui peuft tourner au deshonneurtde ^ ^/.J^ yfi'''’‘^ luy amp;nbsp;fon mari. A cefte fefte At meflife Henry au tort col,Comte de Lenclaftrc,mcfsi-’ re Henry fon fil^Comtc Derby, mefsire Robert d’Artois,Cótc de RichemÔr,le Comte de Norcnton amp;nbsp;de Cloceftrcjlc Comte de Waruich,le Comte de Salebery,lc Côte t ie enj ^u'il jg ■}• PenneArt, le Comte de Herford,lc Comte d’A rondel, le Comte de Cornouaille, jg Cote de Qucnfordjlc Comte de Suffort,le Baron de Stanfort,amp; moult d’autres Sci-c«nk^ «7/le giïcurSjBarons amp;nbsp;Cheualicrs d’Angleterre.Ainçois que cefte grade noblclfe fc fuft dc-«XiX/»«r« partic,cut reccu pluficurs lettres le roy d’Angleterre: qui venoict de pluficurs feigneurs aifiß ^u chap, dc diners pays, de Gafcongne,dc Bayonne de Flandres,dc laques d’Arteuellc fon grad 9^.SaU dit ami, amp;nbsp;des marches d’Efcocc,du Seigneur dc Rôoz,du Seigneur dc Perfy, amp;nbsp;dc Môfei-Pennebmeh gncur Edouard de Baillcul,capitaine dc Waruich:qui luy figryfioit que les Efcoçois tc-i^^aittrePé- nojgnt affet foiblcment les treuer qui ^oient efté accordées l’année paffée entre eux ne rouch. ^ j^^ Anglois : amp;nbsp;faifoient vnc grand’ aflcmbléc amp;nbsp;fcmonfc:mais ils ne fauoicnt dc certain ou ils vouloicnt traire. Auffi les foudoycrs, qu’il tcnoit en PoiAou, en Xaindonge, en la Rochelle amp;nbsp;en Bourdelois,Iuy referiuoient queues François raparciUoient moult fort pour guerroyer, car les tréues deuoict faillir cntÄFracc amp;nbsp;Angleterre: quit auoiét efté données à Arras, apres le département du fiege dc Tournay. Ainfi cutlc Roy bon r/2^ 64^*** nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^‘^“^5’ Si^^efpondit auxmelfagcrsbienamp;àpoin^.

Comtnent le Rcy d'Angleterre enueya meßre lieber/ d’Arteis en Bretéign^

CHAP.

t L’an t^^z. i^N ce temps, t que le parlemêt cftoit à Londres des Barons amp;nbsp;Seigneurs d’Angletcr-Ï'^dure^mait quot;^^^ defTufdits, Ic Roy d’Anglctcry vouloir (toutes autres chofesmifesius) fccourirla gardez, ^«ut Cotclfc dc Mótfort:quilors feiournoit delezla Roync d’Anglctcrrc.SiprialcRoy àfon bien d’entedre cher coufin,mcffirC R obert d’Artois,qu’il print à fa volôté des gês-d’armes amp;nbsp;Archers, ^uela eStefe Ôc paffaft,aucc la Comteffe en Bretaigne. Dont meffire Robert fappareilla: amp;nbsp;fit fa char de Mot fortfuft gg dc Gens-Larmes amp;nbsp;d’Archers: amp;nbsp;vindrent affemblcr à Hantonnc,fur mer: ou ils fu-a la feße de _ rent vn grand temps, ainçois qu’ils euffent vent à gré amp;nbsp;à leur volonté. Si f en partirent c'trAa‘'quot; ^^“^’'°^ Pafqucs,amp; entrèrent en leurs vaiflcaux,amp; montèrent en mer. En ce parlement cerdereit pL^ Icfdits princes du Royaume d’Angleterre confcillcrent au Roy Edouard enbonne foy au chap.ÿÿ. (cofiderées les groffes bcfongncs,qu’il auoit à faire) qu’il enuoiaft t l Eucfquc Louis de f fadduße les Lincoln à sô ferourge le roy ^’Efcocc,pour acordcr vnc tréuc ferme,amp; cftablic (fil poif quatre mats uoit) à durer dcux ans OU trois. Le Roy iy accorda cnuis: mais dcfiroit à guerroyer les ßpnans ,ßlaa Efcoçois, tant fort qu’ils feroient defirans de pré dre les tréues. Les Seigneurs d’Angle-l Abre^e de j-çj-pg j^y dirent Quc faune fa grâce,amp; que ce ne feroit pas le meilleur,fclon ce qu’autres-lefauels »a s ™^ ^ auoit tat gafte amp;nbsp;deftruit,amp; felo ce qu il auoit a faire en tat de pais,amp; fi forts. Et di etifians tà^of ^oæt QV c’clloit grand fcns(quand on auoit pluficurs gucrre%en vn téps)fi on en pou-eu à deuiner uoitüvne accorder par tréues,l’autre appaifer,amp;la tierce gucrroycr.Tantluy móftrerét

^ue.

óc raifons,qu’il fy accordajamp; pria au Prelat deflüfdit qu’il y voufift aller. L’Euefque ne le voulut mie écóduire: ains fe meit à chcmin:puis vint arric«c fans rié fairc.Si rapporta au Roy d’Angleterre que le Roy d’Efcocc n’auoitpoint de confcil de d-ôner tréues, ne dc faire nul accord,fans le gré du Roy de Frace.Lors dit le roy d’Angleterre,tout haut, que briéucmcntilattourneroit le Royaume d’Efcocc, tcllcmcg.t qu’il ne feroitiamais rccouuré.Si mâda,par tout fon Royaume,que chacun fuft à Waruich, à la fefte de Paf-i^ues, appareillé d’ail« làouill#svoudroitmcncr: exceptez ceux qui fendeuoientaller en Bretaigne. Le iour de Pafques vint:amp;lc Roy d’Angleterre tint vnc grand’ court à j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Waruich,

-ocr page 125-

D E FROISSART;

Waniichi Tous les Princes^ Seigneuts amp;: Chcüaliers d’Angleterre (qüi pour le temps y nbsp;nbsp;nbsp;• eftoient)y furentjamp;auÄ grand’ foifon de la communauté dw pays.ht hi^nt parl’clpa-ce de trois femaincs fans cheuaucher plus auant:ear bonnes gens fembemngüerent entre les deux Roys:parquoy il n’y eut point adonc de guerre:âÂlt;ÿt vne tréueiurée à tenir t deux ans: amp;:la fircnTles Efeoçois confermerpar 1^ Roy de France^ Lors r’enuoya le tii4^«^gt;’^'»ei Roy d’Angletctrc; to^jtes ^s gens en leurs hoftcls: amp;nbsp;luy mefmes reuint à Winderofe: ^‘’quot;'’^“^^^^« (H amp;enuoya adon’cMonfeigneurTlfbmasdeHolandeamp;MonlfcigneuiTehand’Arteuel-^^^ le àBayonne, à tout deux ce#s hommes armez amp;nbsp;(quatre cens Archers, pour garderies ^,^^ 4^^°'*’' frontières contre les Francis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

De la batail/e de Grefteßs^ e^/re meß/re Robef-t d’i^rtois ^ Leeds d’Eßai^»ei

e H A P i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X C l I»

OR parlerons de l’armée de meflire R obert d’Artois* En ce temps écheurct Pafques

fi hautes, qu’éuirô Pafques clofes l’on eut entrée du mois de May, aif milieu duquel mois la tréue deMôfeignciir Charles de Bloisamp; de la QôtelTc de Môtfort deuoit faillir. Si eftoit bic Môfeigneur Charles dcBlois informé du pou^chas que la Côtefie de Mot-fort auoit fait en Angleterre, amp;nbsp;du côfeil que le Roy d’Angleterre luy deuoitfaire:dót Monfeigncur Louis d’Efpaigne, meffire Charles Germaux,amp; melfiref Othon Dornes^ -f Paranol eftoient eftablis fur la mcr,àl’encontre de Grenefis,à trois mille Géricuöis5amp; mil hom- Othes Dor-mcs-d’armes,amp; trentedeux gros vaiffeajix. Ainfi que meffire Robert d’Artois,lc Cofti te de Pennefort,lc Comte de Salcbcry, le Comte de Suffort,le Comte de Qucnfort,lc Baron de Stanfort,lc Seigneur Defpenficr,le Seigneur def Bourfier,amp; plufieurs autres 'i^don poljd, Cheualicrs d’Angleterre,amp;: leurs gens,auec la CôtefJ^de Montfort,nageoieift par mer ^‘^j^' ‘ß‘^**~ au lez deuers Bretaigne,ayans vent à fouhait,ils approchèrent l’Ifle ^e Grenefis,à l’hèu- Bmfèlicr, rede i^leuée,Siappgt;ceurentlagroßenaue des Géneuois: dontmeffire Louis d’Efpaigne eftoit chef. Si direntleurs ma»niers. Seigneurs, armez vous amp;nbsp;ordonnez: car vcez cy Géneuois,amp; Efpaignols, qui gîtent. Lors fonnerent les Anglois leurs trompettes^ amp;nbsp;meirent leurs pennons auvent, armoyez de leurs armes, auecqucs la banni ere fainél George:amp;fordónerentbieit ’amp;fagement,6z fencloïrent de leurs Archers,puis nageret à pleine goile,ainfi que le vent les portoit:amp; pouuoient eftre enuiron quarante fix vaif-feaux,que grans que petis: mais nbsp;nbsp;n’en y auoit fi grand, ne fort,comme meffire Louis

d’Efpaigne en auoit neuf; amp;nbsp;entre ces neuf auoit trois galées, qui fe remonftroient par delfus toutes fes autres nefs: amp;nbsp;en chacune de ces trois galées eftoiét les trois corps des j^c„c^„f^^ ^^ Seigneurs, Monfeigncur Louis d’Efpaigne,meffire£harles,amp;Monfcigneur Othes. Si j^î^^f ß^^t approcherentles vaiffcaux:amp; comméceret Géneuois à traire delcurs arbaleftes à grad tais 0- unis randon,amp; les Archers d’Angleterre auffi fur eux. Là eut grand frait des vus aux autres: d’s/pd^neßtr ^ dura longuement:^’' y eut maint homme nauré:amp;:(quand les feigneurs ]^rons,Che-1^ gt;”(gt;[, lt;y-ß~ ualiers amp;: Elcuycrs fapprochèrent,^ qu’ils peurent de lancesamp; efpées venir cnfcmblc) pratHnd't-adoneques y eut dure bataille amp;nbsp;cruelle: amp;nbsp;moult bien fy éprouuerent les vns amp;nbsp;les au-très. La Comtefle de Montfort y valut bien vn homme.car elle auoit coeur de lion:amp; a-uoit vu glaiue enrouillé amp;nbsp;trenchant,dont fièrement elle fc combattoit. Les Géneuois amp;nbsp;Efpaignols(qui eftoient en ces grans vaifleaux) gettoient d’amont gros barreau» de* fer amp;nbsp;archegaycs:dont ils trauailloiêt moult les Anglois..^ comença cefte bataille enuiron vcfpres:amp;les departitlanuid;caril fut moult obfeur fur levcfpre,amp;fe eouurit l’air moult efpes: fi qu’à peine pouuoict cognoiftre l’vn l’autre.Si fc retrahit chacû,amp; fe meit à l’ancre: amp;nbsp;commencèrent à appareiller leur naue: mais peint nc^é dqfarmerefits car ils cuidoient derechef auoit bataille. Vn petit deuant minuiéh il fe leua'^n orage,vn vcnt,amp; vne tempefte fi grande amp;nbsp;horriblc,qu’il fcmbloit proprement aduis quÂout le • monde deuft finer:amp; n’y auoit fi hardi ne fi outrageux,de l’vne part ne de 1 autre,qit ne voufift eftre à terre: car ces barges amp;: ces natures hurtoient les vues contre les autres, f qu’il fembloit qu’elles défirent ouurir amp;nbsp;fendre. Si demand et et confeil les Seigneurs f /l fantenten d’Angleterre à leurs mariniers quelle chofe leur feroit bóne à faire* Ils refpôdirent que dre fi rude-d’eux mettre à terre, le pluftoft qu’ils pourroient: car la fortune eftoit fi trelgran^een ment, ou tel mer,que (lè le vent lcs|' boutoit)ils eftoient tous en danger d’eftre noyez Lors entedi- nbsp;nbsp;nbsp;^ß ‘^'^~

rent ils à traire les ancres à mont: amp;nbsp;meirent lesffingles ainfi comme à demi quartier: S£-^'^ manière de tantoft élongnerent la place. D’autre parties GéneuoM amp;nbsp;Efpai^ols fc dlc^^ncrerenty^^^ Slt; prindrent le parfond: car ils auoient plus grans vahfeaux que les Anglois n’auoiGnt:fi

-ocr page 126-

lOO


PREMIER VOLVME


A Infi amp;nbsp;par cefte grand’£ortune^e dérompit la bataille, fur mer, de meflîrc Robert xXd’Artois amp;nbsp;de fa route, al’encôtre de Môfeigneur Louis d’EIpaignc amp;dc fes gens: amp;nbsp;ne fait on b Amcmct à qui en donner l’honneur: car ils fe partirét tous malgré eux,amp;^ parla diuerfitédutéps.Mais to»tesfoisles Anglois prindrétportaflezpres de Vennes: amp;nbsp;iflirent nors à terre: amp;nbsp;meirent leurs chenaux fur le fablon, amp;nbsp;toutes leurs pouruean-f il vßaußi CCS Se armeures.Puis ordonnèrent à traire leur f naue deuers Hamibout,amp;aller affieger Je ce meta» lacitédeVennes.DeparMonfcigneur Charles de Blois y efioiêtadoncMelTcigneurs quot;e^iiafait aÙ ^^^^ *^^ Lcon, ôz Oliuier de Cliffon,comme Capitaines d’iceluy lieu. Aulfi y eftoitle leunde la na- ^*^ deTournemine,amp; celuy deLoheac. Quad ces Seigneurs deBretaigne vcircntles une, four tou- Anglois venus,amp; qu’ils fordonnoient pour eux affieger, ils entendirent premièrement te la flotte des au chaftel: puis aux guérites amp;nbsp;aux portes: amp;nbsp;meirent à chaciftie porte vn Cheualier, ÔZ vaifleaux. nbsp;nbsp;dix HoiAncs-d’armcs, Ôz vingt i^chc» parmy les Arbaleftriers. Ür dirons de meffire

, Louis d’Efpaigne ^ de fa route. Sachez que,quand ce grand tounnent ôz cefte fortune z^utsd’Ë^**^ ^^^ eurent prins ôz éleuez ôz boutez en mer, ils furent toute celle tuâ) ôz le lendemain ^ne après la *“^4“^^ ^ nonne,moult tourmentez,en grand’ adu^mre de leurs vies,ôz perdirét deux tepefle/ùfdite. ^^ ^^^^^ vaiflèaux,ôz tous les gens qui dedans eftoiet/Q^and vint au tiers iour,enuiron prime,la mer fappaifa.Si demanderét les Cheualicrs aux mariniers de quelle part ils c-ftoiétplus près de la terre:ôz ils relpondirêt du Royaume de Nauarre. Les Patrôs dirét (|uc le vent les auoit élongnez,en fus de Bretaignc,plus de fix vingts lieues.STfe meirêt la à rancre,ôz attendirent la marée:fi que, quand le flot de la mer rcuint, ils eurent aflez bon vent pour retourner vers la Rochelle:fi coftoyerent Bayónc:mais point ne l'approchèrent: ôz trouuerent quatre nefs de Bayonne.-qui vcnoient de Flâdres: fi les aifaillirét ôz prindrent rantoft, ôz meirent à mort tous ceux qui eftoient dedans.Puis nagerêt vers la Rochellc:ôz firent tant,en briefs iours,qu’ils arriuerét en Guerrande: Là fe meirêtils à terre: fi entendirent é^e meffire Robert d’Artois eftoit à fiegedeuant Vennes. Lors t ilji aunit re enuoycren^deuers Monfeigneur Charles de Blois (qui eftoit àt Rênes) à fauoir quelle ”ha '^^‘ chofe ils feroient. Meffire Robert d’Artois(fî-coitunc vous auezouy)auoit affiché la ci-ervJ^^de ^^ ‘^^ ^ennes à mille Hômes-d’armes Sz trois mille Archers: fi courut tout le pais d’en-la chaux me tour, ÔZ rexiloit ÔZ ardoit iufques à Dynant en Bretaigne, ôz iufques à Goy-la-foreft: ôz l’ont fait than n’ofoit nul demourer fur le plat pays. Le fiege durant deuant V ennes il y eut aux bailles ^er. ^de la ville mainte écarmouche ôzmaint affaut: ôz eftoient ceux de dedans moultfon-gneuxdedcfFendrelacité:^toufioursfetenoitlaComtefle de Montfort au fiege, a-uecques meffire Robert. Auffi meffire Gautier de Manny(qui f eftoit tenu à Hamibout, depuis que la Comtefle de Montfort feftoit mife en mer pour pafter en Anglcterre)rc-■[lepenßju’d elfhrgea H^mibout à Monfeigneur Guillaume de Cadudal,ôz àmefsire tGirard de Ro-j fault vn au- chef Oft: Pu^s print auccques luy mefsire Vues de Tribiquedi,ôz cent Hommes-d’armes XST^ ^^^“* cens Archers: fi vin firent en l’oft fieuant Vennes. A Atz toft après fut fait vn al-^ue^eeflu^ cy f^uwen la cité,cn trois lieux,tous à vne fois:ôz tiroient les Archers d’Angleterre fi efpef Je f„ft reiiültè, fement,qu’à peine fofoient ceux de dedans monftrer aux gueritcs,Si dura iceluy affaut depuis lafln vn iour enticr:ôzy en eut plufieurs de blcccz de coftéôz d’autre. Quand vint au foir,lcs duchap.ÿç.là Anglois ferctrahirent en leurs logis, ôz ceux de Vennes en leurs hoftels, tous laftèz. Si ou tl le fait fe dcflirmercnt:mais ceux de l’oft ne firent pas ainfi: ainçois fe tindrent en leurs armeu-slotflen. j-gj. s^oftercntfeulementleursbacinets:puisbeurentvnc’fois «hacun,ôzfe rafrefehi-rcnt. Or aduint que là prefentement^ par l’aduis de mefsire Robert d’Artois, ils for-donnerent derechef^n trois Batailles: ôz en menèrent les deux aux portes, ou il TaUoitlc plus fort affiaillir ; ôz la tierce bataille firent tenir toute coyc couuertement.

gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Et ordon-

-ocr page 127-

DE FROISSART.


lOI


Et ordonneront que (ü toft qu’ils auroient aflailly longue piece,amp;' que ceux de Venues nbsp;nbsp;nbsp;• entendroient à eux défendre) ils fe tireroient auant fur le plfls foible co^ ; amp;nbsp;feroient tous pourueus d’efchellcs de cordes à crochets de fer, pour jatter fur les murs, amp;nbsp;atta-eber aux gucrites:amp; c^fiyetoient de conquérir laville. Ain(?St faià. Si vint Monfei- ^^^„^^ ^ .^.^ gneur Robert, amp;nbsp;la premiere bataille, aflalUir amp;nbsp;écitmouchcr à Pabaille d’vne des por- fi^i:ijeUee^^ ‘ tes, amp;nbsp;le Comt^db Sllebfty au fil |vne autre porte: amp;nbsp;(pour^e c^fil faifoit tard, amp;nbsp;à ^ fitt^ifipar p^ que ceux de dedâs fuffent plus ébahis) ils aUumetet gras feux; h que la clarté refplen- L^t d’^rtom diffoit dedans la cité. Don?il aduint que ceux dc^îedans cuiderent que leurs maifons ardiftent. Si crièrent, trahiftrahi, armez vous, armez vous. Et iaeftoicntles plufieurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, couchez pour eux repofer: car moult auoTent eu de trauail le iour de deuant. Si fe louèrent foudainement: amp;vindrent chacun (qui mieux mieux.fans ordonnance amp;: nul arroy, amp;nbsp;fans parler à leur Capitaine) celle part orfte feu Âoit. Et auflî les Seigneurs qui en leurs hoftels eftoient, f’armerent. Tandis qu’ils eftoient ainfi^mbrouillez,le Comte de Quenfort amp;nbsp;meflire Gautier de Manny, qui auoient la tierce bataille, vin-drent du cofte ou nul ne gardoit. Si drccerent leurs*cfchcllcs, amp;nbsp;monteront contre-mont, les targes fur leurs teftes: amp;nbsp;entrèrent par les murs jiaifiblcmcnt en la cité:nonc-quesnefen donneront garde les François amp;: Bretons qui dedans eftoient, tant qu’ils veirent leurs ennemis fur les rues. Lors tournèrent en fuite, chacun pour foy fauuer: amp;nbsp;n’eurent mie les Capitaines loifir d’eux fauuer ne retraite au Chaftel: ains monteront à chenal, amp;nbsp;paflerent par vne poterne, Seprindrent les champs pour eux fauuer:amp; furent tous ceux heureux, qui iffir peurent. Toutesfois les quatre Cheuallers tdeflùfnommez, T ^^Summen fe fauuerent, Se vne partie de leurs gens: amp;nbsp;tous ceux quifurent trouuez ou grains des ^X/^* Anglois, furent morts ou prins: amp;nbsp;fut toute laville àf^' cnnes courue amp;nbsp;robbee:amp;y en- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ‘ trerent toutes maniées de gens: amp;nbsp;mefmementla Comtefte de Montfort, delez mof-fire Rôbert d’Artois^ qui en eut grand’ ioyc.

Commcfit meßiye Robert d’j^^ôis mourut. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xcini.

À Infi que ie vous compte, fut la cité de V cnnes prinfe. Cinq iours aptes retourna la TvCo^nelfc de Montfort*,meffire Gautier de Manny, meftire Yues de Tribiquedy,amp; plufieurs autresCheualiers d Angleterre amp;nbsp;do Bretaigne,dedans Hamibout.Encores fe partirent de Venncs,amp; de melTire^obert d’Attois,le Comte de Salebery,le Comte de Pénefott, le Comte de Suffort, Se le Comte de Cornouaille, à tout trois mil Hommes-d’atmes amp;nbsp;trois mil Archers:amp; f en vindrét àla cité deRéncs:dont Monfeigneur Char-les de Blois amp;nbsp;fa femme eftoient partis,quatre iour?dcuant, amp;nbsp;venus à N antes: mais ils ^ß^f^^^^ auoient laifte en la cité grand’ foifon de Cheualiers amp;nbsp;Efeuyer^ Et toufiours fe tenoit '' melfire Louis d’Efpaigne fut mer,à tout fes Efpaignols ScGéncuols: amp;nbsp;gardoittant ion-gneufementles frontières d’Anglcterre,que nul ne pouuoit aller ne venir#’Angleterre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

en Bretaigne,qu’il ne fuft en grand peril:amp; fit celle année aux Anglois maint domma-gc.Pour la prinfe Si perte de la ciré de Vénes,futle pais moult fort émeu. Car bien cui-doient queles Capltaines,qui dedans eftoient,ladeuflent garder amp;nbsp;deffendre vntéps, contre tout le monde: car elle eftoit affez forte, bien pourueue de Gens-d’armes, amp;nbsp;de toute artillcric,amp;: d’autres pourueances. Si eftoient pour la mefaduenture tous Uonteu le Sire de Cliflbn Se melfire Henry de Leon: car aulfi les ennemis en parloient villaine-ment fur leur partie. Si aduint que ces deux Cheualiers cueillirent grand’ foifon de co-paignons, Cheuallers, SeEfeuyers de Bretaigne: amp;nbsp;prièrent aux Capitaines qu’lis v^u-fiftent dire à valour,qui nommé eftolt entre eux,fur les champ?',à telle quotité de gés comme ils pôurrolcnt.Tous y obeyrent de grand’ volonté; amp;nbsp;fémeurent Âllcmét tou- ^ tes manières de gens dc^rctalgne,qu’lls furentvnlour deuant la cité plus de d^uze mil hómes,quc francs que vilains,d tous armez.Et là vint moult efforcément Môfelgncut -Robert de Bcaumanoir, NHrefchal de Bretaigne. Si afliegerent la cité de tous coftez: pulslacommencerentàallaillirmoultfort.Lors,quandmclfireRobertd’Artoisfeveit âlfiegé f deuant la cité de Vennes,fi ne fut pas negligent de fe deffendre moult vaillam-1^^^’^^^anr ment contre les Bretons.qui courageufemcntf aduenturolcnt,8e fchaftoient:àftn que ^^is s überr e-ceux,qui fe tenoient^cuant Rênes, ne leur veniffentbrifer leur entreprinfe. Siliure- fluit dedans A rent vn affaut fi dur, ôc fi bien ordonné,les affaillans^heualiej^s amp;nbsp;Efeuyers, amp;nbsp;mcf- vi/k memét les bons hommes du pais, .amp; tant donneret à faire à eeux de dedans,qu’ils corgt; frittes reprifi quirentles bailles du bourg, fie puis les portes delà cité: fie entrèrent dedans par force, par les Blelßis,

-ocr page 128-

102


PREMIER VOLVME


• nbsp;nbsp;Si furent les Anglais mis en chace: amp;nbsp;en furent aucuns morts ^ naurez: amp;nbsp;par efpecial mefiire Robe% d’Artois yTut moult nauré:amp; à grand’ peine fut il lauuc‘,amp; gardé d’eftre prins: amp;nbsp;fen partit par vn^oterne de derrière, amp;nbsp;Monfeigneur de Stanfort auec luy. t lia fait men ^^^ icelle prinfe de Venîf?srut prins prifonnier, de Monfeigneur Kem-y de Leon, le Si-tien (ledeux: rc Dcfpenficr d’Angleterre,fiIs à Mbnfeigneur Huon(dont au cômencemét faitfmen-mais iepenfe tion ce iiure) mais il Sut fort nauré au prendre, t]ÿ’il moiftut Ifftrdiflême iour après, ^ue cepity cy Ainfi eurent les François la cité de Vcnnes. Et meifirc Robert d’Artois demoura vne efioif fis du piece^dedans Hamibout: amp;nbsp;en la f n,luy fut côfeillé qu’il retournait en Angleterre (car ià trouueroit il meilleurs Cirurgiens amp;nbsp;médecins) mais, auW-etourner en Angleterre, U futmoult grcué amp;nbsp;oppreflé de la marine:amp; fen émeurentteUemét fcs playes,que,quâd Trépas de K^- ilfut venu amp;nbsp;apporté à Londres, il mourut tantoft apres, de celle maladie. Siauoitefté bert d'^rtais courtois, prcux, amp;nbsp;hardy, amp;ftuplus?ioblc fang du monde. Il fut enfeucly à Londres, t^^turt i343' en l’Eglife fain^t Pol: amp;nbsp;bien fit le Roy Anglois faire fon obfeque ainfi folennellement comme fi c’euftefté pour foncoufin germain le Comte d’Erby:amp;fut meflire Robert d’Artois fort plaint en Angleterre.Si toll que le le Roy d’Angleterre fceut fa mort,il iura amp;nbsp;dit que iamais n’entendwit à autre chofe, tant qu’il auroit vengé la mort de luy: amp;d iroit luy-mefmes en Bretaignc, amp;nbsp;mettroit en tel poind le pays,q dedans quarante ans apres il ne feroit qu’il n’y paruit.Si enuoya tatoft lettres,parmi fon Royaume,q chacun, no|j»leamp;non noble, full prell amp;nbsp;appareillé, pour venir auec luy au bout du mois: St fit faire grans amas de nefs amp;nbsp;de Vameaux: amp;nbsp;les fit bien pourucoir amp;nbsp;étoffer de ce qu’il appartenoit. Au bout du mois il fc meit en mer en grand’ naue: amp;nbsp;vint prendre port af-fez près (^ Vennes: là ou Monfeigneur Robert d’Artois amp;nbsp;la compaignie arriuerent. Quand ils furent en Bretaignc, il^defcendirent à terre, amp;nbsp;meirent trois iours à mettre

:uauch erent deuers Pcnnebrothj*amp; des

t Ji lecha.fire Vennes: amp;fe tenoitlc fiege du Comte de Salebery, du '^^■^gt; AngloisdeflufnommcZjdeuantla cité de Rênes. “^

flfauttcj Pen °

nefort, mais verstablfment

Commefit le Soy d'ÂK^leterrevint en Brefaignepour guerroyer, nbsp;nbsp;chap. xcv.

Ant cxploitalc Roy Anglois, depuis qu’il eut terre prinfe en Bretaignc, qu’il vint, à tout fon oft,par deuât la cité de Vcnnes,Szl’alficgca de tous poinds. Adonc eftoiét broth,9» Pé- dedans Vennes Oliuicr de Clilfon,melfirc Henry ae Leon,Ie Sire de Tournemine, p^d^^’* ’^^^^’^^ Geoffroy de Malellroit, amp;nbsp;meffire Guy de Loheac: lefquels auoient bien fup-‘’•^ • ^’^- pofé, de long temps, que le Roy Anglois viendroit en Bretaignc. Si auoient la cité amp;

Ic chaflcl pourueus grandement de toutes pourueances de gens amp;nbsp;autres chofes nccef-uT'^ar lea~ ^^^’■^^* ^^ ^ ’'^H que Ic j^oy Anglois fut logé par deuant, il les fit alfailliralprcment, SI d'^n^etem ^^^“ e les Archers de grand randon:amp; dura celuy affaut demy iour:mais riens n’y firent, ® ’ ’ fors trauaillA: tant fut la cité bien deffendue. Quand la Comteffe de Montfort fceut la venue du Roy Anglois3elle fepartit de Hamibout, accopaignée de Monfeigneur Gautier de Manny,amp; de plufieurs autres Cheualicrs amp;nbsp;Efcuy crs:amp; vint deuât V cnnes, veoir amp;felloycr le Roy d’Angleterre, amp;nbsp;les Barons de l’oft. amp;nbsp;dedans quatre iours apres elle f’en retourna à Hamibout,auccqucs fcs gens.Or parlerons de Meffire Charles de Blois: ^ui cflc«t dedans la cité de N antes. Si tofl comme il fceut que le Roy Anglois fut arri-ué enBretaigne,ille fignifia ^ Roy de France fon oncle, pour auoir fecours.Quandlc Roy Anglois, qui feoit deuant Vennes, veit celle cité fi forte amp;nbsp;fi bien garnie,amp; enten-ditlt;par fes gens^ue lej^ays de là entour eftoit fi poure amp;nbsp;fi gaflé qu’ils ne fauoient ou fourrager,mou auoir viures pour eux ne pour leurs cheuaux ( tant cfloicnt grand nom-9 brc)il ordoriha le Côte d’Arondel,lc Baron dcStanfort,Monfidgneur Gautier de Man-■f cepeutefre ny,rycmtc Vues de Tribiquedy,amp;meffiretRichard de Rochefort,atout cinq cens ‘^Mne^dnquot;’^'' ^®*^^s~^’^^^'^^s S)^ fix mille Archers:amp; cheuaucha tout ardant amp;nbsp;exilât le pays,d’vn co-Girard au ftéamp;d’autre. Si fut deuant Rênes: ou il fut trefioyeufemenveceu de fcs gens: qui là e-chap. pj. (^ ftoict,amp;auoicteflé long réps.Et,quand le Roy eut là cflé cinq iours,il entêditqmeffi-amf le nomme sire Charles de Blois eftoit à Nâtes,amp; faifoit fon amas de Gés-d’armes.Lors fe partit le icy l'^b de la roy Aftglois de deuât Rênes:amp; y laifla ceux q trouuez y auoit.Si vît deuât Nâtes:amp;raf-chaux. y^ates fiegea le plus allât qu’il peut;mais tous neja pouuoiêt enuironenfat eftoit grâde amp;nbsp;eftê-‘^^^‘^^coururétlesM^refehaux^leursgéscnuiron:amp;gafterentmoultfortlcpays.Et tene ”^ ^' Arent le Roy d’Angleterre amp;nbsp;fes gens ordóncz fur vne montaigne, au dehors de Nan-tes,vnimir de matin iufques à none,par manière de bataillc:amp;cuidoiét les Anglois que

meflirc

-ocr page 129-

DE FRotSSART.


lo^


raefsircCharles les voi^ift combattre, mais,quandils veirjht qu’ils nauroient point de bataille,ils fc retirèrent en leurs logis:mais les Coureurs coururent k^ues auxbail-ics:amp; à leur retour ardirent les fauxbourgs. Ainfi fe tintlc^oy d’Angleterre deuant Nantcs:amp;meflirc Charles eftoit dedans .-qui fouuent eferiumt^’eftat des Angloisau Roy de France:qui ia auoit chargé à fon fils,le Due tic N ormâdie,de le fecourir: lequel Duc cftoitia vcîlu entacit* dAngers:£z:làfakoit fonamas d»Gtns-d armes: quilàve-noient de tous coftez.Enta^dis le Roy d’Angieterrc(qui auoit afiicgé la cité de N an- • tes d’vn coké}y faifoit fouuent aifaillir amp;nbsp;écarmouehcr:mais rien n’y coquit: ainsy perdit toufiours de fes hommlt;S.Quand il veg que par affaut il ne pouuoit ries faire,amp; que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Monfeigneur Charles de Blois n’iftroit point aux champs pour le combattre,il eftablit t le Comte de Qi£cnfort,mciTire Henry Vicomte ^c Beaumont, le Seigneur de Perfyj

le Seigneur de Rooz,le Seigneur de Montbray, le Seigneur de la Varc, Monfeigneur |£„f^,^j^^^^ RegnauddeGobeghcn,amp;:Monfeigneur lchandcrifle,àfixcens hoiwnes armez,amp;ße^ede A'4tes deux cens Archers,tout dcftruifant le bon pays de Bre^gne d’vn cofté amp;nbsp;d’autre: tant come parauat qu’il vint droit deuant la ville deDynant.dont meffire Pierre Portebeuf eftoft pour lors le Cnmte d’An cheELà meit le Roy le fiegc tout autour:^ la fit moult fo!^ âflàiilir:amp; ceux de dedans fi ’■’«‘^'^ * «^»gt; entendirent à eux dcfFcndre.Ainfî affaillitieRov d’Angleterre tout en vne faifon amp;nbsp;vn ^f^quot;^^»f^ iour(tant fes gens comme luy;trois t citez en Bretaigne, amp;vnc bonne ville. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^J^ ^^^^ ^^_

COfnmefJt le Seigneur de cUj/èn dr meßre Henry de Léon furent prins des ^nglois nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;firuifant tuf

deuant Tenney. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre xcvi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^^ir

DEndantqucicRoy d’Angleterre alloit,vcnqit,amp; ^cuauchoitlcpays de Bretaigne Ke»es,kennest A fesgcns(quifeoycntdeuantlavillcdcVcnne5)y liurcrcnt toutesioursmoultdi- ^‘(»tes,cn ucrsalTauXjàrvncdeÈportcs.Sife tirèrent celle part tous les bons Gens-d’armes de l’v- ^” * ne part amp;nbsp;de i’autre.O eut maintc^cUcs appertifes d’armes faitcs:car ceux de Vennes auoicnt ouuertc la porte,amp; fe ten^Ot àla barrière: pour caufe qu’ils vcoicntlabaniere du Côte de Waruich,celle du Cote d’AródeI,du Baron de Stanfort,amp; de meffire Gautier de Manny,qui fabandonpoiét(ce leur fcmbloit)a{fcz foUemét. De quoy le Sire de Cliiron,n«flirc Henry de Lcon,ôc les autres Chcualicrs faduéturoient plus couragcu-fcment.Là eut dure écarmouche,d’vn cofté amp;nbsp;d’autrc3moult longuement.Finablcmét l’aflaut fe porta tellement que les Anglois furent reboutez amp;nbsp;reculez arrière des barrières. Si fauancerent les Chcualicrs de Bretaigneiamp;ouurirent les barrières, chacun fon glaiuc en fon poing.- amp;nbsp;laifferent fix Chcualicrs des liÿir pour garder la ville,auee foifon d’autres gens.Püistoutàpié,lançant amp;nbsp;écarmouchant, ils pourfuyuirent les Anglois: qui toufiours en reculant les combattoient. Là eut grand eóflift^outesfois les Anglois multiplièrent amp;nbsp;fortifièrent tant,qu’il conuint aux Bretons reculer: amp;nbsp;nomuas fi riglé-ment qu’ils eftoient auallez.Là eut grande luitteSc forte méfiée:amp; remonteret les Che-ualiers de Bretaigne à grand malaife, fi y eut maint homme mort amp;: blecé.Quand ceux qui gardoient la barricre,vcircnt leurs gens reculer amp;nbsp;rcchacer,ils retirèrent leurs bailles,fi mal à point3qu il conuint le Seigneur de Clifton demourer dehors: amp;nbsp;fut prins deuant la barrière:amp;aufsi fut mefsire Plenty de Leon: amp;nbsp;d’autre part les Anglois(qui eftoient montez viftement,2z tout le premier leBaron de S^nfort)furent cnclo^entre les bailles amp;nbsp;laporte.Là eut grand amp;nbsp;cruel hutin, amp;nbsp;fut prins amp;nbsp;retenu le Sire de Stan- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^j'

fort,amp; plufieurs des fiens,qui eftoient delez luy,furent morts ou prins. Si fc retrahirent àtantlcs Anglois en leurs logis,amp; les Bretons enla cité deVenn^.. * nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'‘u* '

Comment le Roy d'Angleterre print la 'Utile de Dynant:^ de (Quelques courts de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

Louisd’Ejpaigfefur latnarine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre xcvii.

P Attelle manière que vous aviez ouy compter, furent prins ces Chcualicrs. Depuis ceft alfault n’eny eut nulfi grand,ne fi renommé d’armes,comme celuy fut,car chacun fetenoit fur fa garde.Or parlerons duRoy d’Angleterre: qui auoit afsiegé la ville de Dynant.Quand il eut là tenu le fiege iufques à quatre iours,il fit querre amp;nbsp;pourueoir foifon de nacelles,amp; fit ^ntrer les Archers dedans, amp;nbsp;nager iufques aux paliz de bois, dont lavillccftoit fermée. Sitirerentiufques dedans icelle, fi roidement qu’à peine fe pouuoit nul monftrer aux feneftrèsn aux deffenfes. huître ces Archers auoit autres afiaillans, quiportoient grans coignées bien trenchans, dont, tandis que les Archers tiroient,ils couppoicnt paliz,amp;: tantoftlcs curent grandement doramagez, tan^u’ils h iiij gt;

-ocr page 130-

en getterent vu gradpan gar terre,amp; entrèrent dedans par forge. Adonc ceux delà vil-le commencÂcntàfuirvcrslemarché:mais petite l’alliance fe fît entre eux, car ceux, oui auoient paffé le foff^^dans les nacelles, amp;nbsp;qui eftoient entrez en la ville,vindrcnt dedans la portc,amp;l’oÿurircnt.Si entrèrent dedans toutes manières degens. Ainfifut prinfelaviilcde Dynant en Bretaignc:qui fut toute courue amp;robbcc. amp;nbsp;le Capitaine inefsirc Pierre Portebtuliprins. Siprindrent les ^iglois Îefa*com#aignic dcfqucls • qu’ils voulurent:amp; gaignerent grand auoir dedans,car ellgcftoit lors moult riche,plci-ne,ß*marchande.Lors, quand le il «y d’Angleterre eut fait fon entreprife, amp;nbsp;fa volonté de la ville de Dynant en Brctaigne,il la lai^à toute vagu(*amp; n’eut mie confeil de la tc-nir,Si chemina vers Vcnnes;amp; quand il fut venu, il fe logea. OrparleronsdcMonfei-■fließ mal ai- gneur Louis d’Efpaigne, de Monfe^ncur Charles de Germaux, amp;nbsp;de Monfeigneur fé elefauoirdu OthonDornes:quieftoitt pour le temps Admirai de la mer, à huit galées, treize bar-^ueulveut en ges,amp; trente ifcfs chargées de G éneuois amp;nbsp;Efpaignols.Si fe tenoient fur mer entre An glctcrrc amp;nbsp;Bretaigne:amp;: portoigut par plufieurs fois grans dommages aux Anglois:qui \jgt;eu ej re) i- ygnoicntTafrefchir leurs gens de pourueances deuant Vennes.Et,vnc fois entre les au-flurier: corne très,Coururent fur lanaue dffRoy Edouard d Angleterre;qui gifoit a l’ancre, en vn pc-ftMles/uiuM titport,deuantVcnncs:amp;:n’eftoitmieadonc bien gardée.Sioccircntlaplus grade par et amß le trou- tie de CCUX qui la gardoient.amp;y euffent porté maint grand dommage, fêles Anglois,

que pour le téps eftoiét Admiraux.

uemaintenant q«i eftoientdeuant Vennes,nctuffentaccourus.Et' quad les nouuelles en vindrenten auxAbr. difas Poft,chacun y courut:toutcsfois on ne fe fccut'fi fort hafter,quc meflire Louisamp; fa route n’emmenalfent quatre vaiffeaux de pourueances:amp; en cffigmdcrcnt trois:amp; périrent ceux quèdedans eftoient.- Adoge fut c^nfeillé au Roy qu’il fîft traire fa naue au haute, de ßreft,rvne partie,amp; l’autre partie au haute de Hamibout. Si le fit ainfi comme iHuy fut confêillé:amp; toufiours tenoit liege deuant V ennes,amp; deuant l^nes.

Des Seigneurs de Fraitce^ijue le Duc de Normale e»tfKef?4 e^ Srefargxe^ à l'e»^ contre du Sey Edouard d’t^figleterre. c h A p. x c v i u.

fie penß ^ue

NOus retournerons à la cheuauchée, que le Duc de Normandie fit en celle faifbn, en Bretaignepour coforter foncoufin mcffire Charles de Blois. Le Dui,qui auoit fait fon afrcmblée,fceut que le Roy Anglois dommageoit moult fort le pays de Bretai-gne,amp;auoit affiegé trois citez,amp; prins la ville de Tenant. Sife partit de la cité d’Angers moult efforcément, à plus de quatre mille Hommcs-d’armes,amp;trente mille autres gens. Si farrouta tout le cha^oy le grand chemin de N antes: amp;nbsp;les conduifoyent les deux MarefchauxdeFrance:leSiredet Mommorancy,amp; leSirc de Saint-venant. c’eficeluj', jue Après cheuauchoitlt^uc de Normandie,le Comte d’Alençon fon oncle,le Comte Unemmechar de Blois fon coufiii.Là edoit le Duc de Bourbon, le Comte de Ponthieu,lcComtedc le^ lie Memme 3oulongn?,le Comte de Vcndofmc,le Comte de Dampmartin,lc Sire de Craon,lc Si-raejaue . 6i ^^ j^ Coucy,le Sire de Suly,le Sire de Frcfnes,le Sire de Roye,amp;tant de Baros amp;nbsp;Che-ualiers de Normâdic,d’Auuergne,de Berry,de Limofîn,du Mainc,de Poiôf:ou, de Xain 6fonge,que longuement mettroye à les nommer tous:amp;encorc ils croifloiét toufiours, c^lc Roy de France r’enforçoit fon mandement.Lcs nouuelles vindrétaux Seigneurs * d’An§leterre,qui feoient deuant Nantes,quc le Duc de Normandie venoit à tout qua-■fceln^ Je t'en tante mille hommes:lefqucls le fignifierent au Roy d’Angleterre hàftiuement. Lors fut nés auquel il Ic Roy pcnfif:amp; eut vne cfpece d’imagination de brifer fon t fiege, amp;nbsp;aufti celuy de Ré-efleit enper/in iKs:amp; retraire^euan^Nantes.Depuis luy fut confeillé qu’il eftoit en bonne place amp;for neic^defait j-c,amp; apt^ de fa naucA' qu’il fe tenift là, amp;nbsp;attendift fes ennemis, amp;nbsp;mandaft fcs gens, quieûoieÂt deuant N antes:amp; laiffaft encores le fiege qui eftgit deuant R énes,car ils ne jpecijie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luÿ eftoient pas fi loingta;ns,qu’ils ne les confortafTent bien toft,fil eftoit befoing. A ce confeil fe tint le Roy .Si manda ceux, qui feoycnt deuant N antes: Icfquels vindrent au fiegedeuantVcnncs.EtleDucdeNormandie amp;nbsp;fes gen^exploitcrent tant qu’ils vindrent en la cité de Nantes: ou Monfeigneur Charles de Blois amp;foifon deCheualiers eftoient.Si fe logèrent les S eigneurs en la cité,amp; leurs gens enuiron,fur le pays,car tous ne Æpouuoient loger en la cité,n’aux fauxbourgs.

Cofftwent^e Soy d'i^ngleterre (ß le Duc de NormaKdie furent àof

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rv» contre l’autre deuant la cité de bennes.

-ocr page 131-

DE FROISSART.


105


■s:»

ENtandisquéleDucdeNormandiefeiournoità Nantes, firent les Seigneurs d’Ah- • glcterrejquiieoicnt^ieuant Rénes,vn aflaut trefgrand Ô^bienordoi^é: amp;auoicnf, vn grand temps auant, appareillé inftrumens amp;nbsp;aornemens pour afiaillir:amp; dura l’affaut vn iour enticr:mais ils n’y conquirent riens:ains y perdirenf^g leurs gens: dont il y eut de morts amp;nbsp;de naurez foifon, car dedans la citéelj^it le Baroi»d‘Anccnis,le Siredii Pont.mefsire I Jian ^p M^eftroit,Yuain Charuel,amp;ßerträf Graifquin,Efcuycr.Ccux -[L’ex.dela fe deffendirent n bien,auec FEuefi^lie de la cité,qu’ils n’y priOdrent point de dommage Mer dit Glaf-Nonobftantfetindrcntlàl» Anglois:amp;rcouru,rentamp;gafterent le pays enuiron. Adonc ^uin„jJrf fe partit le Duc de Norma^dic,à tout fon oft:amp; eut confeil de foy traire deuers Viennes ‘^® Claquin^ pourplustofttrouucr fes ennemis, car bien auoit entendu que ceux de Vennes eftoict ‘*'^'^ plus eftrains que ceux de Rênes, amp;nbsp;en plus grand peril d’eftre perdus; Si farrouterent fes Gens-d’armes,foûs le coduit de deux Marefcliaux: amp;^cfl'irc Geoffroy de Charny,

amp;le Comtet de GuineSjConncftable de France^ faifoient l’ameregarde.Tant exploi-terent ces Gens-d’armes J qu’ils vindrent aflezpres de Venues, d’au tr?p art ou IcRoy naht etpHjey d’Angleterre eftoit logé.Si fe logèrent les François coÂtreual vn beau pré: ^ firent vnßlt du comte grand folTé contre leur oft.Si cheuauchcrent à la fois les Marcfchaux,amp;mcifirc R obert deBeaumanoir,Marcfchal deBrctaignc:amp;allôicntfouuetécarmoucher enfoft dcsAn elois. amp;nbsp;Anglois fur eux.Si en y auoit fouuent de ruez lus de codé amp;nbsp;d’autre:amp; adonc le „ ■ A n.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pOttOlf UlCCpltC

Roy d’Angleterre demanda le Comte de Salcbery,lc Comte de PennebrothA les au- ^^ß^ ^^^j, cotres qui fe tenoyent au fiege deuant Réijes.Les Anglois amp;: les Bretons de M ontfort ^ou te de chines, uoientlorseftre enuiron deux mille cinq cens Hommes-d’armeSjfix mille Archers, amp;nbsp;enpermendt le quatre mille Hommcs-dê-picd.Les François eftoient quatre fois plus, de bonne étof- ^‘^gt;pß ß»ßls: fc,amp; bien appareillez.LeRoy d’Angleterre au«it balWfon fiege deuant Vciincs,par tel ““ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^°^^ le manière que les François ne pouuoient venir vers luy par auant^e: amp;nbsp;depuis la ve- 4^(JpjJ„ç^ nueduDuc deNorJandienefitpointle Roy Anglois affaiHirla cité, car il vouloir é- c^c.iachau^ pargner fes gens amp;nbsp;fon artillerie, ^^fi furent ces deux ofts l’vn deuant l’autre vn grand ditßmplemet temps.Etbien auantenl’Yucr envoya le Pape Clement fixiefme le Cardinal de Prene- /^Comte de fte,amp; le Cardinal de Clermont:qui fouuent cheuauchcrent de l’vn oft àrautre,pour ac Guines. cordercesparties:mais ils ne les pouuoient condefeendre à paix. Ce pendant il y eut fouuent tfes ilTues amp;nbsp;des écarmouches, ainfî queles Coureurs fentrerencontroyent : fi y en auoit fouuent de ruez ius: amp;nbsp;n’^ifoient les Anglois, par efpccial, aller en fourrage, ^ti,ß,xmg^i fors en grande compaignie,car toutes les fois qu’ils cheuauchoicnt,ils eftoient en grâd taigne. i j^j. peril, pour les embufehes qu’on mettoit fur eux. Auec cc,mcflire Louis d’Efpaigne amp;nbsp;fa route gardoient fi fongneufementle pays de lamer^u’à grande peine venoit riens en l’oftdes Anglois:amp;y auoientmoult de fouffrcttes;amp; eftoit l’intention du Duc,qu’il tc-noit làlc Roy comme afliegé: mais aufti les François eftoient contraints du froid teps, carnuitamp;iourilplouuoitdcflus eux:dontils perdirent la plus grande partie de leurs ^^/^„^^j^^ cheuaux,amp;lcs conuint deloger,amp; traire fur les champs, pourlagrande foifon d’eaue, ^„^ ^„^^^1^^ quieftoitefpandueenlcurslogis.Lorsfirent tantles Cardinaux qu’vnes tréues furent partiCansde accordées,àdurertroisans:amp;lcsiurercntle DucdeNormandieamp;leRoyd’Angletcr- sUis'et' ceux re,à non enfraindre le temps durant d iceluy terme, ainfi qu’il eft de couftume.

Comment le Roy ele France fi décapiter le Sire de CUJ/on amp;plußeurs attires de* Bretaigne ^ de Normandie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre c.

de Montforf^ tnnßoHrs en l'an i^j^j.fèlo les ^nnal. de

Alnfî fe défit cefte grande aftcmbléc : amp;nbsp;fe leua le fiege de Vcnncs:amp;: feretrahi^lc DuedeNormandievers Nantes :amp;emmena les deux CilPdînaffct auec luy: amp;nbsp;lé Roy d’Angleterre fe retrahit deuers Hamibout,oula Comteffe de Montfortfetenoit. Encores fut là fait vn écifenge du Baron de Stanfort amp;nbsp;du Seigneur de Cliflbn.^^nd ^j/y^^ç^^^ le Roy d’Angleterre eut efté vnc efpace de temps dedans Hamibout auec la Conatefte, def^^i^ ^/^ amp;nbsp;ordonne de fes befongnes,illa chargea aux deux freres def Pcnncbroth ,amp;à meffi- trarlédes le cote Guillaume de Cadudal,Æ aux autres.Puis f en retourna en Anglctcrre,cnuiró Noeî, menesment de auec fa Chcualcrie,amp; auffi le Duc de Normandic fe trahit en France, amp;nbsp;donna congé cefle guerre de à toutes manières de Gens-d’armes,amp; fen alla chacun en fon lieu. Et tantoft apres fut ^cet.ctr'amß prins le Seigneur de CHfron,foupçonné de trahifon,amp;futmisau Chaftellet de Paris, p^î^'^^^i Dcquoy tous ceux,qui parler en oyoient,furcnrtnoult émerueillez, amp;nbsp;en parloient les chaux parce-Barons amp;nbsp;Cheualiers de France l’vn àrautre,en difant. ^^cpeut Sn ores demander au ^/ ^.reueue. S cigneur de Clifton? mais nul neu fauoit donner vraye refponfe, fors trant que l’on ■ionpeutieß

-ocr page 132-

PREMIER VOLVME.


io6


cmX«#tquot;^/7^^§^^’®^^ ^^^‘^ l’enuie venoit à caufe de ce que le Roy d’Angleterre l’auoic mieux aimé par le j!rcmier deiiurcr,en échange du Baron de S tanfort, que Monfeigneurélenry de Leon:quien-jour ^e Ltmiier cores cftoit demouré prifonnierjfî que( par celuy aduantage, que le Roy d’Angleterre fd’Auau- fit au Seigneur de Clilf^jmron mie audit mefsire Henry) penlcrcnt les ennemis autre ^ouï^njoal. choie qu’il n’y auoit,pKr aduentur^ amp;nbsp;en fourdit tel foupçon^quiî en fut décolé à Paris: ae sret, conte ouji cut grande plainte:n’oncques ne fen peut exeufer.Aflgz to^l après furent aceufez te c tro.tue auj j^ femblable cas plulîeufc Chcualicr.sx’elhilîauoii^c Sire dcMa!cfirinr,amp; fonfilsdeSi en la chaux. i'c de f V'angour,mefsire Thibaud de Morillon, amp;nbsp;plufieuis autres Seigneurs de Bretai-^on feue ente- gnejMifques à dix Cheualiers amp;nbsp;Eféuyers: lefquels furent Recelez à Paris. Et encores ^re parcemot, affez toft après furent mis à mort par f femn»(ie ne fay mie fe ce fut vray ou non)qua-^ae ^ud^ue tre Chcualiers de Normandie: c’cftalfauoir Sire Guillaume Baron, mefsire Henry de ^randDame Maleftroit,le Sire de Roch^eiron,|^ mefsire Richard dePerfy : dont il fourdit depuis les aceufiou maints gros mechefs enBretaigne amp;nbsp;en Normandie. Le Sire de Clilfon auoit vn ieune fourjuiutt eur gij appellé OMiicr de Clilfon,ainfi comme fon pere. Celuy fe tiratâtoft au Chaftel de faudroidpoßi- Montfort^aueda Comtefied«Moiitfort,amp; lehan de Montfort,fon fils.qui eftoitpref Heitre par fa que de fon aage,amp; aulfi fans|)erc,car vrayement cftoit ilmort au Louure à Paris. ^^u\n}a^e‘^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^^ ^f^fr^^f'^^ fi^^^ George y c^fte lelioj Edouard edahlil à ''^irtderofi.

fait mourir de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre, ci.

^‘ds le troque Ih ^ ^^ temps vint en propos amp;nbsp;en volonté aq Roy Edouard d’Angleterre, qu’il feroit far tout ail- J-'faire amp;reedifier le grand Chaftel de Windcroie,que le Roy Artus fitiadis faireSi leurs, jii’ds fonder:là ou premièrement fut commécée amp;nbsp;eftorée la noMe Table-ronde: dont tant moururent pu- de bons?c vaillanshommes amp;nbsp;Q^eualiers eftoient, amp;nbsp;ilïirent,amp; trauaillerent en armes Ut^utmetfd’a Sc en prouclfes paiètout le monde.Et feroit ledit Royvnc ordonnance des Cheualiers T/^**^1 ^’^^' ^ ^’^^ ^ ^^ ^^^ cnfans,amp; des plus preux de fa terre : amp;nbsp;en feroienSen fomme qt^ranter dit nb ‘‘^^^ ^ ^^^ nommeroit on les Cheualiers du bleu iartier^ la fefte à durer d’an en an, amp;nbsp;de la Encores af- lélcnnizcr à Windcrolcjlciour faint George. Et, poür cefte fefte commencer, le Roy fez toftapres airembla,de tout fon pays,Comtes, Barons, amp;nbsp;Cheualiers: amp;nbsp;leur dit fon intention: furent mis à ils luy accordèrent ioyeufemêt: pource qu’il leur fembloit vne chofc moult honorable mortpar pa ou touteamourfenourriroit. Adoncquesfurent éleusquarante Cheualiers^paraduis teille loupe- g^ p^r renommée les plus preux de tous les autres: Jefquels feellcrct amp;nbsp;iurerentàpour-ime^'s’” 11^^^ ^'^’'’ ^ ^®^^^’- ^^ ^“^^^ ^ ^^5 ordonnances telles qu’elles eftoient là diuifées. Et fit le Roy ftoitvraic'ou fo’^^i^^ ^ édifier vne chappclle de faint George,au Chaftelde Winderofe;amp;y eftablit non) quatre Chanoines pour Dieu feruir,amp; lorenta moult grandement. Puiscnuoyale Roypu-Cheualiers, blierla fefte,par fes Hcraux,enFrance,cnEfcocc,enBourgongne,enHaynaut,en Flâ-ciT'c. quinte dres,cnBrabant,amp;cnlt;Empired’Allemaigne;amp;fidÔnoitàtousCheualiersamp;EfcuyçrS faitowe^uU qui Venir y^oudroyent, quinze iours de faufeonduit apres la feftc.Et deuoit eftre cefte nefiroit mau- feftelciour faintGeorge enfuiuant,rant mil trois cens quarante amp;nbsp;quatre, au Chaftel fam^’^'^'ll^^ deWinderofe.Et deuoit eftre accompaignéelaRoyne d’Angleterre de trois cens Dare par bruit ”’^s ^ Damoifelles, toutes nobles amp;nbsp;gentils-dames, amp;nbsp;parées richement de paremens amp;rcnôdctra feniblables.

^a^Cbl H^ * • GommeruleEojid'c.^Kgleteyi'e deliuradejafrijo» mettre ffenryde Leo», Foupçont quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«C H A P I T K E. C I I.

V ^ 4 4- nbsp;nbsp;'j^ Ntandis que le Roy d’Angleterre faifoit fon grand appareil de receuoir Dames amp;

^l'ordTdt frf -^Damqjfeli»,qi*t.^a fefte viendroient,luy vindrent nouuelles du Site de Clilfon amp;nbsp;t’er-me ^M ‘^^^ autres Seigneurs delfufnommez au t centiefme chapitre:dont il fut moult courrou rerp-.i:ife^,amp;' cé;tait qu il vouloir faire fcmblablement du corps melsire Henry de Léon, qu’il tenoit Til^t, ne met- en4a prifon:amp;reuft fait en fon courroux,fe n’euft efté Monfeigneur d’Erby,fon coufin, tent iu/^ues à quiluy rcmonftrajdcuant fon Confeil, plufieurs belles raifons, pour fon honneur gar-ijjo.f Cecy Jet amp;nbsp;fon courage rcfrener,amp; luy dit. Monfeigneur,fele4lt;oyPhilippeapar haftiueté monßre ^ue p^jj. p^ fclonnie de mettre à mort fi vaillans Cheualiers comme ceux eftoient,n’en vueil lîlonT'”^^^‘^*^'' ^^^]jour ceblccervoftre courage,car,au vray confiderer,n’a que faire voftreprifonnier de P^uteur^ ^® Comparer tel outrage, mais le vueillez mettre à rançon rafi^nnablc. Lors fit le Roy hy ayant nom d’Angleterre amener par deuant luy le prifonnier Chcualicr,amp; luy dit. Haa,meflire Iré fis chap. Hefiry,mefiîre Henty, mon a^uerfaire Philippe de Valois a monftré fa fclonnie trop tPeutefire^uè t curieufcmét, quand il a fait ainfi mourir tels Cheualiers,dot il me déplaift moult grâ-gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dement

-ocr page 133-

DE FROISSART.

107

dem cntjamp;femble à aucuns de noftre partie qu’il l’ait fait par dcfpit de nouSjamp;j fe ic voü U^faut crueù loye regarder à fa felonnicjic feroye de vous le femblable fait,car vous m’auez plus fait femPht: du-de côtrarieté, en Brctai^nc,amp; à mes gens, que nuis autresi M^is ie m en ï^ufFreray à tât, ÿ«^ ^»f ^^ amp;nbsp;luy lailferay faire fa volonté,amp; ^arderay mort honneur à mon pouuoir,amp; vous laiffe- ^«^'^»-^ ^ß^ ray venir à rançort legiere ( pour 1 amour du Comte d’Erb)^^i m’en a prié) mais que '**JJ^^^’^ç vous vucillcz faire eequeievous diray.Le Cheualier dit.CherSRre,ieferay à mon pou f^f^fg^^ifi^ uoir tout ce que^oustne c^mmandercz.LcRoy ditiMefsire Hepry,ie faÿ bien que vo® chaux dit cru eftes vn des plus riches Chcualicrs de Bretaigne, amp;nbsp;que, fe ie vouloye bien vous pref- gUement. fer, vous payeriez trente ou Quarante mille Efeus. * Vous irez deuers mon aduerfaire

le Roy Philippe de Valois, fc luy direz de par moy ( pourtant qu’il a mis à mort vilamê nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

fi vaillans Cheualiers à mon dcfpit) que ie di amp;nbsp;vueil porter qu’il a enfraint amp;nbsp;brifé les tréues,que nous auions enfemblc, amp;nbsp;y renonce de mon cofté, amp;nbsp;le defie de ce iour en auant.Et,parmi ce que vous ferez ce mciragc,ie vdhs lailfitay paffer fur dix mille cfcuSj que vous payerez,ou cnuoyerez à Bruges,dedans cinq iours après que ^oüs aurez paffe la mer.Et encores direz à tous Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers de delà,que pourcc ne laiffcnt micàvenir àrtoftre feftc,car n®uslcs y verrons volontftrs,amp; auront fauf ve#ant amp;fauf retournant quinze iours apres la fcfte.LeCheualier dit:1^ fourniray voftre meffageà mon pouuoir.Sr DleU vous vucille rendre la cour toifie que vous m’auez fait,amp; à Mon-feigneur d’Erby auffi.Dcpuis cefte ordonnance ne demoura gucres ledit meffire Hcn- öftturMce de ry de Léon en prifon:ains eût congé duRoy d’Angleterre,fi vint à Hantonne: amp;nbsp;là ^- •^*”0 ^ ^*‘’* tra en vn vaiffel en mer:amp;auoit intention d’arriucr à Harfleur:mais vn tourmet le print fur iour:qui dura plus de quinze iours:amp;furcnt perdus les chenaux de luy amp;nbsp;de fes gens amp;gcttcz en mer; amp;nbsp;meffire Henry fut fi tourmenté, qu’oneques depuis il n’gat fanté. Toutcsfois,à grandméchef,les mariniersprindrentrerre au Crotay.Sivindrcnt,tous à pied,meffire Henryk fa compaignie,iiifqucs à AbbeuiUc. Là fe montèrent ils:mais Monfeîgneur HenryTftoit fi trauaillé,qu il ne pouuoit fouffrir Iç cheuaucher.Si fe meit en litierc,amp; vint à Paris,deuers lcj^^ Philippe;amp; fit fon meffage bien amp;nbsp;à point.-amp;puis ne vcfquit pas longuement : ains mourut en r’ailant en fon pays, en la cité d’Angers* Dicucnaitl’ame*

Cornent ÜRoy d’Angleterre enaoya le Comft ef Er by guerroyer en Gascogne, c h a p c 11 i.

OR approcha le iour faint Gcor§c,quc cefte fcftc fe dcuoit tenir au Chaftcl de V/in dcrofe:amp; y fit le Roy d’Angleterre grand appareil de Comtes, Barons^ Dames, amp;nbsp;Damoifelles: amp;nbsp;fut la fcftc moult grande amp;nbsp;noblc,b^n fcftoy éc,amp; bien ioùftée : amp;nbsp;dura par le terme de quinze iours:amp;y vindrent pluficurs Cheualiers de deçà la mer,de Flandrcs,dc Haynaut,amp; auffi de Brabant:mais de France n’y euyl nuls.La fefte durant pluficurs nouuellcs vindrent au Roy,dc pluficurs pays:amp;par cfpecial y vindrent Chcualicrs de Gafeongne le Sire de rEfparrc,le Sire de Chaumont,amp; le Sire d?Mucident, enuoycz de parles autres Barons amp;nbsp;Chcualicrs, qui pour le temps de lors fetenoyçnt Anglois: tels que le Scigneurt de Labrcth,lc Seigneur dePumiers, le Sire de Mótfer- ■fiedeute^uH ratjlcSircdc Duras,le SircdeCraton,lcSircdcGrailly, amp;nbsp;pluficurs autres: amp;nbsp;auffi de ^ößl^ *1 AU parla cité de Bordeaux,amp; celle de Bayonne. Si furent Icfdits meffagers moult bicn^e- °”^’^2E» nus,amp; feftoyez duRoy d’Angleterre amp;dc fon Confeibauquel ils monftroient edTn^^^t^* ^j^j^^çj moult foiblemcnt fon pays de Gafeongne,amp; fes bós amis,« la bonc cité de Bordeaux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

eftoicnt confortez,Si lüy prièrent qu’il y voufift enuoyer tel Capitaine,amp; tant de Gens d’armes,qu’ils fuffent fors à l’encontre des François( qui y tenoicjjtlc Schamp s ) aucr-qucs ceux qu’ils y trouucroyent. Et affez toft après ordonna le R^ le Comte d’Erby, fon coufîn:amp; le fit Souuciÿiin de tous ceux qui iroient en ce voyage,amp; nomma leÿ Chc^ nbsp;nbsp;•

ualiers qu’il vouloir qui fuffent deffous luy,amp;prcmieremcnt le Comte de Pennebroth^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

le Comte de Qucnfort,lcBaron de Stanfort,mclfirc Gautier de Manny, Monfeigneur Franque de la Halle,le Lieuse de Brabant,mefsire Hue de Haftingues j mefsire Efticn-ne deTomby, le Sire de Manne,mefsire Richard de Lehedon,Monfeigneur Normâd de Fincfroidc,Monfcigncur Robert de Lcrni, meffire Ichan de Mornich, mefsire Richard de Roclüc,mcffiqc Robert de Qucntonnc,amp; pluficurs autres, amp;nbsp;furet bien Trois cens Chcualicrs amp;Efcuycrs,fix cens Hommes-d’armcs,amp; deux mille Archers. Et dit ic R oy à fon coufin,qu’il print affez or amp;nbsp;argent, amp;nbsp;en d^^artift laidement aux Chcua-licrsamp; Efcuyers,parquoy il euft l’amour amp;nbsp;la grace d’cux.Encorcs ordonalc Roy d’Ari- '

-ocr page 134-

PREMIER VOLVME

Ÿ 7/ l’eferit amßGr catt-uß dit autres ment:ß^ue ie nefuts aßeurfr

108

gleterre,cefte fefte durant,Monfeigneur Thomas d’Augorne, pour aller en BretaignC deuerslaComtelfedcMontfort,pourluy aider à garder le pays: combien que les tré-ucs y fuirent,^^r il fe doutait que le Roy Philippe n’y fift guerre, pour les paroUcs qu Ü luyauoitmandéespar mefsire Henry de Leon. Pourtantyenuoya leditmelfircTho-mas,à cent Hommes-d’lt;(^es amp;nbsp;deux cens Archers.Encores or^onnale Roy le Com-

te de Salcbery à alleren la Comt^ Dulneftre,car les Efcoçois feftoient rebellez contre luy:amp;auoient ars lt;in Çornouaille bien auant:amp;couru imquet àBiJfco : Scaffiegéh ville de Dulncftre.Pourtanty enuoyail le Comte de Salebery,à tout trois cens Horn-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mes-^armes,amp;fix cens Archers,bipn appareillez. Ainfiftcpartitle Royfes gens :amp;fic 4)dndke » deliurer par fes treforiers,aux Capitaines,affez oramp; ar gent^our tenir leur eftat,amp; paief d’Vlncftre'’* ^^^ compaignons de leurs gages :amp;- ceux là f^partirent,ainfi qu’ordonné fur. s^aditßmple Or parlerons premièrement du Comte d’Erby,car il eut la plus grande charge: qu il ment Duliic- amena en Hantonne:ou il Atraen Anauc:amp;: finglarant,au vent Seaux eftoilles, qu’ils Are, e^la nbsp;nbsp;arriuerentau |jaure de Bayonne, vne bonne cité amp;forte:quitoufiours feftoit tenue An chdifx de nbsp;nbsp;glefche.Là prindrent tcrrc,amp; déchargèrent toutes leurs pourueances, le fixiefme iour Dulueltre. de luin,!’»! mil trois cens t quarante quatre ,amp; furent ioyeufement rcccus desBour-^t^^'t' ^ geois de Bavonne:amp;fvrafr#fchirent,eux amp;nbsp;leurs chenaux,par feptiours. Au huitiefmc ne à Saxonne. ^^^’^ æ Comte d Erby amp;nbsp;tous fes gens f en partirent,^ vmdrent a Bordeaux:ou ils furet reccus à grande proceflîon:amp; fut le Comte logé en l’Abbaye de Saint-Andry:amp;toutes fe^ gens logèrent dedans la cité. Quandle Comte de Laillc entendit la venue de ceS Anglois,il manda le Comte de Comminges ,’lc Comte de Pierre-gord, le Comte de Carmain,le Vicomte deVillemur,lc Comte deValcntinoiLleComtede Mirande,l6 Comte ^c Durasse Seigneur de Miradc,lc Sire de la Bardc,^ Sire de Pincorneç,le Vi-■fiepenß^ue comte de Chaftillôn,le Sire de-ÔhafteT-ncufjIc Sire det Leftin,amp; l’Abbé de Saint-Sil-/» ^‘^'u'ifno quot;nbsp;uefj^ *^°‘^5 les Seigneurs qui fe tenoient du Roy de France. Quand tous furent venus, »Xdc*Lefcu' il leur demanda ainçois Confcil,fur la venue du Comte d’ErbyT^cs S eignen rsTefpon-cr de Lefeû dirent qu’ils eftoient affez fors,pour garder le pafiè^g de la riuiere de Gafcongnc,a Ber dux chapitres gerath,contre ces Anglois.Ccftcrefponfe pleut moult au Comte de Laille:qui pour le 104. en 06. temps de lors eftoit en Gafcongnc,commc Roy:amp; auoit cfté des lé temps de la guerre^ la chaux dit qui auoit cfté entre les Roys de France amp;nbsp;d’Angleterre : amp;nbsp;y auoit tenu les champs. Si de Lefeut. prins villes amp;nbsp;chafteaux:amp; fi guerroy oit ceux qui fe tenoient A nglois.Et adonc ces fei-gneurs de Gafeongne mandèrent gês de tous les caftez: amp;fc bouterêt es faux-bourgs de Bergerath (qui font grans amp;forS;amp;endos de la riuiere de Garonne) amp;nbsp;attirèrent clt; fauxbourgs laplus grande partie de leurs pourueances,à fauucté.

Cerntfient le Cemte ti’Erhj/ cefj^uit S créerai h. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre ciiir.

OR vous diray du (Jointe d’Erby.Quand il eut feiourné à Bordeaux enuiron quinze iours,i?entendit que fes Barons amp;nbsp;Cheualiers de Gafeongne fe tenoient àBergC' rath.Sife tira celle part àvn matin:amp;fit les Maréchaux de fon oft ( melfire Gautier de Manny,amp; mefsire Franque de Halle)allcr deuant.Si cheuaucherent les Anglois ce nU tin,trois lieues tant feulcment,à vn chaftel,quifetenoit pour eux:qu’on nomme Mont croulier,feant à vne petite lieue de Bergerath. A ce Chaftcl de Mont-croulier fe tin-drcnwoutleiour,amp;lanuitauflî. Lelendcmain leurs Coureurs allèrent courir iufqucS aux bailles de Bergerath: amp;^ leur retour rapportèrent à mcHîrc Gautier de Manny,quc ils auoient veu vne partie du conuenant des François,amp; qu’il leur fembloit alTcz Ample Geiour difner^itles Anglois affez matin.- dont aduint que,fcant à table melfire Gau-tier,regar8a furie C^omte d’Erby:amp; dit.Monfeigrieur,fe nous eftions droits Gens-d’ar-mes,^ bi A armez,nous beuurions à ce foir des vins à ces S^gneurs de France, qui fe tie^jnent à Bergerath en garnifon.Le Comte dit,Ia pour moy ne demourra.Quand les compaignons ouirent ce,fi dirent les vns aux autres. Allons nous armer, nous cheuau-cherons tantoftdeuantBergerath.il n’y eut plus fait nep^ps dit, tous furent armez amp;nbsp;montez.Qi^and le Comte d’Erby vcit fes gens de fi bonne volonté,!! fut moult ioyeux 1

amp; dit.Or cheuauchons,au nom de Dieu amp;nbsp;de faint George,deucrs noz ennemis. Lors I ehcifauchercntjà bannières déployées,en la plus grande chaleur du iour,tant qu'ils vin î drent deuant les bailles de Bergerath: qui n’eftoient mie legeres à prendrc,car vue partie de la riuiere de Garonne le^enuironnoit.Q^and les Seigncurs,qui fe tenoient Fran ' çois,veircnt que les Anglois les venoient alTaillir, fi dirent entre eux qu’ils feroyentre-« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cueillis.

-ocr page 135-

DE FROISSART;


I0gt;


cncilîis.Lorsfemeirent au dehors en ordonnance. Là auoit grande foifon de Bidaux, nbsp;nbsp;nbsp;^

amp; des gens du pays,mal^rmez.LesAngloiSjquivenoicnt tous rengczamp;^rrez,fappro nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ ^^

cheret tant,que ceux de la ville les veirent,amp;ique les Archers comenccrét à tirer ferme Ci,wJ4f ^d mét.Q^nd ces gens-de-pied fentirent les laicttcs,amp;vcircnt^|^ bannières amp;çes pênos i^rançait er qu’ils n auoient point accouftumé de venir,h cômeq^erent à rec»ller parmi leurs Gens des ^nglois d’armes,fie Arcl^rs à q^irc^c moult grand randon,amp; mettre à grand méchef.Lors fap deuant Ber^e-procherent les ligueurs d’Angleterre les glaiues abbaiflez, le montez fur leurs bons ’■''^^• courfiers. Si feferirentdedâ»ces Bidaux,de grande manière: amp;nbsp;les abbatoient de cofté •

amp; d’autre:amp;en occirent à legr volontc,car les Ges-îi’armes Fraçois nepouuoientftpro-cher, n’aller auant, pour leurs gens de picri, qui reculloient fans arroy,amp;leur brifoient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

leur chemin.Là eut grand butin,amp; maint home réuerfé à tcrre,car les Archers d’Angle terre eftoict fur cofté, à deux lez du chemin:amp;rrai(4ycnr fi ^non et, q nul n’ofoit appro cher n’iflir. Ainfi furet reboutez ceux de Bergerath dedas leurs fauxbourgs: mais ce fut ^”ç de^ à tel méchef pour eux,que le premier pontamp;les bailles furet gaignés dcŸorce:amp; entre- nbsp;nbsp;f^ ^^^ ‘[^^

rent les Anglois dedans,auec eux: amp;là, fur le pauemenc^ut maint Cheualicr amp;nbsp;Efeuier ^^n^lois. mort amp;nbsp;b!cc6,amp; maint prifonnier,de ceux qui fe mettoient au-deuant,pour Seffédre le paflage:amp; fut occis le Sire de Mirepois, fous la banniere de meffire Gautier de Manny: qui tout premier entra es fauxbourgs.Quand le Comte de Laille vit que les Anglais e-ftoient entrez es fauxbourgs,S( tenoiét amp;abbatoient gens fans nulle merci,luy amp;nbsp;les fei gneurs de Gafeongne fc retrahirent touf bellement deuers la ville: amp;nbsp;payèrent le poflt, à quelque méchef que ce fuft.Là eut dcuant le pont grande écarmouche3amp;dura moult longuemét.amp;fecôbattirAles Seigneurs Françoisamp;lcs Anglois deifufnômez tau chap -j-roK/ns^L precedent,par grand' vaillâce, main à main.Làlt;ie fe jjftuuoit Cheualerie ne Blchelcrie Exemp. metet ccler.Le Sire de Maimy fauança tant entre fcs cnnemis,qu’à grade ^ine le pouuoit on ‘‘•»fi »•‘‘’‘ t’o-r’auoiiwLàpnndret 1 Angloisle Vicote deBouquétin,le Sire de Chafteauncuf,leSire ß’'quot;’^ “fittrer de ChaftiUomamp;le Sire de Lefcu:S»le retrahirent tous les Frâçois dedaslcfornamp;ferme ^'*^- ‘^ rent leur porte,amp;aiiallcrent le rafcl.Puis monterentaux guerites,amp; comcncerentala- ^^a^ß^f^ au ceramp;à getter, amp;nbsp;à faire recullcr leurs ennemis.Ccftalfautamp;écarmouche duraiufques chap. c'efià-au vefpre^queles Anglois fe rêtrahirent tous laftcz,amp;fe bouterét es fauxbourgs qu’ils a- dire, au Cha-uoientgaigncz:ouilstrouuercntvinsamp;viandcs foifon, pour les viure largement deux pitre, mois,fil en eftoit befoing.Quand ^nt le lendemain,le Comte d’Erby fit fonner fes tro petrcs,amp; armer fes gens en ordonnance de bataille,amp; approcher de la ville,pour aflail-lir formennamp;dural’aflàut iufques à nonne.Petit y firent les Anglois.Car ils veirent que il y auoit de bons Gcns-d’armes:qui fe deftendoienwde grand’volonté, Al’heure de none fe retrahirent les Anglois.Car ils veirent bien qu’ils y perdoient leur peine. Si fc trahirent les Seigneurs àconfeihamp;ordonnerent qu’ils affaudroietAvilie par eaue,car elle ' neftoit fermée que de paliz.Lors enuoyale Comte d’Erby deuât la naue c^Bordeaux, quérir des .nefS)amp;luy cnfutamcnéparlariuiere de Giróde: amp;y auoit plus defoixante, que barques que nefs,qui gifoient au haure,deuantBordeaux: amp;viht celle naue deuant , Bergerath.Lendemain au foir ordónerét les Anglois leurs batailles amp;nbsp;leurs befongnes.

Et à l’heure de foleilleuàt furent les Anglois,qui ordonnez eftoict pour alTaillir,en eau

amp; leur naue toute appareillée : amp;: en eftoit Capitaine le Baron de Stanfort.Là auoit«pli^elt;l^«f/’‘lt;r fieurs Cheualiers Si Efcuycrs,qui fy eftoient tirez pour levs corps aaauccf:amp; aulfiy a- MufirUinUé uoit grand’foifon d’Archers.Siapprochèrent viftement,amp;vindrent iufques à vn grand nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

rouillis,qui eft deuant le paliz:amp; le getterent par terre. Et adonc vindrent les gens de la ville au Comte de Laille,^ aux Seigneurs Cheualiers amp;Efcuye«(çqartfreftlt;jient: amp;*ii-rent,Seigneurs,regardez que vous voulez faire.N ous fommes en aduêturlt;^d’eftrc tous perdus.Se cefte ville eft perdue,nous perdrós tout le noftre,Senoz vies aufli.Si vludroit nbsp;nbsp;*

mieux que nous la rendiflions au Comte d’Erby,que nous euflions plus grand doifima ge.Lc Comte de Laille dit.Or allôs celle part,ou vous dites que le peril eft, car nous ne la rendrons pas ainfi.Lors Andrer cesCheualiers amp;Efcuyers de Gafcôgnc,amp; fe rneirét à deffendre le paliz.Les Archers,qui eftoict es barques,tiroient fi roidemct,qu’à peine fepouuoyentles aflaiUans apparoir, fils ne fe vouloyent mettre en aduenturc (Relire tuez,ou mallement blocez.Par dedans la ville, auecques les Gafcons, eftoyent lesGé-neuois,bien deux ou trois cens: lefquels Arbaleftriers eftoyent bien pauefehez contre le trait des Archers:amp;embefongnerét grâdcméticeux^rcherstButle iour. Si y en eut plufieurs blecez de cofté amp;nbsp;d’autre.Finablemét les Anglois,qui eftoient dedâsla naue,

-ocr page 136-

HO nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

^i nbsp;nbsp;exploitèrent tant,qu’ils rompirent vn pan de paliz: amp;nbsp;adonc fe retrahirent ceux de Ber

K^traitedes nbsp;gerath arricr^amp; requirent auoir confeil,tant qu’ils fuirent colfcillez pour eux rendre.

i la /(iole, 4~

cafeos Pragois 11 leur fut accordé le parfait du iour,amp;la nuit enfuiuant:fors qu’ils ne fc deuoiét en riés fortifier. Ainfi fe retrahi^bacun en fon logis. Celle nuit furent en grand confeil les fei-bandonnans gneurs de GafcongncSc enuiron^iinuid chargèrent leur auoir: depuis fe partirent de ier^erath. nbsp;nbsp;la ville dcBcrgerath,amp; cheminèrent vers la ville delà Riole^amp;: q^i eft a^ez près dcBcr-gcrath.On leur ouurit le^ortes,amp; entrèrent dedai^,amp; fe logèrent. Eendcmain au ma • tin les Anglois r’entrerent de rechef dedans la naue, deuant Bergerath: amp;nbsp;vindrent nager Allé part ou ils auoient rompu le paliz. Si trouucrent i^ecques foifon de ceux de la ville,qui prièrent iceux Chcualicrs,qui là eftniét, qu’ils voufiffent prier au Comte d’Er-by,qu’il les voufift prendre à mercy,fauues leurs vies amp;nbsp;leurs biens : amp;nbsp;dorefnauantils feroient obeilfancc au Roy^’Anglfterre. Le Comte de Pennebroth amp;nbsp;le Comte de Quenfortrefpondirent qu’ils en pari croient volontiers.Lors vindrent au Comte d’Erby, qui n’eftoiPmie delà: amp;luyremonftrerent tout ce que les gens de Bergerathvou-

ouurcntleurportCjamp;nouslaiflent entrer dedans: amp;nbsp;nous les afleurerons denousamp;de ^r^erath ren nozgens.Lors retournèrent ces deux Seigneurs vers ceux deBcrgerath,amp;leurrecor-Z»»***X/«”quot; ^e^e^^tou*: ce que vous auez ouy. Lefquels vindrent àlaplace,amp;donnèrent les cloches tabifont ^^ amp;nbsp;fadcmblcrent tous,hommes amp;femmes:amp;firent ouurir les portes,^ vindrent en pro edfion humblcmentjcontre 1c Comte d’Erby^ fes gens. Sile menerenten la grande cghfe,amp; 1 uy iurerent feauté amp;nbsp;hommage,amp; le rccongnurét à Scigncur,au nom du Roy , d’Angleterre,par la vertu d’vnc procuration qu’il en portoit.* Comment le Coffiie d’Erèy coJi^fdßfiußeurs vi//es (^ferfereßes en la haute Gaß

CElle propre iournéc,que le Comte de Laillc amp;nbsp;les Barons amp;nbsp;•heualicrs de Cafeon gne furent retraits en la Riole, ils aduiferent qyf 1s fe departiroient, amp;nbsp;fc tircroyent es garnifons:amp;gucrroiroicnt par fortereflesramp;mettroient quatre ou cinq cens com' battans, dont ils feroient frontière :amp;en feroyent chef le Scncfchal deToulouzc,lc ComtedeVillemurà Aubcrochc,meHircBertran des Prezà Peiagruc,Monfcigneur Philippe de Dyon à Montagret,le Sire de Montbrandon à Mauduran, Arnout de Dyô à la Montgis,Robert de Malmore à Beaumont en Lillois, meflire Charles de Poiétiers fAgenois, àPennesent Agmois:amp;aufliles Cheualiers degarnifon en garnifonfe départirent: Si f ofilblecomme Ic Comte de baille demoura en la Riole,amp; fit reparer la fortcrclfe. Et quand le Comte le trouue main d’Erby cut prins la poHeffion de B«'gerath,amp;fc fut rafrefehipar deux iours,il demanda fenane A^^ auSenefchaldeBordeaux,quellcpartilfctireroit,carpas ne vouloir feiourner.LeSc-^e^^etar/^A “cfchal refpondit,qu’iWeroit bon d’aller deucrs Pierregort, amp;nbsp;en la haute Gafeongne. ginous e» nbsp;nbsp;Dont fit le Çomte d’Erby ordonner ces befongnes,amp; traire vers Picrrcgort,amp;laifla Ca

sala, cr- A- pitaincàBergerathmeflire lehan delà Santé.Ainfi quelesAngloischeuauchoicnt,ils guyunsj^/rf trouucrent vnChaftel,qu’on appelle Lango: dontlc Vigueur deToulouze eftoitfou-chaux. uerain.Si farrefterent,amp; dirent qu’ils ne laifferoiét pas ce Chaftel derriere.Etlà cômé-Le chaßel de _ ^^ j^^ bataille des Marefehaux à aflainir:amp; y furent vn iour tout enticr:mais riens n’y cô-^'*”'rendu‘“^^‘ il'-'^*cnt les Anglois.Le lendemain prefque tout l’oft fut dcuât:qui gettoient grand’ foi- i ^nrloh nbsp;nbsp;nbsp;^’^^^ déçois ^ de falourdes a» foflcs:tant qu’on pouuoit aller iufques aux murs.Lors fut

compoßtion. demandé à ceux de dedans,par meflire Franque de Halle, fils fe rendroient: amp;nbsp;qu’ilsy pourroient fi lÓguement mettre,qu’ils n’y viendroiét iamais à temps.Ils requirent auoir confeil de jpfpiÂdrwSe leur fut accordé.Et, quand ils furent confeillcz, ils fen partirent,mais rigns n’emportcrent,amp; fen allèrent deuers Mouflac : qui fc tcnoit Françoife, • Le CoHite d’Erby eftablit au Chaftel de Lâgo vn Efeuyer à g^dienfqui fappelloit Ay-laviUedit tac moifLyon)amp;auecluy trente Archets.Lors cheminèrent le Comte d’Erby amp;nbsp;fes gens rendue aux An vers vne ville, appellée le Lac,amp;adonc ceux d’icelle ville vindrent au deuant du Com-glois.cr-filu- te d’Erby,amp;luy apportèrent les clefs de la ville, amp;luy firent feauté. Le Comte d’Erby ßeun autres paffa outrc,amp; vint à Mau durant, qu’il gaigna d’affaur,amp;, quand il eut mis Gens-d’armes ƒ aces par eux dedans la fortcrcfre,il vint dcuant le Chaftel de Mongis,qu’il print par telle manière,

-ocr page 137-

DE FROISSARti


îîî


Beaumont en Laillois;qui fc tenoit ligemcht du Comte de Laille.Trois iours fut le Cô ^^^«^^„f j» tcd’Erby deuant, amp;yfit maint grand affaut, car elle cftoit moult bien pourueuë de z^iBispris Gens-d’armes amp;d’artilTerie:quiladefFendirenttant qu’ils pêurent durefiFinablemcnt i’affMtpr /« futprinfe: amp;y eut moult grand occifion de ceux qui furent dedans trouucz:amp;làfera- CafMed'Erb^i frefchitlc Comted’amp;rby denouueaux Gens-d’armes. Pulpint deuant lafouuerainé ville du Comte de Laille:dontt Monfeigneur Philippe de Dy^namp; Monfeigneur Ar- -^Hn^ß nout de Dyon iilöicÄt gaWiens.Sj renuironna,amp; fit traire fes Archers auânt)amp; appro- eenuenièt i^ue cher iufques aux barrières: lefquels commencèrent à traire h fort, que ceux de la ville ^h ne f^ßet fir ne f ofoient apparoir pour dîffendre:amp; conquirenj ce premier iour les Anglois les bail tis dei ßacet^ les,amp; tout,iufques à la portlt;:amp; fur le foir ils fe retrahirent. Quand vint au mating ils re- 9“’'^ ^‘^’' ^‘lt;'ii commencèrent i’affaut en plufieurs lieux*fi embefongnerêt tant ceux de dedans,qu’ils ^^ “* S^’^^ß ^ß ne fauoient à quel cofté entendre. Si prièrent à deux Chcualiers, qui choient là,qu’ils ^^^^cTlXr traitaffentau Comte d’Erby,parquoy ils demoUrffient cr^aix,amp; que le leur fuft fauué. Lafiuueeamc' LorsCnuoyerent pardeuers eux vnHeraut:qui impetravniour de r^pit pourauoir ■vinede LaiH^ eópófition.Lors fit le Cote d’Erby retraite fes gens:amp; vint iufques aux b amer es parle- rendue aux menter à ceux delà ville.Delcz luy eftoient le Baron lÆ Stanfort Me Seigneur de Man Anglais par ny.Le Côte vouloir qu’ils ferendifrentfimplcmét:mais l’accord fe porta ainfi,que ceux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

de la ville fe mettroyent en l’obeilïance dut Duc 8t du Roy d’Angleterre ( amp;nbsp;de ce en- ^^c^cGaâ uoyerent douze de leurs Bourgeois en lâché de Bordeaux en oftage) amp;nbsp;les Cheualiers ly^.^ß^tU amp;Efcuyers François frf en partirent fur faufconduit,Sc allèrent deuers la Riolé.- nbsp;nbsp;* gjj d'Angle^

Comment le Comte de ^»enforiftà prinî e» Gafiongae, amp;nbsp;comme fit il fut par nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;li

échangedeliuré. chapitre cvi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«Comte,«»

APresccconqùeftjamp;queleComted’Erb^cutRJiiréGens-d’armes amp;nbsp;Archers de ^f*^^‘'‘^ quot;^JJJ par luy,il vint douant Bonual.Là fit grand affaut.Si y eut plufieurs hommes bleçez ^ -^eu^t let dedans amp;: dchors.Fmablement il laprint,amp; vint à mercy: amp;nbsp;la rafrefehit de Gens-d’argt;^,^^ ^brFri mes amp;nbsp;de Capitaine.Puis cheuauSta outre,amp; entra en la Comté de Pierregort, amp;nbsp;pal- çois. La plact fa deuant Bordallc-.mais oncques n’y fit affaillir * Car bien Veit qu’il eu ft perdu fa peine, de Bonual fai-Si exploita tât qu’il vint deuâtPierregort.Sieftoitdedâs lavillclc Côte de Pierregort, te^ngloß,^ Monfeigneur Roger de t Quéfort fon oncle, le Sire de Duras,amp;bien fix vings Cheua- V‘r‘»fi^gt;*d liers amp;nbsp;Efeuyets du pays. Quand le Comte d’Erby fut là venu, il aduifa comment il {cava d^*^^ pourroit affaillir à fon aduantage:tnais il la veit forte:fi que, tout confideré,il n’eut mie JJ» ^^ ’^pj^ confeil d’y employer fes gés.mais fe retrahit,^ vint loger à deux lieues de là,fur vue pe- fort, c^tefi tite riuiere,pourvenir affaillir le Chaftel de Pelagrue. Enuiron minuit iffirent de Pier- /pue la chaux regort deux cens Lances,bien montez:qui cheuaucherent roidement.Si vindrét, auat ait außi Keu-qu’il fuft iour,ferir au logis des Anglois: dont ils occircntamp;: ^éhaignerent foifonde fo«* §ens,amp;: entrèrent au logis du Comte de Quçnfort:amp;lc trouuerent qu’il farm oit. Si fut affailliviftcmét,amp;: prins(ouautremét il euft efté mort)amp;t rois Chcualiers 8e fonhoftch Puis fe retrahirent les Gafcons,ainçois qu’on fuft plus éüeillé:8c prihdrcntleur chemin vers Pierregort. Si leur fut meftier qu’ils trouuaffent les portes ouuertes, car ils furent pourfuis chaudement,amp;reboutez dedâs les barrières: mais fi toft que les Gafeons furet en leurs gardes,ils defeendirent de leurs chenaux,amp;prindrent leurs glaiucs, amp;; vindrét combattre main à main aux Anglois: amp;tindrent leur pas,amp;firent tant qu’ils n’y perSirêt nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

riens.Puis retournèrent ces Anglois deuets le Cote d’Er^aqui tât cheuaucha quil vint f^X deuant Pelagrue:ou il fut fix iours:fie y fit maint affaut.La fut faite la dcliurâce du Côte ^np^^”^2a de Quunfort amp;nbsp;de fes autres côpaignons,en échange du Vicót^lel^quentin,du^i- ƒX„ j^ p^l^^, comte de Chaftillon,du Seigneur de Lcfcun,ôtdu Seigneur divCnaitelnefff par tel fi q^r«». toute la terre dePierregf rt demourroit trois ans en paix;mais bien fe pouitoiey armer ^ les Chcualiers ôeEfeuy ers d’iceluy pays,làns forfait,Mais on ne pouuoitprédre, a^doir

' ne piller nulle chofe,durant ce temps, en ladite Comté. Ainfi fe partirét les Anglois de C^eHurance du^ deuantPelagrùefear ceUeferre eft delaComté de Pierregort)amp;cheuauchcrcnt deuers fi“quot;”^* ^^ ^® Auberoehe:qui eft beau Chaftcl,8c fort,del’ Ateheuefehé de’Toulouze.Les Anglois fc^”** logeront dcuât,auffi àbout comme fils deuffent demourer vnc faifomamp;enuoierét dire

àceux dedcdans,quiL fe rcndiffent,ou f ils y eftoient prins par force,ils feroieift tous ^j^^jj^^^f,. ^^ morts fans merci.Ceux de la ville,du Chaftel,amp; d’entour,eurer doute de leurs corps Se x^ónme «n-biés: Sine leur apparoir nul fecours de leur eofté. Si fc^r cirent c-^Vobeiftanec du Cote duesauCom d’Erby,fauf leurs corps Meurs biensrSé le recogneurent à Seigneur au no duRoy d’An- te d'Erbj^,

-ocr page 138-

112


PREMIER VOLVME.


glctcrrc,par vertu d’vue procuration qu’il en auoit. Puis fe retira le Comte d’Erby tout • bellement deuers Bordeaux:amp; laifla dedâs Aubcroche,cn garnifon,meflire Frâque de Halle, mclïîrc^lain de Finefroidc3amp; melsirc Ichâ de Lindehalle. Apres vint à Libouf nc,vne bonne ville Segrofl^ en fou chemin de Bordeaux, à douze lieues d’illecqucs. Si l’affiegea : amp;nbsp;dit bien àfrous ceux, qui ouyr le vouloient, qu’il napartiroit iufques à ce qu’il l’auroit.Ccux de efedans fe mAeut à confeihfî que, tout confideré le bien contre le mal,ils ne fe firent afi^l^r ne harier:ains fe rendir^t auCAntAi’Erli^':qui y fut trois ^ours:amp;luy firent hommage. Le Comte d’Erby enuoyale Comte de Pennebrotht^

■[Tous ntz Bergc^ith:amp;lailfa Monfeigncur de Stanfort,meflirc EHïenne de Courcy, Mofeigneur H^temf.ncmet Alixandre Haulfiel, amp;c leurs gens dedans Libourne. LorsCc partit le Comte d’Erby,

quot;'* le Comte de Qucnfort,mcirirc Gautier de Manny, amp;nbsp;les autres: amp;nbsp;cheuaucherent dc-*lecha}gt;'*ïo9^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y ]^aruindrcnt.

^quot;uecefufiLt Comment le Cof^fe de LaiZ/eyLieutenant du Âoji de France en Gafiongne, meit leJîege deuant gerath.-et ainƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ic Chaßel d’f^U^eroche. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP C V11.

letrouuos maZ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ten4tenl’Ab. lt;nbsp;V retour, que le Comte fit en la cité de Bordeaux, fut il ioycufementreceu: amp;vin-^ la chaux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jrent les Clercs amp;nbsp;Bourgeois de la ville en grande procelfion contre luy,amp; luy a-

bandonnerét pourueâces,amp; toutes autres chofes,àprêdre à fa volonté.Si fe tint leCo-teg^ec fes gens en lacité:amp;f’ebatoitauccles Bourgeois amp;Bourgeoifes de la ville.Or di rons du Cote deLaille,quifetcnoit àla Riole.X^andil entendit que le Côte d’Erby feftoit trait au feiour dedans Bordeaux ,amp; n’eftoit mie appariait qu’en la faifonilche-uauchaft ]èlus,il eferiuit deuers le ^omtc de Pierregort, t celuy de Carmain, celuy de t il le fait co- Comminges,celuy de Bruniquel,amp;:dcuers tous les Barons de Gafcôgne,qui fe tenoyét • teaußs au ch. ^r^nçois. SiairemT)lerentlcursgcns,amp;furenttous appareillez^uiournommé, de-loj.mais (J a uant Auberoche,ainfi qu’il leur auoit alfigné. Car il ^vouloir mettre le liege,ainîî qu’il fresnelefatt leur efcriuoit.Ils obéirent à luy, car il eftoit ainfî cofllme Roy es parties de Gafeongne. juencomte en 5 j j^ç p^j^ donnèrent point de garde les Chcualiers,qui dedans Auberoche eftoiét, iuf-dtn'^a^ ^^‘ ^^^5 ^ ^^”^ qu’ils fe veirent alficgez de tous coftez, tant que nul ne pouuoit entrer en la pr^h^H^^^^ ^arnifon,qiïil ne full apperceu.Et firent charicr,de Toulouze,quatre grans engins,que ils faifoient getter en la forterelfe iour amp;nbsp;nuit:amp; ne firent point d’autre airaut:fi que dedans fix iours,ils rôpirent les côbles des tours,amp; ne l^gt;foient ceux du Chaftel tenir,fors es chambres voûtées,par terre.Et eftoit l’intention de ceux de l’oft, qu’ils les occiroiéc là dcdans,ou ils fe redroiét fimpleqjét.Bicn eftoiét venues nouuelles au Cote d’Erby, que le fiege eftoit deuât Auberochc:mais point ne fauoit qiie fes gés fuflet fi opprelfez. 02,and melfire Frâque t^ Halle3mefsire Alain de Finefroide,amp;mcfsire lehan de Lindc halle,qui eftoient afsiegez dedans Auberoche fe veirent en tel parti,ils demandèrent à Sur{gt;rlnfê des leurs valets,Æ y en auoit nul3qui voufift gaigner à porter vnc lettrc,qu’ils auoient eferi-Icttres des ^n tc,à Bordeaux,amp; la bailler au Cote dE’rby .Lors fauaça vn valct,amp; dit qu’il la porteroit gloss d'Aisbero volontiers,non mie tant pour la conuoitife de gaigner,cóme pour eux deliurer de pe-ehtbar lestes j-ipamp;ijnuitcnfuiuantlevaletprintlalettre feellee delcurs féaux: amp;fila coufiten fes drap^:puis fe fit aualler dedans les folfez.Quand il fut au fons,il monta contremót,amp;fc meit à U voie parmi roft,car autrement ne pouuoit il palfer.Si fut rencôtré du premier guet,amp; alla outrc,car il fauoit oien parler Gafeonz amp;nbsp;nommavnfeigneur de l’oft. amp;dit qu’il eftoit à luy,fi fut laifte pairer:mais il fut prins amp;nbsp;detenu, au deftous des tentes, d’au-tres’Seigneurs qj^Ji^yj^ierent en l’oft.Si fut tafté3amp; interrogué, amp;iettres trouuees fur luy. L ors fut gardé iufques au matin,que les Seigneurs de l’oft faftemblerét,amp; Icurét la lettre d^a te’nte,ou eftoit le Côte de Laille.Si eurent moult gr^e ioye,quandils fceu-rcnt t|iic ceux de la garnifon eftoient tant contrains,qu’ils ne fe pouuoient plus longuement tenir.Lors prindrent le valet,amp; luy pendirent les lettres au col, amp;nbsp;le meirent tout en vn monceau au fons d’vn engin:puis le renuoyerent amp;nbsp;gâtèrent en Auberoche. Le valet cheut tout mort deuât les autres valets du Chaftehqui furet de ce mout troublez.

du Comte Je J-aille.

f ?4rauant

tosifaurs. CÓ- Acelle heure eftoit monté à cheual le Comte de Pierregort amp;nbsp;fon onclc,mefsire Char-^‘•^ . lesdePoióficrs,letVicótedcCarmain,amp;leSire dcDuras:lefquÿspaflcrétpar deuant f c efladtre en j^^ jj^^j.^ j^ j^ forterefle,au plus toft qu’ils peurent. Si écrièrent à ceux de dedâs,amp; leur »r^duX^’ cntgabois.Seigncurs,dc|^âdczàvoftrcmcflàger,ouilatrouué le Cote d’Erby 0- vient ' fi appareillé, quad enuuitfe partit de voftrcfqrtcreirc,amp;ia eft retourné de fon voyage.

t

-ocr page 139-

DE FROISSART.


US


Et adoncquesmeffire Franque de Halledit. Par ma foy, Seigneurs, fenous fommes ^^^^ ^^ ^ ceans endos,nous en lisons,quand Dieu voudra,amp; le Comfe d’Erby: ^leuft à Dieu ß^^ ^uißfni-qu’il feeuft en quel eftat nous fommes,car,fil le fauoir, il n’y auroit fi aduue des voftres, ƒe mocquer, qui ne freflongnaft à tenir les châps.amp; fe vo* lüy voulez figiji^r,rvn des noftres fe met ou railler, tra en voftre prifon,p«ur rançonncr,ainfi qu’on rançonne vn CjCÿtikhommc.Lcs Fran t c’efi à dire çois refpondirent:N enny, nenny,les chofes ne fe feront pas ainn. Le Comte d’Erby le ««gnift: er faura tout à rents’,qtftnd par noz engins nous aurons abbai»rce Chaftel,rezàrezde^^£^^^?j^*^ terre,amp;que vous,pour voz vies fauuer, vous rendrez fimplement. Ccrtes(ditmeflire farm par cer-Franquc)ce ne fera ia que nous nous rendiós ainfi,amp; deulTions nous tous mourir oeans. ruftitn et ebd Adonquespaflerentles FrAçois outre Seyindrent en fort: amp;les trois Cheualiers A.n-gement delete glois demourerent en Auberoche,t tous diabis,car ces pierres d’engins leur bailloient frei. de fi durs horions,qu’il fembloitjà t veoir dire, que ce fuit foudre, qu’il cheuft du ciel, t^^ *lt;««« ’quot; quand elles defeendoientamp;frappoyent contre les’murs dîChaftel. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jentdece mot

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feuryente.

Comfngfit le Comte d’Erby prints deuattt t_^ nberoc he, le Comte de Lat^,^^ et autres Comtes ^ E’teomtesßuJ^Hes à ueuf. • c h a p. c v 11 i. ^

TOutes lès patolles,les deuifes, amp;nbsp;le conuenant du melïàger qui auoit efté prins dc-uant Aubcrochc,amp; l’eftat de la lettre,amp; la neceffîté de ceux de dedâs,furent feeuës à BordeauXjpar vne efpie,qui auoit efté en l’oft.Lors manda le Comte d’Erby au Com te de Pennebroth,qui fe tertoit à Bergerath, qu’il fuft deuers luy, en vn lieu, à certaiwc hcurc:amp; aufsi le manda à mefsirc Henryde Stanfort, amp;nbsp;à mefsire Eftienne de Tomby: ^^ aMithü quifetchoyentàLibourqp.Puischeuauchcrêt,verstLibourne,le Comte d’Erby,mef- beroXew *^ fire Gautier de Manny,amp; ceux qu’ils auoient delez cuj:amp; cheuauchcrent feceettemét feus m^sxe. fous guides,qui congnoiflbient le pays.Si vint le Contre d’Erby à Livourne,amp; là feiour mais voies ver na vft iour,cn attendit le Comte de Pennebroth.Et,quSd il veit qu il ne vcnoit point, «1^ tantoß y«« il fèmÂt àvoye,pouffe grand defir qu’ilauoit de conforter fesGheuabers,quien Au- ‘h/aUett Li, berochefctenoient.SiiftirentdeJ%ourncle Comte d’Erby,le Comte de (Renfort, mefsire Gautier de Manny,mefsire Richard de Haftingues, mefsirc Eftienne de Tom- *7hLgt; sX * by,1e Sire de Ferrieres,amp;: les autres compaignons:amp; cheuauchcrent toute la nuit,amp; vin ^,^„, ^ y^ firent lendemain à deux petites lieues d’Auberochc.Si fe boutèrent dedans vn bois, amp;nbsp;ne. defeendirét de leurs cheuaux,amp; les lierét aux arbres amp;nbsp;aux fueillcs, amp;nbsp;les laiflerêt touf-iourspafturerenrhcrbe,enattcnd^tleComtedetPennebroth:amp;furcnt toutccelle t?'»«^»»^ matinée iufques à nonne,car ils ne fauoient que fairc:pour ce qu’ils neftoient que trois ^J'^^ p’^'^j^^ cens Lances, amp;nbsp;fix cens Archers;amp; les François, qui ^oientdeuant Auberoche,pou- fort: mais la uoient eftre dix ou douze mille hommes. Aufti leur fcmbloitlafchctéamp;parelfc,fils laif- deduEion pre. foycntperdreleurscompaignons. Enlafinmelfire Gautier del^anny dit. Seigneurs, cedete manure nous monterons tous à chcual, amp;nbsp;coftoyerons à la couuerte de ce bois, ou nous fom- aßez^ tjie’ily mes à prefentjtant que nous foyons au lez de delà, qui ioint près de leur oftPamp;, quand A“*^ Penne-uous ferons prefts,nous frapperons noz chenaux des éperons, amp;nbsp;crierons noZ clis hau- r tement.Nous y entrerons fur le fouper, amp;; nous les verrons fi déconfits, qu’ils ne “en-^^^^^^J^”^^-drontnulconroy.Les Chcualicrs,qui à ce confeil furent,refpondirent.Nous le ferons, p,^. ainfi que vous l’ordonnez.Lors reprindrent chacun fon chcual, amp;lcs reftraingnireqt:

amp; leurs armeures firent reftraindre. Et ordonnèrent tous leurs pages, leurs valÂs, amp;: * . n •• leurs malcttes,àdemourcrillec. Puis chciiauchercnt tout quot;ffouef, au long du bois,tant j^^ç^ç^j qu’ils vindrent fur l’autre bout, ou l’oft des François eftoit logé, allez près, fur vn grand ^^ beließet’ val,en vne petite riuicre. Lors déuelopercnt leurs bannières amp;nbsp;lemyimnons, amp;nbsp;fer* rentles cheuaux des éperons,amp; vindrent tout de front,fur le largê^fen^nroft des Seigneurs amp;nbsp;Barons de Gafeongne: qui furent bien furprins, carde celle embtffehe^efe • donnoient ils nulle gardc%- fc deuoient tâtoft feoir au fouper,amp; les plufieurs y cHoic^it ia afsis.Tous ces Anglois venoient tous aduifés de ce qu’ils deuoient faire: amp;nbsp;écrierent Erby,Erby,au Comte. Puis commencèrent à renuerfer tentes amp;nbsp;pauillons, amp;nbsp;occire amp;nbsp;méhaigner gens.Si ne fauoyent les François auquel entendre, tant eftoient haftcz. Et, quand ils fe trouuerent fur les champs pour eux alTcmbler.ils trouucrent Archers amp;nbsp;Ar-baleftriers,tous appareillez,quileurtrayoient,amp;:oceioyent. Là fut prins, en fa tenté,le p^-r^^ ^^^ Comte dcLaille,amp; durlt;Ânentnauré:amp;le Comte dePicrregort,enfonpauillon,amp;mcf- fg ^ p^^^n^ ^^ fire Roger, fon oncle: amp;nbsp;fut occis le Sire deDuras, amp;nbsp;mefsirc Ayr^ar de Poi(fticrs:amp; uant^uhe. prins le Comte de Valentinois, fon frere, Chacun fuyoït à qui mieux mieux: mais le riche.

-ocr page 140-

PREMIER VOLVME


11-1


• Comte de Comminges Je Vicomte de Carmain,amp; ccluy de Villemur,amp; celuy de tBrü tBruniquct:quel,lcSeigneut de la Bordelle Sire deTaride^ôc autres,qui eftoient logez d'autre part 4» ch.prefinr. j^^ Chaftel,ferecuillirent amp;nbsp;meirentleurs bannières hors, amp;nbsp;fe*irerent furies champs.

Maisles Anglois,quiauœ^ia déconfit la plus grande partie de loft, vindrent, ené-criant leurs cris,amp; fe lySterent es plus drus. Là vift on faire plufigurs amp;nbsp;maintes belles appertifes d’armes,mainte prinfe,« mainte récoufle. Q^ndmeffire Franque de Hal-lc,amp;mefsire lehan de Li«dalle, qui eftoient au di^ftel d’AubAoch|J, entendirentia • noifé,amp; congnurent les bannières amp;nbsp;pennons de leurs gens,ils farmerent haftiuement amp;nbsp;to» ceux qui auecques eux eftoient: amp;nbsp;montèrent à chAial, amp;: iffirent hors delà for-terefre,amp; vindrent fur les châps,amp; fe boutèrent au plus for Ale la bataille,fur le chemin, amp;nbsp;fe rafrefehirent moult forties Anglois.Que vous feroyeie long parlemét? tous ceux de la partie du Comte de Laille,qui là eftoient,furent déconfits, amp;prefquc tous morts ou pris:amp; peu en fuflent éch?ppcz,f?la nuit ne fuft fi toft venue. Là eut pris,tant Côtes côme Vicomt»s,iufques à neuf: amp;nbsp;de Barons,Cheualiers, amp;nbsp;Efcuycrs,tât qu'il n'y auoit Hômes-d’armes des Anglois,quin'en euft deux,ou trois.Cefte bataille fut deuahtAu-bcroche,lî nuit faint Laurcns,t l’an mile ce. xt un. Or adonc les Anglois firent bô-nc compaignie à leurs prifonnicrs,amp; en reccurent plufieurs fur leur foy,à reuenir dedâs vn certain iour à Bordcaux,ou àBcrgerath. Puis fe retrahirét les Anglois dedans Aube hurde la de- roche:amp;làdonnaàfouppcrleCôtcd’Erby àlaplus grande partie des prifonniers,Có-cenßtureditße j^g amp;nbsp;Vicótes,amp; aulfi pareillement aux Cheualiers amp;Efcuyers:amp; rendirent les Anglois '^* graces amp;nbsp;louenges àDieu:pour ce qu’ils auoient déconfit plus de dix mille hommes: K c^Xdeuan^' ^^ n cftoiét quc mille cóbattans,qu vns qu’autrcs,parmi les Archers: amp;nbsp;auoient récouf fc la ville amp;nbsp;le Chaftel d’Aubcrpchc,amp; leurs compaignons,qui dedans deux iours euf fcnt efté pris.Au iÿatin,vn peu a^res fdîcil lcuant,lc Comte de Pennebroth vint,à tout trois cens Lances, amp;nbsp;quatre mille Archets,qui auoient ia ouy l’aduenturc de la bataille fur le chemin.Si dit au Côte d’Erby. Certes coufin, il me femblcque voquot; ne m’amez pas fait courtoific ny hôneur,quand vous aucz côbatt^ijies ennemis fans moy :qui m’aueZ mandé fi à certcs:amp;pouucz bien fauoir que ie ne me fuffe iamais foufFert,queie ne fuP fe venu.Lors dit le Comte d’Erby, Beau coufin, nous cftions moult defirans de voftre venue, Séno us fouffrifmes toufiours du matin iufques au vefpre,cn vous attendant. Et, quand nous veifmes que vous ne veniez point,nous n’ofafmes plus attédre. Car, fe noZ ennemis euffent apperccu noftrc vcnue,ils euffent tu l’aduantage fur nous:amp;,Dieu met cy,nousrauons eue fur eux:fi nous aiderez à les conduire iufques à Bordeaux. Ceiout amp;lanuitfetindrentcn Auberocl^:amp; lendemain matin ils furent tous mótezamp;armez. Si fen partirent,amp;y laifferêt Capitaine vn Cheualier de Gafcongne,dc leur partie : qui fappelloitMonfeign^r Alixandre de Chaumont.Si cheuauchcrent deuersBordeaux amp;nbsp;emmenerentla plus grande partie de leurs prifonniers.

Des viffes^^ue le Comte d’Erbyprit e» Gaßongne, en cheuetuebant vers la Riole, CHAPITRE. CIX.

TAnt cheuauchcrent les deflufdits Angloisamp; leurs routes,qu’ils vindrét à Bordeaux, ouilsarriucrcntàgrandeioye:amp;nc fauoient les Bourgeois comment fcftoy er le Cordte d’Erby,amp; me ihre Gautier de Manny :par l’emprinfe duquel le Comte de LaiUc , cftoit pris,amp; plus de deux cens Cheualiers. Ainfi fe paffa celuy Ÿuer, que il n’y eut nul-fx an ïi^^M jgg befongnesfaites es marches de Gafcongne qui facent, à recorder. Quandvinta-n^re^^unut nbsp;nbsp;nbsp;Pafoues^iijJûji^mpta t l’an mil trois censquarante amp;cinq,cnuironia mi-May le

frenneketm- Comte * Erby,qui fêftoient tenu tout l’Yuer à Bordeaux, fit vn grand amas deGens-mencelflent de d’armes 5? d'Archers:amp;dit qu’il vouloir faire vne cheuauchéc deuers la Riole, que les fdan araßues Ewmçois tcnoient,Si vint le premier iour,de Bordeaux à Ber§erath:ou il trouua leCom te de Pcnnebroth:qui aufsi auoit fait fon mandement. Si furent ceS:Scigncurs,amp;leufs gens,trois iours dedans Bergerath,amp;au quatriefme fen partir et. Quand Icfdits Anglois , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furent fur! es châps,ils emeurét leurs gés,amp;fe nóbrcrcnt,amp;fe trouucrét bien enuirô mil

le combattans,amp; deux mille Archers.Lors chcuaucherent,tant qu’ils vindrét deuâtvo en Ga/êongne Chaftcl, qu’on nómeS.Bafillc:lequel ils afsiegerent de tous lez,ceux du Chaftel con-redn An^Uis. fidererent que les plus grans Barons de Gafcongne eftoient pf ifonnicrs, amp;nbsp;qu’ils n’aæ roient fecours de ngl coftéfi oue, tout confideré,iceux iurcrét fcauté au Roy Edouard fx« Exem.de d’Angletcrrc.Lors pafla t ledit Comte d’Erby outre,amp; print le chemin deuers Aguillô.

A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais, ;

-ocr page 141-

DE FROISSART.


ny


Mais,ainçoisqu’ily paruint,trpuuale Chaftel delaRochemilon: qui eftoitbien pour- la Mer Gr d» U€U de foudoyersamp;: d’artillerie. Ce nonobftant ledit Comte d’Erby corriman da qu’il ^o^auecltM full afprcment aflallli.’Lors fauancerent Anglois, amp;nbsp;comihencerent ^AllaiUir. Ceux ^^‘^^^^^»‘»f de dedans gett oient bancs, amp;nbsp;grans barreaux de fer, amp;nbsp;vws pleins de chaux: dont ils ^,^ , °^ occirent ôcblecercqf plulieurs Anglois, qui montoient c^htremont, amp;nbsp;f auançoient j:ç^,„afs frg_ trop follcment,pourleurs corps aduenturer.Qi^aild le Comte ffErbyveit que fes gens ra^j, ^ „^^^ fe trauailloient^amp; le feifoient tueyjour néant, fi les fit retraite. Lendemain ht acharicr, Abrégez, ajjèu par les villains du pays, grand’ foifon de bufehes amp;nbsp;Palourdes amp;nbsp;feutre, amp;nbsp;getter es h£-^^f(‘ ^quot;t »lt;igt;ff fez, auecques grand’ plantende terre. Qjund vue partie des foCez furent emplj^ tant ‘*“®^ remis,de-qu’on pouuoit bien aller iifqucs au pied du mur clu Chaftel, il fit arrouter, amp;nbsp;bien ar- ^^^^ ^»'^^(^‘ff mer, amp;nbsp;mettre en bonne ordonnance, tPois cens Archers : amp;nbsp;puis fit paffer par deuant eux, pour les émouuoir, deux cens brigans pauefehez: qui tenoient grans pics amp;nbsp;ha-^^^ mefmede. nets de fer: amp;, entandis que ceux hurtoient amp;nbsp;picquotoie» au mur, les Archers tiroient dutten. fifortqu’àpeinefofoientceuxdededans monftrerà]eursdeffenfes:ô^cncel eftat furent la plus grand’ partie du iour,rant que les picquoteurs firent vn trou au mur,fi grand ^^‘^^^^^^ que dix hommes y pouuoient entrer de front. Lors f éBahirent ceux du Chaftel ^ de la ^ttl'Erb^l ° ville, amp;nbsp;fe tirèrent par deuers l’Eglife: Sz aucuns vindrenupar derricre. Ainfi fut prife la ^ iiy auoit fortereffe de la Rochemilon , amp;nbsp;toute robée, amp;nbsp;occis la plus grand’ partie d’eux, excep- Môfeigneur, tez ceux, qui feftoient retraits dedans l’Eglife: lefquels le Comte d’Erby fit fauuer: car »»ais le chap. ils fe rendirent fimplement à fa volonté. Lors rafrefchit le Comte d’Erby le Chaftelj^de^-gt;“f ”^ *”®^';' nouucllcs gens: amp;y eftablitnouueaux Capitaines deux Efeüyers d’Angletere,Richard ‘^^‘f'*dj/falloK Wille, ôt Robert Lefeot. Puis vint le Comte d’Erby pardeuant t Montfeguir: amp;nbsp;là fit j/”^J^^^^/^ï loger fes gens, amp;nbsp;faire maifons, pour eux amp;nbsp;pour leurs cheuaux: ôcy fut le Ceinte d’Er- Montfegut, by quinze iours. Si eftoit gardien de la ville rndhre Hugues de Baftefol.Et fâchez qu'il cr-j^/rfMot-n’y eut oneques ioun qu’il n’y euft affaut: amp;nbsp;y furent chariez les gAns engins de Bor- figur et Mót-dcaux»amp; de Bergerith; dont les pierres qu’ils gettoient, rompaient tout,amp; inurs,amp;ftgur außt: teftz, amp;: Tales’ amp;nbsp;grans manoirs. S dû an doit tous les iours le Comte d’Erby à ceux de la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l'autre

ville,que, fils eftoient pris par force, ils feroient tous morts: mais, fils fe vouloient ren- ^^^/Xa T^J -dre en robeiffance du Roy d’Angleterre, il leur pardonneroit tout fon maltalent, amp;nbsp;les tf^im^a^fi tiendroit à bos amis. Ceux de la ville, qui volôtiers fc fuftent rédus, en parlèrent à leur que les cnne Capitainc,par manière de Confeil,aflauoir qu’il leur cófeilleroit:lequel leur dit qu’ils mis n’eftoiêt 1 eftoient encores fur les folfez, Strien pourueus, pour eux tenir demi an, fil le conuc- encor' fur les noit. Lors fe partirent de luy, ainfi comme à bon gré: mais au vefpre ils l’emprifonne- foftlt;-‘s amp;nbsp;quit rent moult eftroitement, Sr luy dirent que iamais n’en iftroit, fil ne leur aidoit,à accor- ^^“^ ‘^^..^j^ der au Comte d’Erby :amp;, quand il eut iuré qu’il en ftroit fon deuoir, ils le deprifonne- eftoient* tic rent: amp;nbsp;adonc vint il aux bailles de la ville, amp;nbsp;fit figne qu’il vouloir parler au Comte pourucuz, d’Erby. Meffire Gautier de Manny eftoit en laprcfence:fi fen vBit parler au Capitaine, cre. autremëc Si luy dit. Sire de Manny, vous ne vous deuez pas émerueiller fe nous fernAns les por- ie ne l’eten pœ tes contre vous. Car nous auons iuré feauté au Roy de France. Or voyons nous que hie.Teutefou te perfonnedeparluynevous deffend les champs, amp;nbsp;croyons que vous cheuaucherez ^t** ’J“^^® encores outre. Parquoy, pour moy amp;nbsp;les hommes de ceftc ville, vous prions que nous ^^quot;“J ^^^^“^ ]^uiffions demourer en compofition, que vous ne nous facicz point de guerre, ne nous ^ ^ les en a vous,le terme d’vn mois:amp;,fe dedans iceluy,leRoy de France ou le Duc deNof mBn-^iafma.dure dievenoientenccpays,fifortsquepourvous combattre,%ious ferons quittes de nos ment, difant tonuenances: amp;, fils ne venoient,ou l’vn d’cux,nous nous mettrons en l'obciffance du qu’ils s’ef-boy Edouard d’Angleterre. Et lors Monfeigneur Guillaume alla porter les nouuell^s voyaient auComte d’Erby: lequel fy accorda, parmi ce que ceux de la vffrcffl1Ÿlpoi.#roient de ”^q”'^ ” ’ ^ •riens renforcer ce terme durant: amp;nbsp;que, fe ceux de l’oft des Anglois ce ternes pendant ^q^ç^ |.,;.[^ auoient meftier de viure?, ils en auroient pour leur argent, amp;nbsp;de ce baillerent cclR de la pourucuz, ville bons oftages, douze de leurs plus fulfifans Bourgeois: qui furent enuoyez à Au- pour euz te-deaux. Puis fe rafrefehirent les Anglois des pourucances de ladite ville:mais point n é- nir encores trerent dedans . Puis paffer^nt outre en courant amp;nbsp;en exilant tous le pais : qu’ils trou- bien deux uoient plein amp;nbsp;dru: amp;nbsp;adoncques vintle Chaftellaind’Aguillon au deuant du Comte, ^quot;’y

amp; fe rendit fauffes biens, amp;nbsp;ceux delà ville amp;nbsp;du Chaftel. Dcquoy ceux du pays furent ^‘f^^^‘^ ^^^ moult émerueillez: carc’eftoit vn des plus forts chafteaux du monde amp;nbsp;le moins prena- j ƒ 4«.v”X-ble. Et,quandrEfcuyer,quiauoitAguillonrendu,vintàToulouze(quieftàdixfept^hûprfr fi» lieues près delà)ceux de la ville le prindrent,amp; luy meiTentTus tr^ifon,Stlependirét.'c^?4/f//4)n.

k iiij

I

-ocr page 142-

I1lt;J


PREMIER VOLVME


Ce chaftcl icy eft bié feant en la poinde de deux großes riuicres, portans nauire. Si !• * fit le Comte d’Erby rafrefehir amp;nbsp;reparer aulfi, pour y auoir fon retour, amp;nbsp;en faire fon garde-corps: Ä le bailla engarde à meftire lehan de Gombry, f’uis vint le Comte à vn chaftcl, appelé Segart: qu^rint par aflaut: amp;nbsp;furent morts tous les foudoyers eftran-gers, qui dedans eftoient^ed illccqucs vint deuant la ville de la i^iolc.

Comment le Comte ei’Erbj meit leßege deuant laRiole:ç^coni^ent(^viffe/è rendit à luy. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• c n a p. • ex.

OJ^ vint le Comte Héry d’Erby p^r deuant la Riolc,à toît fes gens:fi l’affiegea eftroi-tement de tous coftez: amp;nbsp;meit baftidcs fur les champs|Klt; fur les chemins, en telle manière que nulles pourueanccs,ne les viurcs, ne pouuoient venir dedans la ville: amp;nbsp;fit . „ aflaillir prefque tous les iours:amp;dura le fiege bien auant en la faifon. Et,quand le terme du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ venu que ceux de Montftguir feîleuoient rendre, le Comte d’Erby y enuoya: Ôf a-

Mr^filanle' ^lo^^qucsceujdelavilledeuindrcnthommes,par feauté,àMonfeigneur d’Erby:qui , traité defara- reprefentoir, en ces chofes,lapcrfonnc du Roy d’Angleterre. Mefmcment meffire Hu-i»4wf. gucs de Baftcfol deuinthomn^e dudit Comte, auecques ceux de Montfeguir, à certains gages,qu’il auoit du Comte d’Erby, pour luy amp;nbsp;pour fes compaignons. Les An-glois, qui feoient deuant la Riolc,amp; qui y furent plus de neuf femaines, auoient faid charpenter deux beffroys de gros mefrien, à trois eftages, amp;nbsp;feaùt chacun beffroy fur quatre roeles:amp; eftoient ces beffroys au lez deuers la ville,tous couuerts de cuir boulu, pour deffendre du feu amp;nbsp;du trait; amp;nbsp;auoit en chacun cftage cent Archers. Si menèrent ces Anglois, à force d’hommes,ces deux beffroys, iufques aux murs de la ville: car,en-tandis qi^on les auoit ouurcz amp;nbsp;fai(fts,ils auoient empli les foircz,fi auant que pour cô-duire ces beffroys à leur aife. Si ebmmênecrent ccux,qui eftoient en ces eftages, à traire à ceux qui fc teiftient en deffenfe: fi roidement que nul ne f ofmt monftrer aux dcf-fenfes, fils n’eftoient tresbien armez ou pauefehez. Entre ces deux beffroys,qui «ftoiêt arreftez deuant les murs,auoit deux cens compaignons, à hoyaux amp;nbsp;à pics de fcr,amp; autres inftrumens pour effondrer les murs.Si les rompirét amp;nbsp;ofterent les picrres:amp; adonc les Bourgeois vindrent à l’vne des portes, demander aucun Seigneur de roft,pour parler. Quand le Comte d’Erby le feeut, il enuoya meffire Gautier de Manny ^le Baron de Stanfort : lefquels y allèrent, amp;nbsp;trouucrent que ceux de la ville fe vouloient rendre, faufleurs corps amp;nbsp;leurs biens. Quand le Capitaine de leans, meffire Agos des Bans,qui cftoit de Prouence, fentit que ceux delà ville fe vouloient rendre, il fe bouta dedans le chaftcl de la Riole, auec ce qu’il auoit de compaignons: amp;nbsp;y fit mener, entandisquece traité fc faifoit, grand’ quantité devins amp;nbsp;de pourueances de la ville. Puis f encloïrent dedans,amp; dirent qu’ils ne fc rendroient mie ainfi. Or retournèrent les deux Cheualiers deffufdits deuers le Comte d’Erby:fi luy dirent que ceux de la ville fe vouloient rendre, faufleurs cgt;rps amp;nbsp;leurs biens. Le Comte r’enuoya les Cheualiers, fauoir comment le Capitaine fe voudroit maintenir. Si rapportèrent au Comte, qu’il cftoit retrait au cha-ftel, amp;nbsp;ne fe vouloir rendre: amp;, quand le Comte eut pcnfé fur ce, il dit. Allcz,allez, prc-au ^mte^d’*^* nez Ics à mcrcy: par la ville aurons nous le chaftcl. Lors vindrent iccux Cheualiers dc-b* par tempo ^^^^^^^ ^^^^ ^® villc, Sc les reccurent à mercy: parmy ce qu’ils vindrent fur les chaps ßtie». * a^ogter les clefs de la ville au Comte d’Erby, amp;nbsp;les luy prefenterent, en difant. Cher » Sire, de ce iour en auant nÂis rccognoiffons à eftre voz féaux, amp;nbsp;fubgets, amp;nbsp;nous mettons du tout cnl’obeyffance du Roy d’Angleterre. Etiurerent furlatcftc, qu’ils ne con fçrteroient eririensceux du chaftcl de la Riolc,mais les grcueroient de tout leur pou-

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoir. Si dtffeîïfflro^mte, fur peine de la hart, que nul ne fift mal à ceux de la Riole: ^* ^ adoneques le Comte amp;fes gens fe tirèrent dedans la Riole: amp;fit bien toftenui-^Kieleparlaen ronnÂIcchaftcl,amp;dixccr,deuant iceluy tous fes engins,lt;Jùi nuidamp;iour getmient gw du Cemte contre les murs: mais petit l’cmpirerenncar il eftoit moult haut,amp; de pierre dure: amp;nbsp;fut d’erlj. iadis ouuré par mains de Sarrazins: qui faifoient les fondemens fi forts, ides ouura-ges fi eftrangcs, que ce n’eft point de comparaifon à ccux*de maintenant. Q^and le Comte vcit qu’il perdoitfon tempspar fes engins, il les fit ceffer: amp;,pource qu’il ne* ftoi» mie fans mineurs, il appela ceux, qu’il auoit lors,amp; les fit commencer a miner, pour aller par deffous les foffez du chaftcl. Si n’eurent pas fi toft faid en la Riole.

Comment meßi»e GatUfer ^ Mannji trouua le Sépulcre de fonpere, c h a p. c x r.

Entandis

-ocr page 143-

DE FROISSART.


117

EN tandis qu on feoit là, amp;nbsp;que ces mineurs minoienr,meflîre Gautier de Manny fc • aduifa de fon pere((^ii iadis auoit efté occis au voyage de fainél Iaqu^s)amp;auoit ouy recorder, en fon enfance, qu’il auoit efté enIcueli en la Riole, ou là enuirori. Si fît afia-uoir,parmy la ville de la Riole, que, fil cftoit nul qui feawikà dire de vérité ou il eftoit mis, ôc qu on l’y menSft, il donneroit à celuy cent é^us; amp;nbsp;alors ^ tira vn ancien homme, qui dit-àmeflire Gautier: Certes, Sire,ie vous cuide bien mener au lieu, ou affez près, ou voftre »igneur cÆ pere fut enféucly. Et le Seigneutde Manny luy dit, Sc voz parollcs peuuent eftre proiyiées vrayes,ie vous tiendray mon conuenant, amp;nbsp;encore * outre. Or eft vray qu’il y eut iadis vn Euefque en Ctimbrcf s: qui eftoit Gafcon,dSccux i”f*^^”ffi^ ^* de Buc, amp;nbsp;de Mirepois. Si aduint que, du temps de ceft Euefque, vn grand tournoyé- ^çj^fig^^ ment fe fît au dcuant de Cambray: ou ii y eut bien cinq cens Cheualiers tournoyans. ^^„„^. Là eut vn Chcualier Gafcon:qui fadreça au Sire c^ Manij^, pere à Monfeigneur Gautier de Manny amp;nbsp;à fes frères. Si fut ce Cheualicr Gafeon fi rudement nauré amp;nbsp;abbatu, qu’oneques depuis le tournoyement, il n’eut fanté: amp;nbsp;mourut. Si fut de fa mort accoul-pé le Sire de Manny: amp;nbsp;demoura en la haine de l'Euefqwe de Cambray, amp;nbsp;de fonligna-ge. Enuiron deux ou trois ans après, bonnes gens fembefongnerent: amp;nbsp;fut la paix faite: amp;, au nom d’amende amp;nbsp;de paix, f en deut aller le Sire de Manny à fainCt laques en Galice. En ce temps, qu’il fut en cevoyage, feoit deuant la ville de la Riole le Comte Charles de Valois,frerc du beau Roy Philippe:amp; auoit t affis Vn grand temps illec. Car t c’eJtaJptMir elle fe tenoit Anglefche, auecques plufieurs autres villes amp;nbsp;citez, qui eftoientau Rôy ’^'”“ ^*^S^ *“ d’Angleterre,pereàceluy,qui affîegea'Tournay:fî que ledit Sire de Mannyàfonre- po“'^®®f®gt; tour fen vint veoir ledit Oomte de Valois: carie Comte Guillaume de Haynaut auoit àfemmetfafîllc:amp;luymonftrafeslettres. CarrfieftoM là comme Roy de France. Ad-uint que ce foir le Sire de Manny fen reuenoit vers fon hofteh fi futattendu amp;nbsp;efpié du lignage^de celuy, poi^ qui il auoit fait fon pèlerinage: amp;nbsp;au dehors des logis du Comte de Valois fut occis amp;nbsp;meurdry: amp;nbsp;1^ peut l’on fauoir qui l’auoit occis: fors que les def-fufdits en furent foupçonncz: mais ils eftoient là fi forts, qu’ils fen pafTerent amp;nbsp;exeufe-rcnt: ne nul ne fe fit partie pour Monfeigneur de Manny, fi le fit le Comte de Valois en-féuelir en ce champ, en vne petite chappelle, qui eftoit pour le temps hors de la ville de la Riolc:amp;*quand le Comte de Valois l’eut conquife, cefte chappelle fut mife en la clo-fture de la ville.Et bien fouuenoit aydit ancien homme de toutes ces chofes:car il auoit efté prefent à mettre ce Seigneur de Manny enterre. Et lors Monfeigneur de Manny vint,auecques ceft homme,au lieu ou fon pere auoit efté enféueli iadis: amp;nbsp;auoit vn petit tombe! de marbre fur luy: que fes valets y auoicnt fait mettre. Quand ils furent venus fur le tombel,le vieil homme dit. Certcs,Sire,cy deffous gift amp;nbsp;fut enfeuelivoftre pere. ^^^^^ ^ r Lors fit le Sire de Manny lire la lettre amp;nbsp;eferiture de ce tombe! (^ii eftoit en Latin)-par vn fien Clerc: fi trouuerent que le preud’hôme auoit dit vérité. Lors dcdaiKicux iours M4n»yftr-gt; apres, fit öfter amp;nbsp;leuer le tombe!, amp;nbsp;prendre les os de fon pere, amp;nbsp;mettre en vn fercucil te'^de ia j^olt puis les enuoya en Valenciennes,en la Côté de Haynaut:amp; de rechefiües fit enfeuelir, a raledennes dedans l’Eglifc des Frères-Mineurs,honnorablement,aflez près du cueur du monftier: «» zîMnaut. amp;luy fit faire depuis fon obfeque trefreucramment, amp;nbsp;les fait on encores tous les ans.

Comment le Comte el’Erbj conquit le chaßel de la Eiole. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H a p . c x 11.*

OR reuenons au fiege de la Riole amp;nbsp;du chaftel, ou le Comte d’Erby fut plus d’onze femaines. Tant ouurerent fes mineurs, qu’ils vindrent fous le chaftel, fi auantqu^ ils abbatirentvnc bafle court est cengles du chaftel. Au dongf^!H!Ppou«oient ils t c'eßaiire malfaire:cari!eftoitmaftbnnéfurvneroche,dontnepouuoit trouuer le fœis. Lors dedan^ 1 en-Monfeigneur Agos des Blins, Capitaine, dit à fes compaignons qu’ils eftoient nÂnez, ^^^^'^^^^ amp;nbsp;en grand peril. Lors furentles compaignons en grand effroy:amp; luy dirent. S ire,vous n^-f j^j cftes en grand méchef, amp;nbsp;nous aulfi, fé remede n’y eft mis, vous eftes noftre Chef, amp;nbsp;chainglcs. vous deuons obeyr. Vray eft,^ue honnorablement nous fommes cy tenus: amp;nbsp;n’aurons nulblafme déformais de nous compofer.Si parlons au Comte d’Erby,afrauoir fil nous voudroit laifler d’icy départir, fauf noz corps amp;nbsp;noz biens: amp;nbsp;nous luy rendrons la fer-terefle, puis qu’autremeat nous ne pouuons finer. Lors defcendit meffire Agos de la grofle tour. Si bouta fa tefte hors d’vne petite feneftre, amp;nbsp;fit figne qu’il vouloir parler à aucun del’oft. Tantoft vindrent aucuns Anglois, qui fiJ^dmianderent qu’il vouloir: amp;nbsp;il dit qu’il parleroit volontiers au Comte d’Erby, ou à meflire Gautier de Manny.

-ocr page 144-

1 Gérard dit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Com^se/if le Cûffilc d'Erbjprif^^ 1^ 'viffe Je f Maulreu, ç^puis riJefraxehe est GaJeongne, tey Maulcon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C H A P. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C x 111.

les ^br. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Mauron par A Presquele Comte d’Erbyeutfavolonté,amp;futvenuàfoncntentedelavillèdcb tout. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-ZjeRiolc amp;nbsp;du chalïfcl,ou il auoit ellé vn grand temps, il cheuaucha outre:mais il laid

fa vn Chevalier Anglois, pour entendre à la reparation de la ville amp;nbsp;du challel, amp;re' f Les abrégés mettre à poindl ce qui rompu elloit. Lors cheuaucha le Comte vers t M ontpefans* diß^t Mont- Quand il fut là venu, fi le fit alTaillir: amp;nbsp;n’auoit dedans le Challel que bons hommes dit Le challel de paysi qui f/ elloient boutoz, amp;nbsp;retraits leurs biens furlafiance du fort lieu: amp;nbsp;bien le Montpefins nbsp;nbsp;doffendiront tant qu’ils peurent: mais finalement le challel fut prins par allant amp;nbsp;par cf-

par les ^n~

f ferard dit »»aintenant, Maulreu4-uec les autres Exemp.

prins d’aßaut cltcll^mcnt: mais il coulla grandement, au Comte de fes Archers: amp;nbsp;y fut tué vn Gen* til-homme d’Anglctcrrc,afgt;pelé Richard de Pennenort:qui portoit la bannière du Seigneur de Stanfort. Si donna le Cote le Challel amp;nbsp;la Chaftellenie à v n lien Efeuy or,qui fappeloitThomas de Léclallre:amp; lailfa aucc luy en garnifon,vingt Archers.Puis vint le Cîomte àja flBWSMrfvIaulrou: qu’il fit alTaillir: mais il ne l’eut mie par a Haut: fi fe logea celle nuläi. Lendemain vn Cheualier de Gafeongne, qui auoit nom melfire Alexandre de Chaumont, dit au Comte. Sire, faites fcmblant de vous déloger, amp;nbsp;tirer autre part: ô^lailTez vn petit de voz gens dcuant la ville. Ceux de leans illront tantoft (de tant les cognois-ie bien) amp;nbsp;voz gens, qui feront demourez, fe feront chacer, amp;nbsp;nous ferons en embufehe delfous ces oliuicrs. Si toll qu’ils nous auront jÂlTé,vne partie retournera fur J^tifi de guerre çux,amp; l’autre partie retournera deuers la ville à ce confeil fe tint le Comte d’Erby. Si fit /rf”^îÆf^7^^^ de»iourer,derrierc le Comte de Q^enfort, à cent hommes feulement, amp;nbsp;les aduifa de Maul,ou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ’ fi’'“^ vouloir fairc:puis fen partit amp;nbsp;fit tout troulfer chars ^ fommiers(ainfi comme

fil voufift aller autre part ) amp;: élongner la ville, enuiron demie lieuë:amp; meit vne grolTe embufehe en vn val d’oli%iei4Ç£e en vignes: puis cheuaucha outre.Quad ceux de Maul-rou veircntlc Comte partir, amp;nbsp;vne partie de fes gens, fi dirent entre cux.OrtoftilTons

lt;

-ocr page 145-

DE FROISSART.

115»

amp; allons combattre aux ennemis, cnee tantetd’AnglóiSj qui font demourez dertieres • car tantoft les aurons déconfits amp;nbsp;mis à mercy: fi fera honneur amp;nbsp;profit ^ous grandement. Tous faccorderent à ceftc opinion: fi farmèrent viftement, amp;nbsp;faillirent à qui mieux mieux. Si pouuoient bien eftre quatre cens. QuÆWe Comte de Quenfort amp;nbsp;ceux defaroutclesveirent ilfir, ils cômcnccrent à^^culer, amp;lcsMa'ançois apres àgrâd’ hafte: amp;nbsp;tant Ics^ouriiyuÿent, qu’ils pafterent l’cmbufche: fi faillirent viftement hors, • en écriant Manny: car meflire Gautier eftoit leur Chef. L’vÂe partie de fon embufehe

feferit entre ces François:amp;i’autrepartie fe ferit St cheuaucha deuers la ville:fi trouue- * rent les bailles St les portes foutes ouucrtcs,cn la garde d’enuiron minuiÔt: qui encores cuidoient que ce fuflentleurs gens. Parqifoy les premiers venansfe faifîrent dclapor-te, St du pont: St furent tantoft Seigneurs de la ville: car ceux de la ville, qui eftoient if-fus, furent enclos deuant St derriere: fi furent tous«orts 0« prins: amp;nbsp;Ceux, qui eftoient demourez en la ville, fe rendirent au Comte d’Erby: quilcsreceutàmercy: Strefpita, par gentillcfle, la ville d’ardoir St piller: St la donna, St toute la Seigneurie, à Monfei-gneur Alexandre de Chaumont par l’aduis duquel elle Suoit efté gaignée. S^n fit ledit Alexandre vn fien frerc, Efcuyer,Chaftcllain,wpelé Anthoine de Chaumont: St pour mieux garder la ville, le Comte d’Erby luy laifla fes Archers,St quarante Bidaux à tout nUeß^ncheen panas: amp;nbsp;puis vint le Comte d’Erby à Villefranche en Agenois: qu il print par affaut, St ^^enois p^n le chaftel aulfi. Si y lailfa Capitaine vn fien Cheualicr, Angiois, appelé meflire Thomas fi^'^Jfitt par ' Coq. Ainfi cheuauchoit le Comte d’Erby le païs,de cofté St d’autrc:ne nul ne luy aUoit ^of»ff^ Er~ au deuant: St conqueroit villes St chafteaux: St conquer oient fes gens fi grand auoir, que mcrueilles feroit à p enfer.

Comment le Comte J’Erby conduit la cité il’Jngoaleßae. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cha^. ex 1111.

QVattdlc Comte^’Erby eut à fa volonté Villefranche, il cheuaucha deuers Mirc-^^^montj en approchant Boitleaux:caroncquesfes Coureurs à celle fois n’apro- .

cherent le Port-Sainde Marie. Si fut trois iours deuant Miremont: St au quatrième fe rendit. SiladonnalcComteàvnfienEfcuycr, appelélehanBrifco: St,apres,fes gens ^ ^^%”/’^ prindrentvne petite ville fermée, fur la gironde, appelée Thonnins: St, après, le fort p^^apeprint chaftel del)amaflen: qui eftoit fort bien garni de Gens-d’armes St d’Archers: puis vint ^^^ la ^n~ deuant la cité d’Angoulefrae, qu’il ^cgea de tous poinds: St dit qu’il ne fen partiroit, ^luit. nbsp;nbsp;'

tant qu’il l’auroit à fa volonté: dont ceux de la cité fecompoferent parmi ce que ils en- nbsp;nbsp;.

uoyerent à Bordeaux vingt quatre des plus notables St riches en oftage de leur cité, St nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7 ‘ '^*

demoureroient en fouffrance de paix vn mois: St, ft^edans vn mois le Roy de France^’^^J'” ƒ *^^ enuoyoit homme fi fort, qu’il peuft tenir les champs contre le Comte d’Erby, ils r’au- ^^, roient leurs oftages, St feroient abfous dudit traité: St, fi ce ils na’Roient, ils fe mettroiét en 1 obcylfancc du Roy d’Angleterre. Lors palfa outre le Comte d’Erby : Slvintdeuât -^saUdit Bla ■i'Blafmes:qu il afliegea de tous points.Si en eftoiét Capitaines deuxCheualiers de Poi- nés, cr l^t dou,meflire Guifehart d’Angle,Stmeflire Guillaume de Rochechouart:lefquels dirent chaux Bla-qu’ils ne ferendroient àhomme. Et, cntandis qu’on fut deuant Blafmes, cheuaucherét “lt;^^-les Angiois deuant Mortaigne, en Poidou: dont meflire Bouciquant eftoit Capitaine.

Si eut grand affaut: mais riens n’y firent; ains y laiflerent pluficurs des leurs meyt^St* blecez.Si fen rctourncrent:ôt furent deuant Mirebcl,8t deiftnt Aulny. Puis reuindrent au fiege de Blafmes. Prefque tous les iours y auoit faite aucune appertife d’armes, le fie-gc durant,deuant Blafmes. Le terme d’vn mois vint,quc ceux d’Angoulefmefc deuoigt ^ri^ctilffim: rendre. Si cnuoyale Comte d’Erby fesdeux Marefehaux: aufqfrcïs??STdc4a citéiu- rendue aux rerent hommage St feauté, au nom du Roy d’Angleterre par vertu d’vne p recuration, ^n^j^s,filon qu’il auoit. Ainfi curent^aix ceux de la cité : St reuindrent leurs oftages: fi enuoya le lf fratte'depeu Comte, à leur requefte, lehan de Noruich,Efcuyer. Capitaine d’icelle cité. Et touf-iours fe tcnoit le fiege deuant Blafmes, tant que les Angiois fen tindrent tous laflez: carl’Yuerfapprochoit: Stfi ne conquirent riens fur ceux de Blafmes. Si eurent confeil qu’ils fe retrairoientàBordeaux,iufquesau nouucau temps: St fe délogèrent, St pafle-rent la Gironde,St vindrcnt à Bordeaux:St,tantoft apres le Comte d’Erby départit foutes fes gens, St enuoya chacun en fa garnifon, pour mieux entendre aux bcfongnes fur la frontière, St eftre aulfi plus au large.

Comment mettre Goele^roj de Harecoart fut banni de France. nbsp;nbsp;c « a p. c x v.

»

-ocr page 146-

120


PREMIER VOLVME


• nbsp;nbsp;nbsp;17N ce temps amp;nbsp;en cefte faifon écheut en l’indignation, amp;nbsp;en haine du Roy meffire JLlGodcffroy de Harecourt(qui eftoit vn grand Baron de N (^mandie, frere, au Com* te de Harecourt, amp;nbsp;Sire de faindt Sauueur le Vicomte, amp;nbsp;de plufieurs villes enNormâ-die) amp;nbsp;ne fut que par enuîü^ar, vn petit deuant, il eftoit fi bien c^ Roy, amp;nbsp;du Duc, qu il vouloir. Si fut banni^ubliquemcwt du Royaume de France: amp;, fe le Roy 1 euft tenu en x ant cem ^°^ '^^’ '^ ® ^’^ ^quot;^^ ^^ moins fait, qu’il fit de meflire Oliuicr 4c Cüflbn^ des autres, qui en l’année t de deuant aiîoient cftédécolcz à Paris. Situtmefnre Godeffroy amis en 154 5 .a» cha. vo^: qui luy dirent fecrettement que le R oy eftoit indicie contre luy. Lors vuida le •jop.le luj laif Royaume, au pluftoft qu’il peut: amp;nbsp;l’en vint en Brabant,de4ez le Duc lehan de Brabant, fi tenirßn no- foncoufin:quilereceutioyeufement.Sideftiouralàvngrandtcmps:amp;dclpenditfare-^7’^ *’”^uenue5quirauoit en Brabant: car en France n’auoit il riens: carie Roy auoitfaifi toute ^nn d^F quot;nbsp;^^^^’'^^^^Conftantin:amp;ce«faifoit4euerleprofit:amp;nepouuoitceCheualierreucniren ce le^ieur coM- l ^æo^i^ du R^ dc Francc,pour chofe que le Duc de Brabant l’en fceut prier.Cefte hai-wr i’itjfàit, et ^^ coufta gramment au Royaume de France:efpecialemct au païs de Normandie.Car vHeUteufioHrs les traccslt;n parurent cent anApres: comme vous orrez enl’hiftoire.

^'^”'^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;De lamort laques J'^rteue/fe^eGa^t^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxvi.

17 N ce temps regnoit encores au pays de Flandres, en grand’prolperitéamp;puilTance, JOcc Bourgeois de Gand, laques d’Ârteuelle: qui eftoit fi bien du Roy d’Angleterre, qu’il vouloit:car il promettoit audit Roy, qu’il le feroit Seigneur amp;nbsp;héritier de Flandres: amp;fi en reueftiroit Ion fils, le Prince de Galles: amp;feroit en celle faifon de la Comté de Flandriÿ Duché. Dequoy eftoit fur celle entente le Roy (^Angleterre en celle faifon t L'an 1345. (qui fut enuiron lafaind lehaî^Baptffte,ranf mil trois cens quarante amp;• cinq) venu à m/ahUemenf. l’Efclufe, à grand^bifon de Baronnie amp;nbsp;de Cheualicrs: amp;nbsp;auoitlàamcnéleieuncPrin-eomeil fi veit^ ce de Galles, fon fils, fur les promefles de laquemart d’Arteuelle. Sifctcnoitlê lcRoy pria dedulîio ^ toute fa naue au haute de l’Efclufe, amp;nbsp;auffi fon Ânel: amp;nbsp;là le venoient veoir amp;nbsp;vifitet d'afi'è'^’^^ ^ ^^5 ^™^^ ‘^^ Flandrcs:amp; eut plufieurs parlemens entre le Roy Szledit laquemart d’Artc-ksAnn^.de^ ^^H^ d’vnc part: amp;nbsp;les Confuls des bonnes villes d’autre part, furl’cftat deflufdit. Dont France: cobien ceux du païs n’eftoient mic bien d’accord audit Roy,n’audit Artcuellc:lcqu^l prefehoit quilji eufi icj fa querelle de déshériter le Comte Louis, leur naturel Seigneur, amp;nbsp;fon ieune fils Louis, henau Img amp;nbsp;en hériter Ic fils du Roy d’Angleterre. Cefteehófe dirent qu’ils ne feroient iamais: md quatre ces dont au dernier parlement, quiauoit efté à l’Efclufe, dedims la naue du Roy Anglois, quarante c^ qu’on nomme Catherine (qui eftoit fi grande amp;nbsp;fi große, que mcrueilles feroit à recot-nc^Ëxemp “^’'^^^^ auoient refpondu ainfi ^n commun accord; Cher Sire, vous nousrequerci aufii,firs^êi d’vnc chofe moult pcfiintc,amp;qui au temps aduenirpourroit toucherau pays de Flan-^bre^ez^: ^ui dres, amp;nbsp;à noz hoirs, ^ray cft que nous ne fauons auiourd’huy au mode Seigneur, de qui dtfint comme nous aimions tant le profit amp;nbsp;rauancement,que nous ferions de vous.Mais cefte cho' ”‘’quot;'^' fe nous ne pourrions pas faire, de nous tant Iculcment: fe toute la communauté lt;lc Flandres entièrement ne fy accorde. Si fe traira chach deuers fa ville, amp;nbsp;remóftrerons généralement cefte befongne aux hommes de noz villes : amp;nbsp;là ou la plus faine partie fe voudra accorder, nous l’accorderons aulfi: amp;nbsp;ferons cy arrière dedans vnmois,amp;vous t Combien lt;jue t^plt;*ndrons fi à poind, que vous en ferez bien content. Le Roy d’Angleterre ne ledit la autres Ex- d’Artcuellc rien peurent dHonc autre chofe auoir, riautre refpöfe. Silavoufiftèntauoir empl. dient bien plus briéuc, fc faire fe peuft. Mais nenny. Sirefponditle Roy: En la bonne heure. Mais il le de- * Ainfi fe jiaKitIeparlcm.ent,amp; retournèrent les Confuls des bonnes villes en leurs lieux. Of dcmoû?^mcores vn petit laquemart d’Arteuelle delez le Roy d’Angleterre, ^** ‘ ^^^^ *°'*^ pouHa catife que le Roy d’Angleterre fe découuroit àluy feablemét de fes beiongnes: ^^u’il^faia^ amp;Jc^romettoittoufiours,amp;aircuroit qu’il les feroit venir! fon entente. tMaisillcs Mais il fc de deccut, quand il demoura derrière, amp;nbsp;qu’il ne vint à Gand aulfi toft que les Bourgeois, ceut, corne la qui auoient efté enuoy cz au paricmet de par tout le corps de la ville. Lors quand le cô-fintte lefimble feil de la ville de Gand fut retourné arriere,en l’abfcncc d Artcuelle ils firent aßcmblcr, monjlrcr elane au marché,grans amp;petis;amp;:làremôftraleplus fage d’eux tous,par aduis,fur quel eftatk ment: cr ainfi paiement auoit efté à rEfclufe,amp;quelle chofclcRoy d’Angleterrerequeroit par raidc e trouMons ^ nbsp;nbsp;l’information d’ArtcuclIe.Dont toutes gens commencèrent à murmurer fur luy,

1'^br. de la ^ ’^^ leur Vint mie i^ilailance cefte requefte:^ diloient que 1’11 plaßoit a Dieu,ils nele-chaux, par no roient ia feeus ne trouucz%rt/clle déloyauté,que de vouloir déshériter leur naturel Sci-^re’i. reuene. gneu^ pout hcritcrvn eftrange : amp;:fcpartirent tous du marché, ainfi que mal contens, Si. en

-ocr page 147-

DE FkOlSSARti


nt


» »

l i

[ C » t t

C

S C IS it » it

5

s: ■5

r r, ie ie

^

i' s» n

amp; en haine dudit Artcucllc. Or regardez comment les chofes aduiennent. Car,Pil fen nbsp;nbsp;• fuft aufii bié venu comSie il alla à Bruges amp;nbsp;à Ypre,remóftrer amp;: prefcheiia querelle dû Roy d’Angleterre,il leur euft dit tât d’vnes choies amp;nbsp;d’autres,qu’ils fe fulTent tous accor dez à fon opinion; aigh que ceux des dclTufdites villes cftorair. Mais il fe fioit tant en fa profperité ô^cn fa grandeur,qu'il y penfoit bic rec(«.iurer alTez à^empsiQuadil eut fait fon retour il viï^àGAid, «nfi c6me à heure de midy.Ceux de la ville,qui bien fauoient fa reuenue, eftoient alTemblez fur la rue,par ou il deUoit paUÂ: amp;,fi toft qu’ils le veirent, ils commencèrent à murmiÂcr, amp;nbsp;à mettre trois teftes en vn chapperon,amp;: à dire^eez* cy celuy, qui eft trop grandtnaiftre, amp;nbsp;qui veut ordonner de la Comté de Flandres à fa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ volonté:cc qui ne fait mie à fouffnr. Encore,auec tout cc,on auoit femé paroUes parmi la ville de Gand,quant au grand trefor de Flandres,que laquemart d’Arteuelle auoit af* femblé,par neuf ans amp;nbsp;plus,qu’il auoit eu le gouuAnemeift de Flandres (car des rentes du Comte il n allouoit nulles;ains les mcttoit,amp;: auoit toufiours mifcs,cn des pots:amp;: te-noit fon cftat,amp; auoit tenu le terme deirufdit,fur les amédes des forfaitures de Flandres tant feulement)que ce grand trefor(ou il auoit deniers-ans nombre)!! auoi^nuoyé en Angleterre toutfecrcttement.ee fut vnechofe qui moult enflâmaceux de Flandres amp;nbsp;de Gand. Ainfi que laquemart d’Arteuelle cheuauchoit parmi la ruc,il fapperceut tan-toft,qu’il y auoit aucune chofe de nouuel cotre luy:car ceux qui fe fouloiét encliner cotre luy,retournoient l’épaule, amp;:r’entroient en leurs maifons i Sifecommençaàdou-ter:car,aufli toft qu’il fut defcendu en fon hoftel,il fit fermer amp;nbsp;barrer portcs,huis,amp;Te-neftres. A peine eurent f^s valets cecy fait,que la rue, ou il demouroit, ne fuft couuerte, é»»(fite ^a Gt deuant amp;nbsp;dcrricre,dc gens,amp; efpccialement de menus gens de meftier.Là fiÿ fon cha- ^^'^ quot;”fquot; ^^ ftel enuironné,dcuant amp;nbsp;derriere,alfailli:amp; roihpu pft force. Bien eft vraÿ que ccu^ de J^'^quot;^^ ^'^^t leans fe deffendirenunoult longuemét,amp; en tuèrent Ôé bleccrent pHificurs:mais à fa fin p^k^A^iflf iisncpeurëtdurencâriiscftoiétafrallisfiroidcmét, qucprefquelcstroispartsdelavil- due:eux,cr le cftoit à ceft alfaut^C^iand lacets d’Arteuelle veit l’effort, amp;nbsp;cornent il eftoit oppref- eux aueduj. fé,il vint à vne feneftre fur la rue,amp; fe cômença à humilicr,amp; à dire,par moult beau lan-gage,amp; à chef nud,Bónes gés,que vous fault il? ne qui vous meut? pourquoy eftes vous fi troublez fur moy? en quelle manière vous puis-ie auoit courrouccz?dites le moy:amp; ie l’amederay pleinemét à voftrc volonté.hors refpondirét,tous à vne voix,ccux C|ui ouy l’auoiétjN ous voulons auoir côptt du grand trefor de Flandres que vous auez deuoyé, fans nul tiltre de raifon. Adoncrefpondit ledit d’Arteuelle moult doucement, Certes Seigneurs, au trefor de Flandres ne prins oneques riens. Or vous retrayez doucement en vozmaifons,ie vous en pric,amp; reuenez demain A matin: amp;nbsp;ie feray pourueu devons faire amp;nbsp;rendre fibon compte,que par raifottilvous deura luffire. Adoneques refpondi-rent ils à vne voix. N enny, nous le voulons tantoft auoir:vous?ie nous échapperez pas ainfi.Nous fanons,deverité,que vous l’aucz pieça vuidé amp;: enuoyé en Angleterre,-fans noftre feeu-.pour laquelle chofe il vous faut mourit.Qiund laquemart d’Arteuellc otiit ce mot,ilioingnitles mains,amp; commença à plorer moult tendrement: amp;nbsp;dit,Seigneurs tel comme ie fuis, vous m’auez fait: amp;nbsp;meiuraftes iadis qué contre tous hommes vous me deffendriés:amp; maintenâtvous me voulés occire faris raifon.Faire le pouués,fe vous voulez.Cafic ne fuis quvnfeul homme entre vous tous. Aduifèzvous,ponrDiqn,atrc» tournez au temps palfé;amp; confiderez les grâces amp;nbsp;les codttoifies^que iadis vous ay fah tes.Vous me voulez rendre petit guerdon,desgransbiens qu’autempspaffévousay faits. N e fanez vous pas comment marchandife cftoit perle en ce pays, amp;nbsp;ie la rcc^u-nray? Aptes ie vous ay gouuernez en fi grande paix,que vous affÄWTymreÄps de mon gounernement,toutes chofes à fouhait:bleds,auoincs,auoir,amp; toutes autœs marchan-) difes: dont vous eftes reconurez amp;nbsp;en bon poind.-Lors commencèrent ils à cAr, tous envne voix,Defcendez amp;nbsp;ne nous fermonnez plus de fi haut : car nous voulons Îuoir compte amp;nbsp;raifon du grand trefor de Flandres, que vous auez gouuerné trop longuement fans rendre comptc?Pourcc qu’il nappartendit mie àvn officier, qù’il reçoiue les biens d’vn Seigneur, amp;nbsp;d’vn pays^ fans rendre compte. Quand laquemart d’Arteuellô Yçit que point ne fe déporter oient,Sc ne fe refroidiroient, il forma fa feneftre,amp; foduifa qu’il iftroit par derrick, amp;; fen iroit dedans Vne eglife,qui fe ioignoit près de fonhoftcl: mais fonhoftçl eftoit ia rompu amp;: effondré par derr^euamp;i y auoit plus de quatre cens ^^ ^^^f ^-^^ perfonnes qui tous crioiét à l’auoir. Finablement il fuüptfns entre eux, S^ là occis, fans fable dtiaijuet nulle merci: amp;nbsp;luy donnale coup delà mort vn fellicr, qui fappeloit Thomas Denis. 'd'^rteueUe,

-ocr page 148-

122

PREMIER VOLVME

• Ainfi finit laques d’ArteucUe fes iours: qui en fon temps auoit efté fi grand maiftre en Flandres.Pouees gens le móterent premieremét: amp;nbsp;méchâtes §ens le tu erêt à la parfin. Ccs nouuclles fépandiret tâtoft en plufieurs lieux : fi fut plaint des aucuns amp;lcs autres en furent bien ioyeux.En rt^emps fe tcnoit le Comte Louis en T^erremonde. Si en fut moult ioycux^quad il Suit dire que4 aquemart d’Arteuclle eftoit occis icarj^luy auoit e-fté moult côtraire en toutes fes befongnes.Ce nôobftant nc^’ofa# fier^^ïîceux de Flandres,ne reuenir à Gand. (^âdle Roy dAngleterre, qui fe tenoit à l’Elclufe, amp;nbsp;fy eftoit * tenu mut le temps, en attendant la relation des Flamens,tntendit comment ceux de • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gana auoient occis laquemart d’Arteuelle,fon grand ami B fon cher compere,il enfut ^^ nbsp;nbsp;nbsp;^, nbsp;nbsp;nbsp;fi très courroucé amp;nbsp;fi très émeu que merueilles.Sife partit tantoft de rEfclufe,amp; rentra ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^n ^j^ nier,cn menaçant grandement les Flamcns,amp;le païs de Flandres: amp;nbsp;dit bien que ce-^^L^ ^^ mort feroit moult cher câparée.Ifors les Confuls des bonnes villes de Flandres (qui pur renurner fentirent Si entendirent bien, amp;nbsp;l’imaginèrent tantoft, que le Roy d’Angleterre feroit tn^n^leterre. Courroucé contre eux)faduiferctque de la mort d’Arteuclle ils f en iroictexcufcr:cfpc ciallcmét lt;ÿux de Bruges,d’YpÆ,dc Courtray3d’Audenardc,amp; du Frâc.Si enuoycrent en Angleterre deuers le Roy amp;nbsp;fon côfeil,pour apporter vn faufcôduit:àfin q feu rem et ils fe pculfent aller excufer.Lc Roy qui eftoit vn petit refroidi de fon irc,leuraccorda:S-vindrent gens d’eftat de toutes les bonnes villes de Flâdrcs, en Angleterre ( excepté de Gand)deuers le Roy, cnuiron la faint Michcl:amp; fe tenoit à Weftmonftier dehors Lon-excußi de nbsp;nbsp;dres.Là f exeuferent fort doucement de la mort.d’Artcuclle,amp; iurerent folennellemcnt ^^Fl^dnt^^“ ^^^ nulle chofe n’enfauoient: amp;, fils l’eulfent fceu, c’eftoit ce|uy qu’ils eulfent gardé Si jf», d’Jfn “u delfcndu: amp;nbsp;fi eftoient de la mort de luy moult courroucez amp;nbsp;defolez:amp;le plaignoient fir la mort de amp;nbsp;regrettoicntmoult fort:car üs ^cogtfbi^^oict qu’il leur auoit efté trefpropice, amp;nbsp;ne-Arteuelle touC- ceflaire à tous Icurs1bcfoings,amp; auoit rcgné,amp; gouuerné le pays de Flâdres,moult fagc-iours i j^f. ment;amp;,fi ceux de Gand,par leur outrage,rauoienttué,onleleur mroit amédcrUgran-dement,qu’il fuffiroit.Et remonftrerent encores au R^y,^ ^ion confcil,que fe d’Arte-ucllc eftoit mort, pourtât n’eftoit il mie élongné de la grâce amp;nbsp;amour de ceux de Flan-drcs:faufamp;excepté qu’il n’auoit que faire d’entendre à l’héritage de Flâdrcs, tant qu’ils ledcuirentoftcrauComtcleurnaturclSeigneurtCcommeFrançoisqu’ilful^hyàfon rint le parti fiE,fondroithoir,pourrenhcritcr,ncfonfilslePrinccdcGailcs:carccuxdcFlandrcS de Frac^ o- ^^ ^7 confentiroient iamais. Mais, cher Sire, vous a«cz de beaux cnfans, fils amp;nbsp;filles, le ainfi dit la Prince de Galics,voftre aifné fils,ne peut faillir,qu’il nefoit encores vn grâd Seigneur, draux- fans l’héritage de Flandres:amp; VOUS auez vnc Damoifellc à fille, moins ailnée,amp; nous vn ieune Damojfel,que nous nourriHÂis amp;nbsp;gardôsiqui eft héritier de Flâdres:fi fepourroit encores bien faire vn mariage d’eux dcux:amp; ainfî toufiours demourroitla Côté de Flâdrcs à l’vn de vez enfant,Ces parollcsamp;autres adoucirent grandcmcntle courage amp;Ie maltalent digt;Roy dAngleterrc:amp;fe tint finablement aflez bien content des Flamcns: amp;nbsp;eux de luy. Ainfi fut oubliée, petit à petit, la mort de laquemart d’Arteuclle.

Du Comie Guif/aume ede Haynaut: ^ui mourut en Fr/fi, (^granedBaronnie auee lujt,

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;CXVII.

EN clt; temps, amp;nbsp;en celle mefmc faifon,le Comte de Haynaur,nómé Guillaume,feoit en la ville* d’Vtrecht:amp;^ut vn grâd temps,pour auoir aucuns droits,qu’il y demâ-doit auoir. Si contraignit tellement par fiege amp;nbsp;par alfaut ceux d’Vtrecht, qu’il les eut a fa xjplonté, Serneitaraifon. Alfeztoft après, en celle mefme faifon, enuiron lafainél Remy,le Ct)mffflPTfft^rand’aflemblée de Gens-d’armes,Cheualiers, amp;nbsp;Efeuyers de Haynaut,def landreSjde Brabanr,de Holande,de Guerlcs,amp; de Iuilliers:amp;fe partirent le ComW amp;nbsp;fes Gens-d’armes de la ville de Dourdrcch en Holande à moult grand’foi-fon (Æ nefs amp;nbsp;de vaiireaux:amp; finglerent deuers Frife: carie Côte de Haynaut fen difoit eftre Sire : amp;nbsp;de fait, fe lesFrifons fuftent gens que l’on pcuft mettre à raifo n, le Côte de Haynaut y cuft eu grand droit. Si fit adonevne partie de fon pouuoirdelarcquerreamp; demâder: mais il y demoura, amp;nbsp;grand’foifon d e Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers. Dieu en ait les ames.MelTire lehan de Haynaut ne demoura pas au pays de Frife auecques fon neueu: mais, ainfi que d’autre part il fe vouloir combattre aux Frifons, clt;îmmc tout forfené,fes gens,voyans la déconfiture,le prindrent,amp; le getterét(voufift ou non)en vnc nef:amp; ef-pccialemét melfire Robert c^G^ues:qui adonc eftoit Efeuyer de fon corps. Si retourna à petite mefgnie,tout débaraté: amp;nbsp;fen vint au Mont-faindc-Gertrud, eu Holande;

y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou Ma-

-ocr page 149-

DE FROISSART.


12^


ou Madame, fa nicce, Madame lehanne (qui fut femme au defTufdit Comte,amp; fille aif- nbsp;nbsp;•

née au Duc de BrabantXattendoit : laquelle fe tiralors à la terre de Buit^i, dont elle é-Roit douée.Et ainfi vacquala Côté de Haynaut vn temps:amp;la gounema meflirc lehan de Haynaut, iufqucs à tant que Madame Marguerite de Hü^iaut, mere au Comte Aubert, fe tira celle part, amp;nbsp;en print la faifine amp;nbsp;l’héritage, amp;nbsp;luy firaiit les Seigneurs amp;nbsp;les Barós feautc^ttïbmm|igc.i3efte Dame Marguerite,Comtcifc de Haynaut,auoit à mary MonfeigneurTouis de Bauiere, Empereur de Romme, amp;nbsp;#.oy d’AUemaigne.

Commefii weßire lehan ^e HdjKautß f'elour?2à Ffa»eß/j(. C U a p. Cxvm^

A S fez tort apres le Roy Philippe de France traita,^' fit traiter par le Comte de Blois, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

YxenuersMonfeigneurlehandeHaynaut,qu’ilvoufifteftreFraçois, amp;:luytranfpor-teroit,en Erance,lareucnue qu’il auoit en Anglctelt;e,amp; lainy affigneroit fi luffilammet comme il plairoit à fon Confeil. A ce ne faccorda mie iegerement: car il auoit fa fleur de ieuneflê vfée au feruice du Roy d’Angleterre: amp;nbsp;fi l’auoit toufiours 1?R oy moult aimé amp;nbsp;dcfiré.Lors,quandle Comte Louis deBlois(quituoitfafiileàfcmmc^amp; en auoit trois fils: Louis, lehan, amp;nbsp;Guy) veit qu’il n’y pourroit point entrer par celle voye, en trouua le moyen,par le Sire de t Sagunelles;quicftoitcompaignon à Monfeigneur le- tl' P^^ß ^ué han, amp;nbsp;le plus grand de fon Confeil. Si fut aduifé, pour le traire hors du parti des An- ^’^ ‘^‘^’'•}' ^'*'gt;^ glois,que pourvu grand temps on luy fill cntcndant,qu’on ne luy vouloit payer fa reue- “^^^^^^ nue en Angleterre: amp;nbsp;de cefemelancQÜa Monfeigneur lehan de Haynaut: tellement p^ .^ .. qu’il renonça aux fiefs amp;nbsp;conuenances qu’il auoit au Royaume d’Angleterre: amp;,quand ^^^x,,-, /^ ^fj^^ le Roy de France le fceutilenuoyadeuers luy fuffifans melfagcrs: fi le retint à luy, amp;nbsp;de pitre ^^. fon Confeil, à certains gages: amp;nbsp;le recompenfaj en left Royaum e, de tant de reuenues, ôt plus, qu’il n’auoit t^nu en Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Du grand oß^^ae ie Duc de Normandie mena en Gefiengne, eànii^ele Cemie d'Friy, C H^ P I t R E nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C X I X.

LE Roy fut informé des cheuauchées amp;: des conquefts,que le Comte d’Erby auoit faits ÿi pays de Gafeongne, fi auoit fait vn trefgrandamp;efpecial mandement, que tous nobles, amp;nbsp;non nobles, dont on fe pourroit aider en fait-d’armes, fulfent en la cité d’Orléans amp;nbsp;de Bourges,amp; là enui?on,à certain ioun Par ce mandement vint à Paris le Duc Odes de Bourgongne,amp; fon fils le Côte d Artois amp;nbsp;de Boulongne. Si fe prefente-rent au Roy à tous mille lances. Apres vint le Duc de Bourbon amp;nbsp;le Côte de Ponthieu fonfrcre,à grâd’toifon de Gês-d’armes.Si y reuint Ä Cote d’Eu amp;nbsp;de Guines, Cônefta ble de Frâce,cn moult grad arroy. Aufli le Côte de Tâcaruille,le Dauphin d’Auuergne, lcc()re de Forefts,le Côte deDâpmartin,le Côte de Vadofme,^ Sire de Coucy,lc Sire deCraó,le Sire de Sulli,l’Euefque de Beauuais31e Sire de Frênes.le Sire dcÆeauieu,Mô feigneur lehan de Chaalôn,le Sire de Royc,amp; moUlt d’autres: lefquels faffemblerêt en la cite d Orleans: voire ceux de par deçà Loire: ôz ceux de delà(comme de Poiélou, de Xamói:ógC3delaRochelle,deCaourfin,deLimofin.amp;d’Auuergnc)es marches de Tou louze.Sipalferent toutes ces gens outre,par deùers Roucrgue:amp;: fen trouuerent grand’ foifon devenus amp;nbsp;airemblez,enla cité de Roddes,des marches d’Auuergne amp;nbsp;de Pro* uencc.Tant firent ces Seigneursamp; Genfd’armeSjqu’ils vinÄrent en la cité dcToulouzc, amp;nbsp;là enuiron: car tous üc fe peurent pas loger en la cité: tant eftoient grand nombre: prefque cent mille teftes armées ou plus, t Ce fut l’an de grâce iJ^^Tantoft après la fefte de N ocl, le Duc de Normandie (tpi eftoit Chef de celuy Sup^artit^ tout celle ƒƒ’'lt;» 134$. armée, amp;nbsp;fit cheuauchen deuant, fes Marefehaux : le Sire de Monmorenc^, 6^c Sire eom^toußauts. de çainél-venant. Si le tirèrent premièrement deuant le chaftel de Miremont: que , r n les Anglois auoient conquis cncelle faifon; Si l’alfaillirent moult fort a feiounramp; y auoit enuiron cent Angloi^, qui le gardoient auec leur Capitaine I ehan t Brifto. Auec nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

les Frâçois eftoitmeflire Louis d Efpaigne,auec grâdfoifon de Gcneuois Arbaleftiers: Mtremont rt-qui point ne f épargnèrent: fi que ceux du Chaftel ne fe Iceurent fi bien deffendre, que frinspar la de force ils ne fulfent prins, amp;nbsp;morts la plus grand’ partie de ceux de d edans, amp;nbsp;mÇfme- ^'•“«f®»-ment le Capitaiiie.Si (c rafrefehirent les Matefehaux de nouueaux Gens-d’armes:Puis Ço'*’^^^^”[j, pafterent outre, amp;nbsp;vindrent deuant Villçfrâche en Ag^ioi^Là f jrreftatout roft,amp;rê- f^p^^'r^je uirôncrentamp;aflaillircnt.Adôcn’y eftoitpasmeflireThomastCrocq:ains eftoitàBor- /^ chaux 'dit deaux, deuers le Comte d’Erby, qui l’auoit mandé. Tous ceux, qui à ce iour^ftoient außi Cocq.

-ocr page 150-

124


PREMIER VOLVME


• nbsp;nbsp;dedans Villefranche,fc deffendirent vigoureufement:mais finablement ils furent prinS par force,amp; l^ille courue amp;nbsp;arlc,amp; occis la greigneur partie As foudoyers. Et adoc fe retira l’oft deuers la cité d’Angoulefmc:amp; lailferétVillefranche amp;nbsp;le chaftel tout entier, fans abbatrc,amp; fans garde.ffFcité d’Angoulefme affiegerét tout ^utour.Si en eftoit Ca-' parauant pimine,de parle Roy #’Angleterrlt;^vn Efcuyer, appelé lehant NormechX^âdle Code Noruich ^^ d’Erby, qui fe tenoit en la cité de Bordeaux, entendit la venuclt;lu giJpTooft de Erâce, chaf. 114. C7- ^ qu’ils auoicnt ia recont^is Miremont èc Villefranchc,amp; toute robee amp;nbsp;arfe3hors mis ainß le mette^ie chaftel,il enuoya tantoft quatre de fes Chcuahcrs(efqu^s il fe fioit moult)amp; leur pria /« ./tbrege^z qu’il^irinlTent foixate hommes arrnez,amp;trois cens Archets,amp; allaflent par deuers Vil-comble jue les lefranche. Si prinflent le chaftel (qui eftoit demouré to ut vuide,amp;entier) amp;nbsp;le meiftent i^r^onTc^t ^ po^^^ ^^^ portes de la ville aufluamp;,fi les François le venoiét derechef aftaillirjqu’jls f/e douane ^^ dcffendifTentzcarilles fecturroit,« quelque méchefque ce fuft.Et ceux le firét ainfi. re neßit celuji C’eftoient meflire Eftienne t de Côby, meflire Richard de Halledon,melfire Raoul de ^u’ila nommé Haftingues,amp; meflire N ormand de Fincfroidc, Après le Comte d’Erby pria au Comte de Courci au de Péncbrgrh,a meflire GauricMe Manny, à meflire Franque de Halle, à Monfeigneur eha.io6.ßr la Thomas Crocq, à meflire leha de la Touchcjà Mofeigneur Richart de Beauuais,à Mo-feigneur Philippe de Rochlene,à Mofeigneur Robert de Neufuillc,à Mofeigneur Tho-om ijur^ e ^^^^ Brifet amp;nbsp;à plufieurs autres Cheualiers amp;nbsp;Efeuy ers,qu’ils voufiflent aller à Aeuillon, duloS ainß ^ garder la forterelle:car trop leroitcourrouce,fil la perdoit.Ccux le partiret(q cftoict ^ue la chaux bi^ quarante Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers,amp;trois cens homes armez parmi les Archers) amp;nbsp;le nommeßm~ fen vindrét boutcr dedans le fort chaftel d’A guillô. Si trouuejét encores bien fix vings blablement de cópaignó^:que le Comte d’Erby y auoitlaiflèz.Lors pourueurét le chaftel de viures de Tombi. nbsp;nbsp;nbsp;farines,amp; d’autres pourueâces biA amp;nbsp;largement. Ainfi que les quatre cheualiers delfuf nomez pour aller à^illefrâche,cheuauchoiét parmi le païs,en allait celle part ils cueillirent grand foifon de beufs,de vaches,de moutós,de blez,d’au,oines,amp; d’autres^iures. Si firét tout amener,deuât eux,dedans Villefrâche .Çjreprindrent le chaftel amp;nbsp;repare-rcnxamp;: rcleuerét les murs,amp; les portes de la ville:amp; firét tant qu’ils furent plus de quinze

ße^ee far le Vue de j[^or~ mandie.

cens homes,tous aidables,amp; pourucus de viurcs pour plus de fix mois.Le Duc de N or-.An^wleßne mandie (qui fut grad tops deuant la cité d’Angoulcfme) vcit que par afiaut il^c la pou-eßroitement lt;ƒ uoit auoir ne gaigner: car elle eftoit fi bien deffcndue,qu il y pt rdoit chacun iour de fes gés.Si cômâda que nul n’allaft plus à rairaut,amp;que cfiacun fe délogeaft,amp; allafsêt loger plus près delà cité. Ce fiege durât,vn iour vint au Duc le Scnefchal deBeaucaire: qluy dir,Sire,ie fay bien toutes les marches de ce païs, fil vous plaifoit à moy prefter 6oo.hô mes armez,i’iroye aducturer aual c? païs,pour querre befl:e.samp; vitailles :car afiez to fi au-rôs defaute de viures. Tout ce pleut bien au Du c amp;nbsp;à fon cofeil. Si print ledemain ledit Senefchal plufieurs Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers,qui fe defiroiét à auâcer:amp; fe bouterét def-fousluy le l^c de Bourbon,le Comte de Ponthieu fonfrere,le Comte deTancaruille,

f Peßible ^ue leu oit? ßroit

le Comte de Forefl:s,le Dauphin d’Auuergne,le Sire de Pons amp;nbsp;de Partenay,le Sire de Coucy, le firc d’Aubigny, le fire d’Auiremôt,le fire de Bcauieu, Mofeigneur Guifehard d’Angle,Mófeigneur de Saintre,amp;plufieurs autres,iufqiies à neuf céslâces.Lors mote-rêt à cheual vue vefpree:amp; cheuaucherêt toute la nuit, lufques au poinél du iour,q l’aube l^rauoit.Si vindrent deuant vnc groffe ville qui nouuellemêt f eftoit reduc aux An-außthon n- glois.Si l’apeloit on Atheni^Là endroit vint vnc efpie:qui dit audit Scncfchal,quc de-rard d(t ’cref- au oit bié^enuiro fix vingts homes armez(tat Gafeos,come A nglois)amp; trois cés Ar-foit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ch^rs qui moultbi^^effendroiét,fi on les aflailloit.Mais i’ay veufdit l’efpie au SeneP

cha!)iflÏrla^roy^enors de la ville:amp;y abien enuiró deux cés groftes beftes: amp;r fontau 9 deflou.^e If ville,es prez. Lors ditle Senefchal aux Seigneur^ qui là cftoient, Meflei' gneurs*e cófeille que no® dcmourós cn celle vallée,amp; ie m’é iray,a tout lt;?o.cópaignóSj acciAillir la proïe:fi l’amcneray ci endroit:amp; ie péfe que les Anglois f é iftrót hors,pour récourre laproye. Si leur irez au deuant. Et ainfi futfait.Le^enefchal à tout 6quot;o. côpai-gnons tresbien mótez,cheuaucha,par voyes couuertes,autour de la ville,ainfi que l’cP pie le mcnoit:tant qu’il vint es beaux prez,ou les beftes pafturoient.Tâtoft fit épartir fes com|taignons3amp; mettre ces beftes cnfemble:puis les chacerent deuant eux,au deflbus de la villc,par vnc autre voyc,qu’ils n’eftoiétvenus.Les gardes tic la porte amp;nbsp;du chaftelj qui ce vcoient, comnyncei^rR^aire grand’noife, amp;nbsp;à corner,amp; émouuoir ceux delà ville,amp; les compaignons, qui p ar aduenture encore dormoient: car il eftoit fort matin-Lots fai^rêt fus haftiuemét.Si feUcrét tous leurs chenaux,amp; faflèmblerent en la place-y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puis

-ocr page 151-

DE F R 0 I S S À R Ts


î2ÿ


Puis vindrent chaCÙn,^ui mieuxmieux.Si ne demoutercnt en la ville, ^rs que les villains. Les Anglois, qui eîloient iflus aux champs pour récourre leur proye, fe haftoient moult fort,en écriât aux Frâçois.Vous ne vous en irez pajiginfi.LcScnefchal amp;nbsp;fa route commencèrent à eu»haftcr:amp; fen vindrent ferir fur ces Angloij,qui les chaçoicnt.lef-quels n’cur#«i4^s loifir d’eux retourner:ains eftoient fi épars,qu’en briéue heure furet ruez ius. Là fut prins rc Capitaine,meffire Eftienne de Lefy,^nglois,amp; tous ceux d’ho-neur qui entour luy eftoiét:^ le demourant tout mort. Puis cheuaucherét les François • haftiuement deuers la ville: amp;nbsp;entrèrent dedans d’affaut ( car elle eftoit fans gardlt;pamp;la premiere bataille,quiy entÂ,fut celle du Due de Bourbôi Si fe faifirét lefdits Seigneurs ta-ville i‘^ de la ville: amp;nbsp;la rafrefehirent, de nouuel, de gens amp;nbsp;de Capitaine: puis il fen partirent, à thenlsfrinfi toute leur proye amp;nbsp;leurs prifonniers:amp; fen reuind^nt lendemain deuant Angoulefmc. P“^ In Pran-Si acquit le Senefchal de Beaucaire grand honneur en eefte cheuauchée:combien qu’il f’quot;* y euft de plus de grarts Seigneurs affez, qu’il ne fufti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Comment lehan de Normech échappa d’Angouleßneyguafld ladite videfe rendit^rancoiß,

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;CXX.

AInfife tint des Seigneurs de France vn grand temps le fiége deuat Ahgoulefmc:amp; couroient les François tout le païs.q les Anglois auoiét cóquis:amp; y faifoiêt maints deftourbiers:amp;: r’amenoient fouuent des prifonnicrs,amp; grans proyes,enleur oft,quÂid ils trouuoicnt à poinâ::amp; moult y conquirent les deux frètes de Bourbon grand’ grâce: car ils eftoient toufiours dies premiers cheuaucheurs.Q^âd lehâ de N ormcch,Capitai-ne d’Ahgoulefme,veit que le Due de N ormâdie ne fc^artiroit poït du fiege,lt;Ju’il n euft lacitéàîavolôté,amp; fentit quelespourueanccs de leans fc mcndri(rgient,amp; qucle Cote d’Erby ne faifoit njjl compte deleuerlc ficgc,amp;aufli fapperceut que ceux de la ville f encliÂoicnt moult aux François,amp;: pieça fc fuffent tournez François,fils euftent ofé,fi fe douta de trahifon,amp; penfa qu’il ft fauueroit,luy amp;nbsp;^«s compaignons. La t vigile de la t nbsp;nbsp;nbsp;^fl ^

purification Noftre-dame il vint aux créneaux de la cité,tout feul,fans dire à nul hôme ^^^°- * ^^*5 quelle chofc il vouloir faire. Si fit fignc, de fon chapperon, à ceux de l’oft, qu’il vouloir l^^^*^^^il”“^ parler à a»cun d’eux. Ceux qui apperccurent ce figne,vindrent celle part,ôc luy dema- ^„^ ^, /^^,gt;^ derent qu’ilvouloit.Et il dit,Ic parleroyevolontiers àMonfeigneurleDuc dcNormâ- er le peuuent die,ou à l’vn de fes Marefehaux. Et adonc ceux l’allèrent nocer au Duc de N ormandic: mar^^uer des la qui tatoft y vint,amp; auec luy amena aucuns cheualicrs. Aulfi toft que lehâ de N ormech, reprmß de Mi Capitaine de la villes veit ledit Duc, il ofta fon chapgerö^ amp;nbsp;le falua: amp;nbsp;le Duc luy rédit '^^^^^^ ^ fon falut,Séluy dit, Ichan,com ment Vous va? Vous voulez vous rendre? lencfuismi« ^y^p^L^f^^^„i confeillé de ce faire (dit il) mais ie vous voudroye bien prier que, pour la reuerance du nbsp;'

iourNoftre-dame, qui fera demain,vous nous accordiffez vn refpit, qui dvgaft demain leulemen^arquoy les voftres,ne les noftrcs,ne peuflent greuer les vns les autrcs,mais demouraftent en paix.Et le Duc luy dit,I e le vueil. Le iour de la Chandeleur,au matin, lehan de N ormech farma,amp;: tous fes compaignons,vns amp;nbsp;autres: amp;nbsp;fit tout trouflerec qu’ils auoient. Puis fît ouurir la portc;amp; i(Et hofs de la citéiLors ceux de l’oft fe comen* cerent à émouuoir. Adonc cheuaucha lehan deNormech: qui alla tout deuant, amp;nbsp;dit,. Seigneurs,Scigneurs,fouffrez vous ne faites nul mal aux naftres:car nous auonslréues auiourdhuy tout entier (ainfî que faucz)accordées de Momeigneur le Duc de N ormâ-dic, amp;: de nous aulfi. Si vous ne le fçauez, allez le fauoir: car nous polluons bien, fus ces tréues,aller amp;nbsp;chcuaucher,quelque part que nous voulons; Cc^j^MvU^ vpdrent Su Duc,pour fauoir qu’il en voudroit faire:lequel leur dit qu’o les laifTaft aller,de par Dieu, leur chemin,quelque patjqu ils voudroiét;car nous ne les pouuons de riens cogtrain- • dreàdemourer.le leur tiédray ceqieleuray promis.Ainfifenalla Ichâde Normyh, amp;nbsp;fa route;amp; pafferét parmi l’oft de France fans auoir dommagc:amp; fen vindrét vcre A-guillon. Et,quand les Cheujiiers de leans fccurent cornent il eftoit parti,amp; auoit fauué le fié,ils dirét qu’il f eftoit aduifé d’vne grâd’ fubtilité. Lédemain du iour Noftre-damc, les Bourgeois d’Angoulefme fe tirerét à eôfeil:amp; eurét aduis qu’ils fe rendroiét au Çuc.

Si enuoy erent deuers luy, en l’oft, aucuns traiteurs: qui exploitèrent tellement, que le Duc lesprintàmerci,amp;Ieurpardônafonmaltalét:amp;entra dedans la ville,amp; au chaftel: . -g^if/^f amp;nbsp;rcceut l’hommage des citoyens: amp;nbsp;y eftablit Capitaiw^jiiidlirc Anthoine de Villiers, ^t^dau^sede amp;centfoudoyersauecquesluy4 Apres fe délogea le Duc, amp;:fe trahit deuers le chaftcl ^-ormMdie. dctDamalfon:ou il tint le fiege quinze iours,amp; y eut tous les iours alfaur.Finablignent t Parauam 1 fij *

-ocr page 152-

12^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME.

Damaflin 4» il fut prins: amp;nbsp;tous les Anglais amp;nbsp;Gafcons,qui eftoient dedans furent occis.Si donnait ^ ^ Duc le chaftcl amp;nbsp;chafteUennic à vn Efeuy cr de Beaufle, qui fapcloit le Borgne deNul-uy les^br^^ ^X’ ^P^^^f vint le Duc dcuaafcl Tomins (qui ficd fur la Garonne) amp;c le trouua bien garni François. Anglois amp;nbsp;dc Gaicqjis. Si y fut tout le iour à affaillir amp;; à écarmfeucher. Si y fut grand ■t-p.ïrJZM«f téps:amp; en la fin fe rendirent ceux tic dedans,fauf leurs corps amp;nbsp;leurs bij,üi*4k: les deuoit Thonins an faire conduire iufques à li|)rdcaux,fur fon peril. Ainfi fe parfirent ces oopaignons efträ’ {bap.ï i^,s,fi gers/mais ceux de la ville demourerentenrobeiflance dq^uciquilc tint la fur lariuie-^diticy j-g dBGaronne,à tout fon oft,iufqult;ï61 aprèsPafques.qu’il ^ tira deucrs le port Sainde-li chaux’ ^ Slavic, fur celle mefme riuicrc: amp;là auoit enuiron deux cens Anglois, qui gardoienth Tours ^ nbsp;nbsp;nbsp;''^^^^ ^ ^‘^ paffage: amp;nbsp;l’auoient fortifiée grandement: mais ils furent prins par affaut, Sx

t 1546 peut tous ceux qui dedans eftoient. Si la |pparercnt dedans, amp;: rafrefehirent les Gens-dar-maintenant, nies: puis fcn partirent les Rançois: amp;nbsp;cheuauchcrent deuant Aguillon.

fßreicymnr-f*ffiHremtnf.

Comment le Duc Je Normandie meit leßege deuant Äguidonß bien cent mille combattant-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE CXXI.

TAnt exploitèrent ces Seigneurs du pays de France (dont le Duc de Normandiee-fioitChef amp;fouucrain) qu’ils vindrent deuantle chafteld’Aguillon. Si felogèrent, amp;nbsp;f épart irtt contrcual les beaux prez amp;nbsp;larges félon la riuiere (qui porte grand nauire) clfacun Seigneur entre fes gens, ^chacune Conneftablie à paiTuy,ainfî qu’ordonné e-ftoit par les Marefehaux de l’oft. Ce fiege dura’iufques à la fainél Remy : amp;nbsp;y auoit bien cent mille hommes armez, à chenal amp;nbsp;à pié: amp;nbsp;conuenoit cewx de dedans combattreî ceux de 1^11,deux ou trois fois le^our:^ Ic plus fouuét du matin iufques au foir,fans cd fer: car toufiours l^pr furuenoit de nouuclles gens(cômc Géneuois,amp;: autres) qui ne les laiffoient repofer.Premieremét les Seigneurs de France regard cif t qu’ils ne pouuoiem paruenir iufques à la fortereffcjfils ne paffoient la ri^icrc;qui eftoit large,longue,d pat' fonde. Si commandale Duc qu’vn pont fuft fait (qi»y qu'il couftaft) pour paffer bd uiere. Siyvindrétpourccpótouurer,plusdetroiscensouuricrsquicharpétoientioui . amp;nuid.Quand lesChcualiers,qui dedans Aguillon cftoicnt,vcirent que ce pont eftoit fait outre la moitié dc la riuiere,ils firent appareiller trois naueSjamp;entrerét dalans.Puis chacerent tous ces charpentiers en chemin, amp;nbsp;les gardes auffi. Si défirent fans delay) | tout ce qu’ils auoient fait en vn grand temps. Quandles Seigneurs de France veirétet) ils firent appareiller autres nauires à l'encontre d’eux: amp;nbsp;meirent grand’ foifon de GenS' . d’armes dedans: comme Géneuq^, Bidaux amp;nbsp;Arbaleftiers: amp;nbsp;commandèrent aux ou- , uriers à ouurer,fur la fiance de leurs gardes.Quand les ouuriers euret ouuré,vn lourd-' qucs à midy,Monfeigneur Gautier de Manny amp;nbsp;aucuns de fes compaignons entrer«»' en vne nef^ coururent fus aux ouuriers, amp;nbsp;leur firent laiffer leur œuure,amp;: retournera-arricre:amp; fut lors tout défait,quant qu’ils auoient fait.Ce débat amp;nbsp;celle riote recome»' '■ soient de iour en iour: amp;nbsp;au dernier les Seigneurs de France y furent fi étoffément,J' gt;nbsp;uHl nbsp;nbsp;c S^’^lt;i^rét fi bien les ouuriers,que le pont fut fîit3amp; accôpli bon amp;nbsp;fort.Si pafferent ad-

fiiPfar^les IcsSeieneurs,amp;: touti’oft,armcz amp;: ordonez par manière de bataille:^ alfaillirctlceb-' François, • ^^ d’Aguillon vn iour cntier:mais riens n’y firent. Si retournerét deuers le foir enb»'^ logis:*amp; eftoit leur oft bieqgiourueu de tous biens.Ceux duchaftclferetrahirétdck»' deffenfe,amp; remcirent enbonpoindt eequeropu amp;brifé eftoit: car ils auoient auece») foifon d’ouuriers. Quand vint le lendemain les François ordonnèrent qu’ils mcttroi«' Icüir oft ci^qiw«M^MÔ:s:la premiere defquelies affaudroit des le matin,iufqucsàpri®^ la feconde.de prime iufques à midy:la tierce3dc midy iufques à vefpres: amp;nbsp;la quarter * vefpr# iniques à la nuiét. Si affailliretit,par celle ordônancc^ix iours:mais ceux de^q da^ ne furet oneques fi trauaillez,qu’ils ne fe deffendiffent fi trefvaillammér,queceu^ dertftny fccurent riens gaigner, fors tant feulement le pont qui eft deuant le chafte* Lors eurent les Seigneurs François autre confeihear ils eiwoyeret querrc,àToulouz«) huit des plus grans engins qui y cftoient:amp; encores en firent faire amp;nbsp;charpenter qo^ plu^rans:amp; firét getter ces douze engins fans ceffer iour amp;nbsp;nuid, par deuât le chai « ■ mais ceux de la fortereffe eftoient fi bien gucritez, qu’onques pierre d engin ne les grc ua,fors aux teds des manoirs:amp; auoient ceux du Chaftel grans engins qui débrifoi^ tous les engins dc d^hors^^^^pieu d’heure ils en briferent plus de fix. Ce fiege rant aduint plufieurs fois, que Monfeigneur Gautier de Manny fcn iffit hors, a to^^ cent^ fix vingts compaignons:S^ aUoient outre la riuiere, de leur cofte, fourrager^^^

-ocr page 153-

Ö E FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;127 nbsp;'

reucnoient,voyant fouuent ceux de l oftjà grans proyes. OraduintvniourqüeMon- • fcigneur Charles de Mxmrmorency, Marefchal dcl’oft, cheuauchoit,à «inq ou fix cens compaignons à chcual:amp; r’amenoit moult grande proyc:quil au-oit fait recueillir fur le paySjpourl’oft auitaülcr. Sil’encontra Monfeigneur Gemierde Many, deffous Aguil-Îon. Si fentj^rirent : amp;nbsp;y eut dur butin,amp; maint komme remftrféjblecé, amp;nbsp;mortod v- /^„^„„tyt j^ ne part amp;nbsp;d’aut|p.Le#FraAçois cftoient bien cinq contre vn. Si vindrent ces nouuelles Charles de Moi dedâs Aguillon.Lors iflirent chacun,qui mieux mieux:amp; 1 ^Comte de Pénebroth tout morenen er de deuant.Si vindrent tout decanta la mcllcc:amp; trouuerent Monfeigneur Gautier^ Mâ- Gautier de Ma ny,qui eftoit à tcrre,cnclof entre fes ennemis,amp;y faifoit merueilles d’armes, quot;^ntoh ^?gt;deuant ^-futrécoux amp;remonté.Entandis qu’ils fe combattoientfort amp;nbsp;afprement, les François S*‘^”‘ chaccrent,lcurproyefortamp;afprement,amp;lameircntàfauueté: ou autrementilsl’euf-fent perdue,car les Anglois,qui iflirent hors d’A^iillon jkmr fecourir leurs eópaignós, répartirent tantoft furies François, amp;nbsp;les écarmoucherent, tellement qu’ils les encha-cerent,amp; deliurerentleurs gens qu’ils auoientprins, amp;nbsp;cnprindrentplufieurs desleurs prifonniers: amp;■ à moult grande peine fe fauua Monfeigîieur Charles de Mtÿitmorancy: lequel l’en reuint moult haftiuement,ainlî comme tout déconfit. Quand ce fut fait, les Anglois retournèrent dedans A guillon: amp;nbsp;curent beaucoup de tels rencôtres amp;nbsp;butins, amp;nbsp;fouuent,fans les aflaux amp;nbsp;écarmouches qui y cftoient prcfque tousles iours. Vniour fit on armer tous ceux de roft;amp; commandèrent les S eigneurs que ceux de Touloÿze, ceux de Carcaflbnne,ceux de Bcaucairc,amp; leurs Sencfchaucécs, aflailliflent du matin, iufques à Midy:Sc ceux j^e Rouergue,de Caours, d’A génois, t à leur retraite, iufques à -fc^efl à dîn vcfpres:amp;àceluy,quipourroitgaignerlcpont de la porte duChaftel, onjpy donne- quand les au roit cent efeus d’or.Le Duc de Normandie, pÄur mieux fournir à celuy aflaut ,fit venir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;retire

fur la riuicre grand^lanté de nefs amp;nbsp;de challans.Les plufîeurs enfrerent dedans, pour ’^oiêtàmidy. raifofl depafler celle riuiere:amp;les aucuns paflerent au pont.Çeux d“ Chaftelfe deffen- -f^ntendeie dirent.Finablement les t aucunefe meirét dedans vnc petite naue en reaue,par deflûus des Fraçois. le pont:amp; getterent grans crocsamp; haucts audit pont leuis.Puis rirerent à eux fi fort,que ils rompirent les chaînes de fer,qui le pont tenoient:amp; l’auallerent ius par force.Lors fe lanccrcgt François fur le pont,fi haftiuement qu’ils trebucherent l’vn fur l’autre,tout en vn mont(car chacun d’eux defiroit moult à gaignerles cent cfcus)amp; ceux d’amont get-toient pierres,pots pleins de chaiftt,grans mérains,amp; eauc chaude. Si en y eutplufieurs blcce23morts amp;nbsp;trébuchez en l’caue des folfez.Toutesfois fût le pont conquis par for-cc:mais il coufta plus qu’il ne valoir: amp;nbsp;fi ne peurent gaigner la porte: ains fe trahirent à leurs logis(car il eftoit tard:amp; auoient meftier de r^ofcr)amp; adonc ceux du Chaftcliflirent hors,amp; refirent le pont,plus fort qu’il n’eftoit deuant.Le lendemain vindrent deux maiftres engigneurs au Duc deNormandie: qui dirent qu e,fon leur vouloir liurer bois

amp; ouuricrs,ils feroient quatre t chauffaux, qu’on mencroit aux murs du Chaftcl : amp;nbsp;fc-roienc fi haux,qu’ils furmonteroient les murs. Le Duc commanda qu’ils les feiflènt: amp;nbsp;Tj^*” *^ ht prendre tous les charpentiers du pays, amp;nbsp;payer largement. Si furent faits ces quatre chauffaux,en quatre grofles nefs: mais on y meit longuement : amp;nbsp;coufterent grans deniers. Si y fit on les gens entrer,qui à ceux duChaftel deuoient combattre. Quand ils eurent paflé la moitié de la riuiere, ceux du Chaftel decliquerent quatre t martfnct*, -[sala dit qu’ils auoient faits nouuellement,pour remedier contre ftfdits chauffaux. Ces qua- martinois. tre martinets gettoyent fi groflespierres, amp;nbsp;fi fouuent fur ces chauffaux, qu’ils furent bien toft froifrez:tantqucles Gens-d’armes,amp;ceux qui les conduifbi^tjuc fe peufent dedans garantir.Si fe retirèrent arriere,le plus toft qu’ils peurdm^^^ainçoi? qu’ils fulfét outre la riuicre,l’vn des chauffaux fut effondré au fond de rcaue:amp;laplus grande partie • de ceux,qui dedans eftoient,furent noyez'.dôt ce fut grand dommage, car il y auoit de bons Cheualiers:quidefiroient leurs corps aduancer. Quand le Duc deNonAndic veit que par ce ne pourroij venir à fon entente,!! fit les trois chauffaux cefrcr,amp; retraire. Lors il ne peut plus aduifer voy e comment il peuft le fort Chaftel dAguillon conquer rc:amp;: fi auoit dit qu’il ne partiroit,fi auroit le Chaftel à fa volonté, amp;nbsp;ceux qui dedans e-ftoient:filcRoy5fonpcre,nelc remandoit. Si ordonnèrent lesSeigneurs devance, que le Conneftablc de France amp;nbsp;le Comte de Tancaruille allèrent à Paris, par le con-fcilduDuc. Sirecordcrcnt,au RoyPhilippeJ'eftat^fi^e d’^guillon. Sivoulutle Roy q fonfils,le Duc de N ormandie,demouraft encores deuât AguillÓ,tant qu’il Teuft conquis par famine, puis que par aflaut ne le pouuoit auoir. Le Roy d'Angleterre fi

1 “i)V

-ocr page 154-

128


PREMIER VOLVME


• nbsp;nbsp;auoitoiiy recorder que fes gens eftoyent durement contrains dedans le fortChaftd d’Aguillon.Sèfe penfa qu’il meneroit fus vnc groffe armée en tafeongne.Si commença à faire Ics pourueancesbc Icmcnt5amp; à mander gens parmi fon Royaume, Scauffiail-Go ^r^ Je j^ujs^ouil efpcroit en auoi5^ ?armi fes deniers payât.En ce temps arriua en Angleterre bMttiJe ^M monseigneurGodeffAyde Harcctirtcqui eftoit banny amp;chacé de Franç^Si futreceu ce,arrive en du Roy,^ de fon hoRcl:amp; luy afligna belle terre,amp; grande •en Æng!lt;4crrc,pour fon e-^nglertm. Rat tenir étoffément. Afl^z tort après eut le Roy fait venir,au haute de Hantonnc,grâ-ti’4» 1J46. ’de qj^ntité de naues amp;de vaiireauxtamp; faifoit celle part traire toutes manières de Gens-ij^ceffairement d’armes amp;d’Archers.Enuironleiour faint lehan Baptiftcll.nt mil trois cens quarante corne il^ veu ß^^ p^ partit le Roy,de la Royne fa fcmme;qu’il recommanda en la garde du Comte de tTparc ^*4*”« Kent fon coufin.Si eûablit le Seigneur de Pcrcy,amp;le Seigneur de Ncufuille,à eftre gar quot;cobi/^^u’Uny Riens de tout fon Royaume,luecquft l’A reheuefqued’Yort, l’Eu efque dcLincollc,^ eußiej^ue l’Euelque dcD^rem:amp; ne vuida pas tout fon Royaume,qu’il ne demouraft affez de Gés 154;. f» tous d’armes pour le garder amp;nbsp;deftendre, fi meftier luy en faifoit. Puis cheuaucha le Roy, nD^ex^p.ne tât qu’il virg furies marches d’Alitonne:amp; là fc tint,tât qu’il eut vêt pour luy,amp;pour tou we/mesen nbsp;nbsp;tes fes gês.Si entra en fon vailfel,amp;le Prince de Gallesfonfiis, amp;nbsp;MonfeigneurGodef-chauxquot;'quot; ■ Smy de Harcourt, amp;nbsp;tous les autres Seigneurs, Comtes, Barons,amp; Cheualiers, entre fint*sala ^‘^^ leurs gens,ainfi qu’ordonné eftoit. Si pouuoient bien eftre en nombre de quatre mille ■fCombien ^üe Hommes-d’armcs,amp; dix mille Archers,fans les Irois amp;nbsp;les t Gallois: qui fuiuoicntl’oft la chaux die tous àpied.Orvous nômerôs aucuns Seigneurs,quieftoicntauecques le Roy Edouard ßmblabltmer amp;premiercmêt Edouardfon aifnéfils,Prince de Galles(quilgrs eftoit en l’aage de trei-i^oisßeß ce ze ans,ou^nuiron)le Comte de Herfort, le Comte de Noréton,le Comte d’Arondel, ^'^^ ^^ Qom^c de Cornouaille,le CoÆtc d£?Waruich,le Comte de Haftidonne,le Comte hndois‘'habi ^^Suffort^eComftd’Agneflefort:amp;,desBarons,Monfeigneur(^Mortemer(quipuis tansl’/ûed'ir f^*: Comte de la Marché) Monfeigncurlehan, Monfeigneur Louis, MonfeignetirRo-lande, voißne get de Beauchamp,Monfeigneur Regnaut de Gobc^ljgende Sire de Montbray,le Sire d’^n^l.(2r de Rooz,le Sire de Lucy, le Sire de Fellcton,le Sire de Brafton,le Sire de Labray,le Si-d’E/coce rer. rede Millon ,1e Sire de Maulne,le Sire dcBaftér,Ic Sire de Barelet,le Sirede Villcby, dft Irlois. nbsp;nbsp;^ plufieurs autres Seigncurs:amp;-,des Bachelicrs,Monfcigncur lehan Chandos^Monfei-Gaîlois**«/'-' g”^“^^^^ Vbarnie,Monfeigneur Pierre,amp; Mofeigneur lames d’Andelee, Mofeigneur ceux ^daprin Rog®’^ R®^ertcualle,Monfeigneur Barthélémy de Btics,Monfeigncur Richart dePen-cipautêdecal nebruges,amp; moult d’autres,que ie ne puis nommer.Peu d’eftrangers y auoit. Si y eftoit bsen^nglet. dcla Comté de*FIaynaut meflire Olphas de Guiftelles,amp;cinq oufix Cheualiers d’Al *^nnor.6ÿ. lemaigne:que ie ne fay mie nômer.^i finglerent ce iour à l’ordonnance deDicu,d u vêt, amp;nbsp;des mariniers. Si firent aflez bon exploit,pour aller deuers Gafeongne: ou le Roy tendoit à aller. Au tiers Tour,qu’ils fe furent mis fus, le vent leur fut tout contraire, amp;nbsp;les rebouta fur Ifs marches de Cornouaillc.Si gcurcntlà, à l’ancre,fix iours amp;fix nuits.En ce termine eut le Roy autre confeil,parrenhortcment amp;nbsp;information de Monfeigneur Godeffroy de Harcourt:qui le confeilla pour le mieux,amp; à faire plus grand exploir,quc f/c m7 y» ;/ Il prinft terre en N ormandie.Si dit adoneques bien au Roy,Sirc, le pays eft vn des plus eTain^\^re‘ ^ S*-^*^^ R*^ monde:amp; VOUS promets,fur le bandon de ma tefte, que, fe vous arriuez là, Tard: c?^ la nbsp;nbsp;’’^u? y prendrez terre à voftre volonté: ne là nul ne vous viendra au deuant, qui riens chaux eras. VOUS dure,car ce font gens c#Normandic,qui oncques ne furêtarmeziamp;toute la Che ualeric,qui y peut cftre,gift maintenant deuant A guillon, auecle Duc : amp;trouucrcz en ■filentend par N cymandie gi’oftè^^^s,amp; riches baftidcs(qui point ne font fermées)ouvoz gensau lerdelaßette j-Qptß grar^ pfoî?^^lftR cn Vaudront mieux vingt ansapres:amp;vouspourravoftretar-^ir Iem7'^de ”^^^ fuiuir,i«fques près de Caen en N ormandic. Si vous prie humblement que ie foye ^Uriniere d'ot “^'f ^ ^^^^ ^^ ^^ voyage.Le Roy Edouard d’Angleterre ( qui pour le temps de lors e-nefir lagt;^uelle ftoit4^ fa icunclfc amp;nbsp;en fa flcur,amp; qui ne defiroit fors à trouuer les armes , amp;nbsp;fes enne-efl Caen,non mis)finclina de grande volonté aux parolles de Monfeigneyr Godeffroy de Harcourt: gueres loing qui fappelloit loncoufin.Si commanda expreflement à tous fes mariniers, qu’ils tour-de la mer.Ce naffent vets N ormandie:^ luy-mcfmc print l’enfeignc de l’Admirai le Comte de W^a-^cha*”'^d^^ *^^^115* voulut iuy-mefmc eftre Admirai pour ce voyage: amp;femeit tout deuant, corne amp;vous 0 ^- P^^’^onamp;gouuçrneurdetoutelanaiie.' amp;nbsp;finglerent en mer auetques le vent, qu’ils a-tavofttcîia- uoientàvolonté.Siar|iualaMucduRoyEdouard d’Angleterre enrifle dcConftan-uirc fuyuir tin,amp; fur certain port,qu’offSppfeîle la Hogue faint W’aft:amp;, fi toft qu’ils furent defeen-iulqua Cac.,dus,lesiwuuellc§fépaudircnttantoft,parmytoutlepays,queles Anglois auoicntlà ' « \ nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prins

-ocr page 155-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'125»

Roy,enuoyez de parles villes de Conftäntin.Bien auoit ouy recorder le Roy de Fran- ^ • nbsp;nbsp;d^^n

ce en celle {aifon,que It Roy d’Angleterre mettoit fus vne grande arm® de Gens-d’ar- giff^ à la mes, amp;nbsp;que prins auoit vent, fur mer, des bondes de Normandie amp;nbsp;de Bretaigne:mais ffo^uefaM on ne fauoit encore^queUe part ils vouloient traire.Doffl*,fi treftoft que le Roy enten- rra^,aupays du que les A nglois auoient prins terre enNormaadie,ilfit häfter fon Conneftablele ^^ Conßantin Comte de effiles,ôéle Comte de Tancarüille(qui nöuuellemcnt eftoient reuenus d’A ^” Normandie guillon)amp; leur ditqu’ils fe trahilfent deuers Caen, amp;nbsp;fe tci Afent la, amp;nbsp;la gardalTenr, amp;nbsp;ponr/airc^ujr toute celle marche,contre]%s Anglois: amp;iccux refpondirent vo!onticrs,amp; qn’il^cnfe- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

roient leurpouuoir.Si fe pàrtirent du Roy,amp; de la cité de Paris,à tout grandefoifonde^^^ ^^^gde^n Gens- d’armes : amp;nbsp;toufiours leur en venoit : amp;nbsp;cheuaucherent tant qu’ils vindrent en la lean premier ville de Caen:ouils frirent receus à grande ioye des Bourgeois de la ville,amp;des bonnes iourdeltilllet gens d’enyiron:qui fy eftoient retraits. Si enten^irentlfsdefttifdits Seigneurs aux or- ï^^6.filon rtl donnances de la villc(qui pour le temps n’eftoit fermée) amp;nbsp;aülfi à faire armes appareil- ^^^ ^ ^’^^^* ler,ÔC pourueoir d’armeures chacun,félon fon eftatOrreuiendrons au Roy d’Angleter re;qui eft arriué en la Hogue faint Waft, allez prez deTaint Sauueur le Vicomte, l’héritage de Monfeigneur Godelfroy de Harcourtiqui adonc eftoit auec les Anglois.

Cû»)f»eKt le 11 ûy ei’t^figle/ePre eheuaueha en irois ha failles par N or»3affelie.

C X X I lô


CHAPITRE


QVand la naue duRoy d’Angleterre eutpfins terre en la Hogue, amp;nbsp;elle fut là toute

arriuée fur le lablon,Lc Roy iflit hors de fon vaiflcl:amp;dupremierpied q^il meitfur cheute da i^oy la terre,il ch eut fi roidement, que le fang lüy v^la hdVs du nez. Apres le prindrent les ^ ''^”£lfferre Cheualiers,qui empres luy eftoient:èôluy dirent,Cher Sire,retrayA vous en voftre nef ^” pfiendafti amp;nbsp;ne 5^nezmeshuy a terrcjcarveezcyvn petit figne pour vous. Lors le Royrelpondit próptement,amp;fans delay,Pourqiftiy? mais c’eft vn tresbon figne pour moy, car la terre me dcfirc.Dc cefte refponfe futent fes gens moult réiouis. Ainfi fe logea leRoy ce iour, amp;nbsp;la nuit,fur le fablon. Endementiers déchargea on la naue des cheuauxamp; de tous leurs harnois:ÿ eurent confeilillecques dedans, comment ils fe pourroient maintenir. Si fit le Roy deuxMarefehaux en fon oft(rvn,Godeffroy deHarcourt. amp;nbsp;l’autre, Mofeigneur de Waruich)amp; Conneftable,Moiffeigneur d’Arondel:amp; ordonnale Comte de Hafti-donne à demourer fur leur nauc,auccques cent ou fix vingts Hommes-d’armes, amp;qua- *^^^^ ^ tre cens Archers:amp;puis eurent autre confeil comment ils cheuaucheroient.* Ils ordon ^^ ^^^^’ ^^J^_ nerent leurs gens en trois batailles. L’vneiroit d’vn fez, tout ferrant la marine,à dextre, fixera q s’il ny amp;nbsp;l’autre à feneftrc:amp;leRoy,amp;lc Prince fon fils,iroyent par ter^:amp;deuoient toutes les afauteencere nuits les batailles des Marefehaux retraite au logis du Roy. Si commencèrent à cheuaü fie de cha. Uy cher amp;nbsp;aller ces Genslt;l’armcs,ainfi qu’ordonné il eftoit. Ceux, qui f en Tloicnt fur la f^'^f beaucoup mer,amp; félon la marine,prenoient toutes les nefs, petites amp;nbsp;grandes, qu’ils trouuoient: ^‘eux {mariée tant allèrent ceux de mcramp; ceux de terre,qu’ils vindrent à vn bon port de mer,amp;vne ^’j^^**^^;^ ^^^ forte ville,'qu’on clame t Harflcmamp;lcs conquirent tantoft.Car les Bourgeois fe rendi- -fie douee^uil rent,pour doute demort.Maispourcene demouramie que toute la Ville ne fuftrobée n’y faille Ba.i:-amp; prins oramp; argent, amp;nbsp;ehers loyaux. Car ils en trouuerent fi grande foifon,que garçon? Beafiêlon ^ue n’auoient cure de draps fourrez de vert. Et firent tous les Tommes de la ville iffir hors: memenfireTs amp;: les firent entrer es vaiffeaux auecques eux.pource qu’ils ne vouloient mie qu’iceux fe ‘^ef^'f fl ^n^ peuflent r’aflembler pour eux greuer,quand ils feroient Outre pafifejj^jj^s ce que !a*’il *'^ijj^ enfin le de Harfleu fut prinfe robée fans ardojr,ils fepandirerit parmilcpaySjIcloÆla marine; dê'l’s^^atde^ Si y firent vne partie de leur volonté, car ils ne trouuerent homme, qui la ftur ^niaft. ca,tf^^. ^ jg Et allèrent tât,qu’ils vindrét à vne bonne ville,grofte,amp; riche:qui f appelle Cherbonrg. fuit ie trenne Si en ardirent amp;nbsp;roberent vne partie:mais dedans le chaftelnepcurcnt ils entrer,dm; ils maintenant le trouuerent trop fort,amp; bj^n garni de Gens-d’armes.Puis panerent outre,amp; vindrent ^^frefieu en sa deuers Montebourg amp;nbsp;Valongnes, fi la prindrent amp;nbsp;roberent toute, amp;nbsp;puis l’ardirent. ^^^^ f^atfien En telle manière ardirent amp;nbsp;roberent grande foifon d’autres villes en celle contrée: amp;nbsp;^” la^chtù^ conquirentfigrandauoir,quemerucillesferoit à compter amp;nbsp;à nombrer. En apfefvin- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ^‘

drentàvne moult greffe ville. Schien fermée: qu’on appelle Quarenten:ou il y amoult bon chaftel:amp; adonc y aüoit grande foifon de foudoyqjsmm la glt;doient; Adoncques defcendirentles Seigneurs,Scies Gens-d’armes,de leur^iS^:amp;vindrent deuant la ville de Qiwrcntcn,ôc l’aflaiUirent roidement.Quand les Bourgeois veirent ce, ilsieurent

-ocr page 156-

PREMIER VOLVME


1^0


• grande paour de perdre corps amp;nbsp;auoir J femmes amp;nbsp;enfans: Si les firent entrer dedans» mal grêles GeÄs-d’armes amp;nbsp;foudoyers5quiaueceux eftoient. %i meirentlcurauoira leur volonté.Car ils fauoicnt bien qu’il clhoit perdu d’auantage. Quand les foudoycts veirét ils cc,fc retrairêt par tfcucrs le chaftel(qui eftoit moult fort)^ces Seigneurs d An •{•Po«r « lt;^ue te gleterre ne voulurent mie lailfer le t#iaftel fort:mais fe traitent en la ville. Pj^s firent af-ne meßts pat faillir audit chaftel5par dei^ iours,ft fort que ceux,qui dcdaift eftftent^ qui ne veoiet enl en^'enfe^deJ^^^ fecours51e rendirent,fanfleurs vies amp;nbsp;leur auoir.Si fen partirent amp;nbsp;allerer autre part ce ckie laijfe- ^ Ics^nglois firent leur volonté de celle bonne ville, amp;nbsp;d^fort chaftel, amp;nbsp;regardèrent r1fy ce paß^e qu’ils ne le pourroient bonnement tenir. Si l’ardirent toui^ amp;nbsp;abbatirent: amp;nbsp;firent les commetleH. Bourgeois de Quarenten entrer en leur naue, amp;nbsp;aller auecques eux, tout ainfi qu’ils a-Neantmoins il uoiêt fait ceux de Harflcu,de Charbourg, amp;nbsp;de Montebourg,amp; des villes qu’ils auoiet tnefimble jue pnnfesamp;r pillées fut la marirft. Cyjftrlerons nous vn petit delà cheuauchée du Roy nfe^O^ ***d ^’AnglcterrCja^ififi bien comme nous auons parlé de celle. Qjjandle Royt Edouard leRoj^ou d’Angleterre eut enuoyé fes gens fur la marine l’vn de fcsMarclchaux,lc Cote deV/ar-ard d’Angle uich,Monf«igneur Regnaut de ^obethen, ainfi que vous auezouy,allez toll apres il fe tcrrc(ainli4 partit de la Hogue faint Wall,ou il eftoit :amp; fit Monfeigneur Godeffroy de Harcourt vousauez conduifeur de tout fon oft:pourtant qu’il fauoit les entrées amp;les ilfues de toute Nor-ouy) eut en- mandic.Lequel Mófeigneur Godelfroy fepartit,commeMarefchal,delarouteduRoy fiuUmarfnc à cinq cens armcures de fcr,amp;à deux mille Archers:amp;cheuauchabien fix oufeptlicués auecl’vndc loing de l’oft du Roy Edouard,en exilant le pays. Sitrouuerentlepays grasamp;plantu-fcs Maref- ^eux de toutes chofesdes granges pleines de bleds,amp; d’auoings : les maifons pleines de chaux(qui toutes rit^elfcsnichcs Bourgeois,chars,charettes,cheuaux,pourceaux,moutós,beufsj fut le Corn- qu’on nourrilToit en ce pays là,amp;lcs plu? beaux biens du monde. Sien prindrentàleur tedeVVar- volonté,dcfquels qu’ils voulurent:^ les amenèrent en l’oft du Rlt;jy» Mais les valets ne luchj amp;aucc donnoient point, ne ne rendoient aux gens du Roy, l’or ne l’argent, qu’ils troiftioient t^nes (def^^ ^^^^ ^^ retenoient pour eux.Et ainfi cheuauchoit mc^^rc Godeffroy de Harcourt, cha-quelsfutMô cuniour,dccoftelegrandoftduRoy,aut dcxtrccoftc:amp;reucnoit au foir en l’oft à tou feignent Re te fa compaignie,là ou il fauoit que le Roy deuoit logcr;amp; telle fois eftoit,qu’il demou-gnautdeGo roit bien deux iours ou trois,quand il trouuoit grand pays à fourrager. Siprgit le Roy bethé)airez chemin deuefs Saint Lou en Conftantin,auec fon charroy: mais, ainçois qu’il y parue-toftaptes, nift,il fe logea fur vneriuiere,attendant fes gens, qdîauoient faire la cheuaucheefurh Œ *quot; niarine:ainfiquevousauezouy.Quandilsfurentreuenus,amp;ilscuréttout leurauoira-/ie tM^emun voiture, le Comte de Waruich,le Comte de Suffort, meffireThomas de Hollande, S^ toiede l'ima- mclfire Regnaut* de Gobethen,l^ leur route, reprindrent leur chemin à feneftre,ar-^inationdece dant amp;nbsp;exilant le pays^infi que Monfeigneur Godeffroy faifoit:amp;le Roy cheuauchoit veia^e,prendc entre ics batailles,amp;touslcs foirsfetrouuoicntils enfemble. ledextre coFlé

pour ceux de la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^» niaKdemefif ^ue le Roy ^lf Franceßt contre le Roji d'i^n^leterre.

marine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ CHAPITRE. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CXXIII.

Ainfi par les A n glois eftoit ars amp;nbsp;exilé, robé, gafté, amp;nbsp;pillé, le bon pays amp;nbsp;gras de Normandie.Lors manda le Roy de France Monfeigneur lehan de Haynaut, : qui vint à fby moult puiffamment,auecques grande Bachelerie de Haynaut amp;nbsp;d’ailleurs. Et auffi manda le Roy,par tout; Gensd’armes,Ducs,Comtes, Barons, amp;r Chcualiers, plus grand nombre qu’oncques n’auoit efté fait,ne veu en France cêt ans au deuant:Sr,pour tant qu’il maqjjftÿ^|ij|jj^ens par tout, en loingtaings pays,ils ne furent mie fi toft venus n’affemblez:ainçois eutmallementleRoy d’Angleterre couru amp;nbsp;ars le paysdeCon-• nbsp;nbsp;ftantii^amp;cfc Normandie:ainfi comme il fera dit cy-apres. Çcsnouuellesvindrentau

RoïdeFrance(quifetenôitàParis)commeleRoy d’Angleterre eftoit arriué en Con-ftaÂin,amp; gaftoit tout le pays,à dextreNa feneftre.Dont dit le Roy Philippe,^ iura,quc iamais ne rctourncroient les Anglois,fi auroient efté combattus : amp;nbsp;les détourbiers amp;nbsp;ennuis,qu’ils faifoient à fes gens,leur feroient bien chers vendus.Si fit tantoft,amp; fans de ■[ill'a Coup lay,lcdit Roy eferire lettres à grande foifon.amp; enuoya premièrement deuers fes bons tours nommé amis de l'Empire(pourcc qu’ils eftoient plus loing)amp; auffi au t gentil Roy de Behaigne Charles, Je- (que moult aimoit)amp;àMonfeigneur Charles de Behaine,fon fils:quideflorsfappcl-puis lechapi- loitRoy d’Allcmaigae, Sc^^tpit Roy notoirement, par l’aide amp;nbsp;pourchas de Mon-tre prem.Maij feigneur fon pcrc,amp;duRoydcFrance:amp;auoitiaenchargèles armes del’Empirc.Si les tous autres tat pnaleÂoydeFrancejfiacertescommeil peut,qu’ils venfiffent atout leur effort. Car

-ocr page 157-

DE FROISSART.


tji

il vouloir clicüaücher contre les Anglois: qui luy ardoient fon pays; Les deflufdits Sei- ^iif^^„j ^ gneurs ne fe voulurent mie cxcufcr:mais firét leurs amas de Gensd’arme^ d AUemanSj {[aliens jue de Behaignons,amp; de Luxembourfinsiamp; f eh vindrent dev^s le Roy de France,à grade Francois,le ^JuilTance. Auflî efcri^iitlc Roy au Duc de Lorraine ; Icquellc vint feruir à plus de trois nomment /eha cens Lance^,Siv vint le Comte de t Samincs en SaftinoisJc Comte de Salcbrugcs, le lefajfintfls^ Comte de FlajmjeSjfi^le CM^mte Guillaume deNamur,ch^unà moult belle route.

Vous auez ouy cy delTus l’ordonnance des Anglois, amp;nbsp;comment ils chcuauchoicnt en ^^^J ^”^^*^ÿ trois bataillcsdes Marefehau^à dextre amp;nbsp;à feneftrc^amp;le Roy,amp;lc prince de Galle^fon fils,en la moyenne. Et vous^y que le Roy cheuauehoit à petites ioumées, amp;nbsp;toujours eeß celuj ifniP eftoient ils logez entre tierce amp;nbsp;midy ;amp; trouuoient le pays fi plantureux, amp;nbsp;fi garni de ^nnumé de tous viures,qü’il ne leur conuenoit faire milles pourueacesdors que de vinsiSi en trou- Saumes ,fir uoient ils allez par raifon* Et neftoit point de mcÆcilles ^Te ceux du pays eftoient ef- lt;iuch.^^ frayezamp;ébahis.Car,auantee5ilsn’aüoientoncquesveunuis Hommes-él’armes:nyne fauoyentqüec’eftoitdeguerre,ne dcbataillci Siftiyoiÿit deuantles Anglois, de tant meajiduans loing quais en oyoient parlenamp;Iaiftbient leurs maifons fleurs granches toutes pleines n’ajet eße alt;i:~ amp;nbsp;fi n’auoient art ne manière du fauuer,ne dUgarder.LeRoy d’Angleterre amp;nbsp;le Prince ioußestey de de Galles,fon fils,auoient en leur route enuiron trois mille Hommes-d’armes, fix mille gaieté de cœur, Archers3amp; dix mille Sergens de pied,fans ceux qui eheuaueboient auecqucs les Maref- fontetfois U chaux.Si cheuaucha ledit Roy en telle manière que ie vous dy,ardant amp;nbsp;exilant le pajis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^'^

fans point brifer fon ordonnance:amp;ne tourna point vers la cité de Conftances;ains f en nbsp;nbsp;-^

allapardeucrslagroireviUcdeSaintLoucnConftantin: qui pour le temps eftoitvne bonne ville,riche, amp;nbsp;marchande : amp;nbsp;valoir trois fois autant que la cité de Confiances.

En celle ville de S aind L ou auoit trefgrandç dr^erie,amp; grofle, amp;nbsp;g^ndc foifon de riches Bourgois:amp; trouva oh bié en ladite ville de Saint Lou manâst huit oh neuf vingts, lef nobre me que Bourgeois,que gens de meftier. Quand le Roy d’Angleterre fut venu aflezpres,il/'’”^^f bien fi felogea dehors, amp;nbsp;ne voulut oneq^Æs loger en la ville, pour la doute du feu. Si enüoya ^^j'^quot;'*^ii^”* fcs gens deuant ;amp; fut tantoft la ville prinfc,amp; courue à peu de fair,amp; robée par toutm’il ^y neft homme viuant,qui peüft penfet ne croire le grand auoir,qui fut là gaignéamp;la gran ii„,f vgiSfifyf de foifon t^c draps,qu’ils y trouuerent: amp;nbsp;en euflent fait grand marché,fils culfent trou- huit ou neuf ué quiies acheptaft. Puis fe meirent les Anglois à chemin deUers Caen: qui encores eft millc,o» pour plus grolTe ville,amp; plus forte,amp; pleine de trefgrande draperie, amp;nbsp;de toutes marchand!- l^meins, huit fcs,amp; de riches Bourgeois, amp;: de nobles Dames, amp;nbsp;de belles cglifes:amp; par efpecialya 'O“ neuf cens deux grofles Abbayes,moült riches : l’vnc de Saint Eftienne ; amp;nbsp;l’autre de la Trinité. ^ f^j”quot;^‘'*\quot;^ l’vn des coftez de la ville fied vn chaftel:qui eft vn de^caux de Normâdie: amp;nbsp;en eftoit

Capitaine meffire Robert de Blargny,auecques trois Cens Geneqpis.Au corps de la vil abandonné la leeftoitleComtcd’Euamp;deGuines, Côncftable de France,le Comte de Tancaruillc, vUle^etqite ce amp;: foifon de GenS'd’armes.Le Roy cheuauchacelle part tout fagcment:amp;remeit fes ba reßeyßiß de-taillescnfemble:amp;feloge^icellenuitfuries champs,àdeux petites lieues de Caen,eri f»onréfeulemet vne ville, amp;nbsp;fur vn haute,qu’on appelle t Hauftrchan:amp;là fit amener fon nauire le Corn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“^-^

te de Haftidonhe:qui en eftoit conduifeuramp; patron. LeConncftablc de France amp;nbsp;les fl^’^^[J^gquot;^ autres Seigneurs,qui là eftoient aflcinblez, guettèrent moultla ville de Caen celle myt ^^midej amp;C le lendemain farmcrenr,amp; auflî tous les Bourgeois de Ca^.Puis fe trairent,amp;of don ^l'Eue/jiiede nerentadonc IeConneftable amp;nbsp;le Comte deTancaruille,que nul ne vuidaft la ville, ^uranche na ains gardaifent les portes^le pont,amp; la riiiiere,amp; lailfaflent les premiers fauxboürgs aux »»f eeßeplace Angloistpoùrce qu’ils n’eftoient point fermez. Car encores léroienyjJ^tyyp embefon* nbsp;nbsp;ft^bâ amp;

gnez de garder le corps delà ville:qui ii’eftbit fermée que delà rii?icre. Ceux 3c la ville dirent qu'ils trairoyent fur les champs, car ils eftoient fors allez pour combattre l^Roy Aufténicm” d’Angleterre.QuandleConneftabieveitla grande volonté d’eux, !! rcfpondir,Ccfmt i'i^ard daief au nom de Dieu,vous ne combattrez mie fans moy.Lors fe rheirent au dehors delawil Audrehan. le en bonne ordonnance: amp;nbsp;lyfircnt femblant d eux bien combattre amp;nbsp;deffendre, amp;nbsp;de cr lt;«« eh./ày-mettre leurs vies en aduenture. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«4»f Auftre-

ghen Mailla De U bafai/ée de Caen: (^ comment lei t^ nglois prindreni ta 'viffe. nbsp;nbsp;châp cxxiifc chaux ejent

T T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Audrehem.

EN ceiourleleuerenties Anglois moult matin:amp;fappafeillefent pour allerdeuant Caen.Puis ouit le Roy mefte,deuant foleil leuât:amp; anw^^ta à «heual, amp;lc Pririce fon fils, amp;nbsp;meffire Godeffroy de Darcourt : qui eftoit Marelchal amp;nbsp;gouuerneur de l’oft -j-par le con-amp;tparlcquel coufeil leRoy ouuroit en partie. S! fe traitent tout bellement cclle^art, feil duquel.

-ocr page 158-

PREMIER VOLVME


152

^ncimuema leurs batailles rengées:amp; cheuauchoient les batailles des Marefehaux tout deuant. Si niere de parler appro chereft la groffe ville de Caen. Ceux delaville,quifeftoient mis aux champ contre les Anglois,quancy^veircnt les trois batailles desAnglois approcher,amp;bannic resamp; pennons à grande planté,amp; t ouirent ces Archers qu’ils n’a«oyent accouftumez 3 veoir,ils furent fi effmyez,qu’ils ffti fuirent vers leur ville, fans arroy,m4^éle Conne-ftablc amp;nbsp;tous les Gens-dermes qui là cftoient. Adoneque^es Aiglqislcs pourfuiuirél « aigremcnt:amp;,quandceveirentleConncftableamp;le Comte deTancaruille, ils febouterait en vnc porte,fur l’entrée du^iont,à fauueté, amp;nbsp;auccqucs eux aucuns Cheualiers, caries Anglois eftoient ia entrez en la ville. Aucuns Chêualiers amp;Efcuyers,amp;autres \repenfe^iu gens François,qui fauoient le chemin vers le Chaftel, fc traitent celle part ;amp; le Cha-ib/^f^*^ ftelIain,MonfeigneurRoberttde Margny,lesrcceuoittous. Carie Chaftel eft dure-jeiKv^nbitn ment grand amp;nbsp;plantureux.^! furent tous à fauueté ceux quilàpeurent venir. Les An-oüùïour^'^^ glois,qrui-coi»battoient les fuyans,cn firent moult grand 'occifion,car ils n’en prenoiet yoittentenJat ^^^ls à mercy.Dont il aduint c^ic le Conneftable de France amp;nbsp;le Comte deTancaruilIc du bruit ^ue (qui eftoitnt montez en celle pDrtc,au pied du pont) rcgardoient amont amp;nbsp;au long de font leffiéchet la rue,amp;vcoyent grande occifion, car ils n’en prenoient nuis à mercy. Si fe doutèrent enfenddt l'air qu’ils n’cn cheuffenten ce party,entre mains d’Archers, qui point ne les congnculfent lu^^'^^dquot; “^^^^’^PP^^^c^rentvn Cheualier(qui n’auoitqu’vn oeil) appelle meffire Thomas de *t^lèj^br‘^ ®f'OÏ^^c,amp; cinq OU fix Cheualicr auec luy.- lequel ils auoient autrefois veuenPruce, War gny.quot; ^^ Grenade,amp;en autres voyages.Lors rappelèrent,qu’il les voufift prendre à prifon-■fe’eßajfauoir niers:amp; adonc meffircThomas fc trahit celle part à toute fa toute,amp; t dcfcendir,amp;moo dedeflusfon ta,luy 4ixfepticfmc,cnlaportc:amp;trouuerentlesdcftufdits Seigneurs,amp;bienvingt5t cheual. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cinqChcualiers^uccques eux:*lefques fe rendirent tantoft à mefsire Thomas: quiks

]PS''”quot;^fi‘*~ print t prifonniers.Puis laifta des gens alfez pour les garder.Si n'Enta,amp; vint fur les rues c^lecïmée^de ^ ^^^ouma cciour mainte grande cruauté faire: amp;nbsp;aulfi firent pluficurs Chevaliers amp;^ Taearuille fri ^fi^uyers:amp;détourncrentmainteBourgeoife,amp;nfaîntcDamc decloiftre,àvioler. Et ßnniersde nbsp;nbsp;cheutfibien adonc aux Anglois,que la riuierede Caen(qui porte gros nauires)eftoitß

] hornat de fin baffe amp;nbsp;fi morte,qu’ils la pafibient amp;nbsp;repaflbient fans le dâger du pont. Ceux de la ville lande, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(qui eftoyent montez en loges amp;nbsp;en foliers amp;nbsp;en ces eftroittcs rues,amp; gettqjét pierres,

bancs,amp; mortiers)occirent amp;nbsp;méhaignerent ce iour plus de cinq cens Anglois:dontk Roy d’Angleterre fut fi courroucé au foir, quand fl en ouit la vérité, qu’il ordonna que i^emSflracej de Icdcmourâton meift tout à rcfpée,amp; ladite ville enfeu. Mais Godeffroy de Harcourt Godifrojde luy dit, Cher Sire, vu cillez affeirper vnpeuvoftre courage:amp;vous fuffife de ce que vo’ ffarceurtau cnaucz fait,VOUS auez encores afairevn grand voyage,ainçoisquevousfoycz deuant ^ Edouard. Calais,ou vous tirc2^ venir:amp; fi a encore en cefte ville moult grande foifon de peuple pour garder de qui fc deifendra en leurs maifons, fi on leur court fus: amp;nbsp;vous pourroit grâment couler Te ville deCa^ ^^ '^^^ gc^s,ainçois que la ville fut cxiléc:parquoy voftre voyage f en pourroit dérom-' pre.Laqucllc chofe vous redonderoit àmoult grade honte amp;nbsp;blafmc. Si épargnez vos gens:qui vous viendront trcsbicri à point dedans vnmois, car il ne peut eftre autremét que voftre aduerfairc,le Roy Philippe,né vous vienne combaitrc:amp;trouucrcz encores des dcftroits,dcs palfigcs,des alfaux,amp; des rencontres plufieurs: parquoy les gens, que * vouf aucz,amp;plus encore, vous auront bon meftier:amp;,fans nul occire, nous ferons bien maiftres de cefte ville: amp;nbsp;nous mettront volontiers hommes, amp;nbsp;femmes, tout le leur à noftrebandon. LorsditlcRoy Edouard d’Angleterre, Meftire Godcffroy,vous elles «oftre Març^^àjiiJU^^ ordonnez,ainfi comme il vous plaira,car deffus vous,quad pour cefte fois,nc vueil ie point mcttre regard. Adocques meftire Godeffroy fit cheuaucher • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fab^ierî de rue cnrue:amp;:cómanda,deparleRoy,quc nulncfuft fihardi,furlahart,(lc

bouter fcu,ne d’occire homme, ne de violer femme. Quand ceux de Caen ouirent ce b’^,ils recueillirent aucuns desAnglois en leurs hoftels,fans rien fórfaire:amp; aucuns ou-urirent leurs coffres, amp;nbsp;abandonnoient tout ce qu’ils auoient,mais qu’ils fulfent affeurs de leurs vies.Ce nonobftant ily eut dedans la ville de villains faits,de meurtres amp;nbsp;dero

Annt.-jx. tt ce pendant Jache-r^ ^ue te fits contraint

b^ics:amp;ainfi furent les Anglois Seigneurs delà ville,par trois iours:amp;gaignerétmout grand auoir: * qu’ils enuoycrent par barques amp;nbsp;par bateaux en Saint Sauueur par la ri-uicre de Aufterhen à deux lieues delà ou leur groffe naue eftdlt.Et adoneques le Comte deHoftidonne^toutdeiÄ cens Hommes-d’armes, amp;quatre.cens Archers,pour ^e laijfercepaf ramener leur nauejàtoutlc^conquefte amp;nbsp;leurs prifonniers, arriéré en Angleterre. Et fa^e comme il acheta le Roy d’Angleterre le Conneftablc de France amp;nbsp;le Comte de Tancaruille,de Mon-

-ocr page 159-

DE FROI SSART;


^33

Monfeigneur Thomas dlt; Hôlandej^ de fes compaignonsiSc en paya vin ets milIeNo- fß^if • i^^^^ Mes toils appareillez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lt him

Des ^■i'ir/xqrteßrefit l^y^/iglois en Norff}a»die:cûmf»etttgt;f^(ye CoJeffreycomlâtiftceux ^''if^ ^’^»ticnsydêu'ant Parts:^^ cfff^fncfit le Éoj d’Jng^erre fut en ieayi^/e c h A. cxxv. f^ie ■ugltntieri Alnfi ofdonriSle Roy d’Angleterre les befongnes^ cftant^nla ville de Caen: amp;fi '”J^/^^^lt;^ renuoyafa naue,toute cj^rgée de draps^denoyaux, amp;nbsp;de vaiflelle d’or amp;nbsp;d’argent, ^^^^J p^”^“' amp;nbsp;de toutes autres richeffes^ moult grande ioifon,^, deprifonniers, plus de foix^nte q^ics amp;nbsp;par Cheualiers,amp; trois cens riches Bourgeois; Et,quandileutfaitdelaville deCaenàfa batteaux ciî» volonté,il fen partit:amp; fît cheuaucher fes Marefehaux ainfi comme deuanr,rvn à dex- feurc fauuecé trcamp; l’autre à îcnefirc/ardant amp;: exilant le plat paysi Siprindrentle chemiri d’Eureux: parlariuic-mais point n’y trouvèrent d’acqueft,car elle eftoit moult bftnfermée, mais ils eheuau- j^p^^f“® ’ ^ cherent deuers vue autre groffe ville:qu’on clame Louiiicrs, fi eftoit vm^ ville en N or- j^j^ amp;^'*r mandie,ou on faifoit la plus grande planté de draperie:^ choir groffe Si riehe,amp;moult ^u hauve de marchande.Sientrerétîes Anglois dedans:Scia coquirent à peu de fait,car aile n’efloit Hàuftrehan point fermée.Si fut toute courue,robée, amp;nbsp;pillée, fins déport : amp;nbsp;y conquirent les An- ou leur grof glois grand auoir.Lorsj quand ils en curent fait leur volonté, ils paflerent outre: amp;nbsp;en- f^ naue ctdic trerent en la Comté d’Eureux:qu’ils ardirent toute,exceptéles villes fermées amp;: les cha nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P**^

fléaux,que le Roy laiffa fans affaillir,car il vouloir épargner fes gens amp;nbsp;fon artillerie.^! ^^'^ ^‘^^‘^^ femeit fur la riuierc de Scine,en approchât Rouen: oüily auóitfoifonde G es-d’arm es deNormandic:amp; en efio^ Capitaine le Comte de Harcourt ,frere de meffireGodef-froy de Harcourt,amp;lc Cote de Dreux. Les Anglois ne tournèrent point deue^ Rouen: maisanerctàGifors:ouilyauoitfortchaftel.Siardiretlaville.ApresardirétVernô, amp;nbsp;toutle^aysd’enuiro«Rouê,amp;lePót-de-rarche:amp;vindrét ainfiiufqu’à Mates amp;àMcu lenc:amp;: gafterent tout le pays d’cn^irö:amp;: pafferét delcz le fort chaftel de Robeboife: amp;nbsp;par tout trouucrét ils,fur la riuieae de S eine,tous les ponts défaits; Et tat allèrent, qu’ils vindrent itifques àPoiffy:amp; trouuerent le pont rompu: mais encores y eftoient les atta ^^ nbsp;nbsp;d'^hquot;

chcs,amp;les giftesenlariuiere.Làfcioumaleroyparrefpacedecinqiours.Endcmêtiers J^^^p^,g ^ furie poA refait, pour paffer l’oft fans peril. Si coururét fes Marefehaux iufquebié près * de Paris, amp;nbsp;ardirent Saint Germain en Laye,amp;la Montioyc,Saint Cloud,Boulogne lez s.oermain en Parisjamp;le Bourg-la-Royne.Si ne furent mie ceux de Paris bien affeurez,car elle n’efloit 1^7« Irußc. point adonc fermée. Adoneques f emeut le Roy Philippe,amp; fit abbatre les appentiz de Paris3amp; fen vint à Saint-Denis ; là ou le Roy de Bel^igne,Monfeigneur lehan de Hay-naut,lcDuc de Lorraine,le Comte de Flandres,le CótedeBlois,amp;grandeBaronnieamp; Chcualerie eftoiét. Quan dies gens de Paris veirent le Roy parler,ils vindrent à luy, eux gettans à gcnoüx:amp; dirct,Haa,Sireamp; noble Roy,que voulez vous faire? qui voulez laif-lèr la noble cité de Paris?Le Roy dit,Mes bônes gens,ne vous dotitez,ial A Anglois ne vous aprocherôt de plus pres.Pource qu’ils luy difoient ainfi^Noz ennemis font à deux lieues pres,tantóft ferót en celle ville,quand ils fauront que vous en ferez parti: amp;nbsp;nous n’aurós, qui no’ deffende cotre eux. Sire,vueillez dcmourer,pour aider à garder voftre bonnccité deParis,Et, en ce difânt,illcür dit.Ie rn’én vois à Saint-Denis, deuers mes Gens-d’armes,carievueil cheuaucher cotre lesAnglois,amp;lcs combattre, cornaitÎ^ufl foit. Le Roy d’Angleterre fe tenoit en l’Abbaye des Dames à Poiffy, à la Mi-aOuft: amp;y Lei^py d’^»~ celebrala folcnnité Noflre Dame: amp;nbsp;fut à table en draps fourrez d hermines,d’efcarla- gleterreà Poiß te vermeille,fariS manches. Ainfi que le Roy d’Angleterre chcuay|^jm^amp; alloit foivoft aJetfurde^t trainât,c6cdit efl,melfire Godeffroy de Harcourt,l’vn de fesMarefchaux,Aeuauchoit/quot;-®^*’*' d’autre part d’vncofté, ^ faifoit l’auantgarde,à tout cinq cés hömcs-d’arnfbs,^bié en-uiron treize cens Archers. Si encontra,de grande aduenture,grâd’ foifon de Boui^eoîs 'quot;’ nbsp;nbsp;^'^^’

d’Amiens à chcual,qui fen alloient3au mandement du Roy Philippe, à Paris; Si ifrent affaillisvificmentde luy ó*defaroute,êcceuxfedefFendircntvaillamcnt, Car ils eftoiét péfitite d’au-grande foifon,amp; bien armez, amp;auoicnt quatre Cheuahers d’Amicnnois Capitaines, cHnsSou^ais amp;duraccfte bataille moult longuement; Sien y eut de prerniere venue plufieurs ruez A*^»quot;etts,ve ius,d’vn coftéamp;d’autr^,mais finablemét les Bourgeois furent prins,amp;prcfquc toAnorts ^”^ au man-SZ conquirét les Anglois tout leur chatroy,amp; leurs harnois, ou il y auoit niout de bônes ^fj^ ” -chofes,car ils alloicnt au Roy de France rnout étofîéqjenXmour^nt qu’ils n’auoiét efté de grand temps hors de leur cité.Si en y eut de morts,furki place, bien douze cens. Le Roy d’Angleterre entra au pays de Beauuojfin,en exilant lé plat pays : amp;nbsp;fen \gnt loger

-ocr page 160-

154 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

• nbsp;nbsp;à vne moult belle amp;nbsp;riche Abbaye, appellee de S.Meflien, pre^eauuais. Illcc fe tint le Roy vne nuit.^e lédemain,qu’il fen partit,il regarda derriere luy amp;vcit que l’Abbaye e-ftoit toute enflâbee. Si fit t|(gft prcdre 2 o.de ceux, qui le feu y auoiét bou té,car il auoit deffendu quenulne violaft cglifc,ne boutaftfeu en Abbaye. LeRoy paffa delezlacite de Beauuais fans aflaiftr,car il ne -v^uloit alouer fes gens,amp; fon artillerie fans raifon. Si vint loger ce iour,de haut^ heure,à vne petite villc;qui eft appellee NÂly^Lcs deux Ma SiMU4is fo^ refehaux de l’oft paflerent fi près de la cité de Beauuais,qi^ils allerer aflaillir amp;:écarmou ”'ar^lesAn lis cher4ceux des barricres:amp;partirent leurs gens en trois brailles:amp;dura leur afiautiuf-^r es ngois q^ç5^J.g^J^QJ^(^ÇJJJ^aislacitéeftoitbienfoumieamp;fcrmée:amp;yeftoitrEuefquc:dontJâ befongne en valoir mieux. Quand les Anglois veirent qu’ils n’y pouuoient riens con-quefter,ilsfenpartirent:maisilsardirent tous les faux-bourgs rez à rez des portes.Puis vindrent au foir ou le Roy e/?oit loge. Le lendemain le Roy amp;nbsp;tout fon oft fe délogerct fi cheuauchcrefil parmi le pays,ardantamp;gaftant tout,deuanteux:amp;vindrét loger en vn le chafleau grand village,appclléGrandcui^ler. Le Lendemain pafla le Roy par deuantArgis.Sine ^’Ar^is Lruüc trouucrcnÂesCoureurs nully,qui gardaft le chaftel.Si i’aflaillirent Se le prindrent à peu parlesAnglois. de fait, ôel’ardirent.Puis paflerent outre,deftruifans le pays d’entour: amp;nbsp;vindrent ainfi iufqu’au chaftel de Poys:ou il y auoit bonne ville,amp; deux beaux chafteaux:mais nul des

. Seigneurs n’y eftoit:fors deux belles Damoifelles, filles au Seigneur de Poys;quitoft ; euflent efté violées,fi neuflet cfté deux Cheualiers d’Angleterre: meflire lehâ Chados Me Sire de Baflet:quiles dcffédirct:amp;,pour le garder,les menerêt au Roy:qui pour hô-neur leur fit bone chere: amp;nbsp;leur demanda ou elles voudroientcftrcjfi dirét à Corbie.Là l'benne lief é lcsfitlcR»ycôduirefâspcril.Cc||enui|fclogcale Roy enla ville dePois.Siparlcmé-dn quot;^^d'In- ^^’^^‘^ ^^5 bons hôm^s de PoySjamp;ceux'des chafteaux,aux Marefehaux de l’oft,a eux fau-gleterre enuers U er amp;nbsp;non ardoir:amp;fe rançonnèrent à vne fommede florins : quils deuoient p^yerlc lesDameifides Iendemain3quâd l’oft feroitparti. Au matin31e Roy fe mit à chemin à tout fon oft:amp; de-dn chaßeau de mourcrent aucûs,de par les Marefehaux,pour attendre celuy argent,qu’on leur deuoit ^'’■^^‘ liurer.Quadceux de la ville de Poys furent aflemblez,ils veirent que les demouransde derriere cftoyent peu de gens.Si dirent qu’ils ne payeroyent riens:ains coururét fus à les nbsp;nbsp;.

Anglois,lefquels fe deffendiret,^enuoyerét quérirfecours apres l’oft.Quau^Monfei gneur Regnaut de Gobeghcn,amp;mGflireThomas de Holande(qui conduifoiét l’arrière-garde) entédirent cc,ils retournerent,en eferiant trani,trahi, amp;nbsp;vindffent deuers Poys. Si trouucrent encores leurs compaignons,quife combattoiétà ceux de Poys.Si furent laviüedepeis ceux dePois prefquc tous occis,amp; ^utela ville arfe,amp; les deux chafteaux abbatus.Puis brullee,^les retoufnerétlcs Anglois deuers l’oft du Roy,quicftoit venu à Araines, amp;nbsp;auoit côman-^ReaHx abatus ^^ toutes gens logcr,(ii^s aller plus auant,amp; auoit defFendu,fur peine de la hart,que nul / eaux a a us. ^^^ f^j-ßß. à la ville,de larcin,ne d’autre chofe, car il fevouloit là tenir, vn iourou deux, pour auoiraduis comment il pourroit pafler la riuierc de Somme: amp;bicn luy conuenoit qu’il la pafTaft, comme vous orrez recorder.

Comment le Roj de Franceßprint à configure le Roj/ d’Angleterre en Brauuoißn^ainß ^u’1^ 'vouloit paßer la riaiere de Somme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxxvi.

OR. vueilie retourner au Roy Philippe de France, qui cftoit à Saind-Denis, amp;nbsp;(es gefls là cnuiron,amp; toufi^irs luy croifloient gens de tous coftez. Il fen partit, ^ cheuaucha tant par fes iournees,qu’il vint à Coppigny,les Guife, qui fied à trois lieuês près d’Amiens,amp; là il farrcfta.Le Roy d’Angleterrc( qui eftoit à Araines ( ne fauoit encore là ou il pomaiit^ij^er la riuicre de Somme,qui eft grofle, large, amp;nbsp;parfonde, amp;nbsp;fi eftoient les ponts défaits, amp;nbsp;moult bien gardez de Gens-d’armes.Et adoncques, à la re-• quefte nbsp;nbsp;R(*y,fcs deux Marefehaux, à tout mille Hommes-d’alt;mes amp;nbsp;deux mille Ar

ch eriallcrent tantoft fur la riuiere,pour trouuer leur paflage, amp;nbsp;paflerent parmi Long-pré,^indrcnt au Pont-athemi,qu’ils trouucrent bien garni de foifon de ChcualiersK Efcuyers,amp; d’autres gens dupays.Les Anglois fe meirentàp4ed,amp;aflaillirent les Fran-çois,du matin iufques à prime,mais le ponr,amp; aufîi la deffenfe eftoit fi bien baftillee, amp;nbsp;fut fi bien deffendue, que les Anglois fen partirent fans riens faire. Et vindrent à vne moult^grofreville,qu’on clame Fontaines fur Somme,firardiren^amp;roberent toute,car la ville de Fo- çpg iPcßcit mie fermée.Puis vindret à vne autre ville,qu’ó apelle Log en Pôthieu.Si ne ^die”br nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^’^^^ gaigner le pót,aftr il efto^ié garniamp; deffédu.Si fê partirent,amp; cheuaucherent

les .Angleis*.'‘ vcrsPiquegny,amp; trouucrét la vu! c, le pôt,amp;lc chaftel,mout bié garnis,parquoy il eftoit impoflibèe de la pafler. Ainfi auoit le Roy de France fait garder les deftroits amp;nbsp;les pafla-

-ocr page 161-

DE FROISSART.


in

ges kiflaiiuierc de Sommc:àfin que le Roy d’Angleterre amp;nbsp;fohöftnc.peuflent paffeq cari] les vouloitcombattre à fa volonté, ou affamer; Qmand les deux JVùrefehaux eurent ainfitafté ôrcoftoyé la riuiere de Somme,ils retournèrent arrière au noyd’Angle-terreuamp;luyrecorderentquedenulcoftéilsnepouuoienitrouuerpallàge. Ccmefmes foirvintleRoydeFrancegefirà Amiens^ àplusdceent mille lammes. Le Roy d’An-^^„^ d’An-gleterrefut’moidt.pej|fif.^ouitmefre,deuant foleiTleuant. Lors il fit former fes i^om-^ii.ff.^^g jfi^^g pertes de délog'einent. Si fuyuirent toutes manières de genres bannières desMâref-fiuddinemetde chau.x,fi comme le Roy auc^t commandé leiour deuant:amp; cheuauchcrent patmy le À»-^»« deuat pays de Vimeu,en approchait la bóne ville dAbb9uilIc:amp; trouuerctvne ville près d’il- Uj^ji deTrace_ lecques,ou grande foifon de gens du pays fefioient recueillis,fur la fiance d’vn peu de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

defFenfe,qu’il y auoit,mais les Anglois conquirent la ville en venant, amp;: tout ce qui dedans eftoit:amp;: y eut tué amp;nbsp;prins grande foifon d’h tînmes de la ville, amp;nbsp;du pays d'enui-ron:amp;fe logea le Roy d’Angleterre au grand Hofpital.Le Roy de France fe partit d’A-miés,amp; vint à AraineSiCnuiro heure de midy: amp;nbsp;le Roy Anglois f en eft»it parti enuiro prime:amp;encores trouuerent les François despouruea#ces de chairs cnhaftées,painô£ paftes en fours,vin en tonneaux amp;nbsp;en barilz j amp;nbsp;moult de tables mifes : quefts Anglois auoientlaiffées3carilsfeftoient partis d’illecà grande hafie. Illecquesfe logeale Roy de France,en attendant fa Baronnie. Le Roy d’Angleterre cftoit én la ville deNyfemêt. Quand fes deux Marefehaux furent reuenus au foir( qui auoient couru tout le pays iuf-ques es portes d’Abbeuiile,amp; efté deuât Saint-Valcry : amp;nbsp;la fait vne grade écarmoueWe) leRoymeitfonconfeilenfemble:SôfitvenirdcuantIuy plufieursprifonniers du pays dePonthieuamp;deVimcif,quefes gensauoientprins : amp;leur demanda le Roymoult courtoifement, fil y auoit nul d’eux qui fceuf^qu’il^ euftpaffage deffous Mgt;beuille, ou nous amp;noz gens puilfions paffer fans nul peril*. Quile voudr^enfcigncr,nousle quittorós de fa prifoft,amp;vingt de fes côpaignons pour l’amour de luy.Là auoit vn valet, ^^^^^ appellé Gobin Agace: qui dit au J^oy, Sire, ie vous promets fur ma tefte, que ie vous meneray bien à tel pas,ou Vous gafferez la bonne riuierc de Sôme,amp; voftre oft,fanspc-^zRrref»yêz^»e ril:amp; y a certaines mettes de paffages, que vous paflcrez, auec douze hommes de front lt;lt;» ^lt;9' «'.X«-deux fois entre iour amp;nbsp;nuidt : amp;nbsp;n’auront de l’cauc plus auant que iufques aux genoux: S^t.legMe de ttiais,quândleflotdelamereftenvenant,il regorge la riuierc fi co trem ont, que nul ne nbsp;nbsp;g”i/'^~-g

lapourroitpafrer:amp;, quand ceflot^ui vient deux fois entre iour amp;nuit)fcn efttoutr’al lg^^gs«mm^‘ lè,la riuierc demeure là endroit fi petite, qu on y paffe bien aifément,amp;fans danger,à piéamp;àcheual:amp;àeepaffagey agrauicr de blanche pierre, forte amp;nbsp;dure:furquoyon peut fermement charier:amp;:poürce l’appelle l’on la Biâehe taque.Si vous apreftez à efire fur la riuiere auant foleilleuant.Le Roy dit,Compaignon,fi ie trouue vray ce que tu dis, ictequitteray taprifon,amp;àtoustes compaignons, amp;te donnegay cens Nobles. Lors commanda le Roy à fes gens que tantoft fuffent prefts au fon de la trompej^e,pour par-tirdclàamp;allerailleurs.-

Cyparle c^e la lgt;aiaiffe de la Slaffche-ta^uê^da Soyd^^figleterre contre fneßire Godemardu Fay, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap cxxvii.

LE Roy d’Angleterre ne dormit mie gramment celle nuiól:ains feleuâàrninuiôt, amp;nbsp;fitfonnerfatrompette:amp;adoncques futtantoft chacun appareillé, amp;: fommiejsamp;fj /^ m^çz«-chars chargéz:amp; fe partirent fur le point du iour de la viUtÿ d’Oyfemont,amp;cheuauchc- res nommee rent furie conduit de Gobin Agace, tant qu’ils viridrent, enuiron foleil leuant,àce Nyferaenc . qu’on clame Blanche-taque: mais le flot de la mer eftoit adonc tout grand amp;nbsp;plein. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^“^-^

ne peurent paffer.Toutesfois conuenoit il au Roy auffi bien at^iàdr»lt;9ibs f^s gens: qui -^^^5” y venoient après luy.Si demouralà endroit iufques apres prime, que le flot f^en fut fallé.’y; ^^i^^ ^^^j^. i^ LeRoydeFrâceauoit^ftloncquesfes Coureurs furie pays ;quiluy raporteré^lecon- ch^x'^Oiü uenant des Anglois.Sipenfa qu’il cnclorroitle Roy d'Angleterre entre Abbcuilllt;amp; la mot pat-tour, riuiere de Somme,amp;le prendroit ou combattroit à fa volonté:amp;,deflors qu’il eftem encores à Amiens,auoit il ordonné vn moult grand Baron de N ormandie,appellé meffi-reGodemar du Fay,pour garder le paffage de Blarichc-taque-.ôu il conuenoit aux Anglois palfcr,amp; nô en autre lieu.Si f eftoit parti meffire Godcmar,à tout mille Hoq|mes-d’armcs,amp;: fix mille dopied, parmi les Géneuois. Si eftoient venus à Saint-Regmer en codetnar du Ponthieu,amp;delàauCrotay:ou ledit paffagelied: amp;auoit amené,ainfiqu’il cheüau- Fay,gardedd choit celle part,grand’ foifon de gens du pays:amp; auffi dftpieiat vertus auccques luy ceux Mf^^^ ‘^^ 1^^ d’Abbcuillcjmoult étoffémcnt:amp; furent audit paffage,au deuant des Anglois,bien en- ^1‘^ff^dtrtajnei m if

-ocr page 162-

ï3^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

Sfeemsén’e^ ^^’^Q” I2ooo*hómcsqu’vns qu’autres: dont il yauoitbien deux millet touruiquiaux. cQrrem^H, ie Lors quad ro^ d’Angleterre fut là venu^meflire Godemar du fay vint renger fes gens eenfejfene l’en François furle pas delà riuiere,pour garder amp;nbsp;deffendre lepalfage. Le Roy d Angles tendrepAi.re- terre ne lailfa mie à paffer peer ce:ainçois,quand le flot de la mer fen fut r’allé, il com-rarddit Tout mandatantoftafesM^efchauxfegr cnreauc,au nom de Dieu amp;nbsp;de faind George« uiqueaux; j^^j.^ pç £çj.jj. jg j^nj jg pjy5 j bacheualcureuXjamp; le mieux mcÿité 4e to^S. Là en la riuie-Tm^^ifint '^' ^^ eut fait mainte ioufte,amp;|maint homme renuerfé d’vn co^é amp;; d’autre: amp;nbsp;y eut maint tNo^ autree •hutin. Là eut aucuns Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers d’Artois amp;nbsp;da»Picardie, de la cherge mef-£xemf.dißn( Are Godematjqui, pour leur honneur auancer,femeirenta)tditgué:amp;auoient plus cher Fachelercux à ioufter dedans reauc,que fur terre.Les François fe tenoient tous rengez fur le deftroit j^ejf^efoK dupaffagcdelariuiere: dont les Anglois cftoient durement rencontrez, quand ils ve-Hßgnße hax- noyant à i’iffue de reaue,poiy prendre terre. Car il y auoitGéneuois:quidu trait leur reux ^“*”'** faifoyent moult de maux. Auffi d’autre part lest Marefchaux d’Angleterre trayoient ■f te doute nu’il bien vniemenÆndementiers qu’ils embefongnoyentles François,Gens-d armes paf-nefalle içy lire foyent.Sur lepas de Blanche-ta4jue fut la bataille forte amp;nbsp;dure:amp; mainte belle apperti-les Archers: fe d’armes ^t faite ceiour,d’vncofté amp;nbsp;d’autre.Finablement les Anglois pafferent ou-combien^ tous trc,à quelque mechefque ce fuft: amp;c fe tray oient ainfî qu’ils paffoienttous furies châps. noz, Exemp. 5 j p jß^ J g Roy,amp; le Prince de Galles fon ms, amp;nbsp;tous les S cigneurs. D epuis ne tindrent ce^ ^f*”Zlt; ^es François gueres de conroy:ains fen partit qui peur. Quand meflire Godemar veit cha^x ‘met* ^^ déconfiture,il fè fauua au plus toft qu’il pcut.-amp; auffi firent plufîeurs de fa routc:amp;prin Archers. nbsp;nbsp;drent aucuns le chemin d’Abbeuille,amp; les autres ccluy de Saint-Regnier. Ceux,qui à

Les Anglois de picd eftaient^né peurent fuir:ains en y eut grande planté de ceux d’Abbeuillc,dc Mon-moure^i mai- ftereul, d’Arras, amp;nbsp;de Saint-Regwerjpwrts Sz prins : amp;nbsp;dura la chacc plus d vnc groffs fires dupajfa^e ücuë. Encores n’eftoient mic les Anglois tous outre paffez fur le riuage, quand aucuns de a slan^ue- Coureurs,François,cfpcciaIcmét du Roy deBchaigne,amp; de meffife lehan de Haynaut ^'^Jquot;^’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vinjf ent fur cux:amp; conquirent,fur les derniers, aucuns chenaux amp;nbsp;harnois : amp;nbsp;fi en tue'

rent plufieurs,fur le riuagc,quimettoicnt peine à paffet. Le Roy de France eftoit parti d’Araines,eellematinéc:amp; cuidoittrouuerles Anglois furlariuicrede Somme. Quad il ouit dire quemeffire Godemar amp;nbsp;fa route eftoient décófits,il fàrreftafurles^champs: amp;nbsp;demanda à fes Marefchaux qu’il eftoit bode faire. Ceux dirent. Vous ne pouuezpaf-fer,fors au pont d’Abbeuille,car le flot de la mer eft ia rcuenu à la Blanche-taque. Lors rctournaleRoydcFrance:amp;vintlogcrà Abbeuille.LeRoy de d’Angleterre, quandil ^*^'* ^^d’“ f^^outrelariuiercde Somme rendit grans graces à Dieu: amp;nbsp;commença à cheuauchef par telle manière,amp;par telle ordonnance, qu’il auoit fait par deuant.Puis appella Go-*lepafa?ede bin Agace,fi le quitta de fa rançon,amp; tous fcs compaignons auffi : amp;nbsp;luy fit bailler cent slanjMtaaue Nobles d’or,amp; vn bon Rauflan.Depuis chcuauchale Roy d’Angleterre toutfoucf:amp;cut aux ^H^lois. ce iour en pQ»féc,dc loger en vne bonne ville amp;nbsp;groire:qu 0 clame Norelle, amp;nbsp;ficd près de là. Mais, quand ilfceut que la ville eftoit à la Comteffe d’Aumarle,fœur à Monfei-gneur Robert d’Artois,!! alfcuralaville,amp;le pays qui à la Dam cappart enoit. Si alla loger plus auant:mais fes Marefchaux cheuaucherentiufques au Crotay:qui fiedfurmer» Si prindrcnt la villc,amp; l’aadirent toute: amp;nbsp;trouucrent fur le port grande foifon de nefsj hargfes^vaifreaux,chargez de vins de Poidou : qui cftoient à marchans de Xaindon-gc,amp; de la Rochclle.Si en fir^t lesMarefehaux charier du meilleur en l’oft du Roy d’An glcterre.Puis courutl’vn des Marefchaux iufques es portes d’Abbeuille. Apres retourna vers Saint-Regnier,au dcirous,fur la marinc:amp; vint courir iufques à la ville de Saint-Efprit de ru«.Ocs^eugt;l»atailles des Marefchaux fe mcirent,le vendredy apres nonne, auec la bataille du Roy:amp; fe logèrent,toutes trois enfemble,afrez près de Crecy en Pon

* thieu. be Roy d’Angleterre eftoit bien informé que le Roy d#France le fuyuoit pour comJ^ttre.Si dit à fes gens,Prenons cy place de terre,car nous n’irons plus auant,fi au-■fAucuns ef j-q^j y^y yQ2 eiinemis.Etbieny a caufc que les attende, carie fuis furie droit heritage m^t’cansï““ ^^ Madame,ma mere;quiluy fut donné en mariage:fi le voifdray tchalâger contremô Xj^Tvendi 3duerfaircle Roy Philippe de Valois.Et,pource qu’il n’auoitpastantde gês, de la hui-quer faire tiefmlt;partie,cômele Roy de France auoit,fes Marefchaux aduiferent vnlieu à fon ad-fiennc,amp;def utâagc:amp; là trahit le Roy fon oft.Puis enuoya fesCourcurs dcuer«Abbcuille:à fauoir fe fendre que/ le Roy de Frâce ce vendredi fe trairoit fur les chaps. Ils refpondirét qu’il né eftoit nulle que chofe, apparence.Lors il dÔna congé àRs ges d’eux retraire à leurs logis pour ceiour,amp;lendc corne telle, main bié matin,au fon des trompettes,eftre tous aparcillcz en celle place. Ce védredi, • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout

-ocr page 163-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iH

toutieiour,fetîntleRoyde Franceà Abbcuille,cn attendant fesgenjamp;cnuoyafc^ Marefchaux(le Seigneur de Saint-Venant, amp;nbsp;Monfeigneur Charles de Montmorecy) horsd’Abbeuille/egarderfurle paySjpour fauoir la verisé-des Anglais. Si rapporterét àheuredevefpres,qu?les Anglois eftoient logez furies champs* Cefoir donna le Roy deFranceafouperàtÿuslÿ Seigneurs,qui elloiétdedâs Abbeuilic:voirc aux plus gras Princes. Si fur^Ät en moult grand parlement darmcs’.amp;leutpria le Roy, apres fouper, qu’ils fuflentl’vn à l’autre an#s amp;nbsp;fans cnuie,amp;courtois fans orgueil. Encores attendoit* le Roy le Comte de Sauoytÿqui deuoit venir à touPmille Lanccs;dont il auoit efté bien payé àTroye en Champaignc,pour trois mois*

Del'or^lonxa/ice t^est^/fglois àCfecyef^Pof}(hie-f!: (jui/e/KeireKi en irois baiaiffet

àpici^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H A p 1 t RE * c x x v i i r.

LE vendrcdy(iï comme ic vous ay dit)fe logea le Roy d’Angleterre dît pleins chaps, car ils trouuerent le pays plantureux de vins amp;nbsp;de Mandes: amp;nbsp;aulTi, poulies deffau-tes qui aduenirpouuoient, gratis pourueances amp;nbsp;charroy les fuiuoient. Si entendirent à eux mettre à point,amp; à fourbir leurs armeures.Cc foir donna le Roy à fouper aux Çô tes amp;nbsp;aux Barons de fon oft: amp;nbsp;fit bonne chere:amp;, quand il leur eut donné congé d’aller repofer,amp;ilfut demouré dclez les Chcualiers de fa chambre,il entra en ion oratoi-retamp;futlà à genoux amp;nbsp;en oraifons, deuant fon autel, en priant Dieu qu’il lelaiflaft l(?n- f ce leur de U demain(filsfecombattoient)i{fir delabefongneà honneur. Enuiron minuit f en alla bataiUede Cre coucher.tLe lendemaiiîfe leuaaffez matin: Scouitmeflcj amp;:lePrince de Galles fon 9ß‘^^^‘^^-de fils: amp;: fe cômunierent:amp; la plus grande partie d^es gens fe confeirercnt3amp;: nTcircnt en bô eftat. Apres les melfes dites,cómandaleRoy à tous fes gês,à euxlt;irmer,amp; eux traire ^-quot;^^^gf^f^^ fur les ihamps,en la jJtopre place qu’ils auoient deuât aduifée.Si fit faire le Roy vn grâd i-g. c,„,iig’~ parc près d’vn bois derriere fon ofibamp;là mettre tous chars amp;nbsp;charrettesjßc fit entrer lt;ic- p^yd. ci-Emÿ dans ceparctousfes cheuaux:amp;:flemoura chacun Homme-d’armes amp;nbsp;Archer à pied: le dient z^.da amp;n’auoit en ce parc,qu’vne feule entrée. Apres il fit ordonner, par fon Conneftablc amp;: cordas tous en-fes deux Marefchaux,iufques a trois batailles. Si fut mis en la premiere bataille le ieune/^^^^ f*‘*' ^'^» Prince dc?Galles,amp; auecques luy le Comte de Waruichjlc Comtef de Quanfort,mef- ’ ƒ^^ ^ ' . lire Godeffroy de Harcourt, meirus Regnaut de Gobeghen, melTire Thomas de Hob nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*5-lande,Monfeigneur Richard de Stanfort,le Sire de Mauue,leSirede laWare,melfire fgß,t parts IehanChandos,melfire Berthelemy de Bonnes , Monfeigneur Robert deNeufuille, d'aquitaine ' Monfeigneur Thomas de Clifort,le Sire de Bourfi» j le Sire de la Tumier amp;nbsp;plufieurs depuis le cha. autres Cheualicrs amp;nbsp;Efcuyers,que ie ne puis nômer.Si pouuoiét eftre enuiron huit ces » f^-^ ^^ Hotnmes-d’armes,amp; deux mille Archers,^ mille brigansparn#les Gallois.Sife trahitZ^'^ ƒ'??“' moult ordonnément aux champs chacun Sire fous fa banniere amp;nbsp;fon pemeon, amp;nbsp;entre ’ilgaH^Mau fes gensiEt enla deuxiefme bataille furent le Comte de Norhantonne, le Comte d’A- tre de ces terms rondel,le Sire de Rooz, le Sire de Ligy, le Sire de Vallaby, le Sire de Balfet ,1e Sire de „^^ g^ fort au Saint-Aubin,melfire Louis Tuetô,leSire deMilletonnc,lcSire de là Selle, amp;nbsp;plufieurs ch. m. .^u autrcs,enuiron huit cens Hommes-d’armes, amp;nbsp;douze cens Archers. La tierce bataille demeurant fi» eut le Roy pour fon corps:c’cftairauoirfept cens Hommes- d’armes, amp;nbsp;deux mi|lé

chers. Puis monta lé Roy fur vn petit pallefroy, vnbafton^lanc en fa main, Tvn defies ^^^^^**j^”^”^ j^ Marefiehaux à dextre,amp;l’autre àfieneftrê:amp;allatoutlepas,dercncenrenc,enadmon- ƒ Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ neftant amp;nbsp;priant les Seigneurs,qu’ils voufiflent entendre a fion honneur gardcr,amp;a def- ces propres „Ss fendre fion droit:amp; ce difioit il fi doucement,amp; défît lie cherc,ôf»e,qiltl^ ctéconforté o-fumants. fie fut recôferté en l’oyât amp;nbsp;regardât. Qu^and il eut ainfî vifîté toutes fies batailles,!! fut t ga^camp; ioy haute tiercc.Si fie retrahifen fa bataille: amp;nbsp;ordonna que toutes gens mangcalfcÂ: à leur ^“^quot; » 'tenant! aife,amp; beuftent vn coup.Si mangerét amp;nbsp;beuréttout à loifîr.Puis troufferet pots,b^ils, '^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^®^® amp;pourueances,fur leurs chariots:amp; reuindrent en leurs batailles, ainfî qu’ordonnez c-ftoiétparles Marcfichaux:S^fiafîcirent tous par terre,leurs.bacinets amp;nbsp;leurs arcs deuant cux,rcpofans pour eftre plus frais,quand leurs ennemis viendroyent.

L'ordonnance des François à Crecy. cfi comment ils addifirent le maintiendes gt;

C H A P. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C XX I X.

ICeluyiour deSamedyfeleüaleRoydeFraneejaffezmatin:amp;oüitmefteen fionho-ftel,dedans Abbcuillc, en l’Abbaye S ainét-Pierre ( (^ il eftoit Pogé) amp;nbsp;aulfi fîrent fies gcns:amp;fie partit d’Abbeuille apres fiolcillcuant. Quand il fut élongné de la ville, de deux lieues,approchant fes enncmis,on luy dit,Sire,il feroit bon que vous fiffiez enten-./ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m iij *

-ocr page 164-

138


PREMIER VOLVME


dre à ordonnetvoz batailles,amp; laiflifsiez toutes manières de gÂis à pied pafler deuant: parquoy ils ne fuirent foulez de ceux de cheual.Lors cnuoya le Roy quatre Cheualicrs le Moyne de Bafcle,le Scigncffr de Noyers,lc Sire de BeauieUjamp;le Sire d’Aubigny.Lef-qucls cheuaucherent Wen près dcs#\nglois,tant qu’ils peurent bien voir vne partie de leur affaire. Et bien veirêt les Anglois qu’ils eftoiét là venu5ÿ?ou^es,voir: mais ils n’en firent point de femblant:amp;#es laiflerent tous en paix retoui*icr.Quand^^8.oy de France veit fes quatre Cheualiers reuenir,il f arrefta fur les chatMps.Les delTufdits rompirent • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les preires,amp; vindrentiufques au Roÿ;quileur dit, Seigneu|f,quelles nouuelles? Si re

gardèrent tous quatre l’vn rautre,fans mot fonner,car nul ne fe vouloir nommcr,nc par 1er auant fon compaignon. Finablement le Roy dit au Moyne de Bafcle, qu’il parlait: qui eftoit au Roy de Behaigifc,amp; au«it tant fait de fon corps, qu’il elloit tenu pour l’vn des vaillans Chj^ualiers du monde. Lors dit le Moyne de Bafcle,Ie parleray,Sire,puis qu’il vous plaift,fous corredion de mes compaignons.Nous auons cheuauché, amp;nbsp;auôs Veu le maintien de voz ennemisSachez qu’ils font arrcllez en trois bataillcs:amp; vous at-tendent.Si confeille de ma partie(fauf tous dits le meilleur confeil)que vous faciez tou tes voz gens arrefter cy furies champs,amp;loger pour celle iournée, car ainçois que les . derniers foient venus iufques icy,amp; voz batailles foicnt bien ordonnées, il fera tard. Si feraient voz genslalfczamp;fans arroy: amp;trouucriez voz ennemis frais amp;nbsp;pourueus. Si pouuez lendemain au matin ordonner voz batailles plus mcurement,amp; par plus grand loifir aduifer voz ennemis,amp; par quel collé on les pourra cóbattre. Car foy ez tout feur Comeneement Qu’ils vo^f attendront. Le Roy commanda qu’ainfi full fait. quot;Si ch eu au cher ent lefdits dudejirilredet Marcfchaux,rvn deuant l’autre d^rria^^jCn difant aux bannières, Arrcllez, bannières, FrAHçoij à U au nom de Dieu amp;tle Saint Denis.(^eux,quielloicnt premiers, farrellercnt,amp; les der-bataille de Cre nicrs cheuaucherent: amp;nbsp;difoient qu’ils ne farrellcroient point,iuflt;5u’à tant qu’ils feroiét £Z en Porhien. äufn auant que les premiers:amp;,quand les premiers le« veirent approcher, ils cheuauche rent auant:amp;ainfile Roy nclcsMarcfchauxnc peureÂt ellremaillrcs.Si cheuaucherét fans arroy,fi auant qu’ils veoient leurs cnnemis.Si toll que les premiers veirent leurs en-nemis,ils rccullcrent tous à vn faix defordonnémét:dont ceux de derriere febahirét St r4^fiiu^ cuiderent que les premiers fe cóbattiirent:amp; eulfent adonc eu bié efpace d’aöer deuât, l'ex.de Ferard füs eulfent voulu.Dequoy aucuns y allercnt,amp;aucwisfetindrent tout coy. t Lescom-feur ce lieu. munes,dont tous les chemins clloicnt pleins amp;nbsp;couuerts, entre Abbeuillc amp;nbsp;Crecy, Teutefou teli- quand ils eurent approché leurs ennemis à trois lieues près, ils tirerent leurs cfpées,amp;-rete volontiers Écrièrent. A la mort,à la mort. EtHlecques auoit moult grans gens, Si fi grande multi-Ouand*^lcs ^^‘^^ de Seigncurs,que chacun vouloir monllrer fa puilfance. Si n’clloit nul homme Œmmuncs (combien qu’ilfullpreTentàlaiournée)quifceull,ne pcull,imaginer,ncrccorder,lave (dont tous rité( efpeci^cment de la partie des François ) tant y eut poure arroy amp;nbsp;petite ordon-Ics chemins nance en leurs gransconrois:quiclloient fans nombre. Et,ce queren fay amp;diuiferay e^c.) veirét en ce liure,ie l’ay apprins le plus par les Anglois(qui imaginèrent bien leur conuenant)

amp; auffiparles gensMonfeigneur lehan de Haynaut, qui fut toufiours delez le Roy c oit ^s en pj^ju i^pj.^^^ nemis atrois » lt;

lieues près nbsp;nbsp;nbsp;Cjparle de lahatai/ZedeCr^e^irele Soy de Fraee ^ le Hûjt d’Angleterre, eu a. exxx.

tireiét leurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~

cfpccs,eÿ-f. y Es Anglois( qui ordonnez elloyent entrois batailles, amp;nbsp;qui feoyent ius àterre)» Ce ^uie^ con- J_;toll qu’ils Veirentles François approcher,ils feleuerent ordonnément fans effroy, frmé par la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reng AdU en leur?bataillcs.Cellc du Prince fut toute premiere: dont, les Archers

ain^^Lé^T^ cftoicnterftnaniered’vneherfe:Srles Gens-d’armes au fond de la bataille. Le Comte q^nd ils^c- dcNo^antonne,amp; le Comte d’Arondel,auecleurbata41efquifaifoitla féconde) fe ftoiét à trois ter^yent fur ællc bien faitiffcment,pour conforter le Prince,fil couenoit. Vous deucz lieues près, fauoir que ces Seigneurs,Roys,Ducs,Comtes,amp;Barons François,nc vindrent miciuf-facquoyent ques là enfemble:maisl’vndeuât,amp;l’autre derrière fans ordre. Quand leRoydeFran-leurs cfpecs, ceveitlcs Anglois,filuymualefang:ôcditàfes Marefchaux,Faites paffer les Géneuois cr-c. Ffeant- jen^t^g^ commencer la bataille,au nom de Dieu amp;nbsp;de Saint Denis. Là auoit de fes Gé neuois Arbaleftiers enuiron quinze mille. Si cftoienttous lalfcz d’aller à pied ce iour Hie(a vnjens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 n f i- \ 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ i

( iixlieues,tous arm^)amp; de porter leurs arbaleftes,Sidirent,a leur Conneltable,quus n eftoient mie ordonnez acioneques de faire nul grand exploit de bataille.Ces parolles vindrcjit au Côte d’Alêçô:qui dit,On fe doit biê charger de telle ribaudaille: qui faillct aupl)^ grand befoing.Entre ces chofes chcutvncpluyc,grolfeamp; elpelfe, amp;vn tonnoirc

-ocr page 165-

ÖE FROISSART;

amp; vne t cclip fe moult terrible: amp;nbsp;auant cefte pluy c, par deflus les batailles (autant d’vn t ^y^to àduH Icz, comme de l’autre) auoient volle grand’foifon de Corbeaux, en devenant moult ^»fbß^ftffi^ grand’tempefte. Apres ce, l’air commença à f éclaircir: ^le folcil à luire, moult bel amp;nbsp;„anf^^eUder clair: amp;nbsp;l’auoient les ftançois droit aux yeux, amp;nbsp;les Anglois par derriere* Quand les • r„,r^ Géneuois furent tous mis enfemble,amp; ils deurent a^^rocher leufs cnnemis,ils cômen- éclairer, w cercntàiupp^jMŸioul? efp^uentablement, pour les Anglois ébahir: mais les Anglois matière d'ora-fetindrent tous cois, n’óncqj^cs n’en firent femblanti S ceonoement encores ainfiiup-jj«, La chaux perent,amp; puis allèrent vn p^it: Sc les Anglois eftoiçnt tous cois, fans point moüuoir de dit efeliftre. Îeurparc. Tiercement encores iupperent moult haut Sc clair: amp;pairerent auant. Si tin- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• drentleurs arbaleftes^ amp;nbsp;commencèrent à traire: amp;nbsp;adonc les Anglois archers pafferêt vn pas plus auant. Puis firent voller leurs fagettes de grand randon, tant viuement que ce fembloit neige. Quand les Géneuois fentirent ces fagettes (qui leur perçoient, bras, t combien lt;jHt teftes, amp;nbsp;bauleures) les plufieurs couperentles cordes de leurs arbaleft:#s, amp;:les aucuns « motmeßgni les iettoiettt ius. Si femeirent ainfi au retour, tous déclt;ÿifits:Scies Anglois auoientvne A « entailer grande haye de Gens-d’armes^montez amp;nbsp;parez richement: qui gardoient fe c6uenant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ des Géneuois* Quand le Roy de France veit les Géneuois retourner,!! dit, Ortoft tuez f-gauU fii^w ceftcribaudaille: car ils nous empefcherontla voye fansraifon. Là veifliez Gens-d’ar- „mpu. girard mes t entailler entre eux, amp;nbsp;frapper amp;nbsp;ferir fur eux: amp;: toufiours tiroientles Anglois du- dit alors les rement, en la plus grande prefic. Si feroient parmi le corps ou parmi les membeSjcUé- occire amp;fra uaux amp;nbsp;Gens-d’armes: qui eftoiçnt là cfitaillez, moult richement armez amp;nbsp;montez. Si P'^gt; erp, trebuchoient parmi ces Géneuois: fi qu’ils ne fe pouuoientr’auoir, ncrclcuer. Et là, en-tre ces Anglois, auoit pillars amp;nbsp;Bidaux, Gallois, amp;nbsp;Cornouaillois: qui portoient grans/-^‘*‘*”^ coulhlles. Si venoicnt entre leurs Gens-darmescfeArchers (qui leujtaiioient voye) amp;nbsp;sxemp.fi n en trouuetent les François en ce danger. Comtes, Barons, Cheualicrs amp;nbsp;Efcuyers. Si les celuji de re-occioient par tel cftat: ôc en y eut glufieurs meurtris : dont le Roy d’Angleterre fut de- rard. Mais fin puis courroucé, qu’on ne les auok prins à rançon* Le vaillant Roy de Bchaignc ƒ y fut “'^”f ®'««^, 4« occis: qui fappcloit Charles de Luxembourg. Car il fut fils au gentil Roy amp;nbsp;Empereur quot;^‘'’ ‘^ 1^*^ Henry de Luxembourg. Quand il (qui eftoit aueugle) entendit l’ordonnance de la ba- ”^^*'’” A**”quot; taille, il d^t. Ou eft mofeigneur Charles mon fils? S es gens dirent, N oüs ne fauons,nous lY/X^ zS. cuidons qu’il fe combatte.- Lors dit à fes gens, Seigneurs,voUs eftes mes gens, amp;nbsp;mes ^uant au nom compaignons amp;nbsp;amis à la iournée d’huy. le vous requier que vous me menez fi auant, de ce i^o^.^ui queiepüîfle ferir vn coup d’efpée. Les Cheualicrs refpondirent qu’ils le laitroicnt en- vrayement e~ uis. Et adoneques (à fin qu’ils ne le perdiflent en la^refle) ils le lièrent par les freins de ^oftiehan. leurs chenaux tous enfembic: amp;nbsp;meirent le Roy tout deuant,pour mieux accomplir fon ^^ quot;^f/c^j^ ^j^ defir: amp;nbsp;ainft fen allèrent fur leurs ennemis. Monfeigneur Chyles de Bchaignc t (qui [‘e*smots^li-fécrioit, ray Roy de Bchaignc, amp;nbsp;en portoit les armes) vint ördonttéme^tiufques àlà ^^^^ vaUmiers bataille: mais quand il veit que la chofe allait mal pour les François, il fen partit. le ne ainfi (qui fi fay pas bonnement quel chemin il print. Le Roy fon pere alla fi auant fur ces ennemis, difoit vray qu’ilferirvncoupdefonefpéc(voireplusdeqüatre)amp;fc combattit moult vigoureu- Roy d’Alle-fementramp; aufti firent ceux de fa compaignie:amp; fi auant fi boutèrent,que tous y demou- quot;’aigne amp;cn rerent:amp;: furent lendemain trouuez fur la place, autour du Roy, amp;nbsp;tous leurs chev^aux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” liez cnfcmblc. Le Comte d’Alençon alla moult ordonnément fur les Angl oft, amp;nbsp;les lien^yeuê^r a combattit, amp;nbsp;le Comte de Flandres d’autre part. Ces deux Seigneurs, amp;: leurs routes, ce pfila dit eh coftoyantles Archers vindrent iufques à la bataille du Prince: amp;nbsp;là fe combattirent fur le commen vaillamment, èc moult longuement amp;nbsp;trefvolontiers y fuft vciyje Roj^e France (qui tt»f^t du chap, veoit leurs bânieres) mais il y auoit vne grand’ haye d’Archets au deuant. C^ ioùr auoit ƒ ^3 • er ainfi donné le Roy de Franctvn courfier noir à Monfeigneur Ichan de HaynaÂ: q^ l’auoit ^^-^^ tlßlni bailléàMonfeigneurlehande Fuflelles,vn fienCheualier, qui portoit fa bannie^:1e- ^^^^ ^^’-^ quel fur ce courfier tréperça tous les conrois des Anglois. Quandil fut outre à prÄdre cfton- môfei-lon retour, il trébucha parmi vn folié, amp;nbsp;fe bleça duremét: amp;nbsp;là euft cfté mort: mais fon gneur Char-page l’auoit pourfuy autour des batailles. Si le trouua, qu’il ne fc pouuoitr’auoir: corn- les de Behai-bien qu’il n’euft autre empefehement que du cheual. Car ies Anglois n’ilfoientmoint gne,qui det-dc leurs batailles pour^ully prendre ne greuer. Lors defeendit le page : amp;nbsp;fit tam qu’il ^“^^. ^1^, rcleua fon maiftre, le Seigneur de FulTelles: lequel ne reuint mie arriéré: par le chemin T«’'. ?^ ® qu 11 auoit cfte:car il n euft peu bonemet pour la prefîa»Celie bamille de Samedi,entre g^ ^j^ portoit laBroye amp;nbsp;Crecy,fut felonncufe amp;nbsp;cruelle: amp;nbsp;y aduindrent plufieurs faits-d’armes:qui les amies, ne vindrét mie tous à cognoiflance. Sur la nuid plufieurs Cheualicrs amp;nbsp;Efcuyers Fra- crc.

nv iüj #

-ocr page 166-

r4o


PREMIER V0LVME


s'cn alloicnt à petite ordorftance, furies Anglois: amp;nbsp;tantoft ils eftoient enuahis amp;nbsp;occis: car nul n c* errant amp;nbsp;va- ftoit prins à rançon, n’à mcrc^amp; ainfi l’auoiét ordonné les Anglois entre eux. Au t ma* gnat ça amp;nbsp;la. j-jj^ aucuns François, Allcmans, fie Sauoifiens, ouurirent par fore» les Archers delà ba-du'i^'rmef ^^^^^^ ^“ Prince de Gafics, amp;nbsp;vindrPntiufques aux Gens-d’armes côbattre main à main: me de l^bat ^l®’^^ lafeconde bataille des Anglois ( qui fctcnoitfur se|Ä) vifft rafte^hirla bataille taille «ww»’^’^ Prince: qui en auoit bc^oing: car autrement elle euft eu à faire: amp;, pour le peril oU verrez^en coti ceux de la premiere bataille fe vciri;nr, ils enuoyercnthalfniemét vn Chcualier delcur Manila l(llu- conroy au Roy d’Angleterre (qui fe tcnoit plus-amont, fur la montaigne d’vn moulin) re de ce chap. amp;dit le Cheualier, quand il fut venu iufquesau Roy, Sire, le Ceinte de Waruich, le ■f /lfaur quece Comtet d’Eftanfort, meflire Regnaut de Gobeghen, finies autres, qui font dclez vo-tredecse“*'^ fils, font combattusai^cment’des François: parquoy ils vous prient que vous ^^ «f7 en fort au vöftre bataille Jeurs venez aider: car, fi tel effort fe multiplie ainfi, ils doutent que vo-chap.îzî.ou fils n’ayt affaire. Si dit le Roy,î^onfilseftilmort,ou à terre, ou fil eftblccé, qu’il ne fç lien Ejehard puiffeaide« Le Cheualier refpondit,Nenny,Sire, fi Dieu plaift: mais il eft en dur parti de stanfirtau d’armcszfi auroit bô meftier de vofire aide.Le Roy dit. Or retournez deuers luy, amp;nbsp;de-chaff. 128, uers ceux,qui cy vo’ont enuoyé:amp;leurditcs,deparmoy,qu’ilsnc m’enuoyét meshuy d^’^st ^^''tne ^“®’^^V'® requerre pour aduéture qui leur aduiéne: tât q mô fils foit en vie:amp; leur dites èH boueL Ga 4**^^ ^^’■” ’^^î'^^s qu’ils laiffent gaigner à l’enfant fcs efperons: mais ic vueil(fe Dieu l’a feon^M depuis ordonné)quelaiournéefoitfienne, amp;querhônncuriuy en demourc,amp;àccux,àqul le chap. 112. iel’ay baillé en garde. Lors retourna le Cheualier à l'es mai Axts, amp;nbsp;leur compta ces pa-l’sxemp.dela rolles:q» grandement les couragerent:amp;ferepentirent de ce quel’auoicnt enuoyé. Mer,cr celuy Bien eft vray que I^ôfeigncur Godalt;Trôy ide Harcourt (qui eftoit en la bataille du Prin-du^^oir di/ent ce)cuft Volontiers veu que le Comte deHarcourt,fonfrere,fe fuû fauué:amp;ia auoitouy ta ^auxdk quot;nbsp;^^^^’^^^’^ ^ aucuns Anglois, qu’on auoit veu fa bannière, amp;nbsp;qu’il eftoit auec fes gens, ve-de kenfort nu combatte aux Anglois. Mais Monfeigneur Godefroy n’y peut venir à temps: amp;nbsp;fut le Comte de tuc le Comte fur la place: amp;aulfifutle Comte d’Ammarle, fonneueu. D’autre part, Is j^arcourt Comte d’Alençon,amp;le Comte de Flandres fe combattirent moult vaillamment auX cr plußeurs Anglois, chacun deffous fa banniere, amp;nbsp;entre fes gens: mais ils ne peurent «fifter à la autres Set- _ puiffancedes Anglois:amp;furcntlàoccis,amp;pluficursautresCheualiersamp;Efcuyers,dot ^”r^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ eftoientferuisamp;accoropaignez. LcComteLouisdeBloi£,neueuduRoy deFran-

a atai e e ce, amp;nbsp;le Duc de Lorraine, ferourge d’iceluy Comte, auecques leurs gens amp;nbsp;leurs baii-t^cepalTao-e e- nieres, fe combattirent moult for^nais ils furent enclos d’vne route d’Anglois amp;nbsp;Gal-ßeit^äm vraie lois, amp;nbsp;furent occis: combien qu’ils y firent moult de proueffes. Auffi furent là tuez le conflruûion, Cornte d’Auxerrc,lc Çomte de Saindt-Pol, amp;nbsp;moult d’autres. Sur le vcfpre tout tard, comme beau- le Roy t (qui n’auoit à fon departement que foixante hommes,qu’vns qu’autres,fut ad-coup d’autres, mônefté par Monfeigneur lehan de Haynaut (qui là eftoit, plaudit remonté vne fois, en tous nez. nbsp;nbsp;ayant le courfier du Roy efté occis par le trait) de fe retirer, en luy difant. Sire, retrayez ^^(gt;^f- vous, il eft teps, ne vous perdez mie fi fimplement: fi vous auez perdu à cefte fois,vous recouurerez àvne autre. Lors le print par le frein, amp;nbsp;l’emmena, ainfi corne par force:5^ par-auant il l’auoit ia prié qu’il fe voufift retraire.Lors cheuaucha tât le Roy,qu’il vint au chaîf e^dc Broyé.Si le trouua fermé car il faifoit ia moult noir amp;nbsp;obfeur. Lors fit le Roy appeler le ChafteUain: qu’il^mt furies guettes, amp;nbsp;dît, Qpii eft ce là, qui appelle à celle heurc?LeRoy dit, Ouurez,ouurez,ChafteUain,c’eft la fortune de France. Le Cha-ftcllainrccog^tjaparolle du Roy: fi faillit auant, amp;nbsp;ouurit la porte, amp;nbsp;baiffa le pont. Si entra le Roy, amp;nbsp;fa route: amp;nbsp;n’auoit auecques luy que cinq Barons: c’cftalTauoir mef-

• lire lehan d^ Haynaut,melfire Charles de Mommorency, le ^re de Bcauieu, le Sire de AuWgny, S^quot; le Sire de Mótfort, Si ne fe voulut mie le Roy enferrer illecques: ains beut vn Aup: puis fen partit,auecques les fiens, enuiron minuid: amp;nbsp;cheuaucha fous guides, qui cognoiffoient le pays:tant qu’il vint au poind: du iour e» la cité d’Amiens: ou il far-refta. CeSamedyles Anglois ne fepartirent oneques de leurs conrois, pour chacer a-pres homme: ains fetenoient fur le pas, en gardant leurplace:amp;fe deffendirent contre tAis ceux qui les alfailloient: amp;nbsp;finit cefte bataille à heure de vefpres.

Cû/nfaefft le leKclcmain, apr^s la l^iaH/e^ les »g^lofS décen/yetit derechefplußeurs Fraxçcis.

CHAPITRE

Quand

-ocr page 167-

DE F R 0 I S S A R fi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ui

QVand la nuid du Samedy fut toute venue, amp;nbsp;qu’on n oÿoit plus Îupper ne crier,ne ^^renommer nulfe enfeigne,ne nul Seigneur,fi tindrent les Anglois àauoirla place pour eux,amp; leurs ennemis déconfits:amp;adonc ils al^mercnt grand’foifon de fai-lots amp;nbsp;de tortis: pour^t qu’il faifoit moult bruni Et allots t fauallale Roy Edouard:qui f ^'^ß * encores de tout ce iour n’auoit mis fon bacinet.Si vÊit à toute fa Bataille,deuers fon fils, dcfccndic de lé Prince de C^lf s: ql’il alt;ftolaamp; baifa,eh difant Beau fils, Dicù vous doint bonne per- °“ ”^°“^'gt; feueranct: vous elles mon fift. Car loyaument vous vous eftîs acquire à ce iour,fi elles • digne de terre tenir. Le Prince féclina tout bas,amp;fhumilia en honorantic Roy fon père. Celle nuidregracierenÂes Anglois moult Noîlrè-Seigneùr, par pluficurs fois, de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

leur belle aduéture: amp;nbsp;ne firêt nuis bobans : car le Roy d’Angleterre ne vouloir mie que nul bobant fe fill. Quand vint au Diinenehe, il faifoit fi grand’ bruine, qu’à peine pou-uoit on venir le long de demi arpent de terre. LorsTe partiftnt de foil, par l’ordonnance du Roy amp;nbsp;des Marefehaux, enuiron cinq cens laces amp;nbsp;deux mille Ar(iiers,pour che-uaucher, amp;nbsp;fauoir fils trouueroient nully des François, oui fe fulTent recueillis. Ce Di-menchc matin f elloicnt partis d’Abbeuille, amp;nbsp;de Saind Riquier en Ponthiöli,les communautés de Rouen amp;nbsp;de Beauuais:qui riens ne fauoiêt de la décôfiture de ce Samedy. nbsp;, .

Si trouuerêt en leur encôtre les Anglois: amp;nbsp;cuidoient que ce fulTent François,amp; fe bou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“^^

terent parmi eux^Quand les Anglois les veirent,ils leur courut et fus: amp;nbsp;y eut grand’ ba-taillc.Mais les François tantoft tournèrent en fuite: amp;nbsp;ne tindrent point de côroy. Si «n peauuais par y eut morts par les champs,par les hay cs,-amp; par les buiirons(ainfi qu’ils fuyoicnt)plus de Its^n^lois a» fcptmillc; amp;, fil euH fait tjer, il n’en full ia échappé pié. Affez toll après, en vnc autre mur d'après U route, furent rencontrez de ces Anglois, TArcheuefqué de Rouen, amp;nbsp;le Granri-Prieur l’^^tHlc t^« Cre de France: qui riens ne fauoient dé la déconfitiffï^ms auoient entendu que le Roy fc î^* côbatroitle Dimêche. Là eut grand’ bataillé déréc^frear ces deux Seigneurs elloicnt bien peftrueus debons Gens-a armes:mais ils ne peurent durer contre les Anglois,que ils ne fulTent prefque tous morts:^pctit fen échappcrét:amp;y furent tuez les deux chefs, qui les menoient. Celle matinée trouuerent les Anglois plufieurs François:qui f cltoiéc foruoyez le Samedy, amp;nbsp;qui auoient geu celle nuiâ aux champs: amp;nbsp;ne fauoient nulles nouuelles^u Roy, ne de leurs conduifeurs. Si mettoient les Anglois àl’clpée tout tant qu’ils en pouuoient trouuer: amp;nbsp;me fut dit que de communautez, amp;nbsp;de gens de pié des citez amp;nbsp;des bonnes villes de Franck il en y eut occis, ce Dimenche au matin, plus de t quatre fois autant que le Samedy, que la grolTe bataille fut. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Î (^^pJß^^jß

Comment le lentiemain^apres la bataillejes morts à Cr^ furent nombrezpar les Onglets, l'Exemple re CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CXXXII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rard,eßans ta*

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»oz. autres car CE Dimenche ainfî que le Roy iffit de melTejrcuindrcnt les ehcuaucheur^amp; les Ar- rompus en ce chers, qui auoient cllé enuoyez,à fauoir fi nulle r’aflemblée fe faifoit des François: lien.La chaux amp;rccordcrcntauRoyccqu’ilsauoientveuamp;trouué:amp;dircntqu’iln’eneftoitnulleap- ^lt;f außs tels paréce. AdÔc enuoya le Roy pour chercher les morts,à fauoir quels Seigneurs y eftoict ^^*’^ ®“' ^‘^ demourez.Si furêt ordonez pour aller là,mefiirc Regnaut de Gobeghen,amp; mefiire Ri- ^^‘' j^®“ chard de Stanfort,amp; trois Hcraux,pour recognoiftre les .Trines,amp; deux Clercs,pour ^'- quatre fois crire les noms.Ceux meitent peine de vifiter tout les occis: amp;nbsp;cherchèrent tout c^iour d’occis que aux châps:amp;retournèrent au Roy, ainfi qu’il deuoitfaifeoift foupper.Si firctiuftemet le Samedy rapport de ce qu’ils auoient veu: amp;nbsp;dirent qu’onze chefs de Princes eftoient demourez que la batail fur la place,quatre vingts bânieres,amp; douze cens Cheualiers,amp; ci^uiron tr^te mille hô- ^^ ^“'‘ mes d’autres gens.Si farrefterêt encores les Anglois celle nuiól:amp; le Lundy matin for-dóncrent pour partir.Si fidc Roy d’Angleterre tous les corps des gras Cheualici^prc- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• dre de demis terrCjSc porter au mÔfticr de Môtereul,amp;les enfeuelir en terre fainde. Et fit làuoir à ceux du pais,qu il donoit tréues trois iours,pour chercher le champ de Ore-cy3amp; enfeuelir les morts.Puis,cheuaucha outre,par deuant la ville de Mótereul für mer: amp;nbsp;fes Marefehaux coururét deuersHedin:amp; ardirent Vambâ amp;nbsp;Seram: mais au chaftel f S^i fut le ils ne peurent riens fairc:car il eftoit trop fort,amp; bien gardé.Si fe logèrent ce Lundy^ur tlemter mur Jt la riuiere de Hcdin,aU lez deuers Blangy. L édemain cheuaucherent deuers Boulogne: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’54^' amp;nbsp;ardirent la ville dcSalhôl-Ioflc,amp;leNeuf-chaftel,amp; puisEfclapesdcLue,amp;toutle-^^’”ƒ^y^”’’*^ pais de Boulonnois: amp;nbsp;paiTerent le pais de Boulongnc, amp;^ fo^eft de Hardelou: amp;nbsp;vin- quot;t^premkn“*' drent iufques àla grofle ville de Wifam.Là fe logea le Roy3amp; le Prince,amp; tous les An- ^nnet. du glois: amp;nbsp;fe rafrefehirent vn iour: amp;nbsp;le t leudy vindrent deuant la forte ville de Calais, chap. 12 8.

-ocr page 168-

142 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V C L V M E

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Co^mefit le Hoy d’k^Kgle/erre weit leßege ^ieuafti Calais: ^ eef^mestt les f/eures gesss^ireKldelaville. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cÄap. cxxxiii.

DE la ville de Calais eftôi?CapitainevnCheualier de Bourgjgt;ngne5 appelé meflirc lehan de Vieringamp;auecque»luy meiïire Amould’Andreghcnj meflire lehande SuriejmeflïreBardo de Belle-bourne, meflire Geoffroy dei,amBnte,gneffire Pépin de • Werre, amp;pluficurs autres Cheualiers ôr Efcuyers. Quad^e Roy d’Angî\erre fut venu j^ßf^ede Ca- deuantla ville de Calais, il raffiegea:amp; fit baftir amp;c ordonÄer, entre la ville, la riuierc, S^ aßis en j^ pont de Calais, ho fiels amp;nbsp;maifons, amp;nbsp;icelles charpente Aie gros mefriens. Si eftoict pa^L ^’ E ^^^^^5 P^^' rues: amp;nbsp;les fit couurir de chaumes amp;nbsp;de genefts: amp;nbsp;auoitencefte ville du douard d'^n ^^“X d’Angleterre toutes chofes neceffaircs à vn oft: amp;nbsp;(plus encores) place pour tenit l^eterre. 3. du marché Ic Mereredy amp;le Stmcdy:Mà eftoient merceries,boucheries,hallcs de draps, «w. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de pain, amp;nbsp;de jputes chofes neceftaires: amp;nbsp;venoient d’Angleterre amp;nbsp;de Flandres: amp;nbsp;rc-

couuroit on5pourfonargent,fonaifemcntdetout. Auecques ce les Angloiscouroient fouuente#laComtédeGuineîenTirenois,amp;iufqucsauxportes de Sainét-Omer,5^ de Boulongne. Si r’amenoient en leur oft grand’ proye{amp; point ne faifoit affaillir ladite ville dcCalais le Roy:car bien fauoit qu’il y perdroit fa peine.Si épargnoit fes gcs,amp;fou artillerie: amp;:difoit qu’il affameroit la villc(tant long temps qu’ilypeuft mettre) fi le Roy (^ France ne vcnoitleuer le fiege. Quand le Capitaine de Calais veit les ordonnances du Roy d’Angleterre, fi fit partir toutes menues gens, qui n’auoient point de pouruean-ces:amp;: vuiderent vn Mercredy,qu’hómes que femmes,amp; qu’gnfans,plus de dixfept ces: humanité du amp;,quan^ ils pafferent parmi l’oft des Anglois,amp; on leur demada pourquoy ils vuidoiér, ^ i^n^k ils refpô dirent qu’ils n’auoient dlm^viure* A donc leur fit le Roy grâce de paffer parmi fon oft fauuefhent: amp;nbsp;les fit difhcr bien-largcment: amp;nbsp;puis leur fit donner à chacun deux cfterlins,en charité amp;nbsp;aumofne: dequoy les vns prièrent moult pour le Roy.

Cemfffe»tleDfie^leJVorma»(lieiléfififl^^eele(le//ant{^^ui/lefs.

CHAP* cxxxini.

QVand au Duc de Normandie (qui fetenoit deuant Aguillon,amp; qui dt^ians auoit ^y affiegé meflire Gautier de Manny amp;nbsp;les autres Chcualiers d’Angleterre coin-pcnd^tcc * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;æ^ ‘^'’ eft deffus) il aduint ce t fiege penefit, enuiron la Mi-Aouft, qu’il fit vns

neged’Aauil écarmouche deuatlechaftel d’Aguillon: amp;nbsp;tellemétfe multiplia, que la plus grâd’par-ion. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tie de l’oft y alla. Adonc eftoit là venu nouuellementMonfeigneur Philippe de BouP

gongne. Comte d’Artois amp;nbsp;de Èoulongnc, amp;nbsp;coufin germain audit Duc: lequel efioir moult ieune Cheuah^r: amp;, fi toft que fécarmouche fut commencée, il farma, amp;nbsp;monta furvncourfiergrandamp;fort.Sibrôchadcsefperons,pourvenir en fécarmouche à hafte: mais Æn courfier faccueillit au cours, amp;nbsp;emporta le Chcualicr tout malgré luyh' , nbsp;nbsp;que, en trauerfant vn foffé, le cheual client, So Monfeigncur Philippe deffous luy. Si fut

^’^ tellement froiffé, qu’oneques puis n’eut fanté: ains il mourut de celle bleçure.

^ne Cemnde nbsp;nbsp;Affez toft après, le Roy de France manda fon fils le Duc de N ormandie, que toutes

Artois. effoines mifes derrière, il fc défift du fiege , amp;nbsp;rctoumaft en France, pour ayder à garder f^n heritage contre les Anglois. Sur celeDuc demandaconfeilaux Comtes amp;Ba* rons, qui là eftoient; car if auoit dit que point ne partiroit du fiege, îufques à tant qu i! auroit prins la fortereffe, amp;nbsp;ceux qui dedans eftoient. Mais il luy fut confeillé,que, puis que le Roy fonperele mandoit fi expreffement, il pouuoit bien fie partir,£ans forfait. Et adonc,l?ndrmainatrmatin,lcs François fe délogèrent au poinct duiour: amp;trouffe-• renttent^ amp;trefs, amp;nbsp;toutes les ordonnances, haftiuement:^amp;femeircnt en voyevers ^lÔis^d’J^ud Eytice.Etadonclescompaignons,quidedans Aguillonfe?enoient,farmerentamp;niô-^onfar Ics^Frd t^ntt ^ iffit le pennon de Monfeigneur Gautier, tout deuant: amp;nbsp;fe vindret bouter de-cois, lends leur dans les François(qui n’èftoient mie encores tous partis) amp;nbsp;en occirent amp;nbsp;decouperent plufieurs: amp;en prindrent plus de quarante, que d’vns que d’autres: qu’ils emmenerent en leur fortereffe. Par ces prifonniers ils fceurcntla cheuauchée, que le Roy d’Angle-tcif e auoit faite en celle faifon en France, amp;nbsp;qu’il tenoit fiege deuant Calais.

Coumtix du

Auantquele Roy de France fepartift d’Amiens pour aller ?Paris,apres la bataille de

?(«ƒ Philippe Crecy,il fut tellenjent émei^ontre meflire Godemar du Fay (lequel n auoit mie fait cotre Godemar fon dcuoir de garder le paffage de la Blanche-taque: parquoy les Anglois eftoient paf-d» Faj. pg^ outre amp;nbsp;venus en Ponthieu) qu’il le voulut faire pendre: amp;nbsp;à ce fenclinerentplu-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fleurs

-ocr page 169-

DE FROISSART;


Ui

fieurs du Confeil du R8y: qui bien euffent voulu que ledit meflire Goddbareuft comparé la perte, que le R oy auoit reccue à Crecy: amp;nbsp;l’appeloient traiftre. Mais raeffire le-han dcHaynaut l’exŒfa, amp;nbsp;réfréna le maltalent du Roy^Tuy remóRrant qua peine euft ilpeurefiftcràla pumanceduRoy d’Angleterre, quand toute l.^flcur du Royaume de France enfem^ n’y ^cut sens faire. Et alfez toft apres vint le Duc de Normahdic eri France^au R4ponpere, amp;nbsp;# la Royne fa mere: qui voulontftrs le veirent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Cernntent tneßtre Caittitr de Afanny ehenatidja en France par le Poyautne, çy ‘vint nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

d’^gaidon deuant Calais. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cx x xvi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

DEpuis ne demoura gueres de teps que Môfeigneur Gqaitier de Mâny meit en paroles vn grand Cheualier de Normandie: lequel CheuaTier il tenoit en prifon. Si luy demada quelle quantité d’arget il payeroit bié pour fa rançon. Iceluy répondit, Trois mille écUs.Lors dit meflire Gaütier,lcfay biéquevo’eftes dufang au Duc de Normandie, amp;nbsp;moult aimé de luy, amp;nbsp;trefefpccial en fon Confeil. le vous croiray fur^odre foy; Si irez deuers leDuc,voftre Seigneur: amp;nbsp;m’impetrerez vnfaufeoduit,pour moy vingtième tant feulement pour cheuaucher parmi France iufques à Calais, payant courtoP fement tout ce que ie dépcndray;amp;,fe vous le me pouuez impetrer du Duc, ou du Roy^ ic vous quitteray voRre rançon: amp;:vous fauray gré: car iedefiremoultàvéoirle R8y d’Angleterre: amp;: fi ne vueil gefir en vne vllle,qu vne nuidt. Et(fî ce ne pouuez faire)vous reuiendrez,dedans vn m(«s,tcnir prifon en ceRe forterelfe.E t fur ce le Cheualier vint à Paris, au Duc fon Seigneur; duquel il obtint faq^nduit,ainfi que dit eR: amp;nbsp;ft porta à Aguillon, àmellirc Gautier qui parcequitaledi^OÉfeualierNormaad de fa rançon: amp;nbsp;adonc, tâtoR après meflire Gautier fc meit à chemin, à vingt cheuaux : amp;nbsp;fen vint parmi Auuergne ; amp;nbsp;fe nommoit par tout ; amp;, quand il farreRoit en aucun lieu , il mon-Rroir fa lettre: amp;nbsp;tantoR eRoit deliuré. Mais quand il vint à Orleans, il fut là arreRé(có-bien qu’il monRraR fa lettre) amp;nbsp;fut mené à Paris, amp;nbsp;mis en prifon au ChaRclet. Quand le Duc de Normandie le fceut,ilalla tantoR deuers le Roy fon pere: amp;luyremonRra commentaneflire Gautier de Manny auoitfaufconduit de luy.Si luy requit, tant corne ilpeut,qu’illeluyvoufiRdeliurer:ca^autremêtöndiroit qu’illauroit trahi. Le Roy ref-pôdit qu’il le feroit mettre à mort: amp;nbsp;qu’il le tenoit trop pour fon grâd ennemi.Lorsdit leDuc,que,filenfaifoitainfi, fuRtout certain que iamais ne farmeroit contre la Roy d’Angleterre, ne tous ceux que détourner il en poui^oit: amp;nbsp;au départir dit le Duc, que iamais enl’oR du Roy n entreroit. Ainfi demoura ceRe chofe vn grand têps: amp;vn Chc-ualier de Haynaut, appelé meRire Manfart t Defue,pourchaçoitfcrtledit meffire Gau- •}• ce fumerti' tier;amp;auoitmoultdepeine,pourallcramp;vcnirdeuersleDucdeNofmandi#. En la fin e^ainßen tout le Roy fut fi confeillé, qu’il fit deliurer mclfire Gautier de prifon, amp;nbsp;luy fit payer toUs fes quot;»^ Exemp.^ frais: amp;.dcvoulut leRoy veoir: amp;difna Monfeigneur Gautier auec luy, en l’hoRcl de (^l^Hß^co-^ Nefie, a Paris: amp;nbsp;luy fit prefenteric Roy dons amp;nbsp;loyaux: qui bien valoicnt mil florins. ^^‘ Mellire Gautier les receut par vne codition^que luy venu aCalaiSjil en parleroit au Roy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ß^j^

d’Angleterre, fon Seigneur: amp;, fil luy plaifoit il les reccuroit:amp;,fi autremunt ille^r’e«- Mafart defne uoyeroit. Le Roy amp;nbsp;le Duc dirent qu’il auoit parlé comme ^yal Cheualier. Puis print congé mclfire Gautier d’eux: amp;nbsp;cheuaucha tant par fes iournées, qu’il vint en Haynaut: amp;fe rafrefehit à Valenciennes, trois iours. Puis fen partit, amp;nbsp;vint à Calais: amp;nbsp;fut bien venu du Roy d’Angleterre: Iequel,quandil ouit que mclfire Gamper auoit^oi^ du Roy de France, il dit, Sire Gautier,vous nous auez toufiours loyaument fcrui iufqj^es à ores:

amp; ferez encores, ainfi que^ous cfperons: r’enuoyez au Roy Philippe fes prefensf^'ous n’auez nulle caufe du retenir, nous auons airez,Dieu merci, pour vous amp;nbsp;pournous^Bc fommes en grand Volonté de vous bien faire, félon le bon feruice que fait nous auez. Et adonc mclfire Gautier print tous fes loyaux, amp;nbsp;les bailla à fon coufin, Monfeigneur Manfac: amp;luy dit, Cheuauchez en France deuers le Roy, amp;nbsp;me recommâdczàluy: amp;nbsp;que iele remercie moult de fois des beaux loyaux, qu’il m’auoit prefentez: mais ce i^R pas l aife, ne la paix du R^ d’Angleterre, Monfeigneur que ie les reçoiue. Et adonc ce Cheualier le fit;mais le Roy ne voulut reprendre les loyaux: ains les donna audit mefli-,

Copiment le Coffite d’Erby print en Poitou plußenrs 'utiles ^ chaßeaax, (^ außi la eite de Pointers. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxxxvi. •

-ocr page 170-

• 144


PREMIER VOLVME.


VOus auczftîenouy cy dclTus recorder comment le Comte^’Erby fcftoit tenu toute lafaifon en la cité de Bordeaux, le liege pendant des François deuant Aguillon.

Si toft qu’il fceut queleDuc^de Normandie eut défait le fiege,!^ fit fon mandement a tous les Cheualicrs amp;tfcuyers de Gafeongne, qui Anglois fe tenoienr. Lors vindrent à Bordeaux le Sire d’Albret, le Sire de VEfparre, le Sire de liofaigt;5 le S^re de Mucident .le Sire dcPumiers,leSireïJcTourton,lcSircdeBouquet(Â3,mcirire Aurîtry dcTrafte,

amp; plufieurs autres: amp;airembla le Comte douze césHomftics-d’armes, deux mille Ar-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chers, amp;nbsp;trois mille piétons. Si palterent toutes fes Gens-ll’armcs,amp; leurs routes la ri-

rriß fit Mira- uiere de Garonne, entre Bordeaux amp;nbsp;Blaye. Puis prindrent le chemin de Xaindonge: leien Xain- amp;nbsp;vindrent à Mirabel: fl prindrent la ville d’alEiut3amp;’le challei: amp;nbsp;y meirent gcns dcpar Hengetfßr let eux. Puischeuaucherentveft Aulnlt;fy: fi conquirentlavillc amp;nbsp;le chaflel,amp;3 apres, Sur-

Lufignan,J4 U Liligncn. O' la chaux Luzcgucm.

££££5 g; Bcnoiÿ mais au chaftel de Matant (qui cil à trois lieues de la Rochelle) ne peu-rent ils riens forfaire:amp;vindrent àMortaignefurmer,en Poiôtouiamp;leprindrétparfor ce amp;nbsp;meirêt gens amp;garnifon d?par eux.Puis cheuaucherentvers ■!■ Lefignen.-fi ardirét la villc:mais au chaftel ne peurent ils riens forfairc. Apres vindrent àTaillebourg:fi cô-quirêt lepôhtjlavillc,amp;le chaftcLamp;occiréttous ceux,qui dedâs eftoict: pource qu’en les alTaillant ils leur auoient occis vn vaillant Cheualier. Et fâchez que Ic pays eftoit fi c^royé, quêtons fuyoient deuât les Angloiscamp;fenclouoiêt es bones villes,amp;lailîoiét leurs maifons Vagues: amp;nbsp;n’y auoit autre apparence de deffenfe: finon des Chcualicrsamp; Efcuyers deXaindonge: quifetenoient cn lciiisforts,amp;ne monftroient nulfcmbhnt de com^ttre aux Anglois. Tant exploita le Cote d’Erby, amp;nbsp;fa route, qu’il vint deuât

S.Ichan-d’An

n’auoiten la ville nuis Gens-ci armes. Et adonc au vefpre,quâdrauaut fut failli, Sit Guillaume de Rion, Maire de celle ville, amp;nbsp;la plus grand’partie des Bourgeois, cnuoyercntpourauoirfaufconduitpourfixdeleussBour-geois pour venir traiter au Comte. Si l’eurent durent celle nuid,amp; tout le iourenfui-^rf** ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”^^^' ^ adonc, le lendemain au matin, ces bourgeoi?vindrent en la tente du Comte: fi aux ^^Mt itircrcnt à eftre bons Anglois,tât que le roy d'Anglcterre,ou perfonne forte de par luy, * * les voudroit amp;nbsp;pourroit tenir en paix enuers les François. Si fe rafrefchit le Comte quatre iours en la ville amp;nbsp;receut l’hommage des Bourgeois; puis f en vint deuât la ville dcNyort(dontMonfeigncur Guifehart d’Angle tftoit fouuerain) amp;nbsp;y fit trois alfaux, fans riens conqucrre. Si fen partit, amp;nbsp;vint au Bourg-Saind-Maximien : qu’il print pat force: amp;nbsp;occit tous ceux qui dedans eftoient. Apres ce, vint deuant Monftreul-boy-vin: ouily auoit plus de deux cÆs monnoyeurs : qui là forgeoientla monnoye pour le Roy de France: lefouels dirent qu’ils fe delfendroientbien,amp; nefe voudroient rendre à l’admonnition du Comte. Mais il y eut fi fort alfaut, que Monftreul-boy-vin fut conquis, ^ ceux de dedans morts. Si rafrefchitle Comte le chaftel, de nouuclles geS Puis vint le Comte deuant la cité dePoidiers: qui eftoit grande amp;nbsp;cfparfe: fi l’aflîeges del’vndes coftez (car il n’auoitmicaffczdegenspourraflicgerde tous coftez) amp;tan-toft fit alfaillir: amp;nbsp;ceux de la ville qui eftoient grand foifon de menus gens, peu aidaquot; blés) deffendirent fi bien la villc,que les gens du Comte n’y peurent riens forfairc: ains fe reM-ahirent en leurs logis, tous laftez. Le lendemain aucuns Chcualiers du Conuc farmerent: amp;nbsp;cheuaucher^nt autour de la ville. Puis firent leur rapport, au Comte, de ce qu’ils auoient trouué amp;veu. Lors eut confeil d’afl'aillir, le lendemain, en trois lieux, amp;nbsp;de mettre la grcigneur partie de fes Genfd’armes, amp;nbsp;Archers, à vn endroit, ou il fab foitleplffs foible: amp;Ânfi fut fait. Si n’auoit adonc en la ville plus nul gentil Cheualier, la vUI^Je Pot qui feeüfpque c’eftoit d’armes: amp;nbsp;auffi n’eftoient mie foifonnez de gens experts en ar-iliersprinfe de mes: parquoy ils ne peurent pas fi toft courir, n’aller dervn% l’autre. Si entrerentpar ke'*a *^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lcs gens du Comte, par le plus foiblc cofté. Quand ceux de dedans fc vei-etu^ ” fciat ainfi conquis, ils fen-fuirent, le pluftoft qu’ils peurent, par les autres portes (caril * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y auoit plufieurs iftues)mais il endemoüra de tuez plus’de fept cens: caries gens du

Comte mettoient tout à l’efpée, hommes, femmes, amp;nbsp;petis enfans. Si fut la cité toute courue amp;nbsp;robée: qui eftoit pleine de grans biens, tant des habitans d’icelle cité, comme de ceux du plat pays: qui la eftoient retraits.Si deftruifire«t les gens du Comte plu-ficürs eglifes, amp;nbsp;y f^ent çrans dérois: amp;nbsp;plus euffent fait, mais le Comte commanda fur la hart, qucnulneboutaftlercu enEglife,n’en maifon. Car il vouloir fetenirlàdix ou douze iours. Lors cefferent en partie les maux à faire: mais encores en fit on affez en larifcin. Si tint le Comte la cité douze iours: amp;nbsp;plus l’euft tenue, fil euft voulu. Car nul • . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne la

-ocr page 171-

DE FROISSART*


UJ


ne la luy vcnoit chalangei‘:mais trembloit tout Ic païs:car tiens n y eftoit démonté, hors nbsp;nbsp;nbsp;^

les grans garnifons. Lecomte fen partit de Poitiers: amp;nbsp;la kiffa vague (q^r elle neftoit point tenablc:tant edoit de grand garde)amp; au département fes gens eftoient tant chargez d’auoir,qùe là ils ^uoient ttouuc,qu’ils ne fahoient c^te de draps dors d’or amp;nbsp;d’ar-genr,6ó de pennes.Si retournerentjpar petites iourryes,à SainftJehan-d’Angely.Là ils le repoferentv^ efpece dlt;temps:amp; en ce iour dônale Comte grans loyaux auxt An- t ^' “^«^^ y«f glois,amp; aux Dames amp;nbsp;Damt ifellcs de la ville:amp; leur donnoifepreique tous les iours,dif-1* çp '^, quot;^^ nets amp;fouppers,grans amp;betux:amp;les tenoittouhours cnréueil. Si acquittant leur grâ- pur ceux de ce,qu’ils diloicnt communément de luy,quc c’eftoft le plus noble prince,qui peuft che- s. Ichad'An uaucher fur paUefroy. Puis print congé d’eux: amp;nbsp;fit au Maire, amp;nbsp;aux plus riches Bout- gely .• la?- pèf geois,renouuellcr leurs fermens, qu’ils ticndroient amp;nbsp;garderoient la ville, ainfi comme ^prcs en rôle bon heritage du Roy d Angleterre.Puis cheuau^ra le CJmtc à tout fon arroy,par les *o«yflàncc fortereffes, qu’il auoitconquifes: tant qu’il vint à Bordeaux. Là donna congé à toutes ^**r ®” manières de gens: Sc les remercia grandement de leur leruicc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mafeurem les

Comment le Roy d’Efioce, au temps eiu^ege de Calais, 'vint à aß en K^ngleâefreï ^p^r^^^^' CHAPITRE exxxviü

IE me fuis longuement tenu à parler du Roy DauiddEfeoce: mais iufques maintenant ie n’ay eu nulle caufe d’en parler. Car, fi-comme cy deffus eft contenu, les tré-ucs, qu’ils prindrent amp;: dónerent par accord l’vn à l’autre, furent tenues fans cnfraindîc. Or aduint que, quand le Jl.oy d’Angleterre eut alfiegé la ville de Calais, les Efeoçois fa- ^^ ^ uiferent qu’ils feroient guerre aux Anglois,amp;:contreuengeroient les grans ennuis,qu’ils '^fyïpthasMm^ leur aboient faits. Carleurpayseftoitmaihtei^fi^idede Gensdarmes: S:enauoit «,?fTaus,o-grand’foifon le Roy d’Angleterre auecques Iuy3djiat Calais. Si en auoit en Bretaigne, Uy tatfß been PoidoUjSr cnGafcongnc. .A cede guerre rendit grand peine le Roy de France:à fin fton^flwrd’S-oue les Anglois fulfent fi cmbcfo»gncz,qu’il leur conuenift brifer le fiege, amp;nbsp;retourner don» «» de Tn Angleterre. Or fitle Roy D Aid fon mandement à eftre en la ville def S. lehan-fur-1)°^’^ **^® Taye,enEfGoce.Làvindrcnttenirlcurparlemcntles Comtesses Prélats,amp;les Barons |^j ”^y^^ ^^ d’Efeoe^: amp;: furent tous d’accord qu'au plus haftiuemenr, qu’ils pourroyent, ils entre- jlß^^^^quot;^, roient en Angleterre. Si fut prié amp;nbsp;mâdé lehan des Adutillcs, qui gouuernoitles Elco- juere /than çois fauuagcs,t qu’il obeiftàluy,^nonàautruy:amp;y vintàtout trois mille hommes, des ^dusiUes des plus outrageux de fon pays. Quand tous les Efeoçois furent affemblez, ils furent/»^ prié (Pii-bien,qu’vns qu’autres, cinquante mille combatans:amp; oneques ne fceurent faire leur af- ^quot;'' '** 5-’^ ’ femblée fi fecrettement,que la R oyne dAngleter (qui fe tenoit au N ort, fur les mar- ^^ƒ• ches d’Ebruich) n’enfuft toute informée. Lors fit elle eferire amp;nbsp;mander tous ceux, qui fjJf‘^J-„J '’^ fe tenoient du Roy d’Angleterre: amp;nbsp;f en vint tenir en la cité d’Ytorc (qu’ondit Ebruich) obeifloiene en la contrée Je Northombelande: amp;nbsp;adonc f éraeurent plufieurs GensdJrmes amp;nbsp;Ar- à luy amp;nbsp;non chers (qui eftoient encores au pays) amp;nbsp;vindrent deuantNeufchaftcl-fur-Thin,ou la à au tic :««,■? Royne les manda. Endementiers partirent les Efeoçois, de Sainét-Iehan-Defton: amp;nbsp;^neien api^ue vindrent ce premier iourlogeràDonfremelin.Lc lendemain paflerentvn petit bras de ^‘^ ^usparle mer ( qui là eft ) le Roy vint à Efturmelin, amp;nbsp;là pafla, à l’eftroit, l’eaue. Le fécond iour ^^^^ ue^^ar vint il àHandebourg. Illecques fe r’affemblerent les Efeoçois, fi eftoiét bien trois 9^'^^-„,a”ctnaL^m^ le armeurcs de fer,Chcualicrs amp;nbsp;Efcuycrs:amp; biê trente mjlc hommes,montez fur hac- ,.(„(,të te trea-quenées.SivindrentàRofebourg,laprcmierefortcrefredAnglcterre,àcecofté:dela-uctels motsen quelle Monfeigneur Guillaume de Montagu auoit la garde; Seiadisl’auoit bafticcon- la chaux. Et tre les Efeoçois.Ce chaftel eft bel amp;nbsp;moult fort:amp; paflerent ouire les Ef«oçj»is,fans l’af- f“' adôc prié faillir: amp;nbsp;le vindrent loger entre Precy amp;nbsp;Lmcole, fur vne riuiere: amp;nbsp;comj^cncerent ^ ^\ ''’'‘'j^^'^.-Y dcftruircamp;ardoirlaC®mtédeNorthombelande:SzcoururentlcürscoureurMüfques i^^-îi '^^ ; ' n • k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- durtules qm

a Ebruicn, amp;nbsp;ardirent tout ce qui au dehors du mûr eltoit, Si tout contrcual la m»ine. aounerhoit Puisreuindrcntàleur ôft,àvneiournéeprcs de N eufehaftcl-fur-Thin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fesEfeotsfau

Cyparle de la bataille de Neufebaßel-ßsr-Thin, du Roy dEßecee ^ de la Royne d'Angleterre, q^l ^üTo-CHAPiTRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxxvin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bciiroienramp;

LA Royne d’Angleterre (qui defiroit à deftendre fon pays, de garder de tous encom- ’^j’-j^^oufift briers)pour mieux monftrer que la befongne cftoit fienne,fen vint iufques à Neuf- ^ftVe en leur chaftel-fur-Thin. Et illecques fe logea, amp;nbsp;attendit As gens ; çjlii toüfiours venoient armee amp;nbsp;codes marches de Nort, Se du pays de Northombelande. Se de Galles: qui marchoit paignic. n

-ocr page 172-

I4lt;î


PREMIER VOLVME


fur les champs:amp; fe trouucrêt enuiron douze cês Hómes-d’armes,trois mille Archers, amp;fept mille autres hommes,parmile»Gallois.Les Efeo’çoisfenvindrentvniour loger deuant eux,amp; les Anglois d’autre part:amp; fe meift chacun en ordonnance de bataillle:amp;^ adonc laRoyne^’Anglcterre vint là ou fes gens cftoicnt:amp; y fut tant,que fes gens furet tousordône^ en quatre bataille^ La première gouucrnoitl’Euefque de Duré,amp; le Sire f de Perfy: la fecóde,rArcheuefquc d’yorc,^ le Sire de Neufuille:la tierce,*rEuefque de nbsp;nbsp;*

Lincole,amp;le Sire de Montbrayda quarte Monfeigneur Edouard de Bailleul,fouuerain dé Waruich,amp; l’Archcuefquc de Cantorbie,amp; le Sire de Rooz.Si eut chacune bataille fa droite portion de gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers,felon leur ailcmcnt;amp;là eftoit la Royne d’Angleterre parmi eux:qui prioit de bien faire la befongne,amp; garder l’honneur de fon Seigneurie Roy d’Angleterre:amp; que,pourDicu,chacunfe teinlt preft d’eftre bon com-battant:amp; luy eurent en cóuenant,qu’ils fen acquitteroient loyaument, à leur pouuoir, autant,ou mieux,que fi leur Seign^^nj^oitperfonneUement.Lors fe partit la Royne, de fes gens: qu’elle commanda en là^arde de Dieu,amp; de Monfeigneur faint George: amp;nbsp;Cemmmeemet tantoft après Ics batailles des Efcoçois f émeurenr,amp; auffi firent celle des AngloisèLors de U bataille cômenecrent les Archers à traire d’vn cofté amp;nbsp;d’autreanais le trait des Efeoçois ne durx Neufchaßel micgrand’ foifon:amp; les Archers d’Angleterre tiroient Se grand’force;amp;:,quand les baW Us nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tailles fe furent approchées enfcmblc,il y eut dure befongne,forte,amp; bien combattue.

sfee. la eu nbsp;nbsp;^^ cômença la bataille enuiron heure de tierce :amp; dura iufques à heure de non^.Les Ef-

frsslei^ey ^4 coçois tenoient haches durcs,amp; bien trenchâs:dont ils donnoicnt grans horions.Mais Midd'Eßece. finablemêtlcs Anglois obtindret la place: mais il Ici» confia grâdement de leurs gens. * ^nner. 72. Si y demourerent morts,des Efeoçois,* le Cote de Sys,lc Comte Dofirc,le Comte Pa-tris,le Comte de Suthirlant,lc Côte Dafircdare,le Comte de Marc,lc Comte Ichan de Donglas,amp; Mofeigneur AlexandreHleRameray(quiportoitlabânicredu Roy) amp;plu-fieurs autres Barons,Cheualiers,amp; Efeuy ers.Et là lut le Roy prins:qui hardiment fc cô-battit, amp;nbsp;fut duremét nrftré au prendre,d’vn Efeuy er de N orthonibelandc,appelé le ha nbsp;nbsp;»

Coppeland:i«quel(fi toft qu’il tint leRoy)fe bouta hors de la preße,luy huitième de cô- nbsp;nbsp;?

paignons,qui efioient de fa chambre: amp;nbsp;cheuaucha tout le iour tant qu’il élôgna la pla-ce,ou la befongne auoit efié faite, enuiron quinze lieues: amp;nbsp;vint ce iour au vefpre en vn chafiel,qu’on clame Chafiel-orgueilleux:amp; dit bien qu’il ne rcndroit le Roy d’Efeoec à hôme,n’à femmc,fors à fon Seigneurie Roy d’Angleterre .Ce iour furent prins le Cote d»Mgray,le Côte de la Marche,Monfeigncur Guillaume de Donglas, Monfeigneur t Ce peut eflre Robert de Werfy,rEucfque ')»l’Abidâne,rEucfquc de Saindt Andry,amp; plufieurs autres entatin Aber Cheualiers amp;nbsp;Barons: amp;nbsp;en y eut de morts,qu’vnsqu’autres,enuiron quinze mille: amp;lc doma amp;• A- ßemourant fc fauua au mieux qu’il peut. Et fut cefie bataille afiez près de Neufchafiel-ee^eis'^ ‘^ ^'^ fur-Thin,ra» nfil c c c x» v i. le Samedy t prochain d’apres la Saindt Michel.

Cj parfit âeleha» Ce^pelanei: ^uiprifit le Roy ed'Efioce: (^ ^»e^preßt ilenreceuf.

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;CXXXIX.

d Ejco-

ce^enl’a 1346 VandlaRoyncd’Angletcrre(quifetenoitauNeufchaficl)entcditquelaiournéc quot;’”''quot;“ƒ ^quot;J- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efioit pour elle amp;nbsp;pour fes gens,fi monta fur vn palefroy,amp; vint fur la place,ou

la»tl”'^^quot;‘7 ^^ ^^’•^^^^^ auoit efié.Etlors luy fut dit que le Roy d'Efeoce efioit prins par vn Efeuyer, odeLre ^ ' ^^ uppel^Iehan Coppeland: qui l’auoit mené auecques luy:mais on ne fauoit quelle part.

Si fit la Royne clcrirc audit Efeuyer, qu’il luy amenaft fon prifo»nierlc Roy d’Efeoce: amp;nbsp;que pas bienàpoindn’auoitfait fon gré, quand ainfi l’en auoit mené hors des autres, fans congé. Toufceiourfeflndrentles Angloisfurlaplaccqucgaignéeauoient, jamp;: la Royne auecques eux: amp;nbsp;le lendemain ils retournèrent en la ville de N eufchaficl.

Quand

-ocr page 173-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ï47

Quand les lettres dela^ynefurcntparvnCheualierprcfentées àlehanCoppeland^ • il refpódit que le Roy d’Efcoce,fon prifonnier,il ne rendroit à homme,nîft)ame nullen fors à fou Seigneur le Roy d’Angleterre: amp;nbsp;qu’on fuit tourneur deluy:amp; quille penfoit garder fi bien,qu’il enredroit bon copte.Et adôc la Royne fît eferire lettres,qu’elle en-uoya au Roy d’Angleterre,fon Seigneur:qui eftoit dSuant Calaisf Par ces lettres fut informé le Roy^d-s^ éftaf delÂi Royaume.Lors il manda tatoft à Ichan Coppcland,qu’il venfîft parler a luydeuantCâlais:lequel Ichan meit fon prifo^nicr en bônes gardes,en , vn fort chafl:el,fur les marches de Northôbelâdc amp;nbsp;^^ Galles.Puis fe meit à chemin par mi Angleterre,^ vint à Doffurcs,ou il fe meit en mcr;amp; arriua deuant Calais: Quad le fff,4f, capix-i. • Roy d’Angleterre veitrEfcuyer,fî le print par la main, cnluy dilant, Haa,bien vienne lad a^at pmn mon Efcuycr,qui par fa vaillâce a prins mon aduerfaire le Roy d’Efcoce.Ichan Coppc- ^‘^ ^«:r d’E/co-land femeit d’vngenouildeuant leRoy,amp;luy dit,^e Didfm’a vouluconfcntirfî tref- quot;» ‘^‘* denen grâd’ grâce,qu’il m’a donné le R oy d’Efcocejamp; ic l’ay conquis par End- d^rmes,on n’en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^“‘‘^^ doit pas auoir enuie fur moy :car aulTi bien peut Dieu ci^ioyer fa grâce amp;nbsp;fa force,quad ^^y^ ƒ il échct,à vn poure Efcuyer,comme il fait à vn grand S eigneur. Et,Sire, ne nee vucillez fauoirnulmalgré,fîie ne le rédytantoftau mâdementde Madame la Roync.carie tiède vous,amp; mon ferment ay de vous,non d’elle, fors tout àpoind.LeRoy luy dit, lehâ le bon feruice que vous nous auez fair,amp; la vaillâce de vous3vaut bié que vous en foyez exeufé:^ honnis foict tous ceux,quivousportcntrâcune .Vous retournerez envoftijp maifonjSc prédrez voftre prifonnier le Roy d’Efcocc,amp; le mènerez à ma femme:amp;f,en nô de temuneratió,ie vo’^ffignc,aupres de voftre hofteljtout ce qu’aduifer on pourra, iufques à cinq cens liures derente àrEfterlin,paran,dc reuenue:amp;vous retienjtfeuyer de moncorps,amp;demonhofteI.Etadonc IchaiWlLj^J’’eland au tiers iourfen partit de deuant Calais,^ retourna en Angleterre. Quad il wt venu en fon hoftel,il aftemblafes feha Ceppelad amis,Âfesvoifins:lcfquels,aueçqucs Ichan Coppclâd,priudrcntlc Roy d’Efcocc,amp;le menèrent en la cité d’tbruich,amp;Jile prefenta,de par fon Seigneur le Roy d’Angleter- f^^^e^^ *îl^^ re,à la Royne d'Angleterre: amp;nbsp;f exeufa fî fagement,qu’cllc fen tint pour bien contente: ■^jj,„e 'd’^n-Qiiand la Royne eut entendu à pourueoir bien amp;nbsp;groflement la cité d’Ebruich, le cha- glctene. ftel de Rq^ebourg,la cité de Durem,la ville de N cufchaftel-fur-Thin, amp;nbsp;toutes les gar-nifons amp;nbsp;les marches d’Efcocc,amp; laifle au pays de Northôbelande le Seigneur de Prey amp;:le Seigneur de Neufuille,comttAfouuerains,pour entendre àtoutesfes befongnes, elle fe partit d’Ebruich, amp;' retourna à Londres. Lors elle fît mettre, au fort chaftel de ^^ nbsp;nbsp;^^ ^ Londres,le Roy d’Efeocc,Ie Comte de Moray, amp;nbsp;tous les autres prifonniers:amp; ordon- ^^j^^\ na de bonnes gardes fur eux.Lors elle fe meit en meTà Douures,amp; eut bon vent: telle- f^^^ais trois nient qu’elle arriua tantoft deuant Calais, trois iours auant la feftc de Touffainds. De- io„rt deuant quay le Roy d’Angleterre tint court:amp; ordonna vn grâd difner,a tous les Seigneurs qui la TonfainUs, là cftoicnqamp; à toutes Dames principalcment.Car la Royne en auoit amen^rand’ foi- tonßows fon, tant pour l’accompaigner, comme pour venir veoir peres, freres, fœurs, amp;nbsp;amis, ’54^« qui fe tenoient au fiege deuant Calais*

CemKCKt le ieNKe Comte sie FLt»dfesßa»cd la fi/Zeid» Foy d'^tsgletctrempas* la eoniraltite eJet Flamcxe:(^ comme/Jt ilfi tirajubt/leme/it en Franeefinns refieufier, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

cxt.

LE fiègefe tint longuement deuant Calais. Siaduintdemoult grans adüentures, amp;nbsp;belles:defquellcs ie ne pourroye mie la quatrième partie deferire.Car le roy de Price auoit fait eftablir tant de Gens-d’armes es forterefles, cnla riferche de*s C^mtez de Guines d’Artois,amp; de Boulongnc,amp; autour de Calais amp;nbsp;tant de Géneuois,P4ormans ôc autres en nauirc fur mcr,^uc les Anglois,qui vouloient iffir hors, à cheual ou à pi?,pour aller fourrager amp;nbsp;aducturer,trôuuoient fouuent des rencontres dures amp;nbsp;fortes* E t auffi ^ ^/ ^ j^ß^^ y auoit fouùct t paieries amp;nbsp;écarmouches contre les portes,amp; fur les foffez:dôt point ne ßdn jj^^be pa fe departoiét fans morts,amp;fans naurez.Vn iour perdoiét les Vns:vn autre iour perdoièt letet a# ebap. les autres.Le Roy d’Angleterre amp;nbsp;fes confuls eftudicrent,nuiók amp;nbsp;iour,à faire cuginsamp; 72. Ht ou nous inftrunicns,pour mieux opprefferceux de Calais:lefquels contrepenfoient Srfaifd^ent “““^ KoUßuH tant, que riens ne les pâuuoir greuer. Mais nulles pourueances ne leur pouuoient ve- nbsp;nbsp;nbsp;fiff^l^^

nir: fors en larrccin, amp;nbsp;par deux .marinicrs(qui eftoient maiftres amp;nbsp;conduifeurs de tous fourrager V les autres)dcfquels l’onnômoitl’vn Mafant,amp; l’autrê Meftricl:amp; croient ceux demon- écarraou-râs à Abbeuille.Par ces deux mariniers eftoiêt moult fouuét ceux de Calais recôfçnei cher.

-ocr page 174-

148


PREMIRE VOLVME


t c'eßadire, en f laiTccin^amp;jparcux hardiment aducnturcr,fc meirent par^lufîeurs fois en grad pC' en cachette, nhév furent mouit de fois chaccz,amp; prefque prins:mais toufiours échappoient3amp; firent amp;nbsp;comme à maint Anglais mourir,amp;nc^er. Tout celuy Yuer tint le Roy fiege,amp;auoit grand ima-k dérobée. - 'gination de tenir la communauté de Flandres en amitié:car adufcluy eftoit que parmy eux il pouuoit plus aiiement venir a fon entente: fi enuoyoit moult fouuent deuers euX grans promeires:amp; leur d^oit,amp; faifoit dire,que,fil pouug venTr à fdh- entente de Ci' •- Lïis,il leur recouurcroit Imc de Douay,amp;toutes les appeydances.Si quepar telles pro-mefTes les Flamés fémcurét,enla faifonquele Roy d’Angleterre eftoit encores enNor • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mandic:duquel voyage il vint à Crccy,amp;à Calais.Et vinclrétles Flamens mettre lefic'

ge deuant Bethune:amp; eftoit leur Capitaine Mófeigneur Oudart de Renty (qui eftoit ba-ni de Frâce) amp;nbsp;tindrent vn moult gj^âd fiegc deuât ladite ville, amp;nbsp;moult la côtraignoiét par aflaut:mais il y auoit dedans capitaines,de par le Roy de France, quatre Cheualicrs, qui tresbié la jardcrét:c’eftairauoir mcffire Geoffroy de Chargny,Mófeigneur Euftacc de Ribcaumôt,Monfcigneur ^uldouin de Mekin,amp; Monfeigneur lehan de Landas:^^ fut la vill Aie Bethune fi bien deffendue,quc les Flamés n’y conquirét riens:ains retournèrent en Flandres,fans riens faire,néant plus que deuant. Quand le Roy d’Angleterre fut venu deuât Calais,il ne ceffa mie d’éuoyer deuers les comunautez de Flandres gras meflages,amp; de leur faire grans promefles,pour tenirleur amitié,amp; abbatre l’opinion du Roy de France: qui moult fort fepenoit deles attraire à fon amour amp;nbsp;volontiers euft veu le Roy d’Angleterre,que le Comte Louis de Flâdrcs(qui encores n’auoit que quin-Prat^jius du 2C ans d’aage)voufift fa fille cfpoufer:qui auoit nô Y fabel. Si procura tât le R oy d’Angle 457 d'angle. jgj.j.g q^^ jgj Flamés fy accordcrétidont il fut moult réiouy :car il luy fcmbloit que,par-MK i ph- mi ce raariagc,ilfaidcroit des F15gt;i|flS plus plcinement:amp;aulfi il fembloit aux Flamés, Umar^pede QUCjl’Hs auoient leRoy d’Angleterre de leur accord,ils pourroiêt bien refifter aux Fran-leur Ctmte O' Çois:amp; Icur fcmbloit plus neceffaire amp;nbsp;profitable l’amour du Roy d’A ngleterrc,*que du de/à/Herfi- Roy de Frâce .'mais leur Seigneur (qui auoit efté nS^rri entre les Royaux de France, fx^L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;encores y dcmourroit)ne f y vouloir point accorder:^ difoit franchement qu’il n’au-

roitlafille,àfémc,dc celuy qui luy auoit tué fon pere.D’autre part le Duc lehan deBra-bant pourchaçoit grandement, que le Comte de Flandres voufift prendre »femme fa fille: amp;nbsp;luy promettoit qu’il Icferoit pleinement iouir de la Comté de Flandres, par a- ‘ mour,ou autremét:amp; faifoit le Duc entédât au Ro)^deFrâce,que,fi ce mariage de fa fille fe faifoit,il feroit tât que to’ les Flamés feroiét de sô accord,amp; côtraires au roy d’An-gîcrcrrc:fi q par telles promeffes l^oy de Frâce faccorda au mariage de Brabât.Quâd le duc de Brabât eut l’accord du Roy de Frâce,il cnuoya tâtoft meffages en Fiâdres, deuers les plus grâs Bourgeois des bônes villes; amp;nbsp;leur fit remóftrér tât de fi belles raifons coulourée^quc les côfuls d es bônes villes mâderét le Cote leur fcigneur,amp; luy firêt dire amp;nbsp;fauoir qu’il voufift venir en Fiâdres,amp; vfer de leur cófeil:amp; feroicnt fes bôs amis S^ luy rendroient amp;nbsp;liureroient toutes fes iuftices amp;nbsp;iurifdiófiós,amp; les droitures de Flâdrcs . auffi,amp;plus auât que nul Côte ne les auoit onques eues.Le Côte eut par côfeil qu’il vié-M^^uL»^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ flâdrcs ou ilfutrcceu à moult grâd’ioye:amp;luy furet prefentés,dc par les bônes

dtpl^ndresen villes,grâsdós,amp;debeauxprefcns.SitoftqucleRoyd’Anglcterrefceutccs nouuellcs, /i comtè^/ur ü cnu^ya en Flâdrcs le Côte dcNorhâtône, le Comte d’Arôdcl,amp; meffire Regnaut de les pronteJJej Gobeghé.lefquels parlem^crct amp;nbsp;pourchacerét tât vers les officiersamp; cômunautcz dc ; äeßifubieäi, Flâdres,qu’ils eurer plus cher que leur Seigneur print à femme la fille du Roy d’Angle-le voulant rett terre,que la fille du Duc de Brabât:amp; en prièrent trefalfcôfueufcment leur Seigneur:^', rer de France, p^^j. jy aftrairc,luy rc8iôftrerct plufieurs belles raifons qui lôgucs feroiét à racomprer,

-ocr page 175-

D E ’ F K o I S :’S A R T.

14^

L®t Quarcfmeenfuiuantreuindrent^dcGafèohgneJeComte dErb^jIc Comte de tc^^Az^wfo-Pennebroth, amp;nbsp;le Comte de Q^nfort, amp;: grand’ foifon de Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers^qui ’»fnfraf leur aucc dix auoient la mer paffee. Le Comte de.Flandresiut longuement aü danger des '*”ƒ “^^ ^P^jquot; Flamens,amp; cnpnloncourtoife: Mais moult luy ennuyoit. Si fi^ eux qü’ilcroiroitleur ,^^^^^^ peu^t confeik Car plus luy^oui^it venir du bié d’eux,que de nul autre pays.Ces parolles ré- /^^ marquer iouirent mouiffes Flamen^ilemeirent tantoft hors de pr^on,amp; luy accomplirêt vne 1547. partie de fes déduits, tant qi^e d’aller en riuieres(à cela eftoit il moult enclin) mais touf-* iours auoit bónes gardes, t^’ilne leur échappaft,du fuft emblé de ceux, qui l’auoiét en treprins à garder fur leurs teftes,amp; qui eftoiét du tout en la faneur duRoy d’Angleterre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

amp; le guettoiét de fi près,qu’à peine pouuoit il aller piffer. Cefte chofe fi procéda Se dura tant,que le Comte de Flandres euft en conucnarn à fes g^s que moult volontiers prédroit à femme la fille du Roy Edouard d’Angleterre: Sé ainfi les Flamens le fignifierent auRoy 8eàlaRoyne,amp;qu’ilsvoufiffentveniràBcrgues, en l’Abbaye,le là fiifent venir ; leur filler car ils y améneroiët leur feigncur,amp; là fe cocèirok ce mariage. Vous deuez falloir que le Roy Se la Royne furent moult réiouis de ces nouuellcs,ôe direnÂ^üe les Flar mens eftoiét bónes gés. Si fut,par accord de toutes parties,vneiournée affignéeà eftre àBergues fur la riuiere entre le neuf port de Grauclines.Làvindrétles plus notables ho. mes amp;nbsp;les plus autentiques des bonnes villes de Flandres en grand eftat Se puilfantrSey amenèrent leur Seigncur,qui moult courtoifement f cnclina deuers le Roy,Se la Ro ƒne qui ia eftoient venus en trefgrand arroÿ.Le Roy d’Angleterre print le Cote par la main, droite moult doucementSe le tconuoya,en parlant.Puis fexcufadelamortduComte f Poßiblc ^uc fon.pere: Se dit(fe Dieu luy voufift aider)qu’ócq^s le iour de la bataille de Cîecy, ne le coftoya j fi. lédemainn’ouit parler du Comte de Flandres, lamine Comte par femblant fe tint de '‘(^ fes ex^ufancesaffez pour content.Puis fut parlé du mariage:amp; là eut certains articles Se ^“ couoya. traitczfaits,gettéz,Se accordez e^rre le Roy d’Angleterre Se le Comte Louis Se le pays ^ ^^^ confe-dc Flandres,fur grand’t confidatafion Se alliances: quifurent toutes promifes Si iucées deration à tenir.Illecques fiança Sr iura ledit Comte Madame Yfabel,la fille du Roy Edouard de Angleterre Se de la Royne,Se fi la promit à efpoufer.Sifut celle iournée relaxée,iufques àvneauftefois,qu’onauroitplusgrandloifir.PuisfenretournerétlesFlamensenFlâ-; ....r dres:quirémenerentleurSeigneqÿ:amp;moultamiablementfedepartircntduRoyd’Aii-gleterre,de la Royne,Se de leur confeil:Se le Roy,d’eux:lequel f en retourna deuant Calais. Et ainfi demourerent les chofes en ccluy eftat f tres-étoffément: Se auffi de beaux t^edoute^^uÜ f^ riches loyaux,pour doner Se départir au iour de,woccs:amp;la Royne auffi;qui bien f en T ^^fit^ff di Vouloit acquirer,Si qui d’honneur Se de largeffe eftoit plcine.Le Cote de Flandres(qui ^^^ïT^n^fti eftoit reuenu en fon pays entre fes gens) eftoit toufiours en riuiere: Se moftroit par fern- toffémenf ■• tlant,que ce mariage aux Anglois luy plaifoit trcfgrandcmcnt;amp; fen tei^ient auffi les mab c’efichfi Flamés comme pour tous feurs: Se n’y auoit plus fur luy fi grand’ garde que par deuanr. apurée ^»e le Mais ils necognoiffoient pas encores bien la condition de leur Seigneur. Car(quelque fiemefl impar-fçmblant qu’il monftraft forainement)il auoitle courage tout François au dedans. Cai fi'^ ^pgt;'lt;^‘ c^ va iour aduint qu’il alla voller en la riuiere, en la femaine qu’il deuoit efpoufer ladite fil- ^ i^*i*'*’^u--le d’Angleterre: amp;nbsp;getta Ion Fauconnier vn faucon après le héron,amp; le Comte auflivn. ii^f^/f^^ç'^ Si fe meirent. ces deux faucons en chace, Se le Comte ap^s, ainfi comme pour^es fuy- pendant le ° uir: amp;nbsp;ledit Comte difoit haye hayc;amp;,quand il fut vn peu elongné,Se qu’il eut l’aduan- Royd’Angle tage des champs,!! ferit fon chenal des efperós,5e félongna,Se alla toufiours auant fans terre faifoit retourner en idle manière que fes gardes le perdirent. Sifenlt;int leditC^mte en Ar- prooifion de toisSelàfutaffeuré. Puis fen vint en France, deuers le Roy Philippe Sc ^s François: drîips de aüfquels iltacompta fc« aduentures: Scie Roy amp;les François difoient qu’il a»oit trop ^°^ ^ bien ouuré: Scies Anglois d’autrepart difoient qu’il les auoittrahis Sc deccus.Maifpour ce nelaiffa pas le Roy d’Angleterre à tenir en amour les Flamens.Car il fauoit bien que *;/^^ ^^ß^ ^^^ le Comte hlàuoitp oint ce fait parleur confeihmais en eftoienttres courrouceztSc l’cx- tmlarité. eufadon,qu’ils.en firent, ilcreut affezlegéremcnt.,

y Commehi fb(fiire Rûbert eîe Namurfit horntfiâ^é au Roy d’^^u^leterrtj e^euaut Cala^, • * ■

■''cm-’A P I T R É ' CXLI.

EN ce temps,quclcficge.ffnçnoitdcuant Calaisj vShoientveSir le^Roy Scia Royne plufieurs Barons Sc Çheualiçts de Flandres, de Brabant, de Haynaut, Sc d’AHemaff gne : Sc nefe partoit nul fans grand profit. En ce temps eftoit nouucllçment venu en la n «1 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

-ocr page 176-

15°


PREMIER V O L V M E


t^epenfi ^uil Comté deNa^iur t du liege du fainâ: Sepulchre Monfeigneur Robert de Namur amp;nbsp;l a-fautplufiofi U- yoif jg 5|j.£ Defpétin fait Cheualier en la Sainde-terrc.Si cftoit encores moult ieune:0^ rf/«Tdu^v où ^’^^°^’- ^^^ P’-^^ ‘^^ ^’'^^ Roy,n*de f autre. Si fe meit enbô arroy amp;nbsp;richc:amp; vint au fiege gedu S Sc- douant Calais, honoraljilcmentaccqmpaigné de Cheualiers amp;nbsp;Eæuyers. Si feprefenta pulchrc^ Mo ^^ ^oy d’Angleterre qui liemctlereccut:amp; aulfi fit la Roym^amp;lc^Baions.Si entça gri-leigneur. demerit en leur amour amp;nbsp;g^j^ce,pour caufe qu’il portoit le n4gt;m de meflîbe Robert d’Ar-

O^c. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ois,fon oncle:que iadis ils auoient tant aimé,amp; auquel ils soient trouue fi grand con-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feil.Si deuint en ce temps ledit melTifc Robert de N amur ht^nme féal au Roy d’Anglc-terre:amp; luy dôna le Roy trois cens liures à l’Eftcrlin, par chacun an;amp; les luy aflignafur fes coffrcs,amp; à eftre payez à Bruges.Depuis fe tint auecques le roy,au fiege deuant Calais, tant que la ville fut gaigi^xy coigt;me vous orrez recorder en auant.

f Les ^nnal. CowmefJt l^s ^»glds cofi^airefit t ^ ^oi^^e-Dariefi: (^ comment meflire Charier

de Bret. dißnf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^g ÿlgij y ffjg^i [g feoe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP. c x L11.

la Roche- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

denen,sala yE mc fuis longuement tenu à parler de Monfeigneur Charles de Blois,Duc de Bretai-dorien,c7- 1‘i Xgne,pour ce tcmpsamp;dela Comtefle de Monttort;mais ça cfté pour les tréues,quifu-cA.tMxdarain rent prinfes deuant la cité de VennesdefqueUes furent moult bien gardées: amp;iouit, les Cr anan. frayés durant,chacune des parties,airez paifiblcmét de ce qu’il tenoit en deuant.Si toft t Les ^nnal 4’^^*dcs furent pairées,ils commencèrent à guerroyer moult forment.Si eftoient venus de Bret difènt onBretaigne de par le Roy d’Angleterre,meflire t Thomas d’Angourne,amp; Mófeigneur Thomas Da Thomas de Harteuellc: amp;nbsp;eftoient partis du fiege de Calais,àfout deux cens Hommes gourne amp;de d’armes, ^ quatre cens Archers, ^id^ourerent dclez ladite Comtefle, en la ville de Hartenellc; Hamibout,amp;, auecques cux,meflit?|^nneguy du Chaftcl,Breton-bretonnant. Sifai-maisno^redu-foient fouuentccs Anglois amp;Bretonsdes cheuauchées contre les gens Monfeigneur Daaornc*^^ ^^^^^^^‘^ ^^^ ^^^^ ^^ Monfeigneur Charles aulfi fur4:ux:amp;vue heureperdoiét,amp; l’au-lehan'de A^ ^’■® g^igi^oî^nt. Si cftoit tout le pays par ces Gens-d’attnes gafté, exilé, amp;nbsp;rançonné: H teucllc. Quat ^^^’^’^ comparoicntlcs poures gens. Aduint vn iour que ces trois Chcualicrs allèrent af àmoj ie lireje fiegervne bonncvillc,qu’onclamelaRoche-daricn:amp;auoicntaflcmbléfoifon degés-voltneiers Da d’armes à cheual,amp; foudoyers à pié. Si alfaillirent forment la ville: qui vaillanftnent fut gorne tu d’A delFenduc,tant que les Anglois n’y gaignerent riens^n la garnifon cftoit Capitaine,de Im”*' ^ii par Monfeigneur Charles de Blois,Talfartde Guines.Or eftoiêt les trois parts plus An^ p b mm de S^°^^ ^^^ François.Si prindrétleditTalfart amp;nbsp;dircnt,qu’ils rocciroient,fil ne fe rendoit deux\la7es * Anglois auccques eux:amp;pourcc dit Talfart qu’il feroit à leur volonté. Etfureeft eftat lu cLux dit le lailfcrcnt aller: amp;nbsp;fe commencèrent à traire deuers les Anglois: amp;nbsp;fe tournèrent delà de gorne er partie delà Comtefle dt Montfort; ôé demeura Talfart, comme deuant, gardien delà darteuellc. ville. Et, qiübnd les Anglois retournèrent deuers Hamibout,ilsy lailferentfoifon de Gens-d’armes Sc d’Archers, pour aider à garder le chaftelamp; la ville. Quand Monfeigneur Charles de Blois ouit ces nouuelles,fi iura que ce ne demouroit pas ainfi.Si man-da,par tout,les Seigneurs de fa partic,cn Bretaigne Sc en Normandie :amp;: alfembla, en la La ^che-da- ^içj^ ^antes,fcize cens armeures de fcr,amp; douze mille hommes-de-pié:Sc bien auoit parchar^^de q’^ulte tens Chcualicrs,Scxxiij. bannières. SivintafliegerlaRochc-daricn.’Scy firget-Bltis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ grans engins,iour ôc nuiéèqui moult fort trauailloient ceux de la ville.Si enuoycret

meflagers ceux delà ville deuers la Comtefle de Montfort: car on leur auoitpromis confort, fils eftoient afliegez. Lors cnuoya la Comtefle fes melfagicrs partout, ou elle penfoit auclir g’ens. Si alfembla en peu de temps mille armeures de fer, amp;nbsp;huit mille hó-mes-de-pié^efquels elle meit au conduit des trois Cheualiers defliif-nommez: qui dirent qut iamais ils ne retourneroient,qu’ils n’eulfent la Roche-lt;larien dcfaflîegée:ou ils mourroient en la peine.Puis fe meirent à chemin tant qu’ils vindrent aflêz près de l’oft cami/àde des Monfeigneur Charles de Blois: amp;nbsp;Îllecques fe logèrent fur vne riuief e, en intention de Mentfertins à combattre le lendemain. Et,quand ils fe furent mis à repos,Monfeigneur Thomas Da-chéries Je nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T /»Kz4’ A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;firent ijvmrr f*nïin^nr» lo mrïî^î A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fî fi» nijr-

gorneamp; mefTire lehan d’Arteuellc firent armer enuiton la moitié de leurs gés: fi fe par-tircm^oyement à minuid:amp; le boutèrent en loft Monfeigneur Charles de Blois,àlvn des coftez:Sc occirent amp;nbsp;abbatiret grand’foifon de gens;amp; tani^emourercten ce fai-fantj^ue tout loft fut cmeu,amp; armez toutes manières de gcns:fî ne fepeurét partir fans bataille.Là furent enclos,amp; côb^ttus alprcmenr: amp;nbsp;ne peurent porter le faix des François.Si y fut prins amp;nbsp;rtauré duremet meflire Thomas Dagofnc:amp; fe fauua le mieux qu’il peut, ledit Monfeigneur Ichan, auccques ceux,qui échapper pouuoient fur la riuierc.

* • . Si ra-

SloiSfOU fut prias Thomiis

Dagorne chef d'iceux.

-ocr page 177-

DE TROIS S ART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;151

Si racompta à Monfeigi^ur Tahneguy du Chaftel,amp; à moult d’autres, f^n aduenturci Si eurent cnfemblc confeil qu’ils fen retoumeroient deuers Hamibout.

Cy parle tie la ] bataille lt;^ la Roche-darie» : (^ comment Monf^igneur Charles de Blois fut prins । ik promitnt des t^nglois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ox l i 1 i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;anciènemetee

ÂGclleproprt heure amp;îg celuy eftatjendementiers qui^eftoienten grand confeil combat Ju fait de déloger,vint là vn C^ualicr, de par la Comteire(qui fappelloit Garnier, Sire l’rfrmef. de Cadudal)à tout cét armures de fer,amp; haüoit p^u pluftoft venir.Quand il feeut leur conuenant,il leur dit.Or to ft,armez vous,amp; montez à cheual:Slt;,qrii point n’en a, fi vié- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ne à pié,car nous irons veoir noz enncmis;qui fe tiennét tous afteurez : pourquoy nous les déconfirons.Lors fe partirent ceux,qui à cheua^eftoiei^:amp; ceux de pié les fuyuoiét: .y^atre caml-isC fen vindrent, enuiron foleil leuant terir en l’oft de Monfeigneur Charles quilstrouuetent dormant amp;nbsp;repofant,car il ne cuidoit auoir plus nul critombrier. Ces ^5. ^'' “ ‘*' Bretons amp;nbsp;Anglois,d’vn cofté,fe commencèrent à haftcr,8c à abbatre tentes, trefs, St priHnw'Zla pauillons,amp; à occire amp;nbsp;découper gens; amp;nbsp;les furprindrent, car ils ne faifoieRt point de comtefi de no guet.Siy furent occis ceux de la partie Monfeigneur Charles de Blois:amp;tous lesBarôs fort le 10 de de Brctaigneamp; de Normandie,qui auecques lüyauoient efté, prins celle * nuit. Ainfi /HW134.7. fe fut le fiege de la Roche-darien défait;amp; melfire Charles fut mené en Hamibout, Mais ^‘’« ^quot;^nna. toufiours fe tindrent fes villes,citez,amp; fortereffcs,car fa femme(qui fappeUoit Duchtf-fe deBretaigne)printla guerre de grandevolonte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•75’.

Comment le Roy de France émeut grand ofy pour letter le Roy dt^nglderre dufieg^eCalaise

c H A PITRE

LE B^y Philippe dcïrancc(qtiifcntoit fes gens de Calais durement contrains^com- feailfaten l'a imanda par tout fonRoy aume^ue tous Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers fuffent à la feftef de j5 47/

Penthecoufte en la cité d’Amiens,ou là pres.Si hofa nul laiffer qu’il ne vienfift au iout, ^^ J^^“^e^X» ou toft apres:amp; y tint le Roy fa coürtfolcnnellement* Audit iour fe trouucrent versluy, «^'quot;''^^J^ le Duc de N ormandie,fon fils aifnè, le Duc d’Orléans, fon puifné fils , le Duc Odes de ^ Bourgon^e,leDuc deBourbon,le Comte de Poix, Monfeigneur Louis de Sauoyc, Monfeigneur lehan deHaynaut, loomte d’ Armignac, le Comte de V alcntinois, le ^^, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’■

Comte dePotcfts,Sc moult d’autres Comtes,Barons,amp; Cheualiers.Quandtous furent .. venus à Amiens,ils eurent plufieurs confeils. Sieuft volontiers veu le Roy de P rance, ' que les paffages de Flandres luy fuffent ouuerts. Si Äft enuoy é au Comte, deuers Gra-uclines,vne partie de fes gens, pour rafrefehir ceux de Calais, Sc combattre les An- quot;' glois à ce Goftébien aifecmentpar la ville de Calais. Si eAioya le Roy en Flandres grans meffages,pout traiter aux Plamens fut ccluy eftat.MaislcRoy ^Angleterre . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

y auoii tat d'amis,que iamais ils ne luy euffent accordé celle courtoifie. L ors dit le Roy ^^^^”5^^^^ deFrance qu’iliroit auant,au lez deuerstBoulongne.LeRoy d’Angleterre(quinepou uoitconquefter la ville de Calais, fors par famine)fit charpentet ,pour forclorelc pas-^^ jjy^ ^^'^f^ de la mer,Vn chaftcl,grand amp;nbsp;haut,dc longs mefriens,tant fort amp;nbsp;fibicnbretGfché,quo piîngalès Üw ne l’euft peu grcuer. Et fit ce chaftcl affeoir droit fut lavilie, du cofté de la mer;^ 1« {it ch fumant de-bienpoutucoir f depringalles,de bombardes, darcs, amp;nbsp;dlt;utres inftrumens: S: y êfta- ^2'^K^”^‘i^ blit quatanteHommes-d’armes,amp;; deux cens Archers;qui gardoient le haurc,amp;lc port M'ß^yfiffiO' de Calais,fi près que riens n’y pouuoit entrer,it iffir,que tout ne fuft confondu. Cefut

1’aduis,qui plus fit de contraire à ceux de Calais,amp; plus toft les lit affamer. Par ce temps ^‘^^^ ^^^ pj ^^ cnhortatantleRoy d’AnglcterrelcsFlamens( lefquclsleRoy de France vouloir met- nien^enat la tre entraité,comme dit dft)qu ils hfirenthors dePlàndrcs cent mille;Szvihdren»nettre villedlAire,ca le fiege deuant la bonne ville d’Aire;Sz ardirent tout le pays de là enuiron; Meinetflilc, f« let Fra fis s laGorge,Eftelles,leVentrc,ôcvne marchc,qu’ô dit Laloe,Sâufques es portes de Saint-Orner amp;nbsp;dcTcrouennc.Pt fen vint adoncqucslcRoy dePrance loger en lavilie d’An-, ras;amp;enuoyagrandefoifondeGens-d’atmesesgarnifons d’Artois:amp;parefpeciallonquot; Conneftablc,mefsire Charles d’Efpaignc,à Saint Orner, car le Comte d’Bu amp;nbsp;dc^Gùr- , ncs(quiauoitcfté Conwcftablc dePraneCeftoit prifonnierert Angleterre, comme dit Retraite des eft. Ainfi fe porta toute celle faifonbien auant;ôc embefongnerent grandement IcsPlà- Flamens,^^ mens lesPrançois,ainçois qu’ils fe partiffent. Qu^andlÄ Plamens’furent retraits, amp;nbsp;ils eurent congnu les baffes marches de Laloe,lors fe partit le Roy deFrance,8G facompai ^^^^ lt;ieC4L» gnie,dc la cité d Arras;amp;vindr ent à Hedin; ôc tenoit bienl’oft,parmy le char toy, trois n iüj *

-ocr page 178-

152


PREMIER VOL V M E


groffes licucs^c pays. Quand le Roy fc fut repofé yn iour à H^din, il vint l’autre iour à Blangy.Là l’arrcfta,pour fauoirejuel chemin il feroit.Si eut confeil d'aller tout le pays quot;^a^r w^^^Z ^^’°^^ ditlaBelume. Lors feencitil à voyc,amp;toutes fes gens apres:ou bienauoit deux ^kteùjours^^”5'™^^^ hommes, qji’vns qu’autres. Et paflerent le Roy amp;nbsp;fes ^cns parmi la Comté par-cj-^pres deFauquemberge:amp;vindrcntdroitementfurlcmont detSan^ates, entre Calais Si Sangates.c^ W'ifant:amp; cheuauchoieny:ous armez au clair delà lune,lgnniercs dcTployéeS:amp; cfoit ainpletiétf^ grande beauté aregarder leur puisant arroy. Ceux de Qilais(quiles veoient de leurs Vei-ard^cr bi murs)quandils apperceurentqu’ilsiieiogeoientjee leur fe|jibloit vnpetitfiege.

'n.

ComwefJt le Jiej d’i^Angleterrefi gartner lepajpgs il’enf our Calais-.par^uoy le Jîoji ole Fr^iUCt ne lgt;eut pajper^ napf rocher four olefiire leßege chap. cxlv..

OR vous diray que le Roy d’Angleterre fit, amp;nbsp;auoit fait. Quand il veit que le Roy de France vc^oit à fi grand oft, pour defaflieger la ville de Calais (qui tant luy auoit coufté d’auoir,dc gcns,amp; de peine de fon corps)fachant qu’il auoit la ville fi deftrainte, quelle ne !^pouuoit longuement tenir, par defaute de viurcs, amp;nbsp;qu’il luy viendroità grand contraire,fil luy en conuenoit ainfi partir, faduifa que les François ne pouuoiét approcherfonoft,nclavillcdeCalais,forsquepar l’vndedcuxpas:ou parlcsdunes, furie riuage de la mer:ou par deirus,ouil y auoit foifonde fofles, de crolois, amp;nbsp;de ma-■fAucuns le no rÂls:amp; n’y auoit furie chemin qu’vu feul pont^par ou l’on fceuft pafler, fi l’appelloit ou metmainten^t tIcpontdeMillaiz.Sifitk Roy traire toute fanaucpar deuers les dunes,amp; biengarnit Icpontdc debombardcs,d’arbaleftes ,d’Archers,d’efpringalles, amp;deftllcs chofes:parquoyroft Nieullay,r9» (J^j Pran’^ois ne peuft pafler par làdiL^le Comte dLrby allerlogcr fur le pont de Mil' effricMüîX l^i^j^g*^quot;^^^^^®^^®^^^ Gens-d^?y«amp;d’Archers: pârquoy les François ne peuflent ^?e doute auil paflef, fils ne paflbient parmi les marcfts:qui font impofllbles à pafler t entre ^ mont ne falle comme de Sangates amp;nbsp;lamer. A l’autre lez,deuers Calais, aÿoit vne haute tour : que trente Af-Ïiriçÿ la clau- O h CES d’Angleterre gardoient:amp;tenoientle palfagc tics dunes,pourles Anglois: amp;ra-ß,en eeßeßrte. noient fortifié de grans amp;nbsp;amp;nbsp;doubles foflez.Qj^and les François furent logez fur le mót Entre le mót de Sangates(commedit eft)les communes de Tournay (qui e ft oient bien quinze ces) ^Cj Sangates aliènent celle part:amp; adoncques ceux de dedâs trahirent à eux: fi en naurereBt aucuns. PautreVez Mais ceux de ’Tournay paflerent les foflcz,amp;vindr^t iufqucs à la motte de terre,au pié crc. Mats,p’eu delà tour,à piqs amp;nbsp;hoyaux. Là eut dur aflàut, amp;nbsp;plufieurs de ceux de Tournay bleceZ«' après ie remets mais la tour fut couquifeamp;renuerféc,amp; morts tous ceux qui eftoient dedans. Le Roy purement An- dc France enuoyafes Marefchauxi^lc Seigneur de Beauieu,amp;le Seigneur de Saint-V«’ glois,/'o«r nant)pouraduiferparou onpourroitplus aifémentpairer,pour approcher les Anglois, François or g^pes combâttre.Mais^quand ils eurent aduifé les paflages amp;nbsp;les deftroits, ils retourne' François. .j-^nt auRoiiiamp;IuydiEcntquenullcmcntil nepourroit venir aux Anglois,qu’il nepet ^ejhnsto^s no? •‘^ ^^^ S*^^^ ^ d’auantagc:amp; demoura ainfi la chofe ceftuy iour, amp;nbsp;la nuit enfuiuant. F® sxemplcprr^' icndemain,apres la meflc,le Roy dc France enuoya,dcucrs le Roy d’Angleterre, Mon-pus en ce liea. feigneur Geoffroy de Chargnÿ,Moafeigneur Euftace de Ribaumont, meflire Guy ôe ■fc’efladirç.., /N:ô(lc,amp;Ic Sire de Beauieu: lefquels, encheuauchant telle forte yoye, confideroyent par l’aüanta cotnme le paflage cftoit fort à garder.On les laifla palfer paifiblement tout outre(carle •gf des Rpùx, j^^y ^pjg|Qj5 Pauoit ainfi o|^onné)amp; moult priferent l’ordonnance du Comte d’Erby ^s ennemis^g^’^^vQ^i o^*'‘-i‘^i^^^^i^ pontdeMiIlaiz,par ou ilspaflerent) ôc,cheuauchcccnt ’ tant qu’ils vindrentiufques au Roy:(|uibicn eftoit pourueu de grande Baronnie dclcz . nbsp;nbsp;, luy.Tantoftmeirentteus quatre pié a terre: amp;nbsp;vindrent iufqucsau Roy:qu’ils encline-

. ,^; nbsp;rent.Lors^it MonfeigneurEuftace de Ribaumont,Sirc,lc Roy de France vous fignife

*' . parnÂUSjqu’ileft venu furie mont dc Sangates,pour vous combattre:.mais ilnepeut Ai r. .troïiu er voye,pour venir a vous.Si verroit volontiers que vous voufifliez mettre dayo-ze 1^^ Philipe Äre Confeil enfemblc,amp; il mettroit du fien auecques iamp;parl’aduis d’iceux, aduiféfoit de falots fait on place,ou fonfeptuft combattre.Le Roy d’Angleterre fut tantoft aduifé de refpon-prefenter la ba dj-e^fi dit,Seigncurs ,i’ay moult bien entendu ce que vous me requerez,de par mon ad-^y-‘doHa**d^An ’’ ff^^’^^-Q’’^ *^^®“t à tort mon heritage: dont il me poife. Si luy direz de par moy(fil vous r let erre tril -■plaift)qucipfuisj0y endroit,amp;y ay demourépres d’vn an.Tou* ce ail bien fccu:amp;yfuft medu rte'in^‘ bien venu pluftoft,fil euft voulu,maisilm’alaiflefi longuement demQureric,y,quei’ay groflement delpen^u dumieftamp;ypuis auoirtant fair, qu’aflez toft ie feray Seigneur de Calais.Si ne fuis ie pas du tout eonfeillé faire à fa deuifc, n'àfpnaife, n’élongnerce que i’ay conquis,amp; que i'ay tant defiré amp;nbsp;comparé.Si quc( f ilamp; fes gens ne peurentpaf

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;là paffer) gt;

-ocr page 179-

DE PRO IS S A R Ti


i5?


lapalferjfivoifentautoWjpourlaqucrrelavoye. Lors retournèrent Ics qj^atre Barons:

amp; furent enuoy ez outre le pont de Millaiz.Si recor derent au Roy de France la refpon- fourpartéde fe du Roy d Angleterre.Endementiers que le Roy de France eftudioit commet 11 pour faix entre les roit combattre les Aftglois,vindrent en fon oft deux Cardmauj, de par le Pape Cle- Prançchet les ment, en lcgation:lef^uels^ meirent en peine daller de rvn oft a rautrc:amp; procurerét r^ ” ^,”^4-tant,que,fur certain traité uncord,vn refplt fut prins entre t^s deux Roys amp;nbsp;leurs gés, ^lt;^ eux eftans au fiege tant feu!citent,amp; fur les champs. Et meirent, par Icür promotions, ^^‘ de toutes parties quatre Sciÿieurs cnfemble: qui d#uoient parlementer de paix. De la partie du Roy de France y furent le Duc deBourgongne,leDuc de Bourbon, meHirc Louis de Sauoyc,amp; meffire lehan dc Haynauf.amp;.du parti des Anglois-le Comte d’Er-by,le Comte deNorhantonnc,Monfeigneur Regi^uddefobeghenj ôc Monfeigneur Gautier de Manny:amp; les deux Cardinaux eftoient traiteurs amp;nbsp;moyens,allans amp;nbsp;venans d’vn cofté amp;nbsp;d’autre.Si furent lefdits Seigneurs trois iours enfemblc: fc meirent plu-ficurs deuifes amp;nbsp;pofitions:defquelles nulles ne vindrent^ cffait.Et endementiers leRoy d’Angleterre faifoit toufiours efforcer fon oft:amp;faifoit faire grans foffez finies dunes-, parquoy les François ne les peuffentfurprendfe. Ces trois iours pafferent, fans traité amp;nbsp;fans accord.Si retournèrent ces deux Cardinaux à S.Omeræt,quand le Roy dcFrancc vclt qu’il n’y pouuoit riens faire,fi fe délogea le lendemain au matin-.amp;fc meit àchemin deuers Amiens; amp;nbsp;donna congé à toutes manières de Gens-d’armes amp;: Commune^. Quand ceux de Calais veirentleurs gens departir,fi demenerent grande douleur. Aucuns Anglois fe ferirent eft la queue des François,fi y gaignerent fommiers, charrettes chcuaux,vins,amp; autres chofes, amp;nbsp;des prifonnier^ujls f amèneront en l’oft, douant la ville de Calais.

Comment laviüe de Calais fut rendue au Roy d'Angleterre, chap. cxlvi

À PresledepartcmentduRoy/eFrancc,8c de fon oft, du mont de Sanglt;tcs,ccux TVde Calais veirent bien que leur fecours cftoit failli : dont ils eftoient en fi grande douleur amp;nbsp;dcftreffe,quc le plus fort ne fe pouuoit à peine fouftenir.Lors ils prièrent tât Monfeigneur lehande Vienne, leur Capitaine ,qu il monta aux créneaux des murs de lavillc,amp;;fitfigneàccux de dehors^u il vouloir parler à eux. Q^andleRoy d’Angleterre ouit ces nouuclles,il y enuoya Monfeigneur Gautier de Manrty, amp;nbsp;meffire Baffet. Quand ils furent là, Monfeigneur lehan de Vienne leur dit,Chers Seigneurs,vous cftes Le Cafitaint moult vaillans Cheualiers en fait d’armes;^ fauez q^le Roy deFrance ( que nous te- ™quot;‘f/^7^ nons à Seigneur)nous a céans enuoyez: amp;nbsp;commanda que nous gardiffrons cefte ville . ^ ^^j.

amp; le ehaftebfi que blafmc n en euffions,^ luy nul dommage.1Sl ons ert auons fait noftre pouuoit.Or eft noftre fecours failli, Sz nous fi eftrains, que nous n auons deç^uoy viure,ßu^n. fi nous conuiendratous mourir,ou enrager de faminc,file gentilRoy,voftte Seigneur n’a merci de nous.LaqueUe chofe luy vueillez prier en pitié; amp;nbsp;qu il nous vueillc laiffer aller,tout ainfi que nous fommcs;amp;: vueillc prendre la ville amp;nbsp;le chaftel,amp; tout l’auoir, qui eft dedans, fi en trouuera affez. Ace refpondit meffire Gautier de Manny, amp;nbsp;dit ,1c-han,nous fanons partie de l’intention Monfeigneur le Roy, car il nous l’adit. Sachez que ce n eft mie fon entente, que vous en pmfficz aller ainfr.ains eft fon intentioTi que vous mettez tous à fapure volonté,ou pour rançonner ceu?qu’il luy plaira,ou pour fai rc mourir, Car ceux de Calais luy outrant fait de cotrarictez ôc de dépits,quelefien ont fait defpendre,amp;:fi grande foifon de fes gens mourir,que c eft vu nombre^Monfei-gneur lehan de Vienne dit,Ce feroit trop dure chofe pour nous. Nousfommes céans

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vn petit de Cheualiers Sz]^dcuyers;quiloyaument auons ferui le Roy dcFraÂce,^oftre •

? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;founerain Slrc(h-commc vous feriezle voftre en pareil ou femblable cas) amp;nbsp;auons cÿi-

duré maint mal amp;nbsp;mefaife.Mais ainçois fouffrirons encores tant de peine, quoneques Gens-d’armes ne fouffrirentla par cille, que nous confentiffions quele plus petit garço delà ville euft autre mal que le plus grand de nous. Mais nous vous prions que ,pat vo-ftrehumilité,vueillez aller deuers le Roy d’Angletcrr c,amp;luy prier qu’il ait pitié de nous filuy ferez couttoifie.Car nous efperons en luy tant de gentilleffe,qu’àla grace deDieü fon propos fecbangera.TAonfeigneur Gautier SeMonfeigneur Baffet retournèrent de- ^^^j^^ ^\ ^ uersleRoy,5zluy recorderent ce que diteft.EtleRoy d^ qu’il n’au4)itvolonté de faire autrement-.fors qu’ils fe rendiffent fimplementàfonvouloir.Mcffrre Gautier dit,Mon- J^ compeßtien 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feigneurvouspourrezbienauoirtort,catvous nous donnez trefmauusûs exemple. Si «le cal^s.

-ocr page 180-

154


PREMIER VOLVME


vous nous ^uoyezcnaucunedevozforterefîeSjnousn’iriojÿmiefi volôticrs,fivous faificz ces gens mettreà mort,car ainfi feroit on de nous par femblable cas. Ces parol-Ics aidèrent à fouftenirplufi^rs Barons,quilàefloient.Siditle Roy d’Angleterre.Sei-gneurs,ie nevueil mie eftre tout feul contre vous tous.SireGautitr,vous direz au Capi' taine de Calais,que la plus grande grace,qu’il pourra trouuer en moy,c’eft qu’ils fe partent de la ville fix des plus notables Bourgeois, les chefs t^s nu^s, Setous déchaulfêS)

• les bars au col, amp;nbsp;les clefs de la villes du chaftel en Icn^s mains: amp;deccux ie feraya * mavolonté:amp;le ramenant iepre^rayà mercy. A tantr^uintMonfeigneurGautiera Monfeigneur Iehan;quil’attendoit fur les murs,fi luy dit tout ce qu’il auoit peu faire aU Roy.le vous orie(dit Monfeigneur Iehan)qu’il vous plaifc cy demourer, tant quei’aye tout deftuy affaire remonfiré à la Communauté de la ville,car ils m’ont cy enuoyé: amp;à eux tint(ce m’eft aduis^d’en refpondre.Lors meffire Ichan vint au marché:amp;fit fonner la cloche.Si fiidfemblcrcnt tantoft,cn la halle,hommes amp;nbsp;femmes de la ville. Si leur fit meffire Ichan rapport des parties cy deuant récitées. amp;nbsp;leur dit bien qu’autrementne pouuoitdftre,amp; fur ce enflent aduisamp;briéue refponfe. Lors commencèrent à plorer toutes manières de gens,amp; à demener tel dueil,qu’il n’eft fi dur cGeur(quiles veift)qu’il n’eneuflpitié:amp; mefmementmeffirelehan en larmoyoittendrement. Apres fcleuak six Japlusno plus riche Bourgeois de la villc( qu’on apelloit meffire Euftace de Saint-Pierre) lequel tahlfSmr^eois 4itdcuanttous.Scigncurs,gransamp;péris,grandméchef feroitdelaiffcr mourir vntel de Calait s’abü pcuplc(quc cy eft)par famine ou autrement,quand on y peut trouuer aucun moyen: Janet à la ve- feroit grande aumofne amp;nbsp;grace enuers N oftre-Seigneur,quiMle tel méchefles pourroit J^A ^1^^°quot;^ gardcrj4’ay endroit moy fi grande cfterancc d’auoirpardonenuers Noftre-Seigneur, faut le r^lleJu Icicmeurspour ce peuple fauudltotfRcvucilcftrc le premier. Quand Sire Euftace eut f tuple payable '^^ dit,chacun l’alla adorer depitic: amp;plufieursfegetroicntà fes pieds, en pleurs amp;nbsp;en pl^^uei{çmai. parfondsfoupirs.Secondementvn autre treshonnefte Bourgeois,amp; de grand ^affaire, felcua.amp; dit qu’ilfcroit compaignie à fon ccmpert*Sirc Euftacc.Si appelloiton ceftuy Sire lehan d’Aire.Apresfeleua laques de W]lant(qui eftoit moult riche de meubles^ d’héritages) amp;nbsp;dit qu’il tiendroit compaignie à fes deux confins. Ainfi fit Pierre Wifant fon frcre:amp;puis le cinquicfmeamp;le fixiefme:léfquels fatournerent ainfi quel^oy auoit dit.Etadoneques Monfeigneur lehan monta fur vncpetite hacquenéc( car àgrandu malaife pouuoitil aller à pié)amp; les mena deuers la ^rte.L ors f ut grand dueil des hom-mes,des femmes,amp; des enfans, de larmes amp;nbsp;foupirs. Et ainfi vindrent iufques àlapot te;que meffire Ichan fit ouurir:amp; le fit enclorre dehors,aucc les fix Bourgeois,entre les portes amp;nbsp;les barrières. Si dit à Monfeigneur Gautier de Manny( qui l’attendoit là)Ic vousdeliurc(commc Capitaine de Calais)parleconfcntcmentdu poure peuple de ce fte ville,ces fix Bourgeois: amp;nbsp;ie vous iure quê ce font, amp;nbsp;eftoyent auiourd’huy, les plus' honnoraises amp;nbsp;notables decorps,dcchcuance,amp;deBourgeoific,delavilledc Calais-Si vous pric,gentil Sire,que vous vueillez prier le Roy pour eux, qu’ils ne meurent pas-le ne fay(ditmefsircGautier)que Monfeigneur le Roy en voudra faire:mais i’enferay mon pouuoir.Lors fut la barrière ouuerte, fi allèrent ces fix Bourgeois deuers le palais du Roy:amp;meffire lehanr’entra en la ville. Quand meffire Gautier eut prefenté ces fix BTiuiigeois au Roy, ils f agenouillerét,amp; dirêt à iointes mains,Gentil Sire Roy, veezicy fix qui auons efté BourgetWs de Calais,amp; grans marchans,fi vous aportÔs les clefs de la ville,amp; du chaftchSc nous mettons en voftre pure volonté, pour fauuer le remanant du peuple de Calais:qui a fouffert moult de griefs.Si vueillez auoir pitié amp;nbsp;mercy de nous par voftif haute nobltfle. Lors plorcrenr,dc pitié,les Comtes,Barons, Chcualicrs, ^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autrcs:qutillcc cftoientaflerablezà grand nombre. Le Roy regarda fur eux trefdepitc-mcnftCarmoulthayoitlcpeuple de Calais, pourles grans contrarierez amp;nbsp;dommages que le temps paffé fur mer luy auoient faits.Si commanda qu’ô leur trenchaft les telles. ’Tous prioient auRoy,fi acertes qu’ils pouuoient,qu’il en voufift aüoir mcrcy:mais iln y vouloir entendre.Lors meffire Gautier dit,Haa,gentilSire,vucillezrefrener voftre cou rage,vousauez la renommée de fouueraine nobleffc. Ornevueillez faire chofe, par* ' ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quÄy elle foitamcndrie,ne qu’on puifle parler fur vous en nulle vilennie. Toutesgens diroientque ce feroit cruauté,fi vous faifiez mourir fi honneftts Bourgeois: qui de leur volontéfefontmis^nvoftremercy,pourlcs autres fauuer. Adonequesgaigna le Roy: amp;dit,S oit fait venir le coupe-tefte. Ceux de Calais ont fait mourir tant de mes hommes,qu’il conuientceux-cy mourir auffi.Adoneques la Roync d’AngIeterrc(qui eftoit moult

-ocr page 181-

DE FROISSART*' moult enceinte) femeit à genoux en plorant,amp;:dir, Haa,gentil Sire, depuis qüe ie rap- Lai^^fied’Ari paflay la mer,en grand peril, ie ne vous ay riens requis. Or vous prie huinldcmcnt en ^letem faune don,que,pour le fils Sainte Marie, amp;nbsp;pour l’amour de mouvons vueillez auoir de ces 1‘t vie auxfx fix hommes mercy.Lc J^oy la regarda,amp; fe teut vne piece:puis dit,Haa, Dame,i’aimaf- ^o^r^f»^ fe mieux que vous Ridiez autre part que cy,vous me priez fi acert?s,que ie ne vous puis ^‘'. “'^»{’‘•'‘fi éconduire,fi les vous dftme#voftre plaifir. Lors la Royne emmena ces fix Bourgeois ^^’^’^^ “f^^y-en fa chambre;fi leur fit öfter ftscheueftres d’entour le col : Sfl.es fit reueftir,6z difner • tout à leur aife.Puis donna à efîaeun fix N obles: amp;nbsp;1^ fit côduirc hors de l’oft à fauucté.

Cemme^i le Ramp;^ d't^ffgleferre repeupla la vif/e de Calais. chap. cxlvii.

AInfi * comme vous auczouy,fut la forte ville de Calais taflîfc parle Roy d’Angle- ‘^Annet.'^^. terre,l’an de grace mil c c t xtvi. cnuironlaîaint îenanDccolafte, cnlafindu t^eßadtre mois d’Aouft: ô^futconquife audit an de graccmil c c c x l v i. en ce «aefmemoisî ^æ’^g^é ve-QuandJe Roy d'Angleterre eut donné les fix Bourgeoise Calais à la Royne, fa fem- ”^^ pg^^^^ç me,il appeUaMeftire Gautier de Mannyamp; fes deux MarcTchaux(lc Comte de^aruic, fiegef-X^J amp;le Comte de Stanfort) Si: leur dit,Seigneurs prenez les clefs de la ville amp;nbsp;du chaftel antfirt vß de Calais.fi en allez prendre la faifine. Se fiancer prifon à tous les Cheualiefs qui leans les Anciens. font:ôr tous foudoycrs,qui font venus fimplemét pour gaigner leür argêt,faites vuider, amp;nbsp;tout le demourant,hómes Se femmes. Si enfans, car ie vueil la ville repeupler de purs* Anglois.Et lors ces trois Seigneurs,^ cenrhommes feulement, vindrent predre la pof-fefsion de Calais:Se firent aller es portcs,tcnir prifon,Monfeigneur Ichan de Sune,Mü-feigneurlehan de Viennc,MonfeigneurIehan de Bcllebournc,amp;lcs autres. Pu»firent porter,par les foudoyers,toutes armeures,6cgette^u^ monr,à la halle deCalais. Puis firent partir toutes manières de gens: Sine retindrennju’vnPreftre, Sz deux autres anciens hoftimes,bons couftümiers des loix Sz des ordonnances de Calais: 8z futpour en feigner les heritages. Apres ordonnA ent le chaftel pour loger le RoySZ la Royne: Sz figr appareillèrent les hoftels pour receuoir les gens du Roy.Q^and ce fut fait,le Roy monta à chcual:amp;fit monter la Royne, les Barons, amp;nbsp;Cheualiers. Si chcuauchcrent deuers Calais:ôz ei^rerent dedans la ville,àfoifôn de trompettes,deTabours,de naquaires, Sz de buccines:8zy feiournale Roy,tant que la Royne fuft relouée d’vne fille,appellée Margucritc.EtdonnalcRoy de beauf hoftels, en la ville de Calais, à Monfeigneur de Manny,au Baron de Stanfort,au Seigneur dcBethen,àmefsire Berthelcmy deBonnes, amp;nbsp;aux Scigncurs,pour repeupler la ville: Sz eftoit fon indention, luy retourné en Angleterre,qu’il cnuoyeroit trente fix bons Bourgeois de Londrcs,moult richcs:6z feroit tant que lavillefcroit repeuplée d’Anglois purs, laquelle intention il gccomplit. Si fut la neufuc ville,Sz la baftidc, qui deuant Calais eftoit faite pour tenir fiege, tout ^faite: SZ le chaftel,qui eftoit fur le hautre,abbatu,8z le gros mefrien amené à Calais.Si ordonna îcRoy gens pour garderies portes,aux murs,aux tours, Szaux barrières delà ville:Sztouc ce,qui eftoit rompu,il fit r’apparciller,fi ne fut mie fi toft fait.Et furent enuoyez en Angleterre mefsire Ichan de Vienne Sz fes compaignons,fi furent enuiron demy an à Lon dres,puis furent mis à rançon.Or m’eft aduis que c’eftoit grande pitié de ces Bourgeois Sz Bourgeoifes,Szdc leurs enfans,quand il leur conuint laiffer leurs hoftels :lcurs herfta-ges,meubles,8zauoirs,car riens n’emporterent:Szfi n’en eurefit point reftaurcmentdu Roy de France, pour qu’ils auoient tout perdu : Sz toutefuoyes ils firent au mieux qu’ils peurent.La greigneur partie fe tira à Saint Omer.Le Cardinal Guy de Boulongne( qui rduespoue eftoit venu en France en lcgation,8z eftoit delez le Roy de France,Toncoufin,cîilaciré ^euxans.entre d’Amicns)pourchaça tant,^u’vncs tréues furent donnécs,entre les Roys de France Sz d’Angleterre,Sz leurs pays Sz adherens,à durer deux ans.Et fut cefte tréue accordée d® ^^^^^„ ^-J^ * toutes parties: mais la Duché deBretaigneenfut exceptée,carlàtindrcnttoufioursles i^^s.fii,„p, deux Dames guerre l’vne contre l’autre. Le Roy Sz la Royne d’Angleterre retournèrent Vir^.iU.c^ enIeurRoyaumc;SzdemouraCapitaine de Calais Aimcridc Pauie,vn Lombard: que ridet. leRoyauoitmoutauancé. Puisenuoyalc Roy d’Angleterre à Calais trcntcfix Bour- .fimerj dePà gcois deLondres,richcs Szfages, Szleurs femmes Szenfans :Sz toufioursy croiflbitle »^»capteame nombrc,carle Roy croiffdlt Szfeelloitleslibertez Szfranchifes fi grandes,qüe plufieurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^/An^'r

fy vindrent amaflervolontiers.En ce temps fut amené àl^mdres Monfeigneur Char- ^Mes deBoh les de Blois:qui fappclloit Duc de Bretaigne. Sifut mis en courtoife prifon, au chaftel prifinnier À de Londres,auccqucs le Roy d’Efcoce,Sz le CÔte de Moray.Mais il n’y eut efté guerres iendres.

-ocr page 182-

15^


PREMIER VOLVME


longuement, qu’à la prière de la Roync d’Angleterre,fa couine germaine,il fut rccea furlàfoy:amp; cheuauchoitàfa volonté autour de Londres: maisilnepouuoitgefir qu^' nenuit dehorSjfiln’eftoitei^lacompaignie duRoy,oudelaRoyne.Encetempseftoit prifonnier en Angleterre le Comte d’Eu,amp;de Guines:qui eftoiaraout gentil Cheualiet amp;nbsp;fi bien luy aducnoit quand qu’il faifoit,qu’ii eftoit par tout le bien venu du Roy5deh Royne,desBarons,Dam^samp;l_)amoifelles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;* ’ •

Cjiparled’v»hriganeldeLaxguedoCyappel/eBacoft. * chap. cxlviii. TOute celle année que la tréue fut accordée,que vous Tuez ouic,fe tindrent les deux Roys en pays l'vn contre l’autre. Mais meffire Guillaume de Donglas amp;nbsp;les Efco' çois,quife tenoient en la ^refts deGedeours, guerroyoient toufioursles Anglois,par tout ou ils les pouuoient trouuer. Aulfi ceux, qui eftoient en Gafcongne, en Poiftou, Sjtel hrigan- g^ en Xainôt^nge,tant François qu’Anglois,ne tindrent oncques fermement les tréues des deux Roys:ainsconquer^entfouuent villes amp;chafteaux les vns furies autres, pat »110 an 134 fQj.eeQj|,jjpQnyejjz|5^p3j.en)blcrouparcxilerjdenuitoudeiour:amp;lcuraduenoitfou* , uent de moult belles aduêtures:vnc fois aux François,rautre fois aux Anglois. Et touf îours gaignoyent poures Brigans,à dérober les villes amp;les chafteaux: amp;nbsp;deuenoicntles aucuns riches: qui fe faifoycnt Capitaines des autres Brigans : tant qu'il en y auoit hieß île tels,qui auoyent la value de quarante mille efeus.Ils épioyent telles fois,amp; bien fou nent, vne bonne ville,ou vn chaftel, vne iou’mée, ou dcux,loing. Puis f alfembloient vingt ou trente Brigans,amp;: alloient par voyes couuertcs, tai»t de iour que de nuit:amp; en' troycift en la ville ou cliaftcl,qu’ils auoient épié,droit fur le point du iour : amp;nbsp;boutoien^ lefeuenvnemaifon. Et,quaiKWÇuxdela ville veoientce,ficuidoientquefefulfof^ 1 Gens-d’armes à puiflàncc:qui vmifilTent ardre leur ville. Si fcn fuyoient, à qui mieux mieux: amp;nbsp;ces Brigans brifoient maifons, coffres,amp;eftuyers:amp;prcnoicnttouPcequ’'15 lt;Hrouuoicnr,amp; fcn fuyoient. Ainfi firent à Donfeur?» amp;nbsp;en plufieurs autres villes amp;nbsp;chi' , ftcaux:qu’ils prenoienr,amp; puis les reuendoient.Êntre les autres fut vn Brigand en LaU' leSrigand Sa guedoc:qui épia le fort chaftcl de Coubourne en Limofin: qui fied en tresfort pays. conprëdle cha cheuaucha de nuit,auecques trente de fes c0paignons:amp;vindrent auchaf|^l,amp;leprfo' ^‘tHnt‘enquot;iî d’fcntjamp;l’cxilcrcnt.Etfiprindrehtle Seigneur,;wpelléLeCoubourne,amp;remprifo^ tun^e en - j^çj-^j^^ ^^^ f^^ chaftcl mefmes: amp;nbsp;occirent toute fi mefgnie de leans.Si le tindrent fi H' guement,qu il fe rançonna a vingt quatre mu clcus,tous appareillez: amp;: encores tint cc-dit Brigand le chaftcl,amp; bien le^arnit:amp; en guerroya le pays. Et depuis,par fes proncf fes,lcRoy de Frâce le voulut auoir empres luy:amp;achapta fon chaftel vingt mille efous; amp;nbsp;fut Huifsier d’arqjes du R oy de Frace, Sc à grand hôneur delez luy.Et appeUoit on c^ Brigand^acon:amp;r eftoit toufiours bien monté,fur beaux courfiers, amp;tdoublcs-rouenS •[fepenß^utl amp;degrospallefrois.AufficftoitilarmécommevnComte,amp; trefrichement.Etencc-yfant dou- luy eftat il demoura tant qu’il vefquit.

blés rouffins

omme au cha. ßfj/uant.

Cy parle dzi^ page ^appelle le Cre^fiar/: ^»i eleuint a»ßi Briganel. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. nbsp;nbsp;c x l i X.

ËN autelle manière fe maintint on enBrctaîgne,car il y auoitBi iganSjqui guerroioïc' Villes^fortereflesamp;bons chaftaux:amp;les roboycntamp; tenoient. Puis les reuendoient à ceux du pays,bien amp;nbsp;effer.Si en dcuenoicntlcs aucuns(qui fefaifoientmaiftres deflus i les autrcs)moult rich es:amp; y en eut vn entre les autres, qui eftoi t appelle Croquart, amp;nbsp;nbsp;nbsp;|

uoit etó en fon tenons vn poure garfon,amp; long temps page au Seigneur d’Ercle en Ho- ? lande.Ouand ce Croquart commença à deuenir grand,!! eut congé, fi fien alla es guer; ’ res^eÈretaigne:amp;fcmeitauferuiced’vn Homme-d’armesramp;fy porta moult bien. Si 1 aduint qu’en vnc rencontre fon maiftre fut prins amp;nbsp;occis. Cors par fa prouelfc les corn- • paignonsi’cleurent pour leur Capitainc,enlicu de fon niaiftrc:amp;lors il profita tant,par rançonsamp;prinfes de villes amp;nbsp;de Chafteaux, qu’on difoit qu’il auoit bien lafinancede quarante milles cfcus,fans fcs cheuaux: dont il auoit bien vingt ou trete bons courfiers, 1 ^ doublcs-roufsinSjEt auoit le renom d’cftrele plus appert Homme-d’armes, qui fuft 1 |Zf»’.lt;7 enen- au pays:amp;fut éleu pour eure à la bataille t des trente: amp;futle meilleur combattantdu | resnensve^/le cofté des Anglois:amp;:luy futpromis du Roy de France,que ffl vouloir deuenir François aße haf aille j^ j^^y jç feroit dauenir Chgualier,amp;le marieroit bien richement,^ luy dóncroit deux ^e^^lr X ®*^ bures de reuenu par an:mais Croquart nefy voulut confentir. Siaduintvnefois 1 t^aàfJnff qu’en chcuauchantvnicunc courficr,forc en bride,qu’il auoit achapté trois cens efeus, 1 •^ ' • t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’éprou- 1

-ocr page 183-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;157

l’eproüua fi fort au côurir,quc le cheual leporta outre fa volonté:fi qu’au faillir d’vri fof- ce fût Ptâ félecôurfiertrébufchajSifcrompitfonmaiftrelecohamp;ainfifînitCroquârti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;destréte de

CemmeKt Aimeri de Pauiè^Lombard^vefidit la ’ville de CalAs^doni il ejleit Capitaine, à meß _^^giois qui ßreCeeßroy de Chargny,François:^ effmment ie Foy d’^^nglet^ye rompit la déliés rance côbattirenc i de laplace,àla.gr^dep^te des François. chap. et. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contre trete

En ce temps fe tenoitcnl^iUedeSaint-Ofner meffire (jeoffroy de Chargny: amp;là f^dc meil-gardoit les frontieres,en^iant de toutes ehofes^touchant aux armes,côme Roy.Si leur cobatât faduifa que Lóbars,de leur propre natürejfont volontiers cóuoiteux:amp;: pource il eflàya des trente. • àrauoirlaville de Calais:dont Aimeri de Pauie eftoit gardien.Or, pour les tréues,ceux de Saint-Omer pouuoient aller amp;nbsp;venir à Calais,amp; ceux de Calais à Spint-Omer: amp;nbsp;y alloientles gens de l’vn à rautre,pour faire leurs marchandées. Si fît mefsire Geoffroy traiter fecrettement à Aimeri de Pauie:tant qu’il promeit rendre la ville,iôle Chaftel de Calais,parmi vingt mille efcus.OrlefceutlcRoy d’An^eccrre;lcquel manda i Aimeri le Lôbard, qu’il paffaft la mer: amp;nbsp;vint en Angleterre, à w eftmonftier, car iftie cuidoit ^^ ^^^ d'^n-Jamais que le Roy d’Angleterre feeuft la trahifon, pource qu’elle auoit efté pourchacée J^f ƒ„gt;/^^^^ fifecrettemcntiQuandleRoy veitfon Lombard,ille tira apart, amp;nbsp;luy dit, Tu fais quel^fö^rdew» ie fay donné en garde ce que i’aime le mieux au monde,apres ma femme amp;nbsp;rhes enfas: tretrahifitt à c’eftaffauoir la ville amp;nbsp;le chaftel de Calais,turas vendu aux François, pource tü as bi«n ^‘gt;»eri dePd defferui la mort.Lors fe getta le Lobard'aux piez du Roy,amp;dir,Ha,gccil Roy pour Dieu nbsp;nbsp;nbsp;_ mercyJl eft biê vray ce q«evous dites:mais éneores fe peut bien le marché dérompre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^^^‘ carie n’en receu on ques denier.Cef Lombard auoit nourrile Roy d’enfance^ moult

1 auoit aime.Si luy dit, Aimeri,ie vueil que tu pountopes ton marche: amp;nbsp;le iour, que tu hard. leur deuras liurer Calais,que tu le me fignifies:amp; p* tant te pardonné mon maltalent. Surce fttoutna le Lombard à Calais,amp; tintfon affaire fccret,Madone meffire Geoffroy (quibiencuidoitauoirCalais)fitf3n mandement fecrettement,amp; deuoit auoirci»q cens Laces: mais la greigneur partie de fes gens ne fauoiêt ou il les vouloir mener, fors jEntendez, dt feulument aucuns Barons. Si croy qu’il n’en parla oneques au Roy de Frâce. Carie Roy la nuit ainjuj neluyeul^iamais cófeillé,pour caufe des tréues.Si deuoit le Lombard liurer la cité de uitledemier CalaiSjtlanuitdel'an.Silefignifiaj^arvn ficnfrerc,au Roy Anglois.

munie Dec^È. auquel tlßnii ßnah I34^' come les deux eha.fituMs' le monllreroné.

Cy pitrlc de la bataiffe ele Calais etitre le ^oy el’i^f)gleierre,fiùs la ba/iniere f^eßife Gatdier déC^aK/jyy conlre meßiye Geofréy ele Chargny ^ les Frafjceis.

chapitre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^tl4

/^Vand Ic Roy d’Angleterre fccut ces nouüelles, amp;la ccftainegp du iour qui eftoit ar-^^reftéjil fc partit d’Angleterre,aucc trois ces Hommes-d’armes amp;nbsp;fix cc^is Archers. SiniontaauportdeDouures: amp;furvnevefpre arriuaà Calais,tant fecrettement que n en feeut riens:amp; fiembufeherent fes gens au chaftel,en ehambresamp; en toHrs;amp; le Roy aulTcqui dit au Seigneur de Manny;Mefsire Gautier,ie vueil que vous foyez de celle be fongne Je Chef,car moy amp;nbsp;mon fils nous combattrons fous voftre banni ere. Or diray iedeMonfeigneur Geoffroy de Chargny: qui le dernieriour de Décembre,au foij^fc partit t d’Arras,à tout fes Gens-d’armes amp;nbsp;Arbaleftiers. amp;nbsp;vint près de Calais, etfhiron f/epehfi ^u’H heure de minuit.Si farrefta,en attendant fes gens: amp;nbsp;enuo^a deux de fes Efcuyerstlef-j faut flufitß quels trouherent Aimerile Lombard qui les attendoit:auquel ils demaderent fil eftoit ^^ Ardres^oj» heure que meffire Geoffroy fe trahift auant.Le Lombard dit qu’^uy.Lors retournèrent ‘^^ Samt-Öles deux Efcuyers deuers meffircGeoffroyilequel fit paffer fes gens,par ordonnance de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”* batainejle pont de MiUaiz.Puis enuoya douze de fes Cheuahers, a tout cent armeures d^^^f^ de fer^pour prendre la faiîîne du chaftel de Calais,car bien luy fembloit(fîl auoi.tie®ha ftcljqu’ilferoitSirede laville:parmi ce qu’il eftoit affez fort de gcns;amp; encores,fur vn iour,il en auroit foifon,f il en auoit meftier.Et fit deliurer à Môfeigneür Odart t de Rc- f paille ^àê cy (qui eftoit en celle cheuauchce)vingt mil efeus^pour payer le Lombard.Si deiiioura nß vn ejidU a ledit meffire Geoffroy tout coy,auccfes gens,' fabannieredeuântluy,fur les chaqjps: gt;lt;*/ymomé de amp;:eftoitfon entente queparlaporte delaVilleilentreroitehCalais:amp;autremét nevou J'^^^’ß loit il cntrer.Le Lombatd auoit auallé le pont du chaftel de la porté des chips : amp;nbsp;laiffa f^J^/^^^^‘ ^^ entrer paifiblement ces cent armeurcs de fenamp;meffire Qdart dcln:*a ces vingt mille ef- /^p^^XïiCX eus,en vnfac,auLombard:quidit qu’il penfoit bien qu’ils y eftoient tous ,amp; qu’il n’au- depuis le th.w roit pas loifîr de les compter^ car il feroit tatoft iour. Lors il enferma le fac aux efeus en u^c.rerard ef

o*

-ocr page 184-

PREMIER VOLVME


158


le h«ir %fént vne chambr^amp; dit aux Fraçois qu’il les vouloir mettre en la gjofle tour:à fin qu’ils fuf-Ic Rcnci, jrf- ßt plus fcurement3amp; Seigneurs du chaftel.Si fe trahit celle part,amp; tira le varroul outre: k ^^ ’^^^'^^^ ^ tantoftfutla porte de la toyr ouuerte. En celle loureftoit le Roy d’AngleterrCjaucc deux cés Lâces:qui tatoft faillirét horsdes efpéesamp;lcs haches enieurs mains,en écriant blsmet. iei{^y Manny,Manny,a la recounciSc en difant, v,uident ces François a li peu de gens auoir ^'^ngl.firt côquis le chaftel de Calais?Les François veirent bien que l^defitufc ae leur valoir ries. fur ceDfroy tk Si fc rédirent pour prifonniers, amp;nbsp;à peu de fait.Dc ces pri^nniers n’y eut gu ères de ble- ’ chdfgnji, de- cez:amp; les fit on entrer en celle tourj^ont les Anglois f en croient ifîüs : amp;nbsp;là furet ils cn-twnr Calais. fermez.Et adonc fe partirent les Anglois du chaftehamp;rfe meirent en ordonnâcc,amp; mô-terét à cheual,car bien fauoient que les Frâcois auoiét les Icurs.Si cheuauchcrét IcsAr-chers deuers la porte de Boÿlongnc.Là choit meffire Geoffroy, fa banniere deuantluy de gueullcs àtrois efeuffons d’argent: amp;nbsp;auoit moult grand defir d’entrer le premier en

^^ ^'^^^^ ^^ Calais.Si dif oit aux Chcualiers,qui delcz luy eftoicnt,Quc ce Lombard met mntpeur ertre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lilnousfaitc^5ymourirdefroit.EnnóDieu(ditmcflire Pépin deXS^er-peut Jellddi- rc)Lôbarftbntmalicicufcs gens,il regardera voz florins,fil eny anulsfauxfefpoiraulTi «poiTible. fil y font to’.A ces parollcs vint le Roy d’Angleterre,amp;Ion fils delez luy,fouslabânic-* ^nne. j^- re mefsire Gautier de Manny, amp;nbsp;aufsi autres bannicrcs;c’eftafïauoir du Cote de Stafort du Côte de Suffort,de Mofeigneur lehan de Mótagu,frere au Côte de Salbery,de Mo quot;^Anne. j6. f^gneur de Beauchâp,du S eigneur de Bercler,amp; du Seigneur de la * Werre.Tous ceux ^^ *-^ * ƒ”* eftoient Barons,amp; à banniere: amp;plus n’en y eufcelle iournée. Si fut tâtoft la grâd’ porte tTze queues o^^^^’^^e*^ ilfirét hors tous les deffufdits. Quand lesFrâçois les veirét ifsir,amp; ils ouirent ennemis' a'u crier Mâhy,àla récouffe,ils cognurem bien qu’ils eftoient trahis. * Si dit Monfeigneur rôt fur nous Geoffroy àfes gcs,Scigncurs,f^cnS^uy0s,nousf0rnesperdustd’auätage,finousva^ fce^ßdi(iit mieux côbattre debonnevolôté,mpoirferalaiournéepournous.ParS. Georgefdirct enmoijutrie les Anglois)vous dites vray:amp;t mal ait qui fuira. Lors fe reculèrent tous : amp;nbsp;fe Acirêtà par ceux des pié,amp; chacer ent leurs chenaux es voy es,car ils les f?qtoient trop foulez. Quand leRoy An^lw,ijuiequot; ^’Angleterre vcit ce,il fit arrefter la bâniere fous qui il eftoit:amp;dit,Ie me voudra/ cy dre £rStu^^ 'ib ^^^ ^ cóbattre.On face la plus grande partie denoz gens cheuaucherauant,verslariuic P«Zt d«Lr ^^ ^^^ pont de Millaiz,car i’ay entendu qu’il y a mout grand’ foifon de Fraçoip à cheud ouyceojßij de Sz à pié.Lors fe partirent de fa route iufques à fix bânieres,amp; trois cés Archers:lefquels char^ny.ôio.- vindrent iufques au pont de Millaiz:que Monfeigneur Monau de Prennes amp;nbsp;le Sire de lors fe recu- Crefques gardoict:Sc eftoient les Arbaleftiers de Saint-Omer amp;nbsp;d’Aire entre Calais S: lercnt tous ^ le pont:lcfquels eurét en celle renyotre dur hutin:amp;en y eut,que d'occis que de noyez, ceux des Fia pj^j j^ ß^ cens,car ils furent tantoft déconfits, amp;nbsp;chaffez fur la riuiere. Si eftoit encore ftoTendes' moult matin: mais taytoft futiour. Ces Chcualiers de Picardie tindrent cepasvncel-plu7 près de pace: amp;nbsp;là jurent faites maintes appertifes d’armes, de l’vn lez amp;nbsp;de rautre:mais les An-eux, amp;nbsp;fe glois croinoient toufiours(quiifroicnt de Calais) amp;nbsp;les François appetiffoient.Si veirét meirent à bien les François qu’ils ne pourroient longuement tenir le pont.Lors móterét fur leurs pied, o-f. courfiers ceux qui les auoient,amp; monftrcrent les talons:amp; les Anglois apres eux en cha ce.Là eut maint homme renuerfé:amp;tous les mieux montez le gaignerent: amp;nbsp;fc ûuuC'

t î^duneres

Prennes, ^e- amp;Ic^redeNamur:amp;ficny eut plufieurs prins par leur outrage,quifefufrétbié faunes rardditieyVié füs eufrent voulu.Et,quana il fut grâd iour,qu’ils peurêt rccognoiftre l’vn l’autre,auciis ncs, çr du^i Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers fe recueillirent enfcblc,amp; fe cobattirét enféble moult vigoureu font les ^br. fement at^x Anglois:^ tât qu’il y eut aucuns des François,qui prindrent de bons prifon Oc?^***quot; nbsp;nlcrs:dont ils eurét grand honneur amp;profit. Nous parlerons du Roy d’Angleterre .‘qui chau^^uCi ^^ ^HV^ ^®“5 cognoiflance de fes ennemis,fous la bâniere de ^efsire Gautier de Mâny. i refecques. ^^ *’^^ ^^^c fes gens,tout à pié,requcrrc fes ennemis: qui fe tenoient moult ferrez,leurs lances,retailléesdecinqpiez,pardeuanteux. Depremierevenue ilyeutdureencon-tre,ôr moult fors boulters,amp;farreftale Roy deftus Mofeigneur Euftace de Ribaumont Cobat du i^oy qui eftoit fort amp;nbsp;hardi Cheualier. Si longuement fe combattit au Roy, que merucilles, d'Angles, cr fi leifaifoit moult plaifantvoir.Depuis tout fe combattit: amp;nbsp;fut leur bataille rôpuc,car d'Eiiface dei{t dcux grolfcs routes des vns amp;nbsp;des autres vindrent celle part: qui les dérompirent. U bailment. euf grand eftour amp;nbsp;dur:amp;bien combattirét,du cofté des François,MonfeigncurGeof

froy de Chargny,MonfeigneKlchâdeLandas,MonfeigneurHeâ:or amp;nbsp;Monfeigneur ■filabiedlt na Gauuain de Baillcul,le Sire def Crcfques,amp;les autrcs:mais tous les pafloit Mofeigneur gueres ^uH fe Euftacc de Ribaumont.Lcqucl ce iour abbattitlc Roy à genoux,deux fois:mais ilcon-

« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iiint

-ocr page 185-

D Equot; F R Ö 1 S S k R'f. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ^59 nbsp;nbsp;«

uint en la fin que Monfeigncûr Euftace rendift fon cfpéc au Roy,en difànt,Sirc Cheua- famia^ais ,j lier,icme renvoftrepn^nnier,carlaiournée demourra pourles Anglois. Et furent peut bien rené-tous prins,ou mortSjCeux, qui auecques Monfeigncûr Geoffroy deChai^ny cRoyent mr au combat amp;nbsp;y furent morts melfire Henry duBois,^ meflirePepin^c laf Warre: amp;nbsp;puis meffire ‘^j^^^’^ Af'^^p^-^ Geo{froy,amp;touslcsa«tres-.amp;toutledetnier,quiy futprins,ôr qui plus.fit celuy iour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^

darmes,cc fut meffire Eu if ace deRibaumont. Ainfi fut cede beflt;mgncƒ cheuce;qui fut p^^^„ ,„f^ deffous CalaiSjCrt l’aiÆe gÄce mil trois cens quarante huit,t droitemét le dernier iour i^cj ■‘ii ^ ^it dumoisdeï5eccinbre5versly;natin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^»chap. prece

’D'vu chap^elet de per le s ^q^ le Roy d'Angleterre dtfnna à nteßire Eußace de Ribatithbni. ^^quot;^’^^f^^ ‘^^^

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CLII.

QVand ceftebefongne fut paffée,le Roy d’Angleterre fc trahit à Calais, droit au cha y^“^'^quot;^^^ ^^

ftcbamp;làfitilmencr tous les Cheualiers prifonniers. Anonc fceurentbienlesFran- intendre ^,pil

çois que le Roy d'Angleterrey auoit efté en propre perfonne, deflous ia banniere de ne dtt-.eeß aßt meffire Gautier de Manny. Si leur fit dire le Roy quc,ceUc nuiû de l’an, il leur vouloir à wir qn, ce fait

tous dôner àfoupper,cn fon cbaftel de Calais. Or vint Ïheurc du fouppcr,qm les tables â'^rmetfat cô

furent inifes,amp; que le Roy amp;nbsp;fes Cheualiers furent appareiller.06 furent tous vellus de

robbesneuueSjôilcsErançoisauffnquifirent grande cherc(combien quilsruffentprb .^.^^^ ß^ief

fonniersRarleRoy levouloit.LeRoy faffif.ôe fitfeoir ces Cheualiers delezmy ^moult j^^ ^^^-^^ ^^ p^-

honorablemétt amp;nbsp;les feruit,du premier mets,le getil Prince de Gallcs,amp; les CheuahoïS ^„,1,^ ^ ^^g. -

d AngletciTc,amp;, au fecod mets,ils f en allèrent feoir avne autre table. Si furet ferais bié ^acheui le

enpaix,amp; àgrâdloifir.(gt;andl’oneutfoupé,l’onleualestablcs.SidemouraleRôy dy matin hpre-

fa falle,entre ces Cheualiers François Si Anglois:Slt; cRoit ànu cheinA pottoiwnchap- ^nienonr «le u

pcietdefinesperles fur fonchef.Si commençasse d’aller del’vn al’autre-.amp;,quand ilfadrcçaàmeffireGec)ffrôydeChargny,il changtavnpeucontenance;amp;,enleregar ^^^^.^ ^^ ^^^^ fiant lt;?e collé,dit, Meffire Geoffroy, levons doy par raifon peu armer, quand vous me wots. ^mß ■vouliez emblGr,par nufoce que i ay fi chèrement compare,amp; qür m a coufte tant de de- ƒ„( j-ß^ befin-niers. Si fuis moult lié ôôioyeuxdeeequeievousay prinsaïepreuue,vous envouliez ^neac^caét Je auoh-mcilleurmarché,qucien’ayeu,quilacuidiezauoirpourvingtmilleefcus,maisu4nt calait Dieum’alt;ific,car vous auez failly.àvoftre entente. A ces motspaffail,amp;laiffaefter Mo- *“ ^^‘^ feigneurGcoffroyfqul onequesmotnauoitrefpondfoôzvintleRoy amefsircEunace j.jjj^^j^jj^ j^ fieRibaumonttauquelildit ioycuRment, meffire Enftacc,vous eftes le Cheùalicrau p^^,e,j,j,y4^ monfie,queveiffe onquespfosvaillâment affaillir fes ennemis,ne fon corps denendre. ^jju ^^ limer ny ne me trouué onques enbataillc,ouief veiffe quMat me donaft affaire,corps a corps ■^fij auoit fùf qievo’ auezhuy fait.Si vous en done le pris,Br aulh fur to’ lesCheualiers de ma court, fe, malt mp^ ^ pardroitefentence. kdoncqucsprintleRoy fon chappelet ,qq^il portoitfur fonchef »’»f«^”’«»’«^’ (qui eftoitbonôc riche') Szle meit fur le chef de Monfeigncûr Euftacei amp;nbsp;dit,Mofeigneur Euftace,ic vous donne ce chappelet,pour le mieux combattant de la iournée, de ceux de dedans amp;c de dehors: Sevous prie que vous le portez eefte année pour l’amour de moy. le fay bien que vous eftes gay,8z amour eux, amp;nbsp;que volontiers vousvoustrouueZ entre Damesamp;DamoifellcsiSi dites,par tout là ouvousirez,queiele vousay donné.

Sivous quittevoftreprifon: 6c vous enpounez partir demain,!’ilvous plaift.Celuy an, miltrois cens quarante neuf,leRoy Philippe de France efooufa fà fécondé feÂime,a 5ecoJeJ nopces Bric Comte-Kobert,le Mar dy,vingt 6c neufuiefme iour delanüier, c eftaffauoir Mafia-,bt s^y vlnUpe mcBlàche,fillcàuRoy Philippe deNauarre(quiauoit efté mort enEfpaigne) laquelle Je r^on gt;nbsp;cr choit enV aage de dix huit ans,ou enuhon.ltemlc dixneufiefme iour de F eurier enfuy- «1».B»« uant(quifurieiour deQuarefme-prenât) cfpoufaleDuc deEwtrnandie , ^ifné fils ^'^\'^lpç^^^ nbsp;nbsp;nbsp;*

lt;1 i)

Roy àeFrâcc,àSainte-^encuiefue,prcs S .Germain enhaye,fa féconde fc^an^c eft à ,^:^^ ^ ^^^^^_ fçauoirIchanne,Comtclîe deBoulongneiquiauoit efté femme àMônfeigneurvh^lip- „^„^ nommé y c,fils au Duc Kudos fi de Bourgongne: lequel Monfeigncûr Philippe mourut deuant o Ou-s,.tu ck Aguillon,l an miltrois cens quaràte Slt; fix.EaComteffe auoit efté fille du Comte Guil- 144 «pu peut laume dcBoulongnc,amp; delà fille Louis,Comte d’Euveux-.C tenoit ladite Comtelîe de atferntnt reae-BoulongnclaDuché de'Bourgongnc,amp;clcs Comtez d Artois^ dcLoulong,ne, C fi Au-ucrgne,2lt;pluficurs autres tcneSiEnl’ au mil fi trois cens cinquante,àl’ entrée d Aouft,fe quot;” \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;combattitRaoul deCâouts,^ plhfieùrs autres Cheualiers K. Efeuy ers ,iu(ques au nom ^ ^ ^.^^ ^ ^^ ^

bredefixvingtshommes darmes,ouenuiron,contrel% Capitaine duRoy d Angleterre,cnBretaigne,appelle mcffireAhomasDagorn.e, Anglois,deuantvnchaftcl, appelle^

0 1)

-ocr page 186-

id'O


PREMIER VOLVME


Mort de rho- Aulion:amp; fut ledit mcffircThomas mort,amp; toutes fcs gens, iufqucs au nombre de cent m^s d'Igor- Hommcs-d’armes,ou enuiron.

ne,^n^Ui!, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Le treßa^ement eiu Roy Philippe Je France,le couronnement Je finfils le Roy lehan,

f^plufieurs autres articles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. c l i i i,

CEluyan,lexxij.iour d’Aouft, le Roy Philippe de France mo»rut àNogét le Roy, près deCoubois:Æfut apporté à Noftre-damede Paris. Lcleudy enlùyuant fut enterré le corps à Saint-Denis, au cofté feneftre du grand aÂtel : Î^ lcs«entrailles furent • enterrées aux lacobins à I^ris:amp; le cœur fut enterré à Bourfôtaincs en Valois.Le xxvj. iourdeSeptcmbrccnfuyuant,vniqurdcDimenche,futi^cré àReims leRoylehan, • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aifné fils du Roy Philippc:amp;auflî fut couronnée ceiour lanoynelchannc, femmedu-

ditRoyIehan:amp;là fit le Roy Cheualiers: c’eftaffauoirfon aifné fils,Dauphin de Viéne, Louis fon fécond filsjle Comte dAlençonJe Comte d’Eftampes, Monfeigneur lehan dArtois,le Duc Philippe d’(5rleans,Trere dudit RoyIehan,leDucdcBourgongnc,fiIî de laditeRoyn#I ehanne,de fon premier mary c’eftalfauoir de Mofeigneur Philippe de Bourgongne(le Comte de Daqjpmartin,amp; plufieurs autres. Puis (e partit de Reims ledit Iehan,lt Lundy cnfuiuant,amp; retourna vers Paris,par Laon,par Soiirons,amp; par Sen-lis:amp; entrèrent Icfdits Roy amp;nbsp;Roync àParis en trcsbellefeftc,ie Dimenche dixfeptief-me iour d Oâ:obrc:amp; dura la fefte toute celle femainc. Puis demoura le Roy à Paris, à EntrteJui^ey Ncclleamp;r au Palais,iufques près la Saint Martin cnfuyuant : amp;nbsp;fit l’ordonnance defon , tehanipar^j. Parlcment.LcMardy,feizicfmciour deNouembre enfuyuant,Raoul,Comted’EuÔi de Guines,Conneftablc de Francc(qui nouuclltment eftoit venu d’Angleterre, dé pri-., fon)fut prins en l’hoftcl de N celle àParis(là ou ledit Roy Ichaii eftoit) par le Preuoft de •ommandement du Roy.En ccluy hoftelfutil tenu prifonnier,iufqucs au leu Fraeeekeapité ^7 enfuyuant:amp; là à l’heure de maïte^dont le Vcndredy adiourna,en la prifon ou il e-ftoit fut décapité, prefcntlc Duc detourbo, le Comte d’Armignac,le Comte de Mot •[LaMerdet fort,MonfcigncurlehâdcBoulongnc,letComtcdcRcncl, amp;pluficurs autres Cheua-Ptifi.fiuuatiep liersdefquels eftoiêtlà,du comandement du Roy : lc*quel eftoit au Palais.Et fut le deP c^'de Fran ^^^‘^^^ Conncftable décapité pour grandes trahifons, qu’il auoit confelfécs, prefens le ee,ditlc Seis ^^^ d’Athènes amp;plufieurs autres.Si en fut le corps enterré aux Auguftîs de Paris,hors de Rueil. nbsp;nbsp;des murs du móftierjdu cômâdement du Roy,pour l’hôneur des amis d’iccluj*Côncfta

■fselm lechap. ble.Au mois def Ianuier,enfuiuant,Charles d’Elpaiene(à qui le Roy auoit dónélaCó-z^.ilfaut tcj th d’AngouIefmc)fut fait,par iceluy Roy, Conneftdolede Frâce.Le premier iour d’A-comencer l'an ^j-q enfuiuant3fe côbattit Monfeigneur Guy de N celle,Marefchal de Frâcc,en Xainâo ^ ^ ^ / ^^*‘~ ge,à plufieurs Anglois amp;nbsp;Gafcons:ÿ fut ledit Marefchal,amp; fcs gés,déeÓfit: amp;nbsp;y fut prins 144 ne faut ^^ Marcfchal,Monfeigneur Guillaume fonfrere,Mofeigneur Arnoul d’Andreghen, Ü frêXeefiear- plufieurs autres.Lc iouj de Pafqs-fleuries( qfurét le dixième iourd’Auril mil c c c.L i) tide ifuepour fut prefent^ Gilles Rigaut de RouffRqui auoit efté Abbé de Saint Denis,amp; de nouucl confrmation auoit cfté C^rdinal)le chappcl rouge,au Palais à Paris,cnlaprcfcncc du Roy Iehâ,par deßat à char- les Euefqucs dc Laon amp;nbsp;de Paris,amp; par mandement du Pape,fait à eux par bule, ce qui ^quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’auoitpointaccouftumécftreautresfoisfait;maiscefutcnlaprefenccdu Roy lehan.

^***^ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ Septembre enfuyuâtfutrecouurée,par les François,la ville de Saint-Iehâ d’Angely

da^anii^T. ^^^f ^^^ Anglois auoient tenue enuiron cinqans)amp; fut rendue par les gens du Roy An-Confrairie de glois(^urcc qu’ils n’auoiêt nuis viures) amp;nbsp;fans bataille aucune. Au mois d Odobre en-saint-ouen. fuyuât fut publiée la Cofraiffe delà noble maifon de S. Ouen,prcs dc Paris,parleRoy fily auoit cf- Ichan:amp; portoicntceux,quicneftoienr,chacunvnet cftoillcenfonchapperon,amp;par tolle;m4» nbsp;nbsp;deuant en fon mantel.Çeftuy an fut plus grande cherté, qu’on n’auoit eue de mémoire

tous autres di- d’homme,par tout le Royaume dc Frâcc,car vn feptier de bled valoir à Paris huit hures tdfaut^re^' purifis:^ viîïîoiireau dcpois,huit fols:amp;les autres grains àla va|ue.Cc mois d’Odobre, pofr^u'^lles ^^ icMirqucla Confrairie Saint-Ouenfut celcbrée,prindrent les Anglois la ville deGui auoient eflére- nes,t durant les tréues.En celuy an fut faitlc mariage du Conncftable de France,amp;de nouuellées de- la fille Monfeigneur Charles de Blois. En l’an mil c c c l i i.t vigile de la Noftre-darne puis le regne^ de Mb Aouft,fe combattit Monfeigneur Guy de Neclle,Seigneur d’Offcmont,lors Ma du i{pji lehan, refchjl de France,en Bretaigne:amp;fut ledit Marcfchal occis enIabataillc,lcSircdeBri-‘a^^iPEmil lt;îucbcc,lc Chaftcllairt dc Bcauuais,amp;plufieurs autres Nobles, tant du pays dcBretai-c^riUet ^' ’ g’^^ comme d’autres marches du Royaume dc Frâce. Le quatricTme iour de Septêbre, f L’an i^-ÿi. fe deuoit côbattrc à Paris t le Di^ de Boefme cotre le Duc de Lcnclaftrc, pour parollcs ■[tenajpeu qu’iceluyDuc dc Léclaftrc deuoit auoir dites au Duc dc Boefme: dót iirappcllacnla court

-ocr page 187-

DE FROISSART.


li^l


court du Roy de Frâce.Et vindret ces deux Ducs en châps,to'’armez,eri vncs Iices:qui treumr ^ule^ pourcclIccaufefurêtfaiteSjpourrAIlcmâddemâdeurjamp;rAnglois dcffédeur.Etjialoit^y^ * ^f*^-ccque l’Anglois fiift ennemy du Roy de France,amp; que par faufconduit iffuft venu foy ^^^' ƒ ^^^!f^ combattre^ pour garder fon honneur: toutesfoisleRoy de France ne IbufFrit pas qu’ils ^j-fy^ ^^^ fe cornbattilfent:niaié depuis qu’ils eurent fait les ferme ns,amp;qu’ils furent montez à che Je Boefmc ual pour combattre,les glaiucs au poing, le Roy print la bcfon^c fur luy: amp;lesmeit cr^laMerdes d’accord.Le fixiefmclt;our ée Décembre enfuiuant mourut le Pape Clement, fixiefme, J^ifl. le Due enAuignon;amp;rônzicfme aiTdclon Pontificat: SzI’onziefmêiour diceluy mois enfuy- ^g Brefnir. uant fut éleu en Pape, enuir heure de tierce,vu Cardinal Limofin: qu’on appeUoir, par fon tiltre,lc Cardinal d’Ç)ftie,mais,pour ce qu’iTauoit efté Euefque deClermont,on y^^^^lt;-^*^J”^ • l’appelloitplus communément le Cardinal de Clermont, qü’autremcnt:Sc fut appellé royaume de Innocent,^ par fon propre nom eftoit appelle meftire Eftienne Aubert.

Behai »ne; ijuâd il a Zion--lu parler dit

Roj de T^uarre: ^/àfi eceire C^^offfeigKeur chartes d’Efiaigfje, Cefsneßahte de Era»eey(^defiußeurs aigresparlicidardez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e ii a Pi c l f 1 î i.

papa ^ue a»-

L’Ant mil trois cens cinquante amp;nbsp;trois,le fixiefme ioûr de laiiuier, affez t«ft après le ’°‘^’'^p^^‘ ^^^^ point du iour^Monfeigneur Charles, Roy de Nauarre amp;nbsp;Comte d’Eureux, fît tuer, ‘^J^yJ-^quot;^fifj^ en la ville de l’Aigle en Normandie,en vue hoftelleric, Monfeigneur Charles d’Efpai- pfiiy. lada gne,Conneftable de France,en fon Iict,par pluficurs Gens-d’armes, qu’il y enuoya: le- Jetaprefinte quel demeura en vue granche,dehors de celle ville, iufques à ce que ccux,qui firentjc ßißfait par fait,retournercnt deucrs luy.Et en fa compaignie eftoient( fi-comme on dhoit) Mon- sleidanydii: feigneurPhilippe de Nauarre, fon frere. Monfeigneur Louis de Flarcoürt, amp;nbsp;Monfei- j^”“‘^® ‘^^^° gneurGodeffroy de Harcourt,fon oncle,amp; plufieurs Chcualicrs,amp; autres,tai^ de N or nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ y mandie qne de Nauarre.Et apres fe retrahit le Rby d/Nauarre, amp;nbsp;fa compaignie,en la ,pfijjß„/’ƒƒ cité d’Eureux(dont il eftoit Comte) amp;nbsp;fe garnit N ènforça : Sé aucc luy f en allèrent les j« touf, deffiifflits deHarcourt,leSeigneur deMaulue,IehanMallcr,Seigneur de Grauiilc,Mô- fz’^w ij5 j, feigneur Almaury de Meulent5amp; plufieurs autres N obles de N ormandie. Et tantoft auprès fe tranfportalc Roy de Nauarre en fa ville de Mante: amp;nbsp;ia par-auant auoit enuoyé plufieurs lettres clofes,à pluficurs des bonnes villes du Royaume de France:par lefquel fx« ^nnßet les il efcrijioit,qu’il auoit fait mettre à mort ledit Côneftablejpour plufieurs grans mef- deßrace difint faits,que ledit Conneftable luy auoit faits:amp; enuoya le Comte de t Namur par deuers ‘fiß^et la zur le Roy de France,à Paris.Et puis 1/Roy de France enuoya à Mante, par deucrs le Roy ^^^^^ß “^^ deNauarrc,le Cardinal deBoulógnc,rEuefque deLaon,leDuc de Bourbó,lc Cote de ^^^ ^^^ß ^j^'^ Vendofme,amp;autres:lefqucls traitèrent auec le Ro;^eNauarre.Car,iafoit ce qu’il euft p^^f^^g^ ^‘ fait mettre à mort ledit Conneftable de Frâce(fi-coTnmc deffus eft dit)il ne luy fuffifoit i//j, aMUßm pas que le Roy de France (de qui ilauoitefpouféla fille)luypardónaftccfait: tains fai piemel,a.[ns foit requeftes è^ demandes de pluficurs grandes chofes, qu’il vouloir auoir du Roy de faifoit reque Frâce fon Seigneur:^ Cuidoit on,au Royaume de Frâce, qu’entre ces deu^Roys deuft ^^^ ^“ ^^^7 auoir grande guerre.Car le Roy de Nauarre au oit fait plufieurs alliances,amp;grans femô- ^^‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• fes,en diuerfes regions:^ fe garniffoit tresfort,amp; enforçoit fes villes amp;nbsp;chaftß^sfiu/t iL blcméf,apres plufieurs traitcz,fut fait accord entre les deux Roys,par certaines manie- A»»Jf Fran-res,dôt aucuns des points f enfuyuent.C’eftaffauoir que le Roy de France bailleroit au ce cr-la Mer . Roy deNanarre trente huit mille liures,à tournois, de tcrre:tant pour caufe de clt;Llt;flnc desHiß. eß^nd rente(quele Roy de Nauarre prenoit furie trefor à Paris) S#pour autre terre (que leRoy fquot; eechap.eß de Frâce luy deuoit affeoir par certains traitez, faits,par log téps auant, entre les prede- fi/^^i-^ß ^^lt;gt;1^ ceffeurs de ces deux Roys,à raifon de la Côté de Chapaigne)cóme aulTi pour caufe du c^’^^^^XTref mariage du Roy deNauarrc:qui auoit cfpoufé la fille du Roy d(*Francc: par^cquel ma- ^f^ßß„|,.^^ ^,^^j riageluy auoit eftépromife grâd’ quantité de terre:c’eftafrauoir douze mil üures de tes: depu^ treutté rc:cn forte que le Roy d?Naüarre voulut auoir la Comté deBcaumont-lc-RogÂ',laré- ^uef^br. de tedeBretcui en Normandie,Couches,Orbcc,la\dcóté du Poteau dc-mer,amp;:IeBaiilia sala dit aißü ge de Conftantin.Lefquelles chofes luy furet accordées parle Roy de Frâcciialoitce * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

que le CôtedeBeaumÔLamp;les terres de Couches,de BreteuLS^d’Orbec,fuirent à Mô- Îl^ feigneur Philippe,frere du Roy de Francc:qui eftoit Duc d’Orléans,auquel Duc le Roy requin: au de France,fonfrere,donna autres terres en recompenfe de ce. Outre cônient accorder j^^y j^ p^.^^ au Roy deNauarre,poftr paix auoir,que lefdits de Harcourt,^: tous fes autres aliiez,en ce plufieurs treroient en fa foy(filsvouloicnt)dc toutes leurs terres^quelquc part qu’elles fulfent au chofes. Royaume de France)amp; en auroit le Roy de N auarre les hômageSjfil leur plaifoitjamp;au-* 0 iij

-ocr page 188-

l6ï

PREMIER VOLVME

trement non. Outre luy fut accordé, qu’il tiendroit toutes lefdites terres, auecques celles qu’il tenoit par auant, en Pairie: amp;nbsp;pourroit tenir( fil vouloir ) Efchiquicr, deux fois ran,auiß nobftment comme le Duc de N ormandie.Et encore? luy fut accordé, quels

Roy de France luy pardonneroit( amp;nbsp;à tous ceux,qui auoient efté a l’occifion du Con-neftable)lamort d’iceluy:amp; amfi promeit,par fon lermcnt, que i^ais pour occafiô de ce,nelcur feroit,nc ferait faîre,viricnnie ou dommage:amp;,auec ce,eutle Roy de N au ai' re vne grande fomme d’efeus d’or,du Roy de France.Er,auent c»que Je Roy de Nauar

• revoufift venir à Paris deiffcrsleRoydeFrance,ilconuint?[u’onluy enuoyaft,par ma- • niere d’oftage,le Comte d’Aniou,fecond fils du Roy de fiance. Apres f en vint à Paris, ua^quot;e demUe ^ S’^^’^^^ foifon deGés-d’armes.Le quatriefme iour de Mai? enfuyuant il vint en la châ-pardon auRoy ^^^ de Parlcmcnt:ou le Roy de France eftoit en fiege, amp;nbsp;plufieurs des Pairs de France, de France pour ^luec fes gens de Parlement,amp;plufieurs de fon Confeil:amp; y eftoit le Cardinal de Boulô-la mort de fin gne.Làpriale Roy de Naud?re au R?)y de France, qu’il luy voufift pardonner ledit fait Cennefialle. du ConneftabJ^.Car il auoit eue bone caufe d’auoir fait ce qu’il auoit fait;laquelle il of ■fselontous bas fnt à direlors,ou autrefois,au Roy de France.Et outre dit amp;nbsp;iura,qu’il ne l’auoitfaitau Auteurs,etfit contennement du Roy de Frâce ne de fon office de Côncftablc:amp;qu’il ne feroît de ries ^eu^mef^tem' ^ courroucé,cóme d’eftre en l’indignatiô du Roy de Frâce.Et, cefait,MÔfeigneurIa-ty deuant nous ques de Bourbó,Cóneftable de France,du cómandemét du Roy de Frâce meit la main auos r’acoufiré au Roy de Nauarre.Puis le fit-lon traire arriere:tamp;,toft-apres,la Roync lehâne tâte dn ff pafia^e: ^ut R®y de Nauarre,amp; la Roync Blâchc,fœur d’iceluy(la premiere defquclles auoit efté fé-eßost corrdpu mc du RoyCharles lcBel,amp;rautre du Roy Philippc,derniertrépaflé)vindrentenlapre Etro^’^^^' ^“^^^^ ^^^ ^°y ^® France:leql elles cnclinerent. Etadôc Monifigneur Regnaut de Trie k^Ro ne le- i^‘igcnouilLi,amp; dit,Mon trefredouté Seigneur,veez cy mes Dames les Roynes,Iehanne hanne Ante amp;:Blâchc:quiontentêduqueMdfeigritur deNauarre eft envoftre malle-grace:dôteide la Roync les fût formet courroucées.Si vous fuppliët que VOUS luy vucillez pardoner voftre mal Blâche fœur talent:amp; fi Dieu plaift,ilfe portera fi bié enucrs vous,que vous amp;nbsp;tout le peuple de Fran du Roy de ce fen tiendrontpourbien côtens.Et adoucie Conneftable amp;nbsp;les Marefehaux allèrent Nauarre: la- quérir le Roy de Nauarre:amp;il vint derechef deuât le Roy de France:amp; fe meit au milieu ncauoit^efté des deux Roynes.Etadonc ledit Cardinal parla ainfi,Monfeigneur de Nauarre,nulnc féme auRoy ^^ doit émcrucillcr felc Roy de France f eft tenu pour mal-côtent de vous, p^ur le fait Philippe der qui eft aduenu(lequel il ne côuient ia que ie die:puifque vous l’auez fi publié par voz let nier treipaf- tres,amp;autremet par tout,que chacun le fait)carvoi cftes rât tcnuàluy,qucnclc deuf le,vint en la nez auoir fait,vous eftes de fon fang fi prochain,que chacun le fait,vous cftes fon hom-prefence du æg ^ f^^ Pair:amp; fi auez efpouféc fa fille:amp; de tât auez plus méprins.Toutefvoyes,pouf e Ic^ucTils ^ ^^°'^’- d^ Ulcs Dames les Roynes^ui cy font(qui moult afficétueufemét l’en ont prié) enchne^enV ^ ^^^’ 4“^ “ent que VOUS l’auez fait par petit confeil,il vous pardonne de bon cœur 6^ c’efiadirede- de bonne volonté.Et alors lefdites Roynesamp;IeRoy de Nauarre meirent chacûlege-uant lequel noul à tempen remerciant le Roy.Et encores ditle Cardinal,Qffiaucun du lignage du s’endinerét Roy,ou autre,nefauenturaftdorefnauant de faire tels faits, comme le Roy de Nauarre luy faifant la auoit fait.Car vrayement,fil aduenoit,amp;fuft le fils du Roy, qui le fift du plus petit Offi-reuerencc, cierqueleRoy euft,fienferoitiliufticié.EtadonclaCourtfcdepartit. Le xxj.lourde ilalLm^tatn ^^’^^ V” CheualicrBannerel,des baffes Marches,appcllc meffire Regnaut de Preffigny fi fait du refie Se!gn«ur de Matant près de la Rochelle, fut trainé,amp;puis pendu au gibett par le iuge-dececha. y«/ment de parlement,amp;: depWieursdugrand Confeildu Roy. L an mil trois cens cin-efioit horrible- qualité amp;quatrc,au mois d’Aouft,fc recócilierent,au Roy de France,le Comte de Har-ment corrSpu court,amp; Monfeigneur Louis fon frète: f amp;nbsp;luy deuoient reueler moult de chofcs(fi-có-me on difdlt) amp;nbsp;par efp?cial tout le traité de la mort Monfeigneur Charles le Connefta ble.Et au n^ois de Septembre enfuyuant fe partit de Paris le Cardinal de Boulongne,amp;

en tom no^.

Exemplanes.

'j^i/^aLonße f sn^H?en Auignon.amp; difoit on communément qu’il n’eftoit’pas en la grace du Roy:


de Paris,ante ia foit ce que par l’efpace d’vn an,qu’il auoit demouré en France, il euft toufiours efté fi les chrje Fra priué aucc le Roy,comme pouuoit eftre d’autre.Et en ce temps fabféta duRoyaume de ee.-f^emeilM FrâceMonfeigneurRobertdcLorris,ChambelanduRoy deFrance:amp;difoitronque, fw» des seig. ß^ g^ß. gß.^ tenu,il euft eu dommage du corps, pourcc qu’il deuoit auoir réuelé, au R oy ue^ie'’so’*’^Ltd' ^^ l^uarre,aucüs fecrets du Roy de Fracc:fi-comme lefdits de Harcourt deuoiét auoir ^hnii^4 réuelé au Roy de France. Au mois de Nouembre,t enfuyuât,le Roy de Nauarre fepar-t En eeß arti- titfecrettement deN^rmandiej^amp;fen alla ébatre,parplufieurs lieux,iufques cnAuignó de Cr en Patt- amp;nbsp;à Nauarre.En ce mois partirent aulfi de Paris,l’Archeucfque de Rouen, Chancelier de France

-ocr page 189-

DE FROISSART.

de France, amp;nbsp;le Duc de Bourbon, pour aller en Auignon, vers le Pape, amp;nbsp;illec traiter de tre/utuant de-paix entre les Roys de France amp;nbsp;d’Angleterre, auec le Duc de L enclaftr^ amp;nbsp;autres An-ßnU^^^nt jud-glois, ace depurez. Celuy mefmc mois fe partit le Roy de France, amp;nbsp;feu alla en Nor- ?'‘quot; mots ^ut mandie, amp;nbsp;fut iniques à Caen: amp;nbsp;fit prendre amp;nbsp;mettre toutes les terres du Roy de Na- ^r^f^^^iJf^^ uarreen fa main,amp;i*iftituer officiers de parluy, Omettre gardes es chafteaux du Roy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ deNauarre,excepté en fix: c’eftafTauoir en Eureux, au Ponteau^ie-mer, à Cherbourg, comme neßn à Gauray, à Auranchft, amp;nbsp;^IMortaigne: lefquels ne luy furent pas rendus. Car il y auoit tuteur meß dedans des Nauarrois: qui ftfpondirent à ceux, que le Roy enuoya, qu’ils ne les ten- Hfele monßre droienr,forsauRoydeNau?rre,lcurSeigneur:q^leslcurauoitbaillezengarde.

mois def lanuier apres vint^ofeigneur Robert de Lorris, par faufeonduit qu’il eut du ^^^-^^^ m'* Roy: amp;nbsp;demourabien enuironl’efpace de quinze ioufs à Paris,auant qu’il euR accès de ^J^;,j ^'‘po parler à luy: amp;nbsp;apres y parla, mais il ne fut pas reconcilié à plein: ains retourna en Aui- Ijd.rir^. con-gnon,par l’ordonnance du confeil du Roy,pour ef^e aux traitez auec les gens du Roy, firmes aux En la fin de Feurier3cnfuyuant,vindrêtnouuelles que certaines tréues, (^ii auoient efté chroniques de prinfes entre les Roys de France amp;nbsp;d’Angleterre, iufqj^cs en Aurilenfuyuant, eftoient stance. prolongées parle Pape,iufques à la Natiuité de S. Ichan Baptifte,pource qu^lcdirPape t ^/” ^ 5 5 ?♦ n’auoitpeu trouucr voye de paix:àlaquelle les traiteurs, qui eftoient en Auignon, tant /°^’ji ^^ f^-^ pour l’vn Roy côme pour l’autre, fevoufiffentcofentir. EtcnuoyaIcPapemeiragersde''^J^/,^^. j^,,' uersles Roys, fur vne autre voye de traiter,que celle qui auoit efté autrefois pourparlée combien qu'il entre les traiteurs. Ce mefme mois le Roy de France fit faire Florins de fin or, appelez fimble tantôt Florins à l’aigncl: pource qu’en la pille auoit vn aigncl: amp;nbsp;eftoient de cinquantedeux au »‘ vouloir com marc: amp;,lors qu’ils furenwaits,le Roy en donnoit quarantehuit pour vn marc de fin or: ^^^^ Jquot;’* amp;deffenditronlc cours de tous autres Florins. En ce mois meffire Gaucher de l’Orme ^/^^”^ ƒ- ■. vint à Paris, parler au Roy de France, comme mclTa^erduRoy deNauarte: amp;fenre-^^^^ tourna au mois de tMars enfuyuant:amp; emporta lettres de faufeonduit deuers le Roy de ^ ji^ auoit Fc Nauarfe. Celuy an, le foir de Qiiarefmc-prenant,vindrentplufieurs Anglois près de la urier : mais là ville de Nantes en Bretaigne: Sc entrèrent dedans le chaftel, par efchelles, enuiron cin- precedent afin quantedeux d’entre eux, amp;nbsp;le prindrent. Mais Monfeigneur Guy de Rochefort (qui en cftoit Capitaine, amp;nbsp;eftoit en la-ville, hors le chaftel ) fit tant par affiaut, qu’il le recouura la nui(ftmgfrae:amp; furent ces cinquantedeux Anglois morts ou prins. APafques,ran mil trois cens cinquante amp;nbsp;cinq, le Roy lehan enuoya en Normandie fonaifné fils, Charles, Dauphin de Viénois,fon ffleutenant: amp;y demouratoutl’Efté: amp;:luy ottroye-rentles gens du pays trois mille Fiommes- d’armes pour trois mois. Item au mois de

Aouft, enfumant, le R oy de Nauarre vint de N auaj^: amp;nbsp;defcendit au chaftel de Cher- le floß de j^a~ bourg en Coftantin, amp;auecqucs luy dix mille hommes,qu’vns qu’autres: Se furent plu- uarre s'eßant fieurs traitez entre les gens du Roy de France Se du Roy de Natytre Se enuoyerêt plu- fifrettement re fieurs fois de leurs gês l’vn dcfdits Roys par deuers l’autre.Et ceux,qui par le Roy Char- nbsp;nbsp;nbsp;* France les de Nauarre eftoient au chaftel d Eureux Se au Ponteaü-de-mer,pilloicnttoutle pais ^g^^^ß^^^ ^_^ d enuiron: Se vindrent aucuns des NaUarrois au Chaftel de Conches (qui cftoitpour y^cf^andie à lors en la main du Roy I ehan de France) amp;nbsp;le prindrent lefdits Nauarrois,Se le garnirét main armee. bien de viures Se de Gens-d’armes: Se pluficurs autres chofes firent les gens du Roy de second accord Nauarre,contre les gens du Roy de France.Etfinablement fut fait accord entre le R jy ‘^fre les Pj^s de France Se le Roy de Nauarre:Sepuis alla le Roy de Nauarre deuers Monfeigneur ƒ France ey^ Charles, Dauphin de quot;Viennois, au chaftel de Vcrncul:amp;I?dit Dauphin le mena en la bonne ville de Paris: Se, le vingtquatriéme iour de Septembre, vindrent lefdits Roy de Nauarre Se Dauphin à Paris, deuers le Roy de France, au chaftel du Louure. Et,quand ils furent venus ênla prefence de plufieurs, le Roy de NauarreSflareùcranceauRoy de France: Se fexeufa moult honnorablemét de ce qu’il f eftoit parti hors du Tvovgume nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• de France.Et,pource qu’on luy auoit rapporté qu’aucuns luy deuoient auoir done bWt-me enuers le Roy de France, fi luy requit le Roy' de Nanarre, qu’il luy voufift nommer ceux, qui ce aüoient fait. Se puis iura que, puis la mort du Conneftable,iln’auoitfait chofe contre le Roy de France, qu’vn loyal homme ne peuft Se deuft faire. Et néant-moins il requit au Roy de France, qu’il luy voufift tout pardonner. Se le tenir en fagface: Se promeit le Roy de Nauarre qui luy feroit bon Se loyal, fi- comme fils doit eftre à

Pcre, Se vaflal à fon Seigneur. Et adonc luy fit dire le Roy de France, par le Duc d’A- ^^ prince de thenes, qu’illuy pardonnoit tout de bon cœur. Item au i^ois d’Octobre,en celuy an de cades, aiße mil c c c L v. le Prince de Galles (qui eftoit aifné fils du Roy d’Angleterre) alla en Gaf fils du poy f-o iüj

-ocr page 190-

PREMIER VOLVME.


16’4


Jouardd’^n- congnc3amp;iufques auprès de Toulouzc. Puïspaffalariuicre deGaronnejamp;allaenCar-^Itt.^.funem caflbnne,amp; arditiebourg:maisil nepeutforfairelacité:carellefutdelfcndue. Et delà ^uerrej e les nbsp;alla à NarbÄinc, ardant amp;nbsp;exilant le pays: amp;nbsp;au mois de N?uembre retourna à Bot-i^rançQts en dcaux, à tout grand pillage amp;nbsp;foifon de prifonniers, fans ce qu’il trouuaft, qui luy don-^^»staine. j^^p. aucune chofe à faire: amp;nbsp;æutdvoyes cftoient au pays le Coi'gte d’Armignac, Lieutenant du Roy de FrJbce en Languedoc, Monfeigneur de Foix: Monfeigneur laques de Bourbon, Seigneur de Ponthieu, amp;nbsp;Conneftable de Fiance^ Mpnfeigneur lehan iei{o^d'^~ de Clermont, MarcfchaltiêFrance,^plus grand’compagnie que n’eftokledit Prince « ^let. defend à de Galles. Celuy an, en la fin du mois d’Odtobre, defceiÄit le Roy d’Angleterre à Ca-•Calais, cr nbsp;nbsp;lais. Sicheuaucha iufques àHcdin*amp;rompitleparc, ôc aftit les maifons qui eftoient court iu/^uet à audit pare: mais il n’entra point au chaftcl, n’en ladite ville de Hcdin. Et adoucie Roy J^^dtn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jjg France (qui auoit fait fon mandement en la ville d’Amiens) tantoft qu’il eut ouy les

nouuclles defdits Anglois^heuaifthadeuers leRoy d’Angleterre: qui lors retourna ä u i^o^leh^n Calais:amp;le R^y de France allaaprcs,iufques à Saindt-Omer: amp;nbsp;luy manda par le Ma' Jiindecombat tofchal d’Autnain, amp;parplufieurs autres Cheualiers, qu’il le combattroit (fil vouloir) 4M j(^ d’^n- corps à curps, ou pouuoir contre pouuoir, à quelque iour qu’il voudroit: mais le Roy gleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Angleterre refufa la bataille, amp;nbsp;repafla la mer en Angleterre, amp;nbsp;ledit Roy de France retourna à Paris.

De l’impoßiiofJ e^gabe/Ze erdefiftée e» France^ar les treis Fßats, pour le fait de la

guerre.

c n A p. c L v.

CEluy an, enuiron la Saind-Andryjfurent alTembleZ à P:yis,parle commandement du ^oy de France, les Prélats, les Chapitres, les Barons, amp;nbsp;les Bourgeois des boU' nés villes du Royaume de Franft: 5c ?eur fitleRoy expofer en fa prefence, en la cham* bre de Parlement, i’eftat des guerres, par le Chancelier de France: Scieur requit ledit Châcelier qu’ils euflent aduis enfcmblc fur quel aide ils peuflent faire auditRo^de Frâ' ce, qui full fuffifant pour faire le fait de la guerre. Et, pource que ledit Roy de France auoit entendu que les fubiets du Royaume de France fe tenoient forment pour greuez de la mutation des monnoyes, ledit Roy de France offrit à faire forte monnoye amp;nbsp;durable: mais qu’on luy fift autre aide: qui full fuffifant pour faire fa guerre. Lj^qucls ref pondirent (c’ellalfauoir le Clergé, par la bouche de l’Archcuefque de Reims:les Nobles, par la bouche du Duc d’Athènes: amp;nbsp;les borfhes villes, par la bouche d’EUiennC , Martel, Preuoft des Marchans en ladite ville de Paris) qu’ils eftoient tous prefts amp;nbsp;af ^o^^la Duché P^’^^^^^^ ‘de mourir ôc de viure auecques ledit Roy de France, Ôc de mettre corps SC a-de Normandie ^æ^“^ en fonferuice:amp;rcquirentdeliberation deparler enfemblc.Laquelle deliberation à fin fis char- leur fut voloutaircment ottroyée. Celuy an, la vigile de la Conception Noftredam«) les, Daulphin donna le Roy de France la Duché de Normandie à fon aifné fils Charles, Dauphin d^ de viennois. Viennois,l5c Comte de Poitiers: amp;nbsp;le lendemain luy en fit ledit Charles hommage-t •^f‘^ dit cm- y\pres la deliberation des trois Eftats deffufdits, ils refpondirentauRoy de France,en ^quot;‘*‘^dla ”’^^‘' ^^ chambre de Parlement, par les bouches des deffufnommez, qu’ils luy feroicnt tren-cernhien que lé ’'^ æiHc Hommes-d’armés pour vn an, àleurs delpcns: amp;pour auoirla finance à payee ne trouHafiefie ^^^ trente mille hommes (laquelle finance fut eftiméet cinquante mille liures Parilis) cificatio de pl^ cfs,î^is Eftats ordonnèrent qu’onlcueroit fur toutcs gens (de quelque eftatqu’ilsfui' grande fiemme fent. Comme gens-d’Eglif#, Nobles, amp;nbsp;autres) impofition de huit deniers Parifis poot ento'‘ ceux qui hure, dc toutcs denrées : amp;que gabelle de ici courroit par tout le Royaume de Fran-^”^ 1’‘'gt;'^‘ fie ^„^ Mais, pource que l’on ne pourroitpourlors fauoir fi ladite impofition amp;nbsp;gabd-neii‘‘'^‘“^ quot;^^ ■^^c^^^^^s’^’^^ ^“^ ordAinéquc les trois Eftats retourneroient à Paris pour cognoidt^ fir q»^équot;fal ^ venir kfdites impofitions amp;nbsp;gabelle. Auquel premier iour de Mars enfuiuant cts lufl la faire pl^ trois^ftats, retournèrent : cxccpté aucunes groffes villes efe Picardie, les Nobles^ grilde içy pour pluficurs autres villcs de Normandie. Et y vindrent ceux, qui furent à l’eftat def 1 egard de l’im dites impofitions Sc gabelle: amp;trouuercnt que ce ne fuffifoit pas pour auoir ladidt pofition^ga fomme. Si ordonnèrent nouueau fubfide: c’eftaffauoir que toute pcrfonne(fuft du « 4 ^7d ^‘*^ fang du Roy, ou autre)Clerc ou Lay, Religieux ou Religieufe, exempt, amp;nbsp;non-exempt ^rdd’^^ibrd fiofteliers, Chefs d’Eglife, ou autres (qui euffent rentes, reuenues, offices, ou admin*' adioiifé ■ qui^à ftration) femmes veufues, ou celles qui faifoicnt chefs, enf^hs mariez amp;nbsp;non-maric^ mon aduis pou (qui euffent aucune chofe dej^ar eux, amp;nbsp;fuffent en garde, baille, tutelle,cure, main-bo' tuit fiif^re à ne, ou adminiftration quelconque) mônoyers,Sc tous autres (dc quelque eftat, autorité, c«

-ocr page 191-

DE FROISSART;


1^5

té, ou priuilege qu’ils Yfaffcnt,ou euffent vfé au temps paffé) qui euffent vaillant cent li- '^f^^f t^us ures de rcuenue, ou au c^ffous) full à vie, ou à heritages, ou à gages, à cai^c d’offices amp;nbsp;penfions, à vie ou à volonté ) feroit aide fie fubfide de quatre liures, pour le faid def- ^j”^// ^^^ dites guerres: de quaranteliuresde reuenue,ou audcffo*is,quarantefols:dedix liures ^^^ß^^,tauende reuenue, ou au deffiis, vingt fols: amp;nbsp;au defius de dix liures (fixent enfans en main- tendre efl aft-bonne : au deffus de quinze ans, ou laboureurs, amp;nbsp;oüuriers gai^ans, qui n’euffient au- hoir trente md tre chofe que de Itur labou?^e ) feroient aide de dix fols, 6^ fils aboient autre chofe tefies en armd que de leur labourage, du lejjf ils feroient aide, comme les autres. Serbiteurs meree- (^^«»M^^^t-naires,ou alouez(qui ne A^uoient feulement quisle leur feruice,amp; qui neantmoins gaignoient la fomme de plus de cent fois par an) feroient femblable aide amp;nbsp;fubfide de ^ coußi^m dix fois: à prendre les fommes deffufdites à Parilis, au pays de Patifis, amp;nbsp;à Tournois, au ^^^ ^^ ^^^^^ ’ pays de Tournois. Et, fi lefdits feruiteurs ne gaigngient qt^ cent fois, amp;nbsp;au defibus, ils échirmit autre naideroient de nulle riens: fils n auoient aucuns biens equipollens: auquel cas ils aide- cmßderatton. roient comme delfus. Etauffinaideroientde riens Mandiens,ne MoiÂcs eloiftriers, Sji^^f^ureße fans office ou adminiftration: n enfans en main-bonn^ fous l’aage de quinze ans: qui ‘T , n’euffent aucunes chofes,comme deffus. N’auffi N onnains:qui n euffent en reuenue ab ■^„{//^7/’4-deffus de dix liures. N’auffi femmes mariées: pource que leurs maris aidcroient, amp;nbsp;^^-'utirretnis en roit compté ce^ qu’elles auroient de pat elles, auecques ce que leurs maris auroient. Et^ ß» entier, cogt;n quant aux Clercs amp;nbsp;gens-d’Eglife, Prélats, Abbez, Prieurs, Chanoines, Cbrcz, amp;nbsp;au- bien ^ud ßtß très, comme deffus, qui auroient vaillant au deffus de cent hures de reUenue (fuft c’c?i t‘int corrompu bénéfices dcS.Eglife,ou cnpatrimoinc,’ouenrvnauecrautre)iufqu’à 5 000; litires,fc- ißfl^rMfi» roient aide de 4. liures poA les premières i oo.liurcs,amp; pour chacun autre cétde liures, ^^”°^^Jn*]‘à^ iufquaufdites 5000.liures,40. fois: amp;nbsp;neferoienj derj^naide,au deffus defdit?s 5000; ycaucmi plus liüres,n’aulfi de leurs meubles. Et les reuenues de leurs bénéfices feroient eftimez félon ^^^ß^ ^^^ ß^ le taux du dixiéme: ny ne f en pourroict nuis affranchir par quelconques priuilegcSjOÓ- texte. plus qu’ils faifoicnt de leurs dixiémes, quand les dixiémes cftoient ottroyées. Et auffi, quant aux Noblesamp; gens des bonnes villes, qui auoient vaillant au deffus de cent liures de teuenue,lefdits Nobles feroient aide, iufques à cinq mille liures de reuenue, de quarante fois pour chacun cent, outre les quatre libres du premier cent: amp;nbsp;les gens des bonnovilles par telle amp;nbsp;femblable manière, iufques à mille liures de reuenue, tant feulement. Et, quant aux meubles^es N obles, qui n auoient pas cent liures de reue-nuc, l’on eftimeroit les biens meubles, qu’ils auoient, iufques à la value de mille liures, amp;nomplus:amp;, quant aux gens non Nobles, qui n auoient pas quatre cens liures, l’on priferoit leurs biens meubles, iufques à la valcup-dwquatre mille liures (c’eftaffauoir cent liures de meubles, pour dix liures de reuenue) amp;nbsp;de tant feroient aide, par la manière cy deffus deuifée. Et, fil aduenoit qu’aucun N oblc n’euft vaillant feulement iuf-qucs à cent liures de reuenue, n’eri meubles purement iufques à mille liurcs^u qu’aucun non N oble n’euft feulement de reuenue quatre cens liures, n en meuble purement quatre mille liures, amp;nbsp;ils fuffent partie en reuenue, amp;nbsp;partie en meuble, l’on eftimeroit fa reuenue amp;nbsp;fon meuble enfemblc, iufques à la fomme de mille liures, quant aux N 0- ^ ß^^ 13 5 6 blcs, amp;nbsp;de quatre mille liures, quant aux nonNobles. Lef Samedy, cinquième iour de mutinerie de-Mars, l’an mil trois cens cinquante amp;nbsp;fix, f émeut vne diffenfion, en la ville d’Arras^« dans laviUe de menus contre les gros: Situèrent ce iour les menus dixfepi^des plus Nobles d’ieelte ßfrrastd’ou ville: amp;nbsp;le Lundy enfumant en occirent autres quatre: 5c pluficurs en bannirent,qui ne- ^ quot;” ■^quot;'^ ^’’«-ftoient pas en ladite ville d’Arras: amp;nbsp;ainfi demourcrent lefdits menus gens maiftics ^^5 iicdlcviUcd'Arras, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j r j- ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ZÜ quot;»2 Comment le Roy de France print le Roy de l^uarre,amp;fit décapiter le Comte de Ha^ourt, nbsp;nbsp;f^« deuant (fiautres,à Rouen. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chàp. erv»; nbsp;nbsp;parques:

1Tem le Mardy,cinquième iour d’Auril cnfuiuant(qui fut le Mardy après la Mi-QiJÎ-refme) le Roy deFrance fe partit au matin, auant iour, de Mai ne vu 11e, tout armé, ac-compaigné d’euuiron cent Lances (entre lefquels eftoientle Comte d’AnioU fon fils, le Duc d’Orléans fon frere,Monfeigncur lehan d’Artois, Comte ó’Lu,Monfcigneuv Charles fon frète, coufin germain dudit Roy de F rance,le Comte de T ancâruille,mtf-fire Arnoul d’Andrcgheij,Marefchaldc France, amp;nbsp;pluficurs autres Barons amp;nbsp;Cheua-licrs, iufques au nombre deffufdit) amp;nbsp;vint droit au chaftcl de Rouen, par l’huis de derrière,fans entrer cnla ville: fié trouua enlafalle dudit chaOfcl, affis à dîfncr,Charles, fon aifné fils. Duc de N ormandic, Charles, Roy de N auarr e, lehan. Comte de Harcourt,

-ocr page 192-

itftf


PREMIER VOLVME


j'si plußeiirs de tels noms

les Seigneurs de Preaux, de Grauille, amp;nbsp;de Clere, amp;nbsp;pluficurs autres. Etlàfîtle Roy de France prendre ledit Charles Roy de Nauarre, le Comte d«Harcourt, les Seigneurs de Préaux amp;nbsp;de jquot; Clerc, meflire Louis amp;nbsp;mefTire Guillaume de Harcourt, frer-es dudit

Comte3Monfcigneur Fticquet de Fricquant,lc Sire de Tournebeu,Monfeigneur Mau* font autremet ^’^® ^^ Mamefnars, amp;nbsp;deux Efeuyers, Oliuier Doublet, amp;nbsp;leh.'fh de ’Vaubatu amp;nbsp;plu-es .Annal de ^^“*^5 autres. Si les fitemprifonner en diucrfes chambres c^c ce diaftel.-pourcc que, dc-France, en la puis la reconciliation faitg de la mort meffire Charles, Cc^ineftable de France, le Roy , Mer des Hiß* s de Nauarre auoit machiné amp;nbsp;traité plufieurs chofes au dommage, deshonneur, amp;nbsp;mal ^chron.de ¥ra- du Roy de France, amp;nbsp;de fon Royaiwie: amp;nbsp;le Comte de Ha«court auoit dit,au chaftel de ce C'' ailleurs Rud,ou auoit efté fafséblée faite pour faire aide au Roy de Frâce, plufieurs iniurieufes ne ‘VOUS en pre paroHes contre ledit Roy,en détourbât, à fon pouuoir, icelle aide eftre accordée. Lors nesp4s a myi. ^^ Jifner le Roy de France puis mpnta à cheual, amp;nbsp;tous ceux de fa route:amp; allèrent en Ze Cemte de ^” champ, derrière ledit chaftel, appelé le Champ du pardon: amp;nbsp;là fit mener le Roy de ffareewt ^ France, en defix charrettes, ledit Comte de Harcourt,le Seigneur dcGrauUlc,Mon-^uel^ues au- feigneur Maubue, amp;nbsp;Oliuier Ôoublet: èc illccques leur furent les teftes couppées: £^ a-très décapitez^ près furent tous quatre trainez iufques au gibet de Rouen: amp;nbsp;là furent leurs corps pen-à X^uen. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dus, Sgt;c leurs teftes mifes fur le gibet. Ce iour, amp;nbsp;le lendemain, deliura le Roy de Fran-

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce tous les autres prifonniers,excepté feulement trois: c’eftaflauoir Charles, Roy de

e Na~ iq^y^j-j-g ^qui fm- mené en prifon à Paris, au Louure, amp;nbsp;depuis fut mis en Chaftelct,^ 'de^^uen^^pti- ^y ^w*^®“^ baillez aucuns du Confcil du Roy de France, pour le garder) amp;nbsp;lefdits Fric-fonnier à Paris quetamp;Vaubatu: qui furent aulfi emprifonnez au Chaftelet. Etpource Monfeigneur Philippe de Nauarre tint plufieurs chafteaux amp;nbsp;fortereffes, t^uc le Roy de Nauarre, fon frere, afi oit en Normandie, amp;,^foit/:cqueleRoy de France mandaft audit Monfei' ' gneur Philippe qu’il luy rendift lefdits chafteaux, toutefvoy es ne le vouloir il pas faire: mais aflcmblcrctil amp;nbsp;Monfeigneur Godeffroy de Harcourtplufieurs ennemis du Roy x’a» 6 ‘^^ France: qu’ils firent venir au pays de Conftantin: lequel pays ils tindrent contre le cornedejJ'Lpù ^^V ‘^^ France amp;nbsp;fes gens. Le mercredy après Pafques, l’an mil trois cens t cinquante nitiondes mu- Nfix, meifirc Amoul d’Andreghen. Marefchal de France^ alla en la ville d’Arras: Kib tins ^^rras. lec moult fagemenr,amp; fans effort de G és-d’armes, fit prendre plus de cent prifonniers, de ceux qui la ville auoient mife en rebellion, amp;nbsp;meurtry plufieurs des groslt;3ourgeois: amp;nbsp;le lendemain fit coupper les teftes à vingt d’icetÿcôc les autres il fit tenir en prifon,iuf quesàccqueleRoy en euft autrement ordonné: amp;par ce fut mife lavillecnvrayeO' ie Due de Len beyffance du Roy. Au mois de luin enfuiuant defcenditle Duc de Lenclaftre en Con' claßre au pays pantin: amp;nbsp;fe meit auec meffire PWippe de Nauarre, amp;nbsp;auecques meffire Godeffroy àc en Nommd^e ^^'^^°'^’^^* ^^ eftoient enuiron quatre mille combattans: qui cheuaucherent à LifieuX, pour le Roy de ^^ à Orbec, amp;nbsp;au PoMcau-de mer: amp;. rafrefehirent le chaftel: qui auoit cftéaffiegépa:^ Anglet, contre P^^^ ^^ ^^^^ mois. M ais Monfeigneur Robert de Hotetot, maiftre des Arbaleftiers de leR^deVr^ce France (quiauoient tenuIc fiege,auecquesplufieurs Noblesamp;autres) feftoit partidu auec les 2^a- fiege, quand il feeut la venue du Duc de Lcnclaftrc:amp; auoit hiffé fes engins amp;nbsp;fon artillerie: amp;nbsp;ceux, qui dedans le chaftel eftoient, prindrent tout. Apres cheuaucherent le D uc amp;nbsp;meffire Philippe, en robant amp;nbsp;pillant les villes amp;nbsp;le pays par ou ils paffoient, i»* lt;^ues à Bretucil: qu’ils rafrefehirent. Et pourcc qu’ils trouuerent que la cité amp;nbsp;le chaftel «i*1?ûrcux auoient efté de nouuel rendus au Roy de France (qui moult longuemenry^' uoit fait fiege: amp;nbsp;auoit efte la cité toute arfe, amp;nbsp;l’Eglife cathédrale toute robée amp;nbsp;pillée» tant parles Nauarrois,qui rendirétle chaftel par côpofition cÔme par aucuns des gens du Royale France, qjii eftoient à fiege) ledit Duc de Lenclaftre Sc meffire Philippe 4” lerent ày ernueil au . Perche: amp;nbsp;prindrent la ville amp;nbsp;le chaftel: amp;nbsp;pillèrent tout, Si ardb ren«partie de la ville. Le Roy de France, qui auoit faiâ:fièfemonfe,tantoft qu’il ouït ilbuuelles du Duc de Lenclaftre, alla apres à grand’ compaignie de Gcns-d’arnics amp;nbsp;de Gens-de-pié: amp;nbsp;le fuiuit iufques à Codé, en allant droit vers la ville de Vernueil: amp;- fen alloit le Duc de L cnclaftre vers la ville de l’Aigle:: amp;nbsp;le fuy uit le Roy de France iufques à Tuebeuf, à deux liueës de la ville de l’Aigle: amp;làfutditau Roy de France, qu’il nde p«urroit accôfuyure: car il y auoit gratis forcfts, ou il fe boutcroit fans ce qu’on le peuft auoir. Pourtant retourna ledit Roy de France à tout fon oft:^ vint deuant le chaftel de ThiUiers: que fon difoit eftre enlamaindefditsNauarrois. Si le print le Roy de France: amp;nbsp;y meit gardés de par luy. Après il vint deuant le chaftel de Bretucil: auquel auoit des gens deparleditRoy de Nauarre: amp;y fut le Roy de France à fiege, enuiron lefpa-

uarrtii.

Vernued, au Perch^prms f^piUcpar les ^n^lois (^ /\!auarrets.

-ocr page 193-

DE FROISSART;

ce de deux mois amp;nbsp;ado^cqucs luy fut ledit chaftel rendu par compoßtion, amp;nbsp;fen alle- * rent ceux de dedans là ou ils voulurent, à tout leurs biens amp;nbsp;auoir. *

Du ma»deme»t^^ue le Rey de France^i pour cemba/^re le Priaee de Gaffes: tjut eheuatteheitenBerrj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cn^î ctvii.

QVandleRoy lehUn deflPrance eut fait fes cheuauchées, Reconquis en baffe Noi-,^martdie les villes amp;^afteauxdu Roy de Naüarre (^uilfaifoittenirenprifon) «

amp; il fut retrait en la cité de ^aris, il n’y eut gueres fe^ourné, quad il ouit dire que le Prince, à tout fon effort, cftoit ia entré moult auant en fon pays, amp;nbsp;approchoit durement le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

bon pays de Berry. Lors dit le Roy, amp;nbsp;iura, qu’il cheuauchcroit contre luy, amp;nbsp;le com-battroit quelque part qu’il le trouueroit: amp;adonc fit le Rqy derechef vn tref-efpecial mandement, à tous Noblcs amp;nbsp;fiefs tenans de luy, que nul fur peine de foy trop grandement meffaire, fes lettres veues, ne f exeufaft, ny ne demouraft, qu’il ngvenfift deuers luy, furies marches de Blois amp;: de Touraine: car il voulait combattre les Anglois. Et le Roy, pour hafterfa befongne, fc partit de Paris: car encores tenoit il grané’foifon de Gens-d’armes furies champs: Si vint à Chartres, pour mieux apprendre du conuenant des Anglois: amp;nbsp;là farrefta: amp;nbsp;toufiours luy venoient Gens-d’armes à effort, de tous les cofte2,d’Auuergne,de Berry, deBourgongne, de Lorraine, de Haynaut,de Ver-mandois, de Picardie, de Bretaigne amp;nbsp;de Normandie: amp;, tout ainfi qu’ils venoient,ils paffoient outre, amp;nbsp;faifoient leurs monfttes, amp;nbsp;fe logeoient furie pays, par fordonnan-cedes Marefchaux, Monseigneur lehan de Clermont,amp;Monfeigneur Arnoul d’An-dreghen. Et faifoientle Roy groffementpourueoir amp;refrefehir fes fortereffe», amp;nbsp;garnirons de bons Gens-d’armes, d’Aniou, de Pofôtou,*du Maine, amp;nbsp;de Touraine,fur les marches amp;frontieres,par ou on efperoit que les Anglois deuoiêt paffer,pour leur dorre le pas: amp;nbsp;tollir viures amp;nbsp;pourueances, qu’ils ne peuffent riens recouurcr pour eux, ne pour leurs cheuaux. Nonoftant tout ce, le Prince amp;nbsp;fa route (ou bien aüoit deux mille Hommes-d’armes, amp;fix mille Archers) cheuauchoientàleur aife, amp;recouuroient de tous viures à grand’foifon:amp;trouuoientlepays d’Auüergne (oüiails eftoient entrez amp;nbsp;auallez) n»oult gras, amp;nbsp;rempli de tous biens: mais ils ne fe voulaient arrefter à ce: ain-çois vouloiét guerroyer leurs ennemis. Si ardoient Sc exiloiêt toùt le pays,quad amp;eux. Ét(quandils eftoient entrez en vnc%illc, amp;nbsp;ils la trouoient poürueuë de tous biés, amp;nbsp;ils l’y eftoiêt refrefehis deux iours ou trois,amp; ils fen partoiêt)ils exiloient le dcmourant:amp; défonfoient les tonneaux pleins devins, Scardq^gm bleds,auoines,amp; toutes chofes:à fin que leurs ennemis n’en euffent amendement. Puis cheuauehoiét auant: amp;nbsp;toufiours frouuoiét bon pays amp;nbsp;plâtureux: car en Berry,en Touraine,en Ajiiou,en Poidou, amp;nbsp;au Maine, y a moult graffe marché pour Gens-d’armes. Tant cheuaucherent les Anglois par telle maniere, qu’ils vindrent en la bonne cité de Bourges : amp;nbsp;y eut gran^’ écarmou-cheàl’vne des portes: amp;nbsp;y furent bons Cheüaliers le Sire deCoüfantamp;Monfeigneur Hutin de Mernelles (qui gardoient la cité) ^ y eut maintes appertifes d’armes faides. Puis fen partirent les Anglois,fans plus y faire: amp;nbsp;vindrent à Iffoudun,à vn fort chaftel. Sil’affaillirentroidcment: amp;là ferccueillit foft. Mais ils ne le peurent point gaigner: carie Chaftellain amp;nbsp;les Gentils-hommes,qui dedans eftoient,le deffendirent forW^ngt.

Si pafferent les Anglois outre: amp;nbsp;prindrent leur chemin t vÂs vne bonne groffe villc,amp; -[/e Hnjeveló bon chaftel: mais elle eftoit foiblement fermée: amp;nbsp;peu de gens y derriouroient pour la f’^^s tcjgt; à deffendre. Si fut prinfc de fotce:amp; là trouuerent les Anglois vins amp;nbsp;viures à ^rad’ plan- Vicizon, té: amp;nbsp;y feioumerent trois iours, pour eux refrefehir. lUecques vindrent nouuelles au f‘’“'^ Prince deGalles,q le Ro^^de France eftoit en la ville de Chartres,à trefgramf foison de ^^^^e^^^g^ Gens-d’armes, amp;nbsp;que toutes les villes amp;nbsp;les paffages de deffusiariuiere de Loire eftq^ét Frace,?^ ai»ß fermez, amp;nbsp;fi bien gatdez,que nullemét il ne^pourroitpafl'er celle riuicre. Si eut le Prin- l'aji-te trouué cc confeil qu’il fe mettroit au retour, amp;nbsp;palferoit parmi Touraine amp;nbsp;Poiétou,' amp;nbsp;retour- depuis et^bre neroità Bordeaux (dont il eftoit parti) endeftruifantamp;gaftantlcpays par ou il paffe-X*X,^’'‘^P“ roit. Lors fe meirent au retour, quand ils curent fait de la ville à leur talent: amp;nbsp;auq^ent y ^” y ^f ’ ce iour prins le chaftel, amp;nbsp;occis la plus grand’ partie de ceux,qui eftoient dedans. Apres * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

ils cheuaucherent deuers Ronimorentih. Si enuoya aupays de Berry le Roy de France trois grans Barons, pour garder les frontières, amp;nbsp;aduiferie conuen:ènt des Anglois:c’eft à fauoir le Sire de Craon,Mófeigneur Bouciquaùt,ôc l’Hermitc de ChaUmom lefqucls, àtrois cens Lances, cheuaucherent furies frontières, en coftoyant les Anglois: Scies

-ocr page 194-

1

168


PREMIER V 0 L V M E.


Comble»/ le Prifsee de Gaffespri»( le ehaßel de Jlûff^f»cre^ti», nbsp;nbsp;nbsp;c H a p. c l v 111.

LEs nouuellcs vinefrent au prince de Galles, que fes gens auoient eu rencontre. Lors fit arroflfter fon oft deuers Rommorentin: amp;nbsp;vint en la ville: qui eftoit toute pleine de fes gens: qui feftudioient comment ils pourroient prendre le chaftcl. Lors ditle Prince à Môfeigneur lehan Châdos, qu’il allaft parler aux Cheualicrs delcâs:amp;adonc meflire lehan vint deuant les barrières du Chaftel, amp;nbsp;fitfigne qu’il vouloir parlementer d’aucune chofe. Ceux, qui eftoient à la garde, fenquirent de fon nom, amp;nbsp;de par quid e^ßi# c nuoyé: puis le monftrerent à leurs maiftres. Adoneques fau allèrent Monfei-gneur Bouciquaut amp;nbsp;i’HerIhite de Chaumont, amp;nbsp;vindrent iufques aux barrières.(L^d meflire lehan les veit, il les falua. amp;nbsp;dit: Seigneurs, ie fuis cy enuoyé deuers vous,de par Monfeigneurle Prince: qui veut eftre moult courtois à fes cnnemis,-fi-comme il me femblc. fl dit ainfi, qfte, fi vous voulez rendre cefteforterefle, ôc vous mettre en fa prb • nbsp;nbsp;nbsp;fon, il voift prendra à merci, amp;nbsp;vous fera tresbonne compaignie. Meflire Bouciquaut

di^ Î^ous n’auôs nulle volonté de nous mettre en tel parti d’armcs:nc faire fi grand’folie, quand il n’en eft encores befoing, Nous fommes tous confortez de nous deffen-dre. Lors ils fe partirent: amp;nbsp;commandale Prince qu’on fe logeaft:car lendemain il vouloir faire afiaiüir le chaftcl. Si fe logeront dedans la ville de Rommorentin, amp;nbsp;dehors auflî,àleur aife. Lelcndcmain matin farinèrent Gens-d’armes amp;nbsp;Archers,amp;fetrairét seMafleau de chacun en fa bannière, amp;nbsp;commencèrent à aflaillir le chaftel trefafprement. Les Ar-^^mprentm af chers fe tenoient fut Ics folTez: amp;trayoientfivniement,qu’à^eine ofoit nul apparoir ^mdoL ^par ^^ix deflenfes: amp;nbsp;aucuns nage^ientfur huis amp;nbsp;fur clay es, piqs, hoyaux, arcs, amp;nbsp;fagettes deuxfeis^de- en leurs mains: amp;nbsp;vindrent, au fonds, houer amp;nbsp;picqueter. Ceux, qui eftoient au dedâs, nane fa prinf. gettoient pierres grofics,amp;pots pleins de chaux. Là fut occis, du cofté des Anglois vn _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Efcuyer

-ocr page 195-

DE F R 0 I S S A R T„

Efcuyèrquoappcloitl^môddcGeduIachramp;cftoitdclarouteduCapt^ldeBu?:. Ge- * l»y aflaut dura tout le iour,à bié peu de repos.Puis fe trairét les Anglois en leurs logis:amp; entédirét à mettre à poind les dehaidez amp;lcs naureziS^infi paRcrctla nuid^Quadlc. foleii fut Icuéjles MaÆfchaux de loft firent fonner leurs trôpettô.Lors fe meirét en cô-roy tous ceux,quipor^r alfaillir furent appareiHcZi A celuy alfadftüt le Prince de Galles pcrlbnnellemct.'amp; pour faÇjefence feftorçoict moult les A niçois: amp;: près de luy fut occis vn Efcuyer, appelé Bern^,d’vn ged de pierre. Lors iura le Prince que iamais ne fe • partiroit de là,fi auroit le clip.ftel amp;nbsp;ceux de dedâs à#fa volôté:amp; adonc r’enforçalaflaut detoutesparts.Siimaginerétaucûsfubtilshômcsquepourtraireamp;lâceronleîrauail- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• loitenvain:amp;:ordónerétaportcrcanós enauât,amp;àtraire3 enfaquereaux amp;àfcuGre- f c’efi U prtz geois,dedâs la bafle-courtdî que toute la balfe-co^rt fut cÿbralcc:amp; fe multiplia telle- miere fois ^uc ment ce feu, qu’il entra en la couuerture d’vn e grofle tour: qui eftoit toute couuerte de ’ ‘*^'‘ ‘“‘ quot;nbsp;”^* cliaurhe.Q^âd ceux de dedâs apperceurêt qu’il leur eouenoitnédre à laeolôté du Pcin- ^^”^^°/i*^ cc,ou périr par fcu,tâtoft le fire de CraÔ,amp; le fire de Bc#ciquaut,amp;: l’Hermite de Chau- J^^Jim^^f, mot defeédirent aual,amp; fe redirent à la voloté du Prinec:qui les fit cheuauÂier,amp; aller auccques luy, comme fcs prifonniers, auec plufîcurs autres Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers, qui cftoient au chaftel de Rommorentin: qui fut laifte vague, amp;nbsp;tout exilé.

Du grand eß^ijue le liigt;j de France cofii^»/^f ^ la êfalaide de Peif/iers, nbsp;nbsp;c n À p. étix. *

À Près la prinfe du chaftel de Rommoretin amp;nbsp;des Cheualiers deftuf-n5mez,le Prin--tVee amp;nbsp;fes gens cheuafleherent corne deuant^en deftruifantle pais amp;nbsp;approchât An-iou amp;Touraine.Le Roy de France(qui eftoit à Çhartes)fenpartitiS^ vint à Slois:ouiI farrefta deux iourSiPuis vint à Amboifc,amp;le Lendemain à Loches.Là il entendit nou-uellemétqueles Anglois eftoiêt enTouraihe,amp;qu’ils prenoiétlcur retour deucrs Poi-dou.Car toufiours eftoiêt les Anglois coftoyez par aucuns apports Chcualiets de Frâ-ce amp;nbsp;de Bourgongne: qui toufiours mandoient au R oy la certaincté d’euxi Puis vint le Roy de France à la Haye en Touraine : amp;nbsp;fes gés auoient pafte Loire au pont d’Orleâs,à Mehun,à Saumur,à Blois,à Tours,amp; là ou ils pouuoicnt:ôcy auoit fi grand nobre de bones gcnsjt[u’ils cftoient bien vingt mille hommesd’armes^fans les auttes.Si y auoit bien

2 5 que Ducs que Cotes,amp; plus de^x vingts bânieres;amp;les quatre fils duRoy y eftoiêt moult icunes : c’eftaftauoirlcDuc Charles de Normandie, Mofeigneur Louis (qui fut -fil le dît defà depuis t Due d’Aniou)Mófcigncur lehan (qui fut depuis Duc de Berry) amp;nbsp;Mofeigneur Comte d’An Philippe, le maifné: qui fut depuis Duc de Bouïgw»gne; En ce temps auoient cfté en- *®“» ‘‘^ ^^^P' noyez en France3de par le Pape Innocent vi.raeftireBertrand,Cardinal de Perigourd, z^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. amp;mefiireNicolc,Cardinalt d’Aigcl,pour traiter paix entre le ftoy de Frâce amp;nbsp;fes mal- f, yÿ„^”{^ Jj'^ neuiilans,amp;premiercmét contre le Roy dcNauarre (qu’il faifoit tenir en^rifon) amp;nbsp;en e»rr0pM:man auoient ces deux Cardinaux plufieurs fois parlemété auditRoy,Ie fiege de Bertueil du- îc ne Tromte rant: mais riens n’auoiét irripetré.Or f eftoit trait le Cardinal de Perigourd en la cité de par ijui le rac-Tours,amp;là auoit ouynouuelles que le Roy de Frâce fchaftoit duremcnt,pourtrouucr ‘^eaßrer, ßnen les Anglois.Si cheuaucha par deuers la cité de Poidiers, amp;nbsp;fe partit de T ours: car il en- ^quot;'^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' tendit que ces deux ofts y tiroient pour y venir. Les nouuelles vindrent au Roy de Jrâ- j^ ^^^J cc,que le Price de Galles fe haftoit,pour retourner dôtil ^oit venu.Si fe douta*!^oy ^ ^^^ ^ ^ qu’il ne luy échappaft: amp;nbsp;fe partit de la Haye enTouraine,amp; toutes fes gens après luy : amp;nbsp;^^ sept.i; 5 6. cheuaucherêt vers Chauuighy :öüils fe logèrent vn Ieudy,t tant en la ville que dehors, comeon verr^ tout cÔtreual vn beau pré5au long de la riüiere de la Crcufe.Lcjcndemainjarres boire, mieux ejapret. paftaleRoydeFrâcecelleriuicreaupontdeChauuigny: 5lt;cuidoitadonc^queles An-precedent glois fuirent deuantluy«nais non eftoient.Toutcfvoyes,en les pourfuyuant,pa4erct ce f Vendredy plus de quarâte mille chenaux: amp;nbsp;encorcs en paftèrent plufieurs à Chaftel- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^*‘

lcraut: amp;, tout ainfi qu’ils paftbicnt,ils prenoient le chemin de Poidiers.D’aütre parc le ^aigif ^i^ i^^^ Prince de Gallesamp; fes gens ne fauoient mie iuftement le conuenant des francoismaais en um n)quot;:^ ils fuppofoient qu’ils n’eftoient pas loing. Car leurs t fourreurs ne trounoient plus que Exemp. fourrer:dont ils auoiêt moult grand’ defautc de viures en leur oft;amp; fe repêtoiêt las plu-1 Fourreurs ficurs de ce qu’ils en auoiêt fait fi grâd cxi^ciidcméticrs qu’ils cftoient en Berry,en An- ^ fourrer iou,amp; en Touraine) amp;nbsp;qu’ils ne fen eftoierit autrement pouriteus. Or aduinr,airifi que le Vendredy que ce grand oft du Roy de France,amp; luy n^fmes pafftrent la riüiere au pot Pourrawr de Chauuigny,q pour la ptclfe amp;nbsp;la foule qui y eftoit,amp; pour eftre logez plus à leur aife, 1 s’il nefitui. trois grans Baros de Frâce(c’eftaftauoir le Sire de t Craon3Môfeignear Raoul de Cou- ic^ le ßtrnem

-ocr page 196-

170 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V O L V M E.

d’vn autre il cy,amp;lc Comtÿ dc Toigny)dcmourerent cc Védrcdy,tout le iolt;,en la ville dc Chauui' faut prefup[gt;t- gny,auec vne partie de leurs ges:^ les autres pafferét atout leur harnois,excepté ce que ferqutl t'efiit ils auoient retenu pour leurs c^rps.Lc Samedy au matin ils dclogcrét,amp; palTerent ledit drliuré de prt- pont,amp; pourfuiuirét laboure du Roy(qui pouuoit bien eure enuifbn trois lieues loing) fin,depuis la g^ pj-jn Jrét Ics châps,ô^^ chemins des bruyères,au dehors d vn^ois,pour venir à Poé 158*^chtuv ‘^iers.CeftuySamedym^nfeftoientdélogezd’vnvillaggfairczprestlelàplePrince^ , du ieComte*^^s gcns:amp; de là auoiét enuoyé,courir aucuns copaignop^^e leurs ges, pour fauoir pib «Pc loigny, le trouucroient nulle aduenture, amp;nbsp;ausoient nulles nouuelles ƒ es François. Si pouuoient vote d’AnP- cftrc CCS Coureurs enuiron foixante armeurcs dc fer,tous bien môtez félon leur affaire-foire (peur Entre ces Cheualiers edoient Monfeigneur Euftacef d’Auberthicourt, amp;nbsp;Môfeigneur Auxerre, a jg^^n de Guidellcs. Si fc tro^juerent^’auéture au dehors de ce bois, amp;nbsp;entre ces bruye-m^naduts) amp;: j.^^dontieparloyemaintenant.Les François cognurentquec’edoiétleurscnnemis.Si de Chaftülô meirctleurs ba®inets,au pluftoft qu’ils peurét:amp; déucloperent leurs bânicres,amp; abbaif fur Marie, ferent leurs lances,amp;ferirent leurs chenaux des efperós.Q^ad ces Anglois veirent ces Sala ne met Frâçois(quT eftoiét bien deux cens armeurcs de fer)iis aduherét tqu’ils fe feroient cha* ^ue le Côte cer.-carlePrîceamp;sôoftn’eftoiêtpasloingdelà.LorstournerétlesfreinsdescheuauX, de loigny amp;nbsp;g^ prindrentromiere des bois:amp; les François apres eux,écrians leurs cris,Ôc demenans k Comte de gj-^j^’ noife. Ainfi qu’ils cheuauchoient en chaçât,ils fembattirét fur la bataille du Prin' f Ce peut eftre ^^*4^11 cftoit toute arreftée entre bruyères,amp; attedoient là pour ouir nouuelles de leurs celu/^u’Ua côpaignons.Monfeig.Raoul de Coucy,amp;fa bannière,fc bouta fi auât, qu’il vint deffous nemméd’Am la bâniere du Prince. Là eut dur hutin: amp;nbsp;fe cobattit le CheuaHer vailiâmcnt.Toutefois berthicourt, il fut prin^amp;le Cote dc loigny,le^^côte de Breufe,le Are de Chauuigny: amp;nbsp;tous les au-auchap. l'^'p^ très morts amp;nbsp;prins: amp;nbsp;petit fenfauuerent. Par ces prifonniers le Prince feeut que le Roy f Subtilité de j^ France les auoit auancez : amp;nbsp;que nullemêt ne pourroit départir, fans y eftre côbattu. ^l^uà 'uquot;~ ^^ r’aflembla ce Samedy, furies chàpSjtoutes fes gés:amp; fit cômâder que nul,fur la tefte, ^Ue fut prit ^^ couruft OU cheuauchaft,fans cômandement,deuât la bataille des Marefehaux. Ainfi ^aouldeCeucy chcuaucherent ce Samedy des l’heure dc prime iufques à vefprcs,tant qu’ils vindrentà erplufeurs dcux petites lieues de Poidiers. Adonc furet ordonnez pour courir amp;nbsp;fauoir ou les Frâ-autresPrafeis. çois tenoient les chaps,le Captai dc Buz,mefrirc Haimenon de Punieres, Moflfeigneur

Barth demi de Brunes,amp; môfeigneur Euftace d’Auljprthicourt:amp;fe departirétees Che ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ualiers,à tout deux cens armeurcs defer,tousbié montez fur fleurs decourfiers.Siche*

uauchcrent tant auant,qu’ils veirent la grofle bataille du Roy:ßc eftoient tous les châpS Scarmeuchede couuerts de Gens-d’armes:amp; ne fc^^R^ent ces Anglois tenir,qu’ils ne viefiflent courir, ^uel^ues audt- amp;ferir à la queue des François.Si en ruerent aucuns par terre,amp; fiancèrent prifonniers: ceureurs^n^. tant que l’oft fe cômen^a grandement à émouuoir:Sc en vindrent les nouuelles auRoy fur la ^ueu de de France,a»fti qu’il deuoit entrer en la cité dc Poiétiers. Lors il rctourna:amp; fit retour-V-^ ner toutes manières de gens bien auant,fur les châps.Si fut ce Samedy moult tard,ain' '^Ttulequot;^ Ç°^5 qu’ils fuflent là logez. Les coureurs Anglois retournerét au Prince: amp;luyrccorde-^tntrtr*^ia»t rent vnc partie du conuenant des François, amp;nbsp;qu’ils eftoient moult grand nombre de PtiHien. nbsp;nbsp;nbsp;gcns.Et adonc (dit il) Dieu y ait part. Or nous faut il fauoir comment nous les combat-

tro»s^oftre aduatage. Cefte nuid fe logèrent les Anglois en forts lieux,entre bayes, vigï^s^Sc buiftbns: amp;nbsp;fut lei^ oft bien gardé, amp;nbsp;auffi celuy des François.

L’ûrfoKf^arsce ties Fraxçois, aua/tt la hatai/le e/e Poid/iers. c h a p. c l x.

f SJP ßf î8. z^ Vand ce vint le Diméche f au matin,le Roy de France (qui grad defir auoit de cô-ieur de S(pte. battreies Anglois) fit en fon pauillon chanter vne mefle folcnncllemcnt:amp;faccô-1^6. d^me n-jyj^jjj j|,y g^ fe5 quatre fils auffi. Apres la mefte dite,fe tira deuws luy le Duc d’0rlcâs,le f^inf lernet ^“tWe Bourbô,lc Côte de Ponthieu,Monfeig. laques de Bourbô ,1c Duc d’Athenes, tu nez. Exepl. t Côneftable de Frâce,leCôte dcTâcaruille,le Côte de Salleburcc,le Côte de Dâmar-cz-les ^gt;(nna. tin,le Côte de Vâtadour, amp;nbsp;plufieurs autres gras Barôs de Frâce, amp;nbsp;ces teneurs voifins: de Frdce außi. tcls qucMonfeigneur de Clermont,Monfeigncur ArnouI d’Andreghen,Marcfchal de Mais ilfau- Frâc^leSircdeS.Vcnant, Monfeigneur lehan deLâdas,MonfeigneurEuftacc de Ri-dreit denepre- baumont, Ic Site de Fiennes,Monfeigneur Geoffroy de Charg8y,lc Sire dc Chaftillô, ^khan^euß ^^ strode Suly,lcSirc de Neelle, meffire Robert de Duras, amp;moult d’autres: qui y fu-umul faaiL ^®^^ appelez par confcil. Là paifementçrent vn grand temps. Si fut adoneques ordon-de Feurben né que toutcs manières de gens fetrairoient fur les champs,amp; que chacun Sire déuclo-de^uel^ueau- paft fa bannicre, amp;nbsp;la meift auant au nom dc Dieu amp;nbsp;dc Samd Denis. Lors fonnerent * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trompettes

-ocr page 197-

DE FROISSART! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;171

trompettes parmi l’oft.Sifarmèrent toutes gens, amp;nbsp;montèrent à cheual amp;nbsp;Vindrent fut tre cfH/è, amp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

lcschâps,làoulesbannîeresduRoy ventiloientjamp;eftoientarrcftées.Là^ieutonvêbir ''quot;/^ ^‘'^^^

grand’ nobleffe de belles armeures,amp; riches armoiries debannieres amp;; de pennons.Cat ^^^„^*^j là eftoit toute la fleur ^e Frâceme nul Cheualier, n Efcuyer,n ofoit demourer à l’hoftel, -^ ^^ ^J^ ^^ fil ne vouloir eftredeshonnoré. Là firent ordonner^ par l’aduiAu Conneftable amp;nbsp;des o^^^^e^e ran Marefehaux delifanÂ,trD»batailles,amp; en chacunefeize miUfrlommes-d’armes-.dont i^5 5. car M

• tous eftoient monftrez amp;nbsp;paT^Horhmes-d’armes. Si gouuernoit la premiere bataille ‘j^fts de saurla leDuc d’Orléans,à trente fii?Dannieres,6é deux cens pennons.La deuxième IcDuc de ißoit alors encé Normandie,^ les deux fre?ês^Monfeigneur Louis^ MonfeigneurIchan.La tierce de- ’'^’ Conm-JhLie^ uoit gouuerner le Roy de France.Lndcmttlcrs que ces batailles fc mcttoicnt en arroyo ^^Parcè^edm-le Roy deFrance appelaMonfeigneur Euftace deRibaumont, Monfeigneur lehande hef^^^f ^tj Landas,amp; Monfeigneur Guichard deBeauicu: amp;c lâir ditjlt;?licuauchcz auant, plus près mots, d’Hom du conuenant des Anglois;amp; aduifez iuftement leur arroy,cornent ils fqpt,amp;: par quel- mes d’armes le maiiicre nous les pourrons combattre:foit à piè,foit ^cheuaL Et adoncques ces trois «*t«*Jlt;fs^ ^ue Cheualicrs fe partirent duRoy pour ce faire: amp;nbsp;le Roy qui eftoit fur les chaiaps, moil- '«'‘•“j-^ ^w-té fur vn blâc courfier) difoit à fes gens,tout en haut.Entre vous,quand, vous eftcs à Pa-ris,à Chartres,à Rouen,ou à Orleans,vous menacez les Anglois,amp; defirez à auoir le ba nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h,m. cinet en la tcfte,dcuât eux. Of y eftes vous:ic les vous monftre : fi leur vuciUez móftrer medegaertei voz maltalens,amp; contreuenger vos amis,^ les dommages qu’ils vous ont faits: cat fa»s er »«» p‘tt faute nous combattrons. Ceux quil’entendirentirefpondirent,Sire,Dicuy ait part: amp;nbsp;^tu eefufftHi tout ce verrons nous volontiers. En ce poinft reuindrent les trois Cheualicrs def- ^»»»w“ ^ ‘*^-fufnommcz:lefquelsfendirentlapreffe,amp;:approcherentlcRoy: qui leur demanda deS nouuelles. Meffire Euftace deRibaumont fi refpbndi^oür tous (car fes copaignons l’é ^^ ^««Jißtrf auoient prié)amp; dit,Sire,nous auohs regardé les Anglois: fi peUuent bien eftre par efti- „„„$ ^_ iriatiÔ,deux mille f Hómes-d’armes,quatre mille Archers,Sv quirizeeêsBrigâs.Sifont uensiadit fir envntresfortlieu;amp;;nepouuons imaginer qu ils ayent fait qu’vue bataille: mais moult kchaf.i^'y. fagement l’ont ordonnée: amp;nbsp;ont prihs le long dü chemin, fortifié durement de haye amp;nbsp;t i^f‘igt;^f »^^j» debuiffons:amp; ontveftu celle haye d’vnc part de leurs Archers:tellement qu’on ne peut ««“»JP«««« cntrer,ne^heuaucher cnleur chcmin,fors que parmi eux: fi conuiét il aller celle voye, quot;nbsp;“^ J’’‘^j^^_

[ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui les veut côbattre.En celle haye n a qu’vne feule entrée,niffue:ou(cfpoir)quatre hô- ^^1 armez de

mes-d’armcs(ainfi qu’au chemin)p»urroiét cheuaucher de frôt. Aubout de celle haye, hatnois com entrevignes6cefpines(oül’6nepeutallcr,necheuaucher)fontleursGés-d’armestous plcràlama-àpié amp;nbsp;ont mis tout deuant cux,lcurs Archers en^gi^iere d’vneherfe,qui ne feroit mie de de ce téps legere chofe à déconfire.Lc Roy dit,Cómc nous eonfeillerez vous y aller?Meffire Eu- ( ^‘*”'^^^^ Race refpondit,amp;: dit, Sirc,tous à pié,exceptez trois cens armeur^es de tous ces plus ap- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’/“

perts 6chardis,durs amp;nbsp;entreprends,de voftre oft,bié armez ôc motez fur fleurs de cour- ^^g^ ^ ,^^, fiers,pourderôpreamp;;ouurirles Archers:amp;puis faire vos batailles de gés-d’îrmes ville- /,j „^ pj-md. ment fuiuir, tous à pié amp;nbsp;venir fut les Gêf d’armes main à main^ôz les côbattre de grâd ce mot tey pour volôté.C’efttoutlc confeil,quc de mon aduis y puis dóner:S:,qUimieuxy fait,fi le die. gens de pié LcRoy dit qu’ainfi il feroit fait.Lors le partir et dù roy fes deux Marefchaüx:6c cheuau- armez de bd chcrèt de bataille cnbataille:fi trierét amp;nbsp;éleürcnt^àleur aduis,iniques àtrois ces Che- S^^*^ Î^c \»;t ualiers SzEfeuyers des plus apports de tout 1’oft,amp; chacun d’eux moté fur fleur d(Â^- Ij^^^Ji^^e fiers, amp;nbsp;arrUez de toutes pieces.Et tantoft après fut ordonne la bataille des Allemans Salfzboùrg, 1^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(qui deuoit demourer à chenal pour côforter les Marefchaux')dont le Comte def Sal- mais, quant

!■ lcburce,leComfedeNeydoiSeleComtedcNofto,eftoientconduifcurSi Làeftoitle rf»x Jcmk au-Roy fehan armè,luy vingtième,cn fes paremensdequei auoit recommandé fon fils aif- (tes, ie «e les ci né àla garde duSite de Sainct-V enant,de Monfeigneur de Landas,^ de MÄnfe^ncur ^««jj^o^L'«

1 Thibaut deBodenay.EteftoitMonfeigneurRegnaud de Q^enollejditl’Archeprel^e,^^®^^^^^^^^^^'^'^ armé pleinement es armes du ieune Comte d’Alençon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^-^l Surnom-Comment le Cardinal de Perigourd traita pour accorder le Roy de France amp;nbsp;te Prince nbsp;nbsp;mtradeNoàz de Galles ^auant la bataille de Poicliersi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ohap. ccxi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i~

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/^'^ and les batailles du Roy déFranee furent ordonnées amp;nbsp;appareillées, amp;nbsp;chacun Wer ^eî Hß-

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sire deffous fabahnicre amp;nbsp;entre fes gens jSz fauoit auffi chacun ce qu’il deuoit ^^^^^f^l^

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faire, fifiit commandé que tous ceux, qui lances auoyqit,les rctgillaffent à cinq pié s j^^àr àî^Âf-

(parquqy onfeupeuftmieuxaidef)8lt;;qücious oftaffentleurs efperons.Ets'ficômelcs^p„5t^e François deuoyentaffcmblcr, amp;nbsp;qu’ils commençoyentà approcher le Cardinal de il lt;t»rd n!0»

RM»

-ocr page 198-

PREMIER VOLVME


172


/irnoulf de Perigourd vint efperónat deuers 1e Roy :amp; eftoit parti moult n^atin de Poitiers. Si cn-Ccmollc, clinale Roy rnoultbas,enluy priant à mains iointes,pour Dieu qu’il voufiftabftenirvn ^chaux^^fi t^ pctit,tant qu’il eut parlé à luy. Lors ditle Cardinal. Trefcher Sire,vous auezcytoutela ces trois cenditt duurde Chaualerie de voftre royaume,cotre vne poignée de ges^que les Anglois font, ßurs d’^rHe- au regard de vous: amp;,i^ous les pouuez auoir,amp; ils faccordét à Vjous sâs bataille,!! vous mans eneeße feroit plus profitable ScHtonnorable à les auoir par telle ma®ierc,^u’aduéturer tant no-ßnv, le Cót# ble Ghcualerieamp;figrant^commevousauczcy. Sivoq^rieaunomdeDieuamp;d’hu- • de SaUebru- milité,que ie puifle cheuaucher deuers le Prince,amp; luy r^ôftrer en quel dâger vous 1« de’Nido*amp;'^ ^‘^^^^’^'d-e Roy dit,!! nous plaiftbiemmais retournez tanto A tâtfepartitlc Cardinal, Ic'connc ^^ Roy3amp; vint diligemment deuers le Prince: qui eftoit entre fes gens,aufort d’vne vR lehan deNa- guCjtout à pié.Si toft que le Cardinal fut venu,fi defeédit à terre,amp; fe tira deuers le PrL ito.pnis Bau- ce:qui benignemét le receuT;amp;: luy ^it leCardinal(quâd il l’eut encliné amp;nbsp;falué)Certcs, denay c^- beau fils, fi voq^ auicz aduifé iuftemét la puiflance du Roy de France,vous me laifleriez Cernoblc. couenir de vous accorder auec^uy,fi ie pouuoye. Le Prince(qui eftoit icune hóme)dit, Sire,rhonWeur de moy amp;nbsp;de mes gés fauue,ie voudroye bien enchcoir en toutes voyes de raifon.Le Cardinal dir,Beau fils,vous dites bicn:amp; ie vous accorderay,fe ie puis.Car ce feroit moult grand’ pitié,fi tant de bonnes gensfeomme icy fonr,tant d’vn cofté que d’autre) venoict enfemble par bataille.Lors fc partit le Cardinal de Pcrigourd:amp; reuint ai»Roy. Si luy dit, Sire, vous n’auez que faire de vous trop hafter, pour eux combattre: car ils ne vous peuuent fuir.Si vous prie que huy tant iculcmcnt,amp; iufques à demain fo-Icil leuât,vous leur accordez refpit. Le roy ne fy voulut accordencar vne partie de ceux de fon Ctenfeil ne fy affentoient point. Mais finablementle Cardinal parla tant, quele Roy accorda ce refpit: amp;nbsp;fit tédre,droit au lieu ou il eftoit,vn pauillÔ vermeil moult io-ly amp;nbsp;riche:amp;f dôna congé,à toutes manières de gés, d’eux retraite à leurs logis, excepté la bataille du Conneftable amp;nbsp;des Marefehaux.Ce Dimenchc tout le iour trauailla ledit Cardinal de cheuaucher de Tvn à 1 autre:amp; les euft volontiers accordez.Mais le Roy ne vouloir defeêdre à accord, fil n’auoit des Anglois les 4.principaux,amp; q le Prince amp;nbsp;fcS offres dit brin S^^^ ^^ rendiffent fimplemcnt. Si y eut offres plufieurs mifes auant: amp;nbsp;offroit le Prince « de Galles au rendre au R oy de France tout ce que conquis auoit en ce voyage, villes amp;nbsp;clj^fteaux S^ J^j Jeha,pour quitter tous prifonniers que luy amp;nbsp;fes gens auoiét prins: amp;nbsp;à luy iurer non foy armer cô-eutterla batail trele Roy deFrance,defeptans entiers.Mais onct^iesleRoy ne fon Confeilmenvou-^^‘ lurent riens fairc:amp; furent longuement en celuy cftar3que le Prince amp;nbsp;cent de fes Che-ualiers feveinlfent mettre enlaprifbn du Roy de France: autrement on ne les laiffcroit paffer. Lequel traité le Prince ncleniensn’euffentiamais accordé. Endementiers que le Cardinal portoicle^arolleSjamp;chcuauchoit de l’vn à l’autre, en efpcrâce de bicn,au-cuns Cheu^liers,tant François qu'Anglois,cheuaucherent ce Diméche en coftoyât les bataillcs,pour aduifer chacun le conuenant de fes ennemis.Dont il aduint que Monfei-gneur Ichan Chandos auoit ce iour cheuauché amp;nbsp;coftoyéla bataille du Roy de France furælle. En telle manière auoit chcuauché Monfeigneur Ichan de Clermont, l’vn des Marefehaux de France en imaginant feftat des Anglois. Etadonc(fî-commc ces deux Cjjeualiers rctournoient,chacun deuers fon cofté)ils fentrerencontrerent.Si portoiét d^l^r d’eux vne mefme deuife,d’vne bleue Dame,ouurée d’vne brodure,aü ray du fo-^^uerelle entre leil:amp;c toufiours deffous leuf haux veftcmens3en quelque eftat qu’ils fuffent.Si dit M on-lehanchandos feigneur de Clermont,Chandos, depuis quand auez vous emprins à porter ma deuife? 'nhand Mais vous la micnnc(ixfpondit Chandos)car autant bien eft elle mienne corne voftre. moM planooi Iclcvousnic (ditMonfcigncur lehande Clermont) amp;,filafouffrancenefuftcntreles pourieti^deui- voftre amp;nbsp;fes noftres,ic VOUS mófti'afretantoft,que vous n’auez nulle caufe de la porter. fe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hai(ditMonfeigncur lehan Châdos)vous me trouuerez demain tout appareillé de def

fendre,amp; de prouucr par fait d’armes,qu’aufri bien eft elle mienne,commc voftre. MÓ-feigneur lehan de Clermont dit,Chandos,ce font bien les parolles de voz Anglois:qui ne fanent aduifer riens de nouuel;mais quant,qu’ils voyent,leur eft bel. A tantpafferent outiÿ:ne n’y eut adonc plus fait ne plus dit: amp;nbsp;chacun f en retourna deuers fes gens. Le Cardinal dePerigourd(quinepeutoncques à chefvenir d’accorder le Roy amp;lc Prince) ce Dimenche, de baffes vefpres retourna à Poiriers. Cc,uy iour fe retirèrent les François fur les chagips: amp;nbsp;au fpir fe retircrét en leurs logis,amp; faiferent. Car ils auoient des viuresamp;pourucances affez largement : amp;lcs Anglois en auoient grand’faute : amp;nbsp;ne fauoient ou aller fourrager,n en quel parti: fifort leur eftoit tenu le pas: n’ils ne fe • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouuoicn

-ocr page 199-

Ö E FROISSART.

pouüoient partir de làjfans le danger des Fraçoisi Cé Dimcche firent foflbyéramp; hay ér nbsp;nbsp;• leurs Archers au tour Aux^pour eftre pi’ forts:amp;,quât ce vint autLund)ftnatin,le Prin- f S»îßi^ 1^. ce amp;nbsp;fes gens furent tantoft appareillez amp;nbsp;mis en bonne ordonnance,corne deuant: En ”'*^ ^^ ‘^^f‘'- , telle manière firent Ijs rrançois,enuiron foleil IcuantiLS Lundy^au plus matin reuint le ^ ? 5 ^-Cardinal de Perigoürd,derechef3cnrvn oft Sc enl’autrezôc les Aidaparsoprefehemét pacifier,amp; lors lu y fut dit liés Frâçois,qu’il retournaft ou il vj^mroit^ôr que plus ne pór-1 ^^ ^^^^ p^.-^ taft nulles parolTes de traitAme d’accordsxar il luy en pou^it bien mal prédrelQ^âd^f iu^erßee le Cardinal veit qu’il fe trautmoit en vain, il print congé du Roy de France : amp;nbsp;f en vint pfa^e eßeit au départir,deuers le Prin A ; amp;nbsp;luy dit, Beau fils, fîircs ce que vous pourrez il vous faut p^‘gt;^^ eemm^ combattremeie ne puis trouuer nulle grâce d’accord,ne de paix,enuers leRoy de Fran- (»fß^fif^^-ce. Le Prince dit, C’cft bien l’intention de nous amp;nbsp;des noftfcs:amp; Dieu vuciHc aider au ^j^^p^nec droitiAinfi le Cardinal retourna à Poiéticrs.tn fAompai^nic auoit aucunsEfeuyers amp;nbsp;j^ Galles c-Hommcs-d’armcsiqui eftoient plus fauorablcs au Roy de France,qu’au Prince;Quand ^oit quât de ils veirent qu’on fe cóbattroit,ils f embicrent de leurs maiftres,amp; fe bouterént en la rou- fes battaiilcè te des Frâçois:8z firet leur fouuerain du chaftellain d’/^mpoHrelqui eftoit,^our le tops, telles corne audit Cardinal) amp;nbsp;decenefeeut riens ledit Cardinal, iufques à ce qu’il fut venu àPoi- ^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’^^; diersit L’ordônanec du Prince de Galles cftoit,quant à fes batailles,tclle corne les trois ^’’ j^“^^^^^^ Barons de France,deiruf-nómez,en rapporterêt la certaineté au Roy de Ffâce;fors tant ^^jnmez- te quc,depuis, les Anglois auoicnt ordoné aucuns apports Chcualiers teBaeîîchers, p^ut ^..^ rapporte-demourer à chenal, comme la bataille des Marefehaux de France; Etauoient encores^ rent H cA tai fur le dextre lez d’vnc petite móraigne(quin’eftoit point trop haute,netroproide àmô neté au Roy ter)ordonné trois cens bûmes à cheual,amp;: autât d’Archers,tous à cheual,poiyj coftoycr ^“^ France la couuerte de cefte montaigne, amp;nbsp;venir autour, fur ftlle, ferir eh la bataille du Due de 4^^ Norniandie:qui cftoit en la bataille à pié,dclfous celle motaigne. C’eftoit tout ce qu’ils y-pi^^ç Vrdd auoiétfait de nouucl:amp; fe tenoitle Prince en fa grofle bataille au fond de celles vignes, j^^ ^^. „ toutarmé,leurschcuaux empres eux,fil en eftoitbefoing: te eftoient fortifiez te enclos, ce ^ue neitfuA au plüs foible cofté,de leur charroy te de tous leurs harnóis.Or vueil ie nommer aucuns Mons raemflré des plus renommez Cheualiers,qui là eftoiét delcz le Prince: c’eftalfauoirlé Comte de ß^o» lfß»figt;re-W^aruicLle Comte de SufFort,le Cote de Salebery,lc Comte de Stànfôrt,Môfcigneur ^fdf»f, ^'^»‘tnt Îehah CnandoSjMofeigneur Richard de Stafort,Mófcigneur Regnaud de Gobeghen, ^ '^Yd ^U leScigneurDefpenfîer,Monfeign«urlamés d’Andeléc,Mófeigncur Pierrefonfrere,le 11 ’ƒ f

Seigneur d’Arcler,le Sire de Baner,Monfeigneur Guillaume w arue,lG Sire de la Vare,ß^f (^1/^ poÈ Je Site de Maulue,lc Sire de W^illy,Mófeigneuf Bertelcmy de Brunes,-le Sire de Feletô, donnacc des Monfeigneur Richard de Pcnnebruce,Monfei^ïï?!lr Eftiéne de Conftracon,le Sire de Anglois e-* Braffeton, te autres Anglois. Et eftoient de la Gafeongne le Sire de Prümes,lG Sire de ftoit aucc cd Ï^ourguenre,lc Captai de Buz,MonfeigneurIehan de Chaum(fnt,le Sire de l’Efpare,ie ^® corac les SiredeRofen,le Sire de Coufen,le Sire de Montferrand, le Sire de Landftas, Monfei- ^^ß^jj jQ^~ gneurlcSouldichet del’Eftardc, teplufieurs autres: que ie ne puis mienômer. De Haï- (.y dcirusa c-nuyers,Môfeigncur Euftacc d’Auberthicourt,te Mofeigneur I eha de Guiftelle:te deux fté parlé Je autres eftrangers,MonfeigncurDànicl Phafelle,te Monfeigneur Denis de Moerbettre. rapporreret Sin’eftoientles gensdu Prince, en tout te par tout, nombrez point plus de huit mille en cerfaine-^ homnies: te les François eftoient bien foixante mille combattans, tous compte^^^nt ^® ^^ Roy ily enauoit bien plus de trois mille Cheualier. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;jehan, fors tanc,amp;c.

Qparlé de la baiaide de PoiS/iers^ entre le Prince de Cadet ^ le Poy de France^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^e nomin e dès CHAPITRE GLXII4 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(Spartans,tant * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,y^»^tot! ijue

QVand le Prince de Galles veit que cobattreluy cóuenoit,amp; que le Caadinalfen al- Fra^i^ois, à là loit fans riens expÂiéler, te que le Roy de France petit les prifoit, il dit à f^s «en s. battaide de 0r,bcaux Seigneurs,fi nous fommes vn petit nombre contre la puiflance de noz enne- t’eidien-misjfi ne nous ébahirons pour ce mie; Car la victoire ne gift pas en grand pGuple:mais ^^^^ Pgt; ‘ß‘ de ouDieu la veut enuoyet.S’il adulent d’auâtage que laiournéefoit pour nöus,nousfer6s-’^^ ^^^^^^ lespl’ honorez du môde.Si nous sûmes morts,i’ay encores mû pere te de beaux £eeres,^^Jf(^[i^^^ te aulTi vous auez de bons amis,'qui nous contreuengeront.Si vous prie que vous^ueil-lez huy entedre à biciwcombattrc;car,fil plaift à Dieu,amp; à S ai net George, vous me verrez huy bû Cheualier.De ces paroUes te plufieurs autres belles raifons,quele Prince f e-monftraceiour à ces gens,te fitremonftrer par fes Marefehaux,ils eftoient tous recon-forteZjDelez le Prince,pourlc garder te confciller,cftoit Monfeigneur Ichan Châdos:

1

-ocr page 200-

174 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V0LVME

• n’oncqucscc iour n’en voulut partir, pour chofequiluy aduenift . Aulfifyeftoittenu Mófeigneur lÂnes d’Andelée vn grand temps: mais,quand il fÄut qu’on fc côbattroit il dit au Prince, Monfeigneuri’ay ferui toufiours loyalement Monfeigneur voftrepere, rat notalledtt ^ VOUS aulfi amp;nbsp;feray tant que ilt;A'iuray.Cher Sire,ie le vous monfr^c,pourtant queiadis fei^neur fuma le vouay qu’à la premi^befongne,ou le Roy voftre perc,ou l’vn de fes fils,feroit,ie fc-d’^ndele'e, roye le premier alfaiHan^^ le meilleur combattant de fon tpHéwuiemourroye en h ,/inglois. nbsp;nbsp;jjcine. Si vous prie trefch^mét,en guerdon que ic feis oneques du feruice.au Roy vo- • lire pere amp;nbsp;à vous aulfi,que vous me donnez congé,que J^ous à mon honneur ie puif • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe partir,amp; moy mettre en eftat d’ac^ôplir mon vœu. Le Prüfte luy accorda,amp; dit, Mófeigneur lames,Dieu vous doint huy grâce d’eftre le meilleur des autres. Adôc luy bailla il la main.amp;: fe partit le Cheualier du Prince :amp; fe meit au premier frot de leurs batailles,accompaigné tant fculerHent de I^uatre Efcuyers,qu’il auoit retenus pour fon corps garder.Ceftuy ig^elfirc lames cftoit fagc amp;nbsp;vaillant Cheualier;amp; par luy auoit efté faite Cemmencemét la plus grand’partie de l’ordonnance des batailles,le iour de deuant. Or vint melfire la-de la bataille fj^gj j-Qm- dmianr,pour combattÄ la bataille des marefehaux de France,Scmblablemét deFetéh^apar æ^ffij-g Euftace d’Auberthicourt rendit grand’ peine qu’il fut des premiers affaillans.Si dèïée^^r ^^a ^^ ^^’^ °'^ formet près. A l’heure que melfire lames d’Andelée fauâça premier de requer asd’Auberthi- ^^ ^^^ ennemis,!! écheut à melfire Euftace ainfi que ie vous diray.V ous aucz ouy cy def-aurtdutoße' fus^enl’ordonnance des batailles,que les Allemans François(qui eftoient aucc les Ma-daAn^lod. refehaux deFrance)demourerent tous à chenal AI ofeigneur Euftace d’Auberthicourt, Hainuyer-Anglois, qui eftoit à chenal bailfa fon glaiue, amp;nbsp;em^raça fa targe, amp;nbsp;ferit fon chenal dc^efperons,amp; vint entre les batailles. Adôc vn Cheualier d’Allemaigne,appe-lé Mófeigneur Louis de Coucoulfecs(quiportoit vn Efcu d’argêt,à cinqrofes de gueu-fouiauratels les:amp;Monfeigncurf Euftace d’ermineSjà deux hamedes de gueulles)voyantvenir Mô-£xemfl. ^ue feignent Euftace hors de fon côroy, partit aulfi de la route du Comte leha de Nofto,^ les noflrese- vint adrecer auditMonfeigneur Euftace.Si fc côfuiuirent fi roidement,qu’ils trebuchc-fioient, verra rent tous deux à terre.Si fut l’Allemand nauré en l’elpaule: Si ne fe releua mie fi toft,quc quelle ctrru~ melfireEuftacefit.QuandmelfireEuftacefutrelcué,ilprintfon alaine,amp;vintdeucrsIc ftion dji auoit Cheualier,qui là gifoit:mais cinq Hommes-d’armes,Allemâs,vindrét fur luy:qui l’em-ence teu. nbsp;nbsp;nbsp;bcfongnerentfort,amp;leportcrttpar terre.Là fut il tellement prclfé amp;nbsp;àpoinlt;^,qu’ilfut Sullaee d’Au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mené prifonnier entre les gens du Comte ofe Nofto: qui n’en firent adonc nul - ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* côpte:amp;nefayfilsluyfirentiurerprifon:maislelierentfurvnchar,aueclcursharnois.

lerthicfurt

prißnnter da ^Uemans de i'r4nce.

Lors cômençal’eftour de toutes partSj^iu eftoit approchée la bataille desMarefehauX de France: amp;nbsp;cheuauchcrent, auan^^ix qui deuoient rompre la bataille des Archers:

Si entrerét,tous à cheual5dcdans le chemin,ou la grofle Haye eftoitjclpeffe de deux co* ftcz. Sitoft comme ces^ommes d’armes furent là embattus, les Archers commencèrent à traire #grand exploit,à deux lez de la haye,amp; à blecer cheuaux,amp; traire, dedans, de ces longues fagcttes barbues. Les cheuaux, qui les fers fentoient, redoutoienr, amp;ne vouloient point aller auât:amp; fc tournoient l’vn de traucrs,amp; l’autre de cofté, ou ils pou-uoicnt:amp; trebuchoient deflous leurs maiftres qui ne fe pouuoient aider, ne releucr:ne

oneques la bataille des Marefehaux de France ne peut approcher la bataille du Prince, toui^j^pisily cutaucuns Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers bien montez,qui, par force de leurs cheu^x,pafferent outre amp;nbsp;tompirent la haye, amp;nbsp;cuiderent approcher la bataille du Prince mais ils ne peurent.Monfeigneur lames d’Andelée,enla garde defcs quatre Ef-cuyersjamp;l’efpée en fa main,eftoit au premier front de celle bataille: amp;trop en fus de tous les autres: amp;nbsp;là faife^t merueilles d’armes.Si f en vint par grand’ vaillance,combat-

• tre delfous fe banniere Monfeigneur Arnoul d’Andreghen, Marefchal de France; amp;.'là ils fe^cAibattirent grand temps enfemble: amp;nbsp;fut durement rrftnémelfire Arnoul: car Arntld d’An- ^^ bataille des Marefehaux de France fut tantoft déroutée Sc déconfite par le trai et des dre^hen. Ma- Archets, auecquesl’aide des Hommes-d’armes : qui feboutoient entre eux,quand ils re/èhalde Fra- eftoient abbatus: amp;nbsp;les prenoient, amp;nbsp;occioient à leur volonté. Là fut prins melfire Ar-fe,fait(gt;rißn- nou! d’Andreghen: mais ce fut d’autres gcns,que de melfire lames d’Andeléc,ne de fes quatr? Efcuyers:car oneques ledit Cheualier,ne print prifonnier la iournée:mais touf-eutendoit à combattre, amp;nbsp;d’aller fur fes ennemis. D’autit part melfire lehan de de dermot tué Clermont fe combattit fous fa banniere, tant qu’il peut durer: mais il fut abbatu: amp;nbsp;ne amp;leurbafail- fe peut relcuer,ne venir à rançon:ains fut là occis:amp;aucuns veulent dire que ce futpour le decoußte, nbsp;nbsp;Ics pareil CS, qu’il auoit eues le iour de deuant à Monfeigneur Ichan Chandos, Et après

_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en peu

-ocr page 201-

DE FROISSART.


’75


en peu d’heure aduintle méchef fur la bataille des Marefchaux de France, car ils fon- • doyent Tvn iur 1 autre: SéA; pouuoicnt aller auantiL es François( qui eftoift derrière,amp;: nepouuo’ent aller auant)rccullerent amp;nbsp;vindrent fur la bataille du Duc de Normandie: qui eftoit grande amp;nbsp;cfp^lfe par deuant;mais tantôt fut éclaircie amp;nbsp;efparfe par derriere, carquandils entendirent que les Marefchaux eftoientdéconfit^fimontcrentlesplus àcheual,amp;fcnpanirci«3car4ldefccndirvncrouted’Anglois^pie montaigne,cnco- ^^ bataille du buoyant les batailles, tous montez à cheual,amp; grande foifon ^Archers auffi auecqucs pj^c déforma eux:amp; vint ferir fur ælle enlafe^taillcdu Duc dcNofmandic.Auvray dire,les Archers dieajfailltepar dAngleterrcfaifoientà Icul^gcns grand aduantagd*.Carilstiroyenttant efpelfementi lèt^n^lmsi que les François ne fauoient de quel cofté entendre^qu’ils nefulïènt confüyuis de trait:

amp; l'auançoient toufiours ces Anglois, amp;nbsp;petit à petit conqueroyent terre. Quand les Gens-d’armes d’Angleterre veirent que cefte bataille des Marefchaux eftoit déconfite

amp; que la bataille du Duc branloit,amp;commençoit àfouurir j ils montèrent tous errans ^^^^^ ch indes à cheual,qu’ilsauoient tous pourucus amp;nbsp;ordonnez empres eux.Quand tous furent mô- faitcheuàucher tez,ils fe meirent enfemble,amp; écrierent Saint George, Âuienne. Monfeigq^ur Ichan le Price de cal Chandos ditauPrince,Sirecheuauchezauaht,Iaiournée eft voftre. Dieuferahuy en les cotre le i^y voftre main. Adreços nous deuers noftre aduerfaire le Roy de Frace, car celle part gift ^^ Frances tout le fort de la befongne.Bicn fay que par vaillâce il ne fuira point,fi nous demourra, filplaift à Dieu,amp; à Saint George; mais qu’il foitbien combattu. Etiaauez ditqu’oÿ vous verrahuybôCheualier.Lc prince ciit,Iehâ,allôs,vo’ ne me verrez huy retourner: mais toufiours chcuauchei^auant. Lors dit à fa banniere, cheuauchez auant, bannière, au nom de Dieu3amp; d® Monfeigneur Saint George. Et le Cheualier, qui la portÿ)it,fit le commandement du Prince.Illecques fut la preRe amp;rdftour grand amp;pcrilleux:amp;y eut maint homme rêuerfé.Et fâchez que,qui eftoit cheut, ne fepouuoit releucr,fil n’eftoit fecouru,amp; moult bié aidé. Ainfi que le Prince chcuauchoir,en entrât dedans fcs enne-miSjôc que fcs gens le fuyuoicnt,il veitfur le dextre cofté,en vn petit builfon, Monfeigneur Robert de Duras: qui là gifoit mort, amp;nbsp;fa banniere de lez luy (qui eftoit de Fran-ce3au fentoir de gueulles) amp;nbsp;bien dix ou douze des fiens à fenuiron. Si dit à deux de fes Efcuyers,^à trois de fes Archcrs,Mettez le corps de ce Cheualier deffus vnc targe,amp;le portez à Poiôtiers,fi le prcfentez,dc par moy,au Cardinal de Perigourd:amp;luy dites que ie le falue,à tous ces enfeignes.Et adenc fut ainfi fait, car on l’auoit ia informé que les gens du Cardinal eftoientdemourez furies champs,amp;eux armez contreluy. Qui n’eftoit pas chofe,appartenant,ne droit fait- d’armes,car gens-d’Eglife (qui pour bien amp;fur traité de paix vontamp;vienncnt,amp;trauaillent de r^Paiautre) ne fedoyuent point corn- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,

battre par raifon, pour rvn ne pour l’autre. Et, pourtant que ceux rauoientfait,ene- ^^ß.^^ ^^“^^ ftoit le Prince courroucé au Cardinal; amp;nbsp;luy enuoya fon neueu nfelfire Robert de Du- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

ras:amp;vouloitauChaftellaint d’Ampoft(quiauoitlàcfté prins) fairetrcnAerlatefte ' pourtant qu’il eftoit de la famille du Cardinal. Mais Monfeigneur lehan Chandos luy dit3Monfeigneur,fouffrez vous de ce:amp; entendez à plus grande chofe, que cefte n’eft. Efpoirexcuferale Cardinal fi bien fcs gens^que vous en ferez tout content. Le Prince

amp; fcs gens fe drecerent vers la bataille du Duc dAthenes, Conneftable de France. Là eut grand froifsis,amp;: maint homme rué par terre.Là crioyent aucuns Chcualiers cuyers de Francc(qui par troupeaux fecombattoyent) Moi»ioye, SainCt-Denis: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; cepaira^e e-Anglois crioyent Saint George, Guienne.f Etheurterent adoucie Prince amp;nbsp;fes gens ßoitvidaim-cncontrelabataiUedes Allemansdu Comtede Sallebrucc , duComtedeNofto,du metcorropaen Comte deNydo, amp;nbsp;de leurs gcns:mais ces Allemans furent en ptu de temps reboutez tous m'^Exep, amp;miscnchacc. Là trayoient les Archers Anglois fi viuemét, que nul ne fof^it mettre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« cnleùr traid.Si occirent iflaint homme:qui ne peut venir à rançon. Là furent moÂs l^s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;fh-trois Comtes deflus-nommez,amp; plufieurs Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers de leurs routcs:amp; au /^■‘^i^^'^quot; ^'quot; recueillir fut récoux Monfeigneur Euftacc d’Auberthicourr,par fes gens: qui le remei- j^comlxF ^uil rcntàcheual:amp;y fit depuis maintes appertifes d’armes: amp;printdebons prifonniersce neleuraitenco iour.Quand la bataille du Duc de N ormandieveit approcher fi forment la bataille du resdmé ces cil Prince,ils entendirent prefque tous à eux fauuer, amp;nbsp;les enfans du Roy ( c’eftalfanoR le tres^ains en ait Duc de Normandie, le Comte de Poilt;ftiets,tamp;le Comte de Touraine, qui eftoyent ”o»gt;flgt;''v»Có moultieuncs)creurent legerementeeux, qui les gouuernoient. Toutesfois Monfei- ^'^^^”'^^*-gneur Guichard d’Angle, amp;nbsp;mefsire lehan de Saintre(qui eftoient ele lez le Comte de m»^»s6\lf'eh Poidiers) ne voulurent pas fuir,ains femeirentau plus fort delà bataille. Ainfi feparti- ßß^^g ^^’n

P •

I

-ocr page 202-

iy6


PREMIER VOLVME


ented ;t Loys rent,par confciljles trois fils du Roy,amp; auec eux plus de huit cens Lances, qui oncquc5 amp;Ichâ, enfds nappreche^t leurs enncmis.Siprindrétle chemin a Chauu^ny.Quand MofeigneUf du^oy,eSelo Ichan de Lan das,amp;Monfeigneur Thibaut de Vodenoy(qui eftoient meneurs du DuC voit eantofi, et de N oTmandic,auec le S ire fle S .Vcnant)curét cheuauché vne groffe lieue en la eóp«*' parles ebap,- gj^i^duDUC, ils prin^ent congé de iuy:amp; prièrent au Seigneur de Saint-Venant, que i^6o^ fÈ^f point ne le voufift lail^^ains le m enafi à fauueté,car en cgacquerroit il plus d’honneu'-' ejuelsnouLj^ds q^ofil demouroit enl^»taillc duRoy.Si cnccntrcrcnwlc Duc d’C^icaus, amp;nbsp;farout^M éclairci cepaf- toute laine amp;nbsp;entierc:qui eftoyent partis,amp; venus par S^riere la bataille du Roy. Bien 9fiS^:juiautre eft vray que pluficurs bons Cheuifliers amp;c Efcuyers(combftn que leurs Seigneurs fe P^ ment donnoit tiirent)fi auoient ils plus cher mourir, qu’ils culTenc eu aucun reproche. La bataille du pane auk- Roy fcn venoit debonconuenant,toute depié,airembleraux Anglois. Lacutgran“ îatat'Juedu ^^orni,dur,amp; ficr:amp;y furent donnât amp;receus maints horios de haches, d’efpées,amp;d’aU' i^oy aueccelle tresbaftons de guerre.Si aflcmblcrcnt le Roy de France amp;nbsp;Monfeigneur Philippe,fou ^sMarechaux moins aifné Æsjà la bataille des Marefehaux d’Angletcrrerc’eftalfauoir le Cote de ’'S^a' d’Angleterre ruichjamp;lg Comte de Suffornftaulfiy auoitdes Gafeons: comme le Captai de BuZ,l^ s’efSs retirées Seigneur de Pomiers, Monfeigneur Aimery de Charrée,le Sire de Languran,le Sire de les deux autres fERrade.Là reuindrent alfcz a teps Monfeigneur lehan de Landas,amp; Monfeigneur de fiennes princi- y odenoydcfquels fe meirent à pié,enla bataille du Roy. D’autre part fc combattoid^

^^’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duc d’Athènes,Conncftablc de France,amp; fes gcns:amp;',vn peu en fus,lc Duc deBourbé)

fie me doute ^u il « ƒ ait faute icj de

bien enuironné de bons Cheualiers de Bourbonnois amp;nbsp;de Picardie. D’autre partout cofi:iere,eftoientlcs Poidcuins:c’eftairauoirleSire de Pôn^le Sire de Partcnay,le Sire de Dâ^aire,Ic Sire de Montabouton,le Sire de Surgeres,Monfeigneur lehan de Sda tre,Monfeigneur Guichardd’?lnglc,le Sire dArgenton,le Sire deLinieres,Ie Suède | Montrande, le Vicomte de Rochouart, le Comte d’Aulnoy,tamp; plufieurs autres. Br combattoient plufieursx'eftaffauoir Monfeigneur laques de Beauieu, le Sire de Cha' fl:eau-villain,amp;plufieurs autres Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers de Bourgongne. Dautre parte*

^uel^ues mots, Soient le Comte de Vantadour,amp; de Montpenfier, Monfeigneur laques de Bourboir* ^«cdequot;îu quot;nbsp;MonfeigneurIchandArtois,Monfeigneur laquesfonfrere, amp;monfeigneur AmouB ç‘ie,fils du’pre deCernolle,ditrArcheprellrc,armépourle ieuneComte d’Alençon. Si y eftoyei’^ iî/fr mariage d.’Auuergnele Sire de Marcueil,,lc Sire delaTour,lc Sire deChalcnton,le ?ire de NLH de la p^oyne, tagu,le Site de Rochefort,le Sire de la Chair e,amp; fc Sire d’Achon: amp;de Lymofin,Ie Sit^ fufidec. Mais de Linal,le Site deNorucl, amp;lcSiredcPicrre-bufHerc:amp;, de Picardie, Monfeigneur pourceau il ne Guillaume de Merle, Monfeigneur Arnouldc Renneual, Monfeigneur Geoffroy d^ 1 a aucunemet Saint-Digicr,Ie Sire de Chaunyq^PÄre de Hely,le Sire de Monfanr, le Sire de HagneS fe7XXuX ^plufi^“rs aures. Encores eftoit en la bataille du Royle Comte de Donglas, d’Efeo' chée du i^oj co ce:quife combattit '^clpace de temps affez vaillamment:mais,quandilvcit queb tre le Prince de déconfiture fe toumoit dü tout fur Ics François, il f en partit, amp;nbsp;fe fauua, au mieux qu^ Galles, lenen peut.Car nullement ne vouloir eftre prins des Anglois :ains euft plus cher eftre occis* efi afeurericar Meflire lames d’Andelée,par l’aide defies quatre Efcuyers,fie combattit toufiours aupl ««3c deuxAbr. fg ft Je la bataille : amp;nbsp;fut durement nauré au corps,amp; au vifage:amp; tant que force amp;nbsp;alainc ^mtn^7e\e^h^ ^^y Périrent durer,il fe combattit:amp; alloit toufiours auant:amp;tant qu’il fut moult empef G mefmement jl^donc,fur la fin de la bataille, le prindrent fes quatre Efcuyers,qui le gardoient: 5^ la chaux eft Knenerct moult foible,fc fort nauré,au dehors de la bataille,delcz vne haye, pourluy icyfort coropu. vn petit refroidir amp;nbsp;cuenter.Si le defarmcrent,le plus doucement qu’ils peurent, amp;nbsp;entendirent à fies playes bender,amp; coudre les plus perilleufes.Et le Roy Ichan, de fon co-fté,fut tresbon Cheuûlier,Sc,fi la quarte partie de fes gés luy euffent relfemblé, laiour-f te liroye va- fj^g e^R ^R^ pour eux.Toutcsfois ceux,qui demourercnt,facquitterent àlcurpouuoir k^^^Œ ‘^e d r^i'‘^^’^^5 furent tous morts ou prins,amp; petit fen fauua de Aux, qui fc meirent auecle Vâ'-adoM «Z h%y.Là furent occis le Duc Pierre de Bourbon,Monfeigneur Guichart de Beauieu,amp; -jaeï^ue autre. ^^ Birc de Landas,amp;: prins durement,nauré,rArchepreftre,mcflirc Tribaut Vodenoy ,t 1 Car tlfait en- amp;lc feigneur de Pompadourt, amp;nbsp;morts le Duc d’Athènes, Conneftable de France,^ taresprédre ce l’Eucfque de Chaalons en Champaigne,amp; d’autre part prins le Comte de VaudemonS k Pompadour sc Se Gcnuille,amp; celuy de Vendolme,amp; occis,vn petit plus en fus,Monfeigneur Guil- | auch. i6j^.La Jaume de Necllc,meflire Euftace de Ribaumont,lc Sire delà Tourjamp;Môfeigneur Guil ïhfbluirdc ^^quot;^æ^ ‘^^ Montagu,6c prins meffire Louis de Melual,lc Sire de Pierre-buffi etc, amp;nbsp;le Si-y uanden iv ’■^ ‘^^ Sencrach,amp; en celle enf^n ife plus de deux cens Cheualiers morts amp;nbsp;prins,d autre i meiikmciîiïc part fie combattoient vne route de Cheualiers de Normandie,dey furent morts meffire | Guinen- I

1

-ocr page 203-

DE FROISSART.


177


Guinenton de Châbly,amp;: melTire deRaudrin de la Houfc,amp; plufieurs autres^qui cfto iét BaudÄnDa^ derouteZjSc fc combattoftnt par troupeaux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;metrinmors

le Duc, Cre;

De déliai FraKçois^guifuyoyent de la bataide de Pûicliers: (^^e deux t^ nglois, qui les peu)'- fuis après Vâ-Juiuoient pour prefidre^^^eux memmes en furent prins. chap. clxiii. deniont,amp; IM. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r ■ Æ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« Vâtadour amp;

ENtre cesbataïUes Sarencentres^Sc les chaces amp;nbsp;pourluitesjani furent ce mur lur les j-gj^y j^ ^^^ champs joheut a melfire Edouard de Roucy,ainfi que vou^iray. 11 eftoit parti de la d^fmepar cor bataille,car il veoit bien qu elft^ftoit perdue fans recouureriSi ne fe voulut mie mettre ruption. au danger des AngloisiSc elÂit ia élongné d’vne lieife.Sil’auoit vn Cheüalier d’Angle- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

terre pourfuy vne efpace de temps,la lance au poing,amp; luy ctia trois fois,Chcualier,re-tournez, car c’eft grande honte de fuir ainfi. ht adonc Monfeigneur Edouard f arrefta St l’Anglois le euida venir fcrir,amp; afieoir la lance fut fa targÄmais il faillit, car Monfeigneur Edouard fe détourna contre le coup: amp;nbsp;ne faillit pas àl’Anglois: ains le ferit, de fonefpée,furfonbacinet:fiqu’il l’efionnatout,Sel’abbattit de foncheuâlà terre: amp;fe tint là tout coy vne efpace de temps, fans telcucr. Adonî meit pié à terre Mc^feigneur Edouard,amp; luy appuya l’efpee fur la poitrine,en difant, que vfayement il l’occiroit, fil neferendoitàluy,amp; fiançoitprifon,récoux ou non récoux. L’Anglois ferendit,amp;alla aueeluy:qui depuis le râçonna.Encores aduint,au plus fort de la chace, qu’vuEfeuyer de Picardie, appellélehandeHelenncs,feftoit partidelabataiUeduRoy lchâ,amp; auojf trouué fon page:qui luy auoit rendu fon. shcual,frais ôc nouueau,fi eftoit monte deffus.

amp; cheuauchoit favoye.Ai^r eftoit fur les champs le Sire de Vercler ,vnieune Cheua-lier,qui à ce iour auoit Icué banniere:lequel,tout feul, fe print à pourfun ledit l^han de Hclcnncs.Et,quandle Sire de Verder l'eut ainfi pourHy l’efpacc dyne lieue ,Iehan de Hclcnnes retourna fur luy: amp;nbsp;meit fon efpéefousfonbras,àla manière d’vn glaiue: amp;nbsp;ainfi vint fur le Seigneur de V ercler-.lequel* print l’efpée par les bans,en leuant la main .^„ntaif pour gctter;amp; l’efcouit,8daifta aller Jehan de Helennes(quivcitrcfpée,envoulant venirvers luy)fe détourna du coup: amp;; perdit par celle voyc l’Anglois fon coup'.mais lehà confüiuit,enpalfant,fon bras:tellemcnt qu’il fit l’efpée cheoir au champ. Quandl’An-glois veit fon efpée perdue, Sc que Ichan auoit la fiennc, il faillit lus de fon courfier,8c vint,toutle petit pas,là ou fon efpée cftoif.mais il n’y peut oneqùes fi toft venir, quclc-han getta par aduis fon efpée,fi roidftnent qu’il acconfuit 1’Anglois,es cuiffes: teUemét que l’efpée entra dedans,^ le confit tout parmi, iufques aux bans. Lors cbeut le Che-ualier(qui ne fepouuoit aider)ôdeban defeenditmuWint prendre l’efpce du Cbeualier quigifoit àterre, puis vinttoutlcpas àluy:Sduy aeffi-adafilfevouloitrcndre.Le Cbc-uavStiuy demanda fon nom.Ieban deHelennes m’appelle on,Scvous,comment?Ccr-tcs,compaings(ditle Cbeualier) i’ay nom Thomas: amp;nbsp;fuis Sire de Vercler, vntresbel cbaftel/eant fur la riuiere de Sauerne, en la marche de la terre de Galles. Äre de V er-cler'ditl’Efcuycr)vous ferez monprifonnienSc ic vous mettray à fauucté,amp; entédrayà vous guerir,car il me femblebié que vous eftes duremét nauré. Le Cbeualier dit, le le ', nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous accorde,vrayement fuis ie voftre prifonnier,car vous m’auez loyaument conquis.

| nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Làluy creança il fa foy,que,récoux ou non récoux,demourroit fon prifonnier; Adonc tiralebanfon efpée du Cbeualier,fi demourrala playe toute ouüerte : mais Ichai^^a ebenda bien fortifie fit tant qu’il le meit fut fon courfier.Si^e mena tout le pas ce iomy iufques à Cbafteleraut Jllec feiourna plus de quinze iour s, pour l’amour de luy : fie le fit medeciner .Et quand il luy fut vn petit amendé, illc meit en vnelittier c, fie le fit mener tout fouef àfon chaftel,cnPicardic.Là fut il plus d’vn an,tant qu'il futbié guari: mais il demouraaft'ollé;Sc quad il fe partit,il pay afix milled obles:amp;cdeuint celuyEftuyer Cbe ualier,pourle grand profit qu’il eut du Seigneur de Vercler. n ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

CommentleRoyïehanfutfrinsalabatiitllede'Poilîieri. tHAP. tixiiii*

A Infi aduienftent founent les fortunes en armes amp;nbsp;en amours,plusheureufcs 8^ plus .tnetueilleufes,cpionnelespourroitpen{er,ncfoul\aitcr.Auvraydire,ceftebatail-le(lt;puïfut affez près dePo'iftlcrs,es champs t deReanuoir amp;nbsp;de Maupertuis)fut tribuit Vb ‘**’*^ de grande Sc pcriUeufe.Sl ƒ adulndrent moult debeauxfaits-d'arrhes:cpilnevïndrcnt mie J^”{^°^ àcongnoiffance-.Scy fouîftirentlescombattans,à’vnc(^c6c d’auy:e5 moult de peine; j^ Pr.eti'^-bafit leRoy Ichan.defamain,merueilles darmes-.Sc tenoitvne hache de guerre, dont ^„^f. ^^^ pj^_ bicnfc deifcndoitSccombattoit.Alapreffc rompre ScouurirjfurciitprinSjaffei près de ƒ eues entres,

-ocr page 204-

178


PREMIER VOLVME


«l{/f/d?Bcau- luy,le Comte deTancaruille,meflîrc laques deBourbon,Comte de Ponthieu, amp;nbsp;Mon uoir;^«» e/oit feigneur IclWin d’Artois,Comte d’Eu:amp; d’autre part,vn petit fin fus,defrous la bannière facile a correm du Captai fut prins melfire Charles d’Artois,amp; moult d’autres Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers. fre. La chaux j ,^ chace dc la déconfiture dTlra iufques es p ortes de Poidiers: amp;nbsp;là eut grande occifo noir*^*”™* ^g’^^r'ri^l’^^^^flsdelbnsamp;dccheuaiiXjCarceuxdePoidicrsrcrmercnt leurs portes:

amp; ne lailfoicnt nul cim^dcdans.Pourcc y eut fur la chaulée, dcuaiÿ la porte, grande

• horriblcté dc gens occi^aurcz,amp;: abbatus:ôe fe rendqyffnt les François 5-de tantloing» qu’ils pouuoicntchoifirvn Anglois:amp;y eutpluficursmf^is Archers,qui eurêtlàqu:1 gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tre,oucinq,oufixprifonniers. Li^SiredcPons,vngranAùrondePoiCtou, futlaoC-cis, amp;nbsp;moult d’autres Cheualicrsamp;Efcuyers:amp;prins le Vicomte de Rochouart,Ic Sire pefenßque j de Dompuanemcnt,lc Site de Partenay amp;deXainâ:onge,leSire de Montendre:^^ c’efi ceJuj, jue melfire Ichan de Saintrc y ^ut aulfi^rins : qui tant y fut battu, qu’oneques puis il n’eut DanîT^* ^unté.Si le tenait ou pour le meilleur Cheualicr de France. Etlàfutlaiflepourmorf, au^h^i6^^ «“'ôte les mor*s,Monfcigncur Richard d’Angle:qui bien feftoit combattu celle iournée ^ue les ^nn. amp;fecom^attitvaillammenr,fficzpres duRoy,Monfeigneurde Chargny.Sieftoittou d’A^uit nom- tcla prcirefurluy:pour cc qu’il portoitla fouucrainc bânicrc du Roy. Etilmcfmc auoit ment Ichan fa bannière furies champs.qui eftoit dcgueulles,à trois efculfons d’argent. Tant y fui' Dancmaric, mndrent Anglois amp;Galcons de toutes parts,que par force ils ouurirent la prelfedeU difant ^u'ilji J^ataille du Roy: amp;nbsp;furent les François fi meflez entre leurs ennemis, qu’il y auoit bieu , jHP ftiC» Lii «►oHâ f^îc/■'Îtiz^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ôir vn (^/»«fîl-lmmm T 0 ^^t^ r^rme Ix* ^pionpnr rip PAi-\*ï/-lnllL ^.


chaux met le telle fois cinq hommes fur vn Gentil-homme^ * Là fut prins le Seigneur de PôpadouS firedcpuya- amp;nbsp;Monfeigneur Barthélémy de Brunes :amp; fut occis Monfejgneur Geoffroy de Charnu- * gny51a i^anniere de France entre fes mains;amp;lc Comte de Dampmartin, de Monfef *.X»»»lt;'.78. gneurRegnautdeGobeghen. Càcütadonc trop grandeprcfle,pourla conuoitifeds prendre le Roy Iehan:amp; luy crioyent ceux,qui le congnoifroient,amp;qui plus près de luy eftoient,Rendcz vous,rcndcz vous,ou autrement vous elles mort. L à auoit vn Cheua-lier de la nation de Saint-Oiner:amp; cftoit retenu du Roy d’Angleterre à gages: amp;nbsp;appel' loit on iccluy Denis de Morebeque: qui par cinq ans auoit ferui les Anglois: pourtant qu’il auoit,des fa ieuneffe,forfait le Royaume de France par guerre d’amis, amp;nbsp;d’vn h»' micide qu’il auoit fait à Saint-Omer.Si cheut adonc fi bien audit Chcualier.qu’il eftoit delczIeRoy dcFrancc,Stleplus prochain qui y fuft,quand ontiroitainfîàlc prendre* LeK^y lehafe Si fc lança en laprcffc,à force de brasamp;decorps^caril cftoit grâdamp; fort) amp;difoitai‘ rU à vn che- ß^Qy, en bon François(oulcRoy farrefta,plus qu’aux autres)Sirc,Sirc,rendez vous.Le naher, nomme p^yj^qui fc vcoit en dur parti)dcmâda,cn regardant le Cheualicr,A qui me rendra/ƒ ^ nl^^ie * ^^~ ^ ^^^^ ^'^ ^^ mon coufin le Princ^FRSallesPfi ie le veoyc,ie parleroye. Sirc( refpondit melfire Denis) il n’eft pas icy : mais rendez vous àmoy,amp;rde vous meneray deucrs luy*Qui eftes vous?dît IcRoy. Sire,ie fuis Denis de Morcbcquc,vn Chcualier d’Artois: mais icferlb Roy d’AngIeterre:pourccquc ic ne puis eftre au Royaume de Fràcc: pour tant que i’ay forfait tout le mien. Lors luy baillalc Roy fon dextre gand, difant, le me rcnàvous.Làeutgrandcpreirc,amp;grandtircursempreslc Roy. Car chacun fcfforçoit dedirc,Ierây prins:amp;nepouuoitle Roy aller auant,nc Monfeigneur Philippe,lou moins aifné fils.Lc Prince deGallcs(qui eftoit courageux,amp; cruel corne vn Iyon)prinr c5i^r grand plaifir à combattrc,amp; chaccr fes cnncmis.Mcfïîre Ichan Chandos( qui e-lroitdclezluy,n’oncques éc routcciourncrauoitlaiirc,n’auffinctcndoit à prendre au cunprifonnier)luy dir,furlafin de la bataille. Sire, c’eft bon que vous vous arreftezicy amp;nbsp;mettez voftre banniere haut, fur ce buiffon. Si fe r’allieront voz gens;qui font dure-ment cfpars,Car ie nc voy plus nulles bannieres,nc nuls pennons François, ne conroy ƒ • entreeuj^qui fepeuftr’allier.SivousrefrcfchilTezvnpetitzcarievo’voymoutéchauf- | fé.Lftrs fut mife la bannière du Prince fur vn haut buiiron:amp;'ïneneftricrs de corner, amp;nbsp;’ it Prince de tropcttcsamp;clcrôs faire leur deuoir.Si oftalc Prince fonbacinct.Tâtoft furet appareil-

Galles arrefle lez les Cheualicrs de fon corps,Seceux de fa chabre: amp;nbsp;fut illcc têdu vn petit pauillo ver fît chact. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meibou le Prince entra:amp;luy apporta on à boire,amp; aux Seig.qui eftoiét entour luy,qui toufiours multiplioiét: car ils reuenoient de la chace,fi farreftoiét là,ou cnuiró,amp; leurs 1 priÄnniers entour eux. Sitoftquelcs deux Marefehaux furent reuenus, le Prince leur 5 demanda fil fauoient nulles nouuelies du Roy de France. Sii^,ncnny, pas certaines: mais nous croyons qu’il foit mort,ou prins,car il n’eft point parti des batailles. Lors dit lePrinceau Comtc*dc Waruich,amp;à meifirc Régnant de Gobeghen,Ie vousprieque 1 partez d’icy,amp; chcuauchczfiauant,queàvoftre retour vous m’en fâchez direla vérité.

Ces

-ocr page 205-

DE FROISSART.


i?^


Ces deux Baros de rcchof remontèrent à chenal, amp;nbsp;fe partirent du Princ^amp; moterent furvntertre,pourveoir entour eux.Siapperceurentvne flotte deGens-d’armes,tousà pié:quivenoictmoultlentemét.LàeftoitleRoy de Frâc^tout à pié,en grand peril,car nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Anglois amp;nbsp;Gafeons erTeftoyent les maiftres: amp;nbsp;l’auovent tollu àrweflireDenis de t.Mo- Y rcbeque,amp; moult éloigné c^* iuy:amp; difoiet les plus torts,le 1 nbsp;nbsp;nbsp;rms,ie lay prins.Mais ^^-^ rsxe^-. ‘

toutesfois le Royfh: France, ppurécheuer le peril,auoit dit,S^gneurs,Seigneurs,me- ^e la Mer a en quot;nez moy courtolfement,amp; m##Pfils aufli,deucrs le Princc,mÔ coufin: amp;nbsp;ne vous riotez cJfes Morebe plus de ma prinfc,car ie fuis gflez grand Seignenr,pclt;ir vous faire tous riches. Ces pa- queer ainfi * toiles,amp; autres que le Roy leur dit,les faoula vn petit : mais non pourtant tonfioürs re- ^‘ moment tou^ commençoient leur riote.amp; n’alloicnt pié de terre,qu ils ne riotaffent. Quand les deux ^^j^^^jJ^^j”^''' Barons deflufdits veirent celle foule de gens, fi defgendiregt du tertre, amp;nbsp;brochèrent ^ZTxttiiMt cheuaux des efperons,celle part.Qi^and ils furent à la place,fi demandèrent ^ Qhch ce MorbeqUe. cy? Et onleur dit,C’cftlc Roy de France,qui eft prins:amp; le veulent auoir,«fe chalangerj plus de dix Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers. Adoneques les dcuxlßarons entrèrent, à force, en laprclîe-.amp;firenttoutesmanicrcsdegens tirer arrière: Scieur commandèrent de par le Prince,fur la teftc,quc tous fetiraifent arriéré, Sc que nul ne rapprochafl:,filny eftoit ordonné, amp;commis.Lors fe traitent toutes gens,bien en fus du Roy,ôc des deux Barôs quitantoftdefeendirentà terre:amp;: enclinerentlcRoy tout bas,puisle eonduirent,tout en paix,deucrs le Prince de Galles.

don,que lePfi»ce de Cédés fit à médire lames d'lt;^ndelée,apres la baldide de Pot éviers.

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CLXV. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

AVffi toft que le Comte deWaruich amp;nbsp;meflire Regnaut de Gobeghen fe furent par

.tis du PrinceÇfi-comme cy-deffus eft contenujlc Prince demanda aux Cheualiers qui eftoient empres luy,De mefsire lames d Andelée,eft il nul qui en fache riens? Ouy^ Slre(refponditcnt aucuns Cheualiers,qui là eftoient) il eft fort nauré:amp; gift en vue ht-tiere,afîez près dicy.Par ma foy( dit le Prince)de fa naureure ie fuis moult courroucé. Or fachcz(levousprie)f’ilpn^troit endurer le porter iufques cy • amp;,fil ne peut, ie liray veoir.Lors^cpartirent deux Cheualiers duPrince,6évindrent deuers meflirc lames-.Sc luy dirent commelePrincele defiro^veoir. Grand mercRdit meflire lames ) à Mon-L feigneur le Prince , quand il luy plaift fe fouuenir d’vn fi petit Cheualier comme ie f fuis.Adoncappellaildcfesvarlcts,iufquesà huit: Scfe fit porter, en fa littierejà ouïe | Prince eftoit.Quand Monfeigneur lames fut prc^^?rincc,lc Prince fe baiffa fur luy, . nbsp;nbsp;nbsp;. •

1 aduyfitgrâdechere:amp;dit,Monfeigneurlamcs,icvousdoyblcnhonnorcr,carparvo-T.^^«J'‘^= 1 nbsp;nbsp;nbsp;ftrevaillanceauezhuy acquislagracc,amp;:larenommèe de nous tlt;fus: amp;nbsp;cftcs tenu spät - nbsp;nbsp;-^^/^^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;certaine fciéncc,pour le plus preux.Meflire lames dit, Monfeigneur, vous pipuuez dire Septemb.l’â

1 nbsp;nbsp;nbsp;ce quilvous piaille voudroye bien qu’il fuftainfr.se fi ie me luis huyaduàcè pourvo* nul noise A

1 nbsp;nbsp;nbsp;feruir,pour accÔplitvn vœu que i’auoyefait,on nele doit mie tourner àprouclfe.Mefsi cinquante

\ rclames(ditlcPrincc)ie,amp;touslesnoftres,voustenôs,àlaioutnèed’huy,pourlemeil- Rpt-Mau au | leur de noftre cofté:amp;:,pöur voftre grace accroiftre, que vous ayez mieux pour vous 1 nbsp;nbsp;nbsp;étoffer à fuyuir les guerres,ic vous reticnà’^toufiourfmais pour mon Cheualier, à c^ “^^^^‘^^

1 nbsp;nbsp;nbsp;cens marcs de reuenue par amdontie vous afsigneray bien llt;r mon heritage, en Angfe ^„Je«f ,po«r

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terre. SireÇrefpondit mefsire lames)Dieü me laiffedefferuir les grans biens, que vous \, i:^xneufidrt^c

1 nbsp;nbsp;nbsp;me faites. A cesparolles print il congé du P rince (car il eftoit moult foible)amp;le rempor excepté mon

1 nbsp;nbsp;nbsp;terentfesvarletsàfonlogis:8c nepouuoit mie grandement eftre élongné,quandleCÓ- GHlt;t_g«in .■ 7««

1 tedeX/aruichScMonfeigneurRegnaut deGobeghen entretentau pauihoiiduPrin- ^fi 'vingtième 1 ce,SéluyprefentercntlcR»y dePrance. LePrince de Galles fcnclina tout bas contre quot;^“^^’Î I nbsp;nbsp;nbsp;le Roy,Scie réiouitffi-comme bien le fauoit faire) amp;nbsp;fit là apporter le vin Scies efpic?s: ^^,“‘^ ^c^cet

1 8cendonnaluy-mefmcauRoy,enfigne degrandeamour. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tamqueeefat

1 Comment les Anilois ^aiqnerinttpi'^fidemeni a la bataille de Potlliers. cuAP.CLkvi. ^dirais cens ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ö 0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cinquante jîx^

Ainfifutceftebatailledéconfitefeommevousauez ouy)es champs dcMauperAis, pamoßre^n Adeux lieues de la eitè de Poitiers ,f le dix neu fie fine ioür de Septembre, l’an te^'^'f»^^rini^,cy

1 nbsp;nbsp;nbsp;mil trois cens cinquante fix. Si commenta enuiron prime, 8c fut toute finie à nonne.

quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ \ i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ après lu sues

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais encore n eftoient mie les Anglo is,qui cnace auoiet,tous retournez. Pourceauoit ^^^^ i^ß^ ^^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lePrincefait mettre fabanniere fur vnbuiffó,ponr rallier fes gens: mais ils furet baffes ch.iqr amp;par

I vefpres,ainçois qu’ils luffenttous reuenus delachace.Etlàfut morteffi-comme on re- les deux yEhr^

-ocr page 206-

i8o


PREMIER VOLVME


dtißi^uineMit corcloit)clc i# Chcualerie de France toute la fleur:amp; cßoicntjwinSjauecleRoy amp;Mon' wemschfint Ic feigneurPhilippe fon filsjdixfept Comtes^fans lesBarons,Cheualiers5amp;Efeuyers:ày n*quot;^ '^c”-*^ furent morts cinq ou fix mille,que \'ns,qu’autres,Quand les Anglois furent tous, ou en ^/ aimh^^c P^’^tie, reuenus de la ^acc, ils auoientt deux fois autant de prflonniers qu’ils eftoyent deux 1^5 mMs ‘^^ gvns.Si eurent coi^^’vn par l’autre,pour la grade charge qiyls en auoient, qu’ils en les ^hna, de rançonneroient le plus%r les champsdi- comme ils fircq/îamp;.trouucÂntles prifonnier$, Fraceydtiec-^e~ les Ângloisamp;Gafcons moult courtois. Sieny eut ce iWigr mis à rançon grande foifon, » ^rrAufeurmef amp;nbsp;rcceus fimplement fur leur foyli retourner, dedans N ewha Bordeaux, amp;nbsp;là apporter »jf, parduant leurs pay emens.Quand ils furet ainfi comme tous affcmblcz, chacun fc retrahit en Ton ïeR^Te^'^^amp;^n ^“ö’^s^ toutioignant ou la bataille auoit cfté.Si fc defarmerent aucuns,amp; non pas tous corne fait ddßs ^ fiicr^t defarmer leurs pri^onniert: amp;lcur firent tant d’amour qu’ils peurent, chaeû aux , l’exemp.deri- hens,car à ccluy,qui prenoir prifonnier en la bataille,de leur cofté 31e prifonnier eftoit rdrd, encorei ficn,amp; le poiÂioit quitter,ou râçôncr,à fa volonté.Si peut chacun fauoir,quc tous ceux, j ÿ«e IdChdux qui là fuient auec le Prince dtGalleSjfurcnt tous riches d’honneuramp;d’auoir, tant par' ’ dte deuxtâtz nii les rançons des prifonnicrs,comme parmi Icgaingd’or ôe d’argent, quilàfuttrou-

^^’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ué en vaiffelle d’or amp;nbsp;d’argent,en riches ioyaux,en males,farcies de ceintures richeS)amp;' pefant d’or amp;nbsp;d’argent,amp; de bons manteaux.Si ne faifoient compte d’armcs,de harndS ne de bacinets,ne d’autre manière deharnois. Car tous le.s François cftoient là venus moult richement, amp;nbsp;étoffément : comme ceux qui cuidoyent bien aüoir la iournéc pour eux.

CcfK^ee^l fxejs'/re lanics d'^^ndelée c/e^xa à fis quatre Ejct/jiers cin^ ce^s mares de relief!«^' CH A* pitre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CIXVH.

QVand meffire lames d’Andelée fut arriéré rapporté enfalitticrc en fon logis,amp;gt;! eut grandemét remercié le Princc,du don que fait luy auoit,il n’eut gueres demoquot; ré en faloge,quandil manda meffire Pierre d’Andclée fon frere, Monfcigneur Barthe' iemy de Brunes,Monfeigneur Eftienne de Gouifenton, le S eigneur de Viliy, amp;nbsp;Mon' feigneur Raoul deFerricrcs.Ceux eftoyent de fonlignagc:amp; en leur prefence fit veri^ les quatre compaignons,qu’il auoit eus pour fon corps celle iournée:amp; dit lux CheuS' licrs,Seigncurs3il aplcu à Monfcigneur le Prineqjne donner cinq cens marcs dereuf' nue par an,amp;cn hcritagc:pour lequel don ic luy ay fait feruice bien petit de mon corpse amp;nbsp;veez cy quatre F fcuycrs,qui m’ont toufiours feruiloyaumét,amp; par elpccial à laiouf' née d’huy.Cequei’ay d’honneuï^Bl^arleurcmprifc amp;parlcur hardement,parquoyi^ les vu cil rémunérer.Si leur donne,amp;refigne,en leurs mains,le dó Mes cinq cês marcs» que Monfcigneur leS^rince m’a dóncz,en telle forme amp;maniere qu’il les m’a accorded amp;nbsp;m’en d^heritejamp;lcs en heritepuremcnt,amp; fans rappel,Les Chcualiers,qui là cftô»^ regardèrent l’vn après rautre:amp; dirent entre eux. Il vient à meflire lames de gradevri' lance de faire ce don.Si luy refpondiret d’vnc voix,Sirc,Dicu y aitparr,ainfi le tefro'' gnerons nous,là ou ils voudront.Si fc partirent atant de luy : amp;nbsp;vindrent les aucuns de uers le Prince:qui deuoit donner à fouppcr, au R oy de France, de fcs pourueances, cJf 1«S François en auoient fait amener grande foifon apres cux:amp;elleseftoicntfaillics 2'-''' ^flîglois:amp;plufieurs n’au^ient point de pain,dc trois iours auoit paflez.

Cemmetii le Prisjee de Gaf/es deKKa à fiapper au Pey de France^ le leur i^ue la hataide aueit (ß^’

c Lxv 11 ié

CHAPITRE


aQv 'Vand vint au foir,le Prince de Galles dona à foupper, ch falogc, au Roy de Fra^gt; * vjy_ , amp;nbsp;àla plus grade partie des Princes amp;nbsp;Barons,qui violet là prifonnicrsiamp;affit Ic Prince le Roy de Frâce,fon fils mefsirePhilippe,meflire laques de Bourbô,Monfeip* lehan d’Artois,lc Comte deTancaruillc,Ie Côte d’Eftâpes,lc Comte deDampm^rtin, leCôtedeGrauille,amp;leSeigneurdcPartenay,àvnctablc haute Schien couuerte:amp;S tous les autres Barons amp;nbsp;Cheualiers à autres tables.fit feruoit toufiours le Prince au dc-uafit d c la table du Roy,amp; par toutes les autres tables, auflî humblement comme il pÇæ uoit;n’oncqucs ne fe voulut feoir à la table du Roy, pour prieme que leRoy en fifti^æ^ difoit qu’il n’eftoit encore mie aflez fuffifant, qu’il luy appartenift de foy fcoir à la table de fi grand Prinee’Se de fi vaiflant homme,quc le corps du R oy eftoit:amp; luy difoit bien, confildtio du Cher Sire,ncvucillez mie faire fimplechere: pourtant fi Dieu n’a voulu huyconfentit Prince de Gal« voftre Vouloir,car certainement Monfcigneur monperc vous fera tout hóneur S^âO^^' • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tie, le

-ocr page 207-

DE FROISSART.


îSi


tiéjleplus qu’il pourraiSi faccordera avons fi raifo unable ment, que vous demourrez iesàn*y leha bons amis enfemble àtoufiourS:Si m’eft aduis que vous aüez grande raift^ de vous é- de France,ßn lieffer-.combien que laiournée ne foit tournée à voftre gré, car vous auez auiourd’huy frifinhieF. conquis lehaUt nom d^proueffe: Siauczpaffé auiourd’huy tousles mieux-faifans de Voftre cofté.Ie ne le di mie,chcrSirc,pour vous louer,car tous cok de noftre partie,qui ont veu les vus Siij^s^tWres^f»font,pâr pleine confcience,à cc^^ordés:amp; vous en dort-

;(

•ncntlepris ôechappeleti A cênnint commencèrent tous à hmrmurer:8idifoient,éntre • eux François,que nobicmenrœ à poiniSt le Prince at^oit parlé : Si difoyent qu’en luÿ a-uoiqSi auroit encores,vn gÂtilSeigneur,fil pouuoit durer longuement. Siviure Si en telle fortune perfeuerer.

15 i it

Cy deuife cómfnefit le Prince de Ga/ks retourna lt;nbsp;Bordeaux, après la bataille de PoiHierSi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre GLxixi

QVand ils eurent foüppé,Si affez feftoy é,fclon le poi^t là ou ils eftoyent, chacun f e ^^alla en fonlógis,auec fes prifönniers,Cheualicrs Si Efeuyers:qui fc rtmçonne-rent entiers ceux,qui prins les auoy ent:qui leur demandoy cnt,fur leur foy, combien ils pourroyent payer fans eux greuer:8iles croyoient legércrncnt:8i fi difoyent communé ment3qu’ils ne vouloyent mie fi eftroitement rançonner nul Cheualier,n Efeuy er,qü’il ne peufthien chcuir,ôi aduâcer fon hôneur. Et quand vint au matin,que ces Seigneur« eurent ouy mcf[e,6iils eurentbeu Si mangé vn petit,Si les varlets eurent tout trouffé Si appareillé leur charroy,ilsie délogerent,Si cheuauchcrent deuers P oilier Si En la cité dePoiaiers eftoitvenu,la propre nuit,le Sire deRoye,à cent Lances: quin auoit point efté àlabataille-.mais auoit encontré le Duc dcN ormlhdic, affez ptes de Chauuigny:

l' it

lequclDueVaüoitenuoyèaPoiftierSjpourlegarderjtantquil orroit autrenouuellcs. .^ QuandleSiredeRoyefut venu dedans Poitiers,pourtant qu’il fentoitles Angloisaf-fez près,fit toute celle nuit entédre es portes,es tours,amp;cs guettes de laville;amp; au matin fit armer toutes manières de gens,Se aller chacun à fa deffenfe. Les Anglois paflerent „ outre,fans point approcher,car ils eftoyet fi chargez d or amp;nbsp;d’argêt,deioyaux,ôcdebôs prifonmer^qu à leur retour ils n affailloy et nulle fortereffeimais leur fembloit vn grâd cxploit,f’ilspouûoyentlcRoy deFrance,amp;;leür Cönqüeft,mener àfauuetê,enlacité d® Bordeaux.Si alloy et ils à petites iouftiées,poUr les pefâs prifonniers,^ le gtad charroy,. qu’ils menoyentiôc ne ebeminoyent,tout le iour,point plus de quatre ou de cinq lieues amp;felôgeoyent de haute heuretSc ehcuauchoient^jj^ble,fans eux dérouter: excepte là bataille desMarefehaux: qui alloit dcuant,à cinq cens arraeurcs de fcr,pour ouunrlc pays-.mais ils ne trouuoyét nulles tencôtres, car tout le pays eftoi^effray é ; amp;nbsp;fc tenoiét toutes manières de G ens-d’armes en leur forteteffe.Sur ce chemin vint à là cognoiffan ce duPrmce,cômêt meffirelames d’Andelée auoit dôné,àfes quatreEfcuftrs,lareuc nue de cinqcens mates.Sile demanda: amp;nbsp;ado ne meffirclames fe fit porter,cn falittierc deuantlePrince:quilcreceut moult courtoifement amp;luy dit,Melfire lames, onnousa donné à entendre que la reuenue,que nous vous auons donnée ,vous parti de nous ÔC retourné en voftrelogis,la rendiftes amp;nbsp;donnaftes tâtoft à quatre Efeuy ers.Si fauriôs vo lôtiers pourquoy vous faites ce,ôc fi le dô vous fut point aggreablc.Môfeig.Çdit lo^^ naher) ouy trefgrandemcnt:amp;laraifon,qui me meut à ce faift, ie la vous diray.Ces qui tre Efeuy ers (qui cy font^m’ ont feruilong tcmps,bien ôdoyaument, en plufieurs grans bcfongncs:ôc encores à ce iour,que ieleur féile don,ne leur auoy e ie de riens rémunéré leurs fetuices;5lt; fi onc en leur viuant ne m’euffent plus ferui, qu’ils firent à la bataille d®

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Poifticrs.Siiuisic tenu de tant,Sc deplus,enuerseux,car,cher Sire,iencfuis^u\mfeul nbsp;nbsp;nbsp;«

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;homme,amp; ne puis quvn^omme: amp;,fur le confort Si aide d eux, i ay emprins d acco»\-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plirlc vœu,que de longtemps auoye voué:Si fu,par force Sibonté d’eux,prcmier affail 1 lant: Si eufle efté mort enlabefongne,f ils ne fuffentiDont,quand i’eu confideré labon 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;té amp;nbsp;l’amour qu’ils me raonftrerent, ie n’euffe mie efté bien courtois,n aduifé,fi ie ne les 1 euffe guerdonnez, car,Monfeigneur,Dieu mercy toufiours ay ie affez eu. Si auray tant ■ queieviuray.rioneques decheuacenem’ébahy: n’ebahiray,Et,fiiay faiteeftefois ou-

' | trevoftrcvolonté, cber^ire,icvouspricquele mepardonneZ.Carauffientièrement, comme deuant ferez vous ferai de moy. Si de mes Efeuy^ rs,à qui i’%y le don donné. Le nbsp;nbsp;j'^jJ^^

Prince dit, Monfeigneur lames,de ebofe^que vous ayez faite,ne vous blafmeray. Mais jg (j^^^j vous en fay bon grc: Si ,pour labonté des Efeuy ers,Si que tant vous louez d eux,ic leur ^^ æ Antleke

lt;1

-ocr page 208-

182 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIRE VOLVME

Coinmenf les trois Eßats Je France faßemhlerent à Paris^ apres la batai/le Je PacTiers-

CHAPITRe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CLXX.

I^N cetcmps,quelabefongnedePoiôlicrs aduint,cftoitlcDuc de Lenclaftrcenh JQ^femté d’Eureux,8c furies marches de Conftantin,8c delezluy melfire Philippc^^ Î^uarrc,8c Monfcigneur Âodclfroy de Harcourt,8clà ils guerroyoiêt la Normédie, auoient guerroyé toute la laifon,pour la caufe du Roy de Nauarre,quc le Roy de France auoit emprifonné.Etauoyent rnis grande peine ces trois Seigneurs,commeilspeuf-fent auoir efté en la chcuauchee du Prince, mais ils riy peuret paruenir, car les paftages dela^uiefe de Loire auoiant efté fi bien gardez de tous collez, qu’ils ne peurentpaner. D®quoy,quand ils ouirent dire que le Prince auoit prins le Roy de France, Scia vérité, de la befongne de Poidiers, ainfi qu’elle fe porta, fi en furent grandement reiouis:amp; rompirent leur cheuauchee,pourtant que le Duc de Lenclaftre 8c Monfeigneur Philippe de Nauarre voulurent aller en Angleterre, ainfi qu’ils firent, 8c enuoyerent melfire Go^eftroy de Harcourt tenir frontière à Saint-Sauueur-le-vieomte.Or diray des trois enfas du Roy lehâ de Frâce,c’eftairauoir Charles,Louis,amp; Ichâ, qui retournez eftoiét de la décÔfiture de Poiéliers. Or mout eftoiét ieunes d’aage,8c 8e côfeil. Si auoit en eux petitrccouurer,neBul d’eux n^ vouloir entreprendre le gouuernement du Royaume, de France,ôcauocques ce,les Cheualiers ôcEfcuycrs( qui retournez eftoient de la bataille

-ocr page 209-

DK FROISSARti


i8j


taillc)eneftoienttous l^ysamp;blafmez des Communes: tant qu’enuis ils^cmbattoycnt es bóncs-villcs.Si aduint que tous les Prélats de Sainte-eglife,Euefques amp;nbsp;Abbez^tous les Nobles Seigneurs amp;: Cheualiers,lePreuolî des MarcJians^amp;lcs Bourgeois de Paris: amp;les Confuls des bonnes villes du Royaume de France, furen^us cnfemble en la cité de Paris:amp;vouloyent fàuoir amp;nbsp;ordonner comment le Roy^ync de France feroit bié gouucrnCjiufquflis/ft tant qff^le Roy lehanjleur Seignemyfj^itdeliuréà Et voulurent encorefaumiyplus auant, q’^rfoit deuenu le grand trefor^qu’on auoit Icué au Royau- * me de France, le temps pa^^en difmes,cn maletoftes,cnfub{îdes j en forges de mon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

noycs,amp; en toutes autres extorfions: dont les gens auoyenc efté fort mal-menez amp;nbsp;tri-boulez,amp;les foudoyers mal payez,amp; le Royaume mal-garde amp;nbsp;deffcndiu Mais de ce ne fâuoit nul rendre compte* Si faccorderent quelles Prevus éliroycnt douze perfon-nes,bonnes amp;nbsp;Pages,entre eux:qui auroyent pouuoir,de par eux,amp; de tous les Ciergez, d’ordonneramp;aduifervöyes conucnables pour ce faire. L es Barons amp;lies Chcualicrs 'fA'^^i^^^quot;quot;' auflî éleurent douze Cheualicrs, les plus-Pages amp;nbsp;les pbs-diPerctSj pour enundre à ces ^ß^f^ ^ p.tns-bePongnesiamp;lcs Bourgeois douze,en autelle manière. Ainfi fut ordonné amp;confermé ^pfcsla batad d’vn commun accord.LePquelles xxxvj.perfonnes deuoyent ePtre moult fouuent à Pa- kdepoi^liers. ris cnfemble,amp; là parler amp;nbsp;ordórier des bePongnes du R oyaume: amp;nbsp;toutes manières de choPes Pe deuoyent rapporter par ces trois Eftats:amp; deuoicnt obeyr tous autres Prélats tous autres Seigneurs,toutes autres Communautez des citez jamp; des bonnes-villes, à tout ce que ces trois Eftats feroyent amp;nbsp;ordonneroyent.Toutesfois, en ce commence-ment,ilenyeutplufieurs^ncelle clcâion, qui ne pleurent mie bien au DuedeNor-mandie,n aPon ConPeil.Ou chef premier les trois Eflÿits deffendirent à forger la mon-noye,qu’on forgeoit:^ Paifirétlcs coings. Apres requirér,au Duc de Normandie, qu’il fuft Paili du Chancelier du Roy Pon pere,de MonPcigneur Robert de Lorris,de Moniei-gneur Robert de Bucy t de Pouellement,amp; des autres maiftres des Comptes ,amp; Con-feillers du temps paffé dudit Roy:parquoy ils rendiflent bon compte de tout ce qu’on auoit prins amp;leué au Royaurne,par leur conPeil.Quand tous ces MaiPtres amp;CÓPeillers entédirctcc,ilsPen partirent du Royaume de France,pluftoft qu’ils peurent, amp;nbsp;Pen alle ^J tidueM-rent en autres nations demourer,tant que ces choPes fuirent reuenues en autre eftat. nbsp;nbsp;^^^.^.^ i-^^^g ^.^

Comment les trois épais etmojeress/^'efis-d’armes eoNtre mettre Gooleffroy sié Haredurt. nbsp;nbsp;nbsp;de^ponnictù

CHAPITRE CLXXI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;km.^lX

APfes,ces trois Eftats ordonerent amp;nbsp;cftablir«Bi»ie par eux,amp; en leurs noms,Rece- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^''‘^^

ucurs,pourreccuoirtoutesmaletoftes,dixiémes,Pubftdes,amp;: toutes autresdroitu- ‘^^/°^^^^^'^^ß *

Appartenant au Roy amp;nbsp;au Royaume :amp; firent forger nouuelte monnoye de fin or: ^^'„-^ p,,;^ß^ qu’on clamoittMoutons:amp; euflent volontiers veu que le Roy deNauarr!|^uft deliuré uSt tous lesfn de prifon,du chaftel de Creuecœur en Câbrefîs:ou il eftoit empriPonné,car il Pembloit près mots des à plufieurs de ceux des trois Eftats,quele Royaume en feroit plus fort,amp; mieux deffen- chron^dePran du,au cas qu’il voudroit eftre bo amp;loyal,poürtât qu’il y auoit peu de Noblcs auRoyau- ^« lt;1« lehan me de Frâce,à qui on Pe peuft r’allier,que tous ne fuflent morts,ou prins, à la bataille de ^r^^''^^^^^” Poiétiers. Si requirent au Duc de N ormandie qu’on le voufift deliurer:ear il leurPcwi- r^rdU^diffds bloit qu’on luy faiPoit grand tort:ny ne Pauoient pourquoy ^n le tenoit. Le Duc rdp^- ^„^ ^gt;^,^^; ß^^ dit qu’il n’oferoit mettre conPeil à Pa deliurance,car le Roy Pon Pere le faiPoit tenir,ne Pa- ciparvue telle uoitpourquoy,n’à quellecauPe. Encetempsvindrentnoüuelles au Due, amp;: aux trois ■virgule, f ce Eftats,que MonPcigneur Godeffroy de Harcourt guerroyoit maUement le bonpays de peurrej et eßre Norniandie:amp;couroyentPes gens(qui neftoientpas grande foiPon) deux o^t trois fois ‘^^^x,^ne l on la Pemaine,iuPques es fauiboures de Caen,dc Saint-Loti, d’Eureux; amp;nbsp;de ConflWneest ”‘””‘‘^ o*^^ amp;nbsp;fi ne leur alloit nul au deuât.Si ordonnèrent le Duc SPles trois Eftats vne cheuauenee ^^^ ch dtx dit de Gens-d’armes,de bien trois cens Lances,Se ciilqccns armeures de fer:amp;y eftablirét Ramenai, quatre Capitaines:c’cftalfauoir le Sire det Ramenai,le Sire de Kcnny,lc Sire de Rmille, Crequin.

amp; le Sire de Frianuillc. Si Pe partirent ces Gens-d’armes de Paris, amp;nbsp;Pen vindrent à Louis de Ha Rouemamp;làPaffemblercnt detouscoftez: amp;y eut plufieurs Cheualicrs d’Artois le de nefquetquc. Vermandois,telscomn^pMonPeigneur deKyneky,MonPeigneur Louis de Hanefklie, ß-^g^ ‘^^ , MonPeigneur Edouard de Roucy,MóPeigneur Iehan deFicnes, MonPeigneur Enguer- fan Dendin*quot; râdeHcdin,amp;pluPieurs autres: ôiaulPi, deNôrmandie,’înoultd’ap*pcrtsGehs-d’arrries ichandc Fid amp;nbsp;exploitèrent tant ces Seigneurs fleurs routes,qu’ils vindrent en la cité deConftan- nés. edits de ces:^ en firent leur garniPon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la chaux Red

-ocr page 210-

184


PREMIER VOLVME


gneual. Ca- De la b/ctailie i^ Cünßa»tff!^eiitre f»eßire Gû^^iffroy de Harcourt (^ »eßfe Lûf/is Je ] RausfiJ‘ nin.Fnanuil

ic. Crcqui. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CLXXH.

Louis de Ha z^ Vand mefiîre Go^ffroy de Harcourt(qui eftoit fort-hardi», ôr courageux) reçut Oudard de* ^quelcs Franç^^ftoient venus en la cité de Conftancesdl cueillit touteequu Rcnt/lchan P^^*^*^ auoir de Gens-d ari^s,d’Archers, amp;nbsp;de compaigno^: amp;nbsp;ais»^i«l cheuaucheroit ^ de Tiennes,* deucrs eux.Si partit de Saint-Sauueur lc-vicomte:amp;’pow^ient eure bien'enuiron fep’: ^ Enguerrâ cês hôrnes,qu’vns qu’autres.Ceprcipreiour cheuaucheren^uffiles Frâçois:amp; enuoyc-Dendin. rent leurs Coureurs découurir.Sirapporterétàleurs SeigneurSjqu’ilsauoiêt veulesNa ■fila ».teueres uarrois.D’autrepart meflire Godeffroy auoit enuoyé fesCoureurs:qui auoyent cheuau ual ^^ ^^^™^ ché vn autre chcmin,amp; cor^deré l%conuenant des Fraçois, amp;nbsp;bannières amp;nbsp;pennés, 8^

' qu’elle quantité ils cftoient. De tout ce ne fit mefiîre Godeffroy compte: ains dit, puis qu’il veoit fes efmemis,qu’il les combattroit: amp;nbsp;adonc meit fes Archers tout deuant, ce ■filfaut ^utee qu’il en augit:amp; ordonna fes A«glois amp;Nauarrois.Quand Monfeigneur Raoul detRa* /oit ce Rame- uinel en veit la manière,il fit les François defcendre à pié,amp; eux pauefeher de targes,co ual «« Raue- fj-eic trait:amp; commâda que nul n’allaft auant, fans fon cómandement. Les Archers de nal d icjde/^. Monfeig.GodeffrQy commencèrent à approcher(cóme commandé leur fut)amp; à trair^ facettes à force de bras.Ces Frâçois(qui eftoientfort-armez amp;nbsp;paucfchcz)laiflbiéttrai re fur eux(car ccluy afiaut ne leur portoit point de dómage)amp;tant furet en tel eftat,fans eux mouuoir ne reculer,quc ces Archers eurét employé toute leur artillcrie.Lors gette rcntleur^ arcs à terre,amp;commencèrent à reffortir fur leurs Oens-d’armes : qui eftoieu’: tous rengez au long d’vnc hayc,lt;icfiire Godeffroy tout deuant fabanniere.Lors coiu-menccrét les Archers François à traire viftement, amp;nbsp;à recueillir fagettes de tous coftei (car grand’ foifon en auoit fur les chaps) qu’ils employ erét fur ces Angloisamp; Nauaxroi5: amp;nbsp;aufiî Gens-d’armes approchèrent moult vigoureufement.Là eut grand hutinamp;dur, quad ils furent venus main àmain:mais les Gens-de-pié de Monfeig.Godeffroy nctin-drét point de conroy:ains furent tantoft déconfits : amp;nbsp;adonc Monfeigneur Godeffroy |ra«j «ot- ^x pg j-^j-jj-^ fagemét au fort d’vnc vigne, endos de dures hayes: amp;nbsp;y entrèrent de fes gco5 emp 4treiatw ^^^^^ ceux,qui f y peurent bouter.Quand les François l’apperceurcnt, ils fe Aeirét tous ufint autre ® pié-Si enuironnerent le fort:amp; aduiferent comm^ ils y pourroyent entrer. Si allerei”-pu»llnation. tant autour,qu’ils trouuerent voye;amp; fenhardirent entre eux: tamp; fe meirent dedansp^^ amp;fe meirent là. Ainfi qu’ils auoient tournoyé autour des hayes,en querât entrée, meflire Godeffroy dedâs par là amp;lesfiens auoient aufli tournoyé:Wfilfeftoicnt arreftez au plus foible Icz.Si toft quefrs ainfi qu’ils a François tindrenteeftevoye, là veifliez mainte appertife d’armes: amp;nbsp;coufta aux Prüf' uoi€t tout- çqIj ^^j leurs moult g^andemcnt,ainçois qu’ils peuffent ouurir la voye amp;nbsp;le paffage, ^ d« haves°en leur volonaf.Toutesfois ils entrèrent dcdans:amp;fut la bannière demefsirc RegnauttoU grandentrec te première,amp; luy tantoft aprcs,amp;les autres Chcualiers amp;Efcuyers apres.Quandifrfr meffire Go- rentau clos,il y cut grand hutin amp;nbsp;dur,amp; maint homme rcnucrfé:amp;ne tindrentlesgc$ dcfamp;oyamp;les Monfeig. Godeffroy nul conroy (ainfi qu’il cuidoitqu'ils deuflentfairc,amp;qu’ilsluy*' fiens aiioict uoyent promis)ains fe partirent la plus grande partie :amp;ne peurent endurer les Praf' no^é çMSjQ^and meffire Godeffroy veit ce,il dit à foymefme, qu’il aimoit mieux à mourir, ftoient ihr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efhe prins.Si print v^c hache: amp;nbsp;f arrefta en fon pas, l’vn pié apres l’autre,pour ^

fiez; au plus nbsp;nbsp;nbsp;P^“^ ^°*'^ ^^ ^^ eftoit boitcux d’vne iambc:mais il auoit grande force à fes bras. L”

foible Icz.Si fecombattit vaillamment amp;nbsp;longuement :amp;n’ofoit nul attendre fes coups :amp;adonc toft quelcs deux François montèrent fur leurs courficrs,amp;baifrcrcnt leurs lances, amp;vindrenttous ^*:®quot;Ç^s P^ d’vne emprainte furluy:fîleportcrcntà terre.Lors fauanccrentaucuns homes degucr-tindréctoi là j-^.^ j^f leurs efpées,amp;lcs luy cnfilerêt,par deffous,au corps,fc le tuerent fur la place:SC crc.M4^ tu- gy^gj^j jQ^j prefque morts amp;nbsp;prins ceux,qui auccqucs luy eftoicnt venus:amp; ceux,quiƒquot; f»,// nbsp;nbsp;■! chappcr peurenr,fen retournèrent à faint-Sauucur le vicomte. Etfut enuiron la Saint

tirer.Les Abr. Martin d’Yucr,t l’an mil c cc. l vi. Apres la decôfitureamp;la mort dudit Cheualicrmel-/'ctaifetde ce- fitc Godeffroy de Harcourr,amp;que le champ fut tout dcliuré,fen retournèrent les Fra-jle particulari çoi^ Conftances:amp;là amenèrent leur gaing,amp;leurs prifonnicrs:amp;aflcztoftapresrc-tt;^ i^j6..{n pairerent en France,deuersleDuc de Normandie(qu’on clanjoitadonc Rcgcnt)amp;dc-de .1 atatUe ucrslcs trois Eftats:quimoult honorèrent les Cheualicrs amp;Efcuyers,qui en Côftâtin a-oufuttu^^Go' “°æ'- efté.Si fe tit Saint-Sauu dhr-le-vicôte en auât Anglcfchc, amp;toutc la terre Mofeig. deffroy de nar Godelfroy deHarcourt,car il l’auoitvcnduc pour apres fô dcces,auRoy d’Angl.amp;cna-eourt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoit déshérité Mofeigneur Louis de Harcourt, fon ncucu pourcc q ledit mefsircLouis

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nefe

-ocr page 211-

DE FROISSART.


iSy


ne fe voulut tourner de fon cofté. Si to ft que le Roy a Angleterre oüit nouuellcs de la zep^ d’An^t mort mefiîre Gedeffro^de Harcourt,!! le plaignit moult:amp; enuoya Gés-^’armeSsChe- eni/ojjeßion des Maliers ë^ Efcuycrs,amp; Arbaleftiers,plus de quatre cenS,par mer, pour prendre la faiftne ^lt;^gt;^^^ ‘^^ codef de Sainâ:-Sauueur( qpi valut bien trente mille frans pai*an, de reuenue) amp;nbsp;Ht Capital- ^^“-^ denarcout-ne de la terre,amp; des chaftcaux,Monfeigneur Ichan de l’Ifle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trois Eftats entendi- ^” nbsp;nbsp;nbsp;quot;^^ '

renttoure celle ^l^^itaux «donnances du Royaume de Fraû^:amp; eftoir tout gouuer-népareux.** nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•^

Com/j-jeni lePpifice e^e Ga/^ ffiena le Roy Teba^ ele Fth/^ce, de Bordeaux Cfj {.^f^^leierroi, .CHAPITRE. nbsp;nbsp;nbsp;C L XX I I I.

CEIuy * Y lier Ic Prince de Galles amp;nbsp;la plus grande partie des Anglois, qui à labatail- '^”'^'’^- 7^' le de Poidiers auoyent efté,fe tindrent à Bordeaux; ôAntendirent à pourucoir na-uires,à ordonner leurs befongnes,pour emmener le Roy de France amp;nbsp;fon fils,amp;la plus grande partie des Scigncurs,qui là eftoyent,en Angleterre. Quand la Äifon approcha quelePrincc dentpartir,amp;que fes befongnes eftoyen Ainfi que toutes pre^es, il mada le Sire d’Albrct,le Sire de Mucidcnt,le Sire de r£lparrc,le Sire de Puniers, amp;le Sire de Rofen,pour garder tout le pays iu/ques à fon retour.Puis entra le Prince en nier, amp;nbsp;les Seig.deGafcongne,quiauecluycftoiét.SifutleRoy de Fràce tout par luy envnvaif-fel,pour mieux eftre à fon aife.Enf cefte nauire auoit 2 oo.hômes-d’armes amp;nbsp;2 ooo.?^r- if’«'quot;''quot;^^''^ chers.Car on auoit dit au Princcgpic les gês des trois Eftats(par lefqucls le royaume de ^j ^^ m’^^reQ Frace eftoitgouuerné)anpiêt mis fus, cnNormadie amp;nbsp;au Crotay, deux gras armées de „,inT,i,ourha-loudoyers,pour aller au deuat des Anglois,amp;.' leur tollir le Roy de frace: mai^oneques te la flotte, c^ n'enveirent apparence. SÏ furent ils onzeiours amp;oAze nuits fur mer : amp;nbsp;arriuerent le ameemarinci douzième au haute de Sanduich. Puis iffirent hors des nefs, amp;nbsp;f hebergerent en la vil-Ie,amp; es villages d’enuiron : amp;nbsp;fe tindrent illecques deux iours, pour eux rafrefehir: amp;nbsp;au tiers iourilsfenpartircnt,amp; viiidrcnt à Saint-Thomas de Cantorbie. Lors, quand le Roy d’Angleterre fccut layenuedl commanda à ceux de Londres, qu’ils Fordonnaf-fient tellement comme il appartçnoit à tel Seigneur receuoir,que le Roy de France. A-doncquc^ceux de Londres feyeftirentpar Cônneftablies,amp; trefirichement: amp;nbsp;tous les Maiftres,de draps dilferens des autres. A Saint-Thomas de Cantorbie firent le Roy de France amp;le Prince de Galles-leurs (grandes :amp;y repofierentvniour. Le lendemain au matin cheuauchcrent iniques à t Roceftrc:amp; puis fie repofierent là. Au tiers iour ils vin- cioceftre drent àDertford:amp;: au quartiour à Londres : ou ifs furentteceus moult honnorable-^ Darda. ment:amp;:auiriauoienteftépattoutcslcs bonnes^fflês,ou ils auoient paffe, Sicftoitlc forde api-est Roy deFrancc(ainfî qu’il cheuauchoit parmi Londres)monté fiur vn b lac courfier,tres- »tats les cartes bien appareiHétSile Prince de Galles,monté fiur vnc petite hacquenée noire,delez luy. amp;de/èriptions Amfi fut il conoyé tout au long de la cité de Londres, iufiques àl’hoftcl d^Sauoye: le-quel 11 oft de ft heritage au Due de Lcnclaftre. Là tint le Roy de France fiamaifionvn temps:amp;IàlevindrentveoirleRoy amp;laRoyned’Angleterre:quigrandemêtlefeftoie- chauxidifiat rcnt3amp; depuis moult fiouuent le vifitercnt:amp;le confioloyent de ce qu’ils pouuoient.Tan »cantmeins toft apres vindrent en AngIeteEre,par le commandement du Pape Innocent v 1. mefisi- Dotderforr, re Taillcram,Cardinal de Pcricourd,amp;meftire Nicole,Cardinal f dArgcl.Si cc^jj^é- fowrDertfoir ccrént à expofét amp;‘ entamer de paix entre les Roys de Frai#e amp;nbsp;d’Angleterre: amp;nbsp;moult '^’ap^ofant ytraUaillerentjiiiaisoncqucsn’y peureïit riens exploiter. Toutesfois par aucuns bons ^^Z^^’j*;^ moyens ptocurétentvnetréue entre les deux Roys amp;nbsp;leurs confortansyà durer iufiques lt;/,gt;7^^duor-àlaSaintlehàhBâptifte, l’an mile c c. l i X.Etfurent rais hors detréues Monfieigneur gcl.2)-é»fe»-Philippe de Nauarre amp;nbsp;fies alliez,amp; la Corateffe de Moptfort,amp; la D uchc di^Brctaigne. tre h^ Frdcois ViipeudeTempsapresTutle^Roy de France tranflaté del’hoftclde Sauoye, 8Ânÿ au etles ^^rn^loîs chaftel de Windefiore,amp; tout fion hoftel.. Si alloit voler, chaccr amp;nbsp;déduire, amp;nbsp;prendre ^^J’‘^‘“' «« 'O' tous fies ébatemens,enuironWindefiQre,ainfi qu’il luy plaifioit: amp;nbsp;Monfieigneur Philip- ‘^quot;P^'^^da i^^y pe fion fils aufisi : amp;nbsp;tout le demourant des autres Seigneurs, Corates, amp;nbsp;Barons, fie te- ^quot;^quot;^quot;^ noyent à Londres. Si alloyent veoirleRoy, touteslesfois qu’il leur plaifioit: amp;nbsp;eftoient de’^taniXreom reçois fiur leur foy feulement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* mepar-aHanr,

CorafKêni le Roy d’Efiocefut delluré de la prifon du Roy d'^fsgleierre. c H a p . c r x x 111 r VOus auez bien ouy recorder comment le Roy Dauid d’Eficoce fut prins en Angleterre. Quand il y eut cité prifionnier plus de neuf ans, il aduint, affez toft apres

-ocr page 212-

i8tf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIRE VOLVME

* nbsp;nbsp;tes trénes accordées entreFranec amp;nbsp;AngletcrrCjque les deux Cardinaux deflufdits, S^ lia Sa du * 0 l’Euefque de x Andry d’Efeocejfembefongnerent de la deliuracc du Roy d’Efeoce.Et d'^Eftocè*h^^ fe fît traité par telle manierCjq^e Roy d’Efeoce ne fedeuoitiamais armer cotre le Roy la main^des d’Angleterre,enfon Royaume:necôfeiller, ne côfcntir,àfonloyjlpouuoir,feshomes, .^nglois. pour eux armer à greuoLne guerroyer, Anglois.Et deuoit le Roy d Efcoce, luy reuenu en fon R«ÿaumc, mettr^oute peine amp;nbsp;diligéee qu’il pourrait entgj^f s homes,à fin q

•le Royaume d’Efeoce fuft renu en fiefamp; hommage du rqÿtl’Anglcterrezamp;^fi le pays ne ‘ Vouloir accorder à ce,lc Roy d’Efccye iureroit folcnellemÇt à tenir hône paix amp;nbsp;ferme * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuers le Roy d’Angleterre:amp;obligeoit amp;allioit fon Royau^c(commc droit Seigneur

amp; heritier) à payer,dedans dix ans, cinq cens mille Nobles î amp;nbsp;en deuoit, à la femonfe du Roy d’Angletcrrc,enuoyer bons pleges amp;nbsp;oftagcs:tcls que le Comte de Donglas, Ic Comte de Moray,1e Comt Aie Marc,le Comte de Suthirlâd,le Comte de rif,lc Baron de Verfi,amp; mefjre Guillaume de Cathenes: lefquels deuoient demourer en Anglcter-rc,commc prifonniers amp;oftag^S3pour le Roy leur Seigneur,iufques au iour que celuy argent ferc^ payé.De ces ordonnances amp;nbsp;obligations furent faits inftrumés publiques amp;: lettres parères, feellécs de l’vn Roy amp;nbsp;de l’autre: amp;fe partitlors d’Angleterre le Roy Dauid:amp; f en vint arriéré en fon pays.amp;la Roync t Yfabelfa fcmmc,fœur du Roy d’An

deux villes, et

■f Tous autres glcterrc.Sifutlc Roy moult honnorabk met reccu defeshómes:amp;vifita fon pays,puis h”nn^‘”^^‘ ''^*^dcmourer,entretantqu’onluyappareilloitfonfortchafteldetHaindebourg(qui ■fila teußaurs ^E^^*^ ^“^^ defemparé) à Saint-Ichan d’ERon, Vne bonne ville amp;nbsp;marchande, fur v^ aluß nom! ces nuiere qu’on appelle Tayc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

CHAP. CLXXV.

•f*^^ ^^s^^‘ ^ y^Nuiron la My-May,t l a de grace mil c c c. i v 11. meit IcDucdc Lenclaftrc fus vne 2j?zgt;^Hami -^g^olTc chcuauchéc de Gens-d’aimcs enBrctaigne, tant d’Anglois comme de Bre-bouTs khâ tons à l’aide delaCôttfTc dcMótfoit,amp;dcfonicuncfils(quiiafarmoitamp;cheuauchoi£ kön net Trie. ^ eftoient bié mille Hômes-d’armes tresbié apparcillcz,amp;cinq cens d’autres gcns,par-t L’an lijy. mi les Archers.Si fe partirent ces Gens-d’armes de Hamibout:amp; vindrenr, tout ardant amp;nbsp;exilant le pays deBretaigne,deuant la bonne ciré de Rênes :amp;raflicgealoueront enuiron:amp; fy tint tout le temps enfuyuant:amp;là fit plufieürs fois alfaiUinmais petit y 2^ gna.Car dedans eftoient le Vicomte de Rohan,le ^re de Laual,meflîre Charles de Pi' l '(T g”cn,amp; pluficurs autrcs:amp;y eftoitvnieuneBachclier(qüifappelloit Bertrand duGld' àfen^^’de- qum)Icquelfecôbattit,ccficgc duyu^euâtRênes, àvn Anglois,appellémeflireNi' fiait de lapa- colc t Dogome.Et fut la bataille prinfe par trois fers de glaiue,amp; trois fers de hach«»^ rente' de rha- troiscoups de dagucs:^ fe portèrent chacun des deux Chcualicrs moult vaillamment^ mas Dagarne, amp;nbsp;volótiersfurct VOUS de ceux de dedans,amp; aufti de ceux de dcbors,fi fe partirent deb auch.ie^i.sa- bataille fans Gommage. Si eftoitadoncMonfeigneur Charles dç Blois aupays:maisii lalefirnome ^^^ fg pouuoit armer:amp;pourfuyuoit moult aigrementle Regent de France,en luy pr»t *etlachaux^^ ^uilvoufift enuoyerGens-d’armespour leuerlc fiege de Rênes:maisle Regentamp;R^ Dagorne. nbsp;nbsp;befongnes du Royaume eftoient fi brouillées,qu’il ne pouuoit de riens cxploiter.Sidc-mo^ra ainfi le fiege deuant la cité de Rênes.

quot;fSdh dit Gau uillc, crl‘t chauxGtzuH le.

^fument v» Cheualier d^a Cew/é d’Eureux^eippedé fneß/rt G»i//aftt»e dg f Craxnil/f)’'^' cotii^i/it la c/té,^le hourg^C^ le Chaßel d'Eureux : ^u/fe tefteit adefse^uef four le HO} ^^ Era»ee.^(^ l’auoit le Eej coft^uisfur les 2(auarreis,aifgt;f quedefus ef dit au chapitre eff^^ eifi^aa/ite (^fx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre cixxvi.

• yLy^oitt'n Cheualieren Normandie, nomméMonfeigneurde Granuillc:qui6' XfteitauRoy deNauarre,de foy amp;nbsp;de ferment: amp;nbsp;trop luy ^efpJaifoit la prinfe dudit Roy de Nauarre:amp; auffi faifoit il à pluficurs Bourgeois:mais ils ne le pouuoiêt améder, tant que le Chaftel leur fuft cnnemy. Sidemouroitee melfirc Guillaume àdeuxpeti-tes lieues d’Eureux:amp; auoit fon retrait en la cité chez vn Bourgeois, qui au temps pafié auoit;^fté grand amy du Roy de Nauarrc. Quand meffire Guillaume venoit àfhoftel de ce Bourgeois, il mangeoit auec luy,à grande recreation: amp;nbsp;parloyent d’vnes chofes amp;nbsp;d’autres,amp; par efpecial du Roy de Nauarrc,amp; de fa prinfe : qui moult leur ennuyoit. Can^iratiS de nbsp;nbsp;Aduint vne foisque mefsire Guillaume dit,Si vous voulez bien acertcs,icrecóquer-meßireGuiUau my ceftecité,lebourgamp;lechaftel,au Roydc Nauarrc.Commétfepourroitilfaire(dit mede Gran- Ic Bourgeois) car le ChafteUain eft fi fort Fraçois: amp;fans le chaftel nous ne no’ y oferlés • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;éprou-

-ocr page 213-

DE FROISSART.

187

éprouuer:caril eftmaiftre delà cité amp;nbsp;du bourg.Mcfilrc Guillaume dit,le le vous diray. uHk,^ de Il faudroit que vous enfliez, de voftre accord, trois ou quatre Bourgeois ^c voftre ami- ?«^^7»« -®’quot;^~ tié: amp;nbsp;pouruoiriez voz maifons de bons compaignons armez; amp;nbsp;ie feroye tant, fur mon ^^’'^CwI/C/tf peril,que nous entrerions dedans le chaftel, fans danger,^ar cautelle. ttadonequesHt ^lJ^ag^J^^ /e~ tant le Bourgeois, en peu de teps,qu’il acquit bié cent Bourgeoise fon accord; Meflire „feux/ur le Guillaume aUoitamp;v^ifcit œla cité,fans fufpeóhió;amp; ne feftoiSoi*^ armé, au teps paffé, j{ÿi de France. •auecques mcifirc Pîulippc d^^uarrerpour caufe de]ce que ^reuenue gifoit toute, ou , enpartie,airezpres d’Eurcux^le Roy de Ffance,di|temps qu’il conquit Euteux,auoit toutes les terres d’enuiron Æt obliger à luy: autremet il les euft tollues.ll en auoit eu le corps tâtfeulcïnet;mais les cœurs eftoiét demeurez NauarroisiEncorc^fi le Roy lehan eufteftéen France, ccftuymeffire Guillaume n’euftofé entreprendre ce qu’il fit. Mais il fentoitles befongnes de Frace moult embrouillées, amp;nbsp;qA les trois Efiats fi mettoiêt peine de la deliurancc du Roy de N auarre. Et adonc,quâd meflire G uillgume veit qu’il auoit toute fa bcfongne prefie, amp;nbsp;que ces Bourgeois efiq^ét aduifez de ce qu’ils deuoict faire,il farmatresbien: amp;puis vcfiit vnc hoppelande par deflus, amp;nbsp;print fon mantel encores par deflus,amp; deflous fon bras vne courte hache,amp; delcz luy fon varlet (qu’il auoit informé de fon affaire) amp;nbsp;f en vint t petier en la place,deuant le chafiel : ainfi qu’il auoit t ^ f‘‘f^£^ fait iadis plufieurs fois. Tant alla amp;nbsp;vint en petiant, que le Chaflellain (qui auoit accou- ^^”fi^^ ftumé de venir à la porte, deux fois ou trois) ouurir la porte du chafiebvoire tant feule- Vquot; ^^J^^”^ ment le guifehet: amp;fe tint là tout droit p^r-deuant. Q^and meflire Guillaume le veit, il nbsp;nbsp;nbsp;manie

fapprocha de luy petit à p«tit, cnlc faluant moult honnorablcment. Le Chaflellain fe «’^^ famt me-tint tout coy:amp;luy rendit fon falut. Tantfitmeflire Guillaume, qu’il vintiufqicsàluy. moirede ra-Puis commença à parler d’aucunes oifiuetcz.amp; demanda au Chaflellain,fil auoit point ««’■ ^^« agt;l-ouy nouuclles, qui couroicnt en France. Le Chaflellain (qui trop peu en apprcnoit:car ^»»•*«5*^^f il efloit toufiours leans enfermé) fut moult defirant d’apprendre des nouuelles. Si dit P»^ qu’il n’auoit apprins nulles nouuelles: mais(dit il)fil vous plaifl, apprenez les nous.Vo-lonticrs(dit meflire Guillaume) On dit en Frace que le Roy de Dannemarche amp;nbsp;le Roy dlrlâdc fe font alliez enfemble:amp; ontiuré queiamais ne rentreront en leur terre, fi auront deflngte toute Angleterre,amp; ramené le Roy de France à Paris;car ils font fur mer plus de cent mille hommes: amp;nbsp;font les Anglois en fi grand’ doute d’eux, qu’ils ne fanent auquel entendre ny ail er,pour gardft leur païs:car de grand temps efl il forti entre eux, queDannois les deuoient deflruire. Le Chaflellain demandoit comment il fauoit ces nouuelles. Meflire Guillaume dit qu’vn Cheualiqj^^Flâdrcs lüy en auoit eferit la vérité: amp;nbsp;m’a enuoyé le plus beau ieü d’efehets, que ievey one. Or trouuä il cefle bourde;

pourtât qu’il fauoit que le Chaflellain aimoit moult le ieu d’efeheÿ. Le Chaflellain dit, ^a^fQ^-^^ Ieleverroycvolontiers,Mcflire Guillaume dit,Ielcmanderay qucrif,partel couenant,^/^^ crauH-que Vous louerez à moy pour le vin. Puis dit à fon varier,Va quérir ce ieu d’lfchets,amp;le ig^pnu^ ^bußr nous apporte à la porte. Lors fe partit le varlet: amp;nbsp;le Chaflellain amp;nbsp;meflire Guillaume lechafieUam entrèrent à la première porte du chaflel: amp;adonc le Chaflellain ferma le güifehet par d*Eureax. dedans; car il bouta le varrouil outre, fans lefermer à la clef; Lors dit meflire Guillaume, Chaflellain, ouurcz cefle féconde porte, vous la pouuez bien ouurir, fans danger. Le ChafteUain ouurit feulement le guifchct:amp; fit meflire Guillaume paffer outre,|gt;w^ monfirer les t chaingles du chaflel: amp;nbsp;il mefmepaffaaufli. tfe varlet f en alla aux Bour- ^ ^^ »«»(en geois: qui auoienFeompaignons armez enlcurs maifons; lefqucls il fit venir deuant le ^.’^‘^ƒƒ^ƒƒƒ„gt; chaflel: puis fonna vn cornet, comme deuifé luy efloit. Quand meflire Guillaume ouit^,„,. ygecint ce cornet, il dit au Chaflellain,! flbns, amp;nbsp;allons outre cefle fécondé porte: car mon var- amp;nbsp;contour let cy viendra tantoft. Adonc rappafla meflire Guillaume le güifehet, amp;nbsp;fe tin? toigcoy du chifteau. deuant: amp;nbsp;le Chaflellain (qui voulut pafler après) meit le piéoutre, amp;nbsp;baiffalatefte. Meflire Guillaume f au an ça de prendre fa hache, qu’il auoit fous fon mantel: amp;nbsp;en ferit le Chaflellain: tellement qu’il le pourfendit iufques aux dents,amp;rabbattit mort fur le fueil. Puis vint ledit Guillaume à la première portc,amp;la defferma. La guette du chaflel ^f chaßedain auoit ouy le cornet du varlet: dont il fut moult émerucillé. Car on auoit fait vn ba^j en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

la ville, que, fur peine de perdre le poing, on ne fonnafl nul cor. Encores veit gens tous par^ganailte armez, accourir vers la porte du chaflel. Si corna tantofl:amp; cria trahi,trahi: Adoc ceux^ qui cfloient au chaflel, f auallcrent deuers la porte: amp;nbsp;fusent ébahis^ quand- ils la trou-ucrent ouucrte, amp;lc Chaflellain mort: couché de traucrs,amp; meflire Guillaume d autre part, la hache au poing: qui gardoit l’entrée. Tantoft furent venus ceux, qui cfloient

4 “Ü •

-ocr page 214-

188

PREMIER VOLVME

^ll’E ®^^^^^5poùr aider à melfirc Guillaume. Si entrèrent à la premiere porte, amp;nbsp;puis àhfc' Le c.ije - (;Qj;^j^.gr rclmuterent fièrement les foudovers^Si en y eut plulîeurs morts ou prins,défi vreuxrearms , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, • nbsp;nbsp;„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- i n i „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c

a emblée pour 4^’^^^^ 4^ ôn vouloit: amp;nbsp;entreret au chaftel: amp;nbsp;par telle manière rut recoquis le rort en«* /f j j^iaihifretii ^c^ d’Eureux. Si fe rendirent?,mroft ceux de la cité, amp;nbsp;les Bourgeois aufln amp;nbsp;boutèrent hors tous les François^ mandèrent MonfeigneurPhilippe de N auarrc(qui allez nou-ueUement cftoit reuenckf Angleterre) lequel le vint boutlt; dcdluj^^cité d’Eureux:^

• en fit fouucrainc gamifoi^iour guerroyer le bon pais c^Normandic,aueeluy Monfei-* fZrfchaux^it gneurRobert tCanob!c,Monlcig^.cur Iames Pifu,Monî^neur Fricquet de Fricqunt, •iiy Canolle, leBafclc de Marneil, Monfeigneurlouel, Monfeigneur Fmidrigans, amp;:autres: quip^s laques de ßf ent maint méchef en France : fi- comme vous orrez rccVirder anant en l’hiftoire. Picqucs,Fric

que de Frie- nbsp;nbsp;Des eompaigflûnSy i^û^t l'.^chepreßre eßoit Chef: c^ ceff^me ilfit hc^noré en ^aigneff-quâs,amp;mef- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CLXxvii.

ïircFourdi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

gais. X?^ ce temps mefmc print vn Chcualier, qu’on clamoitmclTire ArnoultdctCanoE ■[il l’a nomé JCde, amp;nbsp;Communément dit Archeprellre,vne grand’compaignie de G en s-d'armes, eerfumommé affemblcz de tous pays:qui veirent queleurs fondes eftoient faillies puis que le Royd^ Renaud de France eftoitprins.Sinefauoientougaigner cnFrance. Si allèrent premièrement dC' c^^i6o ^ ‘‘’* ^’^’■^ Prouence, fié y prindrent plufieurs fortes villes amp;nbsp;forts chafteaux, amp;nbsp;dérobèrent Arnoulcde ^“t le pays iniques en Auignon: amp;nbsp;n’auoient autre Chef ne Capitaine, lors le Cheua-CernoUc au lier Archepreftre: dont le Pape Innocent fixiéme (qui demouroit en Auignon) amp;tous cha. i6z.sala fes Cardinaux auoient grand’ doutance de leurs corps: amp;: f^ifoient nuift amp;nbsp;iour armst diticj Re- leurs faaiilles. Quad l’Archepreftre amp;nbsp;fes gens fi eurent robé tout le pays, le Pape Stk gnaut de nbsp;dergé firent traiter à rArchep?eftre:amp; vint:fur bonne côdition,en Auignon,amp; Inpias ^a'chaax^l^’ 'P^ *^® ^'^^ gens: amp;nbsp;fut auffi reuerément receu,comme fil euft efté fils au Roy de France enautTeCer ^difnaplufieursfois delezle Pape amp;nbsp;les Cardinaux :amp;:luy furent pardonnez tous fe noies. pechez: amp;nbsp;au départir on luy liura quarâte mil efeus, pour deliurer à fes compaignonS« Si fe départirent fes gens ça amp;- la:mais toufiours tenoicnt la route dudit Archepreftre.

Des competignonsßeßaels Äuffn^vn Gaffoil,ef oil chef. chap, c l x X v 111.

AVlfi en ce temps fe leua vne autre compaignie de Gens-darmes amp;nbsp;de brigans,î^' fcmblcz de tous pays, entre lariuierc de Loffcamp;lariuicrc de Seine: parquoynd n’ofoit aller entre Paris amp;nbsp;Orleans, n’entre Paris amp;nbsp;Montargis: ne nul n’y oloit demo“' rcr:ains eftoient affuis à Paris les mjn^duplat-pays,amp; à Orlcans.Et auoient iceuxeom-paignons fait vn Capitaine d’vn Gallois, appelé Ruffin: qu’ils firent faire Chcualier-^ deuint fi riche amp;nbsp;fi p^lfant d’auoir, que nuln’enfauoitlc nobre. Et cheuauchoient foæ uentees compaignonspres de Paris, vn iour vers Orleans, amp;vn autre vers Chartres: ^^ ne demouTa place,ville,ne forrercflé(fi elle n'eftoit trop bien gardée) qui ne fuft adono ■[lian’aguere toute courue amp;robée;c’eftaftauoir Saind-Arnoult,Galardó,Broumaux,Aloes,Efe®' dit Canoblc, p^s,Chartres,MontlehciygPlouuicrs en Gaftinois,Milly,Larchant,Chaftillon,Montât ois, Yfieres fié tant d’autres villes que merueilles feroit à racompter. Et cheuauchoft“^ furlann.Sala ° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .abc

dit tey Ro- nuaile pays par troupeaux, cy vingt, cy trentc,cy quarante: amp;nbsp;ne trouuoient nul,q““” bertCanoUe 4^#«urnaft.D’autre part au pais de Normandie,iur la marine,auoit vnetrop plusgw®^ cz- la chaux copaignie de pillars amp;nbsp;detobeurs, Anglois amp;nbsp;Nauarrois:dcfqucls meffire Robertf Ca-RobinecCa- nolle cftoit Chef: qui en telle manière conqueroient villes, chafteaux, amp;fortereffts:amp; ”°^5’ 1 neleuralloîtnulaudeuant. Et auoit iceluy meffire Robert ià de long temps tenu celle ^'^^ ^’quot;^ ƒ'■”« rufe: amp;nbsp;trop bien euft finé de cent mille efeus: amp;nbsp;tenoit grand’ foifon de foudoyers àfe Te^r d^^utquot; S*^S^^' ‘l®’^ payait fi bien, que chacun le fuiuoit volontiers. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

auecipues que h ques autres,fin uiene vous que t’ay protc^léde rte l’aeeerder qu’a fijmeJme Cr-le veger dis tortqsie la luy peut attoirfait félon ma petite puiffance.

Cjparle du Preuef des cMarehans, (^ de ceux de Paris: ç^ comment ils occireniirei^

chevaliers en la chambre du Regent.

CHAP. C LXXfX’

AV ƒ temps que ces trois cftats regnoient, fe comnienecrent à leuer telles manières de gens: qui fappeloicnt les compaignies:amp; auoient guerre à toutes manières de gens,quiportoicntmalettes. Or vous dy quclesNobles du Royaume de France,amp;les Prélats de Sainôfc-Eglifefc commencèrent à ennuyer de l’etÇiprifeSc ordonnance des trois Eftats: fi en laiftbient lei’reuoft des Marchans conuenir, amp;nbsp;aucuns des Bourgeois de Paris: pour ce qu’ils fcntremettoiétplus auant,qu’ils ne voufifTenr. Si aduintvniour que le: Regent de France cftoit au Palais à Paris, à tout grand’ foifon de Cheualiers, de

-ocr page 215-

Dp FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i85gt;

NobleSjS: de Prélats. I^e Preuoft des Marchans aufli aflembla grand’foifon des communes de Pari s: qui choient aufli de fon accord^ amp;nbsp;portoient chapperons femblablcs:à fin que mieux fc recognuflent. Si vint le Preuoft au Palai^enuironné de fes hommcs:amp; entra en la chambre du Duc, amp;nbsp;luy requit moult aigrement, qu’^ voufift emprendre le fait des befongnes du Royaume de France3amp; y mettre confei^ourtant que le Royaume (qui a luy^euQi^JlinicÄr) fuft fi bien gardé, que telles naunieres de compaignons (quircgnoiamp;fit)n’arilaircnt na^gaftantlepays.LeDucrefpdnditquilleferoitvolôtiers « filauoitlamife,parquoy iUepeuft faire:mais cel|y quifaifoit leuerles profitsamp;lcs droitures, appartenantes ai^R oyaume, le deuoit faire. S’il le fit, ie ne fay pourquoy ne comment ce fut:mais les parolles multiplierét tant,amp; fi haur,que là endroit furet occis trois des plus grâs du confcil du D uc,fi près de luy, que fa robe en fut enfanglâtée:amp; en fut luy mcfmc en grand peril.Mais on luy dona vn des chapperons à portcr;amp; fi couine qu’il pardonnaft illec la mort de fes trois Cheualiersdes deux d’armcs,amp;ÿe tiers de loix. biappeloit on l’vnMonfeigneur Robert de Clermont,gentil amp;nbsp;Noble gradement.-fau-trcjlc Seigneur de Conflans,amp; le Cheualicr de loix, Monfeigneur Simon d#Bucy.

Cy iiit eofftwe le Rey de Nauarre ißit hors de la prijê» du Jîoy de Frafiee.

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;CLXXX.

A Près cefte aduenture, aduint qu’aucuns CheuaIiers(Monfeigneur Ichan de Piqgi-gny, amp;nbsp;autres) vindrent, fur le confort du Preuoft des Marchans, amp;nbsp;des Confuls d’aucunes des bônes-villts, au fort chaftcl d’Alleres t en Pailleus, fcant en Picardie: ou t ^quot; ^»n.de leRoy de Nauarre eftoit, pour le temps cmprifonné,amp; enla garde deMofeigmeur Tri- ^a ftan du Bois. Si apportèrent lefdits exploiteurs telles enfeignes, amp;nbsp;fi certaines au Cha- ^Z^ Xncux fteUain, amp;nbsp;fi bien cfpicrct,quandMófeigncurTriftan n’y eftoit point,quc par cefte cm- eu Cambre-prife fut le Roy de Nauarre deliuré hórs de prifon,amp; amené, à grand’ioyc en la cité fis.jd/rfAl-d’Amicns;ou il futilement recueilli ôcrcccu. Si defeendit chez vnChanoine(quigran- leux en Pal-dementraimoit) appelé Monfeigneur Guy Kyrec: amp;futlc Roy de Nauarre amené par lucilcr/rf^ Monfeigneur lehan de Piquigny : amp;nbsp;fut chez ce Chanoine plus de quinze iours,tant Cquot;'**^Odiés qu’il eut appareillé tout fon arroy|, amp;nbsp;qu’il fut tout afteuré du Duc de Normandie : car le Preuoft des Marchans (qui moult l’aimoit) luy impetrafa paix deucrs le Duc amp;nbsp;ceux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^^

deParis. Puis fut le Roy de N auaÆe, par Monfeigneur Ichan de Piquigny, amp;nbsp;autres ^J^^vieutde Bourgeois d’Amiens, mené en la cité de Paris: ou il fut volontiers vcu de toutes gens: Amiens à pa amp;mcfmcmentlc Duc de Normandie le feftoy^j^r faire luy côuenoit:pourcequcle ri^afresfide Preuoft amp;nbsp;ceux de fa fede luy enhorterent de ce faire. Si fe dilfimuloit le Duc au gré liurance^au duPreuoftamp; d’aucuns de Paris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mtisdepeurier

1^58 . a neßre

Comment le Roy de Nauarre ßreßha/olen^ellement à Paris, nbsp;nbsp;chap. ^xxxi. m)de,fil^noz^

QVand le Roy de Nauarre euteftévne e{paccdetcmpsàParis,ilfitvniour afièm- ^£^4^*quot;^ _^blcv toutes manières de gens, Prélats Cheualicrs,amp;Clercs de rVniucrfité:amp;ß„j faire tort f prelcha amp;nbsp;remonftra fagement en Latin,prefent le Duc de Normandie, fa complain- anoßreauteur. tc,dc s griefs amp;nbsp;violences qu’on luy auoit faits,à tort amp;nbsp;fans raifon.Et dit que nul ne vou t iw .indent fift douter: amp;nbsp;qu’il vouloir viureamp; mourir en deffendant le Royaume de Francis-^a couronne;^ le deuoit bien faire : car il en eftoit extrait de ^crc amp;nbsp;de mere, amp;nbsp;de droite ^^^^^^ ^^^^‘‘ lignéc,amp; en Anceftres. Et donna adonc alfez à cntêdrc,par fes parolles,que,fil vouloir donner X»r chalcng« le Royaume de France,amp;la couronne, il monftreroit bien par droit,qu’il en harenguer, feroit bien plus prochain que le Roy d’Angleterre n’eftoit.Et fâchez que fon fcrmon,amp;: de quelque ma fonlangage, fut volontig;s ouy, amp;nbsp;moult recommandé, Ainfi petit à petit cTitra^ en a- tierefue ce fuß mour de ceux de Paris:tant qu’ils auoiét plus de faneur amp;nbsp;d’amour en luy,qu’ils n aueict nbsp;nbsp;nbsp;lt;* quot;“^r-

au Regent le Duc de N ormandic:amp; aufli plufieurs autres villes Sf citez d u R oyaume de France. Mais (quelque femblant, ne quelque amour, que le Preuoft des Marchans, ne ^^quot;^ ^^^^»^ ceux de Paris, mÓftraflent au Roy de Nauarre) oncques Monfeigneur Philippe de N a- ^pà^ient “klare narre ne fy voulut aflentinn y ne voulut venir àParis:amp; difoit qu’en Communauté n’a- i^/f^, uoitnul certain arreft, ^rs que pour tout honnir.

Cyparle du commencement de la mauuai/è lapuerie de Seaunoißn. c H a p. c l xxxn, ASfeztoft après la deliurance du Roy deNauarre aduint vnc merueillcufeamp;grand’ tribulation au Royaume de France: fi- comme en Beaunoifin, en Bric, fur la riuiere

-ocr page 216-

1^0


PREMIER V 0 L V M E.


• de Matne^ eh Laonnois, amp;■ entour SoifTonsrear aucunes gens des villes champefircs? f rouies noz^ fans Chefji^’aflemblerent enBeauuoifin: amp;nefurent mie centhommeslespremiet^-An».ergehn, pf difoient que tous les Nobles du Royaume de France, Cheualiers amp;: Efcuyers, hon' ^iin^’^u^l^ “^'t ^^^^^^^^’- ^^ Roy au nbsp;nbsp;: amp;nbsp;qu? ce feroit grand bien qui tous les c^ftruiroit;amp; chacun de mentent ^'^fe ^^^ ^^^^ ^^ *^^^ vray* nbsp;nbsp;nbsp;nni foit celuy, par qui il demoura que tous les Gentils-hommes dfemblcrau nefoient deftruits.Lo nbsp;nbsp;nbsp;cucillircnt:amp;allèrent, fans autraconffjj^tinibnulles armen’ mois de M^. tes, fors que de ballons Ârrez amp;nbsp;d’autres couheaux, eû^ maifona’vn €.heualier: qu^ ij 5 8. près de là demouroit. Si briferens^a maifën:amp;là tuerenne Cheualier,la Dame,amp;:tous Cruauté des la les cnfans,petis amp;nbsp;grans :amp;ardirent la maifon. Secodemœtils allèrent en vn autrefois ^ues^deseau- chafteh amp;prindrcnt le Cheualier, amp;nbsp;le lièrent à vne attaenc, bien amp;nbsp;foirt:amp; violèrent ft uoijtn. femme, amp;nbsp;fa fille, les pluficurs,voyant le Cheualier. Puis tuerent la Dame, amp;nbsp;la fille, S^ tous les enfans, amp;nbsp;puis le Cheualier à grand’ martire: amp;nbsp;ardirent amp;nbsp;abbattirent le chi' ftel. Ainfi firent ils enpluficurs chafteaux abonnes maifons: amp;nbsp;multiplièrent tant,qu'ils furent bien fix mille: amp;nbsp;par tour, ou ils arriuoient, leur nombre croiffoit: cat chacun de leur femblance leS fuyuoit: ainfi que chacun autre les fuyoit: amp;nbsp;emportoient les Dûmes amp;nbsp;Damoifelles leurs enfans dix lieues amp;nbsp;vingt lieues loing, ou ils fe pouuoient gU' rantir:amp;laiffoiét leurs maifons toutes vagues,amp; leur auoir dedans.Et ces méchans geS) affemblez fansCapitaine amp;nbsp;fans armeures,rôboient,ardoient,ôc occioicnt tous Gétils' Ijommes qu’ils trouuoicnt,amp;efforçoient toutes Dames amp;pucelles: amp;,qui plus faifoit de maux amp;nbsp;de villains faits,tels que creature iTumaine ne deuroit n oferoit penfer,ccluy cftoitle plus prifé entre eux, amp;nbsp;le plus grand maiftre. le n’ofcroye eferire les horribles /horrible «ÿ- faits,amp;#iconuenables,qu’ils faifoient aux Dames.Entreles autres defordonnances,ih plus ^uhom- occirent vn Chcualicr,amp;le boutèrent en vn hafte,Sc le roftirent au feu,voyant la Da®^ ble cruauté, g^f^j enfans: amp;, après ce que la Dame eut efté efforcée de dix ou de douze,ils luy en ft rent manger par force;puis la firent mourir de malle mort.Si auoient fait vn Roy entt' fa ues Séfishos *^‘^’^(Q^^ cftoit de Clermont en Bcauuoifin)amp; l’éleutent le pire des pires:amp; eftoit app'' s^ dL laques ^^ ‘'^ R^Y laques Bonshoms.Ces méchans gens ardirent amp;nbsp;deftruircnt au païs de BeaU' uoifin3amp;enuiron Corbie amp;Amicns,amp;àMontdidicr,plus de foixante maifons bonnes ‘fieUroye -bo^ amp;nbsp;forts chafteaux. En telle manière fi faufles gens cftoictaufti au pays de Br^amp;fd’A^' loutiersde Ga tois: amp;nbsp;conuint toutes les Dames du pays, amp;nbsp;les Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers, qui échappé*-ftinois ou tel pouuoient, fuir à Meaux en Brie, l’vn apres l’autre^infi qu’ils pouuoient: amp;nbsp;auffi bienft Tnde^m^’^” '^“^^^‘'’^^ de Normandie, amp;nbsp;la Duchelfe d’Orléans, comme pluficuts autres Damés:1* Srie • ”» au- ^^^^^ ^® vouloient garder d’eftre violas,amp;gaprcs,meurtries par ces maudites gens: *q^* tout,pour.Ar fc maintenoient ainfi entre Paris^c’Noyon, amp;nbsp;entre Paris amp;Soifîbns,amp;par toute ft tois. ’ terre de Coucy:amp; d^ruirenr,entre la Comté de Valois,entre l’Euefché de Laon, *.x»«lt;if.8o. de Noyon, amp;nbsp;de S ornons, plus decent chafteaux Sz bonnes maifons de Cheualiers^ d’Efeuyer^

Ccfftifient le Roy tie Navarre défit flnßeut'S ladites en Reaat/6ißtf,(^ comment le Pfeteoß des dtarehansßt faire mars entour la cité de Paris.

CHAP. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CJ.XXXIII.

f fenouyia-^ j^Vand les Gentils-hommes de Bcauuoifin,detCourboîs,de Verraandois,5ilt;l^^ mais parler de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terres ou fes mcÂians gens conuerloicnr, veirent cefte forfenerie,ils mandc-

7e^u'il^ ‘^‘^ rent fecours,à leurs amis: comme en Flandres, en Brabant,en Haynaut,amp; en Behaigne. fJue^tel «é Sicnvinttantoftaflczdetouscoftcz:ôcfafremblerent ces Gentils-hommes eftrangers autre -.mais ie aucc ceux du pays. Si commencèrent à tuer amp;nbsp;decoupper ces méchâs gens: amp;nbsp;les ruoict ne voy^e jui Sr. pe^doi?nt, par troupeaux, aux arbres qu’ils trouuoient. N^cfmement le Roy deNa-le prendre, s’il ua«rc cn meitvniour à fin plus de trois mille,affez près de Clermot enBeauuoifin:mais m veut dire qs eftoient ia tat multipliez, que, fils enflent efté tous enfemblc,ils enflent efté bien cet couuois, e» j^qjg; g^ quand on leur demandoit pourquoy ils faifoient ainfi, ils refpondoient quils »irons de Cou i^-lanoienomaisqu’ils faifoient ainfi quilsveoient les autres faire: amp;nbsp;pcnfoient quiis cy, deu^ent en telle manière deftfuire tous les Nobles amp;nbsp;Geritils-hothmes du monde. En ce temps fe partit le Duc de N ormandie de la cité de Paris: amp;nbsp;fe douta du Roy de Na-uarrc,duPrcuoft des Marchans,^ de ceux de fafeôte(carils effoienttous d’vn accord) oceafon de la amp;fenvint au Pontrdc-Char^itort fur Marne: amp;nbsp;fit vn grand mandement de Gcntils-clofiure depa- hômes: amp;nbsp;défia le Prenoft des Marchâs,amp; ceux qui luy vouloient aidcr:amp;adonc IcPre-ris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoft fe douta que de nuidt on venfift courir Paris: qui adonc n eftoit point fermée. Si

-ocr page 217-

meit ouuriers en œuLii‘e,cc qu’il en peut auoir de toutes parts: amp;nbsp;fit faire grans foflez au- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

tour de Paris, amp;nbsp;murs, amp;nbsp;portes: amp;nbsp;y eut, le terme d’vn an, tous les iours tiftis cens ouuriers: dont ce fut grand fait,que de fournir vne armée, amp;nbsp;enuironner, de toute deffen-fe, vue telle cité comme Paris: amp;vous dy que ce fut le j^us-grand bien,qu’oncques Preuolt des Marchans fit: car autrement elle euft efté depuis galtet amp;nbsp;robée par moult de fois, amp;par Jjju^eurs«ôlio^s.

• nbsp;nbsp;nbsp;Cjiparle.de la b^^iUe de M^aax en Briewa les Iaques furent^eonß/spar le Comte de Feix^rle Captai deBu^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. clxxxiiii. *

EN ce temps, que ces médians gens couroicnt,reuindrent de Pruçe le Comte de Foixamp;le Captai de Buz,2bn coufm. Si entendirent en leur chemin ( fi-commeils deuoient entrer en Frâce) la pcftilencc, qui couroit fut les Nobles-hômeSé Si feeurent en la cité de Chaalons, que la Duchefle de Nortnandie, la üuchefTe d’Orléans, amp;nbsp;bien trois cens Dames ÔôDamoifeHes, amp;nbsp;le Duc d’Orléans aulfi, eftoient à M eaux en Brie, pour celle laquerie.Lors faccorderent ces deux Cheualiers qti’ils iroient^eoir ces Da^ nies,amp; les renforceroient à leur pouuoir, combien que l^Captal fuft Angloi^car il y a* uoit tréucs entrele Roy de France amp;nbsp;d’Angleterre* Si pouuoient eftre en leur route en-uiron foixante Lances. Quand ils furent à Meaux en Brie, ils furent moult bien venus de ces Dames amp;nbsp;Damoifellcs. Ces laques amp;nbsp;villains de Brie (qui entendirent qu’il y a-uoit à Meaux grand’ foifon de Damesamp; Damoifelles,amp; de ieunes amp;nbsp;gentils enfans)faf-femblerent, amp;auecques eux ceux de Valois: amp;vindrent deuant Meaux. Et d’autre part ceux de Paris (qui fauoien^bien celle alTemblée) fe partirent vn iour de Paris, par troupeaux: amp;nbsp;vindrent auccques les autres: amp;nbsp;furent bien neuf mille tous enfemble:^ touf-ioursleurvcnoient gens de diuers chemins. Si vindrdfitiufques aux portes de la ville. Les gens de la ville ouurirétlcs portes, amp;nbsp;les lailFerent entrer. Si entrèrent fi grâd’planté, que toutes les rues en eftoient pleines, iufques au Marché. Quand ces Nobles Da-mes(qui eftoient logées au Marché de Meaux:qui eft alfez fort;mais qu’il foit gardé:car la riuiere de Marne l’enuironne ) veirent fi grande multitude de gens accourir fur elles, fi furent moult ébahies: mais ces deux Seigneurs amp;nbsp;leur route vindrentàla porte du Marché, qu’ils firent ouurir: amp;nbsp;fe meirent au deuant de ces vilains (qui eftoient mal-arme?.) auec Ta banniere du Comte de Foix, amp;nbsp;celle du Duc d’Orléans,amp;lc pennon du Captai de Buz. Quand ces mécha«s gens veirent ces gens armez, amp;nbsp;bien appareillez pour garder le Marché, fi commencèrent les premiers à reculer,amp; les Gentils-hommes à les pourfuyuir, amp;nbsp;à lancer fur eux de leurs lances, amp;: de leurs efpées. Adonc ceux, qui eftoient deuant, amp;nbsp;qui fentirent les horions, refflïSVent de hideur, tous à vn faix:amp; cheoient l’vn furl’autre.Lors ilfirét toutes manières deGés-d’armes hors des barrières, amp;nbsp;gaignerent tantoft la place: amp;nbsp;fe boutèrent dedans ces mécha^ gens. Si les abbat-toicnt à monceaux, amp;nbsp;les tuoient ainfi comme beft es: amp;nbsp;rebouterent tout hfl(rs de la ville, qu oneques nul d eux n’y tint ordonnance, ne conroy: amp;nbsp;en occirent tant, qu’ils en eftoient tous ennuyez:amp; fi les faifoient faillir à monceaux dedans la riuierc.Briéuemêt, ils en meirét ceiour à fin plus de fept mille:amp; n’en fuft nul échappé,f ils les enflent vou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„

lufuyuir plus auant.Et,quand les gens- d’armes retournèrent,ils meirét le feu enlatdcf nbsp;nbsp;nbsp;de ce met

fouftrame ville de Meaux : amp;nbsp;l’ardirent toute, amp;nbsp;tous les vilains du bourg, ce qu’ils Âi j’c„tend 4fe:^ peurent dedans enClorrc,pource qu’ils eftoient de la partie éeslaquiers. Depuis ceft^ ƒ.^r fiderma-déconfiture (qui fut faite à Meaux) ne fe r’aflemblerent ils nulle part: car le ieune En- don, mais c eft ^uerran, Sire de Coucy, auoit foifon de Gentils-hommes delcz luy: qui les mettoient laprtmurefM a fin, par tout ou ils les trouuoient, fans nulle mercy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ueie laje la-

mais leu, er' CemmentParisfutaftegédi^DuedeT^rmandieiRegent deFraneCi chap. ttii^xVinij'fi^leroit ASfez toft apres celle aduenue,le Duc de N ormandieaffembla tous les Nobles Si: ^ç^uftibon. Gentils-hommes, qu’il peut auoir, tant du Royaume comme de l’Empire, parmy leurs fondées payant: amp;nbsp;eftoient bien trois mille Lances: amp;nbsp;fen vint aflieget Paris, pat deuers Sainôl-Anthoine, contreualla riuiere de Seine: amp;eftoit logéà Sainlt;ft-Mor,amp; fes gens là enuiron, qui couroient tous les iours iufques à Paris. Et fe tenoit le Du^au-cunefois au pont de Ch^ranton, amp;nbsp;autresfois à Saméf-Mor: amp;nbsp;ne vcnoit riens à Paris de ce cofté,ne par eaue, ne par terre (car le Duc auoit prips les deux riuieres, Marne amp;: Seine) amp;:ar dirent fes gens, autour de Paris: tousles villages quin’eAoientfermez,pour mieux chaftier ceux de Paris: ô^,!! la ville de Paris neuft efté adonc fortifiée,ainfi quel-

-ocr page 218-

1^2


PREMIER VOLVME


Le Roy de Nauarre (qui veoitles variemens entre ceux de Paris SeleDuc deNormandie) fi penfoit Se fuppÂbit quecefte chofe ne fepouuoit longuement tenir en tel efl:at:Sen’auoitmie trop grand’fiance à la Communauté de Paris.Si f en partit de Paris, au plus courtSifement qu’il peut: Se fen vint à Sainâ:-Denis:5e là tenoit foifon de Géf-d’armcs,j^ux gages de Paris, ^n ce poinél furent bien fixfemaines le Duc à Charenton, Sele RoyaSaind-Denis: SemangeoientSepilloientle paysdetous coftez.Entre ' ces deuxfembefongnercntl’Archeuefque de Sens,rEuefque d’Auflérre,l’Euefqucdc i Bcauuais,le Sirede Montmorency,le SiredeFiennes,SeleSiredcSaind-Ve'nant:amp; j^ant allèrent de l'vn à l’autre,Se fi fagement exploitèrent,que le Roy de Nauarre,de bô-zfôuuel accord ne volonté,fans nulle contraintefen vint à Gharenton,deucrsleDuc de Normandie, entrele i^oyde p^j^ ferourge:6efexcufadece,dontileftoitfoufÎ7çonné:Sepremièrement delamortde ^an ‘^^ ^^^ 4^’iix Marefehaux, Se de maifire Simon de Bucy, Se du defpit que le Preuoft des cépour l'égard Marchans luy auoit fait au Palaîs de Paris : Se iura que ce fut fans fon feeu-Se promeit au desparißens. Ducqu’ildemourroitdelezluy,àbicnSeàmaldecellcentreprinfe:Sefutlà entre eux la paix faitc.Et dit le Roy de Nauarre qu’il feroit amender, à ceux de Paris, la felonnie qu’ils auoient faite: 8edcuoitlaCommunautédemourerenpaix;parmicequeleDuc deuoit auoir le Preuoft des Marchans,Se douze Bourgeois (defquels qu’il voudroit élire dedans Paris) Seles corriger àfa volonté. Ces chofes accordées, le Roy deNauarts retourna à Sainôt-Denisf Selc Due vint à Meaux en Bric: Sedonna congé à^ous Gens-d’armes: amp;nbsp;fut le Duc prié d’aucuns Bourgeois de Paris (qui ce traité auoient aidé à entamer) qu’il venfift feurement à Paris, amp;nbsp;qu’on Ify feroit tout l’honneur qu’ils pour-roient.LeDucrefpondit qu’il tenoit bien la paix à bonne,qu’il auoir iuréc:ncià parluy (fe Dieu plaifoit) ne feroit enfreinte.mais iamais à Paris n’entreroit, fil n auoit eu fatif-fadion de ceux, qui courroucé radient. Le Preuoft des Marchans Si ceux defafede vifitoient fouuent le Roy de Nauarre à Sainól:-Denis:Scluy remonftrerent commentih eftoient en l’indignaTion du Duc, pour caufe de luy (car ils l’auoient deliuré de prifongt; Se amené i#Paris) Sr que pour Dieu il ne voufift mie auoir trop grand’ fiance au Duc,n’^ fon Côfeil.Le Roy dit,Ccrtes Seigneurs 8z amis,vous n’aureziamal fans moy:ôc,quâd vous auez de prefent le gouuernement de Paris, ie confeille que vous vous pouruoyez d’or amp;nbsp;d’argcnt:tellcment que, fil vous vient befoing,vous lepuiflez retrouucr: amp;l’cnquot; uoyez hardiment cy àfainôLDenis, fur)a fiance demoy: Seide vous garderay bien: 8^ efttr^tiendray toufiours des Gens-d’armes fecrcttement,amp; des compaignons au if : dót Sh befoing vous guerroyetez voz ennemis. Ainfi fit depuis le Preuoft des Marchans, toutes les femaines deux fois,mener deux fommicrs,chargcz dcFlorins,à Saint-Denis, deuerslcRoy deNauarre: quiles receuoit moult liement.

Des Parißegt;}s:/^ui furent occis vêts Saia^-Cloucipar ^^glois,^ût aaoicK/ eßeßu-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ojersà Paris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ch^p* Clxxxvi.

OR aduint qu’il eftoit demouré à Paris grand’ foifön de foudoyers AngloisSe Nauar-rois,ainfi que le Preuoft des Marchans amp;nbsp;la Communauté de Paris les auoient retenus à gages,pour eux aider contre le Duc de Normandie: Sc moult bien Scloyaumét fy eftoient portez,la guerre durant.Quandl’accordfut fait des Parificns amp;du Duc,au-cudl de ces foudoyers fe partirent de Paris,amp; aucuns non. Ceux,qui fen pattirent,vin-Emeute entre ^^^”’- deuers le Roy deNauarre: qui tous les retint: amp;nbsp;encor^en dembura à Paris plus les Angloisßu ^‘^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^^^ ^^’^ làfébattoieqf,amp; defpedoientleur argenthemet. Si fémeutdébat en-

doyersde Paris ^^^ ^^^ ^ ceux dc Paris: amp;nbsp;y eut de morts plus de foixante Anglois. Parquoy le Preuoft i G'Ies parißh. dcsMarchans blafma ireufement ceux de Paris:amp; toutesfois pour appaifer la Commu-nauté,

-ocr page 219-

DE FR 0 Î SSA RT.


i^i


riàüté,il j^nnt plus de cent cinquante Anglois, amp;nbsp;les fit emprifonner en trois portes : amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

dit à ceux de Paris(qui croient tous émeus d’iceux occire)qu’il les corrigé!oit fclô leur forfainamp;sparmi ce,le r’apaiferét ceux de Paris.Quad vint à la nuictje Preuoft les fit de-liurerjamp; alletleur voye.Si vindrêt à fainôt-Denis^au roy d#Nauarrc:qui tous les receutj Au matin,quad ceux 5e Paris feeurét la dcliurâce des AnglôiSjils^n tu rét moult courroucez fur le Preuoft:|jiais iLqui cftoit fage home, f en feeut ado^ bien öfter S: diffimu-Jer,tant que.c.eft^cJTOfefoubta.Or vous diray de ces fondons Anglois amp;nbsp;Nauarrois.

Quand ils furent à fain6t-Degt;i5^amp; remis cnfemblcgfe le trouuerét plus de trois cens. Si * faduiferent qu’ils côtreuengeroiér leurs côpaignos,^ les detpits qu’on leur auoit faits; Si commencèrent tantoft a ci6fier ceux de Paris,amp; à courir aigrcmêt,amp; à faire guerre à ceux de Paris,amp; à occire amp;nbsp;découper toutes manières de gês de Paris, qui iftbiét ne nul n’ofoit vuider hors des porteSiLors ceux de Paris requirét a« Preuoft desMatchas,qu’il voufift faire armer vnc partie de la Comraunauté,amp; mettre hors aux châps:car ils vou-loient cóbattre ces Anglois.Le Preuoft leur accorda:^ dit qu’il iroit auelt;?euXiSi fit vne iournée armer vne partie de ceux de Paris,amp; en fitpartifiufques à douze cens:amp;,quâd ils furent auX champs,ils entendirent que ces Anglois,qui les guerroyoient le tenoient vers fainôt-Cloüd.Sife partiret en deux(à fin qu’o ne leur peuft échapper)amp;fc deuoiét trouuer à vn certain lieu,aftez près dcfâinôf-Cloud.Lors fc fcpara vnc partic,de l’autre: amp;nbsp;vindrent par deux chemins,Si fe t promenèrent ces deux parties tout le iour cnüiron f zZj auoit Montmartre: amp;nbsp;ne tronuerent point leu^s ennemis. Aduint quels Preuöft(qui auoit la comericefét, moindre partie) entour remontée entra en Paris(fans auoir riens fait)par la porte fainâ:?^ Martin.L’autre partie quif oint ne fauoit le retour dU Preuoft(fe tint fur les châj^s,iufqs ' fur le vefpre,qu’ils fe meifêt au retour,fans ordônancc«i’arroy(côme ceux qui n auoict, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^,y^

amp;necuidoicntpoint auoir,d’empefchemcnt)amp; reuenoient par troupeaux, ainfi corne euß aucunemët tous laflez:amp; portoit l’vn fon bacinet en la main,amp; l’autre fur fo cohl’vn par ennuy trai- parle de^em i noit fon clpéc,amp; l’autre la pédoit en écharpe: amp;nbsp;auoient prins leur chcmin,pour rentrer chenal. en Paris par la porte fainét Honoré.Si trouuerent ces Anglois au fons d’vn chemin: qui eftoiét bien quatre ccns,tous d’vne forte: lefqucls écrierét ces Frâçois, amp;nbsp;fe ferirent entre eux,amp; les rebouterent diucrfemct.Si en y eut d’abbattus de première venue,plus de Embu/che des deux cen^Ces François(qui de ce ne fe donnoient garde)furent fi ébahis,qu’ils ne tin- •y^»^^‘’t^s^fitr-firent point de conroy:ains fe mcir^it en fuite, amp;nbsp;fe laiflerent occire amp;decoupcr corne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^‘^

fieftes,amp; f en fuirent. Si en y eut de morts en cefte chace plus de fix cens:amp;; furent pour-fuitsiufquesdedans les barrières de Paris .De cefte aduenture fut moult blafmé le Pre-®oft des Marchans de la Comunauté de Paris:St^tewt qu’il les auoit trahis.Le lédemain ^’t matin les prochains parés amp;nbsp;amis de ceux,qui eftoiét ruczplfircnt de Paris, pour aller quérir les corps des morts en chars amp;nbsp;en charrettes pour les dhfeuclir: mais les Anglois auoient mis vnc embufehe fur Ifes chaps fi qu’ils en tuerét amp;méhaigngj-ct plus de fix vingts.Et en ce troubled méchef eftoiét écheus ceux de Paris:amp; ne fe fauoiét de qui garder.Si eftoiét nuiét amp;nbsp;iouf en grâdfoufpeçon. Car le Roy de Nauarre fe refroidoit t Q ädioußd deuxaider,pour caufe de la paix qu’il auoit iurée au Duc de Normâdie,amp; pour l’outra- quot;^ onqmots ge que les Parifiens auoient fait aux foudoyers Anglois;fi confentoit bien que ceux de fij**^^^ ‘^°^^ Paris en fuirent chaftiez.D’autre part le Duc de N ormadie fouffroit aftez f que les Paji- ”^iiyquot;utit de fiens fuftent endômagez : pourtant que le Preuoft des Marxians auoit encores Ie^o* parcoient. uernemét d’eux : Lequel Preuoft amp;nbsp;ceux de fa feéke n’eftoient mie bien à leur aife . Car Mais d neßoie ceux deParislestdéprifoicntvilainemennfî-commeils eftoient informez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poßdled’cnti-

T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a i i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rerbonßns: et

La mort du Preuoß aet Marchais de Paris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. clxxxvi i.quot;quot; maintenant il

LE Preuoft des Marchons amp;nbsp;ceux de fa fccte àuoîent foüuent entre eux plufieuïtcon-'^j^^^^j*^*^’^* feils fecrcrs,pour fauoir comment ils fe pourroiét maintenincar ils ne poUuoiét ^^^t portera ^1^0-uer,par nul moyens, merci au Duc de Normandie: qui mandoit generallcment àtous ftoient infor ceux de Paris que nulle, paix ne leur tiendroit;iufques à tant que douze homes de Paris mez au pre-(lefqaclsqu’ilvoudroit élire)luyfufsétliurez pour faire fa voloté. Laqllcchofeebahif- ’fß amp;^ aux foit moult le Preuoft amp;nbsp;ceux de fafede. Si regardèrent finablement qui! valoir niieuxA^”^-qu’ils demouraftent cr^vie, amp;: enbonne profperité du leur amp;nbsp;de leurs amis, q ce Ruils ^^^‘^ë ‘^‘ ^‘ fuftent deftruits : amp;nbsp;que mieux leur valloit occire, que d’eftre occis. Lors träitterent Xrlô’'^ ^'' fccrettement deuers ces Anglois^ qui guerroyoient^duftmeut ceux de Paris,amp;: fc por- celuy du ^r ta certain accord entre eux: ceft-que le Preuoft amp;nbsp;ceux de fa fedie deuoient eftféau außi.

-ocr page 220-

PREMIER V0LVME.


iP4

intreffifi deflus de la porte Sainél-Honnoré amp;nbsp;de la porte Saind-Anthoine: fi qu a heure de nn-du rreutfl dlt;s nuit AngloisfcNauarroiSjtous d’vne forte5y deuoict entrer, fi^ourueus,que pour coæ' Marchas, pour j-ij- ^ J cd mire Paris par tout:fmon là ou certain figne(qucles ennemis deuoiét coguoi'

^’■^ entre eux)feroit trouué a«x feneftres amp;nbsp;huis de Paris:amp;: par tout ailleurs,ou le figo® ne firoient^d^e ”^ heroic trouué,ils dAioict tout mettre à l’cfpée,homes amp;: femmes. Celle propre nuisis ß fe^le. 4 ^^ deuoit aducnir,in^nra Dieu aucûs desBourgeois dcParis;t]^i toujours auoiét efte L'entreprifi de l’accord du Duc:c’eft2|^uoirlehan Maillard,Simô fogIrere,ÖPJjl^fi^urs autres:lef', du Preuoßdfs qlspar infpiration diuine(ainfî le choit on fuppofer) furft*lt;iformez q Paris deuoit eure Marchant de couru amp;nbsp;daftruit.Tantoft farmer«,amp; firent armer ceux d^lcur cofté: amp;nbsp;réucillerét fe-Parss decoHuer crettement ces nouuellcs en plufieurs lieux,pour auoir pluS de confortans.Si vindrent, tous pourueus de tout ce qu’il leur falloit,vn petit auant mi nuid, à la porte S. Anthol' nc:amp; trouucrét le Preuoft (^s Marchâs,les clefs de la porte en fa main.Si dit lehâ Mail' lard au Preuoft,en le nommât fon nom,Eftiéne,que faites vous cy à ccfte heure?Le Pre uoft dit, Ichaif,à vous qu’en monte de le fauoir ? le fuis cy pour prendre garde à la ville, dont i’ay le gouuernemét.Par i)icu(dit Iehan)il n’en va mie ainfi;ains n eftes icy à ccfte heure pour nul bicn;amp; ic vous môftreray(ce dit il à ceux,qui eftoient empres luy)coni' ment il tient les clefs de la porte en fes mains, pour trahir la ville. Le Preuoft dit, lehan vous mentez.Iehan refpondit,Mais vous,Eftienne,mentez. Et tatoft ferit fur luy : amp;nbsp;dit à fes gens, A la mort,à la mort. Chacun frappe de fon cofté:car ils font traiftres.Lày eut Ma^cha^t^^ ^^^^ hutin: amp;nbsp;f en fuft voloticrs fuy le Preuoft. Mais lehan le frappa d’vnc hache furla Paris me' nbsp;nbsp;nbsp;tefte:fi l’abbattit à tcrre(quoy qu’il fuft fon compere)amp; ne fen partit tât qu’il l’eut occis,

* nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;fix de ceux qui là eftoient ;amp;furent les autres menez en prflbn. Puis ils cómencerent à émouvoir amp;cueillcr les gcns,^armi les rues de Paris: amp;nbsp;vindrent lehan Maillard^^ ceux de fon accord à la porte Saint H ônoré: amp;nbsp;y trouucrent gens de la fede au Preuoft» Si les encoulperét de trahifon:n’cxcufation3qu’ils fiflcnt,ne leur valut riens. Là en y eut plufieurs prins,amp; enuoyez en diuers lieux en prifon:amp; ceux qui ne fe lailfoient prendre, eftoiêt occis fans mer ci. Celle nuid aulfi en furet prins en leurs lids amp;nbsp;maifons qui tous furent cncoulpez de la trahifon,dont le Preuoft des marchans cftoit mort:car ceux,qui prins cftoicnt,confeiroient tout le fait. Lendemain au matin lehan Maillard fit alfeiU' blerlaplus grand’partie de la Communauté de Paris au marché des halles? Là mon' ta fur vn échaufaut : amp;nbsp;remonftra generallcmcnt k caufe pourquoyils auoient tuéle Preuoft des Marchâs.Puisfurentiugezà mort,parTeconfcil des prend hommes deP«* ris, tous ceux qui auoient efté de la fedc au Preuoft, fi furent tous exécutez en diuerS tourmens demort. Ces chofes fai*««fîchan Maillard (qui trefgrandement eftoitenh grâce de ceux de Paris) amp;nbsp;aucuns preud’hommcs,adheransàluy,cnuoyercnt Simon Maillard amp;nbsp;deux Maigres de Parlement (Meffire lehan Alphons, amp;nbsp;maiftre lehan Pu' ftorel) deuys le Duc de N ormandie: qui fe tenoit à Charenton. Ceux luy recorderent l’aducnture de ceux de Paris: amp;nbsp;prièrent au Duc qu’il voufift venir à Paris, pour aidera ^ Relent confciUcr la ville dorefnauât,quand tous fes aducrfaires eftoient morts.LcDuc refpon' 7» Francfn- ^^^ 9« auHî feroit il tref-volonticrs: Lors vint à Paris, amp;nbsp;aucc luy meffire Arnoult d’An' toumeà Paris. drcghen,lc Seigneur de Royc,amp; autres Cheualiers: amp;fe logea au Louurc.

• ^JDu Roy ede Nassarrey^ai ^eßa le Royaume de France, le Roy de France eßanten Angleterre^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP. CLXXXVIII.

QV ad le Roy de Nauarre fceut la vérité de la mort du Preuoft des Marchas fon grâd ,^emi,amp; de ceux de fa fcâ:c,il fut moult courroucé: pourtât que le Preuoft luy a-uoit efté moult fauorablc,amp; pourcc que renômé eftoit Chef de la trahifon du Preuoft» fi qu^uy,T)ien côlcillc, amp;nbsp;MonfeigneUr de Nauarrc fon frer^f qui delez luy fe tenoità Satnlt;ft-Dcnis)il ne pouuoit vcoir nullcmcnt,qu’il ne fift guerre au Royaume deFranec. Si enuoya tantoft défiance au Duc de Normâdic, amp;nbsp;aux Parificns, amp;nbsp;à tout le corps du Royaume de France:amp; fe partit de Sainót-Dcnis,amp; coururent fes gcns,au departemét, la ville de Sainót-Denis,amp; la roberent toutc,amp; Melun fur Seinc:ou la Royne Blâchc fa foeuj^cftoit(quiiadis auoit efté femme au Roy Philippe)laquelle Dame le recent moult licment:amp; luy meit tout ce qu’elle auoit,en abandon. Si fit le Rçy de Nauarrc,dc ladite ville amp;du chaftel,fa principale garnifon:amp; retintpar tout Gens-d’armes foudoycrs,Al-lemâs,Brabançons, Hainuyers^ehaignois, amp;nbsp;gens de toutes parts, qui à luy venoient, amp;nbsp;le feruoicnt voidtiers. Car il les payoit hauccmct,dc l’argent qu’il auoit aflcmblé,par l’aide

-ocr page 221-

DE FROISSART*

l’aide du Prcuoft des Marchas, tant de ceux de PariSjCÔme des villes vóifineslt; Et Mon- it,i»it^iamp;'{’U feigneur Philippe de Nmarre fe tira à Mate amp;àMeulâc,furIa riuicrc dclt;einc:amp;enfit eês prints par les gamifons: amp;nbsp;tous les iours luy croiflbient gens de tous collez: qui defiroient à gai- ^quot; Aw^rr«» gnenAinh comencercntle Roy dcNauarrc amp;nbsp;fes ges à guerroyer le Royaume de l i a- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ce, amp;nbsp;par efpccial la iftiblc cité de Paris: amp;nbsp;eftoient tous maiftrcAic la riuiere de Seine, ^'^”^^' de Marne amp;nbsp;d’Oife. S^ multiplierét tant ces Nauarrois,qu’ils prindrent la forte ville de Crael(parq^uîgt;j?43icftoiétengorcsplusmaillres delariuier^’Oife) amp;lefortchallcl de laHerielleaîroisficucs d’A»ïîens3amp;,depuis,Mauctnfcil.Ccs troisfortereflesfirêt dé- * tourbier,fans nombrc,au l^yaumc de France:amp; y luoit bien quinze cens combattans, qui couroient parmi le pays:ne nul ne leur alloit au-deuât: amp;: tantoft fépadirét par tout, amp;prindrent,alfez toll après,le challcl de Sainél-Valeryidont ils firét vue tresfortc gar-nifon:dequoy meflîrc Guillaume de Bonnemare S^Iehan île Segures eftoient Capitai-nes,à bien cinq cens combattans:amp; couroient tout le païs iüfques à Dieppe,amp; enuiron Abbeuille,félon la marine,iufqucs aux portes du Crotay, amp;nbsp;de Roye,amp;^eMonfterueil fur la mer. Ces Nauarrois,quandils auoient aduifé vn jhaftel ou vue forterefl'e(côbien qu elle full bien forte) ne doutoict point de l’auoir. Si cheiiauchoiér moult rouucnt,en vnenuiâ,trente lieues,amp;vcnoient fur vn pays qui n’eftoit en nulle doute : amp;nbsp;ainfi exi-loient, amp;embloiêtles chafteaux amp;nbsp;forterefles par le Royaume de France; Seprenoiét à radiourner,les Cheualiers,amp;les Dames' Damoifelles,en leurs 1 iéts amp;nbsp;les rançonnoict, amp;nbsp;prenoient aucuncsfois tout le leur, amp;nbsp;puis les boutoient hors de leurs maifons. Delà ville de Crael fur Oife eftoit fouuerain Môfeigneur Fondrigais Nauarrois. Celuy donnait les faufeonduits à ceffx,qui vouloiét aller de Paris à N oyon, ou de Noyou à Compiegne, ou de Compiegne à Soiflons ou à Laon, Ôé aiafi furies marches voifines: amp;nbsp;luy valurent bien les faufseonduits, au temps qu’il fe tint à Crael,cent mille francs* Au cha-ftel de Hericlle fe tenoit meflire Iehan de Piquegny, Picard: qui eftoit bon Nauarrois. Ses gens côtraignoient mallcment ceux de Montdidicr, d’Arras de Petonne d'Amies, amp;nbsp;toutle pais de Picardie,felonla riuiere de Some* Au chaftel de Mauconfeil eftoient bien trois cens combattans: defquels t Rabinois de Durichars, Frangnelin, amp;nbsp;Hanne- ■\ji ce que ie quin François eftoient Chefs. Ceux couroient amp;: pilloiét tout lepaïs d’enuirÔ Noyons pi^is comprenne fedoieik rachaptées àces Capitaincs,toutesles grofles villes,non fermées, enuiron d^'cparlescba. Noyon, à payer vue quantité de Florins la femaine:amp; auflî les Abbayes* Autrementils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ®^ euflent efté tous ars amp;nbsp;deftruits.Car ils eftoient trop cruels fur leurs ennemis. Pat telles ^^^ R^bi. manières de gens démourerent les terres vagucs:ne nul ne les labouroit:dont depuis vn geois j^ £),j_ ttefeher temps nafquit par tout au Royaume deüwmee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ry, Charles

Des Nàuarrois : (/»e les P tears ajsieierent dedans le Chaße^de zMaaeonfetl. amp;nbsp;Hanne-”* CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c L X X X i X. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. quin Fiâçoîs

QVand le Duc de N ormadie(qüi fe tenoit à Paris) enten dit qüe telles Gens- d’atmes ß^^^^^^ ^ _gt;xexiloientlGpaïs,autiltredü Roy de Naüarre,amp; qu’ils multiplioient de iour en iour,il enuoya par toutes les bonnes-villes de Picardie amp;nbsp;de Vermandois,en priant que chacun,felon fa quantité,luy voufilfcnt enuoyervn certain nombre de Gens-d’armes,à pic amp;à cheual,pour refiftef contre les Nauarrois:qui exiloientle Royaume de Franée: dont il auoit le gonuernement. Les citez amp;nbsp;bonnes villes lurent tref-volontiers : amp;1b rallièrent, chacun félon fonaifement de Gens-d’armesàpié amp;nbsp;à chenal, d’Archers Si d’Arbaleftiers;amp;:fGtrahirentpremiercmentdeuerslabónecitédeNoyon,amp; droitde-iiant la gamifon de Maücôfcil,poürGe qu'il leur fembloit qüe c eftoit la plus legere des forterefles des Nauarrois,amp; qui plus harioit ceux de N oyon, amp;nbsp;le bô pays d# Verman-dois*Si furet capitaines tic toutes ces gêfd’armcs3amp;cómuncs,rEuefquc de Nöygt;,Mó-Icigncur Raoul de Coucy,1e lire dcRauen.aljlc lire de Chauny,le lire de Roye,amp;mcîlï-re Matthieu de Roye fon frcre:amp;auoient ces Seigneurs,aiicc cux,plufîeürs Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers de Picardie amp;nbsp;de Vermâdois:q, afliegerét M aucófeil,amp; y liüreret plufieurs aflaux:amp; cotraignoict durcmet ceux de dcdas:lefquels veirét biê qu’ils ne fc pourroiét loguement tcnir:pource fignifierent ils leur méchef à Môfeigneur lehan de Piqu^ny qui fe tenoit a la HerieUf ,amp; a qui toutes fes gens amp;nbsp;forterefles obeïflbient)lequel fe ha* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

/»J

fta durement de conforter fes bons amis de MauconfeikSi manda fecrettement à ceux delà gamifon de Crael, qu’ils füflent appareillez, fur leÂ:hamps, à'vn certain lieu,quc il leur alfignaicar il vouloit cheuaucher le païslt;Tou tes Gens-d’arrhes fe trahirét au lieu.

-ocr page 222-

PREMIRE VOLVME

• Quand tous furent affcmbleZjils fetrouuerentbien mille Laces. Puis chcuauchcrétdc nuid,ainfi que guides les menoicnt:amp; vindrent à vn adiournenèét,deuant le Chaftel de Mauconfeil. Celle matinée faifoit fi grand’ broucc,qu’vn arpent de terre ne pouuoit on vcoirloing.Sitoft qu’ils furentvenuSjils fe ferirent foudainement eni’oft des François-qui de ce ne fe donnoitnt garde:ains dormoiét à petit de guet, edtnme tous aifeurez. Si picars du pat- écrierét les N auarrois leur cry: amp;nbsp;cómencerent à tuer amp;nbsp;à decouger gens, amp;nbsp;à abbattre fz z^f France de tentes fic trefs,amp; à faire gr^d’ écarmouche,tant que les Fr^ois n euæ^tÂifir d’eux ae, confits en la» p-jer^iic de reculer:ains fe meirent ^uir deuers Noyon ^?p# leur eftoit prochaine) amp;nbsp;les fai ar^esquot;^° Nauarrois apres.Là eut moult de gens morts amp;nbsp;réuerfez en^re Noyon amp;nbsp;Ourcâs-l’Ab-uarrds ^^^‘^ bayc,amp;entre Noyonamp;le Pôt-rEucfquc,amp; tout là entour:amp; gifoiét les morts amp;nbsp;les ble-ccz à terre par monceaux,amp; fur les chemins,entre hay es amp;nbsp;buiirons:ôr dura la chaceinf qucs es portes deNoyó:amp;:f^tlacitéen grâd peril de perdre. Caries aucûs (quilà furet, tarde l’vne partie que de l’autre) dirét que, fi les Nauarrois eufientvoulu accrtes,ilsfuf-fent entrez detiuns la ville.Car ceux de dedans furent tellement effrayez,que quandÜs FFuerne de entrèrent dedans leur ville,ils lieurét mie aduis ne loifir de la fermer deuersCôpiegne. p/o_^m cr au- ^^ ^^prins l’Euefqu e de Noyon,deuers la barriere: amp;nbsp;illec fiâça prifon, autremêt il euft très flâneurs cftémort. Lédemainfurétprins Mofeigneur Raoul de Coucy, Monfeigneur Raoul 3c faits prifin- Rauenal,lc Sire de Chauny,amp; fes deux fils,le Borgne de Rouuroy,le Sire de Turte,IeSi mers par les re de VéduciI,Mófeigncur Anthoine de Coudun,amp; bien cet Cheualiers amp;nbsp;Efcuycrs:amp;^ p/auarroft. nbsp;yîut de mortsplus de quinze cés hommes: amp;par dpccial ccuxdslacitédc Tournayy p erdirét groflement(car ils eftoient là venus en grâd étofFe)amp;: dient aucuns que de fcpi cés,qu’ils cftoiét,il en retourna moult peu,que tous ne fulfenPmorts ou prins.Car ceux t L'an 1358. dcMauciliflîrentaufli: qui p^aiderêt à faire la décofiturc: qui fut l’an mil trois cens

. au mois de f cinquâtehuit.LeMardy enfuyuant,aprcslaNoftre-damedeMi-Aouft,lesNauarrois ^oufi, de'cenfi^jj^encret la plus grand’ partie de leurs prifonniers àCrael(pourtât qu’il y a bône ville !^ ture des picars porté) ^ conquirent là trefgrand auoir,tant en loyaux,comme en prifonniers:qu’ils ran-^quot;^^ ^^ ^‘m‘^’' Çonnerent fi bien que depuis en deuindrent richesamp;ioyeux: amp;nbsp;rançonnèrent ces Bour-7mfea '*’* geo^s de Tournay,amp;r d’autres villes,à telles étoffes bien amp;nbsp;fricqucmét:à fers de glaiues, à haches,à efpées,à iacques, à pourpoints, à houfeaux, amp;nbsp;à toutes manières d’outils,qui leur eftoient neceffaires.Les Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers rançonnoientàmifes Argent, ou à courfiers,ou àrouflins:ou d’vn poure Gentil-hór^e,qui n'auoit dequoy payer, ils pre* noient bié le leruice vn quart d’an,ou deux,ou trois:ainfi qu’ils eftoiét d’acord.De vins,

c'elî à dire ‘^‘^ viures,amp; d’autres pourueâccs,auoiét ils affez largement: carie plat-pays leur en deH’ ■ que les bon- “’^°’^ aflcz,pour cauf e de rançon: t n««ien n’auoit es bónes villes,fors en larrccin,ou p**^ lies villes n’a faufeonduit: qu’ils vendoientbien cher: mais ils leleur ottroyoient detoutenticremét: noient rien; excepté de trois chof«:chapeaux de bicures,plumes d’auftruces,amp; fers de glaiues.One linon à la dé ques ne voi^urent accorder ces trois ioliuetcz en leurs faufseonduits.Ceux de Maucó' robce,oupar p^ß ardirent amp;nbsp;violèrent la plus grâd’ partie de la bonne Abbaye d’Oureâs. dont moult dTcc°Nauar ‘^^P^^^’^ ^^ Capitaine de Mauconfeil,quand il le fceut. Et fépandirent ccsNauarrois c» rois. plufieurs lieux, d’vnc part amp;nbsp;d’autre la nuiere d’Oife amp;nbsp;celle de Some: amp;nbsp;vindrent deux t ^duijêz^fi Hommes-d’armes t ( Rabigeois deDury amp;nbsp;Robin Lefcot ) quiprindrent par efeheh^' /.^Rabinois mgnt, la bonne ville de Berly : dont ils firent vne garnifon, amp;nbsp;la fortifièrent durement. dcDucichars (As deux compaignons aillent defTous eux,amp; à leurs gages,bien enuiron quatre cens au (haf. 188, compaignons: amp;nbsp;leur donnoient certaines fondées,amp;les payoient de mois en mois. Si couroiét ceux de Berly, ceux de Maucôfeiljccux de Crael,amp; ceux deHerielle,partoiit ou ils vouloict(car nul neleur cótredifoit:amp;:les Cheualiers eftoient tous embefongnez à garder Ic^rs fortereftes ôr leurs maifons)amp;alloient ces Nauarrois amp;nbsp;Anglois,ainfi par tout, Ame ils vouloient(vne fois armez,amp; l’autre fois eftoierg dcfarmcz)amp; f ébatoient deforterefle en fortereft’e,tout ainfi corne fi le pays fuft en paix. Le ieunc Sire de Coucy faifoit moult bien garder fes villes amp;nbsp;fes Chaftcaux: amp;nbsp;eftoit auffi, comme fouuerain de toute la terre,le Chanoine de Rebefart. Ceftuy reffongnoiét plus les Nauarrois,quc nul des autres; car il en ruoit, plufieurs fois, maints parterre.

Comment aucuns des Bourgeois d’Amiens voulurent liurer la cité aux Nauarrois:

C^ de la famine ^ui fut ets Fraftce.

% H A P. C X C.

OR aduint ainfi, que MonfÄgneurlehan de Piqucgny (lequel cftoit de la partie du Roy de NauarrCjamp;le plus grand de fon GófeUjamp;par quel aide il auoit cfté dcliuré, amp;:qui

-ocr page 223-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ï97

amp; qui fe tenoit en Ia I lcncllc/J trois lieues pres d’Amiens)pourchaça tant^ar fubtil en- nbsp;nbsp;nbsp;•

gin amp;nbsp;beau langage,auec aucuns Bourgeois d’Amies, des plus grans de la cite,qu’ils de-uoient mettre les Nauarrois dedans la villc:amp; enfermèrent couuertemét ces bourgeois traiftrcs,enleurs chaqjbres amp;nbsp;grenicrs,aucuns Nauarrois qui dc^oient aideradeftrui-relavillc.EtvindrentvnfoirMonfeigncurlchan de Piqucgny,Mó{cigncur Guillaume de GrauiIle,I^^mn#ir Fiêcquct de FriCquant,Monfeigneur Lin dc Bclaify,amp; Mofci-• gneurf i ódrigay,amp;aucc euf bien fep t cens cobat^ans,fur l^ófort de leurs amis,qu’ils ^^^ j-^ p^^ auoictlcans,aux portes,aule^ dcuerslaHeriellc: amp;nbsp;Jes trouuerent toutes ouuerrcs,ainfi driaaisrf»°A4 qu’ordónéeftoit.Adonclafilirent hors ceux qui edoient mueez es celicrsSé es châbres: pt^ÿÿ, amp;c commencèrent tous à écrier Nauarre. Ceux d’Amies fe réueillcrcnr3amp;: cricrcnt,Tfa-hijtrahi.Si fe recueillirent3amp; trahirent par deuers la porte,!à ou le plus grand tumulte e-ftoir,entrc le bourg amp;: la citc.Si garderét ceux,qui premierfy vindrcr,affez bien lapor-te,amp; de grande volonté;amp; en y eut d’vn collé amp;nbsp;d’autre,moult grand’ fo^on d’occiszä.', files Nauarrois fefulTent haftez d’entrer en la cité,fi to^qu’ils furent venus,ils l’culfent gaignée:lnaisils entendirent au bourg,amp; firent leur entreprinfealfez couardtmet. Auffi celle nuidt infpiraDieu Monfeigneur Morel de Fiennes,Connefiable de France,amp;le ^^^”^^ ** ”*^. Côte de Saind-Pohqui eftoient à Corbic,à grand’ foifon de Gens-d’armes.Si cheuau- ^ cherentvigoureufement:amp;y vindrent fi àpoindl,que les Nauarrois auoientia conquis f/^^ France tout le bourg,amp;mcttoict grâd’ peine à auoir la cité: amp;nbsp;l’eulTent gaignée, fi les delfufdiês farMirel de ne fulfent venus:lefquels,fi toll qu’ils furet entrez en la cité d’Amiês,par vne autre por- Fienej Conner te, fe trahirent là ou la me^ée eftoit, amp;nbsp;déuelopercnt leurs bannières, amp;nbsp;les ordónerent fl‘t^'f. furlarue,fanspairerlaporte. Car ils tenoiét le bourg ^our tout perdu:ainfi qui fut. Ce fccoursf encouragea moult ceux d’Amiens: amp;nbsp;alluma on, fur les rues, grand’foifon dc torches amp;nbsp;dc falots. Quad mofeigneur Ichan de Piquegny amp;nbsp;les Nauarrois entendirét que ces Seigneurs amp;nbsp;leurs routes eftoient venus amp;nbsp;rengez en la cité,ils faduiferét qu’ils pourroient plus perdre que gaigncr. Meffire lehan retrahit fes gensle plus courtoi-fement t^u’il peut:amp; confcilla de retourner. Lors fe recueillirent Nauarrois amp;nbsp;ceux de leurcofte:amp; fonnerentla retraite. Mais ils coururent Sr piller ent tout le bourg,amp;rardi-rent.Si y ;^oit bien trois mille maifons,amp; de bons hofteîs foifon,amp;Eglifes parochiales, . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^-^^

èi autres:qui toutes furent arfes':amp; riens n’y eutt deporté.Ainfi retournèrent les Nauar- épargne. rois:amp; remportèrent grand auoir (c^i’ils trouuerent ou grand Bourg d’Amies) amp;nbsp;foifon dc prifonniers:amp; f en allèrent arriéré en leurs garnifons.Quâd les N auarrois furent tous retraits,!eConneftable amp;:le Comte deSaind-Pol départirent leurs gens,amp;Ies enuoye-rent par toutes les portes:^ leur cómanderent,ffir la hart,qu’ils ne laiflalfcnt nul home vuider de la ville. Et ainfi fut fait. Le lendemain au matin ces deux S cigneurs,amp; aucuns Bourgeois d’Amiens, qui cognoiflbientle maniment dc la ville,^ qui foufpeçonoient aucunsBourgeois,amp; Bourgeoifes,de cefte trahifon,allerêt és maisos de ce^ amp;nbsp;de ccL

les qu’ils penfoient trouuer.Si en prindrent iufques à dixfept:lefqucls furent tantoft dé- Plt;^»gt;tion des colez emmi le marché,publiquement: amp;nbsp;mefmemét l’Abbé du Gars: qui cofenti auoit cefte trahifon,amp; logé vne partie dc ces Nauarrois en fa maifon. Aulfi toft après,par cas femblable,furent tramez S^ iLifticiez,en la bonne cité dc Laon, fix des plus grans Bourgeois de ladite cité de Laon:amp;:fi l’Euefque du lieu euft efté tenu,mal euft efté pouf liT^: carilenfutaccufé:amp; depuis nefcnpeutil exeufer.Mais ilfc^artit fecretteménearil eut amis en voye qui luy noncerent cefte vende. Si fe retrahit tantoft par deuers le Roy dc Nauarre,à Melun fur Scinc:qui le receut moult liemét.Telles aduenues aduenoiét fou-uent au Royaume de France: amp;nbsp;pource fe tenoientlcs Barons amp;nbsp;Cheualiers, amp;nbsp;aulfi les citez amp;bonnes-villes,chacun fur fa garde.Et,au vray dire,le Roy dcNauarrlt;?auoitplu- • fieurs amisfcmez,amp;acqifisjparmile Royaume dc France: amp;,fi on ne f en fuft ap^-r^cu fi à poin(ft,ils eulTent fait de plus contraires faits, qu’ils ne firent: combien qu’ils en firét alTez. En ce terops,que le Duc de Normandie amp;nbsp;fes freres fe tenoient à Paris,n’ofoienc nulsmarchans,n’autres gens,ilfir hors de Paris,nc cheuaucher en leurs befongnesamp; affaires, qu’ils ne fulfent tantoft ruez ius, de quelque cofté qu’ils voufilfent aller. Carie Royaume eftoit fi rempli deNauarrois,qu’iIseftoiétmaiftres du plat-pays,^ des riuie- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

rcs,amp; des citez,amp; des bonnes-villes: dont vn fi chair temps vint en France, qu’on vcn- ^^^^ doit vntonnelet de harenC trente cfcusd’or,amp;toutes autres chofes à raduenât:amp;mou-roient les petites gens defaim.Etdurabiencechairtempsplus dequatreans:amp;paref-pecial es bonnes-villes de France ne pouuoit on trouuer de fel, fi ce n’eftoit par les mi7

-ocr page 224-

198


PREMIER VOLVME.


nifties du Duc de Normandie: amp;nbsp;le faifoient iceux achapter aux gens à leur ordonnance,pour cueiffir plus grand argcnr,pour payer des foudoyers. *

Des 7\(aujrrôiS)(jue les Picat^afs/egerefJt dedansSain^-ralerj^d^ contmeni le Roj/aarne

de France eßoit^dfi de Nauarrois.

C ^ A P. C X c I.

MOult acquirent le Concftable de Frâce amp;lcieune Coie deiainét^l grand’grace,parmi le pays de IScardic,^ fecours qu’ils auq^çt fait à ceux cfAmics:amp; fc cô-* mencerent tous les Cheualiers amp;nbsp;9cuyers de Picardie a accompaigner auec cux:amp; dirent amp;nbsp;accorderentles cópaignons,Barons,öc Cheualicrs,^u’ils iroient aflieger Saind-Valery. Si le fignifia le Côneftable par toutes les citez amp;; bones villes de Picardie. Lors fc cueillirêt ceux deTourn^,d’Arras,dcrifle,de Douay deBethune,de Sainôl-Omer, dcSainôt-Q£étin,dePcrôiTC,d’Amiens,de Corbie, amp;nbsp;d’Abbcuille:amp; fe taillèrent à vnc quantité de gc^s: qu’ils enuoyerent deuers le Côneftable amp;nbsp;le Comte de Sainôt-Pol. Si f émeurent tous les Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers. Mefmemct de Haynaut en y alla airez,pour caufe des Ifcritagcs qu’ils tenoicnt en France. Le Sire d’Andreghen y cnuoya le ieunc Séncfchal de Haynaut,Monfeigneur lehan de Verthin, moult étoffément, amp;nbsp;Monfei-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gneur Hue d’Authoing fon coufin, amp;nbsp;plufieurs autres; amp;nbsp;vindrent mettre le liege deuat

^aß^ é ^a^^Us ^^^^quot;“-t-Valery. Si eftoient bien deux mille Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers: amp;nbsp;enuoyerent bien P/wf Pr^ ” douze mille hommes les communautez des bonnes-villes, à leurs delpens: amp;par cfpe-’ cial ceux d’Abbcuille en furent trop chargez. Car là prenoict ils la plus grade partie de leurs pourueâces.Si fc tint le liege deuant SainCt-Valery, vn ^and temps amp;nbsp;y eut maint fort alfa«, amp;nbsp;moult grâd’ écarmouche: amp;nbsp;prefque tous les iours y auoit il aucune chofe de nouucl,ou aucune appertife d*armes:car les ieunes Cheualiersamp; Efcuyers dcl’oftfâl loiêt aduéturer: amp;nbsp;bié trouuoiét à qui:car Môfeigneur Guillaume Bônemarc, amp;nbsp;lehan Scgurc,amp;autres côpaignôs dcleâs,vcnoiétiufqu aux barrières de leurs fortereircs,lan-cer amp;nbsp;écarmouchcr,à ceux dcl’oft.Si en y auoit de bleccz amp;nbsp;denaurez,àlafois des vns, amp;nbsp;à la fois des autres.Et pouuoiêt eftre ceux de S aind-Valery trois cés côpaignôs, fans ceux delanatiô de la ville: qu’ils faifoict côbattrc, amp;nbsp;eux aider. Autrement ils culfcnt mal fini. Les Seigneurs de l’oft firent là charier les engins d’Amiens amp;nbsp;d’Al^cuiHc, ^ » alfeoir deuant Saindt Valery:qui gettoient grolfcs pierrcs:qui moult trauailloient ceux ■[ilav/edece de dedans ; Icfquels auoient des canons amp;t cfpÂgalcs: dont ils trauailloient auÄ ^^^^‘^^ dehors.

«»alles esc^’^ nbsp;nbsp;^^ ^^ ^^P^ ^”^ ^^ ^^g*^ ^^ tenoit là^ que le Roy de N auarre gucrroyoit de tous co-

^e^^^ i lt;' ^^^ ^^ Royaume de Frâce, arriua à Cnerbourg le Captai de Buz, coufin au Roy de Na* ^muee du ' uarre;qui i’auoit prié,amp; retenu à deux cens Lances,à gages.Si toft que le Captai de Buz Captai de suz^ fut venu cn N orman^icjil fe meit aux châps:amp; cheuaucha tant parmi le païs du Roy lt;!ƒ e» Normandie Nauarre,qtfil vît à■Mâtc:là'ouil trouua Môfeigneur Philippe de Nauarrc;aueclequel)^ contre le parti fut aucuns iours.Puis f é partit fecrettemêt à tout fes côpaignôs:amp;chcuaucha tât cn vnc Françoit nbsp;nbsp;nbsp;nuid,parmi le bon pays de Vulgudfin amp;nbsp;Beauuoifin,qu’il vint à Cleremôt cn Bcauuoi'

■y lia r'd læ^VHC groife ville (qui n’eftoit point fermée ) amp;vn bon chaftcl, auec vnegrofTetour, ««ƒquot;chaMes ^^ changlcs tout autour.Et adonc furradiourncment,le Captai efchclla amp;nbsp;embla celle au chap.iyô ^^tearefle:amp;,ia foit ce que,à laveuë du môde,la tour eft impoflîble àprédre, toutesfois mais ie n'ente ln print il par cfchcUcs de cardes amp;nbsp;de granues d’Archers: amp;nbsp;y entra tout premiercmef) tiel'vnnel'au- en rampant côme vn chat,mefrire Bernard de la S'alle:qui cn fon temps en cfcheUapln' he, noplus ^ue ficurs. Et ainfi tât fit le Captai de Buz,qu’il conquit Cleremôt:qu’il tint vn grâd répsA' granues d ar auecluy plufieurs compaignons: qui moult trauaillerent,dcpuis,lepays de Vulguelün cie^^f’^//' ^ ^^ Beauuoifin, parmi l’aide des Nauarrois, amp;nbsp;des autres fortcrelfes, qu’ils tenoicnt!^ Kward ^ '^ enjgt;ir^n:comme Cracl,la Herielle,amp;Maucôfeil:amp;:eftoittouf le plat-pays à eux:ncnul n’alloit au deuant. A infi eftoit guerroyé de tous lez le Royaume de France, au tiltre du Roy de Nauarre; Sz y furent prins plufieurs forts chafteaux en Brie, amp;nbsp;en Champaigne, en Vallois,enrEuefché de Noyon,dc Sêlis,de SoilTons, amp;nbsp;de Laon: defquels plufieurs Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers de diuers pays eftoient Chefs. Par deuers Pont-fur-Seine,vers Prouuins, amp;nbsp;Troye, vers Auxerre, amp;versTonnerre,cftoitlepaysfi entreprins de guer-roycurs,qu’on n’ofoit iflir hors des citez amp;nbsp;des bôncs-villes. EÄtrc Chaalons amp;nbsp;Troyegt; au chaftel de Beaufort(qui eft^’heritage au Duc de Lcnclaftre) fc tenoit melfire Pierre d’Andeléc: amp;nbsp;cour oit tout le pays d’enuiron. D’autre part à P ont-fur-S eine, amp;nbsp;a la fois aufortNogent, fe tenoit melfireEuftace d’Auberthicourt, Hainuycr,à tout cinq cens

-ocr page 225-

DE FROISSART

cens combaitans:amp;pilloyent: tout le pays d’enuirô eux. D’autre cofté en Champaigne • fetenoit AlbreRjVnEfc^yer d’AUemaigne. Ces trois Capitaines tenoy^t en lamar- Deffinfrun ehe de Champaigne,Se fur la riuierc de Marne, plus de foixâte chafteaux Se fortes mai- p'^^f^ occupées fons:amp;mcttoy eut furies champs,quand ils vouloycnt,pÂis de d^x mille combattans: P-^^^^^ ^au4r amp;auoienc mis tout le pays en leur fubicdionrScraneonnoientamp;roboycnt tout. Sia-uoient robé ^^^^ bbnnewilie d’Aimery, Se Efparnay, amp;nbsp;la bonne ville de V ertuz,amp; •toutes les bonnes-villes,feloftj j riuicrc de Mamej^^ques a^^hafteau-Thierry : Se tout *

ainfi enuiron la cité de Reims: Se auoient prins la bj^ne ville amp;nbsp;cité de Ronay,ôe le fort chaftcl de Hans en Chainp*ignc,amp;tout en mont,iufques à Saint-Antoine en Partois» Etplus-auant,fur la marche de Bourgongne amp;nbsp;de Partois, fe tenoient Thibaut Chau-four, Se lehan Chaufour;qui,autiltre duRoy deNauarrc,auoientprinsènrEuefchédc Langresvnfortchaftel,appelléMontfanfon* Leans auoit fiacre cens combattans:qui coutoyent tout le pays,iufques à l’Eucfché de V erdun,par deuers le pays^e Soilfons.Et entre Laon 8e Reims fe tenoient autres pillcurs:Secftoit lafouueraihe garnifon d’iceux

à t Velly:ou il y auoit bié fix cens combattans:Seen eftoit Capitaine Rabigoès de Dury, -f^jHijet^ß Anglois: lequel retenoit toutes manières de gens Se de compaignons,quile vouloient e'eßpoint celle feruir:Selespayoitfi bic,de terme en terme,que tous les fcruoict volontiers.Si auoit vn ^u’d a nomée côpaignon, à perte Se à gaignc(qui eftoit appelé Robin Lcfcot)lcquel alla,par les feftes ®^^ dcNoel,gaigncr lefortchafteldc Roufly,Se tous fes gcns,Se toutes les pourueanecs du ^.^J^y^ * fort chaftebqui cftoiét grandes. Et robatoute la ville: Se fît de la ville,Se du chaftcl,vne ^^ chaßeUe garnifon:qui depuis grcu%moult le pays de là entour.Et fî rançonna ledit CÔte,fa fem- j^ußip„„^ j^ me. Se fa fille,à la fomme de douze mille Florins d’or,au mouton: Se fî détint lalt;ille Sele rant lesfeßes ehaftel tout l'Yuer,8erEftéapres:qui fut en Tant mil trois cens cinquate-neuf. Et,quâd tiercel 1358. le Comte de RoulTy eut payé fa rançon,!! fen alla tenir à Laon,ôelà ou il luy plaifoit, fie t^ ‘*“ ^ 5 5?-en l’Eucfché de Laon38e en plufîeurs autres lieUX. En ce temps on ne faifoit nuis ahans

Des Nauarroiseque le Chas/oine de t Robeßrt déeen^e est Laoftnois ,pres la vide de Craade. tRebefart, i CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CXCII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laßnda chap.

EN cctemps(fi-comnlcicfu informé) aduintàMonfeigneurle Chanoine de Robe-far vne belle iournée: car il aduift que le Sire de Pinon(vn Baneret de Vermandois) chcuauchoit,àfoixante armeures de fcr,de fortereffe en autre.Ceiour cheuauchoient ceux de la garnifon de Vclly, Se ceux de la garnifon de RoulTy: mais point n’y cftoyent les Capitaines, Se n’y auoit fors trois cens compatgnons : qui fe vouloyent adùenturer pour gaigner. Si aduint que alTez près de la ville de Craulle, en Laonnois, ils veirentle Seigneur de Pinon: qui cheuauchoit fous fon pennon alTez ordonnement, Se tenoit les champs par deuers Craulle.Tantoft apperceurentque c’eftoient François:#: aulfile Si- le seigneur de re de Pinon(qui veoit ces Nauarrois venir) appcrceut bien qu’il ne leur poüuoit echap- Pf»o», Frantis per.Toutesfois luy Se les liens marchèrent fur dextrc,en coftoyant Craulle, caries Na- ^” '^'*”?^’; '^^ uarrois leurauoient trenchéle chemin. Si feriret leurs cheuaux des efperonS3pour eux fauucr, fils peulTent.Les N auarrois apres eux, en écriant Saint George, Nauarre: Se e-ftoyent mieux montez que les François: Seles eulTcntratteintsàmoins de demie Ueff^. Or écheut au Seigneur de Pinon,qu’il trouua fur les champ^n grand foiré,large Se par-fond,enclos de fortes hayes à l’vn des ie2:ôe n’y auoit qu’vnc feule entree cftroite,ou 1’0 peuft cheuaucher.Si toft qu’il fe veit outre Se fa route,il Congnut tantoft Taduantage. Si dit, A pié, à pié,il nous vaut mieux cy attendre l’aduenture de Dieu, Se foy deffendre, que d eftre morts ou prins en fuyant.Lors meit le pié à terre, Se tous les fîens%pres luy. nbsp;nbsp;nbsp;•

Illecques furuindrentlcs Nauarrois,quiaulfi defeendirentàpié. Entre les gens dti S^e de Pinon auoit vnEfeuy er: qui dit à fon varier, Monte fur mon courfîcr,rtcrcfpargnc pointjfî cheuauche deuers la garnifon de Pierrepont,!! prieras au Chanoine de Robe-fart,qu’il nous vienne fecourir.Le varier dit,Or,prcnez que ie le trouue,eomment pour ra il venir à temps?car il y a cinq lieues d’icy.l’Efcuy er dit,Fais en ton deuoir. A tant fe meit le varier à chemin,Sr lailfa fon maiftre, alïailli fîerement de ces pillars de Vefly Sr de Roully.Le SiredePifton Sc fa route fe deffendirent par grande vertu : Si fetindrent, fur! aduantage de ce folTé, des l’heure de prime iufquesj remontee, qu’oneqües nefe déconfirent.Ordiray du varlet:quicheuaucha,fans celfcr, iufques àPierrepôtenLaon nois.Làfit fonmelTage au Chanoine de Robefart,qui rebondit qu’il fcroit fon deuoir

-ocr page 226-

200


PREMIER VOLVME


• dccheuaucheriufquesfurlaplacCjOuleSiredc Pinonfe combattoit,caril fauoitfor-mentou c’eiFoiuLors fit fonnerfa trompette,amp;móter acheuÄfcs cópaignons:amp;poU' noient bic eftreenuironfixvingts.Et cnuoyavnfienvarlet iufquesà Laon(quineftoit hcha *^^^ loing dcla)au Cgpitaine^our l’informer de fes befongnes:mais pourtant ne voæ wbî^L ’^ebe- Eit mie attendre ce fecours de Laon:maischcuaucheatoufiours les grans galops, tant fart au sei^Je 4« Ü trouua le Sire de Pinon amp;: les fiens:qui moult eftoyen^ traumH^^^^ Nauarrois: fl rimn. • qu’ilsneuflent peu durer Wiguernçnt.Tantoftledit Cha«ioinebaifiâlalance,amp;fefcrit» en ces Nauarrois.Si en abbatit trof^c la premiere venu ƒ:amp; fcs gens(qui eftoicnt frais amp;nbsp;nouucanx)reboutcrenttantoftcesNauarrois:quieftoiÂit fort laffezde combattre tout leiour.Le Chanoine de Robefart donnoitles horions fi grans,d’vnc hache qu’il te noit,que nul ne l’ofoit attendre:amp; furent ces pillars tous déconfits, amp;nbsp;morts fur la place plus de cent cinquante: amp;Âux, quipcurent échappcr,furent rencontrez de ceux de Laon:qui les Mrtuerent:fi que de trois cens,qu’ils cboicnr,il n’en échappa que quinze, que tous ne fiment morts ou prins.

Des Na^arreif.^ui rendirent Saint-ralerj af/xFra^çoist^aîyfurent longuement àfe^e.

CHAPITRE. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CXCIII.

Alnfi queic vousay cy-delfus dit,amp; compté,lcs Seigneurs de Picardie, d’Artois, de Ponthieu,amp; de Boulenois,furent vn grand temps deuant Saint-Valéry .♦•amp;yliurc-rent maint grand affaut,par engins amp;nbsp;autres inftrumens.Entre les autres chofes aduint queic Sire de Bacien,Picard3cftoitvne fois allé fur la marin^en approchant le chaftel, pour legiieux aduifer. Si fut féru d’vn carrel d’efpringalle:fi mourut. Ceux de dedans i-c'edafTa air ^uoient fi grande plâtéd’artiUerft, qu’on ne les pouuoit affaillir fans grand dommage« Aouftde mS ^^ ^^ tint le fiege des l’étrce d’Aouft t iufques en Quarefmc.Si dirét les Seigneurs qu'ils iufques aqua les affameroyent:puis que par alfaut ne pouuoyent riens prendre. Surceluy eftat fc tin-refme dci;;? drcnt vn grand temps: amp;nbsp;firent fongneufement guetter tous les deftroits amp;nbsp;pairages,tât 4 comencer l’a que tiens ne pouuoit venir à ceux de dedans,par mer ne par terre.Si comencerent leurs aufremieritur pourueanecs moult à amoindrir. Car ils n’ofoient iflir hors pour aller fourrer: amp;nbsp;d’autre ^e fanuier. p^j^ j^yi fecours ne leur apparoiffoit.Si eurent confcil qu’ils traitcroient deuers leCon' neftable de France,lc Comte de Saint-Pol,amp; les autres Barons de l’oft, qu’5s peuiTent saint-ralerj partir,amp; rendre leur fortereire,faufs leurs corps Scieurs biens,Sc aller là ou ils voudroy-rendu Fraçois ent. Ainfi leur fut accordé,fans porter nullesarmeures:mais ce fut à grande peine, car far cdpoßtion. le Comte de Saint-Pol vouloir qu’ils fc rendiffent fimplement. Or eftoit venu deuers Saint Valery,pourlcuerlcfiege,mclflft Philippe de Nauarrc:ôcen euft fait fon pouuoit ficeux de Saint-Valéry ne fefuffent fi toft rédus :amp; en furent meffire Philippe Sdesfiés moult courroucez:m9is amender ne le peurent.

Comment mefire P hiliffe de F(auarreyaj/4»t émeu trois mide Nauarroispour leuer lefegt ^^ Saint-Falero fut en grand danger. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxciiii.

ENcores eftoient les Seigneurs de France furies champs tous régcz:ne nul ne fcftoit parti,mais ils deuoientpartir.Si troufferenttentes 8c trefs, Sefe délogèrent,quand IcSnpuuellcs leur vindrent que les Nauarrois cheuauchoycnt, amp;nbsp;eftoient à trois lieues près d’eux.C’eftoit meffirelPhilippe deNauarrc:qui gouuernoit toute la terre de fon fre rcle Roy deNauarre(c’eftaflauoirla Comté d’Eureux) Sc àluy obeiflbient toutes manières de Gens-d’armes,quiguerroyentle Royaume de France. Si auoit efté informe, de meffire lehan de Piquegny,que ceux de Saint-Valery eftoicnt fur le point d’eux ren-dre.Si futJVlonfeigneur Philippe encouragé de leuer ce fiege:ôc auoit amafle fecrette-mgnt^ Mante amp;nbsp;à Meulenc,iufques à trois mille hommes,qiA'ns qu’autres.Là eftoient leieune Comte de Harcourt,le Sire de Granuille,Monfeigneur Robert Canolle, meffire lehan de Piquegny,amp;rplufieurs autres Cheualicrs amp;nbsp;Efcuyers:lefquels meffire Philippe auoit amenez à trois lieues près de Saint-Valcry,quand elle fut rendue,amp;cn feeut la vérité par Monfeigneur Guillaume Bonnemare, amp;nbsp;lehan Segure, qui le trouucrent lùr lî chemin.Quand les François,qui auoyent prins la poffeffion de Saint-Valery, entendirent la venue de Monfeigneur Philippe deNauarre amp;dc4esNauarrois,lorsfcrc' trahirent illecques,fur les champs, à confeil, le Conneftablc de France,le Comte de Saint-Pol,le Sire de Chaftillon,lc Sire de Poi:e,le Sire Beaufaut,Ie Sire de Hclly,lc Site de Creftkes,Monfeigneur Odart de Rency,Monfeigneur Baudouin d’Ennekin, amp;nbsp;aucuns

-ocr page 227-

DE FROISSART.

201

cans Barons amp;: Cheualiers,qui là eftoient.Si f accordèrent qu’ils iroyent coinbattre les ennemis.Adoncfut con^mandé parle Conneftable,que chacun fe melften arroyvers j' ^«^»^fiMe les ennemis.Lors toutes manières degens cheuaucherentordonnément celle partrain ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1quot;^^

fi comme pour tantoft combattre. Meffire Philippeamp;lcs^'auarrois entédirent queles cherlhe'àcom François venoyent lu Auxjbicn trente millc^fi n’eurent mie conf#l d’eux attendre:ains battre rhdip-paflerent la riuiere de homme 5 au plus toft qu’ils peurent: amp;nbsp;fe boutèrent au c-haftcl de pe de^tanarre. Longen Ponffci^l^chcuauîff^ harnois,^ quant qu’ils auoiénfi en furet mont à eftroit. c^fa ^tnsi ^peiney eifoicntils entrez,^û»nd les François(qwÉes fuyaient)vindrent deuant: amp;C • pouuoiteftre heure des vefpfes : amp;nbsp;toufiours venoyemt gens, Cat encores les Communes des citez amp;: des bonnes-villes de Picardie ne poùuoyent mie fi toft venir, que les Gens-d’armes.Si curent confeil les Scigneurs qu’ils fe logeroyent deuant la forterefie, amp;attendroyent toutes gcns(qui venoyent les vns apres lcs^utres)amp;:au lédemain aflau droyent.Ainfi fut fair.Les Naüarrois(qui leans eftoyent à petites pourueanccs)quand vint enuiron minuit,iffirent de Long en Ponthicu, par dcrriGre,fans fair«ioife:amp;prin-

drent le chemin de Vcrmandois:amp;: furent élongnez de jilus de deux lieues ^ auant que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

les François feeuftent leur dGpartemens,amp; adoncques farmerét,amp; entrerét amp;nbsp;t écloux f A«f«n; disa desNauarrois. Ainfi chemincrent les Nauarrois deuant,Mes François apres, tant que éclos •. qutß« lesNauarroisvindrentà Thorigny,vnpctitvillage, feant furvn tertre: donton Veoit^”i^‘'''^quot; ’”**■ toutlepaysd’enuiron:amp; cft furcoftiere,entre Saint-Quentin amp;nbsp;Peronneen Verman- quot;^quot;g^/-^fj^^^^ dois.Làfarrefterentles Nauarrois pour rafrefehir cuxamp;leurs chcuaux:amp;,fc combattit ^uLheminent. les conucnoit,ils eftoient au * cerne:fi auoyent bon aduantage d’attendre. Ils n’eurent t^crarddit cf-miearreftélongncment,qfiand tout le pays,fous eux,fut plein amp;;couuert de François, eloz.

amp; eftoient,qu'vns qu’autres,plus de trente mille.Quanélles Nauarrois veirent Î^uils fai * ^nnet.ÿi. foyent femblant d’eux côbattrejls iffirent de leurs logis,amp;firent de leurs gens trois ba-tailles:dont Môfeigneur Robert CanoUe auoit la premiere: la fécondé meffire t Louis de Nauarre amp;le Comte de Harcourt. amp;nbsp;n’auoiét,en chacune bataille,pointplus de fept „’J’Jj;^^^^’*J^ cens combattans:amp; retaillèrent tous leurs glaiues, à la mefurc de cinq piez de long: amp;nbsp;karlede eeßu^ au pendant de la montaigne,ou ils efteiyentjfirent porter,par leurs varlcts,tous leurs cf- cj^et lt;juil neß pcrons:amp;leuf ordonnèrent les mettre à terre, les molettes contremont:parquoy nul pas vrayjebla deleuts erAemis ne les peuft aucunemét appro cher, qu’à malaifc. Et là fit Môfeigneur ^^‘^Me Philip Philippe de Nauarre le ieune Comte de Harcourt Cheualier,amp;leua bannierc:amp; le ieu- P^ **ƒ Nauat ne Seigneur de Granuillc aulfi.Lcs François farrefterét deuant les N auarrois:amp; fe mei rent à pié:amp;vouloycntlcs aücuns,que tantoft on les allaft côbattre.Les autres difoient psurßt,etaiif Noz gens font rrauaillcz,^ fi en a encore foifon4erricre. C’eft bon que nous les atten-ƒ ^„e /^ tierce dons,amp; nous logeons meshuy,tantoft fera tard: amp;nbsp;demain nousles combattrons plus bataille, et fin ordonnémentiAinfifelogerentlesFrançois,amp;rangèrent tout le«r charroy(dont ils a- cendm/eur, ne uoientfoifon)à l’entour d’eux. Quand les Nauarrois veirent qu’ils ne fer^ventcom-Aquot;^ P“'»^, f^^ battus,ils fe retrahirent,fur le foir,dedans leur village de Thorigny, amp;nbsp;firent grand ap- ”°'^’2^^^fjg~j pateil de feu amp;nbsp;de fumées, pour faire entendant qu’ils vouloyent loger illecques celle ^^ „ßgß^fg^ nuit,mais,fi toft qu’il fut anuiôlé,ils curent leurs chenaux appareillez,amp; feftoient adui- j.^ feeöde me fez dcleur affaire,amp; fe partirent coyemcnt,amp; faifoit brun amp;nbsp;efpez,amp; fauallefent vers la fire Philippe riuierede Somme,qu’ils paflerent à gué,àvn petit villagc,pres de Bethâeourt.Puis clv- de Nauarre: minerent vers les bois de Boham, qu’ils coftoyerent,amp; ch|pauchcrcnt celle nuit’pre» amp;ft Comte de fept licuës,dont il en demoura alfez derrière, de mal montez: que ceux de Boham ^^ ^“箓” prindrent.Auffi les payfans du pays en tuerentaucurts:qui ne peurent fuyure leur m'ai- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ItreSjOU qui auoient perdu leur chemin. Or diray des François: qui feeurent le départe- fifi„„f„i ^^ ment des Nauarrois,vn petit deuant le iour. Si faduiferent qu’ils pafleroyenf^omme,à cennejbble de Saint-Qucntin,aupont:amp;:4royentamp;iftroyentaulezdeuers Lience: amp;nbsp;ainfi approche- France. royeritdesNauarrois.Lors cheuauchcrenthaftiuement,chacünàqui mieux mieux,^ ài’adréce dcuers Saint-Quentin: Szvindrent là endroit à l’aube creüant.Cat il n’y auoit que deux petites licuës.Si eftoicnr,toiit deuant,le Conncftable,amp;lc Comte de Saind-Pol.Quandles gardes de la ville(qui eftoient amont,cn la première porte) entendirent celuy effroyjamp;fentoycntparaduisleurs ennemis logez delez eüx,fi n’eftoientmiœbié afléurez.Mais ia cftoit lc^r pont lcué,fi ne leur pouuoit on porter contraire. Ils demandèrent, Qui cft celà,quivous approchez à cefte heure?Le Conneftablc refpondit, Ce fommes nous tcis,amp; tels, qui voulons paflcr en cefte vill^pour aduancer les Nauarrois nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

qui fe font emblcz de Thorigny, amp;nbsp;f en fuyent de nous,ouurc2 tantoft,nous le vous cô-

-ocr page 228-

2 02


PREMIER VOLVME


Des Nanarrûistque mettre Pierre ei’^neielée ame»a e^e Kuit e/f la die de Chaaltgt;^s,fiour la prendre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxcv.

AInfife départit ceftegrofle cheuauchée: les François d’vne part, amp;les Nauarrois d’autredefquels Nauarrois vindrcnt ce iour à Velly: amp;Z. pafterent la riuiere d’Oifeà gué.Lors fentirent qu’ils eftoyent hors de tous perils,fi fe rafrcfchirent:6r,quâd ils fccu rent que bon fuft,ils retournèrent en Normandie: amp;nbsp;cheuaffeherent feurement defer' tereffe fn fortercfte(car ils efto^nt tous maiftres des riuieres, amp;nbsp;du plat-pays ) amp;nbsp;entrèrent de rechef en Conftantin,fi guerroyoientjCommedeuant,^Normandie. D’autre partfetenoit leRoydeNauarrcàMelunfur Seine, à grande foifon de Gcns-d’armesgt; . nbsp;nbsp;nbsp;.. . Si aduint que melfirc Pierre d’Andellée,Capitaine de Beaufort(quified entre TroyeS^

t y auoit Sii Chaalons)getta fon aduis,quc fil pouuoit paifer la riuiere de t Marnc,au deftus delà vil raifin ^quot;^^quot;^ ^^ ‘^^ Chaalons,amp; venir dclez l’Abbaye de Saint Pierre, il entreroit legerement en cel' le ville.Siattendir,fur fon prc)pos,tant que la riuiere de Marne fut bien bafle. Lorsd' femblafccrettementfcs compaignons(cariltenoit bien cinq ou fix forter^fles autour de luy)amp;furent en faroutebicn quatre cens combatfans:lefquels il fit partir de Beau-fort à minuit:amp; les mena au paftagedur la riuiere de Marne,ou il têdoit à palfer: amp;nbsp;auoit des gens du pays,qui le menoyent furie paftàge.Il les fit tous defeendre àpié,amp; donner leurs chenaux à leurs varlets:amp;adoH^elcs mena outre l’eaue (qui moult eftoit plate,8r courtoife)amp;:,quandtous furent outre,ils vindrent,tout le petit pas,par deuers l’Abbaye de Saint Pierre.Bienauoit des gardes amp;nbsp;des guettes grande foifon,efpars parmi la ville, es carrcfoi^s:dont ceux,qui eftoient les plus prochains de.celle Abbaye de Saint Picr-re(qui eft tout a mont au dehors de la cité)oyoycnt clairement le baudilfement des Na uarrois,car,ainfi qu’ils paflbyent,leurs armeures fonnoyent amp;nbsp;retcntiflbyent,dequoy plufieurs,qui ce oyoyent,f'emerueilloyét que ce pouuoit cftrc,car àlafoismelfircPier , re amp;nbsp;fes gens cefloyent d’aller: amp;, fi toft qu’ils fe reprenoy ent à aller,ce fon amp;nbsp;retentive njpntreuenoitàces gardes:qui eftoyent cnlarueSainCt-Picrre, carlcvcntvenoitàce ^^^^ «ofté.Et adonc dirent aucuns d’entre cux,Veez cy larrôs Anglois amp;nbsp;Nauarrois,qui vie-ee quot;y?quot;quot; ^nent pour nous efcheller Reprendre. Or toft, faifonsnoife, amp;nbsp;éueillons ceux delà cité: redechaalons ^ aucuns voilent dcucrs S.Pierre,pourlauoirquc ce peut ettre.Üncqucsii toit ne peu-lt;7- plus eut»'e vent ce faire,qMelfire Pierre amp;nbsp;fa route furéten la courtS. Pierre, caries murs enceluy auec/cs K a- endroit,q^auoyent point quatre piez dehautà móter.Si boutèrent tatoft,outre,lapor-narroii^ te dtJ’Abbayc,amp; entrèrent en la rue:qui eft grade amp;nbsp;large. Qeux de la cité furet moult cftoyez.Car on crioitpar tout,Trahi,trahi,à rarme,à l’arme. Sifarmcrcntlesgensvi-ftcment,amp; fe recueillirent enfemble,pour eftre plus fors: amp;nbsp;vindrcnt deuers leurs enne-mis,qui tous ces premiers venus occirét Scruerent par terre:amp;vint adonc fi mal à point à ceux de la cité de Chaalós,quc Pierre de Chaalons(qui auoit efté Capitaine delà cité, »tout cent Lances, plus d’vn an entier) eftoit adonc parti nouuellement, car il ne pouuoit eftre payé,à fa volonté,de fes gages. Ceux de la cité(qu il y a grande Communauté) femeurent de tous lez: amp;nbsp;fe meirent fièrement en deffenfe : amp;nbsp;bien leur en eftoit befoing.Mais ils receurent grind dommage des leurs:amp; conquirentles Nauarrois toute la premiere ville,iufques aux ponts de Marne.Outre lesponts fc r’aflcrablerent ceux delà

-ocr page 229-

DE FROISSART.


2Ö^


de la cité;amp; defFendiîent ce premier pont;qui leur valut grandemenùLà eut tîréamp; ecar nbsp;nbsp;nbsp;•

mouché:^ moult bien ïÉTailloyent amp;nbsp;écarmoüchoyentles Nauarrois:amp; f^duançoient je««« d’oJfs aucuns Anglois Archers, ^palToient fur les gifles dupont,amp;tiroycnt tellement à ceux deGriejictux deChaalons,que nul n’ofoit entrer en leur traid^En celleriote furent iufques à inidy;amp; dechMlondot veulent dire aucuns, ^ue Chaalons eufl cflé adonc gaignélt; fi n’Afl eflé melfireOdcsA^ refeufe de Grancytqui auoit c^ié infoiré,le iovir deuant,de la cheuauchée des Nauarrois; dont j^*^7^ ■^”' ^ grande hafte^reCToftprié plyfieurs Chcualiers amp;nbsp;Efcuycrs^arilfauoitbien quededâs Chaalons nauoit nul Gentil#!efinme.Si efloit veTffl|ie nuit amp;nbsp;deiour, amp;aueciuy mef-fire Philippe de lancourt, Monfeigneur Anceau de Beaupre , Monfeigneur lehan de Gucrmillon,amp; plufieurs autres,iniques à foixante Lâces.Tâtoft qu’ils vindrent à Chaalons, ils fe retrahirent au pont, que ceux delà ville d elfen doyent contre les Nauarrois: qui mettoyent grande entente de leconquerre. Là fit le Siée de Grancy déuelôpperfa banniere:amp; approcha les Nauartois de grande volonté. De la venue Monfeigneur de Grancy furent ceux de Chaalons mout réiouis,à bon droit,car fans Iuy, ft fon confort, culfentils eu fort temps.Quand mclfire Pierre d’Andeîlêe amp;nbsp;les fiens veirenç^ces Bour-guignons,ils ferctrahirent bellement,par la voye qu’ils efloyent venus. SitrouuerenC fur la riuicrc de Marne leurs varlets;qui leur auoy ent amenez leurs cheuaux.Si montèrent fus:amp;rappalferent la riuicre,fans nul empelchemennôc retournèrent arricre, à petit deconqueft,vcrs Beaufort.De leur departement furent moutioyeux ceux de Chaa lons,fi en louèrent Dieu: amp;: remercièrent Je Seigneur de Grancy, de la courtoifie qu’il leur auoit faite:amp; Iuy donnèrent cinq Cens francs, pour luy amp;nbsp;pour fes gcns:amp; prièrent Monfeigneur IehâBefars(qui là efloit amp;nbsp;leur voifin)qu‘ilvoufifl demourer deijers eux, pour les confeillcr amp;nbsp;aider.Si le leur accorda,parmi b cm s gages qu’ils luy en dciiurcret

amp; entendit à refortifier la cité,là ou il conuenoit le plus.

Comment le Comte de Reu^jfutfrins la ßeondefois» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. exevî.

EN ce temps aduintque ceux delà garnifon de Velly,amp; ceux delà garnifon de Rouf fy^e meirent enfcmble:amp;vindrent prendrc,par alfaut, la ville de Silfonnc: amp;nbsp;en firent vnc garnifon de toutes manières de gens.-qui auoient vn Capitaine,appcllé t Han-1 c'/fi ^» ^rt ncquin Frlhçois,vn garfon de Coulongne fur le Rin ; qui efloit fi cruel en fes cheuau- î * chées,qu’iln’auoit pitié ne merci de^eux,dontil efloit au deffus. Si ardoittout le pays: j88^XLr4»l amp;nbsp;occioit hommes,fcmmes,amp; cnfans,qui ne fe pouuoient rançonner à fa volonté. Or „„ ^^ la garni aduint que le Comte de Roulfy(qui auoit encores le mal-talent en fon cœur de fa ville, fin de MaHon amp;dc fon chaflcl de Rouiry,que ces pillars Nauarftis luy auoient tollujfit faire vne prie- fiik re de Cheualiers Si Efeuyers entour luy:amp; eut bien cent Lanccs,parmi quarante hom-n^es à chcual,qu il amena de la cité de Laon: amp;nbsp;y efloit le Comte Éc Porcien, Monfeigneur Robert de Canency, le Seigneur de Montegny ent Oflremant,amp;: autres.Si che- tdnomnte vu uaucherent deuers Siffonne: amp;trouucrentlcs Nauarrois d’icelle garnifon,qui ardoient ^‘*-^* OHre-vn village,fi leur coururent fus baudement. Celuy Hannequin amp;nbsp;les fiens meirent tan- auechd’tc^^de toft le pié à terrc;amp; rangèrent leurs Archers deuanteux.Là eut grande bataille amp;: dure: „ant :\uipeut niais ceux de Laon retournèrent,à peu de fait,deuers leur cité:amp;lcs autres François de- e^reOftreUd niourercnt,amp; fe combattirent moult bien longuement. Toutesfois la iournée ne f^fignifiat pays point pour eüx,Là fut durement nauré le Comte de Roulfy,^ prins. Auffi furent prin^Orientaî, f » prifonniets Monfeigneur Girard de Cancncy,Ie Seigneur de Montegny,amp; autres Hô- ^‘*’*S^£‘ nics-d’armcs.Ainfi fut prins le Comte de Roulfy,dcux fois,cn moins d’vne année.Mô- ”^” ’ feigneur Euflace d’Auberthicourt tenoit en ce temps, en Champaigne, bien fept cens combattans.Si conquit trefgrand aüoir,en rançons, amp;nbsp;en vendages de villes ^ de cha- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^gt;^^

fteaux,amp; auffi en rachapt cie pays amp;nbsp;de maifons,amp; auffi de faufsconduits:amp; tenoitiien berth/e^rtet douze fortereffcs.il aima adonc par amours,amp;depuis efpoufa, Madame Y fabel de lufl- dTfiabel de licrs,filleiadisauComtedeIuiIlcrs. Cefle Dame auoit auffi en amours Monfeigneur tntUiers, niep Euftace,pourles grandes appcrtifes d’armes,qu’elle en oyoit rccorder:amp;liiy cnuoyala ceddaRoy-dite Dame hacquenécs,amp; courfiers,amp;lettres amourcufes,parquoy ledit mefsire Eufta “'^‘^^ Angle ce en efloit plus hardi:amp; faifoit tant de Cheualcries Se de beaux faits-d’armes,quc cita- ''“^ *^’^'^ cungaignoitauccqucslilt;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ïedeKent^

Des trots Ropnes^(^des Nauarrois^epui furent aßiegez douant Melun, c h a p. c x cv i i. ion Sala, APres la rendue de Sainôt-VaJeryffi-commecy-deffift vous aucz ouy recorder) Ic

Duc de N ormandic affçbla bien trois mille Lâccs:amp; fe partit de Paris, Si vint met-

-ocr page 230-

204


premier VOLVME


• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trc le liege deuant Melun,fui' Seine,que les Nauarrois tenoyent:amp; y eftoyêt trois Royquot; nes.L’vne,lÂlt;oyneIehannc,tante du Roy deNauarre,amp;: fcn#nc iadis au Roy Charts de France:!’autre la Royne Blâche,femme iadis au Roy Philippe de France, amp;nbsp;four au Roy de Nauarre:la t^rce,la Royne deNauarre,fœur au Duc dcNormandie.Le Due de Normandie y enuoya par fon mandement(car en perfonne il n y vint pas)Môfeigucul les principaux Morel deFiennes, Conneftable de France, le Comte ^c Sai^édA)!, Monfeigucur seigneurs,^ue Amoultd’Andrcghen,IV^refchaldeFrancc,MonfeignQBrAmoult^^Qucy,rËueli le^egetentêta.^^^ de Troyc,Monfeigneur Broq|[art de Fcneftragcs,Pi’Âre du Ear,amp; Philippe des Ar-rfjzf^wMf ;*». j^oyes,amp;autres,iufques au nombre de trois cens Lances Âclqueis alhegerent Melun, tout à l'enuirond y firent amener,de Paris,foifon d’engins amp;nbsp;cfpringallcs : qui nuift ô^ iourgettoyent en la fortereffe,amp;y liuroyent pluficurs affaux. Si fc commencèrent a ébahir lesNauarrois qui dedans eftoyent, amp;plus encores ces Roynes : qui voulontiets -euffentveu que ce fiegefefuft défait à quelque méchef. Maisles Capitaines(Monfei' gneur Iehan?’ippes,amp; Monfeigneurlehan Carbinaux) leur difoient. Dames, ne vous ébahiffe:ÿnie,car vn de ces idïirs fera leué le fiege,car il le nous a efté fignifié par MoO' feigneur le Roy de N auarre.Pour lors fe tenoit il à Vernon: amp;nbsp;meffire Philippe de Na-uarre faifoitleur amas à Mante,amp;à Mculcnc,pour leucr le fîege!amp;y venoyent les Gens-d’armes de toutes les garnifons N auarroifes.D’autre part ie Duc de Normandie( quiû uoit que les Nauarrois vouloyentlc fiege leuer) retenoit foudoyers,partoutouill£S pouuoit auoir.Si les enuoyoit deuant Mclün:mais bonnes gens fembefongnoyententre le Duc amp;le Roy,car adonc eftoyent en France le Cardinal de Perigourd, amp;Ie Cardinal c^ Durget:lefquels firent tanr,queiourriée de paix futaffgnée à Vernon:amp;là vin drentleDuc de Normandie,ô^es Confulszamp;d’autrc partlcRoy deNauarre, SeMon-feigneur Philippe fon frere:amp; y fut la paix faite : amp;nbsp;iura le Roy de Nauarre qu’il feroit g'‘de ^^^’^^ ^‘ ^°^ François: amp;nbsp;meit en fa paix iufques à trois cens Cheualiers amp;nbsp;Efcuycrs:aufquelslî ^ef le Puc'de ^’^^ pardona fon mal-talcnt.Si en excepta aucuns des autres: aufquels il ne voulut mis 2‘^lt;irma»ilie. pardonner leurs méffaits. A celle paix ne voulut oneques accorder Monfeigneur Phi' lippe de.Nauarre:ains.dir au Roy fon frere,qu’il eftoit tout enchanté, amp;nbsp;qu’il fe mépr«' ' . nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;noitvefsle Roy d’Angleterreià qui il f eftoit allié,amp;lequel Roy luyauoit toufiours tant ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loyaumentaidé.SifepartitMonfeigneurPhilippe,parraal-talent3defonfiRre,luyqua-triefmetant feulement:amp; cheuaucha,lepluftoft^u’ilpcut,vcrsSain6t-Sauueurlevi' côte:qui eftoit gamifon Anglefche:amp; en eftoit Capitaine,de par le Roy Anglois,Mon-, . feigneur Thomas d’AgorriejAngIois:quireceutMonfcigneur Philippe,amp; ditqu’ilfo-. quittoitloyaumentdeuersdeRoy d’)Rnglcterre.

Cof^ent OHox/eigfieffr’ (Sro^uarf ^e jFeKeßrages (^ placeurs Ffii^çe/s erdo^aere^t lii*''^ bataßßs^cenire^lfOßQigrieur- Ettfi^ce d’^uber/hieoart (^ les lt;^siglois^e^ Cbampa^fX-- - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h!ft p i T RE- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxcviii.

PArmil’ordonnanëe de celle paix dèmonrerent au Roy Charles de Nauarre pin-fieurs villes amp;r chafteaux en Normandie: qui eftoyent deuant en débat: amp;nbsp;parefpc-cial Mante amp;nbsp;MeulcncfEtfut adOne la paix faite du ieune Comte de Harrecourt amp;nbsp;tin i-' ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duc de Normandie: amp;-y réndit grande peine Monfeigneur Louis dcHàrrccourt.qni

oftoir du Confeil du Duc,amp; de fon hôftèî:amp;donna le Duc au Comte,en mariage,la ni-quot;le du Duc de Bourbon,foir delà Duchefte de Normandic.Ainfi fe défit le fiege de deuant Melun fur Scinc:amp;demeura la ville françoife. Mais, honobftant celle paix, lut , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auffi guerroyé le Royaume-dé France comme deuant : amp;nbsp;eftoyent adonèques nouuel-

b^asßmpie-

ment.

^^neuuü^* ^^”^^^^ faillies les tréües entre le Royaume de France amp;nbsp;le Royaume d’Angleterre: ment'îii^^ue'e ^ R“® ce»Gcns-d’armeS ( qui aüoyeritlonguemcnt fait guerre, pour le Roy de Nauar-entre Frankels re,cR France,en Bourgongne,en Normandie,en Picardie, Âi Champaigne,enBrie,amp; amp;nbsp;^ngluis. en Beâuffe)la firent forte Si villaine,aü tiltre du Roy d’Angleterre : amp;nbsp;ne fe tourna oneques fortereffe,pour paix quiyfuft : carles compaighons auoient apprinsà pilleramp;à rançonner gens és pays, amp;nbsp;à cheuauchcr (tels deux mille en y auoit ) à dixou à douze ■^ala dit Bro eheuaâx:amp;,f’ils n’euffent plüs guerroyé,paraduenture ils fuffent allez à piéi Après le de paftement du fiege de Melun, pria le Duc de Normandie Monfeigneur t Btoquart de Fcneftrages(qui eftoit de la nation de Lorraine,^ tenoit biemcinq cens eompaignons à fes gages)qu’il luy voufift aider à mettre hors de Chapaigne ces Anglois,qui tenoicnt amp;nbsp;guerroyoiêt le pays nuit amp;îour.Meflîre Broquart fy accorda, parmi vnc grand’ femme de Florins3qu’il deuoitauoirpourluy amp;pourfes gens» Lors faffemblercntGcns-d’armes

-ocr page 231-

d’armes de Champaîgne amp;nbsp;deBourgongiie,rEiie{qucdcTroyc,Ie Comte def Vedu- -^Feujlfvth^ montjle Comte de louy^onfeigneur lehâ de Chaalon, amp;nbsp;iMonfeigneuftîroquart de tiers leu Vaü-l’cncftrages.Si furent bien deux cens Lances ^ amp;nbsp;quinze cens Brigans : amp;: vindrent de- demót : mait uant le fort chaftel de ^Lans en Champaigne:quc les An^ois teny enr5amp; auoyent tenu '^^‘‘ bien an amp;demi.Si le prindrent au troiïîelme allaiit:amp;y furent bien morts quatre vingts Vedumót 4» Anglois:ne nu|j^utgt;rins imerciiPuis fe retraiiirent les François en la cité deTroye: ‘Exem'^p de n-•^^ quand ils furentrefrefehi^ iffircnnà douze cens t Lanos Se neuf cens Brigans: ^ y^-^det duNoir cheminèrent deuers Nogentfur Seine. MonfeirgT^ur Euftace d’Auberthicourt(qui difinticjf Va-fceut eeftecheuauchée)airAnbla( des garnifons^quialuy fe tenöient)ilifques à quatre dumonr. cens Lances amp;nbsp;deux cens Archcrs:auec lefquels il fe partit de Pont-fur-Seine: amp;nbsp;eftoit '[t-a dedudion armé de toutes armeuresjcxcepté defonbacincii: amp;nbsp;cheuauchoit fur vue haequenée, fiquot;“gt;temefetu quiluy auoitcftédonnée:ôi:lüvmenoiton vncôiirlieràdc^trc:Scn’eürgueres cheuau

che,quand il ouitnouuelles des rrançois:Sc rapportèrent les Coureurs, deivncpartie „’fp^ii ^u’vu amp;^ de l’autre,qu’ils auoientveu leurs ennemis. Mais,fi meffire Euftace ci^l feeu que les hdweftatd’zin François euftent efté fi grand nombre,!! euft prié Monfâgneur Pierre d’An^eHée, amp;nbsp;cofié i^ued’aa-Albreth,qui tresbien l’euflent conforté de quatre Cens combattans. Etadonc Monfei- ^^'4 ‘‘ P‘''‘fi gneurEuftacerecueillitfesgensau dehors de Nogent: amp;femeitenvn tertre, au fort F*‘ßcß celuj,^ d’vne vigne,fes Archers par-deuant luy^Quand les François furent venus,ils ordonne- ^j^/’^’^,”’^ renttroisbatailles:ôrgouiicrnoitla premiere l’Euefque deTroye, S^MofeigneurBit^- ^^ j^^ ^^^^^ quart:ladeuxiefme,Monfeigneur lehan de Chaalon, amp;nbsp;le Comte de louy : la tierce,le oralement fi

encanra^er Jet ^ens contre ici français de nation de LorraiKe^çJles Franç^s,d'vuepart^çlr mettre ÉfJlace d’^uherthieourt-ide nbsp;nbsp;Sroijnart de fé

Ueßra^es.

Comte de lanuillc.Mcffuÿ Euftace(quiêftoit entre fes gens)dirjSeighcurs,combattós deuroit nomer nous de bon courage,cefteioümée fera noftre: puis ferons Seigneurs de tout^Cham- Albert, a wo paigne:ou ily aüoit iadis Comté.Encorcs pourroy-ie Bien tant faire de feruice au Roy adù/s.Aduan-d Angleterre(queie tien pour Roy de France) qu’il me donneroit cefte Comté. Puis ^“«S’^y*^/'*”^ appellaaucuns ieunes Efcuyers,tcls que le Seigneur Courageux de Manny fon coufin, J/ ^^j^'^X lehan deParisjMartind’Efpaigneiamp;autres:qu’il fit Cheualiers: amp;nbsp;meit toutes fés gens court'',parten à pié;amp;fit retailler à vri chacun fon glàiüe,au Volume de cinq pics:amp;meit fon penné de ^\z?’«^l. pour uant Jiiy;qui eftoit d’hermines à deux hamedes de gueulleSi

Cji parlée la batai/ie i^e T^geftiJur Seiae^eafre mej^ire Sro/juart zie Fe»eßra^^es, zie là

la ^aiio» de Hayfiaut^auec les Sanglais d’autre parti

C H A P. C XC I X.

px VandmeffueBroquart de Feneftrages ( qui eftoit hardi amp;1 courageux Cheualier) V^^^^veitquemeflire Euftace d’Auberthicourt amp;nbsp;fa bataille ne defeendoyent point de leur tertre,fi dit. Allons vers eux,il les nous faut combattre,à quelque méchef que clt;^ioit,Et ad one faduança i!,amp; fa bataille :amp;mclfirc Euftace recueillit cefte première bataille:tellement qu’il la rompit,amp; fit branler: amp;nbsp;enrenuerfapar terre plus de quaran-tc,a celle premiere empreinte:amp;reuft déconfite fans recounrer, quand la féconde bataille des François approeha:laquelle réucilla grandement la premiere,|6r là remeit en-femb]e,eftantià toute efparfe.Adonc commencèrent à traire ces Archers d’Anglcter-re:tellement que nul n’ofoit entrer en leur traicli A donc vint la tierce bataille des François,fur ællc,rcconfortant grandement le combat:qui fut afpre amp;nbsp;dur:amp; furent les PTâ-çois trois côtre vn.MelTire Euftace d’Auberthicourt,d’vn grille qu’il tcnoir,rua par ter te iufques à quatre des plus vigoureux de fes ennemis. Quand mefsirc Broqùart veit faproueirc,il lança fon glaîue par deffus tous les autres,qui eftoient entre mefsire Eufta ceamp;luy:amp;affena leditmefsire Euftace en la vifiere dübacinef,amp;paflaoutre,amp;luy ré- pucoup deSro pit trois dents en la bouche :mais pour ce nelaiflail mie à combattre. Or ancrent les An quartic pene-glois l’aduantage d’vne iflontaigne, amp;nbsp;fe tenoient fi ferrez, qu’on rie pouuoit enftei^en fira^es à Eußa eux.Si cftoiét les François à cheual,êc les Anglois à pié,d’autre part vn petit plus en fus ce d'Auber-eftoient leurs Archers qui faifoient leur bataille à part:amp; tiroiét viuemët aux François: ff^’o^rt.

èc tournoyèrent les Frâçois autour des Ânglois,pour eux répre amp;nbsp;ouurir,amp; à la nlefure que les François tournoyoient,les Anglois firét ainfi; Or vindrét les Brigans François:, qui n aument peu fi toft venir que les Gés-d’armes,car ces Brigas (qui cftoiét bienmeuf eens)eftoient à pié:lefqucls(tantoft qu’ils furent vcnus)à lancesSe à pauois répirent les Archers,amp;lcs meirent en voye, car le trait ne pouuoit entrer en eux : tant eftoyent fort pauefehez: amp;nbsp;aufsi lési Archers eftoient durem et foulez, car ils f eftoient durement cô-battus.Et adoneques la fécondé bataille des François, tous à chenal, courut apres ces

-ocr page 232-

tog nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P R EM IER VOLVME

Anglais decon o

fits, et Eußace d'Auberthi-court pri/onief

■flour de U ba tasUede Zie-

ZÏ-

Archcrs: amp;nbsp;les occirent tous. Puis vindrêt ceux de ceftefecondc bataille fur les garcos qui gardoienflcs cheuaux des Anglois:amp;les occirent amp;nbsp;prinSrent, tant que petit l’en fauua.Endementiers fe combattirent lies deux autres batailles aux Anglois d’vncofté, amp;Ies Brigans d’autre ^fté:amp; fînalemimt rompirent les Angloisj;ellemêt que oneques puis ne fe peurent mie bonnement r’allienamp;fut le pennon de melure Euftace(qui cftoit cftendart)conquis amp;nbsp;defehirc.A celle empreinte, que les Anglcts fau^rentjcny eut foifon de ruez par terre:amp;e^prindrent les François defoi^ls qu’ils voiument.Si écheut* mellîre Euftace es mains d’vn ChefâU er de deflous le Comte de Vedumont : qui fap-pclloitmelïireHcnryQuenillart. Iceluy fiança mefsire EÎiftace: amp;nbsp;iceluy Henry eut grande peine,pour luy fauuer, carlaC ommunauté deTroyele vouloir tuer,pourles grans appertifes d’armes,qu’il auoit fait es au pays de Champaigne. Là furent prins Mó-feigneur leha de Paris,Monfcigneur M artin d’Èlpaignc,amp; pluficurs autres Cheualiers, amp;nbsp;Efcuyers:amp; ^eux,qui fauuer fe pcure)nt,fe boutoyent au fort de N ogent, mais ce fut petit,carilsfurentprinsprefquetous ,ou morts:amp;futlaifle Monfeigneur Courageux de Manny «litre les occis,commc mort;amp; fut ainfi oublié,mais,apres celle déconfiture quand tous les François l’en furent partis,luy (qui eftoit durement nauré, amp;nbsp;comme de mi mort)leua vn petit le cheffi ne veit que gens morts,amp;à terre,autour de luy. A donc fe ieua,au mieux qu’il peut: amp;nbsp;f’afsit,fi regarda qu’il neftoit mie loing de la fortcrclfe de lSpgent:qui eftoit Anglcfchc.Lors fit tant en vne heure,cn luy trainant,amp;rautre enluy appuyant, qu’il vint au pié de la grolfe tour puisait figne aux compaignons de leans,qu’il eftoit des leurs. Adonc f auallcrcnt de la tour,amp;le vindrent qi^crir en la barriere:fi l’emporterez,entre leurs bras,dedans la fortcreire:amp; luy coufirent3bandcrenr,amp;appareillèrent fes playes,amp;le goLiucrnercT fi bien qu’il guarit. fCelle rencontre fut l’an mil trois cens cinquante neuf,la vigile de Saint lehan Baptifte.

Com^enf lesptäars^gtitt te»6ie»t lesforterejfes est France,commencèrent à elecheoirßtff miracle. chapitre cc.

A Près la déconfiture de N ogent fur S eine,dont ie vous ay parlé,amp; que le champ fut toutdeliuréjfcn reuindrent les Barons amp;nbsp;Gens-d’artnes François à Ttgye:amp;ya-menerent leur conqueft amp;nbsp;leur butin. Mais nul des prifonniers n’y amenerent/ainçois les firent tourner d'autre part es garnifons FrâçoifeS^car les Comunes de la cité les vou-Joient occire. Quand ceux,qui eftoient demourez à Pont-fur-Seine, entendirent que Mofeigneur Euftace d’Aubcrthicoiirt,kur Capitaine,eftoit prins,amp; tousles fiés morts ou prins,ils troufterent tout cc qu’ils auoient,au plus toft qu’ils peurent: amp;f en partirent} pource qu’ils n’eftoiét^u’vn petit. Ainfi firent ceux de Torcy,d’Efpouay,d’Aufy,de Ma * nbsp;nbsp;ry,de Pleufy,amp; de tous, les forts,qui au deuant auoiét obey à mefsire Euftace:amp; les laif-

foientvagues,poiirla doute del’Euefque de Troye,amp;de melsire Broquart de Feneftra ges(qui eftoiét forts guerroyeurs) amp;fe bouterét en d’autres forts,en fus d’eux.Mais mef-fire Pierre d’Andellée ne fe partit point pource de Beaufort,ne leha de Segure de No-gét,ny Albert de Gié-fur-Seinc.En ce temps trépaffa alfez mcrueilleufemét, au chaftd Efiran^emort delaHcriellc,qu’iltenoità troisIicuësd’Amiens,MonfcigncurIchan de Piquegny:S^ de lehan de Et (^’comme on dit)il fut eftrâglé de fon ChabeUan: amp;nbsp;formet ainfi mourut mefsire Luc ^ue^n^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Bekufy:qui eftoit de fonConfeil.En ce téps fi corne aucuns copaignons delaroute

mefsire Pierre d’Andellée cheuauchoient,vn iour ils entrèrent en vn bon village,appcl lé Ranay,fî le deroberét.En ce point que le Curé du lieu chatoitla mefle grâde,aduint qu’vn Efcuy er Anglois entra en rEglife,amp; print le calice fur l’autehauquel le preftre de-Autreeß^an^e ^’°^^ confâCrer Ic précieux corps de lefuchrift.Si gctta le vin en la voye:amp;,pourtant que mort d vu Ef- le ^effre en parla,il ie ferit de fon gad à trauerfe main,fi fort ^le fang en voila fur l’au-eupe-,partira tcl.Puisifsirent ces pillars aux châps:amp;portoitceluy Efcuyerla platine amp;nbsp;le corporal. d’Angleterre. Si commencèrent à tournoyer fon chenal amp;nbsp;luy,fur les champs,diucr{'enient,amp;à derae ner telle tempcfte,que nul ne l’ofoit approcher,amp;cheurét luyamp; fon cheual illec tout en MaucSfitlvea vn mont:amp;cftranglcrent rvn l’autre, amp;feconuertirent en cendre amp;en poudre. Lors du a ceux de vouèrent tous fes compaignons queiamais Eglifcne violeroyent.En ce temps ceux de ^x Matant ^^ g^nifon de Mauconfeil n’auoicnt nulles pourucanccs,fi la veftdirét à ceux deNoyé, ^^p^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;à ceux du pays d’enuiron,do^ze mille moutons:amp;fenpouuoiêt partir à fauueté:ainfi

qu’ils firentjà tout le leur:amp;fe retrayoyent es autres forterelTes de Cracl,dc Clermótde la Herielle,de Vcliy,dc Pierrcponr3de Roufly,amp;:de Siflonne ; qui longuement feftoict tenues

-ocr page 233-

bË FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;30/

tenus Nauafroifes'5amp;,depuis ta paix du Roy de N aüarre, fe tenoyei’t Agglefches. Si toftqueccuxdcNoyoneurentMauconIciIjilsrabbatirentjamp;rafererittoutpartcrrc. ^^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;^

Auffi lehan ScgurevenditlagarnifondeNogent-fur-SdncàrËuefquede Troye:amp;la f^Zp/X luyliura,pour vnc quotité de Florins^qu’il en deuoit auoirjdontüen eut lettres fcellées ^. /f/,_j„ j.^. fous le fcel de l’Eucfque.Si entra en la cité, amp;: defeendit en l’hoftcl de rEuefquc,qui luy gure occisi dit, ich â,vou^i^^ oj^rez cb-lcz moy,deux tvj trois ioursïamp;cntretantvo’appareülcray voftre argent amp;nbsp;payement.Çh^n( qui cEoit vdM^v aflei^ancede l’Euclque) l y fac- • corda.Mais la Communauté commença àdire, Comment fe truffe MonfeigneurfE-uefquedenous? qui tient delezluy le plus fort pillartdc France , amp;nbsp;veut encores que nous luy donnons noftre argent.Puis femeurent tous d vnc forte, amp;nbsp;enuoyerent grans gardes à leurs portes,afin qu’il ne peurt éfehapper:amp; vindrent fix mille hommes armez àleurvfage,pour oceireiceluy lehan Scgure,cn la court d^i’Euefquc.Quâdl'Euefque veit ce,il dit,Beaux amis,il crt cy venu fur mo faufconduit:amp; fi fauez Ics^ aitcz,qui font entre moy amp;nbsp;liiy,par vortre accord.Si feroit grade deltj^'auté, fi en certe affetirancc ori luy faifoit nul contrairc.Mais(quoy que l’Eucfque dirais entrèrent par foremen la falle, amp;nbsp;puis en la chambre. Si quirent tant ledit Efeuyer 5 qu’ils le trouüerenttfi l’occircnt amp;nbsp;le detrencherent par pieces*

Commern les FraKceis refaßrent I’accere/j^iie te Key leha»ßt cfi k^Kgleterre.

CHAPITRE. CCI.

IE me fuis longuement tenu à parler du Roy d’Angleterre :maisienay eu caùfed’eri parler iufques à cy, car, tant comme les treues durèrent entre luy amp;le Ro^umede Ffancc,àfon tiltrefes gens ne firent point de guerre.mais cestréücs crtoient faillies le t premier iout de May,l’an mil trois cens cinquante neuf,amp; auoyét guerroyé toutes les ^„^/„ f^^^^^^ fortereffes Anglcfches Si Nauarroifc5,depuis ceiour,au nom de luy: amp;nbsp;faifoient encor auprès la prß deioureniour. Oraduint que rantort âpres la paix faite du Duc de Normandie amp;nbsp;du du i^oy jehan Roy de Nauarreffi-comme cy-deflùs aùcz ouy recorder^ Monfeigneur Arnoult d’An-fi'tl'rcnt entre dreghen,Marefchal de France, t retourna en Anglererre, car il n’ertoit pas quitte de fa ^‘J”^yj w’^’* foy,dc la^nnfc de Poiétiers.En ce temps crtoient venus,de WcrtmonEier en la cité de f/2X» Zr* Londres,le Roy d’Angleterre amp;lc Prince de Galles, fon fils d'vn lez, amp;nbsp;le Roy de Fran- autrement^» ce amp;c meffire Jacques de Bourbon, Vautre : amp;nbsp;là furent affemblez ces quatre, tant feule- chapitre 17^. ment,en confcil:amp; firent acGord de paix^fans moyen,fur certains articles, qu’ils firent f !e najpas eferire en vnelettre, pour apporter en France a^ Duc de Normandie. Le* Comte amp;nbsp;menimre ju^H meffire ArnOUlcpafferentla mcr,amp; arriuerent à Boulongnc: amp;nbsp;exploitèrent tant, qu’ils “‘^ ‘l‘^9 de»»^ vindrentàParis*Làtrouueteht leDuc,amp;le Roy deNauarre. Sil^urmonrtrerentlefdi-teslettres.AdoncleDücdcNormandieen demanda confcilau Roy deNauarre: qui confcilla que les Prelats,les N oblcs,amp; les Confiils des bonnes-villes fin fient tous man- depuis faprifi*. deziamp;ainfi fut fait.SifemblaauRoy deNauarre, au Duc de Normadie, amp;nbsp;à fies frètes, ^nnot. 82. amp;nbsp;à tout le Confeil du Royaume,que cert accord értoit trop dur:ôz refpondirent,tous à vne voix,aux deux CheuaUers N Seigneurs,qui la lettre auoient apportée,qu’ils auoiét plus cher endurer encores le grand mechef ou ils ertoient, que le Royaume deFran- ^‘^^'’11‘^^dufpy cefurtainfi amcndri:amp;qucIcRoy lehan derriourart encore en Angleterre. Quandt Urefusde^fiti Roy de France entendit qu’ils n’auoient riens exploité,il dl?,Ha, ha,Charles, beau fils, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'' ’

vous vous confeillcz au Roy de Nauarre:qui vous déçoit,amp; en deceuroit quarante tels que vous ertes. Et,quandle Roy d’Angleterre fceut leur rapport, il dir,qu’ainçois que furt l Yuer paflc,il entreroit auRoyaume de France fi puiffmament,qu’il y demoureroit tant3qu’ilauroitfindcfa^ucrre,oubonnepaix,à fon plaifiramp; à fon honneur, ÿ fit le • plus grâd appareil qu’il euft one Dit commencer.En celle faifan^tenuiro la Mÿ-Ao«rt,' Mofeigneur Ichâ de Craon, Archeuefque de Reims,amp; ceux de ladite ville N du pays en ^j-eufoun’ uiro,parmi Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers de la Côté de Rcthel amp;nbsp;de Laori,vindfcnt mettre le 1 ^ jç,. fiege deuâtle charte!de Rouffy:amp;tanf le cótraingnirent,fur le terme de cinqfcmaincs queceux^qui dedans crtôient,fef endircnt,fauues leurs vies amp;nbsp;leurs membres : amp;nbsp;Je ce jî^f ehaßeau dé curétbônes lettres,^ qu’ils pourroict aller(quelque part qu’ils voudroiét)à faudement ^‘fj^sedemét furlecôduitdel‘Archefiefquc^duCôtc de Porcicn,amp;du Comte de Braine:quilàcrtoi-cnt.Mais,quand ils fen partirent,les CôiHunauteZjqui )^rtoient,!ei’r vindrét au deuat: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

amp;.enóccircntlaplus grandepartie,'maugré les Scigneurs;qui à grande peine fauuerent le Capitaine Hanequin François* Ainfi f eut le Comte dé Rourty fa ville amp;nbsp;fon charte!

-ocr page 234-

208


PREMIER VOLVME


Commen^meßtre Eußaee ei'^uherthieourf fut Reliure eleprifiÿ,par graneie raftfom CHAPITRE CCII.

APrcs la récoufle i^i chaft de R oufly,mourut meflire Picrre^d’Andelée, de maladie,en fon lit,dedans le chaftel de Beaufort en Champaigne, dcquoy les compai-gnons,qui à luy fe tenoient, furent moult dblens. Si regai#lerer« cea^J^lois amp;nbsp;Alk' • mans,qui d’vue forte faifoi^at la gim/ pour le Roy d ./^ritleterre,*qirii^ae.pouuoyent« auoir meilleur Capitaine, que meiere Euftace d’Auberthicourt : qui eftoit guari de fes ■f Lachaux met play es.Lors enuoyerentt FauconleHerauten laComté^e Vedumont, parler audit Faulcho Van Côte,amp;à MÔfeigneur Héry Quenillart,maiftre à iceluy Euftace. Si fut ledit meflire Eu uührt^ ^^^ ftace mis à finance; amp;nbsp;pay a vingts amp;nbsp;deux mille francs de France, tous appareillez, car les copaignons des garnifoffs de Châpaigne amp;nbsp;de Brie fe taillèrent volóticrs:§z en paya volontiers ch^û fapart.Ainfi fut deliuréiSc eut fa hacquenéc amp;nbsp;fon courfier.qu’ilauoit t /a^ change'P^^^^^ à la bataille de N ogent^ que Madame Yfabcl de Iullicrs,Comtefte de f Kent, kcut,f»Kcnr quifaimoitjuyauoit enuoyez d’Angleterre.Etauffilàrendircntles Anglois lechaftel Cr qu’il l’a- de Conflans en Châpaigne,qu’ils tenoient.Quand ces cópaignós,qui venoiêt de guer-uoitraqui royerle Royaume de Frâce,eurent meflire Euftacejls en firent leur fouuerain: amp;lèr’al 1 aimoit. reu lierentàluy toutes manières de gens.Si entrèrent en la Côté de Rethel(ou ils n’auoient meure”^1^ ^*^°'-^ point cfté)amp;cmblcrcnt la bonne ville d’Athen fur Efne:amp; y trouuerent plus de qu’il aimoit, cét pieces de vin. Si en firét leur fouueraine garnifô : amp;coururét tout le pays autour de Jelen la ßndu Reims:amp; pillèrent Efparnoy,Dâmary,'Touraine,amp;la bonne ^lle de Vertuz: ou les An-ch. iÿ6 cobien glois euilt;cmoutgrâdprofit:amp; en firent vne garnifomqui couroit tout le pays d’enuirôj ^ue te trottue félon la riuicre de Marne iufques a la Ferté-milon:amp; venoict ceux d’Athé courir,to’ les amnu^i’^^a ^°’^’^^j^^^45^Mefiercs-fur-Mcufe,amp;iufqucsàDouchery,amp;iufques au ChefnepoulleuX. remis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Commets meßtre Bro^uart tie Eetteßragesfeßt payer par force du Duc de Normandie^

Segent de Fra»ce. chap. c c 111.

EN celle mefmefaifon aduint que ceChcualier meflire Broquart de Feneftragesfqk auoit efté à l’aide du Duc de N ormandie amp;nbsp;des Frâçois’, contre les Ang^is amp;nbsp;Na-iiarrois,amp;lcs auoit aidé à ruer ius amp;déconfirc,amp;bourcr dehors leurs fortcrclics deCha* paigne)auoit efté mauuaifement payé de fes gagesftz luy deuoit on bien,pour luy amp;les gens,trente mille francs.Si enuoya certains hommes à Paris, dcuers le D uc:qui ne ref-pondit mic bien à leur plaifance,carilyetöurncrent fans riens faire. Et adonc meflire Broquart enuoya défier le Duc,amp;toutie Royaume de Frâcc:amp; entra en vne Bonneville amp;nbsp;grofle(qu’on dit l^r-fur-Seine) ou à ce iour il y auoit plus de neuf cens hoftels.Si la La villedesar roberentfes gens:maisils nepeurent auoir le chaftehtanr eftoitfort, amp;nbsp;bien gardé.Si ‘hàrt* chargèrent leur pillage,amp; emmenerent plus de cinq cens prifonni ers: amp;nbsp;ardirenttelle-deFenefrages. mentlavillc,qu’oncques ny demoura cftoc fur autre. Puisfe retrahirentàConflanS (dont ils auoient fait leur garnifon)amp; firent depuis au pays de Champaigne plus de vilains faits,qu oncques Anglois ne Nauarroisn’auoitfait.Quand meffircBroquartamp;fts gejs eurent ainfi couru amp;nbsp;robé le pays,on f accorda deuers eux: amp;nbsp;eurent tout ce qu’ils d^mandoient,amp; plus afîcz,Si fe retrahit Monfeigneur Broquart en Lorraine, dont il e-ftoit parti: amp;làilr’amenatAitesfesgens :amp;laifkle Royaume de France amp;nbsp;le pays de Champaigne en paix,quand il eut fait des maux affez.

De la cheuauchée ^ue meßtre Rohert Ca»o//e ßt e» Berry (^ren .y^uuergue: dr des Seigueurs (^ _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tCeuttls-hommes du pays,qui le pourfuyuoiettt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. c c 1111.

cefte mefme faifon, l’an mil c c c l i x . meit fus Robert Canolle vne cheuau-xLehée de trois mille combattans,qu’vns qu’autres.Si fe partit luyamp; fes routes des mar ches de Bretaigne : amp;nbsp;fen vindrentcheuauchant tout contremont Loire; amp;nbsp;entrèrent enBerry:amp;cheuaucherenttout parmy, ardant amp;nbsp;exilant le pays-: amp;nbsp;difoiton qu’ils a-uoy^it empris à pafler parmi Auuergne,amp;venir veoir le Pape Scies Cardinaux en Aui-■frtut ce lieu gnon,Sc auoir deleurs Florins,aufli bien que l’Archeprcftre enauoit eu. t Pourrefifterà eßaitcorjompu^ l encôtrc de luy feftoiét aflemblez qui mieux mieux,les GentiR-hômes d’Auuergne,SC deE Zes^de ^*^ L^™ofin,amp;'lc Côte de For^s(lequel auoit mis fus bien quatre cens Lances,Sequâd mots^M^la ’■°^^furentalfemblez,ilsfurentgradnôbre.Sichemincrêtdeuersleditmeflire Robert ßbßance des CanollcSc fes gés:qu’il auoit amenez des marches de Bretaigne,iufqs à l'étrec d’Auucr-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g°quot;=

-ocr page 235-

D E F R 0 I S S A R .Tr


2o;gt;


gnc:amp;fênommoyent Anglois.Ettant chcuauchcrcilt desSeigneprs d’Auucrgnc,àûcc ^Ir^ajpeure leurs routes,amp; leur arrof,qu’ils vindret à vue petite iournéc près de mclfift Robert Ca- noßreeweFtio. nolle amp;:. de fes Anglois:amp;veirent d’vue motaigne,ou tout leur oft cftoit aficmblé amp;nbsp;ar-rcftéjce que les Anglois faifoicnr. Au lendemain fadreffift-ent ce^c parti Si vindrent ce iourjà deux petites lieties du pays,près d’eux; Lors prindrent terre, amp;nbsp;logèrent fur vue montaigne: amp;le^i.ng|ois croient fur vne awrre montaigne:amp; veoient chacun des deux ,ofts les fcuXj^raTtalfoient die l’vn oft en Fautre^Lç lendeiaain le délogèrent les Fran- , çoiSiamp; fe tirèrent plus-auanf^out à rcncöntre(carfls cognoiftoient le pays) amp;nbsp;fen vin-drent,àheure de nonne,lo^r fur vue montaigne,droit deuant les Anglois,amp;fn’auoicnt entre eux qu’vue prérie,du large de douze arpens de terre.Tautoft les Anglois fordon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g _

ncrentpour combattre:amp; mcirentleurs Archers au pendant dç la montaigne, deuant eux.Et adonc les Seigneurs de Frâce ordonnèrent deux bWtailles: amp;nbsp;auoit en chacune ere^^'^yi bien cinq mille hommes.Si auoit la premiere bataille le Dauphin d’Auuergne, Com- veißns, F^^ëb^ te de Cleremont: amp;rappellöit on Beraut:St deuint illecqucs Chciialier: Helena bannie- près de p^^bers re, écarteléed’AuuergneSedef Merquel.SieftoitdelezluyMofeigneur RobertDau- canoUe. phin,fon onclc,leSiredeMontagu,le Sire de Talencon,le Sirede RochcfortjleSire t^^l'^^^fi'^dil deSerignae,Monfeigneur Godeffroy de Boulonguc,amp; plufieurs icunesEfeuyers

Limofui,dc Quercy, d’Auuergne, amp;nbsp;de Rouergue. En la féconde bataille eftoycntle ß ,^^°,]',^’‘^deKi Comte de Fotefts,Monfeigneur Ichau dcBoulongnc,Comtc d’Auuergne,le Sire d’^V mr quelßce cher amp;nbsp;fes fils,le Sire d’Achou,le Sire d’YzeS, Monfeigneur Reguaut de Forefts, frere »’f^ciermót dudit Comte de Forefts,amp;grande foifoli de Cheualiers amp;nbsp;Efcuycrs,cn grande volon- rounsfois la té de combattre:fi-commcils monftroyent.D’autre partmeftire Robert Camille amp;nbsp;fes chaux met routes par femblant monftroicut qu’ils en aupyent grifhde vol5té aulfi. Ainfi fe tindrét ““orgueil» iufques au foir,l’vn deuant rautrc,chacun en fon fort, fans luy mouuoir: fors qu’il y eut

aucuns icunes CheuaUers amp;nbsp;Efcuyers,qui,pour acquerre pris d’armes, dcfcendirêt par le congé de leurs Marefchaux,amp; vindrent dedans lepré,pourioufter l’vn contre l’au-tre;amp;,qui ponuoit conquerre ion compaignon, il l’amen oit. Au foir chacun fe retrahit en tonlogis;amp;firent bon guet amp;: grand.Si fe tirèrent à corifeil les Seigneurs de France: amp;nbsp;ordonnèrent qu’à l’heure de minuit ils defeendroyent de leur motaigne, au lez qu’ils J^fUl’erànon choient nFontcz,amp;non mie au lez de leurs ennemis:Sr, pour fculemét tournoyer deux lieues,ils viendroient à l’autre coftiWe la montaigne des Anglois : duquel cofté ladite ^quot;^^^/^^ ‘^Robert montaigne neftoit point haute,neroide à monter: amp;nbsp;encores y viendroyent( cfpoir)fî can»L tenait ina£in,qu’encores ne feroyent mie les Anglois tous armez:amp; ainfi le deuoit chacuia des Seigneurs dire à fes gens.Mais oncques fi fecretRment ne feeurent fe demcncr,que les Anglois ne le feeuffent tantoft par vn Anglois,qui eftoit prifonnier en l’oft des Frâçois. ilent-repmijè Lequelfcnrbla, amp;nbsp;vint en l’oft Mofeigneur Robert fe tira à confer! auecques aucuns de ƒƒ A.:-tuergnas fon oft,du il auoit le plus de fiancc.Si que, confiderée la puilfancc des François, il ne- ^^^^^^^J^^^^ ^^ doit mie bon d’eux attendre. Lors trouflerent tout,amp;: partireilt:amp; furent conduits par iK^ßauip^ gens du pays:qu’ils tenoyentpour prifonniers.A l’heure de minuit les François ferner- laß,in,. rent en arroy de bataille:amp;cheminèrent ainfi qu’ordonnéeftoitiamp;vindrentàl’adiour-nement fur la montaigne,ou ils cuiderent trouuer les Anglc)is.Et,qüandils congnurét qu’ils eftoient partis,ils firent cheuaucher aucuns des leur, des plus apports, parles mSi^ taigncs,pour fauoir fils en orroyeUt nulles nouuclles. Ceuxlt;’apportercnt en leur oft, a heure de tierce,qn’onlcs auoit veüS pâlfer. amp;: nommèrent le chemin ou,amp; qu’ils f en al-loyent deuers Limoges en Limofin; Quand ces Seigneurs d’Auüergne l’entendirent ils^ompirentleur ehcuauchee:ôlt;r’allachacun enfamaifon.Afleztoftapresfuttraitéamp; p^traitedes faitlc mariage de ce gentil ChcualierMonfeigneurBeraut, Dauphin d’AuArgnc,à la Adue^iats^ fille du gentil Cote de Fc^cftsiqu’il auoit de la fœur Monfeigneur laques de Bourbeyr. cb-ttu chequot;^ fy après lafitite de polert C4~

Des i^l/emanf.-gdi ditefidirent Ie Roj d’i^fsgleferre à Calais,pour chet/adcberadee-qaes lay au Reyaumede Fratzte, an temps que le Roy tehan eßoit e» lt;^»gleterrei

niüe.


chapitre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C C V.

LE Roy d’Angleterre toute celle faifôn fai foi tvn fi grand appareil pour vénif êh T race,que deuât on n’aitoit point veu le femblable.Dcquoy plufieurs Baros amp;nbsp;Cheua-liers del Empire d’Alleraaignè(qui autres fois l’auoiét fc|ui) faduancerent grade,ment encclleannee:amp;:fepourueurentbienétolfémentdc chenaux amp;nbsp;de harnois^aûmieux qu ils peurent, félon leur eftat: amp;nbsp;vindrent au plus toft qu'ils périrent, parles, coftieres

-ocr page 236-

2 IO


PREMIER VOLVME


* nbsp;nbsp;de Fiandres,deucrsCalais:amp;làfe tindrent en attendant le Roy d’Angleterre. Or aduint

cMiffleind'e que Ic Roy d’Angleterreamp;fcs gens ne vindrentmie fi toft à Calais,qu’on difoit. Dont ßrd^frs venus tant de manières de gens vindrcnt à Calais,qu’on ne fefauoit ou heberger, ne cheuauX pour guerroyer eftabler:amp;, auccques ^,pain,^in,foin,auoine,amp; toutes autres pourucanccs,y eftoyent ftusle^js moult chcres:tant qu’on n’en pouuoitpointrecouurcr, ne pour or,ne pourargent.Et d'Angleterre, toufiours leur difoit on,Le Roy viendra en^autre femaine.^inüiattcarient tous ces • Seigneurs Allemâs mcrcen^res,Beh^nons,Brabâçom,^ Flamen ^,Iianrayers, poures.

amp; riches,des l’entrée d’Aouft,iufquês a la Saint t Lue: amp;nbsp;ennuient à plufieurs vendre la m9 *^^' P^us grande partie de leurs loyaux: amp;, fe le Roy full adonc fenu,il n’euft fccu ou fe hc-berger,ne fes gens:foiÿ au chaftel, car le corps delà ville eftoit prins.. Et fi eftoit doute que ces Scigneurs(quiauoycnt tout defpendu)ne fe voufilfent point partir de Calais, pour Roy ne pour autre:fi oft ne leur euft tous rendus leurs defpens. Le Roy n’en auoit mie mandé la Quarte partic:ains eftoientles aucuns venus dcleurvolontc,pour auoirfa grace amp;nbsp;biens-faits,amp; les autres^our gaigner amp;nbsp;piller furie Royaume de France. LorS LeDuedeLen- enuoya le Woy d’Angleterre le ÜUC de Lenclaftre à Calais, à quatre cens armeures de clafireeniteie'à fer,amp;deux mille Archers amp;GalIois.LequelDuc,venu à Calais,fut moultconiouyde calustfarïe ces Seigneurs eftrangers:quiluy demandèrent nouuelles duRoy:amp; il exeufa qu’Une i^y d An^l. pouuoit mie auoir fi toft fes pourueaces appareillées. Puis dit à fes Seigneurs, que le fe' ^Memenhé io^imer ne leur valoir ricns:mais vouloir cheuaucher en France,pour veoir qu’il y trou-' loteries eßran ueroit.Si leur pria qu’ilsvoufilfent cheuaucher-auec luy: amp;nbsp;il prefteroit àchacun vne ^ert. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fomme d’argét,pour payer leurs hoftes,amp; leursmenus frais:^leur liureroit pouruean-

ces,fi auJUt qu’ils voudroycntchargerfurleurfommicrs.il fembla à ces Seigneurs que ccferoithontedefeiourner,amp;dercfufer la requefte duDuc:fi luy ottroyercnr. Si fit chacun referrer fes cheuaux,amp;puis trouirer:amp; fepartirent de Calais à grande noblelfe, auec le Duc:amp; fen allèrent deuers Saint-Omer. Et pouuoient bien eftre enuiron deux mille armeures de fcr,fans les Archers amp;les Gens-de-pié.Si paflerét au dehors de Saint le Due delen ^tticnmais point n’y aflàillircnt:ains chcuaucherent deuers Bethune, amp;nbsp;palfercnt ou-elafirten Ar trc:amp; vindrcnt au Mont-Saint-Eloy,vne bonne Abbaye Si riche, feant à deux petites tw^ueefes nbsp;lieues d’Arras:amp;làfciournerét parl’efpace de quatre iours,pour eux rafrefehir, amp;nbsp;leurs

An^leis Cf'e- chenaux,car ils trouuerent en l’Abbaye tresbicn dequoy. Quand ils curent robé Sc ga-firan^ert. Ré toutlepays a enuiron,ils chcuaucherent tant, lt;^’ils vindrcnt en la ville deBray.'h'

queUcils aiTaiHircnt toute la iournée: amp;nbsp;y mourut vn Banneret d’Angleterre, amp;autres. Car ceux de la ville fe deffendirent vai2|ammcnt,parmi le rccôfort du Comte de Saint Pol,amp; du Seigneur de Lameual,amp;d’autres,iufques à deux cens Lances: Icfqucls fe vin-drent bouter par derrière cnlaviIlc.Et,quandles Anglois veirent qu’ils riypourroient riens conqucfter,ils f en partirent : amp;nbsp;fuyuirent la riuicre de Sóme,a grande defaute fi« pain amp;nbsp;de vin:amp;: vindrent à vne ville,appellée Cherefi : là ou ils trouuerent fuffifammet pain amp;nbsp;vin. Si palfercnt là endroit la riuiere,au pont (qui n’eftoit mie défait) amp;nbsp;feiourne* Ï^t^lais -u' ’■^^^ illccqucs la nuit amp;nbsp;le iour de la fefte de T ouflàints. En ce iour vindrent nouuelfs le Due de len- ^^ ^“*^gt; ^^c Ic Roy,fon Seigncur,eftoit arriué à Calais:amp;Iuy manda que tantoft ilfcrc-elaßreluj et- tir^ft dcucrs luy,amp; toute fa compaignic.Lors retournèrent deuers Calais:En ceftechc-memeßseßra- i»uchéc cftoitmclfirc Henry de Flandrcs,à tout deux cens armeures de fer : amp;deBra' ^ersßßnman bant y cftoit meflire Henr^deBautrefen, Seigneur de Bcrgues,Monfeigneur Girarfi dement, delà Harde,Monfeigncur Franque de Halle : amp;nbsp;de Haynaut Monfeigneur Gautier fie Manny,amp; Monfeigneur lehan de Gommeguines:amp; de Béhaignons melfire Gautier fie la Haute-pÔme,melfirc Regnaud de Boullât, Mofeigneur Godeffroy de Harduemont, • nbsp;nbsp;amp;Moÿfeigneur lehan fonfiIs,Monfeigneur deDuras,Thierry de Ferram,Monfeigneur

Rufic de Iumeppe,Monfeigneur Gille Sorles, Monfeigneur fehan de Bermont, Monfeigneur Regnaud de Bcrgehes,amp;plufieursautres Seigneurs. Les Allemans,amp;mercenaires d’eftrange pays,ne fauroy c nommer,fi m’en tairay à tant,pour le prefent.

Du ^randappareil,^ue le Roy d’Angleterre amena et» France^ pour guerroyer au temps ^ue • le Roy de France e^oit prifinnier en ^ ngleterre.-ff (^^ l’ordonnance de roß des Anglois^

CHAPITRE


C C V I.


A Infi que Ie Duc de Lcncla5reamp; fes Barons amp;ChcuaIiersfcnrctournoycnt deuers -ZVCalais,pourtrouuerleRoy d’Angleterre, que tantauoyent defiréjilsrencontre-rent en leur chemin, à quatre lieues près de Calais, fi grande multitude de gens que a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout

-ocr page 237-

DE TÈOISSARTi


sit


tout le pays en eftoit couuert:amp; fi richement armez amp;nbsp;parez,que c’eftoit grand déduit à nbsp;nbsp;nbsp;^

regarder les aunes luifa»,bannières ventillâs,amp;leur conrois pâr ordonancele petit pas cheuauchans.n’on n’y peut oncques rië améder.Quand le Duc amp;nbsp;ces Seigneurs deflufi dits furent venus lu(qu’au Roy,il les feftoyaamp; regracia d^eur feruicCiTantoft apres ces i^f^onfitMcei Allemans mcrccnaire?,Brabâçons,ôtBéhaignons tous aflemblez^emôftrerentau Roy comment ils auomnt j|;ur a^oir delpendu, i^ cheuaux amp;nbsp;harnois vendus: fi que peu ou ,XfX«)w° e» ilfautjeurçft(3k*oamp;m(burc,p^rlüy feruir: auquelih eftoientlàvenus: amp;n’auoientde-fe^Je^la^Jeß quoy pour fallet en leur pay^fifbefoing eftoit. 'STluy priÂrentqueparfanoblefleily ƒƒ},ƒ ^«»^ 4_ voufift entendre.Le Roy di«,Ic ne fuis mie bié pourucu d’icy endroit relpondrcpleine- uoientfai^lem ment: amp;nbsp;vous eftes fort trauaillcz, fi-comme ie penfe. Si vous allez refrefehir, deux ou “ttedantlej^ trois jours,dedans Calais: Scie me confcilleray encores ennuir,amp;demain vous enuoye- ƒ '-^”glfti c^ ray telle rcfponfe qu’il vous deura fuffire par raifon,amp; felony on pouuoir.Lots fe parti- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^ **

rent ces Seigneurs cftrâgers delà rçute du Roy Si du Duc,amp;fen allerer deuers Calais. dancaUede^^ Quandils eUrét cheuauché enuirô demie lieue, ils rencôtrerenr moult b^au charroy amp;pn »»ßm grand. Apres rencôtrerent le Prince de Galles, noblem!nt amp;nbsp;richement paré d’armes, amp;nbsp;toutes fes gens:dont il auoit fi grand’ foifon,que tout le païs en eftoit couucrt:amp; che-uauchoienttoutle commun pas,rengez amp;nbsp;ferrez ainfi comme pour tantoft combattre, toufiours vnclicuë,oü deux,en fus de l’oft du Roy fon pere:fi que leurs Gharrois,amp; leurs pourueances,charroyoiét entre les deux ofts.Laquellc ordónance ces Seigneurs eftran gers veirent volontiers. Apres que ces Seigneurs eftrangers eurent tout ce diligémeiîc regardé amp;nbsp;confideré, amp;nbsp;ils eurent reucrompient falué le Prince, amp;nbsp;les Seigneurs amp;nbsp;Barons qui eftoientauecquesluy, amp;le Prince aufli les eut bellement amp;nbsp;moult courtoife-nient receus,ainfi que celuy,qui bien le fauoit faire,ils prindrent congé de iuy,amp; luy re-monftrerent leur befongne amp;nbsp;leur poureté,enluy priant moult humblement,qu’il voufift entendre à leur neceflité. Le Prince leur accorda licment amp;nbsp;volontiers.

Sipafferentplus outre: amp;nbsp;cheuaucherent tant qu’ils vindrcnt à Calais :amp; là logèrent.

Le fécond iour, apres ce qu’ils furent venus à Calais, le Roy d’Angleterre leur enuoya j^^sfidu i^oj fa refpôfc, par trois fuffifans Chcualicrs ; qui leur dirent pleinement, qu’il n’auoit mie d'^n^l.^-de apporté fi grand trefor, que pour eux payer tous leurs frais, amp;nbsp;tout ce qu’ils voudroient fin Conßilßtr demande nbsp;nbsp;luy faifoit bien befoing ce qu’il auoit faid venir, pour parfournir ce qu’il ^^ remnnßraft

auoit emprins. Mais, fils eftoient %:onfeillez, qu’ils voufiflent venirauecques luy, amp;nbsp;nbsp;ßflnet.

prendre la fortune ôcl’aduenture de bien amp;nbsp;de mal,fe bonne aduenture ou gain g luy é-cheoit,il vouloir qu’ils y partilfent bien amp;nbsp;largement :fauf tant qu’ils ne luy peuvent den demander pour leurs ga^cs, ne pour cheuÂx perdus , ne pour dcfpens ne dommag es,qu’ils peuflent faire,n auoir:car il auoit aftez amené gés de fon pays, pour ache-uer la befongne.Ces refponecs ne pleurent mie bien à ces Seigneurs eftrâgers,n’à leurs compaignons : qui auoicnt durement trauaillé,amp; defpendu le leur,amp; en gage mis leurs cheuaUx, amp;nbsp;leurs harnois, amp;nbsp;le plus vendu par nccelfité. Toütesfois ils ne peurent autre chofe auoin fors qu’on prefta à chacun aucune chofc,par grâce, pour f en retourner en fon pays. Sicny eut aucuns des Seigneurs, qui vindrent deuers le Roy, tous pour eux aduéturencar blafmeleur euft cfté de retourner,fans autre chofe faire. Or vous deuife-ray la manière amp;nbsp;l’ordonnance du grand appareil,que le Roy d’Angleterre fit faire aim-Çois qu’il partift de fon païs,amp; qu’il eut en fon voyage,dont jp vous parle.Si ne f en doif on mic briéuement paucncar oncques fi grand,ne fi bien ordonné,ne partit hors d’Angleterre. Vn petit deuant que le Roy d’Angleterrefepartit defonpays, il fittousles Comtes amp;nbsp;lesBarons de France,qu’il tcnoit prifonnicrs,dcpartir,amp; ïnettf c en plufieurs Commt le i(j^ lieux, amp;nbsp;en forts chafteaux parmi fon Royaume, pour eftre mieux au deffus dieux: amp;nbsp;fît ‘^ hnglßt re-mettre le Roy de France Ai chaftcl de Londres (qui eftoit moult grand amp;nbsp;fort,feaAt lariuiere delaTamife)amp; fon ieune fils,meffirc Philippe, auccques luy:amp; les retraingmr, ”^y[^ dépoli amp;leurtollit moult de leurs deuis: amp;lcs fit garder plus eftroitement que deuant. Apres, luiers,auanr quad il fut appareillé, fit afTauoir par tout, que tous ceux,qui eftoiét appareillez amp;nbsp;pour- ^uepartir de neus pour venir en France,fetiraftent deuers la cité dcDouures:car illcur liureroit nefs ßnpajis. amp;^ vaifreaux,pour paffer la mer.Chacun fappareilla,au mieux qu’il peut:amp; ne dem^ra nul Cheualier,n Efcuyeii^n’hôme d’hôneur(qui fuft de l’aage d’entre vingt ansamp;foixâte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ff*

(que tous ceux n’y allaftcnt;fi que prefque tous les Cótes,les Barós,lesCheualiers,amp;les ’^”^ ^”iltf. Efeuycts du Royaume d’Angleterre,vindrent àDouures:exccptez ccux,quc le Roy amp;nbsp;“ fon Confeil auoicnt cftablis amp;nbsp;ordonnez pour garder fes chafteaux, fes Bailliages, fes

f iiij

-ocr page 238-

212


PREMIER VOLVME


• nbsp;nbsp;nbsp;Mairies,fes ports fur mer,fes haurcs^ôr fes paffages.Quâd tous furent affcmblcz à Dou-ures, amp;nbsp;ces Kfs appareillées, le Roy fittoutes lès gens, grans itpetis aflçmbler envne placc,au dehors deDouures. Si leur dit pleinement que fon intention efoit telle, qui! Pnitßatio h vouloir paffer outre auRoyai*me de Frâce,fans iamais rappaffer,iufques à tant qu’il au-^^ d’Jfn^le. roitfindc guerre,oi^xTixàfa fuffifance,ouàfon grand honneAuouil mourroicenla àfit^ms,4t(at peine: amp;nbsp;fil y auoit aucuns entre eux,qui y e ne voufiffent enter^re, il leur prioit quib t^ne partir de fen voufiffentretoumer. Si entrèrent tous en nefs amp;nbsp;en vjiffeaux^ qlH^rouuer£nrvM j^iimret ,pimr nom de Dieu amp;nbsp;de Saindh-^eorgeJÖÄrriuerent à Caldis'jîdeux iours deuant la fefte de venir en Fra» youffainds, mil trois cens cinquante-neuf. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Cem^tenî le Roy d’i^^gleterfcfe partit tle Calais:^ l'orelottftatice ^ui ejloit e»fi» oß^en cheuauchant par le Pays ele Pioarslie,peur aller sie/ia»t la eité ^e Reims^ efia»t e»graad»om^e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. c c v 11.

QVand le Woy d’Angleterre fut à Calais arriué, amp;nbsp;le Prince fon aifné fils, amp;nbsp;encores _^ trois de fes enfans (mtlfire Lyonnet,Comte t d’VIucftrc,mcffirc Iehan,CoW' f tepen/ê^ué te de Richemont, êcmelfirc Aimon,leplus icunedes quatre) amp;nbsp;tous les Seigneurs en-cemetfiit cer- fuyuans amp;nbsp;tous leurs gens, ils firent décharger leurs cheuaux, amp;nbsp;leurs harnois, amp;nbsp;toutes rompu: mais te les pourueances; Sc feioumerent à Calais par quatre iours: amp;nbsp;puis fit le Roy comman-tie triiuue par j^j. que chacun fuft appareillé de mouuoir: car il vouloir cheuaucher apres fon chef (Îbufîn, le Duc de Lenclaftrc. Si fe partit ledit Roy, le lendemain au matin de la villede r.rerg. ne le Calais,a tout Ion grand arroy:amp; fe mcit lur les.champs, a tout le plus grand charroy, ^ fait du Due de le mieux attelé,quc nul veift onequesilfir d Angleterre. Oif difoit qu’il auoit plusse clarence^iufi fix mille chars attelez: qui tous Soient venus d’Angleterre. Puis ordonna toutes fes ^ues en l'an batailles, fi bien amp;nbsp;fi richement parées, vues amp;nbsp;autres, que c’eftoit foulas amp;nbsp;déduit à te-^61. Sala dit garder: amp;nbsp;fit fon Conncftable(que moult aimoit)Monfcigneur delà Marche. Dulncftrc^ P^’-’^^'c^'^^vicnt auoit cinq cens Chcualiers, tous armez de fer, amp;nbsp;mille Archets, au nmeauRifait Deuant de fa bataille. Apres cheuauchoit fa bataille: ou il y auoit trois mille hommes la chaux. tous armez, amp;nbsp;cinq mille Archers: amp;nbsp;cheuauchoit luy amp;nbsp;fes gens, toufiours rengezH ferrez,aprcs le Conneftable. En enfuyuant la bataille du Roy, venoitle grand charroy^ qui coprenoit bien enuiron deux lieues de long:amp; y auoit plus de cinq mill£^hars,tous attelez: qui menoient toutes les poumeances pouy’oft,amp; outils, dont ou n’auoit point vfc au deuant de mener auccques Gensd’armes: fi-comme de moulins à la main^ fours pour cuire,amp;' toutes autres chofes neceffaires. Et apres cheuauchoit la forte bataille du Prince de Galles, amp;nbsp;de fes freres: ouiliy auoit bien deux mille armcures de fer, nobles ment montcz,amp; richemét parez,amp; tous Gens-d’armes amp;nbsp;Archers rengez amp;nbsp;ferrez,ain-fi que pour tantoft clt;fmbattre,fe meftier en euft efté. En cheuauchant,ils nelaiffaffent mie vn garçon derrière eux, qu’ils ne l’attcndiffent : amp;nbsp;ne pouuoient aller bonnement plus de quatre lieues le iour. Et en ccluy eftat furent rencontrez du Duc de Lenclaftrq amp;nbsp;des Seigneurs eftrangers(fi-commc cy-deffus eft dit)cntrc Calais amp;nbsp;l’Abbaye défi' kes,fur vn beau plain: amp;nbsp;encores y auoit enceluyoftdu Roy d’Angleterre iufquesî cinq cens varlcts,auecques pelles amp;nbsp;coignées:qui alloicnt deuat le charroy,amp; vnioicut les noms des l’vht'min amp;c les bois,amp; couppoientlcs hayes, buiffons, amp;nbsp;cfpincs, pour charroyerplus Seigneurs ^ui «ife.Orvous vueil nomm^ les grans feigneurs du Royaume d’Angleterre,quipaflóiét paferet la mer adonc la mer auecqucs le Roy d’Angleterre, amp;nbsp;en la compaignie du duc de Lenclaftre, ante le i(ej de fon coufin germain: amp;nbsp;premièrement fes quatre fils (meffirc Edouard, meffire Lyom .Angleterre. nct,melfire Ichan,amp; meffire Aimon)ôr, puis-après, meffire Henry, Duc de Lenclaftmj ’il^Y'^' d’A ^’‘^^^’^^ I^an,Comte de la Marche, Côneftable d’Angleterre, le Comte de W^aruich, enéfl’Xtf ^^ Ceinte de Suffort,Marefchaux d’Angleterre, le Comte lt;ie Herforsamp;deNorhan-gueiepe/eeßre tdbnc,îe Comtede Sallebery,le Comte d’Eftanfort,le Comtet d’Aqueffifort,rEuef-^» mefme no, que de Lincole, l’Eucfque deDurem,lc Sire de Percy, le Sire de NeufuillG,le Seigneur corrompu en d’Efpenfier,Ie Sire de Roos,lc Sire de Manny, meffire Regnaud de Gobeghen,le Sci-tous les deux gneur de Mótbray,le sire de W^arre,mcffire Ichan Chandos, melfirc Richard de Pcn-heux. Gérardp(;!gt;i.igc, le Sirc de Manne, le Sire de Villeby, le Seigneur de Solenton, le Seigneur de fûfol A^^z«* ®^f^^^^e Seigneur de Çorbanton,le Seigneur de Siluancier: njeffire lames d’Andelée, fait aquot;''?^a^‘' n^t^®?® Barthélémy de Prunes, le Seigneur de Salich, melfirc Eftienrtc de Goufanton, chaux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;melfirc Hugues de t HahongJbs,melfirc lehan del’Ifte, melfirc Noel Loruich, amp;nbsp;grad

t te penfall il foifou d’autres: que ie ne puis tous nommer. Si olieuauchcrcnt tous ces Seigneurs ordonné^

-ocr page 239-

DE FROISSART.

215

donnément(ainfî que deflüs eft dit)des ce qu’ils partirent de Calais: amp;nbsp;paflereht pamiDA^^Haftin Artois, tous au dehors 15 cité d’Arras: amp;venoient le chemin, que le Ducfle Lenclaftre g“cs.2.«wf/. auoittenu. Si ne trouüerent fcs gens que viure fur le plain pays : car tour fchoit bouté ^^^'^’•^l/^ dedans les fortercïres:^amp; fi eftoit le pays de grand temps 3^poury^ fi exilé, amp;nbsp;mefme- j^ Hafton^^ ment il eftoit fi cher temps au Royaume de France, amp;nbsp;fi grand’famine y couroiti pour gués, 0-/4 caufe de ce qiwMi’aueit décroîs ans deuanÄricns labouré furie plain pays,que,fi bleds chaux Haftin «««»«»ncs-iadretrrdulfcnt veil,us de Haynaut amp;nbsp;t^CambrefisJes gens fulfent morts de ^ues comme faim en Artois amp;nbsp;en Verman^oß, Sc en fEuefthede Laön amp;nbsp;de Reims: amp;, pource que ””?• le Roy dAnglccerre(ainçÂis qu’il partift de fon pays) auoitouy parler de la famine amp;: delà pauureté du pays de France j eftoit-il fi bien pourueu amp;: chacun Seigneur atdfi félon fou eftat(excepté de feurres amp;nbsp;d’auoines) amp;nbsp;de ce repaiflbientils leurs chenaux, au mieux qu’ils pounoient. Auecques ce le temps eftoit moiiltplouuieux: qui leur faifoit moult de méchef,amp; à leurs chenaux: car prefque tous les iours amp;nbsp;toutes les nuids plou-uoit il à randon5fans cefterqant que le vin de celle année nevalut riensiTant cheuaucha

le Roy d’Angleterre à petites iournées, fié tous fcs ofts, qu’il arrina à Bapaumes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^f ^^t aJ-

Si vous diray d’vne adüentnre,qui fur le chemin aduint à meffire Galhaut de RibeUi- ^^(‘^ Galhaui montj vu treshardi amp;nbsp;appert Cheualicrde Picardie. Vous deuezfauoir que toutes les villes,les citez, amp;nbsp;les chafteaux,furle paffagedu Roy d’Angleterre: cftoient tresbien ^hï^^^^ad-gardez: car chacune ville de Picardie prenoit amp;nbsp;reecuoit Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers à flt;ÿ uentureßtr la frais. Le Comte de Saind-Pol fe tenoit à deux cens Lances, dedans la cité d’Arras: le gens du i^c^ Conileftable de Frâce à Ainicns:lc SiroÔvMonfaut à Corbic:meffire Odoart de Ran- d’onglet. cy amp;nbsp;meffire Enguerrant de Hedin à Bapaumes:mefrire Baudouin tDannekiiis|Maiftfe I: •^’•^prenoit des Arbaleftiers à S ai nd-Quentin: amp;nbsp;ainfi de ville en ville, amp;nbsp;de cité en cité; car ils fa- ^*^”quot;”*, ‘^^ uoient tous notoirement, que le Roy d’Angleterre venoit affieger la bonne ville de lgt;'*gß^^^^^/‘^* Reims. Or aduint que ceux de Peronne en Vermandois (qui eftoient furie paflage du d’Annekins,! Roy d’Angleterre) n’auoient point de Capitaine, ne de gardien: amp;: fi les appfochoient ƒ«5,Danne-fort les Anglois dont ils n’eftoiét pas bien aifes. Si feoit celle ville fur la riüiere de Som- kins ou Dan-me: amp;nbsp;les Anglois pourfuyuoient fort les riuiercs. Si faduiferent ceux de Peroiïne de ûcqum, corne meffire G^aut de Ribemmont:qui n’eftoit encores nulle part receu: ains fe tenoit(cô- ƒ ƒ’»^^* ^lt;’«’ me ils furent informez) à Tournay. Si enuoycrent lettres, deuers luy moult courtoifes, ^^^T^r^_ en luy priant qu’il voufift aider à garter la bonne-ville de Peronne,à tout ce qu’il pour- j,res.Lachaux roitauoir decompaignons: amp;nbsp;onluy payeroit tous les iours, pour fa petfonne, vingt met içy bau-francs:amp;, pour chacun Chcualier de deffous Iu\^dix;amp;chacune Lance pour trois che- Juin Dane-uaux tvij.francs Iciour. Meffire Galhaut (qui deliroit amp;nbsp;demandoit les armes par tout, kin.

amp;qui feveit prié moult courtoifement de ceux de Peronne, fcs voifins) à leur ditfac- 't^'eß‘t»r td corda moult légèrement: amp;nbsp;refpondit, amp;nbsp;leur manda qu’il iroit,amp; qu’il feroit là du iour nbsp;nbsp;^5^^;^^ ^'*

au lendemain.Si fe pourueut, au pluftoft qu’il peut ; amp;nbsp;pria amp;nbsp;coneueillit de bons com- ^^^*y^f^^^ paignons : amp;nbsp;puis fe partit de Tournay, cnuiron luy trentiefme, amp;nbsp;toufiours luy croif- ^^^ „^^ß^g ’^^ foient gens: amp;nbsp;manda à meffire Roger de Couloßgne,qu il fuft à l’encontre de luy, fur teur, tous mes vn certain lieu, qu’il luy affigna. Meffire Roger y vint luy vingtiefme de bons compai- Exemp. eferi-gnons. Tantfitledit meffire Galhaut,qu’il eut bien cinquante Lances de bons compai- ’*‘*quot;^ ^»g. »’« gnons: amp;fen Vint loger vnfoir,en approchant Peronne, à deux petites lieues près ^^^n^“‘r”^„^“quot;^ leurs ennemis,amp; en vn village fur les champs,ou ils ne trouèrent nullüy ; car toutes les p^*^^‘’quot;mais la gens du plat-pays f eftoient boutez dedans les forterefles. Lendemain au matin ils fen c^^ux m'en a deuoient venir à Peronne:car ils n’en eftoient mie loing. Quand ce vint apres foupper, bien apeuré, à heure de minuidt, Sc qu’on eut ordonné leur guet3ainfi qu’on bourdoit amp;nbsp;iangloit des rehenuant ain armes, amp;ils auoient entre eux affez matiere d’en parler, meffire Galhaut dit,^ous fc-ßlgt;ien^ai-lt;^ut tons demain moult matité Peronne: mais, ainçois que nous y entralfions, ie conléill^- vij.francs, roye que nous cheuauchiffions furies frontières denoz ennemis:caric croy affez qu’il en y a aucuns qui pour euxaduancer, ou pour la conuoitife de trouuer aucune chofe à fourrager fur le pays ,fe déroutent, amp;nbsp;prennent l’aduantage de cheuaucher matin : fi pourrions tel trouuer d’auenture, qui payeroit noftre efeot. A ces parolles faccorderct tous ces compaignons:amp; le tindrent entre eux fecret;amp;: furent au poinâ: du iour tous prefts3amp; leurs cheuaux f?ellez:amp; puis fe meirent aux champs,affez ordonnément: amp;if-firent hors des chemins,qui tiroientpouralleràPeronn^amp;comniencerentàcoftoycr les bois, pour fauoir fils trouueroient nulluy: amp;nbsp;vindrent en vn village, ou les gens a-uoient fortifié le monftier. Làdefcendit meffire Galhaut: car dedans le fort auoit pain

-ocr page 240-

214 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V 0 L V M E.

amp;: vin,-amp; chairs afiez: amp;nbsp;ceux, qui dedans cfioient leur offrirent à en prendre à leurvœ i lonté.End Arentiers qu’ils cfioient là en la place,dcuât le foif,mcflirc Galhaut appelle . deux de fesEfcuyers(dcfquels Bridoul de Tallonne efioit rvn)amp; léur dit,CheuauchcZ j cn-auant furies cha^s, amp;nbsp;dAouurezlepays deuant amp;nbsp;derrière^ fauoir fi vous ü’ouue-rez nulluy: amp;nbsp;puis reuenez cy à nous;amp; nous vous attendrons cy. Les deux Efcuyersle j partirent,montez fur moult bons courficiFs: amp;nbsp;puis prind|étles«ham^ amp;nbsp;fadreceret ( en vn bois, qui efioit à dcaaiclieueFjiincoifc de là. C^Ufmatinéc OTrtimtehwi'fwrcfflW • Regnaud deBoullant,vn Cheuaher d’Allcmaigne,dc la route du Duc deLencIafire:^ | auoit chcuauché depuis l’aube du iour, amp;nbsp;tourné tout le pîys: amp;nbsp;n’auoit riens trouue.Si fefioit là arrefié. Les deux Efeuyers deflufdits vindrcnt celle part; amp;nbsp;cuiderent que ce fuffent aucuns Gens-d’armes du pays, qui fc fuffent là mis en embufehe: amp;nbsp;cheuauchc-rent fi près qu’ils aduifereA l’vn l’autre. Or auoientles deux Efeuyers François enfem-blc parlé,amp; dit,S’ils font Allemans,il nous faut fcindrc:amp;,fils font dc cc pays,auflîbien nous nommerons nous.Ç^and ils furent paruenus fi près d’eux,que,pour parler amp;co- 1 gnoifire lie'll l’autre les deux l^cuyers cognurêt tantofi,àlcur ordonance, qu’ils efioiet i

efirangers Skieurs ennemis.Meifire Regnaud deBoullant parla à cux,amp;demâda,Aqiit Prfr ry deuant font les compaignons? en langage Allemand, Briboul de Tallonnerefpondit(quibicß f» « cha. tnef- fauoit parler ce langage) amp;nbsp;dit. Nous fommes à meflîrc Barthélémy de t Bonnes. Et ou me,il en a nom ^fi (dit meflire Regnaud) le Chcualier meflîrc Barthélémy? Il efi (dit il) en ce village-mévn Barthe Et pourquoy cfiil arrefié? dit le Cheualierj Sire, pource qu’il nous à enuoyez deuat, Icmy de Fru- pour fauoir fe trouuerions riens à fouragci»amp;: a courir fur cc^^ays.Par ma foy(dit meffi'

rc Rcg®audTif'ny,i’ay couru tout ce paystmais ie n’ay riens trouué.Retournez vers luy-re cej nici au ^ nbsp;nbsp;nbsp;dites qu’il fe tire auant,amp; Sous cheuaucherons enfemble deuers Sainét-Q uenriUj

me deBrunes ^ Eauoir le nous trouuerons point meilleur marche, n aucune bonne aduenture. Etq® escha.ïjsgt;. efiesvous? dit l’Efcuyer qui parloir à luy. Sire(refponditle Cheualier)on m’appelleRe' 161.164,^7^ gnauddeBoullant,ditesl’ainfiàmeflîrcBarthélémy. Aces parollesretournerentkj i ó-jJaChaux deux Efeuyers ; amp;c vind rent au villagc,ou ils auoient lailfé leur maifire. Si tofi que mefil' le nomme

te Galhaut les veit,il leur demanda, faciles nouuelies?auez vous riens veu ne trouue? Sire,ouy affez par raifon. Cy-delfusen ce bois efi meflîreRegnaud deBoullant,hy E trentième ou cnuiron: amp;nbsp;ahuy toute cefie matinée chcuauché. Si vous defire moult f

Bictremicu dc Brumes, erde ßruy-IICS.

en fa compaignie,pour cheuaucher encores plus-Wuant vers Saindt Quentin.Commet (dit meflîrc Galhaut)que dites voos?meffire Regnaud de Boulland efivn Cheualicrde Aliemaigne,amp;- delà cheuauchée d’A^leterrc. Tout ce fanons noa|rbien, dirent les E^quot; cuyers. Et comment efies vous doncfpartis de luy? Sire (refpondit Bndoul de Tallom ne) ie le vous diray. Alors luy recorda il toutesdes parolles, qui cy- deflus font dites: amp;) quand mefsire Galhâut les eut ouies, fi penià vn petit. Puis demanda confeil à mefsire Regnaud de Coulongne,amp; à aucuns Cheuaiiers, qui là cfioient, qu’il enefioitboH't faire. Les Cheuaiiers refpodirent, amp;- dirent. Sire, vous demandez aduentures: amp;,quid

elles vous viennent en lamain, fi les prenez: car en toutes manières doit on, par droit d’armes grcuer fon ennemy. A ce confeil faccorda légèrement mefsire Galhautiqui ^-fioit defirant de trouuer fes ennemis. Si fit appareiller fon courfienamp; meitfonbacinet à^ifiere fparquoy il ne peuft efire cognu) amp;nbsp;ainfi firent tous les autres.i Puis ifsirent du ^illage,amp;:prindrentles cllt;feps.Siçheuaucherentàladextre,’deuerslesbois,oumcfsit® Regnaudles attendoit: amp;pouuoient efire enuironlxx. hommes armez: amp;nbsp;mefsireRCquot; gnaud n’en auoit que trete.Sitofi que mefsire Regnaudlesveit fur les champs,ilfet’up’ pareilla moult bien, amp;nbsp;recueillit fes gens, amp;nbsp;fc partit moult ordonnément defon em-bufehe, ffen pennon tout dcueloppc deuant luy: amp;nbsp;fen vint tout le petit pas, deuers les Fxaifçois: qu’ilcuidoit efire Anglois. Enapprochant,illeiAfavificre:amp;faluamersire

Surprinfè J.e


l{e^^na^ de

Boulant pae prairçois: quucuiooic eure cingiois. E.nappiucnaij[,uietraiavnicre:lt;xiaiuanitioi“' Galhaut de Bj Galbant, au nom de mefsire Barthélémy de Bonnes. Mefsire Galhautfc tint tout coy: lemmont, mal ^ j^,y refpondit affez feintemenc:amp;; puis dit,Allons,allons,chciiauchons auant. Adóc-executee. nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^ p^ tirèrent fes gens d’vn cofié, les Allemans d’autre. Quand mefsire Regnaud de

Boullantcnveit la manière,amp;comment mefsireGalhautregardoitde cofié furluy,ah foi?, ôc. point ne parloir, fi entra en fufpeçon: amp;nbsp;n’eut mie cheuauché en celuy eftatle quart d’vnehcurc, quand il farrefia tout coy delez fon penncÂi, amp;nbsp;entre fes gens: amp;nbsp;dit tout haut, lefaydoute,Sire Chcualier que vous ne foyez point mefsire Barthélémy de Bonnes;car mefsire Barthélémy cognowe bien afrez:mais point ne vous ay famfeen-cores;fi vueil que vous vous nommez, ainçois que ie cheuauche plus auant envoftre ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;com

-ocr page 241-

DE FROISSART-. ' iij eompaignie. A ces mots leua mefsire Galhaut fa vifiere, en allant deuers^e Cheualier, p Dur le prendre par les refnes de fon courfier: amp;nbsp;écria, N oftre-dame, Ribemmont.

Et tantoft meffire Roger de Coulongne dit,Coulongne, A la récoufle.Quand mclfi-re Regnaud de Boullagt fe veit en ce parti, il ne fut mie trop effroi^: mais meit la main^ moult appertcment,à vne cfpéc de guerre (qu’il portoit à fon cofté)forte amp;nbsp;roidc : amp;nbsp;la tira hors du fotij^aô.*^inftquc meffire Gamaut f auança (qui le cuida prendre amp;nbsp;arre-fttrpaPMtCîntl^effirc Reg^and luy bouta cellXcoîde cfpéc dedans le corps, par telle • „ nbsp;nbsp;,

manière qu’il perça tout out^e les plates, amp;nbsp;la luy fit paffer de l’autre lez: amp;nbsp;puis tira fon i,eff,f„g„f ^^ cfpée,amp;feritfoncheualdes clperonsjamp;laiffii mefsire Galhaut moult fort naurc. Quad naurépar Zieles gens de mefsire Galhaut veirent leur maifire amp;nbsp;Capitaine en eeluyeftat, ils furent^nauddeSoid-ainfi que tous forfenez: amp;nbsp;commencèrent à eux dérouter, amp;nbsp;entrer es gens de mefsire l^»t^ Regnaudde Boullant: 6cles affaillirent ficremér,amp; en y eut lucûs ruez par terre.Sitoft qledit mefsire Regnaud eut doné le coup audit mefsire Galhaut, ilferit^ courfier des efperons, amp;nbsp;print les châps. Là eut aucûs alpres Efeuye^ dudit meffire Galhaut qui fe meirêt en chace apres luy.Endemcntiers que fcs gens fe cóbattoienr, amp;nbsp;que fts Frâçois entendoiée à eux greuer ce qu’ils pouuoict,mefsire Regnaud (qui eftoit fort Cheualier, dur amp;nbsp;hardi, amp;nbsp;bien aduifé en fes befongnes) n’eftoit mie effroyé. Mais, quand il vcoit qu’aucuns le fuyüoient de fi près, que retourner luy conuenoit, ou receuoir blafme,il fe arreftoitfur l’vn d’eux,en fon pas:amp; donnoit vn coup fi grand,de faroide efpée,quec^ luy,qu’ilferoit,n’auoit plus volonté de le'fuiurc plus.Et ainfi,en cheuauchant,il en ren-uerfaiufques àtroismoult«fort blecez: 2lt,T*il euft eu vne hache bienaceréeenfamain, il neuft feru coup, qu’il n’euft occis vn homme. Tant §t ledit Cheualieiy qu’il Äongna les François,amp; qu’il fe fauua:amp; n’y eut point de dommage de fon corps.Dequoy fes ennemis Ic tindrent à grand’ proueffe, amp;nbsp;tous ceux qui depuis en ouirent parler. Mais fcs gens furent tous morts ou prins: amp;nbsp;petit fen fauuerent. Et là fur la place on entendit à mefsire Galhaut de Ribeinmont (qui eftoit moult fort nauré) amp;nbsp;fut emmené le plus doucement que l’on peut, en la ville de Peronne, amp;nbsp;là medeciné. De cefte naureure ne fiitiloncquespuis guari fainement: car il eftoit vn Cheualictde fi grand’volonté, amp;nbsp;fi courageux,l|ue pour ce ne fe vouloir il mie épargner: amp;nbsp;ne vefquit pas, apres ce, gueres longuement. Or retournerons nous au Roy d’Angleterre: amp;nbsp;compterons comment il vint afsieger la bonne ville amp;nbsp;cité de*Reims.

Comment le Roy t^^ngleterre ajîtegea la cité tigt;s Reims:(^ du ckaßel de Chargny, qui fut printpar les ^.^glois; ^ de la guerre qui reco/ÿmença entre le Duc de T^rmandie c^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5

leReydeNauarrc-^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccvnii

TAnt exploitèrent les deffufdits Anglois, qu’ils pafferent Artoiÿ ou ils auoient trou-uéle plat-pays poure,amp;dégarni de viures,amp; entrèrent en Cambrefis:ou ils trouue-rcnt la marché plus graffc,amp;plus plantcureufeî car les gens du plat-pays n’auoient riens boute es fortereffes: pourtant qu’ils cuidoient efttetous affeurezdu Roy d’Angleterre amp;nbsp;de fes gens. Mais le Roy d’Angleterre nél’entcndoit mie ainfi, ne que ià fuffent ceux de Cambrefis de l’Empire. Si f en vint le deffufdit Roy loger en la ville de Beau- le Rey d’An-uais en Cambrefis,amp; fes gens tout enuiron. Là fe tindrent quatre îourSjpoür eux ceFré^glfipfre à seau chir, amp;: leurs cheuaux:amp; coururent la plus grand’ partie de Cambrefis. L’Euefqüe Pier-^**“ ^^ re de Cambray, amp;nbsp;le confeil des Seigneurs du pays, amp;nbsp;des bornes-villes d’enuiron, en-uoycrent fur faufconduit,deuers le Roy amp;: fon (Zonfeil,certains meffagcs,poür fauoir à queltiltreil guerroyoit.Onlcur refpondir que c’eftoit pource que,du temps paffé,ils a-^ uoient fait alliances amp;nbsp;grans confors aux François, amp;nbsp;fouftenus en leurs villes amp;nbsp;fortereffes, amp;nbsp;fait aufsiauant partie de guerre,commc leurs ennemis. Si deuoient Inen jjput nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

celle caufe eftre guerroyez?Autre refponfe, ou forment pareille^ n’eurent ceux qui y h^ rent enuoyez. Si conuint fouffrir amp;nbsp;porter les Cambrefiens leur dommage, au plus bel qu ils peurent. Ainfi paffa le Roy d’Angleterre parmi Cambrefis; amp;nbsp;f en vint en Thiera- le Hgy d'^n-che:mais fes gens couroient à dextre Se à feneftre. Se pren oient viures par tout ou ils cngletene enite-pouuoient auoir:dont il écheut que mefsire Barthélémy de Bonnes couroit deu^at'‘'‘^^f« Sainlt;ft-Quentin.Si trouua amp;nbsp;cncontra d’auenture le Capitaine amp;nbsp;gardien,pour le téps, de Saind-QuentinjmcfsTl'c Baudoin Dannequin. Si furent eux Si: leurs chenaux en-, femblc : amp;y eut grand hutin, amp;nbsp;plufîcurs renuerfez d’vnlc# Si d’autre. Finableraent les Finablemâ t Anglois qbtindrent la place: amp;nbsp;fut prins ledit mefsire Baudoin Dannequin, Si prifon- les François, nier à mefsireBarthélémy de Bonnes: à qui il l’auoitçfté autrefois,de la bataille de Poi- mais les chap.

-ocr page 242-

PREMIER VÖLVME


il s

i$9.i6?.i64. (Stiers. Siretgurnerentles Anglois deUers le Roy d’Angletetr^ qui eftoit logé, pourec æur, en l’Abbaye de Ferny: ou iis trouuerent grand’foifonde viures, pour euxamp;po^ f Zn^eiuiê' ^^“*-5 cbeuaux:amp; puis palfercnt outre:^ tant errercrent,fans trouuer nul empefehemét, m^entfait^ qu’ils vindrent en la «arche de Reims.Si vous diray par quelle n^anierc ils raffiegerent. corriger, corne Lc Roy fit fon logis à Saind-Wale, outre Reims: amp;nbsp;le Prince de Galles à Saind-Thier-ilefl. ^juay ry. LeDucde Lenclaftretenoiten-apresmplus grandlo^:amp;l®^C^^j|es,les Bamn^ Tfi'a confirmé amp;lcsChcualicrs,eftoient iBgez es vUlf ges entour de R^'i^s.Si n’aucneîifpàS itmVJlfi!^ ^ ^^re^édeU pg jç temps àleur volonté:car ils eftoient là venus au cœu^e rYucr,enuiron la SainC 1 Chaux. Andry: qu’il faifoit laid amp;pluuieux: amp;nbsp;eftoient leurs chenaux mal logez, amp;nbsp;mal traitez, amp;nbsp;mal nourris:car tout le pays (deux ans,ou trois,au-deuant)auoit efté fi gucrroyé,que nul n’auoit labouré fes terres. Pourquoy on n’auoit nuis fourrages, blez n’auoines, efl gerbes n’en cftrains:amp;couenoit aux plufieurs aller fourrager dix ou douze lieues loing« ; Si eftoient re«contrez des garnifons Françoifes: parquoy il y auoit hutins amp;nbsp;méfiées ! Capitaines de moult fouuent: vn heure perd#)ientlcs Anglois, amp;nbsp;l’autre gaignoicnt. Delabonnecitc ^'^\ du‘^Ro ^® ReimEftoient Capitaines, à ce iour que le Roy d’Angleterre y meit le ftcgc,mclf re d^neletem. Ichan de Craon, Archeuefque dudit lieu, Monfeigneur le Comte de Porcien, rnelütc Hugues de Porcicn fon frere,le Sire de la Bone,le Sire de Canency,lc Sire Dannore,le Sire de Lore,amp;plufieurs autres Barons Chcualiers amp;: Efeuyers de la marché de Reims. Si fembefongnerent tellement, le fiegc durant, que nul dommage n’y eut enlaviUÇ' caria cité eftoitforte,amp; bien fermée;öc de bonne gardc:amp; aufti le Roy d’Anglctcrreny | fitpointaflaillir:pource qu’il ne vouloir miSîtS gens trauailfernebleccr. EtdemourC' rent leSit Roy amp;nbsp;fes gens au fiege deuantRcims,fur l’eftat que Vous auez ouy,dcslaft' k f CeQuaref ßgfainéf-Andry,iufquesàlentréetdeQuarefme. Sicheuaucherentfouuentlesgc*’^ I me fut de l an jp^jjj. Royàgrans toutes, pour trouuer aduentures: les aucuns partoute la Comté d^ (ln°auTre-' Rcthcl,iufques à Wark,iufques à Maifieres,amp; iufques à Douchery amp;nbsp;à Moufon:amp;' felæ mier de laitier gcoicnt au pays trois iours ou quatre:amp; déroboient tout, fans deffenfe ne contredit d« à na^remade. nully:amp; puis f en repairoient en leur oft. Auccques ce,cn ce temps que le Roy d’Angle Mau il aduint terre eftoit venu deuant Reims, auoit prinsmeflire Euftace d’Auberthicourtlabonn^ beaucaup de chafes deuant

ville d’Achery-fur-Efne: amp;nbsp;dedans trouucrent foifon de viures, amp;nbsp;par efp^ial plus ài trois mille tonneaux de vin.Si en départit au Roy d'Angleterre grandement,amp; à fes cæ fans:dont ilsluy en fceurent grand gré.Untandis îjliele fiege eftoitdcuant Reims, qu^' roient les aucuns ChcualierS les aduen turcs: dont iladuint que ^flire IchanCM^' dos,meflire laques d’Andelée,le Sir^q: Mucident, meflire RichlRldePontchanloi’) amp;nbsp;leurs routes,cheuaucherent fi auant deuant Chaalons en Châpaigne,quils vindr^”'' à Chargny en Dorn^is,vn moult bel amp;nbsp;fort chaftel. Si le regardèrent amp;nbsp;confidererc”*: moult de près.Quand là furent venus, fi le conuoiterent moult merucilleufcment :^'^® | alTaillirent. Dedans eftoientengarniCondcuxbonsamp;rvaillansChcualiers, quileg^fquot; ; doient:dontrvn auoit nom melfirc Icban de Gaples;amp; portoit vn efcu d’or,à vnccto® lesîrt de Mu- ancrée,de fablc.Là eut fort allant amp;nbsp;dur:amp; leurs Ch eu ali ers amp;nbsp;leurs gens fe deffenHoKt ^ ddent tue à tresbien: amp;nbsp;aulTi ils eftoient alTaillis rudement, amp;nbsp;de grand’volonté.En celuy allant 1*** f l'alpiutducba i^ançalcditde Mucident (vn Cheualier moult riche, amp;t grand homme en Gafeongne) 1 fieau de lt;^^‘lt;'’•qui fut féru tellement d’vn get de pierre, fur fon bacinet, que ledit bacinct fut t ftbndre . ^”-^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;la telle cfFondréc;amp; fuftà abbattu ledit Cheualier, amp;nbsp;mis à grand méchef:amp; en mou- |

rut là entre fes gens, fans le porter plus auant. De la mort du Sire de Mucidét furent les ; autres Barons amp;Chcualiers fi courroucez,qu’ils iurerent que iamais de là ne partiroicf, fi auroient conquis le chaftel,amp; ceux qui dedans eftoient. Adoncques fe prindrent a ai-


comme vaut verre'^.


-ocr page 243-

DE FROISSART;

de Kauafre amp;nbsp;le Duc dgt;Normâdic. Laraifon jamp; la caufe,rie fay-ie mie i#oult biê:mais *^''^»'* Ê^ ^^ ^^ iladuint adoncquesqueleRoy de Nâuafre fepartitfoudainement delacitcde Parish amp;nbsp;fé alla à Mâte-lur-S eine:amp; défia le Duc de N ormâdic»amp; fes ftÿcs,dequoy le Royaume de Frâce fut mouft émerueillé, en perifant à quel tiltre celle guerre eftoit renouuc-lée. A donc prinù foiÿ ombre de celle gue^^e, vn Efcuy cr de Brucelles (qu oh appeloit

^fl^*^Jc ^rt Ch^el de Robeboifc ^cant fur laminiere de Seine, à vne peti- ^ te lieue de Mante- lequel fitfhdult de maux, d^uis, à ceux de Paris amp;nbsp;du pais d’enui-ron.En ce temps que le Roy d’Angleterre feoit deuant la cité de Reims,par l’ordonna- Dgii cheuau-ce que vous auez ouye, aduint que le Sire de Gommegihes (qui eftoit retourné en An- Chee h sue de gleterredcuers MadamelaRoyne,quâdlcRoy d’Angleterreeütrcnuoyéles eftrâgers Gomme^met à Calais,lî-comme cy-delTus eft dit amp;nbsp;contenu)rapaira la i»er:^ vint en Haynaut3amp; en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^sx lt;fe fa compaignie aucuns Efcuyers de Gafeongne amp;nbsp;d’Angleterre: amp;nbsp;tiroient tous à venir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-deuantReims. Lcieune Siredc Gommegines (qüifedeliroitauance^luyreucnuen ^^ Reims^'‘^‘ Haynaut)fit vue cueillette d’aucuns compaignons: amp;nbsp;l?bouterenr plulieur^ommes-d armes en fa route,amp; delTous fon pennon.Quand ils furet tous airemblez,ils pouuoiêc bien eftre enuirô trois cês,vnsamp; aiitres.Sifepartirét deMaubüge(ou l’alfemblée eftoit faite}amp;vindrétàVefnes cn Haynaut,amp;pairerct outre,amp; puis à Trclon. Or eftoit adóc le Sire de Roye en garnifon au Ray en Thierache, amp;nbsp;grand’ foifon de copaignons auge luy,tant Cheualiers qu’Efeuyers:^ auoit entendu par fes efpies(qu’il auoit toufiours fur les marches de Haynaut) que le Sire de^jj^mnegines auoit mis fus vne charge de Gês-d’armes,pour amener deuant Reims,au confort du Roy d'AngleterrG:amp; deuoifntluySr fts gens palfer parmi la Thierache. Si toll que le Sirene Roye fut informé de la vérité de celle cheuauchée,il lignifia fon affaire fccrettement aux compaignons d’enuirôn,amp; efpecialement à meffire Robert, le Chanoine de Roberfart:qui pour lors gouuernoit la terre du icune fils le Cote de Coucy,amp; fe tenoit au chaftel de M erlc. Qii and le Chanoine le feeutil ne fut mie froid de venir celle part:amp;: fen vint dcuers le Sire de Roye àbié quarante Lâccs;Sr fe fit Chef le Sire de Roye de celle cheuauchée.Cc fut biê raifon:car c’eftoit vn grand Baron de Picardie:amp; eftôit3pour le têps,vne bóne pcrfonne,amp; vn bon Hóme-d’^mes bien renommé amp;nbsp;cognu eh plufieurs licux;amp; fe meirent ces Gens-d’ar-mes François(qui pouuoient bien ^re trois cÉs ) en embufche,fur le chemin ou le Sire de Gommegines amp;nbsp;fa route deuoient palfenqui nulle chofe h’ëh fauoicnt:ains cuidoict pairer:amp;,defait,fausrencótre entrèrent en laThierache,amp;aü chemin de Reimsiamp;fvin-drent vn iour,à heure de tierce,au plus matin,ci^n village,qu’on appelle Habergny.Sï eurentcôfeil qu’ils farrefteroiét là vn petit,pour tefrefehir eux Scieurs cheüaux;Scpuis monteroientfans point d’arreft.Adoneques defeendirent ils enquot;Tceluy village:SefecÔ-1/^ dißieiij mencerent à ordonner,pour eftabler leurs chenaux.Entandis que les copaignons fap- ^^^^y^J^^p pareilloient,le Sire de Gommegines(qui eftoit adonc icune S: volontaire)dit qu’il vOu- j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

loit cheuaucher hors de ccvillagc,amp;fauoir fil trouncroit riens mieux à fourrager.Si ap- ^ ^^^^^^ pela cinq ou fix de fes compaignós,amp; Criftofle de Mür(vn lien Efcûyer,qui portoit fon pennon) amp;nbsp;fe partirent de fBergny tontroiderneut fans point de güerre.Or eftoient ceS ƒ jl 1'4 na^ue-Cheualiers Frâçois,amp;: leurs gens,en embufehe d ehors ce village: qui les auOict pouffui res nomme uis le iour de dcuaht,amp;la nuiél d’aprcs:Sr attédoient qu’ils les peuffent tirer à leur adua- Habergny.’ tage:amp; fils ne les euffent trouuez fur les champs, ils auoient en propos d’entrer au village,amp; eux réueiller:mais le Sire de Gommegines leur cheut dinfi en la main.Quâd donc ces Seigneurs François appercéurent cheuaucher le Sire de Gommegines fi celément^ fi furent les premiers tous émerueillez quels gens fe pouuoient eftre: amp;nbsp;ennoyerêt deux: ^ coureurs deuant : qui rapportèrent que c’eftoient leurs ennemis. Quand ils o^rjnc ces nouuelles fi ce partirent de leur embufehe chacun,en écriant,Roye,au Seigneur dé surprin^ (^ Roye. Et fc partirent les Cheualiers deuant Monfeigneur de Roycj fa bannière deuant prifi du s ire de luytoute déueloppéc,meflîreFlamon de Roye fon cohfin,meffirc Louis deRoberfart, Gommegines, le Chanoine de Robcrfart,fon frere(qui eftoit Efcuycr)mcifirc Triftan de Bonrie-rOyé parlesetgneur amp;nbsp;les autres, chacun félon fon eftat,fonglaiuc en fon poing, amp;bailfez les fers des lîces, ‘^‘ß.°J'^ Fran-dcuersleurs ennemis, eg écriant Roye,aü Seigneur de Roye. Quand lè Sire de Gom- ^'“^’ megines fe veit en ce parti,amp; ainfi hafté, fi fut tout émerueillé. Noh-pOurtât il eut bon aduis, amp;nbsp;hardiement d’arrefter, amp;nbsp;d’attendre fes ennemis: amp;nbsp;ne daignèrent luy ne les fiens fiiir.Si baiflerent leurs glaiues amp;nbsp;fe meirent eh ordonnance dé Combattre.Là vin-drent les François,bien mótez:amp; fe bouterêt roidement en ces Angloisamp; Gafeon^qui-

-ocr page 244-

»218 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V 0 L V M E

nauoiet mie t*op grand’route: fi fut de premiere venue le Sire 4e Gommegines meins» de coup de glaiue;amp; n’eut oneques puis efpace,cnlaplace de remonter. Là femcirent en deffenic luy amp;nbsp;fes ^ns,moi*lt vaiilammét:amp; y fit maint belle appertife d’armcs:mai5 finablement le Sire de Gommegines ne peut durer: fi fut prins ô#fiancé prifonnier, amp;«' deux Efeuyers de Gafeongne auecques luy^ui moult vaillamment fc combattoient,^ enuis fe rcndoient:mais par force les cy uint rcndrc:autrc^ct ils otiflqnftfefté tpez^ioü. •que Chriftofle de Mur,vnbon Efeuÿenquiportoit le pérfan du Sire tic Gommegines. A bricfparler,ceux,qui là eftoict/urent tous morts ou prin# exceptez leurs varletsiqm fe fauuerent à bien fuir: car ils eftoient bien montez: amp;nbsp;aulfi on ne fit point de chace a-pres eux: car ils entendirent à plus grand’ chofe.

Comment le Sire e/e Jtoye ^fa route eléco»/îrettt le rejle ilesge»s du Sire de Gommegiuei’. (^tomme^ÿ le chaßel de Commercy fut prins, (^ la garn/fi» rendue à la 'volonté des

C H A P. C C I X.

QVand ces Chcualiers amp;Efcuyers eurent prins le S cigneur de Gómcgincs,amp;: rué ins ceux qui auec luy eftoient ifl’us du village, ils ne voulurent arrefter:mais brochcret des cfpcrós,amp; fe meirêt au village deflufdit,en écriant Roye,au Seigneur de Roye. Dót fiy'ent tous ceux,qui là eftoient,cbahis,quand ils fceurent leurs ennemis fi près d’eux:2i amp;nbsp;eftoient la plufpartdclârmez, amp;nbsp;tous cfpars fine fe peurent rallier, ne mettre en-fcmble. Là les prindrent les François à vo^^j^é, en granchcs,cn logis,amp; en fours:^/ eut ledit Chanoine de Roberfart plufîeurs prifonnicrs: pourtant que les bânieres le co' gnoilfoicnt micux,que nul des autrcs.Bien eft la vérité qu’il en y eut aucuns,qui fe reçu* Icrent en vne petite forte maifon,cnuirónéc d’cauë,qui fied en ce village de Habergny amp;nbsp;confeilloient aucuns, qui dedans eftoient, qu’on fe deffendift: amp;nbsp;y mettoient bonn® raifon,cn difant,Ccftcmaisó eft affez forte pour nous tenir,tât quclcRoy d’Angleterre (qui eft deuât Reims)orra nouuelle de nous:amp;,fi toft qu’il pourra fauoir que nous fom®^ icy,opprcfFcz des François,!! nous enuoyera conforter fans nulle doutc.Lors refponi' rent les Anglois,qu’ils n’eftoient mie afleurez:car(dirêt iis)ccftc maifon eft toute plate, amp;nbsp;enuironnée de noz ennemis.Là eftoientles compaignons en debar,amp; enfftrif entr® eux.Là vindrêt le Sire de Royc,amp; les Scigneurs qu^eur dirét.Oycz,Seigneurs. Si vous vous faites aflaillir tant ne pctit,vous eftes morts fans mercy: car tantoft vous predrooS de force. Si que par ces parolles,oufcmblables,furétpluficurs ébahis:amp;mefmemétl®s plys hardis :amp;: fe rendirent tous ceux qÄ dedans eftoicnf,fauucs leur vies. Si furent tous prins prifonniers, amp;nbsp;menez au chaftel de Coucy, amp;nbsp;es garnifons prochaines: dont!®* ^^ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;François eftoient parfls.Cefteaduentureaduint à Môfeigneur de Gommegines,amp;ù^

delapr^T ’■outc,cnuiron Nocl mille trois cens cinquâtencuf.Dcquoyle Roy d’Angleterrcfquâ^ stigneurde '* ülcfceut) futmout courroucé: maisamendcrnelepeut,quantàceftefois. Or reuenós Gommegines. au ficge de Reims,amp; parlons d’vnc aduenture, qui aduint a meflire Barthélémy de Bru* ncs:qui auoit alfiegé la tour amp;nbsp;le chaftel de Commcrcy : amp;nbsp;vn CheualierjChampcnoiS, cftoit dedans: qu’on appeloitmelfircHenry devoir: amp;nbsp;crioit Vienne.

Cefiegetenant deuantReims,eftoientles Seigneurs,les Cótes,amp;les Barons,cspays de la marche de Reims (fi-tpmme vous aucz ouy compter cy-deflus) pour mieux . nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;à leur aife,amp;pour garder les chemins,que nulles pourueâces nentraffent en ladite cité:

r« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^dlcmcnt que ce Cheualicr meffire Barthélémy t de B5ncs,à grand Baronnie d’AngR*

de Bru”ncs^^ terre,eftoit,à tout fa charge amp;nbsp;fa route de Gens-d’armesamp; d’Archers,logez près de C5-femme e^ tous mercy,vn«noult bel chaftel qui eft à l’Archeucfque de Reîs:lequel Archeuefquey meit les (hapjela en^amifonle Cheualierdeflus-nómé,amp;aufli plufieurs bons«ompaignôs,pourlegar-lataidedePoi- der amp;nbsp;deffendrecôtre leurs ennemis. Cechaftelnedoutoitnulaflaut:carilyauoitvnc ^^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tour carrée mail cm et grofle amp;c dp elfe de mur,amp; bien garnie d’armes de deffenfe.Quûd

meflire Barthélémy (qui le chaftel auoit afliegé)rcut bien aduifé amp;nbsp;confideré fa force,amp; la maniere que par aflaut il ne le pourroit auoir,il fit appareiller vne quotité de mineurs (qu’Il auoit auecques luy,amp; à fes gages) amp;nbsp;leur commanda qu’ils fiflcntleur deuoir delà le chaßeau de forterefle miner, amp;nbsp;que bien il les pay eroit: lefqucls refpondirint qu’ils le fcroient tref-^‘r'a^pLth nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Adonc entrèrent les ouuriers en leur mine: amp;nbsp;mincrent continuellement,

kmydt Brunes ”“**^ amp;nbsp;iour : amp;nbsp;firent tant, qu’ifs vindrent moult auant fous la grofle tour: amp;,à la mefure eu de Sennes qui!sminoient,ilscftançonnoicnt: amp;nbsp;n’en fauoientrien ceux de dedans.Quandfisfu-Onglets. ’ rent^u deflus delcurminc,tantquepourfairercnuerferlatourquandils voudroiét,us |

-ocr page 245-

DE ’ F R O LS’S A-RTT.


2tgt;


vindrent à meffire Barthélémy de Bonnes:Sé lüy dirent,Stte,noüs auohs tellemehtàja-patcillé noftre ouurage^ue cefte grofle tour trebufehera quand il vous j^aira. Or bien (refpon dit le Cheualicr)n’en faites plus,fans ni on commademenr. Et ceux direntjV0-lontiersi Adonc monta ledit Cheualier. Sé em mena lehaji de GuifteUes auee luy(qui e-ftoitde fes compaign«ns)6é fen vindrentiufques au chaftcl. Mlt;ÂiroBartheiemy fit fi-, gne qu’il vouloir parlementer à ceux de deerns» Tantoft meftire Henry fe tira auant, Sé fenyintauxeu^rcaru^ Sé dftnanda qu’il vomoiù le vu cil^dit melfirc Barthélémy) que Vous'TSus r^ndezTou vous c^slt;ous morts fans rcmede;iE!*Gommcnt(dit le Cheuälier

Françoi.s qui fe print à rire)^ous fommes bien pourucus de routes chofes: Sé vo.ns voulez que nous nous rendons fi fimplement:cc ne lèraiajdit melfirc Henrys Certes,'fi vous nbsp;nbsp;- ’ “ eftiez informez en quel parti vous eftes (dit le Cheualîcr Anglois) vous vous rendriez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ tantoft àpeu de parolles.En quelpartifommèsnouSjSirc?^fpondit Ic.Chcualier François. V ous iftrez hors.(refpondic meflire Barthélémy) Sé ie le vousmónftreray pàrcon-didons Sépar alfemace. Melfirc Henry entra en ce traité: Sé crcutle-Ch'e«alier Anglois,

Sé ilfit hors du forr,luy quatrième tant fculemcfat:Sé vin»!à ou meflirè BarthelemySé le- jgt;fj^„„^ß, han de GuifteUes eftoient.Sitoft comme ils furent là vérins, ils les m'encrent à leur-mi- (j ^„efeù sar-:. nc:amp; leur monftrerét corne la grolfe tour ne tOnoit plus que fiir ’eftâçons de bois. Quad thekmj de son le Cheualier François veit le peril,il dit à melfirc Barthclcmyi Certainement vous aviez nés à ceux de bône caufe:ce,que fait en auez,vient de grand’ gentillclTe. Si nous reridons à voftrevo- Commeriy. lonté. Làles print meflire Barthélémy, comme fes prifonniers: Sé les fit tous hors deîa tour partir^Sé vus Sé autres,Séleurs biens^i^.-Sé puis fit bouter le feu enla iîaine.Si ardi-rentles eftançonsiSé puis,'^uand ils furent tous ars,la tour (qui cftôJcmàMement'gfolfcy ouurir,6é fe partit en dcux,Sé reUerfa d’autre part. Or rlt;»gardez(dit'inclfire Barthélémy a meflire Héry f de Vaux,Sé à c.eux-d!elafortGreire)fi ie vouS'diloye vérité. Sire,Oüy:noüs -[Parduant de demourronsvozprifonniers,àvoftrevolonté:Sé vous remercions devoftre courtoifie: Noir-M^w/ff car,fi laques Bons-homs euflent ainfî de nous eu Taudefids ytuevous auez ores en,ils ne ß^^^S^ ^* nous euflent mie fait la chofc pareille que vous auez. Ainfi fitrent prinsles compaignoS’j^ vTik”*«?-deJagarnifondcCommercy, Sélechaftcl effondré. F, r - /o 'o/dimj d r u-l .. . ' tous les Exëpl.

Cam^e^t^^tpres ce ^^e le Rôy ii'J/^^leterreß fut parti defeitiiSy bk lefe^éefbiUl^afa (^ nbsp;nbsp;quot;^^-^^ ^^ ^^ ^^^'^

e^Ha tôut le pays ou ilpajp: (^^comment iiviuta i^guiZ/oif-y^j ßiouriia: ^ iiesgrafjs glt;fy»ifigt;»si^tf’ilff/e»a aprèsfi/iôjh^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cakK ' c e x. y

LE Roy d’Angleterre fe. tint au fiege,deuant la cité de Reims,bien le terme de fept fe- ^^^ lt;^.A»-maines^ou plusemais emeques ne fit afiàillir,»c peu ne petit:car il euft perdu fa peine.

Quand il eut là tant efté, qu’il luy corhmencà à ennuyer, amp;nbsp;que fes gens ne trouuoient |^pS,^/7*^'«£ plus riens que fourrager,amp; perdoient leurs cheuaux,amp; efioient à^rand malaife de tous Bat-fur-A^ viures,ils fe délogèrent,^ fartouterent comme au deUant,amp; fe meirent au chemin,par hefinitüj deuers Chaalons en Champaigne:ôc palTa ledit Roy amp;nbsp;fon oft tout aftez près de Chaa- meilleur: com-lós amp;nbsp;fe meit par-deuers t Bar-le-Duc,amp; après par-deuers la cité de Troyc;amp; vint loger ^'^lt;juetlt;gt;ns les aMcry-fur-Seine:amp; eftoittout fon oft entre Mery amp;nbsp;Troye: oul’on compte huit lieues. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ '^

Entandis qu’il eftoic à Mery-fur-Seine3fon Cóneftablc cheuaucha outre (qui toufiours auoitla première bataille}amp; vint deuant Sainól-Florétin(dont meffire Oudart de R«n- |ç.£)uc cy eftoit Capitaine) amp;nbsp;y fitvn moult grand aftaut:^ fit,dei^ntla porte de Ia fortereift?, ^„net. 8j. déuelopperfabaniere(quieftoitfaified’or Sé d’azurjàvn chefpalle,les deux courroyes f jljauen couronnez de geronnes en vn efeuffon d’argent emmy la moyenne) amp;nbsp;eut grand aftaut Dampierre, Sé fort: mais riens n’y conquirent les Anglois. Et vindrent ledit Roy d’Angleterre, Sé ’’^‘‘'^ la ßua-tout fon oft: amp;nbsp;fe logèrent à Saind-Florentin, Sz entour, fur la riuiete de * Moufon, Sé, ^'‘’” ^J^””’^ quandils fen partirent,pgr-deuant Tonncrrc:amp;là eut grand affaut Sé dur:Sé làfuÂa vil- ,-^ ƒ ^‘*^’.. ic de 1 onnerre punie par rorce, amp;nbsp;non le chaftcl. Mais les Anglois gaignerent le corps^;, ainßenri de la ville de T onncrre:Sé y trouucrent plus de trois mille pieces devin: qui leur firent çer. ^i^uoj îe grand bien. Adonc eftoit dedans la cité t d’Aufierre le Site de Fiennes, Conneftablcßtis maimenat de FranGC,à grand foifon de Ges-d armes. Le Roy d’Angleterre Sé fon oft ferepoferêt eonßrme par dedans Tonnerre par cinqiours,pour la caufe des bons vins qu’ils y anoienttroWnez: Séaifailloicntfouuentlgchaftel: mais il eftoit bien garni de bons Gens-d’armes:deft^,^j’ ^-^ß^ quels melfirc* BaudoinDénekin,Maiftre des Arbalefticrs,eftoit Capitaine.(friand ils [[rrompulncê furent bien rcpofez Sé refrefehis en la ville deTonnerrc?ils fen partirent Sé pafterentla nef-riniere d Armécon:Sé laiftà le Roy d’Angleterre le chemin d’AuHerrejà la droite main: ^^noet, 84.

-ocr page 246-

220


PREMIER VOLVME


-ocr page 247-

DE FROISSART.

221

amp; gifoient amp;nbsp;logeoient «u pays,ou ils vouloicnt deux nuióts ou trois,fans«ftre détour-bez de nulluy:amp;: puis Ten venoiét loger,rcpofcr,amp; rafrcfchir,en leurs forterelTeSjà Che-ny.Bié eft vérité que tous les feigneurs d’enuiron,Cheualiers amp;nbsp;Ecuyers,le mcnaçoiét moult fort: amp;: aflemblfercnt amp;nbsp;aflignerent entre eux plufieurs ioumées, pour venir aux champs,amp; venir ^ic^r ledit meflire Eufta^à Cheny: mais oncques n’en fut riés fait, ac|im:y^qi^dcsa;ôpaignoi^qiii ne faifoient n^Ct amp;iour fors fubtillicr,amp; aduifer cô-menfils pourrolent prendre te (Ânbler villes amp;nbsp;fOTtcrelfeSjS^ quelle part ils fe tireroient * pour mieux gaigner,vindreiit de nuiâ à vne forte vil!camp; bon chaftehqui fied en Laon-nois:airez près de Montagu,en tresforts marefts:amp; appelle l’on ladite fortereffe Pierre-pont:amp;eftoientadonc,dedans,grand’foifon de bonnes gens dupaïs:quiy auoientmis le leur fut la fiance du fort lieu. A l’heure que ces co mpaigmyis de Cheny vindrent là,lc guet eftoitiatout endormi.Si fcmeircntlefdits cópa!gnons,par conuoitife de gaigner, parmi ces forts marefts,à grand méchefamp;vindrentiufques auxmurs:amp;f uis entrèrent en la ville: amp;nbsp;la gaignerent fans deffenfe: amp;nbsp;là déroberez toute à leur volon^. Si trou-ucrentplus d’auoir,qu’en nul lieu ou ils euifent efté: amp;,quâd il fut grand iour,ils ardiret laYille;amp;partirent:amp; fen vindrent à Cheny,bien fournis de grand pillage,

Defpropiedes d» Coriieldr t^’^uig/fon: (jr t^e l'embu/chefaitefur ceux,^Hi ifirefit de Paris, par les ^»gleis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccxi. •

EN ce temps vn Frerc-mincut,plein d^g^phd’ clergie,amp;de grand entendement,en la

cité d’Auignon eftoit:qu’on appeloit Frere lehâ de Rochctaillade:lequel Fjpte-mi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^^^^

neur le Pape Innocent fixiéme faifoit tenir en prifon, Su chaftel de Baignoux, pour les ^ofhetMila*, grandesmerueilics qu’il difoit à adueninmefmement amp;principalemêtfur les Prélats amp;nbsp;^quot; Prefidens de Sainfte-Eglife,pour les grans fuperfluitez amp;nbsp;orgueil,qu’ils dcmenoient:amp; auffifur le Royaume de France amp;nbsp;furies grans Seigneurs de Chreftientéjpour les grandes opprelTions, qu’ils faifoient au commun peuple. Et vouloir ledit frere Ichan prou-lier faparolleparrApocalypfe,ôcparlcs anciens liures des Sainds Prophetcs;quiluy c-ftoiét ouuerts par la grâce du faint Efprit:fi qu’il difoit mout de chofes:qui fortes eftoiéc a croire.Sftti veoit on bien aducnir aucunes,dedans le temps qu’il auoit annoncé: amp;nbsp;ne les difoit mie côme Prophète:mais^s difoit parles anciennes efcritures,amp;par la grâce du faind-cfprit;qui luy auoit donné entédement de declarer toutes ces anciennes Prophéties,pour annoncer à tous Chreftiens l’année amp;nbsp;le temps qu’elles deuoient aduenir. Ft en fit plufieurs liures,bien didcz,amp; bien fondez de grand’ fcience amp;nbsp;de clcrgie: def-quels l’vn fut fait l'an mil trois cens quarantcfix:amp; auoit eferit dedâs tant de merueilles, que fortes eftoientà croire:iaen euft on veu plufieurs chofes adiftnir.Eqquand on luy demandait de la guerre aux François,il difoit que ce n’eftoit riens de ce qu’ô auoit veu, aupris de ce qu’on verroitxar il n’en feroit paix,ne fin, iufques à tât que le Royaume de France en feroit exilé amp;nbsp;gafté,par toutes fes parties amp;nbsp;regions.Et tout ce a l’on bienveù aduenir depuis:car leNoble Royaume de France a efté gafté amp;nbsp;cxilé(amp; paqefpecial au termine que ledit Frere-mineur y mettoit, l’an Ivj.l’a Ivij.l’an lviij.amp;l’â lix.) amp;nbsp;toutes fes rcgions:tcllement que nuis des PrinecSjne des Gentils-hómes,ne f ofoient môftrer lt;f6-treles gens de bas-eftar,airsmblcz de tout pays,venus l’vn iprcs l’autre,fans le Chefd? haut hómc:amp;auoient ledit Royaume de Fracc,fans nulle deffcnfc,à leur volonté, ainfi côme vous auez ouy;amp; élifoient fouuerains Capitaines entre eux,par diuerfes marches: aufquels obeiffoient ceux,qui fe mettoient en leur cópaignie:amp; faifoient certaines con-ucnances,lvn arautre,deleurroberie amp;nbsp;pillerie, de leurs rançons amp;nbsp;des prifanniers: amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

en trouuoicnt tant,que 1« Capitaines deuenoiéc tous riches du grâd auoir qu’ils Äfem-bloicnt.Le deftufdit Roy cftoit logé au bourg4a*Roïne,à deux petites lieues de Paris:amp; t^ ^^y d'^n^. tout fon oft contrcmont,cn allant vers Montlehcry* Si enuoya ledit Roy,cntandis qu’il ^Itterre In^è cftoit la,fesHcraux dedans Paris,au DucdeNormâdie(quify tenoit,àtoutgransGês- au Bourg-la-^ darmes)pourdemander bataille:maisIcDuc nelaluy accordapoint:ainçoisles mefta- rpnM fieux gets fen retournerct fans riens faire.Quad le Roy veic qu’il n’iftroit point de Paris {Jour l^quot;*^fP*^^ ^^ le combattre,fi en fut totit courroucé. Adôc fanança ce bon Cheualier meffire Gautier ■^‘’”^ ‘ de Manny,amp;: pria fon Seigneur,qu’il luy voufift laiücr faire vne cheuauchée amp;nbsp;enuahie, iufques aux bailles de Paris:amp; le Roy luy accorda:amp; nonnna perfonncllement ccux,qui ailaflent auecques luy:amp; fit le Roy plufieurs Cheualicrs nouueaux: defqucls le Site de la Ware fut 1 vn,lc Sire de Siluacier,meflire Balaftrcqncifirc Guillaume Torccaüx,t^fli-

.1 t iij nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 248-

222


PREMIER VOLVME.


re Thomas lei)efpcnfier,meffire lehan de Neufuille,meffirc Richard d’Oftmay, £c pin-fieu r s autres:amp;reufteftéColartd’Auberthicourt,fils à meffire Nicolle(car leroy le vou loit;pourtant qu’il eftoit à luy,^ fon Efeuyer de corps)mais ledit Efcuyer fexcufa:amp; dit Ecarmmimche ^'^ ^^ ^^ pouuoit trouAr fon bacinCt.LeSire de Many fit fon en[ip»ife:amp; émenaces nou-de Gautier de ucaux Cheualiers écarmoucher amp;nbsp;courir iu^ques aux bailles dc Paris. Là eut moult bo' Many, influes ncécarmouchc Sc dure. Carilyauoit^dasdemoultbo^^heualie^amp;Efcu^crsj^ auprès des pof moult volôtiers fuffent iffu^fe le Duc A N ormâdie l’euft “woulu eófentir.F out^ois les r« «le Paris. Gétils-hômes,qui eftoiét dedâs Paris,garderét la porte amp;nbsp;I^barricrc,tcIIcmct qu ils n’y . eurét point de dómage:amp; dura celle écarmouche iufques à midy: amp;nbsp;en y eut de naurez des vns amp;: des autres.Adóefe retrahit le Sire de Mâny:amp;emmena fes gés à leur logis:ßc fe tindrét là encores ce iour^ celle nuit cnfuiuàt.Aulédemainfe délogea le Roy d An-^de^Bourada-^ gleterre:amp; print le chemin de Môtlehery» Or vous diray quel propos aucûs Cheualiers r^ne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Angleterre fit de Gafeogne eurét à leur délogemét. Ils fentirét dedâs Paris tât de gé- . tils-hôme^qui fuppoferéteeqti aduint: c’eft qu’il en fortiroit aucûs ieunes auéturcux, . pour éprouuer leurs corps, amp;pour gaigner» Sife meirét en embufehe bié enuirô deux cés homes armez,tous d’élite, Anglois amp;nbsp;Gafcós,en vne vuide maifon,à trois lieues de Paris.Là eftoit le Captai de Buz,melfire Aimenó de Pómiers,amp;le Sire de Courtó,Gar-côs:amp;,An^lois4e Sire dcNeufuilleJeSire dcMôi:bray,amp; meflireRichard de Pótehaf' don. Car fix Cheualiers fouuerains cftoict de cefte cmbufchc.Quand les Frâçois,quii'' tenoient dedans Paris,veirentle délogemêt^j^oy d’Angleterre,fi ce cueillir et aucuns ieunes CJieualiers:amp; dirct entre eux,C’eft bo^e nous iflbnsTecrettemêt horSjamp;pour-fuyuôs vn petit loft du Roy d’Angleterre, à fauoir fi nous y pourrions riens gaigner. Si furent tantoft d’vn accord: fi que melfire Raoul de Coucy, meffire Raoul de Reiuenal, le Sire de Monfaut, le Sire de Helay, le Chaftellain de Beauuais, le Begue de Villaincs, le Sire deBeaufiers,lc Sire d’Vlbarin, meffire Gauuain de Valouel, meflire Flament 3c Roye,meffire AzeUes de Caujlly,meffirc Pierre de Fermoifes,Pierre deSauoificSjamp; bié cent Lances en leur compaignie,iffircnt hors,tous les bien montez,amp; en grand’ volôtc de faire aucune chofe:mais qu’ils trouuaffent à qui. E t cheminerent tout le chemin du Bourg-la-R oyne:amp; pafferêt outre amp;nbsp;fe meirét aux châps,Tout le fray des chcAux amp;nbsp;des gens du Roy d’Angleterre:^ pafferent encores outre ladite embufehe du Captai amp;nbsp;de fa route. Aftèz toft apres qu’ils furentpafrez,rembuichc des Anglois amp;nbsp;desGafeons ÜÏ^ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hors amp;nbsp;alla auant,les glaiues abbaifrez,en écriant leur cry.Les François fe retournèrent

^Lh^es FrS ^^^^ eurêt grâd merueiHe que c’eftoit)*cogneurét tantoft que c’eftoiét leurs ennemis« pu furprins Si farrefterent tout coy:amp; fe meitent en ordónance de bataille:^ abbaifferét leurs gb'' par vne emhufücs^contrc les Anglo amp;nbsp;Gafcons:qui tantoft furent là: amp;nbsp;y eut de premiere encontre, che dit Captai forte iouftc,amp;pluficurs ruez par terre,d’vn lez amp;nbsp;d’autre: cards eftoiéttous forts,amp;bic ile suz^,pres montez.Aprcs celleioufteils tirèrent leur efpées,amp; entrèrentl’vn dedans rautrc:amp;cd-Four^-la-roj- menecret à abbattre amp;nbsp;à fcrir,amp; à donner grans horions:amp; là eut faite mainte belleapquot; pertife d’armes:amp; dura ce peignis vnc grand’ cfpace;amp; fut tellement demené,qu’on n* feeut à dire, vn temps, les François,oules Anglois, auront du meilleur:amp;par elpeciaU^ fu»lc Captai de Buz vn tresbon Cheualicr:amp; y fit,de la main3maintc appertife d’armes. Wnablement,les Anglois ^esGafeons fe portèrent fi bien amp;nbsp;fi vaillâment,de leur co' ftc,que la place leur dcmoura(car ils eftoientplus,de tant amp;nbsp;dcmy,que les François) ^ là fut,du cofté des Frâçois,bô Cheualier,le Sire de Câpremy.Si fe cóbattit moultvad-lâment defious fa bâniere:amp; fut celuy,quila portoit,occis:amp; eftoitia bannière d’arget, à vnc beutle de guelles, à fix merlettes noires, trois deffus amp;nbsp;trois deffous: amp;nbsp;fut le hire de CAnpremy prins en bon conuenant. Les autres Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers François (qui veirent la nial-aducntiirc,amp; qu’ils ne fe pouuoient recouur er) fe meirent au retour deuers Paris,tout en côbattant,amp; les Anglois apres,en les pourfuiuant de grand’volon-té.En celle chace(qui dura outre leBourg-la-Royne)furent prins neuf Cheualiers,que Banercts,qu'autres: amp;, fi les Anglois amp;nbsp;les Gafeons: qui les pourfuyooient, ne fe fuirent doutez de l’iffue de ceux de Paris,ia nul n’en fuft échapé: qu’ils ne fuffent tous morts ou prins. Quand ils eurent fait leur cmprife,ils retournèrent deueiÿ Môtlehery (ouïe Roy d’Angleterre eftoit ) amp;nbsp;emmenerent leurs prifonniers : aufquels ils firent très-bonne compaignic: amp;nbsp;les rançonnerait moult courtoifement, ce propre foir, amp;nbsp;les renuoyc-ren t arriére à Paris,ou là ou il leur pleut aller: amp;nbsp;les creur é t legércmét fur leur foy. L intention du Roy d’Angleterre eftoit telle, qu’il entreroit en ce bon pays de Beauffe, amp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fetrai-

-ocr page 249-

DE F RO 15 S A R T.

22^

fe trairoit toutbeUemëmfur cefte riuiere de Loire: amp;nbsp;fen viendroittout ^luy efté ra-frefchireuBretaigneduf^ues apres Aouft:amp;tatoft furies vendanges^qui eftoiêtmout belles apparens)rctourneroit,amp;viendroitde-rechefmctljelefiegeen France: Sclcmet troit cn Frartcc:c’eftaflRuoir deuant Paris.Car point ne vouloir returner en Angletcr-re(pource qu il en auoit parlé au partir fi allait)fi auroit à fon intention ledit Royaume ôdaifleroirpaHe^ort^relfi^fesgens(quig^refaifoientpourluyen France,cn Châ-P^ignê'en Poiéfou^en Ponth^U5en Vimeu,cn Vfflgueflin,amp;?en Normandic, amp;nbsp;en tout • le Royaume de France) amp;nbsp;c^ez les bonnes citez Scies bonnes-villes, qui de leur bonne volonté faccorderoient à luy. Adonc eftoient le Duc de Normadie à Paris5amp;‘fes deujt frétés,amp;le Duc d’Orléans leur oncle, amp;nbsp;tous les plus grans Confuls: qui imaginèrent bien le courage du Roy d’Angleterre, amp;nbsp;comment lüy amp;nbsp;f^ gens foulloient amp;nbsp;appau-urilfoiét le Royaume de France; amp;nbsp;que ce ne pouuoit longuement tenir ne fouffrir, car les rentes des Seigneurs amp;nbsp;des eglifes feperdoyent generallcmentpar to»t. Alors eftoit Chancelier de France vn moult fage homme amp;nbsp;vaiilâtxpd eftoit nommé meftire GuiD laiimé de Montaguæuefque de Therouenne: par lequel confeikon befongnS enFran-ceamp;bien le valoir en tous eftatSjjCar fon confeil eftoit bon amp;nbsp;loyal. Auecquesluyye-ftoient encores deux Clctcs de grande prudence: dontl’vn eftoit Abbé de Clugni, amp;nbsp;l’autre maiftre des Freres-prefcheurs;amp;: l’appelloit on frere Simon de Langres, maiftre Pourf ariens en diuinité.Ces deux Clercs,dernicrement nommez,à la premiere tequefte amp;nbsp;ordoi^ du traité de nance du Duc de Normandie amp;nbsp;de fes frj^,Sc du Duc d’Orléans leur oncle, amp;nbsp;de tout f,^^’ aceerdée le Grand-confeilcntierenfEt,fepartirentde Paris, fur certains articles de paix,amp;mefli- “ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*^

rc Hugues de Genéüe,Seigneur d’Autun,en leur compaignie : amp;nbsp;fen vindren? deucrs i‘t François et le Roy d’AngIeterre:qui cheuauchoit en BcaujTc,par deüers Galardon. Si parlèrent ces lu ^„gi„}^ deux Prélats amp;le Cheualicr au Roy d’Angleterre:ôc commencèrent à traiter paix auec luy amp;nbsp;fes alliez. Aufquels traitez le Due de Lenclaftre amp;le Prince de Galles, le Comte de la Marche,amp; plufieurs Barons d’Angleterre, furent appeliez. Si ne fut mie ce traité accompli(quoy qu’il fuft entamé) mais fut longuement demené : amp;nbsp;alloit toufîourslc Roy d’Angleterre auant,qucrant le pays garni. Ces traiteurs(comme bien confeillez) ne vouloit^t mie le Roy laiftcr,nc leur propos aneantir.Car ils veoient le Royaume de France en fi poure eftat,amp; fi greué, qu’en trop grand peril il eftoit, fils attendoyent encores vn efté. D’autre part le Roy a Angleterre demandoit amp;nbsp;requeroit les demandes fi grandes,amp; fi preiudiciables,que le Royaume de France en euft efté mout greué:amp; ne fy vouloient accorder les Seigneurs,pour leur h»nneur;fi que tous leurs traitez amp;nbsp;parle mens durèrent dixfeptiours, toufiours poUrfuyuans le Roy d’Angleterre les deftufdits Prelatsamp; le Seigneur d’Autun,mcflire Hugues de Genéue;qui m«ult bien eftoit ouy,amp; volôtiers, en la court du Roy d’Angleterre. Si fenuoyoient tous les iours,ou de iour en autre,Ieurs traitez,amp;tôus leurs procez,deuers le Duc de N ormandie amp;nbsp;fes freres, cn la cité de Paris,amp; fur quelle forme amp;nbsp;eftat ils eftoient,pour auoir refponfe quelle chofe cn eftoitbonneàfaire, amp;nbsp;du furplus comme ils fe riiaintiertdroyent. Ces parolles amp;nbsp;ces proccz eftoient confeillez fecretterrient ,amp; examinez fiiffifamment en la chambre du DucdeNorraandie:amp; puis eftoit eferit iuftement amp;nbsp;parfaitement,à l’intention duD^c amp;nbsp;parl’aduis de fondit Confeil,aufdits traiteurs.Parquoy rq|i ne palfoit rien, ne de l’vi» cofté ne de i’autre,qui ne fuft bien fpecifié,amp;iuftement amp;nbsp;cautemenu Là eftoient en la chambre du Roy d’Angletcrre,fur fon logis(ainfi comme il f éeheoit,amp; qu’il fe logeoit fur fon chemin,tant deuers la cité de Chartrcs,comme ailleurs)des deftufdits François grandes offres mifes auant, pour venir à conclufion de guerre, Sc ordonnance de paix.

Aufquclles chofes le Royél Angleterrc fut trop dur à entamer. Car l’intention (ie luy t^'fß^lfuKiir eftoit telle,qu’il vouloit aemourer Roy de Francefeombié qu’il ne le fut mie, ains m8u nbsp;nbsp;nbsp;-‘’f’i-^ar-

rut en celuy fien eftat) amp;nbsp;vouloir eftorer en Bretaigne,enBlois,amp;enTouraine,tcl eftat ^eiTes^t^/sTon’ tcomme cy-deftus a efté dit.Et,fi le Duc de Lenclaftre,fon eoufin(que moult airnoit,amp; „^^ vines,ainß croyoit)luy euftdéconfeillépaixà faire,ainfi qu’il la luy confcilloit, il ne fe fuft point ^uen chapai-accordé:mais il luy remonftroit moult fagement: ^ difoit, Monfeigneur, Cefte guarre, ^«f,f» Poiélou que vous tenez au Royaiÿne de France, eft moult mcrueilleùfc,amp;trop peu fauorable ^es autres pour vous. V oz gens y gaignent: amp;nbsp;vous y perdez le temps.T out confideré, fe vous y P'0’h»agueres guerroyez,félon volire opinion,vousy vferezvoftrevic,ftcuant que vous enviengnez iamaisàvoftreententc.SivoUsconfeille,enfâdisqucvousenpouuezifliràvoftrehon- pf^^g ^ Âtur,qucprcncz les offres que l’on vous prefente,car,MonfeigneUr,nouspouuons plus

.1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t iiij • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 250-

12'4


PREMIER VOLVME


perdre en vigour,que nous n’auons gaigné en vingt ans. nbsp;nbsp;nbsp;•

Ces paroi!es,belles amp;nbsp;fubtiles,quelc Duc de Lenclaftrcremonftroit fcablement/^ intention de bien,au Roy d'/^ig!ctcrre,coiiucrtircnt ledit Roy, par la grace du Sain^t' dp rit: qui y ouuroit ^iTuCar il aduint à luy,amp; à toute fa gent, li^ eftant deuant Chaiquot; trcs,quirnout humilia amp;brifafoncourag^ar, cntandisque cc^ traceurs Françoisal-Mtnaeeshetd loientamp;prefchoientleditRoyamp;fon Confcil, amp;nbsp;qu’encres nunc rd^onjy :^g^ealB ?A«Xf/^4 ^’^^ auoient euë,vne oragê,vne tempefte,^ vne foudre,’S grande amp;lî horrible 3efccæ paix^uifM^ cÜt^ucielcn l’oft du Roy d’Anglcterre,qu’ilfembloitpr^iremcnt quelefiedcdeult dtfiait î^ÿrf.finir.Car il cheoit fi groflès pierres,qu’elles tuoyent hommes Sz cheuaux : amp;nbsp;en furen*^ gede Erete^n^ Icsplus hardis tous ébahis. Adoncqucs regardalc Roy d’Angleterre deuersreglifcd^ fres chartrti. Nofire-dame de Chartres^ fe voua,amp; rendit denotement à Noftre-dame:amp; prompt amp;confdra(fi-commeilditdepuis)qu’il faccorderoit àla paix. Adoneques choit il 1°' gé en vn villa^,afrcz près de Chartres: qu’on appelle Bretigny:amp; là fut certaine ordon nanceamp;compofition faite amp;gettccdelà paix, fur certains articles,quicy enfuyuant font ordonnez.Et3pouf ces chofesplus entièrement faire amp;:pourfuiuir,les traiteurs,^ autres gens clercs en droit,du Confeil du Roy d’Angleterre, ordonnèrent fur la forint de la paix,par grande deliberation amp;nbsp;par bon aduis, vne lcttrc:qu’on appelle la Charta de la paix:dont la teneur f enfuit cy-aprcs.

’^^nnit. 85. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* La forme (^ la te/ieur (le la leu refaitefur la paix, qui futfaite ^Jeuatit Chartres, entf^

lesSojiseie Fraxee (^d’i^ngleterre^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre, ccxii.

^sicefh lettre T?Douard,parIagraccdcDicttRoy d’Angleterre, Seigneur d’Irlande amp;nbsp;d’Aquitain^) «e vensfemble XL à tous ceux,qui CCS prefentes lettres verront,falur. t Comme parles diflcntions,dc' tantbienfun- bats,difcords,amp; eftrifs,mcus,ou clpcrcz àmouuoir, entre nous amp;nbsp;noftretrefeher fief® duee et éclair- jg p^y jg France,certains traiteurs amp;nbsp;Procureurs de nous amp;de noftre trefeher aifse fl$ Edouard,Prince de Galles, ayans à ce fuffifant pouuoiramp; autorité pour nous, amp;nbsp;pouf dere7 »7^111 luy, amp;nbsp;pour noftre Royaume d’vne part, amp;nbsp;certains autres traiteurs amp;nbsp;Procureurs de ledetelsinfiru noftre-dit frcrc amp;nbsp;de noftre trefeher neuen Charles, Duc de Normandie amp;nbsp;Dauphin mesatoußtun dc Vienne,fils aifné de noftreditfrété Ic Roy de France, ayans pouuoir ôc^utoritéde efe',et e^ ence- fonpere,cnccftepartic,pourfondit pereamp; pour li^ d’autre part,ayentefté affembh^ res Jert/ubiet à Brctigny près de Ch artres. Auquel lieu ayt efté parlé,traité, amp;nbsp;accordé, * par les trai-a telUs tbftun ^£^^5 ^ Procureurs de l’vne partie amp;nbsp;de l’autre,furlcs diffenfions,débats,guerres,amp; dif w^Iff x ■ ffofdsdeuantdjts.EtquelesProcureuft de nousamp;de noftre fils,pour nous amp;nbsp;pour luygt; lesfBnt,^ù’tn ^^cs Procureurs denoftreditfrereamp;denoftreditneucu,pourfonpcrc amp;pourluy,ayéf leurferiitirrad iuré,furlcs saintes Etangilcs,tenir,gardcr,amp; accomplir ledit traité,comme ainfi nous tort de les leur l’auons iuré amp;iurerons,ainfi qu’il eft dit amp;nbsp;accordé audit traité. Et que parmi leditaC' e'claircir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cord,entre les autres chofes,noftrc frère de France amp;nbsp;fonfils deuantdits, foyent tenus

^nuot. 26. frayent pro mis bailler, deliurer,amp; delaiirerànousamp;ànozhoirsamp; fuccefleurs,àtoui* iours,Ies Comtez,citez,villes,Ghafteaux,fortcreires,tcrres,Ifles,rentes,reucnues,5^aU' très chofes qui fenfuyuent cy aprcs,aucc tout ce que nous tenós en Guicnne amp;nbsp;enGaf-e«ngne,à pofleder perpétuellement par nous,noz hoirs,amp; noz fucceffeurs,ainfi queleS Koys dc France l’ont toul^urs tenu,cc, qui eft en dommaine, en dommainc, amp;nbsp;ce qui eft en ficf,cn fief,par le temps amp;nbsp;manière cy-dclfous éclaircis. Ceftaflàuoir la cité,le chaftel,amp; la Comté dcPoidiers,amp;toute la terre amp;nbsp;pays de Poidou,enfcmble le liefde Thouars, amp;nbsp;la terre de Belle-ville: la ville amp;nbsp;le chaftel de Xaintes, amp;nbsp;toute la terre amp;nbsp;b Comté d^Xaindonge,par-deçà amp;nbsp;par-delà Charentc,auecquesla ville amp;forterelfc de * la R(fchelle,amp; leurs appartenances amp;nbsp;appcndâccs:la cité amp;nbsp;lechafteld’Agen,amp;lepays d'?\genois:la cité,la ville,le chaftel,amp; toute la terre de Pcrigourd,amp;tout le pays de Péri gueux:la cité,amp;le chaftel deLimoges,amp;laterre amp;nbsp;le pays de Limofin:la cité, amp;nbsp;le chaftel dc Cahors,amp; la terre amp;lc pays de Cahorfin:la cite, le chaftel, amp;nbsp;le pays deTarbe:la terrc,lc pays,amp; la Comté dc Bigorre:la Comté le pays,amp;la terre de Gaure:lacité amp;nbsp;le cha^el d’Angoulefme,amp; toutle pays d’Angoulmois:la citc,la ville, amp;nbsp;le chaftel dcRo-dais,amp;la Comté amp;nbsp;le pays dc Rouerguc.Et,fily a en laDuch^c GuicnncaucunsSei-gneurs(commcle Comte de Foix,lc Comte d’Armignac,leComte del’Ifle, le Vicomte dc Carmain,le Comte de Ptrigourd,le Vicomte dcLimoges,ou autres)qui tiennent aucunesterres dedans les mettes defdits lieux, ils foyent tenus nous en faire les hom-magcs3amp; tous autres fcruicesamp;dcuoirs,deuz à caufede leurs terres amp;licux, enlama-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nierc

-ocr page 251-

DE FROISSART.

225

nierc qu’ils ont fait le temps pafle:amp; que nous t’entrerons en tout ce,que nouSjOU autres des Roys d’Arigleterréjjuiciennement nousy unions riens eu.En après aj^ntauffi promis denousdelaiflerlà Vicomté de Montreul fur la mer, èn la manière que dutemps paifé 5 amp;nbsp;tout ce que nous ou autres des Roys dArigletçrre y ont tenu : amp;, quant à cé qu’en ladite terre dé Motreul ont efté aucuns débats furie parta^ d’icelle terre, noftrè frere de France nous ^t promis qu’il lé nous fera deelairer, au plus haftiueméht qu’il pourra^luy rcüenff en rranefjtem nous àycWrahifi promis deliurer là Comté de Pon-thieu ÿntieremenùfauf^ excepté que^fi ahuries chofes ont efté aliénées parles • Roys d’Angleterre,qui ont ^fté amp;nbsp;régné le temps pafte,amp; ont anciennement tenu ladite Comté amp;nbsp;appartenances à autres perfonnes qu’aux Roys de France, noftfedit ftere ne fes fuccelfeurs ne feront tenus dé les noüs rendre: amp;, fi lefdires aliénations ont efté faites aux Roys dé France:, qui ont efté pour le temps, fans aucun moyen, amp;nbsp;noftredic frere les tienne à ptefent en fa mairi,il les iaiflefa ànous entierement:excepté que, fi les Roys de France les ont eus par échangé à autres terres,nous dfcliureroris ànoftredit frere cé que l’on en a eu par échangejOiJ luy delaiftcrons It# chofes ainfi aliénées, mais, fi les Roys d’Anglererfe,qüi ont efté pour le temps de lorsjcn auoiènt aliéné tÂi tran/por té aucünés chofes en autres perfonnes que des Roys de France, amp;nbsp;quairifi elles fuftent depuis venues es mains de noftredit frere,oü aüfli par partage, il fié fera pas tenu fielet nousrendré:amp;auflîjfé les chofes delfufdites doiuét quelque hommage à nous ou à noZ fucGeflcurs,rtoftreciit frere lés baillera à autres.-qdi fions én feront hommage: amp;j filefdf-teschofes ne doyuent hommage à nos^dnous fücceneurs, il nous en baillera vntc-neurrqui nous en fera deuÄr,dedans vnÇnprochain ement venant,après qu’il fen fera parti de Calais.Item nous ayent fémblablement pron-gs laifter pofledér le chîftel amp;nbsp;la ville de Câlaisile chaftel,ville,amp;: Seigneurie t de Merle:lcs villes,chaftcaux,amp;Scigncu- t^»«w 7«e nés de Sangatc,Colloignc,Hamcs, w alles,amp; Oye^éeqùcsies terres bois, marefts*, * riuieres,rentes,reuenues,Seigneuries^aduofiéfons d’eglifes,amp;toutes autres appartenart ces amp;nbsp;lieux,entregifans entré lés mettes amp;nbsp;bournes,qui f enfuyuént:c’eftàftaùoir de C'a- ^^,^^ ^^^^^ ^^^^ lais iufques au fil de la riuiere,par deuant Grauclines:amp; aufti par le fil mefme de la riuié- ont parle lie ce~ re,qui cher au grand lac de Guincs,iufqucs à Fretin: amp;nbsp;d’illéc par la vallee,autour la mo- cy.-neantntoins taigné de (Vieilli,cncloant mefinés la motaigne: St auflî iufques à la mcr,auecqucs San- f‘ ”^ voHsefi gate,St toutes fes appartenances.Iton que poftederons aufti Ic chaftél,la ville, St toute 4‘^rerd auotr la Comté de Guincs,auecques toutes les villes, chafteaux , St forterefles, terres,lieux, hotniriageSjhomtnes5Seigneuries,bois,forefts,St droitures d’icelle, aufti entièrement jJpiaces dt comme le Comte dé Guines,dernierement mo«,le tint au témps de fa vie: St obéiront „ƒ ttftidc, ne les eglifes,St les bonnes-gens,eftans dedans Içs liniitations de ladité GorfiHé de Guifies ^uela dejerip-de Calais,de Merle,St des autres lieux dcftufdits,ainfi qu’ils obeiÄbyent à fioftredit fre- fio»,^ cotenue tc,amp;c au Comte de Guincs,qui fut pour le temps.Toütes lefquelles chofes,éóprinfcs enfi^^f’^’^^ ^’^fi^ ceprefent article,St enl’autre prochain précèdent dé Merle St deGaiais,nous tiédrons ^^^^n-^”^^quot; en dommaine:cxccptczlcs poflefliôs St heritagesdes eglifés:qui demourront aufdites 4gt;^/r^/X^ Eglifes entièrement : quelque part qu’ils foierit aifis, Strufti exceptez les heritages des ^^ie^ß^Ä^ autres gens du pays de Merle amp;nbsp;de Calais 3 iufques à là valué de cent hures de terre par letresdet Ann. an^lamonnoye courant au pays,St au deftbusftefqucls heritages leur demoUrront, u^f- 85.et Só^^ ce qu àla valué deftufditc,St au deiróus:mais les habitatios St lg;rkagcs,aftis en ladite vili»Ff««^‘‘quot;r note'i^ de Calais,St leurs appartenances, demourront en dommainé à nous:pour en ordonner ^^’‘^^ ‘*“'’‘^' à noftrè völonté,St aufsi demourront aux manans St habitans eri là terre,ville St Çom- quot;^^f^^””^^ th de GuineS,tous leurs dommaines entierement,St y reuiéridront pleinement : fauf cé à^t^^^ Cou-qui eft dit St déelairé paradant des confrorifatioris,mettess St bournes delfgfdites, eri fono-fie Bai-l’arfidc dé Calais.Item qge noüs tiendrons aüfsi toutes les Iftes adiaces aux terres païs ncs/f^akri St lieux allant nommez,cnfemblé St adecques toutes les autres Iftes ^ que nous fénicHis li,«» karlenlî au temps dudit traité. Et comme il y ayt aüfli efté pourparlé que noftre dit frere St /’lt;’»rSangatc fon aifné fils renonceront aux reftbrs St fouuerainetez,St à tout droir,qu’ils pourroyent CoHoignc, auoir és chofes deffufdites,St que nous les tiendrons comme voifiri, fans fini reftbrt St c^^^ji^ fouueraineté de noftredit frere,au Royaume de Frâce:St que tout le droit entièrement que noftredit freré a es chofes deflufdites,il noüs cédera, quittera, St tranfporteraperpétuellement à toufiours.Et aufti ayt efte poürparlé que fcmblablcmcnt nous St noftrè dit fils renonceroris expreflement à toutes les chofes, q^ü rie doyüent eftre baillées St deliurées à nous par le dit traidé: St par cfpccial au nom St au droit de la couronne d®

. 1

-ocr page 252-

226 ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P R E M I E R V o L V M E France,amp; du Royaume,amp; à l’hommage,fouueraineté amp;nbsp;domaine de la Duché deNo*^' mandie,del^ Comté de Touraine,amp; des Comtezd’Aniou Ô^u Maine., amp;nbsp;àlafouuC' jaincté amp;nbsp;hommage delà Comté de Flandres, amp;nbsp;à la fouueraineté amp;nbsp;hommage delà Duché deBrctaigne(cxceptéque, quand au droit, que le Comte de Montfort doit 5^ peut auoir en la Dutfté amp;nbsp;pays de Bretaigne, nous fanons refèr«é amp;nbsp;mis, par mots exprès,hors de noRre traité:fauftant que nous amp;nbsp;noRredit frerp,venu d’Angleterre à 0-lais,enordonnerionsfiàpoint, parbqiî*!!üuis amp;:confeil eft no^Bar^gt;n$, à ce depu^ • que nous mettrions à paix amp;nbsp;à accor^e Comte de MorJfort,- amp;nbsp;ndître cbuhifmcwl^ Charles deBlois:qui demande amp;chalangc droit à fheritage de Bretaigne) amp;nbsp;renont^c rons à toutes autres demandes,quenous faifions amp;nbsp;faire pourrions ,pourquelconQ^® chofe quccefoit(exceptéesles chofes deffufditesiqui doyuent demourecgt;amp;’ eRrebau' lées à nous amp;nbsp;a noz hoirs) amp;nbsp;que nous tranfporterós amp;nbsp;céderons tout le droit,que nous pouuons auoir en toutes le?chofes,qui à nous ne doyuent eRre baillées* Sur Icfquel' les chofes,ap^ÿ:s plufieurs altercations eues fur ce , amp;nbsp;par efpecial tendans à ce quell' dites renonciations^tranlport|j,ceffions,amp;: delaiffcmens deffufdits,foyent faits tant amp;“ toR que rftRredit frere aura baillé à nous amp;nbsp;à noz gens, elpecialement de par nous lt;1®' putez,la cité iSiile chaRel dePoi(Riers,amp; toute la terre amp;nbsp;le pays de Poidoigcnfcmbh 1^ fief de Thouars amp;nbsp;de Belle-ville ha cité amp;nbsp;le chaRel d’A gcn,amp; toute la terre amp;nbsp;pays dA^ genois:la cité amp;nbsp;le chaRel de Pcrigourd,amp; toute la terre amp;nbsp;le pays de Perigueux: U^t^ fcle chaRelde Caho,rs,ô^: toute la terre de Cahorfindacité amp;nbsp;le chaRel de Rodais,^ tout le pays de Rouergue.da cité amp;nbsp;le chaRc^ Xain(Res,amp; toute la terre de Xaindo»' geda cité amp;le chaRel de I.imogeSiamp; tout lep^s de Limofixt : amp;nbsp;ce que nous, ou autres Koys d’i^ngleterrejanciicnnemgnt auons tenu en la ville deMontreulfurnler,amp;es«P' partenance^Ttemila Comté de Ponthieu, toute entièrement î’fauf amp;nbsp;excepté la teneur de l’articlcjcontenu audit traité,qui de ladite Comté fait mentioniltem le chaRel, 2^1* ,ville, de,Gal^s:le chafteya ville,amp;la Seigneurie de Sangate^Colloigne,Harnes,W' les,amp; Oyc :auccques les terresjriuieresjmareftsÿboisjrentes^eigneùriesy^ autres choquot; fes,contenues en l’article /àiûmviwition de ceiltemle chaftcl, amp;nbsp;la ville, amp;nbsp;toute entièrement la Comté de Guines:aucçques toutes les terres,chaftcalix, villes, forterefleS) lieux,hommes,hommages5Seigneuries,bois,forcfts,amp; droitures,félon Iat«icur d.cl’ât ticle,en faifant mention plus pleinemct audit traitc:amp;aucc les Ides, adiacés aux terres pays,amp; lieux auant-nómcz:amp; auecques les autres fflts,qucjious tenios à prefent(G’eÂ^ ■ nbsp;entendre au temps dudit article,amp;de la paix)Pource que nous,amp; nodre frere le Roy ^^ France,dcuôs amp;: au0s promis,par foy ^ fcrmêtjlVn à l’autre, iccux traitez amp;nbsp;paix temS garder amp;nbsp;accôplir,amp; de non venir enc6tre,'amp;: que fommes tenus nous amp;noftrcditfff^ le Roy deFrancc,amp;ÿozfiIs aifnczdeiTufditSjparobligatiô amp;protncfle,amp; parfoy ^^^'^ ' ment a vnc part amp;nbsp;d’autre, faire certaines renôçiations l’vn pour l’autre, felonlafor®® amp;nbsp;teneur dudit article amp;nbsp;paix,dót la formeamp; teneur fenfuit.Itê eft accordé q le Roy lt;1® Frâce amp;nbsp;fon aifné fils le Rget,pour eux amp;nbsp;pour leurs hoirs à toufiours,amp;lepluftoftqu^ fe pourra faire fans mal engin,amp; au plus-tard dedâs la fefte de S. Michel,prochainemet venant en vn an,rendront amp;nbsp;baillerot audit Roy d’Angleterre,^ à tous fes hoirs amp;nbsp;û®“ f A me» dduts cc{fcurs,amp; tranfporteront en eux les hóneurs,regalitez, obciRances, homages, Ugcan* '}*^:‘^ p'quot;^'’'^^es,vairaux,fiefs, fcruices, recognoiffancesRermens,droitures,! main mife amp;nbsp;impede* re,toutes manières de iuriwidtions,hautes amp;nbsp;baffe s,reflors, fauuegardes. Seigneuries, mer «mixte ^ fouuerainctcz,qui appartenoient amp;nbsp;appartiennent, amp;nbsp;pourroyent aucunement ap-impére: aies partcnir,aux Roys amp;nbsp;à la couronne de Francc,ou à aucune autre perfonne, pour caufe Çron.de Fran. du Roy amp;nbsp;de ladite Couronne de France,en quelque temps que ce foit, es citez,villes, à peuptespour chal^aux,fortereffes,Ifles,pays,amp;licux, auant-nommez, oy en aucuns d’iceux, ou en ^‘^^ ^“' lours appartcnances,amp;appendancesquelsconques d’iceux,foient Princes, Dues, Vi-’twsd^nt ^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prélats d’eglife, Cheualicrs,Baros,

rutn amp;”nix- ^ obles,amp; autres qlcôques:fans liés à eux,leurs hoirs ou fucccffcurs,ou à la couróne de tu imperiù. Frâce ou autre que ce foir,retcnir ne referuer en iceux,pourquoy eux ou leurs hoirs amp;nbsp;fucyeffcurs,ou aucûs des Roys de Frâce,ou autre q ce foit à caufe du Roy ou delà couronne de France, aucunechofey puiffcchalangerou demantj^r, au temps aduenir,fut le Roy d’Angletcrre,fes hoirs ou fucceffeurs, amp;: fur aucun des vallaux amp;nbsp;fubiets dclfuf dits,pour caufe dcfdits pays délieux deflus-nommez. Auffi que toutes les auant-nom-mees pcrfonnes,amp; leurs hoirsamp;: fucceffeurs, perpétuellement feront hommes liges amp;nbsp;fubiets

-ocr page 253-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;127

fubiets du Roy d’Angleterre,amp; de tous fes hoirs amp;nbsp;fuccefleurs : amp;nbsp;auront ^ tiendront * iceux toutes les perfonnes,citez,CôteZjterres5pays,Ifles,çhafteaux,amp; lieux auât-nom-mez,amp;: toutes leurs appartenances amp;nbsp;appendances:amp; demourront pleinement amp;nbsp;p cr-petuellem ent,paifiblen»ent amp;nbsp;franchement,en leur Scigncurie,foilt;icraîneté,obciiran-. eG,ligeauté,amp; fubiedionxommelcspredec^eurs ,Roys de France les auoicntamp;tc-noyentauyemps p5iré:amp;: quelt;editRoy d’Angleterre, amp;nbsp;fes hoirs amp;fucccffeurs auront, SiÆtênïîflWf^ifîbT^mét amp;nbsp;perj.etuellemér,tous 1« pays,auant-nommez,en toute fran* • chife amp;liberté perpétuelle,egmme Seigneur fouuerain amp;nbsp;lige,amp; voifin au Roy de Frâ-ce, amp;audit Royaume de France: fans y eongnoiftre fouucraineté, ou faire obcylfance, hommage,reirort,amp; fubiGÓlion,amp; fans faire,au temps aduenir,aucun feruice,ou recon-gnoiiranGe,auRoy,ou à la couronne de Francc,des citez,Comtez,chafteaux,pays, ter-res,Ifles,lieux,amp; perfonnes deuant-nommez,ou pour aucun? d'icelles. Item eft accordé que le Roy de France amp;nbsp;fon aifné fils renonceront exprelTement auh^ts reffors amp;nbsp;fouuerainetez,amp; à toutes les chofes5qui par ce prefent tr^té doyuct appartenir au Roy d’Angleterre:amp; femblablcraentleRoy d’Angleterre amp;fonaifné fils renonct^ôt à tou- , ^.^ tes les chofes,qui par ce prefent traité ne doyuent eftre baillées ne données au Roy nbsp;nbsp;nbsp;^^, A^g d’Anglcterre,amp; à toutes les demandes qu’il faifoit au Roy de France: amp;par efpecialau Cemté-noni,audroit,aux armes,amp; au chalangede la couronne amp;nbsp;du Royaume de France: à i’hommage,fouueraineté,amp; DommainedelaDuché de Normandie, amp;nbsp;de la touché» 4eTouraine,amp; des Comtez d’Aniou amp;nbsp;dûMaine:amp; à la fouueraineté amp;nbsp;hommage de la Comté amp;nbsp;du pays de Flaftdres:amp; à touK^autres demandes, que le Roy d’Angleterre faifoit au temps dudit chalange,amp; faire pourroit, au ^emps aduenir, audit R chaume de France,par quelconque caufe que ce foit,: outre. amp;nbsp;excepté ce, qui par le prefent traité doit demourcr,amp; eftre baillé au Roy d’Angleterre, amp;nbsp;à fes hoirs. Ettranfporteronr, céderont,amp; dclailleront,rvn Roy à l’autre,perpétuelle ment, tout le droit, que chacun deux a,ou peut auoir,cn toutes les chofes,qui par ce prefent traité doyuent demeurer, ou eftre baillces,à chacun d’eux: amp;nbsp;quant au temps amp;nbsp;lieu, ou amp;nbsp;quand, Icfdites renonciations fe feront, parlcrôt,amp; en ordóneront,Ies deux Roys à Calais cnlèmble.Etpour-ce aufli quc«oftredit frere de France amp;fon aifné fils,pour tenir amp;nbsp;accomplir les articles 4e la paix amp;nbsp;accords dclfufdits, ont renoncé expreflement aux reftors amp;nbsp;fouuerainetez compris efdits articles,amp; à tout le drBit qu’ils auoient,ou auoir pouuoient,cn toutes les ^ jg^entende^ chofcsde{rufdites(que noftredit frere nous a baillées,! dcliurces,amp; delaiflees)amp; es au- pas reauméc t*^cs,quidorefnauantnous doyuétdemourer amp;aj^artenir par ledit traité de paix,Nous amp;nbsp;defaidt, parmilçfdites chofes »renonçons expreflèment à toutes les chofes, qui par ledit traité ^‘*gt;^ verbale de paix ne doiuenteftte baillées,à nous,pournous amp;noz hoirs, S^ à toutes les deman- quot;’^“^ amp;nbsp;par des,quc nous faifîons,ou poumons fairc,enuers noftreditfrere de France :amp; par efpe- Pï®”’^“^ ‘^‘^ cial au nom amp;nbsp;au droit de la couronne de France: amp;nbsp;du Royaumc,amp; à l’hommage, fou- ^^ t^n^s ac-uerainete,amp; dommaine delà Duché de Normandie,dcs Comtez du Maine, d’Aniou, cordé, c’efi h amp;nbsp;de Touraine,amp; à la fouueraineté amp;nbsp;hommage du pays amp;nbsp;de la Comté de Flandres, Jaunir dedas la ôc a toutes autres demandes,que nous fiflions,ou faire pourrions,à noftredit frere, parfefie s.Mkhel, quelconque caufe que ce foit:outre amp;nbsp;excepté ce, qui par ce prefent traité doit à nous ^}^ 1 .lt;gt;» dedas demourer,amp; à noz hoirs:Et luy tranfporterons,cédons, amp;nbsp;delaiflbns,amp;luy en nous nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*‘J^

Tvn en rautre,au mieux que nous pouuôs, tout le droit, qu’v? chacû de nous pourroit, ^J^^^attkle’Üti ou pouuoit auoir, en toutes les chofes,qui par ledit traité de paixdoiuctdemourer,ou autre lettre* de eftrebaillez, à chacû de nous:en referuât aux eglifes,amp; aüx gés d’Eglife, ce qui à eux ap faillant en èef^ partient,ou pourroit appartenir;amp; que tout ce,qui a efté occupé amp;detenu düleur,pour cj,eemmeenle occafion des guerres,leur jpit recompenfé,reftitué,rendu,amp; deliuré:Et que 1Â vil^s amp;nbsp;peurdp^eeueit fortereffes ^S^ toutes les habitatiÓs,amp; les demourans en icelles,foient amp;nbsp;demoutent an/quot;'’^“/quot; d'teel telles libertezamp;franchifes,commepar allant eftoient en noftremain Si Seigneurie:Sé ^^)^p‘^r^de leur foit conferme pat noftredit frere de France, fil en eft requis: fi contraires ^^^^^^ ^^„^'^quot;'acalaii auxchofes deuatdites.Etfubmettôs,quâd àno’,toutes chofes de no’,amp; denoz hoirsamp; /e*ipC»r^’X fuccelfeurs,àlaiurifdidion amp;nbsp;coertion del’eglife de Romme:Et voulons amp;nbsp;Confent^ns Helre isôôi quenoftreSainélpcrele^ape conferme toutes ces chofes, en donnant monitions amp;nbsp;mandemens generaux,fur l’accomplilfement d’icelles,contre nous,noz hoirsôc fucccf-fcurs,amp; contre noz Communes,Colleges,VniuerfiteZ, 0*1 perfonnes fîngulieres quelf-conques,amp; en donnant fentences générales d’excômuniement, de fufpenfion, d’interdit, ou pourriôs eftre encourus par nous,ou par eux,par ce fait,amp;: fi toft qnous à euxfe-

-ocr page 254-

328


PREMIER VOLVME.


iöns ou attesterons,en occupant ville,chaftcl,cité, ou forte^fle, ou quelsconquesaU' tres choIes,Taiiant,ratifiant ou agréant,amp; donnant confeil, confort,faueur, ou aide cC' lémcnt,ou en appert,contre ladite paix. Defquelles fentences ils ne puiffent eure ab-loulsjiufqucs à ce q#ils ayent fait pleine fatisfadion à tous ceiw, qui par celuy fait au* ront foufîenü,ou fouftiendront3domma^.Et auccques ce voulons amp;nbsp;confentons i]U^ parnoftreditSaintperele Pape ( à fîiyjiR plus fermement foiftenu^,W‘ • uée ladite paix à perpetuité)toutes les payions,confed^ations, alll^nces'^ ô^coniieM' ces(comment qu’elles puiffent eftre nommées)au cas qu’lies puilfent eure prciudic«' bles,ou obuier à ladite paix,par quelque voye, au temps prefent, ou aduenir( fuppofe quelles furent fermées amp;nbsp;baillées par peines,amp; par fetmens, amp;nbsp;confermées de noUrs Saint pere le Pape^ou d’autre)) foyent caïféesamp;mifes an néant, comme contraires au bien cómun,amp; au bié de p?ix,improfitables à toute Chreftienté,deplaifances, à Diel’* Et qu’en tourmcns, en tels cas faits, foit relaté ou décerné, par noftre Saindl pef^ lePape3quenul ncfoittenu à^elsfermens,alliances, amp;conuenancestenir amp;nbsp;gardens^' deffendu^u’au temps aduenir n’en foyent faites de telles,ou femblablcs:amp;,fi de fait a“' cun attentoit ou faifoitle contraire,que dcsmaiirtcnant les cafîc,amorte, amp;nbsp;rende nul' Ies,amp; de nulle,valeur: amp;nbsp;neantmoins nous les en punirons (comme violateurs depaW par peine de corps amp;nbsp;de biens:fi-comme le cas le requerra, amp;nbsp;que raifon le voudrai D) fe nuns procurions ou fouAtions eftre fait le contraire(que Dieu ne vucille ) nous voulons eftre reputez pour mcnfongcrs,amp; délpyjux tenus:amp;voulons encourir en tel dut blafmc,amp;diffame,cómeRoyfacré doitenc^riren tel cas^amp;iurcrôsjfurle corps Icfus chrift,lSs chofes deflufdites tcnÿ',garder,amp; accomplir,amp; n’y contreuenir par nous,ci* par autre,en quelque caufe ou manière que ce foitiEt,à ce que lefdites promeifes foieut tenues amp;nbsp;accomplies,nous,noz hoirs,amp; tous les biens de nous 6cde noz hoirsiobligcô^ t deßajrauotr à noftredit frété le Roy de France amp;nbsp;à fes hoirs:amp; lurons furies Saintes Euangilcs, p^r ^uandlejf^y UOUSCorporellementtouchées,quenous parferons,tiendrons, amp;nbsp;accomplirons,toquot; de France lu^ cas delTufdit, toutcs les dcuantdites chofes, par nous promifes amp;nbsp;accordées, com®® rendrait et bail dit cft. Et voulons,au cas que noftre frerc, ou fes députez, au lieu amp;nbsp;au terme amp;' pari* leroitcejuedef manière que deflus eft dit,face fon deuoir, que deflors, au cas deffufdit, n^z prefem®^ quot;^^ r a ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quanque compris eft dedans,ayent tant de vigueur,effcâ:,amp; fermeté,corn®®

Nubien futen âtiroyêt noz autres lettres,par nous pronlifes amp;nbsp;ba?llé es, comme dit cft.Sauftoutcsfis tendre ^uHj amp;rcfcrué parnous^nozhoirs amp;nbsp;fucceffeurs, que lefdites lettres, deflus-encorporéeS ait^uel^ues ar n’ayent aucun etfcd,ny ne nous puiflc«t porter aucun preiudice ou dommage, iufqu®^ fieletferdut en à Ce que noftredit ff ere amp;nbsp;neueu auront fait,ehuoyé amp;baillé lefdites renonciations,paf eefie lettre: corn la manicte deflufditlt;lt;amp; auffi qu’ils ne f en puiflent aider contre nous, noz hoirs, Ôi Ibc-me lereße fern- cclfcurs,en aucune manieredinon au cas deffufdit.En tcfmoing de laquelle chofe,nous ^^^a'd^r ^^°^^ ^^^^ mettre noftre fcel à ces prefentes lettrcs,donnécs à Calais, le vingtquatrid-

roc iourd'Odobrcjl’an de grace Noftre-feigneur mil ccc*LX

cammed la ve nbsp;nbsp;Qi^nd cefte arriere-charte(qui fappellc Lettre de renonciation,tant d’vn Roy co-

ncéiefay trau nie del’autre)furefcrite,groffoyéc,amp;fecllec, on la leut amp;nbsp;publia généralement, en U weharribltmet chambre du Confeil,prefens les deux Roys deffus-nommez, amp;nbsp;leurs Confuls. Siée®' cerrampue. nbsp;nbsp;ilia à chacun eftre belle amp;nbsp;bonne,amp;bicn didéc,amp;bien ordonnée:amp;là derechef iur®’’^^

Icfdits Roys,amp;lcurdits aillez,fils,fur les SaintcsEuangiles,corporellement touchées,^ ftirle corps lefuchrift facré,tenir gardcr,amp; accomplir,amp; non enfrcindre,toutcslcs cho fèsdeffufdites. Depuis encores,parraduisamp; deliberation du Roy de France amp;nbsp;defon Ccfnfeil,amp; fur la fin de leur parlcmcnt,fut requis le Roy d’AngIeterre,qu’il voufift don-• rier ^ accorder vne commiflion generale:qui defeendift fui^ous ceux,qui pour le teps torioient,en l’ombre de fa guerrc,villes chafteaux,amp;fortereffcs, au Royaume deFrace: parquoyils euffentcaufe,cómandement,amp; cognoiffanccd’envuidcr amp;partir.LeRoy d’Angleterre(qui ne vouloir que tout bien jamp; bonne paix nourrir entre luy amp;le Roy de France,fon frere,ainfi q iuré ^promis rauoit)defccndit à cefte rcquefte legerement: K luy Sembla de raifonramp; cômanda à fes ges, qu’elle fuft faite fur la meilleure forme qu 0 pourroit,à l’entente amp;nbsp;diferetion du Roy de France amp;nbsp;defon^onfeil.Adoncqucs derechef fe meirent les plus efpeciaux du Confeil des deux Roys deffufdits enfemble:S^is futgettee,cfcrite,amp;groffoyéa^parraduis del’vn amp;nbsp;de rautre,vne cômifsion: dont: la te neurfenfuit. E d 0 v r n, parla grace de Dieu Roy d’Angleterre, Seigneur d Irlande, amp;d’ Aquitaine, à tous noz Capitaines,gardes de villes amp;nbsp;de chaftcaux,adherâs amp;nbsp;alliez, Ä nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftans

-ocr page 255-

DE FROISSART.


22^


ic C'


te ■

-e

Ü


lquot;


4 1

« i 5 C 5


eftans es parties de F race, tant en Picardie, en Bourgongnc,cnz\niou,enBerry,cn'Nor- ycesv^s,iuf-. mandie,en Bretaignegt;enlt;^uuergnc,en Champaigne,ou Maine,enTourainP) Se en tou- quesà d’autre tes les mettes Se limitations du dommaine Se teneure de France, falut. Comme paix Se f^TtidefaiHm^ accordfoient faits entre nous,noz alliez, Se adhéras,! d’vi^ part,amp;noftre cher frerele 'quot;ff,”^’ quot;“^ Rov de France, fes allitz,Se adherans, d’autre part, fur touts les deuats Se difeords, que ^^^t •” ? '9quot; nous auons eus au teps oafle, ou pournos au^h cnlcmblc,8e ayos iure,lur le corps relus ^i^^ig r^fa^^^g Cbrift.amp;auyi nojrctrefehe*fils aifné,Se autMn^z enfans,Se ceux de noftrefang,aucc j^^gßgig^^^g pluficursPmats,Barons,8e CÎieualiers,Se des plrn notables de noftre Royaume,Séauffi en*m7i. Abn^ ayentiuré noftredit frere,6elt;ioftre neuen le Duc de Normandie, Se noz autres neueux fes enfans,ôe plufieurs Barons,Cheualicrs,Se Prélats dudit Royaume de France,à tenir Se garder fermement la paix;Et comme ainfi foit,ou aduicnne, qu aucuns guerroyeurs de noftre Royaume,ou de noz fubiets,fe pourroy ent efforcé de faire ou d entrepredre aucune chofe contreladite paix,en prenant ou détenant fortereftes villes,citez,oucha fteaux,ou en faifant pillagcs,ou prenant gens,ou arreftant leurs corps,lews biens,!eurs marchandifes,ou autres chofes,faifans contreladitepafe( dequoy il nous déplairroit grandement,Si ne le pourrions ou voudrions fouffrir,ne palier fous ombre “e diffimu-lation,en aucune maniere)Nous,voulans de tout noftre pouuoir es chofes delfufdites eftreremedie,voulons,délirons,Se ordonnons,parla deliberation de noftreditCofeil de certaine fcience,qüc nuis de noz fubiets,ou allicz,de quelconque eftat ou condition qu’il foit,face,ou f efforcé de faire,contrela paix,en faifant pillage,prenant ou retenaift fortereffes, perlonnes, ou biens quelscqu^ies du Royaume oc France, ou d aucun de noftreditfrere, de fes fubi?ts, alliez, Si écrans ou autres quclsconques. t Et en cas .^^j^ ^^^-^ .^^ qui! f’en ttouue aucuns, qui facent contre ladite paix ^ Si ils ne laiffent, ceuent, Si nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;arruftton de

portent de ce faire,en rendant les dommages que faits auront,dedans vn mois apres ce fns en tous les qu’ils auront efté requis fur ce par aucuns de noz Officiers,fergens,ou perfonnes publi- Exem.farfuu ques,qucpar tel fait feulement,fans autre proccz ou condanatiô,ils foient deftorstepu nbsp;nbsp;nbsp;‘^ mots

tezbannis de noftre Royaumc,amp;de noftre pouuoir,Se auffi du Roy aume Si terres de no ^^^^^^’*^ ftredit frere,amp; tous leurs biens confifquez,8i obligez à nous Si à noftre dómaxnc:amp; fils 2

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pouuoient eftret routiez en noftre Royaume,nous cômandons,amp; voulôs expreffemet,

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que punitif en foit faite,corne de traiftres Si rebelles a nous, par la couftume dè faire en

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;crime de lefe maiefté,fans faire fur ce grace,remiffion,fouffrance,ne pardon.Et pareil-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lement le voulons faire de noz fubiets,de quelscôques eftats qu’ilsR y ent,qui en noftre

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Royaume,deçàamp; delà lamer,prendront,occuperont)Si detiendrôt fortereffes quclcô-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ques,contre la volonté de ceux,a qui elles appaitiendront,ou qui bouterôt feu,rançô-

\ nerontvilles ou perfonnes,ouferont pillages,ou roberies, ou emouueront guerres en nofttepouuoir,amp; fur nozfubiets. S i m a n n o n s,cómandons,Séenioingnons expreffemet àtous noz Sénefchaux,Baillifs,Preuofts,Chaftellains ou autres noz Officiers,lur quâque ils peuuét meffaire enuers nous,Sifur peine de perdre leurs offices,qu’ils publier ou facet publier,ces prefentes,par les lieux notables de leurs Senefehaufées,Bailliages, Preitoftez,amp;Chaftellenies'.8e que nul,ce mâdemét ouy Si veu,nc demoure en fortereffe qu’il tienne auditRoyaume de F rance,hors de l’or donâce du traité de la paix,fur peins àeftreennemy à nous Si a noftredit frere deFrâceiEt toutes les chofes dcffufdites garder Si facet garder entieremet, amp;nbsp;accôplir de point en poimiEt fachet tous,que fils e®. font negligens ou deffaillans,auec la peine deffufditc nous leur ferons rendre les do ma gesatous ceux,quipar leurs defautes ou negligences auront efté greuez ou dommagez.

amp; auec ce,les punirons par telle manier e,qu’il en fera cxéple àtous autres .En tefmoing defqueües chofes nous auons fait faire ceftcs nozlcttres patentes, données à Calais,le xxüij.iour d’Octobre,!’a^ de graceNoftre-Seigneur mil c c c* x. x. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«



De ce tjuifutfaitaCalaisentreles Roys de France (^ d’Angleterre,^cur la Dnche de Bre~ taigne,^ four quelques terres de feu Godeffroy de Flarcourt:(^ comment le Roy lehapar-tit de Calats,fourfen retourner librement enfes pays. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cïîà.ïgt;. c c x 11 x.

A Près toutes ces lettres faites amp;nbsp;diuiféessamp;: ces lettres amp;nbsp;commiflions délibérées amp;nbsp;.baiUéeSiSe R bien cordonné tout, par l’aduis deïvn Se del’ autre, que les parties fete-noycurpour contentes,vray eft eyuil fut parlé de meffire Charles de Bloisamp; de meîfrre lehandeMontfortjfurl’eftat dcBretaigneÇcar chacun i'euxreclamoit grand droitàa-uok enïheritagcdeBretaigne^SiCcpioy cpiclacnfuh parlernentCjSercgardé cornet on


-ocr page 256-

PREMIER VOLVME.


230

• pourroit toucher les chofes,amp; eux appaifer) riens n’en fut diffiniement fait,car fi coW' meienfus depuis inform é,le Roy d’Angleterreamp;lcs liens n’yeiuoient mie trop grande affeâ;ion,car ils prefumoyent que le temps aduenir toutes manières de Gens-d’armes, de leur coftc,partirovent amp;nbsp;viuderoient les garnifons amp;nbsp;forterelfes qu’ils tenoictapre' fent,amp; auoient tenues au Royaume de France,amp; fe retireroiêt quelque part que ce nift* amp;nbsp;mieux va!oit,amp;plus profitable eftoit,qA ces guerroy eurs amp;nbsp;j^iHciy-'s fe retiralfcnpcn la Duché de Bretaigne(qui eft vn des^-'Sspays du mondg^ bon pour tenir Gens-di^' • mes)que qu’ils vienfiffent en Angleterre, car leur pays e»pourroit efire perdu amp;nbsp;robe. Celle imagination fit alfez brief les Anglois partir le parleiaêt de l’article de Bretaigne dont ce fut peché,amp; mal fait qu’on n’en exploita autrement,car,fi les deux Roys voufif fent bien acertes,par l’aduis de leurs Confuls,paix eult efté ia faite entre les parties;Serc full chacun tenu à ce qu’or^uy eult dóné:^ fi eull melfire Charles de Blois receu fes en fans(qûi gifoient prifonniers en Angleterre)amp; fi euft plus longuemét vefcn,qu’il ne fit. Et pource qu’il n’en fut one riens,fait les guerres ne furent iamais fi grades en la Duché de Normandie,au deuant de l^ferdonnance de la paix des deux Roys, dont nous parler maintenant,comme elles ont efté depuis(fi-c0me vous orrez,en enluyuantjen rHiftot' re)amp;mefmes entre les Barons amp;nbsp;Cheualiers du pays dcBretaigne:quifouftenü ont!'’' ne partie amp;nbsp;l’autre.Si que le Duc H enry de Lenclaftre( qui fut vaillant Sire, amp;nbsp;fage, ^ imaginatif,amp;qui trop durement aimoitle Comte de Montfort,amp; fon aduâcement)(ht îft Roy lehan de Francc,prefent le Roy d’Angleterre,^ la plus grad’ partie de leursCô-’ ' a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- fuis,Sire,encores ont les tréues de Bretaigr^,aui furent pallécsamp;données deuant Re* £c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ncs,à durer iufques au premier iour de May.L?au-dedans erftoyera le R oy noftre Siff) par fon Ç^onfeil,gens de par hiy,^c de par font fils le jeune Duc meflire lehan deMont' fort,en France,deuers vous:amp; ceux auront pouuoir amp;nbsp;autorité d’entendre amp;nbsp;de préfir*: tel droit,que ledit mefsire lehan peut auoir ,delafuccefsion fon pere en la Duché d^ Bretaigne:fi q vousamp; voz Cófuls,amp;les noftres,mis enféble,en ordóneront:amp;,pour plu5 grâd’ feureté,eft bon que les tréues foient rallongées, iufques à la Saint lehan Baptift^ enfuyuant. Ainfi fut il fait, coin me le deflufdit de Lenclaftre le parleméta:amp; puis les au' très Seigneurs parlèrent d’autre matiere.Le Roy Iehan(quiauoit grand defir de retour neren Ffancc,comc e’eftoitraifon)móftroit au Roy d’Anglctcrre,de bó coffrage, tous lesfignes d’amour qu’il pouuoit,amp; à fonneueu lePnnee de G allés. amp;lc Roy d’Anglettr re autant bien à luy :amp;, par plus grâd’ confirmation a’amour31es deux R oys(qui parTot' donnance de la paix fappelloyentfreres)donncrcnt à quatre Cheualiers, tchacund^ chacim du '^ ^^^’' ‘'°^^’^^ fomme de huit mille fran«,François,par an, de reuenue : c’eft à entendre coftédefon pour chacun,dcuxmille.Et3póurce que la terre de Saint-Sauueurle Vicomte en Con' côpaignôja fiantin venoiten fin# et erre du cofté deuers mefsire Godeffroy de Harcourt,pardon) fomme e?-f. amp;parvendage que ledit mefsire Godeffroy en auoit fait au Roy d’Angleterre(ainficd' meileftcontcnucy-dcffusenceliure) amp;nbsp;que ladite terre eftoit hors de l’ordonnance lehan chaJos Ju traité de la paix,amp; côucnoir,à quicoque vouloir tenir la terre deftufdite, qu’il enfuR ■^é nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ho® me,de fief amp;nbsp;d hommage,au Roy de France,pour celle caufe le Roy l’auoit donée UiicotèT4 7e ^l'ofcruée à mefsire lehan Chandos(qui plufieurs beauxferuiccs luy auoit faits)amp; àfeS i{gt;}‘d’ ^n'rl. cqfans.Parquoy le Roy de France, par grande deliberation de courage amp;nbsp;d’amour,la «onferma amp;feella,àlapriej^ du roy d’Angl.audit mefsire lehâ Châdos,amp;àlapofteder corne fon bon amp;nbsp;droit heritage. Si cft-ce vne moult belle terre amp;rédable, car elle vaut bié vne fois ran3feizc cens fracs. Encore,aucc ces chofes,furent plufieurs autres lettres faites,amp; alliances:defquelles ie ne puis du tout faire métion, car durât quinze iours,ou enuirôfqu^ les deux Roys,leurs enfans,amp; leurs Cófuls,furent en la ville de Calais)y a-• nbsp;nbsp;uoit t®us les iours parlcment,amp; nouuelles ordónances,en rec^fermât amp;nbsp;allouât la paix amp;nbsp;lt;4’abondât,renouuelloiêt lettres, fans brifer ne corropre les premières: amp;nbsp;les faifoiét toutes fur vn datc,pour eftre pP feurcsamp;pP approuuées:defqllcsi’ay depuis veu la copie fur les regiftres delaChâcelleriedel’vnRoy amp;nbsp;de l’autre. Quand toutes ces chofes furent fi bien faites,diuifées,amp; ordônées,'q nul n’y fauoit,ne pouuoit,par raifon,riés de mander,amender,ne corriger,amp;qu’on ne cuidoitmie(parles grandes allianccsamp;: obligations,ou les deux Roys amp;nbsp;leurs enfans eftoient liez,amp; auoient iuré) que cefte paixfe ^Vfix'^mille 3euftbrifercommc elle fit(ainfi que vous orrez cy-apres,en enfuiuâtee liure)amp; queto* francs entmts ccux,qui deuoient eftrc oftagetpourlaredcmption duRoyde France, furent venus a noz^Exanfl. Calais, amp;nbsp;que le Roy d’Angleterre leur euft iuré de les tenir amp;nbsp;garder paifîblement en fon

-ocr page 257-

D Fl F R 0 I S S -A R Tlt;

231

fon Royaufiic,amp;: que les t lîx cens mille francs furent payez aux députez du Roy d’An- mais al ^if, gieterrede Roy d’Angle^rre donna au Roy de France vn moult beauamp; g’and foupper mont faitfi^, dedans le chaftel de Calais,amp; moult bien ordonné:amp; feruirent les enfans dudit Roy,amp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^’*°^

le Duc de Lcnclaftre,amp; les plus grans Barons d’Angletcrft,à nudechefs. Apres ce foup ^'quot;'^^ /'e(,;ijg perprindrent finalement congé ces deux n^les Roys l’vn de l’autre,moult gracieufe- ^^^-^^ Je/,are mentamp;amiablcnK't;amp;àf en retourna le Royt^^^nceenfon hoftel.Lelendemain(qui delà m^indet amp;.wi^^iiii4Kii»itSiraonamp;Sain*Iude)leRoydeI^neepartitdeCalais, Si tous ceux de .^^d^ veille fon cofté,qui partir fendeuofent:amp; fcmeitleRoy deFracetoutà pié,pourvcnir enpe satntsimons*, lerinage à NoRre-Dame dÂ3oulongne:amp; luy firent compaignie le Prince de Galles amp;nbsp;^^“^^ i^°' fes deux freres;c’cftairauoir,melfire Lionnet,amp; aulfi meffire Aimo^Et ainfi vindrét tous àpiéjdeuant difner,iufquesà Boulongne:ou ils furent receus à grâd’ioye:amp; ki choitIc Duc de Normandie,quiles attendoltiSi vind rent les defllifêits Seigneurs,tous a pié,en l’eglifcdeNofire-Dame de Bouionsne : S^ firent leurs offrandes moulLdeuotement.

Puis tournoyèrent par l’Abbaye de leans:qui cftoit appineillce pour le Roy fcccuoir,amp; les enfans d’Anglcterre.Si furent là ce iour:amp;la nüit enmyuant furet delez l»Roy,leur i^etour du i^cy perc, qui les attend oit. Sipafferent tous ces Seigneurs cnfemblela mer,amp;tous les'^ ■^”^^-‘’quot;Aquot; oftagers de France. Ce fut la vigile de la Touffainrs,l'a mil c c Ci tx Or eftraifonqueic^^^^jy ”’'quot;^ vous nome tous les Nobles du Royaume de France, qui entrèrent en Angleterre pour quot;nbsp;’-' nbsp;nbsp;nbsp;quot;^ ^

le Roy de France.Prcmieremcnt meffirePhilippc,Duc d Orlcans,iadis fils du Roy Pl# ^^^^^ ^ i. lippe de France.En -apres fes deux neueuX(le IDuc d’Aniou, amp;nbsp;le Duc de Berry)^ puis p„^r le /(y-leDuc deBourbon,le Coiÿte d’Alençoi^nÀffirc Ichan d’Eftampes ,Guy de Blois pour lehan. le Comte Louis de Blois fon frcre,le Comte de Saint Pol,lc Cote de Harcourt^le Cote Dauphind’Auuergne,menire Enguerrant,Seigneurie Coucy, meffirelehan de Li-gny,le Comte de Poreien,le Comte de Bréne3le Sire de Montmorecy, le Seigneur de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 ;

Royc,le Seigneur de Préaux,le Seigneur d’Eftouteuille,lc Seigneur de Clerietz,le Sei-

gneur de S. Venât,lc Seigneur de la Tour d’Auuergne, Sr encores des autres : que ic ne puis tous nommer. Auffi de la bonne Cité de Paris,de Rouen,de ReimSjde Bourges en Berry,deTours en Touraine,de Lion fur le Rofne,de Sens en Bourgógne,d’Orleaiis,dc

Troye en Champaigne,d’Amiens,de Bcauuais,d’Arras,de Tournay, de Caen en N or-

mandie,de^ainóf-Omcr,derille3deDöuay,amp;dechacunecité,deuxouquatreBour-gcois.Etfinalementpaflercnttous 1« mer:amp;fenvindrent cnlabonne cité dcLondres, ' '

amp; le Roy d’Angleterre commanda amp;nbsp;enioingnit à fes Officiers, fur quanque ils pour-loyent meffaire enuers luy,qu’ils fuffent à ces Seigneurs amp;nbsp;à leurs gens,courtöh ,.amp; les fiflenteux,amp;leurs gens,tenir en paix:car ils eftoient en fa garde. Le cômandement du

Roy fut bien tenu amp;nbsp;gardé en toutes manières! amp;alloyét ces Bou^eois oftagers louer,

fans peril amp;nbsp;riotc,aual la cité de Lódres,amp; cnulró:amp; les Seigneurs alloiét chacer amp;nbsp;voiler à leur volóté,amp; eux ébattre Si déduire fur le pays,amp; veoir les Dames:amp; oneques n’y furent contrains:maistroUuerGt le Roy moult courtois amp;nbsp;amiable. Or parlerons vn petit du Roy de France; qui eftoit venu à Boulôgncjaprcs eftre party de la ville de Calais^

DefCommiJptiref^ sulfurent eriloKHees, d’v^ coße amp;nbsp;d'autre^ à faire vuider les garftiß^s^ parmi le Royaume de Franee: amp;nbsp;des CompaigfiOfiS, ^uiß meiresit fis par le Royaume :^ des maux qu’ilsfaijoient. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. * ccxiiii. •

T ERoy de France ne feiouma pas gueres àBoulongnc: mais s’en partit tantoft après -LlaToufrainfts,^ vint à Montreul amp;: à Hedin,amp;fift tant qu’il vint en la bonne cité de Amiens, amp;nbsp;par tout eftoitilreecu grandement amp;: honorabieméti Qiiandil eufteftéà Amiens(ôuil fe tint aprcs,iufques àNoel)il fen partit: Si rcuintàPafis.Làfiftilfj^len- • nellcmentamp;reuercmmelîtreccu de tout le Clergé de Paris, amp;nbsp;amenéamp;conuoyeiuP^erj«r duF^y ques au Palais,oU il defccdit,'amp; meffire Philippe fon fils aufsi Si tous lesScignenrs qui a- Schan à Paris; uecqucsluy eftoienti amp;nbsp;là fut lè.difncr grands noble, Si bien étoffé. Ic ne Vous aurois jamais diüifé corne puifsament le Roy de Frâce fut recùeilly à fon retour enfonRoyau ' ine,detoutes manières de gens,ear il cftoit moutdefiréi Si luy dônalon de beaux dôs^ , .

amp; doriches prefens, amp;nbsp;le vindrét voir amp;nbsp;vifiter les Prélats Si Baros de fonRoyaume, Si . ; ' nbsp;nbsp;^ Ic feftoycreitt amp;nbsp;éiouiré^fi cômc il appartenoit^ amp;nbsp;le Roy les rcceut moult doucemet. ^f^^^gp^/^j Affeztoft apres t quele Roy lehan fut retourné en France, paffercntla mer les comis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1..

amp; cftablis du Roy d’Angl.pour prendre la pofteffion des terres,des pars, desCótez,des kur de idmer. SéncfchauGhées;des citez,des villes,des chaftcaux,Ss des fortcrclfes,qui luy deuoyent

. 1

-ocr page 258-

233


PREMIER VOLVME


eftrc baillées^dcliurées par le traité de la paix.Si ne fut mie fi toft faitjCar pluficurs Sd irf difficulté gn^’^’^s ^e Languedoc ne voulurent mie,du premier,obeyr à cAlt;,ny eux rendre au Roy lt;^ue hi^y !eha d’Anglcterre:quoy que le Roy de France les quittaft de foy amp;nbsp;d’hómagc,car il leur fem eutaf^reelxir bloit à trop grand contraire 5? aducrfitc,fi aux Anglois obeyr leur cóuenoit. Et,pard'' flußeurt au pecial,cs lointaines marches,le Cote de la!^arche,le Comte de Perigourd,Ic Cote3e ^«7 d’An^ffi Côminges,le Vicomte de Chaflillon^l^iÿrôte deCarmai#g,lc ieigaeur Pincornet,amp;: kn la/aixd^ pluficurs autres,f émerueilloient fort dw telfort,dont le R^y de Fraceles quict^ih^eA* Sretf^nji. foient aucûs qu’il ne luy appartcnoit point à les quitter, amp;nbsp;que par droit il ne le pouuoit faire,car ils eftoient en la Gafeôgne trop ancicnnemet chartez amp;nbsp;priuilegez du grand Charlemaigne(qui fut Roy de Francc)qu’il ne pouuoit mettre le telfort en autre court qu’en la fienne:amp; pource ne voulurent ces S cigneurs, du premier, legercment obeyrS luy.Mais le Roy de Frâce(t^i vouloir tenir, amp;nbsp;à fon pouuoit accomplir,ce qu’il auoitm ré amp;nbsp;feellé)y lt;^uoya melfire laques de Bourbon,fon cher coufindequel appaifaldpl^^ grandepartie deces Seigneur^ amp;nbsp;dcuindrenthommes, ccuxquiledeuoient deueni^ au Roy d’Anglcterrcxomele Cote d’Armignac,leSire d’Aibret,Slt;:moult d’autres,qui» à lapriere du Roy de France,amp; de melfire laques de Bourbon, fon cher coufin, obey rent3mais ce fut bien enuis. Al’autre collé,furla marine, en Poidou, en RocheHois,^ De la Cenfian fpm. g^j Xainólongc,vint il à trop grand déplaifir aux Barons,amp; aux Cheualicrs, amp;auX Toisent^ l^ t^junes villes dupays,quandilles conuintellre Anglois:amp;par elpecial,ceux delàviU« C0ur»nnede‘* ‘^^ ^^ Rochelle ne fy voulurent accorder:amp; fon exeuferétpar trop de foi.s:amp; furet plus France. ‘ d vnan,qu’onques ils ne voulurent lailfer cAtTO- Anglois en ^ ville: amp;nbsp;fe pourroit on é-merueilffer des douces amp;amiablcs parolles3qu’ils eferiuoyent au Roy dcl rancc:cnleW pliant,pour Dieu,qu’il ne les voufill mie quitter de leur foy,n’eux élôgner de fon dom' maine,amp;mettre es mains des ellrangers:amp;qu’ils auoientplus cher à eftre taillez tousled ans,de la moitié deleur cheuanche,que ce qu’ils fulfent es mains des Anglois. Saches! que le R oy de France(qui veoit leur bonne volonté amp;nbsp;loyauté,amp; oyoit fouuét leurs ex-cufations)auoitgrâd’pitié d’eux:mais il lcurmâdoitamp; eferiuoit affedueufemêt, amp;foU' gneufement,qu’il leur conuenoit obeyr:ou autremêt, lapaix feroit enfrcinteamp; briféc:!^ quelle feroit en trop grande preiudice au Royaume de France.Si quc,quany ceux del* ^‘m^^ bocliuEcvcircntce,Me defiroit ou ils euffent efté,amp;qu’excufances,parolles,ne prierez n^M deueit ^l^’^s fifient,nc leur valoient riens,ils obcirent:mafc ce fut à trop grande dureté ; è^ ^ amir deçà la rent bien les notables gens de la ville, N ous ferons amp;nbsp;obéirons aux Anglois des Rquot; tner,parletrai ures: mais les cœurs nefen mouucron^. Ainfi eut le Roy d’Angleterre la fai fine^' ^^ té deBreti^j. polfelfion de la Duché d’Aquitaine, de la Comté de PóthiG«,amp; de Guines, amp;nbsp;de toums Jehan chados les terres qu’il deuoit^uoir deçà la mer:c’eft à entédre au Royaume dcFrâce, amp;quilny lieutenant du eftoient données par l’ordonnâce dudit traité.Et prcmicrcmct, en celle propre année» Ang. en j^^ftij-giefiao Chandos paffa,cóme Regent amp;nbsp;Lieutenant du Roy d’Angletcrre.'amp;vint ^m ame. nbsp;nbsp;nbsp;^^^ jj.g j^ poflefsio de toutes les terres deffufdites,lcs foy amp;nbsp;homage des CÓtes,des Vi

côteSjdes Barons,des Cheualiers,de villes,amp; des fortereifes,amp; meit amp;inftitua,par tout Senefchaux,Baillifs3amp;Officiers,àfonordonnance:amp;vintdemoureràNiorth.Sitenoit le^it melfire lehâ Chandos grad ellat,amp; noblc:amp; bié auoit dequoy3car le Roy d’Angle ierre(qui moult f aimoit)le vouloit:amp;: certes il en elloit bien dignc,car il fut doux Chc-ualier,courtois,bcgnin,aiiffablc,largc,prcux,fige,amp;loyal en tous cftats,amp; qui vaillamment fe maintenoit en tous affaires3amp; entre tous Seigneurs amp;: toutes Dames:n’oncques Cheualier de fon temps ne fut mieux aimé,ne prifé,qu’il elloit,d’vns amp;nbsp;d’autres.Entendis que les cómis,amp; deputez de par le Roy d’Angleterre,prenoient les faifines amp;pouef-• nbsp;nbsp;nbsp;fion^es terres delfufdites(fi-comme l’ordonnance d’accord amp;de paix le traitoit S^pot

toit) eftoient autres comis,deputez amp;nbsp;eftablis aufsi de parle Roy d’Angleterre,es mettes amp;nbsp;limitations de Frâce,auecles gens du Roy deFrance:qui faifoiétvuideramp;partir toutes manières de Gens-d’armes,des forts amp;nbsp;des garnifons qu’ils tenoient:amp; leur co-Comijfairei du mandoient amp;nbsp;enioingnoyent eftroittement, fur peine de perdre corps amp;nbsp;auoir,amp; élire Bjy d^n^f eni^mis du Roy d’Angleterre,qu’ils lailfalfent amp;: deliuraftentles fortereifes, quilste-^dnau^o ’^jT noiér,au Roy de Frace.Là auoit aucuns Che.ualiers amp;nbsp;Efcuyers du rclfort d’Angleterre Francis for- Q^^ obeilfoient,rendoyent,ou faifoient rendre,par leurs com^aignos, lefdits forts que teref]. ils tenoyent:amp; fi y en auoit aufsi, qui ne vouloyent obeyr : amp;nbsp;difoyent qu’ils faifoye^ guerre,en l’ôbre du Roy deNauarre.Et encores eny auoit alfez d’eftrangers:quieftomt gras Capitaines amp;grâs piJleurs)qui ne f é vouloictmie partit corne Ailcmâs Brabapus,

-ocr page 259-

D B. F R o IS s A R T» ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;25^

Flamens ,Haihuyers,GafcôSjamp; fmanuais Fraçois: qui cftoict appaimris par les guerres, ^^^iç^quot;’quot;^^ si Si feu vouloien£recQjiurer,amp; guerroyer le Royaume de France. Parq^oy tels gens ^^^ ^^.^ ^*, perlcucrcrcnt en leur mauuaiftic:amp;: firent depuis moult de mal au Royaume,cotre tous 1^ cf^aux nuits eeuxjqiiigreuerlcs vouloyét.Ftjquandlcs Capitaines d^fprs eftoient partis courtoi- ajfeuré deeeße fern ent J amp;nbsp;auoient ren^u tout ce qu’ils tenoientjamp;r ils fe trouuoiétfur les châps, amp;nbsp;don- cme^Hon. noient congé à leyrs ggns,ccuxjqui auoiend^pprins à piller ^ à rauagerj amp;nbsp;qui bien fa- ^-« copai^nies upjent ^uç le retour en leur pgys ne leur efto^p^ profitable,ou(efpoir)n’y ofoyent re- '^^ Tard-ve~ tourner,pour lés villains faitatlont ils eftoient aceufeZjfc rccucilloient cnfcmble:amp; fai-foyentnouucaux Capitaine:,amp;prenoyent5par eledion, tout le pire d’entre eux: amp;:puis ^en^//^^”/ cheuauchoient outre,en fuyuatl’vn l’autre.Si fe recueillirent premièrement en Cham-^^, nbsp;nbsp;nbsp;*

paigne,amp; en Boürgongne:amp; firent fil de grans routes,amp; grans compaignics:qui fappcl-loientlesTard-venus:pourGC qu’ils auoient encores peu pj^éau Royaume de France. Sivindrentjamp;prindrcntfoudainementlefort de Ginuillc,amp;trefgrand auoir dedans: qu’on y auoir alfcmblé de tout le pays d’cnuiron,fur la:fiance du fort licAamp;, quand ces Compaignons eurent trouué celuy grand auoir, qui bilt;i cftoit prifé cent mille francs ils le départirent entre eux,tant qu’il peut durenS: tindrent le chaftel vn temps : amp;nbsp;cou- tro^r «ojt, Ex rurentamp;gafi:erêttoutlepaysdeChampaignc,lcs Euefehezde Vcrdun,dcl hou, amp;dc ^fßp^^nms cr Langres:amp;,quand ils eurent allez pillé,ils palfcrent outre: mais ils vendirent,ainçois le ß^’'^-‘{lt;^ ^^‘^^^‘‘, chaftel de t Ginuillc à ceux du pavs,amp;cn eurent mille frâcs.Puis entrerènt en Bourbon-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y'“

gne:amp; fen y vindrpnt repofer amp;nbsp;ratrclchir,cn attendant l vn 1 autre: .^ y firent moût oc ù^ç. ^^-^ 1^ maux amp;nbsp;de villains faits.Car ils auoient^ic»lcur accord,aucuns Chcualiers amp;Efcuy^ers cn^naijßnee du mefmepays:qui les m •noient.amp; conTluifoient.Sife tindrent grand temps autour de dupais aßeure Befançon,deDigeon,amp;:deBeaune:amp;:roberenttout iecluypays (camulnalloit aude- »^^ nrreâîM, uantlamp;prindrcnt la bonne-vilIc de^Guiercy en Beaunois:amp;la roberétamp;t pillèrent tou -^»»o-^?-te-.èc fetindrent làvn temps,autour,Vergy,pour la caufe du gras pays : amp;nbsp;toufiours ac- t^^^^“^ ^^^^^’ croilToit leur nombre-Car ceux,qui partoyent des forterelfcSjôéaufquels leurs maiftfes capitaînès dts donnoyent congé,fetrayoient tous celle part. Si furet bien là, fie Quarefme,feize mil- rard-venns. le combattans.Q^nd ils fettôuucrent fi grand nombre,ils ordonnèrent amp;: eftablirent entre eux plufieurs Capitaines:àqui ils obéirent du tout.Sivous en nommeray aucuns les plus grans maiftres d’eux: 8lt;,prcmicrementvn Cheualier de Gafcôgnc:qu’onappe-loitmeffireSeguindeBatpfol.Çelnyauoitbien en fa route deux mille combattans. Et encorcsy eftoient Tallebert Tallabaton,Guy du Pin,Efpiote,le petit Mechin,Batailler HanequinFrançois,le Bourg de rEfparc,Nàdoz de Baugerät,le Bourgcamus,le Bourg de Bretueil,IctNucharge,Lefçor,Arbrethour^,LallemâtBourdonnelle, Bernard de la Α^^*'^A Salle3RobcrtBriquet,Carnellc,Aimenô d’Ortigc,Garfiotduehaftel,GirónctduPaux, z-^”’ ''^ ^ é Ortingo de la Salle,amp; plufieurs autres. Si faduiferent ces Cóp.'#gnons,enuiron la Mi-V ”_^J •' Quarcfmc,qu’ils fe tireroyentvers Aüignan,amp;iröycnt venir le Pape amp;nbsp;les Cardinaux.quot;^ Si palferent outre la BoUrgongnciamp;coururét en la Comté de Mafcon:amp; faddrecerent pour venir en la Comté de FoFefts(ce bon gras pays) amp;nbsp;vers Lion furie Rofne. Quand le Roy de France entendit nouucllcs que ces Compaignons multiplioyent ainfi,ficga-ftoient amp;r exiloyent fou Royaume, fi en fut moût fort court ou ce.-Car illuy fut ditamp;re-monftré, par grande cfpccialité de eöfeifque ces compaignons pourroient fi fort n»ul-tiplier qu’ils feroyent plus de maux amp;nbsp;de villains faits au Royaume de France(ainfî qifb iàauoient fait3amp; faifoiét)que la guerre des Anglois n’euft fait.Si eut aduis amp;nbsp;côfeil ledit Roy d’enuoyet contre eux combattre.Si en efcriuitle Roy de Francc,efpecialemcnt amp;nbsp;fouucrainemcnt3deuers fon coufin,meflire laques de Bourb6(qui fe tenoit adonc en la ville de Mótpeflier,amp; auoit mis nouuellcmcnt melfirelehâ Châdos en faifii^e amp;nbsp;poffel-fion deplufieurs terres,oitez,villes,amp;: chafteaux de la Dùché;fi-G0me cy-dcHus Ä con-tcnu)amp; luy mandoit le Roy,qu’il fe fi fi Chef cotre toutes ces Cópaignics,amp;prift tâî de Meßre faunes Gés-d’armes de tous Goftez,qu’ilfuft fort alfez pour eux cobattre.Q^d mclTire laques de Sturbochef de Bourbon ouit ces nouuellcs,il f aualla incôtinent deuers la cité d’Àgenois,fans faire disses dit i^op nulle part point d’arreft,amp;enuoya,par tout,lettres amp;nbsp;melfagcrs,en priant amp;nbsp;mâdantlds clt;irgt;rreles cam-Nobles,Cheualiers,amp; Efcuyers,au nô du Roy deFrance:amp; chacun obeïiFoit àluy tref- f‘^'^”'quot;-volonticrs.Sile kiyuirdit Chcualiersamp;Efcuycrs,au nom du Roy deFrâce;quifctrahi- ^^^ ^^ ■ ^-^^ rent auantjdeuers Lionfurle Rofne,car il vouloir ces gés manuals cóbattre.Leditmef- ^^^ rard-ve firelaqucsdeBourbóeftmoultbieaiméparleRoyauificdcFrâce:amp;chacûobeïiroit à nutentrens en luy trcfvolontiers.Sile fuyuoient Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers de to’ codez,d’Auuergne, de Mit/conneis.

V Üj

-ocr page 260-

PREMIER V O L V M E


2^4

• nbsp;nbsp;Limofin,de Prouêce,de Sauoye, amp;nbsp;du Dauphiné;amp; d’autre part reuenoiét grande fo^' fon de Cheuâliers,Efcuyers,de la Duchcamp;dc iaCoté de Bourgogne,q le ieune Duc de Bourgogne y enuoyoit.Sife tirèrent tous ccsGens-d’armes,amp; paflerent outrefcônicih venoyent)deuers Licm fur leRofne, amp;nbsp;enla Comté de Mafeon.Sifen vint ledit mclamp;® laques en la Comté aeForeft;dont fa fœureftoit Dame,de parlas enfans(car le Comte de Forefts,fon mari,cftoit nouueUemenwrepafle) amp;nbsp;gounern^t lepays, pour le teps d’adonc,meflire Regnaud de Forefts,r3?re audit feu Côt^e Forcfts;qui reçueiJ|ixJcdii laquesSz fes gens ioyeufemcnt:amp; les feftoya au mieux qiÆ peut.Et là eftoient les deux neueux aufli de meflirelaques de Bourbô:à qui il les preferÂa moult doucemét: amp;ili^5 meit delezluy,pour cheuaucher farmer,pour aider à deffendre leur pays,car les Com ConmoitTant P^gï^ons tiroyent celle part.Quand ces routes amp;nbsp;ces Côpaignonsfqui fe tenoient VcB ce chemin ie Chaalon fur la Sofne,amp; cniêron t Tournus,amp;là entour ces gras pays)entendirent ^1^^ n'aj feint dy François fc recueilloient, amp;nbsp;aflembloiêt pour eux côbattre, fi fe meirent les Capitain^^ mettre ce mot, enfêble,pour aîloir aduis amp;confeil cornent ils femainticndroiêt.Sinôbrerét entre co’^ /««rTouiaïs, leurs gens ^ leurs routes:amp; trofluerent qu’ils eftoict enuiro feize mille côbattâs,qu’vfl5 amp;nbsp;Tourius. qu’autres.Si dirét ainfi entre eux,Nous irons cotre les François(qui nous defirét àtroU uer)amp; nous combattrons à noftre aduantage,fe nous pouuôs,amp; no mie autremét.S ^d' uenture donne que fortune foit pour nous, nous feros tous riches amp;nbsp;recouurez pourvu g^nd temps,tant en bons prifonniers que nous prendrós,qu’cn ce que nous feros fi rétif doute ^uil doutez ou nous irons,que nul ne fe mettra contre nous:amp;,fe nous perdons,nous ferons nffaille pilés f perdus de noz gages.Ce propos fut tenu chtifc eux amp;nbsp;arreftg.Si fe délogerent;amp;inóte corne le difant j-gj côtrepiôt,par deuers les mótaignes,pour entrer enla Côté deForefts,amp;venirfurh Ïtai^7^'^'^‘‘' ^quot;^^^^^^ ‘^^ Loire:amp; trouuerent crfleur chemin vnc bóne-ville:qu’0 appelle Charlieuq^ «f enlachaux bailliage de Mafcon.Si l’enuironnercnt, amp;nbsp;l’aflaillirent: amp;nbsp;fe meirent en grade peine de la prendre par aflaut:amp; y furent vn iour tout entier,mais riens n’y firent,car elle fut bien gardec,amp; deffendue,des Gentils-hommes du pays : qui f eftoient dedans retraits,autre ment elle euft eftéprinfe.Sipaflerent outre: amp;nbsp;répartirent parmi les terres du Seigneur les copaignies jg Beauieu(qui font furies marches)amp; illec firent moult de dómages:amp; puis entrèrent au Lfonnots. gnrEuefehé de Lion:amp;, ainfi qu’ils alloientamp; cheuauchoient,prenoyentpetis forts,on t ^ ces deux ^^^ ^^ logcoycnt:amp;firent mout de detourbiers par tout,ou ils conuerferêt. Si prindrept fremieresfois, vn chaftel,amp; le Sire dedans,amp; la Dame:lequel chaftel on appelle t Brignais: amp;nbsp;eft à trois ^u'il nome ce- lieuës près dc Lion furleRofne. Làfelogcrét amp;nbsp;arrcfterent,carils entendirent que leS fieflacedlj a- François fcftoient tous tirez furies champs^Sr appareillez pour combattre.

uoit Brunay nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

en tous Mz. £xemp.et,à ht ttercefus. Bon ta.y.mais la eS

Comment weßin [arguesdeBourhenf^fi» oß,f/tt décon/tpar letCompaignief.dl' delà Croifee ,^ue le Pape ßt crier contre eux, apres ce qu’ils eurent prins le Pont^du-fiint-EJprit : amp;nbsp;comment on trouua autrement moyen de ßen défaire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE eexv.

rno ifan ce des

lieux mya y Es Gens-d’armes qui fcftoient aflcmblez aucc meflire laques de Bourbon, amp;nbsp;fetc-fait mettrefu JL/noyent à Lion furie Rofne,entendirêt là que les compaignies approchoient moult rement Bri- fort,amp; auoient ià conquis,amp; prins,de forcc,la ville,amp; aufli le chaftel,de Brignais,amp;en-gnais, corne te gQj^j j^j autres forts;amp; gaftoient amp;nbsp;exiloient tout le pays.Si depleurêt moult ces nou-’^‘’ *” nbsp;nbsp;nbsp;uclles à meflire laques de B«irbó(pourtat qu’il auoit en gouuernement la Côté de F°' refts,la terre à fes neueux) amp;nbsp;aufli fit il à tous les autres. Si fe meirêt aux châps:amp; fe trou-uerêt grâd’ foifon de Gês-d’armes,Cheualiers,amp;Efcuyers.Si enuoycret leurs coureurs, .

nant Brinay far les deux ^yîbre^equot;^.

,^nniir^8.

pour fauoir cornet ces copaignies faifoiêt^ouils eftoiétjamp;ou ils les trouucroiêt. Orvo diray la grMmalice des côpaignies.Ilsfeftoiêtlogez defs’* vnc haute môtaigne5amp;a-uoi^t^nlieujà ouonnclcspouuoitaduifer,amp;qui deffendoit^uonepeuft approcher ladite môtaigne:amp; là dedâs auoiét mis les meilleurs de leurs gé5,ôdeurs harnois.Or/a-chas bien qu o ne pourroit découurir q ce qu’ils voudroyet de leur fairjaiirerêt aduifer ces Coureurs François,amp;approcher fi près d'eux,qu’ils les enflent bien euz fils voufif-fent;amp; f en retoumerét iceux CoureurSjfans auoir dommagejdeuers mc/fire laques de Bourbon,amp; le Comte d’Vzes, amp;le Sire RegnauddeForeftamp;les Seigneurs, quilàles auoyent enuoyez.Si leur recorderét le plus de ce qu’ils auoient f eu : amp;nbsp;dirct ainfi, N ous auousveules Compaignies5reygéesamp; ordonnées fur vn tertre,amp;bienaduifez ànoftre loyal pouuoir:mais3tout veu amp;: confideré3ils ne font pas plus de cinq mille hommes,ou fix mille,là enuiron:amp; encores font ils fi mal armez,q merueifles.Q^âd meflire laques de

-ocr page 261-

DE FROISSART.


235


de Bourbon eût ouy ce rapport,fi dit à t l’Archeuefiquc. Vous m’auiez dit qu’ils efloient ^^**j.^g**^^ * bienfeize mille combat»ans,amp; vous oyez tout le Gontraire.Sire(refpóditflJencores n’y ftre^^^Ç'f/^ en cuide-ie ia moins: S^yfils n’y font,Dieu y ait part: c’eft tant mieux pour nous:fi regar- fßg' ^uel^^ts dez que vous voulez faire. En n om Dieu(dit meflire Iaq»es de Bt^irbon) nous les irons fois parle cj-combattre. Là fit arrefter meflire laques de Bourbon,fur le champ,toutes fes bannières deuant, erß-amp; pennons: amp;nbsp;or Joni^i toutes fes batailles,^H^neit en tresbon af roy, àinfi que pour ra encores tan-tantoft.con^attre^car ils vec^ent leurs ennenu^euät eux) amp;: fit làplufieurs Cheualiers ^‘'/‘Sji^^^rdre nouueaux:amp; premièrement fhn aifné fils Pierre(amp; là leua banniere) fon neuen leieune „g/”jg^^^^^~ Comte de Forcft(amp;leua b^miere aufli)le Sire de Tournon,le Seigneur de Molinier,amp; fo^^j^,,*,,. afail le Sire de Grollée du Dauphiné. Là efloient meflire Louis amp;nbsp;meflire Robert de Beau- lir les Compai-ieu,meflire Louis de Chaalonpneifire Hugues de Vienne,le Comte d’Vzes,amp;plülieurs^w« e» leur autres bons Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers: qui tonsfe deliroient »lâccr pour leur honneur,amp;/'”'^ dusois-dH ruer ius ces Compaignies: qui pilloicntle pays fans nul filtre de raifon. Si fut ordonné ^V’^^spres tri-l’Archepreftrc (qu’on appeloit meflire Regnaud de Carnolle) à gouuerffer la première ^^’^^J*quot; • bataille:amp; il l’entreprint volonticrs:car il efloit hardi Ô^?ppert Cheualicr:amp;^uoit en fa ^^ ^^ ^’^^ ^‘’ route enuironfeize cens combattans. Ces gens des Compaignies (qui efloient en vne'^ I^;^ change montaigne) veoienttrop bien l’ordonnance des François: mais on ne pouuoitveoirla dit icy de Cer leur,n’eux approcher,fors à méchef amp;nbsp;à danger:amp; efloient en vne montaigne, ou il y a- nolç. uoit bien mille charettées de cailloux:qui leur firent trop d’auatage amp;nbsp;de profît.Si vo^ diray par quel moyen.Ces Gens-d’arme^ deFrancc(quiles defiroientamp;vouloientcô-battre, comment,qu’il fuljp nepouuoieÂvtnir à eux, n’approcher: fils ne cofloyoient ' celle montaigne,ou ils efloienttous arreflez: fi que,quandils vindrentpar defl^us eux, ceux d'amont(qui tous efloiêt aduifés de leur fait,amp; titsbien pourueus chacun de grad’ prouifion de ces cailloux:car il ne leur conuenoit que fe bailfcr,amp;les prédre)commengt; ccrent à getter fi fort,fur ceux qui les approchoicnt,cju'ils les effondroient amp;nbsp;nauroient amp;méhaignoient:tcllement que nul ne pouuoit,ny n ofoitpafler auant: amp;nbsp;fut cefle première bataille fi foulée, qu’oneques depuis ne fe peut bonnement aider. Adonc au fe-cours approchèrent les autres batailles: c’eftaflauoir meflire laques de Bourbon amp;nbsp;fon fils, amp;■ aufli fes neueux amp;nbsp;leurs bannières, amp;nbsp;grand’ foifon de bonnes Gens-d’armes: qÜi tous falloient perdre:dont ce fut dommage,amp;pitié qu’ils n’ouurerent par plus d’aduis, amp;nbsp;meilleur confeil. Bien auoient dial’Archepreflre amp;nbsp;aucuns Cheualiers,qui là efloiêt, qu’on alloit combattre les Compaignies en trop grand peril, au parti ou ils efloient: amp;nbsp;qu’on fe fouffrifl tant qu’oii les euft délogez de ce fort, ou ils f efloient mis: fi les auroit on plus aifément: mais ils ne peurent oncques ^re ouys. Ainfi que meflire laques de Bourbonamp;les autres Seigneursauec bannières amp;nbsp;pennons deuantcux,approchoient

amp; cofloyoient celle montaigne,les plus nices,amp;les moins armez des Compaignies,lcs affoloient. Car ils gettoicnt fi viuement, amp;nbsp;fi roidement, ces pierres amp;nbsp;ces cailloux, fur ces Genfd’armes,qu il n’y auoit fi hardi,nc fi bien armé,qui ne les reflbngnafl. Et,quâd ils les eurent tenus en ccluy eftat,amp; bien battus,vne grand’ cfpace, leur grande bataille, frefehe amp;nbsp;nouuclle,vint auant, par autour d’icelle montaigne, amp;nbsp;par vne vôyc fecrette, eflans drus amp;nbsp;ferrez comme vne broce,amp; ayans toutes leur lances recouppées,à la me-furedefix piez,ouenüiron:amp;en celuy eflat,fécrians tous d’vnevoix,dcgrande voit^r- ^ ^^ chaux tévindrent ferir en ces François. Si cnrenuerfercnt,en celle premiere f cmprife,plu- dit empain-fieurs par terre.Là eut grand frappeis d’vn cofté amp;nbsp;d’autre: amp;nbsp;fabandonnoient amp;nbsp;corn- te.

battoient ces Compaignons fi trefardemment, que merueilles feroit à penfer,amp; recul- i-a bataille de lerent hardiment les Frâçois.Etlàfutl’Archepreftrebon Cheualier ôzvaillât,amp; moult Brignais ,gai~ excellcntement fe combattit: mais il fut tant entreprinsamp;demené par forcî: d’armes, lt;?”^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^

que moult fort fut blecé^ nauré, amp;nbsp;retenu à prifonnier, luy amp;nbsp;plufieurs Chenal* r^amp; lu^'^ '^ ^‘''^ Éfeuyers de fa route.Ç^e vous feroy-ie long parlement de celle befongne?En effect les ramaßes.^ François en eurent le pire: amp;nbsp;y furent moult fort naurez meflire laques de Bourbon amp;nbsp;fißabreg.dela meflire Pierre fon fils: Scy fut occis le ieune Côte de Forefl, amp;nbsp;t prins meflire Regnaud chaux met cede Forefl fon oncle,le Côte d’Vzes,mcflireRobert de Beauieu,meflire Louis de Chaa.- fi»y-çj'gt; oßt lon, amp;nbsp;plus de cent Cheualiers. Encores à grand’peine furent rapportez, en la Cit* de Atgt;'*'*”^ gt;nbsp;lt;»» Lion,meflire laques de Bourbon ôc meflire Pierre fon fils. Cefle bataille de Brignais fut ”®'”^''^ ^quot; l’an de grâce * mil c c c. l x i. le V endredy apres les gratis Pafques. Trop furent ceux ß^^^g ^uj^^ des marches, ou ces Compaignies fe tenoient, ébahis, quand ils ouirent recorder que sala.

leurs gens efloient déconfits: amp;nbsp;n’y eut fi hardi, ne tant eufl bon chaflcl amp;nbsp;fort, qui ne * ^nnot. 3^.

-ocr page 262-

PREMIER VOLVME

• nbsp;nbsp;freiniftxar les fages fuppofoic nt amp;nbsp;imaginoient tantôt,que grand méchef en iftroit^' multiplicroiÂîDieu proprement n’y mettoitremede.Ceuxd» Lion furie Rofncfuret moult ébahis,quand ils entedirent que laiournée eftoit pour les Compaignies: toutefois ils recueillirent dlt;gt;uceme«t routes manières de gens3qui de la bataille retournoiet: Sc furent moult courroucez de meflire laques de Bourbon,amp; aulft de mclTirc Pierre/o® Tré as de r ^^^‘ ^ ^^^ vindrent moult douccmcnLyiftl/r, auec les Datées amp;^an^ifclles delà villî ft^e^^a iL7d ‘^^^Liomdontileftoitbien-aymé.MellreiaquesdeBou4mntrépaftadecçfieclc,trois }icurbon,defn iours après ce que la bataille eut efté: amp;nbsp;aufTi melfire Pidfte fon fils ne vefquit giicres fis. ' longuement apres.Si furent de tous moult plains amp;nbsp;rcgrct^z. De la mort dudit mefli' rc laques de Bourbon fut le Roy de France moult courroucé: mais amender ne lepeut: fi luyconuintpaftcrfondueil, au mieux qu’il peut. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;• i^e ^aindret nbsp;nbsp;Or VOUS parlerons de ceatCompaignies: qui perfeucrerent à fe maintenir enfemblc: les copa^aut ^j^ß cômc gés to® réiouis amp;nbsp;recofortez de leurs befongncs,pour la belle iournée qu’ils ‘lede£i ‘^nb auôiéteuë: d^rt ils eurent moult grand gaing,tant fur la place,cóme en ranços de bés ^* nbsp;nbsp;* prifonniciÿ.CefditcsCompai^nics menèrent bien le tops àleurvolonté,enceluypaïs.

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;car nul n’alloit à l’encontre d’eux. Tâtoft apres la déconfiture deBrignais,ils entrèrent,

; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;fépartirenr,parmi la Comté de Foreft:amp;làpillcrentamp;gaftercnftoute, exceptéles

• forterefles. Et, pource qu’ils eftoient fi grans routes, que bien petit ne leur tenoitriens, {^ partirent en deux parts: Ôéretint mcuire Seguin de Batefol la moindre part. Toutes-fois il y auoit bien en la compaignic enuiron t;ois mille combattas. Sif en vint demou-f Sala,s'entas Yefamp;feiourncràtEncc,àvnelicucdc Li(Jn:^lafitfortcn^nt reparer amp;nbsp;édifier:ê^i^ ^'t^At'^^^^ tenoicH|fes gens là'cnuiron, fur celle marché: ou il y a vn des gras pays du monde. Si r'c'edHancT couroient amp;nbsp;ran çonnoient, à lîuraife amp;nbsp;volonté tout le pays de par-delà amp;nbsp;par-dcçl fur le chemin Sofne: comme la Comté de Mafcon, l’Archeuefché de Lion, amp;nbsp;la terre du Seigneurd« de idon à Maf Bcauieu,amp; tout Ic pays,iufqucs à Marfilly-lcs-N onnains,amp; la Comté de Ncuers. L’âU' cm,il ef à ^ua tre partie des Compaignies,fous Nandoz de Baugerant, Efpiote,Carnelle,Robert Bn-tregrandes nbsp;quet, Ortingo amp;nbsp;Bernard delà Salle, Lannyt, le Bourgcamus,le Bourg deBretucü Jquot; kenes de Lion. Bourg de ]’Efpare,Scpluficurs autres d’vnc forte amp;d’vnc alliance,fauallerent deucrsA-Oignon: Sc dirent qu’ils iroient veoir le Pape amp;nbsp;les Cardinaux, amp;nbsp;auroient de leur argent: ou ils feroient hariez de grand’ manière: amp;nbsp;fe tiendroient là entour, tant pour ai' tendre les rançons de leurs prifonniers,que pour v«oir fi l’accord des deux Roys fe tieæ droit. En allant ce chemin d’Auignon, ils prenoient villes, chaftcaux, amp;nbsp;forterefles:^ ne fe tenoient nuis deuant eux: car le pays eftoit effrayé: amp;nbsp;là en celle marche ils n^' uoient oneques eu guerre: amp;ainfii ne Æuoient les hommes des petits forts eux tenir, n^ garder,contre telles Gensd’armes.Si entendirent ces Compaignies qu’au pont-Ain^' Efprit,à fept lieues d^tugnon, y auoit moult grand auoir,amp; grand trefor du pays d’eo' uiron: qui là eftoit recueilli amp;:r’aflcmblé, amp;nbsp;mis fur la fiance delafortercflc. Sifaduilequot; rent,entre eux Compaignons,quc,fils pouuoient prendre entre eux le Pont faind-f^‘ prit, il leur vaudroit trop:carils feroient maiftres amp;nbsp;Seigneurs du Rofne,amp; deceux^A-uignon. Après qu’ils curent bien eftudié la deflus, amp;nbsp;gctté leurs aduis. Guyot during -[iladit Me- lcpetittMethin(cômci’ayouy dire amp;recorder)cheuaucherenteuxôf leurs routes,vne chin au ehap. ntuél toute entière: amp;nbsp;firent plus de xv. lieues: amp;nbsp;vindrent,fur Icpoind duiour,àladitc prece ent. •qjjg ß^ Pont-faind-EfprÄ: amp;nbsp;la prindrent, amp;nbsp;tous ceux amp;nbsp;celles, qui dedans eftoient: dont ce fut pitié:car ils occirent maint preud’homme,amp; y violèrent mainte Damoflel-

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le:amp; y conquirent fi grand auoir, qu’on ne le fcauroit nombrer, amp;nbsp;aflez grandes pour-

ucances pour viure vnan. Et pouuoient par iceluy pont courir à leur aife, amp;nbsp;fans dan-• ger,vne Ifeurc au Royaume de Francc,amp; l’autre en l’Empire.Si fauallcrét amp;nbsp;raflemWe-r^it^à tous les Compaignons:amp; couroiét tous les iours,iufcflies aux portes d’Auignon, dequoy le Pape amp;nbsp;les Cardinaux eftoient en grand effray fie paour.Et auoient ces corn-paignics du Pont-faint-Efprit fait vn capitaine,fouuerain entre cux:qui fe faifoit f communément nommer Ami de Dieu, fie ennemi de toutle monde.

■j- il y tiHtlt comuncmct cnncmy, en

teus les Excm Encorcs auoit en France grand’ foifon de pilleurs, Anglois, Gafeons, amp;nbsp;Allemans: mais nous l'a- Q^i vouloient (ce difoient) viure: amp;nbsp;y tenoient des forterefles amp;c des garnifons: amp;(quoy ttons ramende queles Commis duRoy d’Angleterre leur culFcnt commanUé «à vuider, amp;nbsp;à partir'ijs félon les deux n’auoient pas tous obcy:don^moult déplaifant eftoit le Roy de France,amp;f tout l'on Co-^bre^ez^. feil. Mais, quand les pluficurs (qui fe tenoient en diuerslieux au Royaume de France) entendirent que leurs Compaignons auoient rué lus meffire laques de Bourbon,amp;

-ocr page 263-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;236

deux mille Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers^amp; prins maint homme prifonnicr,amp; derechef prins nbsp;nbsp;nbsp;•

amp; conquis la ville du SaAôl-Efprit, amp;nbsp;fi grand auoir dedans, que ceftoit lt;Aofe innombrable, amp;nbsp;efpcroient qu’ils conquerroient Auignon, ouils mettroient à mercy le Pape amp;nbsp;les Cardinaux, amp;nbsp;tout le pays deProuence, chacun eut propo^d’allcr celle part, en conuoitifc de plus maPfaire amp;nbsp;de gaigner. Óm futla caufe pourquoy plufieurs guer-roycurs laifferentieurs^orts^ fortereffes, Sefgn^llerent deuers leurs Côpaignons, en efperan.ee dç plus piller. Qualt;id le Pape Innoc3it,fixiéme, amp;nbsp;le College de Romme fe veirent ainfi vexer amp;nbsp;guerro^e'r par ces maudites gens,fi en furent moult ébahis: amp;nbsp;or-dônnerent vne croifée fur c^s mauuais Chreftiens: qui fe mettoiét en peine de deftrüi-1^«»^^quot; Ex~ re Chrcftienté(fî-comme les t Bandes firent Jadis à tiltre de nulle raifon)amp; qui gaftoiêt f”*ff^f«t4t»ßi tout le pays,ou ils cóuerfoient,fans caufe, fie roboient fans déport quan qu’ils pouuoiét ’“quot;y quot;nbsp;trouuer,amp; violoiêt femmes vieilles amp;nbsp;ieunes,fans pitié,amp; t»oient hommes, femmes amp;nbsp;vandes i.»^~ enfans,fans merci,qui riens ne leur auoient mcffait:ôr,qui plus de villains faits y faifoir, Vandcls^pcor eftoit le plus preux amp;nbsp;le plus vaillant.Si firent le Pape amp;nbsp;les Cardinaux fe^monner de la Vandales, er croix publiquement: amp;abfolurent,dc peines de coulpî^,tousceux,quiprei^roient la feUes aurres croix: amp;nbsp;qui fabandonneroient de corps amp;nbsp;de volonté, pour deftruire celle mauuaife -S^»^'»'« »lt;*-gent,^ leur compaignie: amp;nbsp;éleurentles Cardinaux melfire Pierre du Monftier, Cardi- ^^^/^»^^ nal d’Arras, dit d’Oftie, à eftre Capitaine d’icelle croifée. Lequel tantoft fe trahit hors '^”^J”^^^ j’^^ d’Auignon,amp; fen vint feiourner amp;nbsp;demourer à Carpentras,àfeptlieuës d’Auignon: ^ ^Xrr.ts cap.de retenoit toutes manières de gens amp;nbsp;def^udoyers deuers luy,quivouloientfauuer leurs la Cf0ifee,vrdo ames,amp;; acquérir leurs parlons delfufditî. Niais on ne leur vouloir riens donner: amp;nbsp;ain- nee par le pape fl fen partoientles aucuns,amp; alloient enLombardie:lcs autres fenretournoieqj; en leur centre les tom-pays: amp;nbsp;les autres fe mettoient en la mauuaife compatgnie: qui toufiours croiffoit de M^.^”“^-iour en iour. Si fe partirent en plufieurs lieux amp;nbsp;compaignies: amp;nbsp;firent autant de Capi-tainesjcomme de Compaignies. Ainfi harioient ils le Pape amp;nbsp;les Cardinaux,amp; les mar-chans d’enuiron Auignon: amp;nbsp;y firent moult de maux, iufques bien-auant en tl’Efté de mil trois cens foixante amp;nbsp;vn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p roufiours

Or aduint que le Pape amp;nbsp;les Cardinaux faduiferent d’vn moult gentil Chcualier,amp; ij6i.

bon guerr^yeur: c’eftaffauoir du Marquis de Montferrat ; qui auoit grand temps tenu guerre contreles Seigneurs de Millan,amp;encores faifoit. Si le mandèrent: amp;nbsp;il vint en Auignon : amp;nbsp;fut moult honnor# du Pape amp;nbsp;des Cardinaux. Là fut traité deuers luy,parmi vne grand’fomme d’argent qu’il deuoit auoir, qu’il mettroit horsdelater-te du Pape, amp;nbsp;de là enuiron, les Compaignies, amp;nbsp;les meneroit en Lombardie. Si trai-taledit Marquis deuers les Capitaines des Confpaignics, amp;:les mena fi bien, que', parmi foixante mille Florins, qu'ils eurent pour départir entre eux, amp;auecques grandes gages,queleMarquis leur donna, ils faccorderent à ce qu’ils iÆient en Lombardie: amp;auccques tout ce, ils feroientabibus de peine amp;dc coulpc. Tout ce fait, accompli, amp;nbsp;accordé amp;nbsp;les Florins payez,ils rendirent la ville du faind-Efprit: amp;nbsp;laifferent la mar- Marquis de che d’Auignon: amp;nbsp;pafferent outre, auecques ledit Marquis; dontle Roy lehan, amp;nbsp;tout ^’’’^^^’^'*^^”* fon Royaume,furent grandement réiouis, quad ils fe veirent déliurez de ces gens:mais ^ ■ ^ encore en retournèrent affez en Bourgongne: amp;ne fe partit pas adonc melfire gain de Batefol : qui tenoitla garnifon de Ence, amp;nbsp;fi nela vouloir lailfer pour traité,fic pour chofe, qu’on feeuft promettre: mais ledit Royaume«! plufieurs lieux fut plus en paix que deuant. Q^and le plus des routes des Compaignies furent parties amp;nbsp;palfees outre, auecques ledit Marquis en la terre de Piedmont, ledit Marquis en fit tresbien fa befongnefur les Seigneurs deMillan ,amp; conquit plufieurs villes, chafteaux, amp;for-tcreires,amp; pays fur eux; amp;eut plufieurs rencontres amp;nbsp;écarmouches,à l’honneur amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

profit deIuy:amp;lemcirenFlescompaignons,dedansvnan,au-delfus de fa gucrre;^luy firent, en partie, auoir fon entente des deux Seigneurs de Millan, melfire Galeas amp;nbsp;melfire Barnabo qui depuis regnerent en grand’ profperité. Ot aduînt que melfire Seguin de Batefol(qui feftoit tenu tout le temps en la garnifon dey Ence,fur la rïuicre de t f^crard dit Sofne)print amp;efchella vne bonne Cité en Auuergne;qu’on dittBriodo,amp; qui lied fur ’^ e. la riuicre d’Ailler ; amp;nbsp;fe tint dedans plus d’vn an: amp;nbsp;la fortifia tellernent, qu il ne dofftoit ^^7 f nul homme: amp;nbsp;fi couroft tout le pays d’enuiron, iufques à Clermont, iufques à Tilhac, jç iufques au Puy,iufques à Cafe-dieu,iufques à Montferrantjà Rion,àlaNorinettc,àVf-foire,à 0udalle,amp;la terre au Comte Dauphin (qui eftoit pour le temps oftager en Angleterre) amp;nbsp;y fit de moult grans dommages.Et,quand 4 tut bien fort appauury tout le

-ocr page 264-

237 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

• nbsp;nbsp;nbsp;pays de là enuironjl fen partit par accord amp;nbsp;par traité: amp;nbsp;emmena fon grand pillage,^

foh grahd trÂbr:amp; fen alla en Gafeongne: dont il eftoit parti fc iffu. DuditmeflireSC' guin ne fay-ie plus:fors tant que i’ay ouy compter,qu’il mourut aflez merueilleufemcnt' Dieu luy pardoint to^s fes maffaits. . j

* ^nmf. po. De la mort ilu Due t^e Leffclaßre,^(^' ele ceffe t^^J/ie ele Seurgengne: qui fut eecaßef} de fteuat^^^. i diße/ßo» entre le Kay de France er le ^^f^ Nauarre'-C^ cof^nt le^rince dê Galles vinl ‘i^'

• plafner.’C^deserdonnancesqnifefrentenk^ngleterre.,^ chap. ctxvi.

■^Saii dit.'^iy. chcllc.

* ^nnot.ÿi,

En ce temps trépalTade ce fieele,en Angleterre,le g^tilDucdeLenclaftre:qu^ Henry fappeloit. Dequoy le Roy amp;nbsp;tous les Barons,Cheualiers amp;nbsp;EfcuyerSjfiircnt moult courroucez, fils le peuffent amender» De luy demourerent deux filles: c’eftalû-uoir Madame t Mahaut, amp;nbsp;Madame Blanche: l’aifnce defquelles fut mariée au Comte de Haynaut, nommé Guillaume, fils de mefiire Louis de Bauierc amp;nbsp;de Madame Marguerite de Ha^nautjfafemme: amp;lamaifnée à melfirclchan. Comte de Richemont,fih au Roy d’Angleterre: qui fut depuis Duc de Léclaftrc,de par Madame fafemme,parla mort duDuc Héri de Lêclaftre.En celle faifon aulfi trefpalfa le ieune Duc de Bourgon-gne,nómé Philippe,Düc amp;Côte deBourgógne,Cóte d’Artoisamp; de Boulogne,Palatin de Brie amp;nbsp;de Champaigne:* qui eut à femme la fille au ComteLouis deFlandrcs:k' ôüel Comte eut la Comté d’Artois amp;: de Bourgoiignc,amp;en fit foy amp;nbsp;hommage au Roy

de France: amp;nbsp;mefiire lehan de Boulongne, Cpmte d’Auuergne, eut la Comté de Bou-1.4 Flicke de longue, amp;nbsp;le R oy I chan print amp;nbsp;retint par |n cximité, la Duché de Bourgogn e, amp;nbsp;tous seurgengne en l“ droits de Champaigne: dont il dépleut grandement au Roy de Nauarre (quifeeP freies mains foit eftre hoir de Champaigne) ftiais amender ne le peut. CarleRoy Ichanfilehayoit du j^ tehan. grandement. En ce temps vint en propos amp;nbsp;en intention, au Roy de France, qu’iliroit en Auignon, veoir le Pape amp;nbsp;les Cardinaux, tout ioUant, ébatant, Ôt vifitant la DudiC de Bourgongne:qui nouueUement luy eftoit écheuë.Si fit le Roy faire fes pourueances: amp;nbsp;fe partit de Paris entour la Sainft lehan Baptifte, ƒ l’an mil trois cens foixantedeux: tz’rt» ij6z. Srlaiffa Charles fon aifnéfils,Duc de Normandie,Regentamp;gouuerneur dudit Royau-me.Si emmena auec luy ledit Roy mefiire Ichâ d’Artois,fon coufin(que moult aimoit) le Comte de Tancaruille,leComte de Dampmartin,Bouciquaut Marefehafte France, ôc pluficürs autres:^ tant chcmina,à petites iourné«s amp;nbsp;gransdcfpcns,amp; en feioumant de ville en ville,amp; de cité en cité du païs dcBourgongne,qu’il vint,enuiron la famriMi' chel,àlaVille-neufne,dehors Auignon.Là eftoit fon hoftel,appareillépourluy,amp;pour fes gens, amp;nbsp;toutes fes grandes pourueances faites. Si fut grandement réiouy amp;nbsp;fedoyé du Pape,amp; de tout le Collège d’Auignon: amp;nbsp;fe vifitoient founent, l’vn rautre,le Roy d^ France, le Pape, amp;nbsp;lc?Cardinaux. Le Roy fe tint à Vdle-neufue tout le temps 6ctout5 la faifon enfuyuant. Enuiron Noel trépaïTa de ce fîeele le Pape Innocent: amp;nbsp;furenre*’ la mort du Pu g’'^^’^‘^ difcord les Cardinaux, pour faire vn Pape: car chacun le vouloir eftre: amp;pard-pe tnnocent e- Facial Ic Cardinal de Boulongne,amp;le Cardinal de Pcrigourd:qui eftoientles plusgrâs ßande i[ey du Collégc.Dcquoy,parlcur difircnfió,furêtlÓgtéps en grasdifcords:amp;:lcs Cardinaux tehan vers lnj fc meirét,amp; arrefteret du tour, à l’ordônance amp;nbsp;difpofitiô des deux Cardinaux deifts en ^'mgnon. némez: tellement que, quand ils veirent qu’ils auoient failli àla Papalité, amp;nbsp;qu’ils ne le ^ouuoient eftrc,ils dirent #ifcmble,q nul des autres ne le feroit point.Si éleurentrAb-bédeS.Viôi:ordeMarfeille:qui eftoit mout Saint hóme,amp;de bônevie,amp; grad elerC) amp;nbsp;qui moult auoit trauaillé pour l’Eglife, en Lombardie,amp; ailleurs» A fiez toft après fa creation,entendit le Roy de Frâceque mefiire Pierre deLuzinien,Roy de CypreSede Hierufalcaicuoit venir en Auignô amp;nbsp;auoitpaifélamer.Si dit le Roy de Frâce,qu’ill’at-tendfcit: car moult grand defir auoit de le veoir, pour les grafts biens qu il en auoit ouy recorder, amp;nbsp;pour la guerre qu’il auoit faite aux Sarrazins: car voirement auoit denou-'■[saladit Sa- uelleRoy de Cypre prins la forte cité de t Salarie,furies ennemis de Dieu,amp;occis tous thalie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^.g^jj ^ cclles,qui dedans furent trouuez,fans riens excepter. Auflî en ce temps mefrne,

Du l ent amp;enccluy Yuer,y eutgrandparlementen Angleterre, fur les ordonnances du pays,amp; unekiicy E- efp Aialement fur les enfans du Roy d’Angleterre: car onregatda amp;nbsp;confideraquele douart^. du Prince de Galles tenoit grand eftat amp;nbsp;noble:amp;: bien le pouuoi^airc:çaril eftoit vaillant nemtint fur homme, puiflànt, amp;nbsp;riche: amp;: auoit grand heritage d’Aquitaine: ou tous biens amp;nbsp;toutes l’eftat defesftls ab^^dances eftoient.Si luy fu?remonftré,amp; dit du Roy fon pere,qu’il voufift tirer celle part: car il y auoit bien terre en fa Duché, pour tenir fi grand eftat comme il vouloir.

Aulfilc

-ocr page 265-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^3? l

Aufli les Barons amp;nbsp;Cheualiers d’Aquitaine le vouloient auoir delez eux; amp;nbsp;en auoient nbsp;nbsp;nbsp;•

prié le Roy fon peré: qu»y que meflire lehan Chados leur fuft doux amp;nbsp;anUabie, amp;nbsp;bien

courtois en tous eftats:mais encores aimoient ils plus cher auoir leür naturel Seigneur^ amp;nbsp;fouuerain,que nul autre.Le Prince defeendit legéremant à ceft^ ordonnanceiSe f ap

pareilla, ainù qu’il ap^artenoit à luy ß^ à fon eftat, amp;nbsp;à Madame fa femme. Et, quand

tout fut pouvucu,jls Poudrent congé du R^^^elalloyne, amp;nbsp;de leurs frercs: Si puis

f en partirent d’Anglcterre:amp;'^agerent tant fS^cr,qu’ils arriuerent,eux Ce leurs gens, ^

à la Rochelle, t Mais nous Iftrivns vn petit à parler du Prince: amp;nbsp;parlerons d aucunes t ^««^ f^ lt;lt;q autres ordonnances: qui furent faites en ce temps, Si inftitüées en A nglcterre. Il y fut ^quot;^'^'“{^“quot; * adonc ordonné par le Roy, amp;: par fon confeil, que meflife Lionnet, fécond fils du Roy, ^^æ ^'^ ^ J quifappeloit Comte de Dulneftre, feroit de là cn-auant,Duc de Clarence: SóMeffire ^^^^ ^^ l'^l,e lehan, tiers fils des enfans du Roy, qui lors f appeloit C óte #c R ichemont, fut fait Duc ^j de la chaux de Léclaftre: laquelle terre luy venoit de par madame fa femme,Madame Blanche, par come celuy de lafuceelfion dubonDne Henry de Lenclaftre,perc d’elle. Encores fut a«one aduifé Si s^U U fene confideré par le Roy,amp; par fon Cohfell,que Meflire A iiÂon, fon maifiae fils,gui f appe- ^^J ^-/^ * ^”^ loit Comte de Cantebruge, feroit bien pourueu, fi on le pouuoit allier par manage a laf fille du Comte de Flandres: qui choit veufue. M ais, combien que cela fuft pour lors propofé, fi n’en fut il pas fi toft traité: car il conuenoit cefte chofe faire par moyen. amp;nbsp;fi f^ip^s d’Tfi^ eftoit la Dame encor affez ieune.En cetemps,^ auant le partement duPrince,trepaff^ Id de France, la mere duRoy d’Angleterre,Madame Y fabel de F rance^fille iadis au beau Roy Philip- mere du i{,y de pe. Siluy fit ledit Roy faite fon obfequejatftt Frères- mineurs de Londres, noblement, Angleterre. grandement amp;nbsp;reueremment : Si y furent tous les Prélats amp;nbsp;les Barons d Angl^erre,ôc nbsp;nbsp;r^^^ ^^^

les Seigneurs deFrance, qui oftagers choient. Et bit«efut auantlc departement du ^^.^^^^^ ^^^^ Prince de Galles,Si de la Princeffe-.ôi tantoft aprcs(comme cy deflusƒ ft dit)ils le parti- i^^ ^^ i^ rent d’Anelcterre,8carriuerent à la Rochelle: ouils furet receuz a grâd ioyc.amp;éy Iciour /ç^p,,^ j^^^^ nerentparquatreiours entiers. Sitoft quemefsirelehanChâdosfqui grandtcq^sauoit r*r m ^ju,-gouuernèlaDuché d’Aquitaine) entendit houuellesquelePrmce venoit, il s en partit tmne, deNiort('ouilfetenoit)amp;: fenvint,àbellecompaignie de Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers,en la ville delaRochelle-.ouils feftoyerent moult fort le Prince, la Princefle,amp; toute leur compaignit* Si fut le Prince amenc,à grand hôneur amp;nbsp;a grand loy e,enla cite dePoi-

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftiers-.Si là le vindrentveoir à grand^oyelesBarôs amp;nbsp;Cheualiers dcPoiétou,2c deXairt

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;honge, qui pour le temp s fe tenoient là •. Si luy firent feaute amp;nbsp;hommage, uis c euau-

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chaledit Prince de cité en cité, amp;nbsp;de ville en ville,prenant part out la oy 8z ommage. ,

1 ainfi qu’il appartenoit de faire. Apres vintàBordlaux'.ôila fefmtvngran teps,_ tou

fours laPfmceffe delezluy»Siles vindrcntlàveoirles ComteSjlesVicomtes,les Barons Scies Cheualiers de Gafcongnc,amp; les Seigneurs:lefquels il receuftous ioyeufemmat-.ôc f acquittafthonnor ablement d’eux,que tous f en contentcrcnt:amp; mefmement le Comte deFoixle vmtveoir-.auquellePrincc Sc la Princeffe firent grand fefte amp;nbsp;«and loyci f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;fut adonques la paix faite de luy Sc du Comte d’Armignac: qui yn grand temps nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

ftoient hâtiez ôc guerroyez. Affez toft apres fut fait fConneftabe de tout le pay s de

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guyenne meflire lehan Chandos,^ Marefchal meflire Guichart d Angle.Si pourueut

lePtince les Cheualiers defonpaysôêdcfonhoftel,amp; efpecialernentceuxquilaimo le plus,de fes beaux amp;nbsp;grans offices,qui eftoient parmilaDu^é d’Aquitaine:S£ remplit fesS énefchaucées,St fesBailliages,de Cheualiers d Angleterre:qui tantoft tindrét grad eftat amp;nbsp;puifl'ant,!k (cfpoir)plus grand que ceux du pays ne voufrffenv.mais point n en al-lapar leur ordonnance. Or nous laifferons à parler duPvincedeGalles,Ducd’Aquitai-

* ne, amp;nbsp;delà Princeffe: ôc parlerons du Roy lehan deFrance; qui fe tenoit low a'Villc- ^ neufue,lez Auignon. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comment le s Roy s de France ^ de Cypreprindrent amp;nbsp;iurerentïaefoixfurlesmecreans :^

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du grandpourchasquele Roy deCyprc ft enners plufieurs Roys d?* Rrmees ,enpltißeurs

» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lieux dechrefiienté. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. eexvn.

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?p Nuiron laf Chandeleur, mil trois cens foixantedeux, vint le Roy Pierre de Cy^re ^ ^„„i^^^^f^ c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iL en Amgnon-.àlaquel’»:venuefut lacourttoutcrciouyc:amp;.allèrentpluheursCardi- ß^ ^^^ ^^^ j^ \ naux contreluy,5lt;Yemmenerent au Palais deucrsIePapeVrhaimquiioyeufernentle p^ç^tjer tour teceuv. Si aufli fit leRoy deFrance; qui là eftoit prefent. E!t,quanàils eurent eftélàvne Je Mnwier. pièce,Si prins vin Si efpices,les deux Roys fe départirent du P apc, Sc fe trahit chacuns

-ocr page 266-

PREMIER VOLVME


240

• foil hoftcl. Ce terme pendant fe fit vn gage de bataille, deuant le Roy de France, a ViP le-neufuc, dehors Auignon, de deux nobles amp;nbsp;apperts Chcu^ers:ccftaflauoir meflirc Aimon de Pommiers, amp;nbsp;melfire Foulques d’Archiac. Quand ils fe furent combattus, bien amp;nbsp;chcualereufqinent afltz enfcmble, ledit Roy de France les appaifa,amp; les accot' da de leur riotc. Ainfi fe tindrent les deuxRoys tout ce temps, 6?lc Quarefme, en Aui-gnon, amp;nbsp;près de là. Si vifitoicnt fouu^nHgPape, qui lesr^euoÿioy^ufement. Orad-uint plufieurs fois qu’en ces reuifitanenvie Roy de Cyj^e remonftra au Pape, le Roy de France prefent, Scies Cardinaux, comme pour fainôt? Chreftienté ce feroitnoble chofe, ôc digne, qui ouuriroit le faind paffage d’outre mcIF, Sc qui iroit fur les ennemis de Dieu. A cesparolles entendit le Roy de France tref-volonticrs; Sc bienpropoloit, en luy-mefme, qu’il iroit (fil pouuoit viurc trois ans,tant feulement) pour deux raifons. L’vne eftoit,que leRoy Philippe fon perc l’auoit iadis voué Sc promis. La fécondé,pour traire hors du Royaume toutes manières de Gens-d’armes, nommez compaignies (qu* pilioient ôc d?roboient, fans nul tiltre de raifon, fon Royaume) amp;nbsp;pour fauuer leurs mes. C^roposgardaamp;rél^rualeRoyde France en foy mefme, fans en parler ànur luy, iufques au iour du grand Vcndredy, que le Pape Vrbain prefeha en fa chappelle de Auignon,prefens les deuxRoys de France Sé de Cypre, Sc le fainft Collège. Apresh fainte predication (qui fut moult humble amp;nbsp;moult denote) le Roy de France, par grad ^euotion,emprit la croix,ôc requit doucement au Pape,qu’il la voufift accorder Sc con-. » nbsp;nbsp;• • fermer.CequelePape,luy accorda volontiers,Sebenignement: ôclaprindrentamp;en' Itc^î^^r chargèrent melfire Talleran,Cardinaldlt;*PÂrigourd,tMeffircIehand’Artois,Coim tais,le Comte te d’Ei^ le Comte de Dampmartin, le Comte de Tancaruillc, melfire Arnoul d’Aæ À’Eu,mMs nigt;gt; dreghen, le Grand-Prieur de Rance, melfire Bouciquaut, Sc plufieurs, Chcualic^S auims remis ce qui là eHoicnt prefens : amp;nbsp;de celle entreprife fut moult ioyeuxle Roy de Cypre: amp;nbsp;f‘fj[‘t^e filon la g^ regracia grandement Noftre-Scigneur:amp;lc tinta grand’ vertu ôc millere. chauXf Crß- nbsp;nbsp;Yoyr ainfi,que vous pouuez venir Sc ouir,cmprindrent Sc cnchargercnt,deirusleur5 ua»r veftemens, la vermeille croix le Roy de France Scies delfuf-nommcz. AuectouteC) t cefi article N oft te fainôt-Pere le Pape la conferma,Sc l’enuoyaprefeher en plufieurs lieux:8cttoU' e/oit tout eorrS tesfois non pointpartoute la Chreftienté. Si vous diray pourquoy. Le Roy de Cypf* fupar le de- (qui là eftoit venu en intention d’émouuoir celle croifée, Sc qui auoit empr^ns de pre*^quot; faut de ijud- ^re plaifir à vcoir rEmpereur,Sc tous les baux Baryis de rEmpire5Sc leRoy d’Anglctc*^’ ^ues mots aue yç aulfi,8c confequemment tous les Chefs des Seigneurs Chreftiens,ainfi qu’il fit,com' Æ;»lt;lt;»f”f nie vous orrez Cy-apres en 1 Hiftoire) au Saindt Pere olfrit Sc au Roy de France, corp^j fensdeT^u- cheuance, Sc paro 11e pour remonUrei^iar tout ou il viendroit Sc f embattroit,la grâce amp;•' leur, n'eneflat deuotion dc ce voyagc,pour y faire encliner Sc defeedre tous Seigneurs,qui de ce naæ nenpartinia- roicnt cu deuotion ^irauant.Si eftoit cedit Roy tant creu Sc honoré, Sc de raifon,que® riß dedans les difoit que parmi fon langage,Sc par la certainetc,qu’il demonftroit à tous Seigneurs,y .Abrege:^. nbsp;nbsp;f,^ voyage, y auroit plus toll gaigné les cœurs, qu’autres predications. Si fen fouffrip^ t^rf” d^^^ P^P^^’'^^^' ^^^’’'^^ poindl farrefterent. Tantoft après les Pafques,qui furent de 1®® ^#0« w^T ^ ’^^^^’■'■ °^5 ^^^5foixantetrois, le Roy de Cypre partit d’Auignon: Sc dit qu’il vouloit®^' flufiwrspdn- 1er vcoir l’Empereur, Scies Seigneurs de l’Empire: Sc puis reuicndroit par Brabant, ?ƒ tes chrefiiens, Rlandres, Sc par Haynautau Royaume de France. Si print congé du Pape SeduRoy^' pour la. Croiße*Trä.cc:(]ui en tous cas fac^uitterent moult bien deuers Iuy,en dons,en loyaux,SC en ces,quc le Pape luy fit 8c à fes gens. AlTcz toft après le departement du Roy dc Cyp®®5* Roy dc France print congé du Pape.'Sc fen alla deuers la ville de Montpcflier,pour vi ■ ter Langucdoc;ou n’auoit de long temps efté.Or parlcrós du Roy de Cypre Sc duvop gc qu’il üt,îl chemina tant par fes iournées,qu’il vint en Allemaigne,en vnc cité,quö® apj:^llePrague:8cy trouua l’Empereur d’AIlcmaignc,mcffii#; Charles de Behaigim:q®^ le reccut grandement,Sc tousles Seigneurs dcrEmpirc,qui delez luy eftoient.Siftj ®^ dit Roy de Cypre à Prague,Sc là enuiron,trois femaincs:Sc enhorta grâdcmèt,enl b®^ pire,ceS.voyage:5ctoutpar rout,ainficommeil allaScpaffaparmi Allemâigne,lt pereur le fit défrayer. Puis vintleRoy deCypre cnlaDuché deluilliers: ouleD“^ réduit,Sc fit grand’ fefte. De là fen alla en Brabant: ou le Duc Sc la Ducheflè le receurc grandement,cn la bonne ville de Brucellcs,en difners,en fonpers,en iouftes,Sc en cW temens(car bien le fauoient faire)8c luy donnerent,au departcmenr,grans dons amp;nbsp;g-loyaux. Puis fen partit,Sc f eft alla en Flandres,vcoirle Comte Louis: qui aum Icrccc ôcfeftoya moult grandement: Sc trouua quibienlefeftoya à Bruges, Scefpecialcmen

-ocr page 267-

DE FRölSSART.


24i


t Ic Roy de Dannemarc^ui là cftoit venu, pour le veoir. Si fit tant ledit Obrhte I.oiiis, . ^^ ^^.-^. que lefdits Roy's furent contens de luy,amp; des Cheualiers Sc des Barons de fa terre: Ain- j,. côteLoys fi pafla ledit Roy de Gypre ceft Efté,depuis fon depart d’^uignoiKen faifant fon voya- mab nom auos geparmil’Empire,amp;iir les frontières, pour enhorter le palTage doutremer contre les remis cepajpt-Sarrazins.Dequqy bicn'auoient trefgrand’il*^pluficurs Seigneurs,amp; grand delîr qu'il^e filon les fe fift: amp;nbsp;aucuns autres f en cÇ^ufoient. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.Abrègent

Des ofiages Fra»çoss,qi(e le Foy ^’'^»gleterre tenoitprijoffssicrs.^ eJafourchas ejae le Âo) de Cj/-

prefit cnuers les Roy s de N^sarre^d’i^ ngleterre^or eftuers lePrf»oe de Galles,pour aller eU-

tremen, à la croix T^^o/lre-Seigfiertr.

CHAPl CCXVIIl.

EN ce temps auoitle Roy d’Angleterre fait grâce à quatrgDucs(c’efl:afirauoir aüDuc d’Orléans,au Duc d’Aniou,au Duc de Bcrry,amp; au Duc de Bourbon)amp; fe tenoiét ces feigneurs à Calais:amp; pouuoict cheuauchcr quelque part qu’ils voüloiét,Âois iours hors de Calais,amp; le quatriéme,dedâsfolcilrecôlc,reucnir.Ert’auoitfaitlc Roy^dAngleter-re cnintetion debiL-jóó à ce qu’ils fuflèntplus prochains de leurs pourchas de Frâce,amp; qu’ils fongnaflent de leur deliurâce:ainfi qu’ils faifoict.Les quatre feigneurs deflùfdits, eftansàCalais,enuoyercnt gransmeirages,ô6plufieursfois,deparcux,aultoydcFrâ- -pcefiefin dé ' ce,amp;auDucdeNorrnandie,fonaifnéfils(quilcsaüoicntainfimisenoftage)enlcurre- daufiefl de là niôfirât amp;nbsp;priât qu’ils entédilTent à leurs dcliurâecs, ainfi que promis amp;nbsp;iuré leur auoiét, chaitx:4u Heif quand ils entrèrent en Angleterre:ou,aiÂrümét ils y entendroient eux mefmes,amp;.ne fe ^ndy auoit Ïd tiédroiét plus pour prifonftiers4Mais(qiftgt;y que ccsSeigneurs,ainliq vous faue^^fulfcnt eSbien qu’il trefprochains du Roy)leurs Procureurs amp;nbsp;mefTagers nlcftoient point ouis à leur aife,ny ^'jj^”*'' cuxdcliurez:dontgrâdcmétdéplaifoitaux Seigneurs deffuldits,amp;par efpecial au Duc ^j-g^ffia ^^ d’Aniou: amp;nbsp;difoit qu’il y pouruoyeroitbié de remède: t cornent qu’il en deuft aduenir. tidg defaiHoie Or eftoit adonc le Royaume amp;nbsp;Ic côfeil du Roy,amp; du Duc de Normâdie,duremét ern- ùy : ç^ nyert befongné,tant pour la croix que le Roy auoit adôcques chargée,que pour la guerre du reflet ^ue tels Roy de Nauarre:qui formet güerroyoit amp;nbsp;harioit le Royaume de France:^ auoit adoc- ^^“^^ corropus^ ques remâdé aucuns Capitaines des copaignies de Lôbardie,pour mieux faire fa guet- ^^'^^g^^y, re.Ç^i eftoit la caufe principale,pour laquelle on ne pouuoit légèrement entendre àla pj/cut vifiré deliurancc des quatre Ducs deirus-nommez,neleurs mclfagers dèpefeher, quad ils ve- ^ye„ cesSei noient enFrance.Or parlerons du f^oy de Cypre. t Quand il eut veu amp;e vifité l’Empire, gnctirs amp;nbsp;les amp;autrespaïs,cômeouyauez,ilrGuintenFrâce:ouilfutreceugrâdemétdu Roy,amp;dcs pays dclfus grans Seigneurs de fa court* Auquel lieu fetindient grans parlemens,fur l’cftat decefte nommez, il croifee pour fauoir comment ce voyage fe pourroit parfournir, àl’honneur du Roy de j]^^j ^^^p France,amp; de fon RoyaumeiSi eftoit l’aduis des plus fages,voyansie Royaume fi greuè iojjjjjj,j.5 ^ amp;nbsp;occupé de guetre,de pilleurs des Cópaignics,amp; de robeurs,quiy venoient amp;nbsp;defee- qy-jj ^j^^ ’ ^ dolent de tous pays, que ce voyage ne fe pouuoit bonnement faire, iufqucs a ce que le Calais ou il Royaume fuft en meilleur eftat,ou que l’on euft paix auRoy de Nauarre*Mais nôobftât trouua trois tout ce,nul ne peut au Roy de France brifer,n’ofter,la deuotion de faire ledit voyage.Si D«cs,lc Due l’accorda au Roy de Cypre,promettât d’eftre à Marfeille, du Mars,qui venoit, en vn an p^Jj ^g®**^ (que l’on compteroit l’an mil trois cens foixantequatre,)amp;que fans nulle fautc,adonlt;^I ^“ ^^ j^^^”* pafferoit amp;■ liureroitpourueances à tous ceux qui pafler voudroiét la menSur ceft efta»go^^j.gQj^_ fepartitle Roy de Cypre duRoy de France: amp;veit qu’il auoit encore bon terme de foy i car il eftoit retraire en fon pays,amp; de faire fes pourueaces. Si côfidera en foy,qu’il iroit voir le Roy retourné en dcNauarrCjSÔ coufin,à fin de faire la paix entre luy amp;nbsp;le Roy de Frâce,fil euft.peu.Si fe France ic ne partit du Roy Ichan:amp;tant exploita,qu’il vint en la forte ville de Cherbourgyuiltroü- ^5^7 Fur^ quel ualeditRoydeNauarre,amp;meirirePhilippefonfrcrc:quilcreceurcnt en grand’itwe amp;nbsp;^ 3.t^i4ts nonneunmais finalement de paix des deux Rois ne peut ne eftre ttaite: fi premiererrfet ^^^^„ip^^ p^^^ le Roy de Frâce ne rédoit rheritage,que les deux freres pretédoiét. LaqUe chofe voyât ly^^g' ^g i^ ledit roy de Cypre,prît cogé d’eux. Si fô vint paffer au Pôt-de-rArchc,la riulere de Sei chaux,y aaor nCiPuis vint à Abbeuillc,à Rue,à Môtrcul amp;nbsp;à Calais.ou il trouua IcsDucs d’Orléans,de dans salts en Berry,amp; dcBourbon:mais le Duc d’Aniouf eftoit retourné en France:ie ne fay fur ^ucl pins briefues çftat.Ces trois Ducs dc]jùfnonamez,receurent,ainfi comme prifonniers, en ladite ville ^J‘'i^ ,, de Calais,le Roy de Cypre trefioyeufemcnt:ôt ledit Roy facquitta d’eux rrioult douce- ^^C ’ ‘J ® menn Sifurentlàenfembleplusdedouzeiours. Finalcnent, quand le Roy de Cypre j^^Qj^, çq„^ eut vent à fa volonté, il paffala mer: amp;arriuaàDouures. Si fe tint là, amp;nbsp;fy rafrefehit géne fayed-par deux iours, entandis que on déchargea fes vaifTeaux: amp;nbsp;puis cheuaucha ledit Roy ment.

-ocr page 268-

. 242 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

de Cy pre,à pittites iournées,iufques à tant qu’il vint à la bonn^cité de Londres. QüL il y paruint, il y fut hônorablemét feftoyé des Barôs de France qui là fe tenoiér, amp;nbsp;au i de ccuxd’Ângleterr^quichqMaucherétaudeuât d.e luy.CarleRoy Edouardy enuoya de fesChcualiers:c’eKairauoir le Côte de Herford,meflire Gautier de Mâny,lc feigo^*^^ Delpêficr,mcflire Raoul de Fcrricrc:mclfi^ Guichard dePenncbruçe,meflircRichard d’EftanfonSr autres:quiraccôpaigne?WÎR6c menerét iuf^ffes enTon noftel,parmilaci'

* té de Lôdres.Ic ne vo“ pourroyc pas copter,en vn iour.,le» nobles difncrs amp;i foupers,lc^ feftoyemes amp;:les gras chércSjlcs dós,les prcfens,amp; les ioy^jix,qu’ó dona amp;preséta(ef pecialcmctlaRoyncPhilippe)augctiliRoydeCypre,Et,àvray dire,illuyappartenoic biê:car il les eftoit venu veoir de loing,à gras frais, amp;nbsp;pour enhorter le Roy qu il voun* prendre la vermeille croix^ aider à recouurcrlepafîàgefurles ennemis deDieu;nia^^ le Roy d’Angleterre fcxcufagracieufcmentamp;fagemct,t difantainfi,Certes,beaucoU' Ôr fc’”am ** ^”hi ay bonc lt;gt;lôté d’aller en ce voyagc:mais ie fuis déformais trop vieux.Si en lairray eß’^de^ach^aux conuenir ^mes enfans:amp; croy^ue,quâd le voyage fera ouuerr,vous ne le ferez pas féal: edfrmé par Sa, ains aurez de mes Cheualicrs amp;: E(cuycrs:qui vous y feruiront volontiers.Sire(ce ditl® la,entels briefs Roy de Cypre)vous parlez aflcz:amp; croy que voiremét y viendrontils pour Dieu feruih mots. Mais le amp;nbsp;eux auancer:mais que vous le leur accordiez.Car les Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers de ceft® Roy fcn ex- terretrauaillentvolontiers.OuyfceditleRoyd’Angletcrrcyamp;neledcbattroyciamais: grandes befongnes nefourdoientàmoy,amp;àmonRoyaume;dontprefcntcmêtien5 Ra d’Efeo- ™^ lt;ionne garde.Oneques le Roy de Cypr«n| peut autre chofeimpetrer du Roy d’An' ceVfuruim, gleterry ouchant le voyage deuant dit:mais,tânt comme il ftiourna illccjfut toufiours qui fut re- ’ liement amp;nbsp;hônorablemét feftoyé en diuers amp;nbsp;grans foupers. Or aduint durant ce tepS) cucilliàgrâd queleRoyDauidd’Efcoceauoitàbcfongnertn Angletcrrc,deuers le Roy Edouard:« ioye, amp;l'en- que,quâd il entendit que le Roy de Cyprc eftoit à Lôdres, il fchafta moult fort de ch«; ; trefiretgrad’ uaucher(àfin delc trouuerillcc)amp;vintàLôdrcsfiàpoin6t,qiïencoren’eftoitilparti.S* les trœs ^^ accueillirent amp;nbsp;coiouirent grandement cnfemblc ces deux Roys:amp;leur donna derf' bóne cité de chef le Roy d’Angleterre deux fois à fouper au Palais de Weftmófticr : amp;nbsp;là prît le Ro/ Lodres: puis de Cyprc congé du Roy 5c de la Royne d’Angleterre qui à fon département luy dónC' retourna le rent de beaux dons:entre lefquels le Roy Edouard donna vne ncf,appellée4Catherinfgt; Roy de Cy- belle amp;nbsp;grande à merueillesdaquelle le Roy d’Angleterre auoitmefmemêt fait faire en pre en Frâce j^jj nom,pour p after outre en Hierufalé;amp; prifoit on celle nef douze mille francs: amp;' g*' àAmics^o'-r. foit adonc celle nef au haute de Sâduich. Dccedô remercia grandemét le Roy de Cf pre le Roy d’Anglcterre,amp;luy en feeuligrand gré;amp; ne feiourna pas depuis grandeniA au païs ains fcn retourna deuers le Roy de France:mais le Roy d’Angleterre le défrayé de tout ce,que luy amp;*cs gens defpendirent,allant,venant, amp;nbsp;feioumant en fon Hoyaæ me.Ie ne fay pas bien que ce fut:mais il lailfa le vaiftcl,dcuant-dit,à Sâduich:ne point« l’éraena auec luy.Or fe partit d’Angleterre le Roy de Cypre:amp;repaflaia mer à Boulo«' gne.Si ouit dire,fur fon chemin,que leRoy de France,le Duc de Normandic,amp; metfr* Philippe,maifné fils dudit Roy, amp;nbsp;le grand confeil, deuoient cftre en la bône ville d’A-miens.Si tira le Roy de Cypre celle part:amp; y trouua le Roy de France,nouuellemétvC' n«,amp; vne partie de fon confeil.Si fut d’eux grandement feftoyé; amp;nbsp;leur recorda la grci- Z4 chaux *ticur partie defes voyag«:lefqucls fouirent amp;nbsp;l’entendirent volontiers. Quand il ««^ dit Laquelle ^^ ^^^ ^'^^ efpacc de téps,il dit qu’il n’auoit riens fait, iufques à tat qu’il euft veu le Pd«' chofe le Roy ce de Gallcs:amp; dit fil plaifoit à Dieu,qu’il firoit veoir auant fon retour,amp; les Barons de de Frâce luy PoiCtou amp;d’Aquitaine.fTout ce luy accorda le Roy de Frâce allez bicn.-maisilluyp*'''^ accorda che cheremcgt,à fon dcpartir,qu il ne prenfift voyage en fon retour, fors que parmi Frâce: remét^ mais g^ leüloy de Cypre le luy accorda volôtiers.Si fe partit ledit Roy de Cypre d’Amiés; K clteuauchadeuers Bcauuais:amp;pairalariuieredePótoifc:amp; mtâtparfesiournées, quil vova ”e /fon ''^“^ ^ Pôidicrs,En ce temps eftoit le Prince en Angoulcfme: amp;nbsp;deuoit là auoir prochai letoiir par- nement vne trcsbclle feftc,de quarâte Cheualicrs amp;nbsp;de quarâte Efeuyers,pour l’amour mi France, de Madame la Princcflc:qui eftoit accouchée d’vn beau fils;qu’ó nômoit Êdouard:ain-sala f taifl fi conmc fon pere.Si toft que le Prince fceut la venue du Roy de Cypre,il enuoyà de-de cefepartseu uers'luy,par efpecial,melfire Ichan Châdos,amp; grade foifô de Çhcualiers amp;nbsp;d’Efeuyers ^^’^^'^j*^^quot;quot;dofon hoftehquil’amenerenten grandeioyeamp;reucrence,amp; moult honnorablemcnt, P ^la veoirle deuers le Prince,qui le receut moult humblement,amp;grandement en tous eftats.Silaif-prince de Gai- ferons vn petit à parler du Roy de Cypre: amp;nbsp;parlerons du Roy de France:^ comprerós lei, à quelle intention luy Sifon Confeil cftoient venus à Amiens.

-ocr page 269-

DE FROISSAIT»


^4}


Com»i{^t le Roy iehah de Frafrce':eßa»t retourne volontairefnent en Jngleterrey mourut^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

•chapitre ccxix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

IE fu adonc informé (amp; vray eftoit) que le Roy lehan auoit propos Si affection d’aller en AngleterrCjVeoir le Roy Edouard fon frerc,amp; la Rosine fafoe#r:amp; pour ce auoit af-femblé vne partie de Ion confcil:amp;ne luy p^uoit nul faire varier fon propos:pofé qu’il luy fuft alfez confeillélt;lu cextraire:amp; luy dibakm plufieurs Prélats S^ Barons de Frâce, qu’il entreprenoit vnc grade folie,Si quadilie^uloit encores mettre au dâger duRoy d’Angleterre^ Mais,leur relp^iîâ't à cc,difoit qu’il auoit trouué au Roy d’Angleterre fon frere,amp;: en la Roync,amp; en 1rs neueux fes enfans,tant de loyauté amp;nbsp;d’hôneur,qu’il nefé pouuoit trop louer;amp; que ries il ne fe doutoit d’eux,qu’ils ne luy fulTcnt courtois,doux, amp;nbsp;loyaux amp;nbsp;amis en tous cas:amp;: au fil vouloir il exeufer fon fils,le Duc d’Aniomqui eftoit retourne en Frâce* A cefte parolle n’ofa nul parler au cotraifc.-püis qu’il i’auoit ainfî arre fté amp;nbsp;ordôné enluy*Si ordonna là derechef fon fils^e Duc de Normâdie,à eftre Regét amp;nbsp;gouuerneur du Royaume de Frâce,iufques à fon retour:amp;r promcit bien à fon maifné dis, meflire Philippe, que luy rcuenu du voyage ou il alloit,il le feroit Duc d»Bôurgon-gne,ôô l’hcritcroit de la Duché.Quand toutes ces chofes furent bien faites Sz ordonées à fon entente,amp; fes pourueâces,en la ville de Boulongne, il fe partit de la cité d’Amies, amp;nbsp;fe meit à la voyc;amp; cheuaucha tât,qu’il f é vît à Hedindà ou il farrefta,^ tint sô Nocl; amp;nbsp;là le vint voir le Cote Louis de Flâdres:qui mout faimoit: Ô^le Roy luy * Là furet enf^ ble enuiron trois ou quatre iours: Si le it^ur des Innocés fe partit de Hedin. Tat exploita le Roy Iehâ,qu’il vint à^oulôgne: amp;nbsp;le lo*gea en l’Abbaye : amp;nbsp;tant y feiourna,qu’il eut vent à fa volonté.Si eftoiét aucc luy,de Ton Royaume pour paffer la mer, melTwe Ichan d Artois,Comte d’Eu, le Cote de Dampmartin,le graiid Prieur de Frâce, meflire Bou-ciquaut Maréchal de Frâce,meflîreTriftâde Maguelles,meflire Pierre Si meflire lehâ de Villiers, meflire Ichâ d’Anuille, meflire Nicolas Bracq,amp; plufieurs gras Chcualiers. Quand leurs nefs furent toutes chargées,amp; les mariniers eurent bon ventjils le fignifie-rent tantoft au Roy*Si entra le Roy en fon vaiflel,enuiron minuit,amp; toutes fes gens dedans les autresîamp;tât fingieret par leurs iournées,qu’ils vindrét en Angleterre;^ arriue-rét à Doiiurcs enuirô heure de vefpre. Ce fut le iour de deuât la t vigile de l’Apparition f ^ißrdt en des trois ïfoR:qu’0 dit laThiphaine.Les nouuelles vindrét au Roy d’Angleterre,amp; à la l^un i36e^. * Royne(q^ui fctenoiétadocques à Alté,vn moult riche manoir: qui eftoit au Roy d’An- ‘^•f»”^i' l’^n §lcterre,a fept lieues de Lódres)quc le Roy de France eftoit defcendu amp;nbsp;arriué àDou-1^ If^frester ures.Si enuoya tâtoft des Chcualiers de fon hoftel,celle part grand’foifon:c’cftaflauoir ^^^^ J”*^^’ mclfire Barthélémy dGBrunes,mefsire Alain d?Bouquefelles,mefsire Richard de Pen- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' '

nebruge,amp; plufieurs autreSiCeux fe departirét du Roy,amp; cheuauchcrent deuers Dou-ures:8c trouucrét là encore le Roy de France,ou il eftoit arriué audit Douures. Si le co-uoycrent amp;nbsp;hónorerét grâdemétjS^ de bon cœurfeome ceux qui biê le faüoiêt faire)Ô£ luy dirct(apres plufieurs chofesamp; gras InSncurs,qu’ils luy firét)qüe le roy,leur feigneur, . cftoitmoult ioyeux de fa venue. Le Roy de Frâce les en creut legércmét. Lelédemain au matin môta ledit Roy à cheual,amp; fes gens aufsi,amp; cheuaUcherent deüers Cantorbic:

amp; vindrent là au difner. A l’entrer en l’cglife fund Thomas fit le Roy grand’ rcucrence: amp;nbsp;donna au corps Sainét Thomas,vn moult riche ioyau,amp; de grand’ valeur. Sifeflnt ledit Roy de France deux iours en lavilledeCantorbie. Autiersiouril fenpartit,^ cheuaucha Ic chemin de Londres: amp;nbsp;fit tant, qu’il vint à Altcm ; ou le Roy fe tenoit, amp;nbsp;grâd’foifon de Seigneurs,appareillez pour le receuoir.Ce futvnDimenchc,àhcurc de rclcuée,qu’il vint là.Si eut,entre celle heure amp;nbsp;le fouper,grâs dânfcsamp; grâs karolles. Là eftoit leieune Seigneur deCoucy:qui f efforçoit de bié dâfer amp;nbsp;debié châtd?,quâdfon nbsp;nbsp;nbsp;^

tour venoit;amp; volôtiers Âloit veu des Fraçois amp;nbsp;des Anglois : car trop bien luy feo^t à faire tout tât q il faifoitJe ne puis mie de tout parler, amp;nbsp;recorder côe hônorablemét le Roy d’Angleterre amp;nbsp;laRoyncreceurctleRoy.Qiûd il fe partit d’Alté,il fé vît àLôdres: ^rriuie du fi vindrét toutes manières de gés,par côneftablies,cotre luy:8«: lereceurctamp;recueillirét 2^97 lehan de en grâd’ reuerence, amp;nbsp;ainfi fut amené,à grand’ foifon de mcncftricrs,iufqucs en i’hoftcl Fru»ee a Lende Sauoye: qui eftoit ordôné amp;nbsp;appareillé pour luy. Dedâs ledit chaftel,aucc le RSy,e- ^^» ^‘^ ^^/^ ftoienthebergezceuxeft fonfang,oftagers de France:^premieremét fonfrercleDuCquot;dolente. dOrleans,fonfilsleDuc dcBerry,foncoufin leDuGde^ourbô,le Comte d’Alençon, Guy deBlois,le Côte de Sainól-Pol,amp; moult d’autres.Si fe tintledit Roy,vne partie de rYuer,entrefes gens moultioycufemcnt:amp; le vifitercntfouucntlc Roy d’Angleterre U

-ocr page 270-

PREMIER VOLVME


244

• fes enfans: c’eftalfauoir 1e Duc de darence,le Duc de Lcnclaftre,amp; meflire Aimon fo® maifné fils: ÖÄurct par plufieurs fois en grans feftoyemés enfeftible, en difncrs,en foO' pers, öc en moult d’autres manières, en celuy hoftel de Sauoye, amp;nbsp;au Palais de W elf monftier(quifiedpresdelà)^uleRoydeFrance alloit fecrettement parlariuiered*^ laThamifc, quand il vouloir. Si regrettèrent plufieurs fois ces^eux Roys melfire b' ques de Bourbon: amp;nbsp;difoient que ce futgrand dommage qj^e dc^uy :lt;ar trop bien lu/ ifj^a? ? Q- feoitàeftreentrelesfeigneurs. N ous Uîflftons vn petit avarier du R oy dç France : ^ ^Prince‘*deGal- Parlerons du Roy de Cypre : qui vint en Angouleime, differs le Prince de Galles, ré® j tes en la ville coufin: qui le rcccutmoult ioycufcment:amp; aulfi firent tou^les Barons, Cheualiers 2^ d’An^eule/me. Efeuyers de Poiâ:ou,amp; deXaindonge, qui dclez le Prince eftoient: c’eftaffauoir le Vf ■ comte deThouars,le Seigneur de Pôs,lc Seigneur de Parthenay,melTire Louis de Haf | court,amp; melfire Guichard (èAngle: S^,des Anglois,melfire lehâ Châdos,meirire Tho' mas de Fclletœmelfire Noel Loruich,mefsire Richard de Pótchardó,mcfsire Simô lt;1® Baflellc, amp;nbsp;pluneurs autres, tant du pays que du Royaume d’Angleterre. Si fut le Roy » de Cypre Wc honoré amp;nbsp;feftoye du Princc,dcla Princefle, des Barós,amp; des Cheualicf* delfufdits :amp;fe tint illccques plus d’vnmois: amp;nbsp;puis le mena mefsire lehan Chando^ iouer amp;nbsp;ébatre parmi Xaindoge amp;nbsp;parmi Poitou, amp;nbsp;vcoirlabone-ville de la Rochel' le:ou 1’0 luy fit grâd’fefte.Et,quâdil eut partout efté,il retourna en Angoulefme: Â^^ àlt;:ellc grâd’ fefte,que le Prince y tint ou il y eut grâd’ foiso de Cheualiers amp;nbsp;d’Efeuye^ i AlTcz toft apres la fcfte,le Roy de Cypre print ƒ ôgé du Prince amp;nbsp;des cheualiers du paî® s mais auât leur eut il remóftré principalemét pqurquoy il eftqit là venu, amp;nbsp;fur quel eft^^ ilauoit omprins àporterla croix vermeille qu’il portoit:amp;cornet le Pape l’auoitcôfef mée:amp; la dignité du voyage:amp; eSment le Roy de Frâce par deuotió,amp; plufieurs autres , gras feigneurs l’auoiétemprins ôriuré.Le Prince amp;nbsp;les Cheualiers luy refpodiréteouf' 1 toifemét,que voire met c’eftoit vn voyage,ou toutes gês de bié amp;nbsp;d’honeur deuoiet en-tendre: amp;,fil plaifoit àDieu que le paffage fuft ouucrr,il ne feroit mie feuhmais auroir^' ceux qui fedefirêtauacer.De ces parollesfe tint le Roy de Cypre bié côtét: amp;r puisf^ partit:mais mefsire Ichâ Châdos luy tint côpaignie,tât qu’ilfuft hors de la principauté' Si me séble qu’il retourna arriéré vers Frâce,pour venir vers Paris,en intétion de cuid^^ leRe fehan t*^ouucrlcRoydcFrâccrcucnu:amp;nôeftoit:carlcRoydeFrâcecftoitenrhofteldcSa' malade en ^he uoye,accouché malade: 6c luy empiroit tous les iours: dot trop grademét déplaifoit ƒ ÿel de Sautée Roy d’Angleterre,amp; à la Royne:car les plus fages Médecins difoiét, qu’il eftoit en gt^d 4 Londres. nbsp;nbsp;peril.Et de tout eftoit informé le Duc de Normâdic(qui fe tenoit à Paris,amp; qui auoitl® gouuernemét du Royaume deFrâce)cârmeflîreBouciquautauoitpafîelamer:amp;auo*^ informé le Duc,de céfte matiere.Le Roy dcNauarre en fauoit auflila certaineté.détp n’eftoit mie courrouce:car il efperoit q,fi le Roy de France mouroif, fa guerre enfeto® pP belle.Si eferiuit deuersle Captai* de Bufz(qui fe tenoit adoc dclez leCôte deFo^ * .Annot. ^i. fon ferourge) qil vêfîft à luy en Normâdie:amp;qu’il le feroit feigneur amp;fouucrain pardef' fus tous fes Cheualicrs.*Le Captal3qui defîroitles arm es, amp;nbsp;qui eftoit coufin audit Roy .y^nnoi.ÿ}. deNauarre,obeït à fon mademét.Si fe partit du Cote de Foix,amp; t^é vint pafler parmi b Principauté,ou il pria aucuns Cheualiers Sz Efeuyers fur fon chemintmais petit en con-Olflt : car pas ne fe vouloient adonc armer Anglois,ne Gafcons,ne Pöióleuins, pour k fait du Roy de Nauarre, contre la couronne de France:car il leur fouuint des alliances iurées à Calais,entre le Roy d’Angleterrc.leur Seigneur, ôc le Roy de Frâce, fi grandes Trépas dtn(oj 6cfi fortes,que ils ne les vouloient pas blccer, ne brifer. Ce temps pendant quels Ca-Lehan de Fran ptal de Buz vint Vers le Roy de N auarre en Normandie,le Roy lehan de France trépaf-ceen^fj^leter fa de ce fiÆle,au royaume d’Angleterre : dontleRoy Edouard, la Roync fa femme, amp;nbsp;t re.leS.oitïo, toys leurs cnfans, amp;touslcs grands Seigneups du païs,furenf moult courroucez pour '-^‘*quot; ri 4 l’hÔneur 6zlagrand’amour,queleroy depuislapaixfaite,leurauoitmonftrée. Le Duc d’Orléans fon frere,6c le Duc deBerry fon filsfqui de fa mort furent moult courroucez) enuoyerent ces nouuclles,à grand’ hafte,deuers le Duc de Normandie: amp;, quand ledit Duc feeut la verité,il en fut moult courroucé : amp;nbsp;bien fut raifon.Toutesfois,cófiderant qu’ilTauIt toute chofe créée naturellement terminer, amp;nbsp;qu’il ne pouuoit remédier à ce- | fte mort,la portapatiemment3au plus qu’il peut.Puis,fe voyanPfucceffeur de l’héritage de France,6c eftantbieninforig^é cornent le Roy deNauarrepouruoyoit tous les iours fes garnifons en laComté d’Eurcux,amp;qu’il leuoit des Genfd’armes, pour le guerroyer, faduifa qu’il fe pouruoycroît de bon confcil, amp;nbsp;de bon remede fur ce fil pouuoit.

-ocr page 271-

DE FROISSART.'


24?


T)// bo fi ori/re,i^ue le Ro^ Charles,eiff^uiéfKe élu ffem.,eleKKa centre les Nauarr^s^eleuafifpn ceurcKfKKeKt.cIr ificoKiifiexia^reslamert élu Roy lehanfenpere, c h a Pi eexx.

En ce temps farmoit, amp;nbsp;feftoit tonfiours armé pour Ifs Français, vn Cheualier de Bretaignerqn’onappeloitmeflireBertraiyl duGucfcIin. Le bien de luy ne la bonne renommée n’eftoitene ggandement cogm^^fors entre les Cheualiers de Bretai-gneiquifetenoiententourlujj au pays de nretaigne: ou il auoit dcmouré,amp; touT , iours tenu la guerre pour mcmrc'Charlcs de Blois. Cemeflire Bertrand eftoit5amp; fut toufiours entre-euxjeftiméffioult vaillant Cheualier,amp; bien aimé de toutes Cens d’armes ; amp;nbsp;ia eftoit grandement en la grâce du Due de Normandie, pour les grandes vertus,qu’il en auoit ouy recorder i 11 aduintdoneques que le Duc de Normandie (auffi toft qu’il eut ouy de certain recorder le trépaffementdu l^oy Ion pere) ainli qu’il fe doutoit grandement du Roy deNauarre,ditàmeflireBouciquaur. Pai^cz vousd’icy auectouteequ’auez degens, amp;chcuauchczla Normandie. Vous y trouuerez melïîre Bertrâd du Guefclin.Si vous prie que vo’ ôc luy vous embattiezpres du Roy écNauar-rc-.parquoynousfoyôs Seigneurs delà riuieredeSeine.Meflîre Bouciquaut relpondit, Sire,cecy feray-ic trefuolontiers. Adonc fe partit, amp;nbsp;emmena auec luy grand foifon de Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers,amp;: print le chemin deNormadie,pardeuersS.Germain,amp;dó-na à entendre à ceux,qui auec luy eftoient,qu’il alloit démît le chaftel de t RolleboeïTe» t ■^tl‘t dit Rd que certaines manières de gens(quifaifoi£t tous les maux du mondê)nómez Compai- Lboife.^ la gnies,tenQient. Rollcbocf^; eft vn chall^* bon amp;nbsp;fortfur la riuiere de Seine,à vne lieue ^ nbsp;nbsp;nbsp;^ ^”..

près deMâte:amp; eftoit en ce téps répli amp;nbsp;garni de Côpai^nons Gés-d’armes:qu^aifoiét ^ RôXbo^ guerre d’eux mefmc!amp; couroiétaufti bien furie Roy deNauarre,c0mme furie Roy de fe ^^ fhi^leire France: amp;auoiét vn Capitaine,à qui ils obeyflbiêt entieremét,amp; qui les entretenoit amp;nbsp;c» hure Je payoit,par mi certains gages qu’il leur dônoit:^ eftoit né de la ville de Brucelles: amp;nbsp;l’ap- friiuejjis de peloit onWautaire Auftarde, appert hóme-d’armes,amp; outrageux. Iceluy amp;nbsp;fes gens a-' B^tf^^d d» uoiét toutle pais delà enuiro tout róbé:amp; n’ofoit nul aller de Paris à Mate,ne de Mate à ^''v“quot;’-Rouéjn’a Pótoifé,pour eux:S^aufti bié ruoiétils fur les Nauarrois,côme furies Frâçois: amp;par efpec^al ils côtraignoiét durcmét ceux de MätCiQuadmeftireBouciquaut partit de Paris(quoy qu’il donnaft à entendre qu’il alloit celle part) il faillit à prendre le droit chemin de Rolleboeft'e:amp; attendit Iheftlre Bertrand du Guefelin amp;nbsp;fa route:qui auoiét par-auant cheuauché douant la cité d’Eureux, amp;nbsp;parlementé à ceux de dedans la cité: mais on ne luy audit voulu oudrir les portes:ain^is auoiét fait ceux de dedâs cruels efforts deleferuir de pierres:fî fe tira deuers le Marefchahql’attédoit fur vn chemin,alfez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du

près de RoUeboefTe.Quâdils fefuréttrouuez,ils eftoiét bien cinq^és Homes-d’armes.

Si emét ces deux Capitaines grad parlemét enfemble:à fauoir côe ils fe maintiédroiét, Charles ^. du amp;par quelle maniereils pourroiétauoir la ville de Mite ou ils tafehoiét. Si conclurent nem. quemeflireBouciquaut,luy cétiéme de Cheualiers feulemét,cheuauchcroit celle part, deuât:2c viédroit à Mâte:amp; ferait reffroyé:amp; diroit q ceux de RoUeboefle le chaçoient

amp; qu’ils le lailfafsét entrer dedâs. S’il y entre,tâtoft il faifira les portés:^ meftireBertrâd amp;nbsp;fa route viédrót,amp; fe bouterôt dedâs:amp; en ferôt à leur volôté.S’ils ne Tôt par cefte façon,ils nevoyéttour cômétils l’ayét.Ce côfeilfuttcnu,amp;:le retindrétlcs feigncurs eS-^ tre eux fecret: amp;: fe partit meflire Bouciquaut amp;nbsp;la route quiWeuoit mener : amp;nbsp;cheuau-cha deuers Mate: amp;nbsp;mefsire Bertrad d’autre part:amp; fe meirent luy amp;nbsp;les liens en embuf-chc,aftcz près de Mate.Quâd mefsire Bouciquaut deut approcher Mâtc,ils fe déroute- j^ß de guerre rét,ainfi cômegés déconfits amp;nbsp;mis en chace:amp; fenvintledit Marefehal,luy dixiéme:amp; parla^tMe le les autres petit à petit le fuiuoient.Si farrefta deuant les barrieres:ôc dit, AaroTi,bonnes Maref^l Boù gens de Mante, ouurez v^ portes, amp;nbsp;nous lailfez entrer dedans: car veez cy ces meiv- di^uaut er triers de Rolleboeffc, qui nous chacent, amp;nbsp;nous ont déconfits. Qui eftes vous?Sire (di- ^'’frani du rent ceux, qui là eftoient.) Seigneurs(ditil)ie fuis mefsire Bouciquaut, Marcfchal: que ^^U^l'n friret le Duc dcNormandie cnuoyoit deuant RoUeboefle: mais les larrons de dedans m’ont ^^^^‘ Igf^-déconfit: amp;nbsp;m’en conuient fuir (veille ou non vueille) amp;nbsp;me prendront moy èc mes ff^iyy^ig ‘^■ gens: fi vous ne nous ouurez voz portes. Ceux de Mante ( qui cuidoient qu’il leur dit vérité) luy refpondirent*Sire, nous fanons bien que ceux de RolleboelTc font noz ennemis, amp;nbsp;les voftres: amp;; ne leur chaut à qui ils ay ent la guprre: amp;nbsp;d’autre part le Duc de Normandie nous hait, pour caufe du Roy de Nauarre noftre Seigneur : fi fommes en grand’doute que nefoyons deceus par vous:qui eftes Marcfchal deFrance.Par mafoy^

x 'iy lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

-ocr page 272-

à4lt;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’armes: comme le Comt€d’Auxcrre,Ic VicótcdcBeaumór,'lc fire dc Beauieu, 5^P^“' fieurs autres Cheualiers amp;nbsp;Ffcuyers.Encorcs eftoicnt en ce temps ilfus de Gafcong*’^gt; amp;nbsp;venus cnFrance,pour feruirle Duc de Normandie,1c Sire d’ÄlbrethjmefllrcAiniS' fCurton/gt;4r mon dePómiers,meflire Petiton det Corton,leSouldich del’Eftrade, amp;pluficursau-auant ^ ^uel~ tres:deqifoy 1e Duc de Normandie leur fceut bon gré:amp; leur pria qu’ils voufilTent che-^beux*^*'^‘^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’^^ormandiecontre fes ennemis,Lcs delfufdits Seigneurs obeyrentvolontiers: amp;nbsp;fe meirent en arroy :amp; cheuauchercnt tous en Normandie: excepté le corps du S eigneur d’Albreth.Celuy demoura à Paris,delez le Duc:mais fes gens allerét en celle chcuauchée.En ce temps icy vn Chcualicr des frontières dc Bretaigne FrâçoifeÇqu on

■fille nomme- appcloit f Brehemon dc Lauai)vint courir deuant Eureux:fi auoit en fa eópaignie qua-ra tan faß, rante Lâces,tousBretôs. Adonc eftoit dedans Eureux vn ieunc Cheualier:qu’onappe-Bcaumont. j^jj. jneq^fe Q^y jg Grauille. Aufli toft qu’il fceut reffroy,il courut foy armer,amp; faircar-mont nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;æ^’- ^®“5 ^‘^ loudoycrs de lca^amp; moterent tous a chcual:amp; ie mcirent aux chaps.n'r«

fircBeaumót auoit ia fait fon cntreprinfe:amp; veez cy meflire Guy de Grauille, móté lut fleur de courfier:qui f écria tout haut Bcaumót vous ne vous en irez pas ainfi, il vo’ faut

-ocr page 273-

DE FROISSART*

247

parler à ceux d’Eureux:amp; vous veulent apprédre à eux cognoiftre.Quand meflire Beau nbsp;nbsp;•

mont fouit écrier,fi retourna fon courfier, amp;: bailla (on glaiuc, amp;nbsp;fadrc^ droitement delTus mefsire Guy.Ces deux Chcualiers fentrerencontrerent^degrand randon,tellement fur leurs targcs,^ue les glaiues f en volerent,en trofiçons:nwiis ils fe tindret fi fran chement,qiïoncques ne partirent des arçoas:amp; pafTerent outre.Au retour, qu’ils firér, ils tirerent leurs a(péQe:amp;tajitoft fentrcmcllemt^leurs gens,depremiere venue: amp;nbsp;en y eut maints renuerfez d’vnepartie amp;nbsp;d’antiv. nbsp;nbsp;f acquittèrent les Bretons bien loyau- ^

mcnt:niaisfinablcment ils ne furent obtenir la place: ainçois leur conuint demourer (car gens croifibyent de tous collez fur eux)amp; furent tous morts, ou prins, qu’onc nul PrifideSrebe-n’en échappa:amp; fut prins meflire Beaumont de Laual par meflire Guy de Grauille:amp; Va ”’‘’'’ mena,comme fon prifonnier,dedans le chaftel d’Eureux:amp; aulTi y furet menez tous les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^*^'*

autres, qui prins eftoient. Ainfi aduint de celle aduentu» : dont meflire Guy en fut moutprifé amp;nbsp;aimé du Roy deNauarre,amp; de ceux d’Eureux.

Vu retour élu Raj de Cjpre à Paris.-de l'ob/e/jae du Rey I ekf» à Satvi Denis en France: (jr de la cheuauchée du Captai de Buz^partiJan de Nauarre^centre Bertrand du G9eJclin,parti~ ßndeFrance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccxxi.

£N uiron ce temps retourna en France le Roy de Cypre(qui rcuenoit d’Aquitaine)Sc fen vint droitement à Paris:amp; fe tira deuers le Roy de France,par-auant nômé Di*c dcNormâdie.En ce téps elloiét delez luy fes deux freres (c’ellalfauoir Ic Duc d’Aniou, amp;Monfeigneur Philippe^ui depuis fut iDûc dcBourgongnc) amp;nbsp;attendoyent le corps du Roy,leurpere:qu’on rapportoit d’AÎigletcrrc. Si leur aida à complaindreicdit Roy dcCypreleur dueil:amp;luy mefme printen moult gfande deplaifancc celle mort du Roy de Frâce(pour la caufe que fô voyage en clloit arrierc)amp; fe vellit du dueil de noir» Orvintvniour,que le corps du Roy deFrance(qui eftoit embafmé, amp;nbsp;mis enfercucil) approcha de la ville de Paris.Lequel corpsMófeigncur Ichan d’Artois,leCôte de Dap-martin,amp;le Grand-Prieur de France raconduifoyent. Sivindrentdc Paris IcDucde leeerpidui^fi^ Normandie amp;nbsp;fes freres,le Roy de Cypre,amp;la ^reigneur partie du Clergé de Paris: amp;nbsp;1^^^ mfiuelj allèrent to|is à pié outre S.D enis en France : amp;nbsp;la fut emporté amp;nbsp;enféucly le feu Roy en * '^‘‘^quot;^ ^*”^* grade folénité:amp; chata fa melTe l’Archeucfque de S cns,le iour de fon obfeque. Apres le ^” feruice fait,amp; le difncr(qui fut mouit noble)lcs Seigneursamp;1 es Prélats retourneret tous àParis.Si eurentparlementamp;confeilcnfemble,à fauoir comment ils fe maintiedroyet (carie Royaume ne pouuoit dire longuement fans Roy)amp; fut confeillé,parraduis des Prélats amp;nbsp;des Nobles,qu on fe tireroit deuers la cité de Reims. Si en eferiuit le Duc de Normandiefeat ainfi fappclloit il cncores)à fon oncle Monfeigneur Win celant, Duc de Brabant amp;nbsp;de Luxembourg,amp; aufli au Comte de Flandrcs,en%ur priant qu’ils vou-filfent eftre à fon couronncmcnt:amp; elloit le iour afligné au iour de la Trinité, prochainement venant.

Entandis que ces befongnes amp;nbsp;pourueances fe faifoient,amp;que ces Seigneurs f ordo-noient,fapprochoyent aufll les François amp;nbsp;les N auarrois en Normandie:amp; ia clloit ve nu en la cite d’Eureux le Captai de Buz:quilà faifoit fon amas,amp; fon alfemblée de Gés-d’armes amp;nbsp;de compaignies,par tout ou il les pouuoit auoir.Si parlerôs de luy SsC de tritf» lire Bertrand du Guefclin,amp; d’vue belle ioürnee de batailla»qui fut le leudydeuantla Trinité,quc le Duc dcuoit eftre couronné amp;nbsp;confacré en Roy de France(ainfi qu’il fut) Le Captai de en la cité cathédrale de Reims. Quand Monfeigneur lehan de Grally ( dit amp;nbsp;nommé suz^auxehaps Captai de Buz) eut fait fon amas amp;nbsp;allcmbléc,ert la cité d’Eureux, d’Archers amp;r de Bri- quot;”^gt;‘^ Serrrad gans,il ordonna de fes befongnes : amp;nbsp;laifla en ladite ville amp;nbsp;cité vn Capitaine, Cheua- ^^ GijÇ^din* lier(quifappeUoit Monfifigneur Michel d’0rgery)amp;enuoya à Conches Monfeigneur Guy de Grauille,pour faire frôtiere dclfus:amp;puis fe partit d’Eureux,à tout fes Gens-d’ar mes amp;nbsp;fes Archers,car il entendit que les François cheuauchoiét;mais il ne fauoit quelle part.Il fe meit aux champs,en grand defir de les trouuer:amp;nombra fes gés.Si fe trou-ua fept cens Lances,amp;bien trois cens Archers,amp; cinq cens autres hommes aidables.Là eftoient delez luy plufieurs bons Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers:amp; efpecialement vn BamTeret duRoyaumede Nauarft(qui(’appelloitle Sirede S aulx) amp;quot;nbsp;le plus grand amp;lcplusap-‘ pert,amp; qui tenoit la plus grande route de Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers, c’eftoit vn Che-ualierd'Angletcrrc:quifappclloit mefsire lehan louel. biy eftoient encores Monfei-gneur Pierre de Saque-ville-mcfsire Guillaume de Gauuille,Monfeigneur Bertrand du

-ocr page 274-

248


PREMIER VOLVME


tra«i n^ Ex Franc, t le Bafque de Marneil, amp;nbsp;plufieurs autres,tous en grande volonté d’encontre' emplaires aiui melTircBertrand,amp;Ie combattre. Si tiroyent avenir deuersFafly amp;lcPont-de iAr-f»flc blafol- che, car bien penfoient que les François pafferoyent là la riuiere de Seine : voire fib ledernarneil j^^ rauoientia pafféc Orafluint, droitemcntle Mecredy delaPenthecoun:e,que ^L^hmonki ^^ Captai amp;nbsp;fa route, cheuauchans hors d'\^i bois, rencontreren* d’aduenture vnHc' quot;neusdebaf raut:quifappelloirle Roy Faucon:amp;parti,au matin^^eloft de9»François.Sitoft des de mai» ^juc le Captai le vcit,bien le recongnut^ Iny fit chcrc(ca»il edoit Heraut au Roy d’An ndfo-/,« gleterre)amp;luy demanda dont il vcnoit,amp;fil fauoirnulKs nouuelles des François, nn chaux mefsi nom deDieu(ditil)Monfeigneur,ouy,ie mefuishuy parti^’auccques eux, amp;nbsp;delers re baftlede routes:amp; VOUS quierentaufli:amp;ont grand defir devons trouuer.En quelle partfontUs inarod.Mrfù 0|f je Captai) deçà le Pont-de-l’Arche, ou delà?En nom de Dieu( dit Faucon) ils ont ^Mtepeut^rt P^^^ ^^ Pont-derArche,amp; ¥ ernon : amp;nbsp;font maintenant ( comme ie croy) aflez près de ^■vn^i^uUaßu- Pafly.Et quels eens font ils( dit le Captal)ne quels Capitaines outils? di le moy,ic t’en tient nomméle prie.En nom de Dieu( ditFaujon)ils ont bien mil amp;nbsp;cinq cens combattans ,amp; toutes Bafque eu le bonnes Gœs-d’armes.Si y font meflire Bertrand du Guefelin (qui a la plus grande rou-Bafde de te des Bretons)le Comte d’Auxerre,lc Vicomte de Beaumont, Monfeigncur Louis de mameil «»f Chaalon,le Sire de Beauicu,Monfeigncur le Maidre des Arbalcdicrs, Mofeigneur l’At fin dtfieje e chcpreftrc,amp; Monfeigncur t Odart de Rcmi:amp;fi y font de Gafcongne,voftre pays,!es (t Kf ï/w?:. ^ns du Seigneur d’Albreth;amp;y cd Monfeigncur Aimemon dePomiers, amp;Monfei' f/e doute lt;pe gneur le Souldich del’Eftrade.Quand le Capjal ouit nommer les Gafcons,fi fut moût ce ne fait eduj émerueillé;amp; rougit tout de felonnie:amp; répliqua toft fa parodie,en difant,Faucon,Fau-^utlalt;juehjue con,cd «e en bóne vérité que tu dis que ces Seigneurs de Gafcongnc(que tu nommes) finnoméOu- font là?amp; les gens du Seigneur cfAlbreth? Sire (dit le Heraut) parmafoy ouy.Et oueft dart dcRéti. j^ gjj.^ d’Albrcth?dit le Captal.Eu nom Dieu (dit Faucon) il cd à Paris,auec le Regent Duc de N ormandie:qui f appareille fort pour aller à Reims,car on dit communément queDimenche prochain il fera facré amp;nbsp;couronné. Adoncques meit le Captai la main àfatefte:amp;dit ainfiqiar mal-talent,Par le cap faint Anthoin,Gafcons contre GafeonS fe pourmeneront.Adonc parla le Roy Faucon pour Prie (vn Heraut, que rArchepre^ ftreenuoyoitlà) amp;nbsp;dit au Captai,MÔfeigneur,afrez près d'icy m’attend vn Heraut,que FArcheprefire enuoyedeuers vous,lequel Archeprefire (ainfi que i’entê par le Heraut) parleroit volontiers à vous.Lors refponditle Capt«l,amp; dit,Ha,Faucon,Faucon, dites à ce Heraut François,qu’il ria que faire plus auant:amp;:qu’il die à FArcheprefire,que iene vueil nul parlement à luy. Adonc fauança melfire lehan louel: amp;nbsp;dit, Monfeigncur,^ pourquoy?Efpoir efi-ce pour nofire profit.Dôt dit le Captai,!ehan, Iehâ,non eft,maiS FArcheprefire efi fi grand barateur,que fil venoit iufques à nous, comptant iangles^ bourdes,il aduiferoit^ imagineroit nofire force amp;nbsp;noz gens: fi nous pourroit tourner à grand contraire, fi riay cure de fes parlemens.

Adoncques retourna le Roy Faucon deuers Pric,fon compaignon (qui Fattendoit au bout d’vnc hayc)amp; exeufa le Captai bien amp;fagement:tant que le Heraut en fut toutco-tent,amp;rapporta arriéré àFArcheprefire tout ce que Faucon luy auoitdit.

Ainfi eurcntles François amp;:lesNauarroiscognoilFancelesvns des autres,par lerap' ^Al des deux Heraux:amp; fe confeillerent,aduiferent,amp; adrecerent, ainfi que pour tan-tofi trouuer les vns les autres.CJuand le Captai eut ouy dire,au Roy Faucon,quel nom* bre de gens les François efioiêt,il enuoya tatofi certains meflàgers en la cité d’EureuX) deuers le Capitaine:en luy fignifiant qu’il voufifi faire vuidcr amp;nbsp;départir toutes manie* res de Compaignons,ieunest armerets (dont onfe pourroit aider) amp;iceux trairede-”‘^^*** • ^’^quot; uantCoclilereficarilpenfoitbien quelà,enceluyendroit,trouueroitillesFrançois:K R’i“^ ^ns nulle faute(quelque part qu’il les trouueroit) il les cdlnbattroir.

chef d’Or-’c nbsp;nbsp;Quand ces nouuelles vindrent en la cité d’Eureux,à Monfeigncur t Leger d’Orge-

lhapitre.

ry, f» ce préfet fy,il le fit crier en public:amp; commanda efiroitement que tous ceux,qui à cbeual eftoy-chapitre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ent,fe trahiffent par deuers le Captai. Si en partirét derechef plus defix vingts,tousieu-

nes compaignons,de la nation de la ville.Ce Mecredy fe logea,à heure de nóne,leCap tal cRiBuz furvnemontaigne,amp;fes gens tous enuiron:amp;les François(quiles defiroyée à trouuer) cheuauchoient toufiours auant,amp; tant qu’ils vindrent fur vne riuicre, qu’on appelle,au pays,Yton:amp;courtautour,deuersEureux:amp; naifi bien près de Conches, ^ fe logèrent tout aifément,ce Mccredy,à heure de relouée,en vn beau pré, tout dulong de cefie riuiere.Le lendemain au marin délogèrent les Naruarrois: amp;nbsp;euuoyerentleurs Cou-

-ocr page 275-

DE F R 0 I S S A R T.

24^

Coureurs douant,pour fauoir fils orroyent point nulles nouuelles des François:amp; les ^ ^^^^^ ^^^ François enuoyerent au leurs Coureurs,pour fauoir fils orroyent poinWQulles nou- py^„^gi^ ^^ uelles des Nauarrois* Si en rapporterét chacun àfa partie,en moins que de deux lieues deiNaitamit, certaines nouuelles.Et cheuauchoientlcs Nauarrois,ainliqüe Fai^ô les mcnoit, droit à radrece31e chemin qfl’ileftoit venu. Sivindrent,à heure de prinie,fur les champs de Cocherel;amp;: veirept k^rran^ois deuant em^quiià ordonnoyent leurs batailles:ou il y auoit grandefoilon de bannîmes amp;nbsp;de pennf rî9?Si: cftoyent, par femblant, plus, d’autant amp;nbsp;demi,qu’ils ne furcnt.Sbfarrefterent lefdits Nauarrois tous cois,au dehors d’vn * petit bois3qui là eftoit:amp; piÀ fe tirèrent les Capitaines à part; amp;nbsp;fe meirent en ordon-nancc.Premiercment ils firent trois batailles,bien amp;nbsp;faitinementjtout àpié;amp; enuoye- ^’ordre desi^à rcntlcursmales,amp;leursgarfons,encepetitbois : 8c eftablirent diligemment monfei- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ff^”~

gneur lehan loucl en la première battaillc,amp; luy ordonnerait les Anglois, tous Horn- ‘‘^^ ‘*^' nies-d’armes,amp; Archers.La deuxiefme eut le Captai de Buz: amp;nbsp;pouuoient efire en fa ba taille enuiron quatre cens combattans, qu’vns qu’autres. Si cftoient deltz le Captai le Sirede SaulxenNauarrc(vnieune Cheualier )amp;fabaflnierc,amp;Monfeigi^ur Guillaume de Gauuille,amp; Monfeigneur Pierre de Saque-ville. La troifiefme eurent trois au tresCheualiersrc’eftalTauoirMonfeigneurleBafque deMarneil,MonfeigneurBertrad ^Lachauxdit du Franc,amp;MófeigneurtSaufelopins:amp; eftoient enuiron quatre cés armeures defer. Sauxeslo-Qwnd ils eurent ordonné leurs batailles,il ne felongnerét point loing l’vnde l’autre^ P““^'quot;' ‘**^ amp;prindrentraduantage d’vne niontaigne( qui eftoit àla droite main, entre les bois amp;nbsp;^duantare eux)amp;ferengerent,toutdjFront,furcelftrftontaigne,par-deuâtleurs ennemis:amp;mek des Nanards rent encores,paraduis, le pennon du Capital en vn fort buifibn d’efpines: amp;nbsp;o^ÿlonne- rë^t'^^ptr vne rent,là entour,foixante armeures de fer,pour le garder^ deffendre : amp;nbsp;le firentpar ma- montai^nei niere d’eftcndard,pour eux r’allier, fi par force d’armes ils eftoient elpars,amp; ordonnèrent qu’encores point ne fe deuoyentpartir,ne defcendrc dclamontaigne,pourchofe qui aducnift:mais,fi on les vouloir combattre,qu‘on les allaft là querrc. ,

De la batai//e^(jiii fut près i^e Cocherel en T^rmdedtej entre les François de Bertrand du Gueß elin, (fies Nauarrois du Captai de Bu^tçf comment iceluy Captai fut prtns,demeurant la 'ui^oire aux François^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccxxii.

TOutaiiîTi ordonnezamp;rengezfetcnoycnt Nauarrois amp;nbsp;Anglois d’vn cofté, fur la montaigne que ie vous dylt;Ent^is les François ordonnoyent leurs batailles: amp;nbsp;en i^rdrêdesPra firent trois, amp;nbsp;vne arriere-garde* Lapremiere eut meffire Bertrand du Guefclin,àtout çois,vQulds af fesBretons:amp;fut ordonné pour aflembler à la bataille du Captai. La deuxiefme entlc f^'^”quot; .^^ Comte d’Auxerresôé fi y eftoient,auecquesluy,^ouuerneurs,le Vicomte deBeaumont nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'*^

amp; Monfeigneur Baudoin d’Annequin,Maiftrc des Arbalcftiers:amp; eurent auecques eux “ *•* les François,les Picars,amp;lcs Normans3amp;meffire t Odart de Renîy,meffire Enguerrât ^fi^j^f g. Dandin,mcfïire Louis de Fauekerqucs,amp; plufîeurs autres bons Cheualicrs amp;nbsp;Efcuyers. dart de Rc- ’ La troifiefme eut l’Archepr cftre,amp; les Bourguignons : amp;nbsp;auec luy furent Mon feigneur my au chap. deChaalon,Monfeigneurde Beauieu, Monfeigneur lehan de Vienne, Monfeigneur precedent. Guy de Felay,Monfeigneur Hugues de Vienne, amp;plufieursautres:amp;deuoit ceftc bataille affembler auf Bafque de Marneil,amp; àfaroute. Etl’autre bataillef qui eftoit pour ^^p f^^f^^ arriere-gardc)cftoit toute pure de Gafcons:dcfquels meffire Aimemon de Pommieft, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^^

MonfeigneurleSouldich de l’Eftrade, Monfeigneur Perduras d’Albreth,amp;Monfei-*l’/jifi.deSert. gneurPetitondeCourton,furcntfouuerains,ôt:mencurSi Or eurent là ces Cheualicrs ducuefeUn, Gafcons vn grand aduis Jls imaginèrent tantoft l’ordonnance du Captai, amp;nbsp;comment dit le Bafton ceux de fon cofté auoient mis amp;affisfon pennon fur vnbuifîon,amp; qu’aucuns des leurs deMarcul, legardoient,commeenvoulans faire leur cftendard. Si dirent ainfidleft detieceffité, que,qiiandnoz batailles feront affemblées ^ nous nous tirions défait,amp; adrecioAsde ^^^ ^^^-^ ^^^ grande volonté,au pennon du Captai ,amp; que nous nous mettiós en peine de leçon- Gafos du par querre.Car,fi nous le pouuons auoir,noz ennemis en perdront moult de leur force, amp;nbsp;ti de France, feront en peril d’eftre déconfits. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour le combat

•■ Encores aduiferent cefdits Gafcons vnautre ordonnance: qui leur fut moult profi-Ähw^w^ table,amp; qui leur parfit iournée; Affeztoft après que lès François eurent ordonné lîurs batailles,les Chefs des Seigneurs femeirét enfemble,amp; fe confeillerét,vn gfâd temps, comment ils femaintiendroient(car ils veoient leurs ennemis grandement fur leur ad- j^fre-ion ad-uan£age)amp; alors dirent les Gafeos deffufdits vne parolle,qui moult volôtiers fut ouie. ^ij descafeons Seigneurs,nous fauons bien qu’au Captai y a vn aufsi preux Sefeur Cheualicr de fes be- fi/ditSi '

-ocr page 276-

PREMIER V O L V M E.


2^0


-ocr page 277-

DE FRO IS S A R T.


2ii


amp;ainfiaiTcftez fur leur a^uantage)on fe mettoit en tre/grand peril,car, de^cinq,ils au-roient Ies trois. Finalement ils nepouuoient eftre d’accord,tel que d’eux aller combattre. Ce pendant bien veoyentamp; confideroyent les Nauarrois la manière d’cux:amp;di-foycnt,Vccz les cy,ils viendront tantoft à nous,pour nous côbattr^Çils en font en grande voIonté.Làauoit aucuns Cheualiers amp;Ef«iuyersNormans,prilônniers entre les An-gloisamp;lcs NauarrSisdâfqueli prifonniers auyai^eftéreceuslurleurfoy:amp;leslaiiroiéc aller leurs maiftres parmy loljpaifiblement, amp;nbsp;cheuaucher: pourtant qu’ils ne fe pou- nbsp;•

noient armer deuers les François. Si difoyenticeux prifonniers aux Seigneurs François, Seigneurs,aduifez vous.Car, fe la iournée fc depart fans bataille, voz ennemis feront demain trop grandement recófortez,car ondit,entre eux,queMôfeigneur Louis de Nauarrey dortvenir,àbien quatre cens Lances.Si que ces parolles enclinoiér grandement les Cheualiers amp;Efcuycrs de France à combattre(^ommcnt qu’il en fuft) les Nauarrois:amp;en furent appareillez par trois ou quatre fois: amp;nbsp;toufiours^ainquoyent les plus fages:amp; difoient.Seigneurs3attendons encores vi^petit,amp;voyons comme ils fc maintiendront,car ils font fi grans amp;nbsp;fi prefumptüeux,qu’ils nous défirent à cÄnbattro, auffibien que nous faifons eux.Là eh y auoit pluficurs durement foulez,amp;mal-mencz pour la grande chaleur qu’il faifoit,car il cftoit fur heure de nonne. Si auoiêtieufné toute la matinéc:amp; eftoient armez:amp; fi eftoient ferus du folcil,parmi leurs armeurcs:qui e-ftoient échaufées:amp;r difoient bien iceux,Si nous allons combattre contre celle montai-* gne,au parti ou nous fommes,nous feron^to.us perdus d’auantage.-mais retrayons nous pour meshuy,cn noftre log»s:amp; demain matin nous aurôs autre confeiL Ainfi eftoy-ent ils en diuerfes opinions. Quand les Cheualiers de France(qui ces gens auoftnt, fur lcurhonneur,àconduireamp;gouuerner)veirétquelcsAngloisôlt;: Nauarrois d’vue forte ne partiroyét de leur fort(amp;fi eftoit ià nonne)amp;eurent ouy les parolles, que les prifonniers François,quivenoyent de l’oft,leur auoient dites,amp;confideré quela greigneur partie deleurs gens eftoit moult foulée amp;nbsp;trauaillée pour le chaud,qui les tenoit en grade dcplaifance,ils fe remeirent enfemble, par l’aduis de meflire Bertrand du Guefclin (quicftoit leur Chef,amp; à qui ils obeiffoyent) amp;: eurent autre confcil. Seigneurs(ditil) ^^^^^ . nous voyoigt; que noz ennemis nous défirent à combattre: amp;nbsp;fi en ont grande volonté: ^^^/’„j j^ ainfi quciecroy,mais point ne defeendront de leur fort: ficeneft parvn parti,que ie Gueßlin:[gt;.trle vous diray.Nous ferons femblant d?nous retraite, amp;nbsp;de non combattre pour meshuy yuel il attira (auffifont noz gens duremenWbulez amp;nbsp;trauaillez pour le chaud)^ ferons tous noz Var les Nauamis lets,noz harnois,5C noz chenaux,paffer tout bellgnrcnt outre ce pont amp;nbsp;l’cauc,amp;rctrai âucobat jhon re à noz logis;Sitoufiours nous tiendrons fur ællc, amp;nbsp;entre noz batailles ,amp; en aguet, ^‘^^»efort, pourveoircommentilsfemaintiendront.S’ilsnoüsdefirentàcon^battre,ilsviendrôr,f'^^^ *^ ‘^^ • amp;defcendront de leur mÓtaignc,pour nous venir querre tout àplein.Tantoftquenous verrons leur conuenant(f ils le font ainfi)nous ferons appareillez,amp; trétous prefts,pour retourner fur eux:amp; ainfi les aurons mieux à noftre aife.Ceconfeil fut accepté de tous: amp;nbsp;le tindrent pour le meilleur entre eux.Adonefe retrahit chacun Sire entre fes gens, amp;nbsp;deffous fabanniere,ou fon pennDn:ainfî comme il deuoit eftre.Puis fonnerent leurs trompettes: amp;nbsp;firent vn grand femblant d’eux retraite: amp;nbsp;commandèrent tousCheua-liers amp;nbsp;Efcuyers,à leurs varlets amp;garfon5 ,de paffer le pont, Sc mettre outre la riuierS * leurs harnois.Si palferent plufieurs en celuy eftat,amp; prefque fcus:^ puis aucuns Gens-d’armes feintement.Ciuand meflire lehan louel (qui cftoit appert Cheualier amp;nbsp;vigou-rcux,ôt qui auoit grand defir des François,combattre) apperceut la manière comment ils fcretrayoient,fi dit au Captal,Sire,Sire defcendons appertement, ne veez vous pas comment les François l’en fuyent? Ha (dit le Captai) ils ne le font que par Aâli^amp; • pour nous attrairc.AdoncTauançamclfire lehan Iouel(qui moult auoit grand defir dg combattre) amp;nbsp;dit à ceux de fa route (en écriant Saint George) Paffez auant,qui m’aime Meßinleha» ra,fi me fuyue,ie m’en vois combattre.Dont tira il fon glaiue en fon poing, par deuant louel,^ngleit les batailles:^ eftoit ià defcendu de la motaigne, amp;nbsp;vne partie de fes gens, ainçois, que du parti de/^a le Captai fen mcuft.Ç^âdle Captai veit que c’eftoit à certes,^ que meffire lehâ louel gt;t‘i’;re,le pre-fcnalloit combattre lansjuy,filetint à grade prefomption: amp;nbsp;dità ceuxdedeleziuy. »»‘f ’^fraua» Allon,defcendon la montaigneappertement,mefsire lehan louel ne fe combattra pas ^°^/j^^ ^‘* fans moy.Lors fnuancèrent toutes les gens du Captai,amp; ligy tout le premier,fon glaiue ^fy^^^i^ en fon poing.Quand les François (qui eftoient en aguct) les veirent defcendus,amp; venus au plein,fi furent tous réiouis:amp; dirent, Veez cytout tant que nous demandions

-ocr page 278-

PREMIER VOLVME


252


huy toute J^ur. Adonc retournèrent ils, en grande volonté de recueillir leurs ennei®*5 amp;écrierent,d’vnevoix,Noftre-dame,Guefclin.SidrécerentTcurs bannièresdeueß*^ Nauarrois:^ commencèrent à alfembler leurs bannières de toutes parts, amp;nbsp;tout a P'quot;' amp;nbsp;du cofté desNaifârrois,vmt meflire Ichan louel deuanr, le giaiuc au poing:quiino^ courageufemêt vint aflemblcr leurs bannières,à la bataille des Bretons(defquels me®* re Bertrand eftoit Chef)amp; là firét mSrtlt;bellc appertife #’armft,car il fut hardi Cheu^' • lier:amp;tropbicnytrouuaàquipailcr.AdoncfépartirciJlcs Chcuaîicrsamp;Efcuyers®t le vrdy fomt cespleins:amp;commencercntàferir,à lancer,amp;àfrappcr^etoutcsarmeurcs,ainficon’' de la batai^e j^g ßj j^jj auoient à main:amp; entrèrent l’vn cotre rautre,par grand valfellage: amp;nbsp;fe coô* *^ ^^^ ' battirent detrefgrand courage amp;nbsp;volonté. Làcrioyentles Angloisamp; les Nauarrois, d’vnlez,Sainól:George;amp; les François,Noftre-Dame Guefelin. Là furent moult bo®^ Cheualiers,du cofté desÂançois,mefdre Bertrand du Guefclin,le ieunc Comte à Auxerre,le Vic^mtc de Beaumont,meflire Baudoin d’Annequin, meflire Louis de Chaa-lon,leieuneSire dcBcauicu^nefsirc Anthoine(quileuafabanniere)mcfsire Anthow® ■fil en a nome de KanÂly,meflire Odart dcRancy,amp; meflire f hnguerrant de Hedin. Scmblabkmy 1/» ,Enguer- du cofté des GafconsCqui auoient leur bataille à parafe combattirent vaillamentmy' ^^^P^ndip fire Aimemon de Pommiers, meflire Perducas d’Albreth, mefsirele Souldich dclb' ^^ee^‘‘*tt' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ Courton,amp;plufieursautres, tous d’vue fortc;amp;fadrecercquot;'-

fmß eßr^c^ ^^^ Gafcons à la bataille du Captai amp;nbsp;des Gafeons aufsi, car ils auoient grande voloæ ^uj cy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;té d’eux trouuer.Là eut dur hutin, amp;nbsp;grand joignis, amp;: faite mainte appertife d’ar®c$'

On ne doit point mentir à fon pouuoir. nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Commet f^r nbsp;nbsp;Oiftncpourroitdemander^uerArchcpreftre(qui là eftoit vngrand Capitaines^

chepreflre fe re qui tenoit grande route) eftoit deuenu ? pource que ie n’en fay nulle mention. tira delà ba- nbsp;nbsp;nbsp;le vous diray la verité.Si toft que l’Archcpreftre veit l’alfemblement de la bat A

taille de Coche ^ que l’on fe combattoir,il fe bouta hors des routes,mais if dit à fes gens,amp; à celuy,^ portoitfabanmereje vous ordonne amp;nbsp;commande, fur quanque vous pouviez folium' ferßnne^ nbsp;nbsp;nbsp;tinuers moy,que VOUS demouriez amp;nbsp;attendiez la fin de la bataille. le m’en pars fans rf'

tourncr,car ie ne me puis huy combattre, n’armer, contre aucuns Cheuahers,quifo®^ par-delà.Et,fi on vous demande de moy,fi enrefpondezainfi à ceux, qui^ousenpaj' fSrf/rf dit lay Icront. Ainfi fe partit il, f amp;nbsp;vn lien Efcuyer tant feulement:^ repalfa la riuiere: amp;1^®* les autres conuenir;amp;:oncques nef en donnererftde garde ( pource qu’ils veoyentfe’ gens amp;nbsp;fa banniere)iufquesàlafindelabefongne:amp;le «uidoyent delez eux. 0rvou5 parleray de ladite bataille, cornent lt;^e fut perfeuerée. Au commencement de ^®^*' taille,quandmefsire Ichan louel fut defceridu,toutes gcnsle fuyuirét, au plus presque ilspeurcnt:amp; mefnjemet le Captal,amp; fa route:qui cuidoyent bié auoirlaiournéepouf eux,mais il en fut autrement. Qipand ils veirent que les François furent retournezpf^ bonne ordonnance,ils fapperccurenttantoft qu’ils f eftoient forfaits. Non pourtai^^ (comme gens de grande entreprife)ils ne f ébahirent dcriens;mais eurent intentionele tout recouurer,par bien côbattre.Sireculèrent vn petit,amp; fe meirent enfemble: amp;P“*j f ouurirent,amp; firent voye à leurs Archers(qui eftoient derrière eux)pour traire.Qlbquot;“ les Archers furent deuanr,fi élargirent, amp;: cômencerent à traire de grade maniere'®ais ^es François eftoyent fi fort armez: amp;nbsp;fi fort pauefchez contre le traid:, qu’onequesik n'en furent grcucz:finoi#)icn pctit:amp; pource n’en lailferent point à combattrennais en trerent,tous à pié,dedans Nauarrois amp;nbsp;Anglois:amp; iceux entre eux,dc grande volonté. -Là eut moult grand chappelis des vns amp;nbsp;des autres : amp;nbsp;oftoy cnt l’vn à l’autre, par force de bras amp;nbsp;de luitter,Ieurs lances,amp; leurs haches,amp; leurs armeures: dont ils fe combat-to^ent,*Çlt;: fe prenoient amp;nbsp;fiançoient prifonniers l’vn l’autre: amp;nbsp;fapprochoient de fi près ^u ilsfc combattoientmainàmain , fi vaillamment quec’Âloit merueillesàveoir. Si pouuez bien croire qu’en telle prefle, amp;nbsp;en tel peril, il y en auoit de renuerfez, d’abbat-tus amp;nbsp;de morts,à grande foifon,car nul ne f épargnoit, ne d’vn cofté ne d’autre.Et vous dy que les François n’auoient que faire de dormir,ne de repofer fur leur bride, car ils a-noient gens de grâd fair,amp; de hardie cmprife,en la main.Si couenoit chacun foy loiau-m*^nt acquitter,amp; deflendre fon corps, amp;nbsp;garder fon pas, amp;nbsp;prendre fonaduantage, quand il venoità point:autrementils euflent efté tous décoi?fits. Si vous dy,pourveri-

Xij.

Cmtinudtien delà bdtatlie de Cockerel;

té,que les Bretons amp;c les Gaf^'ons y furent tresbonnes gens:amp; y firent plufieurs apperti-fcs d’armes.Or vous vueil compter des trente,qui eftoient éleus pour fadreccr au Captai . Iceux, eftans trop bien montez fur fleur de courfiers, amp;nbsp;n’entendans àautrechofe, _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fino«

-ocr page 279-

finon à leur entreprifc'(fi-comrae chargez en eftoient) fieri vindrerif, tous ferreZjlà bd le Captai fie combattoit moult vaillamment d’vne hach(^amp; dom^it les coups fi grans, que nul n’ofoit âpprother deluy. Si rompirent la prefie, par force de ch euaux j amp;nbsp;aufisi parmiraidcdesC^aficons:qüileurfirentvoya’gc.Ccsîrente,qui eftoient aufisi bien mon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;£ tez,que vous auez ouy,amp;qÂfauoientqucil^clTt)fcils deuoient faire i, ne voulurent ref- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; fongncriapcincjncicpcrihniaisvindrcntiufqucsau Captai,amp;renuironnercnt, amp;fiar-refterent du tout fur luy, Scie prindrcnt,amp; embracerent de fait entre eux, par force; amp;nbsp;^^^1 ^ ru^^e» puis vuiderent la place, amp;: l’emportèrent en ccluyeftat: Si yeutadoneques grand ab- la hataïUe dt batis;amp; commencèrent toutes les batailles à fie renger celle part. Car les gens du Cap- achtreh täl (qui fiembloyent bien forfenez) crioyent, Récouffe aU Captai, récoufte. N eant-moins ce ne leur pouuoit aidcr,nc valoir:pourcc qu’en effect le Ceptal fut emporté, amp;nbsp;raui,cn la manière que ie vous dy,amp;mis à fiamicté. Toutesfois àrhcui«,qucceftepri-fcaduint,on ne fauoit encores de vérité Icfiqucls auoytnt le meilleur du combat. En ce grand hutin amp;nbsp;froifisis, amp;nbsp;pendant que Nauarrois amp;nbsp;Anglois entendoyent à fuyuir la trace du Captal(lt;|u’ils veoyent mener,amp; porter deuant eux:dont ils fiembloyent for-fenez)riiefsire Aymemori dePommiers,mcfsircPetironde Courton, mefsire leSoul-dichderEftrade,amp;les gens du Seigneur d’Albreth, d’vne force entendirent, par grande volonté , à eux adrécer au pennon du Captai : qui cftoit en vn buiftbn, amp;nbsp;dont i?s Nauarrois faifbyent leur eftendard. Là «ut- grand hurin, amp;: dure amp;nbsp;afpre bataille, car il cftoitbiégardé,amp; deffenSu de bônes gens:amp;par efpecial de mefsirct l’AbbédcMar- -^ronsno^ ^x iieifamp;dc mefsire Geoffroy de Rouftillon. Là eut fait mainte récouffe,amp;maint hom- empUtniet à ^e blccé,nauré,amp; renuerfé par rerre.Toutesfois les Nauarrois(qui là eftoient delez ce mot en ceflefir ^uiiron,amp; entour le pennon du Captal)furcntouuerts,amp; reculeZjamp;morts le Bafcle de f^ Labbe, ç* ^Mncil,amp; plufieurs autres:amp; y fut prins mefsire Geoffroy de Rouftillon, amp;nbsp;fiancé pri- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ly^ formier de mefsire Aymemon de Pommiers: t amp;- alors fut incontinent faifi le pennon j/ßafeVX^! ^0 Captai,Satous ceux,qui là eftoycnt,oumortSjOU prins,ou reculez,fi auant,qu’il n’en leBafquej let cftoit nulles nouuelles. Qj^and le pennon du Captai futprins,conquis,deciré,amp; rué ^in »'endi^ pattcrre,lt entandis quclesGafcons entendirent à ccfaire,les Bretons,les François,lesßnimot.

P^oars,lesNormans,amp; les Bourgu^nons,fé combattoyent d’autre part moult vaillam-1^’**? ‘»^“'f^ß^ ment:amp; bien leur en cftoit nccclfué,car les Nauarrois les auoyent reculez;. amp;nbsp;cftoit de- nbsp;nbsp;nbsp;^‘^ ’ß’‘^^gt;. mourémort entre eux , du cofté des François ,le Vicomte de Beaumont: dont ce fut 'W^^ ^Q“!. dommage,car il cftoit icune Cheualicr,amp;biea taillé de valoir encores grande chofe.y^^^^ ^ J^^i^i^ Sil’auoient fes gens,à grand méchef,porté hors de la bataille ;amp; là le gardoyent: corn- ƒ „^ efioititn-®ciay ouyracomptet à cctlx,qui y furent,d’vn cofté amp;d’autre.fitn’auoit point perfon parfait,. . -ne veuaureUe bataille, amp;nbsp;d’autelle quantité de gens, eftre aufti bié corribattue,comme elle fut,car ils eftoient tous à pié, amp;nbsp;main à main : fi fientrelànçoyent les Yns dedans les autrcs,0cfgntr éprouuoyent au bien combattre, de telles armeurcs qu’ils portoient : amp;nbsp;par efpecial de fcs haches donnoient fi ^rans horions que tous f étonnoiét. Là furet na- -urcZjamp;cluretncntblecez,meflîrePetitondeCourton amp;mcnircleSouldich del’Eftra-*^^«of/p^.

lt;ie5amp; tellement que depuis,pour la iournée, ne fepeurent aider.* Mcffirelehanltÿjcl (par qui la bataille cômcnça,amp;qui des premiers moult v;fillammcnt auoitaflailli amp;nbsp;an uahilesFrançois)y fitceiour mainte appertife d’armes: amp;nbsp;ne daigna one reculer:amp;fé-battit fi auât,qu’il fut moult fort blccé,cn pluficurs lieux,au corps amp;nbsp;au chef:amp;fut prins amp;nbsp;fiancé prifonnier d’vn Efcuyer de Brctaigne,deirous meffire Bertrand du Guefclin:amp; adonc fut il porté hors de la prefle. Finalement les François obîindrcntl^lace:mais de leur cofté demourergt morts le Maiïlre des Arha!cfiiei s,mdfire Louis de Hwebre- N'^f Cecht que,amp;:pluficurs autres: amp;nbsp;du cofté des Nauart'bis,le Sire de Saux, amp;nbsp;foifon de fes gens. ^*^’ ‘’’’quot;'‘^‘’”^. Aufiiceiour mourut prifonnier meflire lehànloueLSifurent prins meftire Guillaume nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^*

pin di I4 lgt;4-

deGanuillc,mefsire Pierre de Saqucuille,mefsire Geoffroy de Roufsillon,mcfsireBevr, trand du Franc,amp; pluficurs autres,Petit f en fauuerent des N auarrois,que toüs ne fuffêt ’^■^nnoc^'^i morts ou pris furlaplace/Ceftc bataille fut en NormädicjafTez près de Cocherai, par . '- irf'. .. ■ vnleudy,vintquatriefgie iour de May,mil c c c. l x 1 i i nApres cefte décôfiture, amp;nbsp;q r z.-.,' tous les morts eftoientiàdéueftus,amp;qchacûentendoit à fes prifonniers( qui les auoit) amp;:àlesmettreàpoint(fiblecGZ eftoient) amp;: que ià la pies grande partie des François a- nbsp;nbsp;nbsp;Ï‘t

uoientlepôt pafte,amp; feretiroiét,àleurs logis,tQus foulez amp;nbsp;laflez,mefsire Guyt de Gâ- ^^^*^^ 0 ^e» uille (fils à meftire Guillaume de Ganuille,qui prins cftoit fur biplace) eftânt parti de la ^ß^n^^l. ^” ville de Conchcs(garnifonNauarroife)à tout cinquante LanceSjén intentio deOioin- de eft au ill li;

-ocr page 280-

254 nbsp;nbsp;, PREMIER VOLVME

^Htle ch.fi)!- dre àla troupc,du CaptaI(cômciirê cftoit moult haft é)vint, brochât des cfpcrôs,cn^ Mantveit: mn~ place,OU la bataille a^oit efté^ur quoy les François(qui derrière eftoient)écriercntjHc frera tanmfl tournons,veez cy noz cnncmis:amp; à ce cry mefsire Aymemon ôafa route, qui eftoient *A^ ^jftv^'V’ encores demourez fur la placc,voyant ces Nauarrois veninmeit fon pennon touthaut ^c^22i et î’quot; ^u’^vn buiflon, pour railleries François.K^and mefsire Gïy vciFcc,amp; ouit, crier, Mo-fn-nommt^ Are-dame,Gucfclinjamp;napparoiflôitnulluyde fesgens Jurais enveoitfoifondetous pere de Gau- morts gcfir à terre,il congnut tantoft que les Nauarrois auoiét efté déconfits:^ alorsrc uillcjCr de tourna le chemî qu’il cftoit venu. Ce foiraduiferêt les Frâçois dccequ’ilseuretenleuß Ganuillc, r- tcntcs:amp; futrArchepreftre moût fort demandé3amp;de luy parlé,quad onaperecutquu flati vmu n’auoit point efté en la bataj^c:amp;rexcufercnt fcs gens,au mieux qu’ils peurét.Et fâchez tevXdZe wf ^“^ ^^5 trcnte,qui le Captai emportèrent,ainfi corne vous aucz ouy, ne celferct,!fil®“ T ej a ireiu xentamenéà\^rnon,àfauucté,amp; mis dedanslechaftel. Lelendemain fedelogerétlcs

qucsàcc qu’ils l’eurent, c^f.

François,^ vindret en la cité dt Rouen:amp;illcc lailferét vnc partie de leurs prifonnicrs.

Comment Charles le J^ân/ydit le Saggy fat courcKfié Jtojde France: (^ comment finfri’'^ Philippe fut par lup-mefne inuesii ^da Duchéde Bourgongneydrenuoyé contre lesp^' lars des Compaignies, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccxxiir.

tE lourde la Sainte Trinité,mile ccLX 1111. leRoyCharlcs,aifnéfilsduRoyIC'‘ han de France, fut couronné amp;nbsp;confaGrélt;àRoy,cn la grande Eglife deNoftts-damedeRcims^amp;auffifa femme, fille au Duc^ierre de Bo8rbon) par l’Archeprelhe ■[d entend phi dudit lieu.Là furent le Roy Pierr« de Cypre,le Duc d’Aniou, le f Duc deBourgongn^j ^ipfe^fi-ereJu meffire Wincellantdc Behaigne, Duc de Luxembourg amp;dcBrabant, les Comtes A^Zj^^^wfJ’Eujde Dampmartin, de Tancaruille,dc Vaudemont,amp;moult de Prélats amp;nbsp;de S ci' ntauch*^^quot; g^^^’^^* ^^ adoneques furent à Reims grans feftcsamp;folcnnitez, par cinq ioursqucl® ^^nnl $6^'^ Aoy y feiourna,puis f en partit,amp; vint à Paris.*Si ne pourroit on racomptcr,cn vu mur. /nue^iture de ^^s folcnnitez,nc les grans chcrcs,qu’on luy fit à Paris. Puis retournèrent les Seigneurs Philippe mai/- cn leurs paysx’eftaflauoir les eftrangers, quiauoyent efté à fon couronnement. néfreredui^tji A la rcuenue du Roy dcFrancc àParis,futpourucu,amp;rcueftu delà Duché deBour-tnlaPuchéde gongnc,fon frété moins aifné:amp;fe partit de Paris,^rans gens, amp;nbsp;alla prendre la fai^' soitrgengne, j^^ ^ hommage dcs Barons, Cheualiers, citez, chafteaux, amp;nbsp;bonnes-villes, de ladite sxeufèsde nbsp;nbsp;Duché dc Bourgongnc;amp;,quandil eutvifitétout fon pays,il retourna à Paris. EtrAr'

l'Archer *pour chcpreftrc,deuant-dit, fe rappaifa au R«y,parmi bonnes excufations,quc ledit Arche' nautircobatu preft^c monftra au Roy,de ce qu’à la iournée de Cochcrcl il ne fe peut armer contrei« près Cecherel. Captai: amp;nbsp;ledit Capta^quiauoit cfté amené prifonmer à Paris ) fut: à la prierc du Sci' gneurd’Albreth,élargi iur fa foy:lcquel Captai aida moult à excufcrl’Archcpreftre en' uers le Roy,ôr enuersîes Cheualiers de France(qui moult parloyent villaincment con' pierre de sa- tre luy) auccques ce qu’il auoit de nouuelruéius en Bourgongnc,au dehors de Dyiu^’ ^ueuide, deçà- bien quatre cens pillars: dcfqucls Guillot duPin,Taillcbcrt,Taillebourdó,amp;Ichandc pdf- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chaufour,cftoient Capitaines.En ce temps fit le Roy de France trencher le chef à mei'

■fsur laflndu ßfj pierre de SaqueuiIIc,enlacité de Rouen(pourtant qu’il auoit tenu le parti des N»* ill'anemmd’ Artois) amp;nbsp;mefsire de Ganu^Ie rien cuft eu pas moins: fi n’euft efté meflire Guy, fon fils: Brehemó et ^“^ fignifia au Roy de France,que,fi l’on faifoit à fon pere nul grief, il en fcroit fembh' Beaumont, blcmcnt à meflire t Brannon de Laual,vn grand Seigneur de Brctaigne,qu’il tenoitprr* Sala dit encer fonnicr.Dcquoy le lignage de meflire Brannon cn parlèrent au Roy: amp;nbsp;firent tant que icy Braimont par échange ils reurent meflire Brannon,contrc meflire dcGanuillc:qui fut dcliuté.Eu cr Gai#iillc ceter»ps racquitta mefsire Bertrand du Guelclinlc chaftel ^pRoUeboife, en payant kquot;ft G^qf ' Axînille francs au Capitainc,nommé t W^auftre : lequel retourna arriéré en Brabant: 1 J l’a°mm ^o^^tU eftoit. Encotes fe tenoyent cnpluficurs forterefles de Caux,dc Normandie} me' etflirnem- du Perche,deBeauflc,amp; d’ailleurs, grandes compaignies de pillars( qui moult fort ha-»»fVuautairc rioyent le Royaume de France)les aucuns fous l’adueu du Roy de Nauarrc,amp;lcs autres Auftarde, 4« d’eu3èmefmes, pourroberfurle Royaume, fans nul tiltrc deraifon. SicnuoyaleRoy chap.220. nbsp;nbsp;ele France le Duc de Bourgongne,fon frere,contrc ces pillars : ^ fit le Duc fon mande-

ze Duc deseur nient en la cité de Chartres. Puis fe tira fur les champs,accompaigné de meflire Bcr-^'’^aL^des^etm ^’•^nd du Guefelin, de mefsire Bouciquaut, du Comte d’Auxerre, demeflire Louis de pairnies nbsp;nbsp;nbsp;Chaalon,du Sire deBeauieu, de mefsire Aymemô de Pommiers, de mefsire Raiucnal,

•[f^rardditici duBegue de Villaincs,de mefsire Nicolle de Lignc,Maiftrc des Arbaleftiers,de mefsi-dc Hcd^i. re 0Ârt de Rancy,de mefsire Engucrrant de t Heudin,amp;: de bien cinq mille côbattâs.

-ocr page 281-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Qu;ïnd ils fc veirent /Tgrande foifon,ils Cc dcpartirenc én trois;dont meFsire Bertradj û tout mille combattans,Pen allafur le pays de Conftanyn, par deuers Ics marches de Cherbourg pour là gy der les frontières, amp;nbsp;que les Nauarrois ne ffflent point de dommage au pays de Normandie.Si furent auec mefsire Bertrand Mônfeigncur.d.etXan- ^j»;; ny/Mt ccrre,le Cote de foigi^’^mcllire Arnoult d’,/^idrehê,amp;foifon de Cheualicrsamp;Efcuiers d’Auxerre. deBretaigne amp;nbsp;de N ormaneje. L’autre charge eut mefsire Ichan de la Riuicrc, Sr en fa ?(ƒ««ƒ « w-copaignieplulieurs Cheuayers amp;nbsp;Efcuyers de France amp;nbsp;de Picardie; lequel les cnuoia lonfien San-en la Comte d Eureux.Et le Duc,à tout la plus grande route,vint afsieger t Marcheran- cerre, üille,vn fort chaftehq les Nauarrois ten oient, amp;nbsp;là Ht charier plufieurs engins de la cité . j^ ^.^ ^^^ deChartrcs,amp;getrerdciouramp; denuicàlafortereffcjS^ moult fort la contraignirent.- theranuü?e^

De ^uelgues eheua/ichees de Lo/âs e/e T^uarreßjr le Royaume de France: ç^ de qaeh^aesafitres

du Duc de Séargongne contre luy, ou contreßsgenr, amp;nbsp;co^nment le Duc ae Fourgongne ßt contraint d’aderdeffendrefen pâySj contre le Comtc^e lt;-Ji'tontheliarti ^

CHAPITRE. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CCXXÎLIÎ. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ . «• MM?'- E zt

r^ N tan dis que ces Gens- d’arm es eftoientainh en Beaulfeamp;r en Normandie ,amp;qu’ils

xLgreuoyent afprementles Nauarrois amp;nbsp;ennemis du Royaume,mefsire Louis de Na-

uarre,eftant adôc trcpalTé Phillippe fon frète,auoit cnchargé les faits de la guerrepoui* le Roy de Nauarre,fon frere:amp;auoit défilé le Roy de France,pourtant que celle guerre Couchoitauchalangedeleurheritagc.Siauoitrairemblé, depuis la bataille de Coche-rel,amp;raffembloit encores tous les iours,Gcns-d’arme^ar tout, ou il les pouuoft auoir. Si auoit tant fait par moyens,amp; par Capitaines des Compaignies (dont encores auoit grande foifon en France)qu’il auoit bien douze cens Lances en fa route. Delezluyc-ftoicntmeflireRobertCanolle,meflire Robert Ccny, amp;;meflirc Robert Briquet de t-Carfnclle:amp; fi eftoient fes Gens-d’armes( qui tous les iours croiffoyent ) logez entre la jç Carfuclic riuiere de Loire amp;nbsp;la riuiere d’Allicr:amp; H auoit couru vne partie de Bourbonois amp;nbsp;d’Au-tiergne,enuiron Moulins,Saint-Picrre-le-monfticr,amp; Saint Pourfain.De ces gens^que nieflireLtgiis deNauarreconduifoit, fèpartitvneroute de compaignons, d’enuiron ^roismille(defqucls Bertrand de la Salle amp;nbsp;Ortingo eftoiét Chefsamp; Capitaines)amp;:paf-^^rent la riuiere de Loirc,au deffus tJé Marcilly-les-Nonnains.Puis cheuaucherent tant (S'gt;c nuit que iour)que fur vn adiourncment,ils vindrent à la Charité, vne groffe ville ®^hien fermée, fur la riuiere de Loire. Si rcDheUcrent fans nul eftrif, amp;nbsp;fe boute-’^C’'tdedans:amp;fe tindrenten vne place de la ville ,aücoftépar ou ils eftoyent entrez, ia diarid/ùr ^bpoürcequ’ils cuidoyent que ceux de la ville eulfént fait emhu^chejils noferent en- t.lt;gt;ireprifipar fret plns^y^j^f.tant qu’il fuftgrâdiour. Encetermeceux de la ville emportèrent leurs l-‘^ ^‘^^‘f^^ p' nieilleureschofcs en bateaux(qui eftoient fur la riuiere de Loire ) ôcy meirét femme amp;nbsp;^ar^fuxf«’^ cnfans:amp;puis nagèrent à fauueté,vers la cité de Neuers:quicft à cinq lieues delà-Quad^^-^, il fut lourdes Nauarrois,Anglois, amp;Gafcons (qui auoyent efchellé la ville) fe tirèrent auant:amp; trouuerent les maifons toutes vuides.Si eurent confeil que celle ville ils tien-droienr,amp; fortifiroient,car elle leur feroit bien leant,pour courir deçà amp;nbsp;delà la riuiere de Loire. Lors l’enuoyerent dire à Louis deNauarre(quife tenoit en la marche d’An-, ucrgne)lequel leur enuoya incontinent meflire Robert Brif^uet, amp;nbsp;bien trois cens ar-meures de fcr.Lefquels palferent le pays fans contredit: Ô^ entrcrcnt,par le pont fur Loi re,cn la ville de la Charité.Quand ils fe trouuerent-enfemble, fi en furent plus forts : amp;nbsp;commencèrent à guerroyer le Royaume de France moult fort. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MarehenuiU«

Or dirons du Due de Bourgongne:qui eftoit à fiege-par deuant MafchcranffiUc Jant approcha,par engins amp;nbsp;p^r airaux,ceux de dedans,qu’ils fe rendirent, fauf leurs coi$)s h^p, ^^ p^^^^^ ^ leurs biens: amp;nbsp;fen partirent tâtoft;amp; enuoya le Duc predre la faifine par Bouciquaut, cc,Due deBow ^parmelfirelehande Vienne,Marefchalde Bourgongne, amp;nbsp;dcliHraleDuclechaftelglt;i«g«fi a vnEfcuyer deBeaulfe,appelle Guillaume de Chartres, amp;aueequesluy, pour le garder, quarante compaignons. Puis mena le Duc fes gens deuant le chaftel de Came-rolles : qu’il affiegea tout enuiron, car il fied en plain pays. Orparierons demcisire

Ichandc la Riuiere : qui* cnoit fiege deuant Acquegny affez près de Pafly, en la Corn- ^* ^^ ƒ^ {^'^'^ té d Eureux : amp;nbsp;auoit en fa route deux mille bons comb^trans, car il eftoit fi bien du y*^^ i^'^^quot;dt Roy,quilfaifoit de fes finances à fa volontés Au chaftel d’Acquegny auoit Anglois, ^^^’^^*J^^^^ * Normans,François,amp; N auarrois:qui là f eftoiét retraits depuis la bataille deCocherel cStU'eureux

9

-ocr page 282-

PREMIER VOLVME.

amp; bien fe dcfïenclircnt:amp;eftoient pourueus d’artillerie amp;nbsp;de viures. Toutesfois furent à ce menez,qu’ils fe rendiren^fauues leurs vics;amp; emportèrent leurs biens dedâs Che^ bourg,ou ils fe retrahirent.Et adonc mefsirc lehan garnit de nouvelles gens ce chaf^J'

■frer^t-dnedit ^ P^^^ ^® ^*’^® dcucrsla cité d’Eureux. Si eftoient de fa charge mefsire Hue de Chant*, rien deeeßuy le Sire de Sanny, t mefsirc Louisde Xanfyrc, mefsire Mtrt hi et de Royc, mefsirc o^ cj,encelietK Monfang,lc Sire d’Ely,le Sire de Crefques,lc Sire de Cai^py,mefsire Odart deRancy, meftire Enguerrant de Heudin, amp;nbsp;plufieurs autres Cheual^ers amp;nbsp;Efeuyers de France EntandisleDuc deBourgongnemal-aifatantceuxde Camcrolles, qu’il leur conuin^ du”anigt;Hc '^^ rendre à la volonté du Duc. Si furent prins à mercy tous les foudoycrs eftrangcrs:m^^ Bourfornedo- aucuns pillars de la nation deFrance(quilàfeftoientboutez)furenttous morts. Là vi^ ’ ne'auxchar- drent en l’oft aucuns des Bourgeois de Chartrcs:amp;prierétauDucqu’illeurvoufiftlt;i®' frmt.erfar ner,pour les faiaires delcursengins,lcchaftcldeCamerolles(qui moult les au oit hallte euxran. nbsp;nbsp;nbsp;ficmal-mcnez au temps paffé)^ le Duc leur donna à leur volonté. Tantoft apres,ceuX

de Charnus meirent ouuriers èn Œuure:amp; abbatirent tout le chaftel par terre. AdonC lechafiedu de yij^j ]^ j)uc deuant vn chaftel,qu’ó dit Drue:qui fied ou plain de la Beaufle: amp;nbsp;le tenoy* fàmpd'leDuc ^’f^f P^J^ars.Si le conquit par force:amp;furent tous morts ceux qui dedans cftoyent. Puis de Baurfo^ne, vintleDuc deuant vn chaftehqu’on ditPreux,filc fitenuironncrdetouscoftcz,amp;yl^' Cr edn^de * ^rer maint aflaut, ainçois qu’il le peuft conquefter : mais finalement ceux de Preux ^ Preux, par CO- rendirent,faufleurs corps:amp; n’en empörterer pens du lcur:amp;dcmourercntprifonnic^’ /aßtia». nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à la volonté du Duc,tous les François,qui déduis eftoient. Sifit le Duc de Bourgongut prendrftapoffefsiondu chafteljiarfcs Marefenaux, puislc donna à vnCheualicr^® Beauffefappellé meflire Pierre du Bois ) à fin qu’il le fift bien réparer, amp;nbsp;qu’il le gardait bicnamp; fumfamment. Apres fenvindrcntrafrefchir,en la cité de Chartres, le Ducamp;1^ plus grande partie de fes gés.Quand il eut là efté cinq ou fix iours,il vint adieger le dû ftelde Connay(qui moult auoit fait de détourbier au pays d’anuiron ) amp;y fitdréccrlix lechaHeau de gratis engins.Éntandis que ces fieges,afiauxamp;prinfcs,fc faifoycnt en Bcauftcamp;cnNd Conaja^iepé mandie, couroitleditmeffireLouis de Nauarrc cnlabaflc Auuergne: amp;nbsp;y tenoitlÇ^ ' parle Vite de champs:amp;appourifroitlepays:amp;:nul neluy alloit au-deuantzamp;aufsiceux d^laChâd' ^/»tr^^xi^ne. té fur Loire faifoient entour eux ce qu’ils vouloyent. D’autre partie Comte de Mont* :

it Ctmte de Mtntbeliart enuahit Bour-^an^e.

beliart,aucc aucuns de fes alliez d’Allcmaignc,cftoft entré en laDuché de Bourgongf® gt;nbsp;par deucrs Befançon:amp; y gaftoit tout le pays, pourquoy le Roy de France mandoit 2U Duc dcBovrgongne,qu’il défift fon fi^e,amp; qu’il fe tiraft deucrs Paris, car il luy conue' noit aller en Bourgongne.Quand le Duc ouit ce,il fut penfifpour ce qu’il auoit dit qu^ ne fe partiroit de CoBnay,tant qu’il l’cuft à fa volonté. Mais ceux de fon confeilluy dirent que,veu que le Roy(qui l’auoit cnuoyé)lc mandoit, il f cn pouuoit bien partir fans forfait,mais on n’en fit nul femblant à ceux de Connay.Sileur fut demandé des Mard* chaux,fils fevouloyent rendre fimplcment: amp;nbsp;ils refpondirent que ncnni,maisqû« volontiers ils fe rcndroyent,fauf leurs corps amp;nbsp;leurs biens, amp;nbsp;ainfi les conuint partir. Si *quot;^”«»»*^X»'S^*'^*'^^^^^^ ^^^^^^^^^ '^^ Efeuyer de Beauffe (qui auoit nom Philippe d’A rci er^^^ ^aujJuTdeBaur i^^ nielle repara,amp; rafrefchit de bons compaignons.

^an^ne. • Puis vint le Duc à Chartrcs:amp; là rechargea la plus grande partie de fes gens au Cota^ psi eeß Mon tc d’Auxerre, à Bouciquaiff, amp;nbsp;à mefsirc t Louis deXanferre : amp;nbsp;fe tira le Duc Je l^nî feigneur de àParis,auecques mefsire Louis d’Alençon, le Sire de Bcauicu, amp;lc Sire devienne)^ Xanferrede tous les Bourguignons :lefqucls ilfit cheuauchcr, fans arrefter, deucrs Bourgongne, lafinduchap. mais le Duc vint deuersleRoy fon frcre;quife tcnoit à Vaux-la Comteffe, en Brie. ^droiceMenT' nbsp;nbsp;^ fut vn iour feulement delez }uy:amp;puis exploita tant,qu’il vint àTroye en Chani-

/u'Ufiiflreue- p»igue;amp;puis print le chemin de Langrcs,amp; par tout mandoit Gcns-d’armcs,amp;iai’t-nud'auecBer- ftoientcueillisles Bourguignons ,amp;mis en frontière contre les ennemis,amp; làcHoy-trandduCueß cntrAchepreftre,leSire de Chaftcau-villain,le Sire de Vergy,lc Sire de Grancy, leSi-elin:et,ß c’efl re de Soubornon,le Sire de Rougemont, amp;nbsp;vn moult riche homme, appellé Ichan de . cetuji j»ild Boii|ongne,lc Sire de Prifes,mefsirc Hugues de Vienne, le Sire du Chaftel, l’Eucfquc j na^ueres nam- jg Langres,amp;plufieurs autrcs:lcfquels furent moult réiouis quand leur Seigneur IcDuc

U*^a~ futvenu.Lorscheuauchercntcontrclcurscnnemis(quibien eftoientquinzecensLan-rait laße' h^ ces)lefqucls fe retrahirent ademe outre le Rin:amp; les Bourguignons entrèrent dedans la delà Kultiert. Comté de Montbcliart,amp; en ardirent vnc grande partie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|

ConttttiBt |

-ocr page 283-

DE TROISSARt.


257


Comment le Roy Charles enttoya aßieger la Charitéfur Loire: amp;nbsp;comment le Ouc de Bourgon^ gneda voulant auoir à volonté fut content de la receuoir ^ompofit^n, pour donnerfecours à mefire Charles d^Blois^contre le Comte de GM ont fort ^pour la Duché de Bretaigne.

C H A P I T R Ei


C CXXV»


ENtandisenuoyaleÉoy lt;fc France mefsire Moreau de Fiennes,fon Conheftable, amp;nbsp;•

les deux MarefchauxÇdeltaflauoir mefsireBouGiquaut,amp; mefsire Moutô de Bran-uiile)amp;grandefoifonde(JneualiersS4 Efeuyers, mettre le liege deuant la Charité fur Loire:amp; ceux vindrent,amp;l’afsiegerent d’vn cofté.Si alloyent les compaignons prefque tous les iourscearmoucher à ceux de dedans. Apres que le Duc deBourgongne,amp;;la plus grande partie de fes gens,qui auecques luy auoient ch?uauché en la Côté de Mot-beliart,furent venus à Paris, le Roy enuoya le Duc , à plus de mille Lawees, deuant la Charité:amp; lors choient bien à ce fiege trois mille Cheueliers amp;nbsp;Efeuyers :dcfqucls pin-fleurs alloient ecarmoucheràceux delà garnifon.Sieny auoitdenaurez d^vnsamp;des autres.Eà furent faits Cheualiers,6cleuerentbanniere,àvne faillieque ceux delà Charité firent hors, meffire Robert d’Alençon, fils du Comte d’Alençon quidemoüraà Crecy,* amp;melfire Louis d’Auxerre ( qui eftoit fils duComte d’Auxerre) amp;nbsp;le frere du *.X»»«. ^f Comte d’Auxerresqui là eftoit prefent. Si furent ceux de la Charité fort opprcllcz: K volontiers fefulfent rendus par compofition :mais le Duc de Bourgongne les vouloir auoir à fa volonté: Scieur »toit tollula rimere-.à fin que nulles pourueances neleur peuf-fentvetür.En ce temps mefmeLouis deNauarrelqui gxiloit tout deuâtluy^eshtarches d’Auuergne)affébloit gens de tous coftez,pour venir leucr le fiege delaCharité-.Scbien auoii deux mille combattans:amp;:auoitcnuoyé en Bretaigne deuers mefsire Robert Ca-nollc,deuers melfirc Gautier Huct,deuers meffire Matthieu de Gournay amp;nbsp;deuers au- .^ ^^ cuns Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers,à ce qü ils le voufrifent venir fcruir.Lefquels y dcliroyent ^. nbsp;nbsp;nbsp;^^.^ ^^

moult aUertmais ils choient t àfiege,auecle Comte de MÔtfort,dcuât le chatteld Aul- ^^^^^-^^ ^^^^ roy en Bretaigne Lors,quand mefftre Louis voit qui! ne les pouuoitauoir ,ilfetira de- ^^^^f^ afeure uersCherbourg,'parl’ordonnance duRoy fon frere. Et adoncques(àfinquemefsire n^p^ cneaU Charles de Blois euh plus de Gens-d’armes)leRoy de France manda auDuc debout- refont raari gongne,qu’ilprihccux delaChaiÄ par traité : pourueu qu’ils rendiffent la fortereffe, ™ ^ iuraffent que,dedans trois ans,pour le fait duRoy deN auarre,ne f armeroy ent. Ain ^^^^^^^ ^^^^ 1 fifcrehdirentceuxdelaCharité-.Stn'cmportei^nt riens du leur: St l’en partirenttous ^„f^„„. * àçied;Sc pafferent parmi le Royaume de France,fur le faufconduit du Duc.Et adonc re uindrent enla ville de la Charité ceux St celles,qui choient de la»nation, St qui fen e-hoienc allez ailleurs dcmourer:8t le Duc ictoumaà Paris. Apres cela,leRoy deFran- ^ertrani J» ce accorda à fon coufin mefsire Charles de Blois,qu’il euh de fon Royaume’iufquesa cnfUn^n-millcLances:StrefcriuitàmefsircBertrandduGuefclin(iquiehoitenNormâdie)quiluo.e,prlei^^ fen allah enBretaisne,pôur aider à coforter mefsire Charles deBlois,cótre mefsire le- ƒ' T han de Môtfort .D e ces nouuelles fut ledit mefsir cBertràd mout réioui,car il auoit touf ^^^ ^^ ^j^c iours tenu ledit Charles pour fon naturel Seigneur .Si fe partit de N ormandie,a tout je qu’il auoit de gens;St cheuaucha deuersT ours enT ouramemour aller enBretaignc, meffireBouciquaut f é vint tenir le fiege en N ormandic,cn ion lieu .T ant cxploitaledit meîfireBertrandjSt fa route,quilvint ayantes enBretaignc: St la trouualeditmcffirc Charles de Blois,St Madame,fa femmeiquilercccurent moult doucement :5t luy feeu-renttrefgrandgrédece qu’il choit venu àleurfecours:5t puis eurcntparlem^enfem xjq -j ble, comment ils fe maintrendroy entfear auffiy eftoit la meilleure partie de Bretagne: ço^v venir Stauoient affehion d’aide?' àmeffire Charles deBlois:6tletenoienttous aDuc,5£ a SA- meure le fie

ç,neur')'t pourleuerVc liege de deuant Aulroy, St combattre meffirelehan de Mont- ge Acuant lovt. N e démolira guet es açr es^cyue grande Baronnie amp;c CbeuaVcrie de ¥ rance amp;, de ^'^ ’quot;'^y ^^*‘* Normandiexindrcntbix’edalVanovr le Comte d Auxerre ,\e Comte dcloigny,lcSire dcVimuiWcde Sire dePrie ,icBeguc deV ibaines, Sc plufieurs bons Cbcuaiiers Scfd- j^^-^ ^ jj^^^ ^ cuyers^tous d’vueforte^Sc droites gens darmcsd_.es nouuebesvindrentaméîfireleban ^^^ l’Jjin in de M.otitfort(^c\ui tenoitTon liege deuant Auboy') que melsireCbarVes de Blois f aifoit prtjptgcgt;^ne gradamas de Cés-d armes,5lt; que grad loi ion de Seigners dePrâce \w^ eboiet venus, «»»s lt;««»5 na. Si venoient encores töus les tours, auec V aide 2lt; confort qu’il auoir encores des Barons, ^“'«5 *»»”*« Cbeualiers,Si Bleulers delaDucbé dcBrcraiguc.Sirod qmclsircdcban de Motfort en téditccs uouucllcs,illeslignidaleablemer cniaDuebe à’ Aqdiraine,auxCbeualie Sc •

-ocr page 284-

PREMIER VÖLVME


258

Efeuyers d’Angleterre qui là fe tcnoyent:amp; efpecialeraentà nicfsirc lehan Chandos-en le priant chèrement qu’à ebrand befoing il le voufift conforter amp;nbsp;confeillenamp;quc il efperoit en Bretaigne vn moult beau fait d’armes: auquel tous Ç/ieualiers amp;Efcuyet^» pouraduanccr leur honneur, deuoyent volontiers entendre. Quandmefsirelehân Chandos fc veitprié fi affedueufement du|Comte de Mo^tforF, fi A parlaàfon Seb * gneurle Prince de Galles,pourfauoir qu’illuy eftoitbon Jefaire.Le Prince luyrefpoî’ ditjqu’il y pouuoit bien aller fans nul forfait(car ià fe faifoiejjt les François partie cotre .Arriuèede le ledit Côtc,à l’occafion de meffire Charles de Blois)amp; qu’il en donnoit bon confeiLDe hanch^des 4» CCS nouuelles fut meflire lehan Chandos moult ioyeux : amp;nbsp;fc pourueut bien amp;nbsp;gran^e-ƒf^e d’AHlnjf ment:5r priapluficurs Chevaliers amp;nbsp;Efeuyers de la Duché d’Aquitaine, mais troppe-four le Comte fit en allèrent auecques luy: fils n’eftoient Anglois, toutesfois il en mena bien deu-'^ de Montfort, çgj^j Lances,fit autant d’Archers:amp; cheuaucha tant,parmi Poidou amp;nbsp;parmi Xainéton' ge,qu’il ervracnBretaignc:amp;wnt aufiege deuant Aulroy: amp;làtrouuail le Comte tie Montfort:quilereceutioycufcment:amp;futmoultréiouidefa venue. Aufli furent tnd-fire Oliuier de Clifron,mefiirc Robert Canolle,amp; les autres compaignons: amp;nbsp;leur fein-bloit proprement amp;nbsp;generalemcnt,que mal ne leur pouuoit aduenir : puis qu’ils auoy' cntmclfirclehan Chandos enlcurcompaignic.Si palTerét lamerhaftiuemétplufieuts Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers d’Angleterrc(qui defiroiêt leurs corps aduanccr:amp; eux combat tre aux François)amp;vindrent deuant Aulroy à l’-'iidc du Comte de Montfort .-qui tous Iesrcccutàgrandioyc.Sicftoientbien,tant Aoglois que Bratonsfquand ils furent tous cnfcmbic) feize cens combattais ,amp;enuiron nuit ou neuf cens Archers. nbsp;Nouste-

tournerons à parler de meflire Charles de Blois: qui fe tcnoit en la bonne cité de Nantes: amp;làfaifoitfonamas amp;nbsp;fonmandemét de Cheualiers amp;nbsp;d’Efcuycrs,dc toutes paf, ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;là ou il les pcnfoitauoir,car bien cftoit informé que le Comte de MÔtfort efloitmoul^

réconforté des Anglois.' Si prioit les Barons, les Cheualiers Sc Efeuyersde Bretaign« (dont il auoit eu amp;nbsp;receu les hommages ) qu’ils luy voufilTent aider à garder fon hetita-ge,amp; à le deffendre contre fes cnnemis.Si vindrent des Barons de Bretaigne, pourM 1 r . lcruir,amp; à fon mandement, tic Vicomte de Rohan,Ie Sire de Leon,meflir^Charlcs^^ Dinan,leSiredeRieux,leSiredeTourneminc,lcSire d’Ancenis le Sire deMaleftm'b deSretai^ne. Ic Sirede Quintin,lc Site d Auaugour,Ie Sire de l?oheac,le SireduPont,amp;mouIto2“ tres:que ie ne puis nommer.Si fe logeront ces Seigncurs,amp; leurs gens,en la cité deNan t^tó deux tes,amp; es villages d’enuiron. Quand üj^urcntaflemblez tous enfemble,on les eflimaat mille cinq vingteinq cens Lances, parmi ceux de France. Sine voulurent là ces Seigneursfait^ trop long feiour.mais confeillerent à meflire Charles,dc cheuaucher par-deuers knß A r.dei4l4. gj^jjgæjj^ Au département,amp; au congé prendre,Madame, la femme à mefsire Chat' lesdeBIois,ditàfi3n mari, prefentmefsireBertrand du Guefclinamp; aucuns Baronsd® Bretaignc,Monfeigneur,vousvous ch allez deffendre amp;nbsp;garder mon héritage,amp;le''°* rwre^/e/rf/f-ftre(carce,quicftmien,cfl;vofl:re) lequel mefsire lehan de Montfort nous empefehe me de meß ire Si a empefehé vn grand temps,à tort amp;nbsp;fans caufe,cefait Dieu.Les Barons de Bretaigne ^^‘^f^f ^‘ nbsp;nbsp;lt;4^11 cy font,fauent bien comment i’en fuis droite hcritierc.Si vous prie chèrement, que

tloû 4 so mari nulle ordonnance,nc co^pofition d’accord,ne traité,ne vucillcz faire,ou y condefeen dre,que le corps de la Duché ne nous demoure.Et fon mari ie luy eut en conuenant.

Adonc fe partit,amp; fe partirent tous les S eigneurs Cheualiers amp;nbsp;Barons, qui là eftoient amp;nbsp;prindrent congé de leur Dame:qu’ils tenoient pour DuchefTe.Si farrouterent amp;nbsp;ehe „ nbsp;nbsp;nbsp;- , uauchei^nt ces Gens-d’armespar-deuerst Rênes: amp;nbsp;tant exploitèrent, qu’ils y puruin-

eo^mnet’'du di'At:amp; fc logèrent dedans Rénes la cité, Si enuiron ; Si fc repoferent Si rafrefehirent j cbap.fuyudnt. four apprendre amp;nbsp;entendre de la t conuiuc de leurs ennemis,amp; aduifer aucun lieu,qui ■[c'efdfduoir fuft fuffifant pour combattre leurs cnnemis:cn cas qu’ils trouueroicnt ne tant,ne quat, dclacôtcna- de leur aduantage fur cux.Et là furent dites Si pourparlécs plufieursparollcsamp;Ianga-ceamp;main’ ges des Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers de France amp;nbsp;de Brctaigne,qui là eftoiçnt venus pour at de» amp;nbsp;conforter mefsire Charles de Blois : qui eftoitmoutdoux,amp;moult courtois,S! 1 c'eUddire fi ^“^ P^ aduenturc fe fuft volontiers condefeendu àpaix,amp; egft efté content d^ncpar- | preße de7pa ^æ ^® Bretaigne feulemcnt,amp; àpcu de plait: mais,en nom de Dieu,il cftoit t fi boute# rolles de fa perfuadé defafemmeamp; de »us les Cheualiers de fon cofté, qu’il nef en pouuoitre-

femme, erf. traire ne difsimuler.

Coffiffitnt

-ocr page 285-

Comment mettre Charles J^ Bleis vint contre le Comte de Afontfort^ en ordonna^e de hataiZ/e: dr comment médire lehan Chandos^ apres anoir ordonné les hatailées du Comte de Afont fort, empefeha l’accord^ ^ue le Seigneur de Beaumauoir mopennait entre c^ deuxpretendans à la Duché deBretaignct nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapi ccxxvi.

T^Ntret Vennesamp; Aulroy^oü meflire Ieha|^ de Montfort feoit)y a huit lieüës de pais* t^^P^Jf^^f» JCSi vindrentnouuellesauOTtde Montfort, que meffire Charles de Blois approchoit C%»« autre fort,amp; auoitles plus beaux €ens-d’armcsdcs mieux armez,amp; les mieüz ordonnez,que ^” “-', ‘'^^“Ï’ on eultonequesveu mir de France. Decesnouuellesrurenticplusdes Anglois,qurla „a^jesret me eftoient en defir de combattre, tous ioyeux. Si commécerent ces compaignons à ma-fait peßr ejuil treJeurs armeures àpoind, amp;nbsp;àrefourbir leurs lances, leur^dagiles, leurs haches,h^u- faille lire Ven bcrgcons,heaumes,bacinets,vificres,efpées, amp;: toutes manières de harnois:car bien nés pour Ré-penfoient que de brief en auroient mefticr. Adoneques fe retrahirent IcsCapitaincs de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^■^^

loft vers le Comte de Montfort: amp;nbsp;premièrement melfffe lehan Chandos ^ar lequel côfeil en partie il vouloir vfer(meflîre Euftace d’Auberthicourt,meflire Robert Canol- ^^^^ vennes* le,meflîreHue de Camelle, meflire Matthieu de Gournay, amp;nbsp;les autres. Si regardèrent ,„ ceßm-cy co-amp;confeillcrcnt ces Chcualiersamp;ces Barons, par le confeil de l’vnamp;de l’autre, amp;nbsp;par me fimblent aduis,qu’ils fe retrairoient au matin hors de leurs logis, amp;nbsp;prendroient terre amp;nbsp;place fur außi z'oulmr les champs: amp;nbsp;là aduiferoient de tout ce qui feroit à faire pour le mieux contre les crl^^quot; feois chapi nemis,quâdonpourroit enauoirla cogaoilfance. Si fut nonce, Sefignifié parmi l’o ft, ß9»4ns, que chacun fuft au lendemain appareillé, amp;nbsp;mis en arroy,amp;en ordonnance de bataille: ainfi que pour tantoft combattre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Cefte nuift paffa, amp;nbsp;le lendemain vint (qui fut par vn Samedy) quAnglois amp;nbsp;Bretons iHîrent generallement tous d’vne forte, hors de leurs logis : amp;nbsp;fen vindrent moult fairiffement, amp;nbsp;en bonne ordonnance, au derrière dudit chaftel d’Aulroy : amp;nbsp;là prin-drent place amp;nbsp;terre: amp;nbsp;dirent amp;nbsp;affermèrent entre eux, que là attendroicnt ils leurs ennemis. Droitement ainfi qu’à heure de prime, meffire Charles de Blois amp;nbsp;tout fon oft vindrent : qui feftoient partis le. Vendredy, apres boire, de la cité de t Vcnnes : amp;nbsp;a- t Cecyfait à ce uoient cclfc nuid geu à trois petites lieues près d’Aulroy. Et eftoient les gens de meflî- ^•*enous auons rc Charles de Blois les mieux ordonnez, amp;nbsp;le plus faitiffement, amp;nbsp;mis en meilleur cftat nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^quot;^^i

de bataille, qu’on peuft veoir ne deuifer: amp;c cheuauchoicnt fi ferrez, qu’on ne peuft get- f„c^t^^^^e‘~ tervnefteufentreeux,quinefuftcheufurpoinótes de glaiucs(tantlesportoientroide- ß^p^ ^entcontremont)amp;d’eux veoir amp;nbsp;regarder prtnoientlcs Anglois grand’ plaifance.Si ^arrefterent les François fans eux déray er,deuant leurs ennemis: amp;nbsp;prindrent terre en- le camp de tre grans bruyères, amp;nbsp;fut commandé,dc par leur Marefchal, qu#nul n allaft auant fans Charles de commandement,nynefiftioufte, courfe,n’empainte. SifarrefterenttousGens-d’ar- ^^^rrtuede-mes:^ fc meirent en arroy,amp; en bonne conuiue:ainfi comme pour tantoft combattre: ”^”^^ ed‘’r’t car ils hefperoient autrechofe:amp; en auoient grand defir amp;nbsp;volonté.Monfeigncür mef- tnnemit. fire Charles de Blois,par le confeil de meffire Bertrand du Guefclin (qui eftoit vn grâd Chef, amp;nbsp;moult creu amp;loué des Barons de Bretaigne) ordonna ces batailles: amp;nbsp;en fit trois,amp; vne arrière garde :amp; me femble que meffire Bertrand eut la premiere, auecqi^es Ordonnance grand’foifon de Cheualiers Si d’Efeuyers de Bretaigne, L^ecode cutle Comte d’Au» ^quot; batailles de xerre, amp;le Comte de loigny: auecqucs grand* foifon de Cheualiers amp;nbsp;d’Efeuyers de ^^^^^ “ ‘^^ France.La tierce SC la meilleure partie,eut Charles de Blois,amp; en fa côpagnie plufieurs baux Barons de Bretaigne : amp;nbsp;eftoy ent delez luy le Vicomte de Rohan,lc Sire deLeon, le Sire d’Auaugour,meffire Charles de Dinâ,le Sire d'Ancenis,lc Sire de M^eftroit, amp;nbsp;plufieurs autres. Et à l’arrieregarde eftoit le Sire de Raix: le Sire de Rieux, le Sire de nbsp;nbsp;nbsp;•

Tournemine,lc Sire du Pont,amp;moult d’autres:bons Cheualiers amp;nbsp;EfeuyersÉt eftoient . ^^^^^ particle en chacune de fes batailles bien mille combattans. Là eftoit meffire Charles d e Blois, ^iu^f foie fi à admonncfteramp; prier chacun,parfes batailles, moult doucement qu’ils luy voufiffent confits en tous eftre loyaux amp;nbsp;prcudhommes:amp;prenoit fur fon ame,amp;für fa part de Paradis,que ce fe- »«2; Exep. ^ue roit fur bon droit, amp;nbsp;iufte qu’on fc combattroit. Et là luy promeirent vn chacun, ^ue fi '^ ”’lt;gt; ß*'^ ^'fi bien fen acquitteroienf, qu’il leur en fauroit bon gré.Or vous parlerons du Conuiue dcs-^‘^^^l^ deAvo Anglois Sc des Bretons de l’autre cofté, amp;nbsp;comment ils ordonnèrent leurs batailles, t Entendez donc, que, combien que le Comte de Mlt;întfort fuft principal Chef dc^^’j”^^^ ^ toute ceftepart:neantmoins meffire lehan Chandos eftoit fouuerainCapitainc fur eux /, noßremef-tous: car le Roy d’Angleterre l’auoit ainfi eferit au Comte de Montfort: amp;nbsp;auoit aulfi me.

-ocr page 286-

2lt;?O


PREMIER VOLVME


mandé à Citandos, que fouuerainement amp;nbsp;cfpecialement il •atendift aux befongnö de fon fils:pource quele Comte de Montfort auoit eu la fille duRoy d’Angleterre,poU£ caufe de mariage. J^yuant tels efcripts amp;nbsp;mandemens, apres que meffire lehan Cha»' dos(eftant tout deuant les Cheualicrsamp; Efcuycrs de Bretaigne,î|ui fe tcnoient lez rod' fire lehan de M ontfort ) eut bien imaginé amp;: confideré l^onu^e d^s François en foy' mefme,il les prifa durement:amp; ne fen petit taire.Si dit,Se Dieu m’aift,il appert que tou-• te la fleur d’honneur de Cheualcrie eft par delà, auecqvres grans fens amp;nbsp;bonne ordonnance. Et puis dit,tout haut,aux Cheualicrs,qui ouir le p Airent, Seigneurs,il eft heure que nous ordonnions noz batailles: car noz ennemis nous en donnent exemple.

Ceux,qui fouirent, refpondirent, Sire,vous dites vérité: amp;nbsp;vous elles cy nollrc mai-lire amp;nbsp;noftre confciller: fi gp ordonnez à voftre intention: car par-delfus vous, n’aurez vous point d’autre regardeur;amp;aulTi fauez vous micux,cn tous fens,commct teHecho-Ordonnace des fe doit marnttnir,que nous ne faifons, entre nous autres. Là fit melfire lehan Chandos lattdtUes meß trois bat^lles,amp;vne arriereg5tde:amp;meit en la première,melfire Robert Canolle,roe^' ßre lehan de ßj^g Gautier Huet, amp;nbsp;melfire Richard Brullé. En la féconde, melfire Oliuier de Clilfon, tuftrttcofre jnefïij-eEultaced’Auberthicourt,amp; melfire Matthieu deGournay. La tierce fut ordon shis deuani necau Comte de Montfort: a demóurerdclezluy;amp; y auoit en chacune bataille cinq ^nlrej. nbsp;nbsp;nbsp;cens Hommcs-d’armcs,amp;quatre cens Archers. Quand ce vint fur farrier egard c, il af

■f^neemmen pelamelfire Hucf de Caurelléc: ditainfi. Melfire Hue, vous ferezfarrieregardc,^^ cemet de ce ch. aurez cinq cens combattans delfous vous,en«vollrepart:amp; yous tiendrez fur ælle:amp;nc il en firnome bougc^z dc vollre pas,pour chofe qui aduicilnc:fi vous n’y voyez grand befoingicoin' vn eCamd ^^ h noz batailles branlent, ou4’ouurcnt par-aduenture. Et,là ou vous les verrez bran' eflre'cefluic”^‘^ ^^^ ^ ouurir, VOUS VOUS y retraitez, amp;nbsp;les conforterez, amp;nbsp;rafrefehirez: vous ne pouneZ eßantjumome auiourd’huy faire meilleur exploit. Quand ledit melfire Hue de Caurellée entendit de Couure- melfire lehan Chandos, fi fut tout hóteux,amp; moult courroucé:amp; dit.Sire,Sire,baill£^ liy,enBert.di( ccftc arricregardc à vn autre que moy:car ie ne m’en quiets ia embefongner.Et puis dit GHeßcltn,. ainfi.SireCheualicr,cnqlellat ne manière m’auezv0üs fidéuoyé,qie nefoyeaufTibit ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;taillé demoy combattre des premiers que vous autres ? Dont refponditMclfircIehan

Chandos moult aduifément:amp; dit ainfi. Melfire Hifcjicne vous eftabli mi’en farriei'® ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;garde,pour chofe que vous ne foyezvn des bôs CJjeùaliers de noftrccôpaignic:amp;-ldy

bien,amp;de verité,que tresbiêvouscóbattriezdcsprcmiers:maisievo’ y ordôncîpom ce que vous elles vnfagc Cheualier,amp; bien àduifé: amp;fîcôuicnt que fvn d’entre nous!« foit, amp;nbsp;le face. Si voSs prie chef emeniÇ q vous le vuéillez faire : amp;nbsp;ie vous promets que fi vous le faióles,nous en vaudrÓsmieux3amp;vous mefmes y acquerrez grand hóncur.Et plus auât ie vous profnets que toute la première requelle, que vo’ me priercz,iela vous oôlroyeray,amp;ty côdefeendray.Mais nóobllant,pourlcsparollesquc luy dit melfire b-han Chandos, ledit melfire Hue de Caurellée ne fy voulut accorder: amp;nbsp;tenoit amp;nbsp;alfet' moit cepourgrâdblafme: amp;prioitpourDieu,amp;àiointesmains,qu’onymillvnautrc: car,en effeâ:,il fe vouloir côbattre tous des premiers. De ces parolles amp;relpófes cftoit melfire lehan Chandos fur le poind de larmoyer:amp; dit encores moult doucemét.Mciquot; fife Hue,ou il faut que le faciez,ou que ie le facc.Or regardez lequel vaut mieux. Ad^u •faduifa ledit mefsite Huc^ fut à celle derniere parolle tout confus:amp;dit,Certes,SitUj ie fay bien que vous ne me requerriez de chofe,qui tournaft à mon deshonneur:amp;icl® feray volontiers:puis qu’ainfi cll. Adoncques print mefsire Hue de Caurellée celle bataille (qui fappeloit arrieregarde) amp;nbsp;fe tira fur les champs,arriere des autres,fur xUe:^ fe meit ejj ordonnance. Ainfi ce Samedy (qui futle huitième iour d’Odobrejfanrol^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;troiAens foixante-quatre)furent ces batailles ordonnées.les»vncs deuant les autres,ro

vHbeau plain, alfez près d’AuIroy en Bretaigne. Si vous dy que c’clloit belle choies veoir amp;nbsp;confiderer: car on y veoit bannières, pennons amp;nbsp;harnois, parez moult richement de tous les deux collez:amp;'3par efpecial les François elloicnt fi fulfifamment amp;fai-Entremifès dit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ordonnez,quc c’elloit vn moult grand plaifir de les veoir amp;nbsp;regarder.

sei^neiirde ‘^ tir VOUS dy que, Ce pendant qu’ils ordonnoientamp;deuifoientleurs batailles Scieurs Beaumanoir, bcfongnes, le Sire dc Beaumanoir,vn moult grand amp;nbsp;riche BAon de Bretaigne , alloit pour accorder del’vn à rautre,traitant amp;pourparlant delà paix.Car volôtiers y eull bcfongné(fileuft les Seigneurs peu) pour Ics perils écheuer: Ä f y embefongnoit en bonne manière: amp;nbsp;le lailfoientks de Blois crde Angloisamp; les Bretons de Montfort aller amp;venir,amp;parlementer à mefsire lehan Châ-Montfori. JqSjSc auComte dc Montfort,pourtant qu’il eftoitpar foy fiancé prifonnierpar deuers • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ eux,

-ocr page 287-

DE FROISSART*


2lt;fI


eux: amp;nbsp;ne fe pouuoit arnrer* Si mcit ce Samedy maint propos amp;nbsp;maintes parollcs en-? auant,pour venir à paix(dont nulle ne f en fit)amp; bcfongna toufiour^allant de Tvn à Tau tre, iniques à nonne: amp;^ar fonfens impetra,des deux parties, vn certain refpit, pour le iour amp;nbsp;la nuid enfuyuant, iufques au lendemain, folcil leuant. Si fe retrahit chacun en fon logis ce Samelt;iy.amp;rfaifcwnt chacun de ce qu’ils auoient.Pendât que ce refpit courait de toutes les partics,lc cha|lelain d’Aulroy fortit,cc Samedy au foir,dc'fa garnifon: nbsp;nbsp;•

amp; fen vint paifiblemét en l’oft mcifire Charles de Blois,fon maiftre:qui le receut ioycu-fenient.Si rappelait ledit Efeuyer Henry de Hautcmcllcjmout appert homme:amp; amena en fa compaignie quarante Lances de bons compaignons,bicn armez,amp; bien montez: qui luy auoient aidé à garder la forterefle.

Quand Monfeigneur Charles veit le chaftcllain,il luy deiftanda,tout en riant,de l’e-ftat du chattel. En nom Dieu (dit l’Efcuycr) Dieu mercy nous fomn^es çneores bien pourucus pour le tenir deux mois ou trois:f’il en eftoit beding. Henry, Henry(rcfpon-dit meflire Charles) demain au iour ferez vous dcliuré de tous poinds, ou p accord de paix,ou de bataille. Sire (dit l’Efcuycr) Dieu y ait part. Par ma foy,Hcnry (dit Monfeigneur Charles:qui reprint la parolle)i’ay encores en ma compaignie iufques à vingt-cinq Hommes-d’armes, d’auffi bonne étoffe, amp;nbsp;aulfi bien appareillez d’eux acquitter, ft Jtutt^it'il qu’ily en a point au Royaume de France. Monfeigneur (dit l’Efcuycr) c’ett vn grand a- ^faillekj lire uantagc: fi en deyez louer Dieu, amp;nbsp;regracier grandement: amp;nbsp;aufli meffire Bertrand du xxv cens:«»» Guefclin,amp; les Barons de F*ancc amp;nbsp;de Bretaignc,qui vous font venus feruir ainfî cour- *”' ^ * ^’^ “* toifement.Ainfi fébatoit ledit meflire Clîarlcs,de paroles,aucc ce mefsire Hcnt^:puis àrvn,puis à l’autre:amp;P afferent ainfi celle nuid,moultaifémcnt.Cc foir fut prié mefsi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r^j^

le lehan Chandos,moult affedueufement, d’aucuns t Anglois,Chcualiersamp; Efeuyers, ieiUn Brerós qu’il ne fevoufift mie affentir àlapaix de leur Seigneur amp;nbsp;de mefsire Charles de Blois: mtantoßda car ils auoient le leur tout dcfpendu:ficftoientpoures:amp;vouloient, par bataillc,ou tout Seigneur de perdrcjou aucune chofe rccouurcr:amp; mcifire lehan Chandos le leur auoit ainfî promis Mâtfortp»»* amp;enconuenancé. QuandccvintlcDiméchcaumatinchacuncnfonoftfapparcilla,i’^urfeign'“’^ veftit, amp;nbsp;arn^. Si dit on plufîcurs meffes enfoft mefsire Charles de Blois: amp;nbsp;furent ad-minittrez ceux, qui le voulurent ettre. Aufsi firent en telle manière ceux du Comte de Môtfort : amp;nbsp;vn petit deuât folcil IcuaRt, fe tira chacun en fa bataille, amp;nbsp;en fon arroy:ain fiqu’il auoit etté dit le iour de deuant. Affez toft après reuint le Sire de Beaumanoir qui portait les traitez, amp;nbsp;qui volontiers les euft accordez, fil euft peu) amp;nbsp;fen vint premier, en cheuauchant deuers mefsire lehan Chandos:qui ifsit de fa bataille,aufsi toft qu’il le vcitvcnir:amp;: laiffa le Comte de Montfort (qui delcz luy cftoit)amp; feg vint,par les chaps, parleràluy. Quandlc Sire de Beaumanoir le vcit,il lefaluamoult humblement: amp;luy dit, Mcfsirelchan Chandos, ie vous prie, pour Dieu, que nous mettions d’accord ces deux Seigneurs: car ce feroit moult grand’ pitié: fi tant de bonnes gens, qui font icy, fe combâttoicnt,pour leur opinion fouftenir. Adoneques refpondit mefsire lehan Chandos, tout au contraire des chofes, amp;nbsp;des parollcs, qu’il auoit mifes auant la nuit deuant:

amp; dit. Sire de Beaumanoir,ie vous aduifc que vous ne cheuauchicz meshuy plus auant:^,;,^„ ckUdes car noz gens dient, que, fils vous pcuuent cnclofre entre cux,ils vous occiront. Aucc rMixhs entre tout ce, dites à Monfeigneur de Blois, que ( comment qu’il Äuienne ) mefsire lehan mips de U de Montfort le veut combattre: amp;nbsp;ifsir de tous traitez de paix amp;nbsp;d’accord: amp;nbsp;dit ainfi, f'tlxde Srerdi qu il demourcra auiourd’huy Duc de Brctaigne:ou il mourra en la place. Quand le Sire«?”'* de Beaumanoir entendit Chandos ainfi parlcr,fi fut moult courroucé: amp;nbsp;dit,Chandos, Chandos, ce n’eft mic l’intention de Monfeigneur: qui aufsi bonne volonté a de co#i- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

battrc,que Monfeigneur lenan de Montfort:amp;aufsi ont toutes fcs gens. A ces parollcs» ilfen partit fans plus riens dire: amp;nbsp;retourna deuers mefsire Charles de Blois amp;nbsp;les Barons de Bretaigne qui fattendoient. Mefsire lehan Chandos fe retira deuers le Comte de Montfort qui demanda. Comment va la bcfongnic? que dit noftre aduerfaire? Qu’il dit? (refpondit mefsire lehan Chandos) Il vous mande par le Seigneur de Bcaumanqjr (quiftagueres feft parti d’^ucoques moy) qu’il fe veut combattre (comment qu’il foit) amp;nbsp;demourer Duc de Bretaigne auiourd’huy:ou il mourra en la place.Et celle refponcc fit adoneques mefsire lehan Chandos, pour donner bon œurage à fon maiftre amp;nbsp;Sei-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte de Montfort: amp;nbsp;fut la fin de la parollc mefsire lehan Chandos telle,

qui! dit. Or regardez que vous en voulez faire: amp;nbsp;fi vous voulez combattre ou non .Par Monfeigneur Saind George (dit mefsire lehan de Montfort) ouy: amp;nbsp;Dieu vueillc ^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 288-

PREMIER VOLVME

2lt;?Î


der au droit. Faites auant paffer noz bannières. Ét ainfi p^erent. Quand au Sô-gneut-deßeaumaryir, il dit^ Monfeigneur Charles de Blois, Sire, Sire, par Monlâ' gneürSainôlYucsiay ouylaplus orgueilleufeparollc demeffuÿ; lehan Chandos,q«^ i’ouyfle paffé à long temps; car il dit que le Comte de Montfort demourra Due fl* Bretaigne : amp;nbsp;vous monftrera bien que v«us n’y auez nul adroit.* Eft celle parolle mal Couleur mefsire Charles de Blois:amp; il relpôdit.Du droiifToit-il à Dieu: qui le feet. Ain** direnttous les Barons de Bretaigne. Adoneques fit paffej^auant fes bannières amp;nbsp;Cem d’armes,au nom de Dieu amp;nbsp;de Monfeigneur Saind Ÿues.

De la bataif/e dquot; i^ftlrcy: en la^juede Sert rand au Guefelinfuifrins^charks de Blois oGih

(^ lehan de (J^^efi(fo9tvtd/ûrieux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cexxvii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

VN petit deuant heure de prime rapprochèrent les batailles. Qui fut tresbcHechof* à re^ardencomme ie lay^ouy dire à ceux,qui y furent,qui veues les auoient: car 1*5 François croient aufsi ferrez amp;e îoints,qu’on ne peu fl mie getter vne pomme,quelle ne cheuft fur vn bacinet,ou vne lance: amp;portoit chacun Homme-d’armes fon glaiuc,lt;lro^ deüantluy,retaillé à la mefure de cinq piez,amp; vne hache.forte amp;nbsp;dure,amp; bien acer**A petit manche, à fon cofté,ou fur fon col: amp;nbsp;fcnvenoient ainfi, tout bellement le P^^’ chacun Sire en arroy,amp; entre fes gens, amp;nbsp;fa banniere deuant luy, ou fon pennon, adui' fez de ce qu’ils deuoient faire. Et aufsi d’autre part les Angloiscftoienttresfaitifreiu*”^ l ordonnez:amp;faffemblerentpremieremêtles,Bretonsamp;mefsire Bertrand duGuefeM itè'd«ute^n'il amp;fat^aronnie,âla batailled^mefsire Robert Canone,amp;demefsireGautierHuct'^*' ”’-^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meirent les Seigneurs de Bretaigne(qui eftoient d’vn lez amp;nbsp;de l’autre) les bannières à*

tojl f, binierc. deux Seigneürs(qui fappeloicntDucs)rvne contre i’autre.Là eut de premiere rcncoH' î:- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trefortbóuteis de lances,amp; forteftrif amp;nbsp;dur.Biencft vray quclcsArchers Angloisdrf'

^ -•■ rentdu èommenecment: mais leur traift ne greuagueres les François: carilseftoi*”' * ^/^-^/“‘'^ nbsp;trop'bicnarmeziamp;fort bien pauelchcz contre le traift. Si getterent ces Archers 1*“^

^es itmflfmet arcs iusfqui eftoient forts compaignons amp;nbsp;legers )amp; fe boutèrent entre lestHomWf^ Exquot;'*^ 7^ nbsp;nbsp;d’armes de leur cofté:amp; puis fen vindrent à ces François,qui portoient cc%haches:ü*â'

drecerent à eux de moult grand’volonté:^ ofterent,des le commencement,à plud*“^ ^»e »eus aMons leurs hacnes:dequoy ils le combattirent depuis men amp;nbsp;hardiment. La eut faite main*. remisfelsnU appertifed’armes,mainteluittc,^mainteprinfe,amp;mainterécouffê:Srfâchezqu*j^‘J* ch^ux, nw eftoitcheut à terrefc’eftoitleplusfosf du releuer:filn’eftoittresbicn fccouru.haba^^’ ßmUant para je mefsire Charles de Blois fadreça droitemet à la bataille du Comte de Montfort:^]“* uant cepaßa^e gfl-Qjj moult fortc ^ efpeffe. En fa compaignie, amp;nbsp;en fa bataille, cftoitle Vicôtede H^' *auel''cuider / ^®”.gt;^’® ^^^^ ^^ Lcon, mefsire Charles de Dinan, le Sire de Quintin,le Sire dAnceniS'® ciaircir let ^ ^*’^® dc Rochefort:amp; auoit chacun fa banniere deuant luy. Là cut,ie vous dy grolfel’^“ ^nn. ÂeBret. taille,amp; dure,amp; moult bien combattue: amp;nbsp;furent ceux de Montfort du commcnccn’^^ prenant tonte dcffoulcz moult fortrmais mefsire Hue de Caurellée, qui eftoit fur ælle, amp;nbsp;qui auo*^*' , eeße bataille de ne bcllebataiile,amp; de bonnes gens,à rcndroit,ou il veoitfes gens branler,ouurir,ou“^' Froiß^t, ‘lifet^clomey Ics reboutoit amp;nbsp;remettoit, par force, fus. Et ceftc ordonnance leur valut gf^®' . boütewnt* *^®*®®®1'* D’autre partfe combattoient mefsire Oliuier de Cliffon, mefsire Euftac*“^ hors d^mre Auberthicourt, mefsirc^atthieu de Gournay, amp;nbsp;plufieurs autres bons Chcualift^^ les gens de Efeuyers, à la bataille du Comte d’Auxerre amp;nbsp;du Comte de loigny: qui eftoit fl**”?quot; leurcofte. grande,groffe,amp;: bien étoffée de bonnes Gens-d’armes. Là eut mainte belleapp**^* faite, mainte prinfe, amp;nbsp;mainte récouffe. Là fe combattoient François amp;nbsp;Bretons,dvn

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le#,moult vaillammcnt:amp;treshardiment fe combattoient des hacnes,qu’ils portoient, ^ •amp; qu’ils tenoient. Là fut mefsire Charles de Blois bon Chcualicr meru cilleuicnient,amp;-qui vaillamment amp;nbsp;hardiment fe combattit,amp; affembla à fes ennemis de grand’volonté: amp;: aufsi fut bon Cheualier fon aduerfaire, le Comte de Montfort. Chacun y enten-doit ainfi com me pour luy. Là eftoit mefsire lehan Châdos.-qui faifoit trop grand faitquot; djarmes: caril fut en fon temps fort Cheualier,hardi,amp;redouté de fes ennemis enbâ* taille, fage amp;aduifé, amp;nbsp;plein de grand ordonnance . Si con|^illoitlc Comte de Mont-fort en ce qu’il pouuoit, entendant àl’adreceramp;àle réconforter, amp;nbsp;fes gens aufsn^^ difoit. Faites ainfi,amp; ainfi: ^ vous tirez de ce cofté,amp; de cefte part.Lc icunc Comte de Montfort le croyoit,amp; vfoit par fon confeil.D’autre part mefsire Bertrand du Guelclin, le Sire de Tournemine,lc Sire d’Auaugour,le Sire de Raix,le Sire de Lohcac,le Sire a* f aepeut eßre Maleftroit, le Sire du Pont, le Sire du fPrict, amp;nbsp;maint bon Cheualier amp;nbsp;Efeuyern*

-ocr page 289-

FROISSART.


263


e it ï 'n

Bretaigne amp;nbsp;de N ormandic, qui là eftoient du cofté mefsire Charles de Blois,fe c6bat- céiuy ^1* gt;k* toiét mout vaillânient,amp; y firent mainte belle apertife d’»mes,amp; tint fe cobatirétjque Ç^^^^'^ ' toutes ces batailles ferecueillirent cnfemble: excepté l’arrieregarde des Anglais, dót ^^^ ^ ^^^^ melfire Hue de C^rcl^c cftoit chef amp;nbsp;fouuerain. Cefte battaiUe fe tenoit toufiours fur ^^^ ^^^ Preer. ællc;amp; ne fembefongnoitd autre chofc:forsideradrecer,amp; remettre en arroy,lcs leurs * quibranloient, ou qui fe déecmfifoient. Entre les autres cheualiers, meflire Oliuier de Cliffon y fut bié veu amp;nbsp;adulft;amp; y fit meruciUes de fon corps,amp; tenoit vne hache, dont il ouuroit amp;nbsp;rompait les prcffcs:amp; ne l’ofoit nul approcher,^ fy combattit fi auât(telle fois fut)quil fut en grand peril:amp; y eut mout affaire de fon corps,cn labataiUe du Corn te d’Auxerre Sc de loigny: amp;nbsp;trouua durement forte encontre fur luy,tât que dvn coup de hache ilfutfcru,cntraucrs:qui luy abbatitlavificredefonbacinet,amp;;luyentrala poinéte dclahache en l’œil:amp; l’eut depuis crcué:mais pourcc ne demourà mie,qu il ne Q^^^tr Je fuft encores tresbon Cheualicr . Là fe recouuroient batailles amp;nbsp;bannictes:quivne heu- cUj^on Utee re eftoient au bas, amp;nbsp;tantoft par bien combattre, fe remettoient fur bout, tant dvn lez e» M. qued’autrc.Entrcles autres Cheualicrs,mcfrire lehan Chandos fut tresbon Cheualicr: Si vaiüiment fe combattit d’vue hachc,qu il tenoif.dont il donnoit les horions il grans, que nul ne l’ofoit approcher-.car il cftoit grand amp;nbsp;fort Cheualicr,amp; bien fomae etous^ fes membres. Si fen vint batailler en labataiUe du Comte d’Auxerre amp;nbsp;des François. Làcutfaitcmaintcbelle appertife d’armes«ÔC par force debien côbattre,luy amp;nbsp;les gens rompirent Sebouterent celle bataille bica auant: amp;nbsp;la meirent en tel æ^^ ® ’n^'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ilt;ittaiüe i» uement elle fut déconfite, fit toutes les bannières amp;nbsp;peinons de celte bataille gettez ^^^^ j.^^_ par terre, rompus amp;nbsp;déchirez: amp;nbsp;les Seigneurs mis amp;nbsp;tournez en grand mechet: earns nbsp;nbsp;nbsp;^„„ßf, n'eftoicnt.id«,ncconfottel,dcnulcofte:inaiseftolenttousleuisgeiMcmbcfongnel àcuxdcffenduamp;combattrc. Auvray dite quandvncdêconfiturcv^^^^^ fc déconfient amp;nbsp;fébahiffent de trop peu; 8t,fvn chet,il enchevttois ƒ ,fut ttois ^amp;, 1 f„tdix,trente;amp;pourdix(fil5fuycnt)ilenfuitvncent. A^gt;,^^^’X Aulroy. Lâcrioient amp;nbsp;écrioient ces Seigneurs, K gens qui ''17'“ ^sluluns non-teignes KleUts crisidequoy les aucuns en eftoient oms amp;nbsp;tccofoite^amp; les aucuns no .

qui eftoient en trop grand prcire,Sc t^pp arrière de leurs gens, te e ,^. ll^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x« camta it LmesennerniesyCornledAuxerrefutnioultfottnaute^prinsd^^^^^^ denieffirelehanChandos,Kfiancé prifonnierileComtedelo gnyauffnK^

îteet,™ grand Banneret de S ormandie. Encorfe fe «®*^*^‘“^Sd^det*^ ' mouVtvaiUamment: St fc tenoicntlcs Bretons enbonne conu ƒ - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aooarutV d’armes Voyaumét,ils ne tindrent pas fi bié leur pas,ncleur arroy (. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„alu/ce iout

que Senties Anglais Si les Bretons deMontfort:amp; trop gta nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;felcsBrctons de UbataiVVefur xllc dcmcffireHucdcCaurcHec.^ Quand es g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sicu-

Montfort veitent branler les François,fi fc confortèrent entre eux gra nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* _ teritaucunsdesFrançoistantoftlcurscheuauxappareifiezifimonteœ^^^ mencetentàfuir,fortamp;vifiement.Adoncfepartitmelfirel^anCb^^^^^^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U, eut donné maint a-é^peUnt^mude \ nbsp;nbsp;nbsp;ces haches, amp;nbsp;effondré maintbacinct, amp;nbsp;maint bomme naure si m««-t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vray dire,meîfireBettrand,nelesficns porter le faix des autres. Sifutla prins nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/*

16 ; Bertrand du Guefclin,par vn Efeuy er Anglois, deffous le pennon de mefe» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a ƒ .lie d^.n-it^ V nbsp;nbsp;nbsp;Chandos: 5ccn celleprinfe^printôcfiança prifonriier ledit mefsire VehanCbando^^ . ÿÀ nbsp;nbsp;BarondeBretaigne: qui f’appcloitle Seigneur deRaix,lequcVcftoitbar di Cbeua

ƒ 1 nbsp;nbsp;nbsp;meruéillcs Apres cefte durebataiWe de Bretons rompue,Vaditebataille fut ainfi que de-10' \ confite: St perdirent les autres toutleur arroy: St fe meirent en fuite febacuriau mieux •X 1 nbsp;nbsp;nbsp;qu’il peutlpourfoy fauuer:exccptcz aucuns bons Cheualiers amp;nbsp;Ecuyers e tetmgne. VV1 nbsp;nbsp;nbsp;quinevou^ientmielaiîfer leuîSeigneur,Manfeigneur Châties de Blois-mais aimoiet ,r \ nbsp;nbsp;plus cher mourir,qu'auoirtcproch?. Sifcrecueilhrent Si ralh^cntam^^^^

'ûîe(ïâï«\c.s-.î)î, Çeûnt\cditTaefamp;rcCha.r\csàeVgt;\ois, SjCccu^CYUiAcVczYuy cftoicnt,vnlt;

Ance detemps^ cn eux deffendant, 6c eu combattant* Mavs nuaiement ns ne le Ç^^*. reutïtiuttcuu^çi ds ne fuffent décondts,2idévonte7.,çaï force d armes-.^r vaçVus Yarde des An^VoVs conuerCoVent eeWe past. Ka fut Va bannière de menire QuarVes de

if’

-ocr page 290-

2(5'4


PREMIER VOLV^E


la IdtdiUc de Elois déconfite,amp; conquifc,amp; gettée par tcrrc:amp;celuy occis,qui la portoit. Làfutoc-charles de ‘^^^ mclfirc CharlcSkieBloi3Î(le viairefurfes ennemis) amp;vnficnfilsbaftard (quifapp^' liais decarfte, loit melfirc lehàn de Blois) amp;nbsp;plufieurs autres Cheualiers amp;nbsp;Effuyers de Bretaigne. Et erhy rfsefnie me fcmble qu’il auoit efté ainfi ordonné en loft des Ang^is,q)je (fi^jnvenoit au deffe . tué,Mais bit- delà bataille, amp;nbsp;fi meffire Charles de Blois eftoit trouuccnlaplace) on ne le dcuoit i uredesProuef- point prendre à rançon,mais l’occire. Et, en ce cas lemblablc,les Françoisamp;lesBrt‘ quot;duG^U^m ^°^^ auoientainfi ordonné de mclfirc Ichan deMontfoft:carencciourilsvouloient parbbien^du- âtioirfin de bataille amp;nbsp;de guerre. Là eut (quand ce vint à la fuite) grand’mortalité,^ trement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand’ occifió,amp; grand’ déconfiture,amp; maint bon Chcualier prins, amp;nbsp;mis à grand mC'

chef. Là fut toute laflcwdc Chcualcric,quitenoit lepartide Blois pourlc temps^ pour la iournéc,ou morte ou prinfe. Moult petit de gens d’honneur échappèrent quiE

tomencemet du ch-tp. ccxxvi. f Les ^nnal. dvBt-ef. dijent ^ ee'fkt le nur S. MicM.

ne fulfcnt ou morts ou prins: amp;nbsp;par efpecial des Bannerets de Bretaigne: amp;nbsp;y demourC' , ces de no tuée ^ent mo*ts melfire Charles J'eDinâjle Sire de LeonJe Sire d’Anccnis,le Seigneur d’A- ' en prias, en la uaugour,le Sire de LoheaCjle Sire de Gargollc,lc Sire de Maleftroit, le Sire du Pont,^' bataille d'^ul plufieurs Cheualicrs amp;nbsp;Efcuyers,que ie ne puis tous nommer. Et y furent prins,Ic Co'

^V‘ tedeRohan,meirireGuydeLeô,leSiredeRochefort,leSiredeRaix,leSiredeRict'’^’ ne‘fa^le^^ ^^^ Comte de Tonnoirre,meflire Henry de Malcftroit,meirire Oliuicrde Manny,le^*' lire de Tour ^^ ^‘^ Riuille,le Site de Franuillc,le Sire de Raincual,amp; plufieurs autres de Normandit) neminc et de amp;plufieurs bons Cheualiers amp;nbsp;Éfeuyers de'France,auecqiies le Comte * d’Auxerre^ Mailly, peur dcloigny. Abriéuemcnt parler, cefte déconfiture fut moult grande, amp;nbsp;moult grofe deM5ny,/,«lt; * amp;nbsp;moult de bonnes gens y Dirent morts, tant furie champ, que fur la chace: quidtf'‘ après,ouM^n huitgrolfeslieuësdepaySjamp;iufquespresdct Rênes. Siaduindrcntlà en dedansmai®' Iiayj/ê/e» les fç^ aduèntures:qui toutes ne vindrentmie à cognoiirance)amp;aulfi maint hommefflOf^ ^^nnet^*^8* '^’-“^’^E-autre receu prifonnier furies champs: ainfi que les aucuns chcoient enbón^^ * ^wet.^f mains, amp;nbsp;qu’ils ttouuoient leurs maiftres bons Si courtois. Cefte bataille futaflezp*'’ tt'Vfz. fur le d’Aulroy en Bretaigne, t l’an de grâce Noftre-Seigneur 150'4.

; nbsp;nbsp;nbsp;Delà retraite des chefs du Comte de zM ont fort, apres fi v ivoire d’lt;^^roy: de b cigt;' tenanee qu’il eut^'^oyant Charles de Blois t^ort: des treues, données pour ettß»^ lesmorts'.(^ oemnjent le Roy d’i^ngleterre fut aduerti de la de/fujdite bn^

- ed’i^ub oy,

CHAP. ccxxvin«

16- d'ïidebre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Àf' A Près la grande déconfiture (fî-comme vous auezouy) amp;nbsp;que la place fut touted jTVliuréc, les Chefs des Seigneurs Anglois amp;nbsp;Bretons retournèrent d’vn lez ; Kd'® » tendirent plus à chacer : mais en lailferent conuenir à leurs gens. Si fc tirèrent deuef^^ Comte de Montfort,melfire lehan Chandos,mefsire Robert Canollc,melfirefulfil-* d’Aobèrrhicôurt,m'efsiteMatthicu dcGournay, melfire lehan Bourficr,mclfirlt;^^^^ tier FI liet, melfire Hlie de CaurcUée, melfirc Richard Brullé, melfire Richard Tan^^”’ amp;nbsp;plufieurs autres: amp;fen vindrent deuant vne haye: amp;nbsp;fe cómencerent à defarme^'^ 1 •ils veirent bien que kioumée eftoit pour eux. Si meircntles aucuns leurs bannief^5 ?

* leurs pends à celle haye^ks armes de Bretaigne tout en haut fur vn builTon, pourrai lierleursgens. Adonefetiramelfire Ichan Chandos, melfire Robert Canollc, , j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hue de Caurclléejamp; aucuns Cheualiers, deuers melfire lehan de Mótfort: amp;nbsp;luy à^et) tout en riant,Sirc,louez Dicu:amp; faites bonne chére:car vous auez huy côquisrhctif®§^^

^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Brcfaignc.il les cnclina moult dôucemét.-fic puis parlafi haut que tous l’ouirêt.MC 1 fi^léhan Châdos (ditilf ccftebôneaducturem’eftaduetMieparlegrâdfensamp;pto“* 1 •fede vous:^ ce fay-ie de vérité, amp;nbsp;aulfi tous ceux, qui icy font. Si vous prie, beauez ei' I . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mon hanap.Adôc luy rédit vnflafeon plein de vin, ou il auoit beu,pour luyrafi'cfch‘t’ Gracieußte js ^ J^,y jj^ encorcs. Après Dieu,ie vous en doy fauoir plus grand gré,qu’à tout le mond^ fertirneßire ^ ^“ paroUcs reuintle Sire de Clilfon, tout échauffé Sienflambé: Si auoit inoultloquot; Jehan chades. Renient pourfuiuifes ennemis, Si à peine f en eftoit il peu partir: amp;nbsp;ramenoit fes gc®^

amp; grâd’foifon de prifonniers.Si fe tira deuers le Cote de M«tfbrt,amp;les Cheualiers,^ là eftoiét:amp;dcfcédit lus defon courficr:amp;fenvintrefrefchir delcz eux. Pendant^uß^ cftoient en ccluy eftat,reuiRdrcnt deux Cheualicrs,amp; deux Heraux-,qui auoiét efte e® uoyez'chercher entre les morts, pour fauoir que melfire Charles eftoitdeuenu: carpi' ÿftoit point certain fil eftoit mort, ou non. Si dirent ainfi tout en haut. Monfeignef’ Ætes bonc chere: car nous auons veu voûte aduerfaire,melfire Charles deBlois,nio-''

-ocr page 291-

A ces paróllès fe Icua Ic ^óte tic Mótfort:difant qu’il Ic vouloir aller veoir^ qu’il auoit autant de volóté dele vcoir mort,cóme vif. Si fen allèrent aueckiy ces Chcualicrs qui , nbsp;nbsp;\

là eftoient. Quand ils furent venus au lieu,ou il gifoit,mi^ part,amp;^'ouuert d vne targe, nbsp;nbsp;nbsp;quot;

illefitdécouurir: amp;nbsp;puis le regarda moult piteulcment: amp;: pcnla vne cfpace: amp;nbsp;puis dit; p^^^-^i^^j^ ^^^ Haa,Müfeigneur Charles,beau confié,côbicn que,pour voftre opiniô maintenir,foiét ^^ ^^ Montfiri aduenus en Bretagne moul Ae mcchcfs,fiD^eu m’aift il me dcfplaift neantmoins,quad regular char ie vous trouue amfi:mais il nete peut faire autrement. Lors corn enta à larmoyer adonc lè^tli ebis le tira arriéré meffirc IehanChandos,en luy difant,Sire,Sire,partons d’icyiamp;r regraciez mirt. Dieu, de la belle aduenture que vous auez: car, fans la mort de ceftuy, ne polluiez vous veniräl’hcritage de Bretaigne. Adonc ordonna le Comte que meßlrc Charies de Blois ^^ ^^^^^^ ^ fuftperté à Guinguant:amp;il fut fait incôtinent en grand’ rci^réceiamp;t là fut enfeuciy ho- çi^^i^j^^piJ^ norablcmcnt amp;nbsp;reuercment: ainfi que bien luy appartenoit: car il eftort bon amp;Joyal, amp;nbsp;iigp^f cansm-vaUlât Cheualicr.Lequel corps de luy fandifiaparla grâce de Dieu, amp;nbsp;i’appelos Sainél ^y'. - . Charlcs-.amp;l’approuua amp;nbsp;canoniza le Pape Vrbain,cinqiàme qui regnoit pourletemps: lt;■ lt;nbsp;* carilfaifoitjamp; fait encores phiücurs miracles, tous les iours. t Après ccftcorjd5nacc,amp; f £quot; ^nnal. qtous les morts furet déucllus,amp; q les viâtorieux furet reuenus de la chaceqlS fe tircrét ‘^^'^‘f-‘tti-Kur-deuers les logis,dont au matin ils f eftoient partis.Si fe defarmerétamp; f aiferét de ce qu’ils ^^^^^ d^t ™™^ auoient(car bi auoict dequoy)amp; entédirent à leurs prifonniers: amp;nbsp;furet remuez amp;nbsp;appa rdUezlcs naürez:amp; leurs gês mefmes,qui cftoiét naurez amp;nbsp;blecez,firét mettre à poind. Quandcevintlc Lundy au matin, le Co;ntcdc Montfort fit fauoir à ceux de la cité de t Rênes,amp; des villes d’enufl:on:qu il donpit amp;nbsp;accordoit treues trois iours,pour recueil-1 f'^jt^firU lit les morts deflus les champs,amp; les enféuelir en fainde terres Laquelle ordonanee on ^'’^^^^^”*^2*^^ tintmoultbonnc.SifetintieComtedeMontfortdeuantlechafteld’Aulroyàfiege:amp;:. ^J ^^b ditquepointnefcpartiroiCjfil’auroitàfavolonté.Lcs nouuellesfefpâdirent,cn maints Ccn/fnitation lieux St en plufieurs pays,comment meftire lehàn de Mótfort, par le confeil amp;nbsp;confort ^»7gt;‘J‘' ƒ A»L des Anglois^auoit obtenu la vidoirc,amp; commet meftire Caries de Blois eftoit demou-/‘’-^f réinortamp;déconfit,amp;morteamp;prinfctoutcla Chcualcrie de Bretaigne,qui fe faifoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

pattiecôtrciceluydeMontfort.SicnauoitmelTircIehanChandosgrâdemcntlagrâ-

ceamp;laren^mcc.’ôidifoiéttoutesmanicresdcgens,Seigneurs,Cheualiers,amp;:Efcuyers,

qui en la befongne eftoient, Srauoientefte, que par luy amp;i par fon fens, amp;nbsp;par fa grand’ '* _

prouefle, auoient les Anglois amp;nbsp;Ics^rctons obtenu la place* De ces nouuelles furent nbsp;nbsp;. Ar - lt;

tous les amis amp;nbsp;lés confortans dudit mclfire Charles de Blois moult doulcns,amp;moult ? ' ‘' comToucezcom£necefutraifon)amp;:parefpeciaileRoydcFrance.CarccftedécoHfitu- '■ quot;quot;quot;nbsp;teluytouchoit moult grâdement:pourtâc que plufieurs des Cheualiers defonRoyau- ■' '' ' ƒ ‘ P^eyauoiéteftémortsamp;prins:amp;,en.trcautres,mefrire Bertrand d«Guefclin(quc moult . il aimoit) le Comte d’Auxerre, amp;nbsp;le Comte de Ioigny,amp; tous les Barons de BretaigiiCj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

fans riens en excepter. Si enuoya ledit Roy de France fon frerC meftire Louis, Duc de ^^^fire^ [suit Aniou,fur les marches de Bretaigne,pour recoforter le pays (qui eftoit moult défolé amp;nbsp;^quot;^ ‘i^ .ytm^it déconforté,pour l’amour de leur Scigneur,Môfeigneur Charles de Blois: que perdu a-uoient(amp; réconforter aufli Madame la DuchefTe dcBretaigne,femme dudit Charles de ß„j-^g^. \^^^ ,.j^ Blois: qui eftoit fi dcfolée amp;nbsp;déconfortée de la mort de fon mari,que c’cftoit pitié d^la confimlupar-^ VeoinCe que ledit Duc d’Aniou eftoit bien tenu de faire(quoy que volôticrs-le fift) ca* ti de iloisi il auoitefpouféfafillc.Sipromettoitde grand’ voulonté,a bônes-villcs,citez amp;cha-fteaux de Bretaigne,amp; au demourant du pais de Bretaigne,côfeil,côfort amp;nbsp;aide,en tous cas.Enquoy la Dame (qu’il reclamoît mere)amp; le pays eurcet,vne cfpaec de tcmps,grâd’ fiance:iufqües adoneques que le Roy deFrance,pour tous perils écheucr,y meit proui- ^^ff»tilt3 de fion:fi-comme vous om^ cy-àpres.Si vin-drent aufti ces nouuelles au Roy cTAn^cter- ^ ‘^f^^the de re.Carle Côte de Montfort luy auoit refGrit,au cinquième iour après que la bataill»a-uoitcftédeuaiit Aulroy,enla ville dcDouuresen Angleterre: amp;nbsp;en emporta lettres de 1Jj, creance vn varlet.Pourfuiuant d’armcs:qui auoit efté à la Bataille,amp; lequel ieRoy d’An- le db ,de Vuî gleterre fit tantoft fon Hcraut,luy donnant le t nom de Windefore,amp;; moult grad pro- deforc, amp;.de fit,parleql Héraut,amp;: par aucuns Cheualiers d’vn lez amp;nbsp;de l’autrcyie fu informé du ^out. Vuidefore. Et,quantàlacaufepoinquoy le Roy d’Angleterre eftoit adoneques àDouures, veez la ^'^^‘^htCfiaitx maintenant amp;nbsp;(uinamment. Il eft bien vérité qu’vu mariage de meftire A imonj Comte de Cantebruge:fils audit roy d’Angleterre, auccques labile du Comte Louis de Flan- “''ce fut‘l'an tirés auoit efté traité amp;nbsp;pourparlé, trois ans 7 deuant. Auquel mariage le Côte de Flan 1^6f.. comme lires f eftoit nouucllcincntafténti amp;nbsp;accordé'.mais quelePapeVrbain, cinquième,le ileflan chaf»

-ocr page 292-

PREMIER VOLVME

të6


ii6. Et ainß^ voufift difpeafcr: car ils cftoicnt moult prochains de lignage ^ EtauoitcHéleDuc^ nefdutpasente Lanclafl;re,amp; melTire Aimonfon frcre,à grand’foifon de Chcualicrs, en Flandres,“^' J*^‘*^ !f fquot;‘ uers ledit Cote Loua:t qui 1 ^ auoitreccus moult honorablement. Et, pour plus gr^f' ^quot;c^pa^Le^t- ^^ coniondion de paix amp;nbsp;d'amour, ledit Côte de Flâdrcs eftoil^'cnu à Calais, amp;auoit ß0it nmmpu pafféla met iufques à Douures(ou le Roy amp;vncpartie de fon cÔfcil eftoicnt)amp;encore* en ce^e firte. cftoit là,quand Ic deffufdit varier amp;nbsp;meffager en ce quartier apporta Tes nouuelles de» qui les auJIc befongne d’Aulroy: amp;nbsp;ainfî côme elle auoit efté. De laqAlle aduenue le Roy d Angle' reccus moût terre amp;nbsp;Ics Barós qui là eftoiet furet moult réiouis,amp; auflî fet le Côte de Flandres,pour m°êc°amp; our ^’^’^®^’^î hóncur,amp; aduâcement de fon coufin germain,le Cote de Mótfort. Si furétle ^grande com ^^V d’Angleterre,le Comte de Flâdrcs,amp; les deirufdits,enuiron trois iours à Douur«» motion de ^^ feftes amp;nbsp;en ébatemcns:fcquâd ils fe furet allez ébatus amp;nbsp;réiouis, amp;nbsp;qu’ils eurentr^t paix amp;nbsp;d’a- ce pourquoy ils eftoientaucmblcz,le Cote de Flandres print cogé du Roy dAnglct^*^' mour. Ledit re,^ fcn partit.Si mefemblc que le Duc de Lâclaftre amp;nbsp;meflire Aimon paflèrentlam^f Comte, ère. auecle Comte de Flandres, amp;ft[u’iisluy tindrenttoufiours compaignie, iufques à tao^ Maislachaitx q^qj £y j rcûenu à Brugcs.Mais nous nous foulfrcrons à parler de cefte maticre:amp; parle* aetnfirme ce^ æ^^^ ^^ Comtcdc Montfort, difans comment il perfeucra en Bretaigne.

^deui^é*^ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;OwzwfZ?/ le Comte e/e Montfort eoft^uit nbsp;nbsp;ulroj^ ^ plufieurs autres places^fir la veU'

ag Je cMeßre Charles Je Blois .-comment le Soy Charles mojennapaix entre eux: (ß comment ßmblahlement paix fut faite entre les Boys Je France (ßJe Nauarre, par le mojenJu Captai Je Bu^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» chap. ccxxix.

LE Comte de Mon£fort(fi-commcil cft cy-^effus dit)tin^ mcitlcficgc deuatAd' roy:amp; dit qu’il ne fé partiroit^tat qu’il i’euft à fa volôté: dot ceux du chaftcl n’cftoiet t Hauteruel ”^æ ^^®” aifcs.Car ils auoiét perdu leur Capitaine Henry de t Fentcnicle(qui eftoitrlc' le cha, ii6 ' mouré en la befongne, amp;nbsp;toute la fleur de leurs copaignons) amp;nbsp;ne fe trouucrenri cans qu’vn petit de gcns:amp; fl ne leur vcnoit fecours de nul cofté. Si eurent confcil d’eux rca' ^ulrey rendu dresse la fortcrelTczfauf leurs corps amp;nbsp;leurs biens.Si traiterent,dcucrs Ic Cote de Mont* au cemte de f^j-j g^ fon Confcil, dc l’cftat dcffufdit. Ledit Cote qui auoit enpluflcurs lieux à enfen-Hu on ^n ^’^^’ ®^ P®’”*^ ”c fauoit encores cornent le pays fe vouloir maintenir)lcs print à metey:^ »44X*^?«rcr ^^^^P^^^^®”“®®^ partir ceux,qui partir voulurét:amp;print la faiflne ddafoÂcrefl'^^y sM 4ußt. nbsp;nbsp;“cit gés de par luy.Puis chcuaucha outre,amp; tout fon oft:qui tous les iours croifoircai'

ceuxdettu- Gcnsd’armesamp;Archers luy croilToient Sevenoient à grand effort: amp;nbsp;auflî fe tournoient ^«u rece^neiß plufieurs Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers de Bretaigne deuers luy:amp; par efpccialles BretósBre-ßm le Comte tónans.Sifen vint deuâtia bône ville de t Iougou:qui fe doit contre luy, amp;nbsp;fe tinttro» ^^^Montfirt a jours:amp;là fit ledit Comte de Montfort affaillir par deux aflàux:amp;cn y eut moulrdeWe-Z^rpewr k ^^^ dedâs amp;nbsp;dehors.(Beux de Iougou(qui fe vcoiét aflaillis,amp;point dc fecours)n'auoiet eSp’terijC^Ji mic,n’y n’eurent,confcil d’eux faire haricr. Sirccognurét ledit Côte dcMôtfortaSeï* ma mode,filon gncur:amp;Iuyo uu rirent 1 c urs portes :amp;Iuyiurcrentfoyamp;loyauté tenir amp;nbsp;garder,à tod' lafin du chap. iourfmais,Si remua leditComtc tous officiers en lavillc:amp;y en meit dc nouucaux.Pid ^fi~ chcuaucha deuant la ville de Dinan. Là meit il grand flege: qui dura iufques bienauad o ceiiu il viet cnTYucr:car la ville eftoit bien garnie de grans pourucâccs,amp; de bonnesGcs-d’arin^' na^ueres e t j^^Qm-^-g q^g jg p^g d’Aniou Ics enhorta qu’ils fe tcflffent,ainfl que bônes gens dod^j teepajpare me feitefear il les confort oit) c^fte opinion les fit tenir, amp;nbsp;endurer maint auffaut. t Q^^ a empefieß' de As veirent que leurs pourucances amcdrilfoicnt,amp; que nul fecours ne leur apparoinO'^ remettreVen- ils traitèrent de paix,deuers le Comte dcMôtfort:Iequely entendit volôticrs:amp;neû^' n« pour Ré- firoit autre chofc: mais qu’ils le voufiflèntrecognoiftre à Seigneur: ainfi qu’ils firent. ncs « z.chap. entra en ladite ville de Dinan,à grâd’ folennité;amp; luy firent tous fcaut é amp;nbsp;hômage.P^*^ ^ßupion^r^“^“^ ®^cuiiuchaàtoutfon oft:amp;fcnvintdeuantlabônecitéde C^crcorantin.Silafficg^ ilnefaamp;e'^KT- ‘^’^otis poinôts: amp;nbsp;y fît amener amp;nbsp;charier les grans engins det Vennes amp;nbsp;de Dinan:» ncs pour Ven ^tt qu’il l’auroit deuant qu’il fcn partift.Si vous di ainfî,que les Anglois amp;nbsp;les Bretósde ncs, au chap. Montfortfcommc meflire lehan Chandos,amp;Ies autrcs,quiauoient prins cnia WtaïUc t26.encor ^ue d’Aulroy des prifonniers) n’en rançonnoient nuls:ny ne les mettoient à querre finance lopeufi prefup (pouftant qu’ilsnc vouloiét mie qu’ils ferecueilliflentcnfcmble,amp;’ en fuflent dc-rcchei pfir ^ue renes combattus)mais les enuoyerent en Poi(ftou,cn Xaindonge,à Bi)rdeaux,amp; à la Rocbel-aMmt^m ^^’’^^®^’'prifon:^ ce pendant conquirent lefdits Bretós amp;nbsp;Anglois,d'vn cofté amp;nbsp;d autre» eo»tinat’'apres ^^ P^Y^ ^® Bretaigne. Pendant que le Comte dc Montfort fcoit deuant la cité de Cam-la hattaUle de percorantin, amp;nbsp;que moult l’eut gaftée par force d’engins ic d’aflaux (qui nuid amp;io^ ^ulrv, ygcttoient)couroicntfcs gens tout le pays d’enuiron: amp;nclaiflbicntricnsàpie^ed’u

-ocr page 293-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilt;^7

neftoittrop chaudjtroj^roid, où trop pefanr. De ces aduenues cftoit leRhy de France nbsp;nbsp;nbsp;*

bien informé.Si eut pluhcurs confeils,propos,amp;imaginariös, pour refondre comment ilpourroit vfer des Befongnes de Bretaigne:car elles eftoift en moult dur parti; amp;nbsp;fi n’y pouuoit bonnement i^mêdier, fil n’émouuoit fon Royaume^ amp;EÂfoit derechef guerre aux Anglois^pour le fait de Bretaigne. Ce qu’on ne luy confeilloit mie à faire : ains luy fut dit en grand’ tflpee^litéfc délibération de Côfeil, Trefeher Sire,vous auez tenu l’o- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

pinion de Mclfirc Charles dc|piois,voftre c^ufin, amp;nbsp;auffi fit voftre Seigneur de Pere, amp;nbsp;3ToS/fX^^ le Roy Philippe voftre ayeifi(qui luy donna en mariage la nieee du dernier Duc de Bre- 'j^f^^^g ^^ ;j^,^ taigne) par lequel fait moult de maux font aduenuz en Bretaigne^ amp;nbsp;au païs d’enuiron; charts ^pur Or eft-il ainfi que meffire Charles de Blois, voftre coufin, en Bretaigne gardant amp;nbsp;de le fait de Srt-fendant, eft mort; amp;n’eft nul, de fon cofté, qui le droit de cefte guerre, ne de fon cha- ^“«'^«fi lange,rcléuc:caria font en Angleterre prisoniers ceux,au(?fucls il appartient,amp;: en touche moult:c’cftairauoirfes deuxfils,Ichan amp;Guy;Si voyons amp;nbsp;oyons recorder tous les iours que meffire lehan de Montfort prend amp;nbsp;eonquieÿ villes amp;:chafteaux,amp;les attribue du tout à luy, ainfi corne fon lige heritage. Par ainfi pourriez vo’ perdre^’ os droits, amp;nbsp;l’hommage de Bretaigne:qui eft vne moult groffe amp;: noble chofe en voftreKoyaume, amp;que douez bien douter a perdrc.Car(fe ledit Comte de Motfort fe relcuoit de voftre frere, le Roy d’Angleterre : ainfi que fit iadis fon pere) vous ne le pourriez rauoir, fans grand’guerre amp;nbsp;grand’ haihe entre vous amp;nbsp;le Roy d’Angleterre:ou bône paix eft mairl^ tcnant:que nous ne vous confeillons mie à brifer.Si nous femble (quand tout eft bien i-maginé amp;nbsp;confideré)chei!»Sire,que ce feroit bon d’enuoyer certains ménagers,amp; fages traiteurs,deuers Monfeigneur lehan de*Montfört j pq^r fauoir cornent il fe vAt main-* tenir,amp; entamer maticte de paix entre luy |^epaïs amp;nbsp;ladite Dame:quif en appeleDu-chclfc. Puis fur ce que lefdits traiteurs trouucront en luy, amp;nbsp;en fon Confeil, vous aurez aduis.Au fort,il vaudroit mieux q il demouraft Duc de Brctaigne(pourueu qu’il le vou-fift recongnoiftre de vous, amp;nbsp;vous en fift toutes droitures: ain^ que Sire féal doit faire à fon feigncur) que la chofe fuft en plus grâd peril. A ces parolies entéditle Roy deFrâce ■[^l}'f»lt;gt;!tfià volontiers;amp;furent adonc aduifcz amp;nbsp;ordonnez en Frâce,trieffire lehan de Craon,tAr- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Arche

cheucfqu«bdc Reims,le Sire de Craon,fon coufin,amp; meffife Bouciquaut,pour aller à ce Voyage,deuant Campercorantin, amp;nbsp;la parler amp;nbsp;traiter au Comte de Montrort, amp;nbsp;a Ion ^^„;;y// ^^ Confeil, fur l’cftat, que vous auez dùy. Si fe partirent ces trois Seigneurs delTus- nômez Rcirtis ,ßleti (quand ils furent aduifezamp; informez de ce,qu’ils deuoient faire amp;dirc)amp;tant exploite- les ^hnâl. dt rentjpar leurs iournées,qu’ils vindrcnt au fiege^es Bretons amp;nbsp;des Anglois,dcuât Cam- Fr.c^de Fret, pcrcorantin;amp;fe nommèrent ménagers du Roy dcFrance.Le Côte de Montforr,mef-fire lehan Chandos,amp; ceux de fon Confeil,lcs recueillirent moult ioyeufernent. Si re- Feurpdrle' de monftrerent ces Scigneurs,bien amp;nbsp;fagement,ce,pourquoy ils eftoient là énuoyez. A ce premier traité refpondit ledit Côte de Montfort,qu il f en côfeilleroit:amp; y affigna iour- ^^ Charles et née.Ce temps pédant vindrent feioumer ces trois Seigneurs de Frâce en la cité de R é- ^^^^^ ^^ j^^i^ nes. Si enuoya en Angleterre le Comte de Montfort le Sire de Latumer, pour remon- fort,peur laOit ftrer au Roy ces traitez,amp; quelle chofe il en côfeilleroir. LeRoy d’Angleterre(quandil chéde Fret. fut informé(dit qu’il côfcilloit bien le Côte de Motfort à faire paix: mais que la Ducjié luy demouraft:amp; auffi qu’il recôpéfaft ladite Damc(qui DucheftePeftoir appelée)d’aii» cune chofe:bic amp;nbsp;hôneftemét:amp; luy affignaft fa rente, en certain lieu:là ou elle la peuft auoir fans dageriLcSire de Latumer rapporta arriéré tout le côfeil, amp;nbsp;la refpôfc du Roy d’Anglet.au Cote de Montfort,qui fe tenoît à Câpercoratin. Depuis ces lettres veues^ amp;nbsp;cesrcfponccs ouics,meffire Ichan de Montfort amp;nbsp;fon confeil enuôyerent deucrsleâ meïragersdu RoydcFrmice(quifctenoientàRénes)amp;ceux vindrent en l’oft. leur • fut refponcc donnéc,amp;: faite bien amp;nbsp;courtoifcmcnt:amp; leur fut dit que meffire Ichanlt;lc t^eß^aßdu ci Montfort ne fe departiroit du chalâge de Bretaigne,pour chofe qu’il aducfift:fil ne de- fede MontforF niouroit Duc de Brctaignc:ainfi qu’il fc tenoît amp;nbsp;appeloir. Mais (là ou le Roy luy feroit nbsp;nbsp;nbsp;’«*Px*»'*

ouurirpaifiblemétcftez,villes,amp;r chaftcaüX,amp; rendre fois amp;nbsp;hommages,^toutes droi- ƒ* c^i^,'' tures:ainfi que les Ducs deBretaigne anciénemcntl’aùoient tenue) il lô tecognoillroit volontiers àSeigneur naturel:amp; luy feroit hômage amp;nbsp;feruice,preferis les Pets de Frâce: ^^^.^ j, p,.gi.^ i^ * encores,pour caüfe de leur affinité amp;nbsp;parété, il aideroit auffi SC rccôforteroit fa cou * j^»»«. 100, fine.la femme à Monfeigneur Charles de Blois: 6£aidci»it auffi à deliurerfes confins, Ichan amp;nbsp;Guy: qui eftoient prifonniers en Aftglcterre. Cefte refponfe pleut bien à ces . quot;• Seigneurs de France, qui là auoienteftéenuoyez. Si prindrent iour amp;nbsp;terme de I’acce-

z ij •

-ocr page 294-

PREMIER VOLVME

2(^8


pter,ounon:^ on le leur accorda Icgercmet.Tanroftilsl’cnut^crent dcucrsicDuc^® Aniou:quifeftoit retrait à Angers,amp; auquel le Roy auoit remis toutes les ordonnances du faire ou du laiflcr.Quand le Duc d’Aniou veit les traitez,il fe confeilla fur iceuX, vnc grande efpaffe de teAps, amp;31ûy bien confcilléjil les accepta, amp;nbsp;r^uindrent arriéré deuX Chcualiers,qui enuoyez auoient efté deuers luy:amp; rapportèrent la refponce duditDuƒ d’Aniou,iccllée.Si fe partirct de Rênes les defTufdirs meffaçers t^ FrScc,amp; f en vindij • à Câpcrcorâtin;Sc là finalement fut la pai5?faite,accordç|,ôc feellée,de Mofeigneurdc Ctnclußan de 'Mótfort.Et adonc demouraDuc de Bretaigne:par tel fi,q(f^l n’auoit enfans de fa cb^r, la paix de Bre. par loyauté dc Mariagc)laterre,aprcsfon deces,deuoit retourner aux enfans Monfeig' entrezehan de Charles deBlois.Etla damc(qui fut féme à mcfTire Charles de Blois)fut Côteffe de Pó' Mentfirt (^ thiéure:laqlle terre pouuoit valoirjpar an,cnuiró vingt mille fracs: amp;nbsp;tâtluy deuoit-on k^d^Bleis ‘^'' f-ii^'c valoir. Et dcuoit ledit fficffire Ichan de Mótfort venir en France, quâd mâdéylê' roit,pour faire homage au Roy de Frâce, amp;nbsp;recognoiftre la Duché dc luy.Et de tout ce print on chartes amp;:inftrumcn*publicques,amp;lettres grofroyécs,amp; fellées de l’vnepartie amp;nbsp;de l’être,Et par ainfî entralc Comte deMontfort enBretaigne:amp;demoura Duc vn temps,amp; iufqucs à ce qu’autres nouucllcs de guerre reuindrent, comme vous orrc2 recorder en-auant en l’Hiftoire. Auec toutes ces çhofes,parmi l’ordonnance de la paiX} charlet ^.rend j-gyt jg 5ifg (]g Cliffon toute la terre,que le Roy Philippe iadis luy auoit oftée: amp;nbsp;laluy la ter^ d^^'-^endit le Roy Charles de France,amp;encores de l’autre affcz.Celuy Sire de ClifTon fac-ß^deef ’^'’”’ co^^’^^ du Roy de France: amp;nbsp;faifoit tout ce qu’il vouloir: amp;nbsp;fans luy n’eftoit riens fait. Si fut décapité dû futle païs de Bretaignc tout ioyeux,quad ils fe trouuerét ençaix: amp;nbsp;print ledit DuclcS re^ne de phil. fois amp;nbsp;lîommagcs des citez,dessilles amp;nbsp;des cfiafteaux,amp; de tous les Prélats amp;nbsp;Gétils* de Haitis. hômes. Affcz toft apres fc maria le Duc à fe'fille de Madame la Princeffe de Galles (que elle auoit eue de meflircThomas de Holande)amp;: en furet les noces faites,en la bône ci-Patxentre let ^^ fie Nantes, moult grandes amp;nbsp;moult nobles. Encores aduint en cet Yuer,quclaRoy-^^4^«^ quot;de ^^ Ichannc,antc du Roy deNauarre,amp;la RoyneBlanche, fœur d’iceluy,pourchacerét i^auarrfaut ^ ^ cxploitcrêt tât,que paix fut faite amp;nbsp;accordée entre le Roy de Frâce amp;nbsp;le Roy deNâ-peuteßredu cS uarre,parmil’aide amp;lcgrâdfens de Monfeigneurle Captai deBuz:quiy meitgräd’pei' mencement de ne:ôc,parmi cc,fut quitte de fa prifon:amp; luy môftra le R oy de Frâce grad figi»c d’amour: i ^65. cemme amp;jde fait luy donnale beau chaftel de Nemours,^ toutes les appartenances amp;nbsp;appeæ «»«f auens na dances de la chaftellenic(ou bien appartiennent tr^s mille francs de reuenue:amp; endc-^ueretnete. uint hôme au Roy de France ledit Captai. Duquel hommage leditRoy deFrancefut moult gradement réioiiy:car il aimoit moult le feruice d’vn tel Cheualier corne le Captai dc Buz eftoit pour ce temps.Mais il n’y fut mie trop longuement:car(quand ilreuint en la Principauté,deurrs le Prince: qui eftoit informé de cefte ordonnâce)on le blafm* moult fort amp;nbsp;luy dit on,qu’il ne fe pouuoit acquitter loyaumét à feruir deux Seigneurs^ amp;nbsp;qu’il eftoit trop conuoiteux,quâd il auoit prins terre en France: ou il n’eftoit aimény honoré.Quâd il fe veit en ce parti,ainfi receu amp;nbsp;appelé du Prince de Galles fon naturel le Captai de Seigneur, il fut tout vergongneux: amp;nbsp;fexeufa: difant qu’il n’eftoit mie trop fort lié au Baz. renonce» Roy de France:Scque bien pouuoit défaire tout ce,quc fait auoit.Si enuoya par vnHÉ l’hommage de cqyer fon hommage au Roy de Francc:amp; renonça à tout cc,que donné luy auoit:3cde-la chaße lien te mouradclez le Prince. Parmi la compofitionamp; ordonnance de la paix, qui fe fit entre de p/emoun: jg Roy de France amp;nbsp;leRoy oc Nauarre,dcmourercnt audit Roy de France la ville de l ^°^ M ante amp;nbsp;de Meulcnc,amp; le Roy luy rendit autres chaftcaux en Normandie. En ce téps uaitbaiUee ~ fe partit de France meffire Louis de Nauarre, amp;pafra outre en Lombardie,pour efpou-ferla Roige de Naples, amp;nbsp;à fon depart emprunta du Roy de France, fur aucuns cha-f sala d^ ain- ficau# qu’il tenoit en Normandie,foixante mille francs, f Mais depuis qu’il eut elpoufc ß,mais ten’en laAte Roinc, ne vcfquit gueres longuement. Dieu luy pardoint fcs fautes : car il fut trenne ne» en moult bon Cheualier amp;nbsp;courtois.

rhißiire deNa

pies nj ailleurs nbsp;nbsp;De la guerre d’Ejpaigne entre le Roj Dom Pietre de CaßÜ/ei^ ffenrjfonfrere baffard: à

l'aide duquel mefire lehan de Bourbon (^ B er trad du Guefelin menèrent les pillars des * Compatgnies^pour en vuider la France: (^ comment iceluj ffenrjfut couronné Bojde

Caßi//e,par leur mojen.

CH^P. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CCXXX.

f reußeurs nbsp;y^N ce tempsf eftoient ces Oompaignics fi grandes enFrâcc,qu’on nefauoit quefai-

I^lt;55’ Jüre: caries guerres du Roy de Nauarre, amp;nbsp;celles deBretàigne, eftoientfaillies. Sia-uoientfes Compaignons,qui pourfuyuoient les armes, apprinsàviurc dc pillage,K • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’auantagc

-ocr page 295-

DE FROISSART.

dauantage.Si ne fen p^iuöicnt5amp; auflî ne vouloict tehîr,n abftcnir:3e toit: leut tecours eftoit en France: amp;nbsp;appcloient ces Compaignons le Royaume de Trace leur chambre. Toutesfois ils n’ofoientconuerfcr en Aquitaine: caria refrène lebend miefoufferts: Sf auflî,à vray dire,la pim grade partie des Capitaines eftoiét Gafeôs amp;nbsp;Anglois,amp; hoiries du Roy d’AngIctcrrc,ouduPrince(aucuns Seigneurs Bretôsyauoit:mais c’eftoitpetit) dcquoy moult d^ôiies gê^du Royaume dgFrâce murmuroiêt,amp; parloiét fur la partie du Roy d’Angleterre amp;nbsp;du PJlnce:Scdifoiét,couuertcmêt qu’ils ne facquirtoiét mie bié cnuers le Roy de Frâce:qu#id ils n’aidoiét à bouter ces malles gens hors dudit Royaume.* Neâtmoins ils les auoict plus cher arriéré d’eux,que dclez eux.Si eôhdçrerent les *^gt;,«i,hrôij fages homes de France,que^fon n’y mettoit remede amp;nbsp;confcil,ou qu’on nêles çôbatiftj ou qu’on ne les enuoyaft hors par grand’ mife d’argent,ils (^Rruiroient le noble Royau me deFrance,amp;fiiinôteChreftienté.Adoncquesauoit en Hongrie vn Roy:qui les voir fift bien auoir delez luy:amp; les euft trop bien embeiongnez cotre les Turcs:à qui il auoit à befongner, amp;: qui luy portoient moult de dommages? Si en eferiuit au Pa^)e Vrbain, cinqiéme(qui éftoit pour le temps en Auignon,fic qui volontiers en euft veu ladeliurâ-ce du royaume)amp;âufsi en eferiuit deucrsle Roy de Frâce,amp;le Prince de Galles.Si trai-. taïon deuers les Capitaines;amp; leur offrit on grand argent,amp; paffages:mais oneques ne fy voulurent confcntir;ôercfpondircnt que ia ils niroient fl ioingguerroycr:car il futl^ dit,entre eux d’anciens compaignons(qui bien cognoiffoientle pays de Hongrie) qu’il y auoit de tels deff roits,quei,fils fy eftoiçnt embattusjiamais n’en iftroict:amp; les y feroit on mourir de mallé mort.Tîede chofe Içs effroya tellemct,qu’ils n’eurent nul talent d’y aller. Qiiand le Pape Vrbain fiele Roy de France veiKnt qu’ils ne viendroient point à leur intention de ces malles gens(qui ne vouloicnt point vuider,ne partir du Royaume de France;ains y multiplioient tous les iours)fi regardèrent amp;nbsp;aduiferét vne autre voye.

En ce temps auoit vn Roy en Cafl:ille(quifappeloitDomPietre)dcmcrucilIeufes opi^ ^^,„ piètre Ji nions plein:amp;eRoittrefrudemcnt rebelle à tous comandemens fit ordonnances del’E- caßUle orde glife:amp;vouloir fubiuguer tous fesvoifins Chreftiens amp;nbsp;efpecialcmét ie Roy d’Arragonßs freres Kt-(qui fappeloit Pierre,amp; cftoit bon catholique)amp; luy auoit tollu vne partie de la terrc:amp; ^‘*rds. encores letnettoit il en peinede luy tollir 1e demourant. * CoRoy Dom Pietre de Ca- ^»«»f-ƒ02. Rille auoittrois freres baftards,enfuis du bo Roy Alphós, fon pcre,amp; d’vne Dame,qui c^^j^eT^^ fappeloitlaRichc Done.L’aifné auoit nó Henry:lefécond,DomTcille:amp; le tiers,Sâce. congés sah Ce Roy Dom Pietréles hayoit moult fort,amp; ne les poiiuoit delez luy veoinSe volôtiers met defcôlt;ïcs parplufieursfois,les euft mis a fn,fie décolez,fièles euft tcn’.Neâtmoins ils auoiétefté c^la chaux moult aimez du Roy leur perc: amp;nbsp;auoit le Roy en fon viuât,dôné à HcryJ’aifnéjlat Cô- deftures./vw té d’Efcôges:mais le Roy Dom Pietre,fon frcre^laluy auoit tolluc?amp;tous les iours guer- Cren.c^ ^n. royoiét enfembJe. Ce baftard Héry cftoit,fi.' fut moutpreux cheualier,amp; hardi;6c auoit ^^^^^^^ grâd téps couerfé en Frâce, amp;nbsp;pourfuiui les guerres, amp;nbsp;ferui le Roy de Frâce fie l’aimoit ^J^^^^^^ *^^~ grâdement.Ce Roy Dô Pietre(fi corne cômunc renômée couroit)auoit fait mourir la „(place, „om-mere de ces enßsjtnout diucrfemét:dequoy illeur déplaifoit;8e cftoit bié raifon. Aufsi, mee Tranfta-auec ce,auoit fait mourir,fie exiler plufieurs baux Barôs du royaume deCaftillc;Se eftoit marin e» l’ffi fi cruel,fie fi plein d'horreur,que tous fes homes le craingnoicr,amp; doutoient,ôe hayoiât: ßoired'sß. de fi móftter luy ofaffent.Et auoit fait mourir vne tresbône Daj^e Se lainTtc:qu’11 auoit cui^°‘^quot;J » ^'*^f‘ àfemme:c’eftaffauoir Madame Blâche,fille au Duc Pierre de Bourbon,ôe fœur germai- ^'^^ ^ ^^ ‘' ncàlaRoynedeFrâce,ôeàla Côteffe de ^auoye:de laquelle mort il déplcuttrcfgrâde- ^’itiAimz-mét a tout sô lignagc:qui cftoit vn des nobles du mode.Encores courut vne renômée, re en Michel des gens de ce Roy Dom Pietre mefmemet,qu’il feftoit amiablcmét côpofé au Roy de R^n. royez^le Grenade,* auRoy de Bel|f marine,fie au Roy de Trefmefairées:qui eftoient cnnenfls de thap. 11^8. çy Dieu Sc incredules.Et fc dontoict fes gés,qu’il ne fift aucuns griefs à fon pays,fie ne vio- ^P'’^‘' lafl les eglifes:ear il leur tollut leurs rétcs,ôc leurs reucnues;amp; tenoit les Prélats de Sain- -^»»«.t 0j. âe-Eglife en prifon:fit les contraignoit,par manière de tirannie. Dót les grans plaintes venoient tous les iours à noftrc Sainéb-Perc le Pape, en fuppliant qu’il y voufift mettre remede. Aufquelles prieres fie plaintes le Pape Vrbain defeendit amp;: entendit: fie enu^ya tantoft fes meflagers enlt;Caftille, deuers le Roy Dom Pietre, en luy mandant, fie commandant,qu il venfift tâtoft,8ê fans dclay,en propre perfonne en Court de Róme,pour foy lauer, nettoyer, amp;nbsp;purger, des villains faits, dont il effoit encoulpé. Ce Roy Dora Pietre, corne orgueilleux fie prefomptucux,n’y daignavcnir:mais encores villéniagra-dementlesmelfagers du Sain(ft:-Pere:dótilchcutmoultfort en l’indignation defEsli-

z iü nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

-ocr page 296-

• nbsp;2^0

PREMIER VOLVME

fe,amp; du Chef^e l’Eglifc, noftre Saind-Pcre Ie Papc. Si perfcu»a toufiours celuy mau-p0m pletre de '^^^^ ^^^ Dom Pictre en fon pêché. Adócques fut re gardé amp;nbsp;aduifé cómét,ne par q«« Ca^ille^^chré ^^ ''^Y ^i ®*^ ^^ pourront battre Äu corriger; amp;nbsp;fut dit amp;nbsp;aduifé qu’il n’eftoit mie digne de inhabile à te- porter nom de Royjne de tenir Royaume: amp;nbsp;fut en plein côfiftc4re en Auignó,amp; enia mr Royaume, chambre du Pape,cxcômunié publicquemét, amp;nbsp;declairé amp;nbsp;répété gpur bougre amp;iß* • credule:amp;futadôcques aduifé amp;nbsp;regardé ^uolecorrigeroitparces cópaignies,quile le Saßard He tenoient au Royaume de Francc,Si furent tantoft mâdezln Auignon le Roy d’Arrago ^ légitimé par (quimoult hayoit ceRoy Dom Pierre) amp;nbsp;H êry,lc Baftard dlt;Cfpaigne. Là fut par noftfC le Pape à tenir ^^ Pefe J g Pape ledit BaPard légitimé à obtenir le Royaume, amp;nbsp;ledit Roy Dom Piette cMde*”’^ **“lîttiditjamp;condânéjdclafentcnccduPape.LàditlcRoyd’Arragon qu’il hureroit^ ouuriroitpafrageparmyfo»Royaume,amp;adminiftreroitviuresamp;pourueâcespourt0 G ens- d’armes amp;nbsp;leurs fuyuans,qui en Caftille aller vou droient amp;nbsp;entrer,pour confon' dre ce Roy Dom Pictre, amp;nbsp;le bouter hors de fon R oyaume. De cefte ordonnancefut moult éiouy le Roy de Frade:^ meit peine amp;nbsp;côfeil à ce que melTirc Bertrand du Gud* clin(quc mclTire I ehan Chandos tenoit prifonnier)fuft mis à finâcc:amp; il y fut mis, pat' e t and d t«i cent mille francs, qu’il paya. Si en payèrent vne partie le Roy de Frâce amp;nbsp;le Pape,^ GwVhn deU- Henry le Baftard l’autre. Tâtoft apres là dcliurance, ou traita par deuers les Capitaines ure de la prif^^^ Compaigniestamp;leur promeit on grand profit à faire: mais qu’ils voufilTcnt alleren deiehanchan Caftillc.A^uoyfaccorderétlcgércmétmarmigrâdargêt,qiïilscurétpourdcpartiren‘ dos,plt;iur me- trc cux.SifutadôcquescevoyagefignifiéauPrincedcGalles,amp;àfes Cheualicrsamp;tf nerles Ctmpai cuyers.fc par efpecialàmclfire lehâ Châdos:qui fut prié qu’il voufift eftrevn des cheiS Fniesen Caßil auge fnelfirc Bertrâd:mais il fexêufa,amp;dit quepointiln’iroit.Toutesfois pourcent de-moura point ce voyage à faire. Si y allerer de la terre du Prince maints Chcualiers.ced àfauoir meffire Euftace d’Aubcrthicourt,meflîre Hue de Caurenée,mclfire Gautief Huet,mefsire Matthieu de Gournay,mcfsire Perducas d’Albrcth,amp; plufieurs autres.Si l Meßire Jehan fe fit du tout chef de cefte emprife niefsirc I ehâ de BourbÓ,Cótc de la marche pourtO' 1 desiiurbo prin treuenger la mort de fa coufine,la Royne d’Efpaignc;amp;deuoit ouurer amp;nbsp;vfcr(ainlÎ9^“ S cipal chef du gQpar le côfeil de mefsire Bertrâd du Guefclin:car ledit Côte de la marche eftoit adót' vtya^e de Ca- ^^^^ ^^^ moult ieune Chcualier.En ce voyage ci fe meit aufsi le fire de Bcauitu(qui laf ' ^' peloit Anthoine)amp; plufieurs autres bös Chcualier^amp; tels qmefsire Arnoul d’Andreg' hé,Marefchal de Frâcc3mefsire le Begue de Villaines: le Sire d’Antoing en Haynaut,!^ Sire de Brifnefmefsirc lehan de N eufuille,mefsire de Guimars de Bailhcul,*mefsirH^' han de Berguetes, l’Allemâd de Sain(5Pvcnant,amp; moult d’autres que ie ne puis tous nO' ' |C« voyage mer.SifapprochertrtousCCSGcns-d’armes;amp;aduâcerctlcurvoyagc:amp;f fcmcirct“quot;’ peut cemmecer chçmin:amp; firent leur affcmblée en Lâguedoc,amp; à Môtpellier,amp;là enuiron:amp; palftrenf ^â^^n ‘* tous par Narbóne,pour aller deuers Parpignâ,amp; entrer,par ce cofté,au Roïaume 3’Af' ^ue*iepuit com t^gotif^ pouuoict CCS Gens-d’armes eftre enuiro trente mille.Là eftoient tous le cb^ predredeschr. lt;dcs côpaignies:c’eftalfauoirmôfeigneurRobert Briquet,mofeigneurlehâ CarfueiHt^ er ^nn. de Nâdô de Bagerât,Lâny,lc Petit Mefchin,lc Bourg-Camus,le Bourg de rEfpare,Bat^ France, er let,Efpiote,Aymemó d’Ortige,Perrotde Sauoyc,amp;moultd’autres,tousd’vn accord* parladeduHio (fyne alliance,en moult grand’volóté de bouter ce Roy Dom Pietre hors du Royauna® flasch •^^ Caftille,^ d’y mettre leCôte t d’Efconges,fon frere, le Baftard Héry. Ce pédant^® ditki dcfta^- ^°y Dom Pictre(qui ià eftoit informé que ces Gens-d’armes vouloiét venir furluy,^“ g„. Royaume de Caftille)n’en faifoit autre copte: finon qu’il affembloit fes gcns,pourrdf* fter à l’encontre d’eux,amp; cóbattre bien amp;nbsp;hardimét à l’entrée de fonpaïs.Quâdihden-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ren^entftr en Arragon,ils enuoyerent deuers luy,pour coulourer amp;nbsp;embellir leurfait:

t^luy mâderent qu’il voufift ouurirpaftàgc,amp;les deftroits d^fon Royaumc,amp;adniini- | ftrer viures amp;nbsp;pourueaces aux pèlerins de Dieu:quiauoient cntreprins,amp; par grad’ de-uotion,d’ctrer amp;nbsp;d’aller au Royaume de Grenade,pour venger la fouffrancc de Noftre-Seigneur,amp; deftruire les incredulcs,amp; exaucer noftre foy.Le roy Dó Pietre de ces nou uellesne fit qrire;amp;refpôdit qu’il n’en fcroit riens: amp;quciàn’obcyroirà tcHctruadail-^ßquot;»]^ ^f Do iQ^^^^(^ £.£.5 Gens-d’armes amp;nbsp;Copaignonsfeeurentfa volonté amp;nbsp;refponfe,ils tin tirent 1 pM^'^iu^ ^^' ^^ ^°y Dom Pietre à moult orgueilleux amp;nbsp;prefomptucux:amp; fe hafterent amp;nbsp;aduancerét 1 l^'^aZet «de luy faire le pis qu’ils pourroient.Si pafTerent tous parmi le Royaume d’Arragon:amp; f f^Jp£eponral trouuerent ouuert amp;nbsp;appareillé,amp; par tout viures amp;pourucancesàbon marché; carie leren Grenade Roy d’Arragon auoitmoultgrandioye deleurvcnuc:pourceque ces Ges-d’armôW I • ret^nqueroient tantoft, furie Roy de Caftille, toute la terre entièrement, queleftoy 1

-ocr page 297-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;27t

Dom Pietce auoit iadis œnquifc,amp; qu’il tcnoit fur Iuy,de force. Quand ils eurent côn- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

quis villes, citez, fortereifes, chafteaux,deftroits, ports, amp;nbsp;pairages,que le R^y Dom Pie tre auoit attribuez à luy,du Royaume d’Arragon,meflire Bertrand amp;nbsp;fcs routes les rendirent au Roy d’Arrag(jn:parmi ce que,des ce iour en-auaTit,il aidc^oit amp;nbsp;conforteroit, Henry leBaftard,contre Dom Pietre. Puis pafTerent tous ces Gens-d’armes lagrande riuierc,qui departtEafÂleamp;à^rragon:amp; entrèrent au Royaume d’Efpaigne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les ' ’

Ces nouuelles vindrent au joy de Caftil!^amp;que François,Bretons,Anglois jNor-.^^^^^'^^i^^ mans5Picars,amp; Bourguignojis,eftoient entrez en Ion Royaume,amp; auoict pâlie la grof- ^apes^ar^r le riuiere,qui departoit le Royaume de Camille amp;nbsp;d’Arragon, amp;nbsp;auoient tout recon- ra^on, entrent quis ce qui eftoit par delà reaue,ou tant il auoit eu de peine au conquerre. Si fut moult en Cttßillt, fort courroucé; Si dit que la chofe nedemoureroitpas ainfi. Sifitvn trefcfpecial mandement par tout fon Royaumc:en dilàntamp; fignifiantàtous®eux,aufquelslès lettres amp;nbsp;fesraclfages fadrcçoienr,qu’il vouloir tantoll,amp; fins nul delay, aller cobattre ces Ges-d’armes,qui eftoient entrez en fon Royaume de CaftiHe^Trop peu de gens obeyrent à fon commandement,amp;, quand il cuida auoir vne grande alfemblee de fes hemmes, il n’en eut nulluy : mais le relenquirent amp;nbsp;delailferent les Barons amp;nbsp;les Cheualiers d’Ef-paignc:Slt;fetournerent tous deuers fon frere le Baftard: amp;nbsp;luy conuint fenfuir: ou autrement il euft efté prins: tant eftoit fort hay de fes ennemis amp;nbsp;de fes hommes: ne nul ne demoura pour lors delez luy:fors vu loyal Cheualier: qui fappeUoit Ferrand de Ca^ ftres.Ccluynevoulutoncqucsrelenquir le Roy Dom Pietre, pouraduenturequiluy jjo^pig^fg.^. aduint.Si fen vintle Roy Worn Pietre à S*ebille,la meilleure cité d’Elpaigne. Quandil bandoné défit y fut venu,il ne fy fentit pas trop aflcur:fhais fit troufter amp;nbsp;mettre en nefs, amp;nbsp;a» grans gens,fuit à si-colfreSjfon trefor:amp; fe partit de Sebille, aucc fa femme amp;fes enfans,amp; Ferrand de Ca- uiie,cr en ftres,fon Cheualier. Si* arriualeRoyDomPietrc,lefoir mefme(commevnCheua-lier debaraté amp;nbsp;déconfit ) en vne ville de Gallice : qu’on dit la Coulongne : ou il y a vn moult fort chaftel.Sife boutèrent là dedans,luy amp;nbsp;fa femme, amp;nbsp;fes enfans:c’cftaftàuoir deuxieunes filles,qu’ilauoit,nommées Confiance amp;nbsp;Yfabcl:amp;n’auoitdetousfes hom mes,amp; de tout fon Confeil, fors le deflufdit Ferrâd de Cafires.Or vous dirons de Hen-ryJeBaftard,fonfrere:S^ comment il perfeuera en fabefongne. Ainfi quei’ay ditdeuât, ce Roy Dom Pietre efioit fi hay de fes hommes, par tout fon Royaum c de C afiille, de chcfenchef,pourles grandes amp;nbsp;mÂueilleufes iniufiiees qu’il auoit faites,àl’occifion amp;nbsp;defirudion des Nobles de fon Roy aume,par luy mis à fin,amp; occis de fa propre main que,fi trcfiofi qu’ils veirent fon frere le Bafiard entrer en Caftille,auec fi grande puiflàn cQkfe tirèrent tous par-deuers luy,amp; le receurent à Seigneur,amp; cheuaucherentauec- ^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;_

ques luy: amp;nbsp;luy firent ouurir citez,bourgs, villes,amp; chafieaux,amp; toutes manières de gés ^^quot;^^’^^g faire hommage. Et crioient les Efpaignols,tous d’vne voix,Viuc ft cnry,amp;mcurc Dom Z^^^^X i* Pietre:quinousaeftéfîcrucl,amp;fîmalin. Ainfi menèrent Henry par toutle Royaume fiard, à^ojdé dcCaftille(c’efiaflauoirmcfsire* GomezGarilz,le Grand-maifire de Calatraue,amp;le cufiiHeenla Maiftre de Saint-laques) amp;nbsp;firent toutes manières de gens obéir àluy: amp;nbsp;le couronne- ^gt;üe d’s^irai rent à Roy, en la ciré d’Efiiraiges:amp; luy firent tous les Prelats,Comtes,Barons,8lt;: Che- S^^^ nbsp;nbsp;^fi

ualiers,rcuerencc, commeàRoy: amp;luyiurerent qu’ils letiendroientàtoufiourfmais à Seigneur :amp; le fcruiroient,amp; luy obeïroient, comme à leur Roy : amp;nbsp;en tel efiat f fe b^'J^fcJAanfX foing en eftoit)mourroient.Si cheuaucha ledit Roy,de cité «au cité,amp; de ville en ville:amp; sret.de ftira-amp; partout luy fit on reuerence,côme à Roy. Si donna ledit Roy Hery aux Cheualiers gcs) le hur de eftrâgers, qui mis l’auoiét au Royaume de Cafiille,grans dons,amp;: riches ioyaux;tâtamp;fi Pafiues ^^66 largement, que tous le reputoient pour large amp;nbsp;honnorable Seigneur: amp;nbsp;diCoient corn-fi^en les.yfnn. munémentNormans,François,amp; Bretons, qu’en luy auoit toute lareeflè, amp;nbsp;lt;#u’il eftoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?“*

digne de viure amp;nbsp;de tenir terre,amp; regneroit encores puiliammcnt amp;nbsp;en grande prolpe- ^^^ J rite.Ainfife veitleBaftard d’Efpaigne en la feigneurie du Royaume de Caftille:amp; fit les ß^raues*T deux freres,Dom Teille amp;:Sance,chacun Comte,amp;leur donna grand reuertu amp;nbsp;grand monZdnis profit.Si demoura Roy de Caftille,de Galice, de Scbille,dcTollette,amp; de *Leon,iuf- ainfi le dit Ber quesadonc que la puillance de Galles amp;nbsp;d’Aquitaine le meithors, remettant le Roy trandduCuefi Dom Pietre en la polTefsion amp;nbsp;Seigneurie des Royaumes defiufdits:fî-comme vou^or- ‘^^‘^- fit^^f « rezrecorder cy-apres en l’Hiftoire. QuandleRoy Henry fe veit en tel eftat, amp;nbsp;au def- gt;^‘Vgt;ilt;^»^ ^^n-fus de fes befongnes,amp; que toutes gens,francs amp;nbsp;viUains^obcifloicnt à luy,amp; le tenoiêt I’^^^^“^'^ Roy amp;Scigneur,amp; qu’encores n’eftoit apparent de nul contraire,qu’on luy voufift de- „^^ battre,!!imagina,amp; gettafonaduis,pourfonnom exaucer, amp;nbsp;pour employer ces gens *A.nrut 106.

-ocr page 298-

27a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Compaignies(qui eftoient iffus hors du Royaume de Fra^e)qu’il feroit vn voyagé fur le Roy de Grenade. Sicnparlaà plufieurs Chcualiers, qui là eftoient :amp;en furent bien d’accord. Encores tenoittoufioursdelezluy IcditRoy Henry les CheualießHa Prince(c’eftairauoif mefsire^uftace d’Auberthicourt:meflirc ^ue de Caurcllée,amp;1^5 autres)amp;:leurfaifoitamp;monftroitgrand fcmblantd’amour, enintentionde cequilcn vouloit eftre aidé amp;nbsp;fcrui,au voyage deGrenade:ouil efp»roit dWer.Aflez toft apres fou • ronnementjfc départirent d’auccluy la pRis grande parij^e des Cheualiers de FrancciS-' leur fit grans dons au departir:amp; retourncrcntle Comte c^ la Marchc,mcfsire Amollît - v d’Andreghen,le Sire de Beauicu,amp; plufieurs autres.Encores demourerent en GaftiU^ , . nbsp;nbsp;nbsp;delezleRoy Henry, mefsire Bertrand du Guefelin, meffire Oliuierdet Manny,amp;lcs An^J« Bret. Bretons,^auflî les Compaignons,iufques adoncqu’autres nouuellcslcur vindrent.Si Bertrand du fut mefsire Bertrand du Guefelin fait Conncftablc de tout le Royaume de Caftille,P^r cuefilinCone- l’accord duRoy Henry premièrement,amp; de tous les Barons du pays.Or vous par!crogt; fiable du rey^H du Roy Dom Pierre,amp; comn^nt il le maintint.

we de CafliUe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, . nbsp;nbsp;nbsp;. ,

Commentie Roy Dom Pietre , emtoya Prier le Prmee eie Gaffes ffe luy vouloir aiaer cottlre j^ frereje PanardHenrytç^ comment ilfi retira vers iceluy Prince; ^ui 1‘enuoyoit ^ueriryi'*^

lereceuoireK Guie»»e.

CHAPITRE. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CCXXXI.


y Ous auezbien ouy cornent le Roy Dom Pierre feftok bouté dedâs le chaftcldd* V Coulongne par mer,auec fafemme amp;nbsp;fes deux filles, amp;nbsp;Dom Ferrand de Caftets tantfeulcmenbfi que (pendant que le Baftafd fonfrere, paclapuiftancedeGens-d'^t' - i l - mes qtéilauoit attraits hors du Royaume de Pi'ance,conqueroit Caftille, amp;nbsp;que toutk ■ paysfe rendoit àluy, fi-comnie cy-delTus eftdit) il auoit cfté moult fort etfroyé.f‘ n’eftoitil mie encoresdu tout afteuré audit chaftel de la Goulogne. Car ildoutoittrof malcmentfonfrereIeBaftard:amp;:bienfauoitque(làou fonle fauroit) onlcviendroit querre de force,Scaffieger.Sin’auoit attendu ce perihmaisfeftoitparti denuict, en vne nef,auec fa femme amp;nbsp;fes*deux filles, amp;nbsp;Dom Ferrand de Caftres, amp;nbsp;tout ce qu“ ien^ Do Pie auoit d’or amp;nbsp;d’argent amp;nbsp;de ioyaux.Mais ils curent le vent fi contraire, qu’onequesnb' peurenr élongncr delàCoulongne: Scies conuint dcrechefyretourner ,^ rentrera:® «./l^XChLrleurforterefle. AdoncdcmandaleRoy DomPietreà Dom Ferrand de Cadre-’*®'' feparle vent. Cheualier,commcntilsfcrnaintiendroyenr,enfoy complaingnantde fortune: quuuy cftoit ainfi dbntraire.Monfeigneur(dit le Cheualier)ainçois que vous partiez dky^/® feroit bon que vous cnuoiffiez deuer^ voftre coufin, le Prince de Galles, à fauoit'® vous voudroit recueillir;amp;le prier que pour Dicu,amp;pour pitié,il voufift entédreà vous-car en aucunes manières il y eft tenu,par grandes alliancesiquelcRoy fonpereSik''® ftre curent iadis enfemble. Le Prince de Galles eft bien fi noble,amp; fi gentil de fängst y courage,que,quand il faura Sefera informé de voftre ennuy amp;nbsp;tribulation,illuyenpr^' dra grande compaftîon:amp; fil vous vouloit aider à remettre en voftre Royaurnc,ih'y* auiourd’huy Sire.qui le feeuft faire deuant luy:tant eft craint amp;nbsp;redouté par tout le^P' de,amp; aimé de tous Gens-d’armes. Vous cftes bien cy endroit, amp;cn bonneforterai^j pour vous tenir vn grand temps, amp;nbsp;iufques à tant que les nouu elles vous feront retour' i^es d’Aquitaine. A ce confeil faccorda legerement le Roy Dom Piètre: amp;nbsp;furentkr* *tres efcriptes,moult pitcults amp;nbsp;amiables:amp; vn Chcualier Sc deux Elcuyers, eftanspn®^ de faire ce pafiagej’entreprindrent volonticrs;amp; tantoft fe boutèrent fur mer: amp;nbsp;K^y nagercnt,qu’ils arriuerent àBayonne,vne cité qui fe tenoit du Roy d’Anglctcrrc.SiûC' mandèrent des nouuelles du Prince:amp; on leur dit qu’il cftoit à Bordeaux. Lors monte' rent tou^à cheuahSc firent tant par leur exploit,qu’ils vindrent en la bonne cité deaux:amp; fe tirèrent vers rhoftellcric:amp; puis,afrez toft après,Æ tirèrent par-deuers 1 Ab' b'aye de Saint Andricu:oule Prince fe tenoit. Si dirét le Cheualicr amp;: les Efeuyers, me fagers dudit Roy Dom Pietre,aux Cheualiers du Prince,qu’ils cftoiét Efpaignok^ne ■ Mefiagen de fagcrsdcDomPictrcdc Caftille.Cesnouuelles vindrent tantoft auPrince:quilesvou-Dlt;gt;m pietre de lut vcoir,amp;falloir qu'ils demandoienr. Ceux fen vindrent par-dcuant luy:amp;-quot;fegctte-ca^iUeauPrin reift à genoux:6c Ic faluerent,felon leur vfage:amp; recômanderent le Roy, leur Seigneur, cede Galles, àluy,amp;luy baillèrent leurslettres.Le Prince fitleuerlcfdits meflagers: amp;printleslct-tres:amp;lcsouurit:amp;puis les leutpar grand loifir:amp;trouua comment piteufementlenoy Dom Pietreluyrefcriuoit,amp;Tuy fignifioitfes durtez amp;pouretez:amp; comment fonfrem le Baftard,par puifTance des grandes alliances qu’il auoit faites, au Pape premièrement

-ocr page 299-

DE’ FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;273

amp;au Roy de France,amp; ^ Roy d’Arragô, amp;nbsp;aux Compaignics, l’auoiêt imputé hors de fon heritage du Royaume de Caftille.Si luy prioit pour Dieu,amp; pour pitié, qu’il y vou-fift entendre amp;nbsp;pourucoir de confeil amp;nbsp;remede,fi feroit bien amp;nbsp;aumoûic: amp;nbsp;en acquer-roitgraceàDicu,amp; ài^utlemonde,carccn’eftoitmie f*t en vr^Chrefticn,dedef-heritervnfils légitime, amp;heriter par puilTancc de tyrannie, vn Baftard. Le Prince ( qui eftoit moult vaiildbt Oheualicr,amp; fage)cloïtles lettres en fes mains;amp;puis dit aux mef-fagers(qui là eftoient en preflt;gice)Vous noifs elles les biens v?nus,de par noftre coufin ^^ ^^n^^ leRoydcCaftille.Vous deijiourrez cy,delez nous: amp;vous ne vous partirez point fans aux mefa^eri refponfe.Adonc furet tantoft appareillez les Chcualiers du Prmec' qui fauoyent quel- deUo pierre. lechofeils deuoyétfaire)amp;emmenerentle Cheualier'Efpaignol, amp;les deuxEfcuiers: amp;lestindrentbicn aifes.LePrince(qui eftoit demouré en fa chambre,amp;penfoit grandement à ces nouuelles, amp;nbsp;fur ces lettres, que le Roy Dom*Pietre luy auoit enuoyées) manda tantoft mefsire Ichan Chandos, amp;nbsp;mefsirc Thomas Phelcton ; les deux plus ef-peciaux de fon Confeil,car Tvn eftoit grand Scnefchal diAquitaine,amp; l’autre Connefta blc.Quandilsfurentvenusdcuanrluy,fileurdit,toutenriant.Seigncurs,vcdZcy grans ^^ .^^^ ^^ nouuelles:qui nous viennent d’Efpaigne. Le Roy Dom Pierre, noftre coufin,fe com- (^^nJ^^ plaintgrandemét du Baftard Hcry,fonfrere:quiluyatollufonheritage,amp;rcn a boutéßi^f-uyiarep dehors.-fi côme vous auez ouy recorder par ceux,qui en font venus. Si nous priejmou^sM/J^^’,l de-doucemét,furce,cófortamp; aide: corne il appert par fes lettres. Adôc derechef les leur icueitfaire aux Prince,de mot à mot,par deux fois:Scies dcuxChcualiers volontiers y entédirér.Quâd mejfa^m du il çutleulefditcs lettres,fi dft ainfi.Vous,mclfire Iehâ,amp; vous meffire Thomas,vo’ eftes ^V^o Pierre. les plus cfpéciaux de monConfcil,amp; ou ^lus ie me fieamp;^arrefte. Si vous prie q nfe vu cillez confeiller quelle chofe en eft bonne a faire. Adoncques les deux Chcualiers regardèrent l’vn rautrc,fans riens dire. Et le Prince derechef les appella:amp; leur dit.Dites hardiment ce que vous cnfemblc.Si fut le Prince de Galles confeillé de ces deuxCheua-liers(commeicfudepuisinformé) qu’ilvoufift enuoyer, deuers ce Roy Dom Pierre, Gcns-d’armes,iufques à la Coulongne(ou il fe tenoit: fi-comme fes lettres Sc fes mclfa-gersdifoyent)amp;qu’il fuft amené à Bordeaux, pour plus pleinement fauoirqu’ilvou-droit dirc:S*adonc fur fes parollcs ils auroient aduis: amp;nbsp;feroit fi bien confeillé, que par taifon il deuroit fuffire.Cefte refponfe pleut bien au Princc.Si furent priez amp;nbsp;ordonnez nbsp;nbsp;nbsp;relouez,

deparlePrincc,d’aller en ce voyagd^amp; querrc à laCoulongnc en Galice ce Roy Dom parle Prince Piette amp;nbsp;fon demourant de gens, premièrement meffire Thomas Phcleton, fouuerain de Galles^pour Chef de cefté armée,amp; mefsire RichÂd de Pon|phardon,mefsirc Noel Lornich, mef- ^«7 amener le firej Simon deBurle,amp; mefsire GuiUaumeTronfreaux:amp; deuoit auoir,en cefte armée, ^^ Pierre. douze nefs,chargées d’Archers, Sz de Gens-d’armes. Si firent ci# Chcualiers,delfus- ^ƒJ^^ 'bour-nomez,leurspourucâces Szordonnâces:tout ainfi que pour aller en Galicc.Puis fe par- j^ ^GuiHau tirent deBordeaux,amp; les melfagers du Roy Dom Pietre en leur compaignie:amp;: cheuau- me trouf cherent deuers Bayonne:ôz tant fircnt,qu’ils y paruindrent:amp; y feiournerent trois iours féaux, ou quatrc,en attendât bon vent, amp;nbsp;chargeât amp;nbsp;ordonnât leurs befongnes. Au cinquième iour(comme ils deuoientpartir)le Roy Dom Pietre de Caftille arriua à Baionne:amp; eftoitparti de Coulongne en grande doute(amp; n’ÿ auoit plus ofé demourer ) amp;nbsp;fon demeurant de gens auecques luy(qui n’eftoit pas grande foifon)amp;, de fon trefor, tout ce• ' qu’il en auoitpeu amener. Sifurent les nouuelles defavenne moultgrandes entreles ^aTnM‘pat Anglois-.amp;fetrahirct mefsire Thomas de Phcleton,amp; les autres Chcualiers amp;nbsp;Efcuiers /„2/»«f« J deuers luy. amp;nbsp;le recueillercnt moult doucement: amp;nbsp;luy comptèrent amp;remonftrerent/’d//^,. guérir. comment ils eftoient appareillez amp;nbsp;émeus^ par le commandement du PrinceJeur Seigneur, dcl’allerqueririufijuesàlaCoulongne,ou ailleurs, fe meftier en eftoit. D#ces • nouuellesfutleRoy Dom Pietre moultioyeux,amp;en remercia grandement le Prince, Slt;:lesCheualiers qui là eftoient.La venue duRoyDomPietre(qui eftoit arriué à Baïon ^‘ p^^”^^ ^'f ne) fignifierent mefsire Thomas amp;nbsp;les autres au Prince:qui en fut moult réioui.Depuis ‘•»‘léguât ne feiournerent gueres de temps les deffufdits Chcualiers en la cité de Baionne:ains emmenèrent le Roy Dom Pietre de Caftillc,par deuers la cité de Bordeaux, amp;nbsp;tant gx- vet^Mr^res^ ploitcrent,par leurs iournées,qu’ils y vindrent.Mais le Prince (qui moult defiroit veoir st^eaux^ ioncoufin le Hoy Dom Pietre) pour plusl’honorer amp;nbsp;feftoier, ilfit hors de Bordeaux, accomp.'iigné de Chcualiers amp;nbsp;d’Efcuiers,amp; vint contre l»Roy, amp;nbsp;luy fit grande reue-rence,quand il l’encontra:^ l’honnora de fait,amp;dc parolle,moolt grandement car bien le fauoit faire,amp; nul Prince de fon temps nd’euftfeeü mieux faire que luy.Quand ils fe

-ocr page 300-

274 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V 0 L V M E

furent bich4jccucillisamp;réiouis(ainfi comme il appartenoit) ils chcuaucherentdeueß Bordcau’x^amp; meit ledit Prince le Roy Dom Pierre au-deffus de luy, noncquesilnels voulut faire ne conf^ntir autrement. Là en cheuauchant remonftroit le Roy DomPiC' •fuckduxdit tre^u Prince t ( qui moult f’numilioit) fespouretcz,amp; commeuf fon frcreleBaftardli' enuers qui uoit bouté amp;nbsp;chacé hors de fon Royaume de Caftiilc,amp;; fe complaingnoit auffi grandi' moult fc hu- ment de la dcloiauté de fes hommeSjCar tous i’auoient rotenquîJexÆpte vn Chcualier, milioit. • qui là cftoir,qui luy enfe'tgnoit ce que fail* dcuoir,amp; fajpelloit Dom Ferrand de C»' Eres.Le Prince moult courtoifement amp;nbsp;fagement le rccogfortoit, amp;nbsp;luy prioit qu’ilnf fe voufift mie trop ébahir ne décofortctjcar fil auoittout perdu,il eftoit bien enlapui^* AniuéeJeDo ûneedeDieu deluyrcndrefaperte,amp;pluslargement, Sc deluyfaireauoirvengeance piffreà Ber- dcfcs ennemis.Ainfi,cnparlant deplufieurs chofes, amp;nbsp;de parolies vues amp;nbsp;autres,ehe' idéaux attec le üaucherentiufquesà Bordeaux: amp;nbsp;defeendirent en l’Abbaye SaintAndrieu,àrhoM PrincedeCzl- du Prince amp;’ de la Princefl'e:amp; fut mené le Roy Dom Pietre en vnc chambre:qui cho*': let. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ordonnée pour luy. QjundÜ fut appareillé, ainfi qu’àluy appartenoit3ilvintdeucrsh

PrinccfTé’amp;lcs Damcs:qui le rcceurent moult courtoifement, ainlî que bien le fauoient faire.Ie vous pourroyc cefte matiere trop demener,fur leurs feftesamp;leurs éiouifiemés. Si m’en pafferay briefuement:amp; vous compteray comment le Roy Dom Pietre expie* ta dcuers le Prince,fon coufindequel il trouua grandement courtois amp;nbsp;amiable,amp; deP *ccndantàfespriercs:combicn qu’aucuns de fon Confeil luy euffent remonftréamp;dit ainfi que ie vous diray. Ainçois que ce Roy Dom Pietre Rift venu à Bordeaux, aucuns fages Seigneurs, amp;nbsp;imaginatifs, tant de Gafe^ngneque d’Angleterre (quieftoienfdu Confiai du Prince,amp;qui loyauipent,à leur aduis,lc deuoycnt amp;nbsp;le vouloicnt confeilW auoient dit au Prince telles parolies,ou femblables. Monfeigneur, vous auez ouy dire) par pluficurs fois,que,qui trop embrace,mal cftrcint.il cft vérité que vous eftes Tvn des ^^umn^'du^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ monde le plus prifé,douté3amp; honnoré:amp; tenez,par-deçà la mer, grande ter

Confit^du^ia ^^’^ moult belle Seigneurie,amp;en paix,Dieu merci. Aufti n’y a il nul Roy(foit prochain ce pur lediuer 0“ lointain) qui au temps prefent vous ofaft courroucer; tant eftes renommé de bonne tir defoußenir Cheualeric,de gracc,amp; de bonne fortune.Si vous deuroitparraifon fuffireecquevous le^DS Pie- cnauez,fansacqucrrcnulenncmi.Nouslcdifons,pourtantqueIe Roy D»m Pietrede tre,deuat ijuU Caftille(qui maintenant eft bouté hors de fon Royaume)cft vn hóme, qui a efté mou'* fuß aBerdeaux crucl,amp; plein de mauuaifes humeurs ; amp;nbsp;par luy ont efté faitsamp;r endurez maints muu** au Royaume de CaftiIIe,amp; maints vaillans hommes décolcz amp;nbsp;mis à fin fans raifon.tel lementquc parles villains cas,qu’il afeits amp;nbsp;coi*Kcntis,il fentrouue maintenantdeccu, amp;nbsp;bouté hors de fon Royaume. Auecques tout cc^ il eft ennemi de l’Eglife, amp;exconi' muniédu Saint-Pcir: Sctcl eft réputé: amp;nbsp;a vn grand temps cfté comme vnTyran :8i) fans nul tiltre de raifon,a toufiours greué amp;nbsp;guerroyé fes voifins ( comme le Roy d’Aï' ragon amp;nbsp;le Roy de N auarrc)amp; eux par puiffancc voulu desheritcr:amp; fit(fi-comrae conr mune renommée court parmi ion Royaumc,amp;de fes gens mefmes) mourir fa femme, vnc ieune Damc,voftre coufinc,fillc au Duc de Bourbon.Parquoy,vous y deuriez bit*'' penfer,amp;y regarder. Car tout cc,qu’il a à fouffrir maintenant, ce font verges de D^u, jnuoiéespourlechaftier,amp;pour donner aux autres Rois Chreftiens, amp;nbsp;Princes de U • terre,exemple qu’ils ne facent mic ainfi.De telles parolles,ou femblablcs,auoitcftéad' uifé amp;nbsp;confeillé le Princt^deuant ce que le Roy Dom Pietre arriuaft à Bayonne. Mais* ces parolies amp;nbsp;confeil par luy fut refpondu en ccftc manière: amp;dit ainfi. Seigneurs,m x^eßenß du tien,amp;: croy ccrtainemét,qu a voftrc loyal pouuoir vous me confcillez. le vous dy que ^ince de Cal- jg fyjj j^m informé de la vie amp;nbsp;de l’eftat deccRoyDom Pietre: amp;fay bien qu’il a fait des f^J^coßU. æadx fans nombre:dont maintenant il fetrouuedcceu. Mais, pour le prefent,la caille, ijui nous meut amp;nbsp;donne courage de luy vouloir aider,eft tcHe que ie vous diray. Ç cft qu’il ne nous femblc pas choie conucnable,qu’vn Baftard tienne vn Royaume à henta-ge,amp;qu’il boute hors de fon Royaume vn fien frcrc,amp;hoirdcla terre par bon ployai mariage:amp; tous Rois,ou enfans de Rois,nelc doiuent nullement conientir, carc’eft vn rr^ult grand preiudice contre l’eftat Royal. Auecques tout cc, Monfeigneurmon pere amp;nbsp;cc Roy Dom Pietre ont grand temps eu alliances,amp; granits confederations enfera-blc:par lefquellcs nous fommes tenus de luy aider, au cas qu’il nous en prie amp;nbsp;requière. Ainfi fut ledit Prince meu amp;»ncouragc de vouloir aider amp;nbsp;conforter iceluy Roy Dont Pictrc,enfon trefgrand bcfoing:amp; ainfi refponditil à fon Confeil, quand aduifé en fut, . n oneques ne luy peut on öfter,ne briler,fondit popos, que toufiours,n’y fuft,amp; de plus

-ocr page 301-

DE FROISSÀR T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;27; nbsp;«

plus,ferme amp;nbsp;entier. Quid le RoyDom Pictre de Caftillefùt venu deuersîuy en ladite - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ*

Cite de cordeaux,moule f humilioit enuers lcditPnncc:amp; luy ofrroit de moult gras dos au prince di amp;nbsp;grand profit:amp; fi difoit qu’il feroit Edouard,fon aifné fik, Roy efe Galice,amp; départi- Galles, foitàluy,amp;àfes gens,ttefgrand auoir:qu’il auoitlaiflc derrière,au Royaume de Caftil-lc(pour caufe qu’livre Ijuoit j^cu amener auccques luy)amp; eftoit fi bien mucéamp; enfermé quenulnelefauoit: fors luy,tant feulement.A ces parolles entendoyét les Cheualiers , inoultvolonticrs,carAnglois*amp;Gafcons, de leur nature font volontiers conuoiteux, Sifut confeillé audit Princef qu’il affemblaft tous les Barons de la Duché d’Aquitaine, amp;nbsp;fon cfpecial ConfeibSc qu’il euft à Bordeaux vn moult grand Parlement;^ là remon ftraft le Roy Dom Pietre à tous,cornmcnt il fe vouloir maintcnir,amp; dequoy il leur fatis feroit:fil eftoit ainfi que le Prince entreprinft dele remener #n fon pays, amp;nbsp;qu’il fift fon pouuoir de l’y remettre.Lors furet lettres efcrites,amp; mclfagers employez, amp;nbsp;Seigneurs mandez de toutes parts.Premicrcmcnt le Comte d’Armmnac,le Comte de Commin- Blacha gcs,leSired’Albrcth,le Comte de Carmang,Ie Captai deBuz,le Sire de t Cande,IcVi- Caudele. comte de Chaftillon,Ie Sire de rEfcur,lc Sire de Rofem, le Sire de l’Efparre, le Sire de nbsp;nbsp;|£4 chaux Chaumont,le Sire de Mucident, le Sire de t Tourton, le Sire de Pincornet,amp; tous les Courton. autresBaronsamp; Cheualiers de Gafeongne amp;detVcruc. Si en fut fort prié le Comte t^** chaux dcFoix;mais il n’y voulutpoint aller:amp;fen excufa;poiircc qu’adoncil auoit mal en vne nbsp;nbsp;nbsp;Byerne. iambcjamp; ne pouuoir cheuaucher.Toutesfois il y enuoia tout fon Confeil,pour luy. nbsp;nbsp;nbsp;^^^fautG^fê

^gt;igy^ndParlement^^tse le Pi^xce ^e Galles t'int à Bordeaux,fur l’affaire duRo^ Üem Pieire: “® par tout et d^fommefit, ajafitreee» lettres du’vouloir deßa pere ,^ratitjua le Roy de Naua^reà luy ”* p»ttji efirt donnerpaffage^pour remener ce Dom Pietre enß» Royaume de Cafide. ch. ccxxxii. ”’'* ***

A CcParlcmcntfquifutafligné en la cité de Bord eaux) vin firent les Comtes, les Vi-.fxcomtes,lcs Barons,les Scigncurs,amp; les fages hommes de Xaindongc,dc Poitou, de Qucrcy,de Limofin,dc Gafcongnc,amp; de toute Aquitaine. Quand ils furet tous ve-’^usjik entrèrent en Parlement:^ parlementèrent, par trois iours, fur l’eftat amp;nbsp;ordonnance de ce Roy Dom Pietre d’Eipaigne:qui eftoit,amp; fe tenoit toufiours,cmmi le Parlement,deleî ledit Prince,fon coufin:qui parloir amp;nbsp;langagcoit pour luy, en coulourant fesbcfoneiics.Finalemcntil fut coi^cillé audit Prince, qu’ilenuoyaft fuffifans meflà-gers.pardeuers le Roy fon pcre,en Anglctcrrc,pour fauoir quelle chofe il luy confeil-hroit à faire, amp;nbsp;, quand on auroit eu la refponfc dudit Roy d’Angleterre, les Barons fe jnettroient treftous cnfcmblc,amp; côfeilleroiêt fi bfen ledit Prince, que par droite raifon illnydcuroitbicnfuffire. Adonc furentnommez,ôt ordonnez par le Prince, quatre Chcualiers:quidcuoient aller en Angleterre : c’eftaflauoir IcSir^elaW^are, meffire ^ ^acl Lornich,mefsirc Ichan,amp; meflire Hclic de Pommiers.Si fe départit adonc ce par p,./^f lementainfi;amp;fcn alla chacun cnfonlicu:amp;dcmouralcRoy DomPietreàBordeaux, les, au i^tyßn delez le Prince amp;nbsp;la Princeflc:qui moût l’honnoroientamp;fcftoy oient. Affez toft apres perefirl’afai fe départirent les quatre Cheualiers deirufdits(qui eftoient ordonnez pour aller en An- rede Ca^iUe.^ gleterre^amp;critrercnt en deux nefs:amp; exploitèrent tant parleurs iournécs,fur mer,àrai-dcdeDieuamp;du vent,qu’ils arriucrentà Hantonne : amp;repofercnt làvniour, pour eux? fcfrefchir,amp; traire hors des vaiffeaux leurs chenaux,amp; leurs hlt;rnois.Puis montèrent le * fccondiounamp;chcuaucherent tant parleurs iournées,qu’ils vindrent en la cité de Lon drcs.Si demanderont du Roy,amp; là ou il cftoit:amp; on leur dit qu’il fe tenoit àWindefore.

01 allèrent celle part:amp; furent grandement bien-venus amp;nbsp;recueillis du Roy amp;de laRoi-nc.'tant polir 1 amour du Prince,ieurfils,cómepource qu’ils eftoient Seigneurs fi Che- ^Lachau^ dit Maliers de grande recommandation. Simonftrerenteefdits Cheualiers amp;nbsp;Scigneurs^^'^ leurs lettres au Roy:qui les ouurit,amp; fit lire:amp;,quand il eut vn petit penfé,lcur dit. Sei- ^^”^^^^ ^^ff^^’ ^eurs,vousvous retraitez :amp;iemanderay aucuns Barons amp;nbsp;faiges hommes de mon /^„teur^^ ^nfcil, fi vous en refpondrons amp;nbsp;expédierons aflez briefuemét. Cefte refponfc pleut atonfioursfait âiiezaccsCheualiers,amp;fe tirèrent le lendemain à Londres. Unedemouragueres de ej-deuant: tempsdepuis,quc le Roy d’Angleterre vint à Weftmonftier: amp;nbsp;là furent àcciourvifc lt;iua»taux pre partie des plus grans gens fie fon Confeiheomme fon fils le Duc de Lenclaftre,le Com lats Vuinec-t«dArondcl,!c Comte de Sallebcry, fie Côte de Manny, mefsire Regnaud de Gobe- ^^lt;^(du^»dit ghen,lc ComtedcPerfy,lcSircdcNeufuille,8r moult d'au’Çres:amp;auflî,des Prélats, l’E-Etique de Wiccnerc,l’Euefquc de Lim,amp;l’Eucfquc de Londres.Si confeillerent gran-cernent,K longuement,lur les lettres du Prince,amp; fur la priere qu’il faifoit auRoy fqp aduis, nbsp;nbsp;*

-ocr page 302-

PREMIER VOLVME.


27lt;^


pere. FinJîcmentilfemblaauditRoyjamp;àfon Confcil, chèfedcuëamp;raifonnableau Princcid’entrcprendre à remettre amp;nbsp;remener Ie Roy d’Efpaigne arriéré en fon heritage: amp;nbsp;raccorderengt;notoirefricnt:amp; fur cc refcriuirent lettres notables,de par le Roy ^ le Confcil d’Angleterre,audit Prince,amp; à tous les Barons d’Atfbitaine: amp;nbsp;les rapportèrent arrière ceux,qui auoient les autres apportécs:amp; rcumdreiÿ enja cité de Bordeaux • nbsp;nbsp;ou ils trouuerent le Prince amp;nbsp;le Roy Dont Pietre: aufqueis ils baillèrent aucunes autres

, lettres:que le Roy d’Angleterre leur enuoyoit. Si fut derechefnÔméamp;taflignévnpar-d’A»^.fit^af^^^^^^ ^^ la cité dcBordcaux:amp; y vindret tous ccux,quÂlemâdez y furent. Si furet là faire deCafiiUe à^uës les lettres du Roy d’AngIeterre;qui parloycntamp; deuifoient p 1 cincmcnr,cornent:1 vouloir que le Prince fon fils,au nom de Dieu amp;nbsp;de Monfcigneur Saint George, entre-printle Roy Dom Pietre#remettrc en fon hcritagc:dont on l’auoit à tort,fans raifon,K frauduleufement(commcil apparoifroit)boutéhors.Etfaifoiët encores lefdites lettres dudit Roy mention, que moult eftoit tenu amp;nbsp;obligé par certaines conuenances amp;al* Iiances,iadis faites amp;nbsp;accordées entre luy amp;nbsp;le Roy de Caftille,fon coufin, de luy aider» ou cas quebefoingferoit,amp; que priéôé requis en feroit.Et commandoit àtousfesfeauX amp;nbsp;prioit à tous fes amis,que le Prince de Galles,fon fils,full aidéjConfcillé ,amp;confond - entoutesfcsbefongncsdi-commeilferoitd’eux,filyeRoitprefent.QuandtouslcsBa’ ‘ % rons d’Aquitaine ouirent lire ces lettres,^ tous les mandcmens,amp;La volonté du Roy» amp;t du Prince leur Seigneur, fi refpondirentioyeufement:amp;dirent ainfi. Sire, nous obeyrons volontiers au commandement d» Roy,noffrefouuerainSeigneur.Cellbien raifoi»qu’à vous amp;nbsp;à luy obeiffons: Scaufli fêtons nous,amp; vous feruirons en ce voyage» amp;lc RoyDomPictreauflî:mJîs nous voulons fauoir qui nous deliurera amp;nbsp;payera ne» fCr refie Je gages,caronncmetmichorsdeleurshoftels Gens-d’armesainfi, pour aller guerroyé daufiefi Je la en effrange paysgt;t fans auoir aucune deliurance de paiement. Adoncques regardait chaux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Prince furie Roy Dom Pierre, fie dit.Sire Roy,vous oyezquenoz gens dien rji leur t!’

^ ^ j refpondez,carcnvous entientà refpondre: qui les deuez mener befongner. Adonc-Je^e^ietre lt;1^05 refpondit le Roy Dom Pictre au Prince: amp;nbsp;dit. Mon chcrcoufin,tantquemon au Prince Je or,amp; mon argcnt,amp; mon trefor,quc i’ay amené par-dcçà(qui n’efi pas fi grand de treU' Galles. tefois3qucccluy de par-delà) fepourra eftendre ,ielc vucil donner amp;nbsp;impartir àvû^ gens. Dont dit le Prince.Monfeigneur,vous dit^s bien,amp;du furplus i’en feray madeb te deuers eux:amp;: vous deliurcray amp;prefteray tout ce qu’il vous faudra,iufques àtantqn® nous foyons en Caftille.Parmon chef(refponditlcdit Roy Dom Pierre) vous me fer^ grande courtoifie.Encores en ce payement regardèrent aucuns fages(commcleCoi’’ te d’Armignac,Ic Sire de Pommiers,meffire lehan Chandos, le Captai de BuZjamp;pl“quot; fieurs autres) quelFditPrince de Galles ne pouuoit bonnement faire ce voyage,6®^ l'accordamp;fans le confentement du Roy deNauarre:carilne pouuoit aller en Elpaig“‘’ fâspalTer par fonpay's,amp; parles deftroits defRainceuaux.Lequelpafrageilheftoàp^ ■[LachauxJit bien affeuréd’auoir.Car ledit Roy de Nauarre amp;nbsp;ledit Roy Henry le Baftard,auoi^®^ de Marocon denouuelfait alliances bien grades cnfemble.Si fut là longuement parlemété,céw^^ de Raince*'^^^ ^^^ ^’^ pourroit cheuir: amp;nbsp;en fin fut dit amp;nbsp;confideré des fages,qu’vn autre parlemét»®y uaux,y»f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ f affigneroit en la cité de Bayóne,pour toutes les parties d’Aquitaine: amp;làclt;^ “^'

toufiourstuy dans enuoieroit le Prin^fulfifans hommes amp;nbsp;traiteurs,par-deuers le RoydeNaU^^' nommer Ron qui le pricroicnt,au nÔ du Prince,qu’il voufift effre à ce parlement en la cité de Bayo””' ceuaux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ce confeil fut tenu,amp; fur ce arrefle:amp; partit chacun, pour aller au parlement:^ cuty”quot;

chacun en volonté d’effre audit parlement à Bayonne , au iour qui mis amp;nbsp;ordônéyi^' • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;En ce aermcjle Prince enuoyameffire lehan Chandos, amp;meirire lehan PheHetonjB^'

uÂs le Roy de Nauarre:qui fe tenoit en la cité de Pampeluge.Ces deux CheualierS^'^' me fagesamp;bien cnlangagcz, exploitèrent fi bien par-deuers le Roy de Nauarre, lt;1^“ Parlement nbsp;nbsp;*^^^ ^^^ conuenantjamp; ainfi le feella, d’effre en ce parlement,amp; fur ce ils retournèrent de-

etn^^esaX ^‘^’'^ ^^ Princc:à qui ils recorderentees nouuellcs. Au iour3que ce parlement fut affig®^ ne,aui^tiel le. ^quot;^ àa cité de Bayonne,vindrentle Roy d’Efpaigne,le Prince, le Comte d’Armignac»'^ J{oy Je Nauar Äre d’Albreth, amp;c tous les Barons de Gafcongne,de Poiófou,dc Quercy, de Rouerg«^) refut pratiqué deXainéfonge,amp; de Limofin : amp;nbsp;là fut le Roy de Nauarre ]#crfonnellcment:auqud pour Dom pie Prince amp;nbsp;le Roy Dom Pictre firent moult d’honneur:pour ce qu’ils penfoient cnnii^^’^ ^f^'. ,. nbsp;nbsp;nbsp;valoir.Sieut,en la cité de lÂyonnc,derechef grand parlement amp;lóg;amp;dura cinq^u»

ebner ^^ ^*^~ Meurent ledit Prince amp;nbsp;fon Çonfeil moult de peine amp;nbsp;detrauail,ainçoisqiïilspeullent • ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quoir le Roy deNauarre de leur accord,car il n’eftoit mie léger àtentamenlà oui! ve^

-ocr page 303-

DE FROISSA RT,

qu’on auoitbcfoing de ^y. Toutesfois le grand ponuoir dirPrince le mAà à telle fin^ qu’il iLir,î,promcit,amp; (celhyau Roy Dom Pierre,paix amour aliiancc,amp; cüicdcration:amp;: le Roy Dom Pierre auffi à luy,fur certaines côpofitions,q»i furet làtordonnées :defquei les le Prince de Galles ftit moyen,traiteur,amp; diuifeur.C’eftalfauoir que le Roy Dô Pie-tre(comme Roy c^etojjte Caille) donna, feella,amp; accorda,au dit Roy de Nauarre,amp;à fes hoirs,pour tenir hereditaolemcnt,toute 1* terre de Groing(ainlî comme elle feftêd parde-çàamp;par de-làlariuier^amp;toutelaterreamp;côtréedeSauueterrcjamp;la ville,le cha nbsp;-ftelamp; toutes les appartenâc®s,de la ville de Saint-lehan-du-pic-des-porrsiamp;dclamar- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

che delà enuiron.Lefquelles terres,villes,Ghafteaux,amp;Seigneuries ,illuy auoittollues iadis,amp; tenues de force. Auec tout ce,lcdit Roy dcNauarre deuoitauoirf vingtmille -[Fußet fracs francs,pour ouLirirfon pays,amp;hulfci'palierpaiïîbicment toits Gens-d’armes, amp;:leurfai »»Flonns.wr faireadminiftrerviures amp;nbsp;pourueances,leurs deniers paiant:delaquelle fomme de Flo “^^j'* ^^^j*^^ *’* rinsilfitfadebteenuersle Royde Nauarre. O Handles Barons d’Aquitaine feeürent p '* “'^'^ que traitez le railoicnt,amp; que Dom Pierre cltoir d accora au Roy de N auarre, ils vou- ■ij.ß^j. lurent fauoir qui leur dcliureroitamp; paieroit leurs gages: amp;nbsp;le PrineCjqui grande affedio f» cefic dauß, auoit à ce voyage, en fitfa debte enuers eux:amp;ic Roy Dom Pierre au Prince^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tous tes deux

i n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? ^br. ticnnet

'Despreparatt/s au PriKceae Gaues,pour remettre Dom Pietreà» Royaume de Gasttue, (ommetit leBafiardHeurte»eßäut ajfe^târdaduerttdafiboit ày remediert nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lîx vingt mil

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C C X X X I I i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lc,f»z««X- à mo

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aduù: nonob-^ ^Vandtoutes ces choies furent ordenneesamp;confermecs,amp;qne chacun^eutedß4„tmagies qu’il deuoit faire amp;nbsp;auoir, amp;nbsp;ils eurent feiourrife cnla ville de Bayonne plus de A««, de sreti douze iours,amp;ébatu cnfembl,le Roy de N auarre, print congé,amp; fe trahit au R oyaume duM vingt de Nauarre,dont il eftoit parti,amp;rfe departirér ces ScigncurSjles vus des autres;amp; fe re- quatre mills trahit chacun en fon lieu. Mefmement le Prince fenvint àBordeaux:amp;le Roy Dora italics. Pietre demeura à Bayonne.Si enuoyatantoft ledit Prince,en Efpaignc,fes Heraux,de-uers fes Cheualiers,ôc deuers aucuns Capitaines (qui eftoient Anglois amp;: GafeoSjfauo- • râbles amp;obeiirans à luy)pour leur dire amp;nbsp;lignifier qu’ils fe retrahilfent tout bellement, amp;prinircnfduditBall:ard congé,car il auoit mefrier d’eux:amp;les employeroit ailleurs. QuandlcsHeraux,qui ces lettres^ ces nouuellcs apportèrent en Callille deuers les Cheualicrs du Prince,vindrent deuers eux,amp; ils veirent amp;nbsp;congnurent qu’il les reman-doit,fi prindrent congé du Roy Héry,le plus toll qu’ils peurent,amp;lc plus courtoifemet, fans eux découurir,ne l’intention du Prince.LeÄoy Henry(quielloitlarge,courtois,amp;: honnorable)lGur donna moult doucement de beaux dons:amp; les remercia moult gran- Plufaurs che-dement de leur feruice.Si partirent d’Elpaigne melfire Eullace c?Auberthicourt,mef- ^*^^‘^^^^’f^^‘^^^ fm Hue de Caurclléc,mefsire Gautier Huet,mefsire Matthieu de Gournay,mefsire le- ‘”‘^^-J ^^ han d’Eureux, amp;nbsp;leurs routes, amp;nbsp;plufieurs autres Cheualicrs Si Efcuiers(que ie ne puis tddEß.ii^ne pas tousnommer)derhollel du Prince:amp;:reuindrent plus toll qu’ils peurent. Encores an mandmet clloientlesCompaigniesefparfesparmilc pais.Si ne fccurent mie ces nouuellcs aulTi du prince de toll,queles Cheualiers,cy'deirus-nommez,fircnt.Toutesfois,quâd il les fceurentjils fe Galles. meirent enfemble,amp; ferecucillircnt,au rctour,mefsire Robert Briquer, lehan Treuet-Rimefsire Rebours,mefsirc Perducas d’Albreth, mefsire Carlis du Chaft, Naudon de* Bagerant,Ie Bourg de rEfparre,lG Bourg t Camus,amp;le Bourg de Bretueil. Mais le Roy t -^^ ’'quot;'ƒ ^^ Henry ne feeut mie ces nouuelles,ne que le Prince voulull ramener le RoyDom Pietre g^^Q^^f^^^^ fonfrerc,aulfitollquefirentlesdeirufdits:amp;bienleurbefongna. Car,fill’euftfeeu,ils po„j„ ^ ^ nefulTentmie partis li legerement,qu’ils firentæar bien choit en fa puilîancc Aeux por- Coinages, ter contraire,amp; détourbi«-. Toutesfois,quand il en fccut la vérité, il n’en fit pas grand lefaifiwfrere compre,parfemblant:amp;neantmoins en parla à mefsire Bertrand du Guefeliraqui elloit du comte de encores delez luy.Si luy dit.Sire Bertrand,regardez du Prince de Galles. On nous a dit Commitees. quil nous vcult guerroier, amp;c remettre ce luif ( qui fappelle Roy d’ßfpaigne) en nollrc

Royaume par force.Etvous,qu’en dites vous?Aquoyrefpondit mefsire Bertrand, lieft ConßildeBer-bien fi vaillant Cheualier,que,puis qu’il l’a entrcprins,il en fera fon pouuoir.Si voift di trand du cuef que vous faciez bié garder voz deftroits,amp; voz palîàges,de tous les eoftez:en forte que dm au Royrje' iHilncpuill'epall'cr,n’cntrcr,nifsir de voitre Royaume,fors que par vollrc congé;amp;taii- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘le_

dis tenez à amour toutes voz gcns,Ie fay de vérité que viras aurez en France grande ai-de de maints Cheualiers:qui volontiers vous feruiront. Si m’en retourneray par-delà, Q^n^^, ^ parvoftre congé:amp; ie fay bie queie vous trouueray par-delà moult d’amis:amp; vousÿ en pg^ piètre, a a

-ocr page 304-

. nbsp;278 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V O L V M E.

acquerrayl^lus que iepourray. Par mafoy( dit 1e Roy Hc»ry)vous ditesbieni^^quot; ^Tdur eme^ furplus ie m’cn ordonneray à voftre volonté. N e demoura guercs de temps après, Gummen '^ ™®®’^®Bertrandfe^rtif.duRoy Henry,amp;l’envint en Arragon:ou le RoyIcrecue“^^ France, pour ioyeufement:amp; fut bien quinze lours delez luy:amp;puis fen partie amp;nbsp;tant fit par fes ioi®. moienerßcourt nécs,qu’il vint à Montpeflier: amp;làtrouuale Duc d’Aniou: qui le recrut moultioyeulC' au Hey/Jenty incnt;carmoutl’aimoit.Quand 11 eutefté*^n ternie dele^uy,ilTenpartit:amp;fienreuint fie caßiUe, cm en France,dcuers le Roy;quile rcceut à trelgrandc ioyc.TQi^nd les certaines nouucllô fre le Prince dj fépandirent enEfpaigne,en Arragon,amp; au Royaume degt;rance,quelePrincedeGal-^l^quot;^ ‘*‘^ les vouloir remettre le Roy Dom Pierre au Royaume de Caftillc, fi en furent pluficurs

emcrueillez:amp;: en parlèrent en mainte manière. Les aucuns diloicnt quele Prince en Pjiyaume, nbsp;nbsp;treprenoit ce voyage par oggueil amp;nbsp;prcfomption,amp; qu il eitoit courrouce de rnonneui que mefiire Bertrand auoit eu de conquerre tout le Royaume de Caftille, au nom du RoyHenry,amp;: delefaireRoy. Les autres difoientque pitié amp;nbsp;raifon le mouuoitàçf que de vouloir aider au Roy 15omPietre remettre en fon heritage, car ce n’eftoitmis chofcraifonnablc d’vnBaftard tenir Royaume,ny auoir nom de Roy. Etainfi eftoient, parle monde,plufieurs Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers en tiiuerfes opinions. ToutesfoisleRoy

de Camille l’aj^riânt qu’il ne fc voufift nullement accorder ne compofer deuers le Prince,ne fes alliez filtre du i{eji car il eftoit,amp; vouloir eftre,fon bóvoifinamp;ami.Le Roy d’Arragon(qui moult raimoif) k d'^rra^m. ^^^ j^ temps pâlie il auoit trouué le Roy Dom Pietre moult hautain ) faïTeura que nul' lement#ie pour perdre grande partie de fon Royaume,!! ne fallier oit au coques le P®* ce,n’accorderoit au Roy Dom Wetrc:mais ouuriroit fon pays, pour laiffer paffer toutes manières de gés,quienEfpaignevoudroyentaller(tantde France,que d’ailleurs (à for aide amp;nbsp;confort: amp;nbsp;empefeheroit tous ceux,qui le voudroiêt greuer.Cc Roy d’Arrago# tint bien ce qu’il promeitau Roy Henry.Car(aulfi toft qu’il fceut,de vérité, quele Roy Dô Pietre eftoit aidé du Prince,^ que les Compaignies tendoient celle part) il fit dorre tous les pas d’Arragó,amp;iceux garder bien amp;nbsp;eftroitement : amp;nbsp;meit Gens- d’armes amp;nbsp;.

, amp;nbsp;guetteurs fur les môtaignes,amp; es deftroits de Cathelógne:fi que nul n’y pouuoitpaf' rm^^t^eT ^^^^^°^^^^t^^^?^^^* Mais les Compaignies trouuerent vn autre chemm: amp;nbsp;eurcuX ; Copai^niesà trop dcmaux amp;depouuretez,ainçois qu’ils peuffeig:iffir hors des dagers d’Arragô.ToU I leur retmr tesfois ils vindrcnt fur les marches de la Comté de Foix:amp;trouuerctledit pays dcfoix ! (i’^fiftigne en clos contre eux.Carlcdit Comte nullementnevouloitque telles gens entraffentenfi Aquitaine. terre.Si vindret nouuelles au Prince(t^n pour le temps fe tenoit à Bordeaux,amp;pendit,

amp; imaginoit nuit amp;nbsp;iour,comment à fon hóneur il pourroit fournir ce voyage) queecs Compaignons ne po*iuoicntpaffer,ne retourner en Aquitaine, amp;nbsp;que Icspas d’Arra-gon amp;rde Cathelongne eftoientdeuoyez amp;nbsp;clos,'amp; qu’iceux Compaignons eftoyenta l’entrée de la Comté dc Foix,nó pas trop à leur aife.Si fe douta ledit Prince,que IcRoy Henry SrleRoy d’Arragon neretiraffentpar aucune contrainte , ou par grans dons^ par promcffes,ccsGens-d’armes( qui eftoient bien douze mille, amp;nbsp;defquelsilcfperoit

/ehanchandes auoir confort)amp; qu’ils ne fuffent à l’encontre de luy.Si faduifa ledit Prince qu’illcur® au déliant des uêyeroitmcffirelehan Chandos,pour traiter aueceux,amp;lesretcnir:amp;qu’il cnuoyerû*t Compaignies, ^ulfi par-deuers le Comtc^e Foix,le priant, par amour, qu’il ne voufift faire contrat® aces Compaignics:ôr que tout le dommage, qu’ils feroient fur fa terre,il luy rendit mieux au double.Ccmeffage,à faire pour fon Seigneur,entreprintmeflîrcIehanCha-dos:amp; fe partit de Bordeaux : amp;nbsp;cheuaucha deuers la cité fd’Aft en Gafcôgne:amp;tatex-f/ï dot^^u'il ploiÿ paires iournées,qu’il vint en la Comté de Foix:ou il trouualedit Comte de Foix | nj faille nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d^bon accord:amp;: le laiffa paffer outre,parmi fon pays,paifîbl«ment.Si trouua les Coin-d’Auch. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paignies en vnpays,qu’on dit tBafclIc. Là traita il deux: amp;nbsp;exploita fibicn,qu’ils eurent

•[Lachaux dit ^ous en conuenant de feruir amp;nbsp;aider le Prince en ce voyage, parmi grand argent, quils leh^n chados ‘^^t’oientauoirdepreft:amp;toutccleuriuraleditmeffirelehanChandos. Sivintde-re- , afliureles Corn ^^^^deuersledit Comte de Foix:amp; luy pria, moult doucement, que ces gens (quie- 1 paignies. pour ftoi?ntauPrince)ilvoufiftfouffriramp;laifferpafferparvndcsbouts defaterre. Le Cote ƒ le voyage du (qui vouloit cftre aggreable à iccluy Prince,amp; qui efto^ fon hftne en aucune manière) Princedecal- pourluy complaireluy accorda:parmitant,qu’ils ne deuoient pointfairenul dômage i^'- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àluy,nyàfaterre.CequemenireIehanChâdosluy eut en conuenât:amp;cnuoya arriéré

vn fien Efeuy cr,amp; vn Heraut,deuers fes Côpaignies,amp; tout le traité qui eftoit cntreluy 1 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;l(^Côte de FoixtPuisfen retourna dcuers le Prince à Bordeaux,amp; là luy recorda tout |

fon

-ocr page 305-

DE F R 0 I S S À R t. •


27^


fon voyage,amp;cornmeft il auoit exploitéiLe Prince (qui le croyoit amp;aimpit)fe tintbicri nbsp;nbsp;nbsp;*

content de fon cxq71oit5amp; de fon voyageiEn t ce temps eftoit le Pririce en la droite fleur -j-yo, ƒ„;(,-ƒ( defaieuneflcramp;nefutoncqucslaflTénefaôuléfdepuisqtfilfeconflnença premieremét 1^66, à armer)de guerroyei*amp;: de tendre à tous baux faits- d’armes : amp;nbsp;encores à celle entre-prife dudit voya^ d’^fpaigÿc, amp;nbsp;de remettre en fon Royaume, par force d’armes, ce Roy chacé,honncur amp;nbsp;pitié k mouuoyentj6i en parloir fouuent àmèfsire lehan Chari • doSjamp;àmeflireThomasdenielletonlquieftoientles plus efpeciaux de fon Confeil) ■ en demandant qu’il leur enTembloitiCes deux Chcualicrs luy difoient bien. Monfei- ^®r^™ quot;^^ ' gneur,certes c’eftpius grade emprife,fans comparai fon,que ce ne fut debouterleRoy yf^^^^^^Jg DomPierre dehors de fon pays,caril eftoit hay de fcshommes:amp; tous le relenquiteht pheHaon^a» quandilcuidacftreaidéjOriouitamp;rpoiredeàprefcnttout^Royaumece BaftardRoy prineedeCal^ ^ toute entièrement a l’amour des N obles,dcs Prélats,amp; de tout le demourant:amp;ront les,{/ouf luyfai fait Roy:amp;parainfi le voudront tenir en celuy eftat:corgment qu’il foir. Si auez grand m^tuwwoneii meftier que vous ayez en voftrecompaignie grande foifondebons Gens-d^àrmes, amp;nbsp;d’Archers:car vous trouuerez bien à qui combattre quand vous viendreît en Efpaigne.

Si vous confeillons que vous rompiez lagreigneur partie de voftre vaiflelle amp;trefor (dont vous elles bien aifé maintenant) amp;nbsp;en faites monnoye, pour départir largement aux Compaignons,defquels vous ferez ferui en ce voyage,amp;qui pour l’amour de vou ƒ iront(carpour le Roy Dom Pierre n’en feront ils riens) amp;nbsp;fi enuoyez deuers le Roy vo-fttcpere,cnluy priant qult;^foyez aidé de’cent mille francs : que le Roy de France doit enuoycr en Angleterre dedans brief temps.Si prenez par tout finance,ou voift la pour rez trouuer amp;nbsp;auoir(car bien vous fera befoing)fans tailler voz hommes,ne voftre pays if Prince Je amp;nbsp;vous en ferez mieux aiméamp; ferui de tous. Ace côfeil,amp; plufieurs autres bôs amp;loyaux Glt;illesfatt- ha-que les Cheualiers luy donnèrent j fe tint le Prince de Galles :amp; fit rompre amp;briferlcs ^’'^■/^^ deux parts de favaiirclle(tant d’or que d’argent)amp; en fit faire amp;nbsp;forger monnoye,pour donner amp;nbsp;départir largement aux Copaignons; Auec ce,ilenuoya en Angleterre,par- ^„ ■J^a/e^Js deuers le Roy fon pere,pour impetrer les cent mille frâcs,dont ie parloyc ofes. Le Hoy caßiHe. * d’Angletcrrelquilêntoitalfezles befongnes du Prince fon fils) les luy accorda legere-nient:amp; en eferiuit au R oy de France,amp;luy en enuoya letrr es de quittance.Si furent les cent mille francs en telle façon delèirez aux gens du Prince,amp; départis à toutes manie resdeGens-d’armes. Vncfois eftoit en recreation le Prince deGalles enfa chambre, cnhcitéd’Angoulefme,auecplufieurs Cheualiers de Gafeongnc,dc Poiólou,amp; d’An-S^cterre;amp;bourdoitàeux,amp;euxàluy,deccvoyaged’Efpaigne,amp;fut du temps que ®effirclehan Chandos eftoit outre,apres les Compaignics c Sitejutna fon chef dèuers leSired’^P^j-gfj^.g^jyy jit.Sjfejj’y^lbj-ej-hjà quelle quantitéde gens pourriezvous blé feruirencevoyage?Le Seigneur d’Albreth fut toft appareillé de refpondre:amp;luy dit. Monfeigneur^fi ie vouloye prier tous mes amis(c’eft à dire tous mes féaux)i’auroye bié mille Lances,amp; toute ma terre gardée.Par mon chcf(dit le Princc)Sire d’Albrethjc’eft belle chop.Ht lors regarda fur le Seigneur de Phelleton,amp; fur aucuns Cheualiers d’An ^eterre;amp; leur dit,en Anglois.Par ma foy on doit bien aimer la terre,ou l’on a vn tel Ba romqui peut feruir fon Seigneur à mille Lances. Apres il retourna dcrecheffur le Sei-, gneur d‘Albreth:amp; di^de grande volonté Sire d’Albreth, i^cs retien tous. Ce fait aU nom de Dieu,Monfeigneur,ditle Sire d’Albreth.De cefte retenue dcut depuis aduenir grand méchefeomme vous orrez ça-auant en l’Hiftoirc.

Comment le Comte de Narbonne, le Senefibal de Toulduamp;è, ^ quelques autres^Seigneuri François,ayans a/faH^ certaines Compaignics ^venues au mandement du Prince t^Cal-^ les,furent déconfits près cMontaubansdr comment le Pape deffendit auxprifinniers, qfte ces Compaignics auoyeht lafehezßr leur Foy, âpres lefaicif-d’armes, de né leur payer aucune rançon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CCXXXIIII.

OR retournons nous aux Compaignies;qui f eftoient alliées amp;nbsp;accordées aüecq^ics le Prince.* Si vous dy qu’ils eurent moult de maux,ainçois qu’ils fuffent rentrez en la Principauté. (Xiand usfe vcirenthors des dangers de Cathelongneamp;d’Arragon*'^'’*’ ^^7*' ils fepartirent en trois routcS:amp;, par l’accord du Gomte^e Foix, du Comte d’Armi-gnac,amp; du Seigneur d’Albreth, l’vne des parties fen alla coftoyantFoix amp;TGulouze: l’autre,la Côté d’Armignac,amp; la tierce fé alla vers Albrcth.En la premiere route eftoit la plus grand’partie des Gafcons:amp; fen venoient ces Compaignons(quipouuoictlÂen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aa ij

-ocr page 306-

aSo


PREMIER VOLVME


cftrc cnuiró trois mille)parroutesamp;parcópa^nies(en l’vnetroiÄesjamp;en l’autre quatre cés)dlt;;uersrEucfchédcToulouze:amp; Mótauban. AdoncauoitvnChcualierde Frâcea Scnefchaidc Toulouse: qui fa^ipclioit Guy d’Azay.Qijand il entendit que ces Cópai-gnies approchoient5amp; chcuauchoiét en routes,amp;: nepouuoient eftre en lomme plus cis trois mille combattans(qui encore eftoiét foulez,mal arm^ amp;nbsp;n^l mptez,amp; pis chaul-• fez amp;habillez)fi dit qu’il ne vouloir pas querelles gens amuochaïTent Toulouze,ncle Royaume de Francc,pour eux rccouurer: amp;nbsp;dit qu'il iron au-deuant, amp;nbsp;qu’il les com-batroit au plaifir de Dieu.Si lignifia tantoft fon intention à iWonfcigneur Amoiy,Coni te de Narbonne,amp;auScnefchaldcCarcalfonne, amp;nbsp;àceluy deBeaucairc,amp;:à tousles Chcualiers3Efcuycrs,amp; Officiers delà enuiron,cn eux mandant amp;nbsp;requerât aide, pour eux aider à garder les frontifres,contre ces malles Compaignics.Tous ceux, qui mandez amp;nbsp;priez furent,obeyrent,amp; hafterent, amp;nbsp;vindrent, au plus toft qu’ils peurent, en la

citédeToulouze:amp;fctrouuer^‘itiufquesàcinq cens Lances,Chcualiers amp;Efcuyers

s’exilent rfti-re'^^uel^ues quot;vns des Com-fdi^nies.

■f Sala dit ar- amp;bienquatre milletribaux:amp;;fe meirenttous fur les champs, deuers Montauban,^ chieriamp;brin feptlieuës de Toulouze.Lespremicrs,qui venoyent,amp; venus eftoient,cheuauchoysut toufioursauant, attendant leurs compaignons. Quand le Comte de Narbonne^ meffire Guy d’Azay(qui fe faifoient fouuerains, amp;nbsp;meneurs de tous ces Gens-d’armes} Cenr/ès des lurent partis de la cité de Toulouze,ilsfen vindrent loger afficz près deMontauban:qui » Fran^eis du pour lors fc tenoit en l’obeyffance du Prince: amp;nbsp;en cftoit Capitaine pour lors vn Chc-CotedeFtarbo ualierjquifappelloir meffire lehan Cornes.Si’euuoycrentc^ Seigneurs deFrâcclcurs neiuf^uesprès Courcufs dèuant Montauban pour attraire hetrs quelques vns de ces Compaignons, Mentauba» eu qui y cftoicnt arriucz. amp;nbsp;fy tenoient,auecqucs meffire Robert Cem.Quand le Capital' ncdcMontauban entenditquelcsFrançoiseftoient venusàmainarméc,amp;àoft,cle' . uantfafortereffeffi fut émerueillé: pourtant que la terre eftoit du Prince. SivintauX I bailles de ladite fortereffe:amp;fit tant que par affeurance il parla aux Coureurs.amp;leuràe manda qui là les auoit euuoyez,amp; pourquoy ils fauâçoiét de courir fur la terre duPfin-cc:qui eftoitvoifine,amp;deuoiteftrc amie,aucclc corps duSeigneur,au RoyaumeS-’squot; Roy de France.Ceuxrcfpondircnt:amp;: dirent. Nousnefommesmiedc noz Seigneurs, qui cy nous ont enuoycz,chargez de vous redre de ce refponfe:mais, pour vous appai' fer,fi vous voulez venirjou enuoyer,par deuers no# Seigneurs, vous en aurez certaint refpôfe.OuyfditleCapitaincde Môtaubâ)Ie vous prie q vous vo’retrayezpar-deuers eux: amp;nbsp;leur dites qu’ils m’cnuoyentvnïaufconduitC par quoyie puiffeallcrà eux:ô^«' tourner arriere)ou qu’ils m’enuoyentoire tout pleinemétpourquoy,ny à quel filtre,ils me font gucrrc,car,fgic cuidoyc q ce fuft tout à certes, ie le fignifieroyc à Mô feign cut lcPrince:quiypouruoyeroitderemcde. Ceuxreïpondirent,Trcfvolontiers.Siretouf ncrent,amp; racomptcrent àlcurs Seigneurs toutes ces parollcs.Ccfaufconduirfutirapf' tre au nó demeffire Ieha,amp; aportéàMontaubâ.Adóc fc partitluy cinquiefme, tatf^' , Prepesdu Ca lcfn^t:amp;vint aulogis des deïTufdits Fràçois:amp;trouualefdits Scigneurs:qui eftoiettous ; fit^ne deMen appareillez de le rcccuoir:amp;aduifez de luy rcfp0dre.il les falua:amp; ils Iuy rédirét fon^' tauban er du lut.Puis leur demada à quelle caufe ils auoiét enuoié courir,à main armée, par-deuätfa Cemte z/ezzd,#forterefle:qui fe tenoit de Monfeigneur le Prince.Ils refpondirét.Nous ne voulons nul bonefurla rai lemêt enuahirperfonnem^faire guerre:mais nous voulôs noz ennemis chacer, oiiquî fendes ceur/es les fauons.Et qui fontvoz ennemis? amp;là Quilsfonr?ditleCheualier. OunomdeDiru prece entes, nbsp;^fclponditle Côte de Narbonne)ils font dedans Montaubanamp; font robeurs amp;nbsp;piHc^ qui ont durement couru fur le Royaume de Frace.Et auffi,mcffire lehan,fe vous efticz

• biê «ourtois à voz voifins,vous ne les deuriez mie fouftenir à pilleramp; à rober les pourcs

g€s,fans nul tiltrc,carpartel filtre fémouuerét les haines enfteles Seigneurs.Silesmet tez hors de voftre fortcrelfczou autremét vous n’eftes mie ami au Roy, ny au Royaume de France. S eigneurs(relpondit le Capitaine ) il eft vérité qu’il y a G ens-d armes dedas ma garnifon,quc Monfeigneur le Prince a mâdez,amp; les retient pour luy. Si ne fuis mie cofcillé d’eux faire partir fi foudainemet: amp;,fils vous ont fait aucun déplaifir,ic ne voy mie qui vous en face droit, car ce font Gens-d’armes, il leur conuient viurefainfi quils ont accouftumé)amp; fur le Royaume de Frace, amp;nbsp;fur le Prince.*Dont rcfpondirétle Sirç de,Narbonne amp;nbsp;meffire Guyid’Azay:amp; dirent; Ce font Gens-d’armes,tels,quels: qui ne fauent viure,fors de pillage amp;nbsp;robcrie,amp; qui mal-courtoifement ont cheuauchelur • noz mettcs,fi le compareront:fc nous les pouuons aux châps tenir, car ils ont ars,prins | • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;^illé3amp;faitmoutdemauXjCnlaScncfchauchéedcToulou2c:dótlesplaintcsfontvc' J

-ocr page 307-

nues à noüs,amp;:,fe nousftur fouffrions de faire, nous feriós traiftres chdcrsfl Roy noftfè Scigneur:qui icy nous a eftablis pour garder fa terre.Si leur dites,de par nous,ainfi,car puis que nous fauons ou ils loger,nous les tröuucrós,car if nous feA_amendé: ou il nous couftera encore plus.Âutre refpófe ne peut auoir lors le Capitaine de Mótauban:amp; fen partit mabcôtenE^i’eujeamp;d^ que ià,pour les menaces deux,il nebriferoitfonintentió. üifen retourna:amp;recorda ai^ Compaign«is toutes les paroUes, que vous auez ouies. « Qj^and les Copaignons entendirent ces nouuelles, ils ne furent mie bien affeurez, car ils n’eftoient pas à icu partiTontre les Francois,fi fe tindrét fur leur gardejaü mieux que ils peurent. Or aduint que droit au cinquiefmc iour,apres que ces parolies eurent efté dires,meflire Perducas d’Albrcthjà tout vne grade route de Compaignons, deutpalTer parMontauban5carlepairageeftoitlà,pourentrer en la P«incipautc. Sile fit fatioirà ceuxdelavillCi Quand meffire Robert Cem amp;nbsp;les autres Compaignons, quilàfete-noyent pour enclos, entendirent ces nouuelles, fi en fuient moult réiouis. Sifignifie-renttoutfecrettementlaconuiue des François audit Perducas,amp; commentilslcsa-uoyentlàafliegez3amp;lesmenaçoientdurementîamp;auifi quels gens ils eftoyent, Sequels Capitainesilsaüoient; Quand melfirePcrdueas d’Albreth entendit ce,fi n’en fut de nens effroyé:ains recueillit fes copaignons de tous lez:amp; fen vint bouter dedans Mot- Perjueäs d’Al taubanzou il fut receu à grand’ioye. Qpand ils furent là venus,ils deuiferent erifcmbl^«^^’^ renferct comment ils fe pourroyent maintenir : amp;nbsp;furent d’accord que le lendemain ils farme- c-tpai^nom rayent,amp; iroyent hors de|a ville;amp;faddreccroiét vers les Frâçois, Sr les pricroyét que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘quot;’“

paifiblementils les laiffairentpafTcrAquot;,l’iis ne vouloient à ce eondcfecndrc,amp;^uc com battre les conucniftjilsfaduenturoyent àleürpouuoil. Toutainfi, comme ils ordon-nerent,ils fircnt: amp;nbsp;le lendemain farinèrent, amp;: firent fonner leurs trompettes, amp;nbsp;montèrent à cheual,amp; hfirent hors de Montaüban;amp;iàeftoient tous les François,pour l’ef-froy qu’ils auoient ouy amp;nbsp;veil,tous rangez amp;nbsp;mis deuant ladite ville de Montauban: amp;nbsp;ne pounoient paffer ces Compaignies, fors due parmi eux. A donc femeir ent,deuant, Perdueas d’Albreth Si mcfTif^Robert Çem ? amp;t vindrent demander à parlementer aux François,amp;Iesprief qu’onjes lailfaft paifiblcmctpaflcr. Mais les Seigneurs leur enuoie rent dire,qu’ilsn’auoient cure dg leur parlement,^ qu’ils ne pafferoyentpoint,fors par-miles pointes de leurs glaiucs ôi dolents cfpées: amp;nbsp;écricrent tantoft leur cry:amp;dirent. , —. Auanr,auant,à ces t)illars:qui robent amp;nbsp;pillent le môde,amp; viuent fur chacun,fans caufe nbsp;nbsp;çopatgniei

« uns raifon.Qipand ces Compaignons veircnt ce,amp;quc c eftoit a certes que cobattre ^^^^^^^„^ les conuenoit,ou mourir illeçqucs à hontc,fi dâbendirent de leurs chenaux,amp;fG range p^fpage^fint tent ie ordonnèrent tous à pié., amp;nbsp;attendirent les François : qui vendront fur eux moult a^ailliespar lej, hardiment:amp; fe meirent auffijous à pié, deuant eux.Là comencerent à traire,à lancer, Français ducn amp;àchacerles vnsles autres,amp;;dôner grans coups amp;nbsp;apperts:amp;y en eut plufieurs abba- te^eP/arbone: tus des vns amp;nbsp;des autres.Là eut grand’ bataille, forte amp;nbsp;dure,amp; bien cübattuc,amp; maint appertife d’armes faite,amp;: maint Cheualiçr amp;EfGuyer renuerfé par terre/Foutesfois les François eftoient trop plus que les Cópaignics,amp; bien deux cotre vn.Si n’auoient miê paounains reboutérent à ce commencement,par bien combattre,les Copaigniesbien suant,amp; iufques au dedans des barrières*Là eut,au rentrer,maint homme mis àmprft^

3 niéchef:amp; euffent eu les Cópaignós fort temps, fi ce n’eu# efté le Capitaine de ladite ville: qui fît armer toutes gertSjSlt;:tômmaridà,eftroitcment,que chacun,à fon loyal pou-uoif,àidaft aux Comjiaignies,qui eftoient des gens au Prince.Lors farmerêt ceux de la ville,amp;femeirent en arroy auec les Cöp'aignies,amp;feboutefent en écarmôuche,amp;:mef- te càpîtaiae mement les fernes de la ville monieret en leurs logis,amp; en folliers,pourüeus^e partes de M^rauhän Se de cailloux,amp;commeÂccrent à getter fur les François,fi fort Se firoidement,qu’ilv~ ^ ‘^‘^^ ^‘^“^ ftoient tous embefongnez d’eux target,pour le get de picrres5Ôô en bleecrehtplufieurs, ^‘df fi‘:^»rent amp;nbsp;les firet reculer.Pont f alfeurerét lcsCópaignics(qui furet grand téps en grand peril) ^^ Copc.i^nut amp;criuahirentficrenicnt lesFtançois .Et vous dy qu’il y eutlà fait autant d’appertifes d'arines,deprinfes,amp; de récouffes,qu’on en auoit veu long temps faire,car les Compai gnies n’eftoientqu’vn petit,au regard des François, fi fe penoit chacun de bien faire là befongne,^ reboUtereSt leurs ennemis,par force d’armes,tout aü dehors delgvilleæt tesonr^desre aduintadone,ce pendantqu’onfe combattait, qu’vue gputc de Compaignies (quelc fgt;*^d,etdHtres Bourg deBretuéil amp;nbsp;Naudô de ßagerant mçnoy cr,amp; en laquelle route eftoiêt bié qua-tre cés cóbattans)fe bouterctaur derrière,en la ville,amp;auoiêt cheuauché toute la nuit, Ci^^^f en grand nafte,pour cftrelajcar on leur aqqie .donne a entédre que les Frâçois aullicne •

-ocr page 308-

PREMIER VOLVME

282

Decoßturt Ju ^^'^S^^^'’’^^ ^ompaignons de Montauban. Là eut de rcchcfgffindhutin,amp; furent!^ Comte Je^/var F’^^^Çois par ces nouuelles gens fièrement affaillis amp;nbsp;combattus;amp; durèrent ces baran-bonne et autres ^^^ ^‘^^ heure de tierc?,iufqucs* heure de baffe nonne. Finalement les François furent Françiis, par déconfits,amp; mis cn ch ace, amp;nbsp;ceux bien heureux,qui peurent monter à chenal,amp;pcuret ^uel^ues Corn- partir,amp;allerlcur voyage.Là furent prins le Comte de NauJ^ôncf meflire Guy d’AzaV, pai^met ,prtf le Comte d’Vzes,lc Sire de Môtmorillon,l^cncfchal de^arcanonnc,le Senefchal de Montauban Bcaucaire,amp; plus de cent Cheualiers,que de France,que de Prouéce,que des marches conTture'fu^' ^^ 1^ enuiron,amp; maints Efeuyers riches,amp; maint home ri clic dcToulouzc amp;c de Mot' tetoußoursen pcfiicr;amp;rencorescuffcntilsplusprins , filsculfcntchacé,mais ils n'eftoientqu’vnpen l'an 1^66. de gcns,mal-montez,finefoferentaduenturerplus auant: amp;fe tindrent à ce qu’ilseu* f Lachaux dit rent.Cefte écarmouché futf Montauban,lat vigile N offre-dame en Aouft,l’an de gra-tcj(come touf. ce mil trois cens foixantefix. Apres la déconfiture amp;nbsp;prinfe deflufdite, lefdits Perducas M)de La- । d’Albreth,mcffîrc Robert Cegi,meflire lehan Comes,le Bourg de Bretueil, Naudon bert ^cnit ‘^®®^gtirant,amp;leurs routes, départirent leur butin, amp;nbsp;tout leur gaing:dont ils eurent Ichan triuct gr3tidcfoifon.Et àtous ccux,quiprifonniers auoienr,ils leur dcmouroyent:amp;cnpoU' Robert dau uoient faire leur profit,amp;rançonner ou quitter,f ils vouloicnt:dont ils leur firent bon* beterre Ic nbsp;nbsp;ne compaignie: amp;nbsp;les rançonnèrent moult courtoifemcnt,chacun félon fon eftatS^âf

bourg,c^'^■. Tairc:amp; encores le firent de tant plus doucemcnt,que cefte aduenture leur eftoit fortu-neufement venu e,par beaux faits d’armes:amp; ceux,qui furent reccus fur leur foy,f en âl-lcrcnt:amp;leur donnèrent terme d’apporter leurS rançons àBo«deaux,ouailleurSjOubon leur femSla.Si f en partit chacun^reuint en foft pays:amp; les Compaignons f en allèrent deuers le Prince,qui les receut ioycuftment:amp; les enuoya t loger en vnc marchefqu’o appelle Bafclle)cntrc les montaignes.Or vous diray qu’il aduint de cefte befongne,^’ t^^ ^^*'* quot;“^ comment le Cote deNarbônc,lc Senefchal de Toulouzc,amp; les autres(qui au oient elf é fleJemieclau ’^®tiçonnc2,amp;rcccus fur leur foy)firent,amp; payerét.En cetemps rcgnoitlcPape Vrbain Jet^me^^Joute cinquicfmc,qui tant hayoit ces manières de gens, que plus ne pouuoit:amp;lesauoitde ^u’il nj faille grand temps excommuniez,pourlcs villains faits,quïls faifoient. Quand il fut inform vu autre met mé decefteiournéc,amp; comment,enbienfaifantà fon entente, le Comte cJ^Narbon-^ue Bafclle. ne amp;nbsp;les autres auoiét efté ruez ius,fi en fut mout fort courroucé;amp; ce foufFnt,tât qu’ils Car lech.iji. furêt mis à finâce,amp;reuenus en leurs maifôns:amp;alo-ft leur mâda,par mots expres,amp;leut deffcndit eftroitcmêt,que de leurs râçons ils ne payaflent rié:amp; les difpéfa amp;abfolutdc Jela' '”^^'’' Icurfoy.Ainfi furêt quittes ces Scigncqjs,CheuaIicrs amp;nbsp;Efcuycrs,qui auoiét eftéprins? mififnL^c7- ^ Montauban:amp; noferentpafler le cómandemetdu Pape. Si vint à aucuns bien à point te Je Foix,et à ^ ^ux côpaignies moult mahqui fattendoienebien d’auoif argcnt(amp;le cuidoientauoif ^uel propos les pour faire leurs befbngnes,amp;eux monter amp;nbsp;appareiller,ainfî que Compaignos de guet eneiifl Htirtz^ re fhabillent,quand ils ont largement dequoy)amp;ils n’eurent riens.Si leur vint à motif pourlesji re- grand contraire cefte ordonnance du Papefeomme dit eft)amp; f en complaignircnt,p^s **’*'^’*’ pluficurs fois,àmefsirc lehan Chandos:qui eftoit Conncftablc d’Aquitaine, amp;nbsp;regard auoit,par droit d’armes,fur telles bcfôgnes:mais il dilfimuloit êuerseux, au mieuxçn^ pquuoit:pourtant qu’il fauoit voirement que le Pape les cxcómunioit,amp; que leurddts ireftats tournoient à pillcrie.Et me femble qu’ils n cn eurent onc-puis autre chofe.

CümmentypeKda/il ^ue le Privée ele Galles préparait fi» vaj/age de Cafitdeße Pay de MaiSet-tpste vi»t à refuge à luy, contre le Roy d’Jjrrago» : (^ comment ledit Prince mécantt^f'^ le Seigneur d't^ litre th. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. c c x X x y.

• nbsp;nbsp;-v T®us parlerons du Prince de Galles,amp; approcherons fon voyage, amp;nbsp;vous compte* 1rons comment il perfeuera.Premierement(fi-comme deffus eft dit) il fit tant, qu il eut toutes ces Compaignies,de fon accord:ou il y auoit bien douze mille combattans, amp;nbsp;moult luy confièrent à retenir;amp; encorcs)quand il les eut)il les fouftint à fcs fraiz amp;à ^^5 gagcs,auantqu’ilpartift delà Principauté,desrifrue d’Aouft,iufqucsàrentréedeFe fce pacage uriei.Auec tout ce ledit Prince receuoit toutes manières de Gens-d’armes, t ou illes efoit corrompu pouuoitauoir.Du Royaume de France n’en eut ils nuis. Car tous fe retrayoient deuers , encefie forte jg Roy Henry, pour l’amour des alliances,qui eftoient entre le Roy,leur Seigneur, amp;nbsp;le °^ * a^uoir*^ Roy Henry:amp;encores cutlc Roy Henry aucuns des compaignes:qui eftoientBretons du royaume f^^toraWes àmefsircBertrand du Guefelin ;defqucls meffire Bertrand deBrudes,A-de France amp;nbsp;laindeS.Pol,GuillaumcdeBrueix,amp; Alain delaGouucttc,cftoiêt Capitaines.Sieuft d’aillcSrs. nbsp;nbsp;bicAu ledit Prince encores plus de Gens-d’armes cftrangcrs(cóc Flamans,Allemâs amp;nbsp;• “ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bra-

-ocr page 309-

DE FROISSART. ^ a^j •

Brabançons)^! cuft voulu: mais il en fenuoyaairez:amp; eut plus cher à prendre fes féaux Et tous fe rede la Principauté,que les cftrangers.AulTi il luy vînt vn ^rand cohort dAngleterre:car rrayoiét^f. quandleRoy fonper^veitque ce voyage Te fcroir, il donna congé à fon fils,Monfei-gneur lehan Duc de Lcnclaftre,de venir veoir le Prince de Galles,à vue grand’quanti- cen^tn té de G es d'armftx’Ätaflawoir quatre cens Hommes-d’armes,amp; quatre cens Archers.

Doneques,quand les nouueljes vindrent ail Prince que fon frere deuoit venir, il en eut • tnoultgrand’ioyc;amp; ford^afur ce.En ce téps vint dcucrsle Prince, en la cité de Bor- ^murt du dcaux, meflire lames Roy de Maillorque. Ainfi fe faifoit il appeler: combien qu’il n y ro I«*«»« «» euft riens:car le Roy d’Arragon le tenoit, fur luy de force: amp;nbsp;auoitic Pcre dudit Roy de y^ttf^^f Mar Maillorque fait mourir en prifon, en vnc cité d’Arragon: mi’on dit Bareelonne, t Par- quot;’■f“G'* ^nr-quoy cedit Roy Iames,pour contreuenger la mort de fon pere,^ rccouurcr fon hérita- ^ ^^^^ ^. ^^ ge,eftoit parti du Royaume de Naples: duquel il auoit la Roync à femme pourle téps. rocJetelsEx? Auquel Roy de Maillorque fit grand’ fefte le Prince de4jalles:amp; le coniouit amp;nbsp;côforta y,,e ntus pour doucemcntamp; grandemét:amp;(quandil luy eut ouy recorder toutes les faifons,pourquoy ront voir com-ileftoitlà venu,amp; à quelle caufe le Roy d’Arragon luy fit,amp; faifoit,tort,amp; luy tenoit fon »’^«t ce paj/a-bcritage,amp;auGitfaitmourir fonpcrc)filuy dit le Prince. Sire Roy, ie vous promets cnamp;^^fi^‘^ impair loyauté,quc,nous feuenus d’Efpaignc,nous entendrons,à vous remettre en voftre herij'^^ * ^‘/'^'^ ^agc de Maillorque,ou par traité,ou par force. Ces promclfes picurêt moult audit R oy^ parfait filon la Si fc tint deicz le Prince en la cité de Bordeaux, en attendant le departement, ainfi que chaux cr l’hi les autrcs:amp; luy faifoit ledit Prince,par honneur la plus grand’ deliurancc qu’il pouuoit: floire dt A'4-pourtant qu'il eftoit lointain Si eftranger. Si riauoit mjc fes finances à fon aife.^Tous les fitt. tours venoient plaintes, audit Prince, de ces Compaignics, qui faifoient tous les maux du monde aux hommes amp;nbsp;aux femmes, au pays ou ils conuerfoient: amp;vcifrent volontiers ceux des marches, ou ces gens fe tcnoient que le Prince auançaft fon voyage: amp;nbsp;il en eftoit en grand’volonté:mais on luy confcilloit qu’il laiflaft paflcrlc Noehà ce qu’il n’eufti’Yucr furie dos. A ce confeil fcnclinoit alfez le Princc:pourtant que Madame la Princcirc,/âfemme,eftoit durement enccinte,amp; auffi moult tendre amp;nbsp;éplouréc du de-partement^efonmari. Sieuftledit Prince volontiers veu qu’elle fuft accouchée, a-uant fon département: amp;nbsp;la Prineelfe euft volontiers veu que fon mari fuft demouré.

Entandis fc faifoient amp;nbsp;ordonnoiAt toufîours grans pourueances amp;nbsp;grolTcs: qui trop fort leur befongnoient: car ils deuoicnt entrer en vn pays, ou ils en trouueroientbicn P^dt.Pendant que le feioürfe faifoit à Bordcau^amp;que tout le païs eftoit plein de Ges-warmes, eurent le Prince amp;nbsp;fes gens pluficurs confeilsamp; confultatiôs cnfemble:amp; m’eft ^Wuis que le Site d’Albrcth fut contrcmandé,amp; fes mille Lane«: amp;nbsp;luy eferiuit ledit Prince,par le confeil de ces hommes,ainfi. Sire d’Albreth,Comme ainfi foit que de no- ^^ ^^ ûre Volonté libérale vous ayons rctenu,pour nous feruir à mille Lances,au voyage qüe ^^^(quot;„J^^f' nous tendons par la grâce de Dieu entreprêdrc,amp; briéuement paracheuer, après auoir ^„^^^ 1, p^-„^^ confideré noz befongnes, amp;nbsp;les fraiz amp;nbsp;delpcns que nous àuons tant par les eftrangers àe Galleien le qui fe font boutez en noftre feruice, comme par les gens des Compaignics (defquels le sire d’AU ret-nombre eft fi grand,que ne les voulons pas lailfer derricrc,pour les perils qui f en poudroient cnfuyuir)t amp;nbsp;qu’il conuicnt pluficurs de noz féaux dcmourcr,àfin que noftre» terre en foit gardée. Pour ces caufcs a cfté, amp;nbsp;eft ördóné p?r noftre Confeil, qu’en ce t ^•lt;»r ffl‘ voyage vous nous feruircz(commc vous y eftes eferit) à deux cens Lances^ S i lés vueil- ^^quot;’'^ toute cor lez trier,Omettre hors des autres: amp;nbsp;le demourant laiffcz faire leur exploit, amp;nbsp;leur pro- /’‘‘''‘*‘ i 1 i • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uant,nousla

nr. uicu loit garde de vous. Efcript a Bordeaux, le huitième lour de Décembre. Ces „jj redrecceau lettres, fecllées du grand fed du Prince de Galles, furent enuoyées au Sire d Albfcth: ßs de hauteur qui fe tenoit en fon pays, amp;nbsp;cntendoit fort à faire fes pourueances amp;nbsp;appareiller: car CÂl ƒ eßat aucune-difoit,deiour eniour,quc le Prince deuoit partir. Quand il veit ces lettres que le Prin- met aidez^par celuycnuoyoit,illes ouurit3enpenfant3amp;lesleutpâr deux fois pour mieux les enten- labneueßbfla dre: car il fut de CC3 qu’il trouua dedans, moult émcrueillé: amp;nbsp;ne fe pouuoit auoir, tant ‘^^ ^ “ chaux fort eftoit il courroucé) amp;nbsp;difoit ainfi. Comment? Monfeigneur le Prince de Galles fc truffe amp;nbsp;gabbe de moy: (juand il veut que ie donne congé à huit cens Lances, Cheua-licrs amp;nbsp;Efcuycrs: lefquels à fon commandement i’ay tous retenus, amp;nbsp;leur ay brifé leur profit a faire en pluficurs manières. Adonc,en fon courrdlix,Ic Sire d’Albreth deraan- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

datantoft vnClerc: amp;nbsp;ilvint : 5r,quand il fut venu,il luy dit. Efcriucz:amp; le Clerc eferi- ^^f^^'^^ uit ( ainfi que le Sire d Albreth luy dcuifoit.) Cher Sire, ie fuis grandement émcrueillé p/,^^g ^^ ç^i^ des lettres, que mauez enuoyées: amp;nbsp;ne fay raie bonnement, amp;nbsp;ne trouuc cnmoyc8n-/«^ nbsp;nbsp;•

aa iüj

-ocr page 310-

• 2§4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

fciljCoinlTEicht fur cc ic vous en doy, ne fache refpondre car il in?*tourne à grand prejudice, amp;nbsp;à grand blafte, amp;nbsp;à tous mes hommes aulfi: Icfqucls, à voftre ordonnance amp;nbsp;commandcment,i’auoye retenus, amp;nbsp;qui font tous appareillez devons faire leinice: ^ leur ay détourné à faire leur profit ailleurs, en pluficurs eftats:car les aucuns eftoient meus amp;nbsp;ordonnez d’aller outre mer,cnFruce,en ConftantifiopJe^u ®n Hierufalé:ainn • que tous Gheualiers,quifc défirent aduanÆr. Si leur vici^ à grand merueille amp;dépbi' fance,de ce qu’ils font boutez derrierc:amp;font tous émerucillezfcômeauffi fuis ic; de ce qu’ils font ainfi boutez derrière,amp; en quelle manière ie le puis auoir déferui. Cher Sire, f La chaux plaife vousfauoir qienefauroyet fcurcrles vns des autres.lefuis le pire, amp;nbsp;le moindre métrant eeße tousjamp;J faucûs y vont,tous irons;ce fay ie bien.Dieu vous, ait en fa fainte garde. Eferit, lettre toute au Quand le Princc de Caftes eut ouy cefte refponfe, fi. la tint à moult prefomptueu-lo»X’ quot;^fi ^‘ ^^ fc:ôr aufli firent aucuns de fon Confeil, des Cheualiers d’Angleterre, qui là eftoient. Si ui^fl i^’tiris nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^Princelatefte:amp;ditei^nglois (fi-cómeadonciefuinformé: cari’eftoyclors

l^ur choifu, ^ Bordcaux)Le Sire d’Arbreth eftvn grand maiftre en mon pays: quand il veutbrifo tricr(«wwe il l’ordonnance de mon Confeil: mais par Dieu il n’en ira pas ainfi qu’il penfe.Or demeu-aditenl’autre te fil vcut:car fans fcs mille Lances ferons nousle voyagc:fi Dieu plaift. Adoneques lettre ) er fe- parlèrent aucuns Cheualiers d’Anglcterrc,qui là eftoient:amp; dirent. Monfeigneur,voiis F““ • ^!^quot;i^, cognoiffez petitement la penfée desGafcons,amp; comment ils foutrecuident,amp; nous ai' ernter tl a ej e j^jgj^j pg^^^ g^ p^.^ Qj^f ainré du temps paffé. Ne vous fouuient il pas comment grandc-^^ecor**^ p nbsp;nbsp;nbsp;ment ils fe vouloient iadis porter encontre voîis,cn la cité da Bordeaux, quand le Roy

approprie' lohan dfFrance y futpremierer^êt amené? IlsMifoient, amp;nbsp;maintenoient tout notoire' «MX petits en- mcnt,quejgt;areux,amp; par leur ctnprifc,vousauicz fait le voyagc,amp;prinslc Roy döFtafl' fans,^uand on cc:amp;L bien fut apparent qu’ils voulurent fe porter outre: car vous fuftes en grans traites lesfipare d'a~ contre eux, plus de quatre mois, ainçois qn’ils voufiflentconfcntir que ledit Roy alhH uec leurs mur- en Angleterre. amp;nbsp;leur conuint premièrement fatisfaire à leur volôté, pour eux tenir en amour.Sur ces parolles fe teut le Prince:mais pourcc rien penfa il moins*Et veezey fdt ui^*'* nbsp;nbsp;* mcntlaprcmiercfondationdelahaincquifutcntrelePrincedeGaHesamp;leSircd’Al'

breth:amp; fut adonc le Sire d’Albreth en grand perihear le Princc eftoit grat,^ amp;nbsp;haut de courage,amp; cruel en fon hayr:amp;vouloit(fuftà tort, ou à droit) que tous Seigneurs (a**f' quels il pouuoit commander) tcinffentdeluy. Mj(slc Comte d’A rmignac (qui cRoit oncle dudit Seigneur d’Albreth) fut informé de ces nouuellcs entre le Prince, fon Seigneur,amp; fon neueu le Seigneur d’Albrÿh. Si vint à Bordeaux,dcuers le Princc amp;mefii' rc lehan Châdos amp;nbsp;mcffircThomas de Phcllctoli (par le confeil dcfquels ledit Frfoi^’ faifoit amp;nbsp;ouuroit tou^ amp;nbsp;emmoy enna fi bien fcs parties,quc le Prince fe teut amp;nbsp;appai^ Toutesfois Ic Sire d’Albreth ne fut efeript qu’à deux cens Lances: dont il rieft oit mi-plus ioyeux: riauffi n’eftoient fcs gens: n’oneques-puis riaimerent le Princc, tant coiH' ment ils faifoient deuant.Si leur côuint porter amp;nbsp;paffer leur cnnuy-,au mieux qu’ils p-“' rent: car ils rien eurent adonc autre chofe.

De la natiuité de Riehard,fb du Prittee de Gaffes: de la vefitièdu Due de laftclapre,ßgt;^ • frere,ßour l’aeompaigner e» fou voyage:de laprati/^ue qu’il eut de-rechef auCe le X9J^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7(auarre,pour l'affeur^ce defou pafage:(^ commeut Bertraud du Guefcliu retourné PaydeduRoyP/euryt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccxxxvi.

TAnt fut demené le temps, cil faifant les Pourucances dudit Princc, amp;nbsp;en atten^^*^^ la vcpue dudit Duc de Lanclaftrc, que Madame la Princeffe trauailla, ô^fedririta, • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par te grace de Dieu, d’vn beau fils:qui fut né le lourde l’Apj^rition des trois Roys/ii

À ma mtde.

■[!^iifttt^6y tlt;:cllcannéc,parvnMercrcdy, amp;nbsp;vint celuy enfant fur terr^à heure dctierce,ouenui-ron.Dequoy le Princc amp;nbsp;tous fes gens furent moult réiouys.Si fut baptifé,le Vendredy enfuyuanr,à heure de haute nonne, dedans les Sainds fons de l’eglife Sainâ-AndnçU) en la cité de Bordeaux: amp;nbsp;le Baptifal’Archcucfquc dudit lieu: amp;nbsp;le tint fur les fons 1E-uefque d’Agen en Agcnois,amp; IcRoy de Maillorque:amp; eut à nom celuy enfant Richard: amp;nbsp;fut depuis Roy d’Angleterre: fi-comme vous orrez cnfuyu|nt, en l’Hiftoire. LeDi-menche aprcs,heurc de prime,fe partit de Bordeaux ledit Princc,en trefgrand arroy:^ toutes manières de Gens-d’a»mes,quilà feiournoient, auffi : mais la grcigncurc partie Bordeaux pour de fon oft eftoit ia paffée, amp;: logée cnuiron la cité d’Aft en Gafeongne/Si vint le Prince, fon î,,7.f/^« le Dimcnchc au fon, en cellcditc cité: amp;nbsp;là fe logea, amp;fciourna par trois iours. Caron cafUe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Inédit que fon frère, le Duc de Lanclaftrc venoit, amp;nbsp;qu’il eftoit paffé (il y auoir q^ ^^^®

le Vrinee de Galles part de

-ocr page 311-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;285

iours (amp; arrivé en Bretagne,à Sainft-Matthieu-de-fine-poterne, amp;nbsp;venu» Nantes^ou leDuc de Bretaigne l’auoit grandement feftoyé amp;nbsp;coniouy.Depuis exploita tantledit de Lanclaftre, qu’il cheuauchaparmi Poitou Ôf XaindQpge, amp;nbsp;v^it à Blaye, amp;nbsp;làpafla la riuicrc de Gironde#^: arnua furie quay àBordeanx.Si vint àl’Abbayc de Sainôt-An-drieu:ou la Princefle mfoit:oui le coniouit ioyeufement5amp;toutes les Dames amp;nbsp;Damoi-fellcs5qui là clloient. A cciourleDuc de L^nclaftrc ne voulut gueresdemourer, ne fe- ^ff’ixf^ iourner à Bordeaux: mais prilt congé de fa iœur la Princcfle,amp; fe partit à toute fa Com nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lancU

paignie;amp; cheuaucha tant ^uil vint en la cité d’Affou il trouualedit Prince de Galles, ^d^^ kprinn fon frere. Siféiouyrent grandement: car moult fentfaimoient.Là eut moult grandes ^eG’illes,enla approches d’amour entre eux fleurs gens. AlTeztoft apres quclc Duc de Lanclaftrc ‘utile d’^/f en furlà venu,vint le Comte de Foix:qui fit grand’ chcrc;amp; gr^nd’rcuercncc de bras amp;nbsp;de Caßfin^ne. femblant,audit Prince, amp;nbsp;à fon frcrc:amp; l’offrit du tout à leur commandement,Le Prin-cc(qui fauoit bien honnorcr tous Seigneurs,chacun félon ce qu’il cftoit)rhonnoragrâ-dcmcnt:amp;lemcrciamoultdecc quilleseftoit venu vÂ)ir: amp;,apresilluy chargeafon pays,amp; le pria qu’il voufift edre fongueux delegarderiufqucs àfonretour. Le Comte leluy accordaioyeufement amp;nbsp;volonticrs:amp; fur ce fcn retourna ledit Cote en fon pays, tjuandiJ eut prins congé:amp;le Prince amp;nbsp;le Duc de Lanclaftre demourerent encores en la ville d’Afi, efians tous leurs gens efpars enuiron le pays, amp;: à l’entrée des ports amp;dcs^ pavages de Nauarrc,Car point encores ne fauoient, de vérité, filspafTcroient ou non, amp;file RoydeNauarreleurouuriroit le.pafrage: combien qu’il le leur euft en conue-nancc;car renommée couroit commui^‘mcnt parmi tout l’oft, que dcnouuc^il eftoit compofé amp;nbsp;accordé au Roy Henry : dont le Prince, amp;nbsp;fon confeil, eftoit moult émer-ueillé,amp;le Roy DomPietre moult melancolieux. Or aduint( pendant ce qu’ils fe- p^nß de ^wl-lournerent là, amp;nbsp;que ces parollcs couroient) que meftire Hue de Caurellee amp;nbsp;fes ^ueif/laces du gens Approchèrent de Nauarre: amp;nbsp;prindrentlacitéde Mirande amp;la ville du Pont- K^y de y^diiar la-Royne: dont tout le pays fut durement effroyé: amp;nbsp;en vindrent les nouuelles iufques re,délayant de auRoy de Nauarre. Quand il entendit que les Compaignies vouloient entrer par for- o^nrir faffame ce en fon pays, fi fut moult fort courroucé: amp;:cfcriuit tout le fait au Prince. Le Prince ^fi^f i^J^j~ fen paffa a^ez briéuement: pourtant que le Roy de Nauarre (ce luy fcmbloit) ne te- capitaines d» ^^0« pas bien au Roy DomPietre, joutes fes conuenances. Si luy eferiuit ledit Prince, Prince de cal-4« il veinft,ou enuoyaft,f exeufer des parollcs,qu’on luy mettoit à fus. Car les gens di- les.

foicnt notoirement,qu’il feftoit tourné deuers le Roy Henry.Quandle Roy de Nauar-re entendit ce qu’on luy mettoit à fus de trahifo*, il fut plus courroucé que deuant. Si enuoya vn appert cheualier deuers le Prince:lequcl on nommoit mclTire Martin de Kare. Celuy vint en la cité d’Aft, exeufer le Roy de Nauarre: amp;nbsp;parlementa tellement amp;nbsp;fi Sagement audit Prince ,que le Prince f’appaifa:parmi tant qu’il deuoit retourner en Na uarre, deuers fon Seigneur le Roy : amp;nbsp;le deuoit faire venir à Saind-I chan-du-pié-des-ports;amp;là,luy venu,le Prince auroit confeil,fil iroit parler à luy,ou fil y enuoyeroit.Sur celuy eftatfe partit ledit melfire Kare dudit Prince: amp;nbsp;retourna en Nauarre, dcuerslc Roy:amp; luy recorda tout fon traité,amp; en quel eftat il auoit trouué le Prince amp;nbsp;fon côfeil, ^ aulfi commet il eftoit parti d’eux. Celuy melfire Martin fit tant,qu’il emmena le Rgy fon Seigneur à Sainôl-Ichan-du-pié-des-ports:amp;puis feret^hit en la cité d’Aft,deuer* lePrince.Quand lePrince fccut que le Roy de Nauarre fut approché,!! eut confeil d’é-uoyer deuers luy fonfrere, le Duc de Lanclaftre, amp;nbsp;melfire lehan Chandos. Ces deux t Seigncurs,à petite mcfgnée,femeircnt à chemin, auecques ledit melfire Martin de ƒ la Rare: qui les mena en ladite ville de Saind-lehan-du-pié- dès-ports, dcuer^c Roy de Nauarre:lequellesreceutioycufcment:amp;là parlèrent longuement cnfemble. FAale- * ment il fut accordé que le Roy de Nauarre approchcroit encores ledit Prinee,amp; viA-droit en vn certain lieu,qu’on dit,audit pays,Pierrc-ferrade:amp; là viendroientle Prince ^ le Roy Dom Pierre parler à luy:amp; là de-rechef ils rcnouuclleroient tous leurs conue-iwns: 6c fi fauroit chacun quelle chofeil deuroit auoiramp; tenir* Le Roy de Nauarre fe dilfiniuloit ainfi: pourtant qu’il vouloir eftre plus alTeuré de ces conucnances,qu’il«i’c-ftoit.'carilfedoutoit (fîtes Compaignies fulfent entrées en fon pays, amp;nbsp;on ne luy euft par-ayant pleinement feellé ce, qu’il vouloir amp;demandoit à auoir) qu’il n’y viendroit lamaisatemps. Apres ce traité retournèrent le Duc 8e Lanclaftre amp;nbsp;melfire lehan Chandos: 6c comptèrent, audit Prince, comment ils auoient exploité, 6gt;r aulfi au Roy Dom Pierre. Ce traité leur pleut affez bien: Ôc tindrent leur io urnée. amp;nbsp;vindrent au dit

-ocr page 312-

• 2^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

'^JJemblee Ju EeujOU elle dftoit affigncc:amp; d’autre part fy trouua le Roy de ï^uarrc.amp; fon plus efpe-lt;07 ^audr j-j^j Confeil. Là furent à Pierre-ferrade ces trois Seigneurs; c’eftaffauoir le Roy Do® ’rufr^^Mt“ P^c’^’^'^jlcPrince de (àülcsamp; l»duc de Laclaftre d’vn cofté5amp;le Roy deNauarredautre, Prince Je c^i- lóguement parlas enfemble.Si fut là deuife amp;nbsp;accord é qlle choft chaeû deuoit auoirK les à Pierre-fer fairc:amp; là furét renouuellez amp;: encouenacez les traitez, qu^auoiÿ cf^ entre ces parties, TäJe. en la cité deBayône;amp;làfceutde vérité Ic^oy de Nauarre qllechofeil deuoit auoirS-' f lefens eflfit tenir, fur le Royaume de Caftille: amp;nbsp;iurerent bonne paix^amour, amp;nbsp;confederationen-smparfait sejf femblc,le Roy Dom Pietreamp;luy:tamp;fe départirent amifblcment cnfemble de leur amp;nbsp;k ’ D^rlcmcnf.furrordônance duquel fon oft pouuoit paffer,quand il luy plairoit: amp;nbsp;trott' rét: amiable- ucroit les paffages amp;nbsp;deftroits tous ouuerts, amp;nbsp;tous viures appareillez parmi le RoyaU' ment enfem rue de Nauarre, en les pay^jpt. Adonefe trahit le Roy de Nauarre en la cité dePamp^' ble de leur lunc: amp;nbsp;le Prince, fon ffere,amp;le Roy Dom Pierre, en leurs logis,cn la cité d’Aft. EncO' parlcmétfur res eftoient à venir plufieurs grans Seigneurs de Poiétou, de Brctaigne,amp; de Gafeon' l ordonnan- gne,en l’oft du Prince-qui fe t?noient derriere;car fi-comme deffus eft dit) on nefeeut ce^ amp;nbsp;fon oft clairement,iufques à la fin de ce parlement,!! le Prince auroit le paffage ou noniS^m^'' ^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• mementonfuppofoiten France, qu’il ne pafferoit point, amp;nbsp;que le Roy de Nauarre lu/ leparfaireau- briferoitfonvoyagc:amp;onen veitle côtraire.Dont (quandles Cheualiersamp;Efcuyei^) tremet yparlaft^^nt d’vn cofté que d’autre,en feeurent la vérité,amp; que le paffage cftoit ouuert)liaottai* salafert brie- cerent leurs befongnes, amp;nbsp;cheuaucherent au plus toft qu’ils peurent. Car ils fccurC'quot;' uement, cr e^ tantoft que le Prince pafferoit amp;nbsp;aulfi qu’on ix: fen retourngroit point fans bataille-fiant la chaux nbsp;nbsp;5 j yj^j- jg ^j^-^ jg Cliffon,à belle route de Gens-d’armes: amp;nbsp;aufli tout enuisy vinfj^quot; ‘te7le'^^‘* ^^ dernier,le Sire d’Albreth, à touÂleux cens Iranees: amp;nbsp;faccompaigna, en ce voyage)^' amp;nbsp;fe *dc”*^rti necques le Captai de Buz.Tous ces Parlemcns amp;nbsp;affeuremens eftoient fceus en France rent amiable c^r toufioursy auoit mcffagers,allans amp;nbsp;venans furies chemins: qui portoientSerap' ment enfem portoient les nouuelles.Parquoy quandmelfire Bertrand du Guefclin(quifetenoit‘l^' ble du parle- lez le Duc d’Aniou)fceut que le Prince pafferoit,amp; que le paffage de Nauarre luy dln*^ ment que le ouuert,fi aduançafes bcfongncs,amp;renforça fes femonfes amp;nbsp;fon mandement: Sreognquot;' Prince amp;nbsp;les tantoft que cefte chofe ne fe departiroitiamais fans bataille. Sifemeitau cheminp^'' cl roits jeuers Arragon, pour venir deuers le Roy Henry: amp;nbsp;f aduançalc plus toft 8u’il peur?

cp-c Qui fait léfuiuirent toutes manières de Gens-d armes, qu^en eftoient mandez amp;nbsp;priez:amp;âiigt; ^ue ie me Jeu- fi plufieurs du Royaume de France,amp; d’ailleurs: qui ©n aüoient affection, amp;nbsp;qui fevoquot;' telt;^uilnyfail loicntaduancer. Or parlerons nous du paffage du Prince, amp;nbsp;comment il paffaluy^ le encor ^uel- toute fa toute . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^uesmots touchant le Prince Je Galles, t ^^fi*f ^gt;* l’an i^ôy.com

Cemmettt le P rincée Ga/Zes ^/es gens^ ayatts paffé les mosifs tZe Nauarre^ arrii/eretif à Pamfelune.-cles lettres,, ^ue le Poy Henry aie Caßiffe luyejeriuit: (^ comment T 1)0' mas de P he/ZetöKßruit cl'^Htiafjtcoureur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. eexxxvu-menous l’atws T? ^^rc dainct-ienan-ûu-pie-cies-ports ce la cite ae rampeiuneiontiesdeitroio^ Jefiacommicé. XL montaignes,amp; fortspaflages dcNauarre: quifontmoultpcrilleuxamp;:felôsàp^“^' 11Ij auoit ain Car il y a tels cent lieux fur ces paffages,quc cent hommes garderoicnt à nonpaffer^ fi ôc leur fur tir tout le monde.Si faifoitadonc moult grand froid fur ces paffages:car ce fut enuifC'' ‘^5“'j?®“?^*le mois def Féurier,qu’ils ^ndrent Sc pafferent. Mais ainçois qu’ils femiffentàlavny^ ent fc^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;“^ qu’ils fe haftaffent de palfer,les Seigneurs regardèrent amp;nbsp;confcillerent:comnifnt/ ge qu’ils lie par quelle voye, ils pafferoient, ne par quelle ordonnance. Siveirentbicn,tS^^cur® pouuoient, dit par ceux qui bien cognoiffoient le paffage, qu’ils ne pouuoient paffer tous enft® Oc. Mais la bleiScpogrce fordonnerentils à paffer entrois batailles, amp;nbsp;par trois iours: c’eftaffino^ chaux^ffure [q Lifndy,Ic Mardy,amp; le Mercredy.Le Lundy pafferent ceu5«de fauantgarde: defqtt^ T^'''^/f’‘^^° ^‘^*'^'^^ *^^ Lanclaftre eftoit Capitaine. Si pafferent en fa Compaignic le ConneftäP Jd Guichard d’Aquitaine,meffire lehan Chandos: qui bien auoit fous luy douze cens pennons,Wquot;^ t liabien par parez dc fes armes, d’argent à vn pel éguifé de gucules. Qui eftoit moult belle choi^ le Je Riuille regarder. LàeftoientlesdeuxMarcfchauxd’Aquitaincauffi.'c’eftaffauoirmcffireT® err/e Franuil chaff'd d’Angle, amp;: meffire Eftienne de Confentonne: amp;nbsp;aüoient iceux le pennon le, prißnniers Saindt George en leur compaignie. Là eftoient en fauantgarde, auecquesleditl^c, JeJabattaïUe, meffire Guillaume de Beauchamp, fils au Comte dc Waruich, meffire Fluguesdeb^ J ^Aulnj, Ringucs,amp; le Sire de Neufuilfe:qui feruoit meffire lehan Chandos,à trente Laiic^-®® ceyoyage, amp;àfesfraiz,pourfaprinfedela bataille d’A ulroy. Là eftoient le Sire à Aquot;

Ntre Sainél-Iehan-du-pié-des-ports amp;la cité de Pampelune fontles deftroàsj^

'^7ele*^otfod bctgrrc5mçffire Garfes du Chaftel, meffire Richard de Cauto, meffire Robert de Côft

-ocr page 313-

DE P R 0 1 S S A R Ti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...287 •

meßu'c Robert Bruq^s, Ichan Treueile, Aimery de la Rochcchouart,gaillard delà “^’^^^^^^ Moitié, Guillaume de Cliccton, Villebos le Bouteiller amp;: Pannetier; amp;nbsp;tousiceux T e- j^„^.^„^ ftoient, ou leurs pennons, deffous meffire lehan Chanftos, ôc pmiuomnt efire cnuiron ^^ ■_^^ ^^^^ dix mille cheuauxiamp;^afferéttous le Lùdy,corne dit eh.Le Mardy pafferét le Prince de i.^^ ƒ j„«^^ Galles,amp; le Roy Dô foctre^auh le Roy de N auarre:qui ehoit reuenu deuers leditPnn -j- m ce pour l’acopaigner amp;nbsp;luyTnfeigner le pavage.En la droite route du Price ehoi et met ^ » ^cm fireLoysdeVcourr,leVifótedeChahelcraur,leVicóredeRochechouarr,leS^ de Partenay,le Sire de Piiamp;ue,le Sire de Cannaibouton, ôao’ es Poiteuins,Se meffire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Robert dcPhelletô,Grâd-Senefchald’Aquitaine,meffireGuillaumefonfrere m^ire

Euftace d’Auberthicourr,le Senefchal de XamaongeJe Sencfchal delaRocheUc, le Sencfchalde Q^icrcy,lc Senefchal de Limolin,le Senefchal d Agenms,l^cncfchal de Bigore,meffire Richard de Pontchardon,meffireN oel Loruich, rneffnx Dagofes, mef-firePhomas Balahre,meffire Louis de Merual, meffuÿ Aimon de Marneble Sire de tPicrtefufce,amp;bicnquattemiUcHommcs-darmcs-.Kcftolcntcnu.tondixmmechc-tucfc4.«A( uaux.SicuretrtcnccMardymoultpefantpxffagc,Kdur dcvcnt,dcftold Kdenege. lic^tafe^

loutcsfois ik f affetent outueiK fe logent ces Hrnnmes-d armes en la cite de Pampeta ^^^^^^^ ^^ nemaisleRoy dcblauatrc ainenalcPtincedeGallcs,Klellt;oy DomPicrajenUctte f J^^^^^, de Pampelunc,au fouper:S^ laies tint tous aifes:car bien y auoit equoy.ram nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fumoms paffcrentleRoy lames de Maillorque,le Comte d’Armignac,le Comte d Albreth (fon „aintmat J v ncuefo meffireBernard d Albreth (Sire de Gironde) le Comte1 dePengo^cy icom- nefirte,mam~ ledeCatman,l=CoititedeComming«,leCavtaldeBuz,leSltedeaÆot^lesttols-™a»U-

1 nbsp;nbsp;nbsp;ftercsdcPommiets(mefsitelehan,meff,teHelieKtn=ffitefi.mon,leSiredeChau-aj.«^^^^ raont,lcSircdeMucident,mcfriteRobertCanolle^leSitedclEfi^te,lcSiredcCon- ^^’-^__ nbsp;^.^

don,llSitedeRofem,leSouldichdel'Efttade,meflitePeutondeCoutm^meff.reAi- „-J,^

mety deïarfeje Sire dekBardc,mcflttc Bcmanoac nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; — -r/---; « .»«,;» lt;9

defiaecrant Bertrand de la S alle, Ortineo,Lanut, Sc tout ie demourant des Compai-cho^ßr §nies5ieftoicntbien dix mille chcuaux:Sc eurent vn peu plus courtois paffage ccMer- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ^m ^,lt;ï^ri««Mc««xamvalfaeMleM^.Sifelt;gt;8a«nttom^^»^^^ premiers, moyens, amp;nbsp;féconds en la«combe de Pampelune, en a en an nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, tir/ju’ilmei

refrefehilfant eux Sc leurs cheuaux'.ôc fetindrentlajenuiron ampe une(pourtatqui s f^^f^ douze y trouuerent grandement à mangeKComme chârjpamjvm, toutes autres pouraean ^^^iiye ehe-«s,çoai eux Knout leurs chenaux) influes au’bimencbeenfuyuint. Sivous dy que „aux,fjjr tousces Comnaignons ne fuyaient pas tout ce quon leur Aem^dottsamp;nefc pou- ta mûl noient abftenhd^tlletKderobeitoutcequikttouuo.ent:KfitentenutronPampe-t~2^ lunc,5)taufh fur le chemin, moult de détourbicts. DcquoylcKoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Traitement, moult courroucèfmais amender ne le ponuoit) Si fe repenti^par trop de lois, c ce que ^^^ ƒ ^^^j j^.^ il auoit auditPrince,amp;s à fes gens,ouucrt amp;nbsp;adminiftré le paffageicar plus y auoit de do- cowpdi^wjei maee,Quedenrofit. Otheftoitilpastempsdemonftrercequilenpenfoit:cardveoit 4«xN4«4rr.h

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H confidcroithien quiln choit pas lors maiftre de fon pays. Si en aumt iltous les tours

V nbsp;nbsp;nbsp;les plaintes des vus Sc des autres de fon pay s: qui moult fort angoiffoient amp;nbsp;chrauV.

gniientfoncœur-.maisamender nelcpouuoit. ToutesfoiÂlfaifoit moult fonprier, auxCens-d'armes duPrincejpar ceux de fon Confeil,qui mieux amp;. plus longuement a-noient fuy uy les armes en leur Compaigniefeomme enbl or mandie Sc en pluneurs autres lieux duKoyaume dePrance^qu ils f abfteinffent de piller Sc de roher lepays,com-me ils faifoient'.aufquels ils pr omettoiet qu ainft le fer oient. Bien choit informe le^oy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Henry dupaffage duPrinîetcar il auoit fes meffagers Si fes cfpies,allans Sevenans,toils

\ lesiours. Sif’ehoitpourueu,amp;cpourueoitencorestouslesioursmoultfort,-1 amp;nbsp;moult t c’^A^îrf, i nbsp;nbsp;nbsp;doucement,de Gens-d’armes delà Communauté de Cahille fdont il fappcloitKoyquot;) ®^y^j. pour refther àl’ encontre,Pt h attendoit,deiour eniour,mefsire Bertrand du Guefelin, ^^^ amiahlc-àgrand fccouts de Prance amp;nbsp;fi auoit faitvnefpecial mandement 5lt; commandement par tout fonBoyaume, à tous fes féaux, fur peine de perdrclatche,que chacun félon went du ^0^ \ nbsp;nbsp;nbsp;fonehat,àpiéôtàcheuaî,vcnfihàluypoutaider'agaràerSlt;deffenàre fonRoyaume. Hen9 de ca-y nbsp;nbsp;nbsp;Ce Roy Henry ehoit moult fort aimé: amp;c anisi tous ceux^-C Cahille anoient mis peine ^tUe pour dp

dcluy aider achacer Dom Pierre: Si pourtant oheyrentils plus tohafon commande- fcmbler Ça^es ment. Si choient venus, Sevenoient encores efforeenrentrons les fours àelezluy,pat ton commandement,àSain£t Dominique plus de foixante mille hommes,quà«pié nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 314-

188


PREMIER VOLVME


qua chcüal, fous appareillez de faire fa volonté; amp;nbsp;de mourir c^ de viure, fil le conue- t noir. Quand le Roy Henry ouyt certaines nouuclles que le Prince de G ail es, a tout wn efrort, elicit au Royaume de Lamarre, amp;nbsp;auoit iapaffé les deftroits de Rainccuaux,Squot;quot; approchoit moult fort,fi cutbien cognoilfancc que combattre fe conuenoit au Prince amp;nbsp;de ce par fcmblant eftoit moult ioycux:amp; dit,touthaut^ePrjpcc41e Galles clivai • lant amp;nbsp;preux Cheualier: amp;, pourcc qu’il finite que c’eft fur mon droit que ie 1 atten,K lettres dun^y luy vueilefcrirevnepartie demon entente.Adonc demanda vn Clerc:amp;;il vintauant-ffenrj de Ca- Efciiucz (dit Ic Roy Henry) vues lettres. Lefquelles parlÄentainfi. AtrcfpuilfantS-' * fiilkau Prince honnoré Seigneur,le Prince de Galles amp;nbsp;d’Aquitain e.Chcr Seigneur, comme nous a' de Galles. uons entendu que Eousamp;voz gens foyez palfez par-deuersf les portes de deçà,amp;q»® ■[Gérardla vous auezfait accords amp;nbsp;alliances à noftre ennemy, amp;nbsp;que vous nous voulez greuerS-' C;4«A; ißnt guerroyer, nous en auons eu moult grand merueille:caronques nevousfifmeschofe, * . ’ ny ne voudrions faire, pourt^oy ainfi à main armée vous doyez venir fur nous, po“^ f nous tollir tant petit d’héritage,que Dieu nous a donné. Mais vous auezla grâceamp;li t fortune d’armes, plus que nul Prince duiourd’huy,pourquoy nous efperons que vous vous glorifiez en voftre puilfance. Or pource que nous fanons de vérité que nousq«^ rez pour auoir bataille, vueillez nous lailfer fauoir par quel lez vous entrerez en Caft»' •le,amp; nous vous ferons au-deuant,pour garder amp;nbsp;deffendre noftre Seigneurie. Efeop*» ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;c.Quand celle lettre fut cfcripte,lc Roy Henry la fit fceller:amp; puis appela vnlienH^'

raut,amp;luy dit.Va ten,auplus toll que tu pourras,deuers le l^rincc dcGalIes:amp;luy bau' i le ces lettres de par moy. Le Heraut refpondk.Monfeigneur volontiers Adonefep^^' | tit du Roy Henry, amp;nbsp;fadreça pa?miNauarrc: amp;nbsp;fit tant qu’il trouuale Prince. Sifage' i nouilla deuantluy:amp; luy bailla les lettres du Roy Henry. Le Prince fit leuer le Heraut' ' amp;nbsp;print les lettres, amp;lcsouurit ,amp;lcslcutpar deux fois pour mieux les entendre. ' Q^and il les eut leuës amp;nbsp;imaginées, il manda vue partie defon Confeil: amp;nbsp;fit le Heraut partir de ce lieu d’alfemblée. Qiiand fon Confeil fut venu, il leut de-rechef la lettre. •'• la leur cxpofa de mot à mot: amp;nbsp;puis leur en demanda confeil: amp;nbsp;ditlc Prince, pendant qu’on confeiUoit la refponfe. Ce Baftardeftvn vaillant Cheualier, amp;nbsp;plein de graU“ prouelfe: Sc luy vient de grande hardiefle ce, qu’il nous a eferit maintenant. Làfijr^ longuement le Prince amp;nbsp;fon Confeil.Finalement Us ne peurent eftre d’accord d’eM^ amp;nbsp;fut dit au Heraut. Mon amy, vous ne vous en pouuez encorcs partir d’icy. Quand** plaira à Monfeigneur le Prince, il eferira par vous,amp; non par autre. Si vous tenez dd^t nous,tant que vous aurez refponfe:caÂvIonfeigncur le veut ainfi.Le Heraut refpofd*'' Dieu y ait part. Ainfi demeura il delez le Prince amp;nbsp;les Compaignons,toutaife.Lept^ pre iour au foir que le Heraut eut apporté ces lettres,faduâça melfire Thomas dePu^' letô;amp; demâda vn don au Prince. Lequel Prince(qui ne fauoit mie quelle chofed''0'‘*' loit)Iuy demâda.Quel dô voulez vous auoir?Môfeigneur (refpódit melfire Tho»i*$)'’ vous prie q vous m’accordez,que ie puifle partir de voftre oft,amp; cheuaucher deuât ^t-* i’ay plufieurs Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers tous de ma forte,qui defirét à faduâcer)ôz ievoj® promets que no’ cheuaucheros fi-auât,que no’fauros la couine des ennemis, amp;t^““ ^art ils fe tiénent amp;nbsp;fe logét.Le Prince luy accorda volôtiers celle requefte;amp;:luy cheuauchee df encore grâdgré.Sife parât de i’oftdu Prince ledit Thomas dcPhelletô:quifcfitCn^ Thomas pheUe j^ celle cheuauchée:amp; en fa copaignie cftoiét ceux que ie vous nômcray.C’eftnlfi***”^ un,senefisa æ^fl^j-gGuillaumePhelletonfonfrere,melfireThomas duForr,melfireRobertCano ^Mtaine. j^^j^gj^j.^ Gaillard Viguier,melfirc Raoul de Haftîgues,mefsire Goufes,amp; pludcnrsa** t^infi dißnt ti cs^Chc^ialicrs amp;nbsp;Efcuyers:amp; eftoient bien t huit vingts Lanccs,amp; trois cens Areb^^ | les deux ^r. Ificu mótez,amp; bons Gens-d’armes:^ encores y eftoient médire Hue de Stanfort,®® 7 ayant içjipar lire Richard Cautô,amp; mefsirc Simon deBurle:qui ne font mie à oublier.Si cheuauefl auant fept rent CCS G és-d’armes parmi le royaume de Nauarre: amp;nbsp;auoient guides quilesmeno*^ h^^llerLtM ^ ^*^o““®*^®®^ ^^ riuicre de Mere (qui eft moult roide amp;nbsp;moult forte) au Groing: amp;alllt;* ^ces ^ nbsp;^” rentlogcroutre,envnpetitvilIage,qu’onditNauarret:amp;làfetindrent,pourmicuxW ^

uoîr amp;:ouyrouleRoyHenryfetcnoit,amp;:apprcndrefonconuenanr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

De lapri»fi dre Ray de ?(^a»arrepar Oliurer de d^arrny^Bre/ex^fart/ßn daRey Dûf»Pi(^’'^'gt; de l’arriaee dre Prénee de Salfneterre ex Epargne, de l’écarmeuche de Thewas Pheamp;tn^ a» legis du Roy ffexry, amp;nbsp;cerxmext les deux apxeees exxemies s'extfappechere»^'

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre CCXXXVIII,

Pendant

-ocr page 315-

•F'R 0 1 S S A R TJ


18^


PEndât que ces chofes fe faifoientj amp;nbsp;quêtons ces CheuaHers feioarnqiét ehNanar-ret,amp; qu ccorc fe t* dit le Prince en la marche de Pâpclune, fut le Roy de Hanarrc prinsgt;cn cheuauchât de ville à autrc,du cofté des Ffâçoi§^;par meffire Oliuier de Many: ' /quot;. ,j ' js ’ dot lePrince amp;nbsp;tous les Anglois amp;nbsp;ceux de leur eofté,furent moult émcrueiliez;amp;:fup- ^ Lgiiu^i^ pofcretlcsaucuns,enToftduPrincc,tquetoutparcautellciif*cft0itfaitpr0dre.pourtat BertJuCtußi quilne vouloit nftcletrino cóuoyer plus anant,n aller auecluy enfacópaignie:par ee iithim^ae tt quilnefauoit mie cornent la^efongnefe ^itcroit duRoyHery Se duRayBó Pietre. r^futftwfdf 11 heftoit nul,qui en fccuftlc ccrtain:mais,toutcsfols,MadanvclaRoyne, (afemmci tut fiint^^^;-: moüliébahie amp;nbsp;déconfortee:amp;fenvinta genoux deuantlePrmcCjenluy diiant,Gher nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'y^ Sire,pourDieu,mercy.Vueillc2 entedre auRoy,m6 Seigneur (quieft prins ftauduleur ^quot;^/W fenient,amp; nc fauós cómcnt)amp;: tant faire,cher Sire,nous voUSprids,par pitié,ÖL pour! a? narré-ii^Pfini mout deDieu,que nous le f ayons. A donc tefpódit lePrinTe doucemet.Certes, Dame „ ^, calles, Sc belle coufi.ne,fa prinfc nous déyrlaift grandement; Sc e pouruoyrós deremede-brieue pour le reeën-ment Sivous prie que ne vous vueillez déconforter;ra#isrecôfortcr:car fenbus profic urement Je ms encevoya^e, fâchez voiremét qu’il y partira: 6c n enté dros à autre chofc,-lre.nenusgt; »’“d-fi le fautez Etmnfi f en retourna laRovnedcN auarre,mais vn fié noble Gheuaherinô-mé Martin de laKarc, entreprint ledit Prince déoduire 8ç mener, parmi le Royaume de Nauarre-.amp;luv fit-avoir guides pour fes gcns:car autremet ils ncleeuffent auoinehules^ ^^, nbsp;nbsp;. ^ deftrôits,nclcsdiuerschcmins.SifepartitlePrincedelaondeftoitlûgc;ôLpafferêtlu^

amp; fes gés parmivnpas,qu Ó appelle Sarris:qui moult leur lut .dmecs a paffer: car il effort .. ,vf ^ .À petit,amp;2arnid’vntrefmaMuaischemin.-Sieurcntmoultdetdffet-tcs:carilstwûuere-ntt ce^a^ine, petitdelt;rursfurcepaffage,tantqu’rlsvfftdrentàSnuiieterre.Sanueterr^

bonevillemui gift envnbonpays,ôL gras félonies marches voffineSkôL eft rcel^ville de ^^ ^^^^^ ^^ SauueterreàllffuedcNauarre,ÔLàl’étréedEfpargnc:SLfetenortpourlcRoyllenry.Srf^^^^^^^^^^ fepartittteftoutl’oft enccluy paystamp;lcseôpaignres faduancerent;qui curdoienU» chafe, iuf-lir Sauneterre Ulaprcndrc de force,amp; tout y piller.D e ce eftoientils en gtan^rfttç, que s à tant pour le grand anoft qu’ils fauoient dedansxyue ceux d euirony aubrent mis^ apporte que et ayez l«U6LxdeUfoneteffe.Mids«x«xdeS«M««..ievo«l^«.e««d«ecej^.^^^

CM ils cogument amp;nbsp;fentirent tantoft: qu ils ne pcuuoient nullement durer, ne «Met, ^ côtrefigrâàoftquclePrincemenoitjfionlcsal^illoiti l'envm rettanto^ xen rcau vêtir comment K«»Domnetic8tlOTcnetamei«y:KluyptefenteiGtlesclefsdehtocvdle.URoy ^,„jîH4 DoinPictre,par le confeil duPrineeJes print a mercy. Autremet n euffent mie eftexai cha^ 4enre^ Ries vouloittous deftruire.T outesfois ilsfurcn^tous prins a mercy-Sc entrèrent Ici rin „oßre correils-,^ celcRovDomPiétkie Roy deMaillorque,amp;cleDucdeEanclaftre par dedans: amp;le ^MMueto« p« c3S^aettVede,rrouran?felog^^^

ftcronsviipctitàpar du Prince: ôc parlerons de fes gens, qui e oien a auarre . j^rinceie Gai-Cheuaiie-s deffus-nômez (quilà fe tenoient) defiroient moult leurs corps avancer: car j^^ ils eftoienteinof ioumées en fus leurs gens, depuis qu’ils fe départirent prerniereinent -y ye» taifans deux:amp;iffoicntfouuent àeNauarref.amp;cbeuauchoientfouuent fur la marche deleurs ennemismour apprendre comme ils faifoient,^ quelle part ils fe tenoient: Scia eftoiU.tMz„^:r»M^^ auffilogéleRoy^Hcnry diffus les chaps,auec tout fon oft. LcqhelRoy mouh defiroit a ‘ cuir nouvelles àuPrince,f émerveillant fort que fonHerau^c reuenoit. SicovroicnV^^ ^.^^^ auffifes sens tous les iours,pour apprendre nouvelles des Ânglois, lulqucs a bien près yy^^^„;J» on né

Gcns-d’armes en eatnifon^deieurs ennemis^enUA vRVe àe'Sanaïret.Dôtûpcnfaquâ ^»’U j, «wk ycs-nonvVusam-enYvètnentviRtet^amp;iveonàcvksvïes.Mais.anant cviRVehMadnmtnn-j UM« ^ue ouecesCReuaRers à’An8)ctcrtccheuauchetcntvn(okfi-.auant,quüsf’cïnDWitcï«iau. » sepAnt e logis duKo’yHenï'y.£i.'y ment vue grad’ écarmoucRe: amp;: têneiRetent metuemenvetrKt ‘1“ ß’^j^.^ Ïoft-.amp;c en ocewét aucune Sc ettprindrév.amp;ópar cfpeciaWeCReuaRer ónGnet^ lutpnns ^^^ ^^.^ ndK iimvccovwcmenr,5lt; fans donamage d’cnx./Knlendenaainfis ennoyetentvnHeravnan ^^yy^g^ç, Prineefcynifcteiaoità SaunetevrejSeVny fignifiererspar iu'^gtont ce qu ils anoiéttïonne: ^ Les ^bre-5ziuv dguvhcYcnt enepxei eftat (es ennemis giVoienv, Sc cyneVie pniffanceiVs anoiét^cat gez^dtfent fut iVs en furent tont informez parles ptifonniers cynils tenoient.^ D é ces ndnu elles fut lef oft-Ynneemoutroveux, SianCsl de ce cyne ces gens fe portorent RRlen (ntlaftondere.

LcRo'^ Rent^ fcynt edoit controncé de cecyne^cslènglols^cynifeteïyotenxaYAa-naïïct,lattolent alnft rénelHé^ ditcynfilesNonloit apptotRet. Sffepartit,^toutesfes gens'! delà on ils eRoientlogez*.Slt;anoit en propos de (o^ aller loger es plains delaNÜ- quot;l Cepaîfa^^ ‘ -1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;RR • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 316-

PREMIER VOLVME


2^0


ßoit ommfu jg de Viftoir^Sî pafTa la riuierc qui court dcuant Nauarret,pour tirer celle part.Quan e» cefle Jirte æeffuç Thomas de Phellctóamp; les Cheualicrs deflus-nômezequTà Nauarret fe tcnoict) cftol^do ^ez ^^f^*^^*^^*^^ ^‘^^ nouuÿles,amp; que le Roy Henry auoit paffé l’eauë,amp; droit toufiours au2^ es plabs de- pour trouuer le Prince amp;nbsp;fes gens,fi eurent confcil amp;nbsp;volonté d’eux déloger de Nau# uâc la viftoi ret,amp; de prédre les chaps, pour mieux fauoir encores la parfaite venté des Efpaignoß« rc. Q^nd, Si fc délogèrent de N au arrêt, amp;nbsp;fe meirentaux châps:amp; e#uoye»cntcertaines nouuc C7quot;C.Mais ^^ les au Prince,cômcntlc Roy Henry apprdîlioit moult flt;|ft,amp;le defiroit,par femblat^ ^br. n^ltnt^ trouucr.Quand le Princc(qui fe tcnoit encores à Sauucterje)cntcndit que le Roy ^^’ amßfait rame ^^ jy^jj pafle rcauc,amp; prenoit fon chemin pour venir deucrs luy,fi en fut moult réiouï-außi^‘tledu- ^ clit,fi hautquc tous fouirent. Par ma foy ccBaftard eft vn vaillant Cheualier amp;harûf' {Htnfiiuante. ^ ^^y vient de grâd proueffe,amp; de grand hardcmct,de nous quérir ainfi. Or (puis q““ nous quiert,amp; nous le qucr5hs)par droit nous nous deurions entretrouuer,amp; côbattrf* Si eft bon que nous partions d’icy,amp; qu’allions dcuant premieremét,pour prendre V^' Ótoirc,amp; le lieu amp;nbsp;la placc:ainç#is que noz ennemis y viénent.Dont fe partirent,auleæ demain,de Sauueterre, bien matin, le Prince amp;nbsp;tous fes gens: amp;nbsp;firent tant qu’ils vindret dcuant Vidoirc.Si trouucrétlc Prince amp;nbsp;fes Chcualiers meflire Thomas dePhcHetoo amp;nbsp;les autres dclfus-nômczzaufquels il fit grâd fefte:amp; leur demâda d vnes chofesamp; dan le PrineeJe rf^^^s.Pcndant qu’ils deuifoient,lcs Coureurs rapporterét qu’ils auoiét vculcs Coureurs Gallet deuant dclcursenncmis:amp;fauoiét,deccrtain,quclcRoy Héry amp;nbsp;fes gés neftoiêt pointJoing la ville de ri- delà,parlcs lignes qu’il en auoiét veus,amp;: par le côuenât des Elpaignols.QuâdlePrtf' Ueire, afz^ çe cntédit CCS nouuelles,il fit fonnerfes tropctics,amp; crier à firme par tout sô oft.C^^d fresdaeamp j[s eurent ouy CCS nouucllcs. ils fg rccueillirenftous cnfcmble, ainfi ordonémentcorof de Dem Henry jj conucnoit:amp; fc rangèrent moult cóucnablemcnt,fur les châps par bataille:ainfi qu^ deuoiét eftrc:car chacun fauoir,des au partir de Sauueterre, quelle chofe il deuoiti^ amp;nbsp;ou il fe deuoit rctraire.Si f ordonerent tantoft,amp; fe retrahirent chacun là ou il deuO'^ allcr.Là vcit on grâd’ noblelfe de bânicres amp;nbsp;de pennons, amp;■ de toute armoiric.Si vous dy que c’eftoit grand’ nobleire,amp; vnc grand’ beauté à regarder.Là cftoit fauantgarde,“ bien rangée amp;nbsp;ordonnée,que merucillcs: de laquelle le Duc de Lanclaftrc cftoit Chd amp;nbsp;gouuerncur:amp; aucc luy melTirc lehan Chandos,Conneftable d’Aquitaine; lequel' ftoit moult étolfément en grâd arroy.Là eut fait,par les bataillcs,pluficurs CheualifiS' amp;nbsp;fit le Duc de Lâclaftre,cn f auâtgarde,Cheualicr^mcffirc Raoul Camois,mclfircfi3’‘ tier Boring,melfirc Thomas Danucry:amp; en fit le Duc iufqucs à douze. Et melfire Idnj*

, Châdos en fit aucuns,de quelques bós^fcuyers d’Angleterre amp;nbsp;de fon oftx’cftalfâuo*^ n’‘failteTd- ^o^s^*'O^gt;Cliiron,Prieür,GuillaumedetFcructó,AimerydeRochechouart,Girardd® Icton. ‘ ^ 1* Mote,amp; Robert Briquet.Et le Prince fit Chcualicrs,prcmicrcmentDôPietrc(lcM d’Efpaignè)mclfire Thomas deHollâde,filsdcfafcmmelaPrinccirc,mclfirc PhdipP^ amp;nbsp;melfire Denis de Cöurtenay,melfirc lehan Tónct,melfireNicolas Bonde,amp;dcsiU' très pluficurs:^ aulfi faifoient les autres Seigneurs par leurs batailles. Si y en eutfaitf® ioür trois Gésamp; pr:amp; furet là râgez tout ce iour,pour attédre bataillc,amp; leurs ennem's: fils fe fufsét traits auât:mais ils ne vindrêt5n’approchcrêt de plus pres,quc les Coureurs ài^oiét efté.Carle Roy Henry attendoit encores grand fecours d’Arragon,amp;c/pecial^’ •net melfire Bertrand du Guefclin(qui deuoit venir à plus de 4000. côbattans)amp;/^^ ces gcnsqlncfefuft mie volontiers combattu. De tout ce fut iedit Prince toutioycUS^ car aulfi toute sô arriercgardc(ou plus auoit de fix mille homes) cftoit en arrière,plus de fept lieues de pars. Dequoy le Prince eut ce iour,qu’ils furet deuât Vidoire,mainrc an-goilfe au cœur,voyât qu’elle mettoit tât à venir. N eâtmoins, fi les Efpaignols fc fuflôw • nbsp;nbsp;nbsp;traitAuant pour combattre,le Princc,fans nulle faute,lcs euft recueillis amp;nbsp;combattus.

De la veaue Je B er ira» J Ju GaeßUn^a ratje Ju Rojz Dom He»rj: (^ comment le Ceinte Dom T et/lcaßaiUtt I'anatgarJe Ju Pyince Je Gaffer, (^ Jeconßt T hornat Je Phel-letonc^ßet Auan/coureart. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccxxxix.

QVad ce vint au foir,lcs deux Marcfchaux(melfirc Richard^’Angle,amp; melfire ERi^‘ ne de Goufcenton)ordonnercnt amp;nbsp;cómandercnt de tout rctrairc,amp; de tous loger: amp;nbsp;qu’au lendemain, au fon dclt;rôpcttes, chacun fc trahift fur les champs, en ce propre eftat qu’ils auoient cfté. Siobeyrent tous à cefte ordonnance: excepté melfireTho-masdcPheUetonamp;farouterdonti’ayparlçcy-dclTus. Car ils fc départirent,ce pro-

-ocr page 317-

DE F R 0 i S S A R t. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zßi ^

prefoirdu Pnnce:amp; t^euancherér plus auanr,pour mieux apprétîrc de Î^ftat des enne-inis:amp;f en allerét loger enfus de l’olptie dcuxlieuës depaïs. Aduint ce foir^que le Côte Dom T cille frere du R oy Henry^eftant au logis du Rq^’ fort freie, amp;nbsp;luy parlât d’vnes chofes amp;nbsp;d autreSjdit gu Roy Héry. SirCjVous fauez que hoz ennemis font logez moult près dicy:amp; n eft nul qui les réueille.Ie vous prie me donner congé,que demain au matin iepuilfecheuAiclrcr delers eux,à tout uie route de vos gens, qui ertfortt en grand’ volonte:amp;ievous promets (^e nous irons nauant,quc nous vous en apportetos enfei-gnes vrayes,amp; certaines nq^uelles d’eux amp;nbsp;de leurs entreprinfes le Roy Henry qui veic fon frere en grand’volonté)nc luy voulut mie briferfon bon vouloirmiais le luy aCcor- ^miKe dt daJegéfement.En celle propre heure defeendit en l’oft meHire Bertrand du Gueflt;?Iin,à meßtre Bercrad plus de quatre mille combattans,de France amp;nbsp;d’Arragon:^ótIe Roy amp;nbsp;ceux defon oft ^‘* G‘feßf»‘tf* lurentgrandementréiouis: amp;nbsp;fut feftoyé,amp;hónoré,amp;recueilli fi grandement comrhe ‘^“'^^ daB^ji à lüy apparterioit. Le Comte Dom Teille ne voulut mie feiourner lur fon propos:mais requit amp;nbsp;pria tous les compaignons,qu’il fauoit eftre de^rand’ volonté, amp;nbsp;qu’il penfoit bien auoir:amp; en euft volôtiers prié meflire Bertrand du Guefclin,meflîre Amoul-d’An-dreghé,leBegue de Villaines,amp; le Vicôte de Roquebertin d’Arragon fil euft ofé:mais, pourtant qu’ils eftoiét venus n’auoit gucres,il les laifta.amp; aulfi le Roy Henry luy deffen-dit que point ne leur eh parlaft.Lc Comte Dom T cille fen pafla aflez briéuemêt : amp;nbsp;en» eut aucuns deFrâce amp;nbsp;d’Arragon,qui auoientlà feiourné toute la faifon : amp;nbsp;fit tant qu’il eutbié fix mille cheuaux,amp; les hommesjnôtez deflus,amp; bien habillcz:amp; eftoit fon frère Sancecnfacópaignie.(5^and ce vint au matin,à l’aube du iour,ils furent to^s àrran-gèz,amp; montez à chenal.Si fe partirent de l’oft: amp;nbsp;cheu#ucherent en bon côuenanr,par-deuers les logis des Anglöis:amp;,enuiron foleil Ieuant,ils rcncótrcrcnr,en vne vallée,vnc partie des gens de meffire Hue de Caurellée,auec fon t harnoi$:qui auoient geu la nuid ^ ^^ ^^f^i vne grand’lieue au défions de l’oft des Anglois,amp; ledit mclfirC Hue mefme. Si toft q les ^»^g*^' Efpaignols amp;nbsp;Francois,d’vnlez,les appcrccurét,ils brochèrent fur cux;amp; tantoft les dé-côfirent,Si furent tous tuez,ouen parrie,amp;: ledit harnois conquis.Mais melfireHue(qui venoitpardcrricre)trouua vn autre chemin.Toutesfois il fut'apperceuamp; chacé: Srluy conuint fuir,luy amp;nbsp;toutes fes gens,iufques en l’oft du Duc de Lanclaftre.Les Efpaignols (qui eftoient plus de fix mille en vne route(chcuaucherct en cefte emprainte,fur vn des cornets des!ogisderauantgarde:qûecôduifoit le Duc de Lanclaftre.Sicommencerêt à eerier Caftille,amp;à faire Vn grand abbattis,amp; ruer par terre logis amp;nbsp;feuilléesîamp; abbat- ff^^^^^^J*^* tte3occirc,amp; méhaigner gens, amp;nbsp;tout tant qn'ilsçouuoiét froncer deuant eux: tcllemét ^^ p„„ff de ftue toute l’anantgarde commença à onir ce bruit,amp; gens amp;: Seigneurs à fcréueiller, Sgt;c cadet. eux armer, amp;é traire deuant la loge du Duc de Lanclaftre;quiia efi^it armé, amp;nbsp;fa baniè-rc mile deuant foy.Si fe trahirent Anglois amp;nbsp;Gafeons haftiüement fur les champs, chacun Sire defibus fabâniercoufonpennon,ainfiqiïordôné eftoit au partir de Sauucter-re:amp; cuiderent moult eftre combattus.Si fe trahit chacun,tant Anglois que Gafcós,ha-ftiuement fur les chaps,chacun Sire defibus fa bannière,ou fon pennon,ainfi qu’ordonne eftoit.'comme dit eft.Si fe trahit tanroft le Duc de Lanclaftre fur vne môtaigne: amp;nbsp;là vindrentm.elfircIehanChâdos amp;nbsp;les deux Marefchaux,amp;plufieursautresCheualic«s (quife meirent tous en ordónance dclez ledit Duc)amp; apres ^ndrent le PrinCe amp;nbsp;leRoy * Dom Pietre:amp;,tout ainfi comme ils venoicnt,ils f ordonnèrent. Or fâchez que le Côte Dom Teille amp;nbsp;fon frere auoiét aduifé de venir fur cefte mótaigne,amp; la prendre les premières, pour anoir radnantage:mais ils faillirct à leur aduis:ainfi qu’auez ouy recorder^ t Quâdils veirct dôcjqu’ils n’y pouuoiét aduenir, amp;nbsp;que l’oft Anglois eftoit tout émeu, •[rentrepajf4 fiferecueilliréttous enfeijble,pour f'ê retourner deuers leur oft:amp; ainfipartirct,amp;:che-^^ fß^^f uauchcrêt en moult bon conuenant ,fous efperance detrouuer aucune bonne aduêt*- f^P'^^ em^to^ rc.Mais auant leur dcpartcmêt,ily eut fait aucunes appertifes d’armes:car aucuns Che- \^^^gL}^^ ualiets Anglois amp;: Gafcôs,fe partirét de leur arroy,amp; vindrêt ferir en ces Efpaignols,amp; ^^f” ^ ^*^ * cnporterétaucûsparterre.Mais toufiours fe tenoitla groffe bataille de ces Art g! ois fur mms damans r4 la môtaigne deffuldite:car ils cuidoiet bié eftre côbattus. Au retour que ces Efpaignols mendé feien le firent en elôgnant le Prince,amp; approchât leur oft,ils rencÔtreret les Coureurs du Prin- ßn^ de l’^u~ cc‘.c eftafiauoir meffire Thomas de Phclletô amp;nbsp;fon frere,rnclfire Richard Tancon, mef- f^r,méfiant fire Dógoufes,melfirc Hue de Haftingue,rnclfire Gaillarcm'igcr,amp;plufieurs autres:qui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^“^“^

bien eftoientdeux cens,CheuaIiers amp;nbsp;EfCuyers,Anglois amp;nbsp;Gafcons.Si brocherer tan- “ nbsp;nbsp;''^^‘^f

toft deuers eux,parmi vne grad’ vallée,en écriât Caftille,au Rdy Henry «Les Chcualmrs

-ocr page 318-

PREMIER VOLVME


2^2


j^enantre du deffus-nomn^^Cqui bien veirent en leur rencontre celle grofle route d’Efpaignols:lî -^U ^°7 S'’^^5 ils ne pouuoiêt échcuer)fe confortèrent au mieux qu’ils plurent,amp; fe tirerent en' rïom^helU ^^^^^^^furies chamjÿjamp;prindrent l’aduantage d’vnepetitemontaigne:amp; làfemeirei ,^„, tous enfemble,amp; puis vindrent les E fpaignols,Sc farrefterent tous cnfcmble deuâteuj) en confiderant cornent ils les pourroient auoir amp;nbsp;cobattre. Là fit meflire G uillaume Je Phelleton vne grand’ appertife d’armes,amp;.'vn grand outrag^.-car ièdefeendit ddainoß' • taigne,la lâce abbaiffécjcn efperónant le cÄirfier: amp;nbsp;fen ÿnt férir entre les Efpaignok' . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;acconfuyuit vn Chcualier defon glaiue,fi roidementjqu^l luy en perça toutes fesat-

remente e nbsp;nbsp;nieju.gs,amp;le luy pafTaparmi le corps,amp; l’abattit tout mort par terre.Là fut ledit meflit®

me deyheUe^ Guillaume cnuiróné,amp; endos de toutes parts;amp; là fe cobatit fi vaillâmct,que nul Ch-' far laquelle il ualier nepourroit mieux:amp;leur porta dômage grand,ainçois qu’ils le peufient atterrer. futeccis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Son frere amp;les autres Cheu51iers,qui fur la motaigne eftoiét, bien le veoient combat

tre, amp;nbsp;les grans appertifes d’armes qu’il faifoit ,amp; le peril ou il feftoit mis: mais conforter ne le pouuoiêt:fils ne fe vowloient perdre. Si fe tindrent tous quois fur là motaigne defrufdite,cnleur ordonnance:^ le Cheualier fe cóbattit,tant qu’il peut durer:inaisen fini! fut là piteufement occis.Depuis enté dirét les Efpaignols amp;nbsp;les Fraçois àrequerre amp;enuahir ces Anglois: qui fe tenoiét fur cefte petite motaigne. Lefquels ceiourfite^ ^luficursgrâs appertifes d’armes: car à la fois d’vne emprainte ils defeédoiét amp;vcnoiet cotre leurs ennemis,amp;puis,cn eux reboutât trdragemét,ils venoiét remoter en la mon-taigne:amp; fe tindrêt en celuy eftat iufques à haute nône.Bienles euft cofortez le Princr. fill’euft^ccuramp;les euft dcliurez de ce perihmàîs riens n’en fa«oit.Sileur ,côuintattédt^ 1 l’aduêture. Quand ils fe furent tçpus amp;nbsp;combattus iufques àl’heure que ie dy,le Corot' Dom Teille(qui trop cnuieux eftoit de ce que tât fe tenoiét)dit ainfi tout en haut,amp;P^ mal-talét.Seigncurs,nous tiédrons nous meshuy icy à ces gcns?nous les deuftions orr^ auoir deuorez,auant,auant:cóbattons les de meilleure ordônance5on n’a riensd onquot;' le compare. A ces mots faduancerent François amp;nbsp;E{paignols,de grand’volonté:amp;:l''® , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vindrcnt,en fe tenant par les bras,drus amp;cfpes,eux bouter de laces amp;nbsp;de glaiueSjfurl'J

'r^^^^^e quot;nbsp;Anglois:amp;: eftoient fi grand foifon,que les Anglois ne les peurent romprc,n’ouurii'. f^ rhédett» ‘(^ eut fait furlamôtaignemoultdebelles appertifes d’armes:amp; fe cobattirent^ deffen*^ deßsatuMu- rent à leur poiiuoir les AngloisSdes Gafconsmoultvaillâmcnt: mais depuis que les f’' reursfur te cô paignols furent entrez dedans,ils ne fe peurent Iniquement tenir.Si furent tousprro'! te Dem Teilte. amp;i conquis par force d’armcs:amp;y en eut aucuns occis:amp; oncques aucuns desCheuaH't^ amp;Efcuyers qui là cftoient,n’échappa:^ n’y eut qu'aucuns varlets amp;nbsp;garfons,quifel^^' uerent par leurs chenaux,amp; reuindrent au foir en l’oft du Prince: qui tout le iourM°*' tenu rangé amp;ordoni»éfurlamontaignc;caril cuidoit bien eftre combattu.

Du boaCofifiit d'i^rKottlf td'^ndyeghef}au Hoj/Henry de Ca^i//e,^ delà tardiat^^f' fonß du Prinee de Gaffes aux lettres dudit Roy, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccxr.

A Près la prinfe amp;nbsp;la conqucfte des delTufdits Chcualicrsamp; Efcuycrs,lc ComtePo*” Teille,amp; Sâce fon frere,amp; leurs gens, retournerét arriéré deuers l’oft,tous ioye''^' S^vindrent au foir au logis du Roy Henry.Si firét les deux freres,qui ccftc cheuauche' muoientfaite,prefentau Rot Héry dcleurs prifonniers:amp;rccorderêtlà auditRoypf'' fent meflire Bertrand du (juefclin,meflîre Arnould’Andreghen,amp;autrcs,c0meß'^^ iournée ils f eftoient combattus,amp; quel chemin ils auoicntfait:amp; comment ils auoicnt trouué les gens de meflire Hue de Caurelléc:amp;: qu’ils auoient ruez ius,amp; chaceziufqu'^ à l’oft du Duc de Lâclaftre,amp; réueillé moult fort ledit oft,amp;porté grand dommage: amp;'

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;con#nc ils fcftoientpartis,amp;au retour auoient rencontré ces Cheualicrs, qui prins '' gt;

fuient.Le Roy Henry(qui oyoitamp;efcoutoitcesparolles en grad’ gloire)refpôditatiûc ioyeufemêtau CóteDomTeille,fon frere:ôrdir.Beau frere,vous auez grandemétex-ploité: amp;nbsp;vous en gucrdonneray grandement: amp;nbsp;bien fâchez que tous les autres viero dront par ce pas.Adonc faduâça de parler meflire Arnoul d’Andreghen. Sirc,SirC)fiæ fia chaux dit ue foit voftre grâce.Ie ne vucil pas reprendre voftre parolle:mais ie layueil amendent de decha les yg^j dy que, quand par bataillevous alfemblcrez auPrince^voustrounerezlàCenS-^Ïn'confèil 'I nrmes tels,comme il les fauttrouuer: car là eft la fleur de toute la Cheualerictdu d'.Am9Hl*de ^onde: amp;là trouuerez durs dt fages combattans, amp;nbsp;à bonnes certes, amp;nbsp;ià pour mourir ^»dreghea plein pié n’en fuiront.Si auez bien meftier que vous ayez aduis amp;c confeil fur ce poind. non fuiu^. Mais, fe vous me voulez croire, vous les déconfirez fans coup ferir. car (fe vous faites

-ocr page 319-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î^i

garder tant feulemétj^ deftroits amp;les paffages: parquoy pourucances n# leurpuiffent venir)voiis les affamerez amp;nbsp;décôfirez par ce poinót:amp; retourneront en leur pars fans ar-roy,amp; fans ordonnance: amp;nbsp;alors vous aurez voftrc volonté Si vo^efirs accomplis. A-donc rcfpôdit le Roy id cry: amp;nbsp;dit. Marefchal,par lame de mô pere ie defire tant à veoir le Prince, amp;nbsp;éprouuer mapuiflanceàlafienne,queiamais ne partirons fans bataille: amp;j Dieu merci,fay S?auAy bi A dequoy m’y f^ruir:car tout premicrcmct kl font en mô oft fcpt mille Homes-d’armes, i^ôtez fur cbacu vn bô courfier ou dcftrier,amp; tous couuerts • de fer,fl bien qu’ils ne crair^rôt traiâ: t n’Archeræn apres i’ay bien vingt mille d’autres ƒ uchaHx dH gens,montez fur genets,amp; armez de pié en cap. Du furplus i’ay bien quarante mille hô- ne lance, mes de Communautéjàlances,^ dards,amp; àpauois: qui feront vn grâdfaid:ôr tous ont t^« ^br.di-^ iuré que point ne me faudrÓt,iufques au raourir:fi que,Sir^ Arnou,Marefchal,ie ne me ß^^ Ix.milk^ doypas ébahinmais conforter grandement en lapuilfance de Dieu amp;nbsp;de mes gens;; En celuy eftat finirent ils leur parlemêt: amp;nbsp;apportèrent Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers vin amp;nbsp;cfpi-ces.Si en prindrent le Roy amp;nbsp;les Seigneurs d’enuironôaçuis retourneret chacun en fon logisjSi furent fermcntez,comme prifonniers,amp; départis l’vn de rautrc,les Gheualiers St Efeuyers Anglais amp;nbsp;Gafeons, qui prins auoient efté cefteiournéc. Or retournerons nous au Prince;amp;parlerôs vn petit de fon ordônance.Le Prince de Galles amp;nbsp;le Duc de Lanclaftre)qui fetindrent tout le iour fur leur mÓtaigne)au vclprc furent informez cô-» nrentleurs Coureurs eftoient tous morts ou prins. Si en furet moult courroucez: mais amender ne le peurent. Si feretrahirent^à leurs logis :amp;fe tindrent là tout le foir. Quad ce vintaumatin,ils curenfeonfeil de cheuaucher,amp;partir de là, amp;nbsp;d’aller plus^uant amp;nbsp;délogerent3amp;;vindrent des lors loger plus près deVidoire: amp;nbsp;furétlà tous armez : ainfi quepourcôbattre tâtoft: car ils eftoientinformezqueleRoyHêry amp;nbsp;fon frerc,amp;leurs gens, n’eftoientmie trop loing: lefquels toutesfois ne fe tirerétpoint plus-auant. Mais fâchez quele Prince amp;fonfrere eftoiêt en grand’defaute deviures ôzdepourucances, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A

pour euxamp;pourleurs cheuaux. Car ils eftoient logez en moult manuals pais amp;nbsp;maigre: a^fi/ucamp amp;leRoy Henry amp;nbsp;fes gens en moult bon pays amp;nbsp;gras. Si vendoit on,en l’oft du Prince, ^„ py^^^g vnpain(quin’eftoitmie bien grand) vnFlorin:amp; encores trop volontiers le payoit,qui Galles, près lit enpouuoi»auoir.Si faifoit moult deftroit temps de vent amp;nbsp;de pluycamp; de neige,amp; en ce ville de rHîoè mefaife amp;nbsp;danger furent ils fix iours.Q^and le Prince amp;nbsp;les S eigneurs veirêt que les Ef-paignols ne fe broient point auant pour combattre,Sz que là eftoient en grand deftref- ^^quot; ‘ nbsp;nbsp;nbsp;’

fe,fi eurent côfeil qu’ils iroient querre pafTage ailleurs. Si fe délogerêt ôz meirent à che- i^^cfewA: dit min, en retournant vers Nauarret,Szpaflerertvn pays que l’on appelle fie pays de la iepas,O“c. Gardc:8z,quand ils l’eurent pafré,ils fen vindrêt en vne ville,qu’on appellef Vienc. La -[La chaux dif fetafrefehirent lePrince,le Duc deLanclaftre,le Comte d’Armi^nac,6z les autres Sei- voyane. gneurs deuxiours:Szpuis fen vindrent paffer la riuierc. qui depart Caftille 8z Nanarre, aupontduGroing,es vergers,deflous les Oliuiers: lie là trouuerent meilleur pays qu’ils n auoient fait par-auant: mais trop grandement y auoit grand’ defaute de viures.

Quand le Roy Henry feeut que le Prince 6z fes gens auoiêt paffé la riuiere au pont du Groing,fife départit de Sairiét-Michaut (ouilfeftoittenu amp;nbsp;logé longuement) ôz fen vint loger deuâtNauarret,fur cefte mefme riuiere,Les nouuelles vindrêt au Prince, moment le Roy Henry feftoit approché:fi en fut moult fortic^eux.Si dit tout haut.Par S* George en ce Baftard a vn vaillant Chcualien A ce qu’il moffre, il nous defire à trouucr Sz combattre,Si nous trouuerabriéuement,ce ne peut longuement durer. Adoc appela le Prince le Due de Laclaftre fon frcrc,amp; aucuns des Barôs de sô cÔfeihqui là eftoiét: amp;efcriuit, par leur aduis,rcfponfe aux lettres,que le Roy Henry luy auoit enrayées. La- „ ■ . quelle forme de lettre re^onfiuedeuifoit ainfi. E n o v a r D,parlagrâèedcDieiFPrin- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f j

ce de Galles Sz d’Aquitaine,^ honoré Ôzrenômé Héry,Cütc de tTriftemare: qui p^ur ^^^ nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^

le presét fappelle.Roy de Caftille.iCóme ainfi foit que vous nous ayez enuoyé vues let- j^ p^„^ pp^^^^ très par Voffre Heraut (efquclles font contenus plufieurs articles, faifans mention que U saflard, vous fautiez volôticrs pourquoy nous tenôs àamivoftreenneminoftrecoufinleRoy t ^haneitiey Dont Pictrc,6z à quel tiltre nous vous faifons guerre,5z fommes entrez à main armée en Crißemare: Caftiilc)rcfpondant à œ,Sachez que c’eft pour fouftenir droiture Sz garder raifon(ainfi ^^'^ cA^^r qu’il appartient à tous Roys)Sz pour entretenir grandc^lliances, que noftre Seigneur ^^ le Roy d’Angleterre Sz le Roy Dom Pierre ont eues de *adis cnfcmble. Mais, pource j/jnftema« que vous eftes auiourd’huy renommé de bonne Cheualeriej nous vous accorderions leen toushens volontiers à luy,fe nous poumons: Sz ferions tant par prière, enuers noftre coufin le tuteurs.

-ocr page 320-

2^4


PREMIER VOLVME


Roy Dom Pi^rc,que vous auriez au Royaume de Caftille graq^’ part. Mais de la couronne amp;nbsp;de l’héritage vous faut déporter. Si ayez confeil fur ce: amp;nbsp;fâchez que nous en* f ïi6y.e)mme ^rcrôs audit Royaume deCaftyie, par lequel lez il nous plaira le rnieux.Eferit à GroJng, deffus^cme-1®t trétiéme iour de Mars. Quad ceftelettre fut eferipte,on la cj^yt amp;fccllafîfutbau-fez^ lt;jue la lée au Heraut,qui auoit l’autre apportée, ôc qui la refponfe auoit attendue plus de trois chaux dit, de femaines.Si fc partit de la prefence du Prince amp;nbsp;des Seignlt;us: sJtan^ cheuaucha,quil lez le groinç yj^t dcuantNauarrct,cs bruyeres ou le Roy Henry cftoii(logc.Si vint au logis du Roy: peur aGroing j^ pg trahirét les plus gras Baros de l’oft, pour ouir des noi^iclles,quâd ils léntirét leur Heraut venu.Ledit Heraut f agenouilla deuât ledit Roy:amp; luy bailla la lettre,q IcPrin* ce luy enuoyoif.Le Roy la print,amp; l’ouurinamp;appda au lire,meflîrc Bertrâd du Guefdin amp;nbsp;aucuns Cheualicrs de fon Côfeil. Là fut ladite lettre vcuë,amp; ICUC3amp; bié cofideréc.n-doncques parla mefsirc Bartrâd:amp; dit au Roy Henry.Sire,fâchez que briéuement vous côbattrcz.Dc tant cognoy-ie bien le Princc.Si ayez aduis fur cc:car vous auez bienniC' ftier que vous regardiez à voz b»fongnes,amp; entendiez à voz gens,amp; à ordônervozbatailles.Damp Bcrtrand(ccluy refponditle Roy Henry )ce foitaunomdcDicu.Lapuif-fancc du Prince ne doute rics:car i’ay bien trois mille chenaux armez(qui ferons fur les deux 2clles)amp; auray bien fept mille guettcurs,amp; bié vingt mille Hommes-d'arm es (des gicilleurs que l’on puilfetrouucr en toute Caftille, Galice, Portugal,Cordoue,amp; Siuil-le)amp; dix mille bons Arbaleftriers,amp; bien foixante mille homes de pié, à tout lances^ archegaycs,amp; autres manières de glaiues amp;i d’armes:amp; ont to’ iuré qu’ils ne me faudror pour mourir. Si fâchez,Sire Bcrtrand,que i'en auray le meilleur par la grâce de Dicu'^’r qui ic méfie) amp;nbsp;moyennant le bcgi droit aulfi, quei’ay en la querelle amp;nbsp;enla befongnf' Si vous prie àtreftous que nous ayons bon courage. AinfifedcuifoientleRoyHengt;y amp;mefiirc Bertrand du Guefelin enfcmble,d’vnes chofes amp;nbsp;d’autres:amp; laiffcrét à paredes lettres,quc le Prince auoit enuoy ées:car c’eftoit bien l’intention du Roy Henry que t Ce papale e- ils fe combattroicnt. t Si entendirent à ordonner leurs gcns,amp; leurs befongnesde Co-fioitfirtcorro- tcDom Teilleamp;lc Comte Sance:quiadonc eftoicnt fort renommezamp;honnorez en puenteus les poft^ par la cheuauchéc qu’ils auoient mife fus, amp;nbsp;dont ils eftoicntvenus à bon conroy« ^M^^raf j^^-j ores vous parlerons du Prince, amp;nbsp;comment il perféuera. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

pejuto de mots: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

mais nous l’a-Mtns reared fi Unie fins de ^aittheur ,s’en taifids les Abr.

De la batai/le ede ?(a»arret:que le Prifiee de Galles Jès^enant le parti du Rej Dom Piètre de Cafiilleigai^na contre le Roy Henry frere baßard d’iceluy.'clr comment,y eßant prins Bertrand du GueßUnj le Roy Henry fut contraint d’efamperjapres fy eßre porté fort vaillamment. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. c cXLi.

QVand ce vint au X^ndredy,deuxième iour du mois d’Auril,il fe délogea de derart ___^leGroing(là ou cftoit logé luy amp;nbsp;tout fon oft)amp;cheuaucheréttous fes gens armez par manière de bataille: ainfi que pour tantoft combattre (car bien fauoient quc^f Roy Henry n’eftoit mie loing, amp;nbsp;cheminèrent ce iour deux lieues: amp;f en vindrent? heure de tierce,droit deuant Nauarret:amp; fe logèrent là.Si toft qu’ils eurent prins piR'' de terrc,lc Prince enuoya fes Coureurs deuât,pour falloir la conuiue des cnncmis5^^^ ou^ls cftoicntlogcz.Ccs Coureurs,montez fur fleurs de courficrs,fe departirét de^^^ 4u Prince,amp; cheuaucherét£ auant, qu’ils vcirent entiercmét tout l’oft des Efpaignoh tZ4 chaux dit (qui eftoient logez t deuantNauarret)amp; ce rapportcrét-ilsaux Prince: quienouitvo' es bruyeres lôtiers parler.Quad ce vint au foir,il fit fecrettemet fignifier par tout fon oft, qn ^u pr^' c Nauarct. ^jg^. p^^^ jg p^ trópette on f appareillaft,au fccód qu’on f armaft, amp;nbsp;au tiers quó motan à cheual,^que l’on partift preftemét en fuyuant les banieres des Marefchaux, amp;nbsp;^Pf' non ^ Georgc:amp; que nul lùr fa tefte ne faduançaft d’aller dci^mt : fil n'y eftoit conUS Tdlit en celle manière que le Prince de Galles auoit ce Vendredy fur le foir,enuoyé fo Coureurs deuât,pour aduifer la couine des Efpaignols,le Roy Héry auoit aulfi enuoya les ficns,pour apprédre de l'eftat du Prince,amp; ou il eftoit logé,amp; comment,Ceux quiy furent en rapportercntla verité:amp; fur cepoind eurent ledit Roy Henry amp;nbsp;melfire Bertrand du Guefelin aduis amp;nbsp;confeil. Si firent, ce Vendredy de haute heure, toutes leurs gens fouper,amp;puis aller repofer,pour eftre plus frais, amp;nbsp;plus neuueaux, à heure de minuit: qu'ordonné leur eftoit eux armer, amp;nbsp;appareiller, amp;nbsp;traire fur les champs, amp;nbsp;or-donnerleurs batailles: car bienfauoient qu'au lendemain ils fe combattroicnt. Si le tindrent les Efpaignols ce foir tous aifes. Car bien auoient dcquoy, amp;nbsp;de tous viurcs largement: amp;nbsp;les Anglois en auoient grand’ defaute: dont ils defiroientmoultàcom-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;battre,

-ocr page 321-

DE FROISSART.


spy


baitrCjpour toutperdr^ou tout gaigncr. Après minuit fonnerent les trompettes du Roy Henry. A ce fo n fe rcucillcrcnr5farmcrcnt,amp; appareillèrent toutes manières de gens, Au fécond après fe trahirent hors de leurs logis,amp; fejneirent jpus fur les champs: amp;ordonnerenttroisbo:ailIcs.Lapremiereeut meflireBertrand du Guefclin,amp;:meflire RobertdeR.oquebertin,VicôtcenArragon:amp;làturenttouslescftrâgers,tantdeFran ^^^^^ ^^^ , ce comme d’autrc^ay^amp; y Ärent deux Barons de Haynaut: c'cftallauotr le Sire d’An- f^-^^^ ^^ ^^^^ toing,amp;mefsire Alars,Siredc|ßrifueil.Là furent aufli meflire lcBeguedeVilIaincs,le n^ry Je Ca-Begue de Villiers,mefsire Ic^an de Bergutes, meflire Gauuain de Bailleul, l’AlIemant Jfille. deSaint-Venant(quifutlàfait Chcualier) amp;: pluficurs autres Chcualiers de France, d Arragon,de Prouence,amp; des marches voifihes .Si eftoient bien en cefte bataille quatre mille Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers, moult bien- armez, amp;nbsp;ordonnez à l’vfage de France. La fécondé bataille eut le Comte Dom T cille amp;nbsp;fon frere Sance:amp; eftoient bien en cel

le ordonnance,parmi les Genetaires,t xxv.mille,tant à pic qu’à chcual:amp;fe tirefentvn i,(sAi,rjir^ peu arriéré de la bataille de meflire Bertrand, à la feneftremain. La tierce bataille, amp;nbsp;la xvj.millc: plus grofle fins comparaifon,gouucrnoitlc Roy Henry : amp;nbsp;eftoient en fon arroybien maissalaad-fept mille hommes à cheual,amp;:foixante mil à pic,parmi les Arbaleftiers. Quand ils fu- ‘quot;“fl^ che-rent ordonnez,lcRoy Henry monta fur vue mulle, forte Sz roide, à l’vfage du pays, amp;nbsp;uzM^Jeulemet ainfi partit de fon conroy: l’fen alla vifiter les Seigneurs,de rang en rang,en eux priant ^j^^p^ moult doucement,qu’ils voufiflent ce iour eux employer à garder leur honneur: amp;nbsp;leur ^iie^enr^^ quot;^ tenionftroit à tous la befongne,de fi bonne chere,qu’ils en eftoient tous ioyeux. Apres tin il fut ainfi allé de l’vn à rAitre,il f en r euint en fa bataille,dont il cftoit parti: amp;nbsp;tantoft fut iour,amp;,enuiron folcil leuant,fe meirent à voyepar-^euers Nauarret,tous rangez amp;nbsp;ordonnez,ainfi que pour trouuer leurs ennemis ,amp; tantoft combattre l’vn à l’autre.f Le -j-A^j^j aliéné Ponce deGallcs(ainfi comme dit eft)auoit fait fes ordonnances de bataille des deuant prim eeße dau Vi(ftoire,quandil cuida eftre combattu:amp; ne les auoit en rien muees.Car toufiours de- fi gt;nbsp;‘‘^ ^udjuet puisauöitcheuauchéen celle manière: amp;nbsp;ainfi fur l’aube du iour femeit aux champs,fai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^e

faut marcher fes batailles comme elles deuoiét aller,amp; en tel eftat que pour tâtoft trou uer amp;nbsp;rencontrer leurs ennemis:amp; ne cheuauchoient nuis deuant les batailles des Ma- j^ „gß^g ^^[ refehaux: fikneftoient ordonnez pour courir. amp;nbsp;bien fauoient les deux Seigneurs amp;nbsp;teuren eßen-leursofts,par le rapport des Coureurs,qu’ils fe deuoient trouuer. Si cheuaucherent amp;nbsp;droif.la corru-chcminerenr,toutle petit pas,les vn*contrc les autres.Quandle foleil fut leué, c’eftoit ptim du^ud moult grande beauté deveoirces bataillesamp;ces armeures refplcndir contre le foleil. »»»^»’‘(»»ni f•« celuy eftat cheminèrent tant,qu’ils approcheeent l’vn l’autre:amp; prindrent ledit Prin .^ ”*^quot;^^ ce amp;nbsp;fes gens vue petite montaigne:amp; au defeendre ils apperceurêt leurs ennemis tout ^cÛf^erlemar deretuent: qui venoient droitement le chemin vers eux.Quand il« curët tous defecdu^f .^^e «9«^ X celle Montaigne,ils fe tirèrent en leurs batailles fur les champs:amp;fe tindrent tous quois. ferdsplus außi fAulTitoftqucJesEfpgjg^Qlsveirentles Anglois ainfi arreftez, ils farrefterent corn- en autres lieux me eux en leurs batailles. Si reftraingnit chaeû fes armeurcs,amp; fe meit à point,ainfi que ^’'^ f*’^» *1^ pour tantoft combattre.Là,entre les batailles,apporta meflire Ichan Chandos fa niere:laquelle encores n’auoit nullement boutée hors de fon eftuy. Sila prefenta au e^^l^^mpupa Prince:auquel il dit ainfi.Monfeigneur, veez cy mabannierc. lelavous baille,par tellg^^^fg j^ p^^'^ manière qu’il vo® plaifc la déuclopcr,amp; qu’auiourd’huy ie la ^iffe leuer,car,Dieu mer- ffuatien c^de ci,iay bié dequoy,en terre amp;c heritage,pour tenir eftat,ainfi corne appartient à ce. Ain- mlt;its:^ue nem fi print le Prince,amp; le Roy Dom Pietre(qui là eftoit)la bâniere entre leurs mains:qui e- audsßmblalle ftoit d’argent à vnf pieu aguifé de gueulle.Si la deuelopperent: amp;la luy rendirent par nbsp;nbsp;nbsp;prim de

Iahante,endifantainfi-Mefllrelehan,veez, cy voftre banniere. Dieu vous en ^iffevo- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“7^’

ftrepreufaire.Lorsfc part^ meflîrclehan Chandos:amp; rapporta entre fes gens fil^n- daditpd^^ niere:amp;ditainfi.Scigneurs,veezcymabanniere amp;lavoftre,fila gardez ainfi qu’ilap^ ^;„ƒ^;fƒ^ /^ partient. Adonc la prindrent les Compaignons:amp; en furenttous réiouis,amp;: dirent que, chaux. fil plaifoit à Dieu amp;nbsp;à Saint George,ils la garderoyent bien,amp; fen acquiteroyent à leur pouuoir. Si demouralabanniere es mains d’vnbon Efeuyer Anglois ( qu’on appelloit Guillaume Aleiy)quila portafeuremét ce iour, amp;nbsp;qui loyaumêt fen acquita en tou9K-ftats. Alfcz toft apres defoendirent de deifus leurs cheuaux,fur le fablon, les Anglois ÔC lcsGafcons:amp;:ferecueillircnt mout ordonnément enfcmblc,chaciin Seigneur deflous' labannicreamp;fonpennon,enarroy de bataille, amp;nbsp;ainfi qu'ordonnés eftoient, des lors qu ils paflerent les montaignes.Si eftoit grand foulas à veoir amp;nbsp;confiderer les bannières amp;pennons,amp;lanoble armée quilà eftoit» Adonequesfe commencèrent les batailles

bb iüj * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 322-

PREMIER' V 0 L V M E

2^^

vnpetitaé«iouLioir:amp;,vnpeu deuantrapprochement^amp;qu’^venfift àfafTemblcrJ^ j OrahS hpiin Prince de Galles5ouurantlesyeux5amp;regardant deuerslecid, ioingnitles deux mi”“’ | cede Galles à amp;dit. VrayDieu,jlt;relefus^hrift:qnim’auezfairamp;rformé,conlcmczparvoftrcbcim ; Dieu^peur eb- gnc grace,quelaiouméc d’huy foitpour moy amp;nbsp;pourmes gen%:ainfi vrayementcofli' . tenir vi^leire, mevous fauczque,pour raifon amp;pour droiture aider,garder,amp;foufrtnir, amp;ceRoy) chacé amp;nbsp;desherité,remettre en Ion Royaume 5c heritagd^e mlt;ffuisTnhardi amp;nbsp;aduanc^ • de combattre,amp; lercmettre fus. Apres ces parolJcs,il r#idit la main dextre au Royb'^

Pietre(qui cftoitdelczluy)amp; 1c print parla main, en difan^ainfi. Sire Roy,vousû^ huy,fi vous aurez iamais riens au Royaume de Caüillc'.Et puis dit. t Drecez banm^r^5 ^^ nom de Dieu de faindt George. Aces mots leDuc de Lanclaftre SzmefsireRba® mâchez Chandosapprochcrent;(^ntiladuintqueleditDuc deLanclaûre dira mefsireCuü' mieuxàmen laume de Beauchamp.GLUilaume,vcez là noz ennemis : mais vous m’y verrez huybo® aduis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cheualienou ie mouray en la peine. Aces mots iis fapprocherent,amp;:les Efpaignolsa®b

EzSzaffemblercnr, des premiers, la bataille du Duc de Lanclaftrc,^ de mefsixe Rha® | Cemmencemet Chandos àla bataille de mefsireBertrand du Guefclinamp; duMareichal d’Andregb^'’» ^d ^“^^^^^^^'^^ ou bien auoit quatre mille Hommes-d’armes.Là y eut:dc premiere boutée,grandee®quot; tarles^ens de contre de lancesamp;d’cfcus:amp;furent cnvn cftatgrandtemps,auât qu’ils peuffente®’*quot;’ chaudes etèt Rsvns dedans les autres.Là eut fait mainte grande appertife d’armes, amp;nbsp;maintlmm®'“ Guefelin. nbsp;nbsp;nbsp;renuerfé amp;nbsp;getté par terre: qui oneques depuis ne fe peut releucr. Quand ces dcuxpi^ i

micres batailles furent adcmblées, les autres ne voulurent mie feiourner : mais rapp®®' 1 chcrc^t amp;nbsp;boutèrent cnfemble viftement:amp; f en vint le Priftee de Galles,accoinpaig®^ ’ du Roy Dom Pietre de Caftillg,amp;: de mefsire Martin de laKare(qui reprcsetoitleb^ deNauarre)àla bataille du Comte Dom Teille amp;nbsp;du Comte Sance:dontiladuint(®^’’quot; h que le Prince amp;nbsp;fes gens approchoient d’eux)ledit Comte Dom T cille relfongn®’^ Ce CemteDem fc partit fans arroy,amp; fans ordonnance,^ fans combattre, aucc deux mille hommes Teille futt de- chcual,dc fa route: amp;nbsp;ne fcet on qu’il luy fallut. Si fut cede fécondé bataille ouuerte)^ ^Tc ^t.^’'d”‘^‘t ’■^^’■°^ déconfite.Car le Captai de Buz,amp; le Sire de Clij(ï'on,amp; leurs gens, vindre®^^”^ e‘^ fù bataille^ eux à pié,dc la bataille du Comte t d’Armignac;amp;làles occirentamp; méhaignerent»^ decenfire. nbsp;nbsp;nbsp;en firent vn grand chappelis. Adoneques f addreça la bataille du Princeamp;elu KoVP^quot;'

tilaueicDan Pietre fur la bataille du Roy Henry:ou plus auoit def quarante mille hommes, qu®P'^ cille corrUpat qu’à chcual.Là commença l’eftour grand amp;nbsp;fort,Se tous coftcz. Car ces Efpaig®®”^ lefmsdeJ'A» ces Caftillans auoient fondcs:dont ils gettoyent pierres : amp;clfondroycnt heau^^J^ ^^'*’'gt;^^^^ ”.‘’“! bacinets:tellement qu’ils en méhaigurrent amp;nbsp;ruèrent maint homme par terre. ^^.T IwlLh^’''^ ’^®^®”^ Archers d’Angleterre)qui de ce font couftumiers)moult aigrement: amp;nbsp;bkf®*^ s’^n quot;aifitules ‘^^^ Efpaignols,amp;lc»mettoicnt en grand méchef.Là crioit on,d’vnlez,Gaftille,auM ^l’i'^S^X' Henry:amp; d’autre part,S. Gcorge.Guicnne.Tandisfccombattoyentauflî lespremiff^^ ; ■[ il aparauat batailles du Duc de Lanclaftrcjdc mefsire Ichan Chandos, amp;nbsp;des deux Marefeh®®’^ dit foixante, (c’eftaifauoir mefsire Guifehard d’Angle,amp;mefsireEdienne de Confenton)alenc0tï5 ^usefiant au- de mefsire Bertrand du Guefelin, amp;nbsp;des autres Cheualiers de France amp;nbsp;d’Aff®?^”' trefais ^crip ß ^^^ jj y ^^j. p^j^^ mainte appertife d’armes: amp;nbsp;furent les vns amp;nbsp;les autres moultR^f® ® peut au^ir eße ^’■’U®R ^ entamer:^ tenoy ent les plufîeurs leurs lances à deux mains, amp;nbsp;les boutoye®'^ aisément c/»'^ fvncontrei’autrc,cnprenant:Scies autres fe combattoyent de courtes efpéesS^^i^^^^' rompu en cefie gucs. A ce commencement fe tindrentbien fort,6c fe combattirent moult vaiUaW®®^'^ ßrtexlpeurh François amp;nbsp;Arragonnois:amp;conuint les bons Cheualiers d’Angleterre fouffrir mou!

depeine.Là fut mefsire Ichan Chandos tresbon Cheualier:amp;y fit, deifous faba®®®^^}^ t plufieu^ grans appertifes d’armes : mais tout en combattant amp;nbsp;reculant fes ennemis ledM er au ^’eîÂ:loitfiauantcntr’cux,qu’ilfutprcffé,amp;abbatuàtcrrc:^hcutfurIuy vngrandbo' , juetfuUehan •ic,Caftillan:qui f appeUoit Martin Fcrrand,amp; moult edoit entre les Efpaignols renO' | chandos. mé de grand hardement. Ccluy meit grande entente à occire mclfire lehan Cha®' • *^»»». io8. dos:amp;:le tint fous luy en grandméchef. *Adoncques f’aduifaleditChandosd’vncoü' deau qu’il portoit au codé de fes plattes. Si le tira:6z en ferit tant ccluy Martin, au d® ßaaux codez,qui le luy embarra au corps amp;nbsp;le naura à mort,cdant fur luy.Fuis le renu^ fa d’autre part:Sc alors ledit mclfire Ichan Chandos fe leua, au plus tod qu’il pcut:amp;1^5 tfhäiuittßa. gens furent tod appareillez entour luy:qui à grande peine auoiét rompu la preire,po®'- F ^‘d^ venir ou il edoit cheu. Le S^nedyau matin,entret Nardres amp;nbsp;Nauarrct futlabatai' F^ancTa '^ R moult dure,grandc, fclonneufc, amp;nbsp;horrible, amp;nbsp;moult y eut de gens mis a grand m®' dent ane/la'' chef. Là firent de moult grans faids-d’armes le Prince de Galles, le Due de bâi^cbm^

-ocr page 323-

DE FROISSART.


2P7

Ton frère,meflîrcIchanChandoSjtneflîre Guifchard d’AngIc,Ie Captai de Buz,le Sirech.tu:f(pour deClilronjIeSiredeRJfcfjmefsire HuedcCaurellée, melsire Matthieu fteGournay,Nardrcs, tit mefsire Louis de Harcourt,le Sire de Pons,amp; le Sire de Partenay. D’autre part fç com- Nadrcs, battoyentles Gafconszc’eftalfauoir le Sire d’ArmignaCjle^ire d’AR)rcth,le Sire de Pó- ^frirand dn miers amp;nbsp;fes frerts,le Si?e de Mucidct,le Sire de Rofcm,le Comte de Pcrigourd,lc Co- ^“'^ß^‘’^’ te de Comminges^le Çorntj^de Carman, le Sire de Condon, le Sire d^l’Efparç, le Si-tçdeChaumont,mefsireBerthemieu de CÂdede Sire de PinGornet,meisire Bernard ^ d Albreth,le Sire de Gerôdc,menîre Aimery deTaiftede Souldich de i’Eftrade,meflîre Petitonde Courton,amp; pluffturs autres Cheualiersamp; Efcuyers:qui faquiteret en armes a leur loyal pouuoir. Sous le Pennon Saint George, amp;àla bannière de raeffirelehan Chandos,eRoientles Compaignics:ou bien eftoient douze cens pennonceaux. Là a-uoit de bons Çheualiers amp;nbsp;hfcuyers, durs amp;nbsp;hardis, amp;nbsp;entieprenans ; tels que meflîrc Robert Ceny,mefsire Perducas d’Aibreth, Robert Briquet, mcffire Garfis du Chaftel, mefsirc Gaillard VigerJehan Crefnel,NaudondeBagerant,Aymemon d’OrtigCjPer-rot de Sauoyc,le Bourg Camus,le Bourg de l’Efpare, le ^ourg de Bertucil, Efpiote,^ pluhcurs autres.Si vous dy q mefsire Bertrad du Guefclin,mefsire Arnoul d’Andreghé le Comte Sance,mefsire Gomez Garilz,amp;: les Çheualiers de France amp;nbsp;d’Arragon (qui fecombattoient à ces routes)ne l’auoient mie d’auantage.Car ces Côpaignics eftoient gens durs amp;fort.s,amp;bicn vf tez d’armes. Encores y eftoyent moult grande foifon de • Çheualiers amp;d’Efcuyers d’Angletcrrc,fous labâniere du Due de Lanclaftre, amp;demef-btelehan Chandos.Carlà^floient mefsire Guillaume de Beauchamp,hls au Comte ^e^aruich,mcffirc Raoul Camois,mefïirc Gautier 0urfuich,mefsire Thoma»deDe-^^■ysmehire lehan Grandon,melïirelehan d’Ipprc,nSefsire Ichan du Pré,mefsire Ai-™wy de Rochcchouart,mefsire Gaillard de la Mote, amp;nbsp;plus de deux cens autres Che-ualiers,queie ne puis tous nommer. Aufsi,à parler iuftement,ledit mefsirc Bertrand du Gucfclin^lc Marefchal d’AndrcglKn,lc Begue deVillaines,lc Sire d’Anthoing,le Si-redeBrifnel,tnefsireGauuaindcBailleul,mefsireIehandetBcrgettGS,leBeguede Vil- lt;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;.■

liers,l Allemand de Saint-Vcnant,amp; les bons Çheualiers amp;nbsp;Efeuyers deFrance,qui là J Vgrlcues cftoienr,fy acquittèrent loyaument: amp;nbsp;fâchez de verité,que( fi les Efpaignols euflent aufsi bien fait leur deuoir, comme ils firent) les Angloisamp; les Gafcons euflent eu beaucoup plus à fouffrir,qu’ilsn’eurét.Si«e demouramie parle Roy Henry,qu’ilsnefiflent ^^'n^^f^^i^ bienleur deuoir,carbien les auoitau-deuant admonneftezamp;priez amp;nbsp;bien faire: amp;nbsp;luy- tit^dd i^y*He defines fy porta moult vaillamment amp;hardimcnt:amp;faifoit merueilles de f y combat- r^deCalHHf-^•^Me donner grand courage amp;nbsp;réconfort à fes gens, amp;d’admonnefter amp;nbsp;aller au-de-uant de ceux,qui branloyent amp;nbsp;fuy oient: en difant ainfi. S eigneqjs, ie fuis voftre Roy. Vous m’auez fait Roy de toute Caftille, amp;nbsp;iuré amp;nbsp;voué, que pour mourir,,vous ne me faudrez.Gardez,pour Dieu,îe ferment,que vous m’auez iuré amp;nbsp;promis;amp; vous acquittez enuers tnoy,amp;: ie m’acquitteray enuers vous,car ià plein pié ie ne fuiray, tant que ie vous voyecombattre. Pour ces parolles amp;nbsp;plufieurs autres, pleines de confort, remeit le Roy Henry^trois fois ce iour,f es gens enfemble:amp; luy mefmG,de fa main,fc combat-titfi vaillamment,qu’on le doit bienhonnorer amp;nbsp;rccommander.Moultfut celle batail ^egrande amp;perilleufe:amp; moult y eut de gés morts,naurez,efl:ains,amp; méhaignez.Si pdl, toycntlesCommunautezd’Efpaigncdes fondes à leur vfaÇe:dont ils gettoyentdes pierres moult fierement.Ce qui greua moult fort,au commcncemét,les Anglois.Mais (quand ce get fut paflé, amp;nbsp;qu’ils fentirent lesfagettes des Anglois)ilsne tindrentplus nularroy.Si auoit il en la bataille du Roy Henry grande foifon de bons Gens-d’armes, tant dEfpaigne, que de Lisbonne,d’Arragon,amp;: de Portugal: qui f’acquitterefltve^on- # . tiersamp;moultloyaument,S:ne fedeffinerentmiefi toll,mais fc combàttirétmoutvaijr lamment,de lances amp;nbsp;de euifarmcs^d’arche2avesamp; d’efpees.Il y auoit auflî encores fur 0“^^^®“rsw •eues de la bataille du Roy Henry plulieurstGenetaires,montez fur bons cheüaux:qui ^^^^^ afin^r; tenoicntleursbatailles en vertu, car( quand elles branloyent, ou fe vouloyent ouurlr Mah lachaux par aucun cofté)ces Génetaires (qui eftoient fur ælle)les reboutoyenteh-auànt.Sii^a- difint, geni-uoyent mie les Anglois,ne les Gafcons, d’auantage : mais le comparèrent amp;nbsp;achapte- teurs.w a/ijf rent graudement,par bóne Cheualerie,amp; par grande prouefle amp;vailläce d’armes. Aul- ^^gt;f‘”^ Genc fi,à vray dire,lc Prince auoit la fleur de toute CheualcrieSr pour lors eftoient aucc luy /^'^^’^^/^”^^ les meilleurs combattans du monde.Vn petit en fus de la bataille du Prince,eftoient le f/,^^^^^ ^^^^i Roy de Maillorque amp;nbsp;fa route: qui fe combgttoyent vaillamment: amp;nbsp;f en acquitterét à le^ii. Genêts.

-ocr page 324-

PREMIER VOLVME.


spS


• Icurpouuo^r. D’aùtreparteftoitmcffircMartindelaKare: qm rcprefentoitleKoV

Nauarre:^ y faifoitauflî tresbien fon deuoir. I c ne puis mie de tous les bons pan ’ ' ’ mais dclez le Prince,amp; en fa bataille,auoit plufieurs bons Cheualicrs,tant d’Angld^ re que de Gafeogne: comme meflire Richard de Pontchardôj^iefsire Thomas le^f penfier, mefsireThomas de Hollande3mefsire Noel Loruich, mefsirc Hue amp;nbsp;me»^ Philippe de Courtenay,mcfsirc lehan Comes, mefsire ^icolts E^nde, mefsirc Tho“ • mas Comes,amp;plufieurs autres:tels que l^enefchaldc^aindionge, mefsireBaudouin de Frâuille,le Scnefchal de Bordeaux,le Senefchal de la Rochelle,le Scnefchal dePo' dou,le Scnefchal d’Angoulcfme,le Senefchal de Rouergue,le Senefchal deLymofia) le Senefchal de Perigourd,mcfsirc Louis de Marncl,mefsire Raymon Donducifamp;Pæ fieurs autres:amp; fâchez que nul d’eux ne fe faignoit de bien combattre : amp;nbsp;aufsiils tro“' uoientbienàqui. CarE^aignolsamp; Caftillans cftoient prefque cent mille telles ^^' mées:fi que la grande quantité de peuple les tcnoit en vertu: amp;ne pouuoit eftreq““ n’en y euft de bien combattaas,amp; bien faifans à leur pouuoir.Là cftoit le Roy DomP*^ tre moult échauffé,^ qui defiroit moult à rencontrer fon frerc le Baftard:amp; difoit. 0® eft ce fils de putain?quif appelle Roy de Caftille? LeRoy Henry fe combattoit autr^ part,moultvaillamment:amp; tenoit,au mieux qu’il pouuoit, fes gens en vertu: amp;nbsp;difoi'’ Bonnes gens,vous m’auezfait Roy,amp; couronné.Aidczmoy à garder l’héritage,do”'

* vous m’auez hérité. Par telles parolIeSjSr autres femblablcs,qu’il leur difoit, furentp^ fieurs en ce iour hardis amp;:vaiilans:qui demourerentfur les champs, amp;, pour leur ho”' ncur,nc daignèrent fuir de la place.La bataille du coftédegt;Efpaignols,qui mieuxeo® battit,Ctqui mieux fut aufsi cornbattue,amp; pliA cntieremcnt,ce fut celle de mefsireß”'' trand du Gudclin.Carlà cftoicnt,dcs deux coftez, droits Gens-d’armes: quifeoo®' battoyent amp;nbsp;bandoyent à leur pouuoir : amp;nbsp;là furent faites plufieurs appertifes d’atm”'' amp;:par cfpccial, mefsire lehan Chandos yfut tresbon Cheualicr: amp;nbsp;y confeillaamp;g“”' uerna,ceiour,leDuc de Lanclaftre, en telle manière que fit iadisle Prince deCaltó fon frere,en la bataille de Poitiers.Dequoy il fut moult honoré amp;nbsp;recômâdé: amp;^coft' bien raifon,carvn tel vaillant hommc,amp;bon Cheualicr,qui fi bien facquitte enuersl^ Seigneurs,doit bien eftre honnoré amp;nbsp;recommandé.Si n’entendit oncquc^ledit Cha”‘ dos à prendreprifonnier de fa main propre:ains feulement à combattre, amp;nbsp;allertooP ^^^'-^ auant.Mais fes gcns,amp;: deflous fa bannière,fWrentprins plufieurs bons Chcualiô$ ^din et L'evnfî- ^ Efeuyers d’Arragon,deFrance,amp; de Bretaigne : amp;nbsp;par efpecial, mefsire Bertran^J'’? turede faba- Gucfclin,mefsire Arnoult dAndreg^en, mefsire le Begue de Villaincs,amp;plus do id taille. ’ Xante Cheualiers;amp;confequemment la bataille dudit mefsire Bertrand du Goofeh” fut dcconfite,amp; tou^ morts,ou prins,ceux,qui y cftoicnt,tant de France que d’Arr^go” amp;nbsp;là fut occis le Begue de Villiers,amp; pris le Sire d’Antoing en Haynaut, le Sire de Brd neil,mefsireGauuain dcBailleul,mefsire lehan deBerguettes, mefsire rAUe®^‘^“* Saint-Venant,amp; moult d'autres. Adonc s’en reuindrent ces bannières amp;nbsp;cespenno”^ (c’eftafl'auoir,labanniereduDuc de Lanclaftre, la bannière de meflire lehan Ch^”' dos,la banniere des deux Marefchaux,amp; le pennô Saint George) fur la bataille duhoy Henry,en écrianr,à haute voix,SaintGcorge.Guienne: Là furent Elpaignols,amp;o”^

• Se leur cofté,mout fort reboutez.Là veit l’on le Captai de Buz,amp; le Sire de Clilfo”’, combattre,amp; d’autre parÂneflire Euftace d’Auberthicourt, meflire Hue de Caure^^A meflîrc le Souldich5amp; meflire lehan d’Eureux,fe monftrercnt bons CheuaJiers. Là cftoit le Prince en bon conuenant, amp;nbsp;fc montrant bien comme grand Scign^quot;’'

amp; bon Chcualier,en acquerrant amp;nbsp;combattant fes ennemis, de grande volonté.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ç’auÂe part le Roy Henry en tous eftats s’y acquitta moult vaillamment: amp;recoü' gra amp;nbsp;retourna fes gens par trois fois. Car,adonc que le CoÆte Dom T cille amp;nbsp;biétrois mille hommes à chcual fe partirent,fe commencèrent moult les autres à déconfite)^ s’en vouloicnt la pluspart d’entre eux aller amp;nbsp;fuir : mais ledit Roy Henry leur eftoit au-deuant,endifant.Beaux Seigneur s,que faites vous?pourquoy me voulez vousamH | t§Jicrpirôctrahir?vous,qui,m’aue2 fait Roy,amp; mis la couronne fur le chef, amp;nbsp;l’hérita^ Æ^wÆ^abar ^eCaftillc en ma main?Retourncz VOUS, pour m’aider àlc garder, amp;nbsp;à le chalangcr amp;nbsp;âo^er ^*^' defFendrc:amp; demourez dclez nous,car,par la grace de Dicu,tout fera enhuy à nous, ai que par telles parolles,ou fei#blables,encouragea les plufieurs,amp; les fit cobattremoult longuement:fi bien qu’ils n’ofoyent fuir, de hontc:quand ils veoyent leur Royamp;lciir i Seigneur ainfî vaillamment combattre,amp; parler fi amiablcmcnt : amp;nbsp;là mourut plusse j

-ocr page 325-

DE FROISSART.


25’P


mille amp;nbsp;cinq cens pcrfonncs:qui fc fuirent bien fauuées autremetît, amp;nbsp;qui euftent bien nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• prins le temps apoint, 9à leur aduâtage: fe n’euft efté l’amour de leur Roy^ Seigneur.

t Quand la bataille de mefire Bertrand du Guefelin amp;nbsp;du Marefçhal d’Andreghenfut'J’^**^ ''“quot;'■^ ' oultrée amp;nbsp;déconfite,amp; toutes ces groifes batailles du Prince mifesftnfenible,les Efpai-^/ 7 i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;.Jelonlefenspre gnols ne peurent ceiaix louffnr ne fouftenir:mais commencèrent a ruir,amp; a eux retrat „j-. .a-, l^.r re,moulteftrayeiB«nt,^fan^rroy,tdeuantlacitede Nauarret, amp;apaflerla grofleri-w«forrô/gt;«f» mere,qui par là endroit courtmc pour chofe^ue le Roy Henry leur dit, ils ne voulurét la i^aux. retourner. Quand le Roy Henry veitlapeftilcnce amp;nbsp;déconfiture fur fes gens, amp;nbsp;que ’fiachaux dit point de recouurer n’y auoit^i demanda fon chcual j amp;nbsp;monta deffus, amp;nbsp;fe bouta entre “i^uers Naua les fuyans;amp;ne print mie le chemin de la riuieregt;ne de la cité de t N auarrct(car pas ne NVumer ^** fe vouloit cnclorrc)mais print vne autre voyc,en éloignant tous perils;amp; de tant futii -^lachauxdit aduifé.Car aflez fcntoit,amp; cognoiffoit, que fil cftoit prins,iliferoit occis fans nulle mer encores Narei, Adonequcs montèrent Anglois amp;Gafcons à chcuaLamp;: commencèrent à chacer ces dres. E{p^i§nols amp;nbsp;Caftillans(qui fen fuyoient tous déconfits^( iufques à la groffe riuicrc:amp; al entrées du pont de Nauarret eut moult grande hidcur,amp; moult grande effuifionde tiachaux dit f^ngïamp;uiaintcsgensoccifesÓenoyées.CarlespluficursfaiUoient en l’eaue(qu^eftoit ‘«fq«« au roide amp;nbsp;hideufe) ór fi aimoient les aucuns plus cher eftre noyez,que qu’ils fulfent occis. P^A En celle fuite amp;chacc auotr,entrc les autrcs,deux vaillans hommes d’Efpaignc,Che ^? l’entrée ualiers d’armesfqui portoyent habit de R eligiGux)dont Tvn fappelloit le Grand-Prieur J^ la cùé'de deSaint-IaqueSjamp;lautrelcGrand-Maiftrede Çalatrauc.Iceux,amp; leurs gens,femçirêt Natdrcs,eÿ-f pour eftre à fauucté,dedansja cité de tN quarret: ^ furent de fi près pourfiiyuls, qu’An- fia chaux, glois 6eGafcons,à leur dos,conquirêt le pont defrufdit:amp; là eut grade oceifiô:ô»entre- efidtnedtmomt rent cnlacité,aueclesdclTufditsrqui f’eftoyent boute/en vneforte maifoigouurée amp;nbsp;maçonec de pierrcs;laqucllc tantoft fut côquife,amp; Icfdits Chcualicrs,prins,amp; mout ^^ji(g„[[ggP^‘ leurs gens morts,amp; toute la cité courue amp;nbsp;pillée amp;nbsp;y firent Anglois amp;nbsp;Gafeons grande- dies-e^^sala ment leur ptofit.amp;aulfi firent ils au logis du Roy Henry amp;nbsp;des autres Seigneurs Efpai- Nauarret. guuisjot luolut y trouuercnt ceux,qui premièrement ic tranirent ccue part ^ ae vaiiici- Man u ne tren led’argentamp;dcioyaux.CarleditRoyHenryamp;fes gensy eftoient venusengrandat-««»«^Mf^rr« roy:amp;jquandccvintaladéconfiture,ilsn’eurentmic loifir de retourner celle part, amp;nbsp;’* definpnoi, de mettre à uuueté,cc qu’au matin laiffé y auoient.Si fut cefte déconfiture mout gran- ”-^ ^*quot;^« ™?A» de 8chidcufc,amp; efpccialcmcnt fur lclt;iuagc y eut mout de gens morts:amp;difoient adonc ^f^^^f'^‘f'^^ lcsaucuns(conimci’ay depuis ouy recorder à ccux,quiy furent)qu’onvcoitreauc,def- -^Dachaux dît foustNauarret,rouge du fang des hommes amp;nbsp;des chenaux, qui là furent morts amp;nbsp;oc- encoret i^Nar c^. Cefte bataille fut entre Nardresamp;NauarrctenEfpaignc,cn l’an de l’incarna- dres. tionNofire-Seigneur, mil trois cens foixantc amp;tfix,leticrs iourdu mois d’Auril:amp; -[Qj^ieß fepui CeiourfutSamedy. meßcdmencer

Comment après la batai/Ze c/cT^uarrei, font le KojaumeJe Ca/ii/ie fi retour »a vers le

Roy Dom Pietre:amp; oommertt ilfit temporifir le Prince de Galles au ral-dolif^endant ^uU efioit a» pourchas d'argent,pour la paye des Gens-de-guerre. c H. c c x l 11.

ran par le pre-mur de Zäuier comme ufaj toußeurs.

A Près la déconfiture de la bataille de Nauarret ( qui fut toute paffée entre nonne Sgt;c laremontée)lc Prince de Galles fit tenir fa banniere en vnbuiifon, tout haut, fuf vncpetite montai^nc,pour rallier fes gens:amp; là fc recueillirent tous ceux, qui de la cha ecreuenoyent* LavindrcntleDuc de Lanclaftre, meflire Tchan Chandos, le Sire de Cliffon,lc Captai de Buz,le Comte d'Armignac, le Sire d’Albreth, amp;nbsp;tous les Barons: ^^fraite da amp;auoient en haut leurs bannières leuées,pour recueillir leurs gens.-quiferangcoyent«?^”^^'*^quot;”^^ fur le champ,à la mefure qu’ils venoycnt. Là cftoit meffire lames,Roy de Mafllorlt;jpe, ^ip^^^/^g^ fa banniere deuant luy:là oft fee gens fe reçueilloyent.Vn petit en fus cftoit mclfircMai^ ^^ bataille de tmdelaKare,labanniereàfonScigncurle Roy deNauarrc(qu’il reprefentoit)deuant ^’auafret. by.En tel ordre eftoient aulfi tous les Comtes amp;nbsp;les Barons de roft:tcllement quec’e-ftoit vnechofe moult belle à regarder amp;nbsp;confiderer. Adonc vint le Roy Dom Pictre tout echauffé:qui venoit de la chacc,monté fur vn courfier noir,fa banniere, armoyée de Camille, deuant luy: amp;defccndit à terrc,fi toft qu’il apperceut la banniere du Prince amp;létiraecllepart.QmndlcditPrincelcvcitvenir,ilfaduança,amp;fchaftaderaccon- . fayurc pour l’honneur de lüy.Là fc voulut le RoyDom Pic^'c agcnouiller,en remerciât j^^%*“7/« le Prince:mais ledit Prince Paduan ça, amp;nbsp;fe hafta de le venir prendre par la main;amp; ne le tre au Prince voulut mie confentir agenouiller,Lors dit le Roy Dom Pierre, Cher amp;nbsp;beau coufin, ic de Galles.

-ocr page 326-

PR E M I E R V 0 L V M E


JOO


-ocr page 327-

DE' FROISSART*

ne volonté,d’eux ehclqg-e,ne tenir contre leur Prince : mais vindrerit plu^eurs riches ^ - ^^j^ hommes,amp; les plus notables,au dehors delaville,amp;luy prefenterent les clefs :amp; le re- p^fY^rf^r» i ceurent à Seigneur:^ le menerent,auec toutes fes g.ens,ei^ladite cijp de Burgues,à grâ- seigneurdedas deioye amp;nbsp;folcnnité.Clt;èDimenche,toüt le iour,fe tint le Prince,es logis,qiûl auoit trou vur^ues. uez amp;nbsp;conquis: amp;nbsp;le Lundy,aptes vefpresdl fe délogea, luy amp;nbsp;fes gcns:amp; vindrent loger 'fiachaux dit àtBerguete:amp;yîiTrcnPiufqiftsauMercredv:qu’ils vindrent tous deua«t Burgües,amp;: harbefque; entra ledit Prince eD.laviIle,à|çrandereucrÆce,amp; auifileDuc deLancIaftrc,amp;le Çô- pj^efta w te d’Armignac,amp; aucuns de^ grans S eigneurs, amp;nbsp;leurs gens tindrent leurs logis für les /^ ^-^^^^ ^y^jz champs,au dehors deBurgues,car tous n’eulfentpas peu eure logés enlavillcaifement jgt;ai^ne.

*ncproprernenri Si venoitledit Prince par chacun iour aux champs, en fonpauillon ’^^nnct.w^, (quilàeftoit tendu) amp;làfaifoitamp;rcndoit iugement d’armes ,amp;: de toutes chofésàce appartenantcsgt;amp; y tint champ amp;nbsp;gage de bataille. Parquo^^n peut bien dire que toute Efpaigne fut quelques iours àluy,ôienfon obeiffaneeXe Prince de Gallesamp;leRoy Dó Piètre tindrent leurs Pafques enlavilledeBurgues4àouils feiournerent enuiron troisfemaines,amp;plus:amp;leiourt dePafques vindrent ceux d’Aftures,de Toilette,def Leon,de Cardoue,dc Galice,de Siuille, amp;nbsp;de toutes les autres marchés amp;limitatiôs du ^^^ ^^ 7’ j.^ Royaume de Caftille,faire hommage au Roy Dom Pietre:amp; le vindrent veoir, amp;nbsp;ledit ß^^^^^^^^^ * Prince,amp; ce loyal Cheualicr de Caftillc, Dom Ferrand de Caftres : lequel fut par eux j^„^ raifin^cö-feftoyé amp;nbsp;honnoré,amp; moult volontiers veUiQuand le RoyDô Pierre eut là feiourné le meHefteit auß terme queie vous ay dir,amp; plus,amp; qu’il eut veuamp; entédu q nuis ne luy eftoiét plus rebelß m cha. 150. les, mais tous en fon obeiiÂnce,lc Prin ce de Galles,par l’informatiô de fes gen^amp;pour ^‘”ß '^^^ ^lt;»f^ faire ce qui appartenoit, luy dit.SireRoyjVouseftes,Eyeu merci. Sire amp;nbsp;Roy cm voûte j^-^’*^ ^” pays,amp; n y Tentons plus nul empefchement,ne nulle rebellion, que tous voz gens n’o- '^’’”‘'- ^°5’‘ hcilfent à vous:^ nous feiournonsicy à grans frais amp;nbsp;mifes.Sivous difos que vous que Le prince de nez argent,pour payer tous ccux,qui vous ont remis en voftre Royaume: amp;nbsp;que vous Galles demade teniez voz conuenances,ainfî que iuréSz feellé vous nous l’aucz.Si vous en faurons bon ‘traint au }{pjgt; ^ré:amp;,de tant plus briefuement vous le ferez,de tant y aurez plus de profit, car vous fa- kopierte,pour nez que Gens-d’armes veulent viurc,amp;eftre pay ez,ou qu’il foit prins. Apres ces paroi-les refpondit le Roy Dom Pietre.Sire coufîn,nous tiendrons amp;nbsp;accomplirons, à noftre loyal pouuoir,ce que iuré amp;nbsp;feellé auons.Mais,quand à prefent,nous n’auôs point d’ar-gent.Si nous trairons à la marche d?Siuille: amp;nbsp;là en procurerons nous tant, qu’en pour rons Tatisfairepar tout.Si vous tiendrez au Val-dc-rOlif(ou il y a graffe marche)amp;nous retourneronsdeuers vous au plus toft que nous^ourrons,5r,au plus tard,dedans la Pé-thccoufte. Cefte reiponfc fut plaifante au Prince amp;nbsp;à fon Confeil:amp;fe partit alfez brief- ^°f^j^^iig^ ucmcntle Roy DomPietre dudit Princc:amp;cheuaucha deuers la »lté de Siuille, en in- perchas d’attention de procurer amp;nbsp;auoir argent,ainfî qu’il auoit enconuenancé: amp;nbsp;le Prince f en al- ^ent,et le Prin lalogerauVal-dc-rOlif,auectousfes Seigneurs: amp;fcs gens fepandirent fur le pays, ce au ral-de pour trouucr amp;nbsp;auoir viures plus largement,pour eux amp;nbsp;pour leurs cheuaux:amp;y feiour- l’oUf, en l’at‘ nerentàpeudeprofit pour les paifans, caries Copaignons nefepouuoienttenirdepil- ffgt;tdant. len Or furet efparfcs nouuelles en Frâce,cn Angleterre,en Allcmaignc,amp; en tous pais, que le Prince de Galles,amp; fa puilfancc,par la bataille auoit décofit le Roy Héry,amp;prins ou tué,ou chacé,ou noyé,le iour de la bataille, plus de cent mille hommes de fes gens.i^quot;quot;’^*'^^ Si en fut ledit Prince renommé amp;nbsp;honnoré de toute bonncTZhcualcrie, amp;nbsp;dç haute en- /^ p*”„f^^7^ treprifc,en tous les lieux qu’on en oyoit parler, amp;nbsp;par, efpecial, en l’Empire d’Allemai- Galles par/i gne,8c au Royaume d’Angleterre:Srdifoycnt les Allemans,les Flamans,amp; les Anglois, vi^ltiredeCuà que lePrince de Galles eftoit toute la fleur de Cheualerie, amp;nbsp;qu’vn tel princ^eftoit di-ßiUe. gnedegouuernertoutlejpaonde : quand parfaprouefleilauoit eu trois fi hautesiour- • nees,amp; fi nobles:c’eftairauoir la premiere à Crecy en PonthieUjla fecóde,dix ans apr«, aPoidiers,ôc la tierce en Efpaigne,deuantNauarret. Sifirent,en la cité de Londres en Angleterre,les Bourgeois de ladite ville folénité amp;:triomphe,pour la viótoire:ainfi que anciennement on faifoit pour les Roys, qui aüoient obtenu la place, amp;: déconfit leurs cnnemiSiMaisenFrancefurentregretezamp;iamétezlesbons CheualiersduRoyaujne, qui aüoient efté morts 6lt;prins enla iournée,amp;par efpecial,meflire Bertrand du Guef-clin,amp; meflire Arnoül d’Andrcghcn3amp;plufieurs autres: qui neantmoins furent depuis moult courtoifement traitcz,amp; les aucuns mis incontinent à finance, cobien que mef-firc Bertrand ne le fuftpasfîtoft: d’autant que meflire Ichan Chandos( qui eftoitfon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' niaiftrc)nelc vquloitpoint deliurer: aucc ce que ledit meflire Bertrand ne l’én prefle^

ÇC • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 328-

502 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P R E M I E R V o L V M E

pas trop. O»vous parlerons vn petit du Roy Henry,amp; commet il fît, quand il Icp^ni' de la bataillc3amp; puis retournerons au Prince,amp; au Roy Dom Pierre de Caftille.

CommcKl le Roji ifenry de C9ßf//e,ßeßafitfinué de la bataide de 2(auarrei ,ßtgueri'( ^^ {^quitai/ie^çb' ^o^f^^^i le Prince de Gadesßj en retour/ja d’^aigKe, mal'ccfstttilib*

Roy Dom^iefre.


CHAP. CCXÿlI*


■fCeverl/ez- , herdre vient du Latin ad-hærcrc;^

ß^niße icy s’allier.

t^traited1h{oi y E Roy Hcnry(fi-comme cy-deffus cftSit)fe fauuaai#mieux qu’il peut, amp;nbsp;élongna Henry enArra JL/fes ennemis,amp; emmena fa femme amp;nbsp;fes cnfans(au pPi^ft qu’il peut).cn la cité de Va ‘*^*^^^-^, lcnce,en Arragon:là ou le Roy d’Arragon fe tenoit: qui cftoit ion compere amp;nbsp;fonaroy» Hauam^ ^ ^ auquel il recorda toute fon aduenture:amp;, alfeztoft après, ledit Roy Henry eutcon-feil qu’il palfcroit outre, 5eiroitdeuers leDuc d’Anióu(qui pour le temps fe tenait? Montpeflier) amp;luy recoraeroitaulTi fonaduenture. Celuy aduis fut plaifant auRoy d’Arragon:amp;: confentoitbien qu’il partift: pourtant qu’il eftoit ennemy au Prince:^* luy cftoit près voifin.Si fe par»t ledit Roy Henry,du Roy d’Arragon,amp; laifîà, en hot® , de Valence, fa femme amp;nbsp;fes enfans;amp;tant exploita par fes iournées,qu’il paftaNarbo*’’ leK^y Herya ne(qui eft la première cité du Royaume de France,dc ce cofté là) amp;nbsp;puis Beficrs,amp;touf vertäte Hue c^P^yslà.Puis vintàMontpcflicnamp;iHec trcuuale Duc d’Aniou:qui moult faim oit, d’Anieu Ped^ t^esfort hayoit les Anglois:quoy qu’il ne fift point de guerre. Lequel Duc(qui informs faire guerre en ^oit de l’affaire dudit Roy Hcni-y)le receut amp;nbsp;recueillit moult ioyeufement,amp;lerecoû ^^uitaine. forta au mieux qu’il peut.Si fut auecqucs luy vnc efpace de temps : amp;nbsp;puis vint en Au*' gnon,v^oirlcPape Vrbaincinquicfmedequel fen deuoit jfartir, pour aller à Roinmc: ainfi quilfir.Depuis retoumale^itRoy Henry à Monrpeflicr, deuers ledit Duc d An* iou:amp;lors eurent quelques traitez enfcm.ble :amp;mcfutadonc dit amp;nbsp;recordé parceux, qui en cuidoyent aucune chofe fauoir ( mais depuis on en a bien veu l’apparence) qu« le Roy Henry achapta,ou emprunta,dudit Duc d’Aniou,vn chaftel,feantprcs Touioii' ze,fur les marches de la Principauté: lequel chaftel on appelle Roquemore. Làilrc* cueillit amp;affembla des Compaignons, comme Bretons,amp;autres:quin’eftoientpaspal^' fez en Efpaigne,auccqucs le Prince ,amp; furent à ce commencement trois cens. C^ nouuelles furent enuoy ées à Madame la Princefte, qui pour lors fe tenoir »Bordeaux» amp;nbsp;que le Roy Henry pourchaçoit aide amp;nbsp;confort3de tous coftez. pour faire guerreàb Pririçipauté,amp; à la Duché de Guienne.Si en fut toute ébahie:amp;, pourtât qu’il fe tendt fut le Royaume de France,clle en efcriuit,amp;enuoya grans meffagcrs,par-deucrs IcRof deFrance:enluy fuppliantqu’ilnevoMfift mieconfentir quele Baftard d’Efpaigneby fift'guerre,ôc euft fon reffortSe fon retour en France,car trop grans maux enpourroicl naiftre amp;nbsp;aduenir. Ld»Roy de France defcendit legerement à la priere de la princclfe:J^ enuoyameffagershaftiuement deuersle Baftard Henry (quifetenoit auditchaUcH^ RoqucmorCjfurles frontières de Montauban:amp;: qui commençoit ia à guerroyer lep^is d’Aquitaine,amp;la terre du Prince) cnluy mandant amp;nbsp;commandant,que luy eftanto»/« iournâtfur fon Royaume,il ne fîft point de guerre en la terre de fon cher ncueUjlcPrim ce de Galles amp;nbsp;d’Aquitaine:amp; encores, pour donner plus grand exemple à fes gens qo® pgint neffaherdiflentauecle Baftard Henry, il fitleieune Comte d’Auxerre aHeft®' «nir prifon,au chaftel du Lc^iure à Paris: pourtant qu’il eftoit en de grans traitez deuetX le Roy Henry,amp;qu’il y deuoit alleren grand nombre de Gens-d’armes (commcondi-foit) amp;nbsp;pourceluy fit le Roy de France brifer fon voyage Befon propos. AumandemeJ du Roy de France obéit le Roy Henry:comrac ce fut raifon.Mais pourcenelaiffanue^ faire fon (ÿnprife:ains fe partit de Roquemore, à tout bien quatre cens Bretons, ay^n^ cnc(#,pour alliez amp;nbsp;adhcrans auecluy, les Cheualiers amp;nbsp;Efci^-crs Bretons, qui fenfm* uAit,c’cftaffauoirmeflîre ArnouldeLimofin, meflire Geoffroy Ricons, meffire Pons de Lallt;oncr,Seueftre Budes, Allot de Calais,amp; Alain de Saint-Pol.Si vindrent cesGeS-d’armes,Bretonsamp;aütres,furles terres du Prince,cheuauchans roidement paræiles laviüedesan montaignes:amp;entrèrent en Bigorre, en la Principauté: amp;yprindrent amp;nbsp;efchellercnt nieret,en Bger vne*'ille:qu’on appelle Bannières. Si la fortifièrent amp;nbsp;reparcrent bien amp;nbsp;fort; amp;puis reiprifi far le cheuauchcrent en la terre du Prince: amp;nbsp;là commencèrent à courir,amp; y portèrent grand ^^l^^fu L ^®®'”’®g®*^nislaPrinccireycnuoya,au-dcuant,meffire lames d’Andclée : leql cftoit Prince deed- ‘•fomouré en Aquitaine,toutf(muerainamp; gouuerneur,pour garder le pays.ToutesfoisIc lu^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roy Henry Mes Bretons y firêt mout de dommage,car toufiours leur croiffoient gens.

OrretoumerQns nousauPrince de Galles amp;nbsp;à fes gens: quife tenoyentau Val-dé-

-ocr page 329-

DE F R 0 I S S A R T.


30j

rOlifjamp;làcnuiron, ciji^ttcndaàtlâ rcùenue du Roy Do ni Piètre, Qutnd le Prince

eut feiourne au Val-ciel’ Olif,iufquest àlaSaint Ichan Baptifte en Efté,amp;encores ou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^

tre,cnatcnciantleRoy DoniPietre,qui pointnereuenoit,nede Ifty certainesnouuel- ^'^„ 15674

les n auoit fi fut niôultMnelartcolieux: amp;nbsp;meit tout fon Confeil enfemble, pour fauoir

quileftoitbonà faire.Si fut le Prince confeillé qu’il enuoyaft deux ou trois de fesChe-

ualiers,deuers IccTit RÔy,poftr luy rcmonfti^r fesbefongnes, amp;: demander pourquoy il ^f^a^ers du

netenoitfonGonuenant5amp; fdti iour/ainft qu’ordonné l’auoit. Si furent tantoft prefts p^ff^ce cle Gal~

d’aller deuers ledit Roy DomPietre, deffufdit, meflireNod Loruich,melfire Richard Us^four somtr

dcPontchardon,CCmcffircThomasBakftre. Si exploitèrent tant les Cheuahers du/ri^®? r«-

Prince,amp; cheuauchcrent tant par leurs iournées,qu’ils vindrent en la cite de Quille t a f« -V«^« _

ou le Roy Dom Piètre fe tcnoit:qui les reccut.par léblant,ajjp:z loyeufement.Ces Che- J »^.^^

ualiers firent leurs meffagesbien fie à point : ainh que charge leur cftoit de par leur Sei-

2ncurlePrince.LeRoyDomPietrcleurrefpondit,enfoy excufant:ocdit.Ccrtes, Set

gneutsd nous deplaift grandement de ce que nous ne jouons tenir ce que nous auos

IconueMncèànoftrccoufinlePrinccSirauonsnous remontre, Kfaitrcmo^ier

V«pluricut5fois,ànozgens« ■lt;gt;«'*«depar-deça:maisnox

ikotóniélusttoisouqaatreaeDoxTtcfon«s-.qrapoitoycnt noz hnanccspai de •

uctslcPrince,noftrccoiüin.SUuydirezdcparnous,quenousluypnonsquûlevue,^

Icrenaiie SzmemchorsdcnoftteRoyapmeCcs malles gens deCompaigmes. Kquil

nouslaHamp;Mt decs aucun? de fes ChcuaUcrS'.aufqueh, au nom de luy , nous D^y er ons

amp; dcllutciósïardnt tel qu’il demâdc,5t auq! nous fômes tenus Kobllgcl.^i lut tou-

KtctoutnetentdeuctslePduaaauXa^ er nbsp;nbsp;l^^^ plusmelancolicuxquedeuant

lt;peveu8£ouyauoiet.Delaciuelle^J^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^^ conuenances,5cvanmtà

pteeuullv=.tbjenquekRoyUom nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y^^^.^

faitetatfo„.EnceCelout .^UP^ ^au lift malade le Royde Maillotryuerdontle Am»U'^ amp;nbsp;foimemptetlt;vuc tout 1 bltc ) accou nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Selnncnrs.ba fut mis à finan ■I/«^“quot; P'“

Atntu d’SesS=B=4 ^«V illaines.K yinnPrs Cheualiets de f tan-

f n ^ ^ logent eftè^tins àlabefongne de Nauarret) amp;nbsp;échangez pour VuailU Je ceWetealgne^ao-edtefteî^jf^^^^.^^^^^^^^

meffueîbomasdePbcll sVs_.;„nonSiMais»icotcsdcmouraau danger duPrmee, à^nç,» ,©• '^'T'r^^’I'I'T ”nin'nèpomtne'futriçonnèfitoftqlesautres.CatlesAnglois»«r,Ua»

SdecofalduPtince^foi.^,! , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q„-ileftoitenBlgor-

le^uedeuatauecleBaftardHe^^ 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^^^^^^ j^^^j^^ ^^^ .PoutlaqueUe

'ufTPl™- ÄSSdne®'utnas’bbelle^nefibaftine.QuadleditPrince ^quot;«quot;duduUDomK

hanoitcftéiSc en demanda auo'ir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?•.„„£. gr niefmemeritVed^

ihçortoientàgtandmécheîdachaVeut:amp; nbsp;nbsp;nbsp;«^.^f^^ere Jtad il ietournaft,amp; qURoy»

PnnceeneftoittoutpenftfyS^töutinaladtD V s àe^onnem. Adonefutnon-ï»K«“««gt;'‘“7«^*^‘~^^VfatUmo«no««lC»leàeïatt«namp; IranCbanZ^In^mmonfttlntcomentilvouloitpattitdE^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

adms,catttoç enuislelaiÿroit derrière t ou cas qui! vou i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lePfmee nJ- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘i

Maillorque dit aux deffumits Cheualiets .G rand mercy ^ ^’^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uié al’ eRrief *** ?*^'

Îirccorupcre;tuais5quantàprcfettt,icnepouroyeeheuauc er,nvp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 manderét

iuiques Iplaifir deDieu. AdonC parlèrent encoresles Cheuaherst amp;luy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^7 äe m ƒ or

L nbsp;nbsp;nbsp;vousgarderScXsconduire^quandvousferezapomtdecheuaucher.Lo^

\ ^Aearilnefauoitpasquèllongïeiouril feroit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nXltteadlsZ-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;Maillorque^StretournerentdeuerslePfmce-. auquel ilsjecor ere nbsp;nbsp;nbsp;v. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y

uoieut exploité,amp;les relpÓtes duRoy de’tAaillorqne.L^ wnee \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hQuuecite\qu.ondit^Madrigay',amp;tlatarreRaqvielqnepeu.tuis\iu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5 i^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4

-ocr page 330-

PREMIER VOLVME.


304

Foiric,furie clcpartcment d’Efpaigne, d’Arragon, amp;nbsp;de Nauar^: là feioucnaplus d vn mois,luy amp;nbsp;fes gens.Car aucuns pacages luy eftoient clos fur les marches d’ArragoaS , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difoiton enroftjquûàcRoy dftNauarre(quitnouuellement eftoit retourné delapri' Madrigal c^ fe)fcfl:oit compofé au Baftard d’Efpaigne amp;nbsp;au Roy d’Arragon»amp; qu’il dcuoit empd' Sorie,\itr cher le partage dudit Prince^mais il n’en fut riens: fi- comme il apparut depuis. Nom-Foirie’. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pourtant on en faifoit doutc:pour ce qu’il cftoit en fon pa^Â, amp;nbsp;irc véRoit point deuers ■\!ly auoiticj le Prince.En ce feiourtenuoyale Prince ,nir certain pasfentre Efpaigne amp;AiTagon, qui nulle- aucuns traiteurs:amp; là eurent grand parlemét à autres du R(jy d’Arragó,amp; par plufieurs meen eftoit, journées .Mais finalement traitez amp;conleils fc portèrent tellement,que le Roy dArra-litn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gondeuoitouurir fon pays,pour laiflér retourner paifiblemcntles gens du Prince. amp;■' allure nofire‘ ®“® '^^ deuoicnt paffer fans^olefte ne violence faire à nul du pays,amp; payer tout cour-esm^iioncome toifement ce qu’ils prendroicnt. Adonc vindrent le Roy de N auarre amp;nbsp;mefsire Martin M^ifditla delaKareau-dcuant du Prince3quand ils veirent que le traité fe portoitainfi entre by chaux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ leRoy d’Arragon.Si luy firci# tout l’honneur amp;nbsp;reuerence qu’ils peurent:amp; luy offri' [Ce fajfa^eefl rent doucement paffage pour Iuy, Sz poutfon frereleDucde Lanclaftrc, amp;pourplu' ficurs Barons Sgt;c Cheualiers d’Angleterre amp;nbsp;de Gafcongne:mais il vouloir bienqueb chaux ^ Compaigniespreniffentvn autre chemin, que parmi Nauarre. Le Prince amp;nbsp;les aigres dScigneurs ( qui veoyent leur cheminamp;lcur adrece plus prompte parmi Nauarre, que *.Annii no ^“r les marches d’Arragon)ne voulurent mie renoncer à cefte courtoifie:*mais enre-merciant grandement le Roy: amp;nbsp;mefmementje Prince pratiqua fi bien auec luy, q“^ obtint flt;^blablement paffage pour les Compaignies amp;nbsp;poiîr tous ceux de fon oft X' feurant amp;iurant pour eux audit I^y,qu’ils paflcronttantpaifiblement,amp; fi bien payât, qu’il f en contenteroit. Ainfi partirent le Prince amp;nbsp;fes Gens-d’armes hors du Royaume deCaftille:amp;femeircntauretour:amp;paffcrcnt,auplus courtoifement qu’ils peurent, parmi le Royaume de N auarre: amp;nbsp;fut le Prince conuoyé parle Roy de Nauarre,amp;f3r meffire Martin delaKare,iufqucs au pas deR5ccuaux:amp;dcpuis tant exploita,qu’il vint en la cité de Bayonne:là ou il fut rcceu à grande ioyc:amp; là fc refrefehit, amp;nbsp;fe report,P^ Retour dup ' ^ cfpace de quatre iours.Puis f’en partit amp;nbsp;rcuint à Bordcaux:ou il fut reccu à grande fo-«Je Gallet^ lcnnité:amp;vint Madame la Princeffe contre luy, faifant porter fon aifné fils^ Edouard: Bordeaux, nbsp;nbsp;nbsp;qui pôuuoit bien auoir alors trois ans,ou enuiron.Puis donna congé à toute fon armée: amp;nbsp;ainfi fc départirent Gens-d’armes les vns des aut?es:amp;fc trahirent les Seigneurs,Bâ' rons,amp; Cheualiers de Gafeogne cnleurs maifons,amp;les Scigncurs,Barös,amp; Cheualiers seiourdes Co- d’Angleterre enIcurs Scnefchaucécs, OU Capitainerics,amp;lcs Cópaignies(ainfi quelles faignies en la paffoiétamp;rcuenoient)demourerentcn la Principauté, en attendant payement. Carie Princi/iauté, Pnnce(qui fc fétoit nfcut tenu à eux)lcur vouloir tout fatisfaire amp;nbsp;payer, à fonpouuoir: ouDuche dA. ^^ qu’argentfuftprins. Sidifoitquc,combiéqucIcRoyDomPietrcncluycuftpoini: ^uitatne. nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^ ^^^ conuenances, fi ne le deuoient point comparer ceux, qui bien ferui l’auoienn

ComfKetit apres le retour du Prt»ee ent^quitaitsede Roy Henry de CaHide^ ahandontt^^^ Bannières en Bigorre^ß retira vers le Roy d’^rragon : comment Bertrand du Guef clin fut mis à rançon,par le Prince Comment les Compaignies dudit P rince afferent vh • urefur le Royaume de France : dp comment plufeurs grans Barons d’i^^uitaine ƒ plaingnirent au Roy cibles de certain fouage, que le Prince voulait impojerenlevtt terres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre ccxliiii.

I toft que le Roy Henry (qui fe tenoitenla garnifon de Bannières en Bigorre,amp;fy i^eftoit Igng temps tenu)entendit que le Prince cftoit reuenu d’Efpaigne en la Princi-* nbsp;nbsp;nbsp;pautê,il f en partit de là,à ce qu’il au oit de Gens-d’armes, Bretons, amp;nbsp;Compaignons, amp;

le tout eftra en Arragon,amp; vint deuers le Roy d’Arragon(quimoultTaymoit, amp;quilcrcceut iejedmenLrà ioyeufement)amp;làfetinttoutrYuer : amp;nbsp;de rechef, y eut nouuellcs alliances entre luy nopre mode, amp;leRoy d’Arragon, pour guerroyer le Roy Dom Pierre, amp;t couroyentia les routes ainßi^ueiepuis des Bretons,qui eftoyentadherans auccquesluy(defqucls eftoient Capitaines meflire comprendre Antoult deLimofin,melfire Geoffroy Ricons,amp;mefsirePons de Lakonct)fur lepays parnoz.f»n. d’Efpaigne,amp;y faifoicnt guerre pour le Roy Henry. Or parlerons nous deladeh* Ct'Crom^ues. urancc de meflire Bertrand dirGuefcIin. Apres que le Prince de Galles fut retourné en Aquitaine,amp; fon frerc ITOuc de Lanclaftrc en Angleterre,amp; aufli tous les Baros fur leur lieu,demoura encores prifonnier meflire Bertrand 'du Guefclinau Princcamp;a meflire lehan Chados: amp;nbsp;ne pouuoit venir à rançon,ny à finâcc:dôt moût dcplaifoit au

-ocr page 331-

DË FROISSART.


3°f


RoyHcry: qui ameder le peuft. Oraduint(ainfi q i’eii fu adóc informé)^u’vn iouf,qué * le Prince eftoitcnGfl^ueSjilappellameflire Bertrand du Guefclin:amp;luy demanda có- j^,^^^^^ ^^éj ment il luy eftoir.Monfeigneur(refpondit meflire Bertrand)il nc^e fut iamais mieux: p.pralles dener-Si c’eft bien droit qu’il me foit bien,car ie fuis,es prifons^c plus honnoré Cheualier du trandduGuejZ monde.Et cômcnt?dîtlc Prince.On dit(cc ditmcfsircBcrtrand)au Royaume de Fran- din au Prind ee,amp;ailleurs,q8ieivoi#me ^utezamp;: reffongnez tant, que vous nc m’^jfez mettre hors de celles ^ eau-devoz priions,parquoy Venhuis grandem^ntpriféamp;honnoré. Le Princc(qui enten--^^^fi^^^^^*''^ dit cefte paro!lc,amp;cuida bien que meifire Bertrand la luy dit à bon fens, car vrayement ^\^ ^jeUH^quot;ce fon Confcil ne vouloir nuflement qu’il euft fa dcliuràncc, iufques adoncquelc Roy [ß^ntenaH-Dom Pierre auroit payé le Prince, en ce qu’il luy cftoit tenu enuers luy amp;fesgcns)rel- trementa» U-pondit. V ous/meflire Bcrtrand!penfez vous donc que pour voftre cheualerie nous vous ure de fis retcnons?Par Saint George nenni.Et,beau Sire, payez ceflt mille francs: amp;nbsp;vous ferez proueffes. deliuré. McflîrcBertrand(quidefiroitfadeIiurance, ôrâ ouir fur quelle fin il pourroit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•E’-w.

partir)print le Prince à ce mot: amp;nbsp;dit. Monfeigneur, t^ Dieu le veu, ie n’en payeray ia ^f quot;'^ nioins.Et,tantoftquele Prince l’eut ainfi ouy parler,il rcnfuft volontiers repenti:^ *^it/fj^/7e/4rfgt;’ on que ceux de fonConfcil allèrent au- deüant:amp;luy dirent. Monfeigneur, vous auez ^„1;^,. iHrofi^g trcfmal fait:quand fi legerement fanez rançonné. Et voufiffent bien lors fes gens,qu’il pertranddn fenfuftréuoqué, amp;nbsp;euft brifé cefte conuenance: Mais le Princc(qui fut fage amp;nbsp;IoyaJjC»çZf//»:fowfi Cheualier)refpondit bien amp;fagcmcnt:amp; dit. Puis qu’accordé nous luy auons,nous luy ^’'^ ««f *quot;’«é* fiendrons:ncian’en irons au contraire,car ce nous feroit blafme,honte, amp;nbsp;vergongnc, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p°f^

fi reproché nous eftoitqug nous ne le vdufiifions mettre à finance: quand il fy vcult ^Jj-r^ ?*1 meurefi groifcmcnt,quc de payer ccnt«millc francs.Depuis ceft accord fut lîdit mef- (ftßihe ) Uré fireBerträdmoutfongncuxdequerreceftcfinäGe:ßrexploitafibien,parraidcqu’iIeut par Dieu ie du Roy de Frâceamp;du Duc d’Aniou(qui moult l’aimoit)qu’ilpaya,cn moins d’vn mois, le vcùx car les cent mille francs: amp;nbsp;fen vint feruir le Duc d’Aniou,à bien deux mille cobattans, en ces d’armes m Prouécc:ou ledit Duc cftoit à ficge,dcuant la ville de Tarafcó:qui fe tenoit pour la Roy ^‘^ ^donneri ne de Naples. En ce temps fut traité le mariage de Monfeigneur Lionnel, fils au Roy ^'”^^ rn/jnf-d Angleterre,Duc de Clarencc:amp; Comte de Dulneftre,à la fille Monfeigneur Galeasy Seigneur de Millan:laquelle ieune Dame eftoit nièce de Monfeigneur le Comte de Sa-uoyc,amp; fille de Madame Blanche,fa fœur:amp; fe porta fi bien le traité, amp;nbsp;le cofeil d’entre ^rrmee de les parties,quclc mariage fut accoréé: Avilît ledit Duc de Clarenec,accôpaigné grau- lùnndde da^ ‘lemêt de Cheualicrs amp;nbsp;d’Efcuyers,d’Angleterrc en Fracc:ou le Roy ,1e Duc de Bout- rence,ßlsdu S°’^gnc,leDuc dcBourbô,amp;le Sire de Coucy,I^ recucillirét amp;nbsp;feftoyerent gradement ^y dd^ngl. ^Paris.Si paffa le delTufdit parmi le Royaume de Frace: amp;nbsp;vint en Sauoyc : ou le gentil ^.^'‘quot;i/i 68 Comte le receut moult honnorablement à Chambery: amp;nbsp;fut la ti^is iours grandement reftoyé de Dames amp;nbsp;de Damoifelles.Au quart iour il fen partit: amp;nbsp;le conduifitleCótc’^^ ^ansdes^ de Sauoyciufques à Milan:amp; là efpoufa il fa nièce,la fille à Mófeigneur GalcaSjle t Lun i^» er imir dy d après la Trinité,fan mil trois cens foixante huit. Or retournos nous au befongnes du madame d» de Frâce. fous auez bien ouy cy-deflus recorder du voyage,q le Prince deGallcs fit en Vuededarece Efpaigne:amp; cornent il fe partit mal-côtent du RoyDô Pietre:8ccóment il l’en retourna “ ^dan, en Aquitaine. Quad il reuint,toutes manières de Gês-d’armes le fuiuirêt, pource qu’ils ne vouloient mie demourer en Efpaigne;d’autant qu’ils ne pouuoiét eftre pays de leurs» gages par le Roy Dom Pietre : ainfi qu’enconuenancé leur affoit. Mais,apres qu’ils furet tous retournez,IcPrince n’eut mie aulfi tous leurs payemeris fi appareillez, qu’il voufift bié,car le voyage delTufdit fauoit fi fort miné amp;denué d’argét,q mcrueilles feroit à pé-icr.l arquoy feiournerent ces gens des Copaigniesfurfon pays d’Aquitaine alfez long teps: amp;nbsp;ce pendatne fe pounoient tenir de toufiours mal faire:amp; cftoient bien fix «nillc ^-^^ c^ai^nies cobattas.Si leur fit dire S?prier lé PrmcCjqu’ils voufilfent iffir hors de fon pays, amp;nbsp;alltt entrer d‘A^ui ailleurs pourchacer à viure,car il nc les pouuoit plus fouftenir,n’entretcnif.Les Capital raine ain^o^ait nes des Compaignies( qui eftoienttous Anglois amp;nbsp;Gafcons:teîs que melfirc Robert, ^’‘de France. briquet,Ichâ Trefnelle,mefsirc Robert Ceny,mefsire Gaillard Vigier,lc Bourg de Ber rucifle Bourg Camus, le Bourg de l’Efparre,N audon de Bagerant, Bernard d e la S aile, Grtigo,amp; Lamut,amp; plufieurs autres)ne voulurent mie courrouccrledit Prince:amp;pouT nbsp;nbsp;nbsp;^ïP*£^f**f

tantinirentdcfaPrincipauté,leplustoftqu’ilspeurent: amp;nbsp;entrèrent en France ( qu’ils “* f^*'^^depe-appclloientlcur Chambre)amp;t palTerentlariuierede LoÂc:amp; fen vindrent arrefter en ^j^re^Xc/f Æ-Chapaignefur 1 Archeuefehé de Reims,amp; es enuirós:cóe fur f Euefehé dcNoyô, amp;nbsp;de ig„ in cmn. Soiirons,amp; toufiours leur croiffoyent gens,amp; eftoient fi courroucez de leurs befôgnes, de France.

cc iij • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 332-

PREMIER


30^

qu’ils n auôictÿ pas bien faites par-auant,qu’ils cuifent volontie rs(à ce qu’ils moftroitt) , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;combattu les François:fils y enflent voulu entendre.Et,pour miÂix fauéturctjils cher*

cherenttout le Royaume de France:amp; en ce temps y firent moult de maux amp;nbsp;de tæ bulations;amp;: de villains faits:d^nt les plaintes venoicnttouslesioursau Roy de France ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;à fon Confeil:Slt;:fi n’y pouuoit on mettre remede.Car on ne f oÆit bazarder aies coin

battre:amp;difoienlt; ceux,qui prins eftoientaucuncsfois des §^rniflt;^s finnnçoifes: quels ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Prince de Galles les y enuoyoit couucrtemfnt:dont les gÿis femerueilloyenten Fran

ce,amp;partout:amp;en parloiton endiuerfesmanieres contrele Prince. Simandaadonc le RoydeFraneeleSeigneur de Cliflbn:amp;: en fitvn grand Capitaine contre ces mau-ïddria^e Jtt uaifes Compaignies,pource qu’il eftoitvn moult bon Cheualier amp;nbsp;hardi:amp; à cefte cau-sei^neur d’Al Id f énamoura le Roy de France grandement de luy. En ce temps fut fait le .mariage du brethetdTfi. Seigneur d’Albreth, amp;nbsp;dc Madame Yfabel de Bourbon: duquel mariagele Princede Mde Bourbd. Galles nefutgucresréiouy:mais euft mieux aimé que le Seigneur d’Albreth fefuftraa-rié àillcurs:amp; en parla moult gr^flement fur luy amp;nbsp;lur fa partie,amp; moult rudemét.Mais les plus grans de fon Confeil,tant Cheualiers qu’Efeuyers, l’excuferent au mieux qu’ils peurent:en luy difant que chacun fauancc amp;aggrandit,au mieux qu’il pcut:amp;qu’on ns doit iamaisblafmervn bon Cheualier, fil pourchace fon honneur amp;nbsp;profit au mieux gu’il peut:pourueu qu’il ne laifle point à feruir fon Seigncur,en ce à quoy il eft tenu. De telles parolles,ou femblables,eftoit repeu le Prince de Galles, pourrappaifcr:mais nó-obftantfquclquefemblant qu’il en fift) il n’en cftoit pas bien content, car bien faudt que ce mariage eftoitvnc départie amp;vn élonghemétd’amovr,deluy amp;nbsp;dcceuxdefon I cofté:coîame vérité fut:felon ce gue dit l’HiftcMre.-qui en traitera cy-apres. Pendant que ces Compaignics feiournoient ainfi en France, fut le Prince de Galles Confed VHfiult;i^elt;jue d’aucuns de fon Confeil,deleuervn fouage en Aquitaine:^ par elpecial y meitgrande tcivoulu^îm P^^’^‘- l’Euefque de Rodais en Rouergue.Car l’eftat du Prince amp;nbsp;de Madame la Princef f uferen ^^'^ui ^^ cftoit adoncques fi grand,que nul Prince Chreftien ne l’auoit fi grand. Au ConfcH tained’eu vint de ce fouage furent appeliez les Barons de Gafcongne, de Poidou, de Xaindongne^' renouHeUemet de Rouergue(aufquelsilappartenoit àparler)amp;plufieurs des citczamp; desbonncs-dH^* degitcrre entre d’Aquitaine.Là leur futremonftré àNyort(ou ce parlement cftoit aflemblé(efpcdals' France er An nient amp;nbsp;gcneralemcnt,par ledit Euefque de Rodais,Chancclier d’Aquitaine,amp;pfdént ^ eterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^ Prince,cn quelle manière on vouloir leucr ce foiiagc:amp; que ledit Prince n’auoirmi^

intention dele leucr,ne faire courir en fon pays,fors feulement cinq ans:tant qu’inné appaifé du grand argent qu’il dcuoir,Sçauoitaccrcu par le voyage d’Eïpaigne. Acd^5 ordonnance tenir eftoient aflez d’accordles poideuins, amp;nbsp;ceux de Xaindongö» r^^ ^* mofin,de Rouergue,4c de la Rochellc:parmi ce que le Prince deuoit tenirfes mônoV^^ le ComtedAr cftables feptans. Mais ce propos refufoient ceux des hautes marches de Gafeong®*^ mignacet au- comme le Comte d’Armignac,le Sire d’Albreth fon neueu,le Comte de Commingesi très Seigneurs le Vicomte de Carman,le Sire de la Barde, le Sire dlt; Cande ,1e Sire de Pincornet,2^ i d’aquitaine plufieurs grans Barons des marches, citez, amp;nbsp;bonnes-villes de leur reflbrt, Sechfoyen^ 1 ne veulent ac- que du temps pafle,qu’ils auoient obéi au Roy de Francc,n’auoient efté greuezne preà 1 corder lefoud- f^^ d’aucun fouage,fubfide3impofition, ne gabellcs:ne ia ne feroycnr,tant que delfen^ ^eauPrince. ^rdepourroyent: amp;nbsp;que leurs terres amp;nbsp;Seigneuries eftoient franches, amp;nbsp;exempted d^ '

toutes debtcs:amp; que les teÄr en tel eftat leur auoitiuréle Prince. Nonobftant ce,fou'^ 1 euxdepartiramiablementdeccparlem.entdudit Prince,ils refpondirent qu’ils en au- 7 roientaduis,amp;: en parleroyent encor enfemble)eux retournez enleurpays)àp]ufic®’’5 PreIats,Eucfques,AbbeZ3Barons,amp; Cheualiers :aufquclsil appartenoit bien denpaj-. nbsp;• leiden pluTgrande deliberation deconfeil,qu’ilsn’auoient eu par-auant:amp;lePrincedfi 1

Grilles amp;nbsp;fon Confcil n’en peurent lors auoir autre chofe.Aiiïfife départit ccparlcinct de la ville de Nyort,amp; retournèrent chacun en fon lieu, mais il leur fut commandé, amp;nbsp;ordonné de par le Princc,qu’ils fuflènt tous reuenus dedans vn iour,qui aflîgnéleurfut à celle heure.Or retournèrent ces Barons amp;nbsp;ces Seigneurs de Gafcongne en leur pays: 1 quli)ien affermèrent que fur l’eftat,dont partis eftoient de deucrs le Prince, plus nere- 1 tourneroient:ne que ia,t pour faire guerre au Princc,ce fouage ne courroitenlcurster- 1 ■[c’efladire. res.Ainfi fe commença le pays à rebeller contre le Prince,amp; vin firent en France leSci* | quand ils de gneur d’Armignac,leSeigneA-fi’Albreth, le Seigneur fie Comminges, leComtede cuerre au^^^ Perigourd,amp;plufieurs autres baux Prelats,Barons,Chcualiers, amp;nbsp;Efcuyers de Gafeon-Princet nbsp;nbsp;nbsp;g^c,amp; meirent plaintes en-auant ; en la chambre du Roy de Francc(lcdit Roy de Frâce,

-ocr page 333-

D E F R 0 Î S S A R T. ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;507

amp; fcs Pers pfcfcns(für les griefs^que le Prineeleur vouloir faire:amp; difoient qu’ils aüoiét pleins daseî reflorc audit Roy,amp; qw luy fc deuoient retraite amp;nbsp;retourner,côme à leur lignent fou- lt;?quot;«lt;« «^^ G^fp uerain,leRoy de Frâce(qui ne vouloir pas aller contre la paix,quifetenoit entre leroy quot;”c?'’' ‘^^quot;^''^ -d’Angleterre amp;nbsp;luy) fi diffiniula fur ces parolles: amp;nbsp;y rcIiM)ndit mdult à poind: difant à J^/^^^^ ^ cesBaronsde Cafeongne. Certes Seigneurs, la iurifdidion de noRre heritage amp;nbsp;delà deFrancr^ couronne de Fr^ce ’poudrions nous toufiours garder amp;nbsp;augmenter: mais nous auons Jenilespetgt;s. duré,apres noftre Seigneur cfll perc,pluficur|articlcs en la paix: defqucR il ne nous fou-uientpas de tous:fi en rcgardlrons amp;nbsp;vifiterons les lettres:amp; tout ce,qui y fera par noUs *

J 5 « i t

amp; pour vous,le vous aiderefts à garder:amp; vous mettrós à accord deucrs noftre trefeher ncueu le Prince de Galles: carpar aduenture neftil pas bien confeillé, de vouloir que vousamp; vos fubiets ne demeuriez en vos franchifeSiDe fes rerpófes,quc le Roy de Fran-. ce fit à celle heure,fe contêterent moult les Gafcons: amp;nbsp;fe t^drent à Paris delez le Roy, fans eux vouloir retourner en leur pays i Dequoy le Prince neftoit pas bien contenr:amp; töufioursperfeueroit,amp; faifoitperfeuerer fonCófeil,fur l’eftat de ce fou3ge:MeflireIeâ ith^nchanäet Çhandos(qui cftoitlvn des grans defon Confcil,amp; variant Cheualicr)eftoit contrai-ß retire en/à reacefte opinion: amp;nbsp;bien voufift que le Prince fen depottaft: fi que, quand ibveit que terredes, sau •point n’en viendroit à Chef(à fin qu’on ne luy en peuft riens reprocher, ne qu’il en fuft itf»r-le-vicet» accoulpé print congé du Prince, amp;nbsp;exeufation d’aller en Normandie, en la terre de ^^^^af^ Saind Sauucur-le vicomtefdont il eftoit Sire) pour lavifiter: car point n’yauoitefté4*^ quot;” ‘‘ * .depuis trois ans.Ce que le Princeluy accorda.Sife partit de Poidou ledit meflirc lebâ^**** * Chandos:amp;fenvintenConftantin:amp;feiournaenlavilledeSainlt;ft-Sauueur, oulàcn-uiron, plus de demi-an. Cependant toujours procedoitle Prince fyr le fouag^: lequel A?

(fil euft èfté mis à exploit) euft valu par an douze cerfs mille françs, pour payer feule-^^^^ / ytÏA nient fur chacun^f^yn franc, le fort portant iêîbiblc. Nous retournerons au Roy Henry (qui'TRdit en ce temps au Royaume d’Arragon)amp; rceorderons comment il perfeuera depuis à

Côm»gt;e»t le Ba^arJ ffe^r^ tie Cafliffe, à l’aieie élu Boy d’i^rfa^on (ß ele Bertranel ^u GueßUn^ßt de-rechef guerre àfenfrere Dom Pieire: dp commenffayant dé-conft en bataille, amp;nbsp;depuis prins, ^ tué, dr demeura pafble Soy d'Efeaigne^.

CHAPITRE. CCXLVi

LA plus grande partie de l’eftat du Prince,amp; de fon affaire,fauoicnt les Roys voifins:

tels que le Roy Pierre d’Arragon,amp; le Roy Henry.Car ils mettoiét grand’peine du .fauoir.amp; bien auoient entendu comment les Bdfons de Gafcongne eftoient allez à Fa-fis,delezleRoy,amp;fc commençoient tous à troubler amp;nbsp;à rebeller contre le Prince.D»-quoyn eftoient mie les delfufdits courroucez,amp;par cfpecial le R^y Henry: qui tiroit à venirauconqueftdeCaftille: qu’il auoit perdu par la puiflanec du Prince.Sife partit le RoyHéry duRoy d’Arragó:amp;: prit cogé de luy en la ville de Valêce la grade:amp;fe parti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

rent enfacôpagnie,duRoyaume d’Arragon, le VicôtedeRoquebertin ôde Vicotede ;Roddes;amp;furét bien 3ooo.homes de cheual,amp; fix mil de pié,parmi aucuns Géneuois: .qui là eftoientfoudoyers.Sicheuaucherét ces Gens-d’armes vers Efpaigne,iufques à la citédeBurgues (qui tantoft fouurit, amp;nbsp;rendit au Roy Henry, le receuant à Scigneur)Ar s„yg„et relue delàvindrent deuantlcVal-de-l’Olif: carie Roy Henry eqjendit queleRoy de Mail-*#/(«y ffenrj , lorque y eftoit:de laquelle chofe il fut moult ioyeux. Quand ceux delà ville du V al-de- le caßHe. l’Olif entendirent que ceux de Burgues feftoient retournez amp;nbsp;rendus au Roy Henry, ils n’eurent pas confcil d’eux tenir, ne faire aflaillir:ains fe rendifent: amp;nbsp;recueillirent ledit Roy Henry,côme leur Seigneur,ainfi que iadis auoient fait,Si toft que lè Roy Hen-ry fut entré en la villc,il demâda ou le Roy de Maillorque eftoit: amp;nbsp;on le luy enfergna. Tantoft le Roy Henry vint celle part, amp;nbsp;entra en l’hoftel, amp;nbsp;en la chambre, ou il eftoit ^cncorestoutpefantdefamaladie.LeRoy Héry vintàluy:amp;luyditainfi.Roy deMail- Prinß lu poji lorque,vousauez efté noftre ennemy, amp;: à main armée eftes entré en noftre Royaume lf MotUer^ue de Caftillc: parquoy nous mettons en vous la main, amp;nbsp;vous rendez noftre prifonnier: M’' ^‘^^d ^^^ ouvous eftes mort. LeRoy de Maillorque (qui fe veoit en dur parti, amp;nbsp;que dcfFenfi?ne ’i^g^J_'^'0i,r luy valoir riens) dit. Sire, ie fuis mort voirement,fc vous voulez:maistrefvolontiersic nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

jneren à vous pour cftre voftre prifonnier,amp; no à autre:^,fe vo’ me voulez en aucune manière mettre en autres mains que les voftres, fi le me dites : car i’aimeroye plus cher cftre mort,queftre mis es mains de mon aducrfaire,le Roy d’Arragon. Le Roy

ce iüj

-ocr page 334-

508 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V O L V M E

^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hcry dit:N cnni:car ie ne vous feroye pas loyauté: amp;fi feroit grandem ent à mó blafoc-Vous deniotirrcz mon prifonnier,pour vous quitter: oupourv#us rançGner:feievucil' Ainfi fut prins amp;nbsp;affermenté Ic Roy de Maillorque,du Roy Henry: qui meit grades gat' des auVal de rOlifj^our plu3»efpecialemtt 1e garder: amp;nbsp;puis chcuaucha outrc,vcrslaci' té de Leó en Elpaigne:qui tatoft fouurit contre luy: quand ils Buircntdirequilvenoit celle part. Qyiandla cité de Leon en Efpaignefe fut rentre au^oyJi^nryjtoutlepâys levais de Galt âch marche^e Galice fc commença à rendre amp;nbsp;à tourner: amp;nbsp;vindrent audit R oy Hen-eeredua»\lt;ijgt; ty plufieurs haux Barons amp;nbsp;Seigneurs: qui par-auant ancrent fait hommage au Roy Do Henry. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pietre:car(quelque femblant d’amour qu’ils luy enflent mSftréjprefent le Prince) ils ne le pouuoient aimer:tant leur auoit fait de cruauté iadis:amp; eftoient bien en doute quencores derechefil leur en fift:amp; le Roy Henry les auoit tenus amiablement,amp; fupportez doucement: amp;leur prom^ttoit à faire beaucoup de bien: amp;nbsp;pourtant fc trahirenttous deuers luy.Encores n’eftoitpas meflire Bertrand du Guefelin en fa compaignie:inaisil approchoit merueilleufement, à tout deux mille combattans, amp;nbsp;eftoit parti du Duc de Aniou:qui auoit acheué fa guerre en Prouence,amp; défait fon liege de deuantTarrafeon»

gt;■[ reus en. trou par compofition. f le ne fay mie à dire quelle. Sifefloicntpartis,aueclcdcflufdit,au-Hfrf^ ^uel^ue cuns Cheualiersamp; Efcuycrs deFrance(qui defiroient à faire faits d’armes)amp; eftoientu cî^’^rez en Arragon:amp;chcuauchoicntfortpourvenirdeuersleRoyHéry3quiauoitniis ^(bn ^*^**^'* le liege dcuant Toilette. Ces nouuellesdurcconqucfl,amp;commcntlepaysfcrctoui-noit deuers fon frere le Baftard,vindrent au RoyDom Pictre:qui fetenoit en la marché de Siuillc amp;nbsp;de Portugal: là ou il eftoit aimé petitement. Quand donc il entenditecs nouueUes, il fut moult fort courroucé fur fondit frere le Baftard,amp; fur ceux de CaftiHe, qui le rclcnquiflüicnt:amp; dir,amp; itira,qu’il en prendroit fi cruelle vengeance^que ce feroit exemple à tous autres fi fit tantoftvn mandement, amp;nbsp;commandement par tout, àtous lei^oy pS pie ceux dont il efperoit auoir aide amp;nbsp;feruice. Si manda amp;nbsp;pria tels, qui point n’y vindrent-^It^sfen exculcrent,au mieux qu’ils peurent,amp;les aucuns de-rechef fc retourncrentdç' handone défis ^^j-j le Roy H enry : amp;nbsp;luy enuoyerent leur hommage. Quand le Roy Dom Pictrevetf hledesMawës Q^ie fes gens Iuy faiHoient, fi fe commença à douter: amp;fe confeillaà Dom Ferrand de de Grenade ^ Caftres(qui oncques ne luy faillit)lequel luy confeilla qu’il print par tout gens,ouiu'' autres mefi- pourroit auoir,tant en Grenade qu’aillcurs,amp; qu’il fc haftaft de chcuaucher contrefo” creansfifiafi» frere Ic Baftard allant qu’il fenforçaft plus au pay% Le Roy Dom Pictre ne voulut mit lt;^r. feioumer fur ce propos: mais enuoya deuers le Roy de Portugal (qui eftoit, fon couhu germain,amp; de luy eut grans gens)amp; aufli deuers les Roys de Grenadc,de Belle-maræc-tirf chaux dit g^| de Tramefames: amp;nbsp;fit alliacés à cift: parmi ce que ces trois Roys dcflufditsildcuoit ncs^'^^quot;'.yjrf tenircnleureftat,amp; point ne leur faire de guerre parl’efpace de trete ans:amp;iceuxRogt;^ deTo^cmai ^“Ï enuoyerent plu?ae vingt mille Sarrazins,pour luy aider à faire fa guerre. Si fitt^ ne, efidt nome leR oyDom Pierre, qu’il eut bien tant de Chreftiens que de Sarrazins, quarante mi^^ deTrcfmefai hommes,tous aflemblez en la marche de SiuilIe.En ces trairez amp;nbsp;pourchas qu’illaifo*t, xecs, au chap. amp;nbsp;pendant que Icfiege eftoit deuant Tollcttc,dcfccndit,cnl’oft du Roy Henry,niclB’ ^30- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bertrand du Guefelin,à tout deux mille combatans:amp; y futreceuà grand’loycCconU®® ^Zrf»’^ ^d ^^ ^^^ ^^^” raifon) amp;nbsp;furent tous ceux de l’oft réiouis de fa venue. Le Roy DomPi^tre ‘* ^ui auoit fait fon amas de Gens-d’armes à Siuillc, amp;nbsp;là enuiron, fi-comme deW“; l’ofl du i{oy j^ ^^^‘ ^ qui defiroit à combattre Ic Baftard fon frere) fe partit de Siuillc, auec fon g^na ry. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oft3pourvenirlcuerlcfiegcde deuant Toilette: ou il peut bien auoir, dervncàlautrc, fept iournées de païs.Si vindrent nouuelles,en l’oft du Roy Hcry,que le Roy Dompig' tre approchoit, amp;nbsp;en fa compaignic plus de quarante mille hommes, qu’vus qu’autres: • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;que fii«ccil euft aduis. A ce confeil furent appelez les Chcualiers de Franceamp;dAr-

ragon, qui là eftoient, amp;par efpecial meflire Bertrand du G«efclin: par lequel ofl vouloir du tout ouurer.Lcdit meflire Bertrâd donna vn cófcil,qui fut tcnu:c’cftaflauoirque ” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ’ tantoft, auecques la plus grand’partie de fesgens,le Roy Henry cheuauchaft à effort,

Bertrand dit Cuefibn au 1{^ Hmy,

deuers le Roy Dom Pietre: amp;nbsp;en quelconque cftat qu’on Ictrouuaft, qu’on le combat-tift: car (dit il) nous fommes informez qu’il vient à grand effort, amp;nbsp;à grandepuilfance, fuJ*nous; amp;tropnous pourroit greuer fil venoit par aduisiufqucs à nous: amp;fcnousah Ions à luy fans ce qu’il le fache, nous le prendrons bien luy amp;nbsp;fes gens, en tel parti, amp;» dépourueumêt,que nous en jurons raduantagc,amp; feront déconfîts:ic n’cn doutetwe-Le confcil de meflire Bertrand fut ouy amp;nbsp;tenu,amp; fc partit de l’oft, fur vn foir,ledit Roy Henry amp;nbsp;en fa compaignie tous les meilleurs combattans, par elcdion: amp;laiflàtoutle demou-

-ocr page 335-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5ogt;

demourant tic fon oft^ la garde amp;nbsp;gouucrnement du Comte Dom Tcill^^fon frere:amp; chcuaiicha outre: amp;nbsp;auoit fes efpies toufiours allans amp;venans, qui fauoient amp;nbsp;rappor-toient fongneufement la conuiue du Roy Dom Pietre amp;nbsp;^c fon ofl^ le Roy Dom Pie-tre nefauoit riensdu B-oyHenry: ne qu’il chcuauchaftainfi contre luy: tellement que by amp;nbsp;fes gens e^heuauchoient plus efpars, amp;nbsp;en plus petite ordonnance. Si aduint quc,furvnadioufflcmînr,lefloy Henry amp;nbsp;fes gens deurent rencótrcrloRoy Dom Pietre amp;nbsp;fes gens:qui celle nuid aboient geu erÄ^n chafteljalfez près de Ià5appelé Montiel: • amp;nbsp;1 auoit leSire de Montiel recueilli amp;nbsp;honnoréjcn ce qu’il pouuoit.Si f en eftoit au matin parti, amp;nbsp;mis à chemin: amp;nbsp;cheuauchoit allez efparfément: car il necuidoit mie dire combattu à ce iour.Si vindrent foudaincment,à bannières déployées5amp; tous pourucus de leur fait,le Roy Hcnry,fon frere Sancc,mefîirc Bertrand du Guefclin(par lequel cô-feil ils ouuroient)lc Begue de Villaincs,le Sire de Roquebeftin, le Vicomte de Rodais, amp;leurs routes: amp;nbsp;dloient bien fix mille combattans: Sécheuauchoient tous ferrez de grand randon:amp; fen vindrent férir de plain bond,amp;: de yand volonté,es premiers que ils rencontrerent:en écriant Caftillc,au Roy Henry:amp; Noftredame,Guefclin. Si enua- lei^oyDop/e-hirentamp;afTailJirent roidementees premiers: qui rantoft furent déconfits S^quot; reboutez afaUlt au bienauant.Là en y eut plufieurs d’occis amp;nbsp;de ruez par terre: car nul n’eftoit prins à ran- ^^?lt;»'gt;'gt;*^n,Mf çon,amp; ainfi eftoit ordóné,du confeil de mdfire Bertrand,des le iour de dcuant,pour grande planté de luifs, amp;nbsp;autres mécreans, qui y cftoient. Quand le Roy Dom Pietre (qui cheuauchoit en la plus grand’ route^ ouit nouuellcs que fes gens eftoient enuahis, affaillis, déconfits,amp; reboittez vilainement de fon frere le Baftard Henry, amp;nbsp;des François,fi fut fort émcrueillé dont il venoit:^ veit bien qy’il eftoit trahi amp;nbsp;deccu,amp; en ad-uenture de perdrefear fes gens eftoient moult efpars) combien quc(comme bon Chc-ualicr amp;nbsp;hardi qu’il eftoit,amp;: de grand confort amp;nbsp;entreprinfe)il farrefta tout quoy fur les champs: amp;nbsp;fît là bannière déuclopperamp; mettre au vent, pour recueillir fes gens: amp;en-uoya dire à ceux qui eftoient derrière,qu’ils fe haftaifent d’eux tirer auant:car il fe com-battoit aux cnnemis.Parquoy f aduancerent toutes manières de gens vaillans: amp;nbsp;fe trahirent,pour leur honneur, deuers labannicre du Roy DomPictre.-quiventcloitfurles champs.Là«ut grand’ bataille amp;mcrueilleufe:amp; y eut maints hommes renuerfez amp;nbsp;occis du cofté du Roy Dom Pietre. Car le Roy Henry, meflire Bertrand, amp;nbsp;leurs gcns,les requeroient défi grand volonté,qu?nul ne duroit contre eux.Mais ce ne fut mie fi toft achcué:carceuxdu Roy Dom Pietre eftoient fi grand’ foifon, qu’ils eftoient fix contre vn:maisils furent prins de fi pres,que c’eftoit mqfucille à venir comment onles décon-fifoit amp;nbsp;abbattoit.Cefte bataille des Efpaignols,lcs vns cotre les autres,amp; des deux frères RoySjôc de leurs alliez,aftez près de t Monticljfut en ce iour numlt grande amp;nbsp;horri- t blc, amp;nbsp;moult y furent bons Chcualicrs du cofté du Roy Henry, meflire Bertrand du ^„ju^’** Gucfclin:nîeflirc Geoffroy Rico,meflire ArnoulLimofin,meflire Gauuain deBailleul, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^^^^

mefllrelcBegucdeVillaines,AlaindeS.Pol,amp; Aliot deCalais,amp;lcs Bretons qui là e- d'Efi.^ ^1-ftoiét:amp; aufli,du Royaume d’Arragon,lc Vicôte de Roquebertin, le Vicôte de Rodais, fonfi de carra amp;nbsp;plufieurs autres bôs Chcualicrs K’Efeuyers que ie ne puis tous nómer:amp;y firét main-^G affeure ma tes gras appertifes d’armcs:amp;bien leuren eftoit befoing. Car auflitrouucrét ils gens,c^-tre eux aflèz eftranges,tels q Sarrazins amp;nbsp;Portugalois.-car les luifs,qui là eftoiét, tourne ^^^[^^çfi rcnttantoftlcdos:ncpointncfecóbattirent: mais mout fort fecobatirêt ceux de Grc-

nade amp;nbsp;de Bcllemarine:amp; portoient arcs amp;nbsp;archegay es, dont ils lauoicnt bien iouer:amp; ziehet i^its, y firent plufieurs grans appertifes d’armes, de traire amp;nbsp;de lancer. La eftoit le Roy Dom Monuel, ©-Pietre merueillcufcment hardi,amp; fe combattant fort vaillam ment d’vne haeh^ qu’il te- Monuict. noir:dontil donnoit les copps fi grans,quc nul ne fen ofoit approchcr.Là fadrcça fe bâ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

nierc du Roy Henry, fon nere, deuers la fienne, bien efpefle amp;nbsp;bien pourueue de borf? combattanSjCn écriant leurs cris,amp; en boutant fièrement de leurs Lances. Lors fe com-

menecrét à ouurir ceux qui dclcz le Roy Dom Pietre eftoient, amp;nbsp;à f ébahir maUement. ^^ laf^He du DôFerrâd de Caftres (qui auoit à garder amp;nbsp;confcillcr le Roy Dô Pietre, fon Seigneur) ^^^^ p;g_ veitbien (tant auoit bon fentement) que leurs gensfe perdoicnt amp;: déconfifoient: «ar tre tourne à de trop fébahiflbient: pourtant que foudainement prins on les auoit. Si dit au Roy Dom conßture. Pietre. Sire, fauuez vous, amp;nbsp;vous reculez en ce chaftel de Montiel, dont vous eftes au nbsp;nbsp;^-^^ ^^

matin parti. Se vous eftes làrctrair,vous ferez à fauueté: lt;^fi vous eftes prins de voz en- ^p/ pieirg nemis, vous eftes mort fans merci. Le Roy Dom Pietre creut ce confeil: amp;nbsp;fe partit, au auchaßeau de plus toft qui! peut: amp;nbsp;fe retrabât deuers Monuel. Si y vint fi à poind, qu’il trouua les Mennel.

-ocr page 336-

310 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VÔLVME

f I« deux ^br.difint vin^t-ijuatre mille.

portes du ckiftcl ouucrtes: amp;nbsp;là fut receuluy douzième tant fei^ement. Pédant cela^î cÔbattirentles autres qui eftoiétefpars fur les châps,amp;faifoiét les aucuns cequilspoU' . noient, caries Sarrazins, qu^à eftoient, amp;nbsp;qui point le pays ne cognoilfoient, auoief^ auffi cher qu’ils fuirent mortS5que longuement chacez.Si fe véd®ient,amp; auffi les autres mcrueillcufement. Les nouuellcs vindrent au Roy Henry,amp;àmefsin^jcrtrand quel« Roy Dom Piefte eftoit retrait amp;nbsp;enclos au chaftel de Moftie],S?qu^e Begue,amp; fawæ te i’auoient pourfuiui iufques là:amp; qu’il n’y^uoit audit cHbftel qu vn feul pas, par ou on y entroit amp;iiroit,8cque deuant celle entreefe tenoitleBeg^c de viUaines delfufditSia-uoit là mis fon pennon. De ces nouueiles furent mout grandement réiouis leditRoy Henry amp;nbsp;mefsire Bertrand du Guefclin,amp; fe retrahirent tous celle part,en combattant , amp;nbsp;occiant gens, amp;nbsp;les tuar^ ainfî que belles : amp;nbsp;eftoient tous lalTez d’occire, coupper^^ | abbatre. Si dura celle chace plus de trois grolfes heures : ôr y eu t ce iour plus de t quatat zemille,quvnsqu’autres,mortsamp;naurez,Troppetitfenfauuerét:lîceneftoientefoX |^ du pais qui fauoient les refuges.Celle battaille fut delfous Montiel,amp; là enuiron eno' t ,^» c^ieur fpaigne,let treziéme iour du mois d’Aouft,l’an de grace mil trois cens foixantc Srhuit-de labudaille y\pj-escelle deconfiture duRoy DomPierre amp;nbsp;defes alfemblees,amp;que le Roy Henry jEf\7ne ’ ‘^ ^ meflire Bertrand du Guefelin eurent obtenu la place deuant le chaftel de Monticl,b ie‘s”yDefli fe logèrent S'arrangèrent tout à fenuiron du chaftel (ou eftoit leditRoy Dom Pretd riet^dßiege amp;nbsp;bien difoient qu’ils n’auoient rien fait n’exploité,s’ils ne prenoiét ledit chaftel de Mo-dedanste ebd- tiel,amp;ledit Roy DomPietre,qui eftoit dedans. Si mandèrent tout leur ellat amp;nbsp;gouu«t' ^edu de Model nemer^ à leurs gés,qui fe tenoient deuant Tollettc:à fin qrfilsenfulfentplüscôfortczgt; fdrfinfrereffe £)e j-gj nouueHes furent tous réiouis le Comte Dom Teille,t ôc tous ceux quilalefing^ rj^Ubdß^J. {.gnoient, Le chaftel de Montiel eftoit alfez fort, pour bien tenir vn grand tepSifepo^^' h Comte de “^^ ®“^ ^^^ ‘^^ viures.Mais quand le Roy DomPictre y entra,il n’y en auoit pointfo“'- , Sanx^™ wdA viure quatre iôurs: dont f ébahilToit mout fort le roy Do Pietre amp;nbsp;fcs côpaignons.Ç^'' il I’d n daueret üs eftoient dc fi près guettez de nuicl amp;nbsp;de iour,qu’vn oifeau ne fen peuft partir du mis en ceße bd ftel,qu’il ne full veu amp;f apperceu.Le Roy Dom Pietre(qui eftoit dedâs en grandan^ tdille de Model fe Je cœur,Szqui fe voit enclos dc fes ennemis tout entour de luy,amp; bien fauoitquà nu traité dcpaix ne d’accord Une viendroit)fut en grande imagination:fi quêtons cas ^ fiderez,ôr les perils ou il fetrouuoit. Scia faute dc viurcs qui leans eftoit,ilfut con^“ qu’à heure de minuid partiroit du chaftel, luy doiTziéme, amp;nbsp;fe mcttroiétenlâgar^^^’ zx^o^ Dom Dicu,amp; auroient guidcs,qui les meneroient en quelque lieu à fauueté.Sifarrefteu^f^“quot; pietreßrtdu dit chaftel en celuy eftat: Sefe partirent enuiron heure de minuid, le Roy DofflP^®^ thdflel de Mon Dom Ferrand de Caftrcs,amp;le refte des douze.Si faifoit moult brun:amp; à celle heure 1^' tul td/chdnt d Pq^j. jg gygj rneflire 1* Begue de Villaines,à plus de trois cens combattans. Ain^ ‘1'’** »w^***quot; ^‘ nbsp;Roy Dom Pierre elloitilfu du chaftel auec laroutc,amp; qu’ils fen venoicntparvnehaui^

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voye qui defeendoit en bas, amp;nbsp;fe tenoient fi quois qu’il fembloit qu’il nycuftnuUyf®

Begue dc Villain es (qui eftoit toufiours en doute amp;nbsp;enfoing de fon fait, Sr entrem^' de tout perdre)ouit(ce luy fembla)lc fon de palfer fur le pauement.Si dit à ceux qui àf lez luy eftoient. Seigneurs tenezvoustous quois, ne faites nul effroy, fay ouygens* chons quels ils font,amp; qu’ils quierent à cefte hcure.Ie ne fay fi ce feroietpointamdiuau • Ieurs:qui vienfilTent refrefehir ce chaftel de viures:car il n’en eft mie bien garni-A^^quot; quesfauança ledit Begue, ayant fa dague au poing:amp;vintàvn homme qui eftoit pris

t Cepdßd^eeß dn Roy Dom Pietrc:amp; luy demanda.(^n cft tu?parlc,ou tu es mort. tCeluy,à qui®® rdmendé félon firc Ic Beguc parloit,eftoit Anglois,fi refufa à parler: amp;nbsp;fe lança outre, en réchcuacSi® IdChdux. dit Begue le lailfa palfer:amp;fer’adrcça fur le Roy Dom Pietre: amp;nbsp;luy fembla(qiioyquu .

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fift^ieubrun)que ce full il, à la femblance du Roy Henry fo^ frere: car trop bien lerr 1 ffembloient.Si luy demanda,en portant la dague fur la poidrme.Et vous,qui eftesvou5-nommez vous,amp; fi vous rendez tantoft:ou vous eftes mort. En ce parlant,!! le printp^ le frein de fon chenal: amp;nbsp;ne voulut mie qu’il luy échappaft: ainfi que le premier auoit fait. Le Roy Dom Pietre (qui voit vnegrolfe route de Gens-d’armes deuantluy,SCQ® 1 b vn fentoit que échapper ne pouuoit)dit au Begue de Villaines(qu’il rccognut)Begue, 1 Ze ^ey Do vie Bcgue,ie fuis le Roy Dom Pietre de Caftillc: à qui on fait moult dc torts, par manuals | treeßdnt deeou gonfeil. le me ren, comme t^ifonnier:amp;: me mets, amp;nbsp;tous ces gens qui font cy (qui ne fommes que douze)en ta garoe amp;nbsp;volonté. Si te prie,au nom de gcntillelfe, que tufflC

MS Ce rend d mettes enlauuete:amp;ie merançonneray a toy,tout ainfi que tu voudras:car,Micu mlt;- i h. cy3 i’^y encores tresbien dequoy: mais que tu m’écheucs des mains du BaftarA^ Loß l

-ocr page 337-

DE FROISSART. refpondit ledit Begur(ainfi comme ie fu depuis bien informé) qu’il vcnffft tout feure-ment luy amp;nbsp;fa route, amp;nbsp;que fon ftere par luy ne fauroit riens de cefte aduenturc,Sur ce-luy eftat l’en allèrent ils3amp; fut mené le Roy Dom PictreSu logis dti Begue de Villaincs, amp;nbsp;proprement en la fhambre de meffire Lyon de Lakonnet: maisil n’y eut point efté vnc heure,quai^e I^y Héry amp;nbsp;le Comte de Roquebertin amp;nbsp;leurs gc^isCnopas grand’ foifon(vindrentau logis denufdit: Si toft cwelc RoyHenry fut entré en la chambre ou • le Roy Dom Pietre eftoit, il Ât ainfi. Ou eft le fils de putain luif, qui fappelle Roy de Caftille? Adoneques le RJ^ Dom Pietre (qui fut moult hardi, amp;nbsp;cruel homme) dilànt. Mais tues le fils de putain : amp;ie fuis le fils d’Alphons . A ces mots il print à bras le Roy Henry fon frere, amp;nbsp;le tira à luy, en luitant: amp;nbsp;f ut le plus fort de luy; amp;nbsp;fabbattit deffous luy,furvne aubarde,qu’on dit en François coefte de matots de foye: amp;meitlamainà lacouftille, amp;nbsp;làl’euft occis fans nulrcmede3fcn’euftefté le Vicomte de Roquebertin. qui print le pié du Roy Dom Pietre, amp;nbsp;le renuerfa, amp;nbsp;meit le Roy Henry deffus: lequel i-e i{oy Vo Pté-tira en grande diligence vnecouftille longue ( qu’il portoit fouuenten écharpe) amp;nbsp;la luy embarra parmi le corps ; amp;nbsp;tanrefi faillirent fes gens: qui luy aidèrent à l’acheuer. Et la furent occis,delez luy vn Chcualicr d’Angleterre qui fappcloit meffire Raoul He- ^^J^^ fine, amp;nbsp;qui iadis auoit cfté furnommé le vcrd-Elcuycr) amp;nbsp;vn Efeuyer (qui fappeloit laques Roland) pourtant qu’ils feftoiét mis en deffenfe: mais à Dom Ferrand de Caftres, amp;nbsp;aux autres on ne fit point demahains demourerent prifonniers à Monfeigneur le Begue de V illaines, amp;nbsp;à meffire Lyon de Lirkonner. AinfifinitleRoy DomPictredeCa-ftille(qui iadis auoit régné en trcfgrand’4irofperité)amp; encores le laifferent ccu^3qui l’a-uoient occis, trois iours fur terre (dont il me femblc qfie ce fut pitié,pour l’humanité amp;nbsp;ic gaboient les Efjiaignols de luy. Au lendemain le Seigneur de Montiel fe vint rendre au Roy Henry, qui le print amp;nbsp;receut à mercy, amp;nbsp;auffi tous ceux,qui fc vouloient retourner deuers luy. Les nouuclles f épandirent par toute Caftille, que le Roy Dom Pietre cftoit mort: fi en furent courroucez fes amis, amp;nbsp;tous fes ennemis grandement réiouis. Quand les nouuellesvindrcnt au Roy de Portugal que fon coufin eftoit mort par telle manière, fi en fut moult fort courroucé : amp;nbsp;dit, amp;nbsp;iura, que ce feroit amendé.

Si enuoya tantoft défiance au Roy Henry : amp;nbsp;luy fit guerre, amp;nbsp;tint la marche de Siuil-1c vnefaifon contre luy: mais pouvenelaiftamie le Roy Henryàpourfuiuir fon em- ^^^^^^ treprinfc: ains s’en retourna deuers Toilette, qui fe rendit tantoft, quand ils fceurentla ,^^ i^^ defindS mort du Roy Dom Pietre : amp;nbsp;auffi fitlcpays dépendant de la couronne de Caftille. „^ du i{pjdu-Mefmement le Roy de Portugal n’eut mie confeil de tenir la guerre contre le Roy we de CaflUls Henry. Si en fut fait accords«: paix, par le moyen des Barons amp;j^elatsd’Bfpaîgne. Si fe rendent 4» lt;icmoura le Roy Henry tout en paix dedans Caftille, amp;nbsp;meffire Bertrand du Guefelin ^vV f^^nrj. delezluy,amp;meffire01iuicr de Manny,amp;aucuns autres deFrâce,deBretaigne, amp;nbsp;d’Ar-rago:aufquels le Roy Henry fit grand profit:amp;moult y eftoit tenu:car,fans l’aide d’eux, ilncfuftiavenuàchefdefesbefongnes.SifitleditmeffireBertrand*Côneftabled’Ef- ””’^‘ ^^ paigne;amp;luy donna la terre de Soyrie(qui bien valoir par an vingt mille francs) amp;nbsp;à meffire Oliuier, fon neueu, la terre de Crede (qui bien valoir auffi dix mille francs de rente) amp;nbsp;auffi à tous les autres Cheualiers tant amp;nbsp;fi largement, que tous furent contend ‘ie luy. Si vint tenir fon eftat à Burgucs, auec fa femme amp;nbsp;fft enfans, régnant comme Roy.De la bonne profperité amp;: bonne aduenture de luy furent moult réiouys le Roy de Frâccamp;le Duc d’Aniou(quî moult raimoit)amp;auffi fut le Roy d’Arragon. Éneetemps nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ trepalfade ce fieele t meffire Lionnel d’Angleterre: qui en celle faifon eftoitpafle ou-tre les monts (fi-comme cy-deffus eft dit) amp;nbsp;auoit prins à femme la fille Monieigi^ur lon iec’^‘^‘11 GaUeas,feignent de Millaitamp;jpourtât qu’il mourut merueilleufemêt, meffire Edouarit^ feiiuànt U le Delpenfier,fon compaignon(qui là cftoit)en fit guerre audit Galleas,amp; rua ius de fes chaux,comblé gens,parplufieursfois:mais àlafin Monfeigneur le Comte de Sauoye en fit l’accord, ^ueie netrou-Orreuiendrons nous aux befongnes amp;nbsp;aux aduenturcs de la Duché d’Aquitaine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*^ rtenadleun

^‘ eeße guerre Commentyd eaufee dufouage tjue le Prince de CaUesvouloit louer en Aquitaine Je Pej Char-^ d'Edouard le les de France fut confide de fen porter pour fuuerain S eigneur: dont recommença la nbsp;nbsp;Vefenßer., guerre ent re les Françoise^ les finglois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ch^p. ccxtvi.

NOus auons cy-deffus recordé comment le Prince eftoit confeillé amp;nbsp;informé de le-uer vn fouage en fa terre,dont toutes gens fe tenoient à trop chargez, amp;nbsp;par efpe-cial ceux de Gafeongne.Car ceux des baffes marches dt Poiâou,de Xainlt;ftonge,amp;wlc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 338-

PREMIER VOLVME


512


la Rochelle 1^ accordèrent allez bien: pourtant qu’ils eftoient^Ius près du feiourdu Prince: amp;auiri ont ils toufiours efté plus obey Han s amp;nbsp;defeendans aux ordonnances ds leurs Seigneurs, amp;nbsp;pfus ferm« amp;nbsp;eftableSjque ceux de lointaines marches. Pour ced' chofe mettre à l’intention du Prince amp;nbsp;de fon C onfcil,furent plwficurs parlemés alfeni blcz à Niorth^à Angoulcfme,à Poitiers,à Bordeaux,amp; à Berger^tjô^ufiours mainte f LdChduxf^tt noient ceux t d^ngoulefme que ia n’en paKcroiét,n c ia eifleur terre louffrir ne le pour' de Gafeogne roient:S^ mettoient en auant qu’ils auoicntrelfort en la effambre du Roy de France.Dc ^ ^JX^j ** cereflort eftoit durement le Prince courfoucé:amp; refpondcÄt à l’encontre: amp;nbsp;difoitqus ’ ' non auoicnt: amp;nbsp;que le Roy de France auoit quitté tous reffors amp;nbsp;toutes iurifdidions, quand il rendit ces terres à fon Seigneur de pere:ainfi que bien eftoit apparent parles traitez amp;nbsp;chartes de la paix#qui de ce faifoient pleinement amp;: pailiblement mention-' t z/j auoit icj amp;r que nul article t de rclfort n’y auoient les traiteurs de ladite paix referué pour le Roy de la paix: nbsp;nbsp;de France. A ce propos refpondoient les Gafeons: amp;nbsp;difoient qu’il neftoit mie en l'or*

maisla dodu- donnanceamp;puiirance du Ro^de France, n’oneques ne fut, quilles peuft acquitter du fhen f recede»- rclfort, fans le confentement des Prélats, des Barons,des citez, amp;nbsp;des bonnes-villes de te i^^fubfe^ue Gafcongne:qui ne l’eulfent iamais fouffcrr,ny ne fouffriroienr,f’il eftoit àfaire:d’autant « «Æ^»”« que ce feroit pour toufiours faire demourer le Royaume de France en guerre. AinfiC' ^me elle fait 0^^^^^^^ brouillez Ics Princes amp;nbsp;les Barons de Gafcongne:amp; fouftenoient chacunfon 0' fi l’édarcifie- pinion:amp; difoient qu’ils auoicnt bon droit:amp; fc tenoient tous quois àParis,dcJcz le Roy me»r,^uenoui deFrance,IeComted’Armignac3leSired’Albreth,leComtc dcPerigourd,lc Coi»' donnons à la tc dc Cemminges, amp;nbsp;plufieurs autres Baros d^ Gafeogne qui informoicnt le Roy to® claufijùiuan- les ioursypar grand loifir,quc le Prince,par orgueil amp;nbsp;prefomption, les vouloir fupped*' te félon les tcr,amp; éleucr chofes indeues en leurs terres :lefqucllcs chofes ils ne fouffriroientiawu’^ ‘^ gt;’'^^a^’ nbsp;nbsp;eftrefaites.Si difoient amp;remonftroicnt au Roy,qu’ils auoient rclfort à luy:amp;vouJoicnt

que ledit Prince fuft appelé en Parlcmér,cn la chambre des Pers, fur les griefs 6^ fur lô t Cefie elaufe molcftes, qu’il leur vouloit faire, t Or combien que le Roy de France entretinfteefdit^ efl fimblable- Seigneurs dcGafcongne pendant qu'ils le requeroient ainfid’auoir aide amp;nbsp;confort dî ment e'claircie luy,comme de Icur Souuerain,cn difant qu’autrement ils fc retircroient en autre court» filon lefins de amp;par ce moyen perdroit celle Seigneurie: ncantmoinsdcfcendoitmoulfcnuisàkij^ l^utheur,et requefte. Pourtant qu’il fentoit bien que la cho^nc pouuoit venir à autre chefquâ ^^ nbsp;nbsp;guerrc:laquclle fans grand tiltre dc raifon, il ne vouloit émouuoir. Car encores veoitu

quot;lt;Ç'^* fon Royaume trop grcué,amp; trop prclfé de Compaignics amp;nbsp;d’ennemis : amp;, d’auantag^ le Duc de Berry,só frere,eftoit encore oftager en Angleterre dc forte qu’il vouloitwf re fes chofes tout meurement.En ce temps eftoit reuenu en France meflire Guy deL'' gny,Comte de Sain^ PoI,fans prendre congé des Anglois,amp; par grande fubtilitCj®^ pource que la matière en feroit longue,à dcuifer,ic m’en pafteray briéuement.Cc Cotf leComtedeS. hayoit tant les Anglois, qu’il n’enpouuoit nul bien dirc:amp;rendoit grade peineàccqquot;® fol, (^ autres le Roy de France defeendift à la pricre des Gafcós,car bié fauoit que,fc le Prince cftlt;^ e'meuuent le appeUé en Parlemcnt,ce feroitvn grâd mouuemet dc guerre.Al’opinion duCotedea-^^y ‘^ fi porter PqI eftoiét defeêdus plufieurs Prélats,Cótes,Barós,amp;t Chcualicrs du Royaume deFu* ^^**^it't7alne^ ♦ctamp;difoict bié au Roy,que le Roy d’Angleterre n’auoit en riens tcnula paix,neeequf ‘•il auoit iuréamp;feellé,feló lgt;tcneur des traitez,qui furent faits à Brctigny,delcz Chartres trlt;gt;«f ceiy eß ^ depuis confirmez à Calais,t caries Anglois auoiêt toufiours couuertemét guerroyé le royaume de Frâcc,autât ou plus,depuis la paix faite,qu’au par-auant. Si remonftt^' de l’auteur ^^^^ ^^ ^ ^^ ^^'’^^ trouucroit la vérité dc ce qu’ils difoiét, fil faifoit lire les chartes de» Cr à^aidede’s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;articles csqlsleroy d’Anglcterrcamp;sôfils aifné fcfoufinirctparfoyamp;fo^'^^‘

^br. sur^uoj^^^^^^ Roy de Frâce pour mieux eftre informé dc la vérité,amp; pour garder les droiW-fiuuiene vous res dc fon Royaume,fit apporter,en la châbre de fon côfeil,toutes les chartes de lapait'’ des Copa^nies. amp;nbsp;les fit lire,par plufieurs fois,pour mieux examiner les points amp;nbsp;les articles qui dedans eftoiét.Si furet leues amp;vcucs cepédat plufieurs fois pour mieux aducnir au fons dcleur matière,amp; entre les autrcs,en y auoit vnc dc foufmiflîôs:ou le Roy amp;nbsp;fon Côfeil farre-fettres du Epy iftrétlcplus.'pourtâtqu’cllcparloit pleinement amp;clairemét de cc,dontil vouloitouïr ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parler.Laquelle lettre difoit ainfi. E d o v a r D,par la grace de Dieu Roy d Angleterre

^laniCd^ ^r Soigneur d’Irlande amp;d’Aqmtainc,à tous ceux, qui ces prefentes lettres verront,fdut. firt^d'A uitat snobez tous qu’en l’accord amp;nbsp;paix finale,faite entre nous amp;nbsp;noftre trefeher frere leRoy »e, amp;- des au- de France, font contenus deux articles, contcnans la forme qui fenfuit. Item que les tresffrres acor- Roys delTufdits feront tenus de faire confirmer toutes ics chofes dclTufdites, par noftre • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SainCt

s

-ocr page 339-

Ji}

DÉ .FROISSART.

Saindt pere k Pape:amp; liront icelles âualuées par ferniés,fentenccSj amp;nbsp;cenfu«s de court ^‘^ ‘(‘^’^ ^gt;^-'^ de Romine,amp; par tous autres liens,en la plus forte manière,que faire fe pourra.Et ferot impetrées di(pcnfatiôns,abfolutions,amp;: lettres de ladite C^urt de Remme: touchant la ^^ ‘^^^^^\ perfedion amp;nbsp;accompihtment de ce prefent traitcjôr feront baillées aux parties,au plus g^_ ^ ^^^^ÿ tarddedaüs trois f^aines,apres ce que le Roy fera arriué à Calais.lté,à fin que les cho- tmHuerez^ vne lesdeflufditeSjpaæcSjâ?traitÂ:s,foient plus fermes eftablcs.amp;valableSjlfront faites amp;nbsp;autrelettre: de données les fermerez qui fcnfi^uent. C’clÂfiauoir lettres, fcellécs des féaux dcfdits là^amefintti Roys amp;nbsp;des aifnez fils d’eux,Ws meilleures qui pourront eftre faites amp;nbsp;ordonnées par le gt;'^^, ^^'*^ confeil defdits Roys. Et iurerôt lefdits Roys amp;nbsp;leurs aifnez fils,amp; leurs autres enfans,amp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

aum quelques autres des lignages Royaux, amp;nbsp;des grans Seigneursde leurs Royaumes, ^nrr^ez^, corné iufqucsaunoinbre devingt,qu’ils tiendront amp;: aideront à J^nirien tant que chacun les autres là, d’eux touche, lefdites chofes faites amp;c accordées,amp; qu’ils les accôpliront, fans iamais ve nirau contrairejfans fraude amp;nbsp;fans mal engin,amp; fans y faire nul empefchement.Et,fil y auoit aucuns perfonnages defdits Royaumes de France 8r d’Angleterre qui fuirent rebel! es, aune voufiffent accorder les chofes deffufdites,! es deux Roysdeffufdits enfem-ble feront tout leur pouuoir, de corps,de biens, amp;nbsp;d’amis, de mettre lefdits rebelles en vraye obcylEincc,felon la forme amp;nbsp;teneur dudit traité.Et,auecques ce,fc foufmettront ledits deux Roys,Scieurs Royaumes,^ la coertiô de noftre fainft pere le Pape:à fin que • ^Ipuiffe contraindre par fentences,cenfures ecclcfiaftiques,amp; autres voyes deuës,celuy n'-yCarcbcllc.'fcIô qu’il fera de raifon.Et,parmi les fermerez amp;nbsp;feurctez deflufditcs,re-noceront lefdits Roys,pompeux amp;nbsp;pour leurs hoirs,par foy amp;nbsp;par fermét,à toutes guerres amp;proces de fait.Et,fi par defobeyflan2c,rebellion,Qi] puiffance d’aucuns fubicts du Royaume de France,ou par aucune iuRc caulc,ledit Roy de Frâcc,oufes hoirs,ne pou-noient accomplir toutes les chofes deflùfdites,ledit Roy d’Angleterre,fes holisme fou-Royaume,ou aucuns pour euXjiic feront,ou deurôt fairc,guerre cotre ledit Royde Fra-ce,ne fes hoirs,ne fon Royaumc:mais tous enfemblc f efforcerôt de remettre lefdits rC-helles en vraye obeyflance,amp; d’accomplir les chofes deffufdites. Et aufli,f aucuns dudit Royaume amp;nbsp;obeyffance dudit Roy d’Angleterre ne vouloict rendre les chafteaux,villes, fermeteziouforterelfes:qu’ils tiennent audit Royaume de France,^ obeyr au traité defrufdit,ou fi pariufte caufe ledit Roy d’Angleterre ne pouuoit accôplir ce qui eft dit aupresét traité,le Roy de Frâce,ne fft hoirs,ny aucun pour eux,ne ferôt point de gucr-J^eauRoy d’AngIetcrre:ny à fon Rôyaumc:mais tous deux enséble ferôt leur plein pou-iJoitde rccouurer les chafteaux, villes, ôc fortere^es deffufdites, mettre les rebelles en bôneobcyfsâcc,amp; moycnner que tout accôpliffemét foit fait aux traitez delfufdits. Et feront auffi faites amp;nbsp;dónées,d’vne part amp;nbsp;d’autre,felon la nature du feit,toutes manières defermetez amp;fcuretez,qu’ô pourra amp;nbsp;faura deuifer,tât par le Pape Se le Collège de Rome que par autres, pour rentretenement de la paix,amp; des chofes y accordées. Parquoy nous,defiransauoiramp; nourrir perpétuelle paix amp;nbsp;amour entre nous Senoftredit frere, Îlt;le Royaume dcFrâce,auons renócé,amp; par ces prefentes renonçons, à routes guerres

^autres procès de fait cotre noftredit frere, fes hoirs amp;nbsp;fucceffeurs , amp;nbsp;le Royaume de f tâce amp;nbsp;fes fubiets.Et promettôs amp;nbsp;iurons,amp; auons iuré fur le corps de Icfuchrift, pou^ m5us8f noz fuccelfcurs,que nous ne feronsme faire fouffrirons,par fait,ou par parolle, • venir contre cefterenonciation,ne contre aucunes des chofe? contenues es deffufdits articles. Et,finousfaifîons,ou fouffrions eftre fait, le contraire par quelque manière (ccqueDieunevueille)nous voulons eftre reputépourfaux,mauuais,amp;pariure:amp; encourir entelblafme amp;nbsp;diffame,que Roy facré,amp; couronné, doit encourir en tel cas. Et renonçôs àimpetrer toute difpéfation amp;nbsp;ablolution du Pape,cótre ledit fermét: amp;,Âm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

petrec cftoit,nous voulôs quelle foit nulle amp;nbsp;de nulle valeur, amp;nbsp;q nous ne nous en puif* fans aider en aucune manicre.Et,pour tenir plus fermemét les cho fes deffufdites,fouß mettos no’,noz hoirs,amp;noz fucceffeurs,à la iurifdi(ftionamp; coertiô de l’eglife de Rômc: amp;nbsp;Voulons amp;nbsp;confentôs que noftre S.perc le Pape confirme toutes ces chofes, en ordô nant monitions amp;nbsp;mademés gcncraux:pour l’accôplilfement d’icelles côtre nous, n^ hoirs amp;fucceffeurs,Si cÔtre noz fubicts(foient Cômunes,Vniuerfit'ez,-ColIéges,ou per fonnes fingulieres quelconques)Si en donnant fentences generalles d’excÔmuniemêt, de fufpéfiô,ou d’interdit,pour eftre encourues pour nous ^u pour eux,fi toft côme uo’, ou eux,ferons ou attenterons le contrairc,en occupant villes, chafteaux ou fortereffes, ou autre chofe quelconque, en faifant, ratifiant, ou donnant confeil,.confort, faucur, dd •

-ocr page 340-

. nbsp;514 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIERVOLVME

ny aide cclèmcnr, ou en appert, contre les chofes deflufdites. ^t auons faitfembhbl^ ment par noftre trefeher amp;nbsp;aifné fils Edouard, Prince de Galles,iurcr lefdites chofer , t Le nom de ce par noz fils puifneï^Lionnet^t Comte de DuIneftre,Iehan,Comte de Richemôt,8^^ ' IfeComjéeflre monde Langley, amp;nbsp;par noftre trefeher coufin Philippe de Nq^iarrc,amp;par les D^ misfilo lecha.^ Lanclaftrc,amp; de Brctaigne,parles Comtes d'Eftanfort amp;nbsp;de Salleberv, parle Scign'^' ji6. ff ^imo jg Manny,paPle Captai de Buz,par le Seigneur de MôtÂrt,pdHaifl^ d'Andcllée.R® P r^Jfutlin 8®*- ‘^^ Beauchamp,lehan Chandos, Raoll de Ferrieref, Edouard le Defpcnfier,Ty finomme'peur mas amp;nbsp;Guillaume de Phclleton,Euftaced’AuberthicourgFranque de Halle,Ichanu^ ratfin du lieu, MÓbray,BGrthclin deBrouues,Hcnry de Pcrfy,amp; par pluficurs autresCheualier5.Et‘^' ou tl naj^niti ronsauffiiurer femblablemenr,auplus toft quenouspourronsbónement,noztauo^^ futt eut ttlfre enfans,amp; la plus pleine amp;^rande partie des Prélats,gens d’Eglife, Côtes,Barons,amp;:^''' » de Comte de (fes Nobles de noftre Royaume.En tefmoing de laquelle chofe nous auons fait ra^^^’^^ | ^0tttre''^t' ^°ft^e ^e®l ^ ces prefentes données en noftre ville de Calais, l’an de grâce mil trois cens fantfi/nlmez. foixantc,lc 24.iour d’Odob«. Entre les autres lettrcs,qui auoientefté données, tant» du j^oyd’^n- Bretigny Icz Chartres,cóme en la ville de Calais,quâdlc R oy Ichanfy tenoit,autcfflp’ ^let.p.rerg. dcflùfdit,fut ccftelettre adonc du Roy Charles,fon aifné fils,tresbien leuë amp;nbsp;à gradM dit ^uU eut en fir examinée amp;nbsp;vifitée, prefcns les plus clpeciaux de fon Confeil: amp;nbsp;là difoient bicnlf’ Cires deux m^Prélats amp;lcs Baros de France,qui à ce Confeil eftoient appelez,quele Roy d’Angletcs* ^^*^ ^''*‘^-^quot;~ fc amp;nbsp;le Prince de Galles,nc l’auoicnt en riens tenue n’accomplic:mais prins auoiêteh^' 11 loiJ‘b'^'^ ^^^“^ amp;nbsp;villcs,amp; feiourné amp;nbsp;demouré audit Royaume,^ grand dômage,amp;rançôn^^ l apeurer fi l’eut P^^^c l^cuple:tellemét que le payement de Îa redemptio» du feu Roy Ichan eftoiten“ I cela viuoit en- corcs cn partie à payent que fyr cc,amp; par ce J)oint,le Roy de Frâce amp;nbsp;fes fubiets auc'^'’ r core. Les^br. bon droit amp;nbsp;iufte caufc de briferla paix,amp; guerroyer les Anglois,amp;leurtollir tbtef^ neprennet ^ue qu’ils auoient deçàla mer. Encores fut adonc dit au Roy fccrettemct,amp;par grand aöf lajub^ance de beratió,Chcr Sire,entreprenez hardimét la gucrrc,vous y auez caufc.amp; fâchez qu a#** cefielettre,^ ß ^^^ ^^^ ^^^^ l’aurez cntrcprinfc,vous verrez amp;nbsp;trouucrez que ceux du pays dclaD“' *uemenr'^ quot;‘ ^^^d’Aquitainefe tournerontdeucrsvous:commcPrélats, Barons,Comtcs,Chc“’' t ilyauoit liers,Efcuyers amp;Bourgeois des bônes villes. Car, d’autâtq le Prince procède àlcucf^,J Bretaignc, à fouagc,il demeure cn la haine Ôtmal-vueillâcc de toutes pcrs0ncs.-amp;fcra#ial-aiic^^ trop peu de rai en viéne à chef. Poureeque ceux dcPoi(ft:ou,deXain(5longe,deQuçrcy,dcRouefg‘^^ fin.. ^ufiila s^ Je la Rochelle, font de telle nature, qu’ils ne pÂiucnt aimer les Anglois : amp;nbsp;eux ao® chaux confie- ^^yj g^^^j- orgueilleux amp;nbsp;prefomptueux^ne les pcuuét aimer:n’ôcqucs ne firent. Aucecq

^^5OfticicrsduPrincefonttantd’ext^rtiôsaupcuple,cnXainâ:onge:enPoidouA^^ ' ” ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rochclle,qu’ils prénent tout en abâdon:amp; fi font fi grans leuécs,au tiltre du Princep^;

nul n’a riens au fienjD’auantage les Gentils-homes du pays ne pcuuent venir à tels o^ ces: car tout emportent les Anglois amp;nbsp;les Cheualiers du Prince. Ainfi eftoideRoyÇ^ France induit amp;nbsp;confcillé à mouuoir guerre: amp;nbsp;mefmemêt le Duc d’Aniou (quipou ® teps fe tcnoitàToulouze)y mettoit grand’ peine:amp; defiroit moult que la guerrefdVquot;' cômencée amp;nbsp;rcnouuellée:cómc celuy, qui ne pouuoit aimer les Anglois pouraucunt^ déplaifanccs qu’au teps pafte ils luy auoient faites.D’autre part les Gafeôs difoient fr®* ; gneufement au Roy de France, Cher Sire, nous tenons à auoir noftre reftort envoy

• court. Si vous ftipplions que vous nousfacicz droit amp;loy(fî-c0mc le plus droiturieÇ“ | módc)dcs grans griefs amp;nbsp;cxtortiûs,quc le Prince de Gallesamp; fes gens nous veulent 1®' pofer.Autremenr,fi vous refufez de nous faire droit,nous nous pourchaceronsaiHcnt^^ amp;nbsp;nous rendrôs amp;nbsp;mettrôs cn court de tel Scigncur,qu’il nous fera auoir raifon'-^''®“^ perdrez voftreSeigneuric.Le Roy deFrance3quienuiscuft perdu ccla(caràgrâdbla‘' j • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mei6z preiudicc fuft tourné à luy amp;nbsp;au Royaume)lcurrefpondoitmoult courtoifement ^uciàpar faute deloy,ne de côfcil,ils ne fe trairoient cn autre court,qu’en la fiénç®®“ qu’il cóuenoit de telles befongnes vferpargrâdcôfeilamp;aduis. Ainfi les dcmenailpt^ d’vn an:amp; les faifoit tenir tous quois à Paris:mais il payoit tous leurs frais:amp; leur donott t encores grans dons,amp; grans ioyaux:amp;cepedanttoufiours fenqueroitfecretteinétilfta l p^x eftoit brifée entre luy amp;nbsp;les Anglois,amp; la guerre encómécéc, fils la mainticdrqiet: p f c'efi à dire, amp;ilsrcfpódoientqueia delà gucrrc,ducoftédelà,ncluy faudroitf cftbnnier,carilsc-t’excufer de ftoientalfez forts pour guerroyer le Prince amp;nbsp;toute fa puiflance.Le Roy de l’autre cc^® faire g«cquot;e fentoit aulfi tout bellemét,à #eux d’Abbeuillc,qls il les trouucroit,amp; fils demoureroiét bons Frâçois:amp; ils ne defiroiêt autre chofe qued’cftrcFrâçois,tâthayoiétlcs AngloJS. l Ainfi acqueroit le Roy de France, de tous coftez, amis: car autrement il neuft ofefake I • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;— nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cegu* ’

-ocr page 341-

D É ’ F R 0 Î S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lÿ •

ce qu’il fît. En cctc^ips fut né Charles de Fr ance, aifné fils du Roy de 5rance,cn l’an natiaité de de grâce mil trois cens foixante Si huindont le Royaume fut mo^ilt réiouy: amp;, deuant Charles pre-ceauoitefténé Charles d’Albreth.Dc lanatiuité de ces 8eux enfans (qui eftoient cou- ’^f^-^i,^ ‘^^quot;^ ^^■^ fînsgermains)futlcR^)yaumemoultioyeux,amp;par efpecialle Roy deFrance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' '

tncje ).tgt;eceni

Coffi^ent le j!9^de ^raf3ce^f7feeja a^hur^er le PrlKce de Galles,par vft ap^d ef! la chambre breßlo les ^n des P ers à Paris,conf re le^ parons de Ga^cfî^/ve. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c a a e. ccxLVii,

tMl.de France.

TAnt t futle Roy de Fra’ftee confcillé amp;nbsp;enhohé de ceux de fon ConfciJ,amp;fongaeü-femenr fupplié de ces Gafeons, qu’vn appel futfait amp;nbsp;formé pour aller en Aquitai-1 “^^^^ j** ne.appelerlePrincedeGallescnParlemécàParisiamp;decefurentleCôted’Armignac,- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;~

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” i tre Jamante,

JCôeigneur d Aibreth,lc Comte de PengourdJe Comte lt;lt;fc Comingcs, le Vicomte de „g^pDifu^j, -^^ Carmaing, le Seigneur delà Barde, le Sire de Pincornet, amp;.pluficurs autres, caufes amp;nbsp;commecer Pan chefs.Si contenoit ledit appel cornent lefdits G afcons ^ plaignoient de certains grans 136ÿ. à nofire griefs, que le Prince de Galles amp;nbsp;d’Aquitaine leur vouloir faire, amp;nbsp;à leurs gens: amp;nbsp;de ce gt;^gt;0^^ acceu-lefdits Gafeons appeloient amp;.tiroient à relfortle Roy de Francedequel, fi-côme defonß^*”^,^ ■ nbsp;nbsp;nbsp;‘*

droit,ils auoient prins amp;nbsp;ordoné pour leur iuge. Q uad ledit appel dcfdits Baros amp;nbsp;Sei-gncurs du pays de Gafcógnc fut bien fait amp;: forme,mis amp;nbsp;rédigé par efcript,amp; bic cor-^y^^ rigé, amp;nbsp;au mieux que tous les fages du Côfcil de France fceurcatamp; peurent faire amp;nbsp;co-fidercr,toutes raifons gardécsamp; obicrcécspl fut dit amp;nbsp;câcîu,parledit Cófeil,qu ilferoit figniféau Prince de Galles:amp; qu’on l’adioumeroittà comparoir en perfonne à Paris, en la chambre des Pers de France,pour alfjler à droit,amp; refpondre aux complaiftes contre luy faite5:pourquoy fairc,la charge en fut baillée âvn Clerc de droir,biê enlagagé, pour mieux exploiter la besogne, amp;nbsp;à vn moult noble Cheualicr de Bcauflcpiômé Ca-pouncldc Capônaldefquels aucc leurs gens amp;Jeur arroy,fe partirent de Paris,amp; fc raci-rent au chemin par deuers Poiâou:amp; tant exploitcrêt par leurs iournées,qu’ils paiferet Berry,Touraine,Poiâou,amp;Xainâ:ôgc:amp;vindrét àBlaye:amp;:làpafferentlariuierc. Puis vindrent à Bordeaux(ou le Prince Si Madame la Prineelfe fe tenoient plus, pour celuy temps,qu’autrepart)amp; par tout difoient les delTufdits qu’ils eftoient mclfagers du Roy de France:Sont ils eftoient par tout les tresbien venus.Q^and ils furent entrez enla cité de Bordeaux,ils fe hebergerent c# vne hol1:ellerie(car ià eftoit tard, amp;nbsp;enuiron heure devefpres)amp;là fetindrenttout ceiouramp;ia nuiól,iufqucs au lendemain, qu’à heure «o-petcnteils f en vindrent enl’Abbaye de Saind-Andricu:ou ledit Prince de Galles fe lo-geoit.LcsCheualiersamp;lcs Efeuyers dudit Princ^ les rccucillirétmoutdoucemct,pour larcuerence du Roy de Frace:de qui ils ferenômoient.SifutleditPrince deGalles tan- nbsp;nbsp;,

toftinformé de leur venue:amp; les fit tantoft venir auant,Quand lemits melfagersfurent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'* •

venus deuant ledit Prince dcGailcsq's l’enclinerent moult bas,amp; le faluerent en grand’ U grince reuerence (ainfi comme bien luy appartenoir, amp;quebienlefauoient faire) amp;nbsp;puis luy de G,tlles,poifr baillerentlettrcs de creance. Ledit Prince les print, 6rlcsleutmotàmot:amp;puisleur Padioumerà dit.Vousfoyez le tresbien venuz. Or nous dites tout cc,qucvous auez à nous dire. nbsp;nbsp;nbsp;la chambre des

Trefcher Sire (dit le Clerc en droit) veezey vncs lettres qui nous furent baillécsà P^^sde Frace.

Paris,de nofire Sire le Roy de Francedefqu elles lettres nouspromifmes par noftre £□ƒ, ^ que nous publierons en la prefence devons: car elles vous^ouchent. Le Prince mua lors fa couleur,eftant moult émcrueilléquecepouuoiteftre : fie aulfi furent aucuns Barons amp;Cheualiers qui delez luy eftoient. Neantmoins il fe réfréna: amp;nbsp;dit. Dites, dites, toutesbonncsnouuelles nous aurons volontiers. Adoneques print ledit Clerc la lertre:amp;laleutdemotàmot.Laqueilclettrccontenoitcequifcnfuir. * nbsp;nbsp;• leffes^^K

C H A ries, par la ^’âce de Dieu Roy de France,ànoftre nc«cu,Ie Prince ^^f^^dure‘‘char Galicsamp; d’Aquitaine,falut. Comme ainfi foit que pluficurs Prélats,Barons, Cheua- ics^^guradieur liers, Vniuerfîtez, Communautez, amp;nbsp;Collèges, des marches amp;nbsp;limitations du pais de m^ le prince de Gafcongnc,demouransamp; habitans es bandes de noftre Royaüme,auec pluficurs autres Galles. du pays Si Duché d’Aquitaine^e foient traits par-deuers nous en noftre Court pouiÿ- d'enleßtUe d» noir droit d’aucuns griefs amp;moleftcsindeuës,quc vous,par foible confeil amp;nbsp;Ample in- fi^p^pdl^ ’• ff formatiô,auez propofé de leur faire,amp; de laquelle chofe femmes émerueillez.t Donc- !””’' ^J”^*^ ^^ ques,pour obuier amp;nbsp;remedier à ces chofes, nous nous fouines ahers amp;nbsp;aherdons auec c2”„t„^edicu,. cux,tantque, denoftre maiefté Royale Si Seigneurie,nous vous commandons, que^^u!„„rd’hty vous viengnez en noftre cité de Paris,en propre perfonne,amp; vous monftriez Si prefen- en tels inflrH-liez deuant nous,en noftre chambre des Pers,pour ouir droit fur lefditesGompiaint^amp; mens. • r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d d ij

-ocr page 342-

tuddl,^3'^ , nbsp;. PREMIER V0LVME_

touße icj da.- griefs émeus de par vous à faire furvoftre peuple qui clame à a«oiramp;à ouirreuortc® rain pafle, noftre Court. Et à c^ n’y ait point de faute: amp;nbsp;foit au plus haftiuement que vous pou^' cfludire det- rcz,après ces lettres vcuës,En^efmoing de laquelle chafe nous auôs à ces prefentcsmiJ ^ß^tt^encore de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^‘^^^ ^o”î^^* à Paris le vingteinqiéme iour du mois de lantier.t

'' ^ nbsp;nbsp;nbsp;Comment le l^tficei/e Gaffesßt mettre e»prifi» les gens ^lu ^^ de ^aKj^fàatioienf

1508,4 leur fnetie,amp;'ce^-mencement de ï^ó^. à lu

iipporiél’appel contreluy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccxlvui.

k Vand le Prince de Galles eut ouy lire cefte Iettrc5fi fft plus émerueiUéquedeuanP amp;nbsp;croulla la teftcjamp; regarda fur les delfufdits Frar^ois: amp;,quandil cutvnp® ’”'^””^’ penfé,ilrelponditpartcllemaniere.Nous irons volontiers à noftre f ayeul à Paris(pu^ *^^^ mande nous eft du Roy de Frâce(mais ce fera le bacinet en la tefte,amp; foixante »y-^ef^te ent a' ^^^^mcs ennoftrecôpaigtlle. Adoncfagenouillerentles deuxFrançois5quilàeftoict' ß,er en ce cas ^ dirent.Cher Sire, pour Dieu merci. N e prenez pas ccft appel en grand defpit, ny ^ prennet ayeul *^0^ graft courroux.Nous fonÿncs meflagers,enuoycz de par noftre Sire leroy def*^' ? pour oncle, ce,a qui nous dcuons toute obeïflance(côme les voftres vous doiuent faire)amp; nous cœ comme l'allia- uient expreflémet le faire:amp; auffi tout ce,que vous nous voudrez encharger,nouslelt;l'' ce eßue faite j-q^s trefvolôticrs au Roy noftredit Sire.N éni(dit le Prince)ie n’en fay nul mal- gré/ofJ ‘la^'^^i *quot;d ^‘^^ ceux,qui cy vous enuoyét3amp; voftre Roy n’eft pas bien confcillé,de fe herdre aueenoî Mnî^maisno^ fuicts,amp; fc vouloir faire iuge de ce,dót à luy nappartiêt riens,n’ou il n’a point de droit' auons trouué ^^^ ^^^^ ^“7 ^''^^^ móftré qu’au rendre it: mettre enfaifine Môfeigneur monpcre,ouiô iour en eer' Cómis,dc toute la Duché d’Aquitaine,!! en quitta tous les reflbrs: amp;nbsp;tous ceux qwo':^ tain fragment formé IFur appel contre moy,n’ont autre rcflort,qu’en la court d’Angleterre de m^fo' de vieil Exepl. gncur monpcre:amp;,ainçois qu’il T'oit autremét,il couftera cent mille vies. A cespatoi^^ »gt;^F’'fgt;»f\ccde fe départit le Prince d’eux,amp; entra en vnc chambre:amp; les laiflalà quois. Adonc vintit^’ ^Lwadiour ®“^““5 Cheualicrs Angloisauant,amp;leur dirent.Seigneurs partez d’icy:amp; retournez e^ nement ^v'' noftre hoftebvous auez bien fait ce, pourquoy vous eftcs vcnus,vous n’aurez autre rd' ßoitpueie trou ponfe:fors cellc,quc VOUS auez euë.Lors fe partirent le Cheualier amp;nbsp;le Clerc,amp;retour ne encores ce nerent cn leur hoftel,amp; là difncrent:amp;,tantoft apres difner,ils troufferet bagagcA'^^' me/me mot tcrent à cheual,amp;fe partirent deBordeaux,amp;femeirent à chemin,pourrcucnirdeue^ . ayeul répété Toulouze, amp;nbsp;t rapporter au Duc d’Aniou tout ce qu’ils auoient exploité, ffe Prince df ^rlafndu Galles (coc deflus eft dit) cftoit tout melâcolieux 4e ccft appel, qu ô luy auoitfain^“^ ^Uauoft Sc ^ efto^^f ^®5 Bar-ôs amp;nbsp;Cheualicrs qui dclez le Prince eftoicnt:amp;voufilfent bien,le c®* ùppolXrct, fcilloiét au Prince,que les deux meflagers fuirent occis,pour leur falairc: mais le Pciquot;^‘ m^s la dedù- les en deffcndoit. Si aiioit fur eux mainte dure imagination: amp;,quad on luy dit qu ils^ éliofuiuantele ftoient partis, amp;nbsp;qiyls tenoient le chemin dcToulouzc, il appela meflire Thomas “^ dementiroit, et Felleton,lc Sénefchal de Rouergue,melïîre Thomas de Pontchardon,melTircFhoni^ außt la chaux de Percy,SÓ Châcclier l’Euefquc t de Rodais,amp; pluficurs autres de fes plus hauxBaré^ don dc”^^”' ^ ^^’■”' ^^^^^ela.Ces François,quifcn reuont, emportent ilsfaufconduitdemoy?i'^5 porte/^r delfufdits refpondirent qu’ils n’en auoient ouy nulles nouuclles.Non(ditlePrincÇ^“' ' f tip auoitiep croulla la tefte)Ce n’eft pas bon qu’ils fe departét fi Icgéremét de noftre pays,S^ voife^ de Balle, er recorder leurs iangles au Duc d’Aniou(qui petit nous aime) amp;nbsp;qu’ils dient commenté de Bale ex lt;lt;»|j A’ont adiourné perfonnellcmcntenmon hoftel. Aulfi, tout confideré, ils fontpl^^ très Exep. er melfagcrs à mes hômcs31dC:omtc d’Armignac,lcSirc d’Albrcth.le Côte de Perigoum» en la chaux ^ celuy de Comminges,amp; de Carmaing,qu’ils ne font au Roy de France. Si quc,p°''^ des ^**^adc ^^ ^®^P*^ qu’ils nous ont fait,nous accordes qu’ils foientretenus amp;nbsp;mis en prifon.Pc^ para^ntl^ou p^rolles furent ceux duCofeildu Prince tous ioyeux:amp;vindrent à leur propos:amp;dh^^ ilparlf prenne qu vro^on auoit tardé à ce faire.Tatoft en fut charge le Senefchal d’Agenoisfqui W’ • rement de ce ^eloit meflirc Guillaume le Moine)vn moult appertamp;noblaChcualicr d’Angleterre-^® fouage. Mais quel monta tantoft à chenal,auec fes gens: amp;fe partit de Bordeaux:amp;pourfuiuittantamp; plußeurs bones ß fort J,.g ftclfufdits François,qu’il les acconfuiuit fur la terre d’Agcnois. Si les arrêta,K cniePhires me ^-j^ß main à cux,d ofFicc:amp;trouua autre cautelle que du fait du Prince: car,cn eux arre- i d^eßrin^'i^o ftipt,point ne nôma le Prince:mais dit que leur hofte du foir feftoit plaint d’vn cheua, j^jj qu ils luy auoient châgé cn fon hoftel.Le Cheualier amp;nbsp;le Clerc furent moult émerueu' les mejfagers lcz de CCS nouuellcs:amp; fen cxcuferent:mais pour excufation qu’ils fîftcnt,ilsnepeurent du rot Charles cftrc defarreftcz:ains furet menez en la cité d’Agcn,amp; mis au chaftcl cn prifon:amp; lain®' f‘*'f^f'''f°gt;^‘^gt;f rent aller les Anglois aucuns de leurs garfons:quiretourncrêtcnFrâcc,au plus to^^ parcomademet ilspcurcnt:amp;paflerét parmi la cité deToulouzc : amp;nbsp;rccordcrêt au Duc d’Anioulaftai' | cJamp;quot;^* ^^ rc^finfi qu’il cn aUoiudontlc Duc ne fut raie trop fort courroucé: pourtat gu H pentot |

-ocr page 343-

D E T R 0 1 S S A R Ti

bien que c cftoit coaicnccment de giterre amp;nbsp;de haine: amp;nbsp;fc pourueut amp;*duifa courier temét felon ce.Les nouuellcs de la prife de ces meffagers vindrét auffi au Roy de Fran-ceCar leurs varlets,fen eftâs retournez ala Court,recofderêt torfl ce qu’ils auoiét veu, amp;: ouy dire à leurs mâftres,quant à l’eftat,gouuernemcnt,ôc contenances du Prince de GaUeSi De laq^lc aduenue le Roy de F race fut moult fort courroucé^ amp;nbsp;le tint à grad defpit:Sc f’aduita felo ce,8zTur les paroUes eue le Prince auoit t dites cotre l’appel: c’eft •^lt;’»»f ce refié àfauoirqu’ilviédroitàfona^eul,perfonnmlemcntlebacinetcnlatefte,5zfoixâte mil- deehafgt;.eß»tt le hommes en facompaigWie. De cefte refponfe, grande ôc fiere ne penfa mie moins le ^'''’quot;'^^^■‘^^'{^^^ Roy deFranec.Si f’ordona moult,fubtilemcnt amp;nbsp;fagement,corne à cômencer fi grand p^“^;/(” ”ƒ amp;pesâtfaix de guctrc.Car,à laverlté celuy cftoit vn moult grief faix,que d’émouuoir ^^^„^^ „«/h»-1c Roy d’Angleterre 8c fa puiffance-.côtre qui ces prcdcccÜursarioient tant labouré au ^ru^ion, maii temps paffé: corne cefte Hiftohe en a fait mStion» Mais,au nom dcDieu,il eftoit fi fort nonî P^oowi requis des baux Barons deGuicnnc,amp; d’autre part (quUuy monftroicntles extortions ^èt^mHé r^r des Anglois,8c les grans dommages, qui à caufe de ce aduenoient,amp; pouuoient adue- M^”^ ƒ ^^ ^'^ nir au temps futur)que nullement ne pouuoit diffimuler ; ia foit ce qmoult luy greuaft ^^/^^\^ j’f de recommencer guerre, quand il fc mettoit a penfer amp;nbsp;confiderer la deftruétiô du po- j-j^ j,^^^ combi? urepeuplc(quiiàpar fi long temps auoit duré)Ôtlc danger Se les opprobres auffqquia-^^’ife» parle uoicntcftètotlcsNoblcs defonRoyaume,àcaufedes guerrespalfèes* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aS-c^bneuc-

C ment.

Comment Ic Duc de Berry^^pltißears atrtres^quießaient enoßageein..yingl€terre.)j en

CHAP. nbsp;nbsp;nbsp;CCXLIX.

retournerem en FrArMC.


XxEtceftcrefponfc grande amp;nbsp;fiere nepenfa mie le*Roy de Trance, ne fon Confed, ^ ji„e«ra;r^

D moins:amp; f ordonnèrent amp;nbsp;pourucurent felon cc grandement amp;nbsp;quoy ement.En ce que k Roy ttmvseftoitr«outnècnïrancc/ïAnglttenc,pMligfacelt;iuekRoydAnglnOTcluydeïKn«K

«amp;amp;i««dfaelchMideït«K;e,p«cdcB«iT.amp;a»ottcon«vn«^S^d^^^^“

amp;pottaf\fa.gernent,qu oneques puis ny retourna: ôr print tant d exen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ - moins que

moyens,quelaguerrcfuttouteouuerte-.commevousorrezrecordcraftczbrieuemet. .^^^^^ ^^^

Auffimcffirclctó deHarcourt cftoit retourné en fon pais-.amp;luy auoitlcRoy ^ Angle- wUe «fpó«

terre fait nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;alar equefte de meffire Louis de Harcourt, fon onclc,qui cftoit del oi- du P tmee de aou,amp;eâsCbeualiersduPrince,^ourletcmpsd’a^lors.LcquelCotcdeHarcourteutGall«^

vnc maladie-.cpiitropbienluy cbeut àpoinéf-car cUeluy dura tat que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;^^^ affeurementi

tercnouuellée-.parquoy onques depuis ne r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^’^^^ y ^ l q-mrbpmenr de ^^ ^°’^'^^ ‘^'^^ letepseftoitvnVneEfcuyer,0.fvxreauC0te»eblois)eftoitdeliue^^^^^^^

An^cterrc-.catÇquandilappcrccut amp;nbsp;enté dit que leRoy deTranGC,pour quideftoit e çouœoiowt ofite,nele détroit poWl fit traiter deuersleSeigneur de Coucy.qui auoit a femme » leurs affar-lafibuRoy Angleterre^ qui tenoit pour lors vn grandreuenuen Angleter e de res: parfaferrirnbtgnéfutlescolesdcRoy.Sifeportalettaiteamp;caccordfibm^

L duRoy amp;HeSeifneur de Coucy,font fils,Sc Guy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dllXce^^^^^

\ SccSîcdkaoySgkune''iendit8cdonnaà(onffls,reSàgncaidcCoucf; r„,,„,„-il

k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ueuaneesd Le ComtePierrc à Alençonaunqpar ruj^rav y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;««« 4»^reßnt«l'lt;t,

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoitfaite,edoitretourné enTrâcetouil demouratant,

y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ouequespuisilnyretournaenl’boft.age,àôtileft.oitparti.M^s ecroy nbsp;nbsp;nbsp;aq , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rtttritHcràwo-payatrétemille franes,pour fafoy amp;lt;nbsp;fonfemêiacmiittet.Vai;at«ntcc,cn^ ,^^ ^^^ 6^^.

• 1 bienebeuauDucLouis debourbon: quipour cellecaufe auoit cUe enoftage enAn^^^, p Umer ■ V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;%leterre. Car,parla grac^ueleboy d Angleterre luy auoitfaite, ilefioit retourne en ^u .h ejbut e» Tïauce:àontiladuint,pédantleternpsquileRGitenTrancea arts, e czA on erour

Y tepsîegnoitvnPreft.Ye:quôapeloitmeîfire Guillaume nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. a rejpofe à» Pn»

■ \ l«»K’kwicm«amp;lt;«WtttU«j8lt;ed«aoïâA»ÿa«lt;^a“î»^^ «»««*? Äoau., 1 \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;turtle tmsk™ ónnofaifcitriens. Q«?i '^cM office de Cffanceffeue tifcudeq tutet ^ elt;Jli te

t.K««,«JtUalt;.y dK™\«ette,YutïiuEottu«ionamp;ytlete4uAitmeffite G^ ^ksoj. m^«fc™««iD»ciloXi».q?Avo«fift«»«oft,V«wl«»o«4eteïfgt;?^ t\ùffatatlàeueK\etàiia.ïcïe\Âgt;um,voutimvettet,v™ttonCWvvt':™l^“=f'^'“?'g“'''ï Ae'Wiuceffteiamp;tVtaytetoitteeuCQUttoulUAït'ffoti.QauWcUueAcL^^^

-ocr page 344-

PREMIER VOLVME


5^8


■f-i« Exep.cr les meflagers du Roy d’Angleterre, amp;nbsp;fes lettres,!! en fut moult r^ouy. Si monftratout la chaux ont ^affaire au Roy de France, amp;nbsp;ce dequoy le Roy d’Angleterre amp;mclfire Guillaume'^

^quot;'^ prioiét. Le Roy luy cofcilla d’Mler deucrs le Papc.Si fe partit ledit Duc,à tout fon army voUndert ran ^ exploita tant par fes iournees,qu il vint en Auignon:ou le Pap®Vrbampour le temp çon,commeil fctenoit,carcnjoresn’cftoitpointparti,pouraller àRomme, auguel^ind-Pcreledit ßmblera tau- Duc de Bourbon fit fa priere:à laquelle le Pÿie fe condefce?idit:amp; donna audit Duel E' teß vouloir, nbsp;uefehé de W^inccftre,pour en faire à fa volonté: amp;nbsp;fil troÂioit tel le Roy d Angleterre, qu’il luy fuft courtois amp;nbsp;amiable à fa compofition pour fa dtliurâce,il vouloir bien que ledit Wican euft ledit Euefehé.Sur ce retourna ledit Duc dc Bourbon en France,amp; depuis cn Angleterre:amp; traita de fa deliurance, enuers le Roy amp;nbsp;fon confeibainçoisquu voufift monftrerfesbulles.ieRoy,qui moult aimoit ledit W^ican, fit tout cequilvou* pLachatixdit lut: tamp; fut ledit dc Bourbon quitte de fa prifon:^ encores il paya vingt mille francs: ^^ meflire Guillaume Wioan demoura Eucfque de Winccftrc,amp;Chancclier d Anglctcr-D nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’*®* ^dili fe deliurentles Seigneurs de France:qui eftoient oftagcrs cn Angleterre. Ot bôqukte°de retournerons nous aux guerres de Gafeongne: qui recommencèrent premièrement fa prifon par pour caufe de l’appel, dont cy deuant cft parlé.

mixxv. ou-bltant mille

• Comment le Comte ele Perigon rel, le vicomte de Carmaing,^‘ aut ret Barons de CaJeongnh

francs qu’il

décentrent leSenefihal de Rouergue.

chap: nbsp;nbsp;nbsp;c c L.

paya aucc -y ^Ous deuez fçauoir que le Prince de Galles print en grand dclpit l’adiournemc^^ V^ïnceft^re*^^ ^ qu^nluy auoitfait,àcftrc amp;nbsp;comparoir à Paris: amp;nbsp;bien ^oitfon intention, félon» qu’ïl^rcfiXa refponec qu’il auoit dite amp;nbsp;faite Sux meflagers du roy,que fur refté,il viédroit tenirtso audicmeHire fiege,amp;remonftrer fa perfonne àla fefte du Lendit.Si enuoya tantoft dire aux Capita* Vvillerain. ncs des côpaignies des Anglois amp;nbsp;Gafcons,qui eftoient de fon accord, amp;nbsp;qui pourIor5 Car il le /urno fe tenoient fur la riuiere de Loire,qu’ils ne f elongnaffent mie trop : car de briefü ena^ me toufioun j-gif ^ f^fre amp;nbsp;les embefongneroit.Dcfquellcs nouuelles le plus des Compaigniesfun^^ moultioyeux. Orn’euftpointlcPrincefailliàfaparollctmaisdeioureniourilagg^^' tnsSxM ‘*'*~ “°^*’ ‘i enfleure amp;nbsp;de maladieflaqueUc il auoit prifc en Efpaigne) dont fes gens efto'^'’' la chaux meß tous ébahis:car délia-ne pouuóit il plus cheuaucher.Dequoy le noble Roy 4c France ƒ' meentainß ne ftoittoutinformé: amp;auoitparefcripttoutralFaire^reftatdefamaladic.Silciuge°^^' antmoins fe lî- les Medecins amp;nbsp;les Chirurgiens de France eftre plein d’hydropifie, amp;nbsp;demahiiie’æ nje plußofl en curable. AlTcz toft apres la prinfe de meflire Capôncl de Capônal amp;nbsp;du Clerc lt;lclt;llt;^ r^ b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(4^'^ furent prins amp;nbsp;arreftez de mcflirdKjuillaumc le Moinc,amp; menez prifonniersï®? endroittenir ^^''^' ‘^’Agé:fi-cómc delTus cft dit(le Cote de Côminges, le Comte de PerigourdJ^^! ficgc°amp;'rc- comité de Carmain^amp;auec eux meflireBertrâdTaude,le Seigneur de laBardc.-!^^^'' prefencer fa gneur de Pincorncr,amp; plufieurs autres Chcualicrs amp;nbsp;Efcuyers, qui fe tenoientdden^ j perfonne àla terres amp;nbsp;Seigneuries,pnndrcnt en grâd defpitla prinfe des dclfufdits melfager^'^^f/** 1 foire du Len nom d’cux,amp; pour euxjils eftoient allez en ce voyage:Si faduiferent qu’ils fe contrent

r nbsp;nbsp;geroiétamp;ouuriroiét la guerre t par aucuns lez: amp;nbsp;prendroient aufli des gens du Pri®^^

Î v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;car fi grâd defpit ne faifoit pas à foulfrir.Si entédirêt que meflireThomas Wakc den®* vMUmieux’^ Acuauchcr à Rodais,pour entédre à la fortereire:amp; fe tenoit à Villenouc d’Ag^®®“'^ ainß, car au- deuoit partir de là à foixame Lances tant feulcment.Q^âd les delTufdits ChcualicJ^^” cûs des leurs tendirent les nouuelles fi en furent tous ioyeux:amp; fe mirent en embufehe furlcdit^ en refpódroi fireThomas,enuiron trois cens Lances cnlcurcôpaignie:fiquc,fur le dehors dew cnrdes gens tauban,enuiron deux lieuës(ainfi queledit Scnefchal de Rouergue cheuauchoitî ^“ /e“^'’. xai^e Lances,amp;deux cens Archers)cefte grofle embufehe dcGafcons leur faiUif^“ nbsp;nbsp;nbsp;.

^wiue f^7r4i^“t.Lors les Anglois furent tous ébahis: qui ne fedonoien^ garde de cefte embu t^n » de la chaux Toutesfois üs fe meirenten delfenfe bien amp;roidement: mais les Gafeons 9^^^ ^^.-j meilleure. pourueus de leur fait,les enuahiret moutfieremét:amp;'là en eut,de premiere venue, ^^ Défaite de foisÔ de ruezpar terre:amp;ne peurétlors lefdits Anglois porter le faix,ne fouifrirles i jitjue troupe cons de Perigourd,de Côminges,amp; de Carmaing.Sifouurirent amp;nbsp;déconfirentu’cou | ^»glft ^^ tirent,amp; fans grande refiftence, tournèrent le dos,amp;làcny eut grand’foifon demo Gaßons upar ^ j^ prins:amp; cóuint audit meflire Thomas fuir:ou autrement il euft efté prins. Si eƒ mier^comence- “^^ moult grand méchef,par la bonté de fon courfier:amp; fen vint bouter en la S^^7,^^j ment du renou dc Montauban: amp;les Gafcons amp;nbsp;autres retournèrent cn leur pais: amp;nbsp;emmenèrent uelemét deguer prifonniets, amp;nbsp;leurs conquefts. Ces nouuelles vindrent moult toft au Prince de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

re entrante, Ics^quifctcnoitpourlc temps en Angoulcfme) amp;nbsp;comment fon Scnefchal de oquot;®^ 1

-ocr page 345-

DE FROISSART.


31^


eue auoit efté rué lus pM le C omte de P erigour d,ôc par ceux qui l auoient f^it appeUer

en la chambre des Pers a Paris.De cefte aduenue fut moult fort courrouce le Prince de

Galles:amp; dit bien qu’il feroit amendé chèrement amp;nbsp;haftiuement furies pctfonncsamp; les terres ^Seigneuries de ^cux,qui ceft ouvrage auoient fait.* i eferiuît tantoft ledit rm- ce de Galles devers mefsire lehan Chandos(qui te tcnoit en Conftantin, a ^i*^^quot; ueut-lc-V icomt^Âr lut maniant expreffément que, ces lettres v eues, 4 te tirait, tans

nul delay,par deuers luy.Ledit^ethre Ieha^ Chandos voulut obey audit Prince e nbsp;nbsp;•

Galles-.Sifchafta,auplustofl^uilpeut;amp;:fenvinten Angoulefme,dcucrslel nneede j^f,^ chad^i nbsp;-

Galles,fonSeigneur;quilercceutagrandeioye:amp;tantoftledit Princede Galles leri- ^ M»»f4»t4» »oyaagande%ifon\Gens.iarmesScÆAtchcis.enUvmcdcMontanW.p«arh^t»lt;^ faite guette aux Gafcons amp;nbsp;Françoistqui multlphoicnt tous ks touts, amp;nbsp;couroyent lut f r laterre duditPrince de Galles.Lcdit meflire Thomas ,Sen?fchal de Rouergue, te re- , ^^ j^^^^ j^^. cucillitautnieuxquilpcut:amp;fcnvintaRodais;amp;pourucutamp;rcfrefchitgrandemu a-^^^^^^^^^^j dite chéiSc autfi la ville amp;nbsp;le chaftelf de la Millan,fur les ii^archcs de Montpcthcr;amp;par ^^^,^i toutmeitGens-darmes amp;nbsp;Archers.MeffireIehanChandos(qui fetenoit cnla ville de ^ Montauban^tintfranchement lamarche amp;nbsp;la fronttere,contre esPrançois amp;G ^cos, nnlkm^ auecmies les autres Barons amp;nbsp;Cheualicrs ,quc le Prince de G aU^y «J“®^^• ^Xt d« deMillan; MonfeigncurleCaptaldeBuz,lesdeuxtrcres lt;ilt;^^«’^«V „ \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4 PonïS^ • Helic,leSouldichil’Eftrade,leScigncur dePartcnay le Seigneur de Po^,mc^^^^^^ houisdcHarcourt,lcSeigneurdcPinaine,leSeigneurdeTanay o nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mutes chard dePontchardon.Si faifoy ent fouuênt des iffues ice^ Cheuahers,amp;leuts r^out, ïutktgensduComted'Atmignac,duS«d’MbtethdyComtcdcPet,goutd^^^^^^^ teicèu,„t„i„gcs,duVicom?e do Catmauag,du Vicomte delhande du^

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delaBarde,Scdeplufieurs autres Barons 8zCheuahers,tous nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;óue telles ad-akcquesftuMietes.SigaignoicMvnefoislesviis,K pulles auties.ainfiquetcUesa^^

, nbsp;nbsp;nbsp;uentut«vienneutentesd'atmcs.EncotcsfetcttoitleDuc i^quot;X quot;etTkv^ok

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;femouuoitpoint,pourchofequilenouiftdiie,caiTeRoy e rac , nbsp;. ^ nbsp;nbsp;^

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;detfenduqhilnefiftpointdeguerreauPrmcedeGalles,nafesgens,iufquesacequil

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ortoit amp;nbsp;aurait de luy certaines nouuelles.

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;menïilinfioyndéfitrleRoyd''^gt;f^^t^^^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 ^^»ydeïtance toute celle faifonfectetteti^ntamp;lfaMement auoit tetiMpb^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ef.e«tIcavitainesiesCompaignics amp;auttes:qulCeftoient yarns des A^^^^^

l ®’'™®“quot;««conttciTOTOla,«tt«edeLotte,fuiite^ 4 Mis pointnefe 1 gue,8tlescoufeutoltleRoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h uevouloitmie

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cftrccncorenóméenccReguetre-.depeurquilncinpiraftCon nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«e^^t _ ^y^ \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CótédePonthieu-.quiltêdoitfortafauoir.Car,feleRoy d Ang nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il recent

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dePonthicu,carileuRfvbienpouruenlabonneyillc d’Abbem , ^g toutesks^eafL \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de nat luy,quitseuffent ché maiftres amp;. (ouneramsi Siam 1^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A’ne Cnmté d^nar *

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uiLs Jappeudanees deladiteComté.Lors

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leRoyd Angleterre,vnbonCbcualier Anglois,quiC’appello’nineffirc'blicolas deLou \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uatug,?iauquelleRoy d Angleterre auoit grande hance,amp; abon roit,car pour mem

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bresattaebeï,ilheuft.pen(é,ncconCenti,nullelaCebete afaire^Ence temps e o

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noyez en Angleterrele Comte de Salebruce ,2lt; meflire Guillaume es o van^ yilenf^^i«

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;patleRoy de¥tancc,pour parler auRoy d Angleterre ^ ori ei, ƒ eur remor^ extorfiow, Aot \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;htet comment deleur partielepays dePrancefainCiquilsdiCoientlauoite, e, enco ij G(tf«»sp

les eboit,mal-mené,touslesiöurs,tant parle fait des CompMgm«yq«x auoient guetroy é,depuis fix ansenlt;^aAeRoyaumedeTrance^ cyue par autres quot;f acct- ^quot;”“ ^^ ^^ densdontleRoy dePranceamp;zVes autres de Con ConCeiVeftoi^unform«, nbsp;e conmn ; j^^^j^^ toyeutmalde ce queleRoy d Angleterre StfonmCnédls ,lcPrvnce deGalles,Ce m^n- t^^ ^^^^^_

tenoyeut de telle Corte.Sidemeurerentles deuxperConnages denufdits en Angteterre, ^tp[,„ ij p„j nar l'eCpaee de deux mois, pendant lequel terme ilspropoCerent pluneutS artte es j^jp MuHr/t raflons au corps duRoyidontpluCieurs foisVauoient mélancolie Slt; court once,mal', ns cofrmé parles «3e6pwV«ïacyÙNnpçùscaîàece{akeUfcào^calt;ûscWg,«p«UK^à^^

-ocr page 346-

320 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V 0 L V M S

Cemme^Jt les eiéjîa»ces i^s France furent portées çf haiffées au Roj/ d'i^ngleterre, 6quot; ‘'^’’’' ment le Comte de SatncfiPolc^le Seigneur de chafidon conquirent la Comté de Pf^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• tl^ea. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE CCLI^Ii

T* Ant exploita ledit varier, qu’il vint à Londres : amp;nbsp;entendit que le Roy d’AngldOï® amp;nbsp;fon Confeil eftoient au Palais de W^emonftier. Or auoit là le Roy dAngk^f® vn grand temps parlementé amp;nbsp;confeillé fur les befongncs amp;nbsp;affaires du Prince (quie ftoit des Baronsamp; Chcualiers de Gafeongne gucrroyé)pour fauoir commentilft ® ti(îhdroit,amp; quelles gens d’Angleterre on y enuoyeroit, pour conforter le Prince, luy vont venir autres nouuelles:qui luy donnèrent à penfer plus que deuant, ^^}f'i^ „ let,quiportoit les lettres de défiances,fit tant qu’il entra en ladite chambre, ou le n y . , nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;tout fon Confeil eftoient,Sc dit qu’il cftoit vnvarlet de I hoftel du Roy de France, 1

enuoyédeparle Roy,amp;qu’ilapportoitlettres,quifaddreçoientau Roy dAnglcwrre,

-ocr page 347-

mais il ne fauoit dequoj; elles parloientjnc point à luy n appattenoit d’en r^pn falloir. Il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

les offrit,à genoux,au Roy. Le Roy, qui defiroit fauoir dequoy elles parloyent, les fit prendre,amp; ouurir,amp; lire. Or fut tout émprueillé le Roy, amp;ƒ ous ceu j qui là eftoyent, amp;nbsp;qui les ouirent Iire,quaijd ils entendirent les défiances.Si aduiferent amp;nbsp;regarderêt bien deffus 8c defrous^feel,8c congnurent,afrez clairement,que lefditcs défiances eftoient bonnes.Si fit on IcgarÂn paifir,amp; luy dit on qu’il auoit bien fait fon meflage, amp;nbsp;qu’il fe meift hardiment au chemin: 8c^u’au retour Une trouueroit point d’empefehementfeo- nbsp;•

me il ne fit auflî)amp;ainfifen retourna au plus toll qu’il peut. Encores eftoient à ce iour oftagers en Angleterrejpourlefait du Roy de France,le Comte Dauphin d’Auuergne, le Comte de Porcien:le Sire de Mauleurier,amp; pluficurs autres:qui furent en grand fou-ci de cœur,quand ils ouirent ces nouuelles, car pointnefauoyentqueleRoy d’Angleterre amp;nbsp;fon Confeii fcroyent,ne voudroient faire d’eux. Vc^is deuez fauoir que le R oy amp;fon Confeilprindrent en grand dépit les défiances, apportées par vn garfon: amp;nbsp;di-foiét que cen’eftoitpas choie appartcnâtc,que guerre de^ft grans Seigneurs,comme du Roy de France 8lt;: du Roy d’Angleterre, fuftnoncée amp;défice par vn varier: mais bien Valoir que de cela euft cfté parlementé par vn Prélat,ou par vn vaillant homme,Baron ou Cheualier;amp;neantmoins il n’en eurent autre chofe.Si fut dit amp;nbsp;cÔfeillé,là ou leRoy cftoit,qu’il cnuoyaft tantoft,amp;:fans delay,grans Gensd’armes en Ponthicu,pourlàgar-^ derJafrontiere:8c parefpecialcnlaville d’Abbeuille: qui gifoit en grand perild’eftre prinfe.LcRoy entendit volontiers à ce cqnfcil:amp; furent ordonnez à ce le Sire de Percy le Sire de Ncufuille,le Sirc^leCarbcftónc,amp; melfire Guillaume de Windcfore,à trois cens hommes amp;nbsp;mille Archers.Pendant^uc ces Seigt^urs fordonnoient amp;aPparcil-loycntauplus toft qu’ils pouuoyeut, amp;c que là eftoient venus à Douures pourpaflerla mer, autres nouuelles vindrcnt de Ponthieu : qui ne leur firent mie trop de ioy e. Car aulfi toft que le Comte Guy de Sainôl-Pol amp;nbsp;melfire Guy de Caftillon, pour le temps „ , , Maiftredes ArbaJeftiers de France,p curent penfcr,aduifcr, amp;nbsp;confiderer, que le Roy d’Angleterre cftoit défié, ils fe tirèrent par-deuers Ponthieu:amp; auoient fait fecrettemêt leurs raandemens de Chcualicrs amp;nbsp;d’Efeuyers d’Artois,dcHaynaut,dc Cambrefis, de (g^gj )a,^lwi VcrmandoÂ,deVimeu,8rdc Picardie.Si eftoient bien fix vingts Lances : quifen vindrcnt à Abbcuille:amp;lcur furent tantoft ouuertes les portes ( car c’eftoit chofepourpapt-lée amp;aduifcc)amp; entrèrent ces Gens-d’armes dedans,fans malfaire à ceux de la nation dclavillc.McffircHuc de Caftillon(qui cftoit meneur amp;conduifeur de ces Gens-d’ar-m«) fe tira tantoft la part,ou il penfoit rrouucr laSencfchal de Ponthieu,meflire Nico le dcLouuaing.Si fit tant quille trouua, amp;: quille print amp;nbsp;rcccut pour fon prifonnier:

amp; print encores vnmioult riche Clcrc,8c vaillant homme: qui eft^it Treforicr dcPon-thicu.Cciour curent les François maint bon amp;nbsp;riche prifonnier: amp;fe faifirent du leur: amp;nbsp;perdirent les Anglois,à ce iour,tout ce qu’ils auoient en ladite ville d’AbbcuilIc.En-corcs coururent ce iour mefme les François à Saint-Valery:amp; y entrèrent defait:amp;fcn faifircnt:amp;aulliàCrotay:amp;lcprindrcnt:8rauffi lavillc tDeme fur lamer. Afteztoft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...

aprcsvintlcComtedeSaint-PolauPontdeSaintRemy ,fur Somme:ou aucuns An-'^ glois de là cnuiron f eftoient rccmllis.Si les fit affaillir ledit ComtG:amp; là eut moult gran de écarmouche:amp; y fut faite grande vaillance d’armes : amp;nbsp;y fut fait Chcualier Galerai*, » fon fils aifné:lequel fe porta moult bien 8z vaillamment en l?nouuellc chcualeric.Si furent les Anglois,qui là eftoiét,fi durement affaillis, qu’ils furent déconfits, amp;nbsp;morts, amp;nbsp;prins,^ ledit Pont amp;nbsp;forterefle conquis amp;nbsp;mis entre main des François:^ à briéuemêt

parlcr3tout le pays Ma Comté de Ponthieu furent deliurez des Anglois:n’oncqucs nul ^^ c«mtéde n y demoura,quipeuft gi^ucr le pays. Ces nouuelles vindrènt au Roy d’Angleterre pothiAredui-(qui fetenoit a Londres) amp;nbsp;comment ceux de Ponthieu l’auoyent relenqui,ôi f eftoient te es mams du tournez François.Si en fut ledit Roy moult courroucé:amp; eut mainte dure imagination ^’^ depranee. fur aucuns oftagers de France,qui eftoyent encores à Londres, maisiladuifaquecefc-roitcruauté:filleurfaifoitcomparerfon mal-talent. Neantmoins il cnuoya tousles Bourgeois des citez 8^ des bonnes villes de France ( qui là eftoient oftagcrs}en alliées

villes forterelfes, amp;nbsp;chaftcaux,parmi fon Royaiimc:amp; ne les tint mie fi au large,comme ^^°^^ 'h^n”^ ils auoyent cfté tenus le temps paflé;amp; le Comte Dauphin d’Auuergne rançonna il de

trente mille francs,amp;le Comte de Porcienàdixmille francs, mais encores demoura ^ ^^ comte le Sire de Roycenprifon,en mout grand dangcr,car il n’eftoit mie bien de la Court du dePorcien. Roy d Angleterre. Si luy conuintfouffriramp;endurer moule de maux,iufques àtant

-ocr page 348-

PREMIER V0LVME


522

Cer^/meat le Jioy^'i^Kgl^eyre e»aoja graKd''KefKlgt;re de Gefîs-d'arwes pir lesfreßtuff' dit Rûj’aume d'Efioce’.tjr eo»if»e/n le Duc de Berrj (^ le Duc ^t^xieu /iref/t Icar^m^’^' demeusj^our aller centre le Prince de Galles. ,, •CHA». «^cciin.

De plusieurs Capi/^nes des Gempaigniesd^tJans dîners partly ^cemmenf le lleyd‘.dff^^* terre enueya le Comte de Cantebru^e , (^ le Comte de Pennebrot h, au Prince deCdleh finßlsydf comment ilspaßerentpar Bretai^ne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. c c l i i 11.

LE Duc de Lêcladrc auoit de fon heritage en Châpaignc:c’cdadàuoir vn chaft^A tre Troyeamp;Chaalós:qui fap cil oit B eau fort, amp;nbsp;duquel vn EfcuyerAngloisCq“*^”'’^ moitiéPourfuyuâtd'amour)edoitcapitaine. Quad ccluyEfeuyerveitquelagvc^ * JÎoit ainfi rcnouuelée entre leRoy de Frâcc,amp; le Roy d’Angleterre,fi fe tourna Fwço'®’ amp;nbsp;iurafoy amp;nbsp;loyauté tenir,dc ce iour en-auant,comme bon Franco!s,au Roy de F®® cc,amp; le Roy pour ce luy fit grand profît:amp; luy laiffa ledit chadel de Beaufort en ftg^ Lechäßel de jç^ aucc VU autre Efeuyer de Champaigne:lequcl on appelloit Yuain. Iccluy Povr^ï ch^^d^i^Te '■e ''’‘^’^^ d’amour amp;nbsp;Yuainedoyentgrans compaignons cnfemble: amp;nbsp;firent depuisfon^ duFr^tçw ‘ Anglois^ fur ceux de leur codé,maintcs appertifes d’armes^ais auffi meflire le CW •oîne de Roberfart(qui auoit edé bon amp;nbsp;loyal François par cy-deuant ) à celle guei^f' renouueUée fe tourna Anglois:amp; deuint homme,de foy amp;nbsp;d’hommage, au Roy a Au glcterre:qui fut de fon feruice moult ioyeux. Ainfi fe tournoyent les Cheualiers ^ ^ cuy ers d’vn codé à rautre:amp; tant auoit procuré le Duc d’Aniou,deuers les CÔpaig®^ phißeurs Capi tPc^afcongnc,quc mclfire Perducas d’AIbrcth, Ic petit Mcchin, le Bourg deBretue saines esCern y^^j^^gj^Q^ d’Ortigue,Perrot de Sauoye,IaquetdeBray,amp;NaudondePans,fe tourné niisFrançcisÀ ventFrançois:dontlcs Anglois furent moult courrouces, car leur force en ^u^'^^. lapeurfitisedu grandement.Si demourerent Anglois NaudondcBagerant,Ie Bourg de lEfpar^ Duc d’Aflifu. Bourg-camus:amp;lesplus grans Capitaines des leurs:comme fut meflireRobertBriq“^

Robert Thin,lehâ Trefnelle,Gaillard de la Mote, amp;Aimcry de Rochechouart: S^æ^^'

-ocr page 349-

noient cesCôpaignics d’Anglois amp;nbsp;dcGafconSjamp;Icur accord,en l’Euefché du Mans, • amp;nbsp;fur la baffe Normandif :amp; aüoient prins vne ville,qu’on appelle Vire,amp;: dei^uifoicnt amp;nbsp;honniffoyent tout le pays,de là enuiron.Ainfi toumoyentles Compaignies,ou d’vn lez,ou d’autre:^ fe tcnoyent tous,ou Anglois, ou François.*Le Roy D’Angleterre eut confeil d’enuoyer fon üls^c Comte de Cantebruge,amp; le Comte de Pennebroth, en la Duché d’Aquitain^^euars foi^ frere le Prince de Galles, atout Vne charge de Gens- t^»rr2f2L ^«e d’armcsamp;d’Arbalefticrs.Si furent nommez amp;nbsp;ardonnez ceux,qui auecqu« eux iroict. ^^ Cotede Can Sime femble que le Sire de Tar^eftonne en furl’vn,amp;meffire Brinans d’Eftraplctonnc ^p^^^'^^^^^i meflireThomas Balafl:re,meflîre IehanTruues,amp; plufieurs autres.Si montèrent,au plu iesn}lj,(fgy~ ftoftquilspcurent,fur lamer:amp;eftoient en fomme quatre cens Hommes-d’armes, amp;nbsp;eSevousaurer autres quatre cens Archcrs.Si finglercnt deucrs Brctaigne:amp; eurent bon vcnt,amp; à fou- toußturs ven hair.Si arriuerent au haute de Saint-Malo-de-l’lfle.Quand le©uc de Brctaignc,mcffi- 9 deuanr, tclehan deMontfort, peutfauoirqu’ils eftoyentarriuez fur fon pays,fi en futmoult ioyeux:amp; enuoya tâtoft aucuns de fes Cheualiers deucrs eux, pour mieux les réiouir amp;: feftoyeraels que meflire Ichan de Laigniguay,^ mcffirclc^ian Auguftin .Delavenuc des Cheualiers du Duc de Bretaigne furent moult contens le Comte de Cantebrugeamp; lcComtedePennebroth:mais encores ne fauoientdc vérité fi les Barons,Ies Cheualiers,amp; les bonnes-villes deBrctaigncjles laiffcroyent paffer par leur pays, pour entrer enPoidou.Si en firentles deffufdits Seigneurs d’Angleterre requeftc amp;nbsp;prière au Duc ^^ • amp;aupays. Le Duc(qui moult efi:oitfauorable aux Anglois, amp;nbsp;qui bien enuis les euft ^^y nbsp;nbsp;;^^^^

courroucez)fy accorda legei^ ment: amp;nbsp;tanfexploita deuers les Barons, Cheualiers, amp;nbsp;fanage aux bonnes-villes de fon pavs,qu’il leur fut accordé qu’ils pafferoyenti fans danger ^fans Anglois pour notc:par-ainfi qu’ils pay eroyent fur le pays : amp;nbsp;les Angldîs ioyeufement l’accordèrent aller enPeiHea ainfi.Si tircrentle Comte de Cantebruge,le Comte de Pcnnebroth,amp; leur Confeil,de ucrs ees Compaignons,qui fe tcnoyent au Maine,à Chaftel-gonticr amp;nbsp;à la Vire, amp;nbsp;qui tout honni amp;nbsp;appouri auoy cnt le pays:amp; dirent qu’ils pafferoyent outre auec eux. Si fc porta traité amp;nbsp;accord,qu iis fe partiroyent de là,amp;vicndroicnt paffer la riuicre de Loire,au pont de Nantes,fans p orter dommage au pays. Ainfi l’accordèrent les Bretons,

Ence tcm{jf eftoit meflire Hue de Caurellée, fur la marche d’Arragon, à vne große route de Compaignons, qui nouuellcment eftoyentiflùs d’Efpaigne. Si toft qu’il peut entendre que les François faifoy ent guerre au Prince,il fc partit, a tout ce qu’il auoit de Gens-d’armes de Compaignies amp;nbsp;d’autres : amp;nbsp;paffa outre Arragon amp;nbsp;Foix: amp;nbsp;entra en B’gorrc:amp; fit tant qu’il vint deucrs le Prince: qui fe tenoit en la cité d’Angoulefme. Randle Prince le veit venir j fi luy fit moult graifc chcre : amp;nbsp;luy fceut grand gré de cc j ?ï*^‘®^^®fitdeinourcrdclezluy,tantqucles Compaignies ( qui eftoientiflues hors de Nortuandie,amp; qui aüoyent vendu les fbrtcrcffcs,qu’ils tenoyent^furent venues, car les Bretons les laifferentpaffer parmi lcurpays:pourucu qu’ilsnc portcroientnuldôm- z/uede Caurel mage.Si toft q^n^ furent venus en Angoulefmc,amp; là enuiron, le Prince ordonna mef- lee capitaine^ firc Huede Caurellée à eftre Capitaine d’cux:amp; eftoient bien,parmi ceux qu’il auoit 3,-generaldeiCo~ menez d Arragon auec luy,deux mille combattans. Si les enuoya tantoft ledit Prince p^^’^^“^^ es terres du Comte d’Armignac amp;nbsp;du Seigneur d’Albreth3pour les ardoir amp;nbsp;cxiler:amp;y ^* “^”‘^ *^’ firent grand guerre:amp; y portèrent grand dommage. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Comment le Comte de Cantehruge (^ le Comte de Pennebroth arriérent en (^ngouleßne: comment le Prince les enuoja courir la Comté de Perigourd,(^ comment ^uel^des^n-glois furent deconßtsprès Lußgnan. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c n a p. c c l v.

QVant aux Comtes de Cantebrugcamp;de Pcnnebroth,ils fe tindrét toufiour%à Saint ^^Malo-de-l’Ifle^auet les gens de leur chargefeomme cy-deffus eft dit)iufqu à * tant que toutes les Compaignies de leur cofté furent paffées outre,par l’accord duDuc* deBretaigne,amp;parlabonnediligencc,qu’ily meit. Quandils furent là refrefehis,amp; ils curcntle congé amp;nbsp;l’accord de paffer,ils fe départirent de Saint-Malo,amp; fen vindrét, par leurs iournées,en la cité de Nantes . amp;ià receut iceux Seigneurs ledit Duc moult ArriuéedesA honnorablement:amp; fctindrentdelezluy troisiours;5cyrefrcfchirenteux ic leurs gé«. Auquatriefmeiourilspaffetentoutrelagroffe riuierede Loire,au pont dcNantescrt ^^^^^fif Bretaignc:8c puis cheminèrent tant par leurs iournées,qu’ilsvindrentcn Angoulefmc: j{„^^ule/mc ou ils trouuerentle Princeamp;laPrinceffe.Dcla venue du Comtede Cantebruge,fon vert le Prince fr«e,amp; du Comte de Pennebroth fut le Prince grandement reiouy. Si leur demanda de caHet.

-ocr page 350-

PREMIER VOLVME.


SH


daRoy,fonpere,amp;de Madame la Royhe, fa mere amp;nbsp;de fes autres

freres, amp;nbsp;conawf* L Ill’ll anoartenoir. I

ils le fai{5ient:amp; lors les deflufdits en parlèrent bien à point: ainfî ( Qiwnd ils eurent feiourné delez le Prince ^ois iours, amp;nbsp;ils fe furent refrefehisJePr*’ ce leur ordonna^e partir A’AngoulefmejSc d’vne cheuauché^ faire en la Comte dd rigourd.Lcs deux deffufdits Seigneurs, amp;nbsp;les Cheualicrs qui auecques eux eftoient'^ i nus d’Angletcrrc,fy confentirent amp;nbsp;accordèrent lcgei»men^amp; IWclonnerent amp;poiij

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ueurent,felSn ce qu’il appartenoit:amp; prj^idrcnt congru Prince,amp;:f’en allèrent en gr’ arroy:amp;cftoyent bien trois mille combattans, parmi plÿfieurs Cheualicrs amp;Elcoj^ dePoiótou,de Xainólonge;de Limofin:de Quercy,amp; de Rouergue : que le Princelf donna,amp; aufquels il commanda d’aller en leur eópaignie. Si cheuaucherent iceux^J’ i gneurs amp;S ces Gens-d’armes:amp; entrèrent eiforcément en la Comté de Perigourd. !” 1 cheuaucherent,amp;commencèrentàaffaillir : amp;nbsp;y firent plufieurs grans dommages’^'! quand donc ils eurent ars amp;nbsp;couru la plus grande partie du pays,ils fen vindrentn^r” ' le fiege deuant vne fortereffe : qu’on appelle Bordille:de laquelle cftoyent Capital'’ ri'^iiurdaffe‘êe deux Efcuyersde Gafcongne,freres:Ernaldon amp;Bernardel deBatefol. En lager’”'?. farkfAn^fob deBordille,enlaComté dePerigourd,auoitauec les deffufdits Capitaines,grandeilt;’‘ fonde bons compaignós;quele Comte de Perigourd y auoit enuoyez amp;nbsp;cftabHs,P®'’’ aider à garder ladite forterelTe.Laquelleeftoit bié pourucuc de toute artillerie, ded^ • amp;des viures,amp; de toutes autres pourucances,pour la tenir bien amp;nbsp;longuement; ^îquot; , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceux,qui la gardoient,en eftoient à bonne volonté.Si eut deuant Bordille, le ûegep^. dant,pluficurs grandes appertifes d’armes feites,maint afiaut, mainte cnuahic,»»“'^l

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;recu^llette,amp; mainte écarmouche : amp;nbsp;prefque tous les iours .Car les deux Ew^ 1

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delfufdits eftoient hardis,cntftprenans,amp;orgucilleux,amp;qui petit aimoictles Ang'** Sivcnoyentfouuentàleursbarrières écarmouchcràeux. Vne foispcrdoicntamp;lej '; gaignoient:ainfi que les aduentures aduiennét en tels faits-d’armes, amp;nbsp;en fembhp* D’autre part en Poitou,fur la marche d’Aniou amp;nbsp;de Touraine,eftoiét bié miHeco®“^ tans,Frâçois,Brctôs,Bourguignôs,Picars,Normans,amp;:Angeuins:quicouroientû’‘’'j fouuent en la terre du Prince de Galles, amp;nbsp;tous les iours : amp;nbsp;y faifoyent moult g^î dommage.Defquels Gens-d’armes eftoient Capitaines mcflîrelehan dc^ucil)t’®^j fjwr laß» du ^^ Guillaume des Bourdes,meflîre Loys de S.Iulian, amp;nbsp;Carnet le Breton. Arenco'’.. 1 eh.t’^^. d no- d« ces Gens-d’armes fe tenoiét aulfi, fur les frôtitres du pays de Poitou amp;dcXai”^ me eßujeyet ge,aucûs Cheualicrs amp;nbsp;Efcuyers dudit Prince de Galles,^ par efpecial,tmclSf‘’0 le dernier vu de Burle,amp; mclfirc Dangoflc:mais ils n’auoient mie la quarte partie des gésjque^ ' feu autremet. çois auoient.Carils eftoient toufioÄs mille cobattans cnfemble,ouplus,quâ‘lil5t ^s Abr.s e tai uauchoientramp;lcs Anglois nefe trouuoict àla fois,quc deux cens,ou trois cen5’’^Ï 'Scelle elaufi et car le Prince cnaiAit cnuoye,cn trois cheuauchées, grand foifon ; c’cftafïàuoiiàM^ les Cuiuantes rauban enuiron cinq cens, aucc meftire lehan Chandos : es terres du Comte d A’ ^ ßnt e'clarcies gnac,amp; du Seigneur d’Albrcth,aulfi,grande foifon,auec mclfirc Hue de CaureH^^ ^ feien la dedu- laplusgrandepartieauecleComtedc Cantebrugc,fonfrere,deuantBordille.T°'''’ Bien de l’Au- fois pour cela ne demouroit mie que ceux,qui eftoiét en Poidou contre ces u tear.y eßas les ne facquitaffcnt bien loyaument de faire leur dcuoir decheuaucher amp;nbsp;dcg^. jj fe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» frontières à leur pouuoir:amp; toufiours l’ont ainfî fait les Anglois, amp;nbsp;toutes mant®^« ; ’' ^^‘^ gens de leur cofté:nyn’lt;^it point refufé ne rcflbngné;pourtant fils n’eftoyentw^L de foifon.Dont il aduint vn iour que les François furent informez de vérité que*®. I glois chcuauchoient,amp;: eftoient fur les champs: amp;nbsp;de ce furent ils tous ioyeux: S ^^ donnerent,amp; recueillirent:amp;le meirentenembufehe toutes leurs routes, ainH^ .

Angloj^ retournoyent.-qui auoient fait vne cheuauchée lors, entre Mirebel amp;

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Siftvne chaucée déroute ( qui eftlà) les François leur faillitent au-dfeuanf-qui bit

•ftoient cinq cens cóbattans:dont les deflufditsCapitaines eftoient conduifeurs»g uerneurs,c’eftaflauoïrmelfire lehan deBueil,meflîrc Guillaume de Bourdes, tut ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Louis de Saint-Iulian,amp;CarnetBrctpn.Là eut grand hutin,amp;forte rencontre,^*’^ jj

homme renuerfé par terre,car les Anglois femeirent à deffenfe moult hardiment, ßjul^ue treu- oembattirent bien amp;vaillamcnt,tant comme ils peurent durer,amp; y firent aucuns m ^decenße'fres ^^^ appertifes d’armes, amp;nbsp;y furet tresbons Cheualicrs mefsire Simon de Burlc amp;nbsp;me ^, Luf^nan, lt;gt;■ t’e Dangofle,mais finalement ils n’eurent point le meilleur,car ils n’auoyent qn vnef vn de leurs ca g^éc de gcns,au regard des François.Si furent déconfits,amp; leur conuint fuit, amp;-‘t ^ fitainesfrins^ uamcfsircDangofle,auraicuxqu’ilpcut,amp;fen vintbouter au chaftclde L'*^®^

-ocr page 351-

D B F R O ÏS S A R Ti


3^^

meffire Simó BurIc fut de fi pires pourfuiuySr enehacé^defliis vne chaucégrompue,ptè^ dudit Lufignan^quilTut rattaint amp;prins des Frâçois,amp; tous fes gés morts ou prins,amp;pé utfenfanuerétiSiretournerét les Fran^oiSjen leurs garnifons, qgiftirét moult ioyeux decefteaduéture: amp;auflïfutbiéleRoy de Frâce,quâdîîlefGeut,amp;lc Prince de Galles en fut fort courroucé? amp;nbsp;plaingnit moult fort la prinfe de fon bô Çhcualier meflire Si-^on Burle;qu^Phoul» il ain»oit:amp; c’eftoit râifon,car3au vray dire^il allait cRéjpour tour iontéps,vn tres-appert honune d’armes5amp;^courageux,amp; qui vaillammentfeftoitpor- • tepourfon Seigneurie Rqÿ d’Angleterre S: fapartie^Si auoient faitles autres eompai-gnons;qui là furent prins amp;nbsp;morts fur la chaucée:dont le Prince fîr ceux de fon cofté furent doles amp;nbsp;moult courrouceztS«: ce n’eftoit pas de merueilles,car on dit comunémét ^y’vn homme en vaut cent:amp; centn’envalentpas vn:amp;, auvray dire, aucunefois il advent queparvnhommevn pays eftraddreçé, amp;réiouy ^f fon fensamp; parfaprouelTc: amp;d’vn autre vn pays tout perdu amp;nbsp;defefperé.Orvail ainlîplufieursfoisdcs chofes.

Comment médire Ïehan Chane/ospri^tt Terrieres,(^ eomme^e Comte eie Perigouyei (^plußears ^ttfrescheualiersaßiegere»t'[ Riauf»a//eeff,^erej. chap; cclvi. flcj^lfaAr^yï^-

K Prescefteadueriturefqui aduint entre Mirebel amp;Lufignan,Comme deffus eft dit) Royanuilîe. Vcheuaucherentles Anglois amp;nbsp;les Poideuins mieux en{emblc,amp;plus fagement.Gk parlerons de meffire lehan Chandos,amp; de meflire Guichard d’Angle,amp;: des autres qui le tenolent à Montauban,à fept lieues de Toulouze,amp; faifoient fouuent des ilTücs bon-’^^f.^^^^^^profîtableSjp^ur eux combâttre.Pendantqu’ils eftoient là^ils regardèrent lt;3riilsneiinployoient pas trop bien lcurTaifon,forsqiie de garder la frontière^ SifaduC ferent quilsviendroientmettre lefiegepar-deuant Terrieres eri Tôulouzain. Si for-dônerent,félon ce qu’il appartenoit:amp;fe departirent vn iour,cn grand arroy,dudit Mô-taubamamp;fenvindrent deuantTerrieres.Quandils furentlà tous venus,ilsl’afsicgerét tout a l’enuiron,Si imaginèrent amp;nbsp;regarderont bien que d’affaut ils ne fanroicnr point à leuraife;fils nel’auoient par mine.Si fe meirét leurs mineurs en œuuredefqüels eXploi- j-fy^i^yesg^ terent Ci bien,qu’au chef de quinze iours ils la prindrent par mine, amp;nbsp;furent raoirs tous rnuloul^din ceux qui dedans eftoient,amp;la ville robée6ccoürue4Encores en celle cheuauchée ils â- mince eifrig soient aduifé de prendre vne autre ville,à trois lieues dcToulouzc:qu’on appclloit La- ßp^ ^^^ '^^l''8r auoient mis leur cmbufcheîlTez près d’lllec,envn bois: amp;fcn vcnoient de leurs gensenuiron quarâte bornes,armez, couuertementfous veftemens de villains, mais ils ^wetdeceus par yn vilain garfon,qui venoit pif à pié auec eux: lequel découurir la be-^°ngne;ôc paf ce ils faillirent à leur entente:^ fen retournèrent à Motauban.Bn ce téps tcnoientles champs le Comte de Perigourd,leComte de Cômiftges,leComte del’Ifte te Vicomte de Carmaing,le Vicomte de Brunikel,lcVicomte deTalar,le Vicomtede Murendon,le Vicomte de Lauftre,meflire Bertrad de Tharide,le Sire de laBarde,le Sire de Pincornet,mefsire Perducas d’Albret,t le petit Mechin,Ie Bourg de Bretüeil, AP memon d OrtigeJaquet de Bray, Perrot de Sauoye, amp;nbsp;Arnaudon de Pans, amp;nbsp;eftoient V^J ‘f^f^ff t^ bien ces Gens-d’armes,parmi les Compaignons,dix mille hommes,combattâs.Sî en- \^ Bourg de tterent parle commandement duDued’Aniou (qui pour le temps fetcnoit en la cité ^ ^fP®“®/ deToulouze)enQucrcy,moult cfforcément,amp;mcirent llt;ÿ)aysen grand’ tribulation^ A«/Z«4«e^ amp;nbsp;ardirent amp;nbsp;exileront le pays,amp; fen vindrent à Riaumulle en QuerCy, amp;nbsp;y aflîegerent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Uf^f leScnefchaldeQuercy:quirauoitpar-auantfuffifammentpouruGuëdctoutce quiap- encores tel an partenoitàvneville garder, amp;nbsp;de bons compaignonsAnglois, qui iamais ncfefulfent cba^.t'^çf, rendus,pour mourir,combien que ceux de la ville en fulfent en bonne voloi^é.Ç^and ces Cheualiers amp;nbsp;Baron^de France l’eurent afliegé,ils cnuoierent querre quatre moult grans engins en la cité de Toulöuze,amp; on les leur enuoya incontinent.Si furent drecez amp;mis en ordônnance,par deuers la garnifon de Riaumulle.Si gettoiêt,nuit Sciour,pier resamp;mangonneaux,par dedans la ville(qui moult en fut cotreinte amp;nbsp;affoiblie) amp;,auec tout ce,ils auoient mineurs auec eux:quifemeircnt à miner,amp; qui fe vantèrent que en briefilsprendroyent la ville* Mais toufiours fetenoientles Anglois comme boÂnes gens amp;nbsp;vaillans,amp; confortoyent l’vn rautrc,amp; de ces mineurs ne faifoient,par fembiat^ pas grand compte.

Comment l'^reheuejq»e cbeToulou'ß; eonuertif^ à lapanße/u Roy oie FraneOyla cité de Cahors^(ßylußeurs autres vides ,(ß comment le Vue de G a er les ^ celuy deluidters deßerent le Roy de France, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ghap. cotvi !■(

-ocr page 352-

jît? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME.

* nbsp;y^ N tandis lt;^c ces G ms-darmes François fc tenoientainfi en Quer cy,amp;-furies m^f' | JCches de Limofin amp;nbsp;d’Auuergnc:Ic Due deBerry eftoit en aut impart en Auuergnc,W ou il tenoit grand no^rbre de Gens-d’armcs:tcls quemeflire lehan d’ArmignaefoniÇ' rourge5Monfeigneur Ichan d^Villemur,Roger de Beaufort,le Seigneur de Beauty® Seigneur de Villars,le Seigneur de SergnaeJe Seigneur de CalÆcon, meflireGrifton de MotagUjôrm^re HuguesDauphin5auecgrande foifot|debis Clü^aliers amp;Gen5 • d’arm es, amp;nbsp;couroyent fur les marches de R»icrguc,dc Q^crcy,amp; de Limofin,amp;appæ uriflroient,dómageoient,amp; hôniffoient fort le pays,ou ils couroiêt: ne nul ne duroit de* ■fCefie daufe uant cux.t encor aduint il pour lorSjpar l’admoneftemct Monfeigneur le Duc de Berry eß parfaite er pendant quefes gens tenoicntles chaps en Quercy amp;nbsp;en Rouergue, que le DuedAæ eclaircieftiuat æ^ gj pm-j-p- de Toulouzc ccluy,qui en eftoit Archcuefqiie ( lequel eftoit vn moult bon l’Auteur a fi Clerc,amp; Vaillant)amp; le fît allcf verslacitédeCahors,dót fonfrere eftoit Archeuefque' lonlabriefue' Ledit Archeuefqueprefchatcllemct,amp; par bonne maniere51a querelle du Roy de Fm“ fibfance des ce,quc ladite cité de Cahots fe iÿ)urna Françoifc;amp; iurerent les habitans foy amp;nbsp;loVî^^^ j ^bre^t^. tcnir,dcceiourcnauât,auRoy deFrâce. En apres ledit Archeuefquechcuauch3outr{ | amp;par toutprefehoit amp;nbsp;remôftroitle bon droit du Roy de Francc:amp;tellcmétfeportoô que tout le pays fe tournoit,amp;fit lors tourner plus de foixantc,que villes que citez,ebn' f^aux amp;fortereires,parmi le confort des gens du Duc de Berry: c’eftafiTauoir dcmetfi^ lehan d’Armignac,amp; des autres, qui cheuauchoient au pays. Il fit tourner Signe, Gat gnac,Capedonac,amp; plufieurs autres bonnes-villes,amp;forts chafteaux. Car il prcfcblt;xf quelcRovdeFranceauoitfi grand droit, amp;nbsp;fi Bon3en cefte querelle, que lesgensd^^ loyoientparlcr,le croyoiét du toijt:amp;aufli de nature, amp;nbsp;de leurvolonté,ils eftoKtttoP /faren^ueurt ^^p^^ François qu’ils neftoient Anglois,qui bien aidoit à la befongne. En telle manie)^ ***^nffransfa~ qr’c ledit Archcucfqucfcn alloit prefehant amp;rcmonftrantla querelle amp;nbsp;le droit dn^l'' j Querelle du R»y Roy de France es mettes amp;nbsp;limitations de Languedoc, eftoict auffi en Picardie Prd^^l de France. nbsp;nbsp;amp;c Clercs de droit,qui bien amp;nbsp;fuffifamment faifoicnt leur deuoir de remonftrer Si[f cher aux gens des Communautez,des citez,amp; des bonnes-villes,amp;par cfpccial,mein'’ igt;euot!ons du Guillaume des Dormans prefehoit ladite querelle du Roy de France,dc cité en cit^j^ Rjy de France, de bonne-ville en bonne-ville, fi fagement amp;nbsp;fi notablement,que toutes ge^sycnt^'’' doycnt moult volontiers,^ cftoicntles befongnesdu Royaume, par luy amp;parfop^’ rolles,tellcment coulourées, que merucilles. AucÂques ce, ledit Roy de France,'”^,'' de deuotion amp;nbsp;d’humilité,faifoit continuellement faire proceffions de toutle CW amp;nbsp;luy-mcfme y alloit tout déchaux,amp;i^s piez,amp; Madame la Roync auffi. En ccluy^'' ftat y alloicnt donc, en requérant amp;nbsp;fuppliant à Dieu deuotement, qu’il voufift ent^ dre à eux,amp; aux faits éebefongnes du Royaume de France: qui fi long temps auoit cA^ . en tribulation. Si faifoit ledit Roy de France par toutfon Royaume eftre fonp^^ euettens er pj^ p^j. contrainte des Prélats amp;nbsp;gens d’Eglife,en cefte deuotion. T out par fembhq dui\»yd’An^. manièrefaiioitleRoy d Angleterrecnlon Royaume: amp;y auoitvn Euefquc,po“‘‘ p»u^ querere têps,à Londres,qui faifoit plufieurs belles amp;nbsp;grandes predicatiôs:amp; rcmoftroitaupfquot;' ple,en fes fermons amp;nbsp;predications,que le Roy de France,à fon trefgrand tort, auom^f no^^uclléla guerrc:amp; que c’eftoit cotre droit amp;nbsp;côtrcraifon,par plufieurs poinf^^ ^\^’’ ^cs,qu’il leur môftroit. Au way dire,il eftoit de neccfsité à l’vn Royamp;l’autrefpuisqu«^

Vouloient gucrroyer)qu’ils nlfent mettre en terme,amp;remonftrer à leur peuple,! ordo*' | nance de leur querelle:parquoy chacun entendift,dc plus grâd’ volonté, à coforten® Seigneur,amp; de ce eftoient ils tous reueillez en l’vn Royaume amp;cn l’autre.Le Roy -^rejez^l^ ch. gletcrrc aujpit enuoié en Brabant amp;:cn Haynaut,pour fauoir fil en feroit point aide,H^' ÿ.2o.2$.^^. uoitt^arlignagefouuêtpriéleDuc Aubert(qui tenoit enbay,pour ce têps,laConit er 117. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcTdaynaut)qu’il voufift ouurir fô pais pour paffer,aller,demourcr,feiourner(fimeftif'’ *^nn9 lï^ eftoit)amp; cntrcr,par celuy pays,au Royaume de Fracc,amp; y faire guerre.Le Due Aube^j •{•/gt; aditu^e à la pricre du Roy d’Angleterre fon oncle,amp; de Madame la Royne fa tante,fuft apzie* tout ce refede gerement defeendu en bonne volonté, parle pourchasamp; monition de Monfeigney 1 daufi fuguant Edouard de Guerles ) qui fe faifoitpartie pour ledit Roy) *amp;auffi par le moyenû^ 1 ladedudio du Duc de luillicrSjfoncoufin germain, t mais il eftoit défia gaigné: comme vous orrez- | pre/ent ch.Car ç^j deux cy pour ce temps eftoicnt,defoy amp;nbsp;d’hommage,liez amp;nbsp;conuenancezauRo/ daußeßoitlm d’Angletcrrc:amp; auoientia efté priez amp;aduifez de par ledit Roy d’Angleterrefquia^ parfaite. enuoié deuers eux grans mclfigers)qu’ils retenififent ges(chacun iufques à millelac^ 1 yAnnot^ 114. amp;nbsp;ils feroient contentez, ★ Parquoy ces deux S cigneurs euflent volontiers veu, au^c « I

-ocr page 353-

D E t K 0 I S S A R' T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^«7

Röy (fAngictcrrejqLicleDüc Aubert euftcfté de leur alliance :amp;: en eftöit^e Duc gran- j^ ^^* j j. dement tentéjparmi ^ans dons,que le Roy dAngIcterre luy promettoit donner:amp;luy faifoieporter telles parollesamp; promeffes.par ces deux Se^neursjó^par quelques Che-ualiers,qu ilaiioit enu^ez deuers Iuy3amp; prineipalement^rle Seigneur det Cómincs ffeée vousdp quijCn partie pour celle caufe, eftoit retourné en Haynaut apres auoirefté certain têpsA’*'’^?^ ^'‘t-delez ledit Roy^bus^eRoyrlc France amp;nbsp;föh Confeil auoient pratiqua Monfeigneur ^^“'^ lgt;ii:»remv lehanW^crthiiijSenefchal de^aynaurjparguitoutle pays eftoit gouuerné : Sc lequel eftoit fage homme,amp; vaillant Cheualier,amp; bod Fraçois. Ce Senefchal eftoit tant creu, ig^^ ^^^ ÇQ^ Sc tat aimé dudit Duc3amp; de Madame la Duchell'e,qu’irbrifa tout le propos des Anglois minges we-parmil’aide du Comte de Blóis,amp; de meffire Ichan de Blois fon frere,amp;du Seigneur de ^tit^M, Lignyjamp;dti Seigneur de Barbançon,amp; fit tant que le Duc Aubertamp;toutJe pays demou-rerentfieuttes,amp;nefetindrentd’vnepart,ned’autre:amp;rainlft'efpondit Madame lehan-^ he^Duchefte deBrabant* Le Roy Charles de France (qui eftoit fage, amp;nbsp;fubtil) a- , , , uoit charpenté amp;nbsp;ouuré,entour fes traitcz,trois 51 ans d^ant : amp;nbsp;bien fauoit qu’il auoit ^‘^^‘’”y^ ^‘-^^ de bons amis en Haynaut,amp; en Brabant,amp; par efpecial, la plus grande partie des Con- j^^^ ^ moisi fuis des Seigneurs,amp;;pourfa guerre embellir amp;nbsp;coulourer3il fit copier,par fes clercs,plu j^g.^^ ans. nbsp;nbsp;*

fleurs Ietti‘es,touchant la paix,confirmée à Calais:amp;làendcdans enclorre toute lafub-ftancedufakjö:quelle chofeleRoydAnglererreamp;fes enfansauoyentiuré à tenir,amp;• en quoy par leurs lettres feellécs ils feftoient foufmis, amp;: les renonciations auifi qu’ils a-uoient faites,amp; les commilfions qu’ils deuoient auoir fur ce baillées à leurs gcns,amp; tous les points 8t articles qui eiknent pour luy,en condamnant le fait des Anglois,amp; auoict efté CCS lettres publiées es chambres amp;nbsp;compaignics d^s Seigneurs amp;: de leur Çlonfeil: a fin qii ils en fuflent bien informeZiTout en telle manière,amp; à roppofite,faifoit le Roy d Angleterre fes rcmonftrances,.amp;?fcs cxeufations,en Allemaigne,là ou il péfoit auoir aide.Le*DucdeGuerles(qui eftoit neueu de ce Roy d’Angleterre,eftat fils defafœur,; *^»k. 115; amp;nbsp;par ainficonfin germain des enfans d’iccluy Roy)2c lcDücdeIuilIiers(lefquels deux eftoient,ponr ce temps,bons amp;nbsp;loyaux Anglois)auoient prins en grand dcfpit l’ordonnance des défiances,quele Roy de Frâce auoit fait faire par vn garfon:amp; cnreprenoict IcditRoy cjf France;5t blafmoyent grandement Iuyamp; fon Conlcil,quand par telle manière l’auoicnt fait.Car guerre de fi grans Seigneurs ^: fi renommez,comme du Roy de France amp;nbsp;du Roy d’Angleterre,deiftiteftreouuerteamp; défiée parges notables:tels que grans Prélats,Euefques,ou abbez.Sidifoient que les François auoient confeillé d’ainfî b faire,par grand orgueil amp;prefomption;amp;: envoyèrent les delTufdits defier le Roy de vé/des PMe Eanec moult notablcmét,amp;plufieurs Cheualiers d’Allemaigne auez cux:amp; eftoit leur «^ Gueldrescr-intention d’entrer bien toft en France,amp; d’y faire telle chofe, quelle y paruft vin gt ans ‘^^ CuiUier^fn--2prcs.Mais de ce ne firent ils ricns,Gar leur propos fut brifé,par autre voye qu’ils ne cui '^^^^^^ ^°lt;^ ** doient comme vous orrez recorder en l’Hiftoire*

Comment le vue de Bourgo^^gue^frere dit Roy Charles ci^c^niefrne^fut ff/arié à la fl^eiluComie de Flandres ,amp; eo^ment le Roy d’i^ngleierreprati^ua le Roy

^( ^anaryCt

CHA P. cc LV I I I.


VOus deuez falloir, 5c en auez ey-deuat oüy parler,Ie grad pourehas,quc IcRoy d’An • gleterre fit amp;nbsp;meit, par l’efpace de cinq ans amp;nbsp;plus, pot# auoir la fille au Comte de Flandres en mariage,pour fon fils Airnon,Comte de Cantebruge.Lcs deuifesamp; les ordonnances en feroient trop longues à compter amp;nbsp;à demener.Si m’en paficray briefuc-ment.Mais fachez qu’oneques le Roy dAngleterrene peut tant exploiter,par quelque voye oumoyéque cefüft, qlcPape Vrbain,cinquieme,les voufift difpéfer. Su demon-race mariage à faire. Le Comte de Flandres,eftantprié d’autre part du Roy deFranœ pour fon frerc le Duc de Bourgongne,amp;: voyant que ce mariage ne pafferoit point en Angletcrre:amp; que fa fille demouroit à marier, amp;nbsp;fi n’auoit point d’autres enfans,enten-dit que le propre mouuement de Madame fa mere,la Comteffe d’Artois,tendoit au ieu ncDucdcBourgongne, car c’eftoit vn grand mariage amp;nbsp;haut, amp;nbsp;bien pareil à luy .^Si eniioyagrans meffagers en Anglctcrrc,pour traiter d’auoir dudit Roy quittance,quant aux promeffes d'entre eux. Ceux, qui enuoyez y furenr,exploitcrent fi bien, que le Roy d’Angletcrre(qui ne vouloir que toute loyauté ) quitta le Comte de Flandres de toutes conuenances,amp; retournèrent les meflagers à Bruges: amp;nbsp;recorderent au Comte, leur Seigneur,comment ils auoict exploité.De eeluy exploit fut le Comte tout ioyeux ' e e ij •

-ocr page 354-

328 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

* ' nbsp;nbsp;amp;nbsp;depuis n^demoura gueres q ce mariage du Duc de Bourgogne amp;nbsp;de la fille deFlai' | dres lé ht,parmi grans traitez,conuenances, amp;nbsp;alliances des vn^ux autres. Si ^^ , tZ4 chaux dit ^dóc dit que Ic Cô^ de Flâdrcs, pour ce mariage lailTer paffer,receut plus de t cniqui cent mille, te mille francs dcprofit;amp;dÄnourerent encores la ville deDouayamp;celledcl’luCjaluy en grand argent de chargc,quc ledit Roy donnoit,enfaifant ce mariage,à fon frère, auComtedeFJandrcs:quiprintlafaifîneamp; poffeffion dqf dcfftrfditeî^illcs :amp;y

« fes gens;amp; furent ces villes attribuées à Fl|ndres,pour c^ufe dégage. Maisien en plus auant.Tantoft apres celle ordonnance,on procéda au mariagc:qui fe fit amp;nbsp;confié Mariage du ^1^ en la ville de Gand;amp; là eut grande feile amp;nbsp;folennité au iour des nopces,amp; après' Duc de Source y eut grande foifon de Seigneurs,Barons,amp; Cheualicrs:amp;,par efpecial,le gentil Sire . ^»e auecldjille Coucy y fut: qui bié fcoit à vue feile: amp;nbsp;mieux le fauoit faire,que nul autre: amp;pourcei J de Flandres le caufe le Roy de France l’y Auoya.Si furent bien amp;nbsp;grandement felloyez, tant enioquot;, f ft^^sQU autreihcnt:amp; en apres chacun retourna en fon pays.Le Roy d’Angleterre(lt;]ƒ s • Ann deFraee '^^^i^ que le Comte de Flandres,pour la caufe du mariage,elloit allié en France) ßC“ ‘ ’ uoitquefuppofer,nclîleComtedc Flandresfcfcroitpartiecontreluy, auccleDacû , Bourgongne fon fils(qui par fucceffion deuoit ellre fon hoir à la Comté de Flandresn^ quelle conuenance il y auoit entre ledit Comte amp;nbsp;le Roy de France.Si fe tint ledit ^oy ^n petit plus dur,amp; plus contre les Flamens,amp;leur monllra gricfs,amp; leur enfitrnôlW par fes gens,fur mer,amp;ailleurs enfonpays,ainfîqu’onlesy trouuoit,amp; qu’ils venoien cnmarchandifc.De cen’cfloitmieleRoy de France courroucé, caril eull veu''^^^^ t tiers que la guerre euft efté ouuertc entre les Flamens amp;nbsp;Aniglois:mais les fageshófflC51 de Flan8res,amp;les Bourgeois des bonnes-villes, n’en auoientnulle volonté, amp;io’juf | noyent toufiours plus les Communautez de Flandres la querelle amp;nbsp;opinion duM ; dlAngletcrrc,à eftre bonne amp;nbsp;iufte, que celle du Roy de France.Lc Roy Edouardu^quot; gletcrre(qui acqueroitamis de tous coftez,amp;bien luybcfongnoit,felon les grans resamp; rebelliós,quiluy apparoiffoiêt en fes pays de deçà la mer)cntêdit bien q««^® f Charles deN auarrc,fon coufin(q fe tenoit en la baffe Normâdie) fcroit affcz toll de» accord. Car il cftoit en haine cotre le Roy de Frâce,pour aucunes tcrrcs:lefquelles^ eftoicntendebat:tellcmcntqueleRoydcNauarrc lesreelamoit de fonh^itage,«^' Roy de France les luy dénioit.Si en auoient efté leurs gens amp;nbsp;leur ConfeUTersp^ff ficurs fois enfcmble:mais ils n’y auoient peu trouufr moyen,ny accord.Si cftoith*' fe demourée en ce parti:amp; chacun fe tenoit fur fa gardc:amp; auoit ledit Roy de Na“^ fait groffementpourueoir fes villes amp;nbsp;diaflcaux en Conftantin,amp;en la Côté dï“*^®’ amp;nbsp;furies bonnes-villes de Normandie^ fe tenoient à Cherbourg,amp; par toutes Ic5g^ nifons,Gens-d’armc^En ce téps elloit delez luy mcffire Euftace d Aubethicourt, D‘^| ; lire amp;nbsp;gouuerneur d’vne ville outrelesGués-Saint-Clcmcnt,au clos de Conllâtà’,‘1“ tenoit du Roy de Nauarre(carc’elloit de fon heritage)amp; cil appellée celle viU^p’^l tem ; amp;nbsp;elloit ledit mcffire Eullacc le plus elpecial de fon Confeil: fi que le Roy d terre enuoyadeucrsluy(caril elloitauflîfonhomme,amp;fonCheualier)pourf3U0'^^ tention du Roy deNauarre.Orletrouuailtel, amp;fi bien exploita ledit meflire £*“^ d’Auberthicourtjque le Roy deNauarrcàpriuécmcfgnic entra dans vn vailffîff .j ‘

•appelle Lin;amp; vint audit Roy:quiluy fit grand’chercamp; bonne;amp; curent là cnßbl^^^ parlement,amp; long,amp; furefti bié d’accord,que le Roy de Nauarre,luy retournéa ^^ 1 ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bourg,deuoit défier le Roy de France,amp; recueillir,amp; mettre par tous fes chafteJUX) ^

ua^e^ver^le' Anglois. Après ces ordonnances amp;nbsp;confederations, entre ces deux Roys faites ^‘^®® K^y d'^n^l firméeSjlc Roy de Nauarre retourna arriéré en Normâdic,en la ville de Cherbourg* i • * ' là fu»côdnit par quelques Cheualiers amp;Efcuyers del’hollel du Roy d’Angleterre^ I Madame la Royne,aufquels à leur retour il mécheutmoutmîl,car ils rencôtreret ~ mansSeefeumeurs de mcr,qui tâtoftics enuahirent amp;nbsp;affaillirent ficremét,fi qu plus fors qu’eux.Si coquirent les desNormâs les Anglois,amp; les meirent tous à mo ' ƒ oncques homme ils n’en prindrent à mercy. Ainfi alla de cefte aduenture. Dcq“®/^ 1 Roÿ d’Angleterre fut mout courroucé,quand il le feeut.-mais araéder ne le peut acc I ^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fois.Affeztoftapreslarcuenucdu Roy de Nauarrc( qui cftoit retourné à Cherbour^^ |

fi°rm‘-r patries ™^^^^^ Euftace d’Auberthicourt(qui auoit efté mâdé amp;nbsp;prié du Prince de ^’*^®^^^. ’ 1’ermans*'^ ^^ uoyé quérir par meffagers amp;nbsp;par Hcraux)print cogé du Roy de N auarre,pour aller

uir le Prince.Lequcl Roy luy donna congé mout enuis : mais ledit Euftaceluy n’‘’ . 1 tant de raifons,que firntlcrncnt il fc partir,Centra en mer auecques ce qu’il aucit^^e ^ 1

-ocr page 355-

DE FROISSART.


5iP


amp; vint amuer a S ainó^Malo-de rifle: amp;nbsp;là print terre: amp;chcuaucha vers Kantcs,pour paflcr la riuierc de Loire,par l’accord du Duc amp;de ceux du pays(qui encores ne femou uoientne delvn lez nedel’autrc)amp;exploita tant par fes fumées Ifcdit meflircEuftace qu’il entra en Poidou:^ vint en la ville d’Angoulefmc, deuers le Prince:quilercceutà grande ioye,amp;^ui aflez toft après l’enuoya deuers meflire lehâ Chados,amp;ver^le Captai de Buz:quife tenoyent à%Iontauban, amp;nbsp;faifoient Là frontière con#e les François. Si fut ledit meflire Euftace le bien venu enri«lcs compaignonSjA treftoftqu’ily vinu nbsp;nbsp;nbsp;*

Comment le Conne^able e/e France (^ le CenncJlahle e^e Haynaut meirenlfis quot;vnegraneie che-

uauchéeeie Gefts-d'armes^^our ajfii/ür Ârfie^ c‘ cemment laforferefié de t Feainui/lefuf nbsp;nbsp;-fpar-auant

pflf’fiiÓ'teas les ^ngloisjqaijejloient^imorts dedans. chap. c c l i x. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Riaumullc,-

EN ce temps meirent fus les Cheualicrs de Picardie vne cheuauchée de Gens-d’ar- ‘*'*^^‘^t' ^Seines,en intention de cheuauchcr, amp;nbsp;aller venir ceux d’Ardre. De laquelle cheuauchée furent adoneques Chefs meflire lehan Moreau deviennes, Conneftahle de Fran ce,amp;meflîrc Ichan Wcrtin,t Conneftahle de Haynaut,par le commandement du Roy -[/Inelefait deFrance.Sifaflèniblercntenlabonnc-villedc Saint-Gmcr,amp;eftoicnt mille Lances, y»lt;^Scncf-Cheualiersamp;Efcuyers.Sivindrenrces Gens-d’armes faire leur monftre par deuant: la ‘^^^^ au chap Baftide d’Ardre(quibié eftoit garnie amp;t pourueuë d’Anglois)amp; fe logèrent par-deuant:d'‘’ ^ 57* amp;donnerentàentendre, qu’ils leur tiendroycntlàlcficge. Les Anglois, qui pour ce temps eftoyent dedans Ardre, n’en furent point ébahis : mais fordonnerent amp;nbsp;appareillèrent pour deffendre, Aon les alfailloit. Si fordonnerent vniour les Seigneurs de France amp;nbsp;de Haynaut,qui là eftoient: amp;nbsp;fe trahirent tows fur les champs, en moult frif-qucamp;noblearroy:amp;là eftoit grand’beauté de vcoirles bânieresdes Seigneurs mettre auant,amp;faireleurmonftre.Siaflaillircnt,àpetitdeprofit,ceiour,carilen eut denaurez amp;nbsp;de bleccz:amp; fi n’y conquirent riens:amp; me femble(felon ce que ie fu adonc informé) qn au cinquiefme iour ils fe partirent d’Ardre fans autre exploit:amp;fen retourna chacun en fonlieu.Ainfife dérompit ceftecheuauchée-Or retournons maintenant aux befolignes des lointaines marches:fi compterons du fiege,quifetenoitdeuant Reainuillecn Qwrcyiqutles François y auoient mis amp;eftabli:qui eftoyent plus de douze mille combattans,parmi les Cûmpaignics,amp; toutes bonnes Gens-d’armes,amp;encores à deux iour nées d’eux fe tenaient les gens au Duc de Berry:mefsire lehan d’Armignac, meflire Ic-ban dcVillemur,leSiredcBeauieu,amp;les autres d’Auuergneamp; de Bourgogne,qui bien eftoienttrois mille combattans : qui tantoft fe fuirent traits auant, fe befoing euft efté.

Meffire lehan Chandos,le Captai de Buz,amp;mcflire Guichard d’Angle,amp;les autrcs,qui faifoient frontière à Montauban,fauoient bien le fiege des Français deuant Reainuille, amp;nbsp;quel nombre de leur coftéils eftoient fur le pays. Si ne fe trouuerent mie gens aflez, pour les combattrc,nc leur fiege leuer,car le Comte de Cantebruge amp;nbsp;le Cote de Pen-nebroth(qui eftoient au fiege deuant Bordille)ne vouloyent nullement brifer leurfie-ge.Or aduint que les François (qui auoient deuant Reainuille mis leurs mineurs en mine, amp;nbsp;qui auoyent leurs engins, qui gettoyent nuiét amp;nbsp;iour)contraingnirent tellement ceux de Rcainuillc,quelefdits mineurs vindrêt à leur entente,amp; firent réuerfervngrâ^ nbsp;nbsp;.

pan de mur.Parquoy la ville fut prinfe , amp;nbsp;tous les Anglois,q^i dedans eftoient,morts ûns prendre mercy,dont ce fut dommage,car il y auoit de bons Efcuyers. Ceux delà ^X?X^-nation de la ville furent prins à merci:parmi ce que,de ce iour en-auant,ils feroient bôs ^,7, aloyaux François. Si ordonnèrent les Seigneurs,qui là eftoyent, Capitaines amp;nbsp;Gens-d armes pour garder la ville, amp;nbsp;autres gens pour donner confcïlamp; aduis de 1^ reparer ouraeftier eftoit.Sifé départirent lesGcns-d’armes,apres le conqueft de ReainuiU^fur le pays deQuercy amp;nbsp;de Rouergue, pour eux refrefehir, amp;nbsp;eftre mieux à leur aife,amp;^^^ ifpaurrJe vindrentles Compaignies en la cité de Cahors, amp;nbsp;là enuiron. Si en furent Capitaines pretueU eFfoit Aimemon d’Ortige,Perrot de Sauoye,le petit Mechin,Taques de Bray, S: Arnoudô de deuant eeßuj-Pans:amp;deftruifoient tout le pays.Si retournèrent le Comte de Pcrigourd Je Comte de 9, mau il le rifle,le Comte de Cóminges,lc Vicomte de Carmaing,amp;les autres Seigneurs,en leurs /***f François terres.Car meflire HuedcCaurellée,mefsire Robert Briquet, lehan TrcfnellejLanut, Nandô deBagerant,lc Bourg-Camus,tle Bourg derEfpare,amp; toutes ces gens des Cô- ^^ff^ 'r paignies,y faifoient grande guerre,amp; auoient ars amp;nbsp;deftruit la terre du Comté d'Armi- nbsp;nbsp;nbsp;deVvi-

gnac,amp; celle du Seigneur d’Albrcch.En ce temps auoit vn Senefchal en Rouergue,tref ke au chap-vaiUant homme amp;nbsp;bon CheualierjAngloif qui fappeUoitmefsire Thomas f de W^ite-fre. i^o.-e e iq • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

-ocr page 356-

350 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

Müï^itha^ ^^'^'^* CciUiy-oy tenoitia ville amp;nbsp;le chaftel t de Millan, à vne iournée de Montpeflicf-2 50 ^'^ ^ ^^ ' Or,combien que le pays d’entour luy fuft tourné amp;nbsp;conquisjfi tint il ladite garnifon^ ■[LachaHx s’e Millanplus d’vnaiftk demy/ amp;nbsp;vne autre fortereffe enBretaigne, qu’on appelle w 3' taisdt,sala dit clere: amp;nbsp;fit en ce temps pluÉeurs belles cheuauchées amp;nbsp;iffues fconnorableSjiufqucs’ amp;: auUi vne ceqiicmclsircBcrtrâdduGucfclinlcboutahorSjainficomnjcVOUS (WezrecordtrQ forccrefle ap auant cnl’Hitï^ire.Et toufiours fc tenoitle fieee deuantMordille, pelée Vv^de

Coi»fKeftt les Français frineirent la Roche ^ePofyjÇ^comfneÿt le Senefchalde Poi^ox arolit (^ exila la terre du Seigneur de chauuignj-.^f ^rint d’affaut Ja maiflreffe ville de Sreu/è. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C II A P . C C L X.

ïc,fdns parler de ßretaigne.

il falloir au il en tint l'v»,

ou l’autre, par A Vfsl fetenoit furies ngt;rches de P 0 id ou mefsirelchan deBueil ,mcfsirc GuilbH' /jeutenant, fi ^Vme dcs Bordes3mcfsire Louis de Saint-Iulian, amp;nbsp;Carnet Breton, à plus dedouz^ « heu cy nefi ^g^^g combattans:qui imaginoyent amp;nbsp;eftudioycnr,nuit amp;nbsp;iour, commet ils pourtoy^'’ corrompu. prendre,efcheller,amp; embler tilles,chafteaux,amp;fortereires,en Poidou« Dontiladu'^quot; qu’ils emblerent,êc prindrent par echellement, le chaftel,qu’on dit la Roche de Pohft à l’entrée de Poidou,fur la riuiere de Creufe,à deux lieu ës de laHay e en Touraine,2^lt; fez près de Chaftelleraut,fur cefte mefme riuiere.Si en fut mout fort tout le pays dePo’ • dou efifayé,car les François en firent vne grande garnifon:amp;Ia reparerent,pourueutc^ amp;rafrefehirent de viurcs,amp; d’artillerie,bien amp;nbsp;grolTement. Quand ces nouuelles vi®’ drent au Prince,fi en fut moult fort courroucé:mais il ne le peut amender.Si mâda»æ toft m^re Guichard d’Angle,meffire Louis de Harcourr,ie Seigneur de Partenay)^ Seigneur de Pinane,amp;plufieur»autres(quife*tcnoyent àMontauban,deuersinelîirf^^ han Chandos)qu’ils rcueniflent appertement:amp; qu’il les vouloir ailleurs enuoyer. C'’ deflufdits Seigncurs,par l’ordonnance du Prince,fe partirent de Montauban:

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terent tantparleursiournées,qu’ilsvindrét enla ville d’AngoulefmedeucrslePf*®''^' qui tantoft les enuoya dcuers Poidiers,poür garder la cité, amp;nbsp;faire frontière aux ^^ çois. Aftez nouuellement f eftoit tourné François vn grand Baron de Poidoufqui lut*' ^^ Sirede Chauuigny,VicomtcdeBreufe)amp;la ville aulpKamp;l’auoit garnie de Bretons | Gens-d’armes:mais point n’eftoit en faterre:ains eftoit venu en Frâce,delftzleR°y.';' J cefte aduenture furent le Prince amp;nbsp;tous les Baron^de Poidou mout courrouccz.St j foupfonné le Vicomte de Rochoart : amp;nbsp;fut informé le Prince, qu’il fe vouloir toutut*

dit fon intention.Le Vicomte f en dq^endit, amp;nbsp;exeufa au mieux qu’il peut : niais cent cheuaueheedu demourail mie,qu’il ne luy conuint tenirprifonfermée:amp; demouravn grandtc®P$f senefchalde qq danger.En ce reAps eftoit grand Scnefchal de Poidou meffire Charles d’And«^ Ptiihit,Mgh yj^ j^ Q^jj. p^gç ^ vaillant CEeualienqui meit fus vne grand’ cheuauchée de tous ks^ rons amp;nbsp;Cheualiers de Poidou,amp; là cftoiét meffire Guichard d’Angle, meffire Louis Harcourt,le Sire de Pons,le Sire de Partenay,le Sire de Pinane,meffire Geoffroy genton,meflîre Maubrun de Linieres,le Sire de Tannaybouton, meffire Guillaume Montaudire,amp; plufieurs autres Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers de Poidou,amp; eftoiét bié dou ^és Lances:amp;encores y eftoit aufsi mefsire Baudouin,Senefchal deXaindoge-Siurt

• ces Seigneurs leurs affen^léesàPoidiers:amp;puis f en partirent engrandarroyiSte^. uaucherent tant qu’ils vindrent en Bcrry.Si comencerent à ardoir amp;nbsp;exiler le P^fV^ hóhirpouresgens:amp;y firent moult de dommages.Puisfen retournèrent enTout®* amp;nbsp;par tout,ouils conuerfoyent,lcpays eftoit tout tourmenté,amp; en grande tribulat*°®’ ne nuis ^e leur alloicnt au deuant.Car ils cftoient fi forts,qu’ils tenoyent les champS'

* eniferent ces Gens-d’armes en la terre du Seigneur de Chaguigny:dontlc Seigneu ^oit nouuellement tourné François. Sil’ardirent amp;nbsp;exilerent toute, fans déportai mis les villes amp;fortereires:amp;vindrent les deflufdits deuât fa maiftreffie ville de Brei

amp; l’afl'aillirent,amp; firent aflaillir,vn iour tout entier, par leurs Gés-d’armesmais riens j 1 cóquefterent.Lorsfallerétloger:amp;:direntqu’ilsnepartiroiétmie ainfi:amp;quellee 0 nbsp;|

bien prcnable.Sifeleuerent au point du iour,amp;farmerentamp; ordonnèrent,amp;lonnet leurs trompettes d’affaut. Si approchèrent ces Poideuinsamp;ces Anglois:amp;femcii'‘-’ en ordonnance par conneftablies,chacun Seigneur entre fes gens, deflbus fabanm^ ßafraiUie^’'‘^ ^^ eut,par vn Samcdy,grâd aflautamp;dur,amp;bic côtinué.Car il y auoit,dedâs la ville, ^^ . ^quifibaHes ’^’^®'®5 amp;nbsp;cópaignons,qui fc deffendoient du mieux qu’ils pouuoient, car ils fauoy^ 1 .Anehis. nbsp;nbsp;nbsp;que c’eftoit fur leur vie.Si y firent mainte belle apperufe d’arme s. Le Scnefchal de o^i

-ocr page 357-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;55t nbsp;•

âoujamp;Ie Scnefchal dlt;JÈlt;ainól;onge(qui cftoient en grand’volonté amp;nbsp;defir Se conquet-rela fortercffc)faifoient leurs Archers traire fi vninient,qu’à peine f’ofoit nul monftrer aux guettes pour deffendre. Si furent à ce iour,ôt: ce Sam«dy au ni Jîiuj ceux de Breufe fl fort aflàillis,amp; fi continuellement,par traire amp;nbsp;lancer,amp; écarmoucher à eux,que finalement elle fut c»nqui^,amp;la^oite gettée par tcrre:amp; entrèrent tous dedanSjqui entrer y voulurent. Si furet prins les Hommes-d’armes du Vicomte: amp;nbsp;tantôt? en firent pen- * dreies Seigneurs de ioff,iufqScs aieize, en fturs propres armes, en deipit du deffufdit Vicomte:quin’y eftoit pas;rfiaisfe tenoit à parishdclez le Roy de France. Si fut toute la ville'arfe:amp;y perdircntles habitans amp;nbsp;demourans toutlc lcur:amp; encores en y eut grâd’ foifon demorts amp;nbsp;de noyez.Puis fen retournèrent les Anglois, amp;nbsp;leur route, en la cité de Poitiers, pour fe mieux à leur aife rafrefehir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Comme»/ meßre Hoben Ca»o//efut fait ^fjatfregoï/aerfsear ebosge/is e/u Prif/ce oie Gai/es: comment ilft retourner ^nglois /nejs'ire Peräucas ^’^lbiteth:çf comment il afiegea les Com^aignies Fran^oifsau fortdeVurmel'. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. c c t x i.

QVandmeffire Robert Canolle (quife tenoit en Bretaigne, ouilauoitbelamp;grand

_^heritage, amp;nbsp;qui toufiours auoit efté bon amp;nbsp;loyal Anglois, amp;nbsp;ferui amp;aiméle Roy d’Angleterre, amp;nbsp;le Prince de GalJes) ion aifné fils, amp;nbsp;efté en leurs armées amp;nbsp;che- * uauchées) entendit que les François faifoient ainfi forte guerre audit Prince, amp;nbsp;qu’ils Juy tolloient amp;nbsp;vouloiét öfter fon heritage d’Aquitaine ( lequel il auoit iadis aidé à con-qucrre(fi luyvintà grand’*admiration amp;nbsp;déplaifance : amp;:fadüifa en foy-mefi«e qu’il prendrait ce qu’il pourroit auoit de Gens-d’armes, amp;nbsp;f Ai iroit feruir le Prince,à fes propres fraiz amp;nbsp;deipens.Tout ainfi comme il imagina amp;nbsp;confidera, il fit: amp;nbsp;cueillit amp;nbsp;manda tous fes féaux,amp; pria tous fes amis: amp;nbsp;aflembla enuiron foixantc Hommes-d’armes, amp;nbsp;autant d’ Archers de fa deliurâcc: amp;nbsp;fit fa pourueace fur la mer, en quatre groifes nefs envne ville de Bretaigne,amp; en port de mer, qu’on appelle Kaouka. Q^and toutes fes pourucances furent faites amp;nbsp;accomplies, il fe partit de fon hoftel de Deruah amp;nbsp;fe trahit celle part.Si entra en fon vaifTehou il trouua fes gens défia fur mer.Si finglerent tant au vent,qu’ils ftriuerent au quay de la Rochelle.Si luy firent les Bourgeois de la Rochelle grand’ fefte,contre leur cœur:mais ijÿ n’en ofert autre chofe faire i amp;nbsp;là trouua il meffire lehan d’heureux:qui eftoit Capitaine de la Rochelle,deper le Prince de Galles: t car le ƒ ce nom Je ^e Senefchal, nommé meffireThomas de Perfy, eftoit auccques meffire lehan Chandos, nefihal eß içy Leditmeffire lehan d’Eureuxreceut ledit meffirtRobert moult ioyeufement:amp; luy fit fff»i^ flou la toute la meilleure: compaignie qu’il peut faire: Seferafrefehit ledit meffire Robert, amp;nbsp;chaux, crß~ fes gens, par deux iours. Au troifiéme iour ils fe partirent, dv fe mirent au chemin de- ^*” lecha.263 uers Angoulefme: amp;: tant exploitèrent par leurs iournées qu’ils y paruindrent. De la venue meffire Robert Canolle fut le Prince moult réiouy: amp;nbsp;ne le peut pas par femblant tropréiouyr,nefeftoyer:ny auffi Madame la Princeffe. Tantoft le Prince le fitmaiftre amp;nbsp;fouuerain de tous les Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers de fon hoftel, pour caufe d’amour amp;nbsp;de vaillance, amp;nbsp;d’honneur: amp;nbsp;leur commanda obeyràluy,commeàlcur fouuerain: amp;nbsp;ils dirent que fi feroient ils volontiers. Quand ledit meffire Robert Canolle euft efté de» lez le Prince enuiron cinq iours,amp; ceux furent appareillez qj|i deuoient aller en fa che- • uauchée,amp; auffi qu’il fccut quelle part elle fe trairoit,il print congé du Prince, amp;nbsp;fe partit d’xAngoulefme, bien accompaigné des Cheualiers du Prince auecques luy: tels que ^IfiMchee Je meffireRicharddePontchardon,meffire Eftiennede Goufenton,meffire Dagloiret, mcffireNoelLoruich,meffire GuillaumeTorcieljmeffire Hugues deHaftingtw:s,meffi, ”^ *quot;’ reIchanTriuet,meffireTJ^omasleDefpenfier,mcffireTancon,meffireThomasBaia-ftrCjmeffireNicolasBondejmeffire Guillaume le Moyne,leSencfchald’Agcnois,mcf-fire Baudoin de Franuille, Se plus de foixante Cheualiers. Si eftoient enuiron foixante Hommes-d’armes,amp; cinq cens Archers, amp;nbsp;autant de Brigans, amp;nbsp;tous en grand volonté detrouuer amp;nbsp;combattre les François. Si chcuaucheret ces gens du Prince(dont meffire Robert Canolle eftoit Chef amp;gouuerneur) par-deuers Agen,pourvenirenQuÇr-cy (ouïes Compaignies fetenoient) amp;nbsp;tant exploitèrent par leurs iournées, qu’ils vin-drentenia cité d’Agen. Si fetindrent là vnpetit,pour eux rafrefchir,amp; attendre les en-nemis.Pendant ce que meffire Robert Canolle fe tenoit à Agen,amp; fes gens là enuiron, il entendit que meffire Perducas d’Albreth) vn grand Capitaine des Compaignies, amp;nbsp;qui en auoit plus de trois cens de fa route, deffous luy) eftoit en celle faifon fur le paws, ce iiij * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

-ocr page 358-

PREMIER VÓLVME


S52


parle pourras du Duc d’Aniou tourné François. Si enuoya t^ptoft ledit me/TircRo j bert Canolle deuers luy HcrauXjSc certains meflagers: amp;nbsp;fit tant quCjfur faufeondmy vint parler à luy furtes champs,en vn certain lieu,qu’ils ordonnèrent.Quand leditmc fire Robert veit ledit mefiire Perducas, il luy fit grand’ chere: amp;f)uis petit à petit il ent^^ eq parolies.Si luy commença à remonftrer comment il auoit fait grandement Ion bh ' me, quand il f?ftoit tourné François, amp;nbsp;ilfu du feruice d u*Prince: qui tant l auoit aimCj periuidslPAl honnoré amp;nbsp;aduancé. Que vous feroy-ie ltgt;ng compte? ^effire Robert Canolle,coW ^»bit*^ ^^^^ ^^o^ ^ fubtil,prefcha tant audit melTire Perducas d’AlfcR:eth,qiïille tourna AngloiS jxrfuâ/ion de ^^7 ^ toutes fes gens:amp; fe tournèrent adonc des compaignies des Gafeons plus deewO j^obert Canolle censidont le Duc d’Aniou fut moult courroucé, quand il en feeut Icsnouuelles: amp;ô^ | moins de compte Sc de femété audit Perducas: amp;nbsp;auflî firent tous les autrcs,qui eftoiet ; de la partie des François: amp;nbsp;en rclfongnerent trop plus les Anglois. Les nouuellesviæ drcnt,en la cité de Cahors,aux autres Compaignons,amp; à Aimon d’0rtige,au petitie' chin,à laques de Bray, à Perret de Sauoye, amp;à Arnaudon de Pans (qui tenoientlàvnf vne trefgrand’ garnifon,amp; l’auoient tenue tout le téps^que melfirc Perducas d’Albrct“ cftoit retourné Anglois, amp;nbsp;toute fa route aufsi. Si en eurent les delTufdits grand cnnuy au cœur, amp;nbsp;effray: amp;nbsp;regardèrent amp;nbsp;confidererét entre eux,quc la cité de Cahots eftoif •de trop grand garde,amp; trop foible,pour eux tenir à l’encontre des Anglois. Si fenp^^' tirent de là;amp;la recommandèrent à l’Euefquc dudit lieu,amp; aux Bourgeois de la villes® fen vindrent en vne Prioré,aircz près de là:qu’ils auoient de long temps fortifié: lc^*’® ■f deß à dire, onappiloic Durmel. Ceftefortereffetn'eftoit point de grJnd’garde.Si fe meirent^^' rcs d^ffiolkà ‘^^^’^P^’^ bonne ordonnancc,plt;ÿur attendre leurs ennemis: Icfquelsvindrent cellepâir, garder tantoft qu’ils feeurent qu’ils feftoient la retraits: amp;nbsp;afsiegercnt amp;nbsp;enuironncrcnrhûi'^ le fort de Dur forterelTe: amp;nbsp;puis y eftablirent amp;nbsp;firent maint airaut:mais ceux de dedans eftoiétfi bien melaßie^epar aduifcz Si garnis de bonne artillerie,qu’ils n’en faifoient compte.Quand mefsircieh«’' J^bert Canolle Chandos,mefsirc Thomas de Phclletó,le Captai dcBuz, mefsire Ichan de Pommier^ mefsire Thomas de Perfy, mefsire Euftace d’Auberthicourt, amp;nbsp;les Cheualiers du Pf^ ce, qui fe tenoicnt à Montauban, entendirent que mefsire Robert Canolle auoit aamp;^ gé les Capitaines des Compaignies en la garnifon de Durmel, fi eurent cotfcil qu’*ls ‘^ tireroient celle part: car la chofc fordonnoitaff^bien, pour trouuer là aucunsgt^^ faits-d’armes.Si fe partirent de Montauban plus de trois cens Lances : amp;nbsp;y en lailR^r^”' bien deux cens en garnifon:defquels eftoient Capitaines mefsire Aimery de Charta mefsire le Souldich de l’Eftrade, mefsire Bernardet d’Albret, amp;nbsp;le Sire de Geronde- Si chcuaucherentlcs dcïfufdits bien fort,pour venir aufiege de Durmel. Ainfiqu'ilscbc-uauchoient,ils tromferent en leur chemin vne ville Françoife,alfcz forte: qui rappeléquot; Monfac:amp; eftoit tant feulement en la garde de ceux de la ville:car il n’y auoit nul Geô' til-homme dedans. Pour aduifer la ville, enuoyerent leurs Coureurs, Si rappottertA lefdits Coureurs qu’elle eftoit aflez forte, amp;nbsp;que fans fiege, ou affaur, on nelapourrojt

le chofe en eftoit bon à faire. Adoncques ils trouucrent en confeil, que ce ne feroitpas bon d’eux là arrefter,amp; de brifer leur emprife,pour aller deuant Durmel.Si pafferêto^ • tre:amp;: eftoit encores aflez giatin, Ainfi qu’ils pouuoient eftre cnuiron vne lieuëoutrc^ls rencontrèrent quatre fommiers:tous chargez de vilt;ftuaille:lefqucls furent tantoftpo®’ amp;nbsp;arreftez: amp;nbsp;leur fut demandé dont ils venoicnt,amp; aufsi ou ils alloient. Si congnurent vérité, en difant qu’ils eftoient partis de Toulouze, amp;nbsp;auoient intention d’entrereO“ ville de Jblonfac,amp; de là mener leur viétuaille.Dont furent examinez plus-auant dcl^ ftat^e la ville,amp; quels gens ils eftoient là dedans. Les fomr^iers fi refpondirent quip n’oferoient mentir,amp; que la ville eftoit mouteftreinte de famine,amp; nepéfoientyauop là dedans de tous viures(fiafsiegez eftoient) pour viure quatre iours, amp;nbsp;qu’il n y auoit nul Gentil-homme,n’autre de defFenfe,que des bons hommes de la ville. Dontfcmei-rent les Gentils-hommes cnfcmblc:amp; eurent confeil qu’ils n’iroient plus auant,tât que ils%uflcnt mis peine de conquerre icelle dite ville. Si retournèrent, amp;nbsp;retindrentlesyi-âuailles pour eux,amp; rendirent aux quatre Ibmmiers leurs cheuaux, amp;nbsp;leur dirét quils allaflentauxnouuellespourueances,amp;puisfenvindrcntmettrele fiege deuant Mon-fac:amp; fe commencèrent à loger,ainfi comme fils deuffent demeurer là vn mois: purent ce premier iour femblant qu’ils aflaudroient le lendemain: amp;nbsp;leucrent deuantles murs aucuns canons qu’ils auoient,Quand ceux de Monfac en veirent la manière, fi fe

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c ommen-

-ocr page 359-

DE FROISSART.


3^3


commencèrent moult fort à effrayer: amp;nbsp;fentirent bien qu’ils ne pourroicnfclonguemét tcnincarils n’auoient nulles pourucanecs.Si commencèrent à traiter deuers les defluf- ^ “^'^^f ^f dits Chcualicrs d’Angleterre: amp;nbsp;fe portèrent les traitez fi bien, qu’ils rceognurentlc ^’quot;V^^ f^tttfi Prince de Galles à Seigpeur,amp; à tenir ladite ville de luy àloufiourfmais, fans fraude amp;nbsp;^^i^i/^ fans mal-engin: amp;:,parmi ce, ils demourerent en paix: amp;nbsp;ne leur oftoit on riens du leur. * Si ordonnèrent Tes ClUualie«, mcfîîrclehan Chandos amp;nbsp;les autres, à lgt;requ elle delà villcjVn Cheualier à Capitain^lequcl on apÿoit meffire Robert Miton)amp; vingt Hom- * raes-d’armes,amp; quarante A/'cners auecques luy, aux fraiz amp;nbsp;gages des hommes de la villc.Puis cheuaucherent outre,tant qu’ils vindrcnt deuântDurmel: ou meffire Robert Canolle amp;nbsp;les autres eftoiènt. Si eut là grans approchemens amp;nbsp;grans rccognoiflànces d amour, quand ils fe trouuerent tous cnfemble: amp;nbsp;fe meirent au fiege auecques les autres, par bonne ordonnance.

Comment mettre Robert C^moffe ç^ mejsire !eha» chane^os/partirent aie DurmelJàffs rte»/ f'^ire^(!t‘Vifjiireni äßieger la gar/ußneie Domme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’chap. cclxii. i-'

Le fiege pendant deuant Durmel, il y eut plufieurs affaux amp;nbsp;écarmouches, amp;nbsp;auffi grandfait-d’armes. Car c’eftoient toutes bonnes Gens-d’armes, qui tenoient le fiege deuant: amp;nbsp;ceux de dedans eftoientbons combattans, amp;nbsp;bien rufez aux armes: amp;nbsp;au-# trement ils ne fefuifent point longuement tenus. Si vous di que les AngloisSc ceux de ieurcofté,quilà gifoientau fiegc,nci’nuoicnt mie d’àuantage:mais choient en trop dur parti,en deux manières. Ca* il piouuoit nuift amp;nbsp;iour (qui faifoit trop grand enguy aux hommes amp;nbsp;aux cheuaux) amp;,aücc tour ce*, ils auoicnif^rand defautede viurcs, qu’ils ne fauoient que manger: amp;nbsp;y vendoit on vn pain trois vieux gfos:encores n’en pouuoit on recouurer pour fon argent, bien fouuent. De vins au oient ils affez, amp;nbsp;largement: amp;nbsp;ce leur faifoit grand reconfort. En ccluy eftat furent ils plus de cinq femaines. Quand ils veirent que tiens ne faifoient,amp; que la gatnifon de Durmel point ils ne prendroiéne amp;nbsp;qu ils feiournoient là en grand malaifc,fi faduiferent qu’ils fe délogcroicnt, Je fe tire-roicntpar-dcuantla ville amp;nbsp;le chaftel de Domme, en plus gras pays : ainfi qu’ils firent. Or cftoit Silt;^ amp;nbsp;gouuerneur de ladite ville, amp;nbsp;dudit chaftel, meffire Robert de Dom- '^quot;^^^^^'^-^‘^^ mc(quicn eftoit Seigneur) amp;nbsp;auecques luyauoitvnficn coufin, Cheualier : quifap- J,/***^“^**^ pcloit meffire Pierre Sangler. Si affolent par- auant ces deux CheUaliers les viures du plat pays de là enuiron tous retraits là dedans'^ Quand les Anglois amp;nbsp;les Gafeons (qui bien «ftoient quinze eens Hommes-d’armes, Sc ^cux mille, qu’Arehers, qüe Brigans) furent là venus, fi fordonnerent, amp;nbsp;meiret en array de fiege: amp;nbsp;commencèrent à affail-ht la forterclfcjdcgrand’volonté. Si y leuerent pluficürs gtans engins, affaux, amp;nbsp;écar-mouches: ouily cutfaitjdurantlc fiege grandes appertifes d’armes. Quand ils eurent ^ fbaßelde efté au fiege quinze iours,amp; ils eurent vcu que riens n’y faifoicnt, ne riens n’y con- ^’’^^’^^^‘*-^’^' queftoient3amp; qu’ils y gifoient en grand’ peine amp;nbsp;grand traüail,fi aduiferent amp;nbsp;confeillc- Vy ” '^”'-rcnt,Ies vus par les autres,qu’ils fignificroient leur eftat amp;nbsp;leur affaire au Prince de Gal-*^ les, leur Seigneur: qui fe tenoit en Angoulcfme. Si fut ordonné d’aller celle part, amp;nbsp;de faire ce m effage,Chandos le Heraut:lcquel fe partit de fes maiftres,amp; exploita tant pa^^ fes iournées, qu’il vint cnla ville d’Angoulefme: ou il trouu^ le Prince, à moult petite • mefgnic:car tous fcsCheualiers amp;nbsp;Efeuyèrs eftoient d’vnepart amp;nbsp;d’autre.Quand leHc faut, nommé Chandos, fut là venu, il fe meit à genoux deuant le Prince, amp;nbsp;luy recommanda tous fes maiftres deffuf-nommez (Icfqucls il auoit laiffez au fiege deuant Domme) amp;nbsp;puis luy recorda amp;nbsp;remonftra bien amp;nbsp;fagement l’eftat amp;nbsp;l’affaire de Icuj^ordon-nancc,ainfi qu’informé amp;nbsp;chargé l’auoient^auecqües lettres de creance,qu’il apporfbit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

aMonfcigneurlePrince. Le Prince entendit à ce bien amp;nbsp;volontiers: amp;nbsp;dit qu’il en au-* roitaduis: amp;fitdemourer le Heraut delezluy: amp;y fut einqiours: amp;aufixiéme il luy fit deliurcr, fous fon feelj lettres efcriptesamp; feellées: amp;:luy dit, au départir, Chandos, fa-lucz nous les Compaignons: amp;il refpondit, Monfeigneur volontier s. Lors fe départit du Prince ledit H eraut: amp;nbsp;fe rneit au retour par-deuers Quercy.Or vous recorderay-* de ceux de l’oft, amp;nbsp;comment ils exploitèrent, amp;nbsp;quelle chofe ils firent, pendant que ledit Heraut alla amp;nbsp;vint, amp;nbsp;fit fon meffage.

Comment mettre Robert CaKof/e (^ mettre Te ha» cha»dosfi partirent de Demme^finf riens faire: (^ comment ils prindrent Ganaches (^ Rochemador^f^ plufieurs autres vHles^^uifiefioient tournées IFranfoifis, c h a p. c c l x r 11.

-ocr page 360-

PREMIER VOLUME


354

A Sfez t(^ après que Chandos fut parti de fes maiftrcs,du fege de Domme, rodel’ . '. ;'^ ƒ xXichan Chandos,melfirc Robert Canoile, meflire Thomas de Phellcton, le Cap^ tluchJp 16^ ^^^ Buz,amp; mcHire^ lames d’Andellée,'amp; les autres Seigneurs amp;nbsp;Cheualiers qui Hl:' il 7 a nom ' floicnt,curent confeil amp;C aduis enlcmble,qu’ils defferoient IeurJicge(car là riens nec®!* Charles. queroient amp;nbsp;cheuauchcroientplus auantfur Ic pays,amp;conquefteroi^ntvilles S^gar”* fons,qui feftoient tournees Françoifes nouuellement, plt;r l’effBrc des Compaignies^ • nbsp;nbsp;du Duc de Berry. Si fe délogèrent amp;nbsp;départirent de Dqpme: amp;femeirentaucheniij)

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;vindrent pardeuan t Gauaches:qui tantoft fe rendit: amp;nbsp;fç tournèrent Anglois ceuxû^

^«r^w^Z/Zquot; dedans,aulïi toft qu’ils furent là venus. Si fe rafrefehirent les Seigneurs, amp;nbsp;leurs gegt;^ ‘ dedans ladite ville de Gauaches, par trois iours:amp; pendant ce temps aduiferentouiy fetircroient. Quand ils partirent, ils cheuaucherent deuant vneforterefTe.-quelesCO' paignons auoient nouuellement prinfc,eftant appelée Froins. Si toft que ceux déco*® garnifon fentircnt les Anglois venir à fi grâd effort, amp;nbsp;que ceux de Gauaches feftoieß^ Idforterefe de retournez Anglois,fideuinlt;ircntauffi Anglois,amp;iurerent qu’ils demourroientarod' ^^‘”^ f^»^ue ÎQm-j re|5^ mais ils en mentirent. Si pafferent outre les Anglois, amp;nbsp;vindrent deuantRo' ”,S ^y^’ chemador. Ceux de la ville cftoient moult bien fortifiez.Si n’eurent pas volonté d cd rendre. Q^andles Anglois furent venus iufques à ladite ville, amp;nbsp;ils eurent aduiféamp;clt;’' • fideré la manière de ceux de ladite ville de Rochemador, fi m cirent auant leurs engd i^tchemddtr af^ far till criis, amp;nbsp;la commencèrent à affaillir de grand’ façon amp;nbsp;de bonne ordonnant' filllie,o- ré^ Là eut (ie vous dy) moult grand affaut amp;: dur, amp;nbsp;plufieurs hommes naurez amp;nbsp;blccô*!* due aux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;traft de dedans amp;nbsp;dehors. Si dura ccluy afTautvniour tout entier. Quand ce vintauV^ '

^lois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pre, le? Anglois fe retrahirenç en leurs logis: amp;auoient bien intention defalfaiHà^

lendemain: mais, durant celle nuid, ceux de Rochemador (qui auoient ce iour fenÇiW force amp;nbsp;la vertu de ceux de foft, amp;nbsp;comment ils auoient fort affailli amp;nbsp;preffé fe con^^‘' lcrent,amp; dirent bien les plus fages, amp;nbsp;les mieux aduifcz,qu’à la longue ils ne pourroïc^ tenir: amp;, fils eftoient prins par force, ils feroient tous morts amp;nbsp;perdus. Scieur villes*” fans mercy: ôc que,tout confidcré le bien contre le mal,quant à ce, ils traiteroientpO'quot; eux rédre aux Anglois:amp;feporta ce traité,fi bié qu’ils f accordcrct,parmi ce queà^“^ iour cn-auant ils feroient bons Anglois:amp; fe porta ce traité fi bien, qu’ils ff ecorderen^ parmi ce que de ce iour cn-auant ils feroient bons Anglois: Sc ainfî le iurercnt folco'’^' lement. Auecques ce,ils deurent, à leurs fraiz amp;nbsp;Aifes, mener ôc conduire le terror ‘* i ƒ .iours,cinquantc fommiers de viures,apres foft,pour auiduaillerledit oft, desfo'quot;' ueancesdela ville:mais on les payerait cou rtoifemét par vn certain pris, qui y l^*’°f, dôné:amp; ainfi demoura Rochemador en paix:Puis cheuauchcrét les Anglois ouffCjP^ deuers Villefranchr enToulouzain,en gaftant Sc exilant tout le plat pays,amp;mctt3t7 pourcs gens en grâd miferc ,Sc côquerât villes ôc chafteaux (qui f eftoient tournezF^ çois)Ics vns par traitez,amp; les autres par force.Si vindrét les deffufdits Seig.amp; lcursg^^ deuant Villefranche: qui eftoit affez bien fermée, amp;nbsp;pourueue de viurcs amp;nbsp;d’ar^^^ f^iilfidnche car tout le plat pays de là cnuiron fy eftoit retrait. Quand il furent là venus, ik 1Ä * aß:e^^ee^ f^. rent amp;l’afïalliircnt de grand’ volôté:ôc y eut en quatre iours,maint grand affaut ^Uh“^^ '^^~ ^ P^'jfæ’^ts naurez de ceux de dedans Sc dehors. T out confideré, ils regardèrentq^ ^ ’”' nbsp;nbsp;nbsp;« Longuement ils ne fe pourroient tenir, ôc qu’ils ne feroient aidez ne réconfortez dc^“

cofté(au moins ne leur c^oit il point apparent)8cparainfi tournerêt ôc fe rendirent“ glois par compofition, telle qu’on ne leur deuoit point porter de dommage. Ainn, uint Villefranche,fur les marches du Toulouzain, Anglefchc. Dcquoy le Due dM (qui fe tenoit à Toülouze)fut moult courroucé amp;nbsp;dolent, quand il en feeut les noua * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lesanais amender ne le peut,quant à celle fois.Si meit amp;nbsp;lailfa leans meflire lehan t

•dos, à gouuerneur amp;nbsp;Capitaine, vn Cheualicr Anglois (qm fappcloit mefsircRo'’^^ le Roux) amp;nbsp;puis pafferent outre, en exilant tout le pays. Or retournerons au fi eg' Bordille, amp;nbsp;compterons comment le Comte de Cantebruge amp;nbsp;le Comte de Pen*^^ broth perfeuererent.

• nbsp;nbsp;Ctgt;m2ne»t le Comte aie Caatebruge ^ le Comte île Pe»»ebroth pyimlrent^pift'^''^»^ aduis. la aarmloff de Bordille. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccixiin.

PEndant que les deffufnommez Barons amp;nbsp;Cheualiers d’Angleterreamp;leurs routes faifoient leurs cheuaucheesamp; leur conqueft, tant en Rouergue, en Querey fl“^” A génois (ou ils furent vne moult longue faifon) fe tenoit le fiege deuant la S“^^^

-ocr page 361-

DB B R 0 1 S S A RT;


33Î


Bordilleiouil fut plus dc neuf femaincs.Si vous dy quc,lc ficgc là tenantry cut plußcurs nbsp;nbsp;nbsp;•

11 ?

1,

s,

atfaux, écarmouches, ft grans appettifes d armes, prefque tous les lours. Var ceux dc dedans venoient par vfagc, tous les lours, à main armée, lufqucs a^urs barrières, hors delà porte: amp;là écarmoucholcnt moult lóguement,vallfemmcritK hardlnvent,a tous venans: amp;fiblen fc pdîtolent, amp;nbsp;proprement que de ceux de l’oftUs auolent grand’ louange. Alnfr 1? tlndwnt eiy eluy eftat vn grand temps: Sr fe fuffent cimorcs trop plus tenus,li orgueil amp;nbsp;prefomption ne les euft te»tcz:car ils eftoient gens aliez,ôô tous har- » dis compaignons,Schien garnis de^iures,pôur tcnir,amp; d’artillerie,pour eux deftendre: tellement que ceux de l’oftfe commencèrent fort à tanner: combien quils tuilentia moult honnorablemcnt. Si regardèrent qu’ils y eftoient à grans fraiz,amp; que trop peu ilsy conqueroient.Or aduint vn iour,qu’ils eurent confeil amp;nbsp;aduis,co ment ils le main-tiendroicnt,pour leur affaire approcher. Si ordonnèrent q«au lendemain a heure de prime,ils feroient tous leurs gens armer, amp;nbsp;eux tenir uoyctent aucuns d’eux écarmouchctaccuxdclafortcr^c. gt;ar nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noureux grand volonté,que tantoft ils iftroient hots,amp; fe mettroient furies nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»P°quot;' imbattre:Sc,en^efaifant,leursgens(quiferoientlaenuoyez^ neroient,toutcombattant,deuersleurs gens,pctit apctit,ain q , , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ A^fonamâreplus-auantxamp;nsauroicntordonncvneba^^^ àoheuaV.quife mUoit entre leurs ennemis droient retourner,ils ne pourroicnt.Celuy aduis ut ar«^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^^_

nelcsauoit par celle manie»e,on ne les avir oit poi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lufoucs à dÆx cens,

tin, ils ftïent fecrettement armer toutes l»urs gens. e^uoy ^e^ans eftoient amp;nbsp;les

1 écarmoueher à ceux dcBor dille. Ç^and les compaigno ,q ^^^^.æ yeux:8cf'arme-1 nbsp;nbsp;nbsp;^»ÇttainesRnuudonamp;Bcrnardinlcsvcttcntvcmt/ ^^^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j,; 11« Je^

1 nbsp;nbsp;nbsp;rentappertemenf.ôc firent armer leurs gens.S P.,^^çe arriéré: amp;nbsp;vind rent àtiM^cM l nbsp;nbsp;^w^Jifegas nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jees r^ux penntsjes Anglois^ien K É^ ^,^^‘'L' ^li ; I nbsp;nbsp;nbsp;akntsymeœ-.ScrecueiUitenMaxlan ,. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ amp;;iccuktcntam6 qu'illcurcftoit cj]^ pL -1 ment:amp;yfitcuttantlt;^ucles Ang 0 P nbsp;nbsp;ApEnràiUc firent paffer leur pennon déviant: ^uchMxHt , 1 nbsp;nbsp;nbsp;otàonnè,Qâoy,oyanslesconrpaignonsdcBor*lle^entPfa^^^^^^P .^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ A 5f.'l«agt;t,A“««wnt,pMle'''^®ï‘^'J; „ tqo“,Jengtttetait»ucunspattet-f«ii*»«f'«; V1 nbsp;nbsp;nbsp;hitentrls de grand volontè,enles elfeçant.tdlem nbsp;q nbsp;nbsp;«»^oqi^ „„ auoitA, P“quot;‘ “«^ , 1 nbsp;nbsp;nbsp;'A^''''‘\'«t'n'^îrindtentpnfonn e sM^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,^^,^f„,_^, f- V mnfi comtac on dit, grand conuoitvfe fait m ul^ ) j^^fÇ^rePe^ande Monta-

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;refit,que,yax.^fts y voulurent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à toute fa rout^quï eftoient plus dc gu fqui cftoit fatU deuantdite embufehe^ fenleit nbsp;nbsp;nbsp;^^,^ çridrS: fur la place, fut fait îï'T'^“J’''f^a‘^Â^*rug«amp;ï««les«««Jû^A«^^ CheualierdeMonfci^neurleComtcdeVanteorugV^^.^ç^^^^^ apez,ficognurent volonté. Quand ces compaignons dcBordvllcfe v t .

Uen QuiUauoventtrop foWement chace. nbsp;nbsp;eanimului nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^

Uc^conxmcvaVVÏansgcm^ïtfecomnvcnceïcntacomb^^^ ^^ VwùÇesàarrnes^çvucmcïueïWcsfcrovtatecoîàeï.^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^^,^^^^^^^*^^

VarVetpacededeuxVïeures,oucnmron,touüoursV» S _Event(iapvemfes dcdav\s\cuvscnncïnvs,amp;cC’en.ratva5anSïnou\tvav\\aïïVïn nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;•.„ntvnnndventvïvouk ä.™«,-ev«vr=rnentVcsSdgU.äXnsVe™

.y. ^T^t-e-Scy lut e i rne ive nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vlnalement ceux de Bordillefuventla ^5urWrrteeorirWtrtKaffar\\rtfesenr;ernrs.ïin^m nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^.^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» àeeonfi«,letousrrrortso^trr«,tant^uonctpea^ene nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VP^^^^^^^^^^

ceux, que pvins auoient, amp;c les deuxBfeuy ers Sic Vapitam , hatefol,faits ptifonniers dudit Moufeigncuv de Montagu.

Vendant que celuy Bfeuy et audit la efté,le Comte de Cantebruge ScleComt à j,,^;^, „„^^j , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Yennehvotbfeftoientauancer.Siauoientconqdislesbavtieves,Delaporte:Steftoient yep^rUs .Xn-V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entrez dedans,labannieve du Comte de Cantebvuge douant, vn leur entes ng%s£gt$, V nbsp;nbsp;nbsp;lagarnifondeBordille-.S^cfirentlesbommesdelavilleiuteY oy nbsp;nbsp;euteteaeux,at^it

\avilledepar\eVrlnee.SlordonnerentlesSeigneursàdemouvevpour\agarde,leSei-gueur deMue:ident,^Çes gens,Scluy bdilleventfoixante Avcbers.Vuis depecerentVeut

jS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftegeiSc eurent cofeil qu'ils fer eût et oient en Angouletme,deuersleYrmce,poutÇauoit

^ 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelle cbofe'ilvouldit quils fiftentrgt; ^duftfedéfvtleftegedebotdilleiamp;cfemeirentles

-ocr page 362-

35lt;î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V 0 L V M E

Seigncurs,amp; leurs routes,au retour.Or retournerons nous aux deflufdits Cheualicf^ i Angleterre^ de Gafeongne, qui cheuauchoient enQuercy: Ä parlerons de Chan le Heraur, amp;nbsp;des nouucllcs qu’il porta, dcpar le Prince de Galles.

Comment meßire Robert Canoffe^ meßtre I than ChanJot, ^ meßir^ T bornas ele Phe/ZeteKi^^ olonnerent de leurs gens^cf-retournèrent deuers le Prince. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap.» cctxv.

AInfî que les deflufdits amp;nbsp;leurs routes, amp;nbsp;les Compagnons auecqucs cux,chcuâ'’ choient es marches de Rouergue amp;nbsp;ce Querdy, amp;nbsp;qq’ils faifoient tourner villes chafteaux,Sr mcttoientlepays,ouils conuerfoient,en grand’ tribulation,rcuint ClW dos, le Heraut: qui les trouua en Quercy, deuant vnc forterefle,qu’ils auoient modt^ ftreintc. Incontinent qu’ils veirentlc Heraut reuenu,fi luy firent moult grand’ ebf*®' luy demandèrent des noulclles. Il leur dit que Monfeigneur le Prince les faluoitto“** amp;les defiroit moult àveoir: amp;àces mots il leur bailIaleslettrcs,quclePrinceW^'' ■ uoyoit. Si les prindrentlcs Barons, amp;nbsp;les leurent. Si trouucrent,auccfalutsamp;aniit'^^ qu’il ordonnoit amp;nbsp;vouloir que meflire Ichan Chandos, meflire Thomas dcPhclktlt;’ amp;nbsp;Monfeigneur le Captai de Buz,retournafl’cnt en Angoulefme deuers luy:amp; quei”^ fire Robert Canolle amp;nbsp;fes gens,amp; tous fes compaignons, demouraflent en leftatjOtt“ cftoient: amp;nbsp;fiflent guerre. Quand ces quatre Seigneurs(qui là cftoient Chefs de too^ *ccs Gcns-d’armes)entendirent ces nouuelles, fi regardèrent tous l’vn l’autre: amp;puiS“ lt;nanderent quelle chofe cftoit bonne à fairc.Si fadrecerent, d’vnc voix,dcucrs Robert Canolle:amp; luy dirent.Meflirc Robert Canolle,vous voyez amp;cntendez co®®^ Monfeigneur le Prince nous remade,amp;v eut amp;nbsp;ordone que vous demouriez fur cep ƒ amp;foyez Chef amp;nbsp;gouuerneur de toutes ces Gens-d’armes. Seigncurs(refponditn’^“'’* Robert Canolle) Monfeigneur le Prince me fait plus d’honneur, que ie ne voudrez Sachez que ia fans vous ie ne demourray :amp;,fî vous partez,ie partiray. Si eurent cor*^ de retourner tous quatre deuers le Prince, pour fauoir plus pleinement fon cnten'^ Ainfi fe déropit cefte grand’ chcuauchée;amp;,quand ce vint au departement,ils cnuof rent meflire Perducas d’Albreth en la ville de Rochemador, amp;nbsp;toutes fes gens,?®')' S faire là frontière contre les François:amp; dirent ainfi les Seigneurs aux autres Coinf* gnics. Seigneurs, vous oyez comment Monfeigneur le Prince nous remandc: ^f®'^ uons de vérité qu’il nous veut. Si vous dirons que fous ferez: vous rccucillircz vos g^”^ amp;vous remettrez enfcmble,ôcmonterez à montlcs marches de Limofin amp;nbsp;d’Auquot;^'* gnc,amp; ferez là gucrrc(car fans guerre ne pouuez vous viure) amp;nbsp;nous vous iuronsSep^“'' mettons loyaument, que, fi vous prenez, ou conquérez, ville chaftel, ou fortercfi''quot;' ' France, en quelquc^eu que ce foit, n’en quelque marche, amp;nbsp;vous y eftes afliegeZj n«*? vous irons confortcr,tcllcmét que nous leucrons le ficge.Ceux,qui ces promeße^o“' rcnt,dirent, C’eft bien dit: amp;nbsp;nous le retenons ainfi: car par-aduenture en auronsi'®''^ \ meftier. Ainfi fe départirent ils les vns des autres : amp;nbsp;fe dérompit cefte grofle cheu^^ i chée,lcs Compaignies d’vn lez,amp; les Seigneurs d’autre:qui fen reuindrent to«$jp®*^ ! cord,en la ville d’Angoulefmc,deuers le Prince: qui leur fit grand’ chère. Or efto'^ reuenus aufli delà Comté de Perigourd,vn petit au-deuant, le Comte de Cantchnig^ ft Comte de Pcnnebroth,amp; meflire lehan de Montagu,amp; tels autres. Or vousp^‘^ rons des compaignies amp;nbsp;Âens-d armes,qui partis cftoient de meflire Ichan Chandos-amp; comment ils perfeuererent.

Comment les Compaignies ^nglefihesprindrent le chaßel de Bedeperche, (^ la meri*lt;^ Dt^ de Bourbon, qui e^oit dedans (^ comment ils prindrent außi le fort ebaßd ^^

Sain^eSeuere en Berry,


CHAP. CCLXVI.


}quot;'Ntrc Ics Compaignies auoit là trois Efcuycrs de la terre du Prince:qui eftoientgr^ L/Capitaines des Compaignies, amp;nbsp;hardis,amp; apperts Hommes-d’arm es, amp;nbsp;moult gr^ f^nfremis^^lo ^‘^’^^^‘=^’^^^ efeheUeurs de forterefles. t Si appeloit on l’vn Ortingo,l’autre Bernard de ^ Uc^x dtf- 'Wille,amp; le tiers Bernard de la Salle. Ces trois compaignons ne voulurent mie feiouf faillant kj ce- ner,qu'ils ne fiflent parler d’eux,enfaifant aucun exploit d’armes: Si fen vindrent,auec Inj du tien, leurs toutes, en Limofin, pour fe rafrefehir. En ce temps en cftoit Scnefchal amp;gouu^

neur,dc par le Prince,meflire Ichan d’Eureux.Ccs trois defTufdits getterent leur aduisa prendre en France aucune fortcreffc,amp; regardèrent que Bellcperchc,en Bourbonnois, . cftoit yn bel chaftel amp;fort: amp;nbsp;y demouroit la mere au Duc de Bourbon amp;àla Roync |

-ocr page 363-

DE TRO t s: S: A ir/r.


in

deFrance. Si 'entendirent par leurs efpiesque la bonne Dame eftoit là fcBIc entrefes gens: amp;nbsp;n auoit audit chaftel comme point de garde. Encores le Chaftcllain dudit lieu alloit amp;nbsp;venoit fouuent dehors: amp;nbsp;n’eftoit mie trop fongnaux de le ^rder. Ces Com-paignonSjamp;vne partie des lcurs(ceuxquivoulurentélire(ncfommeillercnt point trop . amp;rleur entente »mais ^heuaucherent vn iour Sr vne nuift : amp;nbsp;vindrent fur fadiourner, '^^”^ ^^^ ^ ^ aBelleperche, amp;refchcllcrent, amp;le prindrem, amp;nbsp;la mere à la Royrie de^rance (qui e- ^^„//^ ^ ftoit dedans) amp;nbsp;là regarderent^uc la forterefe eftoit belle amp;nbsp;bonne, amp;nbsp;en gras pays: Sc dirent qu’ils la tiendroient côntre tout homme. Encores en cell e propre nuift ils prin-drent vne autre forrerefte (qui l’appelle Sainde-S euere, fur les marches de Limofin) amp;nbsp;la donnèrent à meflirclehan d’Eureux. Ces nouuclles furent tantoft feeuës en France, amp;nbsp;que Beliepcrche eftoit prinfe des Anglais,amp; la mere de la^foyne de France dedans. Si en fut le Roy de France moult courroucé:amp; auftî furent la Royne amp;nbsp;le Duc de Bourbon: mais amender ne le pounoient, quant à ccftc fois. Eh ce temps fut éleu en Fran- zo^s Je saucer’ ce poureftre vndes Marefehaux des guerres, meftire LBuysde SancerrejVnvaillant refait Matiß homme Si hardi Cheualier. Encores viuoit mclfire Arnou d’Andreghen: mais il eftoit -fl^al de France fi vieil, Si fi froiffé d’armes porter, Si du trauail du temps palfé, que bonnement aider hc fenpouuoit:nc plus fembefongner de l’office: mais encores farmoit il tref-volon- ’’/“V ‘^'^' ^iets,quandilvenoitàpoinôl:. Orvous parlerons vn petit des befongnes de Picardie »^.^ '^”-(auffibien que vous auons parlé de celles des lointaines marches) amp;d’vne affemblée lt;luifutfaitc cnlacité deRouen. «

D’xiae gracile arfftée de f»er, que le Re^ de f ranci; 'iié^teif enueyer en tingieter-^^■Gquot; comffiCKf le Duc de Lanciaf/re^e/iant venu àCàlab ^rompit ceUe entre-frif!ß_j, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE CCLXVli.

LE Roy de Fraee toute celle fiifon t d’Efté auoit fait trefgrâd appareil de nefs,de bar- ƒ reufieun eti ges,amp;devaiffeaux,furlepörtde Harfleur:^ auoitintétiond’enuoyervnearmée en l’an i^6^.

Angleterre,bien étoffée de toutes bonnes Gens-d’armes,de Cheualiers amp;nbsp;d’Efeuyers: defquelsmcfrirePhilippe,fon frere,Duc de Bourgogne eftoit Chef,Capitaine, Si gou-uerneunainfl que pour tout deftruire Angleterre* Si fe tenoit Si feiournoit proprement leRoydeFranGe,enlabonnecitéd^Rouen,pourmicuxcntcdreàfesbefongnes:amp;:al-loit, toutes les femaines ordinairement deux ou trois fois, vcoir les riauires, amp;nbsp;auoit à ce moult grâd’ affection. Aucc tout ce, fon mandemét eftoit fi grand amp;nbsp;fi eftédu parmi fon royaume,que là,enuirori Rouen,Veulgueffiii|amp; Bcauuoifin,venoient tous les iours Gens-d’armes,à fi grand’ quatité,que c’eftoit merucillcs,t Si toufiours fe faifoiét Si ap- f ces deux daté prochoict les pourucaecs, fi grades amp;nbsp;fi groffes, amp;nbsp;en telle manier? q fi c’euft efté pour fis font rame» aller enCaftillejOU en Portugal. Mais le Sire de Cliffon (qui eftoit vn des efpeciaux du deeifilS le fient CÔfeil duRoy)ne faccordoit pas bien à ce voyagc:ains décôfeilloit au Roy,amp;à tous les ^‘ 1 tuteur. Nobles de sô Royaume,d’aller eri Angleterre:^ difoit qu’ils n’eftoict mie,fi bié vfagez, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

naccouftumez de faire guerre fur merjeomme cftdicntles Anglois:amp; allcguoit,fur ce, nbsp;nbsp;’'^^

beaucoup deraifons.ainfi que ccluy qui cognoiffoit mieux la côdition Si la nature des Anglais,amp;reftat du pays d’Angleterre,que moult d’autres.Mais,nôobftant ccla,on ns pouuoit brifet le propos du Roy,ne d’ancuns de fonCófeil,tafit que cefte af mée ne par- * tiftiLeRoy d’Angleterre,Scfon fils le Duc de Lâclaftrc,^ plufieurs autres de fonCôfeil, cfloiét aduifez Si informez de cefte arméc,ôc cornent les Frâçois les deuoiet venir voir

amp; guerroyer en leur pays.De laquelle chofe ils eftoiet tous ioycux:amp;: auoiet bié amp;nbsp;fuffi-farnmétpourueu,de bons Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers, tous les paffages amp;nbsp;les heures fur ^ mer,àlencôtre dePonthi#uSt deNormâdie,pourles recueiliiri'fiisvenoient, amp;: eftoit* tout le royaume d’Angleterre aduifé amp;nbsp;côforté pour côbatre les Frâçois,fils y venoiét:

amp; eut adonc confeil amp;nbsp;volonté le Roy d’Angleterre d’enuoy er le Duc de Lâclaftre fon fibd tout vne charge de Gcns-d’arhieSjCn la ville dcCalais.Si ordonna amp;nômaprom- ^‘^fp’^^ ^»dti^-ptement ledit Roy d’Angleterre ceux, qui iroient auecques luy: c’eftaffauoir le Comte deSallebery,leComtede Waruicb,meffire Gautier de Manny, le ScigneurdeRoA, niefnreHenrydeParcy,leSeigneurdeBafret, le Seigneur de Willeby, le Seigneur de calais. Warre, le Seigneur de]aPoulle,meffireThomas de Grâtfon‘,mclïirc Alain de Bourke-felc,mefrirc Richard Stury,amp; plufieurs autres.Si eftoientbien enuiron cinqcens Hom-ines-d’armcs,amp; cinq cens Archers.Si vindret les deffufdits en la ville de Douures, amp;nbsp;là enuiron: amp;nbsp;puis panèrent, quand leur nauirc fut prefte: amp;nbsp;eurent vent à volonté; Si

(fi •

-ocr page 364-

PREMIER VOLVME


33^

Jirriucrent e^ la forte ville de Calais. Si iflirent dehors de leurs v#ilfeaux: amp;nbsp;en meirc^ petit à petit,toutes leurs chofes dehors:amp; fc hébergerét tous en ladite ville. Eu celle W' fon le Roy d’Angleterre auoièenuoyéprier,moult efpecialemët,mcflîre Robert deb^' mur qu’il le voufift feruir,durant fa guerre,à tout fa charge de G«ns-d’armes.Ledit me ' firc Robcrt(qui toufiours auoit efté bon Anglois,amp; loyal^auoit^cfpo»du que tat oui'' roit appareil!éjîî toft qu’on le manderoit,|i qu’il fauroit nue le Roy,ou vn de fcs enfanS) feroit à Calais,ou fur les champs,pour chÂtaucher en F^nce: fi quc(fi treftoft quil^ tendit que le Duc dcLanclaftre eftoit arriué à Calais)!! ferAonnit tous fcs compaignos, amp;nbsp;ceux dont il vouloir eftre aidé amp;nbsp;ferui:amp; fit tout fon harnois apparciller,ainfi com®« à luy appartenoit. Or retournon aux befongnes de Poidou.

Comment le ehaßel de la RTche-fir-^o» fut rendu aux Anglais :(^ comment le capitaine J»' dit lieu fut mis à mort^par le commandement du Vue d’Jntou,

lt;:HAP. CCLXVIU.

VOus deuez fauoir que quâdlc departemêt fut fait des Barósamp; Chcualiers de Guie® ne,qui auoicnt cheuauché en Quercy amp;nbsp;en Rouergue, amp;nbsp;Châdos le Heraut eut «F porté les nouuelles du Prince,ils retoumerét tous par vn accord en la ville d’AngouM' Tne;ou ils trouuerent le Prince: qui les receut moult ioyeufemêt.Vn petit deuant eß®' retourné le Comte de Cantebruge, amp;nbsp;le Comte de Pennebroth, amp;nbsp;leurs gens, apres^ conqueft de Bordille:fi-commc cy-deffus eftjit amp;nbsp;contenu.Si fciouirér,amp; firentg®“ fefte cc#Scigneurs amp;nbsp;ces Barons quand ils fc trouuerét tous*cnfemblc:amp; faduifere® 2^ confeillerentou ils fetircroientjpour mieux cxploiterleur faifon. Siregarderétquf^“? les marches d’Aniou auoit vn bel chaftcl amp;nbsp;fort,qui fc tenoit du reffort d’Anioudeq^* onappcloitla Rochc-fur-yon:amp;aduifercnttous qu’ils iroicnt celle part,amp;y mettroid lcfiege,amp;le conquerroient,fi!spouuoicnt. Si ordonnèrent leurs befongnes,amp;femü‘ rent au chcmin,pour aller celle part: amp;nbsp;encores leur rcuindrcnt,depuis,tous IcsBafO^ amp;nbsp;Chcualiers dePoidou:c’eftaflàuoirmcflirc lames d’Andcllée,lc Sire dePons,!eSir^ dePartenay,mcflîrc Louis de Harrecourt,meflire Guichard d’Angle,le Sire dePm^”^ le Sire de Tannaybouton, meflire Mabrion de Linicrcs, amp;nbsp;le Scnefchal defaRoch^ mefsire Thomas de Pcrfy.Si fc trouucret ces Gen^d’armes amp;nbsp;ccs Seigneurs grand f®' fon(quand ils furet reuenus tous enfemblc)amp; plus de trois mille Lances: amp;nbsp;exploita** tant,qu’i!s vindrent deuant ledit chaftcl de la Roche-fur-yon:qui eftoit bel amp;nbsp;fort ^ , bonne garde, amp;nbsp;bien porucu de bonnts pourucâccs,amp; d’artillerie. Si en eftoit Capi^ ne,depar le Duc d’AnioU,vn Chcualicr, qui fappcloit mefsire leban Blondeau; quitt' noit deffous luy,audft chaftcl moult de bons copaignons aux fraiz amp;nbsp;defpés dudit Duf-Si ordonnèrent les deflus-nommez Seigneurs amp;nbsp;Barons qui là eftoient, leur !îeg«)P^ bonne manière amp;nbsp;grand’ ordonnance : amp;nbsp;l’cnuironncrcnt tout autour ( car ftoientgensàcefaire) amp;fircnttamcneramp; charier de la ville de Touars,amp; de ladt« de Poidiers, grans engins :amp; les firent dreccr deuant la fortereffe, amp;nbsp;encores pJquot;' ficurs canons amp;nbsp;efpringalles: qu’ils auoientdepourueancc en Ieuroft3amp; dclongtc®P$ à J/« t’vfagédclesmencr. Sicftoitleuroft moult plantureux de tous viures: car ilkure® accouftura^ venoit grand’foifon de Plt;^dou, amp;nbsp;des marches prochaines. Quand mefsire ld’^î'

Blondeaufeveit ainfi affiegé amp;nbsp;opprefte de tant de bons Gens-d’armes (car la eß®*' entprefque tous les vaillans Gens-d’armes amp;nbsp;Chcualiers d’Aquitaine : amp;nbsp;il ne luV^P' paroilToit nul côfort de nul eofté) fi fe commença moult fort à effrayer. Car bienveoit ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;queues Soigneurs,qui là eftoient,ne le lairroient,iufques à tant qu’ils l’eulfent prinsp;^^

force, ou autrement. En l’oft du Comte de Cantebruge, de mefsire Ichan Chandos,amp; aes Barós qui là eftoiét,y auoit aucuns Chcualiers des marches de Poiftou.-quibienco-gnoiffoiét ledit Capitaine,amp; qui l’auoient accopaigné au temps pafle.Si vindret meux iufques aux barrieres:amp; firent tant,que,fur affeurâce Ôf faufcôduit,ils parlèrent àluy: amp;nbsp;le menerêt tât par parolles(car il rieftoit mie bien fubtiheobien qu’il fuft bô Chcualier) qu51 entra en traite de rendre la fortereffe:!! elle n’eftoit fecourue,amp; le fiegeleué,dcdâs le terme d’vn mois:parmi ce qu’il deuoit auoir fix mille frâcs,pour les pourucaccs de ci« dâs.Cc traité fut cntamé,amp; mis outre:amp; demourerét ceux du chaftcl aufsi en feur ePar, ledit terme durant,parmi la compofition deffufdite: amp;,fi dedans le mois durant ihn«quot; ftoict fccourus,le chaftcl eftoit rendu. Ceftc chofc accordée,le Chcualier Icfignißaau

Duc d’Aniou,au Roy de France,au

eilre

-ocr page 365-

DE FROISSART


339


cftreaidé:! fin qu’il fepcüft mieux excufcr de blafme^filen efroitreprocbc^onobftät ce, amp;nbsp;toutes lefditcs fi^-iifications(combien que le chaftel fuft bel amp;nbsp;bon,amp; bié necef-Curca eftréFrançoiSspour le pays d’Aniou amp;nbsp;deTouraine)oncquesÿ ne fut fccouru,nc côforté,de nullydi quc,tâtoft que le mois fut paffé amp;nbsp;expiPé,lefdits Seigneurs Anglois requirent audit Cheualîer,qui leur teinft conucnant:amp;: de ce il aüoitliurè bons pleiges. Ledit mclfire Iel*an ne«oulu#nie aller à l’en contre: amp;nbsp;dit ainfi àfes Compaignôs,que,


5, 1'

5,


'i


puisqucleRoy deFrance amp;: Ic^uc d’Aniou Jpuloicnt perdre la furtcrcHcdl ne la pou- y^n^j^e aux uoitmie tout feul garder. Si^a rendit aux Anglois,quilà eftoient: Icfquels en prindrent /angitis,moye-tantoftlafaifineScpoffelftoniSc en eurent grand’ ioye;amp;; ileutaulfieequilüy cftoitac- nant fix mille conuenancéîc’eftalfauoirles fix mille francs pour les pourueâces du chaftel(quiles va- francs. loient bicnjamp; fut conuoyé luy amp;nbsp;tous les ficus iniques en la ville d’Angers. Si toft qu’il futlàvenUjilfutprinsamp;arrcftéduGouucrneurd’Angers^amp;Ânisauchaftelcnprifon.Si nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

entendy ainfi, que de nuidt il fut boute en vn fac, Si gette en la riuiere, Sc noyé, pat le ^^^ ^f^.^ ^^^» commandement amp;nbsp;ordonnance du Duc d’Aniouipourc^qu il auoit prins or amp;nbsp;argent, pour rédrelafortereffe;qui eftoitbie taillee de foy tenir vn andemeftier euft. efte* Amu ^etté en l’eau eurent les Angloisle chaftel de la Rochc-fut-yon en Aniom.amp;y mcitét gamifon de par a.^dns vnfai eux Scie réparèrent tresbien'.Sc puis l’en retourneret en Angoulefme deuers le Prince, Amie conqueft ddaKoche-fut-yon (dot lesFrançois furent moult courroucez! les . Seiuueurslfi-côme deffus eft dit (f en retourneret en Angoulefme: amp;nbsp;là donale Prince congé'a aucuns,de retourner en leurs mailons. Sifen alla mcmrclamcs d Andcucc(ce vaillant Cheualier,5é S cnefçhal de Poidldu pour le téps)feioütncr de domouret a Fôte* nay-le-Gomte:amp; là accbucbaledit (Letcher d’vue mÿadic qui moult le greuSSc tant lt;pilc«n»««t;D«l«ôylePrinceKn«d^eUPnn^eamp;tentmoul«o«ttlt;^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

1 nbsp;nbsp;nbsp;iÆfcntwuslcsLronsamp;ChcuabctsdcVo.aou.SlluyfitonfonoMeciucmoultic-j.^^j,,,,.

»«b«„ enla cité de Voiftiers, Ky fut lePimce perfonneUetnet. Mex toft apr^ça l nbsp;nbsp;nbsp;l»çn«ett,c„ueftedetouslesUat6sScCheualieKdcPoiaou,m^lteIetiinChados

1 nbsp;nbsp;nbsp;(qweftoitc2nnefta.Med’Aqu«âne)futScnefchaldePoiaou-.Scf^nyintfaou™etK

l nbsp;nbsp;nbsp;demouteveBiicitèdeVoiaiets.SifMfoitfouuentdeslffuesamp;desCheuiucheesfutles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

1 nbsp;nbsp;Ianç.fcfclp««okdeficoat^q»a$nyWeMch«M»chetlo»eng«d«w»te*.En^

1 cetSpsfutdÄtWePtifonleVicotiite deWochechoatt.quelePtmcede Gallesauoit ^X^.*« i 1 tenu en prifoninnuice quille foupf*inottPl Wis.Oi doc^lapnele Se tequefte defes atnisdePoiaobquieftoicntvoutlorsdelelVeditPnncédeGaUesIleditVtmceledc-Imiamp;luytendittontcfatette.QuâdleditVicÿedeRoehéchoattfutdeliutedeytl^ ton,ilfenvint tout couueltement (au pluftoft qu ,1 peuft aPatisvat.deuetsleKoy de Îtaneqtc te toumaïtinçoisi amp;nbsp;teuint encotes en tatetre,tans ce^u on teeuft tiens de fonaSaire- amp;mcitTbibitduPont,breton,vnbonHomme-darmesenlaforteteffe: pißin amp;cnunyuantoftdéfietlcditFnnceàeGalles:amp;cluy fit grand’guette. Orvous parle- rede ^.ck-lonSjVnptii^çiuyjiic deLanclaffte»


Comment le bac de BourgongneÇe partit de la cité de Roaen,en intention de combattre leDHc de Landafire^amp;les anglais: e^ comment ils fe logèrent tvn deuant


cllccboudrf. 4» prince ÀÉ GrtUes.


îaulrt^'uTournehem


C H K P. CCLXIX.



quot;XV audicDuc deTaudalVre fut venu aCalarsfamft que Jeffus cR dit) amp;nbsp;que fis ges lt;1 quot;.furêt VU petit refrefebiz^r ne vouiurét point là Ceiourner,qu’ils ne Effent aucun exploite: armes enïranec.Srfe departirétvniour tes deux Mar efcbaux,à.bien trois ces Lances amp;:autar\tdAtclvers-.amp;t paffer eut outre Guinest Si ebeuauebérentffauant qu’ils vindtent iniques outr ela riuierçf D offretSi courut et tout Is pays delà enuiromamp;c ^in- y^“*^—^ ^^ ’ drcntleur tour Vers!’ Abbaye del Liuquestamp;e cueillirenttoutela proye,Slt;la menèrent jerque. rlt;n« enfauueté,enlaville de Calais. Lelêdemainilsfirentvn autre cbemin-.amp;c vindt eut de- ^a,^,ƒerez„,ƒî ce ucTsboulongne-.^pottercntgtanddômageauplatpays.AdoncfetenoitleCôtcGuy tj}point celle de SàmCt-Vol,SimeffiteGaletanton bls,enlacité àeTbetoucnne,à tout grans Gens- que l’Euef^ut à armes'.mais pointu eniffrrét contrelefdits Anglois,quanàils cbeuaucbcréf.car ilsac æ^ur^nebe _ {eteuoiétmie affeztorts pour eux ebbatteqaetoUit les cbàps.Les nouu elles vindt et au

ffoy dcVràcefqui(eteuoitàEoué,2lt; quilàauoitleplus gtàd appareil,L:lc plusbcl ^^ p^çQ^çj* * mondei comment leDuc deLanclaffteeffantlàvenu, Slt;attiué à Calais •, Slt; cout oient


fes gens tousles fours en^rancCbO^^di^^^oy ?)tÇon.ConÇet\entetrdïtentce^Reutèrvt uouue\Ves imagmattons. Eu eeWo propre tepruafue deuoRVe Duc àcEovirgougueta.


-ocr page 366-

j4ó nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V 0 L V M F.

* tout fa charge (ou plus auoit de trois mille bons combattans) entrer en mer, pour aH^^ en Angleterre. Là regarderét le Roy amp;nbsp;les Prélats,amp; fon confeilÇqu’il eftoit mieuxfeant amp;nbsp;appartenât(au c^s qu’ô fentoitamp; fauoit les Anglois par-deçà la mcr)lcs venir cobat ^, ^ nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;tre amp;nbsp;rcquerre que d’aller etfAngleterre. Si fut tout le premier propos brifé, amp;nbsp;figninC)

du^vt^a^ede P^’’ ^®“’’ ^ °^ Frâçois,quc chacun fe délogeaft de Rouen,amp; de ft enuiró,au plus toftq**^ ^n/leurre\o °^ pourroir,ó^qu’ó f apparcillaft Sz aduâçaft de venir ve^ la vil^ de Calais,auecJcD^^' fue, • nbsp;deßourgongne,parlecommandement iuRoy de FraQce,car il vouloir aller cóbatn^

les Anglois,par-deçà la mer. Adonequesveiffiez Gens-aarmes réiouir amp;nbsp;appareil^ fe meirét tantoft à la voye.Lc Duc de Bourgôgne,à tout fon arroy,fe meit tantoft ächt' min:amp;: print fon addréce,pour venir paffer la riuiere de Somme,au pôt d’AbbeuiHÇ;^ fit tant par fcsiournées,qu’il vint à Mótereul-fur-la-mer, amp;nbsp;delà,enuiron Hcdinamp;h'''[ , Pol:amp;fur celle marche attendirent les François i’vn l’autre. Lors eftoiét venues nouut* | les au Duc de Lcnclaftrc,que les François approchoient fort, pour le venir combat!!^' bequoy ledit Duc de Léclaft^c,à tout les gens eftoit iffu de Calais,amp; venu loger,amp;pr^ Le cap du Duc dre terre en la vallée de Tournehen. Guercs ne demoura, apres qu’il fut là venu,que ƒ de Lendaßre^ gentil Cheualicr,mcflire Robert de Namur,à grand arroyJe vint feruir,à cent Lâce^“® 'près TcHmehe. [Jöns Gés-d’armes,de Chcualiers,amp; d’Efcuyers,en fa compaignie.De fa venue futlt“^' Duc de Lanclaftre moult réiouy:amp; luy dit.Mon bel onclc:vous nous eftes le bien veD“' On nous donne à entedre que le Duc de Bourgogne approche moult fort,amp; nous v«quot;^ combattre. Sire(rcfpondit meffire Robert de Namur) Dieu y ait part. Nous le verfo'^^ trcf-volôtiers. Sife logeront moult bien les Anglois au val ^e Tournehen: amp;fe fornhe rent dAones haycs:amp;tous les iours leur vcnpient viures de Calais,à grades pouruea? ces: amp;nbsp;fi couroient leurs Coureurs en la Comté de Guincs, pour auoir des viures: ni2^ petit y en conqucroicnt:car tout le plat-pays de là enuiron eftoit pcrdu:amp; auoit om^ le camp du tout,dedans les villes amp;nbsp;fortereffes.Orvint IcDuc de Bourgongne amp;nbsp;fa cheualericSh^ Duc de £o«r^o logea fur le mont deTournehcn:amp;: commencèrent tantoft fesMarefchauxàlogei'f‘’î‘ ^neprès Tour- tcs Gens-d’armes à l’encontre des Anglois.Sifc logèrent lefdits François bicnamp;of'^^’ nehen. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;némcnt,amp; tantoft amp;nbsp;fans delay:amp; eóprenoient leurs logis moult grand’foifon: amp;1’'^'’

t L’^lrenur Y ^*^0^^ dequoy. tear i’ouy adonc recorder,pour ccrtain,quc le Duc de Bourgogne J“^ de la chaux, là aucc luy quatre mille bonsCheualiers.Côfidercz donc fi le demeurant neftoirg^^' de^uifant icj Si fc tindrent là vn grand temps,l’vn deuant rautr«,fans riens faire.Car leDuc de Bo*** Froifart,a tels gongnc(combien qu’il fuft le plus fort,amp; qu’il veift auecqucs luy de bons Gés darwe^ mon, Car il fept contre vn)fi ne vouloir il point combattre, fans l’ordonnance amp;nbsp;congé du Rcy “* Du ^de Lxn P*^^”^^/o^ frcrc:qui n’auoit mie adoiftques confeil de ce faire.Or fâchez de vérité,lt;1“^ elaftr/ que' ^ ^^^ François fcfuf]|^nt tirez auant pour combattre,les Anglois ne les euffentpoint’f pour certain fufcz:ains eftoiêt tous les iours appareillez,amp;aduifez,pour eux receuoir.Caribaud;^ le Duc de tous leurs conrois ordonez à ce: amp;fauoit chacun quelle chofe il deuoit faire,fib W^^ ■ Bourgogne, auant:mais(pource qu’ils eftoient pctit,amp; en lieu fort)ils ne vouloientpointpartirn*^^’ i ^^‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment delcur aduantage.Si venoient bien fouuent aucuns Compaignons écarmouch^ i

aux François:là ou vne heure ils perdoient,amp; vne autre heure ils gaignoiét:ainfîc[nei7 aduentures aduiénent fouuent en tels faits-d’armes.En ce temps eftoit 1 c Comte louiî

• 3c Flandres moult enclin à l’honneur amp;nbsp;profit du Duc de Bourgongne, fon fib^^^’^^f i noit en vne moult belle mftfon,dclcz Gand.que nouuellemêt auoit fait edifier.Sioye*’’ i fouuent nouuellcs dudit Duc amp;nbsp;de fon eftat,amp; le Duc de luy,par meflàgers,allansamp;tye' nans amp;nbsp;bien confeilloit ledit Comte à fon fils, pour fon honneur, qu’il ne palfaftp®*^’' l’ordonnance de fon frcre le Roy de France,ne fon Confeil. Or retournerons nous aux । • bef«ngn?s des lointaines marchcs:car les Cheualiersamp;Efcuyersyauoientplusfouuei: à fairc;amp; y trouuoicnt des aduentures,plus qu’ils neuflent fftt autre parr,pour les guerres, qui y eftoient plus abondantes.

Des gratis maux t^ue mejs’ire I eban C ha» dosfit au pays d’jduiûu:^ eemment Ugaßa la ULLCtle^ k ricomtec^e Jl(gt;chechoarf,ex£eptées lesforterej/es. chap. cclXX. 1 LE terme pendant que ceftecheuauchée fut faite à Tournehcn,amp;là enuiron, adu^iu drent en Poidou aucuns faits-d’armes:qui ne font mie à oublier.Car meßitu Iw« Châdos(qui eftoit S enefchal de Poidou,amp; vn treshardi Chcualicr amp;nbsp;vaiHàtjamp;quftt^ grand defir auoit de trouucr les François, amp;nbsp;les combattre ) ne vouloir point plante nbsp;nbsp;t

iourner.Si meit,pendant ce qu’il fe tcnoii à Poiôliersjvnc cheuauchée de Gens-d armes i

-ocr page 367-

DE FROISSART;


54^


fiis(cómme Anglois amp;Poiéleuins)amp; dit qu’il vouloit chcüauchcr cn Aniq^, amp;nbsp;reuenit par Touraine, amp;nbsp;veoifles François, qui fe tenoient fur les marches amp;nbsp;furies frontières. Tout fon propos amp;nbsp;fa cheuauchéeil lignifia au Comte de Pennebr^rh: qui fe tenoit en ^arnifon, à tout deux cens Lances à Mortaigne- fur-mer. Ce Comte de Pennebroth fut de ces nouüelles moulÂéiouy:amp; volôtiers fy fuft trouuc.Mais fes gcns,amp; aucuns Chc-ualicrs de fon Cbnfeilfluy biffèrent fon defir: amp;luy dirent. Mohfeignei^Vous eftes vri ieuncCheualier,amp; vn Seigne|^r àparfaire.-ôu^evous vous mettez maintenant en la cô- nbsp;nbsp;•

paignie amp;nbsp;cnla route de me^re Ichan Chanüos,il en aura la voix amp;nbsp;la renômée:amp;vous n’y ferez ia nommé,fors que corne fon compaignon. Si vous vaut mieux que.vous(qui eftes vn grand Seigneur,5c de haute extradion) faciez voftre fait à part, amp;nbsp;lahfiez faire lefienàmelfircIehanChandoszquin’cjftqu’vn Bachelier,au regârddevous.Cesparol-lcs,amp;autres,refroidirét ledit Comte de Pennebroth qu’il nClift nulle volonté d’y aller: amp;fexeufa deucrs ledit meffire lehan Chandos:qui pour ce ne voulut mie brifér fon entente: mais fit fon aficmblcc à Poidiers, amp;nbsp;puis f cn paryt, à tout trois cens Lances de Cheualicrs amp;nbsp;d’E fcuyers, amp;nbsp;deux cens Archers: amp;nbsp;là furent meffire Thomas dç Perfy, meffireEftiéne de Goufenton,meffireRichard dePontchardon,meffire Euftaeed’Au-berthicourt,meffirc Richard tTcnron3mcffirc Thomas le Defpc*fier3meffire Noel Lor- ’[J^^tchauxdif tiich,meffircDâgoufes3mclfireThomas Balaftrc,meffire Ichan Crincl,meffireGuillau- JJ^ Tacon. tacdeMontGndrc3meffireMaubrinde Liniercs,meffire Geoffroy d’Argenton3 amp;plu- ^^^^^^ j^ ^ Fleurs autres Cheualicrs amp;: Efeuyers.Si cheuaucherent fes Gens-d’armes amp;nbsp;fes Archers _ n- ’^^ ^\ ‘ flatdimcnt, Si par bonne or^onnance3 anîfi qu e pour faire vn grand fait: amp;nbsp;trepaucrent chandos ßr le Poitou,8t entrèrent en Aniou.Si trcfl:of|qu’ils fe trouuerentlà,ils fe commencèrent à pisd’^nim^ loger fur le plat pays: amp;nbsp;tantoft enuoy erent leurs Coureurs deuant, ardoir amp;nbsp;exiler le plat pays. Si firent en ce bon pays amp;nbsp;gras d’Aniou moult d’ennuis amp;nbsp;de maux, fans que nul leur venfift au-deuant: amp;nbsp;y feiournerent plus de quinze ioürs, amp;nbsp;efpecialement dedans vnpays,qui eft moult bon amp;: plantureux:qu’on appelle Loudunois.Puis fc meiréc au retour, entre Aniou amp;nbsp;Touraine, amp;nbsp;tout contre val la riuicrc-de Creufe: amp;nbsp;entrèrent Jeditmcffirelehan ChadosSc fes gés,cn la terre du Vicôtc de Rochcchoart: amp;: l’ardirêt amp;nbsp;gafterentmallemét:ne ries n’y laiflerent (fors les fortcrefrcs)que tout n’y fuft exilé amp;nbsp;deftruit.Si fhrétdeuât la ville deRochechoart: amp;rafraillirêt de grand’façon: mais ries n’y conquirent-.car il y auoitdedans«lc bons Gens-d’armes: defqucls Thibaut du Pont nbsp;nbsp;, gt;

amp;t Helions deTalay efioiét Capitaines.Si la garderet de blafme,amp; de prendre:^: paf- ^Juie^ltt firent outre lefdits Anglois:amp; vindrét à Chauuimiy.Là fentit ledit meffite lehan Châ-* ^^^Uu, kiosque le Marefchal de f rance,meffire Louis dl^âcerre,amp; grad’foifon de Gens-d’ar- juchauxdit tires,cftoit à la Haye en Touraine^ Si eut trefgrand’ volonté d’aller^ellc part; amp;nbsp;fignifia ic^ allions de fon intention, moult haftiuement au Comte de Pennebroth, en luy priant qu’il voufift Callaix.

aller auecques luy,deuant la Haye en Touraine: amp;: qu’il le trouueroit à Chaftelleraut.Si fut Chandos,lcHcraut,portcur de ces prcfcntcs,amp; de ce meffage: amp;nbsp;trouua ledit Côte de Pénebroth à Mortaigne-fur-la-mer:qui là faifoit fon armée amp;sô affemblée de Gés-d armes:amp;vouloir faire ainfi qu’il apparoiffoit)vne cheuauchéc. Si fexeufa encores ledit ComtC3par l’information de fes gcns,amp; de fon Confcil:amp; dit qu’il n’y pouuoit aller. Au retour que le Heraut fit,il trouua fon maiftre,amp; fes gés,à Chaftelleraut.Si luy fit ref? * pôfc de fonmeffage.' Quad meffire lehan Chandos cntéditlt;e,il fut tout melâcolieux: amp;nbsp;cognut bien que par orgueil amp;nbsp;prefomptionje Cote laiffoit ce voyage à fairc.Si ref-pondit àces parolles:amp; dit,Dieu y ait part.Puis donna à la plus grand’ partie de fes gens congelé les départit: amp;nbsp;luy-mefme retourna à la cité de Poidiers.

Csf»meni mc^if-e Louis de Sa/icerreßifpmst le Cotnte de PeisKebroth (ßßs^exs: deßjaelf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

ffi^eulplüßeurseeds,^ ledit Conite a^iegée»VKC»iaifi». chap, cclxxi. *

^R vous copierons du Comte lehan de Pennebroth amp;nbsp;quelle chofe il fit. Si treftoft '^^qu il peut fauoir que meffire lehan Chandos fut retrait à Poidiers, amp;nbsp;qu’il eut àfes

, gens donné cógé,ilmeit la cheuauchéefiis(ou il y auoit bien trois cens Angloisamp;Pqj-deuins)amp; fe partit de Mortaigne,Encores y eut aucuns Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers de Poi-d^oa3amp;dcXaindonge,amp; aufti quelques Anglois(quiauoientefté auecques meflirele- , nbsp;nbsp;nbsp;/

h3ilChandos)lefqucls fe meirent en fa route.Si cheuaucherent ces Gens-d’armes (dot comt“de^Ln-^

®ft®i^Chefamp;fouuerain)ôcpaflercntparmi Poidou:-amp;prin- nebnthfur le dient, à 1 addrece,le propre chemin,que meffire lehan Chados amp;: fes gens auoient fait uudunois/

-ocr page 368- -ocr page 369-

DE FROISSART.


345


car ils trouuoyent bien à qui parler,Gens-d’armes, Chcualicrs,amp; Efcuye’rs,tenans lan- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ces amp;nbsp;efpées en leurs Mains, qui afprement les combattoient ,amp; vaillamnwntj main à ®îin,amp;.' qui les faifoient dcfcendre,plus toft qu’ils n’eftoient mótez,t ^ auec tous ceux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^^

l^y auoit des Archers d’Angleterre entrelardez parmi,à t^ux piez ^droits furies murs: ^^a^ff^^^ qu!tiroyeh.t fi viuernen*,que les François(qui eftoiét defrous,amp; afraillans)refl'ongnoiét^^-^ ''^ Z’Sf«-’îioultcctraieh «Orfurent lesAngloisenceft affautamp;effroyjiufquesàlanuinquelcs teur/ctaifins Eançois(qui croient tous laurz amp;nbsp;trauaillez^’affaillir amp;nbsp;de combattreXe retrahirent, les ^bre^ez^, amp;nbsp;Tonnèrent leun’S trompettes we retraite,amp; q^rent qu’ils auoient alfez fait pour ce iour, nbsp;nbsp;*

iufquesaulcndent.ainau matin,qu’ils viendroycnt derechef affaillir. Toutconfideré cntreeux,difoientijes François,. Ils ne nous peuuent échapper, n’clongner, qu’ils ne foicntiioftres,carnou'S les tenons pour enclos amp;nbsp;affamez. Sifenvindrentàleurlogisj ®oult ioyeux,amp;faifer«.entdccc qu’ils auoient : amp;nbsp;firent grr^d guet par deuant ladite rodfoil,pour eftre mieux affeurez de leur affaire. Si dcuez bien croire, amp;nbsp;fauoir de vente,que le Comte de Pemnebroth 6c les Seigneurs amp;nbsp;Cheualiers, qui eftoient affiegez

amp; enclos de leurs ennemis tledansrhoftcl,dcPuircnon,i#cftoientpasàleuraifc.Carils Tentoient que leur fortereffe .neftoit pas trop forte, pour durer à la longue contre tant debonsGens-d’armcs:amp; fi eff oient mal pourueus d’artillerie ( quileur eftoitvn grand gticQamp;auffideviures, mais de es ne faifoientils grand compte , car,aufort,ilsicufne-roientbiévn iour amp;nbsp;vue nuit,pot’t eux garder:femeftier eftoit. Quand cevint àlanuit • (qu’ilfaifoitbrun amp;efpais)ilsprierGntvnEfcuycr,appcrtHommc-d’armcs,amp; en qui ils îuoientgrandefiance: amp;nbsp;luy dirent çuillpvoufift partir,amp;onluy feroit voye par-der-nete-.îi, Acuauchaft appcrtement:amp; n' feroit au iour à Poidiersiamp;là trouueroit ^mcffi-rdchanChandos amp;nbsp;fes compaignons, ƒ1 teur dit comnècntil leur eftoit,amp; encores có-mentils viendroycnt bien à temps pour cjix rcconfortcr,carils feticndroyent bien encores dedans ladite maifon,iufques à nonne. L’efeuyer (qui veit le danger grand, ou il amp;touslesScigncurs eftoient)dit qu’il feroit frefvolontiers ce meffagc:amp; encores fevâ-tail de tropbien fauoir le chemin.Si fc partit 0’ e l’oft deffufdit,enuiron minuit,par vnc Me poterne: amp;nbsp;fc meit au chemin au plus droit qu’il peut , amp;nbsp;qu’il fceut, pour venir à Poiâiers,dcuers meffire IchanChandos:mais tant y cut,qu’ócqucs celle nuit il ne fceut tenirvoyenî chemin: amp;nbsp;fe foruoya-. amp;nbsp;fut grand' iotir,ainçois qu’il fuft entré en la voyc dePoiftiers. Quand ce vint au poii^du iour,les François, qui auoient affiegé les Anglois auPuirenon,(comme vous oyez)fonnereizt leurs trompettes,amp; farmerent, amp;nbsp;dirent, entreeux,qu’ils affaudroient en la froidure du iour,car ce leur eftoit plus profita-ble,qu’enbGhalcur.t Le Comte dePcnncbrotl-X-' les Cheualiers, qui leans enclose-W quot;/“^^ ftoient auec luy,n’aûoient point dormi toute la nuit: ƒ ns feftoient fortifiez de ce qu’ils ^^^quot; £ J^^ auoient pcu:commc de bancs,amp; de picrres,qails auoient apporte» fur les murs.Si fen- J^^ ^^^^^^, tirent bien que les François fordonnoyent,ponr les venâaffaillir.Si fe confortèrent amp;nbsp;^^yi^ chaux. aduiferent fur cc.Dcuant l’heure de foleil lcuant,vncbonr;c efpace furent lefdits François tous appareillez:amp; leur fut cómandé,de par leur Seigneur amp;nbsp;Capitaine, de fe traite auant.Lorsfenvindrentdeuers ledit hoftel,par conneftabliesiSé entrcrent,par grant àevolonté,enleuraffaut,amp;tropbien,des ce qu’ils cômencerent, amp;nbsp;fen acquiterent, amp;nbsp;fircntleurdcuoiriamp;auoientapportéefchellcs.Silesappointoyent contre les murs : amp;nbsp;inontoyentfus,t àl’cftriuée, armez amp;nbsp;garnis depauois fuffifÿnment( car autrement ils «^ c'efiadin, nculfcntpoint duré)amp;tenoient à grand honneur amp;vaffellage celuy,qui pouuoit eftre àl'enui. raontéle premiertSe auff eftoit ce vrayemét. Là n’eftoict mie les Anglois oifeux3nc re-creusà'euxdeffendrc(car autremet ils euffent efté morts ou prins)mais fe deffendoiét fi vaillamment,que c’eftoit merueilles: amp;nbsp;gettoyent greffes p ierres fur les tarées amp;nbsp;ba-cincts,amp; les effondroycnX rudcment,qu’ils n auroicnt amp;blccoient pluficürs de c^ af- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

faillanstSc tant en faifoient leur deuoir, qu’oneques on ne veit fi petit fort tenir fi vail-* brament,contre tant de bonnes Gens-darmes. Ainfi fut celuy affaut continué, depuis le matin iufques àprime.

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;boniment meßire leha» Chandos vint aufecours du Comte de Pennebroth à Puirenont

cc LXXHà


CHAPITRE


Tj'Nttcpritne6ctierce,8cauplusfortde raffaut( ainfique lesFrançois eftoient fort ILcourroucez de ce que les Anglois duroyent tant,amp; qu’ils auoient mandé, aux villa-^«de Vaenuivô,qu’ils apportaffent pics amp;nbsp;hoy^-uXjpour effondrer le mur-.come c’eftoit ffiiij

-ocr page 370-

544 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

“^g’^ement, que ie doybiendefcendreàfapriercamp;Iefecourir amp;nbsp;confortertfei’yp“*^ fiance delà * Venir à temps Se à heure. Adôc bouta il la table outre:amp; dit aux Cheualiers SiEfeuya^’ ch^nx. Seigneurs,ievueilcheuaucher deuers Puirenon. Lors eurent fes gens grandemyed® fes parolles:ôe furent tantod appareillez:Se trompettes fonnerent:SéGens-d’armcsæ‘’‘ /eh^n ch^J^ terent à chenal parmi Poiéhers,chacun qui mieux pouuoir. Car ils furent tantoftin^^n au ficQues du mez que melfire lehan ClTandoscheuaucheroit deuers Puirenon, pour réconfortais Comte de Pennebroth S: fa route: que les François auoient alfiegez. Lors fe meitak® neinrh. ^^^^ champs Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers, amp;nbsp;Gens-d’armes : Se fe trouucrent tantoft pluses deux cens Lâces:^ toufiours leur croilfoiét gens: S^femeirétà cheuaucherroidema.

-ocr page 371-

DE FROISSÀRT;


34y

qui font tous fruits amp;nbsp;tous nouueauXjCar plus y pourrions perdre,que gai^ner.Ce con- nbsp;nbsp;*

feilfut tcnu,amp;tantoftcreu,car il n’y conuenoit point faire long feiour. Si firent les Seigneurs fonner les trópettes de retraite. A do ne le recuillirêt toutes leurs gens: amp;nbsp;fe mei- 'ttduCo-rent enfemble:amp;arrouterenttout leur harnois amp;lcur c^arroy;amp;fe metre tau chemin, sancerre par deiiers la Roche-lt;îe-Pouzay.Lc Côte de Pennebroth amp;nbsp;les autres congnurent tan- (,gfs äußere de toft que les Frîhçois^auoiegt ouy nouucllcs.Si dirent entre eux, Pour venté Chandos puifeno». chcuauchc;amp;pourtant fe fo|t retraits les Ftençoisrqui ne l’ofcnt attendre.Or toR^toR» » parton d’icy,amp; nousretrayjondeuers Poichmrs, amp;nbsp;nous les rencontrerons. Lors montèrent à cheual ceux,quiauoient cheuaux;amp;:les autres allerer àpié:amp;les plufieurs montèrent deux fur vn cheual.Si fe départirent du Puirenon,amp; prindrent le chemin dcPoi-lt;^iers,amp; neftoient pas vne lieue arriéré j quand ils rencontrèrent meflire lehau Chandos amp;iaroute,en tel eftat que ie vous dytc’eftafTauoir les aucuns à pié,amp; les autrcs,dcux furvnchcual. Si fe firent là grande cognoiffance Sr grans approcheraens d’amour: amp;nbsp;dit meflire lehan Chàndos qu’il eftoit bien courroucé ^quand il n’eftoit là venuàtéps: -[e’eßadire pârquoy ilcuft trouuéles Fraçois.Sicheuaucherent ainfi,en parlant amp;tianglant,cnui- gaudiiTanri rontroislieuës:amp; prindrent congé les vus des autrcs.Si retourna meflire lehan Chandos aPoiâiers,amp; Monfeigneur le Comte de Pennebroth à Mortaigne-fur-la- mcr:dot ileftoitpartipremiercment:amp;lcs MarefehauX de France^ amp;nbsp;leurs gens,rctournerent à Pouzay:amp;làfercfrefchirenr,amp; départirent,leur butin :amp;puisfe retrahirent chacun en fagarnifon,amp; emmenèrent leurs prifonniers:amp; les rançonneront courtoifement.-ainfî que les Françoisamp;Anglois ont toufioufs fait l’vn à l’autre. 0r retournerons nous à faf-fembléedeTournehen:amp;parlerons déjà mort de la plus gentille Roync,pli large, amp;nbsp;plus eourtoifc,qu’il en régna oncqucsenfontemps.ee fut Madame Philippe deHay-naut,Royned’Angletcrrc amp;nbsp;d’Irlande.

Com^efit la Roy/je Philippe i/ f^ngleierre trépaj/a ole eeßede: dr des trois do/ss^tyu'effe re-^ui( a» Roy,ßff f^an, amp;nbsp;comment /quelques Pran fois ,ajßai//ans leeamp des ^nglois^ fresTourgt;iehen^»rentrepOf(ffl;z,par Robert de Namur. chap. cclxxiii* cct^ps,que cefte alTemblée de tant de Nobles du Royaume de France fut faite * -^aToütnchenfdefquels le Duc de Bourgongne eftoit Chefamp;fouuerain)amp;quele Duc de Lanclaftre fe tenoit en la vallée auecqucs fcs gens de l’autre part,aduint en Angleterre vnechofe toute commune:mais elle fut trop piteufe pour le Roy amp;nbsp;fes enfans, amp;nbsp;pourtour lepays. Car la bonne Dame, Royne d'Angleterre ( qui tant de biens auoit fait en fontenaps,amp; en fonviuant tant réconforté de Cheualiers,de Dames, amp;nbsp;de Da-KioifeHeSjSt fi largement donné amp;nbsp;départi du fien à toutes gens,^ qui fi naturellement auoittoufiours aimé la nation de Haynaut, le pays dont elle fut née) faccouchaau lid malade,dedans le chaftcl de Windefore:amp; tant porta celle maladie, qu’elle aggreua fa fin. Quandla bonne Dame congnut que mourir luy conuenoit, elle fit appcller le Roy fonmari:amp;,quâdIeRoyfutdeuât ellc,cllc tira hors defacouucrturela droite main,amp; la meit en la main droite du Roy (qui grade triftefle auoit au cœur)amp; là dit la bône Dame ainfi. Nous auôs en paix,en ioye,amp; en pro{perité,vfé tout noftre temps, fi vous prie quacedepartemet vous me vueillez dôner trois dos. Le Roy,tout en plorant,amp;en lîr-, moyât,refpôdit;amp;dit.Damc,demâdez:amp;ilvousfera ottrlt;îyéamp;accordé.Môfeigneur, ^f^f^ ^gt;»s) je vous prie pour toutes manières de gens, à qui du têps paué i’ay eu affaire amp;nbsp;aufquels ie fuis tenue pour leurs marchandifes,tant delà la mcr,cômedeçà,amp;que vous les vueil-lez legerementcroire,amp;payer,pourmoy acquitter. En apres, pour toutes ordonnart- demanda au ces,que i’ay faites,^ pour les laiz,que i’ay ordônez amp;nbsp;laiffez,tant aux eglifes 5c cc^ays, i^cy nbsp;nbsp;mari,

quàceJJesdedelàlamer*oui’ayeumadeuotion:àcequevous les vueillez tenir amp;nbsp;a®- deuant yu’e'de complir,amp; aufliles autres,que i’ay faits à ceux amp;nbsp;à celles,qui m’ont feruie. Tierecmenr, trepajpaß. Monfeigneur,ie vous prie que ne vueillez élire autre fepulture,que dcgefirdelez moy, ^ucloiftre dcWcfmonftier,quand Dieu fera fa volonté de vous. LeRoy^tout cnplo-rant,refpôdit. Dame,ie le vous accordeiEn-apres,labônne Dame fit le figne delà viaic croix*furluy,amp;commandaleRoyàDieU, amp;fon fils Thomas, le moins aifné: qui e-ftoit delez luy : amp;nbsp;puis affez toft elle rendit fon efprit : lequel ie croy fermement que les *^”‘f’ quot;^^^^ Saints Anges rauirent amp;nbsp;emportèrent en la grande ioye des cieUx, car onques en fa vie ne fit,nepenfa,chofe,parquoy elle fe deuft perdre.Si trépaflala delfufdite Royne d’An gleterre, enl’an de grace mile ce, L x i x.la vigilcdeNoftre-dame de Mi-aouft. Les

-ocr page 372-

34^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VöLVME

leur du Trépas i^ouueUes en vindrent à Tournehcn,à loft des Anglois. Sien furent toutes manières û“ delai{o^ne nbsp;nbsp;gens courroucez,amp;par efpecial fon fils, le Duc de Lanclaftre. iWaisil n’eftmorr,(J“

d'Angleterre, ne conuicnne oubligquot; amp;nbsp;palfer:amp; pour ce ne laiflerent mie les Anglois à tenir leur d enl'an 1^6ÿ. amp;leurordonnancc;amp; furentfà vngrandtempsdeuantlesFrai^ois. OraduintquäU cuns Cheualiers Se Efcuyers de Francc(qui là eftoient,amp; qui tous les iours leurs e^i^^ Camifidede mis veoient)fe œnfcillcrcnt vniour, amp;nbsp;eurentparlementenfemfcle,d’aller lendeæ^’ ^uel^ues Fjjii^t ^^ point du iour,écarmoucherles AngloiÉamp; recueillir liguer. De ccluy accord iurrt rXwF^T Ä« P^’J5 ^® ’■æ^^ ^®“5 Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers:^les pluficurs eftvienc de Vcrmandois,dAr ï^^deNa^r fois3amp; de Corbiois.Si le fignificrent les vns aux autres,fans parler à leurs Marefehau-'f’ près Teurnehe. Quand ce vint au matin,qu’ils deurent faire leur emprife,ils furet au point du iourt^ armez,ôc montez à cheual,amp; mis enfemble.Si cheuaucherent en celuy eftat,fans eW amp;nbsp;commencèrent à tourno^r le mont de Tournehen, pour venir à leur aduantagclt; pourferiren l’vnedes ælles del’oftdcs Anglois. A ce cofté cftoit le logis demeifire^‘’ froHf miz bertdef Namur,amp; de fes gen^: amp;nbsp;en celle propre nuici auoitfaitle guet leditfflefl'f^ d^Ma ir^^^ ^°^^æ^S^^ furl’adiourncmcntf’eftoitretrait:amp;feoitàtablc,tau foupper,toutarff^ mais ^keide (hors mis fon bacinct)amp; le SireDefpontin delez luy.Sur quoy veez cy les FrançoisvC' la chaux me uinqui fe fierent en celogis de melfire Robert, amp;nbsp;d’aucuns autres Seigneurs AUcro^o^» ßmUeicimeil amp;nbsp;Anglois: quieftoient aufli logez de ce cofté. Encores neftoient point deûrfflC^ leurefildnoßre Îeux,qui auoient fait le guet auecquesmeflirc Robert:donttrop bien leur vint àpoi”^' ch.z6pet26ÿ Carilsfemeirenttantoftau-deuant de ces Gens-d’armes, amp;nbsp;de ces François (Quiy^' ■[Lachauxna noient efoeronnant de grande vouloté) amp;nbsp;leur dcffcndireiu: amp;nbsp;briferent leur cher-';“ peint ces eux ^^^ nouvelles en vindrent tantoft audit meftir^ Robert, amp;nbsp;que fes gens fe combatt*’’^ ^uir^e^^^bert ^ oftoient alfaillis des François,^ à l’heure il bouta la table outre, il feoit:amp; dita*’^’? de Lamur 4-Delpontin. Allon,allonaiderànozgens.Tantoftil meit fon bacinct fur fatd^^j^? ueitfait de la prendre fa bannicrc(qui eftoit deuant fon pauillon) amp;nbsp;la déueloppcr;amp;alors luy ïw^^^' nuit leieHr,ie Sire,enuoyezdcucrsle Duc de Lanclaftre:amp;ne vous combattez point fans luy.

fuis etntetque nbsp;nbsp;H relpondit franchement:^ dit. le ne fay,ievueil aller ,1c plus droit chemin que*;

fwyprrf nowe p^yj-j-^y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mesgens. Qidvoudraenuoyerdeuers MonfeigneurdeLandaftrC)

ce repasfeuper. y e^ygy^s^^ qui m’aimera fi mc fuyue. Lors fe partit,le glaiue au poing, en ^pror^’*'J^ La chaux le les enncmis,eftansle Seigneurt Defpontin amp;nbsp;melfire Henry de Sanceiles delczb/i* fir^mme teuf^^^^ les autres Cheualiers:qui tantoft furent en la K taille, amp;nbsp;trouucrent leurs gens ei'quot; tears de Sepé fc combattoient aux François:qui eftoient moult grade foifon,amp; qui bien dculfenj^^ tin en ce chap. vray dire)auoirlà faitvn grand fait» Mais^tantoftqn’ils veirent melfire R obéit ne mur venu,amp; fa bannierc,ils fe reirortir^,amp; briferét leur córoy,carils douterét^neto^ l’oft ne fuft là tout preftiôe aulfi eftoit il de vérité,en plufieurs lieux : amp;ia cftoitb3«t‘® leil Icué.Là fut mort,deftbus la banniere de melfire Robert, vn Cheualicr de V^eW^ dois:qu’on appelloit melfire Robert de Coulongne: dont ce fut grad dómage-Cntn^ ftoit riche,doux,amp; courtois,^ bon Chcualier en tous eftats.Ainfi fe porta ceftebefon' gne.Car les François fen retournèrent, fans plus de fait: pourcc qu’ils douterentäpl^ perdrei^ melfire Robert ne les voulut mie chacer trop follemet.Si rccuUerent ^®5 gt-i quand les François furent tous retraits amp;nbsp;reboutez: amp;nbsp;fen reuindrent en leurs logis.

• Comment le Due ele Bourge^gneßpartit du Duc de Lanclaßrcyßns aucir hataideid' ^^^ ment le Due de Lanelaßreßen ada à Calais, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cciXXiiH’

DEpuis cefteaduentureny eutnulfait-d’arraes : qui à recorder face. Si dépUifoi^^ bien à aucuns, d’vn cofté amp;nbsp;d’autre, de ce qu’on ne fe combattoit point : amp;nbsp;düm^ • on t(#]sle?iours,Onfe combattra demain: ôcceiour nevint oneques. Car(fi-co®^ oy-deflus eft dit)Ie Duc de Bourgongne ne vouloir mie briferTordonnance du Roy w® frere,nyalleràrencontre.Car elle luy eftoit eftroitcmcntcommandée:amp;’yauoitflt;’n' iours melTagerSjallans amp;nbsp;venans du Duc au Roy,amp; du Roy au Duc,pour ceft afwre.“ fin le Duc deBourgongne(comme ie fu alors informé)imaginaamp; confidera quilguoi la ^rans frais amp;nbsp;dcfpens, amp;nbsp;qu’il n’y pouuoit eftre longuement à fon honneur. Caru auoit bien enuiron quatre mille Cheualiers, amp;plus: amp;nbsp;il veoitque les autres n eftoient qu’vne poignée,au pris des fiens:amp; point ne les auoit combattus, ny ne combattroit.M enuoya de fes Cheualiers dcuers le Roy fon frere,lefquelsluy remonftrerentfoninten* tion,amp; alors le Roy congnut airez,que le Duc auoit raifon.Si luy manda,que,fes lettre veuës,ilfc délogcaft, Sc donnaft à toutes manières de Gens-d’armes congé,amp;sfctirai

-ocr page 373-

DE FROISSART.


547


vers Paris, car luy- meijpe y alloit.Quand le Duc de Bourgongnc ouït ces iwuueUes, fi les fignifiafecrettcment au plus grans de fonoft:amp; dit. Il nous faut déloger, car le Roy , nbsp;nbsp;.

nous remandc.Quand ce vint à l’heure de minuit,ceux,qrÿ bien cft«ét informez de ce ^‘^’“^ ^^'*^ fair,eurent tout troulfé,^ furent tous montez,fi bouterentlc feu en leurs logis. A celle heure reuenoit i^iellirc Héry de SaceUcs à fon logis:amp; auoit fait le guet des gês de mef- roumeheu. lire Robert de Namur?^ qui ilklloit.Si apperceut vn feu,amp; puis deux, S#puis trois. Si -fcefkclaHß ditàfoy-melme. Les Françoi^ouspourroiq|lt bien reueiller,ils en font bien la conte- eß ^ares ra-nanec.tAllon,allon(ditilàteux,quieftoient dclez luy) versMonfeigneurRobert:fi mendeeßjo»le reueillerons:à celle fin qu’il foit pourueu de bonne heure. Si l’en vint tantoft ledit mef-7^”^ nbsp;nbsp;nbsp;'^quot;~

lire Henry enla loge de mclfire Robert de N amur,amp; appella fes Chambelans, amp;nbsp;dit. Il ^^cü»x‘m' fautqueMonfeigneurfereucille.LesvarletsalIerentiufque^aüli6l,amp;:leditmelfireHé- f^ij ^^fj^ ry de Sancelles delez cux:qui éucilla ledit melTire Robert,amp; luy dit tout ce, qu’il auoit Allon allons veu. Sirefpondit ledit mclfire Robert. Nous aurons alfez toll autres nouuelles. Faites deuers meffî armer amp;nbsp;appareiller tous nozgens. Etluy-mcfme fappa»cillâ,amp;atmatantoll.Qmnd rc Robert à fcs gens furent venus,il fit prendre fa banniere:amp; fen alla deuers latente du Duc de La- ^quot; ^n ^ JV -claftrc;quifarmoit(car onluy auoitiafignifiéces nouuelles)ôifut tantoftapparcillé:amp; ^heureVe^ là vindrétlesSeigneurs5petit àpctir,deuers ledit Duc de Lanclaftrc:amp;ainfi corne ils ve „„jiPe pour-noiét ils fc rangeoiét:amp; fe tenoient tous quois,amp; fans lumiere.Si enuoya adonc,par fes lt;coir. Marefehaux, le Duc rager tous fes Archers,au deuant du licu,parouilclperoitqlefdits François le viendroient combattre : fils venoient, car pour certain ils cuydoicnt bien dire combattus. Quand il ƒ eurent cfté en ccluy eftat bien deux heures, amp;nbsp;vcii^nt que nul ne venait,fi furentplus émerueillcz,cjuc deuant. Adonc appella le Duc deLanda-llre .aucuns Seigneurs, qui là eftoient delez luy: amp;nbsp;leur demanda quelle chofe en cftoit bonne à faire.L’vn difoit d’vn,amp; l’autre d’autre,chacû par fon opinion amp;nbsp;raifon. Quad ledit Duc vint à ce vaillant Cheualicr,mclfire Gautier de Manny,il demanda. Et vous, meflireGautier,qu’en dites vous.Ic ne fay(dit mclfire Gauticr)mais, fii’cn eftoyc creu, i ordonneroyc tous mes Archers amp;nbsp;mes Gens-d’armes, par maniete de bataille:amp;iroyc toufiours petit à petit,car il fera tantoft iour,fi verra on bien deuant foy. Le Duc f aften- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

toit alfez biai à ce confeil:amp; les autres luy confeilloient le contraire. amp;nbsp;luy difoiét qu’il

ne fe bougeaft encores. Et furent en ceft eftrif amp;nbsp;débat, iufqu’à tant qu’on ordonna des nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

gens de melsire Robert de Namur ^ de mclfire Waleran deBourne,pourmôtcràchc ual:pourtât qu’ils eftoiêt babilcsamp; fors légers,amp; bié fauoiét cheuaucher. Si f en partirét adonc 5 0. Cheualiers,des mieux motez amp;nbsp;appa,^illez:8^ cheuauchcrêt deuers l’qft des François,amp; fauallerét tout bas.Pendant que ceux cy firet leur chemin,encor’ dit melfi-re Gautier de Manny audit Duc. Sire,Sire, ne me croyez iamais laces François ne fen fuyent, montez ,amp; faites monter voz gens, amp;nbsp;les pourfuyuezafprement:amp;vous aurez vne belle iournée. Adonc refpondit le Duc:amp; dit. Mclfire Gautier, i’ay vfé par confeil iufques a ores,amp; encores feray. Maisie ne pourroyc croire quêtant de vaillans Gens-d’armes amp;nbsp;de nobles Cheualicrs,qui la font,f en deuflent ainfî partir, amp;: par aduenture que les feux,qu'ils ont faits,font pour nous attraire:amp;tantoft noz Coureurs reuiendrot quinous en diront la vérité. Ainfi comme ils parloiét amp;fe deuifoicnt,veez cy les Cou

reurs reuenir:qui dirent,au propos de mclfire Gautier de Majany, tout ce qu’ils auoient • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,-1

veu amp;nbsp;trouué: amp;nbsp;n’auoient nully trouué,fors aucuns pourcs viduailleurs,qui fuyuoient i oft. La eut mefsire Gautier de Manny grand honneur.Si fe rctrahit le Duc de Lancla-ftre en fon logis, amp;.'fen alla defarmer,amp;fuftvenu ledit Duc au logis desFrançois difner: fc ce n euft efté le feu:qui y cftoit trop grand,amp;aufsi la fumée,mais le foir il y \^nt foup-per, amp;loger fur la montaigne,luy amp;nbsp;fes Gens- darmes: amp;nbsp;fe tindrent là bien aifes dfc ce • qu ils auoient. Le lendemain ils fe délogèrent, amp;nbsp;retournèrent à Calais: amp;IeDucdlt;? Bourgongnc,quand il fedélogea,s’envintceiourlogerà Sainét-Omer: amp;nbsp;lafctint,amp;: toutfon oft,amp; fen départit amp;nbsp;retourna chacun chez foy. On les euft depuis à grande •^'*”‘^^‘*A® peineremisenfemblc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^.«MUe

ToHrneben,

CoKment leComteeie Pennebroih fi voulant venger â’auoir efiéajfii//ià Puirénon^fi^ vne autre cheuauchée en ^niou^c^com/nent l’abbaye ele Sain^-Saluîn^eti PoiPioUj fut rendue Fra»co!f'e,(ß fortifie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cclxxv.

ÎN celle propre amp;nbsp;mefme femaine que la départie de Tournehen fe fit, le Comte de iPcnncbroth(qui cftoit en Poiélo« ,amp;qui auoit prins à grande deplaifancc que

-ocr page 374-

PREMIER VOL V M E


34S

meflire Lewis de Sancerrc, meflire lehan de Vienne, mefsire IgJian de Bueil, amp;^^^quot;'t| ti'csjlauoientainfirueiusau Puirehon : fi-comme cy-deffus eft contenu) faduiûÇ“* fencontreuengerwitjfilponjioit.Sifedépartit de Mortaigne-fur-rncrjàtoutlonarroy (qui eßoitbiend’enuiron deux cens Lanccs)amp; fen vint en AngoulefmejdelezIePr*® ce,qui luy fit grande chcre. Ledit Comte le pria qu’il luy voufift prefer de les gens, j faccorderànwttrefus vnccheuauchée,carilauoitgranÆefirÆfoy contreuengerY^ ** nbsp;nbsp;dcfpits,quc les François luy auoient fait^e Prince(qu|moult raimoit)luy accorda»*

gercment. A ce terme eftoit venu nouuellcment:delaCorfité d’Armignac,mclfircfi^ | de Caurellée:amp; auoit ramené plus de cinq cens combattans, gens des Compaigiu*^ Sileurdonnalcdit Prince congé d’aller en ccfte cheuauchée, auecques le Comte | Pennebroth,amp; encores ei^urentpriez,dudit Comtc,meflîre Louis de Harcourt, ni* 1 fire Guichard d’Angle,memrcPerceual de Coulongne, le Sire de PonSjle Sire dePa^ ’ tenay,le Sire de Pinane,meffîre Thomas de Percy,melfire Thomas de Pontchardon, à pluficurs Cheualiers du Prinee, amp;nbsp;de fon hoftel : qui fy accordèrent volontiers,cati defiroient à cheuaucher.Si furent bien(quand tous furent cnfemble) cinq cens Un ■filapuuent ceSjtrois cens Archers,amp;: quinze cens autres gens, en manière de Brigans, à toutt U' . frmsee mot cesg^parois: quifuyuoientl’oftàpié.SifedepartirenttouscesgenszdontleditCoin' 1 iLT/fwm^ te de Pennebroth eftoit Chef amp;nbsp;gouuerneur. Si cheminèrent tant par leur arroyqn^ | d'hafie mais ils vindrent en Aniou. Si commencèrent le pays à ardoiramp; à cxiler,amp; y faire mo^ ie diutt ^u il de defarrois,amp; paflerent outre,à Tvn des lcz,ardant amp;nbsp;exilant villes,chafteaux,amp;paf'î^ fie le cueille fortsfmii nc fc pouuoient tenir)amp;rançonnantlc plat paysquot;iufques à Saumeur furU*' außt prendre, re.Si le logèrent es fauxbourgsi amp;nbsp;commcnlt;rcrcnt à aifaillir la ville : mais ils nelap*æ en cebea,pour ^j^^ prendre.Gar meffire Robert de Sancerre, à tout grans Gens-d'armes, eftoit W tout autre,pa dedanstqui la garderont bien de prendre,amp; d’auoir nul dommage mais tout le pay^.

là chuironfutars,gafté,amp;dcftruit. Si fenvintmeflire Hue deCaurcllée,amp;larouty vn pont fur Loirc:qu on dit le pont de See. Si furent ceux,qui le gardolent, deno“' L'^bba^e de amp;nbsp;ledit pontprins,amp; fe bouterent dedans ces Compaignons:amp;lcfortifierét,telle®*'’ sMor-fir-Loi qu’ils le tindrent depuis vn grand temps. Encores cncefte cheuauchée prindrent re prinßdes Anglois vne Abbaye fur Loire : qu’on dit Saint-Mot. Si la remparerent S^orfifto'*'^ ^”lt;5 '’quot;• tellement qu’ils en firentvne grande garnifon,amp; gui moult dommagea amp;greual*P^ 1 l’Yucr amp;nbsp;l’Efté enfuyuant. En celuy temps amp;nbsp;en celle faifon auoit en Poitou vne^ L'Abaye de J. baye,amp; encores eft:qu’on appelle Saint-Saluin, à fept lieues près de Poidiers. P***^ satum trahie celle Abbaye y auoit vn Moync:quit^p fort hayoit fon Abbé:amp;bié luy monft®^* • , parvn Mojne pour la grande haine qu’ilauoitàluy,il trahitlcdit Abbé:amp; tout le conucnt:S*t*'’ ., . deleans,ec ren deliurarAbbaye,ôâda ville,à meffire Louis de Saint-Iulian,amp; à Carnet le Breton: q®^ , due aux Fran. prindrent amp;nbsp;rcparcrcnt,amp; en firent vne bonne garnifon. De la prinfe de Saint-^W futmeffirelehan Chandos fi courroucé,qu’ilne fenpouuoitr’auoir:pourccqui!dquot; Senefchal de Poidou : Se on auoit prins amp;nbsp;emblé vne telle maifon en fa SenefehanC**' Si dit bien en foy-mefme,quefilviuoitlongucment,illarauroit(commcnt que celui / amp;nbsp;le compareroient chèrement ceux,qui celuy outrage auoient fait. Nous lafl^*'' t c'efiadire e- ^^ P®“ ^ cfter les befongnes de Poidou : Se parlerons du Duc de Lanclaftre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

Are en ce^ nbsp;nbsp;Cûmment la Comté ile Saittei-Pol (Ir ^uelejues autres pays delà Picareliefurent ^aßt\f^^ nbsp;nbsp;j

tM'ßrTvß^e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l^t{_^nglûis^(f mefire Hue de Cha^m/ûn prins: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cclXXVi. |

, par les anciens nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vand le Duc de Lanclaftrc fut retrait à Calais, apres le departement de Ton®*' j

ftaX**' ^^‘^^'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ henfeomme cy-deffus eft contenu ) Se que luy Se fes gens fe furent repoftz

^* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ref«efch?s par trois iours,il eut aduis ôc confeil qu’il iftroit ho|s,ôz tircroit fes gens furie

•champs,amp; cheuaucheroit en France. Si fut commandé amp;nbsp;ordoné par fes Marefehaux (quieftoientleComtedeW^aruich, ôzmefsire Roger de Beauchamp) que chacun c ■ trahift fur les champs. Laquelle chofe on fit volontiers, car ils defiroient touscheuau-cher en France. Lors fe partirent de Calais toutes manicresde Gens-d’armesAn | cheuauehe'edu citers moult ordonnément,car chacun fauoit quelle chofe il deuoitfaire, amp;nbsp;ouncftoit F)uc de Lada-^ ordonné d’allcr.Si élongnerent Calais,ce premier iour,tant feulement de cinq lieues) Jhe en la Cote Au lendemain ils vindrent dcuant Sain-Omer: amp;nbsp;là y eut moult grande écarmouchea r^rT quot;^z’ iaportermaisles Angloisn’yarrefterentpasgramment. Si pafTerentoutre,amp;vindrent fur'^lesraôts^ logert fur les morts de Hcrfault:amp;le tiers iour coururent dcuant la cité de Therouen-

’ nc.Làcftoitle Comte de SaintPol,à tout grade foifon de Gens-d’armes. Sin y ascite*

-ocr page 375-

DE FROISSART;

rent point les Angloisj^ins payèrent outre, amp;nbsp;pribdrent le chemin de HedieSr fe loge-rentjCC foir,fur vne petite riuiere.Quand le Comte de Saint-Foi fentit que les Anglois fenalloient vers fon pays,!! congnut bien qu’il n’y alloiengmiè poupon profit^car trop le haioient.Si fe partit nbsp;nbsp;nuit:amp; recommanda la cité au S cigneur de Saint-Py,amp;à mep firelehan de Raye:amp;Gheuaucha tant qu’il vint en fa ville deSaint-Pohamp;le lendemain a heure de prime les AngloisILrent deuant:^là eut grande écarmouch«: amp;nbsp;y futla venue du Comte de Saint-Foi bW profitable,cjl par luy,amp; par ceux qu’il amenai fut la vil nbsp;nbsp;* le gardéc.Si vous dy que le Duc de Lanclaftre amp;nbsp;fes gens fe repoferent amp;C refrefehirent àleur aifcjcn la Comté de Saint-Fol,amp; ardirent ôr exilèrent tout lé plat pays, Sçy firét moult de dommages, *amp;furent deuât le chaftel de Fcridcs:ou Mlt;àdame du Douaire fe ^««»n ii^i tcnoitJJlec,cn aduifant promptement le forglcdit Duc dlt;^anc!aftfe tafia le font des foirez,auecvnt glaiuc:mais,nonobfiant,point n’y alfiillirent, combien qu’ilsen fiffent grand femblant.Sipaiferent outre;amp;fen vindrent vers Lucheu, vu tresbelchaftel: qui cftoit audit Comte.Si ardirentla ville:mais ledit chafiel«’eufi garde.Puis pafièrent ou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’»* tre,en approchant de Saint-Riquicr,amp; ne cheminoict Icfdits Anglois: que trois ßy.qu^r j^^H' /jg^cr tte lieues le iour. Si ardirent,pillcfent amp;nbsp;exilèrent tout le plat pays,ouils conuerfoienu ^^ a^h t Sipa/ferent lariuierc de Somme,àla Blanche-taque defibus Abbeuillc: amp;nbsp;puis entre- chaux dit icj rentau pays de Vimeu en intentio d’aller à Harfieu,fur la riniere de S eine, pour y ardoireLanec, lanauireduRoydeFrance.LeCôtedeSaint-Polamp;mcfTireMoreaudcFiennes,Con- {crihdau/è neftablede France,à tout grans Gens-d armes, pourfuyuoyent amp;nbsp;cofioyoient l’oft des fimantè Anglois'.parquoy ils ne f orient déroutcr:ains leur falloir aller le droit chemii^amp; ^^^^~dTon‘lereL X uauchet en fi grande route, que pour coftibattre les Fnançois y fils y fuflent venus,pat [^„[„i^^ „„ßp aucune aduenture.Ainli cheminèrent ôrcheuauchcrcnttoutle Vimeu,amp;la Çôté d’Euj „iparlesAbr, Rentrèrent en l’Archcucfché de Roucn,amp;pafl'crcnt à Dieppe, amp;nbsp;cheuauchcrent, A fi-renttantparléurs ioumécSjqu’ils vindrent dcuant Harfleu: si là fe logcrcnt.Le Corrite de Saint-Foi feftoitaduancé;amp;: efioit entré dedans la ville,a tout deux cens tanceÿ.Là furent les Anglois trois iours dcuant Harflcu;mais riens n’y alTaillirent. Au quart iour ils fi dclogerèntjamp;prindrent leur retour parmi la terre du Seigneur d’EfiouteuiIle(lequcl ilsnaimoiÄitgucrcs)Si;rardicent,ße l’exilèrent toute,ou en partie: amp;nbsp;puis fen vindrent t '^‘^^^ ^’^‘'^ parmit Frâcquefin,amp;rauallerct devers Oifemôt,pour reuenir pafler la riuicre de S óme ^|^^’^ ^‘* alaBlanche-taque.En ce temps efioit dedans la bône-villc d’Abbcuillc,pour Capital- eul^^^^’*' ne amp;fouuerain d’icclle,Hue de Chaftillon,Maifire des Arbalcfiiers de France, Quand ^ ilfcntirqucIeDucdeLanclafire deuoit rappafl^r,ilfarma,amp;: fit armer dix oudoüzede fis gens tant- feulement,auec Iuy,amp; montèrent à chcual,amp;dit qu’il vouloir aller veoir la gardedelaportcdeRouuray:tàfin qiïiln’y eufi point de faute dedeffenfe, amp;: que les nbsp;nbsp;„ j^^^.^ Anglois(qui ne deuoiét mie pafler trop loing de là)nc latrouuaflent trop nicemêt gar- J/^^^; ^ ^^^^ dée deuers eux.Encores efioit il mout matin,amp; faifoit moult grâde bruinc.Meflire N i- ramtndéefUttti eolede Louuain(qui au teps pafle auoit eflé Sencfchal de Fonthicu,amp;Icql meflIreHue le fins de l'An de Chaftillon auoit en celle propre année prins amp;nbsp;rançonné de dix mille francs: dót tût reür,ctnßrme hiéluyfouuenoitqu’ilauoifgrand’ entente de regaigner amp;rcconquerre ce qu’il auoit/quot;‘ffi^ P«du) feftoit,luy t vingtiefme tant-feulemêt,parti,des le point du iour,dG la toute d^-ditDuc:amp;ainfique celuy quifauoit toutes les adreces amp;lesdeftroits dGlaenuirön(car* ia ‘^iji„x‘dît dfisauoitfvfez amp;nbsp;hâtez bientrois ans,amp;plus)fefioit venu bouter en embufehe, fur ad ttcncicfinc. ucnturedegaigner,cntre Abbeuille amp;nbsp;le deflufdit chafieldeRou.uray:amp;auoit pafle vn ^-c’eftadire ac petit rigquicouroit parmi vn marais, amp;f efioit caché amp;nbsp;arrefié en de vieilles maifons, couftumez, non habitées.Or ne cuidaft iamais meflire Hue que la route desAnglois fe d^fi mettre lt;gt;nbsp;ß ^o»gt;^ ^^ en embufehe fl près de l^^ite ville; Sife tenoient ledit meflire Nicoleamp; fes genftous ^'^‘‘^^h.itifi-quois,quand veez cy,chcuauchant parmi la rue, qui conduifoit à RouutayjmeflircHife ^^‘‘f '‘ ‘t/nn-deChaftillonJuydixicfme tant-feulement,tout armé defies armeures, excepte ^^^o^dedMfldlo»’' hacinet;mais vn de fes pages,móté fur vn courfier,le portoit après luy, Si paflà outre le demeße, er/-petit ruiflcl,qui là eftoit:amp; tira vers la porté de Rouurayj amp;nbsp;à venir aux Arbalcfiiers qui dairci fitinant •Iagardoicnr,pour fauoir des nouùelks, amp;nbsp;ce que les Anglois faifoiét.Quâd meflireish- lésés del’^u-çole de Louuain(qui guettoit là) le veit,il le recongnut fi bien,qu’il n’eufi pas efté plus ^^“^ ‘’^ d« Av» ioyeux,quiluy eufi dôné ving mille francs,Si faillit hors de fon embufehe,amp;dit.AlIon3 aJlon,vecz cy ce que ie demande, c’efi le Maifire des Arbalcfiiers, ic ne defiroyc autre queluy. Lors peignit le courfier des cfperons,amp;baiifa la lance, amp;nbsp;fen vint fur ledit mef-fitcHuedeChaftiUomamp;luy ditainfi.RentoyjChaftillonjOutu es mort* MeflireHùd

g§* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

4

-ocr page 376-

PREMIER VOLVME


550

(qui fut moffit émcrucillé dont ces Gês-d’armcsifroient)n’eutq^eloifirde mettrefon Prinf de jy«ebacinet,ne de monter fut fon courficr. Parquoy,fe voyât en fi dur parti,demâda.AQ“' dechaßHlopar me rendray-ie?McÂrc Nico|f de Louuain refpondit. A Lonuain^à Louuain.Et icduygt; l’ebufhe de/çt pour écheuer le peril,amp; voyant qu’il ne f’en pouuoit fuir,dit. le^nc ren.Dôt fut ilpunS eole deLoHuain ^ faiß;^^ luy fut dit.Cheuauchcz toft aucc nous,veez là la route du Di#: de Landaftr^' qui pafte par cjffdeuant. A celle empreint^ut là occis vnÂioult^aillât Bourgeois Q Ab * bcuillc(qui fappclloit Laurens Danconsj^ont ce fut mefct grand dommage. Ainfift^ prins amp;nbsp;attrapé', par grande fortune, meftire Hue de Chaftillompour le temps Mai^ des Arbaleftiers de FrànkCe,amp; Capitaine d’Abbeuille, par meftire Nicole de Louuain: pour laquelle prinfe le Duc de Lanclaftre eut grande ioye:amp; aufti curent tous les autres Anglois.Mout furent les g^ d’Abbeuille amp;nbsp;les amis de meftire Hue de Chaftillô courroucez de la prinfe de luy:mais ils ne la peurent amender pour celle fois. Or cheuauche rentlesAnglois,amp;paftcrentlanuieredeSomme,àlatBlanchctache:amp;puismonte-in l aparduat j-gj^f deuers la ville de Rue-fui*mcr,amp; apres vers M ôrreublur-mcr;amp; firét tant par Icm^ wf^BhnXc ioiurnécs,qu’ils retournèrent en la ville dcCalais.Là donna le Duc de Lanclaftre congé taauc nbsp;nbsp;'ell ^ ^^^^^^^ cftrangcrs:amp; fe partirent de luy meftire Waleran de Bourne amp;nbsp;les Allemans. Blanquetaq Si retourna le Duc de Lanclaftre arriéré en Angleterre,amp; les Allemans en leur pays, ^ en vrajpicard^’s^iioîent pas intention de guerroyer iufques à rEfté(caria cftoittla Saint Martin d’Y' uer,amp; plus auant)mais au printemps,qui reuenoit,le Duc de Lanclaftre auoitdit aux«' ftrangcrs,qu’il repafieroit la mer,plus cfforcément qu’il n’auoitfait : amp;nbsp;pricroit fcs ce“' fins,le CjycdcGucrlesamp;leDuc de luillierSjpour venir enFfâce.Ornous taifôsàpatl^ des befongnes de Picardie(car ifc’y en eut nu?lcs,en grand temps,depuis cc)amp;parlof®5 de celles du pays de Poiâ:ou:ou les faits-d’armes aducnoientplus fouucnr.

t r oußours ^3^9-

Comfffefit meßire leka» cha»des fut »auré à mort, en vne rencontre, (^ comment fn^ lement les François,eßans demoure^ymorieux de cefe rencontre ,f rendtrent à cm^ ^»emefnes ils au oient prins. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cclxxvii.

•fSdld difïi nuicdeuatla

TRoptouchoir,amp;grcuoit au cœur,la prinfe de Saint-Saluin à meftire lehanChan-dos:qui cftoit, pour ce temps ,Sencfchal de Poidou. Si mettoit touted fcs itn^g*' nations à ce qu’il la peuft r’auoir: fuft par emblée, qp par cfchelles, il n’auoit cure com' ment. Or en fit il plu beurs fois des embufehes de nuid, amp;nbsp;à toutes failloit. Carmoi^itc Louis(quilagardoit)cn eftoit moult fongneux:amp; bicnfauoitque la prinfe deS.Sdnm nuit du iour deplaifoit mout à meflire lehan Chandos. Oraduintainfi,que,tlanuiddcdeuantw deran,o- la nuit du chef du mois de Ianuier,mcftirc lehan Chandos( qui fe tenoit en la citédePo'' chaux en- diers)auoit fait vnc ltmonfe,amp; vn mandement des Barons,Cheualiers, amp;nbsp;Efeuyom de uiron la nuit Poidou:amp; leur auoi t dit qu’ils venilfeut là tout fccrettemenr,car il vouloir cheuaucher. delay«;/«f £^5Poideuinsnereufrentiamaisrefufé,carmoultraimoient.SifaïTêblerentcnlaciif de Poidiers,amp; y vindrét meftire Guichard d’Anglc,mefsire Louis de Harcourt, le Su® f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ole Pôs,le Sire de Partenay,le Sire de Pinanc,le Sire de t Tónebouto, mefsire Geoffroy

Tânalboutô “ Argento,meisirc Maubruny de Limer s,mefsire Thomas de Perfy, mefsire oauaoi«“ ^ueles^nna. dg Fcfuillc,mefsire Richard de Pontchardon,amp; plufieurs autres, f^and ils furentw^ d’Alt;j. zy?r»»rtffaflemblez,ils cftoient bien gois cens Lânces:amp; fe partirent de nuit de Poidiers,amp;neii’ Taunaybou uoient(exceptez les Seigneurs^ou on les vouloir mencr:amp;auoicnt Icfdits Angloishurs tonne, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efchelles,amp; tout leur arroypourucu.Si vindrenttousiufques audit lieu.Là furent ilsW'

t dchenfl'r ^°'^æ^^ ^^ leur fait:amp; defeendirent de leurs cheuaux:amp; les baillerent à leurs garfons.^1 prenlre^inl- cntrcrcntics AngIoisdedansIcsfofrez:amp;cftoitcnuironminuit.En celuyeftat ouilsc* Sdluin. ftoieiTt,amp; lors briefuementils euftentfair,amp;fuirent venus à legr intention,ils ouirentm guet du fort,qui corna.le vous diray pourquoy. Celle propre nuit eftoit parti delaRo-■fill’dprefue che-de-Pouzay tCarlouet,àtout quarante Lances:ôr venoit à Saint Saluin,pourquer-toufours nem- j:c mefsire Louis de Saint-Iulian,pour cheuaucher en Poidou,fi reueillale guet,amp;ccux me Carnet, jy fort.Or cuidoient les Anglois(qui eftoient à roppofite,amp; qui riens nefauoientde cc La c aux ß ]^^j^ que François voufilfent entrer au fort)qu’ils fulfcnt appcrceus, ou par gardes,ou 1er *^ sald° P®’' ®Q’i®Squi feeuftent leur venue amp;: emprife.Si fe tirerent tantoft hors des folfczAdi-karaolot. nbsp;nbsp;rent. Allon,allon, nous auons,pourcefte nuit,failli à noftre fait. Si montèrent fur leurs

cheuaux:amp;retournerét tousenfembleàChauuigny,furlariuiere de Crcufc,àde^pC‘ tites lieues près de là.Quand ils furent là tous venus,les Poideuins demandcrentamel-• firc lehan Chandos/il vouloir plus ncus5Ôc il leur dirquenon. Or retournez, ^ii nom

-ocr page 377-

DE FROISSART.


?fl

de Dieu:amp; ie dcmoüi^iy mcshuy en cefte ville. Lors fe departirét les Poilt;8:euins,amp; aucuns Cheualicrs dAngleterreauec cux:amp;eftoient bien deux cens Lances. Si entra ledit meflîrelehan Chandos en vnhoftel:amp;fit allumer le ^u. Là cfl»it encores demou-rédelcz luy melfirc Tli^mas de Perfy,Sencfchal de la Rochelle,amp;fa route.Si dit à mef-firc Ichan Châdlt;3S.Sire,eft ce voftre intétion de demourcr mcshuy icy? 0uy(dit mefli-re lehan Chandos)poînquo%le demâdez v»us? Sire,pource que ic vo»s pric(puis que cheuaucher ne voulez) que^us medonn^ congé, amp;nbsp;iecheuaucheray quelque part * auecques mes gens, pour falloir fe ie trouucroye aucune aduenture. Allez au nom de Dieu, ditmefsirc Ichan Chandos. A ces mots Icpartit melfirc Thomas de Perfy,amp; trente Lances en fa compaignie. Ainfi demoura ledit melfirc Ichan Chandos entre • fes gcns3amp; melfirc Thomas palTa le pont, à Chauuigny : Sprint le long chemin à Poi-d:iers,ayantlaiiré ledit lehan Chandos tout mclancolieux de ce qu’il auoit failly àfon intention,amp; fur cefte imaginatio eftoit en vnc grade cuilîne,ou foyer, amp;nbsp;là fe chauffait de feu d’cftrain,que fon H eraut luy faifoit:amp; iangloit à f« gens,amp; fes gens àluy;qui volontiers l’culTcnt ofté de fa melancolic.Aprcsvnf grande efpacc qu’il futlàvcnu,amp;que il fordonnoit pour vn peu dormir,amp; auoit demandé fil eftoit iour, il entra vn homme àrhoftel,qui vint dcuantluy,amp; luydit. Monfeigncur,icvousapporte nouuelles. Et quclles?refpondit il.Monfeigneur, les François cheuauchenr. Comment le fais tu? • Monfeigneur, ie fuis parti de Saind-Saluin auec eux. Etquel chemin tiennent ils?

Monfeigneur,ie ne fay de verité,fors qu’ijs ticnncnt(ce me fembic ) le chemin de Poitiers. Et lefquels font ce d François?Monfeigneur,c’eft melfirc Louis de Saigt-Iulian 5tCarlouetleBreton,amp; leurs routes. Il|gt;e m’en chaîné dit melfirc Ichan Chandos)Ic nay mcshuy volonté de cheuaucher : amp;nbsp;aulfi pourront ils bien trouuer rencontre lâns rooy. Si demouravue grande elpace moult penfif en ce propos, amp;puisfaduifaamp; dit. Qwpy quei’ayedir,c’eftbÔ qiecheuauche. Toufiours me faut il retourner à Poitiers: amp;tantoft fera iour. C’eftveoir: dirent les Chcualiers, qui là eftoient. Lors fit ledit mef-fite Ichan Chandos appareiller fon arroy,amp; fe meit en point pour cheuaucher : amp;nbsp;aulfi firenttous les autres.Si montèrent tous à chcual,amp;: fepartirent,amp;prindrét le droit ehe inindePoiltiers,en coftoyantla riuierc : amp;nbsp;fi pouuoient bien eftrelcs François, en ce ƒ ^; aurait propre chetnin,vnc grande lieue deuâteux,quitiroict à paffer la riuiere à vn pont, que tebÈxem.^ue Ion appelleLcufac:t de,en cCjles Anglois eurent cognoiffance des François, parleurs nous verraco~ cheuaux: quientrerêt au fray des chenaux defdits François.Si dirent les Anglois,rvn à mf^ttuteslet l’autre, Ou les François,ou melfirc Thomas de IJfrfy,cheuauchcnt deuantnous. Tan- ^l^^ßfi^'^^’^ tottapresces deuizlanuitadiourna,amp; fut incontinent haute matin ée(car,à l’entrée du ^^^ ‘*aesp^ *^ mois de Ianuier,Ics matinées font tan toft defpendues amp;nbsp;paffces)iK pouuoient bicne- ßj^atim i» ftrelesFrançois amp;nbsp;Bretons cnuiron à vue lieue dudit pont de Lcufac, quandils apper-ß„s tie b^». ccurent,de l’autre cofté de la riuierc,melfirc Thomas de Perfyjôf toute fa route, amp;nbsp;ledit teur.E» lt;jhijgt; melfireThomas amp;nbsp;les liens les auoiét ia apperccus,tellemcnt qu’ils auoient cheuauché ^y grademet les grans galops, pour auoirl’aduantage du pont deffufdit:amp; auoient dit. Veezlàlcs fo/twel^Alr. François,ils font vnc groffe route contre nous ; amp;nbsp;pourtant faut que nous ayons amp;nbsp;pre- ^^^^-^^ ‘^^^^^ nionsl’aduantage du pont. Quand melfirc Loys amp;Carlouct apperecurent queles ^^ ßit anßittel~ glois,qui eftoient de l’autre part de la riuierc,fe haftoient pour venir au pont,fi faduan- y„fƒ5„ cerrapu cerêt aufsi.Toutesfois les Anglois y vindrent dcuant:amp; en furent maiftres:amp; defeendi- en cespaßa^ea renttousàpié,amp;fordonnerent,pourlepont garder amp;deffendrc.Q_uandles Fraçoisfu rent venus iufques au pont,fi fe meirent àpié,amp; baillèrent leurs chenaux à leurs varlets amp;nbsp;les firent traire arriere:amp; prindrêt leurs lances:amp;: fc meiret en bóne ordona^ce, pour aller gaigner le ponr,amp; alU^iHir les Anglois:qui fe tenoicnt franchement fur leur pft, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

n eftoienr,de riens cffrayez,cóbicn qu’ils ne fuffent qu’vn petit,au regard des François? Ainfi que ces François amp;nbsp;Bretons eftudioient amp;iinaginoyentcÓmér,ne par quelle manière,àleur plus grâd aduâtage,ilspourroiétenuahir amp;:affaillirles Anglois,veez cy arri net mefsire lehan Châdosamp; fa route,à banicre déploye,amp;toute vantelât(qui eftoit d’ar gétà vnpel aguifé de gueulles) laquelle laques Alery, vn vaillât Hômcs-d’armes,per- 'f'^trariiaici toit.SipouuoiéteftreenuironquaranteLanccs,qui approchoientmoult forties Fran-çois. Ainfi que ces Anglois de mefsire lehan Chandos cftoiét fur vn‘tertre,enuiró trois ^^*quot;‘ ^^’^^^ f bannières de terre en fus du pont,Ies garfons des François(quiles apperceurêt, amp;qui chaux bon-fetenoient entre ledit pot amp;ledittertre)furét tous efFraycz:amp;: dirent. Allô,allô fauuon niets,mais a nozeorpsamp;nozcheuaux.Sifcnpartirent,amp;fuirct:amp;laiffcrentlàleursmaiftres. Quad etn/eßehie^ue gg ij •

-ocr page 378-

552 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER ' V 0 L V M E

« ne fy enco- ^c^sii c Içli^n Chan dos, ayant fa bannicre deployee deuant li^, fut venu iufques a^ m la vraiefi- ErançoiSjfi n’cn tint pas grand compte(car petit les aimoit amp;nbsp;pnfoit)ains,tout à ebeo unification de les Commença à j ^charnir,cn difant.Éntendez vous?François, vous mallemcntbon eemot.fino ^ne nes Gens-d’armes, vous cheuauchez à voftre volonté amp;à voftre aifc,de nuit amp;nbsp;deiouG ce peut eßre VOUS prenez villes amp;nbsp;fortereffes en Poitou: dont ie fuis Sencfcnal,voiÿ rançonnezp^“ f«e que eSJ^ace ^^.^^ gcns,fans^on cógé,vous cheuauchez par tout,à tetfe arn:^c,il femble que le pp’ Jiro^ilr^'^^en foit tout voflre:^ par Dieu3nô eft.Mcflîr^oiiis,meflire^ouis, amp;nbsp;vous,Carlouet, vous nofire bon paps ^^^^ maintenant trop grans maiftres.il y a plus d’vn an amp;nbsp;demi,que i’ay mis mon entf® de Brie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te à ce que vous peufle trouuetjOu rencontrer,or vous voy-ic,Dieu mercy,amp; parlerons |

*A»»#. u8. à vous,amp; fi faurons lequel eft le plus fort en ce pays, ou moyouvous. 0nm’aditgt;pâf pluficurs fois,quc me defircz moult à tronucr amp;nbsp;à vcoir,fi m’auez trouué. le fuis RM Chandos:fe bien me rauif^,voz gras appertifes d’armes( qui font fi bien renommées) fi Dieu plaift nous les éprouuerons. De tels langages les recueillit meflire lehan Chaæ dos:qui ncvoufiftcftrecnaug-cpart,forsquclà:tantles defiroità combattre. Meflire Louis amp;Carlouctfetenoient tous quois:ainfi que tous rccôfortcz qu’ils feroicnt cobat tus,amp;riens n’en fauoit meflire Thomas de Pcrfy,nc les Anglois,qiii delà le pont cftoict ,X«»lt;gt;. 119. *carlepont deLeufaccfthaut,àboflcaumiIieu:amp;celaIeurentoIIoitIaveuë.EntrecfS f£4cA4«x//z^parollesamp;trampofnes,quemcflireIehanChandos difoit Sr faifoit aux François,'■’ icy Reproces Breton print fon glaiue:amp;nc fepeutabftenir de commencer meflée. Si vint aflenerv® cobienquilait Efeuyer Anglois(quiPappeUoitSunckins Dodalle)amp;luyarrcftafonglaiuc enhpo*' par auant quot;^/e ƒ t:rinc:amp; tant le tira amp;: bouta,qu’il abbattit ledit Efcuyerju^dc fon chenal, à terre.Mep » verbe ram ß^.^ Ichân Çhandosfqui ouirr^Poy derrier^uy)fe tourna fur fon cofté, amp;nbsp;veit fon Eb efe^arnk^'’”’^ ^“Ï^*- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gefir,amp; qu'on frappoit fur luy.Si f echauffajen parlant plus que deuant,ƒ'

Kpneontrede ^^’^ ^ ^^^ cópaignons,amp; à fcs gens. Commcnt?Iairrez vous ainfi ceft homme tucr?à pi^ hhan Chandos pié.Si faillit tantoft à pié,amp;aufli firent tous les ficns:amp; fut Sunckins récoux,amp; la bétail' contre Louis de le cômencée.Meflîre lehan Chandos(quieftoitfort Chcualicrs,ôf hardi, amp;côfortee® samt/uhapar toutes fes befongncs)auoit fa bannière deuant luy,enuironnéc des ficns,amp;refcu dd^s tifan de Frace. pgj armes,cftant luy-mefm e aorné d’vn grâd veftement ( qui luy battoir iufques à terre) armoyédefonarmoirie,d’vn blâcfamit,à dcuxpaulx aguifez de gucullcs,à'vndeuatgt; l’autre derriere,amp;bien fcmbloitfuffifanthome,cnrrcprcnâr,amp;aducnturcux:amp;enee)’-‘y eftat,pié auâtautre,leglaiueau poing,fen vintfurfesennemis. Orfaifoit àecmatinv® petit de rofée:dôt eftoitla voye mouillée, tcllcm et qu’en marchât il fagenouilla en fo® parement(qui eftoit fur le plus long)tât qu’vn petitiî trébucha:amp;cependâtvnEfcuy^^ -* : A.. nbsp;nbsp;nbsp;(qui fappelloit laques de S. Martin,Sceftoit fort home amp;nbsp;appert) luy lança vn coup d’

LJacc ^‘ eî glniue:qui le print t ^ la chairc,amp; farrefta deffous l’œil,entre le nez amp;nbsp;le frôt:amp;: ne vers ivut^c^e^a^e point meflire lehan Châdos le coup venir fur Iuy,de celezlà,car il au oit l’œil efteint'^ delamort de y auoit cinq aus qu’il l’auoitperdu,cslÛdes deBordcaux,cn chaçât VU cerfamp;^jaucctoquot;’^ chandos éclair ce méchef^ meflire lehan Chandos nc porta onc dc vifiere: de forte qu’en trébuebâ®^ cj.par le fins il fappuyafur Ic coup)amp; aida luy-mefme à f éferrcr:amp; le glaiuc( qui eftoitgettédebras mefnie de l Au roidcjl’attaignit tellement,qüe le fer luy entra iufques au cerucl: amp;nbsp;puis retira rEfepytt Trld^Td^ ^°^^ glaiuc à luy;amp; mefsire IehanChâdos,pour la douleur qu’il fcntit,nc fc petit tenir en Ab “*67 • ^«rntimais cheut à terre,amp;tourna deux tours moult doulourcufcment:ainfi queceMy Mefistre Jehan ^“^ cftoit féru à mort,car (Wicques, depuis le coup,il ne parla. Quad fes gens veirenten chandos frapé Ic aduenture,ils furenttous forfenez.Adonc faillitfon oncle,t Edouard Clüforsqiy® à mort. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;print entre ces cuilfes^car les rrâçoistafchoiétàl’auoirdeuers cux)amp;Ic deffeditdeion

■[Lachaux dit glaiue trefvaillâment:amp; lançoit les coups fi grâsamp;fi arrcftez,q nul ne l’ofoit approcher. Edouÿd de La (gloiAit deux autres Cheualiers(c’eftalfauoir mefsire lehan Châbo, amp;melsireBcr-Clilforc. nbsp;nbsp;nbsp;jrand de Caflelics)qui fembloiêt bien eftre hors du fcns,pour leur maiftre,qu’ilsveoiét

làgefir.LcsBrctons(quieftoicntplusqucles Anglois) furent grandement rccôfortcz, quand ils veirent le Capitaine de leurs ennemis à terrc:amp;.’ bien penfoient qu’il cftoitna' uré à mort.Si faduâccrét,cn difant.Par Dieu, Seigneurs Anglois,vous nous demourrez tous,car vous ne nous pouuez échapper. Là firentles Anglois merueilles d’armes, tant pour eux garder du danger ou ils eftoicnt,que pour côtreuenger leur Seigncur,mcfsirc lehan Chandos:lequcl ils veoient en dur parti.Celuy laques de S. Martin(qui donea-uoit le coup)fut aduifé d’vn Efeuyer de mefsire Ichâ Chandos, fi vint fur luy moutiré-mêt,amp;Ie fcrit,en courât,dc fon glaiue,amp;le trépcrça tout outrc,parmi les deux cui/rcs:amp; puis retira fô glaiue,mais pour ce ne laifla mie encores iccluy laques de S. Martin a co-battre.

-ocr page 379-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^y} nbsp;^

battre, Or fi meflire Thomas de Pcrfy(qui pfemicrement eftoit venu ati po«t)cufi: riens leen dccefte aduenture,les gens de mclfirelchan Chandos eulTenteftégrâdenientre-cóiilorrcz:maisncnni:amp;5pourcct qu’iln’auoit eu nulles tyuuelles Ées Bretons,depuis lef qu iJ lés auoit veus Venn vers le pont,en graded grolTc troupe,il cuidoit qu’ils fe fuflcnt femblrible^nef letraits.Sifcretrahit ledit mcirireThornas,amp; fes gens:amp; tindretlc chemin de Pointers: ecl^rd far là ncpourlorsnelccurcMcn Alabefongne.Igifc co battirent les Anglo»,deuantlcpót f^f^«^»» tie de Leufac:amp; y cut faite main^bclle appcrti^d’armcs.Briéucment,les Anglois ne peu- ( rentlàfouffrir,n endurer,lesfaits des Bretons amp;nbsp;des François:^ furent là déconfits, èc prins,poürlaplus grandepartic.Maistoufioursfctcnoit EdouardClilforsiqui pointue ......

fevoüloit partir de fon neuen.Or, fi les François euffent eu leurs chenaux, ils feu fulfét partis a leur honneur,amp;cunent emmené de bons prifonnici^mais ils n’en auoient nuis, car leurs garfons (fi-commedeiruseftdit)l’encftoicntfuisa tout:amp;:aulfi ceux des Anglois feftoient retraits amp;nbsp;détournez bien-anant de la befongne. Si demourerentence dangendót ils eftoient tous courroucez:amp; difoient entr«cux,Vecz cy mauuaife ofdó-^ nance,la place eft noftrc;amp; fi n’en pouuons partir,par la faute de noz garfons,car il n’eft nbsp;nbsp;nbsp;.

pas bien aduenant à nous(quifûmes armez amp;c trauaillcz)d aller à pié parmi ce pays,qui iious eft tout contrairc:amp;fi fommes plus de fix lieues arriéré de la plus prochaine forte-^^^^ff^que nous aÿons:6é fi auons icy de noz gens(qui font blecez amp;nbsp;naurcz)que nous ne • pouuons laiffer derriere. Ainfi qu’ils eftoient en ccluy eftat,amp;qu’ils ne fauoyent lequel faire,Scanoiét enuoyé deux ou trois de leurs Bretos,tous defatmez, courir par les chaps pour fauoir fils yerroient nais de leurs varlets,alors va venir meftire Guichart cingle, meflireLouis de Harcourt,lc Seigneur d|Partenay,lc^igncur de Tannaybouton, le , Sire d Argenton,le Sire de Pinane, mefsire laques de Surgi ers, amp;nbsp;plufîeurs autrcs(qui t e’eß la frè-^ bien eftoient deux cens Lances)qui queroiêt les Frâçois,car on leur auoit dit qu’ils che ^’trefifs, ^Hc üauchoicnt:amp;auoientproprementlavGnt,ôclefleur,amp;lc fray de leurs cheuaux.Sive- ^‘9e‘t'‘»ce noient tout! errandonnant,bannieresamp; pennons ventelans. Si toft que les Bretons amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/'t

Jesrrançoislesveirentapprocher,ilscognurentbienquecelroicnt leurs ennemis, les i^n^^ erram-Barons amp;Jes Cheualiers de Poitou.Si dirent ainfi aux Anglois,quilà eftoient.Veez cy ment, cefladl yoz gcns,qj^ vous viennent au fecours:amp; nous fauons bien que nous ne pouuons durer re fans tenir, aeux.Vous,amp;vous(files commencèrent tous à nommer) cftes noz primnniers. Nous voyc nefen-vousquittons dcvozprifons;parmiftmt,que vous nous ferez bone eópaignie.Encores J“^^ P°“? ^^ auons nous plus cher que nous foyons à vous,qu’à ceux qui viennent.Ht ceux refpondi ^^^5^“^ ® rent,Dieuyaitpart.Ainfifuret les Angloisquittes dcleurs prifons. Tantoft furentlef- ainfil\nte^ dits Poicicuins venus,les laces baiflees,cn écriant leur cri. Adonc les Bretos amp;les Fran- „ßre tuteur Çoisfetrahitétd’vnlez,amp; dirêr,Ho,Scigneurs,ceflez,cefîcz,nous jammes prifonniers. aiane peu for-Lalctefinoignerétles Anglois,endifât,Il eft vérité,ils font noftres.Carlouet fut à mef- mtr ce mot de fircBertrand de Caflclics,amp; meftire Louis de S. Iulian fut à melfire lehan Châbo.Il n’y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ran

en eut Mul,qui n’euft fon maiftre.Or furent trop dolens amp;nbsp;déconfortez ces Baros amp;nbsp;ces r^-V*’-^^^ Cheualiers de Poictou,quand ils veirent leur Sencfchal,meftire lehan Chandos, gefir-; gt;, nbsp;nbsp;nbsp;■ A

en ccluy eftat,amp; qu’il ne pouuoit parler.Si cômeccrent moult amerement a le regreter, /^ chaux dit en difanf,FleUr de Cheualeric,meftirc lehan Chandos,bicn mal fut le glaiue forgé,dót pourquoyils Vous eftesnauré,amp; mis en peril de mort.Làplorcrcntmout tendrement ceux, qui là e- v^uoient de ftoient entour luy :amp; bien les entendoit,amp; fe complaingnoi^, mais nul mot ne pouuoit grand radon parlcr.Làtordoient leurs mains,amp;: tiroiont leurs chcucuxgt;ôz gettoient gras cris amp;nbsp;grâs ^fi refie nofire plains,amp; par cfpecial,ceux de fon hoftel.Là fut ledit melfire lehan Châdos de fes gens |j^^;^/’/’** defarnté moult doucement,amp; couché fur targesamp; fur pauois,amp;amené Si apporté,tout KaufesJùiuate le pas,a Mortcmer,la plus prochaine forterefle de la. Si les autres Barons amp;nbsp;Cfîcualicrs ^„,’ aut^ment retournèrent à Poidicrs:Sêlà ils amenèrent leurs prifonniers. Si entendi que ccluy lac-^eƒ pouuoient ques de Sain(ft-Martin(qui auoit nauré ledit meftire lehan Chandos)fut fi mal vifité de entendre. fis playcS3qu’il mourut à Poiefiers. Ledit gentil Chcualier,dcflus-nómé, ne vefquit de berede jnefi-ceftcnaureure,qu’vniouramp;vne nuit,ôimourut.Dieu en ait l’aine,car onc,depuis cent 2^^”**” ^^quot;^quot;^ ans,nc fut plus courtois3nc plus plein de toutes bonnes amp;nbsp;nobles vertus amp;c conditiorÿ, ,^' entre les Anglois,t de luy. Quand le Prince,la Princcfle,lc Comte de Cantebruge, le lay^p^^Jm Comte de Pcnnebroth,ôi les Cheualiers amp;nbsp;Barons d’Anglcterre,qui eftoient en Guien ancienne ma-ne,fceurentlamortdu deffufditjfi en furent tous déconfortez, amp;nbsp;dirent qu’ils auoient nierede parler tout perdu, deçà amp;nbsp;delà la mer. De fes amis Si amies fut plaint amp;nbsp;regrcté ledit mefsiro lehan Chandosiamp;les Seigneurs de France l’eurent tatoftploré. Ainfi aduiénent les be-

0 O /

-ocr page 380-

PREMIER VOLVME


554

fongnes. Le»AngIois l'aimoientjpource qu’enluyeftoient toutes hautes entreprinte Les François le haioient:pour ce qu'ils le redoutoient.Si l’ouy-ie Sien en ce teps regre-ter des bons amp;vaiUÂis Cheu^iers de France: amp;nbsp;difoicnt que de luy eftoit grand dom-mage:amp;: mieux vaufift qu’il euft efté prins,que mort,car,fil euft eftéprins, il cftoit bien fi lage amp;nbsp;fi imaginatif,qu’il euft trouué aucun moyen,parquoy paix euft efté entreFran ce amp;nbsp;Anglctert»:amp; fi cftoit bien tât aimé cki Roy d’AngleÂrre amp;lt;le fes^lcuycrs, quih * l’enflent plus crcu,que tout le monde. Si pj;dircnt Franç^s amp;nbsp;Anglois moult à fa mort (noneques ic n'en ouy dire autre chofe)amp; plus Anglois, que François, car parluy cul* Mtfsire Tho- feut efte en Guicnne faites toutes recouurances. Apres la mort de meflire Ichan Chan* mai Je PerJj dos fut Scnefchal de Poidou meflire Thomas de Perfy.Or écheu t la terre de Saint-Sau Sénéchal de Foi ucur-Ic-Vicomtc à donner ^ Roy d’Angleterre, fi la dôna à vnfien Cheualier: quifap* S»u,apresU peUoit meflire Alain de Boucqucfclle, appert homme à merueilles. Detoutl’auoirdf ^L^‘^1 meflire IehanChandos(ou bien auoit quatre cens mille francs)fut hoir amp;nbsp;fuccefleurb f J7 ^^’ s Prince de Galles,! car le deifufidit ne fut one marié:amp; fi n’auoit nuis cnfans. Aflèz tofta* autres parent P^^^ lurent rançonnez, amp;nbsp;mis a finance, les Compaignons, qui auoient elle prins au (corne il a na- pont dcLeufac:amp;payèrent deniers apparcillez(parmi ce que le Roy de France leur ai' queres dit E- da)amp; retournèrent en leurs garnifons meflire Louis de Saind-Iulian, meflire GuillaU' douardclif/ort^Q J^j Bourdcs,amp; Carlouctle Breton*

raifinne me pmble point nj fix r»fffi)*te. Toutesfits la

Comme^f le Sire e/e Ceucy (^ le Sire de Pommiers ne voulurent eßre de la guerreipeur l'vn coße,»e four rautre:(^ du Sire de C^faieual (^ de eeluy de eJ^ïameUi qutfi redirent F rageais. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccl*xxviii.

chaux né dit T’N ce temps eftoient aucuns Chcualicrs de France en grand ennuy de ce qu’ils ve* pasd'audta^e. Xioy entainfi,par nuit amp;nbsp;par iour,la guerre des deux Roÿs multiplier, amp;nbsp;par cfpccial,lf Sire de Coucy:a qui il en touchoit moult,amp; deuoit toucher,car il tenoit bel heritage^ grand en Angleterre,tât de par luy,comme de par fa femmc:qui eftoit fille dudit M Ier d Co nbsp;nbsp;^ laquelle terre il conucnoit qu’il renonçaft,fil vouloir feruir le Roy de France: dontu vojJ^e\oH^ eftoitde la nation, amp;nbsp;des armes.Sifaduifa qu’il diflimulcroitmoycnnemétdcrvn Ro/ euiterlet^uer-1^ dc rautre:amp; fen iroit oublier le tcmps,ou que ce fuft. Si ordonna fes bcfqjigncsfag^' res de Fra. er mcnt:amp; print congé du Roy de France,à petite mefgnie,amp; fit tant par fes iournées,q““ d’An^l.et peut vint en S auoye:ià ou il fut reçu cilli honnorablcm At du Comte,des Barons amp;nbsp;des CW eßre es ch. er ualiers du pays, amp;, quand il eut là efté tant que bon luy fcmbla,ilfen partit, amp;nbsp;paifaou* r^^i'^* ^’^^■^ ^^^^^ ^^ Lombardie: amp;nbsp;vint deucrs Ics Seigneurs dc Millan ( c’eftaflàuoif W®^ ^^imemon de feigueur Galeas,amp;Monfcigneur Barn*bo}ouilfut,àcc commencement, entrée“’^ƒ PomiersenFe- bienvenu. Tout en #lle manière partit dc la Duché d’Aquitaine meflire Ainicnion de lerinage. Pommicrs(qui eftoitChcualicr du Prince ) amp;nbsp;dit que,la guerre durant, il ne faræc'^®*' *^»»5.120. poinr,nepourrvnncpourl’autre. SifcnallaledeflufditCheualicroutrcmer,cn Q* pre,amp; au Saint-fepulchre,amp; en pluficurs autres beaux voyages. En ce temps eôoitvf nu à Paris meflire * Ichan dc Bourbon ( qui tenoit fa terre, d’vn lez, du Prince) amp;^°' lonticrs euft veulc Roy de France, qu’il euft renuoyé fon hommage au Prince,

■[Combien nue ^ernouré François:mais ledit Seigneur, Comte de la Marche, n’en voulut adon^^ cefi aduerbe • riens faire: amp;nbsp;auflî ne fit le Sire dc Pierre Bufficre,vn Bâncrct dc Limofin.-qui cftoit a W puife venir de ris fur tel cftat.Mais deux autres Barons de Limofin,amp;grâs Seigneurs maliemcntT(c®‘ ce nom mal,/? aflàuoir meflire Louis dc Ma leu a 1,amp;meflire Remon de Marncil,fon ncucu:quipou^ ^ leprend il /ç-temps fe tenoient à Paris) fc tournèrent François,amp; firent depuis,parleurs forterÄ mer ™flL '”* gt^^i^t^^ guerre au Prince.Ücquoy Ic Roy d’Angleterre amp;nbsp;fon Confeil furet moult cout fernem f^' roü%ez:amp; fcmblablcmcnt dc ce que les Barons amp;nbsp;Chcualicrs dc Guicnnefe tournoient a ainfi IßM^inü François,fans nulle contrainte, fors de leurs volontcZÎ Sicutconfcil ledit Roy ch. precedétja d’Anglcterre3qu’il feroit eferire vncs lettres ouuertcs,fccllees dc fon feel : amp;nbsp;qu’ulerie-ou chandospar roit apporter,par deux ou trois de fes Chcualicrs,en Poidou, amp;nbsp;en Aquitaine,

le aux Fran- publier par toutes les citez,chafteaux,amp; bonnes-villes. En ce temps fut dcliure delà p».lt;. Encorfe p^jfg^ J’^gen meflire Caponnel de Caponnal,amp; échangé pourvu autre Chcualicrdu de‘^cefi autre ad P”®^®'* 4^^* auoit cfté prins en vnc écarmouchc deuant Perigourd amp;nbsp;fe nommoitmefi uerbe duiL‘^ ^^^^ Thomas Balaftre. Mais le Clerc de droit,qui cnuoyé auoit efté auccqucs luy »dément o- de moura à Agen:amp; ledit meflire Caponnclreuint en France.Or parlerons dcslettrcsou*

quelques au- uerteSjque le Roy d’Angleterre enuoya en Aquitaine.

-ocr page 381-

DE FROISSART.


35 t


^^fiff^^it^es lettres,^ue le Ray ^Kglois e^uoja en ^t^/titaine: (^centment eiajleÿpratttfut nbsp;nbsp;nbsp;^^^^fgt;gt; ^tßte-

fr ins par les Fr ançoû^ (^ ße/Zeperche aßtegee. c h A p. c c l x x i x. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r/l^a^fin'ße

■p D o v A R D,par Ia grâce de Dieu roy d’Angleterre,fcign^ur d’Irlande amp;nbsp;d’Aquitaine. ai»ß^^'^^’‘‘^ -L/ A tous ceux,^qui ces^refentes lettres verront, ou orront, f Sachez tous que nous, ^d^’a eße fer confidcrans amp;nbsp;regardaes aux^cfongnes des mettes, marches, amp;nbsp;limitaÿons de noftre ce d’aider v» Seigneurie d Aquitaine, ainfîjmmme elle feAnd de chef en chef, auons efté prefente- feu à^^e kr^ ment informez d’aucuns molcncs amp;nbsp;grief,fa^, ou penfez à faire de par noftre trefeher ''’■^’ autrement fils le Prince de Galles,es pays deflufdits. Parquoy nous,eftans tenus, amp;nbsp;le voulas eftre, ^^^J*/,^” d obuieramp;rcmedier à toutes chofes indeucs, amp;nbsp;à toutes haines amp;nbsp;râcunes d’entre nous j^^^a^î^^ !i noz féaux amis amp;nbsp;fubiets, Annonçons amp;: pronôçons, certifions amp;nbsp;ratifiés,que nous, y,,*„ prognoßt de meure amp;nbsp;bonne volonté,amp; par grand’ deliberation de Cffnfeil, à ce appelé,voulons cations c^fre que noftre trefeher fils le Prince de Galles, fe déporté de toutes exadions, faites ou à figes de Ne-faire: amp;nbsp;reftitue à tous ceux amp;nbsp;cell es, qui greuez ne prefle^auront efté par luy,ou par fes firadarntts. gens amp;nbsp;officiers en Aquitaine, tous coufts, fraiz amp;nbsp;dommages, leucz fie à leuer, au nom defdites exadions,aidcS:amp; fouagcs.Et,fi aucuns de noz fcaux,fubicts,amp;amis,tantprélats conimc gcns-d’eglife,Vniuerfitez,CoIlcges,Euefqucs,Comtcs,Vicomtes,Barons, Cheualiers, Communautez, amp;nbsp;gens des citez amp;nbsp;bonnes villes, fc font retournez, amp;nbsp;fc foient voulu tenir, par mauuaife information, amp;nbsp;panure aduis, à l’opinion de noftre ad-uerfaire le Roy de France, N ous leur pardonnons ce méfait: fi, ces lettres veues, ils retournent vers nous, ou vn rppis apres. Et lirions à tous noz loyaux amp;nbsp;certains amis,quc ilsfc tiennent en feur cftat, tant que de leurs foyamp; hommage ils ne foient reprochez. Laquelle chofe nous dépIairoitgrandemŒt, amp;nbsp;la verriers trop enuis. Et, fi de noftre trefeher fils le Prince,ou d’aucuns de fes gens,ils fc plaingnent,en difant qu’il foient au- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

cunement greuez ou prelTez, ou ayent efté au temps pafte, nous leur ferons amender tous gncfs:tellement que par raifon deura fuffire, pour nourrir paix,amour, concorde, amp;nbsp;vnité entre nous amp;nbsp;ceux des marches amp;nbsp;limitations deftufdites. Et, à fin qu’ils tiennent ces chofes à vérité, nous voulons que chacun prenne amp;nbsp;ait la copie dccespre-fentes:Iefqu^lcs nous auons folénellemcnt iurées à tenir,amp; non enfreindrc,fur le corps Iefuchrift,prefent noftre trefeher fils Iehan,Duc de Lanclaftre,Guillaumc,de Sallebc-ry,leComte de Waruich,Ie Comte ée Harcourt,Gautier de Manny,le Baftard de Pcr-fy, amp;nbsp;ccluy deNeufuillcjdcBufiy, amp;nbsp;d’Eftanfort, Richard de Pennebroth, Roger de Beauchamp,Guy de Brianne, le Seigneur de Meuuc,amp; ccluy de Ware, Alain dcBouc-qucfelle,amp; Richard Stury,Cheualiers. Donné cn^oftre palais de W^cfmonftier,ran de noftre regne quarantequatre, le cinqiérac iour de t N ouembre. Les lettres furent ap-portées,par deux Cheualiers du Roy d’Anglctcrre,en la Principauté amp;nbsp;Duché d’Aqui- J^^^f^^gg tainc,amp; notifiées amp;nbsp;publiées par tout, amp;nbsp;les copies cnuoyées promptement amp;nbsp;fccrette- partie de a^u^ ment à Paris, deuers le Vicomte de Rochechoart, le Seigneur de Maleual, le Seigneur ejiCriufiua, de Marneil, amp;les autres, qui là fetenotent, ou ailleurs, a ceux qui François retournez mais encore feftoient. Mais,pour chofc qu’elles euftent efté cnuoyées amp;nbsp;publiées parmi ledit pays s’é toumoit, d Aquitaine, ie riouy point dire que nul laiftaft, pour ce,à faire fon intention amp;nbsp;voloté: ‘^ encore de l a maist encor feu toumoit il tous les iours au parti de France: amp;nbsp;toufiours conqueroient^’^^^^^^.^ les Frâçois auant;amp; aduint (fi toft q meflire Loys de S.IuIian fet retourné en la Roche- glanfiefiM^o-dc Poufay,amp;. meflire Guillaume des Bourdes en la garnifon de la Haye en Tourainc,amp; pHeßha U Carlouctà Saind-Saluin,qu’ils meirent fus fecrcttementvnecheuauchéedeGens- chaux^cr^eß d armes amp;nbsp;de Compaignons, hardis amp;nbsp;bien montez: amp;nbsp;vindrent efchcller, fur vne ad- cecy de l’an iournee,!aVillc de Chaftelleraut:amp;: euftent prins amp;nbsp;attrapé meflire Louis de Hlt;rcogrt ^jo.ai^mo (quidormoit en fon hofteWe ladite ville, amp;nbsp;qui de ce nullement ne fe donnoit garde) lt;le,felo^i* dje mais il fen fuit en fes draps linges,£lt; tout déchaux,dc maifon en maifon,amp; de iardin en '^^”^^ j*^^quot;**^ ^ iardin,cn moult grand’ doute qu’il ne fuft prins dcfdits François (qui auoientcfchcllé ^ ^^‘ ^'^'^' ladite fortetcflc:en laquelle il eftoit couché:comme dit eft)amp; fit tant qu’il fen vint bouter fous le pont de Chaftelleraut (que fes gens auoient fortifié)amp; là fe fauua il, amp;nbsp;fy tint vn grand temps. Mais les Bretons amp;nbsp;les François furent maiftres de la ville,tout-entie- ^f’‘fflelleratti rement: amp;nbsp;en firent vne belle,grande,amp; bonne garnifon: amp;: en fut Carlouet Capitaine: f'^quot;^f^ amp;nbsp;venoient tous les iours les Bretonsamp; les Fran çois,qui eftoient en ladite ville de Cha-ftclleraut,combattre à ceux dudit pont:amp; là eut faite,par plufieurs iours,maintc grand’ écatmouche, amp;nbsp;mainte appertife d’armes. Le Duc Louis de Bourbon (qui fentoit les

gg W a •

-ocr page 382-

556 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

* Anglois 8^cs Compaignies en fon pais dcBourbonnois,amp; comment Ortigo,Bcr»ii'^ de Wift,amp; Bernard de la Salle, tenoient fon chaftel de Bcllcpci* hc, amp;nbsp;Madame la®' re dedans (prenoiijceft outrage à grand’déplaifance. Si faduifa qu’il mettroitfus''®® cheuauchée de Gens-d’armts,ôc viendroit mettre le fiege par-deuant le chaftel dent leperche, amp;nbsp;liefen partiroitiufques à ce qu’il le r’auroit. Sien parla au Roy de Francs) à dire ^t^qucl leluy^corda légèrement: difant qu’il luy aiderait à faite fon uege,de gens T desfrSs amp;nbsp;demifes. OrfepartitildeParis:£cauoi®aitfonmand«ientàMoulins,cnAuuergn^’ defpés qu’il amp;àSainôt-Pourlain:amp;cutmoultgraiROohondc Gens-d’armes,amp; debonscombii j yfaudroit tans: amp;nbsp;le vint feruiiTe Site de Beauieu,à trois cens Lances:lc Sire de Villars, amp;nbsp;de Rou mettre. cillon,àccntLances:amp; grand’foifon de Barons amp;: Cheualiers d’Anuergne,amp;dei^' reft:dont il eftoit Sire, à caufe de Madame fa fcmme,fille à ce gentil Seigneur,Monl^)' sie^ede Belle- gncurBcraut,ComtcDa^hin.SifcnvintlcdcflùfditDuclogcramp;;cmmefnagerdt'’^^ ^^''‘^ deséurbe ^® ‘quot;^^^^^ ^® Bcllcpcrchc:amp;y fit,par-deuant,vne baftide grande amp;nbsp;grolle,pour fesgt*^' ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui fy tenoient amp;nbsp;rctrayoiét^ couucrt,tous les foirs:amp; tous les iours venoiét écar®®® cher à ceux du fort. Encor auoit ledit Duc de Bourbon fait venir amp;nbsp;charier quatre gf^ engins,dcuant la fortereffe: lefqucls gettoient à l’eftriuée, iour amp;nbsp;nuift, pierres ^m^æ gonneaux: tellement qu’ils dérompirent tous les combles des tours amp;nbsp;des maifonS)* abbattirent la plus grand’ partie des tours. De laquelle chofe la mere du Duc deBo^

fils,qu’il fe voufift celTer de faire tel aflaut(car trop là greuoientlcs engins) mais leD^' de Bourbon(qui bien certainement fauoit qhc cefte pricr^amp; requefte venoit delis'') nemi^(refponditquepointilnecefleroit,nourchofe qu’il en peuft aduenir. OS’®, les Compaignons du fort veirent comment ils eftoient opprelTez, amp;nbsp;que tousles w“^ a dire, multiplioitl’effort desPrançoisfear encores y eftoitvenujt de-rechef,mclfircbo^ , abondant. 5^(;en'e,Marcfchal de Frâce,à tout grand’foifon de gés-d’armcs)fifaduifcrétquils^‘^ ch d' d“oientamp;fignifieroientleurpourctéàmcflireIchâd’Eureux,ScncfchaldcI'^ J fouucrainc'^ qui fe tenoit à la t Soubteraine,à deux petites iournées près d’eux:amp;qui fauoit c^® les Seigneurs de Poiólouamp; de Gafeôgne en celle manière qu’ils partirêt dclalt;^^®® chéedeQ^ercyJeur eurent encóuenancé,furleurfoy,quefilsprenoiét^rtereflest^ France,amp; ils eftoient afficgez)ils feroient confortez. Si eferiuirent tantoft lettres^ les enuoyerent de nuiét, parvn de leurs variets,lt;iùla fortereffedemeftire lehanu^ . reuxdcquel meflire lehan recógnut bien le mefrager,aux enfeignes qu’illuy tü'' ^'.f“ pondit, quand il cuticules lettres, qu’il facquitteroit bien amp;nbsp;volontiers, amp;Iuy*^^^®'!^ pour mieux exploiter,iroit en AngoÂefmejpar-deuers le Prince amp;nbsp;les SeigncurS3lt;l“y cftoient:amp; tellement fy conduiroit,que ceux dcBellepcrche feroient confortez^® liurez de ce peril.Si fe partit ledit meflire Ichan, apres ce qu’il eut recomnuutti^f^ ”. tereffe, amp;nbsp;fa garnifon, à fcs compaignons: amp;nbsp;tant cheuaucha par fes iournées, qu“^ en Angoulefme: là ou il trouua le Prince, le Comte de Cantebruge, le Comte nebro th,meflire Ichan de Montagu,meflire Robert Canolle,meflire Thomas deP^ P meflire Thomas de Phelleton, meflire Guichard d’Angle,le Captai de Buz,amp;pl“ . autres Sileur rcmonftra/bellement amp;nbsp;fagement, comment les Compaignons efloit^^ tri«»gt; iZp^?®^^^^”5 ^ afsiegez au chaftel de Belleperche, par le Duc de Bourbon, par le Comte æ encerefdrlf de tSaind-Pol, amp;nbsp;parles Fgt;nçois. Accsparolles entendirent les S cigneurstres-yoæ cefini-y,durât tiers: amp;rcfpondircnt que vrayement feroientils confortez, comme onkurauoitpf®^ ^eße^ezc^me inis.Dc ceftebefongne furent chargez le Comtede Cantebruge, amp;le Comte dele Semble qu’il y nebroth:amp; fit tantoft vn mandement le Prince à tous fes feaux,que,fes lettres veucs,ei' ^ ^San^^“^-quot;'^ ^'^^''^^^ deuers la ville de Limoges,Dontfaduancercnt Cheualicrs amp;Efcuyers,Co® ta l^haix • pa‘g”‘®'®s amp;nbsp;Gens-d’armes: amp;nbsp;vindrcntlà ou ils auoient eftè mandez. Si furent qui“ ßilßtmtr mi ^^i^^ furent aflemblcz,plus de quinze cens Lances,^ enniron trois mille d’autresg^’ fort hrientmet, S^ fallt exploitèrent par leurs iournées, qu’ils vindrent deuant Belleperche: ouils le nbsp;nbsp;1 amp;-SdU encor gcrent,amp;:fordonnercntàroppofitedesFràçois:quifetcnoicntàleurbaftidc.'quiu 0 nbsp;1 }'^‘*-^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aufsifortc,amp;aufsienuironnee:commevnebonnevillefcroit:amp;nefauoientlesiomh |

stcoiirs aux ^eurs dcs Ànglois ou aller fourrager.Toutesfois on leur amenoit aucuns viures del 0 pferche ^^'^ ctou,quand OU pouuoit. Orfitfauoiradoncmefsire Louis de Sancerrc,Marefch^^^ ■f^eß^it dire, France,l’ordonnance amp;nbsp;l’eftat des Anglois à Paris,au Roy amp;nbsp;aux Cheualiers,qui^ ^ car tels amp;nbsp;’ tenoicnt,amp;fit mettre amp;nbsp;attacher fcedulles au Palais,amp; ailleurs, difant ainfi. Ek»*/ 1 plaquards. VOUS Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers, qui defirez à trouucr les armes, amp;nbsp;qui les demandez,^e I

-ocr page 383-

DE FROISSAR f. * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;557 nbsp;•

^ous ciduilCj amp;dypcwrvcrité, quclc Comte de Cantebruge,amp;le Côm?éde Penne-broth, Se leurs gens, font venus deuant Belleperche, en intention c^e leuer noftre hege: hou noz gens fe font fi longuement tenus, amp;:auons tan^efircins ceüx delaforterefle, qui! faut qu’ils fc rendent tantoft, ou que nous foyons cornbattus par force d’armes. Si Venez celle pa» haftigcmcim (car làtrouucrez vousaucuris grans faits-d armes) Se fâchez que les Anglois gi(cnt»cz diuerfemeJk, Se font bien en lieu amp;nbsp;en parti tel, qu’on nbsp;nbsp;«

leur peut porter grand dômr^‘.A I’cxbortamj amp;nbsp;requefte dudit Marefchal aucuns bos Cheualiers Si Efcuyers du Ifoyaumc de France faduacerent celle part: * amp;nbsp;fa y bien que

le gouuerneur de BloiSjnomméAllart de Tou(lanne,y alla,a tout cinquante Lances:S^

aulfiStleComtedcPorcien,amp;meflîreHucdePorcienfonfrerelt;

Comment les Comtes ele Cantebruge ^ de Penne broth e omette rent la me^e du Cit/ede £ottrbon,atiecij»es lagarn/finde Bedeperehei df comment le Due de Bourbonfifii-fitdelaforterej/e^i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p ; cctxxx.

QVandle Comte de Cantebruge Sc le; Comte de Penîiebroth eurent efté deuant les ^François,6êaufii deuant BelleperGhe,le termede quinze iours,S^ilsveirent que point niffoient de leur baftide,pour eux venir eombattre,ils eurent confeil Sz aduis denuoyervn Heraut deuers eux, pour fau oit quelle chofeils vouloient faire. Si en fut Chandos,le Heraut,chargé: amp;nbsp;luy fut dit quelle chofe il leur diroit. Si y vint,amp; leur dit arnfi.Mesmaiftres amp;nbsp;Seigneurs m’enuoyent deuers vous,amp; vous font affauoir par moy, quils font tous émerueillez de ce que vous les auez eus,iale terme de quinze iours,de-uantvous,ôzfin’eftes pointilfus de vofire fort pour eux combattre. Sivousnfandent que,fi vous voulez vous traire hors,8z ven^’ deuers eux^s vous lailferont prendre amp;nbsp;ad-dfer piece de terre, pourvous»combattreàeux:fienaitlaviét:ôire celuy, à qui Dieu la donnera. A celle parolle refpondit le Duc de Bourbon, 6z dit ainfi. Chandos, vous di-’^^z à voz maiftres, que ic ne me combattray mie à leur volonté amp;nbsp;ordonnance: Sc bien % vrayenlcnt qu’ils font là:mais point ne me partiray d’icy, amp;: fi ne déferay mon fiege, ^^ntquefaye reconquis le challcldcBelleperehc. Monfeigneur (dit le Heraut) icleur ^Iwy bien volontiers. Lors fe partit le Heraut Chandos,amp; fen retourna vers fes mai-ftrcs,amp;leut^it celle refponfe:laquelle ne leur fut pas plaifante. Si fe meirent en confeil: amp;',aprcsle Confeil,ils dirent à Chan^os autres parolles: lefquclles ils vouloient qu’il ra-porraftauxîrançois:fi-commeilfit:amp;leurditde-rechcf,quandilfHtreuenu.Seigncurs wes maiftres St mes Seigneurs vous mandent par moy puisque combattre ne voulez, nclapartic prendre qu’ils vous ont faite, que dedans trois iours. Sire Duc de Bourbon, 2^ heure de tierce,ou de mid y, vous verrez voftre Dam e de mere mettre à chenal,Sz emmener. Si aduifez fur ce, amp;nbsp;îarêcouez, fevôuspouucz. De* Madame de mere (ditle Duc de Bourbon) me déplailt moult, fe ic la voy emmener: Sz la r’autons quand nous ^^^^^ ^^., pourrons.Mais,pource que vous nous auez cy mis des parties,vous direz encores à voz maiftres, que, fils fc veulent mettre fur les champs iufques à cinquante, nous nous y mettrons auffi: 6z en ait, qui en pourra auoir. Monfeigneur (dit le Heraut) ie le leur di-ray volontiers, tout ainfi que vous me le dites. A ces mots partit Chandos d’eux, Sz fenvintarriere deuers le Comte de Cantebruge, Sz le Comte de Pcnnebroth,Sz les au* très: à qui il fit la relation de la partie:que le Duc de Bourbo Jgt;lcur maiidoit: m ais ils ne eurentpas confeild’y entendre* Sifordonnerent,pour eux partir delà, Sz emmener la Dame, 6z ceux du fort: qui cftoient moult trauaillez des engins del’oft. Q^andeevint amour, que mis amp;nbsp;ordonné y auoient, ils firent fonncr au matin leurs trompettes* Si t ^^ chaux farmerent amp;nbsp;appareillèrent toutes gens, Sz fc trahirent fur les champs,tous cnUrro^de ^fftßf^i a-bataille, a pié ôz à chenal, ^^nfi que pour combattre, bannières amp;c pennons deuant eux. lt;^'‘quot; ^^^’ ^ ^^ t En ceJuy eftat (ou ils cftoient tous ordonnez ôz appareilleZ3ainfi que ie vous recorde) ^^jç^ç j^^p' par grand réneil faifoient corner ôz fonner leurs trompettes ôz meneftriers moult hau- ßj.^ ichan de mment :Sz à heure de tierce firent vider ôz partir ceux duchaftel de Belle-perche, ôz Môtagu ne-Ma-dame de Bourbon,ôz la firent monter fur vnpallefroy, bien ordonné pour elle, ôz neu du cote fesDainesôzDamoifclles auecques elle. * Si fe partirent les Anglois Ôz leurs routes,* de. Salibem, heure de midy: ôz adrecerent ladite Dame meffire Euftaee d’Auberthicourt ôz mefsire f,”^^ Salbcri IcbandEureux: ÔZ fe trahirent en celuy eftat en laPrincipauté:ôz demoura ladite Da- **^°”^f'*/”^* meprifonniere,ynecfpacc de temps, aufdites Compaigmes,) en la Roche vancloîre, ^lacttuxdît cnLimofin.Maisoncquesncpleutbicnfaprinfeau Prince: ôzdifoit, quand on en par- en la Roche Joit,que,fi autres gens que les Compaignies iculfcnt fait,il la leur eutfait remettre deVvac^Tc,

-ocr page 384-

De l’affemblee des iju^trefreres de Franee^de leurs préparatifs deguerre, de laVdi^^’'^^^^ de la mere^du Due de Bourboti^çf de l'aecerd d'enitte les Boys de Fravee çf de Nlt;gt;K^’^’^^‘ CHAPITRB CCLXXXI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

rément.

Préparatifs Je^uerre par les François,

En ce temps fe partit le Duc d’Aniou de la ville de Toulouzc:amp; chcuaucha ei’ arroy,parmi le Royaume de FranSfc:amp; exploita tantpar fes iournées, qu’il vintfquot; bonne ville de Pari^: amp;làiltrouualcRoy fon frere, amp;nbsp;les Ducs de Berry amp;i^^^°''^, gongnCjfes autres frcrcs:qui Ic rcceurent ioyeufement: amp;nbsp;eurent les quatreftercs p^ dant le terme qu’ils fe tindrent à Paris, plufieurs confeils amp;nbsp;confultations cnferobl^,quot;^ l’cftat des befongnesdu Royaume, pour fauoir comme ils guerroycroient tiendroient, fur l’Efté aduenir. Si fut adonepropofé amp;nbsp;ordoné qu’on feroit deux g*® fes armées amp;nbsp;cheuauchées en Aquitaine: desquelles le Duc d’Aniou amp;nbsp;fa route gou^^ neroient l’vnc, amp;nbsp;entreroient en Guienne, par-deuers la Riollc amp;nbsp;Bergerath: fle Berry conduiroit l’autre,au lez deuers Limoges, en Quercy: amp;nbsp;fe deuoienteesd^ armées trouuer deuant la tille d Angoulcfme, amp;nbsp;là dedans affieger le Prince. Encof fut adonquespropofé amp;aduifé,par grand’délibération de confcil,qu’onreinandegt;'‘’ Meflire Bertrand du Guefclin,cc vaillant Cheualier (qui fi vaillamment amp;^oyaoJô* feftoit combattu pour la couronne de France, amp;nbsp;qu’il feroit prié qu’il voufint ^^ ^ Co®neffable de France. Quand le Roy Charles amp;nbsp;fes freres enfemblcmcnt, amp;^i“ •leur confeil,curcnt tout ordonné amp;nbsp;getté leur propos(ainfilt;ju’ils vouloient quific / amp;nbsp;qu’ils fe furent ébatus vn grand temps enfemble,lcDuc d’Aniou,fur l’entrée du woi^ de tMay,print congé d’eux touSjpour retourner le premier es païs de fonGouuerne^ . ment: pourtant qu’il auoit à faire le plus lointain chemin. Si fut conuoyé des Barons l Çhcualiers de France: pource qu’il en cftoit moult fort aimé. Si chcuaucha tantJe Duc par fes iournées,amp; fi bien exploita qu'il vint à Monpeflicr : amp;nbsp;là feiourna plus d v moys:amp;puisreuintàToulouzc. Sifepourueuttantoft de Gens-d’armes,par toutou^ Icspouuoitauoir :amp; ià en auoit il grand’foifon: qui fe tenoient furies champs, amp;nbsp;foient frontière aux Anglois,en Rouergue amp;nbsp;en Ç^crcy.Car lepetit Mechin, Nau o^ k de Pans,Perrot de Sauoye,lc Bourg camus, Anthoinc le N egre,Lamit,laques de Btay 1 amp;nbsp;grand’ foifon de leurs routes, feftoient tenus toute la faifon en Cahors: ^®“°*^ ®

-ocr page 385-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^yp •

honni amp;nbsp;appouri tourte pays. D’autre part le Duc de Berry f en vint à Bourges en Berry, amp;nbsp;fit vu trefgrand mandement de Cheualiersiamp;d’Efcuyers dlt;^France amp;nbsp;de Bour-gongne: amp;nbsp;auflî le Duc de Bourbô fe retrahit en fon pays*amp;: fit fa femofe, pour efire en cefte cheuauchée: amp;nbsp;aflfembla grand’ foifon de Cheualiers amp;nbsp;d’Efeuyers de la Comté *^^^^^ de Foreft amp;nbsp;de 0burbc^noisJLe Comte Pierre d’Alençon, * fon frerc,f^ourueut d’au- nbsp;nbsp;nbsp;”° '’^*''

trepartjbienamp;efforcément.Bnceftefaifon ® oit reuenu dupais dePrucemeifire Guy * de Bjois:quilà auoit efté faU^heualier noumllement: amp;nbsp;auoit leué banniere en vne é-carmouche, quifut faite fur les ennemis de Dieu. Auffi toft que ce gentil Cheualier fut retourne en Haynaut, amp;ilouit nouuelles de cefte cheuauchée, qui fefaifoit3amp;deuoit faire,defies coufins de France,enlaDuché d’y\quitaine,ilfie pourueut fi bicnamp; fi grofle-mcm, que pour y aller: amp;nbsp;fie partit de Haynaut, à tout fionatroy: Sefen vint à Paris, fie prefenter au Roy; qui le veit moult volontiers, amp;nbsp;luy ordonna d’aller, auecqucs le Duc. deBerry,à cefte cheuauchée, à vne charge de Gens-d’ai^es, Cheualiers, êc Eficuyers. Si fie partit mclfire Guy deBlois,delacitéde Paris.amp;cheuaucha vers Orleans, pour al-lerenBerry. Tout en telle manière que le Roy de France auoit ordonné fies armées amp;nbsp;Frf/ja^dtifs (tu fies cheüauchees,ordóna le Roy d’Angleterre deux armées amp;nbsp;cheuauchées: amp;nbsp;fut dit amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^■^’^ ^'^

arrefté,queleDuc de Lanclaftre feniroir,à quatre cens Hommes-d’armes amp;c autant de Archers,en la Duché d’Aquitaine, pour conforter fies freres :car on fiuppofioit bien que en ce pays là fie tireroient les plus fortes guerres, pour la fiaifion. Auecques ce le Roy d Angleterre amp;nbsp;fon Conlei^ettercntleulsaduis, qu’ils feroient vne armée de Gens-darmes amp;nbsp;d’Archers,pour enuoyer en Picardie: delaq^llc armée ficroit Chefîneflire ^^obcrtCanolle: qui bien fie fiauoit cmbcfimlgner de gouuerner amp;nbsp;de mener Gens-d’ar-mes amp;ioutes;car il l’auoit appris dt gens allez experts amp;nbsp;de grand temps. Mclfire Roberta la prière amp;requefte du Roy dAngleterrc amp;nbsp;de fion Confieil, defeendit ioyeufie-ment, amp;entreprint de faire ccdit voyage, amp;nbsp;de venir à Calais, amp;nbsp;paffer parmi tout le Royaume deFrance, amp;nbsp;de combattre les François, fils fe vouloicnt mettre au-deuant, fur les champs: amp;nbsp;de ce fe tenoit pour tout affeuré. Sifepourueutfibien quemerueil-

amp; auflî tous ceux qui auecques luy cftoient, amp;nbsp;deuoient aller en ce voyage. En ce temps fut deîurée de prifon la mere au Duc de Bourbon, en échange, pour meffire Si- ^^ mondcBurle Cheualier du Prince d« Galles: amp;nbsp;aida grandement à faire les traitez, amp;: ^’**’ quot;”’ les pourchas de fia deliurancc, mclfire Euftacc dAuberthicourt. Dequoy le Duc de Bourbonamp;laKoynede Franceluyfeeurentbongré. Toute cellefiaifionauoient efté gtans traitez amp;nbsp;grans parlcmens entre le Roy de Man ce amp;nbsp;le Roy deNauarre(quifie tc-^Joit a Cherbourg) amp;nbsp;tant fembefiongnerêt les parties dcl’vn Roy ^ de l’autre,que l’on remonftraau Roy de France, qu’il n’auoit que faire de tenir guerre àfon ferourge le Koy deNauarre, St qu’il auoit pour le prefient, alfez grande guerre aux Anglois, amp;nbsp;aufi-fi qui! valoir beaucoup mieux qu’il laiffaft aucune chofie aller du fien,que plus grans maux enfourdiffent: car,fi le Roy de Nauarrc vouloir confientir à arriuer les Ânglois en fts forterefles du clos de Conftantin, il grcueroit trop le pays de Normandie, laquelle ^^^ ^^ ^^^^^^ chofe faifioit bien à confiderer,amp; à redouter. Tant fut le Roy de France induit amp;prefte, entre les 2{^^^s 4^ 11 l’accorda à la paix amp;nbsp;vint à la ville d e R ouen:amp; là furent tous les traitez remis auat, ^e France c^ amp;confermcz:amp;allerent,deuersleRoy de Nauarrc, l’Areheuftque de Rouen,le Corn- ^«-NdHdrre. te d Alençon,le Comte de Sallebruche,mefisire Guillaume desDotmâs,amp; meffire Robert dcLorris. Si le trouuerent à Vernon. Là y eut grans difiners, amp;nbsp;beaux amp;nbsp;grans fc-uins: amp;nbsp;puis amenèrent les defluf-nommez ledit Roy de Nauarre à Rouen, deuers le Roy de France. Là furent derechef toutes les alliances amp;nbsp;confederations faites amp;nbsp;ft- • teeseficriptesamp;feellées:amp; iïftfemblequeleRoy de Nauarre par paix faifiant,deuoit re- • foncer à tous t procès amp;nbsp;promeffes d’amour qui eftoiét entre luy amp;nbsp;le Roy d’Angle-1 ^ ^^/ ^‘'^gt; tene: amp;, luy rcuenu t en N auarre, il deuoit faire défier le roy d’Angleterre,amp;,pour plus ?*'°^Î grande feuretéd amour tenir amp;nbsp;nourrir entre luy amp;nbsp;le Roy de France, fi luy deuoitlaifi- àvemem fer Charles amp;nbsp;Pierre, fies enfans. Sur tel eftat fie partirent de Rouen,amp; vindrent en la ci^ ce refle Je te de Paris:amp; là eut derechef grand’ fefté amp;nbsp;fiolennité.Quand ils eurent aflez ioué amp;: fe- daufe eH aJiim «oye enfcmblc, congé fut prins: amp;nbsp;fie partit le Roy de N auarre moult amiablement du A’ß^o lesAbr. Roy deFrance;amp;laina fies deux enfans auecques leuroncle: amp;puis print le chemin de ^gt;*tr^^»tnt elle Montpellier: amp;: retourna, par là, en la Comté de Foix, amp;nbsp;puis en fion pays de Nauarre. ƒ ’'^ impdr-Or retournons nous aux befongnes d’ Aquitaine.

-ocr page 386-

PREMIER V0LVME

CorfifKe»t ^e/sirc Bertrand da G/te/cItnfe partit d’E^aigne; ^ße» ^nt dr eit à Tenleazt: eu le Duc d’i^^iou le recent icyeuJemeMt ; ^ des forterej/es, tpuils prindrent enßtr»- nbsp;nbsp;i

ble^ßirlesf^nglofs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccixxxii.

VOus dcue2^auoir (fi-comme cy-defli^ eft dit) comn^nt le J^uc d’Aniou auoitd en France, furl’eftatque, luy reuenu nbsp;nbsp;Languedoc™! deuoit entrer à toute force,

en Guienne: car il ne pouuoit nullement mmer le Prince^ les Anglois:ny ne fit onC' ques.Aufli auantfon departement,pour la promotion de luy,le Roy de France enuoyi j lettres amp;nbsp;gratis meflagers en Cafrille, deuers le Roy Henry: à ce qu’il voufift fenuoyer en France meflire Bertrand du Guefclin:fi luy en fauroit bon gré. Auffi trefamiabUn’^' le Roy amp;C le Duc d’Aniou eff efcriuirent audit Bertrand. Si exploitèrent fi bien lesæc ' fagers qui y furent enuoyez, qu’ils trouucrent en la cité de Léon en Efpaigne ledit Roy Henry, amp;nbsp;meflire Bertrand. S^firent leur mciragc,fur le mandement amp;nbsp;ordonnance 0 Roy de France. Le Roy d’Efpaigne n’euft iamais retenu ledit meflire Bertrand nyÇ^

■ fefuftiamais cxcufé.Tâtoftfordônaledit meflireBertrad duGucfclin,aupluftoftc[ii*‘ | pcut:amp;print congé du Roy Henry, amp;nbsp;partit à tous fies gcns:amp; exploita tantpar fesio^ ^mueedeBer nées,qu’il vint àToulouze:ou le Duc eftoit qui ia auoit afséblé grâd’ foifon de Gés d^ trand du Guej ^^^^^^ Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers: amp;nbsp;n’attendoit autre chofe, fors que meflireBertrandfi“ zj'^apres’ßn Venu: fiqu’à la venue dudit meflire Bertrand, le Duc d’Aniou amp;nbsp;tous les autresfcan dernier veya- Ço*’ furent grandement réiouys: amp;nbsp;ordonnèrent pour pat^ir dc Toulouze,amp; entreiß” ^e d'jEfpui^ne. la tcrrc*du Prince. En ce temg^ eftoit venu à Hautonnc le Duc de Lanclaftre, à quat^ ■fies trois mots cens Hommes-d armes amp;nbsp;autant d’Archcr5^ amp;nbsp;faifoiêt charger leurs nefsamp;deursvaJ^ fituansfintde féaux de toutes pourueâces;amp; auoiêtintétion de ftiigKrvcrsBordeaux:maisquils^''. la chaux fins g^j-^^ vét. Aucc ledit Duc,amp; en fa charge,eftoict le lire de Ros,meflire Michel delà P®quot; lejmcflire Robert le Roux, meflire lehan de S. Lo,amp; meflire Guillaume de Beau ch'?

ipar/at. yYfteztoftapresfepartitleDucd’Aniou,delacité deToulouze, entrefgrandattoy, bien ordonné.Là eftoit leCóte d’Armignac,lc Sire d’Albrcth:lc Cote dePengoucO’^ ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cote de Commingcs,le Vicomte de Carmaing, le Comte de rifle, le Vi^ótedetEf“

[ilyauoit ity niquel,leVicôtcdeNarbône,leVicôte de Talat, le Sire delà Barde, le Sire de Pioc*^ de Brunkiel, net,meflire Bertrand Tande,le Sencfchal dcToi#ouze,lcSenefchalde Carcalfonn^/ mais il en a nbsp;nbsp;Senefchal de Beaucairc,amp; plufieurs autres:amp; eftoient deux mille Lances,Cheuah^-^

par-auat touß^ Efcuyers,amp; fix mille * Brigans à pié,à laces amp;nbsp;à pauois,amp; de toutes fes gés eftoitt Ço” Xdc'Bru'’^' ’'^^^^^^^ ^ Gouuerneur mefsireBerffand du Guefelin. Si prindrent le chemindA^ quel*^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nois:amp; trouuerent^ncorcs fur les champs,plus de mille combattans des routes desc®

fe eßreeeßmei. paignies(qui les auoient attendus toute la faifon,cn Quercy: amp;nbsp;cheuaucherentdeu ^. ‘^^nnot.12^. Agcn.Lapremicre forterefle ouilsvindrcnt,cefut dcuant fMoyfac. Repays cß®*i ■fzachaux dit effrayé de la venue du Duc d’Aniou,pour le grand nombre de gens qu’il naenoiu?’“ Capitaine, fremifloienttous deuantluy:amp;n’auoientles villes,ncles chafteaux,nulles voient®^ Î ƒ ^‘d‘*ß^‘’^ eux tenir.Quand ils furent venus deuant Moyfac,ceux de dedans fe rendirent tant® b

^ ^^ tournèrent François.Puis allèrent outre,deuers la cité d’Agen: qui fc tourna au *» r/JafX IX ^ ^^ rendit Françoife.En-âpres vindrent deuers Thounins fur Garonne:amp; cheuauc ® Mais Sala dit tent lcs François à leur ^fe,pourfuyuant la riuicrc,pour trouuer plus gras pays: 5cvin Moufach,egt; drent au Port-Sainde-Marie (qui fc tourna tantoft François )amp; par toutme^®*® la chaux les François Gens-d’armes amp;faifoicnt Garnifons:amp;vindrent deuant la villc dc i Moutfacq. nins:laquelle tantoft fe rendit, ville amp;nbsp;chaftcl. Si y eftablirent vn Capitaine, amp;nbsp;vm * J. • L«nce?,pour les garder. En apres ils prindrent le chemin de Montpenfier ôcdAgu emT^^'^^ lon,ardant amp;nbsp;exilant tout lepays . Quand ils furcntvcnu»à t Montpenfier (fl“*“ƒ■ mettoictMót- bonne villc3amp;fortchaftel)ceuxdu dedans furent fi effrayez du DucdAniou,qum peflicr par rendirent au Roy de France. * Puis vindrent ces François deuant le fort chaftcl d tout, mais le guillon: là OU ils furent quatre iours feulement: amp;nbsp;alors fc rendirent ceux du dedans ^^ 1 chap.precedent ^^c d’A iiiou, n’eftans pastels que mefsire Gautier de Manny, quand il le garda co I *” j trcleDucIehan de Normâdie,qui depuis fut Roy de France. Aufsi ceux deBergera | ejmptids fm.g£u.n3oultémcrucillc2'Commcilsfcftoientfitoftrcndus.AceioureftoientCapit redioKquot;* ^'’'^ t^^s de Bergerath le Captai de Buz amp;nbsp;mefsire Thomas de Felleton,à cent Lances an ,Annota.ï26. glois,amp;deGafeons, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

Cowment le Duc de Berry entra en Lymeßn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cclxxxhi.

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tout en

-ocr page 387-

DE FROISSART.

T Out en telle manière corne le Duc d’Aniou amp;nbsp;fes gens eftoient entrez e%la terre du Prince,par-deuersTc Toulouzain Se lAgenoiSjaind cheuaucherent IcDuc de Berry

amp;fa routes en Limofin,* à bien douze cens Laces Se trois mil Brigafs^conquerans vil- ★yCnnot.M'ji, lesamp;chafteauXjSr ardâs amp;nbsp;exilans le pars. Aücc le Duc de ficrry eftoiécle Duc de Bour

bon,* le Comte^’Alençon, meffire Guy de Blois, meflire Robert d Alençon, Comte ’^^nn. la^s (iuPerche,meirirc IchA d’Âiinignac,mefïîrc^ugues Dauphin,mefiire ]^han deVille-fflur,le Sire deBeauieuJe Sir^e Villars le SÆ de Senac, mefsire Geoffroy de Monta- • gUjOielTireLoys de Malcual,meffire Raimon aeMarnci!,mcfsirc lehan de Boulongne, mefsire Godeffroy fon oncle,le Vicôte d’Vzes,lc Sire de Sulli,lc Sire de Talc-ton, le Sire deConfant,le SireDappccherc,le SircDacon,mefsireIchan Darnenue, Ymbaut de Pefchin,amp;plufieursautresbons Barons,Cheualiers,amp;r Efeuvers.Si entrèrent cesGens-darmes en Limofin: amp;nbsp;y firent moult de defarroys: amp;nbsp;puis 1 en vindrent mettre le fiege deuantla cité de Limoges. Par-dedans auoit aucuns Anglois en garnifon: que mefsire HucdcCaurclléefqui eftoit Senefchal du païs)y auoit ordonnez amp;nbsp;eftablisimais il n’en t^h '^quot;»'i’ ‘‘^} efloitpas maiftre:ains la tenoit amp;nbsp;gouuernoit t l’Ëucfque de la ville:auquel le Prince de L maiftre du Gallesauoitgrand’fiance;pourtant qu’il eftoit fon compere.LePrince de Gallcs(qui fe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”^‘^‘‘ ^^

tenoit enlaville d’Angoulefmc (fut informé de ces deux groffes cheuauchées, tant du ^^’’J^^ ‘'”g^ Duc d’Aniou, comme leDucdcBerry : amp;nbsp;comment ils eftoient entrez, à grand effort, ^ z27afß‘ en fa terre,par deux lieux :amp;fut encores aufsi dit au Prince,à ce qu’on pouuoit venir amp;nbsp;i- reKofirecerre-inaginerjqu’ilstiroiétàvenirdeucrsAngoulefme,^: del’afsieger auec madame la Prin- éhon. ceffciamp;quc fur ce il euft aduis.Lc Prince (qui fut vn moult vaillant hôme,amp; moult ima-§mant,ôi: conforté en foy-mefme) refpoi^itqueiafes^ncmis ne le trouueroient enfermé, n'en ville n’enchaftel:amp; qu’il voided ifsir aux champs contre eux. Simeirtatoft clercs amp;nbsp;Clicualiers en œuurc (?cTlt;^re lettres. Se d’enuoyer par tous fes loyaux amis Sr fubicts,enPoi(ftou,en Xainôt:onge,à la Rochelle,en Rouergue,cn Qpprey en Gorre,en Bigorre,amp; en Agenois: amp;nbsp;leur mandoit expreffémét que chacun fappreftaft, pour ve

nir (aupluftoft qu’ils pourroicnt,amp; à tout le plus de gens qu'ils auroicnt)deucrs luy, en Prep^ratift Ji^ laviUe de Congnac. Là eftoit fon mandement afsiszSi fe partit tantoft d’Angoulefmc, prince de cal^ pouryallerguecques madame la Princefre,amp;:Richard,leurieunc fils. Mais,pendât que let paurfedef-ce mandement fcfaifoit:amp;que toutes gens fappareilloient,lcs François cheuauchoiét

toufioursallant,Si gaftoicnt ôr cxiloftntlcpays: amp;nbsp;fen vindrent deuers Linde, vnebo- ^fj^epraai ne-villc,fcautfurla riuiere deDordonne,àvnelieuedeßergerath:S:eneftoitCapital- ^^ nevnmoultvaillâtCheualicr de Gafeôgne: qui fappcloit mefsireThonios deBatefo!, amp;auoitladitevilledeLindecngardc.Orvindr^parlàdeuâtleDuc d’Aniou, le Com

te d Armignac, le firc d’Albreth,lc Comte dcPerigourd,le Vicôte^e Carmaing,Sc tous i«« ville de Lia les autres Barôsamp; Chcualicrs de leurs routes.Si meiret tantoft le fiege deuât,par grand’ de/ürnordim-ordónance.amp;dirct qu’ils ne fen partiroiétjtât qu’ils l’auroiét.La ville eftoit bónc,forte, ”ƒ

amp; bic pourueue de tous biés,amp; d’artillerie.Car MÓfeigneur 1e Captai de Buz Sc mefsire -^^‘^^ nbsp;nbsp;”quot;

Thomas de Fellcton y auoiét efté depuis quinze ioursamp; l’auoient refrefchie:amp; leur entente eftoit,que trop bien eftoict ceux de la Linde taillez d’eux tenir(fils vouloiét) par-mile cófort,qu ils pouuoient auoir haftiuemct)f il leur en eftoit befoing(de Bergerath, Mais les hommes de la ville eftoient fi enclins à eux tourner François„que merueille e- ^ ftoit:amp; entédirent aux traitez amp;nbsp;promcffes,que le Duc d’A lÂou leur faifoit faire par fes gcns;amp;tant fut preffé ledit capitaine,meffircThonius,qu’il f y accorda auffuparmi vne some d’argct(qu’il deuoit auoir) amp;nbsp;grâd profit to” les ans,du Duc d’Aniou.•amp;,fur ce,pro-mettoit d’eftre bon François.Si fut le tout ordoné tellement que,fur vne matinée,!! deuoit mettre les Frâçois en la villc.Cc marché amp;nbsp;ce traité furent fceus,en la vilft: defter- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

gerath,lefoir,dôt il dcuolt ce faire le lendemain,amp; la place liurcr. Adonc eftoit là veni» le Côte de Câtcbrugc,à deux cés Lâces:qui fut prefent au rapport qu’ô fit.De ces nouvelles furet mofeigneur le Captai amp;nbsp;meffire Thomas de Fellctô trop émcrueillez,disäs quilsferoicntauliurerdelavillc.Si fepartirentde Bergerath apres minuiót:amp; cheuaucherent deuers la ville de Linde:amp; vindrét là,au poinét du iour: amp;: firêt ouurir vne py-te.amp;cheuaucherent outrc:fans point attcndrc,iufques à vne autre porte, par ou Icfdits François deuoient entrer: qui eftoient ià tous prefts amp;nbsp;appareillez, amp;nbsp;entroient, amp;nbsp;les mettoit ledit meffire Thonius dedans. Dont fetiraauant le Captai de Buz,refpécau poing: amp;defcendit àpié,afîez près de la porte .•amp; auffi firent tous les autres: amp;nbsp;dit en approchant toufiours, Meffire Thonius, mauuais traiftre,tu y mourras tout pre-

-ocr page 388-

36z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

zeCa^itameJe mieremét^ iamais ne feras trahifon,après cefte cy. A ces mots il laça fon efpécAnlf’ linde, hurant g^ }^ |yy bouta fi roidement,qu’il la luy embattit au corps,amp; la Ä faillir plus d’vnpipf ft place aux p^m^g Îcz:5d’abbytit en la place tout mort. Les François(qui apperceurent Mones' par^le^Captal ^^ P^P^^^ ^ ’^^ bannière,amp; rneffire Thomas de Felleton amp;nbsp;fa banniere,amp;: commentus^ f sn^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noient failli àlcur entente)reculcrent tantoft,amp; tournèrent le^os. Ainfi demourah i

teville Angle^he: amp;nbsp;fut adoncques en mand peril amp;d Ager dè’c ft re courueamp;aric^y

Com/net treues furent données entre les .yjnglots (^ les Efcoçois: ^ comment mefire Rollft^^' J nolle ardit ^courut,(^ exila tout le pays de Pteardte^cß celuj de Berman dots.

CHAPITRE CCLXXXIIII.

Treues Je neuf ans entre les Anglais Qr’

AInçois quemeffire Robert Canollc amp;nbsp;fes gés partiffent d’Angleterre,il y cutgf*

confeil entre les Anglois amp;nbsp;les Efcoçois:amp;: furent fi fagement demenées les pâ^ Ies,amp; par fi bonnes amp;nbsp;fi vaillans gens ( qui refiongnoient 1 endommage de i’vn amp;nbsp;d«^^ tre Royaume)qu’vnestréuesfjjjét prinfes cmrel’vn Roy amp;nbsp;fautrejeurspaysJeurS-quot;^’ ! amp;nbsp;tous leurs adhcrans,à durer neuf ans:amp; iepouuoiét les Efcoçois armer,amp; aller cô®^ les autres foudoyers les gages prenâs,de tel cofté (jftHrs^oudroient,ou Anglois,ouFf^ çois:dont il aduint que meflîre Robert,amp; fa routc,cn eut bien cent Lances. Quâdlc® meffire Robert amp;nbsp;tous les gens,qui auec luy deuoicnt allers efire,furent appareillez venus à Douurcs,amp;: ils furent palfez outre à Calais,luy-mefmc pafla tout derrière,amp;^ riuaau haute de Calais:amp;puis iffîtàterre: ouilfutrcccu, àgrandioye duCapiw^^l

meffire Nicole de Stambourne,amp; de tous les copaignons.Quand ils fe fuiÿnf Defente Je chis fept ioi!rs:amp; ils eurent getté leur aduis fur quelle part ils iroient, amp;nbsp;quel chewla ^LertCanoUe tiendroient,fi ordônerentleurcharroy ôcleurpoiÂueance,amp;ilfirentparvnnratW)^ a Calais. meirent furies champs, moult ordonnément. Si eftoient enuiron quinze cens Lane ^il aJieußeit ^ quatre mille Archers, t parmi les Galois. Auecqucs ledit m effire Robert eftoient »fj amp;nbsp;quatre fus d’Angleterre,par l’ordonnance diFRoy,meffire Thomas dcGrantfon,mellircAJai^ miïïc,f4ns Ji- deBoucquefelle,m^reGillebcrt Giffar,le Sirede Saluatier,meffire IchandeS®^ requelles^ens^. fier3meffirc Guillaume dcMeruille,mefsire Geoffroy Ourfelle, amp;pluficurs autres0»^ mais ne* aiios y^j^jps amp;; Efeuyers apperts amp;nbsp;vaillans Hommes-d’armes:quivindrent,ce premier aïre e7 en^^ ^^^^ P^^^ *^^ Ficnncs.Mcfsirc Moreau de Fienes (qui pour le temps cftoit Connedquot; ^ue la chaux ‘^^ France)fe tenoit en fon chaftel3amp; grand foifon de bons compaignons auecquesW’ Jie Anglois Chcualicrs amp;nbsp;Efcuyers:qui furet tous pourueus amp;nbsp;aduifez des Anglois rccueiHirjLd^ four Galois. demain(quandilsles vindrentvcoir,amp;: qu’ilsfe meirent en ordonnance pourlcsaU^

-ocr page 389-

DE FROISSART^


3^^

GeoffroyOiirfcllefquicftoicntMarcfchauxderöft)nefe peurcttenir qu^snallaflènt * veoirceux d’Arras deplus pres,Si fe departirét de leut groffe bataille enuiron deux cés Lances,amp; bien enuiró quatre cens Archcrs:amp; fanallcrct es fauxbo^rgs d’Arras, amp;nbsp;vin-^rentiufques aux barrières: qu’ils trouucrent bien pouru Ais d’Arbaleftiers amp;nbsp;de bónes Gens-d arnies* Adonc ïftoit dedas la ville meflire Charles de PoióticrSjdelez Madame d Art ois: mais ifnc fit «ui feq^lant d’iflir hoK,ne de combattre les An^ois^Quand les Anglois curent fait leur courjLamp; ils fe furet in petit arreftez deuant lcwarricreSjamp; vei nbsp;nbsp;•

rent que nul n’iftroit contreéux,ils fe mcirciw^u retour,deuers leurs compaignons;qui lesattendoient cnvnc groffe bataillc,rangéc amp;nbsp;ordonnée fur les chaps: mais,quand ce vint au partir,ils voulurent donner fouuenance qu’ils auoient là cfté:car ils boutèrent le Leu es fauxbourgs d’Arras, pour attraire hors ceux de la ville, qui nulle volonté n’en a- ^^^ fauxliuri Hoiér. Lequel feu fit grâddômage:car ilarditvn grâdmoiîîifterc de frètes Prefeheurs, j^frat hml-doiftre,amp;tout ce,qui eftoit au dehors de la ville. Apres celle emprcîte,le3 Anglois paf- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„.

fereutoutrc;amp;prindrent le chemin de Bapaumes, arda^t amp;nbsp;exilant tout le pays» Si fi- i,trtcani)lle7 rent tant parleurs iournées,qu’ils vindrent en Vermandois:amp; arriuerent à Roye. Si fut h ville arre:Puis palferent outrc:amp; cheminèrent vers Hem en V ermandoisiLà fefioiét retraits tous ceux du plat-païs,amp; aulfi à Sainól:-Qucntin,amp; à Peronne: amp;nbsp;y auoient tout lelcur.Parquoy les Anglois ne trouuoiét riens: fors les granches pleines de blé:car c’c-^ ftoit aptes t Aouft. Si cheuauchcrent courtoifement, fans eux trop laffer ne trauailler, deux ou trois licuës le iour: amp;,quand ils trouuoient vne gralfc marche,ils y feiournoiét deux ou trois jours: amp;nbsp;enuayoit melfite Robert Canollc courir deuant vne ville, ou vn, ^ ^^°' ‘^Laftel,qui cftoit chef du pais d’cnuiron,amp; parloiét le^arcfchaux aux Capitaincs,fur ^dîütance,en difant ainfi.Combien donnerez vous,en purs deniers, pour ce pays d’icy ^nuironPamp;nousle re{pitcrons^?4^doir,amp;dele courirvilaincmcnt?Làfccôpofoient, Lut certains traitez amp;nbsp;ordonnances, les plats-pays à Monfeigneur Robert Canollc: amp;nbsp;payoiêt vne quantité de Florins. Si cftoient parmi celle copofition refpitez d’ardoir: amp;nbsp;profitelcditmeirireRobcrtCanollcencevoyage,par ceftcordônance,dclafommcôi delà valcurde cent mille frâcs:dont depuis en fut mal de Court,amp; aceufé au Roy d’An-ghtcrrc,ci^ifant qu’il n’auoit point bié fait la befongne: fi-comme ie vous recordcray pJus-auât,cncefte prefente Hiftoirc.La terre du Seigneur de Coucy demoura toute en paixin’oncqucs les Anglois n’y fortifièrent à hommc,ny à femme (qui y fuft, amp;nbsp;qui dit, le fuis àMonfeigneur de Coucy) de la valeur d’vn denier .Tant firent,qu’ils vindret devant la bône-ville amp;nbsp;cité dcNoyó:qui bien eftoitpourucuë amp;nbsp;garnie de Gens-d’armes. j^obert CantlU Sifarreftcrcntlàcrtuiron, amp;nbsp;l'approchèrent dc^oultprcs: amp;nbsp;làaduifcrentfî nulalfaut dcuantNn^efi^ hiirpourroit valoir.Si là trouuerent à leur aduis bien bertrâchcc^ appareillée de def-Lendre fi meftier en cftoit:amp; cftoit meflire Robert logé en l’Abbaye d’Orcâp, amp;nbsp;fes gês la enuiron:amp; vindrent vniour deUânt la cité,rangez amp;nbsp;ordonez par manière de Batail-Ie,pour fauoir fi ceux de la garnifon amp;nbsp;de la Comunauté de la ville iftroicnt point:mais ih n en auoient nulle volôté.Là eut vn Chcualicr d’Efcocc qui fit vne moult grand’ ap- pr^;ii^..g jgt;^^ perttfed’armcs:caril fe partit de fon córoy,fon glaiuc au poing,monté fur fon courfier, chtudUer Eße, Coupage derrière luy, Sz brocha des efperons, tout contre val la montaignc. Si fut tan- dup^rtï A’A» tofideuantla barrierc:amp; appcloit on ledit Chcualier meftirç Ïehan Alfuctonjhardi ho-^çlfWw. ®c amp;nbsp;courageux,amp; bien aduifé amp;arrefté en fes befongnes. Quandilfüt deuantles bamercs de Noyon, il meit pié à terre, ius de fon courfier: amp;nbsp;dit à fon page. Ne te par point d’icy. Puis print fon glaiue en fon poing, amp;nbsp;fen vintiufques es barrières, amp;nbsp;faillit outre, par-dedans les barrières. Là auoit de bons Chcualiers du paysfeompe mefli-relchan de Roye, melfite Lancelot de Lorris, amp;nbsp;bien dix ou douze) qui furenPtous • emcrucillcz qu’il vouloir faire : amp;nbsp;neantmoins ils le recueillirent tref-bien. Là dît IcChcualierEfcoçois. Seignetirs,ie vous vienveoir: cat Vous he deiguericz ilTirhors devez barrières;amp; i’y daigne bien entrer. levucil éprouuermaChcualeriecontre hvoftrc:amp;me conquérez, fi vous pouuez. Apres ces mots, il gettaamp; lança plufieurs grascoups de fon glaiue à cux,amp;à luy des leurs:amp;fut en tel eftat cotre eux,luy tout^ul fureux,écarmouchâtamp;faifant trefgräd’ appertife d’armes,plus d’vne heure: amp;nbsp;fi naura t ^’* ^f^^^ vnChcuaIier,oudcuxdcsleurs:amp;auoitfi grand’plaifanccàluy combattre,qu’ilfentre f“*^* ^* oublioit,amp;leregardoient lesgensde laville,amp; de laportc,amp; dest garites^à gradmer-^^'^JJ”’^^’** ueillc,amp;luy culfehtporté grand dommage, du trait, fils euirentvoulu:nlaisncnny:car ncaux en 14 les Chcualiers François leleut auoient deffendu. Tant fut en celuy eftat,quefon chaux, ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' hh ij • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 390-

PREMIER VOLVME


3lt;^4

Page vint furjon courficr,moult pres des barrières: amp;luy dit tout haut, en fon langage» Monfeigneur, partez vous: il en eft heure: car noz gens feparteift. Le Chcualicr (q“* bien l’entendit l’ap^rcilla: amp;nbsp;lança, depuis, deux ou trois coups: amp;, quand il eut fait,“ print fon glaiue, amp;nbsp;fc relançai l’autre lez des barrières, fans nul dommage: amp;, tout^' mé qu’il eftoit fc getta fur fon courfier, derrière fon Page. Quand il fut fus monté, il aux François, ^dicu Seigneurs, grand morcy. Si brochÂles d^cron?: amp;nbsp;futtantolU fes Compaignons. Laquelle appertifc cmrmes de MoWeigneur lehan AffuctonW moult priféc de toutes gens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*\

Comment ceux de Noyonprindrent les ^ngloù^^ui auoîent bouté le feu au Pont l’Euefaef^^' ment le Pop de France manda mefire Bertrand du Guefltn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cclxxxv.

•fZaCbaHxdit Melun, CT-mieux à men aduis.

MEftire Robert Canollc*^ fes gens, à leur departemêt de la ville de Noyon, ardif^^ la ville du Pôt-l’Euefquc fur la riuierc d’Oife:ouil auoit de grans hoftcls.LcsCh®* ualicrs amp;nbsp;Efcuycrs,qui eftoiêt ^ la cité de Noyon,eurent grand’ déplaifancc decefeU' amp;nbsp;entendirent que meflire Robert amp;nbsp;fa route eftoient partis amp;nbsp;retraits. Sivindrent de la cité de Noyon cnuiron foixantc Lanccs:amp; vindrent encores fi à poind en laviU® du Pont-rEucfque,qu’ils y trouuerent ceux, qui le feu y auoiêt bouté amp;nbsp;des autres auß* ^ui entendoient au pillage.Si furent recueillis de grand’manicrc:carlaplusgiandpîf' tic furent morts amp;nbsp;occis:amp; gaignerent lesFrâçois plus de foixantc chcuaux;amp; l'écouid plufieurs prifonniers,qu’ils vouloiét emmener::amp; encores de beaux hoftels:qui culff^^ cftéars,fils ne fuflent venus àpoind:amp;rcmenerét àNoyoaplus de i j.prifonnierjAn' glois:aufqls on coupa les teftes;Qr cheuaucherêt les Anglois en leur ordónance.amp;ro^* terét à mot,pour venir cnLaónois,amp; pour p^er àleur aifc la riuicrc d’Oife,amp; aulïi ceO* d’Efnc.Si ne forfirent riens en la Côté de Soilfons,{T^^c qu’elle eftoit au Scigneurd^ Coucy. Bien cft vray qu’ils eftoiêt pourfuiuis amp;nbsp;coftoycz d’aucuns Seigneurs deF^cf-tels que le Vicomte de Meaux,le Seigneur de Chauny, Monfeigneur Raoul de Couqi Monfeigneur Guillaume det Mchung,fils au Comte de Tancaruillc, amp;nbsp;de leurs gens-Parquoy les Anglois ne fofoient point dérouter: mais fc tenoient enfemble:5^aulfd'^ François ne feruoicnt point entr’eux:mais fe logeoient tous les foirs dedar^JesfortS'^’ dedans les bonncs-villcs:amp;lcs Anglois fur le pîat-païs:ou ils trouuoicnt affez à viur^j^ vins nouucaux:dont ils faifoient grand’largelfe. Sftheuauchcrêt tant ainfijardant^ lant,amp; rançonnant le pays, qu’ils pafferent la riuicrc de Marne,amp; entrèrent en CMp^' gnc,amp; paflcrentla riuicrc d’Aube,amp; rc^ourneret es marches de Prouins: amp;palfe''^fP“^ plufieurs fois la riuicrc de Seine:amp; tiroient à venir dcuantla cité de Paris.Car on Icuf* uoit dit que le Roy dadFrancc auoit fait là vn grand mandement de Gcns-d’arincs:de‘' quels le Comte de Saind-Pol amp;nbsp;le Sire de Clilfon deuoiét eftre chefs amp;nbsp;Gouucrncursgt; Si les defiroient fort à combattre: amp;,parfemblant,ils monftroient qu’ils ne vouloiét autre chofcqucla bataille: amp;pourcc le Roy de France cferiuit à meflire Bertrand da du pa- Gucfclin(quicftoitcn AquitaineaucclcDucd’Aniou)quc,fcsIcttrcsveucs,ilFcrctit»

Urbain en en Francc:car il le vouloir embefongner autre part.En ce temps rcuint en lacité d Aui* .y€uf^nen. nbsp;nbsp;g^onle PapcVrbain,cinqiémc:quiauoit demouré à Rommc,enuiron quatre ans;5^ te

les Cardinaux Sc la marchejC^f. Mais Ia(^aux ajfeure nefire eemaien auee le fins de l’auteur.

•uint en efpcrancc défaire pgix entre les deux Roys,car la guerre eftoit rcnouucllce^q“* f il J auett lej tropluy déplaifoit. Dclarcuenue dudit Pape furent t ceux d’Auignon, amp;nbsp;de la marche d’enuiron,tous réiouis:car ils penfoient bien à en valoir mieux. Or parlerons du Po®*'* de Galles comme ilperféuera.

Contmeift le Prince de Galles ajfembla fessent à Congnac,oufi trouua le Duc de Lanclaßrii

VOus auez cy-deflùs ouy recorder comment le Prince de Galles auoit fait fon man' dement à Congnac,fur l’intêtion d’aller amp;nbsp;de cheuaucher contre le Duc d Aniou. qui4uy gaftoit amp;nbsp;ardoit fon pays.Si faduiferent de venir à fon mandement au pluftolt qu’ils peurent)lcs Barons,Cheualiers,amp; Efeuyers de Poi61ou,dc Xain(ftógc,amp; delà terre qui fc tcnoit du Prince: amp;nbsp;fc partit Ic Comte de Pennebroth, de fa garnifon^ tout cent Lances: amp;nbsp;fen vint deuers le Prince. En ce temps arriua le Duc de Lanclaftrc,amp;fes gens,à Bordeaux: dont le pays fut fort réiouy. Si n’y firent pas grand feiourrmais fen partirent (car ils entendirent que ic Prince vouloit aller contre fes

-ocr page 391-

DE FROISSART.


3^^


cnnetnis)amp; rcncôtrerent,à vne iournéè de Congnac,le Comte de Pennebroth: qui ti- • roit celle part.Sife fit grand’cognoiflance,quand ils fe trouuercnt;amp; cheufLicherêt en-fcmble:amp; vindrent à Congnac:ou ils trounerent le Prince,amp; Madame la Princeire,amp; le Comte de Cantebrugc;qui furent moult réiouis dé la vergie des defrufdits:amp; toufiourS vcnoient Gens-d’armegjdc Poiólou,de XainótógCjde la Rochelle,de Bigorre,de Courte,de Gafcongiy^ amp;nbsp;des marches voifines,obeinans au Prince,LeDuc d’Aniou,le Có-tcd’Armignac,leSire^'Alb^h,lcs Cotes amp;|Vicótes, amp;nbsp;les Cheualiers^lesEfcuyers , de leur aGCord(quijfi-comni^y-defrus eft c^au oient conquis citez,chafteaux,villes, amp;nbsp;fortereires,en leur venue, plus de 4o.amp;:quiauoiét approché de la cité de Bordeauif, tàcinqlieuësprcs, amp;nbsp;gafté tout le pays deuironBergerath 6rla ville de Linde)enten- V*? liens'' dirent bien que le Prince auoitvn mandement fait,amp; qu’il eftoit venu à Cognac,amp; auf- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

fiqueleDuc de Lanclaftre eftoitarriué, atout grand’Foifoi^de Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers,au pays.Si eurent confeil enfcmble,comment ils fe pourroiét cheuir.Pour le réps de lors eftoit nouucllcment mandé meflire Bertrand du Guefclin,du Roy de Fran ce du Duc deBerry:qui fe tenoit au liege,deuat la cité de Limc^es:amp; auoit tellement eftreins ceux de dedans, qu’ils eftoiét fur tel poinéf,que pour eux rendre: mais qu’il y euft bons moyens. A ce confeil du Duc d’Aniou,amp; des Barons amp;nbsp;Cheualiers,qui là eftoiét deiez luy,amp; mis pour confeiller cnfemble,fut appelé meflire Bertrand duGuefelin^côme c’e-ftoit bien raifon.Là eut plufieurs parolles dites amp;nbsp;mifes auant.Finalemét,tout confide- • ré,oncôfeilla auDuc d’Aniou,de déróprc,pour celle faifon, fa chcuauchée,amp;: d’êuoyer toutesfes gens en garnifon, amp;de guerroyerpargarnifonszcarils auoientaflez fait aux: ’^bâps,pour ce téps. Aufli il befongnöit,amp; venoit grandemêt à poin61,que les feigneurs deGafcongne,qui là eftoiét corne le Côt^d’Armignaejle Comte de Perigourd, le Sire d Albteth,amp; les autres)veini^ct^'c rcttairc en leur païs pour les garder,amp; y faire frô-tiereîcarilsnefauoicntquelePrirrcc (qui auoit fait fi grand’ aflembléc) auoit enpéféc.

Si fe departirét tous par commun accord,les vus des autres: amp;nbsp;f en vint le Duc d’Aniou ^^ cÇ*”^ ^^ l‘i en la cité de Cahots.Si cfpandit fes gens amp;nbsp;fes compaignics parmi le païs qu’il auoit eô- ^f’^^^^**^ ^gt;* quis:amp;fe bouterét es garnifons amp;nbsp;le Cote d’Armignac,amp; le Sire d’Albreth:amp; les autres retournèrent en leur païs:amp;pourueurcnt leurs villesamp;leurs chafteaux grandemét:ainfî q^e ceux q«cfp croient auoit la gu erre, Refirent aufli eftre appareillez leurs gens, pour garder grdeffendreleur pays:fibcfoingeftoit.Orparlerós de meflireBertrand du Gué-* fclin:quifcpjjj.jj du Duc d’Aniou,® fit tant luy amp;nbsp;fa route,qu’il vint au fiege, deuat Li-rooges:oule{)uc deBerry amp;nbsp;le Duc deBourbô,amp; grasCheualiers de Frâcc,fe tenoiéti Quand meffu-eBertrand fut venu au fiege,fi f en ^rouirent grandement les François:^ fut grande nouuelle de luy,amp; dedans la cité, amp;nbsp;dehors,Tantoft il commença à pourfui-uir quelques traitez,qui eftoiét entamez entre l’Eûefque de Lime^es amp;nbsp;ceux de la cité dvnepartjamp;lcDucde Berry d’autre part:® les pourfoyuit fi fongneufement, qu’ils fe j^;^^.^^ ^^^f,^ firent.'amp;fe tournèrent François l’Euefque amp;nbsp;ceux de la cité de Limoges:® entrèrent le prMçcifc. Duc de Berry,le Duc de Bourbon, mefsire Guy de Blois,® les Seigneurs de France de-dans,à grand’ioyc:® en prindrent les foy ® les hommages: ® fcrafrcfchircnt®repo-ferétpar troisiourslà dedans:® eurent les deflufdits confeil amp;nbsp;aduis qu’ils déroproient leur clieuaiichée,pour célle faifon (ainfi que le Duc d’Aniou auoit fait) amp;nbsp;f en retourne^ roient en leur païs,pour prendre garde à leurs villes ® forte^fres,pour caufe de meflire • Robert Canollc (qui tenoit:les champs en France)® aufli qu’ils auoient bien exploité, quand ils àüoient prins vne telle cité comme Limoges.Ce confeil ® aduis ne fut point brife.Sifé départirent les Seigneurs,les vns des autres:® demoura meflire Bertrand au pays de LimofuT,à tout deux cens Lances.Sife bouta es chafteaux du Seigneur de Ma-Icual: qui eftoit tourné Fraçois. Quand le Duc deBerry fe partit deLimogcs,il onJona amp;inftitua en ladite cité,à la requefte de l’Euefque dudit licu,meflire Ichan dcVillémur* roeUtre Hugues delaRoche, amp;nbsp;Roger de Beaufôrt,à cent Hommes-d’armes:® puis fe tira en Berry: amp;nbsp;le Duc de Bourbon fen retourna en Bourbonnois.-amp;les autres Seigneurs des lointaines marches fen vindrent en leur pays. Or parlerons du Prince,® comme il exploita. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Comme»t le Prince de Gaffes 'voulant recouarer Limoges,l'aßiegea: e^ ft miner,' CHAPITRE. CCLXXXVII.

QVand les nouuelles vindtêt au Prince de Galles que la cité dé Limoges eftoit Fra-çoifcj® que 1 Euefque dudit licu,qui eftoit fon eôp cre, amp;nbsp;en qui il auoit eu au téps h h iij

-ocr page 392-

PREMIER


3 ég


aidée à rendre, fi en fut ^0“^^

pafle grand fiance) auoit cfté àtous les traitez, amp;nbsp;l’auoit courroucé,^ tint moins de copte de rEuefque,amp; de tous autre^es-d tgute: ou iouftoit au deuant grand’ foy.Si iura l’amc de fon pcrc(qu’onc il ncpariura)quuww roit,amp; qu’il n’enteiÊlroit iam^is à autre chofe deuant, amp;nbsp;qu’il feroit comparoir aux tr Ares chèrement leur forfait.Quand la plus grande partie de fegens furet venus,on -[Sala dit qua nóbra à douze cens Lances,Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers,à mille A rchers,t ^ à mille hoæns tre mille bri de-pié. Si fewiepartirent de la ville de (|ongnac:mais Aflire^homas de Phcllcton, clquot;«'^*^ ■ ^ ^^ Captai de Buz cftoiét demeurez à B^erath,pour garder la frontière cotre lesW milF^ ho°*^ çoisamp; les copaignons,quifetenoient furie pays.Auccques le Prince efloientfesrrei^ mes de ^p^' de Lanclaflre amp;nbsp;de Cantebruge,meflîre Guichard d’Angle,mcflire Louis de Harcourt) o ßut les ’ le Sire de Pons,le Sire de Partenay,le Sire de Pinane,le Sire de Tonnaybouton,mcn'tî deux daußs Pcrceuans,de Coulongnc^^icffirc Godeffroy d’Argcnron,PoiÛcuinS'.amp;,dcs GafeoS ßiuantes rac- Sire de Mótferrant,le Sire de Chaumont le Sire de Lógueren,melfire Aimery de That coußreesßlon^ fçjç 5jj-g jg Pômiers,le Sire de Muciden,lc Sire de rEfparre,le Souldich de Ledracar uj me/meyco- fejgncurde Geróde,amp;plufieufs autres:amp;3d’Anglois,meflîre Thomas dePcrfy,lefiru außteemmpu Rooz,Monfçigncur Guillaume de beauchâp,meflire Michel de la Poulie, Mófci^^ en quelpTcas Libènc deGoufcnton,mcflire Richard de Pontchardon,Meflire Baudouin de Fraoily

meflire Simon Burle,mefsireDangoufle,mcfsire lehan d’Eurcux,mcfsircGuillaumcnt t La chaux ^t Mefuille,amp; aflez d’autres,que ie ne puis par tous n5mcr:amp;,de Hainuyers,mcfsirct®' toußours nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;flace d’Auberthicourt:amp;,des cópaignons,mefsircPerducas d’Albreth, Naudô dcM* Neufuille, gérant, Lanuit, le Bourg de rEfparre,le Bourg de Bretueil,Efpiotc,Bernard de poureeßutejr nioult d’autres.Si fe meirenttous fes Gens-d’armes au chemin,en grand’ordonaneç:^ parLaM de* ^indrent les champs:amp; cômen^ tout le paï^ frémir contre eux.Des lors ne pouuoitlt Mcmllle '^ Prince de Gallescheuaucher,mais fefaifoit mener amp;cWier en litticre,pour fon alfa®'

^ant à ces au cc.oi prinürent 1C cnemm ne bimoiin,pour venir aeuant I.imogcs:ôc tant cxpiü“'-‘7 tresdes Corn- Ics Anglois,qu’ils y vindrent.Si felogerent tantoft tout au tour:amp;iurale Princc,qu^“‘ pai^nies,ffyo^ mais n’en partiroit,tant qu’il l’euft à fa Volonté. L’Euefque du lieu amp;nbsp;les Bourgeois‘^ quot;nbsp;trounce ^ud tirent bien qu’ils feftoient trop forfait, Scqu’ilsaucientgrandemêtcourroucélcPti®' enatt mtscy ce.Dequoy ils fe repétoient moult;maisils n’y pouuoiét remédier: car ils neftoientut^ d’eux'^du*part Seigneurs,ne maiflres de leur cité.Mefsirc Ichâ de Villcmur,mefsire HugwsdclaRî“ ptançoupre- che,amp;Roger de Beaufortfqui la gardoicnt,amp; qui Capitaines en efloient) recoforto'^ fuppofis ^uds grandement les gens delà villc:amp;difoicnt. Scigncurs,ne vous effrayez de riens. No®’ ßßient retour- fommes forts afrcz,pour nous tenir contre la puiffance du Prince: amp;nbsp;par affant ne noot »ez.^»llois. peuuent ils prendre ne greuencarnoiÿsÔmcs bien pourucusd’artillerie.QuacllcPtJ®‘

ce amp;nbsp;fes Marefehaux eurer bié imaginé amp;nbsp;cofideré la puiffance amp;nbsp;la force de Limogé amp;nbsp;ils fceurent le nornbrc des gentils-homes qui dedans cftoiêt,fî dirent bien que para*' faut ils ne l’auroient iamais:amp; pourtantioucrent alors d’vn autre meftier.Lc Princeton noir par vfage toufiours aucc luy,amp; en fes chcuauchécs,grand’ foifon de Hurons:lt;|0®’ dit Mineurs. Iceux furent tantoft mis en œuurc: amp;nbsp;commencèrent moult fort à ®â®^ amp;nbsp;à faire leur ouurage. Les Cheualiers,qui dedans eftoient, cognurcnt bien qu’oni'’ t Ceße dauß minoit: amp;nbsp;à cefte caufe commencèrent à foflbyer à l’encontre pour brifer leur mW^

i laverd' V^^*^ nous lairrons vn petit du Prince,cn parlant de mefsire Robert Canollc.

ceße guette ei^

eße trop courte


Comment mettre Rebelle Cano/ki en faifint fi cheuauchéepar plufieurs contrées ié» Rejaume cée France vint près Paris: (ér comment vn CheuaUer e/e fi Comfit gn/e^ reuenant cb’vne vaine entreprinfi,fift tué par vn boucher aie la villes» CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;CCLXXXVIII.

* A FEfsire Robert Canollc(cümc cy-deflus eft dit)eftoit en^rand nôbrc de Gés-dît' iWnies entré au Royaume de Frâce.Si chcuauchoit,à petites iournées amp;nbsp;à gransd^ pens,parmi le Royaume:amp; tout coparoient les poures gens.amp;lcplat-pays.CarlesM' glois(ainfi qu’ils alloicnt amp;venoient)faifoient moult de dcfrois:amp; à ce qu’ils möftroi^t) ils ne vouloient que la bataille. Q^and ils curent pafle tout le pays d’Artois, VernUß' i dois, l’Eucfché de Laon, amp;nbsp;l’Archcuefché de Reims en Champaigne, ils retournèrent l j-Arlt;»î:. ^^”- en Brie: amp;fen reuindrent par-deuers la cité de Paris: i'amp;fe logèrent vniouramp;deuîÇ ^ance^’»i»»- ’^'^^‘^^ deuant, amp;nbsp;auprès, Pour le temps de lors le Roy Charles de France y eftoin q®* ^auettus bien pouuoit venir, de fon hoftel de Sainôt-Pol,lefcu amp;les fumées qu’ils faifoie®^ des villages de par-deuers Gaftinois, A ce iour efloient en la ville de Paris le Conncftable de France i

-ocr page 393-

DE FROISSART.


3^7


(mefsire Moreau deFienncs)le Comte de Saint-PolJe Comte deTancaruiUeJe Com i^j^^^ i^^^ -^ te de Sallebruche, le Vicomte deMeauXjmelTireRaoulde Coucy,le SeneftbaldeHay Paris mats nai naut,meffirc Odart de Raney,mcffirc AnguerratDaudm,le Sire de Cbafteliulian-,mcf- £xfw.ff Abn firclehan de V ienne,le Sire delaRiuiere, amp;nbsp;plufieurs autres grans’Cheualiers amp;nbsp;vail- i ey^y^wt ax lanshommes dePranc^ Mais point n en iffoient,car leRoy nele vouloir fouffrir.ams ^’“''• le deffendoit.C v le Sire de Cliffon(qui eftoit alors le plus cfpccial de fon Conleil,amp;le mieux creu de tous) y Îaetto^grand décry.ai difoit, Sire, vous n’auczi^ue faire d eny nbsp;nbsp;nbsp;^ ployer voz gens en ces forfemeamp;.Laiffez les aUcr. Ils ne vous peuuent toUir.voûte heritage,nebouter hors par fumees. A la porte Saint-laques ,amp; auxbarriercs, eftomntle Comte deSaint-Pol,le'Vicomte def Rouen,mefrirc Raoul de Coucy,le Sire de Canin ^j^ck«» Ati leSiredeCrefques,meifire0dartdeRancy,amp;me{rirc AnguerrantDaudin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rohem.

0r,auant vn Mardy mat in, que ces Anglois délogèrent, ^ qu’ils b outer ent le ten de

dans les villages,ou ils auoient elle logez,tant qu on les vcoit tout piemcm^uv «v. «.^ vnChcualicr de leur route anoit voué,vniour deuant,qu ilviendroitiulques a 1 aris,ôc quilhuttetoitauxbarriercs,de falance.il hen mentit pdinf.mais fe partit ,le glaïueau poing,la large au col,^ armé detoutes picccstSc f en vint efperonnant fon courficr/on A nbsp;nbsp;nbsp;î^£^ Hcuyet derrière luy,furvn autre courfier,quiportoit fonbacinct.Quandil deut appro/ / cher de Paris,il print fon bacinet,amp; le meit en fa tefte-.amp; fonEfeuy et le luy aç par der-n«e.Lors fepitit,brochant fon courfiet des efperons: amp;nbsp;fen vint dep^^and ferir • iufquesauxbarriercs.Elles eftoient ouucttcs:amp; cuidoicntlcs Seigneurs amp;nbsp;Barons, qui Retient,qu'il eVeuft entrer dedas laviüc.mais il n en auoit nulle voloteminçois, quad ileüthutté\uxbartieres,aiftfiquevouél’auoit,tirafonfrein,amp;femcitaurctour.Lors dirent les CWualicrs de F rance,qui le vei^nt retraite, Alliez vous en, allez, vous vous lesbien acquitte. Quand au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceîheuaher, te nele fay pas, ne de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

pnv fouffcsnoires,amp; vne bordure notre,non en- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y . cW.malsilfMmoyesucultegt;TOcraUouU« nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ ^^^^^

dentee.Oreutilvndurrencontre,car 11 trouuavnuuuuiit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lezdclable homme,Si quibienl’auoitveupaffenlcqueltcnoit vnebaebetrenebant, alongue pm- g^ cnee amp;. fortuefant Ainfi due le Cheualier f en r alloit tout feul, amp;nbsp;que de ce ne fe don- ^^ç^ç ^^^^^ ^^ Sl^‘d=;±vSoucteMvinttolecoftè amp;taydè^

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;letitqu’ilfcntit,cheutàterrc-.amp;tlecourftcrfuitiulqucsalE cuyer.qu a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jalouàier, netdvnctue,futleschamps.CcluyEfcuyer ptintlecoutficnScfuttoutémerueiUequ 1 ^^^^^^ ^,, choitaduenuàfonmaiftrc,catbienl’auoitveucl|^uaucbet,S^alletiufqucsauxbaK nbsp;^,U^ lesMutter de fon glaluc,amp;c puis retourner arrierc.Sifcnyntcellepatt,amp;neutgu nbsp;nbsp;nbsp;de f.» xilam. alléauant,quandlllcvcitcntrequatrecompaignons,qnifrappoieftfurluy,ainfi corne deîfusvneenclume-.amp;cfutfr effrayé,qu il n’ofa aller plus-auant,car bieveoitcj^ pouuoitatàer.Sifemcrtauretour,auplustoftqnilpeut.Ainfrfutla occisledttCheu

lief.atlehtentle[àitsScigneurs,qui effoientalaporte,enterrer en Valut et erre; et icmt Efcuyettetoutnaenl’off-.quirecoràal’aàuéture,quieûoitaàuenueafonrnaillre.men

latent tous les compaignons courrouceziSe vindrent cefoir geht entteMont e nbsp;y

Vat\s,(utvnepetitcriuiere'.Sc fe logèrent de haute heute. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ^

CowTOem we^ircBertrand dwGHejeUnprint lafortereffe deSt^t-Trid enLinioÇinyamp; comment le Prince de GaWei reconquit laviUede Limoges. nbsp;nbsp;euxt. cct-xxxix.

Ty'c.ttdatitqûcn\cffueRohertCanolle£aifoit(onvoyage,5lt;qne le Prince de a es Il ht les deux itérés (eiournoiét deuantla cité deVimoges,mcfftreBerttanà d^^ ne clin ScfatouteÇjoullpouuo^auoit enuiton deux cens hances^eheuauchoitavn es co ^ hez dupays dehituogesimars point ne gifoit de nuit aux champs,pour la doutedes ten courtes des An^oistains fe tetitoit dedans des £otteteffes,qui f eiloienttournées ran ^dtfesdefquelles ehoient a meffir ehouis deM.aleual,a meffrreRaimond de Marner , a d aurtesiamp;t touslesiouts ehcuauehoient,amp;i. te mettoient en grande p eine de conquer textilesSzfotts.hienlefauoitlePtince.bc envenoientaluyles nouuelles îclesp arnt^

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tousles tours,mars il ne\ouloit mie défaite ton frege, car rl auoit ptms trop accent a

^.


'S


mM^Aic^w^^xuó ^z}Â3Ài»xa^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CWVes AeY.\ovsaU^\ie\Vc


-ocr page 394-

PREMIER lt;V 0 L V M E

168


-ocr page 395-

François plufieurs appertifes d’armes, amp;nbsp;les laiflerent tous les autres contenir , amp;nbsp;mal pour ceux,qui ce fuflent tirez auanuLe prince en fon chariot vint celle part.amp; les regar aa moult volonricrs:amp;fe rappaifa amp;nbsp;adoucit,en eux regardant,mo«lt fort;amp; tant fe cô-battircnt que les trois François d’vn accord jcn rcgardantleurs cfpécs,direr, Seigneurs nous fommes v^ftres :Knous aucz coquis.Si ouurez de nous félon le droitd’armes.Par £„ f^^^f^ -^^z^ Dieu (dit le Duc deLâhclafHfc ) nous ne l’étendons pas autremctjmefljielehaniamp;nous tainesde Lime vous receuonSjComme noz t^fonniers^Et aj^fi furent prins les trois Chcualiers dcfluf- ^es*ß rmdenr. lt;lits:fi-comme ie fu informe Or ne ceflà l’onmica tant, mais fut toute la cité de Limoges courue,pillée,amp;robée fans dcporr,amp; toute arfe amp;nbsp;mife à dcftruólió:amp;puis fenpar-tircntlesAngIois:qui emmerentleurs conquefts ,amp;leurs prifonniers : amp;lerctrahirent Vers Congnac:ou Madame la Princeffe eftoit.Si donna le Prince cogé à toutes fcs Gês d armes, amp;nbsp;n’en fit pour celle faifon plus-auant, card ne fe fentoit bien à fon aifc:ains toufiours aggrauoit fa maladic:dont fes freres amp;nbsp;fes gens eftoient tous ébahis.

Orvous diray comment l’Euefque dcLimofin(qui liutcn grand peril de perdre fa tefte)finitfaprifon.LcDucdeLanclaftreledemandaauPrince:quileluy donnaamp;ac- , , , corda: amp;nbsp;le luy fit deliurer,à faire fa volonté.Ledit Euefque eut amis fur le chemin:amp; en futicPapcinformé,qui nouuellcmcnt eftoitvenu de Romme en Auignon: dont trop ^'^^TÂ/pe bien écheut audit Euefque,car autrement il eftoit mort. S i requit ledit Pape au Duc d» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°

Lanelafire,qu’il luy voufift donner ledit Euefque, amp;nbsp;luy fit celle requefte par fi douces Îtamiablcsparolles, que ledit Duc nele.voulut point efeonduire. Si le luy ottroyaSc tUüoya;dont le Pape luy fÆut grand gré. Orparlerôs nous des aduenturcs de France.

^«ww^z/Z meßire Bertram/ e/u Gueßli^fuÿgfait Co/imßfi/le e/e France, chap, eexe,

fut le Roy de France in^^lfe de la deftrudion amp;nbsp;duconqueftde Limoges, amp;nbsp;^conuïicntle Prince amp;nbsp;fes gens l’auoient lailTée toute vague, ainfî comme vnc ville delertc.Sienfutraoultcourroucé:amp;print en grandepaflion le dommage amp;ennuy des habitans d’icelle. Or fut aduifé amp;nbsp;regardé en France, pat l’aduis amp;nbsp;confeil des Nobles ^^^//i»» ^f ser amp;C des Prélats,amp; à la commune voix de toutle Royaume(qui bien y aida)qu’il eftoit de necelTite qu« les François culfcntvn Chcfamp; gouuerneur, nommé Conncftable(car melfirc Moreau de Ficnnesfe vouloir öfter amp;nbsp;déporter de roffice)quifuft vaillant hom ‘ me de là main,amp; entreprenant aux armcs,entrc tous Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers:fi que,tout confidcré amp;nbsp;imaginé,d’vn commun accord on y éleutmelfirc Bertrand du Guefelin (mais qu’il voufiftcntrcprêdrerolfice)pöurlcpli^ vaillant,amp;lcmieux entaillé amp;idoinc de ce faire,amp; le plus vertueux amp;nbsp;fortuné en fes befongnes, qui en ce tops f armaft pour la couronne de France, Adonc luy cfcriuitle Roy, amp;nbsp;cnuoya certains mefîàgcrs,qu’il venfift parler àluy à Paris. Ceux,qui y furent enuoy ez, le trouuerent en la Vicomté de Limoges:ouilprcnoit chafteaux amp;nbsp;fors :amp; les faifoit rendre à Madame de Bretaigne, femme de feu meflire Charles de Blois,amp; auoit nouuellcmét prins vnc ville,qui fappc-loit Brandonne:amp; f eftoient les gens rendus à luy ;amp; chcuauchoit deuât vn autre.C^âd lesmefiagers du Roy de France furent venus iniques à luy,il les recueillit ioyeufement

amp; fagemcnt:ainfi que bienle fauoit faire. Si luy baillerent les lettres du Roy;amp;fireni . leur meftage bien amp;nbsp;à point. Quand mclfirc Bertrand fevei^fpeciallcment mandé, fl ^rr nefevoulutmicexeuferdevenir deuersleRoy deFranceipourfauoir quelle ehofeil ris,aumande~ vouloit.Si fepartit,au plus toft qu’il peut :amp; cnuoya la plus grande partie de fesgenscs mentdui^y. garnifons,qu’il auoit cönquifcs:amp; en fit fouuerain amp;nbsp;gardien melfire Oliuierde Man-ny,fonneucu,Puisehcuauchatâtparfesiournées,qu’ilvintcnla citédeParis»uil^rou ^ ua le Roy3amp;grandefoifon41c Seigneurs de fon Confeil:qui le recuillirentioyeufemeni^ amp;nbsp;dit amp;remonftrale Roy proprement,comme on l’auoit éleu amp;: aduifé à eftre Conne-ftable de France. Adoncques f excufa mefsirc Bertrand grandement, amp;nbsp;trefiagement: ^ dit qu’il n’en eftoit mie digne,amp; qu’il eftoit vnpauurc Chcualier, Sc vn petit Bache-Iicr,auregard des grans Seigneurs amp;nbsp;vaillans hommes de France: combien que fortu

ne leuftvn peu aduancé.Et là luy dit le Roy, qu’il fexeufoit pour néant, amp;nbsp;qu’il coniÆ- Sxaßide^ey noit quillefuft,car il eftoit ainfi ordonné amp;nbsp;déterminé de tout le Confeil de France:le ^^quot;^ JuGürß quel il ne vouloir mie brifer. Lors f excufa encores ledit mefsirc Bertrand par vnc autre ‘ß”^^T’' ‘‘' VoyciSi dit,Cher Sire amp;nbsp;noble Roy,ie ne vo’puis,ny riofe,ny ne vucil, dédire de voftre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^quot;

bonplaifir. Mais lieft vérité que ie fuis vn panure homme, amp;nbsp;de baffe venue en l’office dclaCôneftabUe ; quieft fi grâd amp;,fi noblcjquil cóuicnt(quibié la veut exercer,Sc f en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

-ocr page 396-

de France. Cemmenl weßre Bert ranci (^ le Sire de Cli^én décenfirent, au t Pent-de-BeulanJes^t»! ■[Les deux au~9 Jg mettre Reberf Cane/Ze. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap* c c x c j.

très Exep.ent a S fez toft après quc mefsire Bertrand duGucfclin fut tcucflu dc celle office,il dit'^' Boula^n °'«f -/VRoy qu’il vouloir cheuauchcr vers meffire Robert Canollc amp;nbsp;fes gcns:qui feff^®/ lel^n désert ^^^ alors furlcs marchés d’Aniou amp;nbsp;du Maine.Ces nouucllts pleurent bien au Rob^ lt;/» Guefilin dit. Prenez ce qu’il vous plaift,5*ce que boqvousfemblera de Gés-d’armes,tous ok**' «owfpôtval- fans à vous.Lorsfepourucut ledit Conncftwlc: 6ynÿfusvne cheuauchée deCt^' lam, crsala d’armes Bretons,amp;autres:amp;fe partit du Roy : amp;cn^ucha vers le Maine : fimilablemetj enfacompaignic,auecluy,le Sire deCliiron.SifcnvintleditConncftablccnladi^y disatlachaux jvlans:^ lâfit la garnifon:amp; le Sire de Clilïbn en vne autre ville, qui cftoit alfczp^^-^ pot ou am. j^.g^pQuuojgntbieneftrccnuironcinqcensLanccs.EncoreseftoitmeffircRobcrtf* nolle amp;nbsp;fes gens furie pays:mais ils n’eftoient pas bien d’accord, car il y auoit vn Ck ■[Lachaux dit uglier cnlcurroute,Anglois(quifappclloit meffire IchantMaiRreurdc) i^ipointi’®' Neftron. nbsp;nbsp;ftoit de leur volonté,ne de l’accord des autrcs:ma|s déconfeilloit toufiours la chcB^“'

chée,amp; difoit qu’ils perdoycnt leur temps,Sc qu’ils ne fc faifoient que laffer amp;trauaiU®f à point de fait amp;nbsp;de conqucft:amp; feftoit ledit Chcualicr ( qui menoit vne grande toute» amp;:auoitdebonsGens-d’armes)parti^csautres. MeffireRobertCanollc önnefsiren' lain de Boucqucfellctcnoicnt toufiours leur route:amp;cftoicntlogczaflc2 pres du Mau5lt; Mefsire Thomas dclt;jrantfon,mefsirc Gilbert Giffar,mefsirc Geoffroy OrfdA®®^ rcGuillaumc deMcfuille,fetcnoicntàvne bonne iournee arrière d’eux. Quand me®' rc Robert Canollc amp;meffire Alain de Boucqucfellc feeurent le ConneftabIc deFtan* ce amp;nbsp;le Sire de Cliffon venus au pays,fi en furent grandement réiouis:amp; dirent, C®®' roit bon que nous nous rccucillifsions cnfcmblc,amp;:nous tenfifsionsanoftreaduanW'

-ocr page 397-

mentenuoyèv deuersjeurs compaignons,quc meßirc Bertrand amp;nbsp;le Sire A di don ne ‘Cfceuflent3amp; ce qu’ils vouloyent faire. Quand ils furent informcz^ils farmerêt de nuit ^Repartirent,auecques leurs gens,de leurs garnifons:^ ^umcrcifl furies champs, due propre nuit cftoiÿitpartis de leurs logis meifire Thomas de Grantfon, meflire Geoffroy 0urfi^lc,mcmi*c Gilbert Giffar,mt/sirc G uillaume de Mefuillc, amp;nbsp;les autres^ «venoiét deuers meffire Robert Canolle SAneifire Alain de Blt;Micqu^clle,furvn pas * cuilsles efperoicnttrôuuciyVais on leur a^ourcit leur chemin, car droitementau lieu,qu on appelle le pas t Pont-vollant,furent ils rencontrez amp;nbsp;r’atteins des François; t chfiÇjJè^^lt-, quilcur coururent fus, amp;nbsp;les enuahirent foudainemcnt:amp; eftoient bien quatre cens Lâ- 3“^' ’^ '^»»f ces,amp;les Angloiscnuiron deux cens. Làeutdurcbaraille, Ôc bien combattue,amp;qui^f (eus longuement dura,dervn cofté amp;nbsp;derautre,car,fi toft qu’ils les tronuerent, ils meirent ^^‘f«»f tous pié à terrejamp;vindrentl’vn fur l’autre moult roidement: : amp;làfc combattirent, de Jcursiancesamp;des cfpees,moult vaillamment. Toutesföis la place demouraaux Fran-y?:^ le pas du çoiSjamp;obtindrentvidoirecôtrelesAnglois:amp;furcnttolt;îsmorts,ouprins,qu’onc An- PontjC^n gloisnefenfauua;fi ce ne fut des pages amp;des varleTs,ou de tels garfons,qui,eftans mô-tezfur lescourfiers de leurs maiftres,fe ^auuerent,amp;: fepartirent,quand ils Veirentla dé confîture.Si furent prins mcffire Thomas de Granfon, meflire Gilbert Giffar, meflire Geoffroy Ourfelle, mefsirc Guillaume de Mefuillc, mefsire Philippe de Courtenay, • itiefsireHueleDcfpcnfier,amp; plufieurs autres Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers: qui furent tous a-menezprifonniersenlacitédutMans. Cçsnouuelles furent tantoft fccuëspartoutlc pays,6cparnicflire RobcrtCanolleamp;parlesautrcs,amp;aufliparmcfsircHuedeCaurel . lée,amp;parMonfcigneurRobcçf Bricqùet ^eurs compa»gnôs.Si en furent moult cour-n)ucez:amp;: febrifalcur emprifc,pnscelle ^Huenture: amp;nbsp;ne vindrcnt ceux de Saint-Mot Rut-Loire point auant.-mais fe tindWnt tous quois en leurs logis: amp;nbsp;mefsirc Robert Ca-^oHeamp;mefsire Alain de Boucqucfelle fe retrahirent tout bellement : amp;nbsp;fe dérompit Rjurchcuauchée:amp;rentrèrent en Bretaigne(car ils nefl eftoient point loingSe viutlc-

‘^tnefsire Robert à fon chaftcl de Dorual : amp;nbsp;donna à toutes manières de Gens-d’ar-™^5M’Archers congé,pour aller à leur profir,par tout ou ils le pourroient faireamp;trou oer.Slfeu^.g^^.3J^j^.^J^gp,^^.^jg^g^Jg5p^^ߣ^P5^g^^ Angleterre, dont ils eftoient partis: amp;nbsp;wefsire Alain de Boucquefellc f en vigt yucrner amp;nbsp;demourer en fa ville de Saint-Sau-ueurAc-Vicomtc:quc le Roy d’Angleterre luy auoit donnée. Apres celle deconfiture

1 out-villain ^ ^^ y^g partie des Anglois furent ruez ius, tant que leur cheuauchée f Les Annales le derompitamp; défitjmefsire Bertrad du Gucfclin^ui,enla nouucllèté de fon office de d'^menje no ConneftabU de France,auoit eu cçfte belle aduenturc : dont il eut grande grace amp;nbsp;re- ^^quot;^ pótval-commandaÜQt,)fenvintenFrancc,amp;leSircde Cliironauccluy: SB amenèrent la plus t grande partie de leurs prifonniers en leur compaignic, en la cité de Paris, amp;nbsp;là les tin- you*^’” ^^^ arentbieri-aifesfjns danger,tamp;lcs rançonnerét fur leur foy courtoifement,fans autre r^r^/pót val-contreintc.Ils ne les meirent point en prifon,en fcrs,ny en ceps:ainfi que les Allemans lain,« le Noir Ront leurs prifonniers (quand ils en tiennêt) pour en attraire plus grande finance.Mau- pot vaillain. oinfoientils. Ce font gens fans pitié amp;nbsp;fans hôneur:amp;aufsi on n’en deuroitnulprêdrc tP^arfow^ ces âmetey.Les François firent bonne compaignie à leurs prifonniers,amp;les rançonnèrent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* courtoifemcnt,fans trop les greuer. De la déconfiture de Poiÿ-vaillain furies Anglois ^^]^ ^^°^^ lurent moult courroucez le Prince de Galles,le Duc de Lanclaftre,amp;: ceux de leur co- s\„taifantSA Icequifctcnoientà Congnac,aprcs la vengeance amp;nbsp;reconquefte de Limoges. En ce la^Ht ainß.Ez tcmps,amp;enuironNocl,trépafla dece fiecle, en Auignon ,1e Pape Vrbain,cinquiefme la mift mefsi (qui tant fut Vaillant clerc, pfcud’hommc,amp; bon François)^ adoncfe meirentics Cùr rc Bertrad dinauxau Conclauc;amp; élément entre eux vn Papc:amp; le firent,par commun accord,du Lsprifomers Cardinal de Beaufort,St fut ce Pape appellé Grégoire onziefme.De la creationamp;diui- j^^^^^'j^f^nj necledion de luy fut moult ioyeux le Roy de France(pourtant qu’il le fentoit bon Frâ- o^/jesm^ct-Çois,amp;preud home)^ eftoit,au temps de fa creatiôjdelcz luy en Auignon le Duc d’An tre £„ fers „g iou: qui meit grande peine à ce qu’il fuft Pape. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en ceps corn

Delafrinfe ^ rançon de meßire Es/ßace d’i^uberthieourt^parfi/àn d’z^ngleterre^c^ nbsp;nbsp;AUem^sr

comsnent mejs’ire Raimont de C^^ameil^pardfin de France, fts(Jàits{éparfagai de,e-ßantau danger du Roy d’j^ngleterre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. c c x c 11.

pH eetenapsaduint à mefsirc Euftaced’Aubcrthicourt vne moult dure aduenturc. J-zAiofi qu’il cheuauchoit en Limofin, vint par vnfoir dedans le chaftcl du Seigneur

-ocr page 398-

PREMIER VOLVME


372

de Pierre B^ffiereiqu’il tenoit pour amy,amp; pour compaignon^ô^cur bon Ang'd'* nbsp;nbsp;j

Mais Pierre Bufficre meit Thibaut du Ponr,vn Homme-d’armes^rctonjamp; fa rente,“'- t dans fon chaftcl, Ïlquel Thibaut du Pont print ledit meflircEuftace d Auberthico^ ‘^,^'r^ ^‘-^quot;‘^ (quidecenefedonnoitpoint de garde)amp;lemena auccquesj^iy,comme fonpri*^quot; a aux, pour j^j^ ^ i rançonna dcpuis,de douze mille Francs: dont il cil paya quatre mille ;amp; ‘'’’’ ce nue nous dt- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U Put

sas auiet^dhui “'^ François cFAubctthicourr, demouratn oltage,poui^ denrourant, dcucrsic v contreplegc que ledit meffire Euftace aiioit mis grji^’peine àladfjim’ance de Madame fa roer^'

de Bourbon: qui l’aiuoittraplegé, étendu grande peinent fa deliurance, pourcau . que les Compaignies prindrentà Belleperchc. Depuis fa deliurance, meflireEufta^® d’Auberthicourt fen vint demourer à Carentem,outre les Guez-Saind-Clement en • bafleNormandie,envnebonne-ville, queleRoyde Nauarre luy auoit donnee:amp;' i mourut,Dieuenait lame. Car il fut tant comme il vcfquitamp; dura moult vaillant Chlt; 1 ualier. En ce temps fen falloir mclTire Raimon de Marncil(qui EeftoitretournéEtt*’ I çois)de Paris en fon pays. Si tuft alfez dure rencontre. Car il trouua vne grand routquot; J d’Anglois,des^cns demeffireHue de Caurellce: quvnCheualicrde Poidoumen“'^' Si cheut fi mal a point entre leurs mains,qu’il ne peut fuir:ains fut prinsje amenépi^'’® | nier en Poi6tou,au chaftcl dudit Cheualicr. La prinfe de meffire Raimon fut fccué^

• Angleterre, amp;nbsp;tant que le Royen fut informe. Sieferiuit tantoft ledit Roydeuerf Cheualier en luy mandant qu’illuy enuoyaft tantoft fonennemy, amp;nbsp;traiftrc,wdf'' Raimon : amp;nbsp;il en prendroit fi grande vengeapce,quc ce feroit exemple à tous autres;^ pour faprinfe luy donneroit fix mille Francs. Meffire Geoffroy d’Argentonfqui^^^^' i noit)ne voulut mie defobeyr a« Roy,fon Sdgneur:amp; dit que tout ce feroit il volédc'^®' | Meffire Raimon de Marneil fut informé commet^R^y d’Angleterre le vouloitauo''^’ I amp;nbsp;qu’il l’auoit mandé, amp;nbsp;comment fon maiftreeft^ tour délibéré de luy eniioyer' Quand ledit meffire Raimon feeutees nouuelleSj'fi fut plus cbahy que deuant:amp;^^ fut bien raifon.Si commença en fa prifon àfairc les plus piteux regrets du mondcA''^ que celuy,qui le gardoitfqui eftoit Anglois,amp; de la nation d’Angleterre)en cutgri®. pitié,amp; le commença à réconforter moult doucement. Mefsire Raimon reconfort enfesbefongnesjpuis qu’on le deuoit mener en Anglcterrc,dc»crsleRoy

. découurit enuers fa garde:amp; luy ditjMonamy,^ vous me voulez öfter Segarderdc'^ danger ou ic fuis, ie vous enconuenance amp;nbsp;vous promets par ma loyauté, que i®.’'®'? ^'^°eM»ei’^ P^^^^^Y moitié à moitié de toute ma terrc,amp;vous en heriteray:nc iamais,r3ntçueie^.

ue,ncvousfaudray.L’Anglois(qui Hloitvn panure homme)confidcra quemcflirei' mon eftoit,en peril de fa vie,amp; qu’il luy promettoit grande courtoifie. Si en eut g^aa pitié amp;nbsp;compafsio«,ôr dit qu’il fe mettroit en peine de le fauucr. Adonc mefsire Râi®” J (qui fut moult réiouy de ceftc refponfe ) luy iura la foy, qu’il luy tiédroit eeque proi’’'^ luy auoir,amp; encores outre,fil vouloit:amp;fur celuy eftat fafrcurerenr,amp; aduiferentco^ ment ils fe pourroient cheuir. nbsp;Quand ce vint àlanuit,celuy Angloisfquiportoitl^

clefs du chaftel3amp; de la tour,ou mefsire Raimon eftoit)ouurit la prifon, amp;nbsp;vne pote®® duchaftcl:amp; fit tant qu’il le fit hors faillir.'^ fe meirentaux champs, amp;nbsp;dedans mbo'S • pour eux détourner,tant qu’ils ne fuirent r’atteins:amp; curent celle nuit tant depauurcte, • nbsp;nbsp;que nul ne la pourroit p^fcr,car ils cheminèrent plus de fein licucs,roiitàHC;amp;.'f^æquot;

gclé:tellemcnt qu’ils décirercnt tout leurs piez.Toutesfois ils fîrctt'ant,qn’ilsvinû''^‘'‘ au lendemain, en vne fortereffe Françoife :ou ils furent recueillis moult grandement des compaignons:quilagardoient.Aufquels ledit mefsire Raimon comptafonadue ture. S^louerent tous Dicu.Bien eft vray qu’au lendemain, quand fon maiftre feftwp • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p?rccu qu’ils eftoient partis,on les quift, à gens-de-cheual^ par tout: mais on n en peut

* nultrouucr:amp;:ainfi échappa de grand peril mefsircRaimon de Marneil,amp; retourna en Limofin,amp; recorda à fes amis côme celuy Efcuyer,Anglois,luy auoit fait grande cour toifie. Si fut depuis ledit Anglois moult honoré cntr’eux:amp;luy vouloir bailler melsin 1 Raimon la moitié de fon heritage: mais il n’en voulut one tantprcndrc,forsfeulcni£' I •2 oo. hures de reuenue,amp; eftoit affez(cc difoit il) pour luy amp;nbsp;pour fon eftat maintenir. | Cûmf»enf le Prince de Galles,luy e^ant mûrifinfils aijné,laifft la Duché d'i^huitaine nbsp;nbsp;nbsp;1 en la garde du Duc de Lanclaflre, c^ cemment t^uaire CheuaUers, Bretens ,/gt;r!n- nbsp;nbsp;nbsp;f drent le chaflelde (J^onifaon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccxciii.

EN c-e temps trépaffia de ce fiecle,cn la cité de Bord eaux, laifné fils duPrinceamp;detf J Princeffe.Si en furent moult fort courrouccz,Sc ce fut bien raifon.Pourlc tempsde

-ocr page 399-

1gt;

DB BKOlSSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;37^ nbsp;•

C' $

lorsfut couieillc audi^Prince de Galles amp;nbsp;d A.cjuitaitie,c|u il retouvnaft cn^ngleterreï fur fa nation,amp; que par-aduenture 11 recouureroit plus grande fanté.Ce confeil luy dó-ncïcntlesClrurgiensamp;;Médeclns;qui fe congnoiffoyenwenfaniaftdie. LcPnncel'y accorda affezbieniStdi^QuUy retourneroit volontiers.Si fit ordonner fur eetoutes les befongnes'.amp;m# lemble qtic^ Comte de Cantebruge,fon frere,^ le Comte leban de Pennebrothfurent oruonne^ie retourner aîccluy,pour luy faire eópSignie. Q^rand • leditPrince deut partir d AtquiftainejSóque fa^^ire fut toute pr efte fur la riuicrc de G a ronne au haute de Bordeaux,Se que proprement il eftoit là,amp; Madame fa femme, amp;: le leurre Richard fôn fils,il fit vn mandement très- efpccial,en la cité de Bordcaux^dc tous ^^^^^^^^^^-^ lesBatonsamp;Cheualiersdupays deGafcongne^amp;dupays de Poiftou, Side tout ce^ j;,py-„;j j^ dontilcftoltSeilt;^ncûr,ôcauoitobcy(fance. Quand ils furent trefeous venus Semis en- ç^Ucs à ceux ferable en vnc chambre,deuant luy,Sc en fa prefencc, il leur remonfira commet il auoit iWqutt, pour dléleur Prince Si Seigneur,amp; comment il les auoit toufiours tenus enbonncp^x(tat cßre chcijpms corrrnreilauoitpeu)S: en grande lyofperitéamp;puiffanceTtontre tous Icuij vomn^^^^^^ nemis;amp;que,pour tccouurcr lanté ër guarifonfdont il auoit moult gtandbe omg)ila- Z ^ uoit efpoir amp;nbsp;Intention de fen retourner en Angletetre.Silcurprioit moult chèrement que le Duc de Lanclaftre,fon frere,ils voufiffent croire Sr fetuir,amp; obey r a luy,comme ^ Ils auoient fait le temps paffé à foy- mefmeÇcar ÿ le tr ouuer oient bon ^ tols^auffientoutes fesbefongnesilslevoufiffent aider SeconfeiUer.LesBaronsd A-quitalne,deGalcôgne,dePolôdou,6cdeXalnétonge,luy eurenttous en conuerrance, ^luy iurerêt parlent foy ôzTermamp;t,qne la en eux ne trouueroit dcfaute^i firent la teau r.j. czA 0«.-téamp;hommaaeaudltDuc-.Szluy recongn^enttoute ataotir,feruicc,Scobeyfiance Si ^eäe, hqn,u^

• nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f rlf’Pamrx’SslcDaiferenttousenlabouche.Aptescesordon mens rfM rHc

nancesfaites,leditPrmcencIciournapas ^taunovut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rCote cnfonvaificl amp;MadamelaPrineeffe Scieur fils ,amp; le Corne de Canttbruge,8ac yote i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leien en celle Hotte cinq cens combattans,fans les Archers. 4tïenneblotK;amp;eftoientb^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A’Amome.U „ a,

1 fc^rr ÿ“’ «fc '^^£jefehirent pa^deux iours,puls montèrent à chenal,fo le G^Ues retourné 1 fe*^ ^•''^^‘l^^^nW'Hviodtît i’^mdetofc-.oulcM fetenoir. „ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quiteceutfesenfans moult douceur^, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r ,hr u „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rptrohitlpn

IcPtiuceeut eftè delezleKoy,tant que bien luy iumioit,n piuuvuu^v.w- et ch. U «ht fonhXeSdes So^snonsfo^^^^^

mainte^ 1-1’ v.fnnanesd Aquitame^ffcz toll aptes que IcPtmcefutpar- g, Chalid de rCa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^^a^T nbsp;nbsp;dafire entendit à farreYobteque de fon neueuBdouard, verkamefta-

sVfitfle moult grandement h r^ueténîent,enladrte dtb de de axx.liuj fils ’iV^^^^'-^fonftere.Silefitlan^^0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àe Gafcongne,qulluy auoientmrè àe la cité àe

SC qu on Fundort afalre ce- Londres.

obey^nce.Pendantceque^

luyobfeque^amp;quecesS g deBretonsiqullàtetenoyent,amp;c queleDucdAnton

1 nbsp;nbsp;nbsp;2ckutsïoutesÀuÇqucs avn chafielbel de fortiqu on ntt deUont-paon.dontv nCheua

■B nbsp;nbsp;nbsp;fietsroutes,turqu^avu nbsp;nbsp;^ r ^ ^^QnesBi^^ds eurent couru tuf- t « 1

ltereamp;.ottSetgneur.QuanàceSEgt;tlt;.tonsrurent\cuu..iuiM nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, Lecbqmae

queskuaurksbarrreres^tlsmonfirerentfemblantdelalYathtritclenutronnercrmoult hardtmeuu^ alors mefetre Guillaume de Mont-paonf te monllrant auotr Courage i»i„ç^5«r nlusPrancots,oulln’auoltAn'AolslfetournabcrédltPran^ols,apeudclatf.amp;crnetrles^uogt;.econKn-^efiufditsChXalters,fleurs gens,enton eWelilesquelsdùrfatquils lettendroient toutretousbommes.StlereuarcrcntScapparelllerenttantoamp;decequt y appat eno . ^^ ^^

CesuouuellesfurentÇeeuesaBord.eaux. YatohleDuedeLaclantedviaux ^^^^ s’^'-llsn exploltoy ent pasblen,car lesBretons eheuaucliolent,Sx auoient prins Mont-paon

L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qulïnarchifeafiezpresàela.DequoyleditDucbttouslcsSeigneurs,qui.aehoient,«t

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rent moult grande v ergongne,quanÀllsle leeurenfkc 1 ordonnèrent ce s.pparci xrent

\ nbsp;nbsp;nbsp;tous,pourtrùr e celle part,Repartirent delà dite deBordeaux fur vnMeeredy ,aptesbot

\ te. AueeleDue àeLanelafi.reeh.QitleSeigneuràePons,leSireàePartenay,meist-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reLouts de\lareourt,meÇslre Guichard d An^e,metsireP areeual de Couldgne,mel-

^X nbsp;nbsp;nbsp;fiteCeofiroy d Argenton,melsttedaques deSurgetes,meYsiteMauhruny deLtruercs^j

41

41

4

41

41

4

0^

-ocr page 400-

574 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

meflîre GuÂlaumedeMontendrc,i'ncflircHuguesdeVinoye,l^Sire deCrupenaÇ) , pluficurs autres Barons amp;Chcualiers du pays de Poidou amp;de Xaindonge.Si y euo^ ‘. i de Gafcongnele (Captai de l^z,le SiredePommicrSjineflîre Helie de Pommiers,1^ rede ChaumontjleSiredcMontferrantJe SiredeLangerond^ Souldichdel£ft^^ ’ meflire Bernadet de Labret,le Sire de Geronde,meflire Ainrf^ydcTgftu,amp;plufic^ autres:amp;: d’A ngletcrre, meflire Thomas dt Phelleton, m^irelnomas dePerlÿjlY* de Ros,meflire Michel de la Poulie,le S^ de Villcbyjn^flîre Guillaume de Beauchâ^ meflire Richard de Pontchardon,mefsirc Baudras de Franuillc,mcfsirc DangoufleS) plufieurs autres.Si eftoient bien fept cens Lances,amp;: cinq cens Archers. Si cheuaucô rent moult ordonnément par-deuers Mont-paon:amp;tant cheuauchcrent,quilsy'''’’ drent. Quandmefsirc Guillaume de Mont-paon feeut que le Duc de Lanclaftrc amp;nbsp;^

. gens le venoient afsiegcr,fi ne fut mie trop alTeur.Carbien fauoitque,fileftoitprin5) le feroit mourir de malle mort, 5t que point ne feroit reccu à merci, car il fefloittf^P forfait.Si fen découurit aux «Quatre Cheualiers deflufdits: amp;nbsp;leur dit qu’il fen depâ^* roir,amp; l’iroit tenir à Perigourd:amp; que du chafteau ils fiffent à leur volonté. Adoncls^^ • partit le deflufdir,ainfi que propofé rauoit;amp; fen vint en la cité de Perigourd(qui cll°' 1 moult fotte)amp; laifla fou chaftel en la garde des quatre Cheualiers deflufdits. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

Mtnt-paon ap ff^fp'^t'lf^nc de Landaßre

Comment lei quatre Chetialiers.j Bretons,ßdépendirent vaidamment controle Dut de Lanclaßre, c^ comment ledit Duc print leföts quatre Cheualiers à rançon.

CHAPITRE. • CCXCIIJI.

QVandlcDuc de Lanclaftr»)amp;les Barons SrCheualiers de fa route furent venuslt;^^ nantie chaftel de Mont-paon,fi rafsicgWcnr,^^'baftircnt aufsi bien amp;nbsp;aufsififï’ j que fils deuflent y demourer fept ans;amp; ne feiournCTent pas, quand ils y furennnia® mcirenttantoftàaflaillirde grande volonté, amp;nbsp;enueyerent queriramp; coupper,paf' villains du pays,vne grande foifon de bois,amp; d’autres chofes : amp;nbsp;les firent charroy^y renuerfer dedans les foflez: amp;nbsp;furent bien fur celuy eftat quinzeiours, ou pluSj^u^iJ n’entendoit àautre chofe,fors qu’à remplir les foflez:amp; fur ces bois amp;nbsp;mernenso'’ ”’'’_ toit eflrain amp;nbsp;terres;amp; tant firent Icfdits Seigncurs,par l’aide de leurs gcn^ qu’ils rt'” plirent vne grande quantité des foifcz,amp;tant qu’ils pouuoient bié venir aux murs,py écarmoucher à ceux de dedâs;ainfi qu’ils faifoient tous les iours, par cinq ouparu’‘'^ faux:amp; y auoit les plus beaux eftours du monde. Caries quatre Cheualiers Bretons,Ç'^^ dedans fe tenoienr,cftoyent droits C^ns-d’armes: amp;nbsp;fi bien fe deffendoyent, ^Pi^^^ uafllamment le combattoyent,qu’ils en font bien à recommander:amp; (combien lt;P^ * Anglois amp;nbsp;les Gafe^ns les approchaffent de fi près,que ie vous dy ( toutesfois point*^^ fen elfrayoient:ne fur eux riens on ne conqueroir.Aflez près delà, en la garnifon de ’ Maquairc,fe tenoyent autres Bretons(dcfqucls lehan de Malleftroit, amp;SeueftreB“y, efloiét Capitaines) qui tous les iours oyoient parler des grades appertifes d’armes,Ç''® faifoitdcuantMont-paon:amp; auoientgrandeenuic amp;granddcfir qu’ils yfuflent.^'^^ parlèrent ainfi enfcmble plufieurs fois,en difant,Nous fauons noz compaignéspre^d 4:y,amp; fi vaillans gens que telsamp; tels(fi les nommoient)qui ont tous les iours,par cinq ou fix fois,eftours,amp;la bataij^e à la main:amp;point n’y allons : qui icy feiournonsariensd fait. Certainement nous ne nous en acquittons pas bien. Si eftoient en grand etm d’aller à eux:amp;, quand ils auoient tous parlé, amp;ils confideroyent le peril de lamerleu forterelfe fansl’vnd’eux,ils nefauoient comment enfaire. Si dit vne fois SeueUtoBu' 1 des. PasDieu, lehan, i’iray,ou vous irez:or regardez lequel ce fera. lehan refpondit, I dedeuxcapi Seucftrc,vous dcmourrcZjamp;i’ir.iy. Là furent de-rechefen eftrif,tant que paraccor | taines Bretons ^ P^’^ ferment, fait amp;nbsp;iuré prefent tous les compaignons,ils tireroyent à la longue pair pour aller au lc:amp; celuy, qui auroit la plus longue, iroit:amp;: l’autre demouroir.

ßeoiirs deceux Si tirèrent tantoft:amp;écheut à Seueftre Budes laplus longue. Lors y eut dcleursconi' deMont-paen. paignons grandçrifée. Ledit Seueftre nela tint mie à fable: mais fappareilla, amp;nbsp;mono 1 tlntoft à cheual:amp;partit luydouziefmed’Hommes-d’armcs,amp;cheuaucha tant, quelut le foir il fe vint bouter en la ville amp;nbsp;forterelfe de Mont-paon : dont les Cheualiers amp;lf-compaignons,qui là dedans eftoient,eurent grande ioye:amp;tindrcnt grand comptedæ dit Seueftre. Ainfi comme ie vous ay cy-delTus dit,il y auoit tous les iours aflàux aMot paon:amp; trop bien les Cheualicrs,qui dedans eftoyent, fe delfcndoycnt : amp;nbsp;y acquirent grand honneur, car,iufques adonc qu’on leur fit renuerfer vnpan de leur murylsnc

-ocr page 401-

DE FROISSART^


37^


I’


iP


f effrayèrent de lien.î^ais ie vous di que les Anglois ordonnèrent manteau,Sr attouï-nemens d‘aflaux( quand ils peurét approcher parmi les folfez, remplis iufques au mur) amp;làauoit Brigans,amp; gens pauefchez,qui portoient de gr^ pics de rcr:à force dcfquels ils picquerent tant le munqu’ils en firent cheoir,fut vne remontée,plus de quarâte piez delargeiSé puisj^antoft le^^^,^neurs de Voll ordonnèrent Seeftablirent vne moult gran de bataille de leurs AÄhers^itiroient fi vAment à ceux de dedans q#e nul ne f ofoit , mettre au deuantjhapparoir.Ç^and nieflire j^Uaume deLongual,meffire Alain de la Houlfaye,melfire Louis de Mailly,amp;le Sire (^-cy,fcvcirent en ce parti,fi fentirét blé , queplusnefepouuoient tenir.Sicnuoycrcnt tantoftvn de leurs hcraux, monte a che-ual,parmi ce mur,pour parler au Duc de Lanclaftre, car ils vouloy ent entrer en traite, fils pouuoient. Ledit Heraut vint iufques audit Duc( car on luy fit yop ) amp;nbsp;remontra ce pourquoy il eftoit là enuoy é.Le Duc,par le confeil de ceux qui la eftoiet, donna re - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

pideeux de dedans,tant qu’ils euffent parlemente a luy. Le Heraut retourna amp;nbsp;fit ccl t J.^^ le relation à fes maiftres;amp; tantoft tous quatre fe trahiren t auant fut les foffez.k ou 1 /^^^^ .^ Duc deLanclaftre enuoya parler d eux meffire Guichard d Angle. La fur les MezJu teur, et par let rentilsenttaitè,8édcmanderentenquellcfortcamp;maniereleditDuclesvouloit^^^^ dre,n’auoir.Mefcrc GuichardÇlequd cftoit charge de ce qu il deuoit faire Sc dire) dit u ^ ' are, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leune nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^ nbsp;^ oucéMonfeigneur.Carvous! auezey tenu plus ^saUen copte

emneurs,vous aucz g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j„3,ét fray é,amp; perdu moult de fes gés,parquoy il ne vous atttant maula

1 douze femames.ou | nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe vo^usjae vous rendez fimplemcntiôc encores veult chauxnefertt

eeura ne predra nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guillaume de Mont-paon, amp;nbsp;le faire mourir(ainfi ^«-h

« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lors rebondit meÄre Louis de Mailly.^ dit, mef-

’^°’^æ^ (Tire GmlUume*^Mont-paonfqucvous demandezà auoir) fae^d,,a^amAe^^enousncfalonsouileft ,amp;quevointilnefcft nous™«rtvonsbien tetoy«»^^“ ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ „^ a*},^ j^amoult

‘““.““’^''''M'P'J“ s“ nbsp;nbsp;nue vous nous vouleiauoit qui cy fouîmes enuoyex

d»tdtno„s,e„drcenlaman.«tSuevous^^^^^^

toramtfo»àoyeis,gMgMtnoftK g^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H g^o^,„,dm«cUi««snoœ

V0«smrfmcmtxv«fonncUement,K,aua ^^^^^^

ven nonsckeRtnent.te cm ^^ 5i;yuyditesQuilnousprcnnecounoifement, toumttç„fotut,sMonfelgneutk lju^ luy ^

monplamoouuiS' A.cespatollestctoutnidcuatslc Duc,S£çnntcnfa comyaigme UC»tallïui,kSdRoeutdeiaouCam,!SclcSàgncutàcMucitoiïoMmieaxfai-^^^„^, telaJetougne, çLndleCÔVts Soigneurs furent venus deuant lïUue ’^quot;V «“°quot;- Msn. ftteKU«amdebÆvatolles,vnsKauttes,qulVdefcendltlleutentente^amp;Vnml 0UatteC.foua\iHsLKtonSKKSeuefttebude5,amp;lcutsgens,ametcY commeynton- _ ^nietsAÄttelÄfaifineStvoffelftondeyfotteteffedeMont.^ iaEcautWesbommesdeiaville-KyotdonnadeuxGafconSiCbeuabets^çouilagatte nbsp;nbsp;,^,jj,j6

^ quaranteXXommes-d’ armes,2i autant d Archets-.^ Va firent tantoft iceux p

enuiïon'.amp;clarafrefehitentdevîntes Si at i etie. •



X«^


comment le -Duc «le UwcUJÎre 6Jo»»4 con^e a tous Çes ^ens ^èf'en retoumA À ^ordeaux^ ^commintïe StrtdePonsÇirttournAVfAncoïSi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cHxvnKî. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cexcN.


K Vïtsk conc^ueRc àcUont-^aonsamp;t cvieYeDuc àcLandaRre Y eut rei^ou^eu^àc « jARonutsOiens-R’ arrnes^Sc Ae CaYVta'.ïves^Rs R àé\o%cvenf. Si donnaVediiDue cou- , %ùiVouvesÇeso^^Y«v\v\cYmaVvt dxacuuentonYvevA.SUe àcY'a.TtnentXes'vns des aoûts ?lt;ïctouYiacv£Yvteo\euYs vûavtoos-.amp;c ÇeureomtXeDoc cnVacke Àc?gt;ovàeaox^Slt;. les Y óvdtüvos euXtovs ^ax S'.SJ. ceux de G ateonoue ten vaXXev em enXeors Mv\\csUcWw.eanx» SXtttQaameoeeYtotatÏ^andtGXes Cona'^aX^nves RuXe ^a^’S Aaoo 'As XwevU mooXt de ïo^ox^awRiXiveoeoxtYv.c.dands^eonwne dennends. SWesfonRenoXtXedvtDoc^amp;cX^ fooSTOvtXavYtXeovs adts-.^onv ce c^XXYevdoXtXden en anon aVgt;eÇov\ÇjneY'.tt,Y^’‘quot; ^dï^'^^'A L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^ouv et t^weXes oneues tRo^j eut ^’^onrXe tenv^s deXots ,^Xns dotes ?lt; Y^'^^- ^Q'^^^^d^^^

y ^'^’^V^^AXoo, tnYoXamp;.QO5YYtaotteoatt.SXXetenoNentXesYtan(^oXsen ^tand^atodon^j ce ^djptj««^ at.CLX\aRtXdeXAont eontoot^a.CToatteX\eoës deA ooats^?lt;aX«.Xveoes deVotOdetstdet-^tUirev «YitXsYtao^^QXstneXsXteVXette de\aGoetdXXe s^WtdAndeCoodon^nexRoXenvCajjreW• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘


b^' 5


1C

-ocr page 402-

taines amp;nbsp;foufecraîns.Si couroyent prefquc tous les lours déliant 'Jouars,ou deuantPor Óticrs;amp;y faifoicntsranscontraircsiamp;mouItlesrcfTongnoyent ceuxdu pays.Dautre part,à ChaftdlcrauTfe tenoi^Carlouet Ic Breton à bien fept cens Bretons(quinop dó-mageoientlepays)amp;ccuxdcIaRoche-de-Pouzay,amp;ceux de^.Saluin,couroientaul-t Ceße clanfê ^’P*^^^^ ^^‘^ ^®“^ ^^^ lours, amp;n’ofoientles Barons amp;nbsp;les d^ja^fncTS de lioiCtou/juiAn-aueclaj^tan ^ ®*^ ^‘^ cenoicA,chcuaucherparmi 1e pa^jfors cn gran^^urcs,pour la doute des Fra-tes^eß edaime Çois,qui cftoict cnclauez en leurs pays^^ to frf apres lareuenue de Mont-paonjamp;quf fariefinsde CCS Seigneurs de Poidon furent retraits cn leurs pays (qui tenoient frontière aux Fri'’.- i l’auteur, cr çois)ily eutfecrcts traitez, menezpar Monfeigneur Louis de Salnéf Iulian, parle P-fiiuant la nbsp;nbsp;comte de Rochechoart,amp;par autres PrançolSjauec grans pourchas,vcnans du Roydî

c aux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;France; qui nuitamp;iourtrauailloit à atraire ceux de Poidouàfonaccord. Sifurentef»

traitez tant bien conduits, que le Sire de Pons fe tourna François, outre la volonfédc Madame fafemme,amp; de ceux de fa ville de Pons cn Poldou: amp;par ce demeura donc-qucs la Dame, Angloifc:amp; le 5irc, François. De ces nouucllcs furent moultcourrou-cez les Barons amp;lcs Cheualiers de Poidou, qui Anglois eftoyent, carie Sire dePonr eftoit là moult grand Seigneur. Quand le Duc dcLancla/trc l’entendit, Ü enarf moultgrandmal-talent;amp;en voulut grandmalau Seigneurde Pons,amp;grandbiefl^ Madame fa femmc,amp; à ceux de la deffufdire ville,qui fe vouloict tenir ÂngloiSjamp;po“^ aideramp; confcillerla Dame, fut ordonné vn Cheualicr (qui fappelloit melTire^^^^' , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mon deBours}hardi homme amp;nbsp;vaillant. Car.ledit Seigneurde Pons couroif,P‘’^9'*

tous les iours,deuant la ville;amp; nclcs deportoiten riens;m3is telle fois y venokjqu il tquot; cRoit rechâcéôc rcbouté,amp; qu’Af en retourt^it à dommage.

Covimeat les (_.gt;/»^lû//pri»ilnnf la fir/erejp ile CJ^dtv/effr. nbsp;nbsp;c h a P. c c x c vt.

A Inf cftoycnrles affaires amp;les befongnes des Anglois enrouillées cn PolûoU'^^'^ ZXSeigneurs amp;les Cheualiers l’vn contre rautre:amp;y foulait le fort le foiblc:amp;n(^' fait on droit,neloy,neraifô,à nully;amp;cholerics forsamp;lcs chaheaux entrclscczlc^'''^ dedas les autres,les vnsAnglois,amp;:les autres Frâçois:qui couroiêtamp;racouroiit,^r loiétles vns furies autres,fans point de deport.Orfadulferentaucuns Bartsamp;C^^'^' liers de Poidou(qui Anglais elloient) que ceux ^la garnifon de Montconto^^J.^^^^ uailloicntplus que nuis desautres,amp;quils feretiroyêtcellepaft,8ciesiroieD^^%^' Si Erentvn mandementen la ville de Poitiers,au nô du Sencfchal de Poidoü, mi^i^^ Thomas de Percy. Auquel mandement obéirent tous Cheualiersamp;EfcuyaSfii^ cinq ces Lances,Schien deux mille Briganspauefehez,parmi les Archers,qu‘^^^^f ôc aucceuxfe trouucrentmeîfire Guichard dAngle,me{fire Louis de Harcourt,ki^ de Partcnay,le Sire de Pinane,le Sire de Tânayboutô,le Sire de CupegMe, mekite^ ccual de Coulongne,me{fireGeoffroyd’Argenton,melfireHuguesde Vinoye^f’’^ de Coys,lc Sire de Pui{fances,meiîire lames de Surgcres,mc{fircMaubrun deh^^^^^ amp;nbsp;plufïeursautres:amp;: y furent aum quelques Anglois(qui pour letemps fe tenoif^^ Poiâ:ou,pôut eau fe d office,ou pour aider à garder le pays)telsqMófeigncurS^‘‘°‘^'^^^^

^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pl^terAi f lefdits Poidteuins(qui elloient bien en compte trois mille combattons) q^^

, ils y pariiindrent,amp;: l'afsiegerent tout au tour:amp;: auoientfait^mener amp;nbsp;charier grans es gins,de Toimrs,amp; delà cité de Poidtiers.Siles firent(tantollqu'ils furcnrvenus)drecc[

A nbsp;nbsp;P^^-^^^^'^^^lt;^'^^^ ^^^^^^^^^ontcontour,Sc getter à ladite forteteffie,nuit amp;iour.^'

Guerdheaa ^^lt;^^^^^ylt;^^J^^^^{§^^^^^ ennoyoyent tous les iours affiailUr amp;: écarmoucberàceuxdn-d^a ^[eee^enr »^^forctamp;là eutfaitpluûeursgrandes appertifes d’armes.CarauedesPoideuinse^e} laclgt;auxyêr/f ^^^gens des Compaignics,qui nepouuoicnr,ne vouloict feiourner,tels que Icban Cd CrcfiUe. nbsp;nbsp;nbsp;uelle,amp;David de Hollegraue. Ces deux, auecques mefsire Gautier Huet, en cûoye^‘

Capitaines.Mefsire Pierre t deCrcfsille Se lourdain de Coulongne(qui dedans eûodt feportoient vaillamment, amp;:fcn venoyent tous les iours combattre auxAng/ois, i leurs barrieres.Enrrelesalfauxquilà furent fairs( dont il y en eut plu fours au dixiead 0 io^rquçles Anglais de PoiCteuias furent là venus fils alfaillircnt tc!lemontamp; o

-ocr page 403-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;377

ftclfr '^°’^^^’^P^^^oîiwcordonûancc,quedeforceilspercerentlesmursducha- . • conquirent les Frâçois:amp;y furent tous morts amp;nbsp;occis ceux,

Ales' ^^'^r ^^“^^quot;f’^^^^^pAez meffire Pierre amp;nbsp;lourdain, amp;nbsp;cinq 0^1 fix Hommes d’ar- ^^tiff^^'^''^ j^^^^'lneles Compaignies prindrent à mercy. Apres celte aduenture amp;nbsp;celle prinfe de ^n^leà, (^ha j ƒ ?^°'’'’’®®®’'®^Çbomas de Percy, meffire Louis de Harcourt, amp;nbsp;meffire Gui-fteU f ?8^®’?^Msf®«^confcil des au^cs Baronsamp;Cheualiers, donnèrent lécha (flii^^^™^^^^^^^^^^^^’^^^^®”^ ^^^’^^^^^’^ Dauid Hollegraue,amp; auî Compaignos nbsp;nbsp;«

lt;luM ''^^^™^^^’- cinq cens c{Jmbattans)poi^|^irelà frontière contre ceux d’Aniouamp; 5(1 ^^^’^P'^i^ic départirent les Seigncurs,amp; retournèrent chacun en fon lieu. Ain-fiif^^'^^^® ^’^^^^^ ^® Montcontour amp;nbsp;la frontière en garde amp;nbsp;ordonnance des def-t(H(j^’^'’*y^*'®”^f^’^oftvne grande garnifon, amp;le remparcrent grandement, amp;nbsp;le

*''®\‘^®P’^*^moult longuement,amp; moult en greuerét le pays de là enuiron:car tous

°Ats ils couroient en Aniou amp;nbsp;au Maine.

^‘''^’^^»tEefti'af)iJ(luGuefiliKCo»»eßabledeFra/fce,ajs’î9geala -vif/e i/'^zes :(^eom-

^‘^fgt;t d/elujfat rendue parcompefitton. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccxcvri.

^^AstetQyj-^Qj^^ à parler de mefsire Bertrand du Guefclin,Connefl:able de France, ^1 V j^°^^’-cn^’^^^^ci§delez leRoy, depuis lareuenuef de Pont-vallant : ou luy Üsp ^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aboient les Anglois ruez iusffi-commecydeffiuseftdir. Or eurent^ ^^-^ “^ ^fquot;~

*'®ft®^®nduque les Anglois tenoient les champs en Poidouamp;en Guienne;fiquc ^‘’^“^^ ^gt;»lgt; ^1* ^Xa jf^^^^^^’^^clei|r, tque le Prmtemps commença à retourner )ledit meffire «pX^X^uLî Gé$./ **^'^^’^“^mettroit fus vne grande armée, amp;nbsp;affcmblée de Seigneurs amp;nbsp;de ,„/^ chaux. deP '^^^^’^cheuaucheroit d’autre pa^jainfi que les Anglois cheuauchoiét au pays fA^m pouitoi fjj . °“)Quercy,amp; Rouergwqg^rlàauoitaucuns Anglois,qui trop honorablemêt donecopteriep leh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^'^^jfiepnis la guerre renouuellée:amp;cncores les gês de meffire fiuremet i^yi

Vu 1^1 , .^'^^^ctenoictdenou^uelaupays de Limofin:amp;auoientenAuuergneprins ^”°ß''‘ ^quot;^‘^ ip 1 j- ^’^‘^^®tout cnfemblc(qui fappelle Vzcs)qui pas ne faifoit à fouffrir. Si j^ Alt ledit Conneftable de France,qu’il fe vouloir tirer celle part. Si fit,par le congé du toufi quot;^ ^1?*^ mandement de Gens-d’armes : amp;nbsp;fe partit de Paris à grande route : amp;: croilToyent gens : amp;nbsp;tant exploita ledit Conneftable qu’il vint en Auuer-

bon l p S““ eftoient dclcz luy,S«en fa compaignie,le Duc de Berry,le Duc de Bout ûaunK • ^® ^^^^“^ÇQ^ ’ ^c Comte du Perche fon frere, le Comte de Saind-Pol, le Sited 'v^^^^crgne,leComtedeVendofme,le Comte de Porcien51e Sire de Sully,lG Sited ■T’'’'^j™®®reHugues Dauphin,le Sift de Beauieu,le Sire de Rochefort, le ce Si * p‘^’'“»^grande foifon de bons Barons amp;nbsp;Cheualiers des marches de Fran-deu T^®t tant ces Seigneurs,auecles Gens-d’armes delfuldits, qu’ils vindrenc

quot;fh cité d Vzes. Si fe logeront auprès :amp; furent quinze iours deuant,y donnant forts:mais oncques en celle empreinte ils nepeurent prendrelaforte-ç,^’“’-*^yauoitdes Anglois dedans qui vaillamment la garderent.Si fe partirent ces j^^s-Qarmes:amp; cheuaucherent outrc,aucc le Conneftable, es parties de Rouergue : amp;nbsp;queans Chefs des Seigneurs vindrent en Auignon,veoir le Pape Gregoire,amp;leDuc ^^ Aiou^quifetenoit auccluy.Tâtoft apres celle vifitation,amp; que ces Seigneurs criré?Yg.4,.^Xïa-P^f cauDued’Aniou,fedépartirent de ladite cité d’AuignÂn, amp;nbsp;fe retirent deuersle mulae, celuj °Aiieftal)lg,ç^yj^l^^^^^^j^^l^^j^ Koncrgiic,amp;conqueroit villes amp;nbsp;chafteauxfurles à«A^«rlamu §ois.SifenvindrétdeuantlavilledetlaMulae(laquellcmeffireThomasde Veul- lae/fZ’AL de 4 ^ ^'‘Çtcnoit,amp;auoit tenue tout le temps)amp; rafsiegerenr,amp; aufsi la roche de Vaucle- ‘’’^‘‘ Lmerau ^^•^IcditCheualier Anglois par compofition les rendit audit mefsire Berland», 8^ ’ ^^ taifj^ntU tef nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*^^^^5 frontières de Limofin:amp;,quand mefsireBertrâdles euft»^ tefle'^è^

t tcicmsjilprint fon chemin amp;: fon retour,luy amp;nbsp;tous les Scigneurs de France de fa cÔ- darcipar lésés P^'gnic,pour venir deuant la cité d’Vzes en Auuergne:amp; ralsicgcrcnt:amp; firent là leDuc de l’Auteur, et . quot;‘'’yàcDucdcBourbon^amp;lc Conneftable de f rance,aincncr Se charier grans en- par sala. 8WeRionamp;deClarmont,amp;iceux drecer deuâtJaditefortereire,amp; auecques ce,an- VZ4 nagueres

'^’'grans atournemens d’aflàut. Quand les Anglois qui f eftoient tenus en la cite ^'^ VeuTque-^^5Pivaillamment,veirent la manière Sc ordonnance du Conneftable de France amp;

^/“^raî-'içois,amp;ilscntetidirent que Mcfsirc'fhoinas eiet Bueileafare cftoit parti de fes f^^^ VeHque-ortereffes de Rouergue,amp; que confort ne leur apparoiffioit de leur cofté,ils comméce- fare, fe» tal~ rcntaconrciller,84 aduifer qu’ils fe rendroient par traité,amp;non autrement.Si traitèrent jant sala.

-ocr page 404-

PREMIER VOLVME


57^

^Kerärd dit C^nncßaWcjfi bien amp;nbsp;fi fagement, qu’ils fe partirent fans danger écrans bxaf-lainteSeucre nîc:amp;ctnportcrcnt,dc tout le Icurjcc que porter en pouuoiétîêCjftec tout ce,ils dcuoiét neßatceßepld ^ûrc enuoycziufq#estàSainte-Simere en Lirnofin.Celle ordonnancefut tcnue:amp;lcs ce aucunement Anglois fen partirent,amp; rendirent tout ce qu’ils tenoient d’Vzcs,cire amp;nbsp;challe!:amp;furet gt;0’ nomme'pr menez fans peril,iufques à la garnifon deflufdite. Ainfi ac(]u^mcflire Bertrand, en« les ^irr^cz^, voyage, granc^foifon depays(queles A|^glois auoiêt te^’ff^qwis retourna en France.

Ccmment le Jèoy d’jdngleterreye/lafitm^^^texit de Rober^'Canollefut tippife, ^ coniKir,!

J)! ajavt eu e^uelque cot/sbatßtr mer entre les t^ nglois (^ Flarndns, la paix enfutfaildfquot; eontinent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre. ccxcviii.

VOus allez ouy-cy delTus parler de la cheuauchée,quc raeflire Robert Canollefit en France,Sepuis commentil retourna en fon chaftel de Denial en Brctaignc.0rcft vérité qu’aucuns Anglois parlèrent grandement contre fon honneur àleur retouren Anglcterrc:amp;tant que le Rqyamp;fon Confeii furent informez contre luy, fie nialcon-tcns.Mais,quad ledit melfirc Robert le fceut,ilf cniioya exeufer par deux de fes EfeuierS d’honncur:tcllement que le Roy amp;nbsp;fon Confeil congnurent qu’ils auoient clicnial-in-formez dudit melfire Robcrt,amp; dcluy bien fe contentèrent : parmi ce que melfirc A-

-ocr page 405-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;57^

certains articlcsamp;ordonnances,fccllécs entreIvnepartie amp;nbsp;l’autre.Si deip^urala cho- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

eenbonamp;iear eftattOr parlerons vn petit du Roy de Maillorque.

(^mment le Rey (le (JHaißerqaeßef ra^co/ific ßu Rûj Henrj^d’Ejp^ig}^^ amp;nbsp;priésf’en alla pl^i^Kcr/eiirt Roj/^t^rragofr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccxcix.

VOy s auejfeieno^yc^jlciTus recorder comment le Roy lames de Maillorque fut prinsaValdolifcn Caftiyc,au reconquer que le Roy Henry fiten Éfpaigne,amp; cô- • i^^®®“^^ prifonnier aiftiit K oy Hcnr)iMKI)uand la Royne de Naples fa femme, iMatquifc j de Montferrat,fa frm,entendirent ces nouuelles,fi lurent moult cour- ’^’CesJeuxffmii rouceesdeladuenue: amp;ypourucurcntde remedeamp; dcconfeihlc vous diray par qiicl-fil'‘^jfigt;itad-^ ƒ inanierc.Elles firent traiter,par figes,fie yaillans hommes,dcuers le Roy Henry,pour ^'’^^fillips 3«flfondudit Roy de Maillorque: amp;nbsp;firent tant,qu’il fut mis à rançon,en la fomme de ^^^^ '^ ^J^®’ KntmiUefrancs:lefquels les deux Damées deffufdites payèrent fi courtoifement,que le j^ i^ ^’cbalx^ ^oyHcnqdeurenfceutgré.Tantoftquele Roy deMailIorquc fe peut partir, il retour-^/f cwimRii naaNaplesiamp;n’y voulut mie feiournenains fit tant, qu’iîeuft or amp;nbsp;argent à grand pou- m i^^Raffa^e. J'oii’jamp;amis de toutes parts:amp; fe meitau chemin de-rechef,en intention de guerroyer f “oy d Aragon,l'on aduerfaire,qu’il ne pouuoit aimer: car il luy auoit tué fon jgt;erc,amp; Metenoitfonhentage.Si exploita tant leditRoy,qu’il vint cnAuignô,dcucrs le Pape ^* ^ de Mail f^^oire,onziéiîic:amp;là fe tint plus d’vn mois;amp; fit fes complaintes fi bien amp;nbsp;fi à poindf, ^’'^*’^ 'quot;’quot; ^^ ®*'lt;litSânâ;-pcre, qu’il condefeendit affez à fes prieres, amp;nbsp;confentit bien audit Roy de ^‘^1’^ ‘’^ •xiitE hiUorque,qu’il flft guerre audit Roy d’Arragó:caril auoit caufe quile mouuoit:amp; c’e~^”°”' oiïpourfonheritascrecouurer.Sifepourueut ledit Roy de Maillorque deGens-d’ar-

, ’“^csachaptabié cher,par tout ou il^i peut auoirquot;comme Anglois,Gafcons Allé* ^)Bretons,amp;gés de compai^(^i|B:defquels meffire Gracien du chaftel,meflîre Ichan aeMaleftroitjSeueflrc Budes,amp;Iaques de Bfay choient Capitaines.Si pouuoient bien Ç; yccnuiron douze cens bos coÂibattans,amp; pafTerent outre, amp;nbsp;entrerét en N a narre, fie fiournerentlàpar le confentemét du Roy de Nauarrc,amp; entrèrent en Arragon,amp; cô-’’’cncerentcesCheualiers amp;Gens-d’armes,amp;leurs routes, à faire guerre au Roy d’Ar-ragon,amp; a courir fur fon païs,amp; à prcdrc:amp; aflaillir petits forts,S: à trauailler le plat pais, ou ilspouuoienthabiter amp;nbsp;entrer,fie à rançôner hommes:tellementque le Roy d’Afra-Bon (qui bien fe doutoit de celle gult;re) enuôya grans Gens-d’armes fur les frontières: QdqueJsJe Cote de Roquebertin amp;nbsp;le Comte de Roddes furent capitaines.Celle guer t Ç'^fi à Mf^^ ’''pédant(quieftoit ia toute ouuerte, amp;: moult t felle)le Roy lames de Maillorque fac- cruelle venaè ^'quot;^cha malade de-rechef au Val-de-Sorie: de laquelle maladie il mourut: amp;nbsp;par ainfi ddadiejiifia '^ftmles Arragonnois paix de ce cofl:é,vn grand temps:fie le départirent ces compai- ^'” .§’^‘°quot;A(iUilàauoicntgLierroyc:fifi fcnrctoiirncrcnt enFrance,deuersleSeigncur5dont “PWloientauoir plus de profit. Or parlerons du Duc dcLanclaftrc.

Comment le Duc ße Landaßre cjpoußi la fille aifnée du EoyDom Pieire d’Eßargnte:3‘ ^‘‘'^witt coitfiederatio»s furent faites entre le Eop de France dr le Eej Henry ^^jjd^ne^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H A p. c c c.

1 EDucIehandeLancIafirefetenoitenlabonne cité de Bordeaux fut Garonne: Ä j^dclezluyplufieursBarôs,Cheualiers,amp; Efeuyers d’AquWainc.Car encores eftoient ^^chofesencftatpourla partie des Anglois-eombien qu’aucuns Barons de Poitou ueLimofinfulTcntretournezFrançois) amp;faifoitfouuent desiffues amp;nbsp;des cheuau-

^ ’^'^ fut les ennemis : ou riens ne perdoit: amp;nbsp;bien le reffongnoient au pays ceux, qui ^‘’’’oicntlcsfrontietes pour le Duc d’Aniou. nbsp;nbsp;Celuy Duc choit veuue, amp;nbsp;fcns ^m- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Jney car Madame Blancke , Ducheffe de Lanelaftrc amp;nbsp;d’Erby , choit trépalféc de; ^efiede. Siaduiferent les Barons de Gafcongne,amp; meffirc Guichard d’Angle, que le '•oyDomPietre auoit deux filles de fon premier mariage, de la fœur au Roy de Portü- f fay mis ce S’^'hlqueHes eftoient en la cité de t Bayonne : fie fi à garant lesauoient amenées au- mot pour Gah ‘''^'^sClicualicrs,parmer, delà marche deSiuille,pourladouteduRoy Henry, auffi con^ne filon ®‘^lt;lii’iIsfccurentlamortdeleurpere,leRoy Dom Piètres Si fetenoientlcsfiiles:cô-^quot; /^

toutes cgarees:dont on pouuoit auoir grand’ pitié: car elles choict heritieres de Ca-“àle(qui bien leur fift droit) par la fuccefsion du Roy leur perc,Si fut ce remonftré au ‘JucdeLanelaftrc, endifant ainfî, Monfeigneur vous eftes à marier: amp;nbsp;nous fanons là '’‘grandmariâgc:dont vous ou vohre hoir, ferez encores Roy de Caftille: amp;: c’eh tref-

-ocr page 406-

580 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER -VOLVME

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand’ aumolnc de réconforter amp;nbsp;cófeiller pucelies Sc filles de Roy,efpcdalcmcnt qui

font en tel en:at,cotnmc elles font.Si prenez i’aifnée en mariage.^^ous levons con e^^ Ions. Car de prefect nous ne fauons ou vous vous pourriez plus hautement marier, dequoy fi grand profit vous ^uft naiftre.Ces paroilcs,amp; autres, entamèrent tellemen le cœur dudit I)uc,amp; fi bienluy pleurentjqu’ily entendit vol^ittiers: amp;enuoya tanto amp;nbsp;fans delay querreles Damoifellcs (quifappelloient, l’w^^qpftanÄ:, amp;1 autre a

• nbsp;nbsp;bel)p^r quatre^e fes Cheualicrs3amp; partit de Bordeaux leçit Duc,quand il fceutleur\c nue: amp;nbsp;alla contre elles en grand arroyni^efpoufa I’aifnée, Madame Confiance, ur^ le Due de Lan chemin en vn village, delez la cité de Bordeaux (lequel village fappeile Rocherort) f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^^^ illccqucs, au iour des efpoufaillcs, grand’ fcfic,amp;foifon de Seigneurs amp;nbsp;dcDató ^I^on/lance P^^*^ ^^ f®^® P^'^^ enforcer. Tâtoft apres les efpoufaillcs,le Duc amena Madame,la tô’J ßleai/needn * nié, à Bordeaux, amp;nbsp;là eut derechef grand’fefte:ôz furent ladite Dame amp;nbsp;fa faut moj i^oji Dont pie- fcftoyécs des Dames amp;nbsp;des Damoifclles de Bordeaux:amp;leur furent donnez grans o^gt; tre deCaflide. amp;nbsp;beaux prefens, pour l’amour du dit D UC. LesnouucilesvindrcntenCafiille,aunoy Henry, amp;nbsp;aux Barons dudit Royaume (qui alliez à luy choient de foyamp;d hommage comment fa niece auoit efpouféle Duede Lanclaftre, amp;nbsp;encores fuppofoitonque a moins aifnée fœur efpouferoitle Comte de Cantebruge, eftant ledit Duc retourné e® ^Angleterre. Si fut plus penfif ledit Roy Henry que dcuant,amp; meift toutfon Con 0 enfemble. Si futadoneques confeillé qu’il enuoyaft grans mclfagers deueßle Roy® France: amp;nbsp;que bien fceulfcnt parler amp;remonftrerfon affaire. Aceconfeilamp;adi®^ tint le Roy Henry: amp;nbsp;ordonna fages hommes’amp; des plus autentiques de fonRoya“®’^’ pouraller en France. Sife meirent au chemin, en grand arroy:amp;firent tantpatl®

ration.

.Ambaßde ioumées, qu’ils vindrent en la *ité de Paris^uils trouucrcntlc Roy: qui les recent du !{tt ffenrji grand’ ioye:ainfi que bien le fceut faire. Entre le Rfljjj^ffufdit amp;les Ambafladeurs deCafitUe vers j^^y Henry (qui auoient procurations fecllées, bonnes amp;nbsp;iuftes, de faire traitez,amp;pt le ^yde Pran wedel'cn toutes chofcs,au nom de leur Seigncur)cutp’lufieursparlemens,traitez,amp;-'® “e’^^^confede- ^“^^^^ fecrets, amp;nbsp;autres : Icfquels fortirent à effed. Finalement donc en ce tempsh^^ quot;nbsp;^^ ^ accordées,ordonnécs,amp; confermées alliances,amp; confederations,moult grandes cellesiurées folennellemcnt de toutes les deux parties, aies tenir fermement,»”^1^ les brifer,n’aller à l’encontre,par aucune voye: amp;nbsp;que ces deux Roys demourer^’^^quot; ^j_ vne vnité de paix,d’amour, amp;nbsp;d’alliance. Si iura aoboneques le Roy de France,®® P® les de Roy, qu’il aideroit amp;nbsp;conforteroit le Roy de Caftille,en toutes fes befool^ ne feroit paix n’accord aucuncm.ent au Roy d’Angleterre, qu’il n’y fufimhdedan • ces traitez, accords, amp;nbsp;alliances faire,tneit grand’ peine,meifire Bertrand d“^“^..^ qui moult aimoit le ^oy H cnry. A près toutes ces chofes faites,confermées ^‘^^ fe départirent les Ambaffadeurs du Roy Henry,amp; retournèrent en Efpaign®'^^''° rent leur Seigneur à Leon en Efpaigne:qui fut moult ioyeux de IcurrcuenuCj» qu’ils auoient bien exploité : amp;nbsp;fe tint depuis par fes alliances le Roy Henry plusa

ré amp;nbsp;conforté quedeuant.

Comment le Duc ole Landaj^re oreionna Goauerneurs en GuienneyC^ttt^tnetiafif^^^^ uec Inj-.df comment mejiire Gautier de cMannj mourut à Londres. nbsp;nbsp;nbsp;c h A ?gt;

f roii fioun ^37^’

NOus retournerons auOuc de Lanclaftre: qui fe tenoit en la cité de Bordeaux. eutiladuis,tenuironla S. Michel, qu’il retourneroit en Angleterre,pour mi® informer le Roy, fonpcre,desbefongnes d’Aquitaine.Sifordonnaamp;apparedia “^j’ tellement qu’vn petit deuant ce qu’il dcuft mouuoir, nepartirilafTcmbla.cnlacit Bor^cauf, tous les Barons amp;nbsp;Cheualiers de Guienne, qui pour Anglois ictenr’'®^^’ Qjaandils furent tous venus il leur remonftra qu’il auoit deerde retourner en Ang ,, terre,pour certaines chofes,amp; pour le profit d’eux tous,amp; de celuy d’Aquitaine. '^ æ i’Efté,prochain venant,!! retourneroit fi le Roy fon perc l’accordoir.Ces parolesp rent bien à tous ceux qui les entendirent.Là inftitua amp;nbsp;ordona ledit Due Monmign ntlcDuê''^^ ^'quot;^®P®ul de Buz,lc Seigneur de Mucident, amp;nbsp;le Seigneur deîFfparre, pourefire go zandallrer uemeurs de tout le pays de Gafeongne, qui pour eux fe tenoit: amp;, en Poitou, me fon panemmf Louis dc Harcourt,amp; le Seigneur de Partenay: amp;,enXain(ftongemeflîre Louis ci d’^^HUainç. genton,amp; meffire Guillaume dc Montendre: amp;nbsp;laiffa tous les Senefchauxamp;Omcic®) ainfi comme ils eftoientpar-deuant.Là furent ordonnez d’aller en Angleterre, au® Duc,de par le Confeil des Gafcons,Xaindongcrs,amp;PoideuinSjpour parler ^^^^’’^

-ocr page 407-

D E F R o I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;581

ji k ; if H r

'i 'i i) r ; j

I)

5,j j^,j^^^^®§®^ ^^’^^^*’ ^’Aquitaine plus pleinement, meffire Richar^ d’Angle, le * ^J)**'^*'^’^®®®’^® A^æ®rZ deTarfcc:amp; encores,pour eux attendre,différa amp;dé-’^Duc vnpetir.Quand ils furent tous appareillez,amp; les nefs clyrgées amp;nbsp;ordônées, entrèrent dedâs,fur le haute de Bordeaux;qui eft beau^ large. Si fe partit ledit Duc, bfindcompagnied^^^s-darmes amp;nbsp;d’Archers,amp;auoitbien foixante vaiHèaux en footCjparmifts poiWu£acl|:amp; emmena aifecquesluy fa fcmme,amp;fa/œur.Si exploi-^fnttantles mariniers, parle bon ventqu’ils curent,qu’ils arriuerent au haute d’An- y^^'' ^‘“‘cenAngkterre: amp;nbsp;làiïfirent des vailïèaM^amp;entrèrent en la ville. Si ferepoferent f^^Li^^^^ d/^ '^'WA ^^P^^deux iours: amp;nbsp;puis fen partirent: amp;chcuauchcrcnt tant qu’ils vin- U^ßn^ere. enta ^indefore: ou le Roy fe tenoit: qui receut fon fils le Duc,les Dames amp;r Damoi

re r-^ Cheualiers cftrangcrs,à grand’ fcftc:amp;3par cfpecial,il veit volontiers mefii-u ’“^“^^ d Angle. En ce temps trepaïTa ce gentil Chcualier meffire Gautier de Trepasdemeß * ^nycnlacité de Londres:dont tous les Barons d’Anglcterrc furent moult coimou-ß^e Gautier di rf^’P°'^''11 loyauté amp;nbsp;bon confeil,qu’en luy auoicnrtoi^iours veu amp;nbsp;trouué. Si futen- ^“quot;V'' ucuagrand’folénitéjCn vnmonaftere de Chartreux,qu’il auoit fait cdifierau dehors ^^ ondres: amp;nbsp;furent au faid de fon obfeque le Roy d’Angleterre, amp;nbsp;tous fcs enfans, amp;

ironsamp;Prelatsd’Angletcrrc.SiécheuttoutefaterrededclàIamcr,amp; dedcça,au [en -(j.°™fclehande Pennebroth: t qui auoit à femme Madame Anne fa fillc.Si cnuoyalc-^J^£quot;‘/f ^

ointe de Pennebroth rclcucr fa terre, qui échcueluy eftoiten Haynaut, par (^^^^conde^ca 0 es CheuaUers: qui firent bien leur deuoir par-deuers le Duc Aubert: qui tenoit la carparauatH owe de Haynaur en bailj p 0 ur le temps. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’a fait Rendre

(iigt;^mtiit l( Rfy J’^Kgleierre enuoja le^omie ele PeKAbroth e» ^^uitainepourß» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^U^rre. '^^ quot;

‘^snnernair: ^ comment Ici^^^iguols, afftez idc France,luy donnèrent vne charge r^wr,pres la Rochede, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cccii.

p^yt Yucrfeportèrent ainfiles befongnes en Angleterre: amp;y eutpluficurs ^ ^ mimad-^ :i f °.^''^imaginations entre lcsScigncurs,furrcftat dupaïs,pourfauoir cornent uis yue nom omaintiédcoicnt fur rEfté,qui vcnoit: amp;nbsp;auoient les Anglois intêtion de faire deux posions ici et-''oyiges.dun enGuiennc,amp; l’autre en France, par Calais : 5e acqueroient amis de tou- »gt;^»‘^fr fan ^05 parts,tant en Allcmaigne, corne es marches de rEmpire:oupluficursCheualicrs amp;nbsp;^iy^^-ànofré ‘cuyers cftoient de leur accord. Miecqucs tout ce, ils faifoient le plus grand appareil ”** ^‘ niondc,amp; de toutes chofes neceflàircs pourvu oft, auffi grand comme l’on en euft

^'^degrand temps faire,Bien fauoit le Roy de ^âcc,paraucuns,des Anglois le fccret, yip^^'^l^H^^ils cftoient,amp;quelle chofe ilspropofoictàfairc. Si fe confeilloit amp;nbsp;ad-amp;tcn ’ ^'’ ^ poorucoitfes citcZjVillcs, amp;nbsp;chaftcaux,moult grandement,en Picardie: oitpartoutjcn garnifon: grand’ foifon de Gens-d’armes: parquoy le pays ne fuft

urpnns de nulle nulle aduenture.f Quand l’Efté fut venu, amp;nbsp;le Roy Edouard d’An- -fe’efl mainte g ctcire eut tenu fa fcftc,amp;fait lafolcnnitédeSain(ftGcorge,auchaftelde Windc- nantfimemer^ ore(ainnqnjijyQj[yf3gÇ(|ç£^jj.g par chacun an) amp;nbsp;que meflire Guichard d’Angle y ^i7^-oit entre comme confrere, auecques le Roy amp;nbsp;fes enfans, amp;nbsp;auec les Barons d’Anglc-^'ircquifcnommoientjcnccfte confraternité,lesCheualicrs dubleülartier,lcdit Roy loallaa Londres, en fon Palais de Wefmonftier: amp;làcut2rand confeilamp; appareille-» 'pont, fur les befongnes du pays: amp;, pourtant que le Duc dÆanclaftrc deuoit celle fai-‘on paffer en France par les pfains de Picardie,amp; le Comte de Cantebruge fon frere a-oo^ucs luy, le Roy ordonna amp;nbsp;inftitua,à la prière de meflire Guichard d’Angle amp;nbsp;des

‘^'uns, le Comte de Pennebroth, à aller enPoiélou, pour vifiter le payÿ,amp; faire guerreauxFrançoisdececofté . Car les Gafcons amp;nbsp;Poideuins enfemblc auoiei# re- • lt;iwsamp;pricau Roy d’Angleterre,par lettres,amp; par la bouche de meflire Guichard d’Art PlpWl’ileftoitconfeilleque nul de fes enfans,ne fift en celle faifon voyage vers eux, ^wenuoyaftle Comte de Pennebroth,que moult aimoient,amp; defiroientàauoir:car le Comte de ' 5«fentoientbonCheualier,amp;:hardi.Siditle Roy d’Angleterre au Comte de Penne- Pennebroth '°A)prcfcntpluficurs Barons,amp; Chcualiers(qui là eftoient aflemblez au Confeil) le- ,Ç’quot;’‘^’'”^«’' df ƒ üjiieau fils,ic vous ordonne,^ inftitue,quc vous alliez en Poidou, en la compaignie c rneffirc Guichard: amp;nbsp;là ferez Gouuerneur amp;nbsp;fouuerain de toutes les Gens-d’armes, tjue vousy trouucrezfdont il y a grand’ foifon:fî-côme de ce ie fuis informe)amp; de ceux ^ffi,9uevousy mènerez. Le Comte dePennebroth fagenouilla deuantle Roy.amp; dit.

onfeigneurjgrand merci du haut honneur,que vous me faites.lc feray volontiers par

-ocr page 408-

3S2 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P R E M I E R V 0 L V M E

dc-là vn dt^oz petits Marefchaux.Ainfi fur ccft eftat fe départit celny parlement. ^''^ tourna ledit roy à Wiiidefore:amp; emmena mcllire Guichard auccqucs luy:auqucli p loitfouuent des bofongnes dePoidou amp;nbsp;de Guienne.Meflîre Guichard luyduoit. feigncur,mais que noftre Capitaine amp;nbsp;meneur,^ Comte de Pênebrotb,loitamuep de-Ia,nous ferons bonne guerre. Car nous y trouuerons enM^uatre ou cinq cens

riuiere de Somme ou de Sofnc.

ces:qui tous ol^cyront à vous: mais qu’ils joient bien payaKde Idrs gages. Lors rap« • ditlc Roy. MelfireGuichard, mcffire Guichard, nevon^fouciez pointdauoirofamp;ii gent, pour faire par-dé-la bonne guerrftClar i’en ay allez.- amp;nbsp;fi l’cmploycray volonti ^ en telle marchandife: puis qu’il me touche,amp;r les befongnes de mon Royaume.Amli! auecplufieurs autres telles pârolles,fébatoit ledit Roy d’Angleterre, en parlantau melfirc Guichard.’que moult ilaimoit amp;croyoit:carc’eftoitbien raifon. Orvinth^ fon, amp;nbsp;fut le Comte de Pennebroth en tels termes, qu’il deut partir. Si print conge Roy; qui le luy donna volontiers,^ àtousceuxqui efioient enfaCompaignicS-®^ fc« trois , femblc que meflireOthe de (irantfon,t d’outre la Sonne,y fut ordonné pour y aller. mots ne font Comte de Pênebroth n’eut pas adonc trop de gens en fa compaignic;ains eut tanH^ point^^ •'f^gt;’‘ lementles Chcualiers de fonhoftel,furl’information quemelfire Guichardauoith'® ^^ Roy,Maisil emportoir,en Nobles amp;nbsp;en Florins,tellefommede monnoye,quepf^ l^^ftrs'^^lt payer trois mille combattans.Si exploitèrent tant les delfufdits,apres le congéprins pëfipu’iiveut Roy,qu’ils vindrent à Antonne:amp;làfeiourncrent quinze iours,en attcdantlcveat--^ dire que la feixiéme iour,ils eurent Vent à volonté:amp;entrèrent en leurs vaiffcauxramp;fepatt^^’’^ terre de ce haure.-amp; fe commandèrent en la garde de Dieu amp;nbsp;de Sainâ-George: amp;nbsp;finglcrtnt'’®^ Cheualier e- Poidou.Le Roy Charles de France fauoit la greigneur partie des ConfcilsdAng’t'^-, hoir outre la j.g^jç j^g p^y p^j commcnt:ne par qui ils cftoiwit réuelez) amp;nbsp;comment mcllire Guicbi® d’Angle amp;nbsp;fes compaignons eftoient allez cnAngler®Pfe,fur tel eftat que pour impd® duRoy,qu’ilseuirentvnbon meneur amp;nbsp;Capitaine:amp;^a fauoit que Ic Comte dePc^ broth eftoit ordonné d’y venir, à toute fa charge. Si f eftoit ledit Roy de France,a“® fur ce:amp; auoit fecrettement mis fus vne armée de Gens-d’armes par incr;voircàûp®‘ rcamp;r?qucftc. Car fes gens eftoient au Roy Henry de Caftillc:lefquelsilluyauo‘^f^ uoyez,parmi les alliances amp;nbsp;confederations qu’ils auoient enfemble:amp; efli^gt;ic^f^‘^^ paignols, d'vne flotte, quarante grofles nefs, amp;nbsp;treize barques, bien pourueucs«^ tefches:ainfi que les nefsd’Efpaignefont. Sien^ftoientpatrons amp;nbsp;fouucra''’^^“^ ■[La.cJ}duxdit vaillans hommes:c’eftaffauoir Ambroife de Boucquenegre,Cabefle dctVaw Bacquedant. Ferrant de Pion, Sc Rodigo de la Rochelle. Si auoient ces Efpaignols vn grandtcnip ancré fur mer, en attendant le retou?desPoilt;fteuins, amp;nbsp;la venue du Comte de Penn'* broth(car bien fauegent qu’ils deuoient venir en Poidou)^ f eftoient mis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

Jour de la ren- y^^j. j^ ^jjjg jg j^^ Rochelle.Or aduint ainfi,que le iour de dcuant la vigile Sainft len^ ^X^is^cr^^as ®aptiftc(qu on compta l’an de grace mil trois cens feptante deux) le Comte de Pen ^^ J„X fret C^ broth,amp;fa route dcurent arriuer au haute de la Rochelle: mais ils trouuerent lesdelln i^ocheUefsr la dits Efpaignols au-deuant:qui leur détourbcrentleriuage,amp;furentraoultioycux mer, en l’an leur Venue. Quand les Anglois amp;nbsp;les Poideuins veirent les Efpaignols: amp;nbsp;qp'' ^°‘^ ^372. comme battre les conuenoir, fi fe confortèrent en eux-mefmes (combienqu’ilsncA^tntmie ^‘Jß*^’ nbsp;nbsp;nbsp;• T)icn partis, tant de gens , comme de grans vailTeaux ) de farmerent amp;nbsp;ordonneren^

ainfi que pour tantoft coift)attre:amp;mcirent leurs Archers au-deuât d’eux. Pmslcsne Efpaignollcs (qui bien eftoient pourueuës amp;nbsp;garnies dedans de grand’foifon de ben d’armes amp;nbsp;de Brigans,qui auoicntarbaleftcsamp;: canons, amp;nbsp;dont les plufieurs tendent grans barreaux de fer, amp;nbsp;plombées de plomb, pour tout effondrer) tantoft furent ƒ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prcÂliées en demenantgrand’noife. Ces groftes nefs d’Efpaigneprindrentleventdâ

•mont, pour prendre leur tour furies nefs Anglefchcs, que peu doutoient amp;nbsp;prirent, ains f en vindrent,fendant à plein voile,defl'us: amp;nbsp;là eut à ce cómencement,grand cricri e des vns amp;nbsp;des autrcs;amp; fe portoient les Anglois moult bien;amp; là fit le Comte de l e-nebroth aucuns de fes Efeuyers Chcualiers, pour fhonneur. Là eut mout grande bat-tgille amp;nbsp;dure, amp;nbsp;eurent les Anglois àquoy bien entendre. Car ces Efpaignols quic-ftoient en leurs grans vaiffeaux, tenoient gros barreaux de fer, amp;nbsp;greffes pierres,amp;lcs

amp;Hommes-d’armes moult maUement. Là choit, entre les CheualiersdAngletcrreamp; dePoidloUjcheualcrie amp;proucfle remonftréetref-grandement, LeCoratedePen-ncbrothfecombattoit,amp;requeroitfcs ennemis moult fièrement: Sc y fit ce iour plu-fleurs

-ocr page 409-

D E F R Ö I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;58^

“«rs grandesappertUes d’armes: amp;aufli firent meflîrc Othc de Grantfo®, STmelfire Guichard d’Angle,amp;!c Sire de Pinanc, amp;nbsp;tous les autres Chcualiers.

Cof!ttn(fjt ceux de la vi/le de la Rochelle fte voulureKtpatK^ficouyir leCom/ede Pen/je-bmb, (^ comaaefit h^e»efihal de la Rochede, (^ le Seigneur de Tannajibouion^ (^ ^u-ifetlevißt^mjec^ri^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ cwap. ccciii.

A Ccquefay ouy recorder lt;^ci,ix,qui furet à celle befongnejdeuât la Rochelle,bien nbsp;nbsp;nbsp;*

d -Vraonftrerent les Anglois S^ les Poiélcuins^ui là eftoient, qu’ils defiroient moult à conouerre amp;auoir grand pris d’armes. Car one gens ne fe tindrcntplus vaillamment, ®® 11 bien ne fe combattirent: veu qu’ils n’eftoient qu’vn petit de gens au regard des Ef-puignok,amp;en menus vaifleaux: amp;fcpouuoit on cmerueiller comment tant duroient: ^^shgrâdcprouëfleamp;chciialerie d’eux les recôfortoit amp;nbsp;tenoit en force amp;nbsp;vigueur: car,fils euflenceftépareils de nefs amp;nbsp;devaiireaux,lesEfpaignolsnclescuflentmieeus danatagciearils tenoient leurs lances acérées: dont ils lasçoient leurs horions fi grans, qucnulneles ofoit approcher,fil n’eftoit trop bien armé amp;nbsp;pauefehé.Mais le traift amp;nbsp;le gedfqui venoit damont)de pierres, de plombées de plomb, amp;nbsp;de barreaux de fer, les grtuoitamp;tempeftoit moult fort : ôc naura amp;nbsp;bleça de leurs Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers, ce P'ctnieriour,plufieurs. Bien veoientles gens de la Rochelle la bataille: mais point ne • nuancèrent d’aller,ne de traire celle part,pour conforter leurs gens(qui fi vaillâment ecombattoient) ainçois les laiifoient conuenir. En celuy efirif amp;nbsp;en celle riote furent ils,laques àlanuiâ,qu’ils fodepartirent les vns des autres: amp;nbsp;fe meirent à l’ancre. Mais ‘«Angloisperdircnt ce premier iour deux barges de pi)urueances:amp; furent tous ceux J^etraite dei qui dedans eftoient, mis à mort. Tqutc cette nuief fut meflire lehan de Hardanne (qui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0

pourletempseftoitSencfchal d?^’Rochcllc) en grandes prières entiers ceux de la vil- “^^ ^Jp‘*'g»»lf le amp;cnuersleiirMairelchâ Chauderon amp;nbsp;les autres, amp;nbsp;ce qu’ils fe voufiflent armer, amp;nbsp;|j»«;^^r«f-rairc armer la Communauté de la ville, amp;â entrer en barges amp;nbsp;en nefs (qui fur t gué e-itoient) pour alleraideramp; conforter leurs gens: qui tout ce iour fi vaillamment feftoiét -[Lachauxdit combattus. Ceux delà Rochelle (qui nulle volonté n’enauoient) fexeufoient amp;nbsp;di- la grcue. bientqu ils soient à garder leur ville, amp;nbsp;qu’ils n’eftoient mie gens de mer,ne combatte nefefauoient fur mer,ny aux Efpaignols: mais,fi labataillc eftoit fur terre ils iroient 'volontiers. Si demeura la befongne eîi celuy cftat:p’oncques il ne les peu t amener à ce, pour pricre qu’il peuft faire. A ceiour eftoient dedans la Rochelle le Seigneur de Tan-^^ybouton, meflire laques de Sur gérés, amp;nbsp;meflire Maubrun de Linieres: qui bien fac-quittetétdeprier3auecles deflufdits ceux delaRoncUe. (^and ces quatre Chcualiers ^^'J,'’quot;qoilsnepouuoientricns exploiter,!^ farmèrent, amp;nbsp;firent Mmer leurs gens, ce qu ils cnauoiét(qui n’eftoit pas grand’ foifon) amp;nbsp;entrèrent en quatre barges (qu’ils prin-drent fur ledit gué) amp;nbsp;au poind du iour,quâd le flot fut reuenu,ils fe firét nager iufques a leurs gens,quiieur feeurét grand gré de leur venue)amp; difoiét bien au Com te de Pen-nebroth, amp;nbsp;à Monfeigneur Guichard d’Angle, que de ceux de la Rochelle ne feroient pointfecourus,nc confortez:amp; qu’ils faduifaflent fur ce:amp; ceux(qui améder ne le pou-toientlrefpondirent qu’il leur conuenoit la merci de Dieu, amp;raduenture attendre: amp;nbsp;quvntempsviendroitque ceux delà Rochelle fenrepentiro^ent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Comment le Comte de Pennebroth/ut prias ^ décoa/f des E/paigaols:^ coajiaeat e^aas ^lt;^11 Efpaignolspartis du baure de la Roehede,a»ec leurs pri/oaaiers^le Captai de B aie *’'’'^‘lt;otroptardàla Rochede. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ccciiii.

QC andee vint au iour,gue la marée fut reuenue, amp;quc le flot eftoit à plain, les tf- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

paignols fe défancrcrent, en demenant grand’ noife,dc trompettes amp;nbsp;de tabours: ode meirent en bonne ordonnance,ainfi que le lourde deuant ils auoient fait:amp; arrou-terenttoutes leurs groffes nefs, pourucucs amp;nbsp;armées moult grandement: amp;nbsp;prindrent t^eccmmence-^u vent, pour endorre les nefs des Anglois (lefquels n’eftoient pas grand’ met Je combat loifon,au regard dcfdits Efpaignols) amp;nbsp;eftoient les quatre Patrons (qui cy-deflus [on^tntreles^ng. nommez) tout deuant, en tresbonne ordonnance. Ceux du pays d’Angleterre, amp;nbsp;auflî c^Rfpaig, dupaysdePoidoufqui bien Veoient leur conuiue)fordonneront félon cc:amp;fe recueil- j^^jç^j^^^ lirenttousenfemble,amp; ce qu’ils auoient d’Archers:amp; les meirent tout deuant.Puis vin- chap^^rté^ent Otent les Efpaignols, à pleine voile (c’eftafTauoir AmbroifeBoucquenegre. Cabelfe de igs Abr. den TVake,DomFerranddu Pion, amp;nbsp;Rodigo delà Rochelle: quiles gouucrnoit) amp;nbsp;corn- taifinnc^.

-ocr page 410-

PREMIER VOLVME


384

menccreriWabataille felonneufe amp;nbsp;pcrillcufe. Quand ils furenfetous sffcmbleZjlesEl-paignois getterent grans crochets amp;nbsp;chaînes defer, amp;f’attacherentaux Anglois:par-quoyils nelepoiftioient départir: car ilslcstenoient,ainfi quepoureux. Auecques» f ƒlt;« chaux Corstc de Pennebroth amp;nbsp;meflire Guichard d’Angle auoitj^ingtdeux Cheualicrscf » en e/mt fie grand’ Volonté, amp;nbsp;de bon hardcment:qui vaillamment l^^m^attoi«n^t de lances amp;lt;!ƒ efpées, amp;nbsp;de Allés armeures qu’ils portoient. Là furentceluy cftat vn grand temj^ lançans amp;c combattans les vns aux au^^s: m.ais les Efp’aignols auoient trop grand ^ uantage d’affaillir amp;nbsp;de deffendre, entiers les Anglois. Car iis croient en gransvar*' : féaux,plus hauts amp;nbsp;plus forts allez, que ceux des Anglois. Parquoyilslançoicntba*. 1 reauxdefer, pierres, Ôcplombees, qui moût trauailioient les Anglois. Enceluytf;’ amp;nbsp;en celle riote, combattant Sedeffendant, lançant étirant l’vn fur 1 autre, furent igt; iufques à heure de tierce, qu’oneques gens fur mer ne prindrent fi grand trauailjqnf7 Anglois amp;nbsp;Poidleuins firent là. Car il y auoir leplus de leurs gens b]eceZ5du traiâJ^'f*

. geodes pierres amp;nbsp;desfondÄ: 5ctantqmeflîre Aimery de Traficc, ce vaiHâtChendir^ de Gaficongne,y fut occis,fie meflire lehan de Lantonne: qui efioit Chcualicrducoi^ du Comte de Pennebroth. Auvaiifeau dudit Comte efloientarreftéesquatregæ^^ nefs Efpaignollcs: dcfiquelles Cabeffe de Vakc,amp; Dom FerranddePioncfoiertfkt • uerneurs. En ces vaifleaux eftoient grand’ foifion de bonnes gens, pour combattre' trauaillcr:amp; tant firent, qu’ils entrèrent au vaifleau du Comte : ou il fut fait grandes af pertifies d’armes, amp;nbsp;là fur prins leditComte de Pennebroth, amp;nbsp;tous ceux qui cftoict’ PrinfeduCom dedans,morts ou prins. Tout premièrement y furent prins, de fies ChcualierSjinew-’ te de Penne- j^g^gj-f Buffors, meflire leha» Courfion, amp;nbsp;meflire I ehan de Griueres:amp;furent® ƒ Eßawnels^du ’^‘^^^^^’^ SimonHouflagre,meflirelehan de*Mortaii^ ôcmeflirelehanTouchct.D^ parti François t^c part fic combattoicnt les Poiétcuins (c’eftaflauôirmeflirc Guichard d’Angle, ■fZrf chaux dit dc Pinanede Sire de Tannaybouton,amp; aucunsChetaliers de leurs routes(5c env^y Cocher. tre nef,mcflirc Othe de Grantfion,contre Ambroifie dc Boucquenegre amp;nbsp;Rodigo“' Rochelle.Si en auoient plus que leur faix:tantqu’iccuxChcualiersfurcnttouspU’'5 Efpaignols:n’onqucs nul n’en échappa,qu’il ne fuit mort ou prins, amp;nbsp;touslerrsg^'quot;^^ danger d’occire. Mais,quand ils eurent les Seigneurs, ils ne tucrcntplusfc’'’'’'’^^’^ les feigneurs prièrent pour leurs gens,qu’on les lailfaft,amp; qu’ils feroient biO’P^'’^ Qui fie trouuc en tel parti d’armes (comme le Comte de Pennebroth, i^®^®*^® chard d’Angle amp;nbsp;leurs gens fie trouucrenedeuant la Rochelle, enceiourdeuantno mé)il faut bien prendre l’aduenturc^n gré,telle que Dieu,ou fortune luyenuoye-fâchez que pour ceiour(combicn que les Cheualiers amp;nbsp;Efcuycrs,quifPU‘''^^’-’^° ■ prins,lc comparertnt) le Roy d’Angleterre y perdit plus que nul: urp^rc^^deco ture fie perdit depuis tout le pays: comme vous orrez plus-auanten 1’Hifio®^’

On me dit,quela nef Anglcfiche(ou la finance, dont meflire Guicharddeuoitp’)[^^ les fioudoyers en Guicnnc, eftoit) fut pcric, amp;nbsp;tout l’auoir qui dedans lt;^^°’b^’^quot;. vint à nul profit.Tout ce iour(qui fut la vigile Saind lehan Baptifle)SclanuidA^ demain, iufques apres nonne, fie tindrentles Efpaignols ancrez deuantlaRyf ^ ? -^ demenant grand’ ioye. Si en écheut tresbien à vn Cheualicr de Poidou:^»^71

• laques de Surgcres:car i^iarlaü douccmcntamp; fi beau à fion maiftre,qu’ilfutqu® iP^^ mi trois cens frans qu’il paya la contans: ScvintleiourSaindlchandifincrcnlavi f la Rochelle:amp;par luy feeuton comment labefongneeftoit allée, Scldq^’^b^ ^^^^^ morts ou prins. Plufieurs des Bourgeois delà ville monftrercntparficæblantqu' fuflem^ourroucc2:qui tous ioyeux en eftoienr,car oneques n’aimerentnaturel® Defirt des Ep le? Anglois.Çyuand ce vint apres nonne, ce iour dc Saind ^ehanBaptifle, quele 0 ^^ pai^nelsauee rcuenu,lcs Elpaignols le dcfiancrerent,Sc tirèrent les voiles à mont:amp;fie départirent) , leurs prifen- demenant grand*noifie,de trompettes amp;nbsp;dc taboues.Si auoienqdeflus leurs mats, « I ft en durs,en inanierc dc graus pénons,arm oyez des armes dcCaftilIc,fi graas nbsp;nbsp;nbsp;s 1 que les bouts bien fiouuent en frappoient la mer: amp;nbsp;eftoit moult grand beauté nbsp;nbsp;nbsp;| lt;coir.En ceft eftat fie départirent les dcftuldits:amp; prindrét le tour de la bttu^m^bpo LeCaptalde cheminervcrsGalice.En cepropreiourdcSaindfTchan,aufoir,vindrcntàlaRoc t Fu'i^trop tard grand’foifion de Gens-d’armes, Gaficonsamp; Anglois: Icfiquels n’auoient point enco à la Rochelle, ouy parler de cefte aduenture:mais bien fauoient que les Efipaignols giioientiamp;aao^^^ geu vn grand temps,deuant la Rochelle.Si venoient celle part,poiir ceux délave ®. conforter:amp;: d’iceuxGens-d’armes eftoient chefs,quant aux Gaficons,mcfl!rcle a^^

-ocr page 411-

DE F R Ó I S- S A R T*


s^i

jleBuZjmcflirc Beras et la Lâdc,mcflire Pierre de LadufaSjmefiire le Sould^h, amp;nbsp;mci-*f= ertrand du Franc: amp;, des Anglois, meflire Thomas de Perfy, mcfiirc Richard de o^tchardon/me/Tirc Guillaume de Ferritonnejmeirn-cIgt;ângoireS5 meflire Baudouin '' wiiuiHe,meflire G.u^cr Huet,amp; meflire lehan d’Eureux. Quand ces Seigneurs amp;nbsp;-fL^tcbdHx dif Mrs routes (oujgt;ien anoinSi^cns Hommes d’armes) furent venus à la Rochelle, t on les bour-5“int grand euere de bras. Car on n’en ofoit autre-chofe faire. Adone^jucs furent ils geoiteut fi-*n orniez amp;nbsp;certifiez, par meflâte laques de Syjjj^cres, delà bataille des Elpaignols, amp;, ^^”^ a'^^k'^ «minent elle cftoit allcc,amp;lefqucls y c:ftoient rborts ou prins.De ces noüüelles furent ‘^'quot;f nbsp;nbsp;nbsp;’^^^

ic^I^nVAe Qr 1 Z^L t* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 car 11$ 11 Cil

«osixiesCneualicrstrop courroucez: amp;:fetindrent bien pour miortunez,quand of^j^t huître ^h*^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*^®gf®ff®’^e’’^ moult fort le Comte de Pennebroth amp;nbsp;meflire Gui- chofe faire.

^ 3rd d Angle, quand ils auoiét ainfi perdu leur faifon.Si fc tindrét à la Rochelle ne fay de qHo:f vom puants lourSjpour auoir aduis amp;nbsp;confeil comment ils fe maintiendroicnr,amp;: quelle part pouue!i^ enting ilsfetireroicnt. Nous laifleronsvn petit à parler d’eux: amp;nbsp;parlerons d’Yuain de Galles, d^'-^cfens de kcommcntil exploita en celle faifon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tuteurauec

Cimmcfit Tiidiii de Ga/Zes (Zec^ßt les ^Kglois e» l'/ße f Gfe^t/ie:(^ cof^se/it te Roy de RrdKceJ’eK- eueres dtr,

Ç^^uyYuain de Galles auoit eftéfils à vn Prince dé Galles:lequeI le Roy Edouard a- ^rendey gre-. «jtfaitinourir(ic ne lay pas pour quelle raisó)amp; d’iceluy faih la feigneurie amp;nbsp;prin- i‘ofic,o /« ^'p3utc,8ciceUe jQj-jpj^^PQ^gjjjgPjqjjj-g de Galles.Si cftoitvenu iceluy YuainenFrâ- “^ -grenc ic

■. p'^Phingnit auRoy Charles de France, des iniurcs quele Roy d’Angleterre luy °'t altes,amp;fjjfoi(.gojmjjgjgjuy auoiroccisfonper?,amp;deluytolhrfonheritage.Si °*heRoy deFrance rctenu;^’a«oit fort aduancé,en luy douant chargeamp;goünet-

nement de grand’foifon de Genwf armes.Encores en celuy Eftegf dont i’ay parlé pre- quot;ï c’eßajpiuoir' ^freinent,luyaugjjq Jeliuré qiArrc mille cobattans Sé enuoy^é furmer.Dequoyledit ^^/gl^/quot;^quot;^ ^mnfeftoitbien acquitté;comme ie vous diray.Quand il eut fa chargé de Gens-d’ar- ^^

^'^.\3a^diquccy-defliis eftdit)il entra cnmer,furics vaifteaux quele RoydeFrâceluy le d ^'^Appareiller amp;nbsp;pouruoir,au haure de Harflemêc fe départit amp;nbsp;lingla,àplain voi-ƒ eucrsAt^letefi-e^eii l’Hlc de Grciiefic,àl’encontre de Normandie: delaqüclle Hic ymonRofc)V^-£ß,^y^j. d’honneur^u Roy d’Angleterre,eftoit Capitaine,-Quand il mq^T^^^^’^Çoiscftoicntlàarriucz(lcfquclsYuaindc Galles mcnoit)fi en cutgrâd

^ j .^''‘‘’ttantoft au- dcuant:amp; fit fon mandement parmi ladite Ifte(qui n’eftoic F Rränoejamp;affemßi^^qygqgPgjggj^j^qugdgj^yx de ladite Iflc, enuiton huit cens

®nics: fit fen vint fut vn certain pas, combattre bien amp;nbsp;hardiment ledit Yuain amp;nbsp;fes ƒ '^^■^’iieutgrand’bataiUc amp;durc,amp;quidiiramoLilrlongi]cmcnt.^.eS Anglois à la fini urent déconfits : amp;nbsp;y en eut de morts plus de quatre cens fur la place: amp;nbsp;convint audit ymonfuïnouautrcinétileuft efté mort,ou prins. Si fc fauua, à moult grand méchef: e vint bouter en vn moult bel amp;t fort chaftel ( que on appelle Cornet) fitué à deux «es près de là ou la bataille fut,Ôtl’auoit IcditÀymô en celle faifonfait biepouruoir 'toutcejquiappartenoitàcellefortcreirc. Apres celle déconfiture,ledit Yuain ehe- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

^3Uchaauant,amp; recueillit fes gens : amp;nbsp;entendit que ledit Aimon feftoitbôutéau cha-^^^^^^^*,^. d de Cornet.Si fe trahit tantoft celle part: amp;nbsp;y meit le fiegc,lt;|r fenuironna de tous co- ^, creneße aß ®^:8£ y fitplufieurs allàux:mais ledit chaftel eftoit fort,amp;: bien pourueu de bonne urtii- ßegeyarruain «m. Sine l’auoiencpas les François à leur aife.Cefiege pendant dcnantCornct,aduint de Galles parti 3 uenture de la prinfe du Comte de Pennebroth: amp;nbsp;de meflire Guichard d’Angle, Seßtn deFrancee , ^^AuireSjdeuant la Rochellc:fi-Gomme delTus eft contenu. Dequoy le Roy deMTaiy e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

{flua d«ouulesnouucl^)futfortréiouy,amp; crédit pE fort aux befognes de Poidou, flmmais.Carilfentit qu’allez lcgércmét(fi IcsAngloisvenoiétencorvnpetitàleurdc-

«nfles citez amp;nbsp;les bonnes-villes ferendroient. Si eut aduis amp;nbsp;confeil ledit Roy,qncn 01 ou,en Xainâ:ongc,amp; en Roehellois,il enuoyeroit, pour celle faifon,fon Cônefta-C)amp; toutes Gens-darmes:amp;feroit chaudement gucrroycr,lcs delTüfdits pais par mer «par terre pendant que les Anglois n’auoient nul Capitaine fouuerain : car le pay* Baoit en grand branle. Parquoy il enuoya fes melfagers amp;nbsp;fes lettres audit Yuain de [(' 311cs(quife tenoit au fiegedeuat Cornet: duquel liege ledit Roy fauoit tout 1 eftat,ôi J flude Chaftel eftoit imprenable) mandant que tantoft, fes lettres veuësjil fc partift de. i nbsp;nbsp;nbsp;^8t defift fon ficgc,amp; entraft en mer, en vn vailfel qui eftoit ordonné pour luy, amp;nbsp;fen

l A aft en Efpaignedeuers le Roy Henry, pour impetrerSe auoir barges amp;nbsp;gallées, amp;nbsp;fon nbsp;nbsp;nbsp;^^

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;kk

-ocr page 412-

• ^Sô nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER 'VOLVME

Tuain de Cal- Admiral amp;^ens-d’armes,amp; qu’il veinft mettre le fiege deuant lajlt;ochelle,par rnerX«' Ici leuefinfie- dit Yluin (quand ^veitlesmefifages, amp;nbsp;le mandement du Roy) yobcït(comnaccct«t ^e de Cornet raifo 11) amp;nbsp;défit fon 7iege,amp; dSnna congé à fes gens5amp;’leur apprefta nauires pour retour-foHr aUer en ner à Harfleu: amp;nbsp;là endroit il entra en vne grofle nef, amp;nbsp;prin^ chemin d Eipaignc:^ ^Jp'^i^ne. ainfife défit le fiege de deuant Cornet, i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Comment le Roj el’Angleterre fut moult courroucé de la prin^du Comte de Pennebrotlr. C^^'^ ' ment Tuain de Ga/ées le trouuaprifinm^^n Ef atone, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. c c c v i. 1

VOus deuez fauoir que le Roy d’Angleterre fut moult courroucé, quand il feeut^^ 1 nouuellles de l’armée qu’il enuoyoiten Poiâ:ou,amp; quelle cftoitruéeiusparlcst*' I paignols: amp;nbsp;aulTi furent tous ceux,qui l’aimoient: mais amender nele pouuoientjpo^ I celle fois. Si imagina luy amp;nbsp;les fages du pays d’Angleterre, que le pays de Poidou«-'“* I Xaindonge fe perdroit par tel afFaire;amp; le remôftreren t bien au Roy amp;nbsp;au DucdeL^æ I claftre.Si furent vn grand temps fur tel eftat,que le Cote de Sallcbery,à toutcinlt;jcf’^ I Hommes-d’armes,iroit cellepart:mais,combien qu’ainfi fuftconfcilléamp;aduifé)!*'’^'’ I fut il riens fait.Car ils vindrent autres traitez amp;nbsp;confeils de Bretaigne,qui tous ceuxe^ 1 • pefeherent.Dequoy ledit Roy fe repentit depuis; quand il n’y peut mettre renicdc- I aduint queles Efpaignols (qui prins auoient le Côte de Penncbroth,amp; lcsaofJlt;^)“®” I le liure a fait mêtion)eurét vn petit de feiour fur la mer,par vent contraire.Toutdoisy I arriuerent au port-Sainôt-Andry en Ga!icc:amp; entrèrent en la ville, ainfiquaheure 1 midy: amp;nbsp;là amenèrent tous leurs prifonnierscnvnfortchaftel, licztrcftousdecha)''^ 1 de fer,felon leur vfage. Car au^'c courtoifie ne faucnt les Efpaignols faire.Ih font^ 1 blables aux Allemas. Celle propre iournéc eftoit 1« ^ué en fa nef ledit Yuain deû^ 1 les,amp; entré en celuy hoftel,ou Dom Ferrand de Pion amp;nbsp;Cabeflé de Vake auoiepf^^ 1 né le Comte dePennebroth amp;fes Cheualiers. Sifufdit ainfià Yuain, làouileft®’'|j, 1 fa chambre, Sire, venez veoir ces Cheualiers d’Angleterre que noz gens ontpnn^ 1 entreront tantaft céans: amp;■ n’a gueres qu’ils font venus. Yuain (qui fut moultdo**^ 1 deles veoir, pour fauoir lefquels c’eftoient) palfa outre: amp;nbsp;rencontra en la fille ce 1 p/^oureufispa hofte, à l’ilfue de fa chambre, le Comte de Pennebroth: lequel il recognr Mequot;'^p^i), I ^Ues d’Cualn bien qu’Une l’euftiamaisgueresveu, Siluy diteryTianieredercproche,Cointcdc ^^ 1 de Galles au nebroth, venez vous en ce pays, pour moy faire hommage delà terre, que vou^e nbsp;nbsp;nbsp;i

Comte de pen- en la Principauté de Galles? dont ie fuis hoir, amp;nbsp;que voftre Roy me touk^'°' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

»elgt;r»th,prißn mauuais confeil? Ledit Comte de Bennebroth fut moult honteux Sc déptóh®^' 1 gt;^ier en Ejpai- jj pg fentoit amp;nbsp;veoit prifonnier en cRrange pays ; amp;nbsp;point ne congnoiflbit c^^“)^I me,quiparloirfonTangage. Siluyrefpondit,Quieftesvous? quim’accudlk^I Icsparolles? Si luyrefpondit Yuain, le fuis Yuain, fils amp;nbsp;heritier du PrinecAy^^ I Galles:quc voftre Roy d’Angleterre fit mourir à tort amp;nbsp;à pcché,en me déshéritât Jf nbsp;nbsp;1

Mais,quand ie pourray,par l’aide de mon trefeher Seigneur le Roy de ftancc,iyP^,^^ 1 uoyeray deremedc:amp; vueil bien que vous fachcz,quc(fiic voustrouiioycciipE^^^ 1 lieu ou ie puifte combattre à vous)ie vous mon ftreroye la loyauté, que vousm^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

• •tc,amp;auflilc Comte de Herfortjamp;EdouardlcDefpenficr.Car par vozper^^“^.^. I autres Confcilliers,fut «ahi Monfeigneurmonpcrc:dontilmedoitbiendepl^ . I l’amenderay quand ie pourray. Adoncques faillit auant meffireThomasdebain nbsp;nbsp;nbsp;1

bin(qui eftoit Cheualicr du Comte) lequel fe hafta de pari er; G dit amf, Yuain, ß nbsp;nbsp;I

voulez dire amp;nbsp;maintenir qu’en Monfeigneurayt, n’eut oneques cfté, nulfclalcnct, I • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eniMofffeigneur fon perc, ne qu’il vous doyc hommage, ny autre choie, mettez) * ■

gage auant,amp;vous trouuerez qui le leuera. Adoncques ref^ondit Yuain:« dit, ƒ nbsp;nbsp;.

ftes prifonnicr.Ic ne puis auoir nul hôneur devons appeler. Car vous n elles pasav ^^^ j ainçois eftes à ceux qui vous ont prins. Mais,quand vous ferez quitte,ieparJcrayp uant;car la chofe ne demourra pas ainfi. Entre ces parolles fe boutèrent aucuns nbsp;nbsp;^^^

paliers amp;nbsp;vaillans hommes d’Elpaignc,qui là eftoienr,amp; les départirent. Depuis ne moura mie grâment que les quatre xAdmiraux,deirus-nommcz, amenèrent e p niers deuersla citédcBurgues enEfpaigne,pour les rendre au Royiqnipnrit etc y fe tcnoit droitlà. Quand le Roy Henry fceut que les dclfufdits venoient, app choient Burgues, fi enuoyafon aifnéfils (qui fappeloit Iehan,amp;lequel on nomff ’ pourletemps,rrnfant de Caftille) à l’encontre des dcirufdits,amp; grand fonon e^^^ U|Jiers amp;r d’Efeuyers, pour eux honnorer (car bien fauoit ledit Roy quelle c o

-ocr page 413-

DE F R|O I S S A RT. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;58^

pîitcnoR d en faire) amp;nbsp;luy-mcfme les honnora de paroles amp;nbsp;de faid, qnn^d ils furent * nus luiqu a luy. Aiî?z toft apres en œuurale Roy par ordonnance: amp;nbsp;furent cfpars en «««shcuxjparmileRoyaume de Caftille, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

CûKgt;f}Cf!lle Cößneßabl^^ Gueßlinprint le chaß:1 ele m^ünt-fnorH/ßn, (^ autrespla^ ceselePoi^fi^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre cccvil.

^0us résumerons aux befongnes du pays de Poiólou(qui pource temps ne furent • pP3Spctitcs)amp;par!erons cornent les Cheu^ers de Gafeongne amp;nbsp;d’Anglcterre(qui ^'our Sainéi lehan Baptifte au foir vind rent cnla ville de la Rochelle: fi-comme vous nuezey-deffus ouy)perféucrercnt:ain{i comme ceux,qui moult fort courroucez furent ^cequcleiourdedeuantils n’eftoient point venus à la bataille,Slt; qu’ils nauoict trou-neupoindlcs Efpaignols. Or eurer ils entre eux côfeil amp;nbsp;aduis quelle chofe ils feroiér, ” ou ils enuoyeroient.Car défia fe començoient ils à douter de ceux de la Rochelle.Si ordonnèrent amp;nbsp;inftituerent meffire lehan d’Eurcux,à efj^e Scnefthal de la Rochelle,amp; 3oo.armeurcs defer à la t garde du chaftel. Car,tant comme ils en feroient Seigneurs, ceux de la ville nefoferoient rebeller.Cefte ordonnance faite,Monfeigncur le Captai nbsp;nbsp;nbsp;P^J}'‘‘S^ ^ß

'^z(quieftoitChefamp;gouuerncur de toute cefte chcuauchée) mefiire Thomas de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

’^’^ y)nieflireDangoufles,raeffire Richard de Pontchardon,Monfcigneur le Souldich,

quot;referais de la Lande, amp;nbsp;les autres, amp;nbsp;leurs routes, amp;nbsp;le départirent de la Rochel- farlu^lr, ■apouuoienteftreenuiron quatre cens [.ances:quiprindrentle chemin de Soubize: ‘ carlaauoitBretQ[^j.q^Pf£j^Qj£j^j.^g{jj£5 ^pj.,.jf5 forts,amp;les auoiét fortifiez.Sitoftque CCS seigneurs gj^j^yj-j gens furent là venus ils les boutèrent hors,amp; en deliurerent ladi-

^dic.En ce temps tenoient les chamois fur les marches d’Aniou,d’Auuergric.amp;de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

®f7Jc Conneftable de Franc«^llt;*Duc de Berry ,1e Duc de Bourbon,le Comte d’A le- ^ nbsp;nbsp;nbsp;ƒquot; «^

Çon,le Dauphin d’Auuergne,meirirc Louis dcSancerre,lcSire de Cliffon, le Sire de q^Z^^^ ^^ aual,le\ icointe de Rohan, le Sire de Beaumanoir, amp;nbsp;grand’ foifon de Baronnie de poUIm. ranceiamp;eftoient plus de trois mille Lances.Si cheuaucherent tant ces Seigncurs(qui c tenoientau Conneftablc) qu’ils entreront en Poiélou (ou ils fe tenoient tous enfem-Içjamp;vin^cntmettre leficge deuantvn chaftel: qui fappelle Montmorillon. «Si toft tltii]sfurentlàvenus,ils l’aflaiHirent viftement, amp;nbsp;le conquirent: amp;nbsp;furent tous morts ^euxqui dedans eftoient:amp;puis le i^frefchirenr d’autres gens . Après ilsfcnvindrcnt ch^uuignycr' . cuant Chauuigny(qui ficd deuant la riuierc deCrcufe)amp; rafiîegerent:amp; y furent deux LeuX/tr print '°“ts,amp;au tiers iour ceux de dedans fe redirent,amp; furet prins à mercy.En apres ils che- ^es PninçoisA ^^Uchercntoutre:amp;vindrent deuant Lcuzat:oufl y a ville amp;nbsp;chaftcau,Si fe redirent in-^°ntinét,fanseuxfaireairaillir,Puisfenvindrcnttleuâtlacitéde]^oilt;ftiers: amp;couchc-^W vnc nuit dedans les vignes.Dequoy ceux de la cité eftoiét moult ébahis: amp;nbsp;fe dou-toicntd'auoivlciicgg.jj^j^jg non curer,quant à celle fois. Car ils fe partirétle lédemain:

c tirèrent deuers le chaftel de Montcotour: dont Ichan dcCrcfucllcamp;Dauid Houl-Jegraue cltoient Capitaines: amp;: auoientdeflbus eux bien enuironfoixante bons copai-gnons, preux Se hardis, amp;nbsp;qui moult auoient contraint le pays amp;nbsp;les marches d’Aniou ^ de Touraine,amp;aulïî toutes les garnifons Frâçoifes:en forte que Monfeigneur le Cô-’’dtable dit qu’il n entendroir à autre chofe, iufques à ce qu’il l’auroit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Comment le Conneßabie ele France recent (JMontcontcar à compeßtion^ ç^ comment ilß

P^^tniluilitlieitpenr venir vers CMonfii^neur le Duc deBerry, en Limoßmla on ils ^ß'^^trent SainteSeuere: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cccviir.

'r^Ant exploitèrent leConneftable de France,le Duc de Bourbon,le Comt* d’7^en- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

1 Sirede CliftbiŸ,le Vicôte de Rohan,lc Sire de Lauaî,lc Sire de Beaumanoir, Caire de Sully,amp; tous les autres Baros amp;nbsp;Chcualiers de leur routc,qu’ils vindrét deuat siege de Munt'^ ontcontoiir,vn bel chaftel,à fix lieues près de Poidiers, Quan d ils furent là venus* fi contour parser aluegerent par grand’ façon:amp;fcmcircnttantoft àTaifaiHir,par bonne ordonnâce,^ ^^‘1^ ducueß^ (pource qu’il y auoit,à l’éuiron des murs,de grans foflèz,amp; fi parfons qu’ils ne pouuoj^t ‘^^'”' approcher les murs de pres,à leur aife 6rvolôté)ils enuoyerétquerre amp;nbsp;couper, parles vilains du pays, grand force de bois amp;nbsp;d’arbres, Sri es firent là mener Sr porter, à force de harnois amp;nbsp;de corps, amp;nbsp;renuerfer toft es foflez, Sr getter gran d’foifon de paille Sr de terre par-deffus. Si curent tout ce fait en quatre iours: tant qu’ils pouuoient bien allée turques aufdits murs à leur aife: amp;nbsp;puis, quand ils curent tout ce fait, fi commencerens

k k ij nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;^**

-ocr page 414-

388 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER | V O L V M E

à aïfaillir dcj;noult grad’ volóte,amp; par bó exploit: Sr ceux du fort à eux deifcndre.Caril leur eftoit bon meftier:amp; eurét vn iour tout entier l’alTaunou ils Æceurét moult dep^'' ne:amp; furent en grai^’ aduéture amp;peril d’eftre prinstmais ils eftoienttant debónesges-d’armes, que pour ce cinqiét^?eiour ils n’eurent garde. Au fixiéme iourle Conneftablc de France amp;nbsp;fes Bretons, l'ordóncrcnrjamp; tirerét auât, pour afl^ir plus fort que douant' amp;nbsp;fen venoienttous pauefehez, portans jfes amp;nbsp;hoyaux eifl^rseiainsî^' vindrcntiui* • ques aux murs.Si comencerent tous à férir amp;nbsp;à frapper,ÿ à tirer hors pierres, amp;nbsp;apet* tuifer ladite muraille, en pluhcurslieu^^ tant firent queles compaignons,qui dedans ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoient;fc comencerent à ébahir.N cantmoins ils fe detfendirent fi vaiHâmcntjqu ont'

ques gens firct.Iehan Crefuclle amp;nbsp;Dauid Hounegraue(qui Capitaines en eftoientW ginerent le peril, amp;nbsp;comment meflire Bertrand amp;: fes gens les alïàilloient, amp;nbsp;(à ce qun^ monftroient)point ne partiroiét de là,tant qu’ils les euirent,amp; fils eftoiét prins par lof' ce,ils feroienttous morts: amp;nbsp;veoient bien que nul confort ne leur venoitdcnullep«f^ Mtnteontour^ Si entrèrent en traité,pour cu^rendre,faune leur vie amp;nbsp;leur corps. Le Conneftablcq“' rjdu a ßertrad j^^ vouloir mie fouler ne greuer fes gens,ne ceux du fort trop prefler (pourtant quib^' tedieexcebtio ^oæ^^ droits Gens-darmes) entendit à ces traitez,amp;les laiffa p2irer:parmicequc/aub ne^ jointes leurs corps, ils fe partirent: mais nuis de leurs biens n’emporterent,t fors orSoargent' ^Igt;re^ez„^ ty^ les fit côduirc iufques à Poidiers. Ainfî eut le Côneftable le chaftel deMontconto“^ außimefem- Si en print la faifinc:amp; le fit reparer:amp; fe tint illecques,pour luy amp;nbsp;fes gés refrefdift.Cat lie elle imper- il ne fauoit encores quelle part il fe tireroit,ou dcuant Poitiers ou aiiieurs.Qjpnd cegt;J^ tinente icj, nbsp;nbsp;^jg j^ j,jf ^ j^ Poiôfiers fccurent ces nouuellss, 5lt; que le Cônefiable amp;nbsp;les Bretonsauoict

reprins le chaftel de Montconto^r,fi furet plus ébahis amp;nbsp;émerucillez quedeuanuamp;cf' uoyerenttantoft leurs meflagers deuers Mosfeigneur Thomas de Perfy:quicftoit^“f Scnefchal :amp; cheuauchoit alors en la compaignie du ^ptal. Ainçois que leditmcquot;quot;^ Thomas en ouift les nouuellcs,mcflirc lehan d’Eureui^(qui fe tenoit au chafteldchHo' chelle)cn fut informé:^ luy fut dit cornent le Coneftable de Franceauoit iageu d«n^ Poidiers,^ aduifé lelieu.amp;r penfoient ceux de Poidiers qu’ils auroicnt le fiegciamp;tfin/ cftoit point le Scnefchal.Ledit meflire lehan d’Eureux ne meit pas celà en nonchallc^ mais fiShneit à conforter amp;nbsp;à côleiller ceux de Poi(ftiers:amp; puis fe partit dc^Hp^hew à tout cinquante Lances,amp; ordonna amp;inftitua,àfon parteroenf,vn Efeuyerq^'^f loit Philippot Mâcel)à eftre Capitaine amp;nbsp;gardien,flifques àfon retour,dudit chaftel“ la‘Rochelle.Puis cheuaucha vers Poiól:iers:amp; entra dedâs:dontceux delà ciréluylceU rent grand gré.Or vindrent ces nouuelles à meflircThomas de Pcrfyfquiftteti®*^^^. route du Captafde par fes bónes genode Poidicrs:qui le prioient qu’il ft voufiftretr^ re cellepart(carilsfq|ipofoicnt àauoirleficge)amp; aufli qu’il voufift venir, aueeft plus gens qu’il pourroit: car les François eftoient moult forts fur les champs. Ce?nouueH ouyes, meflire Thomas remonftraau Captai toutl’affairejpourfauoirquilenvoudn’ dire.Le Captai de Buz eut fur ce aduis:amp; luy aduifé,il n’eut mie conftil de deromptej^ cheuauchéc:mais dôna congé audit meflire Thomas de Perfy;qui cheuauchatantqu“ vmt en la cité de Poilt;ftiers:ou il fut receu à grâd’ ioye, des homes de la ville quimfquot; defiroiét(amp;trouualàMonfeigneur lehan d’Eureux. Sifefirët grandfefteamp;'g'^. ''^^ • œgnoiflance.Tout celuy eftat amp;nbsp;celle ordónance fccut le Cóncftable(quifttenoit en cores à Montcontour)amp; ciment ceux de Poidiers eftoient refrefehis de bonnes gens d’armes. Adoncques luy eftoient venus nouuelles,quc Monfeigneur de Berry ft tenoit» à grand’foifon de Ges-d’armes d’Auuergnc,de Berry amp;nbsp;de Bourgôgnc,furlesmarcne de Limo^n,^ qu’il vouloir mettre le fiege deuant Sainde-Seucre en Limofindaquel e * vill^amp;t garnifon eftoit à meflire lehâ d’Eurcux:amp; la gardoit,deparluy,meflireGuilla'J

me de Perfy, Richard Gille, amp;nbsp;Richard Horme, à tout granft’ foifon de bons co^pâ^ gnons:quitousauoientcouru,pourletcmps,furlepays d’Auuergneamp;de Limolw, fait moult de dommages amp;nbsp;détourbiers. Parquoy le Duc de Berry fe vouloit traite ce ' le part: amp;prioit audit Conneftablc, que, fil pouuoit nullement, il voufift venir deuets lu^. pour aller deuant ledit fort. Ledit Conneftablc (qui eftoit moult imaginatif,läge, amp;fort fubtilen toutes fes befongnes) regarda que pour lors il ne feroit riens deuant Poióhiers,quandily mencroitfesgens. ( Car la cité eftoit grandementrafrefehiede bons Gens-d’armes(mais dit qu’il fetireroitdeuers le Duc deBerry. Si fe partit Montcôtour, à tout fon oft,quand il eut ordonné qui gardcroit la forterefle deflufditc. amp;nbsp;exploita tant, qu’il vint deuers Ic Duc de Berry; quiluy fccut grand gré defa venue,

-ocr page 415-

DE FROISSART. .

amp;atousfes Barons amp;Cheualiers-.amp;lày eut grand nombre de Gens-d’armes,quand ces nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• «eux ofk furent enfenble.Si exploita tant ledit Duc deBerry (amp;le Conn?ftableen fa Jfpaignic,qu’ils vindrent deuant Sainte-Seucre:amp; eftoient bien enuiron quatre mille Hômes-d armes.Si affiegerent la garnifon5amp; ceux qui dedans eftoient: amp;nbsp;auoient bien seueftaßiiii propos qu ils ne fe partij^ent^tant qu’ils l’euftent. Quand ces compaignons furent ve- ^^^ par Bet'*' jjosdeuantlafg^cre{rlt;^il^i0|nencerentfortdraflaillir,pargrand’ordorinance:amp;mef- trand da wc Guillaume dePerqq amp;lcs gens,à eux denendre.Cesnouuelles vinfrent en la cité Guef^mi q Poitiers, à meffire Ichan lt;4’Eurcux qui efn^ Sire amp;nbsp;Seigneur d’icelle forterclfe) amp;nbsp;comcntlcDuc de Berry,le Dauphin d’xA.uucrgnc,lc Côneftable de France,le Seigneur «CliffonJe Vicomte de Rohan3amp; bien quatre mille Hommes-d’armes, auoient affe-gdafortereffe de Saincte-Seuere en Limofin. Sifutmoultpenfif: amp;:en parlaà meftire TnoinasdePercy (qui eftoitprefent au rapport de ces nouuelles) amp;nbsp;dit, Meftire Tho-rrraSjVous elles Senefchal de ce pays,amp; aucz grand’ voix amp;; fort grand’ puiftancc,dc fai-reecdontie vous prie: c’eft que vous me confeilliez, amp;nbsp;entendiez à mes gens fecourir: qui feront prins de force,fi on ne les conforte. Par ma fo^’ (refpondit meffire Thomas)

'enay grand’volonté: amp;nbsp;voudroye bien y trouuer remede: amp;, pour l’amour de vous, ie

partway envoftre compaignie:amp; nous en irons parler à Monfeigneur le Captai de Buz (quineftpasloing)amp;mettray peine à fémouuoir.-àfin que nous allions leucr le fiege,amp;:

lt;:onibattre les François. Lors fe départirent dePoiôlicrsIesdefrufditsChcualiers;amp;: * Recommandèrent la cité en la garde du Maiour d’icellc:qui fappeloit lehanRegnaut vu Donamp;loyalbomme.Sicheuaucherent tant les dcirufdits,qu’ilstrouuerentleCaptal de ut.futchamps: quifen alloit deuers Saind-Iehan-d’Angcly. Adoncques les deux Pflt;’p‘tr4ttft ™«icrs(quiiàg|jojent vcnus)luy remonftrerent n/bultalfefftucufement comment quot;^^ Prançois auoient prins Moimn^orillon decofté Poiéliers, amp;auftilefortchaftel de^’^’^‘* y''* MoMcôtour,amp; qu’ils fe tenoient au fiege deuant Sainâ:e-Seuere:qui eftoit à meftire ^c-^Tseum^quot;*^'^ nandtureuxmquion dcuoitbicfi aucun grand fcruice: amp;nbsp;encores dedans ledit fort e-®P®”^^®samp;affis meftire Guillaume de Percy,Richard Gille,amp; Richard Horme: qui ^^ âuoicntpas à perdre.Le Captai de Buz penfa fur ces parolles vn petit:amp; puis rdpô-*f'Kdit,Scigncurs,quellc chofe eft bone que i’en face? A ce confcil furent appelez aucuns Cheu^fters, qui là eftoient. Sirefpondirentles deffufdits, Il y a grand temps que

*^ous vousauons ouy dire,que vous lt;^cfirez moult les François combatre:amp; vous ne les pQ^uezmieux trouuer à poinét.Si vous tirez celle part:amp;faites voftre mandement par-'^oiftou,amp; en Aniou. Encores y ail gens aflez, pour combattre les François, auec-Îi“'51agrand’volonté,quenousenauons. Par ifiafoy(refpondit le Captalde Buz) ie '^(Rdl.Silescojj^jj^(.j.j.Qj^5bien toft : fil plaift à Dieu, amp;nbsp;à Monfemneur Saind Geor-

G^^cnuoyalcditCaptalIcttres fur les champs,par-deuersl«BarôSjCheüaliers,i ^^}‘^“y«sdcPoiftou,amp; deXaindonge, qui Anglois fe tenoient: amp;prioitamp;enioin-gnoweftroitemét,qu’ils fappreftaflent de venir,lc plus efforcémet qu’ils pourroient: amp;nbsp;Icui aonnoitplaccjou ilsletrouueroicnt.Tous Cheualicrs,Barós,amp; Efcuycrs,à quicef-Qiteslettresfurét cnuoyécs,amp;qui certifiez amp;nbsp;mandez,en furet, f en partirét fans point «îrrefijamp;femeirêtau chemin,pour trouuer ledit Captal,chacunaiwlus toft qu’il pou-’’wt. LàfurentleSircdc Partenay, meftire Louis de Harcourt, meftire Hugues de Vi-»

^ouejmeffireThomas fon frere,mcflire Parceual de Coulü^c,mcftire Aimery de Ro- • chcchoartjmelfirelaques de Surgeres,meftire Geoffroy d’Argenton:leSire de Puiffan-R'^sdeSiredeRouftiUon, le Sire de Crupegnac, meftire lehan d’Angle, meftire Guil-humcdeMontcndre,amp;plufieurs autres Barons,Cheualicrs, amp;nbsp;Efeuyers: amp;r firent tant, quilsfcttouuerentbicnenuironneufcensLances,amp;:cinqccns Archers. • nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

^igt;gt;gt;3ffi(fit mix de SainffeSeifere^ durant v» moult fort ajßaut^ß rendirent à mettre Sertrandt

(Ifttmftieiiilacile de Poitiersfè tourna Françoise. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cccix..

T fs nouuellcsvindrent enl’oft,deuant Sainéfe-SeucrCjà meftireBertrand duGuef--L/clmamp;aux autres Seigncurs,que les Anglois amp;: Poi(fteuinS3amp; tous ceux deleur allia-cqapprochoient moult fort,amp;venoicnt pour leuer le fiege.Quand le Coniïcftableeif-fendirce,ilnc fut de riens cffrayé:ains fit armer toutes manières de gcns:amp;commanda que chacuntiraft auât,à l’affaur. A fon cómandemét ne voulut nul defobeyr.Si vindrét François ^Bretons deuant la fortereffe,armez amp;nbsp;paüefehez de bonne manierc;amp; corn-tncncerctàâflàillir de grand’volonté, chacun Sire deftdusfa bâniere,amp;: entre fes gens, ^leseuire^ k k üj

-ocr page 416-

5po nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P R E M I E R . V 0 L V M E

* Si vous dy que c’eftoit grand’ beauté à les veoir. Cara celuyaflautycutquï^“^“^ bannières,*grand’foifon dcpennons:amp;r làeftoicnt ledit Cónenable,amp;me '^ffeurer de Sancerrc,Marefchal,chacun ainfi qu’il deuoit eflre;qui trauaiHoientmouta Ieursgcns,pour affaillirdepius grand courage. Là faduansoient Cheualiers ciiyers de toutes nations,pour leur honneur croiftre,^ leurs c^ps aduancer. 9^^\^^j foientmcrueilles d’armes. Car lesplufîe^spafloient toi^j^frm^lcsfo^zfqme o^^ • tous pleins d’c#he)amp;fen venoient31curs targes fur leurs tcftes,iufquaumur:amp;cnceM appertife,pourchofc que ceux d’amon4ôettoiét,pointilt;;rccu]loient:maisalloæ iours, plus-auant vers la fortercnc:amp;là eftoicnt,fur lefditsfoflcz dclafortcrcue, c de Bcrry,le DucdeBourbon,le Comte d’Aléçon, le Dauphin d’Auucrgnejamp;ksauj^ grans Seigneurs: qui admonneftoient leurs gens de bien faire: amp;pourlacauieac gt;nbsp;gneurs, qui les regardoient, faduançoiét les Compaignons plus volontiers:«ne toient mort ne peril. Meffire Guillaume de Pcrfy amp;nbsp;les deux Efeuyers d honneur^^) Capitaines eftoient de la fortereffe^regarderent comment on Icsaflailloitdegran lonté,amp; que celuy affaut nereTroidiffoit point,ny ne ceffoit point:amp;quainfi‘^®quot;“”-ils ne fc pourroient tenir:amp; fi ne leur apparoifToit confort de nul cofté:fi-comn’^' ^ pofoienr,Car,f ils euffent feeu comment leurs gens eftoiét à moins de dix lieues nbsp;nbsp;!

ils fc fuflent encorcs réconfortez,amp; à bonne caufe: car bien fe fuifent tenus, rmrlt;l''

* en eufient ouy certaines uouuelles. Mais point ne le fauoient. amp;nbsp;pourtantefl^rcrentP en traité deuers ledit Conneftable,pour écheuer plus grand dommage. .

Melfire Bertrand(qui cftoit bié informé que dedans le foiril orroit nouncacsdes. glois amp;f des Poióteuins(cntendit à leurs trairez moult volôticrs:amp;: les print,fauuesi Steuere redue vics:amp;fefaifitdc la forterefleidbnt il fit grand' fefte. Apres ce,il fit toutes les gens tf f lt;tr cempoßtid fur les champs,amp; mettre en ordonnance deî)ataill«,aj^ifi que pour tantoft coroW'^ ^'* ^ leur dit amp;nbsp;amp;nbsp;fit dire:Seigneurs aduifez vous: car les ennemis approchent: ^dF**^ ^’’‘ nbsp;nbsp;nbsp;encores auoir en huy la bataille.Si f apprefte chacun^u mieux qu’il pourra,cónH'P^.^

fon corps garder amp;nbsp;deffendre.Mais les Anglois ne fe hafterent point devenir lo^ff . qu’ils furent certifiez de la prinfc de Sainde-S euere. Or parlerons de ceux def^ ^^^ jyiußtn entre ^ Comment ils fe maintindrenr. En ce temps écheut que ceux de Poiâierslutt les hahitans de grand’ diflcnfion. Car les trois pars delà ville fc vouloient tourner FrâçoffMd5 ^^^^ Peifliers^pDur Regnaut (qui eftoitMaiourde la ville) amp;vne par^c de la Communauté vou''’'^quot;^ les partis Fran mourer Anglois.Toutesfois les plus riches Bourgeois amp;nbsp;IcsGcns- d’Eglifc;f^''‘^J é .-iotscr^ti^l. grand’foifontvouloient(commcntqu’il fuft)quele ConnefiabledeFrantCfy^^.^'

Siluy fignifierentfecrettemét qu’il feiiaftaft de venir, pour prendre lafai^ff^^ ^S.

amp; onluy ouuriroitles portes.De ce fut moultioyeuxleConneftab]e. cîU' '^*^^.æf^ ji iertrand du ^^ ^“^ ‘^® bcrry,amp; 9eBourbon: amp;nbsp;furent d’accord que le ConneftaWHit partit ^e ^^ Guefiltn receu ^ touttrois cens compaignons,montez fur les meilleurs courfiers qu'ils eulient. J ■ dedans Pci- uaucha ce iour, amp;nbsp;la nuidt enfuyuant a petit de repos, plus de trente lieues, par vn a fliers. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chemin que celuy, que les Anglois tindrent: amp;,droit au poind duiour,vint al oit f Les nems cr Si trouua les portes ouuertes, amp;nbsp;ceux de fon parti tous appareillez de le rcceuoiK^ Jumems de ces q^ firent. Mais fil euft arrefté l’efpace d’vne lieue, il ne fuft point venu à temps • •f ceux de fa partie (qui feftoient apperccus des .iffaires des ^''^'‘^^f precedflj^a^ät uoi^nt à grand’ hafte,cin«)yé deuers meffire'}' lehan d’Furcuxamp;mcflircTbo®^^^ par allant !cj, Pcrfy i’Iefquels à cent Lances amp;nbsp;à cent Archers, eftoient ia venus à vne petite l^uc Ichan deu- la cité. De la prinfc de la bonne cité de Poidiers furent moult cbaMzles Lie brues,«wwe liers'amp; Efeuyers de Poidou, de Gafeongne, amp;nbsp;d’Angleterre: qui en Poiwou elto il le ^ettoit aff^vblftz (comme dit eft) iufquesàhuid cens Lances amp;nbsp;quatre cens Archers, ƒ aiißitcußciirs, pg tirerent à Confeil, pour fauoir comment ils femainticmiroient. Carilsfevco't cj aprèspeurce ^^^ grand peril : amp;nbsp;ne fe fauoient loyallement en qui fier.

nre^^’daaael nbsp;nbsp;Si dirent là les Cheualiers amp;nbsp;les Barons de Poidouvneparollc, pour mieuxa eure

nuis fimmes lesAnglois. Certes, beaux Seigneurs, ce nous déplaift grandement queanw aßeurenzi’ar le pouuons, que IcSchofesfe portent ainfi en ce pays:amp;foyez certains que (tant comin hure de Sert, nous pourrons durer, ôl qu’il y aura maifon ne fort, en Poidou, ou nous nouspuiuioa du Gue/chn. retraite) nous ferons toufiours bons amp;nbsp;loyaux enuers nofire naturel Seigneur,le Roj f d’Atiglererre,amp;enuers vous,Adonc refpondirent les Cheualiers Anglois, qui la t 'flefleit^y'^nd- Soient: Nous nous y affionsbien:amp; auffi, iufques au mourir, vous nous trou ƒ tt wf Ichan. nbsp;nbsp;Compaignons amp;nbsp;amis. Là eut fur les champs, grans parlemens: fi que, tout c®^jj'^'

-ocr page 417-

DE FROISSART.


39 t

11 fut confcille que Poideuins fe tiraffent d’vn lez, amp;nbsp;les Anglois d’autre. Si fe partirent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• 1 endroit moult amieblemétlesvns des autresic’eftalTauoir le Seigneur dlt;flPartenay,Ie cigneur del ouars amp;nbsp;de RoufliHonjinefsire Aimery de RochechoartJehan d’Angle, ouïs de Harcourt, Parccuaux de Coulongne,Capitain»deTouaÂ,Hugues Brionne, Régnant de I ouârSjGujUaumc de CompaignaCjîaques de Surgeres,amp; les autres Che-ualiersamp; Efcujj^s de^oîSnÿ,prindrent le chemin de Touars:amp; les Angloisfceftafla-'^oirmeUîrelehan d’Eurcux.I^iGhard de Pontchardon,Thomas dePeri^,mefsireDan-gOülTcs,Geoffroy d ArgentôjIWatthieu Foucqj^s, Thomas de Gournay,Gautier Huer 5hanCrcfnclle,amp;les autres ) prindrent le chemin de Nyorth: ou ils cuiderent entrer, hnsarrefter.Mais,quand ils y paruindrenr,ils trouueren t les portes elofes amp;nbsp;les pons Ic-^oziamp;Icurdirétccux de la ville, que point n’y entreroient. Lors fe trahirent enfemble tes portes de 20 confeil ces Seigneurs d’Angleterre:amp; dirétque ce nefaifoitmie à fouffrir. Si fe meL -Njorthferme'es wntenbouarroy:amp; aflaillircntlaville,de grande volonté,amp;ceux de dedans fe deffen- eentreles^n. dirent,mais il ny auoit dedans nul Cheualier,ne Gentil-homme,! pour eux conduire: S^J‘^gt; ƒ«lt; P^^ ams feulement gens mécaniques: qui ne fauoient quec^ftoit de. guerroyer. Si furent ^^i^firterer. conquis des Anglois:amp; fils fepeuffent eftre tenus iufques au vefpre,ils eulTent efté con ortezgrandement. Car le Côncftable y deuoit enuoyer Thibaut du Pont, à tout deux s?s de ^Auteur ^'nseombattans pour eux rafrefehir. Toutesfois n’y vindrêtpoint,car la villefutprin- etparles mots 'oafraut,amp;toute robcc,amp; occis grande foifon d’hommes amp;nbsp;de femmes:amp; fe tindrent^e la cha^x, ^‘OsAngloiSjpour mieux attendre des nouuellcs.

Comment les Fratiçaispfiff/dret le Captai Je Bilz Jeftatst Sûubifipar hatai/le, (^ eûtssmeat ^^“^dcla Rgchel/efe teuffterent François. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H a p. c c c x.

piSecterme que les Anglois^cmoicnt à Nyorth,amp;que bonnement ne fofoicntdc ■^partir d’cnfcmblc, arriua deuant la Rochelle Yuain de Galles, en lacompaignicdc Admnaldu Roy Henry d’Efpai|ne,nommé Dom Rodigo le Roux,qui auoit quatorze gioilcs nefs amp;nbsp;huit gallées,toutes chargées de Gens-d’armes 5ede pourueances.Si le ’Hcirentdeuantla ville de la Rochelle,par manière deficge:fi que riensnypouuoiten-'’%niflîr,(m en danger. Adonc ceux delà Rocheile(qui n’eftoient point àfeur)fe tirc-^'’'tquoyeraentdeuers Yuain de Galles amp;nbsp;l’Admirai d’Efpaigne :amp; furent d’accord ^'^^ceuxdededâs,neceux de dehoiÿ,nemefferoict point l’vn à l’autre. Mais toufiours ... ^^^^^nojent les Efpaignols amp;nbsp;les François à Pancre, deuant la Rochelle: amp;nbsp;auoient leurs ^^ ^^ LthF ' p«Erie pays de Poitou amp;nbsp;de Xaihólonge,pourfauoir quelle chofe ony faifoit. A- ^jfGallesetpZ l•°*'’^^®’®ft°^æap«aine du chaftel de la Rochelle vn Efcuyer Anglois nommé PhL les Eppaî^nols, /’P^;Mancel.CependantleConneflabIedeFrancc(quifetenoità Poidiers) enuoya, aUief^desFra-®'^“antlechaftcldeSoubife,1e Sire de Pons,amp; Thibaut du Pont,^tout trois cens Lan- lois. J'^Wvusqu autres. Soubife eff vn fort chaftcl,fcantfur la mer, droit fur la bouche de

2 ar^tÇj^ug qu’elle fe fiert en mer.Si choit la Dame de Soubife dedans ,nompas , , , ^^d’amies. Mais elle demanda tantoft,par vn fien Efcuyer,fecours àlehan

^1 J^“ ^’^^P^^^^eßu23Conneftabled’Aquitainc( qui fetcnoit à Saint-lehan d’An-'^quot;^^quot;'^ ^•y)icqücl manda tantoftmeffirclTenry Haye,SenefchaldAngoulcfme,mcfsireGuil ’»me,Seigneur de Marneil, neuen à Monfeigneur Raimond de Marneil, mcffire Tho» j^^^P®^^y’®^^®han Crefnelle:lcfquels vindrent à Saint-Idian d’Angcly. Tout celle •

2 emblce,amp; 1 ordonnance du ficge,fauoit bien Yuain de Galles,qui fe tenoit deuant h row æ’^’P’^'’^S’’atre cens Lances des plus efpeciaux êc plus feurs combattans de V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en treize barges : 6c fe partirent luy amp;nbsp;mefsire laques de Montmoy, subtileemlufZ Rc'digole Roux, Admirai d’Efpaigne, deuafttla^o- chedTt^ia de , ) Stoutle demourant de leurs gens;amp;nagèrent fecrettement deuers Soubife: amp;nbsp;Galles,pressou vin rentalamrcpartduchaftehai’oppofitedu Scigneurde Pons qui rien néfauoitde ^ß’ Çj^fip^'^'^.®’^'’®^®^’-^^^^’^^^P’^ahlt;lui faifoit fon amas à Saint-Iehan-d’AiigcIy: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i b ni cuRfceuë,plus grande route euft amenée auecques luy. Maisilr’cnuoya'vnc grande partie de fes gens,amp; en laiffa auffi vne partie à Saint-Iehan-d’Angely:amp; fepartit ' ont euxeens Lances tant leulement:^ cheuauchatant, qu’enuironlanuitil vihtaT-K près del oft des François, amp;nbsp;du chaftelde Soubife. Si defeendit au dehors d’vnpc-^f olquct: amp;nbsp;la eftreingnirent leurs plates,amp; reffanglercnt leurs cheuaux. Puis montent, amp;dcueloppercnt leurs bannières amp;nbsp;leurs pennons : amp;nbsp;vindrent ferit en loft-dés lançaisfoudaincmentjCn écriant leurs cris. Là endroit eut grand abbatis, amp;nbsp;plufieurs kk iiij

-ocr page 418-

392 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P R E xM I E R V O L V M E

le Mnn des g^*^^ morts amp;nbsp;mehaigncz,car les François ne f’en donnoient garde. La^'^i'^'-n’'’^,,. Pr^^oisfirpts Sire de Poift amp;nbsp;Thibaut du Pont,amp; bien foixantedcs plus fuflifaias de leur ro«c,^^ par leCaftal autres mis cnchace:amp;lorsvavenirYuaindeGallcs,auecia route;qui à grande 1 de 11^'3 deuant uoitt paffélaCha?cte cnletws barges:^apporterétfoifon dctortisamp;dcfallots,». ‘^ soubife, ü^ß- très ordonnances de fcu,car il y faifoit moult obfeur.Si fen^^drent quatre cens a couru parlent^ ^^^.^^^^^j cftoiciit dc bonne eftofFe,amp;fraiz^ nouueaux)ôiii4}ouierctiUreccsAn§ de Gallert ’^‘^^ ^ Galcons:qt#cuidoicnt auoir accompulcur emprifc:amp;iaeftoicntlesplufiewsef

pour entendre au piilagc:amp;entcndoy seules Chcualicrfamp;ElcuycrsàlcjrsprHonn^^^.^ Làfurent les Anglois amp;nbsp;Gafcons recueillis de grand manière,amp; rueziusparterre . rent en peu d’heure déconfits. Si faduança là vn appert Efcuyer de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L

ƒ friß du Cap fappelloit Pierret Danielles )amp; rapprocha fi près du Captai deBuz, qu il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^,

falde£stz.,par prifonnier,par beau fait d’armes.Lequel Captai eftoitpour ceiour IcCheualicr ƒ vnEßstyer ' congne amp;nbsp;d’Angleterre, qucleRov de France Scies François defiroyent plu52t^^ ’ Ltetauxßrnd pourec qu’il eftoit moult fort hardi,amp; bon Capitainc.Là fut prins melfirc nse dauillette Perfy,par vn prefire de Galle?,appellé mcffircDauid:amp;: au fil là fûrentprinsmefwe ry Haye,meflire Morice de Line,amp;pluficurs autres Cheualicrs amp;: Eicuyers: Err rent,àgrandpeinCjmeffireGautier Huct,mcffirePctiton de CourtonjUicflircy^ me Ferenconne,amp; Carmillc: lefquels fe fenrent deuers la ville de Soubife : Knen * plus de fecours:fors quela Dame eftoit à la barrieredaquclle leur fit ouurirhporf^’ entrerêt dedâs,amp; pluficurs autres. Lédemain au matin Yuain de Galles fit traite tou fes barges amp;nbsp;n efs,par-dcuât la ville de S oubife;amp; la fit aflaillir fcrmcmét:amp; d a“‘-quot;P',| aïfailloiétaulfi le Sire de Ponsamp;Thibaut du Pontfqui auoient eftéreiouis}amp;ccux ville fedeffendirentfièrement St vaillamment. Mais laDameveit quelavinenc Ä °* pasforte,pourtenir longuemét:amp;fin’auoitnulleafp^ncedefecoursipuisquele ■ i{pj/ e tance, ^.^j eftoit prins.Si appcllalcs Barons amp;nbsp;Cheualiers au^onfeihSc puis les enuoyatrs^ aux François:amp; fe porta ainfi le traité,que les Cheuafters,qui là eftoienqpouuoie^ i tir fans peril,amp; eux retraire,à Nyort, à Xainétes, à Lufignan, ou quelque part quu^.^ plairoit:amp; deuoit la Dame de S oubife foy mettre en l’obeiflancc du Roy dc Ftant^'^^j fi fe départirent les Anglois de Soubife:amp;furent conduits fauuemét, làouilW. .

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aller. Lors prindrent les François la polfefsion delà ville. Scia feauté delaPa^e ƒ

le ses de l\^u bîfctqui lura doreinauant obéir au Roy dc Franc^amp; toute fa terre aulsyX 3au j, teur^crparla nerent en leurs barges Yuain dcGallesamp;mcfsirc laques deMontmoy,amp;Jcutsg fubftancedela emmenèrent Ic CaptaidcBuz,amp; leurs prifonniers,en leur grolfcnauequifeo't chaux. la Rochclle:amp; le Sire de Pons amp;nbsp;les autres Bretons fe hafterent de chcuauchcrpc^ lehan-d’Angelypour feioindre,auecgrans Gens-d’armcs,quelc Conneftablc ® cey cnuoya.Là eftdît le Vicomte deRohan,lcs Seigneurs de CliffoUjdc/°nr^' d’ de Beaumanoir,amp; de Rochefort,amp; melsire Guillaume de Bourdes, mcfi*'^^ æ* 4. Manny,mcfsire Regnaut dc Limofin,mcfsirc Geoffroy Eicon,Yuon de j. lehand'An lain de Saint-Pol,Carfuellc,amp;pluficurs autrcsdcfquulsvindrêt dcuaotlavmcde ^dj, Angoulef lehan-d’Angely: amp;nbsp;y firent grande monftre amp;nbsp;femblant d’aftaillir. Ceux “^j^.quot; jpg. meraidebour^ han veirent que le pays fe pcrdoit,amp; que leur Capitaine eftoit prins,amp;n o-A'4/Y«.’'^cours.denul.Sife rendirent François.Puis cheuauchcrent les Bretons deuers g '“’★^ß^^ ^^ lefme(quife retourna aulî^toftFrançoifc;amp; puis Taillcbourgaufsi. En aptes vm dé France ^^ deuât Xainâ:cs,ou ils furent deux iours amp;nbsp;deux nuits deuanr.Car le Capi^^ e, Guillaume de Feréconne, dit qu’il ne ferendroit mie ainfi ,amp; fit femblant de e ‘’ , dre. Adonequeseftoit dedans Xaindesl’Euefquc duditlicufqui eftoit Fraçois) 4,^^ atmirnatfellementles citoyens,qu’ils prindrent le Capitaine dudit lieu, holten ^^^ rocciroycnt,f'il ne confentoit qu’ils fulfent François. Adoneques ledit mclsire nbsp;nbsp;nbsp;,

mefaccordaàeux,parmiccqu’ils traitteroyent aux François pour eux. ^P i Æ , ce qu’il fenpeuft aller quittement.Tout en telle manière fe porta le tr ƒ te entre nbsp;nbsp;^^

fSah en dif tcy tont antat

maislachaux çois amp;nbsp;Ics citoyens. Si prindrent lefdits François la faifine de la cite amp;nbsp;duc a e ditßmplement Xaindcs, amp;nbsp;mefsircGuillaume de Fereneónefenalla,amp;fut conduitiufquesen a à grand com ^ q^ Bordeaux. nbsp;nbsp;Deuant la ville de la Rochelle gifoit à l’ancre Yuain dc Ga es, e

compaignic dcDomRodigole Roux,Admiral d’Efpaigne,àtquarantegro ^^j^' uéeée^Smence- treize bargcs,aucc huit gallécs d’Efpaignols. Si auoient grands traitez enlcmbc^^^ met deacha. de dehors amp;nbsp;ceux de dedans, mais ceux delàvillcnc fepouuoicnt nuHcmcnttou François,tant que le chaftel fuft en la poftefsion des Anglois. Or attendirent! s

-ocr page 419-

DE EROISSART.


3^Ê


lours,en eux diffimuîànt^antqüelcs Anglois( qnil’auoienr tenu toute Iaf^fon)fen e-i ftoycntpetit à petitpa?tis,amp; l’auoicnt laiRé^eux amp;: Monfeigneur lehan d’Eureux, en la gardedvn Efcuyer,appcllé Philippe Mancel : qui auoitauecques luff enuiron cent cô-p3ignons,qu vus,qu’autres. En ce point eftoit Maire dei •ville vn Bourgeois, appelle IchanCandoricdequelîhjî^blavniour vne partie de Ceux qui eftoyent plus FrâçoiSj S^Anglois. SiwurditftBeaPR: Seigneurs, nc^s voyons noz voifins tournez François de toutes parts: amp;nbsp;ferons bierrioft fi enclos, que nous ne nous faurons de quelcofté • tourner,n’iffir de cefte vilIc.Si lcroit bon maintÂiant,cntrerant qu’il eft à point, de rc-§ivderUmaniere,comment nous pourrions auoir le chaftel de cefte ville: quipartant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

de fois nous a courroucez amp;nbsp;trauail!ez,amp; eft ores en foible garde. Car Philippe Mancel

» eft pas trop malicieux.Ieluydiray ainfi,quei’ay receuvn mandement, de par le Roy dAnglctcrre:!equcl contient que ie face tous les gens de cefte ville farrher amp;compa- '{Cellecläußel roir en vne place, que ie nommeray:ôt que i’en fache le compte, amp;nbsp;de ceux du chaftel ^ffi‘gt;[^f^ avlfwellement que ieluy en puiRe eferire la vérité; Si luylt;:ommanderay qu’il ifle hors, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘’^

a racclamoQftrc:amp; ie croy aftez qu’il le fera: Sc nous aurons pourueu d vne bonne cm- ^^ lachaux eü Duiche,cn ces vieilles murailles de dehors le chaftel, de deux cens compaignonsdef- pr laßlßan quels,quand ceux du chaftel feront ilfus, fe mettront entre eux amp;nbsp;le pont,qui fera aual- ce de salai lo;amp;d’autrepartnous ferons pourueus de noftre part. Si leur viendrons au deuanr, amp;nbsp;« los prendrons à volonré:amp; ainfi feronsfaifis d’euxêcdu chaftel,fil vousfemblebon.Ils ^ofpondirentqu’ouy. Adoneques perfeuererent en ccluy eftar:amp; firét ledit Maire Chef decefteemprife;amp;ræ^^j^j£^jj.p^qjpp£,^jyy(joj-,jj^^(p[fnej-bj£;j^ ^grandement,amp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

a aucuns despins grans Bourgeois de la ville,qui eftoieijf defon accord ; ôry parlèrent desbefongnesduRoy d’Angleterre. Aprc»difncr fit le Maire apporter vne belle lettre^ sMlité dit fcellee du grand feau du Roy d’Æ^ieterretpourmieux faire croireledit Philippe: qui pointnefaiioitliretmais bien congnutlefeel.SilifoitleditMaire lalettre:amp;ordonnoit ig.^„^g^}‘^ * parollesa favo!onté:qui point n’y eftoyent efcrites:mais les formoit fur la fubftace dcf-ß'^pi^^j^g'^n *'ifdite.PuisditleMaireàPhilippe.Chaftellain,vousvoyez amp;oyez CommentîeRoy, capitained» MtcSire,n]e mande amp;nbsp;me recommande que ie vous commande,deparluy,qüe vous dra^eatti ‘(quot;‘'^zdemaÿ voftre monftre : amp;nbsp;aulfi nous ferons la noftre. Celuy Chaftellain f qui Jî^y *ntcndoit que tout bicn)dit qu'il le feroit trefvolontiers, amp;fe partit fur celuy eftat.

dæiiuit,auantleiour,le Maire prüft deux cens compaignonS) Scies fit bien armer, raeit feercteméten embu fiche près du chaftel, es vieilles murai!les,qui là cftoient.

. Apresheure de prime, le Maire fit fonner la cloche, amp;nbsp;armer tous ceux de la ville. ƒ ïtoft après Philippe Mancel fit aulfi armer tous fies compaignons: dót il y en auoit °^®^Voasapports amp;nbsp;deffenfables# Puis iffirenr du chaftel: amp;nbsp;apfes ce qu’ils eurent Pj^ ^æVont,rembufchc femeit entre les Anglois Scia porte du chaftel. Lorsveirenc wn es Anglois qu’ils auoient efté trahis.Si coururent fur ceux de l’embùfchc,pour cui /j’^^™'^'l'’^frel’entrée du chaftel.Mais le Maire vinttantoft,àtout la Communauté ƒ 2VilIc:onilyjyoitphis de t deux cens hommes .Si furent ainfi les Anglois alfaillis, 'Mntamp;der^te.-Sc furent tous prins,car ils fe rendirent faunes leurs vies. Mais pour- ■[L’Èxemp. de ^'^neurentmicceux delà ville le chaftel,carles Anglois y auoient laiffé douze de leurs ^erardeßrie S^ns:iefqucls 1 auoient fermé bien ÔC fort. Adoneques le Mahe vint Philippe,leur Ca- ijqHuille ho pitaintamp;àfescompaignons,Si leur dir,Seigneurs, efeoutez que nous vous dirons. Si mcs, »gt;yx uefaitesrendre le chaftel, fâchez pour certain que nous vous feros à tous coupper ^^l»'fgede la ^ ^b^upié de ce pont. Les Anglois refpondirent qu’ils en feroyent volontiers leur

pouuoir SivlnJ I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• 1 , n ■ n r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1/ raijmnabu etf

d vn '. ’“7*^tit les aucuns parlementer a ceux,qui dedans cftoicnf.amp;rut accord c, ^^^ enß^oj^ ne repartie amp;d autre,que ceux qui leans eftoict,ôctous ceux qui prins eftoiét,{eroi Ait ^,[ ^^^^

^isen vne nef, amp;nbsp;conduits •du Maieur Sc des Bourgeois delà Rochelle, iüfques àBor- mille homes ^lt;:âux.Ainlî eurent ceux de la Rochelle leur chaftel. Sitoftquclcs Ducs de Berry,de

°“’^gongne,amp; de Bourbon,le Marefchal deSaneerrc,le Vicomtede Rohan,les Sei- cheaMcheedit g'^ewsde Sully,de Pons,de Clilfon,Sede Bcaumanoir,Sc plufieurs autres Baros de Fran nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

l.?tn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*^°'^'^'^^^^^’*^^ ^® partirent deBerry(ou ils fe tenoyent)Sc des marches de»®^'^'’ ^lt;quot;^‘^gt;'^'^

A n®®^^^’’*°‘’-^^®c'heminercntpourvcnirdeucrslacitédcPoi6feicts(oülcCon ^^ ^-i^^ j^^-â C de France fetenoit)Sc enlcur chemin ces Seigneurs prindrent enPoiélou vne ^^ixant, e» * ^ ^’^PpdlcSaint-Maixant:laqucllc fie rédit,fi toft qu’ils y vindrct.Le chaftel fut prins pointu rendit« ^ aut,amp;tousceux morts, qui dedans cftoient. Apres prindrent le chaftel de Merle, Fran^eßi

P^^le chafteld Âiinay,amp; autres forcereffes,qu’ils trouuerent en leur chemin. Quand

-ocr page 420-

ils furent venus à Poidtiers, ils enuoyercnt certains meffagers, pour traitera ceux deb Rochelle. Ceux delaRochelle ne voulurent mie ouurir leurs portes,pour iccus of gneurs:ains diretwàleurs in^fl^ers,quc ceux de la ville ne fe vouloycntmicredrcain mais,fil plaifoit à Monfeigneur deBerry,amp; aux autres deflùfnommez,que dedans r iours ils leur peuflent enuayerfaufeonduir,pour aller à Pohifftrs,ils^rteroyxntlaicu DemadedtiRo intention tome entièrement,ainfi qu’ilAuoientcnpend'cdeftirc. EwmeflagetsW chdltisduxCa çois retournèrent arricrc,amp; dirent ce à leurs Seigneurs^'Lors fut le faufeonduit donut fitainesde amp;L aucuns Bourgeois delà Rochelle vindrent là ; amp;nbsp;dirent aux Signeurs François, q“^» France. fils fe mettoyent en l’obeiflancc du Roy de France,c’eftoit leur intention quclcchal ( delaRochelleils mettroyent par terre: amp;nbsp;feroient bienfecllcr que iamais ilnyaoW^ chaftehamp;aulfiquela ville delaRochelIc,amp; toutlepays deRochellois,demoureroy^' à toufiourfmais,au reffort amp;: dommainc du Roy deFrance:nc iamais n’en feroientoßt ne deffeurez par mariage,par paix,ne par aucune aduenture, quiiamais peuftadu®^ au Royaume deFrace,par qwclque condition que ce tuft: amp;nbsp;auroyct,enla villc,coin^ pour forger Florins,et monnaye blâche amp;nbsp;noire,de tel le forme amp;alloy, qu’ont ceux

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Paris. Mais ce ne voulurent les Seigneurs de France,qui là eftoyent,accorder,iulfiues^

tant que le R oy de France en auroit efté aduifé, amp;nbsp;pour aller deucrs le Roy, donnert^ • les Seigneurs faufeonduit à ceux dc La Rochelle. AdonequesdouzeBourgeois® Rochelle vindrent à Paris,deucrs le Roy dc rrance:qui leur accorda tout ceqim ditf ; amp;nbsp;moult les fcftoya:amp; leur dóna beaux loyaux. Quand ils furent retournez àlaRoth le,ils monftrerent leurs chartres,fecllées du Ï(oy,amp;confcrmécs de la Chambredu m amp;nbsp;des Pers.Si firent tantoft abt»attrc,amp; rafer par terre, le grand amp;nbsp;fort chaftel deb*'’’’ chelle.Puis mandèrent aux Seigneurs de France,^ui fe tenoient àPoictiers,qu^'^ fifrent:amp; onlcur ouuriroit les portes. Si y vint le C^mcftablc deFrancc,àtoutut''^ censHommes-d’armes tant feulement: amp;nbsp;y futrecq^i à grande ioyc: amp;luy ftonfe^quot;' amp;nbsp;hommage,comme au Roy de France. Car il monftrabóneprocuratió,depart*' qui l’auoit cftabli és parties dc par-dé là,comme fon corps reprefentant.

Comment mettre Bertrandprintpb/ßeurs chaßeaax en Boehel/oif, é“ tomme^t ^^^'^ d'i^ngleterre, ßeßant mis en mer, pour venir leuer leßege de Touars, f(ßgt;^^/”^‘’^ dre terre,dont ceux de Touars, (ß autres Po.’écrans ,ße rendirent Françûd-

CHAPI TRE.


c c c X i.


QVandleConneftabledeFranc^, meffire Bertrand diiGuefclin, cufteft^*l’'L iours en Ia Roche]lc5amp;il eut remonftré amp;nbsp;deuifé à ceux de la ville coni®^quot;’'^ tLdchauv dit ’^aintiendroient (iorcfnauât,il fen partit;amp; retourna à Poióticrs.dcEersi«^quot;^quot;^.^, apcllcquot; Guil- gtiei^rs dcflufditS5aucc lefqucls il fe meit fur les champs, pour conqucncaucunô hume de nbsp;nbsp;tereffes furies marches de la Rochelle : amp;nbsp;furent bien troismille Lances. Si partv

Faux qui a- de Poidiers:amp; vindrent afsieger le chaftel de Ben on (qui cftoit bel amp;fort)amp; dire^ i iioit aucc hi ils ne fen partiroyent iamais,tant qu’ils rculTcnt.De ce charte! cftoit Capitaineî“*^! vn cheualicr j^ Captai de Buz,vn Efcuyer de la Comté de Foix,t appelle Guillaume dcPâ®YV\ 9ucsluyvn Cheualicr de N aplcs,appelle mefrtre laques,fans furno. Laft^np^^ afraux:amp;là fc dcfFendirçnt moult vaillamment ceux de dedans. Aflezpfesdewe pics fans fur lagamifondc Surgercs:ouilyauoit AngloisCquilàtcnoyentdcparleCapwnqu ^^^ nom. Le Hure eftoit(lefqucls dirent,vn foir,qu’ils viendroyent réueillcr loft des François. Si en ^ de Ler.duGHef cherent,àvn adiournement,enuiron quarante Lances, parmi ce qu’ils auoyentmi dm ne nomme ceux t^ Marant:amp;fcn vindrent ferir es logis du Conncftable de France ,amp; blccer^ pfiâtees deux pf^jß^urs des fiens,Scpar efpccial,occircnt vn fienEfcuyer..L’oftfcmeut:amp;fallcni ^edhredudio ’‘'”^ ^^'^ François,au plus tort qu’ils peurent.Les Anglois(^ui auoyent fait leur enipgt;^ ’ dWouitdiue ^dns nul danger)retournèrent;^ rentrèrent en leur forterefle, fans nul dommage* ^ dmerfèment, cefut Ic Conneftablc fi courroucé, qu’il iura queiamais nefe partiroitde là,tant 9“ dime font dußi cuft prins le charte! dc Benon,amp; feroient tous morts ceux,qui dedans eftoient.oi i ■ejtieHjHes du- emefmeiourau matin,appareil!eramp; armer toutes manières de Gens-d’armes:^ ht

-ocr page 421-

DE FROISSART.

tirent vn pan de mur,j^r lequel ils entrèrent dedans fans nuldangcr.Si fut j^ins le cha-ftcl,amp; tous ceux occis,qui dedans furent trouuez. Apres ce, le Conncftable fit reparer Icchaftcljamp;rah'cfchirdenouuellcsGens-d’armeSi Puis fc retira deniers le chafteldet ^î^a^ue^i Morant;amp;ceux,qui eftovent dedans,fe rendirent tantoffîauflcurs corps amp;: leurs bics. Marant. Apres fen vint deuant oh^^res, qui femeitaulfi en fobciffance du Roy de France: nnislesiA.nglolsfcn elîoient^artis;amp;n’auôiÂitofé attente la venue di^Conneftable deFrancc.Lcquel vint,apres endettant le chafte! de Fontenay-le-Comtcrou la femme Fonte^aj-le-lieracflirc lehâ de Harpedâne fe tenoit. Si affie^ea la ville amp;: le chaftcl: amp;nbsp;y fit plufieurs ^‘quot;»ff ren^a îlbux.Finalement tous ceux de dedans,qui le voulurent ainfi,en partirent par compo- ^’'‘'”^'gt;’\M Fition,auecques ladite Dame, fous lefmfconduit du Conneftabie,amp;fe retrahirent à Touars^amp;lesFtançois eurent la faifine du chaftcl amp;nbsp;de la ville: amp;nbsp;fy rafrefehirent. En-âpres le Conncftable amp;nbsp;lefdits Seigneurs de France vin drent affieger Touars:ou la plus grande partie des Cheualiers de Poidou fc tenoyenr:c’eftaffauoir le Vicôte de Touars, les Seigneurs de Partcnay,dePoufanges,de Cors, amp;nbsp;de ^iiipignac, mcifirc Louis de Harcourt,Geo{Froy d’Argenton,laques deSurgereSjamp; Parccual de Coulongne. Sia-uoient fait faire les Seigneurs,à Poiéliers amp;nbsp;à la Rochelle,grans engins amp;: canons:dont ûsairaillirentamp;traüaillercnt grandement cesPoidcuinsXefqucls,tout confideré,raei Kwtraitez auantjtant qu’ils peuftent demourer en paix.-eux amp;nbsp;leurs terres, iufques à la ^ ^^jnttMichclenfuiuanrytoufiourscn l’an mil trois censfeptantedeux: amp;nbsp;deuoyent fi- , ^ . gnilîertoutleureftatdeucrsle Rovd’Angleterre,leurSeigneur:amp;('fi dedans ceiourn’e-notentviitez,ou confortez,du Roy d’Angleterre, leur Seigneur, ou de Ivn de les en-wns.ikdcuoycnt eftre,eux amp;nbsp;leurs terres, obeylfans ai^Roy de France. Ce traité fut accordcamp; tenu:amp; retournèrent adonne a news Cheualiers de Frâce à Paris:amp; y fut ame- le Capulde nclc CaptaideBuz,cmprifonnftbus bône gardejen vnc tour duTenipIc. Le Royfqui Buz^menéàp^ de faprinfcfutmoult ioycux)fit d^diurer à rEfcuyer,qui prins l’auoir,douze cens fracs. Les nielTagersdefdits Seigneurs dePoiétou vindrenten Angleterre: amp;remonftrerent ”^^*^ ‘^»^^^^^ au Roy Edouard,^ au Prince deGallcsfqui adonc eftoit en alfez bô point)amp; à leur Co Hics noiiiiellesdePoidouamp;deXaindonge.Qjuandle Roy veit qu’il perdoit, à fi peu oabibles teeres,qui tant luy auoicntcouftéàconqucrre, fi fut toutpenfif vnc longue P'^ce:amp;,quand il parla,il dit que prochainemét il irait là fi puilïàmmét, qu il attêdroit “^nlapuiflàncc du Roy de Frâce,amp;^e retoumeroit iamais en Angleterre,!! auroit c5-ft“'stoutcequepcrduauoit,ou perdroittoutledémontant. Efi cetéps cftoitfaitel’ar-’’^^a Sda charge du Duc de Lanclaftrefqui eftoit moult grande) amp;deuoit arrinerà Ca-^’^•maislecôfeil du Roy fcporta ainfi,quils fen*roienten Poiólou,amp; enXaindonge, R Ï ^âl^ochelle,amp;qc’cftoit le plus prochain voyage amp;le plu^efógneux :amp;fitlc p^tp^rdti/t Ù °yd Angleterre vn trefgrand amp;nbsp;efpecial mandement par tout fon Royaumc:amp; com- p^y^'^„gle, manda quêtons venüfent armez amp;pourueus,à Hantonnc,amp;là enuiron:ou ils deuayèt f OmanerJeoii monter en nier,dedans le iour,qui alfigné eftoit.Nul n’ofa,ny ne voulut,éconduire fon rirfes partaai coraniandement.maisfc partirent de leurs lieux toutes manières de Gens-d’armes 8z‘^^‘^»i(‘ti»t’gt; Arcnersiamp;fe tirerent deuers la marinef ou ils auoient bien enuiron quatre cens vaif-'^2ux,quvnsqu’autres)amp;IesSeigneursfctrahircntdeucrsle Royamp;fes enfans: quife tcnoientàWcftmontier,delez Londres.Sieftoitainfi ordonné,entrele Roy d’Angle-* terre amp;nbsp;le Prince fon fils, que(fi le Roy d’Angleterre mouroi?en ce voyage, ou le Prin-ccjlefils du Prince,nommé Richard (qui fut né à Bordeaüx)deuöit eftre Roy d’Angle-tcrrcTique^quand tous les Seigneurs d’Angleterre furentvcnus deuers leRoy,auant aepartenienr,lc Prince leur fit recongnoiftre, que fil aduenoit ainfi qu’il mouruft auant onpere,fon fils feroit Roy d’Angleterre, apres le decez de fon grand-père, fees • omtes,Prelats,Cheualie?s,amp; toute la Communauté du pays,aimoient tant le Prince B^ichard^fib pour les belles iournée qu’il auoit frites au pays S^ ailleurs,qu’ils luy accordèrent ioyeu- ^‘* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^^ ^, ortient,amp;le Roy premièrement,amp; tous fcs enfans, amp;nbsp;tous.les Seigneurs d’Angleterre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^fß^ne

®ptcs,soldeur fit ledit Prince iurer amp;nbsp;fccller,aincois qu’ils partiffent. Ces chofes faites, ^^^‘^ mKoy,lePrincc,leDuc de Lanclaftre,les Cotes de Cantebruge,de Sallebery, de W-q^ ^^ß tenant U' mici,d Arondel,deSufForr,amp;d’f,ftanfort,leSire d’Efpcnfier(quinouuellement eftoit poyd’Ancltfj rcuenudeLombardie)le Seigneur dePerfi,devienne,de Ros, dcWarrcamp;tous les ’.Î'?''^®^^^®“^æ’’^‘^^’’g^terre( ou bien auoit trois mille hommes à lances, amp;nbsp;dix taille Archers) vindrent à Hantonne: ou ils montèrent en mer, en aufsi grand flotte, ^uoneques Roy fepartitd Angleterre, pour aller en quelconque voyage que ce fuft:

-ocr page 422-

PREMIER VOLVME

aucc^rand' co-far^mepoHr defiendre en

t^^mtaiae.

nagerei# vers la Rochcllc:amp;coftoycrcnt Normandie amp;nbsp;Bretÿigne:8r eurent æ fimeießr^mer vents.Lc Roy de France faifoit vn grand amas de Gens-d’armes en Poitou,pourtenæ auecs-ran^cS- fa iouméc deuam*rouars.S^eftoit tout le pays répli de Gens-d’armes.D autre pattain fi faifoient les Gaf'cons,amp; Monfeigneur Archambault de Grailly,oncle de Moieigne le Captai dcBuz,à la prière de melfire Thomas dePhell^n, SenefijJ^deBorde^ amp;nbsp;eftoyentbi^n trois cens Lances :amp; furent en celle corapaigtfle Ics^igneurs c nbsp;nbsp;i

ras,de Courton3deMucident,deRofen3dc LangorenS^de Landuras,me{sire Pierre ] Landuras3meflire Pierre de Courton35: mefsirc Guillaume de Feritône,Anglois. » ceuX'Cyfe départirent deBordeaux:amp;vindrentàNyorth.Làtrouuerentnieflirc ^“ i tier Huet,melfirc lehantd’Eureux3meirireThomas de GournaygIchan Creluellc,^T t Les r fieursautres:fique3quandils furent là affemblez 3 ils fetrouuerent bien enuirondou censcombattans:amp; mefsirc Richard de Pontchardon y vint:qui amena bien dereç ßlonles deux douzc cens combattans. Le Roy d Angleterre Scies enfans. Scieur grolle armee, cha.precedens. noyentfurmer;Scnepouuoi»ntprcndreterrcàla Rochcllc3n’enuiron. Cat leven fortune leur cftoitconrrairc: Sc furent bien en celuy eftatneuffemaines, amp;tantq^ Saint Michel approcha3amp; que le Roy amp;nbsp;fon confeil veirent bien,qu’ils ne pouuoyet^ nir leuriournée deuant Touars.Sifetrouuale Roy d’Angleterre moult courrouc ■ • donna congé à les gens,pour aller quelque part qu’ils voudroient ; amp;nbsp;ditadonclew à fon retour. Iln’y eut oncquesRoy,qui moins l’armaft,amp; fi n’y eutoncRoyjqoitf* Parities duppy me donnait à faire. Ainfi retourna celle groffe naue du Roy A nglois:amp;curent très dAn^Lsenre yç^f^g^ ^ fouhait,à leur retour. Aprescecongéôcdcpartement3quecesncfsnrcnt ^âueir‘’eu '^ vncs dcs autres,arriuerent à Beydeaux fur Gironde, toutes d’vnc florrcfincn deuxe^^ 'dreterre^n’'^ voilles Si nefs de Marchans du Royaume cMnglÿcrrc : qui alloyentaux vins.Q^r ce vint près de la S. Michel,que les Barons d’AnglcWrc Sc de Gafc0gn£(quicftd'^_ venus de Nyorrh,pour eftre à Touars auec le Roy dlt;\ngletcrre) veirent que leRn)^^ venoitpoint(dontils furenttous moultfort émcrucilicz) alors pour eux acquitter enuoyerent certains melfagers à Touars,de par eux,deucrs les Barons de PoidoU'

lointaine.

■[celle dauß efi accomplie par leßns de

Gafcongne,t obeiffans au Roy d’Angleterre,amp; par les Seigneurs Anglois|lel^*’(‘^ paignic:quinous ont tous prié devons dire qu’ils ont afumblétoutlcurpouuoquot;'^^^ ■ „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fois:amp;peuuent eftreàNvorthenuiron douzece^s cüinbat(ans,appare:llcz(i^''°'’ ,

parlafubadce “®’^ ^ Icruir en tous cftats: amp;nbsp;vous prient que vous leur faciczlauoir,n,cniaDi” . de la chanx. Roy d’Angleterre amp;nbsp;de fes enfans,devons penuent conforter,amp; fi cefteioumecK ^^ dra,car ils veulent,en la compaignic de vous aduenturer leurs corps amp;nbsp;leursb'i®^'; Barons de Poidou^lirent, N ous en aurons confeil: amp;nbsp;grand merci aux Barons de ^^ Congne amp;nbsp;d’Angleterre,qui icy vous ont enuoycz:quâd nous les trouuôs fi apP^''^ pour noftrefecours.Sife meirent les Cheualiers de Poitou enfemble:amp;rnefi®^’’” à ce premier iour,d'accord.Car le Sire de Parrenay(qui cftoit vn des grans delà^^^ paignie) vouloir qu’ils tenilfent leur iournéedeuant l ouars,en repreficû^^’^^^^^’^Jjçj gleterre,amp;les autres difoycnt qu’il y auoit feellé,quc le Roy d’Angleterre,oui'^ . enfans y feroit:amp;/’ii »y eftoit,ou l’vn d’eux, ils deuoiét cure en l’obcyHance““ )

• •France. Si retourna le Sire de Partenay enfon hoftcl,par mai-talét:maisdcp®sn prefehé, qu’il fut de l’accord des autres.Si remaderent qu’il conuenoit que le Roy“ ■ gleterre,ou rvndcfesfils,fuftàlaiournéc,felonle traité.-dôtles Angloisamp;Galcos,q

i^-jltomme defTits,

cftoient àNyorthjfurentmoultcourroucczzmaisamédcrnclepouuoycnt*^**“ -. iourS.Michehamp;vindrent dePoiôticrs,tenir leiiriournéedcuâtTouarSjlesUucsûe ryfde ßourgogne amp;dc Bourbô,le Conncftable de France,le Seigneur de Clinon) c comte de Rohan,Ic Dauphin d’Auuergne,raeflîre Louis deSâcerrc,Ie Seigneurie ly,amp; moût grade Baronnie de France,amp; furent bien enuiron dix mille Lances,!^ autres cóbattans:amp;furent en ordonance de bataille,deuantTouarsJaveiUe Me iour. Quand vint au loir,ils fe retrahirent en leurs logis,amp; au matin, les Ru Roy de France,amp; le Conneftable,manderent aux Cheualiers dcPoiâou,quioe Touars fe tcnoient,qu’ils tenfiffent ce,qu’ils auoient promis, iuré,amp;fcellé.Ceux rclp® dirent que briéuement fc tireroyent à Poióliers,amp; mettroict,en l’obeiflancedu Roy France,eux amp;nbsp;leurs terres.Cefte relponfe fuffift alfez aux Seigneurs de Frâce.Sifef rent de deuantTouars,amp;donnerent congé lesDucs à lapins grade partie de leursg^

A ce departementjle Seigneur de Cliïlbn, à tout grande quantité de Gens-uir®

-ocr page 423-

DE FROISSART* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jp; ^

IcConneftablc deFranceluy délivra) fenvintdeuaritMorcaigne-fur-mgt;i-;quifetc-^oitpour le temps A^glefche:amp; en eftoit Capitaine vn Efenyer d’Angleterre, appelle «quesClcrcdequclponuoitauoit auec luy foixante compaignons.»Q^and le Sire de CifrófutvcnudeuatMortaigne,illafitairaillirrnoultfoii:amp;luy mefmenefy épargna résinais deceliw aflaiitfiyjieLit riens conquerre.Si fc tira au foir à fon logis,amp;ïe Capi-veiÄioulMopprKe) manda fecr^ement aux Cheualiers di^Gafeongne amp;nbsp;d Angleterre,qui fe tenoiét à Nyorth,qu’ils venfilTent de nuit à Mortaigne,amp; il les met ^^ff^g^^ fi^ froitenfonhofteljamp;palTeroient legerement piftmilelogis du Sire de Cliflon : quin’a- ’^’^^^f^.‘-^^^ nok quedeuxcens cóbattans.Adonc fepartirét ces Seigneurs fecrettemét de Nyorthj cl^»7^^ * auec cinq censLances;amp;cheuaucherent de nuit,pour venir à Mortaigne,carilsauoiét ^oukgranddefird’attrapperleSirede Cliffon.Maisvnc efpic(quieftoit partieauec ceuxdeNyofth^auoit entendu vne partie de leur conuiue. Si vint moult haftiuement deuersle Seigneur de Cliflbn:amp; le trouua,fur lefoir,feant au foupper. Si luy dit que fes ennertnseftoientpartis de Nyörth,amp;eftoicnt bien enuii^n cinq cens combattans: qui Venoientpar-deucrsluy,Lors le Seigneur de Clifton bouta la table outre: amp;nbsp;farmaha- ^•^■^»'eJetliß ftiuemcnt:amp; puis montaà cheual:amp; fe partit foudainement,luy amp;nbsp;tous les fiens: amp;nbsp;laif- 'l^^f^‘'r^^‘r^^ ‘^^ ^Ï'^'^sgrande partie de leurs befongncs furies champs ;amp;cheuauchercnt tanq ^^ ^i^^rtâ^ne 4uusvindrent àPoiâiers:amp; les Anglois(qui auoyent failly à leur entête)fcn retourne- ft^rLißtrucnue rciKtoiisaNyorth,moult courrciucezaamp;aftez toft après fen partirent de Nyorth:ou ils des ^ngUis nnlerenten garnifon meflîre lehan d’Eureux,meftîre Dangoufes, amp;nbsp;Crefnelle: amp;nbsp;mef- ^e ßyMh. nret lehanHuet retourna en Angleterre:'^ tousles autres fen rctournerét à Bordeaux t^' P^”fi ^'-^ amp;ardirent,aleni;ret:our,toute laterredu Seigneur dePartenay.Ainfifut conquistout ƒ Py^ de Poitou : exceptées les fort erelid de Nyortl*Elilctb,Mortemer,Mortaignc, ** bungnan,Chaftel-Accart,laRo*he*fur-yon5Gauzar,laTour-de-rarbre,Merxis,amp;au- r^tes/ohltozs tres.Encores,fetindrent toutes ces foitcreftcs, amp;nbsp;firent plufieurs enuahies amp;nbsp;alfaux fur auMi Exem; buts voifins;amp; vne fois chatoient,amp; l’autre fois eftoient rcchaccz. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;et la chaux di

ßnt ici lehs^

^’‘^(tycjuâuoitleDuede Bretaig»e,cienefofèr dedairerpour le Roy d’dngleterré^ei/f r‘^^»c ^irethfarmefsireBertrafiddu Gae/èlin^ (^ comment eßans les Anglais déconfits) tw Icp^s de Poido», de Xaindonge^ ^ de la Rochelle jfm deliaré aux FrançotSi

Chapitre cccXii.

T EDucdcBretaignc(quicncetempsfetcnoitaftezpaifiblemcnt en fon pays) eftoit ^mout courroucé dudômage des Anglois. Ca?( fi-comme il difoit)tel,qu’il cftoir,le ^^^^^^^ ^^ oy dAngletcrreamp;toutefapuiftancerauoicntfait:ncdcluy n’eul^iés efté:fenefuftle ,„XXsar^ °yAiglôis:quitoufiotirs auoit guerroyé pour luy,amp;preftéoramp;: argent, amp;nbsp;auoit eu fa ^^ Bretaignea volontiers euftveu le Duc, que fon pays euftefté de la partie du Roy leur Duc. en d Angleterre.Mais tous les Barôs,Cheualiers,amp;Efcuyers de Bretaigne,eftoient tresbÔs cas qttilfi^ ri^ François,amp;rjparefpecial,les Seigneurs de Clilfon amp;de Laualamp;le Vicôte de Rohamqui nbsp;nbsp;nbsp;^^ lt;’7 lt;1^

pourletépseftoientles plus grans Chefs de Bretaigne:amp; dirent bienlcfdits Seigneurs f^^”^^^.^ ^-^ audit Duc,Cher Sire,fi toft quenous pourrons apperceuoir quevous vous ferez partie q^^’ß^e^ pour le Roy d Angleterrc,contre leRoy de Frâce,noftrc fouuerain S eigncur,nous vou^^^^j quclcô telcnquirôstous,amp; mettrós hors de Brctaigne.ToutefvoyesféDuc ne pouuoit fon cou que defaultc ragecouurir:amp;difoit quo faifoit grand tort au Roy d’Angleterre:^ fc découurit,amp;par au Due on Emoutauant,à aucuns Seigneurs deBretaigne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;luyfiftfauoîr

lt;^^07 deFrâce(qui auoit attrait à luy l’amour amp;nbsp;les cœurs de ceux de Brctaigne, Sdt“^ quot;’^ RobertCanolle )prioif f que fil venoit nulles deffenfes au Duejijue^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

■IsfO'^ûw.feamp;aypbun.oicâkder^eac; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“k

1 çP^c^âpporceutque fes gens le foupfonnoientj amp;mcrtoycnt grand regard fur prefnrétj^w uy.Sife doutât qu’ils n’enuoyaftentàParis : amp;nbsp;fignifiavnc partie de fon cftatau Roy pïiircnt,amp; ogleterre:amp;lepriaquilluy voufift enuoyer GGns-d’armes,pour fenaidcr,fî meftier enuoyalfent 0 oit.LcRoyluy cnuoyale Sire de Mcfuille3à quatre cens combattans:amp;autant d’A^ ® P®'!® pour cner^Iefquels vindrent arriuer à S. Matthicu-dc-finc-poternc:amp; là fe tindrêt en la ville T’°y *^ fig”* uns faire dommage ne contrainte au p'ays:mais payoient tout ce qu’ils prenoient,amp;fu-

P?^ ^Î?“*^^ Yuer:n'oncleDuc ne les voulut mettre en forterefte qu’il euftt -Quand lcs£”^ ^^^ “*' Cheualiers deBrctaigne,amp; lepays, veirent ces Anglois venir au confort du Duc, ils le -h-^/^ adiwfli 11

-ocr page 424-

• nbsp;nbsp;3^3 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V 0 L V M E

. nbsp;nbsp;prindrent am grandeindignation;amp;r cloirent toutes leurs forterclTeSjamp;nióftrcrcntplu

re d^fcV^s fieurs maux-talents au Due.Si demoureient toutes ces chofcs,aififi variâtes, toutceluy cgt;^bien,a nmn Yuer. xAuflitoft t ^uel’Yucr^utpafré,Monfeigneur Bertrand du Gucfclin,Conncli adnii. We de France,fe partit de Po?ftiers,à bien quatorze cens combattans :amp; fen vint ai le -i B^nus poMioi ger la villeamp;lcchaftcl deSireth.Sieftoient auec luy,dc Cheiftliers Bretons,menire tcy commencer i^n de Bcaun^nt,Iehan de Bcaumanoii^Arnoul Linioiiti^Gcerfrox^con j'inon c nofire aißi^y 3 Laconnet,Geoffroy de Koniel,amp;plufieurs autres Cheualiers amp;Efcuycrs:amp; le logèrent icddac^ux ^ amefnagerent deuant tSireth:amp; fe iftet enuironner cfe grans paliz:a fin quils net#

Cyzcs,et Ber du Gneßlin.

Tifet.

f z/j dHoit icj

’*^* fentdenuitfurprins. Souuent alloientles apports cépaignons euxéprouueralâtotc rcflcî'amp;lâçoiét amp;écarmouchoiét à ceux de dcdâs:amp;ccux de la for ter clic fc deffeno^*^ auflî vaillâmcnt.Or aduintque,ce fiegependât meflire Robert Micôamp;NycotinlEfc^' (qui eftoient gardiés de la fortereflcjlignifierét tout leur eftat à meflire lehan dEureu-' amp;nbsp;à meflire Dâgoufes qui eftoient Capitaines de Nyorth,Iefqucls maderenttätofttouS Dana ceux de la garnifon de Lufigmn amp;t de Gouftày. Sifafleblerét àNyorth.'Stf’enpattiÇ ^^ en nobre de fix à fept cés bôs Gés-d’armes,tous armez,fans les pillars.Si cheuaucheret redrecéfumât t^nt qu ils vindi ct a Sireth.Car il n y a que quatre lieues,de Nyorth.Quand ils wrci il chaux, er nus deuant Sircth,ils farrefterent vne cfpace de tops,pour entedre à leurs befongne'^ peut eßre cejt Mais mieux leur vaufift feftre tantoft boutez es logis du Conneftable: auquel vindrd’' qu'il a nommé les nouuelles,cntandis, que les Anglois eftoyent rangez furies champs. Sin’crifurroi^ leConneftable tropeffrayé, mais fitarmerfes gens, fans feinte faire,amp;iceux traire en / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;femble. Adonequas, quand illes vcirtous enfemble, il leurdit. Beaux Seigneurs,!]“

dent, la daße , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;RnftrpnOl»

Sala, t^-Gueßltn.

fuiuateefl auf- Ic volonté auez vous de combattre voz ennemis? cariecroy bien que comnattre« ftraconßreefe- conuiendra. 11s refpondirent, Monfeignew»il nous fied trop bien, Dieu mercy. Ion la chaux, Lors faduifalc Conneftable de mettre vne embufîbajfur ceux du chaftel,car bienpt foit qu’ils iftroient.Si eftablit bien deux cens combattans pour cefte embufehe. Af, fit chcoir,par terre,la plus grande partie de fes paliz(Tà fin,qu’ils ndeurfiflempoir' pefehement,quand ils voudroientiflir dchors)amp;ordonna deux bataiUcs.L’vncgon“ quot;.Anno 11^ noitmefsirc Alain de B eaumont,amp; l'autre mefsire Geoffroy de *Carnucl:amp;con’*’’j^ da que nul ne furpaftaft fa banniere,ny n’allaft auant, iufques à tant qu’il le commas roit:amp;fetint toutquoy en fon logis. Or parlerons de mefsire Robert Miconamp;uc'n fire Robert rEftoc;qui eftoient à mont au chaftel|amp; vcoy et les Anglois fur Ic^^’^L tous appareillez.Si dirent tous enfemble, Armon nous, amp;nbsp;nous parton tousdiQt nous pafferons bien parmi ces Bretons) amp;, fi toft que noz gens fauront que nous co^^ t ta chaux dtt battrons,ils viendront: amp;nbsp;leur porte Ans grand dommage,auant qu’ils fâchent ricn$ ^^^^'^ d d^'^ noftre iffuc. Adon^ucs farmerent tous ceux, qui dcuoient fortir, amp;pouuoicnte maee^ain-^ enuiron foixantc combattans.Siifsirentà cheual,pour écarmoucher rofl.'maisnsr“ çoiz qu’ils rencontrez de rcmbufchc:qui eftoit mife fur eux.Là eut moult grand peignis, mH- ^^^ lêpeuifTent Anglois furent fi enclos,qu’ils ne pouuoient reculer, n’aller plus-auant. Si furent deflendre. Le morts,ou prins,que nul n’en échappa:amp; furent prins lefdits deux Capitaines. E^ quel fins me fe tenoyent les autres Anglois fut Ics champs, amp;nbsp;ledit Conneftable de France of teble meilleur, fon clos:amp;nc fc tiroit point auant,car il cuidoit que Its Anglois enflent vue pto que autre.^ *bufche,en vnbofquet,qui eftoit derrière luy.Orauoyentlcs Angloislà amené,en e compaignic,vne route d^Poideuins amp;nbsp;de Bretons, pillars, qui eftoyent bien enui deux cens. Lefquelsles Anglois enuoycrent deuant,pour écarmoucheraux Frany Si toft que lefdits pillars furent deuant la bataille de Monfeigneur le Conneftab e, dirent au’ils eftoientbons François, amp;nbsp;qu’ils vouloient cftrcdesfienSjfiUnyph'' * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LAit Conneftable refponditqu’ouy. Si les fit tourner d’vnlez:amp;apprint deuxlec

Batadde de Si- “®“^‘^ ^^quot; AnglWs,amp;qu’ils n’auoient nulle cmbufchc.Qu«ndle ConneftabledeH reth,ourift,à ^^ entendit ce,ilfut plus conforte que deuant. Lors remeitfes gés cnfembletcenip quatre heuesde auant fa bannière, amp;nbsp;tirer fur ælle les deux batailles deffuEdites: amp;nbsp;vindrent tous a J» ' Lvyorthenpoi- cn boutant ius le refte des paliz, qu’ils auoyent laiffez debout en terre. Si chacun ^ dou,entre Fra ^criant Noftre-dame, Gucfclin.Quand les Anglois les vcircntifsirhorsdelcurfort, fois a Anglois eftoient aufsi tous ordonez à pié,amp; fe boutèrent auant de grande voloté: Si rencontré demeurant a rent dc première Venue la bataille du Conneftable. Là fut lancé amp;nbsp;boute delance^ ^rancetT^ d’cfpécs,amp; percerêt les Anglois,de premiere vcnue,la bataille du Côncftablc,touW ’ trc:amp; mettoyent maints hommes par terre.Mais les Bretons auoicnt fagemét or ^^

-ocr page 425-

DE FROISSART.

leurs bcfongnes,quat aux deux batailles,qui cRoient fur æHedefquelles Icur^untindrcC nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* tousfraizamp; nouueaus»amp; ferirent fur les Anglois(qui ià eftoient laffez) tellement qu’ils turent reboutez de grand’ manicre.Toutesfois,côme gens de grâd courage,!! fe retour nerent/ans mépaiTcr,en leur eftat:amp;: fy combattirent mo^t vaillâmcnt, de ce qu’ils a-uoient:commehaches,8éefpéesdeBordeaux:dontilsdonnoientdegrand coups. Là * furent de tresbj|K cheualiers^’vn Cofté amp;nbsp;d’dartre,amp;qui f aduéturcrent hardimét pour exaucer leur honneur.Si fut ceRe bataille aufsi bien combattue,amp;ycutÂites aufsibel- nbsp;nbsp;nbsp;• , lesappertifesd’armes,amp;depriÂfesamp;dc récoulüs,qu’on enauoitveude grandtemps faire au pays, t Car ils eftoient tous à pic,en vn beau plain,fans aduantage. Si le penoit chacun de biên faire la befongne,à fon pouuoir. Là eut maint homme mort amp;blecc, t fquot;/^ w^di ^rue par terre,amp; mis à grand méchef. Finalement tous les Anglois,qui là eftoient vc— ’'US, furent tellement déconfits qu’onc n’en échappa nuis, qu’ils ne fuirent tous ouprins.Làfurent morts deux bons Efcuyers c’eftalfauoir Richard de Mcfuille,amp;Guil- aucune-» laume 0urfelle)amp; laquesVbillc durement nauré. Là fi^'cnt prins meftire lehan d’E- metim^erfait. ureux,Aimcry de Rochcchoart,Dauid Hollegraue, Richard Olliue, Ïchan Crefncllc, ^pbfieurs autres d’Angleterreamp;dePoiâ:ou. Cefte bataille deSireth fut l’an de grace Îmilccc.txx i i.levingtiefmciour de Mars, Apres retournèrent le Conneftable do ’^neeêchsgenscnlcurslogis:amp;fapparcillcrcnr, £c meirent àpoint: c^entendirent âuxnaurezamp;auxbleccz,amp;: aufsi aux prifonniers: dont ils auoyent grande foifon.En a-P^'cSjleConneftableenuoyaparler,à ceux du chaftel,mefsire Alain de Beaumont: 16- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'• ftuellcur dit,quefils eftoiét prins par forc€,ils feroyét tous mis à mort,fâs merci.Adoc ^^.“^'^^l^garnifonfemeircntàla merci du Conneftable:lequellcurfitgrace, carilles I/o» de anupartir quftteraent;amp; leur donna fau^nduit,pou Aller iufques à Bordeaux. Ainfi sl^t^kUmv curetés François le chaftel ô^hy^r^erqune meit en i’obcilTance du Roy de France. A- à du ConneßA près vindtcntlcsBrctons,tout chaudement,deuant Nyorth:qui eft vncmout bouc-vil Uede France. caupaysdcPoiâou,amp; qui auoitfout le temps fouftenu les Anglois : amp;nbsp;y auoient tenu ^oulrgrâd garnifon.Si toft que ceux de Nyorth feeurét que le Côncftable Venoit ccl- -’^?‘”f^ »■^”'^» 'part,ils allèrent cncotre luy,amp;luy preféteret les clefs de lavillc:amp;: l’amenerét iufques ^'‘^^?'”^' ^u«la ville,amp;toutes fcs gcs,à grâd’ ioye.Là fe rafrefehirent les Bretos quatre iours: amp;nbsp;r ^'cnparftrétàgrâdarroy:amp;eftoient bien enuirÔ quatorze ces Lances, amp;nbsp;vindrent

^'’^^quot;^^ P^*^ ^^^ copofition, que ceux de la garnifon fen parti- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^,^,„^ duka a^ ^^quot;^^ ^°'^P^’^ ^^ 4^“^^ pourroient porter,douant eux,du leur,fur le faufeon- „/ François. fp . ^Conneftable de France: qui leur dura iniques à Bordeaux. Ainfi eurent les dchr'^^'^^^®^^'^’“^®^®^^™®“^^^’^^”^’^”'®*^^ ^^^^ amp;nbsp;toute laScigncurieamp;: ceux ƒ ^‘^^^’’'drent hommes au Roy de F rance. Apres cheuaucherent les Bretons de ƒ tChai^çpyj jj^æ g^^j^^(^y^ç^j^^Q£^jçjjj. Conneftable deuers la Dame de Plain n quicftoit ferneàmefsire Guichard d’Angle,amp;:làfe tenoir.Laquellefupplia que

11 kl i**’'^*'®^®^opeuftallcrparicrauDucdcBerry,àPoiâ:icrs.CequcleditConnc- fz« emy çue ^ e uyottroya;amp;lafitconduircparrvn defes Cheualiers. Quand elle fut venue au ceßceltiyyjuit uc,ellefcnclina toute ius. LeDuclafitlcuer, Scluy demanda qu’elle vouloir dire* Chaftel onfeigncur(ditclle)iefuisrcquifc,duCôncftablcdcFrancc,qucicmettcmoyamp;ma j^’jcenlobeiftancedu Roy de France. Or fauezvousbicn queMonfeigneur Srmon^^^jJ^^”^^^^^ femin^/”^^*'”*^*'^^ PfP'^'ü'^^.Si eft toute fa terre en mon ^unemement. le fuis viié ,ç, chaftel a ^^ caenulle deffenfc:amp;ne puis pas faire de l’héritage de mondit mari à ma volon- cart,«?- L ^îCâtpar-adiienture,fiiefaifoye aucune chofe contre fon plaifir,il ne m’en fauroit gré, chaux cha-Dof nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mais, pour vous appaifer,amp; ma terre mettre en paix,ie me cô- ^^ aKarc.

DoinfJ ^'^§^nsaufsi,quenousncfcronspointguerroyez,amp;aufsinous nSferens • r^ guerre^, quand l^onfeigncur fera reuenu de prifon,amp; retourné en Angleter-»ou tecroy bien qu’il fc retirera, ic luy fignifieray cefte compofition. Si m’en refpon-corde ^^^^^‘^^^’'toftvousen refpondray. LeDuc refpondit, Dame, idc vous ac-d’art'li^^'^^^^^f^'^^^^^'^^'^^’^^voz foiterclfes amp;nbsp;chaftGaux,nc pouruoirez de viurcs ne ’^'■æ’'^y’'^’^^conforterez, autrement quelles font maintenant. Puis retourna la

rv A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en fit leuer le fiege. Car elle monftra lettres du Duc de Ber- ^^»j

V' one repartirent les Bretons(dont le Conneftable de France cftoitChef) amp;vin-te Î^V ^’’^^Mortcmer,amp; adonc la Dame de Mortemer fe rédir:^ fe mcit,foy amp;nbsp;fa ter ^salaeßr^t j~n obeiffancc du Roy de France: amp;nbsp;rendit ic chaftel de tDicnc5qui luy appartenoit. dience,c?- la

11 ij chaux dicKS»

-ocr page 426-

400


PREMIER VOLVME


Ainfi fut t^t Poi(âou,Xain(5tongc,amp; la Rochellc,quitte amp;deliurc des nn»' ojjtes,!®^ le Connenablc eut par tout mis gardes,amp; qu’il ne fentoit, es mèches deliu ’ j^ qucsfurlariuierede Gironde,nulrebcllc,ilreuintcn France:amp;iaeftoiet rc ^^^^^ Ducs de Berry,dcBourgongne,amp;dc Bourbó,amp; la plus grande partie des Baro ^^^^^^ cc,qui auoient efté à ces conqueftes.Si les auoit le Roy moul^iié feftoyeza nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^

mais encores ne fut ce riens. Car, quanc^elfire Berrrar,^ vintj Pantine lep • nbsp;nbsp;nbsp;Roy alfez hoiAorer.Si fe tint le Conncftable delez le Roy à Paris,amp; ailleurs.

Dußege de Bercerelße lapaîx isl’ffitre m Zioji de France (ß le Reyde Nauarre^Ö“^^^^ mort du Roy d'Eßoee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre cccxiij*

EN ce temps auoient les Seigneurs de Cliiron,de Laual,dcVangour,deTournfi’'' de Rieux,amp;: de Rochefort,le Vicomte de Rohan,melfire Caries deDignen, ^^^ ret de Bretaignc,le Marefchal deBlarouille31es Seigneurs de Hâbue3de RuiHe,‘'^ ^^^j^ teuille,de Granuille,dcFarm^llc,deDenneual,amp; de Clercs, bannerets de Nor^ amp;nbsp;d’autres gens grande foifon,dc Bretaigne amp;nbsp;de N ormandie,mis le fiege deuatic chaftel de Bercerel:amp; moult le contraignoyent par alfaut. Si auoit dedans deux F tainesd’Angleterre(c’eftalfîuoirmelfire lehan Appert,amp; melfire lehanCornou

^ lelquels auoient des compaignons,qui bien fe delfendoyent:amp; eut en cellelaifon, ^^ uant Bcrcerel,faites maintes appercifes d’armes,maintes ilfues, maint alfaut A®’L , écarmouche. Alfez près de là fe tenoyent aulfi,dedans S. Sauueur le- Viconite,æ^ Thomas Tnbles,mcfiue lehan de Bourg,melfirc Philippe Pecharde,amp; les trois i de Maulcurier;fi que,par-auant que le fiege venift deuant Bercercl, ces deux garni couroyent toute la Bairc-NorifladiciSt ne demouroitrien hors les forterclfcSjquct ne full prins amp;nbsp;amené dedans lefditcs forterelfesiâtr^çonnoyét FEuefehé deBay*®, amp;rEuefchéd’Eureux:amp;lesy auoit confentis le Roy de Nauarrc,amp; confortez,?ƒ P ^^ j^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fieurs fois, de gens amp;nbsp;depourueances : qu’il tenoit^lfienfesgarnifons,enlabo

.'^quot;gt;f»a^Q^ J’pui'CLix.* Car il n'eftoitmie d’accord auccqu es le Roy de France: fi que la gatn**'’ de Cherbourg, deGouercl,dc Gonches,dc Bretueil, d’Eurcux,amp;plufieursa“^ obeyffans au Roy deNauarre, auoyent aulfi grandement appauuri Stgaftélcpaf Normandie. Mais en ce temps fenfuiuirent bons traitez entre les deu?Ü^ys,?^ ^ moyen du Comte de Salebruces(qui moult auojj cheuauché del’vn àraotw^^/®|, dd’Euefque d’Eureux: tant qu’on les meit d’accord: amp;nbsp;furent les deux Roy’’^æ'^ ■ ment enfcmblc au chaftel de V ernon fur S eine: amp;nbsp;iurerent,prefens plufieurs gtans ■ , gneurs de France,paix,amour,vnité|6z confederation, à toufiourfmais. Sivintlcl'^l deNauarre en Francc,auecquesleRoy de Francefquiluy fit tout honneur amp;rcii^ cc,amp; à fes gens aul*) amp;nbsp;meit adonc le Roy de N auarre toute fa terre de Normandie la main amp;nbsp;gouuernement du Roy de France,fon fero urge :amp;laiIfa fes deux fils, CW^ Le !{«y de i^a- amp;iiiclsire Pierre,delez le Roy de France,leur oncle. Puis fen partit par grande aß uarremeeßt amp;i C'en rcuint arrière en Nauarre. Ainfi fe tintcellepaix quatreans: mais depuis le® terres de t^^tf. entre eux grande dilfenfion: fi-comme vous orrez auat en l’Hiftoirc, fil cftquilhv® mendie en la die,OU face dire, t Mais ic ne la cuide pas mener,en ce liure,iufques à la fin. ff ^P^^^ rnaindu •nieiour de May,ran mil trois cens foixantc amp;nbsp;treize, trépalfa decefiecle,colaVY ^France. nbsp;nbsp;Haindcbourg,ic Roy DAid d’Efcocezamp;fut enfeucli en l’Abbaye de DôfreæoliOjOt^ ï

etpeußd^eeße ^^^^^^ Robert de Breux fon pere. De luy ne demoura ne fils nefillc,engendrez de oj guerre aucune- corpstmais fut Roy après luy,par droite fuccefsion,vn fien neueu,nommé Robert*! ment depuis le eftoitScnefchal d’Efeoce. Bel Cheuaher eftoit:amp; auoit onze fils.

^ i^ndecetr^e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ Comte de Sal-hery^Cuiffaume de tJ^f eßide, dr meß ire Philippe de Ceiirtt-

ßnt f'iilunte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nay^as/ec^uesplußeurs Cens-d’armef,fimeirentßr mer ,^ deßendirent en See-

taieme, dr comment le Contteßable de Francey a da, dont le Disc de Bretaigne faß

en t^fj^leierre.


CHAPITRE CCCXIIII.


AVfsi en ce temps fut ordonné en Angleterre,pour garder le pays,quclc Comte^l^ Salbery, Guillaume de Mefuille.amp; mefsire Philippe de Courtenay,fcmettroyc®' fur mcr,auccqucs vne grande charge de G es-d’arm es.Car on difoit que IcsEfpaignoK amp;nbsp;Yuain de Galles, venoyent fur mer, à tout fix mille hommes, pour venir ardoid* pays.Sieurêt lefdits Seigneurs d’Angleterre quarâtegro/fes ncfs,fâsles barges,^den^ mille Hômcs’d’armes,fans lesArchers.Si fe départirent de Cornouaillc(ouijsm0tcr^f

-ocr page 427-

DE FROISSART^

401

fnmcrgt;amp;prindrcntleuradrece,pour venir en Bretaignc:amp; vindrent de ceUeemprein Qud^lfes nefi teaS.Malo-de-nflc^amp;ardirent,au haure,dcuant la vilic/ept großesnefÄl’Efpaignc: d’efiai^œ ^uilagifoycnt.Dont tout le pays fut moult émerucillé; amp;nbsp;dirent que IcDucles yauoit bruUm far la aitallcr.Sii fe commencèrent à fc mettre,auec trefgrand^düpfon, A villes, chafteaux, ^nglm, frei ^ titcz:amp;lcsfirent ferrner,mieux que deuât.Car le Duc fcftoitdccouuert de fonfecret ■^•Malo-dehf aaucuns Cheniers de nrctÿgne:quircuel(^’enrfes parolles: tant que le Roy deFrâce ‘‘^ bidonnafon(^nnefftble,àcheuaucherdcucrsBretaignc,à grandefoÂcde Gens-d’ar nbsp;nbsp;_ .

®«:amp;luycomandacjuilmeièenfa faifînCjViU^s,citez,chafteaux,amp;fortercfres,amp;,tous ^^a^^ig ^^^^^^ ^srebelles tàluy,qu’il les déconfift de corps Si d’auoir.Le Conneftable fe partit de Pa tai^„c, nstamp;vintà Angers.Làfitfon mandement.Siy vintlc Duc de Bourbon,le Comte d’A ^nçorijle Comte du Perche,le Comte dcPorcicn,le Dauphin dAuuergne,lcsVicom-‘ tesdeMeaux amp;nbsp;d’Aufnay,meflire Raoul de Coucy,RobcrtdeS. Paul,Raol de Raine--^al, Louis de Sanccrre,Marefchal de France, amp;nbsp;grande foifon deBar,onnie,amp;de Che-Haliers du pays de Vcrmandois,d’Artois,amp; de Picafdie,fans ceux qui vindrent des mat chesdAnioUjde Poi(ftou,amp;deTourainc.Lc Comte dc^albery(qui eftoitàSaint-Ma-lo-dc-1 Iflc, amp;nbsp;toute fon armée)fauoit bien celle aflèmbléc,amp; que tout le pays de Bretai gne eftoit contre le Duc. Si fe partit de là,à tout fes nefs:amp; nagea amp;nbsp;fmgla tât, qu’il vint ibreftiquieft vn des plus forts chafteaux du mode.Quand leDuc de Bretaigne fccut la ^'Hnue du Conneftable,il ne fola mie fier en ceux de Vennes,de Dinan,ne de nulle bon*

pftHÜ euft en bretaigne:amp; penfoit que.f il eftoit enclos, il fc mettroit en grand iWauchaftcld’Aulroy:quified entre Venues amp;nbsp;Rênes ,amp;qui fetenoit pour Q ^**enauoitbaillélaSeigneurie àvnCheualierdAngleterrc: qu'onappeUoit

A^’guftio- •^ ce Cheualicr chargea le liuc fa femmc:amp;luy pria qu’il en . , ^'’^cgardc.LcCheuaiierleliiy enWnuenança. AdoncchcuauchalcditDuc de- '* ^^^ quot;««amt-Matncu-dcfinc-potcrncimaisk villcfutciofccontrcluy. De làvintlcDuc Z^urre, J ®'i*c:amp;làinQjjj^{.jjj^çj.pQjj^^^j.fiygj.gjjy^„gjefgfre, Le Conneftable de France en (^pnnfede la fa en rctaignc.g^y|j^j^^j^j.^j^ lacompaignieles Barons amp;nbsp;Cheualicrsde ^retzigne^ plujpart défit 1 ®“oicntcftéaüfiegedcBercerel,amp;auoicntrecommandc le fiegeaux Seigneurs amp;nbsp;villes parked aronsdeNorinandie.Quand le Côneftablc de France fut venu deuant la cité de Ré- ^ßabk. ^HSjCeuxdeiiedans feeurent bien qu’il venoit pour faifir toute la terre.Car le Royamp;fon onicildifoient que IcDucl’auoit forfaite: pourtant qu’il auoit mis,amp; fouftenu les An »M A ^”'^^®^’®’^^ès villes Sc cha^lcaux : amp;: il mefmc fe vouloir faire partie, auec le g yd Angleterre,àl’cncontre de la couronne de France: de qui il tenoit fa Duché de ^«t«gneenfoychômage. Sine fe voulurct m^ ceux de Rênes faire guerroyer : ains curentleConneftablepaifiblementamp;fansdangcr:amp;lcrecognurent àleurScigneur , nbsp;nbsp;nbsp;,

S K ^^ f”“cc. tOgand le Côneftablc de France eut la faifinc de la ville de Ré- adionfle^pai-^ ceduR ^^^^^^^^^“'^‘^^^*- deuantlavilledeDinan:laqucllc fc rendit en l’obeyfTan- i„i laprocu-f j °V^^’^ance. Apres vint le Conneftable deuant la cité de Vcnnes : qui tintoft ration qu’il d d i'f'^P'-®5^'intàLuzumont:qui fetenoit de par le Duc de Bretaigne,amp;furet ceux portoit. c ^ ansaff^s roidement,amp; prins par force. Si furent occis tous ceux^ qui dedans ojent. PuisvintleConneftabledeuantlugon,quife meit en l’obeyBancedu Roy

S*^* ^^M^*^' ^^*^' ^’^ ^’^ chaftel de Gouy-la-foreft Ja Rochc-dc-rien, la ville de G uingâpTf aint-Manieu-de-fine-poterne,amp;S Saint-Malo-dc-l’Iflc. ApfcsvintdeuantQuipefeo- * làefto'^^'^^*'°^'^^^^^^’’°^‘P^’^ Campcrlc,Credo,Girkidc,amp; plufteurs forterelïes: qui Pou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sicheuauchale Conneftable premièrement BretaigneBretonnât

sneer'll nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^“5 encline au Duc lehan de Montfort, que Bretai-

n°^' 9éi-^^^ leDuc de Bretaigne fe partit pour aller en Angleterre, Minf^tua • deSeia '^'^^^^'’■^^‘^^cf^^anolle ,àcftrcGouucrncur detoute la Duché ,mais peu -^ifs fi^ftdi^é chad fj^x^^^^y^^^'àluy. Toutef-voyes il pourueut bien,amp; fuffifamment, fon lire, le moment apn il • quot;^^ S“^”^ ^ d’artillerie,amp; le recommanda à vnfien coufin ( qu’on ipnelpuesfiii PF oitraelsireHueBroitte) amp;nbsp;ledit mefsiret Robert fctira,toutquoy,dcdansBreft. Doiual.

France vint deuantHamibout, ou eftoit Capitaine,de par le ’^^i^ert CMet , *o*’®»v’^Elcuycr Anglois,appclléThomelinVbich, amp;nbsp;encores eftoit d?- y GoHuemeur m nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chcualier,enuoyé de par mefsire Robert Canolle( qu’on appclloit p^in^ce'd»^

diteviU ç^^^ Prieiir)amp;eftoient bien quatre vings,tous bien côptez,ians ceux delà- Duefi retire ftel V ^’ '■°^’1“®^®5^’^®'^Ç°^5furetvcnus,iIscômécercntàafl’aiUirmoutfortlccha 41» chaßeaudi ) menoient auec eux,par tout ou ils alloyent,grâs engins,amp; plufteurs canós dót ils sreß. _

-ocr page 428-

402


PREMIER VOLVME


faut parles François.

auoient prii-jjplufîcursvilles,chafteaux,amp;:forterefles,enBretaigne:Sr,pareipƒ* j ^^^ le de Camperleen fut prinfe.-dont laques Roos,vn moult vaillanèEfcuycrdAngl re, eftoit Capitainq^qui ne peut venir à mercy, car il cheut es mains de mcflire de Ciiflbn:quiroccit d’vn gh«ue:amp;r aulfi en occift il plufieurs de fa main.ilnauottp ne mercy,d’Anglois,puis qu’il en auoit le dcfliis.Or reucnon au^iege de Hamibou ■ Conneftable de France(qui auoit fait dré^r fes engins,amp;^ftcoi^ les cijjons, deua ^^ • villeamp;lcFoitcffaftelde Hamibout, quemelTireCharles^de Blois n’auoit onequesp^jj conqucrre)commandaàtous Gens-d’a#mes,que chacuiffe trahitlegerementaU ^.^ car il dit qu’il vouloir foupper dedans.Lors aftàillirent de grande manière, fans eux pargner,Sc ceux de dedans fe delfendircnt vaillammenr,auccques les Anglois.

le Conneftable leur dit,EntendeZ3entre vous hommes de leans: Il eft certain que ^ vous conquerrons tous,Sefoupperons encores enhuy en cefte ville. Mais(lilyâ^^^ des voftres tant foithardi3quigette pierre ne cartel,par quileplus petit denous, rachauxd:t nozgarfons,foitblecé)t àDiq^ulevoue,icvous ferayàtoustollirlavie. J^le^'^ijj a dieu le veu ébahit fi fort ceux de Hamibout, qu’ils allèrent en leurs maifons:amp;laiirerét les Aug comme il eßcj^ conuenir:qui fe deffendirent aflez vaillammcnt3tant qu’ils peurent durer. Mais 12 v deuant,puand gHoir fi grande,queles Anglois,tous pareux,ne peurent pas par tout entendre. 1^ re’fi'ran ^^^trorent dedans les gens du Conneftable: amp;nbsp;furent tous les Anglois morts: exceptez *Frincede^Gal- deux Capitaincs:qui furent prins. Et, pour ce que les gens de la ville de HamiboU les.rerarddit uoycnt obey au Commandement du Conneftable, quand on alïàilloitjilco^^®^ iepromets que nulncfuft fi hardi,dc leur porter dommage. Ç^and meffire Bertrand du amp;nbsp;ic voue a clin,Conneftable de France,eut conquis la ville amp;nbsp;le fort chaftel de ^^^®*^®“^ dicUjCz'^ taignc,ily feiournaenuirôquînîeiours,puis^meitau chemin,deuers laviHede ^

ke. EntretantleComtedeSa!bery,raefsirc GuiUrftmjf de Mefuillc,melfircBertr^^ d’Eftapelonne, amp;nbsp;meffireGuillaume de Luzy ( quiauoyent rafrefehi la fortere Breft,de Gens-d’armcs,d’Archers,amp; de pourucancesjentrerent en leurs ncfs,amp;» ^^^ rcntfurmer,pourla garder à l’encontre des François:quitenoientadonc les chaiup^,j

X4rffcto«?^“lt;5'quot;l«Aquot;?l»«“‘“.“«‘'Il'“',Pf*l?q5i««le^Jte

heprinß ^ß Ic Conneftable vint deuant la ville de Kouke(qui eft vn haute de mcr)il la pr*?quot;'^ ce d’aflàut.Sifurentmorts les Anglois,qui dedans eftoienf.exccptéleCa^tujne) „ mé meftire lehan Longnay:qui fut prins à mercy 43elle ville réparèrent les FwuÇ^^^ la rafrefehirent de Gens-d’armes,^ de toutes autres pourucanccs.Puisfctrahiruu . par-deuant Breft:ou le Sire def Ncufuillc,amp;mc{firc Robert Canollcfetcnoient.q^j^ uoyentauecques eux deux cens comfeattans,amp; autât d’Archers.Si ^fi*^ê^'^^'’\ Lpi, , , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Seigneurs de France amp;nbsp;de Bretaignc:qui eftoyent bien cnuiron fix mille coniba

t^mmede Aftcz toftaptcs qu’ils eurentlàmis le fiege,futmandé, de parle Ducd’Aniou,m^e^.

-[tefienß^ut

^quot;^^^/^^^t’^ ^^^§*^^^*^5 “^^ Franceamp;■ de Bretaignc:qui eftoyentbien cnuiron fix mille ÇO”“^““^/ firnoZTc ^^^^ toft après qu’ils eurent là mis le fiege/ut mandé, de parle Dued’A^o“»™*^ Mefuillc. Oliuicr de Clifiron(qui auccques luy auoit vnc partie de celles gés)àce quüvcnii trelc fiegedeuantlaRoche-fur-yon-queles Angloistenaient encores? amp;nbsp;la Koche-fur- afsiegea le Seigneur de Cliflbn la ville,tout au tour:amp;,dreça grâd’ foifon d engin 4 jiona^iegee luy amena d’Angers amp;dePoiôliers.Sivindrcntlà,enla compaignie desBrete ^’^^^ par le Sire de Heurs Noblcs amp;nbsp;Gentils-hommes d’Aniou amp;nbsp;de Poidou.Si commenccrcntln nbsp;.^^

■ • t)attre amp;nbsp;contraindre ceux de la Roche-fur-yon:amp; dirent bien qu’fis ne fenp^’^ .j; ßmpU^nr :/ ^^”’’ Q^’^^^ reuffent.En ccÄy temps eft oit t aualé en fon pays le Duc d va.[ie'7edem?t chifToit fouuent ceux,qui tenoyentleficge, depourueances : amp;nbsp;toufiours e ^^^^^ juilJèmbleit ficge deuantBreft,du Conneftable de France,du Duc de Bourbon,des Coint« ^ue ce fuß le çon,amp; de Perigourd,du Dauphin d’Auuergne,ôr de la Baronnie de France. nbsp;nbsp;^^^.^^

nom c^jtieljue peify conquirent. Car B reft eft vn des fors chafteaux du monde:amp;,pour cc que * place.Mais lia Kobert Canollc en eftoit Capitaine,f’aduifercnt les Seigneurs de France,qui se .^^ jomient nsede royentafsiegerfonchaftclde Dcrual.Siy allèrentplufieursNoblcsdeBrctaigne ^«rdefcéduTourame,atout bien enuironquatre cens combattans.

Cgt;-ainf l’auds Cdwe»tßena»s les Farçois suaire places a/siegees^ la Reche-jurfCfjÇ^i^f e» eßjf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^(_^,,

remis par la • Frasspoifi^ç^ cdment leßege cde Brefifut leuépar copefiison^qui »e futgaraee. Ç n a r- ^^^gt;^ chaux, A Infitindrentles Seigneurs de Frâce quatre fiegcsd’vndeuâtBcrccrcl, autr ^^^^ ,/VBreft,lc tiers deuant la Roche-fur-yon,amp; le quart deuant Derual. Si ®“^^^ j^^ pour prendre ces forterefles, fait maint afl'aut,amp; maintes appertifes d armes. ^^^^ Roche-fur-yon (qui eftoient les plus loing de tout confort, amp;nbsp;enclos entre ^’^'■^ j^[^ mis^compoferentjque, fils n’eftoient fccourus dedans yn mois, ils fe P^®^^‘'jjjp{{.


-ocr page 429-

DE FROISSART.


40J

'mcttroiétlcchattel enrobeïfTance du Roy de France.Adonc le Seigneur de CliRon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

«■'lesautres Cheualie^s,c[üilàeftoicnt,tindrentleuriournée:ôc quandniil^vinrjn’ap-pfut,pour]eucr le fiege,le chattel fercndit;amp;fcnpartircntlcs Anglais, fur le faufeon- ^^ nbsp;nbsp;i^

wtduScigneur de Pons: amp;nbsp;fen allèrent vers Bordeaux. Puis vindirnr me ihre Oliuier^„^,^’^^^'^’*’^-eCli(roii,amp;les autres,qui furent à cette conquette, deuântle chattel de Derual: ou ils Françoifei rent amènerons ei^ms, amp;nbsp;bien ordonnez. A celuy fiege de Derual le Connettable eFranceJeDucdeBcurbo^jles Comtes d’Alençon amp;nbsp;du Perche, amp;nbsp;ÿ'and’foifonde baronnie amp;nbsp;Chcualerie de Fr^ce vindrent. Car il leur fernbloit qu’ils perdraient leur • tempsdeuant Brett. Mais il y en demeura bien^eux mille: amp;nbsp;firent vne battide fur certain pas,pour garder les voyes,q nul n’allatt à Brett, pour rafrefchiïla forterefle.Quâd 1 meflireßros amp;nbsp;ceux,qui ettoicnt dedansD erual/e veirent ainfî ton: opprcfTeZjils doü-tetentquede forceils futtent prins.Si aduiferent d’vntraité,pourauoirvn refpit durant deux mois: amp;, fl dedans les deux mois delTufdits ils nettoient fecourus, du Duc de Bre- ƒ ^/^j;^ j^çP taignc,ou d’autre,fort aflez pour tenir les champs amp;nbsp;leuer le fiege,fe les François fe vou dre HueBroi loientcombattre, ils fe rendroient,amp;laforterefle,àMenfeigneurleDucd’Aniou,ou te au chap. auCôneftable:amp;,fcgens-d’armes venoient de par le Duc de Bretaignc,pour t cottoyer precedent. i^^,Ç°is,ceux de dedans demourroient en paix. Cetraitéfut entamé: amp;nbsp;en fut le ^^ß^g‘^ePtr ^'tcdAniou(quieftoitfurles marches) informe. Si l’accorda: parmi ce que ceux de ‘*‘^^^^,^^Mf ‘^ ^^tualnedeuoient nul rccueillir,ce terme durant,en leur forterefle. Adoneques ^^^^-^/^‘^g'ß^iig teßrosenliuraGentils-hommes, Cheualiers,amp;Elcuyers,pourottagers. Apresc.tte ^,,(, côbatrei compofuioncheuaucha le Connettable de France vers la ville de Nantes. Ceux de la j vaudrait citefettrmercntcontreluy(pource qu’il venoitlà à main arméc)amp;vindrent fauoirfon mieux. intention, LeConncftablcde France, leur dit qu’il ^oitenuoyéamp;inttitué,deparle iHoyde France, leur Seigneur, poiyprcWlrc la pofleflion amp;faifine de ladite Duché: amp;nbsp;quemcffirelchan de Montfort çqui fen appeloit Duc) l’auoit forfaite. Les Bourgeois de Nantes demandèrent Confeii,pour refpondre.Quand ils fe furent longuement cô-feillcz,ilsfc tirèrent auant amp;nbsp;dircîar,Cher Sire,il nous vient à grand merueillc de ce que onprendainfil’héritage de MonfeigncurleDuc.Car le Roy de France nous comman-daiadisàlereceuoirà Duc amp;nbsp;à Seigneur.Si luy auons iuré feauté amp;nbsp;hómage:amp; il nous m^e^nantla-aproraisamp;ii-égcuiijcrncrcomme fubiets: amp;nbsp;cenousailtenu: amp;nbsp;n’auonsencoresfeeu ^„eUe vertrad cnluynullecaufedefraude, nedefoupfon. Sivousvenez en cette ville par vertu de la du cuefeUnen procuration que vous aucz, nous accordons que vous y entriez: par condition, que, fil tra dedans la adulentquele Due de Bretaigne retourne en ce pays Se vueille ettre bon François,Pre- ^‘^^ ^‘ ^atea «tarons Gentils-honimcs,Se bonnes-villes c^e Bretaigne, Se nous tous le recognoi-“tonsàSeigneur: Se ferons quittes, fans dommage aüoir ores,nÿ autresfois: Se ne con-*^mirezànous faire molette ne violence nulle:Se ne rcceurez les r«ntcs,ne les reuenues deßretaigne: ains feront mifes en depoft deuers nous, iufques à ce que nous oyons au-tresnouuellesiqui mieux nous feront aggreablcs que cettes.Le Connettable leur iura à tenir tout ce, comme Procureur du Roy de France en ce Cas. Ainfî entra en la cité de Nantes (qui eft le ChefdcBretaigne) amp;nbsp;tous ceux àutti, qui auecluy ettoient. Quand Wcliire Robert Canôlle(quicttoitfouucrain du fort chattel deBrett)entenditquc mefi “reHuedeBros3fon coufin, auoitfait compofîtiondelaforterefle de Derual vers les François,amp; neveoitque par nulle voye il fepeutt partir de ^, pour le chattel reconfor- • ter,fil ne compofoitauffi,lors commença ledit mettire Robert à traiter aux François S£ Bretons,qui deuant Brett fe tenoient. Lefquels refpondirent que fans Connettable ne ttroicntilsriens. Mais tvn Cheualier d’Angleterre,Sc deux Efcuyers, curent faufeon-duit:amp;vindrentenvnmanoir,delezlacitédeNantes,ouleConneftablefe|enoitfür . i lariuierede Loire, auecq^es grand’ foifon de Chcualerie de France Si de Brctaigift. Si dJux'^quot;”* leporta le traité ainfî,que ceux de Brett auroiét refpit de quarate iours: Sr en Ce téps de- „^^^ auans ß» noient ettre confortez de gens affez pour combattre le Connettable: oU, fînon, ils de- uHa chaux, noient rendre la forterette: Si deuoient ceux deBrett demoureren celuy cttat,commc wntce^u'H ils ettoient,fins eux renforcer en riens,n’auitailler. Adonc ces trois traiteurs renindrent ^'f** titnto^. deuers meffire Robert Canolle:qui enuoya,pourpleiges,fuffifans homes, Cheualiers^ Lfcuyers,au Côneftable. Quand ces ottages furent vcnuz,ils furet mis en la prifon du Connettable, amp;nbsp;tous ceux qui ettoientau fîege deuant Brett, fe partirent d’illecques, leßea-e de£re/i ?e donna le Connettable congé à plufieurs: amp;nbsp;le Roy de France les manda pour garnir leuépar cam-^ fecirez,villes,chafteaux,amp; lorterefles en Picardicicar le Duc de Lanclattre cttoit arri- paßtiom

11 iiij

-ocr page 430-

404 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER VOLVME

-ocr page 431-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;40J

toft ce qu’il en aduint. Car me Hire Robert CanoUe brifa tous les traitez que fes gens^t«^^gt;'? lt;i^nellè soient faits: amp;nbsp;renonça à tous: amp;nbsp;manda au Duc d’Aniou, Sz au Conneftaffele de Fran-*^®?'^‘* ‘»'quot;p^fi ^^jquiln’en tieudroit nuis: car fes gens n’eftoient pas puiflans de faire compofition^“” totrMh ûnsluy, amp;nbsp;fans fon feeu. Quand le Duc ouït ces nouuellgs, il vint f^rfonncllement au ficgcdcDcrual. _

^1 la âefeenié^Pu Dz# ePe LJ^daPire à Calais ^ e» Picar^üe: clr cosnment ^ueltj»e troup-fede fesgexs fut décon^t^par le Seig/ieur ele t Suhiß, uleuaat Rthe/n^iontj (Ir quot;yttf autre lires Saiße/is^par certaine emhußhe deVeurguignons (^ ePe François.

CHAPITRE CCCXVIi

fl/ Tira Boix ^i^^® tp^frftui

y apres,(^Sa

VO

A Calais cftoient arriuez, à plus de trois mille hommes-d’armes, amp;nbsp;dix mille Ar- ^^ ch^x^ ‘^ chers les Anglois : amp;nbsp;auoient trois ans deuanr, imaginé amp;nbsp;pourueu ce voyage : amp;nbsp;Boflut. cftoient moult garnis, amp;nbsp;tous les Seigneurs, qui aUecques eux palferent : c’eftaflaUoir: lcsDucsdcLanclaftrcamp; deBretaigne,lcs Comtes de Waruich,d’Eftanforr,amp; deSuf-fortjmeffireEdouard,Seigneur d’Efpcnficr (qui eftoit l^plus grand des Barons,amp; Cô-ncftable,pour le temps, de tout loft) les Seigneurs de Villy, de la Poulie, de Bafletjde Hubclles,amp;deHolenton3meftîreHery de Perfy,Louis de'Cliffort,Guillaume de Bcau-^harap,le Chanoine deRoberfaïc,Gautier Hue^amp; Hue de Caurelée, Eftienne de Gou-

**®ton,Richard de Pontchardon,amp;pluficurs autres Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers d’Angle-* f^ttequeie ne puis tous nommer.LcRoy de Francc(qui fentoit alTcz que le pafTage des Woisfe feroit)auoit pourueu fïs villes,citcz,fortereftcs,amp; chafteaux,en Picardie,en

”^°^ aulfien Vermandois.- amp;nbsp;auoirpar tout mis Gens-d’armes,à grand’foifon:cô-TOcBretotijjBourguignonSjPicars, N ormans3amp; plufictrs fondoycrSjqu’il auoit aulïî de ‘‘Empire. Or fe partirent de Çalais le^nglois, après qu’ils curent ordonné amp;nbsp;mis à cheuauchtedit ^inamp;Uur charroy: dont ils auoient grand’ foifon. Si cheuaucherent en trois batailles: vue de Lancia

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;«Avait II UiVXi^kJ U 11 li y MUWX«. 'M U 01X11 VAAUAWA • WAbWAk kvr Wk I^ A KZAAAAWA. W1.A.4 VAAV AA X WU ' /

tedesMarcfchaux(dontles Comtes de Waruich amp;nbsp;de Sufforteftoient Chefs) amp;puis esaeuxDucsije Lanclaftrc amp;nbsp;de Bretaigne, amp;nbsp;grand’foifon de belle Cheualcrieen leur route. amp;,aptes eux, le Conneftable, le Sire d’Efpenficr, en vne autre route: amp;nbsp;che-Mueberenttous ferrez, fans eux dérouter, amp;nbsp;toufiours latefte armée, amp;: tous prefts de cobattrcjfils tronuaffent à qui;amp; fc l^eoient tous les foirs enfemble:amp; faifoient grand Ramp;fort,àfinqu’iisnefuflentfurprins : amp;cheuauchoient trois lieuëslciour: amp;nbsp;no-^fedoute^uH otnulcheuaucherdeiiant les bannières des Marefchaüx,fil n’eftoit enuoyé pour tco- ”} faille cou-hatrre; Sipalferent par-deuant Montreuil (doqf Monfeigncur de Handebourgeftoit ’^l'^peur^ît-Cipitaine) mais point n’y alfaiHirenùpuis douant Sainét-Omer, amp;, apres, deuant Té- ç°„u^jf ^j^' ^cuenne. Si ardirent les Coureurs la terre du Comte de Saind-Pol: amp;nbsp;vindrent aflez ^jj^ut/es^n F®^ ft'Arras:amp; fe logèrent les deux Ducs en l’Abbaye du Mont fainôt-Eloy:amp; y furent glois àsrajfir deux lours. Puis fcnpartirent:amp;coftoyercnt Arras: mais point n’y aflaillircnt: car bien somme. fauomntquils y perdraient temps.Si vindrent àBray-furSomme:amp; là eut grand aflaut t c-* chaux ne des deux Marefchaux,deuant la porte: car dedans y auoit garnifon de bons Cheualiers le»emmatau-‘ amp;Efcuycrs de Picardie: dont le Vicôte de Meaux eftoit Capitaine,amp; meflire t Raol de ^A^y^^^^^'^yj Menac. Le chanoine deRoberfart en emporta trois par tcrre,du fetduglaiue,audcuâ(^^^j^^^-^j^^j delaporte:amp;làeutdure écarmouchc.Toutesfois les Françqjs garderont fi bien lapor- plût dit A cell: t^quils neperdirent riens:amp;pafterent les Anglois tout outre, coftoyans lariuierede afTaut le ca-omme,amp; faduiferent qu’ils la viendroient palïer entre Han en Vermandois,amp; Sainâ nonne dcRd ^entin. Ainfi cheuaucherent les ofts: dont le Duc de Lanclaftrc eftoit Chef,par l’or- berfare en donanceduRoy Anglois,fon perc. Adonc reuenoit le Sire de Bouliers, de Hajmaut en Francc.Sipalfafiàpoinôf j Han,que ceux de la ville luy prièrent moult affeélueufernét ^^^ J^ oiauc qu il le voufift apprefter en leur ville,amp; aider à la garder cotre les xAnglois.il leur accor- jeuant” amp;c. da:amp;yfut enuirondeuxiours,tant que les Anglois fureut tout outre: qui auoient prins f I/j auoit ict CM tour a mont,pour entrer en V ermandois, amp;nbsp;palTerla riuiere de Somme, aü plus e- qui auoit fa foit ()uandlc Seigneur de Bouliers entendit que les Anglois cftoient ainfi comme Bieamp;c.Mait ïO'JS paifez, ^quils fen alloient vers Saind-Quentin, amp;nbsp;vers Ribemmontfou le Sei* ‘^^F*‘f’'a ay lt;* gneurdc Chin, duquelil auoit la fille à femme) tenoit grand héritage,amp; aulli luy-mcf- ^’^“ '^^’^^‘^ ^’’^’ HicCxiyauoitdeparfa femme,amp; fentit lechaftel de Ribemmont tout dégarni amp;nbsp;dé- lacfauxafeu pourueu de Gens-d armes, fi print lors congé de ceux de Han : qui fort Icmerciercnt re ma corre^ defon feruice, Puis fen partit, à tout ce qu’if auoit de compaignons (qui n’eftoient pas Sim,

V

-ocr page 432-

40(?


PREMIER VOLVME


• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grammcnt)amp;tant cheuaucha qu’il vint à Sainôl-Qucntin,cn grand peril (car p ) ftoit tout ftmpli d’Anglois) amp;nbsp;fut fi à poinôl mis en la ville, queues Coureurs n5^)j coururent iufques à la porte, fi toft qu’il y fut entré. Si trouua le Sire de Boulier, ^^^ 11^ chaux eƒViUc,mclfiret Guftaume dc*Bourges (quilà eftoit Capitaine de par le Roy) c^^^^^ | crit Guichart edit ioyeufement le Sire de Boufiers:amp; luy pria moult f orr,qu41 voulut leans a ^,^,^^ desBordes, pourluyaiderà gardcrlaville.Le lire de^oufiersfexcu(v,amp; lt;Fi|quil«^oitepns ^^^^ ctrpuis apres àRibcmôtpoBir garderlavilleamp;fortcrelfc:qui eftoit fans garde:6cpourtâtpria' Guillaume ledit melfire Guillaume,qui luy deliura douze ArbaleUSers : amp;nbsp;n’eut le Sire de Boe ^implement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ .


f^mnntrt de François €gt;gt; An^ltis près l^hemmenf.

gueres cheminé, qu’il apperceutvne route d’Anglois: mais il print vnc baffe voyCj' tour d’euXjCar il cognoilToit bien le pays. amp;nbsp;aufli iceux Anglois ne fe derouteret p Ainfîcheuauchaceiour,engrandperil,vcrsRibcmmont. Si rencontra vntne _^ de Bourgongne,appelé melfire lehan de Bueil:qui alloir deucrs S.Quentin. W^'S^ il eut parlé au Seigneur de BoufierSjilfe meitauecquesluyjdcuersRibenimontjKP noient eure enuiron quarante Lances, amp;nbsp;trente Arbalcftiers. Ainfi qu’ils approeno Ribemmont,amp; ia auoient enifoye l’vn de leurs Coureurs, pour informer ceux dc^ le,qu’ils folient reçucilliz.,amp; qu’ils venoient là pour aider à garder la ville,ilsvcif*^ ftre amp;nbsp;approcher vne route d’Anglois:ou il y auoit bien,par femblant, quatre vingt’ mes tous montez. Lors dirent les François, Veez noz ennemis, qui viennent depn* Or leur allon au-deuant. Adoncques brochèrent ils les cheuaux des épcrQns(châCU ^^ mieux qu’il pouuoit)en écriantNoftre-dame,Ribemmont: amp;nbsp;l’envindrcntferirto Anglois, qu’ils déconfirent amp;nbsp;occirent pouula plus grande partie: amp;nbsp;furent tous reux, qui en peurent échapper. Quand les François eurent rué lus ces Anglois,ils' drent à Ribemmont: ou ils trowuerent le Seigneur de Chin: qui, vn petit douant, entré en la ville,à bien enuiron quarante Larmes amp;nbsp;vingt Arbalcftiers. Ainfieo® ces trois nobles Cheualiers eftoient fur la place de la vîlle,deuant lechaftel. amp;Q“^‘j^ ficurs de leurs gens eftoient retraits à rhoftel,amp; fe dc|armoicnt, ils ouirentlagut'^^^ chaftel, qui crioit. Aux Gens-d’armes qui approchent de la ville. Lors fe tircren femble: amp;nbsp;demandèrent à la guette combien ils eftoient bien par femblant, Hr^P j^ dit: Enuiron quatre vingts Hommes-d’armes. Lors dit le Sire de BoufierSjIlnn''5 conuient aller combattre: car fe feroit grand blafme fur nous,dcleslaift’£tall^''^‘’. fi près de noftreforterefle. Le Sire de Chin dit, Vous dites voir, beau fils. F^'^^ ç • hors noz cheuaux, amp;nbsp;déuelopper ma banniere. Lors dit meffire lehan donne, gneurs, vous n’irez point fans moy. Mais volontiers ieconfeillcroycqucnousai vn petit plus meurement: car par-adventure ce font gensd’armes coureursque Jes refehaux d’Angleterre, ou le Conneftable, cnuoyent courir par-cy-deuant,poy attrairc de noftre gtrnifon. Si pourroit bien noftre iflue tourner afoUie-beurede ^ fiers dit. Si i’en fuis creu, nous les irons combattre, amp;nbsp;bricuement: amp;(quoy Q““*“^, uienne(i’iray. Lors remcitfonbacinet amp;nbsp;fetreingnit fes plates. Puis iffimncS-P^^^ Auirefaied’ar uoient eftre enuiron fix vingts combattans:amp; les Anglois enuiron quatre vingt'' wes des mefme ftoict delaroute melfire Hue de Caurelee.Mais ledit melfircHuc eftoit demoure J François nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Duc de Lanclaftre,mais il y auoit iufques à fix Cheualiers, amp;nbsp;grâd foifondf ^^“7 ^^ co’ntreuangcr leurs compaignons: qui auoienteftéru^*“5'

•’ que les François furent l^rs dclaporte,ilstrouuerentlcs Anglois, qui balneten lances, amp;nbsp;fe ferirent moult fort entre les François, qui f ouurirent, amp;nbsp;paffercntles glois outre,parmi eux. Adonc fit fi grand poudrière qu’à peine recognoiffoicutils l’autre. Les François (qui eftoient ouuerts) fe meirent enfemble:amp; comenceret a c ^^ Noftregdame,Ribemmont: Là eut maint homme renuerfé,de l’vn lez amp;nbsp;de 1 autre.

* Si?e de Chin tenoit vne plôbée: dont il elfondroit les bacigets, qu’il attaingnoit: cal eftoit grand amp;nbsp;fortCheualicr,amp; bien formé de tous membres. Mais il fut fi fort fétu u fon bacinet, qu’il chancela: amp;nbsp;fuft cheu à terre: fil n’euft efté fouftenu d vnEfeuyer. t ■fiac^iaiix s'é quel étonnement,le grcua depuis grandement, tant qu’il vefquit.LàcutplufieursL taifit Sala dit ualiers amp;c Efeuyers Anglois,qui eftoient tous émerueillez de ce qu’ils veoientfonpen deux frères ^^^^ pareil amp;c fcmblable aux armes,fans difference,du Seigneur de Coucyi amp;nbsp;difoieift ^ P5”quot;Y°^ Fb.e Seigneur de Coucy ail cnuoyé cy fes gens?amp;ilnousdcuft eftreami?Làendroite^ raurreEf-**^' ^^’^'^ bataille,mais finalemêt furet tous morts ou prins les Anglois:amp;peufenfauuetf^ cuyer, amp;c. ^ ''''‘^Fe Sire deBoufierstlcs deuxfreres dePennebroth,vn Cheualieramp;vnEfcuyet' melfire lehan de Bueil en eut deux autres. Puis fe retirèrent à Ribemmont: ^P^^^^.

-ocr page 433-

DÈ FROISSART.


4°:^

loftd Angleterre deuant, mais point n’y affaiHirent (car ils eulTent perdu Icurpeine)ô£ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* le déportèrent d ardeur amp;nbsp;de faire nul dommage en la terre du Seigneur dc^oucy: qui eftoitpour Ictemps en Lóbardic,amp; laiffoit conuenir les guerres dc^Tance;Si vindrent lesAnglois eux loger aux vaux de deffous Laon,amp; là cnu#on,deffous Bruyères amp;nbsp;Cre-

firent au pays de iMonnois moult de dommages. Maisjau-deuant de ce,le Roy de France auoitfai^etraifetouiries biés du paygt;dedâs les fortereffcs:amp; eftoîêtlcs villesamp;i «afteaux fl bien pourueus3qu£ les Anglois nauoict nul aduatage d’approcher, ne d’af- • wir:amp; audîneccvouloient fliie àcecmployarimais eulfent volôtiers veuqücle Roy dcFranccamp;fcsgcnsles eulfent combattus:mais le Roylc delfendoit tous les iours;amp; fi Icslaifoitpourfuir de bonne Cheualcrie;qui les tenoit fi decour,qu’ils n’ofoientdérou-ranamp;fclogeoicnt les François,tous les foirs^es fortcrelfcs,amp; de iour fuyuoient les Anglois: quife tenoient toufiours ferrez. Or aduint qu outre Solfions, à.vne matinée, les Anglois, en nombre de bien fix vingts Lanccs,coururent fur le païs,amp; vindrent fur vne ernbufehe de Bourguignons amp;: de François; dont mefine lehan de Vienne, lehan de Bucil,Guillaume de Bourdes,Hue de Porcien,Ichan. de Coucy,le Vicomte de Meaux, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^d amp;les Seigneurs de Raineual amp;nbsp;delà Boue eftoienttfouuerainSjamp;auec eux plufieurs r^drecee^L-autres Chcualicis amp;nbsp;E fcuyers, par routes amp;nbsp;co mpaigni es. amp;nbsp;pou noient efire ces Fran- complifuinanc So'sbien trois cens Laces qui toufiours cofi:oyoiét,à leur aduâtagCjlcs Anglois:amp; celle ^ chaux.

auoient geu aux champs: amp;rauoicnt iafait leurembufcheenvnbolquetenSôif-o»nois; amp;les Anglois vindrent à ce matin courir en vn village: amp;nbsp;encores eftoit l’oft logedettiere, (Eiand les Anglois curent palfé fembufehe, les François faillirent hors, ^^^^ /X*X^ deuelopperent leurs bannières amp;nbsp;leurs pennons. Quand les Anglois veirent celle /^~ § (,/^“tcfiprcsd’eux,fifarrcfterent:^urent aduisaêuoyer enl’oft;quieftoitloing français près dehjbienvnegroirelicuë. tMais ihefiire Gautier Huet(qui eftoit vn grand Capitaine d'ouchien soß Anglois, amp;nbsp;eftoit lors alfez près de là ou la befongne aduint) fi toft qu’il en fut aduifé, il finnois. monta a cheual, à grand’ hafte, !.f ance au poing,fans bacinet amp;: fans vifiere, amp;nbsp;n’ayant 'i^^^^^£^^ ftuvnecotte,deferveftue,tantfeulement: amp;nbsp;cheuaucha celle part, fans autreaduis ou Weil, amp;nbsp;genslefuiuircnt, au mieux qu’ils peurent. Si eut en l’cftour le colpcrcé, d’vnÇ^^^'“^^ß^^ §ldue,toutoutte:amp;cheut en la place tout mort. Les Anglois fe combattirent moult Gautier** * ''^Ummenumais finalement ils furent morts amp;nbsp;prins:amp;peu fen fauua. Là furent prins Huet,pour P^desFrançois,lesCheualicrs AngU»is,quifcnfuiuent: c’eftaflauoirmeftire lehan Ra- Gautier de ^^dn, Thomas Fauque, Hue Brunei, Thomas lcDefpenfier,ThomasleBreton,Ni- Manny, ^ui ^dcGifcomg, lehanChandcly, Phelippe de Chambery,Hue Harpe, Danne, amp;nbsp;Leo- ß»gt;^r( long ^^^'lAumn: amp;,des Efeuyers, lehan Gallarc,quot;Jiiomas Brudelay,Henry Mamefort, ^»yondeChuet,Guillaume d’Autry, lehanMener,Autequem,Guillaume Gauful, le- Gautid:^/Ls J»deFromberr,Thomelin Sollerant,Guillaume Quinteuîn,Rob*n Rochelle,Robert ^i^„(,„, a And:iy,Kaol d’Eftamby,Sz Thomas Artus. Les nouuclles vindrent en l’oft, que leurs f La chaux dit gens lecombattoient. Lors fe hafterentlesMarcfehauxamp;toutroft,dc venir celle part: delezSouchi mais ils ne fefceurent tant aduâcer, que la chofe ne fuft paficc:amp; eftoient ia les Bourgui t ^h “^^^o’^^ h gnons amp;nbsp;François retrairs. Si ne les feeurent en quelle part les Anglois quérir. Ainfi alla ‘^^ Feuler, eceUercncontre(comme ie fu informé)quifut t affez près d’Ouchy en Soiffonnois le ^^^‘* ƒƒ ‘^^ Wiemeiourtde SeprembreJ’an miltroiscensfoixantcamp;tréze. Apres ces dem^Q '' «

»nenturcs de Kibemmont amp;nbsp;d’Ouchy, n aduint au Duc d#LancIaftre, ny a fes gens, re du mois.que '^n^neaduenture au Royaume de France:qui à recorder facc.Si paflerét ils par maints ; j aj remis, cd péages amp;nbsp;deftroits : mais ils cheuauchoient fâgement,amp; fe tenoient enfemble,amp; auf- bien ^idU die ' a^°^^'^»Royluydifoitainfi, Laifiez les aller. Parfumées ncpeuuentilsvenirà 1^ •^•gt;oar dfi ^0 reheritage.il leur ennuira: amp;nbsp;iront tous à néant: car, quand vn orage Sc vÄten^pc- quot;nbsp;'^-pieles Ç lappen aucunesfois enlt;m pays, fi fc depart puis après : Se fe degaftc de foy-mefme. ^deFr^tee^^dî. innaduiendrail de ces Anglois.

^^'^»xfit les oßaget^tjue ceux deDerualaueiefit baisez ^furent décole^tc^ comme»/

^e^ire Robert Ca»o//eJit außt déceler les ^rtfimiiers^çiu’tl fe»eif: amp;nbsp;d/t reßede la ^^enouchéeduDucde Lanclaßre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cccxvii.

Hat l’onzjeme Jumeßnemoii de Septembre. ..Außt Udedu • (tien precedete

A Mjcommevoiisaucz ouyrecordercy-defTuSjineflire RobertCanolleeftoitve- ^'^gamp;*^^‘‘ ^nuàfonchaftel de Derual(qu’il tenoit pour l'on heritage) amp;nbsp;vouloir briferle traité, 1\^g^°”^g Ç^*^^ S'» eftoit fait entre fcsgésamp; le Due d’Aniou.Parquoy IcDuc eftoit venu au fiege deuat pouueitefireait ^tual.’amp;eftoicnt adonc moult grand’foifon de Seigneurs en fa compaignie, deßre- mets de Fender'

-ocr page 434-

408 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V 0 L V M E

* nbsp;nbsp;nbsp;' taigne3dePoi0tou3amp; des baßes marches.Orvoufift bien le Roy de France quefon Co

neftablc(qui là cftoit) amp;nbsp;le Sire de Cliffon,amp; plufieurs autres,retient en France,pou f Eneeres aue aider à pourfuyui^es Anglois, auec fon frere le Duc de Bourgongne. Siluy tmundoi vous entediet^ fouuent que CCS Seigneurs, fjuieftoient auchaftcldeDeruaI,fetenoientpresdeuxac ^ueleConneßa quitter,amp; d’obeyrauRoy amp;d’auoirlafaifinedufortchaftcl(^Derual. Quandleiou blef[t telle re- puf paflé que le chaftel deuoit eftre rendr^fi le fiege nefte^t leuôfceuxf^idit fiegc furefl ß’ßfi ‘*i ^®7’ tous émcucilltz à quoy ceux de dedans penfoicnr.Si pexilèrent que meflire Robert ƒ nolle feftoitmis dedans,amp; les auoitr^'refehis.Si enuoyerent lefditsDucamp;Connc J 'encor ob^re et ble deuers meffire Robert Canollc amp;nbsp;meffre Hue Broedequel auoit fait le traite.(^^ atmeroiemieux le Hcraut fut Venu en la place: amp;nbsp;en lafortcreüe,il dit aux feigncurs,quiy eltoient,i»gt; lire ainß/elon feigneurs m’enuoyent cy par-deuers vous: comme ceux qui fauroientvolontierspour b chaux, la- quoy VOUS n’acquittez voz oftages,amp; deliurez ce chaftel ainfi que le conuenantlcpot i quelle chofe jç^g^ ^ygVOUS, mcffircHuc,l’auez iurc. Adócques ditmefiîreRobert Canolle,Heraut) j doit fouuenr '^^^^ direz à vos maiftres,quc^ncs gens ne peuuent faire eópofttion fans moy:amp;pot'f^^ liquexcsSci '^^^^ retournerez Vers eux leleur dire.LeHerautfen retournajamp;recordaàfesSeign.u 1 gneurs pre- qmeffire Robertluyauoitchargé. Silcrenuoycrétàceuxdededâs,pourleurdirclt;]“ I noict grand ils ne deuoientnully recueillir, par la compofition de leur traité: amp;nbsp;ils au oient reçues j peine pour amp;nbsp;receu meffre Robert Canolle (ce qu’ils ne deuoient pas faire) Scfceulfentdeven ' obeirauR^y que, fe le chaftel n’eftoitrendu, on feroit décolerles oftages. MclfircRobertCano' Icrir Seig.amp; refpondit, Par Dieu Heraut, parles menaces de voz Seigneursiencperdrayp^u uoir h°faiïl- Chaftel: amp;,fil adulent que le Duc d’Aniou fâce mes hommes mourir par orgueil, iw ne dudit cha feray le pareil.Car i’ay céans Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers prifonniers. Mais fi i en deuo/t^ Hel de Der- uoir cent mille francs,!! n’y en aura ia nul à t^rcy. Q^and le Hcraut eutfaitlcrapf nah nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à fes Seigneurs,le Duc d’Aniou fitappclerleCoupe-teftc,amp;amenerlesoftages(^'

ftoient deux Cheualiers, amp;nbsp;vn Efcuycr) lefquels furent décolez près du chaftel quot;nbsp;^^ ceux de dedans lepouuoient vcoir, amp;nbsp;cognoiftre. jTantoftmelfire Robert Ûiilt; fit lancer vne table outre,par les feneftres de la falle du chaftel,amp; là amener quî^f fonnicrs,qu’iltenoit(c’eftaffauoir trois Cheualiers,amp; vn Efcuycr) dcfqucls il pottô‘^^^ uoirgrand’rançon: mais tous quatreles fit décoler, amp;nbsp;rcnuerferemmilesfon^^). . ftes d'vn cofté,amp;lcs corps de l’autre. Apres ccftc chofe, fe défit le fiege: ^^i’^^ß. toutesmanieresdcgcns-d’armes:amp;reuindrentc^France:amp;mcfmementkHült;: 1^5 iou vint à Paris,dclez le Roy, fon frere: amp;nbsp;le Conncftable,le Seigneur de CW» autres, cheuaucherent vers la cité de Troy es. Car les Anglois eftoientia en celle ^^ ehe : amp;nbsp;auoient paffé la nuiere de M#lnc:amp; prenoicnt leur chemin vers Auxerre.

Legats du Pd- temps le Pape Gr^oire,onziéme,auoit enuoy é en France, en legation, pepour traiter de Roucnamp;rEucfque de Carpcntras,pour traiter paixamp;accord(fils peinent) en paix entre Fra Roy de France amp;nbsp;d’Angleterre. Si eurent ces deux prélats moult de peine a en« , t:c cr ^n^L gj-jgf deuers le Roy de France amp;nbsp;fes frères, amp;nbsp;puis deuers de Duc de Lanclaftrc: iours les Anglois alloientauanr, parmi la Comté de Foreft:amp;pafferenttouteq^ gne, Limofin,ôr ia riuicre de Loirc,amp; celle d’Alicr,de Dordonne,amp; de Loth.^jn^ mie les A nglois toutes leurs aifes en ce voyage. Auffi n’eurent plufieurs Fr^J ’ .^ • les pourfuiuoicnt;amp;ymoururent,encellepourfuite,trois CheualiersdeHq'Jlt

* àfauoir meflire Fateres dt Bcrlammont, Bridolde Montagin, amp;nbsp;leBcguedcW^ Fe Duc de Lan ft auff, du Icz dcs Anglois y en moururent aucuns. Tant exploitèrent le Duc e daHreaprfsd- ciiftre-amp; auffi le Duc de Bretaigne, amp;nbsp;leurs routes, qu’ils vindrentàBergerâtn,aq ^^^“ds près de Bordeaux :amp;tou hours les auoicutpourfiiiuis les François:conmic du^ume^e d^dit.Cc Duc d’Aniou amp;nbsp;le Conncftable de France eftoit amont,vcrs ^®“®’’S^daô /•,4»flt;',dw/.f dais,amp; Toulouzc: amp;nbsp;eftoient venusàPcrigourd: amp;làferepofercnt,amp;lesdeux a Fergerat en deffufdits cheuaucherent toufiours,prefchans àl’vnepartieamp;àrautrcplulieuK Ca/con^ne. pour CUX faire cheoir en accord: mais chacun fe tenoit fi fort,qu’ils ne vouloiei^ . defcendre,fans auoir grand aduantage. SivintleDucdcLanclaftre,enuiron . Bordeaux: amp;nbsp;làfe tindrent les deux DucsttoutrYueramp;le Quarefinc cnfnyn^nt* 1 w/gt;i)««o/^gp^j tirent aucuns Cheualiers, quand la cheuauchée fut pafféc:amp;retourna en n^ n''^^'^‘^‘^ tsrre le Seigneur de Baffet,amp; faroute: dontlc Roy Edouard le tança,amp;le reprint, relire moaeac Qu’il eftoit retourné fans fonfils.

coufiiimee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;De la cheuafichée ilu Duc d'Jnieffjcn U hctu/e'Gaßofigffe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ceexvu’*

Tant«’'’

-ocr page 435-

DE FROISSART.


40^

T Antoft après Paf^ues Jan mil trois cés foixâte amp;:tquatorzc5fit îéDucS’Aniou(qui t ^^ »? Muii fetenoitaPerrgourd) vncgrand’affembléc.Lacftoitlc Connectable de France, Sx: ?quot;' neizej’» lïplus grand’ partie des Barons Slt;: Cheualiers de Breraig^ae, de Poióiou, d’Aniou amp;nbsp;de Touraine:amp;fi y furent ^e Gafcongne, melTirelchand'Arrnignac, les Seigneurs d’Al- ^,;„ prereJ'^e brethamp;de Perjgourc^lcs C^mtesde Congt;ninges amp;nbsp;de Narbonne,les Vicomtesde f^ fibß,piété CarmandeVilleuure,amp;dcThalat,le Comte Dauphin d’Auuergne,Ia^lusgrâd’partie djj'ei»ema cer^ (i«Seigncurs d’Auuergne amp;^cLitnoßn,le Vj^omte deMinedon,Ics Seigneurs de la reShoni hint Barde amp;nbsp;de Pincornet,amp;meflire Bertrand deCharde:amp;cftoient bien quinze mille hô- 7’“^ ^'^^ '^^’'^ fflcsàpiéiamp;auoienr grand’ foifonde Geneuois amp;nbsp;Arbalcfticrs:qui cheminèrent vers la j nauteGafcongnc:amp;vindrentdcuant Saind-Siluicndontvn Abbé citoir Seigneur: amp;ß^^ Ixxitâi W-çoitccqu’ily euft forte ville,l’Abbé fc douta qu’il ne la perdit par force.Sicommeça compoßtitinele a traiter deuers le Duc d’Aniou,en luy remontrant que luy,nc la terre ne vouloicnt pas l’Abbé ée j. eftre,nedemourcr en guerre,ny en indignation,cótre luv:amp;' que c’eftoit moult petit de siluier en U chofcdefavilleamp;dcfon effort,auregarddes villes amp;cnaftcaux deiahautcGafcógne: ^-^“^^ Cafêen-oui! tiroitàaller: fi-comme on fuppofoit. Si prioit que on le voufilf laiffer en paix, par-t^f'»***quot; ^^ ^quot;^ compofitionqueluy ne fes gens ne feroict nulle guerre,amp;.' on ne leur en firpoinnSr que toutcequcles Seigneurs,héritez des arrierefiefs de Gafcongne feroienr,il feroitauf-B'Ûnlcluyaccorda,parmi otages qu’il en bailla, amp;nbsp;quiallerenttenirprifoncnla ville °^Perigourd. Puis farouta tout l’oft (dont le Duc d’Aniou eftoit Chef) deuers Mont-nrarfenamp;ilaville de Lourde,cn la haute Gafcongne: dont meflîre Atnoulde Vire eftoit Capitaine. Silafficgcrent amp;cnuironnerent les François: amp;nbsp;demandèrent premièrement filsfc Vouloicnt rendre à Monfeigneur le Duc d’Aniou. Ceux de Lourde le fuf-fenta/Teztoftaccordez: mais le Cl»eualîcr dit que le Comte de Foix lauoit eftabli: fi nelerendroitànulhommc,forsàluy.QuandleConneftablcdcFranccrouir,ilfittou- • f , te manière de Gens-d’armes traite anant, amp;nbsp;affaillir par fi grand’vertu, que la viilefut ^y^^j^ ^^^^^ prinfeamp; occis le Capitaine,amp; plufieurs hommes amp;fcmmcs:amp;fut la ville toute courue je pics,tia^^ÿ amp;robéc, amp;la laiffcrent en celuy eftat: Mais, au départir, ils y laiffercnt gens de par eux. me Locude Aptes entrerentles François en la terre de Chaftel-bon: qui fut toute courue à: pillée, enld haute Aptes pafletent par la terre de Chaftcl-neuf: qu’ils affaillirent aufti moult fort Sz che- Caßen^nei ''îucherentàmont,versBierne:amp;vindrent à l’entrée de la terre du Seigneur de TEfeut: ^cherainerentfiauant,qu’ils vindretdcuantvnebônnevillc amp;nbsp;bon chaftehqu’on dit , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Daalt,amp;fc tient du Comte de Foix. Pour toutesles terresdes arriefiefs deGafeon- i^yete‘“^lon S'i^queleCôtedeFoixtenoit,bicnauoiten in^ntion le Prince de Galles :parplu- lef^uth'igt;a^ ’^Msfois,ainçois qu’il allaft en Efpaignc, d’en guerroyer le Comte de Foix : pourtant corrigé le pap lt;1“' bCôte neles vouloir point rccognoiftre tenir de luy. Si eftoiPla chofe demouréc^e fainanr, Ji. en celuy eftat, pour l’occafiondudiél voyage d’Efpaigne. Or pourtant que le Duc de 7^«^ Sanc. AnioulqulconquefQPf^g^^j^^jj. ^^jg conquis, la plus grande partie d’Aquitaine) fen inonftroitcomme Seigneur, amp;nbsp;fen vouloir mettre en pofTeflion, ainfi fut mis le fiegc deuantlayilledeSaulten Gafcongne: qui n’eftoit mie legere ne facile à prendre, amp;nbsp;en cftoitCapitainemcffireGuillaumedctPans.-Quand le Comte entéditqu’on conque-|^^^^^^^^^,^y^ mitainfi fes terres,amp;les arrierefiefs,dont il conuenoitpar raifon qu’il fift hommage au^aux, RoydeFrance,ouauRoy d’Angleterre, il mandale Vicomt» de Chaftcl-bon, les Sei- * gneursde Merfant,deChafteI-neuf^de rEfcut,amp; l’Abbé de Saind-Siluier.Puis enuoya impetrervnfaufconduit pour aller deuers le Duc d’Aniou(qui fe tenoit au fiegc deuanc

auit)parlequel ils peuffent venir par affeurance parler à luy.Le Duc l’accorda. Si vin-. ^‘^^^P’’^^®™e”flt;^r à luy, amp;nbsp;à fon Confeil, en l’oft: amp;nbsp;f accorda à clt;*qu(^cs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

dcilulditsSeigneurs,amp; terms,deuoicnt demourer en foulfrance,iufques à la Mi-Aouft, parmi tantque ccux,qui feroient les plus forts douant la ville detMonfac,dcdâs ce iour, ƒ ia deJuHioti delà partie du Roy de France,ou de la partie du Roy d’Angleterre, amp;nbsp;qui pourroiét te- precedente er mrles champs,en demourroiét en iouifrancc,amp; àicellc partie les Seigneurs dcfdits ar- A ßtbßptente rierenefsferoiéttenusàcoufioiirfmais Sé cnpaix:amp;decedciiurerentle Comte de Foix ^‘^^^p- 3^°« amp;nbsp;ledits Seigneurs oftages : amp;nbsp;alors reuint le Duc d’Aniou en la ville de Perigourd, toutes Gens-d armes: amp;nbsp;ne donnoitànul congé. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^” Sauft ou^

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- StiXïC oubten

De U rançon du Comte au PenKebroth^ amp;nbsp;oie fes compaignons, tie ßtelßte ^eu oie treaei lt;nbsp;Monfac,po«r entre François^^^nglois^ eie la compoßtio» eie Bercereheß eie la mort du Comte eie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sauft ou Sac

Pennebroth nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre ceexix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;epdeuant.

mra

-ocr page 436-

EN ce teiftps fefitvne échange des belles terres,que le Côneftable de France amp;nbsp;æe ' dre Oliuier de Manny auoient en Efpaigne,amp; que le Roy d’ETpaigneleur auoit 0 néeS5pour les beai feruices qu’ils luy auoient faits:amp; donna le Conncftable de Franc ■fsaLtsen tai fa terre def Sairieen Caftille,pour le Comte de Pénebroth(quifut prins àlaRoche y a C MX ^ æeffire Oliuier de Manny fa terre de G^ecc,pour mes Seigneurs Richard d Ang c dit^atif^ nbsp;nbsp;Guillaume fonftaeueu,Othc dcGrantzon,Iehan detGrin*ercs,ftleSiredeTânayboii

t iladii Gri- ton. En traitant ce,vn autre traité commeça entre le Du4 d’Aniou amp;nbsp;le Duc de Lança ucrcs au cha. ftre,parla promotion des deux Prélats deffufdits.Si furent enuoyezparleDucdeW” 504. claftrc,à Perigourd,furaffeurance deuers le Duc d’Aniou (quifetenoit coinmeRoy

Regent fur ces marches des Seigneuries de Frâce Sc d’Angleterre) le ChanoinedcR” berfac,amp;mes Seigneurs Guillaume Hellunay ôc Thomas Douuilie: Si fut vn refpit”” Treues eutre cordé,entre ces Seigneurs Scieurs aydans,iufqu’au dernier iour d’Aouft : Sifi dcuoic”J les Français et jçfjjfj Ducs eftre,à rentrée de Scptcmbrc,cn la marche de Picardie: le Duc dAnio”” ,X^^ ets, tß Stindt-Omer,amp; le Duc de L Adaffre à Calais. Apres ces tréucs, le Duc de Land^ ^d'^iuftenl’S ^^ ^“^ ”^^ Bretaigne,lcs Comtes de Waruich,dc Suftbrr,d’Eftâfort,lcs Seigneurs i ^ysç-.elejfus penficr amp;c de Willeby le Chanoine de Roberfac,meffire Henry de Percy,les Seignc*”) dit cr retour de Mauuc,amp;tous Ics autres Seigneurs amp;Cheualicrs,le huitième lourde luilletfep”t'J du Due de L^ rent de Bordeaux: amp;nbsp;retournèrent en Angleterre. Quand les Capitaines de Bercer”) daßre en ^n meflire lehan Appert Sgt;c lehan de Cornouaille,eu rent tenu la fortereffe,enuiron vn””' ^leterre. contre les François qui y tcnoient le fiege,amp;; qui fort les auoient contrains^amp;ils vcir” que point de fecoursn’auroient,amp;que leurs pourueances commençaient fortan”” iiemrd'’d,r- ^^^ eurent confcil l’vn à l’autre, qu’ils fe mettroient à compofition. Si traitèrent enu”^ ^uoj ß\ous ^es Seigneurs de Hambuye, d’Eftonuille, dÄlainiiiUe, de Frainuillc, amp;nbsp;les Barons trouuez. lt;juel- Normandie, qui là eftoient, tous laflez d’auoir tenu le fiege fi longuement. Mais»® ^uediuerfite' voulurent faite nul traité, fanslcfccudu Roy deFra^c: lequel faccordaaccçue, four ees noms DucdeBretaigneperfonnellcmét,dedansleiour deTouffaintsprochainenientve””’ auchaf. 31 j. n’eRoit fi fort deuantBercerel, que pour leuer le fiege ceux de dedans fe rendroieof. «f ^‘’paslmo' compofition : Et de ce baillèrent oftage: Ledit Comte de Pennebroth fut ranyn””^^ ■[jln^Md?' t ^^ vingt mille francs de finâce: amp;nbsp;en firent leur debte les Lombars de Bruges,”?’) ^ue fix mille quand il feroit fain amp;nbsp;en bon poinôt.Sicheuaucha le Comte,furie conduit du Cod tous noz^ fi:able,par le Royaume de France,tant que fiéure?amp; maladies le prindrêtfutlechein Exempt mais Sz vint en littiereiufques fur la cité d’Aras.- là ou faggraua tellemcntfamaladic,quil saU majeure coucha du tout au lit:amp;y mourut.Amfi perdit le Conneftable fon argent. Ordenio ^ue^c efloit trof ^.^ j.^^ Côte de Pénebroth, amp;nbsp;de Madame Anne, fa femme (qui auoit eftéfiHe deme 1^ * re Gautier de Manfty)vn beau fils:qui adonc auoit deux ans. Meffire Guichard dAng fina ainfi,que ie vous diray. Vous fauez que le Sire de Roye demouraprifonnicren ■[ te doute Mil gletcrre:lcqucl auoit vne feule fillc.-qui deuoit effreheritieret de sopere.Sifentvn ^^^ ny faille de G té,par les amis dudit Seigneur de Roye, entiers meflire Oliuier de Manny,ynC ƒ meze,farla lier deBretaigne,amp;neueu àmeffircBertrandduGucfclin:partelmoyen,quildclw finde eefre- roithors deprifonledit Seigneur dcRoye,par échâgc,pour vn defesprifonniers: a fintehaf. ^roit la fille du Baron de Roye àfemmc,qui eftoit de grand lignage,,Lorsenuoyaæe 1

Tannaybouton,meftîreOthedeGrantzon,amp; lehan de Grimeres)femcirentàfin3nc”' amp;nbsp;compoferent enuers meffire Oliuier de Manny par courtoife raifon.

Comment flaßeurs 'uiZ/es ß rendirent au Roy de France, au paj/s deCafeon^nt' comminf meßire Hue de Chaßidon retourna de frißn: (fi- comn/ent le chafiel de Ber(irtlt»^^‘

mafJiJieß re»dit Fraffçoify

CHAP. cccxx.

QVand la Mi-aouft approcha,que la iournée fe deuoit tenir deuat Mofac, parle Du^ _^d’Aniou,ilvint en grad array de Gés-d’armes: amp;nbsp;fut en la grand place,dew” Monlac,fix iours logc,qu’onques nul n’y vinr,ne n’y apparut. Caries Angloiscuid^”b que, parmi ce traité du refpit qui eftoit prins, ceUepaétion fe deuft paffer: Maisk ”” ihamltzu)i d’Aniou amp;nbsp;fon Confeil ne l’entendirent mie ainfi. Si fen débattit meffirctThoma» # nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de rw*

-ocr page 437-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;411

de Fc!Ietó,ScncfchaI de Bordcauxanais il n’en eut autre chofe:ains mada I'gt;Duc d’An- laume,«»4« iou au CôtcdeFoix,*u Vicomte de Chaftcl-bô,aux Seig.de Marfcn:dc Chaftel-neuf, '^ ^'-^ toitßwi amp;dci£fcurjamp;àl Abbé deiainét-Süuier, qu’ils teiußenr ce qu’ils aiwicntenconucnan- ’'‘”””’^ Thô^ ce^ouilfcroit mourir leurs oftages ; amp;nbsp;entreroit en leurs terres fi puiflamment, qu’il les “'^ ’ «roitvcnjramcrci.Adoncccs feigneursmeirent eux amp;nbsp;leurs terres enlobcyflance du Guillaume; Roy de France^ ouiÂrent ftiir vill c ceux d? Môfiic(qui cftoit vue treidle garnifon) y«/ mourut e» ^vindrcntprcfcntcrles clefs ^u Duc d’Aniou: amp;nbsp;luy firent feauté Sr hommage. Si en- J':ß.^gnc,te-trerentlesfeigneurs,quilàcfroiét,aucc leDucifty feiournçrent enuirondixhuitiours. «^‘ I^ffrfi ^f Entretant eurent confeil quelle part ils le tireroient.. Si toll que le mois d’Aourt fut paf •®‘”” Pittre, fègt;amp;quc IcstréueSjqui auoient efté prinfes amp;nbsp;dónces entre les deflufnommez Frâçois: amp;lesÂnglois qui eftoient en la terre de Gafeongne,furent expirées,lors cômenecrent JesScigneurs à guerroyer:amp; vint le Duc d’Aniou deuant la Riolle.Quad il y eut tenu le fiege par trois iours,ceux de la Riolle fe meirent en l’obeylTancc du Roy de France. A-

pres ce,vint deuant Langon:qui fe rendit aulfitpuis faindl-Marquairc, Coudofe, Bafile, idabolie a flit t laTourdePrudéce, Maulion,amp;la Tour de Drou:amp; bien quarante que villes que cha- ßeurs autres ftcauXjfetoiirnerentjCn ce voyage,François: amp;nbsp;la dernierc, qui fe tourna, ce fut Aube- ^^^^^^^ ‘^^ p‘*fi roche:amp;partoutmeitlcDuc d’Aniou Gens-d’armesamp;garnifons,amp;quad il euttoutot- “l^”! reäuitd donnéàfonplaifir,fi retourna en France, amp;nbsp;le Conneftable aulfi: carie Roy les reman- ç^ pyquot;„‘^”‘^‘ doitSidonna congé à laplufgrand’partie de fes gcns:amp;rcuindrétlcs feigneurs deClif- ^^JlTdit la lon,deBeautnanoir,derAuaugourt,dGRay,amp;deRion, les Vicomtes de Rohan,de La- tour de pian ual,amp;les autres Vicôtes, au fiege de Bercêrcl,pour tenir leur, iournée: car on difoit que deurc cr i^t leDucdeBretaigne3meflîreRobertCanolIc,amp;le Seiggicur d’Elpenfiervicndroicntle- chaux le uerJefege, Vous aviez bien ouy reqprdoiycy-defrus, comment melfirc Hue de Chaftil- îo“tlt;îc pran lonmaiftre dcs-Arbaleftiers fut prins déviât Abbeuille3parmeirire Nicole de Louuain,

amp; mené en Angleterre. Si ne po^uoit venir à rançon: tant luy demandoit on grand’fi- ^^ dyèer de nance.Toutesfois vn marchandée Flandres faduança,amp; fit tant qu'il Foira fubtillcmét dyo, pour de d Angleterre.Sienferoitla manière trop longue à racompter: amp;nbsp;pource m’en paflèray Dro». briéuement.Quâdil fut venu en France,le roy luy rendit fon office d’eftre maiftre des-* Atbalefficr^ amp;nbsp;l’enuoya en Abbeüillc,comme deuant:pour garder les frontières: amp;nbsp;a-' 'iecluytoufioursdeuxcensLances:amp;que tous ceux des enuirons obeïirentàluy,côme rneffirelehan t deBerthouilliers,C#bitaine de Boulongne,meffire Héry des Iflcs capF fainedc Dieppe, amp;nbsp;tous ceux, qui fetenoicnt es frontières amp;nbsp;garuifons deTérouenne, ^0nier,tdeLiques,de Fiennes,amp;Montroye.OraduintqueleSire de Commegines, Capitained’Ardre,ôcmeffireIehand’VbruesfalîémbIerent à Ardrc,amp;pouuoienreftre tlA^^Hwr^iji» «Wonhuiteens Lances,Si f en partirent vn matin, tous bien montez amp;nbsp;coururcc vers ^^..p® Lon-' Boulongne,veoir filstrouueroientriens.Ceiour eftoitiffu le Capitaine deBoulogne, f^] J^La^ mcirirelehandeLôguilliers,àbienfoixantelances:amp;chcviauchoientvers Calais,pour gujUicrsiwer trouucraucuneaduéture.A fon retour rencontra le Sire de Cómcgines,amp;: fa route: qui ranticy /.« auoiétchcuauchédeuersBoulogne. Lefquels chargèrent incontinent fur ces François chaux Bon«/ amp;leyuerentius:tellement que le Capitaine fe fauua à grand’ peine: amp;nbsp;y perdit quator- villicrs. zeLâces defeshommes.Après celle chace,retournale Sire de Comegines vers Ardre. ƒ ^'* chauxne Ctiour au matin auoit fait fa monftre ledit Maiflre-des-Ar^lcfticrs: Sc auoitaueclu^^j^^’J””*^”^’ grandefoifondeGensd’armes d’Artois,de Vcrmandois,dc Ki enuiron, amp;nbsp;eftoient plus Licqu«, de de trois cens Lances,Le Comte de Saint-Polfquinouuellemét cftoit reuenu enPicar- Kenne», de d'qde fa terre de Lorrainc)auoit emprins sô chemin,pour aller en pèlerinage à noftre- Landichon, Dame deBoulôgne.Si ouit coter en la voye q le maiftre-dcs-Arbalcftiers voujoit ehe- amp;nbsp;de là Mon uaucher.Lorsfemeitenfacôpagnie:SzcheuaucheréttousenscblelesFrâçois:amp;fe^in- tqn'e- ttraeF drerragerdeuâtardre:ouîls fe tindrét grad teps furies châps:amp; ne fauoict ries des An- ^1”^^ de^Gô* glois,quicheuauchoict:neauffiles Anoloisd’cux.Quâdles Frâçois curéteftévneefpa- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

ceQeuatArdre,amp;:ilsvcirentqvienviln’ifroir,ilsretournerét dcuersl Abbaye de loques, j^j,^^ d’Ar-« Si toft qn ils furet partis de dcuâtArdre,vn Angloisiffitcouucrtcmeutdelaville: amp;nbsp;fit dreamp;meffiq tatparvoycsamp; parfentiers(car ilcognoiffoit biélepays)qu’il trouua lcfeig.de Cômgr rdchan de ginesamp;fescopaignons qui retournoient vers Ardre.Quand il luy eut copte la cheuau- Baues, See, chee des François, ils cheuaucherent tout le pas enfemble: amp;nbsp;ainfi que les François cu-rentpaffèTournehan,ils furent certifiez que le Capitaine d’Ardrecheuauchoit Lors cheuaucherent tantoft fur cofté, amp;: firent embufeher vnc trouppc de trois cens Lances,en vn boFquct,dclfus Liques (dont meffire Hue de Chaftillon cftoit. Chef, amp;nbsp;U

mm ij •

-ocr page 438-

412


PREMIER V O L V M E


deinourerctr.Si fut ordonnéjpour découurir le ieunc Comte dcSmoóWauvvx.^ grand’ foifon de ChcualierSjamp;t Efcuyers. Allez pres c^cla,au lon^d vne grat' a) 5 Roit arreftéleSirclt;e Comnicgincs,amp;mcirirc Gautier d’Vkcucs,amp; leurs routes. ’^^æ ftoient defcendus à pié,amp; en tresbonne ordonnance,melTire lehan deHantonc ça a courir, à vingt Lances pour oiiurirl’cmbufche des Françoîs: amp;rditquiLe a chaccr:amp;fur c(^uy cftatcheuaucha,Sevinfcourir fur les cBâps.LfieunîGomte e ^ittl^u^Fran ^^^ ^’^^^ cheuauchoit d’autrepartjà cent Lances) dit àfegcompaignons, Auan^au^ fw ^^ Jin- ^ttez cy noz ennemis. Lors ferirent Iciffs chenaux des elperons, celle parr, a qui mi^^,^ Msoufiitpris mieux,amp; fc vindrent bouter fur mefîire lehan de Harrton: lequel fe meit au retour, le icune comte fit chaccr iufques au 10g de la haye, ou les Anglois eftoient rengez,les Archersdeu' de S.Pel. Si tort que les François furent venus iniques là, les ^Anglois les rccueiUirentauxlan^^ aux haches, amp;nbsp;aux elpees: amp;nbsp;commencèrent les Archers moult fort à traire, amp;aye Gens-d’armes,Sz abbattrecheuaux.Là cutfaiéte mainte appertifedarmcs.Maisa a furent les François enclos,amp;tuez ius. Leieune Comte de faind-Polyfutpri^ Efeuyer delà Duché de Guerles . Là furent prins les feigneurs de Pons SedeC a,gt; ■[Lachanxdit mcffirc Guillaume de t Nielle,Charles de Chaftillon, Leonnet d’A raines faunes de Molle. Vaifncl, Henry des Illcs, amp;: lehan fon frere, le ChafteUain de Bcauuais,amp;pluficu*s*^ •très Cheualicrsamp; Efcuyers.Tantoft apres celle déconfiture vint le fire de Chaftuw® fa bannière,à tout trois cens Lances:amp;vint iufques au pas de lahaye.Mais quanda' que fes gens eftoient ruez ius,il f en ralla, amp;nbsp;tous ceüx qui auecques luy eftoient. partirent fans coup fcrir:amp; adoneques les Anglois amp;nbsp;Hainuyers emmenercntleutSF lonnicrs en la ville d’Ardre. Ce |pir le lire de Commegines achapta le Comte délai Poljde rEfcuyer,qui l’auoit prins.amp;gbien toA*prc$ ƒ emmena en Angleterre, Klep T D d’^cntaauRoy:quiIuycnfccutbongré,amp;Iuycnfitgrandprofit.Encetcmpscftott^ iL ^ le Pue quot;quot;de Gafcongne,en France,le Duc d’Aniou,amp; le C on ne ft able de Francc:amp;aulni de Landaitre, cheuefquc de Roucn,amp;l’Euefquc de Carpentras auoRnt efté grand tops delczle** 1’ s’approchent à Paris. Si eftoient partez outre, amp;nbsp;venus àSaind-Omer: amp;aulfi cftoitpalTéàCah* pour traiter Duc de Lanclaftre amp;le fire Bacinier;lefquels vindrent depuis à Bruges. Affezwli^P ^ud^ueaccord vint IcDuc d’Aniou à Sainét-Omer en grand arroy.Là manda,pour eftre tj^lczb/)

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V. w Ulltl XUVIit^V VJ U y VA J-ZAVyA V V£ UI wa AV ^/ A A AA

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/gt;-Duc.AdonçquesfctenoientfurlcsfrontieresdeÂ'anceamp;deFlandres,vefsAgt; ’ .

1574.*^^ nbsp;nbsp;nbsp;'^^^ Croix,versBailleul en Flandres,versla ville de Cartel, amp;nbsp;làenuiron,leCon’’'- ^^^ de France,les feigneurs de Clirtron,de Laual,amp;. mertire Oliuier de Manny,amp;plj5 ® cens Lances:amp; gardoientle pays quetiul empefehement ne veinft du Comte de dres.Car iln’y auoitqias grand’ financc:amp;ne voulut oneques venir à Bruges, pour fe que les traiteurs luy feeuflent faire. Vous auez bien ouy comment ceuxde nerc feftoient tenus plus d vn an,amp; feftoient mis en compofition d’eux rendreifilsnel e* fecourus dedans le iour de la Toulfains.Quand le iour deut approcher,^ Roy de r ce y enuoya grans Gcns-d’armes:amp; en furent priez tous les Cheualiers deßretaygn^j ceux de Normandie: excepté ceux, que le Conneftable auoit auecques luy. D ^.^^^^ les Marefehaux de France(mclfirc Louis de Sanxerre, Semertire mouton

en io

Fran^.

• fe Comte de Harcourt,Se^ertire laques de Vienne Admiral de Frâce,leDaupRil^ ^^ uergne,mertire lehâ de BueiI,amp;plufieurs autres Seigneurs:leIquelstindrétleu^æ'^'^C Bercerd mis moult folennellemant, deuant Bcrcerel. Nul n’y vint, n’apparut. Si fe rendit la lortef beijpance fe:mais il f’en partit, qui partir vouloir.Ainli feportalc traité: Se fen partit meftire le Appert §r lehan de Cornouaille: lefquels, auecques leurs gens,entrèrent en mer. ** tournerenten Angletcrrc:amp;:les Barôs de Franccprindrentlafaifincdelaforterdc Bercerel. Si la réparèrent amp;nbsp;rafrefehirent de gens, d’artillcri(?, Se: d’autrespourueances-Affeztoft apres vindrent ces Gens-d’armes,par le commandement du Roy deFrance, mettre le fiege deuant fain6t-Sauueur-le-Vicomte,en Conftantin:qui auoit efteâme lire lehan Chandos:amp;r,depuis fa morr,rauoit le Roy d’Angleterre donc àmeUire Alaia tic Boucqfelle^qui lors eftoit en Angleterre,amp; y auoit lairte,pour capitaine, vn Elcuytf» appelé Carenton,auec mertire Thomas Corncr,amp; lehan de Bourg,amp; les trois frétés Ç . Mauleurier. Sipouuoient eftre leans, auecques les dcrtus-nommez,enuironfixvin^ s.sauueur e ^^.Qjjjp^jgnons, tousarmez, amp;nbsp;dcffenfables: amp;fut premièrement Sainâ-Sauueurafli^ par l’Admirai S^ P^^ mer, de mertire lehan de Vienne, Admirai de France,amp;detous les Barons de France. nbsp;nbsp;Chcualiers de Bretaigne amp;nbsp;de Normandie.Si y eut moult grand oft,amp; grand foi^o *

1

-ocr page 439-

DE FROISSART.


4^5


£gt;is.darmes,amp;:plan^ de tous bicns:amp;: auoicnt les Seigneurs de France faff drecer cm S ’'sacuantiaville.-qui moult forttrauailloient Ies compaignons de la fortcrefle.

^^‘^^^‘fifuttraiteaBrugese»treles Roesde FraKeeç^ d'i^agleterre-.c^ cer/^fTies^i le

^^xi: de Bre(aig)2e,e9faf3i reiourfié en fin pajs, y reprint ^uelignes 'villes cir eha-

^eaux^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;• CHAPITRE cccxxi. _

Ç|^reuiendronsnousàces Seigneurs traitcu^,qui cftoientàBrugesm’cftalFmoirles 1’Ffl T^ Aniou amp;nbsp;de Bourgongne, le Comte de Sallebrucc, l’Eucfquc d’Amiens, amp;: deL'^’^^^'^^ P^*^^^^ ^*^^ ^‘^ Lanclaftre,le Cote de Salbery, amp;nbsp;l'EueRjuc J' ondres.Or tout premicremét(à fin que nul mal naduenift à ces Seigneurs,n a leurs b^nsquicheuauchoient del’vn àl’autrejy furent accordées vncs treues,à durer iufques ., . ’“premicriourdet May,en la marche d’etre Calais amp;nbsp;la riuicre de Somme:amp; deraou-

d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;®'^8'’®’^’^®-Adöcqucs furent rénovez en Brctaigne les Seigneurs peut eprt

j ƒ ™°'iÂdc Laual,auec leurs routes,pour aider à garaer le pays,amp; les frontières de accoftlee celle enuiron. Entandis qu’on traitoit àBruges,le Duc de Bretaigne (qui choit demouré treuefitr lafn 'nAngietcrreiainfi quevous aucz ouy)fcntoitfon pays en grand’tribulation,amp; qu’il e- de l'an preece ^o«iaprefque tout tourné contre luy,amp; fi eftoit enclofc fa femme au chaftcl d’Aulroy. ^^”^‘ ^tcnoitleDuc(quin’cftoitpas àfonaife) deicz le Roy d’Angletcrre:qui moult l’aC

'«luy difoir,Beaufils: ie fay bié que pour l’amour de moy vous aucz mis en balâce ors de voûte Seigneurie,grâd amp;nbsp;bel horitage. Mais bien foyez a fleuré que ie le vous Kcouureray:ny ne feray paix à François,que vous ne foyez rentré dedâs.Pour Icfquel-‘■/P'onicfcs IcDuc feudinoit deuantle Roy, SrhurÂblcmcntle remercioit. Or ad-

' en ce temps que le Duc de Brttaignc aflcmbla à Hantone trois mille Arebersdef-4ue slurent touspayez deleurs gages,par l’ordônance du Roy d’Angleterre,pour de- ƒ ƒ/ meßmUt rM ”’^L^^'^^ ™*^^^ Hommes|d’armes.Si y eftoiét les Comtes de Cantebruge amp;nbsp;de ^ue Mm pt»^ a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cleHollande,Nicolas Camoirc,E- Mm icy com-

ouarddeThuifoit, Richard de PontchardonJehan LcfTelléc,Thomas de Grantzon, raencer nefie gt;iedcHaftingues,les Seigneurs de Manne Sz de Poulie,amp; plufieurs Chcualiers amp;nbsp;Ef- nbsp;nbsp;^37$-eem-

j^^ycrs..SiviÂtleDuc,àtoutfes Gens-d’armes 5z Archers, arriueraSaint-Matthicu de- ’’’^ ' fipowr^ ^’'^•poternecnBretaigne.Sifeprini^entàiirirtoushorsdes ncfs:amp;prindrcnt terre:amp; ^‘^^ ^’'toftaflaillirent fort le chaftehqui eftoit au dehors de la ville. Le chaftcl neftoit mie p^^f^jurdu Due amp;nbsp;fniQcgcns,ne d’artillerie.Si le prindrétlcsAnglois par force:amp; y occirenttous ceux, je Bretaigne ‘ leur *'“^dedans: Quand ceux de la ville de favt-Matthieu le fccurent, ils onurirent t»fin pais, S^'^^p’^'^’^*-®‘^®“’’^^l®Ducàfcigneur.Puisvindrcntles Angloisdeuantlavilictdc

°p'de-Leon(qui cftoitforte amp;nbsp;bien fermce,amp;feclouit tan^bftdeuât ledit Duc) t^enernde ce E j *®'^”g’'^”damp;mcrueiUcuxaflàut:amp;tiroicntlcs Archers ( qui eftoient fur les A/'^d^y? re-01 ^desfolfezjf viijtncrit.,qy£ nuis ou pcu,ofoicnt apparoir pour deifendre. Si fut la 'quot;^ A^’” ^'^ epunfe,courue, amp;nbsp;exilée. Puis vindrent deuantfaind-Brieu-des vaux:qui adonc e- ^^^‘ ^^”^. f ^^ J *n*'^^™® de forts Gens-d’armes,amp; autres pourucanccs:car les feigneurs de Clif ^ l’être 4’4 on, e caunianoir,leVicomtcdcRohâ,amp;plufieursautresfeigneursdeBretaigne(quipresaufi. r ^n”*’*»quot;^^^’®^^^®) y auoient èfté. Si l’an oient rafrefehie de ce qu’il y appartenoit»

e evnleaffiegealcDucamp;lcs Anglois. Q^and ceux de fÂnôt-Sauucur-Ic-Vicomte * entendirent que le Duc de Bretaigne amp;: ces feigneurs d’Angleterre cftoient arriuez en rctaignedh cuidoict qu’ils deuffent là venir leuer le fiege. Laquelle chofe ils defiroiét ^'■«^®^®j^’’®oftroiDsdcgrans engins:qui gettoient,nuit amp;iour,contre la for-quilsnelauoicnt ou trairc,pour eux garder.Si curent cohfeil qu’ils feffiren^iéc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

, osieigneursdeFranœ.qui eftoicntlà:à fin qu’ils euflent tréuesqüfques à Pafquesî quon compteroit 1 an mil trois ccns feptantecinq(cepouuoitcftre cnuironfixfemai- Compefitte» de ncs,quilsprcndroient de feiour) amp;,fi dedans ce terme ils ne venoiènt combattre amp;lc- l^tgamifin de uct onege,ils fcrendroient,fauf leurs corps amp;nbsp;leurs biens: mais la fortereftedemour- ^t •^‘tutteur le l’oitanRoydeFrance.Cc traité fe pafta,Sz demouralcficgc,raais onncfaifoitpointdc '''^’”^^ außc'^ guerreaceuxdefaina-Sauucur:amp;ilsn’enfaifoientpointaufli. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ‘^^

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;France,

ciment quelques Seigneurs Bretons dupa rti de F rance y ayans cuydé eßrefiarprinspar le Duc

de Bretaigne filtrent deliure^definfiege^par les treues de Bruges^

CHAPITRï nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CCCXXII.

min ii;

-ocr page 440-

• nbsp;414 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V0LVME

y E Vicóft de Rohan amp;nbsp;les Seigneurs de Cliflbn amp;nbsp;de Baumai|pir(q«i/^j^^®P*^^ tX4 chatiis dit J-^tiere contre le Duc de Bretaigne amp;nbsp;les Anglois,gui leoient deuant to t neu- e Champclly vaux) entendirent que meHii#; lehan d’Eureux fc tenoit allez près dei Eape y, g Sala câperly, royoitamp;honniffoitlc pays : amp;auoit,par les homes du pays, f^t reparer amp;nbsp;oiti er^n cr les ^itn.i. petite forterelTe, ou il le tenoit, amp;nbsp;en laifgit fa garnhon :^ 1 appeloitje nouue ort • de^Sretat^e ne pouuoientjÉTir hors deleur ville)qu’ils ne fulfcnthappez.Si enlignihcrcrJamanie Quemper c. ^^g^jg neur de Clilfon, amp;nbsp;aux autres,'q^i fe tenoient à Liballe. Lors repartirent la plus

grand’ partie d’eux:mais ils lai 11crét foifon de leurs gens,pour garder la vüIeiSi chew cherent tant, qu’ils vindrent deuant ce nouuel fort: qu’ils alfiegercnt tout entour. gt;nbsp;nouuelles vindrent en l’oft deBretaigne; qui feoit deuant Sainôt Brieu-des-vaux.W t uchsMxdif ’J^^’s fait faire le Duc vne mine:en laquelle on auoit ouuré par quinze iours: t amp;a«^J * mais les mi- en cepoinôlles mineurs perdu leur mine: amp;nbsp;leur en cóuenoit rcprédrevneautre.(M ncursauoiét le Duc amp;nbsp;les Seigneurs de fm oft entendirent ce, ils dirent entre eux. ToutconMer’ perdu leur nous perdons cynoftre teps. Âllon aider à meftire lehan d’Eureux: amp;(finouspouuo mine, c^par trouuer,fur les châps,ceux,qui ont airiegé)nous aurôs fait bô exploit. Lorsfauilcr^^® en ce poinét eux: amp;puis délogcrét amp;nbsp;facheminerét dcuers lenouuel fort:queles Seig.deBrctaign enttn e^^ en f^jp^jgj alfaiHir.Si auoict ia tant fait qu’ils eftoiét au pié du mur,amp; n e craignoienteno _ ce temps, •quoleur gettaftd’amôücarils eftoient bien pauefchez;amp;auiri ceux du fort nauoiet^ que getter. En ce poinCt vindrent nouuelles, tout battant, aux Seigneurs deBrctai^ (qui alfailloient)en leur difant,Seigneurs,pantez vous haftiuement d’icy,carvcczcyP Anglois: qui viennent auecleDuc de Bretaigne: amp;nbsp;ne font pas loingdicy deuxlicU' Lors fut fonnée la trompette dRetraite. Si fe recueillirent tous: amp;nbsp;demanderentK“^ cheuaux:puis fe partirent:amp; fe meirét dedan^an^ielly,qui eftoit prcsdclà.Sife^ rent les portes;amp; à peine auoient les ponts leuez,amp;les barrières reboutécs,quâdk de Bretaigne amp;nbsp;les Barons d’Angleterre furent par-d|uant. Lefquels auoientpafl^r^ le nouuel fort,amp;parlé à meftire lehan d’Eureux:qui grandement les auoit remercie^ leur venue: car autrement il euft efté prins tantoft. Le Duc amp;nbsp;les Anglois baftiif”' ^^. Bretos du parti ß^gc deuant la ville de Campelly,amp; firent traire auant Archers, amp;nbsp;Brigans,biepP^ Bran^ois aßte- ^.ß^^. Adonc y eut grand aftaut, caries Anglois ne fe faingnoient: amp;nbsp;aufifncl^'^^'^^j ^ez.par eouc jj^j ^^^^^ j dedans. Si en y eut plufieurs blece^d’vne part amp;nbsp;d’autre. Ain^y^'^’j' P^H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les tours alTaut amp;nbsp;ecarmouche;amp;veircntceux de dedans, qu ils ne le pouui»^ t,. ,

guementteninôrfincleurparoiflbitnulfecours.AuftinepouuoiétpartirdeW j fuirent appcrceus(tant bien eftoit la wHc enuironnée)amp;,fi de force ils eftoiw^^ penfoientqu’ils neviendroiétà nullcmercy, amp;,parefpeciallefeigneurde9“ °quot;' ^^ eftoit hay des Anglois.Lors commencèrent cesfeigneurs deBretaigncàtraiter e le Duc, pour eux rendre: mais qu’on les lailfaft aller parmi courtoiferançon: K e ^ vouloir qu’ils fcrendilfentfimplement. A peine peurentimpetrervnrefpibftui huit iours:amp;,lcrefpit durant,leur cheut fibiê à point,quedeux-Cheualiers Angwh lettres des tré- noyez là depar Ic Duc de Lanclaftre(qui fe tenoit à Bruges,amp; fy eftoit tenu tour ^^^ ues de Brumes, j^j^j p^j^ gnoit nom Mcifirc Nicole Carfuelle,amp;:l’autre meftire Gautier 0urM gt;

«endiretenroftdu Duc:amp;apporterctchartresgroiroyées,amp;feJJées,destreP^4^’‘ i^ e^fi^deleir ‘^ntuc les Roys de France«^ d’Angleterre: amp;nbsp;commandoitlcDuc de LancWw^ ßnße^e^ Vertu du traité fait à Bruges,que fans delay ils fe departilfent fans guerroyer ' “ ^ toft la tréue leuë amp;nbsp;publiée parmi l’oft,amp; auftl lignifiée à ceux,qui ‘^c^^^l^T^^jo®« ftoient. Lefquels en furent moult réiouis:c’cftalïauoir lefeigneurdcClino’^jæ quot;nbsp;rjj • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te d# Rdtian,lc Sire de Beau manoir, amp;nbsp;les autres: car il leur vint bienàpoinft. *^

défitlefiegede Capclly:amp;donnale Duc deBretaignecongé àtous ceux, 4^^*^“^^^^^^. eftoient(fors à ceux de fon hoftel)amp; vint à Aulroy:ou fa femme eftoit.Sif en ’■^^‘’“^j, renten Angleterre le Comte de Cantebruge amp;nbsp;de la Marche, meftire Thomas J

■[ La chaux lande,Comte tDcrlant,amp;le Sire d’Efpéficr,amp;les autres Anglois. (^âdleDuc c^j s’en taifintsa taigne eut ordonné ces befongncs toutes à grand loifir, amp;nbsp;rafrcfchilaville» ec ^^ la,ditdc'^ct, oeßrcftjamp;aulfi Auh’oy,dcpourueanccsamp;d’artillcric,ilfepartitdeBrctjigne a cm d^'^'t anecques luy;amp;fen retourna en Angleterre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^

comment Saint-Sauueur-le-ricotnie fut re»^(( aux Fraxeois ^ (^ cetfitnttif

lande. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ej mena greffe armee e» ^ußricheepa’ilpretettaott/ieftf/e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^

À Ceiour, que lestréues furent faites amp;nbsp;accordées àBurges,àdurervnan, ea ^^^ • «Z^Roys de Trace amp;nbsp;d’Angleterre,amp; tous leurs aidans amp;nbsp;alliez, ^^^°^^^“^^^ j^ßgur-

-ocr page 441-

,D E FROISSART.


4n


dcBourgongned’vn(ÿ^art3amp; le Duc de Lanclaftre d’autre, qu’ils reuiendr»yent là àla Touffainds: amp;deuoit vn chacun paifiblcment tenir, le traité durant, tout ce, dont il eftoiten faifinc. Or cuiderentles Anglois que Saint-Sa^ueur le Vltomte fedeuft fau-nçrparmicctraitéimaisjcs François difoient que la première couenancepafloit la derrière ordonnançe:amp;,quand le iour approch|,que ceux de Saint-Sauueurfedeuoyent s^;„f j^^^^^^ rendrc,oueftrcrecon*rtc2 de leurs amis,le Roy de Frace cnuoya genade tous coftez, ig^fr^omterea amp;nbsp;y eut au iour plus dcfixrailli Lances, Cheualiersamp; Efeuyers, fans les autres gens, du aux Fran-Mais il n’y vint nul,pour le fiegclcuer,tcllemcn*^que,quâdlaiournéefut expirée,ceux çois. deSaint-Sauueurferendirent aux Seigneurs de Francc,maiscefutenuis: car la forte- quot;[da dit Cor reffe eftoitbienfeanteaux Anglois.Si vindrent à Carenten le Capitaine mefsireTho- nczaitch.}2.Q irastTinet,Iehan deBourg,lcs trois freres de Mauleurier,amp; les autres Anglois, qui là lt;iftoient:amp;chargèrent leurs befonsnes,amp; eux, en nefs amp;nbsp;en vaiffeaux. Puis retourne-reuten Angleterre. Adoncquesle Conncftable de France rafrefehit la ville fiele cha-fteldeSaint-Sauucur-le-Vicomre, de nouueilcs gens : fcy meit vn Cheualier Breton, pourCapitaine;amp;entendiainfîadonc,quele Roy de Franceluy en donna laSeigneu-ric.En cetemps eftoit reuenu en France Ic Seigneur de Coucy:qui grand temps feftoit tenu cnLombardie,auecques le Comte de VcrtUjfils à mefsire Galc.is;amp; guerroya con treraefsireBernabo,amp; fes alliez, pour caufe del’Eglife fie du Pape Gregoire vnziefme* flt;]iiircgnoitpourleternps)ôepourle Sainét College de Romme. Le Sire de Coucy, parlafuccefsion de Madame fa mere(quiauoit efté fœur au Duc d’Auftriebe derniere-iûcntmort)dcuoit eftre héritier de la Duché. Car ce Duc eftoit trépaffé,fans auoir entant de loyal niariage;amp; auoient ceux d’Auftriche doané la terre à vn du lignage,atfez plusjointainqueleScigneurdeCaucyîTeftoit.Sifeneftoitle Sire de Coucy plufieurs toisplaintàl’EmpereurmelsireCharlesdeBehaigne, L’Empereur recognoiflbitaftez que le Seigneur de Coucy auoitdcpit:mais il ne pouuoit pas àfon aife cotreindre ceux dAuffriche: qui eftoient tors en leur pays, fie auoient grande foifon debonnesGens-darmes,Bien les auoit le lire de Coucy guerroyez aucuncfois,par le confort d vne fié-ne tante,fœur duditDuc,par lequel il reelamoit droit à rheritage:mais petit y auoit fait. Randle Sfte de Coucy fut reuenu en France,le Roy luy fit grand chere. Sifaduifale ^itede Coucy,qu’il y auoit en France grande foifon de Gens-d’armes oifeux : fie qu’on ^^huoit plus ou les employer pour caufe des tréues, qui cftoient entre les François fir Wois.Sirequift le Sire de Coucy au Roy de France,qu’il luy voufift aider à auoir ces '-ompaignons Bretons,qui guerroyoient fichar^yentle Royaume, fir il les meneroit lt;;nAuftriche. LcRoy(quibienvoufiftquclesCompaignons fulfent autrepart)lcluy accorda.Siprefta, ou donna(ie ne fay lequel cefut)foixante millefrancs,pour départir ^’«gt;rf^e dusei-aux Compaignons.Lors fe meirent au chemin vers Auftriche,enuiron la Saint Michel Si firent moult de maux par tout,ou ils cheuaucherent. Encores fe boutèrent en ces toutes,! laide du Seigneur de Coucy,plufieurs Barons,Chcualiers,fie Efcuyers de Fran cc,d Artois,dcVerraandois,de Haynaut,fi^ de Picardie;tels que les Vicôtes de Meaux, amp;d Aulnoy,mefsire Kaoul de Coucy31e Baron de RoyCjPierre de Bar, fie plufieurs au-ttes;qui defiroyent leurs corps aduanccr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^ifrolû/J^ement de lré»es entre François df lt;^fjglûis:eic la n^rt du Prince de Gaffes^

ôdu retour du Sire de Coucjyà bien peu d’exploit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cccxxiiii,

0quot;^’'lt;ilçiour de ToufTainrs deuft approcher, f en reuindrét à Bruges parlcmcter de \gt;P^lcKoy de France,le Duc de Bourgongne,le Côte de Salbruce, rEuefe[ue ^’A- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

®ics,leleu deßayeux,amp; 1»duc d’Aniouf mais il fe tint à S.Orner, amp;e. fy tint tout le téps)

de parle Roy d’Angleterre y eftoiét IcsDucs de Laclaftre fie: de Bretaigne,!e Côte de «Dcry,amp;l Euefque de Londres. Si vous dy que la ville de Bruges fut bien garnie de tou'c(lats:SL,parefpecia!,!c Duc de Bourgongney tint moult grand cftat,amp;noble. A-^‘^‘^ques le Duc de Lanclaftre fe tenoit melfire Robert de Namur : fie luy fit tresbonne ^°æpaig!i!e,tant qu’il fut en Flandres.Là eftoient les Ambaffadeurs du Papc:ceftafl5-uoirj Archeuefque deRouen,8e r£uefquc de Carpentras, qui alloyent des vns aux autres, amp;propofoyent fie mettoyent raifons auant,mais nulles n’en vindrent à efFeâ:,ôé fu-rciitfousccsSeigneiirs,en ces premiers traitez,trop longuement amp;nbsp;trop loing de leurs . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, -

accords. CarleRoy de France demandoit à fauoit quatorze cens mille francs(quia- ”**^^*'' “* ttoyent efté payez pour la redemption du Roy lehan) fie: que la ville de Calais fuft abba-^

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mm iüj * nbsp;nbsp;•

-ocr page 442-

tour,que le Sire dc Coucy fit en France,fe cômença-âl à ordonner, amp;nbsp;à eftrebon çois. Car il auoit trouué le Roy de Frace moult amiablc,amp;condelccndantaicsP j^^ gnesrSe: aulTi fon lignage luy cófeilloit,qu’il n’auoit que faire de vuider fon héritage ^ l’ombre de la guerre du Roy d’Angletcrre,carileftoit François dc nom, de fang amp;nbsp;d’extraction.Si enuoya Madame fa femme,cn Anglctcrrc:amp;re#^fquot;“f^u{, l’aifnéedeces deux filles:amp;lamoins aifnéclailTa en Anglcterreiouelleauo**^^ ^^^ iours nourrie. Sifutenuoyé,depar le Roy dc France, le Sire dcCoucyàB’^5*^^ Parlemcns,qui y furent tout rYuer:amp;point n’y cftoiét encor adoc les gransb^'o ^.^ fors tant feulement que le Duc de Brÿaignc fe tcnoit toufiours delez le Comte dres fon coufintmais point ne f embefongnoit du traité,fors bien petit.

Comment Riehan^ßls eiufeu Prince Je Ga/ées^fut recong^u pour prochiiit^fi^-^^fï'^'*’'^ (^premier héritier Je la couronne J’t^ngleterre^ç^ comment^ e^ant lespourpt-lez Je paixJans effet, c^ treues fairies)fut renouue/éée la guerre entreFtonçou •.,■ f^nglois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP. ceexxv.

A Pres la fefte faint Michcl,qu’on eut fait à Londres l’obfequcdu P““^^’/?4^ •Lx apparte no it,lc Roy d’Angleterre fit recognoiftre à fes enfans,lcpuclt;i^

reuil fur mcr:amp;: furent enuoyez à Calais,dc parle Roy Anglois,mclfire Guic m ^^ glc,Richard Stan,amp; Geoffroy Caucherjamp;deparlesFrançois,le feigneurde 0 ^ de la Riuierc,mefsire Nicole Braques,amp;Nicolas Bracier.Et traitèrent 5*^^° ,.^^^ç„je3 le mariage deffufdit.Et offrirent adonc les François(fi-comme ic fuinforme;a ^^^^^.

-ocr page 443-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4i7

•-^ofoirnais ils vouloyent auoir autres chofes,ou riens.Si rapportèrent enc(^'es ces Sti §“’^'-gt;K leurs traitez de Jet s leurs Seigneurs : amp;nbsp;furent leurs tréues r’alongées iufques au P^^micriour de May: amp;nbsp;reuindrent arriéré à Calais le Comte de Sall^ery, 1’Eucfqüe de ®*’’tDauid,Chancelier dAngleterrCjóó l’Euefque de Her?ord:amp;de par le Roy de Fran %icßredeCoucy,amp;m’tflire Guillaume des Dormans Chancelier de France. Mais ®®cqucs ils ne roFerenÄffier Ar certaine plac?,pour parleméter cnfcmblc,entre Mon-

Calais, hentre Montraiil amp;nbsp;Boulongnc, ne fur ces frontières, ^ur chofe que • *^^sdeuxPi-eJats:traiteurs,fceuflcnt dire ne remdkftrcr. Si demourerent ces traitez amp;nbsp;Plewens en iceluy eftat.Quand la guerre fut ouuertc,comme dcuant,mcifirc Hue de âurcUeefut enuoyé à eftre gardien de Calais.

(^Dffuntfjt le Pa^e Cregoire.^oK'^ljeJme e^e ce n/iwJa/Ji’afji {_^aignon^retof/rf/a à Ziowme^ d'cemment/ßafit mort Ee/ouard^tters aie ce nom, Richar^^fils du feu Prt»ce de Gal-^^^yfuteouronfiéaRoy di^/taleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cccxxvi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-[reHjjeicttu)-

r\ '2nd le Pape, tnommé Gregoire onzicfmc(quifcftoit longuement tenu en Aui- lontien eëmen /■S^gnon)entendit que paix liefe pouuoitfaire entre les parties deflùfdites, fi en ee'Ußcimd po “ttout ffielancolieiix:amp; ordonna fes befongnes afiez bricfucment:ôe fen alla à Rome, ^“'”' ^^ ^'■‘quot;^* ^^nitfonf]£gg_Q^,[^^jj^ Duc de Brctaigne(quifeftoittenu plus d’vnan delezleCom-

‘Wres,loncoulin)veitquelagucrrerenouuelloit,ilprintcongcdu Comte,amp; ronnemeot du uauchaini’qy£5^^(gj.^y£ijj^£5_L^j(, vindrcntquerre,auecquesGens-d’armesamp;Ar- i{oj{gehard,fi , • v®tedeSalbcry,amp;m.efïircGuic*hardd’Anglc:amp;lc menèrent iufques àCa- Im la chaux, ^■^l^lcioiirnalc Duc Vn mois.Puis palfa en d’Angleterre : amp;nbsp;vintàf Rénes,àdeux mak les ch.^ij Jcucsde Londres,fur lariuiere de T^iami^ie:ou le Roy d Angleterregifoit malade:amp;y S'^ß-^f 33°“ f^ia de ccfieclc,lâ vigile faint lehan Baptifte, mil trois cens Ixxvij. Lors fut grand ^^' •r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^°5 detouscoftez:amp;nc pouuoitnul chaux dit

gt; ir dAngleterre:caronnevouloRpasqlamortduRoy d’Angleterre fuft fi tort feeuë Régnes. Cîihrancejiufquesàtantqu’on euft mis ordonnance au pays. En ce temps reuindrent Trépas du Rty J^Angleterrele Comte de Salbery,amp;mefrireGuichard dAngle.*Sifutle corpsdu d'Angleterre. oyjdouar^porté en grans proceffions,larn,iesamp;pleurs,derriereluyfes enfans,amp;lcs ^^‘(»1377. “Mes amp;nbsp;Prélats du Royaume dAngleterrejtoutaij long de la cité de f ondres,à viai- iJ i» io^'^°’“’®’^’^“^‘î’’^^^cftmonftieflamp;làfutcnfeuely,delez Madame fa femme. Affez ^^l^^/^fil

W,amp;aumoisdeluillet,leieune Roy Richard, enl’onziefmean defonaage,fut cha^v- quot;

. ^®neauPalaisdeWeftmonftier,cngrandefolennité:amp;radextrerentlesDucs de couronnement m * ^deBretaigne:amp;fit ceiour quatre Colites amp;neufCheualiers:c’eftafrauoir duj^y Richard d v''^ T^homas,fononcle,Comte de Bouquinguam,le Seigneuf dePerfy, Comte fieoadde ceno ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Thomas d’Angle, Comte de Hoftidonne, le Seigneur ^” A.»gleterre.

p, P ^yîComtedeNetigeiz,fifutceieuneRoymis enl’ordonnance de ce gentil ^3 3-Mes ^ ^^i'®^®’^^^®chard d’Angle,par l’accord de tout le pays,pour l’inftruire en no-n ç,®*^:8^dcmoura le Royaume d’Angleterre au gouuernement du Duc de Lancia fc. 1 toit queleRoy^deFrancefccutlamortduRoy Edouard d’Anglcterrc,ilditque J^n noblement amp;nbsp;vaillamment auoit régné, amp;nbsp;que bien deuoit eftre de luy nouuelle 4ç?^”î?*'’^^“’'°®^’’®^®5p’^®ux. Lors alfcmbla grande foison de Noblesamp;Prélats* s^u^it p.,^ 1 ƒ n 1.y^'’®^-^fi^f^*’^cobféqucs, amp;nbsp;toute fon ordonnance, en la faindc-Chappel- dame la icu-cc-l , ^P^^* Alfeztoft apres trépaïfatMadame, aifnée fille du Roy de Fran- ne Marie 61-fiir ^^z^^oitiuréeamp;conuenancée au gentil Damoifel,Guillaume deHaynaut, le L de France quot;quot;^UucAubert. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quijftoitcô

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;• wenaceogirf,

^ß le Poy de France^eitfier mer grande armée : eyt/t bruda plufieurs ports c^ vil-

‘^^ ^Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cccxxvii.

 temps des tréues deirufdites,lcRoy de France feftoittoufiours pourueu grofle-j^ J^''”^denauiresamp;degalées:amp;luy auoit le Roy d’Efpaigne enuoyé fon Admirai, -fsala dit 2 j '.''^^^î^'^2ndSauffe;lequelauecmefiîre lehan de Vienne, Admirai' de France ,vini^Roy^/^ lt;*»« 1 °r^y*^^®dct Ryc,cinqiours apres le trefpas du Roy Edouard d’Angleterrc,lavil' quot;“^quot; nbsp;nbsp;nbsp;,

c^tPictrccnIuin,amp;ymeircntàfinhommesamp;fcmmes,amp;toutcc qu’ils trou- ‘^^

R ^ouuellesvindrent à Londres. Siordonnerentles Comtes de Cantebru- ^/^2lt;f/”dfd« t d e^iL^'^^'^'^S^^^^^^^^’-^^Q^^’-'^^AgrAndefüifondeGens-d’armesiamp;leCom- pn^n precede» ® «Salbery,amp;mcflîrc lehan de Montagu, d’autre parc, d’aller deuers les marchesde etny ayant td

-ocr page 444-

amp; d’Archers,meflire Aimon,ComtedeCantebruge,amp; meffircThomasfonD'quot;^- ^^ te de Bouquinguam:IcfqueIs furent ,aucct cenPmille combattans dcuantfep*”^.’ ■fComlsien ^ue bannières déployécs:amp; attend oient les François (qu’ils auoient de loingveuvcn / tousles£xem. toufioursvenoyentgens dupaysd’cnuiron:quiles auoientveunager.LesFrançois'^ dient dmß,ne~^ drent deuantleport:maispoint riy nagerent,neny arrefierent : ainspaflerentouW trem7fi*bl P“*'^rentleparfo«id de Ia mer,car la mer fc commençoit à retraire. MaiscenonoD trop”^xce^f. ^® tindrent là tout le iour,amp; toute la nuit enfuiuant amp;nbsp;les Anglois en leurs gardes. ^ Mais ien‘aÿ François,qui eftoyent en mer,vindrent, de l’autre marée,deuantle haute de Cahö-par ^inle vous en celle place entrerent.

entier‘^^^ nbsp;nbsp;^^^^^f^^ '^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A r^fidf^ FrafipoiJè,^ de la »tort du Caftai île B az, ^ t^t 1^

RûjK£^/e Fra»ee auß.

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CCCXXVIU.


-ocr page 445-

DE FROISSART*


4i^


ualiers8t Barons, amp;auoycnt engins ^ qui getroyent pierres, deux cens pefa^,amp; affaii- * loyent moult fieretnétîLe Sire de Gommegines(qui eftoit Sire de la fortereneXe veoit endos de tat de bônes Gens-d’armes,qu’il C'en émcrueilloit. LefqueJ^ luy promettoiét nien,que(fepar affautlaforterelTe eftoit prinfc)luy amp;tous^eux de leâs feroient morts, Min eftoit mic pourueufl’arrilleric,pour longuement deffendre. Si que, par Icprocu-renient duScigne*ur de^aine#al,fon coufin germain,il entra en traité de rendre la gar- ^^.j^^ ^^^^j^^ mlon, faufs leurs corps amp;nbsp;le leuj.Cc traité f ut longuement demené. Tofttesfois la for- ^^ jfjfdegiMf terefle fut rendue: amp;nbsp;tous ceux qui voulurent, {’cilt;^)arnrcnt,amp;furent conduits,par mef- genant pur le nrcGauuaindebailleul3en la ville de Calais. Si demoura Capitaine d’Ardre mefsire i^^de France Guillaume des Bordes:amp;puis en futvn long temps gardien le Vicomte de Meaux : amp;nbsp;nercemcntenfutChefleSircdcSaimpy. Cepropreiourque ceux d’Ardreferendi-rcnt)VintleDucmettrelefiegedeuâtlGchaftel d’Arduich (que les trois freres dcMau-Icurierd Angleterre tenoyent) amp;nbsp;y fut trois iours: amp;: y eut plufieurs écarmouches,mais ceux de dedans fcrendirent:amp; furent conduits àCalais,dÿ Marefchal de France. Apres ce,vint alsicger le Duc Vauclignen:qui fe rendit auffi, par telle façon amp;nbsp;manière corne lcstroisautresfeirét:amp;,quand le Duc les eut bien auitaillees amp;rafrefchics dcGés-d’ar-mesamp;dArbaleftiers,ildónacógé à toutes manières de Gés-d’armes.'amp;fe retira en Fra

'^Meuersle Roy :amp;les Seigneurs Bretons fe retrahirent deuers Bretaigne(car * nou-*^««j^. ij^ “dlesvindrentque le Duc de Bretaigne eftoit arriué à Breft,à trcfgrande armée) amp;nbsp;leS 3fonsdeBourgongne,amp;lcsautres3retournerent en leurs lieux. Or fanez vous ouy-cy -[ces articles

drills recorder comment melTire Iehan,ld Captai de Buzfutprins deuantSoubife,amp; nbsp;nbsp;trépafmef

cn'Çnfonné dedans latour du Temple à Paris. Le Roy d’Angleterre amp;:fon fils le Ptin-fi”^ cccuffeutvQjontiersveu fadeliurance;amp;ÿinauoiteftégrandparlemétàBruges:amp;eüf- öl'p^es ientvolotiùevsveufadeliurancc,au nom de change du ieune Comte de Sainôf-Pol, amp;i

ue trois ou quatre Cheualiers.M^s le Roy de Franceamp; fon Confeil ne le voülurent cô- met eelu^ de 14 cntinamp;luyfitdirele Roy,de par^e prieur de France )qui l’auoit en garde)quefil vou- F^jneduchat oitmrer que Ïamais ne farm croit contre la couronne de France, on condefccridroit à deßnßcend îdeliurance.Le Captai refpondit queiamaisne feroit ce ferment, pour mourir en la *'»^«’»*» pnfon. Aii^ demoura en prifon, en eftroite garde cinq ans: amp;nbsp;y eut petite ioye, car il PWlaprifon enpetite patiéce:amp;y fut tat qu’ily mourut. Si le fit le Roy de France en-

faire fon obfeque folenncll«nent:amp; y eut plufieurs RaronSjPrclats,^ Chcua-_

-dtFrance. Ainfi afFoibliflbyentles Capitaines d’Angleterre, car en celle année vn grand Banneret d’Anglcterre.De lüy amp;nbsp;de fa femmefqui

de de feu mefsire Berth elemy de Brunes) deftoüra vn fils, amp;nbsp;quatre filles. Aflez aapreslamort dudit Captai de Buz)qui tant auoitefté preux Cjjeualier ) accoucha ^oynedeFrance,d’vne fill e)qui fut* nommée Katherine)^ en celle gefine print la * oync vnemaladie dont elle mourut.Cefte Royne(qui auoit efté pleine de moult bon ””‘’^' ’^quot;^'

nés mœursjfut fille au gentil Duc de Bourbon,meflîre Pierre:qui mourut en la bataille del oïdicrs. Si fut fait fon obfeque en l’Abbaye de S. Denis : ou elle fut enfepulturée ®oult folenncllement:amp; y furent priez tous les Nobles amp;nbsp;Prélats de Fraceî voire ceux es marches prochaines de Paris.

Comment la guerre recommença entre le Hojt ele France (ß le Rodele Nauarre: du ßege de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Cherbourg id^dela defiente, epue le Duc de Lanclaßre fit en Bretaigne, eß comment le chaßeau d'Aulroyfie rendit François. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cccxxix.

TA puis que la paix fut faite à Vernon,cntre les Roys deFranceamp;de Nauarref ainfi

J i 7^™®''°’’5^uezouy cy-deflus) amp;nbsp;que le Roy de Nauarre eut laifte fes fleujtfils f^'*7‘f^^|^f^^ , y^^ï’ranccledl' onclc,vnefoüpfonfut aduiféefurvn Efcuyeiïquieftoiten

, ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'°y de trance,de par 1e Roy de N auarre,auecques leldits enfanss amp;nbsp;rut ce- ^ paris,fuir a uyhlcuyernommémefsirelaques dcRue)amp;furvnClcrc,grand maiftrc;qui eftoitdu Mtrveuluem-‘ onlcil du Roy de Nauarre,amp; grand gouuerneur en la Comté d’Eureux:amp; auoit nom peisoner Ie Fey

^:eluy Clerc maiftre Pierre du Tertre. Lefquelsfurentf cruellement iufticiez à Paris: amp;nbsp;‘lß France,ea recongnurent,deuant tout le peuple,qu’ils aüoient voulu empoifonner le Roy de Fran ^ ^^ ^37^- ** ^^a m quot;^^^^^^^^ ^°y ^^ France meit fus grans Gens-d’armes,dont ilfit Chefle Con- ^‘’’‘quot;^^ T '^■^* ncftablc,amp;auecqucsluy le Seigneur de la Riuiere,amp; plufieurs autres Barons amp;nbsp;Che- ^I2d parles Haliers. Leftjuels defeendirent en Normandie,deuant les forterclfes du Roy de Nauar cr». cr^^Ann, re(quicftoientbelles amp;nbsp;nobles,Schien garnies) Simeirent le fiege deuant vne des for- de France,

-ocr page 446-

420 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;PREMIER V O L V M E

- nbsp;nbsp;_ fonda premièrement IuliusCefar, quand il conquifl Angleterre,amp;cftvnponde®* ‘

d^tw^ftn EesPrançois l’afsiegerent de tous coflez,fors par la mer:Sz fame/nagercnr,amp;po^^^*j^ deepar lule°s rent,poury demourer, fans en partir, deuant qu’ils l’cuflentprins. Mefsire Ko ^ ,^^ Cefar, lors ^He Roux Si fa toute faifoiet maintes faillies,de iour amp;nbsp;de nuit:amp; n’eftoitiour,nen®b^'^ ilentra en^p^ nefit écarmouchc: amp;: n’y requirent oneques les Françoisà faire fait-d armes, qui tanme^mainte trouualTent bienàqui,amp;^ eut moult combattu Srioufié par fer delanceamp;deglaïuc, nant .yin^lct, plufieursmottsamp;prins, tantd’vncofléque d’autre,le fiege pendant,qui dura tout demeurant de l’Efié. Mefsire Oliuier du Guefelin fe meit en cmbufchc.enmuablesen feignes,delez ladite forterefle. Puis fit encommencer vne écarmouchc: amp;nbsp;furent

• FwnçÆs reboutez des Anglois,amp;reculeziufques à l’embufche dudit mefsire 01i®lt;P t^uifutder“ l®lt;iueljauccques tû fcience fe meit hors d’embufchc,lc gl^ue au poing, Secourut,to 1578, comme ^drille dece que luy amp;nbsp;les fiens deuoicnt faire, fur les Anglois,amp; Nauarrois,ficrcmci® il fi i^ôir à la ^ là eut dure cncontrc,tant d’vn cofle comme d'autre: amp;nbsp;y eut maint homme rennet fin de cefi arti- par terre,mort,nauré,prins,amp; récoux.Finalcmet mefsire Oliuier du GuefelinfutpM ‘^^‘' ,'^fi^lt;»t- amp;nbsp;fiancé prifonnier d’vn Efeuyer Nauarrois ,appcllé lehan le Coq, appert Hoffl®* y^i‘gt;l ”7/lt;izZ^’arines,amp;fut tiré dedâs Cherbourg,^ finit l’écarmouche,plus au dommage desPran ‘1 uitc. çois,que des Anglois: amp;fut ledit mefsire Oliuier enuoyé en Angleterre,amp;y demon ra long temps prifonnier à Londres, puis fut rançonné. A grand mifedemourcrent les François deuant Cherbourg, iufques bien auant en 1 Yuer,à petit de conquefi. * aduiferent qu’ils gaftoyét leurs temps,amp; que Cherbourg eftoitimprenable,amp; 9“^°^^

-ocr page 447-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;421

^ifquoylesFrançoisfe délogèrent:^: meirent bonnes garnifons à l’encontre de Cherbourg: c eftaflauoir à Mont-bourg, au Pont-Doue,à Carentenjà Sa)»iéTLo,amp; à SainCt-■ æuuciii-le-Vicôte.Puis donna le Concftable congé à totis ceux de fa route.Si fe retraxit chacun enfon lieu: fi»fut en l’an mil trois cens feptante amp;nbsp;huit. Vous auez bien ouy, cy lt;lcflus,comtTfcntllt;lt;)uc d»Bretaignefep^lrtirdeBrctaigne,amp;auoitemmcné,aucc-qu« luy, fa femme en Angleterre. Si demourerent en la terre quits auoient audit * Royaume (laquelle terre on apo'loitla Comté d|( Richemont)amp;mettoitleDuc grand’ pcine,aauoiraidedu ieuneRoy Richard d’Angleterre, pourreconquerre fonpaysfqui dloit retourné François (mais iln’en pouuoit edre ouy.

pendant le Duc de Lanclaftrc fut informé, que, fil venoit en Bretaignc, à toutvne bonne armée,qu’il y auroit aucuns forts amp;nbsp;chafteaux,qui fc rendroient àluy: fie, par cf-pecial,Sainâ;-Malo-dc-rif[e,vnc belle forrcrcdc,amp; haute de mer. Lors le Duc de Lan-daftre meit fus vue groffe arméc,5cvint à H anronne.Là ÿ appareiller vaifrcaux,fic leurs pourueances. Si entra en mcr,à tout grand’ foifon de Seigneurs fie de Gens-d’armes, amp;c d Archers d’Angleterre. Tantnagerentees Seigneurs, qu’ils vindrent à Sainôt-Malo, amp;fitoftqu'ilsfiirentàtcrre,ilsiffirentdeleursvaifreaux,amp; déchargèrent toutes leurs g^^g^^ pourueances. Si fc tirèrent douant la ville de Saincl-Malo: amp;nbsp;y badirenr le fiege de tous ‘^^■'j‘ ^olltz. Ceux delà ville ne furent pas trop effrayez: car ils eftoient bien pourueus de ’'Lillies,de Gens-d’armes, amp;nbsp;d’Arbalcdiers: qui vaillamment fc deffendirent, amp;y fut le Duc bien grand temps. Quand le Conncdablc de France fie le Sire de Clidon le lecurent,ils firent vn grand mandement detous codez, fie vindrent deuers S. Malo, pou^leucrlefiege: S: cuidoit on pluficur^-fois, que bataille fc deud faire entre les deux parties,amp; firent plufieurs-fois les Anglois leurs gens ordonner, tous preds pour combattre. Maisoneques le Conncdablc, ne le Sire de Cldfon n’approchèrent fi pres,quc labataillcfepcuflfaire entre eux^ Adonc, quand les Anglois curent là edé grand temps,amp;qu ils virent bien que ceuxdcla ville n’auoient nulle volonté d’eux rendre, ItDucde Lanclaftre eut confcil de déloger.-car il vcoit bien qu’il perdroit là fon temps. Sicntracnmer,amp;retourna en Angleterre,amp; donna congé à toutes manières de Gcns-^atmes,amp;:)*en retourna chacun en fon lieu. Encores cdoit le chadeld’Aulroy en la ^ineduDucdeBretaigne:quitou»quoycdoitcn Angleterre. Siyenuoyale Roy Pbfieurs Seigneurs de France fie de Bretaignc, amp;nbsp;y fut lefiege mis, grand amp;nbsp;panier, amp;nbsp;“Ulongtemps. Ceux d’Aulroy (qui ne vcirent apparence d’edre fccourus de nul co-^)ontrcrentcntraittc,par condition, que (fils ifedoient fccourus du Ducde Bretai-

§”ƒ ou du Roy d’Angleterre, forts allez pour tenir la place, dédains certain iour nom-™c)'lsdcuoient rendre la place. CetraittéfutaccovdéJeiourfutvcnUjfiélcsFran-çoJstindrentlcuriournée:S:nulnefapparutlc Duc de Bretaignc, ne des Anglois. Si tutlcchaftclpris,amp; mis enl’obcyffancc du Roy de France: ainfi comme les autres cha-ftcaiixamp;.'honncs-vi!lcs du pays de Bretaignc edoient: S: fen départirent ceux d’AuI-toy: qui y eftoient de par le Duc de Bretaignc.

Cs/»}^iegt;it lesFraKçgisi^e lagarfiifi» i^e C^ fon/bûur^, furent eieeonßtspar les ^Kgloisde • ^ Cherbourge»'vnere/icofsire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. ® ceexxx.

T An delincarnationNodrc-Seignenr mil trois cens feptante fief neuf, en la nou- -^Jlnyaueit j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^quot;^°^ ^P*‘‘^5 Pafques, le Roy Charles de France (qui veit comme ceux quot;7 ^«f buiét,

de Cherbourg giierroyoient moult fort le pays de Condantin) ordonna meffite G#iI- J ^’^f'^'fintsa-hume des Bordes, vaillan»Cheualier fie bon Capitaine, à edre gardien amp;nbsp;fouuerain ja^'^ “* ** Capitaine de Condantin, S: de toutes les fortereficsd’alencontre de Cherbourg. Si J^„te-^^‘2(,^ fenvintlcditmcffirc Guillaume, à tout belle route de Gens-d’armes,fie d’Arbalcdiersß^utnie ajfeit-Gcncuois:amp;:vintgcfiràMôtbourg:dontilfitbadillecontreChcrbourg:amp;fitplufieurs rewire cerre-cheuauchces,amp; trefvolontiers eud trouué la garnifon de Cherbourg. Car il ne defiroit^ff'««. tantricnsque,qu’ilslcspeudcóbattre:carilfcfentoitbon Cheualicr,vaillant,amp; hardy, amp;enncprenant,8: confiderant qu’il auoit fleur de Gens-d’armes auecluy,defesgarni-fons.Encetempsmcfmefutenuoyé,pourCapitaine de Chcrbourg,vn Cheualicr Anglois, appelle mcffire IchanFîarlcdon,dc quii’ay plufieursfois parlé.Si auoit edé grand temps capitaine de Guincs.Lequel monta en mer àHantonnc,à 5 oo.hommes-d’armes

-ocr page 448-

• , nbsp;422 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS V 0 L V M E

St autant d’^irchers. Tant nagèrent qu’ils arriuerent à Cherbouiç: ê; eftoitdefa route meffire Othe de G^mtfon.'Sr des AngloiSy cftoientnrcflirelchan Aubourc,mcflirelc' han 0rcclle,Sc plufîcurs Chc^iaüers amp;nbsp;Efeuyers.Si toft qu ils furent airiuc7,ilsmciicnt hors leurs chenaux amp;nbsp;harnois, amp;nbsp;fe refrefehirent aucuns iou» dedans Cherbourg,amp;■ meirent hors leurs cheuaux5amp; harnois amp;nbsp;foutes leurs bcfàngne^amp;:fa|gt;prcfterent:pour • cheuaucher furie pays,amp; faire grand’ guerre. Auflîmeflîrc Guillaume des Bordeslub-tiiioit iour amp;nbsp;nuitC, comment, ôc en qi^^Ue manière, il k^r peuft porter dommage fâchez qu’en la faifon les deux Capitaines meirent maintes embufehesivn furlautrc àpeu de faiâ. Car faduenture ne donnoit mie qu’ils trouuaflentrvnlautre;forsâii-cuns compaignons, qui faduenturoient follement, tant pour honneur acquetre, comme pour gaing,Sc trouuer aduentures,ôlt;: ceux-cy fentre-rcncontroient fouucnf,î^ ruoient ius l’vu l'autre. Les François gaignoient aucuncsfois, amp;nbsp;l’autre perdoient.km cheuauchcrent l’vn furrautrc|pue meilîrc Guillaume des Bordes fe partit vue mannte de Mont-bourg, amp;nbsp;toute fa garnifon, en volonté de cheuaucher deuant Cherbourg’ amp;nbsp;combattre meffire lehan de Harlcfton: fil le pouuoit attraire aux champs. Silt® vint bien appareillé Sc: ordonne, à toute fa puiffance, tant de Gens-d’armesamp;dArbî' • leftiers, comme de gens de pié. D’autre part meffire lehan de Harleffon (qui rieosnt fauoit dufaitdes François) eut volonté auffi de cheuaucher, Sc fit former fes trompé'' tes, amp;nbsp;armer toutes fes Gens-d’armes, tant de cheual que de pié:amp; fit tout tirer aux champs? Se: ordonna qui demourroit en lafotterefTe.Puis cheuaucha en grandarrop^-' ordonna meflire Crcellc, auecques fes gens-dc-pié, pour eux mener amp;nbsp;conduit Apres ce, ordonna fes coureurs. Auffi auoitf^it meffire Guillaume des Bordes. Orts'® cheuaucherent en celle manière, de l’vn cofté amp;nbsp;d^l’autre, que les Coureurs (e trouée-rent,amp; f entrecheuaucherent de fi près, que les Coureurs Ânglois auiferéttout apin'® les François,amp;: auffi les coureurs des François auifer Jtlcs Anglois.Si fen retournerez^ chacun en fon cofté, amp;; rapportèrent la vérité de leurs ennemis. Lors furent 1« dfquot;® Capitaines moult ioyeux. Car ils auoicnt trouyé ce qu’ils queroient: amp;ihdcliroifquot;' moult à rrouucr l’vn l’autre. Q^and les deux Capitaines curent ouy le rapportdclfquot;^ Coureurs, chacun rccueillitfcs gens bien amp;nbsp;fagement: amp;nbsp;firent d^uelopjTCr/eur'P^quot;' Francoher' ”°”5’ ^^ approchant l’vn de l’autre, amp;: eftoient le# Gens-dc-pié Anglois 3ufC9“^^ '^ Anglois en la- Gcnsd’ÿrmes.Auffi toft qu’ils furent près les vns des autres,coinme d’vn tniôdatQô quelle let Fr,tn~ François meirent pié à terre, amp;nbsp;auffi firent les Anglois,amp; commencèrent Archers S,' fois furent tle~ Arbalcfticrs à traire moult fort, amp;nbsp;Gfns-d’armes à approcher les g'aiucs au poing, toz' f^f^t baifrez:rcngcz amp;nbsp;flt;y;rcz fi prcs,que plus nepouuoicnr. Lors faflcroblerentdetousc« ftez: amp;nbsp;commencèrent tous à bouter de glaiues,amp; à poufï'cramp;ferir, amp;,de hachesamp;« efpées, moult fort. Là eut moult dure bataille, amp;nbsp;forte, amp;nbsp;bien combattue, amp;nbsp;là''® on Gens-d’armes éprouucr leurs proueffes. Là choir meffire Guillaume des Bo^t armé de toutes pieces,vnc hache en fa main, amp;nbsp;frappoit moult fort,à dextreamp;af' ncftre:amp; ce,qu’il confuiuoit à plain coup,cftoit rué par terre. Là fit il tant d’armes amp;nbsp;de proueffes de fon corps, qu’à toufiourfmais il en doit eftre loué amp;nbsp;prifé: amp;nbsp;ne demoun • •pas en luy,quinemeittouslcs Anglois à déconfiture. D’autre part meflire khin de

Harlefton, Capitaine deTlherbourg, fe combattoit bien amp;nbsp;vaillamment vuehacheiH fa main, pié auant autre, amp;nbsp;bien y befongnoitr car il au oit à faire à dure partie, amp;nbsp;durs combatrans. Là eut mainte vaillantife faite ce iour: amp;nbsp;là eut maint homme mortffeB®quot; uré. Là fut meffire Ichan de Harlefton porté par terre,^ en trefgrand’aucturedefivit' • mAs P« force d’armes fut il récoux.La bataille dura longuement,Svinoultfortfirt^quot; battue,amp;^ bien côtinuéc,tant d’vn cofté corne d’autrc:amp;neÜeurent pas les Angloisd»* uantage.-caril en y eut plufieurs morts amp;nbsp;naurezamp; méhaignez,amp;auffi les Frâçois.Fini-Icment les Anglois fe côbatirent fi longuement,^: de fi grand cœur,qu’i!s obtindrenth placc:amp; furent décôfits les François, amp;t morrs,amp;pris: amp;nbsp;petit fen lauua de gens d hof gacur.Car ils feftoient fi fort côbattus amp;nbsp;de fi grand’puifïànce,qu’ils n’auoicntnulpoi^ uoir d eux partir.ains vouloient tous mourir,ou vaincre leurs ennemis.Làfutprismdquot; ^«^lt;/«^*«r ^'''2 Guillaume des Bordes, en bon conucnanr,d vn Éfeuyerde Hainaut,appeléGuil-des^^Cabitâme 1^'’™^ dc Beauliçu,appcrt Homme-d’armes, amp;nbsp;qui grand temps auoirgeu Anglois,es de Montbeurg. forterefles dc Calais. A ceftuy fe rédit ledit mcffireGüillaumc,moultdolétamp;courro'i-cé,dccequclaiournécn’auoitcftépourluy.Làvcit on Anglois mettre l iâçois à grid niéchW)

-ocr page 449-

• DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4^5

\^^5’'^^‘^’’®*'fpïuficurs prins prifonnicrsalafin delà bataille, mais moult fut L j^-^’^’® ^‘^^ morts. Quand Ics Anglois eurent d(?^iouille les morts, meffire leien ^•^^''’^^°quot;^^^5^’^5fc partirent de la place, amp;nbsp;einrnencrentlcs prifonniers, amp;nbsp;^^^»dedaiTs Cherboui^. Vous pouiftz bien croire que les An^lois menèrent b^deioye de celle iournée,gue Dieu leur auoit donnée.Si fut ledit mcflîreGuillau- * '^des Bordes moult coniouy amp;nbsp;feftoyéjdc ce y on peut faire, car fa pcrfonnclc va-°yico.Ccftcdéconfîturcfut entreMontbourgS: Cherbourg,IciourSaint-Martin •^•bouillant.L’an mil trois cens foixaute amp;nbsp;dixncuf.Q£and le Roy de France eut nou-’'dlcsqucla gamifon de Montbourgamp; fon Capitaine eftoient morts Sé pris, amp;nbsp;que le P^yseftoit moult effrayé de celle dccófiturc,lcRoy(cóme fage amp;nbsp;biéauifé,amp;pourucn ^^^ C!itoutcsfcsafFaires)ypourueuttanto{1:dcrcmcdeiamp;cnuoya,fansdcIay,àMontbourg /°^^„^^^” ^ gransGens-d’armes de rechef,pour garder les fronticrc|^amp; les foi rcreffcs,^ le P^iySjày^^/y^^, ** l'encontre de la gamifon de Chcrbourg:amp;fur Chef de ces Gens-darmes', de par

le Roy de France meflire Hiitin de Bremallcs;amp;tindrent les marches à l’en

contre des Anglois.t Mais dcpuis,par l'ordonnance du Roy,ilsabam donnèrent Mont'bourg,amp; tout le pays de Conftantin(qui cftoit le plus graspays du monde)camp; fit on toutes gens, hommes.

t^wr IdßnJt cet article finit ätißt Sala fin premitr roi. et me défaut l'Ex.du MÎr,

femmes, amp;nbsp;leurs enfans, if fit hors du pays dudit Con-ftantin,amp;abandonnercht belles maifonsamp;pofief-fions,amp; fc rctrahifent toutes ces gens par de-çàledit Conftant^i3amp; tindrencTes Fran

quot;â çois fronttere à Dunc,3 Carenten,à

Sainéf-Lo ,amp; par toutes les if arches,fur le clos de

Conftantin.

-ocr page 450-

ANNOTATIONS SVRlE

PREMIER V O L V M E D E ' F 1^0 I S S A R T.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION PREMIERE.

de point en pohit^Enttndez^des pninlls cgt;^ Matures les plus necefiirn x mieux entrer en rt^nedt ctigt;}^ deuard d’^n^leterre,lt;ju(fit( treißejme dunem,,t^fs ^ue les Nermuns du R^ejuumede France eurent cen^nii •'^^ ^leterre fur les Dunets,par la conduite de leur Duc lt;juillaume,furnemme' le £aßard,teljuil eßt it. Huimiitb** tiuttede eeß Edouard,elle fut le vin^tcimpuie/me de lanuier,en fan mile trois cens e;^ neuf, tome l’tn feut ii^l'’‘‘' uoirÇf le lieu n eß corrompu) par Id^uintc^tefme chapitre de ce prefint velume:nonelgt;ßant ^ue le Doseur iMetquot;gt;^ premier chapitre deßn ^.hure des^eßes des Bfcefois,lefacenaißreen l’ani 311.

ANN 0 T ATI 0 N. I I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Regnaudde GobeIian]z,’^irf^'J;« Capitaine Sala dit icy Regnaud de Cohnn. Celuy de MonßeHfd' Chauxn en parle nu'demenf.nomplus ßie deVoüïc[ûes deHAile-.^ue Saladit Vuncdelzüe .L’ji^e‘^‘^ tm de sleidan nefait aucune mention de telles particularité'^.

ANNOTATIONIII.

amp; apperteJÄTojt aneeßres ont vféde ce mot appert amp;nbsp;apperre,pôur expert ôc experte,»» droit Üquot;^*^'^ • te aux armes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

ANNOTATIONIII!.

foifonJeV^ vn mot ancien,fgnifant mulmade: duquel on yfi encor, CF^ principalement les Eßifi^Sl^

Cr Poetes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ANNOTATION V.

de Bcliaigne] C'efl le I{oyaume,^u aitionrd’huy nous appelions Boéme,enclaué dedans la grande jtdeio^'i^ Cr tenant le /iptie/me heu en l’ele^ion de dEmpire.Maii,^t»tnt at^or,)puipour lorsy re^noit, toutes autrui, res er Croni^ues le nomment !ehan:deforte lt;^ue ie liroye vilonttersicy le Roy Ichan deBehaigne , amp;nbsp;‘®® , Charles le Comte d‘ Alençon,crc.combien ^ue l’^ylbre^é deial^fè taifini les deux autres de cicy,di^’ tous no^ autres Exem.comme cefuy- ci’.ainß^ue nous auons trouiié pt^noßie ipuatriefme Cr cim^uiefineit*quot;quot;'

ANNOTATION VI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r^

le iour de Noel] lien dit encor autant au 15. chapitre de ce premier rolamf.combien^ue Pelydoreff^ '' laßndu 8. hure deßn Piißoire d’ .^ingleterre, Cr George Lilie,en fa Croni.jue,dient^iiecefutlei^.dil^‘*'‘''

ANNOTATION VU nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;,, „f.

le bon Roy Edouard] £^4«f/«/«jr le premier de ce nom âpre, la con^ueßefifdite,fut außißit’'quot;'quot;'’' x. gaaxlc'efiadireiüit. longues iambcs)/e/a» le i^.liure des ffißKres d'Eßoee d'ffeßor Boeth,actitd^''^ ‘‘*''

ANNOTATIONVIII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ifg

fon fiïs^Cefuy-cifut Edouard 1. de ce nomj^imomme' Catcariuam, ou CA£mamtsm,duninidiiC ^p^^ de la principauté'de Gales, ault;puelil naßuir-.comme veulent ffeßor Boeth , George Lilie, er ‘gt;oquot;'‘^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ uoyant ce premier f^olum^ourla 4. er 5 .fois,für les .yibre^ez.deßufdtts,s’ay trouiié Caroarenam f“' la chaux.

ANNOTATION! x.

au gentil Edouard]Sur leijuel Froifart commence le principal deßn ffißoire,eßant 3. de ce me'ynindeCote,filon Maioris,au heu deßts allégué,accordant aux.yFnnales de France,er à HAirt^édeh pliant à ce point.

ANNOTATION x. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, j^g.

Robert de Breuxj/f^or Boeth,en fin Catalogue des Raji d’sfioce.dit^u'U commentafon re^^* ’ ^^^ eßant premier de ce nom entre les^ys d’Fjcoce, 1'.Abrégé de la chaux le nomme cr furnomme Robett e 1 approchant du Latin Brudus.

ANNOTAT! ON. x I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Q

de Bcruic]zZ_7 auoit de Vuaruichtwxâ P. rer^.lHie, Boeth,cr Maiorb,afearentmßrearr^iquot;''^^^^ ßmblablement l'^bre^é de Sala,difçnt]icticli,f ms ^ueles deux autres en facent tey mention. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ mal^e a»Roy d'Eß ace d’eßre entre' iußues à fruaruich,r^ui eß comme au milieu d’.An^letetre.Cc Benne ,^ ^^^ bregedela Chaux efirit Berrewich en autre endroit,eßßr les lifieres des deu^lt,pyaumes,entre le Dort in» de d’.yPn^leterre 0.“ le pays de la Marché en Efeoce.

A N NOTA T I 0 N XI I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;. rf

Eflurmelin]Â'’^o(f y»e la bataille,de laquelle il parle, fut lon^ temps datant la reprife de ^^^'^ f‘‘. ^^ ^^^ coçois,te liroye volontiers tey SteîVsn^filon les .yfuteurs Nagueres aUe^tietc Cr défait lepenfi ^1* Cr ^ue Froifiart n'a point eße bien curieux des l'ordre de temps,iußues au commencement de fa principa e ^.^bre^éde Sala cr l’Empire de Gérard difint EùtümcUn.Celuy de la chaux n’en dit rien ,nompliis ^»e tin de sleidan,

ANNOTATION XIII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Il ' nbsp;! !»»(

de mariage] L’.^bregédeSala dit de remariagezer mieux à mon auis.Car cet Edouard i.eßoit ji s{ il a ia dit) du premier mariage d’Edouard l.lt;pui auoit efioufé .Aleonor,fille d’.y€lfinfi, B^y deCaJtiHt. ^. ƒ la mort d'icelle,fi remaria à Marguerite de F rance,de laquelle,entre autres enfans, il eut ceux, definds t j^ mention, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION xiin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

-ocr page 451-

• AN KÖT A TI O‘KS* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

les Criin^ues de Flandres de Menftcur de la chaux luy haident lettre de Comte de Mat

*f«(Aimt:e-{£»i(AEiquot;'''””'''*''^”'‘'quot;'”'^quot;*^’^‘''’'””'''''“''^“”‘'''’^^'^'’'' -^«rilt;ilrt L ,1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ANNOTATION. XV4' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

tlitn'lh^C^f-’''“^^quot;^' 1^’^^fi‘^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;kcur.M4M certain lt;^uecefi kent en ^n^lw, eue p. rer?-i

(■‘tnterben ,pcur princip.l^villeyCp' ainfi rations nous trouiié en l'^breee de außt a nniijue de Flandres deßn(dite l'efirit Comte de ^ent^reuenant à vne m^eprononciation.

tilt / '^ nbsp;nbsp;nbsp;^^^^' dißmt ^He 1 aißee eut nom Alienor,er ijtdelle mourut déliant le temps d’etre maler nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;•’»»•^‘^^•^^«»frfutmatae au ^ojDattidd’sfioceJls de flobert de Brtux, fans parer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^»‘0'ff‘tttfaitmention.F,^eantmoins les deux^bre^ez^ Prançoisi

‘‘^'‘‘tes Exemplesßfint commeceflitj ci: excepté Gucrles^'««r Gucldrcs»

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION. XVII. g

gt;t ^tit.l .^bre^edela chatixaitufe contre leurs cnnemisjd/'r« puillancc.

ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XVIII.

^^nlis'^'pn’^^ j^^^^°^V^fi’”^^‘7^*^^^^^'^^^‘^^‘^gt;'titmiei(.v à propos ci-après,lors ^nenierre s’emeut ihltm^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Edouard i. de ce nom,Mats,ajant noßre .Auteur parle de la nnealo^ie d’An- •

^‘f^Mterfimblablemmt de celle de France, à la charge d’en répéter encores ^uel/jiie poinU, ^ to nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I^^^faut noter ^ue l'Abrégé de la Chaux ne dit rien de tous les chapitresfipuans , sufaues

liAnp.„^‘“‘r ‘‘’‘'^‘''^■^^’‘‘’’t^P'^tlé de crotfee,ains acheuant/urla caufedes guerres d’entre les François Cf temM^Z^ A ?^“' ^^gt;^i^tgt;t de Valois anoit/uccedéau Fjj aume de France, commence auf fon article: Au '1 cefte croilee efton en fi grand flcur,cz’f. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^réonfitu a» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;anWotÎtionxix.

fdin p jetr '’^ “'■“mclin)Cr^f déconftured’cfurmelin,ou de Strelin,comme nous aiions dit fut en l’an 1^14. '^‘ ^^ ^ilie,dttßuels Foethfmb^accorder.cA Maior,à peu apres,

àVuinccii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annatationxx*

l'exemple de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘fi'’‘''^^f'quot;*^‘^*^^ ^^^’JI'*’'^ ^^’^’’t à mot,nomme ce lieu Vuinccncc, Oquot;

tuend b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘”^of‘f^tffi‘pff[ft^gt;fetoustrois/iientcorrompus, ilefi malaifé derefti-

»tfement nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pays. Au demeurant,les hifioires d’Angleterre ce d’Efeoce racomptent di-

*^ts ( c '' ' quot;*^*' ^^f^'U^letltH France,Cp'peur diuerfi cauf,comme font aufe noz^ffiforiographes,A» J ) ’'^'*'Jttitrsprançofs,mefnement différons entre eux.

Dübon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ANN 0 T A T 10 N XX I.

llt;gt;lnp,°^^’‘^^^^^^'^^'^^'^’^^fi”’‘^^if^fi^gt;M’‘^^^^’^‘ ^°^- ß^l’-y^tttcurauott diuiféfin ffifioireparchap. mais ^quot;ixeiuti ‘°”‘ ’'i’’^'‘quot;f‘^‘^quot;ttinement ^uoté les nombres,en ijuel^es Exemples, ^ue ce fußt et' mefmess’enfaloit fttleprui]*^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^ÿ‘^^/*quot;'^^tiejMe,^ lefufi,tellet^t.ilMe,poMr lujfournir fin compte,m'afalu cou-

pniJM„'[”,^J‘*quot;‘^ttrefdrfieformereelbt)i-ci,comme fimblablement t’ajffait delà i.partiedu i 2.1’ap-^“’'‘*lt;t^ra„g,^u’elle/ertdechapitrei3. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Lanauirkii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A n N 0 T at 10 n xx 11.

Claffis. Sur ' ’^ fp^^’'‘’’‘^ t^ f'^otpour toute la flotte des vaiffeaux marins, ex'pottrcc,ijtie les latins nomment »ors oriorement F J ’^quot;^^^ '^’'^ Mmtc.engenre mafculin,fgnife vn feitl vaifeau le nautguage, comme t’ay touf pueertams aura nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^‘ tntt.pour chacune de fisfignifcations en ma traduciion des h'finir es de F. /ouio, encores,

ÿgt;iiinsni en ayent voulu reprendre deuant les Crans-Seigneurs.

Saint H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation xxiii.

^'“'■f4(/f ne °A'^^’'^-‘‘J’‘ttt dit ijue eeße compaignie prit terre en la contrée de Sulfolch ,fait mention d’vue • iipL'^^^^^s^^^^tieüt s'en allèrent rafrefihir.La Crometudi Flandtts fufdits la nomme Fioruuelle,

Bjif^gj jj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XXIIII

Itsitnei t/j^rquot;*^ ^tamp;oparauant en tous noz..Eexem. Mais P. rerg.C mefimes les Annales de France, auec ^Itnptuns d Angleterre,non sfonr/oj de Friß«,ou Frifiobeomme aufi l’Abrogé de Sala dit Frifio.

^»ieftoiten nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annothtionxxv. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

**«frrfZWlt;»quot;*^'f'°'^fS^’^'^^^^-^-’I ^'^gt;’gt;^ueP, F'erg.racompte ceci vn peu autrement, difànt ijue le fy E-

‘h»ifmi Car'^^i! P ^^^ff^‘*f'fi‘t ^ (tx deux le débat,me fuff fiant,pour eeße heure,^ue ma Auteur ne cÔtrarie ^^luotmi^'ilr ^quot;^’'^fiP ^ ‘f‘^^order tels auteurs,pour chacune particularité,mefcmble tant difficile, lt;jue io

, tj' ^‘^ fi beaucoup,^uand ils ne font difierens en la principale deduchonde l’iifiotre.

^y^andu^r^ u'^ ^ Angleterre)?/!»;» vous auons défia dit,en 1’Annot.lï.pour^uoj nous auonsfait icy /* ”gt;‘gt;iée n 1 ^’‘ ^“quot;^ fipropre,jue le nepouttoje mieux,pour parfaire la centaine, au lieu nue Y roi fart la de dépits,au chap.^ui ef maintenant 102.

AuRovai J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;ANNOTATION. XXVII

hben nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ eßttt pour lors jne principauté, de laquelle Edouard,fils du ^oji duquel Froifart

dj nt le tiers Prince,depuis ^u elle auoit efié érigée en tel titre de dignité.

dul^op Edouard,2.dit »uw^Kencluortlit^«; f^ KcmlborcW» Ppt e la féconde Bark ley, ^ui eßeeße cp fans difficulté,/^ trouuantfituee entre Cloceßre er Frifio.

nil üj

-ocr page 452-

A N NO TATIONS »

ANNOTATION XXXI.

vn eftrelin) /e ne vous puis direm^inten.mtfies espèces çy- la valeur des monnojes ont point chanß tf'^ ce temps là , en ^n^leterreimais Streliny^zf autourd'huy feulement valait la femme,à laquelle ließ aio»ßi,tf-me vn denier Strelin, pour neuf des niißres,Tournois,cs^ vue hure Strelin,pour neuf des nofres,ToHrntifis anf-

ANNOTATION XXXII.

aVua.rûiclij Combien epue noßre Exem.de la merdes fff.ajt Vucriiich par tontmitantaen c.ßeßctiput'*^ doute pu il n y file yorcll.C.ir Kuarmeh ß comme au milieu du I{oyaume d’^ndet erre ,tcn.tnt prenne aaUtf^ l Orient pue del Occident,ç^plus du Midi,pue du £ïorth ou Septentnan'.Csr' neantmoins nißre^dnttur diip^ vile, ou le l{»y d'^An^leterreftfin amas, fed en £!orth. Ce put fi peut entendre plußoß d‘forth, commtt^^, le veut P, E'irgile. Maioris cr' Heßor Boe! h apres loji,ajians tous deux veu CSX fiiuy Froifirt pohrle fnntirf^ cefleguerrelde lapuellefie tait entièrement 1'.Abrégé Latin de sleidan) ne font aucune mention deeeße faiiif^’ l’Exemples du Noir dit Veru ich , Cx Muy de Kerard Varuich: mais 1’^brece de Sala, difant miiiilf^ Bctüich,maintcnant Ebctuich,cxfinalementB[gt;i:u\di)ffi’afitteäTorch: p'ie% Latinsnommeni Eb««';quot;* Joint pue le chapitre 1 $1. en nomme vne Ebeuieb: ƒ«lt; ie penfe eftre ceße-cj : filon le chapitre i p. deuittf'^'f fint ralume.

AN N O T A T I O N X X X 11 I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,amp;

Meflire Saufe] IßExemp. delà Mer des ^foires dit Sauce de Bouflàt/^w dire Mefiire, amp;nbsp;pntfitif^^ re de toilon,pour Folion. Mais il faudrait auoirfort bien hanté les pays, er seßre diligemment mftsiH^*^,' telles anciennes races,place,cx malfins, ex de toutes chofis appartenantes à'reconenoißre la mimoralilitgt;gt;''ff . S^ifiroit entreprifiJi^ne de la faneur d'vn Grand Seigneur. Car les Efienuains du rem pi pif, plu/part indocles, er nefachansguéres d’auantage pue former les lettres de leur ./ftphabep, ont tMicgt;r^'’'l'“' n’ont retenu les vrais noms des races,places,ex maifins,fnon pu elle, fifint de tel renom , pu’ilsnthi p««*9'f gnorer. Les deux derniers Ex. difirit Saule de Boüirat;»»4» pour Mioa,Everard dit le Sue de floion,O'‘*' treleSire de folion. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. * ,^..

annotation XXXII H O'J^

feroyent ettammentf'efladire frapoient à tors amp;nbsp;à trauers. L’vn vient de (mrßiif^»ßt hintte l’autrr.d’etter,pm pour ce lieu ,fgnife trauerfirpajs ,fiins tenir vraie voye ne fintier ains oti‘tgt;“ *^’***'*’'’'' CxàladefifpcraJe.

ANNATATIONXXXV.

^d’Aulfoisj/e crop pit'll veut entendre decefieconcrée,ou effritée la ville de Strasbourg,deçà le S^ndaput»'^. tree les .Ademans nomment AllatS.ouEIfatSjZ/y ayant forgé ce nom à’Allstia,puand ils veillerapailtrth’tquot; Latine.routesfois,i’euffe volontiers leu d’AtiiVettois,cfians les vins d’alentour lt;l’Enferre fur fonnefort'/”^’quot;'^^ Cx ht voiture d’iccuxauft commode pue celle des autres,mais pource pue les vins d’yîlfitzcx du ^«fquot;'^‘‘^''‘''' • renommetc, tntre ceux put traff puent en .x(llemaigne,ie laife le pafage comme il ed.

• nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XXXVI.

d c D U re ii]Maioris,confefiant pit’ll afùiuj froiffart en defirmant ceflegucrre,n gt;mme cette vilt DüteW.f** penft efre celle,pue P.ircrg. ex les Cartes d‘.Onglet.nomment Dandmum-comme aufi noßre ./«/w/ikM’ 1 ^.la nomme encores f)ütennc:s,iorrompant le mot de Dunclincjy«i ef Datchne en la cron.de Flmilres.

ANNOTATION XXXVII.

^ZarcOel en Galcs]M.»«rzi ex P. rerg. le nomment Catlio\am:mals,fic’ef ce pueles Citrtes marputilf^ Qsr[co\inn,iln(f pas ftuéfur la ruitere du 7'hin,ne mefmement en Gales. Jfiitefois lief bienfir les mtrchnlß coce ex d’yfng.l’abrégé de Sala le nomme Cardueil.

ANNOTATION XXXVIIT*

le Sire da Hufort] Maioris dit le Comte de Harphord.o- les autres Exemp. 'Rahti.Cette vdle amp;nbsp;Û* té(^puenous pouuons nommer Htrefotd,filon P. E'erg. ex les Carteifffruée fur les march.'i do Codes, cxinü^ ^es me fines, comme aucuns veulent,fur le cofé d’Orienf. tellement pue ce Comtepouiioit auoir amené forteColiti^' ueepues luj.

ANNOTATION, XXXIX.

Be penonfie confifffranchement pue ien’enten point la proprefgnifcation de ce mot. Mais voicy Mt^ifl^ Maioris,puant à ce lieu. Les Elcoçois portent auec eux,es arçons de derriere des lelies de leurs clicuMt des biflacs pleins de farine,amp; certaines larges pièces de fcr.fiir lelquclles, après les auoir bienfo'' fait chaufer, cltcndcnr ejuclque peu de pelle de leur farine,■Scainll la ciiilcnr,coiume le pain au font EtHores defint il la manière de cuire cette paße,auec tels fers,au ch. 2. defonprem. Imre desgeßes des Efoitu.

ANNO'

-ocr page 453-

A N N OT A T I o N S‘

,„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XL, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Morct: mahM.Mritcf* fo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»»»*lt;7'ƒlt;»•»»«»» nommentdußt fi Cot^cMoizuie : oueMon-

^‘^^ ^f S^Jonne.ttunKpM' Moray,eigt;fi dejlfiption d’^ßoee, nbsp;nbsp;ainfi nom

”‘”^K»n,4pfnch4ntd»I»nn,c^dt4'^brf^éf»fdif.

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eANNOTATIOei XLI,

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^gt;1quot;f ‘^ßpt ^»oir ven chofefimblatle en Eßoee^yue les ^oeois , après auoir

lespeinxpar lespteds , à yuatre fiurchettes droites ,ßehe'es en terre, tellement rt ’^'‘^‘^ ^^“quot;^^ ‘»»ßßßpendues^ßefait vnfond , ^ans lequel ils mettent bouillir er cuire ce au ils ‘Myjitrltu moyen, erß bien tempere,yue e'eß tout s'il b ruf le ßulement le poil,yui eß tourné veri luy.

ANNOTATION, X L I I.

’üxiJoursau dcuant]C eßadire trentedeux iours par-aiiant, Mais iecroy yue ce nombre eß corrompu. Carß “^{‘c lenpsrle menu depuis yue les .An^lois laijferent leur charroy , onj trouuera trenteßpt iours pour le ^^^.cmime on pourra vesir des le commencement du Cha. iußuA à cepaft^e,encores ^ue Gérard ne mette icy ^ue

ANNOTATION XLIII#

'n ^'^aon]carleße^epapaly eßoit tranßorte de Komme,des l’an 1505 .cry demeura bien yo.ans

_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XLIIII.

n' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Kpy Edouard eßoitßlle du F\oy Philippe le Bel,Cr celle de lu

‘^’''’'ItlitdeHitr/iaMjflle de Charles de ra',ois,frered’iceluy Ppy Philippe.

., nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XLV.

tp, ’ l'^'l ^''■'\^ß'quot;' ^gt;cth,nommant toiißours ceßuy ci Jaynes r?uglas,dit yuilfut eleu par lesSei^neurs d’Eßoee, fm^a mort leien, Roy Robert de£reux,aporterßn cueur en ffierufalcm-.combien que Maioris s’accorde auec no-f'f-gt;(»gt;«tr,‘punùcepomt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

çp . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION. XL^I.

le led quot;nbsp;^/ PfpaigncjAfdiwr s'accorde i^uec noßre .Auteur,mais Boeth dit yue ce Duplat accomplit IreleiT”^’ '*'^quot;quot;^^^‘’'^’^ d**’^ß^ retour Hierufilem ilfut tue'en Grenade, aidant au Roy d'Arra^on con-^

_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aJ^NOTATION XLV 11,

Il ' J'^'f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce y H il a dit depuis la mort du Roy Robert de Breux ,ilfimble yu'il vueille ce mariage a-

die yue le Roy Robert neftßpas encores mort. P.

lt;'l.ep und accord aueceux, yuant à l’animais iltient yue le Koy Robert eßoit mort. ffeßor Boeth dityue cefut o-^tryuc le^oy Robert t^moit en cores,cr yuè meßmes la Koyne Elißbet,ou Tßtbel, mere de la mariée,fut prévit afiire ce mariage,idant Beruich en Eßoee. Quand à Maiorts,il aßeure bien yu ilfutfait encores du viuant du .) ^oert,epantfort mal-afe de tirer de luy en^uel an.

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XLVIII.

’ vinnen en Efeoee] pource yu'tl aiouße en Efcocc,« luy latßeray ce mot de ^uaruich : encores yuaßeure-

11 cette viUed Eßoeeßicnommée.leruic,comme außt l’Exemp^de la mer des Hiß. CJquot; celuy du Hoir en appro-'”'* tsjeCiyuand ils efenuent Vemich,nonobflant yue Sala dit Ebruich en Gales, pour ce lieu.

gj|j_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATIONXLIX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

fin tre^'^ °®''lt;^ ^^^^l^^Elle auott nom Blanche,efantflle d'Othelin,premièrement Comte de Bour^on^ne , de p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cauß de Mahautififemme,file de Robert d'Artois : yuifut fis de Robert de

) ’« « ^fns,frere de s.Louii .Sur quoy vous pourrez., voir plus amplement les Hiß. Ann. fr Croniq.de fr^.(rpn»cfakmentp«orksri,eesfyy2antes. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y

ANNOTATION L,

fft-^'quot;* °'}’'^^°quot;‘^^ ‘ß^^quot;'‘^'*'‘'quot;P^ ‘l^l^V’ Plsilippf de Haitis, cr du ^.Edouard d’Angleterre. CarUeß ij ' j l'^i^^ ^‘ ^‘^f“^ ^!J ^‘ France ce de Hauarre, comme fs predeeeßeursfreres, Cr yue mefnement phi-fft e Pn ou,en attendant yuel enfant aurait la Ro^ne Jehanne èl’Eureux,fut R^entde tous les deux Royaumes,* ^t'u amortdiceluy Charles.Puis, efiant icelle accouchéed’vnefilleynhabile à fi^eder à l’vn cr à l’autre Royau-»1,ut 'quot;tay Roy de France,cr h^a prendrepofeßion, cr propreiouißance de Hauarre,à Philippe,fils de Louis d’E-Madame Johanne,fille du feu Rv LouisHutin,premierJilset ßicceßeur de la Jl^oy-

‘”'''* ^‘tuarre,ComCefepalatine de Champagne cr de Brte,mon pays naturel.

ANNOTATION Ll. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

nuiron afquejj/fj Annales de trance (y la Cron. de Monfieur du Tillet dißnt yuil mourut le 1,0 Ae 1. ‘^nft^^A“'' '^^7' '‘'^‘^''’'^l’'‘*^' ^^“'' Pgt;'‘»gt;‘er iour de l’an lufyues à Parues,tellement yue c’efi bien l’an 1528.

--.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION LII.

î t jGM^uin,P. Fniil,cr monfieur du Tillet la nomment C,aüet,mais les Annales de France cr la Croni-^ ‘^an resßtßiße difent le mont de Ca,Qic\,etquot; autres Ïc quot;Val àc Ca.amp;ï, n efiantpoint de montagnefins ^'^^ti,tommedit le Preuerbe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g

ANNOTATION LUI.

onze mille) !e doute yue ce nombre ne /oit tep corrompu. Car il en compte ßizj tuide au chap, ßyuant. Ce yul iffit eroitmieuxdes dixhuit mtllede P .Emil, cr des ïy.ouzo.midedeGuaguin,cr des Annales de France, y/ re^e iSa a dit 11. mille, puis i^.mille La Cron. de Flandres ne met point le nombre, mais dit en general yue i»jHTmi tous tuez... nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°

z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION LI I II.

-ocr page 454-

ANNOTATIONS.

Meffire Icffan de Keuc] £»«gt;•« ^ue les autresExem^Je portent a^nß^nedntmoin^ieu^e volmlifrt^'*^[^\ voyant ijue par tout ce cbapttre,f is mettent außi le Comte de Kent, ^owrle Comte de kent prej^uepar tout ailleurs^t ils en parlent. Aiais trouuant en P.Kerg.ijuil pouuoit efire ßrntmmi de Hdt gt;nbsp;' pour ratfin du lieu de ß naißance^ou lt;^J:ielcêlù,filon P^eßor Boeth,ou lehan datent,filon l’jfbrt^tie Is C » tout au commencement,ie vous lairray le chois de ces an^ mots. Bien vous vueil^ie aduertirpu fi'^^^^^n^^ defix ans apres celle du Comte de gent, filon Matons lt;9^ Boeth, amp;quot;nbsp;violenl^ent p^ la mfhn friait it tt ^!^^ douardfinfirere: n^obfiant aue Polidore Virgile la mettent enuiron le temps i^ue nous dfinsyfirint j» il»»'^^'''^ maladie, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4

ANWOTATION I.V.

Si futtantoft traîné] P,E'erg,Janslechargerd’autrechofiipuedetrahifin,dit^u'ilfiit^ii»gt;‘’*^^’’^i^\ Toutesfois le chap, ßy liantfemblemenfirer^ue toutes ces deux executions furent faites douant pidt ^} Equot;» fuß fomme'yomme Duc de Guienne,defaire hommage au Pyy Philippe de f^alois, Ce^uipoHrrntaHoireßifii»^ commencement de l'an iji^,àce ^ue ion peut veoirparle cha.Z2, (y' parle z^. Mais,^uißut ntslrt Jgt;I^ ne fi contredit pointée luy laße autirfin compte*CP'' aux autres le leur: ainfi ipue l’ap toufoursfatt, (yfira)igt;tgt;'^ ci-après,ne voulant plus noter telles diuerfitez.^, de paour d’engendrer ^uel^ue trouble es efirits des LeHeurs.

ANNOTATION L V I.

Marcfchal d’Angleterre] Combien ^ue les autres Exem.le portent ainfi:neantmoins il mefemUt^i^’^f^ lire,ic Marefchal d’Angleterre,/« faifint autre pue rhomas Kuage.Car,fans cette dißinHiond nepoHpa vt^ an nombre de fix Barons, en les comptant l'vn apres l’autre,

ignoroyent Ce]c’eƒ?4^1zre ignoroyent que l’on murmura fl: de cefte fucceffion, on peut mieux muloyent amp;nbsp;faifoyent fcmblant d’ignorer ce droit, fans en rien traitter au parlement, ßij*^^ afimble. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

ANNOTATION LVIII. eftre Ïi^e^^ucuns debatent s’ilfaut^oint tf/re lige,cz' d’où vient ce moe,Surpuoy voye^ht aufiipour l’hommage defoy Ci''débouché, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

ANNOTATION LIX. mais feftoient tous retraits] Entende^ pue les Efeo^ois s’efioient retirez__en ces fore f:pie iepen/e^ft^ ._ cienne Cnicdossic,maintenant nommee Ca.\cndct Cr CMetpar^icuns,(p^par autres CiHenUt CT . Uotd.Surpuoy vous prie auotr egard, juand aux vrais noms deshommes (^ des places,à cepieie viusiKQ'T daterfimblablement puant à puelpues diuerfitez„,pue les tuteurspeuuent auoir en leurs Eißtirts,cir d^ ^ füget à tout cela,

Hugues de Ltizençon)Cepourroît bien efire le nom er firnom du Ryy de Cypre-.gt;nefine,eult^'d^'!^^'’‘^, ehe parent,defiendu de Gui de Lufignan,premier pay de Cypre:co»bien pue mes deux derniers ExeUf^quot;*^^ fide Luzencon;©“ n’y a point de doute pueUugues de Lufignan ne fuß pour lors Kyy de Cypre,

A N N OT A TI O N LX I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, qui ne m’a rien fait) fe doute pu il nefaid^ire qui ne m’eft riens,foFS que i’ay,(^e. ou qui ne m gt;quot;nbsp;, fait, que mzï,combien,ère, 1’ .ytbrege' de la chauxditcomme il s’enfuit. Carie l’aimeroye i^’euif®“ luy (qui a ma fille efp*)fee)que pour l’autre, combien que ma femme foit fa fœur. Car il ni’* ‘ tourné, cz't.

Chcualiers ieunes Bacheliers ] pifible puilfaudroit lire ainfi, que chcualiers que ieûnes Bucht' eu bien entendre puepeu-parauant de teunes Bacheliers eufient efiéfaills nouueaux cheualiers.Eojez Ha^ “ , comme la Ssdicidc.ercependantnotefpue l’^bregédeSalaneditrien de ces bacheliers en ce lieu,combi« tre en parle,vfant des mefines mots de Eroißart,

ANNOTATION LXI I I K

amp; en oAetent^Eout cepafiage influes à l’autre raifon fi eftoit telle, efioitfi vilainement corrompu m^*^ noz„ Exempter mefimement en 1’.Abrégé de Sala,s’en pafiant l’autre fort de leger,pu il m’a eße force iibcif«' ger^yuant toutes autres bonnes ffifioires, accordantes au chapitre, 6'),denoflre Auteur mefine. Msupgt;*^^ pue ce pointl eß de confipuence,ie vous mettray la propre teneur de chacun d’eux, afin d’en pouuoir mieux lußi.tif mterement,puant à nofireprincipal Exemplaire,fis mots Ccr punéluationefioyent en tellefirte. amp;enoftcteiit * Comte de Montfort pour trois raifons.L’vne pourtant que la femme möfeigneur Charles deBk'’ qui eftoit fille du frere germain du Duc de Bretaigne qui eftoit mort de par lepere ,dontlc ConU* venoir eftoit plus prochain que n’eftoit le Comte de Montfort qui eftoit d’vn autre pcrequioUkquot; ques n’auoit efté Duc de Breraigne.Ce pue la Mer des Ijifloi, enfuit du tout,excepté pu’ellenemetrimeiitrtf *ie ey- dont. Lefimblablefatraufii l’Exemp.de Eerard,finon pu’il ne met point de Bretaigne apres fteregd' main du DüC,Celuy du N streß tout pareil à nofre principal,fers pu’il adisufle encor vne telle virgule apres^iot^^ fort. Au regard de l’Abre, de Sala ilefcrit ainfi pu’il s’enfuit,Le Ikoy de France courroucé que le Côtek Montfort luy eftoit ainfi efehapé fit affembler lespers amp;nbsp;Icconfcil pour iuger delà Duché de Brets' gne,lefqls adiugerét la Duché à meflire Charles de Blois amp;nbsp;ce pour trois raifons. La premiere,pout ce que la femme de mcIfireCharlcs de Blois eftoit fille du frere germain du Duc trepallé de par inert t ^^^ cfpecial de pere dot la ducjié venoic.Et IcCôte deMótfort eftoit d’vn autre perequinefutonc

-ocr page 455-

ANNOTATIONS. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

auui '^I^Comtedc Mót fort les auoit forfait pour deux raifons.L’vnepourec qu’il feigneur qu’il ne dcuoir,mefmcmét de rcnncÿiy,du Royaume.Et ’c J'™^quot; pource qu il auoit trcfpalîe le commandement du Rd^ amp;nbsp;fen cftoit allé fans fon con-'^“.^'^*‘‘^’*^^-f'’-^'‘^ ^i^econtredtfpoint.Car,pour i’^brf^é lie noßre 6'^.chapit. ildit au-parauant tels Pclîf ‘^^^‘',^‘ ^''^^‘*'^”fgt;diMttel lafiicceßmn eÿt^eneontrouerje.lï a.uoiz vn Irere de par mere ap-Cen °™f^‘’® Montfort^ fil ai%it à femme la feur au Comte Loys de Flandres ^ui lors viuoit. (.In n’quot;’’’L’“ “““^ ^‘’‘^’^^ ‘^'^ pcrcamp;dc mere qui eftoit trefpaHé, mais auoit laifle vnc fille qu’auoit R ce meflire Charles de Blois fils au Comte Guy d^Blois de la feur du Roy Philippe de Fran-®“®“ ^^^“^ ®“ mariage d’icelle fille dónee la Duché de Bretaigne , doutant toui-mif*^“®! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en voufilt faire aucun tort. laçoit ce qu’il ne fuft que fon de-

Krcamp;liiyfcmbloit que le Roy de France aideroit àfon neuen meflire Charles à garder fon droit. Int ‘^'*^'‘lquot;‘ ^’^^ ^'^^ ^^'* ’^^ ^‘^ autres bons ffiftonens ßir ce point,peuttent neoir clairement ^ue ce bon homme ^' ßquot;*'i^ii‘ilintrelhtuerce paßa^e corrompu,C accorder noßre chap,6 lt;).auec le y i.s'cß trompéfoj-meßgt;e,contra~ Ulf * * ^^^'^^' ^'^ilt;gt;'ce pue,mettant en l vn ci^ en l'autre ipue le Comte de Montfort n'eßoitfrsre ^iie de mere au der Ira ^‘*^ ^t^twne mortßins enfans,^^ /ju'il eßoit d vn autrepere dont^t Duché ne venottpoint,eiß il eßeß eu '‘^‘'*n l’'^’^'‘'‘^^'c entreprendre contre vn J^^ de France,fon Seigneur, a vouloir déshériter la fille d’vn des pro-r“ji i e ctlay ijui attoit eÿe vray Duc de Fret aigne,üquot; propre nie'ce du dernier trepaße', efiantfille légitimé deßu ’^‘ßr'''“*'”'^''*^’'’'‘ ^quot;^ deußicceder à la Duché,s’il euß vefiui Certainement cela ne peut efire vraj ßmblable, et j:^^^^*'*^^‘'*'^gt;'^'^ttous les autres,ejne ce Cote de Montfort eßoiffirere depere à ce dernier Duc de Sretaigne, ^pren lino ^/^^i^‘ tomme nous l allons yemts ,^F^uoji s accorde ajß^ bien l’abrégé de la Chaitx, dißnt tels mo tsfiiir le lictlc ^’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilfait i.^.chap. de fin abrégé'. Le Duc de Bretaigne quand il trepafla de ce

nauoit nuis enfans ne n’auott oneques eu de la Duchefle la femme, mais il auoit vn irere de P” onpeteqaieftoit Comte de Montfort qui aiîoit cfpouféc la feur au Comte Loys de Flandres pj(rquot;n°'^”^''’°'^’^'‘'”^“°“C':I^“cdc Bretaigne eu vn autre germain de pere ôlt; de mere quitte-ßj '' °‘'’®aisilauoitiaiiré vnefillelaqucilelcDucfon oncl?auoit mariécà meflire Charles de ^[Oismai ne rils au Comte Guy de Blois ^#dc lÄeur au Roy Philippe de France qui adonc regnoit. uyauoitptümifecn manage la Duché de Bretaigne pour ce qu’il don toit que apres fon treipas le (1°?quot; / ™“'^fioït ion frerc ny vouf^ demander droit amp;en fitt tort àfa niepee laquelle dcuoit e-/r °” ?°.quot;’ P^’^^fon amp;nbsp;kion fon a dm s pourec que le Comte de Montfo/t iaçoit ce qu’il fcull fre-hd'd^ °'f 'l’’’S’-'™^h’‘ Et pource que ledit Comte de Montfort eftoit trefpuiflanr, maria il 1 B *^ 'y^P‘'’^^''’^h meflire Charles de Blois en intention que le guerre i’efmouuoit pour la Duché «.(jy i hilippe de France fon oncle luy aideroit à deftendre amp;nbsp;garder fon àioiz,amp;^c. Mais, pour ipue la inn Ck” quot;^ ^^‘‘’^'’ififi'tfpofiible trop de peine,il faute habillement par-definsfi contenant de nous laißer tels tJ \ *'^P“°*quot;^“°*'^q‘'c llt;^Roy de France fut durement courroucé quand il fccut que le Com-tom ,r ” °''f ™°'f fnfemenc efehappé. toutes fois apres la quinzaine paflee leconfeil amp;nbsp;les Ba-luyff k^^*^^quot;^ '* l^i'i^hc de Bretaigne à meflire Charles de Blois. Si l’appclla le Roy fon oncle amp;nbsp;Ici, .'^^^^ÇticUjCrc.Sur tous lefiuels mots vous pouiiez^ afeoir voßre lugemtnt.F'raj cß ^ue l'F!ßo!re,oti hltntf^’^ ^''’“‘Î^'^^ ^‘ ^ti'irand du Guefelin,fair parler Charles de flots bien autrement de la parenté de ce lehan de rtt'^uiene trou.ie que luy,qui en parle ainfi,

J^yjj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION LXV.

ch y ^.^,^’^^^tSc'c.]Ce peut efire Tvn de ceux,qui font nommef^Rohetc âcHctCiSc Simon de Verfiaz» jjj 'iq''^ ' ^^‘t'mi cy Soeth ne nomment point ces deputetc^.^^ußi ne fiait Sala,mais la chauxdit Robert de Brc-) ‘‘d‘‘''^taaiitrtslieiixfiirnomméde'VfïCiO''Smion^tUct,comme toufiotirs.

,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION LXVI.

m °'Y^'^'^*'* ComteflejCf pavage efioit corrompuencefieforte. Adoncqucsla Coin reife cftoit àFIagt; Md^^’ ^'’^^''1“'‘l*^ L^°*^‘^^ Bretaigne qui eftoit delà partie de meflire,^e. Mais nous luyauensad-'*\i mets,qm luy defailloient,filon la fin du mefime cha..yFquqy nous a confirmé l'abrégé delà chaux, difant '”ƒ■ edansHambourgeftoient aucc la Comrcircl’Euefque de Léon * Bretaigne doc meflire Hen ^jj.j°'’'^^°'^’l”*^'^f^*^°” ‘^^ lapartie de meflire Charles de Blois mdfre Yiics de Trenguidy le ,, y '*quot;^““f™ol)0“f.J«ry»y le vous laifieà penferfi «f Vues de Trenguedy, que nofire tuteur nomme ^ ^^^^iihi\gt;ii]üciq,epl celitji qu'il a nommé ^nondcTii^uidy au chap.63.

Jgt;u , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation LXVI I.

y . ^^’^^'^^}lly auoit d Auftriebe; mais l'abrégé de Sala ma tout affiurécl’F'trecht,laquelle ville eff nommée nie uiif^Vltraieiftuin/» I.^in,efiancfituéefur la Mefide. Quand au refie du chap, il efioitfort corrompit 0 tills 1132^ CxfnpMais nofire correécion a efié confirmée par l'^bregefiifidir,duquel vous ay bien voulu mettre icji tfiropresmots,qui font tels.En celle lailon le Comte Guillaume de Haynanc mit à raifon amp;nbsp;à fa volon-kceuxdcTrcth. Puis fen alla en Frife donc il difoit eftre fice, mais ils ne luy voulurent obeyr.

y mena grand planté dcChcualicrs amp;nbsp;Efeuyers de Haynaut,dc Flandres, de Brabant, de Hollan* ft)de Zélande,de Guéries, amp;nbsp;de lullicrs, mais cous y dcmourcrcnr,amp; le Comee Guillaume mcfinesy^ “toccisamp;conuintà meflire Ichan fon oncle recourner à petite maifgnic à fainec Guertrud en Hol-’odcoiiilrroiniafabellc niepee madame Ichanne de Brabât moule dclolcc pour la mort de fon ma 2' Adonc retourna la Comte de Fdaynaut à dame Margucrire fille du Duc Aubert de Bauicre. Cefte âme auoit elpotilée meflire Loys de Bauicre Empereur de Rome Roy d’Allcmaigne.i'wr quay faut no '•'pu celle Dame Marguerite eél dite mere du Comte Aubert en tous noz_^Exem.corne eUeefiott vratement,e~ y fi‘fit du Comte Guiliaitmecle HamaiiC dernier trepaße,^ mariée à l'Empereur Louis de Bautere,de firte que •xiliifideSala efi conompufir ce dernier point,et pour Üïïe,faut mere du Duc Aubert. Quant d f^br. de^

oo

-ocr page 456-

ANNOTATIONS.

chaux ^U [tarie generalemeni de et chapit. en cellfmaMiere.En ce niclmc temps le fiornte Guillaume de Haf naut alkmbla grand nombre degens d’armes pour aller en Fnfc comme il fit le cuidct conque«' pour ce iqu’il feu dilmc fcigncur,#iais liens ny Hit Ïins y mourut amp;nbsp;ayecques luy plulieutsbonscW ualicrs dont ce fut grand dommage,amp;; Pen failly bien peu que meflire Iclian de Haynaut oncle du' dit Guillaume ny fut prins,mais pat Icplailîrde noUrcSeigneur amp;nbsp;parta grand cheuaktiedfotUU uc. Si l’en retourna à petite maifnie tout desb ••été de vint arriu en niiult gr*aiid paoutiSam« Gertrude en Hounde auquel lieu lattendoit la bçllc niepcc la Çointclle de haynauiqui moult W troublée quand elle fceut la mort defonScyncur amp;nbsp;mary. Si m trait la Dame en la terredeBun^ dont elle cftoit douée. Allez toll après le Roy de France fachanc Celle adututute il tiouua manie« d’acraire meflire khan deHaynaut,c?“f.

ANNOTATION LXVIII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Haynaut]/Zjlt;lt;»«/f Hauiou er Aniou en KeraTd,mais nms fimmes ajpurei^de Haynautpifr Itch^' u', ou tlfait Oulphatt de Guillcllcs Bachelier de Haynautpayant »'mm/Vaudait de Guillclle,4«câ.4i-/*1 fauiins neusicj' trouae'Hiymut,ç^ Oulphas de GuillcUesr» 1’^Abrede de la chaux.

Ils otdonnetent^Caprehenfien duvray fns de to^c ce refle de chap.m’a eße'ß dißicile,^iie ie anfi^ent» cententer point,(^ doutant [U autant n’en puijfe auenir à ^uel^ues leéleurs,i’aj bie voulu mettre icj lei frifti^^. des ^bre^ez^,poiir veoir s’ils leur pourront prof ter àl 'entente d'icelup cha. Ctluy de Sala les a dime tels, lu' mirent en trois batailles amp;c commencèrent à aller auant en pays . L’vnc bataille deuers la mcH

• treize l’autre à fcncllre,amp; le Roy amp;nbsp;fon fils en la moyenne amp;nbsp;toutes les nuits le tettaioycnt tons'” fcmble amp;nbsp;Pen alloicnt tou Hours en ce point robans amp;nbsp;pillans le pays.Ils prindrentBarcHeupat« té, mais fi la pillèrent ils de tous poins ik mirent les hommes de la vtllc dedans leurs vailleaux qu’ils en Pu lient feurs'Puis allèrent l'elon la marincpillans amp;nbsp;robans iufques à Chierbourgüe pquot; rent la ville mais au chaftcl ne peurent ils mal fairc,car il clloit trop fort. Puis piindrcntMo'’ bourg amp;nbsp;Vallongncs A: conquirenisrant d’anoiren celle chtualcric quecefutvne grandeBict”'^ le.Puis prindrcni Quarenren ville amp;nbsp;challcl par traite A^aidirent le th31ltlamp; touliours pW’-les bornes des villes oc les mettoyent en leurs nauires pour ce qu’ils ne le peullent ralTemblcrf^ les grcuer Ainfi fut arSjCre. ÿjti ef le commencement deno^ire ch^i2}.Q^andar^4brf^éde la ent eneeßeßrte.Si turent la endedans conftil comment ils l'e ^unoiet maintenir est fiftlcRoy’ Marefehaux en Ion oft dclquels l’vn fut mclfire Godeftroy de Harcourt amp;nbsp;l’autre le Comte de ^.^ uich.Si fift Conncftablc le Comte d’Arondcl ôc ordonna le Comte de Hoftidonne dedcrooi'« lanauirc àcent hommes-d’armes amp;nbsp;trois cens Aichers.Et puis fe fait ordonnèrent coromcni m uauchetoyent.Si ordonnèrent leurs gens en trois batailles l’vnc à aller d’vu collé to#!«»quot;' ’ ^ hneàdextre amp;nbsp;l’autre à feneftre. Et le Roy amp;nbsp;le Prince fon fils iroyent par terre au milieu^ ' toutes les nuits retraite la bataille des Martlchaux au logH du Roy.Si commencèrentces J''” ^ mes à aller amp;nbsp;cheuaucher,ainfi comme ordonné eftoit.Geux qui alloicnt parmy la met en lt;lt;gt;nbsp;i prenoient toutes les nefs qu’ils trouuoyent petites amp;nbsp;grades fi emmenoyét aucc eux Archets os,j^ de pied en pillant amp;nbsp;Tobani tout ce qu’ils ^uuoient de tant allerer ceux delà mer As de terre ƒ ^ ■vindrent iufques à vn bon port de mer amp;nbsp;bonne forte ville que on nomme Harfleu laquelle ib'^ rent tantoftconquifc^r leur cftott:car les Bourgeois fe rendirent pour doute de mort, mais ptquot;* ne demoura mic que toute la vill ne feuft pillée Ac robée ou ils trouucrent fi grandfoilonotat} amp;nbsp;riches loyaux que garçons n’auoicnr cure de draps fourrez de vair ou de gris.Et firent les i^nS ^j iflit tousles hommes hors de leur ville amp;nbsp;entrer dedans leurs vailleaux auteques eux afinq“'' fe raflcmblaflcnr mie pour eux grcuer quant ils feroyent outre paflez, PuispourfiitfarclauliiC’^^^.^^^ f peu different de noßre texre,^uil nef la befoin^ de les mettre icjt,iußues aulieu,otul dit. Or parkruns®^.^.^ tenant de lacoropaignic du Roy d’Angleterre amp;nbsp;comment ils befongnerent comme '’'’“’fLojp ^tc de cefte icy.Q^and le Roy cf Angleterre eut enuoyé fes gens félon la marine, le Comte de ^^^

1 uich amp;nbsp;mefljte Regnauddc(ÿbchem ainfi que vousautz ouy. 11 fe partit aulfi de laLongn' Vaaftou premièrement il cftoit delccndu fur terre amp;nbsp;fift meflire Godefiroy de Harcourt cou uC de tout fon oft pource qu’il faiioit les entrées amp;nbsp;les ilfucs de Normandie lequel mclhrc Godi . fe partit comme Marefchal de la route du Roy àcinqcensarmeuresde feramp; à deux nulle Arc cheuauchoit bien vj.ou vij. lieues loing de l oft du Royardantamp; exillantlc pays qu ils grams amp;éiabondans en toutes richefles dont on fe pourroit aduifer. Sicnpnndrcntàleurvo dclquels qu’ils voulurent,lcfquels ils erhmenerent en l’oft du Roy,mais les variées ne rendoicntp compte à leurs feigneurs de tout l’or amp;nbsp;l’argent qu’ils ttouuoitnt ancliois en retenoient oek'’”i p tie largement pour eux. Ainfi comme vous oyez cheuauchoit chacun iour le vaillant cheualicr fire Godelftoy de Harcourt de cofte le grad oft du Roy côquerât cheuance innumerable amp;nbsp;'‘''*'% toufiours aufoiren la toute du Roy à toute fa compaignie,fc n’eftoit qu’il trouiiaft fi gras pays q nepeuft tout fourrager en vn iouramp; adonc demouroitil deuxiours. Siprinll le Roy Edouat themin vers faint Leu en Conftantin,mais ainçois qu’il y atriuaft il fe logea fur vnc liniere en si^^^^ dant fes gens qui auoient fait la chcuauchéc fur la marine comme vous auez ouy. Quand ils a venus amp;nbsp;ils eurent tout leur auoir mis à voiture le Comte de VVaruich le Comte deSufrort me ^^^ Thomas de Hollande meflire Regnaud de Gobehem aucc leur route reprindrent leurcbcm'n feneftre main ardant amp;nbsp;exillant le pays. Ainfi comme faifoit meflire Goddfroy deHarcourta tre.Et le Roy cheuauchoit entre ces batailles,c^ c.

ANNOTATION IXX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u

^e GobchtmßUeJurnommepartroisfois ainf,depuis le chapitre.iil. Mais neantmoins tfj''9f*^‘^-r^ß

-ocr page 457-

,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ ANNOTATIONS.

Î ß‘’gt;‘gt;quot;ime.ic Gsbehem^:! ehj.^z. comme la chaux TeJent Gobehem en tout eepaJJa^e. nbsp;nbsp;®

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation LXXI.

^‘^'■'^^quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’’‘9 mifien marge/arcep,^a?e,ell /pue Zambien pu il aj/t parte intco ‘^‘^^'quot;(‘^ tafin (Itt chap.m,^ ait encores S. Sauuestr liueUn G:r S. Satmeur d’rue, rati^r^ff ^**^ t'“ ^‘‘.’'‘‘*“'^ ^f/^lant rendre dedans la mer à Eßreh.t;n,ainßpue du l'Eue/pue d’^u-1^^^ j 't‘*‘lj‘^‘'’^‘^gt;'‘i*gt;erc^ Efirelxfn,neantmoins le ne ^y pointpourpHtj les ^noloisy eurent deu enu/ryer ^'n- ^eandeflote de leurs väißeaitxJlprès d eux, comme il a dit au cha. precedent nbsp;nbsp;nbsp;Jemble encor le ^'^^'‘^i^fi'*^”*^quot;^^^^^^ots/ùrcepaJfa^e.L^oy d’Angleterre eut côfcil denuoier roue plusd quot;'^'''^^ d argent amp;nbsp;de loyaux amp;nbsp;leurs bon^rifonniers en Angleterre dont il y auoic ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^°'^ c^“s Bourgeois.Et fut Ic Comte de Holtidonnc commis à tout cUu:'™”/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ‘l“^“^ ‘^^“5 Archers à faire ce voyage, amp;nbsp;y alla faulucmcnt. Mais celuj de la ‘^''ßhimenten tels mots. Et enuoycrent par barges Ce bateaux tout le butin amp;nbsp;auoir amp;(l'^'’ff ^^'’'^' ^^'^'^'^''^ depuis leur patteniét d Angleterre c’cftallauoir draps loyaux amp;nbsp;vaillclic d’or hem^ï'' v ^°‘^'^^^ autres tichelles dont on pounoit auoir argent parmy la riulcrc iniques à Auftre char^f^^ presde la ou leur autre grolle nainre eftoit ancree.Si fut ordonne après le butin i ^*j ^'',™^''4^c‘ pour le conduire (auluement en Angleterre i^Comte de Hoftidonne en feroie ccolluullcurJc^f.7■,„ffƒ^;^ te ne» pus pas fatisfait.

j^p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION LXXI I.

Hfà/'’'^^'^^’■’^'’l'^^^'rertw» pue plußeurs de ces noms c^fimoms fint corrompus, mats tlne m'a eße' poßi~ fiintt ’^^’^‘^'^^^^ leur eut ier,d autant pu Mellor Doech,eßant fini put parle amplement de eeße bataille, n'accorde ti^eT,'” ■.''^‘^“^^“’'s*‘‘quot;^P'gt;'‘’'t-^ eccis pue pour les prifinniers, ^wr à no'i^^^bre^etz ,celupy de Salacfint 1^31/ ?'^^‘'^^‘^™^*^^ *c's cfcots fl furent defeonfîts amp;nbsp;occis fur la place les Comtes de Bolleon, de amp;auu 'Artredui,amp; de Marc.cinq grapsBarós amp;nbsp;autres plufteurs Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers landc'''^^'quot;^'''^^^^'^'^^^ ^^''quot;^^ ™’^ ’ ^ ^1^^ ^^^’'’ ^°y prins amp;nbsp;retenu par vn Efcuyer de Northombe* lieursa°quot;'”'L^^^^quot; Copclant.Ec fi furent prins le Comte de M^rerJe Comte de la Marthe amp;nbsp;plu-drcntl' i ^quot;^^’^^ ^ Cheualicrs. Celuy delà C^ux met eneeße firte. Touccsfois les Anglois obtin-kC' le Comte de Boly le Comte de Boltjuem le Comte de Patris le Comte dcSurlanc liteSim F Comte de Marc,meflkc Ichan de Dôglas.mcdîre Thomas,de Donglas, mef-ficütsquot;^°quot; ^ '31 elfte Alexandre We Ramcray,qui portoit la bannière du Koy d’Efcocc èV plu-hatdimTquot;)v'^'*''*^^'‘°quot;^^^'^'’^^^^''^ ^ Efeuyers y moururent, amp;nbsp;y fut prins le Roy d’Efcocc , epii aoD 11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''^'^^æ^‘3t fc combartoient au prendre amp;nbsp;fut naurc d’vn Efcuyer de Norchombclandc

^ .jquot;^‘^^°pclant lequel fi treftoft qu’il tint le Roy à fa volonté en ouura fagement, car au Mucha ^'^^ )|'^Clfe bouta hors de la prelTeluy vingtielmc de compaignons defa charge amp;nbsp;che-ç V^‘’L‘-''°'gt;rqu’ilcflongnalaplaccouceftebefongneauoit cftccnuiiôxv, lieues.Carilvinc i^7''^'SS'’‘’'’'V’'fortchaftelappellc,lc^haftelOrgucillcux,ôc diftbien qu’il ne lerendroit à hô-kc'* ‘?™’^’‘*”°”^fr»n droiturierfeigneur le Roy d’Angleterre Encores furent prins cedit iour ^(jOiiitcde Mouret,le Comte de la Marche, meftire Guillaume dcDonglas,mefllrc Archebans de quot;6 w-raeffite Robert deVcrfy,rEucfquc de Brcdanc,^Euefque de faint Andry,

tncir a '^ quot;7^ ‘^ “^‘^ ^^ nbsp;nbsp;nbsp;'^‘^’' ^quot; 1*^^ l'entreprififitt commencc'e de nuit par Cadudal, 0^pue les Stoifiens repofiiet

furet ' ‘**^’^f^'^‘^**'*'^‘^^‘*’’*k,(gt;»t;gt;»/4»irMf•««7»/w,qiiiauec luy auoiérefteau combat celle nuit P^'s,comme luy.Ors» zioit qu'ily Faut plus entendre ,pu‘il ne dit,Qc croj au il y a Faute de nuet/oues mots

ANNOTATION IXXIIII,

' ^‘^^^^^^}^‘^P^^lfi^^ eßoitfort corrompu en tous noz. Exemplaires amp;•finuant la deduthon precedente, de-kVf “'^ ^^ß'*‘'^ ta lePlure de tous ceux put ontefent de ce^e conpueße, nous l’allions remis encefle ßrte. Amli 7ao ft'^^|''''‘''^'^^^^^'5^°”T*'ftp‘3*^^lt;: ^oy Edouard d’Angleterre,en l’an mil.ccc.xîvij au mois

I’ L ’ , J , ^ ^°y é Angleterre appcHa.Cz'c. Mats l'aj mieux aime' vouij mettre ce pue t’en aj trouuc'* ilô‘ ^quot;‘*gt;*x par ma emputefine reueue.Ce put accorde bien à ce pue i^ioye mis Fur la mar^e pour fécond jj^ ^quot;K« la manière/ùùtanteAinÇi fut la forte ville de Calais afliegée par le Roy Edouard d’Angleter-gt; în ij46,au mois d’Aouft,amp; à luy rendue l’an d’apres,au mefme mois,auqucl temps le Roy d’An o appclla Monfeigneur Gautier de Manny,fC7'.

j(_j^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation Lxxv. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

'^'''^^pMirce ptnl a pen-par allant mis Pepin de werte du parti des François, ce pue maintenant il »«TOczçzlcScioneurdelaVVCÄC Ju parti des ^u^las montre la d/^'erenee ^H^dy peut auoir de l'’vn a l*autreyd 7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l't'*fiti*gt;’t de mefme malfin fint en diuers firuices. Mais nousauous teßnoi^nap^e puec eßoient

^^x wrfesmaifons.Car Pepin eßfirnomme'de vaaftercen la chaux,cp-F autre de ia.vya.tc,approchant fort de

,. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION L XXV I.

1 It Monfeigneur Geoffroy)^9»ree^«e;(i«r mes Ex. auotent en eeßefirte.Si dill mofeigneur GeofftO)» a es gens feigneursfe nous fuyons nous fonames perdus d’auantage,fi nous vault mieux côbatre de oniic volonté,cfpoirferalaiournéc pour nous.Par S. George dirent les Anglois vous diéfes vrayamp; ®al ait qui fuira. Lots fereculerét tous amp;nbsp;fe mirét à pied,amp;chaccrcc leurs chenaux es voyes. Carils ulcnroiet trop foulez.Qv^and le Roy d’Angleterre,cz-f.ie mefins ranpe'auplus près d’eux pue ditypeu. Ti»ttsfois ta levure de t ^etbre^éde la chaux mefimble meilleure,comme elle enfFit.Et adonc dift meftire G eof-tioydcChamy vnehautcparolleàmcfGrcEuftaccdc Ribeumont amp;nbsp;à meftire Ichan de Landas oo ij •

-ocr page 458-

annotations.

qui n’eftoiAtpas loingdcluy. Seigneurs le fuyr ne nous vault tiens fei^^us fuions nous o ^ perdus d’auantage mieux vault que nous nous deffendonsde bonne volonté contre ceux S^^^^jj]. nent quen fuyant cÂnme lâches amp;nbsp;recreans nous foyons prins amp;nbsp;déconfits Efpoit leta ^^^juj pour nous. Aquoy les Cheuaiicr?rcfpondircnc tous d’vue voix. Sire vous elides vray ms a • quif'enfuira.Lors par bonne ordonnance tous les François defeendiretde leurs cheuaux i cs^^f^ ferent arrière d’eux pour ce que trop les fencoiAt fouliez amp;nbsp;fe misent cn^rroy ^our atten te ceuoir leurs cniUmis.Quandlc Roy d’Angleterre,

ANNOTATLON LXXVII.^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. jtp

quot; nbsp;^nntl’eÇpcc^l'entencepajjageenceßeßrte.}x Seigneur de Verder,voyant qucIchanaeHc cn^ ._

noicfonefpcciointeàfon coite,la pointe deuanc:comrne vnc lance enarreft,pritlaiienc pa r^^ gnce,la dégaina,amp; l’éleua en haut,pour en getter coup,amp; defait,lafecouaamp;branlaenlair,pii iâ aller fou coup,pcnfant rencontrer l’ennemy.Mais lehan dcHelennes(qui, enapproenan veiefon brasainû dlendu)gauchit au coup:lcqucl par ce moyen fut perdu pour l’Anglois, n ^^^^ moins,tout auffi tofl:,Ichan de Hclcnncs parfournit fon poindre,ôc en paffant,attaignitamp;rf'”' tra fi rudement le bras de l’Anglois,qu’il luy fit tomber l’elpéc de la main.

J^NNOTATION Lrx V IJ I . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J.

Là fut prins] Jr Pompadoitr eßbien pris ßtr laßn dit chap.i6i.ilfaut icy le Comte de Ventadour,»«? ^ue autre.Mais les chap.precedent depuis 1^^.me font cmire^auec le ioÿ,ct-apres,^u ilpaut ainfi lirt.Ll at^ Mclfire Baudouin d’Annequin,dc Monfeigneur Barthélémy de Brunes. Car veritaUemint et nbsp;nbsp;^

mj eßoitdu parti d’.^n^let- Crquot; ne fit point pris par les nôtres,comme verrez^ tantofi^au chap.lôj.Salitfi^ mier defi faire de tellesparticularitez.^. La chau.v eß corrompu C^ contrariant àfiji-mefme en beaiicsnf de ce^e bataille de Poilhers,cr-mefiiiementicjij^uand il dit, apres Dampmartin. Aulüfut mclfire ^^^^ danc^in amp;nbsp;meffircRegnaud de Gobchin.CarUa 4efiafaitprendrece Baudouin danne^in pif r noßre chap. i ôi.comme nous If auons annote'/ùr la mar^e.

A^ NOTATION LXXIX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. 1^

Gel U y y il er] Pource ^u: les deux ^bregez^parlant icj ^vn article, dui^uelmz Exemplaire s ft neantmoins bien di^ne d'efre annote',nous vous en auons bien voulu mettre ici leurs propres mots. Celti) et donc ainfi. Quand lyucr fut paile le Prince fe voulut partir de Gafeongne amp;nbsp;emmener le Roy“' ^^ ce en Angleterre amp;nbsp;les ficurs qui auoient eftepris auccques Âiy, mais les Seigneurs de GalW^ luy contredirent difans que le Roy qu’ils auoyent aidé à prendre ne les efiongneroitpasaw ’ Prineeleurremonftradesraifonsaflez pour les contenter mais ne fe y voulurent conlcntit' ij^ à ce que le Prince leur fift deliurer cent rail florins amp;nbsp;par tant ils furent contens. puis reçoit ^ le pays à garder au Seigneur de Labreth amp;nbsp;au Seigneur de l’Efparc au feigneur de Po^P'^f. pjîi gneur de Rofou iufques à fon rctour,o-f. Maiseeluj delà chaux vfi déplus lon^prepos,enaß/'''^^^^ les Gafeous entendirent que le Prince de Galles aifnc fil^u Roy leur Seigneur vouloirquot;''''f de leur puiflancc le Roy de France qu’ils auoient aidé à prendre amp;nbsp;conquerreils n’enfti“'', J^oj; mier coup d’auis amp;nbsp;dirent au Prince, Cher Sire nous vous deuons en quaneques nouspo““'’^ j Lonneur obedience amp;nbsp;loyal feruice amp;nbsp;noiÿ louons de vous tant que pouuons ou faoôstnms’'' ^^ pas noftre intention que le Roy de France pour lequel mettre en voftremain nous auons Jquot; moult de trauaux voqj nous eflongnez ainfi. Car Dieu mercy il eft en bonne cité en iaqne'R fommes gens alfez pour le bien garder contre les Fraçois fe par puilfance le vouloieplut nousp force reconquerre.Adóe le Prince oyant les Gafeons ainfi parler leurrcfpôdic beaux fieuisah vray ce que vous diètes,mais mofieur mon perde veutauoiramp;veoir amp;c du feruice que f^‘‘”*’gjp uezà luy amp;nbsp;àmoy vous fauons bon gré amp;:vousfera grandement remery,mais cenonobftat«^ cons ne fe pouuoyent accorder a ce que le Prince Icurcflongnaftlc Roy de France iulqu« a eeji^ meflireRegnaudde Gobehemamp;meflire lehan Chandos y trouucrét moyen, carilsfentoif”f^^^ç cons côuoiceux fi dirent au Prince, Sire Sire offrez leur vne fomme de deniers Scvouslt’’quot;quot;. j

ANNOTATION LXXX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

qui C^miintcnoicntjCombien^uei’ajietrouué l'Exemplaire de p'erard moins corrompu ^ue lt;eusitss»‘ eß ft ^Hil m'a falu aioißerCr'changer icji ijueßues mots,pour remettre ce pafi^^ en fin entier,^ut autrenut ipt litjifCres autres de telle corruption ^u'il s'enfiut, Ainü fe m^intenoient entre Paris amp;nbsp;Noyon amp;nbsp;entre! ^^ amp;Soixonsamp;par toute la terre de Coucy,entre la Comtéde Valois, entre Bricfche ‘^'^°'V Noyon amp;nbsp;deSoixons plus de cent chafteaux amp;nbsp;bonnes maifons^c Cheualiers amp;nbsp;Efeoyets,L ^e'de Sala,fi taifant la chaux de toute eeße /apuerie,enparle bien généralement. Toutetfoisf m'a ilconprmt ^ue l’en auoyedeuiné.

au cerne] fefàji bien ^ue ccrh c eß vne ligne tire'e en rondes en forme de cercle,mais le confiée n'en enttniKl mieux ce pafageter' me doute ^uU » ƒ fale juehpue autre mot,^ue te nefitj ou prendre.Car Sala parle uy ont» ’ Cr la chauxfi taiß du tout, depuis la deliurancedu p^y de Nauarre,iufiues à noßre cha. loiau ließ parle fus,lt;^ue les Françoisfirent de l’accord ^ue le Rjy lehan auoitfait en .Angleterre.

ANNOTATION LX XXII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

let Comte^llfaut deuiner ^ui eß ce Comte, fi ce n'eßTancaiaiUe ou Dampmartin, ^ue lei Croinf^’ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;let a(»t*‘

-ocr page 459-

ANNOTATIONS.

' J*^'j^’''^^^^^^^^’'*^ ^^‘^^ cemeff4^e.Ne4ntm»ts ma cin^HteßfiereiieiieJatFleßir l'^lr^e delà chaux üii ‘^^^^^^'^'^^^^^’^iO^firmant telsmittt.Sifurent vn iour,cnfccret confeil ciixiiij. feulement ou ffnt vn accord fans moyen fur certains points qu’ils traitterent amp;nbsp;ordom^^rent. Puis quand ils Went tous prepofez ils les-firent eferite un vnc lettre ouuertcàiqucllc les deuxRoys lecllerenc dlo'ir*^^”^^*'^*^^ le Comte de Tancaruille amp;nbsp;meflire Arnoul d’Andreham qui æ“t'llccvenus nouueHementaufqucls ilscharÿtrcntcefte lettrepout porter en Frâtedu Duc '‘’Otthmandie à lesfreÂs amp;nbsp;aux confcillcrs duRoyaumeede laqucllechofc fai^ les ij.fieurs de-MMdiB le chatgerent.Si payèrent ^mer amp;nbsp;exploitèrent cantjO^r. ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

A NNOT A T I O N t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

v* loulonj/e dmtejue et mot neßit cormmpH.-mais-îe ne puis apeurer Âu vraj'puur f eße. keurt : nomplus ^ue lt;nbsp;iuiuere d ^rmenew.de la^KfUeaiparlera tantiiß,^^. ^m lepenß eßrecettecy, me/»ne,Sala ditiey darmenen, ü'MCÉJMxdarmenton. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ hn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' -r

’3!I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AN-NOTATION IXXX II I I.

auaouindcmicJ^in^j’j?^ «Baudouin Danncqaii-ißelapriße duquel il a parlé au chap. loS.ilfauepre-nt*f‘epul,eu^t^tileluirc.La chaux dit Ba.admntia.neiiily. ''■

^^‘Omeidn^ncüt^h éèdiféitcndece chap.mtnßre clairement ^u’ilji afauteicj de la vraje charte de l’‘'‘fgt;t:j' il pilleurs artieles^iputß troHuent es^randes. Cmnipues de France^Oquot; en la Mer des fJifloires c^ meßne-^^^•“ ßgt;rtpt::^Pr.in^eisß(ßptels m'a Jimlßb/in de vous mettre icj les propres mots/outesfois corri^e'2i,punllués, ^‘^^'‘tt^mcintinualiiti du vrajpildei’FJißoire .cèluji de lachaux met dencainß.Laque 11c paix fur mile par kpy’^’’f“'^'*®™’’’éc par les partics,amp; acceptée, amp;nbsp;en fut eferipte vue lettre. que l’on nomme * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

haitedc Btetigni,qui côtient en fùb(lâcc,quclcRoy d’Angleterre, pour luy amp;nbsp;pour fcs hoirs, ^Witauoirla Comté de Poidiers,amp; tout le pays de Poiélou, le fief de Touars amp;nbsp;de 3ellcuilc,touc î*'(S(ieXainâongc,la Rochelle, amp;. toutes les âppartcnances;la terre d’Agen amp;nbsp;d’Agenois, la ter-

«igourd amp;nbsp;de Pcrigucux.le pays de Limo(in,de Cahots,de Bigorrc,d’Angouleimc,amp; de Ro-“^fAles Seigneuries amp;nbsp;hommages d iceux pays:la Vicomft de Montrculjamp; la Comté de Pon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, 3

Vn ’^f^”''’^“P’i’311011,001111110fon herftage,Valais,Merle.Sangatc,Coulongnc,Harnes , Vuales, '• yyr,amp;toute la Signeurie d’icelles places,amp;la Côté de Guines. Et h deuoit le Roy d’Angleterre, luoit trente cens mille Francsàpayer^n cinqans.Ec Ïideuoit auoir,pour otages,des plus gratis Sei gneurs de France, amp;nbsp;de chacune des vingt meilleures citez du Royaumc,deux ou trois des plus notables Bourgeois.Etenaccomplillant ceschofes de lapart des François. Le Roy d’Angleterre de- • quot;tiitrcnonccripourluy amp;nbsp;pour fcs hoirs,au nom amp;nbsp;aux armes de France,amp; rendre le Roy lehan ^ amp;nbsp;®idircPhilipne,fon fils,quittes de leur prifon en la ville de Boulongiic,amp; tous les autres Seigneurs ”* 'itjuiauoifntcfté pris à la bataille de. Poiétiers . Et f fi: ne dcuoicnc le Roy de France amp;nbsp;Ion fils ^i^^i;^^ . * '’“nvfer de report,ne de fouucrainccé,dc toutes les terres ^Seigneuries accordées au Roy d’Angle- rompu,a accorde ''quot;'liufqucsà certain temps,amp; qu’autreiffentcnfcroit ordonne.Et fi deuoit le Roy d’Angleterre, mal à ce que dira ®“'t'lt;:cqucdiccft,îi,ioii paifibkmctlaDuchcdcGuiéiic. Celle Charte fut faite amp;nbsp;donnée,à Breti- lautoß l'autre S^lipresChartres,lexxv.iour de May,l’an. de grace mil ccc.lx.Celle Charte de paix fuc acceptéc de ^.^ 'c^e^hrari fWlccôfcildcFtaricc,amp;feellcedu fed du Duc de NoriWanQic,hls aifnc de héritier de la couróne de „„„„,ƒ„ ,/^pJj t^ncciamp;lots furent vnettéucs accordées à durer iufques à la S Michel en vu an,pen dût lequel téps Zerne deuoyenc ^■quot;“ toitlabonne paix,tant delirée par tout le Royaume de France.Et lurcin ces tréues,amp; cefte d- non ''fet gt;nbsp;quot;‘ß peraec de paix,publiées par toutes les citez amp;nbsp;bonnes villes de Fracc.Puis vindréc à Paris quatre ehe Francoife, w icrs notables,enuoyez du Roy d’Angleterre amp;nbsp;de fon aifné fils:amp; pour eux turcrenc celle paix à 'tnir,fur le corps de Noftre-ScigncurSacré:dont la cité fut moult réiouye. Apres ces chofes ainfi fai •«amp; que le Roy d’Angleterre eut conclu de retourner à Calais,le Duc dcNormâdiciuy bailla plu-icurs chcualiers amp;Gétilshórncs,qui le conduifirent iniques à Calais,amp; luy firét ouurir viles amp;nbsp;paf-%cs,tant qu ils vindrent à Calais: de Je Roy mota en mer à Harfleu,amp; de la s’en alla en Angleterre.

Hollqu il y fut venu,il fit le Roy lehan mettre hors de pvifon,amp; le ficfecrctccmét venir à Vuellmo-* ‘''t;làouils parieret cnfébic,amp; fut adoc le Roy lehâaucrti du traittlt;jWclapaix,ainfiamp;par la manie * f^ttil auoit tftéfait amp;nbsp;palïé,Si en loua Dicu:comme celuy,qui defiroit grandement fa dcliurancc. WoftaprcsftitleRoydcliuré tic ramené à Calais, mais il y feioutna longuement: pour ce que le î'ywentdehx cens mille frans ne fut pas fi toll prell,obftant la pauiirere amp;nbsp;dcfolation du Royau '' 1 tonuint que Meffire Galeas,Duc de Milan,en fill la finace,moycnnant laquelle le I^oy lehan 3y onnsvncficnc fille à mariage,pour fon fils,qui clloit icunc,amp; à marier.Or clloic ttairté qAles • garnilonsdcsfortcrcHcs Fran^oilcs,que les Anglois tenoicnt,l’cn partiroient A: rédroient leurs pla tes,mais aucuns eny cut,qin les vendirent,amp;autrcs en y eut,qui n’en voulurent point partir,ains fe pnndtentàroberamp;àcxilcr,cômcdcuant,fous l’ombre du Roy de Nauarrc,cfpectalemét lut les mar tfles de Normandie amp;nbsp;de Bretaigne.Or vint ce premier payement iufques à S. Omet: mais on ne 10-oitportctàCalais:pour ce qu’aucuns Seigneurs deFrâce refufoient d'eux merrre enoftagepour le Q„ip,„t ceUet de Koy.Et par tant demeura le Roy lehan à Calais, trois ou quatre mois,amp; lors le Roy Edouard reuini noßre ch.ziiM ’Calais.pourmieux faire fa bcfongne:amp; furent encores les deux Rois en grand parlement eufern- »St lefqueües tout %amp; furent encores veues amp;nbsp;examinées les lettres de la paix: amp;nbsp;pour mieux faite,en furent faites,«« 7««'’»«^ a »ans “frechef vues fâiitrcs,côprenas tousles .articles de celle paix:amp;t outre cc,le Roy deFrâce amp;nbsp;fon fil» Wie,pourcuxamp;pour leurs hoirs,deuoiét renocer au rcirortamp;fouueraineté de toutes les terres amp;e Sci ^„„.défaut*en Sitürics,qui par ladite paix auoiét efté cedccsamp; trâfportées au Roy d’Anglcterreamp;àfes hoirs,amp;dc- tous no\. Exemp. “'’'tiédit Roy d’Anglet.amp;fc5 hoirs,tenir toutes icelles certes enfouueraincté,ainfi amp;nbsp;par La manière

°° quot;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• , -.J

-ocr page 460-

ANNOTATIONS.

lt;jue le Roy 4g France les auoit tenues amp;nbsp;polFcdées au temps pairé,amp; eommc il les tenait deuantlc-diiâ traitté de paix: amp;nbsp;que le Roy d’Angleterre amp;nbsp;fon Hlsailné deuoyenttenoucctà routes les demandes, qu’ils auoieiÿ faidies en Francc:0lt; commediéheft,au nom amp;nbsp;aux armes amp;nbsp;àla calengcdc la couronne de France, aThommege amp;nbsp;fouucraincté de la Duché de Normandie, de la Duchede Touraine,des Comtes d’Aniou,amp; du Maine,de la Comte amp;nbsp;du pays dc^landrcs, amp;nbsp;à toutes autres chofes,non accordées amp;nbsp;non baillées par Icdié^raiélé.dc paix.. Et fi dcuoy entjes terres amp;lcsvil-les,ainfiEaillées,^emeurer.lt;-n leurs franchiles amp;nbsp;libcrtez,touc ai mi comÂe deuant.Et par ces nid-mes lettres amp;nbsp;accord fe fubmirent les deux Roys,pour eux Sc po^r leurs hoirs,à lâcorredion amp;111-gement du Pape amp;nbsp;de la Court de Romme A à toutes fentences, qui par ladiéle Court (croient don nées entre cciuy amp;nbsp;ccuK,quiitoyenc concreTediét: traicié: ôc qu’ils n’en peuflent eftre abfousjul-qu’à ce qu’ils en iroycnr.faire planiere latisfaélion. , Et fi dcuoycnt,par exprès ces Tenonciationst' ftre faiétes dedans la Sainét Michel, l’an mil trois cens foixante amp;nbsp;vn.Ccs chofes eferiptes amp;nbsp;vents

^j[‘tylt;\ßi'^tf fiiurre\trouuer fond jOH rimOjen

tigni prez de chartrcs. Au 41 licii eft acor

par le conleil des deux Roys, iceux deux Roys, amp;nbsp;leurs deux:fils aifnez iurcrcnttoutlc contenutn reelles,fur le Corpus Domini (àcrc,amp;à le tenir depoinét en poihélà perpetniré.Et puis, àhicquc-fte des François,le Roy d’Angleterre bailla fes lettres , en forme de cOmmiflion: pour faire vuidti tousgens-d’armes des fortetelïcs,|pparrcnantcs au Roy de France, dedans lemois après qucioni-mes amp;nbsp;requis en feroyent, fur peine d’ertre tenus amp;nbsp;reputez bannis de France amp;d’Angleterrc,S comme rebelles amp;nbsp;craiftees. Et aulh qu’ils le gaedaflent de piller amp;dc rober, lut la pareille pcinc.amp; celt;juedifoit icy fut ordonné que CCS lettres feroyent publiées en tous lieux,ou befoingen feroit. ^Orvoylacm’i«*^ l ^bre^^een t^ f^hre^édeS^tlafournit ,tn deßtwt de noz^ exempl. Maintenant voyez^la dedntiion de celitj delacJMux^U-!^' ^mblezä'ß^ßfltZ.^f'}i*t^i^'^'gt;»tflaira, lidit adon: amß. Et pour ces chofes plus entièrement faireamp;pourfnyait,l'’ trait teurs d’vnc part,amp; autres grans Clercs en droit du Roy d’Angler crrc,ordonnercnt lut la lot®* de la paix,par grand délibération, vnc lettre qui fappcllcla Charte delà paix,dont la teneur! cnlmt' défi b! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eo 0 v A R D,par lagracefteDieu Roy d’Angleterre , Seigneur d’Irlande amp;nbsp;d’Aquitaine,i W^

accomplir ce-

dittraitté,fen-fuiura parmi Ie quel accord en tre les autres

amp;concorde^dès Ceux,qui CCS prclentes lettres verront,(alut.Comme les diflentiós,debars,cftfifs,noilès,amp;dilcoi'») trajtteursamp; pro meus,^ cfperez à mouuoir,cntrc mftis amp;nbsp;nodre trefeher frere le Roy de France, certains traititi*^ cureurs de l’v- de nous ôc de noftre trefeher fils ai(né Edouard,Priiftc dclàallcs,ayansà ce (uftifance, pomioit)* quot;a He'^f ^Δ'quot;^' autotité,pour nous amp;nbsp;pour luy,amp; pour noftre Royaume,d’vnc parr,Â.' certains autres'ttaitteurs^ ddbentionrde procureurs de noftredit frere Si. de noftre trefeher nepueu Cllt;ii'lcs,Diic de Normandie,Daupl'quot;’ bats guerres amp;nbsp;Viénc,2cfils aifné de noftredict frere le Roy de France,ayans pouuoir amp;nbsp;autorité dclondid p'^^'quot; difcords delTuf- cefte partic,amp; pour luy,f ayant efté allem blez à Brerignipres de Chartres, au quel lieu ayt elleJ'^”* trahtei?*’^dc *^^^ finale paix amp;nbsp;concordc,par les traitteurs del’vnc amp;nbsp;de Eau tre partie,fur les dilfentions,«!«!'''^ paix les'^procu- goeires,amp; difcords dcirufdits:lcfqucls traitteurs amp;nbsp;procureurs de nous amp;nbsp;de noftre fils,pournoij* reursdcnousamp; pour lüy,amp; les procureurs de noftrediä: frere amp;nbsp;de noftredid nepueu, pour fonpère Sfo“® 1’ denoftre fils aycnt iuré,fur les faindes Euangiles,tcnir,garder, amp;nbsp;accomplir ledid accord, comme pour nous amp;nbsp;ions ainfi qu’ilfenfuyura,amp; queparmy ledid accord,et^re autres chofes, noftre frere éen^^^ procuœursde^ ^‘^'^ ^^^’ dolfufdits, forêt tenusAaycnt promis bailler dcliuicr,dtlaiircrànc’amp; à nozboitsamp;lquot;^'-' noftrediafrere feurs,à toufiours,lcs Comtés,villes,chaftcaux,cirez,fortercircs,tcrrcs,illcs,rcntes,amp;rciienucs,S:i'^ amp;nbsp;de noftre dit très chofes qui f enfuytient ci- aprcs,auccrÂit ce que nous tenons enGuiéne- amp;nbsp;en Gafcongntiätf”' fon^^^e^^'^ ^P°^^''’^'''' P-c’’P‘^^i’‘^fiÿ^^*: 2 nousamp;à noz hoirsamp;à noz fucccircurs,ainfi q lesRois de Fried ôttou luy Furont 'futquot;' '^^“^^ cc,qut eft en dommaine,amp; ce,qui eft en ficf,amp; ce par le temps amp;nbsp;manière ci-après ée^j^ faintes euâgiles fez- C’eftalfauoir la cité, amp;nbsp;le chaftcl, amp;nbsp;la Côté de Poidiers, amp;nbsp;toute la terre amp;nbsp;tout lepaysde!'’'' à tenir gardcramp; dou,cnfemblc la terre de Bcllcuillc,la villcamp; le chaftcl de Xaintcs,amp; la terre amp;nbsp;le pays de Xain®^ g^ pardeça amp;nbsp;par-delà Charente, aucc la ville amp;nbsp;fortcrclfc de la Rochelle,amp; leurs appartcnai'v'* amp;nbsp;appendances, la cité amp;nbsp;le chaftcl d’Agen, amp;nbsp;le pays d’Age nois ,1a cité,lavillc, le chaftcl, ^^quot;”’ te la terre amp;nbsp;pays de Cahorfm,la cité,chaftel,amp; le pays de Tarbc:la terre,amp; pays,amp;Comtedß^g”' re,la Comtc,la terre,amp; pays de Gaurcs,la cité amp;nbsp;le chaftcl d Angoulcfmc,amp; la Comté,terre,d‘ [’^ cho^sque no^j«yç,^gQ^|[^^pjj^|jyj|jç ^ ]ç cli^ftel dc Rodais:laComté,la terre, amp;nbsp;le pays de Rouergue. Et, l'J* te tere • ^^^ j^ Duché dc Guiéne aucuASeigncurs(comme le Comte de Foix,lc Comte d’Armignaqlc Cou’' te dc ri(Ic,le Vicomte de Carmain,lc Vicomte dc Limoges,ou autres) qui tiennent aucunes terres, dedans les mettes defdiéts lieux,en facent hommage à nous, amp;nbsp;tous autres fcruicesamp;deuoirs,éci'S caufe dc leurs terres amp;nbsp;lieux,en la manière qu’ils les ont faits au temps pafré,iafoit ce que nous,®quot; ureramp; de laif- aucuns des Roys d'Angletcrrc,ancicnncmcnt n’y ayons rien eu.En après aycnt auffipromisde®®®’ fer,flif. Manß dcltillcrlaVicomté dc Mótrcul fur lamcr,en la manière que du temps pafte aiicunsRoys l’ont te®®' eeUeaefi corrom amp;l’cn ladiéfc terre dcMontrcul ont efté aucuns débats du partage d’«cl!c terre,noftrefrerenousi)' fu,aufiießle re~ promis de le nous faire éclaircir,au plus-haftiucmêt qu’il pourra,luy reuenu en France, item®®®® beux ^y^defqu'els le “X^^t auffi promis deliurcr la Comté de Ponthieu toute cnticrcmcnr,faufamp; excepté quc,fiaucu®'‘ y QHS prie croire chofcs onc cfté aliénées par les Roys d’Angleterre,qui ont régné pour le temps, amp;nbsp;ont ancicuneßtf ma cotreébon,sas tenu ladiéle Comté amp;nbsp;apparcenances,à autres perfonnes qu'aux Roys dc France,noftrediét frète,n^ ^ueiaye feine de^^^ fi)ccelfcurs,nc lcra pas tenu dc les nous rendre:amp; (i lefdiétcs aliénations ont efte faites aux R®® ■vous en amener le ^^ prance,qui Ont cfté pour le temps,fans aucun moyen, amp;nbsp;noftrcdiél frere les tienne à-prefent®® fa main,il les laiflera à nous enticremcnt,cxccpté que,fi les Roys dc France les ont eus pat cclu®?® à autres terres,nous deliurcrons à noftrcdiél frere ce que l’on en a eu par échange,ou luy dclaiHr®®* les chofcs ainfi aliénées.Mais,fi les Roys d’Angleterre,qui ont cfté pour le temps de Iot$,cn3®®j®' tfliené ou tranfpotté aucunes chofes en autres perfonnes quedes Roys dcFrance,amp; quainne c* fulTcnt depuis venues es mains dc noftrc-diél frète,il ne ferapas tenu dc les nous rendre, amp;î® '/

France amp;nbsp;fon fils defluldics font tenus amp;nbsp;ont promis de bailler de li-

tefmoi^nage en mar^e^ei^ vans en nuy de ve^ir vn tant notable trat té ain/idepraué parVtgnoranee dn efcriuaim.

-ocr page 461-

ANNOTATIONS.

kschofcsdelTufdiiftcs doyuent hommage, noftredict frère les baillera à autres. c[ui enteront hom-roage ànous amp;aiioz fucjfeireurs;amp;,le Iclditlcs choies ne doyuent hommage,il nous baillera vn,qui entera le deuoir,dedans vn an prochain,aprcsqu’il lcra patri de Calais, iteni nous ayent fçmbla-bkraentpromis laiflét poiVedet le chaftel Sc ImviUe de Calais: le dhaftd,ville, amp;nbsp;Seigneurie de Met lélcs villes,Chaftcaiix,amp;Se^ncurics doSangate,Coulôgne,Hamcs,Vuale,Si 0yc,aucc terre s,bois, mardis,tiuicrcs,teiÿcs,rcuenucs,Stigncunes , amp;nbsp;arbres appartenances :'c’eftaftauoit de Calaisiuf-flucsau tilde la riiiicre,pa?-deuât Grauelihcs:amp; auflipar le fil mcfmc de U riuierq^ui chet au graft hedeGuincs,iufques à Fretin;amp; dj^fcc par. lavalcc, autour de la montaigne- de Caltuli,cncloanc mdmesja mQntaigne,amp;aufliiulqucs a ta met: aucoS.-^gate amp;: toutes fes appartenances. Item que polUderons lulfile ehaftcl,la ville,amp; toute la Comté de Guincs,aucc toutes les terres, villes, cha-llcaux,!iomraages^Seigncurics,riuiercs,6c bois,auÜi entièrement comme le Comte de Guincs, der-mnement ttcpaflé.lcs tenoit en ion tcmps:amp; ànous obeyront les Eglifes amp;nbsp;les bonnes-gens,eftas, dedans les limitatious de ladiélc Comté de Guincs,de Calais,^ de Mcrli,amp;des autres lieux deftul-dits,ainfi qu’ils obedient à prêtent à noftrediéf frerciSc qu’ils obeifloient au; Comte de Guincs, qui htpouthtcmps.Touteslcfquellcs chofesicomprifes en ce prêtent article,-^: en l’article prochain ptteedent de Mttliamp;'de Calais,noustieudrons en dômame:cx^eptcz les heritages des Eglifes,qui demeureront aufdiûes eglifes enticremcntfquclqucpart qu’ils foient a dis ) amp;nbsp;au 111 exceptez les hc-ruages des autres gens.du paysdcMcrliamp; de Calais, a dis horsladide ville de Calais, iufquesàla value de cent luîtes déterrés paran.de la monnoyc courant au pays, amp;nbsp;au dcflbuselelqucl'S heritages lent demcutciont iniques ala value deftufdiéf c,amp; au-défions,mais les habitations amp;nbsp;heritages. iSisciiladicfevilledc Calais,amp; leurs appartenances, demoureront en dommaincà nous: pour en «donnciànoflte volonté,^ aulhdemeurcrontaux manans amp;nbsp;habitans en la Côté de Guincs tous leurs dommames entièrement,amp; y reuiendront plaincmcnc , lauf ce qui eft dit par arrant des con-franuiions,mcttcs, amp;nbsp;bournes deHufdidcs en 1 article de Calais. Item que nous tiendrons auflî louteslcslllcsadiaccntes auxterres,pays,amp; lieuxauant-nomracz,auec toutes les autresifles, que nous tenions au temps dridlét traître. Et comme il y ait auffi e^e pourparle que noftredict frète amp;nbsp;Ion aifné fils renonceront aux reflors amp;nbsp;fäuueÄinetez,^ à tout le droit, qu’ils pourroyent auoircs cliofes Aclïufditcs,8t que nous les tiendrons comme voitin, fans nul reftort amp;nbsp;louucraincte de no-lltcdiûftetc,ou du Royaume de Erai»e;amp; que tout le droit, que noftiedid frcrc anoit es chofes dtff«fàries,anowitanfportciaperpétuellement amp;nbsp;àtoufiours. Et aufli ayi efté poutparlé que fem-b\ah\emeinnoa5g^j^pß.,-fjift 5ls renoncerons expreflement à toutes lcscholcs,qui ne doyuée cidre bailléesinousmrledilt;fttraittéiamp; pat efpccialaunom amp;nbsp;au droit de la couronne ôê du Royaume dcFtancc,amp;alhoi^i^agc/ouucraincté,amp;dommaincdclaDiiché de Normandie, delà Coriité de Touraine,à AsComtez d’Aniou amp;nbsp;du Maine,amp; à la fouueraincté amp;nbsp;hommage de la Comté .amp; du ' pâysdcFlandtcs.amp;àlafouucraineté amp;nbsp;hommage de Bretaignefexcepté que,quant au droit du Cô-wàtMoiitfo«,tclqu illc peut auoir en laBuché amp;nbsp;pays de Btetaigne, nous l’ayons referue amp;nbsp;mis 1 ^o«dtnoftrettaitté,parmots cxptcs,fauf tant quenous amp;nbsp;nofttedift frere , venus d’Angleterre à I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;talais,en ordonnerons fi à point,par le bon auis amp;nbsp;confcil de noz gens à ce députez,que nous met-| «onsapau amp;nbsp;àaccotdle Comte de Montfort,amp; noftre^oulm MeflirC Charles de Blois,qui dema-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deamp;calcngc droit à l’héritage de Btetaigne) amp;nbsp;renoncerons àioutcs autres ^emandcs,quenous fai

I r y r

r o'

fions,oü faire çonrrious,pour quelque eau le que ce foitÇexccptccs les chofcs lufdiéfes. qui doyuent 4«aïttt«ànousamp;ànoz hoirs) amp;nbsp;que nouslcur tranfportetons tout le droit,que nous pouuons a-uoit en tomesks chotcs,qui à nous ne doyuent eftre baillées.Sut lefqucllcs chofes, aptes pluficuts altercations ends fut cc,amp; par cfpccial,pouccc que lefdiftes renonciations , ttanlports, cclhons, amp;nbsp;delaillcmcnt àtffufdiàs,nc fc font pas de prefent. Novs îiuallemïut auons accordée no-!liediaftcte,patlamanicrc,quif’cnftilt.C’eftaffauoit que.nous,amp; noftrcdiü aifné tlls,renoncerons amp;nbsp;fctüns,Sc auons promis à faire,les renonciations,tranfports ceffions, amp;nbsp;ddaiflemens delTufdits, quand, amp;nbsp;11 toft que nofttedift frété aurabaillé à nous,ou à noz gens , dpccialcmcnt par nous à ce« députez,la cité amp;nbsp;le chaftel de Boiaicts;amp;toutclaierrcamp;pays de Bolt;ou,cnféblc le hcf de Touars

kûctamp;UttiKàcBcUcuûlcûacué amp;nbsp;le chaftel d'Agen^ôê toute la terre öde pays d’ AgenoisJa esté amp;\ce\iaftel Ac Vetinoutd,^ toute la terre amp;nbsp;le pays de Perigueux,la cité amp;nbsp;le chaftel de Cahots, îitwelatertc amp;le pays deCahorhudacitc amp;nbsp;le chaftel décodais,SctoutelaterrcSc pays de Rouet St»e,litité8tle chaftel de Xaintes, amp;nbsp;toute la terre amp;nbsp;pays deXaindongede chaftel amp;nbsp;la ^ille de la KochellcjJtIcçaysàeRochclloisilacilé St le chaftel de Limoges,St toute la terre Stic pays d#Li-moûntlaàté 8ile chaftel d Au^oulefme,8i toute la terre Si pays d’Angoulemoistla terre St pays de hautesda Comté de PonthicmStla Comté de Guincs. Lciquellcs choies nofttedift frété nous a ptomhhaihct.calaforme epue ci-deffus eft contenu,ou à not elpiciaux députez, dedans vn an en-(tiyuantjlay party de Calais,pour retourner en Prance, Si tantoft,cc faiéft , deuant certaines perfon-tttSit^ucaoftrcdtt frète députer a, nous, Stnoftre aitné fils , ferons,en noftte Royaume d’Angleterre, edits,tcaouciatious,traufpors,ccftions,Si dclaift'emens,par foy St par ferment ,Çolcnncllcmcnf. S* i d’ictlltsftronshonueslettresouuertes ,tccllccs de noftte grand fetl,pat la forme Si manière com-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;put euuQa autrcslettresturcefaits,Siainft epue compris eft audiCttraittc.Lcfcpaellcsletttcs nous

« nbsp;nbsp;nbsp;enüoytrous,alafcftc àel’atfumprion,cn la \ illc de Bruges, Si les feronshaïUer a ceux epic noftrediéh

1 ftetty cuüO'jcta,poürlesreceuoir.Lt,Ç‘il auenoit epue de das le terme alhgné,noftrcdit frété ne peuft \ nbsp;nbsp;nbsp;aifémcuthailler,ne àeliurer,àraous,ou à députez,les citez,\illcs,chaftcaux,lieux,forteteffes, St pays

. \ ey-àefihsaommezfeomhien cpu'il en doyue faite ton plain pounoir ,Çans diSimulation il les nous \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oo uiy •


(0’


-ocr page 462-

doit bailler ^ deliurer,«u faire dcliurcr,dedans Ic terme de quatre mois, cnfuyuansl an accompli^ Encores aucc toutes ces chofcs,amp; autres qui s'enfuiuent ci-après,eft dift amp;fccordé : par la teneur traittc,que quand no^s aurons rcnuoyc,ou ramené noftredici frète de France à Calais, iix kniaint’ après ce qu’il y fera venu,nous devions reccuoir,ou nous,ou noz gcns,àcedc par nous ilpcciakm * députez, lîx cens mille frans:amp; dedans l’an,de lors prochain cnluyuaii^nous en leroni payez^u’^ trecens mille,en la cité de Londres en Anglctc|^e:amp; des lors,chacun anprochiyn cnfuyuanr,qui tre cens autres n^lc,en ladidc cité,iufques à tant que trois milions nousToient parpayez:amp;',pnuf * nous feront liutez,mis en oltage,amp; enuoyez demeurer en noftr^ cité de Londres en Angleterre, plus nobles du Royaume de Franec.qui pa^ic furent prifonniers à la bataille de PoidictSiamp;ûe neuf citez amp;nbsp;villes,des plus notables du Royaume de France,de chacune deux,oii quatre, homines ainfi qu’il plaira à noftreconfeil .Et ,cftant tout ccaccompli,les oftages venus à Calais,amp;lcpt‘™*’ payement payé,ain(i que did: eft,nous deuons noftrediâ: frète de France,amp; Philippe fonhls,lt;Jc niK en la ville de Boulongne fur la mer,amp; tous ceux,qiii aucc eux furent ptifoiiniersàla bataiHeac* diers,fans paier aucune râçô,fils ne fc feint défia raçonez à nous,ou a noz gens.Et,poutre que no fauons bien de vérité quenoftrecoufin Meflîre laques de .Bourbon a tonhours mis amp;nbsp;rendu f'”’ à ce qu’accord amp;nbsp;appomtement firent faits entre nousamp;tnoftrediét frété de France,en qudeo’’1 citât qu’il foit,rançonnc,ou à tauçonner,nous le deliurerons,fans coulis amp;nbsp;fans haiz,auec non» frcrc,cn ladite ville de Boulongnermais que le traitté foit tenu , ainfi que nous cfpetonsquilk t Et aufli nous a promis noftredid Itère,que luy amp;fonaifné fils renonceront, amp;nbsp;feront,IcmbU ment amp;nbsp;par la manière dcll'uldidc,lcs renonciations,tranlpors,cédions, amp;: delaiflcnicns,accûi

-ocr page 463-

ANNOTATIONS. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

tresbiEnainfi. Ajonc les^raittcurs dclîùfdics,conns par IcDuc de Normandic,ayans laTzharte gvof-kcllcf/c partirent du Roy d’Angleterre,amp; vindrent à Paris,deuers le Due de Normandie, lçu'^°*'^*^*^‘^^f”quot;‘''’™°”^'’®”* '^^^^^ Charte au Due amp;nbsp;au grai^l confeil,devant lefqucls elle fut ^gt;touteaiilong,amp; tenuepour agréable.Car force cftoit d’y conlcntir : d’autant que le Royaume pouuoit plus port er-les dffolations,nclcs guerres, qui y c ft oient par lapuiiiàncedu Roy d Angle httri*bicn Jfuc amp;nbsp;bée examinée,oncq%cs n’y fut point,ny articlc,debatu:maisla lecl-

’ tBucdeNoimandic,commc aifné fils du Roy de France,amp; hoir du Roy (on f^re, amp;nbsp;furent,a(- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

j^ZP''^^’‘'*^®^“^'^’f®^’^â*fï^*’*'^^*’uoyez au Roy d^nglctcrrc,qui les attendoit en fon oft près / j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furent vcnus,il n’y eut miegrandyarlcment.Car ils diréc qua toutes les cho

'S dlulditcs le Duc de Normandie,les frcres,leur oncle,amp; tout le Confeil de France,!’eftoient dou ''ment amp;nbsp;benigniment accordez. Ces nouucllcs plurent moult grandement au Roy d’Angleterre, ƒ'pour mieux faire que laiirer,amp; pour plus grande fcurté,fuft parmy l’oft d’Angleterre vue tréue

^sit^duret iufques à la Saint Michel en vn an,amp; tenir fermement amp;nbsp;ftablemcnt, entre les Royau-de France amp;nbsp;d’Angleterre,amp; tous fes adhcrans amp;nbsp;alliez d’vue parc amp;: d’autre, amp;nbsp;que dedans ce t'ime bonne paix fefetoir entre les Roys amp;nbsp;les deux parties. Tantoft apres furent ordonnez Sergés «parle RoydeFrance,commis amp;nbsp;enuoyez de par le Duc de Noémandic,qui (’exploitèrent de ehe wuchcrparmylc Royaume de France,amp; dénoncer publiquement es citez,villes,chaftcaux,bourgs ûncrelTcs,celle tréue amp;nbsp;efpcrance de paix.Lcfquelles nouucllcs furent ouics par tout volontiers.

Vaansrcuenuslcfditscraittcurs en l’oft du Roy d’Angleterre, requirent audid Roy, amp;afon

que quatre Barons d’Angleterre, Procureurs de luy, veinirent aucc cux,cn lacitéde Paris, • P°«gt;Utctlapaix en fon nom: afin que le peuple f’appaifaft mieux,Laquelle chofc le Roy d’Angle-'rrt accorda volontiers,amp; y furent ordonncz,amp; enuoyez,le Seigneur de Stafoi^Mcflire Regnaud

0Dcncm,Meflire Guy de Brianc,amp;mcfl]rc Rjager de Beaucamp,Bancrcts.Ccs quatre Seigneurs P ' ordonnancedu Roy d’Angleterre leur Scigncur,fe partirent amp;nbsp;mirent au chemin, aucc l’Abbé

' ‘ogniamp;nieflîrc Hugue de Gcncue,amp; cheuauchcrent tant qu’ils vindrent à Montl’heri. Qu^and àl^ü nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;venue,par le co^nmajjdement du Duc de Normandie toutes les Religions

« le Ç«gé de Paris,en grande reucrence, vindrent bicn-auanc fur les champs, contre les Barons nngletctrcdc{rulnommcz,amp; les amenèrent ainfi,moult honnorablcmcnt, dedans Paris, amp;nbsp;enco-haffts Seigneurs amp;nbsp;grans Barons de France,qui lors le tenoient

' ans! ans. Si furent tou tes les cloches fonnées à leur venue, amp;nbsp;quand ils entrèrent dedans la ci-'A'ouucrenttoutes les grandes rues houirecs,amp; parées dcdrapd’or,auflî honnorablcmcnt comme ®‘'ptutauilcr,nedeuifcr,amp; ainfi furent ils amenez au Palais, qui richement cftoit apparcillé,pour f'iJitcccuoir.l^elloicntlcDuc de Normandie,fes frères,leur oncle le Ducd’Ürleans,amp;grande foi-'’«Scigneursamp; de Prélats du Royaume dcFrancc,qui les recueillirent honnorablcmcnt amp;nbsp;fa-S'ment. Ces quatre Baron s d’Angleterre,%ftant le peuple ptefent au Palais, firent ferment,amp; iure-^'«,3u nom du Roy leur Seigncur,amp; de fes enfans,fur le corps de lefus Chrift facré,amp; fur faintes E-''’'’S'bs,à tenir amp;nbsp;accomplir lediéltraitté de la paix,fi-comme ci deflus eft déclaré. Ces chofesfai-'ysfutent nicnczaufcftin:làou ils furent grandcmci^ honnorez du Duc de Normandie, amp;nbsp;de

'«es,amp; des hauts Barons de France,qui là cftoicnr. Apres cela ils furent menez en laSaintc-''appelle jyPjj]jijj^Q^j l^ujfjj^gnt móftrez les plus beaux,les plus richcs,ô4cs plus dignes loyaux ^-quot; w«^»!«« ^qU ‘^ondc,quiljef}Qi(-mc,amp; font encores,amp; mefmement la couronne, dont |Dicu fut couronné à-^j*^“^fut'oni n âintilmcttauail:amp; donna le Duc de Normandie,^ chacun des Cheualicrs,vne des plus grandes ,ûnez^ e^c. emt npincs de ladite couronne.Laquelle chofc chacun des Cheu allers prifa moult, amp;nbsp;le tint au plus no dam de Noßre '■OKbquonluypcuft donner.Si furent làceiour,lefoir,amp; le lcndemain,iufqucs apres diluer, amp;nbsp;i'aiiHtfir refus-quand ils prirent congé du Duc de Normandie, il fità chafeun d’eux donnervn moule bel amp;; bon ^.^‘'‘-^^^^ ^“^ f'^^' 'Outlier,tichcracut paré amp;nbsp;cnfellc,amp; pliifieurs autres beaux ioyaux(defqucls ie mepafteray en brief) ont ils remercièrent grandement le Duc de Normandie. Apres fen partiréc du DucAedes Seigneurs qnilacftoicnt.Sifen retournèrent vers le Roy leur Scigncur:amp; y vindrent le lendemain allez matin * • '” grand nombre de gens-d’armcs.quilcs conuoycrent,amp; qui deuoyé* ufli conduire le Roy d’An-? «ette,amp;(es gens,iiifques à Calais,amp; faire ouurir villes,chafteaux, amp;nbsp;citez , pour eux laiffcr pafTer P’r®y,amp; adminiftrcr tous viures paifiblcmét. f Quand ils furent venus iufqucs à l’oft du Roy d’An ^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

S quot;«teleur Seigneur, iis luy recorderent comment honnotablement ils auoient efté reccus, amp;liiy ^Jchafünamp;^n r nquot; ''”'«^“'^'Squot;‘'®’°y®“*gt;q«c le Due leur auoit donncz:dont le Roy eut moult grand*ioycamp; fait le ßm^ire

0)3 beincntle ConncftablcdeFrance,amp; les Seigneurs,qui là eftoient venus,amp; leurdôna beaux tefComnienc °^gransjoyatix,amp;aircz, AdÂicfntordonné que toutes manières degens fc delogcaircnt,amp; fe re- ^^ royEdouard trailTcnt bellement, amp;nbsp;en paixideuers le Pont-de-l’arche, pour illcc pall’er la riuicre de Seine, amp;nbsp;a- en Angleterre, P'«,vers Abbcuillc,pour paflcrlaSornme,amp; puis tout droit à Calais.Si le délogèrent toutes manie amp;nbsp;comment le «Stic gens,amp; fc mirent au chemin, amp;nbsp;auoyent guides amp;nbsp;Cheualiers de France , enuoyez de pat le Roy Ichan ne “'de Normandie,qui les conduifoyent amp;nbsp;menoient,ainfi qu’ils vouloient aller.Le Roy d’Angle- P°pJ°j,j^^”''' *quot;quot;gt;quandillepartit,palTj par lacitéde Chartres,amp; y hébergea vne nuit. Puis le lendemain veint^quot;fj”quot; d^e^pe-™o“ltdcuotcmentcnl’Egl:fcNoftre-Dame de Chartres,là ou ilouit mefte, amp;nbsp;y fit grandes oftran- cune fit des pii “«)Cnlacomp3igniede!escnf3nsdefcsgens,ôc apres,partircnt,amp; montèrent à chenal. Sivintlc levies,queles Roy.auccluy les enfans amp;nbsp;fes gens à Hälften en Normandie amp;nbsp;là paflèrent la mer, amp;nbsp;retournèrent Anglois faifoy tnAiiglcicrtc.Lcsdemourans de l’oft,qui fi toft ne peurent cheuauchcr, vindrent, au mieux qu’ils ^^de France. P'uicnqlans dommage amp;nbsp;fans peril; car partoutleur eftoient viuresapparcillcz pour leur argent. Chapitres. ’“Iqucsàla ville de Calais, amp;nbsp;là prirent François congé d’eux,apres les auoit connoyez.Si paftérent

-ocr page 464-

ANNOTATIONS.

les AnglüiÄü mieux qu’ils pcurcnt;amp;rcrournerent en Angleterre.Si ro^que IcRoy ci Angleterre fut retourne arriéré en fon pays(coinmc il fitauecqucsles premiers) il le traita Londres amp;alorslît mettre hors de prjlcWi le Roy de France,amp; venir fccrettement au Palais de Vucftmonfticr. Puislt trouuerent en la chappeUc dudi? Palais, amp;nbsp;làrcnionftraleRoyd’Angletcrrc,auRoydcFrâcc,ious les traittezde lapaix,amp;comment fon fils, le Duc de Normandie, au nSm de luy, auoit iuréà'icelle,pour fauoir quelle chofe il en diroit.Lc Rof de Francc(qui nc«lcfiroiii#utrc Aofe que fa dcliura » ce,ce ilïir hors Jb prifon,à quelque mcchef que ce full ) n’euftiamais mis cmpcfchcmcnt à ces or-donnancestmais refpondit que Dieu en fiiÛ bien loué.quand y^ix cfl oit entre eux.

tresJifent ende inentiers.

Quand Meilirc laques de Bourbon fcci ces nouuclJes,il en fut durement rcioiiy,amp;vcintalon' drcs,au pluftoft qu’il peut,deuers les deux Rois,qui luy firent grande chcrc. Puis chcuauchttctf tous enfcmblc,amp; le Prince de Galles,cn leur compaignic,amp; vnidrcnt à Vuindefcte: HoulaRoyoc ciloittqui moult fut ioyeufe de leur venue,amp; de la paix du Roy fon raari,amp;:du Roy dcFrâcclonCOU fin.Si eut là grand fcmblant amp;nbsp;approchement d’amour entre ces parties,amp; donnez,amp; rendus,grain dons amp;nbsp;loyaux.Depuis fut il accordé que le Roy de France, amp;nbsp;fon filsMonficur Philippe,amp; tousles Barós deFrance,quila eftoienepout le temps, fepartiffent amp;nbsp;rraillent deucrs Calais. Adoneptirent ils congé de la Roync d’Anglctc#c,amp; de fes fillestqui moult eftoient ioyeufes de la paix, amp;nbsp;dupar* tement du Roy de France.Sr acconuoyaleRoy de Franceiufques à Doiiurcs: amp;]àle teinttouiadc par deux lours,amp; tous les François aulfi. Au troifiémeiour ils entrèrent en mcGaccompaigncz“'' Prince de Galles, du Duc de Laiiclalire, du Comte de Vuaruic,dc Mclfirclchan Chandos, amp;nbsp;deph‘ ficurs autres Scigncurs. amp;arriucrcnt à Calais,enuiton la Saint lehan Baptiftc.Sifctindrcntciihé^' le de Calais tout aifément: amp;nbsp;attendirent là, durant quelque cfpace de temps, lesniciragcrs duD“'' dcNormandictqul deuoient apporter la finâce de fixcés mille francs.Mais cell argent ne vient®'* C’efiad-re, Ce fi toft,qu’on cfpcroit qu’il deuil venir. Car il ne fuf raie fi toll recueilli des ofiiciersduRoydeFren' pendant juau- ^^ _ ^j vcindrcnt Ic Duc de Normandie amp;fcs deux frères en la cité d’Amiens, pour mieux ouïrW“’ les iours noimcUcs de lcurpcre,amp; attendre à fa befongnc,amp; à fa deliurance: amp;f cnttemcntcsle^' cucilioit le payement parmy le Royaume de Franclt;^Si entendy amp;nbsp;ouy recorderadonc,qucile®’ GalIiacc,Sirc de Millau amp;nbsp;de plulieurs cirez en Lombardie,fit ce premier payement,patniyvnti^’ té,quifc mcit en auant.Caril auoit vu lien fils à marier.Si rcq^uit au Roy qu’il luy voiililldonntP''' fienne fille,amp; La luy accordcr:parmy tant,qu’il payeroit cesmx cens mille francs. Le Roy def®''’'' (qui le vcoit en dangcr)pour auoit argent plus appareillé, fy accorda légèrement. Orne fut®quot;quot;’, mariage fi toll fair,ou confermé.Parquoy l’argent ne fut mie fi tolldclmré.Si côuintee dangtd^'i, frirau Roy de France,amp; attendre l’ordonnance de fcs gens.Quand le Prince de Galles dtlel^^^) Lanclallrc,qui fe tenoient à Calais,delcz le Roy de France, vcircnr que le terme p.^]èit, amp;nbsp;9“' ) payement pas n’approchoit,fi curent volonté de retourner en Angleterre: amp;nbsp;mirent ot^oaMB«^ leur partcmcnt,Si lailfcrent le Roy de France en la gard^dc quatre moult bons Cheuaii®'’' uoirMclfire Régna ud de Gobchem,mclfirc Gautier de Manny, mclfirc Guy de Brianne,amp;’”“, Roger de Beau camp,amp; payoir le Roy de France fcs fraiz amp;nbsp;les fraiz de ces Seigneurs,amp; de lefts J® Si njonterent à grande foifon,bicn le ternie de quatre mois,qu’ils furent à Calais.Orvouspatk®’ d’aucuns Cheualicrs Anglois,Capitaines balcons des garnifons,quife tenoienten france.CeuH furent moult courro^xz des nouuelles delà paix,quand ils curent le commandement du Royd“ gleterre,pourpartirhorsde leurs places.Si vendirentplulieursleursforterclfesà ceuxdu paysquot;,^ uiron,amp; en receurenr grand argér.Puis s’en parrirenr,amp; les aucuns nefen voulurent une putifp^ ceux,qui auorent appris à piller,ains firent guerre,comme dcuanr,cn l’ombre du RoydcNaïuttG furent ceux, qui le tenoient fur la marche de Bre£aigncamp; dcNotmandic.MaisnidhrcEulhrt^''' 1 brcticourr,qui fe tenoit dedas la ville d’Atigni, la védit, bicamp;chcr,à ceux du pays:amp;toutcsfois,()'5 1 fimplemct côucnii aucceux pour lafomc,en fur depuis malpayé:amp; fi n’en eut autre chofe-dfd'l' 1 partirent tous ccux,qui tenoient fortcrclTes en Laonnois,cn Picardie, en B tic, en Cliaiiipu'Bquot;'';^^'' I • Gallin ois.Si s’en retournoient les aucuns,quiauoient31Iezgaigné,£kquif tariez eftoient de gaigt^' ■ /!commence icy par cc parri,cn leur pays: éç*s autres feretrayoient en Normandie,deuers les fortcrclles NauatW I ynebaj). amp;nbsp;en ics.Ot veint Ic payement de ces fix cens mille francs en la ville de Saint Orner: amp;nbsp;fut tout cch®^ 1 ^/Ci d^T^'h ^ ^*^f^'' ^*’ l’Abbaye de Saint Bert in, fans le porter adoncplus-auant. Car aucuns des hauts Bar^ 1 formendes let- de Franct(qui deus amp;nbsp;nommez £lloicnr,pour dire ollagcrs,amp; entrer en Angleterre) tefuloicn^ ■ tresen brief, ne vouvoient venir auant,5c en faifoient graiad danger.Ainfi demeura le Roy deFrancc,du mois » faifts fur l’ai- liftier iufquesà la fin du mois d’Oôtobre, Quand les chofes furent fi approchées, quclcpayem®' 1 deration dequot;fa ^^^^'^‘’^^ pourueufeomme dit cll)amp; venus àSaint-Omer ceux, qui deuoient venir amp;nbsp;cutteren ol«' I pd^d’entrele gGpofzFlo Ro,y de Francc,au Roy d’Angleterre,!! rappalü la mer,àgrande quantité deSt’igneati,^; 1 Koy de France d arriua à Calais là oufe teint grand parlemcnt,d’vu collé amp;d’autrc,du Confeil des deux Roy»,ƒ ,amp; le Roy d’An par 1’ordônancvde lapaixfappclloiét frères.Là furent de rechef les lettres du traittéleucs,auW gleterre, amp;nbsp;les pj^j^ cxaminées,pour fauoir fi riens y auoit à mcttrc,ou a en ollcr,ou quelque article^ corriger,Ü PvndesKoys* Bonnoient tous les iours les deux Roys l’vn à l’autre, amp;nbsp;leurs enfans, fi grandement amp;nbsp;lirichcmenf, fit à l’autre fur que merucilles feroità pcnlcr:amp; eftoient en reiouilfimees amp;nbsp;recreations cnfemblc 11 ordonnement, ladidemancre quegrandcplailànccyprcnqicnt toutes gens au regarder:amp;laiiroientlcs deux Roys leurs gens ^’ après lefqucl- leurs Confcillcrsconuenirdu lurplus: fi qu’entre eux futlàaduiféamp; regardé,pour le meillrur,^’ I futSitMacMr P®“*- plus grande lètircté,qu autres lcttrcs,comprcnans tous les articles de la paix, fuirentclcripttJ te de lenoncia de fccîlécs,les deux Roysprcfcns,amp; leurs enfans. Et,pourtant quele certain arreft de la paixvcnoir tioa. Chap.îi, Sc defeendoit du Roy d’Angleterre,ces autres,qui furent là faites, difentainfif. EßovaRD,pz^

C'eßaiiire ennuyez'

-ocr page 465-

liÿïcedc Dieu Roy d’Angleterre,Seigneur d’Irlande amp;nbsp;d’Aquitaine, à tous ceux qui ces prefentes J'-'î'JMVctroni ou orvoutUlui.Sauoir talions que N o v s, penfans amp;nbsp;conüde^ns que les Roys amp;nbsp;Ifii'iinccsChrcllicns.qui veulent bien gouuerner le peuple à eux léger,doyuent fuir guerres,dillen Mons.amp;difcotsfdont Dieu c^ olFtnfcJCc querre amp;nbsp;aimer, pour eux Ce pour leurs fugcts,paix,vnité, ii^concüide.par laquelle l'amour du fouutrainRoy ^s Roys peut tftre acquife, les fugets gouiier-’gt;gt;zcii«aaquilitc,amp;*obuiAux peints des guerres,amp; recordansjes grans maux , doi-^nages, amp;nbsp;affli-dions.cu.'uolhe Royaume amp;nbsp;noz fugets ont par long temps Ibultenu , pour caufe des diuifions, battes,amp; difcots,qt)i duré ont longuemct entre nousé^iolire trefeher here de France,noz Royau “gt;«,ix noz fugcii,apres aiioit finale ment fait bon accord, amp;nbsp;confirmé bonne paix enicmble, defi-*gt;“is icelle teniramp;pcrfeucicr en bonne amour perpétuellement,par bonnes amp;nbsp;termes alliances,cn-'icnous amp;nbsp;nollrccut frerc,noz hoirs, noz Roy au mes,amp; noz lugets de l*vn amp;nbsp;de l’autre,à ce que iufti-'■’^yn loir mieux gardée amp;nbsp;deftcnduc,les rebelles,maltaiôteuts,amp;deiobcilTansàrvn amp;àl autre, plus chinent côtrains à obcyr,toutc Chreftiré maintenue en plus pailibic eftat,amp; laTeire-Sainte mieux htoiiruc amp;nbsp;aidée ,amp; cllans deuemét informés que noftre faint pcre le Pape a difpenfe, par grande lt;lclib:tation,aucc nous de noftredit frere de France,c’eilaUàuoir ^icc nous amp;nbsp;tous noz lugets tant pns-dEglife,comme autres fur les confederations,alliances,conuenances,obligations,liens,amp;ftr 'gt;'ais,quipcuuenc élire entre nous,noilrc Royaume,amp; lugets,d’vue part,amp; le pays, bonnes,villes, bîiis.Sc fugetsdeFlandres d’autre part,cn tant que le bien amp;nbsp;l’cffed dcladite paix d’entre nous de ‘quot;gt;fttc(littrercde France eu lient peu elite empefehez par icelles confederations, de que pourtant les ')t“ofttcdit Saint-père calices, o(Iccs,anniehilccs,\ irritées,fi comme tout ce en les lettrcsamp; pto-‘“^tce faits/11 plus plaincment contenu,pour confideration des raifons amp;nbsp;caufes dclTufdiélcSjdc •‘“^b que voulons accpinplir, comme toucher nous doit,lcdir accord de lefditcs alliances, ainft qu’ot 'foyh iuons,luyuant phiiieurs trefgrandes amp;nbsp;mAires deliberations eues fur ce. A v o N s fait,amp;pac ''^P'tfcntcsbiiôns,pour nous,noz enfans,hoirs,amp; fuccclfcurs, d'vnc patr,auccnoftrcdid here de hîncc,ltsenfans,les hoirs,fon Royaumc,fes terres,delugets,d’autre parr,pcrpctuclles allianccs,cô-h'dtrations,ji„ititz,paâions,dc conucnaifces,1Jui apres f’cnfuyucnt,amp;c. t Lefqucllcs chofcs,pour hptclrnt.icmcpaireàdire.Mais fâchez que toutes chofcs,qui alors fc peurent imaginer parles Co- ^'^bregtut ifiüttsdcsdeuxRoys tendans à eeque^onne de feure paix full à toufiours mile entre eux deux,fu- nous imuifant leva tout au long couchées par £fcrir,amp; lurécs à entretenir par les deux Roys de par leurs enfans, de *'»fiquot; !’‘‘ff‘‘i* , ^“'”,’^'‘“‘«.Wclats,amp; Baros des deux Royaumes.En telmoignagcdcquoy.N o vs Edouard,Roy f^l^^^^‘^

Angleterre,Seigneur d’Irlande de d’Aquitainc,auons fait mctrrenollre fed à ces prefentes lettres, //^^^aux etntté^ (’'’'”^'’*’olhcville de Calais,le xxiiij.iour d’Oclobrc,l’an mil trois ccnslx.Celle lettre,qui fap- nancesaUeÿtétt

ptlloitlcttrcdtconfcdcration amp;nbsp;d’alliance,entre les Roys de France amp;nbsp;d’Angleterre,fut grolfoyee, mla lettre frette-« tclléc fur la türme amp;nbsp;manicrc,quc vous auez ouye.Puis fut Icue amp;nbsp;publiée deuant les deux Rois

‘gt;urscnrans,amp;ccuxdc leurs ConfcillersJquilaelloient prclcns.Silcmblaa chacun dire bellede „tatalacend»-ƒ''«,amp; en grande promot ion d’amour amp;nbsp;de paix. A lors fut requis, par l’Euefque de Terouanne, ƒ»»(/««ƒ« g. bninctlict de France, au Roy d’Angleterre,qu’il voufill accomplir lediél traitte de paix,amp; tous les ^f''clcs,alacauttllcdu temps à venir.Le Roy d’AnglcterArcfpondit qu’il en eltoir tout appareille, ^‘“'itddiranttmais qu’on luy dill dcquoy,amp; corn ment. Là fut apportée la Charte de paix, amp;nbsp;leue gfncialcmcnnamp; apres ce, les Confeilkrsdu Roy de France requirent qu’encores ync Charte, fem-”hblcàcclle,tailant mention plaincment de renonciation,full groHoyéc de fcclléc,pour mieux con hmctlcutsurdonnanccs,amp; toutes gens appailcr, aufquils la paix piouuoit toucher. Le Roy d’Angleterre defon Confeil l’accordèrent Icgctcmét.Puis hircnt les traittcuvs,ôe la plus grade partie des Lonkilletsdcs deux Roys,mis enfembh:ou vnt lettre fut progertcc,cfciiptc,amp; groifoyée notable-

*i’tnr,lurladatc delapncedcnte alliance de confederation, f en laquelle lurent ceprins, mot après ^‘t fStedens tie ®ot,^ de point en point,tous les articles contenus en la premiere Charte de paix. Si fut fcellée du ƒ J37Z» quot;«”4 gfâdftclduRoyd’AngIfterte.enlaqsdc foye,dede cire verde Lefquellcs lettres les deux Rois,leurs

(autans,amp; leursfuccefleurs,Prélats,Dues.Corntesde Barons.ptomcircn®à tenir,de en feirent les 1er- htere^t nous efi ■’’tus tels,qu’ils appattcnoicnt faire,de renoncèrent les deux Roys, tant d’vn collé comme d’autre, demeurée feur »mil comme iis auoicnt promis,de comme en la lettre de paix fait mention. Puis pour coHclufton y y/X prfro«7rö »non tels mms. Er,afin que lefditcs chofes,de chacune d’icelles, foient de point en point,.de par la ^le Froifi.Gr gli ornie Emaniere deIfulditc tenues de accomplies,nous obligeons nous,noz hoirs,de tous noz biés, teuteeefue nous a nullrediû frète le Roy de France, de à fes hoirs,de in i ons lur Icsfaintes Euangiles, par noûs*corp#- ‘•quot;»»f f»»rn^a rcllcmcnttouchées,qiie nous paierons,tiendrons,Se accomplirons,au cas dclludit, toutes les de- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*^’

uaniditcscholes.parnous promiles de accordées,comme deuant eft dit. Et voulons,au cas que no-lire frere,ou les députez,au lieu,Se au terme,Se par la manière que deflus cil dic,facc fon deuoir, que (lt(lo'rs,au C3sdeil’uldit,noz prefentes lettres,Se tout ce que compris eft dedans, ayent autant de vi-gucurjeiirftiamp;lerinetc,comme auioyent,ou au oit pourroycnr,autrcs lettres par nous ptomifes amp;nbsp;baillées, tome dit eft. Sauftoutesfois de rclerué par nous,noz hoirs Se lucccfl'curs,qiic lefdits briefs, ^ 'mluitcs, dciriist’ncotporcz.n’aycnt aucun crtcCl,ny ne puiftent à nous porter aucun préiudicc, ou Smillage,iulques à ce que noftredit frere de neuen ayent Iair,enuoyé,de baillé lefditcs rcnonciatiôs päthtnanicie diflulditc,amp; auffi qu’ils ne fen puillcnt aider contre nous,noz hoirs, de fucceircurs, fnaucunemanicredinon au cas dclFufdit.En tifmoing de laquelle choir,nous auons fait mettre no-fttelcdàces prclcntcslcttres,dónées à Calais,le xxiiij iour d Oélobtc.l'an de grace mille crois cens h. ytprfi cf^i fin de lettres denefire ^bre^è de la ChaHrCytlfait amß lefintmaire d’vn chapitre. Comment la paixfutiuiccdccechcfcntrclesRoysde France amp;nbsp;d’AngletcrrciSe comment nulle paix ne lut lo)|f •

-ocr page 466-

ANNOTATIONS.

faite fur la 'Suche deBictaigne,Si la caufepourquoy. Chapitre xi/. Quai«l celle arricrc-charrc, ^ui l'appelle la lettre de renonciation,fut faitc,cfcripte,amp; lècljéc,tant d’vn Roy comme de l'autre, on la leur amp;nbsp;publia gem:i:alcmcni:,^c.sttrlei^»elfgt;i)ia[ nous rentrons vrajement en la mattere de noßre Puttur,

ANNOTATION LXXXVI.

par leurs rrairtcursJCe/?# lettre eßoir fort corrom^teipar om/Jîion,chasement,ü-fran^oßnon demiti,(ÿ'pt faute de puniluattMtmais nous l’auons raeoußreeßlon ttnejprefjue de ß mutable te^ur en trots diuers ixe/rfaird • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dutters Volume des grandes Cront^ues de France,donnée à Calats le z^.d’ûfobre Ijöo.crßlon vneMt/edn Prince de Galles,^ue t aj)/ eßrifte a la matn,aÿant eße^nnee à Fohlongnede 26.iour des mots c^au defufiits,lt;t extrsi te (y- collationnée fur les Originaux,par vn treßrierdes Chartes,nomméle Jiouheiainß^utlen faitfoj parfinf^m nommant cefielettre le traittéde Frcrignj’,pui toutesßois nefl ^u’inccrpore'dcdans vne autre du l^oj Edouard,iiujiot ment incorporée en celle dudiH prince,de laquelle ie vous baillerajr preßntement copie,femblab^ement matit CT ti'‘ rgeeparmo)' en ^uelpuelteux,ou elle en auoitbeßing, par l’ignorance du Clerc,^ui l’auoir extraite. La teneuritii^ donc telle. E D o y a RT,ailiie fils au noble Roy d’Angleterre Seigneur d’Irlande amp;nbsp;d’Aquiraiuc,Pnn cede Galles,Duc de Cornouaille,amp; Coin te de Ceftre,à tous ceux, qui ces lettres vcrronrdàlur.Non^ ' allons veu amp;nbsp;diligemment aduife lcs lettres de noftre trefeher Seigneur amp;nbsp;pere, coutenanteshfor- ' me qui l'enluir.Edouard,par la grace de Dieu Roy 3’Anglctcrrc,Se]gncur d’Irlande amp;nbsp;d’Aquitw, ' a tous ceux,qui celtes lettres vciiont,lalut. Comme par certains traitteurs amp;nbsp;Procureurs, pour no* i lire partie,de autres traitteurs amp;nbsp;Procureurs,pour la partie denollre trefeher frerclcRoy defrana àBrerignypres dcChartrcs,tl’oótifmciourdeMay,dernicr paHc,ayt cite fait traitté de paix/înÀ

• lur tousles débats Si difcords,qucnouspouuions auoirl’vn enuers l’autre ; duquel traitté la relieur l'cnlmr.£douard,aihiclilsau noble Roy de France amp;nbsp;d'Angleterre: Prince de Galles, Duc deCor- ' nouaillc,amp; Comte de Ccllre,à tous ceux qui cesprefentts lettres verront, falut. Nous vouslÄs ' lauoirquede tous les débats Si difeords qudconq«cs,mcns amp;nbsp;dcmcnczcntrcnoftrctrcfrcdouteSfi ' gneur amp;nbsp;pere le Roy de Frâce A: d’Angleterre d’vue parr,amp; noz coulins le Roy Si l'on tils alliie,Regent le Royaume de Francc,d’aurrcf art,pour bien de paix cR accordé,rodilmciourdcMay,ranile grace mille trois cens fuixantc,àBrctigny,dclez ChÂtres^n la manière qui Penfuir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

Premièrement_que le Roy d’Angleterre,aucc ce qu’il en tient en Guicnneamp;c» Gafeongne««» ' pour luy amp;nbsp;pour fes hoirs,pcrperucllcmcnt amp;nbsp;à touliours, tîntes les cholés quifenfuiuent.’à/rtK' ' mr par la manière que le Roy de France,ou fon hls,ou aucuns de les ancellrcs Roys de Fra'cf,l«M ' c efaJtrele hui di en t.c cita lia U oit ce,qu en louuerainetc,cn lou uerainete, A ce qu’en dommainc,cn doi]inialnr,|'^ j âieime. les temps amp;nbsp;manières en delfous éclarcies,la ciré,le chattel, A: la Comte dé Poiâicrs.amp;toutflaKff»' , amp;nbsp;pays de Poiôlou,cnfcmblclclicfdcTouars,A.- la terre de Bclleuilc, la cité A: le chaM deAaw- j des. A: route la terre A; Je pays deXaindonge,pardcça A; pardela la Charente, la er* It duamp;A , d’Agcn,A:la terre A:Jcpaysd’Agcnois,la cité,lcchaltcl,A: toute la Comté de Pcfigoutd.amp;'/â«quot;’ amp;iep3ysdcPerigucux:lacitéamp;lcchallcldcLimogcs,«elaterrcamp;lcpaysdeLimolîn,lâCttéamp;lf ' chattel de Cahors, Ac la terre A: le pays de Cahorlm la cité, le challcl,amp;lcpays de T.irbe,iVj terre, lcpays,amp; la Comréde Bigotre, la Comté, la terre,amp; lepays de GaureJa cité Aie dui«* j d’Angouletmc,amp;la Comte,terre,amp;pays àAngoulcmoi;,la ciré A: le chattel deRodais, amp;nbsp;Itsrtff« , amp;nbsp;pays de Rouergue. Et fil y a auenns Scigncurs,comme le Comte de foix,le Comte d’ArmignJ^^ i Comte de l’Ulc le Co#)tc de Pcrigueux,le Vicomte de Limoges, A: autres,qui tiennéraBCUDrtKf i rcs,ou lieux,dedans les mettes dcldits Jicux,ils feront hommage au Roy d’Anolcrcrfe,amp; tousauflfi i feruices A: deuoirs,dcuz à caulc de leurs tcrrcs,ou lieux, en la manière qu’rlsont fait autcmpspii' ‘ lé.ItéauraleRoyd’Angl.toutcequcleRoy d’Angl. ou aucuns des Roys d Anghancicnnerott ton ‘ drent en la ville de Monrrcul fur la mer,amp; es appartenâccs.Item aura le Roy d’Angl. la Côté de Pô-thicu,toute cnticrcmcnr,tàufamp; exceptéque, U aucunes choies de ladictc Comtéamp; dc/ônppnrrr-nances ont elle alienees par les roys d’Anglctcrrc,qui ont elle, à autres perfonnes qu’aux Kojs de j

• France, le Roy de France ne tera pas tenu de les rendre au Roy d’Auglctcrrc;amp;’, 11 leÜites aliensnôs \

• ont cité faites aux Roys de ^ncc,qui ont cité pour le temps,Cans aucun moyen, ATeRoydefran* i ce les tienne à prêtent en fa main,il les laitîcra au Roy d’Anglercrrc cnriercment, exceptéque, 111« roys de France les ont eus par échange à autres terres,le Roy d’Angleterre dcliucctaauRoydePtit ' ce ce que l’on en a eu par échangé,ou luy laitîcra les choies ainli ahcnées.Mais.lilestoysd’An^ltiti re,qui ont elle pour le temps,enauoyent aliéné ou tranCportc aucunes choies, en autres pcrlonncî '

• qu^ destroys de France, A: que depuis füllent venues es mains du toy de France,ouau/îiparparfJgf, , le coy de France ne tera pas tenu deles rendre. AuCil,Celcs choies def^uldites doyucnthomina^ttß , roy les haillccaàautrc,ijui en fera hommage au roy d’Angleterre,Si Celles ne doyuentbommsec,le i roy de France baillera vji tenant, qui luy en fetale dcuoir,dcdans vn an prochain, aptes ce qu’il IGgt;

Fenf doute foint parti de Calais. Item le roy d’Angleterre aura le chattel A: la ville de Calaisile challcl,la ville, amp;nbsp;Sa-yue/adefcription gudjric dc MetU: Ics villes,chaiicaux,Si Seigneuries de Sangate,Colloignc,Hamcs,Vualcs,SiO)'{, ' ^ourneTaePo^ ^^“^‘^ terres,bois marclis,riuicres,rcntcs Seigneuries,aduoucfons d’Eghfes,Si toutes autres appattf-corromoueiry, o,^!tnccs,Si lieux entregifans dedans les mettes Si bournes, quifenfuynenr. C ettatlàuoir de Cihis tsautres noii£r. iulques au fl de la riuicrc,par deuant Grauclines,8i ain ft, par le fil melmc de la riuiece, tout cnioa! ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;'“'^ 1’angle:f Si aulfi parla riuicre,qui v a pardela Poil,Siaufft par ine fine la riuiere,qui diet en gtindhy i yeu’tei/ifÛx^me'c ‘^^ Guicnncs,iufqucs au Frctun,Si d’illec,parla valéc,entour la montaigne de Calculi,eii eocloant i mes pour bien La die fine la moutaignc,Si aulTi iulques à la mer,aucc Sangatc,Si toutes les appartenances, Item ledit i refiiuer. toy dAnglctcrtc auralcchaflcl,lavillc,8i toute entièrement la Comte de Guines,aiiec toutcslcsict i

tes,Villes,chaiicaux,forcerclles,lieux,hommes,hommages,Seigneuries,bü'is,fordls,amp;:dtoitures.di‘

-ocr page 467-

ANNOTATIONS.

^icelles,auffi enticremét cóme le Comte de Güines,dernier mort,les teint en fon teps,amp;obcirôt les CBliG.s,amp; les bólles geift,cftâs dedas les limitations de ladite Côté de Guincs, de Calais, amp;’dc Mcrli, Wcsaaircs lieux deH'ufdits,au roy d’Angl.ainli corne ils obciilcÿcnt au roy ffcFrance,ou au Comte «Gaines,qui futpoutletcmps.Touteslefquclles cliolcs de Merli amp;nbsp;de Calais,contenues en ce pre '■«anicle,amp; en l’article jirochain precedent,le roy d’Angl.tiendra en dommainctexcepte l’herita-8'lt;l«sEglifc$,qui^emo^rra aillâtes eglifes entiertmeur,quelque part qu'il l'oit affis, amp;nbsp;auffi excep-’« les heritages des autres gens du pays de Mcrli amp;nbsp;de Calais,affis hors ladite vilft de Calaîs,iufques ’«value de tcntliurcs de terre pt an,de la monnoyt^ouranc au pays,amp; au-dcirous.Lcfqucls licti -•’ges leur dcmourront,iufques à la value dcffii(ditc,^u-dcirous,mais les habitations amp;nbsp;heritages, *11« en ladite ville de Calais,aiicc leurs appartenances,demourrôt en dômaine au Roy d’Ang. pour cnordôneràfavÿlôté:amp; auffi demourrôt aux habitansen la Côté,villc,amp;terre de Guincs tous leurs ’lômaincscnticrcment,amp; y reuiédrôt plaincmct:lauf ce qui eh dit des côfrontatiôs,mettes, amp;bour ®«,cnl article prochain precedent.Item accordé eft que ledit roy d’Angl. amp;nbsp;fes hoirs aurontamp;cicn-«ont toutes les illes,adiacentes aux tctrcs,pays, amp;nbsp;lieux, auant-nômez, aucc toutes les autres ifles, lt;liiclcroy d’Ang.tient à prclcnt.Itcm accordé eft que le roy de France,^ fon aifiié fils le Rcgét,pour eux amp;nbsp;pour tous leurs hoirs amp;nbsp;fuccefl'cur$,au pluftoft que l’on pfturra,fans fraude amp;nbsp;fans malengin amp;nbsp;iu pluftatd,dedans la fefteS.Michel,prochainement venant,en vn an,rendront,bailleront,amp; de-iiutctont,audit toy d’Angleterre,amp; à tous fes hoirs,amp; fucccffeurs,amp; tranfporterônt en eux tous les nonncurs,obcdienccs,hommagcs,ligc3nces,vairaux,fiefs,fcruiccs,recognoiirances,droiturcs,meriamp;: ‘quot;quot;‘te inipcrc,toutes manières de iurildidiôs,haL)tsôlt; bas reflbrts,fauucgatdcs,aduoucfonsamp;patrô-* quot;*0^5d eglifes,toutes manières de Seigneuries ôc fouuerainetez, amp;nbsp;tout le droit qu’ils anoient, ou pouttoycntauoit,appartcnoit,appartient amp;nbsp;peut appartenir,par quelque caufe,titre ou couleur de «oit,aeux,aux roys,amp; à la couronne de Francc,pour caufe des citez, Cótcz,chaftcaux,villcs,terres, P*ys,’lles,amp;lieux auant-nommcz,amp; de toutes leurs appartenances amp;nbsp;deppendances, quelque part 40 lis loicntjüi chacun d’iccux,fans riens y retenir à eux,à leur^ioirs ou luccclfcurs,ny aux toys ou à ^couronne de France.Et auffi manderont Icd^ Royamp;lon aifné fils, par leurs lettres patétes, à tous rchfuclques,Eucfqucs,amp; autres Prelat’de S.Eglife,amp; auffi aux Côtes,Vicôtcs,Barôs,Noblcs ,Ci-‘0)cns,amp; autres quelconques des ciccz,Côtez,tcrres,pays, ifles,de lieux auanr nômez,qu’ils obeif-Imt au roy d’Angl.amp;à fes hoirs,amp; à lc^lr certain commandement, en la manière qu’ils Jont obey aux ‘pysà a la couronne de France,amp; par leurs mefmes lettres,les quitterôt amp;abfoudrór,au mieux qu’il ''pourrafairc,dc tous hômages,fois,fermens,obligations,fubtcétiós,amp; ptomnflcs,faitcs par aucûs ‘Uxaux rois amp;nbsp;à la couronne de France,en quelconque manicrc.lté accordé eft que le roy d’Ang. ^‘*l«scittz,Comttz,chaftcaux,terres,pays,illcs,amp; lieuxaMant-nómcz,ancc toutes leurs appartc-'^L?^‘P?^‘'’quot;‘:®*gt;lt;luclquc part qu’ils foient,à tenir à luy,amp; à tous fes hoirs amp;nbsp;fuccefrcuis,hcrc-auffi g ^^ pcipetuellcmcntjcn domaine,ce que les Roys de France y auoient en duminaine, amp;nbsp;rcÈiuf, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,ou reffiortSjCc que les toys de France y auoient par telle manie-ftea quot;nbsp;'*''^'“quot;quot;’’' ‘‘^ ‘^h par dcflus,cn l’article de Calais amp;nbsp;de Meth.Et, fi des citcz,Comtcz, cha-^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pays,iflcs,amp; lieux auant-nommcz,fouucrai|^tcz,droid, mer A mixte Impcrc,iutifdi-ï. P“gt;tiits quelconques,que tenoit aucun Roy d’Angleterre illcc, amp;nbsp;en leurs appartenances PP“ ^'“Muciiesalicnatiôs,donatiôs obligatiôs,ou chargcs,ont efté faites^ar aucuns des toys de «i'linontclldpourlc temps,puis Ixx.ans en ça,par quelconque forme,ou caufe que ce foir,tou “ “)™nations,aliénations,obligations,amp; charges,font des orcs,amp;fcront du tout,miles au neât . ?fP. *lt;•■*flcts, amp;nbsp;anulées: amp;nbsp;toutes chofes,ainfi données,alicnécs,ou chargécs,fcrôt royaumet ' 5hit,tcnducsamp;.baillccs audit roy d’Anglctcrre,ouàfcs députez,cfpeciaux,cnmcfme entière que * «ent aux toys d’Angleterre,depuis Ixx.ans, en ça,au pluftoft que l’on pourra (ans mal engin, amp;nbsp;*“ pluftatd,(lcdans la Saint Michel prochainement venant en vn an,à tenir par ledit roy d’Anglctcr-*“'ic par tous fes hoirs amp;fucccircurs,perpétuellement amp;nbsp;hetcditablcment,par la manière que delfus « '’«pièce que dit eft en l’article de Ponthieu,qui demourra en force ,^ f3ufamp; excepte toutcslcs j^ . 1**°“quot;®” ôcaliénées aux cglifes:quilcur demourronc paifibltmcnt en tous les pays ci delfus, «l'ous,noinmez,fi que les perfonnes defdides eglifes print drligemment,pour IcfdiCts rois,com fondateurs,y cftans leurs confcicnces chargées.

, ,. ' «torde que le roy d’Angleterre aura amp;nbsp;tiendra toutes les citez,Comtcz,chaftcaux,amp; pays, f e?™?''^’4'''ancicnnctDcnt n’ont efté des roysd’Anglct.enl’cftat amp;nbsp;ainfi que le roy d¥ France

5 5 gt;‘'dntàpcclcnt.Itemeftaccordé quc. fi dedans les mettes defdits pays,qui furent ancien ni eut des roys d’Angleterre, Aoit aucunes chofcs,qui autresfois n’euflent efté des rois d’Anglcter «)amp; dont leroy de France enft efté en polTcffiion au iouc de la bataille de Poitiers, qui fucicxix. 'ourdcSeptciiibre, en l’an mil trois cens cinquante fix elles feront amp;nbsp;demourronr au roy d’Anglc-''rrc,amp;; à les hoirs,pat la manière que deflus.Item accorde eft que le roy de France amp;nbsp;fon aifné fils le '''gtnqpour eux amp;nbsp;pour leurs hoirs,amp;pour tous les rois de France amp;nbsp;leurs fuccclfcurs à tou hours,^ ^pluftoft qu’il fepourra faire fans mal engin, A au pluftard,dedans laSaint Michel,prochainemée quot;'’m,en Vnan,rendront amp;nbsp;bailleront au roy d’.4ngleterrc,amp; àtous fes hoirs amp;nbsp;fuccefleurs, en «porteront en eux,tous les honneurs,rcgalitcz,obcdienccs,hommages , ligcanccs,vairaux,fiefs, voices,rccognoi(rances,fermens,droitures,mer amp;nbsp;mixte Imperc,toutes manières de iurifdiélions, *otcsamp;biircs,rcfforts,fauucgardcs,Scigncurics,amp; fouuerainetez,qui appattenoientA appartiénét ®‘' pattoient en aucune manière appartenir aux rois A à la couronne de France, ou à aucune autre pcilonncacanfedu Roy A delà couronne de France,en quelque temps,es citez, Comtez,chafteat^, «ires,pays,illes,amp; lieux auant nommez, ou en aucun d’eux, A en leurs appartenances A appendan-«5queiconqnes,ou perfonnes,vaHauXjOu fugets quelconques d’iceuxfforent Princes,Ducs, Com-

P

-ocr page 468-

ANNOTATIONS.

tes,Vic0tes,Archcuefques,EuefqneSj,0i autres Prélats d’Eglifc,Barós,Nobles,Vautres quekoques) fans riens à cux,leurs hoirs,ou fucceflcurs,àla couronc dcFrâcc,ou autre q c?fuir,rctcnir,iicicktue en iccux,dont cux,lcur?hoirs amp;nbsp;fult;ÿ:cireuts,ou aucun roy de France,ou autre quecefoit, acaufeda Roy ou de la couronne de France,aucune chofe y puilfe calengcr ou demâdcr,au temps à venir, fur leroy d’Angl .fcs hoirs amp;nbsp;fucccircurs,ou furaucun des valfaux amp;nbsp;fugct«uant-dits,pour caufedes pays amp;nbsp;lieux auantÿrommcz:ains que toutes les rliât-nornées pcrflt;gt;nes,ôJcursièoirsamp;fucccfleurs perpetuellcmcnr,fcront hommes liges amp;nbsp;fugets du Roy d’Angl.amp; de tous les hoirs amp;nbsp;fiicccffcurs,i: que le roy d’Ang.fes hoirs amp;nbsp;fucceÜcurs,ticnÿont amp;nbsp;auront rouis les pctfonncJ,citcz,Cótcz, ter rcs,pays,iflcs,challeaux,amp; lieux auant-nofntncz,amp; toutes leurs appartenances amp;nbsp;appendantes.amp; J eux demourront plaincmcnt,pcrpctuelleméc,amp;hanchemct,cn lcurScigneurie,fouucrainete, obci lancc,ligcancc,amp; fugettion comme les roys de France les auoiéc amp;nbsp;tcnoicnt en aur^n téps.Et quelc dit Roy d’Ang,fes hoirs amp;nbsp;fuccefléurs,auront amp;nbsp;tiendront perpétuellement tousles paysauantna mcz,aucc leurs appartenances amp;nbsp;appendances, amp;nbsp;les autres chofes auant nômées, en toutettâchni amp;nbsp;libertéperpctuellc,cômc Scig. Ipuucrains amp;nbsp;ligcs,comme voifins au Roy amp;au RoyaumedeFta-ce,fans y rccognoillre fouuerain,ou faire aucune obedience,hommage,rcflbrt,amp; fugettion, amp;iƒ’ faire en aucun teps à vcnir,aucun fcAiicc,ou rccognoilfance aux roys,ny à la courônede France,^ citez,Comtez,chaftcaux,tcrres,pays,iflcs,licux,amp; pcrfonncs,auât nômez,ou pour aucunedieeW ' lté eft accordé que le Roy de France amp;nbsp;fon aiûiéfils renoncerôt exprcilcmcnt aufdits tcirottsamp; f uerainctcz,amp; à tout le droit qu’ils ont,amp; peuuent auoir,cn toutes les choies,qui par cepreknttr ^é doyuent appartenir au Roy d’Anglet.amp; femblablemcntlc Roy d’Ang. amp;nbsp;fon aifné fiistenoett^^ cxprclFemct à toutes les chofcs,quiparceprefent traitté ne doyuent dire baillées, ouderaoutrt, Roy d’Ang,amp; à toutes les demandes qu’il laifoit au roy de Francc;amp; par efpccialaunomamp; aw*quot; de la couronne amp;nbsp;du Royaume de France,à rhAmagc,fouucraincré,Ôc domaine delà Duché de mandie, delà Duché deTourainc,amp; des Cotez d’Aniou amp;nbsp;du Maine,àlafouucrainetéamp;jlion)W% de la Duché de Brctaigne,à la fouucrjÉnctéamp;: hommage du pays amp;nbsp;Comté de Flandres,à toutes très demandes,que le Roy d’Ang.faifoit,ou faire pourvoir, ju Roy de Fr3nce,pour quelconque^ fc que ce foit,fauf amp;nbsp;excepté ce,qui par ce prefent traitté doit demourer,ou dire baillé, audi« ■ d’Ang.amp; à fcs hoirs Et tranfporteront,cederont,amp; dclailfcrôt les roys,rvn à rautre,perpetuelle tout le droit que chacun d’eux a,ou peut auoir,en toutes les c(?ofes,qui par ce prefent traitté demeurer,ou dire baillées,à chacun d’eux:amp;:du temps amp;nbsp;lieu,oiiamp;quand,lefdites renoneiatioi^'^^^ ront,parlcront amp;nbsp;ordonneront les deux roys à Calais cnfcmblc.Itécft accordé, afin que ce pre ^^ traitté puilfe dire plus-briéuement accompli,quc le Roy d’Ang.fera amener le Roy de Franr^’ lais,dedans trois femaines après la Natiuicé S. Ichan Baptifte,proch3incment venant ftcempcfchement,aux defpens du Roy d’Ang.hors les fraiz de l’hollcl dudit Roy de ^j^( accordé que le Roy de France payera au Roy d’Ang. ttoi»millions f d’efeus d’or,dont les nbsp;nbsp;nbsp;njj

Vn noble de la monnaye d’Ang.amp;en feront payez audit roy d’Angl.ou à fcs députez,®^', j^jj. cfcus,à Calais,dedans quatre mois,à compter depuis que le roy de France fera venu àC»h'Sgt; dans l’an,de lors prochain en(uyuant,en («ont payez quatre cens millc,tcls que dcirus,en ^^^^ Londres en Angl.amp; de lors,chacun an prochain enfuyuaut,cn feront toufiours payez quatre très mille,tels corne dAant,cn ladite cité,iufques à tant^ue les trois raillions ferontparp‘‘y“,'|^)^(| eft accordé qu’en payant lefdits fix cens mille efcus àCalais,amp; baillant des ollagcs cy-deHo“’ no amp;nbsp;deliurant au Roy d’Angleterrc,dcd3ns les quatre mois, venu a Calais,comme dit eft,la villc,lc chaftel,amp; les fortcrellcs de la Rochcllc,amp;leschaft‘' ’^jj tcrciros,amp; villes de laCotc de Guines,auec toutes leurs appartcnâccsamp; appcndanccs,l3period ^ dit roy fera toute dcliuréc deprifon,amp;pourr3 partir franchement de Calais,amp; venir en pou“®f^^^j) aucun cmpefchcment,mais il ne fc pourra atmcr,nc fes gcns,cótre le roy d’Angl.iulques 3 \ |^ •ayt accompli ce qu’il eft tenu de faire par ce prefent traitté. Et font oftagcs,tant pfh°*’quot;'''^_^j (ill bataille de Poiéliers,corne a®rcs,qui demourront pour le roy de Francc,ceux qui s’enluiU'- gt;nbsp;àfçauoir Meffire Louis,Côte d’Aniou,Me(lirc Ichan,Cóte de Poitiers,fils au roy dePr.k “ ^^^j leâs,frere audit roy,leDuc de Bourbon,le Cote de Blois,ou fonfrcre,lc Côted’Alcçon,oo ^^y^. Pierre d’Alcçon fon fretc,le Cote de S.Pol,lc Côte de Harcourt,le Côte de Portienk^®'® ^j^ Icntinoi^lc Cote de Brénc,lc Comte de Vaudcmont,lc Comte de Foreft, lo Vicomtedo^ ^ le S^c de Couci,lc Sire de Preaux,le Sire dcSaint-Vcnant,lc Sire de Garétiercs,le P®“P”'”j pyisJt gne,le Sire de Hangcft,lc Sire de Montmoranci,Monficur Guillaume de Craon,Monlieut fj Harcourt,amp;:Môficur Ica de Ligni,amp; quant aux nos des prifonnicrs,ififóttcls,Me(fircPihpP® cc,lc Comte d’Eu,le Comte de Longucuille,le Comte de Ponticu,le Comte deTancarunk, nbsp;nbsp;.,

tedeLigni,Ie Comte dcSanccrrc,lc Comte deDampm3rtin,lc Comte de Vcntadour,k ‘’.^j^ Salebriche,le Comte d’Auxerre,le Comte de Vendofme,le Sire de Craon,lc Sire dcDcrual, c «hal dcDeuchan,amp; IcSircd’Aubigni.Itcm eft accordé que les delfufdits feize prifonniets,‘l^^.^^ijj, demourer en oftagc pour leroy dcFrancc,comme dit eft,feront,parmi ce,dcliurcz de leurs p ^^^^^ fans payer aucunes rançons pour le temps palfé,s’ils n’ont efté d'accord de certaine rançon P’^ » ucnancc,faitc par auant le tiers iour de May,dernicr p3(ré,Et,fi aucun d’eux eft hors d Angkt ^^^.^ ne fc rend à Calais en oftagc dedans le premier mois,aprcs Icldites trois femaines de la S-k’^ i.^^ iufte cmpcfchcment,il ne fera pas quitte de fa prifon,mais fera contraint,par le roy de ^^^’pjnt tourner en Anglcterrc,comme prifonnicr,ou payer la pcine,par luy promilc,amp; encouruep (^ d^on retour. Item eft accorde qu’en lieu dcldiéls ollagcs, qui n’iront à Calais, ou qui uio“ ^ ou fc départiront,fans congé,hors du pouuoir du roy d’Angleterre,Ic roy de France kfa k j^^^jj^

-ocr page 469-

^lillcrd’autres defcmèlable cfl;at,aii plus près qu’il pourra eftre fait,dcdans quatre mois prochains, ’près que le Baillifd’Amiens, ou le Meier de S.ümcr,cn fera fur ce,par lett*s dudit roy d’Ang.ccr-«aé.Et pourra le roy de Frâcc,àfon partir de Calais,amener en ft eópaigniedix des oftages, tels que I^dcux Roysaccorderont,amp; fuffira que,du nombre des quarante dcllufdits,cn demeurent iufques îunorabre de trente. Item eft accorde que lej^oy de France, dedans trois mois après qu’il fera PWidc Calais ,rîndra#(ialais® enoftage, quatre petfonnes de la ville de Pari#, amp;dcux perfonnes ’if chacune des villes,dont les noms f’enluyuenttc’eftaflauoir S.Orner,Arras, Arniens,Bcauuais,l 11-h-Doiiay,Tournay,Reiras,Chalmns.Troyes,Chartn^Tou loule. Lion,Orleans, Copiégne, Rouen, Cacn,Tours,amp;Bourges,amp;qu’ils foient des plus fuflifans dcfdites villcs,pour raccomplifleraent de ff prcfcnttraitré.lcé eft accordé que le Roy de France fera amené d’Ang.à Calais,de demourraà Cahn par quatre nfcis après fa venue,mais il ne payera rien,du premier mois,pour caufede fa garde.amp;t pour chacun des autres mois cnfuyuans,qu’il demourra à Calais par defaute de luy,ou de fes gens, il P^ycra,poutfcsgardes,óix mille Roy aux,tels qu’ils coûtée à prclcnt en Frâcc,dcpantfon départir de C31ais;amp; ainlian fur du téps,qu’il y dcmourra.Ité eft accordé qu’au pluftoft que faire fc pourra, dedans l’an prochain,apres ce que le roy de France fera parti de Cq^ais,Monfieur Ichan, Cote de Mont fort,autalaCôtéde Montfort,aucc toutes fes appartenances,en faifant homage lige au Roy de Frâ-tf,amp; tous tels dcuoirs amp;nbsp;feruices,qu’vn bon amp;nbsp;loyal vaffal lige doit faire à fou Seigneur ligc,à caufe de ladite Cótc;amp; aulh luy feront rédus fes autres lie ri rages, qui ne font mie de la Duché de Bretaigne, fnfaifant homage,ou autre tel deuoir qu’il appartiendra,^ fil veut aucune choie demander en au-» «onsdes heritagcs,qui font de ladite Duché,hors du pays de Brctaignc,bonnc éc bricue taifon luy en h’afaite parla court de France. lté fur la queftion du domaine de la Duché de Brctaignc(qui entre «dit monficut Ichan de Montfort d’vue part,amp; monfieur Charles de Blois d’autre patt)accordé eft Vf les deux rois,ayans appelle par douant eux ,*ou leurs députez, les parties principales de Blois, amp;nbsp;e Montfort,par J.^x^o^ par leurs députez cfpcciaux,s’informcront du droit des parties, amp;nbsp;feftbree '‘“®‘dclc$raetttclt;l’accotd,furroutcequi«ft en débat entre cftx,au pluftoft qu’ils pourront. Et, en «’5qucieQij5j.gy5p^f eux,ne pat leurs ck:put#z,nc les poutroient accorder dedans vn an prochain, ^P'^quck Roy de France fera arriué à Calais,les amis d’vue partie amp;nbsp;d’autre finformcrót diligem ®'nt du droit des parties,pat lamanilt;equc deflus eft dir,amp;s’cftbrccronr de mettre lefdites parties «tord au mieux que faim- fepourra,amp; au pluftoft qu’ils pourrôt,amp; s’ils ne les peiiuét mettre d’ac '’h dedans demi an adéc prochain enfuiuac ils apportcrót aufditsdcuxrois,ouàlcursdcputez,touc 'l’iis autoc ttoaué fut le droit des parties,amp; fur quoy le débat demouta entre lefdites partics,amp; J?« les deux Roys,par eux amp;nbsp;parleurs députez cfpcciaux,au pluftoft qu’ils pourront,mcttrôt Icf-/'r patties djjccord,ou diront leur final auis fur le droit d’vue partie Si d’autre: amp;nbsp;cela fera execute Wr **''”^^°y^gt;’^ ’H cas qu’ils ne le pourront faire dedâs demi an de lors prochain cnfuiuat,adóc

quot;«partiesprincipales.de Blois,amp; de Nft)ntfort,fcrôcccquc mieux leur féblcra,amp;les amis d’vue Ht amp;nbsp;d'autre aiderôt quelque part qu’il leur plaira,fans empefehemét defdits Roys,amp; fans auoir,en iinr''ir'^^^'^'”'''’lt;fômagc,blafrae,ne reproche,par aucû defdits rois,pour la caufe deflufdite.Er, fi pj'^“hquervnedc(ditcs parties nevoufift côparoir ftffifâment deuant Icfdits rois,ou leurs dé-né amp;r'’pP?*l“*^'“«^««®“cftablijamp; aufli,au cas que,lefdits Roys,ou leurs ^■putcz,.auroiéc ordo-Patt ^™«Vfhfdices parties fuHénr d’accord,ou qu’ils auroiét dit leur auis pour le droit d’vne roi f’ - ^^’’•'^quot;f‘Iffdires parties ne fe voudroit acorder àcc,ny obéir à ladite dcclaratió,adóc Icfdits mn 7°quot;|'”'°''‘«^“y rfe tout leur pouuoir,amp;-’en aide de rautre,qui fe voudroir rccordcramp;obcir.Mais {n p’' 7dcuxrois,pat leurs propres perfonncs,ny par autrcs,ne pourront fairc,ny entreprendre hd”*’n'^quot; V'““'««»?®“« ^^Vufc dcuantdite,amp; toufiours demourra la fouucrainetc amp;nbsp;l’hômagede

quot;fUuchéau Roy de France.Ité que toutes les tcrrcs,pays,viilcs,chafteaux,i?i autres licux,baillcz cô(h*'*^°**’^'’^°quot;”'«^^«®hbcrtcz Cfc franchifes,corne elles font à prefent, amp;nbsp;Ictôt icelles frâchifes fj. 'quot;’'«5P’tIcfditsScig. rois,ou parleurs fucccircurs,amp; par chacun d’eux,toutes les fois,qu’ils en ^“nr «teedeuement requis,fi contraires n’eftoient à ce prefent accoi#,lté ledit Roy de Fr.rendra, ftoj*'®**f!^«^’hlitdcfait,à Moficur Philippe dcNauarrc,amp; à tous fes adheres en appert,au plu hja'V'*’®P®“««®f*“Smal engin,amp; au pluftard,dcdâs v n an prochain,aprcs que le Roy de Fr. lera heux ' t - ''°“'«’^«svillcs,chaftcaux,fortcrcires,Scigncurics,droits,rétcs,profits,iurifdiótiós,amp; hfdi« j5°V'’’‘l“«^«‘fhMôfieurPhilippe('tât pour caufe de luy,que pour caufe de fa féme^urme «hf dó ”'^''’”‘f««nt,ou doyuent tenir,au Royaume de Fr.amp;nc leur fera iamais ledit Roy,re^o ®ffenf J*^’'i^'™P«^«hemét,pDur aucune chofe,faite auant ces heurcs:ains leur pardóncra toutes ®hntc”f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hutéps paUé,pour caufe de la guerre,amp; fur ce auront fes lettres,bonnes amp;fuf-

ksd ” • ^1^^ J^*^'^ Monfieur Philippeamp;fes auant-dits adherens retoumét en fon hómagc,luy facet foi}f'’?'f*’^^'jy^®'«”'-hós amp;nbsp;loyaux valîaux.lté eft accordé que le Roy d’Ang.pourra dóner, cefte Go(l.ff'^™'''h^ai 11 luy plaira,en hetitage,toutcslcs terres amp;nbsp;heritages,qui furent de feu Môficuc 1 tt{ntja°^'^'^^««®'’««’^'«®“^«^^y^tjchc de Normandie, ou d’autres Seigneurs, de qui elles doi-\ «tquot;(ic ''^''”’'5’^«- taifon,parmi les hommagesiSe feruices anciennement accouftumez.Itemeft ac-\ l’otf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4®f -tit efté en l’obcilfancc d’vne partie, deviendra parceftaccordà

\ Vd' '*^'^'^®''''«partie,te foit empefehé pour chofes faille au temps pafte. Item eft accordé I r^j^“^^nuis amp;adherens d’vne partie amp;nbsp;d’autre,amp; aulfi des Eghfes d’vn Royaume ou de \ CUn/'’ f ^'^^°'*^ ceux,quifont déshéritez, ou oftez de leurs terres amp;nbsp;heritages , ou chargez d’au-\ k ƒ ^'^‘“”’f^‘'h,ou redeuance,ou autrement grcucz,cn quelque manière que ce foit, pour cau-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« guette,foient reftituez entièrement es mefmes droits amp;nbsp;pofleflions , qu’ils eurent deuan?

l «tte commence,amp; que toutes manières de forfaiéturcs,trépas de dcuoirs, ou méprilons, faiéts

-ocr page 470-

ANNOTATIONS.

par cux,ou aucun Tcuxjcn moyen temps, foyent du tout pardonnez,amp; queues chofes foimt ^^ Ic pluftoft que l’on pourra bonnement, amp;nbsp;au pluftard, dedans vn an prochain, aptes que e oy France fera parti de Calais,cxccpté»c qui eft dit en l’article de Calais, de Mcrli, amp;nbsp;desauttes .^ nommez audit article,excepté auffi leVicoratc de Fronfac,ôlt;: meflîre khan de Galard.lc que ƒ rontpoint eóptis en ceft articlc:mais demourrôt leurs biens,amp;heritages,'tn 1 eftat qu * ^ ®*f Sj] ► auant ce prcfcnt,tt«itté.Itéeft accordé que IcRoy de France deliurÂa au rq^d AnÇ.auplu 0 9 pourra bonnement amp;nbsp;dcura,amp; au pluftard,dedans vn an prochaimapres Ion depattit de a an, .^^ tes les citcz,villcs,pays,ôlt;: autres lieux dclful^mmezzqiii par ce prclcnt traitté doyuent c rc lez auroy d’Angletcrre.Item eft accordé qu’en baillant au roy d’Angleterre, ou à autres pour /» par cfpecial députez,les villes amp;nbsp;fortcieires,amp; toute la comte de Ponthieu,les villes amp;nbsp;rortcfc i de toute la comté de Montrcul,la cite amp;nbsp;le chaftel de Xaintcs,amp; les chafteaux, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y

tout ce que le roy tient en dommainc au pays de Xaintongc,dcça amp;nbsp;delà Chatentc,le chafte amp;nbsp;a i té d’Angoulefmc,amp; les chafteaux,fortcreires,amp; villes,que le roy de Frâce tient en dômaineespa^ 1 d’Angoulmois,auec lettres amp;nbsp;mandemens des dclaillcmcns des fois amp;nbsp;hommages. Le Roy s I à fes propres couftsamp; fraiz,deliurc^ toutes les fortcreftés,prifcs amp;nbsp;occupées par luy, par les lug'^’ j adhercns,amp; alliez,es pays de France,de Touraine,d’Aniou,du Maine,de Berry,d Auuergne,dc ^^ gógne,dc Châpaignc,de Picardie,lïe de Norn\âdie,amp; de toutes les autres partics,tetres, amp;nbsp;H^^^’ ^ . Royaume de France:cxceptécs celles de la Duché de Brctaignc,amp; dcspaysamp; terres,qui par wf

-ocr page 471-

tl«s.amp; les accömpliroiu,fans iamais venir au contraire,fans fraude amp;nbsp;fans mal engiff, amp;nbsp;fans y fai-tyiiulcmpefchcniét.Er.l’ily auoit aucuns perlon nages defdits Royaumes de Place amp;d’Ang.quiful-Icnticbcllcs.üu ne voulfillent recorder les choies dcHufditeSjlefdits Roys ftigt;nr tout leur poutioir, lt;l‘'corps,debiés,amp; d’amiSjdc mettreleldits rebelles en vraye ob^llancejcló ia forme amp;nbsp;teneur du-diuraittc.Etauecce, fc foiÄmcttront lefdits Roys,amp;.' leurs hoirs ce Royaumes, à la coertion de no-atcS.PcrclePapetefin tu’il puitifc côtraindrc,par Ântences,céfurcs d’Eglifcs,amp; autres voycs deues Way qui rebelle, félon ce qu’il fera de railon .Et, parmy les fermerez ôc lcutctc#dcflufditcs,rï;nô^ « ferûtlefdits Roys,amp; leurs hoirs,jîir foy amp;nbsp;par fcrmcm,à toute guerre,amp; à toute procedure défait, àlipatdcfobcillancc,rcbcihô, ou puillance d’aucuns Ïiigets duRoyaume deFrâce,ou aucune iufte «uk',le Roy dcFrâce,ou fcs hoirs,ncpouuoiccaccóplir toutes les chofes dcirufditcs,lc Roy d’Ang. lu hoirs, ou aucugi pour eux neferont ou deuront faire guerre contre Icdiél: roy de Francenefes hoirs,iicfonRoyauraeunais tous enléble l’efforceront de mettre lefdits icbclles à vraye obeiflan ct,amp;d’accôplirleschofes dcllufdites:amp;: faucuns du Royaume amp;nbsp;obcilfance du Roy d’Ang.nc von loient rendre les chaltcaux, villes ou forterefles,qu’ils tiennet au Royaume de Fiâce,amp;obcir au traie ’'•'âciruldit,oii pour iulfccaufcne pourroit accéplir ce qu’il doit faire par ce prefent traitté, le Roy Je France,nefes hoirs,ny aucun pour eux,ne feront point de gutrre au Roy d'Ang.ny à fon royaux metmaistous deux cnlcinble ferôt leur pouuoir de rccouuret les chaltcaux,villes,eSc fortereifes deP loldiifs,amp; moycnner que toute obcillancc amp;nbsp;accôpliUemcnt foit fait aux traittez delfuldits.Et feront aulh faites de données,d’vue partie de d’autre,félon la nature du fait, toutes manières de firme-têt amp;feutetez,que l’onfaura,ou pourra diuilcr,tant par te Papc,amp; le Collège de la couir de Rome,^ commeautreracnt,pout tenir amp;nbsp;garder perpetucUemét la paix,amp; routes les choies cy-dcHus recor-“C«.ltécftrccordc,par ce prefent traitte de accord,que tous autres accords,traittez,oupreloquu-“ons,faucuscnyadcfaitsou pourparlcz au teps paile.foiét nuls,de de nulle valeur, de du tout mis au néant,8( ne fen pourront iamais aider les parties,ne faire aucun reprotdic I vn cotre l’autre,pour taule o iccux traitiez de accords, l’aucun s en y auoir,commc d^. Item que ce prefent traitte fera ap-j’tou'jqiurtyÿ; conferme par les deux Rt^s a^alais,quand ils y feront en leurs pcifonncs,de depuis 'l^e le Roy de France fera party de Calais,de fera en fon pouuoir,dcdans vn mois prochain,cnfuyiiac ledit département, ledit Roy de Frâce en fera lettres confîrmatoircs,amp; autres neceflaircs, ouuertes: ^ esdtlim:(.jj^.j,i^y^y^j.^^ Q^j^j^^^Çj-j, Roy d’Anglctcrre,ou à fes députez,audit lieu:dc auffi ledit

7''^ ƒquot;“''quot;F““‘''‘” ladites lettres confirmatoiresjCii baillera lettres confirmatoires, pareilles à “ « “‘1'tRuydcFtâce.Itéaccordé eltquenul des roys ne pourra,ne fera procurer,par luy,nepav ’“tfcs,qu aucunes nouuelles,ou griefs,fc facent par l’Eglifc dcRome,ou par autres de Saintc-Eglife ^uc conquesds foicnt)contrc ce prefent traitté,fur aucun defdits Roys,leurs coadiutcurs,adhcrans, ’’“alliez,quels qu’^j foient^ne fur leurs tcrres,nede leurs fugets,pour occalion de la guerre,ne pour ’lotteschofes,ncpour feruices,que lcfdits#dhcrés,coadiuteurs,ou alliez,ayenc faits auldits roys,ou 2aucundiccux:amp;fenoftvcdit S pcrc,ou autre,le vouloir faire, les deux roys le détour bcront,fcl on «qu’lis pouttont boiincmcnt,lans mal engin.lté des ollages,qui feront baillez au roy d’Ang.à Ca- ^e ƒ,„» maintt-u'wlanianicte amp;nbsp;dutemps de leur departement,lcs i^'ux roys en ordonneront à Calais.f Et que „amlu mots Je plulicms articles dudit accord ayent efté depuis corrigez àCalais,en certaines manières,pource que l^ lettre du l^y les renonciations,qui font à faire d’vue partie amp;nbsp;d’autre,lcion ledit traittc,n’»nt pas efté faites à Ca- d^-^n^^hneorpy lais purement amp;nbsp;limplemenr. Nous eftant audit lieu de Calais,fauoir fat fon s que nous voulons, ac- ’'pf'^eJ’/caUet cordons,amp; nous plaid,qu’aptes ce que les renonciations,cédions, tranfpoits,amp; dclaiircmens,fcrôr touchant le trait-faits,oufaitcs,d’viicpattic,amp;d’autre.de icelles cnnoyecs amp;nbsp;ddiurées a Bruges, par la manière que tédeSr«tigni,co conrcnuecltcu vues autres lettres,fur ce faitcs,feellccs des féaux de nousde de noifré dit frerc,iccux w*’«’ «««Z,'»«« articles,par la manière qu’ils furent paffez de accordez audit lieu de Brctigui,amp; corne c’ontenu eftei delfus,loyer baillez amp;nbsp;deliurez ànolfrcdit frcrc,feellcz de noftre feel, de du lcd d’Edouard, Prince de balles,noftre trefeher amp;aifné fils,de les luy promettons bailler amp;nbsp;deliurer audit lieu de Bruges, à la kfte de S. Andrieu,prochainement vcnant,en vn an, au cas que noftr^it freie nous cnuoycia les re- • nonciations,qui lont à faire de fa part,amp; qu’il les ddiurera à noz gens au lieu deuantdit, amp;nbsp;aiilîi Ict-”« pareilles, tant delà teneur dudit traitté,qu’autrcs,fcdlees de fon fecl,amp; de noftre neuen fon fils, ht voulons,que quand les chofes deflufdites feront faites amp;nbsp;accôplies par la manicre delFufditc, lef-

Hsarticles,ci-Jcifus incorporez,demeurent en leur force de vcttiqdc ayar tel cftcd de valeur, pour vue partie amp;nbsp;pour l’autre,comme s’ils n’eulFent point efté corrigez. Et promettons loyeumc^t en ^ Donne foy,SrijuQi^j fans mal engin,tcnir,gardcr,de accomplir fans fraudc,cc que delfus eft dit. En tflniojgnanccQecc,nousauoRsfait mettre noftre feelà ces prefentes lettres, données à Calais le wiiij lotir d0ftobte,l’an degrace mille trois cens foixante.f Pource eft il que nous,voulus de tout „,tnt les mots Je gt;'oltrepouuoir,entciincr de accomplir tout ce que noftredit Jéigneur de pere a promis de conuenan lalettreJuPrin-«)Ptomcttonsloyaumcnr,amp; en bonne foy, de auons iu ré, de lurons,fur le corps lefuchrift facré,tcnir ce JeCalles, eifer 8’tdcr,amp;.'accôplir,pour tant qu’il nous touche,amp; pourra toucher, toiitcsdé chacunesdes chofes con «iiuescslcttresdeirustranfcriptes,deparlaformcde manière qui comprife y cft:fans venir,ou fai ft fts‘decUirt'^^’** ’iiquot;if,pour le temps aucinr,en aucune manière,a l’encontre.Donnc,par telmoignagc de noftre fcel, äßüulongnc,lcxxv ioiitd’Odobrc,ran de grace,mille trois cens foixantc.

Scellées de fcel,en cire rouge,pcndant à laqs de foye verte.

Collatiofadaed cumlittcns originalibus exiftentibus in thefauro chartarum regis, per me Thelautatium ac euftodem didarum chartarum, inferiptum, anno domini inillcfiiuo quingentefimo quadragefimo, décima nona die Februarij.

LE RO VLYE. * nbsp;'•

-ocr page 472-

ANNOTATION S.

GuicrcicnBcauuoisiL«x«fr« Sxem^.tnt Guicrey en Bcauuois,lt;z'Jx/xGflieryenBcauuoi i n we ilj auoit icj Bca.uuoi^enneßreExem^Sen taijanc l4Cl}it»x‘,m4u(^nel ^ueßitlenamdeU vi!li)ii' f^^‘ ^fuß 4n terroir de celle de Beaune,en la 9nclgt;éde Boargon^ne,

ANNOTATION LXXXVIII. « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;• deflus vnc haute montaigne] Meßant retiré,an^e autresfois,en la ^cite viUe-bour^de ual,deux lieues I'ranffißspardela Ztonßltn la deßente du Koßii,du co^é du B^yau^e, fardeça Briguais,pour vaijuerplus-ßhtairement à mes eßudes,c^ reueoir âercemét les freßntes Hißmrti ^ l ßrt, deuant ijue les faire imprimerfir ma correllionfidaßre Matthiett Michel, mon hoße Cf i’» ^^^^lt;^ii quelques teunes enfans de certains Bourgeois de Lion,ayantfiuuent ouy parler dufaiél-d'armes en/uyn^h ^ß“ A pays,le matin du ly.iour de luillet l^^8.me conduifit,en allant le droit chemin de Saingenis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ss enuiron trois quarts de lieues Françoifis,au bout defiuels ,fir le coße'gauche de noßrechemin, tmiMjiiut^ ^^ mont,ou tertre couuertd’vn petit btfiuet de ieunes chefies,^ de redrageons de chefieaux,enferme de toivh ,^ les plus anciens hommes du pays,filon le rapport des ayeulc aux pereSfCr des peres auxfils,dtfint ^uepV^’ '^ les compatgtiees,ipu ils nomment les Anglots,s‘abufins en ce qu’lis penfint ipue ces ,/fngleis ayent eßedß'^‘^ heu.idée,en conférant la defeription de n^rt .Auteur au lieupropreiü^ eßans allez, influes à la vilette de t^^^^^ Çput n’efi ^uà vn ^uart de lieue pardela ce petit montquot;) C^ayans d'auantage circui tout l’enuircn,treuusfmti ƒ“ ^^ ße mefme montaignette{^ue les gens du pays appellent le bois du Coyet) rßmt vrayement le fort,^ue noßre Atif^^^ trit,ü“ipuilnyarie»de faiite,ftnonjutlladiticy huatc montM^ne,encores ^u elle ne fi puifi vra)enien ^^^ mer lt;pue tertre,ou coWine,commeaußiles .Abrogez, ne difintfimplement ^ue mor\t2ione,CefiemontttiÿX^^‘’^^' line,ou tertre,eßantßtue' en vne combe,aucunement boßue Ç^ui tend d'vngros hameaH,tion}mé le Peronßnff^^*^ gnats)cgt;'‘ flanquée d’vue montaigne,appellee le mont les Barolles,du cofié droit, (y^ d'vue autre gt;tientai^neflt;^ . nbsp;nbsp;fin n t du village d’£rigni,du coße'gauche,au tour deßußhß^ouuoit auoir,pourfin Orient, le vray endroit dt ^ de Lion,pourfou Midy,celuy du village de ^ourles,pour fin Occident, celuy de Briguais, (y pourfin ^tptenff^^i^ mont des Baroles,beaucoup plus éleue,la defiente duquel l’approche fifort,^u’il n’y a ijue lefini chemin,^ui ffquot;^ Saingenis à Briguais,ifutface lafiparation^e l’vnt à l’autre.Pifco^e de fin Orient,Ha vneafiezbelltpt'‘‘^l.,if à bas,puis decoßemej^efidre'ce incontinent roidementÇmaisZiongueres hautement) ei'preßue ainßd'*fsL Septentrton,iufipues à tant lt;ju’tlfait vncoupeau,commeenformedeHondellt‘,donttl aeu^uefiufoiile no^“t ^ rondjCT' maintenant deMont2nd,enuers aucuns,par langage corrompt.Ce coupeau, monfirant encores, p^t^ de l'encetnél des tranchées du fort des compagnies,iufiues à trois piez.de profondeur,ei' iußues à dn^ oitfigt;t^ ^ geur,preßue tout à l’entour,auec autant do rampar, ipue le tempt en a peu fiuffrir,parmy monceaux de caillof^'*. dans du fort,peut auoir enuiron cinquante grant pas en diamettre,Cy' enuironfipt vingts en contour'. (F Occident t’aualefi platement.^u’ils'euanouit incontinent eu vneaßiz.grande plaine, ^uienuironne^mt^'f^u de ce cofié,ou deuoit efire l’entrée du fort,n’y a nulle manque de trenchee, par l’efiace d’enuiron douzef'‘''‘t‘“' ^^^ft tofi apres,elle recomence vers le Midudu/puel cofiéfitrouue vne bie petite cobe,comme lé fond d’vne vaÿitf''b ^^ fur vn autre plus bas coupeau(nomme' lepetit Mont- rond,ou Monrandj^ui s’applanit incontinent du tout left les,er vers Erigni,Cr-' en telles plaines cetinues s’efioit cachee la plupart des copaignies,derrière tes deuxtutf^. Si nous fut dit,C7- a efiéfiuuenteifiis depuis,par gens dignes defoy,ju’il n’y a pas long temps ^uel'ona tr^ot^l fieufs bafions,Cr- autres hameis de guerre,dedansles terres d’enuiron.

mille trois cens IxjJro«^ nez. Exem.Cr 1’Abr.de la chaux,on ce mefine nombre,^^ les méfiés ’”‘^^/*’', • combien ipu’en l’Eglifi desfreres Prefiheurs de Confort,à main droite du grand autel,y ayt tels mots. Cy g’“^^^ Cre laques de Bourbon,Comte de la Marche,qui mourut à Lyon, de la bataille de Baignais,q“' ^‘fi** Parues l’an mil trois cens foixâtcdcux,lc Mecredy deuant lesframpos. Item cigiftMeifire Pittie de ■ ßeuna,eßant ce bon,Corote de la marchc,fon fils,quimourut à Lion,dc cefte mefme bataille,l’an deirufdit)^'’quot;’* corrompu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;**^plufiofi nez. Exemp.voyant cette ejeriptureroutefrefihe,^^^preßuemoderne.

• • ôcdecc\icdaDac)Cefimmaire,Cy'lecomeneement ducha,entousles Exem.efloit corrompu de ci«‘i'^^^’ De la mort du Duc dft-andaftre amp;nbsp;de Boulongne,amp; de l’occafion de la guerre qui fut entre le Roy de France amp;nbsp;de Nauarrc,amp; comment le Prince vint deçà la

mer,amp; des ordonnances qui fe firent en Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. .

En ce temps treipaflade ce ficelé en Angleterre le gcntilDucdc Lanclaftrc qui Henry tappdl^ Dequoy l^oy amp;nbsp;tous les Barons,Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers furent moult courroucezi’ilslepcultj • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amé Ar .De luy demeurèrent deux filles,Madamc Mahank amp;nbsp;madame Blanche laifncc,amp; le Cote Hayjwutnôme Guillaume fils à mclfirc Loysde Bauiere amp;nbsp;Madame Marguerite de Haynaut fa h® • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me la maifnéc,amp; meflîrelehan Côte de Richemont fils au Roy d’Angl.qui fut depuis DuedeLan elaftre dcpat Madame fa femme par la mort du Duc Henry de Lâclailre.Et mclfirc laqucsdcBout' bonderaoura à pourfuirle traittede mclfirc khan de Môtfort Duc de Brctaignc amp;nbsp;de meffiteChit les de Blois qui auoit eftépourparlécn la ville de Calais,fi comme cy dclfus eft dit dont grans guet' rc»amp; grans mauxauindrcntaiipaysdcBretaigne ainfi corne vous orrez enfuiuât.En ce tépsvint» propos amp;nbsp;en intention au Roy de ¥t2nce,(y^c. Mais s’en taifaut 1’Abr.de la chaux,nous lauons ranunsip

Ion celuy de Sala,(yfiiyuant tous autres bons Auteurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation xci

qui eut à (emme)Combien ^iieneus ayons racoufiréce comencement de ch.filon l’Abr.deSald'.neMtniiinißei laifiit il pas luymefine d’efire icy corropu en cefiefirte. amp;nbsp;cutàfcmmela fille au Côte Loysde Flandres eut la Cote d’Artois amp;nbsp;la Cote de Bourgongne amp;nbsp;fit foy amp;nbsp;homage au Roy de France,mclfirc Ichan dƒ Boulongnc Cote d’Auuergne eut laComtc de Boulongne.Et le Roy lehancrf.M«quot;nous l'atunirami-• défila P.Emifar tous autres bons Auteurswet pour mieux entendre ce paffage,faut noter ^ue du manage d OiMn Cmti

-ocr page 473-

Cmitii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOÏATIONS;

clx.?\iit^l'‘^^’'”^''‘‘^^‘^^^‘^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’'^''•^h‘f'l«lt;^'*quot;f tgt;0f^ enf4ns:c'cßd]/ausir Ediert,ItbttHne^àrStan-^f-'itniS) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^f‘^‘•^‘^‘*^^^ f^^ ’^‘**'‘‘^ ^ Philippe le Long^depuii poji de France, cr de ce mariage vm-nùfmii”'^p^‘* ‘^''^,^'*’'‘*'“’^P^^'^‘^''^gt;'^'’^gt;^lt;^^ /ehanneßiitfemmedu Duede^ndede Béurgtngue(pour ^^ß^^‘^''*^^ i^fiCdtez^dejè» aj'e»l,ee aïeule d'Artel^CT-de Beurgogne^enla mai/èn des Vues f^“i^°/l‘ nbsp;nbsp;l’^ ^ (lt;*gt;*fili‘finpere,phil/ppe le Lang,Poji deP^auarreßt Palatin de Brie erde Champagne,la ‘^^i^‘^‘i^^^^’'‘*^‘^^‘gt;^‘^^l^^}“*»»gt;‘ 4gt;^-^^‘*‘^treàl'herttieredu R«j Leuis Pfutin après ^ue f'‘fgt;let)u f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘Pf‘*'’^-‘^^'’ß^‘*'^'* ‘t^oulut ordonerle Boji Philippe de Kaleis^auerifint à ßnheatt ^ffisnct ” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pfti^^Pl’^-'^^i^^^tndra en laCemteße de Btulangne,depuisfemme du poy !eha ^.^'^ßl’^‘^‘''’^’‘’' ^^“^ ^ Beurgongne ceße li^e'e là^meurantfins enfans.Laficendefille,appellee h^Jlf '^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ^*'^»^*»*^*A B^^ttrs.ci^ depuis Comte de Flandres, er pere de ce dernier Louis de plan-^^^ ^fP^‘‘^'gt;gt;'‘?gt;'^ß^f^f fi f^f^f^- ^^ tierce,nomee Marie, efioufi le Dauphin de tienne, ßj^and à ’^Vidfi * '‘^*'’gt;^(figt;»»ft de Philippe le Long,ce fut celle ^uififorfit au mariage d’elle er de Charles le Bel,de-liLit l'^'^-^^quot;^^'''“‘^‘ '’^ ^'*”^ ^'^^^ ^”fifi^ * ^igt;g»oifi»te..Au demeurant,de deuxfieeurs,^ue leDucEn~ ^‘‘’'S^^^'‘^)fi^ ^•^gt;'‘^‘ ^ ^••tii iJtttin,depuis Eojde F.Crdece mariage cohie quelle s’y les h J ^‘'quot;^ Iefi‘ine,^ui fut mariee àphilippe,Cpte d’Eureuxficcedat icelle au l^oyaume de P/auarre,C^ hahi-ftU » *''‘‘*/‘‘^quot;’'*'’ de Brjie er de Chdpaigne,aumoyen defeufinpett,^uie^oit moitpaifible pofiefieur de tout née'lehi*^ cquot;^’^^!*'^-^^^’^-^ ‘^quot; ^‘^‘*‘*e'’'^fi 'e^eeef ’^p pretendre.L’autre fitur du Duc Ende de Beurgengne,nom~ ic^l^ £1^2^^^'’'^’^'^^* ^^'^Tfi de F'alois,depuis P^y de France,er de ce mariage firtit lePpy lehan, ^uiprend 5»el«j p ^ 'f ' “‘’«’X'’”?”^»’”**» quot;on tant pour raifin de fi mere,^ue par l'ancien droit de la loy SaU^ue, voulant hanit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘t^ana^es desfils de France,retournent à la couronne,en faute d’hoir mafle. Au regard de mefiire le

de la mere,de ce dernier Duc philippc,^ui deueit eflre morte deuantfinfils,comme ie le

‘*‘*P‘ ti Cmnipies de Flandres.

nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XCII,

füll ZoÇ^^ RllfzJltJautres Exemp.difint de Benfz,Sala de Bench ,Crla chaux cappital de Beuch, fiurd'i'tlu ’ ^ ^^'' ^‘■'■°’J’^S^gt;'quot;^^”^^^ '1**^ ^^ Comte de Yoix efioit hea^^ fiere du Hpy de PPauarre,ayant efiiufe la

, ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XCIIl.

r ^^'quot;^ ^quot;^“‘ ‘”*‘”’* amplifie'cepaßage fiyuant la chaux,eßant aßez^ mal ordonne'dedans noz^ Exern iii~“^’‘rt ‘'‘° p'’^'^ Captai obéit amp;nbsp;ft^atnt du Comte de Poix amp;nbsp;f en vint. Et en fon chemin pria vui» ‘'Ui'icisamp;Efcuycrs furie chemin.Mais petit en cut.Si que ce temps pendant IcCaptal vc ■quot; cuctslcRoydcNauatrCjlcRoy Ichan de France trefpaflajCre.

u_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation XCIIII.

ïtep' îquot;^™^^0“cl) Cipafiageefoit corrompu en cefiefirte,h facent naurez amp;nbsp;durement blcccz meß-]^ 'UtondeT.outtonamp;meflirc le Souldich de rEftrade,amp; tenement que depuis pour la ioutnéç i jji^'pWcnt aider meffite Ichan loucl parguila bataille commença amp;nbsp;qui des premiers moult vail ^nif)''''^^^°'^'^^^^‘‘^ ^ enuahy Les François y firent ce iout mainte appertife d’armes, amp;nbsp;ne dai-p4rf^j''''“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ous l’auons remis filon lefins de toute la deduihon de ceße hataidey eßans confirmez^

ß^'^'quot;^‘^^'^^^'^“^gt;l‘*‘'^o'quot;gt;quot;‘lgt;on Anglots,oH partifin ^yfngleterre,n’a peu traire ics la vaillance de ce s» lonelfinnois,combien ipu’U troufifort court tout ce Cha.ne le troHuatgucres à l’auantage de fin pays,, ceftek nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation xcv. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Vnl d \'^).^^^’^^^'*^^‘*'*^‘lff^‘^fi Cefte bataille fut en Normâdic allez près de Cocherct pat y«»iiiij.iour de Mars lan mil .Ixiij.ccc Et fut le Captai mené à Vernon.P«n«gt;«we»fe vnan Ce^^d ’^'!‘‘^‘‘ß”'^^’^^^°^^ de laTrinité mil. ccc. Ixiiij.Le Roy Charles aifnéfils du Roy Ichan, cr f'*'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vi'' Icudy xxiij iour de May lan mil ccclxiüj. Le Captai

'quot;’^quot;'^oitàVemou de ceux qui le prindrent,amp; fut fccu depuis que fon intention clloit de faire '1?“^ '^'^ Normandie qui fen alloit à Reins fil n’eu fl eu cell empefehemenr. Et fut de t atai c honneur donné à mefsire Bertrand de Claquin parle bon confeil qu’il donna amp;nbsp;pour i^Jcux combattant de laiournée.Lc iour de la bataille de l’an dclfufc^ fut le Roy Charles couron*

,, '^fi'^^gt;^‘'-^‘^‘! d e^ certain ijue l'Efrutdtn,a^ant encores bataille en fi t eße,le laifia couler icy en fi plume *.ttinité,i Hif.de^ert.du GuefeUndtt tels mot s,Sciai cefte bataille duanc laTrinité en l’an de l'incar '’«lonnofttcScigneur.Milccc.lxiiij.

5j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XCVI.

bate P'’!”™'0'^‘*^‘lt;lt;f'f ainfi.Pais retourna le Roy à Paris,ou il fut reccu à grade ioyc amp;nbsp;à ^ran^eß

l 1/1 s ?-'^°““®'® P^^’ grand partie des Seigneurs qui curent efte à la bataille de Cocherct fi quot;®'gt;noragtandcnftnt,amp;pat dclfus cous les autres il honnora mclsire Bertrand de Cla-l'hï ^ r ^birles au retour de fon couronnement donna la Duché de Bourgongne à monficur ^ Hppcfon frerelequel y alla tantoft amp;nbsp;print les fois amp;nbsp;homages de ceux du pays.Puis fcn retour ƒ3 arisamp; Rappaifafon compete l’Archcprcftrc au Roy qui cftoit mal côtent de luy ,pourcc qu’il ƒ veut combattre à la bataille de Cocherct,14 chaux dit (implement,puis fen partit amp;vint à Paris amp;à ^toenne nidfailÿ amp;nbsp;venu de la Duché de Bourgongne Philippe fon maifne frerc lequel ce fait fi* Rut de Paris à gras ges .Si alla prendre la faifmcamp;homages desBarós Cheualiers citez chafteaux amp;nbsp;°''ncs villes de ladite Duché puis fé retourna à Paris.Et luy fut baillée charge pour dechalfcr hors “ oyaiimelcs pillars amp;nbsp;gens de compaignies auquel voyage il prinft pluficurs places fur lesNa-3truijamp; mitlcficgc deuantla Charité fur Loirrc. P'oila comment il abrège matière lufiues à la guerre de ‘““^»1 fit}tant,iimenrant Salapafablement copieux lufiues là.

rot dicLouis à Ams:xie)Cepafiage efioit ainfi en noßre Exem.Si mefsire Loys d’Auxerre qui cftoit^ls

P “0

-ocr page 474-

du Coiiitc d’Auxerre,amp; le frere du Comte d’Auxerre qui la eftoir ptefent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘’* ”^ .

/lt;!i)ir, Si mcirire Loys d’Auxerre qui eftoir fils du Comte d’Auxerre amp;nbsp;itere du Comte d w l. la eftoie prefent.cz' entres rtrard dyeUe autre firte,meflleure,d mon auis, Ôi meffire Louis a uxe 4 ^ cftoit fils du Comte d’Auxerre qui la cftoit prefent.M4« telle diuerßte n'em/gt;efihef«i»t‘l'*‘ '‘ ^‘ ç-^'‘^^^_ le Monfeigneur de Xiucctie de laßn du cha.22^.cric melUre Louis de XÂifeite,lt;/lt;» clja.i^'’‘i*‘ ^^ remfu,cr^ud nj f^e Aaxertc^omme außt Gérard ^rit Xanx erre en dtdermer^aut

ANNÖTA^flON xcvril.*

d’Auxerre amp;nbsp;deioigni}Pturcigt;nßrmatii)nde],’^nn du parage precedent,er pour raißn detMprejen ^^ rethon, ilj auoit up Xauxccrre,e» men principal £xemp.Mais le n'ajfeint à le carriverßf^ ^gt;9 mefintperej uant. Car encores ^ue ^uelpue Cemte deSanfirrepuiße auoirpris en ceße bataille d’Aulrojßei^ ijuenoptj^ ^ ƒ rf toußours mint ces deux,comme veißns,ßtnsp auoir aucunement parle' de Sanßrre.yiußi gt;» ‘^ ‘^S^'^‘ ’^’ Ï, bre^édeSala en tels wofr.mais finablemcnt les François furent déconfitsamp;furent prins racUire et de Claquin,le Comte d’Auxerrc,ic Comte de Ioingni,amp; grand plante,er e.

ANNOTATION XCIX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

Si moult de bonnes gens) Menp^ncipalEx.crceluj du ^teirefleient icj eerrempui en eeßefiße.a too^ de bonnes gens y furent mors tat lut les champs qu’en la place,amp;: duroit huit grolfcs lieues dep^J iufques près de Rênes.Si auindrent la maintes aduanturcs en dedans que toutes ne vindtentmyeen côgnoillàncc,amp; aufli maint home mort,prins amp;nbsp;recreuz furies chaps ainfi que les aucuns cheoytnl • en bonnes mains,cze. Ce ÿwe l'aj corri^eßlon les cemmencemens du cha.226.Ct it-è./eten l Exemp.iii ’ difant ainß, Si moult de bonnes gens y furent morts tant fur les champs que eu la place Si duroi ionchec des mors huit grofles lieues de pays iufques près de Rencs.Si aduindrentcre'amp;ä“quot;’^ homme mort prins amp;nbsp;receuz fur les champs ainfi que les aucuns, cre. .A^Mj tnacenfrinelakn^'*' Sida,di/ànt teb mors.lî.1 dura la chafte apres la deconfiture viij bonnes lieues.

Neantmoins ils les) le doute epu'il ny ajt ici faute de puelpues mots,cr^iie Eroifart,voiilantexciifer ltigt;^^ Princes Anglais,n’étende ce pafageen ceélefrte.Miis combien que 10 murmuraft ainfi cotte le Royf’ glcterre amp;nbsp;le Prince de Gallcsmeantmoins ils euftent mieux aimé ces compaignics loing.qutp’ du royaume deFrance,ou ils auoient telle part,quc ces compaignics par ce moyéeftoiét ptesdÇ“ quand ils eftoient en France, Oubienlifentpeu-par auant oauettement /»»«rcouncrtcnicnt dire qu’lis ne fe fouciojent point de tous ces murmures,cr^ftls aimojent mieux ces compagnies fut tes terres iu^* »iroißn ^ue fur les leurs, là a u tels pillars eufent peu venir,ß ces Princes Anglais les eufentguerroyé

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;♦ANNOTATIONCII.

Ce Roy Dom Piette^Toute cette claufi eßoitcorrompueainß^u il s'enfiit. Aucc toutcclc royDompif tre dcCaftille rauic trois enfansdubon Roy Alphons fon pcrcamp;d’vne dame qui fappclloit htid“ Drue,laifné auoit nom Henry Je fécond Danciilc,amp;le tiers Sanfes . Mais nous l’aitons rocoufeßm^f ^br.p eßansfort aide2,^ par f //iJf.d'E/paigne d’.^lfonfe de Cartage,par Michel {{its, enfe» trauté des {ÿigt; h' • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pai^e,c^par le hure de Bertrand du Guefehn.

ANNOTATION C I I I. -

au Roy de BeUemarine Sic.flji auoit de trcsbcllc marine, mais nous allons remis ce mot félon tins int. ffiß.Cf eron.auec Bertranddu Guefclin,C2-'filon luymefne auch.2a^fcomnic .iitßt laChaux dit bclmarin,ilt;f prêchant fort de Benam afin au fecand cha.d’,Alfonß de Cartage,cr eßeit ce {{oyaitme en la Mauritanie Tin^n“' ne,outre le décroît de Gilbraltar.Qjtand au Ray de 'TtctmcÇa.itccs(pui eßoit ainßefcrit Trefracfaitces,if lem* ppc deTramcfamcs,rf« ch.2i{j.defufdit.Mais ie n’en aj encores peu rien troutier ailleurs,ßnen^ue la Cbonxî«ol au Roy de Trefmaflein ,amp; tioüusùncs,au ch.nagueres aliegiié,au'ptiellteu Sala dit desTottfetmine,

ANNOTATION CIIII.

Si arriiia le Roy Dom fietTfeepaßage eHoitcorrompu en ceélefirte.Si arriua le roy Dompictrclefoit melmcs comme vn chcualicr desbarate amp;nbsp;déconfit en Galice que on ditlaCoulongnc,erf..Wi«n'’i^ l’aiionsremis/elonladeduélionfijuanie ,cr félon Sala, ^ui dit ,amp; fen alla en Galice à la Coulongncamp;if boutèrent dedans le chaftel qui moult cftoit fott,Cr(.Ea chaux ainß,Si vint arriiicr en Galice i vut • vi^e appellee la OiLFlos^g*!^ comme vn chcualicr desbaraté fy fe bouta dedans le fort cliaflelc'cfquot; Annales de Bretaigne ajans außt pris les propres mots de Ero^art pour et fie guerre d’pfpagne, dfnt la ville ét » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 Cour

-ocr page 475-

, - . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;À-R NOTATION^; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

«toarongne en Galice,

GomczG '1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Annotation cv. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

, z ^/quot;‘’quot;^°™quot;^*^g““’^gt;’”'«lt;7wlt;K4»flt;lt;«f^gt;.241.Gommes Gamp;nh^i^f4rhut4pM 1 ^” ‘^ ^»‘‘^gt;Gotncz Garilz, te l'dj remit par tentai^, approchatflus du naturel du pari lt;“^^^^hanté.çi^nd à Caiatrauc,z7gt; anoit Gsüdhstne^mait lesUideires^ Car-’''^Ml'^nsdEf^ai^nefintfydenefireeerrea^^^^

i , nbsp;, . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;NOTAT! ON* C VI.

^izeboniK,mais la chaux dit de Lcon,mieux,à mon aulsfentendant de Leon Ifl^nnufa, d rli^on„e,princip9le de Portu^al,lt;^ui auo^on J^p à part.

0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION CVII.

‘Ç^n tllotticiteUe.Sixous dy qu’ils eurent moult de maux ainçois qu’ils fuflet ^’^ Cathelongncamp; d Arr3gon,amp; fe partirent en trois routes.L’vne des pat Arraonn ^ ^° °A^quot;^ °*^ Boûrne. Et 1 autre Cathelongnc lit Armignac, amp;nbsp;la tierce f en alla en ôu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’accord du Comte d’Albreth, du Comte d’Armignac amp;

'gt;^^’gt;'‘^g‘Z..p4jJintßle?ereMent par-dejTus ce f J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•y'»'^ ^“^ de Tmliufe,^ue te ne vous puit apurer ma correilion par eux. Mais

(•«ferme aladeduSunprecedenteCrful/e^uente. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

ANNOTATION C VI I I.

toitenT’*“*la)^^^4Hoitainß,Ad0c le aduifa ledit Cheualicr d’vn coufteau déplaces qu’il pot ‘^lt;ff”^f/^7^z'7e, mais Chandos d’vncoûte!de plantes qui portoit f°'quot;° ^?'^'”’® ^ naoitjC^e.^» ^uop i apßipup la chaux,pour le mieux. Pont faut entendre au’ilprend iCf twi p me^pour les tafettes de la ciiirace,ou haulgt;ergeon,de chandosßlon qu’ils s’armopeten ce tops là.

j^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AHNOTATIONCIX.

corrompu en ceßeßrte.Sc proprement venoit ledit Prince en fon logis. ' rendait, CfaMais la chauxaßeure noßrecorreHionts’en taßnt Sala.

ANNOTATION C^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mfeepaf4^e,iufqties aêc tant exploita, eßprit dufens de l'tuteur, (rprincipa-le P ’ ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^‘ w»fi,aius en remercièrent grandement le roy amp;nbsp;fon confeil amp;nbsp;ainfi palïà rince amp;nbsp;tout ion oft courtoifcmc^|t parmy Nauarre. Car il iura pour ceux des compaigniesau-roy quilcconuoyainfqucs aux deftroits de Konccuaux,0“e.

p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION CXI.

’nnclhl)lc4’Efpaigne)//^#r entendre qu tl lupconßrmacetefiat,lelup ayant laiüé desßt premiere con~ voitt laß» du cha. ijo. Quant à la terre de Soyrie ,1a chaux dit foric , et Sala foric,©- pour w«ûc,i«cAdfc Crete. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION CXII.

-«porta vu de fes 'fiüctamp;} Pour toute ill ßubßante de la dauß entiere Sala dit ainß. Ces chofesainH Mtueucs par leroy de France il enuoya par vnc lettre do fes amp;nbsp;par vn Breton Vailetdc facuifine 4 les porta defter le roy d’Angleterre lequel print les deffianeesen grâd defpit amp;nbsp;mefmemetpour àla*Vj^*?°**-^*’'**’’'’PP®“'®’'^*®“' ‘^°”^”^ quefantoft amp;fansdelay ilenuoyaft pourueoir 'Î/A' ^^^°quot;'^'^^^^^»^('^(^‘('*^,difintprefqueteus les prtpres mots de noßre texte,parle de ce varies enteile j^ynnoya defter le roy d’Angleterre par fes lettres clofes dcfquelles pour biquelles porta vn var-( f cuiiincdcfou hoftcLEt pafla ledit varier qui cftoit Breton la mer fy apoint qui irouuaàDou-quot;«/eoitComtcdcSallcbtugc,cr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f I

ANNOTATION CXIII.

quot;\ *quot; ' P^i-1*1 moyen duDuc)Pe«4»f ces mot sliet cinq premtert deßuelt dadioufe,peur plutprand eclarcife ntt]oneup encertspeu enclorre,Slt;. qui auoit fa fille efpoufec.fiedd»! laparentheß,matt lecha.^ ep^ laßn de ce-^^)cim;jme,ctnlitnci pariet Abr.monfrent clairement qu ilt ny valaient rien.Car le pere de eet Edouard deCuel Lf^'^p ‘'^^’''^ l^rß^rtl^unt efpouß vue det ßurt du E^p Edouard,(yquot; ce Epp Edouard ^.n’eut que trots files Jyuz est vue fut mariée à Ïehan de Montfort, Pue de Bretaipne,l’autre au Pi^e Bedford, (^ la tiers e au Comtf femulroth,feint P.Eer^.fir lafn deßn I y.hure de l’ffiß, d’Angleterre.

ANNOTVTION C X I 1 I 1.

pj^^'^'^f^^ycesdeux Scigncurs]7'«rtrfep4yp^ee/?9/fy? horriblement corrompu, que combien queie l’aperemit ' ^'*,^ß^l’Aitteur,Cf Jiipuant les .yibre^e^L^neantmoins te ne m’en puis bien contenter,fans vous monfrer de-. f*^- “ aime comment il cfioit,P omc[üoy ces deux Seigneurs aduiferent volontiers. Vcuq^ccleRoy ”§1«. que le Due Aubertgcuit elle de leur alliance amp;nbsp;en cftoit leDuc grandement tente^rmy gransdons queie Roy d’Ang.lcur promettoit à donner amp;nbsp;à faire par ces Cheualicrs qu’il y auoit en noyezdeuers liiyamp; par le Seigneur de Comminges qui fe tenoit dclez le roy amp;qui cftoit pour cefte «UC en partie retourne en Haynaut,amp; parle grand conieil de Monfeignepr Ichan Vuerthin Senef-lt;1 aldcHaynaut qui par tout le pays cftoit gouuerne amp;nbsp;lequel cftoit fage homme amp;nbsp;vaillant Cheua i«amp; bon François.Le Scnclchal cftoit tant creu e^c. ßuand auv mots de IhAbr.de salayl font tels.Pn «afmeirae manière faifoit faire le roy d’Ang.cn fon pays proceifions folcnnclles,amp; faifoitrcmogt;i-ftrer au peuple la querelle dire bonne amp;nbsp;iufte amp;nbsp;fi ne celloit d’enuoyer en l’Empircamp; faire amp;nbsp;retenir amis pour aiioir entrée en France amp;nbsp;pour auoir de l aide des Seigneurs de l’Empire.11 eut legcreméc lia querelle le Duc de Guéries Ion ncpucuamp; le Duc de lullicrs Icfqucls pour Iny complaire enuoic-tent tantoft après déifie r le roy de Francc.Il cuida auoir de fa part le Duc Aubert de Bauicrc qui ter nonen bail la Comté deHenaot àcaufe de fa femme amp;nbsp;la Duchelîclchannc de Brabât, mais leroy tnarles qui fut vn Seigneur fage amp;nbsp;pourueu de iensèS: d’auoir les auoit fi petuenus tpu’ilsfc tindret

-ocr page 476-

ANNOTATIONS.

* neutres encefte guerre. Or vdej maintenat ce jum dit lachaux. Le Duc Aubert à la prictt J li ial)ufeetfant gleterrc fon oncle amp;nbsp;de Madame la Royne fa tante furt allez toft dcfceitfu par lepourc as ènyûtt'auch°'quot;‘ ”'^*°*^ ^*^ meffire Edouard def Galles qui auoit fa fille cfpoufée amp;nbsp;du DuC de lulliets »on cou i -/lyfain Guelris main.Lcfqucls cfi effent liez de ^ix amp;nbsp;d’hommages au Roy d’Angleterre amp;nbsp;leur auoi *■ ™^quot;^^ ^up ou Guddns,filon Ce reniflent pourueus chacun de mille lances amp;nbsp;ilsferoiét dcliurezpoigquoy cesdcuxacig le clgt;.^. amp;■ s'abufe f^jK volontiers veu quc Ic Duc Aubetc euft eflé de leur confederation.Lequel ƒ enelinoua^za aufiitscinq mots p^ j^^ gratis profits quc leroy d’Angleterre luff promcttoit,maifftoutesftisparlecófeil ƒ /'?®. . nous audits dit tn deVucremn Scnefchalde Hainaut par qui tout lepays cltoiren partie gouucrnc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

r^imotiprect- amp;vaillant Chctialicr,grandement ayme dtate.

d# Due amp;nbsp;de laDuchÂIé,amp; fi eftoit bon François. 1005^ traitez des Anglois furent brifez moiennant aufifi l’aide du Cóte de Blois amp;nbsp;denienircknan re dll Seigneur de Brabençon amp;nbsp;du Seigneur deLingne amp;nbsp;fut coclud qucle Due Auberts onp, demouroient neutres.Car ils ne fc tenroient d’vne partie ne d’autre.Et parciUenTent en rcipuu dame lehannc Duchclfc de Brabant. Le Roy Charles de France qui cfloit fagc amp;nbsp;fubdl ^““''^^j, pente amp;nbsp;ouuré tous fes traittez trois ans deuant.Sifauoit bien qu’il auoit de bons anus en nain en Brabant.Efpecialement la plufparc des confaux des Seigneurs amp;nbsp;pour fa guerre embellit « loufer. Il fift pat fes clercs coppierjezf.

• ANNOTATIONCXV. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.,

Le Duc de Guetlcs) Pource^Keci^euant^en ce me/me ch.Ußmblefaire le Duc de luiHiers mfn^erfdHi ^ Duc de GueldreSjC^ ^u'il breutUtit encor tey quelque chef du parentale de ce Dite de luilliers( du^uelie n ‘''f‘f feu trouuer affez^peur me cintenter,nji en MunjleriHy en rolfan^ue Laz^ie} vous pourrez^ encerti garder U vi« • fon en cifefirte.Le Duc de Guéries neueu de ce roy d’Angleterre fils de la feuramp;lcDucdcIuilntts fin germain de fes enfans lefquels eftoient pour ce temps bons Anglois a loyaux auoient pnns, .^ufila chaux laconfrmeen relie manière Le Duc de Guéries neueu au roy Edouard d AngleterreD ’ fa feur amp;nbsp;le Duc de luilliers coufin germain à fes enfans qui pour ce temps eftoient bons Angio‘' noient pnns,i^.Toutesftis ma correction effonder fur les ch.^ V- j^.de nofre Auteur mejme.

furluy^/e penf^uily faille Çae clle.routesfois la chait»met tefle clauf enteUefirte.^ Apres CCS cholei bonne Dame fift le ligne de la croix fur le roy amp;nbsp;Monfieut ’Thomas fon maifnéfilscnlcs tccûiiiB dant à Dieu puis tantoft rendit fon ame à Dieu comme ic crq^. Car onc ne fut Iccuque en fa vit chofc,nc penfaft,parquoy elle peuftperdre la grace de noftre Seigneur.

ANNOTATION CXV1I.

amp; furent deuantjz^ chaux dit ainfi,8c furent deuant le chaftcl de Fernes ou la douaricrefet®®' Sala dit bien Fernes : Mais ilneparleaucunement delà Dame.

ANNOTATION CXTlII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

à efehamir) Les paroHes /ùyuantet efe /than chandos monfrent ajfez.^ jue ce morf^nife irriter, ui ag’® ®^*' rra^eant aucunement,Neacmeins eeß la premiere fois ^ue ie l'aye Ih,cy'ne/ày d'où,lpeut venir.Lidi^^^''^^^ pïonnev.pour ce verbet jue se ne con^nois nomplns .^ue l’autre,combien ^ue noßre tuteur vfi dt ce iwt W^’P®'’ neSjpeuaptes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation cxix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

car le ponede Lcn(àic)ceci,aueclademtecitu/èprècedenee,e/ltoutdemefMeenla chauxiDiaiiffif’'.^ d’auan tagete’eßafauoir que les François,voyans venir ChandosJ^arreßerent quois,fins fairefcmblant de Oiitw veuloir^aignerlepont,^es^n^llt;iis de Perfi,voyant qu’on ne leur demandoit nen/en allèrentpaifblemi»t'lt; Igt;oiiîiers,fans veoir Chandos,tant pour la hauteur de ce pont,que pour quelques malins er arbres,qnipemM^/ à l’enuiron, er à lafiparation de ces deux routes d'.Anglois, er de cefe prefippoßtiouJe tmuue quelque ebß!’^ apres,aume/mechapitre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation cxx.

lean d eBoutbôXî^»9'-« efoitfils dt mefire Laques de £ourbo,qui combat les Compagnies au ch. HiiCfr'’ Comte de lu Marchetcommenous l’auons mis en texte peu-âpres, n’yant,par auant nojrereueue,que tels nuts, m^i* ledit Comte ne voulut adoncriens fairc,o-.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION, cxx I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ,■;

» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;fay bte) Combien que i’ape^mende cepafiagefilon l’Exem.de f'crard.difint ainß.ToüZeik^^ ft®y ''5 quc le gouuerneur de Blois nommé Allart de Touftanne y alla a tout cinquante lances,ÔZ'f.C^P’ rAbr.de la chaux,efirfuant eeße claufi corrompue, Alors le Roy de France ayant ces nouucllcs oyesiltH uoya le gouuerneur le Comte de Pourficuemamp;meflire Hue de Pourficué Segrand foifondeChciW liers amp;Efcuycrs titer celle part pour venir à Belle Perche Quand le Comte de Catebruge,^?'^^'quot;'' motn^poume qu d mefimble qu’ily faudroit encores les noms de quelques autres Seigneurs,filon qu’on le peut ^f^ ceuoir par les deux autres Exemplaires,iefuis content de vous laifer encor iep leuj^vietUe leçen,qiii ef telle. Toutes fois fçay ie bien que le gouuerneur de Blois,Allai t de Touftanne à tout cinquante lances y vindt»' amp;nbsp;aufli fit ere. En quoy te me doute que quelque bon compagnon,fi voulantgaber de ceux de Blets,que l’enditi' Uoirfiuuent ces mots fayic bien en la bouche,les ait ici aitufiez..,Cr nous ait corrompu lereße.

ANNOTATION CXXII,

Dc Madame de mere) Ce que les ^br.difinc en ce lieu,ef tant conformé à ce que dit le Prince de Galles ouebs.^ fa isant, que te ne vous en doyfrußrer. Cehiy de Sala dit donc ainfi. Le Duc refpondit quc oneques n’euft eût veu que pour guerre dc Seigneurs on tenift dame ne damoifelleprilonnieres amp;nbsp;quecenefetoitpzs leur honneur d’emmener faraerc,mais fils vouloicnt liurcr cinquante des leurs àilenuoicroit cinquante des ficns,ccuxla verroit il volontiers combattrc,amp; en euft,qui auoit en pouti'oir,lcs Anglois n’en voulurent riens faire,aihs s’ordonnèrent pour partir de la,donc quand le iour vint qu’ilsauoict os:donaé,e2rc,Celuy dt la Chaux en cefiefirte.Alots Ic Duc dc Bourbon refpondit amp;nbsp;dit,Chandos ditcsi voz maillas

-ocr page 477-

’M aaltres qu ils guertoient mal honnorablemcnr quand vneanciénc femme feule entre gens ils • Pquot;'?®““®’quot;«»« icrauir comme prifonniere oneques en temps paifé n’a efté^cuen aucr-P ‘^“' ^“««^’^«»oifcllcs fuirent prifonniere: ne ravies de Madame ma mere me de «lien ' J ^''°y'‘quot;®fquot;“amp;lararons^quand nous pourrons,mais la fortertiW némencront ils pas x “”’’* pourc^ que icy eftes reuenus langager feontendant que voz maiftres bataille ««COMSque s ils fe veullent mettre fur les champs iufques à nous y emmettrons aul- nbsp;nbsp;• à

cureux qui peut.ll» fmrj^tt comme noßre texif, C!- prefQjHe en foui les mt/mes mots. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;ßfeu7a7nfita

çp . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTJtTlbN cxxni. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t«?JerJifant ^»e

1 n 'Ç^^’f^*'* ®®^«S^®’®)^«^ A^^^'ÎL*”« scy^utleiuedffß d’aUdnta^e,teliement ^ue Sala Jif^cc voyant

Ut de Bourbon qui oneques n’en ifbt defabaftidc,mais il enuoya par les gens faifir le chaftel amp;nbsp;wïntw??”? ^tres de retourner chaeû en isphcc^o-c.Celby ^elach.!HX(nccßeßrte,toin ce pou meoürqJ^nß nefi f kl -°’^ ^quot;^'^^’^’^ C” Ic«“ ^°gis s’ils vouloicnt amp;bicn le veirent, mais oneques ytiknt mettre, teiltlemblant d’eux en bouger fife départirent les Anglois amp;nbsp;leurs routes à heure de midy amp;nbsp;ebamfs, mf. ‘Uoientugardcdela Ducheirejez-f. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quel à cinquante

nous y en mettrai r /«ROTATION nbsp;CXX111I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aufficinquante.

,Al ^^p[^y ‘iii^t toutßmplement Ion iicTC,mais les ch.i^j.(^ lÿy.njßurent noßre correLlmn ,duec les ^‘ßit heureux, 'M Ml itidriits,acctrddns auec le hure de Bertrand du Cuefchn^yui do^ne le Chte du Terchepourfrere,d ce Duc 1quot;^ f^fr“' ^it»(ni,nmlßant ^ue mz^ Cenealo^ßes nen mettent rien,au moins ^ue idjye encores veu.

., nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION CXXV,

h •^‘‘“’'^9 lances,W4M djant noßre Auteurpdrlé de telles ^es deguerre du ch,lyy.t’aj remis ce paß J'^i’ßß^'''‘.^ß’'‘gt;^P^“’*^^‘^hrßefqudsSdld ditlt;j/«j/,iufqucsà deux mille lances ôt üx cens Brigâs, ualamp; ■ *“^’*'®®\'quot;*^'“’‘*«‘*lc^«quot;Ccs,Chcualicrs amp;nbsp;£fcuyersamp; fix mille brigansàpiéàchc * apiuaix,/i(««j!sMrà cheual,^Hf à lances. Surquoyrouuiennei/oiis deceeuenous duensmisen mdree hr «»utïiazci^Mdill chapitre, ly y. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

duftèiyA ^'^Î'''''’^''®”S°*’) rousnoz.^Exent^. mettaient en eeße^rte , amp;nbsp;puis vindrent dcuantlcfort

« ''goillon.Lails furent quatre io«rs,A eftoit dedans meflîrc Gautier de Manny amp;nbsp;fescom-^ç^'^””quot;**!?*’'’quot;'®!^!« rendirent au Duc d’Aniou,dont ceux de Ecrgcrath furent moult cfmcrucil-itl^h ‘^'jh‘'‘^rinsracoußre cepd^d^^elon leschap.m.f^ i^y.^Z' zyy),dc neßre Auteur,auec conßrmation Il . '“*ƒgt; 6'^'gt;f‘lt;w/,puis vindrent deuant Aguillon deuant lequel ils furent quatre iours lequel n’a-u'^^V °.quot;quot;«S®t^cqn’ily auoit fouttant{iljfdHtefirire pourle temps) que meflîrc Gautier de nny auoit tenu contre le Duc de Normandie fi ferendirent tantoft dont ceux de Bergerat h,cze.

J „ nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION CXXVIII.

’'«ntie °p^^/^‘'quot;Ç°«/1^ chaux dit tcyi le Comte d’Al^cîTbn Comte du Pctchc.ßinsparler aucune-Dtqiin“ '°°^*^f ^ Alençon, quißratantaßdit Comte du Perchc,finome'Ichan dedans 1'Ab.dela chaux atier tn((d'*^‘‘^‘'^’^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^^ißde 1’ .ytnn.t icy.meßmblant que ce paß^i^e delà chaux ß doit dißin

quot;'‘'’quot;’quot;’LeC^mted’Alençon,le Comtedu Pctchc,ü-c.^antatireßedecesnomsCf'furnams, 'j]r,»nmt ie les troHiie,ne les con^neißhnt bien à montre'.

ANNOTATION CXXIX,

^ C ^™^ )uanit^ueres ditdekonicv.quela Chauxßrnommeicj de Carmet , Cuefilin Catmeil,amp; ca-Urb^ ‘^'^’^‘''‘‘'^‘^’'^^•^^^^’^^r:o\.f'ous treuuerez.,dußi tantoß Robert I’Eiloc,^««r Nicotin l’Efcot, que Ipj^^V •^^®quot;'« eftoitc2r laques PeRoit,Cf yerard Robert rEfcot,en ce dernier lieu,tclLement que tel ‘’JOUI laße a choißr,meßßßfint que le vray ßens de no^re Auteur n’enßit point corrompu.

w l ia nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^rspropres mots du refit de ce ch.iufques à la mort du /( y d’^ßoee ntalmoins ils

h fra ‘^^^^drUewent qit ils meßnt preßipoßr qu ilyi efßeu quelque renouueUemet de dißord entre ces deux S^is il }sT‘ ^ ^“quot;ßff,depuis la paix qu'ilsfrent en l'an l^yo.aucha.zSi. A quay n'impefihe point que le l{oy «Hm^quot;hf f'ßdßienpans au i{oji de France .Car ,eßans neueux d’iceluj’,pdrfaßur,le Ißy de JVauarrepeurreit fiisee^ 'Ti.^ ^^' ‘raittere-n point autrement queßs proches parens,quelque difcord,quilji euß cnti9eux.f otites nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

ff^f^ ' '‘^'^gt;‘^P^^ritßniblaiileà ce,qui eß tcji,qHe le medouteque ce neßoit vne meßne choß, rediUeicypar

^‘‘^^'^‘^*‘^^‘*'* ^^”‘fi^ ‘^^*ß^^'rde^etecretÇquifut en l’an i^yy^lns a l'an 1570 deßufdit,du~ ni!’ nbsp;nbsp;nbsp;’^quot;’‘^^rin. de France mettent aßiure'ment c et accord de FrâceCfdi lVauari e,qHi à la venté eßoit bien ne-ee ou ^) de France,pour ce temps la.ïu^ez^en comme mieux vousßmblera.

p . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTVTION CXXXI.

^^'■*'^æ^P*^^’'^’”^^'’^^'*’”y'quot;’ee-f daußs de traittement depaix,me fcmblent corrompues Cf im-'‘quot;‘!,t^f‘lt;niigt;uins,poiir ce que le trouueaupi 1'Ahr.de la chaux corrompu en eeße forte, Si prindrent les deÇx par eux à Montrcul fur la mer fi furent enuoyez à Calais ''^'^ ® 1 '^‘^^ Angle Richard S tan A: Geffroy Ganchier amp;nbsp;la de part dcsFiâçois les Seigneurs de ri n'^tV''- Riuicrc,iTic(rire Nicolas Brecque ôc hre Nicole Motier; Icfquels traitterent lurlcma-^ V tri aldit grand téps amp;nbsp;offrirent adót les François h(cóme iefut informc)douzc citez, puisrap-io^^^Tr '^'^''* Seigneurs traiteez àleurs Roys amp;nbsp;turent leurs treues ralongcz iufques au premier M c. ayamp;rcuindiét à rien à Calaislc Comte de Sallebrin,racflîrc Guichard d’Angle, l’Eu^que j

-ocr page 478-

ANNOTATIONS. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

tie Saint Dauid Chancelier d’Angleterre amp;l'£aefque de Harfortamp; de parle toy de France is ^ Coucyamp; mclfire Guillaume des Dormans Chanccllier de France,mais oniques ils *’^’ ^ , ^rjaii fur certaine place pour parlementer enfemblc entre Montreul amp;nbsp;Boulongne amp;nbsp;Monttcui -ou es frontières poti^chofe queues deux Prélats traitteurs fcculTcntdire ncreroonftt« « ^ . rent fes traitrez amp;nbsp;parlemens fur celuy cftat,»e voiu aj bien viulu^arder l’ancienne lefin.Tfgt;gt;^iquot;'gt; j^^j velontiersainß.Enaiion Quarefmeprenât fe fit vn fecret traitté entre lc?deuxroys,amp; prirent ^^j^^^f parties connenances d’enuoyer gratis perfomÄgesde chacun clt;Âé,àcc®ainlieu,quiferoitot ^ entre Calais amp;nbsp;J?oulongnejou entre Calais ôe Montreul fur la mer,pour patleiucnter cnlcm ».^ acheuer de traitter paix amp;nbsp;accord:amp; ce pci|^ant,pour entretetift amp;continucr les chofes furent enuoyez à Calais,de par leroy Anglois,meflîre Guichard d’Anglc,RichardStan,ayt Gaucher,amp; à Boulongne,»» Arr««/ de par le roy de France,lcs Seigneurs dcCoiicy amp;nbsp;delà ^^ rc,melïjre Nicole Braques: amp;nbsp;Nicolas Bracicr,allâs toufiours les deux Prélats dUhidits *^‘^$'’'” u autres,pour entremetteurs.Si traitterent grand temps fur le mariage deirufdit,amp; offrirent wo François,fi comme ie fu informe,aucunes chofcs,mais les Anglois vouloicntauoir autrescno » ■ riens.Si rapportèrent encores ces traitteurs leurs traittez deucrs leurs Seigneurs, amp;nbsp;furent leur ucsralongécs iufques au premicriour dcMay;amp;durant cetemps vindrent encorà Calais,lésa perfonn3ges,quc le roy d'Anglet Arc dcuoit députer pour fe rrouucr au lieu,qui feroit ordóne P parlcmcntcr,c’efta(rauoirle Comte dcSallcbcry,rEucfquc de Saint-Dauid, Chancelier dAng.» uefque de Herford,amp; à Boulongne,»» Mentreud , de par le roy de France,leSircde Coucy amp;nie Guillaume des Dormâs,(Chancelier de France.Mais onc ils ne f oferent allier fur certaine place,?’.' parlementer cnfcmble,entre Calais amp;nbsp;Montreul,ou entre Boulongne amp;nbsp;Calais,ne fur Icurstio resjcre. Sala ddfinlemenf tels moti.Et fut adonc parlé du mariage du Damoilcl Richard amp;dcM me Marie fille du Roy de France amp;nbsp;eurent de grans difficultcz enfernbleauantque ceux quid P^ députez à traitter de celle matière fe voufiflent accorder du lieu ou ils fe pourroicutalïenibkt.

ils ne s’ofoient fier les vns aux autres amp;nbsp;en fin ils n’en firent riens.

J#N N O T A T I O X XXI I, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j,

Si fut le corps )Sttr cet article me vien à faillir l’A b résilié la Cbaux finifant à tels mits,oa il fut entftft lez Madame Philippe de Haynaut fa femme.Et atant prent fin le fécond volume de ces Ctoniîj_ amp;nbsp;commencera le tiers, au couronnement du icunc Roy Ricard, iadis fils au noble Prince dc““ les. Puis atnfi,plus bas^cc^ hors du ran^ ordinaire.

Ci fine le fécond volume des Croniques d’Angleterre.

Or pleuß à Dieu ^ue teuße le tiers four vous aßeurer mieux de ce jui viendra au reße. Car ie metleiltefiif j* ’

aura bien à deutner^cr deßa mefimble ^lu T tuteur euß mieux fait de commencer fin fietnd ptlumin' ment du Pjji l^ichard^c^ d'j aßeoir,en leur heu^chafeun des article du refit des chap,de ce prefintprf'quot;'' Pource ^uaußi bienjr en repe'te il laplufpart.

fduMt'

ANNOTATION CXXXIII.

Thomas fon onclc)/’«^»«^, Exemp.aiRietticy Nicolas fon oncle Comte de Volengi,C?'‘lt;’t*’quot;''''’ cernent du chap.fùyuant les Comtes de Cantebruge amp;nbsp;de Bouligni. Mais difins plus aiutnt auiit thefM mon,Comtc de Cantebruge,amp; meffire Thomas fon frctc,Comtc deBouquinguam,ilt;»’«9'/'é)i(/p* d'y mettre,partoutf[hom2S de Bouquinguam,yf/»M P. Pir^.^ui dit ^uH eßoit fiißumommi Vuodeftokß le nom dulieuyud aueit eße né. Quand aux deux dernieres Comlez^ye confeße ne les ce^noifre pas bienencnH.

ANNOTATION CXXXlUI.

Nommée Katherine)ïly auoitMii:ic,mais il dit luy mefine Katherine,^» ch.u du î.^tlume,Cf^/'l'^ les Cron.^- ^nn.de France.

ANNOTATION CXXXV.

• Nouuellcs 'iinlt;itent)Tellesnouuelles leurpeurentbien venir,mais le ch.ip.fiyuant,^^'le premiirgt;6''^lt;'^’)‘^

• i.^olume monßrent aßeo^ juele J^c de Prêt.n’y eßoit pas enperfinne.

FIN DES ANNOTATIONS.

DV PREMIER VOLVME.

-ocr page 479-

Histoire ET CH RO N I Q_V E • ^BMORABLE DE MES-^IKE lEHAN FROISSART.

^EVev ET CORRIGE SVS DIVERS ^^EMPLAIRES. ET SVIVANT LES BONS A V-teurs,par Denis Saunage de Fontenailles en Brie, Hirto' nographe duTrcfchreftien Roy Henry ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuxiefnie de ce nom.

SEGONB VOLVME,

A PARIS.

CHEZ MICHEL DE ROIGNY, RVE S. lACQjES AVX Q^V AT R E ELE M E N S.

M. Ü. L X X I 1 I I.'

-ocr page 480-

-ocr page 481-

On fcigncur,fi parle premier Volume de Froiflart vous auez veu les cheualeureufes prouefles du roy Philippe de Valois,les peril leufes auenturesdu roy • lehan fon filsjamp; les commencemens de la fage conduite dn roy Charles einquiefme, hls amp;nbsp;pro-£ chain fucceffeur du ro^ lehan, 1e prelenc fécond ^X VoluracV)us feraveoiraufii Icshcureufcsvidloi-'’res de ce prudent roy Charles fon filsja plufparc ^aequifes parle cófeil amp;nbsp;execution du tant renommé Cheualier Bertrand duGuefelin Conncftable quot;'France,vriycfigure de vous près la Mageftédu feu roy debonne me-?ncory verrez vous Médire OliuicrdeCliflbnfcmblablcment Q^ncftable de France,faire t(4dcuoir en fa charge,fous la tendre ieuncf-j^^^foy Charles fixiéme, fils du cinquième fufdit,que l’on luy peutateri-’’®hentre autres, prefquc tout l’honneur 4g la victoire de Rofebecque: ’“«tcntdéconfitsles rebelles de Gandjl^^ trouuant mort Philippe d’Ar-^‘^‘^^Ih,leur Capitaine général. Ce que ie n’eufic tat tard^à vous prefentcr ^pr«lauoir remis au plus près de fonenticr:fi la perte commune, auenue 2uxfügets de ce royaume par l’eftrange mort de leur bon Prince amp;nbsp;roy,ne Jp’euft efté tant particuliere,que de nVauoir fait tomber en toute indifpo-Kiondclcpouuoirfairepluftoft ; amp;nbsp;principalement parvne maladictcl-i^^u’cHenemalaideau corps, reftant ncantmoinsl’efprittel qu’il a pieu* ^bieu me le donner,rien de bic vigoureux, fors qu vn courageux vouloir paracheuereeque i’ay commencé fur l’appuy amp;nbsp;fouftenement de voilée itelnoble maifon,en confideration amp;nbsp;faucur du Public. Pour effed: ûu^'^elbon vouloir foifre maintenant cefte mienne reueue amp;nbsp;cor ft dion du fecondVolumedcîTufdit, qu’il vous plaira, Monfcigneur,cnreceuant la vérité de mon cxcufe,auoir encores pour agréable,pendant que la grande bótediuinefqui vous vueille maintenir en tout heureux eftat^me donnera lagrace de faire fortir les deux autres en iumiere,amp; quelque chofe d’a uantageparvoftrebonmoyen,demeuranttoufiours voftre trcshumblc amp;ircfobcyirant fcruitcur.

DENIS SAVVAGE.

-ocr page 482-

TABLE DES CHAPITRES

D» MESSIRE lEHAN FROISSART.

DE la cheuaachee tjue le Due d' t^fiieu ßt centre les {_^f^gloä ^ff f^Jf ‘^‘ ^tM»^‘ C H A P. I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f“^^ ''

Commets mefsire Thomas de 'Peüetoft fut déconft ç^pris^auee pluf ears desprioci^^mx^“quot; g/3eursdeGafof}gne,parquelip»es'prafsfoisdufiegede^erger/it. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;• j

Comment Bergerat fut rendu au Duc d'^niou: (^ comment les Sires de Datas ^ de Refempj^ promis d’efre 7rancois^f retef^merent Anglais. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^‘', ^

Comment CafidonySauueterre^etplufeurs autres places de Gafcongne,fe rendirent endued^''' iou,pourle/{oydelcrance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”''■ .,

Comment le Duc d’^niou prit la vide et le chafel de SaineZ-c^acairepar etmpofuio) et ls'‘^' ^ 1 de Duras pas afaut^ etfin chafel à merejf. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''• ƒ

Comment le Duc d’i^mou f retira vers fà femme^ à Toulou^y et le Connefable vers le Sej^

France:et comment Yuain de Gades afiiegea Mortaigne-fr-la-mer. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vb ?

Comment le Jîoji Charles de France mo^enna ijue les E/cocoisffent guerre aux (^n^ldt-^ comment le chafel de Beruiefui^ris par les sfocod. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'*’• '^

comment le comte deFiorthombedande reprit le ci^e/deBeruic. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vnigt; '*

comment le comte de Nerthombedande,(^ le Comte de Notighen^df 1^^ autres^n^leisttt’^^ rent à grand’puifânee au Royaume d'Efioce, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iX. 'gt;

comment c^efire Thomas (Jlîonfigraue (^autres t^nglodfurent déceuft^par let if cois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X. '5

Du trépas des Roj/nesde France efr de 2(auarre:(^ du renouuedement de^fcrdtfUrd''^^, mard.

Du trépas du Pape Grégoire onziefne:(^ comment apres la mortfudainedefinpr(dnf‘ cefeur^les cardinaux éleurent,par contraintCj Urbainfxiefne dont commence brr^ l'EgUje de Pomme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X H. '1

Des jlmbafàdeurs^ ejue le Poy de Nauarre enuoya en Frace^pour cuider recouttrerfit tuf^^’^ cornent deux defs gens furet couemefs d’auoir voulu empoifonner le roj de France- xHb^ comment le rop de Fr^ce enuoya faifr les terres du roy de 7yauarrestant en Norpondit,p^ Languedoc: dr comment le roj/de Naaarrefadia aux ..^nglody amp;nbsp;fins quests etn^f^^quot;^ xmi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

Comment le Sire de Coucjt efe le Sire de la Biuiereprirentplufeursplaces de ht constédEiiti’^'^ fr le rop de Nauarre,pour le rojt de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xv. '■;

Des grans Gens-d'armes^ue le Ducd’.^^nioH retenoit contre les .r^nglois dr dtificgc^t^^^^T paignolstenoientdeuant Bayonne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x^' ^)

^es imites (^ cheuaucheeSy^i^ les Ângloisfrent en cellefifnfr diuers lieux,parmi le t^lfquot;^ de France^cbquot; rtufi la pi teuf mort d’Tuain de Galles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XVi i.

Comment ceux d'Eureuxf rendirent aux François: dr des deux ofs, afembh^daisKi Eaiti' cMalo. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XV111. -J

Comment les .kinglets vindrent leuer lefege de cJfP ortaigne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x i X. ^

Cofhment les .^inglois recouurerentplufeursforts chafeauxfries Francois,otipytiit^gt;''' delois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xx. 1^

Comment la mine faite par les Ânglois contre ceux de SainH-Malo,fut perdue, ^kflfic^'

XXI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^

Comment mefire Oliuier du Gueflinfut pris de ceux de Cherbourg. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxtt. j'

Çomment lagarnifn Francoifde terft fut déconfte en vnereneb/re,^ leurfirtref rerhf aux zlnglois:^ comment leBoy de Nauarre vint à nordea^ux,demanderfecours aux ^«^^‘■‘i XXIU.

^^ fogede Pampelune,tenu par HEnfant de Cafille: dr comment mefire T bornas Triiiil,‘^’’‘ gloû,y menant f cours au Boy de Nauarre, prit plufeurs places en Gafongne,fur le}^’'^’’‘ cois.xxïïii.

cément mefire T bornas Triuet, auecfs Anglais, arriua au f cours du Poy de ^Ipiiarrf.ff (imoiiiil

-ocr page 483-

DV SECOND VOLVME

ComMfUleße^edePampebifje futleaé. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• xxv. 55

Zenmest les ^n^lois ^ Nauarresis coururentß/r le Royaume el‘Eßitig»e^^e!e ce ^ui leur y aä

• xxvi. 5^

D'vue cotirfe de /neutre Thomas Triuetßty la 'ville el’lt;^Ifare est EßaigKe)(ßceff3ff2efit-)eßasst la l‘‘ixßiteegt;ttreß'8,oya'Eßa^»e ç^^dc Nat/aÿ-eJe Roj E[e»rj f»curut,e^ Ielsafs,fifsßls,fut comuiie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• xxvii. 37

Cemment le Sire de C^ucide/sf ß^etouma ^figlei^ ^ cemmeKt le Sire de Laftgurasstßut Ka- * lire amort: (ßcommcKt außi le CapitaiKe de lagarK/ß» de Beuteuide fut decoKfi clr le chafel rendu François, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxvili. ^^

Comment mefi/^phoKsas Triuetfe» retourKa e» Augleterre^auecßs compaigKeKs.-eßcommeKt

'’‘iti Heraut de ß compaigKte coKipta^au Duc de LaKclafre,tout le difeeturs delà meirt du Rc^ ^enrj/deCaßide^^lecouroKKemeKt de lehanfoKßb aifKe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxix. 40

Comment vu mefager dit Rej de FraKeefut empefehé de fairefi» 'voyage^par le Comte de Fla»-

dres:dontßourdit grande dife»fion e»tre le Roy c^ le Comtf. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxx. 41

Comment le Duc de Eretaig»e fe retira de FlaKdres e» ^»gleterre^e^' comment le ieuKe Ceimte

^^^•liol^efiantprifenuier de guerre e» A»glelérre^fymaria. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxii. 25.4

De la guerre du Due d’^uieu e» ^retaigKe,cß de la prife de mefire Guillaume des lèordes par la ^itrnißndeQherbeiurg. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxx111. 4J •

Comment Godefroy T eße-»oire,(ß ^ymeriget (J^arcebCapitai»es du parti d'AKgleterre^pri-

^ent ijuelijuesplaces fort es e»i^uuerg»e (fe» Limofen.fetr les FraKeois. xxxiiii. 46’ ^'‘^tifme^iiifut faiten l’Eglife.^(f la manière comment^des Bretons^^tüguerroyèrent ceux de

^^rnetéquot; de la ^oynede Naples^yuimeHfes terres enlaçai» du Pape Clementfexießne.

Comment le p^^i. dgmentfe» alla esi ^^uignon,(f des dons,qu'ilfit au Duc d'^niou, ^ cem-^^^^»ießireSilueßreBude(f fit compatgnons furent décale':^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxvi. 50

'D^l’eßot dePhtfj^ygs^au temps duquel il eß icy parlè,de la principale caufegf racine de la guerre du Comte de Flandresçf des Flamans: (f comment les Blancs-chaperons furent misfits par lehan Lyon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XXXVii. ça

^iioimentp^l'enljQytement de lehan Lyonßes Gadois enuoyeret aucuns des notables Bourgeois dilavtlledeGandfeeuersleComtede Ylandresßeur Seigneur,pour la confernation de leurs ^riuileges ffranehifistef de lapri^e que le Comteftaux Beurgeois,pourofer les Blancs-Chapperons, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxvin. 5^

boniment les Vgt;lancs-chaperons de Gandoccirent le Baid^bcmmy le marché,^ des biens ^ mai

ßni aux Matthieux-.quifurent deferuits G-gafe^fquot; du grand brouillis,quifut lors à Gand. ’^*ix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;58

^tsdotû^jiDify^^gi^ deGand,qui furent tranßnis deuers le Comte de Flandres, ^comment les ^bnoi'Cliaperonspillèrent amp;nbsp;ardirent lechafeel d'Andreghien.-que le Comte aymoit grande-”^^’^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XL. nbsp;nbsp;59

De lamortiehon Lyon,des Capitaines, que les Gandois eleurent, (f des bonnes-villes de'Plan-dres,^iiifaiierentàceHxdeGand. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xlÎ. 6ï.

Comment les Gardois afiegerent,de tous coße'gßa ville d't^ udenarde:^ du grand afeaut,qu'ils frent a Terremondeiou le Comte leur Seigneur,efoit. ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yiviï. 6* ^

Dos afaux,q!ti fefaifoient douant '^udenardetçf de la paix,qui fut faite entre les Flamans^ lcComtedeFlandres,parlemoyenduDHcdeBourgo»gne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xtiii. 6^

^^inmintle Duc de Bretaigne retourna d'Angleterre en Bretaigne ,à laprieredefes gensidela 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^i^oModes Anglais,pour le mariage de leur ieune Re^ d'lt;fdngleterre : ^ comment aucuns

'^^l^^quiefeient enuoyezauDuc de Bretaigne,furent tourmentez-en lamer. nbsp;nbsp;*

Cmment ceux de Gand enuoyerent Ambaffadeurs à leur Comte,pour le faire venir en leur vil-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XLV. ép

Comment leComte de Flandres entra en laville de Candide fin fecret departement ,^com-

1 tnentksmursd’^udenardefurent abbatusparles Blancs-Chaperons ^ leurs aUiel^^ co}^-l P^b(^‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;y \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XLVI. 70 J ^tmmentlesGandoisrendirent Audenarde,(fdes maifens aux Tgjblesde Flandres, quilsab-i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hMirent^f comment la guerre commença,entre iceux ‘Fiables (f les Gandois, moult cruelle C-ßnspitie, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xlvu. 73

-ocr page 484-

TABLE '

Cof^me^f leßFlamansfurent guerroyezf/ar lesT^ebla i/e Planeres, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xiviil. 1^

Comment mefire Bertranelelu GuefiliniConnefablesleFranee^trépaJf* xnx. ^^ Comment le Due ole ^etaigne envoya vers le Roji el’^ngleterre^four ouoir feceuttiô'to''quot;^quot;'^ l le Comté äe Bou^uinguam^maifnéfis tlu Boj/ Eelouareli^’f^ffoleterre fut erJfHDtff^'^^ . voyage. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i. il

Comment le Seigneur de ffangef euida ef repris dçs ^nglois,dr comment le Seigneur det^^‘‘ uoifn demoura leur prifennier,dr comment ilspaferent la riuiere de Sartre, à gratuhiu^’ LVir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^i De la mort du Roy Charles de France cinquiefne de^ nvm. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ivnr. 1quot; Comment les i^ngloisarriuerent en Bretaigne, comment le Ducfexe«f enuersiuxihßli^ gue demourée: ^ comment ils entreprirent enfmble de Bféttre le fiege deuant /Nantis. Li x. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^

Du couronnement du Roy Charles de France,fxiefne de ce nom. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^' ^^ Comment le Comte de Bouquinguam afiegea Nantes,clr des hrauesfidits de ceux Je JeJo^t'

De ee qui empefha le Duc de Bretaigne de venir aufege de Tîntes, ^ eomnient (dixJtquot;^ continuoient vaidamment leurs fidies. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixn. 1^ Comment les i^nglo/sfepartirent d/tfege de A'antes^ c^ des hedes exeufations, ^u( le IXt^^ Bretaigne haida au Comte de Bouq^g^am. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ix 111 • ^

De quelques ioufes ^rfaits-d’armes,accomplis en la prefence du Comte de Boufinguam, C^ certains François (^.Anglais. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ix1111. I®^

Comment le Duc de Bretaigneftfpaix enuers le Roy de France:eemment les dnglois retour»l‘ rent en leur pays,c^ du fut d’armes d’entre vn Efuyer François c^vn.dnglois.ix\: !lt;gt;gt; Comment la guerre recommença entre le Comte de Flandre s (^ les Gandois, d'comment atti^ de Gandc^d'Epre furent deoonftspar les emhufhes du Comte de Flandres. nbsp;nbsp;ixvr. “’1 C omment ceux drpredrde Court rayf retournèrent deuers le Comte de Flandres,^cûWOKOi la vide de Gand fut afiegée. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixvW. °^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^delt

-ocr page 485-

,^^^, Ó V SECOND V 0 L V M E ^^ CaKtoriie:^ ^epb^ßeffrs autres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixtvl 15 ƒ

bincipaiix C^ nbsp;nbsp;‘^‘^ '^ftgleterrefurent en trejgrandperil d'efre defruitSidr eemment trois

ixxv 11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^^^ tebeUes furent pants,leurs p^ens rery/oye'^ en lefts maifens^

cedert^d^^^l^ ^^‘^^^ dj^^fs Efocofs,(^ e^ment le Due de Lanelafref tint en E/co^ d’t^fjglgiffffg^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^xvni. 152

nilioo de ceu ^^.^ ^ ^ fügtet eigre affa parles 'vid^^ ’vidages defin Royaume,enfaifintpu de ^'^^’^ d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoir efé des principaux rebedes (^watins.-^^comment le Duc

Dumal-talefit^’^‘^^^^^^^'^-^‘^‘’‘^^^”'^^^^‘^^^''^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixxix. 13

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de La ne ladre conceut cotre le Comte de Nortbombedande,peHr le re-cS'S::^f^^^gt;r‘'r^^-. nbsp;nbsp;. .^, , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-- ’J* Cerna nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CL gens arrtuerent a Lifebonne en Portugal .Lxxxi.i^ç CiKwetitkC^‘^^^^^^^^^^-^^^^^^^^^^^^ ^^^^^■^’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;txxxir. 137 ni voaloi ^’^^^^‘ Flandres leuafin fiege de Gand,(^ comenttdeux riches Bourgeois de Gand ^treduB ^’‘/^ ^^‘’y^^^^L ^aix entre le Comte df l^ffL vide furent tuel^abli^aement par Pie-Ï)il^i ' i'”^^f^‘[‘^l^^‘^’'^^^^^^‘^^^^’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixxxiii. i^p rij^^^‘‘^^^ip‘^^ 1^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ya'onvouloit mettre fis: comment le Sire de Coucy ^^extieJ'k ^^^^^^’'^^^fi^*^^'^^ d’Aniou,pourJonvoyagede Naples. Lxxxini. 141 , , ‘'' ^y^^l^ (beuaucherent fir les pfiaignols,outre le commandement du Roy de Portu C6mwen!2??^!-^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;^^ ^ P^gbiere,en ^paigne fut pris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. lxxx v. nbsp;nbsp;143 mien f ‘’^°fi^db du ehafiel de la Fightereile chanoine de Boberfàcireteurnant à figar Cûgt;nm‘h^’^‘’^‘^^‘’^^‘^^'^^ ^'^ ß^^^^^^^ France au Roytde Cafide. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lxxxvi. i i^j fidàfern nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^celant enaoyaf^ar Anne au Roy Richardd'^^ngleterre, tjui la ”f”ßt quot;^gjjg France ne peut pif^nt auoir d'argent du Reccueur de Paris: (^ commet le Duc Com'menb(‘'Q’^^‘^^^'^'^'’^‘^-^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;txxxvin. 147 btelle'aii ’'^^^.‘^'^ ^^'^‘’^’^'^‘^^^‘’^P^^^”^^^ ^^ DuedAniou, au Royaume de Naples fit couper '^i^nif ventait de leur faire auoir le chafeau de l'Oeuf par enchantement

XAAXIXt

*^^’^^^ ^bMpineJe Roberfic (^fis gens, cheuauchans de rechefcontre la ’volonté du Roy ^^^^quot;’'^’‘fiifijrentquglijKg^plaggyfinies marches de Seuide. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;:icc. lyo

lie le Chanoine drfit compaignonsfirentfi/r le Roy de Cafide,(ér co-x c I ^ ‘*^^ ^'‘^‘^^z contre le Roy de rorlugabpay^i^i leur fut incontinent deliuréi

^ßiHe amp;nbsp;de Portugal adcmblerent leur puifrance,c^omment la paix belli nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’^''^’^‘'^^^^^‘’ 'Volonté des f^nglois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xcii. 154

(a al-d» ^’’^’^‘'^^^^^^'^^br François,partifin deCa(lide,çb‘ vn (_gt;Anglois,partifin de Por-j.j ''“.^f^^'^ ^^^^‘^^ede Cantebrugeremmena fis gens en ^ngleterre,(ÿfinfils mefime bes’^ranr^^ ^^^^^^^^ß^^^^^fi^’^ß^^ß^^^iy^ß^^^^^^Fortugal. xciii. i^S g ^^^^flt;^(fittezdevi»res,queceuxdeGaftdaaoient,(^ comment les Gandois en furent fè-u2’'^^^r^ ^^ ^^^^‘’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x c x i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;157

«rire/po/!fe,^ne ig çg^fg ^^ Flandresfit à ceuxj^uifentremett^ent de paix faire entre luy Xt:v^‘'^ ^^^'^ ^‘'^^^^^^ ^^^^^^ ^^ ^^^P^fi^ ^^‘fldûtins feleuerent derechef à Paris.

cc!i[^^^quot;'’‘^ ^‘^^‘^ ^‘’^‘^^bßcpartirent de la vide de Gand, pour ader ajfiidir leur Comte dp ni!^ ‘ ^quot;^^^i^P’’^^ ^^ Lfponfi ^ue Philippe d'ArteueUe leur rapporta fi l'ajfemblée ^e Tour »»panceJela bataille des Gandois,qui déconfirent le Comte de Flandres, dP ceux de Bru~' Cow' ‘'^^^^^^^ ^^ l^^^Lauint. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xcvil. 164

e^l^P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi^ prife par les Gandois,dr comment le Comte deRlandresfi fiuua

^^^‘’l^ '^^^P^ore femme,en la ville de Bruges. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xcviii. 16^

mmeni ceux de Gandépargneront les marchons efirangers dedans Rruges,dr cornent le Corn-‘hr 7^ '^^ ’'^^P^^bt de ^rugesrdrfen vint à l'if e,là ou aucuns de fis gens s’efioient défia re fine et Gandois firent a Bruges,apresleurconquefe,dpcommenttouteslesvidesdeFlan-^’'^d^^^oaireni àeuxfors .Audenarde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c. jy0

tt ^I^^os de Philippe d k.Arteueâe,efant de retour à Gand: (fi comment le Comte de Flandres

-K iiÿ •

-ocr page 486-

TABLE

fi malf^neitcepefjeld^Hal’I^e, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ er. 17'

Gemment Philippe d’^rteue/le (^ fesCanelcis meirentleurßegedeuartK^uileuerele.cih^'i^ Gemment aucuns (Saneieis dußege d’^uelenartle,en courant Jur les terrtsele leurCitKliihf 1er ent ^uelçfues villages des frontières du Sop de Prance^dont i^s eurent guerre à tens ^id'^

Cornent IcPuc^e Bourgongnemojenna ^ue le Rop Charles de France fenneueußfl^uerritd

Gandois (^ à leurs adhérons,tantpou^contreuengeance df /es vtlages brußef/juepurni' au recouurement de Plandres,pour le Comte, fon homme (^ vafal. ci ni. i7^ D’vnJonge du Roy de Prance,Charlesfixiejme.-dont ilprint vn Cerf volant pour deuife, CV. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Comment durant lefege d’^udenarde, les rebelles de Flandres ^rent contenance de prier H^ Charles,oour les remettre en paix auec leur Comte,(jrcomment efans, mepr/Jesdu ^opiltp renld’aetraireT'^nglois à leur alliance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cvi. ’/! comment les .y^mbafadeurs deJuCandois,^ les autres rebelles de P landres,faillirent à aucit'^ lianced’j^ngleterreajfezà temps. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cvn. *';

Comment le meager,gue les Gandois auoient enueyé au Boy chartes fut deliurè depriforf^'' ment ^ueljues prtfnnters de Tournay (tr de Court ray furent échangez les vus pour h^ très. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cviii. ’^

De ejuel/jues Commiffàires du '^oy Charles,pour faire certain traittè auec lesPlanians:^^'’’'''^^ en demandant fauf conduit,leurs meßagers furent retenusprifonniers en Flandres, dt' RefonJe dé Phsl/ppe d‘t^rteuelle aux Comm/faires de Prance:^ comment il la leurenutjy vn fenprijannierd'.yiudenarde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ex-^ *‘

Des gracieufes tettre,epue Phslippe d‘.y4rteuelle efl^unt feintementàceux de Toumapß^, ment lesCommij/airesde France retournèrent deuers lePoy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cXi.

Comment apres le rapport des Comm/ßaires de la paixt^r l^la Juf dation du Comte ^^^,^ prefint,le Boy C hartesftajemblerfis gens-deguerre en .gt;^rtois,contre tes îtamamC ^^^ ment Ârtcuelle fit garder lespaßages de Flandres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exU' ^^ Comment plufeurs cheuaUers des party du Comte de Plandres,ayans paße le Pont-cd^''”'ß rent déconfite epr tuezaet rappaßer par les plamanxJeur efiant le pont rompu,9~ciO^^''' ^^^ teuelle,enfichant les nouuelles à Tpre,en donna courage au peuple. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'’'' ^,,! Des confus (f ordonnances de l’armée de Prancefouf paßer ess plandres,apres Itsp^quot;'^’' L ^g^t^dez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c»l«’^

Comment q'/elguepeu de Prançoi.^i^^ouuant pafer au pont de Comminesdrooiit’^^'’ j.. moyen,par petites barp/ues cr nacelles,au defeeu des Plamans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’'J' p Comment ce peu de »ranpois,qui efioit pafé outre la riuiere du Ld,fi mit en hataiSt Flamans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^f'/. pi-

Comment les François,o/uiauoienfpa/félariuiereduLis,déconfirentPietrediiEotSiamp;P ^ mans,ef enoccirent grande fatfin,gtn comment le refie de 1’.binantgarde refit ö'pT ^ ^, de Commines. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxvn. ^

Du con/èit,lt;pue Philippe d’k^rfeue/leprit,pour cuider refifier à la puißance du ^«y de ^‘'^^‘^^^^ comment il eut nouuelles de fis i_^mbaßdeurs d’.y4ngleterre.

Comment le Rey pafà la r^iere du Lis,Jùr le pont de Commines, gfi comment la viHt i ^^^ meit en fin obefance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^jjj.

Comment leRoy eut nouuellesde puebpue émeuttedes Parifiens ,commentplufieitrsp^‘“'^^ ^^^^ dresfi rendirent à luy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^' ^^ß,j

Commît le Rs^ de France logea dedansyprénomment Pietre du Bois empefeba^^f^^^^ ges ne fie rendßent à luy,ßcomment A.rteuelle aßmbla fia puißance,pour combat tr( tt ^^^ P^tS. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eut

Comment Philippe d’Arteuelle,ayant doné à /buperà tous fis Capitaines,lesinfiriiijttoitt^ auroyent à faire le leMdemain,enia batatiledeB.ofebecque,dl‘de la meruèilley^otoiii ^ ^ camp durant cefie nuit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cXxH' _^

Gomment le l^oy Charles donna àfiuper à fis oncles : (h“ à quehpues autres defies ft't»^^quot;^^^^ rons,le fitr douant la bataille de Bofebecipue,fi' comment le Conefiable deClißottfitf*'^^ if ^^^ eu fil de ne demourerprès laperfonne du F.oy pendant la bataille. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ ' ' V ^.{f Comment Philippe d’^^rteueUe gj-fis Flamans partirent de leur fort du matin,pour fi i^^

au (J^c»r d’ßr,prgs d’rpre^^ cg^tmefti le Con^e ^aft^res^a/lerenf decouanr leur mai^hen.

1 1

-ocr page 487-

TABLE

^^ilfjiaiäe ^( ^ofekee^ie^eNtre les Fr/tficois (^ les Fljwafis^ó' comment Philippe el'^rtet/el-^quot;^'’^filss Flamafjs^yfunaéydr tons fis gens déeenfis, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• exxv. 204

''‘^^'»bredesmorts enUbatai/ie ç^ chacede Pofibeepae^de Philippe d'Artes/elle,pendu après F»itrtui»ßegt d'Aude»9rde leué:de la retraitte de Piet re du Bois à Gand^ (^ comment le roy 1^'^ to lit ville ^e Coil^t ray. ® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxvr. zo6.

‘^^'quot;t/ilcsiixdeBrugesfi rendirent (^mirent en l'o^ijfince du roy de France,et enfii mercy: ‘^^^^tfillecorate de Blois garda pue le pass de Hainaut ne fut couruespidfet comment ceux ‘^‘^^odfirent recenforte^dePsetré du Bois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exxvu. 208

tnntsfles traiilfi'^^d’affiances furent rompus entre les ^nglois (^ les Flamans^ lt;fi comment ‘’'^/(fartit de Flandres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxviii. 20p

^“tlijueveine entreprifi de paix entre le roy Charles (fi les Gandois,(ficomment le roy efant t rttûiir à Paris fit of er les chaires des rues^efi chaftagrieuement les Parifens, pour eau fe quot;f^ortémeutesdesMaiffets. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxix. 211.

^omweiitfiifienrsnotables hommesfurent décapité faucc C^aifre lehan des Btarefsfi Paris, ^‘j^tl^ties autres enplufeurs vides (fi citez, de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exxx. 214

les Gandois renouuederent leur guerre, (fi comment le comte de Flandres fi fit hair des '^Oolois

Desbil! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxxi. 2iy «

‘ ^^^^ ^ '^^^'^ enuoya en ^ ngleterre,pour defruire les element ins, (fi comment de Nordiiichfut chef de cefe entreprifi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxxii. Ziâ

omment Euefiae de Norduich,chef des i^nglois pour l’entreprifi d'Fr bain contre les Cleme-r ^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^tttcfin armee d'Fr banifies. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exxxm. il y

^^dm^ ^'“^^^'^‘ ^^ ^ ‘’gt;'duich,chefdi^ l^^amfes d’Angleterre, entrafi/r les pays de Flan-f^ft^f^^i'tlopinionde Hue de Caturelee ,comment le comte deplandres luy enuoia des Am-‘Tf^r*^^'‘‘^^’'^''^-^b^''f'^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;GXXXilir. 2(8

1 ‘^o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘gt;cduichcheuauchaversDonpuerpue,(ficomment,ayant déconfitdou-

iftit fi fiifitla'vide. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exxxv. 221

r ‘^^F^^ ^‘^’^aeffio de Norduich,ayas conduis toute la cofie marine de Grauelinet Cenint '' Y^^^^^^^^ß^^^ douant la ville d rpre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxxvi. 225

L(’”^ nf*”^'^’^‘”quot;''^^f ^'0 fiege d’Ypre auec les i^nglois,et comment le Seigneur de/'. An^F ^^ ^^^ß^''^[’'^‘‘^^ftoifin de C^irCray pour le roy de Francefut déconfit par puelpues Gmnnuaib^P P ^^^^* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gXxxvii, 224

^dge,n'ayant peu moyennerpaix nbsp;nbsp;nbsp;celuy dePPorduich,pourle Comte

BumaA nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxxviii. 225

^^‘^”^^T''^lc Boy de Francefit,en intention de leuer lefé^ d’Ypre, (fi de la de-d‘£rm2in“^quot;^^^'^^^^ ^^ ^‘’^‘^ ‘^^ Pl^ridrcspar les t^nglois, à la demolition ^u hionfiier

D'vndur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxxix. 220'

R d r^^^“^ ^^ Anglais (fi Gandois Hurerent à la vide d’Ypre , fi comment, efiant le C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;./^'^^^^’’^'^^^^^‘'tocc^ttes/àpuifpmrefeuerentincontinentleurfiege. cxt. 227

'^^j'^Di ßP''‘^^r‘^^'''‘^‘^^^^“icrearriua enl'ofidu Roy de France, fi comment le Comte Guy en 1^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^'^'‘’cmes^vint à \^rras,nonobfiant qu’ilfufi bien malade.

^^^ ^'^”f^^^P^^^ ^^Jß^^ ^ '^gt;'‘tghert, fi comment les i^nglois aban-Comn, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’^^^^^^^^fi retirèrent à Bourbourgylà ou le Boy les afitegea. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxtir. 22^

'vn\’‘ài„cj”‘‘’‘^ ^‘^’'^^^”gt;^’'^» c^cs Capitaines de Gandfirprit la vide d’lt;^udenarde par ^lt;^gt;»gt;»1111 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ . nbsp;nbsp;nbsp;„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxt ITT. 2^ ^

cba/leaii d ^ ^^^^cd. Capitaine d i^nglois es marches d k^utiergne^print d emblée lé cxtiiii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte^e Dauphine le racheta de cinq mille francs.

^^»•^fi^^tkFrancefitajfaillirSonrbonrg, (fi comment, luy efiant par apres rendue par

:;Km,,r/-lé' ''‘’ ^^^OS/'^^I^^{^„lutchptre»! mal,eceu,ii lier rel,„r fn ^N?letfr,eL f'^G‘'^^‘’^cs furent déput ez pour fairepapx,ou t réues,ent re les Rois ■'i”^^quot;fi^'’‘i(fi comment le Duc deirabant/nonruh cxLVr. 228 ' c ^^^^^ ^^ ?^^^ ^^ de treues,lesGandots outragèrent ceux deToumay cxivii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“*^^ fixent accordées entre les Bois de France fi d’Angleterre fi leurs allez,

Cquot; c Louis deFlandres mourut,fide l’ordre,qui fut tenu à fin ûbfeque.cxi.yin.2^9

-ocr page 488-

DV SECOND VOLVME.

Q^mmefH ^s coûtes äe NorthombeZ/aa/le ^ de 7^rti»ghe»y dr les i^ffgleà, rntirtntfi^'^j eheuatichéepoui^»(rer en ^fioce^dr des ^mbajpideurs de Franee^ijuifare»! e!iiiû)(i^^ ' coee,pour netißer les iréues^ai e^oient enfre 'France dr '^»glderre. cxiviii. '{ Comment les Barons (^ cbeualters d’Efioce, ^ aucuns de France ^rent fis vue cheHtn^ ’ ’ pour entrer au Kopaume d’^^ngleterre: fins le/eu du nojf ^F/èoc^ comment dfen t^ excuferpar^n Hérauts nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxiix.

comment les tréues,e[ut furentprifis entfle les François (fi Jonglas dr ^'^^gt;'^ aliezfitrelfnf '‘ en Efioce (fi f^ngleterre^(fi comment les Cbeualiers de France^en retournant d'Efiett d rent en grand danger par-vent contraire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*^’'* '^^^

Comment le Seigneur Defournaj fit/ôn a/fimbléepour reprendre s^udenarde, (^ «»»^f /on/ensillaconquiti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c“*

comment le Duc d'l\.niou mourut en vn cba/leau le^Naplesj dr comment fi vefaefit cnnfi da^er deuers le Pape pour la ^o fief ion de Prouence. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c l 11. ’^

Des préparatifs de Frace^pour renouueder guerre aux '^nglds^df comment la Duebe/tnt^ bant fit le mariage des enfans de Bourgongne à ceux de Hainaut. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cilH-

Comment le Roy (fi les Seigneurs de France (fi de Hainaut firent faire leurs poiirueances‘P^‘^^ bray: du mefage^^ue le Duc de Lanclafre enuoya deuers le comte de El a ma ut .-fi des rnett enfans de Hainaut (fide Bourgongne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CLilH- ’À

comment le Duc de Berrifança/a ^le aufis du comte de Blois,(fi comment le Duc de Sent

(fi le comte de la Afarche firent leur manden/entpour entrer en Limofin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ciV.

Du voyage de mefire lehan fie F/enne,^dmtral de F rance yen Efioce contre les .dngbit,^^ les treues faidies. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;civi. lt;®*'v

Des maux que faifiient les routiers de Gand, nommezles PouredetSy (fi comment VrancOt^ tremên déconfit quelque troupe de Franfoisypres c^dr^^mbourg. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ctVi i- p

De la pourfiitte de Madame d’é\.niou,pour la pofiefiion de ProueneCydr comment meßtrt Gtit ’ comte de FertuSyfit emprifonnerfin oncle Bernabo Fifomte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;etvm«

comment Guidaumede LignaCySéneJchaldeXainHongepour le Boy de France, frit le t^y fi de L’AiglCy/ùr les .HngloiSy(fi comment l'armee du Duc de Bourbon prit cMo^tHea, ^‘T^ de TaidebourgyCn afisegeant la place. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cette- f

(comment mefire lehan de nenneyMdmiral de Fraweyarriua en Efeoee, auecfin tr^^'^ j meuuais traittementyqu’ilsytrouuerent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dX. ^i

comment la vide d'Arde mbo urgcuida efire prifi d'emblée par François Attrimen (fiftt^'^ dois, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cixi. t(^

comment Louis de Franceyfrere du ^oy Charles fixie/meyfut marié à cMaryiente de Sitf parprocureury(fi comment Madame de Brabantfit venir la fde du Duc Eßienite de pour la marier au roycharles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;clxü. *

c omment François d’Attremenyauec fis Gandoûyprit le Dan:(fi comment ceux de Bradesuf rent ale recouurer. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cixm. '^^

comment le s^oy charles e/poufi ^Madame Tfibelde BauiereydE oomment Haftef^eolcP^ti.

CLXIIII.

commentplufieurs Bourgeois de l’Efclufi furent décapitez ,pour vne trahifioncoiitrilts

. çoisy (fi comment le Du^de Bourgongne l’acquefia de mefire Guidaume de Nata»t)f*'^^^ ge de la terre de Bethune. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cctc'i- quot;d

comment François d'eMttremen (fi fis gens abandonneront le Dan,^ comment la viSe fulfil fi (fidefiruitepar les FrançoiSy(fi le pays des Jfiuatre mefiiersaufi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dXVi. dl

C0^me%t le Koy de France fi partit de FlandreSy^ donna congé àfisgcns:(fi comment eßMttH’ . nu à Paris pour traitter aux Ambafadeurs de Hengrieynouuedks vindrent,âpresqueleMif quis deBlancquefortauoitpris à femmeyparforce y l'heritierede Hongrie. ci-XVii. î^’ comment le Duc de Bourbonprint Bertueil enPoiHou y (fi comment il retourna versleRijt

Paris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cixvin. di

pomment l’armee d’Efioce (fi les gens de l’Admirai de France entreront en Nortbembellaiiit-(fi comment leur venant laputfance d’.^ngleterre alencontre yfi retirèrent dedans letfr^ . tieresd’Efioce. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dxix. ^I^^

De la merueideufi auentureyqui auint en l’ofi du Roy d’AngleterreyComent me/sireiehandeHd-lande occit me/sire Richard de Stanforty(fi comment le comte de Stanfort/onfere, v^ tt l’ofidu noy t/AngleterrCypour demaader iufiiee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cixx. 27’

ciment le Boy d’c./^ngleterrefitdefiruire l'EglifidecMauros en Efiocey (ficomment lesii-

ƒ

-ocr page 489-

ctxxi. 274 ‘quot;‘totk Rey d’f^figleterre dejbuijit la 'vH/e iJe Hainileèoarg,^!' Ue^eiljf(/repartie d‘E^o~ ‘^‘^^b^^^^^ ^^^^^^^f^^^ ^ ^fiofeisfaijoient leJemblable fs »sarches Je Gaffes (^ Je 2(^ ^'»w le cemie ll'^ctjiieJptfft^tft rompre au 1^7 J’^^dgleterre la pourfuite Jes François ‘^ifcoceis eupaysde Gaffes:(^ comment les ^^nglois fen retoarnerent^n^ngletcrre^ f^rjn ils eßeiefit affez en Efcoc^^dr les 'prançois dr^fcoçois en Eßoee ^par le meßne chemin^ ^^“^ ^‘i«M»t pis pour entrer Jernierement en Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ctxxiii. 2y6

^iUMtsirajtt^eat (^ Je lagranJe rigueur Jes E/coçois enuers l’AJmiral Je France drßs ijf^a^/^^^^”^ '^^ ^^^o'/exerent en France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CLXxnii. lyj

f(tde Flandres en celuy temps, (ß- comment Jeux lgt;ons Bourgeois Je GanJ fentremeirent Jcwttemeiit de la paix auecçiues le Duc Je Bourgongne,fy accorJant me/mes François 1^ t~ 'inmtfjl les deux quot;Èourgeois Jeßu/Jitsprirent tournée J’eux a^mbler auec leurs amis,pour ac-“'’”^!^J‘''quot; ^^^^^!’’'ß()0'comment tous ceux Je la zdffe Je GanJfaccorJerent à faire paix, ”°^^^I lt;gt;»1 ^gt;1 reffance,(juy cuiJa faire le Gouuerneurpour le Roy J’Angleterre ,^'‘ Pietre

‘ nbsp;nbsp;nbsp;! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CLXXvi. 281

wera Kepire Jehan J’Elle apportant lettres patentes Ju Duc Je Bourgongne aux Jeux l ^n^'^^J ^ ' ^^gt;^d,au if arche Jes Jenréesfr le fait Je pardon ^Je paix auec leur Sei^^neur e ne (Sonrgouguf^^g^y la viffe Je GanJ^ßs complices,(^cornent eeßepaix fut confrmee , nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^(^trespatentes,hienaHthentiquéesJechacuncûfé. ctxxvri. 284

uir e e apix de Flandres,entre le DucT^ihppe Je Bourgon^ne, comte Je Flandres par là

'^paix de GanJ, Pieyre du Boisfi retira en Angleterre, auec mefire Ïehan le Mrjter,p«raaaiit Gouiiemeur Je GanJ pour le Roy J’Angleterre. c rxxix. 287

Fin de la Table du fécond Volume.

-ocr page 490-

-ocr page 491-

CHAPITRE PREMIER,

^ I EN auezouy tey deflus recorder cornent IcDuc ^/tifchâ.ji^ de Bourgongne fit vnc cheuauchée es marches de dupretnierf^os w Picardie(qui moult fut honorable pour luy,amp;pro- lumei 0 fitablc Âoiir les François* amp;nbsp;comment il ordonna ^^»»»i^ ^^ en Ardre, amp;nbsp;es Chafteaux dont il tenoit la pofief-

^5 fioiW aipitaincs amp;nbsp;Gens-d’armes pour les tenir,amp;, ^^ par cipccial, en ladite ville d’Ardre : ou il efiablit à Mi ^j^ demourer melTire Guillaume des Bordes, amp;nbsp;en fou abfence, le Vicomte de Meaux, amp;lc Sire deSaimp ƒ paprcs. Ceux là firent remparer amp;nbsp;fortifier malle-ÎA» mcnt:combicn qu’ellefuR forte affezpar auant. Lô Roy de France, ( qui de fes nouuclles fut trefgran-dement réiouy,amp;qui tint à belle amp;nbsp;bonne cefte ehe Jiauchee)enüoya tantoft fes lettres à Sgint-Omer.-ßc commanda que la ville d’Ardre fut bien garnie, Apourucue de toutes pourueances, grandement amp;nbsp;largement. Tout fut w^ainfiqu’il cômanda.Si fe deffit cefte cheuauchée; mais le Sire de Cliffon amp;nbsp;les Bretons ne déropirent point leur routc:mais,lcpluftoÂ^ilspeürent,retoürnerét vers Bre teigne.Car nouuclles eftoient venues au Seigneur de Clilfon amp;: au^Bretons, eux eftâs rt^^^^'^'^'’5»tjuclanequin de Clerc, vn Efcuyer d’Angleterre, amp;nbsp;bon Hôme-d’armes, citoitillu d Angleterre,amp; venu en Bretaigne,amp;* qu’il auoit mis des Anglois dedans Breft.Parquôy les Bretons retournerét,le plüftoft qu’ils peurcnt3amp;emmenerentmefli-re laques de Vertain,Sénefchal dcHaynaut,auec eux:amp;leDuc de Bourgongne fén re tourna en France,delez leRoy fon frcrc.En ce temps fe faifoit vne grande affcmblée de Geiis-d armes enia marche de Bordeaux, au mandement du Duc d’ Aniou amp;nbsp;du Con- . iicftable,carilsauoient vne iournéearreftcc contre les GafeonsSe Anglois:de laquelle • icparleray plus plaincmcr,quand i’en feray mieux informé,qi^ ie ne fuis encor.En fcc |j,„* cepiln^ tépsqleDuc deBourgongne fit fon armée enPicardic,(ficômc il eft côtcnuci-delfus) faut noter qui IcDucd’Aniou eftoit en la bône cité de Touloufe,delez Madame fa fémerSeîmaginoit »oßre tuteur’ fubtilemcnt,nuitamp; iour,cornent il pourroit porter contraire Si dômage aux Anglois. teponme iç^ i Car il fentoit encore plufieurs villes Scchafteaux,furlariuierede Dordonnc,amp;?s tia^i ticresde Rouergue,T ouloiWàin,Sc Qiierci:qui contrarioient grandement le pays:8itra- p^yl^'i['‘^^-uailloient toutes gens,dont il auoit l’obcilfance.Si fauifa qu’il y pouruoycroit de terne- ß^n^^ choßs, de:amp;getta fon auis,qu’il iroir mettre 1e fiege deuantBcrgcrat:pourtantquc c’eftlaclefyür les ^Hdtré deGafcongne,tant fur la frontière de Rouergue amp;dc Qucrci,quc de Limofin.Etpoùt- deniers eh. de' tiintquillGntoitpIufieurs grans Barons deGafcongne contraires à luy(tels que ia S el- fi» premier ^et gneur dcDuras,lc Seigneur de Rofé,le Seigneur de Mucidét,le Seigneur de Lagurant,^quot;”’^’“'’^^ , h Seigneur de Guernolcs,amp;dc Carlcs,mefsirc Pierre de Lâduras, Sc plufieurs autres ) il ^'* ' ^^^”y ’'*^ aduifaqu’ilferoit vn puiffant Sc grand mandement, pour refiftet contre les delfufdits, amp;nbsp;eftte fi fort,qu’il peurt tenir les champs. Si cfcriuitànicffirelchand’ArmignaCjque acebcfoingneluy voufift faillir,•amp; enuoya aufsi deuers le Seigneur d’Albrcth : Si auoit

A

-ocr page 492-

LE SECOND VOLVME mandé enFrance le Conneftablcjamp;IeMarefchalde France mcfsire Louis deSanccif amp;nbsp;aufsi le Sire de Coucy,amp;pluiîcurs Cheualicrs amp;nbsp;Efeu y crs,cn#icar diesen Brctaig®^ amp;nbsp;en NormandidIqui tous eftoient defirans amp;: auoient grand volonté ddeferuirA^ leurs corps auancer en fait a arm es,amp; acquérir honneur, amp;nbsp;louenge: amp;nbsp;la eltoy^“ uers luy venus le Conneftable amp;nbsp;le Marefchal de France. Bitn fauoit le Duc ci Aw®*^ qu’il y auoitvÿ grand different entre le^coufins amp;nbsp;amimies S^gneftrs de Pommiez

• Gafeons 5amp;mefsire Thomas de Fclleton, grand Séncfchal de Bordeaux amp;nbsp;de Bof

lois. Laraifonparquoy3ielavousdir^, amp;nbsp;efclarciray lt;^ près . Auparauanteetemp^ en l’an mil trois cens feptante cinq,eftoit aduenu vne cruelle luftice en lacité de B®' deaux,emprife,faite, amp;accompliepar mefsire Thomas de Felleton,^ieutenätduK ! d’Angleterre es marches de Bordeaux,iur le Seigneur de Pómicrs( qui fappcUoit® fireGuillaumc)amp; tout par manière detrahifon.Dequoy on fut moult emerueille-J* . rent pris en lacité de Bordeàux,au comaudement amp;nbsp;ordonnance du Sénefchâl,c^‘ gneur de Pommiers amp;nbsp;vn ücj^ Clerc,Confeiller, amp;nbsp;Sectetairc,de la natio deBordô ■ (quifappelloit lehan Coulon)amp;futprouuéfur eux(fi comme iefuadoncinforwCy^'. lefeigneur de Pômiersfe deuoit rendre,fon corps amp;nbsp;fes chafteaux,aux François:®®? nef en peurentexcu fer, n’ofter, qu’il ne les conuenift faire mourir. Si furcntlcnt® |

• Pommiers amp;fon Clercpub!iquementdécolezcnlacitédeBordeaux,enlap!ace)||^ uant tout le peuple:dôt on fut mout émcru cilié: Se tindrent ce fait à grand Wal®®L^ du lignage:amp;fe partit de Bordeaux amp;nbsp;de Bordelois ce gentil Cheualicr,oncles® fufdir,mefsirc Aymon de Pômiers:amp; prit c/fait à grade vergongne: amp;nbsp;iura quew®^ pour le Roy d’Angleterre ne f^meroit.Si fé alla outre mer au Saint-ScpuIcrcamp;û'P ■ fieurs autres voyages: amp;, quand il fut rctoum^ilfordonna François, amp;fcndr,iuy^ terre, en l’obeifTance du Roy de France:amp;dcma*t*antoftlc Seigneur de rtipi^rrcTy. amp;nbsp;luy fit grande gucrre:pourf ant qu’il auoit efté au ii^ement, Encores,pourcenic j, fait amp;: foupfon,amp; pour le Chaftel de Fronfac ( qui fut pris amp;nbsp;liuré aux Frâçois db^^ l’héritage au Seigneur de Pómiers:qui mourut amp;nbsp;fut decolé en la cité deBordeau^j' rentoccupez decettemefme trahifonmefsire lehan duBIcffac,mcflircPierrede duras,amp; meffirc Bertrand du Franc:amp; en tindrent prifon à Bordeaux plus defep?®^ Mais depuis ils en furet deliurez parle pourchas de leurs amis(car on n’ci^ouu®® prouuer fur eux)amp; en demouravn long temps eg grande danger,amp; en telletary ^ rollc,meffire Gaillard Vighierdont on eftoit moult emerueillé, pourtant Q*'^'’*gÿ, pas au pays,raais en Lombardie,auec le Seigneur de Coucy,amp; au feruice du Paf® . goire:quiren aidèrent à excufei^fj^nd la cognoiffanceleur en fut venues c®“® |j, raleCheualier lui^on droit. Si fen engendrerent amp;nbsp;nourrirent en Gafeongf®? fieurs hainescouuertes:dontpluficursmechefs enauindrent. Quand le Dued^ ^ vid que temps fut départit de Touloufe,amp; que la grcigneur partie de fes Gcns-o®f ‘ fen eftoient venus amp;nbsp;traiz fur les champs,amp; par efpecial le Conneftable de Ff^*’^j^ji[ qui il auoit moult grande fiance)il fe partit de Touloufe, amp;nbsp;fe mit à chemin, tour ^^ deuers Bergerat:amp; en eftoit gardié amp;nbsp;Capitaine meffire Perducas d’Albret: amp;f«’^^ en vn petit chafteau,à vne petite lieue de Languedoc:qu’on appelle Moueux, vn®* ^t^eraf ^,?_ beau fort. Tant exploitèrent les ofts du Duc d’Aniou,qu’ils vindrent deuant W j ^' par le vue Si Ce logèrent à l’cnuiromau pluspresdelahuiere qu’ils purent,pour auoirrailedt^ '^**»*« nbsp;nbsp;nbsp;de leurs cheuaux.Là eftoient aucc le Duc d’Aniou, grans gens amp;nbsp;nobles -‘^tpr®®^^ ment meffire lehan d’Armignac,à grande route,le Conneftable de France aulÜ,à ^j, de charge, meffire Louis de Sancerre,mclfire lehan de Bueil,Pierre deBucil,Yo®®’jj * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;GîHlcs’meffire Maurice Triüqucdi( qui iadis fut en Brctaign£,Slt;f y eftoit mainte®®^ coté amp;nbsp;en la partie des Françoisamp;: Bretons l’vn de xxx.)meiire^lain de Beaumot, fire Alain de la Houfraye,meffire Guillaume amp;Pierre de Mornay, mefsire lean de | mefsireBoudouin Cremoux,Thibaud du Pót,Heliot de Calais, amp;nbsp;pluficursautrô ^^ i Gés-d’armes,amp; grans routes.Si feftédirent, amp;nbsp;firent leurs logis fur ces beauxpr^L Ja riuiere de Dordône:amp;eftoit grand plaifir à les regarder. Au plus près du logis du ^^ eftoit logé le Côneftable de Frâce. Si venoient fouuent les cópaignós,qui defiroy^^^^ armes amp;nbsp;leurs corps auancer,écarmoucheraux barrières. Si en y auoit debleccz naurez du trait:ainfi corne en telles auentures les faits-d’armes auiennét. Au cher , iours,q le fiege fut mis deuât Bcrgerat,vindrct en l oft duDuc,deuât Bergerat,eng . arroy,amp; bien accompaignés de Gens-d’armes amp;nbsp;de Brigans, le Sire d Albreth, amp;' ^^^

-ocr page 493-

de FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;»

fireBernard dAlbre^foncoufinjfi y furent rcccus à grande ioye,car foftei^ fut inouïe grandemétrenforcé.Au huitiefme iour du fiegCjfurcnt 1cDuc d’Aniou amp;nbsp;les Capitaines del oft enconfeil,comment on pourroit lepluftoft, ^deplus aj^ertement, greuer ceux de Bergerat.Si en furet là plu ficurs parolles elites amp;nbsp;deuifées:amp;: furent fur vn effat longuementjpour afTailIirlat^ire ville: amp;puis|purentnouueau confeiljamp;que leurs alfaux pourroient trop olccÄ de leurs hommes, à petit conqucft:amp; fcdcparti»ce Côfcil fans auoirnul certain arreft,fors qi^ de tenir le ficgc|par encores attendoit on grand nombre dcGcns-d’armes(quivcnoicnt de France(amp;rparc(pccialjlc Seigneur de Coucy.

Cßfngt;fief3t meJ^reThomasde Fe^e/Cfifut itécûf^ft C'^prif^auceplf/^eursa'cspri/icipaaxSeigneurs de Gaßofigfie,par (juch^Kes Fraf^çoisi/f/pegei/eEergeyat. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP. II.

Y zOusdeuezfauoirque meflireThomas de FelIetonC quifetenoit àEordeaux,amp;: V qui fentoitfes ennemis à douze lieues près delà, amp;: fi puiflàns que de puiffanceil ne pouuoitpasrefifter contre cux:dont il ncfioit pas bi«nioyc-ux.: amp;nbsp;toute la faifon a-uoitentcnduquelcDuc d’Aniou auoitfaidfon mandement pour i’eftat des François) auoitniandé en Angleterre, au Roy amp;nbsp;àfon confcil: mais ceux, qui enuoyez y eftoy-ent, n’auoient rien exploite. Car le pays d’Angleterre effoiten branle, amp;nbsp;en diffe-tcntl’vn contre l’autre: amp;par cfpeciai,le Duc de Lanclaftrc ncfioit pas bien en la gra- * ce du commun peuple ( pourquoy pluficurs incidences, perillcufes amp;nbsp;haineufes, en a-mndrent depuis en Angleterre) amp;;nepaq;oyentcncctempsnuls Gens-d’armes d’Angleterre,pour venir en Gafeongne , n’en Bretaigne. Dequoy ceux qui les frontières tenoyentàl’inftanccduieunc Roy d’Anglctcrre,n’c»eftoycnr pas plus réiouis:amp;e-ftoitauenuquemeflu-eThomas de Sçl^ton auoit prié le Seigneur de l’Efparre d’aller en Angleterre, pour mieux informer le Roy, fes oncles, amp;nbsp;le pays, des Befongnes de Gafeongne,à ce qu’ils y pourucufTent de confcil :amp;cfioit ia le Sire dd’Efparre, àla prièrede mefsircThomas de Fcllcton, parti de Bordeaux amp;nbsp;entré en mer: mais il eut Vue fortune de vent fur mer, qui le bouta enla mer d’Efpaigne. Si fut rencontré de nefsEfpaignoles:àquiil cutla bataille:mais ilnepeut obtenir la placepourluy. Sifuc pdns amp;nbsp;mei^é en Efpaigne, amp;nbsp;là fut plus d’vn an amp;nbsp;demy,car il eftoit tous les iours agra-'^cdu lignage de ceux de Pommiers. MeflîreThomas(qui moult vaillant homme c-ftoit)auoit efcrit amp;nbsp;mandé, par efpec^l,au Seigneur de Mucident, au Seigneur de Du- Priß du Sei-ras, au Seigneur de Rofem,amp;: au feigneur deLangurant ( qui eftoyent les quatre Ba-f”'’'‘df l’sß tons les plus baux amp;nbsp;les plus puiflàns de toute Ga^^|^gnc,dc lapartic des Anglois)que Mgt;‘^7»r me^ pwhonneuramp;pour l’héritage du Roy, leur Seigneur , garder amp;nbsp;deffendre aucune-^**’ esF^4i^^ ment ils ne laiflaflent point, qu’ils ne venfiflent à Bordeaux fur Gironde, à toute leur puilfancc,car Cheualiers (qui en tous casfevouloyent acquirer cnucrslcRoy ,leur Seigneur, amp;nbsp;fes officiers) efioycnt venus à Bordeaux. Quand ils fe furent mis enfera-ble, ils fetrouuerent bien cinq cens Lances : amp;fetcnoycnt à Bordeaux ,amp; en Bordelois, du temps que le Ducd’Aniou efioitau fiege deuantBergerat: amp;eurent aduis amp;: confeil MeffireThomas de Fcllcton amp;nbsp;ces quatre Barons,Gafcós,qu’ils cheuaucheroy-entfurlcsFrançois,amp;femettroyentenlieu party,pour fauoirfe fur leur auantageik^ pourroyent riens conquefler : amp;nbsp;f le départirent de Bordcagt;x: par route,plus de trois (-^^„^^^^^^ cens Lances: amp;femeirent fur le chemin, amp;:tindrent les champs, amp;nbsp;prirent le chemin tiej-htmatde dclaRiolle: amp;vindrcnt fur vn certain pas, auquel auoitvne ville, qu’on appelle Yuret, peUen»,contre ^Lfe logèrent. De cefleembufehenefauoyent riens les François , dont ils eurent les Français du pluficurs dommages. Ainfi fe tint le fiege deuant Bcrgcrat:ôz y eut fait plufieilt;sé^r-ƒ^^^^^f ^i^’S*l mouches,j^oppcitlfcg q’_.^J-]pos, de ceux de dehors à ceux de dedans, mais bien petit ’'‘‘^' yg^ignerentles François,Îar meflire Perducas d’Albrcth (qui Capitaine en efioit) les cmpcfchoittcllcment,que nulblafmc ne l’en doibt reprendre.

Gr eurent confeil ceux de l’oft,pour leur befongne approcher: amp;nbsp;pour plus grcuer leurs ennemis, que ils enuoyeroyent quérir à la Riollc vn grand engin, qu’on appelle Truie. Lequel engin efioit de telle ordonnance, queilgettoit pierres de faix : amp;nbsp;fa» pouuoyentbiencentHommes-d’armesordonner dedans, amp;cn approchant,aflaillir bville. Sifucentordonnez,pour aller quérirccluy engin,meffire Piefre de Bueil, meffirelehandeVers, meffire Baudouyn deCremoux , meffire Alain de Beaumont, IeSiredeMontcalay,amp;leSiredeGaurcs :amp;fe départirent del’ofi enuiron trois cens Lances de bonnes gens d'cftoffc:amp;palierent à gué lariuierc de Dordonne, amp;nbsp;cheuau^

A ij • •

-ocr page 494-

LE SECOND VOL V ME

^^, „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;clicrent deifcrs la Riollc:ô: firent tant, qu’ils arriuerent entre Bergerat amp;nbsp;laRiollc,plt;^ c[ccca-x qui vncplace, nommée Yurct:ou eftoyentles Anglois, en embufch?,pluS dequatreeen^ aloienc que- combattans: amp;nbsp;riel’s ne fauoignttdes François. Nouuellcsvindrcnt en loftjamp;auy rir la Truie: neftablede France,que les Anglois cheuauchoient;mais on ne leur faiioit P°*”^^ y eu bicf.tuàrmt quel chemin ilstenoyenr. Tantoft, amp;]|our ladoutance del?sgens,le Connel» breainß,^ de France mit l«s vncautre armée de Gens-d’armes, poiftcont.^gar^cr leurs fou^ riens n en ^‘^ geurs, qui chcuauchoient entre la riui|rede Dordonm^de Garonne : defquclsu uoyent es Capitaines mclfirc Pierre de Mornay, luain de Galles, Thibaut du Pont, amp;nbsp;Heliot t rendant ^ueles Calais. Si cftoient bien en cclleroute, deux cens Lancesde gens dcltolîc. iw’-“ François ne Pierre de Bueil amp;nbsp;les autres, qui choyent allez querre celle T ruïe, ex^oiterent a»^ ßeußent rien de qu’ils y paruindrent:amp; la firent fur grans foifons des chars charger: amp;■ fe meirenraur^ eeße emlsufihe. tour pour venir en roft,amp;par vn autre chemin qu’ils n’eftoyent venus (car illeurcoa comme d a la uenoit tenir plus ample chemin pour leur charroy, amp;nbsp;neantmoins pafler à Yuret,otiâ itcr ira. ç^^ prcsiou les Anglois eftoy eaten embufehe) amp;nbsp;eurent fi belle auenture,auaiitqu'‘ vinuènt iufques là,que à vne petite lieue ils trouuerenr lesFrançois leurs compaiguo'’'’ amp;nbsp;quand ils fe furent tous mis enfemble, ils fe trouucrent bien fix cens Lances- -doneques ils cheminèrent plus feurement, amp;nbsp;à plus grand loifir. Lors nouiiellesquot;''

• drent à meflire Thomas de Felleton amp;c aux Barons de Gafcongnc,qui à Yuret fe teuf’! ent, que les François cheuauchoient ce chemin, amp;nbsp;qu’ils amenoycntauccques eux^fj trop grand engin de la Riolle, deuantBerger^t,àleurfiegc. Deccs nouucllcs ftr^ ils tous rciouis:amp;dirent que c’eftoit ce qu’ils demandoyent. Adoneques ilsfai®'’ rent, amp;fe montèrent fur leurs clKuaux,amp; f ordonnèrent au mieux qu'ils peurent.

F^encontre de nbsp;nbsp;Quand ils furent tous traits fur les champs, ÜK plurent gueres attendu, quilsvit^ FraçoisetAn- j^^ François:qui venoyent en bon arroy, amp;nbsp;en grande route. Si toll commeilsfcp^ mca^tnme ’^ent congnoiftreamp;appcrccuoir (comeceux qui fete#oyét ennemis les vns des autf’ ' amp;quifcdcfiroyent auancer pour combattre)en efperonnantleurscheuaiix,S-'^''.‘' baiffantlcursglayueSjamp;en écriant leurs cris, entrèrent les vnscs autres, le vous ’ ■f-fe doute qu'il que là y eut, au premier faid,de belles iouftes amp;de grans appertifes d’armes,U^^^^^ n'jfalle jour- Cheualicr amp;nbsp;Efeuyer renuerfé ius,de fon cheual à terre, en faid-d’armes.^ ^.^ nées ou poi- poignées pcrilleufes n’eftauenture qui n’auienne. Là fut Heliot de Calâis(qin''*^ gnis peril- expert Efeuyer amp;nbsp;bon Homme-d’armes choit ) renuerfé lus de fon cheual à teH^’ ƒ] leux.

il futaconfuy,d’vn grand coup de glaiuc, au haftercl, d’vn large fer de BordeauX)’ trenchant amp;aulfi affilé qu’vnrafo^l^ Ceferluy trenchalc hafterel : amp;nbsp;luy pâ”^” tre: amp;nbsp;luy coupa toutes les vaines. Duquel coup il fut porté à terre: amp;nbsp;là tantoftil® rundonc ce fut grant! dommage.Par celle aduenturc il finit ainfi fes iours amp;foo t^®^ Là auoit vn Cheualier de Berry,ou de Limofin ( qui fappelloit meffire Guillâu®* Lignac)apert Hómc-d’armesamp; vaillât:qui celuy iour y fit mainte belle proueffe'^® fut celle rencontre forte, amp;nbsp;bien combattue de cofté amp;nbsp;d’autre, en celle placer’” dit Yuret,aflez près du village:Sc quand lesLances furent faillies, ils tirèrent les Ä dont ils fe rencontrèrent moult durement, amp;nbsp;fe combattirent moult vaillamment-•furentfaidles maintes grandes amp;nbsp;belles appertifes,maintes prifes,amp;maintes recoup amp;nbsp;là fut mort fur la placc,lt;^u cofté des A nglois, vn Cheualicr de Gafeongne : qui ht pelloitlcSircdetGarnos amp;nbsp;de Calais.amp;ducoftédes François,ThibautduPont-v fte bataille fur bien combattu Camp; maintenue: amp;nbsp;longuement dura: amp;nbsp;y furent faits beaux fait-d’armes,carc’cftoyenL tous gens de fait. Pourquoy la bataille dura plushy gult;ÿnei#.Mais finalement les Anglois,ne les Gafcons,ne peurent obtenir la place Mais quant au jgj conquirent les François, par beaux faits-d’armes: amp;nbsp;là pritmeffire Guillaume dch v«l»»tier7ut/t ?”^Gamp; fiança,amp; fitprifonnier,dc fa main,mefsire Thomas Mleton,Senefchaldébet amp;nbsp;quot;du colle deaux:amp;là furent pris,fur la placc,lc Sire de Mucident,le Sire dcDuras,lcSiredeLan des François gurant,amp;le Site de Rofem;amp; en celle bataille fen fauuerent petit, delapartdesGa^s Thibaut du amp;nbsp;des Anglois,qui ne fuffent tous morts ou pris.Et ceux qui fe fauucrcnt,rencontrcret Pont, aucc ferle retour, vers Bordeaux,le Senefchal des Landes, mefsirc Guillaume Helmen,it Heliot deCa Maire de Bord eaux,amp;r mefsirc Ichan de M ulton,à tout cent Lances : quif en vcnoyi^ n^^‘ ^d”^ quot;t ^°^^ ^ Yuret.Mais, quand ils ouirent ces nouuelles,amp; qu’ainfi auoient efté dpeonfitS)“^ retournèrent au pluftoft,amp;le plus viftc qu’ils peurcnt:vers Bordeaux.

prison ù ren- nbsp;nbsp;Comment Sergeratfat reneiuau Duelt;d’.ydf)W/j(ßccrxmefstles S/rcf tdeDuras(ßtltR^pquot;'

contredTuret. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a^iinspromtsd’efre frauçcisfe retcurucrofit i^nglois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. m.


\ Ver dr i,s'en tdifint Salit dit Gernos.

-ocr page 495-

DE FROISSART* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

A Pres cefte befongne ainfi faite, amp;nbsp;que le champ fut tout deliuré, amp;nbsp;qu» tous ceux, quiprifonniers (Âoyent,furent mis en ordonnance,^ en bonne amp;nbsp;léuregarde,ils femcirent au retour,pour venir deuant Bergerat,arrière au ficgc,qu#y efroit. Si deuez vous bien fauoir que le Duc d’Aniou fut grandement réi(?uy de ces nouu elles, quand il fceut de vérité commetft fcs gens auoient exploité, amp;: que toute la fleurde Gafeongne, defesennemis,ChcujÉiers 5Â:fcuyers,eftoient pris, amp;aulTimeflire Thomas de Felle-ton:qui moult de côtraricté luy auoit fait-Stainlufeu fi pas voulu tenir de cefte emprife, nbsp;nbsp;nbsp;•

amp;auenturecinq cens mille francs. Tant explosèrent meflire Pierre de Bueil, meflire Guillaume de LignaG,Yuain de Galles, amp;nbsp;les autres,qu’ils vindrent en roft,deuant Bergerat, dontpargs ils eftoyent.Si furent grandement feftoyez du Duc d’Aniou,du Con neftable,des Barons, amp;nbsp;des Cheualiers, amp;nbsp;de leurs amis : amp;nbsp;tindrent cefte aduenture à bonne,bellc3amp; moult profitable pour eux. Au lendemain,laTruïc,quechargéeamp;amenée ilsauoientjfutleuée,au plus près qu’ils peurent de Bergerat, ce qui grandement é-bahifteeux de la ville,amp; eurent entre eux aduisamp;confeil foment ils fe maintiendroient amp;nbsp;en parlèrent à leur Capitaine. Car ils venoyent bien quelonguemcntilsnefepou-uoienttenir,carilsn’attendoyentfccours ne confort de nul cofté: au cas que mefsire Thomas de Fcllcton, leur Scncfchal, cftoit pris, amp;nbsp;la Cheualerie de Gafeongne aiifll, aufquels ilsauoyent eu grande efperance. Meflire Perducas leur dit que ils eftoyent • fors affez,pour eux tenir, amp;nbsp;bien pourueus de viures amp;. d'artillerie, pourquoy ils ne fif- ^‘‘^^^ fcntnul mauuais marché. Si demoura la chofe en tel cftat,iufqucs au lendemain: qu’on fonna,en l’oftles trompettes d’allant: amp;nbsp;ferait chacun à fa liuréc. Le Conncftable de France(qui cftoit fur les champs en grand arroy) auant qu’on aflaillift Bergerat, ne que nul des leurs fuflcntblecez,ne trauaihei^enuoya parlementer à ceux de la ville : amp;nbsp;leur fitremonftrer comment ils tenoient*tbus leurs Capitaines^ par Icfqucls aide A confort leurpouuoiteftrc venu) amp;nbsp;que ia^ftoyent ils entraittédcdeuehirbonsFrançois3amp; eux amp;nbsp;leur terre mettre enl’obciflance du Roy de Frauce, car nul fecours ne leur apparoif-fox de nul cofté,fils fe faifoient aflàillir par forcc,ou prendre par aflàut,on mettroit tou tela villeenfeuamp;en flâbe,fans nul prendre à mercy. Ces menaces ébahirent moule ceux de Berserat. Si demandèrent à auoir confeil: amp;nbsp;on le leur donna. Adoneques fs ’’^cirent les Bourgeois de la ville tous cnfemble, finis appcller leur Capitaine:amp;: eftoy-^tcnvolonté, amp;nbsp;furent, d’eux remire bons François : à fin que paifiblement amp;nbsp;dou-eenicntonlesvoufiftprendre,fansmcttrenuls Gens-d’armesen leur ville :amp;celeur accordal’onlegerement. Qjqand meflire Perducas d’Albreth,leur Capitaine,en-ttnditcestraitez,ilmontaàcheua!:amp;fitpairerfe^pis: amp;nbsp;paflales ponts: amp;fen vint outer au fort (Je Moncin, amp;.' Bergerat fe rendit Françoife. Sicnpj'intie Conneftablc aefrancelapoflefsion:amp;y ordonna Capitaine amp;nbsp;Gens-d’armes,pour la tenir amp;gar-den Quand Bergerat fe fut rendue Françoife, le Duc d’Aniou eut confeil qu’iliroit plus 3uant,8tYier,(ji-oitnaettreIe fiegedeuant Caftillon furlaDordonne.*

Cesnouuelles répandirent parmi l’oft: amp;nbsp;f ordonna chacun à ce faire: ( c’eftaflauoir le Duc, le Conncftable, amp;nbsp;tous autres Gens-d’armes: excepté le Marefchal de France: quidemouraderricre,pour attendre le Seigneur deCoucy, car il deuoitlà eftteaufoir (ainfi qu il fut)amp;alla, à tout grande route de fes gens, le Marefchal à l’encontre de luy,® ^ amp;nbsp;le recueillit moult amiablemcnt: amp;nbsp;demourerent celle nu ici en la place:dont le Duc eftoitparty au matin. Si vintle Ducamp;fon oft, ceiour en vu beau pré,furlaDordon-ne,auchemin de Caftillon. En la route de la charge du Seigneur de Coucy eftoit melTirc Aimonde Pommiers, meflireTriftan de Roye, le Sire de Faignelles, le Sire de lumont,meflire Ichan de Rofay, meflire Robert de Clermont, amp;nbsp;plufieurs autres Ohe- • ualiers amp;nbsp;Efcuyers. Au icademain ilsfe départirent de leurs logis. amp;nbsp;cheuaucherent t3nt,cnla compaignieamp;route d’iceluy Marefchal de France,qu’ils vindrent enl’oft duDuc : ou ils furent reccus à grand’ ioye. En allant vers Caftillon eft vue ville,qu’on Aquot;««? ün ■S'e^ appelle Sainte-Foy. Auant que l’auantgarde vint iufqucs à Caftillon, fe tirèrent celle part; amp;rcnuironncrcnt: amp;nbsp;commencèrent àl’aflaillir fermement. En la ville de Sain-^lt;^*y^^quot;‘^^ fte-Foy n’auoit hommes, fors de petite dcffcnfc;qui ne fe firent pas longuement aflail-linmaisfe rendirent, amp;nbsp;en eux rendant, elle futtoute pillée,- Le fiege fut mis deuant Caftillon,amp;:defluslariuiere dcDordonne:amp;là furent enuironquinze iours. Siy cutplufieursécarmouches deuant les barrières, car il y auoit aucuns Anglois amp;nbsp;Gaf-cons(qui là eftoyent retraits de la déconfiture d’Yuret) qui tenoyent la ville aflez vaiD

A Üj , '

-ocr page 496-

SECOND VOLVME lammcnt. tncorescftoient les autres Barons Gafcons(quià Yuret auoyentefté prins) en roft du Duc,amp; en grand traité d’eux tourner François. Mefl»c Thomas ae feile* ton n’en eftoit pas tequis ( pourtant qu’il eftoit Anglois ) ains fut mis a financepar on maiftrcjmeflîrelehan de Ligtiac: auquel il paya trente mille francs:amp;puis futdehurc, mais ce ne fut mie fi toft. Tant furent meneZjtraitez, amp;: parlementez, les quatre barons Gafeons »qu’ils fe tournèrent François ;amp; curentlt;:onue#ant Su DuedAmou, De turuf^edes p^j-jeyy p^y amp;furleurs honneurs,qu’ik demouroyentbonsFrançoiseàtoufiourl-niaJ^ ^Hatre^rinct ^^^^ prieurs terres:amp; par ce moyen le Suc d Anioules dîliura tous quittes. Si le depar mers de la ren tirent du Duc,amp;fut bon conuenanr,le Sire de Duras amp;nbsp;le Sire de Rofem, en intention contre d'^ret d’aller en leur pays:3^ le Sire de Mucident amp;le Sire de Langurant demourcrentenlon furlafoyde auccques le Ducd’Aniou:qui les tenoit tous aifeszamp;difnoyentamp;t fouppoyent fouuen toHßours de- auecques luy, enfon logis. Ces Barons de Gafeongne trouuerent le Duc dAnio» teurer Fran- moult amiable, quand fi légèrement il les lailfapaircridont apres il fe repentit: S-'^i^ ^°'^’ cy comment. Sur les champs^aduiferentle Sire de Duras amp;nbsp;le Sire deRofemiamp;par*^ rent enfernble, en difant. Comment pourrions nous feruir le Duc d’Aniouamp;lcsbquot;quot; çois, quand nous auons toufiours efté loyaux Anglois? Il nous vaut trop mieux ment*^ noftre ferment enuers le Duc d’Aniou,que dcuers le K oy d’Angleterre, noftre natu^ • Seigneur;qui nous a tant de bien fait. Ce propos ils tindrent : amp;nbsp;fordonnèrent to qu’ils iroyent à Bordeaux, amp;remonftreroyent au Sencfchal des Landes, meflireCn laume Helman,amp;luy diroyent que nullement leurs cœurs nefe pourroyent bon® ment rapporter à ce, qu’ils deuenilfent Francis. Doneques chcuaucherentcnleff , j ces deux Barons,amp; exploiteren^tant, qu’ils vindrent à Bordeaux:ou ils furent reef» I grande ioye, car on ne fauoit encores tiens de^ui^onuenanr. LeSéncfchaldcsD^ i des amp;nbsp;le Maire de Bordeaux leur demandèrent desnouuelles, amp;nbsp;commentihauoy^^ finc:amp;: ils refpondircnt,que par contreinte, amp;nbsp;fur mei^ices de mort,le Ducd’Aßto auoitfaitdeuenirFrançois. Mais,Scigneurs,nous vous difonsbien qu’aufaitd^•’ ment toufiours ennoz cœurs auionsreferuénozfois deuers noftre naturelScig^h’ le Roy d Angleterre: ne pour chofe, que nous ayons dit, ne fait, nous ne demouro® François. De cesparollcs les Cheualiers d’Angleterre furent tous réiouys: S^ ^^^ qu’ilsfacquittoyentloyaument enuersleurScigncur. Au chefdc cinq iobrs 2pf‘i_ Duc d’Aniou cftantdeuant Caftillon, vindrent wouuelles cnl’oft, que le Sire'J‘^^ pas amp;nbsp;le Sire de Rofem eftoyent tournez Anglois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

” nbsp;nbsp;De ces nouuclles furent le Duc^Aniou,le Conneftable de France,amp;lesautf^5 recourne^^'” ^°’^^’ émcrueiHez. Adoffif^ics manda le Duc d’Aniou deuant luyJ®^''^ ^nMs^ nbsp;nbsp;Mucident amp;: le Sirene Langurant:amp; leur remonftra ce dequoy il eftoit informé^ , manda qu’ils en difoyenr. Ces Brerons(qui tous courroucez cftoyent) refpontoc''‘ Monfeigneur,ils veulent mentir leurs fois, nous ne voulons pas mentir les noRto-. ce, que nous vous auons dit amp;iuré, nous le vous tiendrons loyaument: neianc'’'’^ fera reproché le contraire, car par vaillance amp;nbsp;beau fait-d’armes voz gens no^^ conquis, fi demourerons en voftre obcyflance. le vous en croy bien,ditleDuclt;i^ iou:amp;ie iure à Dieu tout premièrement, amp;nbsp;à mon frere Monfeigncur, que,ncusp’‘jj • ’d’icy, nous n’entendrons Jamais à autre chofe, fi aurons mis le fiegc deuant la viU® Duras,amp; puis deuant celle de Rofem. Ainfi demourala chofe en tel eftat: c’df’-”'‘h le Duc d’Aniou courroucé, pour la defaute qu’il auoittrouuée en ces deux B^''°'’L Gafeongne,amp; le fiege deuant Caftillon. La ville de Caftillon,furlaDordonne,d‘ ville amp;nbsp;Héritage au Capital de Buz:que le Roy de France auoit tenu en prifon aPd-'' I Commeni CtißH/oft, Sauaeterre, (ß pht/teurs autres places ^e dtifcoKgne^fi reu^irif'^ nbsp;nbsp;nbsp;l au Duc d'^»iou,pour le Roy de fra/tee. chapitre iiin

■r Efiegccftantdeuant Caftillon,aduintvnegrande famine: amp;:à peine,pouror,”^ J_/pour argent, ne pouuoit on aucunement recouurcr de viurcs: amp;nbsp;conuenoitlcsf*^ çois fur le pays cheuauchcr douze ou quinze lieues, pour auiraillerroft:amp; encores loyentils,amp;retournoyent,en grans perils. Carily auoitplufieurs Chafteauxamp;g^'^, fons Anglefches,furlesfrontieres:quiiftbycnthors,amp; faifoyent embufehes furent) les attendoyent aux deftroits amp;nbsp;aux paflages, amp;, quand ils fe veoyent plus fors,q“y^ François fourrageurs n’eftoient,ils leur couroiét fus,amp;les mehaignoicnt,amp; oecto^

-ocr page 497-

DE FROISSART;

leur tolloicnt leur vitaille. l’ourquoy ils ne pouuoientn’ofoient chcuault;iher, fors en grand route. Fant flirte fiege deuant Caftillon,amp; tant fut contraint par allant amp;nbsp;par en- compoßtien àe gins que ceux de dedans ne fepouuoient plus tenir: amp;:fe rendirent,èauiies leurs vies amp;nbsp;ceux éie ca~ le leur:amp; l’en partirent tous les Gens-d’armes,qui dedans^fcoienr,amp; qui partir fen vou- ßiUou. loient;amp; l’en vindrent à*6ainâ;-Macaire:ou il^' a forte vilie;amp; bon Chaftel.Quand Ca-ftillon lut rendu •le D wc d’Ai#ou en fit prendre la polfclTion amp;nbsp;faifîne,amp; la feauté amp;nbsp;hô-magedetousies gens:amp;yrenouucllaofficiers:^y meit Capitaine,de ^arluy,vn Che- nbsp;nbsp;nbsp;•

ualierdcTouraine:quifappeI?5it melfire laqueydeMontmartin, Au departement de Caflillon, ils getterêt leurs aduis quelle part ils tireroient: amp;nbsp;fut aduifé qu’ils iroieht de* uant Sainâc M^rine.Mais il y auoit fur le pays,auant qu’ils peuflent venir iufques là,aucuns petits forts, qui n’eftoient pas bons à laificr derriere, pour les fourrageurs. Si fen Vindrent,au departement de Caftillon,mettre le fiege deuant Sauucterre. Là vindrent autres nouuelles du Seigneur de Rofem amp;nbsp;du feigneur de Duras,qu’il n’eftoit point ain-fquonlauoirrapporté, voirement eftoientils àBordeq^x: mais on ne fauoit furquel filtre. Ces nouuelles fefpandirent en l oft, en plufieurs lieux, tant que le Sire de Muci-dcntamp;le Seigneur de Languranten furent informez: amp;nbsp;enparlerentau Seigneur de Coucyamp;:à melfire Pierre de Bueil, qu’ils voufilfent les Cheualicrs aideraexeufer: amp;nbsp;i)ue e eftoit grand fimplclfc de vouloir croire parollcs,volans fi legérement.Ils refpon- • direntqii’ilsleferoientvolonticrs:amp;:en parlèrent au Duc:ôe le Duc dit qu’il verroit volontiers tout le contraire de ce qu’il auoit ouydire.Si demoura la chofe en celuy cftat,amp;

le fiegedeuant Sauueterre. La ville de Sauucterre ne les tint que trois iours:cat le Che- sattuetn-rereri ualier qui Sire amp;nbsp;Capitaine en eftoit.-fe rendit au Duc,faunes fon corps,fes hommes, amp;nbsp;^»‘pr comfg toutlefien:amp;par ce moyen ils paflercn^utre:amp; vindrét deuât S.Bafile,vne bonne vik-^^quot;” le:quitantoftferendir,amp;fc mit cnroVemance du Roy deFrance. Puis fen vindrentde uant Monfcgur3amp; tantoft qu’ils y^urent arriuez,ils l’aflaillirét : amp;nbsp;point ne l’eurêt de ce premier affaut.Si fe logerctamp; rafreebirét vne nuit. Au lêdemain, derechef ils fe meirêt cnordônanc(.pQm,^jp^qjjj.. Quad ceuxde la ville veirétq c’eftoit à certes,ils fébahirér,

'‘‘^confeillcrêf entre eux.Finalemét le côfeil fe porta qu’ils fe rendroient,fauues leurs corps,vies,amp;bicns:amp; ainfi ils furent receus.Puis cheuaucherent les François outre, de-uantvneautrebonnevillefermée:quifiedentre Saind-Macaire amp;:Ia Riollc: amp;a nom ■f^oberoche.Là furent ils quatre ioursfainçoisqu’ilslapeuflentauoir:amp;fe rendirentpar traite.Puis vindrent encores les François deuant Sainôl-Macairei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y

Cemnentle Duc ei'^fiionprit la ville dr le Cbaßel de SttiaaS^Macaireparcompoßtiori) dr la ville

‘^^Dat'^spuraJfaatdrfifichaflelàmerci. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. v.

'T'Ousles iours multiplioit l’oft au Duc d’Aniou: amp;nbsp;luy vcnoient gens de tous coftez: 1 car Cheuatiers amp;nbsp;Efcuyers,qui fe defiroiCt à auancer,Ie venoiét voir amp;nbsp;feruir. Si fut niislefiegcdeuâtS.Macaire,beau,forr,amp;bienordôné:5evous dyqia dedans eftoiétre traits toutes manières de gés- d’armesq eftoiét partis des garnifons,qui rédues eftoient. Si en eftoit la ville plus forte,amp; mieux gardce:amp;: y eut là plufieurs grâs afiaux, amp;nbsp;mainte ficlltccarmouche deuât la ville,aux barrières. Adonc fut ordonné du Duc d’Aniou ôr du Côncftable de France, le fiege eftant deuant S.Macairc, cycles Capitaines ôz leurs * • toutes cheuauchaflent le pays,lcs vns çà amp;nbsp;les autres là.Si fe partirent Gens-d’armes de touslez:c’eftairauoirle Marefchal de France, meffire Perceual deMcrnciI,Normand, îlt;GuillaumcdeMontcontour, chacun à grand’route. Si demourerentees Gens-d’ar-mes fixiours fur les champs: amp;nbsp;prirent plufieurs villes amp;nbsp;petis forts:amp; mirét rouble'pais delà enuirôen leur fubicâ:ion,amp; en l’obeiflàncc du Roy de France:ne nul ne leur al^dt • au deuant; car le pays eftei^out vuyde amp;nbsp;depourueu de Gens-d’armes, de la partie des Anglois:amp;fenalloientlesfuyans deuers Bordeaux.Quand ils eurent fait leur cheuau-chée,ilsfen retournèrent en l’oft. Ceux de Sainél-Macaire cognurent bien qu’ils nefe pouuoient tenir longuement qu’ils ne fulfent pris: amp;nbsp;on leur promettoit tous les iours, quc,fc partorce ils eftoient pris,fans mercy ils feroient tous mis à mort. Si fe doutèrent* de la fin, qu’elle ne leur fut trop cruelle: amp;nbsp;firent,en fecret, traifter deuers les François,« ^uevolontiersfeicndroientjfauues leurs vies amp;nbsp;le leur. Les Gens-d’armes,qui dedans Sainû-Macaire cftoient,fen appcrccurét.Si fe doutèrent des hommes de la ville, qu’ils nefeiffent aucun mauuais traité contre eux.Si fe tirèrent tantoft au Chaftclfqui eft bel amp;nbsp;fort amp;nbsp;qui fait bien à tenir) amp;nbsp;y boutèrent tout le leur,amp; encores affez du pillage delà

A iüj • nbsp;nbsp;nbsp;• j -

-ocr page 498-

LE SECOND V 0 L V M E zav^ledes. ville.Ado»cferendirentceuxdeSainôt-MacairCjamp;femeirenttousenrobeyfiance

Roy deFrance. Nouuelles eftoient venues au Ducd’Aniou, dcflefiegecftantdei'^'’ ^“dePrance ^o’^tfegur,quel£«DucheirefafcmmccftoitàToulouze:qui eftoit accouchecdyn ^^ Si dcuez fauoir que le Duc Sc tout fon oft en eftoient tous ioyeux: amp;nbsp;les faiâs-d'W® emprins plus hardiment:Si toft que Saiitó-Macairc fc fut rcnÂu,on entra dedansw' lc:car là auoit beau logis amp;nbsp;grand.Si f aiferent amp;nbsp;rafrefclÄrent tlt;is lc?Gens-d aimeS'

• bien trouuerentdcquoy:car la ville eftoitbienpourueuë.Sifutle chaftel enuironDy-mit on engins deuant: qui merueiilcm'emcnt gettoient pierres de fer: quiébahilw' ‘ grandement ceux de la garnifon.Ce pendant qu’on eftoit là à fiege,v!ndrentics''ra)(^ nouuelles du Seigneur de Durasamp;du Seigneur de Rofem,par deux H^aux,qutwpP ■\Ceß,aäire, terent qu’ils eftoient tournezAnglois.Dont dit le Duc qu’on luy f deliuraftSaind, que (es gens caire,il iroit tout droit mettre le liege deuant Duras:amp;fîtàccftc inftancc,fortamp;tilt;;f u’iî”euft le ^’^^^^’^ alfaillir ceux du Chaftel: car il ne le vouloir point lailfer derriere. Ceux qui en âwftel de S. chaftel eftoient, voyoient qu’ils eftoient aflàillis de tous coftez, amp;nbsp;que nul confort Macaircamp;c. leur apparoiffoit amp;nbsp;bien fçauoient que le Duc amp;le Conneftablc nepartiroicntia® de là, fi les auroient bellement ou laidement. Parquoy tout confidcré, ils, fe n”*^®quot; ^ Compoßtion du traité: amp;nbsp;rendirent le Chaftel, faunes leurs corps amp;nbsp;leurs biens: amp;nbsp;furent auecquçs^ chdflelde ^ conduits iufques à Bordeaux: amp;nbsp;ainfi fut Sainél-Macaire,ville amp;nbsp;Chaftel Françoilt' Macdire. ^^ pj^jj j^ Duc d’Aniou la pofleflton amp;nbsp;faifinc: amp;nbsp;y eftablit Capitaine amp;nbsp;Chaftdbtf;, puis délogèrent tous les Gens-d’armes,amp; prirent le chemin de Duras.Tant exploit Îesofts du Duc d’Aniou,qu’ilsvindrcntdeuantDuras:amp; quandilsfcfurcntapptoô^ il fut ordonné de tantoft alfailfir : dontfemeirent Gens-d’armesen ordonnance s!^ faut, amp;nbsp;tous les Arbaleftiers, pauefchez,deu^in amp;nbsp;approchèrent ainfi laviHci^'u^ Duras aßailljz Jy qu’il y auoit là aucuns varlets foubs IcsSeignturs,qui feftoient pourueusdeche ^^ntu**^ ^ pour mieux auoirl’auantage de monter fur les murs:^ lors futl’aflautdur amp;horri^^,^ ceux qui montoient fe combartoient, main à main, a ceux de dedans:amp; duracelâ .j de plaine venue moult longuement. Si y eut là fait,fur les efchelles,plufieursapp^ j,^ d’armes:amp; fe combattoienr ceux de dedans à ceux de dehors,main à njaiaamp;dff’j,^ fautlaplusgrand’particduiour. Quand ils fc furent bien battus amp;nbsp;trauailk^’r^j donnance des Marefehaux on fonna les trompettes de la retraite. Si fe retirad*^ ■fie doute lt;pu il fon logis pour le foir: amp;nbsp;arriuerent, en loft, me Aire Alain t delà Haye, amp;nbsp;mentit , »y faille de de Sainól-Pol,amp; vne granderoute de Bretons:qui auoicntcheuauchéversLiboquot;^ ^ la Houlfayc. aftaiHi vue garnifon d’Anglois: qui fappelle Cadillac.Si l’auoient prife à forced^^ ceux de dedans. Qipand ce vintü¥Rftatin,IeDuc d’Aniou commanda qu’on alW ,, faut, amp;que chacuy féprouuaft (ans faintife: amp;nbsp;fit fauoir amp;quot;nbsp;crier, par vn Heraut)^ premier qui entreroit dedans Duras, gaigneroit cinq cens francs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^, La couuoitife de gaigncr fit aduancer plufieurs poures compaignons. Adonlt;^^|^ les échelles louées en plufieurs lieux, autour des murs amp;nbsp;là comença raflautfort^y ^ amp;nbsp;bien continué:car les ieunes Cheualiers amp;nbsp;Efenyers qui fc defiroientàaduant-A fépargnoient point:mais (’abandonnoient,amp; affailloicnt de grand volonté. D ^ Langurant eftoit monté fur vneefchclle,toutlepremier,l’efpéeenlaniain:ô-'tn^ «

• grand’peine:à ce qu’il peuft cntrcrtoutle premier en la ville: nompas pourgaigii cinq cens francs:mais pour exaucer fon nom .Car il eftoit durement courrouc 5j)j tre le Seigneur de Duras(pource qu’il feftoit fi legércmét retourné Anglois)amp;'°\, que ce Sire de Langurât y fit de fa main,merueilles d’armcs;amp; tant que fesgenS l ■. fieurs autres eftrangers,eftoicnt ébahis de ce qu’il faifoit:amp; tant f aduança,quclt;J^

• il^b mîit en grand’aduenturc.Car ceux de dedans par force luy arraeboientic de la rcftc,à tout le camal;amp; cuft efté môrt fans remede:ma«s vn fié Efcuyer(qui le fuiuoit)le couurit de fa targe,amp;leCheualier defeedit ius petit à petit:mais il t^^^ î|f defeendant maints coups fur fa targe: Si fut moult prifé en cel afiraut,de tousceux q^^^ virét.D’autrepartme(rireTriftâdcRoyeamp;: meffire Parccuald’Ayuena!,furvnecc alfailloictmoult vaillâmcnt:amp;aulfi meflirelehâ de lumont amp;nbsp;melfire lehande 0 ■

* chaeû endroit foy,y faifoiét merueilles d'armes. D’autre part eftoit à vn autre cr le Sire de Seriel,monté fur vue échelle:amp; fe cóbattoir,main à main;à ceux de de difoientlcs aucuns,quile veoient,que,fe nul pouuoitauoirl’aduâtaged entrer pre dedans,!! en eftoit an chemin.Le Cheualier ne fauenturoit pas pour le profité* .jÿ cernent de fon corps: mais ainfi que les fortunes font perillcufcsàplufieutsgenJJ^^j«

-ocr page 499-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

delà dedans bouté fi roidement de coup de glaïuc^qu’il fut renuerfé au fons»iu foRe:amp;: luy rompit on le cob ^ainfi fut mort le Cheualier. Etainfifutild’vn Efcuyer de Bre-taigne: qui farmoit de gueullcs, à deux cheurons, efehequetez d’or,«l’argent5amp; dafür: duquel le Conneftablc fut moult courroucé:amp;adonc fer?ngregearairaut,amp; ferenTor-ça de toutes pars5plus grînd que deuant: amp;nbsp;là âit bon Cheualier le Sire de M ucident: amp;nbsp;monftra bien (ainfi qiWl alfaftoit; qu’il cHoit m bon François: amp;nbsp;fut la ville de Duras •^‘* quot;^’lledépit parforceconquife:amp;y entrèrent,touslespremicrs,mcfiireTriftan de Royc,amp;mcflirc ^^/^^ ‘^'‘^■^ ichandeRofay. Quand les Gens-d’armes, qui ^dans Duras efoient, virent que leurÇ“ ^^*’ ^^^ ville fe commençoit à perdre, fi fc retirèrent au chaftcl : amp;nbsp;lailfercnt conuenir le de- ^' mourant. Ainfi ^t la ville de Duras priieQt tous ceux mors,qui dedans furent troiiuez: 8tpuis fe retirèrent les Gens-d’armes dedans leurs logis. Si fe defarmerent amp;nbsp;aiferent. Car ils trouuerent bien dequoy. Au lendemain le Conueftable de France monta à chenal, amp;nbsp;le Marefchal de Franceauecqucsluy: amp;fcn allèrent veoirle Chaftcl,pouradui-ler de quel cofté on le pourroit alTaillir amp;nbsp;prendre. T out jeia imaginé iklc trouuerent mcrucilleufement fort; amp;nbsp;dirent que, fans longficgc,il n’eftoitpas aifé à prendre; amp;nbsp;à leur retour ils cópterent tout ce auDuc d’Aniou.H ne peut clialoir(dit le Duc d’Aniou) iaydit,amp;iuré,qued’icy ne partiray iamais,tât que i’aycle Chaftel àmavolôté. Adonc tefponditlc Connefl:able,tt vous n’en ferez ia dédit. Adonc fît on adrecer tous les en- • gms,quilàeftoient,deuantle chaftel: amp;,quand ceux du fort virent les atournemens amp;nbsp;ordonnances de ceux de la ville amp;nbsp;des François,Sr que l’aflaut leur feroit félon amp;nbsp;périlleux,ils aduiferent qu'ils fe mettroient à-traitter: amp;nbsp;lors traitterent deuers le Connefta-blc,qu on les voufift prendre à merci fiuucs leurs corps biens:amp;: ils rendroient le chaftel. LeDuc d’Aniou eutconfeifpa^a^uis du Conneftable, qu’il né vouloir plus tra- cfgt;^fiM» ^^ uaillcrne blccer fcs gens. Si les vouloir bien prendre à mercy: ainfî qu’il fît. Au tiers ^‘^^J‘^/^^’^^cii^ iour ils fe départirent: amp;nbsp;furent conduits là ou ils vouloient aller; amp;nbsp;le Conneftable prit la poftefiion du Chaftel: mais il n^c femble que le Duc d’Aniou ordonna amp;nbsp;commanda qu’il fuft abattu.

^omff/ent le Dued’t^»iû/iß retira versß femmes à Tonlcuze^ Q If C0n»e^a^le vers le Rev de Fragt;»e:^ coniffiefiiTuainele Galles aßie^eaCd^or/aigsJe-ßr-la-meri c h a p. Vi.

À Pres la conquefte de la ville amp;nbsp;d» Chaftel de Duras, le Duc d’A niou ordonna de-ƒ Tmourcr en la villcde f Landuras (car le feigneur eftoit deuenu Françoi',dcs la pri-ftftuifutfaiteà Yuret)meflîre lehan de Iumont,mc^cTriftan de Royc,amp;au (fi mefiî- fe doute i^n il relchandeRofay,àtout cent Lances de bonnes g?ffi^pour tenir amp;nbsp;garder la frontière ßdleicji Lan encontrcles Bordelois:amp; eut voleté de retourner arrière vers Toulguze, pour veoir la Squot;”quot;'gt; ®* rcmc:quieftoij].£jgygg(^’yj^ ß^^^i fîls,amp; vouloir à fes releuailles à Toulouze tenir amp;nbsp;fai- ^^” Landau-rcvnc grand fefte.Si ordóna,par toutes les villes amp;nbsp;chafteaux qu’il auoit eonquis,Gés- rant,f««/Çwr darmesamp;garnifon,pourréfî'fterpüiirammcnt contre les ennemis: amp;nbsp;donna congé,amp; parauant. dità Yuair.deGalles^Vousprédrez devoftre charge Bretons,Poi(fteuins,amp; Angeuins: puis vous enirez en Poiól:ou,mettre le fîege deuant Mortaigne-fur-mer (que le Sire de JEftradeticnt)amp;ne vous déportez, pour mandement qu’on vous face de par le Roy, tant que vous en ayez la faifîne;car c’eft vne garnifon,qui moi^t nous a fait de contrai- * , ne. Monfeigneur (refpondic Yuain) à mon loyalpouuoir i’obeïray à voftre commandement. Làfurentordonnezdc parleDucd’AniouparlcConneftable,amp;parleSire de Coucy, tous ceux, qui auecques Yuain deuoient aller en Poiélou. Si fe départirent du Duebien cinq cens Lances de bons Gens-d’armes:amp; prirent le chemin de X.^nôtô-ge,pourvenirvers Sainót-Ichan-d’Angely.’ amp;nbsp;le Duc d’Aniou le Conneftable,le Siîe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• de Coucv,leMarcfchal de France, meftlrelehan amp;nbsp;meffîre Pierre de Bueil, retournèrent arrière a Toulouze: amp;nbsp;trouuerent que la Ducheffe eftoit nouuclIementreleuée.Si y eut a ces releuailles gransfeftes amp;nbsp;grans iouftes. Apres ce,le Conneftable de France, amp;le Sire de Coucy retournerét en France:amp; le Marefchal de Sâcerre fen alla en Auuer gnc,en côtortâtle CôteDauphin d’Auuergnc:amp; les barôsd’Auuergne qui guerroyoiét auxAnglois,quifetenoient en Limofîn amp;nbsp;enRouergue,fur les frontières d’Auuergne.-

Ut parlerons comment Yuain de Galles mit le fîege en celle faifon, deuant Mortab gne fur n'»er;amp; comment il contraingnit ceux de la garnifon. Yuain de Galles (qui voulut obeyrau commandement du Duc d’Aniou: carbienfauoitquecc,queleDucfai-foit, eftoit de 1 ordonnance du Roy Charles de Fiance, fou frere: car il payoit tous les

-ocr page 500-

IO


LE SECOND VOLVME


ï'sxf^Jfr. lt;-^lt;^’'’æ’^s, dfmt telles emprifes fe faifoient)l’en vint à Xaindes t en Poiâou: amp;Iàfef^^^ rards'èntaifît ^’^ ^^ ^^ P^y^ ^ gras,entour Xaindes en Poiâ:ou,fur ces beftes riuicrcs SéPraer*^^-sala: Cf Muß qui là font. Si edfcienten facompaigniele Sire de Pons, leSiredeThouarSjlel)*^^’ vtudreie ?„,ƒ Viiiarois,amp; le Sirelaquemes de Surgercs,amp; grand’ foifon de dieu allers amp;Eicuyf^ . firt lt;^Hexain~ Poidou. D’autre part,des Bretons amp;nbsp;dc^Normans eboient (Capitaines meflireMs® ^o^gfaßvne ce deTrbfiqu^di, meffire Alain de la Houlïaye,meflir?Alaii^de ^ainâ-Polj®® '' I ’'’^‘^^^”‘'^1 d’Ayneual,Guillaume de N^ntcontour,le S^e dcMommor,amp;Morelct®^ « f/e^^^ ‘^ *^ frere.Si fe départirent ces Gens-d’armes de leurs routes,quand ordonné funStfen' ^ue laprinetpa drent mettre lefiegc deuantMortaignedequelChaftcl, féant fur la nuicredetb^^ 'le de saintoge. ne, près amp;nbsp;delfous fon emboucheure de la mer, eft le plus bel amp;nbsp;le pli^lort, ‘r'’‘*quot;^'''.j •f^irfditsa toutes les frontières des marches de Poiéhou, delaEochelie,amp;deXainâonge.(ç^ 1 la, Cf atnßß Yuain de Galles fut venu,amp;ces Barons amp;nbsp;Cheualicrsauccquesluy, deuant Morts*? J tmiue encor au pj baftirent leurs fieges bien amp;: fagement: amp;nbsp;fe pourueurent, petit à petit, de routée^ I ‘^MeB^e'^j^ ^^‘’’’ ^1^°^^ befoing:car bien ^uoient que par afiaux iamais le cbaftel iis ne coqu^r*®^ l • ^te^jud^y^ail ^ qu’ils ne l’auroientfors que par famine, amp;nbsp;par long liege. Si ordonna Ynain^^^j^ i le Charente ou baftides à renuiron:parquoy nul neles peuft auitaillcrpar mer,ne par terre,A hl®'*! Pordonne.car ieunes Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers, qui auancer fe vouloient, amp;nbsp;qui les armes defiroi^ ’ Garonne ej^ie loient fouuent iufques aux barrières du ch aftel: Y là fécarmouchoient à ceux de lt;*®^ loin^ des mar- ^ ceux du fort à cux.Si yauoit plufieurs appertifes d’armes.Dedas Mortaigneeft'’' -c^^esdontUpar Cheualier,nomméle Souldich(qui eftoit de Gafcongnc)vaiIlantCheualier,amp;l’'’J’l^r *^^^* me-d'armes:parlc confeilduquelils ouuroient, amp;nbsp;luy obeyïfoient ainfi com»®’ u

Capitaine.De vinsôr de viure gedans le charte! auoient ils affez largement,’m^iD fleurs autres menues chofes, le fiege durant, ^rŒt grand’ neeelfité.

Comrfjefit le Boy Charles de France mojeua que les Efocois ffent guerre auxc/f^^^^‘^'^

me fit le Chaßel a'e Beruiefut pris par les Efioçoü.

CHAP. VU-

LE Roy Charles de Frâce (combien qu’il fe tinrt à Paris ouenfes déduis,làooi’C luy plaifoit en France, fans ce que de fa perfonne il farmart) fl faifoit il a“® ƒ guerre à fes ennemis les Anglois: amp;auoit par tout fes alliances, tant en l’jj®?*'^*’^ me aux Royaumes amp;nbsp;pays voiflns, plus que nul de fes predéceffeurs, quatre o^^^^^j p tf aitoit Ey Roys par-auant, n’eurent oneques: amp;tenoit grandement en amour tous ceuüi y. deuers le roy penfoit ertre fecouru amp;nbsp;aidé: amp;nbsp;pourtant qu’il fentoit le Roy Richard d’Angle**^ .4 w°on^amp; ΰ” ne,amp; le pars en trouble,il auoit enuoyé en Efcoce, t deuers le roy RobertdeS*®^^,^,;; roy°Daiiid ’Ibccedéau RoyDauid,fon oncle) pour touflours entretenir bonne aH'^^f^j; fon onde, mourauecques Icÿ Efcoçois,amp; qu’en leur partie ils fiffent bonne guerre amp;®‘P Mais eeßoit Anglois, ^ Ics trauaillallcnt tellement,qu’ils n’euïTent puiffance de P®^^'‘ JW fans raifn.cf Dequoy il ertoit auenu que le roy Robert d’Efcoçe,cn celle faifon que le ^^Vh^ auons ramedé d’Angleterre eftoit mort, amp;nbsp;le Roy Richard couronné, affembla fonconfeil® ^^jé quot;nbsp;pafagefilen 5Qurg:amp; là furent la greigneur partie des Barons amp;nbsp;des Cheualiers d’Efeocejd^^y apente e p^^| ^ ^ p j ^ aydé:amp; leur remonftra commentles Anglois du tempspa®^ J Jloire prife de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DRrrtnr à

/sedor Eoetln violent falt plulieurs ennuis, ars leurs pays: abatu leurs charteaux, amp;: occis a-Maioris,^. leurs hommcs:dont le temps eftoit venu,que de cefts lepourroientbien vcig’^' ^r; rer. Cf autres auoit vn icLinc Roy cn Angleterre:amp; fl cftoit Ic Roy Edouard mort:quilesDC' j^ bons autheurs-. nes auoit eues. Parquoy il en fut refpondu d’vne commune volonté. Les Baro combien ^u ils coce, amp;' Ics ieunes Cheualiers qui là eftoient,amp;quifc defiroientàadiianceijS^^^i^jji.-^b'^quot;”g ^'^^”7 ^*^*^g^*-' ^‘^^ ennuis amp;nbsp;dommages, que les Anglois leur auoient faits du temps P® ^^’^^.j a'^eprfô-' re P^ndirtnt qu’ils eftoienttous appareillez amp;nbsp;pourucus de cheuauchcr en AngiCf ^^^^j prife de Beruie æw*^ au lendemain, quand on voudroit. Les rcfponces pleurent grandemen^ d’Efcoçe:ôt dit à tous grans mercis. Là furent ordonnez amp;nbsp;choifiz quatre ^^^^^, ■f sit'aueiskj à eftreCSapitaines de fes Gens-d’armes c’eftalfauoir le Comte de Douglass ^ .j' rewfllaMcr- de Moray,le Comte de laMarc,amp;lcComtedcSutirlant,amp;leConneftablc ^,^^ cheonlaN^ meflire Archinbaud, deDonglas,amp;, Marefchalde toutl’oft, meflireRobert ® ,jj chc,iemajßTi si firent lcurmar,deraét,tantoftamp; fans delay,à eftre à certain iour à lat Mot a® reroje e tout efl-^auç^ques le departemet d’Efcocc,i’cntrée d’Angleterre.En ce departemet ^^^^^ 7en’aj^fiPhd- ^ ^^^^ Gens- d’armes afremblant,fe partit vn moult vaillant Efcuyer d Efcoce. ^b,,.g, gercemotjle pcioit Alexandre de Ramelày, lequel faduifad’emprendreamp;achcucra lorp^^^,^y trouuant ainß vue haute entreprife: amp;nbsp;print quarante compaignons de fa route, tous bien ® jj^^jir

-ocr page 501-

DE FROISSART.

chciiauchcrenîtantde nin6tamp;parembufche,àlaeouucrtc,que furvn adic^imcmctüs p‘irigt;ln/fenrs vindrentäBeruic: qu^fe tcnoit Anglefche. Delà ville de Benne eftoit Capitaine vn El-.^quot;‘’” '^‘'^^ cuyerau Comte de Northornbeîknde,inefiire Henry de Perfy(qui4'appéloit Guillau- ^^■^’^^\^i'*”^ mcBifer)amp; du chade! de Bernic vn moult appert Chcualîcr: quî l’appeloitineflire Ro- quot;utit^uulitw* bertAbeton.Quandlegt;Eicoçois furet venu|iufques à Beruic,ils fetindrettous quois: Vvaruic, ««-amp; enuoyerent vrfb cfp# deuaftt,vers le chafte’pour fauoir en quel effat on y eftoit. L’ef- tre tente raifia pie entra dedans, iiifqucs auxfoflez: là ou point d’eaue n’auoit, ny ne petit auoir (car ils elt;i»gt;tf» nem a~ îontdefablonbouillant^amp;re^rdadefTous amp;nbsp;ddßbsiamp;ne vitaine:amp; tout ce rapportai! '“’quot;^ menflré ainfîàfonmaiftre.Adonefauança Alexandre de Rarn cfav:amp; fit am ener fes eópagnons f“’' toutquoyemen^,.amp;fansfonnermot; amp;nbsp;entrèrentens es foffez: amp;nbsp;eftoient pourucus^^^^^^^ ^^^^^ de bonnes Efchelles: qu’ils drelferent contre les murs. Alexandre fut tout le premier, quiy monta, fefjxie en la main: amp;nbsp;entra par les murs au chafel : amp;nbsp;tous les fiens le fuiui- ze ch^fiettu di rent:amp;ny eut nul contredit. Quand ils furent tous dedans,ils fe tirèrent deuers la grof- sentie pris da fetour; ou le Capitaine, Robert Abeton, dormoit:amp;aij^ient bonnes groffes haches: ^ßoioi^^ dontils commencèrent à l’huys fraper amp;deromprc. Le Capitaine feueilla foudaine-raent: qui toute nuit auoit dorray, amp;nbsp;fait tres-poure guet: tant qu’il le compara. Si ouyt rompre l’huys de fa chambre: amp;cuida de premier que ce fuirent ceux delà dedans, qui levoulilfentmeurdrir (pourtant qu’il auoit lafemainepalfée eftriué à eux)amp;Ouuritvne feneftrefuriesfolfez: ^faillit tout hors effrayé, fans ordonnance ne fansaduis: amp;nbsp;tant qu’il fe rompit le col : amp;là mourut. La guette du Cbaftel ( qui eftoit furie iout vn petit endormi) ouitt fa plainte,fi fcucillabicn-toft,amp;apperceutbienquelechaftel eftoit quot;[fl yanoiiieji ccheléamp;emblé. Si commença à fonner defiitrompette,Trahy,trahy. Ichanßifct (qui Ain te, o* eftoit Capitaine de Beruich) entendit celle voix: fi farma,amp; fit armer les plus aydables fja^jç^^^X de la ville: amp;nbsp;fc tirèrent tous deuant fe Chaftel: amp;nbsp;oyoient bien le hutin, que les Efeo- ialalemem/t çois faifoient là dedans,mais en t^pr n’y pouuoient:car la porte eftoit fermée,amp; le pont par de^us à la Luc. Lors faduifa ccluy Bifet d’vn grand aduis, amp;nbsp;dit à ceux de la ville qui delez luy e- mode des algt;re‘^ ftment.Ortoft rompez les f ponts auallez deuant nous:parquoy ceux,qui dedans font, ^»trs. ^epuiftentyftîqne faillir, fans noftre commandement amp;nbsp;danger. On courut tantoft t ^ *# ƒ ^’gt;'^f auxhachesamp; aux coignées: ôrfut ledit pont rabatu deuers la ville. Encores enuoya le- ^^® ?’. ^^quot;^^ ?^ banBifet vn*certain hommeà A.nnuich (qui eft à douze petites ligués de là) deuersle f^uftenoiée Seigneur de Perfy, à ce que tantoft Sti/ans delay ilveinftlà,àroutefapuifrance: amp;quc le pont quad lechafteldeBeruic eftoit pris des Ffeoçois. Encores, dit ilàThomelin Friant (qu’il y il eftoit aua-enuoya) Diâes à monfeigneur de Perfyl’eftat, ou vous nous auezlaifrez:amp; comment Lj les Efeoçois font enclos au chaftel:amp; n’en pcuueufl^tir, fils ne faillcnt hors pardeffus lesmurs,fifehafteraplustoftdevenir. Alexandre de Ramefayamp;f^s^ens (qui échelé auoient le chaftel de Beruic, amp;nbsp;qui trop bien cuydoient auoit exploite: ôr auffi auoient ils fait: car ils euflbnt efté Seigneurs de lavillè:fc lehan Bifet n’y euftpourueu de con-feil)occirent de ceux de là dedans, defquels qu’ils voulurctt amp;nbsp;les prifonniers enfermèrent en latour;amp;puis fordonnerent: amp;nbsp;dirent, Allon laius en la ville;car elle eft noftre: nons en prendrons tout rauoir:amp; le ferons apporter céans parles bons-hommes delà ville: amp;nbsp;puis boutèrent le feu dedans(car elle n’eft pas à tenir pour nous)amp; dedans trois ou quatre iours viendra fecours d’Efeoce: parquoy nous fauuÿons tout noftre pillage: • * amp;,aLi départir,nous bouterons le feu au chaftel:amp; ainfi payeront noftre hofte. A ce propos faccorderêt tous les cópaignons:car ils defiroient à gaigner. Si eftrmgnirent leurs armeures:amp;prit chacun fon glaiue au poing(car ils en auoient là trouué dedâs afrez)amp; ouurircntlaporte:amp;puis auallerentlepont. (Tiand lepont fabailft,les pendansquile portoieutrompirent: car ils n’auoient point d’arreft ne de fouftenUe: car les pilfers, ftir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

quoyilsdeuoientcheoir,eftoicnt oftez,amp; les planches deffaiiftes,au lez deuers la ville. Quand lehan Bifet amp;nbsp;ceux de la ville,qui en la ville eftoient, en veirent la manière, ils cômcncerét tous d’vne voix,à huer amp;nbsp;dirét. Tenez vous là,cftes vo’ là? fans faillir vous Ji en partirez point, fans noftre congé.Quâd Alexadre vit le cóuenant, il apercent bien que ceux delà ville auoient efté aduifez d’eux mettre ens, au party ou ils fe trouuoient.-Îgt;irefermerentlaportefur euxpour le traiâ.amp;f enfermèrent là dedâs:amp; entendirent à garderie chaftel:amp; meirent hors tous les morts es foffez:amp; les prifonniers enfermèrent on vne tour. Bien fe fentoient en forte place, pour eux tenir là, tant que fecours leur fe-toit venu d’Efeoce: car les Barons amp;nbsp;Cheualiers faifoient leurs amas à la Morlanc,amp; es enuirons:^ ia eftoit le Comte Donglasparti d’Alqueft,amp;; venu à Dombarre, Or parle-

-ocr page 502-

32 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND V 0 L V M E ronsdeTElicuyerà Ichan Bi(ct:amp; cornent il vint à Annnich, tieners le Seigneur de Pet fyjStluy fignifia ccfteaclucnturc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Commefit leConflede Nofi/^/fibe/Zan^e reprit le chaßd^ie Sentie, en ap. vni.

TAnt exploitaThomelin Friât,qu’il v^it à Annuich:amp; entAiufques là dcdans,po® la congnoiffance qu’il y eut (car encores eftoit il fi mftin, qC le ifre de Pedy e ƒ • en fon liót)amp; t*nt fit qu’il parla à luy(car la befongne le haftoit)amp; luy dit5Sirc,lcsElco çois ont auiourd’huy pris amp;nbsp;cmblé le fhaftei dcBeruic:îé le capitaine de la ville de tf uicm’enuoyedeuers vous, afin que vous en foycz aduife: car vous elles Gardien de pais.Quand le Comte de N orthombelande(qui eftoit Sire de Perfy)^uytccs nüuuc les,fi fe hafta, au plus toft qu’il peur, pour conforter amp;nbsp;confciiler ceux dcBcruicamp;c® uoya melTagers St lettres, par toute la Comté de Northombelande,aux Cheualicrs Efcuyers du pays,amp; à tous hommes dont il penfoit eftre aidé:cn leur mandant,amp;iigi“ fiant,quc tantoft, amp;nbsp;fans dela^ ils venfiftent à Beruie: car il y alloit alfieger lesfcfcoÇ®^ quiauoient prislechaftel.Cc mandement fut feu parmi la Comté:dontfe partirent leurs hoftels toutes manières de Gensd’armes,Chcualiers, Efcuyers, Archers amp;ƒ ^ leftiers:amp; là vindrent le Sire de Ncuf-uillcdc Sire de Lufy,le Sire de Gaftop,leliren

comencerct les Anglois à faire mine,pbur pl^ toft venir à leur entente des Efcoçf'^ amp;à reprcdrele chaftel.Nouuelles vindrent à cc?^arons amp;nbsp;Chcualiersd’Efcoce,^ Cote de Northôbelande Si les Barós amp;nbsp;Cheualiers ^e celle côtrée auoiét afliege

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gensau Chaftel de Beruic.Sifaduiferétl’vn par l’autre qu’ils vicndroicnt!cuci'lci‘-^'

amp;rafrefchir leChaftel:amp;tcnoient celle emprife d’Alexandre de Ramefayàhau® bclle:amp;dit le Conneftablc d’Efcoce,melfirc Archimbaut Donglas, Alcxadrceft®^ coufin:amp; luy vient de haute gcntillefîc d’auoir empris amp;nbsp;acheué fi haute entrcpnl^^ d’auoir pris le Chaftel de Beruic:file deuons tous à ce bcfoingcôfortcr:^feno‘'^^^^^ç uonsleuerlefiegc, il nous tournera à grand’vacance. le vueil que nous alï®^^. . le Cenneflable P^’^* Dont ordonnai! Icfquels feroient de fa route, amp;nbsp;lefquels demourroient. ^‘P'quot; d’Efiece (fiant cinq cés lances à rcflite,amp;tous lesjneilleurs d’Efcoce:amp; fe partirent tous bien iro”'^' aHépeurfiee»- èc en bon conuenant: amp;lors chlt;flHffcherent vers Beruie: Ces nouucllesvindrentî rirlesEfioçots, Angloisamp;auxBajpns de Northombclande: qui eftoientaWaruich engroffecto» dte chßel Je cards eftoient bien dix mille homes,parmi les Archers: lefquelsles Efeoçois veno)^”^ n^'^ns'^r^ens ' ^^^^GP^ur rafrefehir le chaftel.Si eurent tantoft confeil cornent ils fe mainticnæ^p’, frirT^^^^^^ amp;difoientqu’ils prendroientplaceenlesattendant,amp;fccombattroient:carainfii^ firoient ils auoir. Si fit le Sire de Perfy toutes manières de gens armer, amp;nbsp;appareilla'’'' traire fur les champs,pour faire leur monftre:amp; fe trouuerct bien trois mille Ho®® d’armes,amp;fept mille Archers.Qiyand le Comte de Northombclandevitqu’ilsedo®

-ocr page 503-

preSjqdebicri corignurcht que nous eftions Coureurs Efcoçois,mais ils n’eg firent te ni blanciiubnoncques i^rl d’eux ne fc dtrouta,pourvenir courre amp;nbsp;cheuauchérliir nous; Quand meffireArchirabaud Donglas Scies Cheualiers d’Efcoce^qi^ là eftoienr^ouirêt ccsnouiieHeSjfi furent tous penfifs: amp;nbsp;dirent, Nous ne pdhuons vcoir que noftre profit foit de cheüaueher maintenant fur les Anglais plus auant: carils font dix contre vn de nous,amp; tous gésèle fatf. Si y jn^urriosbien perdre plus que gaigner: amp;nbsp;folle emprifenc fut oncqucbonnc.-telle que l’auoit faite Alexandre dcRamefayiVhfietfonclejVaillant nbsp;nbsp;nbsp;•

Cheualier(lcqucl fappeloit mWfire Guillaume ALindcfée)mettoit grâd’peine que fô ncueufut cóforté:amp; difoit ainfi.Seigneurs fur la fiance de vous mon neuen a fait la che-uauchécjamp; pris le chaftei de Berüic:Si vous tournera à grand blafme^fil eft pcrdu;amp; v-ne autre fois cefte de noftre t volonté ne faduenturerontpas fi volontiers. Làïefpôdi- f/f meßmiu lent les aiitrcs:amp; difoient qu’on ne le pouuoit amendcr;amp; que tant de bonnes gens^qui ?“'’ parenté làeftoient,nefepouuoientpas mettre àfaduenture d’eftrepcrdüs,pourlaprife d vn V f- o‘* lt;:o^^yß-cuyenSr fut accordé entr’eux, d’eux retraite plus auant en leur pays, amp;nbsp;eux loger par les montaigneSjfiir la riuierc de Tuide: amp;nbsp;là fe retirèrent toufbellement,àloifîr. Quand le Comte deNorthombelande,le Comte de f Notinghen amp;nbsp;les Barons d’Angleterre ap- lescartes^'^ perceurét eue les Elcoçois ne fe tiroicntplus auânt^ils enuoyerent leurs coureutsipour defiriftitnt eß fauoir qu’ils cftoient deuenus. Si rapportèrent qu’ils cftoient retraits vers la Morlanc, cr^et Notiù-outrele chaftei de Rofebourg. A ces nouuclles fur le foir fc retirèrent tout bellemct les gamia,«?»« Anglais en leurlogis:amp;firent bon guct^iulqucs au lendemain enuiron heure de primes rd.fer. que toutes manières de Gés-d’armes amp;nbsp;d’Archers furent appareillez,pour aller alfaillir le chafteide Beruic:amp; lors commença l’affautfqüi fut grand amp;nbsp;fofr)amp; dura tout le iour iufques à remontée. On ne vit oneques fi peu de gens iTbien tenir ne deffendrcjque les Efeoçois faifoient : n’auffi Chaftei affeiThr fi afprement. Car on auoit échelles en plu-fieurs lieux,leuées contre les murs:amp; là montoient Gensd’armes,les rarges fur leurs te-ftes:amp;venoicnt côbattremain à^ain aux Efeoçois. Si cftoient aucuncsfois ruczius,S£ réuerlez es fofrez:amp;: ce qui plus trauailloit les E fcoçois,eftoit les Archets d’A nglcterre: quitiroientfivniment, qu’à peine pouuoit, n’ofoit nul apparoir aux deffenfesi Tant fut ie chdfleaii ^è cclaffaut continué amp;nbsp;pourmené, que les Anglois entrerent,quot;dc force amp;nbsp;de fait, dedans ■S‘’''“'‘’ Uchaftel.Si«ommenccrent à prendre amp;nbsp;occire tous ceux qu’ils-y trouüerent:n’ôcques /'‘‘^ ^^ detous ceux,qui dedans cftoient nul n’en échapa,qu’il ne fut momexcepté Alexandra quifutprifonnierauScigneur dePeny.Ainfifutlors deîiurélc chaftei de Bcrüic;Si en fut Capitaine,de par le Comte de N orthombelandc,lehan filier,vn moult vaillant Ef-lt;^'jycr,quiauoitaydéàle recouurcr ainfi quevouf^^zouy. Lequel le fit remparer dé tous points, amp;nbsp;refaire le pont, qu’ils auoient rompu.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;,

Comment ie Coffite de ?\^r(homlgt;el(tnde^(^ le Coenie de Nûtighe»^c^ les autres y^ifs^loisteM-^f^fout'agrafid^uißa^ce au Rojauwedi-fecee nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c n a p. ix.' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;

A Près la reconqUefte du Chaftei de Beruic,le Comte de N orthôbelande amp;nbsp;le Corn tedeNotighen(qui cftoient les deux plus grans de roft)adyifcrcnt qu’en cas qu’ils auroient mis toutes leurs gens cnfembledls chcuauchcroiehc.vers leurs cnnçmis,amp; fils lestrouuoientqu’ilslcscombattroient. Ainfi fut il dit, denifé amp;nbsp;ordonné, en leur oft: • amp;fe départirent tous à vn matin: amp;nbsp;cheuauchcrent le cheminée Rofebourg: tout con-fremont la riuicre deTuidc.Quâdils curent cheuauché cnfèmble chuiron trois lieues, ils eurent notiucau confeil:amp; aduiferent les deux Comtes,qui là cftoient qu’ils cnuoyc-roicntvne partie de leurs gens deuers Mauros qui eft(vne bien groffe Abbay e de Moines noirs,ôified fur la riuieredeTuide,eftant le departemet des deux RoyaumÄ)pÄir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

fauoirfil y auoit là nuis Efeoçois ébufehez: amp;nbsp;eux,amp; leur plus groffe route-,cheuauche-roientvers la Morlane:amp;,à faire ce chemin,il ne pouuoit eftre qu’ils nouiflent des nou-uelles des Efcoçois,Si fut ordonné Capitaine de ces Gens-d’armes (qui deuoient eftre troiscens Lâces,amp; autant d’Archers) vn vaillant Cheualier:qui l’appeloit meffire Thomas Môfegrauc.Sife departiret ces Gés-d’armes de i’oft: C prirent le chemin,les vus à dextre, amp;:les autres à feneftre: amp;: cheuaueherent tant meffire Thomas amp;nbsp;fon fils, qu’ils* vindrentàMauros: amp;làils fe logèrent de haute heure, pour eux rafrcfchiramp; leurs che-uaux,amp;pour enquérir iuftement ou les Efeoçois cftoient: amp;nbsp;enuoyerent deux Efeuyers des lenrs,bienmótez, pour cheuaucher furies païs,à fauoir du conuenant des Efeoçois,-Si ou c’eftoit qu’ils fetenoient; Çes deux Efeuyers, quand ils fe furent partis de leurs

-ocr page 504-

14 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME niiaiftres5fîlt;heuauchcreftttant,qn‘iIsarriuerctfurvneembufchedcsEfcoçois:cleMj rneflire Gaillaume de Lindeféeeftoit Chef; amp;nbsp;fe tcnoit à rauctu»?,pourouimouueUî de Beruie, amp;nbsp;de for neueu Alexandre de Ramefay, amp;nbsp;en quel party il pöuuoiteftredö Anglois: amp;nbsp;moult le defiroit^ fauoir, amp;nbsp;pouuoit auoir aucc luy enuiron quaranteLan' Coureurs ^n- c^5* ^^ *^®^ 4*^^ ‘'^^ Anglois furent entr^ en leur embufehe, Äs furent happez: dontƒ ^Uis furpris Cheualier eut grand’ ioye:amp; leur demanda de quelle papils ve||Oicr*Mais enuis oioK far vn/embufiis parler:de paour de découurir le fait de leurs maiflres. Mais il leur conuint parlero^ ehe d'e/co^ois. le Cheualier leur promit qu’il leur oft(roit les teftes,fil Aie difoiét vérité de tout eeq^ on leur demanderoit* Quand ce vint au fort,amp; ils veirent qu’autrement ils nepouuoit fuir,ils parjerent:amp; recorderent comment le chaflcl de Beruie eftoit reconquisAw® ceux,qui dedans auoient efté trouuez,morts:excepté Alexandre de RUmefay.En^P^ comptèrent comment le Comte de Northombelande amp;nbsp;le Comtede Notighenft l uauchoient amont la Tuide,pour trouuer les Efcoçois: amp;nbsp;comment mciW^ I ƒ 1 masMonfegrauc,5d fon fils,amp;melfirc lehan A frueton,amp; meffire Richard Beton,^d“^^ I trois cens Lances,amp; autant crArchcrs,eftoiêt logez amp;nbsp;arreftez en rAbbayeóeMaW^' | amp;nbsp;puis recorderent comment des Cheualiers ilseftoientcnuoyezfurlepays,po'^f j^ . uoir iuftement ou les Efcoçois fe tenoient. Par ma foy(refpondit melTire GuiHaU®^ • Lindefée) vous nous auez trouuez: mais vous demourrez aucc nous. Lorsfurento'^ part traits,amp; rechargez aux compaignons fur leur vie afin que bien ils lesgatdailcn '^ tantoft fit ledit meflire Guillaume de Lindefée partir vn HÔme-d’armes defa rout^^' luy dit,Cheuauchez deuers noz gens,amp; leuCdites tout ce que vous auez ouy,Squot;''^^ ^^ liant des Anglois:amp; ic me tiédray cy iufqucs au foir.pour fauoir fautres noundles'’ ^ viendront.Celuy Homme-d’ai*mes fe partit:amp; cheuaucha tant qu’il vint en vn gro^'^ läge,outre la Morlane:qu’on dit Hondebray:^ ftCd fur la Tuidc cntrelcs motaign^^ là a moult grand préric,amp;fort bon pays,bien fertile amp;nbsp;gras:amp;pourcefy tenoiét^-coçois.Sur le foir vint là vn Efcuyer:amp; trouua le Comte de Dongla.s,le Comteult;^ ray,le Comte de Sutirlant,mcflîre Archimbaud deDôglas,amp; les autres.Si toßlt;1“ i ji Venu,on feut bien qu’il apportoit nouuellcs:amp; fut mené deuers les fcigneurs:adf % recorda tout l’affaire: ainfi que vous auezouy. Quandles Efcoçois entendirent^ ^^ chaftel de Beruie eftoit repris des Anglois,fî furent grandemet courroucfz:m^5jj| reconfortoit,que meffire Thomas Monfegrau(^amp; les Cheualiers amp;nbsp;Efcuycr$“^ riuicre de Tuide eftoient logez à Mauros: fi ordônerent que fur ces nounclbs'^ ■ tiroicnt de là,Sciroient déloger les ennemis,amp;recouurcr aucune chofe de l^“Lj[ cheuaueheedu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q; f armèrent tous diligfffincnt, amp;nbsp;fellerent leurs chenaux : amp;fcdcp3t^ sfitee centre ^ ^^ nuib^^c Honde^ray:amp; cheuaucherêt deuers Mauros,à la dcxtre(car ils cogoo'. ®^ Themas Mon- bicir lc pays)amp; furent là venus aflez pres,auant minuit.Mais il cômenca àplouff’^j fe^raue ^n- pluïc fi groflé,amp; monta vn vent fi fort,amp; qui tellement les frappa parmiles vifig^^ j^leh. n’y auoitfi ioly,qui ne fut tat abatu de pluyc amp;nbsp;de vét qu a peine pouuoiét ils teBfLf chcuaux:amp; les pages, de froid amp;nbsp;malaife,ne pouuoîét porteries Lâces:mais les^ ^. cheoir:amp; fe déroutoiêtl’vn l’autre: Srperdoiêtieur chemin. Adoncfarrefterdi t^ des,par le comandement du Cóneftable,tous quois àl’encôtrc d’vu grand bot^’^f • • quel il couenoit paffer. Car aucuns Cheualiers amp;nbsp;Efcuycrs,bic vfirez d’armes^ ftoient(difoient qu’ils cneuauchoient follcment,amp; que ce n’eftoit mie eftat d^^‘^ cher ainfi parte! temps,amp; à telle heure: amp;; que plus y pouuoiét perdre quegaigquot;^’’'. cacherent éemufferét eux leur cheuauxjdeffous chcfnesamp; grans arbres, tant quel ^^^^ fut venu'.amp; les autres qui tous engclcz cftoict,amp; tous mouillez)faifoiét grans feux,p • Gift' efîûyer amp;nbsp;échaufermais ainçois qu’ils peuffent venir au feu,ils eurét trop depp* ^ car ils le firét au fufil,amp; de ces bois vers. Si en firét tât,qu’ilèen eurent affez en pbf^^ quot;nbsp;lieux: amp;nbsp;dura celle pluye amp;nbsp;froidureiufqucs à foleil leuât: amp;nbsp;toufiours plouuinaW , à prime. Entre primeamp; tierce ce commença le iour à réchaufer, amp;nbsp;le foleil àluyrf‘'^ montcr,amp; les alouettes à chanter. Adonc fc tirerent enfemble tous les Capitaines,?^ . confeiller quelles chofes ils feroict: car ils auoient failli à leur cnrenrc,à venir dcnu » Mauros. Si fut confeillé qu’ils déieufneroient là, furies champs,decequilsauoicn*' fc raffrefehiroient eux amp;nbsp;leurs cheuaux:amp; enuoyeroiét leurs gens fourrager fur kp^' Ainfi fut fait, corne il fut ordonné ; amp;nbsp;fc départirent la greigneur partie de leurs van fourrageurs,amp; ferefpandirét furie pais amp;nbsp;les villages voifins.Si apportcrctlespluft'^^ foins amp;nbsp;auoines, pour leurs cheuaux, amp;nbsp;viures affez pour leurs maiftras. D’autre P’

-ocr page 505-

les fourrageur^ des Anglais (qui en l’Abbaye de Mauros eftoient logez) pour tróuuèf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• viureSjauoicntccluymatin,cheuauchétâtauant,qles AngloisScEfcoçoisrourrageurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dit fentre-trouuerent ; amp;nbsp;n’eurent pas les varlets aux Anglois d’auantage:mais en y eut en celle rencontre bcaiieoup d’occisamp; de bleeez,amp; leurs fourrages perdus,amp;■ tant que les Tyquot;.;^,.;/ *^ nouuellesenvindrentàmeffire ThomasMonfegrauc,amp;auxCheualiers d’Angleterre, quia Mauros eftoient : dont ils congnur|nt que les Efcoçois n’eftoient pas loing de là. Si firent acfoncc^ics fonner leurs trompettes: amp;nbsp;firent feller leurs uiicuaux: amp;nbsp;far- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• incrent:amp;:curent confeil enf^nble d’eux metJ'c tous fur les champs amp;fe partirent de leurs logis en belle ordonnance amp;nbsp;conroy: amp;nbsp;ainfi furent aulfi aduifez d’eux, amp;nbsp;de leurcheuauchée,les Cheualiers d’Efcoce,parleursfourrageurs^Si fe haftcrent(auplus toft qu’ils pcur^) de rafrefehirieurs chenaux, amp;nbsp;eux armer, amp;nbsp;puis mettre en ordônan-cc de bataille au long de ce bois, amp;nbsp;tout à couuert. Si eftoient bien fept cens Lances, amp;nbsp;deux mille d’autres gés(quenous appelons maintenat Gros-varîcts) à vouges,dagues, amp;nbsp;baftos d’armes. Si difoict ainfi raefleigneurs Archimbaud de Douglas amp;; le Côte de Donglas fon coufin. Il ne peut nullement demourerqufc nous n’ayons befongne: car les Anglois chcuauchent,à cefteremontéc. Si foyons fur noftre garde: amp;nbsp;les combattons fenous les voyons à ieu parti. A donc ordonnèrent deux de leurs Homm es-d’armes à courir, pour découurirles Anglois, amp;nbsp;fan oit leur conuenant, amp;fetindrent tous quoiscnleurembufche: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Comment mettre Thof^sas Afo/oßgr^ue (^ autres Afigloisfurent déconfits parles Efieçois.

CHAPITRÉ X.

MEffirc Thomas Monfegraucamp;les Cheualiers dcNorthombelandc, de fon cofté (quimouk defiroicnt,à ieu parti, de trouuer les Efcoçois) fe partirent de Mauros: amp;prirent le chemin delà Morlanc: «S^tüTeretla riuicre de Tuide,à lafeneftremain; ôc montèrent à mont,vers vncmontaigne:qu’on nomme fainâ-Gille. Làeftoictlcs deux Coureurs d’Efeoce: qui moult bien aduiferentlcs Anglois,amp; qui tantoft fe partirent,amp; retournèrent à leur moncel: amp;nbsp;dirent tout le conuenant,amp;commet ils cheuauchoient, 4: ny auoient auifé que trois bannières amp;nbsp;dix pennons. De ces nouuelles furent les Ef-coçoistousréiouis:amp;direntdegrand’volonté,Cheuauchon vers eux,au nom de Dieu amp;deS.Gcoi^c:carils font noftrcs. Adonc prirêt vn cry les Efcoçois:amp; me femblc que tousdeuoient cricrDongIas,Saind-GilIe. Ils n’eurent pas cheuauché vne demie lieuc, quand ils veirent leurs ennemis: Silef Anglois eux: dont cognurentl’vne partie amp;nbsp;l’autre que combattre, leur conuenoit. AdoncqucsfitleComtede Donglas fon fils Chevalier, nommé meffire laques : amp;nbsp;luy fit leuer bam^^j^: : amp;nbsp;là fit ils deux Cheualiers des filsduRoyd’Efcoce,meirireRobertôemclfireDauid:amp;tousdeuxIcucrentbanniere; amp;nbsp;y eut fait fur la place enuiron trente Cheualiers delapartiedes Efcoçois, amp;:vn Che-ualier de Suede:qui fappeloit meflire George de Bcfmede,amp;: qui portait efeu d’argét, à fer de moulin de gueules, à vne bordure endetée de gueules. D’autre part meflire Thomas Monlcgrauefit fon fils,meflire Thomas,Chcualicr,amp; autres de fan hoftcl. Aulfifi-tentlc Sire d’Eftanfort,amp; Ic Sire de Gafeop.Si ordonnèrent leurs Archers: amp;nbsp;les mirée a^encotre d’Ef fur çlle:amp;; fut ceiour le cry des Anglois Noftre- dame, Arlefton.Là cômença la rencon- ^»(»f amp;nbsp;tre grade amp;nbsp;forte,Se Archers à tirer Se à émouuoir Gés- d’armes. Mais toutcsfois les Ef- amp;^'’^^-coçoiseftoientgrand’foifon:fincpouuoicntles Archers partout entendre. Là eut fait • entre ces Cheualiers amp;Efcuyers,d’vne part Si d’autre,mainte ioufte,Se mainte belle ap-pertifed’armes,Si plufieurs homes rcuerfezius de leurs cheuaux, amp;nbsp;fait mainte prife, amp;nbsp;ma'interécoufle,des premiers ven’.Melfire Archimbaud de Dóglas(qui eftoit bô Che-ualier amp;fort craint de fes énemis)quad il deut approcher,mit pic à terrcamp; mit ai^deq^t de fon vifagevne lôgue cfpéc:qui auoit d’alumellc deux aunes, amp;nbsp;à peine la pouuoit vn autrelcuerdeterre:mais élit ne luy couftoitric àmanier:amp; en donoitles coups fi gras, qtout cequilacconfuiuoit,ilmettoitparterrc:amp; ny auoit fi hardy,de la partie des An-glois,qui ne refufaft fes coups.Là eut belle bataille Ôé dure,amp; bié cóbattue,de ce qu’elle dura;mais ce ne fut pas lôguemct:car les Efcoçois eftoient trois cotre vn,amp; tous gés de fait.le ne dy pas q lesAnglois ne fe portafsétvaillâmét:mais finalemét ils furet décôfits nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M«nlt;~

^ furent pris meflire Thomas Monfegrauc, fon fils, amp;nbsp;plufieurs autres Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers:amp;eurent les Efcoçois bien fept vingts bons prifonniers, amp;nbsp;dura lachaceiuf-'^^S^’^^T-qucsàlariuieredeTuide:amp;làen eutde morts grandplanté. Si fe retirèrent les Efco- frifonniers^des çoisjapres cefte déconfiture,fur leurs pays: amp;nbsp;eurent confeil qu’ils fen ir oient tous vers Efo^ois.

-ocr page 506-

16 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME ^^^^^ * Handehm^g. Car ils fauoienr,par leurs prifonniers^que le Comte de Northoro f j^ deamp;le Vicomte de Notighen eftoient fur lepays, par-delà la T^ide/urlecne Rofebourg:amp; eftc^entaffez gens, pour combattre les Efcoçois amp;nbsp;toute leurpu»^^^^, Parquoy leur cheuauchéc fe pouuoit bien derompre,pour eux mettre à fanucte, 5 der leurs prifonniers. De ceftechofe^ite, amp;nbsp;du retraire fi^sfciour, fur^®\ j} bien confeillez: car fils fuirent ccluy fonl'ctoumez à leurs logis, ils eunent elte

• uenturedeftrAous ruez lus; comme ie vous diray. LeComtcdcNorthofflDC . amp;nbsp;le Comte de N otighen,amp; les Baroigs d’Angleterre,q#and ils départirent de ^ ^ amp;de meffire Thomas Monfegraue,amp;:ils furent venus fur les champs à Icncon . Rofebourg,ils furent informez par leurs efpies, que les Efcoçois(qu’iisdcmando ^^ trouueramp;côbattre,eftoiét logez à Hôdebray:dont ils eftoiét tous réio«is,amp;auoiet^5.^ téleur aduis que de nuit ilsles viendroictecarmoucher: amp;venoiétlàccllepropf^ ^,j^ qu’ils fen eftoict partis. Mais il pleut fi fort,qu’ils ne peurent pourfuir leur emp»^'^ i logerét es bois iufqu’au lêdemain:amp;,quàd ce vintau iour, de rechef ils enuoyeret clpics,àfauoirouïes Efeoçoifferenoiér: amp;nbsp;ccux,qui cnuoyezyfurêtjrapporteren 1 les Efcoçois,fen eftoient partis,amp;qu’ils n’enauoict nulstrouucz. Adonequeseof^ 1 côfeil qu’ils fetireroiêt vers Mânic,pouiTà ouirdesnouucllcsdemcflîrelhonias J fegrauc,£c de fcs copaignons.Quand ils fe furet difnez,ils cheuauchcrettoutcon ^ la riuicrc de Tuide, en venant vers Mauros: amp;nbsp;auoient enuoyé coureurs par®“^ gj|r pour fauoir fe nulles nouuellestrouueroient.Apres là déconfiture du chap-faint I (que ie vous ay dit)les Coureurs trouucret de leurs gens: qui fen fuyoient,ainii co^^ 1 gens déconfits.Si recorderctdela bataille ce qu’ils enfauoient. Adonequesreto . l rent ces Coureurs.^ auoient ai^c euxlesfuyans: amp;nbsp;leur dirent la vérité des A®?^ 1 des Efcoçois,amp; de la bataille.Bien fauoient qi4cl/urs gens eftoiét déconfits:mais ^ I pouupient fauoir lefquels morts ne pris.Quand les Seigneurs de Northombdand 1 tendirent ces nouuelles,ils furent plus penfifs que defiât,amp; à bonne caufdcaribt nbsp;1 courroucez pour deux affaires: l’vnc pource que leurs gens auoient perdu. Lau^ 1 point n’auoient^^rouué les Efcoçois:quc tant defiroient à combattre. Si eurent la ^^^ I champs grans confeils depourfuiuir : maisilsne fauoient quel chemin les EfrofQ I f^ffrdite d'An noient: Sc fi approchoitlevefpre:fique,toutconfeillé,ils ietirerctàMaujps:amp;-'la^j^ I ^lùi cr Eßo- gerct.ïls ne feeurent onques fi toft venir à Mauros:queles nouuelles vindrétvedf^^ ■ feiienleurs nbsp;nbsp;delà bataille,amp; que meffireThomas Monfegrau?,amp;t fonfils,6t bien fix vingtsK^'^’u I d’armes,eftoientpris: Scies emmcnoientlcs Efeoçois: amp;nbsp;fen alloicnt versla ^ ■ iwrr^nnc ' ^ourg.CcsBarons deNorthomietnde virent bien que ce dommagcleurcom'^^^i^ I Cren c^Jf^- porter, amp;qucpourleprcfcntnelepouuoientamender. Sipaftercntla nuit,«“® I nal.de Fren- qu’ils peurent: Si lendemain fe délogèrent : amp;nbsp;donnale Sire de Perfy, Comtek y 1 ttrenl’a^yj, thombelande,congé à toutes manières de gens,de fe retraite chacun enfonüf“; _^ 1 ikur mode, et mefme fe retira en fonpays : amp;c ainfi fe dérompit ccfte chcuauchée:amp;les Efcoço^ 1 i}-7S.alamic- fcj^ retournèrent à Haindebourg,les aucuns. Le Comte de Donglas,amp;fo”®^ jjlj 1 chemin d’Alqueft : amp;c fut grande nouuelleté, parmi Efcoccjdclatf^quot; jj journée,que leurs gens auoient cuDSi iouirent Cheualiers amp;nbsp;EfeuyerspäifiWf®®^ cbaf. ^z^ s» leurs prifonniers :amp; les rançonnèrent courtoifement:amp; en firent au mieux qujf pr.volume: nbsp;nbsp;rent. Nous nous fouffrltous à parler pourlc prefent des Efeoçois: amp;nbsp;parlerons uai^ mais VOUS nbsp;nbsp;incidences,qui aduindrent en France.

uuoi^oublie'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ f^^P^ ^^^ ^oyff^s de France (^ de Nauarre: (jr du renouaedement de difieni tSlff

juel^juecho/i: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs mard. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. x i.

d^temp['”len 'C^ nbsp;nbsp;temps trépaffat au mois de Féuricr, la Royne de France: amp;parfacqu!p«^

tuiert enco/ -time: ce difoient les Médecins: car elle gifoit d’enfant, de Madame Katherinefa® ici. Quant à qui puis fut Ducheffe de Berry. La Royne(fi comme ie vous dy)cn ceftegefinend i l'artidJutré- pas bien haitée: amp;luy auoient les maiftres deflèndulesbaings.-carilsluyeftoientcû^ fas de la Rome traites amp;nbsp;petiHeux.T out ce nonobftant,elle fe voulut baigner: amp;nbsp;fe baigna: amp;nbsp;là luy^^ de Nauarre, i^ mença le mal de la mort. Si demoura le Roy Charles de France venue: nonequespquot; ecla^^7r^ ’^^ ^‘^ maria. Après le trépaffement de la Roync de France,trcpafta la Royne de Na ^ ßns del‘.Xu- ’^^î feur germaine du Roy de France: amp;nbsp;ccfte Royne de Nauarre morte,murmurai^^ teurparlajûh- féleuerent entre les fages Sz couftumiers de la Comté d’Eurcux,qui ficd en Norm« ' fonce de Sala. Si difoient quelleeftoit, par droiéte hoirie, de la fucceflion de leur mere, rcuenu«^

-ocr page 507-

DÉ FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;if

entansdu Roy de Nauarre: qui eftoient feparez deluy, deflousaagè, ä^augouuerriequot; mentdu Roy Charles leur oncle. Orle Roy Charles de Nauarre eftoiefou^çonné^ dd temps paffe d auoir Rir3confcnti3amp; éleué au Royaume de France tant de maux, que de faperfonneil n’eftoitpas digne,ne taillé, de tenir l’héritage au Royagime de France, en 1 ombre de fes enfans.Sireuint d’Acquitaine,en celuy tenTps,en France le Conneftable (qui feftoit toute la faiflt;#n tenu auecqiicsleE||icd’Aniou)amp;amcnaen fa compaignic le Sire deMucident 4^ Gaf^ongne, pourvoir le Roy, amp;nbsp;faccointer de luy. Ce qu’il fit. SifutlcConneftablereccudu Roy àgrandioyc, amp;leSiredcMucîdent,pourra- • niour de lu y. Entre le Roy amp;nbsp;ft Conneftable e»t plufieurs paroUes amp;nbsp;fccrets confeils (qui point fi toft ne f émeurcnt)fur l’eftat de France amp;nbsp;de N auarre. Nous retournerons affez briéuemegt à cefte matiere: mais pour croniquer iuftement toutes les nouuciles aduenues,qui en ce temps aduindrent au monde, ie vous parleray d’vn grand commen «mentde pcftilence: qui fe bouta en l’Eglife: parquoy toute la Chreftienté pource fut en grand branle: amp;nbsp;moult de maux en nafquirent amp;nbsp;defeendirent.

Du irepiis du Pape Grégoire onzième: (^ comr^enf^ apres laviert foudaiae deß»prochain ficeefftar, les Cardinaux éleurent,par contrainte FrbainVï, dont commença lefiißne tgt;i l'Emilie de Romme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xii.

\ zOus aucz ouy f cy-dedus recorder commet le Pape Grégoire Onzième de ce nom, t^^ ^■‘^ P‘i’’U y tint quelque temps le Saind-fiege de Romme en la cité d’Auignon. Quand il vit ‘^J^'^hap. ^z6, qui! nepouuoit trouucr nulle paix entre le Roy de France,amp; le Roy d’Angleterre (dót ^^^^ji^quot; *** hauoit grand déplaifance:car il y auoit moult trauaillé St fait trauailler les Cardinaux, fg^fg^ff^ Ï^*^

*3^î'‘^^®“otion,qu’il iroit rcuifitcrRome,6z:le S.fiege:que S.Picrrcamp;S.Pol a- amplement-. uoit edine amp;nbsp;augmenté: car il auoit promis à Dieu, que, fi en fon viuant il eftoit ia pour-lieu de fi haut amp;nbsp;digne degré, que dc^efuy de Papalité,il ne tiendroitiamais fon fiege, qu ou Sainâ-Pierm l’auoit mis, ^ toufiours tenu. Ce Pape eftoit de petite complexion amp;maladif:fifouffroitplusdepeinequenul autre: Sr,luy eftant en Auignon,ilf eftoit fi fort empefehé des befongnes de France, amp;nbsp;tant trauaillé du Roy amp;nbsp;de fes frcres, qu’à ^mepouuoitilentédreàluy.Si ditàfoymefme quilles élongncroit pour eftre mieux «on repos. Si fit faire fes prouifios grandes Se belles,fur la riuiere de Géncs,amp; partons ^scheminsTainfi comme à fi haute p crfonne(commc il eftoit) appartenoit. Et dit à fes ^^«s Cardinaux,que tous f aduifaff(#it amp;nbsp;preparaflent:car il f é vouloir là aller:amp; iroit.

Mie motion furent tous les Cardinaux ébahis, Sc courroucez (car ils reftbignoiét ^ domains)amp;l’cn ciblent volontiers detourné,l’ils enflent pemmais oneques ne peu-«nt.^andle Roy de France entendit ce,fi en filTOûrcmét côurroucé:car trop mieux ? y , ^^É à main,qu’autre part. Si eferinit tantoft à fon frefc le ^uc d’Anion (qui e-o‘taToulouze) en lüyfignifiant ces lettres venes, qu’il allaft bien toften Auignon,ôc , parlait auPapj.^ j^y bvif^q fon voyage, t Le Duc d’Anion fit ce que le Roy luy man-1 ^' ^‘*^ ^ ^^ doit. amp;nbsp;vint en Auignon ou les Cardinaux le recourent à grand’ ioye: Sc fe logea au pa- ^“^^ nbsp;nbsp;nbsp;^^“^^ wd apc, pour mieux auoir loifir de parler a luy. Vouspounez veoir, Ôô fauoir, quil cg^nipc^fgß^g laquitta grandement de parler au Pape, amp;nbsp;luy remonftta plufieurs paroUcs, pour luy ^ƒ cemmence-^ brilerfon propos/mais oncle Pape ne fy voulut eófenrir n’entendre aux befongnes de ment de l’an dcçalesmonts. tToutefois il laifla en Anignon quatre Cardgiaux:amp;leur donna le Pa- ft ^7- remis pepleinepuiffance défaire ce qu’il pourroit faire,refcrué aucuns cas Papaux: lefquels il 'quot; pareccaßen ne peut donner à nul homme, n’ofter defa main. QuandleDucvit qu’il rien viendroit ’\^^fl^‘^^‘*'*ß‘‘ pointachefpour raifon ne belle parolle qu’il peuft dire ne monftrer,fi prit congé du P^ment”d7‘salâi pe,amp; luy dit au partir: Pcre-Sainót,vous vous en allez en vn pays, amp;nbsp;entre gens,on vous rites petitement aymé: amp;laiflez la fontaine de foy, Scie R oyaume,ou l’Eglife ’plufde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• foyScd excellécc qu’en tout le monde: Sc par voftre fait pourra i’Eglifç cheoir en grad^ tribulation:car,fe vous mourez par delà(ce qui eft bien apparent,amp; comme voz Médecins ledient)les Rommains(quifont merucilleux amp;: trahiftres ) ferôt Seigneurs amp;nbsp;mai-ftres detousles Cardinaux: amp;nbsp;feront Papc,de force,à leur volonté.Nonobftant toutes t lt;gt;^pres le-cesparolles,Sc plufieurs autres belles amp;fages raifons,oneques il ne voulut arreftcr,qu’il 'l^dretoar notie fe mift en chemin:amp; vint à M arfeillc-ou les Galées de Gênes eftoient toutes ordon-^^^^ Z^^X nées,pourlevenirquerir)amp;leDucd’AnioutretournaarricreàTouloqze. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»Ze‘*d» n

LePape Gregoire monta en mer, à Marfeille, àbelleamp; grande compaignic: amp;nbsp;eut chap.dece pre-ton Vent pour Iuy3amp;pour fes gcns:amp;prit terre à Génes:amp; là fe rafrcfcjiirent les galées, ƒ«; volumes

B iii

-ocr page 508-

iS


LE SECOND VOLVME


■i-ieli *■ 1 r ^e^e^^®5po^™®^’’c®5'P“^5entrèrent ens:amp;finglerenttant,qu’ilsarriucrent aiiezpr^ ‘^^ RommctV ous deuez fauoir que les Rommains furent moult ioyeux de là venues tueapitauls^^u montèrent tous lest Capitollcs de Romme fur chenaux couu»s:amp; ramenèrentcB confub. ’ grand’triomphe àlRomme. Si fe logea au Palais Saind-Pierre:amp;vifitoitfouuentvn ■[Trépas dupa Eglife,au clos de Rommc,qu'îi auoit grandement à gré,amp; y auoit fait faire moultgr^ pe Grégoire oh- ouuragcs : amp;nbsp;l’appcloit OU N oftrc-Dainc-àb M aiour;auqu cl clo»amp;Eglife deNonre- _ z^-emeJeiS. æ^,toit-âpres ce qu’il y fut venu,il tmoumt:amp;fut enféueiy làdq|iansgt;amp;làgit.Siwy quot;”*'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;onfonobfequegrandement:ainficommeàPapeappartientjTantoftapreslamort

aoquot;^quot;^»» P^P® Grégoire, les Cardinaux fe tirerait au Conclauc,Su Palais-Saind-Pierrc. otto^ de Fr.cniyH commeils furent entrez,pour élire vnPapeàleur vfage(quifuft bon SeproflitaWeP® àmamodea- l’Eglife^lcs Rommains fe Commencèrent à alfembler moult clforcément:amp;vindt wc Platine, nbsp;nbsp;au bourg Saind-Pierre: amp;nbsp;eftoient bien là plus de trente mille, qu’vn?, qu autres,to^ i

encouragez de mal faire:fe la chofe n’alloit à leur volonté.Si vindrent plufieursiois 1 uant le Conclaue: amp;nbsp;difoient ainfi. Oyez, Seigneurs Cardinaux, deliurezvousde\ 1 Pape, trop y mettez:fi le faid«^ Rommain:nous n’en voulons point d’aurre.Carie ^^ | trevouslefaides,lepeuple Rommain,nele3 Confuls,neleticndrontpointàPîP^’^ vous mettrez tous en aduenturc d’eftre morts. Les Cardinaux (qui eftoient au da r^^ des Rommains amp;nbsp;qui ces parolles entendirent) n’eftoient pas bien ailes, nafteurez^ • leurs vies;amp;les appaifoient,Scabattoient leur ire,ainfi qu’ils pouuoient:amp;tantceni^^ Centrainteele- ta cefte chofe,^ lafclonnic des Rommains, que ceux, qui plus prochains,elloi^‘'’'j^. vito de pape, an Conclaiie,pour donner crainte aux Cardinaux, amp;nbsp;à celle fin qu’ils defeendiffeo^P, gre des pom- fofp à leur volonté,rópircnt,par leur mauuaiftiéle Côclauc(ou les Cardinauxeftoj^ amp;nbsp;lors cuidcrent bienles Cardinaux eftre tous morts:amp;fenfuirent,pourûuuer vies, l’vnçà, l’autre là: Mais les Rommains ne fetindrentpas à tant, ains remirri”^ Cardinaux enfemble:voufiirentou non. Les Î33fdinaux qui feveoient au danger

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Rommains,amp;cngrandperil,f’endeliurercnt,pourapjjaiferlcpeuple:amp;neleutcgt;’^^

par deuotion: neantmoins iis le firent, par bonne eledion, d’vn moult Saind hoi^ Cardinal, amp;dela nation Rommaine, amp;: que Pape Vrbain v.auoit fait Cardinal:* ^ peloit on le Cardinal de S.Pierre.Cefte eledion pleut grandement aux Romniagt;‘”j, là eut le preud’homme tous les droits de Papalité:mais il ne vcfquit que trois wo^ vousdiraypourquoy.l esRommains(quidefiroientàauoirvnPapeRonnD^^'Gjf fi réiouis de ce Pape.qu’ils prirent le preudhomm« (qui bien auoit cent ans) K^^*® i ioudatne snert rent fur vnc blanche mulle:amp;le menèrent amp;nbsp;pourmenerent tant parmi Rôme/'j J. du proehasn tant leur mauuaiftié,amp;en monftrant qu’ils auoient vaincu les Cardinaux , quau ^ jMcceUèHr du uoienf vn Pape Rommain,qu’il fùt'Tant trauaillé de la peine amp;nbsp;dutrauail m^teme'^”^^ ®““^*^5æ”*^’^faliôlÿ,amp;mourut.Sifutenféuelienl’églifeS.Pierre deRomnie:^^^ De la mort de ce Pape furent tons les Cardinaux moult courroucez. Car ils v^ à que la chofe alloit mal. Car ce Pape viuanr,les Cardinaux auoientaduiféquild^j muleroienr entre les Rommains, deux ou trois ans: amp;mettroicntle ficgeail^^ Romme c’eftalTauoir à Naples,ou à Gênes, hors du danger des Rommains:^'^quot;d^-mcilsrauoientpropofc,il en fut aduenu.Mais par fa mort fut tout rompu:amp;lo*^) amp;(. renten Conclaueles Cardinaux,en plus grâd peril que deuant. Caries Romini* Menaces de^e femßlercnt tous au bour j-Saind-Pierre deuant le Conclauc: amp;monftrcrent,p‘^^^j mains aux Car 51ant,qu’ils vouloient tout rôpre amp;nbsp;occire.fils n’élifoient à leur volonté:amp;dÜoif® t ^^a^eiUur Gardinaux,en écriantpar dcliorsle Conclaue.Aduilcz vous,adiiilcz,Seigneurs --^ *vâïtnte‘ ‘^ **’' naux:amp; fi nous baillez vn Pape Romain, qui no” demcure:ou autremét “o“^'’®?.^ t ^tre cnn- les^ft^ plus rouges,que voz chapeaux ne font.Telles parolles amp;menaces chah' freinte del-iion les Cardinaux: car ils aimoict plus cher à mourir Côfefteurs que Martyrs. Adonjp^^ d’urbain 6. eux öfter de ce dangeramp;peril,ils fe delibererét de faire Paplt;: mais cenefutpas ^^ dunomleio. Je leurs frètes Cardinaux: fainçois élcurcntamp;nommèrent rArcbcucfqucde»«^ ' ””^ grand Clerc.-qui moult auoit trauaillé pour l’Eglife.Dc cefte promotion de P^P®®^ l'Sfi deN^- Romains furent appaifez. Le Cardinal de Genéue bouta hors fa telle par vncdesf^^^^ //«»/«//’«««r^resdu Conclauc:amp;dittouthautau peupledeRomme, Appaifezvous:carvous^^,f) efirèencores Pape, Rommain, Barthélémy des Aigles, Archeuefque de Bar. Le pc“Pi ^L^ 1377.4 lame- tout d’vne voix, il nous fuffit. Ace iour n’eftoit pas ccluy Archeuefque à Row . ^5 ‘^* ^‘*^‘'‘^ croy qu’il eftoità Naples. Si fut tantoftenuoyé quérir. Dcccsnouucncsfutilgw . corne veuilles mène réiouy: amp;nbsp;vint à Romme: amp;nbsp;fe monftra aux Cardinaux. A fa venue

-ocr page 509-

DE FROISSART.

grande fefteamp;fut entre les Cardinaux pris amp;nbsp;éîeué:amp;eut toutes les droitures de Papa- Cro» Je prace lite:amp;cutnomVrbainvj.decenom. Sicncurcntlcs Rommains grande ioye, pour le y«* Jisi’s^nce bon Vrbainv.qui moisit les auoitaimez. Sa creation fut fignidée amp;: publiée par routes l“gt;*‘j“':Paß lesEglifesdeChreftienté:ôc aufli aux Empereurs,aux Roys, Ducs ô^Comtes: amp;nbsp;man- î’^^'^A^^'î/-dercntlcs Cardinaux à leurs amis,que Pape auoyent,par Uonne amp;nbsp;digne election: dót ^^^XZ^^^'^ depuis aucuns fen repeniirent.-qui parlé en auayent fi auant. * Si renôça ce Pape à tou- ‘^^„„ot. ^. tes graces par auaat Iai|ps.Si {^départirent delcurs contrées amp;nbsp;de leurs lieux:amp; fen alerent a Romme,pour auoir graces; Nous nous fouffrerós vn petit à parler de celle ma- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* tiercjamp;retournerons ànoftreplincipaleHiftoireidesbefongnes de France.

^iS'.^mb^fjaJet/rs^ tjuele Roy de T^uarre envoya en Fraf}ce.fyour cuider receaarer fis e»faf!s^(^cûmfne»( deux defiesge/is furent eonueineus d’auotr voults empoifi»^ fier leReyde France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre xiii.

^Ous auez bien ouycy-delTus*recorder comment après la mort de la Roynede*^^»^^.^

Nauarre(quiauoitcfté fœurduRoy de Francc)aucunsperfonnages, pour amour delvnjSr en haine de l’autre,difoient Sepropofoyent quef heritage des enfans du Roy deNauarre(qni leur venoit de par leur mere)leur eftoit échcu;5c que le Roy de France, leuroncle,par la fucceffion de fa feur en deuoit auoir,pour, amp;nbsp;au nom de fes enfans, la tnaingarnieiamp;deuoitf eftre toutcla terre,que IcRoy deNauarre tenoir en Norman- ’[flaue dit le die,rapportéeenlamain du Roy deFrance,tant quefesneueux feroyent enaage, De toutes ceschofes fc doutoit bien le Roy de Nauarre,car il fauoit moult des viages Sz couftumes de France. Si faduifa de deux chofcs. L’vne,qu’il enuoyeroit l’Euefque de mais ie ympelune,amp;meffire Martin de Kare,en France,deuers le Roy,en lepriant, amp;nbsp;parlant feßen*e»eatea douceinent,que par amour il luy voufift enuoycr fes ddTix fils, Charles amp;nbsp;Pierre;amp;, fil dre bien Lirai vcnoitaplaifanceau Roy quêtons dÂRAe les voufift çnuoyer,à tout le moins qu’il luyfioncarlep^v rcnuoyaftCharles,car mariage fc commençoit à traiter de luy amp;nbsp;delà fille du Roy Hen deNauarre,de de Caftille.La feconde chofe cTloitlt;non obftant tout ce,qu’il enuoyeroit en France) f^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi .

aufli il enuoyeroit en Normandie,vifitcr amp;nbsp;rafrefehir fes Chafteaux: à fin ^^‘^^f^]^^ ^^ •Tö°'™^^®?^'^’tgt;Sois n’y peuflent mettre la main, car de fait fils n’eftoientpourueus fdj.gt;E»renx et 1i fi pourroiét bouter:amp; fils en auoient pris la poflcfsion,il ne les en ofteroif,p3S,quâd „^ vey point 11 voudroir.Stadinfadcux moult vaillans Hommes d armcs,Nauarrois:efqueIs il auoit cornent fia en-grande nancc.L’vn eftoit nômé Pierr j deBafille,amp; l’autre Ferrando.Les premiers met-fans p eußent agersvindrentenFrance,rEuefquedePampelune,amp; meffire Martin deKare:lcfqEeIs droitparmere, prièrent au Roy à grand loifir, en eux moult humiliant, amp;nbsp;recommandant le Roy de warre, amp;nbsp;en priant que fes deux fils luy voufift Wfiioycr. LcRoy répondit qu’il en auroitaduis. Depuis en fut refpondu,ou nom du Roy, amp;nbsp;prefcnt le Roy,que les deux cnransaeNauarre,fesncueux, leRoy aymoit bien dclezluy :amp; q^fils ne pouuoyenc lt;nbsp;mieux eftr£:3lt; que mieux les deuoit le Roy de Nauarre aymer en France,delcz le Roy, leur oncle,qu autre part-.amp;que nul il n’en enuoycroit.-mais les tiendroir delcz luy. amp;lcur feroit tenirleureftat bel amp;nbsp;grand : comme à enfans de Roy, amp;nbsp;ainfi qu’à fes neueux ap-parncnt;amp;autrerefponfe ils n’en peurent auoir. Vousdeuez fauoir que tandis que ces traitteurs amp;nbsp;Ambaffadeurs eftoyent en France, Pierre de Bafilc amp;nbsp;Ferrando arriucrent a Cherbourg,à tout grandes pourueanccs:qu’ils mirent enpluficurs lieux eus, es villes • amp;nbsp;Chafteaux du Roy de Nauarre,en Normandie:amp;vifitcrcnA:es deux Gouuerneurs, * dcparleRoy deNauarre.toutelaCôtc d’Eureux: Screnouuellerent officiers : amp;nbsp;y mei-rcntgensàleurplaifance,entre eux. Si retournèrent en Nauarre l’Euefque de Pampe-luneamp;tnefllre Martin de Kare: amp;recordcrent au Ro'yfeju’ils trouuerent àTudelle) ce quilsauoienttrouuéenFrâce. Sine fut pas le Roy de Nauarre trop réiouy de c^sneu- • uelles,quandilnepouuoit»uoirfesenfans: amp;en cueillit en moult grande haine le Roy de France; amp;nbsp;la luy euft volontiers, amp;nbsp;de faid, monftrée,fil enft peu, mais' fa puiffance nefepouuoitpaseftendre fiauantyque de greuerle Royaume de France, fil n’auoit alliances ailleurs. Encores fe fouffrit mieux de toutes ces chofcs,tant qu’il euft mieux eau fc de parler,amp; qu on luy fift plus grand gricf,qu’on n’auoit encores fair. Le Roy de Fra-ceamp;fonConfeil furent bien informez quele Roy de Nauarre faifoit en Normandie^ rffiefehir les Chafteaux amp;nbsp;villes, qu’il difoit eftre fiennes.Si ne fauoit à quoy il vouloir penler.En ce temps fe faifoit vnc fecrette armée des A nglois,fur mcr(Sc eftoient deux ß^dleHommes-darmes,amp;nauoient nulsde leurscheuaux) delaquelle arméeleDuc

B iiij

O

-ocr page 510-

LE SECOND VOLVME


lo


de Lanclaftre amp;nbsp;le Comte de Cantebruge eftoyent Chefs.Sur tout ce. üoient raoporté feurement au Roy de France,que cefte armée fc mette

lesNorruî»’;'

tre des bendes deNormandie:mais on ne fauoitpas à dire quelic partit voui ^ rer;amp;fuppofoyegtlesaucunsau Royaume de France, que le RoydeNauarre faire,pour rendreamp;liurerflt;»chafteaux au Royaume d’Angleterre. Sininau ^^^^. Roy deFrance,qu’il allaft,ou fift aller haamp;iuement au deuant(parquoy il ^“ .z^jjiÇ chafteaux)6c.que trop auoit attendu,cave les Anglois i^ bouH)icnBilsp®“'^®‘^^^f • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;greller le Ro)%umc de France : amp;nbsp;feroitl’vnc des plus belles entrées quib Lj auoir,fils eftoyent Seigneurs,en Normandie,des CitA,villes,amp; chafteaux,^«® gt;nbsp;■filma, defta dcNauarre,y tenoit. tEn ce temps furent pris en France deux Secretaires ß ,L^ Radeaucha. f,jauarre, vnClerc3amp;vnEfcuyer(leClerc fe nommoit Pierre du Tertre:amp;1 ‘^^j^ 3^9dui.vol. ja^^ues de Ruc)amp;: furent amenez à Paris, pour les examiner ; Sreognurentfiauan. Tuxexec„u^ ftcrcts du Royaume de Nauarrc,en voulant le Roy deFraceendommagerjbue f au mots deM^ fonner,qu’il leur conuint mourir; amp;nbsp;furent exeçutez amp;nbsp;cfcartelez à Paris.

1 37^. feien tmz^Cre.cr

• ^nn. de Fr, ']^S'il raconte

Comment le Rej de France e^/oj/4ßijir les terres du Roy de F(auarre,tattt en N^ff^^^' dte, qu’efi Languedoe, (^ eomtnent le Roy de Nauarreßa/üa desi^t/gloit ,0’]^quot;'’ ^uedes eo^ueaafiees. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h^a pitre xilii.

‘tranent'a^ X^ /^^s’^°“^’^^1^5 ^ haines fe multiplièrent tellemêt furie Roy de Nauarre,qu® 325,^dinvei /deFranceiura,queiamais n’entendroit àautre chofe,iufquesàcequileut° , ne vous en pre ’^’^^ ^ormandie,amp; qu’il eut attribué à luy, pour fes ncueux,lcs villes amp;nbsp;ch.'ift‘^‘’^^d? nefjjasamey. leRoyde Nauarreytenoit.Deioureniourvenoientdures informations ilpeutoMoir du Roy dc Nauarre en l’hoftel duRoy. Car on difoit communément, qu® * 1 jjf eßemnux in- Lanclaftre deuoit donner fa HITc Katherine au Roy dc Nauarre;amp; par cemoye^ forme^epuis lt;le Nauarre deuoit donner, au Duc de Lancl.îfX, toute la Comté d’Eureux. ® pMdrftn^re ’•^^^^^ cftoienttrop bien creuescn France:car le Roy^de Nauarre eftoitperite®^^ mier volume P“y ^’^1 feu vint en ce temps le Roy de France feiourner à Rouen:amp; fit vn g«”^ j cr lepourroù dement de Gens-d’armes:t defquels le Sire deCoucy amp;nbsp;le Sire delà Rluier®®* 'jj^ auoir refermé Chefs.Si fe trouuerent tous ces Gens-d’armes deuant Bayeux, vne ckécnNoiyj.^ en^uel^ueEx- qui fe tenoit N auarroifc:amp; auoient ces deux Barons, auecques eux,les deux

fquot;^”quot;^^ dc Nauarre,Charles amp;nbsp;Picrrc3pour monftrer à ceux du pays amp;nbsp;de la Coifté û^j eß cache. Au ^^g j^ gucrre,qu’ils faifoicnt, eftoit au nom des^nfans : amp;nbsp;que l’héritage cf’d, w t^'’'*uenms^ ^^^^“^ ^^ ^’^^’^ mere:amp; que le Roy dc N auarre n’auoit nulle caufe de la tenir.M«'^ ^ auenstey re- ggt;^3,nde partie des Gens-d’armes eftoient fi conioints d’amour au Roy ‘l®^!“^^^ »»«Bayeux, üsncfauoientpartirdcfonfcruiceittauflilcsNauarrois, qui y eftoientamafe .^ pour Lifieux, lcRoy deNauarrey auoitenuoyez,luyfaifoyentfa guerre plus belle. Le Roy d®.^ combien ^uesa ce enuoya Commflïàires,dc par luy, à Montpeflier,pour faifir toute la terres ^ la dte Eureux ^g jg Montpellier: que le Roy de Nauarre tenoit. Quand iceux Conanailfiir®5(*' ^^ de/j/uoy vous falloir meffire Guillaume des Dormans,amp; mefsire lehan le Mercier ) hircntv®®*^ ßnc^’'a^rd^~ ^t Montpellier,üs mandèrent des plus notables de la ville, amp;nbsp;leur monfttcr^^jji: für le chapitre commilfions.Ceux de Montpellier obeyrent,car faire leur coniicnoir.S’ils cu^^j^jd fiiuant. obey, c’cufteftémalpoureux,carleDuc d’Aniouamp;lc ConneftabledeFianÇ^’^^^jj-

?C« ^iæauinationsamp;confeilsauecoceux,ou il auoit plus grande fiance, finalement « . ^tud’auens gardéenfon Confeil, qu’ilnepouuoitnullementeftreconforté ficcneftoit u changé. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Anglois:amp;cutconfeil qu’ilenuoycroit bienvn amy,amp;clpecialnommc,a ^

lettres dc creance, pour fauoir fi le ieune Roy d’Angleterre, amp;nbsp;fon Confeil,vou

-ocr page 511-

FROISSART.


st

pointeftredefonailianceiamp;illeuriureroitdc ceiôurcfiaüârjeftrcbôri amp;:ïöyaÏ éiiUers es Anglois:amp; leur mettroit en main toutes les fortereffes, qu’il tenoiü en Normandie: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

pourfaire ce meïragî,^ aller en Angleterre,appella vn fien C!crc(cn qui il au oit grâ- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^f

enanee)amp;luy ditjMaiftre PafchaI,vous irez en Angletcrre:amp; expliÿtcrez fi bienjque i^o/^e'^^r^uttf--

Vousmen rapporterez bonnes nouuelles,carpourtoufioTirsieme vüeil tenir amp;nbsp;allier reanE^yi^^ âuecqucslcs Anglois. NftiftrcPafchalht cc,cÀntil cftoit chargé: amp;nbsp;appareilla fes be- ebardd’^n^i iongncs:amp; monta*cnvlport:^ fingla tant,quilprit terre en Cornouailici amp;nbsp;puische-uauchatâtpar fes iournécs5qu’il vint à Chuen,lez L0drcs:ou le Roy fe tAioir. Si le tira nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

dcuersluy: amp;nbsp;recommanda le l^y dcNauarre,flt;fn Scigncur,àluyi Le Roy luy fit bonne chcre;amp;la eftoit le Comte de Salbery,amp; meifirc Simon Burle:qui fentremetcoyenÉ du parler amp;nbsp;du répondre,amp;difoient queleRoy viendroitàLondres, amp;nbsp;la manderoit toutfonConfeilauiour,qui nommé cftoit. Làremonftra Maifire Pafchalau Roy,amp; à idnconfciljce dont il cftoit chargé: amp;nbsp;parla fi bien amp;nbsp;fi fagemenqqu’il fut volôtiersouyj amp;nbsp;fut refpondu parle Confeil,queles olfres,quclcRoy de Nauarre mettoit en termeSj faifoientbienàrecucillir:mais bien appartenoit, àftfiro fi grandes alliances que le Roy de Nauarre demandoit,qu’il y venfift en propre perfonne* pour ouir plus-plaincment te, qu il vouloir dire: amp;nbsp;la chofeenvaudroit grandement. Sur celcftaf fe dcpartitle Confeibamp;Maiftre Pafchal retourna enNauarre : amp;nbsp;recorda tout ccqu’il auoit trouuéj St comment le ieune Roy d’Angleterrejamp;fon Confciflc vouloir vcoir. A donc refpon-dit le Roy de Nauarrc:amp; dit qu’il iroit. Si fit appareiller vn vaiftel, qu’on appelle Lin (quivaparmer, de tous Vcns,amp; fans peril)amp; entra le Roy de Nauarre en cevaiftefia pri ucemcgnéc,mais'toutesfois il emmenameffire Martin dcKarc,amp;Maiftre Pafchal,auee qucsluy.Vn petit suant fon departement le Roy de France (qui auoit acueilly le Roy de Nauarre en grande haine,amp;qui fauoit couuer t cmenf3par gens de fon hoftel,tous les lecrctsquilauoitaux Anglois)auoitffiî]t exploité dcuers le Roy Henry dcCaftillc,que d 1 auoitdef(ié,amp;;luyfaifoitgrande guerre. Siauoitàfon departcmentle RoydeNa-üarrelaiffé,enfonpays31eVicomtedcCaftillon31eSeigneurdeLeftrac, Pierrede Vie- « r . ne,8deBafche,8c grans Gens-d’armcs3 tant de fon pays, comme de la Comté de Foix, ^^^^/^^^^ i^quot;^ pour garderies forverefteSjContre les Éfpaignols.C^iand il fut monté cnmcr,il eut vêt i^ji^ichardta avoJôtc:amp;Mtfevreà Cornouaille:amp;puis exploita tât, par fes iournées,qu’il vint.à Vin ^n^lderrei defore:ouleKoyRichard amp;fonconfeil fe tcnoient,Iefquelslereceurentioyeufcmenr, carilspenfoientmicuxvaloirdefat^Tcde Normandie: efpecialcmenr du Chaftelde Cherbourg.dontles Anglois defiroient moult eftre Seigneurs. Le Roy de Nauarre re-o^ionftra au Roy d’Anglctenrc, fagement amp;nbsp;par beau langage,fes befolignes amp;nbsp;ce,pour quoyilc{loitvenu,amp;tantqLievolontiersilfutlàÂ^ duRoyamp;de fon Confeil,amp;für ceconfeilléamp;rcconfortéjtaintquefencontenta.levons diray cornent traitezfepor-terententre ces deux Roys. F-eRoy de Nauarre deuoitdeniourcr*à toufiours, bon amp;nbsp;^^^ j^^^fti‘w wyal Anglois,amp; ne pouuoit„ne deuoit, faire paix au Royaume de Francc,n au Roy de CaftHle,unslefeu Seconfentement du Roy d’Angleterre ^defies gensf : amp;nbsp;deuoit met ;ç,, faut ,»,^;,er~ trcleChafteldeCherbourg cntrelesmains duRoy d’Angleterre, quile deuoir,àfcsfaitparfäna courtages, faire garder trois ams,mais toufiours en demourreroitauRoy de Nauarre la dsphfents fouuerainetéamp; Seigneurie,^., fele Roy d’Angleterre amp;nbsp;fes gens parleur puiflancepou ffgt;ots^,lt;jttt»out soient obtenir les villes amp;nbsp;chaftcaux,quc le Roy de Nauarre auoit adonc en Norman— (lie,encontrele Roy deFrance ou les François,elles demouftoyent empefehées Si ^^''1’Mfettr^s’ett ^ glefches,inais toufiours retournoit la fouueraineté au Roy de Nauarre. Laquelle cho- (aifinp Sal4^ Icles Anglois prifoient moult, pour la caufc de ce qu’ils pouuoientveoir vnebeileen-trcccnNorinâdie:quileur eftoit trop feant. Si deuoit le Roy d’Angleterre enuoyer en cellemefmefaifon,mille Lancesamp;deux mille Archers,par lariuicrede Gii^nd*,à • Bordeaux,ou à Bayonnc, ces Gens- d’armes deuoient entrer en Nauarre,amp; faire guer rcauRoydeCaftilIe,amp;nc cedeuoiétpoint partir du Roy de Nauarre,ne de fon Royau me, tant qu il euft point de guerre aux Efpaignols, mais ces Gens-darmes amp;nbsp;Archers^ eux entrez en Nauarre,le Roy de N auarre les deuoit payer de to” points, amp;nbsp;eftolfer^ain-fiquàeuxappartenoit,amp;queleRoy d’Angleterre a vfage de payer fes gens. Pluficurs traittez,alliances,amp; ordonnances,Rirent là faites,efcriptes3fccllécS.amp; iuréeSjà tenir dif ftoydAngleterreamp;duRoy de Nauarrc,quiafrezbien fe tindrent. Si furent là nommez,du Confeil du Roy d Angleterre,lefquclsiroyent cnNormandic,amp;lcfquelsiroiet enNauarrCjamp;pourtant quels Duc de Lanclaftrc 'amp;: le Comte de Cantebruge n’cftoiéC

-ocr page 512-

22 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LESECOND VOLVME point à ces traittcz,nelc Duc de Bretaigne, fut là dit en Parlement, qu on IcurcnBOJ^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;roit tous jes traittez fecllés, à fin qu’ils fe haftafient d’entrer en N ormandic. CammeKt le Sire iie Couci (^ le Sire Je la minier epriref^t pltejieur^places Je U CemteJl' areux^fur l^oy Je Nauarre,pôur le Sej Je France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c n a p. nbsp;nbsp;nbsp;X v.

LE Roy Charles de Francc(quifut fa^e amp;fubti!,amp; bien le iaonftra,tant quilvcfq^ eftoit tout informé de l’armée d’Angleterre,mais il «e fauoit, foft que par foiipW , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou elle fe vouriroit traire,en Normandie ou en Bretaigne,Sc, pour ces doutes,ükb

enBretaigne grans Gens-d’armes,dqfquelsle Sire de ®liflon,Ic Sire deLaual,le^ J^ te de Rohan,le Sire de Bcaumanoir,amp; le Sire de Rochefort, eftoient Capitaines, _ noient afiiegé Breft par baftides,amp; non autrement,parquoy on ne le j^euf aukaiUcf« ,Breft eftoit Capitaine vn Efcuyer Anglois, vaillant homme, qui fappeUoit thq“® , lanc uin de ^^^’■^’ Or(pourcequcle Roy de France fauoit bien que le Roy de NauarrcéftoiiH Clerc 4*« ^ en Anglctcrre,amp;efperoit bien qu’auantfon retour il feroit conuenances amp;nbsp;aHiai«^ fremie^^cha». ^^^ aduerfaire le Roy d’Angleterre,^ fe doutoit que cefte armée,quife tenoit furn'^ decepreßn/ deforce neprenifte terre en^ormandie,amp; defaitfeboutafte es Cha(leaux,qudt^ Volume. noient au Roy de Nauarre)il enuoya haftiuemet deuers le Sire de Couci,amp;le^q?*'|,|j J delaRiuiere,amp;,remonftrantfesbefongncs,qu’ilsfc deliuraffcntdcreconquairW ' fteaux,par traitté,conuenanccs,ou accords, amp;nbsp;par efpecial,les plus prochainsûô * des de la mer.Bien fauoient que Cherbourg n’eftoitpas aifé à prcndrelegcremet. , tesfoispartcrreilnefepouuoitrauitailler. * Le Roy de France auoit encor enuo) ‘^.x£?gt;»i). 5. Vallouques grade foifon de Gens-d’armes, des baffes marches de BretaigneKo^^ mandie:defqucls, pour les Bretons meflire Oliuier du Guefelin eftoit Capitaine,^^'‘' , Normansle Sired’Iuoy, amp;nbsp;mffftirePcrfeual. LeSire dcCoucifiele Sire dcIalÜB*^ auoient,à grande puilïance,aftiegé la cité de^«Ç‘cux : 8e toufiours leur vcnoitglt;^ fEflat certain ^°^’^ coftcz,quc le Roy de France leur enuoyoit.Bayeux eft vue cité beließ ^^^^y j. aueLifieux, delamcr,quipourcetemps fetenoitauRoy deNauarre.Les habitasdeBayeux^^^ dont tl a parlé ques(qui fe veoient enclos fie affiegez de leurs voifins:qui leur proraettoient qoe}'’ ^cha. 14. eft force ils felaiffoientprendre,ils feroient fans rem ede tous perdus hommes Sik^^i fort leing de la ^ ja yiUc replie d’autres gés)fe doutoient grâdemét. Car nul confort ne leurapf^^ oneretEuxem p^jç (jg j^^j cofté:ains,au contrairc,voyoient contre eux meffire Charles dîNauf^^^j ^nr^l^wiß- quell’heritaigc de la Comté d’Eureux deuoit ajjpartenir, fie la fjccc(fon,à na/e'de Bay- ^'^^‘^ mcre)Se oyoient lefdits habitans parler ces deux Seigneurs, le Seigneut ^^ emz^de Ga cy,5e le Seigneur de là Riuiere: qui bien eftoient enlangagez, fie qui bien M’f'^'''î’i renten ( ^uU ftroientlesincidences,ouiispouuaâttencheoir:fieauffirEuefquedulicu fend®®'^ faitrendre tn- fezdclapartieduRoy deFrance.Siaduiferent,tout cot7,fideré, que mieuxkut''**' continet après rendre leur cité cn*mour(puis que requis de leur Seigne nr en eftoient) qucde®®’gt; fat‘laifé^ '‘les ^^ P^’^d.Si prirent ceux de Baycux vnc tréue à durer trois iours.En celle tréuc, cd^'. quot;^«L “^^ret ‘et Bayeux pouuoicnt bien paifiblemêt venir en roft,fie ceux de l’oft à Bayeux.Ences) ^^ Aurenches iours furent les traittez fi bien ordonnez,amp; accordez,que le Sire de Coucy amp;kSx^ mefines la^uel la Riuiere entrèrent en la cité:amp; en prirent la poffeffion, de par le RoydeFranct/^j^ lefi treuueß- me Commiffaires autentiques. Làfut enuoyé le Procureur général, pour lEnh’'^ tuee agez^ pr^s Nauarrc,qui prefent eftoit à tous ces traittez.Si rcnouuellercnt ces deux Seigne®^.. ^'^»»T*^*^** ^''^ manières d’Officiers;#^ quand ils fen partirent, pour la doute des rcbcUionsylâ* onneapenjir. ^.^^^ de bons Gens d’armes;ficpuis fen partirent,fievindrent mettre lefiegedeuant renten,vne belle ville fie forte,feant fur mer,fie fur les marches de Caen. Ceux de U ten n’auoient point de Capitaine de nomme point n’en auoient cigdcpuislamort® fir^Eu4î:aced’Auberthicourt(quilà mourut,fie qui leur Capitaine auoit ef é hie^T tre ans)fie ne fe veoient confortez ne confcillez de nulluy,fi^rs que d’eux mefmes,^ toient fur eux l’Admirai de France, meflire Ichan de Vienne, fizl’AdmiraidEip^s auecques luy,garnis de grans Gens-d’armes,deuat Cherbourg: fie ne fauoicntnuis traittez du Roy de Nauarre,ne quelle chofe il auoit exploité en Angleterre.Ils eftoit to® les iours affaillis en deux maniercs:rvne par armes,fie l’autre par paroles. Carlen ‘ ede Coucy amp;c le Sire de la Riuiere tafehoient grandement d’auoir ladite ville de Cmlt;® ten:fic àlafin fi bien befongncrent,que par traité ils l’eurent,fie la remirent amp;nbsp;rendir^” ■fc'efadire dé en robeyffancc du Roy de France,réfcrué le droit de leurs ieunes heritiers, les cni^ pefeher. nbsp;nbsp;nbsp;du Roy de Nauarre.A tous traittez ces Scignenrs de France faccordcrcnt,poureiiï^

-ocr page 513-

FROISSART; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;â^

deliurcrdeftré en fai fi ne amp;nbsp;poflefrion des Villes amp;:chaftcaux,qu’ils defiroient auoih Si ^ prirent Carcnten:amp; l^^afrcfchirét de nouuelles gGils:amp; puis ren partirénamp;^indrét de liant le chaftcl de Moulincaux:amp;n’y furent que trois iours,que par traitté ils reurent,amp; puisvindret denantConches.Si felogerét deuSt cefte bel^e riuiere ePOrnefquicouroit aCaen)amp;]aferafrefêhir^nt3iufqu’àtant qu’ils/curent la volonté de ceux de Conches* P ^4P*^^^ par traitée fe^’dircqjp car ce,q le Sir» de Coucy amp;Ic Sire de la Riuiere auoiét ItnranrdeNauarre auecques eux,embeliflbit grandement le fait. Mai^,quand on fe rendoitauRoy de france, ourses commis, ils eftoientautraitté par condition telles * lt;luilsfcdepartiroienr,filsvouloient:amp; alloycnt^ ou il leurplaifoir. Tous ceux, qui fe ■ftefuistnttêt partoicntjnefe tiroient autre part qu’en fEureuxidont Ferrad,vn Nauarrois,cftoit Ca- ^uih’ ajt mal pitainc. Apre^a conquefte de Conchcsfqui fe ren dit par traitté: comme vous auez f'”^f vitreux! ^ny) on l’en vint deuant PalTy: amp;là eutaffaut. Si en y eut de naurez d’vue part amp;d’au-f'‘c:amp;en ce iour mefmes fe rendit amp;nbsp;demoura le chaftcl au Roy de France; amp;nbsp;puis che- Xurenehés” Wherentoutre.Finalementtoutce,queleRoydeNauarre auoittenu cnNorman-*c(excepte Eureux amp;nbsp;Cherbourg) fut rendu; amp;r quand il» cutent tout rcconquis,cha-^3i'xamp;petites fortereffes, amp;nbsp;que tout le pays fut en leur obeylfance, ils feu vindrent relire lefiege denant EufeUx,amp;là fut fcparé Chcrbourg;amp; là font) amp;nbsp;ont cfté parvfa-ge les plus fors Nauarrois de Normandie ; ne n’aymerent oneques ceux d’Eureux par-aitemcntautrcSeigueurquelcRoy deNauatre.SifutEureuxaflîegé moult puilfam- • ^cnt:amp;fy tint le liege longuemét.Car Ferrand en cftoit Capitaine, qui plufieursgran ®5appcttilcs d’armes y fit de foy mcfmc.En ce teps eftoit retourné le Roy de Nauarre en onpays;8f cuidoit aucunement auoir efte aydé des Anglois, quoy que les Anglois ne nyeulfent point porté d eproufit;ainfi qu’il apparut» Car le Duc de Lanclaftrc amp;le ointe de Cantebruge,douant tous ^^raittcz,auoicnt eu vent contraire, pour venir, en INormandic^g^ äufn vn fi grand mandementfeomtne il auoit fait)de quarante mille Hoinmes-daitnes,^ huit mil Ai^hers,n’eftoirpas fitoftarriuéà Hantonne, ou tous ^onterent en leurs nefs chargées.Car il fut auantla t Sainét Ichan Baptifte, qu’ils fuf '[^^^^^‘fUm’f 'ntenfemblcincqu’ilsfedepartilTent d’Angleterre. Encores trouucrcntilsà Pleumon deComte de Salbery amp;nbsp;meffirc lehan d’Arondel ( qui fen deuoient aller en Bretai- i/^ß^-^ß *^ l’^ipourraamp;efchirceux dcBrcftamp;:ceuxdetHamibout)quin’auoient peu auoir vent, ^Ï^^ »’ahe ^';niircntenlarmécduDucdeLanclaftreySrdefonfrcrclc Comtede Cantebruge. point Tién ^ni “'pls prirent terre en rillc’'^fiath:(?li ils feiournerentvn grand temps, pourappren- Hamibouf, Zollesnouuelles,amp;ou ils fetrouueroycnt,ou enNormâdic,ou en Bretaignc;amp; la oui- ‘Ote^e reprinsï ^ntnouucHçj que l’armée de France eftoit fur mg^ Si fut renuoyé meffire lehan Da--^*quot;^quot; Fraçoi^ ^n e ,a tous deux cens Hommes-d’armes,amp; quatre cens Archcrs,à blantonne, pour ‘tprifi “’^l«t«riIs,qmIentpo«uoi«.tvcniitK.pgt3œp«n.er, .

^^^ßgt;'^»'!Gegt;is-(i'a)'mes,queld Due el’i^niûu reieftoil écrire les ^n^Ioisyf^ e^ußege^ue les ^JM^^’^olstefioicfft deuaut BajOfitte. chapitre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xvi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fhßoßlt'’’^^^

p0urlacaufedcce,leRoy deFrance cftoit véritablement bien informé de parles roylt;’»Der-' ^ I Normans, que les Anglois eftoienttroppuilfamment fur met, amp;nbsp;ne fauoient ou iis ^'“^' ''ouloyentaller.ilauoitpartout fon Royaumevn efpecialmandcmér,que chacunfuft appareille,Cheualiers amp;r Efcuyers( ainfi comme à luyappargt;;noit) pour venir amp;nbsp;aller * , ®uillesmanderoir. Aulfi le Duc d’Aniou toute celle faifon auoit retenu Gens-d’armes ^ctouscoftez en intention de mettre le fiege deuant Bordeaux : amp;nbsp;auoit fon frere le

de Berry,amp; le Conneftable de France,en fa compaignie,amp;töutc la fleur de la Che ualcrjedeGafcongne,d’Auuergne,dePoilt;ftou,amp; de Limofin:amp;,pour cefte em]^rifeme ^cra bon chef,amp; auoir plu^ grande quantité de Gens-d’armes,par le confentcmen?du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

de France,fonfrere,il auoit en Languedoc bien amaftet deux cens mille francs,amp; ■^■saia eßrii peuten celle faifon parfaire fon emprife.Car le Roy de France remaild.1 le Duc 1100000.

deBerryfonfrere,amp;le Conneftable deFrance)amp; tous les Barons, dontil penfoiteftre ^^quot;P fxceßiue^ 2yde8tferiiy,carbien eftoitfignifié que les Anglois eftoientfur mer,mais il ne faüoit ^o'* ouiIsvouloienttirer.Mais,combienquecefteemprifedeLanguedoO ferompit,!espo-^^’”’'' '’les gens,qui auoient efté trauaülcz de payer fi grandes fotrimes, ic vous dy bien qu’ils . ’icfutcntpointrcmbourlcz de leurs deniers. En ce temps tcnoit le fiege à bien vingt teni^dei^y* '’lilleEfpaignolsamp;Caftillans, le Roy deCaftille,deuantIacité de Bayonne , óéfalfic- et i^yg J J^. gca en t Yuer:amp; y fut toute la faifon: amp;nbsp;y eut faite mainte grande appertife d’armes,par msdei

-ocr page 514-

4^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVMË



de l'A-UteurC^


par la bneftie


fifiace deSala


■[Sala dir, Si


reconfortc-renr grandement le capi taine de Icâs qu’on nom-moit mor-fo U a clic.


Morfonace fut grandement réiouy,car autrement il eut eu trop fort temps.

Des ijfues (^ chet/auchées^ej/ue lest^Kglois^rent e» ce/Ze Jàifissfir diuers lievXifaiiid^^ fxe de Fraley (^ außt de lapiteuß f»ort d’Fua^ fi de Gades, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H a ê. xvlt;''

X/fLirnelehan d’Arondel(qui fc tenoit à Hantonne,à toüt deux cens Hon’quot;’^ .


J.Vxmes,amp;quatre cens Archers)entendit partes gcns,qui furent pris fur lt;'*’^%j( ncfNormande,que l’armée du Duc de Lanclaftre auoit nettoyé tous les haiir’‘“\ mândie,deFrançois:tellementqii^nuln’en auoit fur met'.Siordonna tantoftf’5'^. féaux,amp;. quatre grofles nefs,chargées de pourueances; amp;: puis entra en fa nauà’'^t fen vintferiraubère de Cherbourg:ouilfutreceu à grande ioye:amp;dcmou”5*’. fteau de Cherbourg en la garde des Anglois,amp; fédepartirctlesNauarrois-^'^HL ^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce,ne fen départit pas Pierre de Baflefqui Capitaine en eftoit) ainsdemouraauect^j

feeeut à ”cher Anglois.Si VOUS dy que Cherbourg n’cft point à conquerrc,finon par famin’’ ^b»arg-,leur fai- ‘^’e**^ ^''^ lt;^^5 plus fors chafteaux du monde.Si tenoient ceux de dedans pliihcnrft’^,. ilfucsfurceux deValongne. Apresque Cherbourgfut ainfi garni d’Anglois,*'’”?. tit me Ihre lehan d’Arondel.Car il n’y feiourna que quinze iours,dcpuis qu’il 10^., taillé;amp;fen reuint à Hagtonnerdont il cftoit Capitaine.Or parlerons diificgedei^^ Malo. Quand les Anglois vindrent amp;entrerentpremierement auhaurc Maio,ils y trouuerent grande foifon de vailfeaux de la Rochelle, tous chargez oc® ^^^ vins. Les marchans eurent tantoft tout vendu:amp; furent les nefs arfes. Or f’““’ ' H deuant Saint-Malo,car ils eftoient aflez gens pour lefaire. Si commencèrent à co® Id? Anglois fur le pays,amp; y firent moult de defrois:amp; ceux, qui eftoient le plud®^ . champs,c’eftoientmeflîre Robert de Courbes amp;meflire I^ue Brouée,fonneucii)lt;i y------cognoilfoitlepays.Ces deux le couroient tous lesiours,amp;:lc Chanoine deRobelac tfiarebandsper leur compaignie, vnefois perdoient, amp;nbsp;puis gaignoient. Si gaftoientSCardoientH®®


^^affamis.


ßldit ceci par tnme (^ fins ^fitratre, enten


dam


lt;jHe ces ■


dirent tfut.


pU^ef'^^ ” tebrügcjbn frere,cftoient moult plantureux de tous viures,car il leuren venait foi*’ ajfadli'par^^^ d’Angleterre. Si y eut deuant Saint-Malopluficurs gratis alfaux,amp;merueilieux, ^^^^^ Anglais, Icßc delfendus, car dedans y auoit tresbons Gens-d’arm es, qui n’eftoientpasaifczàcôq#' gedurant. re.Si firent les Seigneurs de l’oft ouurcramp; charpenter mateaux d’airautjamp;:auoitenl

' bien quatre cens calons, mis amp;nbsp;alus tout autour de.la ville, qui contrarioicntc’*'^^


-ocr page 515-

DE FROISSART.


ay


dedans durement,Entre les aflaux,!! en y cutvn dur amp;nbsp;pefant durement. Cd^ il dura vn sie?edeMigt;r-iourmutentier:amp; lày eut occis amp;:blccés pluficurs Anglois, car ceux de dedans fc def-f^,^„, ^,^y j-_ fendirent fi vaillammét,q delcurs gens n’y en eut pas vn n^rt.Là meftrut vn Cheualier t^am de Galles. d Anglcterrc(qui fappclloit meffire Pierre rEfeume) pour lequel le Duc de Lanclaftrc ^eleConitCjfonfrcre, l urent moult courrouciez. Nous parlerons vn petit du fiegede Mortaigne-lur-rnercifroidou, amp;nbsp;d’Yuain de Galles.Yuain de Galles a^oit durement abftreinteeux deMortaigne ei^oi6lou(dótle Souldichde l’Eftrade eftoitCapitaine) ^lesauoiraffiegez par quatre lieux. La premier? baftide feoit furie bout d’vnc roche, deuantlcchaftcl de Garonne,en Iamcr:amp; là en cefte baftide Yuain eftoit. La féconde baftide eftoit eqjre l’eauc amp;nbsp;le chaftel bas,ôc deuant vnc poterne : dont nul ne pouuoit iffir,ne partir,fil ne vouloir eftre perdu.La tierce baftide eftoit à l’autre lez du chaftel.

D quatriefme baftide eftoit en l’eglife de Saint-Leger, à demie lieue près du fort. Par

cesbaftides furent malemét abftreins ceux de Mortaigne,par là eftre longuement, car ^g„tendé7 de lefiege dura plus t d’an amp;demy:qu’ils n’auoient dcquoy ^ure,ne chauffe ne fouliez en uantSc après pie:^ fl ne leur apparoiffoit confort ne fecours de nul cofté.parquoy ils eftoienttous é- la more d’Y-bahys.Ce fiege eftat deuât Mortaigne,iffit hors du Royaume d’Angleterre:amp; de la mar uain de Gai-chcdcGalles,vnEfeuyer Gallois,nommé laques Laube:qui peufutGcntil-hommc:amp; les,er ?»«»»» bien le monftra, car oneques Gentil-homme nepenfa fonder furmalle ententeamp;vo-lonté.Lcs aucuns difoient qu’à fon departemét il fut charge,amp; informé,d’aucuns Che--^^^”^^^^^ Maliers d’Angletcrre,de faire la trahifon amp;:mauuaiftié, qu’il fit. Car Yuain de Galles e-^;^„ calcuUr. finit grandement hay en Angleterre amp;nbsp;en Gafeongne, pour la caufe du Captai de Buz: ^uil prit,amp; aidaà prendre, amp;nbsp;ruer ius, deuant Soubife^n Poiâou:dc laquelle prife on ^c le peut auoir,ne par échange du C^^e deSaintPol, nepour autre,ne pouror,nc pour argcnt,qiïon en feuft offrir:amp; le conuint mourir par melancolic,cn la tour du Té-pic à Paris: dont grandement déi»Iaifoit à fes amisiCc laques Laube en ce temps arriua en Brctaigue;amp;: rit tant par exploit, qu’il arriua en Poilt;ftou;amp;partout paflbir. Carilfe diloiteftre des gens à Yuain de Gallesfpourtantqli’il parloir aflez bon François) amp;di-foit qu'il venoit de la terre de Galles,pour parlera Y uain:amp;: de ce il eftoit bien lègière-^ent creu.Si fut par les hommes du pays, de Poi(ftou,acconuoyé iufqucs à Mortaignc culeficgefetenoit.Adonc fetirafagementee laques Laube deuers Yuain,quand il vit Suilriithcure:amp;fagenouilla deuant b!y:amp;luydit,cn fon lâgage,qu’il eftoit iffu hors de nbsp;nbsp;nbsp;• t «

galles,pourle vcoir amp;nbsp;feruir. Yuain( qui nul mal n’y penfoit ) le receut légèrement: amp;nbsp;reet^tnfi»^ “y f^nt grand gré:amp; luy dit tantoft,que fon feruicc il vouloir bien auoir, amp;nbsp;puis luy de- ^,;^’ /a^Ms ^“^nades nouuelles du pays.ll en dit affez,vrayesK non vrayes,amp; luy fit accroire que uulx: ^»î le ^outcUterresde Galles le vouloir moult auoir, amp;nbsp;defiroit à Seigneiy.Ces parollcs ena- doit nier. GourèrentTOQu{|-Yuain dcccluy Iaques(carchafcun,par droit,reuient volontiersau ftcn^amp;enlittaufoftfQn chambellan. Ce laques deplus en plus faccointafi bien dudit Pf^'t d^ntrt Yuain de Galles, qu’Yuain n’auoit en nul ri grande fiance, comme il auoir en luy. Tant ^^‘{^ J'^ fenamoura Yuain d’iceluy laques amp;nbsp;tant le creut,qu’il lüy en mccheut:dont ce fut grad “'“” ’^ ‘^‘* “^ dommage. Caril eftoit bon homme,amp; vaillant aux armes:amp;fut iadis filsd’vn Prince: quiauoit efté en Gallesdequel le Roy Edouard dAngleterre auoir fait mouriramp;: déco-lcr: amp;lacaufepourquoy,iel'ignore:amp;auoir le Roy d’Angletc^efairi toute laprouince * , dcGalles:amp; cel enfant en fa ieuneffe fen vint en France:^ remonftra fes befongnes au boy Philippe de franec.-qui volontiers y entendit,amp; le retint delcz luy^amp; fut, tant qu’il ^dquitjdes en fans de fa chambre,auecqucs fes neueux d’Alençon, amp;nbsp;autres : amp;nbsp;aufli le Roy khan l’entrctcint amp;nbsp;farmatoufiours du temps du Roy Iehau:amp;fut àlabataille de

“^5'‘SUiaisil n’y fut pas pris,amp;mieux,ou autant.luy vaufift eftre mort. nbsp;Quanula •

paix tut faite entre le Roy 4e France amp;nbsp;le Roy d’Angleterre, il fen alla en Lombardiej amp;lacontinualcs armes, amp;nbsp;quand la guerre fut renouuellée, il retourna en France, amp;nbsp;fe porta fl bien,qu’il eftoit grandementloué,ScmouIt aimé du Roy de France, amp;nbsp;detous les Seigneurs. Or parlerons de fa fin,dont ie parleray cnüis,fors tant que pour fauoir, au temps aduenir,qu’il deuint. Yuain de Galles auoit vn vfagc,luy eftant au fiege deuant^ Mortaignc, que volontiers du matin,quand il eftoit leué,amp; il faifoitbeljil venoit deuât Icchaftel fcoir:amp;là fe faifoit peigner amp;nbsp;galonner le ehcf,par vue longue efpace, en regardant le chaftel amp;nbsp;le pays d’cnuiron:amp;n’eftoiten nulle doute de nul cofté,amp;parvfa-genuln'alloit là fongneufement auecques Iuy,que ce laques Laube, amp;nbsp;moule fouuent luy aduintjqu il fe parueftoit amp;nbsp;habilloit là de tous points, ôi quand on vouloir parler à

-ocr page 516-

. nbsp;nbsp;2^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOL V'ME

by,ou bcÄngner,onlc venoitlà quérir.Oraduint que le dernier iour,qu il y ^^jp[-afiez matin:amp; faifoit bel amp;nbsp;cler: amp;nbsp;au-oit toute la nuit fait fi chaud,qu’il n auoitp^ ,^ mir,amp; cftoit tout 8ebouton:^é,en vnc’fimple cotte ou iaquette,amp; fa chcniife,amp;'^ jÿ tel delfus. Il f en vint là; amp;nbsp;falfit,amp;: laquciLaube en fa compai^nie. Toutes g®”^ logis dormoient,n’on n’y faifoit point d, guetjCar ils tenoyent ainfi coro®yP®^. iiy • quis le chaftcl^eMortaigne.Quand Yuain fut là alfis fur vne ttmichc de ^?*^gt;’J* piÜ* ques Laube, Allez me quérir mon peigne, ie me vueilj^yvnpetit rafrefehK. nbsp;nbsp;nbsp;^

gneur,volontiers,ce refponditil.En allant quérir ce peigne, amp;nbsp;l’apportant,le dw ^^^jj tra au corps d’iceluy Iaques,car auccques ce peigne, il apporta vne petite courte , Efpaignoleàvnlarge fer,pour accomplir fa volonté mauuaifegt; amp;nbsp;luyi(inçuceH^ ijj aucorps(qu’ilauoittoutnu)amp;Ie perça tout outre, tant qu’il cheut tout mort. (B^ eut ce fait,il luy laiffii la darde au corps:amp; fe partit:amp;tira,tout le petit pas,à la ‘•‘^^,j;; Tuain Je Cal- dcuant le chaftel: amp;nbsp;fit tant,qu’il vint à la barrière.Si bit mis ens, amp;nbsp;recueilly des»^^ 1 ki tué par fin (car il f en fit congnoifiable)^ fut amené deuant le Souldich de l’Eftradc. Sire^‘ _ _, | dambeUan, tn Souldich)ic VOUS ay deliuré d’vn des plus grans ennemis, que vous enfliez. be5“L 1 wnbletrahf JcSouIdich. D’Yuain de Galles, refpondit laques. Et comment? dit le Soul^^^j^ I tellevoyc,refponditlaques. Adoncqucsluyrecita depoinrenpoint toutclHi , 1

• ainfi quevous aucz ouy. Quand le Souldich l’eut entendu, fi crouUalatcftcA ^jf gardamoultfelîcmenttamp;dic Tulasmcurdry:5zfaches bien,toutconfidereotjub j 1 ne veoyc no dre trefgrand proffit en ce fait,ie te feroye trencher la telle, mais eft fait, il ne fe peut deffaire, mais c’eft dommage du Gentil-homme ,quanaild‘ i( mort:amp;:plus nousy aurons de blafme,qucde louenge. Ainfi alladelafind lU^^jj, Galles:qui fut occis par grande maladuenturc^jrahifon: dont ceux de roft(9“^'’ i{ le feurent) furent moult grandement courroucez : amp;nbsp;auffi furent toutes mao^ jj gens:amp;,parefpeciaI,leRoy Charles de France mouille plaingnit,roaisamenû^ ^^^ peurent.Si fut Yuain de Galles cnfeuely enl’Eglife Saint-Legcr;ou l’cnauoiti^^ bafl:ide,à demye licuëprès du chaftel de Mortaigneiamp;furent tous les Gcntils-bÇ®^ de l’oftàfon obfeque:qui luy fut fait moult honnorablemenc.Mais, pour ce,nd^^^ point le fiege de deuant Mortaignc,car ily auoitdebons Chcualiers amp;l^lc“y*'^^ie tons, Poidcuins,Sz François:qui iamais ne fen fulfent partis,fe puilfance n y m^''^ .„^ mede:ôc furent en plus grande volonté,que deult;it,de conquetre leforr,pour «“’^ .^jj treuenger de la mort Yuain de Galles:ôr fe tindrentlà en ce party,qu’ils eftoientof nez,fans faire nuis airaux,car bien ûnoient qu’ils les auoient fi ab 11 teints de v^y^’jj nuis ne leur en pouuoit venir de nulle part. Nous nous fouffrerons pour Icptd^’^L fiege de Môrtaignlt;^amp;: retournerons au fiege de Saint-Malo,ôzpremieremcntno“^i Jetons du fiege d’Eureux,amp; comment ceux qui l’auoyent affiegc,y perfcucrerent.

Comment ceux el'EareuxJe rendirent François, (^ des deux oßs, ajjêmblés deMot Sii^^’ Salaeontinue^ ^^^Ig^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre XVil.

mefcnreAüic nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

chcs,plt;iHrE- j- EficgceftantdeuanttEurcuXjIcSiredeCoueyamp;IeSiredela Riuicre(lt;l'**®‘^ ureux, JL/gérauoycnt,amp;quifouncrainsen eftoyent) ouyrentfouuent nouuclles doM • * France,cariI fctenoit à Kouen,le plus près de fcs gens qu’il pouuoitiamp;efloitfoni” non qu’ils fedcterminalffint de prendre Eurcux,ou del’auoir par éonipofition,lÇP toll qu’ils pourroiét,car il fentoit les Anglois efforcémet en Bretaigne. Si voulo^l, toutes manières de gês fe tiralfent celle parr,pourleuerle fiege de S. Malo,amp;P‘’“f.^ battrel^sAnglois.Ces deux Seigneurs,àrordonnance du Roy,fenacquitterentvai‘‘^^ • m^t amp;nbsp;loyaumenr,car tous les iours il y auoit aflaut,amp;, auecques ce, grans moyens • traidlez, que ces Seigneurs enuoyerent aux Bourgeois del^ille, en leur remémora qu’ils fefaifoicnt trop guerroyer fans raifon,amp;amendrir leurs biens,amp;abbatfre,aupr pays,leurs maifons.Car ils auoient leur droit Seigneur auec cux,mcffire CharlesdcS , uarre,auquel,par la fucceffion de Madame fa mere,la fucceffion delaComtedEureu Juy cftoit deuolue amp;nbsp;recheue. Si ne teniffent pas l’erreur amp;nbsp;opinion d’vn toINauarroh Ferrando:qui là eftoir pour eux tous perdrc,car bien feeuftent, auecques le bondît, qu’ils auoient en la querelle du debar,de celuy pour qui ils faifoyét la gucrre,quefimj‘J^ de là ne partiroiêt,fi en auroyent leur volonté,amp;fe de force ils eftoitt c0quis,ils fooirt morts,{ans mercy,amp;au mieux venir,Ia ville repeuplée denoimelles gés.Tcls offrest Ics,parollcs,amp;telles menaces eftoiétremôftrées à ceux d’Eurcux,amp;:pourtât nefaiHo'^

-ocr page 517-

DE FROISSART.


27


'Ispasiqu’ils ne ni fient tous les iours aflaillis.Ceux d’Eureux fe commencèrent à douter (car nul confort ne leflr apparoifloit de nul codé ) en dilans les vus aux autres. N eus voyons que le Roy de Frâce ne requiert pas auoirla terre d’Eureux j-Our luy, mais pour lonneucUjCharlesdeNauarre. Si entrèrent en trairté/Teners le Seigneur de Couey. QuandFcrrando fentit^e,!! fe tint dedans le j^haftel fans pattir;amp;: ne voulut eure à nul de ces traitez. PinalÂnentl^ fc rendirent faufs leurs corps amp;nbsp;leurs biens (full au châp Guenlaville)amp;receurent Charles de NauarreàScigneur:amp; puis aflîe^crentFerran- • do dedans le chaftel:amp; quand iTTc vit afliegé,il cÂmença à tr.uCtcr./icucrs les Seigneurs defrance^que ton le vouloir laißerpurtirdny amp;nbsp;iesdens,il rendroit je ehaftel. Onluy Ld villeer s-refponditjouy. Aflez toll: après,ceux du ehaftel chargèrent tout: amp;nbsp;fc départirent d E- «««aj/^r/ne ureux,au conduit du Seigneur de Coucygt;duSire de laRiuicrc5amp; de rneflirelehanle-'^^'^”^^^*’^^ Mcrcier:amp;fcn allèrent à Cherbourg* Auprès laconqücfte d’Eureux, tous les Capital- 4^/„, nesdeloftPrançoisfetirerentà Rouen.-làouleRoy deFrance choit: amp;nbsp;l'y tcnoit,pour fauûirquelles chofes ils feroienr,car bien auoit entendu (ÿae le liege des Anglois cftoit bruant Sainû-Malo en Bretaigne. Si les receut le Roy de France moult lycment(efpe-^'ïlenicntleSircdc Coucy,amp;Ie Sire de laRiuierc) de ce qu’ils auoientbien exploite. ^Hemourerent ces Gens-d’armès en NormandietSr ne furent nuis des Capitaines en-^oyenmais retenus,amp; touliours payez de leurs gages. Le Royquot;- de Ftanec(qui fc tenoit • P°orletemps à Rouen)auoit bien entendu comment les Anglois auoient puiftammet . tafficgclavillcdcSaint-Malo,amp;quetous lesioursfes gens,qui dedans fe tenoient, e- ^^^^^ ‘^aAede ftoyentalTaillis, amp;nbsp;durement abftreints.Si ne voulut point perdre fes gens,ne la bonne J ße/e^auch villcdcSainfc-Malo,car, feilecftoit Anglcfche,Bretaigne fi en feroitdccc cofté trop jz^.ßitpemi affoiblie.SiauoitlcRoy de France en icelle inftance, pour eux conforter, amp;nbsp;remédier Volume, contre la puifllince des Anglois,faitffffrcfgrand mandement : auquel n’auoit nul ofé defobeir : amp;nbsp;fen allèrent, à tout4rcfgrâde puiflance de Gens-d’annes, fes deux frétés, leDucdeBcrryamp;’leDucdeBourgongne, leComte d’Alençon ,1e ComtcdelaMar-thc,leDauphind’Auuergne,le Comte de Guines,ttieflirelehan deBoulongne, amp;auf-figrand foifon de Barons amp;CheuaIiers de toutes guyfcS:amp; manda le Roy à fon Conne-^3ble,tnclïircBcrtrâd du Guefclin,q nullemctil ne lailfaft,qu’il ne fuftàcellcalfébléelt; y«CôncftaDblenevoulutpas defobeir,mais vint à tout Ges-d’armes de Poidou,d’An-^ou,amp; de Touraine. Aufti firêtles deu*: Marefehaux de Frâce,leMarcfchal de Bainuillc, ^'celuy de Sancerre ^d’autre part y vindrét mellire Oliuier de Clilfon,lc Sire de Leon ^tousles cheualiers ^Barons de Bretaigne:amp; furent bien dix mille hómes-d’armes,Só

lt;^ftoient furies chaps plust de cent mille cheuauxf5ife logèrent tous les Gens-d’armès .^^ ^^^^^ ^^^ lt;lcFtance,au plus près qu’ils peurent,par raifon:mais il y auoit ent^ eux amp;nbsp;les Anglois ^^ „-z,^^ 'Jß^f vn flcuue de mer, amp;nbsp;vne riuiere: amp;nbsp;vous dy que quad la mer cftoit rctraite,aucûs ieunes trop exceßißct Gncuauets(qui abâdôner fc vouloient en celle riuiere platc)faifoiêt de gras appertifes défait, salafè a armes. Gne fi bonne ne fi grande affemblée deCheualerie nefut faitecn Bretaigne: t^Mfenieeledije comme elle fut là. Car,files François y eftoient puiifammcnt,aufft cftoict les Anglois amp;nbsp;fecuidoientbien les vns Scies autres combattre, car ils en faifoient tous les iours les

apparences furies champs,bannicresamp; pennons ventclans:amp;: fe móftroient les Anglois ,^^x:tontefiit louuent en bataille,pourveoirlapuifTancedesFrançois, amp;lq^oifon des Seigneurs,des aei^dit encore bannières, amp;nbsp;des pennons, qui là eftoientà grande puiffance. Grand plaifir cftoit de autatauckn les vcoir,amp;fordonnoient par bataille,puis venoiét fur la riuiere,pour monftrer,par fem blangqu ils vouloient cóbattrc,amp;lcdifoient les Anglois,en difantainfi, Voyos noz ennemis, quitantoft à baffe cauepafferont lariuiere amp;nbsp;nous venrôteôbattre.Mais ils n’en auoient nulle volonté,car ils craingnoient les fortunes : amp;ne vouloyent leurs gouffer- • neursquilsfaduâturaffen^pour combattre par bataille. En ces monftres ôr affemblécs àclvne amp;nbsp;de l’autre partie, aduint vne fois que le Cote de Cantebruge dit,amp;: iura, que, fcpl’yeoitdetelles fcmilles(puis qu’ône les venoitcóbattre:)il lesiroit côbatrc,qlque finqu’il endeuft prédre amp;auoir. Adoc l’aduâtgarde, Segrad foifo de bones gés, auec le Cóneftablede Frace(qui fauoit des armes,Sc qui fétoit les Anglois chauxamp;bouillâs)or donna vne fois toutes fes batailles furlefabló,amp;aupluspresdcla riuierc(cócilpcut)ÓC toutapié.LcCótedeCatebrugefqui cftoit d’autre parten veitia maniere.Sidit. Qui m aymefi me fuyue,car ie m’é iray cóbattre. Adóc fc frappa en l’cauefqui cftoit au plat, niaislefleuuc retournoit ) amp;nbsp;fe mit au droit fil de la riuiere, auec fa banniere, amp;nbsp;adonc comencerent Anglois fort à tirer fur les François.Lors fe retira le Côneftable de Fran-

-ocr page 518-

LE SECOND VOLVME

28

cc;amp;fît retAire fcs gésfuries chaps,amp;r cuida lors vcritaiblemêtqueIcsAngloisdcu« pafler: amp;nbsp;volontiers euftveu qu’ils culTét paffé: amp;nbsp;qu’il les cuft ptA tenirdelaleau^' Duc de Léclaftre,jgt;tout vne grolle bataille,cftoit de fon cofté tout appareille delawt^ | fon frere,f il euft veu qu’il en euft efté bcfoin,amp; dit à Girard de Brees,vn efeuyerde ^ * naut,quieftoit delezluy,Girard,regarde|monfrere,commêtflfaduenture. Aecqu i inonftre,il don^c exemple auxFrançois,qu’ilcombattrdftvolo#tier^ .-mais ils neop * nulle volôté.Ainfife porta cefte befongnelans faire nuis faits-d’armesquaracoptet cent,fetenans les François d’vn lcz,amp;Tes Anglois de l’autre. Le flot cômençaàrootefj fi fe rctrahirét les Anglois hors delà riuicre:amp;vindrêt à leurs logis,amp; les Françoisk^ retirent auffi au leur.De tels affaires,amp; de telles móftres l’vn contre l’aiÿtCjlc fieged deuantS.Malo,y eut plufieurs armes faites.Les François garderét bien leurs frontier fi que les Anglois n’oloict paffer la riuiere. Si aduint il plufieurs fois,qu’amôt,fui lcp^ aucuns Cheualiers ou Efeuyers Brctons(qui cognoilfoient la marche) chcuaucnoi par côpaignie;amp;:paffoient la iguiere à gué:amp;: rencontroient fouuét les fourrageurs n ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;glois,amp;làfouuentenyauoitdccôbattusamp;: ruez ius,vne heurepcrdoientamp;iautrCa^

gnoientiainfi qu’en tels faits-d’armes les aduentures fouuentesfois aduiennét. Leu / durant,les Seigneurs d’Angleterre,pour leur cas amp;nbsp;befongne mieux diligémentapp' • cher,aduiferent qu’ils feroiét faire vne mine,pour entrer dedâs S. Malo. Car autre®’ ils ne le pouuoient auoir,car la ville eftoit bié pourueue de bós G ens-d’armes : qui*® gueux en eftoient,amp; auec cc,auoicnt grande foifon de bônes pourueances amp;nbsp;dar | rie:qui moult aidoit à leur befongne: amp;prefque tous les iours il conuenoitlesAngl armer,amp; fe mettre enfemble,poyr attendre la bataille,fi les Frâçoistiroiétauant. H® laquelle caufe ils n’auoient point de loifir pour^^aire afraillir,fors que de leurs mais de ce ils auoient moult grande planté,ôrqui moult greuoient la viHe.Si aduilff* lieu amp;nbsp;place pour faire miner;amp; furent mineurs mis eii cuure.N ous nous taironsvap^ tit du liege de Saint-Malo: amp;: parlerons du fiege de Mortaignc en Poiélou, amp;congt;®’’ ceux,qui alfiegé l’auoient perfeuercren t.

CemmefJtlesÂfiglois’vi/jareKtleuerleßegede C^ârtaig»e, chap. xix. ^^ VOus auez bié cy-deffus ouy recorder la mort d’Yuain dcGallcs,côincntilfof'L amp;occis,5c cornent lés Bretos amp;Poióleuins eftoiét deuât Mortaignc:delqls®'‘j/^j laques de Móteuire,meffirePcrceual d’Ayneual,Cuillaume deMótcontour,amp;'®'^^j, laques dcSurgeres3eftoiêtcapitaincs:amp;nevoulurét point pour ce laifferleurlits^g, ils furet moult courroucez de la mo^ Yuain de Galles, leur fouuerain Capitaine’^A uoiét grâd defir devéger famort,fur ceux de la fortereffe.Auffi auez ouy coniAi®^ , ede Thomas tTreuet3igt;effirc Guillaume Stróp,meffireThomas Brctó,melfireGui''‘'quot;* ; TcrmeTa» Cêdrinc,amp; vne grande quatité de Gés-d’armes amp;nbsp;d’Archers, cHoicrordonczdc'^’’, ch. 16. c^ja. en la marche de Bordeaux,tât pour ceux deMortaigne, que pour meffire Matt^fJ^ trDujfecepft Gournay:quifetenoità Bay5ne,amp;qui touslcsiours auoitaffaireà Bayôuc,amp;cn^ ^ebeauceup marche,cótre les Gafcons,amp;Barons,quiy tenoicntfortcrcffe.Ces quatre Ch^^ ^j**[^quot;'*.''^^1**‘’ dcfrus-nômez,amp;leursroures,auoict geuà Pleumóde,bic fept mois;amp;ncpouo;i‘' ,^ l^’^’^ duraft,pour aller en Gafcógnc,dótils eftoiét mout courroucez,^^ parle de'^ceA^ ^^^ ’^^ 1^ pouuoiét.Encoj|auez oui cornet le Seigneur de Neufuille,Chcualicr3An^ dedauß, ne terre eftoit ordôné,à tout Gés-d’armesamp;Archcrs,dc venir eóforter le RoydeNa“ veusenpyene^c.^ côtreles Efpaignols,tpour eftre Senefchal de Bordeaux.Si fe trouucréttoYesGes ^^ potntàmej. mes à Pleumôdc,amp;furêt mout refiiouis l’vn de l’autre. Depuis la venue duScigne®*’ t Ueßente Ncufui^c,i!s iic feioumerét poît q ils eurétvétàvolôté.Lorsentrerét en leurs vaiü^ s^a^'’‘^'* (qui chargez cftoiêt)amp;récordcrêt lesvoiles,amp; finglerêt deuers Gafcûgne,amp;eftoiet mois^de^sept^-- ’^^ flotte fix vingts vaiireaux,amp;quarâte bargcs(ou pouuoiéAntrerenuirô mil Ho® ^f^37^.ßlS d’armcs,amp;d’eux.millc Archcrs)amp;n’eurétnulempefchcmétfurmcr,qcevétncleur ^^ Sala, cr-ßlo» raft toufiouts. f Si entrèrent au haute de Bordeaux la nuit Noftre dame de Septeorf) la dedudiSpre dcgrace mil trois cens foixâte amp;rdixhuit.Quand les Bretos amp;nbsp;Poiâ:cu]ns,quifct^®’ cedente erß,lgt; ^y fiege deuant Mortaignc,les virent paffer d’vne flotte,en fi grade quatité de vaÜW''^ eS^en^^u’U læpans amp;nbsp;faifans grande fefte:fi furent tous péfifs,amp;ceux du fort tous réiouis, Carbajo euflicyque ^^ pcnfoicntqu’ils feroiét haftiuementdeliurez:ou il y auroit bataille:amp;que pas pourr ' 15 7 7. en nigt;7 ^^i’^® Hs ne venoient au pays,qu’il ny euft: aucü exploit d’arm es. Meffire laques dcT' deux Exemp.mortamp;c les Capitaines de l’oft fe mirent enfemble en côfeil:ôr parleméterétlôguc®^^ j-I/4 n'a^uere, comment îls fc maintiendroient: amp;nbsp;fe repentoyent des traitez qu’ils auoieiuhiA'A

-ocr page 519-

fer.Car,vn pctkdcuantileSóuldicderEftrad'cauoitvoulu faire appointcfticnt,amp; of- ‘!^^ Moni« fett rendre la iorrcrefiepnoyennant qu’eux,amp;lc lciir,pcufient cflrc allez à Bordeaux fait ^ö^Qj^^** ucment.Mais les François n’y voulurent entendre.Sienuoycrentvff de leurs Hérauts, leur dire que maintenant ils feroyentreceus i^raitte.Le Souldic leur feit refpondre par le Heraut,qu’ils n’auoient que faire de nul traRlé, amp;nbsp;que leur fecours eftoit venu, tellement que franelîemefft fen ^rtiroyent,ou tout à leur volonté ils dem^ureroyent. Si dcmouralachofc en ce party ^le fre de Neufuille amp;les Anglois fen vindrenrà Bordeaux. Si lurent de meffire Guillaume Hclinen^cncfchaldes Landes,amp; demeflirele-han de Multon,Maire de la cité de Bordcaux,amp; dd’Archeuefque du lieu, amp;nbsp;desBour-

geoiqamp;rdes Dattes,grandement rcceus.Si fc logea le Sire de N cufuillç en l’Abbaye de if^l^edeh^euf Saint Aitdry,amp;lur, amp;:dcinoura)Scncfchal de Bordeaux. AlTez toll après il fît vn man- „iHg sencßh^l dementdaucunsCheualicrs amp;Efcuyers Gafcons,qui pourles Angloisfetenoient:amp; deBirdedMx^ aflembh tant de natures amp;nbsp;de gens,qu’ils furent quatre mille . Si ordonnèrent nattes amp;nbsp;''aifTeauxfurlariuiere deGaronne:amp;fe départirent de fardeaux, pour vcnirlcttcrle liege de Mortaigne.Ces nouuclles furent feeues en l’oft des François, amp;nbsp;qtf Anglois amp;: ^rfeonsvenoient elForcément,contrcuallariuiere de Garonne, pour letter le fîege,amp; ^^’‘combarrre.Si fc mirentlcs Capitaines tous enfemble:amp;fe confeilicrent. Puis fut ^^ 3inficonfeiJIé,qu’ilsneftoientpas allez puiirants,pour attendre la venue.Si leur valloit [^‘J^^^^r^ ^'^ mieux perdre! eu rfaifon : que d’eux mettre en plus grand peril de rccetioir dommage, in,/^ '' ^fonnerent leurs trompettes de deflogement, fans plus riens faire : amp;fe retirèrent en -[Nont auonî Poitou, Mais tous ne fc départirent pas:ains demouravnc route de Bretons amp;nbsp;de Gai- f^rfut cede loisjdcs^ensïuaindc Galles,t quifcretirent dedans^fort de Sainót-I.cger:amp; dirent ‘1^ fintanj

’l'’’Q'-’'‘‘bi;oità tcnircontre tout l^ÿ^mc.Si tira l’on toutefarrillerie dedas.Les ehe uaners d Angleterre amp;nbsp;les Gafcons(quivcnoienr,à plaines voiles,en barges,parmy la ri

^^'onne^farrefterent ài’entrce,deuant Mortaigne amp;nbsp;puis yffirêt hors de leurs Vaiiieaux,pctitàpetit,amp;tout ainfî comme ilsyfïbycnthors,ils fordonnoient, pour verni combattre le fort de Saind-Legenou ceux Bretons amp;nbsp;Gallois eftoient retraits. Là Hlt;lc plaine venue,grand alfaut amp;nbsp;dur,amp;i ce pendant qu’on affînlloit, le Site deNeuf-^Ucenuo^^vn Héraut au chaftel,parler au Souldic,amp;fçauoir comment il luy eftoir.Le ”Çmutfitfonmcirage:amp;' rapporta que tous cftoict en bon point,mais ilseftoiétfînus, ^“ilsnauoient fouliez en pié.L’alTautde deuant faint-Leger dura bien trois hcurcs:que ^ensne conquirentles affaillansimais en y eut de naurez afîez. Adonc fe logèrent les 5'§neursamp; toutes leurs gens: amp;nbsp;fut leur entente^ue point de là ne partiroyent qu’ils 5 M ''^ ^'^'^‘■fquot;^^‘^f‘^iicrcffe de faint-Legcr,amp;enoient moult courroucez que lefîrc

‘^ 'jigt;tmort,amp; les autres Seigneurs de nom,nc le tenoicor, amp;nbsp;q dedans enclos ils n’e- . omnt,nrais les Seigneurs fen eftoient fagement partis,amp;y auoientlaifTé les Bretons.

recotiurerenf tlaßeHrsfürs chaßeaoxßrles Fraficoif, au pays de Bor“ ^^ ‘^‘^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C H A P . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X X.

QVand ce vint au lcndemain,ie Sire de N cufuille Scies Cheualicrs d’Angleterre or donnèrent qu’on iroitaflaillir.Sifonnerent les trompettes d’aifaut: Si départirent

lt;^ursliurecs:amp;puis approchèrent le fort deS. Léger. Sicôrncnçaraflaut,grâdamp;forç • mcrucilleufcment.Cefortdc faint-Leger fîed fur vnc roche,qu'on ne peut approcher ® au plus foible cofté il yagransfoflez:quincfontpasaifez à paffer legerement. Sife les affaillans : amp;nbsp;riens n’y faifoient, mais en y auoit de morts de bleeez.largement. L’aftautceft;i:8i fut aduifé,pour le mieux, qu’on cnipüroidcs

0 lez,amp;puis auroyent meilleur aduan tage d’affaillir. Si furent les foflez remplis à * grandepeinc.' (^and 1Ä Brctons,qui eftoient dedans, veirent ce, ils fe doutèrent, pmquedcuant(ccfutraifon)amp;. tellement qu’ils entrèrent entraitté. Ges Seigneurs

Jigleterre,quiauoientbien rentente,tantauxbefongnes du Roy deNauarre, eom-mcadcliurcrpluficursforterefles,quc les Bretons tenoient en Bordclois,faGcorderent legerement à tous rraittez:amp; fut le fort de faint Leger rendu,moyennant que ceux,quiet?fort des. u îtcnoicnt,iedepartiroicnt fans peril,amp; fansnul dómagc,cux,amp;le leur:amp; feroientcon^^rrfwrf« aux dits la ou ils vouloient aller. Ainfî demoura Saint-Léger Anglcfche:Scvmdrcnt les Sci '-^»^l’^iifar gneuts au chaftcl de Mortaigne.Si trouucrent le Souldich de l’Eftrade au party , que le ^‘‘^^^‘gt;‘^’

erautauoit dit. Sifutmisenarroy(ainfîcommcàluy appartenoit amp;nbsp;les fors, rafref-clusjamp;pourucus de nouuclles gens:ôe puis fen retournèrent, par la riuiere de Garon-

-ocr page 520-

ne, àBordcfüx,lc chemin quils eftoient venus.Quand ces Cheualiers furet retournez à Bordeaux,ce pédant qu’ils fc rafrefehiffoyent, ils entendirêt qu’îfix lieues delaauo vn Baron,quitenoÂvnfort:q»on dit faint Maubert,en vn pays qu’on appelle Medoj lequel Baron grcuoitmaUement le pays. Si furent chargées les pourueances,grandes belles,fur la riuierc de Garonne,amp; toute leur artillerie, amp;nbsp;puis montèrent a cheual en uiron trois cen^Lanees5amp; fen vindrent par terre iufqucs rlainéf^lauhert. Lacitoicn * des Gafcons,aucc le Seigneur deNcufuille,mcflire Archimbaud de Graille, leiire

Roufly,Ie lire de Duras,amp; le lire de ToÄrnon.Quand ce?Barons,amp; leurs routes,futen venus é faint-Maubert,ils fe logèrent,amp; tantoft allèrent aflaillir,ôi y eut,de ce premier grand aflaut amp;nbsp;dur. Car les Bretons(qui faint-Maubert tenoient) eftoi^it tous gens fait;amp; y auoit vn Capitaine( quifappelloitHuguelin ) auquelils fe ralioyentjamp;parie quel confeil ils prenoientvigueur.Ccs premiers alfaux ne greucrentpoint lesBretonS' Adoncfe retrahirétles Anglois enleurlogis:amp; lendemain ilsfîrét drecer leurs engins-qui gettoiét pierres,pour effo (ferles toiéts de la tour,ou ils fe tenoict.Le tiers iour,^ ils furent là vcnus,ils ordonnèrent vn aflaur;amp; dirent que ces ribaudailles durerneie pouuoientlonguement.Là eut grand affautSe dur, amp;nbsp;maint homme mort, n outline’ gens ne fe deffendifent fi vaillamment,que ces Bretons faifoient.Toutefvoyes

Zit* ^^^'Z'e,amp; que l’Enfant de Caftillc l’auoit alfiegé,maisils n’oy oient nulles nauue^ du Roy de Nauarre:amp;aufli 1e R oy de Nauarre n’oyoit nulles nouuel far co^j na. ^ ^^^^ deplaifoitbicn.Nous retournerons aux befangnes deBretaigneamp; deNo®^'^

CHAPITRE XX r.

DHuant la ville d^ Saint-Malo eut grand liege amp;puifi’ant,amp; fait maint aflaut« ' les Anglois,qui deuant fe tenoient, auoiét bien quatre cens canons,qui gettoy^ nuit G'iour deuant,amp; dedans laforterefîe.Le Capitaine(qui fappeUoitMorfonacc,'^ lantHomme-d’armes)penfoitbicndudeffendre,auccquesles bons confeils defft re Heruc de Malatrait,du Seigneur de Combort, amp;nbsp;du Vicomte de la Bellicre,i'* que nul dommage ne leur eftoit encores apparu. Sur le pays (fi-commeievous3y ^^ ^tresfois dit)cfi:oit toute la fleur de Francc,tant de grans Seigneurs,quc d’autrôih^

• trouucrent bien fcizemilddommcs-d’armcs, Cheualiers, amp;Efcuyers:amp; eftoientDi cent mille chenaux amp;nbsp;plus,amp; volontiers eulfent combatu les Anglois,Gauifen aim les Anglois grand defir(ainfi que vous le pouuez croire ) mais qu’ils eulfent eu iff bel.Mais,ce qui leur brifoit leur propos,amp;brifa par trop de fois,c’eftoit qu’ily auoit' grc^e i^uiercfquand la mer retournoit)entre les deux oils, parquoy ilsnepouuoiçt^ uenir rvnàl’autre.Ortoufiours fefaifoitla mine,amp; bien fendoutoicntceuxdcSain Malo.Si deuez fauoir que en telles alfemblécs, corne là auoiP, ne pouuoitpascftrcqim la fois les fourrageurs ne fe trouualfent fur les châps, car il y auoit d’appers CheuahetS tiennes,de collé amp;nbsp;d’autre,amp; aucunesfois y en auoit de ruez ius,amp;y aduenoientpif , fieursbellesaduenues. Lesmineurs duDucde Lanclallre befongnoientfongned^ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jnentjiouramp;nuit,enleurmine,pourvenirpar dclfoustcrrc enla ville,Scfairejenimt fer vn pan dcmur,afin que tout legercment les Gens-d’arm es amp;Archers pculfétentr^ dedans.De cell affaire fe doutoyent grademét Morfonace amp;les Cheualiers, quidw cfl:oienr,amp; cognoiffoient affez que par ce point ils pouuoient dire perduSjamp;nauoi^ garde de nul airaut,fors q de celafcar leur ville eftoit bié pourueue de viurcs amp;da^t ne,pour eux tenir deux ans,fils en auoiét befoing) amp;: auoiét entre eux grad foingeonK*

-ocr page 521-

DE tRÔiSSÂkfâ


I^


leur cntentCjóó par gralfid’ auenture:ainfi que les chofes doyücnt adüenir mcrueilleufe-ment: Le Comte Richard d’Arondcl deuoit vnc huit faire Ic guet, ^oütvne quantité defes gens.Ce Comte ne fut pas biehfongneux de faire c^5oti il eftoit cominis: amp;fan€ queceux(leSainâMaIo*Iefcurent parleurs claies,ou aütrémehti Qjuand ils fentirent que fut 1 heures Ï|ue fit la fiaWee du guet tout loft eftoit endormydls partirent tout fe-crettemét de leur ville:amp;vindrent,fans faire bruina l’endroit ou les minflits minoient: • qui guercs n aboient à puurer,p8ur accomplir leifr cmprife.Morfonace amp;nbsp;toute fa tou- nbsp;nbsp;^^ mihedd-

te:tous appareillez de faire ce pourquoy ils eftoient là venus:tout à leur aife amp;nbsp;fans def-ßf^g ^g sainà fence rompirentjamine:dcqüoy il y eut aucuns minéUrsfqui dedans cftoicnt)qui onG- Malo ruinée qucs ne fen partirent: car la mine renUerfa fur eux. Quahdils eurent ce fait, ils dirent par le Capr^i-^ quils réueilleroient le guet, au codé deucrs la ville: affin que ceux dd’oft Icurillcnt, amp;nbsp;»«Morfinàcii cogneuflent que vaillamment ils feftoieht portez. Si fe vindrent bouter en l’vn des collez de loft,en écriant leur cry,amp; en ab^tant tentes amp;nbsp;loges,amp; en tuant amp;nbsp;occiant gens, amp;nbsp;tant que loft commença à feftrayer durement. Adoucie retirèrent Morfonacc amp;fâ compaignic dedans Sain ft-Malo,fans point de dommagc:amp; ceux de loft farmerent,amp; tirèrent deuant la route du Duc: qui fut grandement émerueillé de cefte aduenue: amp;nbsp;demanda que ce auoit efté:amp; cm luy recorda aflez, que par la defaute du gUet, on auoit * perdu la mine amp;nbsp;receu le dommage. Adonc fut mandé le Comte d’A rondel,deuant le l^üc de Lanclaftre amp;nbsp;le Comte de CâtebrugCiSi fut moult grandemét accueilly de cc-fte aducnuc:mais il fexcufa,au plus bel qu’il peut:amp;fi en fut il tout hôtcux:amp; ctift mieux aimeauoir perdu cent mille francs. Cefte befongneadücnüe,amp;la mine, qu'ils auoiét faide perdue,les Seig.de l’oft fe tirercntenfemble en confcil,pour fauoir qu’ils feroieti Si regardèrent l’vn l’autre,amp; qu’ils aü^Sfet perdu leur faifon(laquclle chofe n’eftoit pas arccouurer)amp; que de faire nouur^lc mine,ils n’en viêdroicnt iamais à chef:car la faifon fenâlloit:Klyuev fapprochoit. Si eurent confeil, tout confideré,pour le meilleur, que ilsdélogcroientjSe fen retourneroient en Angleterre. Adonc fut ordonne: par le Duc amp;lcs Marefehaux de les déloger, amp;nbsp;rentrer en leur nauire: qui cftoit-à l’ancre, au haute tfeSainâ-Malo.Tantoft furent délogez,amp; mis en vaiffeaux Jls auoient Vent à volonté; fientrcrcntenleurnauirc;amp;finglerentdeuets Angleterre:puis arriucrent,amp;prirétter- J^erraiteJèi' r2àHantonne:amp;làiflireritdcleursv»ftcaUx: amp;!. troüuercntquemeffirelehân d’Aron-' ^f^^lenduße-‘fd,leCapitainedeHantonnc,eftoitalIéàCherboürgpourrafrefchirlagarnifon.Ain-«?‘^. ^ ^‘ ^^quot;^^^ ftfedérompit en celle faifon l’armée des Anglois, amp;fc retira chafeurienfonlieu:amp;re- ^“^P‘9*‘ pairetent,vnsamp;autres,lamer:amp;: retournèrent en lÂr pais.Si commencèrent à murmurer lescommunautez d'Angleterre fur les Nobles!en difant qu’ils auoienten celle fajfonpcfitexpIoité,quandSainôl-Malo leureftoit échappé:amp;,patcfpccialle Comte dAronaelenauoit petite grace. Nous nous fouffrcronsàparler de ceux d'Angle terre: amp;nbsp;parlerons desFrançois, Si de Cherbourg.

CüwmeniweßireOl/uief'elu Gueßlinfut pris /Je ce^^x i/e Cherbourg nbsp;nbsp;chap, x x i i.

A Sfeztoft après 1c departement de Sainót-Malo, amp;nbsp;que les François curent rafre--fxfchi la villeamp;le Chaftel,fie Conhcftable de France amp;yes Bretons eurent con-* • nbsp;nbsp;.

feil,qu’ils viendroient mettre le fiege deuant Cherbourg, dont meffire lehan de Char- t ” ^^“^h ^ß fetoneftoit Capitaine: amp;auoitdelez luyplufieurs Chcualicrs Anglöis,êt Nauaroisi

Mais tout ce grand oft ne fe tira point celle part: ains fe départirent le Duc de Berry, le ^„M^‘aefent DucdcBourgongne,leDuc de Bourbon,le Comte delà Marche,le Dauphin d’Auuer- au chap. 3i^i gnc,amp;tous les Chefs amp;nbsp;grans Seigncurs:amp; renuoyetent leurs gens en leur pay?amp; ;^m pouda ra^gt;t ficurs vindrent veoir le Roy (qui fe tenoit à Rouen) qui nioult ioy eulement les rcceut: ^ue day miß amp;nbsp;lesBretonsamp;les Normans, bien enuiron trois cens Lances, fen vindrent à Valon-^ '” mar^eßti^ gnes,àtroislieuësdcChcrbourg;amp;làfirentleursbaftides. BienfaUoientque meffire ’^^•^hap-dti lehand’Arondclauoit rafrefehi la garnifort, Se fuppofoient biert qu’il y eftoit encores. /”'v^quot;^ Entre Cherbourg amp;c Valongnes, de ce cofté font les baux bois Si forefts d’vne part amp;nbsp;d'autre,iufques à la cité de Côftances: Si pouuoient ceux de Cherbourg iffir amp;nbsp;cheuau-* cher furie pays,àrauenture,toutes les fois qu’ils vouloicnt. Car ils auoiét parmi le bois vn chemin fort hayé de cofté Se d’autre:Sr quand ils eftoient en leur cheuauchée,on ne les pouuoitapporcher:ôc eft Cherbourg Tvn des forts Chafteaux du monde.Ceux,qui eftoient en garnifon à VaIógnes,eftoiGt duremêt courroucez de ce qu’ils ne pouuoient

9 *“j • •

-ocr page 522-

52 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E S E C 0 N D ' V 0 L V M E

porter dommage aux Anglois,par harierle païs. Sifaduifa meffire Oliuierdab . clinjfrereà meffireBertrand du Gucfclin,quc,fil venoit en catirftini ebeuaucherp® les bois, amp;nbsp;aduife» Cherbourg de plus près, pour fauoir fc l'on pourroit mettrelc» : deuant,^ qu’à tout le moinsTil peuft prendre la ville (qui fied bien plus haut 9“® 1 jjl ftd) il auroit fait vn grand exploit: amp;nbsp;tantoft il l’auroit fi fortifiée, que ceuxdueba; ne pourroient entrer ne faillir hors,qu’ils ne recculTcnt g^id doft malc.McffircO'* • en ce propos perfcuera:amp; prit cnuiron quinze Lanc^ amp;nbsp;guides (qui bien le leent mener parmi le bois) amp;nbsp;fe partirent,pîr vn matin,de \^longnes:amp; tant cheuauchet qu’ils vindrent outre le bois,à l’encontre de Cherbourg.En ce propre iour cftoit®t re Ichand’Arondcldans le bourg venu, pour foy ébatre: amp;nbsp;làauoit a(jicnéauccluy| EfcuycrNauarrois:quifappeloit lehan Coq,pourluy môftrerlavillciSélàouit,^ uclles vindrent, que les François eftoient là venus pour aduifcr la place. Sirc(ditK Coq à meffire lehan d’Arondcl) i’ay entendu que meffire Oliuier du Guefclin,fgt;^ Conneftable,a palfé le bois,^ venu aduifer noftre forrereffe.Pour Dieu qu’iho'tp® fuy. le vous penfetellcmcntconduireamp;mener, qu’il ne nous peut échappe^ chée entre noz mains: amp;t tout foit conquefté moitié par moitié. Par mafoy(ditwC lehan) ie le vueil: Adonc f armèrent ils tout fecrcttement,amp; monterentàcheuahv'' • rent enuiron ccntlances,rous compaignons d’élite:amp;: fe partirent de Cherboutg:» trerent dedans le bois,que les François n’en feeurent oneques ri ensile cheuauebeft Qiwnd meffire Oliuier du Guefelin eut aduifé la place (qu’il veit durement forte,»^ lieu impoffible pour affieger)fi fc retira:amp; prit le chemin de Valongncs:ainfi cow®’. eftoitvcnu.ll n’eut pas cheuau^hé deux lieucs,quand lehan Coqamp;rncdîrelclt^*’“^ rondel, amp;nbsp;leurs routes (qui auoicnt efte iuftcinem menez) vindrent droit fur eux,f®^ criant, Noftre-Dame A rondel. Quand meffiixŒiuicr ouyt ce cry, amp;nbsp;les vit derc^ trc,il euft bien voulu eftre à Valongnes. Si mota tant^ft fur vn bon courlier,pour‘ft der fauuer:car il ne veoit pas à icu party, pour combattre. Si entrèrent fcs gensau l’vn ça l’autre là. Trop petit fetindrentenfemble. lehan Coq (commebonHo®^ Prlfè d'oliuier *^’^’''^^^S ^ Vaillant pourfuyuant)chaça défi près meffire Oliuicr,qiic finalcmequot;--‘^ du Guefelin. ptifonnier:amp; en y eut des autres pris,enuiron dix ou douze. Le dcmourai^fcû“''^i frereduConne- febouterent es bois, amp;nbsp;retournerent(quand ils peurent)à Valongnes: amp;nbsp;rccoriJ ■ , flaUede Fran- meffire Guillaume des Bordes amp;nbsp;à fes compaignons,qui ià eftoient, cômentib’®®. g cepra cher- perdu,amp; par embufche,amp; que meffire Oliuierdu Guefelin cftoitdetnour^Df^^^a l'*'^^^- les Cheualiers Sc Efcuycrs,qui à Va^ngnes fe tenoient,grandement courrouc£('’jj amender nclepouuoient.Sifutmcnire Oliuier du Guefelin de ceux delagamib^- 1 Cherbourg amcné^auchaftel:amp; fut là dit qu’il payeroit bien dix mille francs.D^hP. fe du Chcualier furent grans nouuelles en Fraceamp;en Angletcrre:amp;dcmouralat^ long teps en tel eftat.Meffirc Oliuier du Guefelin demoura prifonnierlóg tépsày bourg,en lagardc de Ichâ Coq,Nauarrois, qui pris rauoit(mais meffire Ichandnf del y eut profit) amp;nbsp;puis fina meffire Oliuier pour luy,amp; pour tous ceux,qui auccqn^ ? furent pris: mais ce ne fut pas fi toft. Ç^and la ganpfon de Cherbourg fiitrafreÇ 1 meffire lehan d’Arondel fepartit: amp;nbsp;fen retournade-rechefà Hanronne: dont3® .

• • Capitaine.Si demourcr^t a Cherbourg,auecques meffire lehan de Charlcton,W tainedu lieu,aucuns Cheualiers Ang!ois:c’cftafrauoir meffire lehan Copclant,®® lehan Briole,meffireThomas Pigourde, amp;nbsp;plufieursautres Cheualiersamp; Efeuy?®^ grandemet en pcnfercnr,amp;tant qu’ils n’y prirent point de dommage. Nous nous 10 frerons à parler de Cherbourg, tant que lieu amp;nbsp;temps viendra: amp;nbsp;parlerons de ro®’ ’ • leftan Se Ncufuille,Senefchal de Bordeaux, amp;nbsp;de fes compaignons, me Hire The?

Triuet amp;nbsp;autres: amp;nbsp;comment ils perféucrerent: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Cemme»t lagarfiiß» Fraxfoiß ele Berßt f»( deeexß/e e» “vue re»ee»tri’.,Cè'lfi‘ffif^f'^^'^ f renelue aux ^^»gloss :dr Cû»)»}e»t le Foy sie Na/earre •vins à Boreleauxßemimili’^

ßeours at/x t^ »gleis.


CHAP. XXIII.


Bien cftoit informé le Sire de Neufuillc (qui fetenoit à Bordeaux) que l’enfant

Caftille, à tout grans Gens-d’armes Efpaignols,auoit aifiegé la bonne cité dePa® pelune, amp;le Vicomte de Chaftillon,Ie Seigneurde l’Efcut, Raimon de Ramelcôi plufieurs autres dedans, amp;nbsp;fi n’oyoit certaines nouucllcs du Roy de Nauarre: noun tenoit. Donc il cftoit émerueiUé. Mais ilfuppofoit quchaftiuementilenorroitno”

-ocr page 523-

D E F R 0 I S S A R J*


33

uclles. Auffi ceux du pays de Bordeaux luyprioicnr, qu’il ne voufiftpcint^oartir delà * marche de Bordcauxfne faire partir fes Gens-d’aunes, tant que les Bretons teinfTent riens furie pays:amp;,par efpccial,on luy difoit que ceux de f Bcrlat hagoient trop le pays -fsaUJit Ve-de ßordelois. Si demanda le Sire de N eufuille quelle qurft tiré de ßrctonsilpouuoita- fac. uoir enßerfat: amp;onluy Mit qu’il y auoit bien eftaq cens combattant., Adonc appela il le ScnefchaldesLafldes,lt;amp;;: meÄre Guillaume Stfomp: amp;leur dit, Prenez deux ou trois cens Lances denoz gens5amp; autant d’Archers:amp; allpz venir ceux doBerÂt;amp; faites tant nbsp;nbsp;nbsp;•

que vous endeliurezlepays:amp;pûisnous entédr^p^àplus grand’chofe.Les deux Che-ualiers ne voulurent point d.efobeyr: mais ilsprirencdçux cens Lance?,amp;: autant cfAr-chersîamp;pafl'ere^t la Garonne: amp;nbsp;puis cheuaucherent vers Berfat. Ce propre iour que les Anglois chcuauchoiçnt,aufli ceux de Berfat cheuauchoient,cnuiron,fix vingts Lan-ccs,toutcontremontlariuieredeGaronnc,pourfauoirfils trouucroientpointdenàui-te:amp;:auôient à Capitaine vn de Perigourd: qui fappcloit meffire Bertrâd Raimon,bqn Homme-darmes. Avne petite lieue de Berfat, tout à vncrsncontre, les Anglois, Scies /^„centre c)“ François trouuerent l’vn fautre. Quand mcifirc BertranS veit que combattre luy con- déconßürede iienoir,finefut pas eftrayé:mais ordonna fes gens,amp; les mit en moult bon conuenant: hgamifin de amp;eftoientprcfquetousGafcons,Sivont venir IcsAnglois fur eux,leurs lances bailfées, ßerßtparlet amp;efpcronnans cheuaux des cfperons, tant qu’ils pouuoient: amp;nbsp;fe boutèrent parmi eux. -y^’^^quot;^^* f a eny eut de pr emiere vcnue,d’abbattus desvnsamp; des autrcs,amp; faite mainte apperti-m darmes. Finalcmentles François Gafeons ne périrent fouffrirne porter les faix: car les Anglois croient trop grand nombrc,amp; tous gens d’élite. Si furent ceux delà garni-ion deßerfat tous morts,ou pris:ôc petit fen fauuerent: amp;nbsp;y fut pris melfirc Bertrâd Raimon prifonnier, Sc melfirc Guillaume Fjemon: Puis cheuaucherent les Anglois deuant Berfat. Quand ceux de la garnifon vefirnt que leurs gens eftoientmorts^ou pris:hfurpt ^f^Q^ rf.„d^ tous ébahis: amp;nbsp;rendirent la fortei^flc, fauues leurs vies ôc fut Berfat Anglefche: amp;nbsp;puis ^nßois la tetournerentaBordeaux. Le propre tcmps,queles Anglois retournèrent enBcrfat,fiit nuit de la rouf «nuid delaToulfainds mil trois cens lxxviij.amp; à ce propre iour vint le Roy de Nauar-/»»'^^ i ^quot;S. *^^îBordeaux: dont on ne fe donnoit garde. Si le receurent les Anglois moult honno-taolement;amp;]elogej.ej^£lQy ^ fes gens,à fon aife:êc luy demandèrent des nouucllcsde ^'’‘**^^' °’’pays,amp;ocsEfpaignols: carils eftoientchargez del'enquerre. lirefpondit plaine-^'?‘Sque lehan,l’Enfant de Caftillefauoir aflîegéPampelunciàgrand’puilfancc: amp;nbsp;c-

o'cntmoulr contreints ceux,qui eftoient dedans. Si leur requeroit amp;'prioit,felonJ’or Le ^9' Je Nf onnance amp;nbsp;commandemét qu’ils auoient du Roy d’Angleterre,amp; commeils faupiét f*^^’'’'^ deman-^5 grandes alliances, qu’ils auoient en femble,qu’aie voufifient tenir prefts de cqnfor- J^ß^'’‘^’;^ ^“‘5^§«tsamp;lcucrlc fiege. Les Chcualiers d’Angleterre (’offrirent, amp;nbsp;dirent qu’ils en

‘1 '^uoonne volonté, SC que par leur negligence ne dctnourcroit pas le liege a Ic-uer,mais en ordonnèrent haftinementSc dirent encores ainlî.Sire,vous retournerez en voltrepays: amp;; ferez vn efpccial mandement de voz gen: car nous ferons là fur vn iour: ou nous ferons tous enfemble: ôc de tant ferons nous plus forts: car voz gens cognoif-entmieuxlepays^qucnousnefaifons. Le Roy de Nauarre refpondit qu’ils parloient ien,amp;qu ainfiferoitfait. Depuis cesparollcsil ne fut auccqueslcs Anglois que trois iours:amp;prit congé Sefe partit de la cité de Bordeaux:Sc femcÿau rctour:ilt; prit Icchc- • minde lamarine (cary auoit enuiron Bayonne, Scia cité de Dax caGafcongne,plu-

J ’^^erelfes: que les Bretons tenoient) amp;nbsp;tant fit le Roy de Nauarre, qu’il vint en la 'illedeSainâ:Iehan;Sclàfetint. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

l^nße^e JePampelufie^ti»»par rEfffaNt iJe Caßille:(ß comment tneß/re Thómas f^/tte^ '^^^^lt;’^^')y »te»a»tfic^trs au Eoj /sic Nauarreypritplußeurs places e» Caßo^gticßi/r IcsFra/jcoist nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre x x 11 ï i.

pendant que le Roy de Nauarre fit fon voyage à Bordeaux, 5c feiouma là, amp;nbsp;que deft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’^ (0^ pays, Ichan de Caftillc, fils du Roy d’Efpaigne, Sc 1c Conne-

aWe du Royaume de Caftille (qui Chef fe falloir de cefte guerre )eftoit auecques ^y(quifappcloit Dom Pierre de Morich ) ôc renoient le fiege deuant la bonne cité de* ^'’ipelune,àgrans gcns-d’armes deffous eux. En leur compaignie eftoient le Comte .^p Alphons, le Comte de Medine, le Comte de Manons, le Comte de Ribede,

*^® Falefque,8c Pierre Gouffart de Modefque,Ôc pluficurs autres Barons ^Lheu^iers de Caftillc,Sc leurs gensiSc auoient ces EfpaignoljCn venât deuant Pam-

-ocr page 524-

54 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME

pelunc, pris amp;nbsp;ars la ville de Loruich, amp;nbsp;la cité de Vienne, delezie Groing: amp;ny^“ Seigneur en NauarrCjquifoiàft monftrcr contre cux:maisfc tcifcit chacmKnlûn amp;nbsp;tout ce fauoit béé le Roy de Nauarre,(car toufiours y auoitmclTagersallas mais on n’y pouuoit remédie!,fans auoirla puilfance des Anglois.Le Sire de Seu “'‘ (qui fe tenoit à Bordeaux, amp;nbsp;lequel eftmt là enuoyé de parleîloy d’Angleterre a Ç^ Confeibainfi que vousfauez)pouuoit bien fauoir des noiftelles Âcs gfans alliance

Ceux de la garnilon de Talfegnon auoient tant elle contraires aux Bayonnois, lt;1®^’

-ocr page 525-

DE F R O I S S A R Ï. jy pourcelcsdcfiroicnt Us à deftruire: amp;iamais ne les euflent eus: fe le fens ^aduis des ' ^gloisneuftcfté.Encores, auecques toute leurforcCjils furent là Quinzeiours,auant 9^115 le peuvent auoir: amp;, quand ils l’eurent, ce fut par traite: amp;feir allèrent ceux de edans Uns dommage, ^ furie conduit de m|fîirc Thomas Triuet; qui les fit conduire amp;mcncriufquesàBrt«ent:qmfetenoit Françoilc. Si achetèrent le Chaflel ceux de ayonne,trois mille irancs:amp;puis l’abbattirent: amp;cn fircntmenerlajÿcrreàBayon-ncdaoulcsAnglois furent recq^lis à grand’ioye:ôr curent toutes choies à leur volonté, en les payant. *

Comment me/it^e Thomas Tn//ef^a»ec fes lt;^»glois^arriua a» fecours eia Hey e/e T^uar-t'iyamp;comment leßege de Pampelnne fut loué. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. x x v.

T ERoydeNauarre(qui fetenoità Saindl-Iehan-du-pié-des-ports) cftoitdurement -L/courrouce de ce que les Anglois feiournoient tant à venir. Car Ibn pays eftoit en trefgrand peril: amp;nbsp;bien vous dy que Pampelunc euft cftgt; prife amp;nbsp;conquife des Efpai-gnols:fcn euft efté le fensamp; la bonne garde du Vicomte de Caftillon (qui en eftoit Capitaine,a tout deux cens Lances de Gafcons)mais le fens de luy,amp; la bonne ordonnantie garda de tous perils. De la ville de Tudelle en Nauarre eftoit Capitaine meftire Eerdueasd Albreth. De la cité de Mirande eftoit Capitaine le Comte Pullois: amp;,aucc- • 9ucsluy,tneffire Roger fon frcrc.D’vne autre ville forte de Nauarre (qu’on appelle Ar-9ties)eftoit Capitaine vn Chcualierde CathelôgneiquifappeloitmelfireRaimond d« Bageth.Surlafiancedeces CapitainesfetenoitleRoydeNauarreàSainélTehan-du-pie-des-ports: amp;leslaiflbit conuenir. Mais toutleplat-^iays d’enuiron Pâpelune eftoit gaftc:ne nul n’y tenoit les cbamps;for^jjpaignols3qui eu idoient bien que,par long fic-ge,la cite dePampelunc fe deuft rendre;mais ceux de dedans n’en auoienr nulle voion-te.Car le Vicomte de Caftillon,loSirc de l’Efcur,amp;: Guillaume dePaux,fenfongnoiét grandement, amp;nbsp;tant que les Efpaignolsfe commencèrent à tennef. Car TYuer leur ve- j-^^r non: amp;nbsp;eftoit enuiron la Saind-Andry: amp;nbsp;commençoient les viures à leur faillir: amp;nbsp;fe 1^78, n euft efté le Vicomte de Roqucbcrtin(qui les rafrefehit de Gcns-d’armes,amp; de foixan-tefomniiers,^hargezdeviurcsjilsfcfulTcnttretirez,dczlaToulfainds.LeRoydeNa- ■];!ly4u«itiç^ narreenuoyayn fien Cheualicr,quifappeloitmeftire Pierre leBafcle,deuersles An- rendus: »»4^ glois:cn leurpriant qu’ils fe voufiflcnt1^cliurcr,amp; que trop longuement mettoient à ve- ^‘fl comme le nir,felonce que befoing luy touchoit,amp; ce qu’ils auoicnt promis.Le Cheualicr exploi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^ lt;1^^

^^ tant, qu’il vint en la marche de Bayonne:^ trouu^lcs Anglois deuant vn Chaftelnô- ^ “^’ tttePoulat. SifiefonmeftagebienSe à poind, amp;nbsp;tant que meftire Thomas Triuet,dit 9tæîæchâftcl(deuantlcquel ileftoit)conquis,il n’entendroit iamai%àautrechofe: fi fe rouallccnNauarrc;amp;quefurcefteparolle le Cheualicr fenpouuoit bien retourner.

1 en rcmnt:amp; depuis ne demourale chaftel que deux iours,qu’il ne fe rendift par trai-te;amp; l en partirent ceux qui dedans cftoient:amp;r fut rafrefehi de nouuclles gcns:amp;,depuis le pays demoura alTez en paix. Encores y auoit il aucuns petis forts: qui fetenoient es Monfticrsamp;Eglifes, amp;nbsp;qui harioient le pays: mais n’auoient nulle puiftanec. Si ne vou-loient pas les Anglois plus y feiourner: mais difoient qu’ils vouloient aller en N auarre, bleuetle fiege de Pampelune,amp;: combattre les Efpaignols. iV^ftire Thomas Triuet,amp; * * itieftirc Matthieu de Gournay,amp; toutes leurs gens,f en retournèrent à Dax:amp; là feiour-nerent quatre iours. Au cinqiéme iour ils fen partirent: amp;nbsp;prirent le chemin de Nauar-“ rc. Mais meftire Matthieu de Gournay retourna en la cité de Bayonne, auecques ceux defadeliurance, pour garderie pays,amp; côquerre aucuns petis forts:qui fe tenoi^t des Bretons. Tant exploitèrent mefsire Thomas Triuct amp;nbsp;fa route,qu’ils vindrent à .Sainct- ^muée di9 Ichan-du-pie-dcs-ports:amp;:fàtrouuerctleRoy deNauarre:quilesreceutàgrâd ioye. ^n^lms vert Si fe logèrent les Cheualiers en la ville, amp;nbsp;les Gens- d’armes furie pays, au mieux qu’ils ^^ ^V ^ ^*z peurcut.CeRoy deNauarre au-deuantauoitfaitvntrefgrandmâdementparfonpais, que toutes manières de gens venfiftent deuant luy, amp;nbsp;falfemblaflent deuant la cité de Mirande. Nuinofaréfifter au commandement du Roy; amp;nbsp;fepourueurent amp;apprc-toentCheualiersamp; Efcuyers, amp;fordonnerentpourvenirdcuâtPampelune,combat-treles Efpaignols. Nouuelles vindrent en l’oft, que les Anglois, à trcfgrand’puiftancc, eftoient auecques le Roy deNauarre,àSainôt-Iehan-du-pié-des-ports:amp;qu’ils fetrou-uoietbienvingt mille Hommes-d’armcs.Adonc fcmcirentles Capitaines tous enfem-blcjpourconieillcr quelle chofeils feroientjSc fils attendroient le Roy dcNauarrCjOu

-ocr page 526-

36 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LESECOND VOLVME

fils fe rctifcroicnt.Là eut confcilié amp;nbsp;longuement parlGmentc:amp; vouloientaucun5 ^^ Capitaines,que les Anglois amp;nbsp;Nauarrois fuflent attendus: amp;nbsp;le^autrcs di(oicDt“*’^p qu’ils neftoient plis aflez forts, pour attendre telle puiflancc, amp;nbsp;que par long fi^g^,' ftoient trop trauaillez.Ce parlement ft^longuement tenu: amp;nbsp;finalementvneertä reft fut done de déloger,amp; foy retirer tout bellemêt,en leur p5ys:amp;cc,quip‘’ ^^*®^ na à ce faire : car bien difoient plufieurs vaillans ChcudBers,’v1ltez fl armeSj^^^P -

xy en Seuilc,pour là feiourner ; amp;nbsp;y mena fa femme amp;nbsp;fes enfans.

C^mmefitles ^»gloit ^ N a »arrets cou ru rentfir le J^ejaume cl'Fjpaiari'.é'^^^^'^^ leurjadueint. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xxvi. *

QVand mclfirc Thomas Triuct amp;nbsp;fes compai^ôs(quife tcnoiêtâ'tudcllci^’^L _^ cores n’auoient rien fait, depuis qu’ils eftoient venus en Nauarre) cfltt® ^ parleurs efpies,que les Efpaignols feftoient retraits,fifaduiferent qu’ils roient vers Efpaignc,pour employer leurs gaigcs:amp; meirent fccrcttcmentviic*-*’.., chée dcGens-d’armcs:amp; lefignificrentau ComtePullois,amp;àmefrireRogcf^®‘’ p lefquels y vindrent,à tout deux cens Lances,amp; trois cens pauois.Si faflèroblcw®^ j à Tudelle: Ôrpouuoient bien eftre enuironfept cens Lances, amp;nbsp;douze cens Arch^^^ÿ 1 autant d’autres Gens,Brigans. Si firent charger fur fommiers grand planté devM^ ' puis fe partirent: amp;nbsp;vindrent loger, droitementla vigile de Noel, envncbeliep’’ amp;nbsp;furvneriuiere,aupiédelamontaignede Montcain:laquellc depart les trois W ^ mes (c’cftalTaiioir Nauarre: Caftille,amp; Arragon) amp;nbsp;d’autre part de la montaign^^ u

' nbsp;nbsp;nbsp;chcroient:amp; viendroient à l’adioumcment duiour deNocl, efchclcr lacitédin» j,

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3ftric?Cc confcil fut tenu amp;nbsp;arrefté,amp; fordonnerent toutes manières degens for’^^

ne deuoient à ce faire, eftre que trois cens Lances: amp;nbsp;le fur^lus, auecques les ^^’ll^j pié,demourcroit ou ils eftoient logez,iufques au lendemain,qu’il leur feroit ßg®®^- ' ment ils auroient exploité. Le Comte Pullois, à tout cent Lances, amp;nbsp;raeflire Th® ^repr^ Jes 'fj-jucr^g^ fa route auoient guides(qui les deuoient mener)amp;fi deuoient cheuau^ , i^auarroi^ lt;1“^® routes,amp; en trois aguets pour plus fecrettement faire leur emprife,amp;niieu’‘ leKal-Je Ssrie ^’’^ ^ p’^^ ^’^^ ^ ’’^*^”^ entente. Enuiron deux heures de nuit ils farmerent tous, amp;W

à cheual:amp; n’auoient nulles trorapcttes:mais les Capitaines, amp;nbsp;les guides fauoien’^^^ les certains lieux,ou ils fe deuoient trouucr,pour venir, tout d’vn point,dcuantlc de-Sorie : amp;nbsp;auoient ia monté la montaigne, amp;nbsp;cheuauché fur les plains, quand vos filjamp; vne neige,va commencer fi fort à venir:amp;,fi roide, que ce fut grand meruei ^^

-ocr page 527-

amp; fut la terre toute coquette de neiges amp;,dc faitjcheuaucherentiufqiics au ftndehiain, anant qu ils peufient Âouuer Tvnlautrei Cefte maladuenture des Anglois cheut bien à point pour ceux du Val~dc-Sorie:qui ne fc dônoient garde de celle Anbufehe; Car fils lehilTenttous troimez cnfemblc à l’heure qu’^ arioicnr or donné,ils renflent cü par cC chcllcrncntjamp;ian’y eulftnt failliiQuand mefure Thomas Trinet amp;nbsp;ceUx,qui ces Gensdarmes tncnoieift amp;nbsp;iAnduiftient, veirent qu’ils auoient failli à leur entente, ils furent durement courroucez.Si feremeirent enfemblc,au mieux qu ils peurent: amp;nbsp;puis eurent nbsp;nbsp;nbsp;*

tiouucau confeil : t amp;nbsp;qu’ils boiroiehtvn coup fifties fommiers : Slt; puis fauoyeroienq comme deuant,le Val-dê-Sbrie.Ainfi fut il fait: amp;nbsp;tahtoft apres déieLirtcr(qui fut moult brief) meflirel^imondde BalgCjNauarrois, fut éleuj à quarante Lances, pour courir dcuantlaville3pourattraircdehôrslestGeniciens,quilaoardoient. Sicheuauchale , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-••

vneualier deuant le Val, iniques aux barrières, amp;nbsp;la eut grans ecarmouches: car ces jcicBmmPu Geniciensfqui eftoiét bien deux cchs)faillirent dehors: amp;nbsp;comencerent à tirer amp;nbsp;à lan- gff geflefirtr, ter fur les Gérts-d’armes: qui petit à petit fe rccullcrcnt, j^onrlcs traire plus auant hors amp;nbsp;bciirct vn delaviîlé:amp;voïis diray que ces Geniciens enflent vaillâment fouUé ces Gens-d’atmes, coup fur les p:lembufchenefe fuft traite atiant:mais ceux de fébufehevindrent,tous clperonnans, fonimiers,amp;: iufquesàbaifferles lances: amp;fraperent en eux. Si en y eut de premiere venue, moult de P“‘® enuoye abbatus amp;: de morts: amp;nbsp;furent reboütezj à leur grand dommage, dedans là ville. Si fer- 3ç%â^i quot;y'j mercntleurs Barrières amp;nbsp;leurs portes: Sepuis montèrent es créneaux: car ils cüidoierit jeSorie. bicnauoirl affaut: mais non éurcticar les Anglois amp;nbsp;NaUarrois fe retircret tobt de idur: p je mj/ ^hH ^j’^'°'’™^fcntàlcürlogis:ou ils tronucrent leurs gens. Sifetindrcntlà celle nuittamp;au veut dire Gc lcdcmain(quifutleiour S.Eniehne)ils fe tirèrent deuces vnc ville,qu'on dit Quafquan ribUircs. cnNauarrc;amp;trouuercntleRoy,qui^oitlàvcnula vigile de Noel. Mais, en venant enla villede Qwfquan^les Anglois argent, le iourSaind Eftienne,auGuns villages, 5c parelpecial,vngros villagejqui f^peUe Nigrete: amp;nbsp;le pillèrent tOUn

Vvne ciurje de meßire T/jomits Triaetfur la ville d’f^ If ara cf2 Ejpniafje'.dj’ comment efantlapaixfaiffe entre le Roy d'Ej^aigne (^ de Nauarre le Roy Henry mourat: ^ lehanfonflsfut couronné. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xxvii.

T EsnouAUcs vindrent au Rôy Damp Henry de Caftille, quife tehoif ert SeUiÜe, le t^f»^M ce ^cœurdefonRoyabmequeles Anglois auoient chcuauché,6z ars la ville du Val-dé-1? '^ ^“^^ ^^ Soriejenfaifantla guerre du Roy de NauarteSi en fut durement courroucé:amp; iura que ccfcroitamendé:amp; eferiuit tantoftlettres débets fon fils lehan de Câftille:cn luy man- ^‘gerï'anï^^^Q. ant expreffément qu'il fift vn mandement par tom fon röyabmc,amp; aflemblaft les No- ^ „nßrg ^^de,, «îcarilferoît debriefcnCaftille,amp; fe contreuengeroit du Roy i^Nauai rCsamp;'dcs ex ccsqu onluy auoit faits.L’Enfant de Caftille,ne voulut,n’ófa,defobeyr au command e-mcntacfonpere:amp;'fitordonnerle mandementjainfi que commandélüy fut. En tant que CCS Gens-d armes l’aflcmbloient,amp; que le Roy Henry eftoit encores avenir, mefti-rcThomasTriuet aduifa qu’il niettroitfus vnepetite cheuabehéede Gehs-d’armes, amp;nbsp;iroit deuant vue belle ville enEfpaignc:qu’on nommoit AlfarósSi fe départit vn foirde Quafquan, amp;nbsp;dû Roy de Nauarrc:amp;cheüaucha:amp;n’aboit enfa Compaigniec^uc cent Lances:maisc’eftoient tobs gens d’eftoffe.Si cheuauchcret dgpers Alfaro,fur 1 adiour- * , ncmcnt:amp; vindrent à vnc petite liebe près de la ville, amp;nbsp;fe boutèrent là en embufehe. Sifurentenuoyez pour courir deuât la ville,nifeflîre Guillaume Cedrin ScAndtieuAn-dtae.ôt auoient en leur cöpaignieenbiron dix Lances: amp;nbsp;vindrent iüfqués à vh tu (qui court deuât la ville) lequel on pafte outre,àgrâdméchef.Toutesfôis Andrieu ^ndr^c, amp;nbsp;Pierre MafclcNauarrôiSjlc paflerent:amp;firent faillir leurs coUtfiers outre, amp;nbsp;firent, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

vindretiufques aux barriefies. Adonc comença l”efFroy grand amp;nbsp;fort,à l’heure en la ville,amp; fonnerent leurs trôpettes.Les Gens-d’armcs,qüi dedans eftoieht, faftcmblercnt. Si oüürirentleurs portes Scieurs barrières, amp;femcircnt tout au dehors: amp;nbsp;commencèrent a tirer, amp;nbsp;à écarmoucher. Dés dix Lances n’en y auoit plus, qbi euftent paffe le ru, queles deux deflus-nomrnez:Si retoutnetent,quand ils virent lé f ort vehir:amp; firent re-billirleuts Courfiers outre. Ceux d’Alfato virent que ces gens n eftoient qu’vu perit,amp; * tiensnefauoient de 1 embufehe. Si les fbybirent chaudement, Sc de près, amp;nbsp;paflerent lctu,vnpctitplusamont:ouils faboient bien le paftage. Ces dix Lances fefirenreha-ccriufques a leur embufehe. Adonc faillitêt auant meftire Thomas Trinet Si les autres^ en écriant leur cry, amp;nbsp;fe boutèrent ces gens dedans ceux, qui choient ilfus hors, St eni-

-ocr page 528-

portèrent ^e commencement,de leurs lanccs.grand’ foifon à terrei A vray dircIesB' paignols ne peurent longuement durer contre ces Anglois: amp;nbsp;roeournerent qui nm»^ roieux:mais trop |«u fcn fauuerent:qui ne fuirent morts ou pris. L’effroy fut grand enli romance dt ''^^^‘^•^' la cuidoict les Anglers trop bié auoir de plaine venue: pourtât qu’ils vcüietf' femmes^d'^l 1®^ 8^”^ du lieu fe dccofiioicnt. Ce qu’il Inc peurent faire. Cailles femmes ddaviUd^ fan en E/p.^, fauucrent,amp;rccouurcrent par bon moyen,Car,ce pendant quc l^s Ai^lois pafloientK ^ne. * rüiircau,elles i*cn vindrét clorre amp;nbsp;fermer les barrières,^ la porteiSr puis mótereut ƒ créneaux de la porteiSe là monftrerent grand’ volontéTjPcllesdeffendre.Quandnieft^ Thomas Triuetenveitrordônance,fi dit en courant,veez là boucs femmes,retonttiL'' arriéré nous n’auôs rien fait. Adonc fen retournrent amp;pairerent le tu:amp; fenaUerctvö' Cafquancamp; emmenerent leurs prifonniers:amp;tâtfirét qu’ils y paruindftt.Dcccftcc^ uauchée acquit meffire Thomas Triuet grand’ grace du Roy de Nauarre.Enuirôqu®' ze iours apres qu’il eut fait celle cheuauchéedeuant Alfaro,lcs Efpaignolsvindrétat)-' champs,à tout bien vingt raille hommes,à chenal amp;nbsp;à pié,en grand’ Volôté de combat tre les A nglois.Quâd le R oy de Nauarre feut ces nouuelles,il fê vint à TuddleA'ƒ ' lire Thomas Triuet,amp; les Anglois,en fa compaignie;amp; mâda à tous ceux desgarnÜ^ du Royaume de Nauarre3qu’ils veniiffentà fon mandement. Si ne voulurent pas lt;1^ é bcyr:amp; ne demadoient autre chofe,quclcs Efpaignols cheuauchaflent.AuflüesEip^ gnols n’atrendoient autre chofe,que le Roy Henry fuft venu. Lequel fedepartitde^ uile àgrand gent:amp;: cheuauchaparmy fon Royaume: amp;nbsp;fit tantjlqu’ilvintàSaind-l; , j‘ ^y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;minique:amp;làf’arrefta,amp;fes gens:amp; le logerét fur les champs.Ç^âd Ichan,fonW,

la ^bam ^*^ ^^quot;^ ^^ Roy,fon pere,eftoit venu à SainCt-Dominiquc,h fe partit d’Alpharo:KÔ^*;^^ tnle^yde^ ^°“^^^^ gens,amp;vous dy quec’eîloit l’intention^esEfpaignols: de venirmcttrcle»^ Navarre. ^ dcuantTüdellc,amp;enclorrelcRoydeNauarrc'^Wâs,oucombattre.Detoutcedlo''‘

Roy deNauarre informé,amp;: fauoit bien qu’il n’auoit p^s puilfance d’attendreUba^ '’ contre le Roy Henry:car ilauoitplus de quarante mille hommes,à cheualamp;ap‘^'i^ Entre le Roy Henry amp;nbsp;le Roy de Nauarre auoit aucuns fages vaillanshóroesd^'^^.

Royaume amp;nbsp;de l’autre, Prélats amp;nbsp;Barons, qui imaginoient le grand peril amp;nbsp;^°® y qui entre eux naiftre en pouuoit:fe par bataille f entr’occioient. Si commécercni^ ^ ter,fur vnepartie amp;nbsp;für rautre,àvn refpit auoir pour mieux modérer leuilt;belo”qL couint les entremetteurs auoir moult de peine S^e trauail,d’aller amp;nbsp;venir del'''';'. tre,ainçois que la belongnefcpcuft entamer.Car les Angloisfquife trouuoietf^-.^ deux millcffe renoient fiersamp; orguillcux,contre les Efpaignols:amp; confciIloicnP®Ù de Nauarre la bataille.D’autre partis Efpaignols (qui choient grand’foifonlpd'^ . petities Anglois amp;Nauarrois,amp;pourtant eftoient les traitez diuers à coelute,amp;^ ■ trauailloientceux, quienauoientlacurcamp;lefoing: amp;nbsp;vn refpit fut pris entre ces“ Roys amp;nbsp;leurs royaumes,^ durer fix femaines-furintetion de traiter lapaix,amp;e(^'’Ly /raité Je paix ten tion des traiteurs, qu’vn mariage fe feroit de l’Enfant de Caftille, aifnefikdquot; J, 'quot;^quot; ^quot; Henry,à la fille du Roy deNauarre:parquoy plus feure amp;nbsp;ferme paix dcraourrol^. Je Natta ^ roitentreeux,àtoufîours.A ce cntendoitle Roy de Nauarre volóriers:carilveogt;''^ijj '^^ ‘ Je hautement mariée.Si fut encor regardé des Prélats amp;nbsp;Barons de l’vn Royaun'^f • • l’autre,^ Charles de Nai^rrc,aifné fils du Roy deNauarre, auroitlafiHeduRoy'^ jj

Ce traitépafla outre, moyênâtqueleRoyDapHcry deuoittâtfaireenuerslcM Frâce(enlagardeduqiCharles de Nauarre eftoit) qu’il deuoit retournerenN^“^.^ ainfi qu'il fit: car,à fa prière,le Roy de France le luy entioya. Si voulut,parmi le faifanrle Roy de Nauarre prefter dix ans, en caufe de feureté, au Roy Henry, la''**

-ocr page 529-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;39

lirez, amp;nbsp;repartirent tous contensdu Roy de Nauarrc, amp;nbsp;retournèrent à Bordeaux,«: «le là en Angleterre:^ le mariage fe fît de Charles de Nauarre amp;nbsp;de lafilic au RoyHery: ^^'^I’‘^^ ƒ ^^^ qui fappeloit Ïchanncjmouk belle dame.En celle année trépalfa le^^oy de Caftille: S^ o^^/,^^^” lutcomôncàRoy fonaifné fîlSjDâp Ichan.Si demoura F^yspar l’accord des Prélats ^pentceeße Van Baros du royaume d’Efpaigne de Caftille, de leuillc, de Galice, S^dcCordouc:amp;Iuy lu i jyçfJfiltn le reréttousfoy Sefeom^e àtÂir,à toufiourfmais, Adoncfémcutla guerre entre le Roy cha.zn. de Portugal amp;le Roy lehan de Câftille:qui dura moult longucmét: fîc8me vous orrez • recorder ci-après en l’Hiftoire.Wais nous retoumerons aux befongnes de France.

essaient le Sire de if uddexije retoftrna {^K^^led:(^ cemmerst le S ire de Langf/ranifiit Bituré à msrt-.fjr comment außi le Capitaine de lagarnifin dé Bo(^ee^ei//e fm décar^tid)“ le chaßel rendit François. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xxvili.

VOusauez bienouy recorder,cy-deffus,cornent le Sire de Mucident fc tourna Fra-çois:or feiourna il bien vn an, ou plus,à Paris,amp; tant qu’il luy ennuya: car il cuidoit biétrouuer autre chofe,qu'il ne fîft enuers le Roy de Frâcc:dütii fcmelâcoliaiSifcrepé tit grandement qu’il feftoit tourrlé François: mais il difoitquc c’auoit eftépar cotrain-tCjSt non par autre voye.Si f aduifa qu’il l’embleroit de Paris (ou il anoit trop feioumé) ^feniroitenfonpays: puisfe rendroitaux Anglois: car mieux en courage luyplaifoic Icfcruicedu Roy d’Angleterre,que celuy du Roy de France. Si fit ainfî corne il l’ordo* ^ na:amp; donnaà entendre à tousceux,dont il auoit la cognciftànce)cxccpté à ceux de fon confcil)qu'ileftoitdehaitcé.Si monta vnfoirà chcual,tour décôgncu,luytroifîefme:amp; feßre de Mud fepartitdeParis.Sicheuauchaversfonpays: amp;fcsgcnspctitàperitlcfuyuoicnt.Tant dent fi der de cxploitaparfesiournccs,qu’il vint à Bordeaux. Si trouua meftire lehan de Ncufuillc,lc départi. SéncfchaldeBordcauxtàqui il recorda fon aducnrurc.Sife tourna Anglois:amp; dit qu'il auoit plus cher mentir fa foy deuers l^oy de France, qu’enuers fon naturel Seigneur, Je Roy d Angleterre. Ainfî dcmqjira le fîre de Mucident Anglois,tant qu’il vcfquit.Dc-quoy le Duc d’Aniou fut moult CQurroucé:amp; dit bien,amp;: iura,que,feiamais illc renoit: illuy feroit voler la tcfte,ius des cfpaulcs. De ce eftoit le Sire de Mucident tout infor-iné,amp;aduifé,fi fengardoit au micuxqu'il pouuoit.Encores fe tenoit le fîre de Langurât Rançois.dcquel eftoit vn moult apert Chcualicnamp;faifoitpluficurs contraires es terres appartenai#esaux Seigneurs, qui eftoient retournez Anglois, Scqui luy marchifoienc (tels qucle Seigneur de Rofcm:lc Si^e de Duras, amp;nbsp;le Seigneur de Mucident (dont ces ïtoisBarons eftoient fort courroucez: amp;mettoient grand’ entête à ce qu’ils le peuffent occirc:car il leur eftoit trop fort ennemi.Le Sire de Langurant,qui eftoit vn Cheualier de grand’volôté (cheuauchoitvniour: amp;nbsp;auoit e^acompaignie bien quarante Laces: amp;vintaffczpresd’vne garnifon Anglefche, qu’on dit Cadilhar:quicft de l’héritage au Captai de Buz,amp; à fcsfrercs,Gafcons. Si fît vne embufehe de fes gœs en vn bois: amp;nbsp;dît ^^^:^^ entrepri Demourezey. levucil aller courir tout feul dcuantccftefortercfte,pour fauoirfe nul ßj^ searm-Hr faudracontrenous.Sesgensdemourerent.Sicheuauchaoutrc;£cvintdeuatlesbarrie- delangarant^ res de Cadi]hat:amp; parlaaux gardes:S2 dcmanda,0u eft Bernard Courant,voftre Capi- therchaut fion tainc?ditesluyqucleSirede Langurantluy demande vne ioufte. 11 eft bien fibon Ho- »'aalbeHr. ine-d’armes,amp; fi vaillât,qu’il ne la refufera pas,pour l’amour de fa damc:5lt;,f il la refufe, celuytourneraàgrandblafme: 6^ diray, par tout ou ic vied^y, qu’il m’aura rcfufé,par • * couardife,vne ioufte defer de lace. A la barrière eftoit lors vn des Varlcts Bernard Cou-rant,quiluydit,SiredeLanguranr,i’ay bien ouy voftreparolîe.Or vous fouffrés vn pe-ûv.Sri’irayparleràmonmaiftre.Taneluy fera reproché lacheté:mais quelevucillez at-tendre.Parma foy(rcfpondit le Sire de Lâgurant)ouy.Le varier fe partit:amp; vint en vne châbre:ouiltrouuafonmaiftrc.Siluyrccordalesparollesquevousauezouics?tXî^d • Bernard eut ce entendu,fijuy engrolfa le cucur au ventre,amp; cnfclonnagrandenacnt:amp; ^'’quot;A ^quot; '^quot;■* dit,çamesarmes,fellezmovmôcourfîer:amp;:il nefeniraiarefufé.Tâtoft fut fait:amp;Car- ‘‘ nia'.ôt mota a cheual:amp; prit la targe amp;nbsp;ion glaïue: amp;nbsp;ht ouurir la porte amp;nbsp;la barrière: amp;nbsp;le çg^^ant capid mitaux champs. Qyand le Sire de Langurant le vit venir il fut tout réiouy. Si abbaifta fame de Cadih fon glaiue,amp;fe mit en ordonnance de bô Cheualieriamp;aiiffifîtrËfcuyer. Siefperonne- hat. tentles cheuaux:amp; eftoient tous deux bien montez, à volonté, S i l’aconfuiuirét des la-* ces fl roidement en leurs efcus, qu’elles voilèrent en pieces. Au pafler outre, Bernard Courant alTena à mechef, de l’elpaule, le Seigneur de Langurant: amp;nbsp;le bouta bars de fa fcllc:amp;le getta à terre.Q^and Bernard Courant le vit à terrc,il fut tout réiouy: amp;: tourna tout court fou courfier fur luy: Sr, ainfî que le Sirede Langurant fereleuoit,Ber-

D ij / .

-ocr page 530-

40 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME

* nard (qui côoit fort amp;nbsp;vaillant Efcuyer) le prit à deux mains par le bacinct: ^^**^^ fort à luy,qu’il le luy arracha de la telle,amp; le getta delTous fon chc»al. Les ges du »^^ de Langurant(quilt;lloientcmbufchcz)veoientbien tout. Sicommécerentama ^^ pour venir celle parr,amp; recoUtre leur Seign. amp;nbsp;Bernard Courant(qui les regar a, vit vcnir)tira fa dague: amp;nbsp;ditau Seigneuroc Langurât,Rendez*'ous,Sire de mon prifonnier,refcoux amp;nbsp;non refeoux^ou autrement v o#s cftegt;moi«.LcSirc e

”^’’''^ embarralà dedans:amp;puis la retira,Ôe frappafon cheual des cfperôs:Seferclançaes Z^ranr ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ defcêdit:amp; fe mit en bon conroy,pour foy deffendre amp;nbsp;garter,fil« o'^^^^,

* ^*” * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fticr.Lors,quâd les gens du Seigneur de Lâgurant furent venus iufques à luy^ ^ ^^

uerent nauré à mort. Si furent tous courroucez: amp;nbsp;l’ordonnèrent amp;nbsp;appareillera i mieux qu’ils peurent: amp;nbsp;le rapportèrent en fon Chaftel, mais il mourut le lende® ainfi aduint en celuy temps en Gafeongne, de ce Seigneur de Languranr.Ett cc^ ^ aduintaulfi vnfaiâ d’armes en Rochclois, contre Heliot de Plai/âc,vnroo“lt§5 ()j cuycr,amp; vaillant Homme-d’armes,Capitaine de BQUtcuille,vn fort Angloi^^^^'î^ j( • là en garnifon enuiron fix vings Lances de eópaignons Anglois,amp; Gafcons;qiii ^^ pilloientlcpays,amp;couroient prefque tous les ioursdeuat la ville de la Rochelle,!’ j uant la ville de faind-Iehan d’Angeli:amp; tenoient ces deux villes en telle doute,lt;p n’ofoit iffir dehors, fors en larrecin: dont les Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers du paV^i j moult courroucez.Si aduiferen^vniour, qu’ils y pouruoyeroiétde rcmede,aleur j^^ pouuoir:ou ils feroient:dc leurs ennemis morts,ou pris, furies champs. Er^™* ^^ cueillirent amp;nbsp;afremblercnt,cnlaville de la Rociftile, enuiron deux cens Lances ^ paignós,bien eftofez.Car c’eftoit la villcjou ledit Heliot de Plaifac amp;lcs fenscou ^^ le plus fouuêt deuant:fiz là cftoient dePoiâ:ou,amp; de Î^intongc,le Sire dcTou^ re de Puiiranccs,mcffirc laques dcSurgercs,mcfrircPcrceualde Coulôgne,n)Cil'r gnaut de Gomers,meflire Hue de Viuone,amp;pluficurs autres Chcualiersamp;Efeu)^ moult grand volótc,derencÓtrer amp;nbsp;combattre leurs cnncmistamp;fcurétcesCap'L par leurs efpies, que ledit Heliot de Plaifac cheuauchoit, amp;nbsp;venoit deuaiff laRlt;^ ^ le,cueillirproyc.Sifordonnerentfélon ce:amp;fcpytircntdcslefoir,tousbicnâij'' \ môtez à cheuaLamp; femirentaux ch dp s. A leur departemét,ils ordôncrcntque.W^ j^ onmittout lebeftialauxchampsàljducnturc.Ainfifutfait,qu’ordônéfut.(K^’^'^ Surpri/è^pri yj^t au matin Heliot de Plaifac amp;nbsp;faToute fen vindret courir deuanrla RocheUf^ ^,^-'pl ^'^c ^ca^ firentiufques aux barrières:amp;,ce pendant.ceux qui cômis eftoiét à courir Lp”!^’ jj tadwdeBiMe- fembicrêt toute: amp;nbsp;fa firét mener, par les homes dupays,dcuanteux. HsnePuf^”'^ utile, pour let Uquot;cnée vnc lieue,que veez cy venir les François (qui eftoiét plus de aoo.Lâces)^'^^ ^n^lwpar drét fur raillc(amp; ne fé dônoiét garde les Anglois)amp; fe bouterct à roides LâcesK j, ernbufehe de ennemis. De premiere venue il en y eut plufieurs ruez par terre. Là dit Heliot ^uelifues eapt- fat,àpié,à pic,touthommc:amp; nul ncfuyc,amp; laifte chacun aller fon chcual.Sclâ’®® j^ fames Fragen. eftnoftre,nous aurons chenaux afrez:amp; felle eft contre nous, nous nouspairew^.,ÿ

Comment meß'ire T bornas T riuetßen retourna en ^ngleterre^auecfès oompai^nons: à“ ^^’^^^^ vn Héraut de fà compaignie capta au Duc de Lanclaßre,tüut le dt/cours de la mort dis Ruß fy de Caßfde,(^ le couronnement de lebanjfon^lsai/aé, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xxix.

£nc^

-ocr page 531-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;41

P^cetempsrctourncrenten Angleterre mefiîreThomas Trinet me Hire Çuillaume * lclnKn,amp; aucunslt;3heualiersj amp;nbsp;leurs routes: qui auoient efté en Elpaignc, amp;nbsp;aidé ^'fé la guette jjy i^Qy j(,jq^y^(.j.g.^ Sifetiverenttantoft deucrsle l^oy d’Angleterre: H^’i pour ce temps eftoit à Carthafce,amp; fes deux oncles^le Rue de Laclaûre amp;nbsp;le Com-^caeCantebrugc,deîez4uy:Sifurcnt:îcfditsCfieualicrsioyeufcmentrcceus du Roy amp;nbsp;quot;eicsSeigtieurs:ic furent enfouis amp;nbsp;examinez à dire nouuellcs* lis en direntalfeZjtou-^csteHesqu ils fauoicnt,amp;conimentles affaires feftoieht portez en Efpal^nc amp;nbsp;en Na- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ttarrcjamp; de la paix qui cftoit entf?lc Roy de Nauarre amp;nbsp;le Roy d’Efpaigne,amp; comment ® Hoy dcNäuarre auoit marié Charles, fon aifné fils, à la fille du Roy Damp Henry, amp;: ^out,depointenpoint,commentlestraitezfcfi;oientporteZi LeDucdeLanclaftreamp; c Jointe de Cantebruge eftoient durement penfifs fur ces parolles: car ils fe difoiét amp;nbsp;J^noient hoirs de toute Efpaigne,dc par leurs femmes. Si demandèrent en quel temps ^Koy Héry, Baftard,eftoit mort, St fi les Efpaignols auoientcouronné, à Roy fon filsi

MeflireThomas St mclfireGuilIaiitne Helmen refpondirent ,chafcun d’eux pour «gt;y:amp;lcur dircr.Mes chers Seigneurs,à la mort du roy H^y5Baftard,n’au couronemet ionnls,nc fufmes nous pas,car par tout ce téps,nous nous efiiôs retraits en Nauarre: ^^t^vtez cy vn Heraut,quiy fut:VoUsIepouucz fauoir parluy fil vo’pIaiftiAdôc fut le nerautappelé,amp; demandé, du Duc de Lanclaftre, comment les affaires fefioientpor-tees.Etilcnrefponditainfi:amp;:dit,Meffeigneurs^àlarequefi:edc vousi’en parleray.Tan disque Meffeigneurs^quicy font)eftoientà Pampelune,en attédant i’acôpliffcmét des traitez,qui faits efioient par leur volotéSc congèle dcmouraydelez le Roy de Nauarre ^tu moult honoré deluy, amp;nbsp;de fes gès.Si me parti de Pampelune en fa compaignierSc Wie Roy à Sainét Dominicque. Contre fa venue iffitîiors le Roy Henry,à grans gés: ^ui en bonne amour amp;nbsp;en paix l’attendAï: amp;nbsp;fut le Roy de Nauarre de luy tooulthon-ttorCjamp;defesgensiamp;lüy donac^ foir àfoupper, moult honneftement.

quot;ptes fouper, noUuellcs vindref qu’vn fanglicr eftoit es landes,couché près de là. Si fut ’^fdonnéquelédemain onl’iroit chaffer. A celle chaffe furet ces deux Roys:amp; leurs ve-^W;amp; fut le fanglicr pris:amp; retournèrent ce foir,cn grand’ amour, à Sainét-Dominic-S“5’^clendemain fe partit le Roy Hcnry:amp;: fen alla à Pierre-ferrade,pour vneiournée ^uilauoitlàf contre fes gens.Là luy prit vne rhaladiCjdontil mourutiamp;feut fa mort le ƒ /^ ^g„iè ^ ‘'oydeNauarre furies champs: car 11^ venoit veoir. Adonc retournai! toutcoufrou- tUy faille en ^e:amp;icptis congé de luy,amp; m’en allay en Caftille,pourveoir amp;nbsp;apprendre des nouuel- ne fes gens. ^^■•^ trépaffa le Roy Henry,1e iour de la Pctecofte. Affez toft apres,amp; le vihgteinquié-^c^urdeIuiiie^jcjQy).5^jj^(^_jjjqyes g^ Sainôt-Èriftofle, fuccourronnéàRoy Ichâ

^ 5^nc,aifné fils du Roy Henry,en l’eglife cathcdtale de la cité de Burgucs. Auquel i-‘imed»cet(-i couronclueut fuient tous les Barôs amp;nbsp;les Prélats d’Efpàigne, de Galîce,de Cordoue,Sr ^» de ûcuille:amp;tous luy iurerent,fur fünftes Euangilcs,à le tenir à Roy:amp; fit ce iour deux cens amp;nbsp;dix Chcualiers:amp; donna de moult beaux dons. Au lendemain de fon couron-ncmcnt,a grand’ compaignie de Nobles,fen vint en vue Abbaye de Dames,au dehors voit farlade-^ deBurgnesqu’onditlcsOurches. Làouitlameffe,amp;difia: amp;,apresdifner,y eut grans dation ^rete-ioutes;amp;curie pris levicôte de Roqbcrtin,d’Arragó.Cc fait retourna leroy à Burgucs: ^enre. amp;clurcrentcesfcftesbié n. iours. Adonc demandalcDuc de Lanclaftrefiele Roy de • Portugalauoit point efté prié d’auoir là efté.Il rcfipôdit,Ouy:maîs il n’y voulutvenir.Et * fut informé qu’il auoit refpondu au meffager qui y eftoit allé: qu'il n irOit ia au couronnement du fils d’vn baftard * Par ma foy (dit le Duc de Lanclaftre ) de ces paroles dire il futbicn confcillé:amp;filluy en fay bon grc:amp;les chofies ne demourront pas longuement^ enteft eftat:amp; ne fera pas ainfi: car moy amp;nbsp;mon frere luy demanderons l’héritagÇ, de^c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

lÜèditRoy. A tant fineretu ces paroles :amp; demandèrent le vin amp;nbsp;à boire; Nous nous fouffreronsmaintenantdc cefte matière:^ parlerons des aducnues de France.

Csmmint quot;jf) tuejja^er dit Roy de France fut empefehé défairefn voyage^par li Comte de Flan* dreSydofitfiurditgrandedijfenf on entre le Roy ^ le Cômtei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H a Pi nbsp;nbsp;nbsp;x x x*

T b^oy Charles de Frâce, qui pour le tépsregnoit({î-côrtiévo’pouuezfauoif patficS -L'œuutes) fut durement fage amp;nbsp;fiubtil: amp;nbsp;bien le monftra tant comme il vefquir. Car tout quay eftoit en fia chambre amp;nbsp;en fies déduits: amp;nbsp;fi reconqueroit ce que fes predeecT feurs auoient perdu fur les champs, la telle armée, Ôil’efpée en lanlain: dont il en fait

D üj .

-ocr page 532-

42 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;granclemcetàrccommâdcr.OtpourccqucleRoydeFranccfauoirquelcRoy Robert

d’Efcoce,amp; tout le Royaume d’Efcoce entierementjauoit guerra^amp; mortcUehainc» Anglais (car onc^ucs ces deux Royaumes ne peurent aimer Tvn l’autre) pournouf plus grand’ amour entre luy  les Efcoçoisâl aduifa qu'il enuoyeroit vn fien CheuaU«» amp;vn Secretaire defon Confeibdeucrslc Roy dEfcoce amp;nbsp;les üfcoçoisjpourpar fi® ter,traiterjamp; adudcrlc pays,amp;cognoiftrcamp;lauoirlc pai#fcocercs gens pourront • nbsp;nbsp;nbsp;te bonne guelfe.Car Yuain de Galles,en fon viuanr,l’auoit informé qu’Elcocecito»

pays du monde,par ou on pouuoit mieux nuire aux Allglois. Sur ce propos le Roy le i^y de Fra- Frâce auoit eu plufieurs imaginatiós: amp;nbsp;tant qu’il ordôna vn fien Cheualier,amp;lagc ce Jepefihe vn me(qui fappcioit meffirc Pierrc3feigneur dc Bournezel)amp;luy dit:Vousferez ceæe tnfjpfgtr eu nbsp;nbsp;gç en Efcoce:amp; me faluerez le roy ^ les Barós:amp; fi leur direz que nou^ noftre ro^

Ambafadeur, æ^ sómes tous prefts amp;nbsp;appareillez pour cux,amp; d’auoir traitté deuers le Roy amp;eusi L^j‘^ ^~ fi corne à noz bós.amis(par lequel,enda faifon qui vicnt,nous y puiflions enuoyerg^ amp;nbsp;par la auoir entrée: amfi que noz predecefleurs au temps pâlie ont eu. et, en y 3» feiournanr,amp; retournant,tenez eftat comme àmelfagcr amp;nbsp;CommiflaireduRo^^PP^ tient(car nous le voulons)^ tout fera payé.Le Chcualier refpondit: amp;nbsp;dir,Sire,avo^ commandement.Depuis,ne feiourna gueres longuement.Quand toutes ces cholC • rent appareillées,il fe départit du Roy, amp;nbsp;de Paris : amp;nbsp;exploita tât par fes iourneesL

» d'à '^“^ àl’Efclufc en Flandres:^ là farrcfta,cn attédant ventamp;pafCgc:amp;y ^‘^i®quot;”’^;

* rederi^m*^ ton quinze iours(car il auoit Vent contraire(amp;,ce temps durant, il tenoit grande ^^ Ï^Jfadeur du eftoffe de vaiUcllc d’or amp;nbsp;d’argent courant parmy la falle aulfi largement,^“Jy ^ K!gt;j,en papnt vnpetitDuc. Auifi lailToitil corner faifietc de fon difner,amp; faifoit porter vue cfpet)^ far Flandres, te engaincc,Sz armoyée moult rîchcmcnt,d’or amp;nbsp;d'argent;amp; bien eftoit toutee^ ^ gens prenoiét,pay c.Du grand eftat,que le Chillier menoit,tant en fonhoftdfe I les rues,cftoict plufieurs gés de la ville émcrueillez.S^futaduifcamp;: regarde du Wi ^ 1’ Efclufe(qui là eftoit Officier de par le Cote de Flâdres) amp;nbsp;tât que le BaiUtfp®^®®^ taire;dont il fit mal.Si le vint fignifier au Comtc:qui le tenoir pour le temps àBtRÇ eftoit lors le Duc de Bretaigne,fon coufin,delcz luy. Le Comte de Flâdrcs)qu3“^ vn peu pcnfé,aucc ce que le Duc de Bretaigne y mit peine)ordonna qu’il

. , Le Baillifretourna àl’Efclufc:^ vint au Cheualicr du Roy, moult mal coirtou^j^ car il farrefta de main mife,dc par le Comte,de opoy le Chcualier fut nooultlt;^ ^^ lé,amp;qu’onluydemandoit-.amp;:ditadonc au Bailli^qu’il eftoit meffager au ^°y ^(^pur cc,amp; ComifTairc.Si redit le Baillif,ic le croy bié: mais il vous faut venir parlera“ ^jj te: amp;m’eft commande que ic vous ^^eme. Oncques ne fe peu rie Chcualicf^^^'^^ÿ qu’il ne fuft mené luy amp;nbsp;fes gens,à Bruges. Quandilfutvenucniachambredu -^ à Bruges,le Comt ^dc Flandresamp; le Duc de Bretaigne f apuyoient tous deux2'^^j^ Fades farcies ftrc,furIcs iardins. Adonc fe mit le Cheualicr à genoux,deuant leComte:^' ^^Î^J^j: du Cemte de feigneur,ic fuis voftreprifonnier.De cefteparolle futleComtedurcmeAtcourra ^^, Flandres à dit,par defpit amp;nbsp;par grand’ ire,Commcnt?ribaut,dis tu que tu es mon pnrQff^f^Ç tne^tre Pierre tant que je fay mandé venir parler à moy? Les gens de Monfeigneurpeuuenp ^j ^^Ta**^^^^' ^*’’ ‘^^^^’^^ moy,amp; parler à moy:amp; tu ne fes pas bien acquité, quand tu aStantW’^jf ^eyf^M^ àrEclufc,amp;tu me fauoisfipres de toy,fans venir parlera moy: mais tunedaig ', ßiilaiksd» Monfcigncur(refpondineCheualier)fauuevoftregrace. Adoncpritlaparol« _^j. Due de Bretai- de Bretaigne:^ dit,Entre vous bourdeurs 1 an gag ers du Palais de Paris, amp;nbsp;de*^ ^ne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bre de Monfeigneu r,vous mettez le Royaume à voftre volonté, amp;nbsp;ioniflez du

ftre cntcntc,amp; en faites bien amp;nbsp;mal,ainfi que vous voulcz:ne nul haut Prince 0 ^ • aj^es que vous l’auczcueilly en haine,ne peut eftreouy: mais on pendra encores , telles gens, que les gibets en feront tous remplis. Le Cheualicr (qui là eftoitagr^^^jj, fut tout hontcux:car telles parolles ouir luy furent moult dures; amp;nbsp;bien v®®'^^” ^jjf luy eftoit plus profitable que parler. Si ne refpondit onques mot à ces parolles:®^ partit de la prefence du Comte amp;nbsp;des Seigneurs,en prenant congé,quandil vitq® ^ re en fut. Auffi aucunes gens de bien(qui eftoient delez le Comte) luy firent voyrj.^jj Oetaßen «^f/JT menèrent boire.Depuis monta à chenal le Sire de BournczeI,amp; rctoumaàlEtd® jjî re retourner le Pqj^ hoftcl, amp;VOUS diray qu’il luy en aduint. (/noy que toutes fes pourueances ^ Ä^X'^^f« appareillées amp;nbsp;chargées,amp; qu’il eut bon vent pour fingier vers Efcocc, il ®® । le/{eyfins al- ^^^ mettre es dangers de la mer: car il luy fut fignific, qu’il eftoit efpié des Aßg'®^^' ttrenFßxe, fcioiimoicnt à l’Efclufe: amp;nbsp;que, fil fe mettoit en fon voyage, il feroit happé fur ^

-ocr page 533-

DE FROISSART^


45

nicneen Anglcterre.Pour celle doute fes voyages furent bfifez:amp; fe partît de l’Eclufc, • ^Î^en retourna à Pariijdeuers le Roy. Vous deuezfauôir que le Sire de Bournezel ne Accorda pas moins,au Roy de France, que ce j qui luy cftoit aduenuen FlandreSjmais luy racompta la chofe,toutainfi comme elle cftoit allée: ÿluy eftoi?bien befoing qu’il monftrat diligence amp;nbsp;e»cufance, car le Roy dllôit moult émcrucillé de fon retour. A ce record,que msAîre^^erc^t, eftoientpluficurs Cheualiersde la Chambre du Royj amp;parefpecial,MeirircIehandeGuiftclles,dcHaynaur,coufinauCom^ de Flandres, ^ quimettoitentgourgouxtouws lesparollesdu^hcualier, amp;nbsp;tant que finablementiL nefepeuttaire, pourtant que ledit meflirePicrrc(ccluyfembloit)trop auant parloir de gôux/«f/»e la partie duConitc de Flâdres.Si dit ainfi,Ie ne puis tant ouir parler du Comte de Flan- ^^^ ^, gurtur dres, mon cher Seigneur,amp; fe vous voulez dire, Chcualier,qu’il foit tel que vous dites, mot Latin, oui ^ qui! ait de fon fait empefehévoftre voyage, ic vous en appelle de champ : amp;: vcezlàj^»'/^ goner ^°^g3ge. Le Sire de Bournezel ne fut pas ébahy de refpondre:Slt;: dit ainfi.Meftire le- 'ƒ ^‘quot;^ ‘^'’'‘ ’‘^^ han,iedi que iefuainfimené,amp;pris du Baillifdel’Efclufe3amp; amené deuant le Comte:

amp; toutes les parolles,quei’ay dites, le Comte de Flandre amp;nbsp;le Duc deBretaigne ^^^ ßf^a »tt^ir^êt ont dites:amp;:,fe vous voulez parler du contrairc,amp; qu’il ne foit ainfijie leueray voftre g^-remafihoit.nn go. Ouy,rcfponditleSirede Guiftellcs. Accsparollesfe mclancoliale Roy: amp;dit,ab^rlt;'«wf/4f,fo» bn,allon, nous n’en voulons plus ouir. Si fc partit de la place : amp;nbsp;entra en fa chambre, tes les pannes âuccqucsfcsChambelanstantfeulement,moultréiouyde ce que meffirc Pierre auoit dAheuaberdt ainfifranchement parlé, amp;' tclcuélaparolledemeffire lehan de Guiftellcs, amp;ditainfi, Ceame^el: cnrunt,Lcurail bien tenu pié? ien’envoudroye pas tenir vingt mille francs* Depuis ^uintquemefTire lehan de Guiftellcs (qui cftoit Chambellan du Roy) fut fi mal de Gourt,quoi^i’yygQ|fçj^jjj5,g^p,jç^Pgj^jjpp£j.(,gyjjg^j^^j^p£,,^,j.fQyfppjj. lesdangers. Si prit congé du Roy: amp;f en partit, amp;: vir?^:nßrabant,delez le Duc Vineelant de Brabant quilcreteint. Q^andau Roy de France, il fc tint dur amp;nbsp;courroucé furie Comtede Flandres;pourccqu’ilfembloità^lufieursdu Roy^aume, qu’ilauoit empefehé le Seigneur de Bournezel à faire fon voyage en Efcoce ,amp; qu’il tenoit delez luy leDucde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Brttaigne,foncoufin:qui eftoit grandement en la malueillâce du Roy:amp;:fapperccurêt wen ceux,qui delez le Roy eftoienr,que le Comte de Flandres n’eftoitpas en fa grace.

®icn toft ap As cefte aduenuc,le Roy de France eferiuit vncs lettres mout dures au Conode Flandrcs,fon coufin,amp; parloyent ces lettres fur menaces, pourtât qu’il fouftenoit ^^^^^’ * w^-auccquesluyleDucdeBretaigne:leqûcliltenoit à ennemy. LeComte de Flandres, ^cg^jg^^j^ eferiuit au Koy,^ f en exeufa au mieux qu’il peut:amp; bien le fceut faire. Ccfte exeufatiô ^gifp^r if ^„^ nevalutriens.Carle Roy de France luy renuoyajlus-dures lettres,en luy remonftrant cbarlesi quc,filnélongnoitdefacompaignieleDucdc Bretaigne ,fonaducrfaiic,il luy feroit connaire.Q^jnj^jg Comte de Flâdrcs veit que c’eftoit à certes,amp; lt;^ie le Roy deFrâce Içfumoir de fipres,il eutaduis de foy-mcfme(caril cftoit fort y maginatif) amp;nbsp;péfa qu’il remonftreroitees menaces à fes bonnes villes,amp;par efpecial,à ceux de la bonne ville tie Gandpourfauoirqu’ils en refpondroient,8c enuoyaà Bruges,àYppre,Scà Gourtray:^ fepartit,leÇue de Bretaigne en fa compaignie,amp; f é vint .à Gand,amp; fe logea à la poter-nc.Sifutioyeufcmentreccu desBourgeois,car à ce iour ils l’aimoient moult delez eux* (RandlesBourgeois defdiétes villes deFlandres(qui enuoyez y furent,ainfiqu’ordon * nécftoit)furent là tous afremblez,le Cote les fit venir en vue place,amp; là leur fit remon- nbsp;nbsp;•

ftrcr,parlchan de laFaucille,fon intention,amp; lire les lettres,que le Roy de France, de- ^^^^^ j^ puis deux mois,luy auoit enuoyées.Quand ces lettres eurent eftélcues,le Comte par- c^,„f^f^ pi^,^ la3amp;dit,Mesenfansamp; bonnes gens de Flandres,par la grace de Dieu i’ayefté voftre fei j^e^ a ceux de gncurlôgtemps, amp;nbsp;vous ay menez amp;gouuernez moult en paix,àmôpouuoir:»cvlt;is Gandetan^et n auez yeu en moy nul contraire, queie ne vous aye entretenus en bonne profperité, Flamans. ainfiquvnSeigneurdoittenir fes gens.Mais il me vient à grande déplaifance( faufil doitilfaireàvous,quieftesmes bonnes gens) quand Monfeigneur le Roy me hait,amp; me veut hayr,pourtant que ie fouftien auccques moy,amp; en ma compaignie, le Duc de Bretaigne mon coufin germain, qui pour ce temps n’eftpas bicu-aimé en France .na Bonnement il ne fofeafleurcr en fes gensde Bretaigne, pour la eau fe de cinq ou de fix* Barons,qui k hayent, amp;nbsp;veut le Roy que ie l’elongne amp;nbsp;boute hors de mon hoftel,amp;dc Juaterrequiluyferoit chofe bien eftrange.Ienedy pas feie confortoye mon coufin, devillesamp;chaftcaux,al encontre du Royaume de France,que le Roy n’euft bien caufe de fe plaindre de moy,maisic ne le fay^ne nulle volotén’en ay. Etpourecievousayey

D iüj

-ocr page 534-

44 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND V 0 L V M E

Owte.

• afîemblcz^ vous rcmôftre les perils,qui enpourroiêtnaiftreamp;vcnir,amp;fevous\ou‘^

Ke^enfi dei qn’il demoure delcz moy. Ils rcfpondirent tous à vne voix. Monseigneur,ouy,a ^^^^ tomunautesde uôs auiourd’huy ^igncur(quel qu’ilfoit)fil vous vouloit faire guerre, que vous ne Flddres à leur uiffiez,dedans voftreComtéalc Flandres,deux cens mille hommes tous armez. nbsp;nbsp;nbsp;, rôles réiOuirent grandement le Comte «le Flandres, amp;nbsp;dit, î4es beaux c®”quot;^®' jj mercie. Sur ces parollesfe finit le parlemcnt:amp;fc contesta le t^omr« giquot;^®®®®®^;! fes gens:amp; Icutdônna congé de retourner en leurs maifons en paix: amp;nbsp;le Comte,q il vit que bô fut, il retourna à Bruges,!# Duc de Bretaig«e en fa compaignie.Si effl terent les chofes en cel eftat. Le Comte fut grandemét en la grace de fes gens:amp; e^^ futen paix amp;nbsp;profperité: qui depuis ne demoura gucres,parmal-vueillanccmem fe,qu’il ne fuft en grande tribulation: fi corne vous orrez recorder auâfcnlHiltoit.

Cofnment leD»cde Brefaig»eß retiradeFla/idres, e»t^^gleferre, (^ cof»”^^^^^^ ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;teune Comte de Sawäif-Pol,eßaf/t prifi tinier de guerre en i^ ngleterre ^ fy f”^’''^’

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XXXII.

LE Roy de France fut bien informé de toutes ces chofes, amp;nbsp;comment Flandres auoit refpondu.Si ne l’en aima pas mieux, amp;nbsp;luy conuint cepauet^L ter,amp; autre chofe n’en peut auoir.Mais bien difoit il ^ue le Comte de Flandres ci o * plus orgueilleux Prince,qu’on feuft:amp; veoit on bié,à la manière du Royj^u^^^®®^ Seigneur,qui plus volontiers euft mis à raifon aucun, quad il luy euff côtredit,p3rÇ^^ il en eftoitpiuscourroücé.Le Comte de Flandres(quoy que le Roy de Franceloy, eferit quec’eftoit moult grandementà fadéplaifrance,quilfouftcnoitlGDncdeBr^ i gne)pourrant ne luy donna il pdint congé,mais le tint delcz luy, tant quo démolir y voulutiSt luy faifoit tenir fon eftat bel amp;nbsp;bon.^ais:à la fin, le Duc eut conlcib*^ RepartduDue lonté, qu’il fc retireroit en Angleterrc.Si prit congé du Comte,fon coufin: amp;1_^ deBreraigns à Grauelines:amp;là le vint quérir le Comte de Salbery^ cinq cens Lances, örui'^*^;} hon de Flan- chers, pour la doute des garnifons Françoifcs:amp;le mena à Calais:dont mcHircHii^ ^^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Caurcllée eftoit Capitaine:qui le receut mout liemét.Qi^âd le Duc dû Bretaignecquot; ^ ^a^nefquot; ^''‘~ *®“*^^^^ Calais cnuiron cinq iours,il eut vent à fa volóté,fi monta en mer,amp; le Ciji^ Salbery en fa compaignictSc arriuerentà Douurcs:amp; de là Vindret deuerstjien®^^ ' Richard,qui les rcceut à grande ioyc:amp; auffi firent le Duc de Lanclaftrc amp;lc$^^jÿ de Cantcbrugcamp; de Bouquinguam,amp;les hauts barons d’Angleterre. VousJS^-j-l^z^fL jîo ouy recorder comment mclTireValeran de Luxembourg, le ieunc Cote deS'^Y^jf du prem. rtk p^js desAnglois parbataille,entrc lAjaHiUc d’Ardre amp;dc Caîais,amp; fut menéenq^ terre prifonnier,à la volonté du Roy^Car le Roy Edouard d’Anglcterre,!uy yiin®*’^ chaptadu ScigneUt deGommcgines;qui auoit efté fon maiftre. CarlcSeigu^“^,, J Gpmmegines auoit mis fus la chcuauchée,cn laquelle il fut pris d’vn Efcuyer,bo®.^ . me-d’armes,de la Comté de Guerles.Si demoura grand temps le ieune Côtedegt; ' Pol prifonnier en Anglcterre,fans en auoir deliurance.Bien eft vérité que ^oM“n glercrre,le Captai de Buzviuant,rofFritpluficurs fois au Roy de France,amp;àfoY( pour ledit Captahmais le Roy,ne le Confeil de France n’y vouloit nullement ente^

• ne donner le Captai pour échangc;dont le Roy d’Angleterre auoit grandeindig®^^

* Si demoura la chofe moftt longuement en tel eftat, amp;nbsp;le ieune Comte de Sail’d' prifonnier en Angleterre, au beau chafteldc Windefore ; amp;nbsp;auoitfi coi”’f°^^^Y^i qu’il pouuoit par tout aller iouer,fébatrc,amp; voiler des oifeaux, enuiron Wcftmolô ^^ w indeforCkDe ce eftoit il crcu fur fa foy, En ce temps fe tenoit Madame la Pdad

• m#e effi Roy Richard d’Angleterre à Windefore,amp; fa fille delcz elle, MadameMi Maria e du 1^1 pï’JS belle Dame de toute Angleterre. Le Comte de Saiq^-Pol amp;nbsp;celle kunc^ fenamourercntloyaumcntrvndcrautrc:amp;eftoicntcnfcmblcaucuncsfoisauxdây.

Saint Bol aitec ^ carolles,amp; ébattemens,tant qu on f en apperceut,amp; fen decouunt la Uarae( q^ .^ Madame id4= moit leieune Comte de Saint-Pol ardamment)à Madame fa merc.Si futadonctr^^j, haut de Holan vn mariage entre le Comte de Saint-Pol amp;nbsp;Madame Mahaut de Holande, amp;fut m zifj^wrz/Mj^of^^Qrnje 3^nance,à fix vingts mille francs , defquels(quandil auroit cfpqufélaD2 ; Richard par q,^ j^y en rabbattroit foixante mille,amp; les autres foixante mille il payeroitjamp;pom' leur mere. nbsp;nbsp;ucrlafinance,quandlcs conuenances furent prifes entre lcComte,amp; la Dame, le»^

d’Angleterre fit grace au Comte de Saint Pol,de repafter la mer,amp;de retourner, u foy,dedans l’an.Si vint le Cote en France,veoir fes amis,le Roy,le Comte de Fwn j.

-ocr page 535-

DE FROISSART. 47 leDucdeBrabantjleDuc Aubert,amp;:fes confins deFrance.En celuy anfut ijiformatió trop dure faite fur lcdi»Comte de Saind Pol.Car on luy m cit fus,qu’il deuoit rendre,amp; deliurcraux Anglois,le fort chaftel de Bonhaing,amp;: le fit le Roy faifi^ de main mife,amp; garder,amp; monftra le Roy3que le Comte de Saint-Pol vouioit faire enuers luy aucuns manuals traiâez:n’oncq»cs ne fcn pcutcxcuf^,amp; pour ce fait,furent en prifon,au ch» fteldcMonscnHaynait,Mc®feigneurle Chanoine deRobcrfat,leSiredc Vertaing, mefsire laquémcs du SartjSi Girard d’0bies:êc puis fe diminuèrent ces Aofes, amp;nbsp;allé-rent toutes à néant. Caron ne^ht riens prouue»fur cux:amp; furent dcîiurez:amp;leieune Cote de Saint-Pol fen retourna en Angletcrre,pour foy acquitter enuers le Roy dAn-gletcrre:amp; efpoufafafemme;amp; fit tant,qu’il paya les foixante mille francs, en quoy il c-ftoit obligé: àpi^srapaifa la mcr,mais point n’entra en France, car le Roy l’auoiten haine. Siallerent demourer le Comte.amp; la Comteffe au chaftel de Han fur Heure: que lcSiredeMoriane(qui auoitfafœur cfpoufée) leurprcfta:Sû làfe tindrent, tant que le Roy Charles de France vefquit, CaroncqueslcComte, leRoy de Franceviuant,namp; peutretoumer à fon amour. Nous nous fouffrerons à parftr de ccfte matière amp;nbsp;retournerons aux befongnes de France.

I^c loguerre iix Duc d’^^fjfou e» Breta/gffe,(^ c^e laprife Je meßire Gui/i^aume des Bordes prlagar»ifi»cle Cherbourg. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitrh xxxiii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

pN ce temps fetenoit toute Bretaign e clofe,tant contre le Roy de France, que con-I-/tre lc Duc.Car les bonnes villes de Bretaigne eftoient aflez d’accord auec leur Duc, amp;auoicnt,lesplufieuts,^ransmerueillcs qu’on demandoit à leur Seigneur :amp; auflie-ftoientdeleuraccordplufieurs Cheualiersamp;EfcuyersSe Bretaigne,amp;aufli eftoitpar . nbsp;nbsp;...

iliancc,auecques eux,laComtcflcdePSnthiéure,mere auxenfans de Bretaigne. Mais Mc/îîrcBenrandduGuefclin, Co^ncftablcdcFrancc,lc Sirede Cliflbn,lc Sire de La-‘};^//;^,j^. M,le Vicomte de Rohan,amp; le Sire de Rochcfort,tcnoient le pays en guerre,auccques hpuifrance,quilcurvcnoitde France. CaràPontorfon, amp;àSainôt-Malo-dc-nflc,amp; hcnuiron,âuoit grande foifon de Gens-d’armes,de France, de Normandie, d’Auucr-?Hc, amp;nbsp;de Bourgongne;lefquels y faifoicnt moult de defrois. Le Duc de Brctaigne(qui J^Unoit en A^glctcrre)cftoit bien informé de ces aducnucs:amp;comment le Duc d’An-J^^qui fe tenoità Angers) luy faifoi^eftruire amp;nbsp;guerroyer fon pays, amp;nbsp;commet les tonnes-villes fe tenoient clofes contre les François au nom de luy,amp; d’aucuns Cheua-'’^t55c£fcuyei-sdeBretaignc:dont il leur fauoit grand grc. Mais,non-obftant toutes ^'^«hofesjfi ne fofoit il bonnement affier de retou Aer en Bretaigne,fur la fiance de ces . ^^^ ^^^^.^ -^ I^’^^îtfedoutoittoufionrs de trahifon:amp;au(ri il ne trouuoit point en fon Confeil, ne Bourgogne, '^*^'^deRoyd’Angleterre,nelcDucde Lanclaftre,qu’ily deuft Açores retourner, mais ulaj ‘^‘J^repart en Normandie,amp;à fValongncs fetenoitcn garnifon,meffire Guillaume changé félonie des Bordesdequel en eftoit Capitaine) amp;cn fa compaignie le petit Senefchal d’Eu,mef- (h. 12. Au pre-ve Guillaume Marcel,nielfirc Braque de Braquemont,lc Sire de Torcy,mcffirc Perce-^’’,{^‘'^‘^°^‘^’* odd Aineual,le Begue d’Yury, meflire Lancelot de Lorris, amp;plufieurs autres Cheua- ^J^J^i'^^^^Yquot;^^ 'orsamp;Efcuyers:amp; fubtilloient ces Gens-d’armes, nuit amp;nbsp;iour, comment ils peuflent j^ôbouro- fi porterdommage amp;nbsp;nuifance à ceux de Chcrbourg:dont mclfi^e Ichan de Harleton e- lt»^^r»ièr witCapitaine,ceuxdclagarnifonde Cherbourg iflbyent fouuenthors, quand bon fÄJ« i.^n/./i ontfcmbloit.Car ils pouuoient, toutes les fois qu’ils vouloycnt, cheuauchcr à la couuer ou il parle de ce 'tfinsccquonfcuftriensdeleursifrues,pourlesgransboisou ilsmarchoyent.CarilsAquot;«quot;’’''r«’, ^toicntfait vne voyc amp;nbsp;taille à leur volonté:tcllemcnt qu’ils pouuoient iffir hors,amp;che '^f^^ ample-^^oehctfm;lepaysenNormandie,fans danger des François.Or aduint,cn celle raifoA,^^quot;^'^^^ ^^^ TRoe IcsPrançois cbcuaucl»ient,amp; auffi eux:amp; riens ne fauoient les vns des autres: amp;nbsp;Frd/gquot;i”et‘^n tantquedauenturc ils fe trouuerent en vneplacc,que l’on dit Paftoy-es-bois. Lors que f^i^ pris cher J strouuerent('ainfi comme Cheualiers amp;Efcuyers, quifedefiroyent à combattre)ils bourg , le iour metrenttouspiéà terre, excepté meffire Lancelot de Lorris : lequel démolira fur fon s-n^ardnd’e-murncqleghiueau poing,la targe au col,Sedemandavncioufte,pour l’amour de Ça.flf-^57ffdlt;»* amc.Lacftoit,quibienl’entendit.Car auffibieny auoit il des Cheualiers amp;nbsp;Elcuyers^J’^^''”'''‘ amoureux enla compaignie des Anglois,commeil eftoit:amp; me femblc que meffire le- ‘feemTevient andeCopelant, vnmoultroideChcualicr,fcmeitàluy. Adonc cfperonnerent ils d’/i^°cer^?f leurs chcnauxiôt fe boutèrent l’vn fur l’autre de plain t élais,amp; fe donnèrent, fur les tar- lafgnificadon gw,de gtans horions. Là fut confuiuy meffire Lancelot du Cheualier Anglois,en telle eßafs notoire^

-ocr page 536-

4^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;manière,^’üluy perça fa targe,amp; toutes fes armcures5amp;îuy perça,tout outre,lecotp

amp; fut nauré à mort,dont ce fut dommage,car il eftoit appert CUcualier, ieune 10 }^ moult fort amou^‘ux,amp; fut Ià,amp; ailleurs, depuis moult plaint. Adoneques le bout. ^ Prançoisamp; Anglois les vns^edans les autrcs:amp; vindrenr tous main à main. quot;^ 'quot;’^; bons Cheualiers,de la part des Françoi?5mcflirc Guillaume des Bordes, le petit ^. chai d’Eltmeffirc Guillaume Marcel,Braque de Braqueipont,^tous»lcs autiö.t e Vh ^lie^ battirent mo#lt vaillammetn; amp;auflî firent les Anglois, mclfirc Ichan file «are f ts Charle- rnelfirePhilippartPicourde,meflîreJchan Burle,mcÂrc lehan deCopeUaut, ' ,|j M^m ^f^“*^ ^^5 autrcs:amp; finalement aduint,quc par bien combattre,la iournée leur ^^tnontv ^ Haricron nbsp;nbsp;rent tous morts ou pris lesCheualiersamp;EfcuyersFrançois.’amp;mefmemcntjn c,

et faudrait que de Haynaüt(qu’on appeUoit Guillaume de Beaulieu) amp;meirire GuilÂumeucsDor l’^Xuteurfufl y furent prins. Si furent ces prifonniers menez à Cherbourg :amp; là trouuerent me luy ruefme w OüuierduGuefclin;qui eftoit aulfiprifonhier. Ainfi alla de cefte bcfongnc,coni

we,paar minorer lequel il veuJreit en tel les vanctez., venues d'au-

fu adoncques informé.

Commestt Geo^ro^ TeJle-ftoire^^ t^imérigotdtarcel. Capitaines e^a parti i^’^-y^^' ^letcrre^rireat quelques places, fortes e» t^Huergnà, (^ en Limofffftr ItsFraa-

cois.


CHAPITRE. XXXIIII.


àmenaduis. i-^’Autrc part,cn Auuergne amp;cn Limofin,aducnoicnt tous les îoursfait-o^ ^^^ jU^de merueillcufcs entreprifeSjStpar efpecial,du chaftcl du Comte deVenUdo ^ Auuergne(quieftrvn des plus forts chafteaux duditpays d’Auuergne)!^^ .%:-duamp;rrahy àvnBreton,Icplus cruel amp;auftcrc de tous les autres : qu’on apP^‘°*%r 1 froy Tefte-noire:amp; ie vous dirây comment il l’eut. Le Comte de Ventadouramp;ûij;^ 1 penfier eftoit vn ancien amp;nbsp;moult fimple prcud'îiommc;qui plus ne farmoit: raa^ 1 noittout quoy en fôn chaftcl. nbsp;Ccluy Comte auoi^vn Èfcuyer amp;nbsp;variai 4“* ÿ loit Ponce du Bois)Icqucll’auoit feruy moult longuement:^ trop petit ânoit pi^ le daßel de en fon ferüice:amp; vcoit bien que nul proffit d’or,ne d’argent, il n'y pouuoit auoir. ■ rentadour en uifa par vn mauuais aduisqu’il fc payeroit : amp;nbsp;fit vn fccret traitté à Geoffroy Tel ^^ Auuer^neven re(quifctenoitcnLimofin)amp;tant qu’illuydeuoitliurerle chaftcldeVétadouf*-, cé^/'^reU^ f* ^^i^ P°rirfix mille francs.Mais bien meit en fon marché ,amp; en Icsdetfi^f ^.^c! firâ^^’pi^tifin rïT^ift^'^j^c Comte de Vcntadour,onneferoit nj^ mal, amp;cle mettroit onho’^'^jjjÿ d'^'nfeterre, dcbonnairement:amp;luy rendroitontoutfonarroy:amp;luy tiendroit on fonca^^^.^j far vn varlet Ccqui fut fait. Car onc les Bretons,nclcs Anglois,qui dedans entrèrent, iiC“',jp de leans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mal au Comte,ny à fes gcns:amp;ne i^ tindrent fors les pourucances, amp;rartill^^“ ^^

auoit grade foifon. Si fen vint le Cote de Vétadour,(à femme,amp; fes enfant o^î^ ^^ àMontpêfier,delÂ: Aigucperfe,cn Auucrgne:6r ledit Geoffroy Tcftc-noifC®^*'’’^) tindrent moult Vcntadour:par lequel ils endômagerent moult le pays: amp;fiP'’‘'’'^j^ fieurs fors chafteaux en AuucrgnCjCn Rouergue,en Limofin,cnQnércy,en en Bigorrc,amp;en Agenois,tout venant l’vn de l’autre. Auccques ce Geoffroy T«*' j^ç reeftoientautres Capitaincs:quifaifoientdc moultgrans appertifes d’armes(lt;^ a. Aimerigot Marcel, vn Efeuyer de Limofin,tenant le party des Anglois) quipi“^.^,..

• fort chaftcl de CaffurieLfeant en Auuergne,en l’Eucfché de Clermont : amp;kæ^%5 rigotamp;fescompaignonscouroientlcpaysà leur volonté. Si eftoyent dey^ Capitaines des autres chafteaux: comme le Bourg Calart,le Bourg Anglois, E ^, de Champaigne3amp; Raymond de force,Gafcon,amp; Pierre de Bearne.cn ^^^^P^ÎÙ'.! merigot Marcel cheuauchoit vne fois, luy treziefme de compaignons tant feu n • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à^aducnturCjSe print fon chemin pour aller à Aloife,deuers Saind-Flour:quia , chaftcl de l’Eucfché de Clermot. Bien fauoyent que le ch^el neftoit pointgât^ du portier feulement. Ainfi qu’il cheuauchoit quoycmcnt,à la couucrtc,dcu3nt , f Aimerigot regarde que le portier feoit fur vne tronche de bois, au dehors due 1 MeruelUeux Adonc luy dit vn Breton(qui moult bien fauoit iouer de l’arbalefte). Voulez you raaiende la ta- ie VOUS rende mort ceporticr,amp;du premier coup.Ouy(cc dit Aimcrigot)amp;ictagt;^ queße duef^ Celuy Arbaleftier tira vn carrcau:amp; affena le portier droit cnlateftc:amp;Jcluy®®' e Jleau d Alaifi, jejans. Le portier( qui eftoit nauré à mort) quand il fc fentit feru, entra en la po ■ Ta^i^ef^lt lacuidafermercnentrant,maisilnepeut,caril cheutmort. Aimerigotamp; fesco ï :ZrceCpafd- goons fc hafterent d’aller à la porte,amp; entrèrent au guichet. Si trouuerent ®°'’',^ ßn d'An^let. tier,Si fa femme delezluy toute effrayée. A laquelle il ne firét nul mal,mais luy d^^^^^j

-ocr page 537-

DE FROISSA R Ti


47

derent ou cftoit le ChaftelIaîn.EÜc leur refpondit qu’il cftoit à Clermont.L^ compai- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

gnonsaflcurcrétla vic*lafemmc,amp; quelle leur baillaft les clefs du chaftelamp;delamai Greffe tout.Ce qu’elle ht(car il n’y auoit point de dcfFcnfe)amp; puis la n^drent hors: Seluy rendirent toutes bagucs:voirc ce que porter elle peuhSi f e* vint à Saint Flour,vnc cité quicftàynelicuë:amp;alo»ceux de Sainél-Flou?furent moult ébahis, quand ils feurent ^^ ^.f^affeatt J qu AloifeeftoitAHglef|^c:ÔJHj.iffifurent ceux du pays d’enuiron. Affez toft apres re- galon M^bat prit Aimerigot Marcel le fort chaftcl de Balonjamp; fcmblapar échcHcmcK : amp;nbsp;quandil ^imet^et lut dedans, le Capitaine dormoèren la grofle tougiqui n’eftoit pas à prédre de force) amp;.' Mareeli parcelletourfepouuoittoutlcchaftcaurccouurcr. Adoquesfaduifa Airnerigot d’vn lubtiltour.'caijtenant lepere amp;nbsp;la mere du Capitaincjillcs fit venir deuant la tour: amp;fit ambiant de les fîlre décoler:fe leur fils ne rendoit la tour. Les bonnes gens doutoient wuiort. Si difoient à leur filsfqui cftoit en la tour)qu’il euft pitié d’eux:amp; ploroyét tous ucüxmoultcendrcmcnt.L’Efcuyer penfagrandement:^ neuft iamais fon pere,nefa ^erejlaiffemourir.Si rendit tantoft la tour, amp;nbsp;puis onlemeit hors du chaftel tantoftà AimidemouraBalon Anglois:qui moult greua le pays* Âar toutes manières de gens (quimalvouloientfaire)fc retiroyent celle part,ou en Caffuriefa deux lieues de Lirno §cs,oucnCarlat,ou en Aloife,ou en Ventadour. ou en autres chafteaux, amp;nbsp;quand ces garndons faffembloicnt,elles pouuoient bien venir amp;nbsp;eftre cinq ou fix cens Lances: amp;nbsp;couroyent tout le pays amp;nbsp;la terre au Comte Dauphin d’Auucrgnc( qui leur eftoitvoy- * une) amp;nul n alloit au deuant,tant qu’ils fuffent cnfemblc. Bien eft vérité que le Sire du Chupier leur eftoit vn grand ennemy,amp;: auffi cftoit le Sire de Forterel, amp;nbsp;le Baftard de Forterelfonfrerc,amp;vnFfcuyerdeBourbünois: quifappelloit Gordomes.Celuy Gor-domes^par beau fait d’armes amp;nbsp;de rencontre,prit vn ioiff Airnerigot Marcel : amp;nbsp;le ran-çonnaa cinq mil francs:amp;tant en eut il. Ainfi fc portoyét les faits- d'armes en Auuergne

amp; Liinofin,amp; es marchés amp;nbsp;par-delà.

DHScifme lt;]ui fut fait ^^ rEglife^^ la manière cemment^çf iles Bretons^guiguerrojeretit ceux tle Komme ^ ^ ^da Boyne t^e Naples, qui meit fis terres en la main du Pape '^icmer/lfopticfme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. x x x Vi

T^ 'ne fuis Idigucmét tenu à parler du fait de l’Eglife.Si y vucil retourner,car la matie *rclerequicrt;Vousauezbicn ouyt cÿ-deffus dire amp;nbsp;recorder cornent, par l’effort des tv/fwcZ^rf.ia; ^ommains,amp;;pourlc peuple de Romme appaifer(qui trop fort eftoit émeu cotre eux) “Sardinaux(qüi pour ce temps regnoicnt)firent vn Pape, amp;nbsp;y nommeront l’Arche-lit 'Xf*^^^^'^’^“^ fappclloit,au-deuant,Berthelcniy des Aigles. Celuy rcceutla Papa-

fut nommé Vrbain,fixiefme,amp;ouuritgraccs:ainfi comme l’vfagc eft.L’intentio pu leurs Cardinaux eftoir,que,quand ils verroyent leur plus bcl,tlsrctourneroyenc

P ƒ ^.'L^^’quot;^'‘°iienfemble.Pource que celuy Pape ne leur cftoit pas proffitable, n’aulfi à ^^oit trop fumeux,amp; mclancolieux : fi que, quand il fe vit en profperitéj 'en puulance dePapalité,amp; que plufieurs Roys Chreftiens,f’eftans ioints à luy,kiy ef-cnuoicqamp;fcmcttoyét en fon obeyflance amp;vouloir,il fen outrecuyda,amp; fen orgueillic amp;nbsp;voulut vfer de puifrance3amp; de fatcftc,amp;: retrencher aux Cardinaux plufieurs chofes eleursdroits,amp; ofterleursaccouftumances. Dont il leur dépleut grandement: amp;nbsp;en , parlèrent cnfcmblc:amp; imaginèrent qu’il ne leur feroit ia bien,^ qu’il n’eftoit pas digne nbsp;nbsp;nbsp;•

oegouuernerle monde.Si propoferent les plufieurs qu’ils en éliroyent vn autrc:qui fe-roitfagcamp;:prudcnt,amp;par lequel l’Eglifc feroit moult bien gounernéci Acefte ordonnance mettoyent grande peine tous les Cardinaux: Scefpecialementceluy,qui depuis ‘^^^^ Eße fat fiiteilcuPapc.Par tout vntEfté furent ils en variation,car ceux, qui tendoyentlt; faite ‘I‘^î7^-fîllt;»* J 3pc5nofoicntdécouurirngmonftrerleurs fecrets généralement,pourlcs Rommains ' ‘'j‘ ^fantquc,fur les vacations de la Court, plufieurs Cardinaux fe partirent de Romme, ^^^ clemmti amp;1 en allèrent ébattre enuiron Romme,en plufieurs licux:à leur plaifancc. V rbain fen ßprieme h no a la en vnc autre cite(qu on appelle Tiuoli)amp;t là fe tint vn grand temps: EnccsvucMosfitcreeanmoit ^enccfcrmc(quilongucmentnepouuoit demourcr,car trop grande foifon deClercs ^^ ^eptébrea» ƒ Queries parties du monde eftoicntàRomrne,attendans graces, amp;nbsp;ialcs plufieurs e- ‘i^i^î bomme oient promifes amp;nbsp;colloquées )lcs Cardinaux, qui eftoient d’accord amp;nbsp;d’vue volonté

onfanble, firent Pape,amp; écheut le fort,amp;la voix,à meffire Robert de Genéue, iadis fils /ƒ'”' ^„/,y*^^ au Comte de Genéue,amp; fut faprcmiere promotion Euefque de Terouenne, amp;nbsp;puis E- ,ft^is e:^ ^n^ uclquedcCambray:amp;cnfinfappclloitlc Cardinal de Genéucj Acefte cleétion faire,

-ocr page 538-

48 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND V O L V M E

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furentlà|reigheur partie des Cardinaiix,amp;fut appelle Clemcnt.Encctcmpsâuottt

la tnarche de Romme vn moult vaillant Chcualicr de Bretaign^ qui rappel o‘f ) Ere Büde)quite^joit fous luy plus de deux mille Bretons^ amp;nbsp;l’eftoient es années pa^^^ moult bien portez contre l»s Florcntins(que Pape Gregoire auoit guerroyez ' ex ^^ munieZjpour leur rebellion)amp; auoit cc^ylueftre Bude tant ffit, qu ils ®^°^®®^'?L mercy.Pape Clement amp;nbsp;les Cardinaux,qui de fon accoft eftoirned* manderent ƒ’^^ • tement, amp;nbsp;rôtis fes Gens-d’armes. Sifc vindrent bouter au Bour^-Sainâ-Piw®)^ fort chaftelSaind-Ange,pourmieu« contrcindrclcstlommains.SinoIoitVr awf tirdcTiuoli,nelesCardinaüXjquidefonaccord eftoient ( grandement nenp“

quot;f Franceadhe- mic)pour la doütance de CCS BretOnSjCar ils eftoient grande foifon,amp;toüs gens ç » rente ait Pape^ q^j nioientius tout ce , qu’ils trouuoient amp;rencontroyentk Quanenes ^®®®^j clententfeigt;t^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en ce party amp;nbsp;danger,fi mandèrent autres foudoyerSiAllcmans amp;nbsp;Lombars.li

■^carmouchoient tous les iours contre les Bretons. Clement ouurit amp;fitgracesato CrtniJ.de Fr\ Clcrcs^quiauoirlesvoudroient:amp;fignifîa fon nom par tout le monde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|.

Quand le Roy Charles cfe France,qui pour ce temps regnoit, en fut cerune, gt;nbsp;vint à grande merueillc:amp; manda fes frères,Sr tous les baux Batons, Si tous i^y t^ , amp;le Rc(5teur,amp;tous les mai ft tes Dodeurs de l’vniuerfité de Paris,pour EuoiralC le dedion de ces deux Papes,ou à la premicre,ou à la dernicre,il fe tiendroit.Cel c^ fenefutpasfitoftdeterminée:carplufieurs Clercs varioyennt Mais finalement les Prélats de France fenclincrent à Clement : amp;nbsp;aulfi fai l'oient les frères du Roy) , greigneur partie de l’uniuerfité de Paris:amp; fut au Roy Charles de France à lementmonftréamp;informé , detouslesplus grans Clercs defon Royaume,9“ qj' au Pape CIcment:amp;lctint à dfoit amp;nbsp;à vray Pa^e:amp; fit vn commandementefpecA. tout fon Royaume,qu’on tenfift Clement à Päpc,amp;quc chacun obeyftàluy/o®. Dieu en terre.Le Roy d’Efpaignetinteefte opiniom Au (h fitlc Comtede Sauo)^^ Duc de Milan,amp;la Royne de Naples.Ce, que le Roy de France creut en demen^^j loura grandement fon fait,car le Royaume de France eft la fontaine de creancc^|^, cellencc,pour les nobles eglifes qui y font,amp; les hautes prclatiôs. Encorcsviuot^ ^^ les de Boeme,Roy d’Allcmaigne,amp;Empereur de Romme : qui fe tenoif à PfCit Behaigne:Se eftoitoduerty de toutes ces chofes:qui luy venoient à grans^et*'^ ^y combien que £on Empire d’Allcmaigne(cxcepLérEuefché du Trcâ:)creulîi®t 6 de courage,amp; d’intention,en Vrbain,amp; ne vouluflentouir parler d’autre,fft^r^ ■fie doute ^u il feignit, amp;diifimula,tant qu’il vefquit: amp;nbsp;en refpondit, quand on enparloitenfiP'^j^ wjy ait iQfait- ce, fi courtoifcment3que tous les l^c!atsamp;Barons de fon Royaume en eftoit^ntt” ^^ te de ^uel^ues Nonobftanttoutce,les Eglifes de l’Empire obeiffoient à Vrbaimt maistoutLRöR f arelies, ^uant med’Efcoce ob^t à Clement. Le Comte Louis de Flandres grcua tropgwtiûj , « l'Angleterre dement es parties de Erabât,deHaynaut,amp; du Liege, car il vouloir toufioutso' *ladkuJrneJ ’terVrbaniftc:amp; difoitqu’onfaifoità cePapetort. OrceComteeftoittantere'’^^ Et celles*'’ *' rtottit”^ adonc es parties ou il conucrfoir,que pour ce, les eglifes amp;nbsp;Seigneursit'‘^|j d'Ani^l. amp;de fc tenoyent à cefte opinion.Mais ceux de Haynaut,lcs eglifes amp;nbsp;leurs conioin^’j Flandres au- Seigneur auecques eux(quifappelloit Aubert) demourerent neutres :amp;nob£y‘ ; cunes en^ a- rvn,plüs qu’à l’autre. Parquoy l’Euefque de Cambray,qui pour le temps regno' uoitq#ifetc fappelloit lehan) perdit en Haynautlcs reuenues de fa temporalité. EnectemiR, noyent neu- enuoyé es parties dcFrance,dcHaynaut,deFlandres,amp;deBrabant5dcparlePop^^.jj ment,le Cardinal de Poi(ftiers,vn moultprud’homme,vaillantamp;:fagc Clerc,pont J enfeigner Sc prefeher le peuple.Car il y auoit efté en la première elcdion. Si mon j.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Wen Comment par contreinte ils auoyentl’Archcuefquc de Bar fait Pape. Erance,amp; fes frètes,amp; fes Prélats de Fracc, le recueillirêt jjenignement,amp; enten“' , volontiers à fes befongnes amp;nbsp;parolles: amp;nbsp;leur fcmbla qu’elles eftoiét véritables,S'7^ ioufterent foy plus grandc,amp; quand il eut efté en Frâce,il fen alla en Haynaut: ou' ■ ioyeufemcntrcceu.Auflî fut il enBrabant,duDueamp;delaDucheirc,maisautrec'’^j n’y conquefta.il cuida à fon retour venir auLiege,maisil enfutdéconfcille,telW^J • que point n’y alla. Si retourna à Tournay,amp; cuida aller en Flandres,pour parler au ^^ te,mais point n’y alla,car il luy fut fignifié du Comte, qu’il n’y auoit (]ucfaire,p^'M qu’il tenoirVrbain à Pape,amp;toufiours le tien droit,•amp; en ccluyeftatniourroitamp;^'quot;' ^-Si fe partit le Cardinal,de T ournay,amp; fen vint à V alenciennes, amp;nbsp;de là a Cambtay^^j là fe tint long temps, en cfpcrancc d’auoir toufiours bonnes nouuellcs. Ainfi “tu jj^

-ocr page 539-

D E FROISSART.


4P

JcsRoyaumes Chref^iens en variation jamp;: les eglifes en dilferentjponr Ie fait des Papes» ydiain auoitlagreigneurparticj hiais, à parler de plus profitable reuchucamp;pleine o-beiffance,Clement la tenoit.f Si enuoya Clement,par le^onfentcnTcnt des Cardinaux enAuignon pour appareiller 1e lieu amp;nbsp;le Pala».Si edoit bien foh entente que de par-dé afimm'entde la il•ferewairoit,ali plus tof^u’il pourroit : amp;nbsp;cependant vint feiourner Clement en la î^jç,.fils'tfut cité de bondi,amp;1à odtirit fes graces. Si fe tireret toutes manières de C^rcs,quî fes gra bons j^ijbaa-ces vouloient auoir,celle part^ tenoit fur les clrâps,amp;es villages, grade Foifon de fou- ^fa/ihes zy^ doyersdefquelsguerroyoient Romejamp;leBourg S. Pierre, amp;nbsp;les trauailloÎGr’ioùr Sinuir Çf»t*iituitn, d aifiux amp;nbsp;d’écarmouches^amp;auffi ceux,qui eftoient au chaftel de S. Ange,au dehors dé . Rome, faifoien^moult de detourbiers aux Romains. Mais ceux de Rome fçforçoyeht defoudoyer Allemans à grande foifon,auec la puiïTancc de Rome,qu’ils aflemblercnt ùqu vniourilsconquirent le Bourg-Sainôl-Pierre. Adonefe boutèrent Bretons (qui bouterfepeut) auchaftel-Sainól:-Ange:amp;la‘ferecueillirenh Toutesfois par force d’ar ^^ Sretu»! r^ »»es, ils menèrent tellement les Bretons, qu’ils fendirent le chaftel, faùucs leurs vies. quot;f”^^^^M^^ ^ifen partirent les Bretons, amp;nbsp;fe retirèrent tous vers Fondi , amp;Ià enuirbn, fur le plat Ù,^”f^/*** pays.EtlesRomainsabbatirentlechaftelSaint-Ange:ôèardirenttoutleBourg-Saint- *”■ ' ’ b'i'tte.Quahd meflirc Silueftre Bude(qui fe tenoit fur le pays ) entendit que fes gens a-’’wentainfi perdule Bourg-Saint-Pierre,amp;lechaftel deS. Ange,fifùt durement cour- * î’oticeiSiaduifacoriimentfurces Romains ilfepourroit contreüéger. Sürquoyluy fut dit parfes efpies, que les Romains,amp; les plus notables de la cité, deuoyent eftre aflem-blez au Capitole,en côfeil.Si toft qu’il fut informé de ces nouucllcs,il meït fus vne chc-uauchec deGens-d’armes,qu’il retenoitdelez luy,amp;cfecuaucha ce iour,par voyes cou- r - , '’^ttes,toutfecrettemct,vcrsRome,fu»Jefoir:amp; entrèrent dedans, par la porté de Na-

j?; 'lt;3bd ces Bretons furent entrez,ils prirent le chemin du Capitôle;amp;la vindrcnt t^eßreBuJe, en il apomtjque^om- Je Confeil de Borne eftoit üfu hors delà chambre: amp;nbsp;fe tenoyent fur /,, 'viiiede^M hplace. CesBretons baifterentleurs glaiues:amp; cfperonnerentleurs cheuaüx,amp;febou tùemefine^ terent eh ces Romairis;amp;là en occirent amp;nbsp;abbattirent grande foifon,amp;tous les plus notables delà villcjSt fi en y eut de morts en la place bien lépt bahicres: amp;nbsp;deux cens d’an très riches J^nimes,amp;: grande foifon de méhaignez amp;nbsp;de naur-cz. Qùahcl les Bretons curent fait leur etnprife,ilsfe retirèrent fur le foir:amp;rantoft fut tara. Si ne furent point pourfuiüis,tant pour U nuit,que pouÂe qu’ils furent fi effrayez,dedans Rome, qu’ils ne fiuoient à quoy entendre,fors à leurs amis, qui eftoient morts,ou bleccz. Si palferét là nuit en grande angoifte de cœur, amp;nbsp;cnfeuelirét le^morts : amp;nbsp;meirétà point les haurez. ^âr.dccvintaumatin,àpareux ilsfaduiferentd’vnegrande cruauté. Caflespoures 'quot;•‘^'Cf,quicnRomc fciüurnoient,amp;qui en ce nulle coulpc n‘auoi(»nt,ils affaillirent. Su en occirentamp;inéhaignerét:plus de trois cens:5e par efpccial,nuis Bretons,qui chcoiéc en leurs mains,n’eftoienr prins à mercy.Et ainfi eftoientles chofGS,es parties de Rome, L-f’^}Hf ^«an par J eftat des Papes,en grande tribulation:amp; le coparoient tous les iourscéux,qui coul quot;“^ ^^“^^ quot;nbsp;pc n y aijoicnt.Ce pendant que le Pape Clement amp;nbsp;les Cardinaux fe tenoientàFondi, ^^^-^ ^^0;^ laRoyncdeNaplesle vint voir de bon courage, car elle,8c lcsfiens,cn obeiftantje vou lut bien tenir à Pape* Cefte Royne auoit eu en propos,vn long temps,que le Royaume ^ dcCecilc(dont elle eftoitDame)amp;la Comté de Prouence («jüi du Royaume depen- • lt;Joit)clleremcttoit en la main du Pape, pour en faire favolonté,amp; le doner, amp;cnheri-tervnhaut Prince(quel qu’il fuft)du Royaume de Frâce:qui puiffance euft de l’obtenir contteceux, quelle hayoit à mort:lefquels defeendoient du Royaume de Hongrie* ■^tePape clc* Q^ndlaRoynedeNaplcsfutvenueà Fondi,elle fhumiliamoùlt enuers le Pèf^e.-i^'fe »*c»t/ni»^f confeffaàluy:amp;luy remonftrà toutesfes befongncs:amp; fe découurit de fes fecrets àluy ^-^pquot;^^^^^^^j amp;luy dit,t Pere-Saint,ie tîenplufieurs grans heritages amp;noblcs:tels comme le Royau ccty^nuelai^oj wede Naples,le Royaume de Cecilc,Pouille,Calabre,amp;: la Comté de Prouence, Bien ne de ^'4ple{^ cRveritéqueleRoy Louis de Cecile Duc dePouille amp;de Calabre,mon pere,luy viuât mais Fnißart il rccognoiflbit toutes fes terres de l’Eglife,amp; me prit par la main au liét delà mort:amp;me luyfait faire ce lt;lir,Mabcllefillevouseftesheritiere de moult riche amp;nbsp;grand pays,amp;croy bien que plü^'A«”» {quot;»*’'. beurs grans Seigneurs tendrót à vous auoir à femnic,pour les beaux heritages Sc terres ^^^^^^ 'u^ur ^uc Vous tiendrez.Or vueillez vfer de mon confeil,amp; vous mariez à fi haut Prince, qu’il ^^ ^^ t,ie d’elle boRVuilfant devons tenir en paix,amp; voz heritages, amp;fil aduient ainfi,amp;:que Dieu le cô- j^,. ^^„^ ,7 ^^ fente,que vous n’ayez nüls hoirs, fi remettez tous voz heritages en la main du S.Pere, en beaucoup de lt;iuipourle temps fera,car le Roy Robert, mon pcrc, au liét delà mort, le me chargea, chofis differe»f

-ocr page 540-

JO


LE SECOND V0LVME


Ànol} „/a jj parlt;iooy ma belle fillc,ic VOUS rencharge,amp; men décharge. Etaidonc,PcreSaind,^ 2^',tples (lepa» ^^y promy mafoy^refens tous ceux qui enla chambre pouuoiét ettre,queicluyâCD' tolfa Collenuc-- pliroyc tout fon dernier defnî Voir cft, Père-Saint,qu’aptes fon trepas,parleconfcnK' cio, et MXM- ment des Nobles de Cecillc amp;dc Naples,ie fu mariée à Andr^de Hogrie/rereauRoy très italiens, Loys de Hôgrie:duquclie n’ay ennuis hoirs,carilmouru4|lk-unc^ômlt;,à AizcnProii'-' ijue neattmeis ^^^ Depuis fa iflort,on mc maria au Princede Tarente, quifappclloit meflire Chan^ ^^‘*~ Si en eu vnc hile.Le Roy de Hôgrie,p»ur la déplaifancetju’il eut du Roy Andry fonirt* eeßtmatint^ r^’^t guerre à mon mary5melErc Charles deTarente:amp;luy vint tollir Pouilleamp;C«^ roj^ lelin- brc;amp;le prit en bataille: amp;nbsp;le mena en prifon en Hongrie:amp; là mourut.Etpuis,parlai-' ^menie Hure cord dcs Nobles de Cecille,ie meremariaÿ au Roy lames de Maillorc^ic^amp;niaiiAy'-' , d’icelle//ißoire France mcifirc Louis de Nauarrc,tpour efpoufer ma fille:mais il mourut fur Ic chemU’' 1 lie Mafiles. Lc Roy de Maillorquc,mon mary,fc départit de moy,en intention amp;nbsp;volonté de rec^ 1 ■ftladitpour querrefonheritage deMàillorque:que le Roy d’Arragonluy tenoitàforcc,carillƒ'’ f inefmc i Zrf ^uoit dcshérité,amp; fait mouri*fon pcre en prifon. Bien difoye au Roy, mon nwry,q»‘' fin du eb ii^ Roye Dame ayât allez puiffanecs amp;;richeflcs,pour le tenir en tel eftat cônieil voudra''' du i .velu, de Mais tant me prefeha amp;nbsp;môftra de belles raifons, en dcfirantàrccouurcrfoiihcriKf' faibl, ijuil 1^ que ie ni aflcnty,ainfî qu’à demie volonté qu’il fit fon plaifir : amp;nbsp;à fon partementielquot;-jgt;i)ufi,puismou cnioingny,amp; enhortay cfpccialcment,qu’il allaft deuers le Roy Charles de Ftaoclt;»‘ rut Mcenttnet. j^y nionfttaft'fes bcfonghcs,6zfordonnafl: tout par luy;amp; de tout ce n’a il riens lait-ƒ Matstenen jj j^y gß- nialaducnu. Car il fen alla rendre au Prince dcGallcs( qui luy promit deH U*i^7ne*^^ei- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^“t greigneur fiance au Prince de Galles, qu’au Roy de Franceàquiielui-^

keufiLmaas Rgi^gc. Ce pédant qu’il cftoit Ær fon voyagc,i’cfcriui au Roy de Frâce, Aluy enuap aucuns enfans: grans meffages.cn luy priant qu’il me voUfit enüoycr vn noble homme de fon fan?, fnen en ceux, quel icpeuffc ma fille maricr:parquoynôz heritages ne dcmouraffent fans hoir.P''y fuient pris de de France entendit mesparollcs(dontiçluyfcu bongré)amp;m’enuoyafoncouflt;quot;'’^^ rreijfart, met ßfg Robert d’Artois:lcquel eut ma fille cfpouféc. Perc, Saint,au voyage, quelcR j, *'”quot;^' Maillorquc,mÔ mary;fit, il mourut.le me fuis remariée à meflire Othe de Brunfquot;^\ ■fSala,parlant pourtant quc meflire Charles de la Paix a veu que reuefti de mon heritage, eri^^'^^j en tierce perfin meflire Otlic, il noH6 a fait guerre, t amp;nbsp;nous a prins au charte! de l’Oeuf, loisq^y^.^i,, ne,dtt 8: les cftoitfihautCjqu’ellenouspouuoitadôccouurirjCenousfcbloit.Sifufmcs prind dédis rcfi effrayez,que nous nous rendifmes àmeflire Charles delà Paix, tous quaf^r ; le chaftcl de noz vics. 11 nous a tenuz en prifon mon mary amp;nbsp;moy,amp; ma fille amp;nbsp;fon mary: ^**^., Louef par acluenu que madide fille amp;nbsp;fon mar^y font mors: amp;:depuis,partraitté,nousnouf‘’ ., eUx ^uatre*^’ mes deliurez,parte! fiqucPouillcamp;Calabreluydcmcurent:amp;tcndàveniràlhc''J\ fonmar^X dcNaplcSjde Cecfîle,amp; deProucncc:amp; quiertalliances partout : amp;nbsp;efforceral«®Jj^ le fa fille,amp; dcl’Eglifc,fitoftqueieferaymorte:amp;aumoins,il enferafon plain pouuoir.P^‘'‘F,, fon mary. Pere-Saintjieme vucil acquirer enuers Dieu amp;vous:amp;:acquittcray lésâmes de m^’^ decefleurs.Si vous rapporte,amp; mets en vortremain des maintenant,tous les qui me font deuz, de Cecille,Naples,Pouille,Calabrc,amp;e Proucncc,amp;ies vous“quot; ^j à en faire vortre volonté,pour les donner,amp; en heriter qui que vous voudrez, â^q®’ s,

Comment le Paße Clemen/f^en alla en Auignon^^ß- des dons,eju’ilft au Duc f^^niôUfi'^^^^^'^quot;' mettre Siluefre Bu de c^fes cemßai^nons furent décolez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. x x X' ® k

VandlaRoyncdeNaples amp;mcflîre Othe dcBrunfuich curent faiteepourquo)^ I •v^ertoycutvenus à Fondi deuers le Pape, amp;nbsp;ils eurent la feiournéà leurvoulontquot; I plaifancc,ils prirent congé du Pape amp;nbsp;des Cardinaux:^ fen retournèrent à Naples- ^^ 1 Depuis ne demouragueres que Pape Clcment imagina cnluy-racfmc,quc Ïo®êlr^ I amp;nbsp;trop feiourner es parties de Romme ne luy cftoit point proflirable, amp;nbsp;que i^R'® r 1 mains, amp;nbsp;Vrbain,trauailloyent grandemet à auoiiT’amourdesNeapolitainsamp;dciquot;^ j

-ocr page 541-

DE FROISSART:


JI


terrcjqu’ilnc peurt retourner en Auignon:ou il defiroit aller. Et la plus principale amp;: ef-peciale chofe,qui plifs l’cnclinoit à retournet en Auignon,c’eftoit qu’il vouloir donner en don(ainfique receu l’auoit) au Duc d’Aniou, les droits,que la R lt;j,yne de Naples luy auoitdonneZjdes Royaumesamp; Seigneuries deuant dióte9,dont en auoit inrtrumés pal-rtzamp;fcelIcz.Siordonifa fes befongnes bien fagement amp;nbsp;fecrettement, amp;nbsp;montèrent enmerluy amp;totfsfeséuardlWkux,amp;:fes families, engalées amp;nbsp;en vaißcaux,qui eftoyent Venus d’Arragon.Si curent vent amp;nbsp;ordonnance demer à volonté: amp;nbsp;arguèrent,fans pe nbsp;nbsp;nbsp;•

nine dommage,à Marleillcidênt toutle pays fut grandement réiouy: amp;nbsp;de là vint le Papeen Auignon.-amp;fignifia fa venue au Roy de France amp;nbsp;à fes freres:qui en furent tons reiouis.Adonc le vint veoir le Duc d’Aniou:quifetenoit pour le temps àToulouze. Si Ltv,(pecle-luy donnalePa’^rc,à fa venue,tous les dons,dont la Royne de Naples l’auoit reuertuiLe menf^fiprieme I)ucd’Aniou(quitoüfiours tédoit à hautes Seigneuries, amp;nbsp;grans honneurs) receut ces Au^nen^ü dons en grade ma^nificéce: amp;nbsp;les accepta pour luy amp;nbsp;pour fes hoirs:amp; dit au Pape, que quot;quot;^^ gt;»^fiit le du plus tort qu 11 pourroit,il iroit fi fort es marches de par- de-Ia,qu iheroit pour reiilter ^^ ^^^^^^^ ^^^^^^ contre tous nuifans à la Royne de Naples. Si fut IcDuc S’Aniou auecques le Pape ci^- ^„^„^„^^ueL Uironquinzciours;8.’puisfenretournaàToulou2e,de!ezlaDucheire, lâfemme:amp;lc if^j„e de :va~ Pape Clementlailfa fes gens-d’armes à meflire Bernard de la Sale,amp; à FlorimontGuer plus luy antié her. En ce temps auoit en la marche de Tofcanc,cnltalie,vnnioult Vaillant CheUalier régnées. d Angleterre,hardy,amp; couragcux(qui fappclloit mefiird Ichan Hacönde)qui plufieurs

gratisappertifes d’armes amp;nbsp;vaillâtifes y fitj^ auoit fait au deuant:amp;cftoit irtu du Royau ^^^.^ dir^fiffrf me de trance, quand lapaix fut faite amp;nbsp;parlemétce des deux Roys à Bretigny,les Chat* des faits 2 me très. C eftoit en ce tops vnpauure Cheualier. Si regarda que par retourner en fon pays ƒ,.^ i^i^^n jy^^ il nepouuoit riens proffiter;amp;,quand il conuint toute •manières de Gens-d’armes vui- tondes Au^lois dcrlc Royaume de France parfordonance du traitté delà paix,ilfcfit Chcfd’vnc rou deuant çr .t^ tcdcCompaignons(qu’on appelloit les Tard-venus) amp;nbsp;fen vindrent en BoUrgongne tgt;'‘^gt;‘dyl-fix amp;làfaircmblercnt grande foifon de telles routes d’Anglois,GafcüS,Bretons, Allemâs, ^^^^‘quot;^ '^‘ amp;nbsp;gens de compaignies,amp;: de plufieurs nations: amp;nbsp;fut Haeôde l’vn des Chefs cfpeciaux

Wc Briquet amp;nbsp;Gamelle, par qui la batailledetBrignaisfutfaiôle:amp;aidaàpiendrele ^^^^^.^ .^, Pont-Saint-Efprit,aucc Bernard de la Sale, amp;nbsp;quand ils eurent alfez guerroyé amp;nbsp;harié bj,,^,”/,^^?'^ llt;=pays,poi#lcPapeamp;les Cardinaux ontfaida à cux,amp;vers le Marquis de Montferat:.,-j^^„ ,^^^Jgt;^ SwencetempsauoitguerreauxSeigneursde Millan. Ce Marquis les emmena outre tiens changé,ß monts,apres qu’onleureutdcliuréfoixante mille francs ; dontHacondeeneutà fa lon lech. 115. part dix mil,pout luy amp;nbsp;pour fa route. Qtiand ils curent acheué la guerre du Marquis, du i. vol. et' ‘^splufieuvsrei-om.j^gj,(^^jgj^ Pp^^p^g. Carmeffire^eftrad du Gucfclin,îeSire delà Mar ^firnom ^he,leSiredeBeauleu,amp; le Marefchal de F race, meflire Arnoul d’AndreghenJes cm- ‘„‘^^^d^'^^^^lfuf menerentenEfpaigne,contreIcRoyDamp Piètre,pourlcRoy ffenry. Meflirelehan „„„J^fi^ -^^^ HacondeStfaroute demourerêt en Italie:amp; l’crabcfongnaPape Vrbain,tant qu’il veP des forges* quit,es guerres de Milan. Aufli fit Pape GregoirCjtcgnant après luy:amp; eut ledit meflire lehan Haconde,pour leSire de Coucy,contre le Comte de Vertus amp;nbsp;fes Barons, vne tresbellciournce;amp;dient de vérité les plufieurs, que le Sire de Coucy eufteftéruéius des Lombars amp;du Comte de Vertus.fe n’euft efté Hacôde:qui luy vint aider,à cinq cés combattans:pour la caufe que le Sire de Coucy auoit à femme la fille du Roy d Angle- • nbsp;.

terre,amp;nonpourautrc chofe. Cemeflirelehan Haconde d^it vn Cheualier moultf i’^fientepoint »duré,hardy,amp;yfité,amp; bien renommé es Marches d’Italie:amp; y fit plufieurs grans apper quot;nbsp;^quot;J’^ '^quot;'^^'^ hfesd’armes.Siaduifcrentles Rommains,amp; Vrbain(qui fe nommoit Papc)quand Cle- durefau nT mentfutpartydeRomme,qu’ilslcmanderoycnt,amp;:leferoicntmaiftrc amp;nbsp;gouuerneur ualterwedon detoutclcurguerre.Si lemanderennamp;luy offrirent grand profht:amp; le retindréc,I^^amp; te^uUn^fitil toutefaroute,àfouldées ^àgagcs,amp;ilfen acquitaloyaument. Car iuy,aüec les Rom le lire aduifé« mains,déconfit vn iour Siluertre Budc,amp;: vne grande toute de Bretons:qui furent en la place tous morts ou pris,amp; Siluertre Bude amené prifonnier à Romme:qui fur en grand dangerdcftrcdecolé,amp;au vray dite^trop mieux luy vaufirt,pour l’honneur de luy amp;de fesamis,qu’iireuft erté,au iour qu’ilfut amené à Romme. Car depuis le fit Pape Clément décolcr en la cité de Mafeon,amp;vn autre Efcuyer Breton auecques luy,qui fap* pdloitGuillaumeBoyleauc,amp;furent foufpeçonnez dettahifon,pourtant qu’ilseftoy-emiffusdclaprifondes Romains,amp;nepouuoiton fauoir par quel traitté,ôtvindrétcn Auignô,oU ils furet pris.De leur prifefut coulpable leCardinal d’Amiés^car il les haioit des le temps qu’ils faifoyentla guerre en Romanic pour le Pape,pource qu’ils aüoyentj

Eh _

-ocr page 542-

5% nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND V0LVME

fur les charaçs^ruéius les fommiersdudit Cardinal d’Amiens:efquels il auoit grande sHueHre Ende ”^^^ ‘^^ vaifleUe d'or amp;nbsp;d’argent.Si l’auoit Sylueftre Bude toute départie aux Compa* er Giullaumt paignôs(quinc po#uoient eftre payez de leurs gages) dont ledit Cardinal tint le ta sa^leaueCapi- grand déplaifir:amp;lesaccufacftuuertemé^de trahifon.Quand ils furent venusamp;arriu fames Bretons en Auignon,il leur fut mis fus:amp;furent accufez,qu’ils auoient Auteleufement trany decolez^ par le Pape.Sifurent pris Si enuoiezincôtinêt àMafcon:amp;là fuÂit deeoleztous comandejifcnt pg portoient le?afFaires,en celuy temps,au pays de par de là:amp;: vous dy que meflircD® H Pape Ce- jj^^j^ j j^ Gucfclin fut durement courr«ucé delà mort nftflire Sylueftre Bude/on cou ment/eptteme, ßj^^g^j^j^g jg p^pg g^ fes Cardinaux:amp;fil euft vefcn longuement,il leur euftœôtoc,^ fait monftrer,que la mort dudit Sylueftre luyeftoitdeplaifante.Nous nous founter prefentement a parler de ces matieres:amp;cntrerons à parler des guerres de Flandres.fj^^ cômencerenten celle faifon,amp;furent dures amp;nbsp;cruelles,amp; dont grade foifondepeup fut mort amp;nbsp;exile,amp; le pays contourné en telle violence,qu’on djfoit lors qu’en cental' aduenir il ne feroit pas retourné,au point que les gu erres l’auoicnt pris. Î* remow ronsamp; recorderons par quelle incidence ces mauuaifes guerres commencèrent.

Ve l’ejlat e^e Flaneires^au temps Juepteel il eß ici pariere la principale canfe à’^^‘'‘^^‘^‘ la guerre du Comte de Flandres cIp des Flamans^^ comment les blancs-chappctoBS

• furent misparleban Lyon. chapitre- xxxvji.

QVandles haines amp;nbsp;tribulations vindrent premièrement en Flandres, lep«yî®^ lî plein amp;: fi rempiy dcbiens,que mcrueillcs feroit à racompter amp;nbsp;confiderer-i* noientles gens des bonnes villes fi grans eftats,quemcrueilles,amp; deuez ûuoirque tes ces guerres amp;nbsp;haines meurent par orgueil,amp; gar enuie,que les bonnes villes de dres auoient l’vnefur l’autrexeux de Gandfur la ville de Bruges, ótCeuxdeBrug^^^ la ville de Gand: amp;nbsp;les autres villes les vnes fur les autres,Mais tât y auoit derenoM . nulles guerres,cntrc elles principalement,ncfepouuoient mouuoir n’éleuenleleuf ^ gneur,le Comte de Flandres,ne le confentoit,car il cftoit tant craint amp;nbsp;ai®^- 'l^^jj ne l’ofoit courroucer.Auflî le Comtc(qui eftoit fage amp;nbsp;fubtil ) reffongnoit tcUe®^^ guerre amp;nbsp;le mal talent entre fes gens amp;nbsp;luy que nullement il ne fy vouloir bouto^’^j bien fentoit en fes imaginations,que,quand le different feroit entre luy amp;lÂgt;p«/^^ç feroit plus foible,amp; moins douté de fes voifins. E^jcores reflengnoit la guerref'’“ ^j autre cas:quoy qu’en la fin il luy en conuenift vfer. C’eftoit pour la grande deUt“^ / mifes de corps,amp; de cheuances,car en fon temps il auoit vefcu amp;regné en grande! gt;nbsp;pcrité,amp;en grande paix,amp;en autant ^e fes deduits,quc nul Seigneur terrien P^““^ eu. Car ces guerres^qui luy furuindrent, commencèrent par fi petite in^*^^”.*'^*^|jjji iuftement çonfiderer(fe fcnsamp; aduis fuffènt alors audit Seigneur)!! ne deuft poæî^ . eu de guerre,ôcpeuuenr,^ pourront dire ceux,qui cefte matiere liront, Kbrciô^^ que ce fut œuure de Diable. Car vous fauez,ou auez ouy dire aux Sages, qnde p^ ^^ fubtilie amp;nbsp;attife, nuidamp;iour, à bouter guerre amp;: haine, là ou il voit paixtamp;q“’^^^ loing,de petitàpetir,commeniilpuift veniràfesatteintes.Etainfifutamp;aduinten ea j]^(^5 en ce temps :amp; fi-commc vous pourrez clerement veoir amp;nbsp;congnoiftreP^ . vindrent le^ * traitez de l’ordonnance ^c la matiere,qui fenfuit. En ce temps, que le Comtek ^| guerres fvma- dc Flandres eftoit en fa greigneurprofperité, auoit vn Bourgeois à Gand (quilapP^^ tesenplandres loit lehan Lyon)fage homme, fubtil, hardy,cruel,amp; entreprenant,amp; affez f^'®’^j'^x. ^uicommence- foing. Celuy Ichan Lyon fut fort en la grace du Comte, comme ilapparut.Gar le rentenlandef terembefongnadefaire occirevn homme àGand: quiluy eftoitcontraireamp;dt'f fifdtc^)79.fe fm-j^^ au commandement du Comte, couuertement, lehan Lyon prit parolles^' nés ^^flet “cr ^^^ ^ ^“y’ ^ l’occit. Le Bourgeois eut grande plainte de tous, amp;nbsp;pour dolcancede^ ■[saladit qua lehanLyonfen vintdemoureràDouay, amp;làfutpresde trois ans,amp; tenoit botie^^ raine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;grand, amp;nbsp;tout payoit le Comte. Pour celle occifion Ichan Lyon en la ville de va

perdittour,vn iour,ce qu’ilyauoit,ôéfutbânydelavillc dc Gand,t quatre ans. Dep ■fia deducimn le Comte dc Flandres exploita tant, qu’il luy fit pays auoir à partie, amp;nbsp;rauoirlavil^ ^ fumante ^'»«^ Çand,amp;:toutela franchife. Ce qu’on nauoitiamaisveu, dont plufieurs dc Gan ^^ monfirera ^ue ^^ Flandres furent moult ébahis, mais ainfi futfaidSe: aduint. Auecques tout ce» ceflostnt nau Comte, pour lerccouurcrcn cheuance, amp;nbsp;tenir fon eftat, le fît Doyen des tNauicuj ^t°d}'s2m'e^ C’eft office luy pouuoit bien valloir,mille francs par an, amp;nbsp;aller droiduricrcmentau^^ rmiere. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ainfi Ichan Lyon eftoit fi bié du Côtejque nul ne l’cftoit mieux dc luy.En ce téps«»^

-ocr page 543-

DE FROISSART.


53

''naun-elignageàGand(qu’onappellôitlesMathieüx) amp;nbsp;cftoientfeptfrefts, les plus grans de tous les NavAcurs,Entre ces fept freres en y auoit vn qui fappelloit Guifebeft, MatthieUjrichehommejfage,fubtiljamp; entreprenantgrandementjtfùpplus que nulde *esfreres» Ce Guifebert auoit grande cnuie fuj IchanLyoîi couuerternenede ce qu’il le vconhbicnduComtcTle Flandresiamp;fûngnôitjnuitamp;iour, comment il le pourroito-^Icrde fagrace.Plulic#rs foÂl eut en penfée de le faire occire par fes frercs:mais il n’d-foit^pour la doutance du Comte El' aht fubtilla,vifa5amp; imagina, qu’il tro* ua le chemin: nbsp;nbsp;nbsp;*

amp;lacaufepourquoyprincipalÇmentils fentrellhyoient Je levons diray,pour mieux Vcnirala fondation de tha matière. Anciennement auoit en la ville du Dan vne guerre niortcHe entre deux hommcs»Nauicurs3 amp;nbsp;de leurs lignagesiquifappelloientj’vn Sire Pierre Guillon l’autre Sire Ichan Barbé.Guifebert Matthieu des frètes eftoyent du lignage de rvn,amp; lehan Lion de l’autreoCcs haines couuertes eftoient ainfi de lôg teps ’'ourries entre ces deux parties(combïen qu’ils parlafrcnt,bcufrcnr, amp;nbsp;mangcalTcnt au-funesfois enfemble)amp; trop plus grand conte enfaifoitlc^ignage Matthieu, que lehan fyonnefaifoir. Iccluy Guifebert Matthieu, fans coup frappcr,aduifavnfubtiltour.Le Mêmes Je ëui ^iitede Flandres feiournoit vhe fois à Gand:amp; alors fen vint ce Guifebert Matthieu à feiert Mathiett ''^ ^«plusprochainsChambelâsdü Gomtc:Sefacointadcluy:amp; luydit jSe Monfei-

gnciir de Flandres vouloir,il auroit tous les ans vn grand proffit fur les Nauieufs ( dont ^Vj^j^*^'^J '^naniaintenantriens}amp; lequel proffit les Nauieurs eftrâgers payetoient, voire, mais **” ^°' sueIchanLyon(quiDoyé efldesNauieurs)fen voufiftloyaument acquirer. Celuy ^fiâbelandit qu’il monftreroit ce au Comte:ainfi qu’il fit. Le Cótc( ainfi que pluficurs Seigneurs par nature font enclins à leur prolfit,amp;ne regardent pas à la fin, ou les cho-fespcuucntvcnir,fors à 1’auoir:amp;par aipfi la cheuance les déçoit)refpondit à fon chath-bela,faites moy venir Guifebert Mathieu,amp;:nous or rds quelle chofe il veut dirc.Si vint Guifcbert:amp;parla au Comte,en^yrcmonftrantplufieürsraifons,raifonnablcs ce fern bloitau Comtc.Parquoy le Cote refpondit,C’eft bon qu’ainfi foit fait.Si fut appelé en bchambrejenlaprcfcncede Guifebert,Ichan Lyon, qui riens ne fauoit de cefte matic-’^^uand le Côtelaluy entamait puis luy dit, lehan,fe vous voulez, nous aurons grâd Profit en cefte chofe.Iehan(qui eftoit loyal en cefte chofe)regardât que ce n’eftoit pas 'ucchofera^onnablc,amp; neantmoins n’ofant dire du contraire,refpondit ainfi,Monfei SU’^quevous demandez, amp;: ce ^leGuifebert met en auant,ie nelcpuispas faire ^°uEcul,cardurfcraaiixnautonniers.Ichanrefpondit leComtc)fc vous vousenvou-^Joyauttiétacquitcr,ilferafait.Môfeigneur (refbôdiclchâ)i’enferay md plain pou-uoir, Ainfifg(jep3j-fij.jgyj.p^^.jgj^çj^j.,QyjpgP,çj.j.j^m.j|-,j(.y^qyjj.gj^^Qjj.^ mettre mal le

an hyonduComte deFlandrcs,amp; netendoità autre chofe qu’à ligttollir fon office, Si en mettre hors, amp;nbsp;que le mal luy en furuint) fen vint à fes frercs,tous fi x t amp;: leur dit. Il elt temps demoy fecourir amp;nbsp;aider à cefte heure,amp; que vous vucillcz tous maintenir ce-* ire matière,amp;moy fecourinainfî que bons amis amp;nbsp;freres doyucnt fecourir Ce aider i’vri al autre,car ceft pour vous que ic me combats.le déedfiray Ichâ Lyon,fans coup ferir, amp;: mettray en la malle-grâce du Comte tellement qu’onc n’en fut fi bien,qu’il fera mal. ^^(9“°y 4'’® ^^ die3ne monftre,cn ce parlement) quand il vous requerra de cc,fi le de-bamz:amp;ieme feindray,^ maintiendray qUe3fe lehan Lyon^ vouloit loyaumcntac- * « quiter,ceftcorddnâcefcferoit.Iecongnois biéMonfeigneur de tant,que deuant qu’il nenviengnea fon cntente,Iehan Lyon perdra toute fa grace:amp;luy oftera fon officc;qui me fera donné e,amp; quand icrauray,vous accorderez à fa demande. Nous fommes puiP fins en cefte ville entre les Nauicurs,nul ne nous contredira de noz volonteziS^pu^a-pmsiemeneraytellemcniIchanLyon,qu’ilfcra rué iüs.Ainfi nous ferons vcngez,fub- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

filment,fans coupferir. ’l»ous fes freres fy accorderont.Le parlement vint:amp;lcs Na-» weurs y furet,tous prefts amp;nbsp;appareillez: amp;: là raonftrerent lehan Lyon amp;nbsp;Guifebert Ma thieula volonté du Comte quant à ce nouuel ftatut, qu’il vouloit élcuer fur la nauie du Lysamp;lEfcaud.Laquellechofefcmblaà tous trop dure,amp; tropi nouuelle, Sccfpeciale-nientlesfixfreresGuifebert,tous d’vue opinion,eftoict plus dursamp;pluscontraires,que^ iouslesautrcs:dont lehan Lyon,qui le fouuerain eftoit d’iceux, amp;nbsp;qui les vouloit, à foii loyal pou uoir,esfranchifcs anciennes entretenir; eftoit tout iöycux,amp; cuidoit que ce l'^tpourluyjamp;c’eftoit contre luy du tout. lehan Lyon rapporta au Comte larefponce des Nauieurs,amp; luy dit,Monfeigneur c’eft vne chofe qui ne fe peut faire, amp;nbsp;dot vn trop grâdmalpourroit venir.LaifTez les chofes enlcur eftat ancienne faites ries de nouuel«

E üj • nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 544-

54 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND V 0 L V M E

Cefterefpdlife ncpleutpasbienauComtCèCatilvcoitque(ficela cfioit éleuéamp;ntó . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiis,dótil cftoitinformé)ily pouuoictö’ lesansauoir fix ou fept mille florins deproftt-

Sifeteut adonequestmais pourtant n’en penfailpas moins,amp;fit fongneufementpour-fuir par parolles amp;nbsp;traittez,cd? Nauieurs:^efquels lehan Lyon trouuoit trop rebelles. Dautrc part Guifebert Mathieu venoit auCóte,amp; à (on confeilfamp;difoit que lehaLyon Gaißberr Md- f acquitoit mauuaifemét en cefte befongne:amp; que,fil audIRbn office,?! feroit tat a tou5 thieitfaiÏDoje^^i Nailleurs,t^!C Ic Comte de Flandres auroit héreditablement ce proffit. Le Comt« des /manieurs n’y veoitpas bien cl er, car la chcuâceat la cóuoitife l’aufugla. Si eut confeil de lay mt de Gand, en la mc:amp; ofta lehan Lyon de fon office:amp; y mit Guifebert Mathieu.Quand GuifebertM^ f lace de /eban thieuveit qu’il fut Doyc des Nauicurs,il tourna tous fes f reres à fa volôté:amp;lîtvemri® tedefianh-es ^^^^^ ^^°” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ce proffit. Dôt il n’eftoit pas mieux aiméde^grcigneurpat;

te ef anc es. ^.j^ j^^ Nauieurs,maisil leur côuintfouffrir,car les iept frètes cftoient tous grâsamp;puj* fans, auec l’aide du Cote de Flâdres. Sileur couint taire amp;nbsp;fouffrir. Ainfi vint,par ml’' tile voye,cc Guifebert Mathi^i : amp;nbsp;fut en la grace du Comte de Flandres: amp;nbsp;donnoitt^ Guifcbert,aux Officiers amp;nbsp;Chambelans du Comtc,grans dós amp;nbsp;beaux ioyaux:parqi^/ il auoit l’amour d’cux:amp;auffifaifoit il de beaux amp;nbsp;grans prefens au Comte: dont «1^ ucugloit tout : amp;nbsp;par ce moy en l’attiroit à fon amour iamp;tous ces dons Siprcfenswil® • ce Guifebert payer aux Nauieurs: dont les plufieurs ne fe contentoyent pas trop,®’ ils n’ofoient motfonner. lehan Lyon(quipar cemoyendeuantdit, amp;au pourchas Guifebert Mathieu,cftoit hors de la grace du Comte de Flandres, amp;nbsp;defon amour) tenoit en fa maifon:amp; viuoit du fien: amp;nbsp;enduroit amp;nbsp;fouffroit, tout doucement blemét, ce qu’on luy faifoit. C^r ce Guifebert Mathieu qui Doyc eftoitadoedes^ uieursamp;quife lehan Lyon couuertementhayoÿ:)luy oftoitamp; retrenchoitautiers^'^ quart les proffits,qu’il deuoit auoir de fa nauie. Iehan Lyon fouffroit tout: amp;ncfo®quot; mor:amp;fc dilfimuloit fagemct:amp;prenoit en gré toutc^quo luy faifoit:^f difeifif^ ' lehan Lyon,!! eft heure de fe taire aucuncsfois,amp; auffi de parler. Guifebert Matin* voit vn frere (qu’on appclloit Efteneuart ) fubtil homme: qui aduifoit bien les«^ 'Jlàdie ^^^ ^^ lehâLyon:amp; difoit à fes frètes(amp;t fortiffoit bié tout ce,qui kurenaduin^fi^ ^redifoir^ar fes,Scigneurs,(dit-il)Iehan Lyô fouffre maintcnât,Se baiffe la tefte bien bas:fl^’^ Fort,»« par tout P^*^ fcns:amp; fi nous mettra plus bas,que nous ne fommes haut. Mais ietoii*^ ^j^j aducntureamp; vne chofe:que, tandis que nous fommes en la gr^c de Monfeigneurle Cô«*!quot; uLjf deuinemet. l’occions.lc l’occiray bien aifemcnt(fe i’enfuis chargé)amp;ainfi ferons horsdep^’ gt;nbsp;gerement viendrôs à bout de la mon de luy. Ses autres freres ne le vouloir confcntir:amp; fi difoyent qu’il nelcurTaifoit nul mal, amp;nbsp;qu’on ne deuoit hommnr^ que par fentence dgiuge.Si demoura la chofe ainfi vn temps,amp; tant quele Dbmd^ iamais ne dort)reueilla ceux de Bruges à faire folfez pour auoir raifement deb^, du Lis:amp;aüoiêtlc Cote affez de leur aecord:amp;y enuoyerêt grade quâtitédcpip'’ ^ Ceux deSrufes ^ ^® Gcns-d’armes,pour eux garder. Autrefois,es teps pafîcz,au oient ils voulii^’‘^ veulent d^ur fait,mais ceux de Gand par puilfance leur auoientbnfé leur propos. Ces nouiid**^^ nerlarittiere drentà Gand que ceux deBruges faifoientcfforcémentfofl'cz,pour auoir le cours gt;nbsp;duLis,etiafai riuicre du Lis, ce qui cftoit trop-» grandement en leur preiudice. Si cômencerentu repajßrp^* murer moult de gens paf^nyla ville de Gand,amp;efpecialemét les Nauicurs(àfl“’. u. leitr ville. f^ touchoittrop mallement)difans qu’on ne deuoit point à ceux de Bruges foiimir .jj^^ fi folfoyer à l’encontre de la riuicre,pour auoir le cours de l’eaue,amp;lc fil: dont lern' feroit deftruite. Et difoiét encor les aucunstout quoyemét. Or Dieu gard leh.'in M ^ s’iy’ut ^icor noft rc Doyen, la befongnc ne fe portaft pas ainfi. Ceux de Bruges ne 1 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fent pas fi hardis,de venir fi-auant fur nous.Iehan Lyon cftoit bié aduerty de toutes

chofes.Si fc commença vn petit à recueillir, amp;nbsp;dit en foy-m«fmc,i’ay dormy vnte®'^ mais il appert,à bien petite occafion,que ie me reueilleray,amp; mettray vn troubk.«“ cefte ville amp;nbsp;le Comte, qui couftera cent mille vies. Cefte nouuellc de ces fonoye commença à augmenter amp;nbsp;enflamber. Car il aduint qu’vne femme(qui venoit oep^^ finage de Noftre dame de Boulongne)toutc laffe faffit au marché, ou il y auoit 1 de Gens, amp;nbsp;grandement fit l’ebahie.On luy demanda dót elle venoit: amp;nbsp;elle rclp®®^ 1 de Boulongne.Si ay veu,amp; trouué fur mon chemm, le plus grand méchef, qu ono] 1 aduint à la ville de Gand.Car ils font plus de cinq cens pionniers, qui nuit amp;iout nbsp;nbsp;1

urentau deuant du Lis:amp;auronttantoft,fon ne leur detourne,le cours de lariuier«lt; parolles de la femme furent bien ouyes amp;nbsp;entendues en plufieurs lieux de la vill^

-ocr page 545-

DE FROISSART* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;57

Adonefémeurent ceux de Gand;amp; dirent que ce ne faifoit pas à fouftenir^^à confen- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

SifetirerentlesplufîeursdeuersIehanLyon,amp;luydemandèrentconfeil decefte ^'^”^ chofe: amp;nbsp;comment on en pourroit vfer. Quand Ichan Lyon fe vit ÿgt;pelé de ceux def- /Jj^^^° ^Jclsil defiroitàauoir la grace amp;ramour5fi fut grandement réiouy: mais nul fcmblant i,,„ cefifre les ^^ioye il ne fit.Car il ntilToit pas encore heure,tant que de la choie il fut mieux acerte- ßlfa^iurt df ^c- Si fe fit prier amp;nbsp;reqeenr I^ult durement,ainçois qu’il parlaft,nc deelaraft rien de fa Bruges. pcnfee:amp;quand vint qu’il parla, il dit, Seigneurs, fe voulezccfte choit aduenturer amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

lettre fus,il faut qu’en la ville dfc Gand vne ancienne couftume amp;nbsp;vfage(qui iadis y fur, ^'dancienneté)amp; l’ancien vfage foit recouuré amp;nbsp;rcnouuelé. C’eft que les Blancs Chaperons foient remis allant, amp;nbsp;qu'ils ayentvn chef; auquel ils fepuiflent tous retraite amp;: wlicr. Celle paille fut moult volontiers ouye amp;nbsp;entendue: amp;nbsp;dirent tous, d’vne voix. ^ous le voulons, nous le voulons: or auant aux Blancs-Chaperons. Lors furent là faits des Blancs-Chapcrons,amp; donnez amp;nbsp;deliurez aux compaignons,qui auoient plus cher 'iguerrequelapaix,amp;quin’auoientqueperdre:amp;futlehan Lyon éleu à eftre Chef de ^^^'^ Ljeneleu ^^s Blancs-Chaperons. Le quel office il receut affiez volontiers, pour foy venger de fes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^‘^”^J

^'it'emisjamp;pour embrouiller la ville de Gand,cÔtreGeux de Bruges, amp;nbsp;le Côte leur Sei q^^j^’^“’^^ ^ §n^üt,amp;futordonné pourallcr contre les pionniersamp;folfoycurs de Bruges, comme ^ciouuerain Capitaine defdits Blancs-Chaperons : amp;nbsp;en fa compaignic eut tels deux ^ lt;:cns, aucc leurs gens, qui aim oient plus cher auoir guerre, que paix n’amour. Qiiand Guifebett Matthieu amp;nbsp;fes freres veirent la contenance de ces Blancs-Chaperons, fi ne furent pas trop rciouis:amp;dit Eflencuart à fes freres : Iclcvous c.iloyebicn,qucce Ic-^^nhyonnous déconfiroir. Mieux vaufift que l’on m’euft crcu, amp;nbsp;lailféeonucnir de J occire, que cccy full en l’eftat ou il Gft,ne ou il viendra: amp;nbsp;tout par ces Blancs-Chape-rons,qu’ilaretnis fus.Nenny,nenny,dit Guifebert,mais quei’aye parlé à Monfeigneur, on les mettra ius.Ic vueil bien qu’ils facent leur entreprife contre ces pionniers de Bruges,pour le proffit de noftrcvill6)tar ,à voir dire, noftre ville feroit autrement perdue* IîhanLyonamp;faroure,(quandtoüs les Blancs Chaperons furent donnez amp;nbsp;deliurez A^^^^^^”“ ƒ ^^ ^üxcompaignons,qui trop plus cher auoient la guerre que la pàix)fc partirent de Gàd, régies fifieurt ''’Volonté amp;nbsp;propos d’occire tous ces pionniers, amp;nbsp;ceux qui les gardoient. Ces nou- ^i„ ^„f^ej^ ^dlcs vindrftit à ces foflbyeurs amp;nbsp;à leurs gardes:amp; leur fut dit que les Gandois venoiét Ejinoultefforcément.Sifc douteren^dc toutpcrdre:amp; laifferent leur ouurage:amp; fe rc-f'terent à Bruges tous effrayez:n’onques puis nef enhardirent de foffoyerilehan Lyon

Blancs Chaperons, quand ils virent qu’ils n’auoient nullüy tronué, fe. retirèrent à ^M.Mais pourtant ne cefferent ils pas de leur office: mais allèrent les Blancs Chapc-

^°?V^§^’^'^ans amp;nbsp;aduifans tout parmy la ville:amp; les tenoit lehan Lyon en ceft eftar,^ oiioit a aucuns fecrèttemét,Tenez vous tous aifes,beuuez,mange:^amp;ne vous enrayez de choie que Vous defpendGZ,teI payera, au temps aduenir voftre efeot, quine vous donneroit maintenant vn denier.

C^f»ff!(gt;i(ypar l'efi}fffy(ejfj£„( ^g lehan Lyon, lesCanJob enssoyei-eni ar/ceins des nolables Bourgeois de la vide de Gand.^ deners le Cofnte de Flandres^ leùf Seigneur,pour la eon-Jéruation de leurs prtu (loges ^Jraehi/es: amp;nbsp;de lapriere lt;jae le Comte fiß aux Eourgeois, pour oßer les Blancs-Chaperons. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, CHAP4 xXxviii* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

LEtermetdes Blancs-Chaperons,pendant,amp; celle mefmÄemaine que TchailLyoh _^*_ ^^^^ j^ amp;nbsp;les Blancs-Chaperons furent à Douze: pour trouucr les pionniers amp;fofibyeurs jy^^^e menit f'of’uenes amp;nbsp;requeftes àla ville de Gand, par aucuns, qui des fran-y,cômencemet chifesdeladite ville de Gâd fe vouloiét aider en difant à ceux, qui la Loy mainrenoiét de murinerie pourlafaifon,Seigneurs àErclo,delez nous(qui eft en la franchife de la ville deCaffid) au mois d^de enla prifon du Comtey ai/n noftre Bourgeois prifonnier : amp;nbsp;auos fommé amp;nbsp;requis le ^quot; D79-BîiRifde Monfeigneur le Comte de Flandres, pour le rauoir: mais il a refpondu, amp;nbsp;dit, ^^'^fß^‘^' qu ilnc le rendra point.Qui eft droitement contre vos priullcges;amp; par ainfi fe derom-pent,petit àpetit, amp;affioibliflent vos franchifes: qui au temps pafte ont efté fi hautes,8i fi nobles, 8ciiprifées, amp;nbsp;auecques ce, fi bien tenues amp;nbsp;gardées, que nul ne les ofoiten-Eeindre;amp;: le plus noble Cheualier de Flandres fe tenoit lors bien prifé amp;nbsp;reparé,quâ d* fieftoitBourgeois de Gand. Ceux delà Loy refpondirent, De la partie du Bourgeois, qu ou tient en prifon,nous en eferirons volontiers deuers le Bail! if de Gand:amp; luy mâ-dcronsqu’ille nous renuoye,car voirement fon office ne f cftend pas fi auant,qo’iî puif-fetenir noftre Bourgeois en la prifon du Comte. Si-comme ils difoient, ils le firent: Si

E iüj

-ocr page 546-

jlt;f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LESECOND VOLVME

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rcfcriinrcKauBailIif,pourauoir leur Bourgeois :qui cftoitprifonnicraFido. t®®*

liffut tautoft confeillé de refpohdre: amp;nbsp;dit, Ha que nous auons dt parolics pourvu uieur.Dites(ce di^eBaiUif qui f appeloit Roger d’Autcrme)a ceux de Gand,que ^^ quot;nbsp;t K nbsp;nbsp;nbsp;^®^^ ''^ P^^^ riche home dixfbiSjil ne fera iamais hors de no ft re prifondc Monleign

le occafan^^ile ^^ Comte de Flandres nele commande* I’aybien puiffancccParreftcriinaisiena)?^ faire continuer puiffance dc dcliurcr. Les parolles amp;nbsp;refponces de Rog^ iirci» ainfirecordcesa la mutinerie de Gahd: dolft ils furent moult courroucez: amp;nbsp;dirent qu’il auoit otgücillcufcment des slacs chap pondu. Par telles refponfes amp;nbsp;incidences, tant des pionniers foifoycurs die Bruges W j ]^erii»s,a Gad. foffoyervouloicnt fur l’héritage de ceux dc Gand) que pour telles choies ouïe® , blés,dont on vouloir,ou pouuoit de force, bleccr les franchifes de Gand? comence à courir parmy la ville de Gand, amp;nbsp;l'uslepays,cellcs maudites ribaudaulesÇquonno^f | moit les Blancs-Chaperons) pour eftre plus crains amp;nbsp;renommez. Car ilaffiert bicB)^| vn lignage,qu’il y ait des fois amp;nbsp;des outrageux, pour fouftenir les paifiblés-LesiioiB* les de ce Nauieur Bourgeois de Gand,qu’on tenoitenlaprifon duConitcabre , que le Baillif ne vouloir ren Jrc,fc refpandirent parmy la ville de Gand: amp;nbsp;en corn® cerentpluficurs gens à murmurer, amp;nbsp;à dire que ce ne faifoit pointa fonlfriqamp;qB^r eftre mols,lesfranchifes de Gandfc pourroient perdre: qui eftoient fi nobles, pareUes dek- Lyon qui ne tendoit qu’à vne chofe (c’cftoit de troubler tellement la ville dc Gân^ ^^ dan^^T /^” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leur Seigneurs,qu’on ne la peuft,ne feuft appaifer, fans trop grand dommage/*^

Ta^^muti ftoitp^s courroucé de telles paroles aduenues:mais voufiftbienquctoufiouiSjpoUi^ «wf coMre L UC, il en venfift trente: amp;nbsp;boutoir parolles decofté:amp;lesfcmoitcouuertementauJ'^ Comte de plan villc:amp; difoif,OncqueSjpuis qu’offices furent achaptées en vnc ville, lesiiififididio”’ dres, priuilegcs ne furent plainement gardez. Si meuoit ces parolles auant, po*’*’^” jj.

Matthieu: amp;nbsp;vouloir dire qu’il auoit achapté l’office des riuieres amp;nbsp;du naowge. Car uoit bouté lenauiagccn vnenouuelle debte:qui efto^t grandement contrclcslMBr^

* fes de Gand,amp; les priuileges ancîens:Gar le Comte rcceuoit tous les .ans trois ou^^q mille francs, outre l’vfage amp;laGoüftumc ancienne : dont lesmarchânsamp;nauieu ciens feplaignoient grandement: amp;reftbngnoientia de Venir en la ville de CaB“^^ de Valencienncs,amp; auffi ceux de Douay, de l’Ifle dc Bethune, amp;nbsp;deTournaj^^^j Vne chofe,parquoy la ville de Gand pourroit eftre encoreperdue:car jÄtita^ j, leur tondroit leurs franchifes, priuileges, amp;nbsp;libérez anciennes: amp;nbsp;fi n’y auoit7 • qui en ofaft parler ne mot dire. Guifebert Mathieu amp;nbsp;le Doyen des menusrndh«^^ eftoir de fon alliance) auoient tous les iours telles parolles à leurs oreilles: 5-1^ . foientquelles venoient dc lehan L^on,maisils n’y pouuoicnr,riofoient,reine®^’^' ^ lehan Lyon auoit ia tout femé de Blancs-Chaperons aual la ville, amp;:iceuxdonnr compaignons harSis amp;nbsp;outrageux: tellement qu’on ne l’ofoit alf illir, ^' aa® ‘C Lyon n’alloitpas feul: car, quand il ilfoitdc fa maifon, il auoit du moins deuxoB®^ cens Blancs-Chaperons autour deluy:amp;auffiiln’alloit point aual la ville» iBtrop:,, bcfoing n’en eftoit:amp;fe faifoit trop gradement prier d’auoir fon côfeiMhtles®^'' ces quiaducnoiétàGâd,amp;:au dehors, cotre les frâchifes dclavillc,amp;:quâdildi‘gt; côfeil ou qu’il remôftroit vne parole en general au peuple,il parloir en fi belle ret» [Autre l^ran ^P^t^^^grâdart,q ceux (ÿnl’oyoiéteftoi^moult réiouis,de fonlâgag:5^difoiétco _^ ^uede /eazyo nément,d’vne voix,que tout ce qu’il difoit cftoitvray. Bié difoit lehan Lypn,pp‘^_ au peuple de prudence,! c ne dy pas que nous affoibliffions, ou amendriffions l’héritage dcMôn ^^ Gand, tendate gneur deFlandres-.ôzfefairele voulions,!! ne pourrions nous:carraifon neiulHc®®'^ ■ « meßneßn. pourroient fouffrir: amp;nbsp;auffi ne fuis pas d’aduis que nous querions ou cautellionsf . 1 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que incîdence:parquoy nous foyons mal de luy,n’en fon indignation:car on doit®“ I

iours eftre bien de fon Seigneur:amp; Monfeigneur de Flandres eft noftre bonSe^nt gt;nbsp;I amp;nbsp;vn moult haut Prince craint amp;: renommé:qui nous a toufiours tenus en grande f _ amp;nbsp;grande profpcrité.Lefquelleschofcs nous deuons bien recognoiftre: amp;endcüB plus fouffrir(amp;: tenus y fommes) que fil nous euft trauaillez,courroüceZjguerröyeZ) riez,amp;mis en peine d’auoir le noftre.Vray eft qu’à prefcntil eft fortConfcille,ôu®

•mé,contre nous amp;nbsp;les franchifes de la bonne ville dc Gand:^ que ceux de Bruges WB mieux en fa grace que nous,il apert par les foftbyeurs,luy eftât à Bruges, qui ““V^a^ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;brifemoftre héritage,amp;tollirnoftreriuicre:dontlabonnevilledeGandpoiirroite

perdue amp;nbsp;deftruite. Encor veut il auffi faire vn chaftel à Doze, à 1 écôtre de nousP® nous mettre en danger amp;nbsp;en foibleflc: amp;nbsp;fi fauons que ceux dc Bruges luy P^®®®^® ’

-ocr page 547-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;57

amp;ontproinis lerempspafréjqucjfils auoientl’aifcmentdela riuicrc du Lis,MsIuy donne! oient par an dix oifdouze mille francs.Iedy amp;confeille que la bonne ville dcGand enuoye par deuers luy fages hommes^bien aduifez amp;nbsp;cndodlrincz doiparollcsiqui bien uyremonftreront hardiment,amp;par aduis toutes ces cholîs,tant touchât le Bourgeois e band({’ui eft en prifoti à Erclo,amp; que fon Baillif ne veut rendre) qu'autres chofes ad-ucnues(dont ladite ville de (Â^d ne fe contente pas bien)amp;lcs incidences,que tous les leurs adiienirpeuucnt. Et, ces chofes ouyes luy dient qu’il ne penfc pas, fty ne fes con- • ors,quc nous (oyons fi mors, qifc, (e befoing cft,fÏDus ne pui(rions(fe nous voulons)re-iiicr;amp;,fes refponces ouyes, la bonne ville de Gand aura aduis depunirlemeffaitfur ceux qui feront coupables enuers luy. Quand lehan Lyon eut remonfiré celle parollc en la place, qu on dit le Marché des denrées, chacun dit, 11 dit bien, il dit bieni Si fe re-Uralors chacun en fa maifon. A ces parolles, que lehan Lyon auoit remonftrées, Gui-(ebert Matthieu n’auoit point efté (car ildoutoitia les Blancs-Chaperons) mais Efté-neuarr,fon frere, yauoir efté: qui toufiours fortifibit le t^ps aduenir: amp;nbsp;dit, quandil (utretournc,Ievousledifoyebien,amp;ray toufiours dit. Par Dieu,lehan Lyon nous de-«ruira tous. Maudite foit l’heure, quand vous ne me lailTaftes conuenir: car, fe ie l’eufie occis, i cnfulTe trop légèrement venu au dcfliis. Or n’eft il pas en nofire puiflance que nouslcpuilfions, n’ofions, greucr, ne nuire. Il eft plus fort en la ville, que n’eft le Corn- • tc.Guifebertrefpondit: amp;dit,Taiftoy, fotcrcau.Q_i.iand ie voudray bien à certes, auec-^ues la puifTanec de Monfeigneur, tous les Blancs-Chaperons feront ruez ius: amp;nbsp;tels les portent a prefent, qui au temps aduenir n’auront que faire de Chaperons. Or furent chargez amp;nbsp;ordonnez,pour aller en Ambaflade deuers llt;^Comtc,aucuns fages hommes de la ville de Gand: amp;nbsp;me femble que ^uifebert Matthieu, Doyen des Nauicurs, fut I vn de ceux, qui furent éleus d’y aller: amp;nbsp;ce bond luy bailla l ehan Lyon par cautcllc: à nn que,fils rapportoient riens de contraire contre la ville,qu’il en fuft en la male grace. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

lhfepartirent:amp;trouuerentle Comte à Male: amp;nbsp;firent tant que finalement ils faccor-^«ent fi bien,que le Comte leur accorda toutes leurs requeftes,tant touchant leur pri- ^^Jƒƒ fonnier(que l’on ténoitàErcIo) amp;nbsp;de vouloir tenir les franchifes de Gand fans nulle ctmte^deflan comme de deffendre à ceux de Brugcs,que plus ne f enhardiflent de foRoyer fur j“^^„f ig„j, pontage demand: amp;nbsp;fi promitlà, amp;enconuenançapour mieux complaire à ceux de étirage foutet quille commanderoit à ceux dlt; Bruges, amp;nbsp;que celle fofle, qucfaiteils auoient, leurs re^ueß^K fis rcnipli(rcnt:amp; fe départirent fur ccluy cftat,amiablcmêt duComte.Puis f en retour- pourutu qu'ils ^^fentàGand:amp;recordcrcnt tout ce qu’ils auoient trouué auecques le Comte, leur liants y^'gneur:amp; commet il vouloir tenir les franchifes,(ans nulle cnfraindrenebrifcr:mais quot;nbsp;rcquetoit par douceur, que ces Blancs-Chaperons fuftent mis ius.^A ces parolles les gens duComte ramenèrent le prifonnicr d’Erclo: amp;nbsp;le rendirent par voye de rcftablif-lemcnt(ainfi qu’ordonné eftoit)à la ville de Gand:dont on çut grand’ ioye. A ces relpô-cesfaireeftoit lehan Lyon,le Doyen des Chaperons,Scdix ou douze des plus notables delcur toute: amp;nbsp;quand ils eurent ouy commet le Comte requeroit que les Blancs-Chaperons fuflent mis ius, fi fe teurent.Mais lehan Lyon parla,amp; dit,Bonnes gens, qui cy 'ftcs,vousfaucz,amp;auezveumaintenant,amp;veez ccsBlans-Chapcrons. Nevousgar-dcntils pas mieux, amp;nbsp;ont gardé, voz franchifts que ceux de vermeil, amp;nbsp;de noir, ne les ^happerons d’autres couleurs ? Bien en y a,qui ont craint: mais foyez tous feurs,amp;: di- i^hauLySponr tes que iel’ay dit, que fi toft que les Blancs-Chapperons feront mis ius,par l’ordonnan- confeijuence ccque Monfeigneur les veutabbattrc,ienc donneroye pas de toutes voz franchifes rir L’entretene-ttoisdeniers. Cefte parollc aueugla tellement le peuple , que tous partiren^de J^à: f»e»r des blâcs mais la greigneur partie f en allèrent en leurs maifons : amp;nbsp;difoient. Laiflbn le conuenir. t^-^^petnu^ Ilditvoir.Encorcs n’auons nous veu en luy que tout bien,^ le profit de noftre ville.

Sidemourala chofe en celuy eftat: amp;nbsp;lehan Lyon en plus grand’ crainte de fa vie, que deuant : amp;nbsp;imagina tanto ft l’affaire, tout ainfi qu’il aduint. Car bien vcoit que Gui-febert Matthieu auoit en ce voyage braffé aucune chofe contre luy au Comte, amp;nbsp;contre fes compaignons : pourtant que le Comte auoit fait fi amiables refponfes.

Si contrepenfa incontinent ledit lehan Lyon fur ces penfeurs : amp;nbsp;ordonna fecrct-^*;^cntàtous les Capitaines des Blancs-Chaperons, aux Cenreniers, amp;nbsp;Cinquante-^ærs' amp;leur dit. Dites à voz gens, qu’ils foient toufiours, nuit ^ iour, pourueuz, amp;nbsp;fur leur garde: amp;, fi toft qu’ils fentiront, ou verront, nul émouuement, qu’ils fe tirent tous deuers moy: 5^ encores vaut il mieux que nous occions, que nous fuffions occis: puis

-ocr page 548-

58 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND V0LVME

quenoustiuonsmis ccschofesfiauanuToutainfi commeill’ordonnajilslcfrcntA tindrcnt fur leurs gardes* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comméfit lèsB^Kcs-Chapp^roKs de Gasiii cecireKi le SaiZ/if^emmyle warebe^équot;^^^ Nau leurs * lt;? bievse^ ma/ß/ts aux Biatthieux t ^ui fi/reüt détruits ç^ g^^ße^ amp;nbsp;‘^^ grandbronil-dedande texte nbsp;nbsp;nbsp;lis^^nifui lor.^ Gartd. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP. XXX^ ^ nbsp;nbsp;.

rne/m^Mais Ie y^Epuis n?demoura gueres de temps que le Baillif de Gand, Roger dAuterm^''^^ Jens e au- j^^ Gand5à bien deux cens cheua«x:amp; l’ordonna plt;fur faire ce que commanded

“Oit entre le Comte amp;nbsp;Guifcbert Matthieu, amp;nbsp;fes freres» Le Baillif, a tout deux ger. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;homes, qu il auoit amenés, fen vint fendant les rues, la bânicre du Comte en lau

Le hatUif de iufques dcuant le Marché des denrées: amp;nbsp;là farreftaiamp;mcit fa bânieredeuantluy. * Cand eStre les toft fe tircrêt dcuers luy Guifebert Matthieu, fes freres, amp;nbsp;le Doy é des menus me gt;nbsp;blancs chappe- il eftoit ordonné que ces Gens-d’armes deuoient allerdcfaitcnlamaifondele' Lyon:amp;le deuoient prends, amp;nbsp;auffi le Doyen des Blancs-Chaperons, amp;nbsp;fix ou fep' poùr’le c^mte ^^’^’^^ fortes, dcsplus coulpables, amp;lcs deuoient amener au Chaftcl de Gand,amp;W^, de Flandres. toR leur couper les telles. lehan Lyon (qui n’en penfoit pas moins, amp;nbsp;qui toutadu Roit de cell affaire, amp;nbsp;qui auoit fes guerres 5r écoutes femez anal la ville) feutkf ,^ • du Baillif: amp;nbsp;vit bien que c’eftoit à certes: Aulfi firent tous ceux, qui les Blancs-Wj^ tons portoient:amp; que la iournée eftoit affife pour cux:amp;: tous pourucus de leur fait leur garde, fe recueillirent amp;nbsp;meirent cnlemble, deuers l’hoftel lehan Lyon:qiül% Jehan Lyencr *^‘^’^R°R‘^lt;^uantfamaifon: amp;nbsp;làvcnoienr,puisdix,puis vingt: amp;nbsp;ainfiqu’ilsvenoïc’^^ ßs blancs chap R^ l engeoicnt fur la rue. Qiiand ils furent affcmblez, ils fe trouuerent bien quatre.^ perons centre le Ichan Lyon fe partit, plus fier qu’vn Lyon: amp;nbsp;^it, Allon,allon furies trahiUresq^f baillif de Gad. lent la ville de Gand trahir. le penfoye bien que toutes les douces parolles,que (^, ^ bert Matthieu nous rapportal’autrc iour,cc n’cftoit^]ue deceuanccamp; deftrudio®^ nous:mais ic leur feray comparer. Adonc fen vint,luy amp;nbsp;fa route, le grand P^'L^s-jours luy croiffoient gens. Car de tels y auoit qui n’auoientpas encores leurs l*^ Chappcrons,qui fe boutoient en leur compaignie,amp; crioienr,Trahy,trahy,amp;''*’’^jj-autour,par vnc eftroiteruc,au K^arché des denrées:ou le Baillifde Gand(quirrpU toitlapcrfonnedu Comte) eftoit. Auffi toft que Guifebert Matthieu amp;lîslierai.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;entrer au marché lehan Lyonamp;: lesßlancs-Ch^erons,ilslaifrcrenclcßaillifi''^^ ^

fennf.

rent, à qui mieux mieux. Tvn apres l’autre: amp;nbsp;la ne tindrent arroy, n’ordonn^‘''’y(^ ceux que le Baillif auoit amenez. Affez toft âpres que Ichan Lyon futvenufe^^j Le Fallhfde ^^ Doyen des Blancs-Chaperons?i vnc grolfe route d’eux fe tirèrent dcuersIr lt;nbsp;Candruépar amp;»ûns fonner mot,ilfutpris,amp; getté à terrc:amp; là occis : amp;nbsp;puis fut la bänicredu les blancs chap ruée ius par terre,^ toute dépecée: n’oneques à homme, qui la fuft, ils ne touch .^^ fors feulement au Baillif: amp;;puis fe mirent delcz Ichan Lyon touquot; cûfcœblc.(î^ gens du Comte veirent le Baillifmort,amp; la bânicre du Comte déchirée,ilsfigt;f^,ÿ ébahis;amp; ainfi que gens déconfits,tantoft fenfuircntamp; montèrentfurleurschtJ^^jj puis ils vuiderent la ville. Vous deuez fauoir que les enfans Sire Guifcbert fes freres, qui fetenoient forfaits enuers Ichan Lyon, amp;nbsp;ennemis à luy, amp;a“^ j^jij} Chaperons ne furent p^s bien affeurez ^ leurs maifons. Si fe départirent (aup ^^^ qu’ils peurcnt)Ics vns par dcuant les autres par derrière: Sl vuiderent la ville de gt;nbsp;laiflerent femmes, enfans,amp; héritages.-^ fe tirerent(au pluftoft qu’ilspeurent)«^ nbsp;nbsp;’

Comte de Flandres:auqucl ils recorderent cefte aduenue, amp;nbsp;de fon Baillif, qu“’j?jj^| ^iS^*’‘ P^ ^^5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut le Comte moult durement courroucé, amp;nbsp;à bonnecau ^^^^

Les mälfini^

on luy auoit fait grand defpit)amp;: dit adoncques, amp;nbsp;iura, qu’il feroit grandement a ^, dé,auant que iamais il retournaft à Gâd,ne qu’ils euffent p^ix à luy,amp; que toutes ^^ très villes y prendroiét exemple. Si demourerent les enfans Guifebert Matthico^^ luy:amp; lehan Lyon amp;nbsp;les Blancs-Chaperons perfeuercrent cnieur outrage. QS?“ ^jS ger d’Auterme fut là occis(ainfi que vous fauez) Sétous les autres furent départis? h nul ne femonftroit contre les Blancs-Chaperons,pour le contreucngcrjIchâLyo^ , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. tédoit à courir les Matthieux:car il les hayoit à mort) dit, Auanr, aux traiftres ma ^^ I

pdlea“^’ quivouloientauiourd’huydeftruircIcsfranchifesdelavilledeGand. Etainu ^^^^,1 MeTb^les**' rcnt,tous courans parles rues,iufquesà leurs maifons:mais nuis n en trouucret,^^ blancs chappe- Rolét ia partis.Si furet ils quiz amp;nbsp;cherchez par les hoftels,de rue en rue,amp; de c a^ •v»f. chambre: amp;nbsp;quand Ichan Lyon veit que nuis n’en trouuqient, fi fut moult c°“^jj„;

-ocr page 549-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yp •

Adonc abandonna il le leur à tous ceux de fa compai^nie. Là furent toutes leurs mai-(bns pillées amp;nbsp;robbées(n’oncques puis ny demoura riens)amp; toutes abbatues amp;nbsp;portées par terre: amfi comme fils fulfcnttraiftres à tout le corps ^e la ville. Quand ils eurent tout celait,ils fe retirèrent en leurs maifons:n oneques puis ils ne trouuerent Efeheuin, n’officier deparle Coiÿtc,n!^ la ville qui leur dift c’eft mal fait:amp; aulfi pour l’heure on neuft ofé. Caries Blancs-Chaperons eftoient ia fi multipliez en la ville^ue nui ne les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

ofoircourroiiccr:amp;alloicntpaiinylcs rucsà gra^ routes:amp;nulne femettoitau deuât deux: amp;nbsp;difoient en plufieurs lieux en la ville, amp;nbsp;dehors aulfi, qu’ils auoient alliances à aucuns Efeheuins amp;nbsp;riches hommes de lignage en Gand: amp;nbsp;ce fait bien à croire. Car telles ribaudaillÂ, qu’ils eftoient n’euftent iamais ofé auoir entrepris d’occire fi haut homme,comme eftoit Roger d’AutcrmCjBaillif de Gand, tenant la banniere du Comte en fa main, amp;nbsp;en faifantfon office, fils n’euftent eu des condudeurs,amp;appuycment en leur emprife.Mais depuis ils multiplièrent tant amp;nbsp;furent fi forts en la ville, qu’ils n’aboient que faire de nulle aidcjque de lalcur:amp; ne les ofoiÂjn dédire,ne courroucer,dc chofequ’ilsvoufiflent faire, n’entreprendre. Roger d’Auterme fut pris des Frères-Mineurs amp;nbsp;le leuercnt de terrc;puis l’emportèrent en l’Eglifc:amp; là ils l’enterrerent.Quand cede chofe fut aduenue, plufieurs bonnes gens de la ville de Gand, amp;nbsp;les fages Ôi les riches hommes, en furent moult courroucez: amp;nbsp;commencèrent à parler, amp;nbsp;à murmurer * Scàdireenfcmble,qu’onauoitfaitvngrandoutrage,quandonauoitainfi occisIcBail-lifdu Comte,en faifant fon office:^ que leur Sire de droit en feroit courroucé:amp; qu’on neferoit iamais en paix:amp; que ces mefehans gens auoiét toute la ville mife en peril d’c-ftre encores toute deftruite: fe Dieu proprement n’y poftrucoit de remede, N onobftât toutes ces parollcs,il n’cftoitnul,quicirofaft faire fait,pour leuerne prendre amende, ne corriger ceux,qui celuy outrage auoient faitjehan delà Faucillc(qui pour ce temps en la ville dcGand eftoit vn moult renommé homme amp;nbsp;fage)quand il vit que la chofe îftoit allée fi suant, amp;nbsp;qu’on auoit fi outrageufement occis le Baillifdc la ville pourle Cnmtc,fenrit bien que les chofes iroiét à mal:amp; afin qu’il n’en fuft foupfonné du Com-^b)nedc la ville,il fe partit de la ville de Gand(au plus quoyement qu’il peut)amp; fen vint 'n vnc moulibellc maifon, qu’il auoit au dehors de Gand: amp;: là fe tint: amp;nbsp;fît dire qu’il c-dchaité: ne nul ne parloir àluy: fors que fcs gens. Mais tous les iours il oyoit nou-

“dUsde Gand: car il auoit encor la plSfgrand’partie dufîcn,fafcmmc, fcs enfans, amp;nbsp;a-®*s: amp;nbsp;ainfi fe dilfimula il vn grand temp s.

^n douT^ Boargeofi Je GanJ, qui furent tran/mi/ Jeuers le Comte Je Flandres: c^r com-”gt;(»t les Blancs Chaperonspgt;tâerent df ardirent le chaßel d'^ndre^em ^ue le Com-^^ ^Imoitgrandement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H a p. x t.

T Es bonnes gens de Gand,les riches amp;nbsp;notables hommes(qui auoient là dedans leurs i-zfemmes, enfans, amp;nbsp;marchandifes, amp;nbsp;leurs héritages tant dedans que dehors, amp;nbsp;qui »imoientîiviurehonnorablemcntamp;fans danger n’eftoient pas bien aifesdece qu’ils '’coient les chofes en tel eftat:amp; fe fentoienttrop grandement auoir forfait cnuers leur Seigneur. Si regardèrent, entre eux, qu’il y falloir pourucoir de remede, amp;nbsp;amender ce * ‘orfaitenucrslcurSeigneur,ores ou autresfois,amp; eux mettre lt;?h la mercy du Comtc:fiC • yaloitmieux roft que tard. Si y eut Confeil amp;nbsp;Parlement cnfcmblc, à fauoir comment 1b en pourroient vfer au prouffitamp; à l’honneur d’eux amp;nbsp;de ladite ville de Gand. Acc Confeil amp;nbsp;Parlement furent appelez Ichan Lyon amp;nbsp;les Capitaines des Blancs-Chaperons: autrement on ne l’euft ofé faire. Là eut plufieurs paroles retournées, amp;nbsp;pMifit*rs propos aduifez.Finalemen^c Confeil fe porta tout d’vn accord,d’vne voix,amp; d vnc alliance, quon éliroitau Confeil douze hommes notables amp;nbsp;fages: Icfquelsluy requer-roient mercy amp;pardô delà mort de fon Baillif:qu’0 auoit ainfi occis:ôc fe par ce moyen pa pouuoit venirà paix, il feroit bon: mais que tous fufient compris en la paix, amp;nbsp;que iamais n’en fuft riens demandé.Ce Confeil fut tenu amp;nbsp;accordé,amp; les Bourgeois efleus, ^ui en cevoyagedeuoient aller. Ortoufiours difoitlehan Lyon, Il fait bon eftre bien • ^'fonSeigncur:mais il vouloir tout le contraire:amp;penfoit,amp;difoit en luy-mefmc,que ^'hofen eftoit pas encores là ou il la mettro it. Ce confeil fcfpandit:amp; lesdouzcBour- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^”

g'ois repartirent: amp;nbsp;cheuaucherent tant, qu’ils vindrent à Male, delcz Bruges: amp;nbsp;lài^^ firentj,’/r7t» trouuerentle Comte: qui leur fut, à l’approcher, félon amp;nbsp;cruel,amp; mallcmcnt courroucé deleur Sei-hir ceux de Gand. Ces douze Bourgeois firent bié les piteux entiers le Comte: amp;luy^»f»r.

-ocr page 550-

^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME

prièrent ^iointes mains,qu’il voufift auoitpitié 4’eux:amp;fcxcufoient, delamort ^^^^ Bàillif,toute la Loy,amp; les hommes notables delavilleiamp;luy difoientjChcrSirc^^ j dez vous: tellement que nous rapportions paix à la ville de Gand (9“*^^”^**”’^ ujr amp;nbsp;nous vous promettons c^u’au temps aduenirceft outrage vous fcràfigMndemf^ ïnehd'é,fur ceux qui l’ont fait amp;nbsp;émeu à faire,que vous vous en contenteieZjS^'Q“^ i, | les bonnes-villes fera exemple. Tant prièrentamp;fuppUl^entIfComtqamp;deiig»'’^.

• afFeétion,ceAloüze Bourgeois de Gahd,que le Comte fe réfréna de fon ^^’’“^^jii-les bons moyens qu ils eurent,amp; furta chofe en tel paiîy,qu elle fût accordée Kot , née fur l'article de la paix: amp;nbsp;pardonnoit le Comte fonmaltalentà ceux de Gand,P^ ; my vnc amende qui deuoit eure faite, quad autres nouuclles vindrér^lefquéllcsic^^.^ réCoîdetay, lehan Lyon (qui eftoit demouré à Gand) penfoit tout le contraire .,. qu’il auoit dit aü Parlement,qu’on deuoit toufiours eftre bien de fon ScigneurdN^ | tout de certain, qu’il auoit iâ tant courroucé le Comte, que iamais né viendroit ap i amp;,fily venoitparvoye dé (^flîmulatioh,ilfauoitbich qu’il mourroit. Siaüoitpiagt;^ I tout honnir,puis que Commencé il aüoit,qu’eftre eh peril amp;nbsp;eh l’adüenture de^ ’ | “ tous les iours. le vous ditay qu’il fit. Cépèhdantque IcConfcildelavilleefto'ty ^J i**”^*^ * * nbsp;nbsp;le Comte allé,pourpaix auoir^ il prit tous ceux dont il eftoit (omicrain-dcs

’ • nbsp;nbsp;Chaperons, amp;c de tous les theftiers de Gand, lefquels il aüoit mieux dclonaccot

vint à foil atteinte par fübtile Voye : amp;nbsp;dit, quand ils furent tous affeniblez. Scign^^, vous fauez comhient nous âUons courroucé Monfeigneur de Flandres,amp; furquen' nous auonsehuoyé deuersluy. Nous ne fauons qu’ils nous rapporteront, paix ou? rc,Câr il n’eft pas aifé à appai^r,amp; fi a delez luy(qui bienl’émoüueraàcourrouxlq febertMatthieu amp;fesfreféS. C’eft cent, contre vh, que hoUs veniffionsàpaix. S*^(, bon que nous regatdiflions nous mefmes(fe nous auons guerrc)dequinousnous\ rolls: amp;corhhlehtauffi nous ferons aimez. Entré v^us. Doyens de tels meftifl-tels. Or en faites demain venir fur les champs: amp;nbsp;vous verrez comment ilslou'''^j ^^^ lez. Carilfaitbohàduifer,auantqu’onfoitfurpris.ToutcchenouscoufterarifiJj^ glana h ** ehferonsplus crains.Tous re{pondircnt,Vous dites bien. Ce confeilfuttenu'^ i^ fêtant cr an- demain ils vindrenttous par la'porte de Bruges: amp;nbsp;fe tirerent fur les chawf’j^ très mutins de beau plain, aU dehors de Gand,qu’on dit Andregheh, Quand ils furent l?vci’‘'''(.j) Cand, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lyon les regarda moult volontiers (car ils cfto^mtblcn dix mille, amp;: tous bd'“

amp; leur dit,Veez cybelle compaignic. Qyyâd il eut efté là vne cfpacc,amp;aUb^'û'quot;^“ . il leur dit,Ie loucroye que nous alliions deuers l’hoftcl de Monfcigneur:po’$^’**\f fommes fi près. On m’a dit qu’il le fait grandement garnir amp;nbsp;pourucoir.CfP°“j° ^Andrt ben ^^^^'^^ g^^^^d préiudice à la bonne ville de Gand. Si fy accordèrent tous: chaßeandTco Andrcghen:qui aîoneques eftoit fans garde,amp; fans deffenfe. Si y cntrercnt:amp;l‘^ te de Flandres mencerent à chercher,deffous amp;nbsp;deftus.Les Blancs-Chaperons amp;nbsp;la nbautiâillt^., fillecr brullé dans entrerét l’euréttantoft defpouiné,amp; prisamp;leué tout ce,qu’ils trouùerét.Si|* far let mutins il dedâs de bôs ioyaux amp;nbsp;richcs:carlc Cote en faifoit fa garderobe. lehan Lyo-quot;ylt; de Gand, faur ßlant qu’il cn fuft moult courroucé: mais non eftoit: ainfi qu’il apparut. Cahq®*®, • eJnf^'’^^^ *^ furent partis dudit chaftel, amp;nbsp;retraits furies champs, ils regardèrent derrière cüx. '^^ aji«n ^fiff j-gj^j-q^ ilardoittout,8ypie IcfcUy eftoit bouté en plus de vingt lieüx:Slt;:n’eftoi'P^‘: puiflahee de gens, qu’ils le peuftent efteindre: amp;nbsp;auffi ils n’en eftoient pas en voloj^ Adonc demanda lehan Lyon (quifitmoult l’émerueillé).Et dont vient cefeucti* ftel deMonfeigneur.Onluy refpondit,d’auenture.Or(ditil)onnelepéutamcóer' cores ^aut il mieux qu’aduehture l’ait ars, que nous, amp;nbsp;auffi, tout confideréceeftoquot; I • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnoultpérilleuxvoifin. Monfeigneurypeuftauoirfaitvncgarnifomquinouseultp'’

té grand dommage. Les autres refpohdirent tous: vous dites vray. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, '

Lots retournèrent ils cn la ville de Gand:amp;n’y eut plus riens fait pour laiourß’'' Mais elle fut grade affez, amp;nbsp;male.Car elle coufta depuis deux cens mille vies: amp;fev^ des chofes principalement, dont, le Comte de Flandres fe courrouça le plus :amp;{“* ce le fit Iehan Lyon,qu’il ne vouloir à nulle paix venir. Car bié falloir,quc(quclqucii^ • lé,ne quelque paix qu’il y cüft)ily mettroitlavic. Ce chaftel d’Andreghenauoitb'^’ Coufté au Comte de Flandres,à faire ouurer 8c edifier,deux cens milfrancs :amp;rai®o®| ' nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furtous feshoftels. Les bonnes gens de Gand (qui defiroientauoirpaix)furcntdccf'

‘ ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fte aduénue durement courroucez: mais améder ne le pouuoicnt: ne nul femblantnt®

. q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ofoientfaire.Car les Blancs-Chaperons difoient que le Chaftel eftoit arsparmechât^)

-ocr page 551-

DE FROISSART.


ó-t


fe non autremcnt.Ces nouucllcs vindrent au Comte de Flandres^qui fe tenoit à Malei amp;nbsp;lay fut dir,Sire5Vous ne fauez voftre belle maifon d’Andreghen (gui tant vous a cou-fté à faire, amp;nbsp;que tant vous aimiez) eft arfci Arfe dit le C*mtc: qui nit de ces nouucllcS moult courroucé.Sen^aift DieUjSirCjVoirc.Et commcnt?De feu de mcchance:fi-com» me on dit. Ha,ha,dit^^ Co^g:cj c’eft fait. 11 n’y aura iamais paix en Flandres, tant comme lehan Lyon viue. Il me l’a fait ardoit couuertement : mais il fersKher comparé; ^/ç^j pà'yeï-' Adoncfitil venir les Bourgeois de GanddeuaryJuy; Scieur dit. Mauüaifesgcns, vous lesdnCcmtedï me priez refpée en la main: le vons auoyc accordé toutes vos requeftes, tout ainfi que Flandres aux vous vouliez: amp;nbsp;vos gens m’ont arsThoftcl, que i’aymoye le mieux en ce mondei Ne ^^^^■^' ‘^^ i Icurfcmbloit d^as qu’ils m’euffent fait affez de dépits, quand ils auoiét occis mon Bail-Hf/aifant fon office,^ décire ma bannière,amp; foullée aux piez?Sachez,fi ce ne fuft pour ƒ„ chaßeait monhonneur,amp;queie vous ay donné faufconduit,ie vous feilfe à tous trencher les te- brülle. fies. Partez de ma prefence: amp;nbsp;diftes bien à vos malles gens amp;nbsp;outrageux de Gand, que iamais ils n’auront paix, n’à nul traitté ic n’entendray, ifffques à ce que i’enauray def-quels que ievoudray: amp;nbsp;tous les feray décolcr: amp;nbsp;nul n’en fera pris à mercy. Ces Bourgeois (qui moult choient courroucez de ces nouuelles: comme ceux qui nulle coulpe nyauoient ) fe commencèrent tousà exeufer. Mais exeufation n’y auoit lieu: carie Comte eftoit tant courroucé3que l’on ne le vouloir ouir.On les fit partir de fa prefencet amp;nbsp;montèrent à chcual,pour retournera Gand: amp;nbsp;recorderent comment ils auoient bien exploité, ôi: fulTcnt venus à paix Szappoindement entiers le Comte fe d’aduen-turc le Chaftcl n’euft ché ars. Outre ce le Comte les menaffoit grandement: amp;nbsp;leur mandoitqueiamaispaix àluy ils n’auroient_ tant qu’ifeut des gens delà ville à favolo-tc, tant qu’il luyluffit. Les bonnes gens delà ville veoientbien que les chofesalloient mal, amp;nbsp;que les Blancs-Chaperons auoient tout gafté: maisiln’y auoit fi hardy, qui en ofaft parler. Le Comte de Flancfrcsfe partit de Male:amp;f en vinr,amp; tousles gens de fon noftclà 1 Ifleiamp;là fe logea:amp;manda là tous les Cheualiers de Flandres,amp; tous les Gentilshommes, qui tcnoientdc luy,pour auoir confeil comment il pourroit faire,nefe maintenir en fes bcfongncs,amp; fe contreuchger de ceux de Gâd: qui luy auoient fait tât ^^ ^^ ^^^^ß-f dcdepitSj’ftDusIesGejjtils-hommes de Flandres luyiurercnteftrebons amp;loyaux:ainfî contre ceux dt qu on doit eftre à fon Seigneur,fans nul moycn.De ce fut le Comte grandemét réiouy. Gand.

Î)i envoya gens par tous fcschafteauxjàTerremonde3à Ripemont, à AleSjàGaurcs,à Audenardciamp;par tout fit de gratis garnifons;

d^c la mort lehan Lyon-, eles Càpifaines, ^»e les Canileis éle firent: (y-^ e/es imnnh v tiles de dlandres./ßiißaherent a eeuxdeGand^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H À p. x l i.

Z^Ktuttrefgtandement réiouy Ichan Lyon, quandil vit que le Comte de Flandres vouloitouurer àcertes,8z qu’il fenfclônoit contre ceux de Gâd,tanc qu’ils ne pou-uoient venir à paix, amp;nbsp;qu’il auoit,par fubtils moyens, bouté la ville de Gand fi auant en la guerre,qu il conucnoit(voufiirent ou non)qu’ils guerroyalTcnt. Adoneques dit tout haut,SeigneiirsjVousvoyez,Sz entendez,comment noftre Sire, le Cote de Flandrcs,fe pouruoyecôtrenous,amp; ne nous veut recueillir à paix.Si loue amp;nbsp;côfeille^ pourle mieux, • quejdeuant que nous foyons plus grcuez n’oppreirez,nous iSthons lefqucls de FlâdrcS • dcmourcrontdeleznous. IercfponpoürceuxdeGrammont,qu’ilsncnous feront pas contrairesimais feront volontiers delez nousiAulfiferöt ceux de Courtray: car c’eft en noftre Chaftclcnie:amp; fi eft Courtray noftre châbreiMais vccz là ceux de Bruges quisot grans8lt;orgucilleux,amp;pareux toute cefte felonnie eft émue. Si eftbonqüc^no9^ en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

allôsdeuerseux, fi fors, que par douceur,ou rigueur ils puiflent eftre de noftre accord. ChacunrefponditJl eft bon. Adonc furent ordonneZ3par procès de temps,tous ceuXj quiiroicnt en cefte legation. Sifordonnerent:amp;pourueurePt à leur cas,amp; tout pour fe monftrerjainfi qucàeuxappartenoit:Sz fe partirent,de Gand,de neuf à dix lüiUchom-mes:amp;menerentgrandcharroySzpourucanccs:ôz allèrent ce premier iour couchera Ceux decond Bôze.Lelendeinainils approchèrent de Burges,à vne petite licuê près. AdonC fe rége«'” ‘*’'^et vers mut ils tous furies champs: amp;nbsp;fe mirent en ordonnance de bataille, amp;nbsp;leur conroy der- ^’''*S^^iplt;gt;nr a-fierc,Là furet ordónez,dc pariéhari Lyón,aucuns Doyens des mcftiersiaufqüelsil dit, ^’'^^ j^ ^^^^^ Allez Vous en àBruges:amp; fâchez leur intention.Si vindrent à Bruges: ou ils trouuerent ^p^rù contre le les portes fermces:amp;bien gardées: amp;nbsp;leur remonftrerent ce pourquoyilscftoiét làve- comte de Flats nus.- Les gardes rcfpondireilt que volontiers ils en iroicnt parler aux Bourgmaifties amp;nbsp;dres:

F •

-ocr page 552-

LE SECOND VOLVME

'l C eß cemine vn Matrede ville en mftre

Efchcuins,qui là les auoiët eftablis:amp; aufii firét ils. Les t Bourgmaiftres amp;nbsp;les lurezrd-pondirent,en difa^,Dites leur que nous en aurons aduis amp;nbsp;confeil.lls retournèrent,S^ firent cette refpon{c:amp; quaneWehan Lyon eut ouy larefponfe,fi dit,Auant,auant,allon de faidt à Bruges.Si nous attendons qu’ils foient côfeillez,nous «y entrerons qu à grad peinc.Si vaut mieux que nous les aflaiHonSjauant qu’ils fq^nfej^ent:parquoy fondai- l nement ils foy«itfurpris.Ce propos fut tenu:amp;vindrent les Gandois iufquesauxb#; j rieres de Bruges, amp;nbsp;aux foflez, lehan ^^ontoutdeuant,«nonté furvn cheual mord. 01 mit tantottpié à terrc:Slt;: prit vne hache enfamain.Quandceux,quigardoientlepasA nettoient pas fi forts virent là les Gandois venus, délibérez d’aflaillir,fifurenttousd-frayez: amp;: f en allèrent les aucuns par les grans rues, iufques au Marché,^n criant, \e^2 | les cy,les Gandois,veczlescy. Or toft aux deffenfes. lis font iadeuant nous,amp;dcu^ ■ noz portes.Ceux deBruges(quifairembloient,poureux confeiller)furent tousebahii Ôc n eurét pas loifir deparlcr enfemble,nc d’ordôner nulles de leurs befongncsiamp;voj* loientla grcigneur partie delf cómunauté,quctantoft on allaft ouurirlesportcs.IhO' nint que ce côfeil fuft tenu. Autremêt la chofe fut mal allée,fur les riches hommes de» ville.Si fen vindrentlesBourgmaittres,auec les Efcbeuins,amp; moult d’autres,àlapi^’ ou les Gandois ettoiét qui trop grand’ apparence d’aifuilir faifoiét. Les BourgmadW amp;:lesScigneursdeBruges,quirauoienten gouuernementpourceiour,vindrentoiiiin' Ceux de Gand Ic guichcr,pour parlementer à lehan Lyon.Onleur ouuritlcs bailles amp;laportc,paf®^ amîablement été qu’ils firent en parlementant,amp;furent bons amis.Si entrèrent tous dedans,amp;dc reeeux^ dedans le Bourgmaittrecheuauchoit lehan Lyon( qui bien fembloit ôefemonttroit eftrf*^ ^'''*£‘^‘ dy amp;nbsp;outrageux homme ) amp;nbsp;tou? fcs gens,armez au cler,lc iùiuoyent par derrière,ƒ adonc tresbelle chofe de les veoir entrer, par oraonnance, en Bruges, ôf fen vindrt' au Marché: amp;nbsp;ainfi, comme ils venoienr,ils fordonnoient, amp;nbsp;rangeoientfurhph^^.

^lüancei en tre ceux de

intj^eti

-ocr page 553-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6j •

ticEruges.Car bonshoftagestenoiét en la ville:parquoy les obligations rie fepoüüoiét rompre. DclamorcIchanLyonfutlc Comte grandement réiouy:^auflî furent Gui-febert Matthieu amp;fesflxTeSjamp;le Doyen des menus meftâ^rs de Gand, amp;nbsp;tous ceux de la partie du Corate.Si iÿ le Cóte,plus fort que deuant,bien pourueoit fes villes A' tous lcschafteaux:amp; enuova en j^^dllc d’Ypre grand’ foifon de bonsCheualiers amp;nbsp;Efcuyers aekiCirJlcIenie dclTflc amp;dc Douay: amp;nbsp;dit qu’il auroit la raifon deGaedi Ettâtofta- • preslamort de lehan Lyonjtojjs ceux de Gand ^uiferent qu’ils ne pouuoient pas eftre Îonguemét fans Capitaines.Si en ordônerent les Doyens des tnefticrs,-amp; les Cinquan-tenicrsdesportes,quatreàleur aduis,les plus cruels hardis,amp; entreprenansdetousks autresC’eftà fa«oir lehan Pruniaux,lehan Inouïe,Raffe de Harzelc,amp; Pierre du Bois;amp; üa^tfrepnac^ iurerent toutes autres manières de gens à ces Capitaines, fins nulle exception, amp;nbsp;fur la tefte:amp;les Capitaines iurcret à garder rhôneur amp;nbsp;les franchifes de ville.Ces quatre ca- -J^^^^ ^^^^^ /^ pitaines émeurét ceux de Gand à aller à Ypre,amp; au Frac de Bruges ,pour auoir l’obcif- ^„^(^g lehan fance d’eux,ou tout occire.Si fe partirét de Gand les Capftain es, amp;nbsp;leurs gés qui eftoiêt £,,„, en grand arroy: amp;nbsp;eftoient bien douze mille, tous armez au cler. Si cheminèrent tant, qu’ils vindrentà Courtray. Ceux de Courtray les laiflerent en treten leur ville, fans dager. (car e’eft en la Chaftclenie de Gand) amp;nbsp;fe tindrent là tous aifest amp;nbsp;fc rafrefehirent:

amp;y furent deux iours. Au tiers iour ils fen partirent: amp;nbsp;allèrent vers Ypre: amp;nbsp;menèrent aucc eux deux ces hommcs,armez au cler,parmy les Arbaleftiers de Courtray,amp;prin-drent le chemin deTouront.Quand ils furent à Toui’onr,làfarrefterent:amp;curent con-feilles Capitaines de Gand,qu’ils enuoyeroient trois ou quatre mille de leurs gens douant,amp; le Capitaine des Blancs-Chaperons, pour traifer à ceux d’Ypre:amp; la grolTe batailleles fuyuroit par derrière, pour eut côforter: fe meftier eftoit. Ainfi, qu’il fut ordo £„ c.indois en né,ilfutfait:amp;fen vindret à Ypre.Quand le cornu d’Ypre amp;nbsp;ccluy des menus meftiers armes deuant feurent la venue de ceux de GanÂ,fifarmerent,amp;: ordonnèrent tous fur lemarché:amp;e- rm, Voient bien cinq mille. Làn’auoient les riches hommes de la ville nulle puiffincc. Les ^quot;beuaHers,quieftoientengarnifon de par le Comte en la ville d’Ypre, fen vindrent ^ouk otdonnément à la porte de Touront:ou les Gandois eftoient arreftez deuant les bailles:^ rc^ueroict qu’on les laiffaft entrer ^Ces Cheualicrs amp;nbsp;leurs gens eflôicnt tous rangez deuant la porte: amp;: monftroient bonne deffenfe: ne iamais les Gandois n’y fuf-fent entrcz,fansa(raut amp;nbsp;trop grand ^ommage.Mais les ancics meftiers de la ville malgré les Cheualiers,vouloiét que les Gandois y entraifenr.Les gens fe partirent du Mar-cheyuisfenvindrentdeuant la porte,que les Chevaliers gardoient;amp; dirent,0üurezà nozbonsamis amp;nbsp;voifins de Gand.Nous voulons qu’ils entrét en noftreyilIe;Les Chç-ualiersrefpondirentquen,onferoient:amp; qu’ils eftoient làeftablis Ve parle Comte de Flandrcs,amp;auoient à garder la ville. Ce qu’ils ferpient à leur pouuoir:amp; n’cftoitpasàlâ puiflànccdcceuxdeGâdqu’ilsy peufsctentrer:ficcn’eftoitpartrahif9niParol!esmul- ■ tiplicrcttclIcmCt entre les Getils-hômesSc les Doyés des menus meftiers, qu’ô écria à eux. A la mort,Vous ne ferez pas Seigneurs de noftre ville.Là furent ils aflàilJis longue-’^j^^* X Cofê menf,amp;roidement reculez cótreuallarue:Ccarlaforcc n’eftoitpas à cux)amp; y eut cinq je pian'^^escT' Cheualicrs morts: defquels mcffirc Robertamp;mcftîre Thomas delà Hourdricfurent/Jj-j^^y^^^j occis(dont ce fut grand dommage) amp;nbsp;y fut en grâd danger mftfire Henry d’Anthoing: 7^, * amp;àpeinclepeurentaucuns riches hommes delavillcfauuer:mais tPutesfois onlefaU-

ua;8t en y eut defauuez grand* foifon d’autres.Mais la porte fut ouucrtc: amp;nbsp;y entrèrent 1« candide. les Gandois :amp;; furent maiftresamp; Seigneurs delà ville: fans ce que nul mal y fc if lent. dansTpre. Quand ils curent efté deux iours leans,amp; ils eurent pris la feutré de ceux de la vnlc i^ui • leuriurerétqu’en la forme amp;nbsp;maniere,queceux de Bruges,de Courtray, de Gratmont^

amp; du Dan aiioiét fait,ils fc tiendroient:5t de ce liurercnt oftagcs)ils fen partirent moult couttoifement: amp;nbsp;fen retournèrent à Gand.

Cümment les Giifsdoisaßiegerent de (gus cope‘s Li vide d’i^ udcfiarde, amp;nbsp;^li gyaKdeijpnd eju’ilsJirefstyà Terremonde oulc Cemte leur Seigneur eßeit.- c 11 a p. x l 11.

Lb Comte dc Flandresfqui fe tenoitàl’Iflc) entendit qué ceux d’Ypre eftoient tournez : amp;tout ce aüoient fait les menus meftiers.Si fut duremet courroucc,tât pour la ®ottdcfesCheualicrs(qui dedans aüoient efté occis) que pour autres caufes. Toutef-foisiircreconforta:amp; dit.Si nous auons perdu Y pre cefte fois,nous la recouurerôs vue autresfoisjàleur male méchance:car i’y feray encores tant trancher de teftes, que les

F ij •

-ocr page 554-

autres fen ébahiront.Lc Comte entendit par efpecial,moult grandemet à pourueoirii Poufueanceset vined'Audenarde:^epourueancesamp; bons Gens-d’armcs.CarilfiippofoitquelesGan-^dle d’^^^ude-- dois viendroiét à leur efFcâ:q»ourrairieger;amp;ccluy feroit vn treTgrand dômage/ike® narde piurle eftoient Seigneurs: car ils auroict la bonne riuierc de l’Efcaud, fclc nauire,àleurailcJ-' Cotnte de plan volonté.Si y cnuoya grâd’ foifon de Chcualiers amp;nbsp;Efcuy e^^e Fkn dres, de Hainaur,^ dres. • d’Artois:qui tots fe bouterét amp;nbsp;amaflerent leans;amp; cnrurent maiîlres.-voufiffentlesgô' delà ville,ou non. Les Capitaines demand (qui cftoiei^ retraits en leurvillc)cntcn(fr rent comment le Comte pourucoitgrandemét la ville d’Audenarde. Si eurent confo qu’ils la viendroient aflîcger;amp; n’en partiroient, fils ne l’auoient conquifc,amp; occisto^ ceux qui dedâs eftoient,Sc abatu les portes amp;nbsp;les murs.Si firent vn côreÂndemétàGiii que chacun fuft pourueu bien amp;nbsp;fuffifamment/ainfi comme à luy appartenoit)pour^ 1er par tout ou on les voudroit mener. A ce ban ne defobcït:amp; ordonerent amp;nbsp;charged ! tentes5trefs,amp; pourueances: amp;nbsp;partirent de Gand, amp;nbsp;fen vindrcnt loger deuant Au®^ 1 nardc, fur ces beaux près, coArcual l’Efcaud. Trois iours apres vindrcnt ceux de B^“ 1 ges (qui furent mandez amp;fe logèrent du collé deuers leur ville: amp;nbsp;amenèrent gw*’ 1 charroy,amp; grandes pourueances.Puisvindrent ceux d’Ypreaulfi eKgrandarroyjC^^ , • de Propingnc,ceux de Mcflines,amp;:aulfi deGrantmont: amp;nbsp;eftoict en routes les Uatt^ deuant A udenarde,plus de cent millc;amp; auoient faits des ponts de nefs amp;nbsp;l’Efcaud: par ou ils alloicnt de l’vn à l’autre. Le Comte de Flandres (quife tenoitàU . eut en propos qu’il viendroit à Terremonde. Carilauoitmandé en AllcmaignC) I Guerles,Sc enBrabant,grand’foifondeCheualiers:Srparefpécial,le DuedeMons. I coufin: qui le vint feruir, à granS’ foifon de Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers:amp;ld boutera” 1 Terremonde: ou ils trouucrent le Comte de FAndres,quiia eftoitvenu parles n ^udenarde tieres de Haynautamp;Brabant: Ôimoult futréiouy dclcurvcnuc. Ainfiftfictif“^«^ lt;^ßgt;fS^far les Jes Flamens deuant Audenardc moultlonguemét:S^ eut,durantleditliege,pW'^ Candiis. nbsp;nbsp;nbsp;grans affaux amp;nbsp;écarmouchcs,prefque tous les iours,amp; d’autres beaux faits-d’armes

barrières, amp;nbsp;gens morts S^ blecez : car les Flamens f aduenturoient follement Sio“ ^^ geufement, iufques aux bailles, pour lancer amp;écarmouchcr. Sienyauoit foô“lt;^ morts amp;nbsp;de blecez,par leur outrecuidance.En la ville d’Audenarde auoitJ?ienJquot;''‘ j( lances de Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers, moult vaillans hommes. Là dedans cftoi^|^, ccluy temps plufieurs Barons: tels que le Seig. detîniflelle, le Seig. de ViUieft'^ ’ de Hullut,amp; le Seigneur des Cornais, Flamens: Sf, de Haihuyers, le Seign«®^.^ ghien, le Seigneur d’Antoing, le Seigneur de Bofncl, le Seigneur deTaux.lcSoL |j de Gommegines, amp;festrois frètes (meffire Ichan, melfirè Daniel, amp;nbsp;rneflire J® ) Seigneur de Stain9ourg,lc Seigneur de Carue, meflire Girard de Marque*®*”h Seigneur de Cohen, meffire Raffe de Montigny, meflire Henry delaHamcde,®’G lehan des Gres:amp; tant de Chcualiers , qu’ils eftoient enuiron centamp; cinqA^^ foicnt bon guet amp;nbsp;grand: amp;nbsp;n’auoient nulle fiance en ceux delà ville: amp;aiioient^|jj tirer les femmes, amp;nbsp;les enfans de la ville, dedans les Monftiers: amp;nbsp;là fetenoie***’ ^^^ S eigneurs amp;nbsp;Bourgeois fe tenoient en leurs maifons: amp;nbsp;pour le traid des canons^!

gifent ennuit moult pres d’icy, nous ne fauons qu’ils veulent faire.

P'

-ocr page 555-

DE FROISSART.’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;6^

Les gardes des portes rccordcrent toutcc au Cheualier du guet: quifappeloit meflîre Thierry de Bredoro: «^ui eftoit de Holande. Lors qu’il en fur aduif#,il fut fur la gardc;8r Jcfit,fignifierauchaftel5amp; par tous leshoftelsdelavillCjBulcsCheualiersfelogcoient. Droitement fur le point du iour vindrét les Flamés par terreuse par eau,fur leurs ncfs:amp; auoient bien appareij^ leult;é»efongne, pour tantoft affaillir. Q^and ceux delà ville amp;nbsp;du chaftelfentirét qu’ils approchoiét, fi cômencerét à former leurs trôpettes,ôc à rcueil 1er toutes gés:amp;ia eftoict la g«:igncur partie dcsKZheualiers ôe Efeuyersto’ armez.Le ^^^j”^^ ^*. CótedeFlandres(quidormoit au chafte!)entendit nouucllcs que les Flamens eftoient Hmrm^^ venus,amp; queiails alfailloient.Pourquoy tantoft fe leua, amp;nbsp;arma, amp;nbsp;iflit hors du chaftel ,i,,par la can la bannicre deuftit luy. A ce iour y eftoit meftire Goffuin de Wrle,grand-Baillif de Fia- dois. drcs,leSire de Gau,meffirc Girard de Rafcnghié,mcirirc Philippe de Mamines, amp;plu-fieurs autres; commemeffirc Philippe de Rungi,Bourgongnon. Si fe tirèrent tous ces ^beualiers deftous la bâniere du Cóte:amp; allèrent à laftamiqui eftoit ia cómencé,duramp; “Wtible. Car ces Flamés auoiétapporté,cn leurs ncfs,canôsamp;arbaleftcs: dót ils tiroiét carreaux fi grans amp;nbsp;fi tresforts, que, quand aucun en eftoit féru, il n’y auoir point de

teraede qu’il ne fut mort. Mais à l’encontre des carreaux on eftoit moult fortpauefehé: ^’auoitleComte grand’ foifon de bons arbaleftiers:qui donnoient parleur trair,grad’ • affaire aux Flamens. D’autre part en fon ordonnance Seen fa deffenfe eftoit le Duc de Mons,fabannicre deuant luy: Sc en fa compaignie eftoient le Seigneur de Brederode, mclTireIoffe,amp;meffireThierry de Lauare,meflîre Viuât deChuperois, amp;plufieurs au-trcs:qui bien faifoient chacun fon dcuoir.Aulfi deraut|^cofté,àvneporteeftoitmeflî-teRobertDale,mcirircIehanVilIain,S|le Sire de Vindefcot,auec meftire Robert Ma-tefehahSt vous dy que cel aflaut fut grand amp;nbsp;fort: amp;nbsp;aflailloiét moult afprement par ter-icôr par eau les Flamans,Sc en y eut grand’ foifon de bleccz d’vne part amp;nbsp;d’autre,^ plus ’fePlamansquedc Gentils-homes: car ils fabandonnoient trop follement. Si dura cel ^f^ut fans point cefter,des le point du iour iufques à haute none: amp;nbsp;là fut occis vn Che-^^‘^5blt;lelapartic du Cóte,quifappeloit meftire Hugues de Rony,Bourgongnon:dont 5® ™ §tînd dommage amp;nbsp;plainte: car par fon hardement, amp;nbsp;par foy trop abandonner, Ktfraitte des ’ffutoccis.LèeftoitRafledeHarfeUe: qui auflifeportoit vaillamment 3c de faparollc ‘‘JÏ-^’^^^s de ^^quot;^c fon faiôt,rafrefchiftoit moult graadcmentlcsGandois.Quand ce vint après non- * ^Cjl afCiut ceffa:car Rafle vit bien qu’il le trauailloit en vain: amp;nbsp;que dedans Terremonde 11 y auoit de tresbonnes gens (parquoy elle n’eftoit pas aifée à prendre) amp;fecomm en- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;” ^

Çoientfesgejj5£Qj.j^p^^ç].^ 51 gt fonner la retraite :amp;adoncquesfe retirèrent les Gan-ois toutbellement, félon la riuierc: amp;nbsp;ramenèrent toute leur nauire^ f en vindrent le

lendemain ctiUft, deuant Audenardc.

£)fsajf^ti(s,i^ui ßßijßigfif Jgif’^( ^ue/e»ariie:(^ Je U faix ^tiifui faicÜe essire lesFlamasjs (FleC^mteéieFlafiJreSjfarlefnojc» JuVueJeBourgOfsgfje. c H a p. x l 111.

| E fiegé fe tint deuant Audenarde moult longucment:Sc les Flamens qui là eftoiertt, ■Geftoient Seigneurs des champs amp;nbsp;delà riuierc: ne nullespourueances n’entroiéren ^ ^udenarde ; fi ce n’eftoit en grand peril, amp;nbsp;du cofté deuers H^naut. Mais aucunes • °*squelques aduitaillcurs,faduenturans pour gaigner,quand on dormoit en l’oft fal-•^mbloicnt amp;nbsp;fe boutoient es bailles d’Audcn:irde:amp;puis on les mettoit en la ville.Enfle les affaux, qui furent à Audenarde, il en y eut vn qui fut trop durement grand. Car 11 dura vn iour tout entier :amp; là dedans furent faits plufieurs Cheualiers nouueailc, d« Haynaut,dcFlandrcs,amp; d’Artois,qui eftrele vouloient: amp;: fen vindrent ces nonueaux '-neuahers combattre aux Bailles contre les Gandois: amp;nbsp;là eut bonne écarmouche,amp; gland appertife d’armes,^ plufieurs Flamens morts amp;nbsp;blecez.Mais ils en faifoient trop peu de côte: amp;nbsp;trop peu craingnoientla mort; car ils fabandonnoient tant hardiment, H'icfquand ceux,qui alloient deuant,eftoient morts,ou bleccz) les autres, qui apres ve-f'Qient,lcstiroienthors:amp; puis le mette^ét deuant:amp; monftroiét grand vifage.Ainfi fe , f^otuiuacel aflaut: qui dura iufques au foin tant que ceux d’Audenarde retournerent en 'Urville;amp;fermerét les portes amp;nbsp;les barrières.Si cntédirétlors à enfeuelir les morts,amp; appareiller moult foigneufement les naurez. Les Flamens qui tcnoient le fiege deuant Audenarde, efperoienr, par leur fiege, à conquérir la ville, amp;nbsp;ceux qui dedans eftoient, p2c famine ou par aflaut: car bien fauoient qu’ils l’auoient fi bien enuironnée, que par

l Huicre, ne par terre, riens ne leur pouuoit venir: amp;nbsp;le 1 ciourner là ne leur grcuoit riens: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;F iij nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 556-

é6 • LE. SECOND VOLVME car ilseRoient en leur pays^Ôc ddez leurs maifons.Si auoicnt tout ce quileur faifoit^ foing pour viure,ê#autres choies largemét amp;nbsp;à meilleur marché qu ils n eulsetcua r ges ou à Gand.Le Comte dcTladres qui fentoit en la ville gran J foifon de bonne ualeric)fe doutoit bien de ce point,amp;: que par long fiege ils feraent affamez dedans, i cuftvolôtîcrsveuqu’aucun traité,honnorableyourluy, f«^ ent^né. Car,aiivray gt;nbsp;la guerre à fes gens luy ennuyoit trop:n’oncques ne feuchargea volôtiers: amp;nbsp;auni a me de mere,la Comtelfe MargueritirfArtois, en eftoitmoult courroucée,amp;1 en ^

■ :moit trop fort:amp; moult volôtiers y euft mis pcine.-ainfi quelle fir.Cefte Comtelle Marguerite de ”®^^ ®“ ^ ^^’^^ d’Arras.Si écriuitdeuers le Duc de Bourgogne: auquel l’héritage de Artois mere dres,dç par Marguerite fa fenuné,deuoit parucnir,aprcs la mort duCetnte-h^Ducé^^ du Comte de bien cftoit informé de ces befongnes: car tous les iours il en oyoit nouucllcs^vwta Flandres, pre- ras,amp;,fon coicii auGc fil y, amp;nbsp;melfireGuy de la Trimoihcymcfiirc lehan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ mier moyen de lyiival Je F ran ce, m;: ihr c Guv dePontailliers, amp;nbsp;pluficufs autres. LaComtelfe d Ai ^^ le vit moult voient iets: amp;nbsp;luy remonftra moult fagement,com m ent cefte guerre,eu en an res. p^j^ßj^ ß$fon pays,cftoit mal appartenant,^ luy déplaifoit grandement,^quot; h ^^'’‘’“^jj,, plaire àtputes bonnes gens,quiont.raifon:amp;comment auffi fes vaiHanshomeSjca^j

• Cheuahers, amp;nbsp;Efcuyers (quoy qu’ils fuffent honnorablement en la ville d Aude^jj fi y.eftôientils en grand peril:amp; que,pourDicu, on y voufift pourueoirdeconlei , rernedcj jLe Duc de Bourgongne refpondit qu’à ce faire choit il tenu, amp;q“^ ^”7 fon plain pouuoir. Affez toft après il fe départit d’Arras, amp;nbsp;fen alla droit aTourmL ; ilfutreeeuàgrandemye.Car^'euxdeTournay defiroyent moultàauoirlapaixd,, j caufede.14 marchandife,qui leur eftoit elofe fÿ'la.riuîcre de l’Efcaud. L^1^7'^.\ gongneenuoya l’Abbé de Sainâ-Martin enrofi:,deuant Audenarde,pcmefauoC jj ment les Capitaines de Gand vôüdroient entendre au traitté. Si rapports 1^ |ÿ Duc de Bourgongne, que, pour l’honneur dé luy, ils y entendroient volonO^i f Sd/rf ditie^y leur donna le Duc faufeonduitiufques au pontdu Rofneiamp;lcsFiamensàluyi^. j^f enféblequot;fous ^^ P^^®®'^^ depuis le matin iufques au foir.Car le Duc vint au pontdu RofneP^ß ƒ bon amp;nbsp;feur ^ ’•^^ ^^^ Flamens:amp;,apres le parlement,le Duc retourna àTournay? amp;nbsp;1® ^^‘‘‘’^ÿ!i(1 faufeonduit paignie:qui lemenoitamp;ramenoit.CcsParJemens durèrentquinzeioui|i^j*l^ÿ an pont à ^ pouuoiton trouuer moyen,pource que les El^és vouloiétauoir Auden^. ’ pjtfi Refne crirrè la faire abbattrc:amp; le Duc amp;nbsp;fon côfeil nefv vouloient.c0fcnrir J.es Fkmesh'^^ ,.. 1

fa raireabbattrciamp;leUuc ocfoncoleil ncfy vouloient colcntir.Les FlaW“'. ^cr I gras,fiers, amp;nbsp;orgueilleux, par ferablât: amp;n.cfaifoicnt nul conte de paix. Car Üs^^^p/ | noient qu’Audenarde amp;nbsp;ceux,qui dedans eftoient, ne fen pounoietpardrjlor^^^cff 1 leur dâger:amp;les^enoiét pour côquis.Le Duc de Bourgôgnc(qui vcoitccsi'-“'’'^,;

amp; orgueilleüx,cotre fes traitez) auoitgrand’merucille àquoyils tédoi®tramp;'’®J ƒ iour faufeôduit pour fon Marefchal,pour aller veoir les Cheualiers dedansA® r j^^j; I amp;nbsp;on le luy donna rreflegerement. Le Marefchal de Bourgongne vint à AnaeP^y

Audcnarde.


trouualescompaignons en boncouenant: mais d’aucunes chofcsauoictgran

te.Toutesfoisils dirent moult vaillammefit, Ditcs3deparnons,à Mofeigneur“ u gógnc,qu’il ne face pour nous nul mauuais traité.-car,Dieu mcrcy,nousfoin®« ^^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;point:amp; nauosgarde^enozennemis.Cesrefpôfes pleurétgrâdeinétauDuJ^“

gongne qui fe tenoit au pot du Rofne.Mais pourtât ne laifla il pas àpourfuirlo®^ Pourvray dire,ccux de Bruges amp;nbsp;d’ypre eftoict ainfi côe ennuyez, amp;nbsp;aulfic*'®'

quot;^^ Frâc,amp; veoiét t l’Yuer,qui leur approchoit. Si remoftierct en Côfcil,quÇP“^y

Mr Curl^fin J)ult;#de Bourgogne, qui pour bié besogner de cell: affaire fehoit tât trauaillequ^^fj.;; i/ouembre Venu deuers eux leur offroit à tout faire pardonner, amp;nbsp;le Comte amiabicmetrd^ 'i)79.felo» les à Gand, amp;nbsp;là demourer, amp;nbsp;que de chofe qui fuft aduenuc,il ne monftreroiti®^|f crm.deFrance blant(c’cftoientbien chofesàquoy onfedeuoitincliner:amp;qiievoircmctonûe ^j

cognoiftre fon Seigneur:n’on ne luy pouuoic tollir fon heritage. Ces paroles a®^.l nioult ceux de Gand}amp; faccorderent: amp;nbsp;donna vn iour ]e Duc deßourgogneä moult grandemét,a ceux deGand amp;nbsp;de Brug^jd’Ypre amp;nbsp;de Courtray: amp;nbsp;en cd® M fut conclu que le fiege deuoit eftre lcué:amp; bonne paix deuoit chre en Fladres, ç Æ ■Comtek fes gcns: amp;pardonnoit le Comte tout, fans nulle rcieriiatioipcxccpt^^g; I diflîmulation:amp; deuoit le Comte venir demourer à Gand: amp;,dedans 1 an,ceux ^^ j, f luy deuoient faire refaire'fon chaftel d’Andreghen: que les Gandois ancien ^, comme renommée couroit. Et, pour toutes chofes plus plainement confernK-' ^ 1 Pruniaux deuoit venir à Toutnay, auecques le Duc de Bourgongne: ^7 j^jit!'

-ocr page 557-

leslettres eftre autentiquement faites,efcrites,amp; fecllécs. S ur cél cftat retourfia le Duc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ deBourgongneaToumay : amp;nbsp;Icban Pruniaux amp;nbsp;lehanBoule demourerAten l’olf. Lendemain lapaix fut criée entre toutes cespartiesiSife deffitlc fiese: amp;fenallaclia- paixentreîe cnn en fa maifon amp;nbsp;en fon licu,amp; le Cote de Flandres donya coge à mus les foudoyers: comte de plan amp;remerciales eftrangeK grandement, des beaux feruices qu’ils lüy auoyent faits: amp;nbsp;drei et les ca» puisfcnvintàrifle,po^rmi«|jxconfermcrlesalliances3quefonbcau fils de Bourgon- doisaupeur-gneauoit faites. Mais aucuns des pays voifinsamp;loingtains difoyent que c’eftoit vue chas du vue paix à deux viiagcs:amp;qu’ils fc r^bcllcroyentcncmcs : amp;nbsp;que lé Comte ne fy cftoitacsquot;^ i»j(ig^lt;'. cordé, fors pour r’auoir la grande foifon des nobles Cheualiers.,amp;.Efcuÿers,qui gifoiét en grand peril en Audenarde. lehan Pruniaux, apreslc département du fiege d’Aude-nardc, vint àToîlrnay:amp; luy fit le Duc de Bourgongne bonne chefe:amp; là furent parfaites les obligations amp;nbsp;ordonnances: amp;nbsp;les feelierent le Duc de Bourgongne £lt; le Comte de Flandres,amp; puis retourna I ehan Pruniaux à Gand:amp; móftra ce qu’il audit exploi-tc.SiauoitlcDuc de Bourgongne tant prié,amp; remóftrétant dedoucesparollcsàccu» de Gand,t que la ville d’Audenarde demourroit entier(|Car,au traitte de La paix,Scan ^^,^ augifh. ' Juierdu fiege, les Gandoisffils culfentpeu) vouloientabbattrcdeux portes delà ville ^Daudenar amp;nbsp;les murs,à fin qu’elle leur fuft à toute heure ouuertc, amp;nbsp;appareillée pour eux retraire, de queh -Quandle Comte de Flandres eut eftévnc efpacc de temps «à llflc, Scie DuedeBouf-* paudcmoïC gongnefenfutretoumé enFrance,ilfen vintcnlaville deBroges: Sclàfetint Sede- ^i^ encicte. niouralonguemcnt:amp;demonftra couuertement,fans autrefemb'lant fairc,nc monfirer

Vouloir autre punition .grand mal-talent à aucurts Bourgeois de Bruges : déeeque-fi-''^-''*’**’* gt;. toltlauoient relenqunSe feftoient mis au fennee de ceux de Gandi Les Bourgeois 1 cx^, f^i,„^apresyi euferettendifant(coinme vérité cftoiGque cenauoitfas efté leur cou!pe:inais'la couF- ^«^^ 'ejuelfue pedes menus meftiers deßruges;qui te vouloient allier à ceux de Gand, quand IchaiT tepyQnyc^s’eh LyonvintdeuantBruges. Le Comte pafTafon mal-talcnt,au plus beau qu’il peut: mais {aißintsaia.^ .^ ponrccn’enpenfailpasmoins.l^ousnous foulfrcrons àparlerdeluy,amp;deceuxdeFlâ- î.-mes;amp;retournerons aux befongnes amp;nbsp;affaires de Bretaigne. nbsp;nbsp;R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.j . . r je ' p ;

^^tntlej)ucJg Bretaigne retourna o[’lt;^ngleterre en Bretaigné, à lapriefe t^eßjt ^^’^^^delavolontédett^ngloi^ip^tur le maria^eeleleur ieune Boy id'C^ngle- ' ^^gt;'gt;'t zó'comment aucuns t^n^lois^ui e^oyent enuoyeamp; au Duc de Bretatgne, fi^ftnt tourmentez en la mef» «^ chapitré x l 1 i 11.

AlnfijCommevousfauezJeDucdc Rrctaignccftoit Cn Angleterre, Heuers le Roy

■^ ^^ichard,amp; fes onclesfquiluy faifoyent boiwie chére)amp; foil pays eftoit en guerre ^ • •” ^ moult en trouble.Car leKoy de France y ayoit enuoye fon ÇonncRable) auçcques ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' grand nombre de Gens-d’arnacs:quifctenoyent à Pontorfon,^versie Mont Saiuók_ ' Auchebamp;guerroyoient le pays. Mais les citez ße les bonnes-villes de Bteuignéfetfe* ; noienttoutes clofes:amp; defiroy ent nionlt leur Seigneur,amp; qu’il retoUmaft au pays, amp;nbsp;ia nbsp;nbsp;, ; 1lauoient mandé,par lettres Se par mclfagcSjmais il ne fy ofoit encores afléuret, iufqües a ce que les PrelatSjamp;t les Barons de Bretaigne, 6e toutes les bonnes-Villes j en murmur royent:amp;difoicnr. Nous mandons par lettres le Duc de Bretaigne toutes les femaincSj amp;pointncvient,maisfexcufe. Au nom de Dicufdirentlcs aucuns)ily abien caufe,car nousle mandons trop fimplement.Bicnappartenift que nw.s y cnuoiflionsviiChciia-* liegou deux de creancc,efquels il fc peuft fier: amp;nbsp;qui remonftraffent pleinement l’eftac dnpays» Ce propos fut mis en auanr,amp; tcnu,5e furent priez d’aller en Angleterre deux ^p^. Q^erri paillas Cheualiersfmeflîre Geoffroy t de Quarefmel,amp;nleflirç Euftace delà Flouffaye)- mct^nnalet 3 la prière amp;nbsp;requefte des Barons, des Prélats, amp;nbsp;des bonnes-villes de Bret^gnç^ Ces dé iretaignei^ ocuxCheualicrsfappareillerent pour aller en Angleterre, amp;nbsp;entrèrent en vn vaifTe.au, - ' ♦ ',

2 Cano, Se eurent argent amp;nbsp;vent à gré.Sivindrent à Hantonnc,amp;là prirent pprr,amp;i!n- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘..,^

rant de leurs vaifrcaux,amp; cheuauehcrenttant,qu’ils vindrent à Londres, ou ils tropue-t rantleDuc de Bretaigne,amp; la Duchefrc,amp;: meffire Robert CanoUc, qui les receutent à grandcherc,Srà grandioye.Les Cheualiersadone recorderentauDuC,leur Seigneur toutl’eftat amp;nbsp;la difpofition de fon pays,.amp; comment on le defiroit à f aüoir, amp;'qu’il fun::^^^/*^^quot; quot;^^‘‘ enfonpays,8^ monftrerent lettres de creance des Barons,dcs Prelats,amp; des ^inqs*yiV”^“|^ ^ ƒ'*’' bsjdeBretaigne.LcDuccreutmoultbien les Chcualicrs, amp;lcS;lettres aufiiiamp;cneut'.p„y^X^w-^ grande ioye,amp; dit qu’il en parleroit auRoy,amp; à fes oncles, ainfi qu’ilfit. Quand le Roy.,fl„^„pr/«/r .lt;1 Angleterre fut informé,amp;fes oncles aulli, de toutes ces ebofey^ amp;nbsp;commept tout [arpucensS^ys,

-ocr page 558-

^8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVxME

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pays de Brctaigne,les Prélats,les Barons ,amp; les bonnes-villcsf excepté Clefquin, CB' fon,Rohafi,LauaI,amp;: Rochefort) maifdoyentlc Duc leur Seigneur,amp;luy fupplioyci” qu’ilrctournaft enfon pays,filuydirentlcRoy d’Angleterre amp;fesonclcs. Vousvous en irez par-delà efivoftrc pq^s(puis qu’on vous mande)amp; vous maintiendrez auecvo2 gens,Barons,Cheualiers,amp;autres, amp;tantoft nous vous ennoycrons Gens-darmes,S: confort aflez pour garder voz frontières contre voz cn^^is:^ nous laiflerezvofli'-femme,la Duchcffc,par dcça,auec fa mere amp;nbsp;les freres,amp; vous irez par delà guerroyer-• De ces nouucllcsamp;parolles fut le nbsp;nbsp;nbsp;tout réiouy:amp;l'ordonna fur ce. Nedemourî) depuis,guércsdetemps5queleDucaeBretaigne ordonna fes befongnesa Hantonne' Sr prit congé du Roy,amp; de fes oncles, amp;nbsp;de Madame la Princcfl'e,amp; defaferanlejamp;oP donna,à fon dcpartement,grande allianceau Roy d’Angleterre:Sc luy^uraparhitoyp ou il feroithaftiuement conforté des Anglois)qu’ildemourroîttoufioursdelezeux:S‘ feroit fon loyal pouuoir de tourner fon paysAnglois:amp; ainfile trouucroiéteeuxdAn' gleterre ouuert Ck appareillé pour eux,en quelque maniere qu’ils y voudroientvenir. Sur ce point il fc partit d’Angleterre, amp;nbsp;meflire Robert Canolle en fa cópaignic,amp;B2 deuxCheualiers, qui cftoient venus qucrir,amp;cnuironccntHommes-d’armcsamp;(le“^ -fi^eteur hilft!: ’'^’^^ Archers.Si vindrent à Hantonne: amp;là attendirent vent: amp;nbsp;vindrent au portlt;ld iteBretai^neen Gucrrande,ou Üs prirent terre,amp;cheuaucherent vers Vénes. Ceux delacitédeVen' fvti frays.en i.l ncs receurent le Duc à grand ioyc(amp; aufli fit tout le pays) quand ils fcurent fa venuc.n ferafrcfchitlcDucà Venncs,cinqiours,ou enuiromamp;puis fen vintaNantes.Uk’^^ JeUn let Cron. jreni; voir les Barons,les Prélats,les Cheualiers,les Dames, amp;nbsp;les DamoifcHcSjamp;P'' e Fra.t en fat fj-j^ej^j. ^ meirenttous en fon obcilfancc: en fe complaingnant grandement des Fut' h^e^t a^im Ç^^^^ ^ ‘^^ Conneftable:quiefl:oif t, du cofté deuers Rénes,fiir fonpays. LcDuclcsJf fet enhir, cr P^^^^i ^ lt;^^^f ‘^Fcs amis,icdoy tantoft auoir confort d’Angleterre. Car, fans laide'’® enpltißeurs ait Anglois,ie neme puis bonnement deffendre contre les François, carils font trop le® tresfaïUentà contre nous,au cas qu’en ce pays nous fommes differens cnfemble.Mais quandceux-y leur eleeieir,i:r rot venus,que le Roy d’Angleterre me doit cnuoyer,f on nous a fait des tors, nouseal^ a leur nom, nbsp;nbsp;ronsauffi. De CCS parolles féiouirent grandement ccux,qui cftoictde la partie duizel; clarle^/hBoe ^^ Bretaigne.f En ce tcmps,enuiron la Saint Andry, trépalfa de ce fiecIemeifircÛ^' wf,Empereur ^^^ ^® Boéme,Roy d’Allemaigne,amp; Empereur de Rommc,amp;rce Roy CharIftenk»’' du /^£,w»jf,/4uant,auoittantfait,parfonoramp;:parfon argent,Su^argrans allianccs,que'ô^‘‘'quot;‘ ■veille de S. An de l’Empire d’Allemaigneauoientiuré,amp; Icellc, àtenir Roy fon fils pour Empe^®’’* ^ré i^yç).filon près fa mort,amp; faire leur loyal pouuoir de tenir le fiege deuât Aiz,amp;dc demouretde K les Cron.de Fr. Juy,côtrc tous ceux,qui Icvoudroiétaéler debattrc:Si que tantoft après la mort deMo' rtefitoutlere- p^jgj^euf Charles,fon filsVincelant, par-auant nommé Roy des Romains,fcfcriuit*^® Behaigne. En celle faifoncutdegts® uantlefins 'de Confcils en Anglcterrc,des oncles du Roy,des Prélats,amp; des Barons du pays,pout_.^ l'^ytufeur, rierle ieuneRoy Richard d’Angleterre: amp;nbsp;culTent volontiers vcu les Anglois,qgt;’’''^ fuft marié en Haynaut,pour l’amour de la bonne Dame, la Roync Philippe,leurDtquot;® (qui leur auoit eftéfi bonne,fi large, amp;nbsp;fi honnorable) laquelle au oit cfté'deHayiô®' mais le Duc Aubert en ce temps n’auoit nulles filles, en point pour marier. Le Dut Lanclaftre euft volontiers vcu que le Roy,fonncucu3euftpris fafille3qu’ileutdeMadâ' •me Blanche de Lanclaftre, Éi premiere femme. Mais le pays'nc le voulut point coiM tir, pour deux raifons. La premiere fi eftoit,que la Dame eftoit fa coufine germainequ’ eftok trop grande proximité. L’autrc,car on vouloir que le Roy fe mariaft outrelam« •fCe pavage efi pouf plus auoir d’alliances.Si fut mifeauantlatfœurduRoydeBoémeamp;d’AIlemaign^ ^de fificàliEm|gt;ereur de Romme trépaffé. Ac’eft aduisfe tihdrent tous les Confcils dAn-l'Auteu^tßt gleterre.Si fut chargé de cefte chofe,^ pour aller en Allemaignc, pour traitter cema-mepar Sala, nage, vn moult fage amp;nbsp;vaillât Cheuâlier du Roy, qui auoit efté fon mai lire, à' futtouf tours moult prochain du Prince de Gallcs,fon perc,^ eftoit nommé ce Cheuâliermef fire Simon Burle,fagc,amp;grand appointeur.Siluy fut ordonné tout ce qu’à luyappartc noit,tant de mifes,comme d’autres chofes.Si fc partit d’Angleterre en bon arroy,amp;ar‘ ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;riuaàCalais.amp;delàvintàGrauelines,amp;fittantparfesiournées,qu’ilvintàBrucclles, ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;latrouualeDuc Vineelant de Brabant,le Duc Aubcrt,le Comte de Blois, le Comte de Saint-Pol, melfirc Guillaume de Maulny,amp;: grand foifon de Chcualiers de Hainaut de Brabant,amp;d’ailleurs.Car là auoit vnc groffe feftedeiouftes amp;nbsp;de tournois,amp;: pourcc V eftoient tous ces Seigneurs alféblez. Le Duc de Brabant amp;nbsp;la Duchelfc, pour 1 amour ” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;duRoy

-ocr page 559-

DE FROISSART.

t^uRoydAngleterrejCcccutlcChciialier moult liemcnt,amp; quand ils feurftit la caufe pourquoyilailoitenAllcmaigncdî en furent tous réiouiSjamp;dirét que c’eftoitvne cho- . i rfr le bien prife du Roy d'Angleterre amp;: de Icurniéce.Si chaînèrent à illcffirc Simon'^ur- i^^^^^^'^^^^^^ Icjlurlondépartement,^^ttres efpccialcs au Roy’',d’Allemaignc , en remonftrant qu’ilsf»««?/ £mpe-auoient grandaffedion a ce^ariage.Si fe partit le Chcualier de Brucelles, amp;nbsp;print le reur,pour ma-chemin de Louuain,p3ur aller à Coulongnc.Encorcscn celle faifon furent ordonnez fier lei^ji j^-pour aller enBretaignc,du Confeil d’Angleterre, deux cens Horames-8’arnTes,amp;qua- ^f’^^f^ tre cens Archers,deIquelsdeuoiteftrcfouuerainTondudcuramp; Capitaine meffirelehâ dArondcl.En celle armée furent élcusamp;nommezmeffireHue de Caurelée, meffire Thomas Beneftic,mcinre Thomas Triuet,mefiîrc Gautier Paule,melfire Ichan le Bout fier,le Sire dcFerricrcs amp;nbsp;le Sire de Baffet.Ces Cheualiers f ordonerct amp;nbsp;appareillerét:

amp;fe tirèrent tous à Hantonne,amp; firent charger leurs vaiffeaux, de tout ce quebefoing Weftoit. Quand ils eurent vent à gré pour partir,ilscroiferent leurs nefs, amp;nbsp;entrèrent 'Meurs vaiflcaux,amp; partirent. Ce premier iour le vent leur fut affez bon.Sur le foir il fe

^'^ourna,amp; leur fut tout contraire: amp;nbsp;les boutafvoufiffent ou non)es bondesde Cor- Tourntere aux ^ouaille,amp;auoyentfi fort vent amp;nbsp;impétueux, qu’ils nepouuoient ancrer,ny n’ofoient.

Aulcndemainleventcontrairelesboutaenlamerd’Irlande,amp;là,pourla grande tem- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Pdleamp;iinpetuofitéde la mer, rompirent trois de leurs vaifTcauxrefquelsmefTirelehan „^MUeMeef d Arondchmeffire Thomas Bcneflre,meflîreHuede Caurelée,amp; bien cent Hommes- tiondel’an darmescftoyenr.Descenteny eut bien quatre vingtspcriz,amp; périt meffirelehan d’A-1379. fomme tondel,le Capitaine de tous:dont ce fut grand dommage, car il eftoit vaillant Cheua- ^^jrui fiyuant licr,hardy,amp;courageux.AuflipefirctmefïireThomasi3cneftre,amp; mcffire Gautier Pau If^Cnw^utt lc,(deuxvaillansamp; bons Cheualiers) étplufîeurs autres: dont ce fut dommage. Auec ce,futme(rircHuc de Caurelée en fi grand pcril,qu’óc ne fut fi près de la mort,car tous ceux,qui en fancf cftoient(exceptcz fept nautonnicrs Sc luy)furent tous noyez. Mais tûeffire Hue amp;nbsp;les autres(qui fe fauuerent)amp; fe prirent aux tables amp;: aux mafts:amp; le vent Meftoit fort)lc3 bouta fur le fablon, mais toutesfois ils beurent de leaue affez, dont furent moult mefaifez,amp; malades. De ce peril amp;nbsp;danger échapperont meffire Tho-uiasTriuet,^efrircIehanleBourfier,le SiredeFerrieres,lcSircdeBafret,amp; plufieurs ®utres.'lefquels toutefuoyes en furent fort trauaillez amp;nbsp;tourmentez. Apres que cefte ^^ i ^'mpefte fut ccffcc,ils retournerent(lt;^and ils peurent à Hantonne,amp; fen vindrent de- enuiren *n^I i^rs IcRoy amp;nbsp;fes oncles,amp; recorderent leur aduenrurc,amp; tenoient que meffire Hue de 1379 dejiußit Eaureléeyfutmort.Mais noncftoit,comme après apparut,car il retourna à Londres; ƒ/o» lesende Amlifedérompitcefte armée: amp;nbsp;nepeutle DuedeBretaigne eftre conforté des An- i^r^»-craußi gw«, Quiiuy vint à grand contraire,car toute celle faifon,amp; rYu.^r,lcs Frâçoisluy fi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘f”^lt;'ß,

rent grand guerre,amp; prirent les Bretons ( c’eftaffauoir meffire Oliuier deClifibnamp;tfes gens)la ville deDinan en Bretaigne, par nacelles amp;nbsp;bafteaux, amp;fut toute pillée amp;: ro-bec,amp;làtindrent,depuis,vn grand temps,contre le Duc amp;le pays. Or retournerons nous aux befongnes de Flandres.

Cemment ceux de Gand e»uoyere»t ^^mbaßadeufs à leur Comte,peut le faire'venir enleurvi/ie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h x p, x l v. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

VOus deuez falloir que, quand la paix fut accordée entre le Comte de Flandres amp;nbsp;ceux de Gand,par le moyen du Duc de Bourgongne : dont il acquit grande grace •^^toutlepays, l’intention amp;plaifancetrefgrande de ceux dcGand cftoit,qucle Com-^lt;:dcPlandrcs vcinft demourer à GandjSz tenir fon hoftcl. Auffile Comte en Eftoit bié lt;;onfeilléduPreuoftdeHardcbecque:amp;detous fes plus prochains, pour nourrir plus • grâd amour entre ceux de Gand amp;nbsp;luy.Le Comte fe tenoit à Bruges,amp; ne venoit point äGand, dont ils eftoientémerueillez,voircles bonnes gens, les riches amp;nbsp;les fages, qui ^ ne demandoyent que paix, mais les pillars, amp;nbsp;les Blancs Chapperons, amp;nbsp;ceux, qui ne ' ' conuoytoient que butins amp;raduantagc,n’auoy entoure de fa venue. Car ilsfauoyent ......'

bien que, fil venoit, tout quoyement amp;: fagement ils feroyent corrigez des maux,qu’il j 3uoient faits. Non-obftant qu’ils fulfent en celle doute,ceux quigouuernoyentlaLoy lcConfeil,amp;lesbonnesgens,vouloient,furtouteschofes,qu’ily veinft, amp;nbsp;qu’on l’aUaft lt;)iierir,amp; leur fembloit qu’ils n’auoient mie fiable ne ferme paix,fc le Comte ne Vertoit iGand. Sifurent ordonnez xxiiij.hommes,pour aller à Bruges,lc quérir, amp;remonftrer la grande affection que ceux de Gand auoient à luy,Si fe partirent de Gand moult hon-

-ocr page 560-

LE SECOND V0LVME


70

norablemîilt(ainfi qu’ondoitalIcrvcrsfonSeignciir)'amp;leurfut dit. Neretoumezi^ maiscnlavilIedcGand,fevousnc ramenez le Comte,car vous trouuerez lespottP elofes. Sur ceft elftt fe mirent à chemin ces Bourgeois de Gand,amp; chcuauchercntv«^ Bruges. Entre Donze amp;nbsp;Bruges ils entendirent que le Comte ^en venoit, amp;nbsp;de ceiu^ moultréiouis. Ainfî comme ils curent cheuauché enuij^nvne lieue, ils trouuereot AmidJ/adeurs Comtc furles champs.Quand ces Bourgeois l’apperceurent, ifife tirèrent tous for*® de Gand vers champs,Scfonurirét tous en deux parties,amp;paflâ le Comte,amp;tous fesCheualiers,pâf leurCemte, my eux. Ccs Bourgeois,cn paflant3{Tnclincrentmoul?bas,amp; firent au Comte, gens,à leurpouuoir,grand reuerence. Le Comte cheuaucha tout outrc,fanslesr^ dcr,amp;: mit vn petit la main à fon chapeau, n’oneques fur tout le chcniin iln en fit 10? blant,amp; cheuaucherent ainfi, le Comte d'vne part,amp;Ies Gandois,d’autre,tant qu’ik'*® drent àDonze:amp; là farreftercnt,(car le Comte y deuoit difner)amp; les Gandois y prirf” hoftclspourcux:amp;difnerentauffi. Quand ce vint après difner,lcs Gandois fe tirent en bon arroy,deuers le Contfc,amp; fagcnouillercnttous deuantluy( carie Comteli^ furvn fiege)amp;làluyprefentcrentfort3amp; moult humblement, rafFeâ:ionamp; fcmic«,, la ville de Gand,amp;luy remóftrerent comment par grande amour ceux de Gand(q»**^ le defiroyent à auoir delcz eux)les auoient là enuoycz:amp; au partir,Môleigneur,!!’quot;’'^ dj^ dirent que nous n’auons que faire de retourner à Gand,fc nous ne vous menons a“^ Tt^^ltx Am ^'^^^ nous.Le Comte(qui trop bien entendit ccs parollcs)fe tcut,vnc efpacedetetfp^ IxtJ/'aJeùrs de toutquoy:amp;,quand il parla,il dittoutquoyemcnr.Iecroy bienqu’ilfoit ainliqu^',., 6gt;end. dittes,amp; que les plufieurs de ceux de Gand me defirant à rauoir. Maisiemenicruff de ce qu’il ne leur fouuientpas,«iy n’a voufb fouuenir, du temps paße, à ce quilsm^l monfiré comment ie leur ay efté propicCjôc delonnaire à toutes leurs requeues,amp;‘ menti’ay foulfertà bouter hors de mon pays mes Gentils-hommesfquandilsfer gnoient d’cux)pour quitter leur Loy amp;: leur iuftice. l’^y ouuert trop de fois mespfi'’'’ pour lcurrcndrcmesBourgeois,amp;: les leur, quand ils m’en requeroyent. le^^5’^^^is mez, amp;honnorez,plus que nuis de mon pays, amp;nbsp;ils m’ont fait tout le contraire,‘jj(| mon Baillif,amp; deftruitles maifons de mes gens,banny amp;nbsp;enchalTé mes officiers^^ fiel du monde que i’aymoye le mieux, efforcés mes villesamp;mifes à leur egtent^r^^, cismesCheualicrsenlavilIed’YprCjamp;faittantdemaleficescôtremoyamp;ma^ ■, rie,que ie fuis tout ennuyé dele recorder,amp;voUtlroyc qu’il ne m’en louue#‘^7 : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;fi fcra,vueille ou non. Ha Monfeigneur(refpondircnr ceux de Gand;nereg^’^“‘' j

mais à cela. Vous nous auez tout p^donné. lieft bien vray(dit le Comte )i^®®' pas par mes parolles,au temps aduenir,que vous cn vaillez moins,mais idc voôS® ftrc,pourles grans^ruautezamp;felonnies,queiay trouuées cnceux deGand. ' fappaifalcComte,amp;féleua,amp;lesfiftleuer,amp;: dit au Seigneur de Ruifelicfs(q'** .’ empres luy.) Faites apporter du vin.Si beurent ceux de Gand,amp; fcnpartirent,amp;f^^ rent cn leurs hoftels,amp; furêt là toute nuit,car le Comte y dernoura. Ainfi le Icnd«’' tous enfemblc,ils cheuaucherent vers Gand.

Cename»/ le Comte ele Flaneires efitra en la ^i/le ele Cand^ç^ defon fefet deprterntu^^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ comment les mars d’^^ adenarde furent abhat as parles Blancs chappcren'O

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs adie^c^ complices. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. x l v i.

QVand ceux de Gand entendirent que le Comtc venoit, fi en furent moult r^æ^^, amp;nbsp;vindrent à l’encontre de luy,à pié amp;nbsp;à cheual.Si f cnçlinoicnt tout bas àl cO'' tre^eli4^,amp;faifoient tout l’honneur amp;nbsp;reuerence,qu’ils pouuoient. Ilpaflbit outre,^^ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parlcr,amp; les cnclinoir, moult petit,du chef. Ainfi f en vint iufques à fon bo^^^^^? j^^j!

gelt;jHeßedHco- à la Poterne} amp;nbsp;là difna,amp;luy furent faits parla ville maints prefens: amp;nbsp;làlevm teàceuxde venir les lurcz de la ville,quif humilièrent grandemetenuers luy,cômmerdlone Candypouro- £àleur rcquift le Comtc,amp; dit. En bonne paix ne doit auoir que paix,maisqui v (happera nbsp;nbsp;^°^^ Que les Blancs- Chapperons fuflent abbatus,amp; que la mort de fon BaiUif fuft

** nbsp;nbsp;nbsp;' •dée,car il en eftoit requis defonlignage.Monfcigncur(refpondirentlcsIurcz)c t

noftre entente,amp; nous vous prions,devoftre grace amp;nbsp;humilité, que vous vueuif^ ,j main venir en la placc,amp; remonftrer debonnairemét voftre entente au peuple, M ils vous verront,ils feront tousréiouis3amp; feronttout ce que vous voudrez. le leur accorda.Ce foir moult grande foifon de gens feurent que le Comte feroit ƒ demain à huit heures du matin dedans le Marché des denrées,amp; Qucilprcfcher^^^

-ocr page 561-

bonnes gens en furent tous réiouis,mais les fois amp;nbsp;les ontrageux n’en tindrent compte, amp;difoycntqu’ils eftoient tous prefchez,Se que bien fauoient quelle chofe ils auoyent à birc.lehan PruniauXjRaîTe de Harzclle,Pierre du Bois,amp; Ighan Bouft, Capitaines des Wancs-Chappcrons,fc deuterent que ce fiift fur leur charge,amp; parlementèrent enfem-01e, amp;nbsp;mandèrent aucuj^ de^Rurs gens^tousles plusoutrageux,amp; les pires de leur com paignic:amp;leurdirent,Entendez. Tenez vous ennuit,amp; demain tous pou|ùeus,dcvûZ armcures,nepourchofe,qu’onv^us die3n’oftezpqint voz Chaperons,amp; foyez tousau nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

«‘arche des denrées à huit heurcs,mais ne faites point d’emeute,f on ne comméce premièrement fur vous,amp; le direz ainfi à voz gens,oü vous le leur ferez fiuoir, par qui que cefoir. Ils refponÜircnt,volontiers,amp; ainfi fut fam Au matin,à huit heures,ils vindrent au Marché tous,ainfi qu’ordonné leurfut:6r ne fe mirent pas tous cnfemblcjamp;fe tenoy- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^

eut tous par monccaux,car là eftoient en leur oft les Capitaines.Le Comte vint au Mar ^„„,^/L,-che,tout à cheual, accompaigné de fes Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers, amp;nbsp;des lurez delà ville; „„^^^,(,„,. lt;,«,gt; amp;làeftoitlehan de la Faucille delez luy, amp;nbsp;bien quarâte dgs plus riches Si notables de l^ Hara^ttedu la ville. Le Comte,en fendant Ic Marché, gettoit cômunémentfesyeux fur ces Blues- Cigt;mte,ait Mair Chaperons.Si fut tout melancolicux:amp; defeenditde foncheual(amp; auffi firent tousles chédeGand. autresjamp;montahautà vnefeneftrc,amp;: là fappuya,amp; auoitoneftendü vn drap vermeil deuantluy. Là comença le Comte à parler moult fagemcnr,amp; leur remonftra de point nbsp;•

m point l’amour amp;afft dion qu’il auoit enuers cuxi^auant qu’ils feufTent courroucé. but remonftra il comment vn Prince amp;nbsp;Sire doit eftre aimé, craint, ferüy amp;nbsp;honnoré de fes gens, amp;nbsp;comment ils auoient fait tout le contraire, amp;nbsp;aulfî comment il les auoit tenus,gardez,^ deifendus contre tout homme^commc^it il les auoit tenus en paix, en ptoffit,amp; en toutes profpcritez,amp;:ouuerncspafragcs demerfquileureftoyét tous clos) afon ioyeuxaduenement,amp; leur remonftra plufieurs points raifonnables:queles fages entendolcnt amp;; conccuoycnt, bieft clcremcnt,que de tout il difoit veritéi Plufieurs l’ef-coûtèrent tnoultvolontiers,amp; les autres non, qui nedemandoyentque guérrciQuand 11 Cütlà efté vne heure,il dit à la fin, apres qu’il leur eut toutes fes intentions remôftrées flouceraét,qu’il vouloir demourer leur bon Seigneur,en la formé amp;nbsp;manière qu’il auoit cftepar-auan^Sc leur pardonnoit les iniures,haines, amp;nbsp;maltalens qu’il auoit eiiz à eux, ^aulîî tous maléfices faits,ne plus ncvouloit ouirnouuelles dece, amp;les vouloittenir endroit amp;nbsp;en Seigneurie:ainfi que fait^auoir. Mais il leur prioir,que riens ils ne fiflent dcnouuehamp;queccsBIancs-Chaperonsfuflentmis ius. A touteslcsparolîcs,qu’ildi-loit,onfctaifoit,comrnefil n’y euft eu nulluy. Mais^ quand il parla des Blancs-Chape-rons)on commença à murmurer,amp; bien fapperceutque c’eftoit pour cefte caufe. A-donc leur pria il,qu’ils fetirafTent tout doucement, amp;nbsp;en paix,en lemÿ maifonsi Adonc Murhtiirs fe partit du Marché aucc tous fes gens,amp; chacun alla en Ion hoftcl. Maisie vous dy que flânes-ch4pe-lesBlancs-Chaperons furent ccux,qui prernierementvindrent au Marché,amp; dernière- rtnp^e^uei'ani nient l’en partircftt,amp; quand le Comte paflàparmy, ils fouzrirent, amp;nbsp;moult follement lcregarderentfccluy fembla) amp;: ne luy daignèrent one incliner, dont il für moult me- ^rcs2‘lLigt;litr-hncolieux:amp; ditdepuis à fes Cheualiers(quâd il fut retrait en fon hoftel, à la poterne). Icnevicndrayiamaisaifément à mon entente de ces Blancs-Chaperons, cefontmau-'laifcsgensamp;forfenez.Le cueurme dit,que la chofe n’eft pas aiicoreS là ou elle demoU •' ^a.Ace,que iepuisapperceuoir,ellceftbientaillée,quemoultdemauxcnnaiirenten-cores.Pour tout perdre,ie ne les pourroyefoüfifrir en leur orgueil amp;; mauüaiftié. Ainfi futle Comte de Flandres celle femainc quatre iours ou cinq à Gand;amp; puis f en partit, tellement que oncques puis^ny retourna:amp;fen vint à l’îflc,amp;là f ördóna,pour lily yger net. A fon departement de Gand àpcineprintilcongéà nulluy, amp;nbsp;fen partitparmal- LeCotede^J-talent,dont les plufieurs de la ville fe contenterent mal,amp;difoient qu’il ne leut feroit ia- ^res departß-inaisbien,ne iaraais ne l’aimcroyent ne lüy eux:amp; qu’il fen eftoit party d’auccques eUx lt;^rettenient dè ainfi qu’il auoit fut au tres fois,amp; que Guifebert amp;nbsp;fes freres k forconfcilloicnt,veu que fifoudainement,amp; fans amour,il feftoit party de Gand.Iehan Pruniaux , Raffe de Har-^tUcjPierre du Bois,Iehan Boule, amp;nbsp;les autres Capitaines mauuais,eftoiét tous iöyeüy dccela,amp; femoientparoUes, Sr faifoyent ferner aüal la ville,-qué mais que l’cfté retour- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

M,le Comtek fes gens briferoy eut la paix, amp;: qu’on auoit bon meftier que chacun fuftfutfagarde,ôepoürueu de blez amp;nbsp;d’auoines ,dc chairs amp;nbsp;de fel, amp;nbsp;de toutes pour-ucances,carils ne veoient en luy nul feur eftat.Sife pourucurent ceux de Gand grande-nient,detoutes chofes à eux neceffaires:dont le Comte(qui en fut iriformé)en fut gra-

-ocr page 562-

• V» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tE SECOND VOLVME dement cmcfueillé,nc pourquoy ils fe doutoyent» Au voir dire Srconfidcrerjon F ■ «le ces chofeSjtju^ ie dy^ä^ ay dittes cy deu5t, cmcrueillcr amp;nbsp;comment ceux de ^^ difiïmuloyent5amp; eftoyent diflimulcz des Ic commencemenhLes riches,les ugcS‘^ notables hommes de la ville, ne fepouuoyent pas exeufer ai»commencemenc ^^.^ haincSjfilsvoufiflcnt bien à certes,car, quand lehanLy« commença les Blanks .

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peronsàmcijrcfus,ilsreuirehtbicndebatü(fils eulTent voulu)amp;enuoyé,contre e

foyeurs de Bruges,autres gens,qui agirent auflî bien ej^loité queles Blancs-twp^ ■[c'efladire e- Maisils Icsfouffrirent(pourtant qu’ilsnevouloyentpaseftrej mal-renommc^*^ ttre en mau- Vouloyent bouter hors de laprcflc)amp;tout ilslaiffoyent amp;nbsp;confentoyentford . iiaife opinio puis après chèrement le coparerent tous les plus richesamp;: les plus fagft:carilsf^ ^^ à CCS Blancs- pj^^s Seigneurs de pareux,n’ils n’ofoyentplus parler, ne faire choie, finon ce q jj Chaperons, Blancs-Chaperons vouloient)amp; difoyent que pour lehan Lyon,nepoiirGmlcW j àïa libertZ'^ fBieu,ncpourlcs guerres,amp; enuics,ils ne fe fuirentiamaismipartis,ncféparcZ5canfj de la ville, et SI“® guerre ou éuie,qu’ils errent les vns aüx autres)fi vouloiét ils eftre tout vnau j^ eß cepaßt^’eé- pour garder amp;nbsp;deffendre les franchifes amp;nbsp;bourgeoifies de Gand : ainfi que lt;1®P*'®^ cLtircißtan le monflrcrcnt.Car ils firent leur gucrre(qui dura bien fept ans)fî bien, qiïonequô finsde l'^it~ eux n’eut eftrifdedâs la ville: amp;nbsp;futcc,quiles fouftint,amp;qui les garda, plusQ“ - jiji’ tptr,s’e»(^i~ fe^dedans amp;dehorsiCar ils eftoientfi cnvnitè,que point de difference il n y au^’ gt;nbsp;jantsa a. ine‘ftoicntauantor,argcnt,ioyaux,amp;chcüanccs,amp; qui plus cnauoitjiH’abau^ ^ ainfi comme vous orrez recorder en rHiftoirc,cy-aprcs.Nc demouragucres de ^ apres que le Comte de Flandres futpatty de Gand,amp;: retourna à rifle, que®“; ^j» liuier d’Autermc,coufin germain à Roger d’y^terme, que ceux de Gand auoiÇ j^ cis,eriuoyatdefficr la ville de Gand,pourlamort defon coufin,amp; auffidr^^®* j^ ■[Defßd'oli- lippe de Mamines,amp; plufieurs autres,amp; apres ces deffiances faites, ils tronuct««' ^ uierd’^uter- ronquarantenauires,amp;leursNauieurs,quiefl:oiêtafixBourgeoisdeGand,amp;^ •-meceußndefeu parlariuicre de rEfcaud,à Gand,pleines de blez. Si fe vengeront, fur ces Nauif^^ù üj^er d, ^u~ la mort de leur coufin,amp; les décodèrent moult villaincment,amp;lcur crcucrcrfl^U J^ndame ^ ^®^ renuoycrent à Gand,ainfi affolez amp;nbsp;méhaignez. Lequel defpit ceuxd«^^ t^ ßmble plt;(r la dirent à grand iniure.Les Iurcz,qui effoient en la Loy pour le têps, amp;aufi|oe»‘^^J^oigt; deduâioprece- tes vindrcnt,furcnt tous courroucez,amp; ne feurent bonnement que dire. Mu®’ ^j^ÿ. dente^amp;'tnet futparlavillc,amp;difoitla gteigneur partie des Çensde Gand,qucleCoint^_° a-üî ^uiladit »4- dres auoitee fait,amp; àpcinerofoithômc(tant full homme-dé-bicn)excufcr'®^° j^ lehan Pruniaux entendit ces nouu«Iles, qui cftoirpourlc temps Capitaine *^^. ^|^ J*« *■ 4”^ Chappcrons,amp; le plus grand maillrc,fans fonner mot, n’en parler aux lurczo” ’S; r/sie^^^uenous (^^ “® ^^Y ^^^ ®“ parla aux Capitaines,fes compaignôs:maisie croy bien qn^y ƒ ftauonsic^feu gteigneurpartie des Blanes-Chaperons,amp;beaucoup d’autrespourfuiuans,all% rement mi(r~ Icntez demalfairc,amp; fe partit de Gand,amp;fcn vint bouter à Audcnardc.Qiw®’'U quer ijSôpeur tra premièrement,!! n’y auoit garde ne guet, car on ne fe doutoit de nully,amp;tf’^ le meins 4 ne- fg faifit de laportc;amp; puis y entra,luy amp;nbsp;fes gens:qui effoient plus de cinq müJ^’-^f

ZE ' Sc ^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;matin,il mit ouuriers en befongne,cóme charpentiers amp;nbsp;maçons: qûf^jÿ

s’élnit^Âk entauecluy,amp;lefquclsfapparcillercnttousàfon commandement. Sinecdamp;’Üj, porte, *mats ^ C® 9’-’ A ®“ ®^^ ^^^^ ablfettre deux portes,les tours, amp;nbsp;les murs, amp;nbsp;renuerfer es ‘.^ le ses de l'An- du coftc deuers GandiOr regardez comment ceux fe pouuoient exeufer, quic^”? ^js tenr4ßenrena- rent ce forfait,carils furent en Avidenarde,abbattâs portes amp;nbsp;murs,plus d’vn®° Sjj, ßre cerre^ion. culTentremandc leurs gens, fi toll qu’ils en feurent les nouuellcs, on les euft^ ^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mais i ne le firent pas,ainçois clignèrent les ycux,amp; fi le fouffrirent, tant qud^ ^,,.;

uellcsen vindtentauComte(quifetenoitàrifle) amp;nbsp;comment lehan Pruniau^ ^j^j larcincuferncnt venu dcuant Audenardc,amp; en auoit abbattu,^ fait abbattre, de • portes,les tours, amp;nbsp;les murs. De ces nouuelles fut le Comte moult courrouce(amp;- ^ eut caufc)amp;dir, Haa,les maudites gens.Lc Diable les tient,le n’auray iamaispa”^gt; i; que ceux deGandfoycntenpuilTancc. Adouci! enuoya, t deuers ceux dela f®^ Gand, aucuns de fon Confeil,cn Icurrcmonllrant le grand outrage,quils ^“°Î^(jô' fgHrn‘^^^^ ^ ^^® ®® n’elloient pas gens,qu’on deuft croire à nulle paix, quad !apaix,quc M® ^,, f4itrt^4l^i'^''^^^^^^'^^^^ÿ^^amp;^^ leur auoit fait auoit, à grand peine, auoyent ia enfreinte ^|^ ne fiibßance de fèe.Lc Maire amp;nbsp;Ics lurez dela ville de Gand fexcuferent,amp;: rcfpondirét,que 6^^ Jala. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grace,ils ne penferent oncques à brifer la paix,ne nulle volonté n’en eurent, K» ^j(,

Pruniaux auoit fait vn outrage de foy-mefm e,la ville d e Gâd ne le vouloir pas ad j.

-ocr page 563-

Eclbuffi-if eftrefouftenUjamp;: fcn excufoientloyaumentamp;pIaincrnent.Mais 1e Comte ^ ^^^^^^ confentytque ion nous fît vn grand exceSjSe font iffus de fon hofte^ceuX^qui ont fait fi/««(«»f fint 4 grand outrage,amp;: qui dît mis à; mort,mchaigné,amp; affole^ioz Bourgeois. Qui eft vn ieuße^filon le grand inconuenient à ^ut le corps de la ville.Qu en diètes vous,Scigneurs? A dotiere- w del’AttMt' pliqucrcntlcsConin^lîàir^du Cote.Vous vous eftescontreuengcz.Nenny(refpon-direntlcslurez.)Nousnedifonspasquece3queIehâPruniauxa faità^udenarde/oit • * en cotreuenge.' Car, parles t^ittez delapays,^ouspouuonsprouuer amp;nbsp;monftrcr(fe nous voulons,amp; de ce prendrons nous en tcfmoignage Monfeigneur de Bourgongne qu Audenarde eftoit à abbattre à nous,ou à mettre au point,ou elle cft. Toutesfois, à la prière de Monfeigneur dc Bourgongne,nou$ lameifmeen fouffrancc.Dont refpondi-rcntlcsCommilTaires du Comte. Ainfi appert, par voz parolles,que vousrauez fait fai

re,amp; ne vous en pouuez exeufer.Puis que vous faniez que lehan Pruniaux eftoit allé en Audenardefouil alla à main armée,amp;: par emblée fous vmbre de bonne paixjet qu’il ab battoir portes amp;nbsp;murs,amp; les renuctfoit dedans les folfez^ous deufliez eftre allez au devant,amp; iuy auoir deffendu qu’il n’euft point fait ceft outrage ,tant que vous culficzre-roonftré voz plaintes au C(5te,amp;dc la naureure ou blcceure de voZ Bourgeois de Gand ilvouseuftconuenuadrecerdcucrs Monfeigneur de Bourgongne ( quilcs traittezde bpaixnicna)amp;luyrenionftrcrvoftre affaire. Ainfi euffiez vous amendé voftrcquercl- * Ic5mais vous ne l’auez pas fait. Si vous mande Monfeigneur de Flandres^ puis que vous Iuy aucz fait ce déplaifir,amp;.Ic priez l’efpée au poing, Sô plaidez àluy, la main garnie) quvniourilenprendrafi cruelle vengeance fur vous,quc tout le,monde enparlera. A- c*«^ ^‘‘^1^ côte donefe départirent ils des Maire amp;nbsp;ILirez de Gaod,amp; iSrent apres difner,amp; fen retour-uerentjpar Coürtray,àrifle,Sérecordfrcnt au Comte commentils auoientbefongné ’”'^” Sf les excafations, que ceux de Gand mettoyent en leurs befongnes.

’ Canililis apret la mufs d'An denarde ab“ iattuh

Comment les Gandois rendirent t^udefsardejdr des maißns aux Trebles de Flandres,

oit ils abbatirent^efi comment laguefte^ commença entre iceux Nobles (^ les Gan-‘^quot;‘^ifnoalt cruelle (^fins pitié. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.fi c a p 1 ï R E. XLŸII.

fs peut bien cmcrucillcr d’ouïr parler du traittéde cefte matière, amp;nbsp;des propos ^fiierueitleiix,qu’on y trouue amp;nbsp;voir,qui tous les lit,amp; bien les entend. Les aucuns onnent Je droit de la guerrefqui fu«n ce téps fi grande amp;nbsp;cruelle en Fladrcs ) à ceux e v’andjS: dient qu’ils eurent iuftecaufe deguerroycr,maisilme femblc, iufqucsicy, S^nsnen outpoint eu,neic nepuis entendre, n^eoir,que le Cotenaimaft toufiours P ^5*^paix,quelaguerre,referuéefahauteur,amp;fon honneur.Neleur renuoyail pas les °Ufgeois de Gandjqui eftoit en prifon à Erclo? Si fit,amp; ils luy oc eurent fon BaillifEn-

cs ac-rechet il leur pardonna cel outrage3pour les tenir en paix, amp;nbsp;fur ce, ils emeu-rent, vu lour,tout le pays de Flandres fur luy,Sioccirent,en la ville d’Ypre,raefraement cinq dcfesCheualicrs,amp;vindrentafraillir Audenarde,amp; raffieger,amp;fc mirent en peine delauoir amp;deftruire3amp;encorcs en vindrctilsàtraittéamp;àpaixjamp;ne vouloyent a-Render la mort de Roger d’Auterme. Ce que fon lignage auoitplufieurs fois remonte- Parquoy(fi ce lignage contreuengea la mort de fon parent fur aucuns Nauieurs, * parlelquels premièrement toutes ces haines eftoyent venues amp;nbsp;éleuées) conuenoit • ''pourtant qu’Audenarde en fuftabbattue?Il m’eft aduis(amp;fi eftil à pluficurs)queNé’ ^y-Encorcs auoir le Comte affez à foudre à ceux de Gand, ce difoient ils, amp;nbsp;vouloienc Wlcurfuft amendé ce,qu’on auoir fait aux Nauieurs, ainçois qu’ils rendiffent Audc-! '■/.‘^Cote, qui fetenoit à rille,amp; fon Cofeil delez Iuy, eftoit courroucé dl coque ^ ^^oistenoiét Audcnarde,amp;nefauoitpas cómétlar’auoir,amp;ferepétoitfort,quel- * •ï''5paixquileuftiurce,nedónée aux Gâdois,qu’il neVauoiebië gardée. Si leur eferi-M®’£°''^^b8ctnâdoit qu’ô la Iuy rëdift,ou on leur feroit guerre fi cruelle, q.à toufiours t fétiroiét.Ceux deGâd nulleraét ne vouloiêt aduouer ce fait,car ils euffent la paix ’ƒ* ^5’Einalcmét aucunes bones gens de Gand,riches hómesfqüi ne vouIoiét que bien quot;P^'x) allèrent tellement au deuant de ces befongnes ( comme lehan de la Faucille, uilebertdeGuifc,SircSymonBcte,amp; plufieursautres )quc le douziefineiourceux ^•gt;^»denardj tGand,quieftoicntcnlavilled’Audcnarde,retournerentà Gand,amp;fut Audenarde 7” ^Mue au gens du Comte, amp;nbsp;pour appaifer le Comte, lehan Pruniaux eftoit banny de p^d^ßedat^ie deFladrcs,fansrapel,pource(cómc deuifé eftoit enfonbaniflemér) qu’il eftoit me'iour,entent nbsp;nbsp;-P^-’dre Audenarde ,fans le feu de ceux dcGâd.Mdfire Philippe de Mamines, meffire deï après ^ue-^y

G •

-ocr page 564-

SECOND VOLVME


74


ceslens perjen Oliuièr d’AutermeJc Galois dc Mannes,Ic Baftard de Widringucs,amp; tous ccux,c[iiii‘' n^^esfe mirer uoicnt entreprisamp;^fté caufede decoupper les Nauieurs Bourgeois de Gandjfurécaul f» pratique tie fi bannis dc toutle pays,amp; mc^yennant ces banniffemens, fappAloycnt Ivneparoe lafatre rendre, l’autre. Si vuidrct Ic pays de Flandres, amp;vintdemourer ledit I^uniaux à AthenBra-cartladtt au bant.Meflire Philippe de Mamines vint à Valenciennes,q^fied en la Comte de Haj' ti:t2 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,qua»d ceux de Gand le feurent,ils exploitèrent enuer?le Preuoft Murez « l

Îeurs\ furent '^^cncicnncs,dont eftoiten cctcmp^reuoftlehan Plt;nris,qui bien amp;nbsp;doucement^ plJsd’vn mlts. fif partir le Cheualicr,amp;iHit de la ville,de fon bon g ré, amp;nbsp;T'en vint demourer à WM

delez Douay,amp;lÿ tint,tât qu’il euft d’autres nouuelles.Lcs autres Cheualicrsamp;Efcuicß f .Aii den.trete re vuiderent Flâner es,amp; allèrent en Brabâr,iufqucs à ce qu’ils euflent aufl^uy autres non parée par le cd uelles.Si toft quclc Côte de Flandres fut retourné en fa poflefllô d’Audcnarde,iin)a * te de Flandres, ouuricrs à force,^ la fift réparer de portes,tours,amp;murs,plus forte que deuât,Kreiener tous les folfez.Tout ce fauoict bien les Gandois,amp; que 1 e Comte y faifoit ouurer,®^ nul fcblanr n’en faifoiér,car ii^ievouloyent point eftre repris d’enfreindre lapaix.o* difoiét les fois amp;les outrageux.Lailfon les ouurer, l’Aude narde eftoit ores d’acier,»^ pourroit elle durer cotre nous,quand nous voudrons. Oi (quoy qu’il y euft adoncpa» en Flâdres)Ic Comte eftoit toulîours en foupfon dc ceux de Gand,cartouslesiourson luy rapportoit dures nouuclles de ceux de Gâd,amp;: aufti du Cote à ceux de Gand. M de la Faucille fen vint demourer à Nazarcth,vne trop belle n.'iaif0,amp;afl’ezfortlieu((]n auoit à vnc grâd lieue de Gand,amp; fe diffimuloit, ainfî qu’il p'ouuoit,amp; nevouloitpo® eftre aux cófeilsdc ceux de G an d,à fin qu’il n’en fuft noté duCotc. Aufti femetton j arriéré du Comte(Ie mieux qu’il^ouuoit) pour tenir ceux de Gand en amour,^m® nageoitil entre deux eaues,amp;fc faifoit ncutre,à Ton pouuoir. CepcndarqueleCoi”^ faifoit reparer la ville d’A udenardc,amp; en eftoit tout au-delfus.il procuroitpar lettre meirages,dcuers fon coufin le Duc de Brabant qu’il pc«ft auoir lehâ Pruniaux(quilf^, noit à Ath) amp;nbsp;tat exploita,qiïó le luy dcliura,amp; fut amené à rifle,amp; le fit décolcr,S-'Pj‘ leaPruniaux, mettre furvnc,rouc,cômetrahiftrc.Ainfî finitledit Ichan Pruniaux. Encoresen^^ Capitaine Gan faifon le Côte de Flandres fen vint à Yppre,^ fit faire grad’ foifô de iuftice, amp;dérlt;’ ie^^'arleCem ^^^^’l'^^^ méchans gcns(côme foulons amp;nbsp;tifferrans.qui auoient mis à mort ksf-‘’^ tedeplandm ficrsgt;amp;ouucrtlcsportcsàccuxdcGand)àfinquclcs autresyprüfetexéple.P‘’^“g, ’ ces chofes eftoient bien informez les Gandois.Sgt;fe doutèrent trop plus

par efpeciallcs Capitaincs,qui auoient efté en ces cheuauchées, amp;nbsp;dcuantAo^®*f. ’ amp;nbsp;difoicnt bicn,entre eux.Certcs,fe4e Comte peur,il nous deftruira tous.llno“5 bien.ll n’en veut qucles vies. N’a il pas fait mourir lehâ Pruniaux? Certcs,au vraya*''’ nous auons fait à Ickan Pruniaux grand tort,quand nous l’auons ainfi chacé amp;éW' denous.Nous fomes coupables de fa mort,à telle fin viendrós nous tous,fónous pa* attraper.Soy ô fur noftre gardc.ee dit Pierre du Bois.Si i’é eftoie creu il ne demouref‘’*‘ en eftat forte maifon de Gentils-homes au pays dcGand.Carparlesmaifonsdesf^'^ tils-hommes,qui font là,nous pouuons encores eftre tous dcftruits,fc nous n’y pK*”, garde,amp; pouruoyôs de remede .Les autres refpondircnr,vous didesyray.OrtoHA MaifènsdeCI^ sbbaton tout. Adonc fordonnerent les Capitaines,Pi erre du Bois, Ichan Boule, tils-hemmês de Harzelle,lehan de La*noy,amp;plufieurs autrcs,qui fe partirent à vn iour de Ganu, d’auteur de nbsp;nbsp;ardirentScabbattirenttouteslcsmaifons des Gentils-hommes, amp;nbsp;tout ce qu’ils tra“''®

Gand allât- rct dedans,ils departirêt entre cux,à burin,amp; apres ce qu’ils eurent ainfi exploité,ilsf^ tues par les tourncrentàGand,amp;oncquesnetrouuerentqui leurdit. Vous auez mal fait. Quäl' slas c haper es. |£5 €ct A-hommes, Cheualiers,8c Efcuycrs,qui fetenoyenta l’Ifte, delez le Comte, 1 * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ailleurs,entendirent ces nouuelles, fi en furent durement courroucez,amp; à bonnecaute |

amp; dirent au Comte, qu’il conuenoit que ce dépit fuft amendé, amp;nbsp;forguciieie ceux de Gand abbatu. Adonc abandonna le Comte aux Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers, à faire guette aux Gandois,amp;eux contrcuengerdc leurs dômages.Sifallicrentamp;meircntenfemble . plufieurs Chcualiers amp;:Efcuyers de Flandres, amp;nbsp;prièrent leurs amis deHaynaut,pout I ^ux aider à contreuenger, amp;nbsp;firent leur Capitaine dc Hafte de Flandres, aifne lîlsB^ I ftarft: du Comte, vn moult vaillant Cheualier.Ccluy Hafte dc Flandres amp;rfescompâ'' I ^fplddraca étions fetenoyentvne fois à Audenardc, l’autre à Gaures,puis à Alos,amp; puisàTcue- ■ pltaine'desN^- monde, amp;nbsp;écarmouchoyentics Gandois grandement, amp;nbsp;couroyent iniques aux bat' I lies,centre les rieres delà ville,amp; abbattirent prefque tous les moulins,àvenr, qui eftoientenuiron^ 1 Gandois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vil Ic de Gàd,amp;firct en celle faifon moult de dépit à ceux dc Gâd,amp;cftoit en leur côpâ*

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gniîVæ

-ocr page 565-

DE F RO I S S A R T. •


7?

gnievnieuneChcualicr deHaynautjde grand volonté, qui fappeUoitmcfsirc laques e *erchin,Sénefchalde Haynaur. Pluficurs gransappcmfcs il fit^n ceUefaifonjenui-ronGand,amp;fauanturt)it(tcllefois eftoit)trop follemeiq^amp;: moule outrageufement, amp;: lancer amp;nbsp;combattre iufques aux barrières, Sr conquit, par deux ou trois fois de leurs bacinets,Side leurs yVbaleflcs.Celuymcflîre laques deVerehinaimoit moult les armees5amp;: euft ené v.ffllantiio miner’ll euft vefeu longuement,mais il mourut ieune, amp;nbsp;ut Ion lid^au chaftel d’Ombr^delez Mortaign^dont ce fut dommage;

^^^'^'’gt;^^‘1 les Flamff/sßn'e/U giier^cjezp.ir les Noblesse FlaK^/rcs. tUAp'; xlViii.

T Es Gandois^quife venoientmocqueramp;gaber des Nobles amp;nbsp;Gentils-hommes de l^Flandres,amp; d’ailleurs)en furent courroucez apres, amp;nbsp;furent en penfée d’enuoyer au Gomte Aubert^Conite de Haynaur, qu’il voufift rappeller amp;nbsp;retenir les Gcntils-hom-iucs,quiles guerroyent,mais,tout conlideré,ils virent bien qu’ils perdroient leur peine; carie Comte Aubert n’en feroit riens; Aialfincle voulogent ils pas courroucer, ne fus iuymettreGhofe,dontilslccourrouçafrent,carils nepouuoyent rienfans luy, amp;fon ^^^j^^^^ j^^ pays,amp;au cas que Haynaur, Holandc, amp;Zelande, leur feroyent clos êc fermez,ils fç (^^„figif a,^x tiendroient pour perduSiSi ne tindrent pas ce propos,mais eurent vn autre çonfcil,c’eft Gentils-homes quils manderoiétaux Cheualiers amp;Efcuyers de Haynaur, quitenoient aucuns hérita- quitenoierael» ges,ourentcs amp;reuenues,à Gand,ou Chaftélenie, qu’ils les vcinircntferuir,ou ilspcr- heen leur ch4 droient leur rentes amp;nbsp;rcuenuc^,mais ils ne tindrent conte de leur mandement, amp;nbsp;pour-fi‘^^‘^gt;M^ ceils thanderentau Seigneur d’Antoing.mcflire Herué ( qui eftoit hérité en la Ville de quot;nbsp;‘^cnirfirutr Gand,amp;:ChaftelIain d’icelle) qu’il les voufift venirferiflr,ouilperdroit les droits de fa Chaftélenie jamp;ponree qu’il n’en tint conte,ils luy abbattirentfon hoftel de Vienne, toutius. Le feigneur d’Antoing leur manda que volontiers les feruiroir, à leurs defpens valeur deftru(ftion,amp;.' qu’ils n’tuffent en luy nulle fiance ,car il leur feroit contraire^

j ?’'®®®'yjn’il ne tenoit,ne vouloir riens tenir d’eux, fors.de fon feigneur le Corn- ' ƒ

*^ .5, ^^•^ïcs,auquel il deuoit fcruice amp;nbsp;obeiftance.Le firc d’Antoing leur tint bien ce quilleurauoitpromiSjCarilleurfit guerre mortelle,amp; leur portamout dedómageamp;dc contraire,S^t garnir amp;pourueoirt le chaftel S de laquelle próujfion amp;-garnifon ceux , de Gandeftoient moult fort courroucez 6z trauaillcz. D’autro partie firc d’Anghien i^^gt;îentïâ Ju (qui eftoit encores bien ieune Efcuytr,amp; de grande volonté, amp;nbsp;fappciloit Gautier)-leurfaifoitmoultdecôtrairesamp; de dépits.Ainfifeçôtinua celle faifon la guerre, oyentles Gandois mir hors, fors en grade eópaigpie. Lcfquels, quand ils trouuoyent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•,!»' leurs ennemis,ils n’enauoient nulle mercy,pcndant qu’ils cftoiét les plus fors,mais oc- ii^-rure deho^i cioyenttoiit.ÂinfifenfelônaSc multiplia celle guerrreentr le Côt^deFlâdrcs amp;ccux farUjaelU de Gand,quicoufta depuis cét mille vies deux fois, amp;nbsp;à grande peine y peut on trouucr p^‘iß ^»fe-^ h nn^epaix.Carlcs Capitaines de Gâdfe trouuoyent fi meifaits enuers leur feigneur le (1 An Cote de Hâdres,amp;: le Duc de Bourgongne,qu’ils ne croyoient point que pourfecllées, nepour tiaiâez,qu’ô leur iuraft,ne feift,ils peuffent iamais venir à paix,qu’il ne leur cou q^^j”^^quot;^ '^ ftaft les vies.Celle doute amp;nbsp;crainte leur faifoit tenir celle opinion.^ entretenir celle di- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ “ * uifionamp;gucrre,côtre le Côte amp;nbsp;les Gentils-hommes de Flâdres, amp;; fi leur donoit celle • piourcourage de guerroyerhardimétamp; outrageufemeuSi lÂirmcchcut toutefuoyes, nbsp;nbsp;• Â parpluficursfois,deleursemprifcs,ainficommevous orrez recorder en 1’1!iftoirc. Le GôtcdeFlâdres(qui fetenoit à rifle ) oyoit tous les iours dures nouuclles de ceux de paud,amp;commentilsabbattoicntSt ardoyentles maifonsdefcsGentils-homcsidont d eftoit moult courroucé,amp; difoit qu’il en prendroit encores fi grande vcngeaiTCc,c|ü’il ^ nicttroit Gand enfeu amp;nbsp;en flâbe,ôz les rebelles auffi.Si appella le Côtc,(pour eftreplus puilTant contre les Gandois,tous les Barons de Flandres,Scieur abadona fon pays,pour rcfiftcrcontrc lcsBlancs-Chapcrons,6deur bailla deux Gentils-hômcs,poureftre leurs Capitaines,c’eftaflauoir le Galois de Mamincs,amp; Pierre d’Eftrcuelcs. Ces deux,aücc ^j^**^**^ route,portèrent la bannière du Comte,ôcfe tindrent,enuiron trois femaincs,entre Au- „,^J!y. **' *” ftenardeamp; Courtray furie Lis, amp;nbsp;y fircntmoultdc dÔmages; Quand Rafle ^^^^^~ ^(n lescSdm plleenfcutles nouuelles,il vint hors de Gand,aueG tous les BIancs-Chaperons,amp;vint aDonze,amp;cuidoitlàtrouuerIcsgensdu Comte. Mais, quand ces Gens-d’armesfeu-

reorque les Gandois vcnoient,ils fe tirèrent deuers Tournay,SC farmerêt en la ville, Sc làfetinàrentvngrandtemps,entourOrchies,leDan,ôcVorlan, Sc n’ofoiét les marchas aller dcTournay à Douay,pour iccux,amp; difoit on adóc,que lesGädois viendroict aflie-

? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gij •

-ocr page 566-

.• nbsp;7^ Q^ LE SECOND VOLVME

ger rifle,amp; le Comte de Flandres dedans, amp;: faUioyent de ceux de Bruges amp;nbsp;H ^^ pour celle entrcpr^,amp;aufliilsauoient Grantmontamp; Courtray de leur ^‘'‘'^Jjjÿ ceux d’Ypre amp;nbsp;de muges vari^yent,amp; neftoyent pas d’accord a8x mcfticrs,amp; i ^^^^ que ce feroit grâd folie de fi loing mettre le fiege,comme à rifl^amp; que le ^°®^f’ g Seigneur,poutroit auoir grandes alliances au Roy de Fran jÿ(ainfi qu’autreiois

-A .-I

• eu) dontil pou»oit eftre aidé,amp;fecouru,amp; conforté. Ces doutes retindrent es nes villes de Flandres,en celle faifon,lt;^ faire guerre,amp; 1^1 fiege ne fe rait,^ (^^^ . ^'’^7*''^^ que le Comte neuft aucun pourchas,outraiólé,dcfon coufinamp;:fils,leDuc °* ^ L Gadoii 4uecle g^cjUs auoycnt cnuoyé meflagcrs,amp; lettres moult amiables,deuers le Roy de f

^ FrMce. ^j^ j^y priant,amp; fuppliant,quc pour Dicu,il ne fe voufift pas confeiller V®^*'®^“’^’ jjiK dommage,car ils ne vouloycnt qu’amour, paix, obeilfance amp;nbsp;feruice, aucc ce qu ^ Scigneur,à grâd tort amp;nbsp;pcché:lcs grcuoit amp;nbsp;trauailloit,amp; que ce,qu’ils ^^’^°y.^^^^]j|jj-quepour fouftenir leurs franchifes, Icfquellcs leur Seigneur leur vouloir trc,amp;qu’il leur eftoit trop cru||. Le Roy moyennement fcnclinoit affezaeuX) faire compte ne femblant. Aulfi faifoit le Duc d’Aniou fon frere.Car leComtc ƒ ^^, drcs(cóbien qu’il fiift leur coufin)fi n’eftoit il pas bien en leur grace,pour caule u^^j]^ de Bretaigne,qu’il auoit entretenuz dclcz luy,en fon pays,outrc leurs v®^®”^^’!^! téps.Si nefaifoicntpas conte de fcs affaires. Auffine faifoit le Pape Clement, que Dieu luy cnuoyoit cefte vergc,pour ce qu’il luy auoit efié contraire, amp;nbsp;ennc /

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comment mettre Bertrand du GueßUn^Conneßahle de Franed trepaßa. ctih^gt; ’“' '^ ^

EN ccluytempsfetenoitlebdhConneftableJe France,meflireBertranddu^ clin,cn Auuergnc,aucc bons Gens-d’armes,^ fe tenoit à fiege douant Cn^^ .Ja'u de Randô,à trois lieues près de la cité de Mende, amp;nbsp;à quatre lieues de la ville KÇ Puy-en Auucrgnc,amp; auoit endos en ce Chaftcl-ncu^lufieurs Anglois amp;nbsp;t^ mH ^M»rtJe meß nemis du Royaume de Frâcc,quicftoiétiflus du pays deLimofin,ouauoitgr3û j, fin Bertrand dcfortcrcfTcs.Si fit ledit Cóncftablc,mcflirc Bertrand, le fiege durât,faire pj«“^ ^quot;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fliux,durs amp;nbsp;afprcs,cótrc ledit chaftel,amp; iura que de la en auant il ne partiroit^‘\^

Frannle i * ^^’^^ neuft le chaftcLMais vnc grâd’ maladie le prit, dot il acoucha au Ü^JP^X^^ ieurL /utUèt. ’’^ ^® deffit pas pour ce le ficgc,ainçois furent fcs gens plus aigrcs,quc deuannl^^^ ^. li^o.filen la maladie meffire Bertrand mourut,dönt ce fut doftage pour fes amis,^ poutl^, gt;f Crtn.c^An- mcdcFrance.SifiitportéenrEglifcdcs Cordclicrsdu Puy en Auuergne,S^‘^ r J. naletdePrace. nuit,amp; le lendemain on l’cmbafma,It fut apporté à S. Denis en Frâcf, amp;-l‘^^'^‘''’'' ÿ, ^■’*^ ^^ turé,afrcz près de la tumbe du Roy Charles de France,qu’il auoit fait faire enfo®' j mr itfiy amp;nbsp;2c fît le corps dudit ftieffirc Bcrtrand,fon Conncftable,mcttrc amp;nbsp;coucher à^P'*^ ics”fr«cs°amp; P^*5 ^‘^ ^'^“‘^ ^” l’Êglifc S. Denis fon obféquc,aufri hónorablemér,cómc fileuft^ -^ les notables propre fils,amp; y furent tous les Nobles,t les freres du Royaume de France. Ainn^ hommes du parla mort meffire Bertrand l’office de Côncftable de Frâce.Si fut aduiféamp;orc^;, royaume de qui on le feroit.Si y eftoiét nômez pluficurs grâs Baros du Royaume de Frâce,^?.,,, France, te » j pecial,le fire de Cliffon amp;nbsp;le firc de Coucy,amp;voulut le Roy de Fr2ce que le fire ^® ^j. aj rten t/ee^ ^y p^ß. j-gg^j dc toute Picardie,amp; adonc luy donna le Roy toute la terre de Morôb^ n^* eft vn bel heritage felht entre Tournay amp;nbsp;Valenciennes.Si en fut deboutd^V, /JeïcsltziL laqucmcsdcWcrchin,Icieune SéncfchaldcHaynaut,qui la tenoit par la fuccƒ®% 1 du Roy.«» fon pcrc,quicn futfirc vngrand téps.Si vous dyquccefiredeCoucyeftoitg»^Lj, biëles Sieurs en la gt^cc du Roy dcFrâce,amp;vouloit lcRoy qu’ilfuft Côneftable,mais le gentil ^ duRoyaume uaircr f’excufoit,par plufieurs raifons,amp;ne vouloir pas encores entreprédre fi g»“ de France, et ^.^p^c delà Cônefl:ablie,ôcdifoitquc mefsire Oliuier de Cliffô cftoitplus fufüfantp | r«*«llt;^bc’au' 1’®^^®}^®® nul,car il cftoit vaillant prcux,amp; hardy hómc,fagc,aimé,amp; congnudes^^^j coup, ne pre- fons.Si demoura la chofe en ccluy eftat, encores vnc efpacc dc téps,amp;adonc lesg^^^ i fiant ce met à mefsire Bertrand du Guefclinretournercnt en France, car le chaftel fe rendit ac^ 1 lari^neur. propre iour,quc ledit mefsire Bertrand du Gucfclin Côncftable,mourut,amp;fenal‘ I •\C9e sd v»«.^eux,quify tenoient,en Limofin,en la garnifon deVétadour. Quand le Roy der kit dire qu il vitlesgcns de fon Conncftablcjfifet retourna.pourla caufe dece que moult lain'‘^; ^hinement ^^^àchacun felô fon eftatgrand dô. Nousdclaiffcrons à parler d’eux, amp;record^ regarder par ®ômcnt mefsire Thomas,Cótc dc Bouquînguam,maifnc fils du feu RoyEdouara Ic regret qucgl®^®^^®^'^!'^ 1*^5,011 c®llc faifon,vnc grande armée de Gens-darmesamp;d Archers,^ il eut cibles ment il pafra,aucc fon oft,parmy le Royaume dcFrancc, amp;nbsp;vint enßretaigne« ^^^,

-ocr page 567-

DE FROISSART.


C(f/)3menilt tgt;iiêlt;ie Byetaig»ee»uoja ''vers-le Roy J’.^»g'c/crrc ,fgt;oi/f iH^oï^Jeeo/irSjC^ comffient le Ce^its de Reu^ut/iguam ^maijhe^Is du feu Rey Edeuardd'^/igleterre ft on^g/jfiéyotir te voyage. ■ - c H a Pi l. *

77

voyât ?iluy faifanr fou-licnir dn cré-paflc,qii’il a iioir tant ai-

A7'®?5^“®^^^®*'®’^y’-®^^y^^lt;^’^9tqlt;luadleDücdeBretaignciflïtd’Angleterrcgt;IeRoy ”™é. y Richard amp;nbsp;fes onkies luy promirent qu’ils le conforteroyent de G^ ns-d’arm es amp;nbsp;t'^«f^'lt;-44' dAtchers, ö^cornmcntilsluytcindrentauflilcurpromclTe^donrilneleurpritpasbie. * Carilshiy cnuoyercnt meflireaiehan d’Aronde/^ tout deux cens Hommés-d’armes, :-amp;ccux eurent vue telle fortunc,qu’ils furent periSjamp;fefauuerent à grand mefaifemef-*. - ' ' • v -fireHuedeCai^-cléeamp;mefïircThomasTxiuctjamp;ycutbiendcpcrisquatrevingtsAr.-chcrs5amp; autant ou plus de Gens-d’armes. Sifutparcellefortunc celle armée rompue^, * dontIcDucdeBretai^nefemerueilloitmoult, amp;nbsp;auffi faifoyent Ceux de fon codé, de ce qu ils n oyoycnt nouuelles d’eux, ôc ne pouuoit imaginer,ne confidcrcr,à quoy il te-, noit,Stlcuftvolonriersfeu3à fin d’eftre conforté. Car ij^ftoit alprement guerroyé de meflire Oliuier de Cléîoigmeflirc Guy deLaUaljdçmcimct Oliuicrdu Guefclin,Cô- tdfaut preße’ tcdeLongueuilIc,du Seigneur de Rochefort, amp;nbsp;des François j quife tenoyeut furies ^^quot;f/J^^f^ ^^^ frontièresdefon pays, amp;nbsp;eutconfeille Duc qu’il enuoyeroit iniulims- hommes en An-ß/hrißnUch gletcrrc,pourfauoir à quoy il tenoit qu’ils ne vcnoyent,pour auoir confort haftiuemét ^ifdeec presse earns en àuôyentbié befoingiSi furent priez du Duc,amp; de ceux du pays,qui auecques vtl»me. luyfetenoyent,pour aller en meflage en Angleterre,leSircdcBcaumanoiramp;melfirc EuftacedclaHoüiraycdcfquclsrefpondircqt qu’ils .iroyent volonticrsi. Si leur furent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;baillées lettres deparlcDuc de Brctai£nc,ôc depar lc^ays,5cfepartirétcesmeflagcrs, , du pays deBretaigne,amp; móterét en mlr,amp; eurent v.ent à volonté,amp;arriucrent à Han- • nbsp;nbsp;” nbsp;nbsp;' ” tonne.Si ilfirent du vaiireii‘amp; montèrent à cheuabamp;vindrent à Londres,. Cefutenui-; ronlaPcntecouftejl’an de grade mil trois cens qudtce,vingts. Delà venue du Seigneur deBeaumanoir amp;nbsp;du Seigneur de la Houffaye furent tantofteertifiés leRoy d’Angle-: '^^^^®^^'^°*5o^cles,amp;lafeftcdela Pentheçoufte vint. SivintlcRdy tenir fric fie l'anv^SoAm ’ ‘U(lcrofc:amp; là furent fes oncles, amp;nbsp;grande foifon de Barons amp;Chcualicrs d’An- bafideurs ion gæf«fe,8dàvindrcntces deux Cheualiers delEifdits ( qui furent grandement receus »f^ßagers da^ quot;’J'°y é;des Barons d’Angleterre) amp;nbsp;baillèrent leurs lettres auRoy,amp; à fes oncles. Si ^^^f‘^’^‘^^*î JesJeurent,amp;congnurcntcommenté Duc deBretaigne amp;fonpays prioyentafFedueu*^”^^” ”^ * cmentqu ils fuirent confortez. Ad.ôc fcurentles deux Cheualiers la mort raélfire leha

a Arondcl,8tdesautres,quieftoyent periz furme^en allant en Bretaigne,amp; fcxeûfalè UucdeLanclallre,difantquc ce n’eftoitpas lacoulpe du Roy,nc de fon eófeifmais par biortunedelamcrjCÔtre laquelle nul ne peut venir,quad Dieu vci^.Surquoy' les Che-^^'^'■^''’^drcntle Roy pour cxcufe,amp;plaingnirent grandemét la mort des Cheualiers. a tlcuycrSjquiainß gß.Qy^^j.p^j,j2 ß^- mér.L'a feile de Pentheçoufte paftee, vn parle-mcnt le tirt a Veftm ondier,de y furent mandez tous ceux du Confeil du Roy:qui tous . a yvindrent. Pendant que ces chofes fordonnoyent, trépalfa de cefieele melfirc t Gui- „j^f^^^^J/yj^* chardd Angle, Comte de Hoftidonne,en la citédeLondres.SifucenféucIy cnl’Ëglife mas^autsuro^ des Augullins dudit Londres,S^ luy fit le Roy fon obféque faire trcshonnorablement, nj^ent din^ag. amp;ycutgrand nombre de Prélats amp;nbsp;de Barons d’Angleterre,^^; chanta la mcflel’Euei- R^cl^trâ^ehap. que de LondresTantoft apres commencèrent les Paflemcns: ciquefs nit.ordonné que 3‘^fMpre~ nielTireThomas maifnéfilsdufeuRoy d’Angleterre,amp;pluficurs Barons, Cheualiers ’”'quot; t^dume, amp;Efwycrs d Angleterre,palferoycnt la mer,amp; fen viendroyent prendre terre à Calais:

“Pquot;Kroycnt(fc Dicul’ordonnoit) parmy le Royaume de Frâce à,trois mille tlónaes-d armes,amp;autant d’Archers,amp;:viendroit ledit mclfire Thomas, dernier fils du feu Roy • dAnglctcrrc,enBretaignc,accompaignc de Cótcs,Barons,amp;Cheualiers,amfi cômeà nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ms du Roy appartient.!! entreprit vnegrâdchofe,quede palier parmy le Royaume de Francequieftfigrandamp;finoble,amp;: auquel a tant de bonne Chcualcrie,amp; fi vaillans amp;nbsp;apports Gens-d armcs.Qirand ces chofes furent délibérées amp;nbsp;arreftécs,amp; le voyage du

tout conclu amp;nbsp;accordé, le Roy d’Angleterre amp;ics oncles eferiuirent lettres au Duc de^ tetaigne, amp;nbsp;au pays,amp;leur mandèrent vue partie ddeur volonté amp;nbsp;leur entente, amp;nbsp;du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

^^'fâlparlcmété amp;nbsp;arrefté à Londrcs,0;qu’à ce n’y auroit point de faute, que melfirc bo'Uas,maifné fils du feu Roy,Comtc de Bouquinguâ,en celle faifon ne palfift lamer poi/falleràlcurfecoursamp;aide.Le Royd’AngleterrehónoramoultlesChcualiers36i leurdounademoultbeaux dos,amp; aulfi firent fes oncles, amp;nbsp;partirent amp;rctournerent en

G nj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 568-

. nbsp;78 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND

Bretaignc,^ donnèrent les lettres au Duc,quiles ouurit, amp;nbsp;leut, amp;nbsp;vit tout cc, quelles contenoiét.Siles monftraau pays,amp;fc cótenterent de ces refponfes.LeRoy d’Angleterre amp;nbsp;fes oncles nÇ meirent ^as en oubly ce voyage,qui cftoit om pris, mais fret mander tous ceux,quieftoient eleus pour aller auccleCôtc de EouquinguamJes Barôsdv-nepart, amp;nbsp;les Cheualicrs d’autre.Si furent payez amp;nbsp;dcliure^Dauures,pour trois mois ßeßente^e amp;nbsp;cômenceren|leurs gages,fi toft qu’ils furent arriuez à C^ais,t9nt de Gens-d’armes, ^ezi^f de guerre comme d’Archers,amp;leur dcliuroit on paifage fans fraiz.Si palïcrent petit à petit,amp;3r-,yfng'ois,à ca riuerent à Calais,Scmeircnt plus de quinze iours à paifer,priant qu’ils fulTentvcnus.Bien i'iisfiitsla char veoienteeux de Boulongnc,quc grans Gens-d’armes illoient d’Angletcrrejamp;paflbiéf ^‘eu'\u°n^^^^^ 1-1 n^^''Aquot;-^’‘^'i’Joyent à Calais. Silefignifierentparlepays,amp;-par toutc^esgamifonsd qmnguam. ^^ q^’^j j^g fulTent furpris. Lors, quand les nouuclles furent feuës en Boulenois, amp;en Terouennois3amp; en la Comté de Guines, Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers du pays firent retraite leurs biens es places fortes,amp;y meirent fout ce qu’ils auoyent(fils nele vouloyentpct' dre) Mes Capitaines(tels que^ Capitaine de Boulongne,d‘Ardre,de la Mótoirc,dtl-pirloquc,deTournchan3dcHornes,amp; de Liques,amp;des chafteaux fur frontieresjentefl' dirent grandementàpourueoir leurs lieux. Car ils fauoient bien (puis qudesAnglo'^ paffoient en telle flottc)qu’ils auroient l’aflaut.Lcs nouuclles du paifage furet fignift^ • au Roy Charles de Francc,quifetenoitàParis.Si enuoyatantofldeuersleSeigneutn'

Coucy(qui cftoit à Saint-Quentin)à ce qu’il fe pouriicuft de Gens-d’armes, amp;nbsp;ftquot; laft en Picardie,amp; reconfortaft les villes,les citez,amp; les chafteaux.Le SiredeCou^p laperjonnedu bcytau commandement du Roy (comme ce futraifon) amp;nbsp;fit fon mandementamp;b*^ Comte Je Beu- piQ^fg^ Peronne en Vermâdois^pour recueillir^amp; affembler les Cheualiersamp;HM^ ^^^^^^‘^^ioHr ^^ P^^^ d’Artois,dc Vermandois, fie de Picardie^Af cftoit pour ce léps Capitamed^ Je la‘‘MagJale' dre le Site de Saimpi,amp; deBoulongncmclfire Ichan de Bouuillcrs,amp;arriuaàCalaiJ _ neiS^o.cem- CôtcdeBouquinguâ,dernierfilsduRoy Edouard d’Angleterre,auecfon armee,®®” meJeßus. iours deuant la Magdalene, au mois de Iuillcr,l’an mil trois cens quatre vingts,

Cûf»me»t le Comte de Bou^uingaarn^mai/ftéßls dtt Boy Edouardd'^Kg/eterreidt^^^ i^fjglotSj/epartirefitdeCaïa/s^pourveKire» Fra»ee,c^ de leurs orJurtMtt^’

CHAPITRE. LI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

QVand leComtedeBouquinguam futarriué»Calais,les compaignons î“®®^^^^ grande ioye. Car bien fauoycnt que pas longuement ne fcioumcroycntl!gt;,*lj* nallalfentcnleur voyage. LeCom|^ ferafrefehit deux iours à Calais,amp;auticrs*C partircnt,amp; fc meirent fur les champs, amp;: prirent le chemin de Marquisnes- ^^^, droit que ic vous noijime les bannières amp;nbsp;pannonceaux,qi!i là cftoycnt.Prcmicrc® le Comte Thomas de Bouquinguam,amp; Ic Comte de Stanfort(qui auoit fa micc^ljk ★^nnot. y. fée,fillc au Seigneur de Coucy) *cheuauchoientà bannières déployécs:amp;IcCo^^jj Dimeftrc,le Sire d’Efpenfier(qui cftoit Conncftablc de roft)le Sire de Fil-Waü''';^^oj t'^^'*‘^quot; ‘i‘*'d refchahlcSire dcBalTe.lc Sire deBourficr,le Seigneur de Ferfieres, le Scigncuf»C feratatofte e- j^jj^jg ^p.g j’Q^f^ melfirc Guillaume de Windeforc,mcfrire Hue de Caureléc,®^ ’ ^t^Jejfufien». ^uc de Haftinges,amp;melfirc Hugues de la Sente ,t alloycntamp;r cheuauchoycDt,^®^ mtt^tCr'lflier qucs leurs pannons, amp;nbsp;m»lfire Thomas de Percy,melfirc Thomas Triuet,mcflirt leurs b an ter es, laume Cliton,mclfire Yuon de Fil-Warin,melfirc HuguesToriel,le Scigneurde y ^ KouueUement, din,melfireEuftace amp;nbsp;melfirclehan de Harbefton,melfire GuillaumeFermiton, t eufe velotsers ££ de Briaue,mclfirc GuillaumeFabre,mclfire Ichan amp;melfirc Nicole d Aubertiro'' » faiticj'le peint æg^s^.g |than Mace,melfire Thomas Camois, melfirc Raoul, fils du ScigneurdeN^ uill®,melfircHenry,BaftarddeFerricres,melfireHuguesBrocc,ineCrcGeoffroy cnme^lla feKe,mclfire ThomasVeft,lc Seigneur de Sainte Morc,Dauid Holcgraue,Hugud*quot; vérité'cefle cen Caurelée,baftard,Bernard deCodcricres,amp;plufieurs autres. Si cheuaueneren iitnEionetn’e' Gens-d’armes en bonne ordonnance,amp; en grand array, amp;nbsp;n’allercnt,lciour Q^o^tj^, ; fut peint Je- tirent de Calais,plus auantqu’à Marquignes,amp; là farrcfterenr,pour entendre àleW^, «rf^f Mefsire ^ongnes,amp; auoirconfeil entre eux lequel chemin ils tiendroyent,pour accomplir ^.^ nmas de y^y^ge^car il y en auoit plufieurs en la route,qui iamaisn’auoientefté en France,co me le fils du Roy,amp; plufieurs Barons amp;nbsp;Cheualicrs. Si cftoit bié chofe raifonnablrC Serment et pre lt;quot;Crix, qui congnoilfoicnt le pays amp;nbsp;le Royaume de Frâcc,amp; qui autresfois I quot;“^v^p,, meßet Jet Capi té amp;nbsp;chcuauchéiCufTcnt tel aduis amp;gouucrnement,qu’à leur honneur ils! accophi^ji^ rainet Angleit Vrayeft que, quandles Anglois du temps palfé venoient en France, ils auoyent ^^

-ocr page 569-

DE FROISSART.

ordonnance entre eux, que les Capitaines iuroient en la main du Roy d’Angleterre amp;nbsp;dm^oy d’^n-defon Confeil, deux chofes: qui font telles: la premiere qu’à creature du monde: fors ^i(terre,^uand entre eux, ils ne rcuclcroicnt leurs fecrets, ne leur voyage^ne là ou iS tendoient à aller. ‘^^ '^lt;-’fgt;lt;’i(gt;^ ^» Lalecondechofe,qu’ils iuroient amp;promettoicnt,eftoit qu ils ne pourroienr,ny ne con-fentiroient,nul traité à feuK ennemis faire, n’accorder, fans le feu amp;nbsp;volonté de luy, Sz de fon CünfeiLQ^anePees narons,Chcualiers,amp; Efeuycrs,amp; leurs gens fe furent repo-lezà Marquignes trois ioursT/ôi que tous furent venus amp;nbsp;ilTus de Calais,amp; que les Capi- * taincs curent confideré amp;nbsp;aduire quel chemin amp;nbsp;ÎJüelle voye ils tiendroient,ils fe partirent amp;nbsp;tirèrent par deuantArdre: amp;nbsp;là ils farrcftcrent,deuantlabaftided’Ardre,pour eux monftrer ai^ Gens-d’armcs,qui eftoient dedans: tamp; là fut fait Cheualierparle 7^h‘f'“quot;f gt;^7 Comte deBouquinguam le Comte de Dimeftre, amp;nbsp;aulfi le Sire de Morlais: amp;nbsp;meirent ^^^ ^“'. ^^‘^ ces deux Seigneurs adoneques premièrement hors leurs bânieres.Encoresfitlc Corn- j-^^^^^ ^ te de Bouquinguam Cheualiers ceux, qui fenfuiuent: premièrement le fils du Seigneur Bouq. amp;c. GaFil-Wafticr, nicifirc Roger d’Eftragne,melïîre lehan^ Ypre, mclTire lehan Colle, mais la fuite mclTire lame de Titiel, meffire Thomas de Ramefton, nreflire lehan de Ncufuille,amp; apeurenoßre raeffircThomas Rofelée:amp; vint loger tout l’oft àHofque amp;nbsp;adoneques furent faits tous ctrreSie». ces Cheualiers nouueaux deuantdits, pour la caufe de ceux de l’auantgardc: qui fen al- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^J^ß‘ lercntcciour pardeuers vue forte maifon,feant fur la riuiere,qu’on dit Folant. Dedans ^°'^^‘‘^^J^“^ auoitvn Efcuyer (à qui la maifon eRoit) qu’on appcloit Robert. 11 eftoir bon Homme- ^bannière darmes:amp;fiauoit garny amp;nbsp;pourueu fa maifon,de bons compaignons;qu’il auoitpris amp;nbsp;vojfex^lechap. recueillis là enuiron : amp;nbsp;eftoient bien quarante: amp;nbsp;monftroient bon femblant deux 241.duprem. deffendre. Ces Barons amp;nbsp;Cheualiers,en leur nouucile Cheualerie enuirônerent la tour F»/. 0- le 54. deFolant:amp;lacommencerentà alfaillirde grand’volonté:amp; ceux de dedans commen tlufrejent. terentauflià eux vaillamment deffendre. Là cutfait, par aftaut maintes belles apperti-fts darmes:amp; tiroient ceux du fout moult afprement amp;nbsp;viuement: dont ils naurerent amp;nbsp;blecerétaucuns des alfaillans : qui fabandonnoient trop auanr. Car il y auoit dedans le fortjdebôsAtbaleftiers: que le Capitaine de Sainôl-Omer y auoit enuoyez, à la reque-fte de 1 Efcuyer:pourcc qu’il penfoit bien que les Anglois pafleroient par-deuat fa maifon: ÄTjil la vouloir tenir amp;nbsp;gardoei fonpouuoir:ainfî qu’il fit: car il fy porta vaiilâment. Làdirvnehauteparollele Comte de t Donnefiere: qui eftoit fur les foffez, fa bannière -[llfdHtKji dcuant]uy:quimoult encoüragcafesafens,difant,Commcnt?Seigneurs,ennoftrenou- Dbneftre,^» Helle Cheualcrie nous tiendra meshuy cecoulombier? Bien nous deuroient tenir les {,*^4-£j”^^^’ forts chafteaux amp;nbsp;places,qui font au Royaume de i^f ance:quand v ne telle maifon nous Djmeftre**** tient. Auant,auanr, monftron Cheualcrie. Bien notèrent ceux,qui fouirent dire,celle parollc: dont l’épargnèrent moins que deuant: amp;nbsp;entrèrent es foîfeiÿ puis vindrent iniques aux murs;amp; là tiroient Archers fi menuement, qu’à peine fofoit nul monftrer aux detfenfes.Si en y eut plufieurs blcccz,amp;naurez:amp; fut la baffe-court prife amp;nbsp;arlc. Finalement ils furenttous pris : mais moult vaillamment fe deffendirent: amp;nbsp;n’y eut oneques ^-^ferterfe de liommenaurcàmort.AinfifutlamaifondeFolantprife, Sz Robert de Folant dedans, ^^‘^^P^^^ amp;prifonnierau Comte de Donnefiere.amp;r les autres à fes 2ens:amp; tout l’oft fe logea fur la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

tiuicre de HoIque, en attendant mcflirc Guillaume de Windcfore: qui mcnoit 1 arne-^^^ /^^ ^^. tcgarde,amp; point n’eftoit encores venu. Mais il y vint ce foir: amp;ilc lendemain fe déloge-'^Zwgt; centronsenfemble:amp;cheuauchcrent ce iour iufquesàEfprcleque:amp; là fclogèrent. Le Ca^htaine de Sainâ-Omer (qui fentoit les Anglois fi près de luy) renforça les guets de la ville: amp;nbsp;fit la nuift veiller plus de deux mille homes: à fin que la ville de Sainét-Omer nefuftfurprife des Anglois. Au lendemain (ainfi comme à l’heure de fix hcurel^ délogèrent les Anglois:amp; chcuauchercnt,en ordonnance de bataille,deuant Sainôl-Omer. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Quand ceux de la ville fentirent que les Anglois venoient, ils f armèrent tous(ainfi que tommandélcur eftoir)amp; fordônerent au Marché:amp; puis allèrent aux portcs,aux tours, amp;.’aux créneaux, moult vaillamment, amp;nbsp;en bonne deliberation. Car on leur difoitque lcsAngIoisairaudroientlaville:maisils n’en auoient nulle volónté:car la ville eft moult f')rtc,amp;plusy pouuoient perdre que gaigner. Toutesfois le Comte de Bouquinguam ^ (’pliiamais n’auoit efté au Royaume de France)voulut vcoir Sainôl-Omer: pource que '^l'sluyfembloit moult belle de murs, de portes,de tours,amp; de beaux clochers. Si fen tes Angkis '''Hf.irrcfter fur vne montaigne, à demie lieue près de la ville: amp;nbsp;là fut l’oft rangé, amp;nbsp;or- deuats.omer ‘^onnéplus de trois heures: amp;nbsp;là adoneques eut aucuns ieuncs Cheualiers amp;nbsp;hicuyers^ß^”^ ^'‘*ß'*’^‘''’ fflontczfurlcurscourficrSjqui dperonnerent iufques auxbarriercs;amp; demanderéciou’

G iiij •

-ocr page 570-

vindrent veoirle Comte de Bouquinguam Se fes Barons: IcfquclsrccuciUircntKf'y deTalfon, 8e fes gens moult honnorablement. Le lendemain ils prirent cou, ^ vns des autres. Si palferent les Allemans outre: Se vind rent à Aire,àSainâ-0i’ C puis à Calais. Le Comte de Bouquinguam Se fon oft palferent par deuant Ey*P^ • vindrent ce iourloger à Bouhain, lez Builfieres. Si fe tindrent là: 8e toufioutsfiP ^ • fuyuoient le Sire de Sai^pi Se le Sire de Franfures, Se leurs routes. Quand cf'*® ^ matin,ils délogèrent: Se cheuaucherent deuers Bethune. En la ville de Bethun«^‘'^gt; grand garnifon de Gens-d’armes,Cheuafiers 8eEfcuyers:qucleSite deCoucyy* ^ enuoyez, tels que le Seigneur de Hangeft,melfirc lehan Se mclfirc Trihâ deRoyCr 1 lire G Aiifroy de Charny,melfire Guyde Harecourt,Se moult d’autres.Si palfatout près Bethune:8e oncques n’y firent femblant d’alfaillir:Se vindrent àDoncheres.A ^^ re de vefpres vindrent le Sire de Saimpi Se le Sire de Franfures, Se fe boutèrent en .^^ thune:8e le lendemain ils vindrent à Arras:amp; trouuerent le Seigneur de Coucycp“ receutfiemcnt:8e leur demanda des nouuelles:Se quel chemin les Anglois tenoient refpondirent qu’ils auoient geu à Donchcres: Se cheuauchoyét trelfagement: car»

-ocr page 571-

DE FROISSART.


9t


^acompaignic trente Lances, Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers: amp;nbsp;à Peronne meflîr#Iaqucmes * 'lcVarchin,Séncfchal deHaynaut,Ie Seigneur de Hamircth,meflirclehan de Roye,amp; P ufieurs autres: amp;nbsp;il fea alla vers Sainôl-Quçntin: Si cnuoyalc Seigneur de Clcry, amp;nbsp;pluficurs autres en Vermandois. Car il ne vouloir pas^ue par fa negligence il y euft point de dommage, *

Comme fit le Sire Je Br émeu (^ fis enfansfurent pris Jes t^nglois^ ^ tout^ leur remet amp;nbsp;comment la Ramifia J^Peronne fut rechgcée moult hafituement JeJans leur Viâe^, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP. LII.

T Anuiâ,queues Anglois fe logercntà CIery-fur-Sommc,f’aduifercnt aucuns des CChcualiers de leur bande (comme meflire Thomas Triuct, meflire Guillaume Cli-^onjmcflîreYuondeFil-Warin,parlemouucmcntduSeigneurdetWarchin:quico- r gnoilbit tout le pays, amp;nbsp;qui fentoit le Seigneur de Coucy, à grans Gens- d’armes, en la nbsp;nbsp;celui^uil

d Arras)qu'ils cheuaucheroient au matin, auccques lis fourrageurs de l’oft à fauoir afimome de ‘ ns trouueroient chofe qui leur fuft bonnc:car ils defiroirot à faire faids- d’armes. Ain- Vuardin au njComme ils aduifercnt,il fut fait:amp; fe partirent enuiron trente Lâces:amp; fuiuircnt leurs chap.preced.ee ^cuaucheursamp; fourrageurs àl’aduenture. Ce propre iour partit d’Arras le Sire de ^°'^^y3grand’toute,amp;prit le chemin de Saind-Quentin. Q^and ils furent furies ^Sy*C^” ’^ ïnampsjlcSiredeBrimcu amp;fcs cnfans,amp;: enuirontrente Lanccs,iflirent hors delà rou- ^^^„*”, Je du Seigneur de Coucy: ainfi que ceux, qui defiroient les armes. Si fe trouucrent fur ieschamps Anglois amp;nbsp;f rançois: amp;nbsp;virent bien qu’il leur conuenoit combattre. Si cfpe- Deß,itede^ttel Jonncrentl’vn contre l’autre, en écriant leur cri. Dcpsemicrevenueilcny eutderuez ^uepeudepra 'üs, de morts, amp;nbsp;de fort blecez,d’vne pAtie amp;nbsp;d’autre: amp;nbsp;y eut fait pluficurs belles apper- fois par auant d armes:amp;fe meirent tantoft à pic:amp; commencèrent à pouffer des Iances:amp; moult d'.yCrifot!, oicn fe portèrent d'vn cofté Sz d^utre: amp;nbsp;furent en tel eftat, enuirou vnc heure: qu’on /*quot;' ^rraf. ’'jfluoitàdirelcfquels auoient dumeillcur:maisfinalcmcnflaplacedemouraauxAn-|‘''ls;amp;prit mefsire Thomas Triuet le feigneurde Brimeu amp;fes deux fils,lehâamp; Louis: ^y «üt enuiron feize Hommes-d’armes pris: amp;nbsp;le démourant fe fauua: amp;nbsp;retournèrent

Angloisj^tomlçy^ gaing^à leur oft.Si feioumerent entour Ppronne.Car ils auoient '''Jcndu,par leurs prifonniers, que le Seigneur de Coucy choit àPeronnc,àbienmil-jUnccs:amp;nefauoiétfil les voudro* combattre. Ce propre iour febouterét hors de 0^5 auecques les fourrageurs, le Sire de t Warchin amp;nbsp;Fierabras, lebaftard, fon frere, rncfsireVuojj de Fil-'\i^arin,amp; pluficurs autres viq^rent courir iniques au Mont Sain01 nbsp;nbsp;quot;nbsp;'^’?'* ‘^

Qucntin;Sc^ß. tindrent en embufehe. Car ils fauoient bien que le Sénefchal de Hay- yy^rclhn X Haut cltoitàPci.Qpnç^^gj.^p5Gçj^5.j'ai-nîes,amp;fentoicnt le icunc^enefchal de Hay- commcnc.de ce outrecuydé, qu’il iftroit hors: ainfi qu’il fir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap,

Ceux dclauantgarde enuoycrent courir dix Hommes-d’armes deuant Pcronne:en- f Gérard dit trclefqucJsfurcntThicrryde Soumain,le Baftarddef Vartin: Huguclindc Caurclée, tc^Vartimepue amp;Hopoquin Hay, motez fur leurs chcuauxd’eftricrs.Sivindrcntiufques aux barrières pc^^ß ^Ilrc le h ou eftoient bien cinquante Lances,auecqueslc Sénefchal de Haynaut:qui firent ürirlcs barneres:amp; cuidoient attraper ces Courcurs;amp; fe mirent en chace apres: amp;nbsp;eux ß^„g’^m^de oc fuir vers leur embufehe. Quand ceux de l’cmbufchc vivent que les François cha-vv«rchin,rt Çoicnt leurs gens,ils découurirent leur cmbufchc:mais ce fut vn peu trop toft:car3quâd de Vvarchin hScuefchaIdeHaynautamp;IesgensvircntVcnircellcgrofreroute,amp; tousbienmontez, en ce preßnt ilfioucrent de la retraite:^ là feurent chenaux qu’efperons valoicnt:amp; trouucrent bien ‘^‘^F‘ ^point les Seigneurs les barrières ounertes. Toutesfois ils furent de fi près fujliis, que , ,. befere Richard de Marquillies,mefsirc Louis de t V ertaing(qui eftoit là)Honard de la ƒƒ Venhain^ Honarderie, amp;nbsp;Vital de Sainft Hilaire, Schien dix autres Hommes-d’armes, y demou-rerentprifonniers aux Anglois:ôc tous les autres fefauucrcnt.Quandlcs Anglois feurêt -j-jz/r laßndu lt;|ucleSénefchal de Haynaut,lc fire de t Hauereth,le firc de Clcry:Scvingt autres,Che chap-prece-uiliers,feftoicnt fauuez, fi dirent. Dieu/ quelle rcncontrelfe nous les eufsions tenus ils ß'’^^ denßer-note euffent payé quarante mille francs. Si retournèrent en l’oft.- amp;: n’y eut plus ricns^”””f ’'” ^^ bit celle iournée. L oft fut trois iours à Clcry-fur-Somme, Selà enuiron: 8c au quatrié- ®’”’’’'L ’ roc iour ils fen partirent amp;nbsp;vind rent en l’Abbaye de Vaucelle,à trois lieues de Cabray: f,^^^*^^ ^lendemain vers lainéf-Qucntin. Ce propre iour cheuauchoient les gens du Duc de Bourgongne(qui eftoient enuirontrente Lances)ôr vcnoicntd’Arras'àfainél:Quentin. ^ Kerard dit MefsireThomas Triuetjmefsire Yucs de Fil- Warin,le fire de t Vcrtain,Sc pluficurs au- /^ Vertaing.

-ocr page 572-

82 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND V0LVME ^^^^

^»^’^‘ent^d» ’■’■®^ ^^^ cftoicnt à l’auantgàrde auccqucs les fourrageurs, ainfi qu’ils venoientpf^^^^, Vue £^”e»u^ logis,rencontrèrent les Bourguignons:amp; y eut bataille. Mais elle ne diuapaslo ƒ • gon^ne,parles tnenttear les Bourguignons furenttantoftcfpandusJ’vnçàXâutrelaiamp;ie*^'^ .jjg peut.ToutesfoismeflirelcHtndeMornaydemoura furlaplaceenbonconu®a ) ^ pennon deuant luy:amp;fe combattit moult vaillamment: mais finalementiiru ^^ dix Hofnmes-d’armes en fa compaignie. Puis vindrcnt les An^ois à Fourfons, a lieues d’Ami As: ou l’auantgarde fe logea.

^nglots^

Comment les Anglois ardirent (Irgaßerent lepajs de champaigne: (^ des rencoxtf^^il'^ ‘ uerent en lents ehemms^ç^ desprifinmers,qu'ils prirent, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap, a.iib

t retard à maintenant

LEndemain au matin3quand le Comte de Bouquinguam,amp; fes gens c“'^®®^®!’^^ fe, ils femeirent au chemin, pour venir vers Sainél-Quentin: en laquelle ville } uoic grans Gens-d’armes:mais point n’ifsirent hors. Si y eut aucuns Coureurs, q”’^^^, rurét iufquesaux barrieres:mais tantoflilsfedepartirét.-carroflpaffaoutre,ian5 fier: amp;vint aOrigny-Sainélr-Bcnoifle, amp;nbsp;es villages d’enuiron. Ênlâvillca’0rig lt;^ vne moult belle Abbaye de Dames;dont pour ce temps efloit Abbeffe la belle-”” „ Seigneur de t Vertaing: qui efloit en l’auantgarde: dont, à la prière de luy,l AbW) yerthain^ toute la ville, fut refpiteed’ardoir amp;nbsp;piller: amp;fc logea le Comte en l’Abbaye. ç ment“^‘^^‘‘'’^^~ ^®^’'’^ ^^ lendemain, y eut à^Ribemont (qui près de là efloit) grandes ecarmouc’^ fiitLîùj 2int ^^ X ®^^ ‘^®morts,amp; deblecez,d’vne part Sgt;C d’autre.Au matin fe délogeaioftd Oy, il efl tant parle' devint à Crecy:amp;puis paffaà Vaux,defrous Laô:amp;vint loger à Sifîbnne: amp;^^® ,^ auchap. prêt, paffala riuiered’Aifne,au Pont*à-Vaire:amp;vindrétàHcrmonuillcccàHorinilfy^ tre lieues de Rcims:amp;nc trouuerent riens fur 1^ chemins. Car tout efloitretrait^^ nes-villcs amp;nbsp;es forts amp;nbsp;auoit le Roy de France abandonne, aux Gens-darmes ,, pays,tout ce qu’ils trouuoient fur le plat pays.Si auoignt les Anglois efpecialement de chairs. ’ Si eurent aduis qu’ils enuoycroient vn Héraut à Rciff^^^jj traiter qu’ils leur voufiflent enuoy er des viures vne quantitc:commc bcftcs,p^ ijÿ ^‘^^’^ ‘^^ Reims relpondirent qu’ils n’eh feroient riens: amp;nbsp;qu’ils fiflent ce «J^^^^j^ A»Xx X le ßbleroit. Les Anglois furent fort courroucez de celle refponfc:tellcmcflt^“^j[jç. territeirede * Courcurs ardirent, en vne fera aine: plus de foixante villages enla Marene/^ 1 jj. i{eims. Encores feurentlcs Anglois,que ceux delàvillede Reimsauoient mis cnlâ“quot; ’ ^ dans leurs folTez, grand’ foifon de belles. Si vint l’auantgarde celle parf^igt; fjil gens defcendre amp;nbsp;entrer es foirez,^chacer hors toutes ces belles, fans ^^^“^^/^ w:lt; ifsir,n’aller au deuant,ou fe monllrer aux delFcnfes:Carles Archers(quilà eft^’*,. y

fsala’nedit ^^’^^^^ foirez)tiroi^tli dru,quenuln’ofoitvenirauxgucrites:amp;curcntks X quat^X det vingt mille belles. Encores mâderêtilsàceux de Reims : qu’ils ardroiettous ^qie; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;blez:fils ne les rachetoient de viures,de pain, amp;nbsp;de vin: Ceux de Reims douter^ ÿ lie nouuelle.Si enuoyercnt fix charges de pain, amp;nbsp;autant de vin:amp;: parmy ce, les*’ ij les auoines furent fauuez amp;nbsp;gardez d’ardoir.Si palferent les Anglois en ordonna'’ , f retard dit bataille par deuant la cité deReims:amp;vindrentàBeaumont:carilsauoiétpauel’' _^^ viclcjO^-j^/rf rc,audcfibusdcReims. AudclogementdeBcaumont-fur-Vielle,tcheuauchc‘'^”^[j vcllc. •« Anglois amont,pour p:)^er lariuiere de Marne:amp;vindrcnt à Conde-fur-Mar®®'^ trouuerentlcpontdeffiit:mais encoresy elloientles attachesaamp;iHcctrouucren’P.^^^ ches amp;nbsp;merricns:dont ils refirent le pont:amp;pairercnt:amp;rvindrent ce iour loger‘^^''^jjj ges de delfus Marne:amp;lédemaî deucrs la ville de Vcrtus:amp;là eut vne grâd ecarmo” .^ zavidederer deuamile challel, Sz grand’ foifon de bleccz. Si logea le Comte de Bouquingu^^, tns^ruUce pAr ville de Vertus:amp;,la nuiôl,la ville de Vertus fut arfe,fors rAbbayc:pourcc5“®K jp; ' lesAn^lois. teyeftoit logé: autrement elle euft eftéarfefans déport: car ceux de la ville icl% retraits au fort:qui ne fe voulurent point rachapter. Lendemain Toll fe délogea: paffer par deuât le chaflcl de Moymcr:qui eft de l’héritage au Sire de ChaftiUon.^*' drent les écarmoucheurs aux barrieres:puis paffereut outre : amp;nbsp;vin drent ge,cn approchât la cité de Troyes: amp;lêdemain à Plancy-fur-Aube. Si cheuaucher

* Sire dcChaftel-neuf amp;nbsp;lehâ de Chaftel-ncuf fon frere:amp; Remód deS.Marfin, Gair^j amp;autres Anglois enuiron quarante Lances d’vncparr amp;nbsp;d’aiitre:amp;ricnsnctroui''‘^^, ’ dont ils eftoient moult ennuyez. Si virent furies champs vne route de Gens-dan” qui cheuauchoient vers Troyes. C’efloit le fire de Hangcfl, amp;nbsp;fes gens. Si comnicr^^. rent Anglois amp;nbsp;Gafcons à brocher chenaux des cfperons apres eux. Lç fire deHaflj^.^

-ocr page 573-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S3 .

1« auoitbicn veuz:amp; fe douta qu’il n’y euft plus grand route5qu'ils n eftoient:^ dit à fes gi-'nSjCheuauchonvers Plancy: amp;nbsp;nous fauuon: car ces Anglois nous ont découuerts: amp;nbsp;leur greffe route eft près d’icy:metton nous à fauucté au chaftel de I^ancy.Si tirèrent celle part amp;nbsp;les Anglois aigres. Làeutvn Homnae-d’armes deHaynaut,deIarouteau “OgneurdeVertaing,apper^omme-d’armes (ôr fappeloit PierreBerron) bien mon-fc.Siabaiffafonglaiuc: K fen vint contre le Seigneur de Hangeft: qui fiayoitdeuanr. ^duy adreça fon glaiue au dos,par derricre;amp; le cuida mettre hors de ia 'cTlc:mais onc-4ues le Seigneur de Hangeft ne perdit felle,n’eftri?rs (combien que l’Homrne-d’armes ^lytcinfttoufiours le fer au dos)amp;ainfi vindrent à Plancy;amp;,droit à l’entrée du chaftel, cSire de Hangel^aiUit lus de fon cheual: amp;nbsp;entra es foflez. Ceux du chaftel entendi- Ecarmeuche Mentale fauuer amp;nbsp;recueillir: amp;nbsp;vindrent à la barrière: amp;nbsp;là eut grand’écarmouche: car des Anglais de ceuxdu chaftel tiroicntmoult aigrement (pource qu’ils auoient de bons Arbalefticrs) ^‘“^^^ chaßea» *beut fait de moult belles appertifes d’armes d’vne partie amp;nbsp;d’autre. A grand peine fut ^lt;^ p^^”lt;^^ ‘’* «“^^Ic Seigneur de Hangeft: qui moult vaillamment fe ^mbattit en entrant au cha- ^ ‘‘^M^quot;^ cramp;toulîoursvenoientgens del’auantgarde. Le Sire deX'^ertaing, meflireThomas ^Wetjmeflîre Hue de Caurclce,amp; les autres vindrentillec:amp; y eut grief conflilt;ft:Car il yen eut de morts amp;nbsp;de pris,du coftc des François,enuiron trente: amp;nbsp;fi fut la baffe court 1^ chaftel arle;amp;le chaftel affailli de toutes parts(lequel fut bien dcffendu)amp; furent les nbsp;nbsp;nbsp;•

®gt;oulinsdcPiancyauflîarsamp;abbatrus-.amp;fcretiratoutroftenfemble:Scpafra,au Pont- -^f^ffard dit ’■lAnge,lariuiercd’Aube; amp;chcuaucherent verst Volant-far Seine. Ainfifutceiour valantrcrrf/» Joire de Hangeft en grand’aduenture. Le propre iour cheuaucherent les Seigneurs ßletrauuere’:^ I P ^quot;f§^cde:meffireThomasTriuet,meftireHuede Caurelce,le Sire de Vertaing,7«r/4^» de ce c Mardfon frere, Pierre Bcrton,amp;pluiieurs autres. Si rencontrèrentmeflîrc lehan ^^^F' cKoyCjamp;enuiron vingt Lances des gens au Duc de Bourgongne:qui f’cn alloientà foyes. Les Anglois les apperccur®nt: amp;nbsp;frapperont des efperons après eux: amp;nbsp;les Fra-^ws entendirent à eux fauuer: (car ils n’eftoientpas affez de gens pour les attendre) amp;nbsp;en inualagieigneur partic:amp; meffire lehan de Roye amp;nbsp;les autres fe boutèrent es bar- ^’îjiu^uesa ncres de Troyes: cariufques là furent ils leucz. Au retour ils prirent quatre de fes gens rr^« par la tqui ne lepei^nt fauuer) entre lefquels il y auoitvnEfcuyer du DuedeBourgongne ^n^lait v“* .^‘PP,^^°‘^^uyon) appert Homme-d’armes. Moult durement eftoit fon cheual c-Ç aufe. Sifeftoitarrefté au champs: amp;*iuoit adoffé vn noyer: amp;nbsp;là fe combattoit vail-amment amp;nbsp;comâgeufemnet à deux Anglois : qui le tenoient moult de près :amp; luy di-oicntcn Anglois,Rendez vous:maisilnefauoit qu’^s difoiét. LcBaftard de Vertaing

chace) vint fur eux, amp;nbsp;ditàrEfcuyer,Ren toy. Quand ill’entendit, h f ^^^^cntil-homme.LeBaftardrcfpondit,ouy,ouy. Et ienje ren à toy,amp; luy ft*’^^°® ^^P^^' ‘^^^^ ^^5 Anglois le vouloicnt tuer es mains dudit Ba-I R a j °æ“^ Qu’il n’eftoit pas bien courtois,de leur auoir tollu leur prifonnicr :mais s aftard cftoitleplus fort d’eux. Nonobftâc ce, il en fut au foir queftiô deuant les Ma-ƒ ^u^*“^'Uiais,tout confideré,il demoura au Baftard:qui le rançonna ce foir:amp; le creut urfa foy: amp;nbsp;l’enuoya le lendemain à Troyes: amp;nbsp;tout l’oft fe logea à t Valant-fur-Seinc, ■\f'eriird ditici ms le lendemain ils pafferent à gué la riuiere de Seine:amp;vindrent en vnvillage,àvne baland. W* 'eue de Troye:quon apelle Bernare-fainél-Simple: amp;nbsp;là curenUcs fei2neurs,amp; les Ca- ” ^” Pitaincs de grans Confeilsenfemble. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cHnm^t.

^^^ ^gt;^gl0is vindrent deuant T roßes: de I^eearmouche, efuifutfai^e près les portes: ^ ^ ‘^f^'iß d vne baßide,que le Duc de Bourgong^ne auoit fait faire au dehors-.eß comment le

^J^ ^’'^c:prati^ua ceux de Nantes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c ii a r. lihi. ®

pNlacitedcTroyes eftoit leDuc de Bourgongne:8c auoitfaitlàfon mandement ef-

pccial.Carilauoit intention amp;nbsp;volonté de combattre les Anglois entre la riuiere de .^^°’^ue:amp; aufti les Barons, Cheualiers, amp;nbsp;Efeuyers du R oyaume de France, ne ƒ iroiet autre chofe: mais nullement Charles de Frace, pour la doute des fortunes,ne y\ouioitaccorder:car tant refîbngnoit les grans pertes amp;nbsp;dommages,que les Nobles c onRoyaume auoient eues au temps paffé, par les viftoircs des Anglois, que nulle- * cntil ne vouloir qu’on les combattift:fi ce n’eftoit à fon trop grand aduantage^ Auec-

t jV ^^^ ‘^^ Bourgongne eftoient àTroyes le Duc de Bourbon,le Duc de Bar,le Cô-U,le fire de Goucy, meffire lehan de Vienne, Admiral fur la mer, le SeigneuT de icnncjamp;defaimfte croix, meffire laquemes de Vienne, meffire Gautier de Vienne, le

-ocr page 574-

. nbsp;nbsp;84 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND » V0LVME

Seigneur de la TrimoiHejle Sire de V ergy,lc Siré de Rengemont, le Seigneur à^ Me, le Scnefchal de Haynaur,le feigncur de Saimpi, le Barô de Habres,lelirc^ie '®!-le Vicomte d'Alff,meflire Quillaume,Baftard de Langres,Sr pKis de deux mille ƒ e licrs amp;nbsp;Efcuycrs: amp;me fut dit que le Seigneur delà Trimoiyeeftoitenuoye,acp ,^ Ducamp;les Seigneurs,au Roy,à Paris,pour impetrerqü’^i Ics^euftcombattre, u Roit encore^pas retourné au iour, que les A nglois vindrent deuanc Troyes.

Les Seigneurs de France (qui bien fauoient que J^s Angloisnc P^flcioient» ^^ fans les venir veoir)auoient fait faire, au dehors de la porte de Troyes, ainlicom ^.^^^ traid d’vn arc, vnc baftide de gros merrien en manière d’vnc rccueillete:ou pouu bien mille Hommcs-d’armcs:amp;cftoient les parties faites de bon boi»,parbôneûr nance. Au confeil, au foir, en loft furent appelez tous les Capitaines pour fauoirc - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment lendemain ils femaintiendroient. Si fut ordonné que tous les Seigneurs K

ualicrs,à bannières amp;nbsp;à pcnnons,armez de leurs armes,chcuaucheroiét deuant J^ amp;farrcfteroientfur les cha^aps amp;nbsp;enuoycroient leurs Heraux à Troyes: amp;lcurp^ fierauxtluCo teroient la bataille.Sifarmerent le lendemain:amp;fe mirent en trois Batailles:^'» te jSou^iitn en vn beau plain, deuant Troycs:amp;là farrefterent. Là furent appelez Chandos ^‘e'sour^^on^ne quitaine,deux Heraux d’armcs:amp; leur dit le Côte de Bouquinguam,Vo’ircza 1^^ * nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;parlerez aux Scigneurs:amp; leur direz que nous fommes iffus d’Angleterre,poui

a Trojies^our

faids-d’armes: amp;là ou nous les cuidonstrouuer,nous les demandons:^pn*^^ A

lat adle.

nous fauons qu’vne partie de lafleurdelisamp;dela CheualeriedeFrancercpoK ^ dans, nous fommes venus ce chemin: amp;nbsp;fils veulent riens dire, ils nous

les champs,en la forme amp;nbsp;ma»iere que vous ijous laiffez. amp;nbsp;qu’on doit trouuer ,, mis,Les Heraux refpondirent,Monfeigneur, nous ferons voftre coromûnaewr |^ donc fe departircnt,amp; cheuaucherent vers Troyes.Si leur fut ouuerteientrée t^^/, ftide,amp; là farrcftcrcnt,amp; ne peurent venir à la port»,car il cni{foif,gfandfoiloi’“ ijj d’armes amp;nbsp;d’Arbaleftiers,qui femettoyent par ordonnance en labaftilt;le,amp;eW ^^ deux Herauxvcftusamp; parez decottes-d’armes du ComtedeBouquinguam,^ ^5 derent les Seigneurs que ceftoit qu’ils vouloient. A quoy refîlondirent. Noes' ,^. (fenouspouuons)parler àmonfeigneurlcDuc de Bourgongne.

Heraux tafchoientàfairclemclTagc enuers le Duc de Bourgongne ente»®'* jijjj Seigneurs amp;maiftres àordôner leurs bataillcslt;cbefongnes: ßecuidoientp'’quot; ^^^^jui auoir la bataille à eux:amp; fur ccl eftat ils f ordonnerent.Là furent appeliez '^®’î^*'Aƒ nouueaux Cheualiers vouloient c^rc: amp;nbsp;premièrement meffire Thomas Tnue r^ tafabanniere, toute enueloppée, deuant le Comte deßouquinguam.'Stduyen j m fcigneur,f’il vous^laift, ic déuelopperay auiourd’huy ma bannicre:car,Dienn''^ U affez de reuenue, pour maintenir eftat comme à la bannière apartient. H n®“ U j- ïly Mtà tcj bien,dit le Comte: Adonc prit il t la bannicre par la hante amp;nbsp;la,luy rendit «““f^jjcl' la hanhe ba- jifant Meffire Thomas,Dieu vous en lailfe voftre preu faire cy,amp;autrepa^’^jjoi'^ rendait t^c ^’'^ Thomas prit fa bannicre,amp; la déuclopa, puis la bailla à vn lien Efeuyer {®t Qji Mais »,«,/’4-laplusgrandefiance)amp;vint à l’Auangarde, car il en eftoir, par l’ordonnance ^^^j,; uens racaußre taine amp;nbsp;du Conneftablc,du Seigneur Latyuier,amp; du marefchal de Fü-Waƒ*■- „1, filon letchap. fît encorcs là le Com^deBouquinguam Cheualiers nouueaux ceuX3qui '^Vjjdi^ z^i.dupr.ve. c’eftaffanoirmeflire Pierre Berton,mcfrirclehanôc meffire Thomas Paule,me jiÿ-Stinguléc,mcffircThomasDortingnes,meffire lehan Vaffecoq,meffire *®^jCii!!' fie,melfirc lehan Brauine,meffire Henry V ernier,mefïîre Ichan Coleuillc,roe nbsp;nbsp;^ lanmt Eurat,mefïîrcNicole Stinguléc,amp;mefsirc Huguées deLunit.Puisfeo ^^j^^. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la premiere bataiîle,pour aduenir aux premiers faits-d’armes. Adoques fquot;^??? pf-f moult gentil Efeuyer de la Comté de Sauoye(qui autresfois auoit elle requis ÿ! dre l’ordre de Cheualeric,dcuant Ardre amp;r Saint Omer,amp; fappeUoit Raoul de nbsp;nbsp;j.

fie doute ^ud rcs,fiis aü Comte de Grimieres)amp; luy ditle Comte de Bouquinguam.Nous ^^ j^l' ncfale Gruye ioiird’huy(fil plaift àDieu)conuenantd’armes,fi vueil que vous foyez Cheua 1 f, ’^^tu'xlieux^^^ cuy^f fcxcufà,amp;:ditainfî,Monfeigncur. Dieu vous vueillc rendre le bien ^^[jij{ que vous me voulez. Mais ia neferay Cheualier:fe mon naturel Seigneur ie ^^^ Sauoye,ne le me fait en bataille.On ne l’examina plus auant.C eftoir plaiiance ip-der l’ordonnance des Anglois fur les champs:^ les François fordonnoienten j^ ftides: car bien penfoient que du moins il y auroit ecarmouches: amp;nbsp;que tels ^^^^jé-mes,quc les Anglois eftoient,ne fepartiroient point, fans les venir voir. 51 c j^j^t

-ocr page 575-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8j

ordonnance:^ eftoit le Duc de Bourgongne,au dehorSjarmé de toutes pièces, vhc ha-ohecnla main :amp;pairoiêt tous Cheualicrs amp;nbsp;EfcuycrS3qui alloientvcrsia baftidc,par-rleuantluy;amp; y auoit grand’prcfle:car on ne pouuoit paffer auant:ne4es herauf ne pou-ooicnt outre paffer,n’aller iniques au Duc,pour faire leur n?cffage,ainfi comme il leur e-^oitchargé,Auec les paroles deffufditcs du Comte de Bouquinguam au deux heraux, Acquitaincamp;Chandeft, y en auoit bien d’autres: Carie foir,que les Seigneurs auoicnt ^ftéau Confeiljil fut dit aux Heraux,Vous ferez ce meffage amp;nbsp;direz au Dflc de Bourgô- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

§rgt;c,queleDiicamp;lepays deBr?taigne,conioint?cnfcmble ont enuoyé au Roy d’Angleterre pour aiioir confort amp;nbsp;aide, à l’encontre d’aucuns Barons amp;nbsp;Cheualicrs de Bre-^^■gne,rebellans^uDuc,amp;lefqucIsne veulét obeyr à leur Seigneur en laformeamp;ma-'^'«e que la plus laine partie fait.-mais font guerre au pays:amp;le font cforcez:amp; fe target ou Roy deFrance.Or,pource que le Roy d’Angleterre veut aider au Duc, amp;nbsp;au pays en dpccial,il a enüoyé,amp; enuoye,fon bel oncle, le Comte de Bouquinguam,amp; vne quâti-^odeGens-d armes,pour aller en Bretaigne conforter le Duc amp;nbsp;le païs:amp; font arriuez à Calais: amp;nbsp;ont pris leur chemin à paffer parmy le Royaume de France: amp;nbsp;font fi auant, *10 ils font deuant la cité de Troyes, ou ils fentent grand’foifon deSeigneurs, amp;paref-pecial!eDucdeBourgügne,fiIsau roy de France dcfünâ:,amp;frcrc du Roy viuanr.Si rc-Huicrt meflire Thomas de Bouquinguâ,fils au feu Roy d’Angleterre,la bataille. Les he- • f^ux en demandèrent lettres,amp; on leur refpondit,Vous les aurez au matin.Si les demâ-uerentau matin:mais on eut autre confeil,qu’on ne leur en donncroit nulles.Si leur fut O't-Allez:^ dites ce,dontvous elles informcz:vous eftes croyables affez:amp; fils veulent us Vous croiront.Si ne peurent les Hcraux auoir t autr4rcfpôfe:amp;: fi auoicnt ia les nou- f Entende'^ de uçaux Cheualicrs d’Angleterre cônicnÉcl’écarmoucheiParqUoy tout eftoit ainfi trou- la part des Fra We: amp;nbsp;aucuns Cheualicrs amp;nbsp;Gés-d’armes François difoiét aux Heraux, Seigneurs vous ^‘’” »-VMS i^ allez en grand perihear il y amau^aife comune en cefte ville.Cefte doute les fit retour-uer fans tiens faire. Or parlerons nous comment elle fe porta. T out premièrement il y ^/p^^^^^,^^^ '^wvnbfeuyery^j^gjQjjj natif de l’Euefché de Lincolc: lequel eftoit moult apert Horn- ^en^nequot; Ge d ärmes : amp;là monftra fon appertifc. le ne fay fil auoit de vœu: mais il cfperôna fon * courlicr,Ieg)^ye au poing: amp;nbsp;la targe au col: amp;nbsp;vint, tout fendant le chemin, parmy la chauceaamp;lc^t faillir par-deffus les bailles des barrières:^ vint iufques à la porte,ou le PuedeBourgongne amp;lcs Seigneurs ic Fiâce eftoiétqui tindrent cefte apertife gran-^’^*^^ retourner:mais il ne peut:car fon chenal fut frapé de g!aiue,amp;là ^ybanu:amp;i’£fcyygj.j^^(^j.^,j^j^j.jg£)yj, jggQyj.gQP^j^gfm. j^aoult courroucé, qu’on ne 3Uoitprispourprifonnier.Tantoft vcez cy les groffes batailles du Comte dcBouquin- Ecarmoiahe guælcfqucllesfen vindrent toutes,tout à pié,dcuers ces Gchs-d’an^cs, qui eftoient en des:An^loisdf labaftidc:laqyelleoj^ auoit faite d’huis defeneftres Sr de tables:^ n eftoit paschofe,au i*‘^»tla riihilf Vray dire,qui cotre tels Genfd’armes,cómc les Anglois eftoiét,pcüftlôgucment durer. '^’°J’^^gt; QuandleDucdeBourgongneles vit aualerfiefpeffement,amp;: de fi grand volôté,amp; que les Seigneurs, Barons amp;Cheualiers,qui eftoiét en celle baftidc,n’eftoict pas affez forts pour les attendre,fi comanda tantoft que chacun rentraft en la \dlle, exceptez lesArba- -lc(licrs.Sirentrcrentcnlaporte,petità petit:amp; ce pendât qu’ils entroient,les Géneuois Atbalefticrstiroientamp;méhaignoientlcsAnglois’.amp;làeutbô^cécarmouCheamp;durc;amp;: ** ™ttantoft celle baftide côquife:6t point ne dura aux Anglois:amp; fe boutèrent toutes ml dictes de gens à force enlaporte:ainfi corne ils entroient,ils fordonnoient furies chau-

Là eftoit le Duc de Lorraine en bonne ordonnance, amp;: auffi le Sire de Coucy, lé ^uedeBourbon,amp; tous les autres.Là cut,cntre ladite porte amp;nbsp;les bailles,main#e ap er-wc darmes, de morts de blecez: amp;nbsp;de pris^ Quand les Anglois virent que les François nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ftreriroicnt,fife retirèrent tout bellement auffi: amp;t furent fut leur placejcn ordonnance bataille, plus de deuxheures: amp;nbsp;fur la remontée ils fe rctirerCtcnlcurslogis.lmnde-

®3invindreptàMaillerois-le-Vicomte:prcs de Sens enBourgôgne:amp;là demoural’oft deux iours,póur eux rafrefchir,amp; pour recouurcr viurcs fur le plat païs:dont ils n’auoiét pis affcz:mais en auoicnt grand defaute*Vous entedez bien comment les Anglois che-^^Uchoient le Royaume de France, amp;nbsp;prenoient leur chemin pour venir enBretaignet* ^difoientamp;maintenoient que le Ducde Bretaigne amp;nbsp;le pays les auoicnt mandez, amp;nbsp;' 'î^'bn’auoient caufe de faire guerre au nom du Roy d’Angleterre leur Seigneur: mais pourlorsfenômoientfoudoyersauDucamp;pa’isdeBretaignc.LcRoy CharlesdeFran- ^ «c eftoit,pour celuy teps, comme tout informé de ces matières ; amp;(eonime fage amp;nbsp;ad-

-ocr page 576-

Comment les .Anglois chesmucherent tout le fajrs s/e Gaßinois (^ ele Be/iafc- «»f^^^quot;^'\^ Efiuj/er François re^aiß vn f^nglois ole ioußer:^ comment ils fjforterefit ^^

*v4illamme»f.

z^ Vand Ic Côte de Bouquinguam amp;nbsp;fon oft fe furent repofez à Maillcrois-M'^

- nbsp;nbsp;nbsp;. . deToury cftoitlefiredc Saimpi,mcflïreOliuierde Manny,mclfircGuyleBaoeii^j^ t j/^ucft tcy gfâd’foifondcGês-d’armcs:OutrcàGêuilIecnBeauflccftoicntlefircdeVilanie^ des Bars Barrois des Barres,amp;plulieurs autres enuiron trois cens Lanceszamp;f par toutes 10 ^j^. aw4« n0us'l‘4~ refles SzchaftcauxdeBeauflecftoicnt Gens-darmes, mis pour garderlepays:cotr uantremii fe. Anglois.Ceuxdel’auâtgardedes Angloisfenvindret écarmouclieraceuxde len f^erard^e:^ .g^ gn v cut de naurez des vns amp;nbsp;des autres. Si eftoientle Comte de Bouquin^ cornnte d fera tout ion oft logez àToury en Beaufle, amp;là enuiron: amp;nbsp;trouuerentviuresàgran P ,, raK/wx ej- ^^^ ^ l’écarmouche de Toury en Beaufle cut vn Efeuyer de Beaufle, Gcntil-hom® ^^''^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;debonncvolonté,quifaduançadcfonfaiôt, fansmouuementd’autruy:amp;vinta «

riercjtout écarmouchant:amp; dit aux Anglois,yail nul Gentil-homnic,quipourJi'^^jj

-ocr page 577-

D É F R Ö i S S A R t.


07


defaDamévoufift faire aucuns faits d’armes.S’il en y a nuls,vetz me cy tout prcft,pout /^ellecbiMÀ iffir hors,armé de toutes pieces,amp; môté à cheual,pour ioüfter trois coups de glaiue^ra-y^ d’vn eßu^^ci' pertrois coups de hache,amp;trois coups de dague.Or verra l’ô fil y a Ail d’etre vous Ah- deseau^ii gioiSjquifoitamoureux.Etfapeloitcel Efcuycr,FrançoisTGauuain Micaille. Ceftepa-lolleamp;requeftefiittantofl^fpâdue entre les Anglois.Adôcfetiraauât vn EfeuyerAn-§lois,appertamp;biéiouÂât(quifapcloitIoachin Cathör)lcqueldit,0uy. lelcvueil deli urenamp;le faitestantoft tirer hors dü chaftel.Le Sire de Fil-WatierÇqui eltoit Marefchal nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

deloft)vintaubarrieres:amp;ditameffireGuy lclÂucux(quilàeftoic)Fairesvenirvoftre ticuycr.llatrouuéjqiedeiiureratrcf-volôtiersjôcraireurôs en toutes chofes.Gauuain Micaillefuttoutÿéiouy de ces paroles,amp; fartna ineótinêt:amp; aiderêt les feigncurs à l’ar-incrdetoutespieceSjmoultbien: amp;nbsp;niótafurvnchcual,qu’ólüy deliura.SiilTit horsdu chaftcljluy troifiéme,amp; portoiêt fes varlets trois laces,trois haches,amp; trois dagues:amp; fa chez qui! lut moult regardé des Anglois:car ils ne cuidoiét pas que nul Fraçois corps à corpsfc deufteobattre.Encores en Celle emprife auoittr^is coups d’efpéc,amp; de toutes telortesdarmes,Gauuain en fit porter trois auecluy,pour doute du brifer.LeCôte de Bouquinguâ fut informé de ceftç cntreprifciSc dit qu’il les vouloir veoinamp;tmôra à chc-JjaljleComte de Stâfort,amp; le Comte t de Dimefiere delez luy:amp; pour celle caufc celfa t ^^‘^oit tßr^ alTautàToury: amp;nbsp;fe retirèrent lors les Anglois,pour venir la ioulle. On fit venir auant ^^^^J/j^f ^j 1 Anglois,qui deuoit ioufter,armé de toutes picccSiamp; monta fur vn bon chcual.Qiiand meftreez' «lurent en la place,on leur bailla à chacun fon glaiuc: amp;nbsp;vindrent l’vh ftir l’autre: mais de Donne-«laiHirentjparl’ellriuement deleurs chcüaux.A la fécondeioulleilsfaconfuyuirent: üerc.aucha^ Allste futten fuïant.Dont dit le Côt j de Bouquingu«m,Hola,hola.Car il clloit tard, fftre.ji.

uisditauCôncllable,Faites les cclîcr;car ils en ont allez, fait pour meshuy: Nous leur ‘^gt;^ ^^^ «osacôplir autre part leur emprife àpl’grâdloifir,quenous n’auósorcs:amp;gardez bié ,ylt;lant: çy qn cnl'Efcuycr Frâçois n’ait nulUfaute,qu’il ne foit bien gardé que les nollrcs:amp;: dites, f^j ^^^'^^^g* outaitcsdircjà ceux du challel,qu’ils nayent nul foucy de leur homme, amp;nbsp;que nous le ^y femLka» ?''^^«??^^'‘®cnous,pourparfournirfon cmprife,non pas comme prifónier:amp;Iuy de- cunementlxini ürc( ucnpem^(,j^2pçj.^jp^^QU5 j^ retourncrons3fans nul peril, La parollc du Comte

rutaccon]plic:8;fmditàrEfcuyerFrançois,parleMarcfchàl,Vouschcuauchcrezaucc , ^oüsbnspefil,8^:qy^jjj il plairaà Monleigneur:on vous deliurera. Gauuainrefpon-chtjDieuyaitpartjamp;fut enuoyévn Ucrautauchallel,dire les parolles, que vous aucz ouïes. Lendemain ils cheuaucherent vers Genuille cnbeaulTcjamp;iauoient toufioursef-poitdcftrccombattus,car bien fauoient qu’ils clllt;ÿétpourfuyuis,amp;colloycz,de toutes p«s,dcsFrançois(quiclloientaulfi grandnombrede gens.ou plus,qu’ilsn’efloicnt)ôc c toitvrayque les Scipneurs , Ducs Barons , Chcualicrs , Sc Efe^yets , en auoyent „ grand volonte,^ defimient mout à les combattrc:amp; difoiér entre eux qüe c’clloit grâd J bJalraeamp;vcrgongnetdc non le faire, amp;nbsp;de les fouffrirainfi penfer,Mais, quand on ^^ß^^^dt^^u^ parloit au Roy il difoit.Lailfcz leur faire leur chemin,ils le degadci ôtpar eux mefmes, [ear,y défait-tries AngloisTen alloient toufiours leur chemin,en intention d’entrer en Bretaigne:amp; [am parduaui comme vous auezouy, dedans Genuille enBeaulfeauoit plus de trois cens Lances: èc toute la/n de palfa tout! oft par-dcuant.il y eut aux barrières,vn petit d’écarmouchc:amp;'puis palfcrét ‘^‘^^^ ddüßr outrc:car ils perdoient leur peine. Au dehors de Genuille aüclt;vri beau moulin:quifut nbsp;nbsp;•

îbbattu. Le Comte de Bouquingua vint à Yteruillc : amp;nbsp;defeendit en la maifon des Tc-

plicrs : amp;nbsp;1 auantgarde vint au Puifet : amp;nbsp;fui et aduertis qu’il y auoit vne gl oire tour:en la- ^^ ^(„,.^„ p^^ lt;pcllcilyauoitIx.compaignôs. Si la vindrent alfaillir: car elle ficd en plaine terre,à pc-y^f f„ seaufe ^t dcdelfcnfe.Là eut grâd alfaut:mais ilne dura pas longue mét: Caries Archcii tiroiét é^4tllfe,prifii Iiviueinét,quà peinefofoit nul mettre aux defferifcs.Sifutla tourprilc,amp;: ceux de de- c- brulée^af 02ns morts amp;nbsp;pris:amp; puis les Anglois boutèrent le feu dedans.’^ palfcrcnt outre:car ils ^quot; A»j/«n MUouuoientnulles eauës:dontils eftoient à grand méchef.De làvindrét à Ermoyon: ouilsfclogcrentamp; puis vindrent loger en la foreft de Marehéaunoy. Dedans la foreft dcMarcheaunoy à vne Abbaye de Moines de l’Abbaye de Cilleaux:amp; proprement on 'appelle! Abbaye de Cifteaux,amp; y a de grans beaux,amp; nobles edifices, amp;nbsp;la fit edifier ^ '’amoultvaillant prudhomme (qui clloit Comte de Blois ) amp;nbsp;y lailfa grades reuenues ^belles, mais les guerres les ont moult diminuées amp;nbsp;amédries :L.à fe y logea le Comte ^ Ta« Wz. ocBoiiquinguâ,amp; y ouit la meire,le iour Noftre-Dame en t Septcmbre,amp;là fut ordon-1580. yequcGauuainmicailIeamp; loachain Kator parferoyentlcdcmain leuremprife. Celuy lour ndret lesAnglois versMarcheaunoy,amp;pourlors en eftoitCapitaine vnCheualier

H ij

-ocr page 578-

SECOND VOLVME


88


du pays:qui fappeloit mcflîrc Guillaume de Saindt-Martin/age homme:amp; vaillantaus armes. Quad les Angloisvircntla manière duchafteljilsferetircrétàleurslogis.DaU' tre part le Sire deïil-Watier vint deuant le chaftel de Verbiuwn pas pour affailirjinäis pourparler au Seigneur à latgt;arriere,pource qu’il le cognoiflbit bié:carils l’cftoiécve» tous deux en Pruce. LeditSire dePil-W^atierfe fitcognq^r’au Seigneur de Verbiß luy pria qu’il luy enuoyaft de fon vin, par fa courtoifie, amp;nbsp;routera terre feroit fauuée de * non ardoir amp;nbsp;cure courue. Le Sire de Verbi luy en cnuoya bien amp;nbsp;largement, amp;nbsp;trente /tu^e del'Eß miches auecques.'dont le fire dcPil-Waticrluy feut g And gré,amp;luy tint bien proinel-fujerdeBeauf- fe. Au lédemain du lourde Noftre-dame,on fît armer Gauuain Micailleamp;IoachinM' d’^ ^/ quot;^‘^'^ tor,amp;montcrfurleurschenaux,pourparfaireleurcmprifc.Sifencôÿerentdesfersdf w^ etem. Landes moult roidcmét:amp;iouftarEfcuycrFrançois,àlaplaifancc du Côtemoult^JO'’ mais l’Anglois frapa trop bas,tant qu’il bouta fa lance tout droit en la tuilTc du FraçoiS’ Trop enfutlcComtcdeBouquinguam courrouce,^ auifi tous les Scigneursiêediref' que c’eftoit deshoneftemendoufté. Depuis furent frapez les trois coups d’efpéc:amp;^ pa chafeun les liens. Adonc ait le Comte qu’ils en auoiét aflez fait:amp; vouloir quibn^ hlfentplusicaril vcoitl’Efeuyer trop fortfaigner.A cpfte ordónancefe tindréttous* Seigneurs . Si fut Gauuain Micaillc defarmé ,amp; mis à point:amp; luy cnuoyale Comte * 1 • Bouquingua, par vn Hcraut,cétfracs: amp;luy donnoit congé de foy rctraircfauueniej’* dcuersfcsgens:ficluy madoic qu’il feftoit bien acquitté. Si fen retourna ledit Gauutt*“ Micaillc deuersles Seigneurs de France:amp;les Angloisfe partirent deMarcheaunof prirent le chemin de V endofmc: mais auant fe logerent en la foreft de Coulombiee^' ,

CHAPITRE.


L VI.


VOus fauez cornent le Roy deFraricc tcnoit fccrcttcmentfes côucnànccsdeô^jjyj bonnes villes de Bretaigne: à fin quelles ne fe voufilfent pas ouurir, pourrce“Q les Anglois:amp; là ou elles le fcroicnt,clles fe forferoient rrcfgrandcmcnt.'Scidüite ^^^ impardonnable. Ceux de Nantes luy mandèrent fccrettement qu’il nc®^“^^bBt doute : car aulfi ne feroient ils, quelque fcmblant ne traité, qu’ils en Scigncur:mais ils vouloicnt (fe les Anglois app«ochoicnt) qu’on leur enuoy^^^ ., d’armes,pour tenir la villc,amp; les bonnes gens,contre leurs enaemis:^ de ce Wi® * _ le Roy de France en grand’ volont^amp; l’auoit charge à fon Confcil. De tous eestte cftoit ainfi que tout maiftre,amp;: fouuerain meflire lehan de Bucil,dc parle DuedAfl’'’^ 1 qui fe tcnoit à An^rs.Lc Duc de Bourgogne fe tcnoit en la ciré du Mans,amp;làco“®®^. Es fortereffes amp;nbsp;es chafteaux fe tenoient les Seigneurs: comme le Due de Eor^bs^;. I Comte de Bar,le Sire de Coucy,le Cote d'Eu,le Duc de Lorraine,^tant cftoientplus de fix mil Hommes-d’armes :qui difoiét entre eux, quc(voufiftle8*?’jj, non)ils combattroicntlcs Anglois,auant qu’ils euffent paffé la riuicre de Sartre'!“' j, M^ditdurtj part le Maine amp;nbsp;Aniou.En ccluy temps prit vne maladie au Roy de France: dont*®).

-ocr page 579-

Franccjamp;aceux qui delcz luy eftöiét. Si toft que cefte petite fiftule laifTera Ie couler, SS fcichc«jVous mourrez fans point de remede.-mais vo’ aurez quinz^oursjou plus pour vousaduifer, amp;penfer de fame. Bien auoitle Roy de f ra*ce retenu toutes ces parolles Reporta celle fiftule xxij.tiours. Laquellechofe par maintes fois Tauoit ébahy moult: fredtaU^yd amp;lesgens,ouauoitpl#sdÂancepourfafanté,c’eftoitcn bôsmaiftresMédecinsipour- gt;^‘fi*^^^^ ^ ce qu’ils le reconfortoient amp;nbsp;réiouiffoient moult fouuent: amp;nbsp;luy difoiem qu’aueeques les bônes médecines, qu'ils allaient, ils le feroieut tant viure en ioyc amp;nbsp;fanté, qu’il y eut ^ adicH^r fiance. Auccques tout ce,le Roy eftoit d’autres maladies moult durement greiié, amp;nbsp;par ß,^^ couler» cfpccial du mal des dés. De ce mal il auoit fi grâd grief,quc merueilles eftoit:amp; bié co-gnoiftoit le roy^ue par fes maladies il ne pouuoitlôguemét viure: amp;nbsp;la chofe au môdej lût la fin de fon reps amp;nbsp;terme,qui plus le eófortoit amp;nbsp;réiouiflöit,c’eftoit que Dieu luy a-Uoitdóné trois beaux enfans:dcuxfils;amp;vncfiile:Charles,Louis,ScKatherine. Quand telle fiftule cômença à fecher,Sia nô couler.les doutes delamortluy cômcnccrêtàap~ ptochenSi ord0na(côine fage hóme,^ vaillât qu’il eftoft^toutesfesbefongnes amp;nbsp;affai-res:amp; mâda venir à luy les trois frètes,le Duc de Berry,le DuC de Bourgôgn e,tamp; le Duc f ta fût i[»jing fieBourboivamp;laiflafon Iccôd frerede Duc d’Aniou: ôr ne le manda point(pource qu’il tfloitßur dtt ksétoit moult cóuoiteux)amp; dit le Roy aux trois deirufdits:Mes beaux frètes par l’ordô *^quot;^ ‘^* Boudo Mcedenatureiefcnbien,amp; cognoi,queicne puis longucmétviure.Si vous recoman- ^^^^^”fi^f fie amp;nbsp;encharge mô fils Ch a tics: or en vfGZ,ainfi corne bons oncles doiuét vfer de leu r ne ^^^^^ j^ “^^j ücu:amp;vous en acquittez loyaümét:8clccoronncz Roy,au pluftoft,apres ma mort,que''^^„.j„f ^ ^e Vous pourrcz:Scleconfeillez en tous fes affaires loyaumef.’Toutc ma fiance git en vous, jud dit le f’enfant cft icune amp;nbsp;de leget efperit:ôgt;aura bien meftfet qu’il foit bien conduit amp;nbsp;gou- duc d’Aniou uernédebonnedodrine: amp;luy enfeignez,ou faites enfeigner tous les poinds amp;eftats Second frere loyaux,qil doit amp;nbsp;deura tenir: amp;nbsp;le mariez en lieu fi haut, q le royaume en valle mieux. ^“ l^oyi^quot;''^' lay eulong têps vn maiftre AfttBnomien:qui difoit amp;: aftetmoit qu’en fa icunefle il au- ft^j^jg fe^ôd toit moultà fairc:amp; échapperoit de grans perils 5^ aduêtures.Pout quoy fut ces termes fj^re de tous v^ imaginations,^ moult pcnfé comment ce pourroit efire: fi ce ne vient les enfansdu “nant de la partie de Flâdres. Car,Dieu mercy,lcsbefongnGs de noftte royaume font Roy khani cnbôpoinij^eDucdeBrctaigneeftmoult cauteleux 6zdiuers:amp;a toufiours eu le cou- amp;nbsp;premier tage plusAnglois,que Fraçois.Pource faut que teniez les nobles de Bretaigne amp;nbsp;les bo- ^ ^^1^^ ^^i ^cs-villcsenaniour:parquoyluyroiflprezfesententes.IemcloucdesBtctOs:cartouf- ’^°^ “ '’* tours fis m ont femy loyaument,amp; aidé à garder mon Royaume, contre mes ennemis» Or faites le Sire de Cliffon Côncftablercar tout bien confiderc,ic n’y voy nul plus propice, queluy.Enquerez vous auffi,pour le mariage de mon fils Charles en Allemaigne: afin que les alliances y foient plus fortes. Vous aucz entendu cornant nofireaduerfaire iydoitamp;vcutmarier,pourauoirplusd’alliances. Les*pourcsgés denofireRoyaume * ^nnut. 8, font fort grcuez amp;nbsp;tormentez par aides amp;nbsp;fubfides.Oftez les,le pluftoft que vous pour-rcz:car ce (ont chofes (non obftant que ie les ayc fouftenues) qui moult me gricuent SC poifent en mon coura^e.Mais les grades affaires,que nous auons eues ert toutes les parties de hoftre Royaume,m’y ont fait entendre.Plufieùrs telles bonnes parolles amp;nbsp;autres fleur dit leroy Charlcs.-lefquelles ie n’ay paspéfé toutes reciter. A ce,que leroy Char- t^’«w les de France rctnonftra,fut abfent le Duc d’ Aniou:carle Ro^le doutoit moult:pource quillefentoitcÔuoiteux. Mais, non obftant que le Roy de France l’abfcntaft au lit de

la mort,a 1 eiongnatt des befongnes de France,ledit Duc d Aniou ne f en élongna pasple /, ß„s de pourtant trop: car il auoit mclfagers, toufiours allans amp;nbsp;venans fongneufement, entre L’^meuri J,4^^?^ Pi’'1'i^hcfqucls luy rapportoient la certaineté du Roy fon frere:amp;auoft le Due

d Aniougens bien fecrets du Roy:par Icfquels de iour en ioui il fauoit tout fon eftat: amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

au dernier iour,que le Roy de Frace trépafla de ce fieele, il eftoit à Paris,amp; affez près de la chambre : amp;nbsp;y entendit pour luy: ainfi que vous orrez recorder. Mais nous pourfui-uronslamatière des Anglois, qui alloient en Bretaignc.

Ci/mment le Seigneur de Hangeß cuida (^repris des Afeglàis: (^ Comment le Seigneur de üH/tuttoißn demeura leur frißnnier’. amp;nbsp;comment ils payèrent la riaiere de Sartre d « grandmalaife^, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. tvn.

QVandle Cote de Bouquinguam,maifné fils du Roy Édouard d’Angleterre,amp; toü-tefaroute fe départirent de la foreft de Marcheaunoyqls cheminèrent versVédof-mc,amp;laforcftde Colôbicrs.Si chcuaucbcrctcnfemblc mcffircThomasTrluetiSi mef-fire Guillaume Clitó,amp; enuiro quarâte Laces: èc rencôtrcrent d’auéture, fur le chemin^

-ocr page 580-

LE SECOND VOLVME


i?o


/{encontre de le Seigneur de Hangeftrqui f en venoit à Ven dofme,amp; auoit en faroutc enuiron trente Thomas Trt- Lances.Les Anglais cogneuret tâtoft que c’eftoiêt François. Si coururent chaudemet »et cr'duses- fureux.LesFrâçois(quine f»veoiétpas àicu party)n’eurétvoloté nulle de les attédre, gnenrdeffan- nà eux côbâttrc:carils efhoiét près de Védofme.Si fenaUeréfcelle part, pour euxûn ucr:amp; les Anglois les fuiuoiét.Là furent ruez ius,de coups Ä laizes,meflire Robertdc

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hangeft,coufti au deflufdit Seigneur de Hangeft, amp;nbsp;lehan dcMôdecriSjamp;cinqoufe /{etraite du aurr^s:qui furet pris.LeSire de Hageftvint fi à point à 11 baricre, qu’elle eftoitouuerte. Seigneur de Si entra dcdâs:êe puis prit fon glaiuc:amp;fc mit vaillâment en deffenfc;amp;lescopaignoS ßangeß d Ke- ainfî qu’ils venoict,fe mettoiét en deffenfe.Si en demoura de prisôniers douze.CeioM '^quot;•^quot;‘^* auffi chcuauchoit Robert Canollc amp;: fa route. Si rencontra le Seigneft deMauuoinn' lequel fc deffendit vaillamment: mais finalement mclfire Robert Canollekpritdcü t^efra ment ^^^^* Ce iour pafla l’oft par-deuant Vendoime: amp;nbsp;vint à Aufie: amp;nbsp;lendemain à Sain rf» vieil^xem- Calcs:amp; là fc repofa deux iours:amp; puis vint à Pôt-Volain. t Ainfi cheuauchoiéties Aæ flaire dit icj glois:amp;nc trouuoiét à qui pafler.-Si cftoit tout le païs reply de géfd’armes:amp; enyaw“ ■ Pour Volar. grandnôbrecnIacitéduMans.SifévintadôclcDucdAniouparToursenToutainf) Gérard Pont par Blois amp;nbsp;par Orleans,à Paris:caril entendit que le Roy,fon frere,aggrauoit moult. .^ Valain: ez- qu’il n’y auoit point de treffources.Si vouloir eftre à fon trépas. Mais,non-obllant^ ViUaîn”* ^’y ^uH point de reffource à la maladie du Roy,ncantmoinsles Gens-darmesnefe J t llj'aùoit ici partoientpoint:quipourfuyuoientamp;coftoyoientles Anglois:amp;ordônercntlcsup retoiir;c7'.(0f taincs deFrâcequ’ils hariafientamp;troublaflcntles Anglois malemétamp;têdifféuks^ les elaufis/uj- clorre,filspouuoicr,aupaïs:parquoy illes affamcroiét,amp;apres les côbatroiét,àleur‘ »antes éclair- lôté:voufift le Roy de Frâce,ou Rô.Si firétles Seig. furie paflage de larmieredeSy ciesfild leßns ou il coucnoit que les Anglois pafîaffenr,aualer gros melriés^amp; aguifer,amp;fiap«b^ ^ del’Auteur. oe3en lariuiere(parquoy ils ne pculfcnt paller)amp; encor au defeedemét dclariuio’’ prendre tcrre,ils firent faire grans foflez amp;nbsp;parfonds: farquoy on n’y peuft attiuef' feim des An- Comte de Bouquinguam: amp;nbsp;fa route fe partirent de Pont-V olain: amp;nbsp;vindrentfat gt;nbsp;^loità fajfèrla ulerc de Sartre, amp;nbsp;là f arrefterent: car ils n’y trouuerent point de paffage: pourc^Ç^^ riniere de sar- riulcrc cft grofic, parfonde, amp;nbsp;mal aifee à paffer: fi ce n’eft fur certain pas. L'an3nr|:,^ tre,pres Ken- cheuauchoit amót amp;nbsp;aual:amp;ne trouuoit point de paffage:forts en cclicUjtuJ^'^.^^j^j ^^ß»fgt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cftoit mis amp;nbsp;planté à force de gens. Adonc fe defeédirent les Seigneurs: amp;M® le paffage:amp; dirent.Par cy nous faut paffcr:fc nou? voulons aller outre. Or auib^“ i, faut à force tirer ce mefrienhors.Làveilfiez Cheualiers,Barôs3amp;Efcuyers,enif^^.|rj nuicrc,amp; eux mettre à l’aduenture daller aual:amp; eurent moult de peine,auant quw pcuffent auoir,Toutesfois finalement ils les eurent,amp; tirerent hors:amp;raualoitnt^ uroient le nuage à iftoult grand’ peine.Or regardez fi les François,qui les poud''*“®^ cuffent feu ce fait,fils ne leur euffent pas porté grand dômage:car les premiers ne? font auoir aidé les dernicrs,pour les grans marcfts3qu’ils auoient àpaffer.Orfirent les Anglois, qu’ils pafferentoutre:amp;vindrent à Nogen fur Sartre,

De la mor/ t/u Roy Charles de France ein^uiejme de ee nom. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t v i f '

Trefasdapoy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ■

charlesleaiét T Et mcfme iour,que les Anglois pafferent la riuicre de Sartre,à fi grand p^m^^ ^y 16.101^ de JL/Vous auez ouy)trépal de ce fiecle,en fon hoftel (qu’ô ditSaind-PolàParis)'^ ,| septéb. ij8o, Charles dcFrance:amp;,fi toft que fon frere le duc d’Aniou feut qu’il auoit les yeinte ’ ßlonles Cran, prit amp;nbsp;faifit tous Ics loyaux du Royfon frerc (dot il auoit grand nombre)amp;firfo“’ ^^^ ^F^quot;^^^ ^'■^ ^^ fauflieu pour luy:amp; efperoit qu’ils viédroiét bié à point,pour faire la guetta ^^jj e rance. voyage^)uil tédoit àaller:cariafefcriuoitil roy de Cecile,de Fouille,de CalabrÇ) ^ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hierufalé.Le Roy de France fut apporté parla cité de Paris,à vifage découuert,in

res amp;nbsp;fes deux fils derrière luy,iufques en l’Abaye faind-Denis: amp;nbsp;là fut enfcuely m®^^ honnorablement:ainfi corne en fon viuantil auoitordonné ;amp;git melTireBertran , Guefclin(qui fut fon Côncftable)à fes piez.Si vous dy (quoy que le Roy Charlese Débat pour la viuant euft ordóné,qui auroitle gouuernement duRoyaumedeFrance)finenru ^ i{e^enee et- ^arleDucd’Anioufemittantoftenpoffeftion:amp;regnapar-deffustous;referuece,q^f ^oHitemement vouloit quc Charles,lôn beau ncueu,fut corôné à Roy:mais il vouloir auoir le 2^^ ^,.^ du i{eya»me nemét du royaume,aulfi auât que Ics autrcs,ou pPfpour la caufc qu’il eftoitaifue)^ e Fiance. auüit nulaü royaume de Prâce,quiluy ofaft côtredireso propos. Or trépanale AnR Frâce cnuirôlaS.MichcI:amp; tâtoft apres fon trépas,les Fers amp;nbsp;Barôs de trace aoni^,^^ qu’âpres laTouffainds on couronneroit le Roy à Reims. A ce propos fe tindrenf .

-ocr page 581-

DE FROISSART.

VI


les trois oncles, AhioUjEerty, amp;Bourgongnc, mais qu’ils eufTent le gouueriiemcht du Royaume, iufques à ce que l’enfant auroit l'on aagc,c’eft à direxxj.an^Toutee firent ils lurcr aux baux Barons amp;nbsp;Prélats du Royaume de Frâce.Aôonc futfignifiélecourone-mcntduieuneRoy3espays loingrains, comme au Duc de Brabant, au Duc Aubert de Bauiere,au Comte de S^uoj^au Comte de Blois,aü Duc de GucrIes5auDuc de luil-«çK,auComte d’Armignac,amp;au Comte de Foix.Le Duc de Bar,le Duc d# Lorraine,le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^ite de Coucy,amp;le Comte Dauphin d’Auüergne^ftoient à la pourfuite des Anglois.

1 ne furent pas fi toft inandez.Mais le Côte de Flandres en fut prié3amp; fut la iournée al-gt;gnceàlaTouiraintS3qui dcuoit eftre le Diméche.De la mort du Roy de France furent ceuxdeGâd modft courrouCez.Car il leur auoit efté moult propice,leur guerre durant lt;:iHlnaimoir3qu’vnbicnpctit31e Comtede Flandres. Or parlerons des Anglois,puis retournerons au couronnement du Roy.

Comment les Anglais arrtüerent e» Sret^igne^commesJt le Diicfexcufà enuers eux de fi longue elemetirée,^■^ cor/imetH ils etHreprtre/it e»ßmble9le lettré leßege deuartf ^^Utes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C H A P. L IX.

pNeoresne fauoicnt riens les Anglois(qui auoient pafTé la riuierC de t Sartre en grad •L'perifidc la mort du Roy de France amp;eftoient logez à Nogenfur Sartre 3 amp;nbsp;puis fe-j-Jj^MD/f Z^y partirent,Sevindrent à Porlc, a Jeux lieues près de Sablé, amp;nbsp;cftoit toutlepbuuoir3e lôyic,mai} U ranceenlacitéduMansamp;làenuiron,maisilsne faifoientquecoftoycrles Anglois, deduihon fn «difoyentles aucuns qu’on les combattroit.Quandlesnouuellesvindrentaux vns,amp; ‘^^^‘^^ erfib-ruxautres,qucleRoy de France cftoit mort, adonc fut rompu le propos des François,■A?“quot;'^ ^fi»re rarplufieursdesBaronsfedélogèrent,6gt;fenretourner?nrcnFrancc,pourfauoir des quot;*‘ nouuclles,ô:demourerentles Anglois troisiours tou ils cftoicntlors,amp;auquatriefme

Impartirent,amp;vindrentà Saint-Pierre-d’Arne,amp; delàvindrentàArgence, amp;paf- , ^^-^n aioftaulendemain,la riuicre de îWayenne,parmy vnrnarcft,àfi grande peine,qu’ils J^^ an^ mots, r^ypouuoientaller,que deux ou trois defronr,auplus,en ce chemin,qui dura bié deux p,urplus^r^d licues.Orregardcz quel danger, car fi les François FeulTcntfcu amp;nbsp;qu’ils aulfcntafTaiHy nlatrcijjimeta lr’“^tgardc,rârricregarde,nelcs euft,fccu bonnement conforter, amp;nbsp;fen doutoycnt comme außHc ouirles An^ois,To utesfois ils paffer en t,amp;: fen vindrent à Coffé, amp;nbsp;furent là quatre cchirâlespro

Ws,enefperant tous les iours àouirnouuellesdeBrctaigne. Le Duc deBretaignefe tenoità Hamibout,en la marche de Vcfincs,amp; oyoit fouuent nouuellcs des Anglois,* amp;commentilsapprochoientdeBretaigne,amp;nefauoitencores Commentilen çheui* roit.Car,quand on luy recorda la mort du Roy de F«ancc,il l’eut tantoft paffée, fans en paroles du due tenircompte(carilneraimoitqu’vn petit) amp;nbsp;dit adonc à ceux ,quidelezluy eftoient. de sretaigne, La rancune amp;haine3quci’auoye au Royaume de Francc,pourcaufe lt;ie ce Roy Charles fâchât la mort qui cftmortjcftbiê affoiblie de la moitié.Tcl a hay le pcrc,qui aimera le fils,amp; tel a guer ^« i{o}charles roye au percqui aidera au fils. Or faut il queie m’acquitte enuers les Anglois, Car voi- 5; ^f gt;'^P^^ renicntielesayfaitvcniràmarequeftcamp; ordonnance,amp; paffer parmy le Royaume de ^d’auéfr^fa^^w Frâce,amp;me faut tenir, ce queie leur ay promis.Or y ail vn dur point pour moy,amp;pour „irhsAnrleis eux,cari enten que noz bonnes-villes de Bretaigne fe clorront,ne point ne les laifîèrot dedans entrer. Adonc appella le Duc aucuns de fon Confeil ( comme le Seigneur de * Montbourfier,meffireEfticnne Guyon,meffire Guillaume deT#nneguy, meffire Eufta- • cedelaHouffayejmeffre Geoffroy de Caiemel,amp; l’Efleude Lyon) Scieur dit. Vous chcuaucherezdeuersMonfeigneurdeBouquinguam(qui approche le pays deBrctaff gnc,amp;letrouuerez affez pres,comme ie croy) amp;nbsp;me recommanderez à luy,amp;: me falue-rez tous les Barons,amp; leur direz3de par moy, que tantoft ie fcray à Rénes à FenAmtre deux,amp; quils tiennêt ce chemin,amp; là aurons nous enfemble aduis,ÔC ordónancc,com- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ment nous nous mamtiendrons,amp;leur dites que ie ne trouue pas mon pays au point ou 11 eftoit,quandi’enuoyay en Anglctcrrc,dontilmedéplaift grandement,Sz en efpecial de ceux dcNantes,qui font plus rebelles que nuis des autres. Ces Cheualiers reipondff rentque volontiers ils feroientlcmeffage. Si fe départirent d’auecques leDuc,amp;rchc-uiuchcrentdeuers Nantes,Ôc eftoient enuironfoixante Lances. Or les Anglois fepar-tirent de Coffé,amp; entrèrent en la foreft de Graucllc,amp;pafferent au trauers, SC vindrent nbsp;nbsp;nbsp;.

^Vitré en Bretaigne,amp; là furent ils plus-affeurez, qu’ils n'auoient efté par-auantfcÿirils “. muoyentbienquilsneleroyent plus pourfuis des François) amp;nbsp;de la vindrent a Cha-^„^^^^^^^^-^ ftc3übriant,amp;làfarrcftcrent,à caufe des Cheualiers du Duc de Bretaigne,qui vindrent 7e ^/^ Bouquina à 1 encontre d eux en ce lieu.Le Comte de Bouquinguam amp;nbsp;lesBarons d’Angleterre re- ^uam, H W) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 582-

LE SECOND VOLVME

cueillirêtles Cheualiers deffufnommez melTagcrs du Duc de Bretaigne,moulthofino rablem£nt,amp; là firent grans confeils amp;nbsp;grans parlcmens,amp; n|eirent les Anglois,ent mes„quemoultfémerueilteientdece,queleDuc de Breîaigne,ne le pays, n eftoit^ ^uedes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^r^^rnent appareillé,Sr qu’ils ne fe móftroient,pour les recueillfr,car à leur requeftens^^

ve \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftoientlàvenus,amp;auoientpris tellepeine,comme depafÄ’pa«myleRoyaunicde t

^lois^arfes^ c^quot; Le Site éeMonbourfier parla pour tous,amp;cn excniant le Duc,amp;t dit,.MclJeigiiquot;“'’ mejfd^ers, VOUS auez caufe amp;nbsp;raifon de mouuoif ce que vous ditls,amp; eft le Due en grand voloa^ de tenir amp;nbsp;accomplir les ordonnances amp;nbsp;conuenances qu’il a à vous, amp;nbsp;vousaluf) Ion fon loyal pouuoir.Mais il ne peut pas faire àfavolontê,amp;par dpecial, deceit Nantes(qui eft la clef de Bretaign e)qui font à prefent tous rebelles,« fordonnenta cueillir Gens-d’armes,de la partie des François : dont Monfeigneur eft tout cæ^u j lé(car ce font ceux , qui premièrement falierent auccques les autres bonnes-vin , Bretaigne)amp;croit Monfeigneur que ceux de Nantes foyenten nouueau traittea»^ qucslenouueauRoy de Frîlhce,qu’on doit à cefteTouflaints couronner. Si vousp^ Monfeigneurquei’ayezpour recommandé,amp;letenir pour exeufé. En outre! ^^ | Arriuée du Co tivande,que vous preniez^ teniezle chemin de Rênes,car tantoftily viedracotre'^^j^^ te de stu^in- ^,^ trefgrand défit de vous vcoir,amp; en ce n’aura nulle faute. Ces paroHes contente ^^^ ^uamà Irenes, grandement le Comte de Bouquinguam amp;nbsp;les Anglois, amp;nbsp;dirent que le Ducnh^^^, pe fen/è ^ue uoitmieux dire.Si retournèrent les meftagers du Duc deuers Hamibout, amp;trouii. _^^ eyße^yt^ue le Duc à Vcnnes,amp;: les Anglois,fc tindrent à Chafteaubriant quatre iours, amp;nbsp;P^j. i ilanomeLâti partirent,amp; vindrent es fauxbourgs de Rênes,amp; eftoicntlcs portes delà cite cio ‘’’ uierrfwf . 54 ^y laifferent oneques entrer iM Homme-d’aunes. Mais le Comte de

fut logé,amp; le Siret Latinier,meffire Robert Canollc,amp; cinq ou fix autres Barons) ment,du Confeil du Comte,amp; furent là plus de quinze iours, attendansleDuc ^ taigne,qui point ne venoit,dont ils eftoient émeruÂllez.DcdaslacitédeRéncse*^ i leSirede Monteraulieu,lefire de Montfort en Bretaigne, meffire Geoffroy mehmclfire Alain de laHoufTaye, Capitaine de Rênes, amp;nbsp;meflireE*««? i

exeufoient tous les ioursIeDucdeBretaigne.Ie ne fayfic’eftoit àbonnecâu».^^ Ceux de Nates ruais les Anglois commençoient à eux mal contenter, de ce que point ntyfl’‘’^^jjj ai de Nantes fetenoient tous clos amp;nbsp;fermez, amp;nbsp;n’eftoient pas bonnement b^'’. /qui des Anglois,qu’ils fentoient logez à Rênes.Si Auoycrent deuers le Duc il nbsp;nbsp;nbsp;Lii

demandent dean Vue d'^nim.

Velo^emoft des ^»lii is

auoit fait tous les traittez,amp; par lequel la greigneur partie du Royaume »lt;1® j^ pour le temps)cn luy remonftrant«^u’ils n’eftoientpas alTezfors d’eux-mefrorSP. ^^^ nir,ou deffcndre(fils auoient fiege ou alfauDfans ehre pourueus de bonsGens-û filuy prièrentqu’is en fulfentrafrefchis. A cefterequefte obéirent tantoftlr5Hgt; Ducs, qui auoient en gouuemement le Royaume de France, Aniou,Berry, y°^^ij gne,amp; Bourbon. Si enuoyerent la plus de fix cens Lances de bons Gens-darß’j.jj tous gens d’eftar,amp; de grande vaillance. Ainfi furent ceux de Nantes rcconfoir^^ frefchis,amp;ccs Gens-d’armes entendirent à reparer,de toutes pars,Ia ville,, en bon eftat,pour attendre fiege,ou airaur,fil leur venoit.Lcs Anglois)qui

à Rênes amp;nbsp;là cnuiron)fe commencèrent à melancolier furie Duc, qui pointue /

amp; eurent confeil qu’ils ftiuoyeroyentdcuersluy. Si furent ordonnez, poury^ü jj, hors de Irenes /Îrc Thomas de Percy,amp;meflirc Thomas Triuet,à tout cinq cens Lances,pourd^^j^ l et esenumns yj-jj-g^ dérompre toutes embufehes, qui leur pourroient de nul cofté fourdre, ^(.'nq 1 Cesdeux Barons fepartirent de Rcnes,amp;fcmcirent à chemin, en celle bataille ^^| cens Éances3amp; autant d’Archers,amp; partirent à vn Ieudy,amp; l’oft le Samedy cnlui ^^^jj f * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vintle Comte de Bouquingua loger à Saint Supplice enBretaigne,amp;là dcino’-^^p^.

iours, amp;nbsp;puis vint au quatriefmeiourà Cambourt, amp;nbsp;là demeura quatre lours. ^^|, de Bretaigne(qui f eftoit party de Hamibout,amp; venu à Vcnnes ) fauoit tous les ^ conuenance des Anglois,carfes gens (quifetenoient en la cité de Venues) le wy^ fioyent.Si aduifa,tout cofideré, qu’il vouloir parler à eux:car à fon honneur,^» ƒ • alliances qu’ils auoientenfemble,ilnelespouuoitlonguemét demener,amp;et’ j meffire Robert Canolc,meflîre Thomas de Pcrcy,amp;meffire Thomas Tnu^J’^^ile deuars luy.Sifemeit au chemin,pour venir vers Rênes, amp;t ce mefmeiour,qui pâ a, Vennes,il rencontra les Cheualiers d’Angleterre. Si fe firent moult granderecog ^^ fancefur les champs,amp;: demâda du Comte de Bouquinguam le Duc deBretaiglt;’^.^^j,| uelles. Les Cheualiers relpondircnt qu’ils l’auoyent laiffé à R énes tout mêlant'’ ^^.,

-ocr page 583-

DE FROISSART.


^3

lt;ie cc qui! noy oit nul les nouucllcs dcluy.LcDucfcxcufjamp;ditqparfa foy^lnclauoit peuaincdei'.Âdonccheuaucherétils tous enfemble3amp;fufrct bien venus ceiouràVen- ^^i^n^ ^^ ncs,mais ils fcurentquièles Anglois cftoient partis de Cambour, peur venir à la Haide contredît Duc ^'ab Maificre,carilstindrent ce chemin. Au IcndcmaiÂvintlc Comte de Bouquin-^/e ^rer.c^-'/» guamjamp;renionftrercnfgrMdeamourenfemblejamp;fexcufalcDucdeBretaignemoult Cemte de Equ honneftementau CoÂttc,clt; aux Anglois,de ce qu’il auoit tant demouré, amp;:.la caufe e- ^uirgt;^»am. ftoitparccjqu’il netrouuoitpas fon pays délibéré de tenir ce, qu’ils luyîuoicnt promis nbsp;nbsp;nbsp;•

au commencement dd’EftérJ^doncluy refponflic le Comte, Beaufrere de Bretaigne pourtant ne demourra mic(fî vous voulcz)quc ne corrigées les rebelles,car,aucc l’aide ^bpuiffance ^uc vous aucz ,amp; que nous auonsaufli,amp; qui tous les iours nous peut venird Angleterre, nous fubmettrons tellement voz fubicts, qu’ils feront bien aifcs, quandiispourronevenirà mercy deuers vous. De tellesparolles, ôr plufieurs autres,ils parlèrent longuement enfcmble,ôc puis chacun fc retira en fon hoftcl, amp;: cheuauchcréc lendemain tous deux cnfcmble, amp;nbsp;fut adonc ordonne que le confcil du Cote fen iroic ^Rênes,auecques leDuc,amp;t ordonneront amp;: conclurent nnalcmenttoutes leurs befon ßoes.Si demoura ce foir le Duc de Bretaigne amp;: le Confcil du Comte à la Maifierc, ÔC bComte fen retourna à la Haidc( car ils cftoient iàlogcz cnuironla Maifierc)amp;len-lt;lcraainlcDuc retourna à Rcncs,lc Sire Latinicr,mefrirc Robert Canolle,meftIrcTho- • nias de Percy,amp; melTirc Thomas Triucr, amp;nbsp;le confcil du Comte en fa compaignic. Si brcnttroisioursàRcncs,confcillanslcursbcfongncs,Valeur dernier confeilfutac- £ntrefrifi corde,amp;iuré,furles Saintes Euangilcs,pourle Duc de BrctaignCjqu’il viendroicà Nâ- ^ß‘c^(r ^'»n ^cs,mettrelefiege,cnlacompaigniedi|Comtc de Bc^iquinguam,quinzeioursapres, ^“£^^^^‘’ -^^ fc,queles Anglois fcroientlàvcnus,amp;:feroitleDuc de Bretaigne venir, dam ener par / 7

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte de

«/‘uicre de Loire,barges a planttqpour contraindre,par la riuicrc, ceux oe Nantes, amp;nbsp;.jnin^uam. ^cnpartiroit,luynefcsgcns,iufjjuesàccqu’ellcfuftprife. Pour toutes ces chofesen terminer !k affermer,on enuoya quérir le Comte de Bouquinguam à la Haide, pour e-treprefenta CCS obligations dtconfauls. Si fc dclogcrent, amp;nbsp;vindrent loger es faux- -p/Z vßfouua Q^tgsdcReneSjjinß qu’autrefois ils auoient efté logez.Si entrèrent les Comtes amp;Ba- de ce mot^pmr ronsa Réncs.amp;lem- donna le Comte à difner moult grandcmcnt.Le Duc de Bretaigne confeils. enconuenâ^ Jamp;i^^^ fm- fa foy,folcncllcment ,amp;fur les Saintes Euangilcs, qu’il vicn-“oit,à toutfon pouuoir, deuant Naves, amp;nbsp;fur ce point fc départit, amp;nbsp;retira vers Ha-®it)out,amp;lcs Anglois demourerêt à Rênes,amp;y furét,depuis bié,quinze iours,cn ordo-W leurs chofes. De toutesces chofes cftoient bjé informés,ceux de Nantes amp;nbsp;qu’ils ^tioycntaiioirlc ficgc,amp; f ordonnèrent pour le reccuoir,amp; vn des plus grans Capital-ties, qui fuR de dans Nantes, c’eftoit meftirefehan IcBarrois des Barres, vn vaillant d appert Cheualier,amp;auecqucsluyeftoicnt le Capitaine de Clifton ,Iehan de Chaftcl-morant, Morfonace,mefrire lehan de Malatrair,lc Sire deTournemine,d plufieurs au-trcs,toutefleurdeGcns-d’armcs.Lcfquels fe pourueoyent moult iagement de ce qu’il leur railloit,tant à l’encontre de la riuierc,quc les portes, des murs,d des tours, qui re-gardoyentfur les champs,de celle part ou ils penfoient auoir le fiege. N ous mettrons tes befongnes en rcfpit,amp; parlerons de l’ordonnance du couronnement du ieune Roy Charlcs3quifuten celle faifoncourronné à Reims. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•,

bv C Q \'K Q ^'S i. a £ î^ T du Roy Charles c/c Fratieißxieme tJe ce »om. chap. l x.

K Infi que vous deuezfauoir, rien ne fut épargné deNobleftes,ny auffi deScigneu--é Vies,à faire le couronnement du ieune Roy Charles de France, qui fut coKonné à Roy,leiourd’vnDimenche3au douziefme an de fon aagc,mil trois cens quatre vingts. • Abfolennitcde foncouronnement eut grand nombre de grans Seigneurs d baux. Sesquatre oncles y furent, Aniou,Berry ,Bourgongne3dBourbôd,auift fes grans on-i:bs,*Vincclin,DüC de Brabant,le Duc de Bar, le Duc de Lorraine, le Comte de Sa- *^na«.çt, uoye,le Comte de la Marche,le Comte d’Eu,amp; meflire Guillaume deNamur,maislc ComtcdeFlandrcs die Comtelehan de Blois fcxcufcrent.il y eut grâd nombre d’au-^^^sfeigncurs,queicne puis nommer, d entra le ieune Royen la cité de Reims, le Sa-* My,à heure de vcfpres, moult bien accompaigné de noblcfte de baux feigneurs d de ^^Qîftriers,dpar efpecial,il auoit plus de trente trompettes deuant luv, qui fonnoient quot;clcr3que raerueilles,ddefcenditle ieuneRoy Charles de France, deuantl’Eglife de Nofttedame de Reims,fes oncles d freres en fa compaignic. Là cftoient fes confins,

-ocr page 584-

lt;?4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME ^^^j^.

. nbsp;nbsp;- tous ieUmÄenfans-ccIuy deNauarrCjd'Albreth,de Bar,t amp;de Harcourt,amp;:ggt;^ nbsp;- jj

bien jut les bre d autres teunes Efeuyers enfans des haux Barons du Royaume de rr^ r|. j^gsCh^ tnisfrectdeus le ieunc Roy auldfcdemain(ciuifut Dimenche,iour de fon coui»nnemét)iin ^^^j-eßoient fis et» ualiers,amp; ce Samedy ouit lcilt;oy fes vefpres en l’eglife de Noftre-Damede ^^^^^^j^ fins,par leurs veilla enl’Eglifefainfîqu’vfagc en eft)la grcigneur partie delà nuit, amp;nbsp;to“^ . j^lj meres, »’'lt;'^, qui Cheualicrsvouloienteftregt;auecqucsluy. Quand ce vintlfDitaddchej ^^^-^u ^Ham^ ce yQuflaints,reÇlifedcNoftre-damcfutmoultî'ichementparée,tellcroétqiidd ^^^^ ^*fl««w/X ^'°b mieux ordonner,amp; là fut à hautc^folennitéjà la mÂTe de rArcheuefque ^^,,... C^’ rien trtuuer. benift amp;facré.C’eft da la Sainte Ampole,dont Monfeigneur Saint RemV co® ^ uis,lepremier Roy Chreftien des François, amp;nbsp;fut celle vndion enuoj^e de ^^^^^^^ cieux,par vn Saint Ange,amp;toufiours depuis^ les Roys de France en ont eue ^ nbsp;nbsp;j^jj,

amp; point n’amendrit.Or regardez fi c’eft digne chofc,amp; noble. Auant la con ^^j.^^^c leRoyfit là,deuant l’autel,tous lesieunes Chcualiers nouueaux, amp;nbsp;après on ^^^jj. delameiretresfolennellcmcntamp; la chanta l’Archeuefque de Reims, Si la ^“ jlp Roy en habit Royal,cnvnc cnaire,éleucc,moult haut,amp; parée de draps d or, nbsp;nbsp;nbsp;j;

ieunes Chcualiers dcirous,furbas échaufaux,deirus couuerts de drap dor,ai ainfiperfeuera l’office tout le iour.Làeftoitle nouueau Conneftable de France, ^^ oliuier de ^lifire Oliuier de Clilfon,qui auoit efté fait amp;nbsp;efleu Conneftable, puis peu detemps, j, fin connefta- foitmoult bichfon office,SC ce qu’ily appartenoit. Là eftoient auffiles ilede France. pj-ancc,veftus amp;nbsp;parezfitrefrichement,que merueillesfcroitàracôpter,S^l^°' en mareftéRoyalle,la couronne trefriche,amp;outremcfureprecieufc,au ch et Noftre-damedcRcims,futà c^le heure delameftcamp; dela loiennité ,pl‘d”''‘' j^ blcffie,tellement qu’on n’y fiuoit fon pié tourner. Si entendit adonc, qu a“®®“ jjo' uenement du icune Roy,Sc pour réiouir le peuple par le Royaume de Frace, to polirions, aides,gabelles,fouage, fublidcs, amp;nbsp;autres qjiofes raal-prifes(dontlea H meeftoitmoult blecé)furentabbattucsamp;oftécs,amp;fut grandement à la ®®quot;^tt jjrof amp;nbsp;plaifancc du peuple. Apres la melfe on vint au Palais,amp; pour ce que la file ^ .^ j^jit, petite,pour rcceuoirtel peuple,on auoit fait,en la court du Paîais,vn hautamp;g*^^ jjij fur hautes cftagcs,amp; là fut le difner fait amp;nbsp;ordonné,amp; falfeircnt le ieunc Roy onclcs,Brabanr, Aniou,Berry,Bourgongne,amp;Bourbon,à fa table, bien 1°^^ jjiuoS l’Archeuefque de Reims, Sc autres Prélats, furenjà fa dextrc, amp;lcs fi^*^°y??j;«itjl‘l^ f Ce mot de- ®^ons,IcSire delt;3oucy,lelire deCliiron,meffire Guy delà TrimouiUc,!^., ^ ^j^i ftrier fi^nifie ^^ îner,Sf ainfi des autres,fur haux t deftriers,tous couuerts amp;nbsp;parez de draps uû^'^^.^^,. cheuafet Mfi^c continua en tous honneurs laiournée, amp;nbsp;au lendemain, moule de baux Bar ^ fi les cron. de rent Congé du Roy amp;nbsp;de fes oncles,amp; fen retournèrent en leur pays. Si vint le R L Fr.difint f((eluyioutjdünercnl^AbbaycSaint-Tieny,à deux lieuësde Reims,carceuxfle*' ^^^ cedifierfut Joyuent ce paft,amp; ceux delà cité de Reims le Sacre du Roy.Ainlife départit cy firmacheual. biefeftedelaconfecrationduRoyCharlesdc France, amp;fenvinrlc RoyaPa' fut des Pariliens,àrentrée,moult grandement feftoyé. Apres toutes ces feftesy® ^ tcz,amp; honneurs,y eut de gras confeils en France, furie gouuerncniét amp;nbsp;eftat dai / jj me, amp;nbsp;fut ordonné que le Duc de Berry auroit le gouuernement de tout Languea^^j^’r

^* Duc de Bourgongne débouté Picardie amp;nbsp;Normandie , amp;nbsp;le Duc d’Aniou dear® e le Pue d'An- delczle Roy,fon Seigneur, amp;nbsp;auroit principalement, amp;reaument,ladininiina ^^^^^ ieuprincipal gouuernement du Royaume. A donc fut le Comte de Saint-Pol rappelle,qui par . ^oHuemeur d» auoit cfté élongné de la grace du Roy Charles,dernicr trépairé,amp;luy fit à Reims « .^ i^yaume de vinedin de Brabant fa befongne,amp; le Duc d’Aniou auffi(cn laquelle giyce amp;aroo m^enn^ du Comte dc Saint-Pol eftoit moult grandement) amp;fe départit de Han lut Hcwr,^^^^^ rappel du Com enl’Euefché du Liege (auquel il feftoittenu vn grand temps ) amp;nbsp;retourna entra ^ te des. Fol. ramenafafemme au chaftcl deBouhaing, amp;nbsp;fe deporterenttoutes les mainsitn festerres,Sc retournèrent toutes à fon proffit, Nous nous fouffrerons vnpetit ap desbefongnes deirufdites,amp;retournerons aux incidences de Bretaigne, amp;au de Bouquinguam.

Comme fit le Comte ^e Sottqui^guam afisegea Ayantes, ^ oies brau esfii/lies Je ceux de. ^(^ CHAPITRE. LXÏ.

VOusfauez comment les conuenances amp;nbsp;ordonnances furent prifcs,amp;iutée%^ j leDucdeBretaigncamp;leComtedeBouquinguam,deveniraffiegerNantes.(Lj,

-ocr page 585-

DÉ 'FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ gt;| nbsp;nbsp;.

IcDücdcBtetaighcfutparty de Réries,le Seigneur de Monbourfier,mcflîre Éftienné ^uyon,le Seigneur de la Houfraye3amp;fa compaio nie,iè retirèrent vers Venues, Severs Hamibôut,amp;le Comtokie BouquingUatn amp;c les liens l’ordonnèrent,^our venir deuerS Nantes,amp;fedcpartiren|desfauxboürgs de Rênes 60 des villages delà enuiron(ou ils dloientlogcz)amp;fcnvindi^ntCeluyiôür loger à tChallelbriant, Si lendemain à Bain, -j-rfr^/riZ dit leticrsiouràlhicuftc,amp;au quartlôgis,ilsvindrent loger es fauxbôüi^sdeNarites, chaftd Biuy _^^t le Vomie de Bouquingu^n logé ;i Li porté de Sauuc roLit, amp;nbsp;le Sire Latinicr, f ant. * . VonneftabledeloftjleSire detil-Watier,lcSir?de BalTct,furet logez à la porte Saint t-’'* ‘lt;'^ ^-''^f Nicolas,toutfurlariuiere,S(tmeirircGuillaurrie deW^indefore,S^meirire HuedeCau- ‘^^fj^p^^^'^'^^ Klce cftoient lo^ez entre leurs gens,moult hönnorablcment,car c’eftoit au plus près, 7 J/^^” , parraifon,comme ilspoüuoient.Dcdans la ville auoir grand nombre de Chcualiers{.-j;,„^^’;/^^ amp;EfcuyersdcBrctaigne,deBeaüire,d’Aniou, amp;nbsp;du Maine,qui entendoient à garder la b h s'en oublier , villctresbién,amp;enauoientdütoutlcfaix,ôC aulïî lâcharge,neceux de la ville ne fen 4iKh.^/^.itU bucioyenten rien. Etadüintque, la nuitSaint-Martin^melfirc lehan le Barrois des i’^tHerà eeßuj Carres enleut aucuns de fcs corripaignons,qüi là dedans eftoicnt,ôlt;: leur dit, beaux Sei- ^-^’ gneurs,noüsfentonsnôz ennemis près d’icy,ôc encores ne les auons nóus point rcucil-'«zde confeille qu’en la bonne nuit nous les aillons veoir,amp; écarmouchcr. Par ma foy {c:fpondirentceux,àquiilen parla ) vous parlez loyanment, amp;nbsp;dites ce que nous de- • ^®ns faire,amp; nous le voulons; Adonc fe cucülircr fur le foir,amp;farmerêt bien fx vingts ^^^^ ^-^ ^^^^ domines de fair.Si firent ouurir la porte t de S.Picrre(oule Côncftablc,le Sire deBaf-^«,^„ de 5. MeSirede FilVatier,cftoict logez)amp; mirét bônes gardes à la porte,pour la retraite. Nicolas: MoiétCapitaincsamp;meneurs de ceS|Gens-d’armes le Barrois des Barres,amp; lehan de iatHiede ceux “^ftelmorant,^ le Capitaine de Cliflon.Sc fi à point vindrent aux logis desdefltifdits ‘i^^quot;‘t»ff^ fir Hcilsfeoientau (ouper,amp;au oient ces François,cn leur cry, les Barres; Si entrèrent aux °§'^dcsAhgloisamp;comn-icnccr(*ntàfrappcr,élt;: àabbatrrc,amp;blccergcns. Tantoftles' ^^quot;”]’*^‘^ * j(^C|ioisfur£jjj p^jjjjj g^ pourLieus de leur fait,amp; fe rengerent dcuantlcurlogis. Quand g^^ff^

’^^’bois en veirent la manière,ils fe retirèrent,amp; tindrent tous enfemblc,moult fa-u ^'’^•Sifenretournèrent deucrs leur ville, amp;Anglois déroutes parts commence-cçutaveniràlccarmôuche,amp; làeny eut de boutez, reboutez, amp;nbsp;abbattuz par terre, ''nepartamp;d’autre,amp; furent mis les François dedans leur barricre.Si en y eut de morS ' de blecez.d’vnc part amp;£ d’autre, mais le Barrois des BarréS amp;nbsp;fcs gens rentrèrent en la ' «»’petit de dommageyfie fi tint on cefte écarmöüche,dcdans amp;nbsp;debors^à bonne amp;:

^'Qr^nd ce vintleiour Saint Martin au foir,lcj’arroi.s tics Barres parla aux compai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,

S'^onqamp;lcur dit.Siferoit bon que demain,au point du iour, nons enflions fix où fept^*^’’* piiHc è^Oi baftemx^ amp;nbsp;deux cens hómcs,amp; deux cens Arbaleftiers,amp;t par^a riuicre nous allif fƒƒ‘'”■^ “^^ quot;^^ ions vifitetnozcnncinis,car ils ne fe donnent gardedece cofle. Tous furent de cèft 3ccord,amp;cueil]irent,cellcineftnc nuit,le nombre de gens, que le Barrois aüoit nom-«„j„,yj, ^cz,amp;eur;ntpourueu fix gros bafteaux,auant qu’il fuft iout. Si entrèrent dedans, fii nagèrent ou dclTous, contrcual la riuiere,ôé prirent terre au defibus, des logis. Meflire Çnan de Harlcfton amp;nbsp;fes gens fi cftoient logez alfcz près de là en vn grand hoftcl. Là Midrent fur le point du iour les François, quirenuironncrcnr,amp; commencèrent à l’af-5'llir. Meflirelehan de Harlcfton fut tantoft appareillé écaiené amp;nbsp;aufli furent toutes *• 5^§cns,amp;mirentà deffenfe moult vaillamment, amp;nbsp;Archers de tirer contre les Arba-^'HersiLà eut écarmouche forte amp;nbsp;düre,amp; de naufez amp;nbsp;de blcccz,amp;r vous dy bien que n^eufl eftépris amp;nbsp;conquis,mais meflire Robert Cariolle ( qui eftoit logé allez près de ^ibrtnajamp;fit armer les gens, amp;nbsp;deueloperfa barinicre, amp;:fe rira moult courAimcnc pbparr,amp;d’autre part meflire Guillaume de Wiridcforé(qüi en fut aduerty amp;nbsp;aduifé nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^y ^'fe gens y vindrent tous le cours,amp; toufioürs venoient Anglois,amp; fourdoient de ^°nscoftez. Adoneferetirerét les François furie riuage,amp;:vindrct vers leurs bafteaux;

9n’nd ils virent que faire le conuenoit,ou receuoir grand dommage. Là eut furie nua-SA’“retour es bafteaux,grand écarmouche, amp;nbsp;moult vaillamment fe partirent. Lc§ ^ff^^‘^^^^ ^^ '“2pitainesy firent grans appertifes d’armes,amp;ne furent pas des derniers rentrez. T ou-^Hlie^ nbsp;nbsp;‘

'‘oisil y en eut,au rentrer des François,d’aucuns pris,mdrs,amp; noyez,amp; retournèrent à ^•ites.Encorcs tindrent cefte emprife tous ceux, qui en ouircntparlcr d’vnc partie amp;nbsp;^'’bc,à grand hardiefle amp;nbsp;vaillance. Quand les Anglois apperecurent que ceux de ^ntes les reueilloient fi fouuent, fi eurent confeil entre eux, qu’ils feroient mieux fut

^i^r garde,qu’ils n’auoicnteftc,amp;feroycnt bon guet.Dont il aduint qu’vnc nuit,après,

-ocr page 586-

SECOND V0LVME

le feptiefme iour que Monfeigneur le Barrois auoit écarmoüché fur la riuiere, ih gt;nbsp;rcchef,fur lanuit,àlaporteoulc Comtede Bouquinguam eftoitloge, amp;auoitle _ - ^°iscf^ Ita côpaigiÂc,enuirô deux cés Hômcsd’armes,amp; cét Arbaleftiers.Celle nuit rlit^Ltnarref fuient Ic guctlcs Allemans,^ cftoient leurs Capitaines meffire Algars amp;nbsp;meflire ® mas de Roddes.Si fen vindrent frapper les gens du Barroi^ amp;nbsp;luy-melme toun r mier,amp;:Iehande Chaftclmorant,amp; le Capitaine de Cliffon,furte guet,entreces

* mans.Là eut ^ande écarmouche amp;nbsp;dure, amp;nbsp;d’abbatus^à terre. A donc ^^^^^^‘^^.'?''^^^^ qui là eftoient couchez au logis-dû C8mte amp;nbsp;farmerent,amp;fe tirèrent tous ‘;®^®?^ ’ ƒ nbsp;nbsp;nbsp;ou fêcarmouche eftoit.Quand le Barrois des Barres amp;nbsp;ceux, qui auecquesluy eno® ’ apperceurent que prcffeleur fourdoit trop grande,fi fe retirèrent versai porte,en w^ battant,en tirant,amp; écarmouchant.Si y en Cut plufieurs bleccz du traiâj amp;naurez ne part amp;nbsp;d’autre,amp; par cfpécial,melfirc Thomas de Roddes, vn Cheualier oAlW gne,fur frappé d’vn trair,qui luy perça le bacinet tout outre parmy la tcftc,duqowC . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il mourut trois iours apres,dcy t ce fut dommagc,car il eftoit moult appert Cheuî i ■

^arw‘ ^ Si rentrèrent les François amp;nbsp;les Bretons dedans Nantes,à peu de dommage, 8ie® ßx prifonniers,amp; demoura la chofe en celuy eftat,amp; tous les Anglois furleur gar®) toutes les nuitSjils n’attendoyent autre chofe, que d’eftre rêueillez.

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;De ec ijH! empe/eha leDuc de Srefaigtie deve/tiraaJsiege de Na/jteSf^^eetuffic»^^^''^^^

dedans continaoyent'Vaillamment leurs faillies. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ixii-

Alnfi fe tenoient là, deuant Nantes,le Comte de Bouquinguam amp;nbsp;fes gens, 8^?^ doyent tous les iours le Dt*c de Bretaigne^ui point ne venoit,amp;dece,quepre

U pue de Ère tuai obey d^ fissent, •

Ô^iuréleurauoitjriensilnetenoitjdontils eftoient tousémerucillez àq^oyiipfquot;^ car de luy ils n’âuoient nulles nouuelles.Bien enuoycrent par-deuers luy aucuns ^^^^^ fagers amp;nbsp;lettres,qui remonftroicnt qu’il faifoit mal5qnand il ne tenait les conuf®? jj telles, quelles auoient efté promifes amp;nbsp;iurées à tenir par foy, amp;nbsp;accomplitjen w^^ ,jj Rênes,mais de toutes les Iettres3que le Comte de Bouquinguâ y enuoya, eut refponfe,amp; fuppofoient les Anglois3queles meflàgers cftoient morts futlet ■ car nul n’en retournoit,amp; voirement ils eftoient en trop grand peril,amp; ^oÿ^^che fi, ils n’eftoient du pays,8lt; bien accompaignez,entre Nantes amp;Hamiboui'^^ ^ mins eftoient de fi près guettez de Gés-darmes 4u pays,que nul nepouuoitp^quot; ’ ,j, ne fuft pris, amp;nbsp;qu’on ne feuft quelle chofe il vouloir, amp;nbsp;fil portoit nulles letti®^ glois,ou du Duc aux Anglois,amp; fil l^iy en eftoit aucune trouuec) il eftoitmo'^' ^^. ques tout ce, les fourrageurs de l’oft n’ofoient cheuauchcr fur le pays/-n allant en ragcs,fors en gran^routes,car lesChcualiers amp;nbsp;Efcuyers du pays eftoient afic® * fcmble,amp; ne vouloient nullement que leurs terres fuffent foulées,ne courues, que,quandils trouuoient vingt ou trente varlets,ils leur oftoyentleleur, 8^1^^Ù uaux,amp; les battoyent amp;nbsp;n’auroient,amp; n’en pouuoit on auoir autre chofe, dont cf j^jj l’oft eftoient moult courroucez , amp;nbsp;ne fauoient fur qui en prendre l’amenderof“ ,^;^, vray dire, le Duc de Bretaigne tiroir trop fortjqu’il peuft auoir fes gens d’accot«) qu’il peuft venir aider à mettre le fiege à Nantes,par terre amp;nbsp;par la riuiere, conu®^ ^.^ donnancelcportoir,amp;lt;|^Ieparconuenantil auoiteuàRênes,au ComtedeBouQ^ guam,Mais il n’en pouuoit venir à chef,^ difoyent que Baron,Chcualier,n 0'''’^ ^ mais n’aideroyentàdeftruire leur terre,pour la guerre des Anglois,nc, tant que ^^^, glois fuffent en Brctaigne, qu’ils ne farmeroient aucc luy,ôdeDudcurrenion^ pourqvlby doncques ils auoient confenty amp;nbsp;ordonné, du commencement, a W -les Anglois. Ils refpondirentquefçauoit plus efté pour donner crainte au Roy U ^ ce amp;nbsp;à fonConfeilfà ce qu’ils ne fuffent menez fors es anciens vlages ) que pour® j^j chofe,amp; au cas que le Roy de Frâce ne leur vueîlle que tout bié,ils ne luy veulentp . de guerre. Autre chofe, ne rcfponfe,n’cn pouuoit le Duc aùoir.D autre part le ■ Cliffon,Conneftable de Francc,le Sire de Dinanr,lc Sire de Laual, le Vicomte t^ han, le Sire de Rochcfort,amp; tous les baux amp;nbsp;puilfans Barons du pays de Brctaig® b noient cnfemblc leurs villes amp;nbsp;chafteaux clos, amp;nbsp;bien gardez,amp; difoientauDuc,c^,j foient dire par leurs melfagers,qu’il faduifaft,car il auoit efté firoplcmcnt conlû lt;nbsp;gt;nbsp;^, üoirmandéles Anglois,amp;les auoir mis au pays,pour guerroyer amp;nbsp;deftruire fatet ^^^ que nul confort il n’auroit d’eux,ainçois,f il alloit deuant N antes, pour 1 affiegct, qu’ils auoient cntendu(ce qu’il ne deuoitfaire)on luy deftruiroir toutefa f®P’® ^j|j;,

-ocr page 587-

DE FROISSART.

Codez; amp;nbsp;luy donneroit on tant d’cinpcfchcmcns,qu’il ne fa uro it auquel efftedre, triais ] (Cil le vouloir rccognoiftie,amp;remettre en l’obciflàncc du Roy de FraneCitoutainH que i fairelcdcuoi^amp;quetenuy eftoit)ils fefaifoientfors, qu’ils liiy feraient lapaixenuers le icuncRoy de Francê,amp;: luy remonfiferoienc encores piufieurs parolles en difant ain-fique tels auoient eu ’»courage encontre le Roy Charles mort j qui viendroient amp;nbsp;dc-mourcroyent grandegien^en l’amour du Roy fon fils.De toutes telles chofes, des plus baux Barons de Bretaigne,cfl:oit fie Roy feruy.Si ne fàuoitle Due,au vfty dire,auquel, V'‘’gt;'‘ii^ ^‘i pourle mieux,entendre.Gar illne troUuoit nul f(j|jr eftat en fes gcns,amp;:luy couenoit dil- ‘•‘.‘*“’' ^ iimulcr,amp;:toufioursfetenoitle fiesedeuarirNanteSi Leiourt NoRre-damedes adués “‘'“*»* ^“^ 2Uioir,curcutconlcil les François qui feténoyent a Nantes,quils viendroient reucil-1/-««^»«« hrloftxartro[#iuoitrcpofc. Si idirentcnuiion deux cens Lances( dcfquels melfire ij8ô. SaHHi Amaury de Cliiron,cüufin germain au Seigneur de Cliffon,amp; le Sire d’Amboife c- dtet»xJfNi^ Voient meneurs amp;góuucrneurs)amp;fcnvindrcnt frapper fur meflire Guillaume de W^in tf!,ßgt;tsl^cigt;n dcfore3amp; ilfrent parla porte de Richcbourg,fur la riuicrc,amp; faifoient ce loir le guet les '^‘quot;^^ gensmeffireHuede Caurcléc. AccllcheurefutfaitChAialief le Sire d’Amboife, fitCheualiermelfirc Amauri de ClilToni Ces Gens d’armes Bretons amp;nbsp;François C'en ””' Vindrcnt de grande volonté au guer,amp; gaigncrét,de plaine vcnue,Ia barre du guet^dot eftoit chefvn,qui l'appclloitmelfirc Guillaume deGuifenton. Là eut forte écarinou- • ehe amp;nbsp;dure,amp; maint hôme rcnucrfé.Melfirc Guillaume de Windefore amp;nbsp;meffire Hue dcC3urelée(qui là eftoiét, en leur retrair)entédircnt le hutin.Si faillirent tâtoft,amp; far-nicrent amp;nbsp;appareillèrent,amp; vindreut celle part, ou le plusfort butin eftoitj Là eut tiré, frappé,lancé, amp;nbsp;écarmouché,5c fy portèrent les deux parties moult vaillamment ,02 rcntrcrentjcncombattant amp;: écarmou Aant,'es François amp;nbsp;les Brctós,cn la poterne de f^/rf »^^«wj t Chcrbourg( par laquelle ils cRoient iirus)^ fans dommage. Car ils curent vn Cheua- ^/r Richc-hcrprifonnier,amp;dix Hommes d’armes,amp;: n’y eut des leurs que trois pris..Le Jeudi, de- bourg, ^m-^antlavigilcdeNoc^flîrcnt de^âtcs,fur le foir,par la porte de Sauuetoiit, mcûirc le Octrois des Barres amp;nbsp;le Sire de Solete, amp;nbsp;fix vingt gt;nbsp;Hommes- d’armes, amp;f en vindrcnt ^^^^’'^ quot;nbsp;ppcraulogisduCôtedcBouquinguâjamp; faifoit le guet,ccluy loir,lc Cote de Donne-«cm, La eut grande écarmouche amp;nbsp;forte,amp; maint homme renueffe amp;nbsp;boulé ius par ter ^Cjdcglaiuc^maisles A n'dois furent plus fors,que ceux de la ville ne furent.Si fuiét rc culezamp; boutez, csbarrieres,amp;: en la porte^à force,amp; en y eut des leurs , que morts que P‘''Scnuirôfeizc,ôclàfuttuéàrécarnfouehcvnCheualicr Anglois(qui fappclloit mef- * y^^.^gucsKiticllScfutfrapéparmy le Bacinet^dc laquelle naureurc il mourut.Adonô le retireréttoutes gens à leurs logisamp;^ n’y eut plus ffulle chofe faite celle nuit,mais tous IcsCapitaineSjdcNâtes furet à côfeil cnfembk,quc la nuit de Noel,à toutes leurs puif-Lnces,iftroientdelaville.,S2 feroiétvnc grande écai mouche.amp; tiiÆrét tour cela entre ; f j t eux enfecrcr.Le Comte de Bouquinguam amp;nbsp;les autres Anglois cRoiét réucillcz ^o^^p,!^eßtfLti louucntdesBrctonsamp;François, quidedans la ville de Nantes fc tcnoicnt.,amp; d’autre part,furleschamps,lesfourrageUrs auoient moult de peines,en querant viurcsamp;fourrages pour les chtuaux,Slt; n’ofoient fourrager,ne chcuaucher,fors en gratis routes,amp; c-Hoient le Comte de Bouquinguam amp;nbsp;fonConfeil moultcm.etueillezduDucdeBrc-^”g'’c,quipointnevcnoit,nedcluy n’auoient nulles nouuclles,amp;fen córcntoiermal. *^ Cardetoutcntoutilstrouuoient,amp;auoicnt trouué en luy foible conuenant, amp;nbsp;ne fa-quot;oientà quicux en plaindrc,nc qui droit leuren fir.Si eurent confeil cnuiróNocl,qü'ilS fc?f«àwj;/î«f 'nuoyeroient de rechef mclfirct Robert Canolc,mcfrirc Thomas de Percy^ amp;nbsp;mcRire remitßl»». U jhomasTriuet,deuers luy,à Vennes,ou à Hamibout,amp;ceux luy rèmôRreroiétfde par fi^-fpfre- 59* ''Comte,qu’il faifoit trop mal de eequ’autrement il ne facquitoit enuers eux. Puis fut • ycluyappoindemCt rompu amp;brifc,amp;: dircnt,quâd ils eurent entre eux tout cofideré amp;nbsp;’®riginé,qu’ils ne pouuoient ce fairc,n’atfoiblir leur liege,amp; qu’on ne pouuoit aller de-'ictrieDuCjfors que tous enfemble,car( fils y alloient cinq ou fix cens Lances, amp;nbsp;ils en riquuaffcntfurlcpays mille ou quinze cens)ce leur feroit vn ttóp grâdcôtrairc,ô2 pour roicntbien eftre ruez ius,cn allât deuers le Duc,amp; eux demourâs au fiegc,amp; pour celle ^We ne fe départit riens de roR,mais fe tindrét encores tous cnfcmblc. Quand ce vint *^-j^-^ j^ ^^^ ®^3vigilede Noel au foir,leBarrois des Barres,meffire Amaury de Glifl’ô,le Sire d’Arn- ^^^ cafitatMt ^'fr,lcSired’ERoller,lcCaRcllain de Clilfon,Iehandc chaRel-Moranrgt;amp; tousles jeNantet fù/ ^^phaines de Nantes,!(firent hors,par la porte de Sainef-Pierrc,cii grande volonté de les ^n^ltui bien faite la befongne, N auoyent en leur route fix cens. Hommes-d’armes»;

-ocr page 588-

^8


SECOND VOLVME


Quand ils furent hors de là porte,en deux parties, l’vne fen vint parmy la rue, amp;nbsp;l âu * parmy les champs^au logis du Seigneur Latimer amp;nbsp;du Sire de Fil-Watier, amp;nbsp;rai 01 guet melïire Yon 1^-Warin:amp; meffire Guillaume RetoUjSe de j^remiere venue ilsgi^ gnerenttoutes les bailles du gb et, amp;nbsp;ruerentius, amp;nbsp;reculèrent le guet, iuiqucsaulog du Conneftable,le Sire Latinicr,amp; farrefterent deuant Thoftel du Sire ‘^^^fj^^æ^Lj làfutlagrandc écarmouchcjamp;le grâdaflauuCarles Français aq^yentgettekura deleprendre,Â:futfurle point d’cftrepris,amp;le Sire de Vertaing dedâs. du guet moult à foufFrir,ainçois que laiecours vclift.Mtffire Y on Fil-w arin,lcûir Vertaing,amp; meffireNiçoleTraiton Cheualiers,y firent plufieUrs gransappertnes mes, A ces coups f efforçoient ceux du Conneftable amp;c du Marefchali Sgt;C fonnoiet trompettes.Si farmerentpar tout enfemble.Mcffire Guillaume de ''^tideforc^ fire Hue de Caurelée entendirent le fon des tropettes, amp;nbsp;congnurenttantoft que ^ uantgarde auoit à faire.Si firent fonnertrompettcSjamp;aliumcr grand foifon nbsp;nbsp;. L déueloper leurs bannieres,amp;:vindrent celle part,ou la grande écarmoucheeuoit, leur compaignic cent Hommfs-d’armes amp;cét Archer,amp; d’autre part meflire inu Triuct,meffirc Thomas de Percy,amp; le Sire de BalLct,chacun fa banniere nbsp;nbsp;nbsp;^ji drentàrécarmouchc,amp;bicn befoing en auoient ceux derAuantgarde,amp;quilsiu

• haftiuement confortez,carilsfurentfur lepointdeleurlogis perdre.Mais,qua .

Barons amp;nbsp;leurs routes furent venUs,ils reculèrent les François amp;nbsp;les Bretons,« ic ^^, j^etraite de la tous enfemble moult fagement,amp; les François fc tirèrent vers la ville,lançans tiran gt;nbsp;fiUlie dejfufdi écarmouchans. Là fut faite mainte grande appertifc d’armes, amp;nbsp;fabandonnoie^^ rie, cuns ieunes Cheualiers Zc Efeuy^rs du cofté des François,pour eux auancer amp;

afin d’auoir renommée,tellement que meffire T^iftan de Taille y fut pris par « roi

■fil aueit e ptifc,amp;le prit vn Efeuyer de Haynaut,qu’on appelloit Thierry dc Somuiam. ., qufonfe a^ Ainfi fe continua celle écarmouche,^ rentrèrent dedans Nantes tous ccuX,otu^^ meamp;qucon tie3qui yffus en cftoyent, carilconucnoit qu’en tel faft-d’armes en cuftlt;lc®ort^^ yffe à l’ecar- naurez,amp; de pris amp;nbsp;blcccz,car ce pendat tqu’on f anime,amp; qu’on eft à r^r^’^®®“*^ mouche. ne peut autre chofe faire. Mais toutcsfois ils retournèrent dedans àpeudedo^^^j:;. Mais nousauos ç^j. jj^ eurent bien autant de prifonnicrs,que les Anglois auoient des leurs. ^yhi;6-rAutei^”^ ^^ rent à leurs logis.Qwnd la porte fut fermée,ils cntendircntàmettreàpo#ir^”^jnc b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Auffi fe retirèrent ceux de l’oft, amp;nbsp;fen allèrent chacun en fon logis, mais P , vod

onnepeut fompirent ils point leur guet,ainçois firent plus fort guct,que deuant, Leio“‘ ^^jj autre chofe, il n’y eut riens fait,nc toutes les feftes. Si n’entendirent les Anglois à autree‘’° quot;'^j^: faire-./duten- les foirs,fors quc d’eftrereueillez,êA:e,qui plus leur toUchoit amp;nbsp;falfoitd’euu^y’ rfw^/r^que qu’ils n’auoientnulles nouuellesduDuc de Bretaignc,amp;lcur eftoycntviorcsamp;^ . blecer, tuer, gcs fi dcftroits,qu'a grand peine cnpouuoyent ils trouuer,mais ceux de dedau^ lt;nbsp;P'®” ’■^* uoyent affez,qui leur venoient d’autre part, par la riuiere de Loire, deceboup^l

Poi(ftou,Xaintonge,amp; la Rochelle.

Comme/itles f^vgloisßj/artireftti^ußege^ieNaf/ief^^äes belles exeußtiofis,^lt;^^

Duc de Bretaig/te baida au comte de Boui^uinguam.

CHAP. 1-X

feut vêtir de- Valid Ic Comte de 5ouquinguam 84 les Anglois curent affez cfté au fiegej^^^ji fuis le cb. 61. V^Nantes,amp; enuiron t deux mois amp;nbsp;quatre iours ,amp;ils cognurét qu’ils n’^^^^ip^e« mus fouHos ici autre chofc,amp;qucleDucdeBretaigncnetenoit nulles de fes conuenanccs(car*‘ j cemmencer rd noit,n»n’enuoyoit deuers eux)fi eurent côfeil qu’ils fc délogeroyent de làfcarric , 13^. « nt/re faifoicnt)amp;fe tircroient deuers Venues,amp;fen yroient tous enfcmble parler âU™A ^eu/iltantofi ^^u’^Q^c^^^ celle fois toute fon cntente.Âdonc fut fcu amp;nbsp;denocé le délogerpanuy^^., à ces mets l’aii ^^ délogèrent le lendemain de l’an rcuolu,amp; cheuauchcrent en bataille amp;nbsp;ordouU rcuolu. toutainfi qu’ils auoicntfait parmy le Royaume de France,amp; vindrentau parteifquot; ^^, ~i Gérard dit Nantes,cciour,IogeràNorth,amp; furent là pour euxrafrefehir trois iours,poutkL. volain. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui eftoitrôpu.Si eurent moult de mal à le rcfaire,pour paffer outre leur charroy-fj,

le Comte de • tesfois Ic pontfut refait bon amp;nbsp;fort,amp;pafra Loft lariuicre detvoulainfquifutpar' V, ^'ia»t*î^*^'‘*^n ^e^y)^quot;vintloger àLoheac,amp; là demouradcuxiours,amp;Icndcmain,quandilsl'f^^, Be^e^de/^antes ’^®”^’- ^u*^^^ Loheac,ils fen vindrent loger à Gros,amp;là demoura l’oft deux iours,S^'^^^( tire deuers la æ^in à la Trinité.Puis palferét la riuiere d’A uft, au pot de Brchaing.amp;là demoura” |j ville de renés, rc3uc,furlcs plaîSjtoutl’oft.Ceîou^qu’ils delogerét, amp;nbsp;eurét paffé la riuiere,cens' ■

-ocr page 589-

DE FROISSART.


99


cite de Venneseftoiét tous informez, par ceux du pays, qüc le Cote de Bo«iqùinguâ Si • les Anglais venoient celle part,amp;: eftoit leur intêtion de loger en la ville.Si ne fauoy ent comment ilschcuiroient de les laiflcr entrer en la citéiOuhon,amp;vindrentdeuérsleDuc Qui eftoit aHamiboutjînais ce ioùr^ qu’ils venoient vers le Duc, ils le récontrcrentfiir les champs,à deux petites lieues de V ennes,qui vcnoit celle part.Le Duc vit fes bon ncs le Duc cteHree. gens de Venncs,quiv^noiintdeucts luy. Si leur demanda des nouucllcs,amp;ou ils al- audeuaiduCo loient. Si luy rcfponairent,Monfcigneur,des nouuelleSjnous vous en lirons aflez; tede j^u^tun-eczcyleComte de BouquinÇuam Scies Anglais,qui viennent celle part. amp;nbsp;eft leur .Si“'*'”' wtcntion(fi comme nous fommes informez)dc loger ch voftre bonne ville deVerihes. ^regardez que vous en voulez faire, car fans voftre cômandement, nous n’en ferons tiens. Vrayeft(^’ils ont iarefait le pont de Brehaing, qu’on auoit rompu,fur la riuicre oAuft.QuandlcDuc ouït ces nouuellcs,il penfa vn petit, depuis refpondit,Diéu y ait part.Ne vous effrayez ne fonciez de riens les chofes viendront bien. Ce font gens, qui Jicvousveulentpointdcmal.Ic fuis en aucunes chofestenu enuers eux3amp;ay trairtezà ji^^;^i^i nbsp;nbsp;nbsp;■

wx,lefqucls il faut que ic porte outre,amp;m’en acquitc.Ic A’cn vois à Vennes, amp;nbsp;demain f^^ÿ^^,^^ ^”* l'croybicn qu’ils viendront, l’iray au deuant du Comte,mon frère, amp;nbsp;luy ferayd’hon- de iretäi^neei ^cur,plufgrâclqueicpourray,carcn vérité i’y fuis tenu. Au furplus vous ferez aihfi que Jit'cemiede levonsconfeilleray,vous luy offrirez Si prefenterez les clefs de la ville,amp; luy direz que Stn^uin^ua. vousjamp;toutelavillc^cftespfcfrs amp;appareillezdelc receuoir^faufque le ferez iurer,que iluinzeioursapres qu’il fera requis de partirai fc départira de la ville,amp; vous rendrales dcfsdelaville.C’cÜ toutlcconlcil,qucie vous donne.Les Bourgeois de Venncs,qui ^^^quot;ß^‘^'* , dicuauchoicntdelezleDuc,rcfpondirentàinfi,Monfeipncur,nous ferons à voftrcor-

^unnance. Depuis cheuaucherent ils ttius enlemblc,iufqucs a yennes, amp;nbsp;là fe logea lé gt,i(lt;^uitgt;^uai» yuc celle nyif^g^qejj^j^^jQjjP^^pyjj^jjj-^t-Jogej-^ S. lehabjvn village feantà deux iieuës pour notoire-^'Venncs.Cefoirreceut lettres le CorhredeBouquinguam du Duc, quiluy ckriuolt^ße äußere de commeafon cher frcrc,amp; luy m^ndoit qu’il eftoit le bien-venu en la marche de Ven- ^'antet^ ^es.Auiej^jjgj^^j^^^^^i^ j jg Comte eut ouy la mefte,amp; beu vn coup,il monta à eheual

°'’5l«gcns,8ccheuauchercnt moult ordonnémentdeuers la cité de Vcnnes,fAuâ'' ë®racprcniictetncnt,amp; le Comte de Bouquinguarn aprcs,cn fa bataille,amp;rArrieregaf oecnfuyuaiÿlabjtaille,du Comte; Ainft les rencontra le Duc de Bretaigne, quiiffit de Vennesal’encontre d’eux,bien vne grandelièùc, amp;nbsp;quand luy amp;nbsp;le Comte fentreren-contrerent,ilsfefirent grandhonncifl'.Apres celle rcception(quifurmoalthonnora-Wc,amp;en chenauchant fvn contre l’autre, le Comte à dextre,^ le Dùc.àfcneftrc)lc Cote deBouquinguarn entra en parolles,amp; dit, SainÂMaric,beau frère de Bretaigne, que nous vous auôs attédu deuât Nantes/ là éftans au fiege(ainfi que l’ordônance leportoit entre vous amp;moy)8i fi n’y eftes point venu! Par ma foy(refponditït Duc) ic n’en ay au trechofepeu faire,Monfeigneur,ôc vous dy quei’en efté durement courroucé, mais a-mendcrnclepouuoye.Car mes gens de cepaysfpour chofeque iëlcur aye feu rerrion-ftrcr,nc quelque alliances qu’à leur requeftes ils ayent à vous)ils ne fe font dne voulu tirer auant, pour aller au fiege auecques vous deuant Nantes, amp;fc tiennent tous pour-? ueus, furies frontieres,le Sire de Cliffon, le Sire de Dinant,le Sire d’Orual,le Vicomte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. , deRohan,amp;:leSirede Rochefort,pour garder les entrées amp;nbsp;iffucs de Bretaigne, amp;tous j» ceux,quiicltoicntadhercz amp;nbsp;coniomcs aucc moy,tant de chenaliersamp;: Prélats,comme ^itingHamtde--des bonnes villes,font maintenant tous rebelles, dont ic fuis grandement courroucé, udifueßrere-Quandparleurcoulpevoüsmetrouuez en faute. Si vous diray que vous ferez, Mofei- ceu dedat ré» gneur.il eft à prefent au fort de ryucr,qu’il fait froid,S: maunais tenir óft. Vous^viédrez »quot;• aVéncs^amp;là voustiédrcz,iufquescn Auril,ou May. pour vous rafrcfchir,amp;i’ordóneray ^ au/ïidevezgés,amp; paflerôtletéps,aumieux qu’ils pourrôr,amp; de toutes ces chofes nous rcuenchcronsàfefté.Le Cótercfpondit,Dieuy aytpart.Car il vit bien qu’autre chofe n enpouiioitauoir.Si l’amena le Duc de Bretaigne dedans Venues,amp;à l’entrer dedans les gens de la ville furent appareillez, qui fen vindrent en la prefence du Comte, St luy dircnfmoultdouccment.Monfeigneur,pourla reuerence dcvoftregrade Seigneurie, amp;nbsp;pour l honneur de vous, ne vous mettons nul contredit à entrer en la ville de Vénesj» Mais nous voulôns,pour appaifer le pcuple(autremét vous ne feriez pas bié fcur)q vous nousiurez,fur faintcs Euâgilcs,quc quinze iours apres ce que vous en ferez requis voüs départirez de cefte ville,amp;en ferez départir les vofl:res,amp;neno’ferCz,ncfouffrircz faire dômagene molcftc.Par ma f oy (dit le cote de Bouquîguâ)nô,amp;rie le vo’ iurcamp;ttiédray.

vi

lij

-ocr page 590-

too nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME

* En apres ilSlfirent iurcrleS autres Scigneursjfur leur foy,5d fur faintes EuangileSjdet'’ nir le ferment,que lô Comte auoit fait,amp; ils fy accordèrent legerement. Carfaire*^ conucnoit,fils ne ÿouloient dormir au champs. Ainfi fut le Comte de Bouquwg»^’ logé en la cité de Vennes,amp;^on corps en l’oftel du Duc,en vn ßlaifantamp; beau cto ^^ (qui lied dedans la ville,amp;cft nommé la Motc)amp;tous ceux deâa bataille lurcntloî-^ tie^^»»iJlt; enlaviUeamp;esfauxbourgSjamp;leDuc dcBrecaigne amp;fesgci« vi^drent enflAfo^Y Bret.JtJ^t nbsp;nbsp;là fe tint le Du«,mais aucunesfois il vcnoit à V enncs,veoir le Comte, amp;nbsp;auoientpa» Lefneuen. ment enfemble,^ puis fenretournoitÿielàouileftoit jtirty.LeSircLatinierJeji''^ ■ Fil,Watier,meiïireThomas dePcrcy,mcflirc Thomas Triuet, amp;nbsp;rAuätgardcdcuoJt^ lire logée cnlavilledcHamibout,mais one on ne leur voulut ouurir les portes,^ côuint aller aux châps,amp;aux fauxbourgs.MelTire Robert Canole,IeSgt;edeFil nbsp;nbsp;’

amp; plufieurs autres,deuoicnt eftre logez en la ville de Quinpercorentin,mais on ne voulut one ouurir les portes,amp; leur conuint loger es fauxbourgs,amp; aux chaps.jdo“ rent amp;endurerét,du têps qu’ils furent là,moult de pourctésamp;malaifes,carce,quigt;i^ la peine de plu loit quc trois deniers ,onleur^endoitdouze, fit encores n’en pouuoient ils recouu ^» ^teursdel’ar- fl moururent leurs chenaux, de froid amp;’depoureté,amp; ne fauoiét ou aller enfourrâgeS) mee du Cemte^ quad ils y alloicnt c’eftoit en grand pcril,carles terres voifincs leur cftoiét toutes en^ -e Boujuif/^^ mies.Le Vicôte de Rohâ auoit pour lors en la Marche de Vênes deux fors chafteauü firent'*entier- grans,dôt l’vn cftoit appelle le Caire,amp; l’autre Linguighât.En ces deux chafteauxa® r« d’amis. nbsp;nbsp;grande garnifon,dc par ledit Vicôte,qui portoict trop de côtraires aux 1^“^”?®'?, jj 1 glois,amp; en rucrét mains ius,amp; en occirét plufieurs auec autres garnifoDS,quicfto’L I Seigneur de Cliffon,dedans des places amfes en celle frótiere,cómelechaftcl-lo Montagu,amp;Môcôtour.Si fouff?oittout celcDticdeBretaignc,amp;difoitquilncW^, uoit améder,car voirement le Cônefiable de France,amp;le Sire de Cliffon faifoiçtg re pour le Roy de France,amp; fe tenoient fur le pays, à grand nombre de Gens-da'^ ^^ parquoy les Angloisnefofoicnt ouurir,nc partir l’vnTl'aucc l’autre.Encores,to”‘'^. dé,amp;: côfideré cornent ils eftoient logez aux châps,en nulle d effenfe, ce fut ®*’®^ jjf cornent ils ne rcceurent déplus grans dômages.Car ceux de Vennes ne peulfr'’^^'^^^ legerement coforté ceux de Camperle,ceux deHamibout3ne ceux de Qn*^P^^^„(,ir, tin.Mais, au vray dire, le Duc alloit au-deuât,amp; les gardoit amp;nbsp;deffendoit à^’'rjy5ce qu’ils ne fuffent deftruits,amp; bien difoit à fon Côfeil,que foiblcmët amp;nbsp;potire®^ ^^|ÿ qu’il leur auoit promis,!! feftoit acquitté enuers 1^ Côte amp;nbsp;fes ges.En celuyt^P^' ^,^,_ àParisdeuers le Roy de Frace,de par le Duc cnuoyez,quatre baux Baros,qui MP ; j^el^uesgrai chaçoientfa paix. C’eftaffauoir le Vicomte de Rohan,meffire Charles deDin^j^rf, Saros de Bref, ßj-g Q^y ^ Sipe (je Laual, amp;nbsp;meffire Guy, Sire de Rochefort.Ces quatre Baronsen charts ^ur ^^^S*^^ ^'^ Côfeil,tâftis que le Côte de Bouquinguâ eftoit au fiege dcuatN5tes,loj'^J^ ent remofiré parplufieurs fois,mout fagemét en difat telles parolles.Môfeigncub'

der le Duc de moltrez a tout le mode,q vous auez courage tout Anglois.Vous auez mis amp;' amt j Sretai^ne auec ce pays les Anglois,qui vo’tondroiët vofire heritage,fils en eftoiétau defrus.Q^f^ le i^oyaume de fir,nc plaifâce,prenez vous,cn eux tât aimer? Regardez cômét en eft leRoy de b ƒ gt;nbsp;F«»«. qui tât fe finit en cux,qu’illes meit dcdâsla villeSc chaftel de Cherbourg,amp; onc^i^E ^ 2 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• il ne fen voulurent partir,nepartirót,mais le tiêdrôt corne leur bon héritage, qquot; ’.

* vous les auez mis,ou mettez, en vozyilles fermées de Bretaigne, ils ne fen partis », mais,car tous les iours ferôt rafrefehis de leurs gens.Regardez cornent ils tiennes amp;nbsp;n’ôt nulle volonté de le vous rendrc,cóbien qu’il foit de vofire droit domaine ritage.^vousfuffifeàtant. Monfeigneur, que vous foyez aimé de voz gensdecep ,^^ _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui iamais ne renonceront le Roy de Frâce,pour feruir amp;nbsp;eftre au Roy d AngUtc^' voftre femme eft d’Angleterre,voulez vous pourtant,à caufe de ce,laifferpéroré' ^^^ heritage(quitât vous a confié de peine amp;trauail à auoiiFamp;torfours demoureren5 . F te.Vousnepouuez qu’vn homme,au cas que le pays fe voudrait clorre cotre vous fez voz confeils,car le Roy de Francc(lequel vous n’aimiez pas)cft trépafre,amp;y aap^ fent vn ieune Roy,bel, amp;nbsp;bon,amp; qui a bon efprit,amp; tel a hay le pere quileferuira. '^^ •vous ferons voftre paix en uers luy,amp; mettrons à accord,amp;: fi demourrez Sireamp;lF ^^ Bretaignc,amp;en grâd’puifrâce,ôtles AngloisretourncrÔtenleurpays.Tellcsparo plufieurs autres,toutes coulourées,auoiêt ces Barôs deffus nômez par pluncußtoi monftrées au Duc,amp;tant qu’ils l’auoient ainfi qu’à demi coquis à faire leur volot^i® encor fefaingnoit il,amp; diffimuloit Contre le Roy de France fie fon Confeifamp;co^r^^^,^

-ocr page 591-

DE FROISSART.

ioi


AngloiSjtaht qu il verroit a quelle fin il en pourvoit venir, amp;nbsp;de tous fes traîttez fccrets amp;couucrts(que ces quatre Barons de Bretaigne^quî eftoient à. Paris,faifoient deuers le Roy,amp; fa oncles)n Gii^auoit riens le Comte de Bouquinguamgt;ne As Barons n’en feu-Kntncnsiulquqs en fin d’ordonnance,Scainçois qu’ils TA apperceuflent,ne qu’ils iflif-fent nors de Brctaigne,îl y eut vn fait-d’armes, amp;nbsp;vue iouftc,deuanc Vennes, prefent le Comte deBouquingiÂm * les Seigneurs,qui là eftoient:de laquelle nous ferons mention : car ce neft pas chofe à oublier ny à taire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

De ^uel^ues toußes (ß faits d’armes accempUs en Aprefifsee^tiu Co»!te de Bou^uiguam

(titteeertaifis Fraȍgis ^(^Kglois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. lxiiii.

À VtcmpsSé^ermequeGauuainMicaillcamp;Iaquemcs Katorfirentfaits-darmes,dc-à XuantlcCointcbeBouquinguam amp;nbsp;les Seigneurs, quiauecques luycftoiétvenus d Angleterre,pour voir ces armes aucuns Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers de France eftoiét venus a Marchaünoy,lczBlois,amp; tant,que meffire Regnaud de ToUars, Sire de t Poufau-gt; gcs,vnBarôdePoiôlou,cnpritparolIes au Seigneur de ^crtaing,amp; dit qucvolontiers -[rerardMi ilfaoit fait-d armes de trois coups de lâcc,amp;dc trois coups de hache,amp; le Sire de Ver- pouancesc^ taingncluy voulut pas rchifer,mais les luy voulut accorder, amp;nbsp;les voulut tatoft faire Se '^‘^^^ poufan-deliuretjà quelque dommage ou proffit que ce fuft. Mais le Comte de Bouquinguâ ne ^“* le voulut pas,amp;r commanda adonc au Cheualier,qu’il n’en fift riens. Cenonobftantles • parollesdcs cntrcprilcs d’armes demeurent au propos des deux chcualiers : amp;nbsp;telles parolles,oufemblablcs,ciitlaa ceiourvnEfeuyer deSauoyc( quifappelIoitlcBaftard Clarius)àEdouarddeBeauchamp,fils de meffire Roger: tamp; meffire Triftandclalail-'eàmefTirelehan d’Amberticourt, meffire lehan de (gaffel Morant à lannequinCli-toUjamp;lcGalloisd’Aunoy àmeffire Guillaume Clitó,amp;rmcffireHoyau d’Araines à mef “te Guillaume Franc. Mais toutes pafferent adonc les vues corne les autres. Quand le meßmeence ' Comte de Bouquinguam Scies ;^nglois furent logez es fauxbourgs de Nantes (com- ^fejent tha^^ Jeffuseppjjj^jçj Chey^jjgrs amp;Efcuyers,du cofté des François,eftoient dedans Nâ- , '^^ ^^quirentieSirede Vertaing amp;nbsp;les autres.de foncofté, SZ firent rcquerre,à ceux

* ƒ5^'Juientappeliez d’armcs,quc deuant Nantes ils les voufiffentdelîurer.Les Ca-

n’eurent pas confeil de ce faire amp;nbsp;accord er,Sc exeuferent leurs gens ,, quot;aifoient(jftiljgß.Qyent(jg(j^j^5 Nantes comme fond oyérs,amp; commis amp;nbsp;ordonnez pourgarderla ville. Ces parollesfepgfferen^tant que le Coihté dc Bouquinguam fut ■ vcnuàVcncs,àHamibout,à Câperle,SC à QiiinpercoTcntin,ainfi que vous fauez.Quad ’5furcntvenus,amp;làarrcftcz,mcffirc Regnaud de Touars, Monfcigneublc Barrois des ânes,meffireHoyau d’Araines,amp; grade foifon d? Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers,fen vindreC ^GhafteI-Iofrelin,àfept lieues de V énes,ou le Concftable de Fracc fe renoie SC le Cô-tedda Marche,amp; grand nôbre d’autres Chcualiers de Frâce ^ qui volôtiers les veirent,. bien les recueillirét.Adôcfémeurent les paroles deuatie Concftable Sc luy remon-

^°^®’’’^tcls Sc tels auoient entrepris faire faits-d’armes aux Anglois.Lc Cône-ftableouit volôtiers ces parolles,amp; dit,Fmuoycz deuers eux,ÔÇ nous leur dónerós fauf-coduitdefairefaits-d’armcs,filsveulét vcnir.SicuoyerétpremicremétlcGalloisd’Au noySemeffiref Lionet d’Araines,ou ils feftoiétingérez de faire faits-d’armes,ôc d’affoir . . trois coups de glaiues à cheual.Qiiand meffire Guillaume d^on Sc mcfrireGuiilaume^l^”^^”^^^* Franc en tendirent qu’ils eftoient femons amp;nbsp;requis des François à faire faits d’armcs,fi j,^^ f^^^ j-^i^^ tnfurent tous’réiouis,amp; prirent congé du Cote de BouquinguâScdes Barons d’Angleterre, pour y ailer.Si y allercnt,amp; aucuns Chcualicrs en leur compaignic ,’8ciouftercnt

■t'ouït vaillamment les Angloisôc les François,8c firent faits-d’arrncs,ainfi qucAordon--

^incelc portoit. Là furent requis de meffire Regnaud de Tquars,5c de meffire Triftan nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

«clalaille,amp; de meffire lehan de Chaftel-Morant,Sc du Baftard t de Clarius,chacûfon Cbeualici-joufon Efcuyer,c’cft à entendre le Sire de Ycrtaing,nlcilirc lelian d’Ambre- -^iiD^ na?ite-ticourt,Edouard de Beauehâp,amp;Iannequin Cliton. Les quatre. Anglois(quieftoient res dît Cia-en grand volonté de côbattre) vouloient,fur le faufeoduit dmConneftable^aller au cha tins ßmple-nel-IofTelin.Ç^and le Comte de Bouquinguam fut à Venues,amp; il entendît les reque - »»^«f commet “«desFrançois, il refpondit,8c ditainfi aux hcraux^tout haut.Vous direz au Cônefta-^^’'*/eflé^n b^quelcComtc de Bouquinguam luy mande,quil eft bien auffipuifTaut de donner, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;** ^dotcnirlonfaufcondnitàux François,comme il eft de le donner aux A'nglois,8cque ^”^'’’^ nbsp;nbsp;'^‘*'

t^^ux, qui demandent à faire faits-d’armes'aux fiens , viennent à V cnnes,amp;il leur don- dc**^cïari^ ncra,amp;à quels qu’ils voudront en leur cpmpaignie,pour l’amour d’eux,venâs8c retour-

1^9

-ocr page 592-

102

LE SECOND VOLVME nans à faufconduit.Qiund le Conneftable ouit cefte refponfcjtantoft ^^*® ^^'”^^^lc5 Comte de Bouquinguam auoit droit ,amp; qu’il vouloir affifter aux faits-darme, ^ veoir5amp; que c’eficA: bien raifon, qu’autantil en euft à Vennes c^ fa prefcncc,co en auoit eu au Chaftcau-Iofftlin enlafiennc.Si refponditle Conneftablc^qu^n r, Ia5amp; dit,le Comte de Bouquinguam parle comme vn vaillant lTommc,amp;ius ^ nbsp;’

amp;icvueilqu’ilenfoitàfaparollc,amp;fémeuuéttous ccux,qi!R alltry

• nbsp;nbsp;nbsp;les faifans-d’arfbes,amp; nous cnuoyerons quérir le faufeôduit.Tantoft feraeure ^^^ licrs amp;nbsp;Efcuycrs,iufqucs au nombre d% trente, Si vint v^ Heraut à Venues, pou^^^ lcfaufconduit,amp;onleleurdonnaamp; feella,deparleComte de Bouquinguam. ^^^^^ fcpartirétduChaftcau-Ioirelinlestrois,qui faire faits-d’armes deuoientA ^^^^ ^ très en leur compaignie,amp; vindrent à Vcnncs,amp; fe logèrent dedans IcsftuxDOurg^^!^^ leur firent les Anglois bonne chere. Au lendemain ils f ordonnèrent pour corn . ainfi que faire deuoicnt,amp;vindrét en vue belle place toute ample amp;nbsp;vnic,aude ^^ la ville. Apres vindrent le Comte de Bouquinguam,lc Comte de Suffort,lc to ,^ Donneficrc,amp;les Barons,qui là eftoient en fa compaignie,amp; ceux qui faim «i ,^ mes dcuoient,c’cftaflauoirlc Sire de Vertain,contre Regnaud de Touars, oâgn j^ frirrrfrfi dit t PoufaugeSjmeffirc Ichan d’Ambreticourt, ContreTriftan de laIaillc,amp;: Edou jcj de Pouft- Beauchamp courut contre le Baftard de Clarius.Là fe meirent fur la place les f ^ i ^ CCS,etfena- tous d’vncofté,amp;les Anglois dcrautre,amp;ceux,quideuoient ioufter, eftoi^^^^f^’^ j^rtsaußi, armez de toutes piéces,de bacinetsàvifiercs,amp; deglaiues,ab0sfersdeßoi’d®^^’^ . ., nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pourueus,amp;fe firent les faits-d’armcs,ainfi qu’il f enfuit. Premièrement le Sim de j. dus^rede^u- ^^’^8^5 en Poidou,amp;le Sirede Yertainen Haypaur, deux Barons de haute empd^ fiuga cotre le ‘^^ grand hardemcnt,fen vindrent l’vn fur rautrc,amp; tous à pié, tenansleurs ^l^u^j^ sitede^ertaw rez Cil leurs mains :amp; palfercnt le bon pas : amp;nbsp;point ne l’épargnèrent : ains faki^ glaiues l’vn fur l’autre, en poulfant.Lc Sire de V ertair^ut feru,fans edre blece,* ^^._ pale Sire de Poufaugcs par telle maniere,qu’illuy perça les mailles,amp; la poidr®^ .P ratts-d armes ^j^^., g^ j^^ ^^ ^^j eftoit dcffous,tellement que le fang faillit de la chair, amp;nbsp;gt^ j; latUe’^cotre c^- *’®^^®^ ^^gt; 4^'^^ ne le naura plus auant. Apres recouurcrent ils les trois autres co^P^^ hi^ d’^mhre ^’^^^ toutes les armcs,fans dómages,amp; puis allèrent rcpofer,amp; laiffercnt fähe^udK ticsurt. amp;lcsregarderêt.Apresvindrétmeflire lehâ d’Ambreticourt(qui eftoit d^^’I Qjÿ Faits-d'armes meffire Triftâ dclaIaille,Poiólcuin,amp;furétlcurs ymes moult vaillâmétfu^^^ ■ jj^ d’Ediuard. de de dómage,amp;quand ils eurent fait,ilspafrercnt outre.Adôc vindrent Ics«“®^, Jur Beauchap^tn- fanoirEdouard de Beauchâpamp;Clarius de Sauoye.CeluyBaftard eftoitvn^^dUiV^j tre clanusde 5^fort,amp;trop mieux formé de tous mébres,qucrAnglois n’eftoit.Si viotlteutP^ Sautée. i’autre,de grande v^onté,amp;aflirét les glaiues l’vn fur l’autre en la poidrinCjduP®^ tellement qu’Edouard fut bouté iusamp;rcnuerfé:dont les Anglois furentmoultto“ les ^n^bis cez.Quand il fut reloué,il prit fon glaiuc,amp;fen vint fur Clarins,amp;ClariusfurW^ retirèrent leur encores le boutadc-rccheflcSauoifien à tcrrc,dont furent les Anglois moult w^^j^, eba^ion. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cez,amp;r dirent,Edouard eft trop foible contre cçft Efeuyer.Les diables le font bi^. tre ce Sauoifien ioufter, ne f entremettre de gucrre,ne de ioufte,Adonc fut il p^®; . tre eux,amp; fut dit qu’il né fcroit plus.Quand Clarius en vit la manicre(qui defir^^h lt;• faire fes armes) il dit,Seig|acurs,vous me faites tort. Puis que vous voulez quEc°®jj n’en face plus,fi m’e baillez vn autre,auquel ie puifle parfaire mes armes. Le CoW*® Bouquinguam voulut falloir que Clarius difoit,amp; on le luy dit. AdoncilrdponœtA le François pârloit bien amp;nbsp;vaillamment.Lors faillit tantoft auantvn Efcuyer Ang* (qui depuis fut Chcualicr,amp;fappclloit lannequin Fctaceilles)amp;vint deuantleCoff /am^^wn Fe ^ fagenouilla,amp; luy pria qu’il parfift les armes,Se le Comte le luy accorda. Leditl^.^^ tacetUesnou- q^,jj^ f^ mcitenarroyamp;,farma en laplace3dc toutes pieccs(ainfi coe à luy apparteno | **^‘*'*^amp; prit fonelaiue,amp;lc Baftard Clarius le fien,^ vindrcnt,en poulfantjl’vnfurlautre) ivn contre! autrc,ôôfepoullercntpar tellefaçon,quc les deux glaiues!envolemu‘’^ tronçons,par deffus leurs teftcs. Apres ils retournèrent le fécond coup, amp;nbsp;ainfi enâ uint,amp; firent corne le premier, amp;nbsp;auflî firent ils du tiers.Toutes leurs lances fpmntro^^ pucs,dótles Seigneurs d’vn party amp;nbsp;d’autre3qui les rcgardoient,tindrêt ce faitanu’ bel. Adonc ils prirent les cfpées(qui eftoient fortes)amp; en fix coups ils en rompirétç'* trc,amp; vouloient frapper des haches, mais le Cote les leur ofta,amp; dit qu il ne les vu“ ® pas voir en outrancc,amp; qu’alfez en auoiét fait,Si fe tirerêt arrière, amp;nbsp;lors vindrétles«® trcs,c’eftaflauoir Ichan de Chaftel-MorantjFrâçois:amp; lânequin Clitô Anglois. Sh^r

-ocr page 593-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;io^

pareillement pour faire faits-d’armes. Celuy lanncquin cftoit Efeuyer d?ionneur au P‘*’f-^4rmft Comte de Bouquinguamjamp;: le plus prochain qu’il euft pour fon corps;mais il cftoit de-lic,amp; menu de corps Sj de membres: amp;nbsp;déplaifoit au Comte,dont ilauoitàfaire à

fort amp;nbsp;renommé homme-d’armes,comme lehan de chaftel-Morant cftoir.Cc nonob- ^Min CUten liant ils furent mis en Itlf^zSc vindrent l’vn fur l’autre moult afprement amp;nbsp;roidement: ' mais! Angloisn’eutptintae duree contre les François:ains fut,cn pouflant getté à ter-rcmoultafprement:amp;leComteditjIlsnefontpasparcils enfemble. /Pdonevindrent • ilannequint Cliton aucuns d^s gens du-Comtt: amp;nbsp;luy dirent, Iannequin,vous n’eftes -[Sala^ît pas hommepour porter outrc,cesfaiól:s-d’armes:amp;Monfeigneur le Cote de Bouquin- Chucon. guam eft courroucé de voftre emprife. Allez vous repofer. Adôc fe retira l’Anglois d’v- ■^‘lt;««^?«'»^^'; ne part; amp;, quand Ichan de Chaftel-Morant en vit la manière, il dit Seigneurs, fil vous ^‘’”lt; Icmble que voftre Efeuyer foit trop menu, fi m’en baillez vn autre à voftre plaifir: amp;ie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Vous enprie:àfin que ie parface cc,quei’ay entrepris: car on me feroit tort amp;nbsp;villennie: liieme partoye d’icy fans faire faids-d’armes. Dont refp^ndirent ie Conneftable amp;le ^arcfchal dcroft,Vous dites bicn:ôr vous l’aurez. Adôc tout à rétour,auxChcualiersSe Efcuycrs3qui eftoient là, fut dit qu’on deliuraft le Seigneur de Chaftel-Morant. A ces parolLcsrefpondittâtoft meflire Guillaume de Fermitô. Dites luy qu’il ne peut partie ^icy,fansfairefaits-d’armcs:amp;:fcn voifercpofervnpctit en fa chaire,amp; tantoft fera de- • liure;cariem’armcray contre luy. Cefterefponfe pleut grandement à Ichan deCha-Id-Morant;amp;fenallafeoir5amp;vn petit repofer.Tantoft fut prefi:le Cheualier Anglois: z^suueau cha~ *vintcn la placc.Or furent l’vn deuant l’antre melfirc Guillaume de Fermiton amp;nbsp;lehâ fioa contre /e-cChaftel-Morant, pour faire faids-d'armes. Chaci^i prit fon glaiue: amp;nbsp;vindrent de ^‘lt;» ^‘ ch^ßel-tourfe àpiéj’vn contre l’autre,pour aficoir les glaiues entre les quatre mcmbres:car au-trementle faifç cftoit villain. Adonc vindrent de grandes volontez armez, au vray de ^ütespiecesjg^:ljyifiei;cdub3ci^etabbattuc,attachéc, amp;nbsp;arreftée. lehan de Chaftcl-

otant affena le Cheualier moult grandement par la poitrine: tellèmentque meflire

ten nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^®f crmiton frémit amp;nbsp;flcchit:amp; le fit,pource que le pié luy faillit vn petit. Il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

c r °*^ §*âiuc deuât luy roidcmêt,à deux mains:amp; le baifla(car amender ne le peut)

tapameflire Icban de Chaftel-Morat es cuifles:amp;luy perça tout outrc,le fer du glai-d Ck^^ J^*'tiflc:tcllcmçnt qu’il apparoiflbit,dc l’autre cofté bien vnc poignée. 1 chan haltel-MorantpourlecoupchaiiceIa:maispointnccheut.Adoncfurentles Che-

^ lets amp;nbsp;Efeuyers Anglois d’vnc part amp;nbsp;d’autre duremenr courroucez: amp;nbsp;fut dit que amp;fil°*^'ft ^^?^®®’^’-po’^^*^*A°S^®^^ ^^^^^^æ^ ^itque ce,luy déplaifoit grandement com ^ ‘^“‘^^s ^u Commencement des armes, auoir ainfi ouuré, il n’y euft oneques' leh rl ^r '^ ^^ ^^ “® l’auoit peu amender:car il glifla d’vn pic,poiy le grand pous3que den • quot;Dorantluy auoit donné. Sidemouralachofeainfi; Scies François fe ^P”tcnt congé du Comte, amp;nbsp;des Seigneurs: amp;nbsp;remmenèrent, en vne lit-f^td ^^^^^^^^^^^^'^ot^’^^’æ^flttcs^vi Chaftel-Ioflelin dont il cftoit party: lequel ccecoupSinaureureen grand peril de mort.Ainfi fedepartiret ces faits-d’armes, e tetira chacun en fon lieu: les Anglois àVcnnes,amp;les François au Chaftel-IofTelin, Cemment le Pf/c e^e Br éteigne fitfi p^ix enuers le Bejt de France: ^ comment les t^ n~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

g ets retournèrent en leur pays; (^ dft fiieZ-d’armes d’entr^'un Efiuyer François nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

0quot;V»'^ngloÛt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CH AP. LXV.

À Près ces faids-d armes (qui furent ce pendant que le Comte de Bouquinguam fe-(âinf°'^'^^°*'^^-^*^^^^^^^’^’^ ^^'' tiens fait,qui à recorder face: amp;nbsp;fetenoient les Anglois Qiij''^°æ^^^ *^y *^^^ cy-deflus) en la ville de Venues, à Hamibout, à Camperle, amp;à • ^'’percorentin: amp;nbsp;pafferent lefdits Anglois,en celle côtrée deBrctaigne,rYuer,tout gçfj ^^ Q^ *^5 peurent.Si y eurent plu fieurs des Anglois moult de dommages,de da-^oientr'^'^^^^*^'^^^^'^*^*'^^’^°^^^^^^f°^’' ^^'^’■^ chenaux. Car fourriersne trou-l^sfoin^'^f^’^^'' ^^ P^y^’^^^ ^°^tragcr:amp; auflî en ce temps là les granges font vuides, amp;nbsp;quot;’enf nbsp;nbsp;^^•.^^^‘quot; ce,les François auoient à ce mis grand’peine, à fin que les ennemis

Çoh ft ’^^’■^^^’^^•^ prirent les Anglois en ce danger moult longuement. Caries Fran-* Anpî °*‘;’^^‘^,^^ans les garnifons fur les frontières,amp; moult puilTammcnt, parquoy les , , nbsp;nbsp;nbsp;. .

chcuaucher.il vint aux Anglois aucus viures,par mer,dcs Ifles dcCor Genefue^ leiMSrk’*^® ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui les recoforteret moult. Autremet eux,amp; tous Vuifc:^«e

euaux,fuirent tousmorts de famine.Ce pédant eftoiét à Paris,de par le Duc de nous anons

x nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 594-

104 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME

les Cartes ^

defiriftiens, s'en taifant Sala.

chastes filon Bretaigne^e Vicôte de RohâJe Sire de Laualjmelïîre Charles de DinâtA' ^?f®'^ j^^. de Rochefort: qui luypourchaçoiêtamp;procuroiétfapaixdcuers le Roy:amp;diesen^^^^ foit conucnir.Catèl veoit bien qu’il ne pouuoit tenir fon conusant aux An^ois,t ^^ qu’illeurauoitpromisfilnefouloitperdrc fonpays. C’eftoit l’intention du Coæ Bouquinguam, amp;nbsp;de les gens: qu’ils pafleroicntl’Yuer en la manche de VenneSjauf bel qu’ils pourroient: amp;àreftcrctourneroiét en France, amp;nbsp;y feftient guerre: Ka mandé amp;nbsp;efcA tout leur eftatau Roy d’Angleterre, amp;nbsp;au Duc de Landaftre. *c ^^ l’intention du Roy,amp; du Confeil,qufl«i’aduis amp;nbsp;imagination du Comte ®®°**’ ®®®^(f luy auoiét eferit qu’il le feift: amp;nbsp;que la faifon vn paflage des Anglois fcfcroitdc-rc^,^^^_ cnNormandie,amp;prendroit terreà Chcrbourg:amp;fetrouueroiét ces *^ux onsen mandie, pourquoy, quand ils feroient tous cnfemblc, ils pourroient faire vn tre g faift en France.Le Roy de France,fcs oncles,amp;fon Confeil,imaginèrent bien tou poinéls: amp;nbsp;en eftoient aucunement aduifez amp;nbsp;informez; amp;nbsp;difoient bien entre où) fecret confcil, que fe le Duc de Bretaignc amp;nbsp;aucunes de les villes eftoient contraint Royaume auecques la puiflance d’Angleterre ( laquelle eft bende-c ^°^^''^ ^° ^^[f; Royaume de France, pour vnc faifon, auroit à porter trop dur faix.Parquoy cesq^^^ Barons de Bretaignc (quircprcfentoicntle Duc, amp;nbsp;qui conceuoient bientousl^ .^ res)auoicnt mis ces doutes auant:amp; cfpecialemcntfen eftoient décoiiucrts au v Aniou(qui auoitlefouuerain goyuernemcnt,pourle temps,du Royaume defray le Duc d’Aniou (quitendoit à faire vn grand voyage, amp;nbsp;qu’il iroit dedans deux» ^^ pluftoft en Fouille amp;; en Calabre) ne vouloir pas que le Royaume de Franceen longné,ôc que fon voyage en fi^ft rôpu ne retai^dé. Si fcnclinoit grandement ac^ , le Duc de Bretaignc veinft à paix: à fin qu’il demouraft bon Frâçois amp;nbsp;loyalA’®® ^^^i ^xie^e’^^ le ^^ ^^^ ^ hommage au Roy de France, t Dont fut parlementé amp;nbsp;traitté, par Ic5^ de Prêtai- Batons dclTus-nommcz: amp;nbsp;vint le Duc de Bretaignc Raccord, qu’il pouoitfansAjj ^ne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;adrecer amp;nbsp;aider les Anglois,de nauires,pour retourner en Angletcrre:amp;: c^^^®’^^ jpip

Paix entre le

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duc enfes ordonnances, que(fi ceux de la garnifon de Cherbourg,qgt;-dcftoKquot;-,,,j;

en ce voyage feruir le Comte de Bouquinguam fen vouloicnt retournerpartrij^^pp garnifon)ils auroientbon faufeonduit du Roy,amp; du Conneftablc dcFiancerj,^^-re leur chemin parmy le Royaume de Fraricc(voire acheuauchcr fans arScquot;^ ■quot; je, eus Cheualiers amp;Efeuyers d’Anglcterre:fils Ics^ouloient mettre enlcurcof'r ®j|jy Puis eftans les Anglois partis de Bretaignc,le Duc deuoit venir en Frace.deü^J j^j[ amp;nbsp;fes oncles,amp; rccognoiftrc foy amp;nbsp;homage dn Roy: ainfi qu’vn Duc de Brc:»‘“^,gt;’ faire à fon naturel Seigneur le Roy tfe France.Toutes ces chofes furent elcript^'’

gt; léés bien amp;nbsp;fuffifammcnt,amp; apportées dcucrs IcDuc de Bretaignc:qmpo“'^‘‘^ ;■* tenoit en Fufemotft, en la marche de Vennes. Si faccorda à cc que fes gens en^“,; fait:mais cc fut à dur, car bien fauoit qu’il ne pouuoit cc faire, fins auoir gwD’^'îr lent aux Anglois. Qmndlacognoiftancevintau ComtedeBouquinguamjamp;y glois,quele Duc de Bretaignc feftoit accordé au Roy de France, fi en furent gt;nbsp;courroucez: amp;nbsp;mal fe contentèrent de luy: amp;nbsp;dirent quilles auoit mandezamp;‘^.|j^ en Bretaigne,amp;oncqucsne feftoit acquitté enuers eux,ainfi qu'il denft’-SeponA*^}

• * foient qu’enluy n’auoitoointdéloyauté. Affez toft apres leDucdeBretaigf^' j[ Vennes,deuers le Cote de Bouquinguam amp;nbsp;fes Barons: amp;nbsp;leur remonftra ouueq^.j^, comment fcs gens auoient traitté: auec lefquels il conuenoit qu’il fctcinft:amp;fi^^*^ autrement il euftperdufon pays. Adonc eut grandes parolles entre le Comreu ,, quingi^m amp;nbsp;les Barons d’Angleterre d’vne part,amp; le Duc de Bretaignc d antrC’^^i • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duc fhumilioit amp;nbsp;exeufoit, au mieux qu’il pouuoit, car il cognoiflbitbienqö“.^^ en aucune manière tort. Toutcsfois faire le conuenoit: afin que les Angloispatt‘ , deBretaigne. Adoncfitle Comte de Bouquinguam fauoirparlacitédeVenn^^-'^ fi fes gens auoient riens accreu, qu’on fe tiraft auant, amp;nbsp;en feroient payez: amp;nbsp;rend* ^^, Bourgeois de Vennes les chefs de la ville:amp; les remercia du plaifir qu’ils luy tgt;“®*^ ƒ Depart du Co- ^ j^j-j Qp deliura au Comte amp;nbsp;à fes gens,pour leurs deniers, nauircsà Vennes,ab ^\id ^’*de”ps ^°^Là Campcrlcjamp;parlàou ils eftoient logez.Sife partit de Vennes le Comte ^^^j^ ^.An^is hors qLiinguam lexj. iourd’Aurilauec toutes;fcs bannières déployées, en ordonmd ^ de Sretaf^m, bataille: amp;fênvintainfifur lchaure,tout lciour:amp; là vintleDuc dcBretaigne^^^^^, l'tnzjetMieur Alain delàHouflàyc,lcSirc deMonbroicier,meflireEftienne GuyoïgmeflircuUf ^ d'^unhiSi. racdeTriquidi,meflire Geofroy de Quarefmel,amp;pluficurs autres de fon Con^^^,^,

-ocr page 595-

DE FROISSART*

enuoyerent deuersie Comte (qui cRoit en fa nef) amp;nbsp;que Ie Duc voulait pferlcràluy, ^ „gß^f^^i^^ mais-Ie Comte n’y voulut pas venir:ains y enuoyak Seigneur Latinier amp;nbsp;meflire Tho- ^«/»^»tf /?„«ƒ 4, mas de Perey.Ces deux vindrent parler au Duc deBrrtaigne:amp;furt^enfembIcenpar- tiDm ditMeo^ lement bien trois heures: amp;nbsp;fut ordonné des Angloisjàlcier dcpartcmcnr^qu’iLs feroiét »nenecment du tant enuers le Comte, que à vn autre iour il auroit auecques le Duc vn autre parlement cb^^pitre.C^. cnlcmblc: amp;nbsp;retourne|^ntgt;n celuy eftat à leur nef. Puis remonftrerent au Comte tout ce qu’ils auoienttrouué auecques le Duc deBretaigne. Quand ce vint aju'cs minuit, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

le flotrcuint,les mariniers eurcift vent à leur volq^té.Si demandèrent au Comte qucl-lechofe il vouloir faire. Le Comte qui ne vouloir plus auoir de parlement au Duc, dit. lirez les ancres amont, amp;nbsp;auallez les chables: amp;nbsp;nous en allon. Ce qui fut tantoft faiû.. Adonefe department les Anglois du haute de Venncs;amp; finglcrent deuers Angleterre. AulTifirenttous ceux des autres haures:amp;tous fe mirent cnfcmble fur la mer. Or parle

rons nous d’aucuns Cheualiers amp;c Efcuyers,qui retournèrent par terre à Cherbourg: amp;nbsp;recorderons quelle chofe il leur aduint fur le chemin. Le Conneftable de France (qui pour lors fetenoit au Chafteau-Iofl'elin,àfept lieues presse Venncs)auoit donné fauf-conduit d’aller leur chemin,à aucuns Cheualiers qui eftoient Anglois amp;nbsp;Nauarrois,de hgarnifondeCherbourg:lefqucIs au oient en ce voyage feruy le Comte de Bouquin-guam. Entre lefqucls meliire Yon Fil W arin,mefïîre Guillaume Cliton,amp; mcffire lehâ Burleeftoient: amp;fe partirent de Venues: amp;nbsp;prirent le chemin de Chaftel-Ioffclin (car ceftoitleur voyc)amp; vindrent là:amp; fe logèrent en La ville au dehors du chaftel,amp; ne cui-^oienr,ncvouloient,fors quedifner, amp;nbsp;tantoft partir. Quand ils furent defeendus en burhoftcllcrie(ainfi que gens paftans,qui fe veulent dcliurer)lcs compaignons du cha-ftd,Cheualiersamp;Elcuyers,les vindreift veoir, ainfiqûe Gens-d’armes fentreuoyent volóticrs:efpecialement François amp;nbsp;Anglois. Entre les François auoitvnEfcuyer,bon Homme-d’armes,amp; rcnommé:lequel eftoit à monfeigneur Ichan de Bourbon,Comté dclaMarchc,amp; le plus prochain qu’il euft,amp; defes efeuyers celuy qu’il aimoitle mieux: -^saladitBon ^lappdoit ledit EfcuyerlehanfBoucmehamp;auoit autresfois efté en la garnifonde chinchmais aiognesjsuccqygj meflire Guillaume des Bordes amp;nbsp;les François à l’encorre de Chef- il ne parle nul-hourg:amp;auoiteujen celuy temps parolles plufieurs fois, de faire faits-d’arm es,à vn Ef- l^nide/^uel-cuycrAngloi|^qy[£^.Qj|. là,Sc fappeloit Nicolas Cliffortj’Quand ces Cheualiers amp;nbsp;Ef- ^£‘^gt;'»gt;Jè» gt;1 buyers François furentvenus au bour^-bas, à l’boftel ou les Anglois eftoient, amp;nbsp;qu’ils eurentparlécnfemblc,amp;regardel’vn lautrc,IehanBoucmcl commençaàparlcr:amp; dit leidet:Ex?p^ ^Nicolas Cliffort,Nicolas, Nicolas, par plufieurs fois nous nous fommes fouhaittez, „n-ißnr i^^^ ^deuifezà faire faiéls-d’armes:^ point ne nous fo^nmes trouuezcnplace,ounousles Boulongne. peuflions faire. Orfommes nous cymaintenant deuant Monfeigneurle Conneftable amp;hsSeigneurs,fiIes faifons maintenant: Scie vous en requier de trÄs coups de-lance. Nicolasrefpondit: amp;nbsp;dit, Iehan,vous fauez que nous fommes ainfi que lut noftre chemin,a faufeonduit de Monfeigneur le Conneftable, amp;qüe cegt;quc vous me requerez, tiefe peut faire maintenant: car ie ne fuis pas chef de faufeonduit: mais fuis deflbus ces Cheualiers qui icy font: amp;,fc ie vouloyc icy demourer,fi ne demoureroient il pas: fil ne leur venoit àpoint.Là refpondit l’Efcuyer François.Nicolas ne vous exeufez point par cemoyen.Laiflez vos gens partir fils veulent;car ie vous ay en conucnât,que les armes nbsp;nbsp;•

bittes,ie vous feray mettre dedâs les portes de Cherbourg, faffs dommage ne peril: Si ’'nçoisvousyconduiroyeie,que n’y fulfiezfeurementmené:amp;de ce ie mefay fort de Monfeigneur le Conneftable. Lors refpondit Nicolas: amp;:dit,0r prenez qu’ainfi fuft,SC ^uedumener ie vous creulfeivous vcez que nous cheuauchons,parmy ce païs,t(ÿis dé-pourueusd’armeures : amp;nbsp;n’en auons nulles auecques nous: amp;, feie me vouloyc armer, _ le naydequoy.Adonc refpondit lehan,Ne vous exeufez point par ce party:car levons way que ie vous feray .l’ay des armeurcs aflczàmoncommandcmct.Icvous en feray apporter cnlaplace,ou nous fe rons fait-d’armes,tous tels les vus comme les autres: amp;, quand ils ferôt là mis amp;nbsp;couchez,vous les regarderez,^ aduiferez lequel que vous vou-drez.fc vous en mets auchois:vous en élirez amp;nbsp;prendrezrvn:amp; deceluy vous armerez: ^delautreiem’armeray.QuandNicolas Chlfortfevit ainfi arguer,amp;poindre fi auât, • but tout vergongneux amp;nbsp;honteux, pour ceux d’enuiron, qui oyoient ces parolles: amp;nbsp;^’’y^mbloit queIchan luy offroit tant de chofes,qu’il ne les pouuoit pour fon honneur fufufer.Car encores luy difoit Ichan,Prenez tous les partis que vous voudrcz:amp; ie m’y ’^cntiray,auant que nous ne facions faits-d’armes. Adoc dit N icolas, Ven auray aduis,

-ocr page 596-

lOl^


SECOND VOLVME


t V •«««gt;f« ^ auantqweicme dcparte,ie vous en fignifieray aucune chofc: amp;(f’ilcftâinfiquei^®'' coney Bôulon- IcpuiAe faitebônenicntmaintcnât,amp; que Mcftcigncui'S,qui cy font,amp;deirouslelqu^ ^ne:maii plu-1^ fuis;,ne lê me veulent accorder)moy retourné à Cherbourg,tirez vous àtVâlongn^ ßdtrs chap, du amp;nbsp;me fignifiez voftre venue êantoft: amp;nbsp;incontinent ie m’en ira ƒ vers vous, amp;nbsp;vous de ï.vdlu. cr du ureray. N enny, nenny (dit lehan) ny querelcz nulle effoinc. 1« vous ay offert, amp;nbsp;ont gt;nbsp;prefinraußtrtf j^^j- g^ de fl honnorables chofcs,que nullement vous ne po^ue^artir à voftre honeut' , furent nofii-i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. i i

cirrellfln.

Faît-d’drrnes

fi VOUS ne faites icy fait- d’armes, quandievousenrequicr. Encores Nicolas decesp^ | roles fut plus courroucé que deuant:^ar illuy fcmbloilt;^amp; vray eftoit)queceluyp!gt;quot;. grandement contre fon honneur: A ce coup fe retirèrent dedans le ChafteUcs Fiâ^ amp;nbsp;les Angloisfe retirèrent à leur hoftel:amp;difnerenti. Q^ndees compaignons,Cn^“ ^ liers amp;nbsp;Eicuyers furent retirez dedans leur chaftel,vous pouuez bié d^ire ^^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 ils ne fe teurent pas des parolles d’armcs,que lehan Bouemel auoit dites àNicolas fort: 6ctantqueleConneftableencutlacognoiflance. Sipcnfadeirusvnpcnt:2t luy prièrent les Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers du pars,qui là cftoient,qu’il voufift P*^®“ , L ne à ce que ce fait-d’armes felfift: amp;nbsp;le Conneftable,quand il les ouir, refponditjVo tiers, friand ce vint apres le difner^ les Cheualiers amp;Efcuyers d’Angleterre, ftoient, amp;nbsp;qui partir fe vouloient, f en vindrent au chaftel deuers le Conneftable,?ƒ IcveoirSc parler à luy.-car il leurdeuoit bailler,du moins, fept Cheualierstqquot;? deuoient mener amp;conduire,tout leur chemin parmyBretaigneamp;NormandiCjWl^ à Cherbourg,Quand ils furent venus au chaftel^ le Conneftable les reccutmoult eement;amp; puis leur dit.le vous arrefte tous:amp; vous deffen de non partir meshuy''-^^ main au matin, apres la mefte, vous verrez fait-d’armes de voftre Efeuyer amp;nbsp;du -^_^, amp;nbsp;puis vous difnerez auccques fhoy.Le difner fcit, vous partirez.- amp;nbsp;vous baii!cquot;‘*P_^;,, nés guides:qui vous guidêront amp;nbsp;mèneront iufques à Cherbourg.Ils le luy ucu^ else beurent de fon vin: amp;nbsp;puis retournèrent à leurs hoftels. Or f aduiferent I^“^^ cuyers,Iehanamp;Nicolas:car il conuenoit qu’au matifk ils feiflent fait-d’armes:^^'hgt; n’en furet deportez.Qmd ce vint au matin,tous deux furet à vne roefle:amp;' fe«o* j^jjj amp;puis tous deux montèrent à chenal eftans les Seigneurs de France d’vnep^'J^^j,j-Anglois de rautrc:8e fen vindrent tous cnfcmble,en vnc place vnie, au d^^’f ^j^es, ftel-lolfelint amp;làfarrefterent. lehan Bouemel auoit pourueu deux hafioJS;, bons amp;nbsp;puifrans(ainfî que l’affaire demandoit,amp; qu’à l’Êfcuyer Anglois pif*® . h-amp; les fit là tous deux eftendre amp;nbsp;mettre: amp;nbsp;dit àTEfeuyer Anglois, Prene^P''®® j^j^ii donc refpondit l’Anglois, N on fcray, vous prendrez le premier. Là conu^tq^^^^^j,

entre lehan nbsp;donc refpondit 1 Anglois, N on rcray, vous prendrez le premier. La conow^'L -j

bouemel, Fran pritlepremicr;amp;farmadetoutcs|»eces(parmy cequ’onluyaida)ainfîqo''’^.| ^jp ptist ér nico- d’armes fe doit armer: amp;nbsp;auffi fit Nicolas. Qtmnd ils furent tous deux arm^y^y lut eUfort An les lances, à bonseters de Bourbeaux (qui eftoient toutes d’vne longueur) 5tie®J^;' 1 ^quot;quot;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cunouilfe dcuoit mettre, pour Venir decourfe, amp;nbsp;faire faitsrd’armes.‘amp;â’’0ic®^,

les clos amp;nbsp;vifieres de leurs bacinets: amp;nbsp;puis f en vindrent pas à pas An ^.°”^®^jjlte' Quand ils deurent approcher,ils baifferentleurs glaiues amp;:mirentaupointpo ^,^,,, cer l’vn contre l’autrc.Tout du oremier coun Nicolas Cliffort acconfuiuit dclo®9 nbsp;i


, lehan Bouemel, en la poiétrine d’acier: amont, amp;nbsp;le fer du glaiuc coula outre, ^^

^^^ ,amp;rnefcprit point à la plate d’acier, mais gliffa amont, amp;nbsp;coula tout outre « «^ ^^7 At^?om (Qui eftoit de bonnes nftillcs) amp;nbsp;luy entra au col: amp;nbsp;luy coupa la veine t ff««(iww?rf P^lLa tout outre de l’autre cofté:amp; rompit la hante delcz le fer,Se: le tronçon jjjfiii la veine lu- dedâs le col de l’Efcuyer: qui cftoit de ce coup nauré à mort:comæe vouspou ^k gulairci nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;croire^l’Efcuycr Anglois paffa outre: amp;nbsp;f en vint vers fa chaire: amp;: là falfit. Les « s^j^ |

(qui auoientveuce coup) fraper, amp;qui luy veoient porter le tronçon au col) ^^^^

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celle part. On luy oftatantoft le bacinet: puis le tronçon amp;nbsp;le feti Si toftqui c ^ du col, il tourna d’autre part, fans mot dire: amp;nbsp;cheut là tout mort: n oneques nbsp;nbsp;'jj Anglois(quivenoit là tout le cours,pour luy aider: car il auoit paroles pour Ç»^^ fang)n’y peut venir à tcmps,qu’il ne le trouuaft mort.’Lors n’y eut il en Nico as ^^^^ l que courroucer:quand il vit quepar fa malle aduenture il auoit occis vn vai nbsp;nbsp;nbsp;j-^j

• Homme-d’armes. Qui vit là le Comte de la MarGhe(qui tant aimoit 1 Efeuyer i^^^^^^ toutes riens) courroucer amp;nbsp;demener, amp;regrGter,il en deuft auoit grand pin • j, ncftable(qui là eftoit prefent)le reconfortoit:amp; difoit^En ce fai t ne doit on âne ^^^|_. trechofc.ileftmaladuenuànoftreEfcuyer:maisl’AngloisnelcpcutamM e. i^ dit il aux Cheualiers d’Angleterre, AUon3allon difner. lieft temps. Le on ^j^j

-ocr page 597-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;107

ainfiqucmalgrecuxJcsmenaauchaftcaUjpöur difnerauecquesluy;cariln’y^oüloienc • point allei pour Ia mort du Frâçois.Le Comte de la Marche plcuroit moult tendremét i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^on EfcuyenNicolas CJiffort alloir à fon hoftcl: amp;nbsp;ne vouloir nullement al-

crdifnerau chaftcljtant^our le grand courroux qu’il auoit de cel Eft^lyer Frâçois que pourles parens amp;nbsp;amis dlt;^uy. Mais le Conneftablcrcnuoyâquerir:amp;luy conuint aller 30 chaftel. Quand il fut ^cu^t luy, il luy dit,Certcs3NicoIaSjie croy afreZjamp; voy bienj Que Vous elles courrouce de la mort lehâ Bouemehmais ie vous en excufe5vous ne l’a-UMpeuamender. Et (ainfi Dieu i^i’envueiUe bien ayder) fi i’eulTe efté aü party ou vous * lez,vous n auez fait chofe^que ie n’eulTc fait:carfiaieux vaut greucr fon cnncmy,qu’e-ttegrcue de luyTelles font les aduentures d’armes. Adonc falfit on à table. Si difncrêt es Seigneurs tou» loifir. Apres difnerjamp;lc vinpris,le Côneftable appela Môfeigneur ^mrrois des Barres:amp; luy ditjBarrois,ordonnez vous.Ie vueil que vous conduifiez ces ^ugloisjiufques à Cherbourg:amp; faites par tout ouurir villes amp;nbsp;chafteaux: amp;nbsp;leur admi-uiftrezcequiIcurfcraneceirairc:LeBarrois refpondit:amp; dit,Monfeigneur,volontierSi donc prirent les Anglois congé du Conneftable de France, amp;nbsp;des Cheualiers, qui là « toient:amp; vindrenc à leur logis:ou tout eftoit trouffé amp;nbsp;appareillé.Si montèrent à che-repartirent du chaftel Ioirclin:amp; cheuauchcrent droit à Pont-orfon5amp; au Mont-^na-Michcl;amp; eftoient au conuoy amp;nbsp;en la garde de ce gentil Cheualier le Barrois des irrcsiquioncquesnelcslailfa en Bretaigne n’y en Normandie, iufques à ce qu’ils feu • Wnt retournez dedans Cherbourg,amp;aiiifi(comme vous auez ouy)fe dcpartirétl’ar-du Comte de Bouquinguam par mer amp;nbsp;par terre» Orretournerôs nous aux befon-.

S®« de Flandres! enlafaifon: amp;nbsp;dirons comment ceux deGandfemaintindrent: amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;13T0quot; ^^’“ParlcronsduComtc de Flandres,l(»ur Seigneur, amp;lt;;ommctilpcrfeucrafur eux,amp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l'g„ ’ ^'’f guerre moult forte amp;nbsp;dure. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feut comprea-Comment U guerre recomefifa entre le Cote de Flanelfes(^ les CaJoisté^ cornent aucuns e/e nbsp;nbsp;du^lion^yui.

Go'i 0* d‘Tfre furent ^écojitspar les embufehes dts Cote de Flandres, c H a p. l x v i. nbsp;nbsp;tt^etprineipa-

TOlcneft Vérité que le Comte de Flandres à ce commencement ne craignoit,ne dou- ^^g ^^*^j^ ^^' toit 1er Fhnjgj^j^j^g 1^5 G-jj^pis^qnc bien petit: amp;nbsp;les penfoit bien fubiuguer3patfcns ' nbsp;nbsp;nbsp;^’

«p^arnies,{ytitàpetit:puis que Ichan Lyon amp;IehanPruniaux eftoient motts» Mais es Gandois auoient encores de grans Capitaincs:cfquels ils auoient grâd’fiance,amp; par ^dquelsilsouuroient du tout,amp; eftoit Raffe de Harzelle Capitaine delà Chaftelenie de ^uxde Gâd:amp;Iehan t de Launoy Capitaine de ceux de Courtray.amp; encores y cftoict ^»pitaincslehan Boule, Piètre du Bois, Arnoul le Çlerc, amp;nbsp;Pietre le nuitée. En celuy ! “f temps fémeut vn contens amp;:maltalct entre les grans amp;nbsp;le menu peuple de Bruges: car ^‘^ ^^^e^ri tes menus meflicrsvouloient faire à leur entente: amp;nbsp;les gros ne le pelèrent fouffrir. Sife „ff^ußi de tCDcllerent: amp;nbsp;y en cut3de foulons amp;nbsp;de tizerrans,morts vne quantité: amp;nbsp;le demourant bannoy.M.*» 2ppaifa.Dontmandcrentccux de Brugcsle Comte, qui eftoit àriflc,que pour Dieu il ihhratoußsHrs Vintdcuers eux:car ils le tenoient à Seigneur: amp;nbsp;eftoient maiftres des petis. Le Comte de Launoy de Flandres entendit volontiers ces nouuellcs:^ fc partit de rifle,amp;melfirc Guillaume O-apres. deNamur en fa compaignie,amp; grand nombre de Cheualicrs amp;nbsp;Éfeuyers de Flandres: ^fenvintàBruges,onilfutrcccuàbiêgrâd' ioyc3parlcbon cofeil qu’il y eut adonc:ÔC 1,. comte de ™ttnt pris àBruges:à la venue du Comte tous les principaux,c^ii auoient les cueurs Ga pi^^do-es reeën dois,ou qui eftoient foupfonnez de rauoir:amp; furent mis en la t pierre,en prifon,plus de ^ Bruges. mnqcensdefquels petit à petit on décoloit. Quand ceux du Franc entendirent que le ■1^/epenfi.puiL Comte de Flandres eftoit paifiblement à Bruges,fi doutèrent: amp;nbsp;fe mirent tantoft en la veut entendre jnercy du Comte: lefquels il prit, amp;nbsp;en eut grand’ioyc. Car fon pouuoir croiffÂt tous ^'*‘ ^f'^fil^fi hsiours.amp;aulfi ceux du Franc toufiours ont efté plus de la partie du Comte,que tout le ”‘''”''”'^ ^'Ül^’ demourant de Flandrcs.Le Comte fe vit au deffus de ceux de Bruges amp;nbsp;du Frâc,amp;: qu’il 3uoitdelfous luy cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers du pays de Haynaut amp;nbsp;d’Artois» Si faduifa que petit apetitilrccoquerroit fon pays:amp;puniroitles rebelles, amp;nbsp;premièrement il ordon-f^iamp;dibqu’il vouloir aller venir ceux d’Ypre. Car il les hayoit trop grandement, de ce Q'tils ouurirent leurs portes fi légèrement, deuant ceux de Gand: amp;nbsp;dit bien que ceux, Qodetraitté auoient fait de mettre dedans fes ennemis amp;nbsp;d’occire fcs Cheualicrs,le cô- * P^teroientcruellement:mais qu’il pcuft autrement eftre au deffus.Adonefitilfon mâ-d'mtntparmy le Franc amp;nbsp;Bruges: car il vouloir aller deuant Ypre. Ces nouuelles vin-drent à Ypre3amp; que le Comte leur ieigneur,f ordonnoit pour les venir venir amp;nbsp;alfaillir»

-ocr page 598-

SECOND VOLVME


io8


Icd’Ypreyrcgarderentqu’ils^fTembleroientlcurpuifTancCjamp;feniroientpar^ ^jj vers Yprc:amp; venir feroient ceux d’Ypre: amp;nbsp;combattroiét le Comte amp;nbsp;fes gens. nbsp;nbsp;. pouuoientvne bonne fois ruer ins, iamais ne fe reléueroir. Adonequesiedep^ ^ de Gand tous les Capitaines: c’eftaffauoir le Ralfe de Harzeile, Pictre duB^ ^^”,^,,, NuittéeJehan t de Launoy,amp; plufieurs autres, qui eftoient Centcnicrs8f Cinq nicrs par paroiircs:amp; fe trouucrent aux champs plus de neufmille:Sr chemmeren qu’ils vindrent à Courtray: ou ils furentreccus à grand’ ioyo: car Ichan de Lan 1 cftoitCapitaine.LcComtedcFlandres(qui.fetcnoitàPourpringne,amp;:laenun' jj;

tendit que ceux de Gand venaient vers Ypre,^ que ia eftoient à Courtray. J* ,j ce aduis amp;nbsp;tint toutes ces gens enfcmble.Ceux de Gand(qui venus eftoietaCo fen partirent: amp;nbsp;vindrent à Rolers: amp;nbsp;là farefterent: amp;nbsp;enuoyerent dire à ceuxy^ qu’ils cftoientlàvcnus.amp;quefilsvouîoient ilfirhogt;f,à tout ceux qu'ils leur auo ‘ ^ uoycz)ils fc trouucroient alfez de gens pour combattre le Comte. Decesno'* furent ceux d’Ypre moult réiouis,amp; en grand volonté défaire ainU qu’ils I'^‘’'j,i;‘ ftroicnt:amp; fe départirent au matin plus de huit millc,amp; les conduifirent Ichan^^^^^ ArnouI le Clerc. Le Comte de Flandres amp;nbsp;fon pouuoir, qui fe tenoitcac^^^jic jimluÿhet du (quot;«ûy comment cc fut,nc par quelle incidcncc)fcut que CCUX d’Ypre clru’^? nbsp;nbsp;j) Cemte de flan j® ville, pour CUX Venir mettre auecques ceux daGand. Si ordonna fur vnp’^ r^ dres peur fur- cftoit Certain que ceux d’Ypre paircroicr,amp;non pasailleurs)deuxgrandesc^^ cjij prédre ceux de de fon filslcHazc,BaftarddcFlâd^s, amp;;du Seigneur d’Anghié;amp;y eut desChc“ !

Cand.(^de amp;nbsp;Efcuyers de Flandres amp;nbsp;de Haynaut, auecques ceux de Bruges amp;nbsp;ceux du ha

^quot;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoiten chacune^mbufehe bien dix mille hommes. Qjuand ceux d’ïpre K1^.j dois,quiprcmiercmenty auoienteftéenuoyez auecques lehan Boule,furenti^ champs,amp;ils curent cheminé enuironvne lieuc,ils trouucrent deux chemins^^ alloit versRolers,amp; l’autre vers Tourond.Si l’arrefterent,amp; demandèrent,!yni'^ Lequel chemin tiendrons nous.Dit Amoul Ic Clcrc,Ie côfeille que nous ^ii®®,^ nozgens,quifontà Rolcrs,Parmafoy(dit lehan Boulc)ie cuideroye quenouS‘„^ mieux logez fur le Mont d’or,qu’autre partjcar foyez certains quciccognoybic’^'

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quand ils furent là,ilscricrent tous nous fommes,trahis. Onequesgensuefennren

fi petite deffenfe, qu’ils firent lors: mais ils fe mirent à fauucté, à leur pouuoir: amp;nbsp;ƒ ®^ Décen/ture de verent les aucuns a Ypre: amp;nbsp;les autres prenoient les champs amp;fen foyoiétàquitjj^ vnep^rande mieux,fans arroy n’ordonnance.Lcs gens du Comte(qui en auoient endos grand ^ freupede ceux fon)lcs occioicntàvoIontéfansnulIuyprendrcàmercy,toutcsfoisIchanBoulcJ:‘ deGandc;r- noul Ic Clerc fc fauucrent.Lcsfuyans,quialloient vcrs Courtray,trouuerctleursg

eftoient partis de Rolers,amp; fen venoient leur chemin vers Rofcbeque.()uandl embufehes du ^j.^ j^ ß^j^ ^ jç^ autres veirent les fuyans, il leur demanda qu’il leur cftoit aduenu. Owtf et an j^^ rclpondircnt qu’ils ne fauoient, amp;nbsp;qu’ils n auoient pas euleloifir dy vifer,amp;f

fuyoicnt comme gens trahis,amp;- que tous les champs en eftoient conuerts: Là eut B^

-ocr page 599-

DE FROISSART*


lóy


du Boisplufieurs imaginations deux tirer auoientCpoiirrccouurer les fTjyans,^ cÔbat-trclcsennemis^quilcs chaçoiét)ou de tirer vers Courtray.Toutcon^deréilfutcôfcil-lé deux retraite pour ceTletois;amp;qucc’eftoitlcplus profitable. Si ft tireréttous en vne bataillerengée/ans eux#léroutcr:amp; fen retournèrent ce mcfine iour àCourtray:amp; là le tetirerét les fuyans: amp;1^ loderet ceux de Gad dedâs Courtraytamp;mirec gardes aux por-tesparquoy ils ne fuirent lùrpris:Qiiand lehan Boule amp;nbsp;Arnoul le Clerc^rcnt retour- ^ nez,amp; eurent contez leurs gensj^e aduifez^ils co^mret que de la ville de Gand,de ceux lt;]uils auoientenuoyez à yprcjeftoict bien morts douze ccns;amp;li en y eut de ceux d’Y-prébienautat ou plus:amp;',(e!cs embufehes les euflent chacez en allât vers Ypre amp;nbsp;Courtray,petit enfuftàchappé,que tous n’eufsêt efté attcins:mais ce,que point ne chafferet, amp;ncntédirét qu’à tuer fors ceux qui cheurent en leur embufehe,en làuua beaucoup.Si furent ceux d’Ypre moult ébahis,quand ils virent leurs gens retourner décôfitSjle propre iour qu’ils eftoient iirns:amp; demandèrent comment c’auoit efté: amp;nbsp;difoit apres, l’vn alautrc^que lehâ Boule les auoittrahis,amp;menes mourir Aanuaifemeti Vous auez ouy plufieurs fois recorder que c’eft moult dure chofe3que de vappaifer cómun,quand il eft emcu.Ielc dy pour ceux de la ville de Gand.Quâd ils furent ce iour retirez à Courtray, les déconfits fi urent que Ichan Boule cftoit en la ville, fi fe mirent plus de mille enfem-blcamp; dirét,Allonau faux amp;nbsp;trefmauuais trahiftre lehan Boule:qui nous a trahis:car par * luy,amp;non pasparautre,fufmes nous mis au chemin,dont nous entrafmes enfébufehe* Scnous enflions creu Arnoul le Clcrc,nous n’euflîons eu gardc:car il nous vouloir metier droit furnoz gcns:amp; lehan Boule(qui nous auoit védus amp;nbsp;trahis) nous a amenez là, ounousauons efté trahis amp;nbsp;déconfits. Or regardez corftmentilsl’acccufercnt detrahi-fon.Ie ne cuide point qu’il y euft caufe:car,f’il cuft efté ainfi qu’ils difoiét,amp; qu’il les euft védus amp;nbsp;trahis au Comte,il ne fen fut iamais retournévers eux: amp;futdemourc aucclc Côteamp;fesgesjToutefois ce ne Ic^eut excufer(puis qu’il cftoit cclos)qu’il ne fut mort* Icvousdiraycomment. Les Gandois rallerentprendre,amp; quérir iufqu’à fon hoftel:amp; ^^’^g/^^^^ en la rucA'là fut il dépecé, piece àpiccc:amp;chacun en emporta vne piece.

innnnitlehanßQyjg ßgjgj^^j^ Jes Gadoisfe departiret de Courtray: amp;nbsp;fen retour- ^^-^^^^ ^^q-^ nerentaGâ(^5^enuoyef£j^f lej^an de Launoy au chaftel de Gauurcs(qui eft chaftel du Comte,feant fur la riuicre de l’Efcaud ) amp;nbsp;le prit lehan en garde:amp; f y mit en garnifon.

CemmcHt ceux d’Tpreç^ de CûurtrayJe tournèrent deuersleComtede Flandres'.i^ commuent la ville deGand/ut aßiegee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lxv11.

parlerons nous du Cote de Flandres,^ de fes géSiQuand ils curêt ainfi par leurs vy embulchcs ruez iusles Gâdois,amp;qccis enuiron trois mille,tât ale ceux de Gâd que de ceux d Ypre.Le Cote eut confeil qu’il fe tireroit deuers la ville d’Ypre,amp;qu’il y met-troitJefiegciSc ainfi qu’il fut confeillé,il fut fait,amp; fe tira le Comte celle part, à tout fes gens,auecques belle compaignie de Cheualiers amp;: Efcuyers deFladrcs,dc Haynaut,amp;: dArtois:qui eftoient là venus pour le feruir.Quand ceux d’Yprc entédirentquelc Cote leur venoitlà fi efforcément,fi furent tous effraycz:amp;'eurent confeil les riches homes delà ville,amp;lespIusnotables;Sc dirent qu’ils ouuriroient leurs portes, amp;nbsp;fen iroient de- * ücrsleComte,amp;femcttroientdutoutcn fon ordonnance,eifluy criant mcrcy:carbiê nbsp;nbsp;nbsp;•

fauoitil qu’ils eftoient, amp;auoient efté, Gandois par force, Separ le Commun Qomme foulons,tixcrrans,amp;tcls mefehans gensdelaville)amp;lefentoientbien fi notablc,amp;pi-toyaUe,qu’i!slesprendroitàmercy. Si-comme ils ordonncrcnr,lls le firent:amp; fen vin- CeuxdTpreß firent plus de trois cens d’vne compaignie, au dehors de la ville d’Yprc : amp;nbsp;auoient rendent à la Icsclefsdesportesauccqueseux: amp;quand le Comte de Flandres fut venu, ils fegette- ^'/^_^iJj^^'^ rcnttousàgcnouxdeuantluy,enluycriantmcrcy: amp;:fc mirent du tout eux perfonncl- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' -

lemcnt,amp; toute leur ville,en fa volonté. Le Comte en eut pitié:amp;: les fit lcuer:amp; les prit àmcrcy. Si entra, auecques toute fa puiflance,en la ville a Yprc,amp; y feiourna enuiron troisfemaines:amp; rcnuoyaàceuxduFrâc amp;ceux de Bruges. Au feiour, que le Com-tefeita Ypre,ilfit décolcr plus defept cens,de foulons amp;nbsp;detixerrans, amp;nbsp;de telles ma- , t'iercs de gens,qui auoient mis premièrement lehan Lyon amp;nbsp;les Gandois en la ville, amp;nbsp;occisfes vaillanshommes,qu’il auoit cftablis,amp; là cnüoyez,amp; pour laquelle chofe il e-floitmoult iré,amp; au (fi pour fes Cheualiers: amp;nbsp;à fin qu’ils ne fuflent plus rebelles entiers ^uyjilcnuoya trois cens, des plus notables, tenir prifon à Bruges, à belle compaignie dcGens-d’armcs.Maisilpritle chemin de Courtray :amp; dit qu’il vouloir ceux de Cour-

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 600-

• IIO • LE SECOND VOLV ME tfaymcttrcen fon obcyflancc. Quand ceux de Cöurtray entehdircntqaclcCo^ leur Scigneur vei^iit fi efforcément, amp;nbsp;que ceux d‘Ypre f eftoient mis en fon oM^ ce, ils fe doutèrent grandenynt, cards ne vcoicnt point de ccffifort appâtent ^^ de Gand. Si faduiferent qu’ils fc rendroient légèrement à leur^eigncüf: amp;nop ® ^ valoir eftreà leur Comte (puis qu’ils luy deuoient foy,hom#ia^)amp; loyauté) que

* les Gandois, ^donc l’ordonnèrent trois cens de la ville, des plus notables,amp;!« «^ j tous à piè furies champs,contre la venue du Comte,le^ clefs de la ville auec le Côte deut pairer,ils fc getterent tous à gcnoux:amp; luy crièrent mercy.Le Cote en Le Comte de pitié;lîles reccut àmercy:amp; entra enlavilleioyeufement: amp;nbsp;tous luy fircuthonneu flânâtes reçoit rcucrcocc* Si prit des bonnes gens de Courtray enuirô deux cens,dotplus

^^ °‘ enuirôlaS.lehanDecolacc, qlcfiegefutmisàGâd;amp;cftoitMarefchaldetoutle|^^ Flandres le Sire d’Anghien: qui f apeloit Gauticr,amp; pour celuy téps eftoitleunen ^ dy,amp; bon enrrcprcncur:amp; ne craignoit nulle peine,ou pcriî,qu’il luy peuft aduenif-obftant que le Comte de Flancfres fuft logé de«ant Gand à grand puiflàncc,fiB^P uoit il pourtant côtraindre ceux de la ville,qu’ils neufient trois ou quatre portes Cofort de ctu}i res:parquoy tous Ics viurcs fans nul dâgerleurvcnoicntiamp;auflî ceux de Brabant, 7 dtoLse^eaux efpecial ceux de Brucelles leur eftoient moult fauomb!cs,?lt; aufl'i les Liégeois)^ , afie^e^de mandèrentccuxdu Liege,pourlesreconfortcrcnIeuropinionjBôncsgensde ’ ^‘^'’‘^- nousfauonsbienquepour leprcfent vousauczmoult àfaire,amp; que vouscftesWi*^ uaillez de voftre Seigneur le Comte des Gen!ils-Hómcs,amp; du demeurant ‘^^P^.^s nous fommes moult courrouccz:amp; fâchez quc,fc no’ eftiôs de quatre ou^Ç'’quot;Jj^js, marchifans à vous,nous vous ferions tel cótort,que l’on doit faire Vesbós^*'^ yÿ amp;nbsp;voifins,mais vous nous eftes trop loing:amp; fi e le pays de Brabat entrevo® ^^^ parquoy il faut que nous nous déportons.Or pourtant fe vous eftes maintenâta' ' ^ ne vous décôfortez pas:car Dieu falt;,amp; toutes boncs-villcs,que vous auczdroitû ^^ ftegucrre:fi en vaudront vos befongncs mieux. Ainfi mâdoicntlesLiegcoisàc^ Gand, pour leur demmer bon confort.Le Côte de Flandres auoit aftiegé la ville de ’ du cofté de Bruges amp;nbsp;du cofté dcuers Courrray:car par-deuers Brucciles,nelcs W mefticrs,ne pouuoit il venir ne mettre le ficge,pour les gras riuicrcs,qui y foneed uoir le Lis amp;l’Efcaud.Si vous di que tout côfidcré,Gâd cft vnc des plus fortes vw^ móde;amp; y faudroit bié deux cens mille homes,qui bié la voudroit aflieger amp;luylt;^|jj tous les paflagcsamp;riuiercs:amp;encores faudroit il que les oftsfuftentfortpresipojj, ^atre vi^^t riuicres:ouaubefoingilsnepourroientcôfortcrl’vnl’autrexarilyanopdepeup;'^ p ^^^*^5 ^^ '^^^^^ “^^ Gand,amp; Aoult de gens du fait. Ils fc rrouucrent en cc téps,quand*“ ' danscaÙ^^^ garderêt àleursbefongncs,quatre vingtsmillehommes,tousaidabJes,portansat^ à ^ ^” ” nbsp;nbsp;deflbus foixâte ans,amp; au deifus de quinze ans. Quand le Comte eut cité au fiegede ' I

Gand enuiron vn mois,amp; que fcs gens,amp; le Sire d’Anghien,amp;: le Haze fon fils,eurct » I maintes ccarmouches,amp; le icune Sénefchal de Haynaut,à ceux de Gâd(dont il ga'g” 1 * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rent vn iour,ainfi que les aduenturcs aportent,amp; l’autre non)ilfut cofeillé qu’ilcnüOj f

roit ceux de Bruges,d’Ypre,amp; de Pourpringne,ccarmouchcr à vn pas,qu’ó ditauLO; pont: amp;nbsp;fon pouuoit ce pas gaigner, cc leur feroit trop grand proffit: car ils entreroK® es Quatre ineftiers:amp; puis approcheroient de Gand,fi près qu’ils vouloient.Adouc rent ceux ordónez pour aller au Long-pont,amp; en fut Capitaincjmencurjamp;côduâ^’ t

-ocr page 601-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ttt •

furent venus ils tirèrent canons amp;nbsp;arbaleftés d’vne part amp;nbsp;d’autre: pat le get defqii eis ch furentplufieurs tuez amp;goccis,amp; autres naurez:amp; trop bien f’y porteront les Gâdoisrear ils reculerét leurs ennemis: amp;nbsp;coquirent,par forcera bailhierc des orfelires de Bruges: Jr fut là gettée dedans Pcaue,amp; touillée: amp;nbsp;en y eut d’iceux orfcurcs,amp;auffi grandrbi-fond’autres, de mort^Jé de bleccz: amp;nbsp;par clpécial,meffire lofle de Valuiny furoccis (dont ce fut dommage) amp;nbsp;retournèrent ceux, qui là furent enuoyez, fins riens faire. • Ainfi fe portèrent vaillammen?les Gandois.' •

Cemmcfit le Comte cio Flandres leua leßege de (jand: (^ eemment ildéeon^t 'vue grande portie de l’atmée des Gandois^gar l’outreeuidanoe de FaJjede FiarJeUes leur Capitaine^ prèsNie/de. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. rxv 111.

T E fiege eftant deuant Gand,par manière que le Comte l’auoit aflîegéc, eut plufieurs -Laecannouches deuant la ville. Carle Site d’Anghicn^ le Sénefchal de Haynaut, amp;nbsp;amp;lcHaze dcFlandreSjdece, qu’ils trouuoient àlafoisau déccuucrt, ilsneprcnoicnt nulles rançons : amp;nbsp;aucunesfois ils eftoient reboutez fi durement, qu’ils n’auoient pasloifirde regarder derrière eux. A donc fe recueillirent en la ville de G and fix mille compaignons,moult aidablcs:amp; eurétRafle deHarfclles, Arnoul Ic Clerc, amp;nbsp;Ichan de • Uunoy,pourCapitaincs:amp;fe partirent de Gand/ans le danger de loft, amp;cheminerct ''Çrs Alos:qui lors eftoit vnc bonne ville,amp; bien fermée: amp;nbsp;y anoit mis le Comte en gar ^^ ^;iif^’^-jnlon,plufieurs Cheualicrs: qui,incontinent qu’ils feurentlcurvcnuc,iflîrct dehors,par /^^ j^j^^'^ hportedeBrucelles(carautremcntiis,cuflentcftémc^-ts) amp;'fut adonc par les Gandois brüllte par les 5^utcarfe: portes amp;nbsp;tout: amp;y conquirent moult grand pillage, De là vindrerit deuant candoisi lencmonde: qui cil forte ville: mais paradant ils la conquirent: amp;nbsp;y fut occis meflire Ferremende ullippcdeNamur:amp;furent les ^âdois Seigneurs delà ville,amp; non pas du chaftehear P'quot;'fi d’ajout cSitedeVidefcotlc tint vaillamment, auccques fescompaignons contre eux. De là G^doui ^ndtent les Gandois deuant Grantmont (qui fedoit nouucllcmcnt tourné deuers le ß^Tjii^^/^^ ®®^®-p«l’cfFortamp; traitté du Seigneur d’Anghien)ô^nelày f’il y euttrahifon,nautre Gandeii^^ 0 ‘'•^sisadone les Gâdois y entreret par force: amp;nbsp;en y eut de ceux de dedans moult cniorts:amp;||Qjjjj j^^ Gandois eurent fait ce voyagc,ils fen retournèrent à Gand,aucc grand butirnQiund le Comte de Flq^drcs vit qu’il perdoit fon temps à tenir fiege dc-Jj^ptGaiid,amp;àgransfraiz,amp; à grand’ peine, pourluy amp;nbsp;pourfes gens, amp;nbsp;que ceux de

M nelaifldient point à iffir amp;nbsp;ardoirlepays,ôc au oient conquis alors Terremonde amp;nbsp;rantmont,fieutconfeilqu’il fepartiroit delà:ca*l’yucr approchoit. Sife départit: Sc ^nuoyafcsgens,cnleursmaifons,rafrcfchir:amp;reuoyale Seigneur d’Anghicn amp;:leSei- ^^ ^^]^^\quot;if^ §®cotdcMôtigny en 2Audenarde,en garnifon:amp;'auoient fans les homes d’armcs,d€ux q ^quot;^ cens bons Archers d’Anglcterre:dont on faifoit grand copte.Q^âd au-Cbtcgt;il fen vint ^Gaad. âaoncaBruges:amp;firctlesSeigneuts,qui en Audenarde fetenoient,plufieurs écarmon-tnes ßtbellesifTucSjfurles Gâdois:amp; cftoient prefque toufiours fur les châpssamp; ne pou-rioit nul aller à Gand,ne porter viurcs,n’autresmarclïâdifcs,qu’ils ne fuflent pris.Quad ccvintfurlcnaoist d’Auril,Sc ryuer fut paff-Jc Comte aflembla tous fes gcns:Sr tnâda Ceux d Ypre,de Courtray,de Pourpringnc,du Dan de rEfclu^,amp; du Franc:amp; fe depar- t^firadone ^itdcBruges:puisfen vintà Nieule:Sc là le tint vne cfpacc de icps:amp; fit de tous fes Gês-2rnies,encorcsauccccux dcl'lflc,dc Douay,amp; d’Audenarde,fotiuerain Capitaine le ^^ cigncurd Anghien.Les gens du Comte qui eftoient bien vingt mille) fordonnerent, pour Venir deuant Gauurcs :oulehan de Launoy fe tenoir: amp;:,quand il feue la v«nue du

?.®^^^ de fes Gens d’armes, il le fignifia à Gand, à Rafle de Harf Ucsi amp;nbsp;luy manda • ^ünftifttoftconforté,amp;queles gens du Comte cftoient furies champs. Rafle de Hargnes aflemblabien fix mille hommes de ceux de Gand:^ fe mit aux champs,vcrsGau-yoSjamp;nctrouua point là lehan de Launoy: mais Ictrouuaà Donzc:ou il pilloitlcpays ofautrepartdelariuierc.Adoncilsfercmirentcnfemb’e:Arpuischeminercntceiour honuerenteeux d’Audenarde amp;nbsp;dcDonze:quifcn alloicnt deuers le Côte,Si les af- ^^^J^ ^^^ went:amp; en tuèrent bien fix ccns:amp; neftoit point le Sire d’Anghicn en celle compai ^„„^/X«^^ Suic:mais cftoit allé deuers le Comtc:qui cftoitfurlcs champs entre Douze amp;nbsp;Bruges, fin parla eS-'■ilpndlcs nouueHesvindrccau Comte, amp;nbsp;au Seigneur d’Anghicn, que ceux d’Aude- dois. ^'^fdc,anQjen£f£(.j,y tel dommage,fi en fut moult courroucé:^ fut adonc ordonne que

^wc d Anghien fepartivoit,à tout quatre mille hommes: amp;nbsp;puis fen viendroità Gau-quot;tes:laouon efperoitque khan de Launoy eftoit (maisil feftoit retiré à Gand, à tout nbsp;nbsp;,

• K i)

-ocr page 602-

212


SECOND VOLVME


ton pillage amp;nbsp;fon butin,iSr fes prifonniers defquels il n’auoit pas grand’ foifon: ßdendf^ main fe partirent ÿs: amp;nbsp;Rafle de HarfeHeSjà tout dix mille hontes, y eftoit)amp; nonobto‘ que le Comte n’y cftoit point encores venu,fi les vouloir il enclorre» Ce inclmc loU' que Rafle de Harfellcsiflît hors deGâd,iflitaufli PietreduBots/àtoutfixmillehônift amp;: Arnoul le Clerc en fa compaignic:amp;vindrentardoirlesTau^ourgsdcCourroy'^ .

contre les Gandois condntts

. far^affide Jiarjèlles.

lt;gt;

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puisfen retoiftncrent vers Douze: pour retourner à leurs gens:mais ce fut trop tard;rf quad lehâ de Launoy amp;; Ralfe de Hanfel^es furet à Nic^de^ils trouuerct le Cote fit tout'' fa puilfance logez fur les chaps: qui nattédoiét autre chofe, fors qu’ils fuffent yenus^ ainfi fe trouuerct ces deux ofts du Cote SZ desGâdois,fans ce qu’au matinfeuflenttK® ï^ncontre ^^^s^ fvn de l’autre. Quand Rafle de Harfcllcs amp;nbsp;lehan de Launoy virent que combattreb^ bataille du Co côuenoit,fi nc feifrayerer point:mais fe mirent amp;nbsp;rangèrent en trois bataillcs:amp;cn(^ te de Flandres ^yj^c bataille auoit dcux mille hommes, tous hardis amp;nbsp;aduentureux compaignons,fl^ plus habiles Sc courageux dc^âd:amp; autant en auoiêt Pictre du Bois amp;nbsp;AmouHeCltf^ qui efloient fur le pays,amp; rien ne fauoiêt de cefte aducture, ne que leurs gêsfedeuils'’ côbattre: amp;nbsp;au départir de Gand, auoientpris ordonnance,amp; conuenu cnfemblc,Ç''f’ fils trouuoict le Côte amp;nbsp;fa puiflacc,ils ne fe cobattroict point l’vn fansl’autrefcarç faire plus d’vnc bataille,ils n’eftoiét point fors aflez : mais tous enfembleilseftoicU' puiflàns,pour combatte autant de gens, trois fois qu’ils cftoiét)amp;; tout ecauoientib** ré amp;nbsp;promis enfemble à Pictrc du Bois : amp;, au vray dire. Rafle eufl bien empefehe®* 1 combattre,d’vne part 5z d’autre,fil eufl voulu : car fil fe tu ft voulu tenir en la ville/®: tendât Pierre du Bois,le Corot^ne fes gens nc les euffenr iamais requis là dedans.^ fitoftqueledit Ralfe deHarfelles feutiavenue du Comte, incontincnr3par orgut“^ grandeur,il fe mit furies champs:amp; dit en foy-mefme qu’il com b art roi tics enneff^ en auroit l’honneur,fans attendre Pictrc du Bois,nc l^s autres: car il auoitfi grandquot; ' ce en fes gens, amp;nbsp;fi bonne efperancc en la fortune de ceux de Gand,qu’aduisluyp, qu’il ne pouuoit perdre: amp;: bien monftra celuy iour la grand’ volonté, qu’il auoitd^ battre:ainfi comme ic vous recorderay prefentement.Moult fut le Comte deFn” réiouy, quand il vit que Ralfe de Harfelles eftoit ilfu de Niculc, amp;nbsp;trait fur pour combattre. Si fit ordonner fes gens, amp;nbsp;mettre en bonne ordonnaiHc^'^ °., enuiron vingt mille hommes tous gens-de-fait:^ y auoit enuiro n quinze c^®^ V”^^ Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyer de Flandres, de Haynaut, de Brabant, amp;nbsp;d’Artois. U^^J^ • ceux de Haynaut le Sire d’Anghié,Marefchal de roft,amp; de fa route,le Sircdcl'àôt*^'’-Môfeigneur le Baftard d’Anghien,lt;jiles de Rifcon,Hutin de Lay, le Sire de LenSgt;®f lire lehan de Burlcmmôt, amp;nbsp;plufieurs autrcs:5c,dc Flandrcs,lc Sire de GuifteUeS*? lire Guy deGuiftcfles,leSirc des Cornets,leSire deHulluCjle SircdcHaHuiD,®^. Daniel de Halluin,melfireThierry deDifquctane,melfire lehan d’Efcouueboiw., re deGentus,melfire Ichan Villain, meflire Gérard de Morrigiiier,amp; plufieurs*.. amp;nbsp;là furent faits aucuns Cheualicrs nouueaiix:amp;eftoit par-auant le ieune ScneR.r.

Haynaut mort fur fon lid de la bolfe,à Aubicz delcz Mortaigne:c.'ir il y auoi td^’ ,, le Comte cinq batailles:amp; en chacune mit quatre mille homes.Là eftoiét ilscoS^jj volôté de courir fur leur^ennemis:amp; porta ce iour le Sire deLieureghié labann^^ Côte.Toutes ördónanecs de batailles faites,ils approchcret les j.batailles contrel^r amp;nbsp;du comencementil n’y eut que trois delà partie du Côte, qui approchairent;C2f‘ deux eftoient fur ællcs,pour réconforter les batailles branlans. Là eftoit le Comtef'^ fenr:qi®lesprioit Sradmonneftoit de bien faire,amp; de prendre la vengeance decestquot; fagez de Gand:qui leur auoient tant donné de peine:amp; difoit bien à ceux desbony^.^ villes. Soyez tous feurs, fc vous fuyez que vous ferez mieux morts, que ceux ipiF 1 ront dcuât:car fans mercy,ie vous feray à tous trencher les reftes.Si mit le ComtecC de Bruges en la premiere bataille, ceux du Frac en la fécondé,ceux d’Ypre fie décolle , tray en la tierce,ceux de Propingnc,amp;de Bergues,deCalfel amp;nbsp;de Bourg,en la quarts 1 il auoit retenu delcz luy ceux de l’Ifle, deDouay,amp; d’Audenarde:amp; fafl'embletcnttj' •Batailles:^ vindrentl’vne contre l’autre: amp;nbsp;Rafle de Harfelles auoit laprcmierebaW* (car c’eftoit le plus hardy amp;nbsp;entreprenât des autres:£z pource vouloir eftre desprem* à alfaillir:à fin d’en auoir fhonneunfil en pouuoit auoir)amp;: f en vint affemblcràccuS Bruges: quele Sire de Guiftelles amp;nbsp;fes frères menoient. Là eut de grans boutemeof poulfcmens des premiers venus. Auflî d’autre part les autres batailles faflembloict. eny eutpluficurs rcnuerfez,au cómencement,d’vnepart amp;nbsp;d’autrc:amp;y faifoientley.,

-ocr page 603-

de FROISSART.


ÎI5


doisplufîeursappcrtifes d’armes: mais ceux du Comte cftoicnt trop plus grâd nombre deg£ns:carils eltoicnt quatre contre vn.Là eut bon airautjamp; qui m^ult longuemét du ra,auant qu’on pcuft fauoir,ne veoir,qui auoit du meilleu»amp; fe mirent toutes ces batailles cnfcmble.Làcrioit »nFIâdreSjau Lyon,en recófortanties gens duComte:amp;Ies au-trescrioient à haute v^XjSand, Gand: amp;nbsp;fut vne fois que les gens du Comte furent en aduéture de tout pcrdre:amp;,fils euffet perdu terre ilseullct eftémortsamp;dipcÔfits fans re- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

rnede.CarPiètre du Boisamp;biâifix mille hoea-el^iet fur les chaps: quibiéveoiét côbat tteimaisils ne pouuoiét côforteiTes leurs pourvu grand palus de marefts amp;d’caucs5qui eftoiét entre eux amp;nbsp;les cobattas niais, fe le Cote euft penfé ce iour auoir perdu,ou fi les gens enflent fuj^sour caufe de décôfituredl fauoit bien que Pierre du Bois fuit failli au-dcuant,amp;les euft eus à volonté: ne ia n’en fuft aucun échappé, ne Comte n’autres, que tous n eulTent efté morts fur la place:dont euft efté moult «rand dommase:car en Flan-lires n eult point eu de recouurer.Rafte de Harfelles amp;nbsp;lehan de Launoy ne l’eurent pas dauantage,caaffaillant les gens du Comte de Flâdresic^le Comte auoit grand foifon de bonne Cheualcrie^ Scies compaignons de Bruges,d’Ypre,de Courtray, d’Audenar-de,duDan,dcrElc!ufe du Franc,amp; de Bruges;amp; eftoient les gens du Côte quatre contre vn, dont iladuintqucquâd les batailles du Comte furent toutes remiles cnfemble, Hyeutgrand nombre de gens:amp;ne lespeurent fouffrirles Gandois:maisfouurirent amp;nbsp;reculèrent vers la ville:amp; les Chcualicrs amp;nbsp;gens du Comte les commencèrent à approcher amp;dérompre.Sitoft qu’ils les eurétouuerts,ils entrèrent dcdans:amp;les côbattoient amp;tuoientàmôceaux. Adonc fc retire rent les Gandois vcrslemonfticr dcNicule(qui cftoit fort)amp;là fe rairemblcrenr;amp;: y eflt grand bataillé Sc occifion de Gâdois,à rentrer

dedans le monflier. lehan de Launoy,comme tout ébahy amp;nbsp;déconfit entra au môfiier, filer deNteuke pour fefauucr:amp; fc meit en la grofle tour du clocher, Sc ceux,qui peurent de fes gens a-wcluy;amp; Raflé de Harfelles detfloura derriere luy, amp;nbsp;recueilloit fes gens, amp;nbsp;fit à l’huis grandeappertife d’armes,mais finalement il fut efforcé,amp; frapé d’vue longue pique, au Jauersducorps,8lt;:làabatu,amp; tantoft occis. Ainfifinit RaftédeHarfe!les,quiauoit e-

^vngrandCapitainc à Gand contre le Comte,amp; que les Gandois aymoyent moult, pourionfeijfamp;pourfaproueire:maispourccsvaillancesilencutenfin cdoyer.Qiûd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ’

le Comte de Flandres fut venu en la place deuant lemonftici-,amp;il vit que les Gandois lerecueilloicntlà dedans,amp; fy eftoiàit recueillis il commanda qu’on boutaft le feu dedans le monfticr.Son cômandement fut fait,amp; le feu apporté en grand’ foifon d’eftrain ^ de falourdcs,qu’on y mift ôc apuya tout autour^udit môftier: amp;nbsp;puis fut bouté le feu

dedansLe feu monta tantoft amont:ôc mefmemét es couucrturcs du môftier. L à mou le monflier de ynrcntlcsGandoiSjqui eftoient au monftier,à grand martire: carilteftoientars: amp;, fils aïeulebrulléa moicnt dehors,ils eftoient occis amp;nbsp;regettez au feu.Iehan de Launoy(qui eftoit au elo- «« eeux des cher} le veoit au point delà mort ,amp; qu’il feroit toft ars:car le clocher comméçoit à ar- lt;^''^’'S y«» ù doir.Si crioit à ceux,qui eftoient en bas,Rançon,rançon:amp; offrit fa cotte qui eftoit tou- ^^quot;'^^ reftrez» teplaine de fiorinsimais on ne f en faifoit que rire amp;nbsp;gaber:amp; luy difoit on,lehan,venez par ces feneftres parler à nous,amp;nous vous recueillerons. Faites le be^ufaut:ainfi qu’ayez cefte année cy fait faillir les noftres,il vous conuient faire ce faut. lehan de Launoy • Hwfc veoit en ce party, qui eftoit fans remede, amp;nbsp;que le feu ftccueilloit d c fi près, qu’il nbsp;nbsp;*

conuenoit qu’il fuft ars)entra en hidcur:Sr aima plus cher eftre occis,qu’ars:amp; il fut l’vn ^lautreicaril làillit dehors parles fencftres,au milieu de fes ennemis.-amp; là fut recueil- ^ * ^y^glàuesamp;cfpées,amp; détrenché,amp;puis gettéau feu,Ainfifinit lehan de Launoy: nbsp;nbsp;nbsp;f47«7Gd»Xk

Comment Pieire du Boif.^ Cà^itaiae du reße de l'ar^oee des Cafiduisfi retira à Gand, ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

comment y ayant eße en grand danger de fi vie, afitegea la vide de Court ray.

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LXlX.

P\f bien fix mille hommes,que Raffe de Harfelles amp;nbsp;lehan de Launoy auoientdela ville de Gand, ou d enuiron Gand, quiferuoient les Gandois pour leur argent, ôc

Wlà auoient efté amenez,!! n’en réchappa point trois cens, que tous ne fuflènt morts* «tics foflez,aux champs,ou en la ville,ou ars dedans le monftier.N’oneques Pierre du hois( qui auoit vne grofle bataille fur les champs) ne leur peut aider; car entre fa ba-^^Ucamp;les gens de Rafle,qui fe combattoient, amp;qui morts eftoient, auoit vn grand ^‘Vehis tout plein d eauë amp;nbsp;ele grans marefts: parquoy il ne pouuoit venir iufques à eux. Si fe partit de fa place atout fes gens, bien rangez amp;nbsp;ordonnez en vne bataille: amp;nbsp;dit, K üj •

-ocr page 604-

Alton nous en,tout le pas,noftrc chemin vers Gand. Rafle de Harzellcs,IehandeU^ noy,amp;: noz gens o^t mal exploité. Ils font déconfits. le ne fay qti’il nous aduiendM-nous fommes pourfuis amp;nbsp;afla^lis des gens du Comte, fi nous tenons tous enlenw^; nous combattons vaillamment, ainfi que bonnes gens,qui fe cembattêt furleurdfo Si refpondirent ceux,qui fouirent,N ous le voulons. Lors flt;^ac|ircntils de Ià:amp;.’ fc® i^etrdiit^^es rental! cheminipour venir vers Gâd,envne belle bataille ferrée amp;nbsp;rangée. Aucuns fujas de/^ieii- fuyans3qui eftoient échapez delà batailb^cNicule,fcft retournèrent vers GanàX-le à Gand, c^ trerent tous effrayez an-dedans,ainfi que gens dcconfits:amp; rccorderentla dureaduc” murmure con- j^.^ ^ g^ comment Rafle de Harfellcs , lehan de Launoy,amp; leurs gens,^Hoy® XV*^^^^^** déconfits amp;nbsp;morts parbataille,àNiculc. Ceux de Gand,pour ces noiAelles furent “ renient effrayez, amp;nbsp;courroucez pourlamortdeRaflc: car moult fainioient,amp;gt^® fiance en luy auoiêt: car ils fauoiéttrouué bon Capitaine amp;nbsp;loyal: amp;, poureeque Ka eftoit Gentil homme, amp;nbsp;fils de Seigneuramp;deDame, amp;tquilcs auoit bienferuispo leur argent, tant f anoient ils pîus honnoré amp;: aimé. Si demandèrent auxfuyans,Dlt;^ nous ou eftoit Pierre du Bois, cependant que vous combattiez. Ceux, qui point ne uoient veu, amp;nbsp;qui ne fauoient nulles nouuelles de luy, refpondirent, Nous nenfiii

-ocr page 605-

DE FROISSART.


iiy


treduBoisnc fut alors point refpondu, mais, quant à la bataille amp;nbsp;venue des Gandois aNicule,amp;auflidclamortdeRafle5ilfutexcufé amp;nbsp;decoulpc. Tou^esfoisjde ce qu’on ' ncluy refpondit point,îl fe contenta mal,amp; fur aucuns grlt;ns Bourgeois, qui là prefens cftoicnt,lesplus riches êt les plus notables de la ville,tels comme Sire Guifebert Grute, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

amp; Sire Simon Brete. Vlt;ay^ft qu’il n’en fit adonc nul femblant, mais il le leur remóftra ‘‘îour durement en l’annce,ain fi que vous orrez recorder cy-aprcs enl’Hiftoire.Q^and « IcSirc d’Anghié ,amp; le Sire de N4onrigny,amp; le^^c de Flandres,amp; leurs routes, furent retournez à Nieulc,dcuers le Comte,Sz ils eurent recordé ce qu’ils auoyentvcu,Ic Cote fcpartit deNieulc.amp; f en retourna vers Bruges,amp; r’enuoya les gens de fes bonnes-vil lcs,amp;ccux du Fiînc,amp; le Seigneur d’Anghien,amp;les bannières,en Audenarde. Quand ceuxdeGand entendirent que le Cote cftoit retrait àBruges, amp;nbsp;qu’il auoit dóné con-geàtoutcsgcns,fiferemeircntfus,parrémouuement de Pietredu Bois, qui leur dit, Allon déliant, amp;nbsp;ne nous rcfroidilTon point de faire guerre , ains monfiron que trous fommes gés-dc-fait amp;nbsp;d’êtreprife. Adonc fc parti réfils de Gâd,plus de quinze mil ceartray aßlt-kamp; fenvindrent moult cfforccment deuant Courtray,amp;y meirent le fiege, lors que ^e'da candoit Wcftcamp;laproccffiô de Bruges eftoir,en l’an mil trois cens quatre vingts amp;vn.Si furet en l’an 1381. ittdixiours,tordirét tous les fauxbourgs de Courtray amp;nbsp;le pays d’enuirô.Quâd le Coteenfeutlesnouuelles,ilrcmanda tous fes Gentils-hommes.amp; ceux des garnifons,ôt des Communes d’Yprc,amp; du Franc,amp; fe partit de Bruges,amp; fe trouuerent furies châps plus de xxv.mille, qui fe meirent au chemin, pour venir deucrs Courtray, pour com-igt;«trcles Gandois,ôc leuer le fiege. G^uand Pictre du Bois amp;nbsp;les Gandois entendirent 'l'telcConucvenoitfureux fi efforcément, fi ne trouuerent pas en leur confeildelà pbstcnirlefiege,amp;fenpartirent3amp;: allèrent logera Donzee à Nicule,Sz dirent que icßeeedeCeHr làils attendoient le CÓte,amp; fignifieroyentlcur eftat à ceux de Gand,amp;: remanderoient trayleM. ^Mereban,pour eftre plus fors,fi plus grand nombre de Gens-d’armes.Si fe départirent encores de Gand bien quinze mille hommcs,amp;:fenvindrent deucrs leurs gens,dc uantN^à Douze,amp;fclogèrent tous fur les champs, en attendant le Comte.

Randle Comte fut venu à Harlcbeque,dclez Courtray, il entendit que les Gandois fcftoienrpaiiisdclà amp;:retirez vers Gand, amp;nbsp;logez à Donzc amp;nbsp;à Nieule. Si n’eut pas confeiladoncqucslc Comtede pourfuir, amp;nbsp;donna congé à vnc grande quantité defies gens,àCourtray,amp;: renuoyalc Seign’nr d’Anghienjamp;lcs Hainuyers,Se fion fils baftard, IcHazc,enAudenarde, engarnifion.

Comment i^rfioul le clert^yCapitaine eieqaeltjue troupe de Blanes-Chapperoffs decon-ßt plußeun Nobles du Coffite de Flaudres^cßcommefit ilfut aufiptys apres décon-ßlamp;tUe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP. LXX.

QVandlesGandoisamp;Pictrc duBoisvircntqucleComte ne vcnoitpasvers eux, fi

fs départirent de Donzc amp;nbsp;de Nieulc,amp;prirent le long chemin, par deuers Aude-nardc,pourrctourner par là à Gand.Si cnuoycrcnt,cc iour qu’ils paflbyent,vers Audc-''ardc,vnc quantité de leurs gés(dcfqucls Arnoul le Clerc cftoit Capitaine)^ fen vin-dtent écarmoucher iufques es bailles de la villc.amp; les Cheual^rs amp;nbsp;Efcuyers,qui là de- • ^ 'ianseftoienqne fe périrent abftenir,qu’ils ne vinflet écarmoucher,amp;: en y eut de morts * ^deblecez,d’vne part amp;d’autre,à celle fois. Mais ceux de Gand ne fie tindrent planté ^Rcarmouche,ains fen retournèrent, auccques leurs gens, à Gand , amp;nbsp;chacun en fion

Trois iours-après fut ordonné Arnoul le CIerc,pour venir àGaures,à t(ÿut douze cens de Blancs Chaperons: amp;nbsp;là luy fut le Chaftel, amp;nbsp;la chaftcllenic, baillé par ma-were degarnifon, pour faire frontière à ceux d’Audenarde. Si y vint Arnoul le Clerc,à toute fa route, amp;nbsp;fe tint là : mais guercs n’y fut, quand il entendit qu’aucuns cheualiers amp;Efcuyers,quieftoicntenA.udcnardc: amp;nbsp;cftoient iRus hors à l’aduenturc. Adonc fie jje'c0nßtnre de partit il de Gaurcs,auecqucs fes gcns:amp;: cftoient bien ennobre quinze cens. Si fie mirêt ^Ml^nes Nt-«nébufehefur ceux qui au matieftoiétilTus hors d’Audenarde :c’eftaflauoirleSire des btesdela^ami CornaisJe Sire de Rcfelles,meflire lehan de Villaines, le Sire d’Anghien ,1c Gallois de^« d'Andenar J^amincs,lcBaftarddesCornais,amp; meflire BlâcharddeCalcmic.Ainfiqucccscheua- ^^ff f^bif ^tsamp;pfeuyersqui làeftoient,amp;auoientprislcurrctour,amp;reuenoienten Audenar-

Adonc l embufehe faillit au deuant: amp;nbsp;là y en eut aucuns occis,naurcz amp;nbsp;ruez ius: ^ ^^^’ c^ils ne prenoient nuis à mercy : mais oeçioient tout. Là vindrent aux cheualiers amp;nbsp;«cuyetsleurs cheuaux moult bien à poindicar ils brochèrent de leurs efperonSjamp;r fen

K iiij nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

-ocr page 606-

grande volonté eslt;Gandois,amp; en ces Blancs-Chapperons,qui point ne durcreo^y fouurirent,amp;ne rindrent point de conroy,nc d’ordonnance,car de douze ccS®M bien là de morts,tant en l’Abbaye que fur les champs,onzc cens,amp;: y fut occis ’^^^f IcClcrCjde deux picques,cn fuyât,tout au trauers du corps, amp;là appuyé côtrei^^ j^^ Apres ceftc déconfiture retournèrent le Sire d’Anghien amp;nbsp;les autres CheuahefS ^ denarde,amp; tindret ceftc befongne à grade prouefle, amp;quand le Cote de Flançy’ ^^ ^rt^tâ le ^cs nouuellcSjil en fut grandement réiouy,amp;dit au S eigneur d’Anghien, lt;1“^^^ clerc,Capttai- bel enfant amp;nbsp;bon,amp; qu’Âicorcs fcroit vn vaillant homme. Vu vray dire du jC’r jj, nedesslacschd d’Anghien,c’eftoit tout l’honneur du Comte de Flandres, qui pour celuy temps perens tué. nbsp;nbsp;noit à Bruges,amp; nel’appelloit pas fon coufin,Mais fon beau fils.

Coff^ent (^arantyCeße guerre Je FlanJresJesrtehes hommes Je GauJeßeiefiltii'^^' • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nifizpar leurs gens Je guerre, (^ comment Philippe J't^ r teuerefut fait Capital'

neJeGanJ. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre txxi.

QVand les nouuellcs furent venues à Gand,qu’Arnoul le Clerc cftoit mort, 5cA^; __^ déconfits,fi fe commencèrent les plufieurs à ébayr,amp; dirent entre cu^)- ' ^ fongnes fc portent mal. Petit à petit on nous occit noz Capitaines amp;nbsp;noz gens,

-ocr page 607-

DE FROISSART


117


difoiet IcspîülieurSjCn requoyjes vns aiix autres, caf geheralcmêt neftoit cc mie,pöut' la doute des mauiiaisjtjui tous eftoient d’vne fcótc,amp;: qui féleuoieneà puiffance dciour eniour,amp;par auant n’eftoientquepauurescompaignonSj amp;fans nulle chcuance. Or amp;nbsp;argent auoient ils afft z,car quand il leuren failloitjamp;ilsfeplaingnoiétà leurs Capitaines, ilseftoientouil^amp;rantoft confortez,car on aduifoitaucuns riches hommes, amp;nbsp;EntenJet^ ‘jui firaples,enlaville,amp;tlcur difoiton, Allez^ôe dites à tels amp;nbsp;à tcls^qu’ils^f iennent parler rondfßateäet anous.Onles alloit querir,amp;: il? venoientjfîTite «fer contredire. Là leur choit dit. 11 faut paroles à ces alabonne ville de Gand finance,pour payer noz foudoyers,qui aydent à garder amp;nbsp;def-.Ç'i''««'’«^«.», la fendre noziurifditionsamp;franchifes,amp; haut que les compaignonsviuent.Etlà mettoy- ^»noiant aue~ entils finance,toute telle qu’on leur demandoit,car fils euffent dit non, ils fuffent tan- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;riches,

toftmorts,amp;fileurontmis fus,qu’ils eftoient trahiftres à la bonne ville de Gâd, amp;:que ilsnc vouloient point l’honneur amp;nbsp;le proffit d’icelle. Ainfî eftoient les garçons, amp;nbsp;les mauaais,maifttcs de la ville,amp;: furent tant que la guerre dura entre eux amp;nbsp;leur Seigneur amp;auvraydire,felesriches amp;Iesnobles delà ville dclt;jandcftoyent battus de telles Verges, on ne les en deuoit point plaindre,n’ils ne fc pouuoyét exeufer,par leur regard mcfnie,qu’ilsnefuircntcaufe de tous les forfaits.Raifon pourquoy? Quand le Comte deFlandrcsleurcnuoya fon Baillifpour contraindreamp; iufticieraucuns rebelles amp;rnau •“ uais,ne poiiuoientils tous demourcrdelezluy,amp;rauoir conforté à faire iufticc? tveu mefmement que tels rebelles eftoient encor en bien petit nombre? Mais ils auoictauf- t-^ƒƒlt;*«’'lt;■fo fichcr(àccqu'ilsinonftrcrenr)queLachofeallaftraal,commebic,amp; qu’ils euffent guer çj^^^ign ^^ ïcàlcurSeigneur,commepaix;amp; biera pouuoientfenjiramp;cognoiftre que,filsfaifoiér ^jj^^jj^ auoi^t ^ttte,raefchans gens feroyent Seigneurs de leurvillc,amp;: feroyent leurs maiftres, amp;ne see.Mais «eut lesofteroientpas, quandilsvoudroicnt,ainficommcilenaduintdelehandela Fauci- auons édaircji M“ijparluydiflîinuler amp;parti^dela villcdcGandpourvenirdemourer enHayUaut ce pavage ßjon ''^’^cuydapyj.ggj.^ oftcr,amp; que des guerres de Flandres, tant du Comte fon Seigneur ^’‘quot;' quot;nbsp;^^^^“^ Jl^iedelaville de Gandfdont il cftoit natif)il n’en füft en riens dcmandé,rriais fi fur tel-

.^æ^'tGnilcnnioLnu^^qÿc ce fut dommage.Car ccluy Ichâ lt;1®!® Faucille en fon temps //^^quot;„‘^g^^^ lütn fage ^ très-notable homme.Mais on ne pouuoit lors clocher deuât les S cignurs ne leurs Co#faux,car ils veoient trop cler.Or auoit il bien feu les autres aider amp;confeil-l^ahdeluy-mefmeilnefcutpas jjrcndrele meilleur chemin. Icnefaydevcritéfe des articles,dont il fut examiné de meffire Symon Rain,au chaftcl de l’Ifle, il fut coul-pable, mais les cheualiers,auccla pcruerfefortune,quifc tourna tout à vn coup fur luy, Icmcnerét fiauât,qu’il mourut,amp;ainfi ont fait^usles Capitaines de Gand,qui ont f^nuamp; fouftenurebellion contre leur Seigneur,^ auffi ont moult d’autres gés de Gand. ^-’ßefmement fur efpoir que coulpc n’y auoient. Quand Pierre dû Bois vit que la ville de Gand affoibliffoit,tant de Capitaines,comme de leurs complices, amp;nbsp;qu’ils fc trou iJoyentainfiquetousfeuls,amp;que les richesfe commençoyent à tanner, voulans de-hifrctlagucrre,fi fe douta trop fort,amp;rimaginaque, fcpar nul moyen du monde paix fe faifoitentre le Comte amp;nbsp;ceux de la ville(quelq,uetraitté,nc quelque lié de paix ne d accord,quily euft)il couenoit qu’il y mift la vie,Si luy alla fauuenir de Ichâ Lyon(qui fut bn maiftre)amp; par quel art il auoit autrcsfois ouuré.Il veoit bi^n qu’il ne pouuoit ouurer • , f0ütfeul,n’auoirtantdefcns,d’entendcment,nedepuifrancc,qucdegouuerncrla ville de Gand,amp;n’en voül®it pas auoir le principal fait, mais il vouloir bien de toutes foies entreprifes counertetnent auoir le foing.Si faduifa adoneques d’vn hommefduquel en bvilledeGandonnefGdonnoitpointdegarde)fagehommeafrcz,mais fonéensn’c- t/f acimmed “oàpomtcognü,neiara.ais on n’en auoit eu cognoifrancc,iufquesàCc iourlt;car-onn’é ‘‘f» Mr^ ^n 3uoit que faire) amp;nbsp;l’appelloit oriPhilippe d’Arteuclle,fils de laquest d’Arteüclle, qui ^^^i^^^^^/^r. enfontemps eut,feptans,tout IcgouuernerncntdelaComté deFlandrcs.Si auoit ce- „quot;/au?^, luy Piettedu Bois ouy recorder à lehan Lyon,fon maiftrc,6é aux anciens de Gâd,qu’ôc queslepays de Flandres ne fut fi craint,aimé,ny hónoré,qiïau temps que laques d’Ar-tcucllcviuoit, (qui dura par fept ans ) amp;nbsp;encores difoyent les Gandois, tous les iours. -p^/y ^noit kj ^'laques d’Arteuelleviuoif, leschofes feroyent en bôeftat.Nousauriôs paix ànoftre*Courcray, ''olönté3amp;lcComte,noftrcSeigneur,fetoittoutioyeüx,quand ilnous pourroittout ruais ladedu-Monner.Pietre du Bois faduifa,fur ces parölles,en foy-mefme,amp; regarda que laques fixante d Artcuellc,auoit vn fils,qui fappelloit Philippe,affez conuenable amp;nbsp;gracieux homme, ‘ß^^‘*^^”J^ '^^g^à fiuçiaRoyned’Angleterre auoit ancicnnemenr,du temps qu’elle eftoit à Gand, amp;nbsp;que igg^^gncence-^ bfiegefut deuant^Tournay,leué fur fós,Se tenu,amp; pour ramour,dc ce,eût il nô Philip- *

-ocr page 608-

lelcur caftai gouucrnalavilIcdcGai|^,amp;lcpaysdcbIandrcs,iibienquoncques-puis nen«* ^^.^ nefetmeraw. gouucrné(à ce quc i’en ay ouy,amp; oy encores recorder tous les iours des anciens, ƒ .^ cognoiffance en eurent^ny ne fut oncques fi bien tenu, ne garde au droit, quui ^^ fon temps, car Flandres auoit cfté toute perdue vn grand temps quand par ^o^S'C, fens,amp;^ar l’heur de luy,il le rccouura.Or fâchez que nous deuons mieux aimer les ^ f c^fidire. j-j^gj ^ membres,qui viennent dc fi vaillant homme comme il fut, que denulaum-«ós* oint^r ’^oft^^®P^®^’^®^“^®*5®*^^^it cefteparolle,Philippe d’Arteuelle entra en toutesn’“^^^_ ccu(Mrks ex ^^^ ^^ gens fi encouragc,qu’on dit, tout d’vue voix.Qu^on le voife quérir,nous ne ’^^^ eufes , qui! Ions autrc.Nenny(dit Pictre du Bois)nous ne l’enuoyerons point quérir. Il vautm nous pourra qu’on voife vers luy. Encores ne fanons nous comment il fe voudra maintenir, alcgucrpour nous ne i’en deuons past exonnier. A ces mots fe mirent tous ceux,qui là eftoienM . n accepter • iBin,amp;: aucc cux,plufieurs autres, quilesfuyuoient,amp; vindrent deucrslamaifon u^ cedecharge. üppe ^q^j j]g jgy,. venue eftoit tout aduifé)Ie Sire de Harzelles, Piètre du Bois,Pitt’^ pounernement ^uitée,amp; enuiron dix ou douze des Doyens desmcfticrs,amp; làluy reciterent amp;’’^p_ denandorete ftrerent Comment la bonne ville dc Gand eftoit en grancl danger, feilen auoit vn tea Philippe, pitaine amp;nbsp;fouuerain,auquclhors,amp; cns,on fepeuft allier,amp; que toutes manières 5.^ d’^rieheUe. demourans à Gand, luy donnoient leur voix,amp;l’auoient,élcu pour cftrcIcurfou^L

-ocr page 609-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n^

CapitainctCarlcbon mémoire de fon nom,amp;pour l’amour de fonbonperCjIeUrfeoit æicuxenlabouche,qucdehul autre.Parquoy ils leprioyent affeétueufemenr, de procurer le fait delà ville 8?dc leurs befongncs,dcdans amp;nbsp;dehors,amp; ils iffy iureroyent foy amp;loyautéentierement,fommcà leur Seigneur, amp;nbsp;qu’il feroit toutes gens, tant grans 4uilsfuircntcnlâvillc^ct|^àfonobeiÏÏancc. Philippe entendit bien toutes leurs requeues amp;parolles,amp; puis moult fagement il refpondir,amp; dit ainfi,Seigneurs, vous me requérez de grande chofe, amp;nbsp;efj^^re que vouy^ peufez pas bien le fait, tel corne il eft, * quand vous voulez que i’aye le bon gouuernememdela ville de Gand.Vous dites que 3niour,que voz predecefleurs eurent à mon pcre,vous y attrait.Quand il eut fait tous tebeauxferuicc»qu’il pcut,ils l’occircnt. Si i’en prenoye le gouuernemét tel que vous aites,amp;ienfuneenlafînoccis,i’en auroyc petit loyer amp;nbsp;panure guerdon. Philippe (ditPictrcduBois,quihapalaparolle,Szqui eftoit leplus douté)cc, quicRpalTé, ne peut plus retourner. Vous ouurez par confcil, amp;nbsp;ouurcrez, amp;nbsp;vous ferez toufiours fi pf^n^pg ^gt;j^f, uienconfeillé,que toutes gens fe loueront de vous. Alors«efpôdit Philippe. le nevou- fglgUg accefri uroyepas faire autrement. Adonc il fut là éleu entre eux,amp; amené au marché, amp;làfut lefeuuerain aiicrmente,amp;alfermenta aulfi les Maieurs ôc les écheuins,amp; tous les Doyens de Gand. ^tunernemen( Ainfifut Philippe d’Arteuelle fouuerain Capitaine de Gand,amp;acquit au commence- deCanJ. ®entgrandegraccjcarilparloit à toutes gens, quiàbefongnerà luy auoicnt,douce- • ruent amp;fagen]ent,amp;tant fit que tous l’aimoientjCarvhe partie des rcuenucs,quelcCô-rcdePlandrcs acn la ville de Gand, de fon heritage, il les fit diftribücr au Seigneur de oarfellcs,pourcaulcdc gentillcfle,amp;r pour maintenir plus honneftementfon eftat,car hüt ce qu il auoit en Flandrcs,hors de la ville de Gand,il aUoit tout perdu. N ous fouf-hrons vn petit à parler des matières amp;nbsp;befongnes de Flandres,^parlerons des befon-SuesdAngleterreamp; de Portugal.

^^^“gwreâ’efitrelesRûpdeClt;^i//e(^ t/e PerSttgaî. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c n a r. ixx i r. . ^ .

y Ous auezbienouy-cy defius recorder comment le Roy Henry de Caftille trépaf- f^ ^dccefiecIcApresqucfonaifné fils,DampIehan,futcourronnéàRoy,amp;:fafcm

c couronnée à Roynef laquelle t eftoit fille du Roy Piètre d’Arragon)la guerre fé-^^^'^^ ^^^,^ - '^ ^^.^'^'i Ferrand de Portugal,^ ledit Roy de Caftille fur certaines oecafios H labile dut^oy qui citoicnt entre eux deux, amp;nbsp;principalement pour le fait des Dames, filles du Roy deNauart-ti oui Pierre,Confiance amp;nbsp;Yfabcl,ma»ées en Angleterre, la premiere au Duc de Lan- »w» ilne du

J ®«rc,amp; la féconde au Comte de Cantcbruge,amp;difoitceRoy de Portugal quo auoit f‘f‘ utortamp;fanscaufe déshérité fes deux coufines de Caftille, Sz que ce n’eftoit point cho-ouftenir, q deux fi nobles Dâmes,amp; hautes,fulfent déshéritées dè leurs heritages ‘^^quot;t^' quclcschofesfepourroyentbien cnuicillit amp;nbsp;élongncr,qu’onIcsgnettoit en oubly, parquoy les Dames ne retourneroyent iamais à leur droit.Laquelîe chofe il ne vouloir pointveoirncconfentir,qui eftoit l’vn des plus prochains parens quelles euflent, tant pour lamour de Dieu,que pour aider à garder raifon ôziuftiec à quoy tout bon Chre-len deuoit entcndre,amp; eftre enclin.Il défia doc le ieunc Roy Damp lehan de Caftille quetoutelEfpaigne,Galice, Caftille ,amp;Seuile, auoicnt couronné) amp;nbsp;luy fit guerre le oydePortugal,furle tiltre des articles delfufdits.Le RoyOâp lehan fedeffcnditvail Jgt;^ ^^^'^^j ®»ment à 1 encontre de luy,amp; enuoya fur les fronticres,en fc»garnifons 5 grande foi- dL^'^^eem?^ Qu de Gerts-d armes, pour rcfifter contre fes ennemis, tant qu’au commencement il endesPa» perdit riens. Car il auoit de la fage amp;nbsp;bonne Cheualerie de France auccques luyfqui 1380. corne l’o 'corfortoyent en fa guerre,amp; confeilloyent)c’cftairauoir le Begue de Vilaincs,amp;mef- peut cetnpi'eni 51c lettefon fils,meflirc lehâ de Bcrgcttes,me{fireGuillaume de Lignac,meffii't Gau- ^^e depuis le ^oracPui(fjc,Ie Seigneur de la Taride, meffirc lehan, amp;nbsp;meffire Triftan de Roye, amp;nbsp;th.^o^routes-^^ P ô«eursaütres,qui eftoient là allez t amp;nbsp;depuis que le Cote de Bouquinguam fut venu ƒ «craigne. Car le Roy de France(qui grans aliances amp;: grandes confederations a- ^,ß,i,ig ^^gt;-ipg “ortauRoyde Caftille, amp;nbsp;ont eu longuement enfeœblc)lesy auoit enuoyez. Par- bon dt lire qüoylcRoy de Portugal l’aduifa,qu’il enuoycroit certains meffagers en Angleterre,de uinß, depuis 'ulcRoyamp;fcs oncles, afin qu’il fuft aidé amp;nbsp;conforté de fes gés,parquoy ilfutfort, que le Cote pUlUant de faire vnc bonne guerre aux Elpaignols.Si fitappellcr vn fien Cheualier, ^Bouqum-j*^?'’^^^^A'aillant, amp;nbsp;grarid Scigneurfqui fappclloit lehan Ferrande)amp; luy dit tou- ^”j^” de Bre^ ƒ “nentente, panels mots, lehan, vous me porterez ces lettres de créance en Angle- taiane'^ f/w We.Icnepuis ycnuoyerplusefpccial meffager que vous, ne qui mieux fache mes be- außile veut hgt;ngnes Si affaires. Si me recommandez au Roy, auec ces lettres, ôi luy direz queie sul.^

-ocr page 610-

. nbsp;120 nbsp;• LE SECOND VOLVME,

Ibufticn mes coufines/cs belles tantes,^: leur droit des heritages d EfpaigneK ^^ ^^ Rille,amp; que i’en avia guerre à celuy,quif eft bouté ôr mis parlapuiflànccdcrM*’^ leur heritagCjamp;que ie ne fuisj^as fort,ne puiftànt de moy,pour ftfifter à 1 cncoirc ne conquérir tels hcritages,comme Caftillc,Efpaigne,Galice,^ Seuilc.ParQ^°y ^.,,^,^ pricjqu’ilmcvueilleenuoyerfon beloncle le Duc de Lan^aft^e, fa femme mes coufines^vne quantité de Gens-d’armes,amp;Archersamp; nous fcrons,cux^ ^^^^^^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deçà,bonne gucrrc,auec noftrcpuiftàn^j:ant que noi^ rccouurerôs,aupl^m

noftre heritage.Monfeigneur(dit le lt;îlîcualier) à voftre plaifir ie feray ''O“*^®®*^ J^ Ne demouragueresdetcmps,qu’il entra en vn bon vaiflcl amp;:fort,pour faimlc'7pj®^, tc«^ßr4 déc amp;i. le partit du haute de la cité de Liftcbonnc,amp; tât chemina par mcr,(]^*L^’’*’octô!t maintenant de uemonde,amp; à celle propre heure,amp; en ce propre iour, amp;nbsp;d’icellemarcc,Ty nbsp;nbsp;nbsp;^^j,

1 ^81.corne l’d jg Comte de Bouquinguam,amp; aucuns de fes vaiflcaux,qui retoumoyentaeBre»^ peut apperce- Siyousdy queles Anglois auoyent eufi grandefortune fur mer, qu’ils aumentp ^K^R^turl» ^“-^^^ ^^ leurs vaifleaux, chargez de gens amp;nbsp;de pourucanccs , amp;nbsp;feftoient y ® ^^^Jj Comudeseu- manuals vcnts: amp;nbsp;arriua,en grand pcril,cn trois hautes en Angleterre. ^^ ^''^quot;u tf ^»in^uaàLon ce Cheualietdc Portugal fut grandement réiouy le Comte de Bouquinguaffl) dres, apres fin tresbonne chere,amp;luy demanda des nouuclles, amp;nbsp;il luy en dit aflez ,tan ta t p^^_^^, voyage de^re. que de Portugal. Si cheuaucherent depuis enfemble,iufques à la bonne cite ^^^ ;dres,ou Ic Roy d’Angleterre eftoit.Quand le Comte de Bouquinguamfnt^f’“ «^jj XediP^ dres,ceux delà cité luy firent bonne chere. Si fen alla dcuers ie Roy (qui eftoit a y quot;lt;«.?• jj;jQnftier3amp; fes deux oncles delezluy,Ie Duc de Lanclaftrcamp; le Comte de 0quot;^ gc) amp;nbsp;auoit le Cheualier de Poftugal en fa compaignie, pour lequel il p®’'*’*®«. j^r au Roy,amp;à fes frcrcs.Quand le Roy Scies Seigneurs defluf-nommezen euren ^ gnoiflance,fi en eurent grand fcmblant deioye,amp; l’honnorent grandement.! P ij ta fes lettres au Roy,amp; le Roy les leut,prefcns les oncles. Or deuez vous fauoi ^ Roy ne faifoit riens,fans le confeil de fes oncles. Car, pour ce tempSjilcftotQid. moulticune.Si futle Cheualier demandé Sccxaminé(pourtant qu’ilauoitapp” J très de creance) fur quel cftat il eftoit ifluhorsde Portugal, amp;nbsp;venu en AnS^quot;^^,,^;:, refpondit bellement amp;nbsp;fagement,félon la propofition, que vous auez o“X®*^j|ctcŸ) Quand les Seigneurs l’eurent bien entendu,ils refpondirent, en difant, on‘'’ à noftre beau coufin le Roy de Portugal,quand Ä auat il fe met en noz befaOS ^jÿ en fait la guerre à noftre aduerfaire. Ce qu’il requiert, eft requefte raifonni“ '^j^^u haftiuernentaidé,amp;auraleRoy adÿs commcntilen ordonnera. Adoncay^ f^^jj deparolles.Le Cheualier eftrange, pour l’amour des nouuelles qu’il auoit ®PKj,' fs» Auril. plaçantes au Ducale Lanclaftre amp;auComtcde Cantebrugc, futfeftoy^j^. |^' - lezlcRoy,puisdemouralàenuirôquinzeiours,iufquesauxOlt;ftauesdelatSaint.^;

'dece m^‘**^Hr §^5°^^^ Roy 6cfcs onclcs cftoyét,amp;là fut meflire Robert de Namur(lequel^‘Q confdk ^’' vcoirle Roy,ôc relcucr ce qu’il tenoit de luy en Angleterre) amp;nbsp;là furent les Pai^^j^. mejmemetpour ^ t Confaux d'Angleterre affignez à eftre à Londres, c’eftaffauoir au Palais dt . Confeillcrs. monfticr.Sivous diray que ce fut tant pour les befongnes de Portugal (quK ■ j;

frefehement vcnues)que p«ur autres des Efcoçois,car les tréucs faiHoient entrt ^ • * les Anglois,le premier i»ur de luin.Si eurent là les Prélats Ôc Barons d Anglcttt ^ ^ Confaux enfemblc3comment ils pourroyent de ces chofes ordonner,amp; n eftoit p j Cenfill d'An- ^^^ ^^^’’ d’etanoyer le Duc de Lanclaftre en Portugal,ains difoyent que c eftoit ' ^ gleterre/ùr voyage pourluy,amp;que fil y alloit3on fen pourroit bien repentir. Car ilsenten î^ rAmbaffade que ItS Efeoçoisfaifoientgrans appareils, pour entrer en Angleterre. Sifecon^i^ di^iirtugal. determinement que le Duc de Lanclaftre ( qui congnoiflbit la marche d Eicoc

Efcoçois)iroit en la marche amp;nbsp;fur les frontières d’Ecoce, amp;nbsp;fauroit comment^ ^^ çois fevoudroyêtmaintenir( Car mieux fauoitbefongner en traitté,quenuls des ,, Barons d’Angleterre,^ feroient lesEfcoçois plus pour luy, que pour nulauttcA Comte de Cantebruge,à tout cinq cens Lances, amp;nbsp;autant d’Archers, fcroitleVoQ de PortugaI,amp; fe le Duc de Lanclaftre pouuoit tant exploiter enuers les EfcoçoiSjH^^ • l’honneur du Royaume d’Angleterre vncs tréucs fuffent prifes à durer trois ans, P roit bien aller(fe le Roy le trouuoic en fon cófeil)fur le mois d’Aouft,ou de Scptcio ^^^ en Portugal,amp; renforcer l’armée de fonfrere. Encores y auoit il vn autre point,p quoy le Duc de Lanclaftre deuoit demourer en Angleterre, ceftoitpourecqu^^^ d’Angleterre auoit enuoyé certains meffagers, auecques le Duc de fanon nbsp;nbsp;nbsp;/.y.

-ocr page 611-

uefqucdcRaticnilCjtlcucrsIeRoy d’AIleittaigiiejpoUrduoirfafcui’afeftiniejdu poG^fà noir comment il en feroic,car ôn en cftoit en grans traittez ,amp;auoit on èfté plusd’vtt in.Siyeftoicntd‘AngTcterrcrEuefque de S.Dat)id,amp;m^ui'e Simon Burle,pour touted CCS chofes conforter,a« mieux qu’on pourroit.A ce Confeil faccorda le Roy, amp;nbsp;tous fes ■Scigncurs,amp;fepartit ]f Paiement fur cel cftat,amp;furent nommiez amp;nbsp;eferits les Baronsfe Chcualicrs,qui en Portugal iroicnt,aucc le Comte de Cantebruge. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ •

Comment le Comte tie CaHtehrugepartit ei’^.Jef^'lfterre,pour a/Zer ett Portugal,c!r to^»‘' MittileDuce/e Lafoelaßreßen aZ/aßer la marche cZ’Ecûce:po»r faire treues auecles Efo^ois. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE LXXIII.

LEDucdeLanclaftreordonnatoutes fes befongnes,amp;départit duRoy,amp; de fes fr^ rcsjü au congé prendre du Duc de Cantebrugc fon frere, il lu y iura par fa foy, quê loyaumentjliiy retourné d’Efcocc,il ordonneroirteHen^ent fes befongnes, qu’il le fuy-Woit haftiuement,voire fi plufgrand empefehement, qu il ne veoit encores efire appa* tenten Angleterre,!!? aduenoir. Surcefteftatfe départit leDucde Lailclaftre,amp;prit gt;cchemin d£fcocc, amp;nbsp;cheuauchoir tant-feulement luy amp;nbsp;les gens de fon lioftcb Hncorcs en ce parlcment,fait dernièrement à Londres,futordóné meffire Héfy de Per • 75CôtcdeNorthombelande,à eftre gardien de toute la terre de Northombclande,ôc oelEucfché de Durcmes,rétrat iniques en Galles,amp; à la riuicrc de Sauerne^Si lé depar ötdcLódrcs,pour aller celle part,mais ce fut quinze iours apres que le Duc de Lancla-feefut departy.Aulfi fc départit du K oy,amp; du Côte de Bouquingua, fon frere le Côte de Cantebrugc,pour aller au voyage,q‘u'il auoit entrepris.Si fcit faire fes pourucances à ^j^ ^^^-^^ p^^^ ''’iportfur mer,cnlaComtédetLargüefiere, amp;nbsp;fen vintlàtoutpremicrcmétamp;cm- ^„^ ce mot m '^tnaauccluy fa femme, Madame Yfâbcljamp; fon fils Ichan,amp;eftoit fon intention telle fieptinte» so 9udlesmencroit en Portugal.Laquelle intention il accôplir. Auec le CôtedeCanre- l'rrf!' naturet^ ™Squot;cftoientpltificut's fcigncurs,c’cfi:alfuioir meffire Mathieu de Gournày,Côncfta- ff^'f’- »‘ ^ou£ ‘^.i ^^°^5’ne(rirele Chanoine de Roberfre, meffire Ichan de ChafteaU neuf, meffire l''^^^ afeurerße uillaumedeBeauchamp,Marefchaldcroft,le Souldic de l’Eftrade, le Seigneur de la Barriercjle^igneuf Je Challebor, meffire Guillaume Helmo, meffire Thomas Simo, karqueffifâ NiclJesde\^idcfor,tncffirciehande'Ghâderut,amp; pluficursautres,amp;:cftoitlàvneqüâti anch.^jy^ai tedeplufieurs Gens-d’armes,môtât Îcinq Cens,amp; autât d’Archers.Si vindrent Ces Sei- petit eaeeeeßrt gneurs Scieurs gés à Pleumondc, amp;: là fc logèrent es villages d’enuiron, poutattendre^ cettecj. 'cnt,amp; chargèrent leurs vailfeaux petit à pctit,amp;^e deuoient paffer nuis ch‘cuaux( car ccheminefttrop 10g,d’Angleterre iufques à Liffebonne en Portugal)amp;eftoit le Che-Wlier Portugalois lors en leur compaignie,qui fen alloit auec cux.oifeiourncrcntplus • octrois femaines fur la mer,en faifanfieurs pourueances,amp; en attendant vent, cards l’a- ^ ^y ^f,^j( iioicntcontraire.Ce pendant fen alloit le Duc de LanclaftrcversEfcocc,amp; fit tant par Vvaruich. lcsiournec),qu’ilvintcnla cité defßetuiCjqui eftladernicre ville,delez le codé d’An- Mais noßrecor gtctcrrc.Quandilfutlàvenu4ilfarrefta jamp;enuoyavn Herauten EicocedeuersIcs Ba- reiheneßtoute rons,amp; leur manda qu’il eftoit là venu,pour tirer fur laM;y^-chc(ainfiqu’vfage auoit eu “Iß^rei comme au temps paffé)amp;, fils fe vouloient tirer anant,qu’il luy fuft fi^rifié : autrement il (auoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”^^^

«tenquil en auoit à faire. Le Heraut du Duc fe partit de Beruic,amp;chcuaucha vers ^^^^ J^f^cg^Eure^s^^ dcbourg,oulcRoyRobertd’Efcocc,le Comtede DonglaSj le Comte de la Mare,le ’^ Côte de Moray,amp; les Batons d’Efeoce eftoiéttouS cnfemble.Carils auoiétia entendu queleDuc de Lanclaftre venoit celle part,pour traittet à eux, amp;nbsp;pourcefeftoiew ils mis ciilafouueraincvülcd'Efcoce,fur les frontières d’Angleterre, tous enfemble^amp;ainfi • IcstrouiialcHcraut d’Angleterre tous enfcmblc.Lequel Héraut eftoit enuoyédepar le DucdeLanclaftre,amp;:fitfonmeffxgebienà point y amp;nbsp;fut bien amp;nbsp;volontiers ouy,amp;:cut belle tefponfe de par les Seigneurs d’Efeoce, qui luy dirent airtfi , que volontiers or-royentlc Duc parler. Si rapporta le Herauf laufeonduit pour le Duc amp;nbsp;fes gens, à ^.X«».!®. dureront comme ils feroyent*furla. Marche, amp;nbsp;qu’ils parlemcntcroycnr enfcmble, ?t fen retourna le Héraut, Conforté amp;:pourucu de fes affeurances, Ôé puis retourna à ^tladu Mail ljctuich,amp;monftratoUtccquefaitauoir. Sur ce le Duc de Lanclaftre fe départit de ros,lt;gt;'Mor* Beruich, mais à fon departement il laiffa toutes fes pourueances en la ville, amp;: puis prit behemin de Rofebourg,amp; là fe logea. Lendemain il fen vint loger en l’Abbaye de t n^'^ eßadi-Mamos,fui lariuierc(c’cft vne Abbaye,qui depart des deux Royaumes, Efcocc amp;nbsp;An- re aduertî en gicterre) êc là fc tint le Duc amp;nbsp;fes genSjtât que les Efeoçois furent venus à la Mombâne, genr^pafiß

-ocr page 612-

• nbsp;122 »LE SECOND. VOLVME

à trois petites lieues dclà,amp;quand ils furent venus,le Duc futt fignifie.Si comcnccr^t les traittez amp;Parlqpés entre les Efcoçois,amp;:les Anglois,amp;durerét plus de quinzelom* Comment les menues gens â'/Angleterreß rebefferent contre les Nobles. c h a p. i x x i n îgt; ' TpvVrantees traittez amp;nbsp;Parle mens aduindrent en Angle#rr^trefgrans mefehe^' • • JLvrcbellions^amp;émouucmens de menu peuple, par lequel fait Angleterre rut lu point d’eftreperdue fansrccouurcr,n’^^^lfeoyaume,naipays,nefutenfigradaucnturc, comme elle fut en celle faifon,amp; pour la grande aife amp;nbsp;grailfc, en quoy le menupeup d’x^ngleterrelors cftoit,amp; éleuerent rebellions,ainfi que iadis émeurent en Franc laques Bons-homs,qui y firent moult de maux, amp;nbsp;par lefquelles inctlcnccs le no Royaume de France a efté moult greué.Ce fut vnc merucillcufe chofe Kde pourc dation,.dont cefte peftillence commença en Angleterrc,amp; pour doner exemple» 0ce.tßS de la fi tes manières de bones gens, i’en parleray,fclon ce qui en fut fait,amp; quede ditionditmemt fu adoc informé. Vn vfage effen Anglcterre,amp;aufli eftilcn plufieurs pays,quclô feuple d'^n- blesontgrâsfrâchifesfur leurshômes,amp;lestiéncntcnfcruagc,c’cftàdircquilsû°*“ gleterre centre p^jj. droit ^ par couftumc,labourcr les terres des Gétils-hommcs,cueillirlesgi'u’'’^. es A o_ es. nbsp;nbsp;^rnener à rhoftcl,lcs mettre en la granche,les battre amp;nbsp;les vaner,amp;: par feruage les ƒ

fener,amp; les mettre en rhoftcl,amp; toutes telles chofes,amp; doyuent toutes ces choies a amp;nbsp;aufii couper le bois, amp;nbsp;le mener à l’hoftcl amp;nbsp;doyuêt iceux homes tout ce ^»*'’*P ^^ uage,aux Seigneurs,amp;: trop plus grade foifon a de telles gens en Angleterre,quƒ flZj 4a«fBré très pays,amp; les Gentils hommesamp;les Prélats en doyuêt eftre feruis,6cpn*'^^P^’''^/... depeftera (35té de tKent,d’Exceftrc,dc Sbuxceftrc,amp; dc'Bcthford,cn y a plus, qu’en ^‘’“^^t les deux Cotl^ ^^°’^*'^”^ ^^ monde. Ces méchans gens des contrées deuât nommées le eónr^”''^^^^, fiiiiates Mau ^ élcucr,pour cc qu’ils difoient que 1 on les tenoit à trop grande feruitude,amp; quault; jj Sala difint. mencement du monde il n’auoit efté nuis ferfs,Sz qu^ul ne le deuoit eftre,fjlo^ ^^_.,[ kent, dexfex trahifon enuers fon Seigneur,comme Lucifer fit enuers Dieu,mais ils nauoientp. amp;de Souxes le bataillc,car ils n’eftoientAngesn’Efprits,maishômes,formezàlafemblancc“ ^y^ amp;nbsp;de Beth- Seigneurs,amp; on les tenoit comme beftes.Laquellc chofeilsncpouuoientpli'^‘^ put o e,m a fait ^^.^.^j^ dg vouloicnr eftre tout vn,amp; fils labouroicnt,ou faifoient aucüs hly®'^ rerr^a p^ les ^^'^’’^ Scigncurs,ils en vouloiét auoir falairc.En ces machinations les auok^’^Ajt cartes cr défi grandement mis vnfolPrcftrc delà Comté deK^ntfqui fappclloitlehâValw i j( criptiens. nbsp;nbsp;nbsp;fes follcs parollcs il auoit efté mis en prifon dcuers l’Archeucfque de Can®’ ' ’^^

■fs’ilnefautici troisfois. Carccluy lehan Valéc aiftit d’vfagc,les ioursduDimenche,apt^5'^%( camelos, eu quand les gens ilToicnt du monftier,de fen venir en la place,amp; là prefeboit, »r «z°t^* 'd P®“P^® affemblcr àf entour de luy,amp; leur difoit,Bonnes gcns,Ies chofes ue pe““® reï^^ff^niffea ^^^’^ aller cn Angleterre, amp;nbsp;n’iront, iufques à tant que biens iront tout de cow® ƒ tien de ce mef. Q^’^^ ’^^ ^^’^^ ”^ villains,ne Gcntils-hommes,amp; que nous ferons tous vnis,amp; qu^L^ feenefeit^ue gneuts ne feront plus grans maiftres que iious. Commentfont ils fcruy?nc po^jj neus afpellens nous tiennent ils cn feruage?nous fommes tous venus d’vn pere amp;nbsp;d vnc mere,A“ ^ Mrtr?camail Eue. En quoy peuucntils dÿ;e ne monftrer, qu’ils foient mieux Seigneurs q“^quot; fe ^ut efl vn,^eu ß^rs par ce qu’ils nous font gaigner amp;nbsp;labourer ce qu’ils dépendent? Ils font?» quot;^^^j reloux ôc de tcamocas,fourrez de vairsamp;de gris, amp;nous fommesveftusde P»“ i^ c’eux^ue^pert^t dtaps,'ils ont les vins,Ies cfpices,amp; les bons pains,amp; nous auonsle fciglc, à'Ic''quot;quot;'^,.,. encere Di^Pv- la paille, amp;nbsp;fine beuuons que de l'eauc.lls ont Ic feiour,8z les beaux manoirs, amp;nbsp;n^^^^j fleurs c;^ pre- lions l^peineamp; Ictrauail,la pluyeamp; le vent aux champs,amp;faut que nous viengnCj^^j ■ fres^r l'epau noftrelabeur,ccdontils tiennentleurseftats.Nousfommesappellezlerfs,8dînou /e,cz-rf«f««f-f^ifonsaprefent Icurferuicc, nousfommesbatus ,amp;fin’auons fouucrain,àq®^ ^eel quot;^ansf'* ”'“ ‘^^ puilfions plaindrc,ne qui en voufift ouir, ne faire droit. Allon au Roy(qui^ ^ t^sflepar^dds ’’^^ ^ ^^7 remonftron noftre feruitude,en luy remonftrant que nous voulons qoquot; i^ | Car en ce t'ep's autrement, OU nous y pouruoyerons de remede, amp;nbsp;fi nousy allons de fait ®J’*^^ 1 là en vfeitfert toutes manières de gcns,qui font nommez ferfs , amp;nbsp;tenus en feruitude, pour cl» de tels chappf£vanchis nous fuyuront,amp;quand le Roy nous verra,on cn aura quelque chofc p®_ ros, comme Ion ou autrement de remede on y pouruoyra. Ainfi difoit lehan Valée par femblablcft treunejar ^'-j-Qp^ÿ^^mx Dimcnchcs,à l’iffue des melfe s, au village,parquoy trop de menues gen$ plMß^urs'aH- ®oycnt. LesaucunsfquinetendoyentànuI bien) difoyent. Il dit vray, amp;nbsp;®®^ eignespcintu roycnt,amp;recordoycnt l’vn l’autre aux châps,ou en allant leur chemin enfcmblco^'j^ res. • ge à autre,ou à leurs maifons,Telles chofes dit Ichâ Valéc,amp;il dit vray. 1 Archeuf^

-ocr page 613-

DE FROISSART.’


^^3


Cantorbiefqin en cftoit informé)^ faifoit predre Ichan Valée,Omettre en prifon deux ' ou trois mois,pour le chadicr,^ mieux vaufift q des la première fois il euft cftécondâ-néàeftre perpctucilemét en prifon,ou fait mourir,que lu^' auoir foAfert ce qu’il faifoir. Maid’A'tcheuefquclc^'oulut deliurer,pourcc qu’il faifoit cofcicncc de le faire mourir. Etqua’ndlchan Valccd^it dehors de la prifon de l’Archcucfquc, ilrctournoit à fon crrcurjConime dcuai^.l)cfaparo!lc,amp;de fesfaitsamp;œuurcs,furentaduifez £lt;informez grand nombre de gens en la ci^é de Londf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoyent enuie fur les riches amp;nbsp;furies *

Nobles) amp;comrnenccrcht à dire entre eu:^jJm:lc Royaume d’Angleterre cftoittrop mal gouucrnc,amp; qu’il cftoit d'or amp;nbsp;d’argent dérobe par ceux,qui fc nommoict Noblcs. Si commenceront ces méchans gens,en Londres,à faire les mauuais,amp; à eux aflcmblcr amp;rebeller,amp;lignifia- à ceux des contrées dclïùfdites,qu’ils verififlent hardiment à Lo-drcs,amp; amenaifcntlciif peuple,amp;ils trouueroierit Londres ôuucrtc,amp;lc Commun de lcüraccord,amp;feroyent tant deuers le Roy,qu’il n’y auroit nul ferfen Angleterre. Ces promeffesémeurent ceux delà Cote de Kent,t ceux d’ÜKCcflre, de Souxeeftre, amp;nbsp;dé t^f^»oseß0j^_ bedford, amp;nbsp;des pays d’enuiroigamp;feraircntau chemin, Sr vindécnt vers Londres ces ‘^»^‘^»‘^^'''^orro méchantesgens,amp;cftoicntbien tfoixante mille,amp; auoiétvnfouucrain Capitainc,qui ^^‘^^^^^‘^^^'^ fappellbit^^axitrcïillicr,amp;auccluy cftoienr,amp; de fa compaignie^ laques Strau,cC le-han Valée. Ces trois edoient tous les fouucrains Capitaines,ëe d'entre eux tous le grci ßalane dit gi'-urcitoi:Wautrc'Iüiicr,amp;ccluy WCurrcl'iliicrCiloit vn couureur demaifonsde ^uevj. m. ^lie, moultmauuais garfon,amp; grand ennemy des Noblcs.Quand ces méchas gens fc té'«egt; nefijuc commencèrent à élcucr,t lâchez que tous ceux de Londres( exceptez ceux de leur fc- quot;’»»’^ vntjit ^c)« furent tous effrayez, amp;nbsp;curent confcil le MaieHr de Londres amp;quot;nbsp;les riches hom-mes lt;ielaville,qiîand ils les fentirent ainfi venir de tous codez,qu’ils fermeroient leurs portes,amp;n en laiffcroyent nuis entrer en la viile,mais quand ils eurent l’affaire tout bié implement es *®aginc,ilsaduifcrcnt que non amp;roycnt, amp;nbsp;qu’ils fe mettoyent en grand peril de tous cha.fiiitans„ fURfausbourgs ârdoir.Si leur ouurirent la ville, * amp;nbsp;ils entrèrent dedans par troupes, quot;^^nn.n. tAlvnccent ou deux cens, amp;nbsp;en fautre vingt où trcnte,felon que les villes, dont ils ve-^oiom,eftoientpcuplccs,amp; ainfi qu’ils venoient à Lôndres,ils le logcôicr.Mais fâchez, 00 vente,q,jg[,jgj^ 1^5 t-fois parts de ces gens ne fauoient qu’ils demandoient, ne qu’ils 4ucroient,amsfuiuoyenc rvn l’autre,ainfi que bedes,amp; ainfi que les Paftoureaux firent J^dis: qui difoyent qu’ils alloient coaqucrrelaSainétc tcrre,amp;puis tout alla à néant. «miivenoientcespauuresgcns,amp; cesvillains,à Londres, de cent licucS)de foixâte, de quarante,de vingt, amp;nbsp;de toutes les contrées d’enigron Londres,mais la grcigneur par-fioen vint des terres dcf]uf'diotcs,amp; demandoient,en venant,le Roy.Les Gentils-hommes du pays, Chcualiers amp;nbsp;Efcuycrs,fe comenccrent à redouter, ^uand ils fentirent le peuple rebeller, amp;nbsp;fils furent en doute, ils auóient raifon, car pour moins feffroye on mn.Sife commencèrent à rnettre cnfcmblc,au mieux Se au plus bel qu’ils peurent. En

^mur, que ces méchans gens de la Comté de Kent venoient à Londres,retournoic de Canmrbielamere du Roy d’Angleterre,!.!Princcflc de Galles, qui venoit depélcrina-ge.Si fut en trop grande auenturc d’eftre perdue par eux,car ces méchans gens lailloict btfon char, en venant,amp;luy faifoyent moult de dclrAs,donr la bonne Dame fut ^nmoultgrandehnoy d’elle,amp;mefmesque par la voycils n» luyfeilfent violence , ou • ycsDamoifeUcs. Toutesfois Dieu l’en garda,amp; vint,cn vu iour,dc Cantorbicà Lon-mcs,n’oncquesncfofaarrefterlur le chemin. A cciour cftoit le Roy Richard, fon 'Muchaftel de Londres.Si y vint la Princcfle,amp; là trouua l e Roy,6é dclcz luy le Com ’^cdeSalberygl’Archcuefque de Cantorbie,mcflire Robert de Namur,le Sire tfe Gom-megines,8t pluficurs autres, qui fetcnoycntdelcz luy, pour la doutance de ces gens, • Wfcrcucilloient ainfi,amp; ne fauoient qu’ils dcmandoyent,amp; Cefte rebellion cftoit bien ƒ«£ enlhoftel du Roy, auant qu’ils lamonftralfcnt, ne que ccluy peuple iflit hors de curslicuxjamp; fi n y mettoitpoint le Roy de rcmcde,nc de confeil,dont on fe peut moue cmcrueillcr. Or afin que tous Seigneurs amp;nbsp;bones gens,qui ne veulent que bien,y pren-gnent exemple, pour corriger les mauuais amp;nbsp;rebelles, ic vous éelairciray ce faidtout^ ’®plcmcnt,amp; ainfi qu’il fut démené,

^^!f»anx,lt;j(ie le peuple d’i^figliterrefiiifiit/ay les of^ciersel» Royaume^ amp;nbsp;lt;^efgt;imebf euuoyérettf Ott c/jeuaUerparler au Rÿ^; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap, txxv.

L ij

-ocr page 614-

• nbsp;124 nbsp;• le SECOND VOLVME

LE Leudy,premier iour de la femainejà bonne eftraine,deuant kiourdaSainô^* crernentjcnl’an mil trois cens* quatre vingtsamp;: vn,fe départirent ces genS)^* rent hors de leurs li^ux,pour venir à Lôdrcs,pour parler au Royyàfin d’eftretousW ’ carilsvouloient qu’il n’y cuftnulsferfscn AngleterrCjS^ fen vii^drcnt àSaint-Tho^ de Cantorbie,^ choit là Ichan Valée(qui cuidoity troüuei^’Archeuefqueduditl*^ ’ mais il eftoit à Londres aucc le Roy) Wautre Tillicr,amp; laques S^au. Quandik ent • renten Cantorbie,toutcs gens leur firent^ftejear tome la ville eftoit de leur lorw ^^ là eurent confeil amp;nbsp;parlement enfembR^qu ils viendroient à Londres,deucrsleRo|^. f il7 Altaitid enuoyeroiét de leurs gens amp;nbsp;côpaignôs,outre la riuiere de Tamifet en Exceftrcgt;cn en execes en ford,en la Côté deBethford,^ Stanford,parlerau peuple,que tous vcfiftentdeh fouxeesenk cofté à Londres,amp; ainfi rcclorroicr,^ ne leur pourroit le Roy eftouperlepas,amp;f ® queIciourduSacremêt,oulcndemain,ilsfe trouueroyêttousenfero

BetVort -^ Ceux,quieftoicnten Cantorbic,entrercntcnrcglifedeS.Thomas,amp;yfit£ntinout^ ^ueiot^ramu- dcfrois,amp;pillèrentamp;fruftrerceitlachâbre de l’Archeuefque, amp;nbsp;difoicnt,enpillâ®

• trees filon les portât hors. Ce Chancelier d’Angleterre a eu bo marché de ce meuble,il nousren ^^ cartes et Ttefin côptc maintenant des reuenues d’Angleterre,amp;des grans proffits qu’il a leuez dcpi^ . ftions corne ait couronnemét du Roy.Quand ils eurer ce Leudy fruftré l’Abbaye de S. Vincent,!

partirent au matin,amp; tout le peuple de Cantorbic auec eux,amp; prirent le chemin dc^ ^, ftre”^««°'«^o/ï ^^^*'^’^ emmenoient tous les gés des villages,à dextre amp;àfcncftrc,SC, enchemirà eflre^enceli'eu allât,ilsfoudroyoientamp;abbattoienr,ainfî quctépeftcs,toutes maifonsdAuocats^j Souxees, de- Procureurs de la Cour du Roy,amp; de rArchcucfque,amp;’ n’en auoiét nulle mercy. Qo ;, P la ramfi. ils furent venus à R occftre,onleHr fit grande chcre,(carles ges dclavillclcsattcû

qui eftoient de leur fede) ôcaUerent au chaftel.Puis prirent le Cheualier,qui g’J^^i eftoit, amp;nbsp;Capitaine delà ville(amp; fe nommoit meffire lehan Mouton)amp;luy dirétJ que vous vous en veniez auec nous,amp; que vous foyez«ioftre. fouucrain meneur^'^ pitaine,pour faire ce que nous voudrons.Le Cheualier fexeufa moult hóneften’^ ’ ^ racomptapluficurs raifons exeufantes,felles luy euffentpeu valoir,rnais nenn/à . luy dit,MeffireIchan,fe vous ne faites ce que nous voulons,vous eftesmort. ^‘ .^^ ualierveoit ce peuple toutforcené amp;nbsp;appareillé del’occire.Si doutalainÿt,^',f^j,y5{ àeux,amp; fe mit,outrefongré,dedan s leur route, car en telle manière auoif'’^^^' jj ^^»».i^. des autres contrées d’Angleterre* corne ceux d’Elt;ceftre,de Suffort,de Cà^^fquot;quot;^^’,,.;

Bcthford,de Stâford,amp; de l’Eucfché de Waruich iufques à Genóme, amp;iufq’!^5\ ^ amp;nbsp;auoientmisen femblablc obeyfTa^celes Cheualiers amp;nbsp;Gêtils-hônaestclsqy • ■fpofiible ^ue gneur def Moylays,vn grâd BarÔ,meffire Hftiéne de Halles,amp; meffireThow^y* , cestroisfirnds finghen,amp;les faifoitt Venir auec eux. Or regardez la grande fortune. S’ilsfoutP -fint corr^niigt;us à leur entente,ils euflent deftruit tous les Nobles d’Angleterre,^ apres,en autres®’^ firoje'^afiu^^ ^°”^^^^menuspeuplesfefufrentrcbellez,^prenoientpiéamp;exemplefurccuxlt;lj^ iene^frmuebir ^ ^^ Plnndres,qui fercbcHoient contre leur Seigneur. En celle mefrne anneeK * ^ui les redrecer fienslc firent ainfi,amp; trouucrét les maillets de tfer,dót ils furet plus de vingt iw ^^^^ t-^w Cren. C7^ me ie vous recorderay,quand ic feray venu iufques là,mais nous pourfuyuronsaP*jÿj Ann.de Fr.di premiercmet de ceux d’AnglSterrc-Quad ce peuple,qui eftoit logé à Roccßr?,lt;® fini de pteb. ce pourquoy ils eftoient ll^venus,ils fc departirét,amp; pafferét la riuiere amp;vindréia ^^^ forde,Sc toufiours tenoiêt leur opinion d’abbattrc,à dextre amp;nbsp;à fencftre,deuant^‘ ’ maifons amp;nbsp;hoftels des Auocats amp;nbsp;des Procureurs, amp;nbsp;coupèrent, en venant, a pWi j, hómes la tefte,amp;cheminerent tellement,qu’ils vindrent à quatre lieues deLonri ’ ★^nuiti^. fc logèrent furvnemontaignc,qu’ó appelle au pays *Blacquehede,c eft à dire en

çois la noire brineu,amp;difoiêt en venât qu’ils cftoiét au Roy,amp; au noble Comun nbsp;nbsp;nbsp;1

VvXoT’h^r g^cterre.Quand ceux de Londres feurent qu’ils eftoient fi près d’eux ^og^^5*]^ ^ u^. 1 lon^Po^’^rer^ petits portes du pot delaTamife,amp;.' y mirent gardes,amp; cefte ordónance fit faire le ^,^ rc de Londres,Sire f Ichâ Waulourdc,amp;: p lufieurs riches Bourgeois dcLôdres,qu' j ftoict pas de leur feóte,mais il y en auoit dedâs Lôdres plus de trete mille. Adoccu^^^ yis celuy pcuple(qui eftoit logé fur la motaigne de Blâcqhede)amp;:enuoicrentleur Ualier parler au Roy,amp; que tout ce qu’ils faifoiêt,cftoit pour luy,* car le Royaume ^^, glcterre,par grans foifons d’années,auoiteftégouuerné au deshóneur du Royau!” quot;^^Hitf. î^. dômage cômun du peuple menu,par fes oncles amp;nbsp;par fon Clcfgé,amp;prinçipalcffiCf|^

l’Archeuefque de Cantorbiejfon Chacelier,dót ils vouloiét auoir côpte.Le n’ofa dire ne faire du côtraire,qu’il ne venift fur la Tamife auprès de la Tour,5eie ^^^

-ocr page 615-

DE FROÎSSAÈT» ' nbsp;• IH •

geroutre l’caue.Pendant que le Roy amp;nbsp;ceux, qin eftoîent au cbaftcl de Londres, defi-loicnt àouir des nouuelles,amp; eftoîent en grande doutance là delinks, veez c)' venir le Cheuaher au rinage, auquel on fiftvoycjamp;r fut mené déliant le Roy, qui eftoitenvne ' châbre,amp; la Princefre,^! merc,eftoit delez luy,amp; t fcs deux freres,Ie Comte de Kent,amp; f ^«/«/et K à mcffirelehandeHolbndlrjleComtede SalberyJe Cotede Waruich,le Comte d’A- reduRoy quefluffortjl’ArcheueTquedeCatorbie,le grand Prieur des Téplicrsd’/^igletcrre,mef par fernere, fire Robert de Namur,le Seig^urde Veri^^^e Seigneur de Gommegincs, meftire Henry de Sauffellcs, le Maire de Londres, amp;r aucuns notables Bourgeois de Londres, ciuitousfetenoiétdeIczleRoy.LeCheualicr,meffireIehanMouton(quibiéfutcognu , entre eux,car ileftoit officier au Roy)fc meit a genoux deuant luy,amp; luy dit, Mou tref- nbsp;nbsp;nbsp;d’AngU-tedouté Seigneur,ne vueillcz pas prendre à déplaifanccle meflage, qu’il me conuient terre à Icuri^oji H!re.Car,chcrSire,c’eft par force3queic fuis venu fiauant. Nenny, meffirelehan.DC des ce, dont vous cftes chargé.le vous tien pour exeufé. Trefredouté Sire, le Commun devoftre Royaume m’enuoye deuers vous, pour vous ^ier que vucillez venir parler acuXjfurlamontaignedcBIancquehede.Carilsncdefirent nully auoir, que vous, amp;r • nayez point doute devoftreperfonne. Car ils ne vous feront iamal, amp;nbsp;vous tiennent amp;ticndronttoufîoursà Roy',mais ils vous monftreront ( ce dient ils ) plufieurs chofes (qui vous feront moult neceffiiircs à entendre) quand iis parleront avons. Lcfqucllcs chofesiene fuis chargé de vous dire. Mais, cher Sire^ vueillcz moy donnerrefponce, telle que ieles appaifc,^ qu’ils fachet de vérité que i’ayc efté deuers vous. Car ils ont uics enfans en hoftagc,pour moy retourner vers cux,Slt;: les feroient tantoft mourir,fi ic i^tfp«)tfieUi^ nerctournoycàeux. Adonc refpondit leRoy. Vous alitez refponie tantoft. Adonefe i^^ch,triait ■ ’tonfcillalcRoy, amp;nbsp;demanda quelle chofe eftoit bonne à faire. De cefte reiponfe fié rc- melfdgerdes quelle le Roy lut adoncconfeillé,queleleudy matin ils veinffent aualfurlariuiercde f»»tgt;»^‘ ‘ '■'‘quot;'ic.amp;qiiclans fuite iliroit ^Arlcr à eux. (hjaandmeffire lehan Mouton ouit cefte ^’^T^’^l’ti'lncn demanda plus amp;nbsp;prit congé du Royamp; des Barons.Puis retourna en fon

*' d,amp;ct(gt;pjppjjj^Yamifc,Se: retourna vers lamontaigne, ouilauoitlaiffé plus de foi-Xiinteinillej^Qi^j^çj, g^j^^j. jQj^na refponfe que lendemain au matin ilsenuoyaiTcnc cur confcil^f 1 ^ yamife,^ que le Roy viédroit parler à eux. Cefte refponfe leur pleut gt2ndenient,amp; fen contentèrent,amp;r pafTerent la nuit, tout au mieux qu’ils peurent, Sc t3cnezqiielaqy^^jgp,^j.j.^’çyjj ieufntrent,pardeffautdcviures. Car ils n’en auoyent “uMontils eftoîent tous courroucez,amp; auffi c’eftoit raifon. En ce temps eftoit le Co^ tedeBouquinguarn en Galles,(car il y tenoit de llt;aux heritages amp;: grans, à caufe de fa

lt;:itime,quifut fille gy Qomte deNorthombclande amp;nbsp;de Herford) mais la voix eftoit toutecórnuneparmy Londres,qu’il eftoit auec ce peuple, amp;nbsp;difoiantlcs Aucuns, pour certain,qu ils Fauoift veu,pource qu’il y auoit vn Thomas (qui trop» bic luy reffembloit quieftoit delà Côté de Cantcbriigc.Quât aux Barons d’Angleterrc(qui gifoiét à Pieu-monde,pour appareiller les vaifreaux,pour aller en Portugal)ilscftoiêt tous informez de cefte rebellion,amp; du peuple qui fe commcnçoitàéleuer. Sife doutèrent que leur voyagen enfuft rompu, ou que le Commun d’Angleterrc(clt;5mc de Hâtonne/icWil-ccftrc,amp;d Arondel)nc leur veinfle courir fus. Si defancrcrent leurs nefs, finirent hors , lt;luhaiire,à grande pcinc(car le vent leur eftoit fort contraire^ fe boutèrent en la mer, nbsp;nbsp;nbsp;* ouilsancrcrent,attendant le vent.LeDuc de Lâclaftre(qui eftoit fur la Marche, entre MMourIanc,Rofebourg,amp;Maurez,amp;quiparlcmentoitauxEfcoçois)cftoitauffitout ^ii^^^f Mo-miotmédc cefte rcbeUiô,amp;de faperfonne en grâd’ doutc,car bic fauoit qu’il.egoitpe- banne amp;nbsp;Ma ^‘^'-nif cnlfignccdc Idcômimcdu Royaume d’Angleterre. Mais, nonobftant toutes mos,/»»»r ccschofes,il demenoit moult fagemet fcs traittez entiers les Efcoçois,le Côte Doglas, Maurez fur feCôtcdeMoray31eC(5tcdeSutirlanr,lc Cote de Marc amp;Thomasde Verfy,amp;ccs Ef- l’aßnducb.y^ ‘^oçoisfqui pour le Royamp; le pays faifoient amp;nbsp;menoiet ces traittez) fanoient bic toute la ^^^”^jr rebellion d Ang!ctcrrc,amp; cornent le peuple de toutes pars fe començoit à rebeller con ^^^^ ^quot;^^ ^^ trclcsNoblcs.Si difoient qu’Angletcrre eftoit en grand branfle amp;: peril d’eftre deftrui* wéMelros.° to,amp; vous dy qu’en leurs traittez ils fetenoient plus fors cnuersle Duc de Lanclaftreamp;e onConfeil.Or parlerons nous du Commun d’Angleterre,amp;commcnt il perfeuera.

Römern le Commun d'Angleterre entra dedas Londres^^^des grans maux (^^outraget^ga’tljt ßi d‘de la mort de l’^rcheuc/èjue de Catorb/Oye^de plußeurs autres, nbsp;nbsp;c h a p. l x x vi.

QVand ce vint le iour du Sainél Sacrement au matin, le Roy Richard ouit mefTe en

_^laTcur de Londres,amp; tous les Seigneurs, amp;nbsp;apres il entra en fa bargc,accom-

L üj •

-ocr page 616-

. nbsp;nbsp;i2lt;? nbsp;nbsp;• LE SECOND VOLVME ^,^,

paigné du Comte de Salbery, du Comte de Waruich, du Comte de Suffort, ^^^ cuns Cheualicrs5amp; nagerent à nuejpour venir contre la Tamife, fur le riuagc, nbsp;nbsp;-

vers le RidcridCjVÂ manoir du Roy^auquelauoitplus de dix mâle hon’®®^^! j^ijÿ-defcendusdelamontaigne,pourvcoir leRoy5amp; parler à luy. p^andus vue ^^^^^^ gc du Roy venir5ils commencèrent tous à huer,amp; demcnei^n fi gv^^^^^'^^’^ jjoni« bloit proprement que tousles diables d’enfer fuffent dcfcendfls en leur co y ^ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;vous dy qu’Ssauoientamené meffirel^an Mouroq^leur Cheualicr,^’^^^^^j^jj^n-

à fin que, fe le Roy ne fuft vcnu,amp; qu’ffiT^lfent trouue en Bourde,ils 1 cul en ^^^^j ché pièce à piece.T out ce luy auoient ils promis.Qiiand le Roy amp;nbsp;les ƒ eigne nbsp;nbsp;nbsp;.,

celuy peuple qui ainfi fe demenoit,iln’y eutfi hardy, nyaireuré,qui|n eu P ^ n’eut pas le Roy confcil des Barons,qui là eftoient,qu’il prit terre, mais comme ^^.^^ àvaucrerlabargeamont,amp;aual,fur la riuierc. Ç^c voulez vous(dit IcKoyJ venu,pour parler à vous.Ils luy dirent d’vnevoix,ccux qui l’entendirent.Nuu .^j^^juj ^rri^aiese^ qugjuyigjj^gjfyfj^fç^fç^g^jKjQ5tçj.çjnojjflfgi.onsamp;dirôstoutaif«Dcntccqu ^ quot;reUt^^^smutis ^^ut. Adonc refpondit le Comte dcSalbery pourle Roy, Scieur dit, Scign^^^V^ d’Angleterre, n’cftes pas en arroy,ny ordonan cc,que le Roy doyc parler à vous. A ces mots z^^ 4»t{«y i^iehard plus riens dit,Sc fut le Roy côfeillé defen retourner,6cf en retourna au chane _.^^, • drcs,dont il eftoit parti. Quandeesgens virent qu’ils n’en auroyent autre c ç^^ . rent tous enflambez d’ire, amp;nbsp;retournèrent en la montaigne, ou le grand peup ^^,^4 ^”7***r^* ■^* ^ recorderent comment on leur auoit refpondu, Sc que le Roy f en eftoit r^“ ^^ ^en “t^îîft fi^ tour de Londres. A donc cricrent tous à vne voix. Allontoft à Londres. L^^^^j’^ti ^^^^^ nbsp;nbsp;quot;nbsp;rent ils au chemin, Sc faualerentfur Londrcs,en foudroyant amp;nbsp;abbattât manoi

baycs,d’Auocats,Scdegens de Courr,Scvindrentcsfaux bourgs de Londres!S j^j gras amp;bcaux)Scy abbbattircntpluficursbeauxhoftels, Sépar cfpcciaLaBbattquot;' J prifons du Roy(que Ion dit les Marchaucies^Sefurêvous les prifonniers deby ^ cftoict dcdâs,amp; firétcnccsfauxbourgs moutdedefrois,Scmcnafroiét,àlétree .ié[ ceux de Londres(pource qu’ils auoient clos les portes du pont)ôcdifoient qnu . ÿ ardoir tous les fauxbourgs,6cconquerroient Londres par force,amp; le fetoyetb ^ deftruiroiét tout. Quand à la Commune de Lôdres, moulty en y auoit 9^®^er leur accord,Sc fe mirêt cnfemblc,Sc difoiét.Pourquoy ne lailTe

itt pertes de ^’tet en la Ville? Ce font noz ges,Sc tout ce qu ils âDnt,c eft pour nous. Adot/ ^ Londres tuner- les portes fuirent ouue rtes. Si cnrrerent ces gens dedans tous effrayez, amp;nbsp;y °. . jH tesauxmutins tantoft parmy les maifons,bien poujjpeucs de belles pourueances,amp;fils taftn ^^^^j ü-^des exces, boire amp;au manger, on ne leur nioitriens,mais eftoit appareillé, amp;nbsp;ne talchoi^J^ ^u dsjeßrent, leurfaire bonne ch^rc,amp;à mettre auantviures ôc boires,pour eux appaife^Ad® fié^ndu iSi allèrent les Capitaines,IchanValée,Ialt;iucsStrau,amp; WautreTillicr, tout droit Llt; eimme deiTus'. Londrcs,cn leur compaignie plus de vingt mille hommes,àrHoftcldeSauoyek^,[ min de Wcftmonftier,le Palais du Roy)vn tresbcl hofte],fcant fur laTainifc,L{-au Duc de Lanclaftre.Tantoft ils entrèrent dedans,amp; tuèrent les gardes, qui (P»^ ftoient, amp;nbsp;firent tout bruller. Quand ils eurent fait celuy outragc,ils ne le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

à tant, mais f en allèrent en fe maifon de l’Hofpitaleric de Rodes^qu’on dit S. b® ^jn • * Carmullc)amp;ardircnt niiifon,hofpital,amp; monftier. Auec tout ce,ils allèrentdf/ r ruc35c tuèrent tous lcsFlamens,qu’ils trouucrent en eglifes, en monfticrs,cn mai o ^ par tout3nenully en ce cas neftoit répité de mort, amp;elforcercnt plufieursmaio Lóbars,amp; prirent des bicns,qui dedans eftoient,à leur volontcfcar nul nofoit ait ^^ deuant*amp; tuerent en la ville vn riche hommc,qu’on appelloit Richard Lyô,

• temps paffe en Lrâce,WautrcTillicr auoit cftévarlet. Mais Richard Lyonnuob lt;[ vne fois ce varier,dot luy enfouuint,amp; luy mena fesgês, amp;nbsp;luy fit couper latent luy,puis mettre au bout d’vne Iance,5c porter parmy les rues de Lôdres. Ainule |^jj noit ce méchant peuplc,commc gens forfenez amp;nbsp;enragez, amp;nbsp;firent ce leudy mou ^^ defroy parmy la cité de Londres. Quand ce vint fur le foir, ils f en vindrent ®®% • amp;amefnager en la place, qu’on dit Sainôte-Catherine, douant la Tour amp;Ic enan ^^ Londres, amp;nbsp;difoicnt que iamais de là ne partiroyent, iufques à ce qu ils anroyent ^^ Roy à leur volóté,amp; leur auroit accordé tout ce qu’ilsvouloicr,cÔme de copter au cclicrd’Angletcrrc,amp;fauoirqucles grans auoirs,qu’il auoit leuezparmyle Roya®^ eftoient deuenus,amp; fil n’en rendoit bon compte amp;nbsp;fuffifanr,à leur plaifance, fooit ^^^ pourluy.Surccft cftat qu’ils curent tout le iour fait parmy Londres aux ^ft^^S^^j^yj

-ocr page 617-

DE F R 0:1 S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iz^ .

^îuxJlsfcJoggpçj^jdeuantlatour. Sipouuezbicnctoircamp; fauoir queceftoit grand’ pitie pourle Roy, amp;nbsp;pour ceux, qui dedans auccqucs luy croient. Car aucuncfois ces ®«cbans gens huoienafi haut, qu’il fcmbloit que tous les^iablcs fuirent en cux4 Sur le • o*rauoicnteuenconfçillcRoyd’Anglctcrre,fesfrcrcs,^fcsBarohs,quienlatourc-ogt;ent,parladiiisdemefj^cIchantValourdc,MaicurdeLondres,amp;d’aucunsBour- ^^‘ ** ê^ois notables amp;nbsp;richÂ^que fur la nuit on viendroit, parmy les rues de Londres, courir tous armez fur ces méchans gc^s(qui cftoicjjtioixantc mille homtnes(*e pédant qu’ils p^ccedeni^*^ ormiroænt. Car ils feroient tous yurcs amp;nbsp;errWeroit on autant comme de moufehes icardevmgtil n’y enauoitpasvn armé) amp;nbsp;vous dyquelcs bonnes gens de Londrese-oientbienaife^e ce faire. Car ils auoient en leurs maifons fectettement t repeu leurs tP^^f^fire^»^ araisamp;leursvarlctsèquieftoiét armez,Auffi mcflircRobertCanollceftoitcn fou boftcl ^fJ^^Y«»^^**^ ^’gardokfontrefor,àplusdefixvingts Compaignons, tous appreftez: qui tantoftfuf- ^' ontfaillisauant. Auifi fut meflire Perducas d’Albrcth (qui pour ce temps eftoitàLon-tes} amp;fcfuflcnt bien rrouuez enuiron huit mille hommes tous armez. Mais il n’en fut ”®j?^^tæar001 douta trop le demourant du CÓmun,eftant en ladite ville de Londres: difoientles fages au Roy,le Comte de Salbcry amp;nbsp;les autres,Sire,h vous le pouuez ap-paifcr par belles parolles, c’eft le meilleur amp;nbsp;Ic plus profitable: amp;nbsp;leur accordez tout ce, ’lulls demandent Iicment:car fe nous camp;mmençions chofe que nous ne peulfions ache- • ^ilny auroit point iamais de rccouurer, que nous amp;: nos hoirs ne fuflions deferts, amp;nbsp;^ugletcrrc toute deferre. Ccluy confeil fut tcnu,amp;t contremandé le Maire,qu’il fe tinft t0ütquoy,amp; ne fît nul fcmblent d’émouuemcnt.Il obéit comme raifon choit.En la vil-ƒ oc Londres auecle Maire à douze Efcheuins:dont les neuf fi eftoict pour luy amp;nbsp;pour '‘^oyffi-comme ils le monftrcrent)amp; les trois de la fede de ce rutchant peuple: fi-co-0^0 il fut depuis feu amp;nbsp;cognu:dontils le comparèrent depuis moult chèrement. Quand ocvintlcV endredy au matin ce peuple (qui efloir logé en la place deuant Sainâc-Ca- ce^ne/nt eis2 ctinc,ptç5|j'p^^^)P^ commencèrent à appareil!er,amp; à crier moult haur,amp; à dire que, cercles mutins ' oKoyncveuQjj.p2rlcràcux,ilsafrailliroicntlechaftel,amp;leprendroientdcforcc,amp; à rentres len^ ^°^5oeux3qui dedans eftoiét.Or douta le Roy ces parolesamp; mcnaffcs;amp; eut ‘l^*»^t» lt;i‘i‘i ^'®q«»Moit,pour parler à cux:amp;lcur enuoya dire qu’ils fe tiraflent tous au dehors,-^‘^^ ^^^‘*' ®ovncplacc*n’onditlaMilliandc,au milieu d’vne moult belle préc, ou les gens fevôt ® attrcenEfté:amp; R leur accorderoitii odroy croit le Roy tout cc:amp; fit on crier,de par ƒ Koy, que ceuxjqui voudroient parler à luy,allafrent en la place dclfufdite:car le Roy^ *toit fans faute. Adonc fe commencèrent à depart^ ces gens des Communes des villa-S^S^ eux traire fit aller celle par :mais tous n’y allèrent pas: amp;n’cftoient pas tous d’vne condition: car il y en auoit plufieurs, qui ne demandoient que la f rj^heffe, amp;nbsp;la deftru- J^j jj(^' ‘^“^^^ diondcsNoblcSjamp;deLondreSjà eftre toute courue amp;nbsp;pillée: amp;c’eftoic laprincipale außtheni matière pourquoy ils auoient encommencé: amp;nbsp;bien le monflrercnt. Car (fi toft que la porte du chaftel fut ouuerte, amp;nbsp;que le Roy en fut iffu, amp;nbsp;fes deux frètes, amp;nbsp;le Comte d e Salbcry,le Comte de Waruich,lc Comte d’AquefrufFort,mcffirc Robert de Namur,le Sire deVcrtaing,le Sire deGómcgincs,amp;plufieurs autresyWautreTillierjIaqucsStrau, Mehan Valce,amp;plus de quatre cens,entrèrent dedans le êhaftel amp;nbsp;l’efforcercnt amp;nbsp;fail-'i quot;tînt de chambre en chambre,amp; trouuerent l’Archeucfquc d# Cantorbie(qu’on appc- nbsp;nbsp;nbsp;•

bit Symon) vailant homme amp;nbsp;preud’homme, Chancelier d’Angleterre: lequel auoit '’iguetcs fait le diuin feruice amp;nbsp;office, amp;nbsp;célébré meffe deuant le Roy. 11 fut pris de ces gloutons,StdccoIé.Auffi fut le grand Prieur de Sainót-Ichan;amp;vn Frere-mincur,mai- ^^ chancelier “te en Medicine (lequel eftoit au Duc de Lanclaftre, amp;nbsp;fut occis en defpit de f^n mai- ^’ ifrqamp;vn Sergent d’armes,appelé IehanLaigc:amp;leur quatre teftes furent mifes en Ion- ^rcheueßlfie gucslanccs: amp;nbsp;les fai(oient porter deuant eux, parmy les rues de Londres: amp;, quand ils Ue CMterble^ în eurent affez loué,ils les mirent fur le pont de Londrcs:comme fils euffent elle trahi- priser- tué par fîtes au Roy amp;nbsp;au Royaume. Encores entrèrent les gloutons en la chambre de laPrin- /■(^mutins. ceffe: amp;nbsp;dépecèrent fon lid: dont elle fut fi épouuantée, qu’elle f en pafma: amp;nbsp;fut de les Vatlets amp;nbsp;chambrières prife entre leurs bras, amp;nbsp;apportée fur le rinage, amp;nbsp;mife en vn ba-tîîu,amp;Jacouuerteamp; amenée en l’hoftel qu’on dit la Garderobbe de laRoyne: amp;nbsp;là fe ^'■tttoutlciouramp;la nuift, ainfi qu’vne femme demie-morte, tant qu’elle fut confortée ^’'Roy fon fils: ainfi comme ic vous diray cy-apres.

L Wj

-ocr page 618-

LE SECOND VOLVME


12?


Comment les Nobles d't^ngletefre furent en trefgranel peril el'efre ^efruitr.équot;^'^^^' trois principi^x Capitaines des rebelles furent punis, ^ leurs gens renMpe^ ‘maisons. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• chap. lxxvii*

Comme le Roy vcnoit en celle place, qu’on dit la Millî^deau dehoßdcl'lt;^® ^5 ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcmblcrent dcluy pourla doutance de la mort, amp;nbsp;fc boutèrent hors les deu ^^^^

de fa route,le Comte de Kentamp; meffireT^a de Holla^f. Aufîî fit le Sire de ^^^jf. (qui fen alla auec eux) amp;nbsp;ne foferent TRonfirer au peuple en cclleplace dew' nbsp;nbsp;ij

Quand le Roy fen vint,Si les Barons deffus nommez en fa compaignie, en^P ^j^ la Milliandc, il troiiua plus de foixantc mille homes de diuers lieux dies vu^S“’^ contrées d’Angleterre:^: fc mit tout parmy cux:amp; leur dit tout douccmct.Bonn 3^^ ie fuis vofire Roy amp;nbsp;voftre Sire,(Qic vous fautil?Quc voulez vous dirc?Adoncre^f^^ dirent ceux,qui l’entendirent: amp;nbsp;dirent. Nous voulons que tu nous alfranenn e nbsp;^

Le ^ (i'^„- les iours du monde,nous noztioirs amp;nbsp;noz terres: amp;nbsp;que nous ne foions appelez ^^^ ' ^ieterre accor- tenus en feruage. AdoncditleRoy,Iclcvousaccorde.Rctirezvousenvozæii ^ de aux mutins en VOZ licux,ainfi que vous elles cy venus par villages:^ iailTez dcparvous,dee tîntes leurs de village, deux ou trois hommes: Scie leur feraytantoft écrire lettres, amp;1^^‘Q fer mandes. • feebqu’ds emporterontauecques eux quittcmcnt,ligcmcnt,amp; franchementA^ jf que vous demandez: Ôc,^ fin que vous en foycz mieux confortez amp;afleuW^^^ij,r ray par SéncfchaulrécSjChaftélenies, Sc par Maireries deliurer mes bannicres« nbsp;nbsp;.

rolles appaiferent grandement le menu pcuple,les fimples amp;nbsp;les nouiccs,amp;I^,^||j(( gens qui là cftoient venus,Sc qui ne fauoient qu’ils demandoient:amp; difoicn^^^ dit, Nous ne demandons pas mieux. Vcezlàle peuple appailé :amp;.'le comWquot;'’ .jjj à retraite dedans la ville de Londres. Encores leur dit le Roy vite paroUcjqöt^’^ijs contenta,Eutre vous,bonncs gens de Kent,vous aunez l’vnc de mes bannist‘^5’ jj ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aulfi ceux d’Excellre, vne pareillement: Sc aulfi ceux de SouxceflxevneS^^^jJ

c’efi ceuTa ß^^bfordvne auire:ceux deCantebruge vne,ceuxdef Gernennevne:ccuxult;; a f)o^mmé^Ge~‘* ''^^^ ^ ^^’^^ ^^ Luiie vne autre; ôc vous pardonne tout ce que vous auez^K*“^ nomme, 4« maintcnant:mais que vous fuyuicz mes bannières,amp; que vous retourniez^’^oup chap.p^. ç^ furl’cllat que i’ay dit.Ils refpondirent tous ouy.Ainfi fe départit eduypcvP7*(.^joiÿ faut prejuppo- na dedans Londrcs:Sc le Roy ordonna plus de twente clercs ce vendredy^?*,' . jut frqueleii»ji lettres àtoutleurpouuoir-.amp;lcs fcelloientamp;deliuroientàccsgcns:5tpü'5L U pefifl ijue tous j.gj^j.^ apres qu’ils curent ces lettres:^ fen retournèrent en leurs nations. M^'^ J... y mTictfuirent' '^®”‘quot;demoutoitderrierc:c’ellairauoir Wautre Tillicr,laquesStrau,amp;lullin'J^^.^ ia en eeßeaf?- difoient quc,non(jbftât que ccpeuplefutappaifé,fine fe departiroiétilspa5^“’.^(f;: Uee,cobien^ue auoientdcleuraccordplus de trentemille.Sidemouroicnt:amp;ne preflhientpo'^^l nenfitjjent^co- à auoir les lettres, ne féaux du Roy: mais mettoient toute leur cntcntcàboutO:-, melon voit ta- trouble la ville,que les riches hommes Sc Seigneurs fulTent occis,amp; leurs ®^quot;'^ ^°fi‘j^ Urées amp;nbsp;pillées:amp; bié fen doutoiêt ceux de Lôdrcs:amp; à celle caufe fc ^^cnoiétp®_^{, trédece‘ve7be ‘^^^^^'^^^®’^’^^ maifons tout quoyemêt,deleurs varlets amp;amis,chacunfclôfap^^ frufirere^e .Quand celuy peuple fut ce fédredyappaifé amp;nbsp;retrait àLondres,SC qu’on leuru^^ ^^^ futteejfè muti lettres feclléesà tous,amp; Ifuils fe departoient fi toll qu’ils les auoient, Sefenretou ^ tierte deferfs. vers leurs vilIes, Ic Roy Richard fen vint à la Rioile, en la Garderobbe; ou laKo) M4»f le doute mcrc,elloit toute effrayée.Si la réconforta,ainfi,quc bien Ic feut faire:amp; deffloufu ^ud neßitve elle celle nuiél,Encorcs vous vueilracompter vne aducnturc,quiaduinr,par cel , nu delà corru~ £ij.uj ^ens, deuant la cité de Norduich,amp; par vn Capitaine qu’ils auoient; lt;1“®“^^ÿ ^tn^^fiadire ^°^’' J^uiUaumc Lillier; lequel clloit de Stanfort. Le propre iour du Sacrcmcnt/l“ chercher 'de mefchai^cs gens entrèrent en Londres,amp; qu’ils ardirent l’Hollcl de Sauoye,amp;l^ coing en nbsp;nbsp;Hier amp;nbsp;la maifon de Sainél-lehan de l’hofpital du temple,êv que laprifon duRoy (^^

coing,amp;pat onditMangartc)fut abbattuc, amp;nbsp;par eux rompue amp;nbsp;brifée, amp;nbsp;tous les prilonniers ^^ tout, ainii urez,amp; qu’ils firent tous ces defrois quevousauezouy recorder, 1’eftoicntdauncp que le fuut alTemblcz tous ceux, queie diray: c’ellalTauoir ceux de Stanford, de Lune, de ƒ connir nbsp;nbsp;nbsp;b rage, de Bethford, amp;nbsp;de f Germanie: amp;nbsp;c’eftant tout ce peuple elcueamp;aflcm ^^

venoient vers Londres à leurs compaignons (car ainfi fauoient ils ordonne) v't leur Capitaine vn, qui fappeloit Lillier. En leur chemin ils farrederent deuant ^ duich, amp;nbsp;en venant ils faifoient aller auec eux toutes gens: ne nuis vaillans ne c® roient derriere.La caufe,pourquoy ils farrcllercnt deuant Notdiiich, ie la vous ?

-ocr page 619-

de FROISSART. , 125? HyauoitynCheualier, Capitaine de la ville: qui fappeloitmeflîre Robert Salle. Point ■cntilhommen eftoit.-mais il auoit la grace^le fait^amp;r la renommée, d’eftre fage amp;nbsp;vail-2nt aux armes: amp;nbsp;1 auok fait, pour fa vaillance, le Roy Ec^uatd C Wualicr. Il eftoit de Membres le mieux tour^ é, amp;leplus fort homme de toute Angleterre . Liftier amp;: fes routes faduiferentqu ih n^ncroient ceCheualier auecques cux,amp; en feroient leur fou-«amCapitaine: a hndeftreplus craints,amp; mieux aimez. Siluy enuoy^rent dire qu’il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

vcinftau champs,parler à cux:oy ils affaudroî^Ha cité,amp;: l’ardroientjLe Cheualier cô-•deta qui! valoir mieux aller parler à eux, qu^wn pas qu’ils fiffent tel outragCiSi mô-tafur fon cheual: amp;nbsp;iflit tout fcul dehors la ville:^ vint parler à eux.Qjrand ils le veirent usluy firent trefgrand chere,amp;: l’honnotcrent moult, en luy priant qu’il voufift defeen-rede fon cheual,amp; parler à eux.Il defccndit:dont il fit folie.Quand il fut là defeendu, Celt;^uefe!t ' slcnuironncrent:amp; puis commencèrent à traitter bellement amp;nbsp;doucement:amp; luy di- ^y^w ee ronqRobertjVous eftes Cheualier, Sc vn homme de grand’ creance,en cc païs,amp; de re- „\^'^-”rduich nommée moult vaillant homme: amp;nbsp;(quoy que vous foyA tel) nous vous cognoilTons U propre inur Dien.VousncftcspasGentil-hom.me:maisfils d’vn villain màflomfi comme nous fom- da Sdcremtnf. ^es.Venez vous en auecques nous,pour eftre noftre maiftrc:amp;nous vous ferons fi grâd ^tigneur,que le quart d’Angleterre fera en voftre obeylTance. Quand le Cheualier les nuitparler, ce luy vint à grand contraire (car iamais n’euft faitcemafché)amp;rclpondir, • •^eux regardant moult feilem ent. Arriéré méchans gcns^ Faux amp;nbsp;mauuais trahiftres, 'Î'^^^ous eftes, voulez vous que ic ddaifle mon naturel Seigneur, pour telle mcrdaille, ^ne vousc{fcsjg;qij(.j|.p^^g ^^ej^onnore? Fauroycplus cher que vous fulfiez pendus:

vnc

nuque fcrez:car vous n’en aurez autre fin. A ces mots cuida remonter fur fon cheual: ®’gt;sûfaillit dereftricf:amp; le chcüal f effraya. Adonc huèrent fur luy:amp; crierent à mort, ^nndilouit ces mots,il laiffa aller fon cheual: amp;nbsp;tira vnc belle efpéc de Bord eaux,que portoit:amp;coQ^jy^ej^ç2^^^^j.jP^p,,pP[gP, g^f^|j.eßgj-2Pj place entour luy, que c’eftoit stand beauté de le venir: ne nul ne l’ofoit approcher. Aucuns l'approchoicnt: mais de

'‘cun coup,qu’Jj gcttoir,il leur coupoitpié,tefte,ou bras,ou iambesJl n’y auoit fi har-/j^ui nelecraignißjg^ßf là ccluy meffireRobert tât d’armes,que mcrucille : mais ces mechansgen^eftoient plus de quarante mille.Si gcttoient,lançoient,amp; tiroiét fur luy, quicftoirtoutdefarmé: amp;, à vray dire, fil euft efté de fer, ou d’acier, fi euft il efté force ^ndy foft demourc: mais il en tua dou«e tous morts, fans ceux qu’il bleça amp;: affola. Fi- legiert Sdlke4 nalementilfutmispartcrre:amp;Iuy dccoupercntlesiambcs Scies bras:amp;puisle detren- fifainedeNcr

^tent piece à piece. Ainfi finit meffire Robert S^le: dont ce fut dommage: Sc en fu- dutch tué (gt;4f nentdepuisen Angleterre courroucez tous les Cheualiers amp;Efcuyers:quand ils en feu- /« h/utins^ rent les nouuelles. Le Samedy au matin fc départit le Roy d’Angleterre de la Garde- ^^ ‘fitf/ret en robbcla Royne (qui fied en la Riolle) Ôc f en vint à Weftmontier: amp;nbsp;ouy t meffe en l’E- «r« /« autres glifo,amp;tous les Seigneurs auccluy’-. EncelleEglifeavneimagede Noftre-Dame,en ^^f^ig^^ yepetite chapelle: qui fait dc grans miracles Sc de grans vertus, amp;nbsp;à laquelle les Roys ^rtchain d’a-^Angleterre ont toufiours eu grand’confiance de creance. LàfitleRoyfcs oraifons ^w le sacre-deuant cefteimage: amp;nbsp;f offrit à elle: Sc puis monta à cheual, Sc auffi tous les Barons, qui ment. ’cfloicntdelezluy:amp; pouuoit eftre enuironheure de riefte. Le Royamp;fa route ehe- ^ '’^uchcrcnttoutela chauffée, pour entrer dedans Londres: St^uandilcüt cheuauché • '''’ccfpacc,i]trouualieufurfcneftre,pourpalferau-dehorsdetondres. Cepropreiour , ’umatinj’eftoientaffemblez amp;nbsp;cuiHis tous les mauuais (defquels Waiitrc Tillier, la-q^cs Strauss;lehan Valéeeftoient Capitaines)Scvenus parlementer envneplace,qüc on ditScnutefîl!c(ou le marché decheuaux eftleVcdredy)amp; là eftoient plus de vingt ^nicjtousd’vne alliance:^ encores en y auoit il beaucoup en la\Tlle:qui fe defiunoient nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^

pît'lestauerncs,beuuoientàlatgaluache,amp;àIamaluoifie,furlesLombars:amp; rien n’en veut f tint Un piyoïcnt: amp;nbsp;eftoit heureux, qui leur pouuoit faire bonne chierc. Or auoient ces gens, godalc^ya/ey/ qui la eftoient alfemblcz, les bannières du Roy(qu’on leur auoit baillées le iour de de- t/ne e/pecede 'gt;iiit;amp;eftoient furvn propos ces gloutons de courir Londres, amp;nbsp;la robber amp;nbsp;piller ce tentaifeendt ^clmciour: 8: difoient les Capitaines. Nous n’auons tiens fait. Ces franchifes, que le ^^*' ''oynous adonées, nous portent trop peu de proffinmàis foyons tous d’vn accörd,que ^ouscourions cefte groffe villc,richc amp;nbsp;puiffante, de Londres,auant que ceux d’Exce-WcSuffort,deCantebruge,deBethfort,*deWarUich,dcRedinghcs,dctKarque- *^„„„f^ ié. ncrc,tl'Acqucfruffort,amp; les autres contrées cftranges, d’Arondel,dcGuillcnorde,de i reraridit Corontyc,de Lune,de Stanford, de Gcrmcnie,de Lincolc,d’Yorch,amp; de Duremmes, /9-karquicrc

-ocr page 620-

. i^ô • L É SECOND V 0 L V M E viennent^ Car tous Viendront: amp;nbsp;fi fay bien que V aquicr amp;nbsp;Liftier fi les amèneront ‘^ fie nous fo fumes ^ de fill s de Londres, defor amp;nbsp;de l’argent,que nousytrouucronS^ 'des richeffes, qui y font) nou^ aurons pris premier; neia ne noifs en repentirons:«:^» nous les Lailfons,ceux,qui viennent,les nous tondront. A ce egnfeil eftoienttouso^^ cord: quand voicy venir le Roy en celle part, açompaign(gt;icfoixantecheuaux:d\

• penfoitpoint^ eux: Sr cuidoïtpaffer outrc,'amp; aller fon chemin,*laifler Londres; An qu’il eftoit deuant l’Abbaye de SainéWk^ielemy (qiÿlàcft)il regarda cepeupk-^ Roy farrefta amp;nbsp;dit qu’il n’iroit plus auantiufquesà ce q^’il feu ft qu’il leur falloir: amp;-', eftoienrtroublezilles rappaiferoit. Les Seigneurs,quidele2luy eftoicnt,farreftcrC corne raifon eftoit;puis qu’il farrefta.Quâd Vautre Tiilier vitlcRoy^uicftoitarff ^’ il dit à les gens, Veez làleRoy.lcveux parlera luy .Ne vous mouriez dicy/eienc'^ ^ figne;amp; leur fit vn figne^difant: Quad vous verrez que ie feray tel figue,fi venezaa^)^ occiez tout fors le Roy.Mais au Roy ne faites nul mal.Il eft ieunc.Nous enferosn”* volonté;^ Icmencros partrÄ’.s ounous voudrós en Angleterre: amp;nbsp;feronsScigneüfi tout le R oyaume,fans nulle doute.Làauoitvnpourpointierde Londrcs:quonapf“ Ichan Ticlc:qui aiioit apporté amp;nbsp;fait apporter bien foixante pourpoints: fio^tau^^^^ de ces gloutons eftoienr reucftus.Siluy manda Ichan,Sire,qui me payera de n-d d, * points? il me faut bien trente mars. Appaifetoy (rcfponditTillicr) Tu feras cncorCj^)^^ payéatiioiird’huy* Tien fen à moy.Tu as credit affez. A ces motsilcfperonnavn ualjfur quoy il eftoit monté:amp; fc partit de fes co mpaignonsiamp;vintdroitcmcnta» j amp;nbsp;âpres de luy, que la tefte de fon cheual eftoit fur la queue de ccluy duRoy,amp; , roUnlc^Kvn P’^®“*‘^^® paroUc qu’il dit, quand il parla au Roy,il dit ainfi, Roy, vois tu tous cô^ trerilier cMt- Q*^^ font là?0uy(dit le Roy)pourquoy le dis tu?PoUrcc qu’ils font tous à mon cotf tM»e des mis- dement: amp;nbsp;m’ont iuré foy amp;nbsp;loyauté, en tout ce que ie voudray. A la bonnehciH^ j tins de kent, le Roy) le veux bien qu’il foit ainfi. Adonc dit ledit Twllicr^qui ne dcmandoitquCj^^_ Msroy j^tebard Ht cuidcs tu,Roy,que ce peuple(qui là eft,amp; autant à Londres,amp; tout à mon «x»^^ d ^n^ieterrs. demenOfe doyue partir pour toy ainfi,fans emporter tes lettres? Nenny.No^ ^ porterons deuantNous. Mais (ditle Roy) il eft ainfi ordonné. Illcs tautfair^ ^.j^,-l’vne après l’autre. Compains, retirez vous tout bellement deuersvoz^'^^jß. faittes retraite dedans Londres:^foyez paifiblcs: amp;penfczdevous:carr^^^^^j^_l tente que chacun de vous,par villages amp;nbsp;MairerKs,aura fa lcttrc;ainfi co^æ’ |çj^-, cesmots WautreTilIicrgcttafcsycuxfurvn Efeuyer du toy: qui eftoitJô^^ ^j.,,/ amp;nbsp;luy portoit fon efpéc:amp; hayoit c^uy Tillier grademét l’Efcuyer: carauffdoß ^^. eu paroles à luy:^ l’auoit l’Efcuyer iniurié.Voire(dit le Tillier)es tu Ià?Bailk^°\y guc.Nô fcray(dit4’Efcuycr) pourquoylatebaillcray ic?Leroyregardafutsovi^. luy dit,BailIc luy,dy,baillc luy.Si luy bailla moult enuis:amp;,quâdTinicrlaprit,i‘ ,j ça à en iouer,amp; la tourner en fa main:amp; reprit la parole à rEfcuyer:St luy dit,Bijtin celle cfpee,Nô feray (dit rEfcuyer)c’eft l’efpée du Roy.Tu ne vauxpas qwlaj^^jjj n’es qu’vn garfon:^,!^ nous eftions toy amp;nbsp;moy en telle place,tu ne oirois,ncji^„^\j{ f^vautreriber ^.^^ parollcs,pour aulfi gros d’or, qus ce monfticr eft grand. Par ma foy ( dith ^|^,, ^uün'^^ k/t ”^ mangeray iamais iufqu?s à tant quei’auray ta tefte. A ces mots eftoit venu «' Tceisp^rleMai ^‘^ Londres luy douzième,montez à cheual,amp;r tous armez deffousleurs cottes, ^^^^ re de Londres P^ Jn prcffc:amp; vit Comment ccluy Tillier fe demenoit.Si dit en fon langagCjbM, en la préfacé ment cftcs VOUS fi hardy,en la prcfencc du Roy, de dire telles paroUcs? Celiff [ dnrejer à toy. 2^donc faffclonna le Roy:amp;dit au Maire,Mcttez là main en luy. Ce peu ^ ,( fon admis. le Roy parloir, ccluy Tillier auoit parlé au Maire, amp;nbsp;dir, Hec Dieu, qu eft ce q«^^ • dit nemeffait?qu’eft-ce àdirc?Voire(ditlcMaire: quiiaeftoitaduouedub°)N^(. puantjparles tu ainfi en la prcfencc du Roy, mon naturel Scig? Iamais ie neveu. ^ fi tu ne le copares. A ces mots il tira vn grand badelairc,qu’il partoit:amp; ^’'^PP® ^^jijÿ lier fi grand coup,parlatefte,qu’iirabbattitauxpiés de fon chenal, Sûoftcoiuæ^^.,^^ chcut,on l’enuirôna déroutes parfs;parquoyilnc fuft vendes affcmblecs,qui^ outre amp;nbsp;pfùs ^ ^^^ ^*^ difoient fes gens. Adonc defeendit vn Efeuyer du Roy (qui fappe o^].^j. qu'il ne de- Standuich) qui tira vnc belle efpéc, qu’il portoit: amp;nbsp;là bouta au ventre deee i ,, noir pour fa ainfi fut mort: amp;nbsp;adonc fapparurét ces méchans gens de l’affcmblec: feurcté. que leur Capitaine eftoit occis. Si commencèrent à murmuret enfcmble. t

Ils ont occis noftre Capitaine. Allon, allon, occion tout. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j{.

Acesmotsilsfcrengercntfurlaplace,parmaniercd’vnebataiî!e,chacimW'':' ^,,,

-ocr page 621-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;131 nbsp;•

^^7'^3 feit le Roy vn grand toutrage: mais il futcouerty en bien. Carotin to ft que iHierfutaterre,ilfe départit de fes gens,tout feul:amp; leur dit,Dcr^urczicyNullyne *^æyue,Lorsvintilafideuantde ces folles gens(qui fo donnoient pour venir véger ^ur Capitaine).amp;: leur eût,S eigneurs que vous faut il? Vous n’auez autre Capitaine,que ■^oy.Ie fuis voftre Roj^TÂicz vous en paix. Dont il aduint que la plus grand’ partie de ^“^^ gens (quand ils ouirent le Roy parler, amp;nbsp;le veirent) furent tous honteux, amp;nbsp;fe com- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

^encerent àdeffiner;amp;: c’eftoicat les paifibki^m^is les mauuais ne fe départirent point: ‘''nçois fordonnoyenr, amp;nbsp;monftroicat qu’ils feraient quelque chofe. Adonc retourna c Roy a fes gens amp;nbsp;leur demanda qu’il cftoit bon de faire. 11 fut confeillé qu’ils fe tire-dolent fur les ch Aaps(car fuir,n’élongner5ne valloit riens)amp; dit le Maire, Il eft bon que nousfacions ainfi: car iefuppofe que nous aurons tantoft grand confort de ceux de ondres: c’eftaffauoir des bonnes gens de noftre lez: qui font pourueus amp;nbsp;armez, auec ours amis,en leurs maifons. L ors, ce pendant que ces chofes fe demenoient ainfi,cou-douvne voix amp;nbsp;vn effray parmy Londres, en difant ainfi*0n tue le Roy, on tuclc Roy, «leMaire. Pourlequei effray toutes manières de bonnes gens,du party du Roy,failli-dont hors dclcurs hoftels, armez amp;nbsp;pourueus: amp;nbsp;fe tirèrent tous deucrstSenurefille, amp;nbsp;f/Z 4pactual Ur les champs,ou le Roy feftoit tiré:amp; furent tantoft fept ou huit mille hommcs,ou en- nbsp;nbsp;Senutefil-

uiron,tous armez. Là vindret tous les premiers meflire Robert Canolle,amp; meftire Per-1^* oucas dAlbreth,bien accompaignez de bonnes gens, amp;nbsp;plufieurs des Efeheuins de ‘'Ordresauffi,à plus defix cens Hommcs-d’armes,amp; vn puiffant homme de la villc(qui

«toit dest draps du Roy)qu’on appcloit Nicolas Membre: ôc amena auecquesluy vnc fl* »«»t?fitf grand route de Gens-d’armes: amp;',tout ainfi comme ils venoient, ils fe rangeoient, amp;nbsp;fe ^^J'^quot;quot;^*^-^ ®cttoicnttous auec Iuy,àpié,d’vne part amp;nbsp;d’autre: amp;nbsp;d’autre part eftoient les mefehas ^^ gons tous rangez:^ monftroient qu’ils fe vouloient combattre:^: auoient les bannières me fuß habillé U Roy auecques eux. Là fit le B^y trois Cheualiers. L’vnfutlcMaieur deLondres, éelaliurte J»» ^0 dd^lchanvaulourde: l’autre fut meftire Ichan Standuich:amp;Ic tiersfifut meftire ^oj.

icoleBraulc. Adonc parlementèrent les Seigneurs, qui la eftoient: amp;nbsp;difoient. Que onsnous? Nous voyons noz ennemis: qui nous enflent volontiers occis, fils enflent Veu quilseu j^nt eu du meilleur.MeflIre Robert Canolle confeilloit, tout outrc,qu’on os allait combattrc3amp; tous occirc:mais le Roy ne fyaflentoit nullement: amp;nbsp;difoit qu’il ddo vouloir pas qu'on fift ainfi: ainsdiPencefte manière, le vueil qu’on voife requerre ddos banniercs:amp; nousverrons,en les demandant,commcnt ils fe maintiendront. Tou-osfois,ou par beau,ou autrcment,ic les Vueil auoifi C’cft bien dit,dit le Comte de Sal-“ory.Adôclurent enuoyez ces nouucaux Cheualiers deuers eux. Ces Cheualiers leur rcntfigne,qu’ilsnetiraflentpoint:carils aUoient deuers eux,pour parlementer. Quad t» furent venus fi pres,que pour parler amp;nbsp;eftre ouis,ils dircnt,0r efeontez.Le Roy vous ^ande que vous luy renuoyez fes banniercs:amp; nous cfperons qu’il aura mercy de vous. Tantoft fes banicrcs furent baillées amp;nbsp;apportées au Roy. Encores leur fut là comman- ^ *^ ^^eh^i dé,amp; fut !ateftc,quc,qui auroit lettres du Roy impetrécs,il les remift auant.Lcs aucuns XZZer^/ej r#-Icsrapporterent:amp; non pas tous. Le Roy les faifoit prendre amp;nbsp;décirer en leurs prefen- ^^//^^ ^ ^^ o«:Vousdcuczamp;pouuczfauoir,qu’auflîtoft que les bannières du Roy furent rappor- dn^ 'ocs,ces méchans gens ne tindrent nul arroy: mais rapporteront la greigneurpartie de leurs arcs ius:amp; puis fe dérouterent,amp; retirèrent dedans Londres.Trop eftoit courrouce Robert Canolle de ce qu’on ne leur couroit fus, amp;nbsp;qu’on n’occioit tout: mais le Roy fcfy Vouloir confcntir:amp; difoit qu’il en prendroit bien vcngeâcc: ainfi qu’il fit depuis.

Ainfi fe départirent amp;nbsp;degafterent ces folles gens, l’vn çà 1 autre là: amp;nbsp;le Roy, les Sei- ^‘J’^'^j^ ^^^^'^ gneurs, amp;leursroutes,rentrcrentordonnémentcnla ville de Londres, à grand ioye. hersdel^raß Pour lepremicr chem in,que le Roy fit:il vint deuers fa Dame de mere,la Princeffe: qui pmblée. cftoiten vn chaftel de la Riolle (que l’on dit la Garderobbe la Royne)amp; là feftoit tenue deuxiours amp;nbsp;deux nuits, moult ébahie:amp; auoit bié raifon.Quâd elle vit le Roy fon fils, cllcfiirtoutcréiouyc:amp;luy dit,Ha,ha,bcaufils,c5méti’ay euauiourd’huy grand’ peine ^angoiflepour vouslDont rcfpondit le Roy: amp;nbsp;dir. Certes, Madame, ie le fay bien.Or • '’eus rciouiflcz:amp; louez Dieu: car il eft heure de le louer, l’ay auiourd’huy recouuré P^onhcritage,6t le Royaume d’Angleterre: que i’auoye perdu. Ainfifctintle Royce Joi’bdclezfamcre: amp;nbsp;les Seigneurs fen allèrent paifiblcment chacunen fon hoftel. c„' ^y-^ ^ U fût fait vn cry amp;vnban ,parleRoy ,deruecn ruc,quctoutes gens, qui n’eftoient tendresj, flour delà nation de Londres,ou qui n’y auoicnt demouré vn an cntier,f en partiflent: amp;:(fils faire vuider

-ocr page 622-

• lizz • LE SECOND V O L V M b les mutins hts y eftoient veuS ne trouviez IcDirtienchC) au foÏeil leuant) ils eftoient tenus cow de zondr/s de hißres enuers le l^y:amp;perdroient les telles.Ce ban faitjamp; ouy,nul neloüenrr« far t i{sy. ^ ^^ partirent toutes manici^sde gens:amp;l’en allèrent, tous déboutez en leurs le • Jehd ralee Mais lehan Valée amp;nbsp;laqucs Strau furent rrouuezenvne ttiafiiremuireZ5enie ^ ^^-^ htaues^^strau emblcr. Cc qu’ils ne pcurcnt:car de leurs gens mcfines ils flt;eijr aceufez. Dde ^^^.^^ Capitaines des fut le Roy amp;nbsp;l^s Segneurs grandement réiouis:car on leur trenchales teftes(amp;3 ^^ mutins de i^t aulfi)amp;furentmifcs fur le pont de Lond|^amp;oftécs celles des vaiHanshomrocM . ■ dec4fitez,ct^ Icudy Üs auoicntdécolcz. Ces nouuêllés fefpandirent tantoft enuironLondr ,F tes datées nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m Az^HiinS ^CnS


tins des Uintat

nes regions reti

t auffi) amp;furent mifes fur le pont de Loni^amp; oftées celles des vaillans ho®rocM . “ Icudy ils auoicntdécolcz. Ces nouuêllés fefpandirenttantoft enuirontondr ^r^^ ■ ceux des eftranges contrées, qui venoient là, ôrquide ces médians gens man 1 ftoient. Si fe retirèrent tantoft en leurs lieux, fans ofer venir plus auaift.

rez^.

’ nbsp;nbsp;Des treues d'entre les i^ngleis ç^ les Efèûçois; (^ (ommcntleVuede

Efieeedarafjtlesrebediensd'i^ngteterre. c h a p. ixxvnn ^ OR vous parlerons des treues,q IcDuc de Lâclaftre(qui cftoit fur les marches ce, en ces iours q ces relMlions de peuple aduindrent en Angleterre^ traitto Sala les nem- t Efeots, au Comte de Dôglas!amp;auxBarôs d’Efcoce. Bien fauoiétlcsEfcoçois ment toußours uenant d’Angleterre: amp;nbsp;auffi faifoit le Duc: mais nul fcmblant n’enfaifoient aux afnß,^ct^ çois:ainçois le tenoitil auffi fort en ces traittez,comme fi Angleterrefufttoutcen . ^u atßtf^ie ^^^ paix.Tant fut parlementé,amp; allé de l’vn à rautre,qu’vncs tréues furentprues^ J meßteteemme ’^^'^^s ans,cntre les Efcoçois amp;nbsp;les Anglois,amp; les Royaumes de 1 vn amp;nbsp;del auirc-v*-^^. ie letreuueßem c^s traittez furent accordcz,les Seigneurs furent l’vn deuant l’autre,en eux honn , llablenient en amp;là dit Ic Comte de Donglasau Duc de Lanclaftre,Sire nous fanons bien reien« . flußeursvjeux^ amp;nbsp;rebellion du menu peuple d’Angleterre, amp;nbsp;le peril du Royaume d’Angldd L litres d,’enuiro celle incidence. Si vous tenons à moult vaillant amp;nbsp;trclfage, quand fi franchese ue^^^ie^^lus '^°^ traittez VOUS VOUS eftcs toufiours tenu: car nul fcmblant n’en aiiez faitjO^^^frf ^JeUe^sItmT Si VOUS difons,amp; vous offrons,que,fi vous aucz à bd^ngner de cinq oufixcen5^^(-^y veitht adeucir. «^^ noftre cofté, VOUS les trouucrez tantoft toutes preftes en voftre feruice. P^ ^^Jj (refponditle Duc) Beaux Seigneurs, levons remercie: amp;nbsp;n’y renonce pas. ^^^ ^^uie point que Monfeigneur n’ait fi bon confeil,que les chofcs ne viennent abi^Çj^m fois ie veux auoir de vous vn feul faufconduit,pour moy amp;nbsp;les micns:pq|t''' ^^jj, nef,ou me tenir en voftre pays(fe befoing m’eftoitftant que les chofcs M^5 ,ße|y)' Le Comte de Donglasamp;le Comte de Moray (^ui auoicntla puiirance‘i'’^°%(ir accordèrent Icgcrcment.Adonc prirent congc:amp; fe partirent l’vn de l’aud^.j-fci çois rerournerentà Hainbebourgrfr le Duc amp;nbsp;les fiens fen aHercntvcrsB^^i' doit le Duc proprement rentrer en la cité deBeruic ( car au pafte ilyauoitd pourueances) mais le Capitaine de la cité(qui fappcloit meffire Matthieu Ra“. f Cefle demie luy refuià amp;nbsp;cloït la porte, à luy amp;nbsp;à fes gens: t amp;nbsp;luy dit qu’il luy cftoit deffen® ^ reautrement.par le Comte ftcNorthombelladcquieftoit principals fo“uct^j »anteelîLlMr ^^ ^^“P^’ ^“ Comté de la Marche, de la frontière, amp;nbsp;du pays deNorthonibclgt; (f) ei”ßUn le fins Qn^tid le Duc ouit CCS nouucllcs, fi luy vindrent à contraire amp;nbsp;déphiûncc.Si 1^^ dePAssteur. pondit,Comment,Matthicu Rademcn,yail en Northombelandefoimerainp^ ,.ij; • nbsp;nbsp;moy?tel qu’il ait mis amp;nbsp;eftalily que ie pafte, amp;nbsp;que levons laifte mes pourucan««' ij

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vientcefte nouclle?PaAiafoy? refponditle Cheualicr) Monfcignciir,ou\gt;’^“'‘ .

Roy,amp; ce, que ie vous en fais,c’cft enuis: Mais faire le me conuient. Si vousp^’i j,. Dieu, que me tenez pour exenfé: car il m’eft cnioinél amp;nbsp;commandé, fur mon no^j^p, êc fur ^aa vie,que point n’y entriez, ne les voftres. Vous deu ez fauoir que le Dut claftre.futmoultémerucillc amp;nbsp;courroucé deces parollcs: amp;:non pas fur le fut fingulierement:mals fur ceux dont l’ordonnance vcnoit: quand il auoitnauail R •. . nbsp;les befongncs d’Angleterre: amp;nbsp;on le foupfonnoit tant, qu’on luy cloyoitamp;t den .^

nommX^Aa P^’^ææ«’^ '^tHc d’Angleterre f de nom^au lez de deuers Efcoce:amp;imaginaqu onlgt;|^ lezT^r^Â ^°*^ grand blafme: amp;nbsp;ne découuroit mie là tout fon conragc,nc ce qu il en pemo*^^ certain que prefla plus auantle Chcualier.Caril vcoit bien qu’il n’auoitnullecaufedece b*^'^ Vniffart emid le Chcualict, fans exprès commandement, nefefuftiamaisauancédefaire,neûJt’ de Berufe, qu’il fàifoit:Si iffit de ce propos,amp; en prit vn autre:amp; luy demanda. MeffireM«« . nous allons a. des nouucllcs d’Anglcterrc,cnfauez vous nulles? Il rcfpondit,Ncnny: fors quel«? tnende^ lafau- ^p p^j-j. émeu: amp;nbsp;a Ic Roy,noftre Sire, eferit aux bonnes villes3amp; aux Barons amp;nbsp;C^^^ }‘^ira equot;'quot; ^æ*^^^ dccc pays, qu’ils foient tous prefts de venir vers luy, quand il les mandera' ^^j^ ^r^Jj‘'£^’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g^]^.(_-jj(_.j-i5 g^ Chaftcllains des citez, villes, ^ chafteaux de NorthombellandejUaC

-ocr page 623-

DE FROISSART*

cftroitementjfur Ia teftc^quils ne laiffent nully entrer en leurs lieux:amp; foicnt bien feurs ^ ji^y auoins' de ce qu’ils ont en gard«: wals du menu peuple qui fe rebellie versLó3?eS3ienefay nulles 3^ Saus^«é certaines nouvelles,qu^ ie puidc rccorder:fors feulement que les Officiers detSuffort, ie «’.n point de l Eucfchc de Lincole, ^P la Comté dc Cantebruge, de Stanford, de Bethfort, amp;nbsp;de feint de ekw-lEuefchédcNorduic^, on éferit que les menus gens de deffious eux font en grad defir^‘’’‘7^^‘”’^‘* ^^•quot; quelcschofcs voifent maljamp;r qgil y ait trouble en Angleterre. Et dc noKrepays (dit le bue de Lanclaftre) d’Erby Sc deLcceftre^^il quelque rebellion ? Monfeigneur *^”7w»*^j*' (rcfponditil)icn’ay point ouy dire qu’ils ayent paffe,comme Lmcolcf amp;nbsp;Sainél-Ichan s^^j ^„ n^^^ deBumcHc.Adincfepcnfa le Duc: amp;nbsp;prit congé du Cheualicr,amp; retourna le chemin du monde. dcl{olebourg:amp;làfutilrecueilly du Chaftelain:carluymefme,au pafferfyauoitmis amp;nbsp;t ^e ne tromte cftabli.Or eut le Duc de L anclaftre côfeil amp;nbsp;aduis(pource qu’il ne fauoit iuftement cô- ƒlt;quot;«(■ quot;quot;^ ^^ niét les chofesfeportoiet en Angleterrc,ne de qui il eftoit aimé3nc haï)qu’ii fignihci oir '^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;çz-loneftat aux Baros d’Efcoce:amp;: leur prieroit qu’ils le veinisét quérir, àvne quantité de ^J^^/i“^^ ^*’ gés-d’arnies,fur le faüfcôduitjqu’ils luy auoient baillé.T out ce côfeil amp;: aduis il enuoya j^ came-deuers le Côte de Dôglas: qui fe tenoit à Dalqueft.Quad le Côte vit les lettres du Duc bruge.

den eut grand ioye:amp; feftoya grâdcmétlc meffager: amp;nbsp;lignifia à celle heure fon affaire f Le fragment au CôtcdclaMoray,amp;au Côte de Marc,fon frcre:amp; leur mâda que tâtohamp;fans delay, dif^'ed exepl. brtroisiours,cux amp;nbsp;leurs gcns,montcz amp;nbsp;appreftez, fuffent venus à t Morlamc. Si toll ^'^ “^y Moda lt;luclcs Seigneurs en furent auertis, ils manderétleurs gens Scieurs amis, les plus pro- ’'»^^'^^^^ ^^^‘^ thains:amp;f’évindrêtà Morlame:amp;la trouuerent le Comte de Dôglas.Si chcuaucherét-'^^^^^^’*j^Qj^ tous cnfcmble:amp; efioiét bien cinq cens Lances: amp;nbsp;vindrent en l’Abbaye dc Mauros, à banne.»« neuf petites lieues dc Rofebourg:amp; rencontrèrent fur le chemin,lcs Barôs d’Efcocef le chap.j^. BucdeLanclaftrc. Si fcntraccollerent:amp;firent grand’chere: puischeuaucherenten- te« quatre cnible,tout en parlant amp;deuifarg:Sc exploitèrent tant,qu’ils vind rent à Haindebourg: ^‘'’^^ deful-nnletprincipal liege du Royaume eftoit, amp;nbsp;auffipar vlagde Roy d’Elcocefy tenoit ^lt;‘‘e»t-.amp;lesj (^üy auoitbÔ chaftcl,amp;bône groffe ville,amp;beau haute)mais pour ce iour leRoy n’y ßig”\‘^‘ß„/ff ' on point^çojj fc tenoit en la fauuage Efcoce: amp;nbsp;là t couchoit. Si fut du Comte dc 1*tuteur! Donglasamp;d£5ß^j.-jjgt;gß,^^g^pQU].pjysPjonnQrgj. Jeßuede Lanclaftrc,Icchaftelde -j-i/^^!««» icy Haindcbou^jdeliuré auDuc:dütil leur feut grand’grace: amp;nbsp;là fe tint Vn temps, amp;nbsp;tant ouïe Roye-^ucnouvelles vindrét autres d’Angleterrc:mais ce ne fut pas fi toft qu’on voufift.Or re- ^ft’'^- ^‘‘/t d gardez des malles gés, amp;nbsp;cornent haineux amp;:*lofengers fauancent de parler outrageu- ‘^o^^tedifit au uneent amp;fans caufe.Voix amp;nbsp;fame fi coururent vi^tcps en Angleterre,durantles iours fp^r p^^r,,^ dccesrebclIions,queleDucdeLancIaftre eftoit trahiftre au Roy fonSeigneur,amp; qu’il Ifurerju d woit tourné Efcoçois:mais il fut tantoft trouué amp;nbsp;feu le contrair^Toutefois ces mé- faut tey tlu-onans gens,pour mieux courir amp;nbsp;troubler le Royaume,fir émouuoir le peuple, auoient ceoic. auancé amp;nbsp;feme ces patolles: amp;nbsp;ce recognurent ils alamort, quand ils furent exécutez. *^nnet. ly. îC’eftalTauoirW^autre Tillier,laques Strau,Ichâ Valéc,Vaquier;amp;Liftier:quipartou- '^^‘f‘'f^ê‘ffi te Angleterre eftoiét tenus les meilleurs amp;nbsp;fouuerains capitaines des rebelles,amp; auoict ^^j”^quot;^^^^^^^’* entrepris qu’es cinqparties d’Angleterre ils feroient maiftres amp;nbsp;gouuerneurs:^ par ef chh.precedes. pecialilsauoient en trefgrand’haine le Duc dc Lanclaft«:: amp;nbsp;bien le luy monftrerent

Es trois premiers.Car fi toft comme ils furent du commenceoaent entrez àLondres,ils nbsp;* •

by allèrent ardoir fa maifon,lc bel hoftcl de Sauoye:qu’oncques n’y demoura t vtenfil-1 //? audit icy bnemerrain, que tout ne fuft ars: amp;nbsp;encores, auec tout ce méchef, auoient ils feme, amp;nbsp;e^d:/gt;«»r k-«}tfemcr,par leurs mauuaifes parollcs,aual Angleterre,q il eftoit de la partie d’Efcoce: ^‘*‘^ dótonluy tourna,cn aucuns lieux d’Angleterre,fes arm es,le deffous deffus: coiflmc fil ^^„71rt che^ fuit trahiftre: amp;nbsp;depuis fut fi chèrement comparé, que ceux, qui ce firenr en eurent les l,ille,ƒ f'ifnr teftescoupées. Or vous veuxrecorderlavengcance,amp;commentle Roy d’Angleterre mot ne vous h pritde ces racchansgens,cc pendant que le Duc de Lanclaftrc eftoit en Efcoce. nbsp;nbsp;nbsp;fluifl.

Campent le Roy Richardd’i^ ngleferre a/ia par les vides (^ vidages defe» Royatimejenfaifemt punitig» de ceux t^u'Uy troauoit attoir efee des principaux rehedes fyf»uif»s:cf comment le Duc de Landafere retourna d’Efeoce en .Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. i. x x 1 x.

QVand ces gens furent rappaifez,* après queTilller eut efté exécuté à mort,amp;lac- quot;^„„^j jg ^qucs Strau,Iehâ Valée,Guillaume Liftier de Stanford,Vaquier amp;nbsp;plufieufs au f^tSjàLondreSjlcRoy eut côfeil qu’il vlfitcroit fon Royaume,amp; cheuaucheroit amp;nbsp;iroit parto’ les viIlages,Bailliages,Mairies,Chaftélenies,Senefchauffées,amp; mettes d’Angle-ferrc,pour punir tous les mauuais,amp; reprendre toutes les lettres que de force il auoit ia cuplufieurs lieux données Sc accordées:^ remcttroitlc Royaume à fon droit point. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

M

-ocr page 624-

LE SECOND V0LVME


1^4

itßu s aj^t^ de Tin ptur Clin, Cz ‘ie Duremme C^ Yorch four Durem C^^orch.

Si fit Ie Roy fccret mandement de Gens-d’armes,pour eftre tous enfemblea vn certain iourdefqucls y fuffnt tous:ô^fy trouuerentbien cinq cens Lances,amp; autant d’archers, (^âd ils furet tous venus amp;nbsp;alfemblez, ainfi que deuifé eftoirje Roy fe partit de Londres,aucc tous ceuxdefon hoftcl feulement: S^ prit le chernjn,pour venir cnla Com-• té de Kent:de^à ou premièrement ces médians gens feftoiét émeus Se venus. Cesges-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’armes deffus-nômez pourfuiuoiét le Rox»fur coftier^ amp;nbsp;ne cheuauchoæt pointaucc

luy.LeRoy entra en la Coté de Kent:^^mit en vn village,qu’on appelle Cóprinheamp;ö fit appeler le Maieur amp;nbsp;tous les hommes de la ville.Quand ils furent venus en vnebene place,Ie Roy leur fit dire,amp; remonftrer aulfi, par vn homme de fon Cf nfeil,comment ils auoient erré encontre luy, amp;nbsp;feftoient mis en peine de tourner toute Angleterrcen tribulation amp;nbsp;en perte: amp;nbsp;pource qu’il fauoit bien quil failloit que ceftebefongneeu efte faite amp;nbsp;cncômencée3par aucuns,amp; non-pas par tous(dont mieux valoir que cen», qui l’auoient faite, le côparulfcnt que tous) il requeroit qu’on luymonftraftlescoulpâ' blés,fur peine d’efire à toufiourfmais en fon indignation,amp; tenus amp;nbsp;renômez trahifcö cnuers luy.Quand ceux(qui là alfemblez eftoient,ouirent cefterequefte,amp;’ veirétquf les non coulpables fe pouuoient bien purger amp;nbsp;excufer de ce forfait,pour enfeignef» • coulpables,fi regarderont entre eux:amp;dirent,Sire veez cyccluy,par qui celle ville ^uttition des prefnicrement troublée Si cmeuë.Tantoftilfutpris amp;nbsp;pêdu, amp;nbsp;enyeutàCôprmbe/ principaux mil p^^jys f^p^jg^ furent les lettres demandées,qu’on leur auoit douéesamp;accordces,hl ■ heen L Cemt'é furent là apportées amp;nbsp;rendues aux gens du Roy:lefquelles en la prefence de toutlep^ dei^nt O- de plc,furent décirécs amp;gcttécs;amp; dirêt ainfi,Entre vous gcs,quicy eftcsaflcmblci^^ ^uel^uei au- VOUS c0mâdons,dc par le roy amp;nbsp;fur la tefte,quc chacun fen voife en fon hoftel paw’* très parties de mcnt,amp;: nc f émeuue,n'élcuciamais côtrele Roy, nefcs miniUres. Cemelfaitcy,p^ ^n^leterre, corredion qu’on aprife,vous eft pardonné. Adonclt;cfpondirentils,tousdvnt^' ’

Dieu le vucille meriter au Roy,amp; à fon bon côfeil.Eu telle manière que le royfta ^.^ pinhe,à Saind-Thomas de Cantorbie,à Sanduic,à Germanie,à Cóculle,amp; aüW il par toutes les parties d’Angletcrre,ou fes gens eftoient rebclIez.Si en furentM^ amp;nbsp;pen dus plus de quinze cens. Adonc eut le Roy d’Angleterre confeil de teni^^j-jj oncle,le Duc de Lanclaftre:qui eftoit en Efcoce: car les chofes eftoient û^^^rt.uj. mâda par vn fié Cheualicr de fon hoftcl,appclé i#elfirc Nicole CamefeHe.^^. jj lier exploita tant au cómandementdu Roy, qu’il fen vint à Haindebourget'^'’' • làtrouuaIeDucdcLanclaftre,amp;fe^cns-.quiluyfircnt grand chere: amp;nbsp;luy®®. . 1-lettres de creâcc,de par le Roy. Le Duc obcit:amp; ce fut raifonfamp;aulfi il retourno'^^®^j tiers en Angleterre^ amp;nbsp;en fon heritage. Siprit fon chemin pour venir à Rofebou':', fon departement il prit congé des Barons d’Efcoce: amp;nbsp;les remercia de l'honneur,Î^® fort qu’ils luy auoict fait,tel que de l’auoir fouftenu en leur pays,Ie terme qu’il luy^ pleudedemourcr.Sile rcconuoyerentle Comte Donglas,le Comte de MorayA^ t^e penß ^ue autres Cheualicrs d’Efcoce,iufques à l’Abbaye def Maures: amp;nbsp;point ne paffcreit 1 ^^ cefi Memos, uiere de Tin,Le Duc de Lanclaftre vint à Rofebourg,amp; de là à Neuf chaftclfurf®», Jnch.-/}.Mais puis à Duremme amp;nbsp;à Yorchl6c par tout trouuoit il les villes amp;nbsp;citez appareiHccs^^^ ftoit raifon. En ccluy tc«nps trépafla ce vaillant Cheualicr d’Angleterre, me®®^ chard d’Angle,ComtcdeHaftidonne,amp; MaiftrcduRoy.Sifutmoultreueremmçtr”^ fcuely en l’cglife des Freres-prefeheurs de L ondres: amp;nbsp;là gift: amp;nbsp;au iour de fon obleÇ fut le R oy,fes deux freres,amp; la Princelfcleur mcrc,amp; grand’ foifon de PreIat5,dcBar®) amp;de liâmes d’Angleterre: amp;:luy firent moult grand honneur: amp;vraycmentlegc'' Cheualicr valoir bien qu’on luy en fit: car en fon temps il eut toutes les nobles vertus t c'efi a dire. qu’vn Cheualicr doit auoir.ll futtlyé,loyal,amoureux,fage,fccret,large,preux,harqi gayamp;joyeux entreprenant, amp;nbsp;cheualeureux. Ainfi finit ce meffire Guifehard d'Angle, ms Xr ^d» nbsp;nbsp;nbsp;^^ mal-talef/tßt/e le Due t^e La^elaßre eoneeut contre le Comte de Ni)rtbiiml!eßagt;itle,imif

le refus ^u’û» luy uuoit fait de luy ouurir Beruie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 x x x.

QVand le Duc de Lanclaftre fut retourné d’Efcoce en Angleterre, amp;nbsp;il eut remon-_^ ^ftré au confeil comment ilauoit exploité des tréues qui eftoient prifesamp;uu' cordées entre eux amp;nbsp;les Efcoçois,iI n’oublia pas comment meffire Matthieu Rademen, capitaine de Beruic(quoy qu’il en excufaft le Cheualier)luy auoit clos les portes deBw uic au deuant,au commandement amp;nbsp;ordônance du Comte de Northôbcllande:amp; dû que ce fait il nepouuoit oublier: amp;nbsp;en parloitleDuc en entête dcfauoirfileRoy-sonc-• ucul’auouoit.Ce qu’il fit;cariirauoua:mais il fcmbla au Duc que ce fut affez mollcmct.

-ocr page 625-

DE FROISSA RT.


^33

Dont fappaifaleDuc: amp;nbsp;attendit la fefteNoftre-damef de Myaouft: que le Roy d’An- ^ Fm^M déterretiincourtfolciinclleà Weflmôtier: bioufurentgrädnôbilÂienobles amp;.haux ijSi/ Barons d Angleterre,^ tant que le Côte de Northombeliandcy fur, amp;nbsp;le Cote de No-thinhen^amp; grand nobrî t^s Barons du N orth: amp;nbsp;fit ce iour le Roy Cheualicrs le ieune t te penß ^ue CôtedcPénebroth,nMfire Robert Maubé,meflîre Nicolas Tuiffortjamp;rrnefiîre Adam ees deux viHec Frâçois:amp; les fît le Roy à celle entête,qu’il vouloir la fefte pafrée:allcr veft t Rodinghes fi“”^ lècding Vers Aquefulfort,amp; vers Côucr*c,amp; t coftdyïïRfeutc la fróticrc,amp; y punir les mauuais: ^^^J”**^”** «nfiqu ilfit(pource qu’ils feftoient rebellez à l’encôtre de luy) en la manière qu’il auoit Q^x'fort”*enla bit en la Côté d^ Kent,d’Exceflre,de Souxceftre,de Bethforr,Sr de Cantebruge. A ce- carte, fiant à fte fefte amp;nbsp;folénitc(qui fut le iour Noftre-dame de Miaouft,à Weftmonftier,après dif P autre elle ap~ fier eut grandes parolles,amp; grofres,du Duc de Lanclaftre au Comte de N orthóbélade: }gt;roche afix^de amp;luy dit,Héry clePcrcy,ienc cuidoye mie que vous fufliez fi grâden Angletcrre,quc Conuentria» ofalTicz fairefermer ne clone les citez,,es villes,ne les c^fteaux,à l’encôtre du Duc de-^^h^neiticy Unclaftre, Le Comte (’humilia,en parlant:amp; dit,Monfeigneur,ie ne denie pas ce que toute*!# frort bCheualicrenfît. Car ie ne pourroye: car par le commandement, quei’auoyc du Roy ticrc,e^G^ ®onSeigneur,que vcez là,il m’efloit rrefeftroidement enioind amp;nbsp;commandé,que,fur enrerard amß ®onhonneuramp;mavie,iene lai(ra(fe,ncfeiflelaifler,nul homme,Scigneur,n’aurrc,cn- ö^dcher ’Kr es citez,villes,amp;chafteaux de N orthôbelâde:fil n’eftoit heritier des Iicux,amp; le Roy toute la fron (filluyplaift)amp;meflcigncurs dcfon Confeil m’en peunentexeufer. Car bien ils fauoict “t re. Dont ^üeVous eftiez en Efcocc:amp; vous deuflent bien auoirreferué. Comment (dit le Duc) ff^ ^feci^^ ^onitcdeNorthóbellande,dides vous qu’il côuient referuatiô fur moy?qui fuis oncle c\fffpfr^’‘' ’quot;*Koy,amp; qui ay à garder mon héritage autâtbien,amp;mieux,que nuis des autres n’a, a- ruitere bon, fKslcRoy^en Angleterre? amp;nbsp;qui pour les befongnes du pays eftoye allé en ce voyage? '“bterefponeenc vous peut ex(^ifcr,qiie vous ne feiffiez mal, A: contre mon honneur pMtdcmétjcn douant exéple amp;nbsp;foupfon de moy,que ie vouloyc faire,ou auoyc fine au ‘^•‘“^ttahifonen Efcoce:quand à mon retour on me clouit les villes deMonfeigncur:amp; Cwlcprincipjiejj^gjjj^Qyj^gjpQm-ueances eftoient.Pourquoy iedyque vous vous en acguitaftesniji.g^pQyj.jgljj^Qj^e,que vous m’en feiftes,amp;: pour moy purger en la presence deM Afeigneur,que vcez lé,i’en gette mon gagc.Orlc leuez,Adôc faillit le Roy ^^ i^^y d‘,Aa^ înant:amp;dit,Bel oncle de Lâclaftrc,tqpt ce,qui en fut fai dtpc l’auoue:amp; reprenez voftre gleterre excafi gageamp;voftrcparolle.I’excufe le Côte de Northôbeilâde,^ parle pour luy.Car eftroi- le Comte de ^tnient,amp;furfavie,nousluy auions cnioinéi,amp; commandé,qu’iltinft dofes portes d utrthembela» ^rehes des frontières d’Efcocc:amp; fâchez que no^re Royaume à eflé en fi grand trou- ^“^ ‘'•'“'’•’ ^' ^‘“ It8cperil,que,quandvouseftiezpar-delà3il nenouspouuoit pas de tout fouuènir.Or ‘^ifff^'f Fut ce la faute du clerc,qui eferiuit les lettres,amp; la néglige ce de noffre confeil:car,pour piAniie Xf^ vtay dire, vous deulTiez bien eftre referué. Sivous prie,amp;veux que vous mettiez ces „^sauons re^ ®3ux-talésius:amp;iem’cn charge amp;nbsp;en décharge le Comte de Northôbelande: Adonc misJdSles ch, tagenouillcrêqdeuantle Duc,le Comte d’Arondel,le Comte de Sallcbcry,le Côte de précèdes et peu SufFort,leCôte de Stanfort,ôt: le Comte de Dulneftre amp;nbsp;luy dirent,Monfcigneur vous fi ^‘“^ t^^fi*^ ‘^^ oyez cornent amiablemct 5c loyaument le Roy en parle:amp; vous deuez bien defeedre à Pf ^‘^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

eequ il dit.Si dit le Duc dcLâclafl:re(qui eftoit enflâbc)ic m^- tairay,Puis fe teut:amp; pê- ^*'^”^ ^.^ ^** bvnpctit:amp;fitlcsBarósleucr,en les remerciât:amp; dir,Beaux Seigneurs,il n’y a nul d’é- Cornouaille ’Kyous)fcla caufe pareille luy fuft aduenuc, ainfî corne à moy)qui n’en fut courroucé: ^^ filmant cv Kais,puis que le Roy le vcut,c’cft raifon que ie Ic vueille.Là fut faite la paix du Duc de la ie liroie tan andaftre amp;nbsp;du Comte de Northombelande, par les moyens du Roy d’Angleterre amp;nbsp;(«fl ^àloatiert nesBarons du pays, qui l’en prierét. Au fécond iour alla en fon voyage(ainfi que def- ^^ tetterde fus eft dit(cs contrées dc(fufditcs:amp; cheuauchoit bien à cinq ccnsLâccs,amp; autant d’Ar- ^°'^^°'^]ç chers :quilcfuiuoiét fur cofl:iere:En ce voyage fit le Roy pluficurs iuftices des manuals: ^’^^^ amp;Cor-quicontre luy feftoiét rebe!lez,Nous nous fouffrerós à parler du Roy d’Angleterre: amp;nbsp;nouaille.-«»» parlcronsdu Côte de Cantebruge fon onclc:amp; côpterons cômentilvint en Portugal, bien qu’An-

Cûfgt;}ffief3i le Cofß/e de Caniebrage (^fes gens arriuere»t a LiJ]ebo»»e en Portugal,

CHAPIT RE


LXXXI.


gletcrrc/ï/f ^ne e/pecial: partie du reji

VOus auez bien ouycy-dniis recorder comment le Comte de Cantebruge gifoitau **”^^^^j '^** haute detPlcumonde,à tout cinq cens Hommes-d’armes amp;nbsp;cinq cens Archers,amp;f/^^’^* ^^^sbattendoient vent, pour aller vers le Royaume de Portugal. Tant furent là, que le France au raj-^ ventleur vint,amp; puis defancrerent,amp; fe départirent tous d’vne flotte.amp; flngleren-,tout au^te de frater

M ij

-ocr page 626-

au plus droit qu'ils peurent, vers Liffebonne) ou ils tendoient à aller, Keoftoywentrt premier iour AnglWerre amp;r Cornouaille,amp; le fécond iour aufli: ^ au tiersiourils entr rent en la haute mer d’Efpaigfte. Ils eurét vne dure fortune amp;nbsp;terapefte,6i tcHcm^qu tous les vaifleaux furent en trefgrand danger, peril,amp; auentmefle mort,amp; pardpcci ) ou les Gafeôs cftoictx’eftalfauoir meflire lehâ de Chaftel-neuf,lt SouIdicdclE ra , I •- le Sire de la Bafdcjamp;r enuiron 4o.Hómes-d’armes,Cheualiers amp;nbsp;Efci]ycrs,quipcrd*^ la veuë amp;nbsp;la flotte des naues du Cote Ô«iff^nglois. L*^ Cote de Cantcbruge,ine ' , Guillaume de Beauchâp,marefchal dcroft,meflire Matthieu de Gournay,Cônel a i le chanoine de Roberfac,amp; les autres palferét en trefgrâd’ auéture cdl^ lortunc^ i glcrêttant,au vpnt amp;nbsp;aux cftoilcs,qu’ils entrerét amp;arriuerentauhauredclacitede febonne:amp; incontinent les nouuelles en vindrét au Roy:qui eftoitau les iours n’attendoit autre chofe,quc la venue dcsAnglois.Si cniioyatantoualcn^® d’eux,de fcs Cheualicrs amp;nbsp;de IJ^s miniftres: amp;nbsp;furent le Cote de Câtebrugc amp;!« b « liersd’Angleterre,amp; les eftrâgers,quiauecluy eftoient, moulthonnorablcmcnt*g dement recueillis amp;nbsp;côuoyez des gens du Roy;amp; vint le Roy Damp Ferrand au de de fonchaflel,àl’encontrcduCôte;amp;les recueillit moiilthonnorablcmétlesvnsap

-ocr page 627-

DE FROISSART:

Voulons tout perdre: cafjpotir cettain/lé Roy de Caftillefe tient large eft la cite de fön Royaume, ou il fe tient plus volontiers. A grand peine en peurem^s mariniers eftre treus. Toiitesfois ils en turent creus, 6: finglercnt route kncofte de Seuile: amp;nbsp;entrèrent tn la mer de Portugal: 5é vind rent fraper au haute de Liflebonneramp;à cefte propre heure amp;iour,leur taifoitof,cffreglife de fainâe Katherine de Liircbonnc,leur obicqucrSe Ploient les Barons amp;nbsp;Cheualiers venus de noir:amp; les tenoient pour morjs.Si deuez la- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• üoirqucla ioyey fut trefgrando^uand ils f«*M^t qu’ils eftoiét arriuez,amp; venus à port de Glut. Si fe feftoycrent moult grandement enlemble: amp;nbsp;eurent ces Cheualiers Caftons tantoft oublié les peines de la mer.Nous nous fouffretons vn petit à parler des bc-fononesdePoftffgal,pourla câufe qu’il il’y eut nul fait d’armesamp; parlerons desbefon-gnes de Flandres, amp;nbsp;de ce qui adueint en celle mefme faifoui

Corfime^n le Comte i^e Fla/jolresij/^/egea Garni de-rethef. chap. Lxxxiîi

EN ce temps que celles äduenues amp;nbsp;ordonnanccs(fi-cóme cy-delfus font recordées) adueindrent en Angleterre, ne feiournoient point le?gucrres du Comte de Flan- , dres contre les Gandois,amp; de ceux de Gand contre le Comte. Vous fauez cément Phi-Üpped’Artcuellefutclcu à Gand pour fouücrain Capitaine,par l’opinion premieremét de Pierre du Bôis:quiluy confeilla que quand il feroit mis en l’office il fuft cruchamp;r mau-'nis: afin qu’il fe fill craindre. Philippe retint bien de fon efcolc amp;nbsp;dcûrinc: car il n’eut * PJsefté longuement en l'office de Gouuerneur de Gand,quand il en fit tuer Ôe décoler ^ouze,deuanr!uy:amp;dirent aucuns que ceux auoiét cftépnncipalcmct à la mort de fon Ptrc. Si en prit la vengeance. Philippe d’Artcuellc commença à régner en grand’puif-^“cc,amp;àfoy faire craindre,amp; au in aimer de moult de gens:amp;f cfpccialcment des corn-. P’’ö^ós,quifuiuoict les routes amp;nbsp;les armes. A ceux là,pour eftre en leur grace,* amp;nbsp;pour ^tn faire aimcr,n’yauoit riens refufe tains tout leur choit abandonc. Or me peut on de- ★ ^pnot. i^^ ®indercômcntccuxdeGandfiftntlagucrrc:amp;i'cnrcfpondray Vülôticrs, feléce que '’=’'aydepuis ouyparler.t Ils ehoienr en vnité 5 félon leur quantité: amp;nbsp;fupporroiétles poures;î(jip^5p^j.^g[jçynité qu’ils curcntjlsdurerCt en grâd’puilfancc.Auffi eh Gâd, 7 ^** C^ pius fortes villes du módc:pourucu que Brabant,Zelandc,amp; n”/ftôiétde HoJladcnelÿVuciPffpoinj. gucrroycr:mais,aucasqueces quatre pays luy fulfcnt cô- ncc-Tité Cc-traircsamp;’cnnemisjauec Flâdres,ils feroient cnclos,perdus,afolez,amp; affamez.Or ne leur I0 leur quan nretoneques ces trois pays guerremy’ne leur furet enncmis:parquoy leur guerre en e- tiré, amp;nbsp;fup-“oitpIusbcllc,amp;duroitpluslonguemcnt.Ence temps,amp; en l'anouuclleté de Philippe portoiét les d*àrteuclle,futlcDoycndcsTixerrâsaccufédctn»hifon.Sifucpris amp;nbsp;mis en prifon:amp; J’-^’j^'^jj^j^ç^^ pourfauoirlaverité de ce dot il choit accufé,on alla en fa maifô: ou on trouua la poudre j^^^yj^^J Ç«lpcftrc:dôt on ne fehoit point aidé en toute l’ânéc,a liege,n’au«-e chofc qu’on euh q^ eurent ils ait.Sifutccluy Doyê decolé,Sctrainéaual la ville par les cfpaulcs,cômetrahihrc pour durement («» Qonnerexépleaux autres.Or faduifalc Comte de Flandrcsqu’ilviédroit mettre le fie- durèrent m gc douant Cad. Si fit vn grand mâdement de Cheualiers amp;nbsp;d’tfcuycrs,amp; des ges de fes F’erard) en bonnes villes,amp;enuoya à Malines:dont il eut auffi grans gens. Si mâdafes confins,md- g’^^^id puif-ire Robert de Namur, choit Comte d’Artois, amp;nbsp;de Hainaut: car pour lors il amp;nbsp;meffiire ^^“^‘^’ GuillaiiiTie:amp;luy vint grand’Chcualcric d’Artois:amp;: choi^laCôtchc d’Artois,fa mere, , ’'ouuellcmcttrépahéc.£n ce mandemét amp;nbsp;afsêbléc nefoub'ft pas le Sire de Dapierre: * ^dslcvintferuii^à tout ce qu’il peut,par raifon:amp;choit bicaccôpaigné de Cheualiers amp;dEfcuycrsdélaComté de Hainaut. Si vint le Core mettre le fiege dcuâtGâd,au lez .^“5? Bruges,amp;au lez deuers Hainaut. Si y eut fait le fiege durât,mainte écarqjouche

fi^entfouuent aucuns légers compaignons de Gand àraucnture:dontaucuncsfois Lavi^edeGäd ihcitoicntreboiitczàleur dommage, amp;nbsp;aucunesfois auffi ils gaignoient: Se ecluy, qui aßie^z,^e paf le plus de faits-d armes faifo!t,amp; qui plus de renommée auoit au dehors choit le ieune Si- comte de flan J'cdAngliicn;amp; enfacomp'aignicjamp; de fa routc,femcttoient volontiers,par vlàge,tous ^’'‘‘‘ esieunesCbeualiers qui defiroient les atmes,Sifen vinticeluy Sire d’Anghicn,à bien quatre mille hommes,tous bien montez,fins ceux de pié,mcttrelc fiege deuant la vil-edeGrantmont: qui choit Gandoile : amp;nbsp;autrefois y auoit le Seigneur .d’Anghien e-, 1 bamp;icelle tcauaillé amp;nbsp;harié: mais riens n’y auoit conquehé. Il y vint à celle fois puift î®mcnt,amp;par moult grand ordonnances,' la fit par vn Dimenche affallir, en plus de quarante lieux: amp;nbsp;luy-melme à l affiiut ne fe faignoit point: mais fy éprouuade grand’ Jo onté: abouta hors ce iour, accluy alfaur, la fienne bannicre, tout premieremenfa Geft affaut fut trefgrand amp;nbsp;fort,amp; bien continué,amp;la ville de cous cohez airaillic,fi tref-

M ii)

-ocr page 628-

LE SECOND VOLVME'


ta ville de âig’^Pi^cnt amp;nbsp;viuement, lt;ju’enuiron heure de nonne elle fut prife: amp;nbsp;conquifeiamp;cntrt' Grantmotfri- ^^^^^ dedans par linottes,qui furent ouuertes amp;nbsp;abattues, le Sire d Anghicnamp;fesg^^'

Comte de Flan drei.

le sei^, d’An- cc n’y auoit,fi fen fuirét ceux qui peurét,par les portes,ou il n’y#nioit nuis de leurs enne ^hsenpour le rnis:ôc qui pcut,fe fauua.Là eut trcfgrand meurtre amp;nbsp;occifiô i^hlt;^Ties,fcmmes,amp;cnfa^ (carnuln’yc%)itprisàmercy)amp;y cut plus de cinq cens hommes de la ville morts, grand nombre de vieilles gens amp;nbsp;de f^jmjatfs,gifans enjeurs li6b,ars.Dontccfiitgo® pitié.Car on bouta le feu en la ville, erî^us de deux cés lieux, parquoy toute la ville arfc,monfticrs amp;nbsp;tout:ne riens il n’y demoura entier. Ainfi fut Grantmontperfecute mis en feu amp;nbsp;enflambciamp;puis retourna le Sire d’Anghien en l’oft,détint Gand,qw‘’

f Tsußturt i ;8i.

XI VUL idlL VVIL VA^IUIV«lt;1VIIL IV V^ VlIJkV lt;IV X XailUI VO lUJf XVUI LXUlgl dXtw nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;—/ ' a fils,vous eftes vaillât hommc;amp; fcrez,fil plaift à Dieu,bon Chcualier: car vous enau bon commencement. Apres la deftrudion de la ville de Grantmont (quiaducint^ Vn Dimenche, au t mois de ftiin, qu’elle fut toute arfe amp;nbsp;toute perie) fe tint lefiegc uant Gand, amp;nbsp;là eftoit le Sire d’Anghicn(qui fappcloit Gauticr)quipoint nerepo ^^^ ne feiournoit en fon logis: mais queroit tous icsiourslcs armes amp;nbsp;aducntures,VW bien acopaigne d’vne trcfgrand foifon de gcns,amp; l'autre à fi peu,qu’iln ofoitperfeu^j à fes cntrcprifcs:Mais pvcfque tous les iours,ou par luy,ou par le Haze de Flandres,))!^ uenoient auenturcs:8lt;: auinr,vn Icudy matin,que le Sire d’^Anghien iflit horsdeio gis,le Seigneur de Môtigny en fa compaignic,mcffirc Michel de la Hamcide,(oflf fin, dclez luy, le Baftard d’Anghien fon frcre, lulien de Toifibn, Hutin Dona/j^^fj. ficurs autres de fes gens amp;nbsp;de fon hoftehqui fen alloicnt à fécartnouchc déliantW j ainfi qu’autrefois auoict fait.Si fe bouterét fi auar,que mal leur en priccarceuxa«

vous verrez^ auoienr,au-deuant deleurvillc,fait vnc embufehe de plus defeentcopaignons,»^,^ fdto^Jlyfitut picques noircs:amp;veulent les aucuns dire,qu’il y auoiÂ;n celle embufehe,lepluî^ ÿ heaitcoujr plus quiauoient efte chaccz de Grantmont: quinetiroientàautrcchofc,finonquilsp i ^randnombre, pg^jf cnclotrc amp;nbsp;attraper, à leur auantagc, le Seigneur d’Anghien, pour vengerk^ lle‘u‘ile”quot;^'^ dommage,qu'il leur auoit faitfear ils le fentoient liberal, icunc,amp; en volonté de ^^|^j^ dre'^^ntd ^ “fer follcment)amp;' tant y penferent, qu’ils l’eurent. Dont ce fut dommag(jjamp;7’‘’“ .j[,j picques noi- auflî,qui là demourcrent aucc luy.Lc Sire d’Anghien amp;nbsp;fa route ne fe don®‘”^jj|jyj rcs tehre^e ro gardc,quandils fe virent enclos desGandois-.quPvindrent fièrementau-d'“’quot;^, jj. lonfiers pic- amp;nbsp;cricrent,Maintcnant à la mort.Quand Je Sire d’Anghien fe vit en ce partyr® .p queslogucs. Ja confcilà Monfeigneur de Monti^ny:qui eftoit auprès deluy.Adonerdpoquot; ’ ^M^ß '^ quot;^’^‘^ fire Euftacc,Sirc,il eft trop tard.Deffendonnousiamp;vendon nos vies cc queDonsPj, ^^*' ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rons:Iln’y a autre ahofe. Icync faut plus dcrctardance. Adonc firent les Chc“*^

fignc de Ia croix dcuant eux:5c fe recommaderent à Dieu amp;à Sainâ Gcorge:S^‘^^[ terent en leurs cnnemis:car ils ne pouuoient fuir ne reculer ; tant'eftoientauant^^ embufehe.Si firent d’armes ce qu’ils pcurcnt,amp; fe cobatirent moûlt vaillammci'^^ ils ne peurent pas tout faire: car leurs ennemis eftoient cent contre vn, auccleiH^ ^ gués picques: dont ils ruoiét les coups trop grans amp;nbsp;périlleux: ainfi corne il ^PP^^L lesire^d^n- fut le Sire d’Anghié occis,S?dclez luy le Baftard d’Anghié fon frerc, Gilles du ^hien^ plu- amp;nbsp;CCS vaiHans amp;preudhftns Chcualicrs de Hainaut:qui eftoient leurs copaignonS'^j^ ßeurs autres mc Ic Sire dc Montigny amp;nbsp;ccluy dc Saind-Criftoflc. Encor y fut ineffire Miche ^^^ parii/àns du Hameidc durement nauré: amp;nbsp;euft cftémort,fans nulle doute, fi vn, nomme Botin Comte de Flan nay,p^ force d’armes, amp;nbsp;par fcns,nc l'cuft fauué. Si eut moult de peine, pour le «“ resocesspar 'j’outesfois,cc pendant que ces Flamês:cntcndoicnt à ces Cheualiers defarmer '’ d^G^ndeis ^ troufler,pour les porter cnla ville de Gand:car bien fauoient qu’ils auoientoccis e gncurd’Anghié.dontilsauoientgrand’ioyc). Hutin Donay(qui neveoitnulleree ^^ urance) mit hors de la prelfc, amp;nbsp;du peril, meïTire Michel de Hameidc. Ainfifc por ^^ idurnéc, perilleufc pour le Sire d’Anghien. Sideucz croire amp;fauoir que le Comte Flandres en fut grandement courroucé:amp;bien le monftra.Car pour! amour de oj * fiege fe deifit de deuât Gand:amp;ne le pouuoit le Cote oubliermais le regrettoit nui^^ iour:3cdifoit,Haa,Gauticr,Gautier,beaufils, cornet il vous eftincôtinét mal auenü.^^ voftre icunefle/Si vucil bien que chacun fache,que iamais ceux de Gand n auront? àmoy,iufqnesà ce que fi grandemét ils Payent amédé,quc bien deurafunire.Lac ^^ demoura en ccluy eftat : amp;nbsp;fut renuoyé quérir à Gand le Seigneur d Anghien que ^^ Gâdois4)ourréiouïrlaville,y auoict porté.Lequcl corps ils ne voulurétonquesre ^^

-ocr page 629-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;135, nbsp;nbsp;•

iodines à cc qu’ils eh eurent mille franeSjtoUS appareillez,Icfquels on leur payaamp;deli-ura amp;nbsp;les partiret cnfemblc, à butin,amp;le Sire d’Ânghien fut rapport^cn roft,amp; puisfut lenuoyé a AnghienJa \^lle dont il cftoit Seigneur^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

(Comment le C07n!eile ^a^res leuaJoz/ße^e e^é Candy (jr eommefft e/cuit riches Bot/r-.^eoisde Gand, ejui 'dfaloiefit fKûjefjner paix ezzire le Comte (^lear vi/ießurent t»e^ ^itbli^uemezn par Pietre du Bois (^ Philippe d’^rteue/Ze. CHAPi t^xXi 1 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

pOur 1 amour du icunc Seigneur d’Anghien fc deffit le fiegc de deuant Gand^amp; fc de

* partit le Comte,amp;:{’cn retourna à Bruges, amp;nbsp;donna congé enccllefaifon^à toutes manières de Geffs-d’armes, St: les enuoya es gamiföns de Flandres, amp;nbsp;es chafteaux amp;nbsp;ortereflès de Gaurcs,d’Au dcnardc,de Terremondc,amp; de Courtray, amp;nbsp;par tout fur là fontiere de Gand,amp; manda le Comte aux Liegeois, que, pour ce qu’ils confortoycnt « Gandois,de viurcs,amp; de pourueances,plus ne les alïiescroit, mais que plus ne vouaient en Gandenuoyer nuis viures.Ceux du Liege refpondirent orgueil!eufemét aux niefliigersqui y furent enuoyez ,que dcccfaireilsauroyent aduis amp;nbsp;confeil àceuxde ;pinteron,ae Hue,amp; de Dinand, amp;nbsp;le Comte n’en peut autre chofe aiioir. Tçutesfois gt;1 enuoya deuers fcscoufins,leDuc de Brabant, amp;nbsp;le Duc Aubert, amp;nbsp;vers le Baillifdc Raynaut,de Hollande,amp; de Zelan de,grans mciragcrs,de fcs plus fages Cheualiers, amp;nbsp;^wmmonftrerenqdc par luy,quc la ville de Gand fc tenoit en fon erreur amp;nbsp;en fa mau-Miépourle grand confort que les gens d’icelle ville auoient de leur pays, deviures “ acpourueances,qui leur venoient tous les iours, amp;nbsp;qu’ils y vouffTent pourueoir de Jlt;:^cdc.CesdeuxSeigneurs( ouienuis enflentouuré, n’exploité,à la déplaifance de ’«rcoufin4cCorotc)fcxcufcrcntho»ncftcmcnt,amp;leurrefpondirent que,par-auant ^cesnotiueHesils n’auoient riens feu,mais ils auroient tel regard en leur pays,qu’on y ^'^^troitattrempancc.CcftG refpBnfefuffit aflez au Comte de Flâdrcs.Lc Duc Aubert en Hollande)efcriuit deuers fon Baillif enHaynaut,meflirc imondePjjjjj^jg^ j^y enuoya la copie,des lettres, par eferit, amp;nbsp;les parolles amp;nbsp;reque-ƒ ion confin^ie Comte de Flandrcs,amp; auccques tout ce,il luy manda amp;nbsp;comman-ƒ ^I ^°'fffnjfnt,qu’il fît au pays dcHaynaut, qu’il n’en ouiftplus nulles nouucllcsàla /phifanccdn Comte fon coufin,car il fen courrouceroinLe Baillif obcyt(commc rai °'ifut)amp;fîtfon commandement, paftny la Comté de Haynaut,que nuis ne menaflet Ddfen/èànHx Wesàceux de Gand.Car fils eftoient fur le chemin veus,feus,nc trouuez,ils nauroiét de ffainaur, et pointdaueudeluy, Vntelcriamp;dcffenfefitoncniBrabant,amp;nuln’ofoitallerà Gand, deBrabantidé °i5 que d emblée,dont ceux de Gand fe commencèrent à ébahirjear pourucâces leur f’,”'^^'' ^ oiblifToientduremcnt,amp;:euflcnt eu trop plus grande fàmine,mai»les Hollandoislcs '* ‘^“^ ' con ortoycnt,qui oneques ne fcn voulurent déporter, pour mandement, ne pour de-Hinde aucune, que le Duc Aubert y peufl mettre.En ce tempSjpat les pourchats, amp;nbsp;^^/^ ^^^-f iiy Royens des Confaux de Haynaur,dc Brabant,amp; du Licge,fut vn mandern ent amp;nbsp;grand Cherbourg ^ arlcmentaHîs,amp;accordéàcftre, àfHarlebccque, delcz Courtray jamp; fc tint le Parle- ^Heneusauent menqamp;y enuoyerent ceux de Gand douze des plus notables hommes de la ville, amp;nbsp;einigefilSsa monftrerent tous généralement (exceptée la ribaudaillc, qui ne demandoitqüenoife) quils vouloient venir à paix,à quelque mechef que ce fuft. A ft confcil amp;nbsp;parlement fu nbsp;nbsp;nbsp;'ï^^^^‘*

iunt tous les confaux des bonnes villes de Flandres, amp;rmefmement le Comte, amp;: aufli Oh'xde Brabant,de Haynaut,amp; du Liege,yfuteut. Là furent les chofes fi bien taillées l^ouchccs,quc fur certain article de paix,les Gandois fen retournerét en leur ^illc, amp;nbsp;* 20int(^ueccux de Gand(qui paix defiroientauoir, voire les fages amp;paifibles)fe tirèrent oucrsleshoftels des deux plus paifiblesamp; riches gens dc Gand, qui audid parlement * ’“oictcftéfc'cftaflauoir Sire Gifebreft Gente, amp;nbsp;Sire Simon Bcte) amp;nbsp;leur demaderent ocsnouuellcs.Ilsfedécouurirenttrop toft à leurs amis j Car ilscefpondirent. Bonnes gens,nous auons fi bonne paix(fi Dieu plaift)quc ceux,qui ne vcülct que bien,dcmour lont en paix,8t'on corrigera aucuns des mauuaisdcla ville de Gand. Vous deuezfa- Menées de pli. “wrqu on dit communemenr.S’il cd qui fair,il efl qui dit.Pietre du Bois(qui ne fe fen- %lt;■ du Beis er ^®'tpasafreurédefivie)auoitcnuoyéles cfpies,pouröüir, amp;nbsp;rapporter des nouuelléSj ^^dtppe d’Ar W,quiy furent enuoyez, rapportèrent ce,que l’on difoit parmy la ville, amp;nbsp;que ces ^quot;‘^?*f?’*’‘ '* Parolles venoient pour certain de Gifebreft Gente ^ Simon Bete. Quand Pietre enten ^duc^ed^Fld-“'f «,il fut forcené,amp; happa tantoft cefte chofe pour luy ,amp;:dit.Se nul cft corrigé^^de dres anec UvU '^“C guerre,ie ne feray pas le dernieLMais iln’ira pas ainfi.Noz Seigneurs,qui ont efté le de Gandt

M iiq

-ocr page 630-

• nbsp;140 nbsp;• LE SECOND VOLVME

au Parlcmcr,Guident ce qii’ilsveulcnt.Mais ie ne vücil pas encores mourir.Lâguerre'’'* pas encores tant duré,comme elle durera. Encores ne font pas mes bons raaiftrcsi^l turent khan Lyon amp;nbsp;Guilla«me Craflfort)bicn vengez.Se la clwlc eft troublée, en^ la veux ie mieux troubler. Ce que fit ledit Pietre du Bois,iele vlt;fusdiray.Ce propre e dont le lendemain le confeil des Seigneurs deuoit eftre en 1 Aa^e du Confeil,amp;k^ • fcilamp;rapport*aitdes dclluidits,quianoyent eftéau Parlement àHarlebecque,il * ,^ vint en l’hoftcl Philippe d’Arreuelle,^J^w^ouua,qu’il tiufoitamp;pcnioir,enfoyapp“) .^ fur vnc/encftrc,en fa chambre.La premiere parollc, qu’il luy dit,il luy demanda, * ‘ lippe,faucz vous nulles nouuclles?NcnnyCdit Philippe ) fors ce que noz gens font r tournezdu Parlement de Harlebecque,amp; demain nous deuos ouir,en^ahalle, eeq“ ont trouué.C’eft voir(dit Pietre du Bois)mais ie fay ia ce qu’ils ont trouué,amp;.' coffl®' lcrraittéfeporta.Carilsfenfont découuersà aucunsde mes amis. Certes,Philippj tous les trairtez,quc l’on fait,amp; qu’on peutfaire,c’cft toufiours fur noz telles. S il V^^ le paix entre Monfeigneur 5c^a ville,fachez que vous amp;nbsp;moy, amp;nbsp;le Sire de HarfeM tous les Capitaines,dont nous nous aidons,amp; qui maintiennent laguerrc,en mon ^ premièrement,amp;lcs riches hommes fen iront quittes,amp; nous veulent bouter encef ty,amp; eux deliurer,amp; ce fut l’opinion de lehan Lyon, mon maiftre. Toutesfoisentf a noftre Seigneurie Comte fesmarmofets delezluy, Guifebert Mathieu amp;lesm ^ amp;lePreuoft de Harlebecque(qui eft du lignage)amp; le Doyen des menus raeftießd. fen fuit anec eux.Si nous faut bien aulTi fur ce penfer.Et quelle chofc en eft bonne« ^^ rc ?refpondit Philippe.Si dit Pietre. lelevousdiray. Il nous faut lignifier àtou^j^ Doyens amp;nbsp;Capitaines,qu’ils foient demain tous appareillez amp;nbsp;venus au marché^, denrées,amp;qu’ils fe tiennent dcleznous, amp;nbsp;no u€ entrerons en la halle vous amp;®‘’}'j cent des noftrcs,pour ouir ces traittez. Au furplus lailTcz moy conuenir, maisadu®^ mon fait,fe vous voulez en vie amp;nbsp;puilfancc demouref,car en telle chofe,amp; entrer muns,quincfefaitcraindre,il n’y a riens. Philippe luy accorda volontiers. Pj‘'J^„ Bois prit congé,amp;: fen a!la,amp; enuoyafes gens,amp; fes varlets,par tous les Doy^‘^ pitainesdeirousluy,amp;: leur manda qu’au lendemain eux amp;nbsp;leurs gens venfiHf^^C^ pourueus,au marché des dcnrccs,pour ouir des nouucllcs.Ilsobeyrcnt,cÿ''’“'”ji^jjii ^Ifemblee de ofé lailfer, amp;nbsp;aulü ils eftoienttous prefts amp;nbsp;appareillez de mal faire. Qw''‘^^\ -..j ceux de Garni matin à neuf heures,le Maieur,les Efchcuins,amp;îcs riches homes de la vilk j^'” 'ij euleHrphce marché,amp;entrèrent en la halle amp;nbsp;là vindrent ceux, qui auoycntcfté au commune,pur Harlebecquc.Puis vindrent Pietre iiu Bois amp;nbsp;Philippe d’Arteuclle bien accon’P«'î

‘^^ leur fede.Quand ils furent tous afl’cmblcz,amp;afris(qui feoir fe voulut“^ traceur Comte garda quc le Sire dfc Harfclles n’eftoit point là. On lemanda,maisilfcxcufa,amp;-'^''5^; cz- enx\ n’y pouuoit cftrc,pour la caufede ce qu’il eftoit déhaité.Auant(dit Pierre du ßo^jj mecy pour luy. Nous fommes gens affez. Oyons que ces Seigneurs ont r-ipp^^gj Parlement de Harlebecque. Adoncquesfclcucrcnt, comme les plus notabl^^ . CompaignieGifebreftGcnte,amp; SimonBete,amp;fparlal’vn d’cux,amp;ditainfi,Sü: c de GandjUous auons efté au Parlement de Harlebecque,amp; auons eu moult deP^'^^^j • trauaux,amp;: au (h ont eu les bonnes gens de Brabât,amp; du Liege,amp;de Haynauppo“'^®^ accorder entiers Monfe^neurle'Comtc. Finalement, à la priere de Monfag®^ Dame de Brabanr(qui là enuoyerent leur Confeil,amp; Môfcigneur le Duc Auberu^ la bonne ville de Gand eft venue à paix amp;nbsp;accord deuers Monfeigneur leComicft

• Vn m(^'en,que deux censhommes-d’armes(lefquels ils nous enuoycra dedansq® iours pareferit) iroit en laprifon,dedans fon chaftcl derille,amp;là femettront cnôl^ •lt;^r riches ^'^ volonté,amp; cft bien fi franc amp;nbsp;fi noble,que d’eux il aura mercy amp;nbsp;pitié. A ces paru ^^ T-arpois de fe tira auant Pietre du Bois,amp; dit, Gifebrcft,eomment eftes vous fi ofé d’auoir actof C.md^ moyen- le traitté de mettre deux cens hommes en la ville de noftre ennemy.^ En trclgran neur: de la tupcrc vicudroitla ville de Gand ,amp; mieux vaudroit qu’ellcfuftrenuerfce,ccqur I'aix,tuiz,pr fous,deflus qu’à ceux de Gâd fuft reproché,qu’ils euffét gu erroyé par telle manière-^“^‘^phdi' ^°*’ f^“°”^ entre nous,qui auons ouy ce, que vous ne ferez pas l’vn des deux ,n aulfinj '^^ ^,Artc’ueUe P^^ Simon Betc. V ous auez pris amp;nbsp;chofi pour vous , mais nous taillerons Srprendro^^ pour nous. Auanr,Philippe,à ces trahiftres,qui veulent trahir amp;nbsp;dcshonnorerhvil « Gand.Tout en parlant ledit Pietre du Bois tira fa dague,amp; vint à Gifebreft,amp;laluy‘ pa au ventre,amp; le rcnuerfa,amp; abbattit mort. Philippe d’Arteueile tira pareillement *,,lt;««(;. ao. fienne,amp;enfrapaSyraonBete, amp;roccift.Puiscommencerentà crier,Trahy,trahy’

-ocr page 631-

DE FROISSÀRT.


Ml

auoyentleursgens haut amp;nbsp;bas delcz eux,amp; pluficurs des plus riches hommes amp;nbsp;des plus notables amp;niieux (jnlignagez de la ville, qui fediflîmulerétloi^ pour euxfauuer, amp;nbsp;auffi pour l’heure il n^ en eut que ces deux morts ? amp;nbsp;encores pour le peuple appai-ierjamp;pour eux tourner endroit, ils enUoyerent leurs gens criant, amp;nbsp;difant. Les faux ôr mauuais traiftres,Gifeft’eft amp;nbsp;Arc Simon Bete,ont voulu trahir la bonne ville de Gandi Ainfi fe paffa cefte chofe.Les m^rtsfurent morts,ne nul n’en cut,neleuafamêdc.Qiüd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* leComtedeHandresfquifetenoitàBruge’^TÂles nouucllcs, fi futdurcment cour-toucCjamp;ditadonc. Alapriere de.mes confins de Brabant amp;nbsp;deHainaut,icm’eftoye legerent accord^ la paix aucc ceux de Gand,amp; celle fois,amp; autres, ont ils ainfi onuré. Maisieyeux bien qu’ils lâchent que iamais n’auront paix à moy,amp; auray des leurs à ma volonté,tantquilmedeura fuffirci AinfifurentmortsenlavilledcGand, pour bien hire al intention de plufieurs genSjees deux vaillans hommes jriches amp;nbsp;fages,dont chà tun des deux pour fonpatrimoine,tenoit bien deux mill®francsde reuenue herirablej paran.Si furent plains en requoy, car nul n’en euft ofe parieren public, fil n’euft voulu dire mis amorti La chofe demoura en ceft eftat3amp; la guerre plus forte que douant, car ceux des garnifons d’entour de Gand efioient iour Sfnuit fongneufement fur les châps, ncnulles pouiueâccshepouuoictvcnir chia ville deGand,par ce queceux deBrabât • oedcHaynäutjneföfoyent aduenturer,car au mieux venir, quand les gens du Comte tetrouuoicntjil occioyent leurs chenaux mefmes, ou ils lesmcttoyent enTerremon- i^^^^ nbsp;nbsp;. ^‘lOucnAudenardcjprilonnicrs, amp;nbsp;lest renuoyoient, dont toutes manières degens, „'1 nbsp;nbsp;nbsp;^^^ ^_ Miers,craingnoient ce peril. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fj./ent,

^tltm(ut(^ijni fui àParis,pour lesai^ies ^ii’anvoaloit mettre fus, eommerit le Sire ^tCoucy l’appifà,^ des préparatifs élu Dite d'^rsiou p0lirfi»^/oyage de Naples.

L XX X I 1 I I.

c^jqifgn aüflî féleuercnt amp;nbsp;rebellèrent ceux de Parisà l’cncohtrc du ^oy^ nulCr4Jatie

^ 1''Confeil,pourcc que le Roy amp;fon cpnfeil vouloicnt mettre fus généralement ^^^^^ i^Sur5-psrniylc Roy^yj^ç jg France,les aidcs,lcs fouagcs,lcs gabelles,amp; les affifes,qui auoiêt me par auant courUjamp;c/loftntlcuéeSjdu temps du Roy Charles ,pcrc du Roy, qui regnoit pour ce anch.y^.eien-tcmpslcsParifiens furent rebelles à t^ut ce, amp;nbsp;difoient que le R oy de bonne memoi- »»« ««A rcIcleurauoitquitté,luy viiiant,amp; le Roy,fon fiisjà fon couronnement à Reims,l’auoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^f.f'^~ «cordé8cconfermé,amp; adoncleieuneRoyamp;fon confeilvuida Paris, amp;nbsp;vint demon- ^i^y^^^ r^i Meaux en Bric,Si toft que le Roy fut party de^aris, les Communes £ armerent amp;£. ^J^jquot;pf^^^quot;^ . hncurcntj^occirenttous ceux qui anoientaffis les gabellesamp;debitcmens ,amp;cromfi-ßelles »y fine rent les prifons,amp; les maifons de la villc,amp;puis prirent amp;pillerent*out ce qu’ils trou- corrôpues.ainy iicrent,amp;vindrentenlainaifôndcrEuefqucdcParis,ehla cité, amp;nbsp;rompirent les prilôs ^“’'^ iaefim-^dcliurcrent Hugues Aübriot(qui auoit efté Preuoft de Paris vn grand temps, le Roy V^ ^«^quot;/‘'»f Charles viuant)lequcl eftoit par fenrence codamné à la prifon qu’ô dit Oubliete, pour “^^^^ ‘^quot;^^ pluficursmauuais faits,qu’il atioit faits,amp; confenty à faire( dcfqucls plufieurs en y auoit ^^‘’^ '^'‘' lt;îuidcmandoientlcfeu)amp;iccluy peuple de Parisle dcliu«. Cefteauenturcluyauint pwlemouucmcnt du Gommün.Dequoy il fc dcpartit,au plu^oft qu’il peut, pour don- • # hquilnefuft repriSjSc f en alla en Bourgongnc,dont il eftoit,ôe conta à fes amis fon ad-uenturc.Ceux de Paris,ce temps amp;nbsp;terme qu’ils regnetent en leur rebcllio,firent moult

lt;iefrois,dont auint à aucuns bons hommes, qui neftoient pas de leur accord, alfez “«UjCarfitous en euffent efté, la chofe fufttropmalalléc. Pour lors fe tenoit ItRoyà Meaux,amp; fes oncles delez luy, A niou,Berry amp;:Bourgongnc,qui eftoient tous fort cour- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

roucez Scémerueillez de cefte rebellion. Si eurent confeil qu’ils enuoÿeroient le Seigneur de Coucy(qui fage Cheuaîicr eftoit )traitter deuers eux^ amp;nbsp;les appaifer, car il les fiuroit mieux auoir,amp; mencr,quc nul autre. Adonçques fch vint le Sire de Coücy(qui ^^■^‘^‘ ^eCeà’ jappeUoit Enguerrant)à Paris,nompas à main armée,mais tout fimplement,auecqncs ? ^”‘*y ^ ^ ^quot;^ legens de fonhoftcl. Puis fe defeendit à fon hoftel, amp;nbsp;là manda Ceux qui de cefte be-°ngncfemcfloyent,amp;quiyau'oicnteftclc plus auant, amp;nbsp;leur temonftra doucement, f^^^tia^. ^figcmct,qu’ils auoiêt trop mal erré,de ce qu’ils auoiêt occis les Officiers amp;nbsp;miniftres nuRoy,^ rôpu amp;briféles prifons du Roy,amp; dcliuré fes prifonniers, amp;nbsp;que fele Roy amp;nbsp;JonConfcillevouloient,iIferoittrop grandementamendéiCe qu’il ncvouloitpas fai-refearfurtoutes tiens il aimoit Paris: pourtant qu’il y fût né, amp;nbsp;aiilfi que c’eft le chef de fonRoyaume)amp;fi ne vouloitpas confondrenc deftrüiré les bonnes gens de leansé Si

-ocr page 632-

142 nbsp;• nbsp;nbsp;LESECONDVOLVME

leur remonftroit comment il eftoit là venu, comme par vn moyen, pour eux mettra’ accord,amp; qu’il prftoit au Roy,amp; à Tes onclcs,quc le forfait, qu’ils auoycntrait ,ils f'' voufiffent pardonner.Ils répondirent adonc qu’ils ne vouloient ne guerre, ne ina lent,au Roy leur Sire,mais vouloient que ces impofitions,^cfes,fubfides,amp;gaDf; ? fuffent nulles à PariS)amp;exemptez de telles chofes,ils aidcroycnfte Roy en autrema

* rc.En quelle ÄanicrePrefpondit le Sire de Coucy.En ^Ue manière qu vnequâutcûo^ amp;nbsp;d’argent nous payerons toutesleslïBlâinesàvn certain homme,qui le receurajp aider à payer,auecques les autres citez amp;villes du Royaume de France,les foudoyer les Gens-d’armes de France.Et quelle fomme voudriez vous payer tqjitcslcsiemain Somme telle,que nous ferons d’accord, refpondirent les Parifiens. La mena «au la chofc,par beau langage,le Seigneur de Coucy, qu’ils fc taillèrent à leurvolont gt;nbsp;dix mille fracs la femainCjà payer à vn homme,qu’ils ordonneroyentàrcccuoir. jU Accordentrele i^y edat fe departitic Sire dcàüoucy d’eux, Sc retourna à Meaux enBrie, deuersk . ^ov c arles 6. g^p^j onclcs,amp; rcgarda,amp;monftra ces traittez.LeRoy fut adoncques confeille,poiir ^PariT“^”^^ ^^^^^’^’Q’j’^^ prendtoit l’offre des Parifiens,amp;que cefte chofe eftoit entrée en c®®®^ cernent de ieujamp;que petit a petit onentreroiten cux,amp;ainfi feroientles autres®®

-ocr page 633-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;14^

fçj^^^ ^*^®®*’'*®^®S, car moult aimoit les armes, amp;auflî l’auentur^ent deluyamp;dc ^^ ?^gt;îs. Si refpondiAux ménagers, que volontiers (endroit le Duc d’AnioUjparmy ‘'‘’‘’} ^'n,q;i il mettoit.^e ce fur le Duc d’Aniou moult réiouy, car il aimoit moult la ^ ƒ pagaie du Comte^de^auoye.Dcrcchefle Duc dAniou retint par tout Gens-d’ar-Vant qu’il trouua bien neuf mille Hommes-d’armes,tous armez, en fcyi obeifîance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

%pourfon corps amp;nbsp;fes gcns,^ire ordomi^r, amp;nbsp;appareiller,à Paris,le plus bel amp;grâd rpaieifqu oneques on auoit vcu faire à Seigneur,de tentes,de trefs,dc pâuillons,amp;dc ^51esordonnanccs,quiàvnRoy appartiennent, quandil veut aller cnvn lointain ^j3ge?Nous cefferons vn petit à parler de luy, amp;nbsp;retournerons au Comte de Cantc-‘'gCjamp;afes gens3quipource temps fc tenoient en Portugal,dclezleRoy.

^onmefnles^nglois cheu4uchere»tf»r les p/paignols outre le co/Kandetnent élu Roy ele Por-^'*ó‘’^yÓ' eemment le chaßel ele la Fighiere, e» Ejpaigfte fu^ris. c u a p. l x x x V.

Î ^ Comte de Cantebruge amp;nbsp;fes gens ferefrefehirentvn grand temps à Liffebonne, . nbsp;nbsp;, ..

.’ckz le Roy de Portugal, amp;aduifoient les Anglois amp;nbsp;les Gafeons le pays,pource j^’^^fg^ ^ fc|| y®“°*^^^^™a^ cfté cnfeiour.il me fcmblequ’vn mariage fut alors accordé de cantehru^ea-, ^cauRoydePortugal(quieftoitpour lors eu l’aagc de dix ans;amp;du fils du Comte uec^ittrtxß '-antebruge,quipouuoitcftrc deceluy aage.Bel enfantcftoit,amp;auoit nom Ichan ledut^oyde ^Dame,filleduR.oy, BÎetrix. Aux nopcesdecesdeuxenfansyeutgrans feiles,amp; Portugal.

Ri ébatemcns,amp; y furent ies Barons du pays amp;nbsp;les Prélats, amp;nbsp;furent couchez( tous t“-^?''/!?'ƒƒ (j^^'icsquils eftoient^tous deux cnvn lift. Ces nopces faites, amp;nbsp;les feiles paiTéesfqui j^*^^”J^f'’” ■■«entbienhuitiours^leConfeildu Roy de Portugal ordonna que ces Gens-dar- vefioufe* 'siqui fc tenoient à LiiTebonne^fe departiroyent,amp;iroyent autre part,tenir leur fron ^owrBefioufe e« .f“*-^® Comte de Cantebruge,amp;t partie defes gens, ordonné amp;nbsp;aifigné d’aller come il ejl auß lcs''''’“^'^®'^*Ue(laquellc eiloit moult belle en Portugal)qu’on appelle Eilremourc,amp;: fi piebjursfiis ^ttes Anglois amp;Gafcons,tous en vn autre,du pays,qu’on appelle Bcfioufe,amp; lehan ^” Firard.

''^^'Otugedemoura ddez le Royamp;fa femme. Qi^and le Chanoine de Roberfac

^^fr« Chcualiers Anglois Sz Gafeons fe départirent du Roy, amp;nbsp;prirent congé r ®’“Crcnl5jfgarnifon,lcRoy leur dit. Mes cnfans,ie vous commande quepoint Çneuauchezfurles cnncmis,fans mem feu: car, ié vous le faniez, ie vous en fauroye ’* gre.Ilsrefpo^j-[.^j^ç j)gp^j.p)jgo^5^ quand ils voudroient cheuauchcr,ils le luy fi-0^'^ croient,amp; en prendroicntcongé.Surceluy eft^ ils fe départirent,amp; puis cheuau-'ftntdcnersBeiîoufc,qui fied amont au pays,à deux iournées de LiiTebonne, amp;nbsp;au-QeSeuille,ouleRoyd’Efpaignefetenoit,quiiaciloittoutinforlt;ié Ôzaduifé delà Mes Anglois,amp; du Comte de Cantebruge,amp; auoit celuy eilat fignifié en France, ^Cnenaliei-sdontilpenfoiteilrefcruy,amp; quand ils lefeurent, amp;nbsp;que faits-d’armes ’PPparoiffoientenEfpaigne,ilsen furent tous réiouis, amp;nbsp;fapparcillerent lesplufieurs dcfiroient à fauancer)amp; fe meirent au chemin,pour aller en Efpaigne.Le Chanoi-MeRoberfac(quifetenoitcn garnifonàBefioufe,auecquesfes compaignons, An-gois amp;nbsp;Gafcons)parla vue fois à eux,amp; leur dit,Chers Sei^eurs, nous feiournons icy nbsp;nbsp;nbsp;^

Wtncfemble)mal-honnorablcmcnt,qu3ndnousn’auons pÄnt encores cheuauché * '*fnoz ennemis,amp; moins de bien ils en tiennent de nous.Si vous voulez, A le confeil-Anous enuoyerons deuers le Roy,en le priant qu’il nous donne cogé de cheuauchcr.

’'^dpondirent tous.Nous le voulons bien. Adoncfut ordonné meffirelehan Can-°U'dràfaire ce melfâge,amp;il dit qu’il le feroit volontiers.Si vint vers le Roy à LiTfebó-’’Cjamp;ntlon meffagebien amp;nbsp;à point,amp;: ce dót il eftoit chargé. Le Roy refpondit qu’il ne • Vouloir pas qu’ils chcuauchafTent,n’oncquesleCheualicr ne le peut tourner en autre Voye,amp;rctourna deuers les Seigneurs, amp;nbsp;leur dit que le Roy ne vouloir pas qu’ils che-'■auchaffenr.Adoneques furent ils plus courroucez que deuant,^ dirent entre eux que vt n eftoit pas leur cftatn’ordonnance,ni à Gcns-d’armes,d’eux tenir fi longuement en ^«egamifon,fans faire aucun exploit d’armes, amp;nbsp;conuenancerent l’vn à l’autre de che-“’veher.Si fe mirent vniour aux champs bien quatre cens Hommes-d’armcs,ôrautât drchers,amp; auoient entrepris, en leur chemin,d’al!er affiegervne groffe ville, qui eft ^'J^iiftredeS.Iaques,mais ils trouucrentvn autre voye, pour venir douant le chaftel ƒ h Fighicre,auquel auoit enuiron foixante Hómes-d’arrnes,Efpaignols,en garnifon, -^p^ßme aut oontPietrc Goulfes amp;nbsp;fonfrereefloientCapitaines.Le Chanoine deRoberfac(quife chdyferoit ’ftoittfort de cede cheuauché e, caraulfi l’auoit-il emeuëôc mife fus) cheuaucha tout meilleur.

-ocr page 634-

ï44 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVMC

deuant.Là eftoient meflire Oliuicr de Beaiichamp,mclïire Mathieu de Gournay, ^ les de Wmdefoi^^lc Sire de Talbot,meflire Adam Simon,meflire Ichan eftoit frere Baftard,du RoyTl’Angleterre)le Souldich de l’Eftr^dCjk Sire de Cha ô neuf,le Sire delà Barde,Raimond de Mafon,amp; plulieurs aigt;ic^ amp;nbsp;cheuaucherentta • ces Gcns-d’armes,qu’ilsvindrentdeuantlechaftel delà Fighiere,amp; puis Icnuirona^ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ient,amp;: fe mirent en ordo nance,pourrailLillir,amp; firent toutes leurs ordonnances,

ainfi qu’à faire aflaut appartient. Quffld ceux,qui dedans eftoient, apperecurentq» zechafleau de feroient aflaillis,fi l’ordonnèrent de bonne façon, amp;nbsp;fe mirent en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jJ

lit Fighiere,en heure de primc,rairaut commença fort amp;nbsp;fier, amp;nbsp;entreront ces Angioiscs roueVj^ ^rpitigneaffaU n’y auoit point d’caue)amp;venoient iufques au mur,targez amp;nbsp;pauefehez, pourle get h par les An- pierrcs d’amont,amp; là picquoient amp;nbsp;houoycnt,de pics amp;nbsp;de hoyaux, à leur ^lois c^ caf- on leur gettoit pierres amp;barrcs de fer d’amont,dont on bleçapluficurs.Làeftoitlc tons, era eux ^oine de RoberfaC,qui biciKuoit courage deCheualier,amp;ceiour y fit de belles aff ’f^itn^Lvies ^’^‘^^ d’armcs,amp;auflifit Efperons vnfienvarlet.Làeftoientles ArchersdAngIctetttij finîtes. ,reftezenuironlesfoflcz,quitiroyentàccux d’amont,fivniment,queàpcineoio apparoir aux deftènfes,amp; en y eut,de ceux de dedans le fort,les deux parts denaut

• nbsp;nbsp;blecez,amp;: y fut occis3dc trair,lc frere de Pietre Gonfles,Capitaine du chajld’Qt'^'À, ioitBerthclcmy,appert Homme-d’armes durement, amp;nbsp;parfonappertile,amp;rroP' ment fabandonner,il fut mort. Ainfi fe continua ledit aflaux depuis l’heure de pf iufques à haute nonne, amp;nbsp;vous dy que les Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers Anglois amp;« . gt;nbsp;nef épargnèrent point,maisairaillirent degrand courage amp;: volonté, pour la c^ ^ ce que,fans le commandement du Roy de Portugal, auoient faiteefte t:hcuaucn fe mettoyent en peine de conquerre le chaftel, à fin que la renommée vinfta f“ .^ ne,qu’ils enflent à ce commencement bien cxploitéJLàleur difoit le Chanoinet*^. berfac,Ha,ha,Seigneurs,nous tiendrameshuy ceftuy fort? à tant defibons^'^^, d’armes,quc nous fommcs?fe nous mettons tant à conquerre toutes les vilj^^ùît fteauxd’Elpaigncamp;deGalicc,nous n’en ferons iamais Seigneurs. A donc les Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers,amp;: à ces parolies le Chanoine de Robcrfac(nonoby.^(ÿ fuft pauefché)rcecut vn grand horion,dont il fut grandement blecé amp;nbsp;^oiH^'. ^Ji il delczluy vnieuneEfeuyer de Hainaut ( qui f^ppeUoit FroilTart MeulirO^“ vaillamment à l’aflaut fe portoit,amp; auflî faifoient tous les autres.L’artillerie *® jjji picrres,amp; barres de fer,commcncjrcnt moult fort à affoiblir à ceux de dedans ^.^^j fe lafler.Si regardèrent que de xxv. Hommcs-d’armes,qui eftoient,il n’y enä trois3qui nefufle^t naurcz amp;blccez,amp; mis en peril de morr,amp; que longucmcrP ■ noient ils tcnir,que de force ils ne fuflentpris,car ils veoient ià mort lefrere de‘^ pitaine,par lequel plus de rccouurances ne fe pouuoient fairc.Si aduiferent qn^ droient vn peu de rc{pit,amp; que ce pendant ils traitteroient de la paix.Si firent 1^ J ils vouloient parler aux Anglois. Adonc fit on cefler l’aflaut, amp;nbsp;mir on must ^^^^j aflailloiét,hors des foflez.(^ leur fit bien befoing,car il y en auoit grade foiton ^.,, , . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cez amp;nbsp;de lafTezL Adoncqu#s fe tirèrent auant meflire Matthieu de Gournay,Con leVbîesamp;lcs ^^^deroft,amp;meflireÇ^illaumeWindefore, Marcfchal,amp; demandèrentqgt;gt;“$^ p^ovxucaccr Voient dire.Lc Capitaine Pietre Gonfles parla,amp; dit, Vous ne partirez pointin’ ^Cereflede lafortercfle,vous blcccz noz gcns,amp;nousbleçons Ics voftres.Siayons confeul h elaufi,et le eo- rautrc.Ic dy pourrons (qui cn fLUS Capitaine) quc nous vous rédrons le fort, hunt ^[|j mencement de vies S nozbicns,fi nous prcncz ainfijCar c’eft droit padion d’armes,vousenöP prefent plus fors que nous ne fommes.Si le nous faut faire.Les Cheualiers Ang °' jj ^^ pondirent qu’ils f en confeilleroient,ainfi qu’ils firent. Quand ils furent comâ*C| | par addî^*n‘ ^^^^^ refpondrc,amp; dire que ccux,qni eftoient dedans,fen iroient,fils vouloienb ^.^j ^f^l mquot;tT la garnifon(qui eftoit pour lors dedans le chaftcl)ilslalairroyent3ncriés,foKle^, ordinaire- As n’emporteroient.Quand Pietre Goufles veit qu’autre chofe ils u’enauroipii^^^, ment er pour da,mais ce fut enuis.A infi fut le chaftel de la Fighicre rendu, amp;nbsp;mis en la main d» gt;nbsp;^°^®quot; nbsp;nbsp;nbsp;* glois,amp; f en partirent les Efpaignols, fous le faufeonduit des Anglois, amp;nbsp;1 en aUf^^ Efteris,t ou le Maiftre de S.laques fe tenoit ordiuairement.Mais point ne le tro“ ^j^ pour lors. Car il auoit entendu que les Anglois cheuauchoicnt,amp;:fefl:oitniis champs,amp; cheuauchoit à bien quatre cens Hommes-d’armes,Efpaignols amp;Ca * _^ car il cfperoit,fil pouuoit trouuer les Anglois fur fon aduantagc,qu illespourroit

battre à fon honneur.

Ofii^^

-ocr page 635-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Î4y

(■owfil /litres la eoiineße Jfi chajlel aelaFig/jtere^le Ch^Koine de Rebeyjac,f'etO(trna»t à/agar ^^'/on/itefigrafisldafigiir^^^dss/seouysde FraficeauSey deCa/hde^ OHAP LxXxvij

QVapdees Chcualie« d'Anglctcrrc,amp;Ic Chanoinc:amp;faroutc,fiirentfaifis du cha-ftcldc la Fighiere,i^ lt;Ä eurent grande ioyc.Si le firent reparerôf mettre à point,amp; y wHcrentquarante compaignonSjamp; le pourucurent d’artillerie amp;nbsp;d’autiÿs pouruean- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

ws,8d d’Archets,amp; d’autrcs,amp;y Aeirent vakoiy^apitainc pour le garder,amp; puis fe co-ƒ lièrent quelle chofe ils fcroient.Confcillé fut qu’ils fe tireroient vers leur logis. Si fe Repartirent les Anglois amp;nbsp;les Gafçons,amp; firent trois routes, amp;nbsp;la derniere demoura fur ^s champs(qui ef?oit celle du Chanoine) amp;nbsp;y eftoient aucuns Anglois, Gafcons,amp; Al-^nians(quidefiroientles armes)demourez auec luy,amp; eftoient enuiron loixante Lan-RR^A’autant d’Archers,amp; cheuaucherent,enla route du Chanoine^vniour tout entier ’^retournant vers ladite ville de Befioufe. Le fécond iour au matin,à heure déprimé, ^Relcscmbufchcsfcdccouurent,ils cheuaucherenttous e’nlcrnblcbienordonncment ^eftoyentcntreviiegroftcvillcdcPortugalf qu’on appelle Huencc)amp; le chafteldc oncrclcr,droitcmcntau dehors d’vu bois, plus près du chaftel de Gonerdet ^que de Rencc,ou eftoitembufehé leMaiftrcdcSi Iaqucs,àbicn quatre cens Hommes-d’ar- -^c'^adire îb ^«.Sitoft que les Anglois les apperceurcntjils le frémirent tous cnlcmb!c,amp; ne mon fc ioingnirec rrentpoint defcniblant d’cffroy,amp;cheuaucherent le bon pas.Ces Efpaignois(.quel- encores 5®^grandnôbrequ’ilsfuircnt)ne monftrerent nul femblant d’eux dcfcmbüfchet,mais mieuxenfem '’‘ndrenttoufioutsen leurs cmbufches,amp;cuidoient,parimagination,qucIesAnglois bft/q««.ff» ^Rllent,presdelà,leur2roire bataille, S^pource ne les ofoicnt-il a l'Eu] lit, car fils eurent

fai J ^^’'Q'^’æriantjil y euft eu du hutjn.Amii le depart,rct 1 vn del autrc,lans tiens ^^^^^^ ebanai 'rclcspfpaignois retournèrent ccluy foir à Eftcris,amp;r Ic Chanoine à Befioufc,lcquel „etßtit elcme» ltt^u ^*'^^^^P^ignos, cornet il?auoiét veu les Elpàignols en ébufchc,cntrè Cóere^ ,é cenJuHeun fere ”'’'®‘'®gt;^’^*^’Si nous culfions efté tous cnfe.mblc,nous les cuffions combattus.Si A • ^^“^’‘icntlcs Cheualicrs fort grandement de ce qu’ils feftoient laiftez l’vn l’autre. *

^pRftaccllc chGuauchée,que les Anglois Si les Gafeons fircnr,amp; quand les nou-

R escnvin(^gm.^y|gt;Qy Je Portugal,par femblant il en fut courroucé,poufçc quils • ’“oientcbcuauchéfansfonGÔmandcmcntamp; ordônancc.Ainfi fetindrcntlcs Aiwlois .

Wnucr,amp;lesGafcons,en leurs gaitiifons,fanscheuaucher,ne faire chofe,qui uicca corder,dontilleurcnnuyoitgrandemcïit, amp;nbsp;ne tenoitpasà eux, qu’ils nefifTentar-■ ^^'Ce pendant fepourucoitlç. Roy Damp 1 change Caftillc, amp;nbsp;auoit enuoyé deuers jgß y‘^®^’'?®^^Afcsoncles,aufccours,cnleurfignifiant comment le Comte de Câ- ^ EAtende^ RD^geefoitarriué en Portugal, amp;: cftoit la voix^par tous les Roy a Anes de Caftillc amp;nbsp;d’Angletcr-. j’'’Ramp;^^5TæictRoy,leDuc dGLanclaftrc,amp;fontfterc,puiflammentaccópaigncs ic.-^éntemle'^ Jendroienta leur aide,à l’Efté.Parquoy il requetoit au Roy, félon les alliances amp;nbsp;con- BouquinguI auoicntcnfcmblc France amp;; Efpaigne,par grande óóiundion d’amour, ^nuluftfuiqePrintemps,amp; en Efté, conforté de bons Gens-d’armes, parquoyil peuft crorccrefifteràfescnncmis.LeGonfeilduRoyfaircntoitbicnàtoutcejScveoitcle-’'ment quele Roy d’Efpaignerequeroitraifon.Si fut ordoîiné en France de douer CÓ- • S'atoutes manières de Gens-d’arrnes,Cheualiers,amp;Efcuycr^quiauancer fevouloict 'leur faifoit le Roy de Frâce le premier prcft,pour paffer outre.Si me femble que mef-^ROliwerdu Guefclin.frcrc de meffire Bertrand,Conncftable de France qui fut, for-Runa,pour aller à ce chcmin,fur le t Printemps. Auffi firent Cheualicrs amp;nbsp;El^uyers f'lt;quot; '3^’lt; R™etaigncdeFrancc,deBeauffc,dG Picardie,d’Aniou,deBerry,dcBlois, amp;nbsp;du Mai-’‘^paument par routcs,pour mieux aller à leur aifc,amp; auoient paffage ouuçrfpafmy ‘Royaumed’Arragon,amp;trouuoyent leurs pourueances toutes preftes, leurs_deniers

P^yantMais fâchez qu’ils nepayoientpas tout ce qu’ils prenoyent, quand ils eftoient ^Rp 3tpay$,dont les pontes gens le comparoyent.

^of^fficfH l’Empereur Fe»eelitnt emioya/à fceur^rrné âuJîPy Fiehard dl^drigléterre^qui laprilàfe/nme, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en A pt t r è. . txxxvii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■^il^ aiuii ici

^Ousfauez comment le Roy Richard d’ Angleterre auoit jenvn an amp;nbsp;pkis,traitté E^^^/^nc ^« ueuersle Roy t YencelâtrlçBehaignc (qui’ pour ce temps auoit pris le tiltre d’Em- ^^j^^auont'* K^rde Rome) pour auoir fa foeur Madame Anne,en mariage, amp;nbsp;comment Vn fien changefeUn RUalicr, meffire SymonBurlc, en auoit moult trau aillé, amp;nbsp;comment le Dut de luji-mtJtntea

N

-ocr page 636-

SECOND VOLVME


I4lt;5’

Igt;liifieurs lieux Talfon en Allcmaigne en auoit efté en Angleterre,pour confermer le marisge. Lu [ d’ictdeitMt,et auoienc cfté CCS j^ofes dcmenécs,quclcRoy des Romains enuoya fafœurenAng t d’apres comme terre,amp;lcD UC dcTalTon «fa compaignie,ôc grande foifon^e Cheualicrs,amp;dcuî aujit veulent tnes,amp; de Damoifellcs,en eftat amp;nbsp;arroy,ainfi comme à telle Dame appartenoit, amp;nbsp;ƒ r«lt;w nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;drent en Brabant,amp;t enla ville de Brucelles recueillirent l?Dgic amp;nbsp;la Duchefle lût“

■^roil^ ce elle quot;^ Damc,amp;Â. compaignic,moult grandcmcnt(car le Duc eftoit fon oncle,eftanticc dedaufeefi Icfille dcl’EmpcrcurCharles,fonfr^-)écfctint Madame Anne de Behaignea ^^ fourni et éclair celles,delez fon oncle amp;nbsp;fa belle antc,plus d’vn mois, fans en partir ne bougea «““, ci,filon lefins n’ofoit,amp;ie vous diray pourquoy.Ellefutaducrtie,parfon Confci!,(m’dy auoit en de l’Auteur, nbsp;douzcvailfcaux armez,plains deNormans,furlamer,*qui eft cntre*Calais amp;nbsp;Hol^ ^Anno.ii. nbsp;nbsp;de,amp;y pilloicntamp;déroboient tout ce qu’ils pouuoicnttrouucr,amp;ne leur nhal^

qui,amp; alloit amp;nbsp;couroit le bruit amp;nbsp;renommée, fur celle mer, de Flandres amp;nbsp;de Zclan i. qu’ils fe tenoientlà,en atterrant la venue d’icelle ieune Damc,amp;que le Roy de ira ,^^ | amp;fon Confeil vouloient faire rauir laDame,pourbrifer cemariagclcariisfcdou^^j^ 1 grandement des alliances des Allcmans amp;nbsp;des Anglois)amp;difoitoncncorcs(quan^^ I parloitquc ce n’eftoit pas honnorablechofe de prendre ne de rauir Daines, eng“ |

• de Seigneurs) en coulourant amp;nbsp;faifant la guerre du Roy de France plus belle,! , r«Hff cefieelau ’^^^^^ • ^^ vcülcs VOUS pas que le Prince de Galles, pere du Roy d’Angleterre, W^ fieß accemplie de confentir tel fait fur Madame de Bourbon,mere à la Roync de France? fiiiuant plu^ prife amp;nbsp;emblée par les gens d’iccluy Prince,amp; durant toute celle guerre,cnclolc fieurs chap. du le chaflcl de Belle-perche,^ puis menée en Guicnnc,amp; rançonnéc-Tour pareil e premier volu. fg^ß les François prenoienr,pour eux contreuengcr,la femme du Roy d’AngIcttn nefcroicntànully tort.Pour ces doutes amp;apparcnces,qu’oncnvcoit,fctintw^ ^ amp;nbsp;toute fa route,dedans Brucellcs,vn mois tout entier,amp; tant que le Duc de w“ ^, fon oncle,cnuoya en Frâce,par l’auis de fon Cófcil,Te Seigneur de Rouffelans ,^' gneur de Boufquchoir,pour remóftrer ces chofes au Roy de France,amp;t à ^ts*’'’.. ^Jj saufioduit du quels eftoient aulfi neueuz du Duc de Brabant,amp; cnfans de fa focur. Ces i^oy de France Brabant exploitèrent fi bicn,enucrsle Roy de Franceamp; fon Confcil,qucsß“‘' a Madame An amp;C donné bon faufeôduit à la Dame,pour pafler ou il luy plairoit,elle amp;nbsp;b^^j^i^ot' ne de Luxem- le R^aumc de France,ou fur les frontières,en allant iufques à Calais,amp;i^ nbsp;jjÿ iour^ pour paf mans,quifetenoientfur lamcr,rcmâdez.Toutccreporterétlefdits Che»^® Jer en ^«^ e. ß^^pj-^^^j Due amp;nbsp;à la Ducheire,amp; luy efcriuoit le Roy, amp;nbsp;fes oncles, qu’à ^®®^^Jjÿji)6 contemplations,amp; non d’autrny,ifc faifoient celle grace à leur confine de h“ ’ ^ Ces nouuclles pleurent grandement au Duc de Brabât,à la Duchclfe,amp;àtous“ ,. vouloient pairerl^mcr.Sifordonncrcnt,amp; partirent de Brucelles,amp;iprld^^^’’ a/ de fon onclc,dc fa belle ante,amp; des Dames amp;nbsp;Damoifcllcs du pays, qui ^^^°æ?jSiî' rauoient,amp; fi la fit le Duc conuoyer à bien cent Lances,amp; palferent parmy ”^‘';^J{ poferent vn iourjamp; firent les Gandois ce qu’ils peurent d’honneur à la Dame,amp; ' ^ lààBruges,ôclareceutleCôtcde Fladrcs moult honorablemér,amp;^fc iours,amp; puis paflcrêt outre^ cheuauchcrét tant,qu’ils vindrét à Grauelincs,oUJ ., ^ • les Comtes de Salbcryamp;Dôncftrc amp;cinq cens Lances^ autant d’Archers,qu* ..^, doiêt.Si i’amcnerent à Calais,amp; adonc f en retournèrent les Brabançons,qua j rêt lim ée aux Baros d’Angleterre.Celle ieune Dame ne feiourna gueres à Cala gt;5 j^j elle eut vent à volonté.Si entrèrent en mer,par vn Mercredy au matin,apres ^^.^, vaifleaux furent équipez,amp; celuy iour ils arriucrent à Douures,amp; là fc repo la ^ chit la Dame deux iours. Au tiers iour elle Pen partit,amp; vint à S.Thomasƒlc ■‘ uj. ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;là clletrouuale Côte de Bouquinguam, qui la receut moult grandemét.p^ G

^nnor. iz. ta celle Dame,qu’ellc vint à Londres,ou elle fut receue moult honorablemet t feu ƒ'^quot;^ geoisjdes Dames,amp; des Damoifcllcs du pays,amp; delà ville,qui là eftoient fo'^^^^- jjj Richard que filers contre fa vcnuc.Sil’efpoufa le Roy en la chappelle du Palais de Weftrno Louis fô ma *vingticfmciour de Noel amp;furent,le iour des efpoufaillcs,moultgrâdesteKeS ^ namp;'c.M,tis9c iours futen fa compaignie,depuis quelle partit d’Allemaignc, cegcntilamp;no ^^j, ^uen.td!tno~ ualier melfire Robert deNamur,iufqucs à tant qu’elle full efpoufeCjdontlcW j,. fire Auteur en gjgterrc luy fcut grand gré,amp; aulfi fit le Roy d’Allcmaignc.Si mena le Roy d .quot;a ^ lgt; ufieurs feux nbsp;nbsp;£^ femme à Windcfore,amp; là tint fon hoftel grand amp;nbsp;beau. Si furent moult ,

ffficri^s alfeu tuet enféblc,amp;fe tcnoit Madame la PrincelTe delez fa fille,la ieune Roync, amp;'au remaccrreâio. celuytcmpsycftoitlaDuchcflcdcBretaignc,ttâteduRoy Richard,quelors on j^

-ocr page 637-

D E F R o I s s  R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;147

leDucdeBrctaignejnepouuoittauoirjne les Barons d’Angleterre,^ leCôfeîl du Roy nevouloient nullement confentir qu’on la rcnuoyaft(poyrce qu’il feftoittourné Fran-Çois)amp;diloicntcomrr^rtément en Angleterre les Baronsamp;: Cheualiers. Si le Duc de Brctaignefacquittafaufiiiment amp;nbsp;mauuaifement enucrsle Comte de BouqUinguam amp;nbsp;noz gens,au demi *- voyage qu’ils firent en l'ranccjamp;il demande la Fannie, nous ne * Uluy tendrons pas,mais enuoy^n luy les i^'ux ennemis,lean amp;nbsp;Guy de Bretaigne, qui furentenfansàSaintCharlesdeBloiSjamp;qurdîitplus grand droit en l’héritage, qu’il n aiCav il en eft Duc par noftre puiflance^Sc mal recogn-oift le bic,qu’il a de nous. Si luy dcuonspareillc^ient remonftrcrfavillennis. Vray eftqut ces deux Seigneurs, lean amp;nbsp;GuydeBrctaignc,enfansS. Charles de Blois (Icfqucls eftoient prifonniers en Angleterre,amp; enclos envnfortchaftcl,en la garde de mclfirc Pierre d’Ambreticourt) furent rcquisjamp; appeliez bellement amp;doucementidu CônleilduRoy d’Anglererre^amp; leur fut dit,que fils vouloiét relcucr d’Angleterre la Duché de Bfttaignc, amp;nbsp;la recognoiftreen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

loy amp;nbsp;homage du Roy,en leur feroit recouurerlcur heritage,amp;auroit Ica t la velue Ma 'u^^f^i^a^i^^f dame Philippe de Lanclaftre.Mais iis rdpondirent qu’ils n’en feroient riésjamp; que pour ßi. letifue^^^ niouiirenprifonjilsdcmourcroientbons Fraçois.Si deraouralachofecn cell éliaf,ne me /outelt;^u’il depuis qu’on feut fcrnicment leur intention, ils n’en furent requis, ne priez, en nulle »efdelire kif ®3niere du monde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nc,ieraigt;9rtaf

Commeiit le Heyae Fraf7ce KeßeufJ^oiKtiiaoir iJ’afge/jt du Feedusur de PdfiSj(^ commeni ië “. ^^R‘an,o»la ^ued^nioupadd en Iialiè,d7'deß nable chenaletie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. l x x x v 111. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“^

yusiauez comment ceux de Parts reitoientcompoicz amp;nbsp;accordez enuers le Roy Philippe apayervnefomme de florins.' Toutes les lemaines les florins eftoient payez à vn AttainReceucuc,commis amp;nbsp;ordonné de par eux,mais le Roy n’en auoit nuls,ne riens, “ne partoit de Paris,amp; auint,ce gendanr,que le Roy eut grand befoing d’argent ^pour piy«fesGens-d’armes,qu’il enuoyoit en Caftille,amp; tenu y eftoif,par alliances iadis fri

•;S'«manda à ce Receueur de Paris,qu’il fift finance de cent mille francs,caf il vouloir ^ ‘^'^^CQnforter,àfon befoing,le Roy Damp lean de Caftille,ô; monftroit, tout clairement, Quilles vouloir mettre.Le Receueur refpondit aux lettres du Roy, tv aux mef-tagers,moul»gvacieufement,amp;' dit que voirement il auoit argent aircz,mais il n’en pou-uoitncnsdcliiirer,lanslcCongéamp;cq^'ifentementdclavilledcParis. Ccsparollcsne plcurentpas auKoy,amp; dit qu’il y pouruoy croit de remede.quad il pourroit.Cc qu’il fit, ^trouuafa finance ailleurs, par l’aide defies bonnes-villes de Picardie. Ainfi auoit gran Miflenfion entrelcRoyamp; ceux de Paris, amp;nbsp;ne venoit pointa Paris, amp;nbsp;fie tenoit à *'eaux, a Senlis,ou àCompiengne,ou là enuiron,dont ceux de Par^ eftoient tous cour ^oucez,amp;le plus grand reffort de ficureté qu’ils auoient,amp; le grcigneur moyen, c’eftoit “uDiicd Aniou,qui feienuoitRoy de Cecille Si de Hierufialem, Si ià en auoit chargé lesarmes.Ce Duc fe tenoit communément à Paris,pour caufie de ce qu’ils auoienr grade finance,amp;t contredit à ce que le Roy en fuft aidé,pour aider à faire fort fait propre, ^^.^ /’‘‘Â^ «quot; amp;nbsp;fion armée,car il amaffoit arger de tous coftéz,Sifi grande fôm c,qu’ó diloit qu’il auoit i\ilg„/^*Jß^-en laRoquemorCjdelez Auignon,rargent de deux milioi« de florins.Si traitta par de- ßio^ießns '^dè UCBceux dePatis5amp; fit tant par beau langage(ainfi que celuy^jui bié le fianoit faire, Si r^uffar. quimoultbicneftoitcnIangagéSiquipour ce téps de droit auoit Ic regard Si i’admini-feation principale du Royaume,car il cftoit aifiné de fies frcrcs)qu’il eut la fiomme de flo nnsaffébléc^à vnc ficulc dcliurancc cent mil francs,Si le Roy n’é ponuoit nul auoir ,ne fies deux autres oncles,Berry amp;nbsp;Bourgongne. Quand le Duc d’Aniou eut fait toutes fies pourucaecs Si ordonnances, à l’entrée t du Printeps il fie mit au chemin,en fi gran dar- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. •

roy,quemeiueilles,Sipafl'aparlcRoyaume,Sivintcn Auignon,ou il fut grâdemétfe- t^î^^^^“' fioyedu Pape Si des Cardinaux,Silà vindrent les Bâtons Si les bonnes-villes de Proue- ^quot;^'^ ^»l^i* tc,qmlercceurenta Seigneur,Siluy firent feauté,Sihümage, Si fie mirent enfonobeif- ^^^^ „^ ^^ fiancc,amp;là vint en Auignón,dciiersluy,le gentil Comte de Sauoyc,fion coufinjaecôpai ,„f X Naples, gnede Barós Si de Cheualicrs,qui fut auffi de noftre S. perc le Pape grandement bien en l’a lÿSt.fe-''tnu,^de tous les Cardinaux. Là en Auignoa furent faîtes les finances,amp; les pourucâ- l*n Id ded»dio ^^58i deliurances d or Si d’argent,du Duc d’Aniou au Comte de Sauoye,Si aux Sauoi precedere, ouee “cns,quimontoicnt grand nôbre. Apres toutes ces chofes faites, le Duc d’Aniou amp;nbsp;le fo'*^ ^^^’^'gt;d:u-Côtede Sauoye prirent congé du Papc,Sifie departirct d’Auignô^5i * prirêt le chemin T^„„g deSauoye8idcPiémont,Silàlc Cote de Sauoye amenaleDuc,Sil’hónora en fies bon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^

“es villestrefgrâdemét Si toufiours palToiét Gés d’armes deuat Si après Si trouUoiét la

N ij

-ocr page 638-

148 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E s E C o N D V o L V M E Lombardie toute ouuertc Scappareilléc.Si entrale Duc dAniou en Lom a^H,j.^j üoit partoutes les citez Sc bóycs villes,grandemét rcceu,óc par «i'pecial a *ƒ^^^^^^j honnoré,outre mefure,de melïire Galeas Sc de meflireBarnabojamp;eut depat^ °^^, dons,au paflcr,de richeires Sc de ioyaux de prix,.que meruciljgfS^roit acomp , ^ • nbsp;nbsp;nbsp;noit 1e Duc d’Aniou,par tout tel citât,cóme Roy,ôc auoit fes ouuriers forgeaient florins Sc blanche monnoye,dojjt ils faifoi^t leurs payemens, ^ rjj ainfi par toute Lombardic,Sc cnlaTolWnc. Quand ilsvindrent enTo ^^?®’ j^jpr. approchèrent de Romme,ils fc ti ndrent plus enfembk, qu ils n auoient faitP ^^^^^^ Carles Romains(quifauoientbien la venue du Duc d Aniou)feftoien4gMn ^^^^^-yj tifiez à l’encontre de luy,Sc auoient à Capitaine vnvaillat CheualierdAngletc ^\^^, ''’‘elfcelu fappeUoit meflire lehanf Haóloude)lequel auoit long temps demoureen ° jjjjis cognoiffoit toutcs les frontières,Sc tenoit grand nombre de Ge ns-darmes ur c wï Haconde ^u^ foudes amp;nbsp;gages desRómftns: c’eftaffauoir Anglois SCxAllemans,Scplu ’^“'^^jj^^pc tiuch.tigt;Kre.^. nadoSjpour Vrbain,qui fe tenoir à Pape Sc pour 1e tepsdemeuroita ^^^^^A^j^pv«' fhiß.deNaf. feffrayoit delà venueduDue d’Aniou,amp;: quand on luyparloirquelcDuc ^ j lt;/tf Aguto. noit cellepart,Sc 1c Comte de Sauoyc en fa compaignie,8c 1e Cótedc Gencue, ^^^.^^^ • auoit bien neuf mille Lances de bons Gens-d armes, Ôc ncfauoit on encores c ^^^ fils viendroient de fait à Romme, pourrofterdefonfiege(carilscftoienttous ^^^^^^ tins)il refpondit, en dilant. C H R i s T v s protegat n 0 s. C efloit toiK ^^. qu’il en faifoir,Sc ce qu’il en refpondit à ceux, qui luy en parloicnt. Ainu pa f^^j^ Gens-d’armcs,ScleDucd’Aniou(quifc difoit Roy de Naples, de Cecilie« S^ ^ ., falcm,ôc Duc de Pouille 8c de Calabre)Sc le Cote de Sauoyc,8c leurs routcs,ô£C^ rent 1’1 talie,Ia Tofcane,la Marche d’Ancone,amp; la terre du Patrimoine,^po'^j ” j^yià rent dedans Romme. CarleDucd’Aniouncvouloÿ point de guerre ncmal''“ (jt Romc,n’aux Romains :mais ne tendoit qu’à faire fon voyage Sc emprifedeuen’^^’^jf le point Sc l’cftat qu’il eftoit party de France,Sc par tout,ou ilpaffoit ^venoit^ jy chat Scpuilfance comme Roy,Scfe louoyentdc luy,8c dcfonpaycmét,toiis ^^^.y^p mcs,car bien fauoit qu’il auoit à faire.En ccluy temps fe tenoit en la cité de ^/‘^^iÀ ■f/lßJtitßir^ aduerfairc,mcflîre Chariest delà Paix,qui fe difoit aufli,Sccfcriuoit3Koy tc^ Qicf) «öwerdeDu- Cecille,Sc de Hierufalem,ScDuc dePouille,Sedf Calabrc,Scfé tenoit Roy“'^^^^jyyi[ izs./èltnlhifi. pyjj q^g j^ Roync de Naplcs eHoit morte,fans hoirs auoir par loyal maria^l^v .Aj^jt t T^/a/i et 0- çg|„y Charles à vain,Scpour nul,lc dô.que la Royne en auoit fait au Papc,M®®*^ .w par Ion opmion,en deux raifons.L vne eftoit,qu il diioit Sc fouflenoit ( outre1 ^ Neapolitainsleluy^idoientàfouftcnir,8caufriles Ccciliens)qi)cla Roynede f^ nepouuoitdonner,ne réfîgner,rheritagcd’autruy,8c fil eftoit ainfi que la rd’»'' -fuft bonne,amp;: les dons Vtiles de la Cour de Rome,Scpar droit des Papes,fi difo’'^lj le ne fauoit pas fait dcuemét,car ils tenoient,à Pape, Vrbain,Sc non Clement, ‘jjy , queftion,qu’ils debattoientScpropofoyent. Scies dclfenfes, que meflire Ghau'quot; j,, Paix y mettoit.Or ledit meflire Charles de la Paix du commencement ouurafijt fjilebanlo- CarilfitpourueoirlechafteWef0euf,quieftI’vndesplus fortschafteauxdu ®®(.^ meFmif^rt tear il ficd par enchantewet cn la met,Sc n’eft poflible de le prcndre,ne conquetit) croieit ced, ilj n’eft par nigromance,ou par fart du Diable. Q^and ilf eut fait pourueoir, pouty' |gt; auoir de laßm trois OU quatre ans,il prit vne quantité de Gens- d’armes,qui auec luy fe boutèrent, fleffeenfin eß fcnclouirent,Sc laiflerent conuenirlc Duc d’A-niou,car il fauoit biéla coditionofC de Na^es,Sc que nullement ils ne le relenquiroient,6c fi Pouillc,ou Calabre,leP^f j^ • pour deux ou pour trois ans,auflilegeremét il les recouureroit.Carilimaginoit^ , Dued’Aniou fvfcroitdefinance,à entretenir fi longucmct fur les champs telno r Gens-d’àrmes,qu’il auoit amenez,Sc qu’il n’eftoit pas cn fa puiffance de lesy tenir iours.Poureequeviures leurfaudroienr,ou finance,oupayement,parquoyilsl^ gt;nbsp;roient dedâs deux ans,ou trois,Sc quand ils feroiét foulez,laffcz, ou ennuyez, 111^5 Cel}e cl r ^^^^æ’’^ ^ ’^°” aduantage.Toutes ces imaginatios eut Charles de la Paix, dont aucu eflecLdcießi^'^^vitbicn,en ccluy terme qu’il mettoit,auenir.t Aufli,àlavcrité,iln’eftnulSire uantle fins^ ftien(cxceptez le Roy de France Scie Roy d’Angleterre) qui hors fon pays peun ten.) l’auteur. nbsp;nbsp;trois, ou quatre ans,tel peuple de Gés-d’armes furies chaps,que le Duc d Aniouy^uo Sc tenoitfear il raie outre les raonts,trcntc raille combattans ) qu’il nefufttoftmine cheuancc,8c à entreprendre telles chofcs,au comencemet faut bié glofer Stimagm^^j

-ocr page 639-

[DE FR o I S S A R T*


HJ»


CûmmcfjtkCoffite de Saüoyeyaecûmpaigf}lt;i^t le Due d’^nieu au Heya^e de Naples, fit couper la tefie à vro^^uifie venteit de leur faire auoir 1^ ehafléau de l’Oeuf par en-chautemeat, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre. txxxix.

QVand le Duc d’Miiou amp;nbsp;fcs routes entrèrent cil Fouille Sr ctl Calabre, le pays fut * tantoft tout à eux,amp; monftroit le peuple,qu’il ne demâdoit autre cliole,amp; ne défi-

toit autre Seigneur auoir5quc le Duc d’A nioulft vindrent, furvii brieftetme, tous Seigneurs,citez,Avilies, en fon obeiflance.Or diet ceux,qui ont efié en celuy pays(lequcl cftl’vncclesplu^grafies marches du monde)que pour la grande planté de biens, qui a-bondent aü pays,les gens y font tous oifeüx,amp; n’y font point de labeur.Quand ces Gés darmesfetrouuerentencepaysfibon amp;nbsp;fi gras,amp; remply de tous biens,ils fetindrent tousaifcs,Sc adóefen vint le Duc d’Aniou,!e Cornte de Sauoye,le Comte de V endoD n’.c,amp;lcComtedcGenéuc,amp;la grande Cheualerie de France,de Bretaigne, SedeSa-uoyCjamp;palTcrent outre,amp; vindrent en la marche de Naples.One Ceux de Naples,pour hdoutanccd’iccuxGens-d’armes,nedaignèrentdorre portede leur ville,mais lestc-noienttoutesouuertes.Bien penfoientqucleDucd’Aniounefc mettroit iamais dedâs outreleurplaifancc,car quiferoitdedans enclos (quelque peuple que ce fuft) il feroit • perdu,ne les maifons ne font pas aifees à prcndre,car il y a planches,qu’ô ofte quand on '’eut,amp;:làdeirouscft la mer,ou nul n’oferoittfe combattre.Adonevn Enchanteur,Mai ƒ fajmeroji ' ftredenigromancc(qui eftoit en la marche de Naples,amp; y auoit conuerfé longtemps) mieuxhresc-vintauDucd’Aniou,amp;luydit,Monfeigneur,fevousvoulcz,icvousrcndraylc chaftel batre, comme ^«l0cuf,amp;ceux qui font dedans,à voftrcvolonté.Et comment ( dit le Duc)póurroit “ueutsalai^ui ceftrcrMonfcigneur,iclevous diray,ditrEnchantcur.Ic feray, par enchantement, l’air ^^^^‘*^p*^j^^ 5” “dpaisdclTus la mer,qu’il femb^-ra à ceux de dedans,qu’il y ait vn grand pont,pour al- p

ht dix hommes de front,amp; quand ceux du chaftel,verront ce pour,ils feront fi ébahis, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Puis?«

^? dsfeviendront rendre à v oftre volonté,car ils fe douteront quc,fi on les aftaur,qu’ils allèrent aNa oi^tpnsp^f force.Le Duc prit cefte paroUc à grande merueille,amp; appcllafes Cheua- pies,mais uancrSjleComtedeVendofme ,1e Comte de Genéuc mclTifc lehan amp;nbsp;melTircPierre ceux de Na-dcBueiJ,melire Morice de Maumi,amp; les autres,amp;recorda ce q ce maiftre Enchanteur P^s ne dai-difoit.Lcfquels furent moult émeruciJIez,amp; fe confentoient affez à ce qu’on le creuft. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^q“/

ndoncdemädaleDue d’Aniou, amp;nbsp;dir,Bcau Maiftre,amp; fur ce pont, que vous dites que ^^ pomee^quot;' Vous hrez,fepourroient noz gens alTeurcr delTus^ aller iufques au chaftel,pôur aflaiF que nui ne WfMonfeigneur(refpondit l’Enchanteur) tout ce nevouS oferoye aflcurcr,carfil y a- feyofoit '^ouaucundcceux,qui furie pont paflaflcnt,qui fift la croix, toutu^iit à néant, amp;nbsp;ceux, bouter pour ^uidelTusferoientjtrelbucheroient en la mer. Adoc commença le Duc à rire,amp;lors ref- caufe que de pondirentaucunsieunesCheualiers,quilàeftoient,amp;dirent, Ha,Monfcigncur,póur ®“j Dieu laiflez le faire. Nous ne ferons point le figne delà croix, amp;nbsp;plus legerement nous ^^quot;’ °u n^nc nepouuor.sauoirnozcnncmis.DitleDucd’Aniou,iem’enconfeillcray.Acesparollcs neitoitpointleComtedeSauoyc,maisil vint afteztoft. Quand le Comte de Sauoye leucramp; la fut venu cnla tente du Duc d’Aniou,le Maiftre EnchantcA-eftoit party. Adoncluy ré- m^ eft def-eordalcDuclesparoIlesdu Maiftre,amp;quelle chofe illuy olf»it.Le Comte de Sauoye fouz^u nul pculavnpctit.amp;puis dit. Enuoyczlemoyàmon logis,amp; puis iel’examineray. C’eft le quot;efoferoit MaiftreEnchanteur,par lequel la Roynede Naples Semeflire Othe de Brunfuichfu- ombaterc. zc tetiadispris au chafteau de l’Oeuf, car il fit la mer fi haute,qu’il fCmbloit qu’elle môtaft V* par-deffuslechaftel.Si enfurentfi ébahis ceux,qui au chafteleftoient,qu’ilIcurTébloit ,„cepencFmth qinlsdeuffentcftretousmorts.Onnedoitpointauoirde fiance trop grande en telles • gens.Orregardez des malandrins de ce pays la nature.Pour feulement cépLure à vous, amp;auoirvoftrebien faid, il veut trahir Charles de laPaix,à quiilliuravnc fois la Roynede Naples amp;nbsp;fon mary.0r( dit le Duc d’Aniou apres)ie Vous I’enuoycray. Adobe en tocntlesSeigncurs en autres parolles,ôzconfcillerent vn temps de leurs befongnes le hue amp;nbsp;le Comte de Sauoye, amp;nbsp;puis fen retourna le Comte en fonlogis,êC quand ce ^ 'antleiour,apres que les Seigneurs furenflcuez, le maiftre Enchanteur vint deuerslc

'Jqamp;fenclina.Aufti toft quelc Duc le veit venir, il dit à vn ficn varier, Va, Se le niei-^c au Côte de Sauoye.Le varier le prit par la main, amp;nbsp;luy dit,Maiftre,Mófcigneur veut Queviengnez parler au Comte de Sauoye. Ilrefpondic, Dieu y ait part, Adobe fen Ventilen la tente du Comte,amp;puisle varier dit, Monfeigneur,veez cy le maiftre, que Monfeigneur vous enuoye,Quand le Comte le vit,il en eut grande ioyc,8é luy deman-

N üj

-ocr page 640-

i;o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME

da,Maiftrc,diâ:esvous,pourccrtain,quc vous nous ferez auoirle chafteidc lOeu* bon niarché?Parmfïby(dit l’Enchanteur) Monfeigncur ouy. Çar par œuure parc ie le fiiadis auoirà celuy,qui eft dedansf c’eftaflauoir Monfeigneur Charles nbsp;nbsp;nbsp;ƒ

^^nnt 3 nbsp;nbsp;amp;nbsp;la Roync de Naples,amp; fa fillejamp; fon mary nieflire*Robcrt^’^rtois,amp;nieflirc t^^

de Brunfuich,amp;ie fuis maintenant l’homme au monde, que mcÂre Charles re^tc^^

* nbsp;nbsp;plus. Par ma fo^,dit le Comte de Sauoyc,vous dites bien,Scie vueil que meflire ƒ |

les de la Paix fache qu’il a grand tort,fil W)U^raint,car ft l’en alfeureraynciamaisvo^^ , ne ferez cnchantemcnr,pourdcceuoiüluy,ny autre. le nevueil pasquil nous loi nbsp;nbsp;i

proché au temps aduenir ,qu’en fi haut fait-d’armes, ou nous fommes^tant de val hommcs,Cheualiersamp;Elcuycrs,airembleznousayons ouuré par enchantement) que nous ayons par tel art noz ennemis. Adoncques il appella fon varier,amp;luy “^ I pelle vn Bourreau ,ôc luy fay trencher la tefte. Et, tantoft que le Comte 1 eut dit,i ^^^ fait, amp;nbsp;on luy trencha la tcfi:»au dehors du logis. Ainfi finit ce maiftreEnchan^^’ ôc futpayé de fes loyers.Nous fouffrerons à parler du Duc d’Aniou,amp; de fes g^^^’^^jf leurs voyages,amp; retournerons aux befongnes de Portugal, ôc racompterons coin les Anglois amp;nbsp;Gafeonsperfeuererent.

Comment le Chanoine eie Reherfac^fètgens,cheuauchans de rechefeentre h Vilf^i^^ ^^ de Portugal^prirent ^uel^ues places fur les marches de Seuide. nbsp;nbsp;nbsp;c h A p i ^ R s

QVand ce vins à l’entrée du moins t d’Auril,les Cheualiers qui efioient en gagt;®^ cnla villedeBcfioufc.Scqui auoientlàfeiourné toutietcmps,amp;n’auoiérpoii’j,^^, Âeirus‘ ‘^quot;'quot;^'^ uauché,forsquequandilsauoient efiédcuantlaFighiere,faduilcrcnt,rvnp2''^^pj; tre,qu’ils chcuauchcroicnt,amp; auoient entre eux grande mcrueille,à qnoylch^y^^ ..•$ tugaî Scie Côte de Cantebrugc penfoieht, quand ils auoient ià cité neuf mois® Ï^ de Portugal,amp; n’auoient cheuauché qu’vne fois,amp; que cclcurportoit grâd blai® aduiferent qu’ils enuoycroient dcuers le Comte Aimond de Cantebrugc,po^Y^j^f monftrer ces befongnes,amp; me femble que le Souldich de l’Eftrade y fut c^^^.f,f i( à Eftrcmoure,ou le Comte cftoit logé.Siluy dit Sirc,Icscompaignonsmcn“^l pour uers vous,pour fauoir quelle chofe vous voulez fairc,car ils ont grande nwff ^j^dè quoy on les a amenez en ce pays,quâd tant y feioprnét,amp;: que ce

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;plaifancc.Si me refpondez,que vous voulez qu’ils facent,car ils ont grands j^jjo-

uaucher.OrSouldich(ditIcComtc)vousfaucz que,quad ie party d’Angk^^^^^jtf feigneurleDuc de Lanclaftrc, mon?rcrc,mcpromit,parfafoy,quc,luyrcto^’‘‘’‘,,..lt; coce,ouilalloit,ilv^ndroitpar deçà, àvnequantité deGcns-d’armeSjiid'd'J^’ j,^; bre de trois mille,Sz autat d’Archers,amp; n’eftoye deçà enuoyé,fur rcftatqucic*^jji^ qucpouraduifcflcpays,Sr dedans brief temps nous en orrons nouiielles,cîi^“^î grande mcrueillc d’y feiourner,tant.Si me faluercz tous les compaignons,^ eequeievousdy. Aufort,ienelcspuis,ny nelcsvucil, pas tenir de cheuauchCgn ont bonne affedió.Mais vous fauez que le Roy de P ortugal paye les gag^s,nK ^^^^„1 R ordonner par luy.Par ma fo)^Monfeigncur(dit le Souldich)il paye raal,amp; aufli .^ il * * paignonsfenplaigncnttippfort.il nous doit encores tous noz gages defe^ Ji vous payera bien,dit le Comtc,Toufiours vient argent à point. Sur ceft eftat ^r y leSouldich,duComte,amp;retourna dcucrslescôpaignons,amp;leurrecordatoute y uez ouy.Scigncurs(ditIe Chanoine)ià pour ce ne dcmourcray.le voy bien qu j,,

0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fimuIeîIenoftrechcuauchemcnt.Onne vcutpoint que nouscheuauchonSjac^^^^ii,

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que nous n’ayons point caufe de demader argét.Mais ie fuis d’opiniô que Stotts e ^

chons.Là ordonnèrent amp;nbsp;appointerct entre eux qu’ils cheuauchcroiér,8eprircn ^ j le foir,dont ils deuoient chcuauchcrlelendcmain,amp; auoient leurs harnois 1®“^^^ ■ Si vint medire lehan de Ferrandc,vn des Cheualiers du Roy de Portugal( ^^d^^r^^Jf informé qu’ils vouloientchcuauchcr)amp;apporta lettres au Chanoine de ^®^*^jj^ quel les leur, amp;nbsp;trouua cornent le Roy luy deffendoitque point ne cheuaucha ) ^^^j, ’bien fauoit que par luy amp;nbsp;par fon émouuementfefaifoient les emprifesamp;cheuuu ƒ De ces nouuclles fut le Chanoine courroucé,amp; ditauCheualier,Iehan,icvoyn'^ le R oy ne veut point que ie cheuauchc. Or (prenez q ie feiourne à l’hoftel ) pen ‘’^^^^.j que les autrcs(qui font meilleurs Cheualicrs,amp; plus vaillâs que ie ne fuis ) ^°‘^^L (it demourer,qu’ils ne facet leur entrcprifc?Par ma foy nêny, amp;: vous le verrez de® zj^i ils fc fôt tous arreftez amp;nbsp;ordonez pour cheuauchcr. Seigneur(dit Ferrande,) ® ,,.,-

-ocr page 641-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;171

^^^^^ de par IcRoy, que point ils ne cheuauchent. Par ma foy (dit le Chanoine) Îe n’en «ay riens: mais commandez leur, vous qui eftes au Roy. Sur ce ptÿpél demoura ainfi 2cho(ejtoutelanuiôl..fjjmndce vint au matin, on fpnnajes trompettes.AdoncChe-^aaers amp;Efcuyers farmerent! amp;nbsp;toutes gens fappareillercnt, amp;nbsp;montèrent à cheual: amp;nbsp;cnvindrentdeuantl’lipfftldu Chanoine: qui point ne farmoit. Làfarrefterentrous heualiers Anglois,amp; Gafcons.il vint aux feneftres parler à cux:amp; leur^it que le Roy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

s ortugal ne vouloir point qutl cheuaudwftjjj^ autres auecquesluy.Par ma foyfref* pondirent ils) nous cheuauchsrons, puis que nous fommes fi auant, amp;nbsp;auffi ferez vous:

ïamais ne fera reproché que nous cheuauchions,fic que vous feiourniez à l’hoftel.Là ’^onuintle Chanoine de Roberfae armer,amp; moter à cheual:amp; aulfi fît le Cheualier Por-^UgaloiSjmcirire lehan Ferrande (dont il fut près d’efire pendu, amp;nbsp;en la malle grace du ^oy)amp;tant luy prièrent les compaignons qu’il farma.Adonequesilfirent ils de la ville oBefioufe: amp;;feincirent aux champs:amp;eftoicnt bien enuiron quatre cens Lances Si ’atantdArchers:amp;prircntle chemin de Scuillle, amp;deu?rsvn chaftelamp; vnc ville: que onditlcBan. Tant cheuaucherent les Anglois amp;nbsp;Gafcons, qu’ils vindrent deuantle ^.•Silenuirôncrentparlvnc desparcs,dont elle eftoit la plus prenable,amp;aifée pour «Jaillir. Si defeendirent tous à pié: amp;nbsp;fe meirent en arroy amp;nbsp;ordonnance d’affaut: amp;nbsp;entrèrent dedans les lofiez (efquels n’auoit point d’eau amp;nbsp;vindrent iufques aux murs: amp;nbsp;* Commencèrent à picquer,amp; à houer. Sofort alfaillir. Pour ceiourn’auoitcnla ville du ^nnullcsGcns-d armcs:fors les hommes delà villc:qui cftoient mal-armez:amp; toutef-fjsils eftoicntàleursdcffenfcs,amp;auoientlancesamp;iauelines;dontilslançoient,amp;ti-' voient, amp;fe deffendoient à ce qu’ils pouuoient: mais à la longue ils ne peurent durer, grillsnefuffentpris.Sicommencerentàtraitterà ceuxquilesalfailloient.Finalement CompeßtionJt t^mrendirentfaiiucs leurs vies amp;nbsp;le leur,amp;: dirent qu’ils fc mettroient amp;nbsp;demouroient ^'‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'‘®

foUbcylTancc du Roy Ferrand Sz Portugal. Ainfî furent ils receus: entrèrent en la ^^^„„^^f^**** c toutes gens,amp; fy rafrclchirenr,amp; allèrent amp;nbsp;aduifcrcnt,amp;regardèrent,ce iour,có p^rß”^ *

, p “^'pourroient cheuîr du chaftcl,amp; apperceurét qu’il eftoit bien prenable: amp;: des

f trommenecrent aucuns de l’oft à écarmouchcr.Quand ce vint au matin,on com-®®®Ç^’3iraiJ|ir,par grand’ordonnance: amp;nbsp;ceux,qui eftoient dedans, à eux deffendre.

®®nslcChaftcau auoitvn Gentil-homme dupays:quien eftoit Capitaine:amp;: fenô-tfoit Pierrelagoufes.Mais il n’eftoit |îas trop bon homme-d’armes:amp; bien le monftra:

ïoftqu'ilfe vif ^Hy ^ g^ f^m; Je bons Gens-d’armes deuant luy, il f effraya amp;nbsp;cn-tî en traitté amp;nbsp;fc rendit auecques le fort, faune fa wie amp;nbsp;ceux qui dedans eftoient. On '®pnnt,amp;rafrefchit-on de bons Gens-d’armes, amp;nbsp;Archers. Puis f en partirent : amp;nbsp;ouaucherent deuers vn autre Chafteau, à fcpt licuës de là : qu'au dit la Courtiffe.

Quand ils lurent venus là,fife meirent en ordonnance d’alfaillir: amp;nbsp;alfaillirent fort amp;nbsp;roide.Ceux,qui dedans eftoicnt,moultvaillammentfedeffendirenr,àcequ’ilspcurêt: ^ nefe daignèrent rendre. A l’alfaut (qui fut grand amp;nbsp;fort) fut mort le Capitaine du f hafteamqui fappeloit Radulphc. Subtil Se appert Homme-d’armes eftoit: mais fi fut iioccisdvn traiâ de fléché: car il fabandonnoit trop follement à la deffenfe. Depuis !e ebafieau de Hoilfut mort,les autres n curêt point de durcc.Si fut le chafteau pris,amp; le plus de ceux, i^ct^riißeprit 4^idedans eftoient morts. Ainfi curent le chanoine amp;: fes geft le chaftel de la Courtif-^ . ^ ^ ^P P^'Sile refrefehirent de nouuclles gens,S£ le remplirent bien amp;nbsp;fortjSe puis palferét ou- {^^”/^,^‘*^^ “ Jf^cn approchant la cité de Seuile la grand’.^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ch”^ngt;ine 4

^‘^ß'ansfj//gy^pi.gygj^^„g le chanoine c^ fis copignoftsfrent/ûr le Roy lt;ie CaßiHe ^ cofxet^ i{olgt;erjàc.

J ^p! ''»utii^e'^cÿtre le Roy de Portugal,payement leur fut incotinent deliuré, c H a. x c i.

'r^Ant exploitèrent ces Gens-d’armes, Anglois Se: Gafcons, qu’ils vindrent à lalfre, à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

* dix lieues de Seuil!c,vne ville mal-fermée: mais il y a vn monftier aftez fort: que ceux du pays amp;nbsp;de laville de lalfre auoiêt fortifié, amp;nbsp;là f’eftoient retraits fur la fîaee du 'S“; ^' plaine venue laville de lalfre fi fut tantoft prifc amp;nbsp;toute arfe, 8^ toft le monftier ;^ ville detaf-*luilly:amp;raffaut ne dura pas vue heure, que tout ne fuft pris: amp;:lày eut grand pillagc/rf,/,r/y?/gt;4r/« pour ceux qui premiers entrèrent: Se y eut moult d’autreshommes morts. Apres che- tannine des^ ’‘J'ichcrcnt outre: car ils furent informez que dedans vn marcft,quilà eftoit auoit les ^erfic. Phsbelles proyes du móde,amp;qu’en vnevalcc auoit plus de 2oooo.beftes,porcs,beufs,^ ''^dics,moutons amp;nbsp;brebis. A celle parolle eurent ces Seigneurs grand’ ioyc:amp; vindrét eeWepart: amp;nbsp;entrèrent en ce mareft: amp;nbsp;firent toutes les belles vuider par leurs gens de

pic, amp;chacer deuant eux. Adonc eurent ils confeil de retourner à t ville Befioufe,cn -^^Udit^Htl-N iiij

-ocr page 642-

SECOND VOLVME


Ïp


t^nes^is ville leurs logis: amp;nbsp;y prirent tous leur retour ^ chemin:amp;vindrcnt là au foir, au lendemain Bcfioulc e- eux amp;nbsp;leur proye:jipnt ils furent depuis largement pourueus Ô^^uitaillez:Ainfifeporti ^uclpes au- celle cheuauchée: amp;, quandlt;ncflire lehan Ferrande futretourné à Lilfcbonnedcucts il dl V*'™^ ^® Roy, amp;nbsp;il luy eut recordé comment il auoit exploité, Séla cheuauchee que leursges Jandroi^Çp^z auoient faite fur leurs ennemis,amp; la belle proyc qu’ils auoieft a«iencc,ilcuidabiendi-cftrc)lt;nr par ^^)^ 9^^ ^^ R#y luy en feuft trop grand gré: mais non fit : car il luy dit, Et comment, ■vnfiulmot, garfonordoux, astueftéfihardy,qug^uràidefenfe^c icleurauoyc faiâc,tulcw ville Be^oufi. ayes confentyàchcuaucher,amp; ayes eftéenleurcompaignie?ParMonfcigneur Saim lacob,ieteferaypendre. Adonequesfe gettale Cheualieràgenou5Camp;luydit,Mon' feigncur,le Capitaine d’eux fen acquiCta bien amp;nbsp;loyaument: mais, à force les an' tresie firent chéuaucher,’amp;:moy auflî, pour enfeigner le pays : amp;,quandlachcuaii-chée eft bien tournée,vous le nous deuez pardonner’. Nonobftant toutes ces paroiquot; les, le Roy commanda qu’on le mift en prifon:amp;yfutmis:amp;ydernoura,tantqud5 Comte de Cantebruge,le fit^eliurcr,quand ilvint à Lilfebonne, fur teleftatqucvous orrez, Apres que les Ângloisamp; Gafcons furent de leur cheuauchée retournez avilie y fioufe, amp;nbsp;f y furent tenus toute vne faifon, ils aduiferent qu’ils enuoyeroient deuers Roy de Portugal,pour eftre payez de leurs gages.Si luy enuoycrent tous generale®^ f Vous aiii^re's le Seigneur de tTaillcbor,vn Baron de la Marche de Galles.Qiiâd IcfeigncurdcT^ ji e'eß Challe bor fut venu à Lilfebonne, amp;nbsp;il eut parlé au Roy, amp;nbsp;remonftre ce, pourquoy il eftoin^ bor du ch. yj. ßu Je Roy refpondit feulemêt,que deux fois ils auoict cheuauché outre fa defenf^^ Jî 8 ■*°' ^** quoy ils rauoientcourroucé,amp; retardé leur payement. Si n’en pcutpourlorsauoir^“

5’ tre chofe, ne rcfponfe,le Sire deTaillebor: amp;: f’en retourna à fcs compaignonSjW^ corder la relponfcdu Roy:dont ils furent courroucez: En cellemefmefemaincltP title Comte de Cantebruge d’ERremoure: amp;nbsp;fen vint en la ville de Befioufe, log® vne Abbaye de Frères-mineurs, au dehors de la ville? SiencurcntlcsCheualK® . glois amp;nbsp;Gafcons grand’ioye. Entre ces Cheualicrs y auoit de petis compaignonS^ ne pouuoient pas attendre le loingtain payement du Roy:amp; dirent Tvn à rautfC' *;‘’^ Commencemet fommes menez merueillcufement. Nous auons efté en ce paysia près d vnam* ^ de murmure en uons point eu d’argent. Il ne peut eftre que noftre Capitaine n’en ait eu tre les fou- nbsp;nbsp;j^^jj j^g p^j^ £yp. fouffert fi longuement. Ces parolles amp;nbsp;murmurations mdnp“^ ^^

Ze/Z f ^”re ^^^’^^ eux;tellcmcnt qu’ils dirent qu’ils n’en voulôient plus fouffrir, amp;- ordonn®®^' j URoy^dePor- ætimée entre eux de parler enfcmblc, amp;nbsp;d’eftre en Parlement en vn bel tugal. ficd au dehors de la ville de Befiouf* à l’oppofitc des Cordeliers:ou Je Côtede^^ I Ce pdjptge(fl bruge eftoitlogé. Si dit le Chanoine de Roberfac qu’il y feroit: amp;,t à voir dire»®’. parfaitfélon le bien befoing:car,fM n’y euft eftélachofe fuft alléemauuaifement.Qimndcevint^^ fns de i’.yiu- ron heure de tierce,que tousfurêt là aflemblez(cxcepté le ChanoineduRobetW. ^^‘^’'' encores n’y eftoit pointvenu)melfirc Guillaume de Beauchamp, meflircMatà? .

Gournay fon oncle, le Sire de Taillcbor, meftire Guillaume Hermon,amp;lcsu* j. (c’eftalTauoir le Sire de la Barde, le Sire de Chafteau-neuf, le Souldich de l’EÜ® ^ pluficurs autres)commencercnt à parler amp;àfaire leurs plaintesl’vnàl’autreiamp;b^ • t Ce doit ^re vuChcualicrdrcrc baftard^u Roy d’Angleterre,^;appelé mefliretlehanSouto®'“ MclE Schall faifoit plus entendre fes parolles que nul autre:amp; difoit,Le Comre de Carebrugt” Fondrec, du a icy amenez. Tous les iours nous auenturons,amp;: voulons aucnturcr,nozvicspour J thap.üj. ^ U retient noz gages. le confcille que nous foyons tous d’vne alliance amp;nbsp;d vaat^ ’

amp; que^ious éleuions de nous-mefmes le pennon Sainct-George, amp;nbsp;foyosanusay ’ amp;nbsp;ennemis à tout le monde. Autrement fe nous ne nous faifons craindre,nous na» i ' ne fæns.Par mafoy(refpondit meftire Guillaume t Helmon)vous ditesbien:amp;nous p dit H^r*^ rons.Tous faccorderent à celle voix:amp; regardèrent de qui Ils feroient leur Cap® ; mon. Si aduiferent que pourleurcasils nepouuoientauoirmeilleiir CapitainequefjO _ t Vous verrez créc: car ils auroicnt de malfaire plufgrand loifir, amp;nbsp;plus déport que de nul des amf^ ^uefefi celuy LàboutcrentilslepennonSainél-Gcorgc,dehors:amp;cricrcnttous,ASoufcreeceW^ ^u lia n'agite- j^j^t Baftard. Amis à Dicu,amp; ennemis à tout le monde.Et eftoient adonc en voient^ r« furnomme ^.^^^ éucillez devenir courir premicrementVille-Befioufc,6zdefaireguerreau ®Ï °^ de Portugal.Bien auoient meftire Matthieu de Gournay amp;nbsp;meftire GuillaumcdcB^ champs debatu ces parollcs,amp; de non courir la ville: mais ils n en auoient peu eftreo ^^ Acepoinét qu’ils auoient leué le pennon Sainét-George, ‘^ qu ils deuoicnt partit monftier,lc Chanoine vintjôz rompit la preflc,amp; entra dcdâs,amp; farreftadeuantlam^.’

-ocr page 643-

DE FROISSART.


in

^ dit tout haut, Beaux Seigneurs, que voulez vous faire? Ayez ordonnance Sr attrem-panceenvousde vous ^oy durement émayez. Adonc vindrent en^ prefence médire i^han Soufcréc,roeirirc Guillaume Hclmon, amp;nbsp;aucuns deS autres amp;nbsp;luy remondrerent ^2 4'1 ilsauoicnt fait,amp; Îuffi quelle chofe ils vouloicnt faire. Adonc les refréna le Cha-‘’oine par beau langagft K leur dit, Seigneurs, penfczamp;: imaginez bien vodrefut. Ce, J’^MHe^^ucbi ^uevousentreprencz,eft folie,amp; outrage.Nous ne pouvions mieux nou;Micdruirc,quc ”‘’quot;*^ ^^J^j^er denous mefmes. Si nous guerroyons ce pà^s, wz ennemis en orront les nouuellcs^ amp;.' ■^^^^°”^‘’^‘‘^f ^fforcerontiquand ils verront que nous n’irons point au-deuant.Ainfi perdrons nous'd^j,^^^ ^n(leuxinanierc^.Nous réiouirons amp;nbsp;affeureros noz ennemis de ce qu’ils font en dou-^f'amp;faufleronsnoftreloyauté entiers le Comte de Cantebruge. Et que voulez vous (ditSouferéé) Chanoine, que nous facions? Nous auons dcfpenduplus auantque noz* ê3gcs:amp; fl n’auons eu ne preft ne payemét nul,dcpuis que nous fommes venus en Por-^gal. Se vous auez ede payé, amp;nbsp;nous ne le fommes pt^nt, vous autz beau fouffrir. Crmafoy, Soufcréc(ditle Chanoine) ie n’ay eu payement non plus que vousme fans *0tts ie ne receuray riens. Refpondirent aucuns Cheualiers(qui la eftoieni)Nous vous ^ûcroyons bien. Mais il faut que les chofesayent leur cours. Moudrez nous comment '’ouspuiffions honnorablcmentidir deccftematicrc,amp; auoir badine deliuranca; amp;,fc ^ ^ous ne foin mes de brief bien payez,lcs chofes iront mal.?»donc commença àparler le Chanoine de Robcrfac;amp; dit,Beaux feigncurs,ie confeillc que d’icy en auant,en l’edat 'Îlcnousfommes,nous allions parler au Comte de Cantebruge: amp;nbsp;luy remondrerons

%que nous luy deuons remondrer.Et * lequel le luy remôdrera d’entre nous?dit quel- * ^nnot, i^, ^•gt;6autre.Moy,ditSoufcrée:mais allouez ma parolle.Tous furent contens de l’auouer. Adonc fedépartirent ils, en l’edat ou ils cdoicnr,lc pennon Saind George deuant eux ^uilsanoient ce iourlcué) amp;nbsp;fen vindrent aux Cordeliers: ou le Comte edoitlogé.

^iquildeuoitaller difner,tous ces compaignons(qui edoient plus defcpr ccns,vns '‘“itcslcntfcrcnt en la court:amp; demandèrent le Comte lequel dde hors de fa châbre:

^ vint enhfaHe^ pour fortir, amp;nbsp;parler à eux. Adoncfauanccrenrtouslcs Chcualiers, Quilacftoicnt:amp;Soufcrcecdoitdeuant:quiremôdroitdebonvilagelaparolle:amp;dit, Monfe/gneur^ous nous auez alfemblez en Angleterre. Si fommes icy venus à vodre Je7fiulj[ts Phere (amp; encores d’autres affez, qui font là dehors) amp;nbsp;nous fommes mishorsdenodre d’^n^letenf ''3tiond’Angleterre. Si edes nodre Chef: amp;nbsp;de noZ gages (dont nous n’auons eu nuis) 4« côte deCa» ^Oüs ne nous deuons prendre fors qu’à vous.Car pour le Roy de Portugal nous ne fut telgt;ru^e,faur wiamais venus en ce pays, n’en fonferuice: fi vAisne nous deudîez payer. Mais (fi ?^quot; fgt;‘tj^e7i.dn ^ousvoulcz dire q la guerre n’ed pas vodre,ains au Roy de Portugal) nous -no’ payerôs A,^ ^‘^ “'cdenozgagcs:carnouscourrôs ccpays,amp;puis en ait quiauoir eirpourra.Sou{crec,*^‘* ’ ^àJc Côte,ie ne di pas q vo’ne foycz payez,mais de courir ce pays,vo’me feriez auoir ohfmejamp;auRoy d’Angleterre au{fi:qui ed par alliacé côioint aucc le roy de Portugal. Htquevoulezvous(ditSoufcréc) que nous faciès? le vueil (dit le Côce)quevousprc-fliez trois de noz Chcualiers, vniAnglois,vn Gafcon,amp;vn Allemand: amp;nbsp;quecestrois CoJeUiluCotn-fen voilent à LifTebonne vers le Roy ;amp; luy remondrent ccy:e befongnc,amp; le loingtain ^‘' ^^q cantor» piyement, qu'il fait aux compaignons: amp;nbsp;quand vous raurej^ommé, lors vous aurez lt;?^ d)j»uncr 'Meilleure caufe de faire vodre entente.Par ma foy)dit le Chanoine de Roberfac)Mó- ^^^^^ ^^-^ ^^^ tegneurde Cantebruge dittresbien: amp;:parle fagemunt, fié vaillamment. A ce dernier aucir^epaye-'' propos f’accordercnt:mais pour tant ils noderent pas le pennon Sainét George: amp;,' di- met deßs ges. icwque,puts qu ilsl’auoient Icué d’vn accord cnPortugal,point ncl’abbattroieilt;,tant

Çu ils y feroient. Adonc furent ordonnez ccux,quiiroicnt en ce voyage,dcucrslcRoy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Sifurentnommezraelfire GuillaumeHelmon,pour-lés Anglois, meffire Thomas Simon,pour les Allcmans,amp;lc Sire de Chadeau neuf pour les Gafeons. Les trois Che-ualiersdefiufnommez,cxploiterent tant, qu’ils vindrent à Lidebonne:amp;y tronuerent bRoy: qui leur fit bonne cherc:amp; leur demanda des nouuellcs, amp;nbsp;que leurs compai- ^eßgersdes gnons faifoienr. Monfeigneur (refpondirent ils) ils font tous en bon point: amp;nbsp;chcuau-f*^?'^^'^ ^* d’eroicntvolonriers;amp;cmploycroientlafaifon, autrementquils ne font:carlelong:'? •■'*'* ^^“^^ biourne leur ed pas agréable. Or(dicIeRoy)ilscheuaucherót de brief, amp;nbsp;moyen leur ^*quot;'^^S‘’ • i^®n'paignic;amp; le leur direz de par moy.Môfeigneur(dit meffire G uiliaumc)nous fom-mesey enuoyez de par cux:àfin que vous difions,que,dcpuis qu’ils vindrent en ce païs, ihnontcupred,nepayement,deparvous :dont ils vous mandent généralement par ûous,quifommes ci enuoyez,que ce n’ed pas affez.Car,qui veut auoir l’amour amp;nbsp;le fer-

-ocr page 644-

SE C 0 R D VOLVME

■Yc’ed àdi‘ ^^^^ ^^^ Gcns-d’atmes, il les faut autrement payer, que vous n’auez fait iufques a or«' en onHônè ^^®“ font fouciÂvn grand temps,pour lacaule de ce,qu’ils îicfauoicntpointàquoy la coulpc. il tcnoit:amp; t en ont donné charge à noz Capitaines:dont la chofe eftprefque malalk^ Mais ils fen font exeufez: parmy ce, qu’on a bien feu, qu’ilsaf?n ont riens eu ne receu. Or fanez vous bien qu’ils difent vray.Si veulent eftre pay ez de fturs gages tout entière-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment, fe voufen voulez auoir le feruicc: amp;,fi vous ne ^cs payez, ils vous certifientquiu

fe payeront du voftre.Si ayez confcil fe relponfe fur ce, amp;nbsp;quenouslapuilfionscmpof' k ter:car ils n’attendét autre chofe,q noftre retour.Le Roy pela vn petit: amp;nbsp;puis dit,Md' | lire Guillaume, c’eft raifon qu’ils foient payez.Mais ils m’ont courroq^é trop durement ; de ce que,contrc ma delFcnle,ils ont chcuauché;amp;,fe n’euft efté ce mal-talétjls eulto' oresefté fatisfaits de tous points. Sirc(dit le Chcualier) fils ontcheuauché,ce{13y‘’. ftre honneur amp;nbsp;profit.Ils ont pris villes,dhafteaux,amp; couru la terre de voz cnncniiS)gt;®i ques à Seuille.(^i a efté hc^norablement cxploité.Si n’en doiuent pasperdreleurli* fon: amp;nbsp;juin ils nelaveulétpas auoir perdue: car nous retournez,ilsdilentqiïilsfepy^ Premeffidu ront: fils n’ont certaine amp;nbsp;gracieufe refponfe de parvous, autre qu’ils n’ont eue W® roji deportugal à ores.Or(dit lcRoy)dites leur que dedans quinze iours,au plus tard,ieles feraypi)^ pour lepr^mot ^ leur dcliurcr tous leurs gages3iufques à vn petit denier prcs:mais dites au Cowrf payement des Qantebruge,qü’il vienne parler à moy: Sire (dit melfire Guillaume) iele teray, ^quot;^n déterré bien. A ces mots fut heure de difner. Si diluèrent cnfemble: amp;:lcs fcftoyalf’*;

® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* tous trois enfcmble:amp; les fit feoir à fit table, Ainfi pafla ce iouriamp;lclédcmainilsi'f''’. nerent deuers leurs gens. Sitoft qu’on feut leur rctour,lGS Chcualiersfetirerento^ eux,pour fauoir quelle chofe ils auoient trouué;Si leur rccordcrentlarcl'ponfeamp;-d''‘.^ rolle du Roy:amp; tant que tous fe contentèrent. Or regardez(ce dit Soulcrée(fcd^ aucunesfois bien fon licu.Encores auons nousauai^cénoftrc payement pour nbsp;j^

Portugalqui cftoittriariee à fon fils, t Toußturs 1382.'

petit rioteux. Bien ayt celuy, qu’on crainuLes Chcualiers, tous trois, allèrentM

Comte de Cantcbruge,amp; luy recoi derent comment ils auoient exploité,amp;q®^'^ -^ ^e'eßdßauw, mandoitlcComtcdcCantebrugc. Sifc départit de la ville au matin:amp;che8«»gj: la fille de q^’^l ^jj^j- Lilfebonne.Si fus receu de fon fils3amp; de fa tfille,moult amiablcmfff’ gj rent le Roy amp;nbsp;luy cnfemble parlement, amp;nbsp;certain arreft amp;nbsp;accord de ch«iâ’'^^^^,jjje leRoyvn mandement par tout fon Royaume, poureftrefurieschamp%^®^ ,j{ Befioufeamp; Clemence,lc'fcptiémclourdet luin. Ce mandement fépaixfcP^L Royaunc de Portugal: amp;fordonncrent routes manières de gens à pic,pourd» , iour 13,au plus cftofFement,que chacun endroit foy pourroit. A la venue du Co® ^., Cantebruge à Lilfebonne fut deliure de prifon mclfire lehan Ferrande;^^“ Pajfement du Roy,pour les chefiauchées fufditcs,auoit efté moult courroucé. Si prit congés ^ ray de Portugal jg g^fen retourna deuers les compaignons,tout réiouy, amp;nbsp;fordonnèrent à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|

*^^^n quot;kterre P*-^^^ ^^i- ‘^^^'Y eftat. Alfez toft aprcs vint finance amp;nbsp;payement aux compai^ÿj * ’'*^ ' aux Capitaines premièrement: amp;nbsp;tant firent, que tous fe tindrentpour cont«®^ ' toufioursfetintlepennon Sainôl-Gcorge. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' •

Comfnent les rois sie CaßH^ (ß Jeportugalaßewblere/ü leurpuißd/ice.’dr eûnirncnli^!

^* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut faidie e^tree^x,contre lavoloKté des Inglots, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xcii- ^y

LE Roy Damp lehan de Caftille(qui toute la faifon auoit fait fon amas dcCf^’j^gj mes3qui luy eftoient venus du Royaume de France:tellcment qu'ilauoitbieß nbsp;nbsp;I t sala dit naille Laces de Chcualiers amp;nbsp;d’Efcuyers,amp; quatre mille t varlcts,fansceux dd®®?^. gros varlcts. dont^l pouuoit bien auoir dix mille hommes à cheual amp;nbsp;autant de pié) leut cesno • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les(caril eftoit à Scuillc) amp;nbsp;commentle Roy de Portugal fordônoitpoiir cheu»®*^ • Si ordonna,pour plus honnorablement vfer de cefte guerre,d’autant qu il lef'’^ °a. fez fort de gens amp;nbsp;de puiflance, qu’il manderoit au R oy de Portugal qui! luyvoo* l urer pièce de terre en Portugal,pour combattre puiflanee contre puifrance:St‘11 nbsp;k

vouloir faire,il la luy liuteroit en Efpaigne.Si fut charge de porter ces nouueUôl^ ^.^ rautdu Rôy:amp; cheuauchatant,qu’ilvintàLiflebonne:amp;trouualeroy:auquclil ƒ 1 t c’eft 4 d^re^ meflagebienapoint.LeRoy refpondit, amp;nbsp;ditauHeraut,quilauroitttcmperenic ■ à temps,à loi nis amp;nbsp;confeil laquelle option il prendroit:amp; ce,qu’il en feroit, manderoit au Roy , ir amp;nbsp;meure- paigne. Quand le Heraut eut fait fa femonfc,amp; eut eu fa refponfe, il fe départit ni ^j^ en prenant congé: amp;nbsp;fen retourna à Seuille. Là trouua le Roy amp;nbsp;fes Barons,amp;:c:i^^,^ France,d’Arragon,amp; deGalice:quilà eftoient venus.Si recorda tout ce qu’ilauo^^j. VGu,amp; trouué:tant qu’il fuffift à tüus.Depuis il ne demoura gucres de temps,que^

-ocr page 645-

DE FROISSART.


»75

lt;JcPortugal fut côfeillé, par l’aduis qu’il eut des Anglois,qu’il Jiureroit en fonpays,tcr-rcamp; place pour combattre. Si furent ordonnez,pour aller aduifeA)uceferoit,deparlc Roy, mefliic Thomas Simon, amp;nbsp;le Souldich de l’EItr^de: amp;nbsp;aduiferent la place entre -fsaladir E-t dues amp;nbsp;val-de-lor?, j^on lieu, ample amp;nbsp;plantureux pour bien combattre: amp;nbsp;vous dy liiesamp; le Val que ces deux Cheuaüers,amp; leurs Archers,amp; leurs routes,furent écarmouchez,en allât de yolfc cr sduifer celle place, des guetteurs du Roy de Caftille: amp;nbsp;y eut moult gfand hutin,amp; de ^’‘'■‘•^ dues uiorts amp;nbsp;de bleccz d’vnc part ce d’autre.^Towtesfois ils retournèrent deuers le Roy de ‘^vakiorofe Portugal amp;nbsp;les Cheualiers: amp;rccordcrentou, amp;nbsp;comment, ils auoient aduifé la place; Trl’‘^£\a{s^ amp;lanommere^r.Ccfuffiftbien aux dcfrufdits,Adonc fut ordonné vn Cheualier AHe- B^ia^o^Tn/rf uiand(quifappeloitmeffirclchanCouftedor)défaireccmefiage,auccvnHeraut,au earn d’Ejpai--Roy 4 Efpaigne.Si fc partit le ChcualienSc cheuaucha tât,qu’il vint à S cuillc:ou il trou-lt;ç»c Ua U Roy d’Efpaigne:amp; luy fit fon mcnage:amp; luy compta tout ce,que fon Roy luy mâ- ^ ^.^ ‘^lt;^ ^‘»^'' doit: amp;nbsp;comment de grand’volonté ilaccordoit la bataille, Scliurcroit la place entre ^^‘^£^^^quot;^1 Cluesamp;lcval-de-lore: amp;làdedans cinqiours,luyretourné deSeuille,iltrouueroitle ^^^ Roy de Portugal Iogé3amp; toute fa gent: qui ne defiroient autre chofe que la bataille. ^^ four combattre ces noua elles furent les Efpaignolstousréiouis: amp;auffi furent les François: amp;nbsp;prirent aui[oj,de Ca~ ûrcffire Triftan de Royc,mclïirc lehan de Vernettes, melfirc Pierre de Villamcs, amp;nbsp;au-J^Ue, pmfince ^''cs,lc Chcualier de Portugal:entr’cux:amp; le feftoyerentjVn iour tout enrier,moult grâ- pnifin-dement à Seuille:amp; luy firent toute la bonne compaignie, qu’on pouiioit faire à Che-”»licr:amp;le conduiront iufques à I afFrcs:amp; puis retournerét arrier e:amp;: le Chcualier che-'‘âuchatantjqu’il vint deuers le Roy de Portugal amp;nbsp;les Seigneurs: Sc recorda comment dauoitfaitfonmelfage, amp;larcfponfe, quconluy auoit donnée. Dequoy fe contenta ^oultlcRoy de Portugal Sc les Cheualiers. Depuis ne demeura gueres de temps, que ‘^Roy de Portugal fen vint loger en la place, ou fes gens eftoient entre t dues amp;nbsp;V al-pote, en vn beau plain,ddfous les oliuiers:amp; là amena la plufgrâd’ partie de ceux de -[KerardJitfct '^.’^,Maunae:dont il fepouuoicaidcr:amp;eftoient enuiron quinze mille hômes.Le qua: dus amp;nbsp;val ^”^®'tout après vint le Comte de Cantebrugc, amp;: tous les Auglois, moult ordonné- de lore, pneamp;eftoie^f jj^^Qj^|jj.g^gPujj-onßx censHommes- d’armes: amp;nbsp;autant d’Archcrs:amp; cnvjndfemlogcren ce propre licu:amp;prirent place pour cux:amp;fe feparcrent des gens duRoy:amp; fe tindrent tous cnfcmblc.Quand le Roy d’Efpaigne feut que le Roy de Portugal eftoitvenu fur les champs, ou la bataille deuoitcfrrc,fifutparfcmblant moult 'oyeux;amp;dit5Orauant noz ennemis nous attédcnt.Il eft temps amp;nbsp;heure que nous che-’'Wchiôs.Nouslcurmandafmes labataillc.Hsla^ous ontaccordée:S£ tiénentlaiour-pfclonleconuenant.il ne peut qu’il n’y ait befongne.Tironno^s en celle part. Adôc tut il lignifié à tous Gcns-d’armcs,amp; à leurs liurécs,de tirer auât:car le Roy vouloir chc-wuchcr. Si fc départirent de leurs loges tous les Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers, amp;nbsp;Gens-d’ar-psfFrançoiSjàlcsGcnetaires Efpaignols:amp; tous fuiuoient les bannières du Roy t llj auoiticj Damplehan de Caftille: qui fen vint loger franchement à deux petites lieues du Val- t‘*iß^»f ^‘t dc-lorc,amp; des plains de Clues: amp;nbsp;auoit ledit Roy d’Efpaigne,en fa compaignie,plus de Gencuow ttentemillehommescombattans,parmylestGcnetaire»:amp;eftoient en fomme toute, ^ ^^^ ^~ pance mille hommes. Enceluy eftat fc tindrent ces deu:j|oftsrvn dcuant l’autre: amp;nbsp;|®*^^’^,y ^„f *tny auoit,entre euxdeux,quelamontaigncdutVal-de-lore(quieft vnc groffe ville «rw/fxgeni-uppartenâte au Roy d’Efpaigne)^ là fen alloiét fcs gens,quâd ils fe vouloiét rafrefehir: teurs. ^heitéde dues fied d autre part:qui eft au Roy de Portugal.Entre ces deux ofts amp;nbsp;la -[saladit icjf ^ôtiignedu Val-dc-lorc auoit tous les iours faits d’armes.-carles icuncsBachefters,qui ßaudclorc. ’cdcfitoicnt auâcer,queroiêt là les armes,amp; là les faifoiét amp;nbsp;écarmouchoiét l’vn à l’au- • ttepuisretournoient en leurs loges: amp;: furet en ceft eftat quinze iours ou plus : amp;nbsp;ne fut hdefautcau roy deCaftille,que la bataille ne fc faifoit:mais tenoit au Roy de Portugal, pourtant qu’il ne fe veoit pas fort afrez,pour combattre les Efpaignols:amp; d outoit le pe-nl:caril fentoit bien quc,fil eftoit déconfit,fon Royaume ferait pcrdu:amp; toute la faifon

*1 auoit attendu le Duc de Lanclaftre:amp; le grand confort qu’il attendoit auoir d’Anglc-^'tre eftoit de quatre mille Hommes-d’armes amp;nbsp;autant d’Archers. CarleComtc de* ^antebruge en auoit certifié le Roy de Portugal:amp; n’en penfoit point du contraire:car

Duc de Lanclaftre,au commencement,quand il partit luy auoit dit amp;nbsp;iuré par fa foy, ^^^1,^11^ ^R'’^“y^^^‘’^'^''aéd’Efcoce,iln’cntcndroitaautre chofe,fi viendrolt en Portugal,fort Centre les ca-2“«pour combattre le Roy d’Efpaigne. Bien eft vray qucleDucdcLanclaftrefît fon Lilians er Por plain pouuoir deremonftrer toutes ces befongnes au Roy, amp;nbsp;à fon Confeil: mais pour 'tu^alois.

-ocr page 646-

ij^ nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME

le trouble,qui eftoit là celle année auenu,auflî pour aucunes incideces deFlandrcs((]iquot; apparoiffoient, amp;dbntleRoy auoitbefoing dcGonfeil delezlyy, ?^de Tes hommes) on ne confentit point ce voya*gc, pour celle faifon, en Portugal:amp; demourerenttoutes Gens-d’armes en Anglctcrrc,lans partir.Quand le Roy de Pc^iffgal vit ce,amp;quepowt ne feroit autrement conforté des Anglois, fi ordonna par vneaiWrevoye: Carlemâi f P MX ^tre pre de t Cafta Aie, amp;nbsp;Damp Pietre de Modcfque,amp; r^cfque de Burgues, amp;1 Eudquf caßtUe CT'for ^jg Liffcbonnc^ traitèrent delà paix cnt*c Portugalamp;Hpaignc:amp;tantfutpadcmen^ u/?4 .surijiioy amp;nbsp;traitté, que paix fc fit: n’oneques les Anglois nv furent appelez: dont le Comte ƒ droit point kÿ '--^ntebruge le mclancofia:amp;cuft volontiers fait guerre au Roy de Portugal, CaLurnucjO» g^s: fil euft penfé eftre le plus fort fur le pays:mais il ne l’cftoit pas :amp;pourceluy cóuwt Alcantara, fouffrir ccftcpaix:voufift ou non. Mais les Anglois difoicnt bien, que le Roy dePo^ gai feftoit mal porté enuers eux, amp;nbsp;que toufiours, du commencementmiques a ni gt;nbsp;il feftoit diftîmulé aux Efpaigpols, amp;nbsp;qu’oncques il n’auoit eu volonté deles comW trc:amp; le Roy de Portugal f excufoit: amp;nbsp;difoit que la faute venoit des Anglois5amp; du u“^ de Lanclaftre (qui deuoit venir amp;nbsp;point n’eftoit venu) amp;nbsp;que pour celle foisilDcp®* uoic faire autre chofe.

* De la iotijle d’entre vfi chet/aUer FraKco^^partifin de Cafiiâey(^v»t^gt;i^btJ,f^gt;^^f^ de Portugal: çlf eorun^ent le Comte de Cafttebrtige remmena fis gense» t/^^bterfti (ß fist fils mejme: dont depuis le Poyde Cafiide efioufi lafiemmeflnfi/ttt^^^'^’'^''^^'

CHAPIïRH nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XCIII,

En l’oft du Roy de Caftillc: auoitvn icuneChcualicr dcri-ancc,quirappdo!‘‘)'C, re Triftan de Roye.-lequel defiroit grandement à fauanccr.Quand il vit

roit entre le Roy d’Efpaigne amp;le Roy de Portugal,amp;guc nulle bataille n’y auroit, ^^ ni fa qu’il ne feniroit pas d’Efpaigne, fans faire quclquechofe.il enuoyavuHe^^^’j^ leur coftc,en l’oft des Anglois: en requérant amp;nbsp;priant(puis que les armes, pacbP^'jj ces Roys, failloient) qu’on le voufift recueillir de trois coups de fer de lance,di^^/L cité du Val-de-Iore.Quand ces nouuelles vindrent en l’oft des Anglois,fiP^ .fl-à rautre:amp; dirent bien,qu’il ne deuoit pas eftre refufé.Si fauança de parlavfli^^ cuyer d’Angleterre(qui f appeloit Milles de Windeforc,amp; voulut, à fon hofl“^’ .y fait Cheualicr en ce voyagé amp;nbsp;dit au Heraut, A my, retournez deuers voï®7 dites à meffire Triftan de Royc, que Milles de Windefore luy made, qued«®^ j^ la cité de Val-dc-Iorc(ainfi qu’il le r?quiert)luy fera deliuré.Lc Hcrautretour®'^^ corda ces nouuelles à fes maiftres, amp;nbsp;à meflire Triftan:qui en fut moultréiouys ce vint au matin,MilIes de Windefore, partit de l’oft du Comte deCantebruS^^J^-vint vers la cité de Val-de-lorc (qui eftoit bien près de là:amp; nyauoirquelamon^ à palfer) bien accompaigné de ceux de fon cofté: c’eftalTauoir de meflire Mail'^ Gournay, de melfirc Guillaume de Beauchamp, de meffire Thomas Simon, tH® j. le Souldich,du Seigneur de Chafteau-neuf,du Seigneur de la Bardc,amp; de pb^^^^'j^j trcs:amp;eftoicnt bien cent Clèeualicrs lurlaplacc,ou les armes deuoient eftre

• * eftoit iàvenu meflire Trioran de Roye, bien accompaigné de Françoisamp;deB^^ Luy amp;: Milles de Windefore fauoient bien qu’ils deuoient faire. Si fur Milles fait • ualier de meflire le Souldich de rEftrade,pour le meilleur Cheualier delà pheq'^ T mieux f eftoir trauaillé,amp; trouué en belles befongnes ils eftoicnt armez de

fiußes de Tri- CCS: amp;9uoicnt leurs lances toutes preftes, amp;nbsp;leurs chenaux, amp;nbsp;tout en plates » ^^ ^M^leKpye er Adonc cfpcronnerent l’vn contre l’autre,amp; abbaiflerent lés glaiues, amp;nbsp;faccofuio^fj^ de Milles de nbsp;nbsp;^^^ venant l’vn fur rautre,moult roidement,amp; rompirenr,contre les poitrincs,Ieui5

rvin-efire. (-espardeuxfois,maisdommagenefeportèrent.Adoncrecoururentilsla tictr^^^j'

amp; fc confuiùircnt,emmy les cfcus,fi roidement que les fers(qui eftoient deBorâc^^ . entrèrent dcdans,amp;: perccrcntla piece d’aciéries pIates,amp;touteslesarmeurcs,iuH^ àla chair,mais point nefe blcccrent,amp; rompifentles lances en gros tronçons, amp;nbsp;co' lerct les celas par-defliis les heaumes.Cefteioufte fut moult pi iléc des Chcualicß ^ ne part amp;d’autré,amp; adonc prirent ils congé l’vn de l’autre,mont honnorablcnicr^^^ fen retournèrent chacun deuers fon party,amp; depuis il n’y entries de fits-d armes' ^ paix eftoit des deux Royaumes,amp; fen allerer chacun en leurs lieux,amp; les Efpaigno $ Portugalois aufli. Ainfi que vo’ oyez recorder fc répit celle année amp;nbsp;aflcmbléc,en^ faifon,dcs Efpaignols Anglois,^ Portugalois. En celuy teps efloiét venuesnouuf .

-ocr page 647-

DE FROISSA R Ti


hf

dcloftduRoyd’Efpaigne,queIeRoy deGrenaHeauoitgücnccotreieRoydeßarba- , nbsp;- ^

ncamp;:leRoydctTraine4amines:parquoy Gens-darmcSjqui celle part voudroiêtaHerj ^^ y (eroiécrcceus à foude^^ à gages:amp; les y cnuoya le Roy^fur faufcódüit: amp;nbsp;leur faifoit ^^”^^*^* buoir,par fes mciragcSjqult;,qüand ils feroiét venus en Gtenade^il leur feroit preft pour naine fams 'nquartietd’an:dont aucuns Cheualiers de Frâcefqui fc defiroiéc au5eerj^els que mef- nes ^ue ùfeU yeTriftandcRoyc^meffire Geoffroy dd^rgny, ineflirc Pierre de Clermont,amp; plu- fi eßreefi t^uH Incurs autres) prirent congé du Roy Damp IthaTi de Caftille: amp;renallerentcelleparr, -»»»weTat-po^ trôuucrles armes:amp; auflî y eut aucuns Anglois: mais il n’y en eut guercs:car le Cô- ^^f^’i^^^s ait tîde Cantcbrugglcs ramena en Angletcrrejamp;fonfils aufTnôi monftra qu’il le côtentoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

mal du roy;qu’il remmenoit fon fils arrière, lequel aüoit efpoùfé la fille du Roy de Por- «quot;X^etnef« 'usai. Si difoit le Comte de Gantebruge qUe Ion fils ne pourroit porter ne fouffrir l’air fen c^ ^fâ-ôupays,nepoiirchofc,queleRoy feuft faire ne dire,le Corhte ne le voulut point lailTer lt;jttc.

Qcrrierc:amp;difoit que fon fils cftoit encores trop ieune pou» demourer en Portugabdot Le comte de iiauintce,queievous dirayiEnuiron vn an après ce que la paix fut faite entreEfpaigne (^“[(I^rti^trem. ^ Portugaise que Ic Comte de Cantebruge amp;nbsp;fés gens furent retournez en Angleter- ”*^‘quot;‘ß^gfgt;ifi Kjafemme de Damp Ichan de Caftillealla de vie à trépaffciTiétdaquelleeftoit fille du -^^^ ”* Md Arragó. Ainfi eftoit lé Roy d'Efpaigrtc Veuf Si fut auifé amp;nbsp;regardé des Prélats amp;nbsp;nbsp;nbsp;i ‘^^''^^

«ons Barons d’vn cofté amp;nbsp;d’autre, des Royaumes de Portugal amp;nbsp;d’Êfpaigné, qu’on né pouuoit mieux,ne plus hautem et, afligner Madame Bietrix de Portugal;, qu’au Roy de mpaiguci 6Cj pour confermer les Royaumes cri paix, à ée mariage faccordâ le Roy de PonugahSi démaria fa fille d’auec le fils au Côte de Cantebruge5par la difpenfe du Pa-Plt;:’lt;iui conferma ce mariage. Ainfi fut la Daniejfille au Roy de Portügal,Roine d’Efpai-SnCjdeÇjflijjç ^ de GaliGe,par l’ordonnance dcfrufdite:amp;: en eut le Roy d’EfpaignCjla paniere année de fon mariage, vn beau fils:dont l’on eut grarid’ ioy e» Depuis moiitut '^^oyîerrand de Portugal:mais pourée ne vouloiét pas les Portugalois que le R oyau- ^ ^'^'’^inftm^Qy d’Efpaigncj * ainçois fe bouta en l’heritage vn fien frere-Baftard: qui ‘^””*^‘ *®« ^’PP®‘ûitpai,,yjjjjj Maiftre Denis,amp; Baftard de PortugabSé eftoit iceluy Denis vaillât oJnnicdujjjj^^^^.g^ ^(^y^^yj.5 ^^qJ^ jj porté les armes: 5i eftoit moult aimé des Portu-gî ois,amp; tan#qu’iis le móftrerent bien:car ils le couronnétét à Roy :amp; le tindrcnt,pour 2grand vaillance,à Scigneur.Parquoy grans guettés fémeuret depuis,en Efpaigne Sé °M^f‘fi-commc vous orrez recorder en rHiftoirei Q^arfd le Comte de Cantebru-g^Sde Chanoine de Roberfac,amp; IcsCheualiers d’Angleterre,qui en Ce voyage de Pot nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; ,

j^^galauoienteftéjfurent retournez en Angleterre,%: Venus deuers le Roy amp;nbsp;le Duc de ^dtean^^ Je p ^1?” ^^^'^ ^^ bonne cherc(amp; eftoit raifon) amp;nbsp;puis oft leur demâda dés ftouuel- ^^ ,„ ^„^^j

5* sen dirent aftez, amp;nbsp;toute l’ordonnaftcc de leur guerrej Le Dut^de Lanclaftre (au- terre, labefongnctouchoit plus qu’à ftul autre pour la caufe du chalerigc de Caftille:car

fen difoit hoir,de par fa fcmme,Madame Conftâce,fille iadis dü Roy Datnp Pictre) dcmandaàfonfrcrc,moültaüaftt,desnouuelles:amp; cornent Orifeftoit demene en Por-tugal.LeComteluy recorda cóment ils auoient cfté à oft,plus de quinze iours,rvri dc-uant 1 autre:amp;(pource:,beau frerc,qu’ô n’oyoit nulles rioi^cllés de vous) faccorda légèrement le Roy de Portugal à la paix:n’oncques ne peufmes ^coir qu’il fe voUfift con- • ^ 'întiràlabataille:dont ceux de noftre cofté furent tous irieleftColicux (car ils fe fufsét Metiers auenturez)amp;,pour caufe que ie n’y vcoye point de feüt cftat,i’ay ramené mô -Wsmôobftant qu’il ait efpoùfé fa fille. Si dit lcDuc,Ic croy que vous auez eu caufc:fors, posant, qu’ils pourrÔt rompre ce mar iagc:f’il leur vient à poin t de donner aut»e part 5urplaifance.Parmafoy(ditle Comtc)cn aduienne C€,qu’auenirpourra:maisic n’ay aitchofe,dontieme doyc repentir. Ainfi finirent lés pareilles du Duc de Lanclaftre amp;nbsp;du Comte de Cantebruge: amp;nbsp;entrèrent en autres matières. Nous fouffrerons à parler d eux, amp;nbsp;des guerres des Efpaignols amp;nbsp;Portugalois: amp;nbsp;retournerons aux guerres dé band, du Comte, amp;nbsp;du pays de Flandres: qui furent grandes*

D(t?r‘Jnsnece/sitez^leviurcs,qrie ceux eie Cdneiauoient^ ç^ comr^/ent les Gandois e» furentfecoumspar cei/ic du Liege, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap* Xciill.

^0utc cellefaifon,depuis la deftrudion Sc arfurc de la ville de Grantmont, amp;lc dé-ƒ partement du fiege de Gand(qui fe deffit pour le courroux,que le Comte de Flan-uresprit de la mort de fon Goufin,lc icunc Seigneut d’Anghicn: qui fut occis par l’ébuf-‘:dcdcGand:ainfi qu’il eft recordé cy-deffus en i’hiftoif e)nc guerroyèrent les Flamans^ 0

-ocr page 648-

ii8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

Cheualiersamp;:Efcuycrs,nelcs bônes villes, les Gandois fors par garnifons:^ ci 0 ^^j(| ^ le pays pour le C^mte,àlcncontrc de ceux de Gand:cxceptél»s Quatre meluC ■ [|j( aucunes douceurs venoient en la ville de Gand: amp;nbsp;auffi faifoitent delà Comte ^^ 1 Mais le Comte de Flandres (qui fccut la nouuelle des laiûs^ des fromages»5quot;l\ji! 1 3? à Gand,de la Comté d’Alos,amp;des villages voiiins:dont ils eftÄentrefrefehis) ij ^^^j i remcdc:car Ä manda à ceux delà garnifon ddT crren^de,que ccluy plat-pays*quot; . t ars amp;nbsp;exilé.Ce qui fut fait à fon comnïSndTmcnt:amp;: conuint adonc les P°quot;''5®^;Jcii' ^

0|


lts brillet pdr ^^^ K exue. V- c qui rut rait a ion commandement:»: conuint adonc ics puuiv. 5 ^^^^^r cemmandemet viuoicnt dc Iciii'S bcftcs,tout perdre,amp; fciifuir dl Brabär,amp;en Hainaut,amp;lagicb^.^ du Ctmte de partie médier.Encorcs demouravn pays pour ceux de Gâd: lequel Iißquatrc-ni^j^^ Flundres. ^ tenoicnt,qu’on n’y pouuoitaucnir,amp; toute la douceur,qu’ils auoicnt,lcurvenoit dénelc ^c^men ^°^^*^°^*-^ ^'quot;^“^*- ‘'^“^ ^® Flandres,amp; le Côte auoient fi abftreins ceux de ban ^ w^^^^ biensnelcurvcnoiétpartcrrcncparmer:carilauoittantcxploitécn^i'S’‘^ ^ ii32.peur lu fiais,le Duc de Brabât amp;nbsp;le Upc Aubert, quclcurs pays feftoient clos à le^^^®“quot;® ;f j^r cotinuatien de de Gand:ne tiens ne leur venoit,fors en larrccin:amp;en grand peril pour ccux:quii ^guerre de turoicnt:amp;difoicnt les fagcs,que ce ne pouuoitlongucmét demourer,quds’”' , Flandres. nbsp;nbsp;nbsp;tous morts parfaminc.Carles greniers eftoiétia tous vuidcs:n’0 n’ytrouuoitnu ^^

-ocr page 649-

DE FROISSART*


î;^


Jonties Seigneurs ?vn pour iautre.De ccs offres amp;nbsp;amour, que Ies Liégeois offroict de '’oonevolouté aux GandoiSjils en furent tous réiouis:amp; les remerciement grandement: ^’direntbien que de telles gens,amp; de tels amis^aunit la ville de Gâd bien à faire.Frail-ÇoisAtiemenamp;lesbou^epis de Gand qui eftoient venus aucc luy en la cité du Liegej SM ils eurent ce fait^t^r quoy ils eftoient là venus, prirent congé aux Maiftres du yj.^ (.(fn ^/^^^ bcgc:lcfquels ordonnèrent aucc eux certains hommes,pour aller furie )#ays, recueil- de viurej^ei 'rcharsamp;barnois!amp;en eurent, A deux ioi^,fiÿ cens tous chargez deblezamp; desfari- Liegens aux Mar telles poutucances leur eftoient beaucoup plus ncceffaires,qu’autres3Sifemei- G^nt^msi ^toutes ces po^rueances au chemin:amp; pafferét tous les chars entre Louiiain amp;: Brundles, Au retour que Frâçois Atremen fit à les gens,qui eftoient für la frôtierc de Lbu-M^lcurrccorda l’amour amp;nbsp;lacourtoifieque ceux du Liege leur auoientfaiótc,amp; of- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

froictcncorcsàfairc:amp;leur dit qu’ils iroientàBrucelles,pai leràla Ducheffe de Brabât: i'luyrctnôftrcroient,en la priant de par la bonne ville de Gand^queUe voufift defeen-écà cc,qucd’cuoyerdcucrs le Côte de Flandres leur Seigncur:parquoy il peufset ve-■ârapaixtamp;jilsrefpôdircnt,Dieuy ait part:amp; ainfi fen Vint à Brucelles.En celuy tops e-ÇoitleDucdcBrabâr,pour fes befongneSjàLuxcbourg:ôr ledit Frâçois,luy tfoifiéme '‘Ulemér,entra à Brucelles,par le côgé de laDucheffc qui les vouloir voir,amp;vindrct cès prières desdÜ-’■ois en fon hoftcl à Collcbergc.Là auoit la Ducheffe vue partie de fon côfeil delcz el - ^quot;'^^ ^‘^ ^‘*-Samp;femeirétàgenouxdeuâtlaDame: amp;parlaFrâçois,poUrtous:amp;dit,Treshonorée

Ondiere Dame, par voftre grade humilité vous plaife auoir pitié amp;nbsp;eópaifion de ceuX de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'*S

^’nd^uinepeuuent venir à mercy deuers le Côtc:nc nul moyen ne fen enfuit,amp;vous ^^„^^ ^^^^^ ’Mere Dame,fi par bon moycnilvousplaifoity cntêdre,p4rquoy noftreSireleCô- tedeHandresi ’ü’oufift defeendre à raifon, amp;L auoir pitié de fes gens, vous feriez grand’ aumofrté: ^ ^nzbosamis amp;nbsp;voifins du Liege y entendrôt volôtiers,ou il vous plaira* Dont refpon- ’['^l^uott e/po» phOucheflemoult humblcmêftamp; dit que de la diffenfion,qui éftoit entre t fon frére ’'Jointe amp;nbsp;eux, elle en eftoit courroucée: amp;nbsp;que voulonricrs, des grand temps, y euft '^'‘''^’ ‘“'^atttcpacc:1 elle euft pcu,nc iceu. Mais vous 1 aucz par tat de fois courroucc:amp; auez

dettierucillcufcs opinions tenues contre luy,quccelc fouftict en fon courroux amp;nbsp;CQujin, c’e/l MeNon-o^ftanttout ce,pour Dieu amp;nbsp;pour pitié,ic m’y employeray volôticrs amp;nbsp;en- pour raifin Hn “®jcray deuers luy :chluy priant qu’il vueille venir à Tournay:amp;lài’cnuoyeray mon ef- vuede Srabat PM Confeil,amp; vous ferez tant auflî,que vous aurezle Codicil de Hainaut,auecques «»»’»‘tousge-i pduyduLiege,quevous dites qui vous eft appareillé.0uy,Madame(refpödirétils)car «lenous ont promis..Or bien(dit la Ducheffe)amp;à’cxploiteray tant, que vous vous en ^X»X/ ^^ Mrceurcz.llsrefpódirent,Madame,Dieülevousvueillemerireraucorps ScàTame. conßnn ^pres ces mots ils prirent congé de la Dame amp;nbsp;de fon Confeil, amp;nbsp;ft partirent de Bru-‘'®^0j8ffcnvindrent deuers leurs gcns,amp; chariots,qui les fur attendôieht,amp;: firent tât ^uilsvindrentà labône ville de Gand.Quand les nouuelles vindret en la ville de Gâd pudeurs gésfen rctournoiét,amp; amenoiét plus de rToo.chars,chargez de pourucanees (dontilsauoiét grand nece(fité,fi en furet moult réiouis:non-obftât que ccs pouf üean-«s(quivcnoicnt du pais du Liegc(ne fnffifoient pour fouftenir la Ville de Gand quinze 'oursimaistoutcsfois aux decofortez ce fut grand côforti5 fe depaftirent dcGâd trop SM foifon de genSjCn manière amp;i ordonnance de proceffA,contre ce charroy:amp; à Mdhumilitéilsl’agenouilloiét àrcncôtre:amp;ioignoiétlcs mains versies marchas 8C charticrs:cn difmt,Hajbónes gés,vous faites aumofne:qui reeöfortez le menu peu-pledcGanddequel n’auoit dequoy viure:fe ne fufticz venus.Graces amp;nbsp;loücnges^ Dieu ptunicretnégamp;à vous auffi:amp; ainfi furet enuoyées,dc plufieurs gés de la ville,ccs pouf Mces,iufqucs au Marché des dcnrccsjamp;là déchargées.Si furet ces blez amp;nbsp;farines or t ,^’’‘lt;^‘^ ‘^i données,amp; miles part limes, pour deliurer aux plus fouffreteux: amp;nbsp;furent ordónez au-tteseniqmille hommes de la ville de Gâd, tous cnarmes,pour rccôuoycr les chars iuf-^ucsenBrabant,amp;hors du pctihDc toutes ccs befongnes 5c affaifes furie Côte de Fia dKsfqijifetenoitàBrüges)informé:Sc cornet ceux de Gâd eftôictflabftrainsamp;dcmé-quot;'hquilsnepouuoiét pas longucmêrdurer.Sipouucz croire amp;nbsp;fauoir que de leur po-wctéilneftoit pas courroucé:n’auffi n’eftoiét ceux de fon côfeil: qui la deftrudió de la ^tHedcGâdeufsétveuevolôtiersramp;étreautreSjfôrciouiffoiétGuifebertMathieuamp;fes _ 'Mamp;ledoyédes menusmeftiersdeGâd,8clePreuoftdeHaflebccquc.Toutcsces d^re mh^ tnofeadüindret en la Quarefme,aü mois de mars amp;nbsp;d’Auril.t M,c c c.i x x x i.Si eut le comme i^yn’4 CôtcdcFlâdrecôfeil apropos de venir plus puiffammétqu’ôques n’auoit fait mettre^aérés dit.

0 ij

-ocr page 650-

SECOND VOL V ME

16 o


Ie liege deuant Gand: amp;nbsp;fe difoit bien fi fort,que pour entrer à puiflancc,dedâs !ƒ ^ tre-meftiers, amp;nbsp;c^ut ardoir amp;nbsp;deftruire: car trop anoient efté fouftenus les ce codé.Si fignina le Comte fon intention amp;nbsp;propos à tourelles bonnes-villes dj dres, amp;nbsp;qu’ils fuirent tous preds: carie iour de la proccifion dwBruges pairé,ille^% tiroit de Bruges,amp; vicndroit mettre le fiege deuant GandqÂugt;eux deitruire:amp;e*^ deiiers les Cl^ualiers amp;: Efcuy ers,qui de luyjcnoicnt en la Comté de Hainautjquf dans ce iour, ou huit jours deuant, ils Hilfarft deuers Ây à Bruges.

La dure re/ponce^^ue le Comte de Flandresfi à ceux çiuifentremeitoient de faireftixf^ ire luy (^ les Gandois: (^ commeniidurani ce tempsjles U^aidottinsféleuerenl^t'^^

chef à Paris,

CHAP. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XCV.

NOn-obdant toutes ces ordonnances, mandemens, amp;nbsp;femonfes, qucle Comt'^^ Flandres faifoit amp;nbsp;approprioit,fi trauailla tant madame la DuchcfledcBral’^’’^

Duc Aubert,amp;l’Euefquc du Liegc,qu’vnc alfemblée de leurs confeilsdur traitédep fut adignée amp;nbsp;mife en la cité de Tournay. Le Comte de Flandres, àh requeue des . gneurs amp;nbsp;de Madame de Brabant (quoy qu’il penfad en faire au contraire)accorde ■

* raifons edre mifes en droit:amp; furent alligncz ces Parlemens à Pafques elofes, en» dcTournay,ranM.c c c. txxxi i.Sivindrétdel’EucfchéduLicgejamp;desbones'quot; l'an 1581. iufques à douze hommes des plus notablcs,amp; meflire Lambert de Perny, vn Che» ^. ^femllee Je moult fage. AulTi laDuchclTe de Brabant y enuoya fon confeil,amp; des plus DOtaW^’k plufeurs gens Jes bonnes-villcs.Le Duc Aubert aufli y enuoya,de la Comté de Hainaut,fon c^ Je bien a Tour æelfire Simon de Lalain,fon Baillif,amp;,dcs autres. Et furent ces gens tous venusà'®^

“T’' ”‘''7 A'' Îa femaine de Pafques;amp; ceux de Gand y enuoyerét douze homes àlcwCemte^Je dcfqucls Philippe d’ArteueUc fut dc tous le Chefamp;^doiét ceux de GâdadoDlt;:” '^^ j rlanJres. d’accord,que pour tenir ferme amp;nbsp;cdablc tout ce,quc ces douze rappoiteroiét:exlt;^‘ ■^ N’entenJer^ qucnuls deGandncrccculfcntmort.S’ilplaifoitau Comte leur Seigneur, tcf“’'^quot;jj ƒ Viderons: doient demeuras cnlavillc,fuirentpunisparban,amp;bânisde Gand,amp;dclaC‘’i’’f^^^ mais d aucus Flâdres,à toufiourfmais,fans nul appel,n’cfperâcc dc r’auoir la ville,neltp«y^^“ff| u ^y* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^5 cdoict tous fondez: amp;nbsp;vouloir bien Philippe d’Arteucllc,filauoitco)“^'^°“''^^

te ccm^meveiît ^®*'^ quelque petit cdat e» l’office dc capitaine de Gâd,cdrc l’vn de ceux q“jp'”’’^j, sÀla en tels 1* ville amp;nbsp;lepays,pour la grand’ pitié qu’il auoit du menu peuple de Gâd.Certainc’’ ^’ mots. Mais le quand,ilfe partit de Gand pour venir à Tournay,hômes,femmçs,ôucnfans,fog^^^.j Comte en deuantluyàgcnoux,enioignantlesmains,amp;priantqu’àquclqucméchef,quece‘“ ’ pourrait bâ- raportad la paix.Peur celle pitié il eut fi grâd’ cópaffió,qu’il vouloir faire ce queie*®, nir aucuns ay deuant dit. Quad ceux de Hainaut de Brabant,amp; duLicgcfquilàeftoiétenuoy^^ *etrlt;rit”amp;c Tournay,à caufe d’edre bôs moyés)eurétfeiourné en la cité deTournay troisio“'’’^

* nbsp;nbsp;’ attendant le Côtefqui point ne venoit,n’approchoit de vcnir)fi en furet tous éw®^

lez:amp; curent côfeil l’vn par rautrc:amp; accorderét qu’ils enuoyeroiét à Bruges dcuy'^ ' ainfi corne ils fircnt:amp; y enuoyerét meffire Lâbert dc Porne, amp;nbsp;deBrabantleSer,

refpôditqu’iln’edoit pointaifcdevenir àTournay,equant àprefent.Maispourlic^ qu’ils edoient venus amp;nbsp;auoict pris trauail pou r venir a Bruges, amp;nbsp;pour l’hôneur dekquot;'' feign CITI'S,amp; de Madame de Brabarfa feur, amp;nbsp;du Duc Aubert fon coufin amp;nbsp;dclEud*P' du Liege,il enuoycroit àToumay haftiuementparfon confeil,farcfponfefinalc)^^^

-ocr page 651-

DÉ FRÖISSAÉT; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ï^i

®«nt plus ébahis que iamais. Adonc leur dit le Baillif de Haihabt, * Beaux Seigneurs; '’ouseftes en grand peri^xomme chacun de vous enpeütcftrcdcfojj-niefmcaduertyî ®^5oiïimc aum nous le vçus pouuons certifier; Mais, quand vous ferez tous plainehiêt *^’scnceparty,amp; en fa clouté,il ne fera pas mourir tous ceux,qu’il verra en fa prefen-^^■sins feulement aucuns,qui l’ont plus coürroücé,quc n’ont les autres:amp;' y aura tant de ”bonsraoycns,auec pitié qui f’y mettra,^ue ceux,qüi fe‘cuidcnt en grani peril amp;nbsp;dan- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• g'rdelamortjtrouucront mere ƒ en luy.Si^-en.cz ceft offre,auant que vous le refufiez: f3r)fevouslerefufez,iccroy qü’à grand’peine le rccouurcrez.Si refpondit Philippe de ArtcuellCjNousne fommes pas chargez de befongner fi auant,que les bonnes gens de hvillenousfouzmettons àccparty:nciàneleferons.Mais,filesautres(quifont dedâs Gandjnousretournez deüers eux,amp; ayans remôftré le propos de Môfeigneur le Com-'He veulent,ià pour nous ne demourra qu’il ne fe face. Si vous remercions grandemet lt;lelaboiincdiligence,amp; du grand trauail qu’auez cü en cc^pourchas.Adonc prirent ils togéauxbônes gens amp;nbsp;aux Bourgeois des bónes villes des trois païs:amp; monftrerêt bié^ Patfemblantqu’ilsrt’accorderoientpascedcrnierproposamp;traitté.SivindrentPhilip- , , fed Arteuelle amp;nbsp;les côpaignons t à leurs maifons:amp; y payetét töut:amp; fen retournerêt, fwBrabantenlavillcdeGandiAinfifcdepattitceparlemét,faitamp;afremblc,eninftâ- j^JV®^ °^ ‘^ * ^«debien,à Tournay: amp;nbsp;retourna chaCu n en fon lieu.Encores ne demâda point le Cô- Toumay J^defländres quelle chofe ceux deGand auoiét rcfpondu:fi petit les prifoit.il ne voü-'®gt;tnultraitté de paix:car bien fauoit qu’il les aüoit fi aüât menez,qu’ils n’en pouuoiét H Àqu’ils nepouuoiét pas lóguernét dernourcr,qu’il n’euft la fin de la guerre hônorà-‘’‘cinentpourluy: amp;nbsp;pourtant efperoit qu’il mettroit Gand en tel party, que toutes les ’'•trèsvilles y pteridroient exemple,En celtiy temps fe rcüeillerét encores ceux’de Pa-^:pourcequeleRoy de France n’y alla point. Sife doutèrent que de nuid par Gens- J^ouuelleaJfini ®^cs,il nefift efforcer Paris, Secourir la cité, amp;nbsp;faire mourir IcfqucJs qu’il voudroit: ^[‘‘ ^^ Madl» ^poutladoutanccde ce peril amp;nbsp;auenture, dont ils n’eftoiént pas bien alfeurez,ilsfai-“‘««toutesles nuiél:s,par rues amp;nbsp;par carrefours,grans guets;amp; leuoiét toutes les chai-‘“^^’'âfin qu’on ne peuft cheuaucher,n’aller à pié,paf èntre eux:amp;,fi aucuns eftoiét trou-après le ftn dé neufhcurcs(fils neftoîent de leur cognôifrance,ou deleurs gens)ils ‘Soient niotts.Si eftoiét et! la ciré de Paris de riches amp;nbsp;puiffahs hommes:armcz de pie quot;’ƒ’?, le nombre de trente mille hom'rnes, aufti bien armtzôi appareillez de toutes Pær«,comme nuis Chcualiers pourroient eftre:amp;: aUoient leurs varlets arrivez de mef ^')alauenant:amp;portoient maillets de fer amp;: d’acier, moult périlleux, pour effondrer æaiimesiamp;difoientdcdaris Paris,quand ils fe nombroient qu’ils cftoient bien gens,amp;: ~'lt;;2puilhns,pourcotîibattred’eux-mefmes,fansaideleplüfgranÂSeigneurdumon-‘‘f-SiappcIoit on fes gens, les routes à maillets de Paris;

Cotnme/it t dn^ mide Gaadod fi par(ire»t i/e la ziille de Ga»J^pof/r aller a/fiillir leur -[SaU en copte

Csnitc (jr ceux de Bruges, apres la re^ô/ifi t^ue Philippe d’c_^rteuelle leur rapporta de ß’‘^ tiédie e::r la ^'^fionbléedeTournay. , ’. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap; xcvii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ chnntc^ue de

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Flandres enid

QVandPhilippe d’Artcuclle St. feS gens rentrèrent dedan^Garid, moult gränd'foi- fS^i^emilU fon de menu peuplc(qui ne defiroient que paix)furêt moult réiouis de leur venue: ^cuidoient auoir amp;nbsp;ouir bonnes nouuclles:amp; vindrerit à l’encontre de lùy:amp; ne fe peu-‘tntabftenir qu’ils ne luy en demâdaffent, en diiant,E{a cher feigneur,Philippe d’Arte-'Jcilc,réiouiffcz nous,dites nous commet vous aucz tout exploité. A ces paroll^s amp;nbsp;de-®indcsnc refpondit point Philippc:mais paffoit outre, amp;nbsp;baiffoit la tefte:amp;jplus fe tai-æitjamp;pluslefuiuoicnt amp;nbsp;prefToiét d’ouirnouuclles,amp; tant qu’vne fois où dciix,en allât * *'ifquesàfonhoftel,illeurrcfpondit,amp;dit. Retournez en vozmaifons pourmeshuy. ^lîüvous aidcra:amp; dernain au matin,à neuf heurcs,vènez au marché des dcnrées,amp; là ®*'rc2 Vous toutes les noüuelles. Autres refponfe ne peurct lis audit,amp;: vous dy que toutes manières de gens eftoient grandement ébahis. Quand Philippe d’ArtcuelIe ^^^ cinfèilde pié' ^deenduenrhoftel,amp; ceux,qui àTournay auoient efté ailec luy,furent auffi retournez treJ^ sois ^ «'leurshoftels,Pieîre du Boisfqui defiroiüà ouir noùüelles)f’en vint au foir en I hoftcI de phdippe de ‘^'i(iitd’Artcuclle;amp; fencloit en vue châbre arme lüy: amp;nbsp;luy demanda des noiluclles,amp; ArteueUe à fin f^ouMnent ils auoiét cxploité.Philippe,qui riens ne lüy Voulut celer,luy dit,Par ma foy,-1«quot;«»' ^e Vafi l’àtrcjl ce,quc monfeigneur de Flandres a f cfpOndu par ceux de fort conf eil,qu'il a en-f^.^* ^^ noyez àTournay,il ne prédra ert la ville de Gand arac du mode à mercy, non plus l’vri ^‘”‘’'”'*-^'

0 Üj

-ocr page 652-

i^î . LE SECOND V0LVME que l’autre. Par ma foy, rcfpondit Piètre du Bois,il a droit: amp;nbsp;eft bien confciUcdctcm’ ce propos,amp; d’aiijfi re(pondre:car tous y font participas,autant Tvn que rautrc.0r J, ie venu à mon entête^Sc à celle de mon maiftre,Iehan Lyon:quifut.Carla villcdc eft fi troublée, qu’on ne fait comment la détroubler. Or nous4aut prendre Ic trcinau dents:ôc verra l’on fi les fages amp;nbsp;les hardis feront en Gand.EÄdiß briefs lours,la ville • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gand fera la ÿlushonnorée ville des Chrcfti^s,oula plusabbattue.A toutlcmoins, nous mourons en cefte querelle, ne mourras nous pis feuls. Or penfez auiourdn^i Philippe,comment vous leur pourrez faire demain relation de ce Parlement,quiae à Tournay, par telle manière que toutes gens fe contentent de vous. Car vous cl défia grandement en la grace du peuple, par deux voyes. L'vne eft p *ur caufedu nd^ que vo'’portez(car moult aimerét iadis,cn cefte ville,laquemart d’ArteueUe vonfep re)amp; Vautre eft,que vous les appelez doucemêt amp;nbsp;fagcment:fi cômcils client córnunc ment par cefte ville.Parquoy ils vous croiront,pour viureamp;pour mourir de tout eeq“ T^ edoufe^ttil vous leur rcmonftrcrez:tamp;qu’en la fin du confeil,vous leur dires,Pourle meilleur! ”/X*^ ^‘uef^ués ^’^^°y^ ainfi. Pourtant vous faut il auoir auis bon amp;nbsp;feur,de remóftrer parollcs, ouvo’^ Igt;4rolleTpt^t?s ^y^z honneur.Pietre,dit Philippe d’ArteueUe,vous dites vérité,amp;ie penfe tcllewlt;® four lemens parler amp;nbsp;remonftrerlcs befongnes de Gand,qu’entre nous,qui fommes GouuOTOiJ lufilßanc^^e à prefent amp;nbsp;Capitaines,viurons,OU mourrons,à honneur Jl n’y eut autre choie dite, la tierce chop, faire,pour celle heure:mais priret cogé l’vn de l’autre.Pietre du Bois retourna en h^ ^ue phi'.tfpe {on:amp; Philippe d’ArteueUe demoura en la fiéne.Vous deuez fauoir amp;nbsp;croire vérin ^ co^tuTra^^d ^nen^qu^jq“*”*^ ce iourdefiré fut venu, que Philippe d’ArteueUe deuoirgencralcin^ recorder toutes les nouucllcs,tclles que raportées auoiêtcftéduparlemétdeTournayi

* ' toutes gens delà villedeGandfetirerentauMarchédesdérécsiamp;futparvnMcrtr^ dy au matin,à neufheurcs.Philippe d’Arteuelle,Pictrc du Bois,Pietre du Murtrc,rri çois Artemen,amp;les autres Capitaines,vindrent. Si Atrerent en lahalle:amp;: móterent’ mont. Adonc fe monftra Philippe aux feneftrcs:qui commença à parler^'dir,Bonne gens,il eft bin vray qu’à la prière de treshonorée amp;nbsp;noble Dame,Madame de BraW b ^ ‘^^ ^^quot;^ Chcualier amp;nbsp;noble feigneur,mófcigncur le duc Aubert, tßaillifde ueniraa/u’U ^^ Honandc,amp;dc Zelandc,amp;.' de Mofeigneurl’Euefque du Licge,vn pa^en’^'’quot;“^ « dit es cLp. fignéamp;accofdéàeftrcdcdansTournay,lcsiourspaflcz;amp;ydcuoitcftrcperwDnclfr ^57-er 302. ment le Comte de Flâdreseamp;rauoit certifié aux dclfufdits: lefquels fcfont gtaMcni dufremier vo acquitez.Car ils ont là enuoyez les plus notables amp;nbsp;les plus efpcciaux CofiuSjChci!^ lumeijue le duc liers, amp;nbsp;Bourgeois des bonnes- ville» Eux, amp;nbsp;nous, de par la ville de Gand,^!™^^’ 'ff^ndt^^'”“'^ ^^’^^’'^^ ^^^ ^°^5 ^^^ iours, attendans Monfeigneur de Flandres: qui poinwyeß'^ l^'^c’efilidire ”“’ i^'^pparu^ ^s quand on veit que point n’y apparoilToit, ils enuoyerenttrois Chec^ tneßetcouner lærs de trois pays amp;: fix Bourgeois des bonnes villes.Si fe trauaillerct tantpouth^t-neur er Lieute de nous,qu’ils allèrent à Bruges:amp;là trouuerent Monfeigneur le Comteiquilcurft . ndnf,cr ence ne chere(fi-cómcils diet)amp; les ouitvolótiers parler. Puis refpondità leurparolky ras fdudroit que,pour l’hôneür de leurs Seigneurs,amp; de fa belle feur,Madame dcBrabaylcrf freßpfepr j-^j^ jg y^^ côfeil à Tournay,^dedâs cinq ou fix iours,fi bien fondez de par luy.^,^^' «ueßmere nbsp;nbsp;monftreroient plainement toute fon intention:amp; f arrefteroit à ce qu’ils auroiétiâquot;'

■vraje^î^tepe autre chofe n’cn peurent ftjoir,ne refponfe:amp; bien leur fuffit:amp; retourncretauioö^®* fdr ßcceßion Monfeigneur leur aflîgna.SivindrêtàTournay,dcparluy,le firedeRafcflez,leSirc“ dufeupered’el Gôtris,meftîrc lehan Villames,amp; le Preuoft de Harlebecque.CeuxremoftreretfflOquot;' it) fuß encores gracieufement la volonté du Comte,amp; le certain arreft de cefte gucrreicommelcpâ'^ en viepourjors peuft eure entre Monfeigneur amp;nbsp;la ville de Gand,il veut dctcrminémêt,amp;dir,quêtons *’e»^ndll^ ^‘ hommes de la ville de Gâd(cxceptez les Prélats de l’Eglife,amp; les Rcligieux)deffusl3’' ^Tur^pTfrere S^ ‘de quinze ans,amp; deftous l’aage de foixante ans, Voient tous nus cp leurs linges robft Guiildume,md ^^^ chefs, Sz nus piez:^ les hars aux cols,vuident de la ville de Gand,amp; voifentiufqnts Idde, du'chdp. à deux lieues,amp; outre,dedans les plains dcBurlcfquas, Sz làtrouucrôtlcCôtedeFla!’' i •)^.piiudne. dres,amp;ceux qu’il luy plaira là amener; 5^,quad il nous verra en ce party, tous lesmafe royez^lechdp. iointes,en criant mercy, il aura pitié amp;côpaflîon de nous,filluyplaift. Maisicnef^ 117. dupre- vcoir,n’entcndre,par la relation de fon confeil,qu’il ne conuicnne mourir hôtcufcniff» mter vu urne, p^fpm^ition deiufticeamp; de prifon,Iagreigneur partie du peuple, quilàfera enceiout’ Or regardez fe vous voulez venir à paix par ce party. Quand Philippe cutparlcccftt grand’pitié de veoir,hommes,amp;femmes,amp; enfans,plorer amp;nbsp;tordre leurs bras,pourle mour de leurs peres,amp; de leurs frétés,amp; de leurs maris amp;nbsp;voifins. Après celuy tournât amp;noif^

-ocr page 653-

DE FROISSART.

^’loile,incontinent,Philippe d’ArtéuclIe reprit la parolle,amp; dit.Or paik,paix, amp;nbsp;onfe ^quot;w,fi toft qu’il commença à parlenSi dit,Bonnes gens de GandjVÄus eftes eh cefte pla “h greigneur partie du peuple de la ville, icy a{remblé,amp; auez ouy quei’ay dit. Sine 'oy nulle pourueance,nî|utre remedejque brief confeil.Car vous fauez commet nous •omiacs menez amp;nbsp;alMraints deviates, S^ya trente mille telles en cefte ville, qui ne cenß^Jeph!-''ungerentpain pafte a quinziyours. Si^ous faut faire de trois chofc^l’vne. La pre- Uppeel'^rte-‘’’lt;ere,que nous nous cncloyons dedans^fte ville , amp;nbsp;que nous fermions toutes noz »f^à ffux de portes, amp;nbsp;puis nous confeftions à noz loyaux pouvoirs, ôc hoüs boutions en cglifcsamp; G^nd^fourfai ™onftiers,8dà qjourons confes^repentans, comme martyrs,defqucls on ne veut auoir quot;nbsp;^l^^f^^^’quot;^ nulle pitiéiEnceft eftatOieu auramercydenousamp; de noz amcs,amp; dira l’on par ^oMfitMfe^ft^ oulesnouuclles en feront efpandues,ouies, 8ffceucs, que nous ferons morts vaillam- „ece^ité, ^ent, amp;nbsp;ainfi comme loyaux Gens-d’armes.Ou nous metton tous en tel party,qu’hom mes, femmeSjSc enfans^aUios crier mcrcy,lcs hars au col^nuls piez,amp; nuis chcfs,à Mon ■eigncurlcCotntc dcFlandres.iln’a pas le cœur fi dur,ne fi obftiné,quand il nous ver-m en teleftat,qu’il ne fedoye humilier ôé amollir,amp; que de fohpcuple il ne doyeauoif mercy,amp;ie,toutlcprcmicr,pourrofterdefafclonnie,prefêtcray matcfte,amp; veuxmou nrpourceux dclavilledcGand. Ou nous clifon en cefte ville cinq ou fix mille hom- • •tics,des plus aidablesiamp;dcs mieux armez,amp; allon haftiuement aflaillir le Comte à Bru §cs,amp;lecombatton. Si nous fommes morts, amp;nbsp;occis en ce voyagc,au moins ce fera '•on;iorablemcnt3amp; aura Dieu pitié de nous, amp;nbsp;le monde auïïî dira,que vaillamment, ^loyaumcnt aurons maintenu noftre querelle,amp;* fi en cefte bataille nous demeurons ^nmt. tè; Wieux,amp;qucnoftre Seigneur Dicu(qui anciennement mit fa puiftantcenla main ’*dudasMachabéc,Duc ßemaiftre de l’armée de fan peuple Iuif,tellernent que les Sy-’’'»5furent deconfits,amp;tousmi^à mort)nousvucillefairecefte gracc,nous ferons,par '’quot;‘peplus honnorc peuple,qui Jamais ayt régné depuis les Romains. Orregardezla-Wedeecs trois chofes vous voulez tenir.Car l'vne des trois faut il faire. Adonc ref-M«tccux,qui les plus prochains luy eftoient, amp;nbsp;qui mieux fa pafolle ouïe auoyent, quot;^cher Seigneur,nous auons en Vous toutebonne fiance, amp;nbsp;que vous nous confeil-^f^z. Sinots confeillcz lequel nous ferons. Par ma foy(dic Philippe) ie cohfeille 'l'*ct'ousaillons touSjla main armée, deuers Monfeigneür^NouSletrouueronsàBru-8®$j^tpund il faura noftre venue, il yftra contre nous,amp; combattra. Car l’orgueil de J'ux dcBtüges,amp; de ceux qui font auec luy,amp;: lelguels nuit amp;nbsp;iour finformét fur nous ^quot;yconfcillc de nous combattre.Si Dieu ordonne, par fa grace, que la place nous de-'’’furcjamp;que déconfiftbns noz cnncmis,nous ferons recouurez à ÿ)ufiourfmais, amp;les P mhonnorez gens du monde, amp;nbsp;fi nous fommes déconfits,nous mourrons honnora-^•ttentj^ aura Dieu pitié de nous,amp;parmy tout ce,le demeurant de Gandfepaffera, ^^naiira mercy le Comtc,noftre Sire. Aces parolles refpondirent tous,d’vne voix. ^ousIevoulons^amp;autrcrnentnefinerôs.Lors refpondit Philippe.Or beaux Seigneurs puisque vous eftes en celle volôté,retournez en voz maifons, amp;nbsp;appareillez Voz armeu tcsC3rdemain,dc quelque heure de iour, ie veux que nous partons deGand, amp;nbsp;nous -unirons vers Bruges, car le feiour icy ne nous eft point profhfcblc, Dedans cinq iours • ’'ousfautons fe nous moürr5s,ouviurons à hôncur,Sr i’enüoycray les Côncftablcs des p^obrecréent Pirroifles,dcmaifon en maifon,pour prendre amp;nbsp;élire les plus aidables amp;nbsp;mieux armez, paredes can^ mtoft apres,fur ceft cftat,fe départirent toutes gens de la ville de Gand, qui en ce Par doi^àlldnspre quot;l'élitauoicnteftc,du Marché des denrées,amp;retôurncrentàleurs maifons, amp;,^'appa-ƒ”•'''■ If^tt^tlie J^^Uerent,chacun endroit foy,de ce qu’il appaitcnoit,amp; tindrcnt,ce Mecredy, leur Vil- * 1'^f‘Cim^t^ ^ficlofc, qu oneques homme,ne femme,n’y cntra,ne faillit, iufques au Iéudy,à heure Qcteleuéc,que ceux-furent tous prefts,qui partir deuôyent,amp; furent enuiron cinq mil-'homtnes,amp;non plus.Sichargèrent enuiron deux cens chars, de canons amp;nbsp;d’artillc-quot;Cjamp;feptcharsfculemcntdepoUrucances, c’cftaftauoir,Ginq depainamp;deuxde vin, ’^partoutny en auoit que deux tonneaux, ne riennedemoUroiten la ville. Orre-8^îlt;kz comment ils eftoient ab ft mints amp;nbsp;menez. Au departement,amp;au prendre con-Î*^;ttftoitvne pitié de veoirceux qui demouroient,^ ceux, quifen allöycnt,amp; ceux, ^demouroyent, leur difoient. Bonnes gens, vous voyez bien à voftre departement ^••^Wlaiirez derrière, mais n’ayez nulle cfperance de retourner, ficchcft àvoftre onfiew,car vous ne trouuerezriensiamp; fi toft que nous orrons nouuellc' que vous fe-twnions Si déconfitS3nous bouterons le feu en la ville ^ S£ nous deftruirons nous mef*

'1 O ni)

-ocr page 654-

30-4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME

tncs,ainfi que gens qui font dcfefpercz.Ceüx qui f en allaient,difoientjCn Icsreconfor-tanr.Toutèe3quevous ditesjeft bien dit. Priez Dieu pour nous^carnousauons cfpoir qu’il nous aidera,amp; vous auflî, auant noftre retour. Ainfl fc départirent les cinq milk hommes de Gand,amp; leurs petites pourueances, amp;nbsp;l’en vindi^nt le leudy loger amp;nbsp;coucher à vne lieu^de Gand,amp;n’amendrircnt de riens leurs pourue Aces,mais fcpaflcfcnt à ce qu'ils trouuerent fur le pays.Le Vendred^out Je ipur,ils cheminèrent,amp;encores ne touchèrent de riens àleurs pourueanccs,amp; trouuerent les fourricrs,furlepayS(aiicu-ncschofes,dontils pafferentlc iour ,amp;vindrentlogeràvne grande lieue près de B^' ges,amp;: là farrefterêtjSc prirent place à leur aduis,pour attendre leurs ciblerais,amp;au^ au deuantd’eux,vn grandflachis^plaind’eauedonnât.Decelàfe fbrtihcrcnnlsàb’n-des parties,amp; à l’autre partie,de leurs charrois,amp; ainfi palfcrcnt celle nuit.

fZlt;lt; Cnni^ue tie pladres dit Sainte Croix de May cz*

L'nfiJon/id^ice de la bataille de^Gaffdeis,^tii eléceftfirefit le Comte de FlaKdres,Gc(U-':igt;(

B rages y amp;nbsp;la manière comment eelear aaint. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H a p. x c v n.

Vand vint le Samedy au matin, le teiûps fut bel amp;nbsp;clef, amp;nbsp;le iour t Sainted«®^ mieux, a mon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que CCUX de Bruges faifoient leurs proceffions par couftume.Si vindrentn«^ aduis. • uclles tantoft,à Bruges,commenrles Gandois eftoientarriuez,amp;lors veilîîezgwns® murcs,dedansBruges,dcs vns aux autres,tant que Icsnouuclles en vindrentauCom ’ amp;nbsp;à tous ceux defacompaignic.Siluyvintàgrandemerueille,amp;dit,Vcezlafollc^ » amp;outrageufe,dcGand. La malle méchance les meine bien à leur defirudion • ^C le temps venu d’auoir la fin de la guerre. Ce pendant venoient fes Cheualiers W^L par deuers luy,lefquels ilreccuoit gracieufement,amp; leut difoit. Nousironscow ^ ces méchans gens.Encorcs fontils Vaillans(dit le Comte) car ils aiment mid'’^ f/ommes-d'ar. par efpec,que par famine. Adoncques fut confcillé qp’on cnuoycroit trois Ho/” * mesdu Comte d’atmesfurleschamps,pourauilertoutleconuenant deccuxdcGand,amp;.'conî'‘'quot;pj:, de f Andres en eftoient ordonnez.Si furent,par le Marcichal de Flandres,ordonnez trois vailk‘’^ ^

33ies-d’armcs,Efcuyers,pour aller auifcr les Gandois, Lambert deLambres,P^'’’^^f ^c^pde‘Philip Buffy, amp;c lehan du Beart, amp;partirent tous trois de Bruges, amp;nbsp;prirent IcschaW^;^ fed’ ^rteueUe Boyent montez fut fleur dc courlîers,amp; cheuauchoientVers leurs ennemi. ^^f5^^ ep^ défis Gan- que lefdits trois Efcuyers f^foyent ce voyage,toutes manières de gens de Br«^ , dois. preftoicnt,de grande volonté,d’iflir amp;nbsp;de venir combattre les Gandois,defq“®“‘ y leray vn petit,amp; de leur ordonnancj^ Ce Samedy,au matin, Philippe d’And'^' ^.^^^ donna que toutes gens fe miffent enuers Dieu, amp;nbsp;que meffes fuffent en p]“^^^ chantécsfcarilyaq^it là en leur compaignie des Freres RcligicuxJamp;aufliqu^J^ fe cófeiraft,amp;ordonnafl; àfon pouuoir,amp;priafrenttous Dieujainfi que gens q«‘’^, det la mifericordc de Dieu.Tout ce fut fait,amp;r puis on célébra cnroft,en fcptli«“^ç,lt; fe, amp;en chacune meffe y eut fermon(lcfqucls fermons durèrent plus d’vnehcuG,[ mie) amp;nbsp;là leur fut remonftré,par ces Freres- Mincurs amp;nbsp;Clers,comment ils fe W ^ au peuple d’Ifrael,que le Roy Pharaon d'Egypte tint long temps en feruitudeiGjn ment depuis parla grace döÓieu, ils furet ddiurez Se menez en la terre de progt;'’,j;, sermnTde^uel P^t Moyfe ôz Aaron)amp;lÂlt;oy Pharaon amp;lcs Egyptiens morts.Ainfi bonnesg^^'’^^|)j; ^ue i{eligie»x foientees FrcresPrcfchcurs,cn leurs fermions) eftes vous tenus en feruitude,pâr^^^ auxc^ndwy Seigneur le Côte de Flandres, Sz parvozvoifinsdeBruges,dcuant Icfquclsvou ,^ four tes enhor- vcnus, amp;nbsp;en ferez combattus,!! n’eft pas doutc,carvoz ennemis en font en gJ^J’^ ^ji ter à vasUarn- lQnté,qui petit craingnent voftre puiffance. Mais ne regardez pas à cela, catP*^’’^ mififtcobattrt, jQ^-pem:, fait, Srcognoit,auramercy de vous, Sine penfez point à chofc,qucvo“ ^^

laifféc derrière,car vous fanez bien qu’il n’y a nulle recouurance,fi vous M vendez vous bicn,Sz vaillammentjSz mourez( fi mourir conuicnt)honnoraEc® ^ ne vous ébahiffez point,fi grand peuple y fi de Bruges contre vous, car la vie oit ^ pas au grand pcuple3mais ou Dieu la veut cnuoyer,amp;; par fa grace a 1 on veu fflo^^ fois(tantpar les Machabcensqueparles Romains ) que le peuple de bonne vo^ amp;nbsp;qui fe confioit en la grace de Dieu, déconfioit le grand peuple, Seen celteq ,jj vous aurez vn droit bô-amp; iufte,amp; par trop de raifons. Si en deuez eure trop P“|. ijup amp;nbsp;mieux confortez.De telles parolles,amp;'d’autrcs pluficurs,fu rent ces Freres te au matin aduertis,pour les dire aux Gandois,amp;les leur remonftrer, ^°®^^°®/^0ii}!‘ tentèrent,ôcfacommunicrent les trois parts de l’oftjSc furent tous en grande e^ amp;nbsp;monftrerent tous auoir grande cremeur à Dieu. Apres ces mefles,femiret en ^^

t 1

c

t n «t

-ocr page 655-

D E F R o I s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^j

t®vnmont,8d là monta Philippe d’ArtcuelIc,pour foy menftrer à toüs,amp; pour mieux -fe’eß à dire ƒ reentendu ,amp; là parla de grand fentemenr, à: leurremonftra, ^e point en point, le tous en vn «oitqu ils penfoient^oir en cefte querelle, amp;nbsp;comment, par trop de foisjla ville de monecauXe oûiidauoitrequisamp;cri|^mercyenuersle Comte,leurSeigneur,amp;.point ny auoyent *®“®”Î ^\'®T peu venir fanstrop grande confufion Si dommage de ceux de Gand. C^feftoicntils lî ^„g^^J^jus aMnttraitsamp;venus,qucrccul|pilsne^moient, amp;: auffi à retourner, toutconfideré j^^^j que les riens ils ne gaigneroyent, carnuUe chofederricref fors que triftefle amp;nbsp;pauu reté ) laide autres. nauoicnt.Si ne deuoit nul penfer à Gand,à femmes,nenfans,qu’il y eu ft, fors que tant hire que leur honneur fuß là. Plufieurs autres belles parollcs leur remonftra Philippe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

d Artcuelle(car il eftoit bien cnlâgagé, amp;nbsp;moult bien fauoit parlcr)amp; bien luy auenoit) amp;nbsp;fur la fin de fa parollc,dit,Beaux Scigneurs,vous voyez toutes voz paurucances, fi les vueillez loyaument départir Tvn à rautrc,ainfi comme frcrcs,fans faire nul outrage3car quand elles feront pafTées, il vous en faut conquerre de i#)uuelles,fe voulez viure. A ces parollcs fordonnerent ils moult humblement, amp;nbsp;firent les chars décharger, amp;nbsp;les fâchées de pain furent données amp;nbsp;départies par Conneftablies, amp;nbsp;les deux tonneaux de 'm tournés fur les fons,amp;là fedéieufnerent ils de pain ôôdcvin,raifonnablement, amp;nbsp;'neurentaffez chacun,pour l’heure, amp;nbsp;fe trouuerent,après le déieufner,fortsamp; de bon- • i’cvolonté,cn point amp;nbsp;bien habiles, amp;nbsp;aifés de leurs membres, mieux que fils euffent P*us mangé. Qwnd celuy t difner fut paflc,ils fe mirent en ordonnance,^ fe retirèrent -fslenß peut '°us entre leurs ribaudeaux. Cc^ribaudeaux font brouettes hautes,bandécs de fer en dire amir dß ^Pwntcqu’ils fouloiant par vfage mener amp;nbsp;bouter auccques eux. Ils les arrouterent né^^ui n’a t^ue ®ucdeuant leur bataille, amp;nbsp;là dedans f cnclouicrcnt.En ceft eftat les virent amp;nbsp;trouuc- f‘^^”’ ^ ’''®» fjutlcstroisCheualiersdu Comte,quiy furent enuoyezpour auifer leurconuenant, ^yilslesapprocherentdefi pre4,qu’ilsvindrcnt iufquesà l’entrée deleursribaudeaUx '’“ncqucsles Gandois ne fen meurent, ains monftrerent, par fcmblant, qu’ils fufTent d^,^^, desde-müstèiûuisdeleurvenuc.Or retournèrent ces Coureurs à Bruges deuersle Comte, amp;nbsp;auureandu muuetcntenfonhoftel,amp; grand nombre de Cheualicrs,quilà eftoient,en attendât cite depladret ^“^''5our,pour ouirnouuelles.lls rompirent la preffe, amp;nbsp;vindrent iufques au Comte, A Sm^eiJity Y^^pârldfenttoat haut(car le Comte vouloir qu’ils fufTent ouisdes efeoutans, qui ‘ipportans mit * “ient là)amp; remonftrerent comment ils auoient chcuaudic fi auant,que les Gandois quot;^ du camp '^Uentbientiréàeux,filscufrentvoulu(maistoutpaifiblement ils les auoyent laiffez) ^^^‘^^ '’'^‘‘ commcntils auoient vcu les bannières,amp; f eftomnt targez entre leurs ribaudeaux.Et Wçquantité de gensfdit leComte)peuuent ils bien aiioir,amp;: eftrc,par auis?Ceux ref-Wirentjauplus iuftement qu’ils pcurent,qu’ilscftoientenuiron^inq ou fix mille. ^oncqucs,ditleComtc.Or rofl,faitcs appareiller toutes gens.le Icsveux là aller cô-^^iC'Ueiamaisdu iour ne partiront, fans effre combattus. Aces parollcs Tonnèrent 'mmpettesparmyBruges,amp; farrnerent toutes Gens-d’armes,amp; fafTemblcrcnt furie '''«ché,amp; ainfi comme ils venoicnr,ils fe tiroyent amp;nbsp;metcoy ent tous fous leu rs bannières ainfiquepar ordonnance Sz conneftablie ils auoient en vfage de faire. Par- deuant Md du Comte fafTemblerent plufieurs Barons, Cheua#icrs,amp;Gens-d’armcs. Quad Le^omtede ^tftttapparcillé,amp; le Comte fut apprefté fifenvinc au malt;hé,amp;veit grand nombre Fladresßrt dt ''cpeuplcordonnéamp; arrangé,dont il feréiouit.Adoneques commençai! à tirer fur les ^rup^fi centre pmpsjcar à fon commandement nul ne defobeir,mais fe partirent tous de la place, amp;nbsp;^^^j/^^^ '®irent au chemin par ordonnance,amp;fc tirèrent fur les champs, amp;nbsp;les Gens-d’armes ^^^2;^ “ ’pits iffirent delà ville de Bruges. C’eftoit grande plaifancc de les veoirfear ils cftoient *^iiquarantemillcteftesarmées)amp;ainfi, tout ordonné à pic amp;à cheual, ils vindrent • lez près du lieu,ou les Gandois eftoyent, amp;nbsp;là farrefterenr. A celle heure , quand le onstede Flandres amp;nbsp;fes gens vindrent,il eftoit ià haute remontée, amp;nbsp;le folcil fen al-°quot;ioutiusj2zaucunsdifoientauComtc,Sire, vousveezvoz ennemis. Ilsnefont,au 'egarddevous,qu’vne poignée de gcns,amp;: ne pcuuent fuir. Ne les combattez meshuy.

■ Vendeziufques à dcmain,quc le iour viendra fur nous. Si verrons quelle chofe nous ^^nsfaire,amp; ils Icrontp!i4saffoib'is,car ils n’ont riens que manger. LeComtefac-^Mita(rczàceconfeil,amp; euftbien voulu qu’on euftainfi fait, maisceux de Bruges e-®'5ntfichauds amp;nbsp;haftifs d'eux combattre,qu’ils ne vouloicnt attendre, amp;nbsp;difoyét que ^iMlcsauroientdéconfits,amp;puis retourneroyencenleurville.NonobftantTordon-'i'iii«desGcns d’armesfear le Comte en auoic là grand nombre, comme plus de huit M Lances,Cheualicrs,amp; £fcuycrs)ceux de Bruges commencèrent à tirer amp;nbsp;à getter

-ocr page 656-

SECOND VOLVME

166


fc? mot cß en- canons*Adoncqucs ceux de Gand fc mirent en vn t monrjamp;: fc recueillirent enfero^ torespottr mo g^ firent5toutà vne?üis,décliquer trois cens canons,amp; tournoyèrent autour du flafc“*^’ ccau comme g^mirent à ceux de Bruges le foleil en l’oeil,qui moult les greua.Fuis entrèrent entre ^apreslesßr'^' ^^ ^^^^^’■’^^'^^’ ^* ^oft que CCUX de Bruges ouirent la voix «^ ^andamp;lcs canons t^ wons det '^U- cliquer,amp; qu’i^ lesvcirent venir de front pour eux aflaillir afprciÂent,ils fouuriretw^ ^ieux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(comme lafches gens,amp;plains de manuals c^rfagesJfi^aifferentlesGandoiscatrcf ,

eux,Se fans deffenfe,sé getterent leurs baftons ius,Se tournèrent le dos.Les Gadois^ cftoient forts Se ferrez,Se qui bien congnurentque leurs ennemis eftoyent détona Decon/ture du commencèrent à abbattrc douant eux,à deux codez,amp; à tuer gens,ôeiÿufiours aUc Jra^‘--d “/^ ’^^^*^^’-’^5^^^5P°^^^ dérouter,Ic bon pas,amp; à crier Gand, Se dirent entre euXjSuy«^ Sruc^ii pa“ ^^y“°^^ chaudcmétnozenncmis(ils2fontdécôfits)Secntron en Bruges auccccux.V* les Gandois. nous regarde ce foir en pitié. Ainfi firent ils tous, car ils pourfuyuirent ceux de B^ê afpremenr,Se là ou ils les abbdltoyent, ils les occioyent, ou fur eux palfoient(carpo‘ n’arreftoicnt,nc de leur cheminils n’iflbycnt)ôe ceux de Bruges,ainfi que gens Wô Se déconfits,fuyoiét.Si vous dy qu’en celle place il y en eut moult de morts, de df^ , Sed’abatus, caf entre eux point de deffenfen’auoyent, n’onequesfi médians g^s • furent,que ceux deBruges eftoient. Sequi pluslafehement amp;rccreammentfem* tinlTent, félon le grand boban,qu’au venir fur les champs ils faifoient,Se veulentaoc^ dire,Se fuppofcr par imagination,qu’il y auoit trahifon.Cc que n’y eut,mais pourc . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcnfc,5e infortune, laquelle cheut fur eux.

Comment la viffe eie Bruges fulprifipar les GafjJeis^ejr eommesit le 'Corftletle Fltin^’'^^’ fefiuua eti l'heßeld’vfsepourefetKwe^efi la ville ele Bruges. nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. X c v 111*

QVand le Comte de FlandrcsSe les Gcns-d’armes,^ui cftoient fur les champsj'^^ le pourc arroy de ceux de la ville de Bruges, Se cornent d’eux-mefmes i^^*. ^ déconfits,ne point de recouurancc ils n’y vcoicnt(car chacun,à qui mieux pouuoii) fuyoit douant les Gandois) fi furent tous moult ébahis Se cfpouuentez deux-nid'” Sefecommencèrent aufliàeux dcconfortcr,amp; fauucr,Sefuir,rvn çàSel’autreh. ^^ bié vray quc,fils enflent vcu quelque bon conucnant amp;nbsp;apparence de reft“quot;'^'’ ^y te de ceux de Bruges fur ceux de Gand, ils enflent bien fait aucuns faits-dWb failli les Gandois,parquoy ns fc fuirent peu rccouurer.Mais ils n’y veoient rcroeû^* ^^^ ils fenfuyoient vers Bruges,à qui m^ux mieux,nc le fils n’attendoit point le perd perc l’enfant. Adonequesfe déroutèrent anflices Gens-d’armes, Se ne tindrentpo' d’arroy, fie n’eurentjes plufieurs talent de traire vers Bruges,car la foule Se pt®®®.|u fi trefgrandc fur les champs,ôe fur le chcmin,cn venant à Brnges,quc c’efioit àveoir,ôed’ouirlcs nonuelles des naurcz5eblecez,an plaindre Se crier, SelcsCan aux talons de ceux dcBruges,amp; crier Gand,Gand, Se abbattrc gcns,amp;paircroutre arrefter.Leplus de ces Gens-d’armesnefefuflentiamaismis en ce peril. Mclmd'^ç le Comte fut confeillé de fe retirer vers Bruges,Se d’entrer des premiers enlapoi^^^ de faire garder la porte,ou I»clorrc3parqnoy lesGandois ne reffor^aflennSe fu«^ .^ Ketrai* ^ gncurs dcBrugcs.LcCclritedcFlandres(qui neveoitpointderecouurancecnlSs^^ owéX F^aa ^’^’^ ^^5 champs,ains que chacun fuyoit,Se que ià eftoit noire nuit)creut ce confeHAî tires à Frühes. ^^ chcmin,ôe fit fa bannière cheuaucher deuant luy,amp; tant chcuaucha,quilvinU ges,Se entra en la portetoutdes prcniiers,enuiron luy qnarantiefme,ôeplus nclftr .^ ucrcnftiuecqucs luy. Adonc ordonna il gens pour garder la porte, amp;nbsp;pour la clorr^ï • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Gandois venoient. Puis cheuaucha le Comte vers fon hoftc!,6lt;: enuoya partout

ville gens,amp; fit commandement que chacun,fur la tefte à perdre,fe tirait furie mart, L’intention du Comte eftoit telle,que de rccouiirer la villepar ceparty,maisnonfit, commeievousrecorderaycy-apres.ee pendant que le Comte eftoit en fon hoftal, qu’il enuoyoit les Clercs des Doyens des meftiers de rue en rue, pour eux tirera les Gandois en marché pour rccouurer là ville,lcs Gâdois(quipourfuyuoicnt leurs ennemisalpren^^ frent dedans vindrent le bon pas,amp;cntrerent en la ville de Brugcs,aucc ceux de la ville,promptf!® Fruges auecles ÿ^ je premier chemin qu’ils fircnt,fans tourner çà ne là,ils fen allèrent tout droit ^ , f)ç)'dns,et sen Jq marché,amp;là fc rangèrent amp;nbsp;arrefterenr. Meflire Robert Marcfchaut,vnChw3 font matfires. ^^ Comte,auoitefté enuoyé à la porte pour fauoir comment on fy maintenoitGeP dant que ledit Comte faifoit fon mandement pour cuider recouurer la ville,mclnrc bert trouua que la porte eftoit,volée hors des gonds, amp;nbsp;que les Gandois en efto^

-ocr page 657-

DE FROISSART.


1^7

''’“iftrespropremcnr,amp;trouua de ceux de Bruges, qui luy dirent, Egbert, Robert, rc-'^rncz,amp;vous famief ,fe vouspouuez, car la ville eft conquife de ceux de Gand. ^Qonefen retourna lciîheualicr,.au pluftoft qu’il peut,dcuers le Comte, qui fe partoic ’f ton hoftel,tout à cheu JI^amp; grande foifon de falots auecques luy, amp;nbsp;fen venoit fur le ' torche.Adone luy dinc Cheualicr ces nouuelles.N onobftant ce,le Cc^ite(qui vou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

'gt;ittoiitrecouurer)fenvjntfurl#March^îl6::ainfi comme ily entroit à grandefoifon 'blotSjCn écriant Flandres, au Lyon, au Comte,ceux,qui eftoient à fon frein amp;nbsp;de-^tluy,amp;regardaient que toute la place eftoit chargée de GandoiSjluy dirent, Mon-^gneurjetournez.Sc vous allez plus auant, vous eftes mort, ou pris de voz ennemis, tomieux venir, cariis font rangez furie Marché, amp;nbsp;vous attendent. Etccuxlàluy di-’’Wverité.Et les Gandois diloient, quand ils virent venir la clarté des falots par vnc Mc.Voicy Monfeigneur, veez cy le Comte,il vient entre noz mains.Et auoit dit Phi P?cdArteuellcjamp;fait dire de rue en rue, fdc Comte viAt, nous garderons bicque

luy face mafear nous le mènerons vif,amp; en fa fanté, à Gand, amp;nbsp;là aurons nous ^ânoftre volonté.Le Comte3qui venoit amp;nbsp;cuidoittout rccouurer, entraaffezpres f^toplaccjou les .Gandois eftoient,amp; voicypluficurs de fes gcns,quiluydirent,Mon-j''gneur,n’allczpas plus auanr,carlcs Gandois fontScigneurs du Marché amp;nbsp;de lavil- • '’fiife vous entrez auMarché,vous irez en dager d’eftre pris. Car ià vont grande foifon Gandois de rue en rue,quêtant leurs cnnemis,amp; ont mefmemen t de ceux de Bruges «’ndc foifon en leur compaignie,qui les meinet,d’hoftcl en hoftel, quérir ceux,qu’ils auoir,ne par nulle des portes vous ne pouucziflîr,nc partir, que vousnefoyez “^jOuprisfcarles Gandois en font Seigneurs)n’cn voftre hoftel, vous nepouuez re-^*'cr, car ils y Vont vnc moult grande route de Gandois. G^uand le Comte entendit j,,^ouuclles(qui luy furent trefdi4res,amp;bicn y auoit raifon) il commença grandemét kf ’^*®’§*ncrlc peril ou il fe veoir.Si creut confeil de non aller plus auanr,amp;de lou*’”^Fï^^P°‘’“o‘fj^ futtantoft dcfoy-mcfmcconfeillé.Sifitefteindrc tousles fa- jeCotedefla-rj. ’^'^'^'ftoicnt,amp; dità ceux,qui delcz luy eftoient. le voybicnquilnya point de dreidtnnteoa

*’*’^c.Ic donne congé à tout homme qu’il fe fauue(fil peut)ou fe departe. Ainfi, 4 fissent ^'^°^‘^quot;”^’‘^^“^ fait.Lcs falots furent defteins,amp; gettez parmy les rucs,amp; tan- lt;^‘'Y ^*“quot;’» départirent ceux de la compaignic du Comtc,quilà eftoient. Le Côtefetrouua ^4'^f’^»f h-vcf’?‘®^*®™cllc,amp;làfcfitdcfartncrparvnficnvarlct, amp;nbsp;getter fesarmeures aual,amp; ïv/i. *'°’’P'^â^®‘^c fonvarier,puisluy dit.Vat’ê|ô chemin.Sauue toy(fetupeux)amp; “ ^' jj)^ ôonebouche,fetu éches es mais demcscnnemis,amp;fi on tedcmâdenouucllcs de que ru n’en dies riens.Celuy rcfpondit,Monfcigncug, pour mourir 110 r y ic.Ainfi demoura le Comte de Flandres tout feul,amp; alors pouuoit bien dire qu’il ouuoit en grand danger amp;nbsp;auenture,carc’cftoit fait de luyjfi en celle heure,par au-1 ^“itortuncjil fuft écheu es mains des routicrs3qui aual Bruges alloiét,amp; cherchoict j^ ^‘ionsamp;lcsannsduComte,amp;Icsamcnoicnrf ceux qu’ils pouuoienttrouuer)au ^rhCjamp;làtantoft, deuant Philippe amp;nbsp;les Capitaines,ils eftoient occis,fans nul moié P rinedc.Si fut Dieu proprement garde de luy, quand à c» peril il le deliuraamp;fauua. t{j°J’^q“®spar-auant en fi grâd peril n’auoit efté,ny ne fut dqf uis,fi-comme levons nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* • ^

tf. 1 ’^^yprdentement.Tantfe dementaàcellc hcure,enuironminuit,ouvnpcu ou- ^ff^titteti»C4 ^” Flandres,par rues amp;nbsp;par ruelles, qu’il luy conuint entrer dedans aucun ^‘^^ planere! çj^^'sou autrement il euft efté trouué,amp; pris des routiers de Gand amp;nbsp;de Bruges. Ainfi j”j,^7»«rf* entra en l’hoftcld’vnc pourc femme, qui n’eftoit pa^ho- femmeJ^Lu-jioj nbsp;nbsp;y'’^elScigncur,car il n’y auoitne fallcs,nechambres,ne palais,mais eftoitvnc ^«, laou mef^

^ots??^'^quot;^^’^ ^^^^^ ^ enfumée,aufri noire qu’atrament, amp;nbsp;n’y auoit en celle maifon medfut ehef fct| P Selt;leuant,amp;vncpouurc couette,oucouuertc dctoille enfumée,pour trou- che',^ ne» cfcj, par dclTusvn ponte plancher, auquel on montoit par vnc cfchellcdcfcpt r’’i’««f. 'quot;cpy^'^^’^^”^^^^^ plancher auoit vn pourc lióhcron,ou les cnfans de la pourcfem-jj^b' oænt.Qiiandle Comte fut, tout tremblant amp;ébahy,entré en celle maifon,ildit ’«i{*^®®^’l“^®^°*^^°“’’®®^'^^y^®)Fcrnmc,{àuue moy.Ic fuis ton Seigncur,leCom-îlt;qlt;L ^''^^quot;‘^‘quot;''’’'^^‘'''^'^‘'’■’'^^’‘’''^ntil me conuient muffer, car mes ennemis me chacent, fît .''^'’’q^V^ ™® feras,ie fen rendray le guerdon.La poure femme le cognut affez. 'iqZquot;''^”'^^ ^°^^ ^^^i^ ^^°**' ^^^ ^ laumofnc à fa porte,amp; fi l’auoit veu aller Si vcnir,ain-ÇqJ'*’^®’§”®“f/^^^’^5 deduits.Si futtantoft auifée de refpondre ( dont Dieu aida le tocat elle n euft peu fi petit délayer, qu’on n’euft trouué le Comte deuant le feu,

-ocr page 658-

36^8


LE SECOND VOLVME


parlant à clle)Si^ montez en ce plancher,amp; vous boutez deffous vn liâ, ou mes c” dorment,ce quinîc,amp; cependant la femme famufa entour lefeu,cnuironvnaut^L tit enfant, qui gifoit en vn repos. Le Comte de Flandres moÂ^ en ccplancherdH, jj bellement qu’ilpeur, amp;nbsp;femit entre la paillet la couette delbe^ourc Iiâeron5amp; _^^ • inuira,amp; fit J^ pctit(car faire le luy conucnoit)amp;voicy les routiers deGand,qu;cgt;’^^^,j ' rent en la malfonde celle pourc femme,amp;j|É?)ient(c0|diloicnt les aucuns dcleurm^ veu entrer vn homme dcdans,amp; trouucrent celle femme feSte à fon feu(quitenoi ^^^^ cnfant)amp; tantoft ilsluy demandèrent,Femme,ou eft vn homme, qu’auons veu en céans,amp; puis reelorre l’huis ? Par ma foy ( dit elle ) ie ne vy de ceftomuid l’om®®^ trer céans,mais i’en iffi n’a gu cres, amp;nbsp;gettay vn peu d’cauc, ôr puis refermay mon ^ n’aufliie nefauroye ou le muffer, vous voyez tous les aifemens de céans, vehmon amp;nbsp;là fus gifent mes enfans. Adoneques prit l’vn d’eux vnc chandelle, amp;nbsp;monta a n ^^ furrefchelle,^ bouta fa tefftau plancher,amp;ne vit autre chofc que ccpoureliderlt;”’’^j, les enfans dormoient.Si regarda par tout,haut amp;nbsp;bas,amp; puis dit à fes compaignonS^^^^ lon, allon.N ous perdrons le plus,pour le moins.La pourc femme dit vray.Hny *' ^j forsclle,amp; fes enfans? A ces parollesilfircntilshorsdel’hoftelàla çourc fem»^ ^^ • allèrent au trepart,amp;oncqucs-puis nul n’y entra, qui y voufift mal faire. 0^*^°quot;^^ paroilcs auoit bien ouics le Comte de FlandrcSjqui eftoit couché amp;nbsp;mufle en ceP^ lideron. Si pouuez imaginer qu’il fut adoneques en grand effroy de la vic,M w chofeilpouuoitlà dirc,pcnt’cr n’imaginer. Au matin,il pouuoit bien dire.lefuîd ^^ plus puilfans,pour Prince Chrcfticn,du monde, amp;nbsp;en la nuidt enfuiuantiuetro“ .j, celle petiteffe. Ainfi pouuoit bien dire que les fortunes decemondenefontp^’ u bles. Encores ce fut grand heur àluy,depouuoirifrirfauuefavic. ToutesfoKC^ ^^^; rc amp;nbsp;perilleufe auenture luy deuoit bien eftre vn gr jnd mirouer toute fa vic.N® ^ ferons le Comte de Flandres en ce party,amp; parlerons de ceux de Bruges, Sf°® les Gandois y perféuererent.

Comment eeux ^e Garni épargnèrent les marc bans etrangers dedans Sru^ei, ment le Comte de Flandres partit de Bn^ges^amp;fen “Vint à l’tßeda oua«i^^^‘'^r gens s’eßoientdeßa retirez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. Xcix.

FRançois Atremen cftÂt l’vn des plus gras Capitaines des routiers,^ enuoy^’jj^ Philippe d’ArteuelJeamp;Pictrc du Bois,pour chercher la ville de Bruges,8f^*î (jîi toute la riuierc,lc Marché,amp; le lécfemain aufli,iufqucs à tant qu’ils fc veirent ^•^‘» ^ de toute la villc.Bien eftoit deffendu à ces routicrs,qu’ils ne portaffent nul ‘^®?^ ne contraire,aux^archans eftrangers amp;nbsp;bonnes gens, qui pour lors cfloienti ^ car ils n’auoient que faire de comparer leur guerre. Ce commandementfut3‘‘^ ,,-gardé,n’oncqucs François ne fa route ne firent mal,nc dommage,^ nul eM^ quefte eftoit fccuë amp;nbsp;gettée des Gandois fur les quatre meftiers de Bruges,!c®^ ■fs’Une prend vcrricrs,bouchcrs,amp;poiflbnniers,àtouslcs occire fans déport,quan qu’on eu ,^„,y. cem«t pour CO- roit,pourtant qu’ils auoiegt toufiours cfté de la faneur du Comte de Händr^ j^y rojiitrs^u cor- Audcnarde,amp; ailleurs^n alloit parles hoftcls quérir ces bonnes gcns,amp;:la ou ^j^^; iionniers,te ne cnt trouuez,ils cftoicnt occisfans nulle mercy. Ccllcnuir en euta’occisplus“^jis, tenten point. cens,qu’VUS qu’autres,amp; y faits pluficurs autres meurtres, larcins,amp;aufli d®^® j^jl' qui point ne vindrcnt à cognoiflancc,amp;y furent moult de maifons,dc femmes)'’ w les,i»bces,pillées,violées,amp; deftruitcs, amp;nbsp;des coffres rompus, amp;nbsp;tant fait fl“^. ƒ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poures de Gand furent tous riches. Le Dimcnchc au matin vindrcnt lesmy^. j(gt;

uelles en la ville de Gand,que leurs gens auoicnt déconfit le Comte amp;nbsp;fa Cheua ^ Maintien de ^^ux de Bruges,amp;cftoicnt,par conqucft,Scigncurs amp;nbsp;maiftres de Brugcs.Voosp^ ceux de Gand bien croire amp;nbsp;fauoir qu’à CCS nouuellcs ce fut vn peuple réiouy, qui en grande ^^j-aux nouueHes tion auoit eftc,amp; firent par Icscglifcspluficursproccffiôs Radions de gtaccs,e j, de la viûoire Dicu,qui Ics auoit regardez en pitié,amp; tellement réconfortez,qu’il auoit donne ^ de leurtgent. fg ^ leurs gens.Toufiours de iour en iour leur vcnoit nouuelle, amp;nbsp;efloicntfi trej^^^, de ioye,qu’ils ne fauoient auquel entcndrc,amp;ielc dy pour ce que, fdc Sire de gt;nbsp;lesfqui eftoit dcmourécnlavilledeGand)euftpris ccDimenchc, trois ou quatre mille hommes armcz,amp;fen fuft allé en Audenarde,iI enfle ,^[ plaifanceamp;volonté, car ceux d’Audenarde furent fi ébahis, quand ces nonue^^^j^ y vindrcnt,qu’à peine que,pour la peur de ceux de Gand, ils ne vuidoycnt ^ ^ji’’

-ocr page 659-

DE FROISSART*


16^


^quot;yoient àfauueté en Hainaut, ou ailleurs, amp;cn furent tous appareillez Mais, quand *ls virent que ceux dela,villedc Gand ne venoicntpoint5ne nulles nAïuclles n’en auoy-^'’^Osrecueillirent cou^^ge amp;nbsp;confort,amp; auffi les Chcualiers,qui là eftoientf c’eftalfa-uoirnicßirerehanBcrrfbj||;,meffirc Thierry duBan,amp;meffireFleuriantde Hcurlée)gar Ocrentamp;contorceren?ceuxd’Audenardc,iufques à tant que melïireDamos deHaluin yvinidcpuis,quiyfutenuoyéc^parlc S^mte,ainfi que levonsrccordÄay, quandie * llt;:nyveiiuiufqueslài Oncques nulles g^s ne firent de leurs ennemis ainfi que ceux de Gandfirent adoneques à Bruges, t ny ne fc portèrent plus gracieufemét enucrs vne villeconquife,q^e ceux de Gand firent entiers celle de Bruges,car oncques ils ne firent mal a menu mc(tier,fil n’eftoittrop vilainement aceufé» C^and Philippe d’Artcuclle, corrompu en Pierre du Bois, amp;nbsp;les boucs gés amp;nbsp;Capitaines de Gand,fe virer au deffus de ladite ville l'autre Exemi de Bruges,8t que tout efioit en leur commandement amp;obeiflance,on fit vn ban,depar Philippe d’Arteuelic,Pierre du Bois,amp; les bonnes gens d^Gand,quefur la refic,tourcs manières de gens fe tiraflent à leurs hoftcls,amp; que nul d’eux ne pillaft, n’elforçafi: mai-Ion,amp; neprêfifi riens de rautruy,amp; que nul n erneuft meflée ne debar,fins commandement de tous,fur la tefte. Adonequesfutdemandcfonlauoitquele Cömte efioit de-Wnu. Lesaucunsdifoientqu’ilefioitgt;dléhorslaville,dcsleSamedy, amp;nbsp;les autres di- , loient,qu’il efioit encores dedans Bruges run fie quelque part,ou on ne le pouuoit trou-®tt.Lçs Capitaines de Gand n’en firent compte,car ils efioient fi réiouis de la viéloire lt;luilsauoienr, amp;: de ce qu’au defiùs de leurs ennemis fc veoient,qu’il lac leur chaloir ries deComte,nedcBaron,ou Cheualicr,quifufi en FlandrcsjScfetenoiétfigrâSjque tous ivmettroientenleur obeiflaUce.Or regardèrent Philippe d’Artcuélle amp;nbsp;Pietre du Bois S^oquandils fe départirent de la ville de Gand,ils l’auoicnt laiflée dégarnie amp;nbsp;dépour-V’^uedetousbiens,de vins,8c de blez,amp; n’y aüoit riens. Si enuoyerent ratoft vne qiian-’^^(lcgensauDanamp;àl’Efc!ufc,^ourcfire Seigneurs des villes,amp; despourueances qui ûyàinseftoient,pourpourueoirlavilledcGand. Qjiand ceux, quienubyez yfurent, ^’*^‘^'°^q^^ yvldtentJ^QJ^n,onleürouuritles pörtes,amp;fut tantoft la ville amp;lcs pourueances mi- '^p^^^yHippe ^^^''butcommandernent. Adoneques furenttirezhors, de ces beaux celiers,tous d’^rtendiez vinsquilàej^iej^f,3çPQj^o(j^JeGafcongne, delà Rochelle, 5edesloiugtaines marchés, iniques à plus de fix mille tonneaux,^ iceux mis à la voiture, amp;nbsp;cniioycz en la vil- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

mae Gand par chariots,^ par riuiere,qu’on dit la Lieue.Pul^paircrét les Gâdois outre, ^i^cn vindrét à rEfclufe,laqle ville leur fut incôtinent ouuertc,amp; fc mit ert leur obeif-^cc,amp;làtrouuerent grade foifon de bicz amp;nbsp;de farines en tónncaux,en ncfs,amp;en grc-’“ersacmarchas efirangers.Tour fut payé,mis à voiturc,amp; mené à Gand,tant par char coyquepar cauc.Ainfifut la ville de Gand refrefchieamp; deliurée dc*mifetc, par la grace oc Dieu. Autrement ne fut ce pas.Bien en doit aux Gandois fouucnir,amp; que Dieu leur mdâplainemcnt,quand cinq mille hommes,tous a{Famcz,décôfircnt,deuât leurs mai-ions,quarante mille hommes. Or fe gardent d’eux enorgueillir, Scies Capitaines aufii, mais non feront. Ils fen orgucilleront tellemór,quc Dieu fc courrouccra,amp; Icurrcmô-ftreraleurorgueil,auant que l’année foit finie, fi-comme vous orrez recorder cnl’Hi-ftoircplus auant,pour donner exemple à toutes gens. le fu adoneques informé, amp;nbsp;le • • vueilbiencroire,queleDimenche,quand il fut nuiôl,le Comte de Flandres iffithors dclavillcdcBrugcs. La manière, ie ne la fay pas, n’aulfi fön luy fit voyc aucune. le

«oybienqu’ouy,Mais il iifit fcul à pié, veftu d’vnc poure houpelandc, moult (impie. jj^j^^^^^J'' Q^vnàilfc trouua aux champs il fut tout réiouy,amp; pouuoit bien dire qu’il eftoi^ iflu de * ^^^^’quot;^^* grandpcril,amp;: commença à cheminer à l’aucnture,amp; f en vint deffous vn buifibn, pour tourner quot;fi^tt huoirqucl chemm il tiendroit(car pas ne cognoifibit les chemins, ne iamais à pié che- mené à l'j^e. ’’’ineilnauoit)amp; ainfi qu’il efioit deffous cebuifibn là capy, il entendit Se ouit parler vnhomme,amp;d’auéture c’eftoit vn fien Cheualier,qui auoit cfpoufé vne femme fienne hllebaftarde,amp;lcnommoitorï meffire Robert Marefehaux.Le Cote l’entendit au parkt,amp;luy dit,en paflanr,Robert,es tu là? Le Chcualier(qui moult bien le cognut au par-Kt)amp;luy dit,Môleigneur,vous m’auez fait au-iourd’huy beaucoup de peine à chercher autour deBroges. Comment efies vous ifiu.'’Allon,alIon,(dit le Comte)Robert.Il n efi: Pj^maintenant temps de recorder fes auentures icy. Fay tant que iepuilfeauoir vn ™wal(cariefuis.lafréd’allcràpié)ôeprenlccheminderifie,fitulc fais. Monfeigneut füdeGieualier)iclc fay bié. Adonc cheminerét ils celle nuit,^ le lendemain iufques apanie,auâut qu ils peuffent rccouurer de cheual,amp; la premiere môture3que le Comte

P

-ocr page 660-

LE SECOND VOLVME


17^^

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eut,ccfutvneiument,qu’ils trouuerentchez vn poure homme,en vnviUage.Simo^

y dMit S4~ j (^Qætc deflusjfens celle amp;nbsp;fans penncaujamp; vint lef Lundy par les champs, amp;lc 0 » £xemp. Mais ^’^ bouta en 1’1116,30 chafteau,ou fen choient retournez la plu^grande partiedes ,^ Sala dis Liin- ualiers,qui choient échapez de la bataille de Bruges,amp;l’choi«iffauucz au mieux q^^^ di crastpile auoientpeUjles aucuns àpié,amp;lcs autres à cheual,amp;tous netii*lrentpas ecebe®^’ veut lis dédit- mais fen aUcitnt les aucuns par meren Hollande, amp;nbsp;enZelande, amp;nbsp;fytindrentto -^ blonde l ^!t tant qu’ils eurent autres nouucllcs. Meflirc^Siiy deGuifteUes arriuaà bon port,caf ‘^^quot;^^’ trouuaenZglandc,enrvncdefes villès,le Comte Guy de Blois ,quiluyfitbonncc re, amp;c luy départit defes biens,pour le remonter amp;nbsp;remettre en eftat ,amp; le retint a ques luy, tant qu’il y voulut demourer. Ainfi eftoient les dcbaratez réconfortez pat Seigneurs delàouilstiroient,qui en auroiet pitié, amp;nbsp;c’clloitraifon,carNoblcne*6 tillelfcdoiuent ehre aidées amp;nbsp;confeillées par les Gentils.

De ce pi e les Gardoisprefii Orages,apres leur coa/jueße^ (^ comme fit toutes les villes de Flassdresfire/sdsrefstà eux^fors t^t/deffarde. chap. c.

LEsnouuellcsfépandirenr,par moult de lieux amp;nbsp;de pays, delà déconfiture dec ^ de Bruges,amp; duComtcleurScigneur,amp;:co’nmentles Gandois les au oient etc f/Z? auoit icj fits.Si en choient plufieurs manières de gens réiouyes,amp; principalement Commu ^^ Gand es deux tcz. Tous ceux des bonnes-villes de tBrabanr,amp;de l’Euefché duLiege,eneitoictgt; £xem.MaisU liez,qu’il fembloit proprement quelabefongncfuh leur. Aulfi furent ceux de Ko dedisdton pty- ^ de Paris,fi piaillement en eufTentofé parler. Quand Pape Clement en cutouy^ uMte apreuae nelIeSjil penfa vn petit,amp;puis dit que celle déconfiture auoit ehé vnc verge de v* noj redin-echo pour donner exemple au Comte,amp;luy enuoyoit celle tribulatiô,pourlacaufcqo^ hoir rebellé à fes opinions. Aucuns autres grans Seigneurs difoientenFrace,amp;^it que le Comte ne faifoit qu’vn petit à plaindre,f il auoft à porter amp;nbsp;à fouifrir, cariP ehé fiprefomptucux,qu’ilneprifoit naimoit nul Seigneur voifin,qu’il euh, ncKoy^^ France,n’autre,fil ncluy venoit bien à poind, pourquoy ils le plaingnoicnt n^o^quot;^ fes perfccutions. Ainfi auint.On dit voulontiers qu’à ccluy,à qui il méchet jW^oo ^^^ mal offre.Par efpccialccux de la ville de Louuain furent tropréiouysdcl|t'i^t‘’’‘^‘' Gandois,amp; del’ennuy du Comte,car ils choient en different amp;durparty enutts c de Brabât leur Seigneur,qiéles vouloir guerroycr,amp; abbatre leurs portcs,amp;k5* , auis qu’il fen tiendroit mieux en paix.Etdifoient ainfi en la ville de Louuain. 00 nous choit aulfi prochaine côme Brilt;itelles,nous ferios tous vn, eux amp;nbsp;nous. De® leurs parolles amp;nbsp;deuifes choient informez le Duc Scia Duchclfc de Brabant,maisi conuenoit cligner ifs y eux,amp;bahrcr les tehcs,car pas nehoit heure de parler.Cco Gand, eux chans à Bruges, y firent moult de nouuel, amp;nbsp;auiferent qu'ils abbattroiontj,^ i^uel^ues por- lez deucrs eux,deux portes, amp;nbsp;les murs,amp;: feroient remplir les foflez, afin que cc®^ tescr murs de Bruges ne fuffentiamais rebelles enucrs cux,amp; quand ils fen partirent, ils emmené Bru^esabbatus cinq cens hommes, Bourgeois de Bruges, des plus notables, aucceux, cnlaviï' par es ca ois q^j^j^ ^ ßj^ qu’ils fuirent tenus enplus grande cremeur amp;nbsp;fubiedion. Ce pendant'^ ^ • cCs Capitaines fe tenoient à Bruges,amp;: qu’ils faifoient abbattreportes amp;: murs,tV^ plir fohéz,ils enuoycrcnt^ypre,à Courtray,à Bergues,à Calfel ,à Propinghe,àB‘’“ bourg, ‘^ par toutes les villes amp;nbsp;chaheaux de Flandrcs,fur là marine amp;nbsp;franc deB®? ’ que tous vinhent à obeiffance à cux,amp;apportairent,ou enuoyalfent, les clefs desvi Flußeursvilles amp;chal^aux,en remonhrantfcruice amp;nbsp;obeilfance.Tousobcircrjamp;nuIsnofercntaW'’ de Flandres Je cótredire,amp; vindrêt tous à obcilfâce à Brugc,à Philippe d’Arteucllc amp;c aPictre du Bot» met»nten lo- Ces deux fenômoient amp;nbsp;eferiuoiét fouucrains Capitaines de tous,^ parefpecid P»* lippe d’Arteucllc choit celuy,qui plus auant befongnoit Sc le chargeoit des befongo» deFlâdres amp;tant comme il futà Bruges,!! tint chat de Prince,car touslesiours,parity ménehriers, il faifoit fonneramp; corner dcuantfonhohel, à fes difnéesamp;foupees,^''® faifoit feruir en vaiffelles, couuertcs,d’argenr,ainfi côme fil fuh Comte de Flandres ƒ bien pouuoit tenir ceh char,caril auoit toute la vailfellcdu Comte, dor amp;nbsp;dargent,^ tous les loyaux,chambres,amp; fommiers,qui auoient ehé trouu ez en l’hohel du Comtek Bruges,nc riens on n’auoit fauué. Encores fut enuoyéevne route de Gandois à Mark) vn tresbcl hohclfqui eh au Côte)fitué à demie lieue de Bruges. Ccux,qui y aUcrécyn'

beij/knce Jet C4ndois,

Outrage des

k^^i/ènduCo rent moult de dérois,car ils déropirent toutl’hoftd,amp; abbatrircnt,amp; deropirédesfos te de Flandres. OU Ic Comte auoit cfté baptifé,amp;: mirent à voiture,en chariors,tout le bicn,oramp;ai^crt


-ocr page 661-

DEFROISSANT. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tyi ,

^loyaux,amp;lenüoycrentàGanditToutletermede quinze jours cîuràhtyaboittous ■fc^eelanp^ ^5 lours plus de deux c^ns chars,allansfe venans de la ville de Gantft BrugeSjiStaufli de farfitite feloii /“g« à Gahd, pour clavier le grand conqueft amp;nbsp;pillage, que Philippe d’Artcüelleamp; sala^etfiiuat ‘^^^andois firent là,efi «Ifeprife de Bruges,amp; à peine le pourroicon prifer, neftimer,’^^^ ^^ty curertt grand pfcmtiQuand ceux de Gand eurent fait tout leur bon vouloir delà '^“^‘'“’’quot; ’‘oaeBrugesjilsenuoyerentj^eladitû^illc de Bruges, cinq eês Bou^eois,des plus * ®oubles,à Gand pour là demourer en came d’oftageric, amp;: François Arrcmen amp;nbsp;Piert du Mitre, amp;nbsp;mille de leurs hommes,les cnuoycrenr,amp; debaoura Pietre du Bois Caquot; pUame de Bruges,tant que les portcs,murs,amp;foffez,fuirent mis a vni, amp;r adocques fe de partit Philippe *Àrteuelle,^quatre mille hommcs,amp;: prit le chetinn d'Y pre, amp;nbsp;fit tant 3“«yparuintiToutes inanieres de gens iffirent ab deuant de luy,amp;le recueillirent auflt onôtablement,comme fil euft efté leur Seigneur naturel, qui vinft premièrement en atcrrc,amp;tous fe mirent en fon obeiirance3amp;rcnouucll^iMaicursamp;Efcheuins,amp;:là fit ’outcnouuclleLoy.Puis vindréteeux des Cllaftcllenics d’outre Yprc,dc Caffel,de Ber ^^ i^beißn” ?nts,deBourbourg5dc FurncSjamp; de Pröpringhc,qui tous fe mirent en fon obeilfancc, des cadaii qui ' wyiurcrcntfoy amp;nbsp;loyauté tenir,ainfi comme à leur Seigneur,le Comte de Flandres, eftvnerepetitio ypandil eut ainfi exploite, amp;: qu’il eut de tous rancurancc,amp;il eut feioumé à Yprc huit de^e qu’lia dit ‘'’urSjilfenpattitjamp;vinta Courrray, ou il fut auffireceu à grande ioye, amp;nbsp;fy tint cinq pgt;-’»parquant, rtrs,amp;cnuoyafes lettrcsamp; rnclfages à la ville d*Audcnardc,eil léur rnandât qu’ils vinf rrtdeuers luy en obeilfance. Car trop y auoient mis, quand ils voyoient que tout le nstoumoitauecceux de Gand, amp;nbsp;ils demouroyent derrière, amp;nbsp;bien leur dirent ces . '^'‘’gtts,que,fils ne faifoient com me les autres,ils fe pouuoient bien venter qu’incon t'“^'“âufoicntlc fiege3amp;queiamaisdelàne fcpartiroit, iufques à ce qu’ils cuifent olCjamp;mcttroient à l’efpée tout ce,qu’ils trouueroyent dedans.Quànd ces nouitelles

^^ fcMa Audenardcpar Philipe d’Arteuelle, encores n’y cftoit point Venurrieffife -^ile/^ricpatà H^llainfqui en celle faifon en fut Capitaine)^ n’y eßoient que les trois UMC Damosi ^hetsdeflus-nomme^,qui refpondirent chaudemet, qu’ils ne faifoient copte des aucha.freced.

dr^•j'^^'^''^^^^’'^‘'*fiwircux de niiel,ôc que l’héritage de leur Seigneur,leCôtedcFlâ- c^ Heluytti oj ^’*“^^PVuoicnt,nevouloient,point donncr,n amoindrir,niais le dcffcndroicntamp; flt;i»ffgt;frgt;tvmi « “^ ^''oiontiufqijcs à mourinAinfî retourna le meflager à Courtray.

^jMlt;tgt;iide Philippe d’^rigfie//e,eßafit de reffiar à Gafjd,(^ gomment le Comte de Flaft-’'^^figt;»‘iMeffettcepe»dafstàl7/e, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^hap er»

Q andPhilippcd'ArtcuelleeutoUy parlerfon melïagerfquirapporta queceux de

^^ garnifon d’Audenarde ne faifoient nul compte de luy,ne de fes menaces) il

^^ ’4w(^uoy qu’il (jeyß. couftev au pays de Flandres)!! n’enrédroit iaibais à autre cho-çôü*'^^’’,’^'“^P“5,amp; rué par terre, toute la ville d’Audenarde. Si grandement en fut jft • ®*’^^j5uc detout ce faire eftoit bien en fa puilTance, puis que le pays de Flandres IjjL*^^®’'^*”^^^^/« Quand ileut feioumé fix iours à Courtray ,amp; il eut renouuellê dt ?^*?^’^^°'’5P”51afcautéamp;honimagc(auffibiencoqjtnc filfuft Comte dcFlan-

hi 1 en retourna à Gand. A l’encontre de luy iflit on à pro^effioh3amp;à fi grande ioye • •

1 binais le Comte, leur Sire n’y fut reccu fihonndrablcment ,cotnrneil fut à fon foi Y?^^^^°*‘ogt;ctlcs gens,ainfi comme leürDieu,pour(ant qu'il anoir donné le con-nôh ^'^^-''^^^’^^^^''■rccouuréc en eftat amp;nbsp;en puifrancc,car ori bc fauroit dire le grâd redcbics3quileurvint,parterreamp;parmer,deBrUges,duDâ,amp;rderEfclufe£«lepain jFyauoit valu vn vieil gros,n’auoit pas trois femaines)n’y valoir que quatre mites.Le i-’ffidt de ^i~ - '?’’‘y’^°^^vihgtqüâtr€ gros,) n’y valoir que deuk grosso Utes chofes en Gâd eftoy lipped ^^ 3 meilleur marché qu’à Toufnay,ou VaIcncicniies.Philippcd’Artcuellc ertchàrgea ^^‘^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

pBi^ïnd eftat de beaux courficrsamp; deftriers,qu’ilaUoità feiour, ainfi commeVn grand l'Ifl”^*'’^’^^®*^^^®®ft®^'^™cnt dedans fon hoftel, que le Coriite de Flandres eftoità ®)amp;auoitparmy Flandres,fes Officiers,Baillifs,Ghaftelains^Rcccueurs,amp; Sergens, ^^/outeslesfemainesrapportoientlartiifc trefgrande^àGand, deuers luy,dont iltc-c oneftat,amp; feveftoit de fanguines robes,amp; d’cfearlate,fourrées de ihcnu-vers,ain ()^itimc!eDucdcBrabant,oüleCôte,deHainaut,Siauoit faChâbte-auxdenicrs(ôü

^^*yoit)ainfi comme le Comte,S: dônoit auxDames amp;nbsp;Damoifelles de Gâd difnêes te s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;côe le Côte au oit fait ,amp; nepargnoit no plus or,n’argêt pour faplaifan

’ ecriuoit amp;nbsp;nommoit, en fes lettres, Philippe d’ArtCLiclle, t Regard de Flandres, ^sùladit Rc-

P

-ocr page 662-

172 nbsp;• LE SECOND VOLVME

gcnt,«w«»x OrcutleComtedeFlandres(qui fetenoicàriflemoult3penfcamp; auifcr, quandi''’^'-amiUMu. fon pays plus que i«mais rebeller cotre luy,amp;ne veoit point que de fa puiffanceiing“ liere il le peuft rccouurer,car toutes les villes eftoient en vnité,^ d’vn tel accord qu^ ne les en pouuoit iamais öfter, ft ce neftoit par trop grande-pmÄance, n on ne pan® par tout fon pays de luyjen l’honnorant ôc recognoiflant Seigneur, nomplus queletf

• niaisiln’cuftcbé.Orluy fouuintildel’aliance^u’iifit au Duc deBourgongneJeque auoit fa fille à femme,Madame Marguerite,d^aquelleîl auoit deux beaux enfans, * àpoind.Sidifoitqu’ileftoitbien heureux, dont le Roy Charles eftoit mort,amp;qu“y auoit vn ieune Roy en Francc,au gouuernement de fon oncle, le Duc de Bourgong*** ■[En^edez que qui le menerî^amp;ploycra tout àfa volonté.t Ainfi eft il du ieune RoydlFrance,amp;cf leCoredeFlan courroucé contre mes rebelles comme i’cfpere,car il cft de bonne vûlonté,amp;délire deBourgongne,quandilluy remonftrerajc^® Jf, turques à. gueil,amp; comment il eft tenu c^aider à fcs hommes, quand leurs gens veulent faidct Mais le Roy rebellions.MaisleRoyCharles(commefuppofcntlesaucuns)n’encuftricnsfait5W^ Charles.hî- cunc chofe en euftfait, il cuft attribuéla Comté de Flandres par quelque manierCj uant laquelle Royaume de France,amp;au dommaine,carle Comte de Flandres neftoit pas nbicn (lauft nous a- fj gfacc , qu’il euft riens fait pour luy ( fil n’euft bien fccu comment neuft elle Ion”® Monsmisco r cle. Nous nous fouffrerons à parler de cesdeuifes,tantquc temps amp;nbsp;lieu viendra,î^ courronné ’^^^^ commctle Comte de Flandres fc maintenoit à rille.Depuis la grande perte, lt;]® er ad:mi^éîes auoit cue deuant,amp; dedans,^ dehors Bruges, il entendit que meftirct.TierryD^® trois motsfiy- mclfire Fleurant de Hculle,amp; melfirelehan Bernage tenoient la ville d’Audenardt) stans, pour par l’auoicnt tenue depuis la dure befongne de Flandres,auenue deuant Bruges,Sebi^ faire lefensde uoitque CCS trois Chcualiers n’eftoient pas fors affez, pour rcliftcrcontrehpudrt^^^^ /D*2rTier ^^ ^^â*^‘^'^^S3^^15 venoient là,pour y mettre le fiege ainfi,qu’on cfperoit quils^crop d du ’?an ”amp; haftiuement. Adoncques,pour refrefehir la ville d’Atdenardc,^ la pourueoir del“® meffire Flcu ^^^' chofes,le Comte appclla mefliret Daniel de Haluin,amp; luy dit,Daniel, vousirez rent de Heur la ville d’Audcnardc.lc vous enfay Capitaine amp;nbsp;fouucrain, amp;nbsp;aurez de voûte ton lee,rf» cha.c)c, cent cinquante Lances de bons Gcns-d’arraes,8e cent Arbalcftiers, amp;nbsp;deux c”quot;?^Hj. au/quels nous^ varlets,àlanccs amp;nbsp;àpauois,amp; aurez lefpingdelagarnifon,carielavouscj^afg”^“ u Monsadioufle nient,amp;la faites bien haftiuement pourucoirdc blcz,d’auoines, de chairslÜ^^’ . Berna^e ^^” '^^“^’ P^*’ ”°^ bons amis amp;nbsp;Boifins de la ville de Tournay. Ils ne nous faudront po'® four ce qu'il ^^ grand bcfoing.felou noftrc cfpoir. Monfeigneur ( refpondit le Chcualiet) aV” ^., veut Meß que ordonnance fera tout ce fait,Ôc ie pren le faix amp;nbsp;la garde de la ville d’Audcnardegt;P“ ils fiiene trois, qu’il vousplaift le me commander. là maux n’auiendront par moy.nc par ma deu“ ' cimmeils fut DanicfditIc Comft)de ce fuis ie tout rcconforté.Adonc prit congé meflireDaW® aucha.ftfdit. Heluin du Comtc,amp; fenvintà Audenardc,amp; larefrefchit de bons Gens darroft feedotteßre^ ^-^.g g^ d’autres chof»s,qui à ladite ville eftoient neceffaircs. eeluj,qutlno~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ me Damaux nbsp;nbsp;nbsp;Cowe/jt PhiUß/te ei’airteae^e (jrfis Gastdois meirent leurfiege deuant ^dutlenarde. c ft de ffailLtin,4U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(QU« (ha. frecedent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vand Philippe d’Artcuellc(qui fc tcnoit dedans Gand) entendit les nouuellô'i.^ etencorÿ ttn- v^ccux d’Audenardc eftoient ainfirefrefehisde Gcns-d’armcs,ilditqu’ilypo®f“°’^ tof le furnome roit dc reméde,amp; que cen’eftoit paschofeàfouffrir,car c’eftoit trop grande®®®'^ «de Haluin préiudice amp;c dès-honneur du pays de Flandres,que celle ville fetenoitainfi.SHM“^ y vicndroit mettre le fiege,amp; iamais n’en partiroit qu’il ne l’euft abbattue,amp; misa® tous c^x,qui dedans eftoicnt,Chcualicrs amp;nbsp;autres. Adonc fit il vn mandement 1^ tout le pays de Flandrcs,que tous fulfent appareillez amp;nbsp;venus,le neufiéme iour lui® uanr Audenardc.Nul n’ofa defobeyr à fon man demcnt,amp; tous ceux des bonnes de'' siege d'Aude les de Flandres, du Franc,amp; de Bruges,fapparcillcrêt,amp;:vindrcr mettre le liege den^ narde, far phi Audenardc„amp; feftendirent par champs,parprez,ôt par marais, amp;nbsp;toutlaenuiron,îk l'ppf d’^rte- eftoit Philippe d’Arteuellc leur Capitaine fouucrain,par qui ils fordonnoicnt,amp;leq® '*‘^^quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tcnoit grand eftat deuant Audcnarde. Adonc fit il vnc taille en Flâdrcs,quc chacun t^ routes les femaincs paycroit quatre gros, le fort portant le foible.De cefte tailleacq» amp;airembla Philippe d’Arteuellc grand argct:car nuis n‘eftoiêtexcufez,quilsne paya fcnt,car il auoit fes Sergens tous propres parmy le pays de Flandres,qui faifoientpaj pourcs amp;nbsp;riches,voufiirét ou nô.Et difoit on qu’il y auoit au fiege d Audenardeplus cet mil hóes,amp; firét les Flarnas.au delfus d’Audenardc,en rElcaud,ficher amp;plâtergf amp;grosmerraîs,parquoy nulles nauires dcTournay nepouuoictvenira Audenardc^^

-ocr page 663-

DE FROISSAIT.


î^;


Juokntcnleuroft de toutes chofes neceffairesà planté, halles de drajps, pcicerics,6c mcrccriesiamp;y auoit marché tous les Samedis,amp; fi leur apportoit on| des villages d’en-dron,toutes chofes de Souccurs,fruits,bcurres3lai(ft:s,frommages3poullailles,amp; autres chofes.Eten Voftauoitc^^fnes amp;nbsp;cabarets aufti plantureufement comme à Brucelles, amp;-’tvindeRein,dePoÿlOTi,amp; de France,galrigachcs,maluoifies, amp;nbsp;autres vins eftran- -^fiaujl^^^j gesàbonmarché.Etpouuoitonaller,V(^r,païfcr, amp;nbsp;retourner, fansp»il,voire ceux vindc’Kiz, deHainaut,de Brabât,d’Allemaffgne,amp; mfciege auifi,mais non ceux de France^Quad t^ue vous relit æcllireDanieldeHeluyn,Capitained’Audenarde,cntra preraieremétenlaville d’Au ^inz^s'il vous (lcnarde,il fittoutes les pourueâces,amp; furent départies vnicmét,amp; dôné à chacun,felô fi^fl’iefx»^. ftchargc,fa portfon,amp;rcnuoya tous les cheuaux,furquoy ils cftoient montez,amp;fittou teslesmaifonsdéprcslcsmursabbartrc,amp;couurirdeterrc,pour letraiddufcu amp;des S^/’g^^^ ^s, canons car ils en auoient en 1 oft merueilleufcment grande ioiion)amp; fit toutes femmes entans,amp;autres menues gcns,logcr es eglifcs amp;nbsp;monfticr^amp; àplufieurs d’iceuxvuider ajedeieufrié, hviilc,amp;nedemouraoncchienenlaville,quetous nefunent mortsou gettezcnla ri- er cenfejfe né merc.Si vous dy que les Gompaignons,qui là dedans cftoient en garnifon,faifoient Cou-fi’iiir ^ut e'eß lient de belles ift'ucs, de foir amp;nbsp;de matin,amp; portoient à ceux de l’oft grand dommage,amp; làauoitcntr’cux,dcuxEfcuycrs d‘Artois,frercs, Lambert de Lambres, SeTriftân. Ces deux parpluficurs fois y firent de grans appertifes d’armes, amp;nbsp;ramenoyent forment les pourueances de l’oft de leurs cnnemis(voufifrentounon)amp; desprifonniers aufti. Ainfi ktindrcntilstoutrEfté,amp;.'cftoit l’intention de Philippe d’Artérielle amp;nbsp;de fon Confeil, luilsfcroientlàjtaHtqu’ilslesaffameroicntfcaràraflauîilleurcoufteroittropgrande-

■Jent de leurs gens) amp;nbsp;firent ceux deGand ouurer, ordonner,amp; appointer, fur le mont nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

’MenardCjVnengin,qui cftoit merueilleufcment grand.Lequel auoit vingt piez de ^îjamp;rquarante picz de long(amp; appclloit on celuy engin vn MoutôJpoürgetterpier-’'■^'iefaix dedans la ville, Si tout «ffondrer* Encores dc-rcchcf, pour plus ébahir ceux ^^hgamifon d’Audenarde,iIs firent ouurer vneBombardc,merueilleufcment grande, ’^yieauoitcinquantepiez delong,amp; gettoitpierres grandes,groftes,amp;pefans mer- ƒ//«?«[ pour ‘5''^Wnt,amp;quâd celle Bombarde décliquoit,ton l’oy oit bien de cinqlicues loing l’artillerieifeii

P^^'oui^de dix par nuit,amp;mcnoit fi grande noifc au décliquer, qu’il fembloit que ?®lcsDiables d’Enfer fuflent aughemin.Encores firent faire vn autre engin les Gan , 7*Samp;aflcoirdeuantlavillc,quigettoir carreaux decuyureftous bouillans.De telscn-^canons,Bóbardes,Truycs,ScMoutons,fc mettoyent en peine ceux de Gand d’en-^ngcrceuxd’Audcnarde.Entout ccfeconfortoicntlcs compaignons,qui cftoient ƒ ^^''f amp;nbsp;i^cinédioicnt à l’encontre,amp;.' faifoiét des ilTues trois ou quatre fois la femaine, ®'’fikauoientplus d’honneur que de blafme,8z auftiplus de profilPque de dommages

^'^^t^ciitaiiciifj^ Ganilais tlu ße^e tsl’^rt^lersari^e^e» couritm ßr les ferres de leur Cor»-ffjgt;riiffereftf (jnelt^ues villu^es des frontières duRoj de Prance,dont ils eurent guer ^lt;^ steils deux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. c i i i.

Ç^ pendant que le fiegeeftoitdeuant Audenarde,fe dej^artirentbien onze cens fio-fo '^’^^^®^°^)^âduifercntqiïilsiroicntvcoirlepays,amp;abbattre amp;fruftrer les mai- • • Br ^/^^^^’'^^^'^‘^^jQcif’^ficïientiftus de Flandres, amp;nbsp;venus demouref en Hainaut, en

’ 3nt,amp;en Artois3euxleurs femmes,Skieurs enfanSiSi accomplircntlcurpropos, amp;nbsp;nt les routiers moult de defrois parmy Flandres,amp;nc laiflerent one maifon,n’hoftel Neuntl outrât'

^ cntil-homrnc,quc tous ne fufl'entarsamp;ruez par terre. Puisvindrentde-r^hefà^f'!/«£^‘lt;wlt;/e« jft» r^'^^^“Cotnteamp;lcparabbattircnt,amp;trouuerentlcrep9z,oule Comte auoit i^^^^de mana ®*nisdcnfancc,amp;- le dépecerc'tpiéceàpiécc,5^1a cmic,ou on fanoit baigne,ils dépe ‘^^ ^lt;^'^gt;^ *^'»^^i

,^ctitauffi toute Séabbattirent la chapelle, amp;: emportèrent la cloche, amp;nbsp;fen vindrent rc ^^^’^^^'^’’^æ'-’cietcntPietre du Bois,^ Pierre le Mitre,qui leur firent bonneche-ten *^’^“'^‘^*”’^°” gré de ce qu’ils auoient faitjamp;leur direntqu’ils aüoicntbicnexploi-jj'^’’'^‘^®^’’°“dcrs furent refrefchis,ils prirent leur chemin vers le pont fWaruefto r3 Çrcntlariuieredu Lis,amp;fen vindrentdeuant la ville del’Ifle ,ô£abbattirentaü-t'^‘*^*y'’*^^ ’loh'n°^'^''^^^'^’^^^*'?^^'^ ®^‘^'^”sboutcre.nt le fcu,deucrs les villages de Flandres. A- Vvar-CC31 ^^'^^'’*^^^’^'^^^'^''^^ ^ Pæ ^ ^ chcuaî,plüs de quarâte mille de ceux de i’Iflc apres^^^ °”' feW^V^^^’^^ ^^^ *^^^ Flamans attains,dc morts,amp; de pris( à qui on trécha depuis les

^^^^euftenteftébienpourfuyuis,iàpiénenfuftéchapé. Toutesfoisces

^^^dc Ganc^entrerent en Tourncfîs,amp; y firent moult de defrois, amp;nbsp;ardirent la vil-

-ocr page 664-

SECOND VOLVME


174

f^erdrd dit de hclechicr

let de Helehierjamp;: autres villages denuiron^qui font du Royaume de Francc,amp;puisK' tournerent,à tout grande proye,au fieged’Audenardc.Ces noq^uelles vindrcnt au Due

deBourgongne(quifetenoitàBapauracs en Artois)^ commuât les Gandois auoyem pillé,couru,^ ars aucuns villages fur le Royaume de Franc^f^tefcriuit tantoft le Due

* de Bourgongne le conuenantàfon Seigneurie Roy de France fqui fetenoit àCom-' •' piegne)amp;aulïÂiuDuc deBerry, fonfrere,ai^uc de Bourbon, amp;nbsp;au Confeil duRo), à fin qu’ils y enflent auis.Et n’euft pas voulu IWuc de bourgongne qles Flamâseurent autrement fait,carilpenfoit bien qu’ilfaloit requérir le Roy de France, ouautrement fon beau perde Comte de Flandres iamais ne reuiendroit à l’héritage de Flandres,i aufli,tout confideré,cefl:e guerre le rengregeoit trop grandement,car II eftoit, de par» fcmme,apres la mort de fonbeau-percle Comte,héritier de Flandres. En ce temps*' tenoit le Comte de Flandres à Hedin.Si luy fut recordé commet les routiers dcG^ auoient cfléàMarle,amp;auoie#tabbatturhoftelen defpit deluy,amp;là chambreoud f /ly Moi'ticy né3amp; rompu les fons,ou il fut baptizé, amp;le repos t de fes premières années (quicW de fcs armes, tout d’argcnt)amp; la cuue aufli,ou on l’auoit baigné,qui eftoit toute décirée s'emporte'' Ce^uemms a- Ce qui luy tourna à grande deplaifance.Sien eutle Comte,luy eftantaHedirijma**** tuns raceeu^e^ iij,agination,carilvcoittoutfonpayspcrdu,amp; tourné contre luy(excepté Terrefl«^ ceme/de^^’^re ‘^^ ^ Audenardc)amp; n’y veoitnullerccouurance de nul cofté, fors de la puiftancf fintchap. '''‘^ France.Si auifa,toutconfideré,qu’ilfeniroitparlera fonfilsleDucdeBourgongn't quel fe tenoit à Bapaumes)amp; luy remonftreroit fes befongnes.Si fe départit de Hç’ amp;fen vintà Arrasjamp;làfc repolà deux iours.Le lendemain il vintaBapaumes, amp;ƒ cenditàrhoftclduComtc,qui eftoit fien.Car pour celuy temps il eftoit Comte» tois,poHrce que fa Dame de mere eftoit morte. Le Duc de Bourgongne, mnWS grande compaflion de luy,amp; le réconforta moult doucement,quand iU’eut ouye» le Comte de plaindre,amp;luy dit,Monfcigneur,parlafoy,queie do^àvous amp;nbsp;au Roy,ic nenteo J Flandres vers jamais à autre chofc,qu’au recouuremêt de voftre pays.Vous ferez réiouyjOuno^^P eDue eBour“ ji-Qnstoutledcmourant,car ce neftpas chofedeuë, que telle ribaudaillc(com*”^

^oi^^ o’^cs en Flandres)foitlaiflec gouuerner vn pays,amp; toute Cheualcric mes, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en pourroit eftre deftruite amp;nbsp;honnie,amp; par confequent toute Chreftienié.f'' ^ ^

' • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Flandres fe réconforta de ce que le Duc prcnoiwle conuenant de luy a*d'*’ L congé de luy,amp; fen vint crfla cité d’Arras. A ce iou r il tcnoit,dc la Comté der*® ^^^^ plus de deux cens hommesdes bonnes-villes deFlandres,amp;eftoient,aupainamp;*^ o en diuerfes prifons,amp; leur difoit on,ft)us les iours,qu’on leur trécheroitles te^^uj le Comte futretourné à Arrasjl les fit en l’honneur de Dieuamp; de Noftrc-flin*'’ dcliurcr,car bien veoit,àceqiïaucnoitenFlandres,qu’ils n’y auoient nulle eo^‘ ’ les fit iurer à eftre bons amp;nbsp;loyaux enucrs luy, amp;i puis leur fit deliurer à chacuns gent,pour aller à rifle,ou à Douay,ou ailleurs,ou mieux leur plaifoir. rAdonclc^® acquit grande grace,amp; puis fe partit d’Arras,amp; fen retourna à Hedin.

Comtnent le Duc de Bourgongne moyenna t^ue le Roy Charles de Francesc» »cuohfß f • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;re aux Gandoisc^à leurs at^erens^tantpour contreuengeance, de fes villages brullti)^ pour aider au recouure^ent de Flddres,pour le Cote^ß» home clrvafdl. c h a p. c 11’'‘

LEDucde Bourgongne nemeitpas en oubly lefdides conucnances,quilâ'’“. eues à fon Seigneur de pere, le Comte de Flandres. Si fe partit de Bapaumes, lire Gi^ de laTrimouille en fa compaignie3amp; meflire Ichan de Vicnnc(qui eftoit ^

• mirai de Francc)qui mettoyent grande peine à ce que le Comte fuft conforte,^ deuxeftoient des plus grans amp;nbsp;baux de fon Confcil.Tant cheuaucha le Duc deBoquot; gongne, amp;nbsp;fa route auccques luy, qu’il vint à Scnlis,ou le Roy eftoit, auecquesfes ' oncles deBerry,amp; de Bouffon. Si fut rcceu à ioye,amp;puis on luy demadades noun^ zeifucdestitr Jes de Flandres,amp; du fiege de Flandres deuant d’Audenarde. Le Duc de Bourgon-' ^9»^« vers le j-gfpondi^à CCS premières parollcs3moult fagement au Roy,amp; a fes oncles, amp;nbsp;qua** ^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcvitàloifîr,il tiraà part fon frere le Duc deBerry,amp;luy remonftra cornet ces Gaii ' ,

orgueilleux,fc mcttoicnt en peine d eftre maiftrcs,amp; de deftruire toute Gctillclie, auoient ars amp;nbsp;pillé fur le Royaume de France, qui eftoit vue chofe moult preiuditia àla confufion amp;nbsp;vitupère dudit Royaume de France,ôc qu ó ne le deuoit pointfou Beau frere(dit le Duc de Bcrry)nous en parlcrôs au Roy.Nous fommes,vous ^^»y. deux plus baux de fon Côfeil.LcRoy informé,nul n’ira au deuât de ntiftre c“f^’f’’^

O

-ocr page 665-

DE PROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• lyj

'i®ouuoirguerre entre le Royaume de France amp;nbsp;Flandres (qui ont efté en bônepaix conuient qu’il y ait tiltrejamp; que les Barons de France y ^ient conioints;au I^ ttnous en ferions DlafmeZ5amp;: en porterions la coulpe:car le Roy eft ieune: amp;nbsp;fauct /quot;toutes gens^qu’il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;partie ce,que nous dirons,amp;Iuy voudrons cpnfcillcr. Se

'quot;y en prenoit,la chlore pafleroit en bic.Se mal luy en vcnoit, no’ en ferios fort char

« )K trop plus blafmez que les autres: amp;àbonnecaufe:amp;diroiton partout. Vecz les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

^^ csduRoy,le Duc efe Berry R: de Bou^ongne,comment ils l’ont confeillé mauuai-

°^^ bouté en guerre le Royaume de FranCe:dont il n’auoit que faire. Adonc

, *îquot;wuSire,Que nous mettions enfemble la greigneur partie des Prélats amp;nbsp;desNo-sdu Royauniî de France,amp; leur remonftrions,lc Roy prefent(à qui pcrfonnellcmét quot;nolctouche)pour l’héritage de Flandres,toutes ces incidences. Nous verrons tan-ngencralevolonté du Royaume de France. RefpôditleDuc de Bourgogne,vous P tlez bien, beau f rerc: amp;nbsp;ainfi fera fait, comme vous l’auez dit. A ces parolles vecy le quot;bqui entra en la chambre,oij fes oncles cftoient,vn l^preuier fur le poing: amp;nbsp;fc fra-Pïenlcursparolles,en leur demadant moult licment:amp;dit,Dcquoy parlez vous main-quot;^ir,nies beaux oncles en figrandconfeil?rele fauroyc volôticrs,fi c’eft chofe,qu’on Wefauoir. 0uy, Monfeigneur, dit le Duc de Berry: qui fut auifé de parler: car à vous ^i,„ßr4nctt appartient de ce confeil grandement. Veez cy voftre oncle,mon frere de Bourgongne, ^^ ^^,^ charlej |’®cccomplaint à moy de ceux de Flandres:car les villains deFlandres ont bouté horsßxiemepar ßs ''on heritage le Cora te leur feigncur,amp;tous les Gentils-hommes: amp;nbsp;encores font ils indes de terry ’■ *'§ez,dcu'ant la ville d’Audenarde,plus de cent mille Flamans.-qui ont là afliegé grâd ^ ‘^‘ tmrgo» quot;quot;quot;'bredeGentils hommesiamp;ont vn capirainc,lcquclfappclle Philippe d’Artcucllc,^”'’/“''//’quot;^ P pngiois de courage:lequGl a rare que lamais de la ne partira,tant qu il ait rait la vo-'^quot;fpdeceux delà ville;fe voftre puilfance ne l’en léue.Ce qu’il a referué.Et adonc,quc ^quot;ditesyous?voulcz vous aider ^voftre couftn de Flandres,amp; reconquerre fon hcrita-?Mic villains par orgueil luy tollenr, amp;nbsp;efforcent par cruauté? Par mafoy (refpondit '^°y)bcaux oncles,i en fuis en trefgrand’ volonté: amp;nbsp;pour Dieu que nous y allions.ïe Fy^wtautre chofeque moy armer: amp;nbsp;encores ne m’armay-ie oncques. Si me faut il ^^^eveuxr^ner enpuiffance amp;nbsp;honneur)apprcndre les armes. Ces deux Ducs regar-quot;'^mtj’vnrautrciamp;leur vint grandement à plaifance la parolle du Roy,qu’il auoit ref-Pquot;quot;duc:amp; dit encores le Duc de Berry. Monfeigneur,voutauez bien parlé:amp; à ce faire Jquot;quot;scftestenu, parplufieurs raifons. On tient la Comté de Flandres du dommaine de ƒ nec : amp;nbsp;vous auez iuré, Sf nous pour vous, à teair en droit vos hommes amp;nbsp;vos liges:

le Comte de Flandres eft voftre coufin:parquoy vous luy deuez amour.Or,puis 'lquot;îvous en elles en bonne volonté, ne vous en ofteziamais: Szc9^ parlez ainfi à tous ^'quot;ifjquivousen parleront:car nous affemblerons haftiuemeetlcs Prélats amp;nbsp;les Barós le i^y chartes quot;cvoftreroyaume:amp;leurremonftrerons,vousprcfent,toutes ccschofes.Si parlezain-ßxieme entre-quot;hautamp;clcr, que vous auez icy parlé à nous: St tous dirons. Nous auons vn Roy de fridetura^eu-hautcentreprife,amp;dc bonne volonté. Parmafoy, beaux oncles, ievoudroyequcce/''^^”'’“ ^‘'’’-quot;ft demain prell, pour aller celle part: car dorefnauant ce fera le plus grand plaifir,que nbsp;nbsp;nbsp;filmte de

'Wray daller en Flandres, pour abbattre l’orgueil des Flamâs.Dc celle parolle eurent '«aeux Dues grand loye. Adóc vint le Duc de Bourbon:qcn lut apele des deux Ducs: ^'by remonllrerent toute la parolle, que vous auez ouye, amp;nbsp;la grand’ volonté, que le boy auoit d’aller en Flandres:dont le Duc de Bourbon eut grand’ioye.Sidemourerent leschofes en celuy eftat: mais le Roy efcriuit, amp;nbsp;fes oncles auffi,à tous les Scigi^curs du wnfeil du Royaume de France, amp;nbsp;qu’ils veinffent à vn iourquiûffigné eftoit a Compiegne, amp;nbsp;que là auroitParlemcnt,pour les befongnes du Royaume de France. Tous y • obeyrent: 8t futraifon: amp;nbsp;fâchez que le Roy eftoit fi réiouy de ces nouuelles,amp; fi penfif îquot; bien, qu il nef en pouuoit mettre hors: amp;nbsp;dhoit fouuent que trop de Parlement te-hoit on, pour faire bonne befongnc. f II me femble que, quand on veut faire St entre-1 Entede';^^ i^ue prendrebonnebefongne on ne la doit point tant dcmencr:car,à la longue,on auife les ^^ Kf^^ißif tel 'nnemis.Puis difoit outre,quand on luy mettoit au deuant les perils qui auenir en pou ^^tpnHes. quot;oicnt,t0il,oil,qui oncques riens n’entreprit,riens n’acheua.Et ainfi fc dcuifoitleicu- , prey^^j, lt;ƒ/,. quot;cRoy de France, amp;nbsp;iangloit aucunesfois aux Chcualiers amp;nbsp;aux Efcuyers de fa cham- Oyy^ ^^^^ * bt^qui delcz luy cftoient,amp; qui le feruoicnt. Or vous veux-ic compter d’vn fonge, qui qui, iXc. luyaumt cncelle faifon qu il eftoit à Senlis, amp;nbsp;fur lequel fonge il ordonna fa deuife du Cctfvolant fi-corame ie fu adonc informé.

P iiij

-ocr page 666-

V 0 L V M E dont il prit 'vn Cerf 'volant poK^ dtutf»

SECOND


l']6


D’vfifinge Ja Roy zie France^ Charlesfixieme;

• nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cv. »

ADuenu eftoit(point n auoit long termc)au ieune Roy^^yles de France,^c’’‘^^J^, qu’il feiournoit en la ville de Sc nils, qu’en dormant, enrcn^GvneauinonJup ^^.^

amp; luy eftoit auis proprement,qu’il cftoit en la cité d’Arras (ou oneques a ce

• efté) amp;nbsp;toute Ia fleur de la Cheualerie de fo aMoyaunÄ: amp;nbsp;là vônoit le Comte ƒ j^ dresàluy:quiluyaircoitfurfonpoing,vn Faucon pclerin,moult gentamp;mout luy difoit ainfi,Monfeigneur,ie vous donne en bonne eftreine ce Faucon,pour Je leur que ie veifte oneques, le plus gentement chaçant, amp;nbsp;le mieux ah^attant oyi De ce prefent auoit le Roy grand’ ioyc: amp;nbsp;difoit. Beau coufin grand mercy. cftoit il aduis qu’il regardoit fur le Conncftable de France (qui eftoit dclezluy}®^ , Oliuicr de Clifton;amp; luy difoit, Meflire Oliuier allon vous amp;nbsp;moy auxc^^J^Î*^? h^ prouuer ce geiitil Faucon,qifc mon coufin de Flâdres m’a donné : amp;nbsp;le Côneita refpondir,Sire,allon:amp;adoncqucsmontoientils à cheual,eux deux tant-fculemt venoient aux champs:amp; prenoient ce Faucon:amp; trouuoient foifon de Hérons,po% faire voler, Adonc dit le Roy, Conneftablc, gettez le Faucon: amp;nbsp;verrons comiu“^

• chacera. Le Conneftablc le gcttoitamp;le Faucon montoitfihautquapeinelepoi' ilchoifirenl’air:amp;prcnoit fon chemin fur Flandres. Adonc difoit le Roy auto ftable, Cheuauchon apres mon oifeau. le ne le veux pas perdre: amp;nbsp;le Conneftab o ^

, nbsp;nbsp;nbsp;accordoit: amp;nbsp;cheuauchoit (c’eftoit auis au R oy) amp;nbsp;alloient parmy vn grand ®®^?j. trouuoient vn bois à cheuaucher:amp; difoit le Roy, A pié,à pié:nousncfauronsp3i‘^ bois àcheual. Adonc defcendirentils, amp;femcirentàpié: amp;nbsp;venoient varlcts,q^Pj, noient les chenaux: amp;nbsp;le Roy amp;nbsp;le Conneftablc entrèrent en ce bois,3grand’p«®^ tantallercnt3qu’ils vindrent envnetrop grandclandcamp;là veoientleFaucon,«]“*^ çoit Hérons, amp;nbsp;abbattoit, amp;nbsp;fc combattoit à eux, amp;nbsp;eux àluy. Et ferobloitauRoyH fon Faucon y fai foit d’apertifes tant, amp;nbsp;chacoit oyleaux deuant luy tant, quils^nP doicntlavcue. Adonc eftoit le Roy trop courroucé, de ce qu’il nepounoit“quot;*'* r^ r^end'v» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difoit au ConncftablcJc pcrdray mon Faucon:dont i’auray gtiquot;“^^’^ U Cerf valant aa ^’^Y fourre,n’ordonnance,dontiele puifle réclamer. En ce foucy,que IcPy^’''”^'^^,,,; iL«7 charlet eftoitaduisquevntropbc^uCerf(quiportoit deux aellcs)apparoiflbitàeuV^

fixieme, e»ßn hors de ccfort bois: amp;nbsp;venoit en ceUelandc: amp;nbsp;fcnclinoit deuantic Roy: dermane, ^ui foitau Conncftable (quiceregardqjtàmerueilles, Sc en auoit grand’ioyc)CoD®' ^'*ff^^P'gt;»r ^^ ble, demourez cy:amp; ie monteray fur ce Cerf, qui fc prefente à moy: amp;ie àiæ'^^y^^ »gt;Jf pats après Qifgan.Lc Conneflÿble luy accordoit:amp; montoit de grand’ volonté le icunc W * ^^^ Cerf-volant: amp;nbsp;fen allojt à i’aduenture, après fon Faucon:^ ce Cerf (comme bit” dodriné amp;nbsp;auifé de faire le plaifir du Roy)Ic pottoit par deffus les grans bois8^ ‘^^^ bres:amp; vcoit que fon Faucon abbattoit oifeaux à fi grand’planté,qu’ileftoittoute ueillé comment il pouuoit ce faire : Sc fcmbloir au Roy, que, quad ce Fauconeut volé, abbatu des Herons tant que bien deuoit fuffire,lc Roy le reclaina:amp;incónt® ’ comme bien duit, fen vint a^Teoir furie poing du Roy: amp;nbsp;eftoit auis au Roy,^“’^.

* * noitle Faucon par lesldBges,amp;lcmcttoitàfondcuoir:amp;lc Ccrfreuoloitpar-b*: les bois,amp; rapportoit le roy enla proprelâde,ou il l’auoit chargé:ou le Cônefif’'' j^ tendoit : qui auoit grand’loye de fa venue: amp;,fi toft cômcilfut là venu amp;: dclccndquot;) Cerf fen retourna au bois,amp; ne le vit plus: amp;nbsp;là recordoit le Roy au ConneftabKl luy eftoit auis)comment le Cerf l’auoit doucement porté n’ocques puis le Roync^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Uaucha plus aife:amp; luy recordoit encores la bonté de fon Faucon,qui tant auoit «bW-

tu d’oifeaux:amp; le Conneftablc Fouit moult volontiers. Adonc venoientles variety lespourfuiuoient amp;nbsp;ramcnoientleurs cheuaux: amp;montoient delTus: amp;trouuoientj^ chemin bel amp;nbsp;ample:qui les retournoit à Arras. Adonc féueilloit Ic Roy: Sf auoitgl* merueille de celle vifion:amp; trop bien luy fouuenoit de tout ce:amp;lc recordaà aucuns ' fa chambre,qui les plus prochains eftoient: amp;nbsp;tant luy plaifoit la figure de ce Cerf,^^ à peine en imagination n’en pouuoit partir:amp;futl’vnc des incidences prcmieres(qi'^ il defeendit en Flandres, pour combattre les Flamans) pourquoyplusil cncharg^^ Cerf volant, en fa deuife à porter.

-ocr page 667-

DE FROISSART,

177

^^’’’ffientyduraiii leßege i^’!^ Uiiefiariiejes rehei/es de Flandresßrefif eoMfeKd/ice de prier ^Roji Charles.^ pour les remettre enpaix aueelear Comte: (^ commeK^eßafts mepriß^ ^'^^ft'Etre l’At/glois à leur adia/tee, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cvi,

BWped’Arccuellc(^^^u’il luy fuft bien auenu en fon commencement delà ba-(Ufi ^“^ ®™g®S amp;nbsp;(ÿe^c grâce qu’il cad eue, amp;nbsp;fortune, à la déconfiture qui! fit ^^^æ Comte amp;nbsp;fur ceux de BrugeSjfi n’eftoit il pas fubtil de faire guerres,,jc fieges. Car nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

^■cuneffe iln y auoit point efté #ourry, i^ïks à pefeher, de la verge, aux poiirons,en la “ttcdcl Elcaud amp;nbsp;du Lis)amp; bien le monftrajluy eftant deuant Audenardc : car il ne ^tla ville auoir: amp;nbsp;cuidoit bien par grandeur amp;nbsp;prefumption, qui cftoit en luy, que Audenardtfe deuffent de fait venir rendre à luy: mais ils n’en auoit nulle yolon-'1^01$ fe portaient comme trcfvaillans gcns:amp; faifoient fouuent des écarmouches, barrières, à ces Flamans: amp;cn occioientamp;bleçoicnt: amp;nbsp;puis feretiroicnt en leur ' Sgt;Ms dommage,amp; de ces ilfues amp;: enuahies Lambert de Lambres amp;nbsp;Triftan fon fre foff '\^^^^^'^^^hicn,en auoient grans renommées.Lcs flamans regardèrent que les ® « d Audenardc eftoient larges,amp;: rcmplfs d’eaue, amp;nbsp;qu’ils neles pouuoient appro-pouraflàillir,fors à grand’ peine. Si fut entre eux, confeillé qu’ils alfemblcroicnt '^‘«foffez, grande foifon de fagots amp;: d’eftrain pour emplir lesfoffez, à fin de plus bernent venir iufques aux murs, amp;nbsp;combattre à eux main à main. Ainfi, comme, • ordonné, il fut fait: mais les compaignons delà garnifon n’en faifoient nul com-d - ’^*’^*’^^^?^^ trahifon ne tournoit entre eux amp;nbsp;ceux de la ville,ils n’auoient gar-ƒ .^^ægc,qu’ils vifTent: amp;nbsp;pourtant meffire Daniel de t Harluyn (qui Capitaine en e- '1’ “'O pour l’ofter de toutes doutes, eftoit fi au-deffus de ceux de la ville, nuid amp;nbsp;iour, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f“7^“L

“^nauoient pmliancc, ordonnance, ne regard nul fur eux: Sgt;c n ofoit nulhommc de ^refehepoint l’e (j^iationdAudenardcjncnulôlneiour, aller fur les murs de la ville, fans compaignie rente de la cftrangers: autrement,qui y eftoit trouué eftoit en point de perdre la tefte. Ainfi fe i^raye dedH-Wc fiege tout ce temps: SC cftoient les Flamas moult au large de viures,en leur oft: dion.

i*^^ 'otvenoient par terre, par mer, ÔC par riuicres: car ils eftoient Seigneurs d« tout le cendres:amp;auoientt^upres d’euxles pays de Hollande,Zélande,Brabant: amp;nbsp;^ Cepaßgeefi J''’quot;partie de Hainaut: qui toufiours d’emblée,pour côuoitife de gaigner,leur me- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V

°gt;cntcnJeuroftafrezviurcs. Ce Philippe d’Artcuellc auoit le courage plus AngloisJ^^’ƒ^ƒ^.^^^ Wrançois:amp; eu ft volontiers voulu,qu’ils fe fufient adhère^ Sc alliez auecques le Roy ,f«,.^ ‘‘’*'gleterrcamp; les Anglois, parquoy, fe Ic Roy de France ou le Duc de Bourgongne J. ’’oient fur eux,à main armée,pour rccouurer le j^ys,ils fuflent aidez,Si auoit ià Phi-Pped Arteucile,en fon oft bien deux cens Arch ers, Anglois: lefquels feftoiét emblcz

.^r garnifon de Calais, amp;nbsp;venus pour gaigner: lefquels eftoient jtayez toutes les fc-^«,Philippc d’Artcuellc, pour coulourer fon fait Sc pour fauoir qu’on difoit de luy ’'ânec, fauifa qu’il efciiroir, Sc feroit eferire le pays de Flandres au Roy de France, humiliant, amp;nbsp;priant que le Roy voufift prendre le foing d’eux remettre en par-^tcpaixamp;amourenuersleur Seigneurie Comte. De cefteimaginarionilfutcreu,fi ƒ ’comme il en parla. Il eferiuit vnes lcttres,moult douces amp;nbsp;amiables,deuers le Roy ^France, amp;nbsp;à fon Confcil:amp; les bailla à vn Meffager: amp;nbsp;Riy dit qu’il allaft deuers le j^^f^^^ j^ ^ja* ^’’ydeFrance,amp;luybaillaftceslettres.Ilrcfponditquevoldliticrs:5ctantchcuaucha ^j,;^,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Pïtfesiournées,qu’il vintà Scnlis:ôc là il trouuale Roy amp;nbsp;fes oncles: auquel ilbaillafes ebarksS '’’fes. Le Roylesprit, amp;nbsp;fit lire, prefens fes oncles amp;nbsp;fon Confeil. Après qu’on les eut j'^cs amp;nbsp;entendues, on n’en fit que rire: amp;nbsp;fut adonc ordonné de retenir le meffager, amp;

’lettre en prifon(pourtant qu’il eftoit venu en la prefence du Roy,fans faufeonduit) l””ldemouiaplus de trois femaines.Quand Philippe d’ Artcuellc le fceut,ilfut en grâd ^'’dignation:8t fit venir deu at luy tous lesCapitaines de roft:Se leur dir,0r voyez vous g^ypquot;/c^^fe^^ ^’’dhonneur le Roy de France nous fait,quand fi amiablcment luy àuons eferit, amp;nbsp;fur '’^retenu noftre meffager. Certainement nous mettrons trop à nous allier aux An-? ois. Sinous en pourra bien mal prcndre:amp; ne penfez point le contraire. Car le Duc ƒ Bourgongne eft en France maintenant, amp;nbsp;meine le Roy tout ainfi qu’il veut. Car ''ftvnenfant.Péfez vous qu’il doye dclaiffer les befongncs,auenuc,en ceft çftat?Cer-''’oenny. Exemple par noftre meffager: qu’il a retenu. Siauonsbiencaufed’enuoyer , ^^Meterre,tantpourlcproffitcominüride Flandres,quepournousmetrreàfeur, ’

donner doute à noz ennemis. Icvcux bien (dit Philippe) que nous y enuoyons dix “’’douze de noz hommes, des plus notables, parquoy la congnoifianec en vienne en r-.' '

-ocr page 668-

SECOND V0LVME


I7§

•[Ceßadin s’el les ne nous cftoient au-

France,Se que le Roy Se fon Confeil cuident que nous vueillons nous aillerau Rp) Angleterre, fon#duerfaire. Mais ic ne veux pas que telles alliances foient fi toltr^^^ (feiles ne nous t befongnoient autrement quelles ne font) rnais veux que noz ge^s^ mandent au Roy d’Anglcterre^ôe à fon confeil,d’entrée nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nous auonsiuftû

beft^ng.

trement de fe de demander)lafommc de deux cens mille vieux cfcus,queèaques d'Artcueu^ pere,Se le pq^s de Flandres prefterét iadis ^Roy d’Angleterre,luy eftat deuanty nay,pour payer fes foudoyers-.amp; qu’on dic4m Roy d’ÂngIeterre,amp; à fes oncles,amp;^^ leurs Confaux,quc la Comté de Flandres,generalcment,Scies bonnes villes,qû‘^ ^^^ fw^ uel’odit ^^ pt'Cft, font dc tout cc auoir requefte Sc demande, Sc, f quand on nous aurarenô^ ces mots Mi^oy ^^ quoy Ic Roy d’Angleterre nous eft tenu Sc obligé,Iuy amp;nbsp;fes gens furent belle e^^j^ d'Angleterre, de venir en Flandres. Encores vaut mieux ( ce dit Philippe )que nous nousaiaoû noftrc,quc leseftrangers: Sciamaisne les pourrons plus legerem entrauoir, que t®^.^ tenant:car le Roy ne le Royaume d’Angleterre ne félongneront pas d’auoir lentrt ^^ mour,amp; l’alliance d’vn tel pays3commc à prefent eft laComté de FIandres:car ene° n’ontles Angloisfurles bandes de mer, mouuantdc Bordeaux iufquesàlElclû*^ cepté Calais, Cherbourg, amp;nbsp;Breft) par ou ils puiffent paffer, n’auoir entrée en r^ « Si leur viendra le pays de Flandres grandement à point: car Bretaigne (excepte® j^

* efttouteclofe:SclcDucde Bretaigneaiuré d’cftrcbonFrançois:amp;,filneleft®*f'f^i; deuiendroieil pour l’amour de fon coufin germain, le Comte de Flandres. Ado‘’‘'^[jj pondirent tous ceux,qui l’entcndirenr,PhiIippe,vous auez tresbien dit ^P^fl^’^^jf voulons qu’il foit ainfi que vous rauczordonné:Sc,qui ordôncroitlc contraire,®^j^^, droit point le profit dc Flandres. Philippe d’ArtcuclIc ne feioumapasadonequ^’ j guemenUmais ordonna fur cc confeil amp;nbsp;propos:amp; en eferiuit à Piètre du Boisi^ . le Mitrc(qui cftoiêt Capitaines dc Bruges)amp; auffi à ceux d’Ypre amp;nbsp;de Courtray’® j^. bla bon à vn chacun ainfi le faire. Si furent éleusS^auifcz des bonneeviUes“^ jpi dres,de chacune vn Bourgeois ou dcux,amp;,de la ville dc Gand,fix;amp; tout pf^^j^’ éleu François Atremen,Rafre de la VcrdeIlc,Lois dc Vaux,Sire lehan Stotda*^ j^ tin Bendel-vatrc, lacob Bernerc, amp;nbsp;vn Clerc, qui cftoit éleu pour eflrc E®“^^^ ^'q. Gand,par Maiftre Vrbain:car lehan d’Albreft,qui auoit cfté Doyen'deliß^j -jjjjdt ftre-dame dc Tournay) auoit aduiféen fon temps, qu’o feroit vn Euefqueen» .^

douze Bourgeois furet appareillez Si auifez de ce qu’ils deuoient faire Si ‘1*’^^jij ■fTtußuHrt congé de leurs gens, amp;nbsp;fc départirent du fiege d’Audenarde enuiron l’entrée dû f^, li^i.Ambaffa f de IiiiIIet:amp; tât exploiterét qu’ils vindrêt à Calais.Le Capitaine,meflifeldâ

^^ nbsp;nbsp;?‘‘”‘^quot;!f ncs,lcs recueillit licmet,quad il feut qu’ils vouloiét aller en Angletcn eröelesp®^ ^^jj-^ica ■versie' lt;^®”®^5^^®pâ^^g®'^^‘^“®^®^o“’^”®’^étlàquctroisiours: amp;môtcrétfurinef;^pj. ^«l’^X-Z t'^intoft àDouurcs : Sctâtchcuauchcrent parmy Angleterre, qu’ils vindij^^

* ' dres. En cetêps,quelcs Gâdois vindrent à Londres, eftoit le Roy dAnglcter^. Confcil,mciru'e lehan de Montagu,meflire Ichan Burlc,amp; nicfiîrc GujUaumcdf champ à Weftmonftier, pour adhcriter meflire Perducas d’Albrcth de touted ^^^,u, • • nie de Chaumont en Gafcôngne:Iaquelle cftoit en la main du Roy,pour entót^ ^^^^^^ lonté:amp;ie vous diray parqucllc manière. Le Roy Edouard du temps paflel’auo“' j née à meflire Ichan ChandosdequcI la tint tant qu’il vcfquit. Apres fa mort, uW ,,■; àmeffireThomasde Fellcton.Or cRoitmeflireThomas nouucllcmentmoru^'P -^ la term eftoit retournée au Roy d’Angleterre: laquelle ncpouuoitpaseftrelong ^.^j fans Gouuerncur,quidemouraftfurlclicu:car eUcioint àlatcrrc demonfeign^

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;breth:amp; pour ce temps il eftoit bon François.Si fut auifé amp;nbsp;regardé,du Confeil

d’Angleterre, quemeflirePerducas d’Albrcth (quiauoit feruy les Roys dAng^ Edouard,Richard,amp;le Prince,Se le pays de Bordelois,bien Se loyaumentplus ® te ans) cftoit bien digne d’auoir celle terre, Se qu’il la garderoit bien contre tout ^^ me.Meflire Perducas; d’AIbreth,quand ilreccutla terre de Chaumont en Gafeo')^ dit ainfi au Roy (qui l’en pourueoit Se héritoit,prefens les Nobles dcfon pays) ^^^^ prcn Se rcçoy ceft heritage, pour moy Se mes hoirs,en condition telle,que contre j perducas â'Al homme ie VOUS fcruiray,5eferayferuicedcmonhoir enfuiuant, excepte cotre ^^^ i^thfait Bdro d’Albrcth: mais contre celuy, dontic fuis iiru,ic ne ferayiamais guerre, tantqo® de chaumâten vucillc laiffcr mon heritage en paix.Lc RoySe fon confciIrefpondirent,Dieuyît F jj Cafcon^ne,faie Sz qu’ainfi on le luy deliuroit. Or vous diray qu’il aduint de celuy meflire Per ut ,

-ocr page 669-

^,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d e F R o I s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;17p

Stw b OiL^f^*^ il fut en Gafcongnc: amp;nbsp;qu’il eut pris la poffcflîon delà terre, amp;nbsp;que 1 e le re^ i^nbarJ, bief ^ • '^^i^°'-^^i°‘^^ucutmis en lai fine, leSircd’Aibrcrh en eift grand’ioye. Car ßr l’arriuee WontTquot;'’^'^^ ^'^^ ^oufin^c fcroit point la guerre: amp;nbsp;demoureroict les terres de Chau- ^mbaft“ bcji '’^. ^'■®^^ eu tolfti||^ourt amp;tcnoit en amour le Sire d’Albreth grandemêtfoH ‘^^^^^^^‘^»‘Ires *quot;^*00€°^ ^’‘'' *’^’' ^^ ^’^f ^^‘^Qi^ ^ ce,qu’âpres fon deces il le voufift mettre en pofleffion amp;nbsp;^” '^”^ ^^' loit *^’11 ^5 ^^^^^^ux: qui font^n la Bawnnic de Chaumont. Mais PeWucas n’en a- • hy *quot;* ®*ufo.nté, amp;nbsp;auint qu’il raccoucM au liét de la mort. Quand il vit que mourir bon appela tous les homes de fa tcrrc:amp; fit venir vn fien ieune Elcuycr,bon jjjj. '^?*^^’^®csdequel l’appcloittPerduch)amp; luy dit,le te trâfportc en la prefence de t^n ^^y^ “'^f^a terre de Chaumôt. Sifoycs bon Anglois,amp;loyal au Roy d’Angle- -fsalaJitVet

^'^^^ '^^^^*^ qu’encotre l’hoftcl d’Albreth(dont nous iffons) tu ne faces point de ‘’^ ^-a-P(^^'h ”^^^ ^'^’'^^ outrage. L’Efeuyerrefpondit liement,Sire,volontiers.Et ainfi fut ^^^^^ ^°^ *^^ , uen d Albreth Sire de Chaumont en Gafcongne:amp; taourut meflire Perducas.De *’™‘ '^’’«fFyplüs-auant.

Comment les 1^mbajjae^eurs ebes GanJais, (^ eles autres rebe/Zes e/e FlafseZreS) fai/Zirefit à auolr l’a/Ziance d'Âtsgleterre ^j/è^^ temps. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

CHAPITRE CVII.

0 Vand CCS Gandois furent venus à Londres,lcur venue fut tauroft fceue amp;nbsp;fignifiée !gt;«-/auRoy,amp;àfonconfcil:amp;enuoyadeuers eux, pour fauoir quelle chofc ils vou-i^ lit dire: amp;nbsp;vindrent, tous en vnc compaignic, au Palais à Wefimonfiier: amp;nbsp;là trou-^ntpremicremcntlcDuc de Lanclaftre, lé Comte de Bouquinguam, le Comte de t(^*y’^^®8’’^igncur partie du Confeil: Scrieftoitpas le Roy prelent à celle premic-p/^^^’ f'‘^^g^ns de Flandres amp;nbsp;Se Gand endinerent aux Seigneurs d’Angleterre: amp;

|- tomençale Clerc,Eleu de Gand,à parler pour tous:amp; dit ainfijMelTcigneurs nous ffaran^ue île îUq'^'? ^P®’'“s amp;nbsp;enuoycz de par la ville de Gâd,amp; de tout le pais de Flandres,pour l’Eleu euef^ue Ji^^^^i^^^^^^i^ âide,du Roy d’Angleterre,fur certains articles amp;nbsp;bônes raifons, de Gand au cd cirQ '^^'^^^^^^^ ‘^'^‘tiennes entre Angleterre amp;nbsp;Flandres.Si les voulons rcnouuelcr. fidd^ytn^let. bon quot;''^'^^^o^’^gaupays de Flandres, àprefent: lequel eft fans Seigneur: fi riontlcs . . p quot;5''®esamp;le pays,qu’vnt Regard : c’eilaifauoir vn honlt;ie,qu’on appelle Philip- ^j^^^’^^^ def^p “^^^^^ lequel fe recommande principalement au Roy, amp;nbsp;à vous cous, qui cites ^^'^^ ^èxemll. ^f ®® tonfeil: amp;nbsp;vous prie que vous recueillez ce dbn en bien: car quand le Boy vou- J^^^i^ il a para j^’^rnucren Flâdres,iltrouueralc pays ouuertamp; appareillé pour fe repofer,refrefchir nant dit rc-^mouter tant qu’il luy plaira,amp;: fes gens auccques luy : amp;nbsp;aura du ^ays de Flandres, gard au eba.

1 ‘^■‘æhonimestousarmcz.Mais,outrctout,lepaïsfaitrcqueftededeux cens mil- ^°^-HiD^'”'5“’“^:9‘’®*a‘lis laques d’Artcuellc amp;nbsp;les bonnes-villes de Flandres preiterenc .[ ƒ oy Edouard de bonne mémoire,au fiege de Tournay Ôr au fiege de Calais:tcfqucls eulent rauoir;amp; eft l’intention des bonnes villes deFlandrcs,auant que les alliances t,^*'^®^^®’’l“c^^fo™®c,quc dite cft:,foit mifcauant: amp;|jpr ainfi le Roy d’Angletcr-^^’^^ ^^^^*^*^^ pourront bien dire, qu’ils feront amis aux Hamans, amp;nbsp;qu’ils auront • • fftîaleurvolontéjcn la Comté de Flandres,amp; ailleurs. Qu^d les Seigneurs eurent t^P ®P^’’ohcamp;rcqucfte,iIs commencèrent à regarder l’vn l’ancre, amp;nbsp;les aucuns à •“«rc. Adonc parla le Duc de Lanclaftrc:amp; dit, Beaux Seigneurs de Flandres,voftre demande bienà auoir confeil. Allez vous retraire à Londres: amp;nbsp;le Roy fe«con-'Ucralurvos requeftcs,amp; vous en refpondra tellement,quevous en deurez tenir pour ®®tcns.CcsGandois refpondircnt,Dicu y ait part. Adonc ilfirent hors du Confeil amp;nbsp;ƒ ^chambre: amp;nbsp;les Seigneurs du Confeil demourerent: qui commencèrent à rire en-‘^®JX,iSc à dire, Auez vous veu ces Flamans, amp;nbsp;ouy les requeftes qu’ils ont faites? Ils 'Wandetà eftte confortez,amp;: dient qu’ils en ont bié bcfoing:amp; outre cc,ils demander ^» ^»oy faillis *’^irnoftrcargct.Cc n’eft pas requefte raifonnable,que nous payons amp;nbsp;aidons. Si te- '‘‘quot;^ ^‘^ Gan-'’'’'cntlcsFlamansàor2ucillcuxamp;prcsôptueux:quandils demandoient àrauoirdeux ‘(‘quot;{’“S 7^^^

»wiUc riens vieux,de fi ancienne dcbte,que de quarante ans.Oneques chofc ne tut ^^^ Jfn^iois. '^enàpointpourle Roy de France,qui vouloir venir fur Flandres:carfe les Flamans '''Client point demandé la fomme des efcus deirufdite,amp; neuflent requis le Roy d’An-Seterre que de confort amp;nbsp;aide, le Roy fuft allé en Flâdres,ou y euft enuoyé fi puiffam-”'%quepour attendre la bataille, auec l’aide des Flamans (qui pour lors eftoient en-

-ocr page 670-

Igo • , LE SECOND VOL V ME

fcinble)contrc la puiflance du plus grand fcigneur du monde:mais il cnalb t°^^ mcnt:fi-comme^ous orrez recorder après cn I’Hiftoirc. •

Comment le mejjager^tjue let GanJoit auoient enttoje au Koj^^itlf^jfuttlelittre^fl^ (^comment ^uel^uet prifinniert de T ou may ç^ de Courtly ^treni éch^f^^x^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour le^utres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cvm.

NOuuclles vindrent cn France,an Consul du Roy, que Philippe d’Arteue^ft^jj uoitlc courage Anglois)amp;lepaysde Flandres auoientenuoyéenAngWt ^ leurs hommes,pour faire alliances aux Anglois:amp; couroitvoixamp;ccgnmuncrjn ,|( que le Roy d’Angleterre à puiflance vicndroit, en celle faifon, arriuer cn f 1^ “Jfit tiendroit dedans Gand. Cesnouuelles amp;nbsp;chofes eftoient aflez à croire, ^Q*^^ yj ^ mansfcfortifioienten aucune manière. AdoncquosfutaniféquelcmclTag^'^ ^jc d’Arteuelle(qu’on tenoit cg prifon)fcroit deliuré,amp; qu’au vray dire on n auoitc ^^ le retenir.Si fut deliuré,amp;r renuoyé deuant Audcnarde,ou l’oft efloit. En ecteps -ceux de Bruges pris desBourgeois deTournay amp;nbsp;retenus amp;nbsp;mis cnprifon:^^Pƒ gt;nbsp;flroict les Flamâs qu’autat aimoiét ils la guerre aux Frâçois,que la paix. Qÿ*^^ ^ • Tournay virét cecy,ils Fret tat qu’ils attrapcrét,dcucrs eLix,dcs bourgeois de ce .^ amp;nbsp;les menerétprifonniers à Tournay. Ainfi fenourifloiét haines entre les Toutquot; ^j( amp;rles Flamâs.Toutefoisles Seig. deTournay(quincvouloiétdelcurfaitau^ quot;nbsp;guerroyer les F]amans,quicfl:oiêt leurs voifîns,fans auoir commandement du France:dont ils n’auoientencoresnul)auifcrentqu’ils cnuoiroientdcuxdelc^ Jr ■[Ce/ ec nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;geois t deuers Philippe d’Arteuellc,pour moy cncr,cnucrs luy amp;nbsp;les Gandot^dt^

sJa^^'fiiu^t ^e***^^ g*^^^ prifonniers,amp;:de rendre auflî,par cchange,ccux qu’ils tenoient. SÜ^^^j^, le fem défait leus,pour y allerjehan Bon-enfant amp;nbsp;Ichan Picard:amp;vindrent au fiege dee-^-'-g^^,.; teur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;narde:amp; parlèrent à Philippe d’Artcuclle: lequel, p8ur l’honneur de la cité de _^^^

(non point pour le Roy de Frâce:fi-commc il leur dit)les recueillit amiable®^® ‘^ Roy ne l’auoit pas defleruy,n’acquis enuers le païs de Flâdrcs,quand vn tneft^j^dX bien enuoyé deuers luy, onauoit détenu amp;nbsp;mis en prifon. Sire (refpondif® -j^^e Bourgeois) vous raucz eu voftre meflager. C’eft vray (ce dit Pliilippc)fbr j^os. qu'autrement. Or me dites (dit Philippe) pour quelle befongne vous dl'-^'^^JoO Sirc(refpondircnt les BArgeois)c’eft pourrauoir nozbonnes gens dcD®® J^^^ tient en prifon à Bruges. Ha (reipondit Philippc)fon les tient, auffi tenezvous j^ de Courtray par-deuers vous;voift ne deuez pas perdre à voftre venucrendez nofl:res:amp; vous raurez les voftres. R elpodircnt ceux de Tournay, vous parlezt^pb amp;nbsp;nous le ferons^olontiers.Là fut accordé de faire celuy échange,^' efed®^ ^ ai lippe d’Arteuellcà Pictre du Bois ôc à Pierre le Mitre (qui fetenoientaBruges) ^.jt deliuraft les Bourgeois de Tournay qu’on tenoit en prifon, amp;pour eux onde^^^^jj ceux deCourtray:car ilf'cn tenoit bien à ce que la cité de Tournay en auoitej“^ J-etra/edefen Sz cfcrit. Si VOUS di que, quand ce vint au congé prendre, Philippe d’Arteuelld (, du entre ceux ainfi, Entcndez,Scigneur^ie ne vo*us veux point trahir: vous eftes delà villeer ^^ de plankies et nay: laquelle cft toutc Imc au Roy de France: auquel nous ne voulons auoirnu deTournay. jufques à tant que TerrKnonde amp;nbsp;Audenarde nousfoient ouuertes: amp;nbsp;nevenr^L ne retournez par-deuers nous: car ccux,qui y viendront, y demourront: amp;.'con ■' dez voz gens,amp; voz marchans,d’aller ne venir an Flandres: car bien fanons (^1“ ■ i, nougattendons)que le Roy de France,voftre Sire,nous fera guerre. Ces Bourges Tournay entendirent bien ces parolles:amp;fe départirent du fiege dAudenardt' tournèrent à Tournay, pour recorder tout ce, que vous auez ouy. Adonc fut i® , dcffenfc,quc nul n’allaft ne marchandaft,à ceux de Flandres,fur peine d eftre en * gnation du Roy. Touresfois les Bourgeois de Tournay(quieftoiétcn prifon âB®3 retournèrent: amp;nbsp;ceux de Courtray furent renuoyez à Courtray. Ainfi nofoient chander aux Flamans: mais, quand ils vouloicnt auoir des marchandilcs de Flan% . ils alloient à ceux de Valenciennes: car ceux de Hainaut, de Hollande, de Manw. f^um^tund» Brabant,amp; du Liege, pouuoient fcurcment aller, demourer amp;nbsp;marchander, parioquot; narde b^'lat~ P^X^ ^® Flandres. Ainfi fe tint le fiege, deuant Audenarde, grandamp;bel:amp;to«f^'^^ terie d'en^its ^bifon Philippe d’Arteuelle amp;nbsp;ceux de Gand eftoient logez fur lemont d AudcMf finsaj/aïUirde ducoftéde Hainaut: amp;nbsp;la feoient les enginsamp;lcs grofles Bombardes amp;nbsp;Canons!'!^, fres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faifoiét telle noifc,qu’au décliquer on l’oyoit de fix lieues loing: amp;prcs,dcffous,cF

-ocr page 671-

bE FROrSSAkTi-

iSl


'’glt;:z,outre l’EfcaudjCeux de Bruges, en remontant furie champjoutrcla porte de Erm ê's* Apres eftoient logez ceux d’Ypre,de Propinghe, de Canc!,amp; du Jjranc de Bruges, ^*fltqu^ comprenoienflc tour delà ville, en retournant iufques à l’autre part de l’Ef-‘^^“li.Ainfi eftoittoute l%fil^d’Audcnardc toute cnuironnéc;amp; cuidoient bien les Fia ™^pât ce fiege affamé' Jhx de dcdans:mais aucunesfois les compaignons ilfoient amp;nbsp;soient des faillies aucunesfois pcrdoient:aucuncsfois gaignoict:ainli cc^me à telles «ongnes les chofes auicnnent.Mais,tóu?Sisfois,d’afraux n’y aüoit il nuis faitstcafPhi-■ppe lie vouloir point follement aucturerfes gens: amp;nbsp;difoit que,fans adaillir,ils auroiét ’''■Hc,parraifon:amp; qu’cllene poüuoitpastcnirlongucmét:quand ils neftoient^ny ne pouuoient eftre c^fortez de nully. A peine euft volé vn oifeau dedans Audenardejque ’^'W de 1 oft ne l’cuflcnt vcu:tant auoicnt bien enuironné la ville, de tous eoftez;

^^lt;lÿellt;jiies CemiJlaires du Roy Charles,pour faire certain trâiteâûéc les Flamani .[^ corn-’»mi en deffiaudantfaufeenduit, leurs mefagersfirent retenu prifinniers en Flandres.

CHAPiTRÉ nbsp;nbsp;nbsp;CI Xi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

UW

VCus retournerons aü Roy de F'fance. Les oncles amp;nbsp;Confaüx de France auiferent ■*-'pourlemieuXjqu’ilsenuoyeroiétàTournayaucûsChcualiersamp;:Prclatsduroyau-Spourtraher aux Flamans, amp;nbsp;fauoir plus plainement leur entente. Si furent éleüs amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* , ’ ''douez pour venir à Toiirnay,mcirirc Milles des Dormans,Euefque de Beauuais,rE- i .. jdejue d Auxerre, l’Euefquc de Laon,mcflîre Guy de Honcourt, amp;nbsp;mclTireTriftan du 5's;amp;vindrcntàTournay,commeCômifrairesâeparleRoydcFrancc:8clàeftoicnt Çommijpaires poBon-enfant amp;Iehan Picard:qui cftoientnouuellemct retournez de deuant Au- dut^tyariur^ ‘'îtde.Lcfquelsrcmonftrerentàces PrclatSjCommiiraires,Chcualiers,amp;autres Sei- ”‘9'' ^quot;ts du Roy,comment Philippe d’Artcuelle au congé prendre,leur auoit dit que les . ^’^insn’entendroientiamaisài'^iltraitéjiufques àtantqu’Audenatde é^Terremon-j.(^^®''fuirentouucrtcs.Biê(refpôdirentlcsCommiflaircs)Philipped’Arteuelle,àtout

S’M orgueil amp;nbsp;bobant,dont il eft plein,n’eft pas Maiftre par-deffus toutes les bót

y ?'®'sdcFlandres.Si écrirons à Gand,à Bruges,amp; à Ypre: amp;nbsp;enuoy cros dé par nousi

. ^‘■“Mlle,vues lettres amp;vnmefrage. Par aucune voye faut il entterens es chofes: J“'?^“onlcsleut commencer. Adonccfcriuircntces CoramilTaircs trois lettres,aux jf^’v^csprincipalcs deFlandres,amp;y mettoientdedans ch^une, Philippe d’Artcuel- , nbsp;nbsp;'^'‘ ^“’‘gne.îfau premier chef: amp;contenoient ces lettres ce qu’il fenfuiri A Philippe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f ''tteueUe St Acs compaignons,amp;aux bonnes géiÿ des trois villes de Flandres, amp;nbsp;au Teneur du let-i 'me deBruges. Plaifevousfauoir quele Roy deFrance nous aenuoyez en ces par- des ehtiiyecs i Acnefpeec de bien,pour paix Raccord fairc(commefouuerain S#igncur)cntre no- nbsp;nbsp;nbsp;deCandi ^^ptinceMonfeigneur de Flandres, fon coufm,S:le communpays.de Flandres; Car ^gt;^''^f‘^f^j ^°mffiune renommée courr, que vous querez à faire alliance au Roy.d’Angletcrrc Si „mmi^aTret^.^ ^^oglois.Laquellechofeeftcontreraifon,amp;au preiudicedu Royaumede France, dun^f

ƒ îcouronne:^ ne le pourroit le Roy aucunement fouftïir. Pourquoy nous vous r *ons,dcparleRoy,que vous nous vucillez faufeonduit bailler: à.find’enuoyer allans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. p Venans,pour cefte paix faire Si mener à conclufion boftne, tellemcrit que le Roy ^ . ousenfachcgré:amp;:nousrefcriuezrcfponfedevoftrcintcntio#.NoftreSeigneuFVou3 ^ . • ['*sillcgarder. EfcritàTournay,lefeiziémeiourdumois*d'Oôlobre. Quâdees trois ^‘’^’F'””^ ''trcs,contenans toute vncmefmechofe,furentefcritcsamp;fcellées,on les bailla à trois ‘ animes: amp;nbsp;leur fut dir,Vous irez à Gand,amp; vous à Bruges,Si vous à Yprc: Si nous rap-Pmerczrefponfe.Hs refpondirent,Trcfuolonticrs refponfe nous vous rapporter5ns:fc ’pouuonsauoir. A ces mots fe dcpartircnt:Ôi alla chacun fon chemin.Quand 1 vn def- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• 'quot;Mclfagers arriuaà Gand,Philippc d’Artcuclle y cRoit d’auenturc ccluy iouncar au-'^menteeuxdeGand n euffent point ouuert la lettre, fansluy, lU’ouurir, Si la lcut:.öij q^rndilleutleuc,iln’cnfit que rire: Si fe départit affez toft dcGand,ôi fen retourna de mtAudenardc, Remporta la lettre auecluy: mais le meflagerdemoura en prifonà L'vn des^^ ind. Quand il fut venu deuant Audenarde,il apelale Seigneur de Harfelle Si aucuns fibers fscint^-1 '‘''ScompaiguonSjSileurleut la lettre des Commiflaircs:5i dit, Il mefemble que ces •quot;•fi*‘'*f f ^MeFrancefe truffent de moy Si du pays de Flandres.l’auoye dit aux Bourgeois de ^^^^quot;^‘^^^ . ®W,quand ils furent deuant hier icy,que ie ne vouloye point ouyr nulles nouucl- j^^^ f^^^^^ j^ 'î'ince,n’entcndre à nul traité,qu’on me peuft faire,fAudenarde SiTerremonde Bruges er d

^^''0'JScftoient rendues; Aces motsvindrentnouuellcs de Bruges Si d’YprCjdes Ca- Fpre. .ni 'gt;

-ocr page 672-

iSz • LE SECOND VOLVME pitaincs, comment auffi on leur auoit efcrir,amp; que bnéuement les meflagcrs,quilclii tes lettres auoieijf apportées, eftoient retenus es villes, amp;nbsp;mis en prifon. C’eft bien to' dit Philippe. Adoiîc l’arreftail vn petit fur ccslcttrcs:amp;: dit qiAl eferiroitaux Comnn* faites de Frâce.Si eferiuit vues lettres;^ auoit en la fufcriütiçHk A trcfnoblcs amp;^ tütocf’

/ie^o»Je elf Philippe ei’Arteueffe aux Commi^res ele P^aKce-.ç^ co^mefH ilia leur euuip .

par v»ßen pri^nnief d’^^ueleftare^e.

c p A P. ex.

TRefehers amp;puiflansScigncurs,à voztrefnoblcsdifcretions. PlaifcvousûuoifÇ nous auons receu trefamiablement les lettres: à nous enuoyées dctrclcxcel ■ Seigneur,Charles Roy de Francc:faifant mention cornent vous,trefnobles Scignc ^ cftes venus pardeça pour traiter la paix lt;k accord,de par iuy,entrc nou5amp; treshaur cc,Monfé,igneur de Flandres,amp; fon pays deuahtdit,amp;parle Roy delfufditamp;ibn

^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feil ayans puiRance de ce c5nclurre amp;: àccomplir:ainfi que ceux deTournayjUOZ^^^^^^

Battit zç}. ^ bons amis, nous tefmoignent par leurs lettres patcntes,par nous vcuéSi * to)P‘’“ quelcRoy efcritqualuy moultdcplaiftquclcsdifcordsontfilonguenicntcfté)^, tee 4 fre^ cores fonr5nous auos grand’ merueille t comment ce peut eftre de nulle valcuP^G. pcwTftrc^vc ^ ^^5^^ temps pade,quand la ville de Gand eut afliegé celle d’Audcnarde,amp;: q»fÇ ncable,amp; s’il ^“ commun Confeil des trois bonnes villes de Flandres,lüy elcriüifmes(coniinî cft véritable, Ar^ foüüd’ain Seîgneur)qu’il voufift faire la paix amp;nbsp;accord, qu’adôcne luy enf‘^ ces iours paf tant faire,qu’il nous femblc que volontiers il en fcroitmaintenant.EtauiricnrdlG fez, quand là nicrc auons reccuës vnes lettres patentes, t contenantes que deux fois nous aut^ ■ ^He de Gâd, q^g vous elles venus deux fois chargez du Roy deuantdit, fi-commc dc/fuseto'^^^^-t 7l paudroie ^^^î mais il nous Icmblc felon larcfponfc que uous auons fur ce enuoycc,qucnoU freßiptfi/aue *^o^ftré vöJónté d'entendre au traité,tel,quc fermement nul traité heft à let cemmtifäi. nous Ôt le pays de Flandrcsi 11 ce neft que les villes amp;nbsp;fortcrclfcs, qui fontfen®*^ ^, retJui{t)euß trelcs villes amp;nbsp;pays de FJandrcs,amp; nommément amp;nbsp;exprclfement contrelabo®'’'^'^ fine enuojié au de Gand,dont nous fommes regard, foient déciofes amp;nbsp;ouucrresàla volonrc^l^^^^^;

^^ß^*^^’^ *^^ ^^^*^^ '^^^^^ deGand:amp;lîccn’cft premièrement fait, nous n^P/jj^oui te et u chap, traiter à la manière quc VOUS Ic requerrez.Cat il nous fcmble quclc Rofto®'’ ^Jf^tetulle^ ch pour alfemblcr, cnl’q^e defon coufinnoftre Seigneur, grand’puüto^^' panne rc/pon, louons,amp; voyons,que faufeté y a,cómc autresfois y a eu. Ainlî,nôftrcintend®®'^ÿ. fi.sitr^u»j m’é hrc feurs,amp; fur noffre fauuegardc^ dcfFcnfe:amp;,fil viét(ainfi comrrienoodo® ^^^. merUeiUe jue tcndans)il trouucra 1*011 appareillé pour nous deffendre contre noz enuemh'^^î ^ Prißart ateeu- cfpcrons,ault; C l’aide de Dicu,auoir la vidoirc: comme autresfois nous auon?^““’'^ * qf w» trc,cn vous donnant à entendre que renommée ell,amp; que vous auez entédu q® ^j Pfit me» ^ quot;'^ ^^' aucuns de Flandrcs,traitent alliances entiers le Roy d’Angleterre,amp; qu®®®?^^ j Secourus, vray cft que nous fommes fubicts àla couronne de France,amp;quc'®j doute ^Heauf^ noftte Sclgncur louuerain, ôc a qui nous fommes tenus de nous acquitter, vqi fia-il,maij ’' auons: en tant qu’au ttemps palfé luy auons enuoyé noz lettres (ainfi commet is ^uonluj^en nbsp;nbsp;fouucrain Seigncur)le prifht qu’il voufift faire la paix.Surquoy il nerefpondito^^^ij.-

aitfiietert, noftre melfagcr fut mc#é amp;nbsp;detenu prifonnicr. Ce que grand blâfine nous to’ j ■fcefia dire,^ ^^^ ^^j Seigneur: amp;nbsp;encores luy eft plus grand blafmc, de ce qu’on luy eferiuitc® ^^ Pcz^eemme^iL ^®“ucrain Seigneur, amp;nbsp;il ne daigna nous enuoyer rcfponfe,quandà]iiyeto (ji^ n'u^ueret vfd comme à noftre fouucrain Scigneur.Et:pourtât^ue ce adonc ne luy pleutaW ^gt;^j^ el»/èmtgt;lalle, penfafmes à quérir le profit du païs de Flandrcs,à qui que ce fuft, pour faire ce q®^j^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auons:ncanrmoins qu’aucune chofe n’en cft encores conclue,Pource le Roy P‘'’''’‘^,,;-

venir à tcmps,par la manière que toutes forterelTes foiét ouuertcsj Et,pourccquc • deffendifmesàceux de Tournay,quâddernicremct furet à noftre oft,quenulsn , fent plus en telle manicre,chargcz de lettres,ou de bouche,fans auoir faufeodwt.^^.

^^nmt. jo. outre font venus porter lettres à Bruges amp;nbsp;à Gand,fi auons les Meftagers fait pre” ^^^, j tc'e/faffauoir, détenir, amp;! leur apprendrons de porter lettres: tellement que les autrcsypicn f®^jj| M temple:* car nous fentons que trahifon qucrcz,efpécialemcnt pourn»oy,Ph*gt;PP.^| ^es pourquot; ArtcüclkfdontDicu mcvucillc garder amp;nbsp;deffendre) Scauffi à fairetmcnfedieot^’d lors alliées P®*’^ Y 3* Parquoy nous vous fàifons fauoir, que de ce ne vous rrauaillcz plus, lt;ƒ ^^j, âuec Celle de que les villes douant dites foient ouuertes, Ce qu’elles feront brieucment,a âi^^ Gand. Dicu:l£quel vous ait enfa garde* Efcrit douant Aüdenarde,lc 2 o, iour du uK^h^,,

-ocr page 673-

^o^rejan w. c c c. t x x x 11. Philippe d’Artcucllc,Regard de Flandrcs.Qiipnd Philip-pcdArteucHceutainfi efcrit,prefentfonConfcil,fi leur fembla que riens n’y auoit ’»wendetiik fcellereni Ialettrc:amp; puis regardèrent à qui ils la baillêroientiSi demanda “‘lippe,Auôsnousnufe prifonniers,tqui foicntd’Audenarde?ÜuyCditon)nous aüôs ƒ ^‘f^i àiri

*'^®î(^‘'*^“^^*®'^B*’^^'^carmouchc)quieftd’Artois»Faitcslcvenir»Sivintaüant. de ceux qui ^aonclappelaPhili^e:amp;luy dit,Tu es mon prifonnier;ô^ te puis cy faire mourir fi ie eftoient de-‘^euxiamp;enasefté en grand’ auqfiturc.O^^uis que tu es cy,tu feras deliûré:moyennant lt;Jan’ Aude--Sgt;ictum auras en côuenant,fur ta foy, que ces lettres tu porteras à Tournay, amp;nbsp;les bail- u^^dc “nsau Confeil du Roy: que tu trouueras là. Quand le varier eut ouy parier de fa deli-‘“'inccjil nefutgneques fi ioycux:car il cuidoit biê mourir.Sire ie vous iure par ma foy ^Udclesporteray ou vous voudrez: amp;nbsp;fuft en Enfer* Philippe commença a rire: amp;nbsp;dit, Tuastresbiéparlé.Adohcluy fit il bailler deux efcus,amp;le côuoy er tout hors de rofi,amp; lettre au chemin de Tournay. Quand il fut arriué à Tournay,on luy enfeigha 1 holfel ’huefque de Laon*Si fe tira celle part:amp; vint deuant rE#c(que:amp; fc mit à genoux:î!e fit bnmeüàge bien amp;nbsp;à point. On luy demanda des nouuellcs d’Audenarde amp;nbsp;de foft. Il ûitccquilenfauoit. On luy donna à difner, amp;nbsp;ce pendant qu’il dilnoit, il fut bien exa-

«une aesges del buclque, amp;nbsp;puis le partit 1 Euclquc de Laon,amp; ne voulut point ouurir j,^ i^^y ^ ^^^^^^ lettres fans fes compaignons,amp; quand les trois Euefques furent tous enfemblc,amp;: [^ ieuref ( '‘Chcualiers, on ouuritfes lettres, amp;nbsp;furent leuës à grand loifir, amp;bien examinées amp;nbsp;d’^rteutHek Mderées* Adonc parleront ils enfemble3amp; dirent,Ce Philippe d’A rt cuellef à ce qu’il ^’‘nftre)eft plein de grand orgueil amp;nbsp;prefomption:amp;petitemétaimcla maiefté Roya-^phante. Lors confcillcrcnt ils enfcmblc,amp; eux confeillez,ils dirent.Les Preuofts, p«rcz,amp; les Confaux de Tournay, fauent bien que nous auons enuoyé à Philippe

JJ '^'ttcllc, amp;nbsp;aux villes de Flandres. C’eft bon qu’ils oycnt la refponcc, telle que Phi-PP^*’ousafaite.On enuoyaqpftir le Preuolf,amp;: ouurir on lafallc,amp; fut fonnéclaclo-''^lousccux du cÔfeil vindrent.Quand ils furet venus,on leur amp;nbsp;teleur par deux oU

P^'^‘'“sfois,toutgeneralemét ces lettres. Les fages fémerucillerétdesprefomptueu-‘^^P^rol^qyJ dedans eftoient.Adonc futconfcillé que la copie des lettres demourc-* ro‘t a Touris jy, A tant fc départit ce Confeil : amp;nbsp;fen retourna chacunà fon hofteh

^^^^''‘icieufes lettres^^ue P hilippe J’Arteueße eßriuitfeintementà ceux ^e Tout-^^iy ^ con/cMt

1‘^ Cimmijfiires de France retournèrent deuers le Foj/t • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a ?* c x n

Philippe d'Artcucllc(qui fe tenoit en loft deu^ Audenàrde: ainfi corne voüs fauez) neferepentait point de ce que durement amp;nbsp;poingnamment il auoit eferit aux Cô-wes duRoy de Francc:mais il fc repentoit de ce qu amiablengt;cnt,ou plus encores Hilnauoit eferit auxPrcuofts,amp; lurcz dcTournay3en feingnantô^ monftranthon ^‘“‘^(quoyquepetity euft) parvoye dcdiftîmulation. Car il n’y vouloir pas noutrir ^,„ ^ ^. ^“‘tclahainc ne malle amour,qu’il pourroit bien. Si eferiuit Philippe d’Arteuellc en la ^ô^jen qa’^ ^‘“■‘î'camp;manierequifenfuit: S: futlafubfcription telle, Ahonnorables amp;fagcs,noz foy-mefme °^satnis,lcsPreüofts amp;lurez de la bonne ville amp;nbsp;citédeTournay.Trefehersôrbons leur poiraft ^“quot;Splaife vous fauoir que nous auôs receu vos lettres,faffant mention de deux de vos pÿit^d’hon^ °W‘geois,amp; mauuais porteurs de lettres,^ Gad amp;nbsp;à Bruges|ies Commiffaires du Roy «^w'* ® ‘^înee, pris amp;nbsp;retenus par nous, pour les r’auoirhors de prifonàla prière de vous: MquoyUbonne amour 8^ affedion (qui y eft,fi Dieu plaift) perfeucraft entre vous amp;nbsp;«X4„^^|^ f Commun pays deFlâdrcs,amp; fuft icelle de tant plus perfeuerée.Laquelle amgur,trcf- „aißem,

^‘^samis,nous femblebien petite: car à noftrc congnoilfance eft venu que le Roy de ‘3nce,les Ducs de Bourgongne, amp;nbsp;de Bretaigne, l’aflemblent pour venir en l’aide de * J) önlcigneurleComtCjlur lepays de Flandres,amp; pour falloir Icditpays,^: nouscom-^“ic:non-obftantlcslettrcs,qu’ils nous ont enuoyées,pour traitter paix amp;nbsp;accord,amp; ^“^nousnefcmblc pas chofeme voye faifablc,à eux appartenante;dont nous fommes ^enoftregarde amp;nbsp;deffenfe, amp;nbsp;ferons dotefnauant de ioür amp;nbsp;de nuid. En tant que des rgt;ionniers,vozBourgeois,penfez que nous les retiendrons deuers nous,tant que nous chons de vrayl’aftemblement des Seigneurs,amp;qu’il nous plaira les deliurer:car,quâd °2 Bourgeois furent dernièrement en Flandres (comme vous fauez) pour trouuct la FAlafut ordôné amp;nbsp;cómandc,qu’on n’en auroit iamais nulle perfonne, ne par lettres, ’‘‘‘'^Çiuenr.'c’eftaflauoir fans faufeonduit.Ce que les Seigneurs CômilLiircs,lacftans, i/,^,«^j y(*’,7 '’fh‘t,pour faire difeord amp;nbsp;t contempt audit pays. Si vous prions, chers amis,que ne ny faille con»

-ocr page 674-

184 nbsp;nbsp;• LE SECOND VOL V ME

tent peur coa yyçjjjg^ plus enuoyer nulle pcrfonnc en Flandres, de vox Bourgcois,nedautresgt;n® feorcL^mmé par Icfdits Scigncurs,mais fi aucune chofe vous plaift, touchant vous, ou à voz iladtiauch-t- gcois,cn ccqucnoifs pourrons fairejnous reccurons voz befon^nesen telle man ’ pure precedent comme nous Voudrions que les nofircs fuirent receucspar you« ^ à qui auons auc ment en ce cas plus grande fiance: fi-comme l’on doit auoir'^l?s bons voifins. W . l’intention générale du pays de Flandres,que tous marchans,amp; l?urs marchaducSjÇ

* fent amp;nbsp;voifent Äuuement de l’vn pays à l’autr^ans à eif(,n‘aux marehâdifes,ricns faire.Et Dieu vous gard. Eferitennoftreofijdeuât Audcnarde,levingtdcuxiciraegt;°. du moisd Odobre, M.c c c lxxxii.Philippcd'Arteuellc,RegarddeFlâdrcs.Auc décroîs iours, apres ce que la premiere lettre fut enuoyée aux Comnÿflàircs du ƒ ainfi que les Seigneurs efioient en la halle, aflemblez au Confcilj vindrenteesdeu-/« lettres de mes lettres: amp;nbsp;furent apoitécs par vn varier de Douay: lequel dit que ceux,qui cuoi Kf«c f eues ^yfiegedeuant Audenardc,lcs leurenuoyoient.Si furent rcceuës,amp;poitecsenla piefihce’des^'^quot; ^'lcs Commiflaircsappclez:Âlàfurcntlcuësà grand loifiramp;confcillécs.Finalenif Cemmijfaires Ics Comifiaires dirent à ceux de Tournay, qui demandoient confeil de ces befongu de lapaix. nbsp;nbsp;Seigneurs,nous vous difons, pour le mieux que Vous n’ayez nulle accointance ne

landife,à ceux de Flâdres:car on ne vous en fauroit nul gré en France.N ouurez.nf

vers le Çffffjfjjgfjf^^pyfjigy^ppoyf ^^^(jgffjffjiß^ireseielapaix^(^afhßsJcitatto/ft^gt;fC‘’^l(^^^^''/'^j^ pgt;rejèftt.,le Roy Charles fît ajJemhler Jèsgens-de-guerre (».yirtois, conirdes FlanMidî mefit Ârleuede^t garder les pajfages de Flandres, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. cxii.

LE iourdcuanccftoitlàvcnu le Comte de Flandres pour rem onftrcrfcsl’f^‘’^^j( au Roy amp;àfon confcil,amp;pourrclcucria Comté d’Artois,en quoy il d^^'f^ .;,u encores ne l’auoitil point rdcuée, depuis la mort de fa mere: qui choit tr^P’^ jj. année. Quand les Commifiaircs du Roy furent venus, le Confeil fc mit enf^J’'° “ yj fent le ieune Roy: amp;nbsp;là furet Icuës les ^cux lettres deflufdites: que Philippcd^'^'^^^j amp;nbsp;ceux de Flandres auoient enuoyées à Tournay. On les conuertit à grand mal' dit qu’en la nouuelle^ du Roy de France fi grans orgueils, qui eftoicntcnFladi^ ^j^ ftoient point à fouifrir. De ce ne fut pas le Comte de Flandres courroucé: ^' aoo» fon. Si fit là le Comte au Roy, prefent le Confeil, fes complaintes bien amp;nbsp;a poæ'’ .^ quelles furent bien ouycs amp;nbsp;entendues. Le Roy fut confeillé de refpondre: amp;dit*' fi,Comte,vous retournerez en Artois:amp;brieucment nous ferons àArras:amp;làfcre* ftre deuoir,prefensles Pers de France:car mieux ncpouuons nousmonfirerqueM

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Flamans:ainfi comme autresfois ces predecefieurs auoient fait)mit Clercs®®“

urc;amp; enuoya lettres de tous coftezpar fes Mefiagers-.qui feftedirent par toutes !ƒ?’ tics de fon royaume:en mandant par cux,quc tantoft amp;nbsp;fans delay, chacun vintdcuä'’

• Arras, pourueus le mieux qu’ils pourroient: carauplaifir de Dieu, il vouloir aHef®“^ battre les Flamans, en Flandres. Nul Seigneur de fon pays n’ofa defobeyr: mais™® mandement à leurs gens:amp; fe départirent amp;nbsp;appareillèrent des lointaines terres:coej^ d’Auuergne, de Rouergue, de Thouloufin, de Gafeongne, de Limofin,dc PoidoUi Xaindonge,de Bretaigne:Sc,d’autrepart,dcBourbonnois,deForefts,de Bourgong^^^ du Dauphiné,de Sauoye,de Barrois,amp; de Lorraine,amp; de toutes les circuitez amp;nbsp;côtr® ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J de France, amp;nbsp;des tenanccs,amp;tous aualoientvers Arras en Artois. Là fcfaifoirlaffcn' Liée des Gens- d’armes,fi grande amp;nbsp;fi belle que merueillcs feroit à confiderer.Le Com' dui^eyenlacô te de Flandres (qui fe tenoit a Hcdin, Sequr tous les iours auoit nouucllcs du no)u te'd’.y(rteis, France amp;nbsp;du Duc de Bourgongne, amp;nbsp;du grand mandement, qui fefaifoit en France) par tout Artois fit vne deffenfe au platpays, fur peine de perdre la tefie,corps,amp;auoirt

-ocr page 675-

i8i


DE FROISSART.


ÿenulne retiraftjOy ne mift hors de fon hoftel,en f'ortcrcHc,n e bone-villejchofc que ü cuft:car il vouloir que les Gens-d’armes fuirent aifez amp;nbsp;feruis d e ce^ui eftoit au plat-pays.Adonc fen vint leKoy en Artois:ou il farreftaiSc les Gens d’armes de tous lez ve- ^y„;,ÿ j‘^ noient,amp; approchoientti^iùamp;fi bien étoffeZjque c’eftoitbeUc-chofe que de les veoir: r^j, cbarles^ß-lt;^felogercnrjainficor|jnÂilsvenoient,fur ie plat-pays:,amp; trouuôtêtles granges toutes À:iegt;ne,en lawî pleines,amp;biépourucuës.Adonc vint le Comte de Flandres à Arras: Sz contenta gran- ^^ d’Arras: o» lt;lementle Roy amp;nbsp;les leigncurs/^ti là eftdfcnt venus:amp;'fitlàhommage au Róy,prefens k^fe*de I« pets,qui là eftoient delà Comte dArtoiStamp;lc Royle rcccùt à homme.Ihiis hiy dit, ,^‘^^‘ [g^^m^ e Soaucoufin,filplaift àDieu amp;: à Sainâ-Denis nous vous remettrons paifiblc en rheri-^^'^^ Ar^:s^^ tngccleFlandreslamp;abbattrons tellement l’orgueil de Philippe d’xArtcuelle5amp; dcsFla-nians,que iamais n’aurons puilfancc d’eux rebeller; Monfcigneur(dit le Comte) i’y ay tien fiance: amp;nbsp;vous y acquerrez tant d’honneur amp;nbsp;de grace,qu’a tous les iours du mou-île vous en ferez pcifé;car certainement grand eft l’orgueil de Flandres.Philippe d’Ar-icôcllc,luy citant au fiege deuant Audenarde,efl:oittoutlîiformé comment le Roy de hancc vouloir à puiifance venir fur luy : mais par femblant il n’en faifoit compte:^ di-feitafes gens,Par ou cuide ccluy Royreau entrer en Flandres?!! eft encores trop ieune ^gt;'S‘“^gt; ilvnanjdenous cuider ébahir par fes aiTcmblées.Ieferay tellement garder les paiTages XX^irrli ^■entrées,qu’il ne fera point en leur puiifance qu’ils fc voyct en cefte année en Flâdrcs,'itp^cd’Arte-^'ÇdariuiercduLis.Adoncmandail àGandie Seigneur de Harfelles;àfin qu’il veint udig contre lé “^wAudenarde.Ce qu’il fit: amp;,quand il fut venu,il luy dit,Site de Harfcllcs,vous fa- r^j chaules: ^^^bien amp;:: entendez tous les iours, comment le Roy de France fapparcillc pour nous '''«niircJl faut que nous ayôs confeil fur ce.Vous demourrez icy:amp; ie m’en irayà Bru-b^5 pour prédre encores mieux des nouüellcs:amp; encourageray les gens des bônes-vil-'^•^cftabliray.furlariuicrc duLis,tâtdegens auxpairages,queles Frâçoisnepourrôt pilhtoutrc.Adonefy accorda kSire de Harfcllcs. Lors fepartit Philippe d’Artcuclle ^W'Stfacherainavers Bruges:amp;:cheLiauchoit corne Sire:amp; faifoit porter fon pen-quot;Î’®‘^“«luy,tout déuelopéjarmoyé de fes armes:amp; portoit l’écu noir,à trois chapeaux ^^fS^^t'O^andÜ fut venu à Bruges,il y trouua Pietre du Bois amp;nbsp;Pietre le Mitrerqui c-™'^”fgardiM amp;nbsp;Capitaines de Bruges.Si parla à eux:amp; leur remoftra cómétle Roy de .'^e^toutcTapuifsâcc, vouloitvcnirenFlâdrcs: amp;nbsp;qu’il couenoitalleraudeuât,pour ^^^^^ ^,^^^^^ yremedier Regarder les paiTages:amp;dit,Ie veux Pietre du Bç^s^vo’ allez au pas de Co- délié,fMr'gat-?*'’«)Pour garder la riuicrc: amp;vouS)PictrclcMitrCjVousirezauPont-'W’arncfton: amp;: der la rlHiere ' ^§îrderezlepairage:amp;faires rompre tous les pôtÿdedeÜus la riuiere,iufquesàlaGcr- duiis, pjamp;auxHafelles,amp;MeureuilIe,amp; au-dcifuSjiufques à Courtray. Parainfi ne pourrot 'François palTerramp;i’iray à Ypre,pour parler à eux,pour les rafrch^iir,conforter,amp; re-. ’’’onitrer comment nous fommes conioints enfemble par vnité, amp;nbsp;que nul ne fe four-''°yqn iffe de ce,que nous auôs iuré à tenir. Il n’eft pas en la puiifance du Roy de f race,

de ces François,qu’ils peuifent paifer la riuiere du Lis,amp; entrer en Flâdres(mais que pas Coient gardez) fils ne vont au long delà riuiere: pour chercher paifage. Adonc

^pôdirent les deux Piètres,Philippe,vous dites bié:amp;: nous ferós ce que vous dites.Ec ’'^nosgés,quifontcnAngleterre,en auez vous ouy aucuiffes nouu£lles?Par ma foy ref-Pondit Philippc)nény:dont ie m’émerucillc.Lcs parlcmens Ânt maintenant à Lôdres: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

^'endeuriôs de brief ouirnouuellcs.Lc Roy deFrâce ne fe peut iamais tant hafter,quc ArteneUe com^ ^ous ne foyons confortez des Anglois,auant qu’il nous porte contraire:refpcre que le pre fans fin ^oy d'Angleterre fait fon mandement; amp;: viendront Anglois en vne nuit,que nous n’y ^'’ß^' Prendrons point garde. Ainfi fc deuifoient ces copaignons enfemble,auectou?eFIam ^«:quilcureil:oitobeyifant: exceptées Terremonde amp;nbsp;Audenarde» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

CsKKiCrit plufietil's Cheuahers du party du Comte de Flandres^aytiftspajje le Po»i-{_^me-

”gt;n^ furcfit déeonfts dr tue'^au rapaßer par les Flamans, leur eßant le pont-rompu, (^ ^or^raetit^rteuelle, en fçaehant les notsuedes à Fpre, en donna courage au peuple,

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C X I I li

PE pendant que ces ordonnances fe faifoient, amp;nbsp;que le Roy de France feiournoit à CArras,amp;que Gens-d’armes famaifoient en Artois amp;Tourncfis,amp;: en la Chaftellc-. _.., nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

j^''dellilc,amp;làenuiron,i’auiiercntaucuns CheuàliersSzEfeuyers(quifeioumoientà icHafcX^^ 'quot;Cjamp;làenuiron)par l’emprife amp;nbsp;enhortement du tHalze de Flandres,qu’ils feroient pl„fieurs lieux: ’‘^cunfaiâ-d’armcs:par lequel ils feroient renommez.Si famaiferent vn iour fix vingts. par-auaut.

-ocr page 676-

. LE SECOND VOLVME

Hómcs-d’armcSjChcualicrs amp;nbsp;Efcuycrs:amp; vindrcnt pafler Ia riuicrc du Lis aiiPont-A' mcnin,a deux licu^‘S deriflc(lcqucl neftoit point encores dctfait)amp;chcuauchcrentci' la ville de Harle;amp; letônerent grandement; Sc tirèrent 6c decoif^ierent en la ville, SiauS ennirons,grand’ foifon de gcns:amp; les chacerent prefque tqjj^^rs de leur ville.Leharo comença à montcr;amp;les villes voifincs comencerent afon^rj^urs cloches, amp;nbsp;a mat' cher vers Harlc,amp; vers le Pont-Amenin:car le haro venoit de là.Quand lcHalzc,mc*' VuiUon t^ firelchan dcrumont.lcChaftelaindct Voi^on, meffire Henry Duffle, SrlesCheua meaußt Fr^ß ^æ^^ ^ Efeuyers,eurent bien émeu le pays,amp; leur fut auis qu’il eftoittéps de retour^ ßtrfejaßesi ilsfc mirent au rctour,pour paffer la riuicrc au pont:ainfi qu’ils auoientpafle: maisw^ trouuerentfortpourueu dcFlamans:quilc défaifoient,tant qu’ils potuoient:amp;,(]aî’' ils l’auoicnt rompu par vn lieu, ils le couuroient de fient: à fin qu’on ne cognuftpoint méhaing. Et veez cy Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers, montez fur fleurs de courfiers amp;:dc«' iiaux,qui trouucret hors la ville plus de deux mille homes des payfanSiquilà fe teoo‘ recueillis,êzlcfquels fe mcttdïentlà en bataillc,pour venir contre cux.Adonccesbc tils-hommcsfc mirent tous enfcmblc:amp; baifferétlcs lances,SclcsefpécsdcEord«a^' roidcs: amp;nbsp;efperonnerent leurs chenaux de grand randon: amp;nbsp;mirent, deuantlcsmij montez.Puis commencèrent à huer.Ces Flamans fouurirent,Sr ne les oferentatte • amp;nbsp;les autres dient qu’ils le firent par malicc:car ils fauoient bien que le pontnclßr roit porter;amp; difoicnt les Flamans entr’eux, Faifon leur voyc,vous vcrreziantoltÇ leHafè nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^ Flandres,les Cheualiers,amp; Efcuycrs,quifc vouloientfauucr(carc

t^s ^ \et- iourleureffoitcôtraire)frapcrcttousàchcualfurcepôt;lcqucln’cftoirpaspourp0‘\ ^uei autres fè vn fi grand faix.Toutefois leHalzc de FIadresamp;aucuns autres curet le coeuramp;b®^ ßuiteHt parle te dc paffer outre: amp;c paffcrent enuiron trente:amp;,ainfi que les autres vouloicntp»quot; ’ font rompit, pont rompit fous eux.Là eut dc leurs chenaux trcbuchcs,qui ne fepouuoientra^® y moururent,amp; leurs maiftres. Ceux,qui eftoient deirierc, virent ce méchef^’ nbsp;.

moult ébahis;amp; ne feurent ou fuir,pour eux fauucr.Si fe mirent les aucuns dedans niere : amp;nbsp;cuidoientnagcr:maisiJs neponuoient : car elle cftparfondc,amp;dcha'i' ues:ou chenaux ne fe penuent fauucr,nc récourrc.Là eut grand méchef caries ^^ vcnoicnt:qui les chaçoicnt,amp; occioicnt à leur volontc,fans mercy:amp; fi 'S^^ j’jftte lir cnreauc:amp;fc noyoient.Là fut mclfirctlchand’Immone en g

^gt;^ pcrdu:carlcpontrompitfgusluy:maispargrand’apcrtifcdccorps,ilfcfi’quot;*^ , j{ *4na 'nuß^ ^°*^ ^^ ^“^ nauré,de trait moult durement au chcf,amp; au corps: dont il fut dep“'' P^^ 4 na^nesjur ^.^ femaines.qu’ilncfepoüuoitaidv. A ceftc dure rencôtre furent mortsleCna • mont* dcWilló,deBouchars,amp;dcSaind-Hylaire,amp;pluficurs antres mortsSenoyeZ) ^^^^^^

fire Henry Dufflc:4f y en cut,quc morts que noyez,plus dc foixantc.-ficfurcntquot;*^^^^ rcux ceux,qui fauucr fe pcurcnr,amp; grand nombre dc blcccz amp;nbsp;naurez fien ^^^^^^^^) fte emprife. Les nouucllcs en vindrcnt aux Seigneurs dc France Cqui eftoientan . amp;nbsp;comment leurs gens auoicnr perdu,amp;: cornent follement le HaIze de FlandreSquot;^^ cheuauché. Sifurent des aucuns plaints, amp;nbsp;des autres non: amp;nbsp;difoicnt ceuxqu'P ftoient vfitez aux armcs,ils ont fait vnc folie dc paffer vue riuierc fans gué, amp;nbsp;aH^^^^j • rir vnc greffe ville,amp; entrer 5u pays, puis retourner ou ilsanoientpaffé ^^^“^jjBt • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pas,iufqucs à leur retour.iCc neft pas emprife faite de fages Gens-d’armes, qui'

venir à bon chef dc leur befongne: amp;, pource que comme outrecuidez ils “quot;^f'. yj chc,mal leur en eft pris. Cefte chofc fe paffa,amp; fut mife en oubly: 6; Philippe ƒ nbsp;nbsp;-

le fe partit de Bruges,amp; vint à Yprc’(ou il fut recueilly à gtad’ioye) amp;nbsp;Piètre du ^ vint à lt;îommincs(ou tout le plat-pays cftoit affemblé) amp;nbsp;là entendirétauxbe onç • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;fit tous les ais du pont déchcuillcr,pour eftre tantoft deffainfi befoing en eftoi -^^i^^

encores ne voulut il pas tou t le pont condâner dc tous poinrs:pour 1 auantage a ,^ du plat-pays rccuellir: qui y paffoicnt tous les iours, aüecques leurs befttSjagran ,, fon:amp; les mcttoicnr outre le Lis à fauueté.Si en cftoit le pays fi chargc,quc c e oi c^^j mcrucille.Cc propre iour,quc Philippe d’ArtcuclIcvintà Yprc,vindrentlesnouu

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comment au Pont-Amenin les François auoicnt perdu, amp;nbsp;le Ha!zcauoiteftepr J^^

attrapé.Dc ces nouucllcs fut Philippe tout rcfioUy,amp;ditcn ri4t,pourcncouragci’^.^|^ qui dclez luy eftoient. Par la grace de Dieu, amp;nbsp;Ic bon droit que nous nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jj „{

p„fii,«n, drone i ccflc fin: ne iamais ce^Roy iennement confcillé, fil paRe !’ƒ'“;quot;' * i d'^AtteMtSe à retournera en France. Philippe dArteuclIe fut cinq loursa Ypre: ê^picicna r^^j ceux d'rpre. Marché, pour encourager fon peuple, amp;nbsp;tenir en leur foy: amp;nbsp;leur retnonftraco® ^y

1

-ocr page 677-

D E F R o I s s A R T. ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;187

l^^^oydcFrancc/ansnuItiltredcraifon jVenoitfureuxj pour les deftruire. Bonnes Wcc dit Phi!ippe)ne vous ebayffez point,fils viennent furnous^arià naurotpuif-de paffer la riuie’e^dü Lis. le fay tous les paflages bien garder ,amp; ay ordonné à ommincs Pierre du S^^ tout grand nombre de gens(il eft loyal homme, amp;nbsp;qui ai-^’^ honneur de Flan^rcs)amp;Pierre le Mitre eft à Vernefton, car tous les autres pafta-b^houtre lariuicre du Lis jfont rompus, amp;nbsp;ny a paftage,ne gué,pa»ou ilspuiffent • et, fors à ces deux vincs,amp; ifay ouy (les nouuelles de noz gens, que nousauons en-ƒƒ«en Angleterre,Nous aurons de brief vn gran^confortdes Anglois: car nous a-0^ bonnes alliances à eux. Si viucz loyaument en efpoir (car l’honeur nous demour-^A'cenezcc,q9c vous nous auez promisse iuré jà moy amp;nbsp;à la bonne-ville deGandj tant acu de peine,pour garder ôc fouftenir les droits 5c franchifes des bonnes-villes 'rlandrcs,amp; tous ceux,qui veulent demourer delez moy, ainfi comme ils ontiuréj '^^’” '^^^^ ^^ ciel,en lignifiant loyauté.^ ces mots ceux, qui cftoient Marché,qui ouy rauoicnt,leucrcntla main vers le ciel,en lignifiant loyauté. Adonc ƒ cenditPhilippeduchaffaut ou ilauoitprefché,Szfenallaàfônhoftel, S: fc tint là (J »tie lour. Au lendemain il monta à chcual,à toute fa route,Si f en vint vers Audenar-Aoulefiegecftoit,quipointnefe défaifoit,pour nôuuellcs qu’ils ouilTent, maisilpaf- ^ p3rCourtray,amp; ft repofa là deux iours.

^(scoüfeHs G^ordofifjaKces de l'armee de France,pour poßer e» Flandres^ après les ponts remplis ^garde'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxilli;

MOusfouffrerons vn petit à parler de Philippe d’Arteuelle,amp;:parlcrôs duicünc Roy Charles de France,quifciourn oit à Arras, amp;c auoittrefgrandc volonté (Schien le k® “'’tt)d'chtrcr en Flandres, pour abbattre l’orgueil des Flamans, amp;nbsp;tous les iours jl^noicntGcns-d’armes de tefts coftez* Quandle Roy eût feiourné huit iours à Ar-’''fînvintàLcnscnArtois,Sc là fut deux iours. Au tiers lourde Nouembre ilfcn ^.^vint àScclin,amp;:làf’arrcfta,amp;furent les Seigneurs, le Conncftablc de France^ ^^^MarefchauxdeFrance,de Bourgongnc,amp; de Flandres,auConfcil,pout falloir on difoit communément cnroft,que c’eftoitchofeim £i^'We d entrer en F13ndrcs,au cas que les palfagcs de lariuicre fulfent gardez fi fort* ^ °f'stouslcsioursdcrcchefilplouuoittant,qu’il faifoiffi froid, qu’on ne pouuoit ‘^Koient aucuns fages du Royaume de France,que c’eftoit grand outrage, ^ '^neinps,4*3uojj.£j^jj,çpj.j5 çgyoyagc,Sc d’au^r amené le Roy li auanr,cntcl pays, 111^'*’Δ ^ ^“^ b^en auoir attendu,iufques à l’Efté, pour guerroyer en Flandres, car lauer *'2”’®’^cfté de fa vic*Cclle riuiere du Lis eft 11 male à pairer,^u’on n’y peut trou-toutf ^®’^®*^tjuc par certains pas,amp; ^^^crores fur toute icelle il n’y a nul gué, amp;nbsp;fi eft Cq ^„'''’»tantfurmarcfcages,ou l’on ne pourroit cheuauchcr. Adonc demandale Ucr 4• ^^’^“Uvientcllc?vientelled’amont?Onluyrefponditquellevenoitdede-quot;^'^^.^»tntOmen Puis qu’elle a commenccment( dit le Conneftable)nousla j^p tons bien* Ordonnon noz gens, amp;nbsp;leur faifon prcnd|^c le chernin de Saint Omer, fj^tioiispaftçronsla riuiere ànoftreaife, SCentrerons en Fl^idrcs, amp;nbsp;outre , au long • »^^ (le^^^'°?'l't’*lsfoient,dcuantYprc ou aillcurs)ils font bien n orgueilleux,amp;outrecui-|jf^ phirts de méchant vouloir,qu’ils viendront contre nous, pour nous venir afl'ail- p^„^-p”,j^ Jf teio ^^P'^'’P°^tiu Conncftablcfaccordcrent tous les Marefchaux,amp;: demourerent en p^rm^dis ty K^^?^’'^®^^® nuit,iufqucs au lendemain,que le Sire d’Albreth,lc Sire d# Cou- Françsitipeut ^ ^^f^tuon de Pommicrs,meflirc lehan de Vienne, Admiral de France,mef- fiuoir pardon ç^ '^'ili'J!-ncdcPoiccicrs,Baftard dcLangrcs,lcBcguede Villaines,nleffire Raoul de l’enentrerett '^'^^°*^'^^'^^^’^^’^^ Vicôte d’Acy, meflireRaol dcRaineual,leSirc de ‘^” Flandf'et^ fittf ?^®'^®^’-^“5t^®^®‘^in,racflîrc Antoine d’Archics,lc Seigneur de Saimpi,mef-f^^ »'Ilantnedes Bourdcs,le Sire de Longueuille, le Sire de Sully, melfire Triftan de lt;!{iiw'*'^’-''’®®te01iuicrduClefqoin,meflire Morice duTrcguidy,mcflîrc Guylc Ba-t'fm'ï'^’'^ ^'^‘^^^ de rEftrughen,melfirc Nicole Pamel, les deux Marefehaux de Frâ-

y ^^’’^‘^® Sanxerre,amp; melfire Louis de Blanuille) le Marcfchal de Boürgon-(fi,ç ^tcfchaldcFlandrcs,mc{firc Anguerfant dcHeluin,vindrcnt en la chambre toit p'^‘’'^^^^^l‘'de France, pour auoir certain arreftamp;auis comment on fordonne-'fto' ^'’P^^^toit parmy 1’111 e,pour aller à Commincs,^ à Warneftonfou les palfagcs t»tgatdcz)oufioniroit amont, vers la gorge de Venoye j amp;nbsp;à Saind-Vcnant,amp;

-ocr page 678-

188 nbsp;• LE SECOND VOLVMb

paffer la riuiefc du Lis»Là eût entre cesSeigneiirspluficurs parolles tournées,S^^i 0 çeux,quicongnoi(foientlcpays.Certcs,pourle temps de main tenant, il ne fait nu ' 1er en ce pays, n’en la terre amp;nbsp;Chaftelenie de Caffel,de Sûmes ne de Vcrthes. Et cq chemin tiendrons nous doneques.^ dit le Conncftable. LoiM^Â Ic Sire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

moult haute paroile.le confeilleroye que nous alliffions à Toun#y,amp; lapaflerl

amp; auront nouueaux Confaux,amp;: diront que nous les fuyons. Et fi y a encores vnF ^^ qui grandement fait à douter. Nous ne fanons fur quel eftat ceux,qui fontallez ƒ gleterrc,font,car fi par aucune incidéce confort leur vcnoit de ce cofté,il nous n mit grand empefehemér.Si vaut trop mieux que nous nous deliurós, au plus m'^ nous pourrosen Flâdrcs,qd’eftrelongucmêtàdeterminer,amp;entreprenôsucfai^ bon courage,lc chemin de Cômincs.Dieu nous aidera.Nous auospartätdefo (^^.^ amp;rcpaffé greffes riuieres,plus fortes q cefte riuiere difLis n’eft.Si ne no’deuwp^^ ^^ longuement. Comment que ce foit,quand nous ferons fur les riucs,adoucqiics i{efilutionde nousauis,amp; ceux, quiferôt en noftre eópaignie en l’Auâtgardc (quiontveu trouHerpafi^e ans, OU trente, plufieurs autres paffages,plus périlleux que ccftuy neft^nousf^ g par la nutere j^ riuiere, amp;nbsp;quand nous ferons outre noz ennemis feront plus ébahis ^^'’^L^ Jinlc i’arm^ee^dt’‘Fr ^^ ”°^^ allions à noftrc aife,quérir à d’extre amp;nbsp;à fencftre,hors de noftre droiteb^ ^J^

’ paffage,amp; nous pourront A)mmer amp;nbsp;compter Seigneurs de Flandrcs.Tousy’v Ht rent à ce dernier propos,n’oneques depuis ne fut brifé,ne nuis autres remis lus, f ce que ces vaillans Seigneurs fe troAierctla tous cnfemble,fi dirent ainfi.Illt;^\|^. que nous auifons amp;nbsp;regardons aux ordonnancesdes batailles,amp;:lcfquclsirontii^^^j, garde auccques le Ç^onneftable, amp;lefquels ordonneront des chemins,pour pj , cheuauchcrtoutàronny,amp;lefqucls feront gens-de pié , amp;nbsp;Icfqucls feront 0^0 ^ pour courir,amp; découurir les ennemis, amp;nbsp;lefqucls feront en la bataille du RoV, ^ . ^ ment amp;dequoyils fcruiront,amp;lequel porterafOriflambe de France,amp;lefqucls ^^^. mnt à garder,amp; quelles gens feront fur ællc,amp; quels feront en rArrieregardc. v^^ tesces chofes curent ils aui^amp; ordonnances. Quand toutes ces chofes furent^ ^ • • nbsp;nbsp;amp;nbsp;ordonnées bien à point amp;nbsp;qu’on ne fauoit plus riens y auifer qui neceftaire y'“ ’ j

Confeil fouunr,amp; f en ana chacun en fon logis,amp; furent les Seigneurs amp;nbsp;les Brro j point n’auoient eftéprefens àceschofes, auifés amp;fignifiez quelle chofe ilsdeuo) Ordonnances faire,amp;d’illccqucs cnauantcommentilsfcmainticndroicnt.Sifut ceiourordonc^l^ desSatatUes de 1^ Roi^au lédcmain fe délogeroit de Scclin,amp;pafferoit tout parmy la ville dcllu^j . F#'’«’^ pour arrefter,5^ viendroit loger à Margnettc,rabbay e,amp; l’Auantgardc iroit outre,âCu paffer la riuie ncs amp;Warncfton,amp; exploiteroientce iourtoutau mieux qu’ils pourroienG mi” , redmis, dóné,arrefté,amp; déterminé par les vaillans hômes-deffus-nômcz,amp; parlofficcdcs , ftres dcsArbalcftiers eôioints auec le Cóneftable amp;nbsp;les Marefchaux,amp; to*d vnacc ^ que meftîrelouffe dcHaluin Se Ic Sire de Rambures feroicnt chargez amp;nbsp;ordonner mener Se conduire les gens-de-pié,lefquelsiroientdeuant,pourapparciller Icchcf couper les bayes,bois,8e buiffons,abbatreforcfts,remplirvalces,8e faire ce qui! apF f tient Se eftneccfraire,Se furent d’ouuriersdixfeptcens foixante. Apres enFAuan^ 1 de furent les Marefehaux de Flandres,dG France,Se de Bourgongnc,amp; eurent eu gouuernement dixfepteens Hommcs-d’armes,ôefcpt cens Arbaleftiers, fans qu3 millehommes-depié(quele Comte leur auoitdeliurcz) à pauais Se autres armeur^ Item fut ordonné que le ComtedeFIâdres6efabataillc(ouilpeutauoir,cnGcns- ^^

-ocr page 679-

’quot;^•Chcualicrs,amp;Efcüycrs5amp;: gens de pié,cnuiron fcize mille) chémineroyent furies æ“« del Auantgardc,pour réconforter,fil en eftôit bcfoing.Itcm fut ordonné, entre Auantgardeße la bataille du Comte de Flandres ^ la bataille du Rlt;îy de France , amp;nbsp;là ^“oienteftte fes trois o^cIesfBerry^Bourgongnc j amp;nbsp;Bourbon ) le Comte de la Mar-'iineffitelaques de I?N|(fton,fcs freresje Comte de Clermont,le Dauphin d’Auuer

Comte deDan^martin,le Comte de Sanxerre, meflire Ichande Boulongnej

'niques au nombre de fix millgHomm.çs-d’atmcs,6e; deux mille Arbflcfilers G ène- nbsp;nbsp;nbsp;*

quot;n^^l«: autreSi Item furent ordonnez,pour l’Arricregarde,deux mille Hommes-d’ar-deux cens Archets, amp;nbsp;en deuoyentefire Chefs amp;nbsp;gouuemeurs rhcffire Ichart

‘ itois,Comte d'Eu,meffire Guy,Comte de Blois,melfir£ Walcran,Comte de Saint nbmeffireGuillaume, Comte de Harcourt, le Sire de Chaftillon, amp;lc Sire de Sete» l^nideuoit porter l’Ori flambe meflire Pierrede Villiers, amp;nbsp;deuoit eftte accotnpaigné ^^quatre Chcualiers,lcfqucls cftoient ainfi nommcz,mcflirc Robert le Baueux,meflire once deSancoutt, meflire Guy de Trifeguidy, amp;nbsp;Brânrian de la Heufe, amp;nbsp;pour gar-'fics banniercs,le Borgne de Ruct,amp; le Borgne de Montdoulceti Or eftàfauoirqué '^Seigneurs,qui ordonnoient telles befongnes, cntendoyent, amp;nbsp;arteftoient, que ia-en France ne tctourneroycnt,iufques à ce qu’ils euflent combattu Philippe d’Ar^ ij^llcamp;fapuiirancc,^ pour ce ordonnèrent ils par telle maniete,ainfi que tous prefts • J^mbattreau lendemain» Item furent ordonnez,le Site dAllebreth,le Sire de Cou-^'’^mclTire Hugues de Hanlon, pour mettre en arroy, en pas, amp;nbsp;en ordonnance, les ç^llcsAtcm furent ordonnez Marefehaux, pour loger IcRoy amp;nbsp;la bataille, mefliré cn k^ ‘^'^ Bannes,amp; le Sire de Champreny» Item fut ordonné qu’au iour,qu’on fc 1 étroit,le Roy feroit à chenal,amp;nul autre, forsluy, amp;nbsp;furent nommez huit vaillas j^*”®'» à chcual,à eftte de cofté Iuy5tels que le Seigneur de Raincual,le Bègue de Vi- ^^^-^ ^'^iaieffiret Amemesde Porq|nicrs,mcflîrc Anguertantde Heluinde Vicomte d’A 4pa^a„aM»S jç’^^wicGuy le Baueux, meflire Nicolas Pennel,mcfllre Guillaume des Bourdes,dót Aynemó b '''^Mâineualamp; meflire Anguerrant de Hcluin furent au front,dcuantlüy,*amp; le de Pômiers J ê''lt;'dcViij2jpj»5^g^ jç yi^Qæjg d’Acy(qui fe nomme par fort nom cy-defliis, en plu- o- Nicolas

,’'»’®Vicomtcd’Aunoy)fcs deux Chcualicrs, dclez luy, amp;nbsp;au derrière furent l’annel,/'d«/-1^^ ''''''éesmUfire AmemesdePommiers,meflireNicole Pcnnel, meffire Guy leBa- p^J^ ^^ A^^melfircGuillaumedc5Bourdes*Item furent ordonnez,pourcheUaucherde-,»^»Li 31» j^ bamp;auifcrlc conuenant des ennemis au iour delà bataifie, meflire Oliuier de Clif-AConncftablede France, amp;nbsp;meflire Guillaume de Poiâ:iers,Baftard de Langres* vndtoutes les chofes dcïfufdites furent deuif^s amp;nbsp;ordonnées bien amp;nbsp;à poind, S^ kif* V ^^.^^^ ’^^^^^ chafe auifer quiy fuft neceflaire, le Confcil fi^departit, amp;nbsp;fen al-1^^ƒ ^0^1^» Seigneurs *^Barons,qui point n’auoient efté prefens aces ^fi^tf»gt;»f iiatit^”^*^“^'^^*§*’*^îczquellechofeils deuoient faire, amp;nbsp;comment d’ilIecqucS enâ^r^^^^^^-^^^^^ to • 4 ®®*“^^®'‘dtoicat.Si fut ccluy iour ordonné qUe le Roy au lendemain fe tlélo'^'’^”*ƒ’*’' Itoe*^'1 ƒpafleroit tout patmy la ville de l’Ifle, fans loy arrefter, amp;nbsp;viendroit ƒ//.* ^4) à^i fton^^™^S“®^^®'»^’A^bayejamp; l’Auantgardc iroit outre,vers Commines,amp; Warne- dit Margnet* gt;^Wploiteroicnt au mieux qu’ils pourroient. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te^cr tß eeßa

'^^gt;’f^ielijuepeuile François nepouuanspajjer auront ^e Comines, /rouuerent autre

^quot;y^^ifurpetites banques (ß naceües,au defieu des Flamans, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p* c x v.

*P?®^®'afi)Commc il fut ordonné, il fut fait, amp;nbsp;fe délogèrent au lendemain ceuxdc ’’*®^8®f‘^^»^pairercnt outre,par ordonnancc,vers Cotnmincs,amp;troüüoTent les

^fW^''^°'^^ ^^^^^’^^^ le Sire des | Franfures amp;nbsp;meflire loflc de Hcluyn en aUoient pris ^d ^ tt^^^ret dçj-^ °*’'8’^fbtleLundy.QuandleConneftable,lesMarcfchâüx deFrance,amp; ceux dit de Ram-itjfç ''^’^^§ardcfutétvcnusaüpontdeCommines,làlcurcôuintarrefter,carilstrôu- bures et louf i«ff*’^?^°”^^'^^^^'f»4^’^^*'*®^®i^c’’P‘^’^ancc d’homme de le faite, au cas qu’on le ft de Haluin ^'^^ v’^’^9'l°“”'®^^’'°*^®“^pefchcmentà le vouloir refaire* CarlesFlamanse-1'5h^'^^°''^”1’“'^^,’^S5 outre la riuierc ,pour deffendre amp;nbsp;garder le pas, èC contretoUt dcji f^^?M'’*^carmouchcramp; aflàillirlcs voudroitpat-deuant, car ils cftoient plus

^^ eftoit Pierre du Bois,leur Capitaine,Scies autres,qui bien mortftroy ^%^ °^^^ (lelGur deffendre. Et eftoit ledit Pierre du Bois,au bout du pôt,fur la chauf-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hache en fa main,amp;: là cftoient les Flamans tous rangez d’vue part amp;

1 nbsp;nbsp;nbsp;'• e Conncftable de France,amp;: les Scigncurs,qui là cftoient,regardoyent la ma-

-ocr page 680-

SECOND VOLVME


1^0

nierc du paySjamp;: imagination bien que ceftoit chofe impoflîble de pafler par la,file[gt;ot n’eftoit refait. Adonc firent ils cheuaucher de leurs varlcts,pour aüifer la riuicre defloc» amp;: deffuSipres d’vrftl’ieue.Ils retournèrent à leurs Scigncurs,quiles attendoyctaupaSi amp;nbsp;leur dirent qu’ils n’auoient trouué nul lieUjOU cheuaux peinent prendre tcrrc.Ado. fut le Conncftable moult courroucé,amp; dit.Nous auons efté^ra 1 confcilleZjdcprcndK ce chemin. Mieux nous euft valu eftre allez par Saint Omer quÄciourner en ce danger ^d^fTon’^^e^ °“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paffé^’Efeaud à Tournay (ainfi que je Sire d^Coucy difoit) amp;nbsp;aller tout droit!

iftamför^m deuantAudenardc,Combattrenoz ennemis,puisque combattrelesdeuons,amp;voulôs.i htyme/mea- ^^^ font bien fi orgueilleux,qu’ils nous eulfent attendus à leurfiege. Adonc ditmcflir^ u0itJoné,fgt;»ur Loysde Sanxerre.Icconfcillc que nous logeons cy pour ce iour,amp;^aifons Iogcrno2, pfer la nuit- gens,211 micux que nous pourrons,fils viennent,^ cnuoyons à 1’1 fie,par la riuicre,quere zù. fir (jes ncfsamp; des claycs,fi ferons demain vn pont fur ces beaux prez,amp;paflcronsouirlt; puis que nous ne pouuons autrement faire. Dont dit meflire loffet Ialuin,Sire,n®» auons efte bien auifez qu’il y# vngrand empefehement entre cy amp;nbsp;l’Iflc .Si cftlanuit t choißjfc^de re de Menyn fur celle riuicre, par ou il conuient pafler la nauire,fi elle vient iufqoo0’ ftusces fumas amp;lesFlamans, qui là font,ont défait tout leur pont, amp;nbsp;tellement croifé de grand mel^ jfuand à moj, rien,attaché parmy les gifles du pont,qu’impoflible fcroit d’y palfcr nef ne nacelle. t ayme mieu^, ne fay dont(dit le Conneflable)quc nous puiflions faire. Bon feroit que nous pre de Haluyn. ßQns le chemin d’Aire,amp; de là pafler le Lis,puis que ne pouuons auoir palTagc icy.^ pendant que le Conncflableamp; les Marefehaux de France amp;:de Bourgongne citoyeu au pas de Commines en celle abufion,amp; ne fauoientlcquel fairc,pourleineillcur)W tilloient autres Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers, par beaux faits-d’arm es amp;nbsp;autre emprilcdY f auenturer vaillamment à pafler celle riuicrc(comment qu’il fufl)amp;aller combattre Flamans fur leur fort,pour conquérir leur villc,amp; le paflage,fi-commeie vous recora ray prefentement. Ainfi comme l’Auantgardcveno^t de l’Iflc à ComminesJeSite Saint-Py amp;nbsp;aucuns autres Chcualicrs de Haynaur,de Flâdres,d’Artoisamp; ^uHidch^ ce,fans le Conneflablc amp;nbsp;les Marcfchaux,auoicnt eu par auant confeilA^“®*®’r • Nous aurons d’eux ou trois barques,amp; les ferons lancer en la riuiei c du Lis, audeiW de Commincs,à la couucrtc,amp;. aurons,d’vnc part amp;nbsp;d’autre,attachcs,pouryme^^. dagcs,car la riuicre n’eft pas fort large.N ous ferons tantofl vne grande quantité « g mis outre,amp; puis par derrière nous viendrons aflaillir noz ennemis,amp; conq®'^®® «^ cuxlc pas,amp; ne ferons, foi? que vaillansGens-d’armcs. A près ce confeifqu'^'^®''^. tinauts de tenu,auoit tât faitlc Sire de Saint-P^qu’il faifoit charroyer vn bare,8c des cor*^®’’''* ua'lws^ur ‘~ lt;lquot;®5^®“’^5®’^^^nanccs,dc la ville d*’lflc,auccqucs luy. D’autre part,meflireHew^i). ptf^darLie- ^^ Bclleperchc,amp; igclfirclchan de Royef qui là efloient en ce voyage, corop»lt;§quot;®^. redu its,ctm- cnfcmble)faifoient venirvne barque.Auflî meflire Henry de Manny, meflirelewj'^ lien tfudfuß Malatrait,6emeflire Ichan Chauderon,Brctons(quiauoientefléàcesdcuifes)ef^^j; hai^ardeux, royoicnt aufli vn,amp; fuiuoient la route des autres.Le Sire de Saint Py fut lepreniw^

vint là,à tout fon bare amp;nbsp;l’ordonnance des cordes amp;nbsp;des attaches.Si fc déchargef‘% attacherent,du coflé deucrs eux, vn grand amp;nbsp;gros planchon, amp;nbsp;y lièrent la core^’ puis paflerent trois varlcts o«trc,amp; mirent le barquet amp;nbsp;la corde outre,amp;y attacB“^ • * encores de rcchcfvn gragd amp;nbsp;gros planchon,outrc,amp; y attachèrent l’autre bout ^^ corde,amp;■ puis cclà,fait,rctourncrent les varlcts les barques a leurs maiflres. Orau'fjii que le Conneflablc de France amp;nbsp;les deux Marefehaux, qui fc tenaient au-dehots pont à Commincs3furcnt informez de ccflc befongnc,ainfi comme ils mufoientco ment ffs pourraienttrouuerpaflàgc.Siauoit dit Ic Conneflablc à meflireLoysdeJ • xerrc,Marefchal allez vcoir que c’efl qu’ils font, ne fil efl poflible de pafTer lad^ ■ par la manière que vous aucz ouy deuifcr,amp; fi vous voyez qu’il foit poflible dclcfii^j,, en mettez aucuns autres. Adoncques ces Cheualicrs,quilà efloient, fordonnof ', pour pafler,amp; quand les barques furent toutes prcfles,vintlà le Marefchal de Frant^, grande route de Chcualicrs amp;d Efeuyers en facompaignic. On luyfic voycjcoff raifon cfloit.Ilfarreftafur le riuagc,amp;regarda volontiers le conuenant de ces barque Adoncques dit le Sire de Saint-Py,Sire vous plaifl il que nous paflbns icy. n®®P?^ i zesiredes Py bicn,ditlcMarcfchal,vousvous mettez en grande auenturc,car,files cnnemis,qui‘^^. I fy-autrespaf ^ Commincs,fauoient voz conuenans ils vous porteroyent trop grand dommage' fent la riuicre rendit le Sire de Saint-Py)quinefauenture,n’ariens.Au nô deDieu,amp; deSamtGeo^ du Lts en lar^. gc,nous paflcrons,ôlt; nous ferons,auant qu’il foit demain au foir, apparoir à noz «{’quot;y

-ocr page 681-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;15,1

®^amp;frapperons fur eux. Adonc mit le Sire de Saint Py fon pennon ou barquet, amp;nbsp;en' j^f^tleprcniicr dedans,amp; y entra,anecques lüy,tout ce que le barquetenpeutpot' p gt;’'Jl^ucsà ncuf,amp; t^itoft furent lancez par lâcorde^qu’ils tenoient,outre la riuiere. ’‘^Uurchttoùs horSjJaj^trerent à la couuertef à fin qu’ils ne fuffent apperceus) en vri ‘_^ 53unoy,amp; là fc ca^irWit5amp;: ceux,qui eftoient au riuage,par vne corde.qu’ils tenoiét ƒ “'oientiesbarquesaeux.Secondement leComtede Conucrfant,Sircd’Anghichj ^‘^2(icdans,amp;:fabanniereauetquesluy^amp;:aufli le Sire de V'ertain,fonTrete,amp; lept au J 5'^rsncuipairercnt,amp;:nomplus.Ala tierce fois enpafferentencores. Et vccyles ‘j^'ixaiitresbarques,quieftoient venus au nom demeflire Herbautdc Bcl!cpcrchcamp; ^incffiicIchaq|deRôye,amp; aüflî des Bretons,qui furent tantóft,par la manière deifuf-'tedancées en la riuiere,amp;ordonnées comrnel autre. Si pafterent cesCheualiers ,amp; , quot;nepaffoientJors que droits Gens-d’armes,amp; paffoientde fi grande volonté, que ^clfoitnierucillcdelcsveoir.Siy eut aucuncsfois,àqui premier pafleroit, telle prenez ^Mlc Marcfchal de France n’y euft efté(lcqucl y mettait ordonnance amp;nbsp;attrempan-'^’-'lilycnciiftcudepcrilsjcarils euffentplus chargez les barques, qu’elles neneuftenc P^ufouftenir.Nouuellcs vindrent au Conneftable, amp;nbsp;aux Seigneurs de France, qui à ƒ wmincs eftoient fur le pas,à l’entrée du pont,comment leurs gens paflbient.Ädond ‘’'flcConneftable au Senefchal dcRieux, Allez vcoir(ic vous prie)ccpaffage, amp;qué • ’^^peuîeftre,amp;fenozgenspaifentjainfi commeondih LeSiredeRieux ne futonc-ïxsfiioyeux,quand il eut telle commiflîôn,amp; frappa fon chenal des efperons, amp;fen **”1 cellepart,à toute fa routc,ou il y auoit bien quarante Hommes-d’armes. Quand il ^venuaupafftigg gy les compaignons eftoyent ( donten y auoit ià de palfez plus de '^^'yciiiquantc)lîmittantoftpiéà terre,amp; dit qu’il pafleroit. Le Mârefchal de France ’''^''^uftiamaisdefauoué. Nouuelles vindrentau Conneftablcde France que le Sire P .'''cux,foncoufin,eftoitpafl’éi§i commença le Conneftable vnpetità mufer, amp;dit, subtilité dû ^^Arbalcftiers tirer auant,amp;écarmoucher ces Flamans,qui font outre ce pot,pour Connfflable ’^“’‘'’^ibefongncrjà fin qu’ils entendent à nous,amp;non à noz gens,car,fils f en donnoict chjjànipeùr a-®^'^^''fteur courrovent fus,amp; leur rdmproient le paira2c,amp; occiroient ceux,quifont *”7 *1 ^C ^ ‘^'

. ^“cu^ontiauroye plus cher eftre mort,qu il en auint ainli.Adoncques vindret c^mmines peu ^alcftfrsft gcns-de-pié,Sren y auoit aucuns autres, qui gettoyent Bombardes por ^^„, ^uaucui ^«)amp; qui getcoient gros carreaux, empennez de fer ,amp; les faifoient voler outre le Jefes ^is paj^ f'’W,iufqu05 ^ jjyj]|g de Commincs.Là fe commençafécarmouche forte amp;nbsp;roide, amp;nbsp;Hyent p^tr lt;*^-’^“ftroienteeux de l’Miantgardcqu’ils paflerôî^t,fils pounoient. Les Flamans, qui ^^‘‘‘gt;'^’

'’*lt;:ntpaucfchczaulcz deuers eux, monftroictaulfi vifagc,amp; faifoiét defFenfe moult ?’ô(lc,amp;ainfi fe continua celle iournée(qui fut par vn Lundy ) endettant, tirant amp;nbsp;é-^^fniouchanCjamp; fut tantoft tard(car les iours eftoient moült cours) amp;nbsp;toufiours par ces ^^rquespafToientGens-d’armes à grande puiflance, amp;nbsp;fe mettoyent à fait, quand ils e-oicntoutre en vn aunoy,amp; là fe capiflbiént à la couuertc, amp;nbsp;ärtendoient l’vn fautré. '’'^sgardeZjtoutconfidcré,en quel peril ils fc mettoient,Sc en quelle auenture, car, fi eftoient dedans Commines,fen fuflentapperceus,ils en cùflent eu à leur vo-'’''tqlagreigneur partic3amp; euflent conquis barques amp;nbsp;co*des, amp;nbsp;tout mis à leur auan-?§'• MaisDieu y fut pour eux, qui vouloit confentir quc^’orgueil de ces Flamans * * ^‘taobattu.

Cs^ment cepeu de Francois^qai ejloit p^J/e entre 1^ riuiere da Lisj/ê mit e» haiai/ie eie-‘•wltsFlamaus. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxvi.

|b tien,Si aufti doyuent tenir toutes gens d’entendement, celle emprife des barques,’ • p.æpainge des Gens-darmes,à haute vaillance, amp;nbsp;honnorablc entreprife. Caries

cualiers amp;nbsp;Efeuyers de l’Auantgardc fur le tard fembloient,pour palfer outre, auec leurs compaignons,amp; paflerent le Sire de Laual,lc Vicomte de Rohan, le Sire de * filière,le Sire de Chambort,mcflîre Oliuier du Gucfclin,le Barrois des Barres,le Si-fCo!lcr,meftîreRcgnaud de Thouars,leSire de Poufauges, meflire Guillaume dé ''^ac,mcflîrc Gautier de Paflat,Ic Sire de Thouars,meflire Loys de Côfaule: amp;nbsp;met-^Triftandcla Iaille,le V icomte de MeauXjlc Sire de Mail ly,5c tant Bretons, que Poi ^Wns,Bcrruycrs,FrançoissBoürguignons, Flamans: Artoifms,Troyens,amp; Hainuyers ^ ftfouucrcntbien,outrela riuiere,ce Lunciy,furlctard, enüifon quatre censHom-^Warmes,toute fleur de gentillefrç,n’oncqucsvarlet n’y pafla. Quand meflire LoyS

-ocr page 682-

LE SECOND VOLVME


1^)2


7 M nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sanxerre vit que tant de gens de bien eftoient paflèz ( comme feize bannières,t'

lt;if JrtMXTrrf ff trente pennons) il dit qu’il Iny tou rn croit à grand blafme, fil ne paffoit aufli. Si leant Mttret^fajji It ^n vnbarquet^fes theualiers amp;nbsp;Efcuyersauecquesluy56z adoc^aflerétleSiredeHim lis, amp;■ fi ioint gcft,mcffirc Pcrceaux de Raineual,amp; plufieurs autres. Quai^ jjs fe virent tous cnlem aux premiers blcjls dirent.il eft temps que nous allons vers Commines,vÂi^noz ennemis, 8£veoit Î'‘*jl'‘-’^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe nous pourrons loger en la ville. Adoneferrerent ilsleurs armeures,amp; mirenneuf

bacinets fur loirs telles,amp; les bouclerentjainfi commet! appartenoitoamp;fe mirent lur marcfts,ioingnantlariuiere,aupas, en ordonnance,bannieres amp;nbsp;pennons ventuU douant eux : ainfi que pour tantoft tirer auant, amp;nbsp;combattre : amp;nbsp;cftoit le Sire de Saio Py au premier chcf,amp; Tvn des principaux gouuerneurs amp;conduifanf, pourtant çu^ cognoiffoit le pays,mieux que nul des autres. Ainfi comme ils venoient tout le paS)^ aulfi ferrez que nuis Gens-d’armes pcuuent cflrc,amp; par bonne ordonnance,contreu^^) cesprez en approchant la ville,PietreduBoisamp;IesFlamans(quicftoient tousrang amont la chauiréc)getterent4curs ycuxaual les prcz,amp; virent ces Gens-d’armes app pietre du Bols, cher. Alors furent moult émcrueillcz,amp; demanda Pietre du Bois. Par quel 1^*’'’** Capit. du pas lieu font venus CCS Gens-d’armes-^ne par OU ont üs paffé lariuiere du Lis? Siluy^P j^ de commines, dirent ceux, qui dclczluy eftoient, il faut qu’ils foientpaflez par barques, buy W®, erennede v^ir jou^^g^ fi nen allons tiens fceu,car il n’y a pont, ne paftage, appareillélurleLis,^ ^^, 'aß^”^**^ Courtray.Q^c ferons nous?dirent aucuns à Pietre du Bois, irons nous les *^®®quot;^^

Nenny(ditPietrc)laiflbn les venir,demouroncnnoftrcforce,amp;ennoftreplaccd bas,amp; nous fommes haut,fi auons grand auantage fur eux,amp;fi nous defccndonslut^^^ les pafiez^ pour combattre,nous forferons trop grandement. Attendon quc la nuit foit venu marchent, (^ te obfcure,amp; puis aurons confeil comment nous cheuirons.Ils ne font pas tantdfg approchent de qu’ils nous doicnt gueres durer à la bataille,amp; nous fauons tous les refuges, S^uS^^^ Commines. nbsp;nbsp;fluent nuis.Le confeil de Pietre du Bois fut creu,car (ÿicqucs ces Flamans ne^^S

dcleurpas,amp;fctindrenttousquoisaupié dupont,ôc toutcontrcual lachauflee, gczamp; ordonnez en bataille,amp;ne fonnoyent mot,amp;: monftroient, par fembhnt) lt;]^^ n’en faifoient compte,amp; ccux,qui eftoient paflez, venoycnt tout le pas parmylu^ . refts,coftoyant la riuierc, en approchant Commincs.Le Conncftabledc F^^^s cftoit d’autre part de reaue)getta fes ycux,amp; vit fes Gens- d’armes, banmfteî^P ^^.j, ventillans,en vne belle petite bataille,^ vit comment ils approchoient deC^Δ. jj t^egrttsduCo- Adoncluy commença le fing tout à frémir, de grande hideur qu’il eut,c^' ç^jj neflahle cliß»: grande foifon de Flamanspar-dclàrcaue,tous arrangez.Si dit^ar grandeIfUj^y a^ut ayat pour de la Yues, ha,Saint George,ha3Noftrc- 3ame,que ic voy-ie là?Ic voy en partie toute 3 ^ deconfiture de j^ noftre armée,qgifcfontmis en durparty. Certes ic voudroyeeftremort,^ j^ tM^'aTe^eiis '^‘’^ Q^’ils ont fait vn tel outrage. Ha, raeffire Loys de Sanxerre, ic vous Ç®“®^^^ tntpaje e ts. gfj.j.£fy,p^.^g^ mieux endodriné,que vous n’eftes. Comment aucz vous ofe ment ^ de fi nobles CheualicrSjamp;EfciiyerSjamp;vaillans hommes de guerre, commet » en telle douleur,contre dix ou douze mille hommes ( quifontfiers amp;nbsp;orgue« ^^j, tous auifez,amp; qui nulluy ne prendroient à mercy) amp;nbsp;nous ne les pouuons, fib°quot; ßg, foing,conforter?Ha Rohâ,kaLaual,haRieux,haBcaumanoir,haLongucuilie) j • • nbsp;nbsp;chefort, ha Man ny3ha IS^leftroit, ha Conuerfant, ha tels, amp;nbsp;tels, ic vous P^®quot;”jjjjr

fans mon confeil vous cftes mis en tel party. Pourquoy fuis-ic Conncftabled ce ? car fe vous perdez i’enferay du tout cncoulpé,amp; dira l’on que ie vousay e ; en cefte folie.Lc Conneftable de Francc,auant ce qu’il cuft vcu que tant de «'^^ gens liftent paflez,auoit dcfFcndu,au lez deuers luy,quc nuis ne palïàflcnt.Mats,(|^ i^tuneßalle ilvitlecôucnantdeccuxquieftoiétoutre,il dit tout haut,l’abandônc le paflage ^ pfrmeeài cha- hôrae,quipairer voudra,amp;pourra. A ces mots fauâccrentCheualicrs amp;Elcuyersr^ ■'ide reifer, ttouucrvoycamp;cngindcpafleroutrclepont,maisilfuttantoftnuit.Sileurconui j, - efie au fi pure ncccffitc laifler œuurc,après auoir comenec d’ouurcr au pont, amp;nbsp;de getter gt;^ y- des pre- planches furies giftcs,amp; les aucuns y mettoyét leurs targes amp;nbsp;leurs panais, P^^Ljj tniers pafiez.^. outre,tellementquclesFlamans,qui eftoientdedans Commines ,fen tcnoien|^f^|j chargez,amp; eflongnez: tellement qu'ils ne fauoient auquel entendre.Carils ''^^^^^^j, deflbus du pont,esmarcfts,grand nombre de bons Gcns-d’armesfquifctcnoic« ^j,^ quois,leurs lances toutes droites deuant eux) amp;nbsp;fi en venoient dautrcs,amp;ycoy^ ^ tre part que ccux,qui eftoient outre le pont en rAuantgardc,écarmouchoicnta c^^^, femettoient en peine pour le pont rcfairc.En ceparty, que ie vous dy, furent es ^

-ocr page 683-

b Él F R o Ï S S À R f. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

^®'5,quipaflcz croient outre aux b arques, ce foir,amp; fe tindrent tous quois aux marefts nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, -''''^bourbe amp;nbsp;ordure^jufques aux cheuilics despiez^Or regardez Æcofidcrezlapci-^'3ttil$curcntjamp;: la graine vaillance d’eux,quand en ces lôgnes nuits d’yucr,au niois-^^™^ quot;^^ J ^üecembrejou enuirS^demourerent toute nuit en leurs arm cures, amp;nbsp;en eftant, fur j^^ YfÂws^ ç^picz,amp;lesbacinetslt;n leurs tcftes,amp; encores furent ils là fans boire amp;nbsp;fans manger, uutt i/nè uni^ ^«jiedy qu’il leur doit tourner à grande vaillance,car au vray dire,iîftiefeveoient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* Wnepoignée de gens, au regard des Flamans, qui dedansCommines eftoient, amp;nbsp;au r^jSi ncles ofoyent aller cnuahir,n’afîailiir,amp;difoienr,amp; auoient dit entre eux, amp;nbsp;fur 'Isleftoientarreftez par ordonnance. Tenon nous cy tous enfembic, amp;nbsp;attendon

J “’qiHlüit ioni,amp;que nous voyons deuant nous ces Flamans, qui font en leur fort,à ,''j'Mantage,paur nous alfaiUir:carvoircmét ils viendront fur nous,ne nullemét ils ne Mront,amp; quand ils viendront,nous crierons noz eris,tous d’vnevoix, chaeû foil p boule cry de fonScigneur,à qui il cft,ià foit ce que tous l(:sSeigneurs ne foiêt pas icy; j[5rcellevoixamp; cris nous les ébahirons,amp; puis frapperons en eux de grande volonté* pubien en Dieu3amp; en nous,deles déconfite,car ils font mal-armez,amp; nous auôs noz «^)ues.afers longs,amp; acerez d’acier de Bordeaux,amp; noz efpées auffii Les haubergeons

1 us porîent,nelGS pourrôt garantir ne deifendre^que nous ne paffons tout outre. Sur '«uy eftatfe tindrent ainfi,fur ce conforr,ccux,qui choient palfcz outre,amp; le tenoient Moois,fans diremor.Et le Conneftablc de Frâcc(qui eftoit de l’autre part de l’caue j^ æzaeuersrifle)auoit au cœur grade angoilfe d’eux,Se fouhaitoit luy,amp; toute fa puif Mcnla ville de Commines,auec cux.Làluy difoientlesMarefchaux de Bourgon-p^(ieFlandres,amp;les Cheualicrs qui dele21uyeftoicnt,pourle réconforter ,Mon-V'or,nevous ébahiffez pointiCe font,à droite clcâ:ion,tous vaillans gens,fages, amp;nbsp;^^ nbsp;nbsp;nbsp;neferont riens,fors que par bon fens amp;nbsp;par bonne ordonnance. Ils rte fe com-f?Mtmeshuy,amp; vous auez abandonné les paflages.Demain,f toft que nous pour-'oirlaube du iour,nous nous mettrons en peine de paffer le pont* Nous auôs huy ter*quot;? ^’^^ ^ de bois,plus qu’il ne nous en faut.Si ferons tatoft ourrc,amp; les recofor-en ontbefoing,amp;ces mechâs gés n’aurôt poît de durée cotre no’’* Ainfi eftoit °’’Mèle^onneftable de France des vaillâs hómes,qui eftoient en fa copaignie.

^^M les François, g ni ai/oientpajfe la riutefi du Lii^ilécon^refrt Fietreßa Bois,(^

F^ Flamant,^ en occire»/comment 1er eße del'^Hantgarde ’'‘fià'fdffitleponteieCofrtmines. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h ^ p. cxvil. _ •

P ^treduBoisfquifentoit ces Gens-darmes es marefts,ioingnant Commines) nc-djl °Jf P°®taflèuré,pour ce qu’il ne iauoit quelle la fin en feroit. TÔutesfois il fentoit ten ™y’^'®^®cotnpaignic,bien fix ou fcpt mille hommes. Si leur àuoit dit ainfi, amp;nbsp;Pî j*'f*'^^’®'’*^’ Ces Gens-d’armes(qui fontpaflez, pour nous combattre) nefont tc'eßadirede liât ß '^^ ^ acier.Ils ont huy tout le iotir trauaillé, èi.- toute la nurd't cftampi en ces ™c“^® ‘*®quot; 1 ® Samp;nepeuteftrequcfutleiourfomraeil nelespreingnc amp;nbsp;abbatte. Enccfte-j’°^^ ^^^”^ ätnousviendronstoutquoyementlureuXjamp;lcsaflaudrc^.Nousfommes aifezgens quot;^^quot;^ ^ tuk ^^^’’^^°*'^®»^Q'’®”^ nous les aurons déconfits, iachezgpe nul rte fo fera iamais nbsp;nbsp;nbsp;•, •

Üf ^^?^‘®’'''°’^^ïericztous quois,amp;:fi ne faites point de rioiîeJevous diray bié quad , j''Îquot;®’^’’®‘Ic faire grande emprifc. Au propos de Pietréilsfeftoiéttoustcnusamp; arre-(jj-ûautre part ces Barons, Cheualiers,amp;Efcuy ers,quifetcnoiét es mareftsalTczpres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• . j^'urs ennemis,n’eftoiét pas à leurs aifcs,pourcc qu’ils f’eftoiêt mis en laboucS*ordu ft'jTp^®*”^‘^^^’^’^^®^‘^espic2 les aucuns,amp;lcs autres iufques à nny-iambe. Maisie . curamp;plaifance, qu’ils auoient de cöquerre lepafiage à honncur(car grans fairs-(^,''tticsy pouuoit on voir(lcur faifoit oublier leur trauail amp;nbsp;peine. Si cc fuft audi bic c-ftkf^^'”P^‘^’^^^»^°“quot;'®*^’Y«er,lcfcptiemciourdetNouébrc,ilscu{fcnttonttenua ^.* Mais la terre eftoit froide amp;nbsp;orde,boueufe,amp;r mauuaifc,amp; la nuit longue,amp; plou- t7'tf«y;ö»rx ■ih • ft'-^ ^^^ ^^’”'^ teftes,mais l’caue couroit tout aual, car ils auoyent leurs bacinets ’ ^ ^*’ di f f °'^'^^ ^^ eftat,amp; ainfi que tous preft« à combattre, d’ils n’attendoient autre 'oi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lesgransfôings,qù’ilsauoient àcclà,les reconfor-

trn*''i '^’®^^®*’’’^^*^°^®*’*-®”^fo'ïWicrleurs-pcincs.Làcftoitlc Sire deSaint-Py, qui , . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

tticrT”*”^”^ ^^‘^^i“*^^^ d’eftre guette amp;nbsp;efeoute f des Flamans, 'caril eftoit au pre- ce q^e fooy U*^'P ^ ^‘^°'^ ^o’^g’^eufemerttjtout en capinant,vcoir ^imaginer leur conuenant ent les Fla-P”« ’enretournoit a fes compaignons,ôr leur difoit tout bas.Orfus, noz ennemis fe mans.

R

-ocr page 684-

1^4 nbsp;* LE SECOND VOLVME tiennent tous quois par auenturc qu’ils viendront fur Ic iout,chacun foit toutpoürucû amp;:auifédeccqu’il*doitfairc.Etpuis derechef ilfen rctournoi^encorcs, pour apprendre de leur conucnant,amp; puis retournoitpour dire tout ce qu’il aüoit veu amp;nbsp;vcoit. En telle peinCjaHant amp;vcnantjil fut iufques à l’heure,que les Fla^fns auoicnt entre eux dit amp;nbsp;ordonne de vcnir,amp; eftoit droit fur l’aube duiour,amp; venoier# tous ferrez,amp;en vn • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tas,tout lepelt pas,fans fonncr mot. Adonc le Sire dg Saint-Py(quicftoirenaguct) quand il en vitrordonnancc,bien appcrccutquc c’eftoie à certes. Sivintàfcscompai-gnons,amp;leur dit. Or auât Seigneurs,il n’y a que de bien faire,vcez les cy. Ils viennent» ‘^!eJ»ufe ^» y'’0^5 Ics aurez tantoft.f Les Barons viennent le petit pas. Ils nous evident attraper fi ny/ÀiUeïcs ‘ hirprcndrc.Or vous monftrez comme droits Gens-d’armes/car noussuons ja bataille* bannières. Aces mots,que le Sire de Saint-Py difoit,vcez cy Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers de grandcûU #» nu il let no- rage abbaifler leurs glaiues à long fers de ßordeaux,amp; les empoigner de grande volo® me ß3ii0s,far zé,amp;i CUX mettre en fi tresbogne ordonnance3qu’on ne pourroit de Gés-d’armesniictij mod^uerie. demander,nc deuifer.t Qjund ces Seigneurs amp;nbsp;ces compaignons,qui lariuiereauoit' •fce pitfa^ee^ paffee ccluy iour,fe trouuerent en ces marcfls(fi-comme ie vous ay dit)êc virentquelô

^^nsler^u I^^^^^5 attendoient la nuit deuant que les combattre,ilsauoyent ordonné quauV^F feur ^ nbsp;^'* dire ils ncfetrouuoicntpasaficz de François,pourofereux mefmes aflàilliramp;côbf'

trclcs Flamans.Si dirent entre eux.Quand ils viendront fur nous(ils ne peiiucnt6u‘’'f quelnôbrc de gens nousfommcs)chacun cfcric(quand viendrai affaiHir)l’cnfe^ de fon Seigneur,deffous qui il cft,iàfoit que le Seigneur ne foitpas icy,amp;lccry,qi’^^ fcrons,amp; la voix,que nous entre eux cfpandrons, les ébahira tellement, qu’ilsfc®y uront déconfire. Auec ce nous les recueillerons aux lances amp;nbsp;aux efpées. Dontila*quot;®^ ainfi. Car quand les Flamans approchcrét pour les cobattre,lcs Chcualiers amp;nbsp;EHn)^ commencèrent à crier haut,amp; de pluficurs cris amp;nbsp;voix,tcllemcnt que le CôneftaW«* France amp;nbsp;ceux de l’Auantgardc ( qui encores eftoieSt à pafler ) les entendirent bief dire.Noz gens font en armes.Dieu leur vueillc aider,car nous ne leur pouuósaidetft' fentement.Or vcez cy Pietre du Bois,tout dcLunt,amp; fes Flamans venir, Icfquekhf'’' pietre du Seit *^®‘^“®*^1“ de CCS longs glaiues,aux fers trenchans de Bordcau x, amp;nbsp;les mailles delf“ affitut let Fràn c®^^®^ ”® ^®“’^ durèrent nomplus,que toille doublée en trois doubles,m^ JcspalM foit du Petit outre,amp; les enftloicntparmy ventres amp;nbsp;poidrincs,amp; parmy les teftcs.Er,quaDdcöE ntmlire^ifui 4- mans fcntoicnt ces fers dÂ5ordcaux,dontils feveoient empaler, ils reculoyeft 5^-• Ufitfajje leiit François pas à pas paffoient auant, amp;nbsp;conqueroyent terre fur eux, car il n'y auoitiH', hardy, qui ne craingnift les coups.Tà fut Pietre du Bois, comme des premiers,na^'^J amp;empalé,d’vnfcrde glaiue,tout outre l’cfpaulc,amp; blecéau chef,amp;: euftefié mortia® remédc,fi ce n’eufîent efié fes gens,qu’il auoit ordonnez pour fon corpsiulquîsattf” te,fors gros-va t iers,qui le prirent entre leurs bras,amp;: empörterer,au plus-toll qu'il’l^ rét,hors delà prefTe.La bourbe,depuis la chauffée iufques à Comines,eftoittât?®” ^' que routes cesgésy entroiét iufques à my-iâbc.Ccs Gés d’armes, quicftoictvfr.^ 1 fait d’armcs,vouscômcnccrentàabbattrcccsFlamâsamp; à réuerferfansdéports'*’ ..

Ptefredu Btit rc.LàcrioitOU S.Py,Laua^Sanxerre,Anghien,Scautres cris, qu’ils cricrcnt,û®®^\J

auoitlàGcns-d’armcs.I^s Flamâsfccomcnccrentàébahir amp;nbsp;adéconfire,quanuii5'‘ iu/parßt^^t ’'®”^ ‘l”® ‘'^^ Gcns-d’armcslesairailloienr,amp;reculoientfi vaillamentjamp;les pouM® par et^et ^^ j^-jj^j glaiues amp;nbsp;bonsfers de Bordcaux,tant qu’ils les perçoient toutoutre.Sicó®'® j^efaitedetpla cerentà reculer,3^ àcheoirl’vn furrautrc,amp;les Gens-d’armes François paffoientoo, mat du pat de OU pa#my CUX,OU par autour,amp; fe boutoient toufiours es plus drus.Ils ne les c'pargn^‘ commet ^iu point à occirc,n’à abbatrrc,nomplus que chiens,amp;c’eftoit à bonne caufe,carle lest, meirent le feu mansen fuffcnt venus au-defrus,ils euffent fait pareillement. Q^and ces Flamäsl«'^ en a ville, rent ainfi rcculer,amp; aflaillir vaillâmenr,amp;qnc les Gens-d’armes auoiétcôquislacing, fée amp;nbsp;le pont,fi eurent auiferaent,amp;: confeil entr’cux,qu’ilsboureroientlcfeuciilciii'J le,pour deux raifons.L’vnc fi eftoit pour faire reculer les François,8i:raurrc pour reçu lir leurs gens.Si firent ainfi qu’ils ordonnèrent,^ boutcrcnttantoftlc feu cnplo»f maifons,qui furent en l’heure eraprifes.Mais tout cc,dont ils cuidoient ébahir Icursc® ncmis,nclcurvalut riens,car les François,aufri vaillâmentquepar-deuant,lespourlil uoyent, combattant amp;nbsp;occiant à grand tas,cn la terre,amp;: aux maifons,ou ilsfcrctiroiçj* Adonc fe mcircntles Flamans aux champs, amp;fauiferent d’euxrecueilJir(fi-conii”h firent)amp; mettre enféblc. Puis enuoyerent de leurs gcs,pour émouuoir lepaysà ^t^ à Propinghe,à Vergues,à Rolers,à Meificrcs,àVarneftô,amp;à toutes les autres villôlt;gt;®'‘ uitoii

-ocr page 685-

Ï) E FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;i^^

’J’''on,pourtueillcr leurs genSjSc venir au pas de Combines. CeuX:qui fuyoîent amp;nbsp;e-^^'întauxvillagesdcnuiron Comrnines,fonnoient les cloches à btanfle,amp;nionftroy ^Woien quelepasauoft à fairc.Si fallachiffoient aucuns amp;lcs autres entendoient à fau-J’‘^ucleiiramp; le porter ai^re amp;à Courtray.Làfetiroycntfemmcsamp; cnfans,amp; laiflbicnt hoftels amp;nbsp;maifo^s, tous pleins de meubles, de beftes, amp;nbsp;de grains : amp;nbsp;les autres ®®venoicnt à effort, tout le cours,à Commines^pour aider àrecouurerjepas,ou leurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

lecombattoient. Ce pendant que ces ordonnances fc portèrent ainfî, amp;nbsp;que ces '2i!lansgens,quiparbarquetslariuieredu Lis auoientpalfée,combattoyent fi vaillam ’’'ciitjlagrofreroutederÂuantgarde du Conneftable de France entendoitapafferou-'fdcpont.Siy;#ioitgrandeprcfre,carle Conncftable auoit abandonné le paffage, à ^uqîafferpourroit.Icvous dy que,pourpafferdeuantfear nul nempefehoitlepaffage) Pwentlepont à Commines ccluy iour les Seigneurs à grand peril,car ils metroient ^couchoienttarges amp;nbsp;panais fur les gifles du pont,amp; aboient outre,amp; ceux,qui cfloiéc pälTcz/auifercntdercdrecerle pont,car ilstrouucrenttSus les aiz deuers eux. Siles ^^ineircnt,amp;rangèrent furies gifles du pont,ou furies eflages. Toute cellenuit ona-fait charroyer deux charrois de claycS3qui grademet aidèrent a labcfongnc.Tout '■touureamp;’charpenté briéueinent,tellementquelepontfutrcfait,bon amp;nbsp;fort,amp;paffe ' ffntoutreacematin.Le Mardy tous ceux defAuantgardef’embattirentau pas, amp;ain p^age du '’tliiilsvenoientjilsfelogeoienten la ville.Le Comte de Flandres auoit entendu que flede r^uat-^ j^^^xdelAuantgardcfe combattoientau pas à Commines.Si enuoya celle part fix mil ^‘lt;'‘^^'^^^ ^honimes-depiéjpouraiiîeràleurs gens,mais,quand ils arriuerent,tout cftoit achcué ee/ùrle/unt «pôtrefait.Si les enuoya le Côncflable au pont à Varncflon,pourle pont refaire,amp; ^ Commines, P'’urpafrcrceMardy,auccle charroy,toutaifcment.Nouuellcs vindrent, le Mardy au ^in,au Roy de Francefqui efloit en l’Abbaye de Marquctte)amp;à fes oncles,que le pas .‘Commines efloit conquis,amp;:àiAuantgarde outre.De ces nouucllcs furent le Roy amp;nbsp;^Mesmoultréiouis.Adoncfut ordonné,amp; dir,quclcRoy pafferoit. Si ouit meffe, ^Seigneurs auffi,puis beurentvn coup,amp; montèrent à chenal,amp; prirent le chemin /^''’ûinines.Ceuxde rAuantgarde,qui cfloicntà Commines, deliurerent la ville, ^?^Ws3amp; enycutd’occis,furles rues amp;nbsp;aux champs,enuirô quatre mille,fans ceux ^^tentmorts en la chacc,amp; dedans les moulins à vcnr,amp; les monfliers, ou ils fe rc-Mloicnt.Carfitoflque les Bretons furent outre,ils morgjerent à chenal, amp;nbsp;fe meiréc '.'’chace,pour trouuerles Flamans, amp;nbsp;pour courir tout le pays, qui efloit lors grasamp; La ville de f^e '*e.LeSircdcRieux,le Sire deLaual,le Sire dgMaleflroit,le Vicomte de la bcllicre ramprifietar ^wedeChobort,amp;leurs gens,tant cheuaucherent, qu’ils fen vindrent à Verain,ß^e^F’-ipts, quot;l^'efl vncgroffe ville,qui fut prife amp;nbsp;arfe,amp; ceux,qui dedans cfloi#nt, mis à mort. Là '“fcntlesBrctonsgrand pillage amp;nbsp;proffit,amp; auffi eurent les autres,qui fefpandirent fur T^ys,carilstrouuoiét les hoftels tous pleins de draps,de pénes,de draps d’or, amp;nbsp;d’ar-S^^hncnuls,pour la fiance qu’ils auoient es forts pas de la riniere du Lis,n auoicc point “*“eleleur,ncmcné csbonnes-villes.Les premiers Bretons, Normans, amp;nbsp;Bourgon-?.?”ƒ’4“’ premièrement entrèrent en Flandres le pas de Commines conquis, ne ]5oientcomptededrapsenticrs,dcpennes, amp;nbsp;d’autres^oyaux,fors que del’oramp;dc ^ ^ 5g«nt.qu'ils y trouuoient,mais ceux,qui vindrent,depuis ,lt;amonnoicnt tout lepays, wensnelaifferenqcar tout leur venoit bien à point.

^’“^«»feiltjiiephilippeei' .^rtesseffeprit^pour cnider reßfierit lapuijpmce du Rojcie fAnnecy (^ cBiKment il eut nonue/ks edefis i^mbafideurs ed’t^ngleterret nbsp;nbsp;•

CHAPITRE CXVIII.

DOusiauezcomnientnouuellcsfont tantoft fceues. Cemardy au matin vindrent ^outiclles,deuant Audenardc, à Philippe d’Arteuellc, comment les François a-JJôicntpaffclariuieredu Lisparbarquctslc Lundy,amp;:iufqucs àComiTiines,amp; cornent sauoicntconquislcs FlamanSjquilàcftoient, tant à Commines, que furie pays, amp;nbsp;y ’Soient perdu fixmille hommes,ou cnuiron,amp;tenoit l’on que Pierre du Bois,y efloit ®'HDecesnouuclles fut Philippe d’Arteuellc moult ébahy, amp;nbsp;commença à fé-mer-demanda au Seigneur de Harfelles(qui là eftoit)qucllcchofcilfcroit.LeSci-SWdcHarfelles luy dit. Vous irez àGand,amp; afféblcrez des gés3ce que pourrez auoit P^i^niyla ville,puis les mettez dehors,amp; retournez icy,amp; à toute voftre puiffâce retour-^‘^‘■£Zvcsr Gourtray, amp;nbsp;quad le Roy de Frâce entédra q vo’ viédrez eflolfémét cotre

-ocr page 686-

1^6 nbsp;• LE SECOND V0LVME luy,ilfauifcra devenir trop auâtfurlepays.Auecqucs cc,nous deurions ouirtoWte® percmét,amp; de bri«f,nouuellcs de noz gés,qui font en Angleterre,amp; pourroitcltrcq“ le Roy d’Angleterre,ou fes oncles,pafleront à tout grade puifrance,oupaircnt,lclq'^^^ nous viendront grandement à point.Icm’émerueillc( dit PhÄppc d’ArtcucUe)coni ment ils feiournent tant(quand les Anglois fanent bien,qu’ilTanrôt entrée parcepays • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cy,amp;: ils ne vilt;ment point)amp; à quoy ilspenfent,amp; noz gens auffi.Non-obftant toutes ne demourera il pas que ic ne voife à Gand, quérir rArricreban,amp; fi viendray corn ^^ treleRoy deFrance:amp; les François,comment qu’il m’en preigne. Icfuis informe, Pierre quele Roy de France abien vingt mille Hommes d’armes,qui fontfoixantc ^ le teftes armées. le luy en mettray autant deuant luy cnfemble,en batülle.SeDiw ne par fa grace,que ie le puiffe déconfire,auecqucs le bon droit que nous auons, nbsp;nbsp;{ le plus honnoré Sire du monde3amp; fe ic fuis déconfit auffi, plus grande fortuneauic plus grand Seigneur,queicn^ fuis. Ainfi que Philippe d’Àrtcuelic amp;lcSiredcn^ les deuifoient,veez cy autres gens,qui venoient amp;nbsp;auoyent efté enla bataille de to mines, lefquelspourfuyuirentles parollcs premieres. Adonc demanda PhifpP^' Pietredu Bois eft il mort,nc pris? Ceux refpondircnr,Nenny,mais qu’il auoiteirc f ortnaiiré à la bataille,amp;feftoit retrait vers Bruges. A’ces parollcs monta PWP

• cheual,amp; fit monter trente hommes de fes gcns,amp; prit le chemin de Gand, amp;nbsp;cm iffitil dehors du chemin,pour vcoir aucuns morts,de la garnifon d’Aüdenârdc,lt;l“ ftoient iffus celle nuit,pour écarmouchcr l’oft.Si en y eut de rateins,iufquesalt;Jlt;’ que ceux de l’oft occirenr.Ainfi qu’il farrefta là en les regardant,il getta lesyct”^,’ vn Heraut,quivenoit le chemin de Gand,lequel eftoitau Roy d’Angleterre,amp;bpP ckandos ne- ^°“ °^ ^^ ^°y lt;d’Irfandc,amp; Chandos par fon nom. De la venue du Heraut fut Çl rMt d'^n^h toutréiouyfpoureequ’il vcnoitdAngleterre) amp;nbsp;luy demanda, en difant, ■^‘^^'quot;^''^(.,-/erre, apporte nulles nouuelles?Sire(ditle Heraut)ils retournent cin^ devozgens dcGand,8tv® nouueUesdes ualicr d’Angleterre(quifappelloitme{rire Guillaume de Frcnéton)lefquels,P’’^* A^a^adeurt ^ord duRoy amp;nbsp;de fes onclcs,amp; de tousleurs Cófaux,amp;generalemétdu payjdAng lipl^d’tf^te' f^r’^^»®]PP°f*^^^f'^^^^^^^’^^5(^^^°^c^^^^æ ^^^5 informé, amp;quelc Chcualicr^^^^ veile '' ‘~ dirent à Douurcs)amp; ces lettres viennent à vous(quicftcsRcgentdcFlan^c5amp; ƒ ^^^ lcpays)amp;,quandvousaurczfccucequeleslcttrcs contiennent, amp;nbsp;les gransî* qui y font,amp; que le Cheualêer amp;nbsp;voz gens feront retournez d’Angleterre,ferezg'^^'’ |zi^rff«f;lt;, la ment conforté du Roy amp;nbsp;des Anglois. Adoncf dit Philippe) t Vousnc mecont ^^^ vieille leçon,ß trop d’vn tel deuis.Cc fera trop tard«Allez,allez à noRrelogis. Adonclefitnienery ^^ elle vyis fini- gisjdeuers le Sire de Harfelle,pour ouir recorder des nouuclles, amp;nbsp;il pritlccbc®®^^^ hlebone ainjî. Gand,fi fortpcnfiEtiuonne pouuoicde luy riens extraire,n’auoirnullebonnep^ro Vous me co- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j tentez trop nbsp;nbsp;nbsp;Commetit le dioji paj/à la riuiere du Lis,^ir le puni tle Commines^ ^ cûfftffgt;^fgt;l U vtlh dedeuiferce d’Tpre ß weit en/on obeiffaKee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxix.

fera trop nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J|tS

tard.^»4«f à qu jOus parlerons du Roy de Francc3amp;rccorderons comment il pcrfcucra.Qj^ ^ moj,te ne l'en- nouucllcs luy furent apportées que le pas de Commines eftoit deliurc des fw^, ten pas et laji p^ je p^j. refait,il fe partit de 1 Abbaye de Marqucttc,ou il eftoit,amp; cheuaucha v^ .^^^ ramen ee^on jpjpgj^^ grande routc,amp;ft)utes gens en ordonnâcc,ainfî comme il deuoitaHer.J^ Dó/dit Phi- ^^ Roy,amp;fes oncles,ce Mardy à Commines, Se: fe logea en la ville, dont ceux deh ^^ lippe d’Arte faille ôc de l’Auantgarde feftoient délogez,amp;: eftoicnt allez fur le mot d Ypre, ^-'l^^j^ utile que ce ftoyêt J^gez.Lc Mecredy au matin le Roy fe vint loger fur le mot d’Yprc,amp;làif^ ’ fetoit bien amp;nbsp;tous fes gens paftbienr,Sc le charroy,tant à Commines,comme à Warnefton,car tart amp;: len- auoitgrand pciiplc3amp; grans faiz de cheuaux.Ce Mecredypaffal’arrieregarde du uoya loger nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ic,

lepontàCômineSjOu y auoitdcux mille Homes-d’armes, amp;nbsp;deux mille Arbalcft^ ’ defquelsle Comte d’EujleCôrcdc BloiSjle ComredeS.Pol,Ic Comte de Harcout ) Sire deChaftillonjamp;r le Sire de Fere,eftoiétgouuerneursamp;menei]rs,amp;felogerent Flamans fleurs gcns5ce Mecredy, à Commines. Quand ce vint de nuit,qucies gneurs cuydoient repofcr,eftans trauaillez,on cria à l’arme,amp; cuidercnt,pour cert ,^ lesScigneurs,amp;leursgcns,auoirlabataille,Scqueles Flamansdes ChafteHenies pre,de CaireI,amp; de Bergucs/e fuflent recueillis,amp; les veinlTent combattre.Adonc •;, merentles Seigncurs,amp;meirent leurs bacinets.Puismeirent leurs bannièresamp;P®®^ hors de leurs hoftclsamp; allumèrent fallots,amp; fe tirèrent tous furies chauffées chacu gneurdeffous fa bannière ou fonpcnnon,.Scainfi commeils venaient,ils fordonno'^’

en leur ollamp; puis fe mit au chemin, C^r.

-ocr page 687-

DE E R Ö Î S S A R Tr » nbsp;nbsp;nbsp;i^^

P^^^ttoient leurs gens dclTous leurs banhicres^ainfi qu’ils dcuoicnteftre amp;nbsp;aller,amp;aifi ’’fcntlacn celle pcinc,amp; en l’ordure iufques à my-iambe, prefque toute la nuidiOr sarclez fl CCS Seigneurs l’auoient d’auantage,comme le Comte de Blois3amp; les autres^ ^'nauoient pas apri^^fouffrir telle froidure^ ne malaifc, à telles nuits, comme au ^*5Qcuant Noel,q^i ront fi longues jmais foufifrirpour leur honneur le conuenoir, '■^'^'lscuidoyenteftrecombattus,mais du tourne furrienSjCar ccharo feftoit monté * P^Î'''arlcts,quifeftoicntentrc].#isenfcmble.Toutcsfois les Seigneurs en eurent celle I’®*oc,amp; laporterentle mieux qu’ilspeurent.Quand ce vintle Icudy au matin, l’Arrie-fi^barde le délogea de Comines,amp; cheuaucherétordónémét,enbó arroy,deuers leurs §%lcfquels c^oient tous logez amp;nbsp;arreftez fur le mont d’Ypre,rAuantgarde,Ia batail-ƒ du Roy,amp; tous.Là curentles Seigneurs confeil quelle ehofe ils feroient, fils iroyent ^UantYprc,oudeuant Courtray,ou deuantBruges. Cependant qu’ils fe tenoientlà^ ^srourrageursFrançois couroientlepays,ou ils trouuoyent tantdebiens, de belles, ^’dautrespourueaces pour viure^que merueilles eft à câfiderer,nc depuis qu’ils furent Wlepas de Commines ,ils n’eurent faute de nuis viures.Ceux de la ville d’Yprefqui ' 'ntoiét le Roy dclcz cux,amp; toute fa puiflace,amp;le pas cóquis)n’eftoyét pas bié alfeurez ^regardèrentcommentilslemaintiendroient.Sifemeirent enfcmble ceux duCon-'rddclaviUc; Les hommes notables amp;nbsp;riches, amp;nbsp;qui toufiours auoient efté de la plus' • ^•Uepartielfilsreulfent ofé monftrer)vouloict qu’on enuoyaft deucrs le Roy,Iuy crier ®'tcy,amp;qu’onluyenuoyaft les clefsde laville.Le Capitaine(qui eftoitde Gand,amp; e-HlydeparPhilipped’Arteuelle)nc vouloir nullement qu’on fe rendift,amp;diföit. No-Seville eft forte afl’ez ,amp;: fi fommes bien pourucus.Nous attendrons le liege alfezfl’af-'‘“s^i'onnous vcut;amp;: ce pendant Philippe d’Arrcuellc,noftrc Kegenr, fera ton amas, CeuxdTpre ^dendracombattreleRoyàgrandepuiirancedegens(nccroiez point le contraire) ''quot;^quot;^ leuren-' ^Irueralc liege .Les autres fi r^pôdirét,que point n’eftoiét adeurtz de celle auentu- f'^‘'‘”^’ ^'Aqu’iln’eftoitpascn la puilTancc de Philippe, ne de tout le pays ,dc dcconfirele M de France,fil n’auoitles Anglois auecquesluy,dônt il n’eftoit nulle apparence, amp;nbsp;R'^'Méuemént,pourlemcilleur,onferendift au Roy de France, amp;nbsp;non à autre. Tant '™ûWcntparollcs,queriotefémcut,amp; furent !es Seigneurs maiftrcs,amp; le Capitai-^^°^cR)qi#fappelloit Pierre Vauelairc.Quand ceux d’Ypre curent ce fait,ils prirent d^‘'xFreres-Prcfchcurs,amp; les cnuoycrcnt deuers le Roy ^ fes oncles, fur lemont d’Y-pfSiamp;leurremonftrerentqu’ilpleuftau Roy entendre à traité amiableyà ceux d’Ypre, ^'Royfutconfeilléqu’ilviendroitiufquesàdoq^edes gensd'Yprc,amp; vu Abbé,qui fe quot;^itoit en ces traitez,ellantd’Ypre,faufs allans amp;nbsp;venans,pouTfauoir quelle chofe ils '''’Soient dire. Les Freres-Prefeheurs adonc retournèrent à Ypr^ amp;nbsp;les douze Bour-gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

ê^ois(quifurent élens parle Confeil de toute laville)amp;l’Abbé en leur compaignic, l’é Mrent fur le mont d'Ypre,amp; puis fagcnouillcrent deuantle Roy,amp; prefenrerent la ''dlcauRoy,pour dire en fon obeilfance à toufiours, fans nul moyen ne referuatio. ^Îc Roy de France,parmy le-bon confeil qu’il eut,commc ccluy, qui pretendoità ac-lt;iuerre tout le pays par douceur, nevoulutlà point monftrer fon maltalent, ne comme-^frparcruauté/naislcs rcceut doucement,parmy vn mtfy'cn qu’il eut là,que ceux d’Y- iej{«yde Fra ptepayeroientau Roy quarante millefrancs^pour aider à {•ytr les menus fraiz.qui a- ^J,^.^^^^ ‘^^^^. ^'oient efté faits pour veniriufques là; A ce traitté ne lurent oneques ceux d’Ypre rc- prejmera ‘’Çues-.inais en furent tous ioy cux,quand ils y peurent paruenir,amp; l accordèrent Iicmet te mille fraud' Ainfi furent pris ceux d’Ypre à mercy,amp;: pricret au Roy,amp; à fcsoncles,qu il leur pieu ft fax vehirrefrefehir en la ville,amp; que les bonnes gens en aUroyent grande ioyeîDn leur accorda voirernent que le Roy iroit,amp; prendroit fon chemin par là,pour entrer en Flâ- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

dres,dtiquelcoftéqu’illuyplairoir.Surceftcftatretournerentccuxd’Ypreenleurvil-Iwous réiouis,quand ils feeurent qu’ils cftoient rcceus,àpaixamp;àmcrcy, du Roy, de Eanec.Sifurent tantoft par taille les quarante mille francs cuciUiSjSé payez au Roy,oü îles Commis,auant qu’il entraft dedans Yprc.

Coffimefit le Roy eut noui/effes de ^uel^ue émeute des Par/^etts,^^ comme fit plußeuxspla-ces de Flandres fi rendirent à l»y. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C ii a p. exx/'

ÎNcorefetenoitleRoyde France fur le mont d’Ypre , quand nouuellesvindrent quot;nbsp;que les Parifiens feftôyent rebellez , amp;nbsp;auoient eu confeil entre eux ( fi comme' oö^loitalórs)pourabbatttcleChaftcl deBeauté,quified au bois deVincennes,amp;auf-^le Chaftel du Louurc ,amp; toutes les fortes maifons d’enuirô Paris,à fin qu’ils n’en peuf-

R iij

-ocr page 688-

ïi?8


LE SECOND VOLVME


font iamais cftrc grcuez.Vn de leur route cuida trop bien dire,mais il parla trop ma ( comme il apparut depuis)cn difant.Beaux Seigneurs,abftenez vous de ce faire,iuf9a^ à ce que nous verrons comment les affaires du Roy noftre Sire ?fc porteront en r an dres.Si ceuxdcGandvienncntàleurcntcnte(ainfiqu’on efpop^icn quilsyvien r adonefera ilhcurc-dç ccfairc.Necommençon pas chofe,dom nous nouspuimonsr

lt;^cnoncftrears,nepris. Tout ce leur fuffit grandement, amp;nbsp;remercièrent le fret décapttez^ amp;nbsp;^o“ Confeil, amp;nbsp;furent moult ioyeux,‘quand ils virent, qu’ils furent ainfi échaff mais tous les Capitaines de Philippe d’Artcuclle(qui furent là menez) furent dety fur le pont d’Y pre. D e toute Arcs chofcs,traittcz, amp;nbsp;appointemens, on n en pad«*^ * riensauComtcdeFlandrt6,n’iln’eftoitpointappclléauConfeildu Roy,nenuino me de fa court. S’il luy en cnnuyoit, ic n’en puis mais : car tout le voyage il n en eut» ^^“^^^^ ^^‘^ chofe, ne t fes gens n’euffent ofé fortir de fa route, ne de fa bataille fur æHc ( 0quot;' bn'*^^* nbsp;nbsp;^^oientmispar l’ordonnance des Maiftrcs des Arbalefticrs) pourtant quils eftoV^

IdJittn Âa“'’ Flyman?,car il eftoit ordonné amp;nbsp;com mandé,de parle Roy, que fur la vie,en loft nul” ein^%ets/ûy- parlaft Flamand,nc portaft bafton à virolle.

nans, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Commeftl le Rej de Francelegea dedans Tpre^comment Pieire du Pois empefeha ^He ceH^

de Br zeges nefè rend/Jfent à lujf,(^ comment t^ rteuede ajfemblei Ju puijjance^eur combattre les François, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxxi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ,

PEndantque le Roy de France,amp;tout l’oft, Auantgardc amp;nbsp;Arrieregardc,eftoicnl' leur plaifirfurlcmontd’Yprc,ony tintplufieurs marchez, amp;yfut vendue grau^ planté de butin,à ceux de riflc,dc Douay,dc Tournay,amp;à tous ceux, qui achapted vouloiét.Ils donnoicnt vn drap de Vreuin,dc Meftines, de Propinghe, amp;nbsp;de Conu”' nes,pourvnfranc.Oncftoitlà reueftu à trop bómarché.Et les aucuns, Bretósamp;autr^^ pillars (qui vouloicntplus gaigncr, que perdre) faccompaignoient enfemble: Stebf gcoicnt,fur chars amp;nbsp;fur chenaux,leurs draps bien emballez,nappes,toiles,coutils,oG

argent’

-ocr page 689-

DE FROISSART;


Ï99


j^l^cn plats amp;nbsp;en vail'd le (fils le trouuoient)amp; puis l’cniioyoient au fauflicu, outre ^oujparleurs varletSjCn France; Adonc vint le Roy à Y pre, amp;nbsp;tous les Seigneurs: quot;‘Ogerent en la ville tous ceux,qui loger fy pouuoient,Si fe refrefehirent quatre ou ^p'ours.Ccux de Brug^eftoient bien informez du conuenant du Roy, comment il do’i^^Yp/®’ ^ comment tout le pays iufques à Grauelines, fe rendoit, amp;nbsp;cftoit ia reh-?^)uy,Si ne fanaient que faire d’enuoyer traitter deuers le Roy, ou de le laiflbr. T ou-

®K pour ce terme ils le laiffetont. La chofe principale, qui plus les engarda deux w^cc fut qu’il y aüoit Grand’ foifon de Gensd’armes de leur ville aiiccqucs Philip-f 'Jnncucllefcatilcn auoitbicn eu feptmille, pourlc fieged’Audenarde) amp;aulfi en , ‘'ædeGandetoientenoftages des plus notables de Bruges: à celle fin quePietré J “oiscnfuftmicuxmaiftrc.OutrCjPietreduBois amp;:Pietrele Mitreeftoientlà.-quiles /onfortoiét,amp; leur remofiroiét en difant, Beaux Seigneurs,ne vous ébahiffez point, ƒ Roy de France cft venu iufques à YprC; V ous fauez comment anciennement tou-Ç^puiflànccquifiit enuoyée du beau roy Philippe iufquft à Courtray, t ne peut fou-(j^^’ir 1 effort de noz peres amp;nbsp;de noz antccclTcurs: ains furent la fes gens tous morts amp;nbsp;j,'Confits: pareillement aulfi fçachczamp; foycz bien aficuiez qu’ils feront tous morts amp;nbsp;f eeße daaß ^*^onfîts;carPhilippe d’Arccucllc,à toutgrâd’puiflancc,ne lailfera pas ainfi demeurer t^fiumie Jêl3 ƒ ofe,qu’il nevoife combattre le Roy,amp; toute fa puilfanOc: amp;nbsp;il peut trop bien eftre, t^^^éons^^ù-

«bon droit que nous auons,amp; par la fortune cjui cft bonne pour ceux de Gandj ^^^^^^fP^^^a t/^^*bppc d’Artcuclle décofira le Royme ia pié n en échappcra,ne repaffera la riuic- |J^^.yJ ^^^ i ^^cra tout fus heure ce pays rcacquis: amp;nbsp;ainfi vous demourrez, comme bonnes amp;nbsp;„^, ^„ /»J^ ç'’'l«gcns,envoftrcfranchife, amp;nbsp;cnlagracc de Philippe, amp;: de nous autres gens de i^oi. j^-Ccsparolles,amp;autres femblables, que Pietre du Bois amp;: Pierre le Mitre remon-J*®*« tous les iours à ceux de Bruges, les refrenerent grandement à non traitter ^yeuers le Roy de France. Cependant que ces chofes fedemenoient ainfi, atriue-”^’Calaisles Bourgeois de Gand,amp; meffire Guillaume de f Fremitun, Anglois: lef-VMoient de par le Roy d'Angleterre enuoyez deçà la mer, pour aller au pays de Vod ■’^ ^®®*'®rJ“ allianccsamp; conuenanccs,quclc Roy d’Angleterre amp;nbsp;les Anglois J^.^ /^cnétoa\ ç .“''itauoirauxFlamans.Silcur vindrentnouuelles de meflire Ichant Dclucrues, Jâinc de Valais: qui leur dit,Tant quepour lcprefent,vousnepouuezpafler. Car ^ f^,^^^^^^ l)^®ydcFrancc cft à Ypre: amp;nbsp;tout le pays, depuis cy iufqaiÿ là,cft tourné deuers luy. d’Albre-(jj’^^wons de brief autres nouuclles:car on dit qüe Philippe dArtcUelie met enfem- nés, au chafi Jl °'’pouuoir,pour aller combattre le Roy,amp;làv^rraronqui aura du meillcunSilcs ^°lt;^-l«^”^^®quot;^déconfits,vous ft’auez que faire en Flandrcs:amp;fiele Roy de France perd, h 'Rnoftre. C’cftvcrité,refiponditle Cheualicr Aftglois; Ainfidemourerent les A ^oisdeGand,amp;feGfrire Guillaume Fremiton. Orparlcronsnousde Philippe de te nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;il perfcucra.il auoit grand’volonté decôbattrcleRoy de Fran-

' «en le monftra: car il fi en vint à Gand: amp;nbsp;ordonna que tout homme, portant ar-■'oit'°''^^^^P°“^°**’^^‘^^''51^ '^^^^^ gardée,le fuyuift.Tous luy obcyrcnt:carillcurdô-

’entendre que par la grace de Dieu ils déconfiroient les François: amp;nbsp;fieroient Sei-^’'*^dcGâd.amp; fouuerains déroutes autres natiôs.Philippe d’Arteuclle emmenaen-ji ^dixmilhômcs-d’armes, pourrarriercbâ:amp;fenvint.deuét Courtray.f amp;:iaauoit * jf '*°yéàBruges,auDan,à Ardambourcamp;àrEficlufic,amp;toutfürla marine,amp; es Qua fL* vieiHeU tjj’’‘'^'^s,enlaChaftellcnie de Grantmont,Terremonde, amp;nbsp;Allos: Srleuabicnde ?lt;gt;»ßeit teile, mille:amp;fc logea vnenuid douant Audenarde, luy amp;nbsp;tout fon ^y^^^^gf^ Ujj «lendemain il fen partit, amp;nbsp;vint deuers Courtray: amp;nbsp;aüoit en fa compaignte en- ^quot;^^^^3^,^ ^

''''cinquantemille hommes.Nouuclles vindrent au Roy,amp;aüx Seigneurs de Fran- ArdabourA Paj'^'J-P^.'I'l’P^d’Artcuellcapprochoit durement: amp;nbsp;difioit on qu’il amenoit en fa cô- Lcfclufe;

^æ” lo'^^nnte mille hommes. Adôcques fie partit l’Auantgardc d’Ypre,le Con-''cR i'^^^^ ^Inrcfchaux de France:amp; vindrentloger à vnc iieuë amp;nbsp;demie d’Yprc,en I5, '^ ^ Rofebecque : amp;nbsp;puis au lendemain leRoy amp;nbsp;tous les Scigneuts vindrer là tó’?^l’bataille amp;nbsp;arrieregarde amp;nbsp;tout. Si vous dy bien que les Seigneurs ce pendât fr^ p®“^Iuries champs,y curêt moult de pcinc.Car il cftoit en coeur d’Yuer,à Fen-tiiJ''^^®‘'®®lgt;fC‘^plo“uo^t fous les iours:amp;dormoient les Seigneurs toutes les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

^diï ■'^'^^^^^^®®*°5‘ ^^f f°“5 '®^ iours,amp; toutes les heures,ils âttendoient la bataille: , ''quot;on en roftcommunément.Ils viendront dem3in-.amp; le faüoit on par les fourra- ^ ^’ blt;luicouroicnt aux fourrages furies champs, amp;quirapportoicnt nouuclles. Si

R iiij

-ocr page 690-

200 • LE SECOND V 0 L V M b

eftoit Ic Roy logé au milieu de fes gens: amp;nbsp;de ce, que Philippe d ArteueUe tant,amp; fcs gens eftoient les Seigneurs de France courrouccz:car pour le Hur tcnipSH ^. ilfaifoitUls voufifTent eftre deliurez. Vousdeuczfauoirqu’aflccquesleRoycitoitt te la fleur de vaillance amp;nbsp;de Chcualerie.Si eftoient Philipp^^’ArteueUe amp;lcsFla® moult outrecuidez:quand ils fenhardiftbient du combattre: c^r,filsfc Icurfiege deuantAudcnardc,amp; aucunement fortifiez ( auecques tout ccqüil ai ^^^ plumeux amp;brouillaz) iamais on ne les fuft là allé qÂcrir: amp;, fi on les y euft qu'-S ^^ lesy euft peu auoir pour combattre, fors à trop grande peine, mcchcfamp;.'p^''* ' yj Philippcfe glorifioittant cnlabclle fortuneamp;vidoire,qu’il eut deuantBrugô)^ il luy fembloit bien, que nul neluy pourroit forfaire:amp; cfperoit bieità eftreSirede ^^ le monde. Autre imagination n’auoit il: ne riensilnedoutoitle Roy de FraneCi^^ fa puiflance: car, fil Teuft douté,il n euft pas faidee, qu’il fit: fî-comme vouseftez corder enfuyuant.

Comment Philippe el’^rteaeUe, ayant e/onné àfiuper à tous lex Capitaines, lesi/i/r»^^^. ce qu’ils aunoient à faite le lenelemain en la bataille de Rûfebecipueidt de la mernetli^’l

amnt enfin camp durant cefe nuiffi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c X x 11. gt;

‘^ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vecz, n’oyez.Car c’eft fur noftre bon droit que nous combattros,pour garden ^,jj5 dirions de Flandrcs,amp; nous tenir en droit. Admonneftez voz gens de b*^^^^*jj’j^^ ordonnez fi fagement amp;nbsp;tellement, que par noftre bon arroy amp;nbsp;ordón?nee'’0 j la vidoirc de la iournée jjgt;emain,à la grace de Dicu,nous ne trouuerons Sci^ ^’^^^

. nbsp;nbsp;,. ., nous cobatte,ne qui fofe mettre contre nous aux champSjffi ce n’e

; ƒ nbsp;nbsp;nbsp;A - amp;nousfcralhonneurplusgr3nd,£|ucfinouscuflionsleconfortdesAnglois‘^’b (

ceshxtnotsjHt . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

uans pour par- Roicnt cn noftrc compaignie, ils auroicntla renommee, amp;nbsp;non pas nous. i^^j: faire le fins à Roy dc France eft toutelaflcur defon Royaume: car il n’a nulluylaiffédcrrier«*^^ l’entente de tcs à noz gens qu’on tue tour, fans nulluy prendre à mercy, par-ainfi nous dew® -ji i'tuteur. en paix;car ic vucil amp;nbsp;commande, fur la tefte, qu e nul ne prengne prifonnieuyƒ y^ le Roy de France: car au regard du Roy, ic le veux fupporter: pource que ce”^,^^($1« enfant. On luy doit pardonner. Une fçait qu’il fait. Il vaainfi qu’on IcmcirA' g^^^j. mènerons à Gand apprendre à parler Flamant. Mais Ducs, Comtes, amp;nbsp;3f-^’ , ^ d’armes,occiez tout. LesCommiffaircs dc France ne nous cn fauront ia®* «^^jf.

-ocr page 691-

^^'ftee en ce voyage, t pour fa Damcpar amours. Ce pendant que Philippe dormoit fc« einij»i6ti

^ ''nccoutcpointejdclczlcfcu decharbós5envnpauillon3ccftefemmc5enuironheu-7«»^y«lt;«lt;t»f f^ ƒ ^‘^'’^^M^ïït ^°^s d^on pauillon, pour venir venir le ciel amp;nbsp;le têps,amp; quelle heu- •^^^‘^‘ J- eftoitxar elle ne pdl^it dormir.Si regarda deuers Rofebccque:amp; vit en plufieurs ^^“/.ducieljhamées ôæftincelles defeux volcr;amp; c’eftoient des feux3que les François *^icnt,dcflbus hayeSjamp; buiirqns5Cclle femme efeoute^Sc entend: amp;l«y fut auis que • ^ couit grand bruitjCntre leur ou amp;celuy des Frâçois,amp; crier Mont-ioye, amp;nbsp;plufieurs ’’'’tecris:amp;filuy fembloit que c’eftoitfurle Mont-d’or,entre eux amp;nbsp;Rofebecque.De ^.„‘^°^®®^^c fut toute effrayée : amp;:fe retira dedanslc pauillonde Philippe: puis l’é-^’iiafoudainemÇnt: amp;nbsp;luy dit,Sire,leuez vous toft3amp; vous armez,amp; vous appareilluz: ^^fiay ouy trop grand’ noife furie Mont d’onamp;t croy que ce fontles François3qui vous ‘teent affaillir. Philippe à ces parollcs fc Icua moult tofb amp;nbsp;affubla vne t gonne: amp;nbsp;^J-^ proprèmef Mvne hachc:puis iffit hors de fon pauillon,pour venir v^ir ce,que laDamoifelle di- defertre^nd dentelle nianiere,commc elle i’auoit ouy.Philippe l’ouït,amp; fi luy fembla qu’il y euft habtUement ce 'quot;grand tourment. Sifc retira tantoft dedans fon pauillon: Sefitfonner fa trompette: ßoir.Mais pour P°Wreucillcrfonoft.Sitoft quele fon de la trompette fcfpandit es logis,on le cognut. «^‘* «'♦«» «e ‘brmerent tous ceux di! gHct(qui cftoientau-dcuant de rofl')amp;enuoycrent de leurs ^^'f^‘^f’igt;i»e 'quot;»paignons deuers Philippe,* pour fauoir quelle chofe il luy faloit:quand il far moit. ^^^ ^”^’* ^‘ «ans illcc venus, Philippe les voulut enuoyer du cofté d’où venoit le bruit, pou r en ^^”^ * '^”~ tcouurirlc certain: mais ils refpondirent qu’on y auoit défia enuoyé, amp;nbsp;que ceux qui ★ ^„„or. ^^, ^l’oyez y furent, rapportèrent que riens ne trouuoient. Si fut Philippe moult ébahy, Jux grandement blafmcz, de ce qu’ils auoientouy noife amp;nbsp;bruit deuers leurs enne-pSe fefioient tenus tous quois.Ha(ce dirent iceux à Philippe) Voirement nous auÔs ''''ouy noife fur le Mont-d’or,amp; avions enuoyé fauoir que ce pouuoitcftrc:mais ceux ncftoientallez, ont rapporté lt;Jue ce n’eft ricns,amp; que nulle chofe ils n’ont trouuée,

^ë. Et, pource que nous n’auons vcu de certain nulle apparence d’emouuement, '‘'quot;îvoiilions pas réueillerl’oft:à fin que nous n’en fuffions blafmez.Ces parollcs de v-iî^^ugucf) furent dites à Philippe. Ilfappaifafurcc: mais encouragcilfémer-

^ f ^’PgriP^lcmcntquc cepouuoiteftre: amp;nbsp;dirent aucuns que c’eftoiét les diables quot;''''’jqui couroient amp;nbsp;tournoyoient le Iieu3ou la bataille deuoit eftre, pour la grand’ jj y(luilsattcndoicnt.Oncqucs3depuisce réucillcmcnt*broft3Philippcd’Arteucl-ƒ‘*$Plamans ne furent affeurcz:amp; fe doutoient toufiourS3de paour qu’ils ne fuffent ‘^^furpris. Si farmerent bien de tout ce quite auoientpar grand loifir: amp;nbsp;firent o^quot;peüx en leurs logis: amp;nbsp;fe déieufncrent tout à leur aifc:car ils auoient viandes affez.

1 , 'quot;'■°quot;vnchcurcdeuantlciour3Philippedit3llfcroitbonqucnofls tiraffions fur les ^quot;'PSamp;quenous ordohnaffions noz gens: parquoy fur le iour(fi les François nous 'Cquot;quot;ct airaillir)noiis nefoyôspoint dégarnis3ne dépourucus: mais pourueus d’ordo-.quot;re,amp;auifezqnous(jcuonsfaire.Tousfaccorderétàfaparolle: amp;nbsp;iffirêt de leurs lo-tófenvindrétenvne bruyère au dehors du bofquet: amp;nbsp;auoient au-deuât d’eux vne ^^ ^quot;^^ quot;* quot;nbsp;large affez,nouucllemét rcleuée:amp; par derrière eux, ^âd’ foifon de ronces,de ge „„T^^Xt?» ƒ res,amp; de menus bois:amp; là en ce fort lieu fordónerent tout à leur aife:amp;femcirent duioltr ({»la quot;Isenvnegroffebataille,drueamp;efpefïe:amp;fctrouuoient,paÂapports des Connefta- bataille Jej{e~ ^s enuiron cinquante mille, tous gens d’élite, les plus forts,appers, amp;nbsp;outrageux febecquec^de P n'^'quot;§quot;cres nechaloit'deleur vie:ô^auoient enuironfoixante Archers,Anglois:qui I■'ordonnance^ j5 °’'ûtcmblez de leurs gens de Calais, pour venir prendre plus grand proffit d^ Phi- Î*»^?^'»‘^«r ?pC'’amp;aüoientlaiiréleurs harnois,enleurs logis,meflcz.Toutfut ordóné:amp;: pritcha-ƒquot; Ji^5ârnicm-c,s,lî.arnois,lommicrs,chariots, femmes,amp;varlets. MaisPhilippc d’Ar- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* '“cUcauoitfonpage,monté fur vn courficr moult beau,deuers luy:qui valoir encores PourvnSeigneur,cinqccnsFlorins:amp;:lcfaifoit venir auccqucsluy:non pas pour fuir, quot;quot;pour fcmblcr des autres: mais pour monftrer fon cftat amp;nbsp;grandeur, amp;nbsp;pour monter «ws,fichacefc faifoit fur les François,amp;pour commander amp;nbsp;dire à les gens, Tuez , quot;Ut. En celle entente le faifoit Philippe d’ArteucUe demourer delez luy. Ledit Philip-Arteuelleauoitjdc la ville de Gand,cn fa compaignieenuiron neuf mille hommes ;1^ Oüsarmez.defquelsiltenoit dccofteluy. Car il y auoit grcigneur fiance, qu’il n’auoit l’^J ^^?'p^’^f'^^®”°’®*^'^ceux de Gand,Philippe,Ôc leurs banncrcts,toutdeuant3amp;ceux

^ Alos amp;dc Grantmont apres. Ceuxdcla ChaftellenicdcCour-l '3/3 amp;puis ceux de Bruges, duDan,amp; de rEfclufe,amp; ceux du Franc eftoient armez,la

-ocr page 692-

202


LE SECOND VOLVME


t rerdnl dit greigneur partie,de maillets,de chapeaux de fer,de hocquetons,amp; degandsdeferfd* dcbalinc,cr balaine:amp;portoit chacun vnplançonàpiequot de fcràvirolJe:amp;auoientlesviIles(iii-medoute ^uil ferentesarmes,pourcognoiftrevnecompaignied’auecques 1 autre. L vncauoitliureî Boulpi^ifc^ ^quot;^ cotte iaune amp;nbsp;de blcudes autres vne bande noire, fur vn^^ÂterougeJes autres ehe eu de n?ali- uronneede blanc, fur vne cotte bleue; les autres plantez de vlt;rtamp; debleudesautr«' ncs«l de^nel vne faiire3efl#nguettée de blanc amp;nbsp;de noir; les autres cfcartelecs de blanc amp;derou^ ^ue autre lieu les autres tous bleuz,Sc vn carticrderougc;les autres coupé de rougedefTuSjamp;deW^^ commeildir deflbus; 6cauoicnt chacun, bannières deleurs maiftres-meftiers; amp;nbsp;grans couteaux^ larges fersde leurs cofteZ5parmy leurs ceindures: amp;fetenoient tous quois enccluyeflat,enatrç'’ ®°^‘^®^“j’^ dantleiour quivinttautoft. Orvousdirayie l’ordonnance des Fr;fi cois, autant bit'’

Comment le 21 oj Charles elonna àJeuper à fes oncles, (^ à ^uel^ues autres de fespgt;»(t-paux SaronSy leJoirdeuat la hatai/Zede lio^heclt;jue:(^ cornent le Conne^ableCHfi» fit tant c^u'ilfiexcufia o/e ne demeurer près la personne du 2^op pendant U l/ttat/lu,

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;CXXIII.

Bien fauoit le Roy de France,Sc les Seigneurs qui delez luy cftoicnt,quclcsrl2-''t’ approchoicnr,amp; que ce ne pouuoitpaflcr,que bataille n’y cuft;carnulnetrairoij ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paix;Sc auflî toutes les parties auoiét deuotion à la bataillc.Si fut noncé ^criCjR*'.

credy au matin en la ville d’Ypre,que toutes manières de Gens-d’armesfetiranen les champs delez le Roy: amp;nbsp;fc milTent en ordonnance, ainfi qu’ils fauoientamp;deuûij^ I fairc.Tous obéirent à ce ban('quicftoitdcparleRoy,de par le Côneftabicjamp;dcpâf Marefchaux)commc raifon cftoit:amp;nc dcmouranul Home d’armes,negrost! enYpre, que tous ne vcinlfent furies champs, exceptez les varlets entiers qui eftoient commis pour garder les cheuaux,amp;: qui les auoient amenez en Vp''^’^ leurs maidresfurent defcendus.Mais,toutesfoiscc#x derauanfgardccnauoi^'’,^,§ j •■pour leurs foifonaueceux, f pour les auenturer, amp;nbsp;pour découurir les batailles. AceuxW*^ j^ßm^auß^ ^^5 mieux bcfoing,qu’aux autres. Ainfi fe tindrét les François ce mercredyfur^^f^^ ionpeuteßre. ^^^^ P’'^^ ‘^® Rofebccquc:amp; entendoient les Seigneurs à leurs befongnesamp;o^jj ces. Quand ce vint le foir, le Roy donnaàfouperàfes trois oncles, au Çon^’y J{ France,au Sire de Coucy,amp; à aucuns autres grans Seigneurs efirangersde^*^^ . j?j.^ Hainaut, de Hollande, d»Zelandc,d’Allemaigne,de Lorraine,5C dcSauoyc(^“* ftoientvenus feruir) en les remerciant bien grandement (auflî firent les oncksi jj feruicc,qu’ils luy faifoicnr,amp; monêroient à fairc:amp; fit ce foir le guet,pout)^^^’^^' m, tlfaut^doc pre Rgy^g Comte de Fiandrcs:amp; auoit en fa route bien fix cens Lances,amp; douzee^^^,^^ ußadi^^/ift *^^5 d’autres genst Ce Mercredy au foir, apres le fouper, que le Roy auoit d°‘’”quot;L lafinJu'chap Seigneurs, amp;nbsp;quand ils furent retraits, le Conneftabie de France demourradenjjj^ iio.etßeße're pourparler au Roy,amp;àfesoncIcs,deleursbefongnes.Ürdonnéil c^o’^^“^?^jitt-Mc^ué. Roy,cc que ic vous diray, c’eft que le Côneftablc,meflîrc Oliuier de Cliiron,ic^

troit pourlclendemain (car oneQieroit qu’on auro it la bataille) de l’office dc^^^jj fiable, amp;nbsp;le feroir, feulement pour le iour, en fon lieu, le Site de Coucy: amp;nbsp;1^^«®^ 11 * nbsp;• Oliuier dcmoureroitdelez*leieune Roy. Si auint que, quand le Coneftablcpt^ .^^ I

duRoy,le Roy luy ditiÂoulrdoucemétamp;amiablement (fi-commcileftoitbie^ dirc,Cónefiablc nous voulôs que vous no’rédez vofire Office,pour le iourdede ^^

car nous y auons vn autre ordonnc,amp; voulons que vous derrfourez delez noiis. ,; paro^cs(qui furent toutes nouuelles au gentil Connefiablc)fut il moult emeruei j^ewenßrances rclpondit: amp;nbsp;dit, Trefeher Seigneur, ic fay bien que ie ne puis auoit plus hauthonn,, At Cenneflable q^g d’aider à garder vofire perfonne:mais cher Sire,il viendroit à grand contraires aurnpeurlttj piaifjnce à mcs compaignons, ôc à ceux dcrAuantgardc,fils nem’auoientemetf

paignie:amp; plus nous y pourrions perdre,que gaigner le ne dy pas 9^ iabataiUe er qucpourmoy fc deufi cchcucrla befongnc:maisicdy,cherSire,lautlacorrea‘ ^^^ gt;^elcretenir vofire Confeil trcfnoble,que, depuis quinze iours en cà, ie n’ay aautrechofeenteß près defij^eem fors à pourfuiuir, à l’honneur de vous amp;nbsp;de voz gcns,mon Office: amp;nbsp;ay cnfeigncK me il vtiiloit, Sz les autres,comment ils fc doiuentmaintcnir;Sc,fe demain nous combattionsa 5^ de de Dicu.amp; ils ne me veilTcnt point, amp;nbsp;que ie leur failliIfe d’ordonnance amp;de eo (moy, qui fuis vfager de tels faits, amp;nbsp;en telles chofes) ils enferoienttousmouke amp;nbsp;en receuroye blafmc:amp;pourroicntdirclcs aucuns que ie me feroye diffimule,i.Y couuertementi’auroye tout ce fait amp;nbsp;auifé,pour fuir les premiers horions.Sivo^^

-ocr page 693-

Ö E FROISSART* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;26^

^'■t^chcrSirCjqücvoüs ne vucillez point brifer cc5qui eft fait amp;arrcné pourIchlcilküh 'vousdy que VOUS y a^rez proffit! Le Roy ne feut que refpondre, ne dire, fur cefte pa~ J°“« ; amp;nbsp;aufli ne firent cs^,qui delez luy cftoient jamp; qui entendu l’auoiêtdbrs tant que '^^oydit moult fagcnT^jConneftable,ie ne dy pas que on ait aucunement en vous ^0b'’uqucntouscasv#usnevoüs foyez grandement acquitté: amp;nbsp;ferez encores, felon quot;oltrcentente* Mais feu Monfeigneur^mon pere,vous aimoit fur tous autres, amp;nbsp;fc fioit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

*ovous: amp;i,pour l amour amp;nbsp;grand’ confiance qu’il y auoit: ie vous voudroye bien auoir '^ffizmoyàcebcfoing,amp; en macompaignie. Trcfcher Sire (dit le Conncftable) vous diesfibienaccompaignéjamp;dcfi vaillans gens,amp; tout a efté fait pat fi grand’ delibera-^ondcConfeiljt^ on n’y pourroitplus riens amender: amp;nbsp;ce vous doit bien, amp;t à vofire fonfciljfufoc. Si Vous prie que pour Dieu, trcfcher Sire, vous me laiffez conuenir en ß'0office:amp;vous aurez demainjen voftre trefioyeux auenemct,fi.bclleiournce amp;nbsp;auê-ture,quevosamiscnfcrontréiouis, amp;nbsp;vos ennemis courroucez. Acespatollesnercf- te CohotfiabU pondit riens le roy:fors qu’il dit,Conneftable,iele veux: amp;nbsp;faites au nom de Dieu,amp; de abrite farejne-jaintDemSjVoftre affaire amp;nbsp;office.le ne vous en veux plus parler:car vous y voyez plus fletpnur i^er-dcr,quc ic ncfay,ne que tous ceux,qui ont mis auant ces parolles. Soyez demain à ma ‘^‘gt;'fequot; d^‘fb an 'gt;'eire.Sire(ditlc ConneftabIc) volontiers. A tant prit il congé du Roy (qui le luy don-''^yamp;fen retourna à fon logis, auecques fcs gens amp;nbsp;compaignons. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cc^ut ^^ ‘

^nmmefit Philippe d’^rteue/Ze ç^ fi^ Flama^sparféreni de leurfûPt du f»atiK,pgt;0!/rfi eam-

ferm Mont-d'or,près d'Tpre:dP eomment le ConneßableJ'AdmiPalde Fra»ee,^ le Ba~ ßfi'ddePanures,adere/it décounrirleur meintien. c H a p. cxxirii.

AVindce vint le leudy au matin, toutes Gens-d’armes fotdonnerent amp;nbsp;appareiller /S^z tînt tant cnl’auantgardc côme en l’arriercgatde, amp;nbsp;auffi en la bataille du Roy: btmerentde toutes pieces, hofs mis les bacinets:ainfi que pour entrer en bataille» ^

, ^'oitnfauoicntlesSeigncurs que point le iour ne pafferoit/ans ce qu’ils fuffent coin Z^çonr les apparences que les fourrageurs le Mercredy, auoient dit amp;: rapporté bîntansdcfquels ils auoient veus,comme ils approchoient,amp; demandoient la ba-^JefficRoy^c France ouit ce matin mcirc:amp; auffi firent les grans Scigncurs;qui tous ^'öcirenten prière amp;nbsp;deuotion enuers Dieu, qu’il les voufift getter du iour à honneur.

matinée vne trefgrand’ bruine fe lcua,fort épefrc,amp; ß iref continuelle,qu’à peine ''quot;’à on vn arpent de terre loingdeuant foy,dontlcs Seigneurs eftoient courroucez! ^’'samender ne le pouuoient. Apres la meffe du Roy (ou le ConneftabIc amp;nbsp;plufieurs ’’’^fîs grans Seigneurs furent,pour parler enfemblc,amp; auoir aduis quelle chofe on fc-^'’■Cordonnéfutquemeffire Oliuier de Clifton, ConneftabIc de France, Matthieu de ^^nne,Admiral de France,Sc meffire Guillaume de Poitiers,Baftard de Langrcs, ces ^0« Vaillans Cheualiers ôc vfitez d’arm es,iroient pour découurit amp;nbsp;aduifer de près les iîmans,amp;enrapporteroicntau Roy amp;nbsp;àfesoncles,lavcrité. Ce pendant le Seigneur AlotethSt tneffire Hugues de Chaftillon cntendoient à ordonner les batailles. Adoc ^Repartirent du Roy les trois dcftufnomniez,montez fur fleur de courfiers: amp;nbsp;cheuau-pcrent al endroit ou ils p enfoient les trouucr, Severs cclTe part, ou ils feftoient logez nbsp;nbsp;« *

’nuift. Vous deuez fauoir que le leudy au matin, quand cefte forte bruine fut Icuée, ®5 Flamans qui feftoient retraits deuant le point du iour en ce fort lieu, fi- comme cy-Y^seft dit)aprcs qu’ils fe furent là tenus iufques enuiron huit hcures,Sc ils virent que ’^oyoicntnullesnouucllesdesFrançois,amp; fife trouuoiétvnegroflebataille ^fem-,orgueil amp;nbsp;outrecuidance les éueillas amp;t c ommencerenf les Capitaines à parler l’vn ’butre,amp;plufieurs autresd’entr’euxauffi,en difant, Quellechofefaifonsnousicy,c- • ^'’sfurnozpicz,amp; nous refroidiflbns?Ç^c n’allôs nous auant de grand courage(puiS 3'^':nousenauonslavolonté)requerir nos ennemis,Scies combattrs?.nous feioutnons /^y fhintantf i^pourneant.Iamais les François icy quérir ne nous viendront. Al!on:à tout le moins ahandennam ''‘mues fur le Mont-d’or: amp;nbsp;prendrons l’auantagc de la montaigne.Ces parolles multi- leurfertdumit Î'ttent tant,que tous faccorderentà pafler outre, amp;nbsp;venir furie Mont-d’or: qui entre tin, camper au ^quot;’îamp;IesFrançois eftoit.Adôc pour écheuer la fofte,qui eftoit par-deuant eux,ils tour

autourdubofquet,amp; prirent l’auantage des champs. Alors qu’ils fetiroient ain- ^g^^^âf^^ ' '’deschamps,amp; au retourner de ce bofquet,lcs trois Cheualiers deftufnommez vin- «^,^„„„j ^^ ''®ff!àpoint,quetoutà grand loifir ils les aduifetent amp;nbsp;cheuauchcrcnt les plains,en nDntreagnti-' '^oftoyant leur bataille: qui fe remit tout à polnd, amp;nbsp;tout enfcmble, à moins d’vn traidßre.

-ocr page 694-

204 nbsp;• LE SECOND V 0 L V M L d’arc près d’eux. Quand ils eurent paffé du codé de feneftre, amp;nbsp;ils furent outre, ilspn-rent le dextre. Ainfi virent amp;nbsp;auifcrent ils le loing amp;nbsp;le prcs.Bi^i les virent les Flamans: mais ils n’en firent compte^ n’oneques nuis n’en déroutereij^Aufli les trois Cheualiers eftoient fi bien montcZ5amp; vfitcz de faire ce meftier,qu’ils n’effSuoient garde.La dirPhi lippe d’Arteuelle aux Capitaines de fon codé, tout quoyemen#, Metton nousmeshuy • en ordonnaitce amp;nbsp;arroy pour combattre. Carnoz^nnemis font près dicy. Icnay bien veu les apparences.Ces trois CheuaucheurSjqui palfent amp;nbsp;rapaflentjnousontaw-fez,fiz: auifént.Lors farrefterent tous les Flamansfainfi qu’ils deuoient vcnir)furlcMot* d’or:amp;fe meirent tous en vne bataille, forte amp;nbsp;efpelTc: amp;nbsp;dit Philippe tout haut, Seigneurs, quand ce viendrai raffcmbléc, fouuicnne vous dcnoz cnn Änis, comment!» furent tous déconfits amp;ouuers à la bataille de Bruges, par nous tenir drus amp;nbsp;fortscn-femblc.Gardô qu’on ne nous puilfe ouurir.Faifon nous forts affcziSc chacun ported® bafton deuant luy,tout drog: amp;nbsp;vous entrelacez de voz bras, parquoy nul ne puiflèentrer dedans nous: amp;nbsp;allez toufiourslcbonpas, amp;nbsp;par loifir, deuant vous, fans toumen dextre n’à fenefire: amp;nbsp;faites tant que tous cnfemble, d’vn fait amp;nbsp;d’vn chemin, àlane®' bjée vous gettez voz Bombardes amp;nbsp;voz Canons, amp;nbsp;tirez de voz arbalcftes: amp;ainfilen Ce i^u'of^na Ebahiront noz ennemis. Quand Philippe d’Arteuelle eut ainfi fesgens ordonnez,^ Philipped'Ar- mis cn arroy amp;nbsp;ordonnance de bataille,^: monftré comment ils fe maintiendroïc®) feueUe pour fit femeitfurvncællc dcfesgcns,cfquelsilauoitlagrcingncurfiance:amp;presdeluyel‘‘’‘ lgt;ersSne,au toHr fon pagc(qui cftoit fur vn courficr)auquel il dit,Va,amp; m’atté à ce buiflon hors du ■ ^e la bataille ^ quand tu Verras la décofiturc amp;c la chace fut les François,!! m’ameine mon cheiül) e Kofebec^ue. ^^.j^ æon cry(on te fera voyc)amp; vien à moy: car ie veux efire au premier chcfdcln^ ce. Le page à ces parölles fe départit de Philippe, amp;nbsp;fit ce que fon maiftrchiy auoitûgt; • Encores meit fur luy,dccofterælle,quarâte Archers d’Anglctcrrc;quil tenoirafo?^ ges.Or regardez fe Philippe d’Arteuelle ordonnoit Bien fes befongnes. Il meß W' aulTicftil aplufieurs) qu’il fccognoiffoit es armes moult bien: fors entant quilfcwf d’vue feule chofe:qucic vont diray.Cc fut quand il fe partit du fort:amp; dehpheeou^“ matinil feftoit traift.Car iamais on ne le fuft là allé combatre:pourtant qu’onnel^^“^ pointcu fans trop grand dommage.Mais ils vouloientmonftrer qu’ils e^f®^^quot; fait, amp;nbsp;de gfand’ volonté: amp;nbsp;que petit craignoient leurs ennemis.

De la hatai/Ze iJe Reßheet^fe,entre les Français (^ les Flamanste^ eemment Phl^^ ^ ‘^^‘ teue/Ze^Chefeles Flamansjfut tu^e^tausßs gens deconßts. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ‘:^^'^'

OR reuindrent ces trois Cheualiers deffuf-n ommez deuers le Roy de France, S:^J^ uers fes batailles,qui eftoient mifes cn pas,arroy, amp;nbsp;ordonnance ; ainfi comme les deuoient aller: car il y auoit plufieurs fages hommes, amp;nbsp;bien vfitcz d’armes,de«* l’auantgarde, en la bataille du Roy, amp;nbsp;cn l’arricrcgarde, qui fauoientrouteequm ^ noient fairc:car là cftoit la fleur de la bonne Cheualeriedu monde. On Icurfitvojt' Parollesdu Ic Sire dc Cliflbn,parla premier en enclinantlcRoy, dcdcirusfonchcual,amp;oili''’^(^^ Conntflable de chapeau de bieure, qu’il portoit: amp;nbsp;dit, Sire, réiouilfez vous ces gens font noftreï) chfy ai^i^py gros varlets les combattroicntbien.Conncftable(dit le Roy)Dieu vous en aide. Charles,ßxie- Qj- aHon douc auant,au1^om dc Dieu amp;nbsp;de S.Denis.Là eftoient les Cheualiers,®®'“ ’'“'^mcz pour le corps du Roy garder,mis en bonne ordonnancc.Là fitle Roypln^ ^ofibée^ue ^ ^ Cheualiers nouueaux:amp;aufli firent tous les autres Seigneurs en leur bataille. Uv®“ '‘ ' mis 11^ rs amp;nbsp;leuc pluficnrs bannières. La fut ordonné qiie,quand ce viendroit àl jm bler,qu’on mettroit la bataille du Roy,amp;l'Oriflambc de France,au prcmierfrót,amp; ^ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tiâtgardc pafferoit outre fur ælle,amp; rarrieregarde(aufli toft les vns que les autres) K®*)

■blorroicnt,en eftraignant,ccs Flamans (Icfqucls venoient au fl! ioints amp;: ferrez, coi^ ƒ c'efiadire a- nulle chofe pourroit efhe par ordonnancc)amp;ils auroient grand auantage fur eux^ uernc:r,gt;w»»f l’arricrcgarde fut t fignificc. Le Comte d’Eu, le Comte de Blois, le Comte deSam i^uel^uesautres pyj^jc Comtede Harcourt,lc Site de Chaftillon, amp;lcSiredcFerc,eneftoiétChciS' fotseji-deuane. j^ j^^,^ le iour)deuut le Comte de Blois,le icune Sire de Haurel bannicre: amp;fitle Clt;^ te Cheualicr meflirsThomas d’Iftre,amp;meflire laques de Hamcth,Baftard. IlycutM ce iour,par le record amp;nbsp;rapport des Hcraux,quatre cens foixantefeptCheualicrs.A fe dcpartirent,d’auecqucslcRoy,lcstroisCheualiers(quandils eurent fait leurrapp“ le Sire de Clifron,mcflîrc lehan de Vienne,amp;f meflire Guillaume de Lâgres: Sifen'“*; drent cn l’auantgarde. Car ils cn eftoient. Affez toft après fut déuelopée l’Orifia®^

-ocr page 695-

DE F R 0 1 S S A R T.


20^

’WemeffircPierre de Villiers portoit:amp; veulent aucuns dire (fi-comme on trouue , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

f^uon nelavitoncQucs déployer fur Chrefiiesdors que làiSr fut grâd’ queftion, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ -^

lui , y^S^donladeu^pcroitounomToutcsfoiSjplufienrsraîfonsconfidcrceSjfiquot; ^^'^ centre la j^’*’^^*^/“ï‘ietcriiiiné^^r la déploycr,pour caufe que les Flamans tenoict opinion Tclam4ns,t»m-'Wcàccllcdu Pa^ Clement,amp;fenomnnoien£ en créance Vibaniftes: dont les me contremß-^Çoudirentquils eftoiét incrcdules,amp;: hors de foy. Ce futlaprincipalelt;:aufe,pour- ^01105,0^40-^y®^®/“^apportée,amp; déuclopee en Fladres.Ceft Oriflambe eft vue digne bannie- »^lopaitj/ cnfeignc;amp;fut enuoyée du ciel par grand miftci c;amp;eft en manière d’vn Goufano: ‘’'” quot;”(

^ grand confort,le iour,à ceux qui la voyennEncorcs monftra elle là de fes vertus. ‘^/.„^^/^^ ’’'toMclainatiifteauoit fait fi grand’ bruine Sz fi cfpcire,qu a grand peine pouuoienc j^*rlvnlautrc;mais,fitoftqücle Chcualicr,quilaportoit,ladéuelopa,amp; qu’il leua fa ^''te contreinont, celle bruine à vne fois cheut, amp;nbsp;fe dérompit: amp;nbsp;fut le ciel au/fi eler fjrdjqu on lauoit point veu de toute l’ânéc. Dont les S ci Rieurs deFrâce furet moult , Jouis,quand ils virent ce beau iour venir nbsp;nbsp;nbsp;le foleilluirc, amp;nbsp;qu’ilspcutcnt veoirau

‘’*ug,àlcntourdcux,deuantS^derrierc:amp;fetindrentàn'ioultreconfortez. Làeftoit ’ttgrand beauté de vcoir ces bannières,ces bacinetsamp; belles armoiries:amp; fe taifoient ^squois:ne nuincfonnoit mot:mais regardoienteeux, qui deuant cftoicntla grofle tailledcsFlamans toute cnfemble:quifapprochoient durement: amp;vcnoicntle pas, quot;sferrez,leursplançons tous droids, leuez contremont: amp;nbsp;fcmbloit des lances, que ™(tvn bois:râty en auoit moult grand’ foifon. le fu adôcqües informé du Seigneur uonnenort, amp;nbsp;me dit3qu’il vit (Si: auffi firent plufieurs autres) quand fOriflambe fut

■Mopce amp;nbsp;la bruine cheute, vn blanc Coulomb voler, amp;nbsp;fit plufieurs vols par-deffus ■y^lgt;p‘irlt;iißan~ ’ îtaillcdu Roy: Scquandil eut afiez.volé, amp;nbsp;quel’on fe deut combattre amp;nbsp;aflcmblcr ^*CtM Wnemisjilf’aUaafrcoirfurrvnedesbànnicresduRoy; dont l’on tint ce à grand’fi- f^’^^ß/Jp'*^ ** ^needebien. Orapprochercfttles Flamans:amp; commecerentà traire,amp; getter ca- pturß^n^Jefi n '?T'^c^uX)^ carreaux,empennez d’arain. Ainfi fe commença la bataille de Philip- viPloi^e de po-P Wefesgens contre les François de la Bataille du Roy,à la première rencontre: qui febocque.

““Utnioult dure. Car ces Flamans(qui defeendoient orgueilleufcment,amp; de grand’ [0ionte)vcn(ÿentroidement5èdurement: amp;en venant,boutoient de l’cfpaulcamp; de -’poitrine,ainficommevnfangliertoutforfené:Sècftoientfifortentrelacezenfemble - à i. , -, nonnelespouuoitouurir,nedéromprc.LàfurentducofftidesFrançois.amp;parletrait ■ nbsp;nbsp;•

ƒ Bombardes amp;nbsp;canons, premièrement morts le Sire d’AlbaruînjBannercr, Morelct nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g -

^^îrum, Flaques Doré: Sé adonc fut la Bataille du Roy reculée. Mais l’Auantgarde ^ftieregarde pafferent outre: Sè encloyrent les Flamansi amp;nbsp;les mirent à l’cfttoit. le ''^Qiraycomment.Surecs deux miles Gens-d’armeslcscommcnferent àpoufler de '’froideslances,à bons fers Sé durs de Bordeauxiqui leur percoiét les cottes de mail-Jout outre,Scies prenoienten chair: Serous ceux qui en eftoient atteins, toufioursfe

ƒ fcnoieut,pourécheuer les horions,car iamais(fi échapez enfufrent)ncfefuflcntrais ^oanteuXjpour combattre. Là fe mirent ces Flamans en tel deftroit, qu’ils ne fe pou-’'oientaydcr, ne rauoir leurs bras,ne leurs plançons, pour fraper, n’eux deffendre. Là o^on depbt Moicntpluficurs force amp;nbsp;allaine;amp; cheoientl’vn fur l’autre :amp; feftaingnoiét amp;nbsp;mou- '^^^»^ ^tta W fans coup ferinlà fut Philippe d’ArtcueUe endos,amp; naurf de glaiues,amp;:abbattu,amp; ’^^ '^'^gonsdeGand,quilcgardoient,à grand’foifon delczIuy.QimndlePagedePhilip-MAitcuellevitlamal-auenture venir fur les leurs, il cftoit bien monté furvn cour-*^'Sifcn partit: amp;Iaiffafonmaiftrc(cari! neluy pouuoit aider) ^retourna vers Çour-f''3y,pourailcrà Gand.Ainfi fut faite amp;: affemblée cefte bataille:^ lors,quand des deux ^oitezlesFlamans furent cftrains amp;nbsp;enclos, ils ne pafferent point plus-auant: car ils ne • ‘^ponuoiét aider,Adonc fe remit la Bataille du Roy en vigücunqui auoit du commé-W vn petitbranfle.Là entendoient Gens-d’armes à abbattre Flamans,à grand pou-^ir:amp; auoiët les aucuns haches bien acerées, dont ils rompoict baCinets, amp;nbsp;decerue-’‘'«ntteftes: les autres plombées: dont ils donnoient fi trefgrans horions, qu’ils abbat-®Jcnttoutàtcrrc.A peine eftoict Flamans abbattus,quand pillars venoiét,qui fe met-WtcntrelcsGens-d’armes,St: portoient grans couteaux,dont ils les acheuoiét d’oc-W^e nulle pitié ils n’enauoient,nomplus que,fi fe fulient chiens. Là cftoitlc cli'que-^™dcs bacinets, fi grand amp;nbsp;fi haut, de haches, de maillets, Sè de plombées, qu’on ®yoyoitgouttc,pour la noile. Fay ouy dire quc,fi to* les faifeurs de Heaumes de Paris

as Brucelles eufsét efté cnscble leur meftier faisat, ils n’eufsét pas mené ne fait grci-S

-ocr page 696-

206 • LE SECOND VOLVME

plamanj en nntte (^ en fuite.

i*dn (^ mur de ht bafaïUe ^ ^ßbecijue.

gneur noife,quc les combattans amp;nbsp;les frapans fur les bacinetsfaifoicntjanuinald“' ure de grand’ volonté,amp;r plus Tvn que rautrcKSi en y eut aucuns,qui fauancerét kb^ terent en la prefle trop auant: car ils y furent enclos amp;nbsp;cftaiffs: amp;par cfpecial racing: Loys de Goufals,vn Cheualier de Berry,amp; menire Fletonîj^àbeniel. Encores y en eut des autres;dont ce fut dommage,mais fi groffe bataille, comny celle, ou tantauoitd« peuple,ne fc^eut alTouuir airmieux venir pour lesvióloires,qu’elle ne coûte grademet-Car icunes Cheualiers amp;Efcuycrs, qui défirent les aîmes, fauancentvolontiers,pour honneur amp;nbsp;grace acquerir.Or la prefle efloit fi grande,amp; l'affaire fi périlleux pour «ujr qui eftoient enclos,que,qui n’auoient bon aide, ne fe pouuoient releuer, Par ce moyß* y eut des François morts amp;: eftainstmais ce ne fut pas grand nombrefSe quand il venuH à poind,ils aidoient Tvn à l’autre. Là fut vn mont amp;nbsp;vn tas de Flamans,occis,moultM amp;nbsp;moult haut:amp; de fi grand’ bataille, amp;nbsp;grand foifon de gens morts, comme il y on ne vit oneques fi peu de fang iffir.Quand ceux de derrière virent que ceux dede®^ fondoientamp;cheoient rvn%r l’autre, amp;nbsp;qu’ils eftoient tout déconfits, fi l’ébahirent' commencèrent à getter leurs plançons lus Scieurs armeures.St à eux déconfire Setouf ner en fuite vers Court ray,Sc aillcurstamp;t n’auoient cure,fors que pour eux mettreàh® ueté;amp;Bretons amp;nbsp;François les chaçoient en foflez par aunoisamp;bruyères,icydh) vingt:puis combattoientde rcchef,Sclcsoccioient.Sicny eut grand’foifon doccb^quot; la chace,entrc la bataille 6c Courtray ;ou ils fe retiroicnt,pour aller à Gâd.Ceftebaô le fut fur le Mont d’or, entre Courtray amp;nbsp;Rolebccquc, en l’an de grace, 1582.le 1^“ dy deuant le Samedy de rAduent,cn Noucmbre,lc vingtfcptielmeiour:amp;pourl®f^^ ftoit le Roy Charles de France au quatorzième an de fon aage.

D» nombre ties morts en la bataille ^ chace Je Rofebec^ae:eie Philippe J.JrteiieS(^ apresfa morite/reßege d’AuJenarJe kae.-de la retraite de Pietredu SoisaGagiff^^ ment le Ro^ logea e» la ville de Ceurtraj, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxvii.

Alnfi furent en ccluy temps fur le Mont-d’or les Flamans déconfits,leurorgutil^ jvomoreaet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;battu, amp;nbsp;Philippe d’Artcuellc mort, amp;nbsp;de la ville, SedcstenansdeGand./noff^^

tniirts à bha- uccluy,iufqucs à neuf mille hommes ( ainfi que rapportercntlcsHcrauîjft^^Pj’îJ taille de i{bQ~ fans la chace, iufqu’à 2 5 c^6.hommes amp;nbsp;plus: amp;nbsp;ne dura point la bataillaiæ'i“’’^'. iec^ue. déconfiture,dcmie heurc.Or celle déconfiture fut trcshonorable pour toute Cntew té,amp; pour toute Noblefle amp;nbsp;Gentil^lTe: car,fi les villains fulfcnt là venus à leur entd^ oneques fi grans cruautez, n’horriblctez, n’auindrent au monde,qu’il cnfiiftauenup les CommunauteÂqui fe fulfcnt par tout rebellécs,6c deftruit GcntillclTc. Or faudei® bien ceux de Paris.Que diront ils?quand ils fauront les nouucllcs,qucles Flaroansi«® déconfits à Rofebecque, amp;nbsp;Philippe d’Artcuellc, leur Capitaine, mort? llsn enl^'’quot; pas bien ioycux;auffi ne feront pluficurs autres bóncs-villes.Quand cellebataiUfl’f tous points acheuée, on lailfa conuenir les fuyans amp;nbsp;chaçans: amp;nbsp;fonna onlestf^P^ ^^ de rcrraitrc;amp; fe retira chacun à fon logis:ainfi comme il deuoir dire. Mais 1 a^’?'^ • fe logea outre la bataille du Roy,ou les Flamans auoiét efté logez le Mercredb^dh''' * drent tous aifcs.de ce quWs auoient en l’oft du Roy:car ils auoient allez: amp;nbsp;eftoient«“' taillez de pou rueances, qui venoient d’Ypre: amp;nbsp;firent,la nuit cnfuyuût,trop beaux h“’' en pluficurs lieux,aual l’oft,des plançons aux Flamans,qu’ils trouuerét: car,qui envo® loir,il en auoitrantoft cucilli,fon col chargé.Q^âd le Roy de Frâce fut retrait enfon “quot; gis,amp; on eut tédu fon pauillô (qui eftoit de vermeil cédai, moult noble amp;: moult richÇ/ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;il fut dcfarmé,fcs oncles, amp;nbsp;plufieurs Barons de France, le vindret vcoirjamp;accôpf

gner;cômc raifon eftoit.Adoc luy alla il fouuenir de Philippe d’Arteuelle:amp; ditàcoA quidelczluy eftoiêt.Se Philippe d’A rrcuelle eft vif,ou morr,iclcverroycvolôtiers,v® luy refpódit qu’ó mettroit peine du veoir.Il fur crié Sr nôcé en l’oft,que,quicôquetro® ueroit Philippe d’ArteuclIe,on luy dôneroit cét frans. Adoc vilfiez varlets auâcerentrt lcsmorts:qui iàeftoiéttous dcueftus,ou près.Ce Philippe,ponreonuoitifedegaigntG teue^a '^t'é ^^^ ^^^ cherché, qu’il fut trouuc,amp;recognu d’vn varIcr:quirauoirautresfoisfcruylÔ£““ worz ^au^s‘o'y‘ mêt,amp; qui bié le cognoilfoit.Si lut aporté,amp; trainé deuât le pauillô du Roy. LeRoyh Charles ^ui le regarda vncclpaccdc téps: amp;aulfi firét les Seigneurs:^ fut la tourné amp;nbsp;retourné,pont veuleit veoir. falloir fil eftoit mort de playes:mais on trouua qu’il n’auoit playe nul!e,dôtilluftinorr, fi on l’euft pris:amp; fut efteint en la prefle:Scheut en vne folle,amp; grid foifon de Gâdois

-ocr page 697-

DE F R 0 1 S SA RT* - * nbsp;nbsp;207

^''S: qui moururent en fa compaignie. Quand on leur regardé vnecfpâcc, on Fofta ..

, '■p^futpéduàvnarbre.Ec telle fut la fin de Philippe d’Arteuelle.Melfirc Daniel de jJj'r ‘ ^“^^

'“'niqui le tenoit détins Audenardeen garnifon, amp;i’y elroit tenu tout le temps^a-?‘^‘^l«Chcualicrs amp;nbsp;Efl^ers mout honorablement) le Mcrcredy,dont la bataille fut ^^/^^'3y,iuy,quikuioibl)icn Ic Roy de France en Flandres,amp; qu’il auroit la bataille aux ^‘’ianSjficfurletardallumer,ai^chafteld’Audcnarde,quatrcfalots,amp;:Iamccrhaut cô- ' • ^niontau-dchorSjCn fignifiancçàceux,quilà eftoiét,quclcfiegeferoitIeué,Enuiron '‘^'nui6t,lclcudy,vindrétnouuellcs3cn roftd’Audcnardc,auSiredeHarfelles,amp;aux A • nbsp;nbsp;nbsp;/ ■gt;

^’'fres, que leurs gens eftoient déconfits, amp;nbsp;Philippe d’ArtcuclIe mort amp;nbsp;occis. Si toft commLer*cefle ^“cccsnouucllej^furent fccues, ils délogèrent tous communément: amp;nbsp;prirent le che- ^laure dnße^e ’''■n(lcGand:amp;laifferentlaplus grand'partie de leurs pourucances:amp;: fen allèrent chaJ’,x««/f«d^l/e ^■^îquimieuxmieux,deuers Gand;amp;encores n’en fauoient riens ceux d’Audenarde: leite^ßlon sala-'®cnfeurentrien iufques au lendemain. Quand ils en fuKntinformez,ils ilfirct hors, ‘’“ ^utremenr: apportèrent amp;nbsp;amenèrent grand pillage de coutils,deciTarroy,amp;rdcpourueanGes,en ^^^^ '^^ 7c”lciT ' “Renarde audyen il iron là muccz. Ce Icudy au foirvindrcntlcsnouuclIcsvcrsBru- ‘^^^‘‘^^^^^i^^'iig S'sdeladcconfîtiiredelabataillc,ôzcommcntilsauoient tout perdu.Si furet ceux de fatkit) lapte-^“gcsplusébahis,que iamais ne furent gcns:amp;commencèrent à dire,Vecz cynofire ceà^n ßra I^‘ruâion,qui eft venue.Si les Bretons vienent iufques icy,amp; ils entrent en noftre vil-faltige e» fi» ')»ousleronstous{jilJez amp;: morts:n’ils n’auront de nous nulle mercy. Lors commence- principal f »11

Bourgeois amp;nbsp;Bourgeoifes à prendre leurs meilleurs loyaux,^ aualcr en nefs,pour ^ contranate ^'^^rcafauueté,amp;aller par mer en Hollande amp;nbsp;Zélande, ou leur auenture les menoir, ^^^'^i^g^ß ‘^ pfeuxfauuer.En ce party ils furent quatre iours;n’on ne trouua point en tous les ho- ^,_ ’»« Bruges, vne cuciller d’argét. T out cftoit mis à voiture,pour la doute des Bretós.

Pierre Jy Bois(qui là gifoit dchaittc,des blcceurcs qu’il auoit cues au pas à Cô- i^trdite de pie Mentenditla déconfiture dtfes gens, amp;nbsp;que Philippe d’xArteuelleeftoit mort, amp;nbsp;tre du soit de ^^oientilsfébahilfoient à Bruges,fi ne fut pas bien affeurc de luy- m efme:amp;: getra Ion Bruges àcand. g'^’V'^^^” pâttiroit de Bruges, amp;nbsp;retourneroit .à Gand(caf bien penfoit que ceux de . ^’’'^l^ttoientaulfibien effrayez grandemét) amp;fit or donner vne hétiere pourluy.Car ^''P°'«ioit^hcuauchcr.’ Vous deuez fauoir,quc,quandlcsnouuellesvindrcnt àGâd J® îdecôfitureamp;delagrand’pertedeleurs gcns,amp; delà mort de Philippe d’Arteucl-)yurentfi déconfits,que,fc les François,le iour de la ba?«llc,lc lendemain,ou le Sa-j^''ytoutlciourencores3que Pierre du Bois retourna à Gand,fuirent venus deuât,on p^^^jftlaiffez entrer fans contredit en la ville:5lt; etweuffentfaitàlcur volonté. Mais les p?5°’5nelédonnoicnt garde de ce poinôt:amp; cuidoiêt bien eftre Seigneursfpuis que

'quot;ppc eftoit mort)amp; que les Gâdois fe deuffentrédre amp;nbsp;venir à iflercy au Roy; mais

p. ƒ cntcncores:car ils firent depuis,eux tous fculs,plus forte guerre,qu’ils n’auoient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;. y'-'v

acuant,amp; plus de maux;fi-cômc vous orrez recorder auant en l’Hiftoire.Quand ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,

j^ devcndicdy,lcRoy fc partit amp;nbsp;délogea de Rofebecquc,pour la punaifiedes morts:* j. quot;fconfeillé venirvers Courtray,^lourlàfc refrefehir. LeHalzc,amp;raucuns Cheua^ '^amp; Efeuyers de Flandrcs(lefqueiS‘tognoifroient le pavs d’enuiron)mótcrent à che ''*)aufrapeidescfperons,entrcrcntcnlavillc de Courtcav:Gariln’y auoit deifenfe, • •

^j quot;^Icontrcdit.Les Bourgeoifes amp;nbsp;femmcs3pourcsamp;' richesj^ pluficurs hommes auf* j^ûttoientes celiers,pour fuir la mort,amp; es églifcs:amp;r cftoit grand pitié de les vcoir. Si ''quot;’itceux,qui premicrenaent entrèrent à Courtray,grand proffit de pillagc:amp; depuis

B'igt;iarentErançois,amp;Bretons,amp;autres: amp;felogcoicntainfi comme ils venoicit;amp; y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'' ƒ i^z

^ P^^°y dePrancc,lc premier iour de Décembre.Là eut dc-rechefgrand’perfecu- £, j^^ cha^^ quot;laite,auallaville,de Flamans, quify cftoientretraits: car on neprenoit homme à de prances

^ ^quot;cy,pourcc que les François les hayoient moult durement:amp;auffi ceux de la ville Courtray, J ’‘»pour vne bataille, qui fut iadis deuant Courtray: ou le Comte Robert d’Artois,amp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;'*

^ .irhfleur de France, fut iadis morte. Ilvintàla congnoiffance duRoy,qu’ily a*

^quot;'f en 1 Eglifc Noftre-dame de Courtray vne chappclle: en laquelle auoit cinq Cens-Jetons dorez: amp;: ces efperons anoient efté iadis des Seigneurs de France qui a-P^'intcftc occis en ladiétc bataille de Courtray, en l’an mil trois cens amp;dcux:Stfai-^ 'm ceux de Courtray, tous les ans, pour le triomphe, grande folennité. Parquoy le quot;y métqu’ils le comparçroicnt(ainfi qu’ils firent )amp; qu’il feroit mettre laville,àfon Uq ,?’‘”'b^’rfcuamp;cn flambe; amp;nbsp;fi leur fouuiendroit,au temps aduenir, comment le

1 cFtancey auoit efte. Affez toft apres que le Roy de France amp;nbsp;les Seigneurs furet

S ij

-ocr page 698-

LE SECOND V0LVME


2O8 nbsp;nbsp;nbsp;*


venus à Courtray jvindrent là iufques à cinquante lances delà garnifondAudenardc. Meflire Daniel de Heluin amp;nbsp;les autres vindrent veoir le Roy (qui leur fit bonne cherc. amp;: auffi firent les Seigncurs)amp;,quandils curent là eftévn louais retournèrent à Aude-narde, dcuers leurs compaignons. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;▼•

Comment ceux e^e Bruges Je rendirent ^ mirent en l’ohejJ/ànce du Rapide France, crenfiotef-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cy.comment^e Comte de Blois garda ^ue le pays de Hainaut ne fuß couru (^fille-, d’ett»^''^

ceux de Gandfurent réconforte^dePietre du Bois. nbsp;nbsp;, c h a r. cxxvn.

LEs Bretons amp;nbsp;ceux del’auanrgarde monftroient bien par leur ordonnance,quusa-uoiét grâd dcfir d’aller deuers Bruges,amp; de partir aux biens de Brugesxarilseftoict logez entre t Couront amp;nbsp;Bruges. Le Comte de Flandrcs(qui ainioit ville de Bruges Ce peut efre ce ÿ^ qyj trop cnuis en euft voulu la dcftruCtion)fc doutoit bien d’cux:amp; eftoit touting y» / 4 ^ue ^Ke ^^ j^j conuenant de ceux de Bruges,amp; comment ils eftoient ébahis. Si en c“^P*.^\ quot;ToutoM ^” P^*-^^ ^ ^'°” fils, le Duc de ^ourgongne: enluy remonfirant que,fi ceux de la ville

Bruges venoiét à mercy deuers le Roy,on ne les voufift pas rcfufer:car,là ou Bruges roit confentic à courir de ces Bretons amp;nbsp;autres gens, elle feroit à toufiourûnaispere fans recouurer.Le Duciuy acorda.Or auint que le Roy feiournant à Courtray,ceus Brugcs(qui viuoient en grans craindes, amp;: ne fauoient lequel faire de vuiderleur'' ou attendre l’aucnturc) f’auiferent qu’ils enuoyeroiét deux freres-mineurs a Court , deuers le Roy,pour impetrervnfaufeonduit,tant que douzcjdesplusnotablesdçl^^^ Bourgeois,euflent parlé à luy,amp; remonftré leur befongne.Les Freres-mineursvin à Courtray: amp;nbsp;parlèrent au Roy,à fon Confcil, amp;nbsp;au Comte de Flandres: quimo«^ les chofcs,à ce qu’il pouuoit.Le Roy accorda aux douze Bourgeoisie faufeondm^ amp;nbsp;venantiSc que volontiers il les orroit.Les Freres-mineurs f en retoumerentà^ amp;nbsp;adonc en partirent les douze Bourgeois, fous le faufeonduit qu’ils leur apport^^.^j amp;nbsp;vindrent à Cóurtray,dcuers le Roy:ou ils le trouu A;cnt,amp; fcs oncles delcz lu)' j(j^j mirent à genoux douant luy,en luy priant qu’ils les voufift tenir pour fi^^s, amp;q“' y eftoient fes hommcs,amp;la ville à fa volonté,mais que pour Dieu il en euftpiti^P^y elle nefuftpas dcftruiâ:e,ncperdue: car,felleeftoitdeftruide,trop debonn^jj perdroient. Et en ce qu’ils auoientefté contraires à leur Seigneur, ç’au^rt^ ^jjjç puiffance de Philippe d’Artcuelle amp;nbsp;des Gandois: carloyaumentils l^cft®‘^^*quot;joM Comte, leur Seigneur acqafté en la ville de Bruges. Le Roy entendit àleuts P^^j^^^n^ parle moyen du Côte de Flandrcs(quiià eftoit prefent) qui en pria, amp;nbsp;le nut’s .^ douant le Roy. Là fut dit amp;nbsp;remonÂré aux bonnes gens de Bruges,qu’il cotise ^^^, paiferles Bretons,amp; les Gens-d’armes: quifctcnoiétfurles champs, entre ^°“'^'^°ijjc Brugcs:amp;qu’il Icurîôuenoit auoir de l’argcnt.Lors furet traitez cnramczpour’n Cemfeßtien de l’argent: Sc dcmâdal’on deux cens mille francs. Toutesfois ils furent diminuu^^Jjj ceux de Bruges à fîx vingts mille francs, à payer les foixantc mille tantoft, amp;t le demeurant du ^^^ OMC le /{»J. Chandeleur: amp;nbsp;par-ainfi les tcnoit le Roy de France en ferme eftat amp;nbsp;feurc

ils ferendoient, purement amp;ligcment, à toufioui^mais liges au Roy tlc .^n’”^’ jj dommaine: amp;nbsp;vouloicnt cftrc de foy amp;nbsp;homm'âge, amp;nbsp;d’obcylfancc. Ainu du _ , • la bonne ville de Bruges en paix : amp;nbsp;fut deportee de non eftre courue : dont ^^^^^^ tons furent moult courÇ’ucez (car ils cuidoicnt bien auoir leur part)amp;diw .^ cuns entre eux (quand ils fccurent qu’ils eftoient venus à paix, 5c que t:^^*^^ ' pd Flandres ne leur valoir riens, amp;nbsp;trop peu de proffit y auoiét eu)qu’ils ne tcndroi ^^ la Comté de bien: ^dirent. Nous retournerons en noftre pays: mais ce fera parmy la Hatnaut mena Hainaut. Auffi n’eft pas le Duc Aubert (qui en a le gouuernement) venu ai u . entries gens coufîn,lc Comtc de Flandres: mais f en eft bien feu diffimuler.C’eft bonquenou ^^^ f^«;r« u Ionsvifitcr:carilyabon pays ôcgras en Hainaut: Nous nctrouuerons,nu qu *'^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;empefehe le chcmin:ôz là rccouurerons nous noz dômagcs,5c noz fondées ma pay ^^^^

Il fut telle fois qu’ils fc trouucrent bien douze cens Lances, tous d vn accor ,

amp; Bourgongnons, Sauoifiens, amp;nbsp;autres gens. Or regardez fc le doux pays de _ ^^^.^ ne fut pas en grand peril. LacognoifTance en vint au gentil Comte ?Î? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

là vn des grans Sircs,entre les autres Chefs del’Arricrcgarde amp;nbsp;du Confei u y comment les Brctons,Bourgongnons,amp; autres gens(qui ne defiroiét que P“^»j^^^j}, naçoicnt le bon pays de Hainaut: auquel a grand port, amp;nbsp;bcl.amp; bon heritage, nbsp;nbsp;^^ j^x

pour y remédier,il alla au dcuât:amp; dit que ce n’eftoit pas vnc chofeà cófentir,qu ^ pays de Hainaut fuft couru.Si prit fes coufins delcz luy,lcComte de la Marc e^^ ^^^^

-ocr page 699-

DE r R O I S S A R T*


205?


J^aind'PoIjle Sire de Coucy, le Seigneur d’Anghien, amp;nbsp;plu fleurs autres, tous tena-'^lela Comté de Hamaut (qui là eftoient Scie Roy feruy auoient) amp;nbsp;leur remonftra ^'''nullement ils ne deufiient confentir que le bon pays de Hainaut (dont ils iffoicnr, ûefccndoient,amp; auqff^eurs heritages ils auoient^fuft couru,molefté ne greué, par ^nevoycquelconqu»Car,en tant que de la guerre de Flandres amp;nbsp;du Comte,le pays 'minaut n’y auoit nulle coulp^ mais auoit feruy le Roy en ce voyagc,j#irfes Barons • , ^^‘Ciuhcrs, moult loyauinent: amp;par-auant que le Royvenfiften Flandres, auoient ’^“y le Comte de Flandres les Chcualiers amp;nbsp;Elcuyers de Hainaut: Sc feftoient enclos ^’'AudenardeSeTerremonde, Sc aduenturez Semis leurs corps SecheuanceSi Tant fit le^dytdeffdi 5ConitcdcBloigt;,amp; alla de Tvn à l’autre,qu’il acquift tant d’amis,que toutes ces chofes ”‘*’*^ en paix j^i^entrompucsiôcdemoura Hainaut en paix.Encores fitvnc autre chofe le gentil lire. ^J‘’^^^^ ted'^’^ 7 auoit pour ce temps là en Flandres vn Cheualier(qui fapcloit le feigneur t d’Elque- ^*^y ƒ

pour l’amour dvn fie parêt (qui fapcloit Daniel Bufe:lcql par fa coulpe auoit -^ sala dit de ‘eoccis en la ville de Valenciennes) difoit qu’il en guerroyeroit amp;nbsp;harieroit la ville difquenhme P qu’il fit)5c vouloir encores plus la gourmâder:ôc auoit tat acquis d’amis pour mal ”re)quondifoit qu’il auoit bien defon accord cinq cens Lances,pour amener en Hai '’’^3pour guerroyer amp;nbsp;harier la ville de Valcncienncs: amp;nbsp;difoit qu’il auoit bonne que-*«e de ce faire. Mais,quand le Comte de Blois en fut informe, il alla puiflamment au-'uant:amp; deffendit au Chcualier,qu’il ne fuft pas fi hardy d’entrer,ne mener Ges-d’ar-^»aupaysdefon coufin le Duc Aubert: car illuy feroit trop cher vendu. Et tant ex-pitalcgcntilComtedeBlois,qu’ilfitIeCheualiertoutpriué:amp; fe mit en lapurevo-^''tedu Comtede Blois, Sé du Seigneur de Coucy: amp;nbsp;parainfi en vint la ville en paix* .*$feruices fit le Comte de Blois,en celle armée,à ceux de Hainaut,amp; à ceux du Vaie-f^ncs:dontilacquitgrand’grace,Sc l’amour tout plainemcnt de Valenciêncs.Enco-

Menoient tous les Scigneurs’amp;r les Gens-d’armes à Courtray,ou là enuiron.car on I^witquc le Roy vouloir fairc:ou fil vouloir aller deuant GandjOUnon.Sicuiderét ^^Jinçois du cômencement,quand ceux de Bruges vindrent à mercy deuers le Roy 11^'^^indois y deulTent venir: pourtât qu’ils auoient perdu leur Capitaine,Scauoiét, ^^^^^^ ^^^^ f'^^u grand dó mage de leurs gens àlabataillc de Rofebecque. Vray eft qu’ils en furet f^^^^”^-*''Srand volüté:amp; furent trois iours,qu’ils ne fauoiét lequel fairc:ou partir de leur ville près leur deee» ’“toutlaiirerjou d’enuoyer les clefs deuant le Roy,ou d’ef^-endre amp;nbsp;mettre du tout àßture de i^gt;fi-j ®*rcy;amp; eHoient fi ébahis,qu’il n’y auoit Gonfeil,arroy,ne contenance entre eux:ne beeise.

*redeHarfellcs(qui eftoit là)ne les fauoit comprit coforter.Quäd Pierre du Bois en-j^nUville, il trouuales portes ouucrtes,amp; fans garde: dôtil fut moult émerucillé:Se

Î^anda que c’eftoit à dire,qu’on negardoitautremét la ville. On4uyrel'pondit(ccux ylevindrctveoir,amp;qui furet réiouis dcfa venuc)amp;luy dirct,Ha,lire,que feros nous? j '^ ^^'^ ^^’■'^ auons perdu noftre bon Capitaine, amp;: bien, par compte fait, de la ^dcGand,fans compter les eftrâgers,neuf mille hommes. Ce dommage noustou-canons point-dé recouurâccj Ha folles gens(ditPietrc)vous eftes

*“i«maisencores la guerre n’a mie pris fin:n’oncques la ville de Gand ne fut fi rend- ^'gt;”ß”'^lt;^p PÙ^-®®)^ucllcfera.Se Philippe eft mort,ç’à cfté par fon outrage.Faites clorre voz portes: ç^,^*J/*^ **** ''rtendezà vozdeffenfes. Vous n’auez garde que le Roy eft France vienne icy par

^^f=raps d Yuer:amp; cependant que ce temps nouueau reuiendra, nous releuerons noz g'^’^scnHollandc,en Zélande,en Gucrles en Brabant,amp; ailleurs. Nous en aurons aflez P°“lt; ^02dcnicrs.Frâçois Attcmen(qui eft en Anglctcrre)retourncra:amp; luy ôr moy fe-^^ns Voz Capitaines: n’oneques la guerre ne fut fi forte,ne fi bonne,quenous la ferons, j^usvalonsmieux feuls,qu’auec le demourant deFlandrcs:ne,tant que nous auons eu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

paisauecnous,nousn’auôs feeu guerroyer.Or entendon maintenant,ainfi que pour

^°'iMlagiierrc:amp; nous ferons de plus bons exploits,que nous n’auôs faits. Ainfi,amp; par pîtollcs,réconforta Pietre du Bois les ébahis,à fon retour àGand:qui fe fuffent ré-ifs au Roy de France fimplemét(il n’en eft nulle doute)fe Pierre du Bois n’eull efté.Or f'gîrdez comment il y a de confeil amp;nbsp;confort en vn hôme.Quand ceux de Gand virét Jn^cinq ou fix iours fe paflbiét,amp;que nul ne venoit courir deuât leur villc,nc nul fiege '^apparoir, fi furent grandementreconfortcz,amp; plus orgueilleux que deuant.

^‘Dimefn les traitte'i^d’a/üa/icesfurent rompus entre les Onglets (^ les Flamans:^ ecm-

^(»i le doj/fpartit de Flanelres, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxxvin.

S üj

-ocr page 700-

SECOND VOLVME

aiö


VOüs faucz comment à Calais^ meffîrc Guillaume Fremiton feiournoitquilaefto' enuoyé de parle Roy d’Angleterre fiele Confeil du pais:^appoitoit lettres,app^ rcillccs, pour fccllcr, aux bonnes villes de Flandrcs:qui parlent de gratis alliances en tre les Anglois fie Flamans:5e là feioumoiét aucc luy Fraçor^tremen amp;nbsp;fix Bourgeois de Gand. Quand nouucllcs leur vindrent de la déconhture tie Rofebecque, fi furent • tous ébahist^e vcitbicnle Ghcualicr Anglois,qu’il nauoitque faire plus auantd entre» en Flandres:car celuy traitté eftoit rompu. Si prit leHcttres fans fcellcr: amp;nbsp;retourna t® Angleterre,au plus-toll qu’il peur:amp;recorda la befongne en Angleterre,ainfi queUee Hoir allée.Lcs Gentils-hommes du pays n’en tindrent compte:amp;: auoicntait,SCûiloi encores, fie: fouftenoient toufiours, que, fi le commun de Flandres ^gnoitlaiouw contre le Royaume de France, amp;nbsp;que les Noblcs fulTcnt morts, l’orgueil feroit figm® en toutes communautcz,quctous Gentils-hommes fcnrcpétiroicnt:amp;iaauoitoni l’apparence an Angleterrc;^ont de la perte des Flamans ils ne firent nul comptc.Q^[ ceux de Flandrcs(qui a Londres auoient cfté enuoyez de par le païs,auec François tremen ôr fcs compaignons, qui feiournoient à Calais) entendirent les nouuelleV leur furent moult dur cs:amp; fe partirent quand ils peurent;8c montèrent en raeraC Si vindrent atriuer à Mcldcbourq en Zclandc.Ccux,qui eftoient deGand,retourne à Gand;8r ceux des autres villes à leurs villes,amp; François Atremen amp;nbsp;fes compaig® t Ceße refeti- (qui feiournoient à Calais t retournèrent à Gand: comme ils peurent: mais cen ^*'**^‘ fifff^ point tant com me le Roy de France fut en Flandres : fie: retournèrent (fi-com®®* X«ï ÄW Bra ^quot;^^ diOpâ^f Zélande. Ce pendant que le Roy de France feiourna à Couftray,làe“tP gcs ouaud-' ficutsconfaux,pourfauoircommcntonpcrfcucrcroit:amp;fionvicndroitmcttiellt; 5 y«erf»frf ville deuantGand.Le Roy en eftoit en trcfgrandvolôté,fieaulfi cftoietlesBrctonsamp;ß de YlanJrej, gongnons. Mais les Seigneurs regardoient qu’il cftoitle mois de Décembre,»* ftur Gand,4« cœur d’yuer,amp;f plouuoit toufiourscontinucllcmcnt(^ourquoy il ncfaifoitnul^ ’ commencement iufques à l’Eftc) Si y cftoicnt Icurs Chcualicrs moult alfoiblis fie foulez par les noi u* ceße clanß. 5^ jes riuiercs,grandcsôc largcz,cftoicnt à l'entour de Gandfparquoy on

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;fa peine, qui le fiege y mettroit) fi^ fi eftoient les Seigneurs foulez SttrauailleY”

^rtément du S®^*^»?®*^ ^ ^æ^*^ temps,amp;pluuicux,aux champs:fi que,tout cófcillé,futajjifi^q®‘’^^j^j rt/htadePli ^^rctircroitàTournay:ficlifercfrcfchiroit:8cy fcroitfonNocl:amp;lcsloingw*®^ nbsp;nbsp;,

dres. lointaines marchcs(comn#^d’Auucrgnc,du Dauphiné,de Sauoyc, amp;nbsp;deSo n^^'^fon fenretourneroient tout bellement en leurs pays. Mais encores vouloir le ^°L j^ Confcil que les Bretós,Normans,fi«François,demourafrcnt delez luy, Sif«®”*' L le Conneftablc. Car il penfoittous les embefongner d’vn voyage, furies Pari^®'^ auoient fait faire Ô^forger des maillets: fie compteroit on à eux: fi qu’ils fbrcigler°' -par autre ordonnance, qu’ils n’auoicnt fait depuis le couronnement du Roy,®'*!^.^^ ores.Quand le Roy de France dcut partir de Courtray,il ne meit pas en oublyfa** firent les Seigneurs dcFrancc)lcscfperós dorcz,qu’ils auoiéttrouuezdedannne 5^^ fe à Courtray?lcfqucls auoient efté aux Nobles du Royaume de France,qui iadiS le Comte Robert d’Artois, furent morts à la bataille de Courtray. Si ordonnî .• ' • • nbsp;nbsp;qu’à fonpattement la ville (fe Courtray fuft toute arfe fie deftruitc. Quand la coj ^j{

fance en vint au Comte ^ Flandres,il y cuida rcmcdicr:ôc fen vint deuant le Rof meit à genoux,cn luy priant qu’il ne Voufift faire mal à Courtray. Le Roy refpon ^^ tallemcnt qu’il n’en feroit riens. Le Comte depuis n’ofa renouuclcr le mot: mais partit ^u Roy,amp; fen alla en fon logis,auant que le feu y fuft bouté. Le Due dcBou g gne fit öfter vn horologe (qui fonnoit les heures) l’vn des plus beaux,qu ô feuft trou rh horologe de ^^Ç^ ”^ ^^^^ ^^ mcr:amp; ccluy horologe fittout mettrc,par membres Scpieces,furc ^ Courtrajame- ^ ^^ clochc auffi.Lcqucl horologe fut amené amp;nbsp;charroyé en la ville de Digeoen ® «fi pi^eopar gongnc:amp; fut là remis fie affis: Se y fonne les heures vingtquatre, entre iour Knu^ lecomandemd département du Roy,de la ville de Courtray,ellcfut durement traittee:caronl ar du Hue de nbsp;nbsp;deftruifit fans dcport:Se emmenèrent par manière de fcruage,pIuficursCheualierS)^

iourgon^ne. cuyers,fie gcns-d’armcs,amp; de beaux enfans,fils amp;nbsp;filles,à raçon.Si chcuauchalcRoh

‘ /gt;''quot;‘*'^ vint à Tournay: ou on luy fit grande rcucrécc(commeraifoneftoit)Scfe logea en baye de Saind-Martin: Si furentles gens de la ville tous veftus de blanc, à trot® du nj Charles baftonsvers, d’vn lez: fie fut la cité partie pour loger les Seigneur. Le EoyfutùSa® ßxieme. Martin: Si tenoient fes gens vn quart de la ville. Le Due de Berry fut loge en Iho ® l’Eucfquc.Le Duc de Bourbon à la Couronne.Le Due de Bourgongne à la

-ocr page 701-

DË FROISSART,

an

^^Conneftablcauchef Saint Iaqucsjamp; fut eric de parle Roy, amp;nbsp;für peine de la hart, S'^enuh ne forfiflentiÿens aux bonnes gens de Tournay, amp;nbsp;que l’on ne prenfift riens *^paycr j amp;nbsp;que nul q^traft en la Comté de Haynaur, pour mal faire* Toutes ces •^hofes furent bien teriWs, amp;nbsp;là fc refrefehirent les Seigneurs amp;nbsp;leurs gens,amp; les loing-^2ins fe départirent, Si f en retournèrent par i’Ifle, par Douay, amp;nbsp;par Valcncienncs, en “»B maifons. Le Comte dej^ilois print congé du Roy, amp;nbsp;à fes oncle», amp;nbsp;à fon com- nbsp;nbsp;nbsp;•

pignon le Comte d’Eu,amp; fen retourna fur fon hcritage,en Hainaut,amp; fc logea enVa-fndennesjvn iour amp;nbsp;vnc nuit,ou on le rcceut grandement.Car il auoit conquis entie-f^mentl amour des bonnes gens de la ville,tant pour l’amour du feruicc qu’il auoit fait ^igt;pays(quandA;etons,Bourgongnons,amp;Sauoyfiens31evouloient courir, amp;nbsp;il allaan-°su3nt,amp;rompit leur intcntion)qu’aufli pour meflircTierry t de Diiqucminc,qui les poit tenus long temps,amp; tenoit en doute,amp;il feftoit mis du tout en l’ordonnance de ^^ qnf™ iT^^“SeigneurdeCoucy,amp;fur ce point curcntilspaÿt.Sife departitlc Comtede bis,deValencienncs,amp; fenvintàLendcchicrs,amp;iàfetintvntcmps,amp;fc refrefehit ^Madame Mariera femme, \:Loys, fon fils, amp;rEfté enfuyuant il fen vint à BloLs ™3islaComteireamp;fon fils demourcrent en Haynaur, amp;:fe tindrent leplus du temps ^ßeaumont

^(‘jueh^tK vaif^e efiirepffß ^epaix eKtre le Rey Charles^ les CaK^leis,^ comment le ^0)‘^ta^tiie retour à Parisßt ojier les chaînes ^es rueSjCrchaJHagriefiefnent les Pa gt;‘ifie»s,fiout'caufiele leurs émeutes des C^iaiffets. chap. cxxix.

P^illemcntlc Comte de la Marche amp;mcflîrc laques de Bourbon,fonfrcre,fe de-panirét deTournay,pour eftre mieux à leur aifc,amp; fen allèrent rafrefehir à l’Éfclufe '’’dîinautjfurlcurs heritagcs.Meflire Guy de Laual,Breton,fen vint à Chéurc en Hai p^i)0uilapartamp;hcritage,amp;enTont Seigneursluy amp;nbsp;melfire Robert deNamur. Le ptianißes car pile Coucy fen vint à Mortaigne fur !’bfcaud,amp; làfe refrefehit, amp;nbsp;fes gens, mais le r/^flt; à Tour-^^^''utempsilfc tenoit delezlc Roy,à Tournay. Le Côte de Saint-PoI eut vne corn- ”‘tgt;-ƒ '°Me corriger les Vrbaniftcs,dontla ville cftoit moult renommée.Sienfuttrou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ quot;^^

pp“'*'‘eiirs,^'làouils eftoient trouucz(fuftcni’cglife Noftre-d’amc ou ailleurs) ils e- fg^fg^^”'^f‘ ^^æntpris amp;nbsp;mis en prifon,amp; rançonnez moult auant du kur,amp; amaffa bien ledit Co^ quot;c'eflaln' ^'iDriefsioiirs,auitioyendc celle commiflîon,feptmillwrancs,car nul ne pàttoitd’a quad onde-^c^luesluy^quij^gpay^^ß-^ondonnaftbonnefeurctédepaycr.Encores eftantleRoyà uroittour-°'irnay,eurent ceux de Gandvn faufeonduit,allant amp;rctournant cnleurville,amp;ef- nerddrus f i^oitonqu’ils vieujfQjgpj.^ jjiercy. Mais es Parlemcns,qui là furent ordonnez,on les ^cffo“«* C^t* ä^iBi durs amp;nbsp;orgncillis,comme fils culTcnttoutconquefté, ft gaigné laiournéc t^‘’’f“' f^‘p^ (lgp''^’^^®^9?®j®icn-difoient que volontiers ils femettroyent en l’obciffance du Roy ^„^^.y^f^^^j *

, ’?ncc,a fin qu’ils fuirent tenus du dommaine de France,pour auoir reffotts à Paris, faut iej vn au Clamais ils ne vouloicnt auoir,pour leur Scigncur,le Comte Loys, pour ce que ia- trt capitaine, ^'ielepourroyentaimer,pour les grans dommages,qu’ilsauoientrcccus parluy. oubien tanttji ^^dUe traité qu’il y euft entre le Roy dcFranccamp;fon Çonfcil,amp;eux,nequclcon- ’'» ^»‘''^ ^f 1P ^’^‘’^fägesgens quifcnentrcmiirenr,onnepcut onequestrouuer autre rd-

“ ^5amp;difoicnt Incn aux Prelats,quc fils auoient vefeu en ?angcr,ou en peine , trois ‘ Wf •^”^’' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lie retourner ce dcllus deflous,on n en auroit autre choie. Si ueperpenne aui

\quot;« dit qu’ils fen pouuoyent donc bien départir, quand ils voudroicnt. Adonc fe m’en face la ,.î'^'‘u:dcToumay,amp;retournèrent à Gand,amp; dcmouralachofeenceluy cftèt,fors raifin^taS^ue J sauroyent guerre. Le Roy de France amp;nbsp;les Seigneurs prenoient grande peine sala fait Gui^

FlandresfuftClémentine,'amp;:obciftà Pape Clcmcnt,maisA^quot; re^ß^t. Pin' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ les eglifes eftoient fi fort annexées amp;nbsp;liées en Vrbain,auecqucs l’o- p‘”^ nlt;gt;t»mer,

pond”^^ ^^^quot;^ ^‘^1§’^^^*^ 1^ Comtefqui fy tcnoit)qu’on ne les en pouuoit öfter, amp;nbsp;ref- ^‘*ff''^^r^us^a[X de» **^^’^f adonc,par le çonfcildu Comte,qu’ils enauroientauis, amp;cnrefpondroyent ßß^ s’ilfaut (àf^?®®^’^\dcdans Pafques,amp; demouralachofccnl’eftat.LeRoyde France tint point Gay de ^ v ^^^1 a Tou may, amp;nbsp;quand il en partit,!! ordonna le t grand Seigneur de Gui- GuiftcHes en ^^pl’^^l*’® de Bruges,amp; le Seigneur de Saint-Py à eftre Capitaine d’Ypre, ^” lieit,erGip j(t^^quot;d Seigneur de GuifteUes à eftre grand Regard de Flandres, Sz melfire lehan J?*^ deGai-k'”*””^I , ® Capitaine de Courtray, amp;nbsp;y enuoya deux cens Lances de Bretons, ^ef^ueb** lîiini^T^^^'^^’^®5®”garnifon à Audèbourg,amp; à Audenarde enuoya melfireGuil- ^^’^ iPparle ^deLaumeghien,8zenuiron centLances engarnifon. Si furent pourueuesecs 4n(hap.i47.

S iiij

-ocr page 702-

LE SECOND VOLVME


2 II


garnirons de Flandres de Gens-d’armcs,amp; de pourueances,pouf guerroyer lYuer, garnifons,amp; non autrementjiufques à l’Efté* Adonc, ces chofe^ordonnees/eparut Roy5deTournay,amp;: vint à Arras, amp;nbsp;fes oncles,amp;le Comte ^Flandres enfacomp^ gnic. Le Roy/eiournant à ArrasJa cité fut en grande auentureÇ amp;nbsp;la ville auflî, de ^^ courue amp;nbsp;pillée par les Bretons(à qui on deuoit grande finâce, fc qui auoienteumo • de trauail en «eluy voyagc)qui fe mal côtentoient du^^oy,amp; à grade peine les peut rcfrencr.Lc Conneftable amp;nbsp;les Marefehaux de France les appaiferent, en leurprome tant qu’ils feroicnt nettement payez de leurs gages à Paris, amp;de ce demourerentp t^fr««r dui{^i ges,enuers cuXjlc Conneftable de France,amp; les Marefehaux, meffire Loys de Sans chartes,fxié- rc,amp;le Sire de Blainuillc.Adonc fe départit le Roy, amp;nbsp;prit le chemiifde Peronne. me,en France, Comte dc Flandres prit congé du Roy,amp; fen retourna à l'Iflc, amp;nbsp;là fe tint, t ^^quot;^ j' au^ue temps pi^jj.^ jç j^^y jç France3qu’il paffa Peronne,Noyon,amp;: Côpiegne,amp; vint àScnlis, ' ”commenc^r”'i ^arrefta,amp;fclogcrêt toutes manières de Gens-d’armes es villages,cntreSélisamp;Me^“ I385,4W4 nbsp;cnBric,amp;furla riuierede Marnc,amp;entourSaindDenis,amp; eftoittoutlepaysrciDp/

mede. dc Gens-d’armes. Adonc fe départit le Roy, de Scnlis,amp;fcn vint deuersPariS)^ Le K^y enuoje uoya aucuns de fes Officiers,pour appareiller l’hoftcl du Louure,auquel il voldoet préparer finie cendre. Auffi firent fes trois oncles,amp; enuoyerent de leurs gens pour appareiller R ^n du Leurre. Roftels,amp; Ics autres haux Seign.enfuyuant,amp; cefaifoientils tout à cautellc, carie ^^^ ne les Seigneurs n’eftoient pas confcillez d’entrer fi foudaincmentdedâsPans/a^jl^ fedoutoiêtde ceux de Paris,Mais,pourvcoir quelle contenance ils feroicnt, ^t[u ordonnance ils auoient faite à la venue du Roy, ils faifoient celuy effiay deuant, .^ foict les varlcts du Roy amp;nbsp;des Scigncurs,fi on leur demandoit nouuellcs du Roy » * vcnoit,Ouy voircmcnt.il fera tantoft icy. Adonc auiferent les Parifiens quils 1 if royent amp;monftrcroient,auRoy,àl’entréedeParis,quellepuiflance ils auoient lt;»ƒ üanMrtttfis P^ris,amp; quelle quantité de gens armez il y auoit,de jÂc en cap,amp;fc le Roy vodott» mofiresdes Fa pourroit cftre fcruy.MieuxIeurvaufift feftre tenus quois en leurs maifons. ^^^j^j, rifiensau re- monftre Icur fut depuis conuertic cn grande fcruitudc,fi-commc vous otrc!^’^^‘'°jjp. teurdui^ejr,4- Ils difoyent qu’ils faifoient tout ce pour bicn,maisonl’entendit à mal.LeRoy3“° ^^ prèsfievilletre géàLouurcs en Parifis,amp; vint loger auBourget. A donc courutvoix de t^fibec^ue. j^^y ß.j.^ j^-y tantoft.Lors farmerent plus dc vingt mille Parifiens,amp;fc meircnt ^^^ les champs,amp; fordonncreilfcnvnc moult belle bataille,entre Saint Ladre* quot;nbsp;j^ coftédeuersMont-martre,amp;auoientleursArbalcftiers,lcurspauaiz,Scleursm* ,^ tous appareillez,amp; eftoient ordonn«z,ainfi que pour tantoft combattre,rentrer ^^^^ taille.Le Roy cftoit encores au Bourget,^ auffi eftoyent tous les Seigneurs, qu3U^^^ leur rapporta ces ntiuuclles,amp; leur fut copté toutl’eftat de Paris. Si dirét IcsScrg®^ Vcezla orgucillcuferibaudaille,amp;pleins de grand bobant.AquoyiuonftrcntiwUJ^^ tenant leurs cftats?S’ils fulTent venus feruir le Roy,au point ou ils font, quandiy Flandres,ils eulTent bien fait, mais ils n’en auoient pas la tefte enflée, fors quee^.^^jj amp;nbsp;dc prier à Dieu,quc iamais pic d’entre nous n'en retournaft. A ces parolles f a aucuns,qui boutèrent fort auant,pourgrcucr les Parifiens, amp;nbsp;fidifoicnt.Selc'' I j.

• nbsp;• bien côfeillé, il ne femettra’point entre tel pcuple,quiviét contre luy à mainat ’ il deuft venir humblement amp;à proccffion,amp; fonner les cloches de Paris,enlouani^j^.^ de la belle vidoire,qu’il luy a enuoyée cn Flandres.Là furent les Seigneurs touse comment ils fe mainticndroicnt.Finalcmcnt fut confcillé que le Conneftable a® .^ ce,le ^re d’Albreth, le Sire de Coucy,meffire Guy dc laTrimoillc, amp;mcflîrclc a^^ Vienne, fenviendroient parler à eux amp;nbsp;leur demanderoyent pour quelle eau c • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftoycnt,àfigrandc compaignie,ifliis hors de Paris, à main amp;nbsp;tefte armée, cou

R oy, amp;nbsp;que tel affaire ne fut onequefmais vcu cn France,amp; fur ce qu’ils refpondo ^^ les Seigneurs eftoient confcillez de refpondre, amp;nbsp;parler : car ils eftoient bien fages Se affez auifez,pour bien ordonner d’vne telle befongne, S^ plus grande dix Dontfe départirent du Roy,fans nulle armcurc,ôc pour leur befongne, coulou lieraux duldet ^ j^q] mettre au plus fcur,ils menèrent auccques eux trois ou quatre Heraux, le q vers les men- jj^ firent cheuaucher deuant,Sc leur dirent. Allcziufques à ces gens , amp;nbsp;leur demau^ ^res e Ayfeonduit pour nous,allans amp;c vcnans,tant que nous ayons parlé à eux, amp;nbsp;’^®®®”

Roy.Lcs Heraux fe par tire nt,ôc frappèrent cheuaux des efperons, ^^ parler à euxde^oi^ furent venus iniques aux Parifiens.Quand les Parifiens les veircntyenir,ilsnep la part du^ep. foient pas qu’ils vinffent pour parler à eux,mais tenoient qu’ils allaftet à Paris,am H.

-ocr page 703-

DE FROISSART» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• 2ij

''^'’'P“'§*ionsvontdcuanr.LesHcrauX,quiauoicntleurs cottes darmes vcftueSjIeur winuidcréttout haut, Ou font les maiftres?ou font les maiftrcs?Lcfquels de vous font ^^ Capitaines? car fur c?û eftat fommes nous cy enuoyezdes Seigneurs. Adonefap-P'-‘Ccurcntbicn,parccs^^olles,aucuns de Paris,qu’ilsauoiétmal-ouuré.Si baiflerent ^^tcftes,amp;dirent.il n’ÿacy nuis Maiftres,nous fommes tous vn3amp;:au comniandemëc '’^ Roy noftre Sire,amp;: de noz Seigneurs.Dites ce,que dire Voulez,de pardieu. M drei' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

8®fiiB(dircntIcsHeraux)noz S *gneurs,qui nous ont icy cnuoyez(5eles nommèrent) ®''ûucntà quoy vous penfez.Si vous prient fie: requièrent que paifiblcmcnr,amp;: fans pe-^puiffent venir parler à vous,amp; retourner deuers le Roy,amp; faire leur rcfponfe,tcl-‘^auc vous leur dltez.Car autrement ils n’y ofentvenir.Parma foy (refpôdirenteeux, ^lt;luilesparolles furent addrecées)il ne coulent pas dire cela à nous,fors qu’il leur pro wdc dcleurnoblclTe.Nouscuidonsque vous nousgabez.Refpondirent lesHeraux. Mais nous parlons rres-acertes. Or allez donc(dirétles Parifiens)amp;lcur dites qu’ils vié-’•tntkurcment.Car ils n’auront nul mal par nous3amp; fomnfts tous appareillez pour fai-fdeurcommandeinenr. Adonc retournèrent les Hcraux aux Seigneurs ddfus-nom-®cz,amp;lcurdirent ce,que vous auez ouy.Lors cheuaucherent auant les quatre Barons, «sHcrauxenlearcompaignic,6rvindrent iufquesaux Parifiens, qu’ils trouuerenten *iroyamp;conueriantd’vnebellebataillc,mou’tbien ordonnée, amp;nbsp;là auoit plus devingc • ’'ille maillets.Ainfi que les Seigneurs palfoicnr, ils regardoient, amp;nbsp;cnprifoienten eux n cenneftMe *5iib!enlamanicre,amp;:lesParifiensen palfantles enclinoient. Quand cesSeigneurs et^ud^ues a» ^«ntainfi qu’au milieu d’cux,ils farrefterent. Adonc parla ^Conncftablc,tout haut, tresseignean, ''gt;lcraânda,cn difanr. Et vous,gcns de Paris,qui vous meut maintenant à eftre vuidez ’'‘’”^ parler ’isde Paris enteile ordónance?Il lcmblc(qui vous voit regez amp;nbsp;ordonnez) que vous ‘^^^^p^^^'^^^ MezcombattreleRoy,voftre Scigncur,amp;vous cftes fes fubiets.Monfeigncur(rcf- ‘ P^'^direnc ceux qui rcncendircnt)lt;auf voftre grace,nous n’en auôs nulle volonté,n’ôc-Î'*'$iicufmcs,mais nous fommes ilfus ainfi(puis qu’il vous plaift à le fauoir)pour mon« quot;'inoftre Sire Ic Roy la puilTancc des Parifiens,car il eft bien ieune,^ ne la veit onc-^“^c fil ne la Voit,il ne la peut fauoir, ne comment il en fcroit feruy, fil en auoit à ƒ °''gncr.0^Seigncurs(ditleConneftable)vousparlezbien,mais nous vous difons, j P3r Je Roy,que pour cefte fois il n’en veut point veoir, amp;nbsp;cfe, que vous en auez fait, “y^uffit.Si retournez en Paris paifiblcment,amp; chacun en^^ logis, amp;: mettez vozar- i^i(f,,ite Jet ^f^wsjfi voulez que le Royy defcendc.Monfeigneur(refpondirent ceux de Paris) montres Je j\t ,''°’'tiers.Nous ferons voftre commandement. Agdonc retournèrent les Parifiens de- ris, fins efie dX^*^^ ^’^” ^hachacuncnfamaifon,pourfoy def-armer.Et les quatre Seigneurs 'weites Jis ro^j ƒ ’'’•nommez retournèrent deuers le Royjôr luy rccordercnt touwis les parollcs, que ?“* leurfie^ ^’”3uczou!s,amp;àfonConfeilauflî. Lors il fut ordonné que le Roy, fes oncles, amp;nbsp;^*^5 ”^Xl««rf ar' ^’^curs principalement, entreroient en Paris, amp;nbsp;aucuns Gens- d’armes, mais les plus ^^^‘’' ‘'quot;^ b ollcstoutes fetiendroient au dehors de Paris,tout à renuiron,pour donner cremeur ””'Pâtifiens.Si furent le Seigneur de Coucy amp;nbsp;IcMarcfchal deSanxerre ordonnez à ^'iw quand le Roy fcroit entré dedans Paris, on ofteroit les fucilles des quatre por-''’principalesdeParis,aulez deuers Saint-Denys amp;nbsp;SainfMor,hors des gonts,amp;fe- nbsp;nbsp;* f^pent les portes,tant de nuit comme de iour, ouuertes, pouPentrer amp;ilfirtoutcsma-

de Gens-d’arm es à leur aife,amp; à leur volonté, spoilt maiftrier ceux de Paris,fi p 'Jinolcureftoit,amp;encoresferoientlesdeftufditsoftertoutesleschainesdes ruesde ,

il p^’î?’'rchcuaucher par tout,plus aifement,amp;. fans danger.Si comme il fut orc^onne, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*V j ’quot;bit. Adonc entra le Roy dedans Paris,amp; f en alla loger au Louurc,amp; fes oncles de ^e''^pard*[-l®^W)amp;les autres Seigneurs à leurs hoftcls,ainfi qu’ils les auoient.Si furent les fueil- presfinTe^ssr ^’dcsportcs,niifes hors des gonts,amp; là couchées de trailers,dclfous la tour des portes, dd^tifebcc^ite.

‘Wchaifnes de toutes les rues oftées,amp;apportées au Palais. Adonc furent les Parifiés ^■grandedo;jtc,amp;:cuiderent bien eftre courus,amp; n’ofoit nul d’entfeux iffir, n’ouurir “quot;■SnefeneRrequ’il euft,amp;: furent en ceft eftat trois iours,en grande crainte amp;nbsp;peril de ^':cuoirplusdedommage,qu’ils nefirent.Sileur coufta il,aux plufieurs,grâde finâce. .^onlesmandoitcnla chambre du Confeil,vn au coup,lefqucls qu’on vouloir, amp;là /'Soient rançonnez,les vus de fix mille,les autres de trois, amp;nbsp;les autres d’vn,amp;ainfî ^’««»t/«»^«-^^ Wquonleuaoicn, au proffit du Roy, delà ville deParis,amp;: auffi au proffit de fes je Paris, pour J”''’îtlcurs miniftres,lafommc de quatre cens mille francs,amp; ne dcmâdoitl’on aux les émattisdes ^ycns,n aux petisjaucunechofcjtors aux grans Maiftres ou il y auoit affez à prendre. AiaiUets.

-ocr page 704-

LE SECOND VOLVME


üi4

Encores furent ils tous heureux,quand ilspcurcnt échaper pourpayer finance,amp;W fit on apporter toutes leurs armeures,chacun par foy,amp; mettre en facs,amp; porter auch» fteau de Beauté,qu’on appelle le Chafteau de Vinccnnes,amp; l^nclorre les armeuresen la gFoiretour,amp; tous les Maillets auffi. Ainfî furent mène »«s ParifienseneetempS pourdonner exemple à toutes autres bonnes-villes du Royauine de France, amp;nbsp;furent * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mis fus fubfîlt;^es,gabelles,aides,fouagcs, douziefme, treziefme, amp;nbsp;toutes manières df

telles chofes,amp;lcplatpays,auecce,toutrifflé. *

CcmmeKtflußears notables hommes furent elecapite^aueetjuesü^aßre lebanda C^areßs, à Paris^c^ ^el^aej autres enplußeurs 'villes é^ cite^de France.

: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C X X X.

ENcorcs,auccques cc,lc Roy amp;nbsp;fon Confeil en firentprendre, amp;nbsp;mettre enprM dcfqucls qu’ils voulurct.^i en y eut beaucoup de noyez, amp;pour appaifer Icdcn’.O“

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rant,amp; öfter les ébahis de leur effray,on fit cricr,dc par le Roy, aux carrefours, quenn»

fur peine de la hard,ne fift mal aux Parifiens,amp; ne prenfift ne pillaft riens es hoftels?^ parmylaville.CcbanSrcryappaifagrandemét ceux dclaville.Toutesfoisonmitgt;’‘’ • du chaftel,vniour,plufieurs hommes de Paris,iugez à mort pour leurs forfaitsamp;e®lt;’'' / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uementdcCommun,dontonfutmoultémerucillédeMaiftrc IchandesMarcKS^

cftoit tenu Prénommé à fagc amp;nbsp;notable homme,amp; veulent bien direlesaucuns,qn luyfittort,caronrauoitfioufioursvcuhommedegrande prudenceamp;deboncoD ^ amp;nbsp;auoit toufiours efté l’vn des grcigneurs audentiques en Parlement,fur tonsautre^ auoir fi bien feruy au Roy Philippc,au Roy Ichan,amp;au Roy Charles,qu’onenen'f ’

. ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne trouué en nul forfait,fors adonc.Toutesfois il fut iugé à eftre décolé,amp; cnuir°

Ze en fa compaignic,amp; ce pendant qu’on le menoit à4a dccolation fur vne ch^*’^ feant fur vne planche fur tous les autres,!! demandoit.Ou font ceux,qui m’ontw^ ils viennent auant,amp;monftrent la caufcamp; raifon ,amp; pourquoyils m’ont iu§ca®®^ Et là prefehoit au peuple,en allant à fa fin,amp;à ceux qui deuoient mourir enfa conf, gnie, dont toutes gensauoient grande pitié,mais ils n'en ofoyent parlerai! fut a® au marché des halles, amp;là deuantluy/out premier,furent décolez ceux ,qui çn®)^ en fa compaignie,amp; en y lt;^^nf qu’on nommoit Nicolas le Flamant,vn drapictf i Maißre tehan, lequel on offroit,pour luy fauucr la vic,quarante mille francs,mais il mourut.Ew .^ detMartfit, et on vint pour décolcr Maiftre Iehan,^les Marefts: on luy ditainfi, Maiftre Ich!®’^^^^ autres Beur-g^ Roy,à fin qu’il VOUS pardonne voz forfaits. Adonc fe tourna décapitez, aux ^y ^^ ^^Y Philipp«,fon grandayeul,au Roy Iehan,amp;au Roy Charles, fon P® ’.f^,t Halles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;loyaument,n’oncqucs ces trois Roys ne mefeurentque demander,amp;: nu®quot; jj^jn

ceftuy,fil auoit aage, amp;nbsp;congnoiftànce d’hommc,amp; croy bien que de moyf^ , jj foit en rie coulpable.Si n’ay q faire de luy crier mercy,mais à Dieu vueil cti®®. '(d. non à autre,amp;luy prie qu’il me pardonne tous mes forfaits. Adonc prit il coogy J j^j ple(dont la greigneur partie pleuroit pour luy)amp; en ceft eftat mourut Mailhc ^^^^ Marefts.Pareillement en la tiré de Roucngt;pour maiftrier la ville, en y eut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qigt;

frï‘‘^^cur èoh cutcz,amp;pluficurs rançoillicz,amp;aulfi àReims,à Chaalons,amp;àTroyes ,àSens, ^’^ ^^^^^ enai^im*a» leans,amp;furent les villes tauxées à grans fommes de florins,pourtant qu’elles auogt;î très villes de commencement au Roy defobey,amp; en futleuéparmy le Royaume de France gt;8 ^ France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fommes de florins,quc ce feroit mcrueillcs à dire,amp; tout alloit au proffit du Duc

ry amp;nbsp;cffi Duc de Bourgongne(car le icune Roy eftoit en leur gouuernement)5C, au • dirc,leConncftable de France amp;nbsp;les Marefehaux en eurent grande partie,poujr^-^^ les Gcns-d’armes,qui auoient feruy en ce voyage de Flandres. Si furent les ocig .^ (tels que le Côte de Blois3lc Comte de la Marchc,le Comte d’Eu, le Cote de □• ^^ Comte de Flarcourt, le Cote Daulphin d’Auuergne, le Sire de Coucy,amp; les rons de France)aflîgnez fur leurs terres, amp;nbsp;pays, à prendre ce que le Roy leur cu^,j^ pour les fcruiccs,qu’ils luy auoiét faits en Flâdres, Si pour les acquirer enuers leurs ï^j^^ De telles aflîgnations,ie ne fay pas comment les Seigneurs en furent paycz.Carta^^^ amp;fraifchement,nouuclles tailles reuindrent en leurs terres, de parlc^oy,Sclur gcns,ôz aufli communément auant toute œuure,on vouloir la taille du Roy eftref amp;executéc,amp;:les Seigneurs rais arrière. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

-ocr page 705-

de FROISSART.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;21;

CoKKfni les Gdfseiüis i'ifsousse/iefesst leesrg/serre) tjr comment le Cosnte e^eFlandresfi Jitbairiles^^fi^l^ls. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxxxi.

VOus fanez, que quAd le Roy de France partit de Courtray, la ville de Gand de-1 ^‘^^‘^crre^ominc parauant. Si eftoient Capitaines-de Gand, pourcel-^^^//F ^^’/„ daifon,PietrcduEois, amp;nbsp;Piètre le Mitre, amp;nbsp;François Attremen,amp;fc|^cnouuclloient candw, psC'apitainesjdcnouuellesgcifs amp;nbsp;foudoyers, qui leur vindrent dcpluficurspaïs amp;ne went de riens ébahis de guerroyer : mais furent aufli fraiz amp;nbsp;nouueaux, queiamais amp;: ^tendirentces Capitaines qu’il y auoitBretons amp;nbsp;Bourgongnons enlaville d Ardem wg.Si auiferctit qu’ils tircroient celle part,amp;les iroyentveoir, amp;fe partit de Gand François Attrcmen,à tout trois mille hommes,amp; fen vindrent à Ardembourg, ou il y cutgrandcécarmouchc,amp;: de fait les Gandois gaignerent la ville, mais il Icurcoufta moult de leurs gens. Toutesfois là y eut bien deux cens foudoyers morts, amp;futla ville courue pillée,amp; la grcigneur partie arfe.Puis retoflrncrcnt à Gâd auccques leur butin amp;nbsp;conque ft, amp;nbsp;y furent reccus à grade ioye. T âtoft apres coururét enla cité d'A-besamp;deTerremonde,iufqucs à Audenardc,amp;pillercnt tout le pays. LeComte de Hand tes, qui fe tenoit à Mlle, entendit comment les Gandois fauançoient de cheuau-cher amp;nbsp;de courirfur le pays,pour deftruire ce qu’ils pourroient.Si en fut durcmet cour- * toute,amp; ne cuidoit pas qu’ils culïcnt le fens,ne la puiflance de ce fairc3puis que Philip-pedArtcucllc eftoit mort.Mais on luy dit,.Sire,vous fanez-, amp;nbsp;aucz toufiours ouy dire, t tlß^nt ^oftt •lueCandois font moult lubtils.lls le vous ont bien monftré,amp; monftrcnt,amp; de rechef pgt;'e/lt;*ppo/ègt;' “ml depuis cite en Angleterre,!! en y a de reucnus,amp; par efpecial François Attremé, ?“ •^J'M^ H«ieftoit compaignon,cn toutes chofcs,à Philippe d’Arteuclle,amp; tant qu’il viue, vous ’’“ferez fans guerre.hneores fauons de vérité, qu’il a fait,pour la ville de Gand, grans Ç,_g.

^ces au Roy d’Angleterre. Car il eft ( quelque part qu’ilfoit)t couuertement An- ■fces^euxmttt §feis,amp; en a tousles iours vn franc de gage,amp; couuertement vn pur Anglois,l chan Sa- fine de sala, pfemon(qui deniourc à Bruges,amp; a dcmourc,dcflüus vous,plus de vingtamp; quatre ans) ß»^ le/juels It . P^ytdc mois en mois.Or3quc ce foit vray de la pourfuitc des Anglois, Race de Voï-F”’^^ tm-f’CiLoisdcyoz^g^ IeP,3j^5çj.^.Qj3c(lefquclsfont de Gand) amp;nbsp;ce Clerc, qui procure à P'j'*‘^' vftreEuefque de Gandjfont encores demourez derrière en Angleterre ,pourparfour-•“des alliances,amp; vous en orrez plus vrayes nonuelles, t^ nous ne difons, dedans le ®oisdeMay.Fc Comte de Flandres glofa bien toutes cesparollcs,amp; les tint bien à vc-Mes,amp; aufli eftoient elles. Adoneques commerça i! a imaginer lut ce Ichan Saple-^onAfuries Angloisqui demouroientà Bruges,amp;les fit femondre, parfes Sergens, «direà certain iour,qu’ils leur a!rigncrenr,pour comparoir dcuan»lc Comte, au Cha-«dderifle.Lcs Sergens du Comte vindrcnt,amp; admonncftcrcntlehan Saplcmon, amp;nbsp;demou-^ pluficursautrcs Anglois,riches hômesfqui de ce nefe donnoient garde)qu’ils fuflent àfJJ/^ igt;«^«, Muinziémeioumée douant le Comte de Flandrcs,au Chaftcl derifle. Quand ces adiournex^par Anglois ouirent les nouuellcs,ils furent tous ébahis, V parlèrent cnfcmble, amp;nbsp;fecon- deuantle cem feil!crent,carils ne fauoyent que penfcr,n’imagincr ,pourquoy le Comte les mâdoit. tide Flddres, Îoutcoiifiderc,ils fe doutèrent grandcment,car ils fentoîent le Comte en fafelonnic * toouIthâftif.Si dirent par entre eux.Qpi ne garde le corps,nfgardc riens.le doute que feComreeftinformé fur nousdurcmentjCarauccques François Attremen(qui a eu penfionduRoy d’Anglctcrre)y a eu deux Bourgeois de cefte ville en Angleterre, Icf-^udspar-auenturc ont fur nous informé le Comte, pour nous mettre en mafgrace, vwftsfont maintenant de fa partic.Sur ce propos farrefterent ces Anglois,amp; n oferent *«aucunsattcndrclciugcmcnt du Comte, n’aller à Flflcàlcuriour. Si fen partirent •

Bruges, amp;nbsp;vindrent à i’Êfclufc,amp; firent tant,qu’ils tvouucrenr vnc ncMippareillcc,amp; lâcluptcrcntàlcurs deniers.Si partirent,amp; vindrent arriuer au cayz de Lödrcs,Q_uand leComte de Flandres fut informé de ceft affaire, amp;vcitqueles Anglois ne venoyentj-«^»^/,,y point.! leur iournéc,fi en fut durement courroucé,amp; veit bien, félon l’apparent, qu’on de Bruges, ad-Iwoit intormé de vérité.Si enuoya tantoft fes Sergens à Bruges,^ fit (aifir tout ce qu’ô iiHmeTi, déliât ptwtrouuerdu bien des Anglois qui fuis fen eftoient, amp;nbsp;vendre tous leurs heritages, 1- cote de pld-^furent bannis de Flandres,à cent ans amp;nbsp;vn iour,Iehan Saplemon de Londres, amp;les d’-es,fi retire-*^0topaignons,amp; ceux.qui furent pris,furent mi.s en la pierre,en prifon, dont il y en eut ’^^^^^^ ^‘^ ^’’“^onsquimoururent,amp;aucunsquifcrecouurcrcnt de tout ce,qu’ils auoient perdu. i,jp^p;i,ßg * On dit vu comun Prouerbe(qui vray eft)qu’onques enuie ne mourut.Ic le rameteuray u cemte.

-ocr page 706-

uiÿ • LE SECOND VOLVME

An^loismdrrit pourtant qu’Anglois font trop enuieuxfurlcbiéd’autruyjamp;ontcftétoufiours.SâcheZ' delaviiltSre que le Roy d’Angleterre,amp;:fes oncles, amp;nbsp;les Nobles d’Angleterre ,eftoicnt durement des français à courroucez du bien amp;c de l’honneur,qui eftoit auenu au Roy dotf rance, ôé aux Nobles, ^Ktrebeepe. /^ labataiUc deRofebccque,amp; difoient en Angleterre les Chœîliers, quand ils en par-tor^* ^”' loient ehfcmble,Aa, Sainte-Marie, que les François font nraintAantt dcffumez,pout M« 15. ^^ mont de vilains qu’ils ont rué ius.Pleuft à Dieu quc^hilippc d’Arteuelle euft eu des noftres deux mille Lanccs,amp; fix mille Archers.Il n’é fuft i’à rechapé vn pié de ces Fra* çois,que tous ne fuflent morts ou pris.Et, par Dicu.ccftc gloiré ne leur demourera pas ionguement.Orauons nous bel auantage d’entrer en Flandres, car Icuays aefte com quis du Roy de France, Senous le conquerrons pour le Roy d’AnglcrCTre.Encorcsmo ftre bien à prefent le Comte de Flandrcs,qu’il eft grandement fubiedau Roy defran . • ce,amp; qu’il luy veut complaire de tous points,quand noz Marchans AngloiSjdemout^ ƒ tis tur ^ ßj-ygej «^ qui y ont demouré pafle a trente ans,tels qu’ils font,il a bannis Si. chaceze leCotede ^la- Brugcs3amp; de Flandres. On aveu le temps, qu on neieuft point bit poumuiauyy dres,fgt;our le mais maintenant il n’en oferoit autre chofe fairc,pour la doutance des François-Aw b maltraitemet, Qc pluficurs autres paroUcs , langageoient les Anglois parmy Angleterre, A'y demurs foient communcmcnt que les chofes ne demoureroyent pas en cepoint.On peutbK” ckasdesm^s. ^ ^^jj. ^^^ fuppofcr,quc c’eftoitpar enuie.

Des Bu/ks^^ue lePafe rrbatnenuoyaen '^»gleterreypeur détruire les clementinSiè eomffsefH l'Eue/^uede Norduichfut chef de cefe e/streprifi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP. CXXSl'

EN ce temps fé vint ccluy, qui s’eferîuoit Pape Vrbain fixicfmc,de Rommc,paz^ àGénes,ou il fut grandement receu,5crcueremmcnt, des Géneuois, amp;tinth^ fiége. Vous fauez comment toute Angleterre eftoit obeiflante à luy,tant del qu’auflî de tout le peuple, amp;nbsp;plus qu'onequesmais. P8ur la caufe que le Roy deFf^”^^ eftoit Clementin,amp; toute France,ccluy Vrbain(auquclles Anglois amp;pluncorsW^® croyoient)fauifa,Iuy cftant à Gcnes,pour nuire au Roy de France, que quand 11?°“^ roit,il enuoyeroit en Angleterre au fecours.Ie vous diray par quelle roanicre.il^quot;“’^^ roit fes Bulles aux Archeuefques amp;nbsp;Euefques du pays, Icfquelles feroicn|m^”^'!’^? abfouloit Scabfoudroit,de peine amp;nbsp;de coulpe,tous ceux qui aideroient adem^'^ Clemcntins.Car il auoit ell^ndu que Clement,fon aduerfaire, l’auoit parôH®®'’?? h^^^f^Pg^ ‘fl en France,êc encores faifoittous lesiours, amp;appelloicntlcs François IcsVtbaWt ’ 1‘ tant qu’en foy,chiens, tamp;aufriles^^’banifteslesClcmentins,qu’VrbainVouloitclt;’ w del Auteur ^jj^mner félon fa puiffanec en celuy eftat,amp; bien fauoit qu’il ne Icspouuoitplus gr^^^^j que par les Angloi^Mais il conucnoit,fil vouloir faire mettre fon fait fus,auoirvnfr.^^ de finance prcmiercment,car bien fauoit que les Noblcs d’Angleterre pour toutes abfolutions ne cheuauchcroycntpoint,fc l’argent n’alloit douant,caries Gens-dît^ ne viuêtpas de pardons, n’ils n’en font point trop grand comptc,fors au deftroK mort. Si regarda qu’auecquesfes Bulles il enuoyeroit en Angletcrre,deuerslesl’‘'^ ’ pour faire prcfcher,amp; ordotmeroit vn plain dixième, fur les eglifes, aux geiisB® ^ • • poureftrefranchementj^yeZjamp;fansdanger, de leurs gages, fans greuer le trelot Roy,nelaCommunaut*upays,àlaquelle chofe il penfoit que les Cheualiersamp;bJ . fi utun de d’Angleterre entendroyent volontiers. Si fit incontinent efcrireamp;grolToyerBullt^^ ^mdp^et dixie putflancc,tant au Roy comme à fes oncles,^ aux Prélats d’Angleterre, de fes pî^^'j metttrlpéMx ^ abfglutions de peine amp;nbsp;de coulpe,amp;:auecquestous ces biens, dont ilfélargit ^^Idspar ottroyoit au Roy,amp; à fes onclcs,vn plain dixiefmc, par toute Angleterre,^ prendre ^ Frfatn, pour à lcuer,à fin que meffire Henry le Defpcnficr,Euefque de Norduich, fuft Chcfdef?

eßfc employe centre les elementins.

f Nous auons remis ce ntt»

befongnes amp;nbsp;Gens-d’armes,amp;pourtant que les biens viendroient de l’Eglife,ilvouli’ qu’il y euft vn Chef dcl’Eglife,pourles gouucrner,fiy adioufteroient les Commun^ tez amp;ics eglifes d’AngIcterre,plus grande foy. Aticcques tout ccfpourcc qu’il fcntoit R oyaume d’Efpaigne contraire à fes opinions,amp; allié aucunement auecqucs le Roy“ France)!! fauHâ qu’à celuy or amp;nbsp;argét,qu’il feroit leucr Si cueillir parle Royaume d-gleterrc, le Duc de Lanclaftre(qui fe tenoit Roy de Caftillcjà caufe dcfafcmmc)p®’' faire pareillement vne autre armée cnCaftille,y partiroit. Ètfele Duc de Landab auecqucs fa puiflance de Gens-d’armes,cntreprenoic cevoyage, il accordoitauRof dePortugal(lequclauoitguerrenouuelleau Roy Ichandc Caftillc,carleRoytf“^ rand eftoit mort) vn plain dixiéme,partout le Royaume de Portugal. Ainfi ow®^p

-ocr page 707-

DEpRoiSSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• 117

^f^nfesbefongncs, amp;nbsp;cnuoyaplus dc trente Bulles en Angleterre,lefquclles enceP/^/o lech.14^. ƒ ^ifon onreccutvolontiers amp;nbsp;à grandeioyCi Adonclcs Prélats, en leurs Frelations '«/«'«««»g O“ ^igncuries,commeiw:erentàpi'cfcber cevoyage,par manierede Croifée,dont le J^^'^»‘^^’^^^ J'yisd’AngleterreCqi^eutlegeremcnt^y eut trop grande foy,amp;ne eu i doit nul, ne X^^J^. ^' A®r de l’an à honour,ne Jamais entrer en Paradis, fil n’y donnoit amp;nbsp;metroitdu pi^f^i^ '''Apufesaumofnes.A Londrcs,amp;au diocefe,ily eut vn plain tonnea^ de Gafeon- * Wor8fd’argcnr,amp;quiplusylt;onnoit,felonlaBdlle du Pape,plus il gaignoitdepaf ,.‘'’5,amp;tousceux,quimouroyent en cellefaifon,amp;quilclcurdonnoient entièrement J) ’^'^uxpardons,eftoientabfous de peine amp;nbsp;dccoulpe, amp;nbsp;par la teneur de la Bulle tous ^üieuxeftoient^cux,qui mourir pouuoient en celle faifon, pour auoir fi noble abfo-quot;ôon.Oncuciiîittoiit i’Yuer S^eniaQuarefrae^parmy Angleterre ,tant par aumof-/iSucpar les dixiémes desEglifes,car tout eftoitcueilly,amp; d’eux mefme ils fe tailloiét 'olontiers,qu’on amafla la fomme de vingt amp;nbsp;cinq cens mille francs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ina^/z^'en^^n

^‘'^^oit l Euef^ue de Noi'iitiichyChff'iics ^nglois^our l’enJrfpriß dTrh^iacefsireles nbsp;nbsp;giet.centre let

^^^f^i(lM.r^deßef}di( aCalais^aacefo» armee^d'^rhaK/ßeSt en A. exxxiii. Clcmentim.

Qhandle Roy d’Angleterrc,fcs onclcs,amp;: leurs Confaiix,furent informez de la mi-l^jfien furent moult ioyeux,amp; difoient qu'ils auoient argent affeZjpour faire guer nbsp;nbsp;•

f^nxdeuxRoyaumes, e’eit à entendre France amp;nbsp;Efpaigne.Pour aller en Efpaignc,au owiduPapes^dej Prélats dAnglcterre,aucclc Duc dc Lanclaftre fut ordonnéI’E-dqiædeLondres(qui fappc!ioirThoraas,frereau Comte Dunefiere) amp;dcuoicnta-'»t deux mille Lances,amp; quatre mille Archers,aufqucls ils dcuoycntla moitié de l’ar-’^ntdepartir,maisilsncdcuoicnt pas fi tort ifiir hors d’Angleterre , que l’Eiicfque dc ?fduichamp;faroute ne fuflent-reuenus,pourtant que cellcarméc dcuoitarriucràCa-S* entrer en Frâcc.Si ne fauoi^on comment ils fe portcroyent,ne fi le Roy de Fran-jf^puiirancevicndroit contre eux pour cobattre.Encores y auoitvn autre point,con-j^^quot;’u DucdeLanclaftrc(qui grand ioyc auoir dc cc voyage)que toute la Cômünau j,^|''îralemétd’Angleterrefenclinoit plus àeftreauec l’Euefquc deNorduich, que ^P'ieclcDuc de Lanclaftre,car longtemps auoir que Ic'Duc n’eftoit point en la ^^^^‘^upeu^lcjStfileurcftoitlc Royaume de France plus prochain, que celuy d’Ef-SK'?^quot;?.'?lt;igt;y««gt;« aucuns en derrière,que le 1^^ de Lanclaftrc,pour là cô-j®*™cdcroramp; dè l’argent qu’il fentoit au pays(qui venoitoe rEglife,amp; des aumofnes oiues gens)pour en auoir fa part l’y enclinoit, plus que par deuotion qu’il y eu ft, ^■sceluyp^æfqyg lt;jg^-Q|.jyjj,j^j-£pj.£(j;,-,foit:lePapc,amp;.eftoitparluyinftituéàcefaire * ^uoy bgreigneurpartic d’Angleterre y adiouftoir grande foy,^ le Roy aulfi.Si fu-l^?Moniiez aux gages de l’Êglifc,amp;de ceftEuefque Henry Ic Dcfpenlier,plufieurs ^5fheualicrsamp; Efcuyers d’Angleterre amp;nbsp;de Gafcógnc,tcls que le Seigneur de Beau t^J'‘lt;quot;’*^cou ^’^Angloisitncffîre Hue de Caurellée,mcffire'I bornas Trinet, me dire Guillaume j’^ù^’* g^f^^^^ . .'’’'^nieffireIchandcFerrieres,meflircHuelcDelpcnfier,t neueuà l’Euefqile,fils j!4aiile ch.i^. J ^ , ’'^effire Guillaumedc Fremiron, meftire Matthieu Rademon,Capitaine ajfeurenofire fj p^^'^hjle Sire dc Cliaftcauneuf,Gafcon,amp;meffire I«han fon frerc,Raymód Mar corredion. quot;ibuillaumc de Paux,Garior,Vighicr,amp;: lehan de Cachita^ôc plufieurs autres,amp;: fu- nbsp;nbsp;* *

^ btouscomptez,enuiron cinq cens Lances,amp; quinze cens d’autres gens,mais grade

’‘ ou dePreftresy auoit,pour la caufe de ce, que la chofe touchoit à l’Eglife, amp;: venait deque iura Es ' 'JfPapc.LcsGens-d’armcs fleurs routes firent leurs pourucancesbien à point,amp; »^edeNer-“focliura le Roy leur pairage à Douure amp;nbsp;à Sanduich.Là firent ils, enuiron Pâques,

C^, ^‘uirspoui-iieanccs,amp;letiroictla,petitapetit,ceux,quipaflcr vouloient, amp;nbsp;fai- ^attir d'J^n~ '^nteevoyage par manière dc Croiféc. Auant que l’Euefquc amp;nbsp;les Capitaines,qui a- ^leurré.

J^luycftoiétjcfpecialcmctmclfircHue dc Caurelléc,meftircThoraas Trinet,amp; mef-^^ /'llaume Helmen,ifsirent hors d’Anglctcrre,ils furent mandez au Cofeil du Roy

. jurèrent folennellement, le Royprcfcnt,de mettre àchcflcurloyalvoyagc,8r que ’’ciccombattroient cotre homme,ne pay s,qui teinflent pour le Pape Vrbain,mais à j.%quidelopiniondc Clement eftoient. Ainfilciurercntils volontiers, amp;nbsp;là ditle , „ ,. Aparlaccorddc ton ConleiI,Eucfquc, amp;nbsp;vous,Thomas amp;nbsp;Guillaume:vous venus à ^^ nMion^ ' jj*’’^'^ousyfciournercz(pour cequec’eftfrontiere)vn mois,ou enuiron,amp; dedâs cc pf^f pa^e» Qj,’?'^®vo‘’cnuoieray^nbô .Marefchal,amp;vaillâthôe,mefsireGuillaumcdc Beauehap, menter fur

^^layenuoyéquerir.il eft cnlamarchcd’Efcocc,ouilalàtiournéeamp;r frôtierepour lafionticrc.

-ocr page 708-

3l8


SECOND VOLVME.


nouSjContrelcsEfcoçoiSjCarles treues de nous amp;nbsp;des Efeoçois doyuent ‘^'.^j^jj Si Saind-Iehan. Luy retourné^vous l’aurez,fans nulle faute, en voftre 5®®£’*^£qoelt;J^ l’attendez. Caril vousfera àtousneceflaire,de fens amp;nbsp;de bojiiconfeil. ^ ƒ ^ j{|f nJ I' Norduichamp;lesCheualiers,deflus-nommez, luy eurent en^^nuenant quai ■ fse/jiude^Mr- Toyentifs,amp;fur ceft eftatfe départirent ils du Roy,amp; fc meiret fut leur voj/agc-^Jjn dftteb et deßs montèrent en mcr,àDouures,amp;vindrcntarriueràCalaislevÂgt rrbanißd^a mois d’A U ril* l’an m. ccctxxxiii. Pour ccluylt;cmps cftoit Ç^P*^’’5*:pyc,^ CalaisJez^. mcflireIchanDeIuernes,qui recent i’Euefqueamp; les compaignons à grande y ^ d'^Hnlißi. faillirent hors de Icurs'vaiflcaux petit à petit, au ccques leurs chenaux amp;nbsp;“‘'’‘^quot;° ^ logeoient ceux,qui loger fc peurent,à Calais, amp;nbsp;enuiron,cn baftides^u ils auoy ^^^^^^ tes, amp;t faifoient tous les tours,amp; furent là iufques au quatrième iour oc ^^Z’^'ky^nJ dant leur Marefchal, M eflire Guillaume de Beauchamp, qui point ne venoit. ^^^^ ' r£uefqucdeNorduich(quieftoitieuncamp;volontarieux, amp;quife defiroita arW ^ encores ne feftoit il point awnéjfors en la Lombardie, auecques fon ß^®*quot;® ' , ,g{I|{ lais, amp;nbsp;Capitaine de tant de Gcns-d’armcs,fi dit vnc fois à fcs compaignons.tt ^q fin,BcauxSeigneurs, feiournonsnousicy tant? meflire Guillaume deBeauc ^^ viendra point. Une fouuient orcs au Roy, n'à fes oncles, de nous. Faifons auc ^^^.^^ • ploits d’armes,puis que nous fommes ordonnez à ce faire. Employonlargcnt ^^^.^^ glifcloyaument,puisquc nous en viuons. Rcconqueron en dcnouuelfurlcs ^^.Vgj C’eft bien dit(rcfpondircnt ceux,qui les parollcsauoycntouies) Faifon aflauo* gens,que nousvoulons cheuauchcr dedans trois iours, amp;nbsp;regardon quelle P** 'qi. tircrós.Nous ne pounons partir,n’iflir des portes de Calais nullement, que non ^^^ trons en terre d’cnncmis,car c’eft France de tous coftez,aulïi bié vers Flandres/0 ^^ vcrsBoulongncamp;S. Omer, car Flandres eft terre deconqueft, Sila conqu**®^^^ puiflance,le Roy de France. Aulfi nous ne pouuôs faÿ:e meilleur exploit,tout co nbsp;nbsp;,

ne plus honnorable,que dclaconquerir.Car le Côte de Flandres a fait vn grn“ . à noz gens,qui fans nul tiltrcdcraifon,lcsabannisô(: chaccz hors de Bruges Ô^ n r^ de Flandrcs.N’a pas deux ans qu’il cuft ce fait moult cnuis,mais à prefentluy con^ obeyr aux ordonnances amp;nbsp;plaifirs du Roy de France amp;nbsp;des François,dont fc*. ^j crcu(dit l’Eucfquc de N orduich)la première chcuauchéc,quc nous ferio^s/c nbsp;nbsp;^^

Flandres, Vous en ferez bi^ crcu(dircnt meflire Thomas Triuct amp;nbsp;melfifC”“*. jÿ Hclmcn)Ordonnon fur c^amp; cheuauchon celle part dedans trois iours, carte terre d’ennemis. A ce confcil fe tindrent tous,amp; le firent fauoir les vnsaux autres.

Comment l’Eue/^ue ^e Norduich,chef des rrhanifes (i’^ngleterre, entra fit l^^ f'‘^^^ eie Flamires^confre l’opinion aie ffae tie Caurelée^eomment le Comte de Eladresliß'* noya des ^mhajßdeurs,eßde ta dure reJponfii^wU leurfit. nbsp;nbsp;chap. cxXXi”'

^ÜjaueitCüi A Toutes ces parollcs,dites amp;nbsp;dcuifécs,n cftoit meflire Hue de Caureliée,æais'j^^n ghes,»«« yVallé veoirvn coufin(qui cftoit Capitaine det Guines, amp;nbsp;fappclloitmclw' Muthutnt Droi(fton)amp;dcmouraàGuincs tout ce iour qu’il y alla,en l’intention delende® . than^éfélin le ucnir,fî-cômcilfit. Quandüfut retourné,l’Eucfquele mâda dedâs lcchaftca«(*’'T^ ehap.ßün^t. jj cftoit logé)amp; 1 CS autres^uflî,pourtant que meflire Hue cftoit le plus vfité d arnje ^^^^ tous les autrcs,amp; qui le plus auoit vcu,amp;les Chcualiers auoiét dit à l’Eucfquc,qôquot;’ loient auoir l’auis de meflire Huc,auant qu’ils fiflent riens. Si luy dit 1 Euelquc, de . cux,lcs parollcs deflufldites, amp;luy commanda qu’il en dift fon auis. Meflire net ' pondit,amp; dit à l’Eucfquc,Siregt;vous fauez fur quel eftat nous fommes iflus d Anglcte* -J Noftre fait ne touche en tiens au fait de la guerre des Roys,forslur les Clcmentins,e declnèellée'^^ ”°**5 fommesfoudoycrsau PapeVrbain, qui nousaabfous de peine Sede coulpCj peur ne £«,«f nouspouuons deftmire les dcmcntins. Si nous allons en Flandres( non-obftantq* enuubirlepajt lepaysfoitau RoydeFranec, amp;auDucdeBourgongne)nous forferons,cat ient de Flidresf^ui que Ic Comte de Flandres amp;nbsp;tous les Flamans font aufli bons Vrbaniftes,que nous® e/eit rrianifie mes. De rcchef,nous n’auôs pas gcs aftez,pour entrer en Flâdres.Carils fôttous apf* rcillez,amp; reucillcz de la gucrre,car ils n’ôt eu autre foing,puis quatre ans,amp;fôt gradp^ ple,amp;rfiy adurcmétfortpaysàcntreramp;chcuauchcr.Si neno’ontlesFlamâs rieforfa® Mais fi nous voulôs chcuaucher,chcuauchó en Frâce.Là fût noz ennemis par deux®* nicrcs.Lc Roy,noftrc Sirc,a guerre à eux ouuertc,amp;: fi font les Frâçois to’ ClemétinS' côtraircs à noftre crcâcc3amp;au Papc.Outre, no’ deuos attédre noftre Marefchal me®'' GuilhU'

-ocr page 709-

Guillaume de Beauchamp, qui doit haftiuement venir, à tout grand gcnt,amp; ce fut la «crniercparolle du Roy, qui dit qu’il le nous enuoycroit. Si loue amp;nbsp;confciile demon ^puisquecheuaucl^ervoulons)quenouscheuauchons vers Aire,ou Montrcul. ^“Incnous viendra entres au-deuant, amp;.' toufiours nous viendront gens, qui iftront Oc Flandres,qui ont le leur tout perdu , qui viendront auccques nous , pour gaigner. *» ont encores au cœi#la fclonnic amp;nbsp;maltalent furies François,qui leur onttucamp;oc-05) en leurs guerres,leurs pères fleurs fils, amp;nbsp;leurs amis. A peine peu^auoir meffire i^efilution Je wditfaparoUc, quand l’Euefque le print (chaud amp;nbsp;bouillant qu’il efioit) amp;luy dit, L’Euef^HeJe ^»yjouy, Meffire Hue3Vous auez tant apris au Royaume de Franceà cheuaucher,quc i^erJuichfttur 'ousnelaiiezchcuaucher ailleurs. Ou pouvions nous mieux cheuau cher ail leurs,pour c^‘^'*‘^»(fjfr ett mieux faire noftÄ proffit,que d’entrer en .celle frontière de mer de Boui bourc,de ( Du ncfche,deMefport,amp;cnla ChaftelleniedeBerghcs,dc Caflel,d’Ypre,amp;:de Propin- J^^tiende*quot; gheî Encepayslà,qucievousnomme(fi-corameiefuis informé des Bourgeois de Dunquer-Gand,qui font icy de noftre compaignie) ils ne firent onc^ues guerre, qui les greuaft, que amp;nbsp;de amp;nbsp;nousirons là refrefehir ,amp; attendre meffire Guillaume de Beauchamp, fil veut ve- Neufport. -nir, Encores ne nous eft il riens apparu de fa venue. Quand meffire Hue de Caurel-Kelc vit ainfirebouréde rEuefque(quieftoitde grandlignage, amp;nbsp;qui efloit leur Capitaine) non-obftant qu’il fuft vaillant Chcualier, fife teut, amp;au.ffi il ne fut point aidé • ’foüftenirjiicfa patollc, par meffire Triuet, ne par meffire Guillaume Helmen jamp;fe P«titdclap'acc,en difant« Par Dieu, Sire, fe vous cheuauchez, meffire Hue de Cau-jtlléccheuancheraauecques vous,ne vous ne ferez iàvoyc, ne chemin, ou il ncfofe 'envoir. lccroybiçn(diti’Euçfquc)quevous auez grad defir decheuaucher. Or vous

’PpateiHcz,car nous cheuaucherons lematin. A ce propos fe font ils du tout tenus, Po^^^’llf, amp;• 'ordonnèrentpour cheuaucher à lendemain, amp;nbsp;cheuaucherent, amp;fut leur cheuau- ”^fi’^^ Cra J'^cfignifieeparmy la ville de Calais par tous les logis. Quand cevintau matin, les »^^/J/^^” '®®pettcsfonncrcnt. Tous fe départirent, amp;nbsp;prirent les champs,amp; le chemin de Gra- ^1,,^^ “^'”«,amp;: cftoycnt,parcompte faid, enuirontrois mille teftes armées. Tantchemi-^”5Quilsvindrentfurleport dcGrauelincs, ou pour l’heure lamcreftoitpaffiéc. Si -[jlfattceflerc ‘ ^'^m outre le port, amp;nbsp;affiillircnt amp;nbsp;pilIerent le monfticr(quc ceux de la ville auoy- l'etitien, pour WortiHé) ^ la ville(qui eftoit fermée de paliz ) laquelle ne pouuoit pas longuement ^»nfri entêta '‘’Variln’yauoitqueceuxde la ville,qui n’eftoientqu^ônes gens de mer(car , fil '^'‘^

amp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^efuffent bien plus longu^cnt tenus,qu’ils ne firent ^J^^^f“'' ^2îa poij'P^y’^^^^^^^auoit point efté fignifié,ncdc celle guerre, amp;nbsp;ne fedoutoyent ^/J,,^^^^^^^^^,^ point des Anglois. t Si conquirent d’affaut les Afiglois la ville de Grauclines, amp;:en- tt)l4 ville fut

■'cntdedans,amp; tirerent vers le monfiier, ou ces bonnes gensfeftoient retraits, Sca- prifedeuant le yont mis leurs biens, fur la fiance du fort lieu, leurs femmes amp;nbsp;enEms,^ auoycnt monfier. ourdeceforc Iieu3ou ces gens feftoyent retraits , fait grans foffez. Si ne les curent

fin ^^ • p’°'^^^*^^'-'^iGc,amp; maisfciournerentauant,enlaviîle,deuxiours,qu’ilspeuf-’nmriemonfher. Finalement ils le conquirent, Scoccirent ceux qui le gardoy-

q’ p colourant ils firent leur volonté. Ainfi furent ils Seigneurs amp;nbsp;maiftres de ^mueincs,amp; fclogercnt cnlcmbîc cnlaville,amp;y trouucjÿtnt des pourucances a fiez.

®Gie commença tout le pays à effrayer,quand fis cntcndnoitqvicics Anglois efioy- * • â'jrauclines,amp;fe boutèrent les pluficurs duplat pays csfortcrcffies,élt; enuoyerent

^iWnesamp;enfansàBcrghcs, àBourbourg,amp; à Sainct-Omer,

qu f 4 ^®^‘^^^^”^'^«s(quifctenoitàriflclczFlandrcs)cntcndit cesnouuellcs,amp; tefj^””S’°*^’“y^^‘^°^‘^'®ïguerrc,amp; auoycnt pris Grauelincs.Si commença fc^dou-jj Z**^’^ ^^^^^iic de Bruges, Cappella fon Confeil, qui eftoit effilez !uy,amp;leur dit, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

lt;ifflcnieillcdcsAnglois,qui me courent fus,amp; prennent mon pays,amp; ne m’en man coßUJu Cem ntaucune chofs,amp;fans moy defficr ils font entrez en ma terrc.Sirc( refpondirent les tide Flandres, ciins)voircment ce font choies bien à émcrucillcr,mais on peut fuppofer quils tien- peurebuierdux ^wtaprefentla Comté de Flandres, pour France, pour ce que le Roy acheuauché ^rbanifet, ’Wntjquclcpaysfeft renduàluy.Et quelle chofe eft bonne ( dit le Comte) que nous Jouions? Il (croit bon(refpondirent ceux de fon Confeil)que meffire Ichan Villain Sc te* H ^^’^ ^^ Moulin, qui cy font, amp;nbsp;Icfqucls font à la penfion du Roy d’Angletcr-bcfû^^^'^^^^^^'''^°'^^^^Ân§lstcrre,parler auRoy,6cIuy remóftrerbié fageracteefte

quot;ÿiejamp;Iuy demâdaffientjdepar vous,à quelle fin il vous fait gu erre. le croy quand

-ocr page 710-

320

LE S E C 0 ND V 0 L V M E ilorra voz Chcualiers amp;nbsp;meflagcrs parler qu’il fe courroucera fur ceux qui vous foc* guerrCjamp; les rctraira,àleur blafme,hors de voftre pays.V oirc(dit le ComtcJamp;^c pen-dätquenoz Cheualicrs iront en Angleterre,ceux,qui font à Gy uclinesfqui nira pont euzau deuant)pourrontportcr trop grand dommage à ceux (.^^Franc .Dót futrefpon' du au Comtc,amp;dit.Sicft il bcfoing qu’on voife parler à eux, tantpour auoir faufeon-duit pour aller à Calais amp;nbsp;en Angleterre,que pour fauoir quclleïhofe ils vous deman-

* dcnt,’^mciriiî Ichan Villainamp;mc)Tirclchan du Moiâin fontbicnfiauifez5queenpaf lantils mettront le pays en paix amp;nbsp;à fcur.Icle vueil,ditle Comte. A donc furet les de ƒ Cheualicrsinformez déparie Comte amp;nbsp;fon Confcil, pourparler tanta l£ucfque ^ Norduich,quc pour le voyagc,dont ils eftoient chargez d’aller en Angleterre, U qo® lechofeilsparlcroicntau Roy d’Angleterre amp;nbsp;àfes oncles. CcpcnoantqueccsCh' ualicrsfordonnoicnr,pourveniràGrauclincs,parlcràrEuefquedcNortluich,r’auc® bloit tout le pays d’cnuiron Bourbourc,Berghes,Caffcl,Propinghcs, Fumes ,1cNw port,amp;autres villes, amp;nbsp;fen vtnoientdeuers Dunqucrquc, amp;lafetenoiont en la vu ^ amp;nbsp;difoient que briéuement ils dcfccndroicnt3amp; gardcroyent leur frontière,^ com^ Meßire lehan troycntles Anglois,amp;auoicnt CCS gens deFlâdres,àCapitainc,vnCheualier,quiPp' sporeijutn Ca- pdloit mclfirc Ichan Sporcquin,Gouucrneur amp;nbsp;Regard de toute la terre Madame^ fstainede ^Z Bar,laqucllc eft en la frontière amp;nbsp;marchc,dontic parle,amp; fied toute iufqucs aux port ^auié^d^^ltn d’Ypre.Oymeffire Ichan Sporequin ne fauoit riens que Ic Comte de Flandres voa' dres centre les enuoycren Anglcterre.CarlcHalzedcFlandresl’eftoitvenuvcoir,àtrenteLanccS) rrhanifies de luy auoitditque voircmentle Comte cftoitàriflc,maisil n’en fauoit autre choit) l’Eue/juc de t dcuoit là marier fa fœur au Seigneur Delbauurin, dont ces deux Cheualicrs preno’ Ffordutch. grade peine à émouuoir le pays,amp; de mettre cnféble les vaillans homes,amp; fe trouuoi f y enten cecji bic,d’hümcs,cn nombre de douze millc,àpicques,à plâçons,à cottes de fer,à ho rl^d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tÔs,à chapeaux de fcr,amp; à bacincts,amp;cftoiétquafî tous côpaignôs delà tcrrcMad«®f quelu^^^^^o ^®^^rî entre Grauclincsamp;Dunqucrque,fi-cómcieTu informé. A trois licuesprtS ^^ reihum emeu- Ic chcmin,fied la place de Mardiquc,vn grâd village fur la mcr,tout déclos 5^, 5^^^ noient lepa^sà là venoiét courir les Anglois,amp;y auoitaucuncsfois desécarmouches.Orvindf^^ fideffendre. uclincsmcflircIchanVillainSc mclfircIchan duMoulin,dcparlc Côtc,amp;viuorcf Ambaßadeurs 50 faufcóduir,qu’ils auoient attédu àBourbourg,iufqucs à ce que l’vn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

an Comte de jg^j. guft apporté.Quand livrent arriuez àGrauelincs,onlcslogea3amp;alftz*°‘/P

Flandres vers l'Eue/^ue de Fiirdutch, à CraHeHnes.

qu’ils fnrent defccndus,ils ^ireret par deuers l’Eucfquc de Norduichjquilf**^^ ^ blantd’alfez bonne cherc. Ilauoitccluyiourdonnéà difncràtous les Barons de ’ car bien fauoit que les Cheualicrs dîComte deuoient venir. Si vouloir qu’ils^ff® ualTcnt tous cnfcmJ^lc.Lors commencèrent à parler les deux Cheualicrs dcfl“$*p®, mcz,amp;: dirent àrEucfquc,Sire, nous fommcsicy enuoycz de par Mofeigneurdt ^ dres. Quel Seigneur? ditl’Euefque.Adonc refpondirent les deux Cheualicrs-P^^^ te, Sirc,autrc Seigneur en Flandres n’y a, qucluy.Par mon DieufditrEuefqut,quot; tenons à Seigneur le Roy de Francc,ou le Duc de Bourgongne, noz ennemiSj^L , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;puilTancc ils ont en ceftefaifon coquis le pays. Sauf voftre grace(refpondirentrt5

fi^« affa- yjjjgfj^ latterrcfutàTourivyligcmcnt rendue amp;mifccn la main amp;nbsp;gounerne® aînft^e'^our dcMonfcigncurle Comj^ de Flandres,lequel nous a enuoycz deuers vous,«®?**^ faireßteanß quc nous(quifommcs de foy amp;nbsp;dc penfion au Roy d’Angleterre,voftre Seigneur bonne .Mais vnfaufcôduir,pour aller en Angleterre,parler au Roy,amp;fauoir pourquoy fans de ^h l’Auteur ne a fait guerre à Monfeigneur le Comte de Flandres, amp;nbsp;à fon pays. Refpondit 1 Euclque. riendtt, er le Nous furós confcil dc VOUS cnrefpódrc,amp;aurcz rcfponfcle matin. Pour 1 heure au® faudroitpre- c5ofe j^'^n peurêt auoir,amp; aflez leur fuffit.Si fc retirerêt à leurs maifons. Silaifferent

Anglois cófcillcr,qui curent ccluy iour confcil cnfcmblc,tel que vous diray.Tout co® üderé amp;nbsp;regardé leur fait amp;nbsp;ce qu’ils auoiét cntrcpris,ils dirêt qu’aux d’eux Chcuali^ n’accorderoient nul faufeoduitpour aller en Anglcterrc,carlccheminy eft troploi^’ • amp;nbsp;pédât qu’ils iroiétamp;rctourneroiét,le pays feroitafleuré,amp;: fepourroitgrädemer® tificr,amp;Ic Côte(qui cftoit fubtil)fignificrfoncftatau Roydc Frâce,ouaupucdcBo^ gógne,parquoy dedans brief iours viendroiét tant de gens contre eux, qu ilsnefcrort pas aflez fors pour refifter à cux,ne côbattrc.Cc côfeil arrefterent ils,^ dirent, Quel chofe refpondrons nous le matin aux Chcualiers de Flandres. Adonc meflire Hue Caurclcc fut chargé de parler,amp;donner confcil,amp; dit ainfi à l’Euefquc,Sire,vous cu

-ocr page 711-

DE FROISSART.

211


quot;oftre Chef,vous leur direz q vous eftes en la terre de la DuchefTe de Bar^qui eftCIcmê ’*nc,amp;pour Vibain, Sinon pour autre, vous faites guerre, amp;nbsp;fi les gens de cefte terre, ’“deques lesHglifcsamp; Abbayes,veulent eftrebons Vrbaniftcs,amp;: cheminer auecques '’ousouvous les mencfcz parmy lcspays,vous ferez paffer voz gens paifiblement, en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* P^yanttouteequ’ilspr«^ronr,maispourtant qiiedeleurdonnerfaufconduitpour al ^fn Angleterre,vou^n’en ferez riensjcarnoftre guerre ne regarde en riens la guerre, ouRoydcFrancc,neduRoyd’Angleterrc,maisfomracsfoudoyersaulàQpcVrbain.Il * 'gt;1 eftauis que cefte refponfe doitfulfireiTous ceu x,qui là eftoient,l'accordèrent, cfpe-tidementrEuefque,qui n’auoitcure(quelquechofc que l’on lift, ne dift) fors que l’on '^otnbattiftamp;giicrroyaftlepays. Ainh dcmourala befongne celle nuiét, amp;nbsp;quand ce Waulcndemaiii apres la mcffe,les deux Cheualiers du Comré( qui defiroient à faire «urvoyagc,amp;rauoirleurrefponfe)fenvindrcnt àl’hoftel de l’Euefquc, Si atrendirent fintquiliifid hors,pour ouïr melfe, puis fû meirent deuant luy. Il leur fir bonne chcrc parfcmblantjamp;deuifa vn petit auecques eux d’autres befongnes,pour délayer,tant que gt;« Cheualiers hiflcnt venus,amp; quan d ils furent tous enfernble, l’Eucfque parla, Si dit, ainli.Beaux Seigneurs,vous attendez refpon{’c,amp; vous l’aurcz.Sutlarcqucftc,que vous aiiezfaitcdcparleCorntede Flandres,ic vous dy que vous pouuez bien rerraire,amp; re- . 'i tourner,quand vous voudrez,deuers le Cote,ou aller à Calais à voftre peril,ou en An- - ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ gleterrc,autant bien.Maisie ne vous donc nul faufconduit, carie ne fuis pas Roÿd’Aif _ ?lctcrre,ne chargé frauant pour ce faireJe fuis foudoyer au Pape Vrbain,amp; tous ceux^*”^^ ‘ ^^ ’pi font cninacompaignic,font à lu y, Si à les gages,amp; ontpris fes deniers;' pour le fer- j^,f^^^J^ J^^ ’“r-Ornoustrouuons nous à prefent en la terre de la Ducheffe de Bat, quieft Clemen- i,,^jj'adeurs dit |'gt;«.Silcs gens de ce pays veulent tenir celle opinió,nousleurferós gucrrcfamp; fils veu- cote Je plan-’'’tvcnirauccquesnous,ils partiront es abfolurions,carVrbain(cui eft noftte Papc,amp; Jres,enleurregt;-f'’'irquinousvoyagcons)abfoult tous ceux de peine amp;: de coulpe,qui aideront à de* fr/ànt faufdi» ’’’gt;relesClementins.Qiiandlcs«deux Cheualiers entendirent cefte parollc, ils parle- “^“^^ ^ ‘^^^ *’* f%6i dit mellirelehan Villain,Sire,en tant que touche le Pape,le croy que vous n’a- quot;^g^ (tf^rt* ^'^?ointouyducontrairc,que MonfeigncurdeFlândrcs nefoit bon Vrbanîfte. Si c- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

f Madrcccz,fc vous luy faites gucrre,nafonpaysiamp;croy que He Roy d’An gieter- .

, 'l'|’®'gt;sapas chargé fi auât,que de l«y faire guerre.Car,fi guerre il luy voüloît faire, ^?“i'nfinSblcamp;auifé,qu’il l’euftfaitauant défier;De cefteparollcfaffelorinôitl’E-'^Mdit.Or allez,Dites à voftrc Comtc,qu’il n’en aurÂ^tre chofe, amp;nbsp;fil vous veut . “°y«tcn Angleterrc,ou autres gens,pour mieux fauoir l’intention du Rôy, fi y Voi-

)Carccux,quiéuoycz y ferôt,ferôt ailleurs Icui#:hemin,car par cy,ne par Calais,ne

1 'rontilspoint.QLund les Cheualiers veirent qu’ils n’en auroyentautre chofc,îls fe

TOrent,8t prirent congé,amp; retournèrent difner à leur logis,pui?montcrent àchc-^)'vindrcntccluyiour loger à Saint-Omer.

^quot;quot;^(»tlEtte/quede J^oyd/tich cheudt/cha z/ers Dt/fiquer/ji/e c^ Hommênt, ttyan/ dé-

‘»«ft cJs/i^^c miffe Flattjayis.prit (^ fat fit la ‘viffe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c ha p. c x X x v.

1^ propreiouf que les Cheualiers de Flandres partircnT,vindrent nouuclles à l’È- • • J, ’’®^W)amp;aux Anglois, qu’il y auoit à Dunquerque,Sc là etft iron,plus de douze mil

1 f^^5ft°’’^3rmcz,amp;tauoîentIetBaftard dcFlandresenIcurcompaignie,qui les cô- -fsaladitï^ ƒ oiqamp; encores y auoit il aucuns Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers,qui les confcilloient, amp;nbsp;tât Haze, er ch b ^’'i^yj'^^ooicntCGarmouchéSc rebouté leurs gensjôr en auoient bien cent oc-’”'^ '’quot;”quot;’ ft| ^L^??^^’’®’^’^’^^gardczdu ComtcdeFlandres.il fcmble qu’il n’y touche, dcmL‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prier l’efpéc en la main.le veux que nous cheuauchons ^g^'^^^^J-îj ain,amp;alIonsversDunquerque, vcoirquellcsgensil y a. T ousfaccorderentà ce^^y icHa/zc (fv^j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^^^'’^ ^'^^'^’‘^^æ^'^ff f‘lt; fitnom

0 S ^'‘'gt;’5,1 autre de Guincs) qui auoient enuiron ^o.Lances,SC(5'o. Atehefs. Les w/Droidon n.?p^^f'”°®’’’°^®”^”'®ll**^®NicoleClitonamp; meftîrclchan f Oraéton,Capitai- 'quot;‘ cb-ip. 154 cl ' ?*quot;^^’Q!!?’’’lc®'^l*’^ au matin, tous fordonnerent, amp;nbsp;meirent en arroy pour t^l dityuel-W**' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^“*^ ^^^5 chaps,amp; eftoient plus de fix cens Laces^amp;' quinze cens Nota^ïquot;^’”'’^cherentversMardichamp;' vers Dunquerque, amp;faifoit l’Euefqucde tour

1^ 1 lôàdquot;*^- ,p^?5^^’yP°''^^’'^5^^'-UïosdcrEglife,labanniercdeSaintPierre,dcGuGullt;/, 1'vnePer^ ^ 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘“'g^^nt enf ianton(corame Gonfalonnicrs du Pape Vrbain) amp;nbsp;en fonE(«r

-ocr page 712-

LE SECOND VOLVME


322

pennon eSoientfes armes,qui font écartelées d’argent Sid azur, à vnefrcturc dot ƒ c-ix'*d^*s fazur:amp;vn bafton de gueullcsparmyrargent,amp;pour briferfes armes (car il eftoitdes sAndré.NttL Dcfpéfiers31cmaifné)ilportoitvnebordeurcdcgueulles. LàcftoitmcffircHucIcDd anßi nm nous .pcnfier,àpennon(quieftoitfonneuen) amp;nbsp;là eftoit, àbannierc^à pennon,leSire c ausns remis Beaumôt,mcflirc Hue de CaureUée,mcflire Thomas Trinet,^incHirc Guillaume Ht Gonfalon- mcn,amp; à pénon,fans bâniere,mcflire Guillaume Drado, mclfijÿ: Icâ fonfrère,merort niers^»«rfa- Matthieu d’A^remon,meirire Ichan de Ferriercs, meflire Guillaume de Frenenton, corners npres meffire IchandeNeuf-chaftel,Gafcon:amp; lors cheuaifchercnt cesCés-d’armesdeuers Hoir penje. Mardich:amp;Iafcrcfrcfchircnt,amp; beurent vn coup:amp;puispalfcrcnt outre, amp;nbsp;prirent c chemin dcDunqucrquc. Les Flamans de tout le pays(qui eftoient tous alfemblez V furent anertis que les Anglois vcnoient,tous appareillez en ordônan jp,pour eux com battrc.Ils aniferent entre eux qu’ils fetireroient furies champs,amp;fcmettroycntcnor donnancc,pour eux combattre amp;nbsp;defFcndrc,fil eftoit befoing, car d eux tenir cnla^ lc,amp; eftrc la cnclos,il ne leur eftoit point proffitable. Si-comme ils ordonnèrent,il tout fait.Tousfarmèrent dedans Duncqucrquc,amp; fc tirèrent furies champs. PoW' meirent en bon arroy fur vne mótaignc,au dehors de la ville,amp; fc trouucrent bien do Piuxjmi e 2e mille,ou plus. Et voicy venir les Anglois, amp;nbsp;en approchant de Dunquerquc,ibf^ mes pres r^n- gardèrent fus la monraignCjdu cofte dcxtrejaulczdcucrsBourbourc, cnapproawi ^uer^uf,^- iamarine,^ virent les Flamans en vne belle grolfe bataillc,bicn ordonnée. Adod trtles^n^ltis rcftercnt ils,amp; aualerentplus-auant,carauis leur fut, à l’appareil que les Flamans *^ dtl’Eut/àue foiét,qu’ilslcsvouloientcóbattrc.Lorsfc tirèrent les Scig.enféblc,pourauoircótol^ de z^’orduich. ceftc bcfongnc,amp;r là eut pluficurs parollcs retournées, car aucûs vouloict,par clptquot;‘ i’Euefque de Norduich,que tâtoft on lesallaft combattre,amp;lesautrcs(côincleSiff Beaumont^Sc meflircHue de Caurcléc) difoient du contraire, amp;aflîgnoicntr3ifon)' , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difant.Vous faucz que ces Flamans,qui là font,nc nous ont en riens forfàir,amp;qu^‘^

res au vray dirc,n’auons enuoyé au Comte de Fland|^s nulles défiances, amp;fomm^^ ■[le deute feil fan pays.Si ne guerroyons pas courtoifcmcnt,fors àlaf bourbc(qui peut cnauoitj“^ ^ ^’ ait) fans nul tiltre de guerre raifonnablc,amp; tout ccluy pays,auquel nous fomme^f * ^°mI ne' Û'* ^^^^^'^’^ tient l’opinion,que nous tenons.Or regardez donc à quelle iuftecaufcj'^.^^ quot;nbsp;leur irons maintenant courir fus. Adonc refpondit I’Euefque. Erque fauonsnOquot;'^^^^^ font Vrbaniftcs,ou non?Au nom de Dicu( dit meflire Huc de Caurcléc )tc f^^®/ ,. que no’ enuoy ós deuers c^vn de nosHcraux,pour fauoir qllc chofe ils dem^det, ^^ n eftrc là rangez amp;nbsp;ordonnez en bataille contre nous,amp; qu’il leur foit demande auqn^ Pape ils fctienncnt,amp; fils refpondqpt eftrc bons Vrbaniftcs,vous leur requerrez)? vertu de la bulle du PapC3quc nous auons,qu’ils fen viennent aucc nous deuantS^ Orner, Aire, ou Acras, ou là ou nous les voudrons mencr,amp;quand ils fc verront«* rcquis,par celle requefte faurons nous leur intention,amp; aurons fur ce auis amp;nbsp;côlem luy propos fut tenu amp;nbsp;vn Hcraut appellé(qui fc nommoit Montfort,amp; eftoit Hera“' DuedeBretaigne) amp;luy futditydcparlcs Seigneurs, qu’il chcuauchaft:veßle$ .^ mans,amp; l’informèrent de tout ce qu’il dcuoit dire amp;nbsp;faire, amp;nbsp;comment il le ?ƒ ,ç maintenir. A leurs parollcs ils obeit(commc raifon eftoit) amp;r alla parler à eux.Ado

• • nbsp;nbsp;nbsp;partit le Heraut d’auec les Soigneurs, veftu d'vnc cotte d’armcs( ainfi qu’à luy «?ƒ j^j^ noit) amp;: n’y penfoit nul igt;il,amp; fen alloit vers ces Flamans(qui fc tenoienttousenlem^ .^ en vne belle bataille)amp; eftoit toufiours pourueu amp;nbsp;auifé de bien faire fon meffagt,^ ^^^lö^s^tui^ ''oriloit adrecer vers aucuns Chcualicrs,mais il ne peur. Car, aulfi, toft qu’il appt°^ ^J pries Fl4m4s ^^^ Flamâs ( fans luy demader quelle chofe il queroit,ou il alloit,n’à qui il efioit)^^ *!j fres ffun^uer~ rct, ^ roccirêt,cômc gens de petite cognoiflancc,n’ôc les Gctils-hômcs,quilàelrlt;’ ^. nelcpcurcntfauucr.Quâd les Anglois en virent le conuenant(quiauoientl’œil a^ fi en furent tous forfenez. Auflî furent les Bourgeois de Gand,qui eftoient là,amp;délit * cnt à émouuoir la bcfongnc,parquoy vn nouuel brouillcmcnt fc remift en Flandre' donc dirent les Anglois.Ccftc ribaudaillc ont tué noftrc FÏ craut, mais il leur fera ƒ vêdu,ou nous demourrós tous fur la place. Adonc firent ils paffer outre leurs Arch* pour approcher les Flamans.Là fut fait vn Bourgeois de Bruges,ou de Gâd,Chetii* ôc tantoft cômençala bataille,dure amp;nbsp;mcrucillcufc,Car au vray dirc,lcsFlamâsfe*®. rent grandement en dcffcnfc,mais les Archers commenceront à tirer,amp; à les renne* i amp;nbsp;greucr mallcment,amp; les Gés-d’armes entrèrent en eux,à lances affilces,quidel«pf inicre venue en abbattirét grade foifô.Finalemét les Anglois pour ce iourobtindt^

-ocr page 713-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;225

p!3ce:amp;furcnt les Flamans déconfits: amp;fecuidcrcnt recueillir, pour cntrlt; enDun- . nbsp;nbsp;nbsp;.

Qwrqucimjisles Anglois,cn les reculant amp;nbsp;chaçant,lcs mencrét fi dur amp;nbsp;fi roide,qu’ils ^oy^e nulle ^ lt;;ntrerent auecques eux en la ville:amp; là y eut furies rueSjêz lur la marine,grâd’ foifon de Flamans près ' fflotts:amp;aufli ils fe troimerent moult bicn:car ils occirent plus de quatre cens Anglois: vtin^iienjue ®^ lurent depuis trouuejlfà amp;nbsp;la par dizaincs,par douzaines, partrentaines amp;par qua- fgt;‘tries ^n~ ^wtaines. Ainfi comme ils en chaçoient, les Flamans fe rcculoicnt: amp;nbsp;à icu party ils Fe £^‘‘'^ ‘^^ ^’^~ wmbattoient,amp;:occfl5ientles Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers de Flandres, qui là citoient. 11 *f^/ ^^ ^quot;'quot; “quot;'‘^‘ilauuagueres,que tous neiuHent morts ou pris. Ainfi alla il de ceftfbefongne de ‘**‘^ ' • ^'£ncontrc,qui futeeluyiour à Dunequerque: auquel il y eut bien pour le moins neuf ‘’''‘le Flamans morts. Le propre iour de la bataille eftoiét retournez en la ville de l’Ifie, ^vcrs leComtede Flandres, meflîrelchan Villain amp;nbsp;aulfi meffire Ichan duMou-'n:amp;auoientfait leur relation au Comte , telle qu’ils l’auoient ouyc amp;nbsp;eue des Anglo's. Sien eftoit le Comte tout penfif, pour fçauoir comment ilfenchcuiroit. En- ^f Cemte Je Wrcsle fnft il plus, amp;nbsp;bien y auoit caufe, quand les nouuclles luy vindrent que fcs gens 'ftoientmorts amp;nbsp;déconfits àDunquerque. Si le porta afi^, patiemment: amp;fc

'3jainfi que faire luy conuenoit: amp;nbsp;dit, quand les nouuelles luy en vindrent, Si nous ^-^\‘f[\t a^j^e quot;ons perdu celle fois,nous gaignerós vnc autre,fil plaid à Dieu. Tantoft,amp; fans delay, jg Four^on^ne^ 'outesces nouuelles il enuoyaamp;cfcriuitcouucrtementdeuersleDucdcBourgongne fi» Rendre.

(lt;lquot;ieftoitaucc Ic Roy de Frâce)à fin qu’il euft fur cc auis.Car bien imaginoit(puis que * 'S Anglois auoient celle entrée en Flandres, amp;nbsp;rué ainfi ius fcs gens) qu’ils ne fc pâlie- , quot;quot;entpas fl aifcment:maisferoicnt encores furie pays plufieurschofcs.Quand le Duc 'nourgongneenfut informé,il enuoya,partout,Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers en garnifon, J'Ics frontières de Flandres : à Aire,àSaind-0mcr,à Sainlt;Sl-Vcnant,àBailheul,à ^ghesjà CalTel, amp;nbsp;par toutes les Chaltcllcnics, pour garder les entrées d’Artois. Or ‘0'15 nous des Anglois, amp;nbsp;comment ils pcrfeucrcrenr.

’’*(»/ ks^ngloti Je l'EueJ^ae J^Nere/uich^ ajans conquis toute la cojîe ^narine de Graueli-^quot;nl’Efilufi^meirentleß^gc deuant la vide d’âpre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxxxvi.

À ^'« la déconfiture deDunquerque, amp;nbsp;la ville prife, ils*cntrcrcht tous engrandor-■‘‘gquot;dl:amp; leur fembla bien que tout FlSdrcs fuft leur:amp; au vray dirc,fils fuffent adôc ^quot;quot;s dcuani Bruges,pluficurs gens dicnt(qui fauent bien le côuenant de ceux de Bru-^'^)lt;lnelavillcfefuftrendue Anglcfchc. Orouurcrcntle^ngloisautrement. Carils ^^nt confeil d’aller deuantBourbourg, amp;nbsp;de prendre l^lle,amp; puis venir vers Aire ^«Icljamp;dc coquerirtout le pays, amp;nbsp;de riens ne lailTer dcrrierc,qui leur full contrai-^^o cnncmy,amp;puis fen venir deuantYpre. IlsSuoicnt intention que la villed’Yprc j^‘'''droittantoft,quand elle verroit le pays rendu. Lorsfe départirent les Anglois de '‘quot;lt;luerque,apresqu’ilscneurcntfaitlcur volonté: amp;vindrent Heuers Bourbourg.

^^ÜMeeux de Bourbourg les fentirent approchcr,ils furent fi cffiaycz,que tantoll ils

, ‘^quot;quot;dirent,faunes leurs vies amp;nbsp;leurs biens.Ainfi furent ils pris:amp; entrèrent les Anglois Bourlmur^ reo g'ïndioye dedans la ville: car ils dirent qu’ils y fcroict vnc belle garnifon, pour guer-c^ft ^^^’‘^^‘Dmcr,amp; des frontières prochaines. Apres ce fait, ils

^.^^'quot;‘dcDriccham:amp;furent trois ioursdcuant,auant qu’ils IcpeulTentauoir.-puis l’eu 4^^„^,yj^„„. perforce :amp;yfut tué plus de deux cens hômcs:qui là le tÿioiêt en garnifon.Silc rc • •

[*'fétlcsAnglois:amp; dirét qu’ils le tiendroict à leur loyal pouuoir:amp; puis le rafrefehi-Vn °““el*«gésd'armes. Aprèscheuauchcrêtoutrc:amp; vindrêtàCalTebamp;prirét caßl frlnji f “æ‘°u ils eurent grand pillage: amp;adoncques la repourucurent de leurs gens. Puis par les ^n-k ^’^'^ent: amp;nbsp;difoient qu’ils vouloicnt aller vcoir la ville d’Aire: mais bien fuiPoicnt^^^A.

qu’elle n’eftoitpasaiféc à prendre, n’àalTaillir, amp;que ç P quot;‘quot;■couftcroit.Toutesfoisl’Eucfquc dcNorduich dit qu’il la vouloir voir de près. ;;ƒ P ”‘'^^°‘quot; Capitaine delà ville d’Aire vn gentil Cheualicr Picard:qui fapeloit mef-I»L ^'’^^'^f dcBethunc,fis Vicomte de Meaux: amp;nbsp;aucc luy eftoient de fa charge mclfire ” ’® deRoye, le Sire de Clary, melfirelehan de Bethune fon frerc, le Sire de Monti-Slj^^^®‘’®P®fducas de Pont-faint, meffire Ichan de Chaugny,^ mclfire Florent fon P*pluficurs antres-.tellementqu’ils eftoient enuiron fix vingts lances de bonsGés-t{|J^®^’^^®“aîicrs amp;nbsp;Efcuyers.Qjpad l’Euefquc dcNorduich,amp; mclfire Hue de Cau-Jiicr’'*''^’''^^^^’^ ‘^®®®^“”'®f»’'’''clfirc Thomas Triuet,tnclfire Guillaume Helmen, “quot;'Matthieu Radcmcn,amp;les autres, deuoiét approcher Airc,«?ux venus allez près,

T iiij

-ocr page 714-

2^4 LE SECOND VOLVME

fur vn lic)4amp; vn pas,qu’on appelle le pas au Neuf-foffe, ils fe meirent tous en ordonW ce de bataille: amp;nbsp;paflerent outre tous ferrez, bannières amp;nbsp;pennons vcntiHansxariM'' fauoient que le Vicomte de Meaux Sefes compaignons auoientcnpcnfce.LeVicon' telles Cheualiers amp;: Efcuyers, quipour ceioureftoiétlaen g^ifon,fcftoiettousrîn^ gez amp;nbsp;mis en bonne ordonance fur la chauirée5deuant les ba/^eres delà villed Aire.

^UUUVIVIIL Y WIL ViVl VIU Vil U ^dlIVl 1VO 1 XH^lVlO^lUl Ici VWHIVLVM v^.*»^»« £-------. e

renaitt frf f^’^, ^^ ^n-

^ ^‘Ue de J. de Saindl-Vcnant: mais ils n’eftoient pas gens affez, pour leur aorre le chemin: ainli f tindrent toüS quois fur le pas, à leur garde amp;dcffenf»:amp;lcs Anglois palfcrcnt outrf) amp;vindrcnt ccluyfoir coucher à deux lieues près de la ville de Sainâ-Venant: don ftoit Capitaine vn Chcualicr de PiGardic(qui f’appeloit m effire Guillaume de Melle) quel auoit fortifié le monftier de la ville,pour retraire luy amp;nbsp;fes compaignos, fibcioins cftoit, amp;nbsp;ainfi qu’il fut. Carlavillcn’cftoitfcrmccquede pctispalisadefolTcz. oi®^ dura point longuement à Icncontre des Anglois,qiïils n’cntralfcnt dedans. Adon® recueillirent les François, aucuns au chaftcau,amp; aucuns en l’Eglifc: qui eftoit allczi

t -^ah dit mepplc.

te. Ceux du chafteau ne furent point auaillis(car il eu mcrueilleufement tortjn on peut approcher,pour les larges amp;parfonds fofrcz,qui font àrentour(mais lcMonl futafrailly,incontinentque les Angloisfetrouuerenten laville:pourcequilscntw rcntquelcsGens-d’armesfeftoientià retraits.MclTireGuillaumc de Melle fut bot • uailier amp;vainant,amp;: vaillamment fe porta en deffendant l’eglife de Saind-Venant. le munßier de g^pj^ g^‘ Archers eftoient enuiron,amp; tout à l’entour: qui tiroient fagettes contrcnior-^ de^creT^rles V”*”’®*’^®^ ^ roide,qu’à peine de ceux de dedans ofoit aucun veniràfa delfenfe J°^ ’^ ” tesfois ceux,qui fetenoieut amont en leurs gardes,eftoient pourucus depierreSjdep ces de bois,amp;-d’artdlcrie par raifon. Si getterêt par effort, amp;nbsp;tirerét fur ceux au bas:tellement qu’ils cnblccerétplufieurs.Maisfinalemêt l’affaut fut connue nf^ amp;nbsp;fi afprement par les Anglois,qucle môftier fut pris de force, amp;nbsp;tncflircGuiHaui”^ Melle dedans: qui moult vaillammentfc combattij^amp; deffendit. AuiTi firent tous ^ autres:amp;fils euffenteu efpcrance d’eftre confortez de nul cofté,ils (ehilTcntcnccf mieux tenus amp;nbsp;plus longuement: mais nul confort ne leur apparoir: amp;nbsp;pourtant w^ ils plus aifez à prendre. Si demoura meffire Guillaume de Melle prifonnierdeu^'^^^jj Anglois:amp; puis femeitàfinancc:amp;:retourna enPrance,du grc defon m’*^*'^^j^ni gation,ainfi que tous Gentils-hommes, François amp;nbsp;Anglois,ont ^’^’^'•‘’^‘’''^^fon' l’autre.Mais ainfi n’ontpasferles Allcmans. Car,quand vn Allemand tient'^P. nier: il le met en feps, amp;nbsp;ci^rs, amp;nbsp;dures prifons, fans en auoirpitic, amp;poUgt;'^^°'^Pjç grand’ finance d’argent. Quand l'Eucfquc deNorduich amp;les Angloispntoten Saindt-Venant,ils fen vindrcntlo^cr es bois detNiepee (lefquels neftoientgn loing delà) amp;nbsp;cnuiron Baillcneuf en Flandres. Si entrèrent en la ChafteUenied® pingheamp; Mclfincs:êiprircnttouteslcsvillesfcrmccs :amp;là trouucrent grand n ce,^ moult de pillage: amp;nbsp;toutes les villes fermées ils tcnoicntpourcux,amp;w'^‘”^f en leur obeiflancc:amp;retiroicnt leur butin àBcrghes amp;àBourbourg. Q^ndus^“^^^ de tout le pays fait à leur volonté,ne nul n’alloit au-dcuâr,amp; qu’ils furet tous fosquot; ■, de la marine, de Grauclincs iufqucs à l’Efcîufc, de Dunquerque, de Neuf-p®^’

Sieire d'7'^e


ar rEHef e ^^nent l’Euefque de No^uichamp;lcs Anglois, meffire Hue de Caurence,Klcsi'^n^^ ^ikNer^unh^‘ ^ P'J*5 cnuoycrent deuers ceux de Gand: amp;nbsp;me fcmble que François Attretn^y® O fs ^n- Qtii auoit efté à la bataille, amp;nbsp;à tous les conqucfts:amp; fi auoit mené les Angloisdc en ville, amp;nbsp;de bourg en bourg.


^^0quot;^


Comment les Ga/tJois 'v/»dret auJiege tiTpre aaec les j^ftglois : (^ comment le Sei^nént^^ Saindi-Leger^aZ/ant renforcer lagarni/o» cZeCourfray pour le Soj/ de France fut aeciUf


partjHfl/jues Affgleis^pres Cofnfnifjes.


CHAP. CXXXVÏI-


yfmuee ^es

QVand PictreduBois, Pictrelc Mitre, amp;Ies Capitaines de Gand entendirent^' _^ les Anglois les demandoient, amp;nbsp;qu’ils eftoient affembiez deuant la villed pre, fi en furent grandement réiouis:amp;fordonncrcntaupluftoft qu’ils peurent,poe-aller celle part: amp;nbsp;partirent de la ville de Gand vn Samedy au matin, apres les oda“' Gandois .tiife- Saind-Pierre amp;nbsp;S. Pol: cnuiron vingt mille, à grand charroy, amp;nbsp;en bonne ordonné gt/Fpre. ce: Sefen vindréttoutparmylcpays,au dehors de Courtray,dcuantlavilled'Ypr^ ® leurvenucfurcntlft Anglois moult réiouis:amp;leur firent grand’chere, en leur dih®'

-ocr page 715-

DE F R 0 I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;225

fc:^*’'?.^*!^^'^’’^^®®^^-®”^'’^ Yprc,amp;puisiroient prendrcBrugcs,IcDanamp;rEfclu-AinTf ™‘°Î®”^ ^'^^^^ doute q dedans la Septébre,Flâdres ferait toute conquifc à eux. d^' ®g^°”^°*®“ï ils en leurs fortunes. Si eftoit, pour le temps Capitaine de la ville 'juif ƒ'^ ^^°^^^ ^^g^ faillant Chcualicr (qui fappeloit t meflire Pierre de la Sicple) gne J ^^5 feftoit mîs amp;nbsp;bouté.Par luy amp;nbsp;par fon fens fordónoient toutes les belon- Le chap. 1^9-(qui là dedans eftoient boutez, dcpar le Duc de Bourgongne'^''■Jç ^^’»”* Q ft^^JJàdrcs,auccle deljJjfdit Cheualier? cftoiét meffire Ichan dfc Bougraigne, ‘^‘^ Saiaft ’• ^tad '^™^''^P‘^^’UieflîrcBaudouin Dclbedene fon fils51eSeig.Diircghien,le Scig.de fol ^?®®’'® IchanBlancharr,tncflîrcIchâdc Mcrfeledc,meffire HamcljmeflircNi-treI Sc^neur deHarlcqucbccque,le Seig.de Roleghen, meffire Ichâ Ahou-lcamp;’^ ƒ P ‘’^^^^^®gt;^^cuycr,ncucu au capitaine,François Belle, meffire George Bcl-hai! ^^^“’■^^f’ffesapperts Gcns-d’armes.-lefquclsauoient grand foing,peinc,amp;tra-jpourlcs Anglois (qui fongnculcment amp;nbsp;fubtillemcnt les affailloient) amp;nbsp;peine amp;

P°“rceux de la ville,qu’il n’y euft aucuns mauuaij traitez enuers ceux de Gâd: S^oy ils cheuffent en dangerjpar trahifon de ceux delà ville d’Y pre. En ce temps fc (n ^^^“^^'^‘lledc Courtray, amp;nbsp;en cftoit Capitaine,vn vaillant Cheualier de Hainaut dk^^PP® °*’’*®®®rc lehan de lumont) amp;fy cftoit mis à la prière amp;rcqueftcduDuc ^' ourgongne amp;nbsp;du Comte de Flandres: amp;nbsp;quand il y cntra,nuls Chcualiers de Flan- , V” °^’^^^^'' ®”t’^cprcudrc la charge, ne le fait tant cftoit pcrillcufc à garder. Car, Ù* j ^^“y^^^Prauce fen partit,elle fut toute defemparce amp;nbsp;exilée: parquoy moult Ui^.*’' hegens y demouroient amp;nbsp;feiournoicnt;car tour cftoit ars amp;nbsp;abbattu:amp; àpeinc fa-Jii °’'y ^ogcflescheuaux. Celle haute entreprife de la garder prit meffire lehan de ont: amp;la rempara tantoft: amp;nbsp;fit tarit,Dieu mcrcy, que par fa grace il n’y eut nul dô-

^^^ ^°’^^ honneur. Le Duc de Bourgongne qui (cntendoit fongneufement k ^^°‘^§’^^^ de Flandres: car elles luy eftoient prochaines: pourec que de bien près trj?’’^^°æquot;^)®’”’oyade Franck cnuiron foixantc Lances de Bretons deuers Cour-^ Vin^'’^^^‘■^'^fSirefrefehir meffire Ichan de lumont en la ville de Courtray: amp;nbsp;au commandement du Duc, iufqucs à l’iflc. Delàilsfcdc-j ''%vn Vendredy au matin, amp;nbsp;prirent le chemin de la ville de Commines,^ fi-1^ ^itçju’iif y paruindrent,amp; eftoient le fire de faind Léger, amp;nbsp;Yuonnct de Cantc-(ji|.’^3pitaine de fes Gens-d’armes en la ville de Commits, eftoient venus au poin ^^^’’G bien deux cens Lances d’Anglois pour cueillir R^royc du plat-pays, amp;ra-n’^^ deuant Ypre. Ces Bretons ne fc donnèrent garde : amp;nbsp;écheurent en leurs mains, lam^^ ^^‘^^°^'''-^ ^ fi forte au pié du pont cft Commincs,que merueilics: amp;nbsp;vail j^^ 'quot;ont fy portèrent les Bretons: amp;nbsp;fils enflent cftéfecourus d’autant de Gens-d’ar- LJecenßeuredu f^oinmcils eftoient, ils fen fuflent bien échapez fans dommage. Silcur conuintiD‘’”^'’'f j quot;* laote’ ®“f:fiac®« cards eftoient trop peu contre tant degens. 01 en peutanoir'^^^^^^^^^^^ dgj •^“®“/P^'’ïic d^ morts amp;r pris fur les champs,cn retournant vers riflc:amp;futlc Sire /„ ^n^lois. de ^|?^quot;^®S^’^”^“’^^durcment,amp;Iaifr6 pour mort fur la place. Heureux furent ceux ^ , ^rencontre, qui échaperent amp;nbsp;dura la chacc des Anglois aux Bretons, iufques à de la ville de rifle:en laquelle ville le Seigneur de Saint Léger, à grâd’

, ofoiit nauré,fut apporté, amp;nbsp;mourut depuis au chef de cinqiours:amp; auffi firét cinq • • ç^ os Efeuyers; amp;nbsp;ainfi alla de cefte auenture.

^’^im / Enef^ue du Liege »'ayantpeu moyeunerpaix auec celay de Norduiçhpour le Comte de FlandreSyßen retourna Jam riens faire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxxxvin.

T quot;fiours fe tenait le fiege deuant Y pre,grand amp;nbsp;fort: amp;nbsp;faifoient les Angloi# amp;nbsp;les '’d^'*~ ( ^^^^ pluficurs aflaux:amp; trcmbloicnt moult ceux de la ville Le Comte de Flan-1 nbsp;nbsp;nbsp;quot;?*

fill) F *^'^^^”°’^ ^ l’lfle)n’eftoit pas bien alTeuréqu’Ypre ne fuft prife.Car Anglois sôt j^' pr addled p*^!'“'’P°f“ofi venir d’Angleterre grand confort fans nul cmpefchement,t de- tld desßx mets , ^ ^his iufques à leur fiege, par les garnifons, qu’ils auoientaffifes en venant leur fiduans.

^'^^' euffent ils eu grand fccours d’Angleterre: fils voufiflent, ou daignaflent t redoute^u‘d fa ^'^ V p'^ oonoient compte à ce commencement,qu’vu petit,du Comte,ne de la puif- « gt;nbsp;f^dle de quot;ce de rrance) amp;nbsp;fc tenoient pluficurs baux Barons d’Angleterre fur les marches de kent,«»»t»w ?quot;'Jres, ci Exeffort, de Sanduich, amp;nbsp;de la Comté de t Licuit,tous appareillez pour ar- ^”^ l^ ^‘^’'^lt;^ * bien^-^^^^'’ ^ ^^^^^k^ venir aider à leurs gens: mais qu’ils en fuflent requis:amp; cftoiét „,”^„‘c^pi^cg^ ^ quot;quot;quot;lie Lances,amp; deux mille Archers,fur les frontières que i’ay dites.Defquels gés- Lewis en ces quot;’ostneffire Guillaume de Beauchamp amp;nbsp;mefsire Guillaume de Windefore, Ma- marches là.

-ocr page 716-

refehaux d’Angleterre,eftoient élcuz fouuerains, de parle Roy amp;nbsp;tout fonCon ci. pour ceftecaufe perdit le Duc deLanclaftrcà faire,en celle faifon,fon voyage en or tugal.Car toute Angleterre eftoit trop plus encline (ft-comme ie vous ay ditcy-dc u en FHiftcire)à l’armée de l’Eucfquc de N orduich, qu’à celle ‘j^Luc de Lanclautc. ƒ Comtede Flandres fauoit bien toutesccsbefongncsamp;incidênccs,amp;:comnicelcsƒ portoient, tant en Angleterre, comme deuant Ypre. Si f’auifa^u’ily pouruoycioit c • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rcmcde,à Ibn4oyal pouuoir: amp;nbsp;bien fuppoloit que le Çue de Bourgongne emouuoit c

Roy de France amp;nbsp;les Barôs du royaume,pour venir bouter les Anglois hors delator de Flâdrcs,amp; du pays qu’ils auoiét celle annee côquis.Mais(pourcc qu’il fauoit q lost'’ mandemens de France font fi loingtains,amp; que les Scigncurs,qui deuoiét fcruirlc oy eftoient de fi loingtaines marches, que moult de chofcs auoientauênir,ainçois qui fuifent tous venus) il auifaqu’il cnuoycroit deuersl’Eucfquc du Liege,nieflîre Amo de Sorge (qui cftoit bon Vrbanifte) à fin qu’il veinft deuant Yprc, traitteraux Angl®^ qu’ils fc voufifsét délogerdglà,Sz tircrautrepart:carilauoitgrâdmerueillcdcccqu ^^ luy demandoient riens :veu qu’il eftoit bon Vrbanifte, amp;nbsp;la Comté de Flandres,a“ fi:ainfi que tout Ic mondde fauoit.Tant exploita le Comtede Flandrcs,parmoycnSj^ parfubtils traitez, que l’Eucfquc du Liege vint en Hainaut, amp;: pa fia à Valenciennes, • alla à Douay, amp;nbsp;puis à rifle:amp; parla au Comte; lequel l’informa de tout cc,quil voquot; qu’il dift.Adôc vintl’Eucfque du Liege deuant Vprc:oui’EuefqucdeNorduich,^, Anglois, amp;nbsp;ceux de Gand feoient: qui Ic recucilitrcnr licment :amp;l’ouyrcntvolont ^^ parler. le fuadonc informé quelc Comte de Flandres, parla parollcdcrEuefq'*^ Leitef^ne du Liege ofFroit à l’Eucfquc deNorduich, Sz aux Anglois, qu’ils fc voufilTent déporter ^u^Llvorditk ’^‘^^’’^ ^® fiege ôz aller autre part faire guerre raifonnable, furies frontières des p®*^^ pour le Comte tins:ôz il le feroit feruir de cinq cens Lances,trois mois entiers,à fes defpensX^u« ^ de Flandres^ de Norduich amp;c Ics Anglois refpondirét,qu’ils fen confcilleroiêt volontiers, firent:ôz parlèrent enfcmble.Là eut pluficursparolitÂTretournéestcarccuxdebin foientque nullement on n’eurt point de fiance aux parolles ôz promènes du CoW^ car il les tromperoit,fil pouuoir. Si quc,tout confidcré,on refpôdit àrEuefque, ququot; _ Kettur de Fe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rctraire,quand illuy plairoir:ôz que de fes requeftes onnenfero*’:““

pen mejenner fturlnj.

neEM dn Lie ^Qr^cduficgc,ouils eftoient,iamais ne partiroient.qu’ils n’cuflentlavilildFp'^^ ^e tgt;ers le cote cômandcmcnt.Qiund l’Euciquc vit qu’il n’cxploiteroitautrcment,ilpritconge^^^^ de Flandres, retourna à rifle : ôz là fit l^^fponce au Comte : ôz, quand Ic Comte vit qu d ®^ y fins auoir rien roit autre chofe,fi fut plus penfif que deuat. Ôz apperceut bien clcrcment,quc,nhP fance du Roy de France ne leuoit l^ficgc, il perdrait la bonne ville d’Ypre. . tantoft toutes cesrcfponces ôzparollcs.parlettres:ôzles enuoya par vnlienChe“* ^ à fonfils, ôz à fa fille de Bourgongne (quife tenoit à compiegne) ôzl’Eucfquedu *'»

fc départit du Comte ôz fen alla par Douay ôz Valcnciennes,cn fon pays. Dftgrattd ma^demet, i^us le Roy de Franceßt.,er/ intent ion de leaer leßege d'Tfff-è'^ “^^^ déconjiture d'auetmes gens dn Comte de Flandres par les i^n^lois, à la demiHn^^

mendier ei'Emeaift, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxxxix.

LE Duc de Bourgongne le tint pour tout informéjque Ics chofcs fe felcRoydeFrance^fapuilTanccnypourucoient de rcmcdc.Sifittantquvno

f Teußeurt

Ÿ En-edez^ jue

Parlcmct fut alfigné,à eftre à Cópiegne,de tous les baux Barons amp;nbsp;Princes duRoy ^^^ me de France. A ce Parlement vindrent tous ceux, qui mandez y furent: amp;nbsp;Ç^“- j^jj lernest le Duc dç Bretaigne. Là fut parlementé que le Roy de France, par lector fes oncles,leDuc de Berry,le Duc de Bourbon,amp; le Duc de Bourgongne,iroiten ^^ drcs,aulïipuiiramment,ou plus,que quand ils furent à Rofcbccque;amp;léueroicnt *j^ il e^eit neuen gc d’Yprc:amp;combattroient les Anglois amp;Flamans fils attendoient. foutes ces dn 'dne de Sa- fes confermees amp;nbsp;accordées le Roy dcFranccfîtvnmandemcntpartoutlbn Ko) uiere,cr^ne me, que chacun, pourucu ainfi qu à luy appartenoit, t le quinziéme lour d Aoufti® tenscenxdetel Arras,amp;là cnuiron;amp;eferiuit le Roy aux lointains:commc au Comte dArmigwA les moifins en Sauoyc, amp;nbsp;au Duc Fcdcric de Bauiere. Ce Duc cftoit de la haute Allcmaignc: ^ emai^ne y^^ j^^ frétés f du Duc:amp; grandement il fe defiroit à armer pour les François,^f*^''^ ^tïe^de^eurmai nirveoirreftatdeFrâcc:carilaimoittouthonneur:5ionluyauoitdit,amp;aufliilr^‘’^^ fin,fai/dns pre noitpour tout informé,que tous les honneurs du monde eftoient en France; Sbpoj^ xederleumem. cequclc DucFedcriceftoit de moult loingtain pays,il fut mandé tout lepremier.

-ocr page 717-

D Ê FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;227

Ijç^^^’Wanccs fur ce: amp;nbsp;dit qu’il viendroic par HainaurjVeoir fou oncle amp;nbsp;fes confins, deF°”'^'^^^^-°*^’^ ^“^’•®5‘ Ce pendant que ce grand amp;nbsp;efpccial mandement du Roy »an^5^®^®^^^°^'^» ^ ^es Seigneurs par tout fapparciUoient, fc tenoit le fiege dc-^,, P^^3§râd amp;nbsp;fort:o^y eut pluficurs afiaux amp;nbsp;écarmouches, amp;nbsp;de bleccz d’vne part W. Mais le Camtaine d’Ypre, meffire Pierre delà Siepie, y pourueut tellement, ^^ nul dommage n’yauint. Le fiege citant deuant Ypre, auint que le Comte de Îlan-j^'K^uife tenoit à Mlle ) fut informé que le monftier de la ville d’EmÂiin eftoit fort nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

“'îiparc,amp;que, fi les Ànglois y venoient, de-léger ils le prendroient (car il n’eftoic to ^J^5^®^^ ferait grand dommage au pays. Si eut confeil le Comte, qu’il lenuoyc-'faefemparcr. Lors appela melfire lehan du Moulin:amp; luy dit,Melfirc Ichan,prenez ^j^shommes de celte villc3amp; des Arbalcltiers:^ allez à Emenin,amp; defemparez le mon-ƒ ffqu Anglois n’y vicnncnt)amp; le prenez, amp;nbsp;le fortifiez. Car, fils le prenoient, ils gre- Meßne lea du ^toicnt le pays de eyenuiron.Melfire lehan du Moulin refpondit que volontiers.Sur idDuUn chef j^ h ordonna de ces befongnes: amp;nbsp;monta le lendemain ai^matin à cheual, amp;nbsp;auccqucs desdémeUfiurt ^ y Vn leunc Cheualicr,fils baltard au Comte de Flandres (qui fappeloit melfire lehan ^» moßier d’s 3ns terre)amp; pouuoient eltre enuiron foixante Lanccs,amp; foixante Archers.C^and ils ’’''”'”• ^départirent de la ville de rille3ils cheminèrent vers Emcnin;amp; firêt rant,qu’ils y par-tarent: amp;nulluy ne trouucrent en la ville: fors aucuns compaignons: qui gardoient • 'æurvoiontélemonItier.Tantoltfcmcircntlesdeux Cheualicrsen œuure: amp;com-J'ncerent à défaire:amp; defemparerent le monltier.Ce propre iour cheuauchoient en-''on deux cens Lances d’Anglois amp;nbsp;Gafcons:quifeurcnt par les fourragers,qu’ils rcn-'’ntrercntjqu’ilyauoit Gens-d’armes amp;nbsp;Arbalcltiers en la ville d’Emenin: quidefem-^oicntl eglife. Lors cheuauchcrent celle parc,à force d’efperons: amp;nbsp;tant cheuauchc-^quilsy phruindrent: amp;nbsp;eux, venus en place amp;nbsp;deuant le monftier, meirent tantoft ^terre: amp;nbsp;empoignerens leurs Lances: amp;: commencèrent à écrier leurs cris.Quand 'quot;'(tirélehan du Moulin amp;nbsp;le banard de Flandres veirét ce conucnant:amp; que combat-'‘^'I'urconuenoit,fifc meirét en ordónance: amp;fe régerent moult gentemêtfur lapla-^'■^firent tirer leurs Arbaleftiers.Du traift y eut aucuns des Anglois naurez amp;nbsp;bleccz: ?^'’®toft les Anglois entrèrent en eux. Là cut,pour vn petit de genS3vn bon eftour, ‘^^^'''uerf« par tcrrc,dcmorts,amp; de naurez.Mais finalement les Anglois eftoient fi ^^^^-^^ ^^ Won,quelcsFlamâs nepeurent obtenir laplacc:^furcnt dccôfits,amp; les deux fi^„ ‘’cwlittspris-.mclfireIchanSans-terre,amp; melfirelehan ^ Moulin:IcfqueIsfeporte- ^^„’par let ^'quot;hfncuxdclfcndantjmoultvaillammét. Encores eny cut,dcs autres,grand nombre ^njcit à s-P^is: mais bien peu fen retourna à rule, que toi^ ne fuirent morts ou prins. Etainfi memn.

’ * '’ocefteanenture à Emenin;dont le Comte de Flandres fut moult courroucé:mais P’df celle heure amender ne le pouuoir. Si amenèrent deuant Ypre leurs prifonniers ^^Angloisamp;Cafcons: amp;nbsp;en firentmoult grand compte. Depuis n’y feiournerent pas æ^guement, qu’ils furent mis à finance .

Dv»duf aß ut^^u e les Anglais amp;nbsp;Ganeiois liter er ent à la viffe d'Apre: (^ cemment^ejlant

^ Roy de France en tortels auec^»es fi pu fiance^ leuerent meent inent leur fiege.

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxt*. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;••

bien auiennent les faits-d’armcs,qu’vnc fois on perd,l’autre fois on gaigne.Les auen-nturcsyfontmoultmerucilleufes:commefauent ceux qui les pourluyucnt. Ortouf-'o^nfetenoitlefiege deuant Ypre,grand Sd fort:amp;: eftoit bien l’intention de l’Eucfque “^^otduich,dcs Anglois,amp; de Piètre du Bois,qu’ils conquerroientYpre par al8iut,ou ^wr«ncnt:amp;de faidils ne fen feingnoient pas:car ils faifoiét aftaillir,Sé écarmouchcr, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

fort amp;fongncufemcnt. Entre plufieurs alfiiux, qui y furent faits, il y en eut vn trelmer-ocilkux, grand, amp;nbsp;fort, amp;nbsp;redouté. Car ildura vn iour tout enticr,prefque à la nuidf:Sc h furent faites,de ceux de dedans amp;nbsp;de ceux de dehors,plufieurs grans appertifes d’armes: amp;nbsp;meirent les Angloisamp;lcs Flamans grand'peine de conqucrirlaville:amp;làfut fîiteeluy iour quatre Cheualicrs de ceux de dedans(mclfirc Ichan de la Sicplc,coufin i'iCapitainc, melfire François Belle, melfire George Belle, amp;nbsp;melfire lehan Belle fut ‘'tiuart; qui furent bons Cheualicrs , en leur première Cheualcric) amp;nbsp;Là fut occis, d’vu ^'’'ftdecanon,vn moult appert Efeuyer Anglois: qui fapcloit Loys Lin. Ccluy alfauc mt moult dur,amp; moult grand: amp;: en y eut grand’ foifon de bleccz, d’vne part amp;nbsp;d’autre, ^^ ceux qui fabandonnoient trop follement:amp;vous dy que les Archets d’Angleterre

-ocr page 718-

228 nbsp;. LE SECOND VOLVME (qui cftoient fur l’vn des foffez de la ville)tiroient fagettes dedans, fi fort vnimcnt,amp;^' dru,qu’à peine ofoit nul apparoir aux créneaux de la ville,amp;: aux deffenfes; amp;nbsp;lîrecuô*' firent ceux d’Ypre, ce iour, bien la valeur de deux tonneaux, pUins d’artillerie: efpeo»' lement de fagettes, qui furcnttircesenla ville, tcllcnicnt qu^ul n’ofoit aller par Jô rues, qui marchifoientaux murs, oul’afTaut cftoit, pourle trai^: filn’eftoitmoultlori armé,amp;paucfché. Ainfi duraceluy aflautiufqucsàlanuid,quelcs Angloisamp;ksFh' ^^ mans (qui toi?t le iour auoientalfailly, en deux bataiMcs) retournèrent en leurs logiS d^Mt du^L- *^°^5 laflez amp;nbsp;trauaillcz: amp;nbsp;auffi eftoient ceux de la ville d’Ypre. (Randles Angloisî^' fuis vn matin l« Flamans,qui deuant Yprc furcnf,vcirent que point ne conqueroientia ville dYplt;^’ iu/^nan fiir. amp;nbsp;que moulty pcrdoicnt de leur artillcric,fi auiferent qu’ils feroient^gotergrand foi' fon de fagots,amp; amener deuant les foflcz:amp; les feroiêt getter dedans,auecqucscftwi” , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;: terre,pour remplir, amp;: feroient tant que main à main ils iroient combattre ceux dcH ville, amp;nbsp;miner les murs: ßr les abbattre:amp;par ainfi ils la conquerroient. Adonefurr”^ mis ouuriers en œuure:amp; ci»ioycrcnt ceux de roft,tout enuiron Yprc,couper Seab^t ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tre bois,amp;charroyer de faict, amp;nbsp;puis mettreamp;aircoir fur les terres des foflez. A laÇj* uoyer ce ne fut pas fi toft fait:n’ils ne peurent pas accomplir leur ouurage:car le Roy** France (qui auoit grand defir delcucr le fiege)amp; combattre les Anglois:coinmcntlt;jjj le K^y de fra- cc fuft(auança fes bcfongnes;amp; fe partit de Compiegne: amp;nbsp;fit tant qu’il vint à Arras-ce à ^rrds eftoitpaffé Ic Conneftablc de France, amp;nbsp;grand nombre de Barons: qui eftoientordo®, four dUerJeuer nez pour i’auantgarde, amp;nbsp;logez en Artois:amp;le Duc de Bretaigne venoitàtoutdcn* leße^edTfre. æjjje LanccS:lequel auoit grand’affection de conforter le Comte de Flandres font®® fin,àcebcfoing;amp; moulty efioittenuzearill’auoittrouué trefappareillé,dutempsp fé,à fes affaires amp;nbsp;bon amp;nbsp;loyal. Tous Seigneurs approchoient, loingtains Seprodm®^' amp;nbsp;vint le Comte de Sauoye, amp;nbsp;le Comte de Genéuc, àbienfepteens Lances dçp® Sauoifiens. LeDucFcdericdcBauiercfaualaaual,^rce de Gens-d’armes: amp;v^f*® Hainaut:amp; fc tint au (^efnoy:amp; fc repofa amp;nbsp;refrefenit delez fon oncle le DucAno® gt;nbsp;amp;nbsp;fa tante la Ducheffe Marguerite,^: fes coufins.Lc Duc de Lorraine,amp;lcDucde®’’ à tout grand’ routCjfen vindrêt en Artois.Melfirc Guillaume de Namur(quipo®*®^ uoitefte es guerres dcfrufnommécs:car le Comte l’en auoit cxcufc)vintfcniide^ le Duc de Bourgongnc,à deux cens Lances de tresbons gcns-d’arracs:amp;.^3Htft® P my Hainaut:amp; f en vindrc^logcr à Tournefis.Scigneurs venoient de tousle’’ i e cément amp;nbsp;de fi grand vollt;^é,pour feruir le Roy de France, que mcrueilk^ dt a eo^, derer. Le Comte Guy deBlois auoit,erî ces mandemens amp;aircmblccsfâifa’’b§2’. -, haitté à Landrechics. Si ne fauoicnt fes gens (amp; auffi ne faifoit il) fil pourrait low^‘ peine de cheuauchcr en celle armée deuers le Roy.Ilfut apporté cnvnclittiefca ^^^ mont en Hainaut: Sz là futil mieux à fon aifc: car l’air luy futplus aggrnnblcjqnt® ,■. de Landrechies.Nonobftant qu’il fuft moult déhaittéamp;moult foible, fifcfailogt;e? pourueances grades Sf grolfcs:amp; auffi fes gês de la Comté de Blois,le SiredeMoM le Sire de Vrefin, meffire Villhenncs de Saind-Martin, meffire W^aleran dcD'^^j^j, nc,Capitainc de Remorentin, amp;les Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers,aualercnt aual,p®®®j.^^ç_ au feruice du ieune Roy dciprance.Nouuelles vindrent au fiege deuant Ypr®? ’

• nbsp;• quede Norduich,àme|^rc Huede Caurclléc,amp;aux'AngloisqueleRoyûC ‘'^^^^^ f en venoit à effort fur eux:amp; auoit en fa compaignie plus de vingt mille Hommes mes, Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers,amp;: plus de foixantc mille d’autres gés.Ces parollcsen e oft multiplièrent tant,qu’elles furent toutes veritables:car du premier on I’d®®'®“ croirÄmais il leur fut dif,pour ccrtain,qu’il cftoit ainfi:amp; qu’ils feroient combattus,c • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cftansà lcurfiege:amp; fi venoit le Duc de Bretaigne contre eux:duqucl ils auoientgrau merueille. Adonc curent ils confeil enfemblc,pourfauoir qu’ils feroient,ne comme ils fe maintiendroient. Tout confideré,ils ne fc veoient pas affez forcsncpuiflàns,po attendre toute la puiffancc du Roy: amp;nbsp;dirent ainfi qu’il eftoit bon que Piètre du u' Pictre le Mitre,5c les Gandois,fen retournaffent vers leur ville de Gand, amp;nbsp;I« Ang* ^ L'Euef^uede f^n retournaffent vers Berghes amp;nbsp;Bourbourg: amp;fc mettroient en leurs garnifons: /cordutch leue puiffancc leur venoit d'Angleterre, amp;nbsp;que le Roy Richard paffaft la mer, ou fes ont ’ Jonße^e e e- ^^ au voient auis. Le confeil fut tenu amp;nbsp;délogèrent. Ceux de Gand fe retirèrent’ *chdL Invente Gand, Sctant firent qu’ils y paruindrêt:amp;les Angloisfe retirèrent versBerghes^f ® du ^oy Charles bourg,amp; fc bouterent dedans les forts,qu’ils auoient conquis:amp; en ep Ortoli, les Anglois retourncréf,y defccndit mefsire Thomas de Pcrcy,fils au Comte e^^^^

-ocr page 719-

thombcllande:quivcnoit de Prüfe, amp;auoit entendu fur fon chemin, affez près dudir i’rufe,qucle Roy de France, amp;nbsp;1 c Roy d’Anglererre fe deuoiét combattre en la marche ^îHandrcs, ou d’Artd|i^, par bataille, puiflance contre puiffance: dont le Cheuaher e-fioitfiréiouy, amp;nbsp;auoitli grand delir d’eftre à celle iournée, qu’au chemin, ou il euft mis ‘juarante iours à cheitincr par raifon, il n’y meit que quatorze iours: amp;nbsp;laifla toutes fes gcnsamp; fon bagage derriere: amp;nbsp;^nt exploita, par chenaux fouuent chargez, que luy amp;nbsp;iontbagage,depuis qu’il feut les nouuellcs,fe trouua en la ville de Gand, t en moins de 'Wgt iours. On luy doit tourner à bonne volonté ôé vaillance.

■{• Kerard dif page, f !ƒ 47 adiou. ße ces cm^ wets ßtnsanSf ne me fimblat la dauß parfaite fans cela.

Cement le I^e Federte de Banierearrit/aeft foß du Boy de Frattee: (feomtKettt le Comte Guy de Blois, à tout fes Ge/ts-d’armes, TtiKt à t^rras : /tofs-obßant ^uil faß Itien malade. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. c x l i.

N0uucllesvindrctauRoydeFrance(quifctenoitcn la cité d’Arras) amp;nbsp;à fes oncles,

amp; aux Seigneurs, qui là cftoicntjqueles Anglois eftoient partis amp;nbsp;ihùsdu fiege,amp;: ‘« Gandois auffi,a: chacun retrait fur fon lieu. A donc eut le Roy côfcil dehafter fesbe iongncs,amp;dcuxpourfuyuir:amp; ne vouloir pas qu’ils luy échapaiïentiamp;ainfife partit de • «Kas:amp;vintau Mont-Saint-Eloy,vnc moult belle Abbayc;amp;:làfe tint quatre iours attendant que le Duc de Berry fuft venu: ßc toufiours venoient amp;nbsp;approchoient gens de 'ouscoftez:amp;futfcuparlc Conneftablc amp;lcs Marefehaux,amp;par meflire Guifehard, '^omtcDauphin,Maiftre des Arbalcfticrs,quc le Roy auoit plus de cét mille hommes. Moncfc départit le Roy du Mont-Saind-hloy:^ prit le chemin de S-0mcr:amp;vint à ''fc(dontle Vicôte de Meaux choit Capitainc)amp;:làfciourna deux iours: amp;nbsp;toufiours ’îptoehoientGens-d’armes.Là choient le Connchablcamp;tccuxdcl’Auâtgarde deuât: ^^®gerét cnlavillcdc MontÆlcbamp;lc Roy l’en vint à Sainél-Orner,amp; la f’arreha, en ’Mant fes gens, qui venoient de toutes parts. Si vous dy que,quand le Duc Federic ^Miere defeédit en roh,lcs grans Barons de France,pour luy faire honneur, allcrét

Mut: poureeque de fi loingtaines marches il choit venu vcoir amp;nbsp;feruir le Roy: amp;:

’^ 'My by fit grand’ chere: amp;nbsp;luy feut grand gré de (à venue: amp;nbsp;le fit loger, tout le ’^^^‘^^■^ J* ^** ''“yttg^iuplus près de luy,comme il peut par raifon.En 1^ auoit bien trois cens mille ^/^^^ ear/ex»» ^fttuxidonton fe peut graodemçtémeruciilcf ou poui^anccs fe pouuoiéttrbuucr, Charles..

|®wfuffircàvn tel oft:amp;aucuncfois y en auoit faute, amp;nbsp;aueunefois à grâd’ abondâce. 'GomteGuy de Blois3qui fe tenoit à Bcaumoift en Hainautfnotiobhant qu’il nefuh: 1 ?®P®''^onpoinâ:,pourla longue maladie qu’il auoit eue en reh.é)imagina enluy-'wequece ne luy feroit pas honnorable chofe de feioumer, amp;nbsp;tant de fi baux Pnn-

J’v j’°“''^ Seigneurs fe trouuoiêt furies champs:amp; auhl on le dcmàdoit:caril choit ^ (les grans Chefs de l’Arrieregardc. Si valoir trop mieux qu’il fe mih à chemin amp;;ea tijjj'*’^^^°^®®^édcDieu,qu’on fuppofah qu’il demourah derrière par feintife. Le gc ilf^*^®®‘^®“cbcmin:amp; fi ne pouuoit par nulle manière endurer Iç cheuauchcr:mais f S'’^®”^*^^*crc:amp;partit desô hohcl:amp; prit cogé de Î^adamc fa fcmmc,amp;deLoys bPiu^cursgens de fon Confeilmcfmc luy tournoienj^ce voyage à grâd outrage • • ^ouicequ’ilfaifQÎt-tpop chaud Si choit le teps.moult enfermé)^ les autres qui eh oui-j ^p2ncr,lc tournoient à grand’vaillance. Alice luy fe partirent de Hainaut le Sire de r^^JeSire de Flâzellesunehire Girard de Warrieres,meffirc Thomas dcDihrc,le /^ ^y’ouftrenéGmehirc Ichâ de la Chifnelle(qui fut fait Chcualier en ce v.Gyagc)amp; V ^'^^“^‘'^^sS* P^^^ parmy Câbray:amp;: vint à Arras:amp;tant plus chcminoit,amp;. mieux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

liante il choit. Sifeurentfesgens de Blois qu’il venoit: amp;nbsp;f en vindrent contre luy. -^^ comte Guy j^ôdilfutvcnuàArraSjfifc meirenttous cnicmblc:amp; fctrouiicrcnrbicn quatre cés ^^^^‘£**t{^^ l«^'^^^ ^°''^°'’’^slc fuiuirét,auec leurs pourucances:qui venoient de Hainaut,bel- ^ grandes: car de ce il choit bien étoffé. Or parlerons du Roy de France.

^^^^ifUl’Gyiuatttgardedes FraftcoispritCaßelfdt^ TragheH’.^comtftefttles '^f}-gioit abondafj/ierent Berghes^ (^ fe retirèrent d Beurhourg^ la ou le Boy les \ ^,’ f'^^f-h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H A P. c x L 11 .

^^P^°'’’^ ^^ ^^°y ^^ France,qu’il vint à Sainct- 0mer:amp;là f arreha amp;nbsp;refrefehit: Qu I Y’^”^?^’’’^®»^® Cônchablc,amp; les Marefehaux, allèrent vers le Mont-de-Caffeh

2 «Angloistenoiér. Si ahàillirét la viUc:amp;fut prife d’affautjSe tous ceux,qui dedâs

-ocr page 720-

2^0 nbsp;• LE SECOND V0LVME

ladite ville eftoient,morts:6r ceux,qui échaperent, fe retirèrent deuers la ville deBer ghes : en laquelle rneflire Hue de Caurcllee cftoir,S: aucc lu y bien trois mille Ang ob. ôei’Euefque deNorduich n’y eftoitpas: ainçois fen eftoitreti^vers Grauelincs,pour eftre plus-toft à Calais:fe befoing crtoit.T out le pays d’enuiro ^alTcl fut ars amp;nbsp;pule par les Anglois: amp;fen alla le Roy de France à Saind-Omer,loger ciWnc Abbaye outre,« * chemin de Berghes (que l’on dit Ranomberghes) amp;: là ùrrefta: amp;nbsp;fut vnVendredy.w Samedy au matin cheuaucherent ceux de fAuantgarde,le Conneftablc de France les Maiefchaux,lc Sire de Coucy, amp;nbsp;grand nombre de bons Gens- d armes: 5C fenun drent deuant le chaftcl de Trughen: ou il y auoit enuiron trois cens Hommcs-darnies* quiletcnoient,amp; qui toute lafaifon vnegarnifon faite enauoient. OrfUtalfau^auc a ftcl,grand amp;fort.ôeféprouuerentbiengrandcmctles François: 6é faire leur cônenoy fi conquerre les vouloict.car les A nglois,qui dedans eftoiét, fi tresbien fe deBendoïc gt;nbsp;Zf chaßedu de que mcrucilles feroit à péfer JToutesfois par bien affaiHir, amp;nbsp;par beaux faits-d armes Thru^hen fris chafteaufut conquis, amp;nbsp;tous ceux qui dedans eftoient, morts: carie Conncftablcnf afault par prenoitjUe vouloir nuis prendre à mcrcy:amp;r là fut trouué,en la baffe-court,leplns c^ a François. Jjjjjjjj.çjjgyal,amp;dc plus gentc taille,qu’on euft point veu de toute l’année.Sifutprdfjf • te au Cónefi:able:lequel tatoft l’cnuoya au Roy de Frâce. Le Roy veit le chenal mo® volontiers:^ luy pleut tellement,qu’il le cheuaucha le Diméche tout le iour.Adoc' ^^ le Cote de Blois,5r fa roure.cn l’oft.Si fut le Côte par ordonnance enrArricregaroC’ comme il auoit efté en l’année par- deuant,à Rofcbecquc, auecleComtedEuJc de Harcourt,le Sire de Chaftillon,amp; le Sire de Fcre en fa côpaignie:amp; toufioursapp choient Gens-d’armes de tous coftez:amp;faifoit vne tresbelle faifon Scfeichc:autre® ’ fur celle marine,gens amp;nbsp;cheuaux euffent eu trop fort tcmps:n’on n’euft peu allct^“ En la ville deBerghes(qui n’eftoit ferm éc que de paliz, amp;nbsp;d e fimplcs foircz)fcfn”^ ^^ traits tous les Anglois: excepté l’Euefque: lequel fen Âoit allé, à Grauclines:’Q L’Eue^Me de tout ébaby ; amp;nbsp;fe repentoit grandement en courage, de ce qu’ils auoicnt en celle a ^^ j^orduicfr fe re entrepris Ic voyage (car il vcoit bien qu’ils iffoient de ces conquefts à grand hb^'^^ ^j n”en/'^ nbsp;nbsp;nbsp;pl^Js,quand il auoit mis fcs parollcs outrc3qui eftoient efpanduesparmy le royaume

^e^autntiré b’rance:car il fcftoit vanté,luy eftant au ficgc deuant Y pre,que là il attédr^ifi^r à Graueltnes, France amp;nbsp;fa puifrancc;amp;fi l^ombattroit.Or vcoit il cômentil auoit conne”“. - y er ayant aha- nemérpardr du fiegc,amp; fulmar fa puiffance nepouuoit pas refiftercôtreedb .^^ donné /en ar- de France.Si qu’on tournoit tout fonfait en grand blafme. Aulf faifoientics AiJ

, qui dedaus Calais eftoicnt:amp; difoieift qu’ils auoient bien mal employé l'argent u pe. Au vray dire,le Due de Lâclaftre(qui fe tenoir en Anglcterrc;amp; quiauoirpar de l’Euefque perdu fon voyage pour celle faisó(ne voufift mie que la chofe allant' ^^ ment. Auffi ne fiffent tous les Barons d’Angleterre. Car (quand rneflire Guill^’^^^, Windeforc leur mâda,eux eftasdeuat Ypre,que,fi!s vouloiétgcns dccôlorM»^”^^ roient affez^lors l’Euefque rcfpódit(au(ri firent rneflire Thomas Triuct amp;nbsp;meffn^ jj laume Helmcn)qu’ils auoient gens afrez,amp; que plus ils n’en vouloicntpourcôWff ^ Roy de France amp;nbsp;fapuiflanc^Mais rneflire Hue de Caurellée(qni plus auedtveu ^^^ • • fongnes,quelesautres)aqj»ittoufiours parlcautremct:amp;auoitdic,àlarcqi!cftç^^^^fj, rons d’Angleterre,le fiegeeftatdeuatYprc,quadles nouuelIcsleurvindrct,Scig'’ ^ vous vous voulez côfier grandemét en voftrc puiffance.Pourquoy refufons nous _ fort de noz gés:quâd ils folfrét à nous,amp; le pays le veut?'Vniour pourra venirqoeo en repÄirons.Mais de ces parollesil n’ypouuoit eftre ouy:5edifoiétquilsauoicf§^^ affez.Si demoura la chofe enceft eftat:tellcment qu’ils perdirent plus,quilsny g^g Ue delilierede tôt.Quâd rneflire Hue de Caurcllee fut retrait à Berghcs:iI fe logea:amp; fît loger tous tenir Berthes, genspar hoftcls,amp; par tnaifons:amp;fe trouuerentles Anglois plus de quatre mille puf '^, les Archers. Si dit rneflire Hue, le vucil que nous tenós cefte ville,ellc eft forte afle^^ nous femmes gens affezpour la tenir, l’cfperc que,dedans cinq ou fix iours,noiis:''f^|^ eófort d’Anglcrcrrc:car onfait ores tout noftre côucnât,amp; de noz ennemis,cn An§^ terre.Tous rcfpondircnr,Dieu y ait part. Adoncqucsfordônerent-ils moult fagem^^^^ amp;nbsp;fe partirent par pennons amp;nbsp;par compaignics, pour aller aux murs amp;nbsp;deffenm^C^ pour garder les portes amp;le pas:amp; fe trouuerent gensaffez. Encores mcircnt-ils,amp;-' rctrairc,touteslcs damcs,amp; les femmes de la ville, en vnecglife,amp;là fe tenir, rinse mouuoir ne partir,amp; tous les ei fans amp;nbsp;menues gés. Le Roy de Frâcc(qui cftoiten ƒ baye de Renoberghes) entendit que les Anglois f eftoiét retraits en la ville ^^^^T^

-ocr page 721-

DE FROISSART* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

îjd’”^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut ordonné qu’on iroit celle part,amp; que fanant

«^ ^“’^^Côneftabk amp;nbsp;Marefehaux cheuauchcroient tous les premiers, amp;iroicntîo-jjh*’^'^°^'f'^^I^ ville,amp; prendroient vne des ælles delà ville: amp;nbsp;puis le Roy de France, p‘^ucdeBerry,deBo%gongne, amp;nbsp;de Bourbon, amp;nbsp;leurs großes routes, les fuiuroient, (jji^^!'’^^’^ ^oi^fc de Blois,le Comte d’Eu,amp;:farrieregardc, iroient fur vne autre ælle ^j^^ i\illc:amp;ainfiencft)rroicntilslcs Anglois.Ccpropos fut rcnu:amp;fe partit le Roy de x^^rw« lt;/lt;# ' ^omberghes!amp;tousfesgenefordonnerent furies champs: amp;cRoit grand’ beauté à /.^„^ ^,^„ ßer-^ ç^it reluire contre le folcil ces bannicrcs,pennons,amp; bacincts,amp; fi grand nombre dc^A«, ^ns-darmcs,quevcuë d’œilncles pouuoit comprendre:amp;fcmbloit vn droitbois ƒ ancesquonportoitdroites. AinfichcuauchercntilsentquatrebatailleSjpourve- t^X/«ƒ ledi‘-^ dans Berges Schi cnclorrc les Anglois: amp;nbsp;droit enuiron heure de ticrcc,cntra vn fi^^ ferdrde^ ^rautAnglois dedans la ville:qui auoitpalfé tout parmy l’armée de Frâcc:par la gra- ^‘^^f' ^^quot;^’^ ‘^ ^'S“^ les Seigneurs de France luy auoient faite: amp;nbsp;vint deuant mcflîrcHuc de Caurel- ^rfcifi^gf^quot;'”^ ^'{quieftoit en fon hoftcl)lequcl luy demanda,!! haut qi^ tous fouirent,Heraut,dont^*””/ J) ens tu^Monfeigneur (dit le Heraur) ie vien de foft de France: auquel fay veu les plus eauxGes d'armcs,amp; la plus grand' toifon,qu’il n’eft auiourd’huy Roy,qui tât en peuft Îj^ccnfcmblc.Et ces beaux gés-d’arm es,que tu dis(dit mcftireHuc)quel nobre font ^oicnPPar ma foy(dit le heran t)Mófeigncur ils font bien vint amp;nbsp;fix mille homes d’at- • ^^bb5plus belles gens,amp; les mieux armez,qu’on fauroitvcoir.Ha,ha(dit meffircHue ^Caiuclléc:lequcl fut moult courroucé de celle parollc}Que tu es bié raillé,pour biê ‘crynebelle bourde. Or fçay-ic bien quetu asmêty:carfay veu pluficurs fois les af-

1 WeesdesFrançois:mais ils ne fe trouuerent oneques vingt amp;nbsp;fix millc:non pas feu-^^ent fix mille Horn mes-d'armes. A ces paroUcs la guette de la ville de Berghes (qui j^wten la garde) 16nna la trompette: car fauantgarde vouloir pafler deuât les murs de 'gt;lte.Lois ditmelTire Hue de ^aurelléc auxChcualiers amp;nbsp;Efcuyers,qui là eftoiér.Or '“^,1110 vcoir ces vingt amp;nbsp;fix mille Hommes-d'armes pairer:vecz là,noftrc guette les 5gt;.Adoaefen vindrcntils fur les murs de la ville:amp; là ils fapuyercnt,pour regarder ^^^^ j^ caurt-jj’^§arde,qui pairoit:en laqucllcpouuoitauoir enuiron quinze cens Lan ces :1c Cô- ^^^ voitpfr ^ 'Y^cs Marefehaux, le Maiftre des Arbalefticrs, amp;nbsp;le Sire de Coucy: amp;nbsp;tantoft le l'auantgarde ?*^v®Btctiignc,lc Comte de Flandres,amp; le Comte de Sainâ:-Pol:amp; pouuoient bien TrançoiJè de “^^enuiron quinze cens Lances. Lors ditmelfircHuc^Caurellcc(quicuidaauoir uant /a ftrte j.®''*Vcu)0r regardez fe ie difoyc bien,vccz les vingt amp;: fixmille hommes-d’armes.S’ils **1^ dettr^ha ’quot;ttrois mille hommes-d’armes,ils font dix mille. Allon nous en difncr. Car encores ^^y'ievcugcns,pourqui nous doyons lailferlavTlle.Cchcraut nous ébahiroit bicn:!e nbsp;nbsp;nbsp;•

J’^sle Voulions croirc.Le Heraut fut moult bonteux:mais il dit bien,Sire,vousn’auez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, . .

/“H^clauatgarde.Encores eft le Roy amp;nbsp;fes oncles derriere,auec toute leur puiftance:

'‘'•rechef encores y eft farrieregarde:cn laquelle a plus de deux mille Lances:amp; tout '■'Verrez vous dedans quatre hcures:fi tant icy demourcz,melfirc Hue n’cn fit compte: ®'ïis vint àfon hoftehSr dit qu’il auoit tout veu; amp;nbsp;falfit à table: amp;nbsp;ainfi corne ils fe diL ^'’*ß”t,la guette commença à fonner,à corner,amp;àmcner grand’ freinte. Adóefe leua 'raoie mcHire Hue de C aurellée: amp;nbsp;dit qu’il vouloir alllt; veoir que c’eftoit: amp;nbsp;alla fur yiurs,A ce coup paffe,amp; dcuoicntpaffer,lc Roy deFran^amp;fes onclcs,leDucFc- * 'ric,lcDucdeLorrainc,leCôtcdc Sauoyc, le Dauphin d’Auucrgnc,Ic Comte de la ?r'he,amp;leurs routes.En celle grofte bataille auoit bien feize mille Lances. Adoncfe ^quot;tpowdeceu meffire Hue de Caurelléc: amp;nbsp;dit, Le Heraut a droit. Fay eu tort de le , ^^rrrcr.Allon,a!lon,móton à chenal. Sauuon noz corps amp;: le noftre. Il ne fait j^as bon ’'■ydcmourer.Ie ne me cognoy plus à l’eftat de Frace.Ic n’en vei oneques tant,dc qua- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

,^'foiscnfcmblc,comme i’en voy là,amp; ay veu parmy f auantgarde:amp; encores conuient ^^uilsaycnt Arrieregarde.Lors fe partit meffire Hue de Caurelléc des murs:amp; fen re-^°r'rnaàrhofteI.Tousleurschenauxcftoictfccllcz amp;troulïèz:amp; móterentdcffus,fans nuede CdUre-’'*'cnoifc:amp;firentouurirlesportcs,ducoftéparlcquclonvaàBourbourg;Szpuisfcn /« ‘V‘*»t veu Wrent.Si emmencrent tout leur pillage. Mais,fi les François fen fuffent donné gar-')ilseufièntbieneftcau-dcuanr.Ilsn’enfcurcntoncquesriens,degrandtemps:amp;tel- ƒ '*^^j ‘^’^ '’»entqu’ils eftoient ià prefque tous retraits à Bourbourg.Meffire Hue de Caurelléc, ^^i^tt*ß^ ''''rrinclancolieiix,farrcfta fur les champs,en fur-attendant fes gês amp;nbsp;fa route: amp;nbsp;là dit fj/f ^„^ c^-^Mire Thomas ’Trinet amp;auxantrcs,quifattendoiét,Scigneurs,parmafoynousa- laii, ''®ffàenceftefaifonvnetreshôtGufccheuaùchéc.Oncquesfipourc,nemalhcurcufc,

-ocr page 722-

2P • LE SECOND VOLVME ncn iflît hors d’Angleterre. V ous aucz ouuré de voftrc volóté, amp;nbsp;creu ccft Euefque^ Norduich:quicuidoit voler, auant qu’il euftæîles.Or veczvous rhonnorablcnn,enl3 quelle vous pouuez paruenir.Sur tout ce voyage ie nay oncques peu eftre creu de eno fe que ie vo’ dilTe.Veez là Bourbourg. Si vous voulez,retirez ^us y:car ie m é voy veß Grauclines,amp; à Galais: pource que ie voy bien que nous ne foiûmespasgenspourco-battrclcRoy dcFrancc.Ces CheualicrsAnglois(qui cognureiWalTcz qu’ils auoienteu • tort en aucunts chofes) refpondirent, Dieu y ait parted nous nous retrairons dedani Bourbourg:amp; attendrons rauéturc,telle que Dieu la nous voudra enuoyer. Ainn léde' partit meflire Hue de Caurelléc de leur côpaignic: amp;nbsp;les autres fe mirent dedans Bout* ThaMis Trinet bourg. Lc Roy de France fut aflez toft fignifié que les Anglois eftoiétiflus de Bergnes, er autres ^n sz fcRoicnt retraits vers Bourbourg,amp; auoicnt laifle Berghes toute vÂdc.Adôcluy X^o^^ß ntfrent j-^j^j j^^ portes dc la ville ouucrtcs:amp; y entra lc roy,amp;tous ceux qui entrery vouloicnn e ansBour^ £^5 prenaiers, quiy entrèrent, trouucrent encores aflez à prendreamp;àpillcr(carlesAn' glois n’cn auoient pas peu tout porter) Se fi furent les Dames de la ville fauuees, amp;en ... . uoyécs à Saind-Omenmais les hommes furent prefque tous mis à mort, Si iutlavn

ehesbruUepar ^^ berghes toute mifc en feu amp;nbsp;en flambe: amp;nbsp;palfa le Roy outre, pour le grad fcnquij Z« Franpif^'^ cftoitrSe vint loger en vn villagc:ôe fut vn védredy Les Seigneurs felogcrêtcfparteni^

• aux chaps, au mieux qu’ils peurent. Dc ce efloient ils moult heureux qu’il faifoit ne fcc:n’il ne pouuoit faire plus belle faifon,ncplus gracicufc;car,fileuftfaitfroidnepW uieux,ils n’culfent peu aller auant, ny en fourrage: ôc fe pouuoit on emcruciller ouW prédroit fourragc,pour tât de cheuaux,(car il y en auoit plus dc trois ces mille) amp;âU les biens 5c les vitaillcs, qu’il couenoit auoir pour auitaillcr vn tel oft: maisIcSanicq» qu’on vint deuant Bourbourg,vindrent pourucâces: amp;nbsp;bien le fauoiét les Seigneurs Francc:8r curét côfeil,dc ceux de là dedâs enclorrc,ôc d’alfaillir la ville,amp;dcIaprcdK* ÔC en auoiét par cfpccial,lcs Bretons grand conuoitif^iour le grand pillage,quilspeæ foient trouucr dedans.Quand ce vint le Samedi au nfftin,il fît moult bel amp;nbsp;moultcler. L’oftfarma ôcordonna,pour venir deuant Bourbourg. L’auantgardc, IcDucdeB^ taigne, le Cote dc Flâdrcs,lc Côte de S.PoI,lc Côncftablc dc France,^bié trois»ƒ Lanccs,paircrét au-dchors des murs dclavillc:amp;farrcfterét toutoutrc,à l’oppofite® l’oft du Roy de Franec-.qui auoit les plus beaux Gens-d’armcs,qu’on peuliveoir nimj gincf:5clàplus grand’ foifon^infifen vint on en vn plain champ, grande large, de“* Bourbourg:amp; fordonncrcmlà tous les Seigneurs:^ futlcurintcntion,vngrâdteni}”) dc rairaillir:amp; efloient furies champs bannières amp;nbsp;pcnons vétillans:amp; chacun Sirelt;® si^eJu i{fy^e (-fg fes gens,amp; fous fa bannicrc.LafcÂnonftroiêt entre les feigneurs dc Francehóneuf^ France ieuant g^ richcflcs,nc tiens n’y auoit épargne de grans cflats:amp; là fut le Sire de Couepj^'y' Bettr tKr^. nbsp;nbsp;Rats,volôtiers veu amp;nbsp;rccomandcicaril auoit courfiers parez 5^ armez, amp;nbsp;gounurçs anciénes armes dc Coucy,^ aulfi dc celles qu’il portoit pour lors: ôrlà eftoitky., Coucy moté fur vn courficr,bic à main:qiïil cheuauchoit dc l’vnà l’autre:!?»'’“, luy aucnoit dc faire cc qu’il faifoit: amp;nbsp;tous ceux, qui lc vcoict leprifoiét amp;nbsp;hon°'°^.? pour la faconde de luy. Ainfî tous les autres feigneurs fe maintenoient:amp;: remoo® là leur eftat:^ y eut fait ce iogr plus de quatre cens Chcualiers:amp; fut par les henüxno • • bré le nombre des Cheu^icrs,quc le Roy auoit dcuantBourbourgrquieftoitdcl'P'^ neuf mille Chcualiers: amp;nbsp;efloient en nombre vingt amp;: quatre mille Hommes-d’armeS amp;nbsp;Efcuyers.Lcs Anglois (qui efloient à leurs deffenfes en la ville dc Bourbourg,!?ƒ!“' vcoiét la puiffance du Roy dc France fi grande deuant cux)cfperoiét bié auoir lafly amp;nbsp;dc c# efloient ils tous confortez : mais dc ce qu’ils fe trouuoient enclos en vneviW • qui cfloit fermée dc paliz, ils n’eftoient pas bien alTcurez: Sc toutesfois, comme gCD5 pleins dc confort,ils feftoient tous partis par Conncflablics,amp;: arrâgez tout autourd? la ville.Lc Sire dc Beaumont en Anglcterre(qui eft vn Comte: qui fappcloit Hcnq^ floità cent Hommcs-d’armcs,amp;: trois cens Archers:qui prenoient gardc:amp; purs men'' rc Guillaume dc Hclmon,amp;autant de gens, en vnc autre garde. Meffire lehande Chaftcl-ncuf,amp;:lcs Gafcons,vncautre garde, iufques au tour,aulczdcuerslc Con-ncftablc.Lc Sire dc Fcrricrcs, Anglois vnc autre garde, à quarante Hommes-d armes amp;nbsp;autant d’Archers: amp;nbsp;tant, que tous les murs dc la ville efloient bien pourucusde Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers. Meflire Matthieu de Rademon,mcflirc Guillaume de Ferrcton, amp;nbsp;meflire Nicole Tradon, amp;nbsp;deux cens Hommes, amp;nbsp;deux cens Archers, gardoient la place, deuant le monflicr:amp; auoient ordonne gens,pour entendreau fcu,S:

-ocr page 723-

D E FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;25;

I quot;’^I’ertcindrcaleur pouuoir, fans partir de leurs gardes :amp; bien doutoient le feu (j'^^'’§Iois:pourcequclesmaifonsde Bourbourg font, amp;eftoient adonc, couuertes '‘fain.Enceluyeftattenoietles Anglois.Orveux-ie recorder d’vnc haute amp;nbsp;grad’ ^«prilc,quc Françoi^ttremen fit ce propre Vendredy au foir,quc le Roy defran-'P’Ilàoutre Berghes, 2r que la ville fut prife.

^n^woit François f^itreme», l’vn sies Capitaifres de Gar)d,Jt/rprii la vidé ^’^udersar- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

^(}arvnenuiff, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* c h a p. ' cxi 111, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

P^ançois Attremen, Pietre du Bois, amp;nbsp;Pierre le Mitre, amp;nbsp;les Capitaines de Gand,qui voient retournez, du fiege de deuant Ypre, en la ville de Gand, fongeoientnuiél our comment ns pourroient porter dommage amp;nbsp;contraire à leurs cnnemis.Si entê-nançois Attremen que le Capitaine d’Audenarde, mefirre Gilbert de Lieneghen, ^Hoitdedans Audenarde,neles Gens-d’arthes: mais eftoienten lachcuauchéc, que faifoit deuant Berghes amp;nbsp;Bourbourg:car le Comte^e Flandres l’auoit là mâdé: entendit ledit François quclaville d’Audenarde eftoitbienà firaplc garde, amp;nbsp;que Srollezdeucrîlcsprairies,pour aller àHcm, eftoiét tous misait fee, amp;nbsp;qu’on les anoit '''nezdeauejpourauoirles poilTonsiteilementqu’onpouuoit bien allcriufqucsaux • • ’^'‘^^ddi ville, tout à pic, amp;i par cCchelles entrer en la ville. Ce auoient rapporté en • .’'111e de Candies cfpies de François Attremen : qui auoient à grand loifir, de ^tamp; de nuid, efpié Audenarde : car les gardes ne faifoient nul compte de ceux * p’Cand: amp;nbsp;les auoient ainfi que tous mis en oubly amp;nonchalloir. Lors,quand ^’nçois Attremen fut iuftement informé de toutes ces chafes, par le iuRc rapport de '’tapies,il vint à Pietre du Bois: amp;luy dit, Pietre, ainfigiftlavilicdAudenardc en tel le me veux mettre à l’a Lienture, pour la prendre Je efehei! er. Il n’y fitonequesfi '’’'®jlt;lgt;iilyfaitàprcfent: carie Capitaine ne les Gens-d’armes n’y font point:ains font ^dc Roy, en celle frontière d^ainôt-Omer:amp;nefontcndoutedcnully. Pietre du '’quot;fyaccordalegerement: amp;rluy dit, François, fi Vous pouiiez venir à voftre entente ^'‘''l®«homme ne befongna mieux: amp;nbsp;fera vn fäiÄ,dont vous ferez fort loué. le ne ^’yterançois) Le courage m’en fied trop bien. Le cueur me dit que rions aurons P '^^ftenui^ Audenarde . Adonc prit François Attremen iufques à quatre cens FrançtiSjXtre 1 '’'’’.Peignons (ceux, efquels il auoit la plus grand’ han^) amp;nbsp;fe partît de Gand fur ^quot;«'^ *M: amp;fe mcitau chemin pour venir vers Audenard^C’eftoit au mois de t Sep- J^*quot;^ ’* ^”‘‘’' que les nuiâs font longues aflez: amp;nbsp;faifoit fi bel 5: fi clcr,quc c’efioit vn grand ^ rtußturt Enuiron minuiélilsvindrent dedans lesÇrairies d’Audenarde: amp;auoient ef- 1585,,

«les,toutes preftcs,auecqucs eux. Ainfi qu’ils pafToicntparmyles marefts: il y auoit '’denimc,qui cucilloit de f herbe pour fes vaches: amp;nbsp;ehoit là muffée. Si entendit l’ef- Kae fernecueU ’'’l'aies ouit parler: amp;nbsp;bien cognut que c’efoient Gandois, qui venoient vers Aude- ^”^ désherbes JJ^'^epoutembler la ville: amp;nbsp;leur veit apporter efchelles. Celle femme futtoute éba- ^quot;«j‘^yquot; ^amp;puisfereconforta:amp; dit en foy-mefme qu’elle viendroit en Audenarde,tout dire nbsp;nbsp;nbsp;‘'*^’

oionftreraux gardes. Si meit tout ius: amp;nbsp;prit fon tour par vne adréce, quelle fauoir.

’«fit quelle vint fur les fo(rez,auant que les Gandois y jjpulfent venir: amp;nbsp;comméça à ^®Aamp;foy complaindrc:amp; tant fit qu’vu bon-hommc(qui ^ifoit le guet pour la nuit, nbsp;nbsp;• •

’Hoitdéporté en porte pour réueiller les compaignons)rouit: amp;:luy demanda. Qui

^^dcluis vne poure fcmmc:amp; vous dy qu’il y a allez près d’icy vne quantité de Gan-carie les ay vous, amp;nbsp;portent auecques eux force efchelles, pour venir cmblcr Au- lafemme aux ^''îïdcjl’ilspcuuent: amp;nbsp;ie m’en reuois:car,f ils me trouiioient ou rencontroiene^ie fe- herbes aduertst '''yernorte.Adonefepartit la poure femme:amp; l’homme demoura tout ébahi:amp;pcnfa legMetd.^-^’’^fetiendroittoutquoy,pourvcoirquc c’eftoit, amp;nbsp;fi celle femme difoitvray. Les denardedea 5''dois(qui quoyement amp;nbsp;couuertement faifoient leur faid,^ leur cmprife)n’auoiét J^”’*' ” ^‘^^ ®Mctronipcttc,fors feulement le fon de leur langage. Adonc enuoyaFraçois Attre-'quot;^nquatre compaignons deuant:amp; leur dit,Allez tout fccrettement,fans fonner mot, ^touffir:amp;regardez,haut amp;nbsp;bas,fi vous orrez n’apperceurez riens.Ils le firét tout ainfi:

François amp;nbsp;les autres demourerent dedans les marefts: amp;nbsp;fe tindrent tous quois, af-'^pres de celle poure fcmme:qui bien les vcoir,amp; cntcndoit:amp; point ne la veoient ne paient. Ces quatre variées des Gandoisfen vindrent iufques auxfoflez.-Stregarderet fi''quot;jrs:amp;ne veirentn’ouyrent riens. Or regardez la male-auenturc:car,fi ceux de de-^“sculfcnt eu feulement vne châdelle aluracc,quc les Gandois eulfcnt veue,ils n’euf-

V iij

-ocr page 724-

SECOND VOLVME


254


fent ofc tirer auant vers ceux dê dedâs:car ils euflent cuidé qu il y euft eu guct.Lcs vU' Jets retournèrent,5r vindrent à François:^ luy dirent qu’ils n’auoient riens vcu,nouy-le croy bicn(dit Frâçois)quc le guet de nuit auoit fait fon tounpuisfenalloitcouchcr. Allon(dit il)par ce haut chemin, vers la portc:amp; rctournon t^^t bas,felon lesfoffez. Et encores ouit la bonne femme toutes ces parolles. Que fit elle? Tantôt fcmit auchc-^ femme aux j-^in (ainfi qu elle auoit fait par-auant) amp;nbsp;vint encores à 1 homme du guct,quilacfcou-erhe9 elecim- toit fut lcsm®rs:amp; luy dit, ainfî Comme deuant, tour«c quelle auoit vcuamp;ouy:amp;qiK feis^ki’e^^^u P°^'- D^^u il fuft fur fa garde, amp;c qu’il fen allaft vers la porte de Gand, vcoir comment O- en aduee- 1« Compaignons qui la gardoient fc maintenoient:car briéuement il y aurait des Garz^ derechef le dois affcz pres de là.Ic m’en rcuois(dit la bonne femme)car ic n’ofe plus cy demourcr. ^Het d‘^nde- le vous auife de cc,quei’ay vcu amp;ouy.Ayezauis fur ce: carie ne reterameraypràvous pour cefte nuid.Et à tant fc départit la bonne fcmme:qui plus n’en dit. Etrhomraede-moura tout feuhquinc mcitpas en nonchaloir ces parolles: mais fen vint àlaportcdî Gand: ou les gardes veilloj^nt: amp;nbsp;les trouua iouans au dcz: amp;nbsp;leur dit, Seigneurs, auez vous bié fermé vos portes amp;nbsp;voz barrières,vne femme eft venue à moy:amp; m’aninf^ Ils refpondirent ouy.En male nuid foit la femme cntréc:quand elle vous trauaillealt;t^' Aitdenarde/ùr ^^ heurc,cc font fes vaches amp;nbsp;veaux, qui font déliez: fi cuide maintenant que cefoicnt freß de itni^l Gandois,qui voifent par lés champs.lls n’en Ont nulle volonté. Cependant quec^pJ f4rlei Gadiii, rollcs.’cftoicnt dites du Conncftablc du guet aux gardes delà porte,FrançoisAttrcnif nefdtfans les g^ fes compaignons faifoicntleurfait:amp; eftoient aualez dedans les fofrcz:ouilnyaiJf'^ gardes cempte point d’eauc (car on les auoit pefehez en celle lemainc) amp;nbsp;auoient rompu amp;nbsp;coup«'® mened^'^ PC««dcpaï“,qui eftoit au dcuantdu mur:amp;là drecerentleursefchelles:ôzentrcrct’^ »refemme^‘^'* dedans la ville,puis allèrent tout droit furie marché fans fonner mot,iufqucsàtatq“gt;^

y furent tous:amp; là trouuerent vn Cheualier(qui fapcloit meffire Ichan FlorcnsdcF le) lequel eftoit Lieutenant du Capitaine de ladite ^lle: qui faifoitle guct,amp;ogt;®'’®“ trente Hommes-d’armes de la ville, delcz luy. Si tc^ que les Gandois entrerenten J placc,ils crièrent Gand,Gand;amp; frappèrent fur le guet: amp;nbsp;là fut mort ledit mellite ^ rcns,amp; tous ceux, qui delczluy eftoient. Ainfi fut ladite ville d’Audenardeprile'/®“^ dcucz fauoir que ceux amp;nbsp;ccllcs,qui dormoient en leurs lids dedans AudcnarJ^^ moult ébahis, quand ils ouïrent crier ce cry,amp; qu’ils veirêt leur ville priftamp;f®; ^^p fin’ypouuoient remedier^^r on rompoit leurs maifons par force, amp;nbsp;les0^^°'^°’^ ’ ne nul ne mettoit deffenfe^ foy, ny ne pouuoit mettre: car ils cftoicntfo^*’®“??'®®’ prinsfurvnpié . Parquoy il n’y auoit point de rccouurancc. SifefauuoiS^'^d^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fc pouuoit:amp;fc partoiêt les homme? tous nus:amp;vuidoient de leurs maifons’.amp;l®*“® tout:amp;failloicnt dehors pardeffus les murs,amp;:parlcs cftâgs amp;nbsp;fofrezdclavillcn®’^^ ches hommes n cmportoient riens du leur: mais encores eftoient tous heureux c( ■lt; qui fauucr fc pouuoict: amp;nbsp;en y eut celle nuit grad’ foifon de morts,d’occis, amp;nbsp;d®®®' jj cnl’eftang. Ainfî alla de cefteauenture. Quandccvintaumatin,qiielcsGaigt;“‘’ vcirent Seigneurs de la ville,ils meirent tout hors,femmcs amp;nbsp;cnfans.amp; les meitt' nus en leurs chcmifes,ou au plus pourc amp;r petit hahit,qu’cllcs euffent. Ainfi fen vit cllcsàTournay,amp;ccux,qu^ftoicnt échapcz,à Mons,à Arrhaconder,à Valencien ’

• • ouàTournay,aumieux^u’ilspcurcnt. Ces nouuellcsfépandircnt en moult fi A'quot; '^ comme Audenarde eftoit prife.Si en furenticeux deGand trcfgrandemcntreioui5; dirent les Gandois que François Attremen auoit fait vne haute amp;nbsp;grande entrep®^ amp;nbsp;qu’on luy dcuoit bien compter amp;nbsp;tourner à grand’ vaillance. Si démolira François Attremen Capitaine d’Audenardc amp;nbsp;y conquit moult grand auoir,amp; de belles pour

• ueances grand’ foifon: qui bien vindrent à poinét à ceux de Gand: comme bleds, auoi-ncs,amp; vins:amp; fut tout acquis à eux, amp;nbsp;tout Fauoir qui y eftoit de France, de Flandres,!'' de Tournay. Mais tout ce, qui eftoit de Hainaut, fut fauué: n’oucqucsilsncnleuerî-riens, ne prindrcnt, que tout ils ne payaflent.

Comment t^ymerigot üMayeel, Capitaine ei'^^n^lois es m^trehes d'i^tt/fer^Ke^prit ei’emblee le chaßeau de zMar^uel: (^ comment la Com(tJp Dauphiné le racheta de eine] millefrancs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. chap. cxtiiii.

EN celle mcfmc femaine auint aufti prefque vne telle aucnnircen Auiicrgncovks Anglois tenoient plufîcurs Chaftcaux,marchifansàla terre du Comte Dauphin)

amp; à FEuefque de Saind-Flour, amp;nbsp;de Clermont. Or, pource que les Compaignons quilts

-ocr page 725-

DEFROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;25;

^y'lwfortcrcfrcstcnoict, fauoient bien que Ic pays d’Auucrgneeftoitvuide de Gens-J*^cs(carles Barons amp;nbsp;Cheualicrs cftoycnttous5ou aumoins la plus grande partie, cqucsiej^Qy an vo^ge de Flandres)fe raettoyent, ils en peine de prendre,embler ^oa h ''''^^’■^^'■^^^^^^^^^^^^’•’’AymerigotMarcel, Capitaine d’Aloife, vn moult .‘■“aftel,avnclic^dcSaintFlour,pritde cescompaignonsjamp;partit defonfort à îiournemcntjluy trentième feulement,amp;:fenvint chcuauchcr,à la c^uuerte,deuers , le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Dauphin, amp;tuoit ledit Aymcrigot getté fa vifée à prendre amp;nbsp;efchcl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

^1^ ccnaftclde Marqucl(dont 1e Comte Dauphin porte les armes)^ fen vint par bois chaß^/Jetdat [) p diners pays. Ledit Aymerigotamp;fes gens logèrent de bonne heure en vn petit ^Helen^uuer ^uctjairezpr^du chaftcl de Marque! ,amp;là fc tin drent iufquesau folcil couchant, gnepar Aymé an ,, 5 ^y^ceux du chaftcl rentrèrent dedans, amp;cependâtquelcCapitaine(quo ri^et Martel, 1“ P °*^^’'^''it'donBuiirel)feoitàfouper,ces Angloisfqui eftoient tous pourucusde d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^®^rs cfchellcs3amp; entrèrent dedans lechaftcl,toutàlcuraife. Ceux

cnaltelmefmement allèrent parmy la court.Si commlt;»iccrcnt à crier(quand ils vei fnt ces gens entrer dedans le chaftcl,par deflus les murs) amp;nbsp;à dire, Trahy, trahy. Et, H înd Girardon en ouit la voix, il n’eut plus d’efperance pourluy fauuer,quepar vne uilevoyCjquilfauoir, laquelle entroit par fa chambre en vne grofle tour,qui cftoit b’Wedetoutlechafteau.Tantoftilfc tira celle part, amp;nbsp;prit les clcfs,amp;les porta auec- • Wuy,amp;fenferma dedans,ce pendant quAymerigot amp;nbsp;les fiens entendoyent à au-^chofc.Ç^andilsvcirentqueleChaftellainlcur cftoit échapé,amp;retrait en la grofte “'gt;t(quineftoitpas à prendre par cux)fi dirent qu’ils n’auoyent riens fait,amp; ferepen-grandement,dont ils feftoientlà enclos, car ils nepouuoyent iftir hors parla

Aymcrigot,amp;vintàlatour,parler au Chaftelain,amp; luy dit,Girar-Mifflenousles clefs de lagt;gorte du chaftcl,amp; ie te promets que nous faudrons hors , ^airenuldommagc au chaft^.Voire( dit Girardon) vous emmèneriez tout mon '’Ml,ouicprcn toute ma fiance.Donne moy la main(dit ledit Aymerigot)amp;ietciu- ^^^^^^^^^ ^V«rfafoy,quctunyauras iànuldommage.Adonc Icfol amp;nbsp;malconfeillé,parvne ^quot;^ ^/ji^T J^^,'^'fciicftre qui eftoit en la tour, luy bailla la main, pour faire iurcr fa foy. Si toft ^ugi^ F ‘ wrigot tint la main du Chaftelain,il la tira à luy,puis l’eftreingnit moult fort, amp;nbsp;*^^^dîfj flbgue,amp; dit, Sr iura,qu’il luy attachcroit la main à la porte, fil ne luy deli-^f®tt toutes les clefs delà dedans.Quand Girardo fe veit q^fi attrapc,il fut moult éba-yj^âbonac caufc,car Aymcrigot ne l’cuft point lafehé, qu’il n’eu ft eu fa main, pour '^'tcalaporte,filncluyeuftliurétouteslcsclc^ delà dedans. Sideliura de l’autre gt;lcfditcs clefsjCar elles cftoient delez luy. Or regardezfdit Aymerigot à fes corn- • r^'gnons,quand il tint les clefs)fi i’ay bien feu dcccuoir ce fol. l’en prédroye bien aftez

‘'bits. Adonc ouurirét la tour,amp; en furet maiftrcs,amp; meirét le Chaftclain hors,fans ''^tedommage,amp; tous ceux du chaftcl. N ouucllcs vindrent à la Comtefle Dauphine l’quelle fetenoit en vne bonne ville amp;: fort chaftcl, à vne petite lieue de là, qu’on ap-p bit Zaides)comment le chaftcl de Marque! eftoit conquis par les Anglois.Si en fut ’U'tc Dame moult fort ébahiefpourtât que fon Sire le Dauphin n’eftoit point au pays pnuoyaincontinent aux Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers du paye, qu’ils luy veinflent aider à bquefter fon chaftcl. Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers, quand ils !ci#ircnt ces nouuelles, fen nbsp;nbsp;* *

''•^enttantoftdeuers la Damc,amp;fut mis deuant le chaftelle fiége,mais les Anglois le chaßeaH Je ''unfaifoientcompte,amp;lc tindrent quinzeiours.Euxeflans là dedans,la Dame fit Mar^adrend» '’'ttetacux.Sifen partirent mais ledit Aymerigot, quand ce vint à rendre le chaftcl ^1^ Comtek ^“nq®illc francs, tous appareillez, amp;nbsp;puis il fen retourna à fa garnifon. Uautre D^»pf^t»h p«uxdcCaluifcl(dont Perot le Brenois cftoit Capitaine)faifoicnt moult de maux '”lt;’ß‘»»‘ftlt;^gt;ll^ ^’)UnôironAuucrgneamp;Limofin,amp; tcnoient en ccluy temps les Anglois en celle fron^^ miUe‘^fiUn '‘‘tc,eslimitesd’Auuergne,deQuercy,amp;deLimofin,plus defoixantefors chafteaux,^^/,«.

*. pouuoiét aller amp;nbsp;vcnir,de fort, en fort iufqu’à Bordeaux,amp; la plus grade garnifon, Wctenoit,amp;qui plus eftoit au pays nuifiblc,c’cftoit Vetadour, vn des fors chafteaux '■inüdc,amp; en eftoit fouucrain Capitaine vnBretó,qui fappeloit Geoffroy Tefte-noi-‘'•Cc Geoffroy cftoit trop mauuaisamp;: cruel homme, amp;fi n’auoit pitié de nulluy ,car ^quot;toft mettoit il à mort vn Chcualicr ou vn Efeuyer, quand il l’auoit prins, comme y®}®’*n,amp; ne faifoit copte de nulluy, amp;nbsp;fe faifoit tant craindre à fes gens, que nul ne |^^ j^^^g^ .-^ °o'tcoarrouccr.il tenait bien en fon chaftcl quatre cens comipaignons à fes gages, V „y faille pci-'’Wfllespayoitdemoisenmois,amp;:tcnoitle paysd’enuironluy enf paixamp; enfub- ne.

V iiij

-ocr page 726-

23g nbsp;• LE SECOND VOLVME

ieétion^nc nul n’ofoit chcuaucher en fa terre,tant cftoit craint amp;nbsp;doute.Et dedans Mol Ventadourilauoitles plus belles pourucanecs du monde , amp;nbsp;les pIusgrolTcs, qucoite du monde ne pourroit auoir,halles de draps de Brucelles amp;nbsp;de Normandie,depclletc-rie,de mercerie,amp;d’autres choies,qui leur faifoit befoing,amp;lc^^doit à fes gens,enra battant fur leurs gages,amp; auoit toutes fes pourueaccs de fer,d’acÿr,dc cire,d cfpiccnes • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;de toutes aigres chofes nccclTaircs, aulfi plâtureufcs,commc ni fuft à Paris, Siiai oit

aulfi bien aueunesfois guerre,aux Anglois,corne aux ï4âçois, à fin qu il fuft plus rc ou té,amp; cftoit le chaftcau de Ventadour pourucu toufiours pour attendre leficgcfcptans tousplains.Nous retournerons aux befongncs de Flandres.

Comment le Roy de Francefit aj/aidir Beurbourg, (^ comment, luy eß^nt^t lt;fp^^ ’'^^~ daeparcompojitiûn,(b' tous Anglois retire^de F la adres, donna conge aß ft arrnei.

CHAPITRE. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CXLV.

LE Samcdy(commc cy-dclTus cft dit)qucIcRoy de France vintdcuant Bourbourg, on ne veit oneques plus Icelles Gcns-d’armcs,ne fi grande foifon,commclcKoy a

France auoit là, amp;nbsp;eftoient les Seigneurs amp;nbsp;leurs gens tous ordonnez amp;nbsp;apparci pour aflaillir,amp; en eftoient toutes gens en grande volonté, amp;nbsp;difoycnt ceux,qui no bourg auoyenc auifé3qu ellcnc leur ticndroit que bien peu (mais il coufteroit gran * ment de leurs gens)amp;fémerucilloient les plufieurs,pourquoyonn’alloittantofta lir.Or difoient les aucuns que le Duc de Bretaigne amp;nbsp;le Cote de Flandres ( qui dtoj d’autre part de la ville)traitoient aux Anglois, de rendre fans alfaillir. Bretons, çÇ ^^ gongnons,Normans, Allemans,amp; autres gens, qui fcntoycntlà dedans grand amp;nbsp;grand proffit pour euxjfi de force on la prenoit) eftoient trop durement courrou ^A.ceiju'iUt~ dece qu’onnc fc dcliuroitpour affaillir, amp;nbsp;écarmouchoyent amp;nbsp;tiroyent les aôlt;^ rafantifi^pa.- auxtvarlcts amp;aux barrières, amp;nbsp;tout fans commandcmlt;*Ht n’ordonnance du Cou ^^ lizjf/èmtmei ftable3nedefcsMarefchaux3Commcauffi on ne deff^ditpasà afraillirXcschoies® ctmbien°He*bquot; tiplierent amp;nbsp;faffcllonnircnttcllcmcntjque les François tirèrent le feu en la ville,p3t'^^ ftdfè^tntendre ^^^°’^^ ^ P^^' canons,tellement que les maifons furent enflambées aual ®°“’'^®?’|p|^ fn'ilj eußU plus de quarante Iicux3qu’on les veoitflamber,fumcr,amp;ardoirdc toutes parts de ’ dects gens-de dontcommençala huéeamp;l’aflàut,amp; là eftoient dcuant,au premier front,ment^. guerre,lt;^n’ilno laumcde Namur, amp;nbsp;fes gcns,quiaffaillirentaigrement amp;vaillamment.llàe«tf^^'^^j me ^uel^nefeis fieurs gfans appertifes,amp; ^troycntles aflaillans, de grand’ volonté,cnl^^**^ p-^jj gros varlcts. foflez,iufquesaux genoux,amp;:outrc,Srfen alloicnt combattre, traire, fidaf^^'^’

aux paliz,aux Anglois. Lcfquels ai^l fc deffiendoyentfi vaillammcnt,qü^^'^ ' quot;•^j • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne fauroycnt mieux,amp;bcfoing leur en cftoit auffi,caron leur dônoittâtdanait^n •

ne falloir pas dedans auquel cofté entendre.! 1s eftoyent affiaillis de toutesƒ arts, ioursardoicnt les maifons de la villc,du feu qu’on auoit tiré,quiébahiiroitplö$ ® glois,qu’autrechofc.Maispourccne fcdepartoycntilspas de leurs gardes amp;nbsp;de « ou ils eftoient ordonncz,mais entendoyent à eux dcffcndrc,amp; meffireMatthieu ^.,^ mon,amp; meffire Nicolas Trailt;fton,amp; ceux qui eftoient cftablis en la ville,h enten à aller au-dcuant du fcUjmais il faifoit fi fcc amp;nbsp;fi bel, que de bien peu de cbolc® • • fons fcnflamboicnt,amp; cft»utcertain,que fil’airauteuftcomnicnccplus-toftif . jj * dy,amp;quclanuitncfuftÂtoft venue, on euft conquis amp;nbsp;pris la ville par alfaut, conuintceirer,pour la nuit qui vint fur eux,amp; vous dy que des gens mclfire Gui de Namur en y eut de morts amp;nbsp;blccez trente fix,amp; de ceux de foft en y eut morts ^^ ccz(airîfi que rapportèrent les Heraux)plus de cinq cens. AdoncccnaJaflàut,]^o nuit ^ui vint3amp; fc retirèrent les François en leurs logis, amp;: entendirent à mettre ap • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les naurez amp;nbsp;blccez,amp;: d’enfeuelir les morts,amp; difoient,en foft, que lendemain au ^^

tin on aftaudroit,tant que la ville fcroit prife, amp;nbsp;que nullement elle ne pouuoit . contre eux.Les Anglois,cc Samedy toute la nuit,enten dirent à reparerlcurs Pquot;®l^|j Frix d'^nbldc eftoient defcmparez)amp;à remettre à point tout ce qui faifoit befoing,amp;àeftcin t^ erdannépour fcu de la villc,amp;fc trouuoient bicn3tout confideré, cn dur party, car ils feveoyent chacun faget, dos dc toutcs parts,amp; ne fauoient comment fuir. Quand ce vint le Dimenche au ^»'sn apporte- tin,après que le Roy eut ouy fa mcftcjon fiterier vn cry en foft, que quiconqueapp mit a combler, jg^^jj. yj^ fagot deuant la tente du Roy,il auroit vn blanc de France, amp;nbsp;autant qu ou F b ^^ porterontdefagotsdebois,on auroitdcblancs,amp;eftoientordonnez les fagots?

'’‘*' * ^’ ruer dedans les foirez,amp;paffer fus,amp; aller dcliurementiufques auxpaliz, pour a a^, le Lundy au matin. Adonc toutes manières dc menues gens amp;nbsp;dc varlets entendireu

-ocr page 727-

DE F R 0 I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*157

t^^°^^r?^®PP°’^^®’^^®g®^5^®“^“t latente du Roy,amp; en fit on là vne rrefgrandemon-fk^'f (“^P^^^ tootle Diraenche fans afiàil!ir,amp;veulent dire les aucuns,qucleDimé-^^^'(idonlesapparcnces,qu’ony veit depuis) le Ducde Bretaigne ( qui cftoit de lau-^JP«t delavillc)eut^itté aux Anglois,carilsveoientbienlc dur party,ou ils eftoy-çA '. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confeilloit a rendre la ville3faufs leurs corps amp;nbsp;le leur, amp;nbsp;de tout ce faire ils

I^®’cnt en grande vo^nté.Si en prierét le Duc de Bretaigne,amp;: que pour Dicu,amp; pour * y voiifift entendrc3amp; à celle caufe le Duc eniroya,le Dimen ^ 5 'uersle Roy,fesoncles,amp; leur Confeiljle Connellable de France amp;nbsp;le Comte de And ° ’ ^^'^‘î^^^5 regardèrent entre eux les traittez, que le Duc auoit entamez aux b‘0's,amp;conimét il louoitamp;cofeilloit qu’on prill les fortcreires,cn la manière qu’ils ^'ouloientrentre, car pour les alfaillir, il leur pouuoit trop erandement coullcrdc

5«*»jamp; toiiliours ne pouuoicnt coquent que Bourbourg,auec vn petit de poures b®%(juieftoient Ià,dedans,qui fe dclfendroyent iufques à la mort. Le Roy de France «onclcs(aii cas que le Duc de Bretaigne amp;nbsp;le Connelleblc de France fen mclloiét) (JwpondirentqueccfuftaunomdeDieUjamp;que volontiers on entendroitauxtrait-•^dcpairaainfitoutlciourduDimcnchc,fans riens faire, amp;nbsp;me fut dit que furie '’■’■jiur bonnes alliances,ichan de Chafteau-neuf, Gafcon,amp; Remonct de Saint Marc ‘'“vindrcnt au logis de melfirc Guy delaTrimoillc,pour louer amp;: ébattre, amp;nbsp;y furent • . Wcla nuit,amp;:le Lundy au matin ils fen retournèrent dedansBourbourg,mais au par-ƒ de la,meirire Guy leur auoit dit,T oy, I chan, amp;nbsp;toy R cmonnet,vous ferez dedans ce ^Tmesprilonniers.lls refpondirent qu’ils aimoyent plus cher à y dire, qu’à vn pourc eualicr.Ce dimcnche elloict venues les nouuellcs en roll,qu’Audcnatdc eftoitpri-

^■emblee,dontmcflîret deLunaghien (pourtantqu’il cftoit là) en fut moult cour- -fü 4 dit Gil-if'’^’^ ^’J^P'^*’ l^y la ville auoit efté perdue,mais ccl’excufoit que le Comte de Flan- bert de Lie-ç'-'/on Sire, l’auoit mandé, ^c Dimenche fit le guet, affez près du logis du Roy,lc neghen ''’quot;te de Blois, Stcuidoitonlc Lundy au matin alfaillir. Quand ce vint le Lundy au cf^'^pftre.ï^^, P’S on fit crier de par le Roy,parmy roft,que nul n aftaillift. Quand ce cry fut cf-^,Sparmyroft,tousceircrcnt. Adoncimaginèrent aucuns Seigneurs quelcs An-°. ^P^uiroient par aucun rraitté,puis qu’on auoit deffendu de non alfaillir.Quand ce

f^P'^'S(li(#er,ceuxilfirent de la ville,qui traitter deuoient, melfirc Guillaume’HcI-j,'’’’j^cl^cThomas Triuct,melfirc N icolas T raiôlon,amp;m dfire Matthieu Rademon, j^ Y’î^'ls furent quatorze Chcualicrsamp; Efcuyers, amp;nbsp;les amenèrent en la tente du ljj^æ^“':AeBrctaignc,leConncftablc deFrancc,amp;lcComte de Saint-Pot. Le Roy ç''^it moult volontiers,car encores auoit il veu peu d’Anglois, fors melfirc Pierrede • quot;P^enayjqui auoit efté à Paris,pour faire faits d’armes à melfirc Guy de la Trimoillc^ Q ^‘îRoy amp;nbsp;fon Confeil les accordèrent, amp;nbsp;ne fe combattirent point l’vn à l’autre.

Va nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^5 ^‘^§^0'5 °’^^ ^^ ^^ temps palfé grande renommée d’eftre preux amp;:

^m aux armes,le ieunc Roy de France les veoit volontiers,amp;: plus en val urent trop 0 '’dément leurs traittez. LàtraittercntccLundy en latente du Roy, amp;là eftoient, ij?’’‘^?^^^°y3c Duc deBerry,IcDuc de Bourgongnc, IcDucde Bourbon,lcDuc comp^ßtiS du

quot;Stagne,le Comte de Flandres, amp;nbsp;le Conneltable d»Francc , tant feulement, amp;nbsp;^nMs de

quot;s dy qu’à ces traittez le Duc de Bretaigne befongna pour gt;ix grandemcnr,amp;fcpor Bau^ourfatuc: ''m les traittez par telle manicrc,qu’ils fe departiroyent de Bourbon rg,amp; lailfcroyce ^‘ ^y chittles, ^''.'“CdeGrauclincs,amp; emporteroient du leur tout ce qu’emporter pourroient. De ce ç^cforent plufieursBrctonsgt;François, 'N ormans,amp;Bourgongnons, courroucez, qui 5i;.,j'quot;‘”‘''''P‘’'''''’‘''l'-’''‘i's biens, maisnonfirent. Car le Roy amp;nbsp;fon Confeil Icvoiftoicnt 3(jp'^P''^s CCStraittez,ils prindrentcôgéauRoy amp;àfes oncles,au Duc de Bretaigne, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

j^ Wcde Flandres,Sr au Connellable,amp; puis les prit le Comte de Saint-Pol, amp;nbsp;les fa^^ °^'Pquot;'''•'’^■’'’’‘’'('^'''’^^'''-”’fittoutcla bonne compaignic , qu’il peut par raifon 1 ’^iprcsfoupcrilles renuoya,amp;fitrcconuoycrâufques dedans les portesdeBour j“%àontilsluyfcurcntgrandgré.LcMardy,toutlciour,ilsordonnercnt leurs be- itt^nghis

quot;SieSjS: entendirét à faire ferrer leurs chenaux,amp; à emplir leurs malles de tous biés plt;frte»rdt ^^/‘“âuoient grande foifon. Le Mardy,au matin ils trouirerent,amp; chargèrent, amp;nbsp;fe ^»»’’^»*’X« /P'mauchemin,amp;pairerent,fousle faufeonduitduRoy,tout parmyl’oft. Trope- ^^^^^^i-^f^i^n

'quot;'Ges Bretons courrouccz,dont ils fedepartoyent fi fourrez amp;nbsp;garnis, amp;vousdy Jf^arlesAn-^ ^^uruns,qui demourerent derrière, on faifoit des tors alfez.Ainfi le départirent les ^1,^ de Beur-

§°'Sceiour3amp;vindrcntàGrauclincs,amp;làfarrcftcrent.Le Icudy,aumatin,ilsfen baur^.

-ocr page 728-

LE SECOND VOLVMÊ

« à 'sturbearg vindrent à Calais,à tout leurs grans pillages,amp; là refrefehirent, amp;nbsp;attendirent le vent, DuJefiret ijael- pour auolr partage à retourner en Angleterrc.LeIcudy,aum^in,cutraleKo)t de Fran ^uesmirac es ^^ dedans Bourbourg,amp; aufli firent tous les Seigneurs amp;nbsp;leurrçens. Si commeceret es icn vou sa ßfgfons à piller la villc,amp; riens n’ylairtèrcntjn’envneEglifedgSaint-lehanjenlaquc le eglifevn pillard,entre les autres,montafurvn autcl,amp; vouloir a force öfter vncpicr * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rc,qui eftoit (Alla couronne d’vn image,faite à la femfclan ce de N oftre-darne, mais i mage fe tourna(ce fut chofe toute vrayc)amp; le pillard renuerfa deuant 1 autel,amp; mourut de male mort.Ccluy miracle virent moult de gcns.Dc rechef vn autre vint,qui you ut faircàceft image la chofe parcillc,mais toutes les clofcs fonnerent àvne fois,lanscc qucnulymeift:lamain,n’onnelesypouuoitmettrc,carlcs cordes Soient retirées Retraite del ar ^ attachées,à mont.Pour ces miracles fut l’eglifefortvifitée de tout le peuple,amp;don mee ui^y na Ic Roy à l’image Nortre dame vn grand don,amp; aufli firent tous les Seigneurs,Ste^ «»f/f ‘*^‘*” luyiour, y furent bien donnez trois mille francs. Le Mardy on commença a delogff) amp;nbsp;départir, amp;nbsp;donnèrent le Roy amp;nbsp;le Conncftablc à toutes manières de Gens-d arroj congé.Si remercia le Roy les loingtains,amp; par efpccial le Duc de Bauierc(pourtatqu l’eftoitvenuferuirde loingtain,païs )amp;auflîfitle Cote de Sauoye.Sife retira chacu

• rc en fon lieu,amp; f en retourna le K oy de France. Mais le Duc de Bourgongne dcæout encores vn petit dclezle Comte fon Seigneur,pour mettre les befongnes enbonn^ drc,amp;.'fctenoitàSaint-Omct',Le SiredeCoucy amp;nbsp;plufieurs autres Cheualicrs amp;. cuyers de Ponthicu,de Vifmeu,amp; de Picardic3cntrcrent en Grauclincs,quand les glois l’eurent laiirce,amp;la réparèrent amp;nbsp;fortifièrent trefgran dement, amp;nbsp;en firent K tiere contre la garnifon de Calais.Si fe repeupla petit à petit lepays de Fûmes,dcu querque,deDifqucnnic,amp;: dcNeufport. Lefqucls auoicnt toutperdu en celle h ® mais ils feremeirent à conquérir de nouucl. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Commetstleii^aglois ^el’EueJqueeieNorduich furent malreceus à learrettot^ ./Angleterre, comment certainsgrani ^er/onnages furent de^ute^eurfrittf^i ou tréues,entre les Eoys de France (ß d'C/Angleterre, ç^ comment le Due th^’'^'

. ba»t mourut.

CHAPITRE

CXIVI

VOuspouucz amp;:dcue^uoirqucIcDuc(icLancIafttcncfutpascourr‘’“‘'f ƒ armée de l’Euefquc cre Norduich,qui mal feftoit portée,amp; qui eftoK^æ ' ” jj Emprißnne. puc.Car par dix auoit il perdu fondait,amp; fôvoyage en Efpaignc,amp; cnPoiWS‘‘''^u tnentJtrho- CCS Cheualicrs d’Angleterre furent retournez au pays, ils furent aflaillis duCom » masTriuet nbsp;nbsp;Sz leur fut dit que mal iis feftoient portez en leur voyage, quand felon le »'^“‘’ j

deGutUaume menecment qu’ils auoicnt cn Flandres,ils n’auoiêt tout conquis le pays, Si pif r/elmo,gt;fHi fu- ueillances meflîrcThomas Triuetamp;meflîre Guillaume Hclmon en cftoicotpl^ ^ ^prés^ddquot;^ ^^^^ que les autres. Mais meflire Hue de Caurclléc n’en cftoit en riens, ne du W®

' du Roy,ncducommun,demande,caronfauoitbicn,quclîonreuftcrcuducoiï' ,^ ccmcnt,ils euffent mieux exploité à leur honneur.Si leur mettoir on à fuSjqu ik ^““^ vendu Bourbourg amp;nbsp;Grauaiines au Roy de Francc,dont toute Angleterre enlut ^^^ • * fur cux,amp; en furent en gland peril d’eftre morts. Si fut commande de par le M^ deux Cheualicrs deffufnommcz,d’allcr tenir prifon au charte! de Londres,amp;-'ils) i‘ rent, amp;nbsp;en ce temps qu’ils tindrent prifon, Angleterre fe rappaifa,amp; quand ils wren liurcz,ils f obligèrent à demourer en la volonté du Roy,amp;:defon Confeil. Adonc rent fbis traittez auanr,pour prendre vnc treues entre les Anglois amp;nbsp;les François, • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftoient ceux de Gand en la tréuc,dont grandement déplaifoit au Comte de Fi^ndr

mais amender nelcpouuoir. Au departement de Bourbourg dcmourale Ducdcï^‘ taigne dclcz le Comte de Flandrcs,fon coufin,cn la ville de Saint-Omer,^ euft vo|^ tiers veu que bonne paix, ou longues tréues, fuiTentadrecées entre le RoydeFrjD^''’ fon droiturier amp;nbsp;naturel Seigneur, amp;nbsp;le Roy d’Angleterre , amp;nbsp;pour entamer cefte®^ niere, il en auoitparlé àaucunsCheualicrs d’Angleterre, le Lundy qu'ilsvindrent^'' nTZ'^ *^* ^^^®“^® ^“^°y ‘^^France deuant Bourbourg.LelqucIs Cheualicrs Anglois,àlapô^* rwpoir/y''^'^ Duc,f en eftoient chargez,amp; auoicnt refpondu que,eux venus en Angleterre, ils en faix, „^X^parlcroycnt au Roy amp;nbsp;àfes onclçs,amp; à fon Confeil. Or,pour mieux remonftrer que» c»rre Francett^eCongncluy eftoit plaifante,il enuoya en Angleterre deux de fcs Cheualicrs,futbon“ .^fn^letem. nes artéurancCS,Ic Seigneur delà Houffoye amp;nbsp;le Scigncui; de Maillydclqucls exploit^

-ocr page 729-

DE EROISSART*


23^


«u J ’®M'’®J®I^“c*^®^®’’^^*'^^’^e^^®^®’^’^® ^® Bouquinguam fonfrereJ’Eucf-^’’^°^^™®^’^®^^^^^ de Hollande, frère duRoy,amp; meffire Thomas de Per-

^j’ ’autres dû ConfcilWu Roy amp;nbsp;du pays d’Angleterre, vindrent à Calais, ayans tou-j f '‘lance,de parle R#y d’Angleterre amp;: le pays, de faire paix, ou ordonner treues, à gh P ’^'^Cjd’autre plt;t vindrent àEoulongne le Duc de Berry, le Duc deBourgon-hj I'^^*1^2 de Laon, amp;nbsp;le Chanccilier de France, ayans auifi plain^puiffancc de • j ^ l'oy de France amp;fonConfeil,dcpouuoir faire paix aux Anglois, ou bien de ,^nertréuesàleurvolôré. Quand toutes ces parties furétafTemblczcnfembleà Ca-ƒ«;.«’quot;owlongncjils.furattcndircnt encores vu petit à parlementer, pour le Confeil le5t^/’?”®’9’’*P’intn eftoit venu,car les François ne vouloicnt faire nul traitté, que j ^Ipîignols n’y fuifent compris. Finalement vindrent, de par le Roy d'Efpaigne, amp;; ,Pj'ys,vnEuefquc,vn Diacre,amp;dcux Cheualiers.Or fut auifé de toutes partics,amp;pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^ ;

P us fcur(pourtant qu’ils ne l’ofoient affeurer bonnement i’vn auecques l’autre,corn- heuê^rlesilt 1 Q^ScigneursdeFrancepourvenira Calais,ne les Seigneurs d'Angleterre pour al- putex^Je Fran '‘^2Boulongnc)quc le parlement finies traittez feroyent alfis amp;misà mi-chemin de ctçy d’Anal.

oeux villes, au deifus de Buiffem,en vnvillagc:aucc vneeglifc,qu’on appelle Bolin- fir le traitee-pLavindrenttoutes les partics,amp; furent les Seigneurs amp;nbsp;leur Confeil par plufieurs ^“’^^ Je paixt ’jfnécsparlercnfemblcjamp;làcftoientleDucde BretaigncSélc Comte de Flandres, j^’tkfurlcschampstcnduc la grande tente deßruges, amp;nbsp;donna le Comte de Flan- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

j's,adifncr,cn tente,au Duc de Eâcla{îrc,au Comte de Bouquinguam , amp;aux autres me»Mis,fi*-'^ocursd Angleterre,amp; furent les cftats tenus moult grans de l’vne partie fie de l’au- lon:fala* l»®îK)toutconfîdcréamp;parlcmcnté,onn’y peut oneques trouuer nulle paix, car les j^jois vouloicnt rauoirt Guiennc,Calais,amp; toutes les fortereffes, que les Anglois TrépasduPue j^'Uentàceluyiourdecà la mcr,iufqucs àlariuicrede Garonne, tant en Normandie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^*

(|,?®’’c^3’goc,qu'cnPoidou,cifKaindonge,amp; en la Rochelle. Laquellechofe, ne ^^‘-f^^ j^'^'Mcuflentiarnais les Anglois fair,amp;par efpecial rendu Guyenne, Calais , Chier-''\ncBreft, en Breraigne.Si furent ils fur ces traittczplus de trois femaines,amp; pref-^^''^quot;slesioursilsparlcmcnterent,ouleurConfeil,enfemblc. En celuy tempstré-

^^^sefiedc,cnlaDuché de Luxcmbourc,amp; en la ville de Luxembourc, le gentil '°'yDüc5J^ncclins de Boefme,Duc de Luxembourc amp;nbsp;de Brabant,qui en fon teps p^b,frifqyg^2gg,^j^Qyj.^^^^g^2rmcrctauoiteftc,5cquafl|J iliffic de ce ficcle,on di-_^‘\’‘io‘icquclephi.shaut Princc,amp;lc mieux cnlignagédcplus noble fang,amp;qui plus 1 ^dcprochains,eftoit morr.Dicu enaytl’ame.ii giften l’Abbaye de Wander, dc-j^ *'UXembourc.Si denroura Madame laDuchcffe,Iehannc de Brabant,veufue,n’onc *

Pwsnc Pc remaria,ny n’en eut volonté. De la mort du noblcDuc furent tous cour-*”’«2 ceux,qui l’aimoycnt.

^^’»'»eKt^dnranl le iraate^eKi tdepaix ou Je treues, les GanJois outragèrent ceux Je Toiiraaj/^ (^ comment treues furent accorJées entre les Roys Je France lt;jr J’t^a-^^iterre(^ leurs alie'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxrvii.

nbusretournerons aux traittez amp;nbsp;parlemét qui cftoit mis amp;affis3entrc les Seigneurs

^de France amp;nbsp;ceux d’Angleterre, entre Calaisamp;Boulo^gne, à mi-chemin,au villa- • « öNdus-nommc.Lequel parlement ne peut oneques venir à^uleffed de paix, ne de Fomt,pourvnepartic,nepourrautrc,amp; veulent les aucuns dire que le Comte de Fla-^ôy auoit grand cou!pe,car nullement il ne vouloir confentir que ceux de la ville de M fulfcnt appeliez dedans nuis traittez,amp; ce par le pourchas5c information d^ ceux '“toges,dont les Anglois eftoient courroucez, amp;nbsp;f en portoyent plus mal les traic-f’-bwrilsauoicnt alliancesamp;conuenances grandes les vns auecques lesautrcs,amp;ne * Mooientfairepaix,nedonnertréues nercfpits, les Anglois ne les François,que les J’odoisne fulfcnt endos dedans. Ainfil’auoient ils iuré tous enfcmblc en la ville de «lis, amp;ccftc conuenance amp;nbsp;alliance brila,amp; par plufieurs fois rompit,les traittez.Fi-’dementonnepeut trouuer entre ces parties nulle bonne paix( ce fcmbloitilàl’vn Sc 3utre)dont fut regardé amp;nbsp;parlementé à prendre vnes tréucs, amp;nbsp;fur tel eftat amp;nbsp;traitté ®parlcmcnsprocèdent,amp; euft volontiers veu le Côte de Flandrcs,quc ceux de Gand “Otnt demourez en la guerre, amp;nbsp;mis hors de traittez, mais nullement les Anglois, ne 'Motent affcntir,amp; conuint,à la tréue donner amp;: accorder, que Gand demouraft amp;nbsp;oilcnclosamp;annexe dcdans,amp;demourroyent chacun enfon eftat, fans muer ne rcn-'dorterelfcnulleIvnàlautrc,amp; eftoient Audenarde amp;nbsp;Grauclines Gandoifes. Or

-ocr page 730-

240 nbsp;• LE SECOND VOLVME

(quay qu’on parlemêtaft ainfî fur la frontière de Calais amp;nbsp;de Boulogne) vindrét ardoU les GandoiSjqui eftoiét de la garnifon d’Audenarde,lcs fauxbourgs de Tournay, amp;nbsp;en retournèrent fauuement,à toutleur pillage, dedans Audenarfe, amp;nbsp;fi vindrentjparles feftes de Noeljles Gandois recueillir amp;lcuer les rentes dut Stigneur de Tournay,® fa propre ville,dont il fut moult melancolicux,amp; ditamp;iura( ÄDicu luy plcultai cr) ^ ^^J^^^’^p^ que traittéjii’^ccord^qui peut cftrc,n’auoir efté fait,cÿre le pays de Flandres amp;.lcs a vslotiegt;s lej ^e dois,il ne tiendroit aucunemêt,mais leurferoit toufiours la plus forte guerrequilp^oy sgt_^neur d Ef roit^car ils luytolloyent,amp;: auoient tollu,fon hcritage,n'ilnc fauoit dequoyviure, 1 e lefh^^i.^ ^'^^^ ^^ Brabant amp;nbsp;Haynaut ne luy aidoyet, tant Vanoient les Gandois débouté de 0 fuittant,c^en heritagc.Parles traittezamp;parlemens,qui furent en celle faifon à BoÜnge,entreles fes propres gneurs amp;nbsp;Princes delfus-nommez de France amp;nbsp;d’Angleterre, fut conclu,a gran ro villes pour en chef,qu vnes tréues fcroyent entre le Roy de France amp;nbsp;ccluy d’Angleterre amp;: tous fa propre vil adhérons amp;allicz,c’eft à cntcndre,de la partie du Roy de France,toute Efpaigne, pV^y» ^‘*quot; cc,amp; Camille,par mer Sr par tcrrc,amp;: auffi le Royaume d’Efcoce, amp;nbsp;deuoyent les « amdeTo^r- Ç°^^ fignificr,au plus-tort qu'ils pourroyent,ccllc treue au R oy d’Efcoce, amp;nbsp;aux B«^ nay er de ^ P^Y^ d’Efcoce,amp; deuoient les Ambairadcurs,qui ce meflage de parle Roy de ^^^ Toumai^s, ccferoicntenEfcoce,auoirfaLifconduit,allantamp;t venant,parmyle Royaumed, «»^ keonfejp ne- terre. Auffi delà partie dcs Anglois crtoicnt-Compris en la treue tous leurs adhéra ßrebten refolu aUicz,en quelque lieu qu’ils fufrenr,amp; ertoyent ceux de Gand en toutes leurs del vn,nee de prefl^mentnomincz,^ enclos dedans(dont grandement déplaifoit au Comte « autre^a^d^e ^jj-gj^g^^juj-oy^nt CCS tréucsfeulement iufques à la Saint-Michel,^“cloncomp^^^

l’an de grace mil trois cens quatrevingts amp;nbsp;quatre, amp;nbsp;deuoyentlcs parties ^^^° .; Treues entre 0^1 Commis pour cux, qui auroyent plaine puilfancc d’appaifer les Royaumes |^ Tranceer deffus-nommez. De toutes ces chofes furent prifesamp;leuées lettres autcntiqu^^’^j^^, ^n^let. er ftrumens publicques,à tenir amp;nbsp;accomplir ioyaumetff,amp; iurcrent les Seigneurs

leurs aUtez.. fes dclfufdites à non enfreindre.

Comment le Comte Louis Je ElanJres mourut^ (^de l'orJre^ qui/ut tenu àfeu olgt;ß^^^'

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRl CXLVIII.

A Infîfcdcpartitlcparlcmcnt,amp; retournèrent les Seigneurs dcFran® „j ÿle J^Lic ceux d’Angletcrrci^KZalais.Lc Duc de Bretaigne f en retourna c”^®®* ^^^^jlr Comtc de Flandres à Saind-Omcr,amp; là fc tinr,ou il luy prir,affcz toftaf^f ’ jji’nk die, dont il mourut,amp; fut ordonnclt;p’il feroit enterré enrEglifcNoftre-d^ nbsp;nbsp;j^^jj Trépas^du Co- ^ trépalTa de ce fieele le Comte de Flandres, l’an de grace mil trois c^”5^^? ,j Jcigt; te Leuts de nbsp;nbsp;^ trois,Ic vingtième iour du mois de lanuier, amp;nbsp;fut apporté à Los, vus , juoi')

Cemte Lottie

de e^and^s.

Flandres, le pjfl^.Auffiy fut apportée la ComtefTe fa femme, qui trépafréceftoit(cmq^'’ ^ 1^8^ TmT en la Comté de Rethel,amp; furent enféuelis cnfemblc,cnl’cglife de Saint Picgt;^® ^gjg Or vous enveuxie recorder l’ordonnance, amp;nbsp;comment elle fut. Gy enfuj“® L’el/e^uedu donnanecs du Comte de Flandres amp;nbsp;dclaComtclTc, fa femme, dont les corP^^j -------T...;, apportés à Los,vneAbbaye^qui ertdclezriflc.Quand ils deurententrereni ^^^j nombre de Seigneurs de f rancc3dc Flandrcs,de Haynaut, amp;nbsp;de Brabant, y s . ^j. vefprc de robféque,àvAir de la porte des malades,amp; apporter les corps le,iufques à l’Eglifc de Saint Pierrc,amp; y furent armez pour la gucrre,Sc J^^^ ^ vieles menoyent, premièrement melfire Ichan de Heluyn,lc plus prochain du co 1 ^i^^^j né d’4 nguerrand de Volemie amp;nbsp;de Roger de Lefpierre,lc Seigneur de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gj*

de lehan de Lefpicrrc,amp; du Seigneur Saufée de Fretin,amp; le Seigneur de Maum ) néde Godetfroy deNoillc,amp;rdcHcnry de la Vacqueric. Itéra ^^P^^ïT®“^^^!^^ furent ordonnez pour le conuoy,c’ertaflàuoirmcflirc Pierre de Bailleur, proc ^^i^ corps,mené de Guyot de Lompre amp;nbsp;de Ichan Louis,Seigneur de ^^®^ lire Sohier de Gand, douant meffirePierre deBaillcul, mené de Huyart de Se de Michel de la Quarric,ôe meflire Ichan du Moulin, deuat mefTirc Somcr c ,^j mené de Ichan de Quinghen amp;nbsp;de Haubequin le Marcfchal. Après ten “)^^Jj^lC bannières de la biere, amp;nbsp;premièrement meffire François de Hafurquerque, ro^^j^ Gouffain le Sauuage douant meflire Lancelot la Perfonne douant meffire 0 ^ meflire Ichan de la Helle douant meflire Lancelot la Perfonne. Item feniuyucn ^^^^ qui portèrent les bannières de la bicre amp;nbsp;du conuoy.Meflire Matthieu deHunic ^^^^ douant luy, meflire Ichan de Helles,Seigneur des Aucaux, amp;nbsp;meffire Ciertnc a

-ocr page 731-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;241'

^2frc dcuant ledit Seigneur des Aueaux,amp; meflire Ichan de Paris dcuant Cicrchelart.

''®cy-apresfcnfuyuent les noms des Barons,qui aidèrent à porterie corps du Prin-^^i^pulsla porte des malades mouuant,cn venant parmy la ville de rifle,iniques à l’c-b'æSaiiît-Pierre. Prendre ment meflirc lehan de Vienne, Admirai de France, à dex-le Seigneur de Guiftellc à fcncftrc,mcfl;re Valeran de Raucnal auffi à dcxtrc,amp;le '^claindcDifqucÄucau fcneftrc,leSeigneur d’Eftonnay àdextre, amp;nbsp;meflirc An-j.i ^‘''^5^^‘^i^cftre.Itcm cy-açrcs fenfuyucnt les Baros qui aiderétàj^ferter Iccorps * ^^^« Côteffe de Flandres,mouuant de la porte Saint-Ladre,en venant iniques à l’Egli-J-Oc Saint Pierre,amp; premièrement le Seigneur de SuIly au cofté dextre,amp; le Seigneur

^“ codéfeneftre,meflirc Guy de Pontaille,Marcfchalde Bourgogne au dextre apre^,amp; meflire Guy de Guiftclles au cofté féncftrc,8rpuismefrire Henry ƒ Coing,au dextre, amp;nbsp;le Chaftclain de Fumes au feneftre. lté fenfuiuét les ordonâces oiour de robfcquc(lcquel on fit en feglife Saint Pierre de riflc)ccux qui ÿ furet,amp;1 es ®osdes Efcuyers,qui tindrent les efeus,toute la meffe durant,iufqucs à l’offertoire. Le uede Bourgogne tout fcul,amp; le premier efeu fît porter deuât luy,amp;: fut fouftenu ledit 'eu du Seigneur de Raucnal,Chcualicr,du Seigneur delà Gouneufe,de Labequin, de ^^ouftrcjamp;dclchan de Point-alicrSjfrcre au Marcfchal de Bourgongnc.Aprcs,lcfc-Mclcu,deuât Mofeigneur lean d’Artois3Côtc d’Eu,amp;meflire Philippe de Bar. L’efeu • Wtenu de Valeran delà Sale,56 de Lcfclaus d’Anequin. Apres,le Comte de la Marche ’oicffirc Philippe d’Artois.L’efeu fut tenu dcGilIon de Labert,amp; de Robin de Flori-^y. Aptes meflire Robert de Namur,amp;r delezluy meflire Guillaume deNamur,fon ^oeo.L clcu futtenu de Chaux Bemardjamp;de Girard de Stcrnaille.Item pour les efeus ilconuoy.LcSeigneur d’Anghicn,qui auoitdelezluymeflircIchan de Namur. Lcf-Jfuttenu d’AiIlartdePonthecsamp; de Henry de Moucy. Apres meflirc Efne deCha-^ô,amp;le Seigneur de Fere.L’efeu fut tenu de lehan de Heluin,amp; Edouard de Caftró. J pf«)leSeigneur d’Ancoing,S?îe Seigneur de Guiftclles.L’efeu fut tenu de rrifta,dc moites,amp; Ichâdu Beart. Après le Seigneur de Moriénes, amp;nbsp;le Seigneur de Sully.L’ef-

'’B'nudcFrcfinsüe,amp; de Damas de Bucy. Item ceux3qui offrirent les dcftriers,de '^S^'‘‘^Prcnucr,MofcigncL]r de Chaftilló,amp; meflire Simon de Lalain, Baillifdc Hai-y “^cftojintlcs Seigneurs à pié,amp; le chcual armé amp;nbsp;couuert.Pour le fecôd, meflire *‘Crâ(lcRaucnal,amp; le Chaftclain de Difquemade.Pour le tiers, meflire Hue de Mc-'onjamp;lc Seigneur d’Aucy.Pour le quart le Seigneur de Ôl^ncl, amp;nbsp;le S cigneur de Bru-*'’^u.ltcmfcnfuiuentccux,quioffrirétles deftriers du conuoy.Etpremier,meflire Hé yQAncoing,amp;i-ncfllre Girard de GuiftclIes.PoiATe fecôd,le Seigneur de Montigny, ^ jl'SeigneurdeRafâgbié.Pour le tiers,le Seigneur de la Haurade, amp;nbsp;le Chaftclain de Ofncs.Pour le quartle Seigneur de Sagumelles,amp;mcflirc Roland delà Clicque.Iteni Wuent ccux,qiu offrirent les glaiues,de la guerre, amp;nbsp;premieremét Mofeigneur l’A-0quot;ral de France,le Seigneur de Rary le fecôd,le Marcfchal de Bourgogne le tiers,leSci S'^eur deS.Pylcquart.Itcm fenfuiuét les noms de ceux,qui offriréclcs efpées du con-^’jprcmiem'ieffirc Guillaume de Ponthieu,le fecôd meflirc Guillaume delaTrimoil-®)lc tiers le Chaftclain d'Ypre,le quart meflire Guy dcF^ancourt.Item ceux,qui offrirent les Heaumes delà gucrrc,amp; pour le premier, le Seig. de Mailly,pour lclecôd,mcf- • • reCuiHaume dcHorn es,amp;meflirc Anfel de Salins,pour leners,mcffirelehâDoppcm, *hChaftclaindeSaint-Omcr,amp;pourle quart,meflirc Guy de Guiftclles,amp;le Galois J^nncydtem pourles Heaumes du conuoy.Premierement meflire lofTc de Haillain, r^dTireOliuierdcGuffy.Pourlc fccond,lc Seigneur d’Yfebobecque,amp; le Soigneur /quot;^‘‘'îin.Pourlcquart,mcffivcTriftan du Bois,amp; mefsireIchan de lumont. Item fen-ninentccuXjqui offrirent les bannières delà gucrrc,amp; pour la première,le Seigneur de YenaiHcjpour la fécondé,meflire Leoncel d’Airannies, pour la tierce mefsire Gilles £^ c^^^j^^^ j)»Goncufc,amp; pourla quarte,mefsire Ichan deLuifolom.Itcm fenfuiuent ceux,qui ptnuHebeint, Onnrcntlcsbannières du coniioy,amp;pour la prcmicrc,mcflire Orengois de Relyt pour itærce,mcfsireIchan deDifqucniue,amp;pourlaquarte,mcfsircVilainesdcla Clicque. tonrcnfuiucntlcsnôs des Seigncurs,quiaprès,l’obfcque fait,meirét le corps duCom Me Flandres en terre,mefsire Ichan de Vienne, Admirai de Frâce,le Seigneur de Gui

^'‘h,mefsire Valeran de Raucnal,le Chaftclain de f Difqucmudc,le Seigneur de Ray, ^^^ ^ ^^ ^^^^^ ®tlsirc Anfcl de Salins,! tem fenfuiuent les noms de ceux, qui enterrerent le corps dit Di^ic-quot; ^ ^Comteffe,qui fut femme au Comte, meflirc Guy de la’Trimoillc, le Seigneur de made.

-ocr page 732-

242 • LE SECOND VOLVME

Chafl:ilIon,lcSéncfchaldeBourgongne5MonfeigncurGirard de Guiftclles, æc^'^ Henry t d’Antoing,amp;: le Chaftelain de Furnes.Et eft à fauoir que tous ceux, qui lurent d’Antoing, à l’office à entrer en l’Eglifc de Saint Pierre de l’Ifle, quand les corps y furent apporter «»d'Aucoing à la vefpréc,dcmourcrent à l’office au lendemain à la mefle, t^t de Chcualicrs arm«^ comme de ceux qui portèrent bannicreSjSc auffi les Efcuyers ,^ui amenèrent les cn^ uaux.Itcmy eut,à porteries corps du Comte amp;nbsp;delaComtelfede Flandres fafemme) • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parmy la villêdc l’Ifle,venant iufques à l’Eglifc de Sai«t Pierre,quatre ces hon)ngt;ô,ou

cnuiron,tous noirs vertus,amp; portèrent chacun vne torche,pour conuoycr les corpse quesàrcglifcSaintPicrrc.Ecccs quatre cens hommes deffufditstindrentles tore ^ au lcndemain,cn l’cglife,durant la merte,amp; tous ceux,quilcs tcnoient, cftoientrie e uinsdesbônes-villes,ou Officiers dcfonhortel,amp; ditlameflel’ArchŸucfquede R?® amp;nbsp;crtoit accompaigné de l’Eucfque de Paris,amp; de l’Euelque de Tournay,de 1 Euclq“^ de Cambray,amp; de l’Eucfque d’Arras,amp; y furent aucc eux cinq Abbez.Itcm eft alii»0 qu’il y eut en reglife,à robf(^ue,fcptccns chandcllcs,ou cnuiron,amp; chacune chade pefant vne liure, V fur le trauail auoit cinq bannières.Celle du milieu crtoit defladt^^’ la dcxtre,d’Artois,lafcncrtrc,au deflbus,dela Comté dcBoulongnc,laquatricfin^) , la Comté de Neuers,amp; la cinquicme,dela Comté de Rcthcl,amp; crtoit le trauailaræo • d’vn corté,de l’cfculfon de Flandres,5c au corté fenertre de la Dame d’efculTons de ^^^ dres,amp; de Brabant,amp; aual le mortier y auoit nombre de douze cés chandelles,S^' s fix,oucnuiron pareilles à celles du trauail. Etn’y auoitDamc ne DamoifeUc^^L Mofeigneur de Bourgôgne3nc de par Madame fa fémc,fors laGouucrnciredcl me au Gouuerneur, amp;nbsp;y fit on trcsbcl difncr,amp; y furet deliurez de to’ coußsamp;W , de bouche corne aux hortels,tous Chcualicrs amp;nbsp;Efcuyers3pour la nuit,amp;le lourde féque,amp;leurfutdeliuréôcbaillétoutledrapnoir,dontilsfurent vertus. Apr^.^ ces chofes faitcs,chacun retourna en fon lieu,amp;: lailT^e Duc de Bourgongn^ïde^^ ^ garnifons de Flandres,amp; par toutes les villes,Chcualicrs amp;nbsp;Efcuyers(non obnai’^ 4^^ les tréucs fuirent iurées amp;nbsp;accord tes,amp;fccllécs,entre France amp;nbsp;Angleterre, ^’*°%^ pays côioints amp;adhersaucc cux)amp;fe tcnoit chacun fur fa garde. Puis retourna ^ deBourgongne en France,amp; Madame fa femme demoura vn grand temps ^^

CffmmefJt les Cemles Je Nerthombela^Je ^ Je Jgt;!^ortingheft, (^ les^f)gllt;)i*^^''^f fos vne cheuauehéepû^ entrer en Efioce, c^Jes f^mba^aJeurs ileFrUdl“'^ refit eauoje^e» Eßoee^pour fjotißer les treues ^ ijui eßoient entre Franct è gleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre c x l v i : i.

VOus aucz bien ouy cy-dclfus recorder commet les Seigneurs de fMnce,lt;l“*^“^^ Icmentauoient erté en celle villc,qu’onnómcBolingc(quificd entre Cahis*-longnc)fc chargèrent, à leur departemétjqu’ils fignificroiét les tréucs,qui ptdesf^ ^^^ de tous cortcz entre eux amp;nbsp;les Anglois,aux Efcoçois,amp; au Roy d’Efcocc,parq''/|j( rcur,ne mal-talent,ne fe mcirt de pays en autrc.Toutcsfois, au vray dire ,1e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

Armee tl’^n- France ne fit pas dececy bonne diligence,comme il deurt,cartantortilsy deuû^ .^ I gleterre enEf- uoycr,mais non firent. Nefj^y à quoy ce demoura,fors en celuy efpoir,quelcE f««.j;^84# Bourgongne,puis les paramens faits,fut grandement chargée embefongner ^^^ mort de fon grand Scigneur,le Comte de Flandres, amp;nbsp;pour l’ordonnance amp;nbsp;od ^“^j^y auffi,quc l’on fit en la ville de 1’111 e,fi comme cy-delfus auez ouy rccorder.Si ent pas queles Anglois deulTent faire ce,qu’ils firét.Car,tantoft apres la Pafque, ƒ ^^ te de bfc3rthombelandc,lc Comte de Nortinghcn,amp; les Barons de Northombe an ’ meircntvnechcuauchccamp;arméefusfenlaquellepouuoitbienauoir dcuxmiHe ces,amp; fix mille Archcrs)amp;palTerent Beruich amp;Rofcbourg,amp; entrèrent en Efeoee. commencèrent à ardoir la terre de laComté de Donglas,amp;ccllcauSeigneurdeM|^,yj- I fcc,amp; ne lai fièrent riens à ardoir,iufqucs à Haindebourg.Les Barons amp;nbsp;^^®“’.pii, coce n’ertoyent de riens fignifiez de cefte aduenue,amp; prirent la chofe en j^jj amp;nbsp;dirent qu’ils l’amenderoyent à leur pouuoir : car outre, ils difoient que les A*^5.^^j deuoyent auoir à eux tréues,fi-comme on leur auoit rapporté,mais riens n cnlauo car cncores,au vray dirc,ils n’en ertoient point fignifiez.Bien fauoyentque de ‘^f[ -^ fté ils n’auoiêteu nul traittéaux Anglois.Si crtoit la guerre ouuertc,mais toutesM* ^^ fauoientpremicr cóparée,dont moult leur déplaifoir.Vous fanez qucnouucllcs ep^[^ dent tantoft en pluficurs lieux.Si fut feu en Flandres,amp; par efpeci al à 1 Eclufejpar ^^

-ocr page 733-

DE FROISSART.


44?

^^änsquiinirent hors d’Efcocc,comment les Anglois cftoient entrez en Efcocc,amp;' gommentauffi le Roy Robert d’Efcoccjamp; les Seigneurs faifoient leurs mandemens amp;nbsp;quot;'gt;ionfestrefgrandeSjpourvenircombattrc les Anglois ,amp;au{ïifut il feu en France, '1^''les Anglois eftoi^t aux champs(fi-cóme on difoit l’vn à rautre)amp; ne pouuoit guc-^‘^sdemourer,qu’il n\' euft bataille.Les DucdeBerry,dcBourgongnc, amp;nbsp;le Confed du Awlafadeurs ^oydeFrâcc,quancnls entendirent ces nouuclles,dirent que c’eftoit follement expioi dcF^tnce, Je-Me ce qu’ô n’auoit encores fi^nifié,ou enuoyé lignifier, les treues en Êfcocc,tout ain- l’ttrez^pour al-“^ on auon promis à faire. Adoncfutordôné,deparlcRoy,fcs oncles,amp; fonCôfeil ^‘^gt;'‘’^ ^ß«^^ ®dler,enEfcoce,meflirc Hemard deMairejfortfageCheualieramp;autcntiquc, amp;nbsp;mef- P'’'‘gt;'ß^'”ßfgt;' '■■£PierreFramel,amp;vnSergêt-d’armesduRoy,lcquclefl:oirdelànatiod’Efcocc,amp;rfap ^^^'^*^^^ fdoitlanequin^hfipenois,quifutordôncy aller,pourtatqu’d fauoitparler lelâgagc, ^ oognoilToitlepays.Cc pendant que les Ambalfadeurs de France fordôyo:er,amp; que pour aller en Angleterre fappareilloyent,amp;quc les Anglois en Efcoce couroicnr,dont

Jesnouuclles enpluficurs lieux fépandirent,ily auoit G«-d’armes àl’EcIufcjdu Royau fCc plptgeeß nie de France,qui làdormoycnt êc feiournoycnt,n’cn quel lieu tourner ils ne fauoient ram/vJejekn wHestreucs entre Flandres ôé Angleterre fe tenoient. Si entendirent que les Efco-

^Çoisamp;lcs Anglois gucrroyoient,amp; difoit on à i’Eclufe,pour certain,! que haftiuement ^^'Z’'^J •tntpar ’uroyentbataille enfemble. Lefquelles nouuellcs ouirent volontiers ces Gens-d’ar-

^rsde France,tels que meßire Geoffroy de Charny,tnemre lehandc Plaiffy, meffire que haftiue-oucdcBoulô,rnenire Saingc dcVillierSjmelfirc Garnier de Libourne,melfirc Garnier mène alloiét j^Guflàngin,meffireOdin deMotin,meffire Roberede Câpignen,laques dcMótforc, cnlêblc tels icâedHcluin,leâdeMelîez,MicheldelaBarre,amp;:GuillaumeGobart,amp;pouuoyêtbié qoemefsite '^eenuiron trente Hommes-d’armes,Cheualicrsamp;Efcuyers . Si eurent alliance en- ^^° ‘‘°y' “■ublcpour Fauancement de leurs corps(ppur ce qu’ils ne fauoient ou trouuer les ar-'quot;'SjforsenEfcoce)qu’ils loucj^ient vnc nef,amp; puis iroyent en Efcoce,prendrel’auen ^teenfemblc,auecles FJcoÇ(US,amp; ainfi qu’ils rauiferent,ils le firent,amp; fe departiret de ^dufe,amp; montèrent en vnc bonne nef tous leurs harnoi$-d'arrjcs,5e puis entreret de-?’'Squand ils eurent le vent à gré.Ils laifferent leurs cheuaux,pour le dâger de la mer *Mtle voyage qui eftoit trop loing,amp; bien fauoient les mariniers,qui les menoyent ’l'''hnepo«uoicntprcndrcterrecnHaindcbourg,àDombarc,nedcdans les hautes /„ Ambafa^ Wainsjcar autant bien eftoit la nauire d’Angleterre paumer, comme parterre, amp;c- Jearsde Fra» *ogt;cntles Anglois maiftres amp;nbsp;Seigneurs de ces premiers ports d’Efcoce,pour les pour ^^ vw lei^oy, ^'3nccsquilcsfuiuoyentpar mer. En ccluy temps vindrent les deffufdits Ambaffa- ^ An^leurre, q^‘S de liancc en Angleterre,amp; furent dcucrslc Roy Sefes oncles,qui leur hrettres- f”^ M'^tóLT onnechcre,ô;puisfcdiffimulcrentàce premier iourvnpctitjpourla caufe de leurs -^{//gute^^u’d §%quifâifoient guerre aux Efcoçois,amp;quand ils entendirent qucleurs‘gens auoyét nj fait Seï 13it leur fait,^qu’ils retournoyent en Angleterre,!^ firet partir les meflâgers du Royau gés d’armes, quot;’'^'Franccfmcffirc Hemard de Maffc3amp;les autres) amp;nbsp;leur baillèrent lest féaux d’ar- «« Hcraux ™^duRoy d’Anglcterre,pour eux mener fcuremenr,parmy' Anglçterrc,en Efcoce,Se larmes. 3iteouurirvilles amp;nbsp;chafteaux encontre leur venue.Si fe meirent au chemin les deffuf ^■tSpourallerenEfcocc.Tantcxploitercntparmerlcs lt;4hcualiers de France,eux par- , MclEclufe,cncoftoyant le pays de Flollande amp;nbsp;Anglctc»c3 en élongnantles périls * darencontre des Anglois fur mer,qu’ils arriucrenten Rfcoce,fur vn petit port qu’on t^lt;lt; c^rf? met 'dMondres. Quand les Efeoçois,qui demouroient cnlaville,cntcndircnt que c’e- '^quot; Monroy oientFrançois.qui eftoient venus pour trouuer les armes, fileur firent bonne cherc, ^“^ '“^ ttßnyt hsadrecerent de tout cc,qui leur faifoit bcfoing,àlcur loyal pouuoir. Quand ces quot;^’^^ ‘^‘f^gt;'^' triersamp;Efcuyersfcfurent refrefehis par deux iours cnlavillc, amp;ils curentap- • r^desnouuclles,ils fe départirent,amp; montèrent fur hacquenées, amp;nbsp;vindrent à Don-æu,amp;fîrenttant(commcnt que ce fuft)qu’ils vindrent à Saint-IehanSîon,vne bonne “lecnEfcocc,ou la riuiere de Tcon court,amp; là a bon haute de mer,pour aller par tout ^niondc.Eux venus en la ville Saint lehan,ils entendirent que Jes Anglois feftoiétre-trîits,amp;:qiieleRoyamp;tous les Seigneurs d’Efeoce eftoient en Haindebourg,àparlemé- ^rrluéede ^«nfemble. Adonc ordÓnerentilsquemeffirc Garnier de Guffangin amp;nbsp;Michel de la ^‘*‘^^‘(^5 che-’^droyent deuers le Roy d’Efeoce, à,Haindebourg,pour parlementer enfembic, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;

J'^'^clcsBarons amp;nbsp;Chcualicrs du pays,pour fauoir quelle chofe ils pourroyent faire, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ ?’’lt;lt;»

ponitrcroycnt,a toutlc moins, la bonne vol6te, qui les auoit meus de partir de ptur/fyure ^®es,pour venir en Efcoce,amp; meffire Geoffroy de Charny amp;nbsp;les autres demoure- les armes

X

-ocr page 734-

244 nbsp;• LESECONDVOLVME

roycnt là,tant qu’ils auroycnt la relation. Si comme il leur fut ordonné, il futfait, amp;nbsp;partirent de Saint Ichan,ôc firent tant,qu’ils vindrent à Haindebourg, ou le Roy eftoit •freß prefjiie amp;^ le comte deDonglas(lcqucl fappelloit lames, car le Comtedon perc, meflircGuil' apeurer ijue ce laumc,cftoit nouucllement mort)amp;là cftoientleComtedc M^pay, le ComtetdAr-metefi cetrom quenoy,le Sirc dc Verfi,le Sire de Luyde, Ic Seigneur de Sutirlant, amp;nbsp;le Comte dOr-pu, mairie ne quenay(qui eftoient fix freres,lefqucls eftoient tous Cheualiers)amp;: firent ces Seigneurs ^breTir^r^^ ‘^’ß^coccaux ^cuaIicrsdcFrance,amp;àMichel,trcsboÂnc chere. Meffire Garnierte’ Ç^d a Luy- “o^ft*^^au Roy,Sc aux Barons d’Efcocc,rintention dc fes compaignons, amp;pourquoy de, peu après, ds eftoient Venus en Haindebourg.Les Âmbaffadeurs dc France (meflire Hemart de jy lireye velen Maffc,meffirePierre Framel,St: lanequin Châpenois) auoiét apportées treuesdeflu -tiers Linde- dites,dcuifécs entre Ic Roy dc France Scie Roy d’Angl.maislcs Efeo^is y eftoienttç* (éc,queSoetl7, belles,8c en diffimuloicnt,en difant que trop tard on les auoit lignifiées,amp;qucnulIcsi‘S lt;1« Lindefay. n’en tiendroient, car les Anglois leur auoient en celle faifon apporté St faittrop gran-. dc guerre . Le Roy Robert Iftir brifoit leur propos, en ce qu’il pouuoit,amp;diloit que voirc.mcnt(puis qu’ils en eftoient fignificz) ils ne pouuoient dilfimuler, que les treuem ^ n’y fuffent.Ainfi eftoient en differentie Roy amp;: les Cheualicrs de fon pays, Tvn contre l’autre, St: auint que le Comte de Donglas St: le Comte de Moray,les cnfansdcLindf • fcc,8t: aucuns Cheualicrs amp;:Efcuyersd’Efcocc(quidcfiroycntles armes) eurent vnl^ cret parlement cnfembIc,cnrEglifc dc Haindebourg,ou l’on prie Saint-Gillc,amp;wl^ là appeliez les Cheualicrs de France(meffire Garnier St Michel de laBarre)amp;làleur » dit qu’ils fiffent traitté aucc leurs compaignons,St ils orroyent bônes nouuelles,amp;:toiit ce ils tinlfent en fecret-Sur celuy cftat fen retournèrent ils à Saint-Ichan Ston,amp;rccuf derent à leurs compaignons tout ce,qu’ils auoient vcu St trouué.

Comment les Barons (ß cheualters d’Efeoce^c^ aucuns de Erance^méirentfnsvfiedX' uauchée^pour entrer au Royaume d'Angleterre,fans l^u du Roy d’Efcocc,(^ d’^' ment il/’en enuoya excu/er par vn Heraut. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxtix.

•f lid dit Bo-lingcSjtzquot; Buille, peur Vvjflcm,4»

DE CCS nouuelles furent meflire Geoffroy de Charny amp;: les autres Chcualicrs^, cuyerstous réiouis, amp;fc départirent de là, amp;nbsp;exploitèrent tant par leursƒ qu’ils vindrét en la ville de Haindebourg,amp; ne firét nul féblant de chofe^»*^^*^^ 1 fairc.Ilsn’curét pas là feioui^é douze iours,quclc Côte de Donglas toutlcc^®^^ les manda qu’ils vinlTent deuers Iuy,à fon chaftcl,amp; leur enuoya cheuaux.llsvin°'^^'’ '^rmee d'eß luy,à fon chafteau d’Alqucft. Au len^main qu’ils furent venus,!! les mena auecloy “^ cocee» -^^le^f^ certain lieu,ou marche, ou les Barons amp;nbsp;Cheualicrs d’Efcoce faifoicntlcurnw“ ^ *tnMnfi^t*de ’’'^^^^cffouucréten trois iours plus de quinze mille homes à cheuaftousarmeZ) e laceurfi^det ^ fvf^gc de leur pays. Adoc,quad ils fe trouuerét tous cnféblc,ils voulurét fairclcuf c A»^lei{,dnr4t uauchéc,amp; dirent qu’ils fccôtreucgcroiétdesAnglois,amp;dcs dômagcsqu’ilslc“'^quot;'’!^' lettrtuff. entfaits.Si fe meirent au chemin,^ payèrent les bois amp;forcfts deleurpaysAent^ en Northombelandc,en la terre du Seigneur de Pcrfy5amp;là comencerent àpillf^' doir,amp;cheuauchcrent moult auantamp;: puis f en retournèrent parmy la terre du to ^ deNortinghcn,amp; du Seigneur de Montbray,en laquelle ils firent moult de dcftoiS) pafrcrcnt,àleurretour,delfentRofebourg,amp;pointn’yarreftcrcnt,car ils auoycnt§f pillage auccqucs eux,tant d’hommes que de bcftail, amp;nbsp;retournèrent en leur pays dangerjCarlcsAngloisfeftoiêtiàretraits,quinc fe fuirent pas fi toftaflcmblezpour co battre les Efcoçois,amp; leur couint porter amp;: fouffrir celle bufre,car ils en auoiét dônevn aufdits Efeoçois.De cefte cheuauchée fe pouuoit bien exeufer le Roy d’Efcocc,cat ralféblec,nc du partemcnt,il ne fauoit riens,Sepiiis que le pays eftoit d accord,ilnccoii ucnoitiàqu’illcfcuft,amp;f’iireuftfcu(aucasquiln’ycuft eu entre les Efeoçoisamp;M glois autre conuenance,qu’il n’y auoit)fi n’en euffent ils autre chofe fait pour luy. v quoy que les Baros amp;nbsp;Cheualicrs d’Efcocc amp;nbsp;les Barósamp; Chcualicrs de Fraccchcin® chaflenr,amp; euffent cheuauché en Angleterre,non-obftant fe tenoiét en HaindebourSi dclez le Roy Roberr,melfirc Hemart de Maffe Se meffire Pierre Framel, amp;fi laiffoy ƒ les Efcoçois conuenir,Sc à fin qu’on ne pcuftpasdirc,ne les Angloisncpeufrentfonu^ nir,que ce fuft la coulpe de ceux defon pays,nc qui eftoient dclez luy, qu ils vouWo^ rôprclcs traittez,qui auoiét efté faits Si accordez à t Bolinghé,dclez la ville de w Mo® par les Nobles ScCôfeil de Frâce,d’Angletcrre,S^de Caftillc,lc Roy d Efcoccamp;lcs Affl baffadeurs de Frace enuoyerét vnHeraut,des lcurs,en Anglct.chargé amp;nbsp;informédecc

-ocr page 735-

DE F R-O I S S A R T.


MT

^mldcnoit dire. Quand le Heraut fut vcnucnAngl. deuant le Roy amp;nbsp;les oncles il trou 'i3toutlepaysémeu,amp; vouloiétchcuauchcr,amp; derechef mettre leur année fus, poutre tourner en Éfcoce.Lc Due de Lanclaftre amp;nbsp;le Comte de Gâtebruge riroy ent trop grâ-dofflenta aller,dedansÂn,en Portugal amp;nbsp;en Caftille,ou Tvn d’eux,à tout grandepuif-wncedcGens-d’arine|^amp;:d’Archcrs(carilsfetenoientheriticrs,dc par leurs femmes amp;nbsp;«c^wr onfans,detouteCaftillc)amp;rcnouuellcr,entrcleRoy de Portugal amp;nbsp;le R^y dcCaftillc, „j^^^^j^ ^” hguerre.Car le Roy,Damp Fcr?and,cftoit mort, amp;nbsp;fi au oient les Portugalois couron- '^fj^^Jf ^^^' “c^Roy,Dampt Iehanfonfrerc,vnbaftard,vaillanthóme,quincdefiroitquelaguer- a,, (i„„„,fncJ^ reauxEfpaignols,mais qu’il euft alliances auxAnglois, amp;nbsp;leur confort, amp;nbsp;de tout ceils ment du tiers'^, tuoient certifie^ diirimuloienr,à ce qu’ils pouuoient,amp;faifoiét diflîmulcr leurs amis relume,dit banque nulleallemblée de guerre ne fe fift en Efcoce.Car(comme dit cft)lc Roy d’Ef- ^‘^^^ ^^“^^ “°*^ ooceauoit toufiours dénié la guerre aux Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers de France amp;nbsp;d’Efcocc, ’^^, ^‘^^^ • ^dk defiroicnr,amp;auoit fait la cheuauchée en Angleterre fans fon feu.Quad le Heraut ^^^“ ^ u’irc-dneocefut venu deuers le Roy d’Angleterre,amp; fes oncllt;Â,bicn inftmit de ce qu’il de- ftoi'Xiftre gt;ioitdirc,ilfe meit à genoLiX5amp; pria amp;nbsp;requift que, comme Heraut au Roy d’Efcocc, il des hofpica-peuftcftreouy,amp;fairefon meffage. LeRoy Scies Seigneursluy accordèrent (comme liers dePor-^gt;ionçftoit)amp;làlcur monftrail fur quel eftatil cftoit cnuoyedu Roy Iingulieremct,amp; tiglon le «Ambaffadeurs de Frâce,amp; les excufa,cn difant que le Roy d’Efcocc auoit bénigne- quot;‘^™oic ttétrcceulesmcfiages du Roy de Frace, amp;nbsp;enté du.à fes trairez,pour tenir les tréucs,amp; l?°^^^^’5®®^^‘^*’cA^incIincr,àcequ’ilaiioitpeu,parfcshommcs,mais les marchifans ^cesdu^JerMt Wcoccalaterre au Seigneur de Pcrcy,amp;: à la Cote de Nortinghcn(tcls quele Comte d'efiece ,peur '^ffgiaSjlcComte de la Marc,fon oncle,mcffire Archanbaud,mcflirc Rame, mclïi- exeußrßn r^:^ j.derre,meirire Guillaume,amp; mcHirc Thomas de Donglas,amp; tous les frètes de Linde t»utrs le Con-

»» ceux deRamefay, amp;nbsp;meflire Guillaume Affueton aucc)nc voulurent one demou A^ d^n^k-f, lt;icdansleparlemenr,pour aewpter les tréucs,Scdifoicnt qu'on leur auoir fait amp;por ^^r^’^‘*^J,'* , ZW dommage en leurs terres,lcfqucllcs chofes leur eftoient moult dcp!aifantcs,amp; ^“^ ‘^^^‘

'quot;^dcursamisjamp;fencôtrcucngeroient, quand ils pourroient.Et,quad les Seigneurs J. ''''ousay nommez,firét leur alfemblécpour aller en Angleterrc(fi-commeils ont

;°’'':qucs ils n’en parlèrent auRoy.n’à ceux de fa chambre.Car bien fauoient qu’on J,ƒ'^“vy c^nfenty,non-obliant qu’ils dicnt,cn Efcocc, que la première incidéce de ('‘kgücrremcutparvous.Carbienfauiez,mcsSeigneurs^edicntlesnoftres) qucla , benoitprifc amp;nbsp;accordée delà la mer,amp; en deuions tantoft, vous retournez de Ca-

ç^’^**gôificz,amp; outrc,ils dient que les Amb^adeurs de France( qui par cy pafle-

, luirent détournez à venir deuers nous en Efcocc(fi-commc ils deulfet^fic que trop) * quot;Sicmcntlcstcniftes en feiour amp;nbsp;foulas,parquoy le méchief eft venu amp;nbsp;racouru, cn-

k , °^^^Angletcrre,des parties,qui fe fôt regardées amp;nbsp;auifées,amp; fous ombre de dif-jj^ »Utton la plus grande part de ces chofes fe font faites amp;nbsp;accôplics.Mais mon trefre-düR^^^°““®*'^i“Scigncur,IcRoy d’Efcoce,ccuxde fachabre,Scies Ambaflàdeurs del j ^^- ^'•^'^^^gt;Q^’i iciournent à prefent deiez luy,fcxcufent,amp; veulent cxcufcr,quc ^^ 3dernierearmée,que les Barons amp;nbsp;Cheualicrs d’Efcocc, ont fait en Angleterre, ils , ïüoicnt ricns,nc n’ont fcu,mais en ont ignoré amp;nbsp;ignoÄnr. Et,pour adrecer toutes • , reformer en bon cftat,ie fuis chargé de vous dire, qf e vous vucillcz entendre

Rh a^ff^^’^'’* ^^^^’^'' ^^’^^ de là la mer, par la haute amp;nbsp;noble difcrction du Confcil du ^ yQeFranceamp;duvoftre,amp;confermci lcstrcucs,àdurcrlcstcrmcs que durer doiuét coii'f'^'^^‘^°'’''^^’^®““^’^^*n)Seigncur,le Roy d’Efcocc,amp; luy Selon nobrc Cueilles ^^’^^''°^^ ^ *^^”*'^ ^ entretenir,^ les fera mon trefredouté amp;nbsp;fouucrain

^'’^°'^’’ ^^ '•®*’®r®*^cc du Roy amp;nbsp;de fon Confcil,tenir à fes homes,Se de ce il vous nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

^înd^^^°^ ^®^*’®'' ^^^ke la refponfe. Le Roy d’Angleterre amp;nbsp;fes oncles bien envoi quot;^^quot;quot;^‘^ Héraut parler,amp; l’ouircnt moult volotiers. Si dit le Duc de Lanclaftre que

(ffflent on luy donneroit refponfe. Adonc le firent ils demourer à Londres(ou il les oit trouuez)pour attendre Sc auoit refponfe du Roy d’Angleterre.

Comment la treues ^^aifurentprifs entre les Françoisér^nglois (^ leurs al/iez,furent ‘‘^^c^J^^^^gt;'^iamp;‘^omment les cheuaUers de France, en retournant ^/‘'‘'^f^cent en grand danger par vent contraire. chap. cl.

4 diefde deux ioursilfut publié,amp;refpondu parle Confcil,ôimeirircSimô Bul-^ Chambellan du Roy,en fit la refponfe,Sc furent les chofes touchées amp;nbsp;mifes en

X iij

-ocr page 736-

246 nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE SECOND VOLVME

bon party. Car, au vraÿ dirc,tout confidcré, les Seigneurs, d’Angleterre, qui au park t nient de Bolinghcn auoieptefté,n’auoyent pas trop honnotablement fai^quand w^ | noient confenty amp;nbsp;cnuoyé leurs gens courir en Efcocc, amp;nbsp;ardoir le pays, quand ils *' uoientquetréucs yauoit,oudeuoitauoir,ôr la plus belle cxcAtion, qu’ils pouuoyent prendre,eftoir, qu’ils ne le deuoyent pas lignifier aux Efcoçois,^ais en deuoient curt • lignifiez parley François.Si fut dit au Heraut qu’au nom de Dieu il fut là bien venu, que c’eftoitl’intention du Roy d’Angleterre,de feson?les, amp;nbsp;de leur Confeibque^ qu’ils auoicntiuré,promis,amp;fecllé à tenir, ils ne le vouloient pas enfreindre, mais c vouloyentconfermer amp;nbsp;maintenir, amp;nbsp;qui plus auoit mis, plus auoit perdu. De toute ces choies demanda le Heraut lettres, à fin qu’il en full mieux creu. Dn luy bailla d beaux dós aircz,aucctant, qu’ilfc contentagrandcmcnt,amp;remcrcialeRoy,amp;iesj^^' gncurs. Puis fen partit de Londres ,amp; tant exploita par les iournées, qu’il retourna ça Efcocc,oulcs meiragersdcFrancerattendoiét,pourfauoirlarcfponfc:carils dehrojet à fauoir comment les AnglclTsfevoudroient maintenir. Quand il futfeu entre eux» rubUctidi^ de rcfponfes du Roy amp;i. de fcs onclcs,par les lettres fecllécs qu’ils virent apparens,il$fe£0 Idtriueentre tenteret grâdemét,amp; en furet tous rciouis,amp;rainfi demouralatréuc,pourcelleanncc, Angleterre f^ entre Angleterre amp;nbsp;Efcocc,amp; fut publiée amp;nbsp;annócéc,par tous les deux Royaumes,p^f • voye amp;nbsp;caufe de plus grande feureté,^ retournèrent les AmbalTadeurs de Frâceenk^ pays,parmy Anglcterrc,toutfauucment,fanspcril^amp; recorderent au RoydeFrace» fes onclcs,à leur retour,cóment ils auoict cxploité,amp;les empelchcmés qu’ils auoift^ amp;nbsp;comptèrent tout Je cas,ainlî que vous auez ouy.Quad mcllîre Geoffroy de Ch# » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;les Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers du Royaume de France,qui eftoiét de fa copaignic, vire”

que les Royaumes d’Efcocc amp;nbsp;d’Angleterre feftoient atreuez enfemblc,lî prirentcog aux Baros d’Efcoce,amp;par efpecial aux Côtes de Douglas amp;nbsp;de MorayCquilcur au# fait tresbóne cópaignie)amp; me féble que les Barôs d’E^oce leur dirent,amp; aucuns auf Chcualicrsfainfî qu’on bourde amp;lâgaged’armes enfemble)Scigncurs,vous auezv^ manière amp;nbsp;côdition de nollre pays,mais vous n’auez pas veu toute la puiffaucc.^^, qu’Efeoce eft la terre du monde que les Anglois doutét le plus,car nous pou“^^^ij5^ me vous auez vcu)entrcr en Angleterre à nollre aife, amp;nbsp;cheuauchcr moult a“f j* j danger de mer,amp;fi nous eftionsalTcz forts de gens, nous leur porterionsfk^“^ gcs,que nous ne faifons.Si^ueillez,quand vous ferez en Francc,tout ce dk«^^®, ftrer aux cópaignons,Cheualiers,amp; Efcuyers,qui fe defirét à auancer,3 findlcux e uoir à venir deçà quérir les armes,amp;«ous vous certifiôs3que fi nous auiôsiokî’’®^^ ..

• le Lâces,ChcuaIicrs amp;nbsp;Efcuycrs,de France,auec les bonnes gens que nous trouue# par deçà,nous ferions vu fi grand efehez en Angleterre,qu’il y perroit-à quarâteansa uenir.Sivpusen vueillez fouuenir,quand vous ferez par delà. Lescopaignonsrelpoquot; dirent qu’aulfi feroiét ils,amp; que ce n’eftoit pas chofe qu’ô deuil mettre en oubly.Sur^ Depart deGeef^^ ‘^^P^’^’-^’^^’^f’^^^ Sz meirent en mcr,amp; prirent vnc nef,quiles deuoit amener àlBclB^gt; fr«y décharné niais ils curêtventcôtrairc,quâdils furct cn la mcr,amp;leur couintprcdichaurccntC''' et défit cem- cnZelâdc,àvnevillc,qu’ôditla Virille.Quâdilsfurentlàvenusamp;arriuez,ilscuiû^‘'‘^. fai^t^ns ^an ellrcfauucmêtarriueZjmaisTiô furétjCarlesNormâsauoictnouucllemétcounipat^ feitthert d’efi lebâdelà, amp;porté(fi-cóftcon difoit)auxZeladoisgrand dômage. Sien furétcntiop C0ce, ttledan- grand peril les Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers de France,car cependant qu’on difoit telles p^ i ^nzelânde*'^^^ rolles en la ville,! cur neffuttoute cnquife,lcurs colfrcs rompus, amp;nbsp;leurs armeurespt*. 1 fes,amp;: gux tous en grand peril d’eftre mis à mort. Ccluyiour auoit en ladite vil^ vnc' cuyer duComtede Blois(qu’onappclloitlacob)gracicuxhomme,quileuraidaacoi’' fortcr en toutes chofes,ainfi comme il apparut.Car il parla pour eux aux Maiftrcsdci* villc,amp; fit târ,par fens amp;nbsp;lâgage,que parties de leurs chofes leur furet relhtuées, amp;nbsp;po“' les oller du peril ou il les vcoit(Gar bien cognoilToitqueces gensclloient grandcmc''^ Geefirt^ de émeus fur cux,amp;fordonnoicnt3amp;eftoient en volonté pour eux attendre fur la meti^ chamj^ er fis affez forts fe fuirent trouuez pour combattre,car ils l’auoient ià fignifié aux villes v«***' eempai^nensnes)rEfcuyerdu Comtede Bloisleurfittellecourtoific,amp;lcurdittout bcllcmeni)^^ mit hors de da- p^,- amour,vne partie du peril ou ils cftoiêr,amp; cornent le pays eftoit émeu fur eux,# ^^1^’erduc^m P®^*- l’honneur defon Seigneur,*^ du Royaume de Frâce3ordonner en vouloir. n5f^‘' tedeslois. nbsp;nbsp;nbsp;pódirent,volonticrs.Que fitleditlacob?llfcnvintà vn marinier,amp;louavnenef,po”^ aller ou il luy plairoit, auecqucsfa compaignic,^ dit qu’il auoit intentió d’aHeräDo“! dree. Lors le marinier fe conuenancea àluy, amp;nbsp;entra aucc tous les autres dedâslan^^’

-ocr page 737-

DE F R 0 Î S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;447

^prirent, du premier, le chemin dcDourdrec. Quand lacob vit qu’il eftoit heurede ^'^iramp; tourner la voille,amp; prendre vn autre chemin, fî dit aux mariniers,0r entendez ®oy,l ay loué à mes deniers celle nef, pour faire fur ce voyage ma volonté,amp; aller ou ''oudray. Tournezi^llrelingledeuersStrueghcne: carie veux aller cellepart. Les ^âriniers dccefaire^rent tous rebelles:amp; dirent qu’ils deuoient aller à Dourdrec. Ef-^°''tez(dit Iacob)faites’ce que ie vcux:fi vous ne voulez mourir.Sur ces parolles n’ofe- nbsp;nbsp;nbsp;•

^'ntplusles mariniers ellriuer:îar la force n’clloit pas leur:SitourncréAeurvoillc tout ®yocfois amp;nbsp;leur gouucrnail: amp;nbsp;finglerent,de bon vcnt,deuers la ville d’Eltrimohée: amp;nbsp;*wdtétla fans perihear elle eftoit au Comte de Blois,Si fe refrefehirét: amp;nbsp;puis f en par-^'‘^entjquand bo^ leur fcmbla:amp;: f en retournèrent en leur pais,par Brabant,amp; par Hai-“iiiUcar lacob leur fit fe feruice:qui eftoit Efcuyer au Comte Guy de Blois.Quad mef-*rc Geoffroy de Charny, Se meffire Ichant de Blaifly, amp;nbsp;les Cheualiersamp;Efcuycrs, ^men celle faifon en Efcoccauoientefté,furent retournez en France,!! furent interro- V .“t ƒ ^^^ §cz,pourlàuoir des nouuellcs du Royaume d’Efcoce :Il^nracompterent tout ce que nbsp;g *

*senauoictvc«,amp; ouy dire aux Barons amp;nbsp;Cheualiers d’Efcoce.Melfire lehan de Vien- ^ (qui eftoit Admiral de Francc)cn parla à melfire G eoffroy de Charny .-lequel luy en ƒ tout ce que vous auez ouy. Adonefarrefta l’Admirai,amp;aulfi firent plufieurs Barons Errance:qui ouyrent racompter comment parEfeocepouuoient les François auoir * '^ belle entrée dedans Angleterre: carparnatureles Efçoçois nepeuucntaymcrlcs Wlois: aufliparla melfire Emart de MalTc: qui pourfuyuit ces parolles: car il en eftoit ^îrge de par le Roy d’Efcoce amp;nbsp;fon Confcil: à fin qu’il en parlait au Roy de France, des oncles. Si curent les François vnc imagination fus, amp;nbsp;que, les treues faillies, ils ^oycroient en Efeoce, fi puilfamment, qu’ils gafteroient Angleterre: amp;nbsp;futeepro-conclu à tenir entre le Duc de Berry amp;nbsp;le Duc de Bourgongne (qui pour lors a-’'tntlc gouuernement du Royaume à leur plaifir) amp;nbsp;au Conneftable de France: ^^son tint tout fccret.

^'‘^ntm le Seigneur f Deßoumay Jit/ô/f ajfembleepour repreKe/re t^nt^eejara'e-.^^ esm- nbsp;nbsp;nbsp;f^^^f^'^^^*

nentparfi/ifift-fillaeoffijuif. c H a p. en. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Scournay.^

y Qusanft bien ouy cy-dclTus recorder comment François Attremen, cependant ^quot;^^^ ^'^ F^^‘ ’ S^ontraitoitdctréues,aprcs le voyage de Flandres, c]|uât Berghes amp;nbsp;Bourbourg, ^'^’'^ ^»»‘’t. P^amp;embla la ville d’Audenarde: dont ceux de Tournay amp;nbsp;des villes voifines furent * ’ ou tébahis. Lagarnifon d’Audenarde, auant nue les tréucs courulTent, auoit couru J^depaysamp;fut moult de dommage par tout lcp.iïs dcTournelîs:amp;parcfpccial tou- • âterreaufeigneurDeftournayeftoiten leur obeïirance:amp; auoitta la fcftedeNôcl, ^'^ueilly les rentes, amp;nbsp;les chapons en fes villes: dont moult fort luy déplaifoit, amp;nbsp;à fes 11 D ^®Î^’®^ difoit bié que(qlquc tréue,nc refpit,qu’il y euft entre le Roy de France, . '^^oy d Angleterre, amp;nbsp;les Flamans) il n’en tiendroit nulle: mais leur porteroit touf-urscontraire amp;nbsp;dommage: car ils luy en auoient fait amp;nbsp;porté, amp;nbsp;encores faifoient amp;nbsp;WoicnutcUcmcntquec’eftoit vnpoure homme. Or auint que ledit Seigneur De-ournayiettafonauis à reprendre Audenarde: amp;nbsp;envinft fin de fon entente, moyen- * ’windedaucunsCheualiers amp;EfcuyersdeFracc,dcFlaflres,amp;deHainaut:quiluy cret a faire fon fait. Et,quâd il êuoya deuers eux,amp; les m2da,les pluficurs ne fauoicc Wechofcilvouloitfaire:amp; auint ceftechofe le dixfeptiefrneiourdu mois de t May: ^ çCutleS'cigneurDeftournay,parfescertainescfpies,queFrançois Attremen eftoità ’^ Hamp;point ne fe tenoit dedans Audenarde: car il fe fioit en la tréue, que les Frâçois ^^^'^^’^^^^•^°^ï fi fit folie:car il ne fut plus fongueux de garder Audenar nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ƒ• '-comme levons diray.Le fire Deftournay fit vne embufehe,belle amp;nbsp;grade,de qua-ƒ cens compaignons, Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers, amp;nbsp;bons Gens-d’armes (que tous auoit rtiezjamp;fcn vint mettre au bois de Lart,deuers la porte de Grantmont, aftez près de la TOe d Audenarde:amp; là eftoient,amp; furent,me!fire lehan du Moulin,mcffite laques de 2™°’^^^®®^*’'® ^t^^cttjrneffirelchanCacquclanjmelfirc Roland d’Efpierre,mcf-^Blanchartde Galonné,amp;le Seigneurd’Eftripouillc: quiyfutfait Cheualicr. Or ^5vueil recorder la manière delà dcuife, ôé comment ceux d’Audenarde furent de- •’’'‘’■'‘^'fç^w^ «* û?ræ”pfit fieux chars chargez de pourucances, atout quatre charretons, veftus de ’^“^ ^Hene quot;'CattcspsAirmcz dc!fous:qui cftoient hardis varlcts,amp; entreprenans. Cescharre- ^i’'^uden4râe

^)amp;leurs chars,fen vindrent charroyant, tout dcuant Audenarde: amp;nbsp;fignifierêt aux

X iiij

-ocr page 738-

24? nbsp;• le SECOND VOLVME

gardes5qu’ils amcnoicntpourucanccsdc Hainaut, pour auitaillcr la ville. Lcsgardtf n’y pcnfoicnt que tout bien. Sivontouurir la porte coulifle: amp;nbsp;les laiflent entrer ut pont. Adoncfongerét les charretons: amp;ofterentlesmartcau^uitcnoicntletrait e cheuaux:amp;lcs getterent dedans les folTcz.Lors dirent les gardoSaux charretons,! o^^ quoy ne tirez vous auant?Et adonc prirent les gardes les cheuau* des chars, c a • cerent auant. ^donc pafferent les chenaux outre: amp;nbsp;laifferent les chars tous quois.^

ils eftoientdetellcz.Lorsapperceurentles gardes qu’ils eftoientdeceuzamp;trahis:amp;co mencerent à frapper furies charretons: qui fe deffendirent: car ils eftoient btenar fous leurs cottcs,gcns de fait,amp; d’entreprife.Si occirent deux des gardes: amp;nbsp;puis rur tantoftfecourus: carleSire Deftournay amp;nbsp;fa route les pourfuiuoicn||fort:amp;vinare ^Audenanit re äufques à la ville.Les gardes fcn fuirent dedans la villcjcrians Trahy,trahy. Mais aua frifi JW/ff que luvillefuft fecourue,ncréucillée,lcs Gens-d’armes entrèrent dedans, enoccia fur les Gandois tour ceux,qu'ils rencontroicnr, qui à deffenfe fe mettoient: amp;nbsp;crioient, en venant lut place,ville gaignée. Ainfi fuPAudenardc reprifc: amp;nbsp;y eut des Gandois, quemorts, q noyez, bien trois cens: amp;y futtrouué grandauoir (lequel cftoit audit François Attr men) amp;nbsp;me fut dit qu’il y auoit bien quinze mille francs. Les nouucllcs furentIcues

Gouverneur de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. n

Gand. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comf»eKf le Due d’Anieu f»ourut e» v» chapeau le^Naples: (^ cof^ffi^^ffi vefiefitcii^’f

d'aller deuers le Pape pour lapej/eJ^son de rroae»ee. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cru.

'^chap. 88. X ZOus aucz bic ouy t cy deifus recorder cornent le Duc d’Aniou ( qui feferwoitM O'8^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V de Sicile, amp;nbsp;de Hierufalem) alla en Fouille amp;nbsp;Calabre, amp;nbsp;conquit tout le pays'quot;

ques à Naples:mais les Neapolitains ne fc voulurét one tourner de fapartic:ainçois'^ noient amp;fouftenoient,amp;auoiét toufiours tenu amp;fouftenu3mefrire Charles de laPquot;''^ Le Duc d’Aniou demoura en ce voyage trois ans tous entiers.Si pouuez bié croireqquot;‘ ce fut grand’ defpenfe3amp; qu’il n eft finance nullc(tant foit grande)quc Ges-darmesn^ xilcnt,amp;mcttétàfin.Car,qui veut auoir leur feruice,il faut qu’ils foiétpayez:ouautf'' ment ils nefontchofc qui vaille.Certcs il coufta tât au Duc d Aniou, quonnclcpoquot;^ roitpasnombrcrn’cftimer;amp; ccux,qui plus luy effondroientfon t refor amp;nbsp;fa finance,^quot; fut le Comte de Sauoye,amp; les Sauoificns. Toutcsfois le Comte de Sauoyc amp;nbsp;moult de fa Chcualcric moururét en ce voyagc(dont ce fut dommage)^ affoibiitle DucdAæ iour grandement de gcns,amp;dcfinancc:amp; enuoya pour ces deux chofes3au fccourse»

France

-ocr page 739-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;24p

^^5^gt;äfc$ deux frères les Ducs de Berry amp;nbsp;de Bourgogne qui ne Îuy voulurêt pasfail-55*onbcfoin:amp; direr qu’ils le recoforteroient de Gés-d’armes amp;nbsp;de chcuancc. Si a-^''f« ces deux Ducs Icfquels eftoiét gens pour aller en ce voyage.T out regardé,auifé ’Paginé,on n’y pourjkt meilleurs ne plus proHtablcs,cuoycr,pour auoir cognoiRan ’■®lt;lctoutes Gcs-d’arij^cs,q le gentil Seigneur de Coucy,8t auecluy le Seigneur d’An-I '^Me Cote de Conuerfant: laquelle Comté Red en Fouille. Ces deux Seigneurs en f^nt priez amp;nbsp;requis du Roy dclt;^rancc,amp; de fés oncles. A cefte rcqueft?faGCordcrcnt * ’’*°»lt volontiers (car elle leur cRoit moult honnorable) amp;ordonncrcntlcursbcfon-^'”:s:amp;fe meirent au chemin, au plus toft qu’ils peurenr,auecqucs belle charge de ®ôs-darmes. Mais, quand ils furentvenusen Auignon, amp;nbsp;ce pendant qu’ils enten-quot;ientàleursbelÂignespourpaflèr ourre,amp;faifoientpàflcrlcursgcns,nouuellescer-^^'iiesvindrcnrjt qucleDucd’Anioueftoitmortcn vn chaftcau,delczNaples.Le Sire |’^^;^^ ^^^ ƒCoucy,quandii ouit lesnouuellcs,n’alla point plus^auant (carbien veoitquefon «»^”^”^^ ‘^ x®y®§ccftoit rompu) mais le Sire de Conuerfant pafla oKre: car il auoit grandement royaume de/^a j îiteenfonpays, en Fouille, amp;nbsp;en Conuerfant. Ces nouuellcs furent tantoftfeües en plesleii. leur f^ce,dn Royamp;defes oncles.Si porterét Sépafterctla mort du Roy de Sicile au mieux ‘^^ ■^ept.1384. WIspeurér. Quand Madame dAniou (qui le tenoit à Angers) entendit les nouuellcs ^^quot;^/j^' ^'quot;’'‘ .'fon Seigneur (qui cftoit mort) vous deuez amp;pouucz bien croire amp;nbsp;fauoir qu’elle fut ^^®, ƒ ^-^' ’Confortée. Si toit que le Comte Guy de Blois (qui cftoit fon coufin germain, amp;nbsp;le- ßit„'ig/^'^ Wfetenoitpourceluy temps à Blois) feut les nouuclles, il fc départit de Blois,àtout d’^niou 9. j’'''train:amp;vint vers fa confine,à Angers:amp; fe tint delez elle vn grand tcmps,en la con- septeb. i^8/. quot;^tintStconfcillantà fon loyal pouuoir. Depuis fen vint en France la Royne(qui fcf-^'quot;wtRoynedcNaples,de Sicile,de Fouilic,de Calabre, amp;nbsp;de Hierufalem) deuers le %leDucde Berry,amp; le Duc de Bourgongne, pour auoir confeil amp;nbsp;confort d’eux: amp;nbsp;d '‘'îfesdeuxenfansauecelle.-J.oys ScCharlcs. LaDamcfutconfeilléc desNoblcs ^f3nce,amp; de fon fang, qu’elle fetiraft en Auignon deuers le Fapc, amp;nbsp;qu’elle prift la ''^ffion delà Comté de Frouêce:qui eft terre appartenâte au Roy de Sicile. La Roy-'■'^'*tcc confeil: amp;fordonna pour aller en Auignon: amp;nbsp;mena fon aifné fils Loys:lc-^^^‘P^toutonappcloit Roy, parlafucceflion duRoy fon perc. Mais ces chofes ne fe ^^^’'b'îs fftod accomplir, comme ie les deuife.

‘^f’'(f‘iriitifsile France,pourre»ouflt;e//erguerre auxi^nglois^cameKt la DuchcJfe (ie Bra-^‘’’^i fit le mariage des enfansoleBûurgorrgfieàceuxdeF/aifsaut. c h a p. c l 111.

Y^ut l’Yucr (ordonnèrent les François,pourerTuoy€r en Efcoce: amp;nbsp;furent les treues nbsp;nbsp;nbsp;•

'iePrance amp;nbsp;d’Angleterre ralongées,amp; de tous les coniointsamp;adhers à leurs guer- ^pi^,treil des (^^^iOclaSainâ-Michcl iufques au premier iour de May. Si firent faire grans pouruean- Français pour |t7^^®’’’'camp;parincr:amp;cftoicntlesafFcdions amp;:intentions au Côfeil dcFrancc,qu’à aUerenEßoee.

?’’l'^^’^®^o“r’’oiton feroit forte guerre de tous coftez:amp;rféiroit en Efcoccl’Admi-j^ “^Prince,auecques deux mille Lances , Cheualiers amp;Efcuycrs: amp;nbsp;d’autre parten t??^^^'^°'^’^rT Auuergnc,amp; en Limofîn,fcroient enuoyez le Duc da Bourbon amp;nbsp;le Cô , ShMarche,3 tout mille cQmbattans,pour conquérir aucuns chaftcaux3qucles Alien h.^P'^^^rstenoient: qui moult trauailloient le pays. Sifaifoiton faire amp;nbsp;ordonner * ioij'^?''^æ’^®”^^*’’^“f’g’^and nombre de haches,pour le voyage d’Efcoce:amp; en Ar-

^1^' lflc,à Douay: amp;nbsp;à Tournay,grand’ planté de bifeuit, amp;nbsp;toutes autres pou rueâces PP^fcillcr, felon la marine, en partant de Harfleur,amp; fuyuant toutes les frontières de Aflî“f‘i'’®5^1’'^fclu^cæarc’cftoit le principal Haure.oul’on tendoità monter.l’a Du-'*c de Brabant (qui cftoit vefue de fon mary,lc DucWinccllin deBocme;qui cftoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ah^^P®'^^^^'^^P®sduquel elle auoitperdu bonne compaignieamp;folacicufe: comme

^®“^^°‘' ^“ grand’ douleur en fon cueur)fe tenoit à Brucelles entre fes gens.Si j^ï ^^laifoit bien grandement le troublc;qu’elle vcoit en Flandres: amp;nbsp;volôtiers y euft j^ *^onfeU, paix, amp;nbsp;attrempance: (elle euft peu. Car elle veoit amp;nbsp;cnrendoit, tous les j^ ''53QuelesGandois fe fortifioient des Anglois:lefquels leur promettoient grand cô-1^^^ tiltrelujs ^''; Pneores vcoit que fon neucu amp;nbsp;fa nièce de Bourgongne (qui deuoient eftrepar ^-d baille au J’^Tes héritiers, amp;nbsp;qui cftoient des plus grans du monde, tant de beaux heritages (),?’’^^^c'’dans) eftoienrengrand troublemcnt, pourle faid de ceux de Gand. p’ou^irraßn ii(j?'Veoit elle que le Duc Aubert, t Bailly de Hainaut, amp;nbsp;la Dnchelfe, fa femme, a- ^^itenousy anas ^''tdebeauxenfans:dontilycn auoit iufques à deux fils amp;nbsp;filles, qui neftoientpas annotée.

-ocr page 740-

LE SECOND VOLVME


2^0


mancz:amp; entendoit que le Duc de Lanclaftrc tendoir)amp; mettoit grand’ pcine,a ee qut Phclippe,fa fille (qu’il auoitcuë dcBlâche,fa premiere femme) fuft mariée àlailnéfls du Duc Aubcrt:qui par droit deuoit efire héritier de la Comté de Hainaut, dcHoUaæ dcjamp;dc Zclande.Sidoutoit ladite Dame, fi ces alliances delj|^inaut amp;nbsp;d AngleterreIf faifoicnt,que les François en enflent indignation, amp;nbsp;que le bon amp;nbsp;ioly pais de Hainaut, couuertement, ou enveuë de tous, despaflans de France, allansamp;venans en Flandres, * n’en fuft grci^. Aucc tout ce, les Hollandois amp;nbsp;les Zoiadois(qui marchifcntlurlamcr) reconforroicntlcs Gandois en plufieurs manières: dont le DuedeBourgongneSéfo” Confeil eftoient informez.Si n’en aimoiét pas mieux le Duc Aubert:non obilâtqu’en ceschofes iln’cuft nulle coulpe: car, quant aux Hollandois amp;nbsp;Zclandois,fi-coranieh guerre de Flandres ne leur touçhoiten ricns,ils ncpouuoicnt,ncdÂoicnt,deffendrcî courir marchandife.La bonne dame deirufditc,confiderant toutes ces chofcs,amp;lesp^' ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rils qui deuoient en naiftrcamp; venir, auifa quelle mettroit ces deux Ducs cnfembleO^

1, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duc de Bourgongne,amp; le l^uc Aubcrt)amp; qu’elle fcroit moyenne de tous les traitez: ^^

aulfi prieroit au Duc dcBourgongnc,pour ceux de Gand venir à mercy. Adondaboß* ne Dame fur ceft auis amp;nbsp;imagination ne fe voulut pas endormir.Si meit clercsamp;mel»' gers en œuurc:amp; fit tant,par ces traitez,cnuers le Duc de BourgôgnCjamp;leDuc Aub«^ • qu’vn Parlement fut afligné en la ville de Cambray: amp;: l’accordèrent les deux Dues'' et ^’^^’’ ^^’^^'^^^ ^ ^^ fauoient encores nuis des Ducs (fors la bonne Dame) fur quel rarlement du ^® Parlement feroit. A cef Parlement(pourtant qu’ilsl’auoiét fecllc)enlacitéde0‘® due de Beargon bray, au mois de lanuicr vers l’apparition des trois Roys, vindrent le Duc deBourgoß' gnety- du Corn gne, Ic Duc Aubert, amp;nbsp;leur Confeil: amp;nbsp;là vinr,^ fur, la Duchefte de Brabant: qui o““^)^ te de Hainaut tous les traittez:amp;remonftra premièrement au Duc de Bourgongnc:commcntildi°'' par k meyede en cc monde vn grand Seigneur,amp;auoit de beaux enfans. Siferoitbiéheureuxqu“ a Mheßide^ fuirent alfigncz amp;nbsp;mis en lieu,dótils vaufiflent mieux :amp;’pour le prefent elleuepo”''“'' menement^ie ''^°“’ n’alfigncr licu,ou ils fuirent mieux qu’es pais de H ainauf,dc Hollande,amp;de W^ l'an 1385.à de,pour confermer tout le païs cnfemblc,amp; pour donner grand’douteamp;crerocutß mamode. ennemis.Car,beauneueu(ditclleauDuc de Bourgongne)i’ayfcudeveritéqudt: ƒ de Lanclaftrc eft trcfpuilTant en Angleterre: amp;nbsp;procure fortquefafillefoif^quot;'»”^ mon ncueu Guillaume de Hainaut: amp;i’auroye plus chervn proffit poltron,»?®

- voz enfans,quc pour les Anglois.Ma belle antc(rcfpondit le Duc de Bourgogne)? mercy: Scie vouscroiray^Sclaifleray conuenir de ma fille Marguerite au Daroom Hainaut. Adonc la bonne ante alla de l’vn à l’autre: amp;nbsp;commença à parlementer ^ • mariage. Le Duc Aubert (auquel^cs parollcs eftoient alTez nouuelles) cnr^‘P.°'’g[ moult courtoifement: Sc dit qu’il n’auoit point là de confeil, tel qu’il vouloir «uo*'’’^ quel confcil(dit la Duchefte) vous faut il auoir,pour bien faire, amp;nbsp;mettre amp;nbsp;tenir'’*’ pays en paix? Mafemme(rcfponditleDuc)Sans mafemmeie neferoyeriens-^^ ^^ a autant en mes enfans comme moy: amp;nbsp;aufli,bclle ante, il appartient quclesNo^’j^, pays en foicnt informez.LaDucheffe rcfpódir,que Dieu y cuft part;amp; fauila qt®“'. lement elle les feepit départir de là enfemble: amp;nbsp;leur prieroit que dedans la elle les peuft remettre cnclt;41ecitc tous enfemble. Scieurs femmes, Madame de®

• * nbsp;nbsp;gongneSc Madame de ÿainaut,amp; leur Confeil. Et fit tout cc la Dame fi ^'^^'^^''T a j ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que peu de genslcpeurcnt fauoir,nepourquoy Ic Parlement auoit là cfté.Surccl

les deux Ducsfc départirent de Cambray: amp;:l’cn allalcDucdcBourgongneenht'|| d’Arras (ou madame fa femme eftoit) Scie Duc Aubert f’en retourna en Holländer Madame fafemmc,laDucheire, eftoit:Sc retourna en fon payslaDuchcflcdcBrabî»^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui fongneufement amp;nbsp;couuertement efcriuoit^amp; enuoyoit de l’vn à rautrc:amp; moult

de peine, pour remettre ces Seigneurs ôc Dames en la cité de Cambray enfemble moult defiroit que le mariage fe fift,pour confermer enbonne amour,vnite,Flai)® ’ Brabant,amp;aulfi Hainaut enfemble.

Tant exploita la Duchefte de Brabant, que ces parties amp;nbsp;leur Confeil, amp;nbsp;ellemc^ fon Côfeil vindret Sc furet à Câbray:ôc là y eut moult fait d hôneurs:car chacundf ^■^'”*quot; fefforccrcntde faire honneur l’vn à l’autre. Là eftoit la Duchefte Marguerite de B”quot; deL/dirs^'^*^' got^g^ c,St la Duchefte Marguerite de Hainaut: qui fe tenoit moult fort en ces tt^^i X leuM^et ^ difoit,quc,fi on vouloir que fon fils cuft à femme Marguerite deBourgongnCjh enta killede auroit auffi Ichan de Bourgonghe(parquoy il y auroit plus grande coniondiondet^ cambraj. amour) amp;nbsp;bien enuis marioitSc alloit,tout en vn hoftel,lc Duc de Bourgongnedeux^

‘A

-ocr page 741-

de FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;251

fcenfans à vne fois.Cc Iny fembloic afl'cz au Damoifel de Hainaut de fa filîc;amp;: fi excu' *oitlchanfonfilz(qui encores eftoit trop iei)nc)amp; auoitlc Duc deBourgongne en iraa ^•nation qui! le marie^it à Catherine ce France,fœur de fon neuen le Roy de France, ^ifeentccs traitez amp;^arlemcns prelquc furie poindt defaillir.Car laDuchefle de Ba-Wedifoitqueiàlc mariage ne fe feroit de fes enfans: fi! ne fefaifoit des deux: amp;nbsp;touf-lourseUc tint ce propos: n’oncQues onnel’cpcutofter. La Duchefied« Brabant auoit * grind peine d’aller à Tvn,puis àTaiitrc,amp; de remettre les traittez en cl rat amp;nbsp;cnfcmb!e;2z Untexploitaladite Dame,en remonfirantraifons raifonnables amp;nbsp;verité,amp;:parcfpcciai lu Duc amp;nbsp;à laDuchefle de Bourgongne, que les befongnes fauâcerent ôé confermerêt: Condußon dit amp;nbsp;furent les mar^ges amp;nbsp;conuenances du fils amp;nbsp;de la fille du Duc de Bourgongne, aux '»•^^'?_ ^quot; amp;nbsp;fille du Duc Aubert de Bauicrc. Et, quanta ce qu’on auoit retardé amp;cmpefchc, ^quot;^'quot;^'''' bien cinqiours, les mariages à approcher, c’efloit pourvn différent, que le Confeil du ‘^7^;„X7**^ Duc de Bourgongne y trouuoit,amp; mcttoit:caril vcoir,amp; cntcndoit,quc le Duc Aubert n’eftoit qu attendant de Hainaut. Car pour lors viuoit encore le Comte Guillaume de Hainautfonfrcre(lequel gifoirbien malade au Qucfnoy)amp; pouuoit bicniccluy Comte furuiurefon frere le Duc Aubert:amp;,fil le furuiuoir,il efloit tout cler que fes autres frc tesauroient le bail amp;nbsp;gouuernement de Hainaut, amp;nbsp;en feroient expulfez les enfans du • Duc Aubert.Pour celle doute amp;nbsp;differét f en délaya ce mariage vn termc:qui dura bien ^*nqiours:tant que tout fut bien éclaircy,amp;:prouuéquc le Duc Aubert n’auoit nuis ' focs, amp;nbsp;que la Comté de Hainaut ne luy pouuoit élongner, que l’héritage ne luy ■[ c^flafftuoif, foft,amp; à fes enfans. Quand ces chofes furent feues amp;nbsp;trouuées vrayes, on ne délaya autres, que tesdcpuisiinaisfurcntles mariages iurczamp;enconucnancez de Guillaume de Hai- ceGuiUau-’''quot;tjiauoir à femme Marguerite de Bourgongne,amp; Ichan de Bourgogne auoir à fem-^'Marguerite de Hainaut: amp;nbsp;deuoient retourner à Cambray toutes ces parties, pour ^^t'Iafolcnnité des cfpoufailles^ux Oélaucs dePafques:quifut l’an de grace mil trois nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|

^'''Squatte vingt amp;nbsp;cinq.

^‘’»nxnt le Rey ^ les Seigneurs eie France (^ de Hainaut_^rent faire leurspourueances à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

^*nliray.du mefage ç^ue le Duc de Ladafre enueya deuers le Comte de Hainaut: dr des noce! de^nfans de Hainaut dr oie Bourgongne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cliiii.

LNccûcftatfc départirent de Cambray toutes les partie# amp;fen retourna le Duc de bourgongne en Francc,dcuers le Roy: amp;nbsp;fa femmc,la Duchefle, fen retourna à Ar-'’5:5de Duc Aubert amp;nbsp;la Duchefle,fa femme, fcn»etournercnt en la ville du Qiicfnoy '''Hainaut: amp;nbsp;Madame de Brabant en fon pays. Adoneques furent ouurlers, charpen-foamp; mâlTons,mis en œuurc, pour appareiller amp;nbsp;mettre à poinéf les hoftels, en la cité 'Gmbrayiamp;yfutenuoyé gens pour faire les pourucanccs,fi grandes amp;c grofles, ®erucillcs eft à confiderer : amp;nbsp;furent publiées amp;nbsp;criées à eftre à Cambray, en la fc-?'’'ncaprcslcs0âaucsdc Pafques.QjpandlcRoy de France en fut informé,!! dit que ®^*^® ^'’’' noces de fes coufinsSe de fes coufines.Si enuoya tantoft fes maiftres ''0HclfairclespourueâcesàCambray,grandcs amp;nbsp;grofles: comme à luy appartenoir. fwoit on retenu le Palais de l’Eucfqu e,pour le Duc de BÔu^ongne: ôé ià y faifoit on nbsp;nbsp;• •

Ypourucances:mais il conuint le deliurer pour le Roy.Si furet au Palais de Cambray *7«pcticrs Sr malTons bien embefongncz,amp; haftez d’ouurcr amp;nbsp;le mettre en eftat royal: Prepaean/s ^''fiqu’encorcs y appert:car,par-auant icelle fcfte,il n’eftoit pas ainfi en fouuenâce de pour le ^oy i *'‘“5mes,amp; en memoire:nc,depuis deux cens ans en ça,fi grand’ fefte n’euft cfté,lt;om- c^'»^r»y. '”'Hicfappgrcilloit: caries Seigneurs, pour eux mettre en poind, amp;nbsp;faire gorgias, amp;nbsp;Saucer leur eftat, n’épargnoient nomplus or, n’frgent, que fil cheuft des nues: amp;nbsp;tous 'foçoicntl’vn pour l’autre. Les nouuclles vindrent en Angleterre des mariages, üz 'ommcntle Duc de Bourgongne amp;: le Duc Aubert marioient leurs enfans enfcmblc. ƒ Duc de Lanclaftrc(qui toufiours auoit eu efpcrance que Guillaume de Hainaut pré 'oitafemme fafillc:àtout le moins on luy auoit fait amp;nbsp;donné à entendre) fut tout P'n(ifamp; melancolicuxde ces befongnes amp;nouuelles'.amp;,tourimaginé, pour mieux 'quot;Huoir laventé, il enuoya fes meiTagers, amp;nbsp;Efeuyers de fon hoftcl, à Gand: amp;nbsp;les in-''fo,amp;inftruifit pour parler au Duc Aubert. Qiaand ceux du Duc de Lâclaftrcfu-quot;quot;^enus à Gand, ils trouuerent meflire lehan le Bourfier, amp;nbsp;les Efeheuins de

1 Pierre du Bois,amp; François Attremen : qui leut firent bonne cherc: amp;: 'focfchucntlà deux ou trois iours: amp;nbsp;puis fen partirent, amp;: vindrent àMonsen

-ocr page 742-

• LE SECOND VOLVME

Hainaut: amp;delàallercnt au Qi^cfnoy:amp;fctircrentdcucrsleDucfcariifytcnoitpout le temps) SHaDuchclTefa femme, amp;fes cnfans pour l’honneur du Duc de Lancia rç» recueillirent affez liemcntlcs Anglois:amp;lcurfîtlc Duc bonna cherc. Auflinde ei tle difite s'il g“®'^’^ de Gouuignen. Le Maiftrc de t l’cfchappc des laines ortoute AnglcterrcparW j fauU Paint ^^ premier, apres qu’il euft monftré fes lettres de creance: amp;nbsp;rccBmmandamoultgwn^ de l’cftappc. dement le Dut de Lanclaftrc au Duc Aubert, fon cou^n:amp;puis parla de pluficursc o^ fes,dontil eftoit chargé: amp;,cntrcles autres chofcs,il demanda au Duc Aubert (H-co» ineiefu adoneques informé) fi c’eftoit fon entente de perféuererauant en ccmaria^^ aux cnfans du Duc de Bourgongnc. De celle parolle mua le Duc Aubert vnpeUt^ leur:amp; dit,Ouy,Sire,par ma foy.Pourquoy le demandez vous?Mon^igncur(dUi 1' parlc,pource que Monfeigneur le Duc dcLanclaftrc a toufiours dperé,iniquesicy)S MadamoifelIePhilippc,fafillc,auroitGuillaumc,Monfeigncur,vollrcfilz.Lors( ^^^

Kerpefidu duc Duc Aubert) Compaignons,ditesàmoncoufin,quc, quand il a marié,ou marie» Hubert aux enfans,quc point ie ne m’en émaycray. Aulfi n’a il que faire de loy foncier de me tnejfa^ers du fans:ne quand ie les veux marier,ou non: ne comment,n’à qui. Ce fut la refponcc, 1 due de zancla- les Anglois eurent adoneques du Duc Aubert. Le Mailtre d c l’cfchappe amp;nbsp;les cu®P ^re, fur le »ta'' gnons prindrent congé du Duc, apres difncr: amp;nbsp;fen vindrent couchera Valencie’’ ^ rwe de Jet en ^ ^^ lendemain ils fen retournèrent à Gand.D’eux ie ne fay plus-auant. le ®‘®y?”^j i 8 nbsp;nbsp;^^’^ retournèrent en Angleterre. Or auint t la Pafque (qu'on compta mil trois ^ ^^ quatre vingts amp;cinq) amp;nbsp;le terme, que le Roy de France, le Duc de Bourgong gt;^ Duc de Bourbon, le Duc Aubert, la Duchefle fa femme, la DuchclTe de ®^*^(i Duchelfede Bourgongnc, mclfirc Guillaume, amp;mclfirc IchandeNamur,vinnf j^, Cambray. Le Roy fc tira au Palais: carc’eftoitfon hoRcl. Chacun Sire amp;c^ jj me fc retirèrent en leurs hoftcls. Vous pouuez amp;nbsp;deuez bien croire amp;nbsp;fanoitj^“ ^ .jy ie^jdeFran Roy de France eftoit, amp;nbsp;OU tant auoit de Nobles gdhs, Princes amp;nbsp;Nobles f’^'?^jy3 auoit grand’ foifon de Noble Sz haute Cheualeric. Le Roy vint, amp;nbsp;entra h ^^ ^ faurafiflerau jg difncr,dedans Cambray: amp;ià eftoient tous les Scigncursamp;lcsP^'^^^^„. Taufn^ercaZ ’^“^^ Aulfitoftallcÿrcntau-dcuant dcluy, au-dehors delà cité: amp;fut là ^m^^^yfu' ß^et. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoyé, à grand’foifon de trompettes amp;nbsp;demcneftricrs,iufquesau Palais, ^^^jjsnia-

■f/edeute^u il rent, cn laprcfcncc du Roy amp;nbsp;des baux Barons, renouucllécslcsconucffa'’^ j^jr-ny faille d’o- riages,amp;deuoitGuillauntetDorcfctauoir la Comté d’OftrenannSrfut^l^ ^^don' refnauanr, et guérite,fa femme,douée de toute la terre amp;nbsp;Chaftcllcnicd’Acquccnfl»'’^^'’’ -pps, ’’°^’' ^® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^® Bourgongnc à fa fi lie cent mille francs. Ainfi fe faifoicoïl^P^ Ka

a faute de plu- ^^ Mardy, à heure de haute meftc,ils furent cfpoufez cn l’Eglife ßeursmatsjuf^^^'^^^^ lt;^® Cambray: à grand’ folcnnité: amp;Ics cfpoufa l’Lucfquc ^ues à Ainfi qui auoit nom Ichan, ôr eftoitnatif de Brucelles. Là eut fait au fefaifoient. moult grand’ nobleftc: amp;nbsp;fit le Roy de France les deux mariez,amp;lcs deux m^i' _^f. carsala die feoir à fa table: amp;nbsp;tous les autres grans Seigneurs feruoient furies baux lt;l®^^î?^j{lJ atnft,Les ma- ^-qR ^ table le Conncftablc de France, amp;nbsp;l’Admirai de France: amp;nbsp;raeflire ^“' ^Jc fdK*amp; fut”' Trimoillc ScmelTire Guillaume de Namurferuoicnt,amp;plufieurs autres hauxfly^jjjc dtîhn^à leâ Franec.Oneques dedans Cambray n’cut,dcpuis cinq cens ans,fi haute folcn^^iryj;^ de Bourgon- nomméc,commcntil^cutàcciour,donticparlc. Apres ce noble amp;nbsp;grand a* ,^^(jj; gne cent mil grand nombre de Seigneurs amp;nbsp;de Chcualiers furent armez amp;nbsp;apareillez pour» ^^y lefrancs par Scioufterent fur le Marché: amp;nbsp;y auoit quarante Chcualiers dedâs:amp;iouftalc^“ jp fonpcreôcla Charles de France à vnChcualicr de Hainaut: qui fapcloit mclfirc Nicolcdb P .

Si furent ccs iouftes tresbcllcs, bien iouftécs amp;nbsp;continuées: amp;nbsp;en eut le pris y Duc'^A b rt Chcualicr de Hainaut:qui fappclcftt mclfirc lehande Dcftrcnnc, dclczBeau F donna à fon ^^ Hainaut: amp;iouftalc Chcualicr au gré des Seigneurs amp;nbsp;des Dames: amp;nbsp;fi eut,pu j I filsGuillau pris vn fermai! à pierres prccieufcs (que Madame de Bourgongnc prit cnfapo^^ j me cent mil amp;nbsp;luy prefentercntrAdmiral de France amp;nbsp;melfire Guy de laTrimoilie. Si leçon le francs amp;nbsp;toute celle femaineen grand'confolation:amp;fc continuèrent les fcftcs:amp;lcVcn ‘,,

^^ après difncr, on prit congé du Roy: amp;lc Roy des Seigneurs amp;nbsp;des Dames: amp;nbsp;lu ^ FtJ tirent de Cäbray.Aulfi firent tous les Ducs amp;nbsp;les DuchclTes.Si mena Madame ^ ,, amp;c.^ nbsp;^' ^’ gongnc,vcrs Arras,Margucritc de Hainaut,fafille.’amp; Madame de Hainaut cm»^ ’

Quefnoy,Madame Marguerite de Bourgongnc. Ainfi perfcucrcrcntlcs befongu

Cfiif^

-ocr page 743-

DE F R 0 I S S A R T.


253


ùwwraz le Duc de Eerrjßa/jcaß fide au fills du Cottle de B ldi: (fi comwe^t le Due de Pour ben (fi le Cof^te de la U’Harche^mst leur maudemefit pour entrer enLf— wfiUi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitré CLVi

r^’ celle faifon futfrufli fait amp;nbsp;traitté le mariage de Loys de Blois,fils au Comte Guy C(icBlois,amp; de Madame Marie de Bcrry3fille du Duc Ichan de Berrjiiamp; fi mcncrétle * omtedeBlois,amp; la Cótefrc,Ta fcmmc,Loys lcurfils,moultbiéaccompaignédcSci-

I^cursjdc Dames, Side Damoifelles: amp;nbsp;vindrentà Bourges en Berry: ou le Duc amp;nbsp;la Buclieiïecftoicnttqui là les attendoient,amp; qui trcfpuiflammcntles recueillirent amp;fc-gt;oycrcnt,amp; toii|eleur compaignie.Si furent là confermées les conuenances des fian-

'fullc5:amp; lesfiâça l’Archcucfque de Bourges:amp; là eut grand’ foifon de feigneurs. Si nef pouferêt pas lorsfcar le fils amp;nbsp;la fille eftoient pour lors moult ieuncs)mais les côuenan- Fiançailles de •:« dupcrféuerer,quât au mariage furent pairécs,prefensplufieürs baux Baros amp;Che- Foys de Bltis et i21icrs:amp; y eut à icelles fiançailles grans feftes de difnéeS,dc foupées, de dances, amp;nbsp;de ^^^^‘‘^^^ ‘ ^3rolles: amp;nbsp;puis fen retournèrent le Comte amp;nbsp;la Comtefle de Blois, amp;nbsp;leur fils auffi, en î^ote dcBlois,amp; là fe tindrêt!amp; la fille demoura dclcz fa Dame de mere,en Berry, en 'ntresbcaucha(tcau,dclczBourgcs:qucron ditMcbunlur Yeurcænceluy tepsfe de-IW le Duc de Berry,pour aller en Auuergne amp;nbsp;Lagucdoc, amp;nbsp;iufques en Auignô,voir

apcClemét:amp;:aiioitefté ordonné par-auant,que le Duc de Bourbô amp;:le Comte de ^MtcliCjà tous deux mille Hommes-d’armes,fen iroient en Limofin,amp; deliureroiét '^pîysdesAnglois,amp;des larrons,quipilloicnt le pays. CarenPoiiftou auoict encores ’^'’!“^fo’’^Samp;enXaindongc:qui y faifoient moult de dommage: dont les plaintes en ^ ogt;ct venues au Duc de Berry.-îequel y vouloir remédier,Si auoit prié au Duc de Bour ”•gt; fon coufin,par cfpecial quât à la garnifon de Bcrtucil,luy venu en Limofin amp;nbsp;Xain-jng^qucnullcmét il ne dcp(M'taft,qu’ellc ne fuft côquife (car c’eftoit le forr,qui plus

?noit àfairc,amp;à fouffrir au pays)amp; le Duc de Bourbon luy auoit en conuenant. Si a-jux f ^.^oômâdement à Moulins en Bourbónois,pour y élire le premier iour de luin:

/itèrent fur le pays en allant vers Limoges, toutes manières de Gens-d armes: amp;nbsp;p ^'bpourlctempSjleDucde Bourbon vn Efeuyer, Gentil-homme, amp;nbsp;gracieux (qui j PP®'oitlAan Bonne-lance) Maiftre 5^ Capitaine de fes Gens-d’armes, toute la fleur faif • ‘^''æ’ ^ d’Efeuyerie: amp;nbsp;certes l’Efcuyer valoir biÿi, qu’il euft telle charge. Si nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

j^’ °'‘lcComtedcla marche(qui deuoit dire en celle cheuauchée amp;nbsp;compaignie du

quot;(^de Bourbon) encores fon mandement en ladite de Tours,

^'‘'’^0)affe de me/ire leha» de riefineji^dfniralde France^ en Efeeee, contre les dn-ÿ!gt;ie.^ ^res les treues faillies : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. c i v i.

^^ celle faifon fen vindrent à l’Efclufc, en Flandres,tous Gcns-d’armcs:qui eftoienf

®e nbsp;nbsp;nbsp;^ °’'‘^°^^z pour palTcr en Efcoce,en la compaignie d c melfire Ichâ de Vien-

bien '^quot;'^^‘^^^’^^^^^^S^ en deuoit mener mille Lâces,Chcualicrs amp;Efcuyers:amp;croy prié '^^'^ ^°^5y furenucar ils y alloient de fi grand’ volonté,quc tcl,qui n’en eftoit point bi ?',®^'’^é,pourfon auancementfe mettoitcnlarou‘lcdcrAdniiaal,amp;au voyage. » « to nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout appareillé à l’Efclufc: amp;nbsp;les pourucaSces toutes faites, belles amp;

ïec * ^’^po'^^oiét:amp; faifoiér eraporter,IesSeigneurs la garnifon pour armer dou-^eB 5 ^®^^es-d’armcs,de pié en cap: amp;nbsp;auoit on pris ces harnois d’armes au chaftcl ’'fauT^’^'^’^^^^'^'^’^^^æ’^^^^^^^^^’'™^^quot;'^^ *^^5 Parifiés,qu’on leur auoit ^it porties '^ ^^^^^l’En la compaignie de l’Admirai auoit grand’ foifon de bons gens-d’ar-Fran °^f^^^^'' ‘^^^bicualcrieamp;d’Efcuyerie:amp; eftoit l’intention du fConnellable de ƒ pufilble^^ug îUoi ^^’ ^ ^^ ^quot;^quot;^ *^^’^ ^^^ ^® voyage alloientfpourcc que ceux de l’année deuant, qui y Admiral fi-fjj| '”? ^^Csmeflirc Geoffroy de Charny,amp;lcs autres,auoient dit au Roy, amp;nbsp;à fon Cô- rod meilleur.

°” eftoit petitement armé de harnois) qu’àccftccaufe les harnois, bfeo ^°'^^°'‘^'^*:^^^‘^^'^^3’ls deliurcroient aux Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers du Royaume de deP ^P®*’'-™*eux faire la befongne.Or vous nommeray-ievnc partie des Seigneurs'^quot;”’quot;” ^*^ _

allèrent en Efcocc.Premicrcmcnt melfire Ichan de Vien- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7*»

^to’ ?ç^^-^^ France, le Comte de Grand-pié,lcScigncur de Verdenay, de Sainôle “fJeaHK'^l’ad-Vjj^’ ®^“ë“®ur de Mont-bury, melfire Geoffroy de Charny, melfire Guillaume de ,„^^^1 de ï^ran

0 curdeHetz,melfire Florimont deQuiflyjleSeigneur deMarncI,melfire Valeran

-ocr page 744-

254 nbsp;nbsp;• LE SECOND V O L V M E de Rayneual, Ic feigneur dc BcaufangjIc feigncur de Waimbrain,!e fcigncur ^^ p^^, Ie,Baron d’Yury,leSeigneur dc Coucy.meffire Perccual d Amcual,lcSeigneur ^^^^ rieres,leSeigneurdc Fontaines,meffircBraquerdcBraqucmoimle Seigneur c nbsp;nbsp;, court, le Seigneur de Landon, Breton, meflire Guy la Perlonn^meflire Gun 2U .^^^^ Courroux,meflire lehan de Hagiers,mcfsire Bcry dc Vinfelin,cq|fin du Haut- â

coni'

-ocr page 745-

DE FROrsSARt»


an

commencèrent ils à tirer amp;nbsp;lancer l’vn contre l’autre: amp;nbsp;cftoient fur vn pas, ou les Gan-Oûisnepouuoientpafler à leur auantage. Là eut dure bataille, amp;nbsp;fait moult grandes ap-Pottifes d armes,amp; rué lus des vns Si des autres: amp;nbsp;là fut melTirc Rifflart,de Flâdres tref-ooCheualienquiy fij^dc grans proueircs,amp;: de belles appcrtifes:amp; fc côbattoient tref-'’filammcnt Cheuahers amp;nbsp;Efcuyersà ces Gandois:Refaire le conuenoit:car làn’auoit ^oUerançoniFinalernent les Gandois eftoient fi grand nombre,qu’ils obtindrétlapla-O0'amp;conuint les François moieter à chcual: car autrement ils eulfent Âté tous perdus: enfles Gandois les furmontoient: amp;nbsp;y furent morts meffire lehan de V crledc, melfire t ^‘^^‘^./tcfß icrredcBailleul,amp;Bclle-Fourricre,PhilippedeGacy, RaoulindelaFolie,amp;pluficurs ^”'‘,y^J‘j'^^J^‘ autres: dont ce fut dommage:^ conuint aux autres fuir,amp; rentrer ert Ardembours: au-remet ils eullctW eue morts amp;pcrdus5fans recouurcr* Depuis ceft’auéuircfutcnuoyé ^tte celuy ^^d '0 Vicomtcde Meaux en garnifon en Ardembourg,aucc toute fa charge dcGcns-d’ar- an allures mn Siaidaàremparer amp;nbsp;fortifier la ville d’Ardembourg: amp;fy tindrentauee luy plu- tlc^^M ^irde-‘leurs Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers: qui eftoient cent Lances ^c bonnes gens: amp;nbsp;pour ccluy l’lt;’f*gt;'^‘lt;uf^‘tu~ lomps edoit melfire t IehâdeIumontgrâdBaillifdeFlâdres,amp;auoitcftcbié deux ans ^quot;^* •^^^‘*gt;^(^ oouât.Leqlcfioit moût craint amp;douté par tout le pays de Flâdres pour les grâsprouëf- ^^f os amp;appertifes qu’il faifoit:amp;,quand il pouuoit attraper les Gandois,il n’en prenoit nul ^^„^ /-^^^ ^^^ ’mnçon,qu’il ne les meift à mort, ou fift creuer les yeux ,amp; couper les poings,les oreil- tfti(ns,dit tc^. *'Soulc$picz:amp;puis les lailfoit aller en ceft eftat,pour doner excple aux autres Gâdois: En ce temps Moitfirenômé,par toute Flâdres,de iulhcc,lans auoir pitié de corriger moult cruel- eûoïc mefsi-imcntlcsCandois, qu’on ne parloir d’autre en Flandres, que de luy* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reichte lu

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;môtàCour-

^^^^^Mrfuiite ^le Madaffie d’Avion,po»r lapoj/eßton de Proue^/ce: (jr comment mej?ire Galeas^ tray ôc eftoie CoMte de regt;'tf(s.fi'temfgt;rtßf}f3er,fo» oncle Semaboricomie. chap. clviii. Bailly de fia dres. r»jt^U A ^iifi par toutes terres efioit en celuy temps le monde en trouble, tant entre le Roy thaf. 161. ■^^deprance amp;nbsp;le Roy d’Angleterre3qu’ctre le Roy lehan de Caftille amp;nbsp;ccluy dcPorgt; ^'iSiilæwlàcftoitlaguerrcrcnouuelée.D’autrepartcftoitMadamcd’Anioufquifeicri- MadamedAt^ ^°‘iRoyncdcNaplesamp;dcHicrufalé)venucen Auignon,delczlePape:amp;ytcnoitfon ‘’J*^^^gt;“gf^» °^amp;fonfils,lcRoyLoïs,auecelle:quifappeloitRoydeCecilc(quclonpctcauoit ^^^^ * ^^^^^ C°miuis)amp;::uoit la Roync intention de faire guerre en Proucncc:fe les Proueceaux ne ^mcognoilToientàDame, amp;ncvenôiçnt enfon obeyffancc: amp;ià efioit mefsiré Ber-'’”■lt;1 de la Salle cntrécnPrqpence,amp;yfaifoitguerr'cpouÂlle:amp; fetenoir,pourletéps, OûitedeCoucy en Auignó:car bic quinze femaineé il fut aulit,d’vnc courfe de chcual: dontilcutlaiambe maiement malaifée. Quantil fut guary ,il vifitoit fouuent la Roy- • J}o:amp;Iarcconfortoit (car bien faire le fauoit)amp;r attcndoitla Royne le Duc de Berry: qui oftoitmispehemindevenir enAuignon,parlerauPape,amp;pouraideràfabcilc-fcur, -’Royne.Cat le Roy de France amp;fcs oncles enuoyoicnr,cn Proticcé, mcfsircLoysdc , ’‘ixcrrc,marefchal de Franecjà tout cinq cens Hommes-d’armes, pour guerroycrlcs Jouéceauxifils ne vcnoient à obcyfiance.Les aucuns fi y efioict venus: amp;nbsp;nopas tous, mais toutesfois la cité de Marfeille,amp; la greigneur partie,fc rendoit à la Royne:mais la O'ted AisenPrôUcncc,dc Tarrafcon,amp; aucuns Cheualiers du pays, ne fc-vouloict ren-®c:cârils difoient qu’elle n’auoit nul droit de demander la pointé de Prouéce,iufques * ’oequclleferoitpaifiblcmcnt reccuéà Damc,amp; fon fils receu à Roy, en Pouille amp;nbsp;Ca-**wqàNaplcs,amp; en Cecilie: amp;nbsp;quand elle en môfireroit poflefsion paifîblc,toutc Pro-'^‘i«obcyroit à cllc:commc ce fcroit raifon.En ces marches de par-delà faifoit guerre, ?'”’ƒ elle,contre mefsire Charles de la Paix,le Comte de Conuerfant, amp;nbsp;mcfsffclchan 11^-*««^ '^uxembourg, fonfils: amp;nbsp;delezla Royne, en Auighon, pour fon Confeilfe tenoit ^^ ^wirclehan de Bueil.En celle faifon auint vnc autre incidence merucillcufe en Lom- ^Ja^p^„^ Mc;dc laquelle on parla moult parle mondc:amp; fut du Comté de V çrt,u’s(lt;iuîfappc- ƒ/,;, p. y,„;’ WmdTirc t Galeas) amp;nbsp;de fon oncle, le plus grand de tous cil Lombardie. Melfire « v«j aes vi~ ^dcasamp;mclfircBcrnaboauoicntcfiéfreres, amp;nbsp;régné alfèz paifiblcmcnr, amp;nbsp;gomierné fiomtes,fuiudt heilcment toute Lombardie. L’vn de ces Seigneurs y tenoit neuf citez, amp;r l’autre dix: l‘p^d netts a-^heité de Millan alloit vn an au gouuernementde rvn,amp; puis tetoumoitjà l’autre an, ’*'’’^ '*»f»lt;^lt; 1^ ^gouoernementdel’autrc.Q^âdmefsire Galeas,pere auCorotede Vertusfutmortjfi Wnerent les amours de l'oncle au ncußu:amp; fê douta mefsire G,al eras,fon pere mort, „^^f^J^ i^ßn “^pnonclcmefsireBernabotqu’ilnclevoufififoufmettrCjamp;luytôllir'fes Scigncuriesi de l’autre d’a-^^^^^ comme Galeas,fon pcrc,amp; ce Bernabq, fon oncle, auoient au temps paflé tollu la pes.

-ocr page 746-

Seigneurie, à leur frere meflire Matthée, amp;nbsp;l’auciét fait mourir. Ccluy Cote deVertus fen douta trop grâdemct:amp; bien môftra qu’il n’en eftoit pas aifeuré.Toutesfois du fait) amp;nbsp;de la prife qu’il fit,il en ouura moult fubtilement.Ie vous diray commet. Meflire Bet' naboauoitvnvfage qtoutclaterre de Lóbardie,dontil eftoitJcigneur,ilrançonnoit trop durcmét:amp; tailloir les homes deifous luy deux ou trois foisTan,dclamoitié)Oudii tiers,dc leur cheuâce: amp;nbsp;fi n’en ofoit nul parler mal,pour crainte oc luy.MeflireGaleas, le Côte de Vcrftjs,pour grace acquérir amp;nbsp;louége,cn toi#e fa terre ne prenoit nullcaide, ne nulle taiile;amp; viuoit de fcs rentes finguliercmcnt:amp; tint cefte ordonnance,depuisU mort de fon pere,bien cinq ans:amp; auoit celle grace de toutes gés en Lóbardic,quecha-cun l’aimoit amp;nbsp;en difoit bicn,amp; demouroient moult volôtiers deftous luy:amp; toutes g^ difoiêt mal,^ fc plaignoiét couucrtemér,de meflire Bernabo: car il nf leur laiflôitncs-Auint que le Comte de Vcrtus(qui tcndoit à faire fon fait,amp; qui fe doutoif trop grade' ment de fon oncle,amp; ià en auoit veu aucunes apparcnces:fi-cômc on difoit)fitvnmaæ dement,fccrcttemcnt,dc touftceux,ou il fe confioit le-plus:amp; dit à aucuns fon entête,^^ nôpas à tous:dc paour qu’il ne fuft feu ou reucléjSi fut vne iournée, que meflireBerna' A^xee de îthd bo:fon oncle,dcuoitchcuaucher en fcs deduits,dcchaftcl en autre.Sur ccluy eftatamp;'of eJeat ncom- donnâce il meit trois embufehes fus:amp; côuenoit que mclfircBernabopaflaft,dunioinS tefoHrprenJ^ie parmyl’vncdcs embufches.il eftoit ordonné de lcprcdrc,amp;nonpas tuenfilnefede mettoittropgrâdemétendeffenfe.AinfiquemeflireBernabochcuauchoi^ ** nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ville en autre,amp;qucnullcmét n’y péfoit,amp;trop afleurccuidoiteftrc,ncdefonneu^

nullcmét ne fcdoutoitjil vint choir en vne de fcs embufehes .-laquelle fouurittâtoitW luy,cn brochant des cfpcrons,amp; les lances baiflées.Là eut vn Cheualier AHemafdft® eftoit à meflire Bcrnabo)quiluy dit,Sirc,fauuczvous.Ie voy fur vous venirgesdetre mauuais conuenant: amp;nbsp;font de par voftrc neueu meflire Galeas. LeditmeflireBerna refpondit qu’il ne fe fauoit ou fauucr,fi on auoit aucune male volonté furluy:amp;fluquot;^^ fauoit riens auoir forfait à fon neueu:parquoy il luy conucinft fuïr.Et toufiours ceu^ l’cmbufchc approchoicnt: amp;nbsp;venoient, au plus droit qu’ils pouuoicnt, fendantpa^j’ fus meflire Bernabo. Làeutvn Cheualier d’Allcmaigne, homme d’honneur: ^^ ^^ Cheualier de corps à mefsire Bernabo. Q^and il vcit approcher ceux,qui ven^’^^.ß^ fon maiftre amp;nbsp;Seigneur,il portoit l’cfpécà mefsire Bernabo: dcuant meit hors du fourreau, amp;nbsp;la meit en la main dudit mefsire Bernabo (touterl“y .^ faire ccux,qui venoient pom le prédre)amp;t puis tira le Cheualier fon cfpéc5co^ nbsp;nbsp;nbsp;.

lant homme, pour foy mettre en deffenfe. Ce ne luy valut riens: cartanton'ftu

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme ils ont vfage de fare les faignécs cnLombardic,quand ils veuicntavnn

auanccr fa fin.Ces nouuellesfcpandircnttantoft par tout. Aucuns en furent liez, cuns courroucez.Car mefsire Bernabo auoit fait,en fon téps,rant de cruels amp;nbsp;de i riblcs faits,amp; dc piteufes iufticcs fans raifon,quc trop petit de gens,qui en o’^**'^”^P^ 1er,le pîâignoient : mais difoicnt que c’eftoit bien employé. Ainfi finitmefsireBern • bo: qui auoit en fon temps régné cnLombardicraoulrpuifTammcnt.

Comment Guillaume ae Lignae^Sene/chal aie Xainclonge pour le Rof ^f Fraucetfritle cht’ ßeau aie l’Aigle,Jur les ^n^lois: d!quot; comment l'armée du Due de Bourbon prit MonlUeii) (ß le pont de Taidebour^yen ajfiegeant la place. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p . eux.

NOus retournerons à l’armée,que le Duc dc Bourbon amp;nbsp;le Cote de la Marche,firent cn Poi(ftou,amp; cn Limofin.il fc départit dc Moulins cn Bourbônois:amp;chcuauc a, à belle route dc Chcualcric amp;nbsp;d’Efcuyeric, pour parfournir fon voyage: amp;nbsp;auoit c an dc Harcourt,fon neueu,en fa compaignie.Le Duc dcBourbon auoir fait fonefpe^ä fouucrain mandemét dcceux dcBcrry,dAuucrgnc,dc Poiâou,dc^Rouerguede^ ain donge, amp;nbsp;de Limofin, pour eftre à Niort, à douze lieues dc Poidiers. Ce pen^^

-ocr page 747-

DE F ROI S SAR T

^’’^ws Gens-ci’armes faflembloient; amp;nbsp;que le mandement fefaifoitfetenoitmeflîre J^'Hanme de Lignac,vn moult vaillant Chcualier, S énelchal de Xainótonge,dc par le ®ydeFrance35c:Gouuerneurde t Millan,dedans les marches de par-delà:amp;l’en vint t^^/^loit ^àé ?*^ngoulniois,àtouteli route de Gens-d'arraesren laquelle alioit bien deux cens cô- f^f^Jftfl^tti l'â*’^’^^’’’*’‘^^2deuÿitlechaftcl derAiglc:qucJes Anglois renoiér:amp; toutrYucr,amp;ß'^^n^t^^^ ei'* ^'‘«pafféjaiioiétmoint endommagé le pays. Quand melïîrc Guillaume fut là venu,d quot;^^rf^f^f/^^ ^^'ttantoftpié à tcrre:amp;fifiren#au(rifcsgens:amp;approchèrent le chafteift:^ alfaillirêt xamütn^eoisi .^ê^and voIôté.Là eut dur airaut3forr,amp; continué:car ceux,qui dedas eftoient,fc def-^wicntpourlcursvics» LàfutmelTirc Guillaume bon Chcualier: amp;y fit moult d’ar-®$'Auffiil cftoit Capitaine de tous.Il leur monftroit bonne volonté,amp; cornent ils de-'’ætaflaillii';car^intnel’cp3r^noit.Tantfutrairautforr,amp;biencôtinué,quelecha- .

'^ fut pris de force:amp; entrèrent les François dedans,par efchcllcs;amp;furent morts amp;nbsp;l’I^iie“^'*/^ ‘ P''*^ceuxjqui dedans eftoient.Ce premier cóqueft en celle faifon fit me ihre Guillaume p^^kt ^'Fignac,en attédant le Duc de Bourbon amp;nbsp;fa route* Quâ^ le Duc de Bourbon fut ve- Fran^Wi ^iNyortjil trouua là grand’ foifon de Gens-d’armes,qui l’attédoient, amp;nbsp;qui fa venue

] ’7^®i‘^’’ï:amp;làeftoit fon coufin le Cote de la Marche,à grand’route de Gens-d’armes, ]' ’icôte de Tonnerre,mclfire Héry de Thouars,Séncfchal de Limofin,lc Sire de Pôs. p^iredePartenayjlc Sire de TourSjle Sire de Poufauges,amp;plufieurs autres Barons de • ®'öouamp;deXaind0gc:ßr là vîr,dcuers le Duc meffire Guillaume de Lignac:qui aUoit P'samp;tourné François le chafteau de l’Aigle : dont le Duc luy en feut bon grc. Qiiand

1 '‘^ces Gens-d’armes furent mis enfemblc,ils fe trouucrent bien fept cens LâceSjfans ^^^Géncuoisamp;lcsgros varlets:amp;:cftoient bien en nombre deux mille combattans* A-°''cgctrcrent ils leur auis quelle pareils tireroient premièrement,ou deuantBertueil, ?deuantTaillebourg,ou Montlieu.Tout confidcré,amp; pour le meilleur ils dirent qu’ils I^MdcaantMôtlicu:pourrant que c’eft vn chafteau furies lâdes de Bordeaux. A tout ^'MnSjfilsrauoient,Ies autres fn feroient plus foibles: amp;nbsp;ne pourroit nul hfir de Bor-^'’^quils nelefculTent.Si cheminèrent cellepart:amp; paflèrent Angoulmois: amp;nbsp;vin-■ '^I^^cuant Mótlieu:amp; là meitent le fiege:ôr cftoit conduifeur des ges-d’armes du Duc ^. °'^tl)on,amp; de tout l’oft meftire laquemcS Poufrarr,amp; lehan Bonne lancc.Ccs Ges-’^'^csn’ariÿfterétguéres deuant Montlicu,quand ils fordóncrent à l’aflaillir, amp;r à ap-J^crleursatournemens d’aflaut,amp; leurs efchclles.Si commencèrent àenuironner ce

J, p'^üjamp;à raffaiHir de grand courage:^ ceux de dedans àtàclfcndre: de bonncVolo-

i®cgt;it(ic vous dy)airautduramp;ficr3bien continué,amp; fait de grans appertifes d’atmes, j^‘CsFrançoismontoientdiligcmcnt:amp;fccom^ttoientmain àmain,furies murs de MentiieKpris ^ ‘iagues:amp; firent tant les FrançoiSjque par bon affaut le chafteau fut pris amp;nbsp;coquis, d^aftüt par p^‘^üx,qui(|cjj(,5 cftoiét,morts:car petit en y eut de fauucz. Quandlcs Seigneurs de ^^ff^ff^uDiH ^‘^^‘’cceurétlapofTeflion de Môtlicu,ilslcrêparcrêt dcnouuellesgens amp;nbsp;pourucâces: ^^‘“’'^lt;^»’ ^P^isfenvindrétlechemin deTaillcbourg,furlaCharéte:delaquclleforrreftcDinâ-’''lelaPerate,vnGafcon,cftoit Capitaine,appert Hóiiic-d’armes:amp;nefitpas grand '’’ptcdcsFrançois.QuandilsvindrentdcuaritTaillcbourg,leDüc deBourbon amp;la

k pf’.’^''’^centdeuxpetis forts d’Anglois(lefquels toutelafaifon auoientmoult harié ƒ fôtievesdePoidouamp;dc Limofin)laTrócettc amp;nbsp;Ar effare :amp;furet morts tous ceux nbsp;nbsp;« ,

J 'Qcaanscftoiét:amp; les chafteaux redus à ceux du pays dcniAon:qui les abattirét tous J''ï'9*^f*’cleficgemis deuâtlc chafteau dcTaillcbourg:amp;fut afïisparq. baftides.Par- lt;’*’‘^lt;lt;/-y GÜlcbourgàvn pont,qui fiedfur la Charantc;amp;raüoittlcs Anglois amp;nbsp;les Gafeos/^^^j^^“*^^^^^“^ y 'Jcnoicnt,fortifié:amp; toute la faifon nuis nauircs,cn la Rochelle ou enXair^^ôgc, '^oiétpcupaffcnfinó à grâd dager,amp;: partruagc. Lors fauifcrétlss Seig.qu’ilsprcn-

. ^cnt!epont,pour auoir moins à faire:amp; fe logcroict plus feufemet en leurs baftides. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

j^ ODeordonerét par quelle manière. Si firét venir, de là Rochelle ncfs,toutcs armées

appareilléescontremont la Charéte:amp; dedans meirent grand’ foifon d’Arbalcfticrs cGcncuois:amp;cnuoyercnt ces gens écarmoucher àceux du pont.Là eut dur affaut: f es Anglois amp;nbsp;les Gafeons auoient moult bien fortifié le pont.Si fe deffendoient ai-^cmentamp;vaillammcnt:amp; auffi ils eftoient affaillis de grand’ volôré, par terre amp;nbsp;par ri-^fÇ:amp;futlàfaitCheualier,àcelLiyaff’aur,l’aifnéfilsaiiCôtedcHarcourt,Ichâ:Sebou-.j:.^icrchors!amp;lcfit Chcualier fon oncle,le Duc de Bourbon.Ceft affaut du pont de ƒ M)ourg:füt moult beau,amp; moult fort,amp; bié côtinué:'amp;y eut faite mainte apperfifc ’*®*cs:amp; tiroiét ces Géneuois amp;nbsp;Arbalcftiers, qui cftoiét es nefs, à ceux du pot fi roi-

-ocr page 748-

258 e LE SECOND VOLVMb . lebotJ T 1 dejfiJurjamp;fivninictjquapeinefofoitnulmóftrcradeffenfejAquoyvousreroi nbsp;;

kbiurgpru^ cpmptc?Par bel aflaut Ic pont de la riuicre fut conquis: amp;nbsp;tous ccux,qui dec François, trouucz,furent occis,amp; noyez: amp;nbsp;nul n’en échapa. Ainfî curent les FrançoisRP ^^^, Taillcbourg.Si en fut plus beau leur ficgc:car il fied à trois licgt;cs de Saint-lew ^^y, gely,amp; à deux lieues deXaindeSjau meilleur pays du móde.^ la prife du pot |^ iebourg furet ceux de dedâs,Dinandon,amp; les autres,tous ébabft amp;nbsp;courrquecZy^^^ • y auoit caufeeCar ils auoient perdu le pafTage de la rinjcrc. N0«quot;®^^^quot;^*^ ”* j^jiiï' loicnt pas rédre.car ils fe fentoient en forte placc:amp; fi attédoient confort deno ^^ Car on difoit adonc en celle faifon,fur la frontière de Bordelois(amp;r 1 afTcuroient . cons amp;nbsp;les forterefles Anglefches)quc le Duc de Lanclafl:re,ou le Comte de po guam,àtout deux mille Hommes-d’armes amp;nbsp;quatre mille Archers,Wt^ndrcient^^.^; dcaux, pour combattre les François, amp;nbsp;pour lcuertofislesficgcs:amp;cntoutcc ^^ grand’ cfpcrancc: mais les chofes fe taillèrent autrement: fi- comme ic vous dit ^ voircmét,auant que l’armée de l’Admirai de France fappareil! art pour allere J b il cftoit ordonné en Angleterre,que le Duc de Lâclaftre amp;nbsp;meflîrelchandeHo ^ frcrcduRoy,amp;meffire Thomas de Pcrfy,mcflîrc ThomasTriuct,le Sireoeo*' ,^|^ meflire Guillaume de Windefore,melfire Ichan Silbarin,amp;autres BarosSiCW“ jj

Comment mej^ire lehan oie tienne,t^elmiral a’e France arriva en sfeectytyeefi^^ • • (jri^umauuatî traftt^entj/jnilsytreuuerent. chap. clx.

L’ArméedeFràcc,qfé alloit enEfcocc,auoit vétàvol5té;carc’eftoitaumoi^.^*'j que les cauës font en leur douccur,amp; l’air douxamp;quoy.Si coftoycrentprenne . Flandres,amp;puis Hollande,amp;:Zelandc,amp;Frifc:amp; tant cxploitcrent,quilsapprot Efcocc:tcllemcnt qu’ils la veirent: mais,auant qu’ils y peuffent paruenir, mal aum »L • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fortune,à vn bon ieune Chcualier de Francc,appcrt Homme-d’armesdequel fapP

mclfirc Aubert d’Angers.Le Chcualier eftoit ieune,amp; de grand’ volonté:amp;,poW% ftrcrappertifedccorps,toutarméil fe meit à monter amont, amp;nbsp;grauircontrelec F admirai de de la nef,OU il cftoit: 8c,en cela faifant, les picz luy faillirent. Si fut renuerfe enw . France (y^ fil n’onques on ncluy peut aider : car tatoft il fut affondré,pour les armeurcs dontuC nmpai^mni armé,chargé,amp;t veftu: amp;nbsp;aulfi la nef fut tatoft élongnéc .Delà male auéturc du C lt;nbsp;^Iw^XX? ^*®’-^^'-^®^^°®5 ^^5 Barons amp;nbsp;Cheualicrscourrouccz:maispaftcrleur couinneara®^. ville capitale’ der ne Ic pouuoicnt. Depuis finglcrcnt ils tant, qu’ils arriuerent Si prirent tegt;^^j du i^iyaume Haindebourg, la fouuerainc ville d’Efcocc, amp;nbsp;ou le Roy fc tient le P^“^»^quot; gj d's/ctee. ileftaupays. LeComtede Donglasamp;lc Comte de Moray (qui les attcndoient^.).f^

-ocr page 749-

DE FROISSART.


iS?

^'•fc deleur venue) fetenoyent en la ville de Haindebourg. nbsp;nbsp;Si toR qu’ffs fcurent

W1 armée de Fraaicc cftoit venuc,ilsvindrcnt contre eux fur le haure , amp;lesrccueil-‘■^wt moult doucctnenr,cn leur difant que bien fulTent venus amp;nbsp;arriuez au pays, amp;nbsp;bié l^fcognurcntles Baron^’Efcoce,tout premicrcmcnr3meirire Geoffroy de Charny,car ' îuoiteftelafaifon paKe en Efcoce,bié deux mois,en leur compaignie.Meflire Geof ^'IcsaccointaécariWoultbié le fauoit faire)cnuers l’Admirai Mes Barons du Royau Jl’cdcFrâcc.Pourlc temps le Roy d’Efcocen’cftoit point venu en Haindebourg, mais « ®t'noitcnIafauuagcEfcocc.^s fils moult doucement recueillirent les Scigncurs,en ''irdifantquelcRoyvicndroittantoft.Deccs parollcs ilsfc contentèrentamp;fc loge-f^ntles Seigneurs amp;nbsp;leurs gens dedâs Haindcbourg,au mieu x qu’ils peurent, amp;nbsp;qui ne pouuoit loger 60^3 viilc,(c logeoir aux villages d’enuirô: car Haindcbourg(nô-obftât, ’luclc Roy d’Efeoce y tienne fon fiegc,amp;: que c’eft Paris en Efcoce ( n’eft pas telle ville, ^ommeferoitTournay,ou Valencienncs.Car il n’y a pas,en toute la ville quatre mille Jpîifons.Si conuint aux Seigneurs prendre leurs logis enuiron,aux villages,! amp;nbsp;à Don -[Cesntmifirit ’^füielinjKclfonjDombarejSe Alqucft,Seen autres village^Ccs nouuclles fépandirentA^‘’”^^lt;^‘^’''quot; PWEfcoce,quc grande foifon de Gens-d’armes du pays de France eftoient venus ff ^y^*fff«”f’ 'nlcurpays.Si commencerét les aucuns à murmurer, amp;: dire. Qui diable les a amenez?

’'^^wlesamandez?Ne ferôs nouspasbiénoftre guerre,fans cux,aux Anglois?Nous quot;feronsià bonne befongne,tant qu’ils feront auccques nous, Qu)on leur die qu’ils • 'nrcuoifent,5: que nous fommes affez gens en Efcocc,pour maintenir noRre guerre, ^'l'iepointnevoulons'leurcompaignic.IIsncnous entendent point,nc nous eux, amp;nbsp;®'liuonsparler cnfemb!e.Ils auront tantoR mangé amp;nbsp;rifflé tout ce que nous auons en ^^p3ys.Ils nous feront plus de contraire,dc defpirs,amp; de dommagcs(fi nous les laiRos '“nucmrjquelcs Anglois .ne fcroicnt.fils fc combattoient à nous, amp;nbsp;fi les Anglois ar-'’’tnozmaifons,qu’enpeutil chaloir?Nousles aurons refaites à bonmarché. Nous ^'wettronSjà les refaire,que trois iours,mais que nous ayons quatre ou cinq echaces, °C b tamée pour les couurir. Ainfidifoicntles Efeoçois en Efcoce, àla venue des f'^^ÇoiSjamp;T^aifoient nul compte,mais les hayoyent en courage, amp;nbsp;les diffamoict quot;’'’quot;gage, tant qu’ils pouuoicnt,commc rudes gens, amp;nbsp;fans honneur, qu’ils font. Si j'^^dyjàtout confidcrer,quc ce fut de tant de nobles gens de Francc,qu’ily eut en ccl '‘^^'ldn enEfcoce,venue vnc armée fans raifon, amp;nbsp;mieux y vaudroient vingt ou trcn-'^Cheualicrs de France,quc fi grande route,commc cinq cens,ou mille. Raifon pour-WEn Efcoce ils ne veirent oneques nul homme- de-bie * amp;nbsp;font ainfi comme gens ^’’*§«)quincfcfauét auoir,amp;de nully,accointc^amp;fi font trop grademêt euieux des ænsdautruy,8cfidoutcntdclcursbienspcrdrcicafils ont panure pays, amp;: quand les « ^''gloisyvont oucheuauchcnt(ainficommcilsontfait autrcsfois, pluficurs fois)il ’■‘’’'iiiétqiieleurs pourucanccs(fils veulent viurc)lcs fuyuent toufioursau dos,car on “'^ouacricnsfurlcpavs,qu’à grande pcinc,5ó n’y trouue l’on point de fer pour ferrer '’cheuauxjnc cuir pour faire harnois,fcllcs ne bridcs,car les chofes leur vicncnt,par ®cbde Fiandres,toutes faites, amp;nbsp;quand elles leur defFaillcnr,cn leur pays n’en trouuêc point.Quand ces Barons amp;nbsp;Cheualicrs de Fracefqui auoiét appris à trouuer les Beaux °»cls,falies parées,amp; chaflcaux,amp; les bons mois lids pour repofcr)fe veirent amp;nbsp;trou-'^crcntcncellepourcté,ficommenccrentàrirc,amp;difoient,d^iantl’Admirai. Qu’elle, ptunt/J» PMancenousaicy amenez?Nousnefeufmes onequesquec’cRquepourctéamp; dure-pa^s d’E/coeff. Mfquesà maintenant.Nous trouuons bien les promeRc,que noz Seigneurs de percs ^weres nous ont promis au temps paRc,cn difant,Va, tu auras encores en ton temps ( °t°dslongucmcnt)de durs lids,amp; de pourcs logis.Dc tout ce fommes nous Wen ap N*’c*”.Etpourcc difoient les Compaignons l’vn à l’autre.Deliuron nous de faire no-“Cvoyage.Chciiauchon vers Angleterrc.Le long feiour en ce pays d’Efeoce ne nous dlpointbon,proffitablen’honorable.Tout ceremonRrerentles Cheualicrs à mefsire etende vienne,Admiral,lequel les rappaifoitcnccqu’il pouuoitamp;lcurdifoit,Bcaux cigneurs, il nous faut fouffrir, attendre, amp;nbsp;parler bellemcnt,puis que nous fommesen ^'i3ngcr.Ilyavnmoultgrandruàpafrcr,amp;finc pouuons retourner par Angleterre. ^quot;^fi^f^Ai .'cnczcngréçe,quevous trouuez-Vous ne pouuez pastoufiours cRrc à Paris, n’à Dy- ^'^ ^''^Bcaunc,n’à Chaalons.il faut( qui veut viurc en ce monde,amp; auoir honneur)fouf- quot;rouuaf^sfitee “■oubien amp;du mal. Ainfi rappaifoit mefsire lehan de Vienne,amp; par d’autres parollcs f^gp ^„^^ ^|,f^y ^®c*enc puis pas toutes recorder,fes gés en Efcoce,êe faccoîtoit,tât qu’il pouuoit,des tax,

-ocr page 750-

ió'o

• LE SECOND VOLVME

Barons amp;nbsp;Cheualicrs d’Efcocc,mais il en cftoit vifîte aulTi petit comme de riens,Mr(fi' commeievousay dit cy-deirus)ily apetit d’honneur,amp; fontgens mal accointabte, ' la greigneur vifitiation amp;nbsp;compaignic,que les Seigneurs de France auoientjCCitoit d ta peine amp;• le Comte dcDonglas amp;nbsp;du Comte dcMoray.Ccs deux Seigneurs leur faifoient plus « oufides Fran- foulas,quetoutledemourantd’Efcoce.Encoresy cutpis,amp; vnctrop granddurtepouf çi)is,poHrdusir lcs Fran çois,car quand ils furent venus en Efcocc,amp; qu’ils fevOTloicnt monter,ils trou des cltfuauxen Herent leschtuaux fi cherSjquecc,qui ne deuft valoir j^uc dix florins,il en valoir loi«” te ou cenr,amp; encores à grade peine enpouuoit on recouurer, amp;nbsp;encores, quandon ftoit monté,on ne pouuoit recouurer deharnois,filsne rauoiétfaitvenirderlanaf auccques eux.En ce danger fe trouuerent les François,amp;outrc,quand leurs varlcts alloientcnfourrage,onleurlaifroitbienchargerlcurs cheuaux, dettut ce,qu’ils loientprendre amp;trouircr,maisau retourncr,onlcs attendoitfurvn pas,ouils citoi villaincmcnt détroulfcz amp;nbsp;abbattus, amp;nbsp;aucuncfois occis, amp;nbsp;tant que nulvarlctno® aller fourragcr,pour la crainte d’eftremort.Car en vn mois les Fraçoisperdirccplus cent varlets. Car quand ils* lloient en fourrage, trois ou quatre enfcmble,nulncnf^ tournoit,amp;ainfi cftoicntilsmencz.Auccquesce,lcRoyd’Efcocefcfaifoitpricrdc nir auantjSr aufli faifoient les Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers d’Efcocc, pour la caufede ils difoicnt,qu’ils ne vouloient point en celle faifon faire guerre aux Anglois, les François achaptaïTent bien cher leur venuCjCaGàuant que le Roy voufift fidhr , fauuage Efcocc,amp; venir en Haindebourg,il conuint qu'il euft vnc grade foraine de nicrs,pour luy amp;nbsp;pour fes gcns,amp; promit amp;nbsp;fcclla meflire lehan de Vicnnc(quie#o* * les Eße^nsre fouuerain chef de tous)quc point il nc vuidcroitlc pays, iüfquesàccqucleKoy^' * fuifent fatisfaits,autrcmcnt ils n’eufTent eu nulle aide des Efcoçois.lHuy^'®®^^ uan/^ue quot;wu- noit faire cc marché,ou vn pirc,amp;encores,quand il eut le meilleur accord,,amp; Ifir/aire^uerre Icurc amour qu’il peut auec eux,fi ne firent ils guercs de proffit pour eux,fî c^®*ƒ ri rccorderay en l’Hiftoirc.Mais ic vueil vn petit retouAer à parlcr'dcs auentures de dres, amp;nbsp;du mariage du ieune Roy de France,lequel fc maria en celle faifon.

Comment la ville â’i^nlembourg cuiela eßre priß d'em bléepar Franßit ^f^''^'’^^^ (ß fis Gandois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap, c l x i.

DEpuis la deconfiture,qui fut faite des gens que meflire Rifflartdc dedans le pays dcs(^atrcmcfticrs,outreGand,vinten Ardembour§iM‘ v uoyé,cn garnifon,meffire Robert de Bethune,Vicomte de Meaux,amp;trouu»w® ■fc’eflpiur re- t lumont amp;nbsp;fes compaignons, Är^irffiy amena enuiron quarante Lances de uenir ^ce^uH liers,qui eftoient toutes gens,qui defiroient à eux auenturer. QuandleVicoin^‘“ ’ fembleaueir venu, il entendit à fortifier amp;nbsp;réparer la villc,de tous points. Fran çois Attremé^^quot;^, dit,pnr deux tlcGand fubtilloicnt amp;pcnfoicnr,nuitamp;:iour, comment ils pourroyent nuirea^'.^ fgt;is,du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enncmis,amp; leur porter dommage,amp;pourtantbcfongnoit il bien àccux,quilcutett®*

^cbe po^t'ni’il prochainsfeommeceux d'Audenarde,Terremondc,d’Ardcboiirg.deBruges,duV^ refn]l Mßi Ca ^ ^® rEclufc)de fe tenir toufiours fur leurs gard es,amp; eftre fongneux de leurs vilte pitame deCour pour cmblcr,efchcller,amp; faire fubtillcs chofes amp;nbsp;cntreprifes,pourvray dire cöcop tray, eor^meil gnons cftoict moult habillé,amp; fubtiis à ce faire. Si auint qu’enuiró rilfuc dcMaK adilparauane çois Attremen,amp; feptnÜlle homes tous armcz,fe partit de Gandjfur intentiondéb Car ließ âpre ^ cfcheUcr Ardcmbourg,amp; pour auoir IcsChcualicrs amp;Efciiyers,quieftoientdedï euß laitß^n *^^^ gnrnifon3amp; par cfpecial 1c Capitaine3meflirc Ichan de lumór,lequel il defiroit p-^^ Ïsiieutenan^ ^ auoir tenir,quc nul dcs autres.Car illcur auoitporté amp;:fait tant de doramageSi^ contfaires,d’occire amp;nbsp;de prendre leurs gcns,amp; de creucr les yeux, ou de couperp*^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poings,ou oreilles, qu’ils nepouuoientaimcr,Sur celle entente f’en vindrcnt,pgt;*.^

Mccrcdy,enuiron le point du iour,à Ardembourg,amp;auoicnt,auec eux,leurs efche^‘ toutes appareillées.Si dormoient en leurs lits, tout paifiblemcnt, fur la fiance dd®* guet,le Vicomte de Meaux,meffire lehan de lumont,^ meflire Rifflartdc Flandren Sire de Daymart,mcffircTicrcelet de Mótigny,mcffire Perducas du Pont Saint-M^f^! le Sire de Lôgueual,amp; mcfsire lean fon fils mefsire Huc Defncl,le Sire de Lalain,®b fircRegnaud de Lommie, amp;plufieurs autres.Or regardez la grande aucnturc.Car»^ ftoitleguetdclanuitprcfquetoutretrait,amp;laguettcmontoit en fa gardc,amp;vefff^ venir François Attrcmcnamp; les Gandois, qui auoyentcfchelles à leurs cols, àcHtrcfi^J esfoflTeZjamp;pafferentoutre,iufqucsaux murs,amp; dreccrent cfchcllcs contremont,

-ocr page 751-

DE FROÏSSARTi


26’t


commencèrent à ramper amp;montcrb A celle heure d’auenture eftoient par la ville le Siré (ieSaintAubin,amp; vn Êfcuyer de Picardie(quifenommoit Enguerrand Zendequin)amp; deux ou trois Picars, t picques noires,auecques eux,amp; ai loient tout ioingnant, Iclô les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

murs,St'eroy que celle Ait ils auoientefté du guet, maispoint n’eftoient encores rc- f,^-^^^ f^’e^aJi _ tmits.Car au vray dirCjWs n euflent efté là,Ardcmbourg eftoit prife fans nulle faute, amp;nbsp;r?piquiers} ' muslcsCheualicrscnrcurslits.Qu^and meflireGoufliauxt de Saint Martin amp;nbsp;Enguer- Jujuelmotyfi mndZendequin virent commclt;jtles Gandois montoyentparefchcHc^iauxcréneaux, olmie^eU ^iày en auoit vn qui vouloir mettre la iambe outre,pour entrer eii la ville, fi furet tous ^‘*gt;'‘^f» «’T« '^is,tnais non pas tant,qu ils ne prenfiffent confort en eux, car ils virent bien, que ^^jJfr‘ ^gt;-^ •lsfcnluyoicnt,lavillecftoirprifc fans rémedc,amp;pcrduc,carilsvenoicnt (^^poinék^*^^ ^neutre le guet f3»llant,amp;celuy qui retournoit enîa guette pour monteren fa garde, sirenes, ' sentroient. Allant, auant(dit meflire Enguerrand aux picques noires) Vcez cy les Gâ- bin comme il lt;t dois,deffendonnous,amp;noftre ville,ouelleeftprife.Lorsfen vindrét(com,mciccroy) na^ueresdit, y endroit ou les clchelles eftoient drecécs, amp;nbsp;par ou les Gandois vouloicnt monter

^dans. La picque noire prit fa picque, amp;nbsp;frappa celuy quifauançoit de pafler, telle-^^nt quille renuerfa dedans les folfez. A ce coup monta la Guette, qui les apperceur, Veit comment ils eftoient dedans les foflez,amp; aux enuirons, vne groflebataille. Si ®®na,cn fa trompette,Trahy, trahy.La ville f émeut,amp; les Cheualiers, qui eftoient en « '»Rlitsamp;hoftcls, entendirent l’cft'royamp;le haro,amp;au{fi le conucnant des Gandois, ^“minfi vouloicnt cmbler lcur ville.Si furent tous émerueillez,amp; faillirent fus ,amp;far-quot;''ftntjâu pluftoft qu’ils peurent. Non-obftant toutes ces chofes,fi mettoyent grande i'^medcntrercnlavillclcs Gandois,amp;ces troislàfctindrentvaillammcntplusde dc-'’'c heure contre tous,amp;: y firent de grand’ appertifes d’armes, qui leur doit bien eftre |!Tncàloucngc.Adonc Ics Seigncurs vindrcnt à bonne eftoffe, amp;nbsp;en grand arroy, le Jointe de Meaux, fa bannière dcuant,mcfsirclehan de Iumonr,fon pennon deuant, jj ^hcRifflart de Flandres,amp; tous les autres,amp; trouuercntlc Cheualicr,rEfcuycr,tamp; ■filen4ttttt Pmquenoire,qui fc combattoycnt,amp; deffendoyent l’entrée vaillamment. Là cric- treit ?^m’urscrisàlarcfcoufte,5c quand François Attrcmenamp; les Gandois apperceurenc ^^■rc,amp;qu’ilsauoientfainyàlcurentcntc,ilsfcrctircrcnttout bellement, amp;nbsp;rccule-'''dcursge^g,amp; fe départirent de deuant Ardcmbourg,amp; fen retournèrent dedâs les ^emcfticrs,amp; furent ceux de la garnifon d’Ardembourg plus fongueux de garder j '*fvillc^g£ d ordonner leurs guets,qu’ils n’auoient cfté pa Auant, amp;nbsp;honnorcrét gran-/‘“^’quot;iparentre eux, les trois deftufdits,car fils n’euiTent efté là, Ardembourg eftoit '^^''Aamp;lesauoicnttoutes les gorges coupées.®

^‘’»»toit Louis ole Fraf7ee,frere du Roj Charlesßxieme^ fut fxariea c^arguerife eie liongriepar Procureur, (^ comment Madame de Brabant ft venir laffe du Duc ^ßenne deBauiere^pour la marier au Boj Charles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. clxii.

y’Ousäuezbien ouy cydeffus recorder comment le Duc d’AnioufqùifedifoirRfty bp , ^P^cs,dc Cecille,amp; de Hierufalem)fit le terme de trois ans,guerre en Fouille,

31abrc,8LàNaples,à mefsirc Charles de la Paix,amp; cqjnment celle guerre faifantil : ’ • ^ ^’’“njt.Aufsifit mefsire Charles de la Paix,amp; les aucuns veinent dire qu'il fut occis au • • Ij'’y3umedc Hongric,par le confentement de la Roync, car apres la mort du Roy de ^^Jgdefpourtant qu’ilauoit efté fils de fonfrcrc)il vouloir maintenir que le Royau-fer '^^“°'f retourner,car de fon oncle,le Roy deHongric,n'cftoitdcmouré que fille nbsp;nbsp;nbsp;^°^^^ la Royaume qu’il voufift fts filles déshériter,amp; pour celle caufc Ât occi-

fot ' , ^®^^Pâ*X‘Dc laquelle mort il fut grande merucille par tout, amp;nbsp;en fut rcn- ^ « ^«guerre de la Roync de Naples,amp; de fon fils Loys,lc icune Roy qui fe tcnoit en Pj^ §non,amp;faifoit guerre en Prouence.Lc Roy de Hongric vinant, les baux Barons amp;nbsp;j^j ^quot;^Ic Hongrie auoient dcclarc,par leur c(3fcil,que l’aifnce de leurs filles. Madame AmbaJ/adeurt Ä’^”^®^^'’*^^o*!^^cllc Damoifelle,amp; héritière de grand Royaume) on la donne- defjongneen ,^ quot;°ysde France,Comte de Valois, frere du Roy de France, pour la caufe dccc ^'^^”quot;gt;P^J**'^* ' lt;:urfcmbloit,qu’il demoureroit auecques eux en Hongrie, amp;auroiét le Roy Loys

^ MurcA^andlcRoy de Hongrie fut mort,on enuoya de grans meliagers en Fran- igi^^uec l’aiß fl^'^”^ . ®y®^^*^o^lt;^l®s,cnmonftrantquclaRoyncdc Hongrie, pour fa fille aif- „ee fille de j ’'ouloit auoir le Côte de Valois.Ccfte requefte fcmbla au Roy,à fcs oncles, amp;nbsp;aux Hongrie.

®''5de France,moult haute amp;nbsp;noble, cxccptécvnechofe,quc le Comte de Valois

-ocr page 752-

LE SECOND VOLVME


1^1

clongnoit trop fa nation,amp; le noble Royaume de Francc.Mais adonc, tout co^^^^^^ ,^ on ne pouuoit veoir que ce ne fuit treshaute chofe, amp;nbsp;grand proffit pour Je ^^^^ Valois, defire Roy deHongtie,’quicftrvndcs grans Royaumes ChreftKDS u de. Si furent les Hongres ( qui là eftoyent enuoyez de j^r le Roy oe oj grandement recueillis,amp; leur fut donnéde beaux donsamp; gr^s prefens, '^“^j^jü. txifiteßieJe ®‘’’^ '^’^ Hongrie f en allèrent ambaffadeurs de Francc,c’eft affanoir 1 Euelquc c ^^^ ffon^ie efpsu lcrcts,amp; auco^ucs luy mcffirc Ichan la PcrfonncJcqu#l par procuration gênera j^i^^ /ceauCtmie ils furent vcnus en Hongric,cfpoufa au nom du Comte de ValoisJapamCj p ^^æ de Kalsts par retourna en France rEucfquc,amp;:auffi fit meffire lean,quiauoitcfpoufelaDame) precureur^ nbsp;nbsp;chcfur vnliftdclczelle,tout courtoifemcnt,amp;dccemonftrerentils lettres P^^f^

amp; infirumens publicqucSjtellemcnt que bien fen contentoient au ftoyaunie ^^^j, cc,amp;fécriuit,vn long temps,le Comte de Valois Roy de Hongrie. Encores a ^^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cy deffus recorder comment IcDuc de Bourgongneamp; le Duc Aubert de Bauier ^^^^

de Hainaur,dc Hollande,d^clandc,amp;dc Frifc par bail,auoicnt en la cite de a»^^ marié leurs enfâs, chacun nlsamp;fille,auquel mariage le ieune RoydeFrace ut, . de grande abondance. Or veulcntlcs aucuns dirc(fi-commeiefuadoncinrorm JH celle fcmainc,que le Roy de Frâceamp;fes onclcs,lc Due de Bourgogne,Sde Due ƒ

-ocr page 753-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• 205

^“Wzcans,rcfponditIcDuc Federic.Adone dirent les oncles du Roy. C’eRtoutee ^^11 nous taur,vous retourne en Banierc,parlez à voftrefrcrcjamp;amcnezvoftrc niece en ^p^,^^ ^.^^^ McrinagCjà Saint Iehand’Ainicns,tamp; le Roy fera à cofté d’elle. S’il la veoit belle,ici- i^ig^rà iu^er, f'’’‘'cqu’illadefircra)Car^'coitvolontiers toutes chofesbcl!cs,amp;les aime, amp;nbsp;feileluyßnoKs auoshic ^‘^lt;; pour rauoirjelle Çc^ Roy ne de France. Ainfi allèrent les premières conuenances, remis ce fafa-'’^p!usn’cnyeutdir,ncfait,amp; nefauoit rienslc Roy de France qu’on euft parlé de ce. j'^’^c«Qwnd le Duc Federic fct retourné en Bauicre,iI remonftra tories ces paroi- ^”j^^^^ç^^ ^’ifonfrerejeDuc Efiienne, qui penfa moult longuement fus luy refpondir,Beau J^' ^.^^ °^^^ ?%iecroybicn qu’il foit ainfi que vous me dites,amp;que ma fille feroitbien heureufe s’iiveuci’ef-'^'æpouuoitécheoir amp;venirà fi hauthonncur3commcd’eftrc Royne deFrâce, mais pcre,o-f. J ^ftmoult loing d^cy,amp;.’ fi y a trop grand regard à faire vnc Royne, amp;nbsp;femme de Roy. ƒ‘^mye trop courroucé,fi on auoit mené ma fille en France,amp; puis qu’elle me fuft ren .^.1 ay plus cher que ie la marieàmonaifc,presde moy. Ce fut larefponfe, que le t^/ entend^ue '’çEfticnneauoit donné à fon frere3dcquoy le Duc Fedqficfcn contenta aflez,Sz en Bedene, ten re ^^’teferit, prefque fur celle forme, aux oncles du Roy, à fon oncle Aubert, amp;nbsp;à Ma- ^°^””^^^^” ’‘’'cdeBrabant(aufqucls il eut auoit parlé à fon retour)amp;cuidoit bien qu’on cud mis X«M»7^fX ’^onchaloir toutes ceS chofes,amp; aufii on parloit ailleurs du mariage du Roy:amp;fcfuft „lies des oncles toft le Roy accordé à la fille du Duc de Lorraine, car elle efioit moult belle Da- dut^,auDfic .^cllejamp;de IbnaagcjOuaflez près,amp;de grande amp;nbsp;noble generation, amp;nbsp;de ceux de Hubert, ggt;^ ’^•Auffifut parlé de la fille du Duc de Lanclaftrc(qui depuis fut Royne de Portugal) * Madame de /■5onn'ypouuoittrouuer nul bon moyen,pour leur guerre. Siconuint lachofe de- Trabant tou-^Kt. Orrcmcit fus la D ucheffe de Brabant (quad elle fut à Cambray, aux mariages, MditsdeBourgongncamp;deHainaut,amp;qucleRoydeFranccamp;:fes oncles y furent*^ j,':’gt;icdeBoiirgongne,amp;Ie Duc de Bourbon)lc mariage de Bauierc3Sr dit bic que c’e-(.'^leplusproffitable amp;nbsp;honnora^lc,pour la caufe des alliances qui en pouuoient défi I^eamp;venir des Alleman5,quifuftàprefcntpourlc Roy.Voire, Damc(rcfpondirêc

'''‘des du Roy) nous n’en oyons null es nouucIlcs.Or vous taifcz(ditla Duchefre)ie j j^^îy tirer auant,amp; en aurez nouuellcs en ceft efté,fans nulle fautc.Les promefTes b f quot;''^e^c furent auerées,car elle fit tant, que le Duc Federic fon oncle, accorda à f^l'tC)leD#cEfticnne,dc l’amcncr(fi-comme vous auez ouy cy-dcirus)amp; difoient, 'thcmin,qu’ilsalloicntenpélerinage,à SaintIchand’Amiens.Toures gens lefup-j^ ‘’''m,car Allemans vont volontiers en pèlerinage, amp;: lei^- tient d’vfage. Quandlc i^«dericamp;fanièce, Damoifelle Yfabel de Bat^cre,eurent efié trois iours à Brucel- ^lt;f»i‘Tfàbei toftàA^^^'^^^^^^^' ^laisc’cftoit bien l’intention de la Duchefic, quelle feroit aulfi ^‘’J.^'',’'^''* 110 Jcomme eux,ou pluftoft.Or vindrcnt en Flaynaur, droitrement au Quefi (.ƒ ■ ouilstfoy^gj.gj^j.jç£j^^ amp;laDuche{re,amp;Guillaume,Comte d’Ofirenant, amp;fa U ,'''^îdcfquels ils furent receusgrandemétamp; ioycufement(carlcDuc Aubert en e-°*tonclc)^-oooujj£Qj^p^æçj.ygjjjQjgj^j. j,Qjpj^çj.ij.jj5 pouuoient eftre là venus ainfi, yacnianderentlamanicrc.Certes( dit le Duc Federic de Bauicre)i’enay eu moule acpcinc,amp; toutesfois i’ay tellement mené mon frcrc,queic l’ay amenée, comme 5vcez.Mais au congé prendre,il m’appclla,amp; dit.Or F»Icric, beau frere, vousem-

v^5^7^?^cl®afillc,amp; fans nul fcurcftat,car fileRoydc France ne la veut, elle fera * • godee a toufiours.Si vous auifez bié,car,fi vous la me ramcnez,vous n’aurez iamais

(J cnnemyquemoy.ür regardez doncqucs,bclonclc,cn quel dangeriemefuismis.

^ jOtau neueu,nc vous ébahirez point,car(f il plaift à Dieu) elle fera Roy ne de France j^‘’“Êrczqi,ittc,5caurcz l'amour de voflre frere.xAinfi fc tindrentau Quefno^,par I^p2cedctroisfcmaines,amp;la Duchcire( qui moult eftoitfage) endodrinoit la ieune nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

I^^oifellc de Bauicre,cn manière amp;nbsp;en contenance,amp; ne la laifla pas en l’habit qu’cl-.Pônoit(carelle cftoittrop fimplc,felonreftat de France) mais la fit parer amp;veftir, jJtommeproprcfille.Ç^and tout fut ordonné,la DucheffeSi fa fi!le,la Duchefle de

^'■^”*^ array tant cxploiterér,amp;la Damoifelle,qu’ils vindrcnt à Amies rpbclàensnie ^ ^aoic venue la Duchefle de Brabant,auflî cfl:oicntleRoy,IcDuc amp;nbsp;la Duchelfe de reen pelerine-^qF*^^”^’^ ^^ Confeil.Le Sire de la Riuicrc amp;nbsp;meflire Guy de la Trimoille,Barons ^^^ Amiens. ccs^' æ''^’'^’''^^^^orsdeIaciréd’Amiens,contrc la venue de Haynaut, Or furent jjci,.^®“*'5 ^ Dames dedans Amiens,ou ils fe conuoycrent, amp;nbsp;firent moult d’hon-lt;»oiH nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ '^^ l’autre,par grande amour amp;nbsp;diledion.Mais à grade peine pou

®floy dormir,pour defir de veoir celle,qui depuis fut fon efpoufe, amp;nbsp;demandoit

-ocr page 754-

SECOND VOLVME


1(^4

au Seigneur de la RiuierCjquand il la verroit.De ces parollcs aiioiétles Damesbont tellement que le Vendredy, quandlaDamoifclle fut parée amp;nbsp;ordonnécjles troisDu-cheffes la menèrent deuers le Roy.Si fagenoilla deuât luy,tout basjtnais le RoylalcW fus par la main,amp;la regarda par moult grâd manierc.En cc^gard, plaifancc tamoul luy entra au cœur. Adonc dit le Conneftable de France au Seigneur de Coucy. Py®* ze^j Charles foy^ceftc Dame nous demourra. Le Roy ne peut öfter fes yeux. Quad on eut efte m*, mi^de^AuTa efface dc tdlnps illccques, les Dames prirent congeMu Roy, amp;nbsp;en ramenèrent laDi' meYJàbeaude inoifcllc,amp;encoresnefauoitonpointrintentionduRoy, quandlcDue deBourgoæ Saniere. gne cnchargea au Seigneur de la Riuicre, qu’il en enquift le Roy, quandilfcroitaH ■[c’rfia/.cn fô t retraitjlequel le fit trefdiligêmét,en difant,Sire,que vous fcmble il de celle ieuneD^' arriére châ- me? nous demoura elle? Parmafoy(ditlc Roy ouy,car elle nous ^aift.Orditesaubt

°^^^‘^^^^°^’^g°*’g’^^’^^”’^^^°'^^ endeliurc. Quand le Sire de laRiuierel’ouita®' fifties ^ lus parler,tantoft le nonça au Duc deBourgongne, qui tantoft l’alla noncer aux Dan'^S fterettes, lefquelles eneurentmoulggrandcioyc,amp;criercntNocl. Or furent ces Seigneurs^ -fe'e^-idire Dames en grande ioyc,amp; cftoit l’intention des oncles du Roy,de faire la feftedcs no Tju’iïfedefpc ccsàArrâs. Mais il ne pleut pas au Roy d’aller ailleurs3ainçoispriaauDuc fononc, ehe de faire qu’ilf’cndépcfchaft,carilnevouloitpointdiffimuler,ainçoisvouloitqucccfuftftjf^quot; cc,quiy?par la bonne villc d’Amiens.Monfeigncur( ditle Duc) en la bonne heure, ainfifoitfi*^' *\nrcmenV° '^^“^^®^^^ deBourgongnedeuersMadamedcflayumutjcConneftable,leSirO“^^^ du mariage. Trimoille,^ pluficurs autres,en facompaignic,amp; là trouua laDamc,quiauoitl«®'|^

alTifcdclez elle.Si leur racompta les nouueiles,amp;commentlcRoy,fon neuen,a“^^‘,^_ ‘^l'ejrez.ß 1^‘tn féfonpropos(carlachofcluy touchoitdctropprcs)amp; qu’illuyauoit recogo^r ,. tienele^o vous pouuoit dormir,nc repofer, f pour caufe d’ellc,qu’il vouloir prendre pourûl^jj, ßmblera boue queIclendemainnousgucrilfonsfcsmaladies.LaDuchcfrefepiitàrirejamp;ï“'^ rfl»ƒ,pou^ partirent l’vn de l’autrcjcn grande ioyc amp;nbsp;foulas. ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

caufe de a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cemme/ji Fra/tcois {^ttremcK, ariecfès Ganedois, prit le Dan, r^ commefit H'*^ *

terne amp;nbsp;que „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

lelédemain nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bruges tafiherent a krecouu^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. clxiii. a

nous guéri- Z^E propre Samcdy,au foir, feftoit party des Quatre meftiers François/i»^^'* j^ ronsfes ma- V^ou il fcftoitretrair,à tout fept mille hommcs,apres qu'il eut failly àpro'’“‘’^ ^ ladies. bourg,amp; auoit promis à ceux de Gand,à fon departement, que iamaisforoto“

dedans Gand,iufques à ce qu’il euft pris quelque bonne ville,car les Gando'^'”'. ) grande peine que les François culfcnt à befongner, afin que nuis d'eux ne P^'“ ^^^ plus pour aller en Efcocc3ou l’Admirai cftoit nouuellemcnt palfé,

• Anglois,car commune renomme?couroit,que le Conncftablc,Stplui5cursGc!is mes, amp;nbsp;Arbalcfticrs de Génes,deuoientcnrreren mer, pour recófortcr leurs gens,^ eftoient en Efcocc,pour guerroyer Angleterre. François Attremcn( qui cftoitapP Homme-d’armes) iflit,ce Samedy,d’vnpays,qu’on ditlcs Quatfc-mcftietSjamp;toii® nuit vint coftoycr Bruges,amp;bicn la cuida prédrc,mais il ne peut.Quand il vitquib“® failly,ilfcn vint vers le Dan^amp;là rencontra fes efpies(qu’il auoit par tout làenuiron® uoyées) qui luy dirent, Sire,il fait bon à Dan, car melfirc Roger de Guiftelles ny e point, amp;nbsp;n’y aqueDames.^t vray cftoit, car il cftoit allé à Bruges, amp;nbsp;cuidoit qoe^’^ • • nbsp;nbsp;nbsp;de la ville du Dan fuftegt aftez fors pour eux dcffcndre,dontilfutdcceu.QuanslfM’’ çois Attremcn entendit,par fes efpies, que melfirc Roger de Guiftelles n’eftoitp25an Dan,il partit fes gens en deux,amp; prit la moindre part, amp;nbsp;leur dit. Allez vous en eu « part,deuât celle porte,amp; ne faites point de fainte. Quand vous orrez corner,fivonsn rcz ticuers les bailles,amp; coupez amp;nbsp;deftruifez tout, amp;nbsp;d’autre part nous abbattróslap® • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tc,cariamaisnous n’y entrerions par cfchellcs.La villc eft noftre.Ic n’en fay nulle don te. Il fut tout ainfi fait,comme il ordonna,amp; fen vint auccques la moindre part ,Sd^' la ville duDa fa la greigneur derrière,amp; fen vindrent les prcmicrs,aucc cfchclles,parmy lesfoffez-ßirpnfi par Oneques n’y eut contredit,amp; palfercnt la fange,amp; appuyèrent leurs efehelles aux wup tremenquot;l^^'‘ ^ entrèrentcn laville,puis vindrentfansdangcr,fonnantleurs cors,àlaportc,amp;â® io'iirTe^uiUef' en furent Seigncurs,car encores eftoient les bons hommes en leurs lits. Cefutledd' toußours 138 5’ feptiefme iour de Iuillet,qu’ainfi fut prifc la ville du Dan, car ils vindrent àia porte,^ rompirentlesbarres de la porte, abonnes congnécs,ôtccuxde dehors rompirent^ bailles. Ainfi entrèrent toutes manières de gens . Toutefuoyes la ville fc commença* émouuoir,mais ce fut trop tard,car ils furent pris dedans leurs hoftcls,amp; tous ceux-C-' ils trouuoient armez,ils occioycnt fans mercy. Ainfi fut prifc la bonne villc du Dan,*

-ocr page 755-

DE F R .0 I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e stf-y

'1Fut pris grand auoir dedans,amp; par efpecial les celicrs pleins de maluoifieamp;degarna-®quot;'S)amp;mcfutdit qu’ils y trouuerent moult grand auoir,que ceux de Bruges y auoicnt P^pourla rebellion du menu pcuplc,dontils fc doutoient. Fraçois Attremé, quad ‘••«veitScigneurdu DA,fut grandement réiouy,amp; dit. Or ayic bien tenu,àceuxde ^^nioncôuenant.Fnlc nous viendra bien àpoinr,pour maiftrier Bruges amp;nbsp;l’EfcIu-ƒ A Ardembourg.I! fi^tantoft vn ban,qu’aux gentilles Damcs,qui eftoiét là trouuées bilans leDan,nul ne touchaft nlt;fift mal. Siyen auoit il iufquesau nolt;ibrc defept, * '°utcs renames de Cheualicrs,qui eftoiét venues vcoir Madame dcG uiftcllcs,qui eft oit ^offcjamp;prcftc d’accoucher. Après qu’il eut pillé la villc,amp;fait mourir ceux qui ne vou ®*«nt eftredefonparty,ilfe prittantoft à la reparer. Quand ceux de Bruges ouirétees Jîouuelles, ils furlt;it moult courroucez, amp;nbsp;non pas fans caufe, amp;nbsp;farmerent tous cn-fgt;»blc:amp;à banniere dcployée,f en vindrent deuant le Dan, amp;nbsp;commencèrent à écar-®'0Bcheramp;aflaillir,mais ce fut neant,car plus y perdirent,qu’ils n’y gaignerent. Si fen f^tournerent à Bruges,fans riens faire.Quand ces nouucll(ÿ vindrent à Gâd,vous pou-croire,amp;fauoir,qu’ils en furent grandement rciouis,amp;tindrent celle emprifeàbcl-

'KDonne,amp; François Attremen à vaillant homme.

(^nninioit le Rej Charles efpoujà C^iadame Tfibelde Saaiere, ^ cemment il a^iegea h Dan. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE CLXiiii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

NOus retournerons aux cfpoufaillcs du Roy Charles de France, amp;nbsp;dirons commet ilpcrfeuera. Quand ce vint que la Duchefte Marguerite de Haynaut(qui auoir en ^gïtdela ieuneI)aiTie,qui deuoit eftre Royne de France)vit le iour des noces, elle l’or ’'gt;nnaamp;apparcillahonncftcment(ainfiquebiéfairclefauoit)amp; là vintlaDucheflede ^int,amp; celledeBourgongnc, bien amp;: grandement accompaignées de Dames amp;nbsp;de ^oifcllcs,amp; ces trois Dames amenerct Dame Yfabel dcBauieres,enchars couiierts, ^^chement qu’il ne fait point à demander,amp; la courône au chcf(qui valoir tout l’auoir “'’'''Vays)laquelle le Roy par auârluyauoit enuoyce,amp; les efpoufal’Eucfque dudit lieu ^.^^^^^ j^ j^^^ P^'F't'sles Seigneurs amp;nbsp;Dames deflus-nommez. Apres la mefle amp;r les folcnnitcz,qui y charlfs,ßxii* ^Ppïràtnnentjallcrét le Roy amp;nbsp;les Seigneurs, Dames amp;Damoifellcs,audifncr, qui fut me, et de Ma-'quot;oulrriche ^grandement appareillé,amp; le feruoient ce iour,Cóccsamp; Barons, en grâd ^amerfMJe ’f^oyiamp;apres difner,allèrent iouer en grand déduit,tout le iour,^ ainfi fe continua ccl- ^^»‘‘re le iS, ^iournée en grans ébats,iufques au foir,quc le Roy falla cocher auccques lanouuel- '’^ *^fXjwe '’naricc,amp; continuèrent les noces iniques au Mardy cnfuyuant,tanr que les nouuellcs i^n^J^^nk quot;ndretau Roy,amp;àccux defon Confcil,cômentlt;rançois Attremen auoit pris la ville farla^eMiS ƒ ba. Mais vn Héraut vint là,de par le Duc de Bourbó,lequel apportoit lettres auRoy Re ce prefent «»fonConfeil,comment Taillcbourç,pont amp;chaftcl,eftoit rendu François,amp;que le chapitre.

wede Bourbon amp;fcsroutes fen alloicnt mettre le fiege deuant Bcrtucifamp;auon ià en ^'’’undies au o^dou,Xainâonge,amp;Limofin,reconquis fixforterelTcs.Ces nouuelles rciouirentvn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■^”1»

peu la Court,amp; meirent en nonchaloir la prife du Dan,fmon qu’il fut côclu que le Roy j^^ha^eaitlL uentcndroitàautrechofe,iufques àtant qu’il auroit efté en l'lâdrcs,\ tcc()quis le Dan j-aHlebtur^. «iiiroit fiauant dedas les Q^atre-meftiers(dont ce venin eftoit ilfu^qu’il n y laifteroit ^aifon,quetoutnefuftmis àdcftruôtion.Adonc furet enuq\'ez ménagers par tout Ic • « jloyaumejcn mandant amp;cômandant que tout Home-d’ammsfuft,dedans le premier 'ourdAouft,es marches de Picardic,pour aller au Dan.Ces chofes fefpandirct parmy ^RoyaumedeFrance,amp;fordonnercntamp;appareillèrent Chcualicrs amp;: Efcuyers,pour ^bedeuersleRoy,ainfi que commandé leur eftoit.Cc iour mcfmc prit congelé Duc /«tic de Baiiicrcde Duc Aubert,Sr toute la Baronnic,du Roy,Se retourna chacun en °’’Mel,amp;lailTerent Dame Y fabel de Bauierc,qui eftoit Royne de Fracc,cóme vous * ’^czouy. LeRoy de France (qui auoit fait fon mandement partout le Royaume,amp; duqueiamaisaParis ne retourneroit, tant qu’il euft efté deuant lcDan)lcvingtcin-(luiefine iour de luilletfe partit d’Amiens ,auccques le Conneftable'amp; pluficursSei-gneurs defon hoftc!,Sr vint à Arras,ouil nccouchaqu’vncnuir,amp;lédemainvintàLan «nArtois,5c toufiours venoient Gens d’armes detouscoftez.amp;tant cheuaucha,qu’il

'î™^yP''C'tcllcmcnr que le premier iour d’Aouft il fut deuant le Dan,amp;fe logea fipres ^^y^‘p^^g diville,qletraitpaflbitpar fusfatefte.Troisioursapres vintGuillaumc de Haynaut charlesßxieß ^'’ftutlcbienvenuduRoy,amp; de Monfeigneur dcBourgongne.Là fut mis le fiege de- me.

®®flcDan,grand amp;nbsp;beau,amp; fut là enclos François Attremen,qui vaillammét fy por-

-ocr page 756-

2(ftf • LE SECOND VOLVME

ta, car tous les iours il y auoit aflaut,ou écarnwuche,fil n’y au oit tréucs.Si futleSk^ CJary(quieftoit maiftredes canonsdu Seigneur de Coucy)frappédeccux dededa d’vn carreaUjdont il mourut,amp; futgrâd dómage,carii eftoit preux Cheualier.AuR du Dan vindrét ceux desbônes-villcs de FlâdrcSjd’fprejde^rugcSjamp;detoiitleEaG amp;eftoiêt à ce liege plus de cent mille homes,amp; eftoit le Roy loeé entre le Danamp;GiD amp;nbsp;eftoiét Capitaines de ces Flamâs le Sire de S. Py amp;nbsp;le Sire d*GuiftelIcs,àtoutvi^ • cinq Lances^ fc logerét parmy cux,pour doute de ^ilfenfion. A vn alTaut, quihiu deuât le Dan,ou tous les Seigneurs furenr,fut fait Cheualicr Guillaume deHainaut, la main du Roy de France.ll bouta celuy iour hors fa bannière,amp; lut tresbô Cheua * pour la ioumée.Mais à celuy alfaut ne conquirent riens les François,ainçoisy pc^i plus,qu’ils n’y gaignerent,car François Attrcmen auoit auec luy Ariers dAngW® qui moult grcuoient les airaillans,amp; aufli y auoit il grande foifon d’artillerie, car lavi auant quelle fu ft prifc,en eftoit bien fournie, amp;nbsp;aulfi François Attrcmen enauoit apporter de Gand,à grand^planté3quand il feut qu’il auroit le fiege.

Comme»/plußears Bourgeois iie l’E/èlufifurefit deoapi/e^^ffour v»e trah/fe»tMff^ les Fra»pis^(ÿ comme»/ le Due de Bourgo»g»e l’ae^ueßa de meßire GuiSaumtJt Namur^par eeha»ge delà /erre de Be/hu»e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. c l xv.

CE pendant qu’on tenoit le fiege deuant le Dan3ccux de l’Efclufe ( voircaucuns plus notables de la ville,qui pour le temps l’auoyent à gouuerner) furent ƒ«ƒquot;* coul^X^ '*^~ P^^ d’vne trahifon moult grandc31aquelle ils vouloient faire cotre le Roy dclf^^''^^^^ P ’ nbsp;nbsp;vouloient liurcr la ville à fcs enncmis,amp;deuoientmcurdrir le Capitaine,amp;fo^,

leurs lits,amp;dcuoient bouter le feu en la nauire du Roy de France,qui làgifoitàlantf^’ laquelle eftoit moult grade amp;nbsp;groflèjamp;r bien garnie de bonnes pourucanccs.Dçuan prife du Dan,le Roy de Frace auoit en propos d’aller en Efcocc,apres fon Admirai-cores deuoient ces mauuaifes gens de l’Efclufe rôpr^lcs bournes dclamctjpoun’olJ .'^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tous ceux,ou la plus grade partie de roft,amp; de tout ce auoiét ils marchandé a ƒ “ƒ

' Gâd3amp; deuoiée toutes ces trahifos faire en vnc nuit;amp; l’cuflet fait,mais vn preud'’®^^ de la ville cntédir,cn vn hoftcl de la ville,la trahifon qu’ils pourpéfoiêt.Si vintraf'’' ^ Capitaine,amp; luy copta la chofc cornent elle alloir,amp;: luy nôma grâd payii^d^^ laconiuration.Mais, quandle Cheualierl’entendit,il fut moult émcrucilléAP” : de fa chargefou bien auoiflfoixante Lâccs)amp; fen alla de maifon en maifond^''^^f? ^ la trahifon auoient pourpcnfcc3puis les pritjÔc fit mettre en diuerfes prifons^®® j^

L pourroient de là vcoir vingt lieues en la mer.Briéucmcr,tât fut prié meffire Guillaume ten^de^seth»- ‘du Ducamp;dc fon Cófeil,qu’il fc côtenta del’cchâge de ladite Efclufc àtoutclaterre « ^,lt;., nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bethune,quicftrvn des beaux amp;nbsp;gras heritages de tout le pays,amp; fi luy fut dônecpoui

luy amp;nbsp;fcs l^oirSjamp;tâtoft apres le Duc dc Bourgogne meit ouuriers,pour fairclc chafte«^

-ocr page 757-

DE FROISSART* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;• r^

de 1 Edufe. Nous parlerons du fiege du Dan3amp; compterons comment il perfeuerai

Comment François ^ttreme» df fi^ ^^fts abano/onnerênt levant (^eonimcKtla villefut prife ^ détruite par les François-^cr le pops des Jî^uatre mefliers aujil.

^CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;CLXVI.

P Res de tous les iours y auoit afraux(aumoins de iour à autre)amp; auflî auoit il plufieurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

écarmouches aux portes amp;nbsp;fuxbarriercS3amp; dontplufieurs cftoient Saurez amp;nbsp;morts tousles iours,amp;ile pouuoit on pas bien auenir aux murs de la ville,pour les fodez, qui eftoientpleins de fange amp;ordurc,amp; fil euft fait temps pluuicux,ccux de loft culTent eu bien affairc,amp;leur euft conuenu déloger,voufilfent ou non3maispar felpacc du mois, quelc fiege dura,?! ne pleut onc,^ li y auoit des viures largem cnt,mais töutcsfois,pour lapuantifcdesbeftcs,querontuoitcnroft,S^descheuaux morts, fairen eftoirtout corrompu,dont moult de Chcualicrs amp;nbsp;Efcuyers en eftoient malades amp;nbsp;melancolieux amp;: fen alloient les plußeürs refrefehir à Bruges,amp; ailleur», pour euiter ce mauuâis air, amp;mefmementfcnvintlogerlcRoy à Marlcs,combicn que fes tentes fuftenc encores tendues fur les champs. L’intention de François Attremen cftoitde tenir ft longuc-incntlavil!c,qucfecoursd’Angletcrrcluyfuft venu,pourleucr le ftege ,amp;; certain eft querediiFrançois amp;ccux de Gand auoyentenuoye quérir fccours en Angleterre, amp;nbsp;• fuircntvenus,defait,îcs oncles du Roy d’Angleterre,^: garnis fuflifamment de Gtns-darraes amp;nbsp;de traitffi corne ils tenoicnt)fc nefuftfAdmiral deFrâce.qui pourccllcfai-foneftôitc!nEfcoce,à tout grand nombre de Gens-d’armeSiEtdifoit on que IcCon-tieftabledè France y deuoit venir apres,plus efforccment,parquoy les Flamans ne fu-tcntpointfecourus,dôtilconuintàccuxduDan fairevn manuals marché.Levingt-tpriémetiour du mois d’Aouft fut la ville du Dan reprife. Quand François A ttremen -[roufouri tpperceut qu’il n’auoit point dc^ecours,après ce que le Roy deFrâcefeut tenu vn mois 1385. ’Ttegèamp;que ion artillerie failloit,fe commença à dccôfortcr,amp;: dit à ceux de fon Con Hlcvucil qu’entre nous de Gand nous en allons noftre chemin,$^ le diètes i vn à fau f^dccrettemcnt,car fi ceux de cefte ville fauoient noftre departement,pour fauuer eux ”gt;ttqucs leurs fernes órenfans,ils feroient par auenture vn mauuais marché pour nous ^quot;ou^renvoient,parmy ce, qu’ils demoureroient cnpaix,amp;nous ferions tous morts, ™^'f'descn garderay bien,car nous nous tiendrons tou^cnlemblc,^ irons à f entour deft ville pour vifiter le guet, amp;nbsp;fi mettrós hommes amp;nbsp;femmes aumonftier,amp; leur do-nerosaentendre que nous les y mcttós,poui tanupe nous deuons au lendemain auqir t’ngrandaffaur.Sihe voulons point qu'ils ayent de dommage, amp;nbsp;au guet de la nuit, di- • fonsquenous allons dehors^pourréueiller ceux de f oft,amp; quad nous ferons aux chaps, ttoiisnousenyronSjàpointed’cfpcron,àGand. Ceux defonConfeil luyrelpondiréc ^uebienauoitparhgamp;ainfifordonnèrent, chacun félon ce, que propoié cftoit, amp;nbsp;firent dcslcfoirtroulTer toutes leurs bonnes bcfongnes,amp;mirent femmes amp;nbsp;enfans, fSr -^ce{»affame tfi toutesautres menues gcns,au monfticr, amp;nbsp;mefmemçnt ils y firent entrer les Dames amp;nbsp;amendéßloU feramesdes Chcualicrs,qui là dedâs eftoientprifonniers, dilant.Nous deuôs auoir de- cba. 163. niainvntrefgrâdalï’aut,fine voulons point que vous vc^s ébahiftez.Et ainfi, t qu’ils le FarladedudiS difoiét,ilsletindrêt.En la première heure dclanuitallerêtIfcsGâdois vifiter lcguec,amp;: nyauoitfur les murs nuis Gâdois,fors ceux delà ville.Si leur dit Frâçois Attrcrnê,Fai- ^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^“^^

A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;ceux du Dan

«sa minuit bon guet,8lt;; ne vous partez point des créneaux,pour choie que vous veez, noyez,car le matin nous aurons lalTaut, mais ievueil cefte nuit réuelllcrfoft. 11 fut bien vcrkablece arendefaparollc,car chacun cuidoit qu’il dift vray.Qjaad Frâçois Attremc cutainfi or Nueces cadds donnefes befongnes,ilfitouurirlaportc,amp; iflît dehors,amp; ceux de Gâd,qui eftoient en leurdifii^t. ftcopaignicillsnefurcntpas àdernielieuë de la ville,qu’il nç tuft iour. Si apperceurêt FrançaisAttri bhn ceux de la ville,que Frâçois amp;nbsp;les fiens f en alloient. Adonc fe tindrent ceux de la f»‘»^bandon* wHcpourdeccus,amp; comencerent àtraitter les Capitaines deuersles §cs:duRpy,amp; di-oiétqu’ilsauoient,lefoir deuât, occis Frâçois AttremcniQiiandpluficursgés ctelayU-: IcduDâentendirét que Frâçoisattremc amp;; les Gâdois fen aUoictfans retourner,amp;q la portecftoit ouuerteTi fe mirer aulfi à chemin,à qui mieux mieux.Qi^âd on feut ces nou “tllesenloft,Bretôsamp;Bourgongnons(quidcfiroient à gaigncr)môtcrét fur leurs che-’W,amp;lcs meirent en la chacc,amp; les pourfuyuirét iufques à deux lieues de Gâd.Si y en , ^ut(loccisplufieurs,amp; pris plus de cinq cés,rnais en ceux là y apoit peu de Gandois,ain Soßcftoycntdeceux du Dan,qui fen fuyoient. Ce pendant qu’on les pourfuyuoit, de

-ocr page 758-

LE SECONDVOLVME


26^8


Reprire^tt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^^^ onalTailloitlavillc, ou point de deffenfe n’auoit.Si entrciétlcs Frkois^' far lts traçais toutcs pars dedans,par cfchelles :qui pafferent les foliés à grand peine .Quandilsl“' ret dcdans,ils cuidoiét auoir merueillcs,amp; tout gaigné,mais ilsae trouueréc riens, forgt; quepouresgcns,fêmcsamp;enfans,amp;: grand foifon de bons vin^órpardefpit amp;cnuie ils boutèrent le feu en la ville,amp; fut prefque toute arfe, dont le B^y amp;nbsp;le Duc dcBoui-• nbsp;nbsp;nbsp;gongne furent moult courroucez,mais amender ne le pouuoienr.Toutesfois furet ce nobles DamcsTauuées,à grande peine,fans nul mal de leurs corps auoir. Après lapnle du Dan,que les François reprirent corne cy- deflus eft dit,cófeillé fut qu on delogeroit amp;iroitle Roy loger à deux petites lieuës de Gand, àvnevillc qu’on appelle Artcuclle, amp;nbsp;ce pendant que le Roy fe tiendroit là,les Gens-d'armes cheuaucheiÿient eftoreeraet dedans le pays dcsQuatrc-mcftiers,amp;touticcluypays deftruiroyenr,pourcaufcque,K temps pairé,toutcs douceurs en eftoicntvenues,àccux de Gand, amp;auoicnt ceux de ce luy pays plus conforté les Gan dois,qu e nuis des autres pays. Adonc fe départit le Roy de France,amp; fon oft,du Dan,Be fen vint loger à Artcuellc, amp;nbsp;ce pendant entrèrent les la pays des Gens-d’armes en celuy pays,amp; rardirent,amp; abbattirét tout cnticrcmét,amp;ardiréttours, i^atre-me- mófticrs,amp;forts,quipourle pays feftoiét tenus,amp;n’y laiffoict point de maifos entières filers definite ^ eftoient femmes amp;nbsp;enfans tous chaccz csbois,ou occis.Quand les François eurent parits ?ensd^ ƒjj[-(defiedcftruCfion,ilfut ordonné qu’oniroit deuantlc chaltcl de Gauure,mettre e i^jt c ar es. ß^gg^g^ pyjg apres dcuant Gand,mais de tout ce ne fut riens.

4^^ t (^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cetmment le Roy de France Je fiartit ede Flandres, (^ donna con^é à fis ^ew, àquot; lt;^^”^ ment ejlans venus à Paris pour traidder aux i^ m baladeurs de H ongrie, nf studies •^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'vindrentapres,^ueledParquis deBlançfueJortauoitprès àfenjme^parfircel’lx’

gt;«».♦► nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP. C L X V 1 I.

NOuucllcsvindrcntauRoy,luy eftantà Artcuclle,eft Hongric,dcparIaRoyneo*^ lcc,parrEuefqucde ValTcrcul, Ambaffadeur deladitcRoync,amp;pluficursCWun dsapdre‘^161 ^^®’'^ ^Éfeuyers en fa côpaignlc,amp;aportcrcnt lettres de creancc,difantquilsvenoi^ ’ *’ quérir leur Seigneur,Loys de Frâcc,Comtc de Valois (qui pour lors fecriuoittn^^ Hongric)amp;lcvouloicntmencr en Hongrie,deuers fa femme,laquelle mcffirele^ Perfonnc,vnChcualicr François,auoit cfpouféepar procuration pour leoir 1^’1. te de Valois.Ces nouucllcs pleurent grandement au Roy,amp; àfonCôfeil,S-'r^p^^ ^^^. pourordôneràl’cftatamp;arroy du icuncLoys,Cote de Valois,on retournero«® ■[Depart du cc,amp;c qu’on en auoit affez faitpour celte faifon.Lors fe partit le Roy de France^ ch4rle9 ucllc,t Ic douzième iour dc Septembre,amp; donna côgé à toutes manières de GenS' /” * ^l^'*' mcs,amp;retourna chacun en fa maifon.Dc ce partement furent les Gandois toustcio“ ’ ^T^i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Or fen vint le Roy àCray,ou la Royneeftoit(car,quâd il partit d’Amiens, pourn «^

Flâdrcs,on rcnuoyalà,pour tenir fon cftat)amp;fut ne fayquâtsioursauec cllc,amp;p«*$ partirent de là,amp; vindret leR oy amp;nbsp;la Roync,c’eftafrauoir le Roy à Paris,amp; la R®yquot;®’gt; boisde Vinccnncs,amp;làfe tintvne pièce,amp;cftoit bien tout embefongne d enten r l’arroy amp;nbsp;ordónance du icunc Cote dc Valois,car on vouloir que trefeftolfcmenti

• • allait en Hongric,dont on le tcnoit pour Roy,mais les chofes tranfmucrent autr^^^y dedâs brieftéps,auRoyauiSc deHongric,commc vous orrez cy après. Bien qucIaRoynedc Hongrie , mere à la icunc Dame dc Hongrie! que Ic ieunc to dc Valois auoit elpouféc par procureur,comme vous aucz ouy recorder) grandcrocn auoit foryntentionamp;plaifance à Loys deFrance, Çomtede Valois,aie faireRoy Hongrie,amp; tcnoit fa fille hautement dire alfignée, amp;nbsp;ne defiroit autre veoir, n^oir) * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(fors Ic icunc Comte de Valois) à Roy dc Hongrie, amp;nbsp;à fils, amp;r pour ce y auoit elle en uoyél’Eucfqucdc Vaircrcul,auecqucsplufieurs Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers dc fa Court dc fon pays. Si aduint,cc pendant que ccs Ambalfadcurs vindrenten France, quel« Roy d Âllcmaignc(qui Roy desRommainsfefcriuoit)auoitvnfrerc,moinsnc deby, qui fappelloit Henry dc Blâquefort.Lc Roy des Romains cftoit tout informe del cU des traitrez dc Hongrie,^ du icunc Comte dc Valois,amp;quc ià l’eftoient allez quérir c5 Ambalfadcurs dclfus-nommcz. Ce Roy des Romains, Allemand ( qui^ mieux ^moi le proffit dc fon frcrc,quc dc fon coufin)gctta fon auis fur ce, amp;nbsp;l’auoit ià auifépieç2gt; de long téps,amp; toute fonintentiô amp;afFcótió cftoit démener ceftcchofcafin,cautenie amp;nbsp;Iêcrcttemcnr,amp; bien le monftra,car fi la Roync dc Hongrie en euft elle aucuneroet auiféc,cllc y euft trop bien poi/ïicrgmais nô cftoit,comme il apparut.LeCôfeil d A e

-ocr page 759-

DE È R 0 I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;2^;)

maigncfcntqucIaRoyncdcHongriCjamp;fafilIc cRoictalléesioueren vn chafteaüpar ébatcmcnt,quiaffezprès eftoicnt des marches d’Allcmaignc.Ces choies fcucsjc Mar- ^^ ^°-^'^*^ SUlsdeBIanqucfort m^fus vncgrandecheuauchéede Gcns-d’armes(quibien eftoict rn'‘^r-‘^''‘^ cix mille)amp; fen vindrÂt mettre Je fiége deuant le chafteljSu là cnclorre ces Dames de- p^rUM^r^^uli dans. QuandlaRoy^fcveitainfi cnclofc,fi futtoute ébahie,amp;:tantoft cnûoyâde-^^iÿi^^„ „^ß^f iicrsleMarquis,fauoirpourquqvillatenoitainfiaffiegee,ne qu’il luyd^nandoir. Lee,»»4^ue\ Marquis luy reipondit que ce n eftoit autre chofe^fors pource quelle vouloir marier fa nlleahommeeftrange,aufrereduRoy de France (dont ellcnc pouuoit aiioir iamais nulcôfort)difantque mieux valoir,amp; eftoit plus profil table pour ellejamp; pourle Royau niedeHongric,ç^ieluy(quieftoitfonvoifin)reuft à femme,qu’autre,qui deloingtaine toreeftoit,comme LoysdeValoys.LaRoyncluy reiponditque dcluy n’auoit onc-ftuesoiiynouue!les,amp;: pource l’auoit elle accordée au frere du Roy de France jamp;que le ‘^oydeHongrie,fonmary,luy viuant, le luy auoit ordonné. A laquelle le Marquis rcf-pondit que de tout ce il ne faifoit compte, amp;nbsp;qu’il auoit lllccord amp;:la voix delà grei-g’^curpariiedeHongrie,amp;que par beau,ou autremcnt,iirauroit, Seque dece eftoitil wen enfapuifraneeX.! Dame fut moult ébahie de ces parollcs.Non-obftant fc tint el-1cce qu’elle peut3amp; manda fecours à fes gens, mais oneques n’y apparut nul, ny ne fe jpcitfurles châps contre le Marquis,amp; bien môftrerent les Hongres qu’ils auoient auf-“cher,amp;plusla marchandife des Allemans,que des François. Quand la Dame apper-ceutquelle neferoit autrement fccourue,ne de fes gcnsconfortée,fifclaiira confciller tolc Marquis la mcnacoit(fi par force il laprenoirjqu’illafcroitmcnercnvnc tour, amp;nbsp;datiendroitaupainôràreaue,amp;:vefquift tant qu’elle pourroit. De ces nouucilcs eftoit *Royne toute effrayec,car elle fefentoit en trop foible lieu, amp;nbsp;fi eftoit là venue fans P^urucancesdegensmedeviures. Si traittapar dcucrsle Marquis,amp; luy bailla làfille^,^,lt;^j ^«ftemanière, amp;nbsp;tantoft l’elp^ufa, amp;: coucha auecques elle rantoft apres. Ainfi vint / ‘ciTireHenry deBoéme, Marquis de Blanquefort, à l’héritage de Hongrie, dont il fut ” pV5Ç^üspSTorcequeparamour,quantauconfentemcnt delà vieille Royne, mais . ?'|Chyconuinr,ou faire pire marché.Ces nouuclles furent tantoft feucs^ amp;par dpe- ^^^^^^£jjg ^^pimücfquçamp;auxCheualicrsdeHongrie, qui iàeftoientàlcur retour de France, blanquefort, ‘äeftoitleComtöde Valoys preft,amp; venu àTroye,amp; auoit pris congé au Roy, amp;nbsp;à aMe rheràiert '’ondes.^and ces nouuclles vindrent au deuant dcluy,gioultluy déplcur, mais au- deBgt;n^rie. ifi^chofefairen’enpeut.Sife départirent les Hongres'tous courroucez, amp;nbsp;bien y auoit ’^fc. LeieuneComte retourna à Paris,deuers fc^ frere ^ fes oncles,qui de ce maria-5^neftrcntpas grand compte,difant que Iç Comte de Vàlois eftoit tout heureux,dont nbsp;nbsp;nbsp;• quot;hy auoit tollu ftifcmrne,car Hongrie eft vn trop loingtain pays, amp;nbsp;mal à main pour trançoiSjOe ian’en euffent efté aydcz,ne confortez,amp;ces chofes furent mifes à no ^oirjamp;pcnfal’onàvn autre mariage. Ce futàlafiileauDucdeMillan(quideuoit ^shentierede toute Lombardic)laquelle terre eft plus graffe, que toute, Hongrie, ætoxàmainpourlesFrançois.NousIaiflerons à parler dcccs mariages,amp;du Duc ^^ °wbonparlerons,qui ayant pris Taillebourg, eftoit en Poitou , au fiege deuant . toueiljamp;puis retournerons à l’Admirai de France,qui eftoit en Efcocc,amp; nous corn nbsp;nbsp;* Ptoons comment il fy porta. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

(^onimeni le Duc de Beurh/ifrit Bertail e» Poic7ou, ^ cûtKfftent il ye/ourfid 'vers le

Roj/aPatis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. clxviij.

^^ «11e faifon que le Roy futen Flandres, tant deuantle Dan, comme ailleurs,le

«deBourbon,à belle charge de Gens-d’armes, fit fa cheuauchée en Lymofin amp;nbsp;^^ ojdou,^prit pluficurs chafteaux amp;fortereftes Anglcfchcs(tels comme Archeac, «nate, Montlieu , à huit lieues de Bordeaux,amp;Taillcbourg fur Charante ) amp;nbsp;puis '“ vint mettre le fiege deuant Bertucil,vn moult fort chaftcl en Poitou, fur lesmar-^5aeLymofinamp;dcXainôlongc. Dudit Bertueil eftoyent Capitaines Andrieu Pi-aglois,amp;Bertrand de Montriner,Gafeon,6z auoient auecques eux grande foifon f^ons compaignons.Si y eut en ce fiege pluficurs aflauxamp;récarmouches faites,^ plu-tosappertifesd armes,amp;prcfquc tous lesiours aux barrières auoir,de ceux de dehors 'quot;xdcdedans,écarmouches amp;faits-d’armes,ou il y auoit fouuent de mortsôz de blc le ^ °“5®^°*5 difoit bien le Duc de Bourbon,que point ne partiroit de là, qu’il n’euft ‘•Mclafavolontéjcarainfil’auoitilpronùs auDuc deBerry, là defniere fois qu’il

Z üj

-ocr page 760-

LE SECOND VOLVME


570

auoitparléàluy. Or auint quelle ficgc durant,Bertrand de MontrinctfquieftoitvndeS Capitaincs)dcuifoitàfaircvncfoflepar dedâs,pour eux mieux fortifier,ê^ainhconi' me il la monftroit à fes gens,veez cy venir le traiâ: d’vne dôdame,qiic ceux del oft lall' ferent aller,duquel par grande mal-aucnture Bertrand fut conwyuy,^ là occis,foud^' nement,lequel Bertrandeftoit échapé defeize fieges,moultpfl|^lleux. Delà mortal • Bertrand furent les compaignons moult effrayez amp;nbsp;courroucez ( mais amender neft pouuoicnt)8r demoura Andrieu fcul Capitainc.Dedafts quinze iours fut entame mil té entre ceux de loft amp;nbsp;ceux delà garnifon de Bcrtueil,c’cft affauoir qu ils rcndroici^ chaftel,5i toutes lespourucanccs qui dedans cftoicnr,par ainfi qu’ils feroiétmenezid’ rement iufques à Boutcuille,dont Durandon de la Peradc eftoit Capitaine. Ainfi rent les François le chaftcl de Bcrtucil,lequel tantoft apres ils reparerent, amp;nbsp;refrein rent de nouuclles pourueances,d’artillerie,amp; de Gens-d’armes.Puis f é vindrent rem Sert:utl ren u chirà vncbonnevillc,prcs d’illcc(qui cft appelée Cares)amp; depuis fépartirétdillec, ' vindrent à Lymoges, amp;nbsp;là forint le Duc de Bourbon huit iours tous plains,amp; eutcôif de fcn retourner en Frâce,ainfi comme il le fît, *^ trouua le Roy à Paris, aucc fonncucn le Comte Valois,quilc receurent à grandeioye. Or reuicndrons aux chofesamp; bclon gnes d’Efcocc,amp; à l’Admirai de Francc,qui toutes auindrent en celle faifon.

Comment l’armée d’Efeoce (ér les gens ele l’Âelmiral de France entrefer,/en T^orlhc^'-he/landcyC^ cemmenteleur venant lafuijjànce d’Angleterre alencontre,fe retireren/ dedans les frontières d'Efoce, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. clxix.

VOus auezbien ouy cy-deffusrecorder comment l’Admirai dcFrancc,aucc t«^ grande charge de Gés-d’armcs,arriua au haute de Haindebourg en Efcocc,amp;co® ment fes gens trouucrét autre pays qu’ils n entendoient des Baros d'Efeocc. Le Eo c^ du Roy amp;nbsp;les Barons d’Efcocc,rannecpaflec,auoien^nformelcs Chcualiers,«}»* ) uoiét efté(mclïîrc Geoffroy deChamy amp;nbsp;meffire Aimard de Marfc)que,rileS^quot;| *!, de France,ou le Conncftable,ou l’Admiral,pafroicnt par mer en Efeoce â“®^^® ^^i «es Lances amp;nbsp;cinq cens Arbalcfticrs,aucc du harnois pour armer mille Loæ®^ „. cocc,amp; les Capitaines amp;nbsp;ordonnances qui à ce appartiennent,auec l’aideô-''^^^^jj^d tant du Royaume d’Efeocc ils combattroientbien les Anglois, amp;fcroy9’i'^ » -^j. trou en Anglcterrc,que jamais ne fcroit rccouuré.Sur ceft eftat auoientk^^'^V^jj l’Admirai pafféla mcr,amp; enoient venus en Efcocc.Si ne trouucrét pas vriy^’i ^^^^ promeffes. Tout premier,ils trouuŒét dures gés,amp; maux amis,amp; pourepay^r . .^ Arriuèfdui{r^ ’^^^f ^^^ Chcualicrs amp;Efcuyers de Francc,quilà cftoicnt,ou enuoyer leurs varies t^dertd’Efeoce pays,pour fourrager,carilsn’ofoicnt^ors en grans routes,pour les malandras dupv 4 ffatilelourg, qui Ics attendoient aux pas3amp; les ruoicnt ius,amp; occioiét.Or vint le K oy Robert 0 «« f Admirai ce, auec vns rouges yeux rebraffez. Il fcmbloit de fendal,amp; bien leur môftroitQtj 11 de France cr ftoitpas auxatmes fort Vaillant horamc,amp; qu’il auoitplus cherlefeiourncr.qucRjB non^lio’f uii^c^cr,mais il auoit iufques à neuf fils,amp; ceux aimoyée les armes.QuandlcRoy*’ /^LLy ^” cocc,fut venu à Haindcbour2,lcs Barons de France fe tirèrent dcucrsluy,amp;lacp,igt;‘ rent enuers luy,ainh corne lèluy appartcnoit,amp; que bien le lauoict faire, a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ^^^

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eux à ces accointances,1# Comte de Donglas,le Comte de Moray,le Côtcaclai a»

le CôtcdcSutirland,amp;pluficursautrcs.Là requit l’Admirai,amp;pria au Roy quel“*'/ ftat pourquoy ils eftoient là venus aupays,il leur accóplift,amp;: il dit qu’il auoitintri®?^^ vouloircheuaucher en Angleterre.Lcs Barons,Cheualicrs,amp;Efcuycrsd’Efeocc,qw * defir^iét à auanccr,cn furent tous réiouis,amp; refpondirent quc,fi à Dieu plaifoiy» ƒ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;roiét vn tel voyagc,qu’ils y auroient honneur amp;nbsp;proffit. Le Roy d’Efcoce fit fou made

mér,grand amp;nbsp;forr,amp;r vindrét à Haindebourg,amp; enuirô le iour,qui affigné y fut,! y fr°“ ua tréte mille hómcs,tous à chcual,amp; ainfi qu’ils vcnoiét,ils fe logeoiét,à 1 vfagc de Ica* pays,amp; n’auoient pas toutes leurs aifes.Meffire lehan de Viéne (qui grâd défit auoit * cheuaucher,amp; d’éploycr fes gens en Anglcterre,pour faire aucû bon exploit darmw quand il vit ces Efeoçois venus,il dit qu’il eftoit téps de cheuaucher,^: que trop auoiei làfeiourné.Sifutlepartcmentfignifié à toutes gens. Adoneques fe meirent au ehe min,dcucrs Rofebourg. A celle cheuauchée n’eftoit point le Roy(mais eftoit dcino«^ àHaindcbourg)amp; eftoient tous fes cnfans en l’armée,amp; fâchez que les mille pièces e harnois pour armer de pié en cap,furét dcliurcz auxCheualicrs d’Efcocc,amp; deNoroe gc,qui mal eftoiét armez, (lefquels harnois l’Admirai auoit fait là venir de Paris)dôt ^ compf''

-ocr page 761-

de FROISSART.


271

compaignons, qui en furent rcueflus, curent grand’ ioye: amp;cheuauchcrentccs Gensdarmes vers Noi thombelande:S;' tant exploitèrent,qu’ils vindrét.à l’Abbaye de Mau-ros.Sifclogèrent les Sdgneurs,amp; toutes manières de gens, entour la riuiere de Tuidc. rtu lendemain ils fenv^drent à la Morlanc3amp; puis deuantRofebourg. Duchaftcldc , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,.

Rofebourg eftoit Garden, de par Monfeig.de Motagu (auquel il appartcnoit,amp; toute ^„^c^^j^ btcrrcdenuiron)vnCheualicr:lequel fapcloitmeflirc Edouard Cliffort. L’Admirai ce en/^rthtim deFrâceamp; tous ceux de fa routî,amp; les Efcoçois farrefterent dcuant:amp; iflcn l’auifercnt. bdlande. « regardèrent, tout confidcré,qu’à l’airaiHir ils ne pouuoient rien profitcr:car le chaftcl eftbeau,grand,fort:amp; eftoit bien pourueu d’armes amp;nbsp;d’artillerie. Si paflerent outre :amp; vindrent tout contrcual celle riuiere de Tuide,en approchant Beruich,amp; la mcr:amp; tant cheuaucherent, Qu’ils vindrent dcuant deux tours carrées, fortes aflez: cfquelles auoit nruxCheualiers, le pere amp;le fils: qui fappcloicnt tous deux meftîrelchan Strande. A ws tours auoit bon heritage amp;nbsp;bonne herbe,^ vne platte maifon:qui tantoft fut arfc,amp; lestours affaillics. Là eut fait de gras appertifes d’armcs:amp;ijiluficurs Efcoçois blcccz de iraift,amp; deget de pierres. Finalement les tours furent prifes, amp;lcs Chcualicrsquidc-wnseftoienqpar bel affaut: qui vaillamment fc dcfFcndoient,tant qu’ils peurent durer, première etn-' ^pres le conqueft de ces deux tours, amp;nbsp;que les Efcoçois amp;nbsp;les François en furent Sci- fue^^edes Fran €‘’2^5, on f en vint dcuant vn fort chaftcl, autre part: qu’on appelle au pays Wcrly:amp; p^er £fi»-cftlheritagcdemefiirelehandc Montagu.Si en eftoitGardien amp;: capitaine deparluy, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^»nho

rodlire Ichan de Luftebourne:lequel auoit là dedâs fa femme amp;nbsp;fcs enfans, amp;nbsp;tout fon ®'“‘‘”^'' •^^rroge: amp;nbsp;bien fauoir, par-auant,queles Efcoçois amp;nbsp;les François venoicnt. Si auoit, à tout Ion pouuoir, bien amp;nbsp;grandement pourueu le chaftcl, de Gens-d’armes amp;nbsp;d’artillc-J^pourattendre l’aflaut. D euaut le chaftcl de Werly famefnagerét amp;nbsp;arrefterent tout oft.Car ilfied fur vne belle riulcrcqui retourne, par dedans la mcr,au Tuidejdeftbus.

^oechaftcldc Werly il y eut vigour grand affaut: amp;nbsp;moult bien fc portoient les Fran-Fgt;is,amp;trop mieux que les E fcoçois: car ils entrèrent dedans les foflez: amp;nbsp;les paffoienr, ^Und’peinc tout outrc:amp; là eut fait,de ceux d’amont à ceux d’aual,moult d’appertifes

^quot;t'«: caries François montoient amont fur les cfchellcs: amp;nbsp;fen venoient combat-^ro^nàmain, amp;nbsp;dague à dague, à ceux du fort: Làfutmeffire lehande LufFebourne ’'’°dt bon Âhcualicr, amp;nbsp;vaillant aux armcs:amp;: fc combattoit aux Chcualicrs François, ^'''roontoient es cfchellcs: amp;nbsp;là, à celuy affaut, fut occis vn Chcualicr, Allemand (qui '’Ppcloit meflire Alberis Gaftelain)dont ce fut dômage:Â moult en y eut,en ce iour, ’'^naurez amp;bleccz. Mais il y auoit fi grâd pcuplç.amp; fut l’aflaut fi cótinué,q le chafteau ^f pds,amp;lechcualier3amp; fafemme,amp; fcs cnfans,qui cftoient dedans: amp;nbsp;eurent les Frâ- Pgt;-ifi^Ji* tha-J’K(qui premier y entrèrent) plus de quarante prifonniers: amp;puis fut le chaftcl nrsamp;:ß'^‘'^^‘ ’^emparé: car ils veoiét qu’il ne faifoit pas à tenir: amp;nbsp;garder ne le pouuoient fi-auant, /”Jj7V7e/^ '^Angleterre,comme il eftoit. Apres le côqueft dcccchaftcLamp;rlaprifcdc meflire le- pedn/oh^ îode Luflebourne, l’Admirai amp;nbsp;les Barons de Frâce amp;nbsp;d’Efcoce cheuauchcrent vers Efeofoi.. '^*ro,cnlatcrredu Seigneur de Perfy:amp;fclogcrcnttoutenuiron: amp;ardircntamp;cxi-^■■entauenns villages:^ furet iufques à Borcl,vn beau chaftel amp;nbsp;fort.-qui fied fur la ma-'’nç,eftantauComtcdcNorthombelandc,maispointn’yaffaillircnt(carbienfauoiét ’i’{ilsyperdroientleurpeinc)amp;chcuauchcrcnttoutc ccllc^onticrc,iufquesàmychc * * J’érode Beruich amp;nbsp;de Neuf-chaftcl fur Tin: amp;nbsp;là entendirent que le Duc de Lanclaftre, ^quot;!*''j‘ quot;^^^ 'ComtedeNorthombclande,lc Comte deNortinghcn,lefire dcNeufuillcjamp;lcsBa- t'^f^auesT' de la frontière de Northombenandc,derArchcucfchéd’Yorch, ß^euf-ebaßd “'l’Eucfché de Durera, venoient à grand effort. Quand les nouuclles en furent ve- furrin.

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à l’Admirai de France,!! en fut tout réiouy:^ auffieftoient tous les Barons nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• J Lncüaliers de France, qui en fa compaignie cftoient:car ils defiroient à auoir batail-

'^roaislcs Efcoçois n’en faifoient nul compte,Là fut confeillé qu’ils fen retourneroiée ''ors Bcruich ( pour la caufc de leurs pourucances qui les fuyuoicnr,amp; pour auoir leur P^ys au dos) amp;: là, fur leur marche attendroient leurs ennemis. Meffire Ichan deVien-Y^uipointnevouloitiffirhors dcconfcil)lcscreut.Adonequesncchcuauchercntils P^ßraitedes P üsauantcnNorthombellande: amp;nbsp;fen vindrent vers Bcruich: de laquelle cité meflire ^rM^ms^ ornas Rademen eftoit Capitaine-.amp;auoitlà dedansauecquesluy,grand’foifonde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

j^^ens-darmestLes François amp;nbsp;Efcoçois furentdcuant:mais point n’y aflaillirent: i^^j^i^lg prièrent outre: amp;nbsp;prindrent le chemin de Rofebourg,pour retourneren leur pays, „„e des ^n-'^'’oijucllcscftoientvcnucs, par toute Angleterre, que les François amp;nbsp;les Efcoçois ^/où.

Z iiij

-ocr page 762-

^7^


SECOND VOLVME


eftoient par toütenNórthombellandc, amp;nbsp;deftruifoient 6r ardoicnttout Icpays: amp;ö* chez que3par-auant ces nouuelleSjIe Royaume d’Angleterre cftoit tout pouiueuamp;-i'^'' fé dc la venue de l’Admirai,êgt;r des François,en Efcocc.Si cftomnt tousles SeigneußW leur garde:amp; auoit le Roy fait fon mandement par tout AnglWerre: amp;nbsp;eftoient tousltf les champs: amp;prenoientainfi qu’ils venoient, leur chemin v^sEfcocc:amp;fortnicni' çoient les Efcoçois,amp; auoient fait les Anglois,tout celuy efté,les plus belles pourucan' ccs,qu onqutfmais ils fiflent,pour aller en Efcocc,tarft par mer comme par tcrrc:cati» auoient fur la mer iufqucsàlixvingts vaiffeaux: chargez dc pourucanccs, qui ksitif uoient,frontoyant Angleterre, pour venir au haute: ô^venoitleRoyaccoiupaignèdî fes oncles (le Comte de Cantebruge amp;nbsp;le Comte de Bouquinguam)amp;dcfestrere^ meflire Thomas amp;mcflire Ichan dc Hollande. Là eftoient le Comte de Salbcry,» Comte d’Arondcl,leieune Comte de Pennebroth,leieuncSired’£fpen(îer,!cConir^ d’Eftanfort, le Comte de Nuzien, amp;nbsp;tant de Barons amp;nbsp;dc Cheualiers, que ils eftoient bien quatre mille Lances, jans ceux que le Due de Lanclaftre, le Comte deNorthoffl* bcllande, le Comte de N ortinghen, le Sire de Lufy, le Sire dc Neufuillc, amp;IcsBaron^ des frontières d’Angleterre,auoient ià (qui pourfuyuoient les Efcoçoisamp; lesFranfow . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oubienauoit deux mille Lances, amp;nbsp;quinze mille Archers: amp;nbsp;le Roy SelesScigrcrU!

• nbsp;nbsp;qui venoient en fa route, bien cinquante mille Archers, fans les varlcts. Tantcxplo* terent le Roy d’Angleterre amp;nbsp;fes ofts,en venant après le Duc dc Lanclaftre Srlcsaui^ qui eftoient prcraicrs,qu’ils vindrent en la marche d’Y orch:car furie chemin nouudl luy eftoient venues,amp; à fes gens,que leurs gens deuoient combattre aux hlcoçoiy-’ marche de Northombellande: amp;nbsp;pource fc haftoientils lcplus:amp;fenvinticRoy‘‘’' ger à Saindde han de Brindle, outre la cité d’Yorch, en la Comté de Durem: lit h*® drent nouuclles,quc les Efcoçois eftoient retournez en leur pays. Sifelogerenttoui»' manières de Gens-d’armes en la marche deNorthoi||bellande. Orvousveux-ierec®^, der d’vnc auenture, qui auint en l’oft d’Angleterre: parquoy ce voyagefuftro®P“’ les Seigneurs à la guerre mortelle Tvn contre l’autre.

De la merueiffef/fe a^laefititre^ ^ai aelz/ÎKi e/t l'oß i^H Rey el’^figleterra cmwi^l^^f Jire lehafi de ffel/afgt;^ie,eceit i.jl^ejs’ire Richard de Staffort: ^ cßm'Mfit ^ ^^^quot;^ de Sta^fûrt,feffpere,'vif3t e» reß du Roy d’^^ftgle/erre^peur defnaf/ilervfi'^'

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;CLXX.

EN lamarcbcdeSaindTehan dc Brine!!c:au diocefe d’Yorchj cftoit glcterrelogé,amp;: grand’foifon dc^omtcs,dcBarÓs,amp;dcChcualicrsdcfoquot;J'?L , me:carchacunfelogeoitauplus près deluy qu’il pouuoieparraifon, amp;:par4’j% i deux oncles.Mcftire Thomas dcHollande, Comte dc Liem, amp;nbsp;meflire leban ® lande,fesfrcrcs,cftoientlà,auecques bellecompaigniede Gens-d’armes. EnU^“ du Roy auoirvn Cheualicr dcBoémc: qui cftoit venu vcoirlaRoync d’Angkw^f' gt;nbsp;pourl’amourdelaRoync, le Roy Scies Barons fi luyfaildicnt fefte. CeCheuaU^' uoitnom meflire Melcs,Frifquc amp;ioly Cheualicr cftoir,à l’vfage d’AlIcmaignc. vu uintquefur vne remontée,^ furies champs,au dehors d’vn village,«aflèz presdea® i^iiffelle *cligt;nt ^chan de Brinelle,deux l^cuycrs(qui eftoient à meflire lean de Hollande,here du i^!nt la mort fe prirent de parollcs,amp; pour le logis,à meflire Mclcs,le pourfuyuant, pour luy hiU'® tle i^dhard de grand déplaifir.Sur cesparollcs que le Cheualicr auoit aux Efcuyers,l’cmbattirctdcü, stanfert. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Archers à meflire Ichan deStanfort tellement que de parolles ils commencèrent

àaidc®le Cheualicr,ponr laçante de ce qu’il eftoit cftranger: amp;blafmerétlesElcu)lt;rS’ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en reprenant leurs parolles, amp;nbsp;difant. Vous auez fait grand tort à ce Cheualicr,devour

prendre à luy:car vous fauez qu’il eft à Madame la Roy ne,amp; dc fon pays, fi faitmieuï^ fupporter qu’vn autre.Voirc(dit vn de fes EfeuyersàrArcher,quiauoitdit ceftepareV le) amp;nbsp;toy, H erlös enuieux, en veux tu parler? à toy qu’en monte: fi ie luy blafmciesfo' r» Archer de lies? A moy qu’en monte? (dit l’Archer) Il en môte affezzear il eft compaignon demon i^ichard de Sla maiftre. Si ne fcray ià en lieu ou il recoiuc blafmc ne villcnnic. Si ie cuidoyc,Hcrlos JerttuevnEß ^jjj. pEfeuyer) que tu le voufiflesaider,neporterencontremoy,ictcbouteroyeccllc ^d^Ho^nde'*” cfpce au corps. Et fit femblant de le fraper. L’Archer recula: qui tenoit fon arc toutap-f ourL^lterelle patciHcsSc encoché d’vne bonne fâgctte:qui luy tira tout panny le corps amp;le cueut:amp; d’vn cLttalier rabbattit tout mort. L’autre Efcuyer, quand il veit fon compaignon en ce party,fnen de £teme. fuit. Meflire Mclesfeneftoitiàretournéenfonlogis.Lcs Archcrsfcnvindrentàlcur maiftre

-ocr page 763-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;27^

^siftre: Siluy comptèrent iauenturc. Mefiïre Richard en fit bien compte: amp;nbsp;dit qu’fis j’^ioientnialcxploité.Pafmafoy^ditrArchcr^il conuenoitque ce m’auinfi::fiicnevou citicmort.Encor« dy-ic plus cher que ie l’aye mis à mort qü fi m’euft occis.Or va quot;Richard)n*c mets point en voye,qu on te puifTe ttoufierrearieferay trait-^^r de ta paix enuers nlfeffirc Ichan de Hollande,par Monfcignctir mon pere,ou parau-™ygt; L Archer rcfpondit,Sire,volontiers, Nouucllcs vindicht à m effing Ichan de Hol- nbsp;nbsp;nbsp;•

® Mi^vn des Archers à meffirc Richard deStanfortauoittuefon Efeuyer, ccluy au Qf'dcquilaimoit le plus: amp;lacaufc pourquoyonluydit, amp;quccc duoiteftéparJa '°Wpcmeflire Meles3ce Chcualier cftrange.Quand meffire Ichah de Hollande fut in-°’'niedcccilcau|nturc,fi cuida bien forfener: amp;nbsp;dit,Iamais ie ne bcuucray ne mange-f^yfiufques à ce que ce foit amendé. Tantoft monta à chenal,2e fit monter de fes hom-®®S'amp;repartit de fon logis,que ià cftoit bien tard:amp; fe tira fur les champs:amp; fit enque-^rou meflire Mêles eftoit logé. On lùy dit qu on penfoit lt;^u’il eftoit logé à rAnicregar-')Wccquesle Comte d’Euurcnicrcs amp;lc Gomte de Stanfort3amp;leurs gens.Meftîre leende Hollande prit ce chcmin:amp; commença à cheuauchcr à rauenture,pour trouuer 'dire Mêles. Ainfi comme luy amp;nbsp;fes gens cheuauchoient entre hayes amp;nbsp;buiflbns, fur ®“Çftroitd'vn pas ou l’on ne fepouuoit détourncr3qu’on ne trouuaft l’vn l’autre,mefti-^^yæharddeStanfort 5c luy fentrerencontrerent: amp;nbsp;luy demanda pource qu’il eftoit ®wâ)cnpalFant,Qui eft là? amp;nbsp;tirèrent l’vn dedans rautre.Adoncrefpondit,IcfuisStan ‘Ortamp;iefuis Hollande. Donc(dic meflire lehan de HolIande)Stanfort:aufli te deman-®yc-ic. Tes gens ont tué mon Efcuycr:quei’ay tantaimé.Et àcc mot il tircvnceipéc 2f^g„f.j^g ^ ƒ Bordeaux toute nue,amp; frapa meflire Richard de Stâfortjamp; la luy bouta au corps:tcl- ^eßne /shade ^ft qu’il en cheutmort:dôtcefutgrâd’pitic.Sipairaourre:.amp;: né fauoit encores pas /ioUandeenU ^'ucuftaircné:maisbicn fauoit qu’il y en auoit vn mort.Là furent les gens de mcffireperfannede i{i-JM de Stanfortmoült courrftuccz(commc ce fut raifon)quand ils virent leur mai- charddestan-f^^'^ort. Si commencèrent à crier, Hollande,vous auez tué le fils du Comte de Stan-^‘”‘^’/'®‘*''^‘'”“ r°^^;^'fantes en feront les nouucllcs au pcrc:quand files (aura. Aucunes gens fie mcf- 7T”€f”^^ J'.'^^^dc Hollande entendirent ce mot. Si le dirent à leur maiftre, Sire, vous aucz *^^*” ^®dicflirejjtichard de Stanfort. A bonne heare(dit meflire Ichan)fay plus cher que ‘^yeiuisàniort,qu’vn autre moindre de luy. De tant ay-ie mieux vengé vn mien Ef-1 y^f-Adonefen vint meflire Ichan de Hollande en la Villtde Saind Ichah de BrineU ^^®®pfitlafranchifc:amp;point ne fcpartitdclà:carlavillceftfrânchc: amp;bicnfauoit

y auroit,pour l’amour de ce Chcualier,vn mffult grâd trouble en l’oft: amp;nbsp;né fauoit nbsp;nbsp;,

cul °? ^'^^*'^'^ ^^°y d’Angleterre ch diroir.Donc3pour echeucr tous périls,!! l’enferma ^^ ^ic ville. Les nouuellcs en vindrent au Comte de Stanfort, amp;nbsp;conïiricht fon fils P ^ortpargrand mahauenture. Adonc demanda le Comte qui l’auoit tué. On lüy ejui au faiâ auoient efté)le frerc du Roy,meflire Ichan de Hollande,Et luy fut ^‘joiUptéelacaufepourquoy, amp;nbsp;comment. Or dcucz vouspenfer amp;nbsp;falloir que ccluy J*quot; aimait fon fils,amp;aufli qu’il n’auoit que luy, amp;nbsp;qu’il cftoit beau Ghcuälief, jeune, amp;nbsp;méprenant, fut courroucé outre mefure:amp;manda touffes amis, poutauoif confcil mmentilpourvoit vfcr,Sccontreticngcr. Toutcsfoislesÿusfagesamp;lcspîusauifez. • • mn Confcil fi le refroidirent: amp;nbsp;luy dirent qu’au lendemain on remÓftreroir au Roy Angleterre ce faid: amp;nbsp;feroit requis qu’il en fift loy amp;nbsp;lufticc. Ainfi fe palTak fluid: amp;nbsp;meflire Richard de Stanfort enféucly au matin,en vnc'eghfc de villagc,quilâ eft;Sr penttousceux de fonlignage,Barons,CheuaIicrs,amp;Efcuyérs,qui en cèllé a«née e-^''m. Aprcsrobfequcfait,IcComtede Stanfort, amp;nbsp;bien foixante de ceux dcfonli- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

lcp°''^^^^^ *^1* ^*§'’‘'‘0® de fon fils,montcrcnt fur leurs cheUâux,amp; f en vindrçtdèuers nbsp;nbsp;i^ga^j^ ^^

^ oyquiia eftoit tout informé de cefte mal- auenture. Si ttouuerentîc Roy amp;nbsp;fes on- ^^^esunfirt ^5’^Smnd’foifon dcCheualerie dclcz luy.Quand le Comte derStafort fût Venu de- aui^ayd’^n-if'cRoyJI fe meit à genoux: amp;nbsp;puis parla tout en plourant: amp;nbsp;dit en gtând’ angoifte^lèterrepour '^C[ir,Tucs Roydetoute Angleterre:^ asiurcfolcnncllcmcnr àtcnh.lc Royaume autiriußiee die Angleterre en droit, amp;à faire iuftice. Tu fais bicn'commeht tohfrere, fans nûïtfitré f*, more de fin Xon,aoccis mon fils amp;nbsp;heriticr.Si te requier que tu me faeés droit amp;nbsp;io’ftr'c‘é:autrc-^‘^* nbsp;nbsp;. „

j^^iun’aiiraspirccnnemy que moy;amp; venx bié que tu faches què 11 mort de mon fils ^^^^,{'4*^quot;^^J-tamp;r ^^' ^^^’ P’'^5’ ^“® (fi ie ne cuidoye rompre amp;nbsp;brifer le voyage ou nous fommes, ’'fgi„^ygißk„ le Aicrcccuoirjparletroublcqueiemcttroyeenroftjdcgransaômmàgés'Scpertes)fi„s de. r^»-“otintutil feroit amendé, S: contreuengé fi hautement,qu’à cent ans à venir on en reur.

-ocr page 764-

i74 nbsp;• LE SECOND V 0 L V M E

parlcroit cn Angletcrrc.Mais àprefentiem’en ce(rcray,tâtque nous^*^*‘°”5^ï^®'fL ge d’Efcoce: ear ie ne veux pas réiouir noz ennemis, de i’ennuy du Comte de a ^^^ Le Roy refponditjSoyes certain que ie te tiendray iufticc amp;nbsp;r^on,fi-auan^qtJC ^^ rons ne loferoyent ou voudroient iuger: ne ià,poui frere que Âye, ien cntcin doncrofpondirent ceux du lignage cfu Comte de Stanfort, Sir^ vous auez bien p ^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;grand merev. Ainfifurent les parens de meflire Richard de Stanfort rappat ez^^

fe parfit le voyage,allant en Efcoce(fi-comme ie vousTecorderay) n onques lut et min le Comte de Stanfort ne montra fcmblant de la mort de fon fils:dont tous es rons le tindrent à moult fage.

Comment le Rojt d’^ngleterrefi ^leßru^re l'e^Ufe de Maures en Efiûce:(^igt;t^^^^^ ^^^^'‘’^'^ de France ^ d’Efioce entreront fur les marches de Galles. chap* c i XX i.

OR fauanccrcntlcs gens du Roy d’Anglcterrc:qui eftoientfept ”’*^^^^°®”’^ jUpji; mes, amp;foixante mille ?Prchcrs. Car riens n’eüoitdemouré derrière: caron ^^ parmyAngleterre,que meffire lehan de Vienne les combattroit: amp;auflicnao(« grand’ volonté:amp; le difoit aux Barons d'Efcoce,par telle manierejSeigncursdaite lire mandemcnt,lc plufgrand que vous pourrez:car,fc les Anglois viennent wlqu

* Efcocc,ieles combatrray.Etles Efcoçoisrefpondirent,Dicuy aitpart.Maisdepu» . rent autre auis.Tant exploitèrent les oils d’A nglcterre,qu’ils paflerent Durern 0.' ^^ chaftel,amp;la riuiere du Tin, amp;nbsp;toute latcrrede Northombcllande, SivintleRoy’^” cité de Beruich de laquelle meffire Matthieu Rademeneftoit Capitaine: qui le K^ liémcnt:car lacitéeft àluy. Guércs ne fcioUrnaleRoy à Beruich: car il paffaount) I'Mlaje Je tout roft:amp; pafTerentla riuiere deTuide:qui vient dc Kofebourg amp;nbsp;damont,des ^^^ isauros brulee taigncs de Northombcllandc:amp; vindrent loger cn l’Abbaye de Mauros:laqucnf)F% paf les ^n^l. toutesles guerres qui auoienteftépar-auant entre EÂ?occamp; Angleterre,nauoitf /it’-les marchés dommage:mais elle fut adonc toute arfeamp;exilée:amp;r eftoir l’intention des Ang‘0lt;^’ ^ £fcace. dcuant que iamais ils fen retournaflent cn Angleterre, ils deftruiroient touteH^jj.

pour la caufe qu’ils feftoient fortifieZ3cn celle faifon,dcs François.(}uand 1 A^^^^jj, France feu ties nouuellcs que le Roy d’Angleterre amp;.Tcs Angioisauoicntpaf^\jft reduTin,amp;auffi celle de la Tuide,amp;: qu'ils eftoient,en la MorlanCjentreîequot; ^pyj^a dit aux Barós d’Efcoce. Pt^rquoy feiournons nous icy? que ne nous me^ ^yj^j lieu,pour vcoir amp;nbsp;auifer nos ennemis,,amp; les combattrc?Gn nous auoitinf^'æ^^’ ^ que nous vinifions cn ce pays,que,f#'ous auiez mille Lances, ou enuirondtquot;® o.^^^

• d’armes de France, vous feriez affez forts pour combattre les Anglois, ^.Ujis que vous cn auez bié,milleamp; plus,amp; cinq ces Arbalefticrs: amp;nbsp;vous dy 4 ^^^ ^ ^^^ rjij amp;nbsp;Efcuyers,qui font cn macompaignic,font droitement Gens d’armes,amp;flc“'^‘ lialcrie:ôc point ne fuiront:mais attendrôt fauenture,telle que Dieu lanousvou r .^^^ noyer. A ces parollcs refpondirent les Barons d’Efcoce qui bien cognoilTanccauo des Anglois, amp;dcleur force Sepuiffance, amp;nbsp;qui nulle volonté n’auoiétdccomOâ Par ma foy,Monfeigneur,nous croyons bien que vous,amp;: les vofircs, cftes toeten„^^^^^ , • de faici amp;nbsp;de vaillance; mais nous entendons que toute Angleterre l’cft vuideed venir en ce pays d’EfcocÂn’oneques ncfetrouucrcntles Anglois tant degens en ble,commeils font à-prefcntiamp;nous vous mettrons bien en tellicu,qucvouslesp rcz vcoir ôc auifer:amp;,fc vous confcillcz qu’ils foiêt combattus,ils n’en ferontiàfit® relufc^carvrayement toutes les parollcs, quevousauez dites Semifes émanant,aüoP nous dites. De par Dieu ( dit l'Admirai ) Ic le veux. Depuis, ne demourapasW ment que le Comte de Donglas amp;nbsp;les autres Barons d’EfcoccmencrentlAdniirai France fur vne haute rnontaigne: Scdclfous auoit vn pas, par ou il conuenoit aux^ ■ glois paffer leur cariagc,amp; tout leur oft. De celle rnontaigne (ou l’Admirai efto'':’ i’ J ' U grande foifon de Cheualeric de France cn fa compaignie)veircnt tout deremeP' Et^c^ejlant ^ Angloisamp;lcurpuiflàncc, Si auiferent au plus iuftementqu’ils pturent; amp;lcs no^’ ^ ßr fn^anlt rent à fix mille Hommcs-d’armcs,amp; bien d’Archers,amp; gros-varlcts, foixantemi^' Menf^vtirpaß diféténeux-mefmes,toutcôfideré3qu’ilsneftoictpasaffezgéspoureuxcobattre^ ferla putfance Ics Efcoçois nc fc trouucrêtpas plus de mille Lâccs,amp;cnuirô trete mille hommes ûa^ •l'Angleterre, très gens, St bien mal armez. Si dit l’Admirai au Comte de Douglas, amp;nbsp;au Comte

Moray,Vous auez affez raifon de non vouloir combattre les Anglois. Maisauifczlt;]^ vous voulez faire. Ils font bien affez forts, pour cheuauchcr tout voûte payses: le

-ocr page 765-

DE FROISSART.


277


ftniire: amp;,puis que cobattre ne les pouuons,ie vous prie que vous me menez par voftrc P^yS) par chemins non hantez en Angleterre: ôr leur faifon guerre par autre part, ainfi comme ils la nous font icy: fil eft ainfi qu’il fc puiffe faire. 0 uy5Sirc,refpôdircntlcs Barons dEfcocc. MeifirJlehan de Viéne amp;nbsp;les Barons d’Efeoce eurent là confcil enfem-Mequils laüîcroienrkur pays,amp;laiffcroicnr les Anglois y entrer: amp;nbsp;cheuaucheroient outreiamp;iroientcnGiweSjdeuantlacité de Carlion:amp;là trouueroiétaflczdc bon pays: ouiisfccontrcucngeroient. ôc confcilamp;auis, par l’accord de tous, Âtarrefté entre * eux. Sifc retirèrent tous leurs Gens-d’armesàToppofiredes AngloiS: amp;prindrentles ^orefts amp;nbsp;les montaignes'.amp;,ainfi comme ils cheuauchoietparmy Efcocc,eux-mefmes dcllruifoicnt leur pays,amp; ardoient villes,villages,amp; manoirs :amp; faifoient hommes,fern-rues, amp;nbsp;enfans letrs pourueances, amp;nbsp;leur retrait, es forefts d’Efeoce: car bien fauoient ^ueles Anglois ne les iroient iamais là quérir. Si tpafferent tout à trauers leur pays: amp;nbsp;ƒ EnteJez^^ue hnallalcRoyfpourtant qu’il n’eftoitpas cnbon poinlt;âpour cheuauchcr) en la fauna- farmee d’Efi» geEfeoce: amp;nbsp;là le tint, toute leur guerre durant: amp;cnlail^ fes gens conuenir. Sipaf eepajfaee teut lurcntlcsFrançoisamp;lesEfcoçoislesmontaignes,quifont à l’encôtrc du pays de Nor- Jffaj’id'efet-u'ombcllandeamp;d’Efeoce: amp;nbsp;entrèrent en la terre de Galles: amp;nbsp;commencèrent à ar-quot;-P'^i^quot;^* uru le pays amp;nbsp;les villages. S: à faire moult de defrois en la terre de Montbray (qui eft ‘^altlenfe^n^n ^u Comte dcNortinjihen)amp;cnla Comtéde Stanfort, amp;nbsp;en la terre du Baron de Gri- -i», , nbsp;nbsp;nbsp;”

*ôP)amp;au Scigneurde Monfegraue: ôrprindrent leur chemin pour vcnirdcuantla ci-*^ '^ de Carlion.

Csnmcnt le Roy d’Angleterre eießmißt la 'utile eie Haittdeionrg^ (jr la metlleurepartie tie Rfeoce: (^ comment les Fran^o^ (^ Eßoeoü faifoient lefom^able es marches de Galle/ amp;deN orthombellande. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. c l x x 11.

Dépendant que l’Admirai de France amp;? ceux qui en fa compaignic efioicntfle Côté MeCrand-Préjle Scig.de S.CroiXjmelfirc Geoffroy de Chamy-mclfirc Guillaume j^^ ’^uejtnclfirc laques de Bocnnc,leSeigneur de Peigni,le Seig. des Hécs,leSire de , ^“’''j’UeiïîreValeran de Raineual,lc Baron d’Iury,Ic Baron de Fôtaines,Ic Seigneur j ’’o^meflirc Braque de Braquemont, le Sire de Lcndury, amp;nbsp;bien mille Lances de ’JJ“samp;Cl^uaIi„5 de Francc)amp; les Seigneurs d’Efeoce amp;nbsp;leurs gens cheuauchoienc j’’^orthombcllandc,entre ces montaignes, furies frontières de Galles, ardant amp;nbsp;exi-’®t villes, manoirs amp;nbsp;pays, eftoient le Roy d’Angleterre SPfes oncles, amp;nbsp;les Barons amp;nbsp;ƒ'ualiers d’Angleterre amp;nbsp;leurs routcs,cntrcz en Efcoce: amp;nbsp;ardoient amp;nbsp;cxiloicnr tout yi?^^P^^''amp;Icn vindrent le Roy amp;lcs AngloiÂogcr à Haindebourg, lafouueraine * ^, 'dËfcocc:5tlàfutlcRoy cinqiours. A fon département elle fut toute arfe: Serions H^inddsHrg P ydemoura. Mais le chaftcln’auoit garde: car il eftoit bien fort: amp;nbsp;fi eftoit bien gardé, ^fo^ capitale ƒ^cfciour,qyj.jj.^Qyl^j^j^gj.jßj.^ Haindebourg,lesAngloiscoururenttouflcpays ^ßlt;gt;celgt;rßee ƒ *’wron: amp;nbsp;y firent moult de defrois: mais nulluy ne trouuerent: car ils feftoient tous ^^ ^»^^»'f-^traitses forts amp;nbsp;es grans bois: Sdàilsauoient chacé tout leur beftail. Enl’oftduRoy ƒ ngleterreauoit plus de cent mille hommes, amp;nbsp;bien autant de chenaux. Si leurcon-'noitgrans pourucances:car nulles n’en trouuoient en Ef^occ;mais d’Angleterre leur quot;Venoità grand’foifon,par mer amp;par terre.Sifedepartirém le Roy,amp;les Seigneurs, • • 'îvilledcHaindebourg:amp;chcuaucherent vers Donfremclin^vne ville affez bonne: pquellc auoit vue trcsbellc amp;nbsp;groffe abbaye de Moines-noirs: ôc là font enféuclis les ta ville er. ^®ysd Efcoce, par vfage. LcRoy d’Angleterre logea en l’Abbaye. Carfes gensprin- abbaye deVo-JcÏÏ^^^^y®‘^’^*c'^snc leur demoüraàleur departement;car tout fut brûlé,vil-ß^’^^l''* lgt;ca~ ,j, ‘^^baye. Puis cheminèrent vers Streling: Scpaflerentau-dcHusdclariuicrcdc '^Z^1^-^'‘^ .j^OMüicourta Saind-Iehan Ston. Au chafteau de Streling eut grand affaut: mais j-c”^°^J;^j (.^^lcconquircnrpas:ainçoisy eut de leurs gens morts ScblecezalFez. Si fendepar- f^„f ^^ ^ßß_ j^nt:amp;ardircntlaville,amp;toutelaterreauSeigueurde Verfy: amp;cheminerent outre, toit du royau-jj’ntentiondu Duc de Lanclaftre, de fes frétés, amp;nbsp;auffi de plufieurs Barons amp;nbsp;Cheua- med’Efoce^e» j^'fsdAngleterre,eftoittelle,qu’ilspafrcroicntttoutparmy Efcoce, Arpourfuiuroienc retsuraantpar q rançoisamp;Efeocois (car bien eftoient informez qu’ils auoient pris le chemin de 1^‘chemin ^u a t;J^^’f'’^'''''^'^v vers la cité de Carlion) amp;Ies mencroient fi-auant, qu’ils les enclôt-

. '''tentteEfcoce amp;nbsp;Anglctcrrc:amp;: par ainfi les auroient ils à leur auantage:nc iamais Lf^Vt „ 'tourneroicnt,quc tous ne fuirent morts ou pris.Cat bien eftoit en leur puiflanec polsen allant ^’^nelespourueances fulfent venues.Ce confcil tenoiét entre eux fecrct;amp; l’auoiéc vers Galles.

-ocr page 766-

27^ nbsp;• LE SECOND VOLVME arrefté. Si couroient leurs gens à leur volonté parmy Efcoce:amp; nul n’ailoit au deu^nt. car le pars eftoit tout vuide de Gens-d’armes(qui eftoiét allés aucc l’Admirai deFran-ce)amp; ardirent lesAnglois la ville de S.Iehan en Efcoce:ou la riuicre deTaoncourt:amp;y a vn bon haure:par ou on pourroit aller par tout le monde.En^pres ardircntlavule^ Dondc:amp; n’épargnoient lesAnglois Abbayes ne monftiersmii^toutmcttoicntcnieu amp;r en flambe:amp;: coururent les coureurs Anglois5amp; rAuanrgard*iufques à Brcdane;qui

* cftvnccité,qeifiedfurmer,amp;cftà l’entrée de la fauuage Efcocc. Mais nul niai ny firent. Si en furent ceux de la contrée aflczefFrayez:amp;cuidoicntbicnauoirlaflâut,J.' que le Roy d’Angleterre y deuft venir. T out en telle manière que les Anglois fcdenie-noient en Efcocc, auflife deraenoient les François amp;nbsp;Efcoçois en Angleterre, SW“ marche de Northombcllandeamp; de Gallcs:amp;ardirent amp;nbsp;exilèrent vtgrandpais,au dc-Cenfreum^ean partementdeNorthôbcllandc:amp;entrèrent cnGalles(quc l’on dittLucfdanOamp;palle'

ce des Vranfois rent parmy la terre de Graiftop,Sr du Baron de Cliffort: amp;nbsp;ardirent en celle marchCjCn cs^Epeçus en chcminant,pluficursgrosvyiagcs:cfquel5nulsgens-dé-guerrenauoictiamaisefte:ƒ

Galles Nor ]e payseftoit vuidc de Gens-d’armcs:pourcc quctous cftoiétallez enlacheuaucke u

Eoy.Si n’ailoit nul au-deuant:amp; firent tant qu’ils vindrent dcuant la cité de Carlioncd fêlant Zsu'u Gallcs:laquellc eftoit bien fermée de portes,de murs,dc tours» amp;nbsp;de bons folTcz: car» feufe efiri^ disle RoyArtusy feiournoitplusvolôticrsqu’ailleurs,pourraraourdcsbeauxboisq“‘ V\cfl:mer- fôtàrcnuirô,amp;pource quclcs gras mcrucillcs d’armes y auenoiét.En la cité de Of‘ land. cftoicntengarnifonmelfirc Loys de Cliffort, frere à meflire Guillaume de Neurui meftireThomasMonfcgraucamp;fonfils,DauidHoullcgraue,mefrircDangoriceA'P ficursaurrcs:qui eftoient des marches amp;nbsp;frontières de Galles: car la cité de Carlion d^'s E/cecois^ ^^ ^^^^‘^^ tout le pays: amp;nbsp;bien leur fut befoing qu’ily euft Gens-d’arinespourlag«^®* Frstnçeis. Car, quand l’Admirai de France amp;nbsp;fes gens furent venus, il la fit affaiHir par S”® j^qj donnance:amp;y eut affaut dur amp;nbsp;fier: Scaufli auoit dedans gens de grand’deft^i^' furentfaites, dcuant Carlion, grans appertifes d’arm* s.

Comment le Comte ei’t^^uej/uffortßt rompreait Roy d’^^ngleterre lapoatfuim^^^^ François (^ des Efioçoisau pays de Galles: (^ comment les [Angloisfeo rett*f^ rent en tonglet erre, par ou ils ejloient adez en Ejeoee: dr les François (^t en Efcoce,par le meßne chemin,quils auoientpris pour entrer demiereme^^^ gieterree. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. c l x x 111,

Bien fuppofoient les oncles du Roy d’Angleterre, amp;nbsp;les Scigneurs,quc^Mæ^j^ii Franccamp;lcsEfcoçoistcnoientÇc chemin qu’ils auoient pris,amp; qu’ils'i^*^®}. ’ marche de Galles amp;nbsp;de Northombcllande, du pis qu’ils pourroient. Si deu' °'^^^J^ entre eux les Anglois,Nous ne pouuons faire meilleur cxploit(maisquenozpo ^^ ces foient toutes venues) que d’aller ce chemin que noz ennemis font allez? “'^.^ .^ chercher,que nouslcs trouuôs pour les côbattrc.IIs ne no’pcuuétparnulcneæ' ^ n’élognerqnous ne les ayonsànoftreaifeamp; volôtc.En ce propos eftoiét leUuc claftre amp;nbsp;fes frcres,amp; plufieurs baux Barôs d’Angleterre, amp;nbsp;la grcigneur partie nbsp;nbsp;^^

munautez de l’oft: amp;iàefto^nt toutes leurs pourucanccs venues, tant par mer q^^.^ • nbsp;• nbsp;nbsp;terre:amp;leRoyrauoitmefmemët,prcfensfesonclcs,accordéSrarrefte;amp;tous nbsp;nbsp;^^

en celle volonté. En vue nuidt le Comte d’Aqueffuffort (qui eftoitpourccluy ^^^^^^^ cueur amp;nbsp;tout le Confeil du Roy:amp; le Roy n’auoit homme, en qui il euft parf^ ^^ , fors qu’en luy) détournaamp;déconfeilla tout. le ne fay pas fur quelle intention' C^^^d’^luef- iofoiir^aleRoy(fi-comme on fcutdepuis) amp;nbsp;luy dit,Ha,h3,Monfeigncur,qncp^^^Q^j f^^iro^eur de- VOUS? qui voulez faire ce chcmin,quc voz oncles vous côfeillent à faire. ^^ j « ^jj moHucir le R^oy le faites,n’y allez aucnncment,iamais vous ne retournerez: car le Duc deLanc a r ^^.^ d’.yi'figleterre defire autre chofe,finon que foyez mort:à fin d’eftre Roy. Comment vous P^^^’^'^^^j, defourfiiure ilj confciUcr d’aller fur l’Yucr cn vn tel pays? IcnevousconfcillcdcpafUrlcsmon les Fraçw o- gnes dc NorthombclIande: Car ilyatelstrêtepafragcsamp;:dcftroits,quc,finousc w caU~7 ^'^ nbsp;nbsp;endos dedans,iamais nous n’en ferions dchors,fans le danger des Efcoçois.Nu c

‘^’ ne vous boutez en ce danger Srpcril,pourchofc qu’on vous die,amp;,fclcDucdcUn ftre y veut allcr,fi y voifc,luy amp;nbsp;fa chargc:car ia par mon confeil vous n’y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°,

en aucz ià fait affez pour vn c fois. Oncques voftre perc fi auant ne fut en Efcocc (ne Roy Edouard voftre aycul) comme vous aucz cfté ccfte fois. Si vous dy qu il vous 01 bien fuffire.Gardez voftre corps. Vous eftes icunc amp;nbsp;auenant: amp;nbsp;tel vous ®®quot;^ ”j^|^^j

-ocr page 767-

DE FROISSART.


277


Whintjqui vous aime vn petir.Le Roy d’Angleterre entendit aux parolles ^c ce Cô-fcdclKifnommé:tellement que depuis neluypeurentilïir hors delà tefte: fi-commeie vousdiraycy-apres enfuyuant. Quand ce vint au matin, les Seigneurs d’Angleterre amp;nbsp;IciirsgensfordonncrentÄU partir d’Efeoce, pour aller deuât Carlion, ou ailleurs côbat ^fcles François amp;nbsp;les EfcÂçoisiainfi que le foir deuant l’auoient propofé^par confeil ar-’■efté.Sivint IcDuc de L^nclaftce vers fon neueu le Roy; t qui ne lauoit riens de tout ce ’fouWe.Qwnd Ic Roy le vcit(qui cftoit en fa mélancolie,amp;.' ireux par l’intormatiô dei- ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^**

lulditcjfi luy dit tout acertes,Oncle oncle dcLanclaftre,encores ne viedrez vous point ^”g,i‘ îvoftreentente. Peniez vous que pour voz prollcs nous nous vucillons perdre i^^^C‘^°^uefuf,rt*^

amp; plus ie ne croiray vous,ne voz cófaux:car i’y voy plus de do mage,que de prof fuß troublé le *'^pour^hóneuramp;:^^äceracnt de nous amp;nbsp;de noz gens.Or,li vous voulez faire le voya- defein arrêté. §ƒ que vous nous mettez auant:fi le faittes: car point ne le ferons: ains retournerons en •Meterre.'amp;toüs ceux,qui nous aiment,fi nous fuiucnt.Adonc dit le Due de Lancia-

ic vous fuiuray:car vous n’auez hôme en voftre cópaignie,qui tat vous aimc^cÔ* ®' *cfay,amp;mes freres auiÏÏ:amp;,n nul vouloir dire ou mcttrlt;Â)utre(exccpté voftre cors) 'l''e le voufifte autre chofc,que bicn,à vous,n’à voz gens,i’enbailleray mon gage. Nul quot;^luiacefteparollccScleRoy fe teut:amp;parla,à ceux quile feruoient, d’autres parolles: j'’i'iyordonnâr3pourretourncr en Angleterre,le chemin qu’il eftoitvenu:^ IcDucde ®daftrefc départit du Roy,pour l’heure,tout melancolieux;amp;retourna aueefesgés: nbsp;nbsp;•

'ntnouuellcsordonnâces:carau matinilscuidoiétpourfuiuir les Fraçois amp;lcs Efeo-Miufqu’cn la marche de Galles:mais no firct,ainçois fe meirêt au retour vers Angle ^^iijOrregardez commet le Cote d’AqueftiifFort(qui cftoit pour le tépstout Iccucur bp y^’^®pi’:ce voyage.Si difoiét bien les aucuns Seigneurs que le Roy cftoit mal cô-j Wcuqu’ilauoittoutcs fes pourueancesauecluy) qu’il ne pourfuiuoit les Efeoçois, en Galles:car toufiours,en faifant ce chemin,ils approchoient Angleterre. Les f'^5(quicraignoient la peine) Afoient que tout confideré,il faloit, pour fi grand oft ^’’^’^«leleurjtropdcviures:^^ faifoittrop dur furies champs,^ furie temps d’Yucr.à P ”‘'^^tQontaigncsdeNorthombellandc,entrceuxamp; Galles:amp;qucplusonpouuoit f d » ^'’'§^gner,àfairclevoyagc.Ainfifeportoient encellcfaifonlcsbcfongnes:8c . , ' don]piti'j].j^çg j-y^j^gl^jgj-j-e-g^fen retourna le Roy, amp;nbsp;les Barons,en Angleterre, ^^1/^;, ^^ ^’^‘'chemi^qu’ils eftoient venus ; mais ilsauoicnt iadeftruit lagreigneur partie du [fur ß^^sfim ^’’unetTEfcoec.Lcsnouuelles vindrent à l'Admirai de j^-âce,aux FrançoiSjamp;auflî aller chercher “^fonsd'Efcoce,quc les Anglois fen retournoient en leur pays. Si eurent confeil, 1‘armeedesEp ^^ ^ntrecuxjcômcnt ils fe maintiendroient.Conjrillé fut amp;nbsp;arrcftc,qu’ils fen retour- ^oC’^ ^ ^^^ ^'’ht'T”' ^^^''‘“'■^5 ^^^^ failloicnt:amp; fe troûuoict en poure pays:pourcc qu’ils auoient ^’’‘’'’i*'^* y 'acitruite,la marché de Carlion,amp;la terre du Baron de Cliffort,amp; du Seigneur de Fran . y’^^^“cfché de Carlion (mais la cité nepouuoient iis aupif) Se difoientles lt;liii ^^’P^^^^'■^ eux,qu’ils auoient ars en l’Euefche de Durcm,amp; dn ccluy de Carlio, Çois * ?f ®*®*”^jque toutes les villes du Royaume d’Efeoce. Si retournèrent les Efeo-t{jK^''®’’'’P®^j®^^®s François aufli,parle chemin qu’ils eftoient allez:amp;,quand ils fu- ^traite des pav *’?°®’'’?®^ ^^^3 douce Efcoce, ils trouuerent tout le pays dcftruit: mais les gens du

‘'0ü^j’’^“^°*®”^c®ptc:amp;difoicntqucfurfixouhuitcftHrçonsilsauroiéttantoftfait ^'^^^‘''^^’^ ' ' ^u' ^®^P°®5‘^trouueroiétaflezbcftcspourviurcjcaAcs Efeoçois les auoient leut '^^^^2cécsauxforcfts. Mais fâchez que tout ce, que les François prenoient, il îian^’?’’^’'°*^2chaptcr,amp; payer bien cher: 2e furent telle fois en grand’auenturc les »a^îfe^^d’eux mefler, par rioted debar à auoir viures,rvnà fautre:

^^’“°Ç°^^’‘l^^ ^^5 François leur auoient plus porté de dommages, que ' '’aurh ^'^ 4“2nd on leur demandoit en quoy,ils refpondoient, Pource qu’en che- Me/content» qu’ils ^'^^ P^^^oFFre pays, ils ont foulé amp;nbsp;abbattu les bleds, les orges, amp;nbsp;les auôines: Ôf ’^”*^^^,^’*'J Recoin^^^'^'^^'^^^^^^^^^^^’' les chemins. Dcfquels dommages ils vouloient auoir ^’^^^ Jcoilt;»t Allier ^^Î’^^’^“^’^'- fpfih departiffent d’Elcocc:amp; qu’ils ne trouueroient vaiffel, ne mate ’^?*^“51®“*’‘'°”g^ les ofaft paffer la mer: amp;pluficurs Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers fe

^*”‘^ ^^5‘^°’^’^’^’‘^^'^leur auoit coupez amp;nbsp;defertez : Se tout ce auoient faid les 3°^pour eux loger.

^^uuais traitement ^ clé la grande rigueur des Eßoeo^ enuefs t^dmirat de France df fi^ comment ils retournèrent en France nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ci,xx.iiii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

-ocr page 768-

LE SECOND VOLVME


^78

QV ai l’Admirai amp;nbsp;les Barons, amp;: les Cheualîers Si Efcuyers de France, qui ƒ °^^|^ en la compaignie, furent retournez en la marche de Haindcbourg,ilscurciu’® de difettes örfouffrettes: amp;nbsp;ne trouuoiét àpcine ries,pour leurs denicrs,a viurc.üc ^ n’auoient ils,qu’à grand’ peine,amp; de la petite ccruoife,amp; du pan d’orge, ou dauoinf _ cftoient les chenaux morts de faim,amp; enfondrez de poureté^ quandils les vou o vcndre,ils ne trouuoiét à qui,nequi leur en donaft maille ne d^pier3ne de leurs M • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aufii,amp; remóftrerét ces Seig.à leur Capitainc,cómét ils eftoiét meneziK il le huoi

aufli,de luy-ifiefme. Ils luy diret qu’ils nepourroiét pas longucmêtviureenccliep (car le royaume d’Efeocen’eftoit pas vnpaïs,pouryucrner,n’oftoycr)amp;qIdler nbsp;nbsp;j

né/’ils demouroiétâls feroict tatoft morts de pourcté,amp;fils fépadoiétfur leP^y^P^^^^^^ quérir leur mieux,ils fe doutoictq les Efeoçois (qui les auoiét battu^Si villenez en ragcant)ne les meurdriflent enlcurs lits, quad ils feroient à part mis.L Admirai co ra bien toutes ces chofes: amp;nbsp;vcoit aflez clcrcment qu’ils auoient droit de rcmonl r lt;jue dit eft:nonobftanc qu’il euft propos amp;nbsp;imagination de là yucrncr,amp; de ® ^ i^p 1 eftat au Roy de Frâcc,ôr aif Duc de Bourgogne.Si difoit l’Admirai, que,pourlere r^^ chir en l’Efté qui venoit,on luy enuoycroit or Sc argent amp;nbsp;pourucanccs:amp; feroit guerre aux Anglois:mais bien veoit amp;nbsp;côfîdcroitlamauuaiftié des Efeoçois,ai P ou fcs gens eftoicnt(qui deraouroiét là)amp; luy mefmc aufli.Si donna congé a tous lij^ueur 4/^ £ƒ qui partir vouloicnt, qu’ils partilfcntimais au departement fut le méchefcarles coatis aux Ff^i ne pouuoient trouucr paflages pour cux,nc pour leurs gens:amp; vouloicnt bien J es P» ^‘ ^’^ti- çois que aucuns poures Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers de France (qui n’auoient nulle c «L ’ pour plus affaiblir amp;nbsp;maiftrier le demouranr, f en allalTcnt. Si leurfut dit, ^^°^§^” ^ départiront bié, quand ils voudront,mais point de ce pays ne partirez n iftrez, ta J^^ ferons tous fatis faits des deniers,que nous auons toute la faifon defpcndus,pour ^^ armée. Les nouuelles furent moult dures à meffire Ichan de Vienne,amp;auxautrcs rons de France: amp;nbsp;le remonftrerent au Comte de Ddliglas amp;nbsp;au Comte ^f ^®”i^j{ par femblant eftoiét courroucez de la dureté,qu’ils trouuoiét aux Efeoçois) ^ ^“ j^ faifoientpas, en Efcocc,ainficomme bonsGens-d’armes amp;amisfontauKoy* _.^^ France (quandainfi lesvouloient mener )amp;qu’ilsfe mcttoientbienenpatO'^^yf. mais Chcualicr d Efcocc n’auroit que faire de venir en Frâce.Ccs deux ^‘’'fj^^jj ges. nómez(qui affez propices eftoient aux Barons de France)lc rcmonftrerfi’/^ ikperdu Les aucuns difoient qu’ils ^gdiffimuloient auec eux, amp;nbsp;qu’aufft bien y âôO*^, nbsp;nbsp;nbsp;jjjjt

comme les autres:amp; refpondirent à l’Admirai amp;nbsp;aux Baros de Frâcc,quils’^y ? ^ ^^-j riens:amp; conucnoit(fils vouloicnt ifflt; d’Efcocc)quc les dômages nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Loins:

• j’Admirai veit qu’il n’é auroit autre chofe,fi ne voulut pas perdre le pluspo“^ l’^diniralde ^^f ilfetrouuoit hors de to’ cóforts,amp; endos delà mcr:amp;voit les EfeoÇo’^ c ^^^^æ France acecrdt opinió.Sifc defcéditàtoutesleursentétcs:amp;fitfaire vn cry,parmyleroyi^ nbsp;nbsp;n »«»x Eßoetit ce,quetouteperfonncàquifes gensauroiétfaitaucun dómagc(inais5“. '^ ,-ÿfc-teufee qu’ils iuftemét)qu’on fe tiraft dcuers l’Admirai de Frâce,amp;quc tout feroit ^^^^^^^'^’P^^p^j, Jjt veulent four ftitué.Ccs parolics amollirét ceux du pays:amp;en fit l’Admirai fa debte ^quot;“f^ Î.°^gjjit fèrtird E/coce. ßj^.^ q^c iamais d’Efcoce ne partiroit,n’iftroit,iufques à ce que tous Icsplaig^s^ plcincmét payez amp;nbsp;fatisfaits. Adoc eurét plufieurs Cheualicrsamp; Efcuyersdeƒ r f æ * * fagc:amp; retournerét en FlÂidres,ou là ou ils pouuoient arriuer tous affamez, uns rc,amp;: fans armeurcs: amp;Efcoce maudiflbicnt,amp;rheurc qu’ils y auoient entre « ^^^^^^ qu’oneques fi dur voyage ne fut: amp;: qu’ils voudroient que le Roy de France ac aux Anglois,vn an ou dcux,amp; puis allaft en Efcocc,pour tout deftruire: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^f, uaifes gens ne virent: ny ne trouuerét fi baux Slt; fi traiftres, ne de fi petite cognoi • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’AdmiraldcFrancc,parlesprcmiersretournâspar-deçàlamer, cfcriuittout on ^ au Roy de France, amp;nbsp;au Duc de Bourgongne: amp;nbsp;comment les Efcoçoislcmenoitf ' . * l’auoient mené: amp;nbsp;fi on le vouloir rauoir, qu’on luy enuoyaft toute la fotnme qu 1 a promife payer aux Efcoçois:amp; dont il feftoit cndepté aux Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers cocc.Car les Efeoçois difoiét qu’é celle faifon ils auoiét guerroyé pour le roy de ƒ amp;nbsp;non pas pour eux: amp;nbsp;que les dómagcs,quc les Frâçois leur auoiét faits,leur tisfaits,auant qu’ils peufrcntretourncr:car ainfi l’auoient ils iuréSr promis aux aro d’Efcocc.Le Roy dcFrancc,lcDuc deBourgongne3amp; leurs eófaux eftoiéttenus chapter l’Admirahcar ils l'auoiét là éuoyé. Si firét tâtoft finâce amp;nbsp;deniers:?^ en otc pay cmés faits en la ville de BrugcSjamp; toute la demande des Efeoçois payées ^^'^^^^,j^_

-ocr page 769-

DE F R 0 I S S A R T» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;275?

tellement que tous fccontenterent:amp; fe départit d’EfcoccrAdmiral,quan3iIcutbicn payeamiablcment(car autrement ne le feut il faire)amp; prit coge du Roy(qui eftoit en la huuageEfcoce)amp; puis aux Comtes de Doglas amp;nbsp;de Moray;qui le côuoycrent iufques slamenSimonta à Ha|^debourg,amp;:: eut vent à volôté, amp;nbsp;arrina à l’Efcluic en Flandres* fcsCheualicrsamp;Efcuyers,quien faCompaignic cftoientâllcz,aucunsnetindrcntpas Ion chemimmais vouaient veoir le pays, outre Efcoce: Se f’en allèrent en diuers pays: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/^

niaisla plus giand’partic retourna en France:amp; cftoient fi pontes,qu’il^ncfauoient de F^f^4lt;^^^ quoyleurremonter:amp;fenïpntcrcnt les aucuns (cfpceialcment les Bourgongnons, les j^ß^^^ ’^^ Champenois,les Barrois,amp; les Lorrains)decheuaux de harnois,quand ils en trouuoiêt

Meschamps* Quand l’Admirai fut retourné en Frâce,deucrs Icieune Roy Charles amp;nbsp;lecteur de l’A ‘'DucdeBourgAignc, onluy fît bonne chcre: qui eftoit raifon* On luy demanda des mirai vers le nouucl!es:amp;dela condition du Roy amp;nbsp;des Barons d’Efcoce:amp;il leur dû bienqu’Efeo- ^’7 Charles,et ^ohferctournoientpar nature auccla condition des Anglois(carilfontenuieuxfurles ^^ i^u^^r j 'ftrâgcrs)amp;leur dit quc,fîDicu luy aidaft,il aimeroit mieux eftrc Comte de Sauoyc,ou ^/ff/^^^^^ lt;lArtois,ou d'vn tel païs,quc Roy d’Efcôce:amp; que toute la puiffance du Roy d’Efeoeç il £ƒ^^„j. «loitvcuë en vn iour cnfcmble(fi- comme les Efcoçois le difoient) mais,de Cheualiers ^lt;iEfcuyers,ilsnefetrouuerent oneques que cinq cens Laces:amp;enuiron trente mille hommes pouuoient ils bien eftrc d’autres gés:qui contre les Archers d’Angleterre, ou ‘^otremilleGés-d’armes n’auroiêt nulle durée. A doc fut à l’Admirai demadé,fil auoit

'''U les Anglois cnleur puiffance.il refpondit ouy:car(ccdit-il)quand icvey la manière 'i«Elcoçois,quifuyoient les Anglois,ic leurpriay qu’ils memenaffent en lieu,ou le 1'5 peoffe veoir amp;nbsp;auifer : amp;nbsp;auffi firent ils:car ic fu mis en vn deftroit,par 1 equel ils paffc-quot;nttous:ôrpouiioientbien eftrc foixâte mille Hommes-d’armes, amp;nbsp;difoientles Efco-^oisquec'cftoittoutclapuiffanccd’Angleterrc,amp;quc nuln’cftoit demouré. Adonc infèrentvn peii:amp;: puis dirent^C’eft grand’ chofc que de foixante mille Archers amp;nbsp;de you fept mille Hommes-d’armes. Ettantpcurcntilsbiencftre(ccditleConnGftable ’’'France) mais ic les aimeroye mieux combattre tous cnleurs marches de par-delà, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

Wa moitié moins es marches de par-deçà: amp;nbsp;ce me difoit toufiours mon maiftrc,qui ^'nourrit en ma ieuneffe.Par ma foy,Cóncftablc(dit meftire lehan deVienne)fî vous

y'offiezd^,atout vnebonne charge de Gens-d’armes amp;nbsp;de Gcncuois(fî-commciele nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

h'ppofcjScque confcillé fut,quand i’entrepry le voyage) nous les euftions cobattus au Royaume dEfcocc,ou affamez de leurs pourucances. A A fi fe deuifoient le Connefta-

”*5amp; l’Admirai cnfemblc: amp;nbsp;mettoient le Duc de Bourgongne en grand’volonté de ’quot;■cvnvoyag,grandamp;étofé,en Anglctcrre.bftus cefleronsvnpetit à parler d’eux:amp; fi ’ ’'tourneronsaux befongnes de Flandres, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Fi( l’e^at de Flandres en celuy temps: ^ comment deux bons Soi/ygeois de Gandf entre-

François ^ttreme».


CH AP. CLXXV.


‘tn eft vente que le Duc de Bourgogne auoît imagypatio de faired la faifon qui rc-^toiirncroit(qiïon diroitl’an ^86.vn voyage grâd amp;nbsp;ét^c: amp;:y éniouuoit le Roy de» rance,a ce qu’il pouuoit,D’autre part auffi le Côncftablc de Francefqui eftoit vn Chc ’’aller de haute entreprife, amp;nbsp;bien creu au Royaume de France, amp;nbsp;qui des fa ieunefle a-W efté nourry au Royaume d’Angleterre)^ confeilloit tout entièrement: amp;: aulïi fai-Q^meffire Guy de la Trimoillc:amp; l’Admirai de Frâce:Pour ce temps,le Du»de Berry o’tenPoidou, amp;nbsp;fus Limofin (qui ne fauoit riens de fes- confaux ôc cntreprifcs)amp; le üCöeßourgongne,qui eftoit en France le plus grâd delez le Roy,auoit plufieurs ima-ggt;nations::carbien fauoit que,tant que la guerre fc tinft en Flandres, le voyage de mer nciepouuoit pas bien faire. Si eftoit alTez plus doux amp;nbsp;plus enclin aux prières amp;nbsp;trait-tczdeceuxdeGand:car ils auoient alliances au Roy d’Angleterre: amp;nbsp;là auoient avec eux vn Chcualier,nommé meftire lehan le Bourficr: que le Roy Richard leur auoit en-^oye,pourlcsconfcillcr Scgouuerner.Toutesfois defiroientils deveniràpaix:earils g-wicntfi niencz de la guerrc,que les plus riches amp;nbsp;notables de la ville n’eftoiét pas maires ne Seigneurs du leur: mais en eftoientmaiftres quelques marchansfoudoycrs:par 'quels il côuenoit qu’ils fuffent menez fie gouucrncz:amp; bien fauoiét les fages qu’en fin «teps ils ne pouuoient pas durer: qu’ils ne fuffent en trop grand peril d’eftre tous pcr-

Aa ij

-ocr page 770-

î8o


LE SECOND VOLVME


Ioicnt)e5mc en vnité ils fc pouuoiét fi longueniét cftre cntretenus:mais aucunsfauoict biê(qu2dilsparloiétcnféblc)q l’vniréqui y eftoir,lcurvenoitpr par forceamp;crcmcur, que par amour. Car Pictre du Bois toujours vouloir pcriiiucrtf en famauuaiftié:amp;nul n’ofoit parler,deuât luy, de la paix amp;nbsp;du traitté. Car, lî toft qu'il fauoit que quclqprcu-L4guerre du dhommeen parloit(tantfagcqiïilfuft)il cftoit tanroft,occis,ou meurdryjfansreraede. Comte J» plan Qcüc guerre,qjic ceux de Gand auoient maintenue cotitre leur Seigneur le CôteLoys ^es et du Due Je Flandres amp;: le Duc de Bourgongne, auoit duré près de fept ans: Si tant de maléfices cm^rdfs^Gau ‘^^ cftoiét venus amp;nbsp;dcfcédus,quc ceferoit mcrucillcs à recorder propremét.Les Turcs, dois dura fret ^^^ Payens,amp;!cs Sarrazins fen douloicnt.Carles marchandifespar mer en eftoientton-de ftpt ans. nbsp;nbsp;tes rcfroidicsamp; perdues.Toutcs les bandes de la mcr,dcpuis foleil IcAnt iniquesaufo*

leil couchanr,amp; toutes les parties de Scptcntrion,fcn fcntoicnt:car vray eft que de ï^• Royaumes les auoirs Si les marchandifes ariuoient à rEfclufe,amp; tous ont la deliurance au‘Dan,ou à Bruges. Or regardez donc, amp;nbsp;confidcrcz, puis que Icsloingtainsfcndoi:-loiét,fi les pays prochains ne ren deuoient pas bien fentir? Et fi n’y pouuoit nul trouuer moyen de paix:^ y fut auife premièrement par la grace dcDicu,par diuinc infpiration) amp;nbsp;par les prières d’aucunes gens de Dicu;qui à leur requefte ouurit fcs oreilles,amp; eutpi' • tié du pourc peuple de Flandrcs.Or cornent la paix vint par eux enuers leDuc deBour' gôgne,ic le vous rccorderay de poind en poind: fi-comme au coraencement deshaJ* t fenay point nes,pourquoy les guerres furct,ie vous ay dit amp;nbsp;déclairé toutes les haines det Idund mémoire iju il Bar,de Ichan Pied,de GifebertMatthieu,de lehan Lyon,amp; de leurscÔpliccs:amp;icvou$ ait parle de tes prie que VOUS y vucillcz cntcndrc:En la vülc dc Gand,pour le temps dont ie vousp^ eux premiers, jç jneffire lehan le Bourficrrcgnoitpourlc Roy d’Anglctcrrc,amp; Pierre du Bois.'qun^y ne/aient fùtier- aidoit a loultemt lon raid, amp;nbsp;1 opinion des mauuais. lly auoitaucunsprcudnoiiigt;'‘gt; fus. quels les diiTenfions amp;nbsp;haines déplaifoient trop grandgmet, Si leur touchoierde mou

près au cucunamp;nc fofoicnt découurir,finon Tvn à rautrc,tout quoyemcrjCar/'P^^'^ du Bois cud feu que nul euft fait fcmblant de paix auoir, ne vouloir, il cftoit fflort^, mercy: corne luy amp;nbsp;Philippe d’Artcucllc firét mourir Sire Symô Betc amp;^'^^^.^f^ic t Bruce: amp;nbsp;encores depuis, pour ceux dc Gand tenir en cremeur, en auoientmä' ‘ ( */*’*•’* mourir.En celle faifon,après qucFraçois Attremê euft cûé mis hors Aeïsf'’^ Ï chap.i^^ parle RoydcFrancc3amp;quclcRoy,ayatroutarsamp;deftruitlcs Quatre-m^*“ 3 ^^^^j.

tourné en Francc(fi-cômm Ay-delfus eft dit)ccux de Gand fe commencetet a

amp; fuppofoient les notables gens dc l^villc, que l’Efté le Roy de Franecàpuj“*®^*^, • tourneroit deuant la ville dc Gand.Pictrc du Bois amp;nbsp;ceux dc fa fede: nuHc®^^”^

foicnt compte: amp;nbsp;difoicnt qu’ils verroicntvolontiersleRoy deuantleurvillc^tît' uoicnt fi grandes alliances au Roy d’AngIctcrrc,qu’ils en feroient bien cofortez. n téps,que ie dy, auoit deux vaillas homes en la ville de Gand,de belle vieSé de bonce ucrfation,de nation amp;nbsp;dc lignage moyen,ne des plus grans,nc des plus petits: anllt;l® par cfpccial déplaifoit trop grandement le differet qu’ils vcoiêt amp;nbsp;laguerrc,quclâV' auoit éucrslcurnaturclScig.lcDuc dcBourgógnc:Scncrofoiêtmóftrcr,pour lest plcsdePictreduBois. L’vnd’lt;uxcftoitNauicur,amp;rautreBouchcr,lcplusgrano

-ocr page 771-

DE FROISSART.

28r

^ifPietrcdu Bois eft moultperillcux. Si n’ofenul rncttrcpcined’auoirlapaix,pour I’soiirdeluyjcai-^fillefauoirjCeuxfiuifen fcroientmeflcz feroient morts fans doutâce ^^óc(dit Rögcr)demourera la chofe en ceft cftat?Si faut il qu’vne fois elle prcigne fin. ^‘inercmonfirez(ditjnques)vne Voyc:amp;:ie forray volontiers:Rogcrrcfpondir,Voiis ^ftcsBouchcrdelabc^cherie5amp;rvn dcsplusnotablesamp;crains,quiy foit.Silcurpour-tout lecrettcmét parler,amp; remóftrer voftre courage,amp; à voz pl’ gras amis:amp;,quâd ''ousverrez qu’ils y entcdront,^ctit à petit vous vous mettrez ens: amp;nbsp;nlfcy d’autre parc (lui luisNauicur,amp;: bien aimé de toutes manières de gens,amp;: fay leurs courages,amp; que guerre leur déplaift grandement :car ils y ont grand dommage ) ic remonftre-*'3yicfemblab!cà aucuns,qui rctrairontlcs autrespar bonne voye, ou ils les mettront: '^59'^and nous affrons ces deux meftiers d’accord(qui font grans amp;nbsp;puiirans)lcs autres ®^lîicrs,amp;les bonnes gens qui défirent la paiXjfy cnclinerôt.Or bien(refpôditlaqucs) ^upaderay volontiers aux miens: amp;nbsp;en parlez aux voftres. Ainfi fut fait,commc ils fa-J'oientpropofé:amp; en parlèrent fi fàgcmentamp; fccrettcmlt;^t chacun aux fiens,que,par *5grace du SainâEfperit,laques d’Ardembourgtrouua tous ceux de fa boucherieaf-enclins à fa volôtc: amp;nbsp;Roger, d’autre part, par fon beau langage trouua les nauieurs (^idcfiroientauoirlcur nauiage:dontil n’eftoit nulles nouuclles)tous appareillez à ce ‘^c. Orfemcirentees deux preudhoms enfcmble, en découurant leurs bcfongnes,amp; • “'uoftranrl’vn à l’autre comment ils auoient trouué leurs gens appareillez à paix, ou ils ^^toient venir. Si dirent,! 1 nous faut,pout moyen,vn fage hômc:par lequel ferons re-'^otiftrcràMonfeigneurde Flandresnoftre cas. Meflîrclehan d’Elle, Chcualier,leur ‘^^OKen main:amp; tantoft allerer auifer qu’ils iroict à luy :car il eftoit de la ville: Ce qu’ils ^wt:amp;fcdécouurirent feablement à luy de leur fccrcr,en difant, Meffire Iehan,nous ’quot;00$ tant fait amp;nbsp;labouré enuers ceux de noz mcftiers,qiïils font tous enclins à la paix, '''ïisqueMonfeigneur de Bour^ngne voufift fout pardonner, amp;nbsp;nous tenir ens, amp;nbsp;en ’’'’dranchifes anciennes:dont nous fommes chartrez amp;bullcz. A ces parolles meffire ÿ«EUcdit.ren traitteray deuers luy volótiers:amp; vous dites bien. Lors fe départit le Meßin khM J Wierdclavillc:amp; vint deuers le Duc dcBourgógnc(qui fe tenoit en France delez ^'BlU meetje *^ ^öy) 5([yy rcmôftrâ tout bcllemét amp;nbsp;fagemet les parolles delTufdites: amp;nbsp;fit tant par ^^^^2*^ ^f^x ^'^“(3ngâg»,quele Duc f cnclina voloticrs à efeoUter ce qu’il luy dit. Car pour le faid, l’^‘trmi\**^e ‘l“iMscftdir,demcnerle Roy en Angleterre,amp;pour intention de faire là vn grand cand^u^tnt *®yagcamp;exploit d’armes,il defiroit auoir paix à ceux de (Âd:amp;fon côfeil,mefiîreGuy enMn». ”^aTrimoille,amp; mcffirelehan de Vicne,leluy ^)fcilloicnr,auffi faifoitle Côneftabic '''Fiâce,amp;leSiredeCoucy.Sircfpôditau Chcualier,Ic feray tout ce,que vous ordo- , 5'tcz:amp; retournerez deuers ceux,qui vous onticycnuoyé.Adôcluy demâdalcDucfi fi^çois Attrcmc auoit efté à ces traittez.il refpódit,Mófcigneur,nény.Il eft Gardié da ’^fteau de Gaure.Ic ne fay fi ceux,qui m’ont cy enuoyé,vouloiét qu’il en feuft rié. Di-f^ficur(ce ditlcDuc)qu’ils luy enparléthârdimét:caril ne me portera nul côtraire.Ie

enten,qu’il defire gradement venir à paix à moy. T out cc,que le Duc dir,!c Che-’gt;ïlierfit:amp; rctournaà Gâd:amp; rapporta ces bones nouuclles;rcllemét qu’ils fen côten-^wcnt:amp;puis alla au chaftel de Gaure,parlcr à Frâçois At|rcmen:amp; de toutes ces befon ^les fe découurit fecrettemét à luy.Frâçois refpondit(apre^e qu’il eut penfé vn petit) • • ^ditliement, LàouMonfeigneur deBourgongnevoudra tout pardonner amp;nbsp;là ville ^'Gand tenir en fcs franchifes, ie n’y feray ià rebelle, mais diligent grandement de ve-“*fîpaix. Le Cheualicrfe départit de Gaure,amp; dudit François Attremcn:amp;puis re-^outnaen France,deuersle Dücde Bourgoftgne:amp;luyremonftratoutfontrlfitté. ^c fluc l’ouït volontiers : amp;:cfcriuit lettres ouuertes, amp;nbsp;lettres clofcs (qui furent fecl- ^ *^fs de fon feel) moult douces amp;nbsp;amiables,à ceux de Gand : amp;nbsp;les apporta le Cheualier ^terournaen Flandres amp;nbsp;vint à Gand,mais il n’y porta pas icelles lettres auecluy.Tou ^ôloisilpiomir,amp; fc fit fort,àSife Roger,Sr à Sire Iaques,d’c fournir:car par eux eftoit behofetoute demenée. Or regardez le grad peril,auql le cheualier amp;nbsp;eux fc mettoict: %f meffire lehan leBourficr ou Pictre du Bois l’cuflcnt feu,il n’eftoit rié de leurs vies.

Comment les eletix Souygeffis deßußif s prirent ietsmee d'eeex aßembler at/ec lenrs amis, four accomplir leurs entréprifist ç^ comment tous ceuxeiela viffe de Ganeifaccorde-tentaßairepäix^non-eibßantlareßßance^cfuy cuida faire le Gonnerneur peurleRoj iAngleterrefç^rPietredu Bois, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. crxxvi.

A a iij

-ocr page 772-

182 nbsp;• LE SECOND V0LVME

OR dirent Sire Roger amp;nbsp;Sire laques d’Ardembourgfpar Icfquelsla chofc eßoitto® te dcmenée)Meflïre lehan d’Ellc,vous viédrez leudy en ceftc ville,furlcp^, neufheurcs;amp;:aporterez aucc vous les lettres de mófeigncurdeBourgógne.biles® ftrerons(fi nous pouuons venir à noftre entente)ala comunau^ de Gand,amp;lesleur rons lire: parquoy ils y adioufteront plus grâd’ foy: car à l’heurc^que nous vous i on » nous ferôs tous feigneurs delà ville,ou tous morts.Meflîrc Tehâa’Ellcrefpoditqui

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;roit fait,ainfi qu’ils l’auoict dit. A tât finit leur côfeil,amp;àe départit l’vn delautrc;amp;me fire lehâ d’Elle vuida la ville,pour auifcr ce qu’il deuoitfaire.Les deux deffumomme ) entreret en grâd foin,pour tirer leur bcfongne à bon chef: amp;nbsp;fe foignoient daller^^ parler,à Ieurs3plus feables amis,les doyés des meftiers : amp;nbsp;tât firét,qu’ils en eurent gr quâtité de leur accord,amp;auoientdelcurordónance,que ce Ieudy,fift lc point e heurcs,ils fc departiroient de leurs hoftels, la bannière de Flandres en leur 5®P^§ amp;auroientvn cry,cn criant Flâdrcsaulyon. Le Seigneur du pays ^ônncpaixau ville de Gâd,amp; pardonne S^^uitte tous les malfaiôleurs,Onc ne pcurent les deflu ^ pietre du Soli démener cefte chofc fi fagcment,ne fccrettcmcnt,que Pictre duBoisnelelcuii. i pour ne^f auer q^’jJ gj^ fut informé,il fé vint deuers meflire IcâleBourfier,le fouueraincapitainep® t^de .t mente jgfj^ de par le Roy d’Angleterre: amp;nbsp;luy dir,Sirc, Roger de Cremin amp;nbsp;laqucsdAr t min^ de^- bourg, doiuêt demain, furlcpoint de huit heures,venir fur le marché labanieredc ^uesd’^rdem tirés enleursmains:amp;doiuêtlà,parmylavillc,crier Flâdrcs aulyô.LcSeigneuronp^ bour^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donne paix,amp; quitte Sc pardonne à la bonne ville de Gand tous maléfices. AinM® rons nous?Le Roy d’Angleterre ne fera plus obey en la ville:fi nous n allons

amp; les boutons hors de nos iurifdidions.Et quelle chofe(dit le Bourfierleft ^®^’j^j Adonc refpondit Pietre, Il faut demain au matin que nous affemblons en Ihont ville,amp; faites armer tous voz gcns,amp; nous en venös fendât parmy la ville,les W^^.^^^ duRoy d’Angleterre en noftre côpaignie:amp; crieros a^ffi Flâdrcs au lyon.Leii®! glcterrc eft au pays,^ Seigneur de la ville de Gand:amp;,quand nous ferôs ven“^® , i ché,ceux,qui font de noftre accord,fe tireront aucc nous,amp; Jàoccirons tous K ^^ les amp;nbsp;les traiftrcs.Ie le veux (dit le Sire Bourfier)vousauez bien auifcainfiiotaiä gt;nbsp;regardez fi Dieu fut bié pour ces deux preudhómes, Sire Roger amp;nbsp;Sire laqtms ^^ nbsp;. J^utendex^ sue te cefte ordonnâce ils deuoient faire: t dont ils furet informez. C^ndii^*®““'' ^ les deux bour- ne furét pas ébahis:mais le foir ils allerer amp;nbsp;enuoyerent deuers les doyensamp;lcuts^ ’ ^ÿis furet in~ en difant. Nous deuons alWr au marché des huit heures:mais il nous ûuty ci«®‘^. /ermez^ de l'or Et tout ccfirentils,pour rompre Ic coup dePictre duBois:qui eftoitauguebUyLj. donnunce de- tiémc.Tous fi accorderét. Quand c^^int le ieudy au matin,meflire lehan le hol' |^^ Ptetre dft bois ß^ route fen vin dret à Ihoftcl,qu’on dit la V alle:amp; pouuoiét eftre enuiron i®*’’? j^e

» Bour- vint Pictre du Bois: qui cftoitluyquarantiémc.Tousfarmcrcnt,amp;fcfflircntctt j^ ordonnancc.Rogcr Si laques d’Ardembourg f aflemblerct en vn certain lieu^u les bannières uoienteftre:^ vint la greigneur partie de ccux,quicftoiét doyens dcGand-A^®’’ L du Cote de ^la rent ilsles bannières duCótc:amp;femeircntau chemin parmy la ville, encriau“^^j^ dresleuespar deuant-dit:amp;rceux,quiouyrctcecry,amp;quivoyoicntlesdoycnsdelcurnicftgt;t;ß ^^ « deux Bour- bannières du Comte,fe boujqrenten leurs routes,amp; les fuiuoientleplufiofiquPP -^\^rs ^^m- ’■'“^^''■•^^ ^*^^ vindrct,fur Igpoint de fept hcurcs,au marché des dcnrécs:amp;lafaiî*^^|j__ fUces,''^ ‘quot;^ Omirent les bannières du Comte dcuantcux:amp;toufiours venoient gens: Q^'^^ggij noient aucc eux. Les nouucllcsvindrcnt à meflire Ichan le Bourficramp;t à Piètre (quieftoiet cnlaValle,amp;faifoiétleuraircmbléc)cômét Roger amp;nbsp;laques d Arde 0 a auoieiÿ: fait amp;nbsp;pris le marché des denrées. Adonc fc départirent ils:amp;fc mirent su • min, les bannières d’Angleterre en leur main: amp;, ainfi conmic ils venoicnt,ilsM'° , leur cry,contenu cy-dclîùs, qu’ils auoient ardonné. Ainfi vindret ils iufquesau Mar des denrées:amp; là farreftcrcnt-ils ,amp; rengerent dcuant les autres : amp;nbsp;attcndoicntg mais bien peu de ceux3qui venoient femettoient de leurs routcs:ainçoisfetiroicnt uers les bannières du Comte: tant que Roger amp;nbsp;laques. d’Ardembourg en eurem cent les quatre vingts: amp;nbsp;fut tout le marché couuert de Gens-d’armes: qui tous et , nbsp;nbsp;, noient quois,cn regardant l’vn l’autre. Quand Pictrc du Bois veit que touslcsDoj

abamlonnant ' dc$ tpcfticrs amp;nbsp;tous leurs gens fe tiroicnt deuers Roger amp;nbsp;Jaques dArdembourg» Jehan le bour- fut tout ébahy,amp; fedoutade fa vie grandement: car il veoit que ceux, quile fou 0'^. fer,s’en va ca- fuiuir,le fuyoiét.Si fc bouta tout quoyement hors de la prcfrc,fans mot dire: amp;: leu ^^ fher. mucer, pour la doute de la mort. Quand fire Roger amp;nbsp;laques d Ardembourg virent^^

-ocr page 773-

D E F R 0 I S S A R Ti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;283

€onucnant,amp; que prcfque tout le peuple de Gand Teftoit trait de flous leurs bannières, fienhrenttousréiouis amp;conforteZ3amp;àbonne caufe, car ils congnurentbien qucles choieseftoier.tenboneftatjamp;quelc peuple deGâdfevouloitteniràpaixcnuers leur Seigneur. Adonc fe départirent,vne grande route de leurs gens en leur cornpaignic,amp; portoient les banniere^dc Flandres deuant cux,amp;la grofleroute fe demouroit derrie-*'c.Poisvindrcnt deuant meflire lehanie Bour{icramp; les Anglois,qui ne furent pas trop» »fleurez de leurs vies,quand ils lis virent venir.Roger farrefta au chemii1^dcuant ledit ®cffireIchanleBourfier,amp;;luy demanda. Quellechofe auezvousfaitc dePictredu Wamp; quelle eft voftre entente? Nous efles vous amis ou ennemis? nous le voulons buoir. Le Cheualicr refpódit qu’il cuidoit Pierre du Bois delcz luy. Quand il veit qu’il fftoitparty, le ne Ry(dit il)que Pictra du Bois eft deuenu(ic le cuydoie encores en ma ®opaignic)inais ieveux demourer auRoy dAngleterrc:quieftmô droidurkramp; fou-uctainSeigneurjamp;quimaicy enuoyé à la priere d’entre vous,fi vo* en vuciiiefouuenir. Cedveritéjrefpondirent les dcflùfdits,car,fi la bonne ville^e Gand ne vous euft raan-^KjVoiisfuflîez morts,mais pour l'honneur du Roy dAngleterre(qui cy vous enuoya » noftre requefte vous n’aurez garde,ne tous les voftrcs,mais vous fauucrons amp;nbsp;garde-ronsdetous dommages,amp;'vouS conduirons,S^ ferons cüduire,iufqucs à la ville de Ca-l»is.Si vous partez d’icy,amp;voz gens, tout paifiblcment ,amp; vous retirez en vozhoftelz nbsp;nbsp;• bnsvous émouuoirpoint,pour chofe que vous voyez,car nous voulos cftre,amp;demou-^^Mdezno{lrcnaturelSeigncur,monfeigneurleDucdeBourgongne,amp;ne voulons plusgucrroyer.LeCheualier(quifut toutioyeux de ccftc.rcfponfe) relpondit, Beaux ^îigncursamp;bons amis,puis qu’il ne peut eftre autrement.Dieu y aitpart,amp; vous mer- ^* Ja^Mr '’«dcce,qucvousm’offrczamp;prefentcz»: • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le i{oy d’Ang.

Gemment meßre lehan d’Eâi itpf.or fa leffrespatefitesdu Duc de Bourgegffeaux deaxBour défis rester

Itoisde Gaud^au Marché dus der^’s,fur le fait depardo cér de paix auec leur Seig^eisr le Duc tout quojemet ^tSourgofi^nepour la vide de Ga/id^fifes copHees^df ecmeff/ce/ie fitix fut cenfrmée à Tour méfiant le fins »tj:iitraHtres lettres pateftt€S.ylgt;iegt;/auf henfigues de chacun cafi/.^ :c h a Pé ctxxv 1 i.f''’'^gt;

K bonc fe départirent de la place tout paifiblcment meflire Iehan le Bourfier amp;nbsp;les ^^nglois de fa route,amp; les Gandois,qui eftoieut en fa compaignic, fe commence-

Jwta muccr^ fe retirèrent tout bcllemét entre les autres, pour eftre fauuez tons leurs ^’nnieres.AlTcz toft après entra en la ville dc.Gand mcfTirc lehan d’Elle,§çfen vint au ^^■■ché(lesdenrées3pourueu amp;: conforté des belles lettresyçcUées, ordonnées, Siac-Mréesdebeauxlangages amp;nbsp;beaux traitteZjquf eftoient là enuoyez, par manière de ^''yenjdeparleDue de Bourgongne,en la ville ^ Gand,amp; là furent Icuës, ouuertes, * ®onftiécsàtoutesgens.Lcfquel!eschofcs pleurent moult au peuple.Adoc fut Fran nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^Ge ^°'^Attrcmcn mandé au chaftcl deGaurc, lequel vint tantoft, amp;.faccorda à tous ces ^''»gt;ttcz,amp; dit que c’eftoit bien fait.Sur ccluy eftat fut renuoy é meflire lehan d’Elle de- X^pm^L^^ ’'wfleDucdeBourgongnc(qui fe tenoità Arras,auccla0uchcfle)amp;hiy recorda tou- Bourgongne. dordonnancedcceuxdc Gand,amp; commentilsauoicnt exploitéjôi comment Pierre rréaes entre le 'iBois n’y auoit eu nulle voix, n’audience,mais anoit efté fqr le point d’eftre occis, fil Due de Bour^Ô ^ftelle trouué.Quand à François Attremen,qu’il facquiy:oitvaillàmenr,amp;loyaunrctd^'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘ ^bpaix.Toutesceschofes pleurent moult au Duc de bourgongne» Scfeclla vnctré-

^^^^ vn rçfpit,à durer iufques. au premier iqur de lanuicr, amp;nbsp;ce pendant vn Parlement p^”^2eiLr’“’^ ^neiournée de lapaix deuoit eftre affignee en la ville, de Tournay amp;nbsp;tout ce rappor- ;.„,. (^.^-ff' j^

Méfaitamp;feellé,cn la ville de Gâd,dont toütbsgens curét grande ioyc,car à ce qu’ils paix. ’’’onftroientjils defiroient moult la paix.Encores fe tenoit meflire îehan le Bonifier,Si *les Anglois,amp;: Pictre du Bois en la ville de Gand,mais on nef aifoit riens pour eux ««ftoit tenu Pictrc du Bois en paix,parmy ce qu’il auoit iuré,qu’il ne tircroit, ne pro-^'aoitianiais,nullcguerre3ne rancune, des bonnes gens de Gand enuers Ic Duc de ®'^ongnc,lcur Seigneur,amp; de ces doutes amp;nbsp;perils fauoit ofté Fraçois Attremé, qui ’“oitpatlépom luy,amp; remoriftré à ceux de Gand plufieurs belles parollcs pour luy, amp;nbsp;par cela démolira Pietre du Bois en paix cnucis ceux de Gand, Car bien fauoient que ^'etre auoit tenu leurs opinions,amp; cftoit bon Capitaine, amp;loyal. L es tréucs durâsfqui ’*«ntprifes,iurées,amp; féelléès,entre le Due de Bourgongne amp;nbsp;la ville de Gand)furcnt ^»onnez tous ceux qui iroient à Tournay de par la bonne ville de Gand : amp;parc-T^tul François Attremen fut élcu au premier Chef,pour ce qu’il eftoit gracieux hom ‘’’'^^tuidtablcjS^ bicncogneu des Seigneurs.Aufli y furent principalement aueclvy Aa iiij

-ocr page 774-

LE SECOND VOLVME


2 84

RogerdcCreminflaquesd’Ardembourg, amp;nbsp;vindrentaux odaucs delà Saint-An-dricu,àTournay aucc cinquante cheuaux ,amp; fc logèrent tous enfeinble cnlhoftcldquot; ■fToußoiiri SaulmonjCnlarue SaintBrice.Lccinquicmciourdet Décembre vindrentleDucdt ^3^5- ^y^ßim- Bourgongne,Madame fa fcmmc,amp;Madame de Neuers lcur^llc,amp; entrèrent en Tout ilee des trait- nay,pârlaportc dcriflc,amp; ilfirent à l’encontre d’eux,fur les ch^ps, les Gandois, tous ^JeG ‘d^^'*^ ^’*^” môtez, amp;fans defeendre, à nuis chef, fcnclincrentdeuantleDucamp;les Dames. Tiunay^ ‘ Le DucdeB^rgôgncpairalcgercmétoutre.Car ilfif haftoit,pouraller audeoantot la Duchéflede Brabant,quivenoit,amp; entra celuy iour en la cité dcToumay,parlapot te de Malines,5z fut logée en l’hoftcl dc l’Eucfquc. Or commencèrent les traittez amp;nbsp;K parlcment(lefquels eftoient ià tous accordez entre le Duc amp;nbsp;la ville dc Gand) amp;nbsp;y aln mcfltrcIehâd’ElIe,qui tousles traittez auoitfaits,amp;portez l’vnàl’afitrc,Smouten eut de peinc.En fiojà la prière de Madame dc Bourgongne amp;nbsp;dc Madame dc Neiicrs,ƒ Duc de Bourgongne pardôna tout,amp; fut la paix faite,criée,accordéc,elcritc,amp;lecllc^) entre toutes les parties, parlg manière que cy-apres f’enfuit.

charte de la paix de Flandres,entre le Duc Philippe de Beur^ongne^Cefnte de Foudres parß femme,df les Gandois (^ leurs cemphees nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. crxxviil.

tcepaffapfefi DHilippc,fiIs de France,Duc dc Bourgongne, Comte dc Flandres, d’Artois, fournifiU» sa A Bourgongne Palatin,Sirc dc Salins,Comte deRcthcl, amp;nbsp;Seigneur deMalincS) la,ÿ ayant par Marguerite, Duchefle amp;nbsp;Comteffe de Mit s pays amp;nbsp;lieux. A tous ceux,qui ces prfft''® 4uant jimple- lettres verront,amp; orrôt, falut. Savoir faisons, comme nozbicn-aimez amp;lug^J5 ’uent Palatin les Efcheuins,Doycns,Confaux,amp;communautez de noftre bonne-ville dcGand,aj'^^ humblement fupllié à noftre Sire le Roy,Si à nous,que d’eux voufiflios auoirpiricgt; mf^ cy,^ mifericordc,amp; que noftre dit Seigneur amp;nbsp;nous leur voufiflions pardonner tout» les ofFenfes amp;nbsp;méfaits, par eux amp;nbsp;leurs complices pe^nis amp;nbsp;perpétrez contrenonreu Seigneur amp;nbsp;nous,amp; que nous,ayans pitié amp;nbsp;compalfion de nofdits fugcts,parautr» ^ très d’iceluy Seigneur amp;nbsp;les noftrcs,amp; pourles caufcs contenues en icelles, ayons r^ mis amp;nbsp;pardonné à nofdits fugets dc Gand,amp; leurs côpliccs,lefdifes offenfesKi»quot;^ ’ Et aufti leur ayons confermé leurs priuiléges,frâchifes,couftumcs,amp;vfagcs,ault;^^^^^jj ilsvicndrontplaincmcntà robeilfanecdc noftredit Seigneur,amp; à la nofre. ^ ƒ g. grace amp;nbsp;pardon Icfdits de Gand amp;nbsp;leurs complices ont reccuë trcshumblc'’’^'’\ j ftredit Seigneur amp;nbsp;de nousffc par leurs lettres amp;mcirag ers, qu’ils ontcD0ƒy® noftredit Seigneur amp;nbsp;nous en grant^ôbrc,cftantà Tournay,onrrcnôcéâtom nbsp;nbsp;^,

• nbsp;nbsp;amp;nbsp;guerrcs,amp; font retournez dc bô cucur à la vraye obeiflancc dc noUredit^’oig ƒ

■fS4l4,Jißint mieux à mon 4Ui^ ^U4nt à la premiere, met Cour tray,Audc-

dc nous.En promettant que dorefnauant ils feront bons amis,amp; loyaux amp;nbsp;vrais wg ’ ànoftredit Seigneur Ic Roy côme à leur Seigneur fouuerain, amp;nbsp;à nûus,coinroc a c Seigneur naturel, àcaufede Marguerite noftrecompaigne, côme JeurDamenatu Icamp;r héritiere.Pourquoy noftredit Seigneur amp;nofdits fugets deGancIamp;lcurscôpl^ auons rcceus à noftre grace,mifcricorde amp;nbsp;obcifïancc,amp;dôné lettres de grace,parti amp;nbsp;remiflion purement amp;nbsp;abfôlumcnt, aucc la reftitution de leurs priuilegesjcouuun’ amp;nbsp;vfagcs,fi-commc ces chofeSjSc autres,plus à plain pcuuct apparoir par lecotenu dites lettres:AprcslefquQ4Ics graces amp;nbsp;remilïîons,nofdits fugetsde noftre diteponn ville de Gand nous ontfaitplufieursfupplications,lcfquelles nousauosreccués,*-veoir amp;nbsp;vifircr diligémcnr,par les gens de noftre Con{cil,par grade amp;nbsp;meure den tion:Lcfquclles vcuës pour le commun bié dctoutlcpays, amp;pouréchcuettoutcs fcnfio]ft,qui dorefnauant fc pourroidnt cnfuyurc,de noftre grace,pourauoit8tcotcœ plationdenozbonsfugets,Avons ordonne,furlefditeslupplications,parlam^ nicre qui fenfuir, Premiereme n t, fur ce qu’ils ont fuppliéque voulfilü ons ton' fermer les priiiilégcs de tTournay,d’Audcnarde,dcGrant-mont,Mculc,Terremonlt;i narde.Grant Ruplcmont,Abft,Atharclc,Brcueliez,Donze,amp; deschaftcllcnies amp;nbsp;platpays^iccl^5 mont,McuI- villcs.N o V S auôs ordôné que les habitas d'icelles villes viédrôt par deuersno’,8éno“’ le Terremo- apporterót leurs priuilégesdefquels nous ferons veoir par les gens de noftre ConfeiI) de,Repplc- iceux veus,nous en ferons fant,quc nofdits fugets de Gand,amp;ccux des bônes,villesc’' moi^c,Al- jeurontpar raifon eftre contens.Et, fi aucuns dcfdits priuileges cftoiét perdus parP^5 Ardo^Breui dc fortune,OU autrement, nous enferôsfaire bonne information,8f icelle venue,nous les, Donze y pouraoycrons côme dit cft. I t é M,fur ce qu’ils nous ont fupplié du fait dc la raarenî e-f. dife,N o v s auons confcnty qu’elle ait cours par noftre pays dc Flandres, en payantes

-ocr page 775-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;28^

deniers accouftumez. I t e M,fur ce qu’ils fupplicnt,quc faucuns des habitans de no-^ ftreditebonne ville de GandjOU de leurs complices5e{toientarrcftcz au tempsaduenir en aucuns pays5amp;hors de noftre ditpays de Flandres,pour occafiô desdebats amp;nbsp;diffé-fionsdcflufditSjquc d’ijellcs fiffions tenir paifiblcs chacun d’eux,N 0 v s leur auons ot-troyc,qucfi aucuns d^ntreux eftoient arreftez,comme dit eft,nous les aydcrons,con-tortcrons,?edeffendronsdetout noftre pouuoir, contre ceux qui par voyc de fairies . voudroient greucr ou cmpcfclitr,comme bons Seigneurs doyuent faift à leurs loyaux fugets. IT B M,{ur ce qu’ils nous ont fupplic que tous les prifóniers qui ont tenu leur par tys^uilont detenus par nous ou noz fugets,fixions deliurer, Novs auons ordonné, amp;nbsp;ordonnons,quclcfdits prifonniers(fils fc font mis à rançon)foicnt deliurez, en payant currançon,amp; dc^^ens raifonnablcs,parmy ce que,fi aucuns dcfdits prilonniers, ou de leurs parés,ou amis charnels,tiennét cotre no’aucuncs fortcreflcs,lcs mettét auat tout ®uutc en noftre main, amp;fcrÓtparcillemét deliurez noz prifónicrs,detcnus par nofdits lugets deGand,ou leurs côplices.I t e m, en ampliant noftre dite grace. Avons ordó-ue,amp; ordonnons,que tous ceux,qui pour occafion des débats amp;nbsp;diftenfios, qui ont der uiercmentcftécn noftreditpays de FIandres,auroicnt efté banniz de nofdites bonnes villesdeBriigcs,d’Yprc,du pays du Franc,amp; d’autres villes amp;nbsp;lieux dcfquclsils ont efté banniz,amp;aulfi tous ceux qui ont efté bannis parlaiufticeamp;Loy denoftredite villedc • band,ou mis ou iugez hors Loy,amp; qui fc font abfcntcz,S E r 0 n t rcftitucz,Slt; pourrôt i'«tourncramp;dcmourcrcnladitc,villc,pourueu que ceux,qui ont tenu la partie d’iceux je Gand,feront reftituez es villes amp;nbsp;lieux du pays,corne dit eft.Et feront en la ville de jand le ferment, tcydclfouscfcrit,es mains denoz oftîciers,quandils deuront entrer -]-rtf«j/f tw»#* ’ivilics,cfquellcsils doyuent eftre rcftitucz,Et en outre,ilsiurcront qu’ils garderont la utrez^cj afgt;res litt Vfeureté dcfdites villcs,n’aux habitans d’icelles ne porrcror,par aucune voyc,di- *» '^cou publique,mal ne dom ra#gc.Et pareillement le iurerôt ceux, qui entreront en ‘^^^»»^‘^•‘^fto^ ^“'HcditcvilicdcGand.lTEM que tous ceux,qui entreront en noftre ville de Gand, amp;nbsp;‘*^^^‘*'^^*’* ?‘'^rompliccs,auec tous ceux de la villc,obeiront à la grace de noftrcdit Seigneur amp;nbsp;'quot;%amp; viendront prefentement à noftre obeiflance.Et quant aux abfcns,dcdans le ^'’’PSquiferacy-apres ordonné,feront reftituez à leurs fiefs,maifons,rcntcsamp;héri-'’?'^)Cnquc#juclieu qu’ils foicnt(non-obftant queizeonques forfaitures oumale-,%pour occafion des dilfenfions dcirufditcs)ainfi qu’ils 1rs tenoient auanticellcs dif-’“ons. I x E M que fi aucuns dcfdits habitans de ladite ville de Gand,ou leurs compli* v™nt hors de la ville dclfufditc,cs pays dc’Brabant,Haynaut,HoIlâde,Zclandc,Câ-/^jfcdd’Euefehé du Licgc,ils viendrôt en l’obeiffancc de noftrcdit Seigneur, amp;nbsp;de * 5iîf feront les fermcs,qtiîf y après feront déclarez,à nous,ou à ceux que nous corn Jons,dedans deux mois apres la publication de la paix deftufditc, amp;nbsp;iouironsdes P^Wós{;gfj(.csdeftufditcs.Et ceux qui fót es pays d’Angleterre,dcFrifc,d’Al!cmaignc j '?^^'Çi 1^grande mcr,vicndront en nôftre obcïftancc,dcdâs quatre mois, après v' . .^'°*’deiriifdite,amp; ceux qui font outre la grande mcr,à Rome, ou à S. laques, ^® rot jeeUe obeilfancc dedâs vn an,aprcs ladite publication,fans fraude,amp;iurerôt, onlinecy-deffi,s eft dit,amp; iouyrôt des graces amp;nbsp;pardós (?cfrufdits,amp; auffi ceux,qui au- • , ,ou abfens de noftre dite vilft pour occafion des diffen socuufditesj feront reftituez en leurs ficfs,maifós,réres, amp;nbsp;heritages toutesfois qu’il fait ^™^’ ^^ ^’^'^ivic des biens meubles,qui ont efté pris d’vnc part amp;nbsp;d’autre, ne fera 'îticuncrcftitution, mais en demourerôt quittes tous ceux, qui les ont pri^amp; auf-‘ æ®quot;Jigation,faite pour occafion de ces biês mcublcs,fi aucunes faites en eftoiêc fff ^™’^§“^®‘’*'5 confci«nccs,amp; ils en vouloiét aucunes rendre.! t e m que les pof-[' curs ou détenteurs des maifons dcflufdites(aufqucllcs feront reftituez tant ceux de opirtiecomme de rautrc)nc pourront d’icelles maifons riens öfter ,tenât à plôb, à oux,ou a chenilles,amp; feront t rendues les pofteflions d’icelles maifons,cens rentes, amp;nbsp;tuenues des hcritagcs,demourant fans reftitution ce qui en eft deu,amp;ainfi dorefnauât '5 witsrcntcs,amp;reucnucs des héritages,feront Icuczpaifiblement pour ceux,à qui ils ^^yoentappartenir. Item iafoit ce c[ue noz fugcts de Gand,ôc pluficurs de leurs côpli- ■’^'‘ *’ p’’^'^'’^^^*^lvonvmagc des fiefs,qu ils ticnnêt,àautrcsSeigneurs,qu’àccuxàquiilap-no)^^’^P^’'^®^®'”^^’^*f5 fiels pcuuenteftre forfaits. Ce non-’obftantnous voulôs,dc 1 tftéd ^'^^^'^ *^^ iceux fiefs leur demeurêt en faifant les homages à nous,de ce qui auoic

*boiis fans moyen,Si à noz vafTaux de cc,qui au oit efté tenu d’eux. Et aufll nous

-ocr page 776-

aSö- • LE SECOND VOLVME

fjJrf dit dcf- ottroyonSjdc grace cfpccial, les dcshéritemcnsamp; trecognoiffances nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j, cognoiffan- tre parties prcfentcs.I t e m que nofdits fugets de Gand,Efcheuins,Doyens,to a ^^^^ ccs,ff mieux toutes lescômunautez de Gand, amp;nbsp;leurs cornplicesjpar noftre^ordonnance»

4 mtn auis. bonne volonté,ont renoncé,amp; rcnôcenr,à toutes leurs allian(ws,fcrmés,amp; of ’S *, faits,amp; homages,qu eux amp;nbsp;aucuns d'cux,auroiét faits au Roy d’^ngleterre,ou ^^^^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mis amp;deputc^ouàlcursofficicrs,amp;àtousautres3quineferoientbienvueillans nbsp;nbsp;^ ftredit Seigneur amp;nbsp;de nous.Et nous ont fait ferment d’offre dorefnauant ^°^'^? l’j.-loyaux fugets amp;nbsp;obeilfansjde noftredic Scigncur(comme leur fouuerain^amp; “C ^ ceffeurs Roys de France,amp;: de nous,commc delcurs droiéluriers Seigneuramp;Lgt;a ) de noz fuccclfcurs Cotes de FIandrcs,amp; de nous faire tels feruiccs,amp; ànoz nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^j^,^ comme bons amp;nbsp;loyaux fugets doyuent faire à leurs bons Seigneur ôÂ)amc, de g ^^^^^ leur corps,hóneurs,amp; heritagcs,amp; droits,^ empefeher tous ceux,qui po“^*^****^®^,^ droicnt le côtrairc,amp; le faire fauoir a nous amp;à noz ofliciers,faufs leurs priuileges nbsp;nbsp;, chifcs.I T E M, à fin que noz Âgets de noftredite bonne-ville de Gâd demeurent ^ Jours en bonne paix amp;nbsp;en la vraycobeilfance de nofiredit Seigneur leRoy,deƒ ^^^^ dcnozhoirs,ComtcsdcFlandrcs,pouréchcuertousdébatsördiffenfionsquif® ^ entfuruenir, N o vs voulons amp;nbsp;ordonnons que tous les articles amp;nbsp;P^’”^^Js

* foient tenus amp;nbsp;gardez fans les enfreindre.Etdeffendonsànoz fugets, fur qu^ C pcuuent meffaire cnuers nous,que pour occafion des débats amp;nbsp;diifenfions dene ^^^^ ils ne méfacent ou facent méfaire,par voye direde ou publique,de fait nepate r ^ dclfufdits deGand,na leurs cóplices,amp;ne leuren dient aucunes opprobres,rep^^^^jj ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;niniures. I t EM,fi aucun faifoit le contraire de ce que deiruseftditjamp;quepeu’^^^ax

^nnot.}^. iniuriaft ne portail dômages à aucuns des delTufdits deGâd,ou à leurs côphclt;^ ^ à aucuns de ceux qui ont tenu noftre party,pout occafion des anciens deb3f’’‘’^^Jcs

' fions deftùfclitcs,dételle offefe quepar lacognoilfaÂcc des officiers duSi’'’''''‘ijj-.ç^IC Loix à qui il appartiendra,^ fait foit criminelle malfailt;fteur,fcs aidans Slt;’‘’®J 5 coJ ceux qui les receleront,fans fraude foient punis,en corps amp;nbsp;en biensfeôm^^ ^(J-ucincus de paix enfrcintc)tantparlaiufticc de noz Officiers,oud’autres Se^^j^on me par les Lois du pays,fi comme à chacun appartiendra,amp;foit faite fad^^*' ^Sei nableàlaparticblccéc,des biês du malfaiteur, amp;lc furplus appliqué à 1^”^ ^eoi5 gneurs,à qui il apparticnd^,fauf les priuiléges des villes.

de noftrcditc ville de Gandcftoicnt faits horsLoy,ou bannis, pour fw^°quot; n’^pec ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paix,fuppofé quc,par les priuilégesà’icdic ville par auant ces prefenteSjOede” ^^^^,,

• dre leurs biens, ncantmoins, pour mieux tenir cefte prefente psi^’^^^^^^rreftA amp;nbsp;fur îceux biens fera faite à la partie fatisfation,qui aura tfté blecéc/oni®^ ^^^^^ le réfidu viendra aux droits hoirs d’iceux,corne fils fulfét trepaHcz,^3uf5ƒ'’ƒƒ■^ •, Js cas les priuiléges de noftre ville de Gand.Et fi tels malfaiteurs ne peuuéteftre p^.^j_j|_ foient bâniz,amp; faitz hors Loy,amp; priuez He leurs biens,!amp; en foit ordoné cora®^ æ^, I T E M,fi aucun par parolles,ou autrement que deflus cft dit, à la cognoiffince j^^j^j ci ers amp;nbsp;Loix des lieux vient contre noftre ordonnance. N 0 v s voulons amp;nbsp;or nbsp;nbsp;nbsp;»

uileges amp;franchifedes lieux. I TEMquc,fiaucune perfonne d’eglife vcnoit i^ paix delTufditc, elle foit baillée à fon ordinaire,^ qu’il en prenne vengeace,”” ^^j, paix ^frcintc,felon ce que le cas le requiert.! t e m que ceftedite paix, d’e®®'® , (g.

J’*!*'

-ocr page 777-

DE FROISSART*


287


ttDamcdcfiufditSjamp;à leurs fucceflcurs Comtes deFlandreSjnous feronslcs fermens tjuc bons amp;nbsp;loyaux fugets doyucnt faire à leurs droits Seigneurs, amp;nbsp;fi garderons leurs corps amp;nbsp;honneurs,E n tes m oing defquelles chofes, nous Duc amp;nbsp;Du ch elle defluf-ditzauonsfaitmettrc^ozfcauxàccslettres.Et n 0 vs Efeheuins,Doyens, amp;Cômu-nautezdeffufdits de la ville dcGâd,y auonsaufli mis le grand feel de la ville.E ten 0 v-1 » t, nous,Duc amp;nbsp;Dflchefiedefrufdits,auonsprié,prions,amp;rcqucrons,ànofire trefehe Kamp;aimée antCjlaDuchefie de Luxembourg amp;nbsp;de Brabanr,amp;: ànoftr^refeher amp;tref-aiméfreie,le Duc Aubert de Bauicrc,E t a v s s i nous Efeheuins,Doyens,Confaux, amp;nbsp;Communautcz,de la ville de Gand,fupplions nous à très- haute amp;nbsp;puiffantc Princeflè Madame la DucheiTe de Luxembourg amp;nbsp;de Brabât, amp;nbsp;à très- haut amp;nbsp;puisant Prince le Duc Aubert de âuuicrc,dc{rusnômé. Et en ovt re, nous Duc amp;nbsp;Ducheffe deBour-Dugne. Et N ovs Efeheuins,Doyens,Confcil,amp; Communautez de Gand, prias aux barons amp;nbsp;Nobles du pays de Flandres,cy après nommez aux bonnes-villes de Bruges ^prc,au terrouer du Franc,amp; aux bonnes villes de Marnes,amp; d’Anuers, que pour le b:cn de paix,amp; pour plus grande feuretéamp;tefmoignage de vérité de toutes les chofcs ddîufdites, amp;nbsp;de chacune d’icelles, vculét mettre leurs fcaux,amp;: les féaux defdites villes 2ccsprcfcntcs. Et n ovs,Ichannc, par la grace de DieuDuchcRe de Luxébourg de brabât,amp; de Lâbourg.E t n 0 v s,Duc Aubert de Bauierc, Bail,gouuerneur, amp;nbsp;héritier • “rs pays de Hainaut, deHollandc,deZclâdc,amp;:dc la Seigneurie de Frife, N ovs Guil- j-/Zy:«(f j,re/2 ^’'uiCjfilsaifnédu Comte de Namur,Scigneur detrEfclufe,H v E,Seigncur d’Autoing P‘gt;ßr^u’il ne ^ChafteUinde Gand,I e h a n , Seigneur de Guiftclle,ôt de Harucs, H e n r y de Bru- t'eneftoirpas ?'S'SiredeDifquemueamp; du Haute,! e H a n. Sire dcGonufebergc amp;nbsp;de la Icntoife, ‘i» tout , ’'» O VLdcloufte,Sircd’Eftournay,P h 1 l 1 p p Ë,Scigncur d’Axallc,L 0 y s de la Haf-‘''Mard de Flandres, G i r a r d de Rafenhcn,Sirc deBaferode, G a v r 1 £ r , Sire de

*‘un,PHi Li p p E dcFIamur,Ske d’Efquc,I e h a n Villain,Seigneur de S.Ichand’Ou ce^ju^ladit ^^jChaftclain d’Yprc,amp;:LoYs,dircde Lambres,Cheualier.E t NovsBourghe mai- dtich.t.16^,

Efeheuins des villes de Bruges amp;nbsp;d’Yprc,Nous PHiLippEde Redehen, ■\ienediinfe '’''Mettant des Efcheuins,Mont-franc de Mont-amar,Chcualicr,Efcheuin du ter /quot;»ty«»« ^‘^^rduFrjjjj. p^yj, g^^y nom d'iceluy terrouer (lequel n’a point de fcclcommiin)amp; ’*quot;' ^'^ß“^ ^*' l^.°''^Conjfildes villes de Malines amp;d’Anucrs,auôs,à ladite prière amp;rcqueftc, pour *il^^^*-^fjff^ A^'paiXjamp;enplus grade feurcté amp;tefmoignagc de vérité de toutes les chofcs def- aprfs‘*EÇAc--'’‘tes,amp; de chacune d'icclles,fair mettre amp;nbsp;mis nozfeau^,^ des villes deflufdites, à uins, t/« «ow ^prdenteslettres,faites amp;: données à Tournay^cdixhuitiemciour du mois de De- lt;/e L ville tie ®orc,L’an de grace mil trois cens quatre vingts amp;nbsp;cinq. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ' nbsp;nbsp;nbsp;‘■« ifchetiim^

upes la paix de Gand^P/etre du Boisß retira en ^ngleierre^auec meßtre lehanle par ijui le ra-^^«fßer^arauafit Goauemeurde Gandpourle Boy d’Angleterre c h a p. clxxix. mender. Car An * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t f t r r 'Valantme dit

‘ tes toutes ces ordónances faites,« que celte lettre amp;chartrc de la paix fut groi- ^„^ igj^ „^^^^ 'fyéeamp;fcellécjclle fur publiée par-dcuant les parties,amp;cn eut le Duc de Bourgon Nous Phili’p 0 ^vne,amp; pareillement la ville de Gand vne autre.François Attremcn amp;nbsp;le Commun pc de Zede-ƒ avilie de Gand3qui là eftoientprirent humblement c(*ngé au Duc de Bourgongne, ghicn moue .daDucheflre,amp;auffiàMadamedeßrabant,enlaremerci#bcaucoup dcfois,amp;:fof- ht^c«*«Ef-j^'t pour toufiours-mais à fon feruicc. La bonne Dame les remcrcia,amp; leur pria,mout ^^ ”*j^ .’' 'quot;‘cemcn^quilsvoulfiffcnttenirfcrmementla paix, amp;nbsp;amener toutes manières de ^^^^tChc-“^“Meequeiamais ne fuffent rebelles cnuers leurs Seigneur amp;nbsp;Damc,amp; leur remon- ualicr.ezr. Volo''''''^^'^^ ^ grande peine eftoient ils peu venir à paix.Ils l’en remercièrent eft bône * .Xnnof- 37 ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ départirent toutes les partics,amp; f en retournèrent chaeû en fon lieu. Depart deP^ß

Ä “c deBourgongne amp;nbsp;la Ducheffe retournèrent en la ville de rifle,amp; là fe tindrét/^”*^^quot;‘^^ t'j !'‘’’P^amp;ceux de Gand retournèrent en leur ville.(hqjand Pictredu Bois veit que c’e ‘^^^''^^■gt;»

°*t tout à cevtcs,amp; que con fermée amp;nbsp;faite cftoit la paix par les moyens deffufdits, amp;nbsp;j-'^®b'®’lcsgcns de Gand en auoient grande ioyc,amp;ne fartendoient plus,que iamais J 'ne,rebellion,ne nul talent d e mal,fy boutaff,nc mift,il en fut tout ébahi,amp; eut plu-5^iinaginations,à falloir fil demouroità Gandaucc les autres (car tout eftoitpar-kn’^P’''’^^®*’®“’’ ^ ^cd du Duc de Bourgongne, on n’en deuoit iamais monftrer I]jj.™bpc faire fait) ou fil f en iroit en Angleterre, aucc meflire Ichan le Bourfier amp;nbsp;*°j.M’’*Pwafeilloicntpoury allcr.Toutconfideré,ilncpouuoit veoir enluy-®'lt;luilfofaftafficr àceUcpaix,nc demourer dedans Gand. Bien eft vérité que

-ocr page 778-

s88 nbsp;. LE SECOND VOLVME

François Attremcnluy clit(quand il vouloir partir amp;iflîr de Gand)Pietrc, tout eft pardonné. Vous fauez,par les traittez faits amp;nbsp;fcellcz de Monfeigncur de Bourgongne^qu? de chofe,qui auenuc foitjiamais on ne peut ne doit on montrer nul fembîanr. Pierre refpondit,François,en lettres eferites ne gifent pas tous les vra^ pardons.Onpardonne bien de bouche)amp; en donne on lettre, mais toufiours demeurent les haines es cou-rages.Ie fuis en la ville de Gand vn homme de petite venue3amp; deflhas lignagc,amp;ay fou-* nbsp;nbsp;nbsp;fert à mon loyal pouuoir,pour fouftenir en droit les libgrtez amp;nbsp;franchifes. Penfez vous que dedans deux ans,ou trois,il en doiuefouuenir au pcuplc?Ily a de grans lignages en la ville de Gand.Gifebreft Matthieuamp;fes frétés rctourncrôt,qui furent ennemis amon maiftre lehan Lyon.Iamais volontiers ne me verront, ne les parens de Sire Gilcbre Genre ne de Sire Simon Betc,qui par moy furent occis.Iamais fur telrHat ienerayo feroyeaffeurer.Et voulez vous demourerauec ces faux traiftrcs,qui ont leur foy men i^s^tiefie de pie tic enuers le Roy d’Angleterre?Ic vous iurc loyaumêt qu’encores vous mefme enfflo tre dit Bits à rcZ.Ie nc fay(dit François)Ie me confie tant en la paix,amp;es promefTes de Momeign ceux de Gand. deBourgongne amp;de Madame,quevrayemcntie demoureray. Pierre du Bois m priereamp;requefteauxEfeheuins amp;Doyensdu Confeil ,amp;auxmaifires délavé f GandjCn leur remonfirant. Beaux Seigneurs, à mon loyal pouuoir i’ay feruy la o® • ville de Gan d, amp;: moult de fois me fuis auenturé pour vous, amp;: pour les beaux icr ^^ que ie vous ay faits,en nom de guerdô ie nc vo® demade autre chofc,find nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jj vueillez conduire, ou faire conduire feurement en la compaigniede mcfliw *® ^^^^ Bourfier(que vous raandaftes en Anglctcrre)amp;nc vous demande autre chofc«‘° Pepartdeple- pondirent qu’ils Iefcroientvolontiers,amp;vousdyqueSireRogcrdcCrcmm» V tre du Bois hors d’Ardembourg(par Icfqucls celle paix auoit efté traittée amp;nbsp;demcnée,fi-comw^ l^fjji de Gand duee fus cft dit)eftoientplus ioycux de fon dcpartemcnt,quecourroucez,5iaumci ^^^j^jj mettre Behdit cuns notables de Gand3qui nc vouloient que paix amp;nbsp;amour à toutes gensJo*^-Rnurfer le Beurßer, Au j^^ piètre 4u Bois,amp; fen partit de Gand,en la compai^nie de meflirelehanl^ i.^^gge

amp; des Anglois,5c emmena tout le ficn,amp; vous dy qu’il alla bien pourueu d m * ^j; amp;nbsp;de beaux loyaux. Si les conuoya meflire Ichan d’Elle,fous lefaufeonduit du j^ Bourgongne,iufqucs en la ville de Calais,amp; puis retourna auec les Gandois«^' ^^ han le Bourfier amp;nbsp;Pictre du bois fen allèrent en Angleterre, au pluhoft Qü'^^Jp/ai' amp;fc prefenterentauRoy amp;à fcsonclcs,amp; leur racompterent l’ordonnancc^^^^^pic Leien reaenu, rc de CCUX de Gand,amp; comment ils eftoient venus à paix.Le Roy fit bonnes , jç^c âne le i{ej trc du Bois,amp; auflî fit le Duc de Lanclaftrc amp;nbsp;fcs frètes, amp;nbsp;luy feurent grand g ^. j^js d’^n^letem, qu’il f cftoit tiré deucrscux3amp; auoit Aandonné ceux de Gand,pourvenira c ‘. jc$ dennu À pietre teint Ic Roy,amp;luy donna tantoft cent marcs de reuenue par an,aflîgnez fut' S ^pnn^l duBeli. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laines,à prendre à Londres.Ainfi demoura Pictre du Bois en AngletcrrC)amp;L j(q'*J ville de Gand en paix,amp; fut Sire Roger de Cremin Doyen des Nauicurs de ^jjfj;'^ cftoit vn moult bel olficc,amp; de grand proffit,quand la nauirc court en march nbsp;nbsp;,j’gt; Sire laques d’Ardembourg fut Doyen des meftiers, qui cft auffi vn grand 0 ville de Gand.

FIN DV SECOND VOLVME DE MESSlR^ lEHAN FROISSART.

-ocr page 779-

ANNOTATION S

SVR LE SECOND

VOLVME DE FKOISSARt

ANNOTATION PREMIERE.

amp;commcnt]ro«f f«p4^^e ejJoir ewtntpuen eeßefirte.'Er comment il ordona en Artois es chafteaux onti apolîcfsion capicaincgt;amp; gens d’armes pour les tenir, amp;nbsp;par cfpeciaFen la ville d’Y-S 4 J “ dcniourer le Vicomte de Meaux amp;nbsp;le Sire de Saint PyMäh nens l’auens crrMr le \ À^' ‘*^’^^'^‘^‘’‘‘^‘*^‘^^^-l'*kfi'*^lt;^^‘^^^‘^^‘*gt;amp;'filon les Cron.c^ ^nn.de France comme außi nousaiionsre-«i» Attire, ƒ par Aire,pe»-4;w,

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation II.

™'V^^7 auo»ùy Semis les baftidesdeuantBreft.M^r» le ck.^ 18.duprem.roi.et le ly.dn ‘•’^fif ^■’»f fgt;^ troauera point «ne celle place de Brejlfußnoltre. Pourauoy donc ‘'^hlei.AnfioMdesh^idesdeuanti annotation 111.

^^^(ioiigt;^3.)A ce yue te puis veoir aucha.^^ .ilferoit bon de lire en cetem^oit.Si renoimella cePapetoutes J P^*'^^^'^f faites,fi que plu fieu rs le dcipâïtit:ent,ct~c,ToittepoiSjpoiiice eue te ne me co^noy ?ne'res bteen lt;nbsp;1 mjijtem Papaux,t'en laiße la corre^ion à ^uî mieux sy entendra tpue moj.

ANNOTATION IIII.

comment ^ptci) Le premier pajpt^e,cratttant de ce renouiteHement de difiord entre les P^ys de France et de Na~ '^^«((•mmpu^uclta.ufij,^pyfßra Vol.en cefiefirte.Et celle Roync de Nauarre morte murmuratio» *',“'ƒ“ ”’ƒ''*” *^g^s amp;nbsp;couftumiers en la Comté de Vire qui fied en Normâdie laquelle tlloit pari ™^^.. lucceffion de leur mere reuenue aux enfans du roy de Nauairc qui eftoient de pât '^l fi^lt;^^igt;iii^e,(^c.Q^ant à cefluy cjyiU’efioit encores en telle manière,comment Ic Roy de Nauarre, ^^ nbsp;nbsp;nbsp;^'^ ^°^ *^^ Érancc par amour Tvn de l’autre difoient Sc propoioiét,cz'c.

bgt; y ^^amni tous deux raeoufirez^filon lefins de l Auteur,atde par Sala, cobien yu'ils’en taifi à ce dernier, vntjimßtment^ue le }{»p deNauarre enuoya vers le Foji de France,pour tafiber à r’auoirfis encans,e^c.

ANNOTATION V.

Ct le Roy) Cf pafiee eßfourni filontjf^t’apt peu deumer delabrte'uefubfiance de Sala,^^par le cha. ^2p,du ^d.y ayant par auant icy Oliuicr de Cliiron,p««r du Gudclin.Cf yue le commencement du prefintcha. ^^^^^^‘^l'ablement. Mais,afin yuc vousfiyez^comment il a fallt deumer,telle en efoitlacorriiptid.ToütCifois nuy'^'^’?’*^^® pouuoient rauicailler des gens-d’armes des baffes marches de Bretaigne amp;nbsp;de Nor-Ùelqiids pour les Bretons radsire Oliuicr de Cliflqn cftoit CapitainCjCrr.

», nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION VI.

Iptsf f ^ ''”^-’'7“’'^ ^'“f ^'rf s’il ne faut lire en cefieforte,c^ui cft loing fepaté de Cherbourg,«» blenSc fÿ p'P^i^^ Cherbourg,eeßadire,demeura lors tout fcul pour le Nauarrois, citant fcparé d’Eureux |,^®'“’gt;t$gatnffons de François,qui eftoient es places d’entre ü ni):,mbicn encor autrement filfauC ^»i*/quot;'^quot;’'^'’ ^'quot;*’' ^^’^C'UX,«»»we ce neß pasfans propos,veu qu'elle efi afe^ ptochaine de la mer,Cr yue le i(lî\‘’fi^'^^f‘''fi‘^'^'''’'*^‘^^^^^^ ‘‘^‘Hf^fi^ I’(gt;^gt;'^»t les kn^lois^y priffent temfiaudroit lire qui là cil fcparé quot;“Oiîtgjpar le pays de Conftantin,amp; là font, crc.

ç^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION VII.

bip ^^^^^°^)^^ ^^^ffeit encores le Comte de pimeßre auec ces bannières , mais Heuß cotredit à ce ^uivien Ommt ^f^'’fi‘“‘'^'^ (^ Comte de Boupuingua le fait cheuaher. rray eß yuil en met encor plufieurs entre les pennons ttsa!ipn‘^‘*’‘'^‘^‘‘'^^^^^‘^^ ^^ ^‘^ßgt;'’'^ ^^^^ autr!s,pui mefimblent eflre cbeualiers,cr attoir leué bannie-^quot;‘-^ ^ peut attoir de la corruption,trop difficile à corriger,pourfin peu de confijtience.Sa^ J J ‘^’^’s petites particularités^.

Pj,^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION VIII. ^

*)(, r^°'',f5^8''’s)Cf/?e claufe äs' les trois,ou lyuatre autresfinuantes,fint amendées filon la cbaux,difiint tels (j^' QU «souvent les aides qui couroienten Francc,car c cftoit vnTchofe dont il fc tenoit fort ^’^fl'”^ Plfi’^^^ ^’^'^ ^‘^^’^ bon fins,comme elles eftoient , en cesleforte. Les «gensdenoftte Royaume font fort greuez amp;quot;nbsp;tourmentez par luy amp;nbsp;fes gens.Oftez les le plus ^^t votispouvrezjcar le font chofes nonobftant que ie les aye fouftcnues,qui moult me griefuét IfWcnt en mon courage.Mais les grandes alliances que nous auons eues à toutes les bornes vil-u e de ce m’y ont tait entendre là ou Gérard met icy vne telle virgule,après à caufe de ce.

yj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION IX.

^•quot;»fih' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^ Vincelant,^»« vrayement eßoit grand oncle du F^y Charles,fixie/me,efiant frere de Madame

^“fitt Foy Charles. Mais,^uant au Pue de Bar,il aiioit e/poitfé vne desfœurs dudit feu ieS«iim‘-'^’’^quot;quot;‘^^^*^‘^^-^ ^-^’^^^ regard des autrcs,yui fuyuent,ils nefioient point fis oncles,finon le Comte (fjfl’^**‘^^^'^^fi'’'^^‘^'''”^^^^/^^’'’^^^fif^f ^^re, ANNOTATION X.

f^j^r ■ ^5'^hc)I/jrfHlt;i(f tey fur le m arche,mais ily auoit aitßi au commencement de cet article.Mais les cartes ht nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;^^tecorreflion,combien qu’ilpostrroit fembler à aucuns au il vouluß dire Catlc marché

^gt;'^'‘Ct''.7s.*a»/;laMarchc.

Jj.| nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation XI.

ïw/'quot;^^^^' dedans)A7»»X auons ramende'ce pajfage,comme nottsafimblévouloir (y^ entendre 1’.Auteur '^^^'^^ l^(°n vous plaira bien ainfiqu elle efioit, amp;nbsp;ils entrèrent dedans par les portes 'î^'/^/'f amp;”1 °^' quot;^^quot;^ c^os,vingt ou trentc,ainfi que Icsvillcs eftoient peuplées,«» bien filon Gérard en hiviUpc a* • •ic^ans par les portes,par l’vne cent ou deux cens,vingt ourrcnte,ainfi que ^noient peuplées .J»/«« n’en particularifi rten.

-ocr page 780-

ANNOTATIÖ NS.

ANNOTATION XII.

quatre vingts amp;nbsp;vn)lly autit en et beu equatie vingts Ót [epi,bien4n lon^.Mdisla Jedu^litn mifmedtnijirt

Auteur,auec P.rcr^.Cf Libe,affeure ma ctrreilion,(^ peuueit tjire venue la faute ce que l’tn ntuß pint tri»»‘ de^.afres y n,comme tadis en lefiuleit frejque teußeurs ej. rire en ctße forte V rg. *

ANNOTATION XIII.

comme ceux d’ExceftreJ/Zj aueiticji Si dcxeccs,defons fcxfexcs,dc kaent,ô«dekcut enf'erortlSi de Stafort.de BAifortjdd’Eucfque de Waruich lufqucs à Gewmeamp;iufques àLtinc,amp;mislcsChc ualieis amp;nbsp;gentils hommes en telle obcilTance amp;nbsp;tels (p-f.Ce quei’a^ ramende filon lei Cartes er deßrifu» ne treuuant rien qui me contente,pour Genomme ,He pour Lune,/»/ ne faut lire Notingame ce Lincolc.

A N N O T AT ION X I I I I.

Blancquelied e^Pol.t^er^.dit Blakheth.Mdù le nentenpoint fin interpretationfrançoi/i de nom bunco/ me doute qu’elle ne fiit corrompue:najantpar qui vous la ramenderpour cefie heure. ®

ANNOTATION XV.

Car le quot;^oya.ume') La deduHion precedente er fubfiquente monfire que ce pafageefioit corrompu enceßifrib Car le Royaume d’Ang. par gta|^ foilons d’armes auoic cHe gouuerne afhöneur duroyaumfamp;ÿ profit cômun du peuple menu et^c. Cequeieptnfi efreauenuparlepeu de coifideratiode qut\^uvn,^wbi‘‘ d’armes, pour 6’années,penfit que le reßefujurou b ten,s’il chan^eoit déshonneur en honneur, er doramagt e» proffit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XVI.

de Vuaruich)//j auoit,deuant ces deux mots,m cefiefirte,Sc autres co trees cftrangcs,D«0dcI,deViiJf uich, ere.Mats nous auons ofie cela,peurce qu’il le doublon a vne lignepres.j^ad au refie de ces nomsproptu d' ^^' les er pay s,te conféré ne les cognofire tous.PSeatmoins t’ofi pre/que ajfeitrer d’auoir bieremis ExceftrCjSuifonjL'quot; cole,Yorch,amp; Durcmmes(y«« Pol.f'erg.er les cartes nomment Dunclnmm)^o«r XepeeeSjSoüxefojHquot;' colle, Yroth,amp; Durâmes,»» en rer4r4XepccesSouxcles,Bucalle,Yroth amp;nbsp;durâmes.

ANNOTATION. XVII.

ïoÇin^cts^Combic que ce mot vienne de ïos,quifignifieïoüoti^e,cr queioCanoetfiitproprement wflaf'^^ amp;nbsp;bauard,y«» louefaufement autruj.tn papelardant,neantmoins,parfins contrats,il efi ieppris pour dcf»Â'“f amp;nbsp;médifant,f«wj»e il auient aufitfiuuentesfois qu’enflatant et louant l’vn,il detrabie üquot; médit de l aulti-

optes cpoeTHhcï (Combien que nou S ajontracoufiré ce pacage filon que nous auons peu compregt;idrf''r l’^tsteurpar les Cha .precedens,cr fuguant Sala.^ut dit tels mots. Entre ces chofes amp;nbsp;que les cinq ^’P‘'Jt nés principaux de ces communes eurent eilende par le Roy exécutez amp;nbsp;fuirent àlcur mon Wquot;' cornet par haine ils auoient IcDuc dcLanclaftrc encoulpe de traifon.Le roy aUcmbla ’“^^'''t L cens lances amp;nbsp;autant d’Archers amp;nbsp;veut aller vifiterfon Royaume, cgt;-c.P,'eantmoiris,poii'(‘ ^quot;'^J^^^^ de Kerardfimble auotr quelque autre ente te,que n’auott pas celuj fur lequel nous nues corrigé,ie ßheoquot;quot;quot; ^ j^. bailler leurs deux leçons, fin qu'en i^tez^comme il vous plaira.Celu^ de Gérard adonc ainfi.Qj!i“'^t'’^L i^hJ rent rappaifez amp;nbsp;quevaquicreuftefte executeàmort amp;nbsp;Sans Albon Liftier,Stanfoft^y 'i -j Balle lt;.\. pluficurs autres à Lôdrcs,le roy eut conicil,ere. Au regard du nofireilmetteiteti‘Tr'‘'^i^ ces gens furent rappaifez Si que vaquiereuft efté excuté à mort amp;nbsp;Saus, Albon,Lift^f» “ Tillicr,Iehan Balle amp;nbsp;pluficurs autres à Londres,le toy,cre.Surquoy vous weil aduerrir,^igt;‘‘’’''quot;’*‘‘^ fire correlhon bonne,encor faut il prefuppofir qut ce Lifiier Cr f'aquiereujfenttfie'pris par qttelqigt;f‘ r’’’‘ quand leurs afembleesfi furent départies,Cr qu’ils eujfent efiéenuoyesz à Londres,(^ lUecifiitquot;^-

amp; pour s’en faite'j^tenez^ la vieille leçon fit elle vousfimble bonne en cefieforte. Si pourfai« ku“ ny auoit riens rcfufé:tout elloithabandonné. annotation, xx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^i^

amp; auoient leurs gens') ^Autfetc^ß la vieille leçon vous plaira bien ainfi,ils auoient leurs gens^ha o t‘ delez eux comme riches hommÿ Si bien enlignages des plus riches de la ville qui le dini®quot; hors de la ville pour eux faui^r.Et aulfi pouf l’heure il n’y en eut que deux morts,mais pouf f pic,amp;-e. ou bieus’il la fautpointainfi changer,lis auoient leurs gens haut amp;nbsp;bas delez eux, ^^,^^«1-plufieurs,corne riches homes amp;nbsp;bien enlignagez,amp; des plus riches de la ville,diffimulcrcf^ ^ rerent hors de la ville,pour eux fauucr,C7 e. Toutesfois tepenfiauoir aufit bienfujui bfins de laf' encores mieux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION xxi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tenCa-qui ftf entre CzIms) f^aus pourrez^retenir la vieille leçon,fi elle vous plaß en cefieforte,cpii eß«*® ^^^^^^^ lais amp;nbsp;Hollande Si pilloient amp;nbsp;defroboient fur la mer tout ce qu’ils pouiioycnt trouud ot ^^ challoit fur qui,amp;alloicntamp;couroient fur les bandes renommée de cefte mer de Flandres ^ lande qui fe ceuoient la en ittendtint,crc.i'ieantmotns 1’0fi ajfeurer d’auoir fupui le fins de fait,Gérardefirit qu’ils fe tenoient pour qui fe tenoient.

ANNOTATION XXII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;■ ps

au vingtiefmc iour) Ainfi dit Gérard çy Sala pareillement,deforte que ie penfequ’tls entendent du it:)'!^»’ presLioefen l’an ijSz.à mamode,combien que P. Ver.tt Lilie ne mettent ce mariage que iufqitet enlani] 4.

Si prirent lechcminj£««w que tepenfe auotr bien remis ce pfiage,neantmigt;ins,peurce qu’ilep amfwfé^^ es deux Exemp.iefuis content de vous apporter tey leur leçon,pour en prendre telfins,qu’il vousptairra,us ijm amp;nbsp;prindeent le chemin du Dauphiné de Vicnne,amp; la amena le Due leComte de Sauoycamp; les ra en fes bonnes villes trefgrandcment,cgt;-T,

ANNOTATION XXII 11-

Robert i'AttoisÇl’ffifi.de Naples parle bien de ce Robert d’Art ois,lefaifànt e/poux de Marie,fur e \J^^ Lehanne dt Naples. Mats,quant à ces enchanteriers,nulles noHuelles,^^ aufit mefimblent eUtsfiutirltur ^’^^^^^

-ocr page 781-

bvSECONÖVÖLVME. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

• f.i^K. Ufieim d f'r^ande la décognuefteUement ^ue ü m'ékahy cemme Finijfart t*en fß htißeaiußr tu arnmeni il '«“wlu^liti/irlal^ßtrite'. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation xxv.

«lequelle ïüy)Enceres ‘J^e t'oßapeurerd’auoér remis cep‘ißt^f,G^ß^fyudtisjeltn lefins de l’Auteur,neai ’»««Sjfmrct^uel ancienne leç^pourraitfimbler bonn: à .tucunsyiefnis content yu ils la voient telle,nubile e^, en t’ftltrte. Et lequel luy rcmonlhcra d’etre nousi’Moy dit Süufctcc,rnais aduouez maparolle. Tous fu itnicontens del’aduouct.Adonc fe partirent ilicn l’eftat ou ils croient le pennon S. George deuat ®® iout leue amp;nbsp;f^n vindrent aux Cordeliers ou le Côteeftoit lggé,amp; y deuoict * r ilncrtous fes eópaignós qui eftoienr plus de fept cens.Eux amp;nbsp;autres entrerêt en la court amp;nbsp;de wiD crent le Cote,lequel iffit hors de fachâbreamp; vint en la falle parler à eux. Adoc s’auâcerét tous u ^ p quot;^f’ 1“*^^ efhoient.Et Souferée cftoit deuant quiremonllroit de bô vifage la parolle amp;diti nicigncur vous nous aucz mandez h fommes venus en voftrcptcfence, amp;nbsp;encores d’autres alfcz il“' ontladehors ôAiishorsdcnoftre natiô d’Angleterre,amp; elite noftre chef, amp;nbsp;de noz gages dór ’'ûus n en auons eu nuis.Nous ne nous deuons prendre fors que à vous.Car pour le toy,crc.

ANNOTATION XXVI.

âinçois fe Douta)./f/»y» le dit Gérard,mats Sala met en ceße.Qrte, ains le douèrent à vn fien frere bahard ^ifhan, mais ou le nommait maiftre Denis pour caufe d’vu hSfpital dont il auoit le gouuerne-^^^■Sßandaurißedelaclaitfi^no'i^ ' x.la mettiient ainfiEz cftoit ccluyDenis vaillat home aux armes du ^Mtntamp;touûours auoit il porte les armes des Portugalois,amp;tant qu’ils le monftrerent, crc.Mais ßgt;^s remfifilon le fins de l’Auteur,comble yue Sala die en cefiemaniere.Cc Entil'd icy auoit touliours r 't«slcs armes de Portugal amp;nbsp;cHoit vaillant homme d’armes faige amp;nbsp;prudét amp;nbsp;pour lequel cou ''acment vindrent grans guerres depuis fi comme dit fera après.

P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XXVII.

eu ^^^^^^^?gt;^^^^^^^^'''^fi‘*’'^^^^^‘^MJP^S^ ^ß”'^ ^‘^de^lictmit Seigneurs,vous eftes en grand peril,amp; cha-* 'luynicfmcenfoit aducrti,amp;; aufti nous le vous ferons certifier.Et aufti quad vous ferez tous ^quot;ccparty amp;nbsp;en fa volonté il ne fera pas mourir tous ceux qu’il verra en leur prefencc,mais au-^ SCM. Puis enfin de la cLiufiy aiiott viendront à metey .Ce tytte nous auons e'clairci filon lefiens de i’.yiuteur, yß‘'*''ß^’‘^ßt'^^gt;'ard,yut met tels mots.Et quand vousferez tous plaincmét mis cncepartyamp; en fa '“'te,Une fera pas mourir tous cciu qu’il verra en prefence.

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VNNOTATION XXVIII,

^H1 f” ^'^'^^ bataille) F.fiant certain yite la Natiuite de noßreSeigneur lefiichrißfiut lon^ temps après lere^ne ti,if^'^‘’'‘fi'''^1'*^ (^ Z^abu^tdonofireßeit luji-mefine l[op des .yijfirtens,cs^ cehij fins yuifut la tranfinigra ted ''ß’‘l'^‘^^ß'‘‘^^‘^^‘gt;^dottt,vile capitale defin ^yaume^nofire £xem.eßoit icj corropu en eeße firte.Et fi en ' «aillemourons noftre feigneur lefuchrift aura pitié de nous qui anciennement mift lâpuifla-tonfi ^'^“'‘'‘^biabugodonofor Duc amp;nbsp;maiftre de fa Chcualcrie, parquoy les Aflyriens furent dé-S \^^ f°“^ ™*s à mort.Nous ferons par toat,cr‘c.ce^ueneus auons amende félon la Sainte sible,et ain-J,5 ‘‘‘Semble voulnr l’Auteur par apres, desfirmons es l{eligieux,yui eßoien^n l’Armée d’ArteueHe.Auec ce ^ue ^‘'^‘*’'^ ^‘'*^S)‘ n aucunement atdè,comb ien ^u’tl fiit lu^mefme corrompu en pareille manière, Et fi en I^' «ailleDieuapitié de nous qui anciennement miftifa puiflanec en la main de Nabugodono-Hn^quot;' ^ quot;'aiftre de fa chcualcrie, parquoy les Aflyriens furent déconfits nous ferons le plus hon-^pcilplc,o-f. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XXIX.

^’''n«°''*' ‘'^^^‘'**f '^‘Mß^“ eßeit torrempu O- tb/curci,par tranfiofition de lignes,e^ de mots, ciquot; changement, ]ti^^‘f‘**^^^‘?’‘”élHatitn,t» eeße manière. Et pourec que le roy eferit que a luy moult deplaift que Peut Q ^°”^ fl longuement efte' amp;nbsp;cncorcs font, dont nous auons grand merueille, comment ce ftainVV'^ ^^quot;'P^P^*^'^ lavillc dcGand futaffife celle d’Audenarde cftoit de nulle valeurs ftà nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du commun confeil des trois bonnes villes de Flandres à luy eferiuifmes cô-

'fait ' f5*°““^'’'‘’”/‘'*g’’cut qu’ilvoufift faire la paix amp;nbsp;accord, qui adonc ne luy en pleut autant U '*’quot;/ '^”' quot;°“* ^‘'’'^ble que volontiers il le feroie maintenant.Cc nue nous auons redrecé,cr éclair-fiinitlefens de l Auteur,comme nous auons fait aufii de tout le refie de eeße^ttrt, Ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XXXJ.

•n«’'”°^^ ^quot;quot;^Q”® (Combien yue nouspenfions aueiramendé ce pafagefilm le vraÿ fins de.l’^uteur, neant-lt;‘fißi‘ß''?'^’*‘^ßß'^^ tt^tiidreencoren vne autre forte,nous vous le mettrons tel ^u il efioit,pour l’éclaircir puis taitll*?^'**^’*”**”*'’*^®'' ”°‘” fentonsquetrahifon acquérez cfpecialemct pour moy Philippe d’Ar “ousv '' ^*^^ ™^''“''’^^‘^ garder amp;nbsp;dcftcndre,amp; aufli faire mettre ou difeord ou paix.Pourquoy ttiiliif quot;quot;^f*'^'’”^^^^’^^'' ^^''^ '^^ ^' “^ ''°“® trauaillez,Ce yuifipeut ainfientendre.Cat nous fentons que ftiidr°p^*''’'^^^^^'''^‘^^^*^*''' pt^tiit moy,Philippe d’Artcuclle,dont Dieu me vucillc garder amp;nbsp;def-• 3rquoy,pout fin mettre à difcord,amp; ouurirpàix,nous vousfaifons fauoir,ü“e.

.1^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XXXI.

d’auoir bien refiltue'cepafiage,Ciquot;iyu ilfipourrott encores lire alnfi,ôi leVj^'*^ '^lll»incs,amp;le Vicomte d’Aci,quifc nommera parfonnom,ci-dcirous,en pluficurs lieux *''''« '7 ^'’”°y’ ^*^^ ‘If ux Chcualicrs,ü“r./efuis content de vous mettre icj la vieille leçon,pour en de-dot’ll telle,\c Begue de Villaines,amp; le Vicomte d’Aci quife nomme laper ‘''deffusen pluficurs lieux le Vicomte d’Aunoy les deux Cheualiers dclcz luy.

n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION XXXII.

^^^ ^^P’^^’n^O Pottece ^ue la deduchon fùjuanre,par laquelle nous auons ramende' ce commencement, ttijjjjp ^’^‘'‘^ corrompue,nous auons remis la vieille leçon,poury mieux afieoir vofire lugemet.Quand ces Fia ^^“^‘-^‘^uoff tenoiten fon logis,amp;toutesfois ils (entoient bien leurs cnne quot;“t près d vnclieue d’eux,il me futaduisque Philippe d’Artcueile auoit enuoyé vneDa-B b ij

-ocr page 782-

ANNOTATIONS, tnoifdlc de Gand laquelle en ce voyage eftoic venue aucc euXjC?'e.

ANNOTATION XXX11I

Pour fauoit^Fb/y' lepajja^e^fur lequel nous auons frtnàpalemet racoufiréee^^nt tl eß ^uißiinenl’^nn.fff' cedent,combien ^uUfußaußt corrompu en eeßeprte,çoüi: fauoir quelle chofe iWuy failloic quad ilfarmoif amp;nbsp;ncnetrouuoiécceuxquicnuoyezy furct.Et rapporterêt qu’ils auoié^fté moult esbahisamp;bW' liiez de ce qu’ils auoient ouy noife amp;nbsp;btait,e^c.Sula,pour touteeeße meruetUe, ne dit ^netels wno.Puisft retrairent tous ^s Capitaines entre leurs gens amp;nbsp;les admonn^Icrcnt du bien faire amp;nbsp;de vaincre amp;nbsp;occire les François fans mercy. Or aduint entour minuit que la dame par amours de Philippe d’Ar-teucllc iffic à l’air poUr regarder le temps amp;nbsp;luy fcmbla que fur le mont d’Or qui cftoit la près entre l’oft du Roy amp;nbsp;le leur,ellc oyc vnctrefgrand frainte amp;criermont Ioyeamp; cuydaqucccfuirentlcsfd' çois qui veinlfcnt pour leprendrc,fis’cn court efuciller Philippe. Philippe fcleua amp;Efeoutecelle melme frainte,amp; fillfonncr fa trompette pour l’oft efuciller amp;nbsp;armer. Ceux dff guet vindrent àloj amp;nbsp;luy dirent,qu’ils auoient bien ouyc celle frainte amp;nbsp;auoient enuoy é fur le moned’or amp;nbsp;ceoxn’y»' noient rien trouuc,A la vérité au ffi n’y au oit riens, mais eft à fuppofer que c’eftoient diables d’enW qui s’eftoient làaftcmblcz pour la grand proyc qu’ils attendoient auoir le lendemain,amp;c.

•annotation XXXIIII.

Item s’enfuynent )Pource ^ue te ne m'apeure pas d’auoir lien remis ces trois claußs,ie vous prie d’offem v^'^^ iu^ementfir la vieille leçon,^ui eß tede.liem s’enfuynent ceux qui furent ordonnez pourlcconuoynid' lire Pierre de Baillenfprochain du corps deuant,mcfhrc Ichandu Moulin, mené de Iclian deQp®' ghen amp;nbsp;de Haubcquin le Marefchaljmcftire Sochier de Gand deuant, mcllirc Pierre de BaiUcutwt' né de Guyot deLompre amp;nbsp;ddehan Loys Seigneur de Labcrtcncourr,nicnédc Huyatt de Qÿi’gl’' amp;'dc Michel de la Q^arre. Apres s’enfuynent les bannières de la Biere.Et prcmicremétMeflitcb^quot; çois dcHafurquerque,meiIîre Gouftain Icfaunagc deuant meinre Lancelot,la Pcrfonncdeiiât ®'® re Gouftain,meffire lehan de la Helle deuant meftire Lancelot, la Perfonne deuat meflire Goulbi'’' Item s’enfuynent ceux qui portèrent les bannières de la Bicreamp;du coniioy .Meflire MatthieudeHtt niercs deuant amp;nbsp;meftire Ichan Helles,le Seigneur des Aucaux aufti deuant meflire Mathieu, mf^ CicrchelarcdclaBarrc deuât ledit Seigneur des Aueauxamp; meffire lehâ de Paris deuant Ciercifbff’

Ou caxi iricuns)CepaJ/dgem'a donné de peine,cr- neantmoms le nay par çfui m usurer de l’st»quot;'-’^’'^''^ ßl’on ne prend bien fardeau ßnsoquot; ^ la deduction de routeur,Pourtant voye^^vous niejmesÇi tienne leçon,ouß vous la ponrre2^micux amender. Elle eß telle,o\x aucuns qui ont tenu noftre parti poiitocc* lion d’aucuns débats ou diflentiôs deffiufdits de telle offence que par telle cognoiflanec desofto^ du Seigneur amp;nbsp;des loix à qui il appartiedra le fait foit criminel, le malfaiteur, fcs aydans S-'^T^^ amp;nbsp;ceux qui les recèleront fans fraude foient puniz en corps amp;nbsp;en biens corne de paieenhaM parla iufticede noz officiers ou d’autresScigneuts cômis par les loix du pays, fl corne aluy^/r ^^^^ draegt;'f.j^«^f àSala,tl eß fimblabi^ét corropu de ceßefirte,oü aucûs de ceux ont tenue noftt£f^''quot;J , aucuns débats ou diffentions dcftùfdits que celle deftence que par telle cognoilfacc dö® ^^ Seigneur amp;nbsp;des loix à qui il appartiendra il faifoir criminel, le malfaiteur, ftsayd3ns£lt;'^°? “' ceux qui le recepuront fans fraude foient punis en corps amp;en biens corne de paix enfr^'’^'”quot;'» la iuftice de noz officiers ou d’autres Seigneurs, comme par les loix du pays fl commet chacunap partiendra, c^c, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;annotation xxxvi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^jj

Eznous)Cetarticleeflbtenplus-amplededansSala,parfelsmtts, Et nous Doyens amp;côniunautcz v illc de Gand pour nous amp;nbsp;noz complices quelconques auons reccus amp;nbsp;reccuons hufflblcnic graces clcméces,amp;pardôs deftufditsà nous faits parle Roy Charles noftre fouucrainSeig. «Pquot; dirsDucamp;Ducheffe Côte amp;nbsp;Comtefle de Flandres noz droituriers amp;nbsp;naturels Seigneurs amp;nbsp;s®|]^ defditcs graces amp;nbsp;pardós remerciós de noz bons cueurs tant que plus poiiuons le Roy iw re rain feigneur amp;nofdit feigneur ô^dame.Et promettôsloyaumét pournousamp; pour nozcopi ^^^^ mement fans enfraindre tousses articles amp;nbsp;points deftufdits amp;nbsp;fur les peines dcfl’ufditcsteilirt ^^ tretenir amp;fcrmcmct accomplir fans enfraindre tous articles dclTufdits.Lcfquelsamp;chacun j_ aduouons pour agrcables.Et auffi que aucuns ou aucun qui voudroit venir al’cncottcni’i' f h tons à aider amp;nbsp;à pourchacer de tout noftre pouuoir qu’ils feient punis par la forme amp;ir’^^ „^^^^ appartiedra amp;mis en la vraye obeiftance du Roy amp;nbsp;de nofdit feigncuramp; darne comme « Et rcnonçans à toutes les alliances amp;fcrmens faits amp;nbsp;hommages que nous ou aucuns de no ^^^.^j^^ fait au roy d’Angleterre ou àfes commis amp;nbsp;deputez gens amp;nbsp;officiers amp;nbsp;tous autres quine bien de noftrcdit fouucrain feigneur ou de noldits naturels feigneurs Si dame.Itcmnousauonsiut amp;nbsp;iurons en noz loyautez que dorefnauant nous fommes amp;nbsp;ferons perpétuellement ons vrays loyaux fubicts au Roy noftrcdit Seigneur Si à fcs fuccefteurs roys de France noz droictuners nat rds feigneur amp;nbsp;dame deftufdit amp;nbsp;à leurs fuccefteurs Comte amp;nbsp;Comteffe de Flâdres .EtqiKanoz ci gneur amp;nbsp;dame dclfuldit amp;nbsp;à leurs fuccefteurs Comtes amp;nbsp;Comteffes de Flandres nous “ mens que bons Si loyaux fuietsdoiuét faire à leur droit feigneur.Et garderós leurs corps« oneurs.

ANNOTATION XXX VU. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;., ,

Aptes toutcsßln eß aucttnemetparlédececha.en Sala,ainsfait/nàce 'éolumeficod/prc^l^ ^‘'^ ®® ' grace mil trois cens quatre vingts amp;nbsp;cinq,e/ê««4»r ainß.

Cy fine maiftre Ichan Froiflàrc fon fécond liurc.

FIN DES ANNOTATIONS

DV SECOND VOLVME.

-ocr page 783-

Hl.STOIRE Et ’CHRONIQJ/E-

ME^MORABLE DE MES-

•s IRE lEHAN FROISSART.

^EVEV ET CORRIGE*SVS DIVERS EXEMPLAIRES, ET SVIVANT LES BON'S A Vgt; leurs,par Denis Saunage de Fontenailles en Brie, Hifto-riographeduTrefehreftien Roy Henry deuxiefme de ce nom.

A PARIS.

CHEZ MICHEL DE ROIGNY. RVE S. lACQJES AVX Q^VATRE E LE M EN S.

M~ä i7xxirii.

-ocr page 784-

s ■ TABLE DES C H A PI t R E S D V T I ^ ^

VOLVME DE MfiSSIREIEHAN FROISSART*

COffimefit (^pour^uoy meßire leha» 'FreiJfartfi retira vers le c^ nl^ ^^^^'^^^^^f/xffquot;^ Sirene re^efttio» de ce tjuieß contenu en quelques chap.du pea nd /^^lu!ne,po'‘^ nbsp;nbsp;nbsp;^^, ßit

nuer la guerre d’entre le Roj lehan de CaßidcjC^ le Baßard Denis ae Pottog^l jß ^^ j RoyFerrandT nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'l/(fr^’^^^'

Comment le Comte de Foixß lapriere de la Prineeße de Gaßesßt gracie de fiixatitt ^‘^Ji^^pt au Comte d’t^rmignac^fur vne rançon de deux cens cinquante mideedr cét^tnt ^^^^ de Lourde^f^nglois^maißrißitfin'uoißnage. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ly^itif^'^

Comment me/sire lean Froißart enfaißntfin voiage ^ersBearn,Faccopaigna a tt^ ^^^^i^ Cote de Foix,gui luy racompta cornent ceux du chaßeau de Lourdepriret Orlt/i^‘1^)^ ^^^^^ y au renouuedement des guerres de Guienne^apres le traitté de^retigni rompu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-‘uids^'

Comment Froißie^ le CheualiertdeFoixarriuerentà Caßeresßt ou le CheuaUer ^^ß^^j-^ fi d'icelle vide par les Armignacs^c^ außi la reprifepar le Cote de Foix^df ^ß^^ titß^O 'fj leur chemin^guefiues autres faits d'armes d'entre les Armignacs (^ Foixieiit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.ff

Continuation du voiage de Froißart auec lecheuaUer de Foix,ç/ui lup lopte tjael^(^ f ft ticularite^u fiege de Breß dr de Derual en Bretaigne, (ß comment le Duc aA»t^'* nbsp;nbsp;,,

Mauuoifin dr Trigalet fur les i^nglois.

Pourfuite du chemin de Froißquot;. fir leguel^enfaifint la iournee de Fournaj a Farbttj e 1- ^^^^^^, de Foix luj recite cornent ceux de Lourde eurent vne dure rencontre auec les ler/irtf^ ^^^^^^ nifins votfines^dr /Quelques autres particularités touchant lefiege de Lourde, d ß“^^ ti du Capitaine^ne le voulant rendre au Comte de Foix fin parent, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iifii^

Tournée de Farbe à C^orlens^fur lequel chemin le CheuaUer de Foix racompte a ^’'^v ^j^f cord du Duc de Berri dr du Comte de Foix,dr la caufi de it guerre d’entre mignac. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^(j.

Comment me fire lehan Froißlarriua àOrtais^en la maifin duComte de Foix fi oir^^ .uf/^ cupers luy racompte la cruelle dr piteufi mort du proprefils du comte fiquot; cornent''O'gt;^ y ^ fi uertefii/ifbit de nuit meßire Pierre de Bearn frere Bafiard du Comte Foix- ''^^l'^at De la grande folennité^que le Cote de Foix faifitt à lafefie S. Nicolas^dr ^“ t^quot;^^'^l’f/s «itt lefiuelles Froißart S’accoin^ du Bafiot de Maulion^^ui luy racompta^entreaiif^^ ç^^ft ment plufieurs Capitaines de copaignies furent déconfits douant la ville de SanXttt^' ^^^^^^^ il furprtt la ville de Fhurie en \^lbi^ois:dr comment vn^nome Limofinfi quot;^tt!^^^ nbsp;nbsp;.j

trage^efue lup auottfait Lops Raimbaut. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^' (^j

Briéue repetition du fécond ch.de ceprefint Folume^dr continuâtio de la gtierrf,ß‘f“^ ‘^^’^‘ ^

Rois lehan de Cafitlle dr Denis de Portugal. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ p^

Cornet ceux de S.Y rain fi rebellèrent contreaucuns Ges-d’armes du parti de leur Rigt;pamp;^^ ayat leuéfinfiege de Lißeb fi retira vers cefie ville de S.Yrain:/jui fi recoeiliastiec^'^)'-^^' J^^ Comment les Efiaignols commencèrent à porter enuie aux François dr Bearnois ^»i ^r“ 1^ nus au ficours de leur B.oy‘.dr comment cina cens lt;^naloisarriuerentai/fsià l'aiato» J ^•^‘^‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T'Ji

Comment le Roy de PortugHfitfi» mandement pour tenir les chumps vers S.'drairtfi ^ le Roy de Cafille firtit à l'encontre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^\is' è

Comment les P ortugaloisfi fortifièrent prêt l’EgUfi de luberothyÇarleconfeil d(S ^^f comment le Boy lehan de Cafiille refilut de les aller combattre,par l’adis des Fr^v^^^^ w noindont continua l’enuie dr la haine des E/paignols contre iceux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X n 11 • 5®

De la bataille de I uberoth^en laquelle lesFrançois dr Bearnois duparti de cafi/lefutt^f^^'*^ ^ confits dr tue'^ar les Portugalois,en faute d'efire afiez tofifico^rus des Efiai^nohfixrs«^^ uicux,quipuis apres encoururent außiprefique en mefine auenture. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^‘ fi

Comment le Roy de Cafiille,apres fi céconfiture de luberot h fi retira dedans Saindßt^irf

-RoydedeFortugalà LifibonnCiC^ comment tréuesfurent prifis entre eux, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XVI. i^

Comment le Cote de Foixfutfiudainemét au er tide ce qui efieit auenu à luberclhficeprfi^^[ te maniere^aupropos de laquelle Froiß.fait vn c'opte,qui luy fut recité touchant vn Efintfr^ Her^nomé Orthonfieruant le Seigneur de Corafié en fimblable matière. xvii. 5^ Comment lefie^efut mis douant Bref en Bretaigne,^ cornent S.Forget dr quelques autres fit' terefiès t^nfi.d’enuiron le pays de Foulouzefurent recot/ureeSydr faites Franç.w 111. ^I Comment le chafiel de Conualle fut afiiegé dr prins d’aßautpar lesFrançois, dr quelques air

-ocr page 785-

DV TIERS V 0 L V M È.

'’'^^foi'tereffesyeteur»ees'FN^foifii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xix.

(‘lit cl!nreßtß„ßf^ig naturel des Gafioas^du temps de Fro/Jfart^c^ des f^rs^lois außi.xx. óS ‘ ‘'’'’'‘»eeduRg^Leo»^^rme»ieen'prafjce:frrlaquelle amuee Froißart pre»doecaßo»de f‘‘^^(l‘deleßatdesGefieuots de fi» temps^df de la mort du Roy Pierre de Cipre. xxi. é^ ^l^nfieurs nonuedes d^ Turcs nbsp;nbsp;des Tartres^racomptees e» Franee^par le Roj Leo» d’i^r-

^‘^liimationdes»ouuedes de Leuat^racoptées aux Baros Fraçoispar le Roj d’Ârme»ie.xx ns.y^ ^^»itatipe»da»t toutes les guerres defiußitesßa dtfièufion (lr gu erre co»ti»uoit au fsi e»tre les ^tx^^tiife difiie»t Papes.-c’efiafiauotr Urbainfixiefine^c^ cleme»tfiptieße de ce »om^dr du ‘^^'^ßoguedeifrere leha» de Bochetaidadefur la Papauté. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxiiii, y6

^oiir (jite/lg faiß^ ^^^^ ^^ Lifieboune défaut res Portugaloisfirent le Bafiard Denis R oj de P or tu ^^ßißoß^uedereceuoir le Roy lehan de Cafiide i^uiauoit efioufié BietrixßdedufeuBoy ^^(ffMdde Portugal, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxv. 78

'■nnuKut Froifirt a da iufiues à ü^f eldebourg en belande,pour s’en^jaerir des affaires de Portu-l^^i vucheuaUer dupais,/jai/’en adoit en Pruce. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxv l. nbsp;nbsp;80

^ii»i!neui ceux de Portugal enuoierenimeffagers en ^ngl. pour noncer les nouuedes de leurrais ‘‘'*^0)à‘eux grans Seigneurs ..dnglois^apres la bataide de lubcroth, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxvrr. 8 1

^naffaires de Caßme Qr de Por/u.racoptées au Duc de Lancl. par Laurencien Fongaffèfivn des figt;^lgt;ff,de Porl.filon/pu’ellesauindrent depuis le depart du cotedeCatebrrtge. xxvni. 84 ’^owles i^mbaffadeursde Portugalfiurent renuoie^auec bonne depefibe: cß cornent le Duc ‘ bandaffrej'cffibarçiua,pour aller au recouurernent de cafiille. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxix. p^

^^^’’^ßißears cbeualiers (^e/cuiers de F rance allèrent au firuice dg Roy de Cafiille.xxx, 101 ^quot;“^^^leDuc deLandaßre^ennauigant vers Efipaigne^affaillit c^fii'*leucr lefiege^queles Frd~ J'‘‘‘ftfioief}ideuantFgt;refi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxi. 102

^^mt le Duc de Lanclafire arriua à la coulongne en GaUce^d^comment les François,/jui efioi-‘^^‘^^^(zaufirtiice de cafiUlefimeirent dedans la ville dr/br/creffé^alencontre de luy^c^peu *^''^^^(ciinfirent ^uelcpue troupe défisfourrageurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxn. 104

^‘fitDuede Landafireefi tout/on ofi^ijuddils eurentfeioumé vn mois à la coulongne,cbe Mcottit ^uers la ville S.Paefues en Galice:dr cornent ily entra par copofitio». xxxiir. 10^ ^’«M les Fraçois^efians partis de la coulongne^dr retournez vers le R oy de cafisUeffrentgra» ^‘'»txi leur profilfiurfio» pais,pour enfrufirer les ennemis. nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxi 111, 108

quot;^ffsappirgHj dr pouruéances,^uige»eralem‘etfurent faites de par le R0j,par tout le Roiau ^ de France, en intention d'aller en c^nglctcrrffauec vn incident de la mort de François 'dll’'e»ien,iadisl'vn des capitaines des Gandois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxv. no

filiale deßenfi de l'armée marine des François^dP du bon ordre des Anglais^ pour leur refi-

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XXXVI. IIJ

^'T'mint le uy de Portugal efiriuit amiablement au Duc de Lancl. guand ilfiut cju’slfut arriué ^Sjaijues en GaUceteemment le Roy de cafiille demandaficours en France^dpeoment la ville _ ^^lt;“fdlese»Galicefutprifipar les t^nglois, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XXXVII. IIJ

’WWleMarfchaldu F)uc de Lancl.pritpar copoßtion Fillec^peen Galice:dpdes Ambaff.iyue ne enuoia au Roy de Portugal tendans àfin defentreueoir drparler enseble.xxxv 111.118 ^Jment^a lapourfitiie du Duc de Lancl.le Roy de Port.dp luy s’entreueirent^parlerent enßmblef accordèrent le mariage d'iceluy roy auec Philippe fille du Duc de Lancl. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxix. tvz

le Marefchalde l'armee dit T)uc de Lancl,gaignaplufieurs villes de Galice pour finSei ^”‘'*^'gt;amp;commentleRoy}.ehande caßHlefimaintenoitcepcndant. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XL.# 12^

^^^»gt;cntl(^oyde Francefen alla à l’ifie^en Flandres^en intention de paffer en c^dnal.dr com-”gt;i»ti»tfsire Simon Furie fut d’auis de traj/orter la chaffe de S.T bornas en la forter^e de Dost •wßtpeur des François. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x l 1. 15 r

cornent le roy de France ßen alla vers fies vaiffeaux de mer à rFfilufi en Flandres, pour fin em-ifijHementtd- cornent le roy d'.^rmeniepaffa e» Angleterre,poury moienner appointeraient en ’^^^ ^^ cox rois dr delà refionfi^u il eut. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xtii. 154

’^’'’»^entGiîonfiig.de Ferri fi partit de Paris,pour venir à l’Efclufe,(fi cornent le conefiablc de ^ fonce,étant cuvent contraire fur lamer en venant de Fret.arriuavers le roy.xti 11.137 '^'•entjut; deceux de Fruges contre les François, appaifiepar le Seigneur de Guifielles, (fi ‘'finale volage d lt;^ngleterre fut delaiffé,pour la caufi des vents,dpde l’Yuer,par le confiil quot;toile e Ferri,dont futfaite grandefifie e» .ydngleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xn 111. otu mefine

^■^ment eux champions ioufierent à Paris à outrance, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X lv. 13 p.

-ocr page 786-

TABLÉ

X^omment le rey Ptelyl el’^^rra^e/j mourut,(^ comment le noaueau Roy lehlt;tnfinfiltyfff^f f^^' finnier l’lt;^rcheue/^ue de Bordeaux^negociateur du Duc de Landafire^your le recomirt^“^ de certaitti deniers^quilpretendoit luyejlre deus au Royaume d'i^rragon. xtvi. H* Comment le Duc de Landafire fit faire guerre fur les frontières d'^rragon, tant ijuo» Iii}it'‘^ rendu fon \^rcheuej^ue de Bordeaux^(fi‘ comment la Dame de Ca^l-hen , eßantfiofonod d'auoir mis 1^ {^nglois en vnfien chafeau,fen exeufa '^ers le ieune Roy d'i^u'a^o», f*^ l'entremifidu Comtedel'oix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xtVii- HJ 1

Comment ceux des routes,qui auoient pris le chafeau de Dulcenfir les frontières d'lt;^rri^lt;^^) furet fùhtilemet déconfits ^rue^irtspar Raimode Baehe^eoufin du Roy d’l\.rra^tMii^-'^^ D'vnfait-d’armes^acoplideuat leSénefchaldeBordeaux,entreun Fracoise^vndnfi^^^^'^^i De la longue prifon de fehan de Rloisfilsdefeu Charles de Blois^en t^ ngleierreftooioif^T fire Oliuier de C lifion l’en deliura, (fi luy donna fitfide en martage^au grand métontate«^ du Duede Qretaigne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i. au^r

De l'appareil de France,pour ficourir le Roy lehan de Cafiide,çfi comment le DucdeBmleXr éleupoury a/ier,(fi ej/re chef de l’armee Françoi/ê. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U- '^^^

Comment l'armee marine d'Angleterre défit cede de mefitre fehan de ^ueh, admiraldil^^quot;, dres,pour le Duc de Bourgongne,cfi comment les ^^nglois apres auoir fait fifiors mti'^^^ enuirons de l’Efilufie,fen retournèrent à Londres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lli. ’’' Çomment le Roy de Portugal enuoiafis .^Lmhafideurs en Galice, vers le Duc de Dndtf^^ pour accomplir le mariage de luy çfi de C^adame Philippe,(fi comment le Mirois ^t^ ^‘’'^'’ fut enuoyé au chafeau fi Noyé en Galice,par le Roy de Caftde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;un» ’^quot;^ i Du renfort,que le Duc de Lanclafre enuoya aufiége de Rihadane,(fi comment efant la^^^fi^ fi dafiaut,cededeALauresfi rendit incontinent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iH^'' ’^ Cornent Afafime Philippe de Lanclafre fut efpoufie au Roy de Port.par procureiitfi^‘quot;^^‘'’ o luy efant menee,l'ej[poufi perfinnedement,en grandesf^es (fi ma^^nificences. ‘•''' ’ j Comment le Duc de Lanclafre (fifisgens cheuaucherent vers la cité de Befa/ic(S,è^‘^’^‘'‘ ceux de Qefinces enuoyerent vers le Roy de Cafide,pour auoir fecours ,par ten^f^^' . auec le Duc de Lanclafre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'‘^‘

Comment la Duchefe de Lanclafre,auec fifide Catherine,fen ada veoirle noy é‘^‘‘ ^^^^‘Lint tugitfiamp;comment ceux de Befinces,n’aiant fecours,ne refionfi du RoydeCafiSt/’^ ^^^ au Duc de Lanclafire,filoi9leurcompofition.

Comment le Comte de Foix permit aux Capitaines François depafer leurs nciifi''’^!'' ^‘'’' 3 maiennant qu’ilspairoient ce qu'ils f^endroient,(fi non autrement:^ cûmuieittl^!^^’'^'*^ à S.fehanfie-pié-de-p!)rs,àrentreede Nauatre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tvH^ '* Comment mefiire lehan de Nodande (fi mefiire Regnaudde Royefiiét vnfait'^’xmxt^'^^^^^^ tre l'autre,en la vide de Refance f,deuant le Roy (fi Roine de Portuoal dr denzot le Duc^l^ chefe de Lanclafre.

Commet le Roy de Portugal entreprit d'entrer en Cafidependant que le Due de üdjßR “C^ roit de conquérir les places de Gadice:(fi comment ils fi deuoient réteindre en .'ils. tX- ’ Comment mefiire Gutd.de Lig^ac (fi mefiire Gautier de Pafac trauerferei le Rûqsuoiede^ '*^^ re,auec leurs gens,(fi comment ils arriuerent à Rurgues, vers le Roy de Cafil/e. ^^'' ’^^^ Comment,après plu feu rs confils (fiauis,donnerait Roy de Cafidefirle moyen de fd^fß , fut arrefé,fiio l'opinio de mefiire Guid.de Ltgnac ^ Gautier de Pafâc,qu'o adexoR' de Rourhofeuant que c oôattre,(fi- ce pendant en guerroieroit pargarntfins.

D'e l'ajipareil du Cennefahle de Cltf0n,pour defiendreen ^Angleterre à mainanxief i^^^ *’^^ hles (fi murmures,qui furent centre le Roy Richard (fifin Confiil. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^iU« Comment pendant que le Connefahle de France (fi plufieurs autresfiappareidoient pour dut Angl.conquerir vides (fichafeaux,le Duc de Rret.machina de ropre ce Doia^e. iXiiH-'t. Comment le Duc de Rretaigne manda tous Rarons (fi cheualiefs definpa'is,poiir efreau cut^'^ à rennes,(fi comment il retint prifinnier,enfin chafel de l'Ermine,le Connefable de CoR (fi le Sire de Reaumanoir,au granddanger de leurs vies. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t'av. l7^ Comment le Sire de Laualfit tant enuers le Duc de Piretai^ne, que le Connefablefereil ddid^t moiennant grofefimme de.denters,(fi en luy met tat quelqsfenesplaces entre mains.i'xvi-1 Comment le Sire deReaumanoir fut deliurépar le Duc de Rretaigne,pour aller quérir ta fisoR de la rançon du Connefahle,luyfaifint deliurer les places accordées,(fi cornent laprif du Cff nef able fut fine en fin armee marine (fi à la court de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixvib ' gt;

Comment lettres furent efiritesà la volonté du Duc deRretaigne, touchant la cefiendetpl‘'^^‘ du Connefahle, comment les armees marines de l’Entriguyer (fi deHarfieu furent roroff

-ocr page 787-

DV TIERS VOLVME. •

amp;»stiWMt^eßaKt le ce»fteßable cieUure^ßefi vintlgt;lai»^/re au Kojde Vrances luy re/netta^t ^OffcedelaceuueßahUe iiefraneeefJ/reftiaifis. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;txviii. 184

comtficnt le Duc de Guelt^es euuoja deßer le roj de Vrauce, e» fauear du TiOjz d’^^ugleterrei ^xix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;18^

^iif»gt;»eut deux capdaiuet Bretof^ ajans vai/ldmeKf deßeudu la vide d’Aurene e» GaUce^cotre le DucdeLunclußre^eafortireutpar ceuipoßdeu^peurchacee meßnespar les duglad. ixx. 187 lt;^iii»»ieut le rey de Poriugal^ue pouvant forcer les chaßeaux de SaifsdH-Traifs^^bruder la vide: ^’‘commeut il feu alla vers Ferai en Galice, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;txxi. 1^1

dsnmefit leroy de Partugaf n’ayant peu prendre la vide de Ferai paraßtuij l’eut par embußhe, O' la meit en 1’obeisance du duc de Lanclaßre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l x x 11. nbsp;nbsp;1^2

^minent larmee du due de Lanclaßre vint deuant L^ye en Galice:(^ content les ^^nglais furent ficeusaux barrières delà vide,par le Barrad des narres (^fiscampaignans. nbsp;nbsp;txxiir. i lt;?4

Ruminent le reyde France enuaya ^ueßues notablesperfennages vers le Duc deBretatgne^ pour luy demander raifin du tort fait en la perfinne du connefablAle Clifibn, Lxxiiii. i^^ Dcfui Froifartfeut ce yu'il a efirit de laprife du conneßable de Clißn,^^ y ne Berirdddu Guef ^lifideueitefrefirnommé du Glay-^tputn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lxxv. i^ô^

tuaientlesAmbafadeurs du ray de trance vindrent par deuers le duc de Bretai^ne^pour laprifi diiCennefable.-Qrde la refionfi tju’il leurft^apres qu’ils eurentfiit leur relation, txxvt. i^sgt; ^namentlesdiicsd’Torch lt;^ de cloceßre^oncles du ray d’^ngleterre^ç^ guclyues autres Barons totienttûusd'vnealliance contre le ray cÿ fin con/eil: de la murnturation du peuple^ contre le Duc dIrlande: dr cantment par le confitldu Duc de Cloceßre^ (^ à la faueur des autres adiez, hfendriens dr leurs complices obiindrent du ray que iaurfuß af/gné à ceux^^ui auaient nta^ ’“fesfinancesßenrendre compte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;txxvii. 201

^^neat eßant le terme de l’afignatian des comptes venugt;les députez condamnèrent mefire Si-’'‘laBurleàtenirprifin en la tour 9e Londres : efi comment mefire T bornas Triuet mourut ce flatté' comment mefire Guillaume Helmenfut excusé d’auoirpr^ argent,pour Baurbaurg ^^rtaeHnes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lxxvill. nbsp;nbsp;20 j

*ß»mt,eßant le Roy d’lt;^ngleterreparty de Londres dr des enuirons^mefire Simon Burlefut ‘l^'^o^'cducoHrroux^ejtt’enprirent les royc7 raine d'.Hngleterre:ér du renouuellement de^uel-^«(soffeie)?^ (onfiillers du ray. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LXXIX. 2 07

^‘^‘mentfe tenant le confitl à Londres fur la reformation des gouverneurs du roy amp;nbsp;du royaume

Anßeiemfi roy ^icbard,par le confii^du duc d’Irlande,fut d’accord de courir fus (ß- porter ÿ*^’'gt;'e àfes oncles ^ à fis villes dr otte^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lxxx. 20^

^'‘'^’»tntleroyel’t^ngleieyrefit fin mandement es parties de Brißa,pauraller à Londres: (^ ‘’»optent mefire Robert T mit lien, y eßant enuayé pour e/pier,fut pris a^eßmanßier, (f dé-‘“‘^for le commandement des oncles du roy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;txxxi. 211

après les nouuelles du décolement de mefire ssobert Triuilienf^rcheuef/r/ed’Torcb G ”gt; fire Nicolas Brambre confrmerent le roy Ricbardà mener guerre contrefis oncles: ^ (^gt;«meKtleDuc d’Irlande fin Lieutenantgénerafeonduift armee iufques à la ville d'.7Ac^uef

LXXXIl. 212 ■froment le Ducd Irlande enuaya trois cheuaUersa Londres,p9urfiuoirdes nouuelles: (f comment les oncles du Roy,(f les Londriensfe meirentfur les champs,pour combattre le Ducd’lr-^» e^rfin alliance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lxxxnr. 214

^^neni les oncles du ■R.oy firent tant^pu ilsgaigneret laiournee contre le duc d’Irlande: (ß“ com-’'‘'^’^^le duc d'IrlandefenfuitiCrplufieurs autres defteompaignie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lxxxiiii. 210’

^^gt;^ledacdlrlande amp;nbsp;ç/uelpuesfiens compaignonsfi retirèrent en Hollande, (fi enl’Euefi ^ ^ Firecht: (fi comment l’^rchcuefpue de cantorbie, enuayé vers le ray de parfis deux on-^^fltuntiju il l’amena bonnorablement à Londres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixxxv. 217

Comment de par le roy ^fis oncles, (fi pas les Seigneurs du confiil d'^ngl. furent mandefducs, CoMes Prélats,Barons,Cheaaliers,(fi Ffeuyers d'i^ngl.pour eßre au confèilgeneral, ijui de-»titefrea^efimanfiier,^ illec releuer leurs hommages,au Palais du roy. nbsp;nbsp;nbsp;lxxxvi. zi^

omment le roy de Portugal (fi le due de Lanclaßre ajfemblerent leurs puifiances enfemble: (fi ^‘‘gt;nni!nt,ne pouuans pafer la riuierede Derne,vn È/cuyer de Galice prifinnier de guerre,leur «fiS«0e.é. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixxmu. 220

^’’nnlGuntier de Pejfec i^ Gai/Uatne de Lisnec^ehefe eJee Prenvoi; e» CaßiSe^ ceeiferSeeeeit “‘^dattendre le duc de Bourbon,fans fauenturer à la bataille:(fi comment aucuns t^ngle^ ^‘»tnt ecarmoacheraux François de Fille-.Hrpent: (fi comment le Duc de Lanclaßrecom-^^^¥‘’fidecourager,pourles mefitfisde luy (fi defisgenst nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixxxvni. 223 •

-ocr page 788-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;TABLÉ

C,lt;»»meKi le Duc de Landaßre deuna cengé à fisgeus^ç^ cammeut trsis cheudid^i ^^^^^md re^ ajaus impeiréfiufconduit parv» Heraat^adereniversle ^ey deCaßiäejf^i^’^^^^^^^^ retraite,oufiar retour,au)cGefis-d’armesßfditf. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ixxxix. .^

Comment les ^mbaßadeurs des z^nglod du due de Lanclaßre impetrereut vufeofii'f’^'*’ roy de Caßide,pourfe»ßr leurs malades en fespajis,(jrp^/er/euree^»t ceHj(,^dj(^’'[ neroient horj^’Eßaigne: dr commentplußeurs Cheuahe^s dt“ Eßujers ^.‘dug^f^’^ß^’'^^ Vént en Caßtde ^ es pays des Eßaignes, eßant le due de Lanclaßre mejme toftibe eoigt;' ^^^ maladie^à Saind-la^ues en Galice nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^' ^^^^

comment meßire leban de ffoda»de,Coneß,du duc de Lancl.prit congé de loyßd^ retnn’'^^^^^ toutfifemme,par caßiUe df p^r T^uarre, à Bayone dr ù Bord, dr c^mef^ tneßde K^'’ ^^ bert. ada à P arts,pour vouloir accomplir vnfait-d’armes, contre 'Kouci^uaiit- xct lt;

Comment le duc de Bourbon,eßant parti d’Auignon,auecfin oßyßen ada trottuer k l^^fi^ j. le à Burgues: comment le Duc de Lanclaßre, en eßant auerti,fipourueut dit my»^^ ‘'’' .^ l dr comment le duc de Bourb9n^ apresplußeurs coniouiffèmens, eut congé du Rey de ctpi ’ fien retourna droit entrance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x^^’’' ^^^

Comment le c omte de I-oix receut honnorablement le duc de Bourbon: dr des béeux diXSyilquot; ^^^^ ßt: dr comment les gens meßire Guida urne de Lignac dr meßire Gautier de R‘‘Jj‘'d‘^‘'^'^ ^^ii la vide de Sâinéi-Phaghon,en par tat d’Efiaigne dont le roi d'Éjpaigne moßre coiii'ret‘gt;^ ^^^ deux capitaines,ç/ui ßJoient encor près de luy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XciH' ^^^^^

Comment le Duc de Landaßre^eßantparti de SainéZ-la^ueSydr de ConnimbresexPo''^''^ ’^^ riua par mer à Bayonne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xcli“'

Comment le comte d’Armignac meit grand’peine de traitter aux compaf^»o»t,pigt;'gt;'^^Uf. rendre leurs forts, en leur delturant argent: dr comment le Comte de toix te^ ^ ^.gt;j crettement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'’'

^igrefion, ou difiours, aucunement hors du propos principal, fur vne querededtdf^

de Brabant dr cede de Gueldres,auecla vie d’vn Comte Regnaudde Gueldresâ‘‘^fj^ ^^^ fur s,pour mieux venir au temps de celuy,^ui défia le roy charlesfixiefne, exfiquot;^'*’' ^^^ richard d’Angleterre, dr aux caufis de ce deß. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xeV*' ^^^^

Retour au difiours delà lt;yuer^le d’entre la maifin de Brabant dr cede de Gueld trelaiféau chapitre precedent,pour mieux continuer la race du premier dueß^i^^ ' j^ 4 ce Guidaume de iudiers,diic de Gueldres,^ui défia le roy char lesfixiefme. ^^. ^ j^ff continuation du difiours de là querede de Brab.dr deJG ueld.dr cornent,eßant mort^^ ^^^^ lant de Brabant,le ieune Guidaume A ludiers,duc de Gueldresparfitfemmey^’j, .J moyens de recouurer les chafieaux,dont il efioit iyuefiion,fadiant mefine auec le t^y ^ ^,^j contre le roy de Brance:iyui deuoit fiofienir le parti de la v^fue de Brabant. X‘-''^'' ', ^ Comment la Duchefie de Brabant enuoya .Ambaf^deuers Charles 6. r oy de Yranct’^''^ nbsp;nbsp;^^

de Guerles,fur le temps ^uil auOit défié le roy,dr de la bonne refionfe

De quelque grand bruit de finale té d'vn Cardinal de Luxembûurg,efiant la mort^C ^ j ueideufifinduroycharlesde]:^auarre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^' ^^j

Comment le duc de Berry fit afiieger la forterefe de rentadour, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi‘ j^n/it

comment le Duc de Bourgof^ne enuoia quatre cens Lances à la duchefie de nrabexItG'^^ , ,^ ils furprirent (^r bruder^t la vide de Seaude en Guerles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^SéPriff^

Comment Gerönnet de C^audurant,l'vn des capitaines de Perrot le 3earneû,xytx^y t .^ nierde lehan tonnelance à Mont ferrant en Auuergne, trouuafaçon aprtsßf* . ' ^^^ de nfpttre le teamoû dedans icelle vide de Uy/ontferrant. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.Lf.

comment Perrot letearneû e^r fis compaignons eurent confeil de non tenir la vi/dxt » J^^^ rant, f^r comment ilsfiUlirentJùr ceux de Clermont, qui les efoient allez vißtertoj^xt ^^^ barrières de la villeprifi,là ou ils les déconfirent incontinent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’*''' i4

Comment Perrot lé tearnod dr les compaignons,ayanspidé cMontferrant,l’abafidenntr(^h j retireront en leurs forts-.e^r de la refigt;onfi,quslfit au comte Dauphin d’diiucrgfXjjeÇlut^ ^^^ de ce qu'il auoit emblé ce fie ville là, pendant les traitiez.

Î)es mariages de Louis de tlod àuécOlLarie de terry,dr de lehän de BerryOuteC^arie e ^ ce, dr comment elle mourut afieftofi apres, drC^adame lehanne d Armignac, Doc tjJ^ terry,femblablement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ^ -^

Comment,efiant le confiil de France en delibeMion d'aller contre le duc de Gueldres,jut^xe outrageufiment défié le roy,le duc de terry enuoya le comte d'Efiampes vers le duc etre 4^ ^’*GÎgt;onr tafiher premièrement à le regaigner au parti de Brancé, apresfen ^-^^^f^fi^^

-ocr page 789-

DV TIERS VÖLVMÉ. • “’fl^f/ic/H eßr^fi^epar laprife du Co»aeßable a^e clif/û». nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cviT. lôquot;«?

Comm^ni.apres le departementytpue le due de Landaßreß de Galice en Pertugalßes Hßai^nelt à les François recenejuirent^ en pe/e de temps^ le pays de Galice:comme»t les tingled, guia-«Muteßealaguerree^Galice^auecleducde Lancla/re^sff’arnoient le pays d'Plaigne en l(«rpaps:(ß commercie duc d’Irlande Ç ^ui/eßeit retiréd'^r^gklerrc)fut enuayéyuenr P^derey de France amp;nbsp;fin confetl. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cviii. t6S

Comment le confetlde France nepoi^oit accorder iptt'on menafi le roy en ^demlt;t^gne,pour les in-cidensda reyaumetcoment le due de Bretaigneßa/ßcitfiesgarntfins enfinpats,^ adtances aux ßnßois^(yau roy de Nauarre:1^ de l'armee^epuifiut finite par les Anglod. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cix. 26 p

Cornent les Brabançons meirent le fiege deuant la vide de Grane-.coment le Conneßabie de F race P'it S.Malo (ß ^Matthieu-de-fine-poterne,y mettant gens en ^arntfibn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ex. zy^

Comment le duc de Ladaßre eut en penfiee de marier fit maifiiee fide au duc de Touraine^eredn ^oyCljarles6.(lr commet,en eßant parlé au duc de Bempourfinßls^en efinuitpourfiy-mefi ^o^nducdeLanclafire^quipourtantfierenfiorçadecoura^ei^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ext, 274

Comment le Sire de coud (^ autres Barons de Francefiurent enuoye^defiers le duc de Bretai^ne: ^comment deuant leur arriuee vers luy^reßabltt^auxgens du Connefiable, lesplaces.yu’ila-«oitdeluy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ex If. ^zô

^•^nt ce pendant ^ae le duc de Landaßre entretenoit Ftelon de Lignac .xfnsbajfideur du duc ^ Berri,fur le traitté du mariage pourparlé^vindrent auß} ipudpues ficre/s t.^^mbafiacleurs lt;lnri)yde caßidepour rompre ce mariage., (fiauoir la fide de L4nclafire,pourfigt;n fils^ df t^/of»-’»entHeUonde Lignât fut renuoyé le iour mefime de leur arriuee^ auec certaines treuesfiur les '^^tebesd^^ijuitaine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxiir. 280

■‘^mentles ducs de urri dr tie Bourgognepartirent pour ader à Blodidr des par lemens df trait-ß^iiifurentfattsauducdeBreta'gne^epiiilavtntjtedemeni pu’tls l’emmenerentà Parifi ^‘fiicommsoutredrcontrefitvohintépropre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxiiii. 285

'‘^ment Loud d'^Aniou^fils du fieu duc d'^fi^ niouÇpui fut oncle du roy Charles 6.) entra dedans ^oru,comme roy de Seciletcomment le duc de Bretaigney arnuapeu-apres,dr comment Tho-^fideBapurgany'^nglots^dF ichan des sarres^François^ firentfiait-d’armesà Montereau-r^^yonnefieuant le roy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxv. 184

^^t»t Petiot le béarnais fi meit aux champs, auec plußeurs de fis compaignons,au mande-^‘”‘dit Comiedlt^rondel:^ui adaprendre terre acMarant,près la Rochede aueefin ar-(orn^^^f^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exvr. 285

^”fks Rochedois adorent écarmouener aux .^dnp^is^pres B/arant,comment les i^nglo^ ^fiese/toir pillé le pays d’enuiron,fi retirèrent en leurs vaifiaux fiur la mer,auec leurpidage, Ci^‘‘^^quot;^‘^ ^^^^^^ ^^ Bt^motsfi t'étirafimblablemel enfionfiort,auec grand butin, cxvil. 288 '’gt;^(nt les Brabançons trauatderentfiort ceux de Grane par leurfiege.'dr cornent les Gueldrois d ruinèrent vnpont,yue les Brabançons auoient fiait fiur GiLeufi,pour entrer du J ^‘*oGueldres,d‘contraindre la videde Grane plus efiroitement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxviir. 2pî

^tpentles Brabançons,eßanspaßefiparmi la vide de B.oueßain (fi entrez en Guerles,fiurent ^^^^f^sparleducde Guerles,dont fi leua lefiege de Grane. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CXIX. 2^2

f^^^ded»c de Gucrles,après cetju'ileut déconfit les Brabançon s,fi retrait à ?fimaye,(fi co^ '^^’^hauxnouuedes decefie déconfiturefie roy çfi fin confiil Cnul^erent mefiagers au roy d'dl~ ‘'^‘^‘^»e en .y^mbafiade,toour guerroyer plusfiurement en Guerles. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxx. 25)4

(title roy de France ^fin confiil donneront congé au due de ^ret.de retourneren fion pais tnooient le pais de Brabant enuoya exeufir de nepouuoir baider paß'fie au roy çfi à fin ofi: ^ ^(tnment les.^mbajfi.de France exploitèrent enuers le royd’l\demaigne. cx*i, zç/F (^ le comte de Nois enuoya deux cens Lances au roy,pour aller en Guerles:de la bonne refi t iigt;]e,paeles .dmbaffadeurs rapportèrent du roy d'{_gt;Ldemaigne,comment le roy continuafirt ''^y^c,tirant vers la fiorefi d’lt;^rdennf^efi comment LJelion de Lignacfitfion rapport au duc iÖoiell’^’'^^'''’'‘^^^^^ ^^^^^^“^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Landaßre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exxn. 2p8

tpffcipaax Vidros d Eficoce fiafébleret en armes,pourfiaire guerre aux r1nglois:(fi cornet ^ -P ti'(iitvnejjgt;ion,par lequel ils furet que les dnglois fuoient leur entreprif. cxxni.^oi ^(^t es Efeoçoû fie meirent en deux compaigniesfiefpuedes i^rchambaudde Donglas me-’’^^ voevers Cirlionen Galles, (fi lé Comte de Donglas l’autre, vers Neufi-chafiel-Jur-’to.es barrières de laauelle ville il conciuit Vn pennon de mefitre Llenry de Perly Gouuer-

J n^r ^^^'’^ ^^ ^‘’^^ “^^^ Donglas campé deuant vne placemommee Ocrcboiirg,meJs’tre Henri ^^‘l'^tittl'itutreconiynerirfionpennonfiuyalla liurer bataille. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exxv. 305

-ocr page 790-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;TABLE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^,) Cörrjwe»t le comte lames de DottglaSyremettatit en^auafttfes getts ^ui reculo'ientjnt»^^ ^^^ mortt.-é' eomment Raoul de Perß, eßant griéuement blecé,/e rendit à meßin là^gt;^ ^^^^ rel,E.feoçofs:qat le meit entre mains du comte de cMoray. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cx’^''’' Comment le cote de Donglas, tout nauré à mort qu’il eßoitßt releuer]^

eßoit mort^dr cornent ayant deßendu de ne publierfonpiteux eßatßes gestie pooß”^ “'* ^ j deßrent leurs ennemis^auecpriße de meßire fieri de Perß^c^ de pluj^urs autres.

comment rEueßiue de Durem^voulant fecourir les Ângloûfilr aller à la recouße^^^r”^^ fj de Perßfut malßruidefisgens^dr c^traintßen retoumer.dr comment Hfitprßff^'^’' de Lindefie.,Efiofo^^quiauoitpris C^fatthteu Tiademen^i^nglois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxvin- i^^

Comment l’Euefque de Durern, eßant retourné vers le camp des Eßoeoisdu comft ^^^^quot;^,^1^

CXXlX. ?,

leur pa ts d'Efioce,

Comment le Royde prance entra en la Duché de Luxembourg., pourfuiuantß»^'^‘‘}‘^^^j, L.f. dres, (^ comment le duc de l^lliers,pere du duc de Gueldres^ßeßant venu exeuß â ^^^ ger de la faute defonßlsßut receu en grace du roy^ duquel il reloua la terre de fdT'^ ^^ . rijuy en faifint hommage. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c’^’^’^', ^^^^,

Comment le roy charles^ßxießneß logea amiablementßr la terre du Due de luHiett, 6 j ment vn pfeuyer d'e^uuergnefut tué d’vn coup de coignee^par vn bußhero GueldriXhi penfoit emmenerprifinnier. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxxi. f comment le duc de lulliers (^ l’Archeueßue de coulongneßpartirent du ro) de France, CJ . allèrent à Nimaießeuers le duc de Gueldres, (^ comment par l’admonnefeme/H â^”' ^j fe d’iceuxyil fut réconcilié ç^ mis à paix vers le Roy (b“ éa Duché fe de Brabant. cxxXil- i comment le comte d’.xirondel dr les cheualiers d’^^ngleterre^ qui fe tenaientfif^^’^i^ cedevent vindrent à laPaUce^pres de la RocheUe^ebment meßire LouisdeSa»(erre,t^y ,^ auerti par les Rochedoisj lespourfuiuit pour-néant par sf^er : ^ comment lé due de L^”^ J^^ conclut le mariage deßßlle auec l’Infant de caßille. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxx ni' ’ ß Comment^eßant encores le roy charlesßr lesßontieres de iußiers^quelquespißend J^ getterent,par vne nuiUßr vnepartie defin camp^y prenant plußeursprifinnierr (quot;^^^fi le roy ^entrant au 21. de fin aage,eut luy mefme le gouuernement de fin roiautneß^^gf^ fichant la conclußon du mariage de caßdledrde Lanclaßre, enuoiavers lev^ f^^ii pour luy remon/lrer de nefaire nulles alliances à fin preiudice. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'Utt ttgt;' comment le duc lehan de Ber^, oncle du roy^ aiant failli au mariage de laflledd‘^‘ gt;,^f. uoya vers le comté de Foix^pour auoi^^lafille du c3mtede Boulongue, qu’Unaiif'^^r ^.jj doit. exxxv. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ .

comment Geofioy Teße-noire^ aiant efié blecépar la tefie en vne écarmoucbe,f‘ qui le mena mourir,d“ du te fiment,qu’il fitpar-auantßant fib/iitué deux autres ctfi en fi place, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^^’^^''j 2

Comment le duc de Guerlesfutfaitprifinnier en allant en Pruce:dr comment, aiant (ßt delquot;, par les Cheualiers de P ruceineantmoins alla puis-après ret rouuer Ion matfire,four gara

Comment meßire lehan de F temt e^ aiant faitfin ambaßade au roy de cafiïlle, en eut tr^L depefihe,comment ce roy ^ le Duc de Lanclafire procéderont en leurs alliances de »tf^ .^^ comment le comte d'.y^rondel,auec fon armee de mer^fe retira en Angleterre,âpreté'' J quelque courfi fur lacofie de Normandie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxxVi”' .^

Comment meßire Louis de Sancerre adaveoir le comte de Foix à Ortais : dr comnieuidtlt;^^ ducék Lanclafire à Bordeaux,fi firentfaits-d’armosfie cinq François dr dedn^^tigiti • cxxxix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3’

Comment la ducheße de Lanclafire menafifide en cafiidepour la marier au fils du np : 0“ ^'^’''. ment aiant trouué les os definperefiesfit porter en la cité de Sebidc,dr inhumer auec riß '^ ßque. cXL. quot;dß commment le duc de Berri pratiqua fi bien vers le comte de Foix, qu’il luy enuoyafi confine t Roulongne.-laquede il efpoufi incontinent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxi'i* JL comment certains trait tours drfi^^^ hommespourparleret^df prirent vues treues,a durer tti^^^ ans,entre les François (fi lesLgt;Lnglois,(fi tous leurs adiez^tant d’vnepartie comme d’autre^ par mer (fi parterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^' ^^*

Fin de laTablc du tiers Volume.

-ocr page 791-

CHAPITRE PREMIER.

.„---^^ E me fuis * longuement tenu à parler des befongnes des ^^nnot.i. ;^;^gt; loingtaines marches,mais les prochaines, quant à prefent, l^'^'^J^j m’ont efté fi frefehes , fi nouuelles,amp;fi enclines à maplai-làncc,quc pour ce les faymifes arriéré. Maispourtât nefe- •fc‘eft4jf4»0ir iournoyetpas lesvaillanshômesCquifcdcfiroycntàauan- celles des cer)au Royaume de Caftillc amp;nbsp;de Portugal, 5r auflî bien en loingtaines ^^^^ GafcongiiCjCn Rouergue,enQuercy ,en Limofin, amp;cn‘”“‘'^“» , mais vifoyent amp;fubtilloyent tous les iours ,'cs vns furies autres, comme ils le pculfent trouusr en party de faits-d’armes ,pour prendre elt; cmblcr villes ,. chaftcaux ScforterelTcs. Et pour ce ie Sire Ichan Eroifiart ( qui me

« , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuis entremis de diéter amp;nbsp;croniquer cefic Hiftoire, à la rc-1^/^ re^ueße

H ^ CiCotcmplatioii^g^ plaifancc,dc haut Prince Sz renommé,meffirc Guy de Chaftil- ^‘^ meßtre o^Comtede Blois,Seigneur d’Auefncs,de Beauuois,d’Eftonnchonne, amp;nbsp;de la G eu- ^jhM'Proiifart tdr °^^°'^^ Ibuucrain maiftre Scigncur)côfideray en ndoy-mefmc que pas neftoit^^7r«/«w/ff c^nlongtctr.ps,qucgransfaits-ô»armes auinffent es marches de Picardie amp;nbsp;du y,^^^ ^^.^ igt;^^ ( puis que paixy auoit) amp;nbsp;grandement m’ennuyoit eftre oifeux, car nÔta.^tremiere lt;nlay qu au temps auenir(quandie fcray mort amp;pourry)ccftcnoblcamp; haute Hiftoi- comme les nos '■■îengrandcours, amp;nbsp;y prendront tous Nobles amp;nbsp;vaillans gens plaifance, amp;nbsp;aug- ^’^ucimesJes ^'“tationdebien. Encores confidcray-icquei’auoyc. Dieu mercy, fens Sc mémoire, •^'^»'^‘^•'pes fay onne fouucnaiice de toutes les chofes pairces,amp;engin cler amp;nbsp;agu , pour conceuoir ?^”‘^^ P'^^ ^'-^ ^°gt;JS-esfaits, dont ie pourroye eftre informé,touchans à ma principale matière, Sc ha-^^'^’ S^)C0fps,amp;inembtes,pourfouflrrir peine. Sim’auifay queic nevouloye pasfeiour-'Nenonpourfuif ma matière , Sepour faüoir lavcrité^cs loingtaines befongnes, ânsqueiy enuoyafle autre perfonne, en lieu de moy, pry vo^c raifon nablc,ôt t achoi- nbsp;nbsp;•

ondallcr deuers haut Prince Sc redouté, Maiftre Gafton Comte de Foix amp;nbsp;de Beam, ’[c^ßadire oc * wen faiioye,que fc ie pouuoyc auoir la grace de venir en fon hoftcl,Sc là eftre à loifir cafion. ’^oepourroye mieux au monde écheoinpour eftre informé iuftement de toutes nou-’’'Mcarlà l'ont,amp; fe trouvent moult volontiers, tous Chcualicrs amp;nbsp;Efcuyers gftran-S'Rjpoot la haute noblefic de luy) 6c de tout,ainfi comme ie Fimaginay.il m’e auint. Si Kwonlbay cc,amp;: le voyage que ie vouloyc fairc,à mon trefredouté Seigneurie Comte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

dcoJois,lequel me bailla fes lettres de familiarité, adreçansau Comte de Foix, Setant wcuauchay,enqucrant de tous coftez nouuclles,que par la grace de Dieu,fans perils '3nsdoramage,icvincnfolt;nhoftel, à Ortais,au pays deBearn,le iour Sainéfe Catheri-'’f)tlandcgraccmiltroisccnsquatrevingtsSchuit. Lequel Comte de Foixffitoft-[Bn^utl i0ur '^oturne il me veit )me fit bonne chere, Sc me dit en riant, en bon François, qu c bien il 0- an arrlua ’’''cognoiffoit Sefi ne m’auoit onequefmais veu,raais plufieurs fois auoit ouy parler de ^rtißart vers ’quot;oy.Si me retint en fonhofteljSc tout( aife auec le bon moyen des lettres,que ie luyagt; ^^'^°^e de'Potx. ®®ytportccs)tant comme il me pleut ày eftre, amp;nbsp;fu là informé de la greigneur partie '^^g^”quot;^^^ quot;« Wongncs,qui eftoient aucnues au Royaume de Caftillc,de Porîugaî,de N auarre, près fin dflttagon,amp; au Royaume d’Angleterre, au paysdcBourbonnois, amp;nbsp;en toute la Gaf- parlement?

a

-ocr page 792-

Ê nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS V 0 L V M E

congne,amp;luy mefmc(quandieluycn demandoye aucune chofe)mcladifoitmoultj)5 lonticrSjSc me difoit bien qucl’HiftoirCjqueie pourfuyuoye, feroitau tépsauenir p^^j recômâdéc5que nulle autre.Raifó pourquoy ?(difoit il)Beau i^aiftrc,puis cinquate font auenus plus d e faits-d’arm es, amp;nbsp;dcmerueillcsau modc^qti iln cncfoitaucnu cens ans auoit en deuant. Ainfi fu ie en l’hoftcl au Comte de Flt;Âx recueillyj« nourQ^ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maplaifance^’cftoitqueie dcfiroyccnqucrredetoigcsnouuellcs^ouchansama ^

tiere,amp; i’auoye à ma volonté BaronSjCheualierSjSr Efcuycrs,qui m en iniormoïcn ,^ le gentil Côtedefoixauffi. Si vous éclairciray5par beau langage,tout ce aontgt;^^ donc informe,pour accroiftre ma matière,amp; pour donner exemple aux bons qui c firent auanccr,car fi iay prolongé cy deuant gras faits d’armes,prifeéamp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jj

Sc de chafi:eaux,amp;des batailles amp;nbsp;dures rencontres,encores en trouucrezvousgta foifon,dcfquelles amp;nbsp;defquels par la grace de Dieu,ic feray bonne amp;nbsp;lüfte narration-

Brié»e repetition deee ipai ^ contenu en ^uehjues chapitres du ficond ^olame,p^^i' gt;^'^^ continuer la guerre d’entre le Roji I ehan de Caßide,(^ le Baßard Denis de rsrtu^!gt; ß re du feu Roy Ferrand. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap, i r.

VOus fauez comment melfirc Amon,fils du feu Roy d'Angleterre, Comte de ^^^ tcbrugc(comme il eft cy deffus contenu t en vne Hiftoire) fepartit du pc ƒ aucha. jg Portugal,amp; monta en mer à LiRebonnCjauecques fes gens , quoy 9“^^^“^ ” pij. 9? « 2. rd. Qenancélehanfonfils(qiïilauoit de Madame Yfabeld’Efpaignc,fillcauRoyI'*^^, tre,qui fut)ala icune fille du Roy Ferrad dePortugaI,laqucllc fappclloitMa^ ^^^^ Je Bictrix.Le Comte eftoit mal content du Roy Fcrrand:pourtant queluy ^^ijiCi' cc cftoicnt,amp; auoient logé plus de quinzeiours,aux champs,dcuât le Royl^ treft ftille,amp;fi ne l’auoit voulu combattre,mais auoit fait accord auRoydeCaiW^^çtoit volonté,dont grandement luydéplaifoit,amp;bicnluy auoit dit ledit CÔw(q®*“^(j^jjt{S té fe commença à en tamer) Sire Roy,gardez bien que vous faites,car nous ^^^^^,^5 pas venus en cepays,pour boire ne mâger, pour voler ne pour chaccr,m2isy i^^ri venus pour guerroyer le fils de ce Baftard,qui f eferinoit Roy de Caftillc^^° tient Remarc,amp; pour conquerre noftre droit héritage,que ce fils Ichan de T’'*. ® ^ijoetts amp;nbsp;poffede.Car vous fauez«pie par mariage mon frereSe moy auos les dro'f^? ^^^^j du Royaume de Caftillc,filles au Roy Dapictr A,qui fut voftrc coufin g.^’^^ç^djnaa cftar,que pour aider à le reconquer^, ainfi que tout bon Seigneur doiteftr«'quot;

* nbsp;nbsp;nbsp;droit,ôr: non au tort,vous nous eferiuiftes amp;nbsp;mandaftes en Angleterre p^r vogt; ^^ .^^^

ualicrque vcczlà,qucvoufîlfionsprendre, amp;cftreprefts de mener ®®‘^®P‘*?^J(flIlC me de deux mille Lanccs,amp; la quantité de deux ou trois mille Archers,aucc ^^^.^.^ vous nous feriez,amp; auiez bié cfpcrance que nous recouureriôs noftre heritage- ^^^^^^^ ie icy venu, non pas à tant de gens que vous nous eferiuiftes,mais ce que 1 ^quot;^turtj de grande volonté, amp;nbsp;bonnc:amp; oferont bien attcndre,auecquesles voftrcSjl» amp;:la iournée de labaraillc,contrc ceux, quelc Comte deTriftcmarcapourlcp ^^, • ôcmal ferons contcns d^vous,amp; de voftre affaire, fe nous nations la bataiH^-^^^^jj'^y rollcs,amp;î autres,auoit monftréJc Comte de Cantcbrugc,auantfon lt;lcp^*^®®'^.çqucs de Portugal,lequel Roy les auoit biê ornes amp;nbsp;entendues;mais,nonobftant et) ^^^^^^^ ne f ofa combattre dedans les plaines de Saluence,quand ils furent Tvn cieuint aux E^paignols,ncpoint nelctrouuoitau Confcil de ceux dcfon pays,quiluy ^^ Sire, la puiflance du Roy de Caftillc eft maintenant trop grande, amp;nbsp;fe par rot * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 mefauenture vous perdez la iournée,vous perdrez voftre Royaume, fanspoin

urcr. Si vous vaut trop mieux foufFrir,que faire chofe ou vous ayez dommagen p^,^^ Quand le Comte de Cantebruge veit qu’il n’en auroit autre chofe,luy retourne a bonnc,il fit appareiller fa nauire,amp; prit cogé du Roy de Portuga!,amp; entra en fesgcns,amp;nevou!utpaslaifrerIehan,fonfils,cnPortugal,delezleEoy,neaclez a ^^

moifellc,quidcuoit eftrc faféme,car l’enfant eftoit encores ieune 3frcz,amp;rcnretou ^^ le Comte en Angleterre,aucc fes gés,nc nul n’en demoura derriere. Ainfi

la faifon,l’armée de Portugal.Orauintquc, quand le Cote deCantebruge fut retou ^^ en Angleterrc,fur l’eftat que vous aucz ouy, amp;nbsp;qu’il eut remonftré à fon frère le uc Lâclaftre l’ordonnance de ce Roy Ferrâd de Portugal,amp;de fes gés,fi fut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? ^

fif.Caril veoit qlcsbefognes amp;lcs coquefts de Caftillc leur élôgnoicntjamp;fiauo^t^^^

-ocr page 793-

DE FROISSART;

^'ueu le Roy Richard d’Angleterre confcil delez luy^qui ne luy cftoit pas trop propice ^'parcfpecialc’eftoitle Comte d’AquefufFortjtout le coeur du Roy. Ce Comte met-W tout le troublcjqujl pouuoit,entre le Roy amp;nbsp;fes oncles,amp;: luy difoir. Sire, fe vous 'ouiezfaire la main de voz deux oncles, Môfeigneur de Lanclaftrc amp;nbsp;Mofeigneurdc [ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;atebruge,il couftera bien tout Target d’Angleterre en leur guerre d’Efpaigne,amp; fi né ,

' nbsp;nbsp;^oquenôtià riens. Il vousvauwtrop mieux que vous tenez delez vous c4 qui eft vofire

‘ V'ozgensamp;ÿoftreargcnt)que qu’ils foiétefparsaupays ou vous ne pouucz aüoirnul Proffit,amp; que vo* gardez Sedeffédez voftrehéritagc(lequcl on vous guerroyé par tous wcofteZjpar France amp;nbsp;par Efcocc)qucnópas employer voftre téps ailleurs. Leieune *\oyféclinoitafl»z fort aux parolles de ce Comte,car ill’aimoit de tout Ton cœur,pour fantqu ilsauoientefte nourris enfcmble.Lc Cote d’AqueflufFortauoit alliance à aucûs l ’^hcualiers d’Angleterre,car il nefaifoitfes bcfongnes,quc parle confcil de me Rire Sy-\ gt;ôonBurlcjmeffire RobertTrimilien,mcffirc NicoleBraqpbc, mclfirelchan deßeau-' 1 '^namp^melTirc Ichan de Salbery3amp; meflire Michel de la Poulle.Encorcs y eftoiét nô-

1 ’^«meflire Thomas Triuet amp;nbsp;meflire Guillaume Helmê.Dontdcpuispar ces parties 1 ^'differences,qui eftoiét entre le Roy amp;nbsp;fes onclcs,amp;les nobles amp;nbsp;communes du pays 1 pbficursmaux auindrent en AnglcterrCjfi comme ievous rccotderay cy-auât enTHi-1 ‘‘oirCiNc demoura gueres de téps,dcpuis que le Côte de Câtebruge fut iflii du Royau l Je de Portugal,que le Roy Ferrant chcutcnlangucur amp;nbsp;en maladie(qui luy dura plus

1 '‘Vnan)amp;tmouriit,amp;n’auoirplusd’enfans,quclaRoyncd’Efpaigne.Adoncfut infor 1 'quot;cleRôy Darnp Ichan de Caftillc, que le Royaume de Portugal luy cftoit écheu , amp;nbsp;‘port J^l”peut 1 H^ il en cftoit droit hoir,par la fucceflion du Roymort.SieneutpIufieurscófaux,amp;di- aum'^/urU | ‘'quot;bquandonluy en parloir, Portugalôis font dures gens, pointnclesauray,fi ce neft fin de l’a 1^82 I pfconqucftc.C^andlcs Portu^lois ouirent qu’ils eftoient fans Seigncur,fi curét cô- eufitrlecSmen '■lenfcmble,qu’ils enuoycroient deuers vn frerc Baftard,qüe le Roy Ferrand cuoit,vn “^^^ ^^ ^3^3 ^^llanthômc,fage,amp;:hardy durcmct( lequel fappelloit Denis)maisil cftoit Religieux '‘ ”’f f»igt;^fgt;fo~ ^l^HiordonnéMaiftre des Hofpitalicrs de tout le Royaume de Portugal, amp;nbsp;difoyent ^^^ *^^^ ^^dsauoiêttrop pj^g cher qu’ils fulTcntau gouuernement de ce vaillant home Maiftre ^echefide-

^^qdu ^oy de Caftillc^ que tant qu’à Dieu,il n’eftoit nul baftard,pilis qu’il auoit puis le cha.^ r.' on courage de bien fairc.Quand ce Maiftre Denis entendit la commune volonté des du 2. Volume. WccitezdcPortugaljôcqu’ilsauoicnt cnlacitédeLifldfeonnc,amp;cncesquatrc b5- »«ƒƒ««lt;lt;«5*4. Js villes,grande affedion à Iuy,pourk couronner à Roy,ficn fut grandement réiouy, C^^”‘^resaux *«lcnuit fecrettement deuers fes t amis,amp; vint àTiffcbône,qui eft la clef amp;nbsp;la princi- ^’Jquot; ^ .^'^^‘ Royaume de PortugaLLès gens delà ville le recueillirent à grandeioye, jj,quot;^ ^^’^ ^°” pliiy dcmanderét(fils le courronnoicnt à Roy)fil leur fcroit bonamp; loyal,Scfil tiédroit ,lt;„,„’, om^e' ^p2ys en fes franchifes.il refpondit,Ouy,amp;qu’oncils n’eurentfi bon Roy. Adonc ef- field Gérard. ^j^irenteeux deLiflebonneà ceux de Connimbres, au Port de Portugal ,amp; à ceux y^Ofe, ccfontlcs clefs dudit Royaumc,quc pour le meilleur amp;nbsp;cômun proffit, ils vou oient couronner à Roy Maiftre Denis,qui cftoit fagc,vaillant,amp; de bon gouuernemêt îuoitcfté frerc au Roy Ferrâd)amp; que le pays amp;nbsp;Ic Royajjmc de Portugal ne pouuoit rclonguement fans chef,tant pour IcsElpaignols,qucpo^lcsmcfcrcans dejGrena nbsp;nbsp;• f amp;nbsp;de Bougie, aufquels ils marchifoient. Ces quatre bonnes villes, amp;les Seigneurs Jiriens, de Portugal,exceprez aucuns baux Barons amp;nbsp;Chcüaliers,fenclinoyentà luy sleûionet (eu .’^clcdion, mais les Seigneurs difoyent qu’il n’appartenoit pas àvnBaftard,fil, rennement du ^onoittrop bien difpofe à eftre Roy couronné,amp;les bonnes villes difoicnt amp;nbsp;rWpon- ^^^f* o°q quot;nT® ^/*RoR)amp;qu’il cftoit de ncceflîté,puis qu’ils n’en auoient point d’autre, amp;nbsp;*^^^ “^^*^ (}' R '■'^^^^hómc,de fens amp;nbsp;d’armes,amp; faifoiét cxéple par le Roy Hcry,qui auoit *'*^^ * * ^l'oy couronné de toute Caftillc par Tcledion du pays,amp; pour le cômun proffit, amp;nbsp;«»coresoutre,le Roy Dâpietre viuant.L’e!cdion,voulfiffét ou nô les Nobles du Royau Me Portugal,dcmoura à ce MaiftrcDcnis, amp;nbsp;fut couronné folenncllcmét, en Tcgli-yathcdrale de Connimbres,en Roy,par l’accord amp;nbsp;puifîanccdctoutcla Cômunau-^iiaupays,amp;:iliuraàtcniramp;gardcriufticcà fonpcuplc,cn droit, amp;nbsp;recognurêt toutes Jhanchifes,faites anciennemcnt,amp; que le peuple auoit, bonnes à demourcr fié aller

\ i^“®5®‘”«»«^°’’^ *^s eurent grade ioye. Quad les nouucllcs en furet venues en Caftil \ k '’*'*5 !® Roypâp Ichan,il en fut moult courroucé,pour deux raifons, L’vne que fa 1 «cftoit héritière, amp;nbsp;l’autre, pource que le peuple Tauoit de fait couroné en Roy de 1 ‘’^quot;gïlApareleótió.Si prit tiltre de guerre,de detnader àceuxdcLilfcbônela fôme

-ocr page 794-

4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TI ERS VOLVME

de deux cens flonnSjque le Roy Ferrand luy auoit promiSjquand il prit fa fille d ^‘P°“ fe.Si enuoyaleComtcdcTicrmc amp;dcRebtdejSe I’Euefque de Burges, amp;nbsp;grisées en AmbalTade en Portugal,deuers ceux de LilTcbonne.Quâd les ^ens du Roy dtfpaignc furent venus à S. Yrain,Ia derniere ville de Caftillc, au codé deuers Lilfebone jiB en Amba^adenrs uoierentvn HcrautdeuersIcRoy amp;nbsp;ceux deLilTebônCjpourauÂirvn faufcôduit,qus feurcmétils ptufletalleramp;retourner,amp;fairelcurvoya^c,amp;toutceleurfutaccortie Temandat gcrement,amp; vindrcnt à Liflebône:amp; firent mettre le Coicil dclavillccnfenibk,amp;-' ƒ de t^^faume nbsp;nbsp;monftrcrcnt cc,pourquoy ils eftoient venus,amp; en fin de leur demôftrance,ils

pour leur i^oy, fi. Entre vous,Lifîcbônois,cntcndeziuftcmét,vousnc vous deuezpasémerueiller) i ucauß defi Roy noffre Sire fé courrouce de la fômequ’ilvousdemâde,amp;cnqu»yvouscfteso femme Beatrix gez,quâd vo® 3UCZ la noblc couróne de Portugal baillee à vnClcrc,hômeReligie^’ /geritte Baftard.Cene fait pas à foufFrir,n’à fouftenir,car par elcdio droituriere,iln’y a nulp u5 T'errmd ‘^quot;^ prochain hoir de luy, amp;nbsp;encores vous cftes allez hors du confeil des Nobles de vol W ^^* *” ' Royaume.Parquoyilvousmâdequcvous vous cftesgrandemctforfaitS5amp;fi vousn/ pouruoyez hafhuemét,!! vous made qu’il vous fera guerre. A ccsparollcs relpoditP r FerrâdGalloppcsde Villefois,vn Bourgeois notable amp;nbsp;autentique en Liflebone,» * Scigneurs,vous nous reprochez grâdemét noftre election, maislavoftrccft bien au rcprochablc,car vous couronnaftes en Efpaignc,à Roy,vn Baftard,fils deluifue, amp;^^ fait on partout clcrcmenr,amp; tant qu’àrelcdiô droituriere, voftre Roy au Royaux tCaftillc w’y f Portugal n’a point de droit3mais y ont droit les filles Dap Pictrc(qui fôt «” ƒ ßmbleroitmeil re mariécs(Côftancc amp;Yfabel,óelcurscnfans,amp;lcDucdcLaclaftreamp;:IeCótede ƒ tebruge,leurs maris,pour clles.Si vous en pouucz partir,quâd vo® voudrez,amp; dircaef luy,ou à ceux qui icy vous enuoyent,quc noftre cledion eft bonc, amp;nbsp;nous demour^gt; n’autre Roy nous n’aurôs,tât corne il voudra,amp; de lafôme des denicrs,q vous nous ^ mâdez,nous difôsq nous n’y fômes en riêtcnus,mais prenez ceux, qui fyobfiguf^l’. qui curétle proffit. A ces refpófes ne fut pas prcfcntleRoy de Portugal,quoy qu^* ^, bic quelle chofe fes ges deuoiét dire.Quad les Ambaftadeurs du Roy de Caftdl®^. dirent 5e apperecurét qu’ils n’auroient autre chofe des Portugalois,fi prirent cogf(.

lfHr.

fi qu’il appartcnoit)amp; fc partirent,ê^ retournèrent en Scuillc,ou ils auoicntlai^''’^^çj amp;nbsp;fon Côfcil,à quiamp;aufqucls ils recorderét toutes les refpófes,ainfi corne voUQ jç ouys.Or eurct côfeil le Royid’Efpaigne amp;nbsp;fes gens quelle chofe il appartenois a nbsp;nbsp;,

ccftcbcfógnc.Cófcilléfut q le Roy de Portugal amp;nbsp;tous fes aidas fufletdéfitJip^jiji, Roy d’Efpaignc auoit bône qucrcll?dcmouuoir guerre,pour plufieursraifóS'^° défié le RoyDenis de Portugal amp;nbsp;tous fes aidas,amp; fit le Roy d’Efpaignc vn grandma , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;met amp;dit qu’il vouloir mettre le fiégcdcuâtLiircbônc,amp; ne fépartiroit,iuiqn^^''

rauroir,car ils auoientrefpondu orgueiIleufemcnt.SiIcurfcroitchervédu,l'illf5P° un e cafli le y^jj. j^gj-ffg ^ f^ mercy. Adoc f’en vint le Roy de Caftillc,à tout fa puiirance,à ^'y’’. ^ Fortu^a^'^ ^'^ ^°” mädement eftoit. En ce teps fut chacé,amp; mis hors de fa court, vn Chcuaner^^ Caftillc,qu’ô apclloit meffire Nauarct,amp; fe le Roy l’cuft tins en foncourroux,!!wy lt;quot;nbsp;fait trêchcr la tefte.Lc cheu^ier fut informé de ccft affairc(carilcutbôsamisenvoy'j tifebonn^aßie ^^ vuida Ic Royaume de Çaftillc,amp; vint à Liflebone deuers le Roy de Portugal, q“*^^^ ^tepar le Koj ‘de fa vcnuc grande ioye,amp;le retint des fiés,amp; le fit Capitaine de fes ChcualierS^f de cufliUe. ta,dcpuis grâd dômage aux Efpaignols.Le Roy deCaftille,aucc toute fapuüß^^ ^L Mautenepuis titdc S.Yrain,amp;vint deuant la cité deLilTcbonne.Siy meit le fiege,amp; là dedas en vota apeurer Jg Ro^ amp;nbsp;ccux dc la villc,amp;duraleficgcplusd’vnan,amp; eftoit Conneftablc de ^^^^ °. en^elanß ce ^p. j^ (g^fc de Longucuillc,amp;Marefchal de roft,mcffirc Regnaud Limofin.Celuy®^ en an nbsp;nbsp;nbsp;Regnaudeftoitvn CheualierLimofin,qu’au temps pafte meffire Bertrand dnCuf

mefnei‘fa^‘‘le ^d’^ auoit mené en Efpaigne,cs premières guerrcs,lcqucl fy eftoit fi bien faitamp; cpr°’* 1584 comme ué,quc Ic Roy l’auoit marié,amp; donné bel héritage amp;nbsp;bon,amp; belle Dame,bône amp;nbsp;riche fon en peut ti- à fcmme,dont il auoit deux fils,Regnaud amp;Hcnry,amp;: moult eftoitprifé au Royaume» rer ^ueßue con Caftillc par fcs proucftcs. Aucc Ic Roy de Caftillc ôc fon pays eftoient au fiége DagW* Mandat,mcflirc Digho Perfement,DampPictreRofermcnt,amp;DampMarichde ' * quot;” ’* Vcrfaux,Portugalois(quifcftoycnt tournez Efpaignols)lcGrand-maiftrc de Calatrâ'

duiodecero^. uc-amp; fon frerc, vnicunc Cheualier,qu’on appclloit DampDighemeres, PierreGoub lume ^.cr du fart de Scuillc,Ichan Radigo de Hoycx,amp; le Grand-maiftre de Sainôt-Iaqucs,amp;auoit ti.au/i, bien au fiége le Roy de Caftillc,dcuantLiftcbonnc, trente mil hommes. Si y eut fais plufîeursaflauxamp; écarmouches,amp;moult d’appertifesd’armes,d’vne part amp;: d autre.

-ocr page 795-

DE FROISSART.

'auoicnt les Efpaignols que leRoy de Portugal ne fcroit point aidé des Nobles du pWlcscommunautezl’auoicntfait outre leurs volontcz. Pourquoy la chofe c-fj^*^*^’’8’'^®*^lt;^*lfcrcntg5rauoit bien intention le Roy d’Efpaignequ’ilcôqucrroitLif-^‘-^^onne amp;nbsp;tout le pays, auât fon rctour3car nul fccours ne luy pouuoit venir de nul co—

P^*’ Anglctc^e.C’eftoit ce,dontilfaifoitlaplus grande doute, amp;nbsp;quandila-J^‘^ƒoutimaginé,ilfentoitles^^gloisbicnloingdelà:amp;fiauoitbicn q^y dire quele • f. '^^“glctcrreamp;fcs oncles neftoient pas bien d’accord, pourquoy ilfctenoitplus j^^^ufementau fiége ,amp;cftoit leur fiege fi plantureux de tous bicns,qu’il n’y auoitvillc j^'^’^archéien toute Caftille,ou on euftplusplanturcufemétcc qu’on auoit affaire. Le '’y de Portuga^ctenoittout bellement en la cité de Liffcbonnc,auccfcs gens, amp;fe . ojttoutaifc,caronneleurpouuoittollirlamer. Sicutconfeil qu’il enuoyeroiten ^gletcrredeucrslcRoy amp;nbsp;le Duc deLanclaftrc, grans meflages amp;feables ,amp; fcroit Aquilrenouuelleroitles alliances,qui auoicnt efte faites entre le Roy d’Angleterre j^ ^KoyFerrand fonfrere,amp; chargeroit encoresfes Amftalfadeurs de remonfirerau /’^deLanclaftre,qucpar mariage il auroit volontiers Philippe fa fille,amp;la.fccoitRoy-® de Portugal,amp; luy iureroir3amp; feellcroit à toufiourfmais,bónes alliances,amp; fcroit tât 'l^e,f'il Vouloir venir par-delà,à tout deux ou trois mille combattans, amp;nbsp;autant d’Ar-. ^’'Sj'lrecouureroitle Royaume de Caftille,fon héritage,amp; pour aller en Angleterre .‘'entchargez deux Cheualicrs de fon hofl:el(meffire lehan Radegoe amp;nbsp;meffire lehan p®*‘5Qor)amp; vil Clerc de droit, ArchediacrcdeLilfcbône,qu’on appelloit March delà ?§ære.Si ordonneront leurs befongneS,amp;vn vailTcl appareillèrent, amp;nbsp;fepourucuréc jj^/outce,quileurfaifoitmcftier.lls eurent bon venr.Sife partirent duhaure deLilTe-?'’Cjamp;finglcrcnt versies frontières d’Anglcterre.D’autre partie Roy de Cafi:ille( qui *tnoit au fiege deuat Lilfebône)eut conseil qu’il eferiuifi en Frâce amp;nbsp;en Gafeongne, ®UdaftCheualicrs amp;Efcuyers*carbienfuppofoiétles Efpaignols quele Roy depot Vauoitmandé,ou mandcroit,grand fccours en Angleterre, pour Icucrlc fiége. Si ^''ouloient pas eftre fi furpris,quc leur puilfancc ne fuft grande airez,pour réfifter aux ''§lois amp;nbsp;Portugalois. Si comme le Roy dcCaftillcfutconfeillé,ilfit,amp; enuoyalct-'^^mclTa^es enFrancc,à plufieurs Cheualicrs amp;nbsp;Efcuycrs,qui defiroientles armes, pF^f'fpecral au pays de Beam, amp;nbsp;en la Côté de Foix,car là auoit grade foifon de bôs ”'^ualicts,qui defiroient les armes,amp; qui ne faudiét ou ei^ employer,car pour le téps Æ^y ^uc le Côte de Foix les euft tous nourris en armcs)fi auoient ils bones treues le j.°^lt;l Armignac amp;nbsp;luy.Ces mâdemés de ces dc#x Roys d’Efpaigne amp;nbsp;de Portugal ne /^^p3sfitoftprefts,n’apparcillcz,n’aprochcz,mais pour ce ne ceffoiêt pas les armes à • jj^âilleursjcômc en Auuergnc,en Touloufin,cn Rouergue,amp; en la terre de Bigorre. '»titrons en foutfranec les befongnes de Portugal,vn petit, amp;nbsp;parlerons d’autres.

^o»»nei}{ le Comte de Foix,à la priere de la Pyincejfe de Gades, ft grace deJoixa^te mU-

^F^fici an Comte d'^rmignac^fur'une rançon de deux cens cigt;3ijuaKtemille,(^ corn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

’^^^^lecbaßeaade Lo»rde,^nglüis,maißriJoitfin voißnage c hap. in* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

pétrel Ia Comté de Foix Si le pays de Bearn gift la Côté^e Bigorre,laquelle Com-1 ^t^ißdre de teeft du Royaume de France, amp;nbsp;marchift au pays dcTouloufain d’vne part, amp;nbsp;à la omtédeCominges amp;nbsp;de Bearn d’autre part.En la Comté de Bigorre gift le fort cha- ^’^^^^’**^ tlacLourdequitoufiours feft tenu Anglois,depuis quele pays de Bigorre fiÿrendu auMtet^'^ée ’»Royd’Angleterre, amp;nbsp;au Prince, pourlarcdcmption du Roy lehan de France, par tnddaiffée,(^ l'^itte delà paix,qui fut traittéc àBretigny deuat Chartres,^ cofermée depuis à Ca- ^»i neatiifbint 5» corne il eft côtenu cy-deflusf en vne autre Hiftoire.Quäd Ic Prince de Galles fut feutßruird’in

^ors d'Angleterre,amp; que le Roy fon pere luy eut donné.à tenir en ficfamp; en hérita- frodudion à ce ^t de luy, tou te la terreamp;Duché d’Aquitaine(ou il y a deux Ârcheucfchezamp; vingtdeux ^* ‘I^gt;rlt;f-(J wlchcz) 5: fut venu à Bordeaux fur Girôdc,amp; il eut pris toute la polfeflîô amp;toutcs les ^^^üeha-.Uet. tires,amp;cut feioumé enuirô vn an au pays, luyamp; la princefle fa ferne furet priez du CÓ- tlufrem. K»l, 'Ichâd’Arraignac,qu’ils voufilTétvenirenla Cote dcBigorre,en labellcamp; bône cité tTarbe,pour vcoir amp;nbsp;vifiter celuy pays,qu’ils n’auoient encores vcu.Si tendoit ledit Wc d Armignac à ce que,fi le Prince amp;: la Princefle cftoient en Bigorre, le Côte de ûttlesviendioitveoir,auquel il dcuoit,pour fa rançon, deux cens amp;nbsp;cinquante mille ''»iics,Sileur fcroit pricr,pourluy,quc ledit Comte de Foix voufift quitter ladite fom-

-ocr page 796-

TIERS VOLVME me,ou en partie,ou en faire gracc.Tant fit ledit Comte d’Arniignac,que IcPrinccamp;li Princcflf,à leur eftatfqui pour ce temps cftoit grand amp;nbsp;étofé)vindrcnt en Bigorrc,amp;.'lî logèrent en la cité dcTarbc.Tarbc cft vne belle ville,feât en p|^in pays amp;nbsp;en beauxvi-.gnoblcs,amp;: y a ville,cité,amp; chaftcl,amp; tous fermez de portes,de murs,amp;: de tours,amp;fcp rcz Tvn del’autre,car là vicnr,d’cntreles montaignes de Bearn SWe Catc!ongnc,label-

• lcriuicrede L^e,qui court parmyTarbc,amp; qui le fep|re,amp;: eftiariuiereaulli clerc corne belle caue de fontaine. A cinq lieues de là ficd la ville de Morlans( laqueDc eftau Cote de Foix) amp;nbsp;à l’entrée du pays de Bcarn,ôc delfous la montaignc,à fix lieues de far bc,la ville de Pau,qui eft aulfi audit Côte.Pour ce temps,que le PrinceSela Prinediee-ftoient à Tarbc,cftoit le Comte de Foix en la ville de Pau, car il y faj^it faire amp;editicr vn moult bel chaftel,tenant en la ville,au dchors,fur la riuiere de Gaue. Si toft comiuî il feue la venue du Prince amp;c de la PrincelTcfquicftoicnt à Tarbe)il fordonna,amp;les vint vcoir en grand cftat,à plus de fix cens chcuaux,amp; auoit foixanteCheualicrs en facom-Sd^erefpDnee P®ig™c. Delà Venue du Cofiite de Foix furent le Prince amp;;laPrinceflcfortréiouis,amp; du Princede ^“7 firenttresbonne chcrc,amp; bien le valoir, amp;rhonnoroitla Princefle trcfiien)cnt,amp; Galles à l'im- grandement, amp;nbsp;là cftoientlc Comtcd’Armignac, amp;lc Sircd’Albrcth,amp; futlePrince fertunité du prié qu’il voufift prier au Côte de Foix, qu’il quittaft au Cote d’Armignac tout, ou en Cimte d'^r- partie,la fomme des florins qu’il luy dcuoit.Lc Princc(qui fut fage,amp;vaillât hôine}rci-^gt;^»^^’ pQndit,toutconfideré,qucnóferoit,carpourquoy?Cóte d’Arraignac,vous fuites?ƒ par armes,ôc par belle journée de bataille, amp;nbsp;meit noftre coufin le Comte de Foixto® corps amp;nbsp;fes gens en aucnturc cotre vous,amp; fe la fortune fut bonne pourluy,St contr^' re à vous,il ne doit pas pis valoir.Par fait fcblable Mofeigneur mô pere nemoy nd^® rios gré,qui nous pricroit de remettre arriéré ce que nous tenós par belle auéture,*^ bóne fortune que nous eufmes à Poilt;fticrs,dont nous rcgracios noftre Seigneur.C^^^ le Côte d’Armignac ouit ce,il fut tout cbahy,car il allait failly à fes cntétcs.N‘’'’f j^ ne ceffa il pas,m ais en pria la Princcfrc,laquclle de bon coeur requit amp;nbsp;pria n“ ^‘’'^ Foix,qu’il luy voufift dôner vn dô.Madamcfdit le Côte) ie fuis vn petit hof^® ’ f» tit Bachelier, fi ne puis faire nuis gris dós, mais le dü,q vo” me demâdez(fil''^'î^'* de foixante mille frâs)iclc vous dónc.La Princefle tiroit à ce qu’outremétlc*^'’.’'!“-Ic dcmâdoit,lc Côte de Foix luy d0naft,amp;:lc CÔtc(quifageamp;fubtil cftoi?^'‘î“^^”,-befongnesaflez clcrvcoit,^ cfpoirdclaquittâccdu Côtcd’Armignacfe^‘’‘‘^° ? , propos t'enoic,amp; difoir,Madamc,à vn pourc Chsualicr,q ic fuis(qui edifcvilto^'' ftcaux)le dó,quc ic vous accorde,doft bien fuffirc. One la Prineelfe n’é peut autre c

• fe attraire,amp; quand elle vit ce,cllc dit,Comtc de Foix,ie vous demâde,é^prid9''^'°”^ facicz grace au Côte d’Armignac.Madamc,dit le Côte,àvoftrepricrciedoybienûcl-cendre.Ic vous ay dit que le dô,que vous me demanderez,f il n’eft plus grand de low® mille francs,ic Ic vous accorde,^ le Comte d’Armignac doit deux censcinquâtemil francs,amp; à la voftrc pricrc amp;rcqucftc,ic vous en donne les foixante mille.Ainfidemon /{elafehe defö ^^ l^chofe cn ccluy eftat,ar gaigna le Côte d’Armignac, à la pricrc de la Princefleo ^, Xante mille quitainc,foixâtc mille francs.Si retourna peu apres le Comte de Foix cnlonpays.lO“ francs au (^m rc Icâ Froiflart fay narratiô de ces befongnes, pour la caufe de cc que, quandie lu en fed'Armi^nat Comté dcFoix amp;deBcaÆ,icpairayparmylaComtédeBigorre.Si enqiiy amp;deman far le Comte J^y ^g toutes nouucllcs paflccs,dcfquellcs ic n’eftoyc point informé,amp; me fur dit qoe, Je Prince de Galles amp;nbsp;d’Aquitaine feiournât à Tarbe, il luy prit volôté amp;nbsp;pkilanccda • lcr vco^ le chaftel,dit de Lourdc,qui fied à trois lieues près de là,cntre la montaigne. Opand il fut venu iufques à Lourde,amp; il eut bien auifé amp;nbsp;imaginé la ville, amp;nbsp;ic cha-

* ftel,amp;:lcpays , fi le recommanda moult grandement, tant pour la force du lieu, que pour cc queLourdc ficd fur la frôtierc de pluficurs paySjCar ceux de Lourde peuuct cou ÀJeflre pierre rir moultauât au Royaume d’Arragon,amp; iufques cn Catclongncôt Barcclône.Siappd £gt;naut, coufin la tantoft le Prince vn Chcualier de fon hoftcl, auquel il auoit grande fin.icc, amp;quira' du Comte de uoit loyaument fcruy,amp; cftoit nommé meflire Pierre Ernaut,du pays de Bcarn,appcrt foix, ordonne' Homme-d’armes,St coufin au Comte de Foix. Meflire Pierre, dit lePrinceàraave-Cafitasne de nuc cn CC pays ic vous inftiruc amp;nbsp;fay Chaftclain amp;r Capitaine de Lourde, amp;Rcgard du ^quot;r edï'ca^^ P^y^ ^® Bigorre.Or gardez tcllcmétlc chaftel q vous en puilficz rédre bô copteàMon-l^j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feigneur mô pcrc,5c à moy.Monfcigncur,dit le chcualier,volóticrs. Làluy enfit foy amp;nbsp;■faucha. ï^i hômagc:amp; le Prince l’en mitcnpoIfcfliô.Orfaucz q,quâdla guerre fercnouuclla entre du frtm,rlt;gt;l. le Roy de France amp;nbsp;le Roy d'Angleterre, comme il cft cytdeffus contenu, le Comte

Guyde

-ocr page 797-

DE FROISSART. 7 ^^ylt;JcSaind-PoIamp;mcflSrcHue de Chaftillon, Maiftre des Arbalcftiers de France pourlctemps afifiegerent Srprirent la ville d’Abbeuille5amp; tout le pais de Ponthieu.En-'wonec temps deux ^ans Barons de Bigorre (lefquels eftoient nommez, l’vn meffire •f*‘2rnautBarbcfan,amp;l autre le Sire d’Anchin)fe tournèrent François:amp;faifircntauffi la Wjcité, amp;nbsp;chaftei A Tarbe: car ils eftoient feablement gardez pour le Roy d’Angle-f^ Or deraoura le chaftellt;lc Lourde à meflire Pierre Arnautdc Bearn: lequel ne cuicrendu pour nul aiioir:mais fit guerre grande amp;nbsp;forte à l’encontre du Royaume de france:amp; manda au pays de Bcarn,amp; en la haute Gafeongne,grand’ foifon de compai-gnonsaucntiireuXjpourluy aidera faircla guerre:amp;fcboutèrent iàdedâs moultd’ap-pertes gens aux irmcs:amp;r eftoient fix capitaines auecques luy,amp; chacun auoit cinquan-tcLances,ou plus fous luy.amp;tout premicrcmétfonfrcre,Iehan de Bearn,vn moult appert Efeuyer,Pierre d’Anchin de Bigorre, frere germain au Seigneur d’Anchin (ceftuy nefevoulutoneques tourner François)Nandonde Sai^dle-Colombe,Arnauronde Montau de Saindc-Bafilc,amp; le Bourg de Carncla. Ces Capitaines fi furent en Bigor-f^n Touloufin, en Carcalfonnois, amp;nbsp;en Albigeois, par plufieurs courfes amp;nbsp;enuahies. Gr,litoftcorame ils eftoient hors de Lourde,ilsfetrouuoient en la terre deleurs en-

•Jîmisiamp;fecroifibicnten courant Si en cheuauchant le pays, amp;fe mettoient telle fois à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

*3ueturc,poiir gaigner tréte lieues loing dcleur fort.En allât ils ne prenoiet riens: mais

’tretour riens ne leur échapoit:amp; amcnoient(tellc fois cftoit)fi grand’foifon de beftail ^tantdeprifonniers, qu’ils ne les fauoicnt ou loger: amp;nbsp;rançonnoienttout le pays, cx-'^^pteelaterrcauCôtcdeFoix: mais en celle là ils n’ofoiétpas prendre vnc poule fans P’ytr5nefurhommc,quifurtau Comte dcFoix,nequi cuftfon faufcóduir:car,filsl’euf 'litcourroucé,ils n’euftent point duré.Ccs compaignos de Lourde auoient trop beau 'Wouilleurplaifoit: amp;nbsp;ic chc^auchay affez près de là. Ainfi, comme ie vous ay dit, ^'‘lbcitédcTarbc:qu’ilstcnoicnttcngrandcdoutc:amp;:tindrent tant qu’ilsfefuftent t c^eßaßaudr '®?aûisàcux. En reuenant de Tarbe à leur fort, fied vn grand village amp;nbsp;vnc bonne .. ^yc(ou ils firent moult de maux)qu'on appeloit Guyors: mais ils fc meirent en pa-*^*^îcux. D’autre part, fur la riuicrc de Liffe fied vne bonne grofle ville fermée: qu’on «S“'quot;' “-^ ' ’Ppdlehîg^crcs.Ceux d’icelle ville auoient trop fort tcmps:carils eftoient guerroyez tariez de ceux de Maluoifin: qui fied fur vnc montaigne,amp;dcflrous court la riuicrc ' LlTe; qui vient fefjj-^yj^ç bonne ville fermée: qu’on ap^llc Tournay. Les gens de j^oiirnay auoient tout le trefpas de cc»x de Lourde, amp;nbsp;de ceux de Maluoifin. A celle ’nne ville deTournay ne faifoient ils nul mal, ne nul dommage, aucunement : pour- nbsp;nbsp;,

^’’tqinls auoient là leur retour amp;: leur palfagc: amp;nbsp;aufti les gens de la ville auoient bon ®’^rchédeleurpillagc: amp;nbsp;fi fauoicnt moult bien diflîmulcr auecques eux. Faire leur ^youenoit: fils vouloient viurc: car ils n’eftoient aydez, ne confortez de nulIuy.Le ca-P^Wdc Maluoifin eftoit Gafeon: amp;nbsp;auoit nom Remonnet de l’Efpée, appert Hom-®®’lt;larnics:amp; vous dy que ceux de Lourde amp;nbsp;de Maluoifin rançonnoient aulfi bien les ^^chans du Royaume d’Arraeon amp;nbsp;de Catclongnc,comme ils faifoient les François: ^mpadir ‘'fsn’eftoientàtpadisàeux. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ fe mettre en

pa.Jis, amp;nbsp;c-ftre à partis, ß^mße auoir pachcs amp;nbsp;có po(ïciün,yf/o no^re^titturt

Cemmint meßire leha» Froijjârf, en fi^^f^f fin veyagevers Be^rn^/’aeeompaigna ^’vn

Cbe»4lier du Camie de Foix: ^ni luy rdcompta comment ceux du chaßeau de Lourde firent Ortmaasfß le P^dler^au renouuedement des guerres de Cutenne^apres le trait-i( de Bretigny rompu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. nij.

pN ce temps que i’entrepry à faire mon chemin, amp;nbsp;d’aller veoir le Comte de Foix ■^ pourtant que ic reflbngnoye la diuerfité du pays, ou ie n’auoyc oneques entré)

le party de Carcaflbnnc,ic laiffaylc chemin de Toulouzc à la bonne main, amp;nbsp;^^*')sàMonteroral,puisàFongcs, puis à Belle, puis à la prcmierevillc de la Comtéde pix,amp;dc la àMaificres3amp; puis au chaftei de Sauredun: amp;nbsp;puis vein à la belle amp;nbsp;bone ci ^dePaumiers(laquelle eft au Côte de Foix)amp;là m’arrcftay-ic,pour attcdrccôpaignie IWilUftau pays de Bearn: ou le deflufdit Comte fe tenoit. Quand feu feioumé en la

Paumiers trois iours(laquelle cité eft moult deduifantc:car elle fied en beau vi-Wlc,amp; bon amp;nbsp;grand:amp; eft enuironnée d’vne belle riuicre3clcre amp;nbsp;large alTez: qu’on ^Wda Liege) en ce iourmevint d’auenturevn Cheualier du Comte de Foix (qui ^'j^tnoitd Auignon) lequel on appeloit meffire Efpaingdu Lyon, vaillant homme tSi b^s amp;nbsp;beau Cheualier: amp;nbsp;pouuoit lors eftre en l ange de cinquante ans.le me my en fa

a HIJ

-ocr page 798-

8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LETIERSVOLVMb

FmiJfart s’ac-ci)m(i4igne tie meßt re Eß-pding dulden, cheualier da Cemre dtFeix.

compaighic:amp; il auoit grand defir de fauoir desbefongnes de Fracc: amp;nbsp;fuîmes üx lur 1e chemin, ainçois que nous veinfliós àOrtais.En cheuauchât,leditCbeu^W qu’il auoit dit au matin fcs oraifós)fe deuifoit le plus du iour à n^y^cn ‘iemadatno les. Auffijquand ieluy en dcmandoye,il m’en refpôdoit.Au départir miers, nous paflafmcsle Mont de Celle (qui eft moult mal-aifé a monter) Sipal a delez la ville Saie chaftel d’0rtingas(qui eft renu du Rq^ de Franceamp;)pointn y entf^^^ mcs:mais veinfmes difner à vn chaftel(qui eft au Comte de Foix,à demicheuepat । la (qu’on appelle Carlat: amp;nbsp;ficd haut fur vne montaigne. Apres difner,le CheuaUe ^^ dit, Chcuauchon cnfemblc tout fouef. Nous n’auons que deux lieues de repays 1 valent bien trois de France)iufques à noftre gifte,Ie rcfpondy,Ie le v#eiI.0t,aitl ualietjuous auons huy paffe le chaftel d’0rtingas:qui a porté grand dômage ®®5? A Pierre d’Anchin le tcint:car il l’cmblaramp;fit dômage auRoyaume de France dcloW

mille francs. Et comment le^euft il?dy-ie au Chcualier. le le vous diray (dit-il) te dcNoftredamc de laMyaouft à vne foire en celle villc:ou tout le pays fetcflt;^*’{'.'^^j amoultdc marchandifes pourvniour. Pierre d’Anchin amp;: fa charge de compaiaquot; ( quifetenoientàLourdc)auoiêtgettéleurauis,delongtcmpS3àprcndreceftcVi

Saltihte de lechaftchôr n’y fauoient commetaducnir.Toutesfois ils auoient deuxdeleursvar gt;nbsp;^i^^end^quot;^^^^ ^™P^®5 hommes par fcmblancc enuoyez, des le mois de May, pour trouucrleruic^^f^ tintas ’^ nbsp;'^ maiftres en la ville;amp;les trouucrétrousdeux:amp;furent retenus,SceftoicntccsoeiiX lets de trop beau feruice pleins enuers leurs maiftres: amp;nbsp;alloicnt dedans amp;nbsp;debof^ fongner Sc marchander; non n’auoit nul foufpeçon deux. Auint que ce iour de » ‘ ƒ aouft il y auoit grand’ foifon de marchans eftrangers, dcFoix:dcBcarn,amp;dcrW ’ en celle villc:amp; vousfauez que Marchas (quad ils fe trouuét enféblc, amp;nbsp;ils neldot de grâd têps)boyuêt,par vfage,largcmêt amp;longuemgnr,pour entre eux ^^’•®”°””u0j( paignic,dont il auint qu’es hoftels des maiftres,ou ces varicts demouroient,ily ^’’^ grâd’foifon, amp;nbsp;làbeuuoient,amp;fetenoiettousaifes, amp;lcSeigneurderhoftelau^‘' ^^ Sur le poind de minuiâ:,Picrre d’Anchin amp;nbsp;faroutc vindrcnt à Ortingas: K de^’o rent derrière vn bois, eux amp;nbsp;leurs cheuaux, ou nous auons paffé; amp;nbsp;enuoycteflt’ . lcts,amp; deux cfchclles,cn la villc:amp; pafferent outre,ces varicts les foffcz,oiy5n^’“‘''^^j^5 enfeigné au moins parfond;amp; vindrcnt au mur delà,drcccrles efchcllcsA' s^^y^^». deux varlets dcffufdits,quiltur aidoicnr, ce pendant que leurs maiftres fee'^u. aç. amp;nbsp;les aidèrent tous à paffer: amp;nbsp;fe meirent en teil« auenture,quc l’vn des vad^''^* . ^-j • nbsp;nbsp;lier amena ces fix varlets à la portc:^là auoit deux ho mmcs,qui gardoient 1*^ . ? ^j varier dit à ces fix compaignons,Tenez vous cy tous quois,amp;: ne vous aiwnccz,'“ 4 ^^^ à tant que ie fiffleray.ïe fcray ouurir,à ces gardes,1’l:uis de leur garde dis ont les cir la portc.Ie lefaybicn.Si toft que ie leur auray fait ouurirl’huis dclcurgarde,iein ƒ ■ fi faillez auant,amp; les occiez.lc cognoy bien les clefs:car i’ay aidé plus de feptfow^? der la porte,aucc mon maiftrc. T out ainfi,comme il le diuifa:ils le firent:amp; le mû« amp;nbsp;cachèrent: amp;nbsp;cil f en vint à l’huis de la garde: amp;nbsp;ouit, amp;nbsp;trouua que ceux ^'^dlo'^) bcuuoient. lllcsappelapaijcursnoms(carbienlcscognoiffoit)amp;dit,0uurcz

• l’apporte du meilleur vi^que vous beuftes oneques: que mon maiftre vom«“®^^';^^ fin que vousfacicz meilleur guet. Ceux,quicognoiffoiétaffez le variety q^f“ qu’il diftvcritc,ouu ri rent l’huis delagardc:amp;il fiffla: Ôdcscompaignonsfaily’^ . ^ toft auant,amp; fe boutèrent en rhuis:n’oncqucslcs autres n’eurentloifir delcr«‘° ' furenèils attrapez, amp;nbsp;occis, fi quoyement, que nul n’en feut riens. Lors prirent i

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;clefs: amp;nbsp;vindrcnt à la porte, amp;nbsp;l’ouurirent: amp;nbsp;auallerent lepont fi doucement,quon^ ques perforine n’en feut riens. Adoneques fonnerent vn cor,vn coup taut feulement, ceux qui eftoient en l’embufchement, l’entendirent tantoft. Si montèrent tantoltw leurs chcuaux;amp; vindrcnt frapant des cfpcrons:amp; fe meirent fût le pont:amp; entrèrent ei’ ’Surpriß de la ladite ville:amp;prirenttous leshommes de ladite ville, en feant «à table,ou en leurs lids* 'Ville dortin- y\infî fut Ortingas prifede Pierre d’Anchin de Bigorre, amp;nbsp;de fcs compaignonsquie' ^ra^'' ^‘^ ftoient iffus de Lourde. Adonc demanday-ie au Cheualier, Et comment curent ils le rançon. nbsp;nbsp;nbsp;chaftcPIc le vous diray(dit meflire Efpaing du Lyon) A celle heure que la ville d’Ortin

gas fut prifc,eftoit,à fa male aucnturc,lc Chaftelain en la ville:amp; foupoit auecques Mar chans de Carcaffonne: fi qu’il fut là pris: amp;nbsp;lendemain au matin Pierre dAnchinJeft amener deuant le chaftel, ou fa femme amp;nbsp;fes cnfans eftoient: amp;nbsp;là 1 cfpouiicnta dcluy faire couper la tefte:amp; fit traitter dcuersla femme du Chaftelain, que, fonluy vouloir rendre

-ocr page 799-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;gt;

''^ndrele charte!,onluy rcndroit fon mary quitte amp;deliurc:Sc les laifleroitpaifiblcmcc piftir,amp; tout Ic leur fans nuIdommage.La Chaftclainc(qui feveoit en mauuais ertat amp;: Qurparty pour 1 amour je ce,amp; qui ne pouuoit pas faire vne guerre par ellc)pour rauoir ooroatyÄ pour écheucr plus grâd dommage,rendit le chaftel:amp; le chart;elain,fa fem-®5 amp;nbsp;fes cntans,amp; toft ce qui leur appartenoit,fe partirent: amp;nbsp;f en allèrent à Paumiers. oinfieutPierrc d Anchin la vilj^ amp;nbsp;le charte! d’Ortingas: ^ vous dy qu’^l’hcure, qu’il y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^ntra,Iuyamp;.'fcs compaignons y gaignerent trente mille francs, tantcnmarchandifes Wuilsytrouucrent)commc en bons prifonniers de France: mais tous ccux,qui ertoict la Comté de Poix ou de Bearn, ils deliurercnt eux amp;nbsp;le Icur,amp; fans dommage:amp; tint depuis Pierre d’^Vachin Ortingas bien cinq ans :amp;couroient luy amp;nbsp;fes gens bien fou-•icntjiulqucs aux portes de Carca(ronne(oii il y a d’illec feize grandes !ieuës)amp; endom ’’'agerent moult le pays, tant par les rançons des villcsCqui fc rançônoicnt)commc par P’IIag«)Quils faifoient fur les champs, amp;nbsp;furie pays. Èntandis que Pierre d’Anchin fe ’Gölten la garnifon d’0rtingas,fauâcerent vne niiiôtaudbns de fes compaignons(qui woientà gaigncr)amp; fen vindrent en v n chartc!(qui ert à vne bône licuë de là) qu’on ^‘tlcPaillici:dontmeirirc Raymond du Paillicr,vn Cheua!icrFrâçois,crtSeigncur.Si ’Çntfitreshien leur emprife(combien qu’autresfoisfy ertoientefforcez: mais nel’a-j,^,yj j^ ^^^_ ’’Oient peu prcndrc)qu’à celle fois ils rcfchelercnt,amp; le prirent:amp; auffi firent ils le Che-ßeau du pail~ Malieramp;la dame,enleurlit:amp;tindrétdepuisle charte! amp;laifrerct la dame amp;nbsp;les cnfans. lier par ceux ^ais ils garderont bien cnuiron quatre mois,le Cheualicr dedans fon charte!,tant qu’il de Leurde.^ quot;’ll paie mille francs pour fa rançon. En la fin,quand ils curent le pays affez trauaillé amp;nbsp;Corroyé, ils vendirent ces deux chartcaux,Ortingas amp;nbsp;le Paillicr,à ceux du pays: amp;nbsp;en Jfoôthuit mille fracs: amp;nbsp;puis fen allerer à Lourdc,leur principale maifon.En telsfaits-”tnes amp;auentures fe mettoient les compaignons tous les iours. Encores auint,cn cc 'quot;aps,qu’vu trefapert Hommc-d^rmcs(qui fc tenoit au charte! de Lourde)vn Gafeon, •^'’onappcloit le Mengeant de Sainôte-Bafilc).fe départit de Lourdc,Iuy trcnticmc:8c /’'vint chcuaucher,à !’auéture,en Toulouzain amp;nbsp;en Albigeois;amp; voulut amp;nbsp;cuida pren ^”12 charte! de Pcnnc,cn Albigeois;mais il ne peut:amp;,quâd il vit qu’il auoit failli à fon '’”onttjil vint douant la porte,amp; fit vne grande écarmouchc:amp; là eut pluficurs apperti-'5 alarmes. ^ celle heure propre eheuauchoit le chartclain de Toulouzc, meffire Hu-?’’o de Froide-ville^ foixante Lances:amp; cheut d’auenturc ^cnne, èntandis que l’écar-‘’’ouchefctcnoit.Tantortilmitpié àt^rc,amp;fcsgcnsauffi:amp; vint es barrières, ou on fc ^’’’’’battoir. Adonc fe furt le Mengeant de là party^fil curt pcu:mais il ne pouuoit.Là fe Mattoitvaillammêt,mainàmainau Chcualicr:amp;fit pluficurs appcrtifesd’armes:amp; priß^vn ea» quot;Ta,en deux ou en trois lieux,lc Cheualicr: mais finalemét il fut pris:car la force n’e- piétine nome le ®*tpa$ fiéne, amp;fcs gens auffi morts,ou p ris: amp;nbsp;peu fen fauucrent.Si fut amené le Men- Mandant de S'întàToulouzc: amp;levouloict lors la commune delà ville occire, entre les mains du -r- Bßile parle /'’cfchal;amp; àgrand’ peine le peut il fauucr,amp; mettre au chartc!:tant il eftoitforthay à lt;^M‘^^»» de oulouzc. Si bien luy cheut Si aduint que le Duc de Berry vint à Toulouzc. Il eut tant *“ '’‘^^‘' ”’'isfurlechemin,quclcDuclefitdeliurcr, parmymilIcfrancs,queleSénefchal en quot;’^pourfarançon.Quand le Mengeant fe vit deliuré,amp; iffut retourné à Lourde, pour nbsp;nbsp;•

^quot;’cccrt'ailpasàfairefcs cmprifes:amp;fepartit vne fois de Lcftrde,luy cinquième,fans ’quot;quot;cures,en habit d’Abbé:amp; menoit trois Moines: amp;luy amp;nbsp;les liens auoict couronnes ’’^«:amp;nccuidartiamaisnul,quilcsvcift,qu’ilsnefufrentdroits Moines: car trop bien ^uzjd» Man ?*uoiétilshabit,amp; la contenance.En tel ertat il vint àMontpeflicr;amp; defeendirent en ^^‘lt;»^ des.Ea~ ƒ llelderAnge:amp; dit que c’ertoit vn Abbé delà haute Gafcongne,qui fen alloîtà Pa^^^l^^^y^ ‘^‘ j5pourbefongner.il faccointad’vn riche home de Montpellier, qu’on noipmoit Sire î'*^^‘^ ‘^^' ”^ngcr,lcquelauoitauirià faire àParis,pour fes befongnes. Celuy Abbé dit qu’il l’y '’’^quot;ctoit à fes defpcns:lequcl fut tout ioycux,quâd il ouit dire qu’il auroit tous fes deb !’^quot;squittes:amp;fe meit au chemin auec le Mengeant,luy feulement amp;nbsp;vn varlet.Ils n’eu-''quot;tpasélongné Montpellier trois lieues, quand le Mengeant le prit, amp;nbsp;l’emmena par j^yes torfes amp;oblicqucs, amp;nbsp;par chemin perdu: amp;: fit tant qu’il le tint en fa garnifon de ^'quot;’’^dc:amp;puislcrançonna,amp; en eut cinq mille francs. Sainéte Marie (dy-ie) Sire, cc-^MengeantcrtoitilappertHomme? Ouy voir (dit-i!) amp;nbsp;par armes mourut il, amp;nbsp;fur ,• 'phecou nous palferons dedans trois iours,au pays qu’on dit Larre en Bigorrc,def-'*5viieyillc, qu’on dit l’Archinach. Et idc vous ramenteuray (dy-ie au Cheualicr)

nous ferons venus iufqucslà.

-ocr page 800-

4.0


LE TIERS VOLVME


Comment ProiJßtrt (ß le Chtualier Je Foix ayrtue rent àCafieresJà ou kcheualittluj^^^f la prife J'iee/le 'ui/Zepar les i^rmignacs,çfi außi la reprißpar le Comte Je Ffiix,é'^l^ en pour/uyuant leur chemin, ipuel^ues autres faits-d’armes J'enire les 1^ tmi^ß^ff C Foixiens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre v* ^

fCeux de La breth, qite noMt dißns ^Ibreth,

Alnfî cheuauchafmes nousiufqücsàMonftcquiei^vtlcbonilcviilcfermcc,qui^^ \ au Comte de Foix, que les Armignageois amp;nbsp;les t Labrilficns prirent Sr ^i^ ƒ , vnc fois:mais ils ne la tindrcnt que trois iours. Au matin nous nous partumes ac i ftcquiensamp;chcuauchafmes vers Palaminich,vnc bonne villefcrméejfcantnirh^ nc:qui cft au Comte de Foix. Q^âd nous fufmes venus bien près doéa,nous cuida ro ^ pafler au pont de Garonne,pour entrer en la ville:mais nous ne pcufnics: caHcio““^ j deuantilauoitfifortpleucs montaignesde Catelongnc amp;nbsp;dArragonjquvncau^ riuicre(qui vient de ccluy païs,amp; qu’on appelle Iç Saluz)eftoit tant crcué(auccccqu le court roidcmcnt)qu’cllcSuoit rompu, amp;nbsp;mené aual la Garonne, vncafehedupo qui cft tout de bois.Parquoy ilnousconuint retourner à Môftequicn,amp;difner,»^ là tout le iour.Le lendemain le Chcualier eut confcil qu’il pafleroit au-deuantdeU le de Caflcrcs,à bateaux,la riuiere. Si cheuauchafmes celle part: amp;vcinfmcs furief gc:amp; feifmes târ,quc nous amp;nbsp;noz chenaux fufmes outre: Je vous dy que nous paw j. la riuiere de Garône à grand’peine, amp;nbsp;à grand peril.Car le bateau n’cîloit pas trop? ’ ou nous pafrafmcs:amp; n’y pouuoit entrer que deux chenaux à vnc fois,amp; ceuxquiie noient,amp; les homes qui le bateau gouuernoienr. Quad nous fufmes outre, nousç mes àCafrcres:amp;:dcmourafmcslàtout Iciour. Entandisqucles varletsappat^'J ® lcfoupcr,mcirircEfpaingdu Lyon me dir,McIfirc Ichan allonvcoir la ville-^'^’p^^|j, allon.Nous paftafmes au long de la villc:amp; veinfmes à vne porte, quifiedt^®“*®. minich: amp;pafrafmes outre: amp;nbsp;veinfmes furies folfe^Le Chcualier me mon*“* y . d’vn mur: amp;nbsp;mcdit,Vecz vous ccmurillcc? 0uy,Sirc(dy-ic) pourquoylcæy'^' le le di pourtant(dit le Chcualier) que vous vccz bien qu’il cft plus neuf ^^ C’eft vcrité,refpódy ic. Or(dit-il)ie vous diray par quelle manière ccfut,amp;q“ ^ Sr-fc.Il y a enuiron dix ans que ce auint. Autresfois aucz vous bien ouy parlerqu^^»(^5 rc du Comte d’Armignac amp;nbsp;du Comte de Foix courut par le pays dcBcarf'Ç jj-^^^^ 1 e'eß dire, tcdcFoix ticnt,Ic Comte^’Armignactlc guerroyé: combien que mainte'’^”' ^^jj querelle ce pofc:mais c’eft pour les treues qu’ils ont cnlcmigt;lc.Si vous dy que les Arift*amp;^’§ g, pays «^c lcsLabriirrésn’yontriésgaigné:m#ispcrdutropdefois:carpourvnenuidüf • ^jj-^^ Béarn., las en Yucr, L’an mil trois cens foixanrcamp; deux, le Comte de Foixpritvne

près du Mont-dc-marfen, le Comte d’Armignac, amp;nbsp;aulïî le Seig. d’Albret,fount ^^ t le deute que amp;nbsp;tous Ics Noblcs,qui auccluy ce jour cftoiét: amp;nbsp;Ics emmena en Ortaistamp;ençof^ ces deux mem- Comté dc Foix en la tour du chaftcl d’Ürtais,amp;: en reccut pour dix fois cétrouit » Iresde reßede feulementdcccftcprifclà. Orauint depuis,que lepereau Comted’ArmigUYH rlaufi ne filent prefent cft)qu’on apcloit mcffirc lehan d’Armignac,mit fus vnc chcuauchee de csg ^'enetnùuen^l ^ ^^” vint vnc fois prendre amp;nbsp;cfchclcr la ville de Cafleres: amp;nbsp;y furent ^’itnoeu^^u^ ^m^yend^””- Hommes-d’armes: amp;nbsp;monlfroicnt qu’ils la vouloicnt tenir dcpuilfancc. meder, payant vindrent au comte dc Aixfqui fe tcnoit à Pau)commcntlcs Armignageois nbsp;nbsp;nbsp;^^

Sala ie^eremet briflicnsauoicntpris favilledcCaffcrcs. Luy (qui eftoitfage Chcualier Ît'^^, ^^,^^_ fardeffus, conforté en toutes ccs befongncs)appcla tatoft deuxfreres baftards, qu’il »un* nbsp;nbsp;nbsp;, ualicrs(mcflîrc Arnaut Guillaumc,amp;mcflîrc Pierre dcBcarn)amp;lcur dit, CheuW^e toftàT^aflcrcs.Icvous cnuoycray gens dc tous Icz:^ dedans trois ioursieferay^^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quesVous^ Si gardez bien que nul ne fe parte dc la villc,qui ne foit combattu (car v

ferez fors aflcz)amp;vous,venus par-deuant Caflercs,à force degens du pays porteramp;charroycr grand’planté debufehes, amp;nbsp;les mettre contre les portes, amp;nbsp;ne amp;r planter au-dehors,amp;puis charpenter bóncs grofles barrcs:car ic vueil que tous cW qui font dedans, foicnt tellement encloz, que iamais par les portes n’en faillcnt. Idc feray prendre autre chemin. Les deux Chcualicrs firent fon cómandement: amp;nbsp;1 en vin drent à Palaminich:Sc toutes Gens-d’armes de Beam les fuiuirent,Sc allcrcntauccques cux.11s fen vindrent au-deuant dc cefte ville dc CalTcrcs: amp;nbsp;fy logèrent. Ceux,qui £ dans cftoicnt,n’cn firent compte: mais ils nefedonnerét garde qu ils furent tellement enclos, que par les portes ils ne pouuoient ilfir, ne faillir. Au troificfmc iourlc Comte

venu,

-ocr page 801-

DE FROISSART.


ii


vcnuiilfitfairebarriercs tout autour de ceftc ville, S^aufli barrières au-tour defonoR: parquoy de nuit on ne leur peuft porter nul dômage. En ccluy cftat,fans les airaillir,les tinttatlongucmét qu^^viures leur faillirct: Car,côbic qu’ils enflent vins à grâd’plâtc,fi nauoiét ils là dedans que manger,ne par la riuicrc ne f’cnpouuoictilsfuir:car elle cftoit lots trop parfonde. Sipenferent en eux-me{'mes,quc mieux leur valoir eftre fesprifon niers,quclà mourir honteufemipt par famine.LeCôte de Foix entedit àlces traittez par j.:ßra^ect»ntii-my ce qui! leur fit dire,qià par porte qui fuft en la ville ils ne faudroiét: mais leur feroit ß^ig^jg i^ oiflaire vn permis au mur,amp;rvn à vn,cn leurs purs habits ils iftroiét:amp; côuint qu’ils prif- prifi de cajfe^ ^nteepartyjou autrement ils ne pouuoict finer: amp;,fclcCótedc Foix ne fen fuft atant rti,p4rleCtm ’ppaifé,ils fulTct» là dedas tous morts. On leur fit faire vn pertuis au mur (qui ne fut pas nbsp;nbsp;nbsp;^^‘^'

^opgrand)parlequel ils ifloient vn amp;nbsp;vn:amp; là cftoit le Cote de Foix armc,amp; toutes fes g« fur le chemin,amp; en ordÔnancc de bataille: amp;,ainfi qu’ils iflbiét, ils trouuoiétquilcs ^^tcueilloitjamp;amenoit deuers le Cótc,lcql les départit là amp;nbsp;les cuoya en plufieurs lieux, ^nafteauXjamp;fcncfchauflecs: amp;nbsp;pritfon coufin mcflîrclcnan d’Armignac, mcflircBcr-®ârddAlbrethjtneflire Manaut de Barbafan,mcflire Raimond de Benach, meflire Bc-J’^dich de la Corneille , amp;nbsp;cnuiron vingt des plus notables aucc eux : amp;nbsp;les mena aucc '»yen Ortais: amp;nbsp;en cut,auât qu’ils luy échapaflenr,ccnt mille francs deux fois.Par telle '’liniere que ic vous dy beau maiftrc,fut ce mur,quc vous veez,dépecé pou r ceux d’Ar ®*gnacamp; d’Albrcth: amp;: depuis fut il refaits«: réparé. A près qu’il eut acheue fon compte, ’’ousnousenretournafmesau logis: amp;ttrouuafmcs lcfoupertoutpreft:amp; Iclédcmain t Totu ceeem“ ‘'°usniontafmesà cheuahSecheuauchafmcstoutcontrcmôtlaGaronnc: amp;paflafmes mencement de f^'oiy Palaminidi: amp;puis entrafmes en la terre du Comte de Comminges amp;d’Armi- ‘^l‘fgt;*fi,gt;i*fi»* ^''îc,au cofté deuers nous:amp; d’autre part la Garonne fied: qui eft la terre au Comte de quot;g'f‘g^„f^‘yg~ ?'X:Encheuauchantnoftre ch^iin, me monftra le Chcualier vne ville aïTez förte,amp; emclairet “’‘’’neparfcmblant(qu’on appelleMartcras-le-Touflac)laqucllc eft au Comte de Cô-'’'*’'gcs:amp;d’autre part lariuierc,fur la montaigne me monftra deux chaftcaux:quifont 'quot;Jointe de Foix:dont on appelle l’vn Montaural,amp; l’autre Monclare.En cheuauchât j'’f''tcesvillcsSe:chafteaux,fclonlariuiercdeGaronne,cn vne moult belle pracrie,mc

‘'Chcualier,Meflire Ichan,i’ay vcu cy plufieurs fois de belles écarmouchesSc dures ^®®Çonttes des Foixais amp;Armignacs:caril n’y auoit ville ne chaftel, qui nefuftpour-^^*æamp;garniedcGcns-d’armes: amp;nbsp;là couroient amp;nbsp;chaçoic«t les vns fur les autres: amp;nbsp;là [^'‘•ous vous en veez les mafurcs.Si firent les ArmignaeSjà l’encontre de ces deux cha-5’ux,vnebaftide,amp; la gardoient les hommcs-d’armcs:amp; faifoicnt moult de maux par , p’b riuicrc,en la terre du Comte de Foix.Mais ie vous diray commet il leur en prit. j^^Comtc deFoix y enuoya vne nuit fon frere,meflire Pierre de Bearn,à tout deux ces ’''ces:amp;fl menoient,en leur compaignic,bic quatre cens villains,tous chargez de fa* ^ 'Contreceftebaftidc, ôr encores grand’foifon de bois, qu’ils couperet en ceshayes

''’CCS buyflbns,amp; puis boutèrent le feu dcdans,fi brullercnt la baftidc, amp;nbsp;tous ceux

1 '‘’'dascftoict,fans nul prédre à mercy.Oneques depuis nul ne fy ofoit rcmettre.En j^ ''^paroles Sc deuifes nous chcuauchalmcs le iour contiÿmont la riuierc de Garône:

''ôjd vne part amp;nbsp;d’autre de la riuierc,pluficurs beaux chaft^ux amp;nbsp;forterefles. Tous •

j 'quot;‘îQui efloient par-delà,à la main fencfl:re,cftoient au Comte de Foix:amp; ceux,qui c-®''ntpar-dcça,deuers nous cftoiét au Comte d’Armignac:amp; paflafmes à Montpefae,

, dchaftclamp;fort,feanthautfurvnerochc:amp; deflbus eft le chemin amp;nbsp;la ville. Aude- r - - j °'^dclavilie,!ctrai(ftd’vnearbalcftc,àvnpasqu’onditla Garde:quiavnetougt;furle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^

^‘^ roche amp;nbsp;la riuiere: amp;: deflb’ celle tour,fur le paflagc,a vne porte de fer, j/^^[^ **^^^ . '‘'c: Ikpourroiét bien fix perfonnes gardercepaflage contre tout le moftdc: caril pc/jc,^ue le cd jpeutquedeuxperfonnesde front,chcuauchcr,pour l’occupation de la roche amp;nbsp;de tedeldoixpajpt ij“quot;crc.Adoncdy ieau Chcualier,Sire,veczcy vn fortpaflàgc, amp;: vne forte contrée pour fèceurir li^Ws.Ccft voir(refpondit le chcualier)^ combien que l’entrée loir forte,toutcsfois quot;»xde P4u-onitc de Foix amp;nbsp;fes gens la conquirent vne fois.amp; paflerent luy amp;: fes gens tout par nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

^^ furent àPalaminich,amp;à Monftcquicn,amp;iufques àlacitédcPaumiers.Si cftoit le ’’^iS'’'‘quot;* jpebienfort: mais Archers d’Angleterre,qu’il auoit en fa compaignieduy aidèrent qu’il auoit aufli de pafler tout outre, pour venir à la mar-

d) p^auraiers. Orcheuauchezdelezmoy (ditlcCheualicr) amp;icvous diray quelle J ^'’''Ifit.Adoncchcuauchay dclez meflire Efpaingdu Lyon:amp;il me comméçaàfai-

‘quot;’compte.Lc Comte d’Armignac,amp;le Sire d’Albreth(ditle Chcualier)à tout bic

-ocr page 802-

î» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E T I E R s V 0 L V M E

cinq cens Hommes,f en vindrent en la Comte deFoix,amp;cn la marche de Paumicrs;S-fut à l’entrée d’Aouft: qu’on doit les biens recueillir aux champs, amp;nbsp;que les raifinsmeU' riffent: Sien celle faifon il en y auoit grand’ abondance au pay^cfîufdit:5rineilîrelc' han d’Armignac amp;nbsp;fes gens logèrent adonc deuant la ville amp;chaftel de Sauurcdan,a vne petite licuë de la cité de Paumiers ; Sc là liurerent ils affaut : mandèrent a ceux de Paumicrs,fils »e rachaptoict leurs blczamp;leurs vins,qu’ils ardroient amp;nbsp;deftruiroiéttout-Ceux de Panmiers fc doutèrent (car le Comte leur Seigneur leur cftoit troploing: c3r il eftoit en Beam) amp;nbsp;curét confeil d’eux rachaptcr: amp;nbsp;fe rachapterent à cinq mille fracs* mais ils prirent quinze iours de tcrmcdefquels on leur donna.Le Comte de Foix fatin' zr ci» mots nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ '^‘^'^^ cet affaire.Si fe haftaau pluftoft qu’ilpeut:amp;: mâda gci*dc tous coft«.

ßfittansßnt^ad. fen vint, f par cette porte du pas,bouter en la cité dePaumiers:^ gensluy venoient c ioufiez^ plu sa tous Iez:amp; auoit adonc douze cens lanccs:ôc fuft venu,fans fautc,combattre mcffirelC' là-comme außi han d’Armignac amp;: fes gens,^ils l’cuflent attendu:mais ils fc retrahirent:^ rentrèrent en le cheualier le la Comté dc Commingcs:amp;n’cmportcrétpointlcditargent dcceuxdePauraicrs.cit promet dire cj ils n’eurent pas loifir del’attcndre.Maispour ccnelcquittapasleConatedeFoix;æî*5 deffiis, combien jj^. .^ p^m-Q jf^ g^ qu’il l’auoit gaigné: car il eftoit venu tenir fa iournée, amp;nbsp;bonternoff ^/(f «» ^y pgg ennemis. Si l’eut: amp;nbsp;en paya fes Gens-d’armes: amp;.' là fc tint,tant que lesboquot; ncs gens curct-cueilly amp;nbsp;vendangC5amp; leurs bies mis a lauuete.Par ma roy(awc ^“^ ,^^ ualier) ievous ayouy volontiers.Encc menant,nouspairafmesdelezvnchaltelgt;q’;' appelle la Bretite, amp;nbsp;puis vu autre chaftcl, qu’on dit Bacellcs:amp; tout en la Co®^® .

Comminges.En cheuauchant,icregarday,amp;vcy,par-dclàlariuicre,vntrcsbclcnî amp;nbsp;grand, amp;nbsp;bonne ville par apparence, le demanday au Cheualier comment^^ ftel eftoit nommé.Il me dit qu’on l’appcloitMontefplain: amp;eft àvn(quieftcounn Comte de Foix, amp;nbsp;porte les vaches par armoiric) q^’on dit meflire Roger d nbsp;nbsp;nbsp;^^^

C’eft vn grâd Baró,amp; vn grad terrié en ce pays icy,amp; en ToulouZain, amp;nbsp;eft pourlep fent,Sénefchalde Carcanonne. Lors demâday-ie à mcfîircEfpaing du Lyons wc mefftre Roger d’Efpaigne,qu’eftoit il àmeffire Charles d’Efpaigne,qui fut Cône de France? Donc me refpondit le Cheualier,amp; me dit,Ce n’eft point defesEiP^^ j^ là.Car meflire Loys d’Efpaigne amp;nbsp;ce meflire Charles,dcquoy vous parlez,vin^jg Royaume d’Efpaigne ancienncmcnt:amp; eftoientd’eftradion d’Efpaigne,«de ^^^æ^ parleur mere: amp;nbsp;furent confins germains du Roy Alphons d’Efpaigne: ^^^Lupar' ieunefle,meflire Loys d’Efpaigne, es guerres d»Brctaignc: carilfut toubo^‘^ ^ j, • nbsp;nbsp;nbsp;tie à SainétCharles dc Blois,contrc^c Comte dc Monfort. A tantlaifrafinÇ5'^° . ^^^^

lcr dcceftematière : amp;nbsp;veinfmes ceiourà Sainft-GoufFens ,vnebônevdleQ'f ^^^ Comte de Foix,amp; lendemain veinfmes difncrà Monercilvne bonne vifeS^ -quelle cft au Roy de Frâcc:amp; la tient meflire Roger d’Efpaigne. Apres dinner noj’ -[sala dit la tafmes à chcual: amp;nbsp;prifmes le chemin ‘de Lourde amp;nbsp;dc Mauuoifin: amp;nbsp;cheuauc Landebone. parmyvnes landes,qui durent bien quinze lieuës,amp;appelle on ccslandcstL^ ^.

vous:amp; y a moult dcpérilleux pafrages,pour gens qui feroient auifez de malw • ^ my Lanne-dc-vous fied le qjiaftcl dc la Mcfcrc (qui cft au Comte de Foix) a vn g ^ • lieue en fus de la ville dcTournay, deflbus Mauuoifin: lequel ChafteUeLneo ^ môftra,amp; me dit ainfi,'\^cz là Mauuoifin. Aucz vous point mis envoftreHn nbsp;nbsp;jj^

vous m’auez parlé) comment le Duc d’Aniou, du temps qu’il fut en ce pay^^q deuant Lourde,y mit le ficgc^amp;lc conquit,amp; le Chaftel de Gringalct,futûrquot;^' ’ vouî^oyez cy-dcuantnous:qui cft au Seigneur delà Barte? lepcnlayvn petit '^^‘^^j dy, le croy que ie n’en ay riens, amp;nbsp;que n’en fu oneques informé. Si vouspiw q m’en rcc»rdezla matiere:amp;i’y entédray volontiers:^ dides moy auantqueie ^^ blie,quclariuicrc dc Garonne cft dcuenue:caric ne la voy plus. Vous diftcsvoiq Chcualier(Ellc fe part d’etre ces deux mótaignes:amp; naiftamp;vient d’vnefontaine,a lieues d’icy(ainfi qu’on voudroit aller en Catclôgnc)dcflbus vn chaftel, quon di Beart,le dernier chaftcl du Royaume dc Francc,dcs frontières de par-deçà, fut c des du Royaume d’Arragó:amp;en cftSiteamp;chaftelainpourlcprcsét,Srdeto^eji ^ de là enuiron, vn Efeuyer qu’on appelle Arnauton: amp;nbsp;eft nommé Bourg d EfpaigO ’^^ coufin germain à meflire Roger d’Efpaigne. Si vous le voyez,vous dires bien p me a bien façon amp;nbsp;ordonnance d’eftrc droit Homme-d’armes. Si a ce Bourgs ^P^^^ gne plus porté de dommage amp;nbsp;dc contraire à ceux de Lourde, que tousles C ^^“^ .^ ne les Efeuyers de ce pays n’ont:amp;vous dy que le Comte de Foix I ayme bien- car ^^^

-ocr page 803-

't

DE FROISSART.

foncópaignon en armes. le vous laifleray à parler de liiy(car ace Noel vous le pourrez vcoircnFhoftcldu Comte de Foix)5e vousparleray du Duc d’Aniou5CûmmencilvinE encepays, Séquelle eSbfe il y fit.

Ce^tinaaiio» du veyfge de FroiJ/àrt auec le cheuaUer de Foix:ijai l»y eompte tjuel^ue/pe-tilesferticularite^dußeg^e c^ Breß(ß de Deruale» Bretatgne^ç^ eome»tjeDued’^n- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

m recoutira Mauueiß» (ß Trigaletßtr les Ongletst nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. v l.

A Doneques cheuauchafracs tout bellement: amp;nbsp;il comméça à parler: amp;nbsp;me dit ainfi, TlAu commencement des guerres amp;nbsp;que l’on conquit amp;nbsp;gaigna, fur les Anglois, ce 'luilstenoientcn’Acquitainejamp;r quemeflircOliuicrdetCliflbnfut deuenubon Fran- f /ly audit Çou, il mena le Duc d’Aniou(commc vous raucz)cn Bretaigne, fur la terre que meflire Clcfquin,yHi Robert CanoHe tenoir,^ au fiege deDcrual: amp;nbsp;ie eroy bien que tout ce vous auez en »«us‘tuons cor-''oftre Hilloire,amp; le traite,que meflire Hue BriceTon cou{in,fit au Duc d’Aniou deren- •'‘£‘fil«»-^dat flrelechaftel, amp;cômentil Iiurahofta2cs,fc plus fort que le Duc d’Aniou,qui là eftoità

»ege,nevenoitpour leuerle fiege, amp;nbsp;comment, quand meflire Robert Canolle le tut y^g^ Volume de bouté au chaflel de Derual, il ne voulut tenir nuis traittez. C’eft vérité, Sire: amp;nbsp;tout ce „^ß^e Auteur: f^y-iebien.Etyauezvous derécarmouchc,quifutdeuantlechaflel,ou mclfircOliuicr au 317. deß 'IcCliflbnfutnaurcPlenefiy (dy-ic) Ilncmclouuicntpasdetour. Mais dites moy de ^uels dßmd^ Ifcarnioucheamp;du fiege, comment il en alla. Par-auenturclcfauez vous par autre ma- w^ßrqce,ff-oicre,qucic ne fay,vous retournerez bit à voflreprops^s de ceux de Lourde amp;nbsp;de Mau- '*^ 1'*' ■^'^ ®oifin. C’eft vérité (dit le Cheualier) l’en parle, pourtant que meflire Garfis du chaflel, ^^TBricc*^quot;*”quot;

'n moult vaillât Cheualier de ce pays cy,lequcl cfloit bon Frâçois,cfloit allé querre le Ônc d’Aniou,pour l’amener deuât Mauuoifin;amp; le Duc auoit fait fon mâdement, pour '^rlaiournéc deuât Derual:amp; ^ meflire Garfis pour fa vail!âce,Marefchal de fon oft. ^«ité cft(conimeieluy ouy dire depuis) que,quad il veit que meflire Robert Canolle 'quot;tbriféôr rompu ces traitez,Sf que le chaftel de Derual ne redroit point,il vint deuers ‘^Ûüc:amp; luy demanda,Monfcigncur,que ferons nous de ces oftages? Ce n'eft pas leur bquot;‘te)neleurcoulpc,que le chaftel n’eft rédu:amp; ce feroitgrand péché,fi vous les faifiez mourincar i^ font Gentilshômcs:amp; n’ont point deferuy mort.Donc(refpódit le Duc) 'Rilbö qu’ils foiçnt dcliuFez?Ouy par mafoy:ditlcGhcualicr:quicnauoitgrâdcmcnt pitié.Allez(ditleDuc)faitcs en voftre volôté.A ces mots dleflîre Garfis du Chaftcl(cô '''eilmcdit)pourdcliurer fes oftages f%n alloit.Sij^cncôtra en fon chemin meflire Oli-quot;tcrdeClilTonrquiluy demanda ou il alloir,amp;dont il venoit.Il luy dit,lc vien de deuers 'ôfeig.d’Aniouiamp;voisdeliurcr ces hoftagcs.Dcliurer!(dit meflire Oliuier)Attêdezvrr Wtamp; retournez vn petit auec moy deuers lcDuc:11 fen vint deuers le Duc, qui cftoit ^“ntpefifàfonlogis.Mcflire Oliuierlefalua:amp;luy dit, Môfcig.qllc cft voftre intétion? ^'niourrôt point ces oftagcs?Par ma foy fi fcrôt,en defpit de meflire RobertCanolle ^^fgt;ne(nretVire3quiontmcnty leur foy:amp;icyueil bien que vous fâchez,quc,filsne ®lt;türét,dedans vn aniene mettray bacinet en tefte,pour voftre guerre.Ils auroiéttrop ^^^ ’'/^v '’^ bü marché;fîls eftoient quittes ainfi.Ce fiege vous a cou^Jé 60.mille frâcs:amp; puis vous ^,^^'Brice foulez faire grace à vos cnncmis:qui ne vous tiennent nulle ^yauté. A ces mots feren- ^„ tbmmetue^^ WônaleDuc d^niou:ôc dit,Meflire 01iuicr,faitcs en eequ^on vous fcmble.Ie veux ment de ce lt;igt;iilsmcurcnt(^it meflire Oliuier) Car il y a caufes;puis qu’on ne nous tient nos conue- chap.

quot;änces.Lors fe partit il de deuant le Duc: amp;nbsp;vint en la place,deuant le chaftel: n’ôcques '’'«(TireGarfis n’ofa parler,nc prier de paix pour eux: car il euft perdu fa peine: pgis que ^'®rc Oliuier de Cliironl’auoit cntrepris.il fit appelerRacclin,quicftoitleTrcnchc-f^Rcjamp;fit décolcr deux Chcualiers amp;nbsp;deux Efcuycrs:dont on eut moult grind’ pitié:5i * fnplorcrent plus de deux cens en roft:amp; tantoft meflire Robert Canolle fit ouurir vne poterne hors du chaflel,amp; fur les folfez il fit,cn defpit des François,décolcr tous les pri-fonnicrs,qu’iitcnoit(n’ôciln’en refpitahómc)amp;puis fit ouurir la porte du chaftel, amp;nbsp;a-'lalcr Jepót,amp; iflir les gés qui leâs cftoiét,amp;:aller aux barricrcs,amp;aflraillir outre les barric '«,amp; venir cobatre amp;nbsp;écarmoucher aux Frâçois:amp;vo’dyfeóme meflTirc Garfis me dit) ^quot;üy eut écarmouche trcsforte:amp; du premiertraidy fut nauré meflire OliuierdeClif-Motilfcn retourna en fon logis,amp; là furent tresbos Homes d’armes deux Efeuyers ®paisde Bearn,Bertrâd de Barugc,amp; Ernautô du Pin:êclà hret des appertifes d’armes jjfZ;amp; tous deux y furet naurez.Lédemain on fe dèlogea:8c vintle Duc auec les gens-lt;iatmesquil auoit tenus deuât Dcrual3à Touloufc,amp; de là,en ce pars: amp;nbsp;tout en intétio

b

-ocr page 804-

14 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LETIERSVOLVME

de deftruire Lourde:car ceux de Toulouze f en pleignoiét trop grandement. Comcic vous racôpteilauint;amp;futtoutpreniieremétle fiegemiSjduDucd’Aniouamp;delesgC) tj»^«^» Duc deuant le chaftel de t Mauuoifin, que nous voyôs icy deuant trous,amp; auoit le Duc en d’Ameu deuat cópaignie,bienhuitmillecóbatans,fanslesGéncuoisamp;Iescón*3nesdesbonnes\i Mauu^ßn, gt;jHt^ ^cs Sénefehaucées de ce pays. Du chaftel de Mauuoifin cftoit Capitaine,pour lors,ui lgt;eut ejireenla ßfeuyer Gaftftnjqu’on appcloit Raymônet dc rEfpce*moult appert Hommc darnies. ^chlquot;^ 13 du * ^°“5 ^^5 iours y auoit aux barrières du chaftel tcarmouchcs,amp;faifts-darmes,amp;app«^ freni^yelume f^^quot;^^’ ^ beau lanceis de lances, courfcs amp;nbsp;enuahies de compaignons,quifedeliroicnt:J auancer: amp;nbsp;eftoient le Duc amp;nbsp;fes gens en ces beaux prez, entre la ville dcToumayai chaftel,amp; fur la belle riuiere de Liftc.Lc fiege eftât deuant le chaftel de Mauuoiiin,nie t Peu deuant firet Garficn du chaftel, qui eftoit Marefchal de roft,f’cn vint,à tout cinqccsconi at ^^^■*’^- tans,amp; deux cens Archers amp;nbsp;Arbalcftiers,amp;bien deux mille autres hommes des com r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tgt;nunes,mcttre le fiege deuant le chaftel de t Trigalct (que nous auons cylaméderricrc

c^tp*precedent iious)lcqucl chaftel vn Efcuyer Gafcon gardoitpour le ftre de la Barde: car il cftoit on coufin:amp;i’appcloit on le Baftot de Maulion(amp;y auoit cnuiron quarante compaignon$ dedans:qui eftoict tous maiftres ôe Seigneurs de Lane-de-bourc)ne nul ncpouuoitâ lerne cheuaucher parmy cepays,filn’eftoitpelcrin:allantàS’.Iaques,quilneru tpn, mort,ou rançonné, auccvnc autre forte place,vers le Mefen: de laquelle touspillaß robeurs,afrerablez de tous pays,auoient fait vncgarnifon: laquelle place on nomme N emilleux:amp; eft vne forte place,qui eft toufiours en débat entre IcComtcdcFoß Comte d’Armignac;amp; pource n’en faifoient copte les Seigneurs,quad leDuconni vint en ce pays.Qiiâd meffire Garfis fut venu deuât le fort de Trigalet,illcfitcnuironet d’vnc part, car au cofté deuers la riuiere on ne le peut approcher, amp;nbsp;là cutgranoa» au, dur amp;nbsp;fort,amp; maint homme blccé dedâsamp; dehors, d»traid:amp; y fut meffireGarfiscm^ ioursiSc tous les iours y auoit alfaut amp;nbsp;écarmouche,tant que ceux de dedansymoue l’artillerie qu'ils auoiét:teliemenr qu’ils n’auoiêt plus riens quetraireiôcbienlenapp.^f ccurent les François.Adonc par droite gétilleflc fit meffire Garfis venir P^l®’'^ ”^^ faufconduit,lc Capitainc:amp; quad il le vit,il luy dit,Baftot,ie fay bien en quclpa^V j^ cftcs:vous n'auez point d’artillerie,nechofedcquoy vous defendreàafTaiWjioi^^/ÿ, lances. Si fâchez que,fe vous eftes pris à force, ie ne vous pourray fauuer,ne''‘’ gnons,quevousncfoycz iWorts des Communautez du pays.Laquelle cbo»'® * droyepas volontiers:car encores ef^s vous mcüi coufin.Si vous confeiHeq'^®'*’.,.. dez le fort,entâdis qu’on vous en prie:vo’ n’en pouucz auoir blafmc dulaimn* autre part querre voftre mieux,vous auez affez ccftc fortreffe tenue. Monfcigneuri podit rEfcuyer)i’oferoye bien,ailleurs que cy,hors du parti d’armes faire ccq“*®®5®, feillericz, car vrayement fuis ie voftre coufin,mais ie ne puis pas rendre le fort tout c • car autellc part y ont ceux,qui font dcdans,comme moy:quoy qu’ils me ticnnenta uerainamp;àcapitaine.Icmcretrairaylàdcdâs:amp;lcurremôftrerayceqiievousmcûi • S’ils font d’accord de le rédre ie ne le dcbatray iazamp;fils font d’accord du tcnir(quciq

' finquei’endoycprcdre)i’cr^ttendray ^auétureaueceux.C’cftbiédit(ditmcfl'tƒ

• nbsp;nbsp;fis) vous vous en pouucz ^ic partir,quand vous voudrez:puis queie fay voftreintend®* n.' A tant fen retourna le Ballot de Maulion au chaftel deTrigalct:amp;quwdilfutl^'‘’quot;”’

il fit venir tous les côpaignonsemmy la court:amp;là leurrcmôftralespSülleSjtdftsft meffire Garfis luy auoit dites: amp;nbsp;fur ce il leur demanda confeil, quelle chofeilf® d oi bonq^ à faire,Ils fc cofcillcrét logucmét: Les aucuns vouloiét attcndrcrauctutc,^«' foictqu’ils eftoiét forts aircz:amp;lesautrcsfcvouloiétpartir:Kdifoiétqu’ileftoitheure. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;car ils n’ai^iét plus d’artillcric:amp;fcntoict le Duc d’Aniou cruel,amp; les cómunesdeïou

loufe,de Carcafsônc,amp; des villes de rêuiron,courrouccz fur cux,pour les gratis dorniges qu’ils leur auoient fait amp;nbsp;porté:Tout confidcré ils faccorderent qu’ils rendroientk fort:mais qn’ils fulfent conduits fauuement, eux amp;nbsp;les leurs, iufques au chaftcl-Culier que leurs eópaignóstenoiet en la frôticrcTouIoufiênc.Surceluyeftat retourna enlop le Ballot,parler à meffire Garfis:lcquel leur accorda ce qu’ils demandoient:caril veoit Ceux de Tri^a p^jf^^c cófidcroit,quc le chaftel n’eftoit pas,par airaut,legcr à coquerre, amp;nbsp;que trop leur fL^^deX^sdu pourvoit coufter de gens. Adoncfordonncrcntilspourpartirtamp;troulicréttoutcequc cLßel'^Manß trouffer peurent.Du pillage auoicnt-ils aflez. Ils emportèrent le meilleuramp;lcplusbcl, chai de teil du ^ le demourant lailTcrét.Si les fit meffire Garfis du chaftel mener amp;nbsp;coduircfanspcril, J5«f lt;i’.X»/»«fiufqiies au Chaftel-Culicr. Ainfi curcntles François en ce tempsledit Chaftel de Tri-gai«-

-ocr page 805-

DE FROISSART.


IJ

galet,Si le donna meffirç Garfis aux communes du pays,qui en fa compaignè cftoient: kfqucllcs en ordonnèrent tantoft à leur plaifancc:amp;fut qu’ils l’abbattirent amp;nbsp;deftruifi-réten la manière quewus auezveü: car il fut tellement abbattu,que depuis nul ne mit entctcaurefaire.Del^melTire Garfis fé voulut venir au chaftelfNatilleuxfqui lied Zur t^«^'’'^/ «slandes,près du chaftcl de f Lamen) pour le deliurer des copaignons, qui le tenoiêt ^«^/^^quot;^^^or tuais furie chemin on luy vintf!irc,Mófcigneur,vo’nauez que faire pJrisauatzear vous v^V nettouuercznulluyauchaflelNâtilleux:ceux,quiletcnoictfen font partis,amp; fuys,lcs par-ananh vtgt;sçà,8£ les autres là.No’ ne fàuôs quelle part.Dôc farrefta meffirç Garfis furies châss ^fauifa quelle chofe en eftoit bonne à faire,Là eftoit le Scnefchal de Nobcfcn:qui dit, ^•rqee chaftcl eft en ma Scnefchaucée;8r doit efire tenu du Côte de Foix.Si vous prie, oaillezlcmoy;amp;ielcferay bien gardera mes courts amp;nbsp;defpés:nciamais hómc,qui mal viieiUcau pays,n’y entrera.Sire(dirét ceux dcTouloufe,quîlà ertoict)il parle bien. Le ^^iicfchaleftvaillât homme amp;nbsp;preudh0me.il vaut micifX qu’il rait,qu’vn autre.Et ielé *ucildittncflire Garfis. Ainfi fut le charte! dcNâtillcux deliuré au Sénafchal dcNobe-^quitâtoft cheuaucha celle part:ôe fc bouta dedâs:amp;: le trouua tout vuide3amp; fans gar «fcamp;ntreparer ce que déropu ertoit:amp; y mit,pour capitaine vn Efeuyer du pays(qu’on ?Ppdoit Fortifie de S.Pol)amp; puis f é retourna au fiege de Mauuoifin:ou le Duc ertoit:amp; *ƒ eftoit reuenu meffire Garfis du charte!,amp; toutes fes gés:amp; auoit recordé au Duc d’An 'ou lachcua!erie,amp; c(5mét il auoit exploité.Enuirô fix femaines fe rît le chaftcl de Mau quot;uifinjScprefque tous les iours,aux barrières,!! y auoit faits-d’armes amp;nbsp;écarmouches de quot;eux de dedâs à ceux de dchors:amp; vous dique ceux de Mauuoifin fe furtentaffez tenus quot;îde chaftcl n’eft pas prenable,!! ce n’eft par long fiegc)mais il leur auinr quo leur tob 'fteauë,d’vncpart,du puis qu’ils auoient(quified au dehors du chaftcljSclescifternes 'lullsanoiét là dedâs) fecherct^car onc goûte d’eauë,durant fix femaines,ne cheUt du Wâtfit chaud amp;nbsp;fcc)ôc ceux de l’oft auoict bien leurs aifes de la belle riuicre:qui leur '^''u^itclere,nette,Sé roide:dótils eftoiêtferuis eux Scieurs chenaux. Quad les copai-^®$Magarnifon de Mauuoifin fc virét en ce party,fi fe comeccrét à ébahir,car ils ne rouuoict[5gyçp.|^j (jyj.er,dc vins auoiét ils affez.-mais la douce eauë leur failloit.Si eu-f^’^itici^oiét dcuersleDuc,ainfi qu’ilsfirct, amp;impctralcdit RaytaÔnet

,, ^‘póevnfaufeonduit pour venir en!’oft,parler au Di^, Ledit Capitaine l’eut affez ^l'rcment amp;nbsp;vint parler au Duc d'Aj;iiou:Sc dit,Mófeigncur,fe vous nous voulez faire jOnecopaignlcjà mes eópaignós Sc à moy,ic vo^redray le chaftcl de Mauuoifin.Q^el-^J^'■quot;^p3ignie(rcfpódit le Duc) voulez vous que ie vo’ facc?Partez vous en:amp;t allezvortre • quot;roin,chaciin en fon pays, fans vous bouter en fort,qui nous foit cótrairc:car,fe vous

1 outez, amp;nbsp;ic vous y tiénc,ie vous liureray «à flocelin: qui vous fera les barbes fans ra- t ^‘‘»'-^nf ''îr.Môfeigneurjdit Raym0ner,filcft ainfi que nous partós,il nous en faut porter ce quot;ifnoftrc:carno’rauôsgaignépararmes,amp;: engrâd’auëture.LeDuc pëfavn petit:

j^ puis dit,le vueil bie que vous emportez ce,qü’êporter pourrez deuât vous,en malles, jjuiommiersjamp;nô autremet: amp;,fe vous tenez nuis prifonniers,ils nous ferôt rendus. ^^ f-hißeau île '''’quot;cil,ditRaymônet. Ainfi fe porta leur traitté,que recorder m’oyez:amp;fedepartirct

i|^^^^“M“‘^®quot;lftseftoicC,amp;rédirétle chaftcl auDucd’Aiiou: amp;emportcrtt ce que jn ^„ jj^^ quot;upeurêt porter deuat eux;amp; f en alla chacun en fon lieu,ou autre parr,querrc leur a- d'^mou f4f ''turc.Mais Raymonnet de l’Efpée fe tourna Frâçois:amp; feruit le Duc d’Aniou depuis comps/mcn. j^®? ƒ‘ôg tcps:amp; parta outre en Italie,aucc luy: amp;nbsp;mourut en vnc écarmouch^deuant quot;itedeNaplcs:quand le Duc d’Aniou amp;nbsp;le Duc de Sauoyc y firent leur voyage. Ainfi

^quot;ie Vous dy, beau maiftrc,fe porta, amp;nbsp;eut en ce temps leDuc d’AnioiJe charte! de • p^l’®i^’n:dót il eut grand’ ioyc:amp; le fit garder par vn Chcualicr de Bigorre, qu’on ap-' 'quot;tmeffire Ciquart de Luperiere: amp;nbsp;depuis le dona il au Côte de Foix: lequel le tict 1 '■’’■■«,amp; tiendra tant corne il viura:amp;le fait bien garder par vnCheualier de Bigorre: .^Weft de fon lignagc:amp; l’appelle l’on meffire Raymod de Lanc.Quart le Duc rt’An-t ,^**^ .^ûifincde Mauuoifin,amp; rteliuré fon pays,amp; toute Lane-du-Bourc,des Anglois ^ quot;'Spillars,il fen vint mettre le fiege deuant la ville amp;nbsp;le charte! de Lourde, Adonc fc j^’’*’grâdcincntleCôtc de Foix du Duc d’Aniou,de ce qu’il le vcnoit veoir de fi près: c|,^^*“°’^^'^oyi^t^doiiquot;Si fiele Cote de Foix fon mandement de Chcualiers amp;Ef-^ lj,'*f^’^P*’*slcs enuoya par toutes fcs garnifons:amp; mit fon frere meffire Arnaut GuÜ-,f^^cn iaviiledcMorlés,à tout 2 oo.Laces,amp; fon autre frere meffire Pierre de Bearn^ quot;^^oo.LâceSjCn la ville de Pau: meffire Pierre de Cabertenehlacitéde!’Ertrade,à

-ocr page 806-

16


LE TIERS VOL V ME


tout ioo. Lances meffire Mouuat de Nouuailles en la ville de’HertilIetjàtôutccntU* ces: melïire Crual Gebercl en la ville de Montgerbicl à tout cent Lanccs:mcflîrc Fou-quaut d’Ortery en la ville de Sauueterrc,à tout cent Lances:amp; i»cy, ElpaiugduLyon. fu enuoyé au Mót-dc-Marfen, à tout 2oo.Lâces: amp;nbsp;n’y eut chaßt^ en tout Beam quint ' , nbsp;nbsp;fuft bien pourucu de bons Gens-d’armcs,amp;il fc tint à Orrais en ion chaftcl, amp;nbsp;delezfes

florins* Sirc(dy-^eaii ChcuaIier)cnailgrand’foiion?Pat mafoy (dit-il)auiourdhuylt Comte de Foix en a bien par trente fois cent mille: amp;: neft an, qu’il n en donne foixate millé:car nul plus large grand-Seigneur,pour doner dons,nc vit auiourd huy. Lotsluy dcmâday-ie,Sire,à quels gés donne il ces dons?Il me refpôdit, Aux eftrâgersjaux Cht-ualiers,amp;: Efcuyers(qui vont amp;nbsp;cheuauchent par fon pays)à Heraux,^cneftriers,amp;i toutes gens qui parlent à luy:nc nul ne fc part de luy fans fes dons :car,qiii les icfuferoif, il fc courrouccroit.Ha,ha,Sainâ:ç Marie(dy-ie)Sire,à quelle fin gardeil tantdargét? dont luy en vient tant?font feslt;eucnus fi grans,corne pour tout ce fournir?lc le fauroyc volôticrs,fils vous plaift.0uy(dit le Cheualier) vous le faurez:mais vous m’auez deæa-dé deux chofes.Si vous voulez que ie lesvous copte,ie vous déliureray premieremét de lapremicrc.Vous m’auez demandé,tourprcmieremét,à quelle fin il garde tat dargent. ^ /quelle finie Ic VOUS dy que le Comte de Foix fe doute toufiours,pour la guerre qu’il a au Côted Ai Comte de F«r mignac3amp; pour les ceuurcs de fes voifins, le Roy de France amp;nbsp;le Roy d’Anglcterreild-^^‘'Ifiit ‘»rget quels il ne courrouccroir pas volôtiers: amp;nbsp;trop bien de leur guerre il i’eft feu diflimuieG pon auu u iufques à l’heure prcfcntc:car oneques ne farma de l’vne partie ne de l’autre: amp;nbsp;fi edbie CfJ^f^itltCK nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;II» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* i I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;1* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' Hr}^ rO“

endeuifiiti nbsp;nbsp;del vne partie amp;: derautre:amp; vous dy(amp; aulii vous le direz,quandlaccointaceamp;ia^'^

Frotfidrf. gnoiflance de luy aurez, 6c que vous l’aurez oui parler,amp; feuî’eftat amp;nbsp;ordônanccdcion hoftel)qu’il eft auiourdhuyleplus fagc Prince,qui viuc:amp;qui nul hautScigneurconis le Roy de France ou le Roy d’Angleterre, courroucerait volontiers le moins, amp;lcpwî ,cnuis.De fes autres voifins,du Roy d’Arragô,êc du Roy dcNauarrc,ncfaitilcópte'‘^^‘^ il fîneroit plus de Gens-d’armcs(tât a-il acquis d'amis par fes donS3amp; tât enpeutÜâno'i parles deniers) que ces Roys ne fineroient à vne fois,ou à deux. lei“yây“ySSi quand le Roy de Chipre fut en fon pays de Bearn, amp;t il luy monftrale voyagf^“^ Sépulcre,il l’én amoura à faire vn figrand conqucftpar-dc-là,quc,felci’gt;û^ ^‘- ‘ ,, ou le Roy d’Angleterre y fuf^tallez,apres eux c’euft efléle Seigneur, qui plufgrand’route,Sc qui y euftfait le grcigneur fai^amp; encores n’y renonccilp»^'^^^. ’ en partie,ce,pourquoy il aflemblc amp;nbsp;gferde tant d argent:amp; le Prince dcGallôjdutcps • qu’il régna au pais d’Aquitaine, amp;nbsp;qu’il fetenoit à Bordeaux furGirondc,rcnraiten** voyc.Car,pourlepaysdc Beam,le Prince lemcnaçoit:amp; difoit qu’il vouloitquiltemu deluy:amp; le Comte de Foix difoît que no feroit,amp; que le pays dcBearn cftfifwchctep rc,qu’ij n’en doit hommage à nul Seigneur du módc:amp; le Prince,qui ponreetéps eftoii grâd amp;nbsp;craint,difoit qu’il le mettroit à mercy.-car le Comte d’Armignac,amp;leSircd^' breth(qui hayoient le Côte de Foix,pour les vidoircs qu’il a eues fur eux) luy boutoir en roreillc:mais le voyage que le Prince fit en Efpaigne,lc rompit:amp; auflî.mcfliic^5l’^“ • Châdos(qui eftoit tout le cœuf amp;nbsp;le cofeil du Prince)brifoit le propos du Prince,anon guerroyer.Le Comte de FÄx aimoit meflire Ichan ChadoS: Sé luy leditComteparic vaillantifes.Mais le Comtc(qui fe doutoit,amp; fentoit le Prince grand, amp;nbsp;cheudeureux) cômença à aflembler grand trefor,pour foy ayder à dcfFendre,fe l’on luy co'jroitlus.bi fit tailles en fon pays,amp; fur fes villes:amp; encores y durct35c durerôt tant ct'irncilviurarôC préd fur chacun feu,par anjdeux frâcSjle fort portât le foiblc:amp; là a il trouué amp;trouue, • grâd trcfor3i^grâd auoir,par an:amp; tat volôtiers le payét fes gcs,que c’cft mcrucillc:car, parmy ce,il n’efi Anglois,nc Frâçois,ne pillard,qui leur face torr,n’iniure3d’vn feulde-nier:amp; eft toute fa terre ainfi fauuéc,amp; y eft iuftice, aufli, bien gardéc:car, eniufticiant, c’cft le plus cruel,amp;le plus droiturier Seig, qui vine. A*ces parollcsvinfmesnouscnl* ville deTournay,'ou noftrc gifte fordonoit. Si cefla le Cheualier l’a faire 3 amp;nbsp;auffiien« luy enqui plus auât:car bien fauoyc ou il l’auoit l’aiirc,amp; q bic y pouuoyerecouurencai nous douions encores cheuauchercnfemblc:amp;fufmes ce iour logezàl’fioftd de Jt' ftoillc, ôr là tenus tous aifes. Quand ce vint furie fouper, le Chaftdaindc Mattuoifin (qu’on appelle meffire Raymond de Lane) nous vint veoir, amp;fouppcrauccnous:amp;fit apportcr,cn facompaignie quatre flafeons de bon vin, aufli bon que i’auoyepointbeu furie chemin.Si parlèrent ces deux cheualiers longuement enfemble,amp;toutrardnief-

lire Raymond partit, amp;nbsp;retourna arrière au chaftcl de Maunoifin.

Pourfiitt

-ocr page 807-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;17

^i'-irjuitl( ii/i chetnin tJe FreiJptrliJur lequel e» faißfit la iourfiée de Teamay à Tarbe, le cheiialier de Foix li^ recite cemment cer/x de Leurde eurent vue dure rencentre auec la Prauçeisdes g^nißns veißnes^ (jr ^uel/^es autresparticularite^touchant leßege de Lourß^dt' ^uant à la mort du Capitaixe^ne le voulant rendre au Comte de Foix/on nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

f^^f»C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•chapitre vu *

QVandcc vintamnatinjnousmontafmesàcheuabamp;partifmes deTournay:amp; paf^ bfmeSjà gué, la nuicre de LclTc: amp;nbsp;cheuauchafmes vers la cité de Tarbe: amp;nbsp;entraf-

•^Çsen Bigorrc:Selaifrafmes le chemin de Lourde amp;nbsp;de BagnereSjamp;r le chaftel de Mót-g!gt;illardjàfeneftre:amp;nous adreçafmes vers vn village,qu’on dit au paysTeracimitat:amp; ^oitoyafmes, amp;nbsp;veinfmes en vn bois, en la terre du Seigneur de Barbafan, amp;nbsp;alfez près ®ynchaftel,qu'on dit Marreras,à l’entrée du pays au Larrg:^ tant que le Cheualier me 'tjMclfircIeâjVeez cy le pas au Larre.Dôtauifay-ie, amp;nbsp;regarday le pays:amp; me fembla ®oolf cftrange:amp; me tcinlfe pour perdu,ou en trefgrâd’ auéture,fe ne fuft la côpaignie . “ Cheualier: amp;nbsp;me vindrenc au-dauant les parollcs qu’il m’auoit dites, deux ou trois ■oursdeuât,du pas au Larrc,amp; du Mengeant de Lourde.Si luy ramétcu:amp; luy dy,Mon-‘'’gncur,vous me dites deuant hycr,quc quad nous viendriôs au pas duLarre,vous me ^oiïiptericzlamaniere:du Mengeant deLourde,amp; commentilmourut. Il cftvray(dit: ^Cheualicr)0rcheuauchezdcIez moy;amp;iele vous eópteray.Adoncie m’auançay:amp; ^^mydelezluy,pour ouyr fa parolle:amp;comméça à parler,amp; dit. Du temps que Pierre Anchintenoit le chaftel amp;nbsp;la gamifon d’Ortingasfeome ie vous ay compté par-auat) ™uauchoiétccux de LourdcjSc aucuncsfois àrauéturc,moult en fus delcur forteref-'■^ Vous dy qu’ils ne l’auoicnt p^s d’auantage. Car vcez cy le chaftel de Barbafan amp;nbsp;le ''MeldcMarteras:ou toufiours a eu gras gés- d’armes en gamifon fans ceux de Bagne-MeTournay,dc Môtgaillard, de Salenges,dc Benach,de Gorre, amp;nbsp;de Tarbe,toutes ' ‘^^^.garnifons Frâçoifes:ôir,quand ces garnifons fentoiét que ceux de Lourde che-*J3uchoiét deuers Toulouze ou vers Carcafronnc,ils fe recucilloiét amp;nbsp;mettoiét en em-*'æhe fur eÿ(,p ourles ruer ius,amp; tollir les pillagesqu’ils menoict vnc fois en y auoit de 5’t2iœd’vne part amp;nbsp;d’autre :amp; l’autre fois palfoict ceux de Lourde,fans eftre recôtrez. ^^aumtvncfois, qu’Ernauton de SainteColôbe, le Mégkantf de Sainde Corneille, nbsp;nbsp;j • a

“^oien fix vingts Laces de bos Gés-d’î»rmes,partijét de Lourde autour des motaignes, J^^^ *'^û,hf ^e ces deux riuieres,Lifrc amp;nbsp;Lcftc,iufqucs à Touloufe. A leur retour ils eurét es prai- ßt^n^e' de sJ ^'ygrad’foifô dcbcftail,vaches,beufs,porcs,moutós,amp;brebisamp;prircnt moult de bos saßUe^autha. ^quot;Biesauplat-paiszSz tout ce ramenoiét deuât eux.Or fut lignifié au Capitaine dcTar- ^.cemmeau/i ^vnEfcuycrGafcon(qu’onappcloitErnautonBilFete)appcrtHomme-d’armes,com dleßmomme ^^^teeux deLourdcfe contenoicnt amp;nbsp;cheuauchoient le pays,Si le mâda au Seigneur ’*'* ^^enach,amp; àj Engucros,l’aifnéfils à melfu e Raymôd,^ aufti au Seigneur de Barba-

^:amp; it qu’il vouloir cheuauchcr fur eux. Ces Chcualicrs amp;nbsp;Efcuycrs du pays de Bi- ^jf/,„ vnfa/~ §°frcfy accordercnt:amp; fe recucillirêt tous enfemblc: amp;nbsp;fi^cr leur armée à Tournay,parßtge Ju chap. °'*fispairoicccómunémcnt:amp; Là fut aulTi le Bourg d’Efpaign^(qui y vint de fa gamifon present, en ®^S.Beart)amp;cftoientcnuirondeux censLancas:özauoiét leurs efpies furie pays,pour/’»»«•«ri»//« îiioirqueiconuiuc,ccux de Lourde à leur retour faifoiét,D’autre part ceux de Lourde L^^gucros de ^oiétlcurs efpies,pour falloir fe nulles Gés-d’armes fe mettoiét cotre eux furies chaps: J^^^g ^^^ ^fîntfirentparleurscfpies,qu’ils feurét toute la côuiuc les vns des autres. Quai ceux ^^q^j g^c. ‘ /Lourde entendirent que les garnifons Françoifes cheuauchoientamp;lcsattendoicnt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ^

yoiirnay,fifurent en doute amp;nbsp;fe confeillerent,fur les champs,cornent ils f^maintien-fogt;cnt,amp; comment ils meneroient leur proye à fauueté:amp; dirent,Nous nous partiros '’'deux parts ,rvnc partie emmenera deuât elle la proye,tout chaçât(amp; là ferôt noz var 'tsamp;nozpillars:amp;prendront le chemin à la couucrtc,de Lanc-dc-bourg: amp;viendrôt P’ficrlccheminaupontàTournay,amp;la riuiere dcLelfc,cntreTournay amp;nbsp;mauuoifin) ^'«autres cheuauchcront en bataille,par les coupeaux des môta!gncs:amp;feront mon-ppour reuenir au pas de Larre, dclfous Marreras, pour recheoir entre Barbafan amp;

'’gt;'t-gaiIlard.Maisquc nous puiftions palfer la riuiere fauuement à tout noftre proye nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;',

^^îMontgaiHard nous foyons tous enfcmblc,nous n’auôs garde:car nous ferons tâ-.°‘‘3Lourde. Ainfi comme ils l’ordôncrcnt,ils le fircnt:amp; prirent le Baftard de Cornil-^Gu'iUônct de Harncs,Perot Bourfier, leâ Calcmin de Bafellc, amp;nbsp;le Rouge Efeuyer, ^o.Lâccs,amp;tous leurs var lets,pilla rsamp;autrcs:amp;lcur dirent, Vous emmencrez noftre

b üj

-ocr page 808-


TIERS V O L V M E


proyc amp;nbsp;noz prifonniers par le chemin de Lanc-de-bourg,amp; defeédrez entre . amp;: Mauuoifiu,amp; là paflerez au pot,la riuicre: amp;nbsp;prenez toute la emulierte, entre ^^^^^ tat amp;nbsp;Montgaillard:amp; nous ferons l’autre chemin de Marteras Side Barbais®'

* nous trouucronscnfemblcàMontgaillard.Si-côme il fut ordône,ilfutfait^^ n^^j tiret là fur les cl»âps i amp;demourerét en la route,amp; enlajilus grande, Ernautoa Ernauton de S. Colôbc,leMengeant de S.Cornille,amp; bien quatre vingtscopals ^^._ tous Hommes-d’armcs(il n’y auoitpas dix varlcts)amp;rétiaignircnt leurs plattes. ^^^ rcntleurs bacinets:amp;prirent leurs lances:amp;cheuauchcrcnt tous ferrez,am»q r^j^^ tantoft combattre:n’autre chofc ils n’attendoient:car ils fentoient lci»s ennemis ^^ châps.Or,tout en telle manière côme ceux de Lourde auoient eu confeil jé curent auffi aduis d’eux trouucr amp;nbsp;rencôtrer les François.-^; dirent làmemrcM ^ fl a gt;i',i^ue- Barbafan amp;nbsp;Ernauton tBifc(Jc, Nous fauôsbiê que ceux de Lourde font fur lèse ^^^’ re«f/gt;Biftctc. amp;nbsp;ramènent grand’ proyc amp;nbsp;grand foifon de prifonniers. Nous ferós trop cou ^^^ fil nous échappent.Si nous faut mettre en deux cmbufchcs:car nousfommesgesa ^^ pour ce fairc.Üont fut ordoné qu’Ernauton,lc Bourg d’Efpaignc,amp; œcrate Hay ^^ ^ P ^^quot;/i Benach, amp;t Angerot Lane,à tout cent Lances,garderoient le pas àTournayfc^ ^^ « uj/^at apa^ uenoitquclcurbcftail:amp; leurs prifonniers, du moins pafTafTentla riuicrede U ® rduaninomme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i kAmictalaU'

Engucros, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;® “® Barbalan amp;nbsp;Ernauton Bilcôtc,a tout autres cent Laces, cheuaucnetoii^i ^^^^^^

i’aifnc fils à turc,pour fauoir fc nuis en verroient amp;nbsp;trouucroient. Ainfi fe departirétlesvns meffire Rai- trcs:amp;fcnvindrcntleSiredeBcnachamp;lcBourgd’Efpaigneiamp;femcirétcncW ^^^j^ mond. Mais entre Mauuoifin ôc Tournay,au pont:amp; les autres prirent les champs, droiterac®^ en relies varie- pas,ou nous cheuauchons maintcnant(qu’on dit auLarrc)amp; là fe trouucrcntdvnP ^^^ w« ‘”de^la ^^’^ti^t-erSit tantoft comme ils fc virent,ils defeendiynt de deflus leurs chcuau-'j^5^^_ w^ ‘^oi/fp^ laiflerent aller paiftrc:amp;appointcrent leurs lances:amp; fenvindrcnt les vnsu^ftte eeux^ut mieux trcs(car combattre les conucnoit)cn écriant leurs cris,Sainól-Gcorge, Lourde ^^^ vous plairont. Dame Bigorrc.Là vindrêtilsl’vn furl’autrc:amp; commencèrent à bouter,fort ^’‘^^gHi: crm pen^z. lanccs amp;poignis;amp;fapuyoienr,cn pouffant de leurs poitrincs:amp;point ncftp^'^ê^jj,{ quelles viinet ^ ià furent vnc efpacc,cn pouffant amp;nbsp;en boutant l’vn fur l’autre, qu’il fcmljJ^^^^^p^rtè denofire ne^U- p^y ^^y recorder à ceux, qui y furent) qu’vn, ou nul, à ce cómencementnf“^’' ^'ipaleß^^^ue' P^^^^’^’^c. Quand üs euren Aflèz bouté amp;nbsp;pouffé de leurs lances, ils les r“^'‘^*''^cojn-wm taf^eros ftoicntiàtouséchaufez:amp;prirentle^rshaches:«t fecommencèrent dehacu^^_ ^^^^ afaireta^i ^ue battre, amp;nbsp;à donner grans amp;nbsp;horribles horions, amp;nbsp;chacun le lien. En ecluyeW** telles vartetez^ party d’armes furent ils plus de trois hcures:amp; fc battirent,^ naurcrent n tresb'^ wf puijfent ap- mcrucillcs: amp;nbsp;(quand il y en auoit aucuns, qui eftoient outrez, ou fi trefmalmcnCM flirteramphilso jjj ne fepouuoientplus fouftenir,amp;fouleziufqucs àlagroffc alaine) toutbcHcr®^®^ ^S‘*^‘‘‘’'gt;‘'*' Pen departoient: amp;nbsp;fen alloicntfcoirfurvn grand foffé, plein d’eauc (lequel^^^jE^ l'auteur d’cux) OU cmmylepré: amp;nbsp;oftoiêc leurs bacinets: Sz fy refrefehifloient: amp;' ^^ ftoient bien refrefehis, ils remettoient leurs bacinets: amp;nbsp;fen venoient combattre: n ne cuidepasqu’oneques fi b^nnebefongnefuft,nc fi dure rancontre,nc bataille ira ■jpsii‘au«9me combattue(depuis la t braille des trete contre trcntc,qui futcnBrctaignc)commcc5 moire d'en a- fte de Marteras fut en Bigorre: amp;nbsp;là eftoient main à mainjlcsvns aux autres: plaint Mir leu ^uel- le poind d’eftre déconfit Emauton de Saindc-Colombcfquieftoitaffezbel Efenjeh ^ue cho/e le__ g^aud amp;fort,amp; tresbon Hommc-d’armes)d’vnEfeuyer de cepays:qu’onapdoitfu' “roie^lTpa^aquot;ë ^°^”’* ^c Salenges: amp;rauoit ccluy mené iufques à la groffe alainc,quandila(luiûtce • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qyg ievous diray. Ernauton de Sainde-Colombc auoit vn varier, quircgardoitlabi'

taille, amp;nbsp;p^int ne fe combattoit: n’aulfi on ne luy demandait riens. Quand il vcit Ion Grand ßruice ro^iR^c ainfi mcné,prcfquc à outrance,fi fut moult courroucé: amp;nbsp;vint à fon maiftre:K d’vn varlet à prit la hache entre fes mains,dont il fccombattoit:amp;luy dir,Ernauton,allez vous fcoii ßn maigreàla amp;i VOUS repofez,vous ne vous fauez combattrc.Quandil eutla hachc,ilvintàlEfcuy£t rencontrede ôtluy donna tel coup furie bacinct, qu’il l’eftourdit tout, amp;nbsp;le fit chanceler,amp;prefquc Marter as entre chcoir à terre. Quand Guillo nnet fe fentit feru,fi luy vint à grand’ déplaifanec: amp;nbsp;von-^^^^lesFrquot;^‘^‘^ ^“’^'^^tiir fur levarlct:amp;lecuidaferir defahachc,furla tefte.Maisle varlet fcmulTafous ^lt;^ coup: amp;nbsp;cmbracea rEfcuyer(qui eftoit trauaillé de longuement combattre)amp;lc veines, tourna,amp; abbattit fous luy,à la luytc:amp;luy dit, le vous occiray:fc vous ne voustendez àmonmaiftre. Quicfttonmaiftre?ditil. Ernauton dcSainâ:c-Colombc:àquivous aucz tant longuement combattu. L’Efeuyerveit qu’il n’auoit pasrauantagc,amp;qu’ilc-ft oit deffous iccluy varlet: qui tcnoit vne dague, pour le ferir, fil ne ferendoir.

Si

-ocr page 809-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^

^'^crenditjà venir dedans quinze iours tenir fon corps prifonnicr à Lourde, fuft ref-W ou nô refeoux. C^fcruicc fit le varier à fô maifircj amp;nbsp;vous dy,meflîrc I ehâ, que là 'ûtfat trop grade appertife d’armes,amp; de eópaignós iurezamp;r fiancez prifóniers,lcs vns ®''wir à Tarbe,amp;lcs autres aller à Lourdcjamp;fccóbattirct ceiour,main à main, fans i'c~ P^rgnenErnauton Bifcâ:e,amp; le Mangeant de Sainte Bafi!e,lcfquels y firent maintes ap- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

pi^nifes darmes,amp; n’y auoit homme, qui ne fuft affez embefongné de iTly combattre. Le Mangeant tant fccombattirent,qu’ils furent fi outrez,qu’ils ne fepouuoyent plus aider,amp;la fu- de Lourde c^ tcntmorts,furla place,deux des Capitainesde Mangeant de Lourde,^ d’autre part,Er ^''»‘titten si-^ jiautonßifede.A^onc cefla la bataille,par l’accord del’vnc partie amp;nbsp;de l’autre,car ils e--^^^‘ ^ etretuet oient fi foulez,qu’ils ne pouuoyent plus tcnirleurs haches. Se fe defirmoyentles au- jlt;.^',”^J^J^* ^onSjpoureuxrefrefchirzamp;laiflbycntlàlcursarmcur/s.SiemportercntceuxdcLour-** îlcMangeant,occis:amp;les françois,àTarbe,Ernauton Bifelt;ftc:amp;pour ce qu’il fuft me ‘’'oite de la bataille, nfîrlà vne croix depicrre,ou ces dc8x Efcuyers fe combattirent *nioururét. Veez la là.le la vous móftre. A ces mots cheufmes nous droit fur la croix ^ydifineSjpourlcs ames des trcpaflcz,chacun vnPater nofter, amp;nbsp;vn Auc Maria. Par *^3 foy(di-ic au Cheualicr)ic vous ay volontiers ouy parler,^ vray ement ce fut vne du f*:amp;a(pre belongnc,à fi petit de gens.Mais quelle chofe auint il à ceux,qui conduifoy-''’tIaproye?Iclediray,ditil.Auport dcTournay,deflbusMauuoifin, ils venoientpaf-^t(comnieievousay dir,amp;rauoicnt ordonné)^là trouuerétils l’embufche du Bourg ’‘^'paigne(quicftoit forte aftez pour eux combattrc)qui leur faillit tout au-deuanr. ouxdcLourdencpeurentreculer,amp;pourcclcsconuint auëturer.Ie vousdy devray ’l'*^lacutilau{fidiirebcfongnc,amp; fort combattue,qui dura auffi longuement, ou plus J^'ccllc de Marteras,amp; vousdy qu’Ernauton d’Efpaignefit là merueilles d’armes,qui .?*oitvne hache,Sé n’en frappoiftiommc,qu’il neportaft par tcrre,car il eftoit bien tail '0'«là faire,amp; grand amp;nbsp;gros,amp; fort amp;nbsp;membru de membres, fans eftre trop chargé Wr,8f pritlà,dc fa main,les deux Capitaines,! IcBourg de Cornillac amp;nbsp;Perot Par f*odcBcarn,amp; là fut mort vnEfeuyer dcNauarrc (qu’on appelloit Ferrando de Mi-- -[ilapar auae f’^^quicftoitmoultappcrtHomme-d’armcs. Mais les aucuns dient,qui furent àla ^'Heßaftard 'ængne^Çc le Bourg d’Efpaignc l’occit: amp;lcs autres dient qu’il fut efteint en fes ar- ^^^^™^^^^ ''’'gt;Jrcs.Finalemcntlaproycfutrcfcoufle,amp;tous ceux, qu^h conduifoyent, mors ou ßourfier Pf*sdlsnefcn fauuerent pas trois:fi ccj^c furent varlcts, qui fe démarchèrent, amp;nbsp;paffe-f'^'tlarluierc deLclTeà lou. Ainfi alla de ccfte aventure,amp; ne perdirent oneques tant ^''■X(lcLourdc,comme ils firent adonc. Si furent rançonnez courtoifemér,amp; auffi ils nbsp;nbsp;•

^^’quot;geoient les vns pour les autres,car ceux,qui fe combattirent droit cy,fur le pas du ’freien fiancèrent pluficurs,pourquoy il conuenoit qu’ils fuffent courtois amp;amiablcs j)''itscompaignôs.Saintc Maric(dy-ic au Gheualier)le Bourg d’Efpaignc cft il fi fort °'f'inc,comme vous me comptez?Par ma foy(dit il)ouy,car en toute Gafeongne on P^ffoiiueroit point fon pareil,de force de membrcs,amp; pource le tict le Comte de Foix pl^fint copie °ncompaignon,amp; n’a pas trois ans que ieluy vci faire vn bel ébatement : lequel ie du Bourg à £f-

^onscctiipteray.11 auint qu’au iour d’vn Noël le Comtc^e Foix tenoit fa grande fefte ®P«nturc«fcdcChcualicrsamp; Efcuyers,fi-comme ilad’vfl^e, amp;en ceiourilfaifoit [l^)^4ebw[ ®oultfroid.Le Comte auoit difné en fa fallc,amp; aucc luy grande foifon de Seigneurs, ^edaru le feu * difncr,il partit delà falle,amp; f en vint fur vne galerie,ou ily a à môter,parvnc lar- delag^leriedu S'dlec,xxiiij. degrez.Encefte galerie a vnecheminéc,ourôfaitparvfagefcu,quâdle Comtede Ftix °mtcyfeiourne,amp;nonautrcment,amp;yfaitonpetitfeu,carilncvoit pas volontiers

§f’ndfeu.Sicftilbicn en lieu d’auoir plâtédcbufche,car fe font tous bois en Bcarn,amp; ^ y’oicn dequoy chauffcr,quâd il vcur,mais le petit feu luy eft de couftumeTAuint adôc ^’‘dgeloit moult fort,amp; l’air eftoit moult froid.Quand il fut venu en la galerie,il regar-’]ricUjj^ Juy fcjnbla bien pctit,amp;dit aux Chcualiers,qui là cftoicnt,Veez cy petit feu ^ oæfroid.Emautô d’Efpaignc defeedit tantoft fur les degrez ,car par les feneftres d c ’galcncjqui regardoit delTus la court,il vcit là vne grande quâtité d’afncs, chargez de '‘æne,qui venoient du bois,pour le feruice de fon hoftel.Il vint en la court, amp;nbsp;print le W grand de fes afncs,tout de bufehes chargé,fur fon col,moult legcrémenr,amp; le por-’‘niont les degrez,amp; ouurit la preffe des Cheualiers amp;nbsp;Efeuy crs3qui deuant la chemi-, ^^fftoyent, amp;renucrfa les bufehes amp;rafnc les piczdeftus en la cheminée, fur les

’ ^“f*^^^ Comte de Foix eut grande ioyc,amp; tous ceux qui là cftoient amp;: - ffcrueilloient de la force de l’Efcuyer, amp;nbsp;comme tout feul il auoit fi grâd faix char-b iiij

-ocr page 810-

20

LE TIERS V 0 L V M E gCjSc monté tant de degrcz.Ceftc appertife faite ouy-ie racompter, Sé moult me tout* nerent à grande plaifancc amp;nbsp;recreation les comptes, que meiere EfpaingduLyonnif comptoir,5r men fembloit le chemin trop plus brief. En comptant celles auenturcs, paifafmes nous le pas du Larrc,8é le chaftel de Marteras, ou la ^taille fut, amp;nbsp;veinfmeJ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moult près du chaftel de Barbafan,qui cftbel amp;nbsp;fort,à^vne lieue de Tarbe. Nous le vil

mes deuant nîus,^ vn trop beau chcmin,amp; plain à chcuauchcr,cn coftoyantlanuiere de Lefte,qui vient d’amont des motaignes. Adocques cheuauchafmesnous toutlouci, amp;nbsp;àloifir,pourrcfrefchir noz chcuaux,amp;mc monftra,pardclàla riuicre,lechaftelamp;b ville de Montgaillard,amp; le chemin qui f en va fcrir droit fur Lourde^Lors me vemtefl mémoire de demander au Chcualicr comment le Duc d’Aniou, quand ilfut au pays „., , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;que le chaftel de Mauuoifin fe fut rendu à luy,f cftoit porté,amp; comment il cftoit Vf*

Reparle D-ic ’^^^ deuanc Lourde,amp; quelle chofcily auoitfait.Trop volontiers il le me compta,amp;®® d’^niou, ^ui ^‘^ ainfi.Qiûd le Due d’Anteu fe partit,àtoutfon oft, de deuât Mauuoifin,ilpaflào“' fut pur ^u.int trclariuiere dcLcfre,aupont dc Tournay,amp; fenvint loger àBagnicrcs,ouavncbon' iurtne^trefuf nc riuicre,qui fcn va fcrir à Tarbc(carcefte dcTournay riy vient paSjmais l’en vafi^ direienran en la Garonnc,dclfous Montmilion)amp;fcn vint mettre le liege deuant Lourdc.Md“' ^^ te Pierre Arnaut de Bearn Se Ichan fonfrerc,Picrrc d’Anchin,Ernauton deReftinjb^' ^du premier'^ e nauton dc Sainte-Colombe,amp; le Mangeant(qui adonc viuoit ) Ferrando de Mirandf» lurne. 'quot;“'^ quot;nbsp;^‘^^^ Oliuicr Barbe,lc Bourg de Cornillac,le Bourg Camus,amp; les autres compaig'l®’’.^ qui dedans cftoient,furent bien informez dc fa venue.Si f’eftoient grandement wi fiez Se pourucus à l’encontre de luy, Ôé tindrent la ville de Lourde,contre tous aflau. » qu’on yfitamp;liuraquinzcioursdurant,amp;y eut làplufîeurs grans appertifes d’arfflcy tcs,par grans mangonneaux,amp; autres ornemens d’airaux,quc le Duc d’Aniou charpentcr:amp;: tant,que la ville fut prife Séconquife. Iflais les compaignonsdeh”“^ n’y perdirent ricns,ny homme nc femme dc la ville.Carils auoienttour retraite'''' ftel,amp;: bien fauoycnt qu’cnlafin ils nepourroyét tenir la ville,laqucllc cftoit prf“^ * car elle n’eftoit fermée,que dc paliz. Quand la ville dc Lourde fut conquifcjlfjy^ çois en curent grande ioye,8é fe logèrent dedans, enuironnant le chaftel,ququot;'^ L prenable,fors que par vn long fiége.Là fut le Duc plus de fix fcmaines,amp;pl‘'^/i’^^j| qu’il n’y gaigna,car ceux dc dehors nepouuoientgreuer ceux de dcdans,ca‘''®^ fiedfur vneroidcroche,faiccpar vnc telle façom qu'on n’y peut aller, nappi®“' 1 j cfchcllcs,n’autrcmcnt,fors qucpar wccntréc.Etlàaux barricresyauoitfouuetûf • les écarmouchcs,ôcdc grans appertifes d’armes faites:amp; y furent naurezamp;hl^^^^l’ • ficurs Efeuyers dc France,qui fapprochoient de trop près. Quand le Due d’Amou vc qu’il nc vicndroit point à fon entente dc prendre le chaftel de Lourde,fi fit traittct ucrs le Capitaine,amp;luy fit promettre grand argcnt:mais qu’il voufift rédre la garnilo • Le Chcualicr(qui cftoit plain de grande vaillance ) fcxciifa ; amp;nbsp;dit que la gamnonn ftoit pas fiennc,amp; que l’héritage du Roy d’Angleterre il ne pouuoitvcndre,dónci')fi^ licner,qu’il ne fuft traiftrc ( laquelle chofe il nc vouloir pas eftre: mais loyal enuer ^^^ naturel Seigncur)amp; que, qu#hd on luy bailla le fort, ce fut par condition nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

• lcnnellcmcntparfafoy,eÂlamain du Prince dc Galles,que le chaftel détourne* g deroit Si ticndroit contre tout homme(fe du Roy d’Anglcterre n’eftoit là enuoy^^ ste^e deLeurde qucsàlamort. On ncpeutoncqucsauoir autre refponfe,pourdon,nepourp’^°^, ’ ‘^‘‘^ qu’on fcuft,nc pcuft faire, Se quand le Duc d’Aniou amp;nbsp;fon Confcil veirent quus ƒ ƒ“ thafleau'^ ^ auroytnt autre chofe,Se qu’ils perdoyent leur pcine,fi fe délogèrent dcLourdc.MaiS)^ • ’ leur délogement,la ville dc deffous le chaftel fut tellement arfc,qu’il n’y demouranen àardoir. /Pdonefe retrahit IcDuc d’Aniou,5«:toutfon oft,encoftoyantBeam,vers mont,dit le Marfen,amp;: auoit bien entendu que le Comte de Foix auoit pourueu tout^ fes garnifons,dc Gés-d’armes,ôé dc ce ne luy fauoit il mal gré,mais de ce queces gésd Bearn tenoyét contre luy Lourde ,amp; né pouuoit auoir raifon.Lc Cote de Foix(fi co^ meie vous aycydeirus-dit)fe douta en celle faifon du Duc d’Aniou grandement, combien que le Duc nc luy fift point de mal, toutesfois voufiftent le Comte d’Arm* gnac amp;nbsp;le Sire d’Albrcth qu’il luy euft fait guerre,mais le Duc n’en auoit nulle amp;nbsp;enuoya à luy à 0rtais,cntâdis qu’il fe logcoit entre le mont dc Marfen amp;laboccd A brcth,meflire Pierrede Bueil,lequel quad ilfutvcnuà 0rtais,lc Comte de Foix recent treshonnorablcmcnt,amp; le logea au chaftel d’Ortais, amp;nbsp;luy fit toute la meilleure chere, qu’il pcut,amp; luy donna mulets ^ courfier$,amp; à fes gens autres beaux dôs,amp; ennoyage

-ocr page 811-

DE F R 0 î S S A R Ti

^MuDufc-d’Aniou,quatre courfiers,amp; deux allans d’Efpaigne, fi tresbeaux amp;nbsp;bons, ^uiln’cftnuls.tucilleur^amp;y eut adoncfecicts traittez entreÎc Comte de Foix amp;nbsp;mef-^'rcPicriedeBueibdcflfuels traittez nous ne feufmes rien de grande piccc:mais depuis pîtlcscuidenteschot^ qui en vindrenr,nous en fuppofafmes aucune chofe: amp;nbsp;lama-toc,iclavous diray,amp; cntandis viendrons nous à Tarbc. Moult toft après que le Duc , lt;1 Aniou eut fait fon voyage,amp; Fj[u’il fut retrait à Touloufe, auint que le^omte de Foix ®’âdaparfeslettres,amp; par certains meflagers,à Lourde,à fon coufin melfirePierrcAr-o*utde Bearn,qu’il vint parler à luy à Ortais.Quand le Cheualicr veitlcs lettres du Cô ^cdeFoix,amp;veitle melîàge(qui eftoitnotable) il cutplufieurs imaginations : amp;nbsp;ne la-ooitlequel faire ƒy venir,ou delaiflcr.Toutconfideréil dit qu’il y viendroitfcaril n’o-^oitnullementcourroucerleComte deFoix) amp;,quandil deutpartir,ilvintàlehandc ^Mrnfonfrete,Stluydit,prcfens lescôpaignons delagarnifon,Monfeigneurlc Comte de Foix me mande, ie ne fay pas pourquoy;mais,puis qm’il veut que l’aille parler à luy

■’■tayOrme doutay-ie grandemét que ie ne foye requis de rendre la forterelTc de Lour de,carleDuc d’Aniou en cellefaifon coftoye fon pays de Bearn, amp;nbsp;point n’y eft entré: ^^fitcndleComtcdcFoix,amp;r atcndulonguemêt,à auoirlc chaftcldeMauuoifin,pour dire Sirede Lane-de-Bourg,amp;: des frontières de Comminges amp;nbsp;de Bigorre. Si ne fay pas fils ont traitté entre luy Se leDuc d’Aniou,mais ie vous dy que, tant que ie viuc, le Melde Lourde ie ne rêdray:fors à Mofeigneur naturel le Roy d’Angleterre. Si vueil ’M, beau frere,au cas que ie vous cftably,quc vous meiurezTurvofire foy,amp;parvo ‘'t'gentillefre,quelcchaltel,cnla forme amp;nbsp;manicrcqueieleticn,vous le tiendrez,ne Poiirmort,nepôurvie,iainaisn’cndefaudrez.Ichandc Beam le iuraainfi. Adoncfc Jtpartitde Lourde le Cheualier meffire Pierre Arnaut,amp;f vint à Orrais,amp; fc defeédir, à Melde laLune.Quâd il fentirfjue poind; amp;nbsp;téps fur,il vint au chaftcl d’Ortais, deuat ’^^ôte,quile receutioyeufemcnr,amp; le fitfeoir à fatablc,amp;luy monfira tous les beaux ’^Mlans d'amourqu’ilpcut,amp;: apres difncr,il luy dit,Pierre, i’ay à parlera vous dcplu-Mschofes,fi ne vueil pas que vous partez fans mon congé. Le Cheualicr refpondir, Mfàgncur.voJonticrs.Ie ne partiray point,fi l’aurez premier ordonné. Auint que, le Msiourapifs ce qu’il fut vcnu,le Comte de Foix prit la parolle àluy,prefentle Vicô-’'^îGoufTeranqfon frcrc,amp;lc Seigneur d’Anchin enBig(^rc,amp;:autres Seigncurs,Che ^M,amp;Efcuyers,amp;luy dit en haut,^nr que tous Fouirent. le vous ay mandé Pierre: f fous eftesvenu.Sachez que Monfeigneur d’A ifiou me veut grand mal,pour la garni ^deLourde que vous tencz,amp; bié près en a efté ma terre toute courue: h ce n’culfent nbsp;nbsp;• .'’•‘aucunsbons amis,que i’ay eus en fa chcuauchéc,amp; eft fa parolle,amp; i’opinionde plu 'Mdefacompaignie,qui me bayent, difans que ie vous foufiien, pourtant que vous '^deBcarn,amp; ic n’ay que faire d’auoir la malvcuillance de fi haut Prince, comme efl ‘Onfeigneur IcDuc d’Aniou.Si vous fay commandement,en tant que vous vous pOu-JJf^Maire enuers moy, amp;: par la foy amp;nbsp;hommage que vous me deuez, que le chafiel •^Lourdevous me rendez.Quand le Cheualicr ouit cefte parolle,il fut tout ébahy, amp;nbsp;Mfivnpetit,pourfauoir quelle chofe iPrcfpondroit,car51 veoitbien que le Comte de , ,°gt;xparloir à certes.Toutesfoistoutpenfc amp;confideré,il dff,Monfeigncur,vrayémét '‘Wdoyfoy amp;: hommage(car ie fuis vn poure Cheualier de voftre fang, amp;nbsp;de voftre Maniais le chaftcl de Lourde ne vous rédray-ic ià,vous m’auez mâdé,fipouucz Etire

*Woycequ’il vous plaira.Ic le tien du Roy d’AngIeterrc,qui m’y a mis amp;nbsp;eftably, amp;nbsp;à -S lM)nnc,qui foit,ie ne le rendray, fors à luy. Quand le Contre de Foix ouït cefte rcf- outrait du Wtfi luy mua le fang,de felonnie amp;nbsp;de courroux,amp; dit,cn tirât hors vn(^âguc,Ho, ^ix '’)ttâiftrc,as tu dit que non? par cefte teßetu ne l’as dit pour riens.Et adoneferit il de de pierre ^* ^„Mcfur le Cheualier, par telle façon qu’il le naura moult vilainemcrèn cinq lieux, „^^fj^ ^^^^.^ ^'’'•yauoitlàBaron,ne Chcualicr,qui ofaftaller au-deuant.LeCheualier difoit bien, ^aineluy v«»# pLa,Monfeigneur,vous ne faites pasgcntillcftc,vousm’aucz'mandé: amp;nbsp;m’oceicz. loit mettre le ’'ufcsfoisil eut cescinq coups d’vne d’aguc.Si commandalc Comte qu’il fuftmis en Chanel de leitr , ''lfe:amp;yfut mis amp;y mourur,car ilfutpourcmct curé de fcs playcs.Elaa,SainteMa-‘^'‘’”^’'‘’ ^‘*‘^^ ^•^-•cauCheualicr,amp; ne fut ce pas grande cruauté? Qiaoy,que ce fuft,dit le Clieua-^^^^^^^^^’ '''Mfi en auint,t Ô^le garde bien de le courroucer qui voudra, car en fon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

, .‘''quot;pardon. 11 y tint Ion coufin germain,le Vicomte de Chaftcau-bó,qui eft fon he-f^ femis félon ''’Muitmoisenfatour d’0rtais,cnprifbn,puisle rançonna de quarante mille fräesf^rard^ °®nietit,SiÆ(dy-ie au Cheualicr)le Comte de Foix n’ail nuis enfans.^En nom Dieu gt;

-ocr page 812-

(dit il)non,dc femmc efpoufée:mais il a biê deux icunesChcualicrSjBaßärdSjquev verrezfqu’il aime autant comme foy-mcfme)raelïîrc Icnuain ^ meflireGratiën, fut iloncques marié? Si ftit(dit il)amp;left encores. MaisMacÄme de Foix ne cti point auecques luy. Et ou fe tient clleP-dy-ic.ElJe fe tient en N#uarre,dit i ƒ ark J de Nauarre eft fon coufin: amp;nbsp;fut fille iadis au Roy Loys deNauarte.Etlc Côte de o^^ n’en eut il oncles nuis cnfans?Si cut(dit il)vn beau fiR;qui cftoit toutle cueur up^^^ fié du pays,carparliiy pouuoitla terre dcBcarn(qui eft en debat)demourcrcn paix, il auoit à femme la foeur du Comte d’Armignac.Et,Sire(dyquot;ic)quc deuidt ceft en a Ic peut on fauoir? 0uy(dit il) mais ce ne fera pas maintenantjCar la matière en trop ^^ guc:amp;nousfommcs enlaville:fi-commc vous voyez. A ces mots icIaiiûyleCneua enpaix:amp;aflez toft apres nous vinfmesàTarbe,ou nous fufmes tousaifesjainoie rEftoille,amp;y feiournafmes tout ce iour.Car c’eft vne ville trop bié aiféc,pourfeioufD cheuauXjde bons foinSjamp; détonnes auoineSjamp; de belle riuierc.

Iour»eeJe Tarbe à AforlensJùr le^jutlchemin le Cheuaherde Foix racemPteaPreif-firt le dt/cord c^ accord du Duc de Berrjf (^ du Comte de Foix^(^ la caufe ^e U^uef‘ red’entre luj ç^ le Comte d’i^rmignac. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. vil.

LEndemain,apres mcflCjUous montafmes à chenal,amp; pattifmes dcTarbe,amp;vinf®^^ vers lorre,vne villc,qui feft toufiours trop vaillamment tenue cotre ceux de W _ de.Si paftafmes au-dchors:amp; entrafmes au pays de Beam. Là f arrcftale Cheu’“S ■ les champs:amp; dit.Veez cy Bcarn,amp; eftoitfur vn chemin croifé, amp;nc fauoit lequel ^^ re,ou aller à Morlans,ou à Pau.Toutesfois nous prifmcs le chemin deMorlens-dU uauchantles Landes de Bcarn,qui font aftez plaines,ic luy demandây,pourJuyt^ tre en parolIes.La ville de Pau fied elle près d’icy^Ou^ (dit il ) ic vous en mon*“®'’ y clocher,maisily abienplusloing qu’ilne fcmblc,car ilya trdmauuaispây’^^'' ,y cher,pour les glaires,qui ne fait tresbié le chemin,amp; follie feroit de fy embattre, fous fied la ville amp;nbsp;le chaftcl de Lourdc.Etquieneft Capitaine pour le P''®^*^”ÙLf-11 rcfpondit.il en eft Capicaine3amp; feferit Scncfchal de Bigorrc,de parle Roy “ j^^j^ terre,Iehan deBcarn,frerequi futàmclfircPierrcdc Bearn. Voire,dy i^y'j- fjç vient il pointveoirlc Com^dcFoix?Il mercfpondir.Oncques,puislaniu''' jj rc,il n’y vint;mais les autres compaignonsy vicynent bien:Picrrcd’AnchiV' „ de Reftin,Ernauton de Sainte Colo#ibc,amp;les autrcs,quand il chet à point'd^'' ^^^ te de Foix ail point amendé la mort du Cheualier?amp; en a il point efté depuis put blant courroucé? Ouy,moultfort,ditlc Chcualicr,mais des amendes, nailnulk5 ^ tes:fe ce n’eft par penances fecrettes,par meffesjamp;paroraifons . Il a bienauecques , le fils de ccluy,qu’on appelle Ichan de Beam, vnieune gracieux Efeuyerj amp;I^®.p Comte grandement.Sainte-Marie, dy-ie au Cheualier, le Duc d’Aniou,qui tenu® auoirlagarnifondcLourde,Iê deuftbien contenter du Comte de Foix, quand no vn Cheualicr,amp; fon coufin,pour fon défîtaccomplir.Par mafoy(ditil) ^mnintU)^^^ alfcz toft après l’auenement 8u Roy de Franck,fon neueu, à la couronne, il ®'”'9^ ce pays mclfîre Roger d’IÂpaignc,amp;vnPrcfîdent de la chambre de Parlement ris,amp;belles lettres groffoyes amp;nbsp;fecllées,quifaifoicnt mention com ment il by don la Comté de Bigorre,tout fon viuant,màis il conuenoit, amp;nbsp;aufli appartenomquu uinft homme amp;nbsp;la tinft,dcla couronne de France. Le ComtcdcFoix remerciagran demefft le Roy,de la grande amour qu’il luy monftroit,amp;du don fans rcquefte,quilluy enuoyoit,tyais oncqucs,pour chofc que ledit mclfirc Roger d’Efpaigne feuft ne rnonftrer,lc Comte de Foix ne voulut retenir le don:maisil retint Ic chaftcl de Ma uoifîn,pourtant que c’eft franche terre, Si que le chaftcl ncla Chaftcllcnie,nefonttJ nus denulluy,forsdcDicu:amp; aufïi anciennement ç’auoitefté fon héritage. Le Roy ® France,pour luy complaire,par le moyen du Duc d’Aniou le luy donna,maisleCoin te de Foix iura,amp;promit,qu’illctiendroir,par celle condition,queiamaisny metttoit Iiommc,qui mal voufîft au Royaume de France,amp; au vray dirc,il le faifoit bien garden g^j. iSefe doutoyent ceux de Mauuoifîn autant des Anglois, que faifoicnt les autres garni-^quot;^ fons Françoifes de Gafcongnc,cxccpté que lest Anglois n’ofoient courir en la Comte de Foix.De cesparollcs,qucmeflire Efpaing du Lyon me côptoir3i cftoye toutreiouy, tup car elles me venoict grandemét à plaifancc:amp; toutes trop bié les retcnoye,amp;fi toftque nous eftions defeendus enfcmblc cshoftcls, iclcscfcriuoyc( fuftdcfoir ou de matin)

-ocr page 813-

DE EROISSART*

poyenauoirmieuxlamemoirc,autemps aciucnir,cariln’cftfiiufte fetentiuc^que cel cutfcriture.Ainfinousÿhcuauchafmes ce matin iufqucs à Morlens, mais, auant que oo^syvinffionsjic le my encores en parollen,amp; dy,Mófeigneur,ic vous ay oublié à de-n^^gt;idcr,cntandis que \4)us m’auez compté des auentures de Foix amp;nbsp;d’Armignac, com wentleCóte de Foix feft feu,nc^cujdHrimulcr contre Ic Duc de Bcrry(qni eut à fern- . gt;nbsp;„ nbsp;nbsp;*. wclafilletamp;lafceurduComtedArmignac) feleDucdc Berry luyen a point fait de ßjig-^^^^^^^ |icrrc:amp; comment il l’en eft porté. Comment? refpódit le Cheualicr.Iele vous diray* te trcpafi'camp; AutcmpspalTéleDucdc Berry luy a voulu tout lemaldu mondc:maismaintcnat,par fœur du vi-’nyvnraoycn(doiÿ vous orrez bien parler,quand vous ferez à0rtais)ils font bien d’ac nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Toutes-eor(l.Er,Môfcigneur(dy-ie) y auoit ilcaufe,queleDuc l’cuft en haine?MaiftDieu( dit^quot;^^,'^”^ ®Chcualicr)ncnny:amp;levons en compteray lacaufe.Quand Charles,lcRoy dcFran-^^^^^^*“^'’-^“' ^ipercaccRoy Charles,fut trépafTé de ce fiécle,le Royaume de France fut deuifé en ajnr»i! d^l'i/ «euxparties,quant au Gouuernement.Car Monfeigneur cfAniou, qui tcndoitàaller neouderautrt outre en ltalie:ainfi comme il fit,f en déporta,amp; y mit fes frères, le Duc de Berry, amp;nbsp;le buedeBourgongne. Le Duc de Berry eutleGouuerncmcntde la Languedoch,6c le bucoeBourgongne de la Languedouy,amp; toute la Picardie.Quand ceux delà Langue uoen entendirent que monfeigneur de Berry les gouuernoir,fi furent tous ébahis: elpe paiement ceux de Toulonzc amp;nbsp;delà Sencchaucée, car ils fentoyent le Duc large,f amp;: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. pî'cndroit or Émargent à tous lcz:amp;trauaillcroit trop fort le peuple, ^; encores y auoit

1 ‘0’'utonsenToulouzain,enCarcaflonnois,amp;cnRouerguc(quele Duc dAniou y ^-„ir fa hr^eiff ’WtlaiflezJquipllloicnttoutlcpayszSé couroit renommée,qucleDuc de Berry lesy »nhiefaudnit ^uftenoitipourmaiftrier les bonnes-villes,amp; n’eftoitpas le Duc en Languedoch, pour lire auarc, ':'^wpsqucievousparle: mais eftoit en la guerre deFlandrcsauccquf's le Roy. Ceux pour large.

1 ^Îou!ouze(qui font grans amp;puilfans,amp; qui fcntoycntlc Roy,leur Sire,jeune, amp;nbsp;cm-/‘Ungnégrandement pour les befongnes de fon oncle le Duc de Bourgongnc,es par-’*®^^«nan£lrcs,amp; fc veoyent pillez Setrauaillcz de Bretons amp;: de pillars, tant qu’ils ne ^uoieiit(^y’j|jpgyjPj.j^j.^^(^ Jeuflent faire)enuoyercnt amp;nbsp;traitterét deuers le Comte de

“•^oiiluypnâf^parniy Ync fomme d’argetjque tous les mois ils luy deliurcroyct, qu’il Jgt;uiiiteinp(e^(jj.£je Gouuernement amp;nbsp;la garde de leur cité de Toulouze amp;du pays °olouzain,amp; auffi des autres villes:fe prié amp;nbsp;requis en eftoi^Si le prioyent ainfi,pour ^tqoüslcfentoyét iufte hommc,dro^urier,ô: fort iufticier, îc moult redouté de fes ''’ntffiisjamp;biefortuné en fesbefongncs,amp;auffi ceift dcToulouzel’onttoufioursgrâ-’^cntainié,carillcura eftémoultpropicc,amp;bonvoifin.SipritlachargedeceGou- ^^ comtedi .'»ement: amp;iura à tenir amp;nbsp;garder le pays en fon droit,contre tout homme, qui mal y Foix aaepti 1 wit faire,mais ilréferuatant feulement lamagefté Royale du Roy de France, éc le Gouusme-1 °'^'’'gt;tilfoifon deGens-d’armes furies chemins des larrons amp;nbsp;pillars:ôc en fit vn iour ”’‘'”'’ ^^ Mf | rÇpcndrequenoyer,àRobeftenenToulouzain,plus de quatre cens,pourquoy ilac-| ^'“tullenient la grace amp;nbsp;l’honneur de ceux dcToulouze,dc Carcalfonne, deBefiers,

■ J ‘'‘ontpcll!cr,amp; des autres bonnes Villes delà cnuiron, que renommee courut en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^

1 ^’’cqqijçceiix de Languedoc feftoient tournez,amp;auoic?,t mis à Seigneurie Corn- vi„t ti^lutiU | “^roix.LcDuc de Berry(qui en choit fouuerain)prit en grime déplaifance ces non- lance entre le 1 U ''^5’^cnaccucillitle Comte de Foix en grande hainc:pourtant qu’il fembefongnoit-0«^ de lerrj J ^2uantdesbcfongnesdeFrance,ôcvouloittcnirceuxde Touloufeenleur rebellion.

1 1 p’'®y2Gcns-d’armcs au pays:mais ils furent durement reculez amp;: repoulTcz des nés

1 de Foix3amp; tant,qu’ils les conuint retraite, voufilfent ou non, ou ils euilerit \ bj-p’^“’9‘*®g^‘gïï^*Dc celle chofcfcnfclonna le Duc deBerryfurle CÔt^dcFoix nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ 'ægt;tqucleComtcdeFoix eftoitle plus, orgueilleux Sz le plus prefomptueux du f onoKamp;uen pouuoit 1 edit Duc ouyr parler en bien,deuant luy,mais point ne luy f ah ƒ de guerre,car le Comte de Foix auoit toufiours fes villes amp;nbsp;fes chafteaux fi bié gar* p““bienpourueuës,que nul n’ofoit entrer en fa terre. Aüffi,quand le Duc de Berry ^cn Languedoch, il fc déporta de fon affaire : amp;nbsp;n’en voulut plus en riens exercer, , WuslcDucdeBerry:mais depuis,iufques à orcs,la contention y a efté moult gran

i jj' f''ous vueilic recorder,vn petit,par quel moyen la paix yaefté mife.Sc nourrie. \ loK'''^^^°’'^‘^'^'^^'^oï'quot;dixansqu’Alicnordc Comminges,Comtcffe àprefent deBou-* \ té ƒ p^^°^’Line moult prochaine du Comte de Foix,amp; droite héritière delà Com-\ {{^^®®“’ibgcs,combicnquele Comted’Armignac cnfufl:poffcflcur,vintàOrtais 1 “''■'■“Comte de Foix:amp;faifoit amener,en fa compaignie, vneieune fille de trois

-ocr page 814-

24 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

ans. Le Comtc(qui eft fon coufin)luy fît bonne chère : Siluydemandadcfonaffaif^’ comment il luy en eftoit.Monfeigncur(dit clle)ic m’en vois «i Arragon,dcucrs w®® oncle amp;nbsp;ma belle ante,le Comtcamp; laComteffede Durgueilî^ làmcvueilictcnir/J ie prcn grande déplaifance à eftre auecques mon mary, meflift Ichan de Boulongf^» fils au Comte lehan de Boulongne, car ie cuidoye q^i’il deuft recouurer mon heritage deCommingcs,dciierslcComtc d’Armignac( qui Ictient, amp;fifaitilmafœurenpr* ron)maisil n’en fera riens,car c’eft vn trop mol Cheualicr, qui ne veut autre chokq“^ fes ailes de boire,de manger,amp; d’allouer le ficn folcment:amp; fi toft commeilferaCo® te,il vendra du meilleuramp;: du plus bcl,pourfaircfcsvolonrcz:amp;pogrtantnepuis-ic mourer auecques luy. Si ay pris ma fille, que ie vous encharge amp;nbsp;deliurc, amp;vous ny tuteur Si curateur d’elle,pour la nourrir amp;r garder. Car bien fay que, pour amour de gnagc,à ccbefoingvousncmefaudrezpas,cari’cn ay auiourdhuy fiance certaine,po^ Ichanne ma fille garder, fe l’ay à grande peine mife amp;nbsp;extraitte hors des mains « pays du pere mon mary:mais(pourcc que ie fen ceux d’Armignac,mcs auerfaires* voftres,entalcntcz de l’cmblcr amp;nbsp;rauir:pourtant qu’elle eft héritière de CommingeS/ l’ay amenée deuers vous,fi ne me faudrez pas à ce befoing:amp;ic vous en prieiamp;biecu qucfonpcre,monmary,quand il laura qucielavousaylaifrée,cn fera toutréiouy,lt;^ ià pieça m’auoit il dit que cefte fille le mettoit en grande doute.Quand le Gôtede to -cutainfi ouy parler Madame Alicnor fa coufinc,fi fut moult réiouy:amp;imagina/o“ foy-mefmc(caril eft vn Seigneur moult imaginatif)qu’encorcscellcfilleluy vieD grandementàpoint.Car il pourroit auoir ferme paix enuers fes cnncmismuilhp®'’^, roit marier en tel licu,amp; fi hautcmc«t,quc fes ennemis le douteroyent.Si refpon^^ ! dir,Madarac amp;nbsp;coufine,ic feray volontiers ce,dontme priez,car i’en fuis tenu p^fdp ge;amp; pour ce voftrc fille ma confine ie gardcray,amp; ^enferay bié d'elle, tout en tcHc niere,commcfi ce fuft ma propre fillc.Grandmercy,Monfcigneur,dit laDamc- ^^ demoura,commcic vons compte,la ieunc fille de Boulongne en l’hoftcldu ^‘’“’^L Foix,à Ortaism’onequesne fen partit depuis,amp;fa Dame de mere fen alla au cauß Jtteon d’Arragon.Ellc cft bien venue veoir deux OU trois fois:maispoint nerademand ^^^.^ aliation entre uoir,car Ic Comtc dc Foix fen acquitte en telle manière,comme fcHcfÂhy ^j^^^ le Duc de Ber- au propos du moyen qu^e vous dy,par lequel l’imagine, fil fut oneques 'gt;ƒ r rjcT'le cem- Duc de Berry,qiïil en foit bien maintenant, ç^cft que le Duc deBerryp‘’‘d^ ^ P i te de FwAf. nbsp;nbsp;grand defir luy maricr,amp; me fcmWc,à ce que i’ay ouy dire en Aulgnon,^^^ ^P ^jj^

m’en a parlé,amp; qui eft coufin germain du pere,le Duc de Berry l’en ferapd^*^’ veut auoir àfemme amp;à cfpoufe.Sainte Maric,dy-ic au Cheualicr,qucvoz parole font agréables,amp; qu’elles m’ont fait grand bicn,tadis que vous les m’auezditesKC ^ ptécs:amp; vous ne les perdrez pas,car toutes feront miles en mémoire,en Hift^re, - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cronique,amp;toutccquciefayamp;pourfuy:fcDicumedoientqu’àfantéicpuiflerc ^^^

, neren la ville dc_Valenciennes,dont ie fuis natif. Maisie fuis trop courrouce dvne A *‘*^ i*'*^** fcîDc laqucllc?dit Ic Cheualicr.lc la vous diray par ma foy. C’eft que de fi ^^“^'^^|^j(^ A ^fe^'^ lâtPrincc,commc le Cote dcFoix cft,il ne demourehéritier dcfemmecfpouie. ^^^^

' *K Dieunon,ditlcCheuaîler,car,fileneuftvnviuant,commcjlcutvncfois,c^ ^° plus ioyeux Seigneur du mondc:amp; auffi feroyét tous ceux dc fa terre.Et,dy ƒ? radoneques fa terre fans hoir? Nenny,dit.il,le Vicomte dc Chaftcaubon^ioo cou ger^iain,cft fon hériticr.Et aux armes,il eft homme vaillant?Maift Dieu,ditu,nennp • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^pourtantnelepeut lcComtedcFoixaimcr,amp;ferafesdeux filsbaftards,quUon

beaux Qheualicrs,amp;ieunes,fes héritiers,amp;aintêtion dclcs marier en haut lignage, câ il a or amp;nbsp;argent à foifon,fi leurtrouuera femmes,parquoy ils feront aidez amp;côfottt^ Sire, dy-ie,ie le vueil bicn,mais ce n’eft pas chofe dcuë,ne raifonnablc, de baftards bi rc hoirs de tcrre.Pourquoy.?'dit il.Sieft,en defaut dc bons hoirs.Neveez vous pasbit” commcles Efpaignols couronnèrent à Roy vn baftard,le Roy Henry?5^ccuxdcPo‘ tugal ont couroné auffi vn baftard.On l’a bien veu aucnir au móde,en pluficursRoyai* mcsamp;pays,que baftards ontpar force poffedé. Nefutpas Guillaume le ConquctWi baftard,fils d’vn Duc de N ormandie.^Il conquittoute Angleterre,^ la fille du RoM“* pour le temps cftoit,amp; demoura Roy,amp;: depuis font tous les Roys d Angleterre defeen dus de luy.Or, dy-ic, Sirc3tout fe peut bien faire,Il n eft chofe qui n auiennc,maisceut d’Armignac font trop forts,amp; ainfi fcroit donc toufiours celuy pays en guerre.Maisw' tes moy,cherSire,me voudriez vous point dire pourquoy la guerre eftmeuepremief^ ment

1

-ocr page 815-

DE FROISSART.


25

'^ftentre ceux de Foix amp;nbsp;d’ArmignaCjamp;leqlapIus iuftecaufe?Parmafoy(ditIe Chc ^31ier)ouy,Toutcsfois c’eft vne guerre inerueilleiife,car chacun y a caufe: fi-commeil Q'f-Vous deuez falloir Ju’ancicnnemétfamp;à prefent il y peut auoir enuiron cens ans)ily WVnScigneut en Bearnfqui fappclloit Gafton)rnoult vaillant homme aux armes : amp;nbsp;Iwcnfeuelven rEglïft des f reres-Mineurs,moult foléncllcmct, à Ortaisiamp;làletrouue

verrez comme il fut grar^ de corps, amp;nbsp;puifTant de mcmbres*Ca||Cli fon viuât,en ocadeton il fe fit former ^ taillcr.Ccluy Gafton,Seigneur de Bearn, auoit deux filles: Qütlaifnceil donna,par mariage,au Comte d’Arrnignac(qui pour le temps eftoit) amp;Ja wainfneeau Comte de Foix,qui neueu eftoitau Roy dArragô : amp;nbsp;encores en porte le fomtedcFoix les armes, car il defeend d’2’\rragon,amp; font pailles d’or,amp;gueulles. le croyciuevouslelauczbié.Si auint quccc Seigneur de Bearn eut vne dure guerre,amp; for tCjauRoyd’Efpaigne,qui pour ce temps effoitdequel vint,parmy lepaysdeBifquaye, “§'^ândegcnt,entreraupays de Bearn.MeffireGaRô de Bearn,qui fut informé de fa ve gt;iue,airerabla fes gens de tous les coftez,là ou il les pouuoit auoir,amp;cfcriuit à fes deux ‘ Asie Comte d’Armignacamp;lc Cote de Foix, qu’ils vinfrcnr,à toute leur puiffance, fer- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, uiramp;aîderà deffendre fi terre,amp; fon héritage.Ces lettres veuës,!e Comte de Foix,au fins toft qu’il pcuqalfcmblafes gens: amp;nbsp;pria tous fes amis, amp;nbsp;fit tant qu’il eut cinq cens Clicualiersamp; Efcuycrs,tous à heaumcs,amp;deux mille varlets,à Iances3amp;à dardes amp;nbsp;patois,tous de pié,amp; vint au pays de Beam,ainfi accôpaigné,pour feruir fon Seigneur de pere,lequel en eut grade ioyc,amp; payèrent toutes fes gens,au pont à Orrais,la riuierc Ba-®«amp;lclogcrétentreSauuctcrreamp; i’Hofpita!,amp;leRoy d'Efpaigne,qui auoit biê vingt ’'’illchómes,cftoitlogé affezprez de là.Meffire Gafton de Beam amp;nbsp;le Côte de Foix at-''ndoientleCôte d’Armignac:amp; cuidoient qu’il d’euft venir,amp;i’attendirêt trois iours* ^uquatriémeiour,leCótcd’Ar^ignac enuoya fes letrrcs,parvn Heraut,à meffireGa-'‘'5(ießcarn:amp; luy mâdoit qu’il n’y pouuoit venir, amp;qu’il ne le couenoit pas encores af ^^^j^ j^ ^ ^«pourlepays de Bcarn,amp;qu’il n’y auoit riens.Quâd meffire Gaftó ouytccsnouuel-y„^^//j^. ** ^^'JexcufacCjSc il veit qu’il ne feroit point aidé ne cofortc du Côte d’Armignac, fi fut mi^nac q^ ^®®ttbahy:amp; demanda confeil au Comte de Foix,Seaux Barons de Bearn,cornent il fe F»;x. ®’i“ûcndrjit,Monfcigncur( dit le Comte de Foix}puis que nous fômes cy afTcmblez '’ousironscombattrevozennemis.Ceconfeilfuttenu.Tantoft L’armèrentamp;ordônc:-’'^ntleurs gensdcfquels eftoient enuiron douze cens hontes à heaumes,Sc fix mille hô^ ®Çs-de-pié.LcCôtc de Foix pritla pwmiere bataillc,Slt;; fen vint courir furie Roy d’EF Pâ‘gne,amp;fes gens,en leurs logis:amp; là eut grade bataille amp;nbsp;felonne,amp; morts plus de di.x _/^ ' nbsp;nbsp;nbsp;’ ''’'lbEipaignols:amp;pritleComtedeFoixlefilsSdcfrereduRoyd’Efpaigne,amp;‘lcsen-''’yadeuersfon Seigneur,meffire Gafton de Bearn,qui cftoit en l’Arricregardc,amp;fu-^ -'^'ntlàlesEfpaignolsfidccôfits, queleComtedcFoixleschaçaiufqucs aux portes de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1;.-^•Andrien en tBiftme,amp; fe bouta le Roy d’Efpaigne en l’Abbaye, amp;nbsp;veftit l’habit d’vn f^eJ^nfe^«’// '^dne,autrcmctilcufteftépris,amp; fefauuerétparleurs vaiffeaux ceux,quifauuer fe peu «^ falle^ Bif-*^^'’t«Adonc le Côte de Foix retourna deuers Monfeigneur Gafton deBearn,quilôy fit quaye. grandechcreamp;:bóne,amp;cefutbicnraifon,carilluyauoij^fauucfon honneur,amp; gardé ' ,. ro-! ^^^PiysdeBearn,quieuft eftéperdu.Pour cellebarailleamp;ce^e dccôfiturc,qle Côte de • . foixfitcncetcpsfui les Efpaignols, amp;: pour la prife qu’il eut du filsamp;du frereduRoy ■,igt;';i5jw '^ ElpaignCjle Roy vint à paix enuers le Site de Bearn,ainfî côe il la voulut auoir,amp;rquâd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ' ‘’’^HireGafto de Beam fut retourné à Ortais,prefens tous les Baros de Foix amp;de Beam nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’A“ ” Hoilàeftoiétjilprit fon fils,le Côte de Foix,amp; dit ainfi,Beau fils.vous cftes mon^üs bon ‘''^ft2in,amp; loyal:amp; aviez gardé à roufiourfmaismô hóneur,amp;l’hóneurdupays.Le Cô-f^^ Armignac,qui à l’aifnéc fille des miennes,f eft exeufé à mon grand be(»ing,amp; neft p3SVenudefFcndre,ne garder mon héritagc:ou il auoit part. Pourquoy ie dy que telle pan,qu’il y attendoit de la partie ma fille fa femme,il a forfaite amp;nbsp;perdue,^ vous hérite fie toutcla terre de Beam,apres mon deces,vous amp;nbsp;voz hoirs,àtoufiourfmais, amp;nbsp;prie, ■ - «A i\-‘' 'uciJ,amp;commande,à tous mes habitansamp;fugets,qu’ils fcellcnt amp;nbsp;accorder auec moy •' ûm^ii ^dlehci'édité,beau fils de Foix, que ie vous donne.Tous refpondirent, Monfeigneur, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

*“'gt;iislefcrósvolótiers.Ainfi ont efté,8lt;: par telle vertu queie vous copte,aneicnemenc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;^”,

''^Comtes de Foix,qui ont efté Côtes ôr Seigneurs du pays de Bearn, 6r en portent le %lcs armes,le nom,amp; le proffir.Mais pourcc né ont pas ceux d’Armignac les droits, ^’^’lsdiétauoir,clamcz quittes,amp; veez là la qrelle amp;nbsp;la caufe pourquoy la guerre eft en ^feArtnignac,Foixamp;Bcarn.Parmafoy,Sirc(dy-ielors au Cheualier)vo’ le m’auezbié

C

-ocr page 816-

TIERS V0LVME declairê:amp; oncquefmaisie n’en auoye ouy parlcr,amp;puis que iclefay, iclemcttrayw mémoire pcrpctuelle:fc Dieu donne que ie retourne en noftrepays. Mais encoresdv* nechofe(lêie vousofoye requcrre)icvous dcmandcroye volgnticrsrccftparquelin-cidentle fils au Comte de Foixmourur..Lors penfalcCheuaUer, amp;nbsp;puis dit. La manière eft trop piteufe, fi ne vous en vueil point parler5amp; quand voufvitdiez à Ortais,vous trouucrez bieq^fe le demandcz)quile vous dira.Ic m’ejj fouffry à tant : amp;puis cheuau-chafmes: amp;nbsp;vinfmes à la ville de Morlens.

Comme?}t mejs’/re Tehan FroijJàrt 4ryiua à Ortais^ef} là maiß» du Comte de Poix, la eu v» axcie» Efêujer lay racompte la cruede df ßteuß mort du propreßb ^u Comte^^ comment v^e efirange refuerießißßoit de nuit mettre Pierre de Befru^frere ba-

ßarä i^u Comte de Foix.

CHAP. VIII.


AVlendemain nouspartifmcs:amp;vinfmes à difnerà MontgerbehSfpuismontafraes.

amp;bcufmcsvn coup à Ercie:amp;puis vinfmes à Orrais, t furie point du foleilefcon-ioursainte Ca lant,Le Chcualier defeendieen fon hoftebamp;iedefeendy àrhofteldclaLiinc,chezvn terme. 1388. Elcuyerdu Comtc:quifappclloitErnauton du Pin: lequel mereceutmoultioycufe-cammeil adit naent,pour la caufe de ce que i’eftoye François. Mclfire bfpaing duLyon (en laquele ‘fltredu^reiPt compaignici’eftoyevenu)montaau chaftel:amp;parla au Comte, defes befongnes^b t'iilmne.^’^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^ ^*^5 galeries.Car à celle heure,vn petit deuât,il auoit difnCjCarlvfageduCo^

te de Foix eft tcl,ou cftoitlors:amp;rauoit toufiours tenu d’enfance, qu il fcdecoucnoita hautenonne,amp;r foupoitàminuir.LcCheualicrluyditquci’eftoyc venu. lefutanto enuoyé querre en mon hoftel,car c’eftoit,ou eft,le Seigneur du monde,qui plus volou tiers vcoit eftrangers.pourouyrnouuelles. Quand il me vcit,il me fit bonne cher«) me retint de fon hoftehou ie fu plus de douze femain^,amp;mes cheuaux bienpeus,au f°“^®5 autres chofes gouucrnez.L’accointâce de luy à moy pour ce temps fût telles®® X Cemte^e * i’auoyeaucc moy apporté vn liure:lcquel i’auoyc fait,àlarcquefteamp;contcroplanotgt; ^ Poix. Vincclans deBoéme,Duc de Luxembourg amp;nbsp;de Brabant:amp;. font contenus audit 1^

(qui l’appelle le Meliader) toutes lcschanfons,baladcs,rondeaux,amp;:virclets,quc^ -i^Xuißz^p til Duc fit en fon temps: t defquelles chofes, parmy l’imagination que i’au^yc^ . ^ vous pourrez^ en ordonnay lcliurc:quele Comte de Foixveit moult volontiers:^ toutes^^^ h^qq mieux amen- près foupcr,icluy enlifoye:Âais cn lifant,nul ncluy ofoit parler,ne mot dir^j“'^^ nbsp;nbsp;nbsp;1

der la •vieille le j^j^ ^^^ jç p^^pg j^ j^j^ entendu,amp; aufli ^ prenoit gmnd foulas au bien entendr^A^ ^^ ilcheoitaucunechofcouilmettoitargumcnt,tropvolôtierscnparloiràinoy5’^° t Ics^hofes ^” ^°^ Gafcon:mais en bó François amp;nbsp;beau.De l’eftat de luy,amp; de fonhoftclA^°“^f parmy l’ima corderay aucune chofc,cari’yfeiournay bien tât,quci’cn pcuairczapprédre*^‘âuo « ginatio que Le Cote Gafton de Foix,dót ieparle, en ce tcmps,quc iefu deuers luy,auoitenunon i’auoy en di- cinquante amp;nbsp;neuf ans d’aage, amp;nbsp;vous dy que i’ay en mô temps veu moult de Cncua ^^^ etet amp;nbsp;ordô Roys,Princes,amp;autres:maisien’envcyoncquesnul,quifuftdcfibcauxmembres, c ncnLcIiure ß ß^p^ forme,nc de fi belle taille,viaire,bel,fanguin amp;nbsp;riant les yeux vers Lamoureux pXx^X^f ^ ^^ °“ ^^ ^“y pï^i^oit fon regard^etter.De toutes chofes il eftoit fi trefparfait,qu°’’^^^^^ L’eflat ly-nUl- pouuoit trop loucr.llaiment cc,qu’il deuoitaimer,amp; hayoit cc,qu’ildcuoithayn a^^ nierede viure Cheualicr eftoit, amp;nbsp;de haute cntreprife,amp;plein de bon c0fcil.il n’eiit oncqucsƒ ' du Comte Ga- créant auecqucs luy.ll fut preudhomme en regner. Il difoit planté d’oraifons. ƒ 0® fion deFoix. jours vn noétume du Pfautier,heures de Noftre-Dame,du Saint-Efprit, de la Croix, vigiles ies morts.Touslcsiours faifoit donner cinq florins,en petite mônoye,pour a^ mour de Dicu,amp;l’aùmofnc de fa porte à toutes gens.Il fut large amp;nbsp;courtois en dons,ƒ * trop bien fa»oitprendre ou il appartenoit,amp;remettre ou il amcroit.llainjoitlcscbies, fur toutes beftes,amp;aux chaps,Efté amp;nbsp;Yuer,aux chaces volontiers fededuifoit. Onclo outrage,ne folle largefle n’aima:amp; vouloir (auoir,tous les mois,que le lien deuenoit.il f/f liroie vo- prenoiten fon pays, pour fa rcccptcreccuoir,amp;t fesgés feruir amp;nbsp;adminiftrer, hommes lontiers icp,ôc notables,c’eftalfauoir douze,amp; de deux mois en deux mois eftoit des deux feruy enfa-fes gens ou, ^pg recepte,amp; au chef des deux mois,ils le changeoient à deux des autrcs,en l’office,Il ferre *amp;Td* f^i^^ok du plus cfpccial home, auquel il fcconfioit le plus,fon Contrerolleunamp;a celuy tnin?fl:rér^ tous les autres comptoicntamp;rcndoycnt leurs comptes :amp; celuy Côtrcrolleurcomp* toitauCôte de Foix,par roollcsamp; par liures eferits,^fescoptes lailfoitpardeuersledit Comte.Il auoit certains coffres en fa châbrc,ou aucuncfois il faifoitprédre de 1 argent, pour donner aux Cheualiers, Seigneurs, ou Efcuyers, quand ilsvenoientpardeuers

-ocr page 817-

DE FROISSART*

^iiyfcaroncnulnc fepartit de luy fans aucun don ) amp;toufiours'miiltiplioit fon trefor, pourlcsauentures amp;nbsp;les fortunes attédre,qu’il doutoit.li cftoitcognoiffablcamp;accoin-ïable à toutes gens,amp;jjoucemcnt amp;nbsp;amoureufement parloir à eux.ll cftoit brief en fes confcils,amp;: en fes rcfpofes.il auoit quatre Clercs,Secretaires,pour eferire amp;nbsp;referirelet ttcs,amp;bien conuenOTt que ces quatre Clercs luy fuffent prefts,quand il ilToit de fon rc-trait,nynelcsnórninoit,neIejjan,neGauticr,nc Guillaume,amp; quad(gt;iluybailloitlec-ffcSjamp;illes auoit Icuës,iI les appelloit Mal-me-fert,ou pour cfcrirc,ou pour aucune clio ^uil leur commandoir.En tel cftar,quc ie vous dy,le Comte de Foix viuoit, £z quad drlachambre à minuid venoit pour fouper en la fallc,deuant luy auoit douze torches allumées,que dq|izc var!ets portoient:amp;icelles douze torches tenues eftoient deuant htablc;qui dónoient grade clarté en la falle.Laquelle falle eftoir pleine de Chcualiers SiEfcuyers,amp;toufiours eftoient à foifon tables drécecs,pour fouper, qui fouper vou-loit.Nul ne parloir à luy à fa tablc:f’il ne l’appclloit.ll m^ngeoit, par couftume, foifon '’olaillc,amp; en efpecial les ælles 6r les cuilfes tant feulcmcnr3amp;: lendemain petit mageoit amp;nbsp;beuuoit.ll prenoit grand, ébatement en fons de mcneftriers3car bien s’y cognoilfoit. Jlfaifoit volontiers fesClercs chanter chanfons,rondeaux,amp;virelcts.ll feoit à table environ deux hcurcs,amp; aulft il vcoit volontiers eftranecs entremets,amp; iceux vcus,tantoft:

enuoyoitparles tables des Chcualiers amp;nbsp;des Efcuycrs.Briéuement,tout confidet«, amp;auifé,allât q ie vinfte à fa Court i’auoye efté en moult de Courts de Roys,dc Ducs,de Princcs.de Comres,amp;:dc hautes Dames,mais ie ne fu oneen nulle,qui mieux me pleuft

'’f quifulfent fur lefait'd’armes réiouis,plus que celuy Comte de Foix eftoit.On veoie 'n la falle,enla chambre,^ en la court,Chcualiers,êc Efcuyers d’honncur,allcr amp;mar-'bcr,amp;Iesoyoit on parler d’armes amp;: d’amours.Touthonneureftoit là dedans trouué. ^outcnouuellcjde quelque pa^ ne de quelque Royaume que ce fuft,là dedas on y ap-f''noit,carde tous pays,pour la vaillance du Seigneur,elles y venoienr.Là fu-ic infor-‘quot;'dela greigneurpartie des faits-d'armes,qui eftoict aucuns cnEfpaigne,cn Portugal ^Aitragon,en Nauarre,cn Angletcrrc,cn Efcocc,amp; es frôtieresôclimitatiôs de la Lan Woch.Caric vey venir deuers le Comte,durant le temps que i’y {ciournoyc,Cheua *'quot;5Jc£fci^'ers de toutes nations.Si m’en informoye,ou par eux,ou par le Comte,qui ^o^ontiers m’en parloit.Ictendoyc trop fort à demander (pourtant que ie vcoye l’ho- lepiteux comii “riduCote deFoix fi large amp;nbsp;fi plâtureux) que Gafton,lf fils du Comte,eftoit deuenu te de la mort '''par quel accident il eftoit mort,c#r melfirc E^aing du Lyon ne le m’auoit voulu di de Gdflon,ßlt f')amp;tantcnqui,qu’vnEfcuyerancien,amp; moultnotablc homme,Ie me dit.Sicommen- dt^Comtede ?lbn compte ainfi,difanc.Vrayeft que le Comte de Foix amp;nbsp;Madame de Foix,fa fern- ^'’'^' ^qnefont pas bien d’accord,n’y nôt efté trop long téps,a Scia diflénfion,qui eft entre 'nx,fc meut du Roy de Nauarrc,qui fut frere à celle Damc,car le Roy de Si auarre ple-gnalcSeigneur d’AIhreth,queIc Comte deFoix tcnoit en prifon,pour La fôme de cin-^nantcmillefrancs.Lc Côte de Foix(quifentoit le Roy de Nauarre cauteleux amp;nbsp;mali-nieux)ne lesluy vouloir pas croirc,dont la Côtefle de Foix auoit grand dépit amp;grandc ■^ignationcnuers fon mary^St luy difoit Monfeigneur^vous portez peu d’honneur, à ^onfeigneur,mÔ frcre,quand vous ne luy voulez croire ci^quate mille francs.Si vous * nsuieziamais plus des Armignacs,ne des Labriflics,qvous cnauczcu,fi vous deuroit uiufnre,amp;vousfauczq vous me deuez alfignermo douaire de cinquante mille fracs amp;nbsp;Ï«ux mettre enlamaindeMôfeignciir.Sinepouuez cftremal payé.Damc(dit il)vous 'tesvray:mais,fiie cuidoyc que le Roy de Nauarre deuft là côtoumer ce pay^mer, ia ^usleSircd’Albrethnc mepartiroitd’Ortais,fifcroiepayé,iufquesau dernier denier. • îu puis que vous m’en priez,ie leferay,non pas pour l’amour de vous,iftais pourl’a-’’’QUtdemo fils.Sur ccfte parolle,amp; fur l’obligatiô du Roy deNauarrc(qui en fit fa deb f^'nuersleCote de Foix)amp; le Sire d’Albrcth fut quitte amp;nbsp;deliure,amp; Frâçois fc retour-^amp; fc vint marier en Frâcc,à la foeur du Duc de Boni bô,amp; paya au Roy de Nauarre,à onaife la fôme de cinquâtc mille frâcs,à quoy il eftoit obligé, mais point le Roy ne les 'nuoyoit au Comte de Foix.Lors dit le Comte à fa femme,Damc, il vous faut aller en

Juarre,deuersvoftrcfrerelcRoy:amp;luy dirczqueicmetien mal-côtcntdeluy,quad /'emenuoyece,qu’il areceu dumicn:LaDarne refpondit quelleiroittref volôtiers: ’m partit duComte,auecques fon arroy:Sc fen vint à Pampelunc,vcrs fon frerc,qui ƒ fteeutioyeufement.La Dams fit fon ineffigc,bic Se à poinr.Quand leRoy l’eut cnré-“)ûrcfpondit,Ma belle fœur,l’argcnt eft voftre(car le Comte de Foix vous en donne

-ocr page 818-

LE TIERS V 0 L V M E


18


t-en« de douaire)nciamaisduRoyaumedcNauarrcncparftra:putsquc i’enfuisaudeflus. H* Karre cdufi de ^'^on^e*giicur(dit la Dame)vous mettez trop grande haine,par celle voye, entre Mon' diijinßon entre Seigneur amp;nbsp;vous:5c fc vous tenez voftre propos, icnoleray rctlt;Jarncr en la Comte d le cotede i-'oix Foix,car Monfeigneur rn’occiroit,amp; diroitq iel’auroyc deceu.Ic ne fa y dit le Royfî’^1 erfa femme, ne vouloit pas mettre Target horsde fesmains)quc vous ferez,fc^ous demourerfZjOd fevous retournaiezzmaisie fuis chefdeceftargcnt,amp; à^noy en appartict la garde pouf vous: amp;nbsp;Jamais ne partira de Nauarre.LaComteRe de Foix n’en peut auoir autre cho-fe.Si fe tint en Nauarre,amp; n’ofoit rctourncr.Lc Comte de Foix( qui veoit la malifeod Roy de Nauarre)cômença fa femme fort cnhayr,amp; à eure trcfmal contét d elle,nôoD' ftantqu’clle n’y euft cou!pc)amp;pourcc qu’cllc,ayâtfait fon mcflage,n«fen cftoit retour née,mais la Dame n’ofoit,qui léntoit fon mary crucl,là ou il prenoit la chofe en depW' fance,Ceftcchofedemouraainfi.Gafl:on,lefi!s deMonfeigncur,creut,amp;deuintncsbc cnfant,amp;fut marié à la fille di^Comted’ÀrmignaCjVne ieunc Dame,fœurau Cote qui eft maintenât,amp; à meffire Bertrand d’Armignac,amp; par la coniôâion de ce mariagcûlt;^' uoit eftre bonne paix entre Foix amp;nbsp;Armignac.L’enfant pouuoit auoir quinze ou fciz® ans:mais trop bel Efeuyer cftoit,amp; fi pourtrayoit grandemcnt,dc tous membres,aupf rc.Si luy prit volonté amp;plaifance d’aller au Royaume dcNauarre,veoir fa mere amp;nbsp;ton Gafien,flsdu oncle.Ce futbié à la malle heure pour luy,amp;: pour ce pays.Quad il fut venu àNauarre» Comte de Foix onluy fit tresbonne cherc,amp; fe tint aueefamere vnpeu d’cfpace.Puis prit côgégt; unis» vert fa mere, ppy^ paroHe qu’il fift,ne dift,il ne peut fa mere remener en Foixjauecluy.CarlaDanir en/fattarre. j^y^Qoij-jgæandé felc Côtede Foixfon pere,Tauoitenchargédela ramener.ilditoir bic qu’au partir il n’en auoit efté nouuellcs: amp;nbsp;pourcc la Dame ne l’y ofoit afleurer.Po^ tat dcmoura,amp;: l’enfant de Foix f en vint à Papclunc,pour prendre côgé du Roy der^^' uarre, fon oncle.L c Roy luy fit tresbonne chcrc,amp; le t^at aucc luy plus de dus iourS luy donna de beaux dons,amp; à fes gens aulfi.Lc dernier don que le Roy de Nauanc uy donna,cefutla mort de Tcnfant:amp;vous diray cornent,amp;: pourquoy.Quandcevintluf le point que l’enfant deut partir,le Roy le tira à part en fa châbre:amp; luy dona vue b^ fette,pleine de poudrc,tellc qu’il n’eftoit créature viuârc,qui fe de la poudre ou mâgcoit,tantoft ne luy côuint mourir,fans nul remede.Gaftonfdit IcRiyl^j j^ execrable me- ucu,VOUS ferez cc qucic vo” diray. Vous voyez corne le Cote de Foix a, cnto^æ ’ (hacetedu i(^of gfjj’hainc voftrcmcrc,ma lftur:dót il me déplairt forr,\’ aulfi doit ilfai'‘’’’°^^’■

Nauarre. fgjfoj^^pQyj. jçj chofes reformer,amp; q ^fire mcrc*foit bic devoftrepcrc,qi'!'i^““^ç • dra à point vous prendrez vn petit de celle poudre,amp;en mettrez fur laviadcdevo ƒ pere(amp;gardez bien qucnul ne vous voye) amp;, fi toll corne il en aura mâg^.ü n Jamais à autre chofe,forsà rauoirfa fcme,voftrc mere,aucc luy,óefcnu aimootato iourfmais fi fort,que iamais ne voudront départir Tvn d’auec l’autre, S-' tout ce deue vous defirer grandemét qu’il auienne,amp; gardez bien que de ce,que ie vous dy,vousnc vous découurez à nulluy,car vous perdriez voflre fait.L’éfât qui tenoit à vérité tout ce que le Roy deNauarre,fon oncle3luy difoit,rcfpondit,amp;dit,Volonticrs.Surclt;tp°''’ fe partit de Pâpelune3dc fon oi»cle,amp; l'en retourna à Crtais.Lc Cote de Foix, tonP^te, • luy fit bonne chere, amp;nbsp;luy demanda des nouucllcs de Nauarrc,amp; quels dons,nctji]ci Joyaux on luyauoJt donné.Et Jl dJt.DebcauXjamp;tousles monllra,cxccptcclabourtotc . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou eftoJt la poudre.Or efioJt Jl d’ordünancc,cn Thoftcl de FoJx, que moulttouucttji-

fere.

fonde Foix/ ^^^^ amp;-'Yuain,fon frercballard,gJfoJcnt cnfcmblc en vue chambrc:amp;fcntreaimoient, ven le Comte aJnfiqutnfans,frercs,font,amp; fcvclloient de cottes amp;nbsp;d’habits enfemble,carilseftoitt prelquc d’vn grand,amp; d’vn aage. Au Jnt qu’vne foJsfaJnfi qu’enfans font ) leurs robes le mcflcrent,ôÂlla la cotte de Gaftô fur le Ii6l,5c YuaJn(quJ efioJt affez malicieux ) fentit la poudre en fa bourfe,amp; demanda à Gallon,fon frcrc,Qiiellc chofe cftcccy?quevoii5 portez tous les Jours àvollrc poJótrJnc?Dc celle parollc n’eut Gallon point de Joyc,î^ dit. Rendez moy ma cotte,Yuain,vous n’en aucz que faire. Yuain luy gettâ facotte.Gi lion lavellir,amp;fut plus penfif, tout ce iour,que iamais.Si auint dedans trois iours après (comme Dieu voulut fauuer amp;nbsp;garderie Comte de Foix) que Gaftonfe courrouça,a fon frcrc,pour le icu delà paume,amp; luy donna vne Jouée. L’enfant fen courrouça,amp;t f cnfelonna,5z entra tout plorâr,en la chambre fon pcre,ôc le rroiiua à celle heure, qu il auoit ouy fa melfe.C^and le Côtclcvcitplorcr,!! dità Yuain,(}ue vous faut il?En nota dicu(ditJl) Monfeigneur,Gallon m’a battu, mais il y a autant, ou plus,à battre en luy: qu’en moy. Pourquoy?dJtlcComte:quitantoll entra en loupcçon .Par mafoy(ditil) Mon-

-ocr page 819-

b E F R o I s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2n

•'wnleigtieur depuis qu’il eft retourne de Nauarre,il porte à fa poidrinc vhe boutfette, '“utepisinedepoudreunaisienefay àquoy elle fert,ne qu’il en veut faire,fors qu’il ma %vnefoisou deuXjqiJt Madame,fa mere,fera bien tort en voftre grace, plus grande-quot;''ßt qu’oneques ne ^r. Ho( dit le Comte de Foix)tay toy:6t garde toy biê que tu ne '‘•(iccoiiuieSjàhomme du monde,de ce que tu m’as dit.Monfeigneur(dit l’enfant) vo- 3^»j#wilt;* ®’^dcrs.LeComtedeFoixentfclorsen imaginationiamp;fecouuritiufqffcsàl’hcure du'^‘*î^ de caß3 Wnamp;fc lcua,amp; airit(comme il faifoitlcs autres iours)à tablc,en la fallc.Gafton, fon f^^^/^^^T’^J” ‘Muoitd’vlagequ’illeferuoitde tousfesmers, amp;: faifoiteffay de toutes fes viades. Si tnßupfin Ln-°‘^uileut aîfisdeuantlc Comte fon premier mcrs;amp;fait ce qu’il deuoitfaire,lcCô- (reCaßen, ^'gÇtte fcsycux,^ui eftoit tout informé de fon fair,amp; voit les pédans de la bourfette au pode fon fils.Lc fang luy mua,amp; dir,Gafton, vien auât.Ic vucil parlera toy en l’oreil-^•Lenfant fauançafur latablc.Lors le Cote ouurit fon fein,amp;déuelopa fon gipon, amp;nbsp;P‘^'tfoncoutel:amp;coupafabourfctte.L’cnfan.t,qui futtoutéurprisamp;ébahy,nefónamor, J^3is deuint tout blanc de peur:amp; cémença moult fort à trébler, car il fe fentoit forfait.

1 '^Comte de Foix ouurit la bourfc,amp;prit la poudre, amp;cn mit fur vn taillouerdepain: 1 ^3ppel!avnchicn,amp;luy en donnaàmangcr.Sicoftquelechié eut mangé le premier | Morceau,il tourna les yeux en la tcfte,amp;mourut. Quand le Comte de Foixcnveitla ^^’fi'* ^** ^T 1 ^»nicrcjü fut bien courroucé;amp; il en eut bien caufc,amp;r fe leua de table : amp;nbsp;pritfon cou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

| sMe voulut lancer apres fon fils,mais les Chcualiers amp;Efcuyers faillirent au deuant ‘^“^rfide^l'i)^ 1 dirent,Monfeigneur,pour Dieu mercy,Ne vous haftez pas,mais vous informez de la „„^^„f Enfant f “''ongne,auant que vous facicz mal à voftre fils.Et le premier mot,que le Comte dit, caßem

^'^cn fon Gafcô,Ho Gaftó,traiftre,pour toy,amp; pour accroiftre l’héritage qui te doit i

1 '^'ourncr,uy eu guerre amp;nbsp;haine au Roy de France,au Roy d’Angleterre, au Roy d’Ef-^''ôgt;ic,auRoydeNauarre,amp;auà(oy d’Arragon,amp; contre eux me fuis ic bien tenuôr '’®'ïéamp;tu me veux maintenant meurtrir/ Il te vient de mauuaife nature.Saches que tu ^’’lourtas à ce coup.Lors faillit outre la tablc,le coûte! en la main,amp; le voulut là occi-’'®^lcs Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers fe mirent là à genoux,cn plorant deuât Iuy,amp; luy di-j^!’^3,ha,Monfeigncur,pourDieumercy. N’occicz pas Gafton, vous n’auriez plus l'EnfatA C4^ /hnt.Fait|6 le garderjamp;vous informez de la matière,car par auéturc ne fauoic il que flon pnfnnier TOoit,amp;n’a nulle coulpc à ce méfait.Or toftfdit le Comte)mettez le moy en la tour en lai o Hr d’Of , ®cfoictellemcnt gardé, qu’on m’en rende compte. Lor? fut mis l’Enfant en la tour ^'*'^-'l'^ans.Lc Comte fi^t adonc prendre^rande foifen de ceux, qui ferûoient fon fils, amp;: ^5nelcseutpas,car pluficurs fen partirent, amp;nbsp;encores en eft l’Eucfquc de l’Efcaîle, • ƒ Jcofte?au,hors du pays,qui en fut foufpçonné, amp;nbsp;auffi font plufieurs autres, mais il '’tniourir,iufqucsà quinzc,trcshorriblcmcnt,amp; la raifon,qu’ily mettoir,eftoit telle:

^ç'?^ ^^ pouuoit pas autrement faire, qu’ils ne feuflent des fecrcts de l’Enfant, amp;nbsp;luy ’^’cntauoirfignific,amp;dit,Monfeigneur,Gaftó portevnebourfeà fa poiélrine, telle '««.Mais riens n’en firent,amp; pource moururent ils horriblemct,dót ce fut pitié d’au ''’'’5Hfcuycrs,car il n’y auoit en toute Gafeongne fi iolis,nc fi beaux,ne fi bien appoin ^iCoineils cftoiét,cartoufiours le Comte de Foix a eftefteruy debônemefgnie.Trop ^l^mUée Jet I ?'*^naceftcchofeau Comte de Foix près du cueur,amp; bien Wmonftra, carilfitaffem- ^ß‘tff despajn ji^vnioutjà 0itais,tous les Nobles amp;nbsp;tous les prélats de Foix amp;nbsp;de Bearn, amp;nbsp;tous les ^^i^quot;^fj^[f'^ ƒ tnes notables de ce pays,amp; quand ils furent venus il leur remonftra pourquoy il les -^^j*£ ƒ * ^ft^^’’’^^®^» ^ cornent il auoit trouué fon fils en telle defaute amp;nbsp;fi grand méfait, que ƒ/;. wlintention de luy qu’il mou ru ft, amp;nbsp;qu’il auoit defferuy mort.Tout le morfte ref-pdit,? cefteparolle,d’vnc voix,6i dir,Monfcigneur,fauuc foit voftre gracc.N ous ne • ^''bnspasque Gafton meurc,c’cft voftre héritier,amp; plus n’en auez.Quantle Comte pour fon fils,fi ferefraignitvn petit , amp;fepourpenfa qu’il le étroit par raifon, en prïfon,amp; l’y tiedroit deux ou trois mois,amp; puis l’éuoyeroit en n^evoyage,deux ou trois ans,pour demourer, tât qu’il auroit oublié fon mal-talér,amp;

WEnfant leroit en meilleure amp;nbsp;plus viuc cognoiffance.Si doua à fon peuple congé, ^^f^f^tca-fj^^ceux de la Comté de Foix ne fe vouloicnt partir d’Ortais,fi le Comte ne les afreu--b^”7^demeLe 1 nbsp;nbsp;nbsp;‘9’^^ ne raourroit point,tâtaimoicnt l’enfant. 11 le leur encôuenança,maisbien pfiß'„„i„^

| .'^''illetiendroitparaucuntéps cnprifon,pourlechafticr,Surccftcpromefre fepar

^^»ttoutes manières de gens,amp; demoura Gafton prifonnicr à Ortais. Ces nouucllcs pondirent en plufieurs licux,amp;: pour ce temps eftoit Papc,Gregoirc onzicme,cn Aui-°'''Sicnuoyatantoftlc Cardinal d’Amiens en legation,pour venir en Bearn,amp;:pour e üj

-ocr page 820-

LE TIERS V O LV' M E amoycnncr ces befongneSjmais il n’eftoit venu que iufqu a BefierSjqüänd les nouuellçs luy vindrenr,qu’il n’auoit que faire d’aller en Bearn,carGadon^e fils au Comte dePoiX cftoitjnort.Si vous diray comment il mourut:puis quefiauanwevousenay parlé. L^ Comte de Foix le faifoit tenir en vne chambre,en la tour d Orra^(ou petit auoit de lu* . miere)amp; fut là dix iours.Petit y beut amp;nbsp;mangea,car il ne voulut,combien qu’onluyap-portoitalTeztdTislesioursàboirc amp;àmanger,maisqutdilauoitlaviandc,illadetour-noit d’vne part,amp; n’en tenoit comptc,amp; veulent aucuns dire, qu’on trouua les viandes toutes cnticrcs,qu’on luy auoit apportées, ne ries ndes auoit amoindries au lourde a môrr,amp; fut merucillcs comment il peut tantviure,par plufieurs raifons. Le Comtele l'Enfant Gd- faifoit là tenir,fans nulle garde,qui fud en la chambre auecques luy,tft quile conlciH« fion s’aboient neconfortaft: S,: fut l’enfant toufiours en fcs draps,ainfi comme il y entra,amp;cclcni^ fteboirecr^ma lancolia amp;nbsp;argua grandcment,car il n’auoit pas cela apris.Simaudifioit l’heure,qud^ ^fren fr/ßn. oneques né,n’engendrc,poiw eftre venu en telle fin.Le lourde fon trespas, ceux feruoyentdemanger,luy apportèrent delàviandc,amp;luy dirent,Gafton,vcezcyde ^ viande pour vous. Gafton n’en fit comptc,amp;dit,Mettezlalà. Celuy,qui feruoit decy que ic vous dy,regardc,amp; voit en la prifon toutes les viâdes,que les iourspaflezilauo*^ apportées. A donc referma il la chambrc,amp; vint au Comte de Foix,amp; luy dit, MonW gneurpour Dieu mercy.Prenez garde deffus voftrefilSjCaril fafFamelàenlapriloY“ il gift,amp; croy qu’il ne mangea,oncques puis qu’il y entra,car i’ay vcu touttât,qnc ƒ gt;7 ay porté,tournéd’vncofté. De cede parolle le Comte fcnfelonna, amp;fansniotûif fe départit de fa chambre,amp; fen vint vers la prifon,ou fon fils edoit,amp;: tcnoiwlaw^ iacruelleßn heure,vn petit coutelet,dont il apparcilloit fes ongles,5cnettoyoit.ll fit ouurirlnu'’j^ '^‘^ ^^ prifon,amp;vint à fondit fils,amp; tenoitfalumellc de fon coutel par la pointe, amp;ßp^^j la pointe,qu’il n’en auoit pas,hors de fes doits,refpeflèur d’vn gros tournois.Parina lcnt,en boutant ce tant de pointe en la gorge de ton hls,il 1 anena en ne lay quq“' j^j amp;nbsp;luy dir,Ha,traidrc,pourquoy ne manges tu?Et tantod fen partit le Comte) hn^P riens dire,nefairc,amp; rentra en là châbre.L’Enfant fut fang-mué,amp; effrayé tl® ƒ L.

• de fon pere,auec ce qu il edoit foible de ieufncr,amp; qu’il veit ou fentit la points ^^^^^^ tel,qui l’atoucha à la gorge,car( tant petit que ce fud)ce fut en vne veinc^^quot;^^ jj^qq. d’autre part,amp;làmourur,amp;àpcinc edoit rentré le Comte en fa chambre,9quot;^” ^^(15 uellcs luy vindrent de celu^,qui adminidroit l’Enfant,qui luy ditjMonlKquot;‘'’‘’’'’;^^|.pg[ cd mort. Mort/ dit le Comte. Mai fi Dieu voir,19lonfcigneur.Lc Côtend^''® ^ • nbsp;nbsp;rc:amp;y enuoyavnfien Cheualier,qui là edoit de code luy.Le ChcualieryaHâ) ƒ nbsp;nbsp;. ta que vrayement il edoit mort. Adonc fut le Comte de Foix courroucé grand amp;nbsp;regreta fon fils moult fort,en difant,Ha, ha,Gadon,comme poure auentow* y pour toy Sé pour moy?En mal ch eure allas en Nauarre,veoir ta merc.Iamaidi p __ ioye n’auray,comme i’auoye parauât.Lorsfit il venir fon barbier,amp;lcntraire

J en graftd contcnt,par dcfaute d’héritier.Ic pris atant cogé de l’Efcuyer,amp; le remet y

• de ce qu’à fdaifance il auoit fait fon côpte.Depuis le vey ie en l’hodel dlt;'’ï^®'^’ç'^ ’ ^ fois,amp; eufmes moult de paricmens cnfemble,amp; vne fois luy demanday de mel me ^^ rede Bearn,frerebadard du Comtc(pourtant qu’il me fcmbloit vn Cheuàlierae^'’^j valcur)fil edoit riche homme,nc point marié.Il me dit,Marié ed il vrayement, mais femme amp;nbsp;fes cnfans ne demeurent point auecques luy. Et pourquoy? dy-ie. le lève , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;diray,dit l’Efcuyer.Meffire Pierre dcBearn a d’vfagc,quc de nuit en dormantil teren teßran^e reß |g ^ farmc,amp;trait fon efpéc,amp;fe cobat, amp;nbsp;ne fait à qui, qui nedtropfongneuxde u^ mais fes chambclans amp;nbsp;fes varlets,qui dorment en fa chambre,amp; qui le veillent,quanu deBeamjfrere nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rminfient.ot“

iaßdrd du cS- quot;S1 oyent OU voyent,ils luy vont au-deuant,amp;:luy dient comment u m mamry ) ^^ fe de Foix. leur dit qu’il n’en fait riens,amp; qu’ils mentent. Aucunesfoisonneluy lailfoitn'’ ’ arm cures, n’efpéc en fa chabrc,mais quad il fereueilloit amp;nbsp;il n’en trouuoitnullcs,i ro noit vn tel tépedis,amp; vn tel brouiliis,qu’il fcmbloit que tous les diables d’enferm «

-ocr page 821-

DE FROISSART.

3t

^ädedans auecques Iuy:5r pout le mieux,on les luy a laiflces:amp;r parmy ce,il oublie à foy ’finer amp;nbsp;defarmer: amp;nbsp;puis il fen reua coucher. Erie dernandayjTient il grand’ terre de P’ffafcmmc?EnnomI5ieu(ditrEfcuyer)ouy:maisladamcdepar qui l’héritage vient, Medeamp;iouit des proffits: amp;nbsp;n’cnaleditmeffirePierredeBearn,quela quarte partie. Mu fe tient la Danach Elle fe tient (dit-il) en Caftillejaueele Roy,foncoufin;amp;fut 'igt;upere Comte de Bifquaye: Ô^eftoit coufin germain du Roy Dam Pig;re: lequel le fit ®ourir: amp;nbsp;vouloir auffi auoir, par-deuers luy, celle Dame, pour l’emprifonner : amp;nbsp;faifir '°ute fa terre: amp;nbsp;tant comme il vefquit, la Dame n’y eut riens: amp;nbsp;fut dit à la Dame (qui ‘’PpeleComtelTe de Bifquayc)quand ion pere fut mort,Dame,fauuez vous:car le Roy ^in'Pictre(fil v#us ticnt)vous fera mourir,ou mettre en prifon: tant eft fort courrou-^^furvous:pourtant que vous deuez auoir dit amp;nbsp;tefmoigné,qu’il fit mourir en fon liôl la ^QyncfafcmmCjlafœurauDuc de Bourbon amp;àla Roynede France. Vous en elles ^irux creueque nul antrc:car vous elliez de fa chambre. Pour celle doute la Comtelfe wrcijce de Bifquaye fc partit de fon pays, à petite compaignie ,ainfi qu’vfage cll, que fnacunfuit la mort volontiers, amp;nbsp;fe meit au pays de t Bafclcs: amp;nbsp;palfa parmy: amp;nbsp;fit tant f Gérard JH JiU elle vint céans, deuers Monfeigncur;amp;luy compta fon aucnturc. LcComte(quicll Barques. ’foutcsDamesamp;DamoifcIlcs doux 5^ amoureux) en eut pitié; Se la retint: amp;nbsp;la meit a-quot;^eques la Dame de la Karalfe, vue haute Baronnelfc en ce pays; amp;: la pourueut de ce î^'Huyappartenoit. Meffire Pierre de Beam, fon frere, elloit lors ieunc Cheualier: 6c ç’uoitpasfvfage, qu’il a maintenant: S^ elloir grandement en la grace du Comte: qui ƒ'5mariage de celle Dame amp;nbsp;de luy:amp;r rccouura fa tcrre,fi toll qu’il l’eut efpouféc: amp;nbsp;à pîme,dudit meffire Pierre,fils Sr fille:mais ils font en Callilie auecques la Dame: car * .

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 Annota.

“Jnt encores leunCS, 5: neles voulut pas laDamclaiHerauecqucsle pere: ” pourla t^f^xiema ^fedecequ’elle a grand droiü^à tenir amp;nbsp;polTcder, de la greigneur partie de fa terre, ’'ffte Marie (dy-ic àl’Efcuycr) amp;nbsp;dont peut ores venir telle fantafie à meffire Pierre, ^quot;^ Mous ay ouy recorder, qu’il n’ofc dormir feul en vnc chambre? ôc quand il eft cn-quot;Milfc réueille tout par Iuy,ôr fait telles ccarmôuches?Cefont bienchofesàémer' JMParmafoy(ditrEfcuyer)onluy abicn demandé:maisilne faitàdirc dontilluy '’''»t:«£lapl^miere nuict amp;: fois,qu’on fen appcrceut :ce fut la nuidt enfuiuat d’vn iour, ’Milauoir és bois deBifquaye,chacévn0urs,merueilIcufemét grand. Celuy Ours Q^^^ß^^ ^ i^ ^Mecisquatre de fes chiens,SC auffi nauréplufieurs:tan»quc tous les autres lercdou refiene de ner '‘■fnt.Adócprit meffire Pferre vnc efpée de Borlt;^aux,qu’ilportoit:amp;f fen vint irémét, re de Beam,U f'^'^nacaufe de les chiens qu’il veoit morts, alfainir ledit Ours: Sê là fe combattit à luy chice (y-rocci *’®H’’^^’°®gu«ncnt;amp; en fut en grand peril de fon corps:Sc recent grand’peine,ainçois ƒ»»^^« offrit ^'‘illefeuftdAcôfire.Finalementillcmit àmort:amp;puisfen retourna enfon chaftel de ^guedudon en Bifquaye: Sr fit apporter l’Ours auecques luy. Tous amp;nbsp;toutes f emer-quot;ærent de la grandeur de la belle, amp;nbsp;duhardementdu Cheualier, amp;nbsp;comment il l’a-J'oféaffaillir,amp; delà déconfiture.Quand la Comtelfe de Bifquaye fa femme, le veir, Mafma;amp;monllra qu’elle en euft grand douleur. Sifut prifede fes gens,5c portée ‘’chambre amp;nbsp;fut ce iour, amp;nbsp;la nuid enfuyuant, Sr tou^endemain, moult déconfor-

''^ne vouloir dire qu elle auoir. Au tiers iour elle dit à loi^mary,Mófcigncur,ic n’au • y'^Diaisfantcdufques à ce quei’aye efté en pèlerinage à Sainôl-Iaqucs.Donnez moy 1^??^d'y aller,amp; que ie porte Pierre mon fils amp;Adricnne ma fille. Icle vous requicr. j'MPierre luy accorda trop lcgercment:amp; emporta,amp; fit cmportcr,deuât elle tout Mfor, or, amp;nbsp;argent, amp;nbsp;loyaux: car bien fauoit que plus ne retourneroit: maj# on ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«..

1 ’'ftenoit pas garde. Ainfi fit la Dame fon voyage amp;nbsp;pelerinagc:amp; prit achoifon d’al-

i'mt leRoyM Callilie,fon coufin, amp;: la Royne.On luy fit bonne chcreüncorcs eft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

J nbsp;nbsp;nbsp;ne veut point retourner, ne rêuoycr fes cnfans.Si vous dy que la propre nuiél,

'’?Mourmeffire Pierre auoit chacé amp;nbsp;tué r0urs,entandis qu’il fe dormoit en fon lit, IQ ^hntafieluy prit: amp;nbsp;veut on dire que la Dame le fauoit bien,fi toll comme elle vcit , “'^^•^quefon pere l’auoit chacé vnefois: amp;, en chaçanr,vnevoix luy dit(amp; fi ne vit j^ y fonic chaces: amp;nbsp;fine te vucil nul dommage: mais tu en mourras de malle mort.

iitf ' *^’®® •^’■”- remembrance de cc:quand elle vit rOurs:par ce qu’elle en auoit ouy co^*^”” P®*-^* ^ ^’^y fouuint vrayement comment le Roy Dam-Pierre fauoit fait dè-Hb''’-^^^®^ '^^^^^ caufe: amp;nbsp;pour celle caufc elle fepafma deuant fon mary: amp;nbsp;tient, amp;nbsp;de ’'‘^'^bMencores luy mécherra il du corps, auant qu’il meure: amp;nbsp;que ce n’eft riens Mqml fait maintenant, enuers ce qu’il auiendra. Or vous ay-ie compté de meffire c iiij

-ocr page 822-

5Î nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME Pierre de Bearn (ditrEfcuyer)felonccqucvous m’auezdemandc:amp; ceftechofeeft'^ ïitablc:car tout ainfi en cft,amp; tout ainfî auint.Et que vous en femblc?Et ie,qui toutpen fif eftoye, pour la grand’ mcrucille,refpondy : amp;nbsp;dy,Ic le vueil^ croy bieneftre.Nous t c’tfien l'fß trouuons t en l’efcripture, que anciennement les Dieux, amp;nbsp;les ]^ceires,àlcurplaibnnc criture des Poe- muoient Ics hommes en beftes, amp;nbsp;en oyfeaux: amp;nbsp;auflî bien faifoicnt les femmes. Au b tes fahulit- peuteftre quclt;eluy 0ursauoitcfté vn Chcualicr cha^ntésforeftsde Bifquaye. teurs,lt;jutneat- courrouça OU Dicu, OU DcclTc, en fon temps pourquoy il fut mué en formed Ours, moins cachmet f^ifoit jj f^ penitence,fi comme Adeon fut mué en Cerf.Adcon(refponditlEfcuyw t^^^âs ^leurs ‘^°^”^ maiftre,or m’en comptez: 6rie vous en orray volontiers. Selonlcsaucuncselcfl fableset fSi'ss turcs,noustrouuons eferit qu’Adeonfut vnappert, faidis, amp;ioly0hcualicr:amp;âi®^ Mais le bonho- ^^ déduit des chiens,fur toute rien: dont auint vnc fois qu’en chaçant es bois il clcua vn me Froifart ne Cerf,merueilleufcment grand amp;nbsp;bcl:amp; le chaçca tout Iciour: amp;nbsp;le perdirent toutes c me femble pas gcns, amp;nbsp;fes Icuriers auff^luy^qui eftoit fort ententif amp;defirant de pourfuynirupt®/gt; trop bien aeco~ fuyuitlatraccdu Cerftantqu’il vintenvnepréc,oubois,cnclofeamp;cnuirónécdcn2U arbrcs:amp;là cncclleprée auoitvnetresbcllc fontaine. En celle foraine, pourfoy^ f' ßLn '^ie *^* chir, fc baignoir, d’eaue, laDccfle de chaftetc: amp;nbsp;autour d’elle cftoicntfcspuccllcs^^ en efantpre- Lc Chcualicrfembatit fur ellesm’oncqucs ne f’en donna garde. Si alla fi allant, qu il ^^ ßee vnc, il en peut reculer. Elles,quifurent honteufcs amp;nbsp;efiranges de fa vcnuc,couurirentcrraro rendvneautre Icur Dame:qui fut vergongneufe de ce quelle eftoit nuc,Mais3par-deirus toutes c p ccl!es5elle apperceut amp;nbsp;veit le Cheualicr,Si dit,Adcon,qui icy f enuoya,nc t aimag

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rcs.le ne vu cil pas,quâd tu feras ailleurs qu’icy, que tu te vantes que tu ra ’y^^^^M-jj ne mes pucclles:amp;,pour l’outrage que tu as fait,ilf en faut auoir penitence. le v^c d tu foyes tel,amp; en la forme que le Cerf,que tu as huy chacé,cft. Tantoft A^con»*' en Cerf: qui de fa nature aime les eauës. Ainfi donc ^cut il auenir de l’Ours (don ]]^^|j m’auez fait voftre compte) amp;nbsp;que la Dame y cfperoit autre chofe, ou fauoit, q“' ditpourl’heurc.Siladoit on tenir pour excufée. L’Efeuyer firefpôdit,IlpcutW^ Ainfi finifmes nous noftre compte.

De lagra^ßfilefittiteßiie le Comte de Foixfaifiit à la feße Sai»^ Nicolai, à'^'^’^'^L . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2^el: di/ra»t lef^ueües Froifart faccointa du Faßet de cyaulio/3:(}ni^^''‘'^[ij^(. entre autres chofis, comment flußeurs Capitaines de compaignies fure»t^^^‘’ k^ uant la vide de Sancerre : comment il furprit h^vide de Thurie en ^Ibiß''^. j^^j(|, ment vn^ nommé Limoen,ß ven^a d’vn out rage,^ue luy auoit faiéï Df ^^^^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE 'IX.

ENtrc les folcnnitez,quelc Comte de Foix fait des baux iours folcnndsdcl^’* trop folenncllcmcnt grand compte amp;nbsp;grad’ fcftc(ou qu’il foit:cc me dit ^ ^^^ de fon hoftel,Ic tiers iour que fu venu à 0rtais)dc la nuid Saind-Nicolasen ^^.^^^^ jj fait faire folennité par toute fa terre, aulfi haute amp;nbsp;auflî grande, ou plus5 9“®.lujot. Pafqucs:ô£ i’cn vcy bien l’apparent: car ic fu là à tel iour, T out le clergé de la v* bonite tais 5c toutes gcns,hommcs,^mmes,amp; cnfans,cnproccflion allèrent querre ^ • au chaftel: lequel, tout à ^é,auccqucs le Clergé amp;nbsp;les proceflions, partit du nbsp;pjui3j

vindrent à l’cglife de Saint-Nicolas:amp; là chantoient vn pfeaume du pfauner ^^^^^^ Fenedié/us dominas deus mette: ^ui docet mantes measad pralium^dc dt^iF^^^^^’“^^^^^-^]^ amp;,quand ce pfeaume eftoit dit,ils le recômençoient: comme on fcroitlew“'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

ou de^afques, en la ehappcllc du Pape, ou du Roy de France. Car en ectemp nbsp;nbsp;nbsp;^

grand foifon de Chantres. Sichantalameflc,pourleiour,rEucfqucdcPauni • * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ouy fonnc»amp; iouer des orgueSjauffi melodicufemct comme ie fy oneques,enqu 4

lieu que ic fufle. A bricuement parler de vérité, amp;nbsp;par raifon, le Comte ^5 Î^°'Ye „je gnoit pour ce temps que ie dy, eftoit tout parfait: amp;nbsp;luy de fa perfonne fi tage « ,^^^ ceuant, que nul haut Prince de fon temps ne fc p ouuoit comparer à luy ce lens, ncur,amp; de largefle.Aux feftes de Nocl(qu’il tcnoit moult folcnnclles)làvcifton en fon hoftcl foifon de Chcualiers amp;nbsp;d’Efeuyers de Gafeongne: amp;nbsp;à tous ufai oit ne cherc. Là vcy le Bourg d’Efpaigne: duquel, amp;nbsp;de fa force, meflire Efpaing ^^^p^m m’auoie parlé(fi l’en vcy beaucoup plus volontiers) amp;nbsp;luy fit le Comte de Foix nbsp;nbsp;nbsp;^^

blant.Làvcy-ic Chcualiers d’Arragô amp;Anglois(lcfquels eftoiétdelhoftd , g j^^p. Lanclaftre:qui pour ce temps fc tcnoit à Bordeaux)aufqucls le Comte de Foix ncchcrciamp;lcur donna de beaux dons.Ic m’accointay des Chcualiers : K par eu

-ocr page 823-

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DE FROISSART» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3/

^Qf^uiformédc plufieurs befongnes: qui eftoient aduenucs en Caftille, en Nauarre, amp;nbsp;t°'^^‘^§^kamp; dcfquellcs ie parleray cléremcnt,quan d temps amp;nbsp;lieu en fera. Là vcy ic ^gt;cuyerGafcon(qiJifappcloitleBaftotde Maulion:amp; pouuoitauoirpourlors en-ƒ on cinquante ans) appert Homme-d’armes, par femblant, amp;nbsp;hardy: amp;nbsp;defccndir,cn « ?’'lt;lartoy,enl’hoftft ou i’eftoye logé à Orrais,a la Lune,chez Ernauton du Pin:amp; fai-mener fommiers,autant cv^imcvn grand Baron: amp;nbsp;eftoit feruy, l#y amp;nbsp;fes gens, en , ƒ «liedor amp;nbsp;d’argent.Quand ie l’ouy nommcr3amp; que le Comte de Foix amp;nbsp;chacun le ƒ' oitlihonnorer, fi demanday à me ihre Efpaing du Lyon, Neft-ce pas l’Efcuyer, qui ^partit du chaftcl de Trigalet3quand le Duc d’Aniou fut deuât Mauuoifin?Ouy(dit-il)

vu bon Hofcme-d’armes pour le prefént, amp;nbsp;vn bon Capitaine. Sur cefte paroi!c ^(ctimanee oiaccointay de luy (car il eftoit en mon hoftclcric) Szm’en aida à accointer vn fien de Preijjartatt 0‘'n,Gafcon(duquel i’eftoye trop bien accointé:amp; eftoit Capitaine de Carlat en Au- ^»/«tdeMau^ ’*f5gnc:amp;fappeloit Arnauton)^ aulfi fit le Bourg de Coyairc:amp; ainfi qu’on parle amp;nbsp;de- ^quot;”’*

0(1 armes,vne nuieft apres foiiper,fcant au feu,amp;: attendant la minuiét, que le Comte 'ƒ oix deuoit aller dormir, fon coufin le meit en voye de parler, amp;nbsp;recorder de fa vie, 00s armes où en fon temps il auoit efté, tant de pertes comme de profits: amp;nbsp;bien luy .’’muuenoit. Si me demanda meftire lehan, aucz vous point en voftre Hiftoirc,cc dót ''VousparlerayPlcluy refnondyje ne fay:mais faites voftrc compte: amp;ievous array 0‘Ontiers parler d’armes. Car il ne me peut pas de tout fouuenir: amp;nbsp;aufti ic ne puis pas ’''oireftéde tout informé. C’eftvoir, dit l’Efcuyer. A ces mots il commença fon corn- ^‘*^^^ ^^ J''S^ dit ainfi,La première fois,quc ie fu armé,ce fut fous le Captai de Buz,à la bataille j^^/”^2tM» ^Poifticrs:amp;,dcbonne eftrcinc,i’eu en ce iour trois prifonnicrs(vn Cheualier,amp;deux ^^^ ^ Frajfârr. pycrs)qui me rendirct,rvnparmyrautrc,t quatre mille frâcs.L’autre année apres ic j- il y auoit ?'nPrucc,auccques le Comtc^c Foix, amp;nbsp;Ic Captai fon coufin(fous la charge duquel 400000. ^yc) amp;nbsp;à noftre retour, à Meaux en Brie, nous trouuafmes la Duchelfc de Norman- f»^if lafimmf l’^Jourlc temps,amp; la Ouehefle d’Orlcans,amp; grand’ foifon de Dames amp;nbsp;de Damoifel- ^ a/tf»lgt;lé ex ^.S^cles Jacquets auoient enclofes au Marché de Meaux: amp;nbsp;les enflent efforcées amp;nbsp;‘feiltepar^ ut ?WcDieu ne nous euft là enuoyé)amp; bien eftoit en leur puifrance:car il cftoiét plus “^^^ji^^^^^^-f i^i l’pmiUc^t'lesDames eftoict toutes feules.Si y eut morts de laqucts plus de fix mil- erpoufa fa K “f 1^ place: n oneques puis ne fc rebellèrent. Pour ce temps eftoient treues entre le femme, malt v defrance amp;d’Anglcterrc:mais le Roy de Nauarre fAoit guerre,pour fa querelle, ;/ eß certain ?^^gentamp;au Roy de Francc.Le CdVntc de Fofc retourna en fon pays:mais mô mai- patrie chap.20 ^'Ic Captaidemoura,amp; moy auccques, en la copaignie du Roy de Nauarre, pour fes '®iers amp;nbsp;gages:amp;r lors fufmes nous,auecqucs les aidans que nous auions,au Royaume ^J^^'pquot;^^quot;“ ‘^ ^'Mce,amp;parefpecial en Picardie:ou nous feifmes vnc forte guerre:^ prifmes moult ^^.^’^u^^/L' '''illcsamp; de chafteaux en l’Euefché deBcauuois amp;nbsp;en l’Eucfché d’Amics,amp;: eftios lors 27^ quelle ne Î'^jcigneurs des chaps' des riuiercs:amp;y conquifmes trefgrand’ finance. Quand les mourutinf^n’e .'“«furet faillies de Frâcc,amp; d’Angleterre,le Roy de Nauarre ceffa fa guerre (car on I'’‘t» ^3^5gt;- cr

Pîgt;xentre le Regent amp;nbsp;luy)amp; lors paffa la mcr,cn trefgrand arroy,le Roy d’Angletcr quot;fi‘ ’';amp;vint mettre le fiege deuant la ville de Rcims:amp; là nlt;da il le Captai, mon maiftrc: ^ “^V-^ ÿ“lorsfctenoitàClcrmôtcn Beauuoifin:amp; làfaifoitguegt;epourluy, àtoutlcpays.pi^j^f^g^’^pl^^

““svinfmesdeuersicRoyd’Anglct. amp;:fesenfans.Lors meditrEfcuycr,Tc croybien i^6o.auchap. levons ayez toutes ces chofes:amp; commet IcRoy d’Angleterre t ce defempara par fa- 2oS.tellemenc corne il vint deuant Charrres:amp; cornent la paix fut faite des deux Rois. C’eft ^ue day Lie ojî 5'“c,refpondy-ic.Je l’ay,amp; les traittez com ment ils furent faits. Lors reprit lêBaftot chafer ces mon '^îulion fa parolle:amp;dit,(Qiâd la paix fut faite entre les deux Roys,il conuintàtou p^le ch.210. J^nuniercsde Gens-d’armes amp;nbsp;de Compaignies,parmy le traitté de la p^x,vuidcr Sz ^^f'^'^* '^quot;^ ’‘Acties fortreffes amp;nbsp;chafteaux: qu’ils tenoient. Adoncfacueillircnt toutes manières 21” o»/gt;«z^'' ’'gensamp;pourcs compaignons,qui auoientappris les armes : amp;nbsp;fc mirent cnfcmblc, außiUredepo ‘ . ^utetplufieurs Capitaines confeil cnfcmblc, quelle part ils fe tircroiêt: amp;nbsp;dirent ain- fa«» repofa, '‘luc/eles Roysauoient fait paix cnfcmblc, fi les conuenoit il viure. Si fcn vindrent au Bourg-la '‘’Bourgongne:amp; là auoit capitaines de toutes nations,Allemans,Efcoçois,ô: gens de Roync, aßc'j^ ’’“'païsaffcmblcz;amp; i’y eftoye pourvu Capitaine:^ nous trouuafmes en Bourgogne. d^‘»^'^gt;»ent

Quslariuierede Loire,plus de douze mille Côp.aignons,qu’vnsqu’autres,Si vous “* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;** ‘^'^'

J*!“«» celle affemblée auoit bien trois ou quatre mille de droides gens-d'armcs,auf-'^Ppcrsamp;auffifubtilsdc guerre,comme nulles gens pourroient cftrc,pour bien auifcr '“c bataille, amp;nbsp;prendre fon anantage, amp;pour cfchcllcr amp;nbsp;aflaillir villes amp;nbsp;chafteaux.

-ocr page 824-

54 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LETIERSVOLVME

^^^^ ^n nbsp;nbsp;nbsp;auflî duits amp;nbsp;auflî nourris, comme gens pouuoient eftre: amp;: bien nous le monftrafm^^

chapitre lie là bataille dc Briguais :ou f nous ruafm CS ius le Côneftable de France, le Corotedero Jufremiet vt. refis,amp; bien deux mille Laces,Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers.Cefte bataille fit trop grädpw*' mais il ny far fit auxcompaignons:car ilscftoientpourcs. Si furet là tous riches de bons pnfonnierJ) U feint ilu cen s^ de villcs,amp; de forts: qu’ils prirent en l’Archeuefché de Lyon,^ fur la riuierc du Ro^ neflahle de Fra ne.Si départirait leur gucrrc:quand ils curent le Pontÿfainâ:-efprit:carils guerroyer^’: ‘^Bourlen'comu ^‘^P^P^ ^^^^Cardinaux:amp;nen pouuoient eftre quittes: ne neuffent cflé,iufquesac® d^ïa^arche S’^^^^^Compaignonseuftenttouthonny.Maisilstrouuerentmoyen:carilsmandert nel’efteit mais ^n Lôbardielc Marquis de Montferrat, vu moult vaillant Chcualier:lcquelauoitgucr Un y en efifai rc au Seigneur de Millan. Quand il fut venu cn Auignon, le Papcamp;issCardinauxpir' te nulle men- Icrcut à luy:amp;il traittaaux Capitaines A nglois,Gafcons,amp;Allemans,parmy fixante ^‘'^”- mille francs:quc le Pape amp;nbsp;les Cardinaux payerét à pluficurs Capitaines de ces routes-rds que meflire Ichan Haftourdc,vn moult vaillant Chcualicr Anglois3n)eir!re Rober Briquer,Carfuelle,Naudon,Te Bagcrant, le Bourg Camus,amp; plufieurs autres: amp;feD lerentcnLôbardic:amp;: rendirent le pont-fainôh-cfprit:amp; emmenèrent,de toutes les w? tcs,bicn Icsfixpars.Mais nous demourafmes derricre,mcffire Seguin dcBatcfol,wdt^ rc Ichan Iouel,melfirc laqucmes Planchin,meflirc Ichan Aymery, le Bourg dcPi(^ gourd,Efpiotc, Loys Raimbaut, Limofin,laques Tritcl, moy, amp;plufieursautres:Xte nions Ancc,Sainlt;ft Clemct,la Barrelle,laTcrrarc,Brignais,le Pont-fainft-DenisJB gt;nbsp;pital d’Ortifart,amp;plus defoixantefors en Mafconnois, en Forcft,en Velay,cnlab^ Bourgongne,amp; fur la riuicre de Loire : amp;nbsp;rançonios tout le pays:^ ne pouuoit on®.^^ quitte à nous,nc pour bien payer n autrement:^ prifmes de mufti a Charité, Seb^ mes hic vn anamp;demy: amp;nbsp;cftoit tour noftre,depuis la Charité, iniques au Pt^y gne (car meflire Seguin de Batcfol anoit laifle Ance:^ tcnoit Briode en Auu«’?''^. i^ il eut de grand proffit,tant là,qu’au pays, plus de cent mille francs)amp;,dcfrousf°‘^^’ j^ ques à Orlcâs,5c aufli toute la riuicre d’Allicr:ne rArchepreftrc(qui cftoitÛp‘^^®S Ncucrs,amp; qui cftoit lors bon François)n’y pouuoit remédienfors tant qu’il coH'’ y ^-^ les Compaignons:parquoy,à fa pricrc,on faifoit bien aucune chofepourluy^^b Archepreftreadonevn trop grand bien enNiucrnois:carilfitfcrmcrla4'^éd«^^^^^ qu autrement elle cuft cfté perdue,amp; courue par pluficurs fois:car nous '^’’^‘’^cfcuvct la marchc,quc villes que chtftcaux,pr de vingt amp;nbsp;fix:n’il n’eftoit Cheuaü^^’”^ Lg -[^ifutenl'a ^® dche hômc(fil n’eftoit à paftis à ijous)qui olsft iflir hors de fa maifoa^^^^ï^’mgj Ji64.au i^af. là faifions nous au vcu amp;nbsp;tiltre du Roy de N auarre.Or vintf là bataille de Cocher -^^.^^ inj» frem. Ic Captai pourIc Roy dc Nauarre fut Chef: amp;nbsp;fen allèrent deuers Iuypo“r faire velume. leurc guerrc,plufieurs Chcualiers amp;Efcuycrs de noftre cofté;amp; le vindretfe™’'',^ cens Lanccs,meflirc laqucmcs Planchin amp;meflire Ichan louël.Ic tenoyepo*”’ 0 chaftcl (qu’on appcloit le Bec-d’Allicr) aftez près dc la Charité, en allant cnBoiir 0 nois: amp;nbsp;auoyc quarante Lances deflbusmoy,amp; fypour ce temps au pays, 8e en la che dc Moulins,moult grandement mon proffit, amp;nbsp;enuiron Sainft-Poiirfain,amp;.' a Picrrc-lc-monfticr.Quand 1*5 nouucllcs me furent venues que le Captahœqn ma ^j • cftoit en Conftantin, amp;nbsp;q^cmbloit gens àpouuoit, pour le grand defir, quel auoyc lcvcoir,iemcparty demon fort, à douze Lances. amp;nbsp;me my àlaroutedemeuire lt;nbsp;Iouëlamp; de meflirelaqucmes Planchin:amp;,lans dommage ne rencontre,vcmimes ucrs le Captai. le croy bien que vous aucz cn voftreHiftoirctoutelabefongnc,am comme ellefe porta. C’eft verité,rcfpondy-ic. Là fut pris le Captai,amp; mort mcliirc

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;han louël, amp;nbsp;meflire laqucmes Planchin. Il eft vérité (refponditleBaftotdeMaulion/

amp; ic fu là pfis aufli:mais trop bien m’en écheut.Cc fut d’vn mien coufin,amp;coofin a®® coufin (qui cy cft) le Bourg de Copanc: amp;nbsp;l’appcloit on Bernard dcTerridc. Il eft nw^ depuis en Portugahen la besogne dc Iubcrot.Bernard(qui lors cftoit de la charge m^ lire Aymernon de Pommiers)mc rançonna furies champs,à mille francs: amp;nbsp;me donn» faufeonduit à retourner à mon fort, à Bec- d’Allier. Si toft que ie fu venu à mon fort,i® pry vn de mes varlets:amp; comptay mille fracs amp;nbsp;luy enchargeay quilles portaft à Paris» amp;nbsp;me rapportaft quittances amp;nbsp;lettres dc paycmcnt:commc il fit.En celle proprefaifon M4«?»Mwlt;lt;wf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ichan Aymery, vn Chcualicr Anglois, le plus grand Capitaine

«rr »’e[l femt *1^® nous cuflions:amp; fen venoit coftoyant la riuierc dc Loire,pour venir àla Charire^i ailleurs en no- fut rencontré par l’cmbufche du Seigneur dc Rougemont, amp;nbsp;du Seigneur deVendc-^re Auteur. nay,amp; dcs gens de l’Archepreftre. Ils furent plus fort dc luy. Si Ic prirent amp;nbsp;ruèrent lus-

-ocr page 825-

DE FROISSART.


35


^'fttfânçonné à trente mille francs:qu’il paya tout content.De la prife amp;nbsp;de fon dom-*^^gc il eut grand cnnuy amp;nbsp;déplaifance: amp;nbsp;iura que iamais ne rentreroit en fon fort, fi Iwrauroitconquis. Si rlt;ÿ;ueillit grand’foifon de Compaignons:amp;vint à la Charité fur l-oirc:amp;priaaux Capitaines, à Lamit, à Carfuellc,au Bourg de Pierre-gourd,amp; à moy (^wcftoycaHéébattr^ que nous voufifiions cheuaucher auecluy. NousIuy deman-^’ImcsqueUc part. Par ma foy(^it-il)nous paflerons lariuicre de Loir^u Port-S.Ti-W: lirons échcller la ville amp;nbsp;le chaftel de Sanxerre. l’ay voué amp;nbsp;iuré que iamais ie ’’entreray en fort que i’aye,fi auray veu les enfans de Sanxerre:^ fe nous pouuios auoir hgamifon de Sanxerre, amp;nbsp;les enfans de dedans, lehan, Loys, amp;nbsp;Robert, nous ferions rccouurez,amp; fi feriftns tous Seigneurs du pays:amp; auffi en ferons nous trop légèrement à ooftrccntcntcxar on ne fe donne garde de nous: amp;nbsp;le feiournericy ne nous vaut riens. Ceftventé,refpondifmcs nous. Tous luy promifmes d’aller auecques luy: amp;nbsp;nous or-donnafracsincontinent. Or auint (ditleBaftot de Maulion) que noftre affaire fut feue Entre/jri/ê Jet «nia ville de Sanxcrre:car pour ce temps il y auoit vn Capitaine,vaillant Efcuyer né de Compai^nens^ ^ouigoiignc, des baffes marches, qui l’appeloit Guichart Albigon, lequel faccoinda ^‘^ ^‘^ chitntet nioultfort de garder la ville amp;nbsp;le chaftel de Saxerre,amp;les enfans, amp;:Seigneurs:car tous j^^^^^^^”j/„,* ffoiseftoientlorsChcualicrs. Ccluy Guichard auoit vn Moine, à frerejde l’Abbaye de „ertepar vrt ^üind-ïibaut: qui fied alfez près de Sanxerre. Si fur enuoyé ccluy Moine à la Charité ^i^utne.

^w Loire, de par fon frere pourapportervne rançon d’vnpaéfis, qu’aucunes villes dévoient deffus le pays. On ne fe donna pas garde de luy. Il feut(ne lay comment) noftre entente amp;nbsp;conuiuc, amp;nbsp;tous les noms des Capitaines des forts d’enuiron la Charité, amp;nbsp;fill's charges: amp;nbsp;auffi à quelle heu re,amp;: ou, amp;nbsp;comment, ils deuoient paffer la nuierc au vitS.Tibaut. Sur ce point il fé retourna: fie informa fon frerejôc les enfans de Sanxer '•' Le Côte amp;nbsp;fes freies fe pourueurent à fencontre, au pluftoft qu’ils peurcnt,amp; man-^ontlaffaircaux Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers de Berry, deBouibônoiSjScaux Capitaines ®®gMnifons delà .autour: fie tant qu’ils furent bien quatre cens Lances de bonnes ges: ^Vofettvnc belle embufehe de deux cens Lances au dehors de Sanxcrrc,envn bois. ‘ °V5lions partifmes,au foleil efconfant,dela Charité:amp; chcuauchafmes,tout ordon~ ?^®«nt,lc b(ÿa pas: Si veinfmes à Peully, fie là deffous, au port, auions fait venir grand’ *viLondcbateaux,pour nous paffer,nous Se noz cheuaux:öe paffafmes tout outre Loire, 'oinmcnousrauions ordonné: Se fufmes tout outre cnuirqn minuid: fie palfoient noz viieuauxtout bellcment:ôe pource qu’il»aiournoit,nous ordonnafmes cent Lances des VuftreSjàdcmourer derrière,pour garderies cheuaux fie les nauires,fie le demourant de Jiusallaimcslebon pas:8e paffafmes tout outrefcmbufchc,qu’oncques ne f ouurirent vtnous.Q^and nous fufmes outre,enuiron le quart d’vnelieuëjils faillircthors:fie vin-^tfurceux,qui cftoient au nuage: amp;nbsp;fe boutèrent en eux,fie les déconfirent de faid: t c’efl^Jire le Jius furent morts ou pris,amp; les cheuaux conquis ,t fie lariuicre arreftée: amp;nbsp;furnoz P^ffage delà ^''«Hiuxmontercnt:8eferircnt à pointe d’cfperon,fie furent auffi toft en la ville comme ^“*^’^® ^^*''^quot; ^QUs.On crioitpartout,Noftrc-D.ame Sanxerre: carie Comteeftoitlà,auccqucs fes Svwiamp;meffire Loys 8e meffire Robert auoient fait l’embroche. Là fufmes nous endos vvgi'and’manierc.-Se ne fanions auquel cntendre:5e là eut gr^nd poulfis de lances.Car • v^Xj^ui eftoient à chenal,auffi toft qu’ils furent à nous,ils mirent pié à terre,fie nous afwent fièrement: fie ce,qui trop nous grena, ce fut que nous ne nous pouuiós élargir: vnnouseftionsenclos, en vn chemin (lequel chemin aux deux coftez efteit enclos de vutesbayes fie de vignes) fie encores entr’eux:qui cognoiffoicntlc pays amp;nbsp;le chemin, '’''^’Ittantité d’eux, fie de leurs variées eftoient montez amont les vignes: qui nous get-*°i«iitpicrres fie cailloux;tcllement qu’ils nous froiffoient tous:fie nous ne p»uuions re nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

^«r:amp;fi auions grand’ peine à monter contre la ville: qui fied en vnc montaigne. Là ‘jfcesnous moult trauaillez: fie làfutnauréau corps,durement,meffire lehan Aimery, Noftrefouuerain Capitaine,8e qui là nous auoit amenez,par la main Guichard Albigô:, ^l«prit:Se mit grad’ peine à le fauuer:8e le bouta en la ville,cn vne maifon: fii le fit get-''tfurvnlit:8editàrhofte del’hoftel.Gardez moy bien ce prifonnier: fie: faides diligê-^•luilfoit eftanché defesplayes: car il eft bien taillé, fil me demeure envie, qu’il me P’î«vingt mille francs. A ces parolles Guichard laiffa fon prifonnier: fie retourna en la Me:amp;yfuttresbonHomme-d’armcs,auecqucs les autres:fif là cttoiêtcnlcurcom-P^'?nic: fie des enfans de Sâxerre,fie venus pour famour des armes,fie aider à deffendre ^girderIcpais,meffire Guichard Dauphin,lc Sire de Marnay,meffire Girard 8lt; meffi-

-ocr page 826-

re Guillaume de Bourbon,le Sire de Coufant. Ic Sire de la Pierre, le Sire de la Pallet Sire de Neutcy,le Sire delà Croife, Ic Sire de Ia Siede,amp;plufieurs autres j lt;nbsp;c*^ ^^’^ vnc bataille trefdure,amp; trcsfelonneufe ; amp;nofls teinfmes amp;nbsp;denen * tainesc^com ^^^^ ’^^^’^ que nous peufmes, amp;nbsp;tant que d vn coftc amp;nbsp;d’autre, eny eutplinieiirsoce fai^ntnsde la naurez-. A CC, qu’ils monftroient, ils nous auoient plus chers à prendre vifs, que morts-charité près Là fufmes nc^s tous pris,CarfucIle. Lamit,Naudon^ Bourg de PicrrcgourdjEiptote) sanxerre. nbsp;nbsp;je Bourg de rEfparrc,Angcrrot Lamontgis,Philippes de Roe,PierrcdeCortho^le

fat de Paumiers, le Bourg d’Arraefen, ic tous noz Capitaines delà enuiron, Siful^^^ menez au ChafteldcSanxerre,amp;làtenusà grand’ioyem’oneques au Royaume den ce les compaignons,tcnans routes,nc perdirent fi groHement, con«ue ils firent la. tesfois Guichard Albigô perdit fon prifonnicr,par fa negligêcc.II le laifla tant leign^i , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il en mourut.Ainfi finitlehan Aymery.Parcellcprifeamp;parcelledécófiturc(qin‘“^

^‘sFrançü^ ^^^f^ defibus Sanxerre)fut rendue aux François la Charité fur Loire,amp; toutes losg^^ fons de là entour,parmy ce que nous fufmes tous quittes de noz prifons:amp;' eufmcsia conduit de partir amp;nbsp;palfer hors du Royaume, amp;nbsp;aler hors, quelque part qu il nousp foit:amp; nous auint fi bien àpoind en celle faifon,quc meflire Bertrand du Guefclin,^ re de Beauieu, meflire ArnouI d’Andrehan, amp;nbsp;le Comte de la Marche, entreprirent ■[Cetgt;a'fa e Æ voyage d’Efpaigne, f pour aydcr à faire Roy d’Efpaigne le bavard Henry,contre fiitrnt ^ ^ a- ^’■®’-® Damp Pierre. Mais auant, ic fu en Bretaignc, en la befongne d’Auroy:!^'®^®' memléfilon le defibus meflire Hue deCaurclléc:amp;me recouuray;car la iournee fut pour noustamp;fquot; thap.z^o. du bons prifonniers, qui me rêdirét deux mille francs.Si m’en allay,à dix Laces,auce^ prem.volume. meflire Hue deCaurellée,en Efpaigne;Sz boutafmes hors le Roy Damp ^*^^*'^^„1 quandles alliances furent du Roy Damp Pietreamp;du Prince de Galles, amp;q“quot;' , tC9?4Jzn’dc fremaindre enCaftille,i’yfu,amp; toufiours en la con^aignie de meflire Hue^^^ ƒ _ j moiircr,^ ve- j^^amp;rctournay en Acquitaineauccquesluy.OrferenouuclIalagucrrcdofloyûC ”zâdn *rcma- ^^“^ ^‘^^Pbnee.Si eufmcs,ôcauons eu,mout affaire:car on nous fit trop forte gnett^-nere tpuaueus Y font morts grand’ foifon de capitaines Anglois amp;nbsp;Gafcôs(mais encores, Dienn’^ autres anciens ic fuis demouré cnuie) amp;nbsp;premièrement meffire Robert Briquet y mourut en H ^uteursPra- nois,cntre la terre au Duc d’Orléans amp;nbsp;le pays de Blois , en vnc place qi^on^ pus tonmenr amp;:làlc ruaius,luyS:toutcfaroute,vn Efeuyer de Hainaut, vaillant HoinmC'“^®’ 1 oi^™^' '^^tllantCapitaine:quifajçeloitAlarsdcDouftienncs:amp; fefumommoitdeß^t ^^^^^^ *^°*^‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;car il en eftoit du lignagc.Ccluy AHrs efi:oit,peur le têps, GouuerneurdcBloiS ƒ §

dic,dc tout le pars de par les Scig.Loys3Teâ,amp; Guy. Siluy cheut en main dereco r gt;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0Iiuer,meflire Robert Briqucr,amp;:mcflire Robert Chcny.Il les rua ius:amp;forêt ®®'®p^

la place: amp;auifi furent toutes leurs gens: n’onequesn’y eut homme pris àrançon. puis auint qu’en la bataille de Nyorr,en Xaindonge, Carfuclle fut occis demeuirc trand du Guefclin(qui les rua ius))amp; bien fept cens Anglois furent morts en celled gnc: amp;nbsp;à Sainde Seuere furent occis aufli,des Capitaines Anglois,Richard ElleS;'-chard Helinc.l’en faypetit(excepté moy)quin’ayent efté occis.Siayictcnufrontir » amp;nbsp;fait guerre pour lcRoy d^ngletcrrc:carmon heritage lied enBordelois.lay dtca • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cunesfois rué ius,tant q^c ie n’auoy e fur quoy môter. A l’autre fois riche afléz:afo 14^^

lesbonnes.fortuncs venoienr. Sifufmes vn temps compaignonsmoyamp;R^)^' . de l’Efpée: amp;nbsp;teinfmes en Toulouzain,Eur les frontières deBigorrc,lechafld ® ^ t tlaparauat uoifin , auecques le chaftcl deTrigalct, amp;Ie chaftelt Vantilleux: qui nous portetent quelquefois dit grât^proflit pour lQrs,Puis nous en vint ofterlcDucd’Aniou,parfapuifsâce'.maisKi) NantiUeux. j^Qp^j^j. ^ç l’Efpée fe tourna Frâçois:6c ic demeuray bon Anglois: amp;nbsp;feraytant coming * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ieviuray#Vray eft que,quandi'eu pcrdulechafteldeTrigalet,amp;iefuconduitauCw

Rcl-Cuiller, amp;Ic Duc d’Aniou fe fut retrait en Frâce, ie m’auifay que te feroyc quelque chofe,ou i’auroye proffit ou dômage,ou ie demoureroye en la peine. Si enuoyay cipier amp;auifcr la ville amp;lc chaftcl dcThurieen Albigeois : lequel chaftcl depuis ma vdu, que par paâ:is,quc par bonnes fortunes (que i’ay eues) cent mille francs. Si vous dira)' Comment ie lepry amp;conqui.Au dehors du chaftel,amp; delaville,avnetresbcllcf'onui' ^‘^^^' ‘* ^ho î^c:amp;parvfagetouslcsmatinslesfcmmesdelavillcvenoienr,àtoutcruchcsamp;autrc5 pour U^rpr^ vaiflcaux:amp; làles emplifroient,amp; emportoient fur leurs teftes. le me my en peine pouf fie de Thune en rauoir,amp; pry cinquante compaignons de la garnifon du chaftcl de Cueillet: Sc cheuau* ^Ibi^eois, chafmestout vn iour,par bois amp;nbsp;par bruyères: amp;lanuiófenfuiuant,cnuironmiiiuiff,ie my vne embufehe près de Thurie:amp; moy,fixicfme tant feulcméf,cn habits de femmes ides

-ocr page 827-

DE, F R 01 S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^y

^^ts cruches en noz mains,veinfmes en vne prairie, aflez près de la ville: amp;nous muf-^®c$en vne bauge de foin:car il eftoit enuiron la S. lehan en Cfté, qu’on auoit fenné âucheles prez. Quagd l’heure fut venue que la porte fut ouuerte,^ que les femmes ®®tnençoicnta venir a la fontaine,chacun de nous prit lacruchc:6^1es cmplifmcs;amp; [“‘sno mifmes au reftur deuers la ville,nos vifagès enuclopez de couurcchefs,iamais “jincnous euft eognus.Les ferries-,que nous rencontrions,nous difo!^‘;t,Ha,SainC'tc (^'5ic,quevous elles matin Icuées. Nous refpondions cnlcur langage, à voix feinte, 'avoir. Et palfions outre: amp;nbsp;veinfmes ainfi,tou.s fix,à la porte. Quand nous y fu fin es 'nus:nous n y trouuafmes autre garde-qu’vu fauetier:qui mettent à point fes formes amp;nbsp;b’vn devions fonna vn cornet, pouf attrairc noz compaignós,qui eftoient en ^oibufchc.Lefauetier ne fe donna garde qu’il ouyt le cornet fonnertamp; dcmâda à noz ‘“mes,Haro,qui eft cela,qui a fonné ce cor.L’vn relpondit^ceft vn preftre,qui fen va p”ch.imps.Ic ne fay fil eft Curé ou Chapelain de la vilIe.C’eft vray(diC'il)c’cft meflire f*®pis,nollrcPreftrc. Trop volontiers va au matin auxThamps, pourquOrirles Lie-«'s.rantoUjUoz copaignons venus nous entrafmes enla viHetou nous ne trouuafmes ^“ctlues homme, qui mift la main àefpce,n’à delfenfe. Ainfi pry-ic la viMc,amp;,lcciiaftcl

' lhuric:qui m’a fait plus de prolfit à de reuenue par an, amp;nbsp;tous les iours quand il vc-®®‘tàpoint,quelc dir^cl amp;nbsp;toutes les appendances d’iccluy. neyalent.Or.nsffay à pre-'“tquei en.doy fairefear ie fuis en traité deuers le Comte d’An»ign3C,5lt;îc-gt;’Dauphin

■^“uergne: qui ont puiflàncc expreffejde par le Roy de France,'d’achapter les villes amp;:

’wsauxcompaignons,qticlque part qu’ils les tcoiiucntjen AuuergnejCaRoucrgnc, *’‘Liinofin,cn QjKrcy,cn Pisrcegourd,cn Albigeois,en Agen,amp; à tous ceux qui font, '‘quot;'i'iiontfait,guerre au titre duRoy d’Angleterre:^ pîufieurs,qyi font ia partiSiOnt ré-^''«tsfors.Orne fay-ic,f ierendray le mien. A çc motrefpoditk Bourg deCopane: ACoufin,vous dites voir. A^fi de Carlat,quc.ie tien en Anuergne, fuis ie venu ap-^quot;®^«dcsnouuelles à 0rtais,cn I hoftel du Côte de Foix.Çar mclfire Loys dc5an-^j?^*^^^chal de Frâcc,doit cycftrcbicnto.ft.il eft tout qu.oyàTarbe: ainfi quei’ay °“ywcaceux,quirontveu.Aces motsdcraan-dercntiislc viniSc onTapporta:Sc beu^ Î^^^-Sipuis ditleBaftot de Maulion à moy,Meflîre lean,que dites Vous? lifte? vous hié ætmé dej^a vie?ray eu encores aflez plus d’au en turcs,que ic ne v.ous ay dit:dcfqucl-'5'fnepuis mic,ne ne vueil de toutes parlcr.Par ma foy,.^'c(dfie)ouy.Encores le rc-^y'bcnparoHe amp;luy deraanday de toys Raimbaut, appert Efcuyer, amp;nbsp;grândCapR ’‘nedcGcns-d’armcs(pourtant que ic l’auoye veS vnc fois en A'uignon,en bon array) ^'’‘lcftoitdeucnu..Ielevous diray,dit le Ballot de Maulion. Du tépspafie,qu.andiîief-''Seguin de Batefol eut tenu Briode en Velay à dix lieues du Puy en AuuergQc,amp; il y '«guerroyé Ic pay s,amp;airezcôquisjl fen retournacnGafcQgne:amp;dôna'àLoysR.aim-

’“tA'a vnfien compaignon (qui fappcloit Limofin) Briod.c, amp;nbsp;Anic fur la Sofnc. .Le P’yspour le temps eftoit fi défolé amp;: greué,amp; reply de compaignô.s,à tous lez,qu’à pei-^'ndnofoitiffir de fa maifon.Or vous dy qu’entre Briode en Auuergnc,amp;Anfe,aplus

'ymgtfix lieues, tout pays de montaignes: ma!s,quand ilvenoitàplaifanceàLoys ’‘mbautpour cheuaueher de Briode à Anfe,il n’en faifoir compte:car ils tenoient plu quot;“rsfors en la Comté de Forcft,amp;ailleurs:ou il le rcfrcfehirioit. Car les gentils homes Po^rec temps d’Auucrgnc3dc Foreft,dc Vclay,amp; des fróticres,eftoientfi trauailîcz Si «tncz de la guerrc,amp; par eftre pris amp;:rançonncz,quc chacun redoutoit les armesmar il •yauoitnuis grans chefs des feigneurs de France,qui meiftent au pays Gens-dermes:

a*.

Roy de Frâce eftoit ieunc:^ auoit à entedre en trop) de lieux en fon royaume:car 'toutespartscôpaignies amp;nbsp;routes cheuauchoiét,amp;’ fe tenoiétm’on n’en pguuoit eftre Wc;amp; les Seigneurs de France eftoient en Angleterre oftagets: amp;nbsp;tandis on leurpil-^tamp;deroboit leurs hommes,amp;leurs pays:amp; fi n’y pouuoient remédier. Car leurs gés Jîuoient nuis courages de bien faire,ne d’eux défendre. Auint que Loys Raimbaut Si *®oltn(qui eftoient copaignons d’armes cnfemble)cheurent en hayne.lc vous diray I*quot;“’(]iioy.Loys Raimbaut auoit,vnc tresbelle feme à amie:amp; l’aimoit de tout sô cueur. Mtparfaitcment:amp;quandilcheuauchoitdcBriodeàAnfc,illarecômandoitauLi- . nbsp;nbsp;nbsp;.

me femme

^fin:amp;Limofin(qui eftoit fon copaignon d’armes:auquel du tout il fe côfioit)fîr de la ^^^^J Raim^‘ 'quot;incdamoifellefi bonne garde qu’il en eut toutes fcs volôtez:amp; tant que Loys Raim ^^aut^ ^ime-' ’“tenfut informé,plus qu’il n’en peut endurcr.Dc celle chofe il cueillit fon copai^noßn,compai^noi '“figrand haine,que,pour luy faire plus grand blafme,il le fit predre par fes varlets, amp;nbsp;d'armes.

d

-ocr page 828-

38 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LETIERSVOLVME

le ht mener amp;nbsp;courir,tout nud en fes braycs,parmy la ville,amp; puis battre de clt;»urgces, ,^ ionner les trompettes deuantluy à chafeun carretourg,amp; crier fon fait,amp;puislc ^' ^ de la ville,comme vn traiftrc;amp; en tel cftar,cn vnc fimple cottg,il lut bouté hoß* ^.^ dépit fît Loys RaimbautàLimofindcquel dépit il ne tint pas àpetir,maisàgrin • ^.^ qu’il f en vengeroit,quand il pourroit;fi corne il fit dcpuis.Limoffn,du temps qu“^ ^^ cfté en bon an^y en ßriodc,en allât de Briode à Anfe, ^ en cheuauchât ainlî le P^^^ j^ Vclay,auoit toufiours déporté la terre au Scig.de la Voultejdemourant ^“fj^^“t'Ijj Rofhe:car il l’auoit ferui des fa premiereieunefTe.Si fauifa qu’il retoumeroitaec e ^ deuers Iuy:amp;luy cricroit merci-.amp; luy pricroit qu’il voufift faire fa paix en Fracc,«-roit à toufiourfmais bon amp;nbsp;loyal Frâçois.Si f en alla à la Voulte(car bien y fallow ® «^ min) amp;nbsp;fe bouta en vn hoftel: car il eftoit tout de pié. Quand il feut qu'heureM' ^^^ au chaftei, deuers le Seigneur. Si ne le vouloir on lailTer entrer dedans laportez ou ^^ fois par parollcs couuertcs il parla tat,que le portier le mit dedâs la poftetmaisil1 uy fendit qu’il n’allaftplus-auât,lânscômandcmét.Il obeytvolôtiers.LcSiredcla 0 . Le Capitaine vintjà heure de relcuée,en la court ébatre: amp;nbsp;vint à la porte. Tantoft fegettabmo Limoßn/ire- genoux:amp; dit,Monfcigneur,ne me cognoißez vouspas?Par mafciy(ditIcScigncu ^quot;tis”‘ ^'^‘'”' ny:car pas n’auifoit que ce fuft Limofin:mais,vn peu apres qu’il Teuftauife,illuy ‘fy^.

me reffembles trop bien Limofin.qui fut mon varier vnc fois.l^ ma foy(diH gncur,Limofin fuis-ië,amp; voftre varier aufti. Adonc luy alla crier mercy de tout let ,^ pafré;amp;luy cópta,dc point en point,toutc fabcfongne:amp; commet Loys Raini02 ^ uoitdcmcnéenlafîn.LcSire delaVouItcluy dit ainfi,Limofin(mais qu’il Poitou ^ tu dis^amp;: tu vueilles eftre bon amp;nbsp;loyal François)ie te feray ta paix.Par “^fo/v ^ Lof feigneurie nefy oncques tant de contraire au Royaume de Frâce,quci’yferây‘;/y[jç fît.Or ie le verray,dit le feigneur de la Voulte.Dcpuis le tint ccluy feigneurde « nbsp;nbsp;^

enfon hoftel,amp; fans point partir,rat qu’il eut à Limofin acquefté fa paix partout* ^ Limofin peut par honneur cheuaucher,lc Sire de la Voultc le môta amp;nbsp;armi''^'^. ^^^ au Puy,deuers Ic Séncfchal de Vciay:5c l’accointa de luy.Là fut il enquis amp;nbsp;f’‘’®’” jp l’eftat de Briode amp;nbsp;de Loys Raimbaut: amp;,quand il cheuauchoit, quel chemin il ten ^^ amp;il leur dit,Quand Loys chcuauche,il ne mcinc,auccqucsluy,point plusse tnnnte^^ quarâte Lances. Les chemins qu’il tient,ic les fay tous par cucurfcar en fa c°æP\.

amp; fans luy,ic les ay chcuaucl»ez trop de fois) amp;, fe vous voulez mettre fusvnccW chéc de Gés d’armes, l’offre ma teftlt;ÿ couper, fivous ne le tenez dedans 9umzf / Les Seigneurs fe tindret à fon propos:Sc mit on cfpies en œuure.Lors Raimbah -• pié,amp; auifé qu’il eftoit venu de Briode à Anfe,dclez Lyon fur le Rofne.Quandb''’ ^^^ le feut de vérité, il dit au Seigneur delà Voultc, Sire, faites voftre mandemenf. m Raimbaut eft à Anfc,amp; rappaffera tantoft; amp;nbsp;ie vous meneray au deftroit, ou il »nt^^^, paffe. Adonc le Sire de la V oultc fit fon mandement,amp; le fit Chef de ccfte chcn^“^j-(j[j amp;nbsp;manda le Baillif de Velay, le Seigneur de Môtclau,meftîre G tierrat de SaUter^j fils,mcffire Plouferat de Vcrnct,lc Sire de Villcnefuc,amp; toutes les Gens-d m'^q'. j^ uiron:amp;furét bien trois censj^anccs,amp;tous falïcmblcrct àNonnay:amp;,pariet^ ^^ Emlgt;ufih/^it Limofin,on fit deux cmbq^chcs.Le vicôte de Pollignacamp; le Seigneur deChak^ Capitaine Li- eurentvncàgouucmcr.LcSirc delàVoultc,leSiredc MÓtclau,mcflircLoysy. .,^ moßn, peur für non,amp; Ic firc de Sallicres,curent Tautre;amp; auoient iuftement party leurs gen^: prendre leyi jç Vicomte de Polignac amp;nbsp;les fiensaffez près de Saind-RambertenForeft,^'^'^' ’ Earn aut. ou il c^uenoit que Loys Raimbaut amp;nbsp;les fiens paffafrentlariuiercdc Loire iu P° ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^'^ qu’ils pafTaffent plus auant t à gué au deffus du Puy. Qu?nd Loys Raimbaut eut du Pin •”* e ^^ pourquay il eftoit venu à Anfe, il fe partit à tout quarante Lances: amp;nbsp;ne cuidoit auo »9«j auenletr- ^yUc rencontre: amp;nbsp;nefc doutoitcn riens de Limofin. C’eftoit la moindre penfee, qquot; ri^éfélon lefuj ilcuft. Si VOUS dy quc, par vfagc, le chemin, qu’il faifoit au pafrcr,ilnclefailoitpa5a »ont. retour. Au paffer il auoit fait le chemin de Saind-Ramberr. Au rctourilntlautre.

prit les montaignes deffus Lyon amp;nbsp;deffus Vienne, Scau-delfous le BourgdArgent^ amp;fcn alloit tout droit deuers le Monaftier, à trois petites lieues du Puy: amp;auoitp entre le chaftel de Mcncftrol SC Montfaulcon: Sc fen vcnoit,tourniantlepays,vers vn village qu’on dit laBaterie, entre Nonnay ScSaind-Iulian. Au bois làcndroitavn c^ ftroit, ou il faut qud’on paffe: comment que ce foit on ne le peut écheuer (qui veut ai rc vn chemin) fon ne va parmy Nonnay.

Là eftoit Tébufehe du Sire de la Voultc: ou bien auoit 2 ao.lanccs.Loys R^mbaut ne e donne

-ocr page 829-

FROISSART.


3^

■®*'’nidegarde,quad il futemmy eux. Le Sire de la Voulte Sz fes gcns(qui eftoiettous pourucus de leur fait )abaiircrent leurs Lances: amp;nbsp;f’en vindrent efcriant la Voultc, ferir '’feescompaignohs: lt;Jui cheuauchoient cfpars fans arroy.Là en y eut de premiere ve-^'iquot;)lagrcigneLir partie,de coups de Lances,ruez par terre:amp; fut Loys Raimbaur porté ƒ Ion chenal à terre, ^arvnEfcuycrd’Auuergne(quifapcloit Amblardon) amp;nbsp;puis vin- p^;„ß ^g igjj ‘cntlmluy:^fut pris,amp; le dcgiourant morts ou pris. Oneques riens y^en échappa: amp;nbsp;yimhut par ^ouucrcnt,cn bougectcs,la fomme de trois mille francs:qu’il auoit rcceus à Anfe, pour ßn Campagnen ‘fpadis des villages dercnuiron:dontles compaignons eurét grand’ ioye: car chacun L'^eßn. '‘'cutfapart.QuandLimofinvcitainlî ledit Raimbaurattrapé,ilfemontraenfapre-''’oe:amp;dit,par riproche,Loys,Loys,icy faudra compaignic.Souuienne vous du blaf-^'^dda vergogne,que vous me fiftes reccuoir à Briode,pour voRre amie. le ne cui-Y^pas que pour vnc femme, vous me dcuffiez auoir fait reccuoir ce, queie rcceu:amp;’, '^caufeparcillefuft venue à moy,ic ne m’en fuffe ià courroucé:car deux copaignons î^nies (tels que nous eftióslors)fepouuoientbié, au befoing, paffer d’vnefemme.De .y^parollecônaenccrentlcs Seigneurs à rire: mais Loys Raimbaut n’en auoit nul ta- ■®«‘’^G lt;--^»ß fj' hr ccllcprifedeLoys Raimbautrendirent ceux3qui eftoienten Briode,iaville,au *^‘i»fgt;'esf«rtt l^icfchald’Amiergne (car, puis qu’ils auoient perdu leur Capitaine Se toute la fleur de ’^^^^ ^^ Pracou ’fügens,il n’y auoit point de tenue) Se aufli firent ceux d’Anlc,Sz autres forts,qui fc te-*'ntcn Velay, amp;nbsp;en Foreft, de leurpartie, Se furent moult ioyeux ceux, qui eftoient 5bsgt;defaiiucr leur vie,Lors fut amené Loys Raimbaut à Nonnay:Se làfutcmprifon '■■^’puis on le fit fauoir au Roy de France: lequel eut grand’ ioye de fa prife. Allez toft Jf^sonen ordóna:amp; me fcmble(a ce que i’en ay ouy racomptcr)qu’il eut la refte cou* pVillcncufuc,dcle2Auignon: amp;: ainfi auintque Loys Raimbaut mourut. Dieu ait ”*gt;«dcluy. Or, beau-Site (ditl^Baftot de Maulion) vous ay-ie bien tenu cnparolles, ''quot;’'p3irerlanuiâ?Ettoutcsfois elles fontvraycs*Parmafoy(rçfpondy-ic)ouy:amp;grâd /''^li'Caràouyrvos comptes ay-ie eu part, autant bien que les autres: Stelles ne font ;‘‘F«i«c$.Car,fîDicumelailfc retourner en mon pays St en ma nation, de ce queie te lt;nbsp;®''y dire amp;nbsp;compter,amp; de tout ce que i’auray veu en mon voyage,St trouué qui ijp^fdennc à ce que i’en face mémoire en la noble 6t haute Hiftoire,de laquelle le gen , ^onitcdcBlois m’a embefongnc,croyez que ic le cronifcray,St e(criray3par la grace ç “*«ü:àfin qu’il en foit mémoire à toufiours. A ces motepritles parolles le Bourg de ^’^’'’'(quif appcloit Ernauton) amp;nbsp;aommençaà parler: St euft volontiers (à ce que ic

P^®appcrccuoir) recordéla vie St l’affaire de iuy St du Bourg Anglois, fon frere: St . ^ent ils feftoient portez en armes en Aouergne, St ailleurs: mais il n’eut pas loifir ^;|?’‘^doncon-iptc:carla guette du chaftclfonna3 pour alTcmbler toutes gens d’aualla j’®*^Orrais, qui eftoient .tenus d’aller au fouper du Comte de Foix. Lors furent ces j^''*^Efcuyers apparcillez:St firent alumer torches:St nous partifracs tous enfcmble de ^ quot;tbamp;nous mifmes au chemin pour aller au chaftel,St auffi firent tous CheualiersSt djt^.^’^bqui eftoicntlogez en la ville. De 'l’eft'at, de l’affaire, St ordonnance du Comte Q*x,i]c peut on trop parler en tout bien, n e trop rccçpimandcr: car, pour le temps

C'efu à 0rtais,ie le trouuay tel,St outrc:dôt ic ne p uis m^ de tout parlcr:maisic fay • y^^^3 par le temps que i’y fu,i’y vey moult de chofes, qui me tournoient à grand q '*“«:amp;là vcy feoir à table, le iour de Noël, quatre Euelques de fon pays:lcs deux j^^^'i'ëtins,amp; les deux Vrbaniftes:rEuefque de Paumiers St l’Euefque de l’EfcaUe Cle-c J'Iins.Ceuxfuret au-deffus: St puis,apres cux,l’Euefque d’Aire amp;nbsp;l’Euefque ^cRou. Ce^uè vtit 1 Ij/’fronrieres deBordclois St de Bayonne.Ceux eftoient Vrbaniftes, En-âpres feoit FrttjJartattdîf , . °intedeFoix,amp; puis le Vicomte de Roquebertin deGafcÓgne,levicoènte de Bru- quot;ffd^Cci^ß WjeVicomtedeGoufrerâf,St vn Cheualier Anglois:quele Duc de Lâclaftre (qui ^^^^j’ ç'^Eorsfetenoit à Narbonne) auoit là enuoyé: St nommoit on le Cheualier meflire 1 '^ume Villcby. A l’autre table feoient cinq Abbez tant feulement,St deux Cheua-

‘^*^^gon:quifappeloicntmelfircRaymonddeMontflorentin3Ôt meflire Martin jij7^ôe. A l’autre table feoient Cheualiers. St Efeuyers de Gafeogne St de Bigorre:St 1^ '’Pierementle Seigneur d’Anchin,St puis meflire Gaillard de la Motte3mcflirc Ray-Iç^'î^deChaftelncuRlcSire de Chaumót,Gafcó,lc SiredeCopane,lcfiredelaLane, y^ede Mótferrant,meffire Guillaume Bcrnard,meflire Pierre de Courto, le Sire de ù’-j^'^i^ meffire Aingallc,nómé le Bafcle: amp;nbsp;aux autres tables Cheualiers de Bearn ’foifon;amp; eftoiét fouuerains maiftres de la Salle mefsire Efpaing du Lyon,mefsire

-ocr page 830-

SiquartduBois-Verdiin,mcffircNouuansdcNouuailles,ôr incfiîrc Pierre de Vaux en Bearn:amp;feruoient fes deux freres Baftards,mcflire Emaut Guillaume amp;nbsp;meffire Pierre de Bcarn:amp; cesdeux fils feruoient deuant luy: nieffirc Y uain d^’Efchcllejàaffeoirtînt feulement, amp;nbsp;meffire Gracicn, delà coupe au vin. Si vous dy que grand'foifonde Me-nefiriers, tant de ceux qui eftoient au Comte: que d’autres cftral^^crs, auoircnla falle: qui tous firent f^r grand loifir leur deiioir, amp;nbsp;leur mencj^randie:amp; ceiour le Comtede Foix donna,tant aux Meneftriers comme aux Heraux,la fomme de cinq cens francs:amp;.' reüeftit les Meneftriers du Duc de Touraine (qui là eftoient) de draps d’or, fourrez de fin menu ver (lefquels draps furent prifez à deux cens francs) amp;nbsp;dura le difncriufquesa quatre heures apres nonne.Or pource parle-ic volontiers de l’cftat dugcntil Comtede Foix,quciefu douze femaines de fon hoftcl, amp;nbsp;tresbien adminiftré de toutes choies:^ durant le temps que ic fu à Orrais,ic pouuoyc apprendre amp;nbsp;ouïr nouucllcs de tous pars: fiievouloyc.Auifilc gentil CheualiermcftireEfpaingdu LyÓ(cnlaquellecompaignif i’eftoyc entré au pays, amp;nbsp;auquel ic m’eftoyedécouuertdemes bcfongnes)m accointa de Cheualicrs amp;Efcuycrs:qui me fauoient recorder iuftement cc,queic demandoye^’ rcqueroye à fauoir.Si appry,amp; fu informe là,des befongnes de Portugal ôe de CaftiHr? amp;nbsp;comment on l’y eftoit porté le temps paflc,amp;des guerres,des batailles,amp; desrenfo-tres, que ces deux Roys, amp;nbsp;leurs adherans amp;nbsp;aidans, auoient Tvn contre l’autre:S-'dd' quelles chofes amp;nbsp;befongnes ic vous feray iufte rapport.

Bz/f «e repefùio» ^!»ßco/id chapitre cie ceprejent reluf^c^^ cofiti/jriatiofi ^e la guerre,^quot;^ ftil entre les Hcps tehan de Capide (lr denü de Portsfgal, c u a n. x.

quot; ■ T 7Ôusfauez(commecy-deftuseftcontcnu)commentlcRoyDamplchandeû ' tdlein^^^^ ’ leauoitalTiegélacitédcLiirebónc,amp;leRoytDcnisdePortugaliqucdcfi'^jj. ^ueljaesautres des bóncs-villes auoient couronné pour fa vaillàce.-Ciÿ vrayemet cftoitilMf™’, ^^ fois cy apres^en allez VOUS ouy racopter cornent celuy Roy auoir enuoy é en Angl.vcrs IcDnç de ta fertepue le ch. ftrc amp;nbsp;le Côtc dc Câtcbrugc(qui auoient par mariage lés confines) pourauoitUcourSi Sÿ.aifint jue fgj cfpeciaux meffagers, deux Cheualicrs) me dire IeantRadingos,amp;rne/lîrclcâTd

^^’^^^^“^^^^^'^^clercLicéciéendroit;quieftoit ArchediacrcdeLiflebonc.Tattf auodn^De- P^o*fcrct CCS melfagerSjpar mer, amp;nbsp;par bon vêt qu’ils curcnt,qu’ils arriucré^nu haurt ^ uis.mefattjiu Hâtônc:amp;làils ilfirent de leurs vaifleaux: amp;fe refréchirét enlavillc,vniour:amp;pritt‘ pfonner^ dc dcs cheuaux, carüs n’cnauoécnt nulsfaitpafler,amp; puis cheuauchercnttoutlcgrade Maiftre de min,pour venir à Londrcs:amp;tant firêiquilsyviftdrent.Ce fut au moist d’Aouftiquci Denis,roy d’Angleterre eftoit en la marche dc Galles,en chace amp;nbsp;en dcduit:ô^fes troisondj$ Maiftre De- 0g £)^,g ^jg Lanclaftre,lc Cote de Cantebruge mclfirc Aymon,amp; meflireThomas, t^dle ^imome ^^ deBouquinguam) eftoient aulfi chacun en leurs déduits, en leurs pays. Tanteuf^’ RadegoT^ P^^’^ affaire les meffagers du Roy de Portugal:amp;,tout premicremct,ils fe tirèrent denj^j chap. fufätt. le Duc de Lanclaftrc:qui fe tenoit à Herford :qui eft à vingt mils de Lodres. Le Due •[ c’eß.tfäuoir, rcceutioycufemcnt: amp;nbsp;ouurit les lettres, qu’ils luy baillèrent, amp;: les leur trois fois,po de l'an 138^. mieux entendre: amp;puis dit. Vous foyez les tresbien venus en ce pays: mais vooste®^ CarilJttcy a- ^uffj mal à poind,pour auoir l^ftiuc dcliurâce,quc vous pouuicz venir en tourlap-près, en ce pff- IcRoyamp;mcs freres font efcarsT’vn çà,amp;l’autre là. Ainfi vous ne pouuez auoir rdp® fuL» ‘*l’elie'du ^® ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S*^® P^quot;- ^fp^^ial Confcil: qui fera à Londres, à la Saintt Michel, de *^?®f/|^çnt

fe^ed'/pre, amp;puisferctourncraàWcftmonfticr. Et, pourcequ’cfpccialementamp; P^'l®^V^çÇçP^. ^Hf futen ce cefte matière,pour laquelle VOUS vcnez,touchetrefgrandemcnt àmonfrcrc,'^P tttefmean etm- ray deiyrs luy,amp; feray tant que moy amp;nbsp;luy ferons tantoft à Lódrcs,ouprcsdeU *^’* me l'on peut ronsenfembie confcil,amp; auis,commentpour le mieux nous pourrôs ordonner:^'o^ voir^deputs le gn retoumetez à Londres: amp;nbsp;quand mon frere fera approché, vous aurez nouucllcs *^ nbsp;nbsp;^Y' '^quot;^ nous.Les AmbaftàdeursPortugalois furent contensaffez de ces rcfponfcs:amp;fcdcp»^

eon voume. ^gj^jj^ pygde Lanclaftre,amp;fenretoumerétàLondres:amp;làfelogèrent,amp;rcpolcr’^

à leur aife. Le Duc dc Lanclaftre ne mit pas en oubly cc,qu’il leur auoit dit:mais cfcnuit incontinent deuers fon frere,lc Comte dc Cantebruge,lettres efpcciales,furi eftatqu^ vous auez ouy.Quand le Côtc eut les lettres dc fon frere le Duc,fi les lent à grûdl^hf* Depuis ne demouraguercs dc temps,qu’il fen vintà Herford,dclczIcWYrc,ouIcPu fe tenoir:amp; là furêt trois iours cnfemblc: amp;nbsp;confeillcrêt cefte befongne, au mieuxqo« peurent: amp;nbsp;fordonnerent pour venir vers Londres, fî-comme le Duc de Lanclantc a uoit promis aux Portugalois:amp; vindrent en la cité de Londres:^ defeendirent en leurs hoftcls. Or eurent ces deux Seigneurs amp;nbsp;les Portugalois dercchcfgrans parlcmcnse®

-ocr page 831-

DE FROISSART.


41

IffflWe.Carle Côte de Cantebrugefqui auoit efté en Portugaljfcftoit trop mal conté-’tjamp;contcntoir, du Roy Ferrand de Portugal mort: car trop lafchemcntil auoit guer-foyeamp; outre la volont^des Anglois.il feftoit accordé aux Efpaignols.Si faifoit doute

Comte, qu’au parfemenr de Saind-Michel, le Confeil du Roy d’Angleterre amp;nbsp;la Communauté du payftic fc voufiffent pas legeremet affentir à faire vn voyage en Por-^gîlxaron y auoit efté,amp; enuq^'é: amp;nbsp;auoit grandement coufté au Royaume d’Angle-'^e(commc cent mille francs ou plus)amp;fi n’y auoit on riens fait.LesAÂbalTadeurs de “ortugalconccuoient bien les parollcs du Comtc:amp; diloient adonc,Môfcigneur,ilfuc '0 tcmps.0r eft maintenât autremet. Noftre Roy (à qui Dieu pardoint à ramc)rcdou-f°*ttantles fortunes,que rnerucillcs:mais noftre roy de prefent a autre emprife amp;nbsp;ima-S*oation;car,fil fc trouuoic fur les champs, à moins de gens trois fois quefes ennemis ’’'fuirent,fi les combattroitil,à quelque fin qu’il endeuft aucnir: amp;nbsp;de cevousalfeuros '’ousloyaumcnt. Auecques tout ce,Melfeigneurs qui cy eftes prefens, voftre querelle ''•touteclerc à guerroyer Si à coquerir le Royaume de CÂlille,Si le gaigner:car i’heri ’’seenappartient à vous,à voz femmes, Si à voz enfans. Or, pour le conquérir Si con- j^f^ßr^iee Wer,vous ne pouuezauoir entrée en Caftille,dc nul cofté qui tant vous vaille,corn- ^„ ^mbajja-celle de Portugal :pu is que vous auez tout le pais d’accord.Si rendez peine que l’vn denn du i{o^ 'Vousy vienne fi puiftammcr,qu’auec ceux,quc vous trouuerez au pays,vous puifificz Pf^us de ror-’^lcschamps. Le Duc de Lanclaftrercfpondit, Îinetientpasen nous:mais au Roy, ^^^“^

’quot;paysd’Angleterre:mais nous en ferons noftre puilfancc, decedeuezvouseftre Wtrtains.En celuy eftat finirent ils leur parlera enr:amp; demourercntlcs Portugalois ^^^*fJ^X; ■Mrcs,attendanslaSainâ:-Michel:ôilcDucdeLanclaftre Si le Comte de Gante- Pourier ?’?cretournerét cnlcurs maifons,{ùrlc pais d’zAngIeterrc,enîa marche de North.Or reafaire^uer-?''faS,Miche!,8ilepays de Weftmonftier:-amp; approcha le Roy la contrée à Londres: reen CaßdU. (^, ''vintàW^indeforc,ôidelà àTlartofcc:amp; puis àTones:Siroufiours(ouqu’ilalloit) (, Wu la Royne fa femme. Si au fil tout fon cueur, le Comte d’Acquclfuffort: car par ' v'Hoirtout fait: Si fans luy n’eftoit riens fait. En ce temps,que ic parle eftoient les quot;''’'cscnFlandrcs,entrele Duc de Bourgongne Si les Gandois: amp;nbsp;cftoientnouuelle-dquot;t retournez en Angleterre l’Euefque deNorduich,meffirc Hue de Caurcllée,mcf-

quot;'llaum* Helmé,meirire Thomas Trinet, Si les autres qui auoict en celuy eftétc-f ^f‘'gc,auecIcsGandois,dcuant Yprc:SipuisvintleR(^deFrance:quilesencIoyt quot;'^oulongnois;c5inc q ÇA contenu «jy-deuant en noftre Hiftoire.Mais il y eut treues t^r^w plußeß ^jj’'lcsFlâmans,lcs François31eSxAnglois,Siles ftcoçois,durant iniques à la tSamd- dedans Bout 1. ’■quot;fiele l’an i^84. Si ncantmoins les Angiois fcveoient moult crabefongnez: amp;nbsp;ne ^/^^''^^’’^j^^ ^''Wauquel entcndrc:car aulfi,outre ce que demandoient les Portugalois,le Con- châp^^^^'/Jd» ^ quot;cGand eftoit à Londrcs:amp; requeroit auoir vn Gouucrncur,pour aider à fouftenir i,frfii„„,g^ p Wcrlcurville, tel comme vn des oncles du Roy, ou le Comte de Salbcry. Aux t ce heu eß cor ij quot;quot;quot;quot;S-lui furent en celle faifon,à Londres, eut plufieursConfaux amp;nbsp;parollcs get- ri^e'fildie dr. ^C A réitérées, tant pour les Flamans,que pour le pays de Portugal, Si auifi pour les Hy-A» z.kc. ij?^M“l leurfaifoict gucrrc,n’cftansles tréues encores publiées entre eux.LcDuc f^j^j^^^^j^^^ ^^’nclaftre efpccialemenc tiroir à ce, qu’il peuft auoiA ne bonne charge de Gens- àuensfiduant ^quot;quot;csamp;d’Archcrs3pourmenerenPortugal:5idcmonftroftauxPrclats,auxBarons, cha.dudit vu. j^”*Confeil des Communautez des villes d’Angleterre, comment on eftoit tenu par 0 mefinn de J/crment S:allianceiurée,àluy aider,amp;àfonfrere,à rauoirfonheritage:5icelcur ce^uic/.sur I quot;on promis, quand leur neuen le Roy, fut couronné: Si apparoient ces chofes par ^»»y Miésque ç^fcellécs. Encores fe complaignoit le Duc, du tort Si grief, qu’on luy faifoît. Si à ^^ .^‘^'l'c,quand tant on y auoit mis au faire, Sique voirement quant au Courte de Can- igsfy^^i^gf^^i^^ ^^’quot;gq félon ce qu’on luy auoit promis quand il alla en Portugal,on luy auoit petite- encore publiées A'tenu fcs conuenances: car onluy deuoitenuoyer deux mille Lances, Si autaïït fia après paß ,.quot;ohers:5i riens n’en auoient fait: pourquoyla querelle de leur propre droit Si heri- Guesde 1584. n^uoitefté bien mife arriére. Les parollcs demonftrantes du Duc de Lanclaftrc c- P'*r les chap. C^'p^æquot; Q^y^s Si entendues: Si c’eftoit bien raifon. Si difoient les plus notables du ^^^■‘^/'^^’ çji^'l qu’il auoit droit: mais les bcfongnesdeleur Royaume (qui plus près leur tou- **’• ■^‘’»wf. ^’''’Odeuoient aller deuant. Aucuns vouloientquc fa volonté fuft accomplie: Scies ,^'^remonftroient,Si difoient,qu’on feroit vn grand outrage, fon denuoit le royau-'0Hi ''quot;ô'^quot;'”'^c de deux mille homes,Si de quatre mille Archers,pour enuoyer fi loin,

quot;’«au Royaume de Portugal: car les fortunes de mer fontperilleufes Si peruerfes.

-ocr page 832-

4» nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E T I E R S V O L V M E nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I amp;nbsp;Fair de Portugal chaud amp;nbsp;mcrueilleux:2v,fc Ic pais d’Angleterre eftoit affoiUy^f*^l de gens, ce feroitvn dommage fans rccouurer. N onobftant ces pointsamp;argumcnhl Quifireit de ^^ toutes Ics doutcs qui auenir y pouuoicnt,il fut adonc ordoMné qu’à 1 EftetIcDuc » j ^^ 5- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lanclaftrepaireroitlamcrjamp;auroitenfacompaignicfeptccnsLanccSjamp;qu^tretW * Archers:amp;fcroient payez tous ceux, qui en ce voyage iroienf,pourvnquarticraâ mais on referua,que,fautres accidens,touchans au Royaume d’Angleterreimouuas^j^ Royaume deTrance ou du Royaume d’Efcoce,leur venoient entre-deux, le voyage Portugal deuoit eftre retardé,Le Duc de Lâclaftre f accorda à ce:car autrechoie un ^ pouuoitauoir. Orfaucz(commeilcftcontenucy-dcfrustcnrHiftoire)quc,(]uan fCf^ ƒ« c Ap. 0^^ j^ Lanclaftre eut toutes fesgens appareillez,amp; toutes fcs nefs^^reftesàHanw^ i o./ « 2-ve. ^^^^^ p^.j.^p^^ voyage de Portugal,amp; que les Ambafladeurs furent retournezàLil v^j^ nc,^ eurent apporté certaine vérité de toutes befongncs,amp; comme leDuc de Lan Rre deuoit vcnir,amp; quelle charge de gens luy eftoit baillée (dont les Portugdoiseur^ grand’ ioyc)vn grand empÂchement vint en Angleterre:parquoy il co”“*5^^®quot;'^^^ ge retarder par aucun temps,Car l’Admirai de France,melTire Ichan de Vienne,a mille lances de bós Gcs-d armcs,móta en mer à rEfcIufe,amp; alla en Efeoce-ôenten en Angleterre:dontleRoyaumc,amp; toutlcpaïs,vindrêtaudeuant:amp;tourceel[C iuftement cy-deflus en l’hiftoirc,Si n’ay que faire d’en parler deux fois:mais vuei^

• a dufiegedc Lifrebône,amp;:duRoyd’Efpaignc,pourvcnirchcoiràm3maticrcA'“‘'.jjj par *Upreeed^ ^®^® narration,fclon ce que ic fu adoneques informé. Le Roy Damp Ichande .^^ tededii^liendu t cftant au fiege deuant Liflcbonnc,nouuellcs vindrcnt enfon oft,parmarchans frefint cha.cn pays,qui venoient de Flandres amp;nbsp;de Bruges, comment le Duc de Landalhel^PP^jç ^uehempsee loit amp;nbsp;ordonnoit àtoutgrans Gens-d’armes amp;nbsp;Archers,à vcniràLilfcbonn:? ^,,^|^_ Jt~:^fpent eßre, fege.Ccs 11 ouucllcs furet crcucs:car bien fauoientlcs EfpaignolSjquelcP“^^ -^ cane n en Cran q^.^ mettroit toutc la peine amp;nbsp;toute la diligcncc,qu’i?pourroit,à guerroyé-*^ nbsp;nbsp;nbsp;c^ *rienfpe?^^é^”‘^ ^® CaftiHdcar il y clamoit part.Nonobftât ces nquuclles^fi tenoitlc Roy to®'®quot; ^^fp

’ ficgc:amp;auoitenuoyéfcslettresamp;fesmeflagcs;pourauoirfecoursenFrancc P* j^ pecial il enuoyaaufti fesmeflagers au pays deBcarn,amp;tant que de la terreau Vo ^^^ Secours de ^uel Foix, amp;nbsp;du pays deBcamiflirent en vneroutc, en moins de quatrewurSjP'g^ ^ne François trois cés Lanccs,amp; l’élite des meilleurs Gens-d’armcs,qui fulfent en Béarn: amp;uc ‘^. OBeamois au paftcz àOrtais,du Royaume de France,pour alleren CaftillcferuirIeRoy,raciW Roji Jean de du Ru,Bourgógnon,amp;mcmreGeoffroy Richq^n,Brcton,amp;:mcfrirc Geomoyde^^^ CaßUle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^^y. 8^auoiétchacunfaroutcpropft.OrfappareilIoientceuXdeBearn,telsque’‘ t

• me fut dit,de ceux qui Ic^ircnt partir d’0rtais,que c’eftoient les plus befl^^^^jjjQô-mieux armez amp;nbsp;ordonez,qu’on euft de log têps veu iflir du pays de Bcarn.C?? nbsp;nbsp;•J^ te de Foix veit que ce fut à certes qu’ils partiroiét amp;f’ê iroiét en Efpaignc(coo i ^ comencemét il feftoit affez affenty amp;nbsp;accordé qu’ils receuflent les fouldccs.® ^jj Caftlt;tlc)fi fut il tout pcfif,amp; courroucé delcur departeménear il luy fcmbl^t v^^^,^^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(amp; vérité cftoit)quc fon pays en affoibliflbit.Si enuoya deuers les Barons amp;nbsp;Eap ^ cy-deflusTiommez: amp;nbsp;leur fit dire parles Barós amp;nbsp;Cheualiers de ion hoftcl,mc i paing du Lyon amp;nbsp;melfirc de Cabefta, qu’ils vinffent tous enfemble au chaftel a ^^ ^ amp;; qu’il vouloir d’vn difner payer la bié allée. Ces Cheualiers obeyrent:^ lut tai o^.^ vindret à Ortais vcoir le Cote qui les recueillit grad emet: amp;nbsp;apres la mcuc,il es ^^ ^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«cntrcrenfachâbretdcrctraitiamp;puiscômêçaparcôfcilàparlcràcux^dit, ca j^ ]ueltM2 5“®quot;*^’ ®^ ^°^ '^quot;^^ cnrente que vous partirez de mô pays, amp;nbsp;me 1*«^ “cede tes mots, pohr guerre du Cote d’Armignac,amp; vous irez faire la guerre pour le Roy dtipaig ^^^^ arriéré^ ehahri départie mc touchc trop prcs.Monfcigncur (refpondirét ceux qui là ‘^^“'^ ^ ^n^yj; Crcahinet. le nousfaut:carfurtcl eftatfommcsnous ordonez,amp;auonsrcccu lesgagcs u )

Caftille: mais ceftc guerre d’Elpaignc Sc de Portugal fera toft achcuée: fi t^'°quot;rt^pj3i/l

-ocr page 833-

DE TROÎSSART.


41

(l’il plaid à Dieu) en bonne fanté,Toft acheu écjdit le Comte de Foix,amp; non fi toft, cat ores à prime prend cllefon commencement,car ilyavn nouucl Roy en Portugal. Si ont mandé fecours cnj\.ng]eterre:amp;: eft taillée cefte cheuauchée amp;nbsp;armée, ou vous al-Itzdcdurer vn grand temps,Sc vous tenir fur les champs,car point ne ferez combattus ■nfques àceqnelc D^c de Lanclaftre amp;nbsp;fcs gens foyent venus ; amp;nbsp;par ainfi vous feront mersvendus les gages,que vo#s auez pris. Monfeigneur( refpondir«t ils) puis que nousauons exploité fi-auant,nous parferons le voyage.Dieu y ayt part, dit le Comte. Orallôtreftous difner,car il en efthcure.Lorsfévintlc Comte,auecques les Baronsamp; fheualicrs:amp; fe nieit en la fallc:ou les tables eftoient mifes. Si difncrent grandement, ^aloi(îr:amp;furent feruis de tout ce,que pour ce iourappartenoit. Apres dilncrlc Com ''depoixmenafcs Cheualicrs en fes gallcries:amp;:fi-commcilauoit d’vfage dcfollacier ’pfcsdifncr,il entra à eux en parollc,^ dit,Beaux Seigneurs,ie vous voy cnuis départir incite ^7^)e demon pays.Non pas que ie foyc courroucé de voftre agancement amp;nbsp;bonncur(car en a^x^Cens-d’^r •ousedatsieraugmenteroye amp;nbsp;cxauccroye volontiers) mais iay grande pitié de vous ^xidc Beamt ï«vouscftcs toute la fleur de Cheualcrie'de mon pays de Beam, amp;nbsp;fi vous en allez en -jiiandib veu flirangepays.Ievousconfeille,amp;autrcsfoisle vousay dit3quevous vous déportiez de bfrenf partir '^tvoyagc,ôrlaiflcz le Roy d’Hipaigncamp; le Roy de Portugal faire leur guerre enfemble f'’''’^ lt;^ttelle ne vous compette en riens.Monfeigneur^diret ils)fauue voftre grace. Nous ne '” ^'“/“ib. pouuonspas ainfi faire:amp; mieux fauez,quc vous ne dites.S’il vous plaift à cntédre,nous étions reccii les gages amp;nbsp;les dons du Roy de Caftille,files nous faut delferuir. Or (dit le yomtc)vous parlez bicn:mais ie vous diray qu’il vous auiendra de ce voyage.Ou vous •Wncrezfipoures amp;nbsp;fi nus,queles poux vous eftranglcront, amp;nbsp;les croifferez entre ’®ïonglcs(amp; adonc leur monftra comment : amp;nbsp;meit fes deux paumes enfemble) ou ^.“'15 ferez tous morts,ou tous pu s. Les Cheualicrs commencèrent à rirc,amp;direntMó-^SWjil nous faut attendre celle auenturc. Adonc entrale Comteen autre parollc, j^^'^ficefte en paix:amp;.’ leur remonftra,en parlât,la manière amp;nbsp;la nature desEfpaignols '®®«ftcnt ils font ords amp;nbsp;pouilleux,amp;enuicux furie bien d’aurruy : amp;nbsp;que fur ceils ‘''’^bonauisamp;bon confeil. Quand il eut parlé de plufieurs chofes,il demanda le Jm, , ^®f|iccs,amp;puis beurent tous ceux, qui là eftoient. Lors prit il congé d’eux, amp;nbsp;j.^'fiàchacun la main,amp; les commanda à Dieu,amp;rentra en là chambre,ôzies Cheua-'■■smontcrcntaupiéduchaftehamp;ià eftoient leurs gensamp;Éleurs harnois partis, Avenus ®jauuctcrre3amp;:làvindrcntlogcrcc/oir, amp;:lc lendemain fe départirent amp;nbsp;entrèrent ”•3^des Bafcles:amp;prirent le chemin de Pampclunc,amp; par tout palToiét feuremét ‘‘«spayoient tout ce qu’ils prenoyent.

^ninmoit ceux de Siimt-Yrninfe rebefbreKi eo?i(ye aucuns Gens-d'armes du party de Still' Koj/ydf comnjent ayant leuéfnfege de Lifebonnef retira vers eefe vide de Suint \rain: ^uife réconcilia aucc lay. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. xi.

P^’cetemps,queleRoydcCaftillefeoitdcuantLiirebonne,amp; auoitià fis enuiron

'’nan,le rebellèrent ceux de la ville de Saint-Yrain cgtrcle Roy de Caftillc,amp; eloï-Joueurs portcs,amp;dirent que ià nuis François,n’Efpaignol^n’cntreroyentcn leur vil- • ipourlesdommagcs qu’on leur auoit faits,car on leur auoit fait trop d’opprelfions:amp; •wntdire lesaueuns que ce fut par la coulpe des gens de Geoffroy Richon Si de j ’■lire Geoffroy de Partenay,t)ui menoient routes de Bretons, qui prenoyent amp;exi-’’i'iint tout quan qu’ils trouuoycnr,amp;riens ne fauoyent que c’eftoit de paix. Sj^e faifî-'nt de la ville amp;nbsp;des deux chafteaux les citoyens,amp; dirent qu’ils les tiendroyent contre *'’it homme,qui mal leur fcroit,ou voudroit faire. Ace iour qu’ils ferebrllercnt, ils ’’^rircntplus de foixante Bretons,pillars amp;nbsp;eulfent occis Geoffroy de Partenay, mais il ^uuapar-dcffusles murs delà ville,qui rclpondirent à fon hoftcl. Adoefe recueilli- v '^françois amp;nbsp;Bretons,qui eftoient là arroutez,amp; luittcrêt,vn iour tout cntier,à ceux {'• £''^Y’^*'”gt;^y ^’^c'™’^ grand affaut,mais ils y perdirent plus qu’ils n’y gaignerent, amp;nbsp;^yfirentriens.Lcsnouuellcsvindrcntenl’oftduRoydcCaftillequeceux deSaint-^^n,cftoicnt tournez Portugalois,amp; prcfts de rendre la ville amp;nbsp;les chafteaux au Roy ®îquot;’§al,amp; qu ils fen eftoient faifis. Quand le Roy ouyt ces nouuelles, fi fut moult

^^ 11,amp; appclla fon Marcfchal, meffire Regnaud Limofin,^ luy dit, Prenez cent ou j]_''’iccs Lâces en voftre côpaignie, amp;nbsp;allez veoir à S.Yrain que c’eft, amp;: pourquoy les ’’^delaville fefót rebellez,^ par quelle achoifô ils ont fait ce qu’ils ont fait. Meffire d iiij

-ocr page 834-

44 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LETIERSVOLVME

Regnaud refpondir,volontiers.U fe meit en chemin,amp; prit en fa charge iniques à deu^ cens Lances:amp; cheuancha vers Saint-Yrain,amp;: fit tant qu’il y vint,Si cnuoya,dcuânt,v® 1-Icraut,pourlcurnoncerfa venue. Lequel parla aux barrières ^eux delà ville, amp;nbsp;f ion meiragc,amp; Juy fut refpondu en difant.Nous cognoiffonsbien meffire Regnauu gt;nbsp;mofinpourvu gentilhommeôcvaillantCheualier, ôrfauonsbiÂi qu’il eftMarefej du Roy,ôr peut Wen venir iufques icy,filluy plaid,Scto^it defarmé entrera il en la vil e» •S: autrement non.Ce fut tout ce que le Heraut rapporta à meflire Regnaud. Etnic i re Regnaud dit. le ne vicn pas icy pour leur porter contraire ne dommage: mais pour fauoir leur ententc.U m’eft autant à y entrer armé,cora me tout defarméitant que i parlé à cux,amp; fache leur vouloir.Si fe départit lors du lieu ou il cftoit:4i cheuauena, uy fixiéme tant feulement, fans armes:amp; laiifa fes gens derriere:amp; vint mettre pic attire, deuant la barricre.Quand on le veit en celuy cftar,ceux3qui cftoiét à la barrière,luy ou urirent la porte,amp;lcmeircntgn la ville,amp;luy firent bonne chcre. Lors fancmblcre tous les hommes delà ville en vne place en quarrefounSr là commença à parler aeus, amp;nbsp;dit.Entendez,vous,qui en cefte ville demourez.Tc fuis icy cnuoyé,amp; m edeoronuu dé que ic vous demande à quelleintentiô vous vous eftes rebellez,^ auezclosvozp tes,amp; occis les gens du Roy:qui le vcnoient feruir.Sachez que le Roy eft durcmétcour roucé fur vous,car il eft informé que vous auez pris en faifîne les deux chafteauxoe fte ville(qui font de fonhéritage)amp;y voulez mettre fes aucriairesde Portugal, o^u p^,ttsonalgt;le ex foitvoftrcgracc,meffîreRcgnaud.Nous nelcs y voulons point mettre,naufli lesreu autres mains ne feigneuric,qu’à celle du Roy de Caftille(dcqui nous lesten^^ ^^emandli- ^^^^l“^^ nousgouuemc en paix amp;c en iufticc,amp; ce,que nous en faifons amp;nbsp;auonsi^) m^», Mareß efté par la coulpe des robeurs amp;nbsp;pillars Bretons,qu’on auoit logez en cefte v^®’.| pj5 chai de Caßil- leur outrage3car fe nous fuifions Sarrazins,ou pires gq^is , fi ne nous pouuo/fut r le,firleurfgt;rc- faire,comme d’efforcer noz femmes amp;nbsp;noz fillcs,rompre noz cofîrcs,effôdrcr’^ teduerebelbiin neaux dc vin,amp;nous battre amp;: nous mehaigner,quand nous cnparlions.SincVOU uez pas émerueillcr(quâd nous veôs tels outrages faire fur nous,amp;fur Icnoßr^dcc qui nous deuffent garder)fe nous nous en courrouçons,car on fe courrouce bien pc^^ in,oins.Si pourrez dire tout ce(fil vous plaift)au Roy, mais nous fommes ^vn i«^^ que pour homme qui vienne, nous ne cognoiftrons ne rccueildrons François ne tonSjforslc corps du Roy pi#prcment,amp; ceux qu’il luy plaira , fans nous tra^ . faire nulle violcnce.Quand meffire Regnaud cut»uy parler dc tels langages,^''^qjiç fa,Scluy fcmblaaffcz qu’ils n’auoient pas eu tort, fils auoient bouté hors dekquot;' leurs ennemis.Si leur dit. Or bonnes gens ie vous ay bien ouys amp;nbsp;entendus, voquot; ^()^ mourrez en voftrepaiXjSciem’cnretourncraycnl’oftdu Roy,amp; luy rcmonlhcw) tes les parolles,que vous m’auez dites,amp; en bonne foy ie fcray pour vous ce,qui ni ra pofliblc.Ceux refpondirent, Monfeigneur grand mercy. Nous nous confions n en vous,que fele Roy eft induëment informé fur nous, vous nous ferez vn bon mo) • A ces mots prit congé meffire R egnaud,amp; monta à cheua],amp; retourna à fes g^quot;^’^^ l’attendoycnt fur les champs,^puis cheuaucha tant,qu’il vint en l'oft de l'iflc^®'?’’^^^ • defeendit en fon logis,amp; pgis alla deuers le Roy,amp; luy recorda tout ce qu il a“°^ .|5 amp;trouuéenceuxdeSaint-Yrain. Quand le Roy en feut la vérité,il dit. Par^quot; ®J^^£ ont fait que fages,fils ne font mie affeurs de ces pillars.Or auinr,quc quad me”quot;’*' froy Richonamp;meffireGeoffroy de Partcnay,amp; leurs routes,virent qu’ils n’aumyeuîquot;'' trechol^ deceux dcSaint-Yrain,amp; que le Roy de Caftillclcsdiftîmuloit,fi moult courroucez,amp; dirent entre eux. Nous deuonsbien auoit laiffé le Royaume leJ^jde Ca- France, Ôc eftre venus en ce pays feruir le Roy d’Efpaigne,quand nous fommes ambra finie à l4igt;a- uallcz dc villains, Je ne nous en veut on faire droit,il doit bien toft venir grande fonon relie defiaMa de Cheualiets de Gafeongne. Nous nous fouffrerons tant qu’ils foientvenus;amp;pquot;*^ reÇchalJê an- nous nous accorderons cnfcmblc,amp; nous aideront à contreuenger de noz côpaignoS, tentedeceux qu’on a occis amp;nbsp;mal menez.Nouuelles vindrent en l’oft du Roy,amp;à(on Confeü, q”quot; eSTrain. JesBretonsmcnaçoientmoultfortccuxde SaintYrain, amp;fevantoientqiiclcsGafcos venus,il leur feroir cher comparé ce qu’ils leur auoyent fait,amp;: fut le Roy confciUéqun fe departiroit du fiége de LifTebonnc,amp;fen viendroit refrefehir à SaintYrain,amp;remet troitles chofes en bon point amp;nbsp;en bon eftat, amp;làattcndroitla venue des Gafeons ,ou bien auoit quatre cens Lances de bons Gens d’armes,dont il auoit grand ioyc. Can ne vouloir pas qu’ils trouuaffent le pays en trouble, amp;nbsp;aulfi grande foifon dc fes gens ft

-ocr page 835-

DE FROISSART* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;45

/'•roicntàrefrefchirjCar ils auoientcfté là moult longuement, fans riens faire .Apres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

f ordonné, de par le Roy, de déloger toutes fes gens du fiege , amp;nbsp;tirer vers Saint-Y- ç^i^nj/^^'^^r'^ ^’'O-Sife délogèrent les Elpaignols,amp; tous ceux qui là eftoient: amp;fen vindrent en ^^J^i.i^J,l^ *’^3rchedcSaint-Yrain?Quand ceuxdcS.aint Yrain feurcnrqucleRoydcCafti'Ic dc-'^„/^ßretirant ^itvcnir deuers leur tille,fi f ordonnèrent douze hommes des plus notables des leurs versSi Tlami I^oiontcrent à chcual:amp;vindrent furies champs:amp; chcnauchcrent tant,qu’ils vindret ^cftoitle Roy,pour fauoir la volonté. Lequel eftoitdefeendu envfl grand ombre /‘‘ous01iuiers,pourfcrefrefchir(carilfaifoit moult grande chaleur) amp;nbsp;eftoit à deux 'oôspfesdeSaintYrain.LàeftoitmeflireRegnaudLimolîn Marcfchaldd’oftfqui c-®*rpourueudelj|.irvenue,amp;cftoit prefent delezleRoy ) amp;nbsp;eux , venus dcuantluy, fc ®'^*rentàgcnoux:amp;luy dirent ainh, TrcfrcdoutéSire,amp; noble Roy de Caftille,nous ^r^°uxdTs‘^ ®®®cscy envoyez de par la poure Communauté de voftre poure ville amp;nbsp;Chaftclle-/^^^ ^oeSaintYrain:aufquels on a donné à entendre que vous eftes courroucé grande- i^y^ptr la re-®quot;^ffureux:amp; f’ainfi eft,ou foit trefredouté Sirc,la coulpctic vient pas de par eux, mais telUenr^uel’on P^rlesiniurcsamp;oppre{fions,queles Bretons leur ont faircsjlcfquels eftoient en leur vil leurauoit mi-'^AliVoftrepremieremcnt. Ortousleursmalfaitsncpeuuent paseftre tous venus àAA^^s f’SnoilTanceïamp;fin’en encoulpôspas Iesmaiftres,Chcuaiicrs,Efcuyers,amp; Capitaines

^5lt;:cux,quilcsontfaits.Sionttantfaitlcs pillarsBrctons,quc merueilles feroitàpen

|f ^rccorder,amp; nous ont tenu longtemps enfugedion grande,en la ville amp;nbsp;Chaftel-'î'^deSaint-Yrain,dontplufîcurs plaintes en venoiét à nous:amp; en delpit de ce,iceux y'^rsrompoyent noz coffres à force de hachcs,amp;prcnoycnc le noftrc,amp;violoyct noz ^tticsamp;nozfilles,prefens nous:amp;: quand nous en parlions, nous cftions battus, ou ^âignez,ou morts.En tcllcpoureté nous auons efté deux mois, ou plus. Pourquoy, Mouté Seigneur,amp; noble Roy,nous vous fupplions,fc nous vous auous courroucé celle eau fc,ou autrcmcntjqfl’il vous plaifc à faire Elire iuftice amp;nbsp;loyallc informa-l)’'’‘‘Wnous,amp; de nous mener par voyc de droit:comme vous nous premiftes amp;nbsp;iura-entièrement amp;nbsp;franchement, quand vous entraftes premicrement Roy en ^''“'ede Saint-Yrain,amp; quela Seigneurieamp;poftcfiion vous en fut baillée, amp;nbsp;vous fe-‘’Umofne.Carjpuis que vous y vcncz,nous adiouftons en vouSjamp; en voftrc Confeil ^.^'dcnobl?lreamp;defranchifc,quelavillelera,amp;:latrouucrez toute ouuertc à voftrc f'quot;'',amp; à voftre poure peuple,qui cric mercy desiniures amp;nbsp;opprclHons qu’on leur a ^^'5^evoftremagefté Royale Si vof^ÿe noble Confeil le ait)vucillez donner grace amp;nbsp;quot;“■^on. LeRoyfeteutvn petit,amp;mcflircRc,^audLimofinpar]a:amp; dit,cnluyage quot;gt;11301 deuant le Roy. Trcfcher,Sire,vousauez ouy voftrc peuple de Saint-Yrain •

1 quot;'plaindrc,amp;:demonftrer ce qu’on leur a fait, fi en vucillezrcl'pondre.Rcgnaudfdir

, ®®y-noushuons bien qu’ils ont iufte caufe. Allez,fi leur dites qu’ils fc leuent, amp;nbsp;fen ('quot;lcntdcuantàSain61:-Yrain,apparciller pour nous ce qu’il appartient ( car nous y (e-j^.'’5cnnuit au gifte)amp; au furplus ils feront bien gardez en leur droir.Mcftire Regnaud jj'Mnfclcualorsiamp;fe retourna vers ceux de Saint-Yrain,amp;leur dir.Lcuez. vous. Le rz’^oftre Sirc,abicn entendu amp;nbsp;conceu ce qu’auez dit, vous ne voulez que droit amp;

'»cA'illavousfera.Or allez appareiller deuément la^illc à Saint-Yrain pour fa vc-'«faites tant qu’il vous en fache gré,car les chofes viendront à bien, parmy les bôs ®ywsque vous aurez en voftrc aide.Monfeigneur(dircntils)grand mercy. Lorspri-'’‘gt;ilscongéduRoy;amp; fen retournèrent à Saint-Yrain: amp;recorderent tout ce qu’ils . ®gt;ûntouy du Roy,amp; la refponfe-que meftire Regnaud Limofin leur auoit faite de par J®ydeCaftille,lcurSeigneur.Si en furent grandement tous réiouis. .AdoAfutla 1 '' appareillée bien richemet contre la venue du Roy,amp;Ics rues ionchées de frefehes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

'^l y entra le Roy à l’heure de vcfpres,amp;fc logea au ch aftel, qu’on dit au Lyon: ''5genslelogcrcntcnlaviile ( ceux qui loger y peurent) ôz lagrcigneur partie aux

’»ips amp;nbsp;es villes d’enuiron.Si y fut le Roy bie vn mois3amp; demeura la chofe ainfi,quc j^ ^y ^‘. ^‘*~ ’^pbsyauoitmis,plus y auoit perdu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ßiHcasamt

rram.

^gt;gt;^mnt les Efpai^nols cowmcncerefit à porter e»t/ie aux François (^ Bear/sois 3 ^»î e~ liaient venus au fecoars eic leur Hoy^^ comment oing cens J^nglois arri/terent miß ßäl'aioledu Roy dePortngal. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ch A p. xil.

^°y ^® tcnoitamp; feiournoità Saint- Yrain, vindrent les Gafeons de “C3rn,àbclle compaignic de Gens-d’armcs,Melfirc ReguaudLimofin cheuaueha à

-ocr page 836-

rencontre d’eux : amp;nbsp;les recueillit doucement ,amp; ainfî que bien faire le fauoit:amp; menait’ compaignons deucrs le Roy:qui eut trefgrandc ioyc de leur vcnuc:amp;cômanda anic • fire Regnaud qu’ils fulTent bien logcZ5amp; à leur aifc,car ainfi le ^uloit.11 lefitjtcllemcn’ qu’ils fen contenterent. Ainfi reportèrent les befongnes:amp;fe tint le Roy àSaintAraiH amp;nbsp;toutes les gens là enuiron:Scauoit bien lors le Roy de Caftilft fur les champs quatre milleHommes-d’armes5amp;trentemillehommcsd’au^xsgcns. Siappdlavncloisir Barons de France^pour auoir confeil à eux, comment il fe pourroit maintenir en cel t guerre,carilauoitcftéàgransfraizdeuant Lilfebonne longuement, amp;fi nauoitricn’ fait,amp;: croyez bien, files Gafeons ne fulTent là venus, qui encouragèrent le Roy, u» fuft party de Saint-YrainjSr retrait vers Burges,ou en Galice,car festens fcnnuyoïcnt d’eftre tant furies champs.Quand ces Cheualiers de France amp;nbsp;de Beam furet lavent deuant le Roy,il parla:amp;r dit.Bcaux Seigneurs,vous elles tous gens de fait, ^ appris at guerre.Si vueil auoir confeil,amp; collation auccques vous,commeie me pourray main tenir contre les LilTebonnoft amp;nbsp;PortugaloisJls m’ont tenu aux champs ià bien vn an, ô^fi n’ay riens exploité fur eux.le les cuydoyc attrairc hors de LilTcbonnc ,amp; copiât pour euxcombattre:mais ils n’en ont eu nulle volonté.Si veulent mes gens,amp;mecon feillenr,que ie donne à toutes manières de gens congé,amp;que chacun l’en retourne^ fon hollel,fi vous prie que vous m’en dites vollre auis. Les Cheualiers de France*^ CônJeU ^es Bearn(qui nouuellement eftoient venus en l’oft,amp; qui defiroyent les armes,^ nauoict Tr.mçeii cr encores riens fait,mais vouioient dclferuirlcs gages,qu’ils auoient eus amp;rcccus)rclp^ }seart)ttsatn{9r dirent,Sire,VOUS cRcs vn puilTant homme, deterre, amp;nbsp;petit vous coufte la peines* de cafiiüepour travail de vollre peuple, amp;nbsp;par efpecial,quand ils font furie leur. Nous ne dilonsp^S Hj/.ure enco pug cHoicnt en ellranse pays,hors de toutes pourucances,qu’ilsnevousdeuncft ƒ champs ne “^^“^ ’“^ conleil,mais lis lonr icy aufli ailesÇcommc nous pouuos vcoir amp;cog'’‘’'‘ ^^^j| rempre’iioint. füs clloicnt en leurs hollcls. Ccvousdifons(nonp^par manière d’arreft ticco’'ƒ ’ fin camp. Car vous eftes fage airez,par vollre haute prouidence, pour le meilleur élite) quetous tenez encores les champs,car bien les pouuez tenir iufques à la Saint-Michel: amp;nbsp;pat^ uenture falfemblcront voz ennemis,amp; fe tireront furies champs,quand le moins'ƒ* en donnerez garde.Sans faute ainfi feront ils combattus.Nons auonsm^hgt^’’“ ^^^ fir que nouspuilfions conquerir3car moult nous a coullé depeincamp;detrauailjat^ amp;denoztchallcaux,auan^qucnousfoyonsvcnus en ce pays. Si ne ferons iàt^ ‘^, ■[iepen/è au’d^i^ndevozgens,quenousnclesvoyons.Paryiafoy(ditlc Roy) vous parle*‘’'^A jfault elle- ioyaument,amp; de celle guerre,amp; d’autres,i’vferay par vollre confeil dorefnauant- ^

-ocr page 837-

DE FROISSART.


47


tousautrcsiliontIcsEfpaignolscn curent moult grand dcfpit. Orauintjenlapropre l^ainc que Ic Roy de Caftillc fe dclegcoit du fiege de LifFebonne, que trois gro/Fes ‘’ds,chargées de Gens-^d’armes Anglois /\rchcrs,arriuerent à LifFcbóne:amp; y pouuoict 'fcccnuironcinqccns,qu’vnsqu’autres:amp;:vousdyquelestroispartseftoient compai , , ^nosauctureux,horste tous gages,de Calais,de Cherbourg,de Breft enBrctaigne5amp; ^^^”«7,x» ‘lîMortaigneen Poiûou:lcfquds auoiêt ouy parler de la guerre de Camille, amp;quot;nbsp;du ^oy iJf^^^jj^^g ‘iePortugahSieftoient venus à Bordcaux,amp;làafFemblez;amp; difoient,amp; auoicnt dit. Al „f^^c^ le i^f^ *‘gt;'’alauentureen Portugal.Làtrouuerons nous:quinousreccura,amp; embefongnera. d:Portugal. Mrclchan Harpcdane(qui pour le temps eltoit Marcfchal de Bordeaux) leur au oit S‘3ndcmcnt conlgilléjCar point ne vouloir qu’ils l'arrnalFent au païs de Bordelois, pour •äfniourcrjcar ils y pouuoicnr faire plus de manque de bicn:pource qu’ils cftoientcó-pugnons aucntureux:qui n’auoient que perdrc.Dc tous ceux,qui pour ce temps airiuc ‘^‘'taLiflcbonne,ie n’ouy nommer nuis Chcualiers : mais que trois Efeuyers Anglois Hlt;«eftoicntleursCapitaincs,amp; l’vn appelloit on Northbefy,l’autre Morbery,amp; le tiers ^»guehn de Harccrclle: amp;nbsp;n'y auoit nuis de ces trois qui n’euft d’aage plus de cinquâ-''‘3ns:lefqucls eftoient bons Hommes d’armes,amp; tous vfagez du fait de guerre. Delà ''nue de ces Anglois furent les LilFcbonnoistous rciouis:amp; aulFi fut le Roy dePortu-Ç’Pquiles voulut veoir.Si vindrent au palais deuers le Roy:qui eut grande ioyc,amp;leur '''niandafilcDucde Lanclcftrclcs enuoyoit.Par mafoy,Sire(refpondit Northbery) ^ngtemps a qu’il ne fait riens dcnous,nenous dcluy.Nousfommes gens de plufieurs ^“'^m demandons les armes amp;nbsp;les auentures. 11 en y a de tels, qui vous font venus *''’ir delà vill,c de Calais.Par ma foy(dit le R oy)vous Sz eux foycz les bien venus, vo-’quot;venue me fait grand bien,amp;r grande ioyc:amp; fichez qu e ie vous embefongneray ta-■quot;^■Nousauonsvn temps eftéit^ cnclos,tâtquenousenfommes tous ennuycz,tnais ’’‘“prendrons lalargelFc des champs,auffi bien que noz ennemis ont fait.Si refpondi *^5'^^»piraincs Anglois.Nous ne defirons autre chofe,amp; nous vous pries que nous P '‘“‘ons bien briefveoir voz ennemis.

^quot;W« le Roj de Portugalft /off ma ff dement pour tenir les champ “vers Saint T rain, ÔtDmmeffl le Roy deCa/tUefirtit à rencontre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xill.

j “Roy de*!Portugal fit difner de ces nouucaux venus en fon Palais de LilFebonnc, 5c ■^'ommanda que tous fuflent logez en la cité bien àleu^^ifc, amp;nbsp;tous payez de leurs i^« pour trois mois.Si meit le Roy Çlcrcs en œ|iure:amp; fit faire lettres,amp;enuoyer par “‘PonRoyaumeeen mandant St commandant, fur quan qu’on fepouuoitméfaire, ^toutesgens portans armes,fe tiralFent vers LilFebonnc.Tous ceux, à qui les lettres nbsp;nbsp;nbsp;*

quot;ntentjn’obeirent mir:mais demourerent trop de gens en leurs hoftels, caries trois ^du Royaume fe dilfimuloient à l’encontre de ceux de LilFcbonnefpourtant qu’ils ^'“’''ntcouronné ce Roy:qui cftoit Baftard) amp;nbsp;en difoientlcs grolFcs parolles en der-''‘'’amp;poiii le grand troubleamp; different,que le Roy de Caftille amp;nbsp;fon Confcil y trou-’^nt,amp; veoientau pays de Portugal,fauançoientainfi,cn intention dele conquefter “‘‘oientqu’il n’y conuenoit qu’vne iournée de bataille^ fe ceux de LilFebonnepou ''nt eftre ruez lus Je demeurant d u pays en feroit tout iouy : amp;nbsp;getteroient hors ce • ?‘“rcDcnis,ou ils l’occiroicntjamp;q c’eftoit terre de coqueft^our Iuy,car fa femme en 1 ‘’“droite héritière. Alfez volonticrsamp; legeremét fe full déporté de la guerre le Roy '‘“de Caftillc:rriais fes gés ne le vouloiétpas:ainsl’enhardilFoicnt,amp;: difoicntqu’ila- zetiiy pénis ^’“iuftecaufe amp;nbsp;querelle à la guerre.Quand le Roy dcPortugal veit qu a fon mande- de Pertugal en .‘“tamp;cómandemét trop de fon peuple (dont il penfoit à eftre feruy) dcfobeilîoiét fi cores peu ebey f'“oulrpenfifamp;' melancolieux.Siappcllales plusfcablcs de LilFebonnc, §iles Che- ^lt;^laplu/pa9e 1 “fsdelonhoftefqui àuoitnt mis peine à fon couronnement, amp;:qui auoyentferuy ,““yFcrrand:comme mclFirc Ichan Radigos,amp;meftîrcIehâTcfte-d’or,lc Seigneur jj ^Figierc,amp;mefFire Gomme de Tabefton,Ambroife Condrich,amp;Pierre Condrich p^RcrcjStmellireMongcsdc Nauarret, vn Cheualicrde Caftille: qui cftoit tourné j|’‘^gâlois,carlc Roy Damp ichan l’auoit cnchacéhors de fon Royaumc.Sil’auoit le jj''ydePortugal retenu, amp;nbsp;fait Capitaine de tous les Chcualiers. Ace Confeil demon-Ç‘l'Roy plufieurs choies:amp; dir,Bcaux Seigneurs.qui cy eftes, iefaybien que vous c-jj^ixcsamis,car vous m'auez fait Roy.Or veez vous que plufieurs ges de mon Royau» 1‘nionbefoingfcxcufcnt.amp;ne les puis auoir pour mettre fur les champs. Sivous ')'‘’vcrité,que,fiiclcs veoye d’aulFi bonne volonté comme ie fuis pour aller combat-

-ocr page 838-

tre mes ennemis,i’en auroyc grande ioy cernais nenny,car ie voy qu’ilsfe refraignrent . nbsp;. amp;diflïmiilcnt. Si me faut bien auoirconfeil fur cc, comme ie me pourray ordonner,

Sa Htäire cofed ^ æ^ refpondcz voftre auis,amp; ie vous en prie. Adonc parla m.cffirc Gomme dclabc-rdèeHoan i^oy non,vn CheualicrPortugalois,amp; dit amfi.Sire,le vous dy Sz conieille,pourvollrenon dePortugal. neun qu’au pluftoft que vous pourrez vousvous tirez furies cHlmps,auecqucscec]uc vous aurez de^ens,amp;vous auenturez, amp;nous auffi: ^nous vous aiderons iufqucsàla mort(c3r nous vous auons à Seigneur amp;nbsp;Roy de cefte villc)amp; fil y a en Portugal aucuns rebelles ou arrogâs à vous,ic dy,aufsi dient pluficurs autres de cefte viHejquc ceftpour la caufe de ce qu’on ne vous a encores point veu cheuaucher, ne monftrer vifageàvoz ennemis,vous auez iufqucs à cy la grace amp;nbsp;la renommée d’eftre vaillant homme aux armes,amp; au befoing voftre vaillance vous faur,C’eft ce qui a fait enorgueillir voz cnne mis,5lt;refroidirvozfugetz,car fils veoient en vous fait de vaillance amp;nbsp;de prouéfli;,ils obeyroient,amp;vous doutcroient,amp;aufsi feroienevoz ennemis.Parmô chefditle Roy vous parlez bien,amp;il eft ainîi,amp;rie vous dy,meflîre Gomme, que tantoftonfaceappi-reillernozhommes,amp; ordonner chacun félon Iuy,carnouscheuauchcronstanto(l,5-' ferons vifagc à noz ennemis,ou nous gaignerons tout à cefte fois,ou nous le perdrons. Monfeigneur(rcfponditleCheuah'cr)ilfcrafait,car,fevous auezlaiournécpourvous amp;Dieu vous enuoye bonne fortune,vous demourerez Roy de Portugal pour touiourl-mais:amp; fi en ferez prifé Se honnoré es eftranges terres , oulacognoiftanceenviendra. amp;nbsp;au parfait de l’héritage vous ne pouuez venir,fi ce n’eft par bataille, amp;nbsp;exemple vous enfayparle Roy Damp Henry,voftrecoufin,lcpere deIehan,quieftRoyàprclentûC toute CaftilIe,d’Efpaigne,deTolcttc,deGalice,de Cordoueamp;dcSeuilIc.Ilymrafous fes héritages par bataille,ne iamais il n’y fuft venu autrement, car vous fauczcomment lapuilfance du Prince de Galles amp;nbsp;d’Aquitaine remit le Roy Damp Pierre,''oßf®^^®“' •fCemotefl re- fin,en la poftelfion des terres cnclofcs dedans les El]?aignes ,amp; depuis parvnemumec misfeelôce,i^ue dc bataille,qu’il eut deuantf Montiel contre luy,il perdit toutjamp;futiceluyRoyhcn^ nous dHons^^uo en poireftîon,commc deuant.A laquelle iournée il f auentura foy amp;nbsp;les fiens.Toutain-teenjuel^ue ßvous fautil auenturer,fiVOUSvoulczviurcàhonneur.Parmon chef(ditleRo)9'^“^ ‘Tdu 26 ^X ^’*'^5 voir,amp; iamais nevueil auoir autre cófeil,que ceftuy,caril nous eßR'‘°®^‘'j^t *5» pr^em^rol ct^ltiycftat fe départit le Parlement,amp;fut ordonné que dedas trois iourson^'®^' .

' furies champs,amp; prendrogon terre amp;place,pour attendre les enncmis,amp;t’''J°? iours les portes de Liffebonne fi clofcs-qu’onctjucs homme,ne femme, nenh““^’ le Royme les Liflcbonnois,ne voulaient pas que les ennemis fculïcntIcurintcDtwn»®® • leur conuenanf. Qmmd les Anglois,qui là eftoient,entendirent qu’on cheunuchym'h amp;nbsp;qu’on iroit deuers Saint-Yrain3ou le Roy dc CaftiHe ôc fes gens cftoicnt,li en lurent moult réiouis. Adonc toutes gens firent appareiller leurs armeures.amp;t les Archets leu arcs amp;nbsp;leurs fagettcs,amp; tous les autres félon ce que befoing leur cftoit, amp;nbsp;^^ partirent a Le i^oy Denis vn leudy,après boire,dc la cité dc Liircbonnc,amp;femeirentfurlescharops,amp;-'lelo5^' dePortu^dl nbsp;nbsp;rcnt,ce iour,fur vue petite riuiere,à deux lieues dc Liflebonne, IcRoyStto“/^®quot;.® j

horsdeiifeko- ayanslcs vilàges vers Saint-Yrain,amp; difoient tous, de grande volonté, quciamaisc^ ne^doeych^Hf Lilfebonnc neretourneroiÆt, fi auroientyeu leurs ennemis;amp; que mieux valoirqn les sfeatgnols, requiffentà leurs cnnenffs bataille,que leurs ennemis vinifcntfurcux.Caronauoitvcu fes ennemis, nbsp;nbsp;piyßgurs fignifianccs des requerans amp;nbsp;des non rcqucrans,amp;que contre cinq 1^5 Q^^^*-'

auoient obtenu la place,amp;que prefquepour toutes les vidoircs des Anglo's, quusa uoient eues en France fur les François,ils auoient requis,Sc qu’ô eft par nature plus tort amp;nbsp;mftux courage en alfaillantjqu’on n’eft en deffendant.Dc cefte opinioneftoyento • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tous,ou e|j partie,amp;en deuifoyent là aucuns des Bourgeois dc Liftebonnejamp;difoyequot;^

ainfi.Nous cftions, en ce temps que les Gandois vindrcnt deuant Bruges icqucrrc combattre le Comte de Flandres amp;nbsp;fa puiirancc,en ladite ville,amp; fanons bien que Plquot; lippe d’Artcuelle,Pierre du Bois,Iehan Cliqueticl,François,Attremé,amp;Pierrclchcæ tre{qui eftoient lors les Capitaines des Gandois) ne menèrent, ny ne meirenthorsuf Gand,que fept mille hommcs,cn requérant la bataille à leurs cnncmis;SC en deconhret onze mille.C’cft chofe toute vcritable,n’oncqucs n’y euttrahifon,fors,à bonne fortU' ne amp;nbsp;auenturc,qui fut pour les Gandois au iour dc la bataille,qui fut vn Samedy deuz' Bruges,à vnegrofle lieuëpres,fi-commenouslcur ouifmesdirc le lendemain,quan ils eurent conquis la ville de Bruges.Si fe confortoiét autant du perdre que du gaign''^ amp;nbsp;ainfi douons nous auoir cueur;fi nous voulons faire bon exploit d’armes. Ainlî fe af quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uifoient

-ocr page 839-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4P

1®'«otlcs LifTebonnois celeudy, I’vn à l’autre: dontleRoy, qnandil fut informé de pMollcs amp;nbsp;de leur grand confort,il en cut grande ioyc.Q^and cc vint le Vcndre-

^; *'“^niatin,on fonna les trompettes en fort dullt;oy de Portugal.Tous f appareillèrent 1 ^onncrent:amp;prirent le chemin à dcxtre,cn fuyuât la riuicre amp;nbsp;le plain pays, pour vihj*'^®M“iï«fuiiAit,amp;lcspouiucanccs:amp; cheminèrent quatre lieues. Nouuelles . nbsp;nbsp;nbsp;. .

lupap ^^'' ^°^' ^^ Caftillc ce ^cndredy la,ou il fe tenoit à Saindt: Yr4^i,quc les Por- igh^^*^^^*^ ^lÎTcb'^^^^^^^^ ^^^^5^*^ uc ceux de LiRebonne auoient couronné)cftoicnt hors de ^^y, ^^.^^ j^^^ don ^'’'’^‘^^cuauchoientversluy.Ces nouuelles fépandiréttâtoftparmy leur oft: ngt;e»dradece tcsl '5f'^^^^P*g^ols, François Se Gafcons,grandeioye:amp; dirent entre eux. Veez là ^ne taj annf^ ïirl ' 7’°^^°’^i^*^^3nsgcns:quâd ils nous viennent cobattre. Ortoft metton nous téaucemmen~ ‘:5chanips3amp; les cncloon,fe nous pouuons: à fin qu’ils ne retournent, car fe nous ‘'^^‘”f^^°j '■UonSjiamais pic n'en retournera à Liftebonne. Adonequesfut ordonne £z publié ^J^^'*^*^^^^^ Oh^^I^^’^^fQ^pctteSj^ue le Samedy au matin on fuft tout preft à pié amp;nbsp;à cheual,amp; ” ’*^^' tjj ®^°yp3rtiroit S: iroit combattre fcs ennemis. Tou?fordonnèrent, amp;nbsp;monftre-I^^^^uilsauoyentgrandeioyedecefteiournée,amp;: deceftc auenture. Quand cevint j^^niedyau matin,on fonna trompettesà grande foifon, parmy l’oft,amp;ouyt le Roy ^ 'au chaftcl, amp;nbsp;puis beut vn coup, amp;nbsp;aulfi firent tous les gens, amp;nbsp;montèrent tous Ce y ’^^®^*^^*^cntfurles champs en bonne amp;nbsp;belle bataille,amp; en bonne ordonnan-l'MeiTireRegnaud Limofin, Marcfchal deroft,cftoittout deuanr. Si furet enuoyés

! 'S Routeurs à cheuaucher amp;nbsp;auifer le conuenant de leurs ennemis, amp;nbsp;quelle part ou ^^ p^j, ^^i^^^ 1 'gt;'oaucroit,amp;quelle quantité,par auis,ils pouuoiêt cftrc,amp; y furent enuoycz,par les de caßtUsfort ^’“ÇoMeuxEfeuyers:!'vnBourgongnon,amp;rautrcGafcon.Le Bourgongnon eftoit des.vurfr.tm ii.î®®^'s'UâutncdeMontigny(amp;eftoitauccqucsmcfrirclchan deRie)amp;leGafcon/’‘’-’*'‘‘’^'’’' fen^ ù/5®’®®'^srand deBargc(amp; furent tous dcuxceiourCheualiers) amp;auccques cm‘''’^^’'^’quot;ß^ f»-^Melain de Caftillc, amp;c bo fïomme-d’armcs:qui fappclloit Pierre Ferrâd de Me- ”^*”quot;’ \\^^ '^®*^ monté fur vn genet leger,amp; bien courant à m erucÜles. Entandis que ces ƒ ^cualicrs cheuauchoyent les champs,auant amp;nbsp;arrierc,pour auifer le contienne-^£ ?c^Portugalois,le grand oft(ouil,y auoitlargemét deux mille Lâces,Chcualiers Par 7?^^'sGafcons,Bourgôgnons,François,Picards,amp;Bretós,aufsibic arroycz,amp;:ap ^jj.p'Zamp;j^mcz de toutes pièces,que nulles Gés-d’armes pourroict cftrc,amp;bic vingt d'i ^P’'gnols,amp;tousà chcual)cheuauchoicnt toutlepÿ.Sin’auoient pas cheuau-^ ,quot;raitd’vn arc, quand ils f arreftejent. D’autre part le Roy de Portugal auoit en-ttfc ^f°'sCoureurs8t Cheuaucheurs,pour auifcr%ftcmentS; elerement l’ordonnan-

. 'onticnnement des Efpaignols : dont les deux eftoient Anglois, Eicuyers,Sr ap- * 511 n^°™'''''s-d’armes.L’vn eftoit nommé Taquin d’Artebery,amp; l’autre Philippe Bar-r '“nAauecquescux vn Portugalois,nommé Ferrand de la Grefte. Tous eftoient . '»onteZjVcheuauchcrêt ces trois fi-auant,qu’ils auiferét,d’vn tertre ou ils eftoiét

”'%amp; embufehez entre arbrcs,ou on ne les pouuoit veoir pour les fueilles , tout le (^ .'quot;’ûtdes Efpaignols.Or retournèrent deuers le Roy de Portugal 6c fon Cofeil ces (^’’'Chcuauchcursdcftus-nommcz:amp;:là trouucrent tout l’oft dclTus les champs.Si fi-

'quot;ordamp;rclationdclcurcheuauchée,endifant.Sirc,*îiousauonscftéfi-auant, que *

'ayons vcule contiennement de voz cnncmis:Se fachcz^u’ils font grans gens, amp;nbsp;ijj quot;ntrente mille chenaux.Si ayez fur ceauis.AdoncdcmâdaleRoy, Cheuauchent /“^^enflotte'/Xenny,Sire,ils font en deux batailles. Adonc retourna Ic Roy de Por-deuers fcs gens,amp; dit tout haut. Auifcz cy trcftous,car icy ne faut point de couar-)ƒƒ nous nous combattrons tantoft,car noz ennemis cheuauchent,amp; ont graSe vo-? ''de nous trouucr.Si nous trouuerót,car nous ne pounds fuyr, ne retounier. Nous nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

'’’’ncsilTushorsdeLiffebonnegrandefoifon degens. Orpenfez debien faire, amp;de quot;'Vendre,vous m’auez fait Roy. Auiourd’huy ic verray fi la couronne de Portugal U^ '''mourera paifible,amp; foyez tous feurs que ià ne fuiray,raais attendray l’auenturc a-'Vous. Etilsrcfpondirent,Dieuyaytpart:amp;nous demourerons aufsi tous auec-quot;Vous.AdoncfurcntappellezNorthbery,Hartcfelle,amp; aucuns autres,des plus vfa-d’armes,amp;quile plus auoicntveu.Silcur fut demandé quel conieil ils donnoyent quot;'îttendre l’aucn ture de labataillc.Car il eftoit vray que combattre les conuenoit, U ''gt;its ennemis les approchoicntfort:qui eftoient grande foifon,amp;bien quatre con r '^''•Doncrefpondircntlcs Anglois,amp;dircnt.Puis que nous autos la bataille,amp;qu’ils quot;'plusdegésqucnousnefommesjc’eftvnc chofe mal partie. Sinclespouuôs con-

-ocr page 840-

JO nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

querrCjfors que pour prendre auantage des hay es Sédesbuiffons.Si nous faites aller cd le part,ou nous nous f ortificros par telle manière,que vous verrez quenous ne ferospas il légers à entamer amp;nbsp;à entrer en nous5commc fi nous fulfions f mmy ces plains. Lors dit le Roy. Voiis parlez fagcmcnt,amp; il fera ainfi fait,comme vofis dites.

Comment les Poriu^alois feßrti/erefstprès l'eglifi ele laberot/jjpafle coK/eililes ^rgt;-gleis,clr cHvsme«i le Jîej leha» i^e Caßi/k r^b/t ele lesift/ler eembaltre^pa)' l’anis iles Prafifeis (IrSe^frfseiSjde/j/ ce/st/Kfia ressaie c^lahai»e des Ejpaigf/els ceKlreÉ

eeax.


CHA P. X I I I I.


AV confeil des AngloisfefontarreftezIeRoy de Portugal amp;leiLi/rebonnois,amp; ont getté leurs auisouilsfc tireroyent.Vousdeuezfauoirqu’afiezpres dclà,ouils h ville, an vil eftoient,fied la ville de Iuberoth,vn grand village,auquçl les Linebonnoisauoyenren-i.tge,(le /»le- uoyc leurs pourueances,lcursfommiers,amp;auffileur charroy, carilsauoycntintcntion *'^'^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que ce loir ils y viendroyenflogerfeulTent bataille ou non ) fi du iourilspouuoycnt if*

E«rtificdtbn J» camf des Portugdbii, prfsl’eghpê d /uientp.

firàhonncur.Au dehors delà ville,ainfi comme au quart d’vnelieuëouenuiron,âme grande Abbaye de Moincs:ou ceux de Iuberoth,amp; autres villes,vont à la mc/fc, Hfic^ cette eglife vn petit hors du chcmin,en vnc mottc,cnuirônéc de gras arbres, de hayeS amp;debuiirons:5c:yafortlieu,parmycequ’onyaida. Adonequesfut dit,en hprelencc du Roy amp;nbsp;de fon Confeil,amp;fdes Anglois, qui là eftoycntprefcnsappeJlezfcar,combien qu’ils ne fuifent qu’vn petif, fi vouloitlc Roy grandement ouiircrparleurcon/éiOSire. nous ne fanons près d’icy fieu plus propice,qu eft Iubcroth,Icz le monfiier, entre ces ar bres.IIfied en forte place a/rez,3uccqucs ce qu’on y pourra bien faire amp;nbsp;aider. Ceui’, quicongnoiffoyent lepays,dircnt.C’eft vérité.Lorsditle Roy. Tiron Douscdlepift, amp;nbsp;nous ordonnon là par telle manière amp;par rel confeil,que bons Gens-d’3/i«lt;^^‘^°^ fâirc:parquoy nozenncmis,quandilsvicndr0tfurn{Hispourcornbarrrc,ncnoustroi!- i uentpas dégarnis,ne dépourueus de confeil, ne d’auis.Tantofi fut fait. Onfctiralcpc-tit pas,dcuers Iuberorh,amp; vindrent en la place de l’eglife. Adoneques virentlclieu les J Anglais,amp;: mettire Manges de Nauarret,amp;aucuns vaillans hommes de Portugal Suit Littcbônc,quicttaientlà.allez,paurmieuxaüifertautàïeniiiran.SidircntlcsAnsl‘)i^ i Vecz cylieu attez fart,parmy ce qu’on y aidera,amp;pourrions bien feiircm9ntSih^^ mcnrattcndrcicyrauentu^.Lorsfircntils,aucoRédeucrslcschamps,abbatrrctoîf' bres,amp;coucher de traucrs,a/înqucdcplainon^ncpcuftfur eux chcuauchcr,^'^!^-rentvn chemin,qui nettait pas d’enfice trop large,amp; meirét ce qu’ils auoiét,tint d'Archers que d’Arbaletticrs, fur les deux selles de ce chemin .:amp;les Gésd'armes,toutlt;iepé, au beau plain,Sc le manttier de leur cotté-.auquelle Roy de Portuo/il CetenoinS/moict detta mis leur ettendard,amp;:lcs bannières du Roy.Quand ils fc virent ainli ordonnerais ^‘tranrug dis ^^’^^‘^^ g^^^^^^ ioye:amp;: fil plaiCoit àDieu,ils ettoientbien,ô:en place pour cuxtenirlon ^ Artu- ë'^cment,S: faire bonne iournéc. SileurditleRoy , Beaux Seigneurs loyer hay tous gtlà/^s^ens, prendhommes, amp;: nepenCezpoint au fuir,carla fuite nevaudroir riens, vous elles trop peu deu4nt la loing de Li{rebonne,amp;iauecques tout ce,en chace Sc en fuite n'a nul recoaurcr,c3rtrois i^faiüed^/u- enabbattroientamp;: occiroierrfdouzeen fayant.Simôttrezhuyquevousellesgcnsd'ir ifre/h, rettSede prouelfCfSz véd^ voz corps aux efpces Sc aux armeures:8c imagin^^ envous , quele laiournée edà nous,ain(î comme tt fera,üDieuplaitt,nou s ferons moulthonno rez:ôc parlera l’an de nous en pluheurs pays,ou les nonueUcs iror,car ton floats on exau nbsp;nbsp;I ce les viäoricux,^abaiirel’an les déconfits, ôzpenfezàeeque vousm'auezfait Roy, nbsp;nbsp;I ûen deuez ettre plus hardis Sz plus courageux,amp; foyez tous certains, quetantquece- f

• tte hache lÿc durera enlamain,icmecombattray:Sz fell ente faut ou brife,i'cn recou- Ê ureray vne autre:Sz monttreray queie vueilgarder Sz deffendrela couronne dePortu-EfiMfpei/a gai pour moy,8z pour le droit que i’y ayparla fuccettion de Monfeigneur mon frere, E^mf^aba a laquelleie dy,ôzpren furfame de may,qu’on me trauailleàtort, Szquela querelke^ ffut^Jei^'quot;^ t^l^t'^tic.A ces paroUes refpondirenrtous ceux de fon pays,qui ouy l’auoienr,!z dirent, raf/onoie é,e» Sire Roy, de vottre grace ôz mercy vous nous admonettez fagement,Sz doucemétque i-umé^r/re. nbsp;nbsp;nous foyons tous preudhommes, ôz que tous vous aidons à garder Sz deffendre, coque nous vousauonsdonnc,Szqui eflvottrc.Si fâchez que tous demourerons aucevous, , ne de la place,ou nous fommes arrettez,ne partirons,fe nous nefommes tous morts. nbsp;nbsp;1

Faites vn cry à vottrepeuple, qui cy ett: car tous ne vous ont pas ouy parler que nul i fur fa vie,ne foit fi hardy defuyr: ôz, fil y a homme de petit courage, qui n ofe ateen- I dre 1

-ocr page 841-

DE FROISSART.

I f®*îucnturc de la bataille, fife tire auant: amp;luy donnez congéde partir d’auecques

7wrcs(carvn mauuais cueur décourage deux douzaines de bons Gcns-d’armes)ou I^on leur face trencher les teftes en vofire prefence : amp;nbsp;donneront exemple aux au-Le Roy refpondw.le le vueil.Adonc furent deux Cheualiers ordonneZjdc parle ®y^cPortugal,pom cnchercher tous les hommes qui là eftoienr,amp;auiri d’eux admo-‘^Sienquérir fe nuis f ébahilfoycntjcn attendant la bataille.Les melfagcrs rappor-'^f^nt au Roy,quand ils retourÂerent,que tout par tout,ou ils auoiCt cÂvifiter par Cô-'»ablicsdls n’y auoienttrouué homme, par apparence qu’on y veift, qui nefulfent cheuâliers °'*sgens pour attendre la bataille. Tant vaut mieux ,dit le Roy. Adoncques fit le Roy faiti parlei^oj .'®wdcrparmy l’oft, que quiconque vouloir deuenir Cheua!icr,fc tiraft auant, amp;nbsp;il Jf^offf^al, “y donneroit l’ordre de Cheualcrie,au nom de Dieu amp;nbsp;de Saint George,Se me fcmble Dion ce que iefu informé ) qu’il yen ft là fait foixante Cheualiers nouucauxdefquels ^^^J^i^^ ’^* Roy eut grande ioyc , Sé les mit au premier front de la bataille, Sc leur dit, au de-ktirdeluy.Eeaux Seigneurs,l’ordre de Chcualcrie eft fietoble Sr fi hautc,q nul cueur J’gt;foitpéfer,amp; ne doit Cheualier eftre à ordurc,n’a villeté,n’à couardie,mais doit eftre 'gt;■ amp;nbsp;hardy comme vn lyon, quand il a le bacinet en la tefte, amp;nbsp;il voit fes ennemis , amp;nbsp;pûürec que icvucil que vous monftrez huy prouclfelà ou il appartiendra àmonftrcr,ic '“uscnuoye amp;nbsp;ordonne au premier chef de la bataille,Sefaites tant que nous y ayos ho Jp^fjamp;yous au in, car autrement voz efperons neferoiétpasbié alfis.Chacun nouucau foalicrrefpondità fon tour,amp;difoiêt en palfant outre,Sire,nous ferons bien(fi Dieu W0tant,quenousen aurons la grace amp;nbsp;l’amour de vous.Ainfi f ordonnèrent les Por wùque ic vous dy,amp; fe fortifièrent près de l’cglife de lubcroth en Portugal, amp;nbsp;n’y ^.«ioumuls Anglois,qui voufilTcnt eftre Cheualiers.Si en furent bien les aucuns ro-ƒ ^^admonneftez du Roy:mais ils fexeufent pour ce iour.Or retournerons nous de-^'®^oyl^amp-lehan de Caftillc,Severs les Cheualiers Se Efeuyers Se Gés-d’armes ^fanccamp;deGafcongnc,quilà eftoient. Se vous parlerons delà contenance des Ef-J'S®ols,amp; comment ils fordonnerér.Les Cheualiers de leur Gofté(lefqucls ils auoiêt ]^“®)’«,pourauiferleurs ennemis) rapportercnttellesnouuclles, en difantainfi,Sirc ®iÂvousBarons Se Cheualiers,qui eftes prefens3nous auons chcuauché fi allât, que ^(jP^^nien^|(iousauonsveunozennemis,Se félon ce que nous pouuons auiferSecon-jj5^^)ilsnefontpasdixmillehommes en toute fomme : Sefe fonttirez vcrslcmon-'deluheroth,8e droit làfefontarreftez. Se mis en ordAmancc de bataille;ôe là les [j.''“^talon,quiauoirles voudra. AdflncappellaÉe Roy de Caftille £onConfcil,8epar Pytial lesBarons Se Cheualiers de France: Seleur demâda quelle chofe en cftoit bon • ’birc.llfutrcfpondu en l’heure,Sire,il eft bon qu’ils foient combattus. Nous n’y ”5311110chofe,car,félon ce qu’ont rapporté noz Chcuauchcurs,ils font effrayez. Se

fc fentêtloingdc toutes fortereffes, ou ils fe puiflent retrai

' «ebonnclcur cftloing,à fix lieues.Il n’y peuuent courir àlcur aife, qu’ils ne foient CenCdUes Sir'fi '^''^^'^^^^'^^^5’^^^^“^ P‘’‘^'’''’y^’^”^‘“ L'J'''3‘^ Lauantage de la nuit. Si confcillons, Fraçois au î^^yiP^’is que nous fanons ou ils font,quc nous ordonnons noz batailles,Se lésai- Rw ^sjpai* ''Combattre,cnrandis que voz gens font entalcntez d« bien faire. Lors demanda à‘*^^^ p^”^(le(onpaysleuropiniô(c’eftafrauoirà McffireDangômgs Mendâr,mcffircDigho quot;^^ ^^ '^_ soient, Pierre Gouffart de Montdafque,à Pierre Ferrand de Valefque,amp;au Grand If^fyßff^ l^’'wedcCaIatraue)lefqucls refpondirent à la parollc du Roy,Se à fa demâde,ôe dn et ?’*^'gMur,nous auons bien entendu ces Cheualiers de Francc,Se oyons, amp;nbsp;voyons

1 ®vousconfcillcnt à aller chaudement contre voz ennemis. Nous voulôs bien que ,'”tncnt,amp; vous auffijqucdeuant que nousfoyons iufques là, il feranuid , car vous • Icfoleil,qui tourne:amp; n’auons pas encores ordonné noz batailles. Si eft bon que ^””5ittendonsle matin,amp;les approchons de fi près, que nous fâchons par noz efpies '^■quot;^ J^ ^^ P”rnozCheuauchcurs,que nous efpartirons fur les champs en plufieurs lieux, leur ^^^*ieam ”ucnant, afin que, fil auientainfi qucfurle point de minuiét ils fe délogent, Seveu- hatiujjues au ftetraire,nousdeflogionsaufsi:amp; ne nous peuuent fuyr,n’échapcr. Ils font en plain lenilema»i.

y®P^’ce,nclieufort,cxccptélclicudcLifrebonne, que nous nclcspuifsions (?”anoftre aife:S: ce confeil nous vous donnons. Adoncques le Roy fctintvnpc-j W :amp;baifrafa veuë en terrc,amp;apres regarda fur les eftrangers, amp;lorsparlamefi J '^8”®']^L.iniofin(lequclcftoit, fi commevous fauez, Marefchal de roft)amp; dit, ' ®côplaircaux François,cnlangageEfpaignol,afin qu’ilfuftmieux ouy de tous(car

ci) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; ■

-ocr page 842-

72


LE TIERS VOLVME


n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. bien il le fauoit patientant auoit il longuement efténourry entre eux) amp;'tournafapî'

roHcfutles Efpaignols:qui delezle Roy cftoicnt,Sc qui ccconfeil donnéauoient.Vous chdldel’oß- du Seigncurs(fi les nomma par noms Sc par furnoms,car bien les cpngnoilToit) comment roy d'Ef^di^ne pouuczvous dire plusfagcs de batailler,ne mieux vfagezdarn*es.que ces vaillansSei rdbbat raduis gncui's amp;nbsp;Chcualicrs,qui font prefens? Cornent pouuczvous dtyilerpar fur eux, nor des E/paignols donner chofe cmi foit de nulle valeur:car ils ne firent oneques en leur vie autre choie, etexdite celuy qu’eux trauailiCT de Royaume en Royaumc:pour trouiftr amp;nbsp;auoir faits d’armes, Com es François, mentpouuez vous,ou ofez,ricns deuifer fur leurs parolles, ne dedire leur auis? qui eftfi haut amp;nbsp;fi noblc,que pour garder l’honneur du Roy amp;nbsp;de fon Royaume : auquel vousa uez plus grande part qu’ils n'ontfear vous y auez voz héritages, amp;t voz corps: amp;nbsp;ilsny ont feulement que leurs corps finguliers)amp;lcfqucls tout premieremÄrtfe veulentaué-turcramp; iàont requis au Roy,amp;prié,qu’ilsayentla premiere bataille,amp;le Roy lesens répudiez.Or regardez donc la grande volonté d’eux:quand tous premiers pourrons ils fe veulent,^ ofFrent,auen«urer.II pourroit femblcr à aucuns que vous auriez enuie fur eux,amp;que vous ne voudriez pas que profit amp;nbsp;honneur leur vinfl, oule Roycuftvi-doirc fur fes enncmis,qui font guerroyé par plufieursfois:tant qu’ils fuffent auec vous amp;nbsp;bons Gens-d'armes,qui tendent à perfedion d’hóneur,nc doiuentpascclarcgardcr ne couuoitermais cflrc tous d’vn accord amp;nbsp;d’vne volôté.En outre,encores par vous amp;nbsp;par voflre cofcil cflle Roy,quicy cil,furles châps,amp;fefl tenulongucmct,àgranscou-

ftanges3amp; à trefgrans frais de luy amp;: de fes gés,au fiége de Li/Tebóne, n’oncilnepeuta-uoir fauenture de gucrroycr,ou faire bataille,iniques à ce queDenis(qui FccrirKoyde PortugaI,amp; qui n’a nul droit à la conróne,car il ch bavard,non difpenlc) fefoittrait lut les champs.Gr y ch il maintenant,^ tout ce qu’il a d’amis,mais planté ne font ikp^^ fil auient qu'ils fe retirent cautelcufement,amp; que nous les perdiós,amp; quepowtP'’^'’’'’’^ côbattus,vous vous mettez en auenture que le pcuplotde ce pays vous coufC^“S^*'®!’? opcie,ou que le Roy ne vous tienne pour trahiftres, amp;nbsp;vous face décapiter, amp;co’i^(‘ quer voz terres.Si ne voy nul bon moyen pour vous3fors que le taire, amp;nbsp;lailfet coucnir ceux,qui ont veu plus que vous de telles befongnes, que vous ne villes oncqucs,nyf' verrez iamais.A ces parolles leuale Roy d’Efpaigne fa face,amp; fut par féblât réioup^ parolles,qucmeflireRcgnaudeut ditcs:amp;les Efpaignolsfurent tousébaliis,amp;-'^‘quot; i^e/Hution dit ref^pour l'heure, auoir plus mépris,qu’ils ne firent, amp;nbsp;combien quclc Cheuaü«^^^,^ i^oji dffpdb pri/lamp;Ieurallaft au conrralFe,fiauoientiIs bien parlé , amp;loyaumentcôfeiIlélcM ^ne.poitr dder qu’on nepouuoit mieux:mais vaillaAe amp;francîiifele fît parler,en côpiaifantauxfo? incontin^ df çois amp;nbsp;aux eftrangers:dont il y auoit grande foifon,qui defîroient la bataille. Tlt;^^ fdidirlesPortu teurcnt;amp;le Roy parla:amp;: dir.Ie vueil que au nom de Dieu, amp;nbsp;de MonfeigneurSalait' ^dbis en leur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;üliercfc tirent J'


fort de lube-roth.

Iaqucs,foientcombattusnozennerais;amp;ceux,quiveulenreftre ChcuaJicrSjferiw'’^^' uant,amp;: viennentjCar ie leur donneray l’ordre de Cheualerie , en l’honneur de Dieu ƒ de Saint George. Là fe tirèrent auant moult grande foifon d’Efciiycrs de France amp;,’de Bearn:6c’ là furent faits Chevaliers,de la main du Roy,mcfïîrc Roger d’E/paignCiAimo filsdemeffire Rogcr,amp;: delà Comté de Foix,meffire Bertrand de Barroge,roe/îîrc Fier rc de Salbierc^mclfire Pierroede Valentin,me/ïîre Guillaume de Querjmeflïre^ng*®’^ de Sollenaire,meffire Pi«re de Vaude,mcflîre Guillaume de Mondigy,amp;M®f^,'quot;j^’ d’autres,qu’il en y eut bien cent amp;nbsp;quarantedefqucls prirent de grande volonté 1 ordre wéde Lin- de Cheualerie:amp; mirent hors premièrement aucuns Barons de Beam leurs bannières, gnach du ch. auec pluficurs de Caftille,amp; auflî me/ïîre leha de Rire.Làpeu/fiez veoir,entre ces nou-10.^premter ucau^Chcualiers,toute ioliuctéamp;appertifc:amp;femaintenoiéth bellcmcramp;ficourtoi-fement,que grande plaifancce/loir d’eux regarder,Sceftoientfeomeie vous dy)vnebcl hd/dilketro ce ^^ ^ grolïl?bataille.Si f en vindrent douant le Roy le Sire de t Lôgiach,amp;Ies autres,de auxefrdniers quelque nation qu’ils fuflentfpuis qu’ils n’cfloientpoint des E/paignols,amp;quilsnC' dufarfy dffVoient point du pays,on les nommoittous,amp; renoient qu’ils choient ch rangershvdi-!’‘gt;gt;^»e,{gt;drlt rent au Roy,amp;requirent eux tous cnfcrnblc, amp;nbsp;mchncmcntlcs plus nobles, armez de ; Ry-, dunt les toutes pieces,hors mislebaciner,Sire Roy,nousfommes de grand volôté,amp;dcloing-E/pai^nob fit t^jn pays,venus vous feruir.Si nous faites telle grace,que nous ayons la première barad Zh ”nLe^'^^’^^ ^^ VOUS accordcfdit le Roy)au nom de Dieu amp;quot;nbsp;de Saint laques amp;nbsp;de Monfeigneur À f Saind Georo-erquifoienten vohrearmée. Lorsdirentlcs E/paignols, tout basjvna vnsetdes du- lautrc.R egardez,pour Dicu,rcgardez cornent noüre Roy ic conne du tout en ces cran fret. çois.Il n’a nulle parfaite fiaccà autruy.Ils aurór,amp;ontla prcmicrcbataillc.il neno’pre j fent

-ocr page 843-

DE..FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y,

^fpîstant,quits nous appellee auec eux.Ils font leur fait amp;nbsp;leur-arroy tout à part eux ^quot;pusfcrôslcnoftre tout à part nous, amp;parDieu,nouslcs laiflerus côbattre, amp;'con-l'^rdeleurcmprife.Nîefe font ils pas là vantez, qurhs font affez .gens .pour deconfire ?f®rtôgalois?Or foit ainfi-Nous le voulons bien.Mais ce feroit bon que rions demâ^ ‘'onsauRoy,filve#t demeurer auecnouSjOualler auecles Erançois. Là furent en armureenfemblelongucmej^t, pourfauoir fils luy dcmandcroien^ oufils fetrai-iWarilsrcdoutoycnt geandemet les parolles de meflire Ifegnand Limofin.Tou-^'DyeSjtout confidcrCjUc veoient ils point de mafà luy demapder.Si fanajacecent fix f^^pbsnotables,amp; des plus prochains de fon corps:ôf en luy eniSHriàntjluy.demandât ‘'’tainfi. Trcfn^blc Roy;,nousvoyons bien,amp;entendons par .apparens figues, que ’^auronsau-iourdhuy la.bataille à voz ennemis.Dieu doint.que ce foit à. l’honneur.’ .|'.*^^°*’^‘^‘^evous:commenoüslc defirons grandement. Or voulons fauoir ou.voftrci^- ., ■ F âilancegift le plus,ou à eftre auec les Erançois,ou aue.c nous. N ér y.dit le Roy.Bcaux!^-^ ^^^^^ j,^igricurs,feiem’accordeà la bataille auoir ( auecquesc?s Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers dey^ “,,^^r„ ^-^nce,quimefoutvenusferuir,amp;quilontvaillansgcns5amp;rpourueus de codicil, amp;def« yi féconde, ô,^Mconfort)pour ceic nerenonce pas à vous : mais vueil demourer avec vous, fi bataille. ^’iderez àgarder.De celle refponfe eurent les Efpaignols grande ioye,amp; fe.contentc '^§randcment,amp;dircnt.Monfeigneur,ccferons.monmeià nevous faudros iniques jj^iîiort.Carnouslc vous auons iuréamp;promis par la foy de noz corps, au iourdevo-■^couronnement, car nous aimalmes tant le b.on Roy voftre perc, que nous ne vous lirions taillirparvoye nulle quelcôq.ue. C’eftbien noftre inrc.ntió,ditle Roy. Ainfî ‘^•^ouraleRoy d’Efpaiguc,auec fes gens,ou bien auoit vingt mille chcuaux,tou$cou-‘^^defcr.Mcffirc Kegnaud Limofin eftoit en la premiere bataille,amp;c’efioit fon droit

fuit,puis qu’il eftoit Marcfchal.

^' l^kmaille de lubej'oth-.eft lae^ucZ/e les Fraf^pis (^ Bearnois e'uparty tde Caß/äefu-’'(»tteasdceofijits^ inclQgt;ar les Partagaleis^enfante d’etre ajjezgt; teß/eeourtts ^^^^fl'aîgttols^leitrse/iaieiix^^Hipiiisapresefteof/retrentaufi’tpre/q/ieetJ t^jeßnea-«euliire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xv. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. u a ,

Rjitnei^ faifoit beau iouramp;:cler,amp;eftoit iàle folcil tourné fur ie point de vdjire^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

^’îMlaprcmiere bataille vint deuant Iubcroth,à l’encontre du lieu ,.ou le Roy de ^in^^f^j**' i^^^igâlamp; fes gens cftoient ordonnez en arroy. Des Ch^aliers François auoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de

,:'incntdeux mille Lances, aullîliifques amp;nbsp;mb il le.s gens,qu’on ponrroit detnan- dans'leurfort.. ƒ f.^''^*^oft comme ils virent leurs cnncmis,fileioignirent enfemble,comm c gens j^ ^t kde bonne ordonnance,amp;: qui bien fauoient quelle chofe ils deuoyent faire, amp;: nbsp;nbsp;*

ffrochcrcntdefiprcs,commeiufquesau trait d’vn arc.Là cut,dcpremiere venue,du-''•icontrc,car ceux,qui defiroyent à aftaillir,amp;’ acquérir grace,amp;. prix d’armeSjfc bon t^cgrande volonté en la place,quc les Auglois,par leur feus amp;par leur art,auoiét l’pc.En entrant dedans.pourtant que l’entrée n’eftoit pas bien largc,eut grad’pref-f *grandrnéchcfpour les aft;iillans,carce ,qu’il y auoit d’Archers d’Angleterre ,ti~ '^tHroidement amp;nbsp;fi toft,qucleurs chenaux en eftoyent tous confus des faiettes, amp;

^“îigneZjSccheoyentrvnlurrantre.LàvcnoientGens-d’^mes Anglois(fi peu qu’il • j^y3uoit)amp;auecquescuxPortugalois amp;nbsp;Liftebonnois, en eferiant leur cry,Noftre-’‘’'edePortugaljqnitenoyent enleurs poings lances affilées de fersde Bordeaux, radians amp;nbsp;perfans tout outre: qui abbattoycnt,amp;po«lfoyent, SenauroyentChena-5^5amp;Efcuyers.Làfut!eSircdc t Lanach de Bearn abbatn,amp;la bannière conquife,amp; '[Choiffez. hd ^rcpri(onnicr,amp;dc fes ges grande foifon morts,amp;pris.D’autre part meffire lehan de F*^k. vensfem-^snicflîrc Geoffroy Richon,meffire Geoffroy de Partenay,6c tous leurs ge#s,cftoient

.^r^ en ce fort,à telle pcinc,q leurs chenaux (qui eftoiét naurez du trait des Archers) ‘^”^^q ^”^^^ ' '’»ent delfous eux.Là cftoient G ens-d’armes de leur collé en grand dager, car ils ne L \_ t nm’ prient aider Ivn a 1 autre, amp;nbsp;fi ne fc pouuoyent élargir pour eux dclrendrc,amp; com-' giach^« cha. ‘ ‘'calcurvol()té,amp;vous dy quePortugalo'is( qui virent le méchefauenir fur les pre frem./te au/îi ,(*^rcqncrans)y furent auffi frais,amp; anffi légers à combattre, que nulles gens pour- ^^ Ichan du _ y^teftre. Là eftoit le Roy de Portugal,fcs bannières deuant luy, monté fur vn tref- B-“ ƒ * chap.

1 nbsp;courfier, tout paré des armes de Portugal,amp; auoit grande ioye du méchef Se de ^°'^^\^^^' *

iso “^^“’^®»Q“’‘lveoitauenir fur fes enncmis,amp;à lafois,pour réiouir ^réconforter ‘^‘^toflcjl'^ j^§'nsjfcdoit tout haut,amp; difoir. Auant,bonnes gens,deffcndcz vous, amp;nbsp;combattez de Rc, ou de t'ii'.dc volonté,car fe plus n’en y a que ceux cy,nous n’auons garde,amp; fe ie me cou- Rc.

c iij

X

-ocr page 844-

LE TIERS


54

gnu oncqucsen ordonnance de bataille,ceux-cy feront noftrcs. Ainfi rcconfortoitcfi K oy de Portugal fes gens,qui Le combattoient vaillamment, amp;nbsp;auoycnt en leur fortiâ , enclos les premiers venans amp;afraillans:defquels ils mettoyent grande foifon à mort.^ . Bien eft vérité que la première bataille3dontie fay mention(que ces Cheualiersdefri ce amp;nbsp;de Bearn conduifoycnt)cuidoient eftre autrement,amp; plus ^eftement, conforrez desEfpaignolSj^uilsnefurcntjCarfcleRoydc Caflilli^amp;fa grande route (eubiena-uoit vingt mille hommes)fuirent venus,par vnc autre part:airaillir les Portugalois, on l dit bien que laiournee eftoit pour eux,mais ils n’en firent ricn,pour quoy ils eurétblal-me amp;nbsp;dommage. Auffi,au vray dire,la bataille faflembla trop tofirmaisilslelailoicnf» pourtant qu’ils en vouloient auoirrhonneur,amp;pour les parollestcni^en vray amp;nbsp;cngra nbsp;nbsp;nbsp;0

i^tdnlemenr ccdcfquellcsauoientefté dides deuant le Roy.D’autreparties Eljiaignolsf fi comme lt;1 des Efpaig„eii'^lt;^ ^^ informele faignoient de non venir fi toil:, car ils n’auoyentpas bien en grace la •gt; ftume./éccu^ François,amp; auoientià ditauant,Laiflczles conuenir amp;nbsp;lafier. Ils trouucrontbicnàqui ^ rtrlesPran^ parler. Ces François font trop grans vantcurs amp;hautains:n’auflînoftrc Roy n’a fiance nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

. cenetie^rneis parfaire,fors en eux:amp;,puis qu’il veut amp;nbsp;coulent qu’ils ayent l’honneur de la iournée -i pour cux,nousleurlaiirerons bicnauoir,ou nous l’aurons tout entièrement à noftre cm ’( tente.Par ce party fe tenoient les Elpaignols en vne große bataillefou bien auoit vingt nbsp;nbsp;1 à

millehommcsXousquoisfuries champs;amp;ncvouloicntaller auanr:dôtbiencnnuyoit 1 x au Roy.-mais amcndernelepouuoit.Car les Elpaignols difoientCpourranrqucnulnc J t, retournoir de la bataillc)Monléigncur,c’cft fait.Ccs Cheualiers de France onrdccon- I c, fit voz cnnemis.La iournée amp;nbsp;honneur de la vidoire fera pour eux.Dieu le doinr,ditle I Ij Roy. Orcheuauchon vnpctitauanr.Lorscheuauchcrcntilslelongd’vntraifdârWf- 11, fie,amp;r puis farreficrenr. Au vray dire,c’efioit grande beauté de veoirlcurconflfft’C- f : mennrantefioientbienmontez amp;nbsp;bien armez de toutes piéccs.Entandis/ôF«nçoij 1 à fecombartoienr,amp; ceuxquicftoientdefccndusdc leurs cheuaux,amp;qui tant deloifir I auoyent de dcfcendre,amp;fâchez que plufieurs Cheualiers amp;Efcuyers y firentdegrans 1 » apperrifes d'armes, dcl’vncpartamp;l’autre , amp;quand leurs lances leur faiUoycntjilsfc fl k prenoyent auxhaches, amp;nbsp;en donnoicnt, defiùs les bacincts,dc moult horribleshæ nbsp;nbsp;1 H

nons:dontilsfcméhaignoientamp;occioicntrvnrautrc. Qui efien tel party d’armes I » comme les François amp;nbsp;Portugalois efioient à luberoth, il faut qu’il attend? rauenw« nbsp;nbsp;■ I

filneveurfuyr,amp;enfuyant3#uictqu’ily aplus depcril,qu’auplusforrdclabatailM' f en fuyanf,on ficrt,on chacc,on tue:ô^n bataiUe^uSd on voir qu’on a dupis,on{cilt;‘^- i l • nbsp;Syyefi-on bien gardé,pourcfire prilonnier.Onnepeutpas dire, ne recorder, qllt;Jlt;^^ nbsp;nbsp;nbsp;H

ualiersamp;EfcuyersdcFrancc,deBrcraigne,dcBourgongne,amp;dcBcarn,quilàeMquot;^ I I ■i^fs FrMcoù ^^ ^^ combatrifient trefv'aillammcnt;mais ils eurent depremiere venue trop duretcæ ƒ O tous^fres contre: amp;nbsp;tour ce doneren ries Anglois,par leur côfeil de fortifier la placc.LàArfnr,à nbsp;nbsp;1 (

•Jfran^ersdit celle première bataille, les Portugalois plus fors que leurs cnncmis.Silesmircnràmcf- 1 । f^nj d’Ej^at cy:amp;i furent tous morts ou pris,amp;:petit fen fauuerent,mais routesfois,à ce commence- B ^ f^/à7Jlafâ'! '^^^^^^ eurent bien mille Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers prifonniers.-dontils eareatgtîd'ioye, fl ^ ^^'^/»ierffi. necuidoientpour ceiour^^oirplus de bataille, amp;faifoient tresbonnccbereilena ƒ t, • ' prironniers^S€diroitchiciÿï3fonprifonnier.'Nevousébsihi{rczdcriés,vonsedaclt;^n- i 1; quis vâiUîment,Scpar beau fait d’armes.Si vous ferons trcsbonnecópiignie,cóenoüs I l^ voudrions que vous nous HiTiez^fenous eüions su party d'armes^ou vous cfic^- ^^^^'^ fl ^ faut que vous en viennez repofer ôi refrefehir en la bone cité de LifTcbône.biousvous M «, y tienc^ons tous aifes.Et ceux,à qui ces paroUes fadreçoient,refpondoicut,8i difoient, ^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Grand mercy.LàferançonnoientSc:mettoycntàEnace:les aucuns fur }aplace,SclcS2a ^

très vouloivatattendrel’auenture.Carbienimaginoyentquclachofenedemoureroit # ü, pas ainE,ôc que le Roy d’Efpaigne,à tout fa groife ba taille,les viendrait brieuement de a 1^ liurer. ï^ouuellesvindrentfurieschampsauRoydeCaüille,8Làfesgens,quiappto- a k choyentdeluberoth,parlesfuyans(carmallecülabataillc,dontnulncnéchape)ea a criant moult haut,Si moult c{frayément.SireRoy,auancezvous.Tousccux del Auint a ^ garde font morts ou pris. Il n’y a nul recours de leur deliurance,felle ne vient de voûte a ^ *^lt;/‘^ puiîfance.QuandleRoydeCattillcouitcesnouuelles,Efutntoultcoürrouce,Scabon fl ƒ

^^ necaufe,car trop luytouchoit.Sicommanda à cheuaucber,amp;rdit, Cbeuauchez,b2n’ 1 k ^i^f^cSfiu nom de Dieu Side Sainâ-Ceorge. Alloua la refeouffe, puis que noz gens f t firanper^de cnamp;nt befoing. Alors commencèrent les Efpaignols à ebeuaueber,meilleur pasquils j i n’auoient fait, fans eux dérouter mais, tous ferrez. Si efloitià hälfe vefpre, Si presque 1 Ï ^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foleu 1 (f

-ocr page 845-

DE FROISSART» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;55

^olcilrefconfant. Les aucuns difoient qu’on attédift le matin:^ qu’il feroittatoftnuiä: '^qiionnspouri oitadrccerafaire nul bon exploit d’arm es.Le Roy vouloir qu’on al-Iibuant:amp;ymcttoir»aifon, en difant. Commentlairronsnous noz ennemis ( qui *®®tlaffcz)rcfrcfchiramp;*repofcr? Qui donne ce confcibil n’aymepas mon honneur, ^^oncqucschciiauchc^cntils encores,en menant grand bruit,amp;: en Tonnant grand’foi-lôndetrompcttes ^ de tabours^amp; en faifanc moult grâdnoitCjpoiir ébahir leurs enne-'’'is.Or vous diray ie que le Roy de Portugal amp;nbsp;fes gens auoient fait. STtoft comme ils ^rentdéconfit ceux de l’Auantgarde, amp;nbsp;pris leurs prifonniers (comme cy-delfus auez ®'*y)pourtantqucdu cômenccmentilsne veoient nully venir, fi ne fe voulurent ils pas fiiitoutconfiercnjcur premiere vióloire:mais auoient fix Hommes-d’armes des mieux Montez des leurs,qu’ils enuoyerent fauoir des nouuclles,amp; fils feroiét plus combattus. Ceux,qui cheuauchcrent,virent amp;nbsp;ouyrent la grolle bataille du Roy de Caftillc.-qui ve '’oitïtoutbicn vingt mille hommes de chenal: qui fort appróchoient de luberoth. -donc retournèrent ils à faire leur refponfe,à force dechÂial, deuant leurs gens: amp;nbsp;di-■‘nttout haut,Scigneurs,auifcz vous. Nous n’auons riens fait ores à prime,veez le Roy '^^Caftille,amp;: la grofie bataille:qui vienr,ou font plus de vingt mille cheuauxjtous cou-quot;-s:amp;.'nuln’eft demon ré derrière. Q^andils ouyrent ces nouuelles, fi eurent vn bref '“uicibcaril leur cftoit de ncccflité.Si ordónerent tan toft vn trop piteux fait. Car il fut '®!i«nandéamp; dit, furpeinc d’eftre là mort fans merci,que,quiconque auoir prifonnier, •^toftiH’occift, amp;quc puiffant, ne vaillant, noble, ne gentil, ne richc,nc fuft excepté, ^Mraulé.Là furent Barons,Chcualicrs,amp; Efcuycrs,quilàeftoicntpris,en dur party letpri/önnien ^rpriere n’y valoir riens, qu’ils ne fuffent morts) lefquels eftoicnt elpars cnpluficurs lt;fcfr4»«cr ■.^’fçàamp;là,amp;tous defarmez: amp;nbsp;cuidoient eftre fauuez: mais non furent:donr,au vray lt;if Seam ni^ 'Acefutgrâd’pitié:car chacun occioit le ficn:amp;,qui ne le vouloir occire,on roccioit/’‘*'‘^quot;^‘”‘^quot;lt;?5 ’^des mains: amp;nbsp;difoient Portu^alois, Ôe Anglois (qui ce confeil donnèrent) Il vaut »»4»-’’‘•’«occire,quc d’eftre occis: car,fe nous ne les occions,ils fc deliureront, tandis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r°**~

quot;“quot;’’^endronsànous combattre amp;nbsp;deffendre: amp;nbsp;puis nous occiront: car nul ne doit cours ^ue la la ^■rfance en fon ennemy. Ainfi furent là morts amp;nbsp;occis, amp;nbsp;par tel méchef, le Sire de taille d’pfpai-^“gnaCjMclTiie Pierre de Ber, le Sire de Lclprc, le Sire de Bearn, le Sire des Bordes,gneleurapptr-^reßertünd deBergesde Sire de Moriane,mefTire Raimond Donzach,mcirtre le- trop tard. ƒ ^lolcge,tneflircManaut de Saremcn,melfire Pierre dcSalibieres:mcfrireEftiennc j®*^’kntin,incflîrcRaimond de Coujaffe, melïirePicrrcdeHaufane,amp;bicn troiscés ^’^'’yttsdupays deBearn:amp; des Frâçois,mcftirc^câ de Rue, melfirc Geoffroy Richô, ^•®tcGcoffroy de Partcnay,amp;plufieurs autres. Or regardez la grad’ malle auenture: • ■^■Isoccirétccfamedyau foir de bôs prifonniers; defqlsils enflent eu 400000. fracs, ■ 5®y 1 autre. Ç^and Lifrcbonnois,Anglois,amp;Portugalois,curcnt deliuré la place,amp; ^îmort tous leurs prifonnicrs(onc homme n’y fut fauué fil n’auoit parauât efté me-■'.’»villagede luberoth: ou tous leurs fommiersamp; charrois cftoict)ilsfcrcrniréttous ^'^mblc de grand’ volonté, amp;nbsp;mefmes fur le pas, qu’ils auoient fait par dcuant,quand f^tgarde les vint afPiillir. A celle heure comméçoitle foleil àrcfconferramp;lorsvinc (^oyde Caftillc en trefpuiffant arroy, amp;nbsp;bannières dépRyées, amp;nbsp;montez toutes gens

^f}gt;cuaux couuers,en eferiât Caftille:amp; entreront en ce p^quifortifié cftoit. Là fu- i^i^^^^'n^ ^^^ 'quot;hlsrcccuxaux Lances amp;nbsp;aux haches: amp;grcua, de première venue, le traift grande- Efp^i^nols aß ^»tlcutschcuaux: Si en y eut, par ce party, plufieurs morts amp;nbsp;affolez. Encores ne Ca.-faut les Portu-“'*’paslcRoydeCaftille,ncfesgens, le grand mechef qui cftoit auenuàrAuât2arde,^4Zozj en leur j'^elcs François fuffent morts: mais cuidoient qu’ils fuffentprifonniers,fil* vou-?'’''^ ^i Pube-’’''•’trecouurer: comme vous auez ouy. Là eut dure bataille amp;nbsp;fiere, amp;nbsp;mq^nt homme '’‘'f^’ nbsp;nbsp;nbsp;•

. ’'’‘'dé par terre.Si ne l’eurent pas d’auantage lesPortugalois: mais leur conuintvail-^’ttent amp;nbsp;moult hardimét combattre(autrcme,nt ils enflent efté déconfits amp;i perdus) '^quilesf’auuoit amp;nbsp;garantiflbit le plus, c’eftoit qu’on ne les pounoit approcher, fors Qi pas.Là defeédit le Roy de Portugal à pié,amp; prit fa hachc;amp;: f en vint fur le pas:^ l’''fncrucillesd’armes:amp; en abbattit trois ou quatre des plus notables,amp; tant que tous ..'joutoient, amp;nbsp;ne l’ofoicnt approcher. le vous diray vnc partie de la condition des iP’'§nols.Vray eft que de premiere venue,à chcual,ils font de grâd’ volonté, de grad ^w,8t de grand courage, amp;nbsp;hautain,à leur auantage: amp;nbsp;fc combattent affez bien à Mmais,fi treftoft qu’ils ont getté deux ou trois dards,amp; donné vn coup d’cfpée,Sc °ylt;^ntque leurs ennemis ne fcdéconfifenr, ils fc doutcnQamp; retournent les freins de e üij

-ocr page 846-

5^ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E T Î E R S V 0 L Y M E

empturTdeïa ^cnrscheuaux: amp;nbsp;fe faune,qui fanuer ce peut. Or là endroit ioueret ils de ce meftiencar letttailledes Ef ^^^^ trouu.er.entlcurs .ennemis durs amp;nbsp;forts, amp;nbsp;aüifi frais à la bataille, commcpointilsa-pai^nols^ noient efte dcuant:dont ils furent émerueillez,amp; encores plus de ce,que milles nouuef les nouyreatde ceux de 1’Auanrgarde,ne qu’ils eftoientdeuen^s. Là furentEfpaignols en dure vefprce,'amp; la fortune de la bataille malle amp;nbsp;perilleufepAur eux: car tous ceux, qui entrèrent au fort des Liflebonnois par vaillance, ou pour fairefait-d’arnies, furent tous morts: n’lt;Â ne prenoit nulbome àrançon(tant h^ liant ou noble) amp;nbsp;ainfilauoict les Liflebonnois ordonné:car ils ne fe vouloicnt point charger de nul prilonnicr.Siiurent là morts amp;nbsp;occis, for la place des gens de Caftillc: amp;nbsp;tous baux Barons, tous ceux qui fenfuyuentx’eftaflauoir raefore Dangommes N cudrich, mclTir^Digho Parfemét, meforc Damp -Pierre de Rofermon, meffirç Marc de VerfauXjle grandmaiftredeCa-latraue,Slt; vn ben frcrc(qui fut cc jour là fait Cheu aller, ócfappeloitmcfllrcDigonwrc) mefore PierreGouïfartdc Mondefque, Damp-Pierre Goulfart de Sonuillc,Damp-fo t Pi h 1 han Radigo de la Rouircll#,amp;bien foixante Baronsamp;Cheualicrsd’Efpaigne:none-daprem rT’ ^^^^ ^^^ t bataille de Nadres (ou le Prince de Galles déconfit le Roy Damp-Henry) , nbsp;nbsp;nbsp;'. nbsp;’ iln’yeut morttant denobles gens de Caft:il!e,commeilyeutàlabefongncdclubc-an tour ^^^ ^^j. £gt;^j^ ^^ grâce Mil trois cens quatre vingts amp;nbsp;cinq, par vn Samedydourde Z4X« Noftre-Dame deMy-Aouft.

fut entre les

Camf^e^i Ie JlojeieCapi/Ze^apresJadeeofi^/areiie lubeyetZjjfirefiraiZeiJafisSiiinZZ-7'r^!»,(y--le Kop de Poriagald L/Jfeboxfie: (^ ee/nmefif ifeues fffoefst pnßs c/iKC^

i^oys de Partit-P^al^^^de Ca. Aille.

er/x.

H A P I' T R E nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XVI.

QVandic Roy Hcry entendit amp;nbsp;veit que fes gens fe déconfilToicnt ainfiji^'Ç^^' ’ ^ , uantgarde eftoit toute nettement déconfite fans recouurcr,amp;quc'”^^\'^^^''' gnaud Limofin eftoit mort(qui eftoit fon Marefchalj^ toute fa noble Chcualcric,tant defon Royaume comme du Royaume de France (qui l’eftoicnt venus Icruir de mouk , _, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grand’volonté (fefut durement courroucé: amp;nc feut quel confeilprcndrc:carilvcoic . les gés fuyr de toutes pars,amp;eux décófire:amp; oyoit qu’on luy difoit,Môfcigneur,partcz-Il eft temps.La chofe gift en trop dur party. Vous ne poiiucz tout feul déconfire voz^ nemis, ne recouurcr voz dommages. Voz gens fuyent de tous coftez. Cffacuncu*^ àfoy fauuer.Or vous fauuc^auifi;li vous faites que fage.Si la fortune efl huy cottevo®^ vnc autre fois vous l’aurez meillcurc.Le Roy dc^CaftiHé cr-cufc0feil.il changea ehe“*’ amp;nbsp;môta fur vncourficr,frais amp;nbsp;nouuîau:qu’on luy eut appareillé: fur lequel nul n3Uû'J ze t^ojid^clt;t- monté ceiour:amp;eftoicmoultbonàlacourfc,amp;;legcr. SiferitlcRoydesdperorS'quot;^ JltUeJe retire toumalc dos aux ennemis : amp;z retourna vers Sainéf-Yrain: ou rctournoicntlcs fuyons Mans sdinH- ^ ceux qui fe vouloicnt fanuer. Il auint q ce iour le Roy de Caftillc auoit vn Cheu^bA d‘e^erf^quot;^^^'^ ^®^o”^oftcl,lequelportoitlc bacinct du Roy:auqucl auoit vn cercled’onquibieW’ ' uoitvaloir 2 0000.francs.Si le dcuoitportercc iour,amp;:fenarmer;amp;aulfirauoitil0(“‘’'* né au matin, quand il fe partit de Sainét-Yrain;mais non fit. Car,quand on deuf®^®®)* hier, il y eut fi grand’ preffe entour le Roy, qu’il n’y pouuoit auenir: Sraufli ilnclo)lt; ^ point appeler.Si ceirad’apprSchcr.AireztoftapresilenrenditquclesleursfcdfConhf foient,amp; quclcs Portugarois obtcnoicnrle champ,amp;puis tantoft il veit fuir dcwusco- ( ftez.Ilfe douta de perdre vn fi riche ioycl,qucle bacinct du roy: qui eftoit eûilt;^^^ tant de florins. Si le mit tantoft en fa tefte, qu’il ncluy flift jnhs, ouhappé en rmeontredes ennemis.Si fe meit à la fuitc:mais il neprit pas le chemin de SaindYraimniaisil prit\ n 1 autrcÂicmin,à aller vers Ville-Arpent. Ainfifuyoienf,l’vn çà,rautrelà,coinmegcsdc- I

• confits amp;nbsp;cHahis: mais la grcigneur partie fen allèrent à Saind-YraimouIcRoyvintk J foir,tout ébahy amp;nbsp;tout éperdu, A la décofiturc des Elîîaignols(quilàfutàlubcrotli;o® f / les Portugalois amp;les Liffebonnois obtindrent amp;gaigncrent la place) il y eut grande occifion: amp;nbsp;encores euft eflé plus grande: fils les enflent chacez,amp;allé après. Mais les Anglois dircnt(quand ils virctlcsPJjmignols tourner le dos) tout haut au Roy dePor- ; zei[p)ide Par- tugal, amp;nbsp;àfesgens. Sire Roy, demandez noz cheuaux:amp;' nous mettons en la chaeen’^ y ti^alneveut fous ceux, qui fcnfuyent, ferontmorts. Non ferayg dit le Roy. Il doit fuffiredece que e acérés enne ^^^yg gj^ auons fait.Noz gens font Jaflèz,amp;trauaillez:amp; efl toutenuiéf. Sinelàuonsoii h'xiA^^M- nous irons; amp;', combien qu ils fuyent,il y a encores cntr’cuxgrandpeuplctamp;par-aucn* . très inemte- f^re le font ils pour nous traire hors de noflrc placer Sc nous auoir à leur aile. Nous nieni. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;garderons meshuy les morts, amp;quot;nbsp;demain aurosautre confeil.Par ma ioy (dit Harte celle,

radn- 1

-ocr page 847-

DE FROISSART.


^7

'®«nglois)lcs morts font legers à gardcnceinj ne nous ferôt iamais mal.-n en eux n’au-^•quot;snousiamais point de proffit: car nous auons occis noz bons prilonniers:amp;nous ,’’’'i'escftrangers,amp;venus de loing pour vous feruir:fi gaignerions volontiers aucune ^’’^((juand il cil heurcÿfur les veaux5qui voient fans acllcs, amp;nbsp;qui font voler leurs bâ- -?'^cs.Bcaufrcrc(dit i^Roylqiu toutconuoite, tout perd. Il vaut trop mieux que nous ®Foo5 affeurez (puis que l’honneur amp;nbsp;la victoire cflnollrc, amp;nbsp;que Dieu lanousacn-^y^Oque ce que nous nous mettions en peril: puis qu’il n’en eftpoi^t de ncceflité. ' ®usauons affez,Dicu mercy,pour vous faire tous riches. Ces parolles ne furent plus

's:mais demourerent en tel eftatlesbefongnes. Ainfi auint, que ic vous ay dit amp;nbsp;re-^“'’'iéjde la besogne de lubcroth: que le Roy de Portugal gaigna:la place Sr la iournée: y sut là enuirontinq cens Chcualiers,amp; bien autant,ou plus,d’Efcuycrs(dont ce fut pitié amp;nbsp;domm.agc, amp;nbsp;enuiron fix ou fept mille d’autres gens. Dieu en ait les po-*^îines.Toutc celle nuid jufques au Dimenche à heure de prime,fe tindrent le Roy ^'1 ottiigal amp;nbsp;fcs gens en leurs plaçes:n’onqucs nul ne fen^ougerent, ne defiarmerent: j^^nijngcrent tous droits, ou affis, chacun vn petit: amp;nbsp;beurent chacun vn petit coup 1 ■’**»:qu on leur apporta du village de lubcroth. Q^and cevint.au màtin,.apres folcil J^Mlc Roy de Portugal fit monter à chcual douze Cheualicrs,pour chercher amp;nbsp;cou-æ$champs, amp;nbsp;pourlauoir amp;nbsp;veoir fi nulle affcmbléc fe faifoir. Quand ceux eurent ^îücherçà amp;nbsp;là,ils rctoumerët: amp;nbsp;rapportèrent qu’ils nauoient trouuc, ne vcu, que ;quot;’^nioits.l)eceux(ditlc Roy de Portugal) n’auons nulle doutc.Adoncfutil ordon-^^publiédc partir de là, ôrdc venir au village de Iuberoth:amp;: fut dit que là ils fe tien-'',’'^‘cnr!anuiéi:,êctoutlcdemourant duiour,iufqucsau Lundy matin. Surceluy eftat [.■'^«partirent: amp;nbsp;laifterenr l’Eglile de Iuberoth:amp; fe retrahirét tous au village:amp; là fe '^çatcc Dimenche tout le iour,amp;lanuiâ: enfuyuant. Le Lundy, au matin,ils euréc ^Aqu’ik fen retoumeroient tôliers Liflebonne.Si fonnerentparmy l’oft leurs trô-.^'S'Vom déioger.Puisfordonnerent,ainfi comme à eux appartenoit:amp; fe mirent au j pJ”®‘®ià«jcrs Liffebonne: amp;nbsp;le Mardy le Roy entra eh la ville, à tout grand peuple, à ^jZ^nneM V” ^^“'^ ^ gi^^^d triomphe:^ fut mené à grand’ compaignie de mcncftricrs,amp; à f^,,tt^empl}e ij®‘^^ffion de toutes gens d’Eglifc de Liffcbónc,quieftoient venus à rencontre de luy, ^magni^-^ J^csau Pa^is:amp;,en cheuauchant parmy les rues,toutes gens,amp; mefmement auffi les cence. ^Mfaifoientau Roy fefte, honneur, amp;nbsp;rcuerencc: amp;nbsp;crioient, à haute voix. Vine le ij^ ^oy de Portugal: auquel Dieu a fait tant de grâçc,quJil luy a dôné tant de victoi-'.l'JcpuiffantRoy de Caftillcj amp;nbsp;obtenu la plac^ amp;nbsp;déconfit fes ennemis. Parcelle ,j^ hurnce,qucleRoy de Portugal eut furie Roy lehan de Caftille en ce temps que ,ƒ ^stecorde,il écheut tellement en la grace amp;nbsp;amour de tout Ic Royaume de Portu-Îi^k^'°'’^ ‘'^^’^’ ^'•” pat-auant la bataille diftimuloient à l’encontre de luy.vindrcnt à b , Î’quot;*^) *''y faire ferment-^: hommage: amp;nbsp;dirent qu’il eftoit digne de viure, amp;nbsp;que ''*'airnoit,quâdil auoit decofit plus puiffant Roy qu’il n’cftQit,6c que bien eftoit di-toh ^quot;!'°”''rcoi;ronnc. Ainfi demoura le Roy en grace de fes gens, amp;nbsp;par efpecial de [ ''^Communauté du Royaume. Or parlerons vn petit du Roy de Caftille, qui rc-Uj ^? apres cc qu’il fut déconfit, à Sainft-Yrain, en registrant amp;nbsp;plorant fes gens, amp;nbsp;j,(j''’ffoitla dure fortune,qu’il auoit euë:quâd tant de Nobles Chcualiers defon pays • i '*°nRoyaumc5amp; du Royaume de France,eftoient demourez fur les chaps. A celle

■ jj^Qqàilcntraenlaville deSalnâ:-yrain,nefauoitilpaslegrand dommage,qu’ila-\ ii/?'J'^iii’^icutleDimenche:caril enuoya fes Hcraux,chercher les morts: amp;nbsp;cui-Jf*'’’qrgt;clagreigncur partie des Barons Sz des Chcualiers, que les Hcraux tmuue-ii^.| displace morts,fuircntprifonniers aux Portfigalois:mais non eftoiét;ainn com-e,‘ ?PP^hit. Lors fut il moult courroucé, amp;nbsp;tant qu’on ne le pouuoit rappÿfer,ne re- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

j{jf®^^bqwandles Hcraux retournèrent,^apporteret nouuellcs,amp; la certaineté des

^^ furent occis.Si dit,6z iura,que iamais il nauroit ioye,dc tant de N o jj~®'ualcrie,qui eftoit morte par fa coulpc. Au chef de crois iours,q le Roy fe tenoit ^b^’Yr’injVintcnlaville,par-deuersluy,fonChcualicrquifappcIoit meffircMar-tid, ’'’®'‘c)8f rapporta le bacinct du Roy: qui eftoit prifé à vingt mille francs, pour les ^I '’pierres, qui eftoient dcflus:ôzià auoit on parlé,cnl’hoftel duRoy,moult largcmêc Ij^^^amp;auoicnt dit aucuns que franduleufement Sz cauteleufemeut il f eftoit party du fc»^^^P'us ne rctourneroir. Quand le Cheualicr fut venu, il alla deuers le Roy: ÔZ Squot;’aàgcnouxdeuantluy:Sz fexeufa par manière bonnc:tant que le Roy 6z foncon-

-ocr page 848-

58 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

Reto d R feil le tindrent bien pour cxcufé.AinfidemouraIachofcenteleftat:amp;retournalcRo) ddeffaigneï ’^^ Caftillc,au 35'. iour qu’il fut venu à Sainâ;-Yrain,àBurgucs en Efpaignc:amp;' donnai Siir^ues cr toutes manières de Gens-d’armes congé. Adonc y eut moyens amp;nbsp;traittcz entre le M treues entteluj d’Efpaigneamp;le Roy de Portugal: amp;nbsp;furent prifes treues cntre5cux,delaSainól-Micnf c^ les Partit- iufqucs au premier iour de May, à durer entre ces deux Roy^amp; les alliances dekuß ^‘*^'’‘^‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;RoyaumeSjtant par mer comme par terre.Si furent les corps des Barons amp;nbsp;des Cheui' liers,qui à lut^roth auoicnt efté occis,enfcpulturez e* l’eglife de Iuberoth:amp;cs egliiô de là enuiron, Scies os de plufieursrapportez par leurs varlets en leurs pays.

Comment le Comte e/e Eoix f»t fort fouelainemefit auertj Je ce e^ai efoit atienu h h/beritlti ty-eepar feerette manière: au propos Je la/jaeJe Froijfart fatten c^mpie atjuihiyf' recité touchant vn EJ^rit familierjnommè Orthon/feruant le Seigneurie Confte^ femblahle matière, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H a p. xvii.

G Rand mcrucillc eft à p^fer Sc confiderer d’vne chofe, que ic vous diray: à' qui ƒ futditcenl'hofteldu Comte de FoixàOrtais, amp;mcfmcment deceluyjCjni^'“ forma de la befongne de Iuberoth,amp; de tout ce qui auenu eftoit furie voyage, Sivo“* diray dequoy ce fut:car,depuis que l'Efcuycr le m’eut compte, i’y aypenfétantde^ amp;y penferay tant comme ic viuray. Vray eft (fi-comme le me compta ledit EIcnJ*' que le lendemain de la befongne, qui fut aucune à lubcrorh (comme deffusievous J compté) leComtedeFoixlefeut:donti’eu grand mcrucillc commecepounoit çP Le Dimcnche tout le iour„ôc le'iour du Lundy,amp; du Mardy enfuyuanr, Iny eftanta tais en fou chaftcl,faifoitfifimplc amp;nbsp;fi matte ehcrc,qu’ô ne pouuoit tirer parolknf 7 amp;nbsp;ne voulut oncques ces trois iours iffir de fa chambre,ne parler à chcualier,n£k‘'l.^ (tant prochain luy fuft) fil ne le mandoit amp;nbsp;encores auint il,qu’il demandaf^MQ“’ trais tours a- “‘^ P^rla ouc mot tous les trois iours. Quand ce vintie Mardy au foirjilappi^^^*®” près la bataille Amaut Guillaume: amp;nbsp;luy dir,touf bas, Noz gens ont eu affairc:donticl«iscounoucc. de tuberoth Je car il leur eft pris, du Voyage, ainfi quc ie leur dy au departement. AmantGiïuhurogt;' Comtede Fotx (quieft vn treffage hóme,amp;auiféCheualier,amp; quibiencognoilfoitlamanicrcJcco^ racompte à (in dition dc fon frcrc) fc teutvn petit : amp;nbsp;le Comte ( qui defiroit à éclarcirfon courir frere saflardce car trop longuement auoit porté fonennuy ) reprit encores fa parole ^'parla,r

^^^’^ qu’il n’auoit fait la premiere fois:amp;dit,ParDicu,meftire Arnaut, il eftainfu]''^' ■' nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous dy:^ bien toft nous ®i orrons nouuelles:mais oncques le pays dc Beam ncpt'‘’

' tant, depuis cent ans, en vn iour, cc^mc il a pwdu à cefte fois en Portugal. PW

Cheualicrs amp;nbsp;Efcuyers,qui eftoient là prcfcns,amp;t qui ouïrent amp;nbsp;cntcndircntlcCo®^^ * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n’oferent parler, amp;glofercntfesparolles:amp;',dcdans dix iours apres, on feutla verity

ceux qui à la befongne auoient efté, amp;nbsp;qui luy racopterent premicrementjS:en f”'“) liant à tous ceux qui ouïr le vouloient,toutes les chofcs,en la forme amp;nbsp;manière com®® elles eftoient auenues à luberoth.Là renouuclla Ic dueil du Comte amp;nbsp;de ceux dupais' Icfquclsyauoiétperdu leurs frercs,leursparens,leurs cnfansamp;leurs amis.SainreM^u (dy-ie à rEfcuycr,qui me comptoit fon compte)^ comment le peut le Conitcderu • fi toft fauoir,ne prefumer3cqpe du iour au len demain? Par ma foy(dit-il)il k kut Wf •

• nbsp;nbsp;nbsp;comme il apparut. Doi^eftildcuin (dy-ie) ouila meft’agcrs,quicheuauchcntauec vent: ou il faut qu’il ait aucun art. L’Efeuyercommençaàrire: amp;nbsp;dit, Voircnientwuti qu’il le fache par aucune voye de Nygromâce.Point ne fanons, au vray dire,en ccpa)S, comment il en vfe:fors par imagination. Lors(dyfic à l’Efcuycr) Or l’imagination, quî vous^ienfez,,vueillez la moy dire amp;nbsp;déclarenSc ie vous en fauray bô gré:amp;',ficeft cho' fe qui appartienne à celer,ie la céleray bien:ne iamais,tant que ie foye en ce móde,n en • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce pays, i^n’en ouuriray ma bouche. le vous en prie, dit l'Efcuycr : carie ne voudra)^ pas qu’on feuft, que ie l’euflcdit. Si en parlent bien les aucuns en couuert: quandil* CoixpredeTef font auecquesleurs amis.Adonc me tira en vn anglet delà chape du chaftcldOrtais:8 prit familier, puis Commença à faire fon compte:^ dit. Il y a bien enuiron vingt ans,quilregnoiten riotntue Ortho, cc pays VnBaron,qui fappelpit en fon nom, Raymon, Seigneur de CoralTc. Coralls 6 à feruott le ^qye yous l’entendez) eft vnc ville, à fept lieues de ceftc ville d’Ortais. Le Seigneur de Seigneur de Co Koralle,pour le temps que ic vous parlc,auoit vn plaid en Auignon,deuât IcPape pour 'dfatuuM^^ ^^^ difmes dc reglife,en fa villc,àl’encontre d’vn clerc dc Catelôgnc.-Icquclclerceftoit enouHe es. ^^^clergéfondétrefgrandcment:amp;clamoitauoirgranddroitcncesdifmesdeCorallc qui bien valoienf, dc reuenue, cent florins par an: amp;nbsp;le droit, qu’il y auoit, il monftra i' prouiia:

-ocr page 849-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5^

Pfoiiuaxarparfentcncc diffinitiuejPape Vrbain.cinqiemc.,cn Côfiftoircgéncraljcon-^quot;gt;inalc Cheualicr amp;nbsp;iugea pour le Clcrc.Dc la demiere fcnrencc du Fape Icua lettre: j. 'Opritpoireirion;amp; (iheuaucha tant par fes iournécs,qu’il arriua en Beam :amp; monfira ƒ Mies amp;fes lettres.-fi? fe fit mettre,par la vertu des bulles du Pape,en pofTelTion d e ce '®^ge- Le Seignerâ de CoralTe eut grand imagination fur le Clerc, amp;nbsp;fur fesbefon-^'''$:amp;vintaudcuât:amp;dit au CIerc,maiftre Pierre,ou maiftre Martin(ainfi qu’il auoit quot;o^lpenfez vous que par vos lettres, ic doye perdre mon heritage? I Ac vous fay pas ’’othardy,que vous en prenez, ne que vous en leuez ià chofe, qui foit mienne: car, fc ^^i^dc faites5V0US y mettrez la vie.Mais allez ailleurs impetrer bcncfices:car,de mon

Q folgen aurez voquot; ncant:amp;,vne fois pour toutes,ic le vo® defcn.Lc Clerc fe douta du Qj^reUeiîu 7gt;'dicr(carileitoit cruel)amp; n’ofaperfcucrer:Sifauifa qu’il l’en retoumeroitenAui- seigneur de d ^'’ôæômeilfit.Mais,quâd il deut partir,il vint en laprcfence du Cheualicr amp;nbsp;Seigneur f‘iffi:M(‘ v» f^'Loraffe:amp; luy dit,Par voftre forcc,amp; no droit,vous m’oftez les droits de mon Egli- j^r^ff‘*’'‘^‘^ ^ •Pont en confeience vous vous méfaites trcfgrandeme«it. l e ne fuis pas fi fort en ce

Comme vous cftes: mais fâchez qu’au pluftoft, que ie pourray, ic vous enuoyeray champion,que vous douterez plus que moy.Le firc de Coraire(qui ne fit compte de

J ’ßienaces)Iuy dit, Va à Dicu,va.Fay ce que tu pourras. le te doute plus mort que vif: ’pourcesparollesieneperdray mon heritage. Ainfife partit le Clerc,de Möfeigneur 'Lorairc:amp; f en retourna ( ie ne fay quelle part) en Catelongnc, ou en Auignon: amp;

■Mcit pas en oubly ce,qu’il auoit dit au départir du Seigneur de Coralfe. Car, quand *Çhcualicry penfoit le moins, enuiron trois mois apres, en fon chu fiel de Coralfe (là ^■Idormoitenfonlidjdelez fa femme) vindrentmeffagers inuifibles :qui commen- -^^ (^uréfait '^entàtempeftertout ce qu’ils trouuerent parmy ce chaftcl, amp;nbsp;lembloit qu’ils deuf-

tout abbattre: amp;nbsp;frappoient les coups fi erans, à l’huis de La chambre du Seigneur, . ?quot;quot;7“quot;

.'UUamc, qui y gifoit, cftoit t Arc enrayee. Le vheuaher oyoït bien tout ce: mais il ^^,ß^ j^^ ^^-^ ,lt;Moit fonner mot: car il ne vouloir pas monftrer courage d’homme ébaby: amp;nbsp;auffi g„eur de Cb~ ç'‘''quot;thardy aflez,pour attendre toutes auêtures.Ces tempeftes ôr effrais faits en plu- laß. ,''^t’sJieux parmy le chaftel, durèrent vne longue piece: amp;nbsp;puis fe cefferent. Qmand ce J^ulendcmain toutes les mefgnées derhoftclf’alfemblerét:amp;vindrcnt au Seigneur ’'tirequ'i^ut leué:amp; luy demandèrent,Monfcigneur,n’auez vous point ouy ce que ^.^'îuonsànuiâouy.Lc Sire de Coralfe fe faignit:amp; dit que non.Cruelle chofe auez pouye? Adonc luy recorderent comment on auoit ten^efté aual fon chafteljSz re-pgt;éamp;caflé toute la vailfelle de la eûifinc. Il cetnmença à rire, amp;nbsp;dire qu’ils auoient quot;quot;seist que ce n’auoitefté que vent. Au nom Dicu(ditlaDamc)ieray bien ouy.Qiûd nbsp;nbsp;nbsp;« Ml’autrcnuiâaprès enfumant,encores reuindrent ces tcmpeftcs:ôt: mcnerétplus ‘^’'gt;lt;l bruit que deuant: amp;nbsp;frapoicnt les coups fi grans aux huis, amp;nbsp;aux feneftres de la {^brcduChcualier,qu’ilfembloitquetoutdeuftrompre. Le Cheualicr faillit fus j.^yfonliâ:amp;ncfcpcut, ny ne voulut abftenir,qu’il ne demandaft, Quieftee, Jiffit-^Wcainfiàma chambre, à celte heure? Tantollluy futrefpondu, Ccfuis-ic.4”^'^‘^J^^'’^^ ^Lhcualicrluy dit. Qui cy fenuoye? Il m’y enuoye le Clerc de Catelongnc: à qui tu prit/amUier ’‘*BMtoit: car tu luy rouis les droits de fon bénéfice.^! ne telailferay en paix, tant nbsp;nbsp;cure, ^'tuluy auras fait bon compte,6t qu’il foit content.Dit le CiaeuaIicr,Commcnt t’ap- nbsp;nbsp;nbsp;• oorqui es fi bon meiragcr?Ón m’appelle Orthon.Orthon (dit le Chcualicr)lc fer-’^db Clerc ne vaut riens.Il te dônera amp;nbsp;fera tropi de peinc,fe tu le veux croire. Ic te ‘ ''wirel’en paix:amp; me fer:amp; ie te fauray moult bon gré. Orthon fut tantoft confeillé 5'fpondrc (car il famouradu Cheualicr) amp;nbsp;dit. Le voulez vous? Ouy, dit le Qicua-‘ ':®aisquc tu ne faces mal à perfonne de ceans.Ncnny,dit Orthon.lc n’ay puilfance , de faire autre mal, que de toy réueillcr, amp;nbsp;détourber de dormir toy ,^uautruy.

’1« que ic te dy, dit le Cheualicr, Nous ferons bien d’accord) amp;nbsp;laifie ce Clerc mé-j{’nt:car il n’y a riens de bien en luy:fors que peine pour toy,amp; fi me fcr.Et puis que tu ^ux (dit Orthon) amp;nbsp;iele vueil. Là fcnamouratcircmcntceluy Orthon du Seigneur Aorairc,qu’il le vcnoit voir bien fouuent de nuiól;:amp;,quand il le trouuoit dormant,il \^^^'/ ^7 quot;I‘gt;ochoitlonorciller,ou il frapoit gras coups à rhuis,amp; aux feneftres de fa chambre: ^^^^ 'lt;««ƒ»' 'jÇheualier,quand il eftoit éueillé luy difoit3Orthon,laiire moy dormir. Non feray *ftur^kle _ “oit Orthon) fit’auray ditdes nounelles. Là auoit la femme du Cheualicr fi grand’ seigneur'^ d ^que tous les cheueux luy heriiroient:amp;fc mulfoitenfacouuerture.Là luy demâ- rafe.

Cheualicr,Et quelles nouucllcs m’apportes tu? Difoit Orthon,!e vien d’Angle-

-ocr page 850-


LE TIERS VOLVME


terre,OU deHógrie,oud’vn autre lieu:amp;difoit,Tcm’en party hier: amp;nbsp;telles chofesSf telles y font auenues.Si fauoit ainfi le Sire de Coralfe,parOrthon,toutce qu ilaucnoitpat le móde:amp; maintint bien celle erreur cinq ans;amp; ne fen pouuoit taire:mais fen décou-uritau ComtcdcFoix: voire par vne manicreque levons dira^. LepremicranleSirc de Corafle vint deucrsle Comte de Foixà Orrais, ou ailleurs. lt;.c Sire de Corafleluy difoir,Monfci™cur telle chofe eft aucnue en Anglcteÿejou en EfcocCjOii en Allemaf gnc,ou enaut^pays: amp;le Comte deFoix (qui depuis trouuoit tout ce veritable) auoit grand’ mcrueilledont telles chofes luy venoitàfauoir: amp;nbsp;tant le prcflaamp; examina vne le Seigneur de fois,quc le Sirc de Coraife luy dit comment:amp;par qui,telles nouucllcsluy venoient,S; Cerap deeen- p^j. quelle manière iHuy cftoit venu.Quand le Comte de Foix en fejjtlaverité,ilencut orthonM g’^^d’ioy®'^ï“y^if»Sircde Corafle tenez le en amour. le voudroyebienauoirvntd CemtedePeix. nicflagcr:11 ne vons courte riens:amp; fl fauez véritablement tout ccjqui auient par lenio* de.Le Chcualier refpondit,Monfeigneur,fi feray-ie. Ainfî cftoit le Seigneur de Coni' fe feruy d’Orthon,par long ftmps.Ie ne fay pas fi ccluy Orthon auoit plus d’vn niaiftr^ mais toutes les femaines, deuxoutrois fois,ilvcnoitvifitcrlc Seigneur de Corafle:^'-» luy difoit d es nouuelles,qui eftoient auenues au pays,ou il auoit cóucrfé:amp; le Seign^f de Corafle en efcriuoitau Comte de Foixdcquclcn auoit grand’ ioye:carc’cftoitlcaire en ce monde,qui plus volontiers oyoit nouucllcs d’eftrâge pays.Vne fois cftoit leal-re de Corafle auecques le Comte de Foix: amp;iangloicnt entre eux deux enfembM® cccy:en manière que le Comte de Foix luy demanda,Sirc de Corafle, aucz vouspoi^ veu encores voftremeflager? Par ma foyncnny:nc point ne l’en prefle. Ceftmemcjil ƒ (ditlc Comte) amp;, fil me furt aulfi bic appareillé comme avons, ie luy euffepriéç^v j^comtede p^ß. demonftréà moy: amp;nbsp;vous prie quevousen mettez cnpeinc;fimcfaurcz.î®^ sirr^cérame 4’'^®^!^ forme il eft,amp; mefmement aufli de quelle façon il ert.Vous m’auez di'’d“,“^^ et voir fin mefi ^^ aufli bien Ic Gafcon,commc moy,ou vous.Par maToy(dit le Sirc de Confl^î''^ fitter Orthon. rité.Il parle aulfi bien amp;nbsp;aufli bel,comme VOUS OU moy:amp;,parmafoy,ieffiî®^^^'’^)^'’ peine de le veoir, puis qud vous le me confcillcz. Auint que le Sire de Corafle (com®^ les autres nuids auoit efté)cftoit en fon iiót,dccofte fa femme: laquelle cftoit ia acco“ ftuméc d'ouyr Orthon, amp;nbsp;n’en auoit ià plus de paour.Lors vint Orthon:amp; tirclort“ du Seigneur de Corafle: qui fort dormoit. Le Sire de Corafle féucillatamp;tflcmadaj^ cftccià?Rcfpondit OrthomCe fuis-ic.ll luy demanda.Et dont viens tu.de vicndel’ll gue en Boémc.Combien(ait-il)y a il bien? Soixante iournéesjdit Orthon. Et en es'-toft rcuenu? Maift Dieu ouy. Ic voft aulfi tort que le vent, ou pluftoft. Et es tu àaell^' • nbsp;nbsp;nbsp;Nenny, ditil, Comment doncques peux tu voler fi toftlt; Refpondit Orthon, Vousquot;j

uez que faire de le fauoir. Non, dit il, le te verroye trop plus volontiers, pourfanoird' quelle forme tu es,8lt;: de quelle façon.Relpondit Ürthon,Vous n’auez quefairedd«^ Orthon promet “°‘’^’ Suffife VOUS quand VOUS m‘oycz,amp; que ie vous rapporte certaines nouucllesd au Seigneur de Oieu (dit le Sire de Corafle) ie t’aimeroy e mieux, fi ic fauoyc veu. Refpondit Ortiw ^

Ceraj/è veue ^Pï-

^epnehe du Seigneur de CeralJid Or^

thiin,^tur ne

Et,puis que vous auez defir de moy veoir,la première chofe,que vous verrez Krencon trerez demain au matin,quand vous faudrcz de voftrc lidjCe fcray-ic.ilfuffir,^^'® gneur de Corafle. Or va,ie têdonne côgé pour ceftc nuidl. Quand ce vint aulédemaJn le Sire de Corafle fclcuÂLa dame auoit telle paour, quelle fit la malade.'tVditquep ne fcleucroit pour ce iour:Scie Sire vouloir qu’elle feleuaft.Sire(dit ellc)ieV*;''’^°y ^ thon: 5c ie ne le vucil point veoir (fi Dieu plaift) ne rencontrer. Lors ditleSitedc vo raflc,Ie le vueil bien vcoir.II faut tout bellement de fon liôt,amp; falfit furie châlit: amp;nbsp;cul doit4)ien veoir en propre forme Orthon:: mais il ne veit riens chofe, parquoy il P^‘ dire vccz cy Orthon.Ce iour pafla,amp;lanuid:vint.Quand leSircdeCoraflefuten® lid coucffc,Orthon vint: amp;nbsp;commença à parler comme il auoit accouftumé,Va(dit® Sirc de Corafle à Orthon) tu n’es qu’vn menteur, Tu te deuois fi bien monftrer a mob amp;nbsp;tu n’en as ries faid.Non?dit il,Si ay.Non as.Et ne veiftes vous pas(dit Orthon) qui^ vous failliftes de voftrc lid, aucune chofe? Et le Sirc de Coraflepenfa vnpetit: KpuU fauifa, Ouy(dit-il) enfeantfur monlid amp;nbsp;penfantà toy,ievcy deuxfeftusfurlepauÇ) ment:qui tournoyoient amp;nbsp;iouoicnt enfembIc.C’cftoy-ie,dit Orthon.En celle forme» icm’eftoyemis. DitlcSircdcCoraflc.Ilnemcfufficpas. letepricquetutcmcttcsep hjgt; auoir tenu autre formc,tcllc que ie te puiflc veoir amp;nbsp;cognoiftre. Orthon refpondit, Vous ferez tat frome^e, afin q^g vous me pcrdrcz,amp;: que ic m’en iray de vous: car vous me requérez trop auaut. D*^ le Sirc de Corafle,Tu ne t’eniras pas d’auecques moy.Si ic fauoyc vne fois vcu,iene® voudroye

-ocr page 851-

DE 'r R O I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^i

Mroyeplusveoir. Or,dit Orron,vous mcverrcz dcm5in;amp;'prcnezvous garde de la ^^^^^^ promet ?®icrecho!e que voufverrez, quand vous ferez ifTu hors de voftre chambre. II fuffit, ^'i^ûircdc OoralIe.Cl.-t en va.le te donne congé:car ie vueil dormir.Orthon fen par derechefaufö-' ^:^’'ûccvintlc lendemain à heure de tierce,!c Sire de Corafle futleué amp;nbsp;apprefté: gneurde Co-jj*'gt;thors de fa chambre,amp;vin?cn vne place,qui regarde emmy la co t du Chaftel. ^‘fjl^-^oyti les yeux: amp;nbsp;la premiere chofe,qu’il veit,ce fut vne truyc,laplus grande qu’onc-ô^^i‘^^”‘^ '^'^^^’™^*^ celle eftoit tant maigre, que par fcmblant on n’y veoitquclcs '^hpcaujamp;aiK^t les oreilles g'randes31ongucs,amp;pcndantcs,toutcstachées:Szauoit Wcllongamp;agibamp;affiime. Le Sire de Corafle fémerueilla trop de celle truye. Si

. jquot; *vcitpoint volontiers: amp;nbsp;commanda à fes gens. Or toft, mettez les chiens dehors, .'^ilquecefte truye foit morte ôc deuorée. Les varlets faillirent fus: amp;nbsp;deifermerent ^“'U,ouïes chiens eftoicnt:amp;leur firent aflaillir la truye. Itaquclle gettavn grand cry: orthia fe fait '''g«rdacontrctnont,fur le Seigneur de Corafle (qui fappuyoit deuant fa chambre à venir en firme d^fayc)àoncqucs puis on ne la vit:car elle féuanouyt:n’oncques on ne feut qu’elle df 7'ritye,jne /''nt.ie Sire de Corafle rentra en fa chambre tout penfifêz luy fouuint d’Orthon. le ^ •Seigneur de dyqueiay veu Orthon ,mon MefTager. le me repen grandement de ce quei’ay huy ^^^^^^^^‘^ ’Ppcller amp;nbsp;huer mes chiens fur luy. Auenture fcra,fe ie le voy iamais:car il m’a lt;^^^ßj^ ^^/i^

''Jtursfois,qu’auffi toft que ie le courrouceroye,quc icleperdroye.il dit vérité. On-^^,^^.^ chiens: ^depuis nereuint enl’hoftêl de Corafle:amp;le Chcualier mourut dedans l’an enfui- dont il perd le •vrvousay-ie recordé de la vie d’Orthon,amp; comment il feruit vntcmps,denou- fimice de fin j^^lcScigncurde CorafTe. Il eft vérité dy-icàl’Lfcuycr: amp;àcc propos, pourquoy m^ftger.

°ææ^'^Çâfics,lc Comte de Fqix eft-il ferui d'vn tel meflager? En bonne venté ^ 'quot;naginationdeplufieurs .bothmes, en Bearn,qu’ouy: car on ne fait riens au pays, 0^f.'’”‘'(’l“^ndil vcur,amp;il y met parfaitemétfacurelquctâtoftilnc le lâche,amp; quad ^Ef^ ^^^^^ ’^ rnoins de garde. Ainfi fut il des nouuellcs,qu’ii dit des bôs Cheuaiiers ./Wdece pays: qui eftoient demourez en Portugal. La grace amp;nbsp;la renommée, j 1' ^^2 ce,luy fait grand profit:car on ne perdroit point céans la valeur d’vnc cucilcr ^’°“^^‘‘g^neriens,qu’il nelefcuft tantoft.Atantpry-ie coge à l’Efcuyer: amp;nbsp;trou-J ||^p^f®^®®P^‘§tiic:âuccqucs laquelle ie m’cmbaty,amp;: d^oortay. Maistoutcsfois,re j'^æn eu mciuoirc tout le comprc,qu’il m’eut dif.ainfi commeil appert. le mefouf-j^yvu petit à parler des befongnes^e PortugÂamp; d’Efpaigne, amp;nbsp;vous parlcray des

’‘•’gnesdeBretaigne, deLanguedoch, Sede France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^i^iKim lefiegefut mis deuaKi Bre^ e» BretaigKe: dr eommeKi SaiKci-Färgei amp;nbsp;guel-

^«es ‘Uitres fortreffes t^NgltJches d’ext/iroK le pays a'e Toulourfi ft/i'ent reeoanreesj a'f'titesFratJcpißi’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. . x v 111.

^^ ceten-.ps,tquccesaucnturcs fc portèrent telles en Caftille,amp;: es loingraines marines,lut ordonné deparmclfirc Oliuier de Cliflbn, Conneftable de France,à met- nbsp;nbsp;nbsp;Ann.c^r

ƒ quot;fbaftidcdeuant le fort amp;nbsp;garnifon du chaftel de Brîft en Bretaigne: que les Ara- crof*^quot;*”^^^^ wstenoicntamp; auoienttenu longtemps: n’ils ne fen vouloiAt partir,ne pour le Roy F^a^emet-. 5nce, ncpourlc Duc de Bretaigne, à qui il appartient,!! enauoicntpluficurs fois tentafeee de ^ideuers le Duc deBretaigne le Duc deBerry Sede Bourgongne^amp; le Confeil Breiten I’m ®®y:carlôrs(fi-comme vous faucz)leieunc Roy de France eftoit au gouuernemêt 13'86. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

ƒ onclcs.Si auoient prié au Duc de Brcraigne,qu’il voufift mettre peine amp;nbsp;diUgéce ‘Conquérir fon heritage,le chaftel de Brcft:qui grandemét eftoit au préiudice de luy, • DM Angloislctcnoient.LeDuc,tant pour la priere desdeflul-nómcz,commc pour

^*l»ïu vray dire il vcift volôtiers qu’il fuft Sire de Breft, auoit vne fois mis le fiege de-'’t: mais riens n’y auoit fait: amp;nbsp;fen eftoit party : amp;nbsp;difoit qu’on n’y pouuoit riens faire: Jtaucuns Cheuaiiers amp;nbsp;Efeuyers de Bretaigne murmuroient en derrière.-Ôc difoict j^.llc faignoit amp;nbsp;diflimuloit,amp; que ceux,quilc tenoict eftoiét fes gras amis,8lt;: ne vou-|.'^P«)Pourtoutc paix,qu’il fuft en fes mains,n’en lalaifinc du Roy de Frâce:car,fe les l '’»Çoislc tenoict,11 n’en ferait point Sire,mais plus foible,amp; les Anglois,auflî:amp; ,tâdis 1 Dlcs Angloisle tenoiét,les Frâçois ne l’ofoienr courroucer.'Dcquoy,parces chofes l gérées,il eftoit aiiis au Côneftable de France,que le chaftel de Breft amp;:la villc(qui 1 j^®^oieiitàfcrmctcrrc,amp; qui eftoient ennemis du Royaume de France) au cas que le 1 j^^dcBrctaignclesmétroit en nonchaloii^negifoient pashonnorablcmétpourluy,

'pour les Cheuaiiers de Bretaigne.Siordôna àmettrcIefiegcdcuâcSienuoyagrâd’

-ocr page 852-


LE TIERS V OX V M E


foifondc Cheualiers amp;d’Efcuyers de Bretaigne: dcfquels i! fît fonucrains maiftrss SrcUdßie édes c^pi’^^i^^s le Seigneur dcMalcftroit,lc Vicomte de laBarlier^jMotfanCjamp;lcScign^“^ Svancèi^^ ^^ deRochcdurant.Ccsquatrevaillans hommes fenvindrcntmdltrclcfîcgeaup!usprc$ de Breft qu’ils peurent: amp;nbsp;firent faire amp;nbsp;charpentervne tresbelle bafiidc, amp;nbsp;enuironnef de palis amp;nbsp;de i^erres:^ cloyrent à ceux de Breft tout colours aifanccs amp;nbsp;ifTucSjtors ce ƒ de lamer. Cefteneftoit en leur puiftance de dorre. Si vous dy quedcuantBrcftauoit fouuent,aux barrières,écarmouches amp;nbsp;faits-d’armcs;car les eópaignons,qui dcfiroitnt les armes,touc ébattant fenvenoient iufques es barriércSjtraire lancer,amp;rcucillcrcîu^ deBreft;qui auffi les recucilloient amp;nbsp;rcccuoiét aux armes moult vaiiraninient,amp; qu^n ils f eftoient combattus vne longue pièce,amp;(tclle fois eftoit^blccé l’vn amp;nbsp;l’autre,iHf ƒ trayoienr. Mais peu de iours cftoit, qu’il n’y euft quelque chofe, amp;nbsp;quelque auentut^^ faits-d’armes entre eux. ETi ce temps fc tenoit en la marche Toulouzainc vn vaille Cheuaher de France;lequel f’appeloitmeflirc Gautier de Paftach,grandi'bonÛp^* dreeés/elonU t^incdc Gens-d’armes, delà nation deBerry, amp;nbsp;des frontières de Limofin: amp;auoi^' cha.iÿ.j e^lds déliantfà Venue,f meffire HuguedeFroidcuille,Séncfchal de Toulouze5amp;.'meduf bien dißm^ues get d’Efpaigne. ScnelchaldeCarcaftbnne,efcriten FranccideiierslcConfeildun commeaußt la l’eftatdu pays deToulouze amp;nbsp;de Robeftan, 5^: que pluficurs compaignonsauentufO* deduHton dit (lefquels eftoient tous iffus de Lourde amp;nbsp;dcchaftel-Cucillet)faifoiétguerre d An^' frefint cMp ^ tenoient les forts,qui cy-apres fcnfuyucnt:Sainâ:*Fo’rgct,la Baffere,le MefniM •’“ ’uneneom pit’ll puron,ConualIc,Rochcfort-leDos-Iulian,Nauarrcr,amp;pluficursautrcs:dontibâô'^'^ jseuß ^uel^jHes fi enuironnéla bonne cité de Toulouze,que les bonnes gens ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j-fes

Notable ritje de^uerre.

corruptions, labourer leurs vignesamp;terres5n’élongncrToulpuze,pouranerà leurs w«''^quot;^ . •’ fors à grand pcrihfils n’eftoient atreuez ou apadis à ?ux;amp; dc tous ces ch«»®’“? fouucrain Capitaine vn appert home deBafque: quifapcloitEfpaignolet''q^““^S merueilles d’armes: car il prit amp;nbsp;èchclale chaftcld’Ermaille,entandisquelcbc^“f’ meffire Raymond,cftoit allé àToulouzc:amp;letintplus d’vn an.En ce terme,quiHcf' il fit vne mine,qui vcnoit amp;nbsp;alloit aux champs, Je entroit en lafallc: amp;, quad ®“® , jj. te,il la referma par-dcfrus,amp; y meit dès-carreaux,amp;ne fembloit pas qu’il j^uftalk« dans terre. Entandis qu’o^faifoit celle mine, traittoit le Seigneur d’ErmaiHc amp^ gnolcr,commentil peuft pour argcnr,rauoirfo^chaftcl. Quand Efpaignoleteuträ^ mine,il faccorda auChcualier: amp;lu^ rendit fonchaftcl,pour deux mille francs: S partit,amp; tous fes gens. Meffire Raymond rentra enfon chaftcl, amp;nbsp;le fit réparer, tvn lcr ce que rompu y eftoit.Ne demoura pas quinze iours, qu’EfpaignolctauccfoF® ’ fen vint de nuid bouter au conduit,dont l’allée refpôdoit au chaftcl:amp; l’en vint, SW ceux qui le fuiuoient,entrer par-dedans la minc,à heure de minuit:amp;futlc chafteip amp;le Cheualicr,qui cftoit dedans fonlid, amp;nbsp;le rançonna encores de deux milkk’“/’ amp;nbsp;puis le laiflà aller. Mais il tint le chaftc|, amp;nbsp;en fit vne bonne garnifon, q^‘“’^^p^^f trauailloit le pays,auecqucs les autres,qui eftoient dc fon alliance amp;nbsp;compaig'’'®' ^^ telles manières dc gens pillard amp;nbsp;robeurs, qui faifoicnt en la marche de ToU'®', ’ GantierdePa/j Rouergue,amp; là enuiron,pierre d’Anglois,fut enuoyémeffire GautierdePa»’® ’\ , fieb, Lientenat quantité de Gens-d’armes, à Toulouze,pour dcliurcrlc pays dcs ennemis,5^‘®“' . . i77i. la Toulouze,amp;fif là fon mandement des Cheualiers ôcElcuycrs de I’cnuiron:^®.®*^“ 7ulo 777^ dcuers meffire Roger d’Efpaigne, Séncfchal de Carcaffonne: lequel le vint lcmmt«5 pourfaireguer meffire Gautier auoit commiffion générale fur tous les officiers de Languedoch. Jo“ re ^cenx du ccux,qui Croient mandez,venoient à tout ce qu’ils auoient de gens. Si vintlc dcllu partid'^np^.e meffire Rogcr,à^0.Landes Sgt;c ccntpauois,amp;le Séncfchalde Rouergue,amp;meffire “ ^^^‘quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Froidcuiire,à autant ou plus. SifetrouucrcntbicnccsGcns-darmcs,quandilsturgt;

tous cnfcmble,cnuiron quatre cens Lances,amp; bien mille portans pauois,qucgros'ii lcts,amp; encores y eftoient le fils au Comte d’Efterach,à belle compaignic,lcSircdc « bafan, meffire Bcnedic de Faignollc,amp; Guillaume Candcron,Brcton,amp;fa route.

Sife départirent vn iourde Toulouzc:amp;:fcn vindrent deuant Sainét-Forget. ' , - nbsp;nbsp;nbsp;. farrefterent, amp;nbsp;le tenoit vn homme de Bearn, grand pillart: qui fappcloiHc Bourg

sas^n^-^ForM Taillcfac. Quand ces Seigneurs Si leurs routes furent venues deuant Sainâ-Forger^, aßeae er'dß fi^ ^‘^ logeront, amp;nbsp;tantoft allèrent à I’affaut: amp;nbsp;commencèrent Géneuois à traire fiUlppar Gau- grand’ façon, amp;nbsp;fi fort, qu’à peine fofoit nul des deffendans, pour le traiéf, demon rc fiirdepaßdcb. aux murs de la ville amp;nbsp;du fort: mais les François ne l’eurent pas ce premier iourpara faut qu’ils fiffent.Quand cc vint au foir,ils (’allèrent logenSe pafferent la nuit tousaiW-

-ocr page 853-

D E F R o I s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;63

^üsauoicnt bien dequoy. Le lendemain au matin on farma parmy loft (caries trô-[J^csfonnerentàraffaiOamp;puis fe mcircntlcs feigneurs en ordonnance,pour afTaillir, *'fnvindfenttoutleÿas,iufques aupic des io{Iez.Qyi veift adonc Gens-d’armes en-'■^dedanSjSiporter leurs targes fur leurs teftcS}amp;: rafter les fons de leurs lanceSjamp;r aller 'quot;'‘toutre iniques au pic du mumil y euft pris grand plaifancc.Quand le^rrcmiers furet P^tt)amp; ils eurent monftré le chemin, les autres ne tardèrent pas: maires fuiuirent de W’volontc(carblafmeleur eiïftcfté;fils fefuflent tenus derrière, amp;nbsp;leurs compai-§''onsfu(rcnt deuant} amp;portoientceuXj qui fccondementalloicnt, pics amp;nbsp;hoyaux en '“Rmains,pour percer amp;nbsp;houer le mur:amp;,en ce faifanf^tenoient leurs targes fur leurs '^.^bpoutreceuoir leget des pierres,qui vcnoientàlafois d’amont: mais planté n’e-'®«ccinic:carlcs Géneuois(qni furies foflez fe tcnöient,amp; qui tiroiét moultfort)oc-^“poient ceux,qui venoientiufques aux créneaux pour deffendre,tant qu’ils n’ofoient ®“tcr hors leurs teftes: car les Arbaleftiers Géneuois fonefiiuftes delcurtraid, que hotils ne failloicnt,là ou ils vifoienc.Si en y eut d c frâpez de ceux de dedâs,plufieurs, tes longs virerons, parmy leurs teftes.Parquoyles compaignons,qui aux delfenfcs pcnt,redoutoient grandement le traift. Tant dura celuy allant au chaftel de Sainôt-®fg«,iStfibien fut aftailly,amp;: de ft grand’volonté,que ceux quieftoient au pié du mur ^'gt;thoucramp;pour miner, enabbattirentvn grandpan. Adoncfurcntceuxdcdcdans d’feamp;fe voulurent rendre leurs vies faunes,mais on n'en eut cure:carils cheurent en .quot;®nncsmains, qu’ils furent tous occis: car meflire t'Gaucher le commanda ainft à c- ƒ par-duant ■ƒ«!. Depuis cefte parolle nul ne fut mis à mercy: mais furent tous morts amp;nbsp;occis, Gautier. ■'O'icquespié n'en échapa. Ainft eurét,dc premiere venue,les Barôs amp;nbsp;les Cheuafters Prifidu cha-p^fMicc,qui là cftoient venus,1^ chaftel de S. Forget. Si le rendit meflire Gaucher nuß^^^^ ‘^'^ ^‘•‘»^ •'^nir,à qui il eftoit,lequel l’auoit perdu en l’année, par fa folle garde: ainft que plu-■''‘^thadciux ont efté3au temps pafte,en France. Apres la prife du chaftel de Saind-“Wque mclfirc Gaucher l’eut rendu au Cheualier,à qui il eftoit deuanr,il le fit rc-pG^ou befoing en eftoit: car les François l’auoient grandement deftruit à l’aftaillir, ƒ'‘ptcndiÿ.Puis fen vindrent les François douant le chaftel de la Baftee: duquel Er-^?'on de Batcfol eftoit capitaine:^ l’auoit fortifié grâdement,pour lacaufe des Fran-Wiledeuoientvenir vcoir:ainfi comme ils firent.Qujid ils furent venus,on y meit sieo-eh chd-quot;gc cnuiron,amp; auiferent les S cign«urs cômciÿ: on le pourroit aftaillir au plus grand ßeM de U Baß j?’'’^®gcgt;pourmoinstrauaillcrlcursgcns:amp;:,quandilseurenttout cebienaurfé,amp;vcufie, par let jij'''lclicu,fi fordonnerent vn iour: amp;:f en vindrent celle part qu’ils tenoienc la plus foi-. Fraf^eou. ^'U cftoient Arbaleftiers Géneuois, ordonnez pour traire,amp; les affaillans arrangez j.’^’icrncredcfquelsfacquitoientloyaument de faire leur mcftier:car ils tiroient fi roi-jj'’'':ntà ceux de dedans,qu’à peine f ofoit nul demonftrer.Ernauton de Batcfol eftoit |.Potte,ou on faifoit grand aftaut:amp; làfaifoit merueillcs d’armes,amp; tant que les Che-I^/Rdirent entre cux,Veezlà vnEfeuyer de grand’ volonté,amp;auquel les armes font /''feâtcs:caril fen fait bien aider:amp;fcroit bon de moy^ncr entiers luy,,qu’ilrcndift le ^^iWenall3ftailleurspourchacer:amp;luy foitditqui,fcmc^rc Gaucher de Paftitch le • ?'iuicrt en aft'aillant,nul ne le pourra deliurer de fes mains:car il aiuré que tous ceux, j“^prcndraàforcc,feront tous morts ou pendus. Adoneques fut chargé, par le Sé-b®*gt;al deTonlouzc,vnEfeuyer deGafeongne (quifappeloit Guillaume Aliedel, amp;: '‘’^ongnoilfoit ledit Ernauton:carpïuficurs fois ils f cftoient armez amp;nbsp;portez com-enfembie) qu’il voufift à luy parler. 11 le fit tref volontiers: car enuis euft ven ^®*^fcuyercuft eu,ne reccu nul dommagc,tant que de mort,faune fon h®nucur,ou il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

jç pouuoir de rcmedier.Celuy Guillaume Alicdcl vint tout deuât à rafTaunSe fit figne 1 ^'’3uton,qu’il vouloir parler à luy,pour fon grâdproffit.Ernautonrclpôdit que bien ^P^jfcit.Lors ceflaraftaut de cellepart:mais toufiours aftailloit on de l’autre part.Si ^^^ Français '^illaumeaEmauton, 11 vous va trop grandement bien. Les Seigneurs m’enuoyct fintparlemen-'R vous: amp;nbsp;ont pitié devons: car,fevous eftespris par force, c’eft l’ordonnance de reran capital-j.f®fouucrain Capitaine, meflire Gaucher de Palfach, que vous foyez morts fans nedela. Bafie,. j^f^fnicde: comme ont efté ceux de Sainét-Forget. Si vous vaut trop mieux rendre pendantvnafi jj’^K^ielevous confcille) que d’attendre telle anenture: car bien fâchez veritable-/^”^’ ^^ quot;^que point ne partirons d’icy,fi l’aurons.Lors dit Ernauton,Guillaume ie fay bien f?'’‘!‘*®Rqu’àprefent vous foyez armé contre moy)quc vous rie me confeilicriez cho’ll’“ ^^ft à mon déshonneur: mais faches que, fe ie vous ren le fort,tous ceux,qui font

-ocr page 854-

auecques moy,fcn partirót fains amp;nbsp;fauucs;amp; aurons tout le nodrCjqiic porter en pout' rons mis hors les pourucanccs:amp; nous fera l’on conduire (auucincnt,iufqucs au chaltc de Lourde. Ce dit GuillaumCjIc ne luis pas fi suant chargé; mais ie parlciay volontiers pour vous à MelTcigncurs. A ces mots retourna il deuers le Sefefchal del oulouzcA' luy recorda toutes les parolles que vous auez ouyes.L^rs dit mclfire Hugue de FroidC’ fOjitefloit se- ville,t Allon parler à meflîrc Gaucher, carie ne lây qu’il en voudra faiiexombicn que nechal de nu- i’ayc mené le traité fi auant:mais ic croy que nous luy ferons faire. Adonefen vindrent /»«V' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ils deuers meflîrc Gauchcr(qui faifoit aflaillir à vnc part moult efiroitemenf amp;nbsp;luy^

ainfi le Sénefehal, Meflîrc Gaucher,i’ay fait traitté deuers Ic Capitaine decechaM eft en bonne volonté de nous rendre la garnifon, ainfi comme elle efl: maisil veut que luy amp;nbsp;tous ceux, qui là dedans font, fe partent quittemcntamp;fauueinent,amp; dire conduits iufqucs à Lourde. Auecques tout ce, ils en veulent porter tout ce, queporten $ pourront deuant eux. Orrc§ardez que vous en voudrez faire. Nous perdrionsiaplus le Tvn de noz Chcualicrs ou Efeuyers d’honneur eftoit mort d’vn traid, ou d vnget^’ pierre, ou par autre accident périlleux, amp;nbsp;plus vous ennuycroit que vous n auriez profit à eux mettre à mort,quand pris les auricz;combicn qu’encorcs ne foitee pas^jS ainçois que nous ayons conquis la Baflec, il nous couftera de noz gens. 11 eft veritt, le Scnefchal de Carcaffonne: qui eftoit deicz luy. On ne peut eftre en tels aflàux,qu n’en y ait de morts ou de naurcz. A ces mots amp;nbsp;à ces parolles refpondit meflire Gauc dcPaflàch:amp;dit, Ïelevueilbien. Faites ceflcrl’aflaut. Nousauonseneoresaallctz' Cem^itiü 4c- jgyrs.Petit à petit nous faut conquefter les chafteauxtoue les pillars tiennent.SemaJ'’ cordeeau Capt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^rtvenüOl

biinede la sar^^^^^^ ^^ ^*^ partent 3 bon marchc,vnc autre fois retournerot ils,par autrepi^fr pe. mains.Si feront payez lors vnc fois pour toutes.Les malles œuures atncincnrft‘^‘^5 ou uricrs à malle fin.En mon temps i’ay faitprendre de *illars,amp; de tels robcurs,cinqces» amp;nbsp;noyer aufli;amp; encores viendrót ils à celle fin.Adonefen retournèrent ceux,qui'® befongnoient de traitter, vers la barrière: ou les attendoit Ernauton dcBatefol. bi ƒ Guillaume, quand il vcit Ernauton, Parmafoy,Ernauton,vousdcuez,amp;tousvozco-paignons,rendre gratis grâces àDicu,amp; à meflîrc Hugue de Froideuillc;carilafaitii’^ trairtcz,tout ainfi comme vous les demandiez. Vous partirez fauuement vous amp;nbsp;les'®* ftrcs,amp; ce,que vous pourrey mportcr,cmporrcrcz:amp; ferez conduits iufqucs aLourdc-Il me fuffit(dit Ernauton)puis qu’il ny eu t autrcpiét cftrc.Sachcz,Guillaunic, q iepz^ enuis de mon fort;car il m’a faid moult de biens,depuis la prife,ou ie fu pris,au pontd

-ocr page 855-

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D E F R o I s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;65

pP^titMefcbin eftoient capitaines fouuerains, amp;nbsp;auoiét fait maint dommage au pays.

?''f^uoy meflire Gaucher de Padach auoit iiiré fame de (on pcrc,lt;]ue nuis ne feroicnt*'^ cblt;ißean de ^(^'53[ncrcy,n’à ranç(^i:mais feroienttous pcndus,neià n’auroient autre fîn:fil les pou- ^e'

tenir.Tant exploiterét ces feig. amp;nbsp;leurs gens,qu’ils vindrent deuant Pulpiron': amp;nbsp;y ^^-^^ *’'Çntlefiege. C’eft vn chal^efqui fiedfurvnemottederoche,toij^àrenuirô;8lt;r cft J WtiolyjSi de belle veuë.Là deuant eux,au fiegCjiura meflire Gaucheç que jamais ne

quot;partiroit.fi raüroit5amp;: ceux de dedans; t fils nef en voloiêt. Là eut plu(îeursairaux:gt;t/^4»«gt;s’ils ç 's petit y gaignerent les Frâçois:car le chaflel cft de bône garde.le nefay(dit meftire «^ s en voa-^]^’Mier)comm(titIes chofes le porteront.LcRoy de France eftafez riche, pour tenir loif»t partir: j^'^cyvnfiégc:mais/e i’y deunyc demourervn an,fi ne m’en partiray ic tant que Tau- lfy^f*^ci”f^g y'ünfetenoitbienàcequ’il auoit dit amp;iuré;ô^ fordonnoiêt ceux,qui eftoientau fie- ^^^^ ''^ ’ ’ «ou ce. Orvous diray qu’il en auint. Qiijand les C^aitaines virent que c’eftoità

?rs,amp;quclcs Seigneurs de France, qui là eftoient,nc le departiroient point, (ans a-‘defort(quoy qu’il couftaft) fi fc doutèrent moult fort: amp;nbsp;auiferent quefvoufiflent, J’’!''on,lesFrançois)ils fen partiroiét:amp;pouuoient bien fauuemér partir,quand ils vou l'’^f:carau chaftel auoit vue minière,ou allée deftbus terre (qui alloit plus de demie ^''^Idont onnefe donnoit garde. Quand Angerot, le Capitaine du chaftel, veitl’or-’ ^quot;nâce du fiege des François (qui point ne fe departiroient, fans ce qu’ils euftent eux : 'lt;'l'aftcl,parafFamcr,ou autrement)!! fc douta: amp;nbsp;dit à fes compaignons,Seigneurs, æ'oybienquemelfire de Paflach fi nous a grandement en haine. amp;: me doute que par ,p§eil nous affame cy-dedans:amp;3pour ce faire ne luy faut qu’ordonner vue baftidc, J^'ilerfeulei-nentcentlances dedans, que nul de nous ne fen oferoiriamais partir. Ic quot;^diray que nous ferons.Nou^prendrons tout le noftrc;amp;de nuidi nous nous parti-Wn ce codait dedans terre;qui eft bel amp;nbsp;grand: amp;nbsp;nous mènera finis nulle faurc,en , ^vnelieue d’icy.Si ferons hors de tous perils,auant qu’on fache que nous foyôs ^^^’quot;'•Sicat il n’y a homme en roft,qui en lâche riens.Tous faccorderent à ce confeil:

^^''üiâjquand ils eurent tout troufte ce que porter vouloicnr, prindrenr falots amp;nbsp;'’'^fles,8te^rercnt en l’allée deftbus terre(quieftoit belle amp;nbsp;nette) amp;nbsp;fie mirent au che-’^''’Afen vindrent faillir hors,envn bois,à vue demie lieuë dudit chaftel. Làauoit bic /.‘tgarni/tnde Wesfaüoitcôduireiiifquesàautres fortreftes, enallantcaLimofin.ôu cnRouergue: ^itlproabado . 1'5 aucuns, quand ils fe fentirent bons du chaft^amp; du peril, fe départirent, amp;nbsp;prirent quot;^ fi pl-^^ßp^ ‘’'''cchemin,ôr dirent que iamais ils ne vouloiët guerroyer. Angerot fen vint,luy cinq r^a^“^^^^^ *** ''‘''t)à vus ville amp;nbsp;chaftel de Pierregourd, qu’on dit Montroyal. Le Sire du chaftel Icsquot;^ '''futdoucement.Car luy,amp; toute là terre eftoit Angloisjn’oncqucs ne fc voulut tour-'''ftrançois,quand les autres fctournoicnt.Toutesfoisilcn y eueplufieurs de Ion opi-

Ainfi fc fui lièrent amp;nbsp;échaperent les compaignons delà garnifon de Pulpiron: .“’»eques vn feui varier ne laifterent derrière: amp;nbsp;furent tous auprès delà ou ils vou-“^nt aller,allant qu’on feuft cnl’oft qu’ils eftoient denenus. Au tiers iour après cefte 'quot;j'blcs Seigneurs ordonnèrent vn aftaut : amp;nbsp;auoient faÿ charpenter vn engin : qui a-quot;'’quot;quatre cftages:amp; enchafeun eftage ponuoir vingt Arbal^ftiers.Quand tout fut ap- nbsp;nbsp;•

Wé, on amena amp;nbsp;bouta celuy engin (qu’ils appeioient vn Paftàuant) au plus foible ''quot;du chaftel,à leur anis. Si entrèrent les Géneuoys dedans, amp;nbsp;quand l’engin fut là ou “5'cvouloicnt mettre,Arbaleftiers commencèrent à traire fur le chaftel,amp; nul n’appa-'quot;'Iblt. Tantoft ils apperceurent que le chaftel eftoit vuidc: car nul ne venoit ai^x def- pulpiron'afaU 'quot;fa.Adoncils cefterent leur traidicar ils ne le vouloicnr mie perdre,ne leur fagettes. ii„y nyan^er 'defeendirentius deleurengin,amp; vindrentaux Seigneurs,quilàcftoiét(fefqocls C’c-ßnne dedans, ‘quot;'rueillerent de ce qu’ils virent,;amp; leur dircnt,Sachez certainement qu’il n’y a nul hô-'quot;'.'quot;cechaftel. Comment le pouviez vous fauoir?dit meflire Gaucher. Nous le lauds, flirtant que pour trai(ft,que nous ayons fait,nul ne feft demonftré.Adoneques furent ^donnéescfchcllcs, amp;nbsp;miles amp;nbsp;appuyées contre le mur. Si montèrent compaignons *§ros vadets,qui eftoient taillez de ce faire: lefquelsmonterët tout paifiblement (car quot;quot;in^Hoitau chaftel)amp;paflërcnt les murs,amp; fauallcrcnt au chaftel,amp; le trouiicrët tout 'quot;'deSivindrentdla porte:amp;trouucrentvngrâd moncel de clefs,amp;firent tant,qu’ils ^wrent celle de la porte. Si la deffermerent, amp;nbsp;ouurirent les barrières l’vne .apres ^Te.Detout ce eurent les feigneurs grans mcrueilles,amp;efpeciallemcnt meflire Gau- if^'^\-g ‘ '^quot;’de Paffach, amp;c cuidoit qu e par enchantement ils fen fuirent allez amp;nbsp;partis du cha- ii^ranceis^^^ Namp;demanda aux CheuaUers, qui là eftoient, comment ce peut eftre.

-ocr page 856-

, LE TIERS VO-LVME


66


A la parolle mefiîre Gaucher refpondit le Sénefchal deToulouze: amp;dit5Sire5ils nefen * peuuent eftre allez tout certainement,fi ce n’eft par defibus tcrr^:amp; croy bien qui!ƒ ait aucune allée defibus terre:par laquelle ils fen font allez Sc vuide^Dontfurrcgârdc,pâr tout lechaftcl,ou ceftecaucrneamp;allée pouuoit eftre. Onia trouua esceliers,Sihuis de l’allée tout o|^uerr.Lcs Seigneurs la voulurent veoirj|amp; la veirent: dont meflireGaucher eut grand’ rnerucille:5^ demanda au Sénefchal de Toulouzc,mcflircHuguc,nela-, uiez vous point celle mine amp;nbsp;conduit?Par ma foy(rcfpondit melfirc Hugue)iauoyc bic ouydireque tellechofcyauoitceans:mais point n’y penfoyc:ny ne medonnoyedç garde que ceux,qui fen font allez,deuflent partir par la cane. En nor»deDieu(ditnid' fircGauchcr)fionfait:ainficommcil appcrt.EtleschafteauxdccepaïsfontilsdeKif ordonnancc?Sirc(dit meftire Hugue)de tels chafteaux a pluficurs en ce paysxfpccial«-Z« cb-tßcaux ment tous les chafteaux,qui furent à RegfUud de Montauban,font de Celle condition. ‘^^ ^\^^^^quot;‘^ ‘^^ Car,quand luy èc fes frètes guerroyoient au Roy Charlemaigne de France,ilsIcsfi^ MtntaulrM Qf^onner de telle façon,par le confcil deMaugis,leur coufin:car,quandle Roy les a®® accompaignt7z „g^j j „^j. puifTance, amp;nbsp;ils veoient qu’ils ne luy pouuoient refifter, ils fe mettoient en ces Joushrrdin. moyens: amp;nbsp;fen aHoient lans prendre congé. Parmaroy (ditmclnreGaucncr;ici“v commande bien l’ordonnance. le ne fay fiieferayiamais guerroyé de Roy,de DuCjnc devoifinqtie i’ayc:mais,moy retourné en monpays, i’cnfairay faire vneenmôchaltc de PafTach. A do ne finit à tant leur parlement :amp; prirent la faifinc du chaftcl: amp;nbsp;puis of donnèrent dedans Gens-d’armes en garnifon, pour le garder: SepaflerentoutrecoW ^i /^'’’‘'“5 tention devenir deuantlavilleamp;le chaftcl det Conuallcidont EfpaignolctdcPape' \e’^^ueSdl^dit *^^^^’5 Bafquc,eftoit Capitaine, amp;nbsp;auccqucs luy grand’ foifon,de pillars amp;nbsp;derobeuts. /»CrimaiHe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comme»/ le ehaßel e/e Co»ua//e fut oßtege ^^irii ei’aßiutpar les Frd»f0isy^ß'^^^'‘^^

antrafortreßes refot/raees Françoi/ès. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. x i x.

T Ant exploitèrent les Seigneurs amp;nbsp;leurs routes, qu’ils vindrent deuant la garnifon de ConuaUeen Robeftan: Sc là farrefterent: amp;nbsp;mirent le fiege toutàl’enuiron. voulut fauoir meftire Gaucher: amp;nbsp;demanda au Sénefchal de Toulouze, Çe Conu* anciennement a il cfté des chafteaux meftire Regnaud de MontaubanHl refpoditoquot;? ConudUeautre ^^ Y ^ donc,dcdâs vne fouft»raine,commc aux autrcs?En nom de Dicu(dit meflircHu fiisl'vn des gue) c’cft vérité: amp;voircmcnt il y a lÿufterrain« amp;nbsp;par cela prit, la fécondé fois EI^‘ chaßeaux deK^ gnolet le chafte!,amp; le Seigneur de dedans. Faites venir (dit meftire Guifchardrquilî^' naut de tSotau ftoit)lc Cheualier, à qui il eft, C’cft bon( dit m eftire Gaucher de Paftàch) fi nous inlot-ian,ajiant /à nierons delà voyc par luy.Dont fut appelé meftire Raimond de ConuaUcamp;luyfttoC' fiußerrame. mandé de la manière amp;nbsp;ordonnance du chaftcl,fil y anoit vne voye dedans terrefico-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me il y a à la Bafléc.Il refpondit qu’ouy:car par celle voye fu ie pris:amp;l’auoycflongtcps

auoit)condamnéc à eftre perdue: mais les larrons qui tindrent mon chaftcl, la retirent. amp;nbsp;vindrêt par celle voyc.Et fauez vous ou elle vuidc?n’ou elleabordePditrnetnre ^“ cher. Ouy, Monfeigneur, divl. Ellevuidc envn bois: qui n’eftpasJoingdicj'.w^”

• nbsp;nbsp;par Dieu,dit metfirc Gaug|ier. Si fe tout à tant. Q^and vint au chef de quatre tours,! c fit mener celle pamSeauoitenfa compaignic bien deux cens varlcts du pays,bicti armez: amp;nbsp;fen vint, ôc meftire Raymond de ConuaUeen facompaignic,iufqiæsaubois, oulamine vuidoir. Quand meftire Gaucher vit l’entrée, fi la fit découurir,amp;toftcrU terre,^ les herbes, amp;nbsp;les roces, qui cftoient à fenuiro. Quad elle fut bié nettoyée,ilnt allumer grand’foifon de falots: amp;nbsp;dit à ceux, qui ordonnez cftoient pour entrer là dedans en ccilc foufterrainc,Or fuyucz ce chemin.Il vous mènera en la falledu chaftcldc Conualle: amp;nbsp;là trouuerez vn huis: lequel vous romprez à force: vous eftcs aftez gens pour ce fairc,amp;: pour combattre ceux de dedans.Ils refpondirent, Monfeigneur vobn tiers.Si entrèrent dcdans:amp; ch eminerent tant qu’ils vindrent aux degrez prochains de le chaßeau de j^ porte,par OU on entroit dedans la falle du chaftcl. Lors commcnceicntils afraper,^ »eaut ddadlT ^ f’^’^i’^ contre i’huis,dc grandes haches bien trenchans,^ de gros marteaux, pourdc-parlaßußer- rompreamp;brifcr la porte: fie cftoitainfi que furpour faillant. Les conipaignons du chaftcl faifoient bon guct.Si entendirent que par la mine on vouloir entrer au chaftcl.Sial-Icrent toft celle part.Efj^aignoletfqui fe deuoit coucher) y vinnSi dôna confcil de getter bancs,ficpicrrcs,fic autres chofes au permis de la mine,pour occuper tellement l'entrée,qu’on ne la pcuft décombrer.Tantoft fut fait:fic autre deftenfe n’y côuenoir.Non-obftant,ceux,qui au côduit delà mine cftoient, charpenterent fie fraperent tat de leurs haches.

rame.

-ocr page 857-

DE - FROISSART.


^7

’‘:ncs,queh porte fut en plus de cent pièces: mais pource neurét ils pas l’entrée à de-''‘'lt;quot;ni.gt;;s eurent plus affaire que dcuant.Qiwnd ils virent que c’cftoitimpofïiblc d’en-^j'qar là,fi fe mirent au retour,pour rcuenir en ILoft.Si eftoic enuiron minuiôf;amp; recor-ƒfîntaux SeigneurA:e5qu’iIs auoicnt‘trouuc,amp; comment ceux de Conuallc feftoiêc ^perceus de leur affaire, amp;: aq^ient tellement occupé f entrée amp;nbsp;la Vÿ'C de la foufter-P^*- ^^ inipofliblc cftoit d’entrer au chaftel. Adonc celuy auis ceflaA” fut man ^':lrngin,oules Arbalcfticrs fe tenoient pour traire, quandon vouloir affaillir: qui c-'“■tencorcsàlaBaffée.ll futtout misparpicccs,amp;charroyé deuant CGnualle,amp;puis faillis Si redrecé Igr les roues, ainfi comme il deuoit eftre: amp;nbsp;auecques ce,on appareilla '^orcsgrand’planté d’habillcmcns à allailiir:amp; quand tout fut preft pour afraillir,mcf-'f'Gaucher de Paffach (qui defiroir à conquérir ledit chaRel,amp; la ville dcConualle) Sonneries trompettes en roft,^ armer toutes manières de gens, amp;nbsp;traire chacun en °'iordonnancc,ainfi comme il deuoit eftre amp;nbsp;aller. Là eîloit le Séncfchal de Toulou-‘^uccques ceux de fa Sencfchaucée, d’vn cofté. Là eftoit meflire Roger d’Efpaigne, /ndchaldc Carcaffonne,d’autre part,auecques ceux de fa Scnefchauflcc.Là cftoit le . _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

'■‘gneurdenarbazan, T mtflire Bcnedic de Faignolle, le Sire de Benoch, le hls au Co- „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/,

^tltaraCjmelTircRaymôd dcriflc,amp;lcs Cheualiers amp;Efcuycrs du pays: amp;nbsp;ciitcha- cha.precedent. ^^ 6 compaignic en bonne ordonnance. Lors commencèrent ils à affaillir ceux de ’'^WSjà ceux de dedans à eux dcffcndre:car ils veoient bien que faire le leur conuc-'^‘'‘dpource qu’ils fefentoient en dur party. Bien congnoiftbient que meflire Gaucher ^‘^prendroit nuis à mercy. Si fe vouloient vcndre,tant qu’ils pourroient durer. Là e-

*«nt Arbalcftiers Géneuois: qui tiroient de grand’ volonté, amp;nbsp;frapoient de ces vires ^'1«telles,fi au iufte,qu’il n’y qpoit fi ioli,qui ne les redoutaft:car,qui en cftoit atteint ^’’’wtfaitfaiournéc.Là cftoit meflire Gaucher de Paffach deuant:qui y faifoir merueil '^afmes:amp;difo-itauxcompaignons,Et comment Scignenrs.nous tiendront meshuy 5’’^trdail!e?Sicefuffcnt bonsGcs-d’armcs,icne m'en émcrueillaffepas.-car en eux Wefaift,qu’il ne doitauoir en tels garfons,commenr,commcil y a là dedans.C’eft *”• intention que ievucildifner au fore. Or y appcrra,fî vous accomplirez mon defir. ‘ '^‘^sinotsrauançoient compaignonsfqui defiroient auoir fa grâce) d’affaillir de grâd’ Wé.On prit elchcllcs à foifon,à l’endroit ou le grand virgin cftoit(auquel les Géne-’‘‘5cftoiét)amp; furent drecées contre k mur. Loij montèrent toutes manières de gens: Arbalefticrs tiroient fi roidemenr, quelcs deffendans nefofoientmonftrer. Là en- id ville de cm 5’’'ot par bel affaut les François ,en la ville de Conuallc, les cfpées en leurs mains? en «ƒ* !”'fß r^ntleurs cnncmis:dclqucls y en eut de morts,amp; d’occis,ie ne fay combien: amp;nbsp;tout ^^ß^^f/‘*gt;' ^^^ ƒ'mourant fut pris.On entrapar les portes en la ville.Là fut demandé à meflire Gau- ’‘'‘quot;P’''’' ij'''fquonferoitdeceux,qui eftoientpri', Parfainét George,icvucil qu’ils foientpen-j’^^dantc ft fon commandement fut faidt; amp;nbsp;Efpaignolct tour de mini. Si difnercntles ,'’Sneursauchaftcl,amp;lcdemourantdcsGens-d’armes en la ville: amp;nbsp;fetindret làtout j’‘’'it:amp; rendit meflire Gauchcr3au Seigneur de Conuq^!c,favi]lcamp; chaftehamp;pulsor-?'’*w daller autre part. Apres laprife delà ville de ConuaLk (comme vous auez ouy) • J'Pattircntlcs Seigneurs Scieurs routes: amp;nbsp;fe mirent au chemin,deuers vn fört,qu'‘ö ?^a(lulle:lequelauoit porté moult grand dommage Se detourbier au pays,auecques

^'\3Utres. Si toit comme ils furent là venus,on affaillir ceux de dedans: Se ils fe deffen-^*^^^”'’^ ^^ß '’''filmais grand’ pièce ne fut ce pas:car par affaut ils turent pris,Selc fort auflj^Serons 'p^ancoit. j^»qui dedans eftoient morts ou perdus. QriandceuxdcRoixScdc Rochefort Sc ^ ^’utres forts,que les ennemis tcnoient3entcndirent que meffire Gauchar de Paffach ““roitau pays,amp;prcnoit les forts. Se fi n’eftoitnul prisà mercy, qu’il ne fuft mort ou ^00,6 redoutèrent moult de venir à celle fin, Se fe partirent de nuidnefayou, par ’’duitdelTous terre, ou autrement: car encore s fous ces deux chafteaux, Roix Se Ro-'wt,font mincs,amp; font des chafteaux,qul fouloient eftre anciennement à Regnaud 'Montauban: amp;nbsp;les trouucrentles François tous vuidcz, quand ils y vindrent. Sien 1 ''ntlafaifinc:^ les repeuplèrent de nouuellcs gcnsgt;Sc dcpourueances,Sc toumeréc ^'chemin deuers Toulouzc, pour venir en Bigorrc: caril y auoit fur la frontière de ^bede^x chafteanx(dcfqucls l’vn eftoitnommé le Dos-Iulian, Sel’autre t Nauarct) j^^^^jç^^ ji“'pillarstcnoicnt,quigrandcmcttrauailloicntlepays,8elabonncvilledeTarbc,Sc ’^ * p ‘'freau Seigneur d’Anchin. Quand meflire Gaucher de Paffach amp;nbsp;les Seigneurs de '^nccamp;dc Languédoch fe furent repofez Screfrefehis en la bonne cité de Toulouzc,

f iiij

-ocr page 858-

6§ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS \' Ok V M E

ils Pen partirent:^: prirent le chemin de Bigorre: amp;nbsp;exploiteréttant,quilsvindrcnt de-nantie fort,qu’on ditleDos-IuIian,5clàfarrcfl;crét amp;direntq^ils n’yroicntplus-auât, fi en auroicntdcliurélcpays. Enlacompaigniede melTire Gautier de Paffachvintk Sénefehai deNobefan:lcqueleft,amp;refpond,aü Comte de Foix^Maismeflire Gaucher luy manda qu’il vinft là,auccqucsluy,pour aider àfairtÿ/uider les ennemis dupaysicar audi bien couroientils en la SénefehaucéedeNobefan (quand illeurvenoitàpoint) comme ils faifoient ailleurs,6c ce fut la raifon,pourquoy le Sénefehai deNobeian vint adonc feruir meflire Gaucher, amp;nbsp;encores fut lignifié au Comte de Foix, quile confen-tit:autrcment il ne l’euft ofé fairc.On fut deuant le Dos-Iulian quinz(«oursauant qu'on le peuft auoir.Car il y auoit fort chaftcl allez,amp; Capitaine de grâd’ emprifc,vn Efcuyer Gafcon,qui fappcioit Bruyer de Brunemote,appert Homme-d’armes: amp;nbsp;eftoit iflu de t Encem^ue ƒ j^ g allée, quand on vint prendre le chaftel. Toutesfois on ne l’eut pas par alTaut: mais le ne m ageiire^ . ^^.^ jr^-^^j Pen partirent ceux,qui le tenoient,faunes leurs vies amp;.' le Ieur,amp; encoresfu-

■ Aeuin/ rent ils conduitsfauuement iniques a Lourde: Scies conduit vn blcuycnqui lappcioit ne-tntmeinsilj Bertrand de Mondighen. Quandles Seigneurs de France eurent leDos-luliaUjilsif eß meilleur^ne confeillerent quelle ebofe ils en fcroient,f'ils le tiendroient ou fils l’abbattroient. Illut ■Lourele neßeit côfcill^,pourlc mieux,qu’il fuft abbattu,pour la caufe de ceux de Lourde:qui leur font M^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trompcurs,Si pourroit au enir, que,quand les Seigneurs lcroient partis,ils le viendroict

^^ ^ ^ ^. prendre,amp;• einblcr derechef.Lors lut il commandé à l’abbattre amp;àlc ralcjamp;IeArrcI-M^nù^’ra lcmcnr,qu’écores font les pierres en vn mot: amp;nbsp;n’elperc l’on pas qu’on le reface iamais. ßparles Fra» Ainfialla du Dos-Iulian.Apres fenvindrentils deuantNanarct,vn fortaulfi,quecô®' foif. paignons auentureux (qui eftoient ilTus hors de Lourde) tenoient,plus d’vnanauoir. Quand ils entendirent que ceux du Dos-Iulian clloicyrpartis.ils fcdcpart;i'''‘‘'''' 'quot;^ impctrcrcntlaufconduit:amp;cfen vindrent bouter en Lourde.Là eftoitlcurrctouramp;lcur garant: car bien fauoientqu’on nclcs iroitpar là querre: quine voudroitpcrdrebpci-

. ne:car le chaftcl de Lourde ellimpolfibleà prendre. Or prirentcesScigneursleurrc-naret^lhttu *^our,quand ils curent fait abbattre amp;nbsp;rafcrle Dos-Iulian,vers Nanarct,Silctrouucrent c?quot; rß par tout vuide. Adonc fut ordonné qu’il fcroitabbatu.Aulfilefutihdontceux^eTarbenc la François, furcntpas courroucez: car ceux qui l’auoicnt tenu, Icurauoienr porté trop de dommige amp;nbsp;de contraire. Apres ce,^cn vindrent deuant le chaftel d’Auch en Bigorre: quihed entre les montaignes amp;nbsp;frontières de ^earn. Là lit on quinze iours ou enuiron: durant lefquels on liura maint airaut:amp; conquefta on la balfe court,amp; tous leurs cheuaux:mais * vnegroft'etour,feant fur vn croche allez haute,nc peu ton conquerre:carcllenellpasi prendre.C^iandlesSeigneursvirentqu’ilsperdoicntleurpeinCjamp;queGuillaumeMo-renton (qui tenoit le fort) ne le vouloir rendre ne vendre, n’entendre à nul traittc,iis(c ^a^arT^dmat Pétrirent,amp; fen retournèrent à Tarbe:amp; là donna congé meflire Gaucher de Palfacb,a ton^éafin^ar. toutes Gens-d'armes,d’cuxrctrairc,amp; daller chacun en fonlicu:amp;furét payez de leurs mée:cr^re- §3ges,ou bien afliegez à leur plaifancc, ceux, qui l’auoicnt feruy en cefte armée: amp;luy-fre en Aain- mefmc fepartit aulfi: amp;nbsp;fen vi^trefrefehir à Carcaffonne: amp;nbsp;là enuiron. Entandisqu) ^o^^a nbsp;nbsp;« feiournoitlà,luy vindrentj^ouuelIcsdeFrance,amp; commandement, dcparlcRoM“. fe retrahift vers la garnifon de BouteuilIc en Xaindongc,fur les frontières deBordc ois amp;dc Poiól:ou:laquellegarnifou,vn nommé dcSainôl:e-foy,Gafcon,tenoit: entendu,en France,que meflire Ichan Hapedane,fénefchal de Bordeaux,faikquot;: tonal-fembicede Gens-d’armes àLibourne fur Dordonne, pour venir leuer les baftides, que IcsPoi^euinsamp;les Xaindongeois auoient mis deuant, Au commandement du Roy,

* fon fonucra^ Seigneur,obc’it meflire Gauchcr(ce fut raisô)amp;pritfa charge de loixate Lances amp;nbsp;de cent ArbalcftiersGéneuois: amp;nbsp;fepartit incontinent de la bonne-ville de Carcaironne:amp; pafla tout parmy Rouergue amp;nbsp;Agen,cn coftoyat Pcrigourd,amp; fenvint à Bouteuille:amp; làtrouuales Sénefehaux: ccluy delà Rochellc,celuy de Poiélou, celuy de Pcrigourd,celuy d’Agen,amp; grand’ foifon de bons Gens-d’armes.

Petite tsligreßio»/ur le »atard eles Gafeofif^da temps de Proiffart^çlr des k^tißii aißi:

CHAPITRE XXII.

ONfe pourvoit bien cmerueillcren pays lointain amp;nbsp;cftrange,du noble Royaume de France, comment il eft fitué amp;nbsp;habité de citez, de villes amp;nbsp;dechafteaux, enfigrâd foifon que fans nombrc:car bien autant es loingtaincs marches en y a grand plante, amp;nbsp;de forts,comme il y a au droit cucur de Frâce. Vous en trouuerez en allant de la ciré de Toulouzc

-ocr page 859-

D E - F R 0 I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^r?

[^ ®u oiizca ïa cité de Bordeaux, que ie vous nommeray, feans fur Ia rluierc de Garon-S^^onappelleGir^ca Bordcaux)prcmicremcnt Langurant,Rions.Caldihac,Ban-wainâ-Macair^haftcl en Dorthc,CandrochjGironde,la Rulle-Millanr, Sainde ’^ qMarmande, lt;Jammont,Tcnnus,Lcmnas, Dagenes, Montour, Agillon,Thouars,

tal r ^°^*^‘^P^^^ ^’''prt;nan tic chemin de la riuicre de Dordonne (qui vient ferir , ƒ Garonne) ces Chafteaux,afris dvnepart amp;nbsp;d’autrc,Brouicli,Fronfach,Libornc,S.

* ®’’»Chaftillon,IaMotc,Saind-Pcnfant,Montrcmcl,Sainde-Foy,Bcrgcrach,Mor-■bornions,amp;: €haftcl-Teuc: amp;nbsp;vous dy que ces Chafteaux, fur ces riuicrcs, les vus c-

Vq'p ^quot;ê^o^S^lcs autres François; amp;nbsp;ont toufiours tenu celle façon de gncrrc;amp;ne /„„„a^^jg, 5,''°*®*’^P®squ’ilsfuircncautrcment:n9ncqucslcsGafcons trente ans d’vn tenant,ne Vaßens tinte! '“tfermement à vn Scigneur.Vray eft que les Gafeo^^irent le roy Edouard d’An- dt YrDißart.

jJ^®f^®gt;.^^® Prince de Galles fon fils en lapuiRancc de Gafcongnc,amp;: puis l’cn öfterer, ^ “pôleileft contenu cIcrcmêtencefteHiftoirc:amp;parlefens amp;nbsp;aduisdu Roy Charles b ''înce,lc fils au Roy Ichan,il acquit amp;nbsp;traït à foy,par douceur amp;nbsp;par les grans dons, j^i^ur des plus grans Barons de Gafcongne (c’eftaftauoiric Comte d’Armignac,amp;Ie Ln. . ®^^)^*cprincc de Galles les perdit pour fon orgueil.Carie,quiay didé ce-f **'oircjdu temps qucie fu à Bordeaux, amp;nbsp;que le Prince alla en Efpaigne: ieveique

I f^Meftoit fi grand des Anglois, qu’ils n’attrayoient nulles nations amiablemcnr, ^ «rjetted Jes Z^JlUclalcunamp;ncpouuoicnt les Gentils-hommes de Gafcongne, ne d’Acquitaine '^»g^o'^dutei rieurauoientperdu,parlcurs guerres)vcnir à nul office en leur pays, amp;difoiét les ‘ '’“M‘*''^‘ ^’S'ois,qu’ils en eftoient taillcz,nc digncs:dontil leur cnnuyoit,amp;quand ilspeurcnt , ''’'óftrerent car5pour la dur^ que le Comte d’Armignac,amp;: le Sire d’Albreth trouant au Princc,fc tournerét ils François: amp;: auffifircrpluficurs CI^ualicrsamp;:Efcuyers pit^•ongne. Le Roy Philippe de France, amp;nbsp;le bon I ehan, fon fils,les auoient perdus j ’'‘hineté:amp; auffi fit le Princc:amp; IcroyCharlcs,de bóne mémoire,les rccôquit par ]j P^%parlargeire,amp;: par humilité. Ainfî veulent eftre Gafeons menez. Encores fit) ij^^®y Chyles (affin qncl’amour fentretintplus longuement entre eux Seigneurs 1'’’^fiagede la feur de fa fcmme,Madamc Y fabel de Bourbó,au Seigneur d’Albreth. Y^'lrna eu de beaux cnfans:amp; c’eft la caufe,pour laquelft: l’amour fe tiendra plus lô-jç^'®cnt. Vray eft quei’ouy vnc fois tiire au Seigneur d’Albreth à Paris, ou i’cftoye a-jj^ ^i*« entre eux Scigncurs,vncparollc,queic notaybicn:maisiecroy qu’il la dîtpar • ^’‘'nientftoutesfois me ftmbla que par grand fens amp;nbsp;auis) à vn Cheualier de Brctai-coi^'**^^’’®*^''^^“yæ^’^lcCheualierluyauoit demandé des befongnesdefon pays,amp; P(it['''f'^^'^^^f^^°*f‘contenir à eftre François: amp;il refponditainfi, Dieu mercy, ie me çiUj'^^^^^’^^’^risiauoycplus d’argent(amp;: auffi auoient mes gens) quand iefaifoye ,|. f^poui IcRoy d’Angleterre,quepenay maintenant: car,quand nouschcuauchios jl.^’jcnture,noustrouuionsaucuns marchansriches, deToulouzc,dc Condon, dcl.v lu k’°^ ^c^ergerath.Tous les iours nous ne faillions point,que nous n’euffions quel h] r'^'^^ prifc;dont nous eftionsfrifqucsamp; iolis: amp;: maineenant tout nous eft mort. * hf • ^^'æ*'^'-’'■'''tnença àrirc:8lt;: dir,voircmentcft celaviedes Gafeons. Ils vculét j^'’’'ticrs dommage fur autruy.Pourquoy ic dy moy,qui entendy cefte parol]c,quc le ttÂ’f^'^^^f^^h fe repenroit aflez de ce qu’il eftoit deucnu François,ainfi qucle Si- -^/ladltyuni if^Mucidcnt,Gafcon:qui fut pris «à la bataille td’Annct:amp;iura, enlamain du Duc .luchn.i.dn z. toup'°'^’4*^ il''endroit à Paris , S^ qu’il fetourneroit bon François, amp;nbsp;demourroità volume. • tin p^^’®ris.Si vint à Paris,amp; luy fit le RoyCharles trcsbonc chérc:mais iFnc luy feut t -^^ cha.zS. ^/ ^ii^^quclcdiôt Seigneur de Mucidentt ne s’emblaft du Roy,amp; retourna,fans con nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^o^gt;*^f’

^P^'ndre,en fon pays Aquot; dcuintAnglois,amp;rompit toutes les conuenances,qu’il auoit ^‘'’^ ^* f^* 1^'*^^^”*°'’’'^^^1^ feigneur de Rofan,le Sire de Duras,amp; le Sire dlt; Langurât. ^^^f”/^/!”^*, |j^^^dlla nation des Gafcôs.Ils ne font point eftablcs: mais encores aimoiùnt ils plus 2..uol. Quant ^I ^amp;l°isque les François; car leur guerre eft plus belle fur les François, qif elle n’eft an Lan^urant, ^^Anglois. C’efti’vn des plus principaux incidcns, qui plus les y encline! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Hneutpasle

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^loißr^carUfuC

‘ éteinte du Roy Léo» d’t^rme/tie en Praneeßer laejne/ß arrittee Prorjßit'tprendoccaßon ^“^deuant, ch.

‘^t girier de l'eßat des Géneuots defin temps, ^ de la mort du ßoj Pierre de Cypre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ' * ^'^* '

CHAPITRE


XXI.


-ocr page 860-

^0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VO'LVME

1 Les glandes '■^ N cc temps vindrent autres nouuelles de France. Car le Roy Léon dArméniet ƒ cron.de Frace, vint: non pas en trop grand arroy: mais ainfi comme vn Rey chace Seboute hors quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Royaume: dont iifenommoit Roy: lequel eftoit conquis ôc g^ign^ excepte vn fort Té dient’^‘*^' cluif decant Cil m€r:amp;qu’on ditt Courth: Scie tiennent les Géneuois,pourtant quclc fut ‘^^ chaftcl leur cft vie clcfSc vnciffucjSc entrée par mer,erAllât enAlexâdric,amp;cnla terre 1585. du Soudan.Car par tout Géneuois vont amp;nbsp;vicnent marchander, parmy les tarez qui» t o^el^uenom payent,iufques à la grande Indc,la terre au PreftreTean:ôc par tous ils font bien-venus, ^ueuß ce cha- pour for amp;nbsp;l’argent qu’ils portcnt,ou pour les marchandifes qu’ils changent, en Alexan fieau,c^ juel- jric^au Cairc,à Damas,amp; aillcurs:comme ils bcfongnentaux Sarrazflis:carainfifauti Z^‘iP‘^^^, T*‘^ quclc mondefe gouuerne: career qui point n’eft en vn pays, cft en l’autre: amp;nbsp;pourtant doutep^oint\u\ fontcognucs toutcs chofes: amp;nbsp;ceux qui vontle plus loing, amp;.'qui le plus fauenturent, ceuxqutfau- ‘ font Géneuois: amp;nbsp;VOUS dy qi#ils font, par-deffus les Vcniciens, Seigneurs des ports c . ront lafititatiS mer:^ Ics Craignent plus amp;nbsp;doutêt les Sarrazins,que nulles autres gcns,parmcr,amp;wn de toutes les vaiHans hommes amp;nbsp;de grand faift: amp;nbsp;oferoitbicn enuahir amp;nbsp;affaillirvncgalleedc; t deux^rme. neuois,armée,quatrc gallées de Sarrazins.Si euffent les Turcs amp;nbsp;les Tartres grand 0 nies,netrou~ inage porté par plufieurs fois à la Chréfticnté,fcncfuffent Géneuois:maispourtan quot;^ueneflre^A^ tju’ils ont la renommée d’eftre Seigneurs des mers, qui marchiffent aux mecreans,^ teardira ts^ ®i''’:f°“fi°urs cinquante,quc gallccs,quc greffes nefs, courans par mer: qui gardent egt; tofl.Mais ce Iflcs:amp; premiercmcntriflc de Cypre,rifle de Rhodcs,riflet d’Oftic, amp;: toutes les 0 neßpomta dcs dc mer,amp;de Grece,iufques à laTurquic:ÔC tiéncntla ville amp;nbsp;Ic chaftcldePerf(9 mojidele dedi- fieden mer,deuant la cité de Conftantinoplc) amp;nbsp;la font garder à leurs fraisamp;de ƒ ^^^ te;ç7'meffft ^ la refrcfchifrent,trois ou quatre fois l’an,de ce qui leur eft nécelfairc.LcsTattres ^ûJl^Zt*'^ quot;* 'Turcs,ontaucuncfois effayé comment ils les peuircn«iuoir:maisils n’en peuten^\c à chcf:ainçois,quaièd ils y font venus,ils y ont plus mis que pris:car Pere fiedmt vne ehe: amp;nbsp;n’y a qu’vne feule cntrée:amp; lesGéneuoisl’ont fortifiée grandcment.Encorestie nentlcs Géneuois la ville amp;nbsp;chaftcl de lafon: qui cft noble,amp; de grand proffit pour euXi amp;pourlcs pays Chrefticns,marchifrans:car fâchez que,fcPcrc,tlafon,Sticic,amp;i\n des,n’eftoient auecqucs l’aide des Géneuois, les Mécreans viendroient couririulques^ Naples,voirciufqucsàCaictte, au port dc Cornet, ou à Rome.-mais ces garnifons(lt;p font toufiours bien pourucifts dc bons Gens-d'armes de Géneuois,amp; dcnauircs,» gallées armécs)lcur faillcnt au deuar^.Pour laquelle doute ils ne fofent aucnturer,to que furies trois fronticrcsdcConftantinople,enallantverslaHongrie:amp;.’,fcic^!’

•f il ni faut tey Port d’O-ftie,»e doute ^u’tl ny falle vn autre nom ^’^ße.

Roy de Cypre,Pierre de Lufignan (qui tut ü vaillant homme, amp;nbsp;de fi hautecmpw, qui conquit la grand’ cité d’Alexandrie amp;nbsp;de Satalie)euft longuement vcfcu,iIcuK^® donné à faire aux Soudans amp;nbsp;aux Turcs,que,depuis le temps Godefroy dcBouilW * n’eurent autant affaire, comme ils euffent eu:amp; bien le fauoient les Turcs amp;nbsp;lesTart'''^^gt; amp;lesMécreans(quicognoffoientles proueffes amp;Jes hautes emprifes deluyX’v'po^^H

•f Cette oteifon poulie deftruircilsmarchâdcrent,àfon frerelacquer,dcroccireamp;meutrir:tamp;quot;f‘’. ^cquot;^nft»en ^^^^ ^^ gentil Roy fon frere, filant en fon lift. Ce fut bien enuyeufe chofe, !gt;^.®’,^^. l'an i^y2 f~ fcns,d’occireamp;meurdrir#vaillât home,comcle Roy dcCyprc:quinetcndoit,'’5^^ lon^olaterran. ginoitnuift nciour,aurre chofe,fors qu’il peuft acquérir la S.terre, amp;nbsp;la mettre^ ^^ ^^ofiino lu- mains des Mécreâs.Or meflîre Phelippe de Mefieres, cheualicr,Châcclierdfl'^ . fwiana^Ct^M, Lufignan,Roy de Cypre(duquel l’Hiftoire faitcymention)fitefcrirec]ult;lift'y°y Guazx.*, Cypr#,fur la tombe(qui cft au chapitre des Celeftins de Paris. Pierre debuûgî'^ , • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quinziefmeRoy Latin de Hicrufalem, apres Godefroy deBouillon,amp;Roydc typ gt;

par fa gran^’proueffe Schaute emprifcprit,par bataille, amp;nbsp;à fes frais,les citez dAlexan drie en Egypte,Triplc en Suric, Layas en Arménie, Satalie en Turquie, amp;nbsp;plufieurs au très cirez Sc chafteaux, furies ennemis de la foy de Icfus Chrift, (^nimâtii/trefiiitj^* ■fLes^uteufs î» p4fi. tQuandles Géncuois(quimoultraimoicnt:amp; eftoitraifonxarilfaifoitmout nagueres allé- à 1’ aimcr)feurent les nouuelles de fa mort,ils armèrent fept gallcres:amp;lcs cnuoicrcntcu ^uezgt;racsm~ Cypre,6c prirent de faift la cité de Famagofte, ôc laquct dedans: amp;nbsp;coururent la md • tent ces chofes jeurepartiedu Royaume: ôc, fils n’en cuidaffent pis valoir,ils l’cuflcntdcftruit:!!!^ ‘ment^'^accor‘~ P®^*’^^’''^ 4*^^ ^^^^ villes y font fortes, Sc font frôtieres auxTurcs ils les lailfercnt es mains dans’toutesfoù ^^^ hommes des lieux:exccptéela cité de Famagofte, mais celle tiennent ils pour eux-au principal. ^ ^^ gardent,amp; quand ils l’eurent conquife premièrement,ils en ofterent fi grandauoir que merucilles:Sc emmencrétauec cux,à Géncs,cclaquet(quiauoitnieurdry ßfreref pour falloir que les Géneuois en voudroient faire. Vray cft que le Roy de Cypre ^^

-ocr page 861-

^^j) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D E F R O I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;71

^oift ^^^' ^'^’*^5 mancrent, amp;nbsp;couronnèrent Roy,amp; mirent celuy laquct en prifon e- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

'gt;130 n'’^^^'’'^^’curcfltpointconfeil dele fairemourir.Maistoufiourb tindrent ils Fa-C i '^^“^^^y’^il^^^^^^^’^^’- encores.Si mourut fus ion Hólle icunc Roy de Cypre:

'3)3 ^^^^^^gt;3ois furent moult courroucez(mais amendcrilsnclepcurcnt)amp; demou-

^1 ƒ p^^’®^^°*’^’^® ^^ ^^y ^^^ ^^ gouuerne maintenant.Mais,cn l’a lÄ] tie iefu en I’ho-lidKr ^^^^^^^’^’^^ me fut dit,d’vn Cheualier de Bcarnjlc feigneur de Valenchin, % ^,“^”0*5y auoient grand’ part: amp;nbsp;tenoient Faroagofte,amp; auoient ceux du pays 11^°.'^^’^ ^^oy jc laquct,par faute d’hoir.Ic nc fay pas quelle diablerie,ne comment, t ^ux-mefma °*fgt;fluamp;dclmre hors deprifon,amp; des mains destGeneuois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ffiantmtrtU

^^f^^ßeursneuueZ/es t^es Tft res cß eies Tursres'.raecfr/ftées e^} Franeepar le Fey Lee» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nn,fis de feu

■^^r»ieiiie_j, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ÎUt 1 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lierre ly rente

CHAP.

fWo D nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;neret^parfaute H’'indleRoy Leon d’Arménie vint premièrement au Royaume de France, deuers /autre ficcefi y^v^l^Roy amp;les Seigneurs,onluy fit bonne chcrc:amp; ce fut bien raifon:caril efloit few. enl’a?t b quot;dcloingtain pays:5c feut on par lpy,amp;par fcs gcns,dcscertainesnouucllcsdu i^^^feUnlcs [^.y^umede Grèce,amp;: de l’Empire de Conftantinople.Car bien fâchez qu’il en fut cxa ’^»■‘l^Gcnes ij^^amp;dcla puiffance des Turcs amp;nbsp;des Tartresjamp;lefquclsl’auoicnt mis amp;nbsp;bouté hors „^j„^'‘^^~

°n Royaume. A ces enqueftes amp;nbsp;demandes il refpondit que le grand t Tacon de ^.^^ tQ^'^^y ^uoit toufiours fait guerre, amp;nbsp;auecques ce, luy auoit tollu fon Roy^mme. Et -^pluffurs att-j^^^condeTartariceft ilpuilunt? Ouy voir,ditil:carparfapuiinmceailfoufmis(a- très le »om-

gt; S'^wlapuilfanccdu Soudan)rEmpcrcur de Conftantinople.Adoncdemandèrent ment Can,ou Ç''gncurSjConftantinoplcaillaIoydcsTartrcs?NcnnyCdit-il)maisceTaconamp;lc Cham. (ÿ,’'’^°’’t guerroyé loogucmÄit l’Empereur de Côftantinoplc: amp;nbsp;aconuenuàlafin ^^/^['*^^^^‘^^^^i^i ^'“^^’^u'percurnepouuoitaùoir paix)qucl’Empereur deConftantinoplc(qui U'^iniadameMariedcBourbon,amp;:filsdel’EmpcreurtHuguedeLufignan)aitd0- UnefeciJ^c^ j^^^'’niariagc, fa fille au fils du Tacon: mais l’Empereur demeure en fa loy, amp;nbsp;tousles dit peint. reu~ ttfp'’®’P^’^^^ conionôlion de ce mariage. Adonc fut demandé quelle chofe le Corn- tesfeis iecroy ij,.^0üict11eSâuoyc( qui futfîvaillantHommc,amp;t auoit fi grand’puiflance de Che- qu’Une faut m^amp; d'Efcuyers,amp; de Gcns-’d’armes)y auoit fait. On refpondit que,quand le Côte 7^ R°y- Gar j^^oyefuten l’Empire de Hongrie, il fit guerre aux Turcs amp;nbsp;aux Tartres, fi auant \ ”^'J^^'‘*' J ƒ pcut.Phnté ne fut ce pas:^ toutesfois par vtillace il conquit fur les Tartres, amp;nbsp;fur '^'J^”“^^ '^^ß 1 'Tcdu Soudan,labóne ville amp;nbsp;grofte de t Calipole amp;nbsp;Lobeme: amp;nbsp;fi laifla gens pour halfen.

Ç , ^.‘^®ffcudrc:amp; fc tint la ville toufiours,apres queie Comte de Sauoyc fut rc- -[il^fautle j.j'^ en Ion pays, tant que le bon Roy de Cypre vefquir. Mais, fi toft que le Soudan comte rerd, tp °” '^^ Tartarie feurent qu’il cftoit mort, ils nc doutèrent en riens l’Empereur fil»» champ ter «^onftaiitinople:amp; mirent bien fus 100000.cheuaux,5c vindrent courir deuant Cô- ^ /’•(’■‘t^h» eu i^^'.^ople, amp;nbsp;de là ils allerer mettre le fiege deuât Calipole: amp;nbsp;le côquirenrde force, amp;nbsp;^^j^f^jra^ /‘Tt tous lcsChrcfticns,qui dedans eftoient:amp; puis ont ils fait à l’Empereur de Con ^^ j-^,t„^J^ j^''Tnoplcfigrand^guerre,quetoutefapuifranccn’apefl refifter contr’eux:^ luy euf- |/^yauàrole quot;Tollu fon Empire: fi ne fuft parle moyen de fa fille, que ft fils du grand Tacon con- Galipoli,i5c ^'Tîauoir à femme. Si eft dure chofe, pour le temps qui eft à venir:; caries officiers Limenofelo» ' *îcon font ià en Conftantinople,amp; nc viuent les Grecs qui là demeurent, fors que parodia. s Tüx, amp;nbsp;par treu: amp;, fc le Roy amp;nbsp;les Princes de la marché de Ponent n’y remedicnr, Thofes iront fi mal,quc les Turcs amp;: les Tartres conquerront toute G rece, S^lacon-'Tirontàlcurfoyamp;loy,amp;iàfcnvantenr;amp;:nefcfontqucmocqucramp;riredesPapes , nbsp;nbsp;• yfont Tvn à Romme amp;nbsp;l’autre en Auignon) amp;nbsp;dient quclcs deux Dieux des Chre- / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?

'nsfe guerroyent: parquoy leur loy eft plus foible Sc légère à deftruire amp;nbsp;à condam-''•^yniettcntlaraifontcllc,queceux,quiladcuroientcxauccr,ramendriftentamp;dc-^quot;'fent. Adonc fut là demâdé au Roy d’Armenie le le Soudan deBabylonc amp;nbsp;le grad ’oon eftoient les plus grans des Royaumes mefereans, dont on euft la cognoiflance quot;Cteccjnc par-deçà les mcrs,amp; lesmonrs.il refpondit,Ncnny: car toufiours ont efté ''Turcs les plus nobles,!es plus grans,les plus fages,amp; les plus redoutez de guerre, tâc Wont eu bon chef:amp;ils l’ont eu bien cent ans.Er,combien que ledit Tacon de Tar-’'Jctienne en fubicôlion l’Empereur de Conftantinople, le Sire deTurquie tient auftl quot;ucon a grand deftroit: amp;: l’appelle ce SiretrAmorabaquin: amp;, au vray dire, il eft quot;'oultvaillâthommcaux armcs,amp; moult preud'homme en fa loy. De l’Amorabaquin enfnjfaltté^ quot;îmedoy-ic, ne nepuis, en riens plaindre : car oneques il ne me fit mal. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des conjHeßef

-ocr page 862-

LE TIERS VOLVME


72


(oient Mot at-beq, i^ Mo-ratben, er

^ei Turcs, dit H a toufioui's tenu la guerre fur l’Empereur de Hongrie. Et celuy Amorabaquin (dont ijuils l’appe- vous nous parlez)eft il de puilTancc fi grand,fi craint,amp; fi renonnne?Oi)y(ditleRoyde Armcnie)plus que ie ne dy:car,fe l’Empereur de Confiantinopldlfel EmpereurdeHó-grlc le craignennautant bien le doutent le Soudan de Babylone amp;lcTacon deTartâ-Moracbclt;yy ric:amp;euft ceTacon(commc l’on luppofe,amp;.comme i ay ouy dire aux Tartres) trop plus (ijuießa d^re foufmis l’Empire amp;nbsp;l’Empereur de Conftantinoplc:fi ce ne tuft qu il doute celuy Amo-rabaquin.Caril cognoift bien la nature de rAmorabaquin,quc,fi toll qu’il fait vnplus gnc»r)crque grand que Iuy,il n’aura iamais ioyc,tant qu’il l’ait foufmis amp;nbsp;fubingiicj^pourcencvcut Troiftrt eut- p^^ faire ce Tacon,fur Conftantinople, ce que bien faire pourroir, fil vouloir. Et celuy m”euxU^*~ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a il grans gens auccques luy? Ouy, 11 ne fut,paffea trente ans,qu il neuft

Morat Sei

W4 FAmTra- ^^^^^ ^^quot;^^ mille chenaux en fa compaignie : amp;nbsp;toufiours efi il logé aux champs .'ndi baquin.p./a- ^^^^^^ mettra en bonne ville:amp;^pourfon corps il a dix mil Turcs, qui le feruét 8:garden uioen/ontrai- ^ OU qu’il voifc,il meine fon pere auecluy. Et quel ange peut il auoir, celuy Amoraba-tedesTareser quin?ll a d'aage bien foixanteans:8r fonpcre,quatrevingts amp;dix: amp;aymel Amoraba autrcsdifent, quin grandement la langue FrançoifeA ceux qui en vicnncnt:amp;dit qu’il verroirvolo-Amuratj/'rf- ticrs,fur tous les Seigneurs du monde,le Roy de Francc,ôrauffifon cftar,amp;fonoidon mterdecenom. oancc;amp;quand on luy en parle on luy fait grand bien:amp; en recommandegrandcnicnt ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Seigneurs.Er celuy Amorabaquinpourquoy tient il en paix ccTacon?quandilc i

grand co«aquereur?Pourrant(dit-il)queleTacon le craint,amp; ne 1 uyoferoit faire guerre-amp; a certaines villes amp;nbsp;certains ports en Tartaric, qui rendent à rAmorabhquingr^'’_ treu tous les ans:amp; auffi ils font d'vue loy:^ ne veulét point deftruire kurloyS^^f ® fe,dôtil f eft plufieurs fois cmerucillé,c’cft,quc lesChreftics guerroyciét ^de^'°' l’vn l’autre,ôe-pourtant feft il mis plufieurs fois en graiÆ' volótc de venir cnöifd 1« gt;nbsp;amp;nbsp;côquerir tout deuant luy,amp; mieux me vaufift aflèz,qu’il m'euft accucilly,amp; conquis de guerre (auffi fit il à tout mon pays) que le Tacon dcTartarie. Ondemandaau oy d’Armenie pourquoyil luy vaufift mieux:amp; ilrcfpôditainfi,L’Amorabaquineftvn i re de noble condition: amp;fil eftoit plus ieune de trente ans qu’il n’eft, il feroit taille ƒ faire moult grans conqucftSjlà ou il fevoudroit employer: car, quandil^conquis'^ pays,ou vue ville ou vnefei^eurie,il nederaâdc quetruage.il laifte ceux en leur crti ce:n‘oncques ne bouta (ne ià ne fera) homme hoi^s de foji'heritage. Il n en demande!^ uoir que la fouucrainc domination. Pour quay ie dy que, fil euft conquis le Royaun'^ • d’Armenie, comme les Tartres ontfaid, il m’euft tenu en paix, amp;nbsp;mon Royaume^® noftre foy, parmy la recongnoiffance que ie luy eufle Elite de le tenir àfouucrain c gncur:fi-commcaucunshaursBarons,quimarchiftentàluy:commeGrccsSéTraei«' qui l’ont pris à leur fouuerain Seigneur, pour eux öfter hors de la doute du ^°^“^ Soudan,amp; du Tacon dcTartarie.Et qui font cesfeigneurs?futil demâdéau M'j .1 f te vouseit]fe mcnic.lc le vous diray,dit il.Premièrement le Sire de Satalie y cft,amp;f puis le Sire « ticlontiers dit Palice;amp; tierccmcntle Sire de Haute-Loge.Ces trois Seigneurs amp;nbsp;leurs terres-P^^^^^j oufintees ^ei- letreuqu’ilsluy rendcnttousftsans,dcmcurctenpaix:amp;n’eftTurc,ncTartrc,lt;î‘'' ^^ aucunes : mais leur face. Adonc fut dema^dcau Roy d’Armenie fi fon Royaume eftoit fi o‘’ff‘^.^ç_ re^ 'Ktt^n^*~ P®*-*^**» clu’on n'y peuft auoir nulle recouuränce. Ouy voir, dit il: mais il nc6itp a rr«M«rr ^^^ couurer:fc puiffancc deChreftiens ne vient pardelà,qui foient plus fors q'-C'CS deute ^u il nß ne lesTartres,amp;r plus viendront auant amp;nbsp;plus conquerront furGrecefi-cotn®®^ ait de la corru- aydit.*C3r, cxccptéc la ville, qu’on appelle Courch(quieftlapremierevillcdcæo^ ftie^entels Royaume,q^i fe tient Chreftienne) tout le demourantdu pays eftauxinecrcans- S *^^^^’ ou les eglifes fouloient eftre,ils ont mis leurs idolles amp;nbsp;leurs Mahommets.Et celte\i de Courch en Arménie eft elle fortc?IVlaift Dieu ouy,dit le Roy d Armcnie.Ellc ne n pas à’prcndre:fi ce n’eft par long fiege, ou qu'elle foit trahie:car elle fied près de la nier, en fee lieu, amp;nbsp;entre deux roches: lefquelleson ncpeutapprocher;car,fi ^^^j^ • lesTurs la tenoient,amp; vne autre bonne ville,qui eft aftèz près de là (qui fappdk A c phe(toute Grece,fans nul moyen feroit perduc:amp; Hongrie fi auroitfoirremps. onc qucs fut demandé au Roy d'Armeniefe Hongrie marchiffoit près des Tartres amp;nbsp;ts Turcs.ll rcfpondir,amp; dit otiy,amp; plus près des Turcs amp;nbsp;de la terre à 1 Amorabaqum,qiic de nul autre. Donc fut dit, C’eft grand’ merueille qucl’Amorabaquinlalainctantcn paix:quand elle eft fi près marchiflant,5e il eft fi vaillât homrae,amp;fi grand conquereur. En nom Dieu(dit le Roy d’Armenie) il ne fen eftpas feint du temps paffé: Scan««^®“* te la peine,amp; l’entente qu’il a peu,comment il peut porter grand dommage au ^æ^^j^

-ocr page 863-

DE FROISSA RT. 75

®f (te Hongrie: car, fc n’eu ft efté vn incident tres-forruneux, qui luy auînt, il fuft ores ^^ôît auantau Royaume de Hongrie. Et quel incident fut ce? demanda on au Roy ‘'Arménie. le levons ^iray, dit-il.

C»«ti»Btition destuottueZ/es ^ie Lei/afit, racoMptees aux Barofts Vra^çwpar le Boy à'^nueuic^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H A P. xxiii.

QVandi’Amorabaquinvitque tous Seigneurs,qui marchiftbientàTuy,Iedoutpicnc 'gt;^amp; craignoicnt,tant par les conqueiis, comme par fes proiicHc,s,amp; qu’à fon co-’^toutcslcs bondes de la mer obcilfoiét, iniques an Royaume de Hongrie, amp;nbsp;que le t/«/««^ »« 'Allant Roy tPctierich de Hongrie dioit tnort,-amp;queIcRoyaumc cftoir dclccndn à '^^o‘’'p”'^ l’ie jaune,ilfanifaqu’il le conquerroit: amp;nbsp;fit fon mandement rrefgrandamp; trqlefpccial en ^‘^’’’^^''’‘•^^^^ 'arquie:amp; vindrcnt tous, ceux qui eftoient mandez. Si fen vint loger! Amorabaqnin leuant fwrlt plaines de Satalie. entre la Palice amp;nbsp;Haute-loge, pour^onner plus grand’ crainte à variet/aes nos ''$cnncmis:amp;eftoit fon intention qu’il entreroitau royaume de Hongrie: amp;r,ponrrant deshommeso^ ^“fHongrie cil vn Royaume amp;nbsp;pays enclos amp;nbsp;enuironné de haytes roches amp;nbsp;montai- ^^^ restons cr (dont il vaut mieux: car il en eft plus fort) il ennoya, deuant, fes Ambafladeurs amp;nbsp;places :^ticie ®faox,à tout vn mulct chargé de grain,qu’on appelle millet:amp; leur dit au partir. Allez ^‘”f^^^^’^lfj‘^ ''‘’'i5encnHongrie,deucrs le Comte det Lazaran(lcqucl tientterres entre les montai l^^p^^f/^*^ ^dc Mclcabée amp;nbsp;de Robéc:par ou nous voulons que noftre Empire palfe(amp; luy di- selon p. fouit '^‘iuenous voulons,amp;luy mandons, que, fil veut demeurer,amp;cfi:rc en toute fa ter- Pr.Anthoi '''®P®f,qu’il vienne à obcylfance deuers nous ( ainfi qu’il voit que le Sire de ha Pali- ne ceitfroyjon ^^^irc de Satalie,amp; le Sire de Haute Loge ont fait) amp;nbsp;nous appareille paftàge : amp;nbsp;fil propre nome-ƒ ontredifant ne rebelle à nous,dites luy de par nous-amp; luy móRrez de fait amp;nbsp;par ex- ^‘’'^ ^f^“^^’' ^fj'i'iue ie mettray autant de jeftes, pour le dcftruirc,cn ion païs,eommcil y a en ce ^e^* j’”,^ grains de millet. Les Ambafladeurs del’Amorabaqnin le partirent fur ce point, Mißainfe-•^fertnex amp;nbsp;auifcz de ce qu’ils dcuoientfaireamp;dirc:amp; chcunuchcrét tant par leurs notatoxia^ il ”’*M“^15''‘®‘^f®“t en Hongrie,cn la terre du Comte de Lazaran,defcendans des tins. f °‘'‘‘h’ncs:amp;le trouuerent en i’vn de fes chafteaux: lequel chaftel on appelle’Archc-''f'’'e.LcComte,commefageamp;bien auifé,receutlcs Ambafladeurs dcl’Amoraba-P'’’oiiltaoucemcnt: Se leur fit bonne chere. Mais il eut grand' merucillc, quand il '''Wrenfa courcemulet,chargéd'vn fac:amp;fincfauQitde quoy.Si cuidadu com ®wniét quecefuftdeprefens d’orfou depier^sprecicufcs,qucrAmorabaquinluy Â’^jpourlattraireamp;conuerrir à luy donner entrée Ô^paifageparmy fa terre: amp;nbsp;nbsp;nbsp;^

. '^duy-mefme que ce ne fcroit il nullement, ne iamais ne fc laifleroit corrompre,

U figent qu’on luy feu ft prefenter.Or vindrent les meflTagers de l’Amorabaquin de-. V^Corate dcLazaran: amp;nbsp;dirent ainfi,Sire de Lazaran,entendez non':. Nous lom-^^Jytnuoyezpar haut amp;nbsp;redouté Seigneur amp;nbsp;Roy, noftre Souucrain Seigneur EA-k/^^?4‘^'‘h Seigneur de Turquie amp;nbsp;de toutes les appendances: amp;nbsp;vous difons,dc par jMiîlvous mande que vous veniez à obeiflancc à luy, fur la forme amp;nbsp;manière que b ^fauezque vos voifins font,amp; ont fait(c’cftairauoi^^eSirc de la Palice, le Sire de itj ] .^gCiamp;lc Sire de Satalic)hommage enuers luy. Si om^-ez voftre pays à l’cncon- nbsp;nbsp;• . ‘'^hvenue: fi vous voulez demourcr en paix:amp;, en ce failanr, vous ferez grandc-Vo^^'”^ grâce, amp;: en fon amour: amp;, fe vous eftes rebelle amp;nbsp;defobcylfant denonlc ,j *’gt;*rfaite,nous fommes chargez de vous dire que noftre Sire l’Amorabaquin met- Preßmptueufi j “'’voltre terre plus de teftesquot;d’Hommes-d’armcs,qu’il n’y ade grains de miycten gt;nen.ice de P A C**^' A cefteparoHe firent ils ouurir le fac : amp;luy monftrerent quelle chofe il y auoit ‘ib^''^’ Comte de L azaran eut entendu parler les A mbalfadeursde l’Amo- ^^^J^^ ^ ^Ç ijç’'l“'ri,fi lut tantoft confeifede refpondre attrempément : amp;nbsp;ne fedécouuritpas ledeia'^^ran. c^ pP^^^CAnedefon courage,à vncfois:mais ditjReclouezldac.lcvoy'^ bien quelle ^^âyadedans:amp; ay bien ouy amp;: entendu quelle chofe l’Amorabaquin me mande:, r^ans trois iours ie vous refpondray: car la requeftede l’Amorabaquin demande a ’tirant de con!cil. Ils refpondirent vous parlezbien. Sur ce points fur la fiance (jn^’^'^^ponfcjUs feiournerent trois iours. Or vous diray que le Comte de Laza-j. .quot;Hur les trois iours qu’il deuoit refpondre. Il fc pourueut, amp;fit fon chaftel pour-Ôde plus de deux mille chefs de poulaille, chappons,amp;gelincs:amp;:lesfittousaf-5oiu’’i‘‘®’^®^’^°*5*°'’”°’’CH*’C5ne mangèrent. Qiiand le tiers iour fut vcnu,pourrcf-

‘^‘^auxx'^mbalTadeurs de l’Amorabaquin,fi les fit appeler le Comte: amp;nbsp;les fit venir

g

-ocr page 864-

74


TIERS VOLVMÉ


gjtran,centre la menace àe i'^meraba-jum.

dccofic luy: amp;nbsp;leur dit, là ou il cftoit en vnes galleries regardant fur la Court. Appuyci vous cy decofte moy. Scie vous monfireray quelque chofe dcnouucl : amp;nbsp;tanroftaurci rclponfc.amp; eux,qui ncpenfoicntpasàcc qu’il vouloir fairc,fappuyèrentdclczluy.Lcs portes efroient clofcs,amp; la place delà court cftoit grande amp;. lar^;amp; fes gens cftoiétap-parcillcz de faire ce qu’il auoit ordonné.lls ouurirent tantoft vue chambre,ou dcux:011 tonne monfire toute Celle pou^iHe eftoit enfcrméc:quiauoicnt deux^urs ieufné.Tâtofl celle lâches d aj/iurance dtf j^. grain fur deuachcc,amp;cfpanducdeuanteux.lls entendirent par telle façon enuiron Comte de La- ce millet,qu’cn moins de demie heure ils curent tout rcciieilly amp;nbsp;mangéiamp;encorcscn cuficntpluslargcmcnt mâgé. Car ils auoient grand faim. Adoncparlale Comte de La-zaran aux mefiagers de i’Amorabaquin: amp;c fc retourna fur eux: Se ditfBeaux Seigneurs, aucz vous veu comment le mill et, que vous m’auez apporte dcpar voftremailtrccn moy menaçant,eft deuoré Se mis au ncant par celle poulaille?amp; encores en mangeroict ils bien plus largemet, fils ci^auoicnt. 0uy,dircr les mcflagers,pourquoy le dites vous? le le dy (dit le Comte)par ce que voftre rcfponce gift en ce que ic vous diray,amp;: par exe-pic de ce que vous aucz veu.L’Amorabaquin me mande que,fc ic n’obey àluyylmcttW dedans ma terre Gens-d’armes fans nombre. Si luy dites, de par moy,quciclesattci’' dray:mais il n'y en faura ià tant veni r,qu’ils ne foicnt tous d cuorez:cómc le millet ad^ deuoréparceftcpoulaille. Quand les Ambafiadeurs de I’Amorabaquin ouyrcntccli^ refponfe du Comte de Lazaran, ils furent tous penfifs : Se prirent tous congé, êclîrcnt tant parleurs iournées, qu’ils vindrent là ou I’Amorabaquin eftoit: amp;luy racompte^'’^ tout ce que le Comte leur auoit dit amp;móftré,Sc comment par femblantnefailoitc^f^ de fes menaces.De cefte refpófe fut I’Amorabaquin moult coi)roucé:amp; dit quelle 0 ne demoureroit pas ainfi, amp;nbsp;quc(voufift ou non le Comte de Lazara) il cntrcroif^'’ pays,Se en Hôgric,Sc mettroit toute la terre du Corn jp à dcftruâion:pourceq'?cquot;^7 prefomptueufe Si orgueilleufc rcfponce il luy auoit faire. Or faut il que vous die qud c Preigt;aratifs du chofele Comte de Lazaran fit;luy, qui fe fcntoit tout deffié derAmorabaquin,amp;bU’’ Comte delà- fauoitque haftiucmcnt il auroit autres nouucllcs de luy. Il fcpourucutgrandenicntlui T^aran^fourat cciSc clcriuit Sc mâda tantoft à tous Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers, amp;nbsp;à toutes gens quieftoid tendre la ve- dc dcfFcnfc,’V cxpcrs,dc garder l’entrée amp;nbsp;le pays, par ou l’A morabaquin|ÿciioit ent^ nuedel ^mo- en Hôgric,amp; leur manda moult cftroitcmct,que, fes lettres vcuës,ou fes mcffagcsoui^) ta a^uin. ^^^^ deuers eux il cnuoyoit,fcntoft ils fe tirafient amp;nbsp;veinfient vers luy. Cariln auoitn# iour:amp;cftoit I’Amorabaquin Se tout# fapuifianee es plains dcHaute-loge;5cquilclt;’” • nbsp;nbsp;uenoit aider Se deffendre Sainte Chrefticnté. Tous ceux,que le Comte manda,obfjt^^

volontiers: amp;nbsp;vindrent deucrs le Comte, qui fc poumeoit fort. Si firent pluficursM”* pas ne furent mandez,amp; qui les nouvelles ouïrent)pour exaucer noftre loy,amp;:deftf*quot;^ les mécreans. Encores fit le Comte de Lazaran autre chofe. Car il fit couper les fort amp;nbsp;baux bois,amp; coucher tout à trauers (pourquoy les Turcs ne peufient trounerden^ uel chemin,nc faire) Sefen vint furvn certain pas: là ou ilpenfoitamp;bicnfauoitq««*

morabaquin pafferoit amp;nbsp;ameneroit fes gens, pour entrer en Hongrie. Lequel yo mena amp;nbsp;conduifit auec luy bien dix mille hommes Hógrcs,amp; dix mille Arbalçô**^’ les meit fur les deux allées des chemins, Ae des pas, amp;nbsp;y auoit deux mille paylt;^''^’’ j tenans haches amp;nbsp;grofles congnées, pour coupper les bois amp;nbsp;clorrc les chc®*'’S9“ .^ temps feroit. Quand tout ce fut fait,il dit à ceux, qui auec luy eftoient, SausfeutC) c gneiirs,rAmorabaquin vicndra:puis quH le m’a mandé.Or foyez tous prendhotnæcS' amp;nbsp;aiel^z à garder ce paflàgc: car fi les Turcs le conquièrent, toute Hongrie eft enpew amp;nbsp;en auentiire d’eftre perdue. Nous fommes en fort licu.Vn de nous en vaut quatre, i encores n^is vaut mieux mourir à honneur, en gardant noftre héritage Si iafoy de fus Chrift,que viureà honte amp;nbsp;en grand feruage defibusfes chiensmécreans:com bien certes quel’Amorabaquin foit moult vaillant homme,amp; preud’hoinmccnlaio)' Sire (rcfpondirentils)nous attendrons l’auenturcauecqucs vous. Viennent les Turcs fils veulent. Nous fommes prefts de les reccuoir. Or de toutesces ordonnances,n^ de ces pafiages garder, ne fauoicnt riens les Turcs: carie Comte de Lazaran,pourl» doutance des cfpics,amp; que fon conticnnement Se habillement ne full réiicle amp;1^'* deucrsl’Araorabaquin,auoit mis certaines gens fur les pafiages(clique’s ilfeconnoit autant comme en luy-mefme) qui gardoient, de iour Se de nuift, que nul n’alloit,^ venoir, deucrs les Turcs. L’Amorabaquin ne meit pas en oubly fon emprife: mais dit qu’il enuoyeroit veoir Se vifîter la terre au Comte de Lazaran,àfon grand dômagÇ*

-ocr page 865-

DE - FROISSART* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7^

Caril ne vouloit pas qu’il fuft tfouué ne tenu pour menteur, de ce qu’il auoît promis* •l prit enuiron foixante mille hommes des fiens (car il en auoit deux cens mille fur les wraps) amp;lcur bail!» quatre Capitaines de fa loy amp;nbsp;de fon hoftcl :1e Duc Manfion / “î Mecque,la Gardf de Damiette, Alphalory de Samaric, amp;nbsp;le Prince de Corde (qui

«doit Brachin)amp; leur dit ainfi au départir. Allez vous en,à tout voz gens que ie vous jj^mordd^ ’yddwrczfc’cftaflcz pour outrirlepalfage deHongrie)^ entrez cn^ terre du Corn- yum enut^eßi flt;:de Lazaran,amp;la deftruifez toute:amp;-,fi toft que ie fauray que vous y ferez,ie vous iray xa»te mille 'coiija tout le demourant de mon peuple: carie vueil toute Hongrie mettre en ma fu- ^^gt;^gt;»e^ contre ‘«îion,amp; puis le Royaume d’Allemaignc.Il m’eft dcftiné(cc dicties fors de mon pays, ^^ dornte de ^’1« dcoins d’Egypte) que ie doy ehre Roy amp;nbsp;Seigneur de tout ie mode: amp;lc lieu,que -^'*^‘'’'*'”* '®vcrroycamp;làouiroycplus volontiers, c’eft Romme: t car ellecft d’ancienneté de no- ^ L'Amo^'alnt-‘rchcntagc:amp; nozpredeeelfeurs l’ont conquifeSt gouuernéepar plufieurs fois: amp;là ^umpouüoit '»cil iepottercouronne: amp;y meneray le Galifre dcßalt;ias, amp;leTacon de Tartaric, direà fis^ent ^itSoudandcßabylonc: qui m’y couronneront. Ceux qui eftoientà genoux deuant ceyuil vouloit ‘'^morabaquin,refpondirent qu’ils accôpliroientfon definamp;r à tant départirent deluy, fi'fi ‘^cuji ou ’'oiitfoixantemiiicTurcs:cntrelefquelseny auoit 20. mille des plusaidables, amp;:des P^prcuxamp; mieux armez de toute Turquie: amp;nbsp;ceux menoientl’x^uanrgarde.Tant exploitèrent qu’ils vindrent entre lesmontaignes deLazaran. Sinetrouuerentàl’cntree J“paysnul empefehement, amp;nbsp;fc boutèrent ceux dd’auantgarde dedans. Siles conçoit le Duc dc Mecque amp;nbsp;ie Duc de Damiette:SfpalTa cefte Auantgarde toute fem-^iohedu Comte de Lazaran.C^and le Comtcamp;les Hongres virent qu’ils eurent leur '’^tge,ilsfircnt incontinent ouutiers mettre en œuure, amp;abbattrebois amp;nbsp;grosfapins, ’''’tre amp;nbsp;getter au trauers les pays:amp;empefcherét tellement les deftroits,que tout fut Ä: n’il n’eftoit pas en puiAnce d’homme, de pouuoir aller auant.

^Oütenclos bien trente mille Turcs:qui furent alfaillis des Hongrcs,amp; tellement me- erende défaite ^^^i«deux coftez dubois,querousy demourcrent:fans qu’vn toutfeul y fuftfauué: der arcs par le ƒ‘Orétoecisles deux Ducs.Bien eny auoitaucuns,qui fc cuidoiétfauucrpour entrer c»»ttedeLa-*^^is:mais non firent:car ils furent chacez amp;nbsp;verfez par terre tous morts,n'onques vn ^‘quot;■'‘”gt; nbsp;nbsp;^^

**’®fculne^en fauua. Or retournèrent ceux de l’Arricregarde: qui ne peurent paffer, ^'’'“'legrand empefehement dubois, qu’on leur auoit coupé audeuant. Sirctourne-3 zieners l’Amorabaquin : amp;: luy comptèrent le grandWnéchef, qui eftoit auenu fur P gons. De ces'nouuelles l’Amoraltaquin futgt;pcnfifque mcrueilles. Si appela fon °^ioil,pour fauoir qu’il eftoit bon de faire:car il auoit perdu la fleur de fa Cheualerie. ^ j^’nd le Roy d’Armenie eut dit 6^ compté cefte déconfiture amp;nbsp;tout fon eftat au Roy ^^fînccjamp;àfes oncles(quilà eftoient,amp; aucuns baux Barons deFrance,amp;fonCon-^Viourentgrand’pitié deIuy:pourrantqu’il eftoithivenu défi loingtainpays,com quot;(ioGiece,quérir côfeil amp;confort:amp; pourecauffi qu’il eftoit Roy,amp; l’auoit on bou-jl’otsdelon Royaume,amp; n’auoit à prefént de quoy viure,nc tenir fon eftat:amp;cc mon ^''’gt;tilbiéparfescôplainrcs)fi dit IcRoy de Frâcefeobienieune qu’il fuftpource teps) ƒ P^îvoulosq le Roy d’Armcnic(qui nous eft venu voinrn cfperance d’auoir du bien) i^'ffollcment aidé amp;nbsp;conforté du noftre, qu’il ait fon eftat giÜd amp;nbsp;ordonnc;ainfi com- nbsp;nbsp;•

?‘l appartient à luy: qui eft Roy, comme nous fommes. Etquand nous pourrons, I^”!’ le conforterons de Gens-d’armes, amp;nbsp;de voyage.- amp;nbsp;luy aiderons à rccouurcr fon p^^îge:amp;nouscn aiions bonne volonté:car nous fommes tenus d’exaucer la foy ^Mienne. La parolle du Roy de France fut bien ouye amp;nbsp;entendue (ce fut ^lifon) uP^lacontrcdimuhmaisfurcntfesoncIcs amp;:le ConfeilduRoy defirans del’accom- ^ ' *^'Montre fut regardé que le Roy d’Armenie, pour tenir vn eftat moycdjfcroitalfi-

d’vne rente amp;t reuenue par an fur la chambre des comptes, amp;nbsp;bien payé de mois

,‘'’ois,amp;de terme en terme. Si fut affigné ledit Roy d’Armenie de fix mille francs ^gyeneßutuß ?în:amp;cut cinq mille de prefent, pour luy pourueoir de chambre amp;nbsp;vaiffeUcjamp;y^»/»» Fran-J^tesmenues chofes neceffaires. amp;i’hoftcldc Saind-Audoin, delez Sainéf-Denis, ceau fy d’Ar plidcmoûrcrluyamp;fcs gens, amp;nbsp;y tenir fqn.eftat. Telle rccouurancc eut le Roy de »’^»'^ ^‘''onic du Roy de France,de première venue,amp; toufiours en accroiflant: n’on ne luy p^driffoit point; mars toufiours luy aceroiffoit on: amp;eftoit à la fois auecques le ■*)'»amp;par cfpccial aux feftes folennelles.

g T

-ocr page 866-

nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

Comme fit^fefülafit toutes les guerres olejfuJèliteS) la dijfe»ßoft eß guerre coxtmuoilaußittf' tre les eleux, lt;jut Je elspicKt Papes: c’ejlajjàuotr ^rhamßxlejme, df Cleme/ttfeptûf^ de ce »om: cJ du bon t^pologue defrOre lehatt de Rochetaifladep/r la Papauté-

CHAPITRE xx i i i i. ®

y ilfai'.i^iteee T7N cc temps Witmcffire t Othes de Brcfnil en xAuigWon, venir le Papederaent,^ fitt celujf,^iu j^pour auoir finance amp;nbsp;argcnt:car il auoit fait guerre pour Iuy,amp; pour I eglifc,aux Rô-es Htpoires de plains, amp;nbsp;à Bertrand des Aigles: qui feferiuoit amp;nbsp;noramoit PapeVrbainfixiefme:»' rntL^^o^h^nde commevous faucZjamp;fi comme il eft contenu cnnoftreHiftoirc.Siremôftralcditnic-Brunfiiicb:e«m ^’^^ Othes pluficurs chofes au Pape amp;nbsp;aux Cardinaux: defqucllcs il ffit bié creu amp;nbsp;ou}-menteflaiißi mais dc finance nc peut il auoir: car la chambre eftoitfivuide d’or amp;nbsp;d argent, quclô auchan.^^ .du Cardinaux ne pouuoient auoir les gages, qu’on leur deuoit de leurs chapeaux. Sicon i.ro/.crBar- pint que melfire Othes de Brwfnilpartift mal content d’entfeux. Onluydeliuraniult; ^•'^^f™^ “^^^ fracs en Auignon:dont ilncfitcôptc.Parccpointfutla guerreduPapeClemcntpbs B-rtrand^des ^^^‘^^- ^^’' o’^ques puis melfire Othes ne fen voulut point embefongner. AuHîMarguc aÎqIcs ^^*-^ de Duras(qui fe tcnoit à Galette,amp; qui cftoit aucrfaire à la Royne de Naples,bif me qui fut au Roy Loys,Duc d’Aniou)lc manda, pour luy aider à faire fa guerrecontr« lesNeapolitains.Sifen exeufa amp;diflîmulavn temps ledit melfire Othes: quinebuo* lequel faire. Aucuns dc fon Confeilluy boutoient cnroreillc,qu’ilfetintauccM3tgu^, rite dc Duras (qui cftoit heritiere dc Naplesamp;dc Cecile,) amp;nbsp;luy aidaft à ddfendreS-'^ garder fon heritage: amp;laprift àfemme (car elle le vouloir bien auoiràrnary:po'^“., qu’il cftoit dc noble fang amp;nbsp;de haute cxtraâ:ion)amp;fefift Sire amp;nbsp;Roy dupays,do'’(‘’ fc clam oit Damc:amp; les autres luy confcilloient que non, amp;nbsp;qu’il en pourroK^_ mauuais chef:car lcscnfansduRoyLoys(quiauoitaftécouronnécnlacitedf J ftoient ieuncs: amp;nbsp;auoient grande foifon dc bons amis amp;nbsp;de prochains, amp;nbsp;pat dpcci Roy de France leur coufin gcrmain(qui les vouloir aidcr)amp;lcur Dame de mcrc,lcn nc,duchefte d’Aniou amp;nbsp;du Maine:laquellc cftoit dc grand pourchas.Toutes ccsdo^c luy remonftroient aucuns dc fon confcilau dcuant,pourquoy melfire Othesrcncltr gnit amp;nbsp;dilfimula long temps: amp;nbsp;n’obtenoit l’vnc partie ne l’autre. En cc tefips auoi^ enclos, en la cité de Perufe, ccluy, qui feferiuoit Pape Vrbain,les foudoyers du Fa pc Clement (qui fe tcnoit fti Auignon) leSirede Moûroyc, vn moult vaillant Cnj ualier de la Comté dc Genéue amp;nbsp;di^Sauoyc, amp;nbsp;melfire Talebart, vn Cheualicr ^ • nbsp;nbsp;Rhodes,amp; melfire Bernard dc la Salle:amp; fut là moult eftraint ledit Papc,amp;fur Icpo^

t,

d’eftre prins: amp;nbsp;ne tint qu’à vingt mille francs: commeiefu adonc informé: catvn -^ nbsp;nbsp;I

pitaine Allemand, tenant grans routes (qui fappeloitle ComteConrard)!«!!^^^ 1 uré es mains du Pape Clement: fils les euft eus. Dont melfire Bernard delà Salle fut enuoyé en Auignon:amp;dcmonftra tout cc au Pape, Sé aux Cardinaux: maiso®?/ peut entendre,tant qu’à deliurer la finance: car la Court cftoit fi po®fcgt;9?*P.jjp d’argent n’y auoit: amp;nbsp;retourna melfire Bernard mal-content au fiege de Pcrulc- S'^ fimulcrent amp;nbsp;rcfrcignirentloi chofcs, amp;lcs Perufiens aulfi,amp; celuy ComteCo^r^ ’ • amp;ilfit Vrbaindecepcril:tcfcnvintàRomme: amp;làfctint. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

^'^^^r^'^f^“^ Bien fay qu’au temps auenir on fémcrueillera de telles chofes, amp;nbsp;comme 1^8 * *P ^^ jjenjten es j,j^gQjj. enteis troubles, ne fi longuement demourer : mais cc fut vnc playecn®®y®

fujdirs”'’^^^^*^ Dieu,pour auifer amp;nbsp;faire côfiderer au Clergé le grand cftat amp;nbsp;fuperfluité,qiiilst^®°'^^ j amp;faifaicnr:maislcs plufieursn’en tcnoientcôpte:carils cftoiêtfiaueuglezdorguti- l • d’outrecuidance, que chacun vouloir rclfemblcr l’vn à l’autre:amp;pource les choies a 1 loient mauffaifement:amp;,fi noftrc foy n’euft efté confermée en la main amp;nbsp;en la grace a I Saind-Efprit, qui enlumine les cueurs déuoyez Sc les tient fermes en vnitc,cllc eu I croflé ou branflé. Car les grans Seigneurs terriens, dc qui le bien vient du commence I ment à rEglifc,nefaifoient que rireamp;iouer:au temps que i’eferiuy êccronifayees cm ■ £n lt;fuel temps niques,L’an mil trois cens quatre vingts amp;nbsp;dix:dont moult dc peuple communfemer- | Froiffart eferi- ucilloit comment fi grans Seigneurs, amp;nbsp;tels comme le Roy’de Franceamp;lc Royd AI e ■ utitlaprefinte: æaignCjamp;lcsRois amp;c Princcsdcchrcfticnté,n’ypouruoyoicntdcrcmcdc,ncdccolaIgt; I feß a/auetr Qr y a vn poind raifonnabicpour appaifcrlc peuple amp;nbsp;exeufer les baux Princes, Roys, j ‘*» 1590. nbsp;nbsp;Ducs,Côtes,amp;r tous fcigneurs terriens.Exêple.N eant plus que le m.oycu d vn oeuf peut

eftre fans glaire, ne la glaire fans le moyeu: non plus ne peut le Clergé amp;nbsp;les Seigneurs l’vn fans rautre:car les Seigneurs font gounernez par le Clergé: n’ils nc fauroient viure j

-ocr page 867-

DE ’FROISSART»' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;77

^^î’croientcornmcbefl:cs)fele Clergé n’cftoir:amp;Ie Clergé confeille amp;nbsp;cnhorteles fei-^mrsà faire ce, qu’ils fonr.Si vous dy, à certes,que iay cRé en mon temps, moult par i^''’onde,tantpour maplaifancc accomplir,Se veoir les nouucllcsdecc mondc,com-■pourm’enqucrirflcs auctures amp;nbsp;des armes,Icfqiicllcs font eferites en ce liurc: amp;nbsp;ay raveoir amp;nbsp;retenir de moult ^’eferits. Mais voirement,letermequei’ay couru parle ?®'’de,icnayveunul haut Seigneur qui n’euftfon marmoufetjou de^lergé ou degar-j,israontezparleursianglcs,amp; par leurs bourdes, en honneur: excepté le Comte de ®gt;x:mais iccluy n’en eut one nuis: car il cftoit fage naturellement : amp;nbsp;valoir fou fens f (]uc nul antrj don. qu’on luy peuft dôner.Iene dy mie que les Seigneurs,quivfen£ “’fleurs niarmoufets,fi foien t fols:mais ils font plus que fois: car ils font tant aucuglez ^!'enicrueil!es:amp; fi ont deux yeux. Quand la cognoilfancc vint premièrement au Roy Ws,de bonne mémoire Roy de Francc,du different de ces Papes,!! fe celfa: amp;nbsp;fen J'nurfon Clergé.Ceux du Clergé de France en dctermincrct:6cprirct le Pape Clc-, ^pour la plus faine partie. A l’opinion du Roy de France faccorderent amp;nbsp;tindrent ''0ydeCaftillcamp; le Roy d’Efcoce:pour caufe de ce q pour le tcps que le feifme vint ?''§l*llt;bFrâce,CaftiIle,amp; Efcoce,eftoient côioints enfemble par alliacés : car le Roy Angleterre leur cftoit auerfaire.Le Roy d’Angl.amp; le Roy de Portugal furent contrai-'^31opinion des Royaumes delTufdits: qui pareillement cftoictconioints enfemble. nioienttenirl’opinion contraire de leurs ennemis. Le Côte de FlSdrcs en determi-’flt;ntoft:ficommc il eft contenu cy-deffus en cefte Fliftoirel car fon courage ne fen-naoncquesàClcment,qu’ilfuft droit Pape: pour la caufe que Clementfutàlapre-^fedeétion à Romme,pourrArchcucfquc de Bar.CcluyClcment,cftant Cardinal ^^uiéue,cfcriuit au Comte de Flandres qu’ils auoientvn Pape, éleu par bonne amp;: j^f deétion: qu’on nommoit Urbain. Si que tant qu’il vefquit, il tint celle opinion: ’»tant le Roy' d’Allcmaigne,amp;tout l’Empire,i^' aufti Hongrie.Dont,en eferiuantde j’;Rftatsamp;difFcrcn5,que de mon temps veoyc au monde amp;nbsp;en l’eglife (qui ainfi bran-‘’'0amp;.’csScigneursterriens(quifefouffroicnt amp;nbsp;diffimuloienCil m'alla fouiicnir,Se re-^quot;^tn remembrance comment de mon ieunc temps, le Pape Innocent régnant en j ^»on,l’on tenoit e n prifon vn Frète-mineur, moult Clerc: lequel fappcloit Frcre-' Me Rochetailladc . Celuy Clerc (comme ildifoit^commei’ay ouy parieren ^quot;futs lieux en priué, non enpubl^t^auoitmj^hors SemettoitpIufieurs authoritez jj^fansnotableSjSeparcfpccial desincidensfortuneux cjuiauindrentde fon temps,amp; p^Rneofauenues depuis au royaume de Frace.De laprife du Roy lehâ il parla moult nbsp;nbsp;•

Z^amp;monftra par aucunes chofcsraifonnablcs, que l’Eglifeauroit encores moult à . quot;”bpourlesgras fuperfluitez qu’il venir entre ceux,qui le bafton du gouuernemét p^nt:amp;pour le temps de lors,que vey tenir en prifon celuy, on me difoit vue fois au p^sduPapc, en Auignon,vn cxemplc,qu’il auoit fait au Cardinal d’Oftic (qu’on di-|J'’dArras)amp;au Cardinal d’Auxerre:quifcftoient allez venir amp;nbsp;arguer de ces paroles: ^'’bciitreles deffenfes qu’il mettoit en ces parollcs:il leur fit vne exemple en telle ma 'f^jComnicvous orrez cy-enfuyuanr.Or dit Frere-Ieh^r dcRochctaillade, Il fut v- ^y^nlu^Hedc J dsvnoifcau,quinafquit Se apparut au monde fans plum?s: amp;nbsp;quand les autres oy- corneille du |1’'*’( Eurent qu’il fut né, ils l’allèrent venir ; pourtantqu’il cftoit fort bel amp;fortplai-5'nKgard.Si imaginèrent fur luy,amp; fe conlcillcrét quelle chofe ils fcroient:car fans p/paut^at J „^îsilne pourroit volcr:amp;îans voler il ne pourroit viure,dót direr ils qu’ils vouloiét Prere-ieh4n Je Hl'fcfquift.-caril cftoit moult bel. Adonc n'eut là oifeau,qui ncluy donnaftdefes plu i^ochetatllaJe. '^■^)plus cftoit gentil, amp;nbsp;plus luy en donnèrent: Sr tant que celuy bel oj^'cl fut tout nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^p3nné:amp;commença à voler:^ cncorcs,à le venir voler, prenoient tous les oifeaux, leurs plumes luy auoient donné, grand’ plaifancc. Celuy oifeau,quand il fe vit fi ], Mus de plumage. Se que tous oifeauxl’honnoroient, il commença à f orgueillir: amp;: /’Compte de ceux, qui fait l’auoicnt: mais les becquoit Sr picquoit,Se poingnoit, amp;: quot;ffîtioit.Lorsles oifeauxfe mirent cnfcmblc:amp;parlcrcnc de celui oifel,qu’ilsauoiêt penneamp;creu:amp; demandèrent l’vnà l’autre quelle chofe en cftoit bonnedefaire:

iQluy auoient tant du leur donné, qu’ils fauoient tellement engrandi ^ cnorgueil-A^üilncfaifoit compte d eux. Adonc refpondit le Paon, Il eft trop grandement emotie nés plumes. le les reprendray. En nom Dieu (dit le Faucon) auftiferay-ie les 'mes. Et de tous les autres oifeaux, ainfi enfuyuans, chacun dit qu’il reprendroite® Wdonné luy auoit :amp; luy commencèrent à retolliramp; öfter fon plumage.

g

-ocr page 868-

Quand il vît ce, il f humilia grandement: ôc rccognut adonc le bien amp;nbsp;l’honneur qui! auoit,Scquc le beau plumage ncluy venoitpointdeluy: car il eftoitaumédevenunu, amp;: pourc de plumage : amp;nbsp;bien luy pouuoient öfter ces plumes ceu% qui donnéeslesluy auoicnr3quand ils voudroient. Adonc leur cria il metcy:amp; leur ditt|u’ilfamenderoit,amp;-' que plus par o rgimil ne par bobant il ne les perdroir. Encores de-rechef les gentils oy-feauxjqui emplumé l’auoient, en curent pitié,quand ilsTc virent humilie: amp;nbsp;luy rendirent les plumes, qu’oftées luy auoient:amp; luy dirent au rendrc,Nous te voulons volontiers vcoir entre nous voll er, tant que par humilité tu vueilles ouurer: car moult bieny alfiert.Mais faches,fi tu forgueillis plus, nous fofterôs tout ton plumée: amp;nbsp;te mettros au poinr,ou no® te trouuafmes. Ainfi beaux Seigneurs(difoit Frerc leâ aux Cardinaux, qui eftoient en prefencc)vous en auiédra:car l’Empereur de Romme amp;nbsp;d Allcmaignc, amp;nbsp;les Roys Chrcftiês,amp; les baux Princes terriens,vous ont donné les biens, Icspolfo-fions, amp;nbsp;les richclfespour feruir Dieu,amp; vous les defpéfezamp; aliénez en orgueil,en bo bant,amp; en fuperfluitez.Que nelifez vous la vie de Sainâ:Silueftre,Pape dcRomœCjt»' f /•t'entendez^ près Sainâ- Pierre, premier Pape? amp;nbsp;imaginez amp;nbsp;confiderez en vous iuftement corn-fastmmedia- jp^nt rEmpercurCôftantin luy donna premièrement les difines de rEglifc,amp; lut quel* t‘^e'^t ‘^rund'^ ^^^°’^*^*^’‘^^* Saint Silueftre ne cheuauchoir point à deux cens,n’à trois cens cheuaux, parmv le monde:mais fe tenoit fimplcment amp;: elofement à Rome amp;nbsp;viuoit fobrement deux. auecques ceux de l’Eglife,quand 1 Ange, parla grace de Dieu,luy annonça comment l’Empereur Conftantin (qui èftoit mécreât amp;incredule)rcnuoycroit quérir: carilluy eftoit aulTi réuelé, par l’Ange de Dieu,que Silueftre luy deuoitlavoyedemoHrcrdy^ garifon: car il eftoit fi malade de mcfellerie,qu’il cheoit treftout parpiéces. Qÿ“ fut douant iuy,illuy môftrala voye dcBaptefme:amp;:lebaprifa:amp;ilfutguery:donti ^ pereur Conftantin,pour celle grace amp;nbsp;vertu que Dieufuy fit,crcut en Dieu:amp;ft^'‘®^® fon Empire:amp;donna à Silueftre,amp;à l’Eglife toutes les difmes (car, au parauant,»ccluy Empereur deRomme les tenoit)amp; luy donna encores plufieurs beaux donsje grandes Seigneuries,cn augmentant noftre foy amp;nbsp;l’Eglife.Mais ce fut fon intention,quant aces biens amp;nbsp;ces Seigneurics,qu’on les gouuerneroit humblcment,amp; iuftement,amp; non paJ en orgueil,pompc,ne bobant:mais on en fait à prefent tout lecontrairc.poiftquoyDicn cftcourroucé:amp;fccourrouc^avncfois grandemêtfurccux,quiautcmpsauenirvicn-dront:fi que les Nobles,quifc font élargis de dollar les tcrres,les rentes,amp;les Seigneuries que ceux de l’Eglifc'iicnnent, fe refroidiront de donner, amp;par-auentuie retour dront ce qu’ils ont dónc:amp; fine demourcra pas longuement. Ainfi Frerc lehan de Ro-chetaillade( que les Cardinaux faifoient tenir en prifon en Auignon) demonftroitces parollés à ceux, qui entendre y vouloicnt: amp;nbsp;tant que moult fouuent les Cardinaux en eftoient ébahis,amp; volontiers l’cuflcnt à mort condamné: fe nulle iufte caufe peulTcnta-noir trouué en luy: mais nulle n’en y veoient, ne trouuoient. Si le hniierent viurc,tanr commeil peut durer: amp;:nerofoientmettrehorsdcprifon:caril propofoitfeschoies • parfond,amp; aHoit quérir tant d^ hautes efcriturcs,quc par- aucnture il eufl fait lemon ƒ

• errer.Neantmoins a Ion vgi.iaucnir(comme les aucuns dient3qui ont mieux pris?^“^ à fcs parollés que ic n’ay)moult de chofcs,qu’il mit auant,amp; eferiuit en laprilôn-’^'^®“^ vouloir prouucr par l’Apocaly pfc,Les prouues véritables, dont il f armoit,le^^''^. de non eftrears,plufieursfois: amp;aulfiily auoit aucuns Cardinaux,quicnauoicn’: P“' * amp;nbsp;ne le^rcuoicnt pas tant qu’ils pouuoient. Nousnous touffrerons à parler de tout« • telles narrations:Sc retournerons à noftre principale matière amp;nbsp;hiftoire d’Efpa*gnc,de

Portugal,daFrance,5lt;r d’Anglcterre:amp;recorderons des aucnues,qui y vindrent en celle faifon: lefquellcs ne font pas à oublier.

Pour quelle raißn ceux de Lifêlgt;o»Ke ^r auiret Poriugaloesßrent le Safard Penif Rfy dt ^^’'' tugal,plußoß que de receuoir le ICy lehatt de Cafide:qui ^uoit eßo/ß Bietrix/Ue dufu ri)

Feyraf}^^ is/e Portugal.

CHAP. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XXV.


'^■flyaueit en- -^ TrQus auez cy-deflu^ouy recorder comment Ic Roy t Denis,fils au Roy Damp-Pier-torKy lehan: y rc de Pormgal(qui fut moult vaillant homme)amp;frerc-baftard auRoy Damp-Fcr-fiuMMitevnu ^^'^‘^»eftoit entré en la poffeflion amp;nbsp;heritage du RoyaumedePortugal,parlcfaitamp;cn-tleajuet’dy hardifTement feulement de quatre citez Avilies de Portugal: car on n’en doitpasen-‘tnnotefuries coulpcr Ics nobles amp;nbsp;les Cheualiers du Royaume de Portugal: car du commencement thup 10,0-1}, ils fen acquittèrent loyaumentenuers le Roy Ichande Cafillc amp;nbsp;fa femme Madame Bictrix

-ocr page 869-

b Ë FROISSART*. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

^•«jx.t comme ie vous lay determine amp;nbsp;éclaircy briéucment.Or,quoy que pïufieurs ^^^ * ^^ ^^ ^ lent 1 opinion de celle Dame, fi la nommoient les autres baftardc: car elle fut fille ^^^„j. f^i^i^ Jne Dame de Portug^ldaqucllc auoit encores fon mary viuant,vn Chcualier du pais ƒ wtugal,quon appelait melfirc Iehan*Laurcns de Coigne: amp;luy auoit faittoliirle

ƒ)de Portugal fa fcmme.Biéeft vérité que Madame Alienor fde Coigne il auoit ci- -[Qjue/leitclep ” ec,amp; le Chcualier bouté hc^s du pais de Portugablequcl fen cfto#allé demourer w manee a ce j^^^^lucs le Roy de Caftille, n’il n’ofóit aller demourer en Portugal (combien-que de chcualier jc-mparageilfnR^pQm-j^ doutancc du Roy: qui tenoit fa femme. Ce font bien chofes ƒ” ^''^'' ^”^ ^îwcil!er:car|^ Roy Ferrand de Portugal fi tenoitia fille à légitime: amp;nbsp;l’auoit faid penferauPapeV rbain de Rommc,fixiéme: amp;,quand la paix fut faite des deux Roys

J âftillc amp;nbsp;de Portugal,amp; qu’vn Chcualier de Portugal(qui i’appeloit meffire lehan Audere:lequel eftoit toutlc cueur amp;nbsp;ieconfeildu Roy de Portugal) traittala

/Mftlc mariage de la fille au Roy Ferrad de Portugal al Roy Ichan de Caftil!c(qui ’^Moitvefucdclafille de Damp-Pictrc,Roy d’Arragon) combien que le Roy de *Wleamp;fon Confeil auoient bien, au mariage faire, mis toutes ces doutes de la fille ■^/Krehcriticrcdc Portugal. Mais, pour aifeurer le Roy de Caftille, le Roy Ferrand ^yaitiurer à pïufieurs baux Barons amp;nbsp;Nobles de Portugal, qu’âpres fon deces ils la ■ uroicntàDaiue,amp;retourncroit le Royaume de Portugal au Roy de Caftille: amp;nbsp;a-’'hitlcRoy de Portugal obliger lcsbonnes-villcs,enucrs le Roy de Caftille,à le te-f^’^oy,à la peine amp;nbsp;fomme de deux cens mille francs. Et combien que le deiTuf-dit .^Mer Ichan-Ferrand Audere fc fuit embefongné en efpece de bien pour mettre :*^^concorde entre Caftille amp;nbsp;Portugal,amp; pour le defir Si plaifance de fon feigneur ^f®'»plir,fi enfinil mort amp;nbsp;occis de ceux de Liftebonne, amp;nbsp;de la Communauté; qui .^îDtMaiftreDenis à Roy,amp; (fiai le voulurct auoir à forcc:Car ils difoient que,pour ij)'''irneramp;renuerfer Portugal ce que deflusdeflous, ils ne fcroicntia cnlafuicâion ai/n'quot;^ ^^ Caftille,'ne dcs Caftillans : tant les hayoient : noneques ne les peurenc ^ ''''flcCaftillans eux.Si difoient les Liftebonnois(qui furent principal émouuemcc ^^cguerte)que la couronne de Portugal ne pouuoit venir à femme,amp; que la Roy- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

1 '’'^CaftillÇn’cn eftoit pas hériticre:car elle eftoit baftardc,amp; plus que baftardc,car le £,^,gt; ^^Î^” j,’^^trrandviuant,amp; mort,viuoit lehan-Laurés de Coigne,mary de fa Dame de me- ^aflarde^ er ,^fpourceélcurentMaiftreDcnis:amp;le couronnèrent quatre citez : c’cftaftauoirLil- plu/^ucBa-

Vie,Eure,amp; le Port de Portugahqui vAiloient auoir vn Roy amp;nbsp;vn Seigneur//.We.

,^*llt;ic$cux,amp;qui veoient la grand' volôté,que les Communautez auoient à cernai- t ^C«^/r Coi '^fnis.Etvnc des incidences, qui plus émeut les communautez premièrement de winbres cr ^^’'fftrecn!agardcamp;fuicôlion'duRoydcCaftilIc,ielavous diray. Les Efpaignols ^c^^i^^'auchquot;p ifP«nomtnc Caftillans)quand le mariage fut faid de Caftille amp;nbsp;de Portugal, amp;nbsp;que 2.dtffrcßrol, j'®yFerrand eut encommencé le Royaume de Portugal .à venir après fon deces au

^°)lehande Caftillc:làou lesEfpaignols trouuoientles Porrugalois,ilsfe mocquoiét ^^'^^^’'^ ^’*’* ^^«îdifoientaux gens de Portugal,Vucillez ou non,vous retournerez en ^cgt;Ç(rcAîi--^‘j^‘J^^^^^-^ ^^^ ,'^ousvous tiendrons en fuiedion amp;nbsp;feruage Si vous «Afeigneurirons,fi-comme ef- ^^tul^c„t [„„^ ,/samp;Juifs: Si ferons devous noftre volonté. Les PortuJalois difoient amp;nbsp;refpon- her en la main. C’^^^'^^^^‘^’^^^cnâro[t^nec[ueià.ncÇcroicntcn fuiedion de nul homme du mode, duR^y de C4-^^uedeux,Pour celle caufe,amp; pour les paroi! es repro diables desEfpaignols,ilspri- fiille,non-ob-

^ ^Maiftrc Denis: fils-Baftard du Roy Pierre de Portugal. Tant que le Roy j^’l'*Mncfît compte de ce Baftard;amp; n’euft iamais cuidé,nc fuppofé,quelesO6mu—^•^”’^‘ ^''zde fon royanme,luy mort,reuirent élcu,amp; pris àRoy,amp; laiflé fa fille.Mais fi firet: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

''n auoit dit au Roy ion Cheualier,Ferrand Audere,que les communautez auoient iidO'^°' '’ ^^^^^ grace fur luy, amp;nbsp;qu’il ferait bon qu’il fuft mort. Mais le Roy Ferrand a-‘'fdpondu que les Communautez n’auoient nulle puiftance furies Nobles de fon ^î(que le Roy fon fils. Damp-lehan de Caftille, eftoit trop puiftant Roy pour eux ji)'”raindrcamp;.'chaftier,fe rebellion auoit en Portugal apres fa mort: amp;nbsp;que nulle caufe ’«oit delcfairc mourir nemprifonner: cation frere eftoit homme dcrellgion:amp;a-d'hieii grand’ cheuancc fans penfer a la couronne de PortugaT:amp; pource eftoit il dc-^ecn\4c.A parler parraifon de tous les articles amp;: poinds defluftlits (qui font verb p '5;carie, Adeur,enaycfté fuffifamment informé par les Nobles du royaume de ^gal)ccfont bien chofcs à émcrucillcr de prendre à faire vn baftardRoy : mais ils /trouuoient nul plus prochain, amp;nbsp;difoient les Portugalois,amp; encores dient,quel»

g «ij

-ocr page 870-

So nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

Toync de Caftillc.Madamc Bictrix,fille à Madame Alienor de Coigne,eft baftardc,p2f les conditions deflufdiresme ià ne fcroit Royne de Portugal,ny hoir,qui defcendiftd* liiy:amp; cefte opinion meit bien auant le Comte de Foix à fies g As,quand il les cutmaD-dezà Orrais,Pilleur dôna àdifner,amp;ils prirent congé de luy:Âr de toutes ces bclon' gncs dePortugal amp;nbsp;de Gaftilleileftoitauffi fuffifammcntinfornié: amp;lcurauoitdit,fci' gneurs vous n’avez que faire^de vous embefongner p *ur la guerre de CaftilleSc dePoJ tugalmclaRoyne de Caftille (qui fut fille au Roy Ferrand de Portugal) nanul droit» la couronne de Portugal;amp; eft vnc guerre commencée moult eftourdie amp;nbsp;enueninif^gt; fi vous en pourroit bien mal auenir,amp;: à ceux, qui f en embefongnenjj. Ses gens auoicnt refpôdu que puis qu’ils auoient pris amp;rcceu l’argent d’vn tel Seigneur, comme le Roy Ichan de Ca(tille,ils l’iroient feruir.Ft à ,rant les laifla efter: mais tous,ou en partie,y de' mourerent: comme vousauez cy-deifus ouy.

Comment VroijJart a/la ia/^ues^ Meldeboumn Zelande^pourfenijuerir Jes affaires tie Pofli*' gal^à vn ChesiaUer el» payst^uiffen affoit en P race. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. x x v i.

OR retournerons aux befongnes dcPortugal. Car elles ne font pasàlaiflcr,po^ les grans faits-d’armes amp;nbsp;entreprifes qui en fontifrucsjamp; pour hiftoricramp;croi^'f toutes chofes auenues:afin qu’au temps auenir on les treuuc eferites amp;nbsp;enregiUre^^' Car, feiles edoient anichilécs,ceferoitdommagc:amp;f parles Clercs,qui anciennement onteferit amp;: regiftrélesHiftoircs amp;nbsp;les liurcs,font les Hiftoires amp;nbsp;les chofcsfcucstc^ ’ n’eft fi grand’, ne fi belle mémoire , comme l’efcriture eft. EtveritablementievouJ b amp;vueil bien que ceux qui viendront après moy fâchent, que pour falloir h''^^^. ceftcHiftoire,amp; enquerre de tout iuftement en mon tcps,i’en ay eu beaucoup amp;cerché moult de royaumesamp; dcpays,pourlcfauoi^amp;en mon teps moultcognw i^‘^”^^ ^ uailans hommes,amp;les vey en maprefence,tant de France que d’Angleterre,dtlcocc, fatisfatrc aa*^ ^^ Caftille,amp; de Portugal,amp;: des autres terres,Duchcz,amp; Comre2,quifcfontconioin-deuoird'ffißo- tcs,cllcs amp;nbsp;Icuts gens,cn ccsgucrrestaufquels i’enparlay,amp;parlefquclsieraeninftrui-rio^raphe. fi,amp;informay:amp;volontiers,n’aucuncment,ic neufle point paflevnecnqucftc,raitcdlt; quelque pays que ce fuft:fans ce que i’cufle,depuis l’cnqueftc faite,bicnl(^l qu elle eu» efté veritable. Or, pour le temps que ie fu en Bearn deuers le gentil Comte Gaftonde Foix,iefu informé de plufiÂrsamp; diueffesbefon^nes.'lefqueUcseftoientauenuesentrf , Caftille amp;nbsp;Portugal.Mais quand ie fiftetoumé en ma nation,en la Comté de Hainaut, I^»ttyfao(' amp;£n la viHc dc Valenciennes,amp;:ie m’y furefrefehivn tcrmc,amp; mapTaifancemc^t“® pourfuiiur l’Hîftoirc qucTauoye comcncec, ie m’auifay par imagination, que iuHemct ^ v»n gt;nbsp;ne le pouuoye pas faire, parauoir fingulicrcment ouy ceux,qui tiennent amp;nbsp;loufticnnet l’opinion du Roy de Caftille: amp;nbsp;me conuenoit donc, fe iuftement ie vouloyc ouurcr, ouyr autant bien parler les Portugalois.cômei’auoye fait les Gafconsamp; les Efpaignob cnl’hoftcl dcFoix, amp;fur le chemin, allant amp;nbsp;retournant. SinerefToingnypashpeinc de mon corps:mais m’cn vein à Bruges en Flandrcs,pour trouucr les Portugalois amp;'tu Liflebonnois:car toufiours eftyaplanté.Orregardezcommentiefu,fec’cftdebonnc * auenture.llme futdit,amp; if Ictrouuay bienauvray,que,fei’euft’cvifélcptans,ie‘'’fP°“ uoyc mieux venir à poind à Bruges, que ie fy pour lors: car on me dit,fei« vouloyc aller à Meldebourc en Zelâdc,que là trouueroyc vn Chcualicr de Portugal,vaille' ^®tû-me amp;nbsp;fagc,amp;r du Confeil du Roy de Portugal: tqui fe nommoit Ichan Ferrand Porteier, amp;nbsp;«ouuellemcnt cftoitlàarriué, amp;nbsp;par vaillance il vouloir aller, amp;nbsp;tout par mer, en

f Pource ^u'il titra fantof} ^Hi^’a nomme, t ay pris ce nom à la fin du

Pruce,cclii^'me diroit amp;parlcroir,iuftement amp;nbsp;plainement,des befongnes amp;auentu-res de Portugabcaril auoit efté en toutes amp;nbsp;par toutes.Ces nouuelles me réiouyrent:5-' forcent chap, æ^ party de Bruges, auccques vn Portugalois en ma compaignie(qui cognodioit très-^l'ay ic^ap- bien le Cheualicr)amp; m’en vein àrEfclufc:amp; là montay en mer;amp; fy tant,par la gracede t^'^ué. Dieu,quei’arriuay àMeldebourc:Si m’acointaiceluy Portugalois, qui eftoitauccques moy,du Chcualicr ci-deflus nommé:lcquelie trouuaygracieux,fagc,hónorable,cout-tois, amiable, amp;accointable: 5rfu auccques luy fix iours, ou enuiron, amp;:tantcommcil me pleut à eftre. Ce Chcualier m’informa amp;nbsp;compta de toutes les befongnes auenucs entre le Royaume de Caftille amp;nbsp;le Royaume de Portugal, depuis la mort du Roy Ferrand,iufques au iour queledit Chcualicr eftoit iftu hors du Royaumc:êc fiiuftement amp;.' attrcmpémcntle me comptoir, amp;nbsp;tant voulontiers,queie prcnoycgrand’plàilanccà l’ouyr amp;nbsp;à refcrire:amp;,quandiefu informé de tout tant que ie vouloycfauoir, ^lèvent fut

-ocr page 871-

DE E R 0 Î S S A it T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;St

pkquot;^^’'*^P*^ congé deluy:amp; Urne conuoya iufques dedansIcvaiffcI: Sratifli firent 'fors riches marchans de fon pays(qui revoient venus veoir de Bruges) amp;nbsp;les bon-

;'5^1’3 He Meldebousc, Sr fa compaignic auecques luy : amp;nbsp;en fa compaignie cftoit le j^’^ComtedeNauqÿre de Portugal, amp;nbsp;pluficurs autres Cheualiers amp;Efcuycrs dudit “y^umemais on luy faifoit honneur deifus tous: Sr certaincmétjà ce que ie peu veoir ^'’^■îgiiier de fon eftat,de fon «torps^Sr de fon affaire,il le valoir: car il^uoit moult bel- f /\ß prenne ^ froeamp; taille d’eftre vaillant homme amp;nbsp;nobles Or retournay-ie depuis à t Romme, ‘tjeurer^utl J” «on pays. Si ouuray amp;nbsp;befongnay fur les parollcs amp;nbsp;relations, faites du gentil/^“'''?’' f^f-p'■'Jalier, meflire lehan Ferrand Portelcr: amp;nbsp;croniquay tout ce qu’es Royaumes de ^^”£^’ Bruges ^‘'galamp;dcCaftillccftauenUjiufquesàrandcgraccnoftreScieneur Miltroisccns *'vingtsamp;dix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nes,n«,«/ig

b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te VOUS en

^^nner/tcfdx sie Portugal erruoyerent mejjàgers e» t^fjgleterre.pour Koficef les KOà- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■^‘''^Jgt;' f‘*^‘gt;''

quot;dl« de lenriiaj/s au Koj (^ aux gratis Seigneurs t^ngHts^apres la hat at lie de lu-

^’'fffgt;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CH AP. XXvu*

QHditk compte qu’aptes ce que le Roy Denis de Portugal eut déconfit en bataille ^cRoylehande Caftille, au champ de luberoth^aflez près de l’Abbaye,qu’on dit

. P^yslâ Cabaffef ou tant de Nobles Cheualiers ScEfeuyers du Royaume de France j *Gafcongnc,amp; auffi du Royaume de Caftille,furentmorts)ôr que le Roy Denis de p^galpour celle belle amp;nbsp;vidoricufeiournecfut moult douté, cleué3amp;: honnoré des ^^galois,amp;qu’il fut receu en la cité de Liirebonne,à fon retour delà bataiile,àgrâd’ ^^'fcde tout le peuple amp;nbsp;à grand triomphe,la couronne de laurier au chef: ainficom-‘‘’»cienncmcnt fouloicnt les Roys faire,quand ils vidorioient, ou déconfifoient vn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“

. y^nl)araillc)amp;: en eut en la ciùé de Liflébonne ioué amp;nbsp;tenu grand’ feftc,auant le de-^'■'^tnentdes Barous amp;nbsp;Cheualiers, qui là eftoient, amp;nbsp;des Confaux des bonnes-villes K^duditRoyaumc,vn Parlement fut fait amp;aioufté,pour auoir certaines confuka-j|^ 5^auis des bdongnes du Royaume, amp;nbsp;comment à leur honneur ils fe pourroient {?’f’®^pcrféucrcr,amp; tenir leur opiniô ferme amp;: cftable. Car(fi-côme aucuns fages du Wifoiét^res à prime venoit lefort à garder entre eux, amp;nbsp;auoir cofcil comment ils f®gt;irroient tellement fortifier, contre le Roy de Caftille amp;fa puiftance, quils de-^^îffcnthonnorablcmcnt en leur vidoirc,amp; que toufiArs ils fe peuftent multiplier Parlement aß [j'’îucer.En ce Parlcmcnt(qui fut à feiffebônc,«i l’cglifc cathcdralc,qu’on dit Saind ^^^^^ ‘* ^•Jf«‘ j^°''''niquc)eutplufieurs parollcs propofécs,rccitécs,amp; mifes auant:lcfqucllcsnc font i^^/^^^z^ k outes àreciter,n’àrccordcr:maisrarreft du parlement fut tel qu’on enuoyeroit en 4,^,,^ ^^.^^Z jjpcrrc,dcucrs le Duc de Lanclaftrefquife rCclamoit héritier de Caftille, depar haJfàJeursen-r W Confiance, fa femme: laquelle auoitefté fille aifnéc au Roy Dam-Pietre)amp; noje'^en ^-^ .Wiroit onainfi, Que, feiamais ilvouloit clamerdroitauRoyaume deCaftille,^/rrwe. jj^^sbeforgnes remettre fus (qui auoient efté vn long temps en balance, amp;nbsp;en auen-(j,^'‘idlrcperducs)qu’il vinft en Portugal,^ tout vne compaignie de Gens-d’armes amp;

Co ^ , ^^f^’^jConneftable de Portugal,en cette manière,Puisque nous fommes d’ac- taHu^'e^/ule^ j Qenuoyer en Angleterre vers le Duc de Lanclaftre (dont nous penfons àeftreai- „thfut auteur .quot;^confortez) amp;nbsp;que cenous eft]avoye la plus proffitable, pour donner douteamp; denofreDame ’regardons amp;nbsp;auifons en noftre Royaume homes figes amp;nbsp;no- en ^ouU.

p ff’^uipuiffentlaireccmeffage,amp;ttllcmcntiifformcrle Ducdc Lanclaftre^fon 1585. comme ®‘cil,qu’il vienne en ce pays de grand’ volonté, amp;nbsp;fort aflez pour refifter à noz en-.^Muecques l’aide qu’il aura de nous;Car nous douons bien croire amp;nbsp;ftl^poferquc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

Roy de France amp;nbsp;des François: car ils ne fanent ou ^quot;/^’^^ j^^ ƒ ployer. Ils ont tréues aux Anglois, iufques àlat-Saind-Ichan Baptifte : amp;nbsp;les An- ye„;ren l’an

'^acux:amp;encores ont les François bonne paix amp;nbsp;ferme aux Flamans:qui moulcles i^^ô.parlade 'n^befongnez amp;nbsp;occupez par plufieurs années. Là fut la paroHe du ComtedeNa- duHiondece h%'*»'^^P^^®* ^“^ ^**^ ^“**'^ parloir bien amp;: à poind, amp;nbsp;qu on feroit ainfi. Lors fut dé- f'fJ^f ehapt, aJ'’^)par deliberation du Confcil amp;:arreft, que le grand maiftre de Saind-Iaqucs ^y^rw/w/e

oyaumede Portugal,St Laurécien Fongafte,vn moult fage amp;nbsp;diferet Efcuyer (qui fa4^'’'^^^‘’o*gt;^parler François)iroicntà ce meflageen Ang!ctcrre:Garalors,du Co-y^^^^jj encores k “.^°y lt;lcPortugal,on n’y pouuoitenuoycr gens qui mieux IculTent faire la bcfon- rienßecifiede '■oi furent lettres efcritcs,amp; ditées bien amp;nbsp;fagemét en bon Frâçois,amp;: en Latin auffi: ces tréues.

-ocr page 872-

LE TIERS V0LVME

Si

Icfqucllcs fe deuoientadrecer auRoy d’Angleterre, auDuc de Lanclaftrc,amp;afofrî res les Comtes de Cantebruge amp;nbsp;de Bouquinguam. Quand ces lettres furent eferites, amp;nbsp;groRoyées en Latin amp;r en François, elles furent leuêsdeuagt le Roy amp;nbsp;fon ConW • Lelquellcs furent moult aggreablcs:amp; lors furent clics fcelléc^amp; puisliurecsauxoc fufdits Grand-maiftre de Saindh-Iaqucs amp;nbsp;Laurencien Fongafle;qui fe chargèrent,entre eux deux, cùlcs porter en Angleterre, au plaifir dlt;»Dieu: mais qu'ils peuvent pallet lauuemcntles dangers amp;nbsp;les perils de lamcr,amp;les fortunes amp;nbsp;les rencontres des ennemis,amp; des robeurs en mer: car autant a bien de robeurs en mer, amp;nbsp;plus, qu en terre. ■ curent vne nef(qu’on appelle Lin)qui va de tous vcnts,plus feurement que nullcauire. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Si prirent vniour congé du Roy, amp;nbsp;de l’Archeuefque de CünimbrÄ,^ du grand con

nnert f«it^~ ^^*^ de Portugal: depuis vindrentau port: amp;nbsp;entreront audit vaiirel:5cfinglcrcntamp;.'td i^t/eveu ce cEperent en mer, vers le Royaume d’Angleterre: amp;nbsp;furent trois iours en mer,loingue verbe: cr ne toutes terres:amp; ne veoient «jpe ciel Sc eaue:amp; au quart iour ils virent Cornouaillc.Tant fdys’iljfau- exploitèrent par leurs iournées les dclTufdits, parl’aydcde Dicuamp;dubonvcnt(q“® dreiffteint cf- leurs mariniers fauoientprendreà poinôf,cncoftoyâtCornouaillcamp;lcsbondcsdAn campèrent, gleterre) qu’ils arriucrentfauuemét, amp;nbsp;fans peril au haute de Hantonnc.’amp;là ancrertt-

SiilTirent hors de leurvaiffcl: amp;nbsp;fen allèrent refrefehiren la ville. Là furent enquisJ* d^Po[u^^T^ c-'^'^™l'^^^ l^'dlly de H an tonne, amp;nbsp;des gardes de lamer amp;nbsp;du haure, de quel pays ib'^ .^n^Uiem^'* ^^°^^^’-’^ quelle part ils alloient. Ils relpondircntà toutes ces demandes: amp;dircntqac ils eftoient du Royaume de Portugal, amp;nbsp;làcnuoyczdc par le Roy amp;nbsp;fon ConlciLAc® parolles furent ils là les bien venus.Quand les delTufdits melfagcrs furent repolcz amp;r^ frclchis à Hantonne,amp; ils fe furent pourueus de cheuaux:pour eux amp;nbsp;pour leurs gf'’^gt; leurs conduifeurs auffi qui les menoient à Londres: car ils ne congnoifloieuf_ pays,ne les chemins, ils fe départirent de Hantonne:^ exploitèrent tanr,quibvin à Londres. Si defeendirent àl’hoftel de Faucon,chez Thomelin de W^inceftfC' amp;Kn uoyerent, parles gardes qui amenez les auoient, leurs chenaux arriéré. Si bien leur cheut, que le Roy d’Angleterre amp;nbsp;tous fes oncles eftoient à Londres, ou à Weftmon ftier:dont ils furent moult réiouis. Si vindrcnt à Londres,ainfi qu’à heure de tierce: amp;)’ difnercnt:amp;,après difner,ils f’ordonncrcnt,amp; prirent les Icttrcs,quif’adr4foiétauDii^ de Lanclaftrc amp;nbsp;à la Ducheftc;amp; fen allèrent deuers eux. Qu_and le Duc amp;nbsp;la Duchene feurent qu’ils eftoient venuBsfi en furent moult réiouis: car ils defiroient à ouyr nouud' les de Portugal. On leur en auoit bien dites aucunes, mais ils n’y aiouftoient pointhf foy: pourtant que le Roy, ne nuis de fon pays, ne leuren auoit point fait fauoirparld' très.Si cntrcrcntle Grand-maiftre de Saind-Iaqucs amp;nbsp;LaurencienFongafleenheW' ^fM ^r^‘‘^‘*~ brcduDucdeLanclaftrc:làoueftoitIaduchcflc. Or3pourcequcLaurencienfauoitb^‘ ^^quot;’^^'*' parler François,!! parla tout prcmicrement:amp;, quand il eut faitlarcuercncc, au Doc‘' tremi^em^ne^ à la Dnchcflc, il bailla au Duc les lettres, qui venoient de Portugal. LcDuclcsprir: v' leur charge au bailla a la Duchcftc ccllcs,qui appartcnoient a elle. Si les leurent chacun:amp; puis)«* Tgt;uc tle landa cloyrent.Si dit le Duc aux meflag ers.Vous foycz en ce pays les bien vcnus.Nousiro”’ fiff» demain deuers le Roy: amp;nbsp;nc^svous ferons toutes aides: carc’eftraifon. Adoncn«| • Duchefle Laurencien à p^t:amp;luy demanda des nouuclles de CaftiHeamp;dcf^“? ’

amp; comment on fy demenoit. Selon cc,quc la Dame parla,Laurencien rcfpo’’“*

amp; àpoint.Adonefît venir le Duc vin amp;nbsp;efpice.Sibcurcnt,amp;prirentcongé:^''^^°^''’'.^ rent chacun en leur hoftel.Lc lendemain,à heure de prime,tous deux aUcrentdeuers Duc: amp;nbsp;le trouucrent qu’il auoit ouy meftè.Si entrèrent en vne barge: amp;nbsp;allèrent,par ^ Tamile,à Weftmonfticr: ou le Roy eftoit amp;nbsp;la grcigneur partie du Confeil d Angleterre. Le Ducale Lanclaftrc les fit entrer en la chambre du Confcil:amp;: dit au Roy,Monlci' gneur,veezcy le Grand-maiftre de Sainâ:Iaques de Portugal3qui vous apporte lettres-d''u^depo^‘u ^^^^ voycz.Volontiers,ditle Roy. Adonc fagcnouillerétdeuantlcRoyles deuxmcl-^a^deceuurent fügens dcirufnômcz:amp;Laurccicn Fogafle luy bailla les lettres:amp; le Rôyles prit:amp;fitlc-leur charge au ucr ceux,qui cftoicntàgcnoux:amp; ouuritleslettres:amp;: les leut.AulTi baillèrent ils lettre ^jgt; d’^n^le- au Côte de Cantcbruge,amp; au Cote de Bouquinguâ.Chacun fi leur les ficnnes.LcRoy *^''''‘' refpondit aux meflagers moult doucement, amp;leur dit. Vous foycz les bien venusen ce païs. Voftre venue nous fait grand’ ioye:amp; vous ne partirez pas fi treftofime fans rei-ponfe,qui vous plaira: amp;nbsp;toutes voz befongnes recommandez à beaux oncles. Ilsen fongneront:amp; en auront mémoire. Ils refpondirent en eux agenouillant, amp;nbsp;remerciât le RoViTrefeher Sire,volontiers. Adonc fe départirent de la chambre du Parlement St du Con-

-ocr page 873-

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DB FROISSART* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8j

Qü ƒ^ ^®'’ allèrent ébattre parmy le Palais gt;nbsp;en attendant le Duc de Lanclaftre: 1 '^ïmouraiufquôsàhautc nonne.Le Parlement fait, le Duc de Lanclaftre emmena 1 ^wfrcr€s.iuGcquMluy,difncr enfon hoftel: amp;yallcrcnt5en leurs vaifleaux,par la j.’^LcCohitc de Cantcbrugccognoilfoit afleZ le Grâd-maiftrc de Sainél-Iaqucs JurencienFongaffe: car il les auoitveusau temps pafte en Portugal. Pourquoy a-^^5 difoer il les mit en paroll^ de plufieurs chofes, prefenS fes de^^ frètes: amp;nbsp;leur de-i^jquot;dadu mariage de Caftillc amp;nbsp;de celle,qui deuoiteftrefa fille,Mad^FmeBietrix,com ^^tilcn cftoit. A toutes fes paroUes refpondirentles AmbaftadcUrsfagement, amp;nbsp;^TnicnCjtantquelefdits Seigneurs fen contentèrent grandement: Vray eftqu’auât * '■æGiand-raaiftrede Sainél laques de Portugal amp;: LaurencienFongafle fuflentve-1 ^‘’2rnuezen Angleterre (fi-commevouslepouucz ouyr)leDuc de Lanelaftrc Si omtc de Cantebrugc,fon frerc,pour le fait du Royaume de Caftille(dont ils fe te-'quot;tnthéritiers par la condition amp;nbsp;droit de leurs fcmmcs)auoicnt eu entre eux deux “J'iieurscon(auXjamp; paricmens enfemble, de leurs befon^nes. Car le Comte de Can-^“^gcfcômeileftcy-deftiißf contenu en cefte Hiftoire)feftoitpetitcmétcontenté ^‘loyFcrfanddePortugal,amp;dcsPortugalois:carils auoientlogé quinze iours aux i’'rips,dcuantlesCaftillans:amp;’point ne les auoit le Roy Ferrand,ne fon Confcil,vou- p^^„f^^i ‘* p’Combattre. Silcurauoit bien ditamp; monftrélc Comte leur defaute: amp;nbsp;leur auoit dit, n^ß foutait j’yenmacompaignicjdepurs Anglois enuiron cent lances,amp; mille Archers. Sachez, t’enfuir^iujz .'^^Üoy, amp;nbsp;vous, Barons de Portugal, que nous foromes tous conioinôts enfemble, amp;nbsp;^ues au an^ê 5“onnc volonté,pour combattre naz ennemis amp;nbsp;attendre l’aucnture, telle que Dieu ^‘f ^mbaßd-’'’ousvoudracnnoycr. Mais le Roy Ferrand rcfponditqucluy ne fes gens n’auoient ^f^^JePtrtn-J^tconfeil de combattre. Pourquoy, quand le Comte de C.antebrugcvcitcc,ilfe‘^‘* quot;^'* ’7’^’^ f/quot;'t'.amp;emmenaIehan,fonhlsdiors du Royaume de Portugal: amp;,quandil fut^^^(^^^-ßs‘au^iia‘^‘fff A'quot; Angleterre,celuy Roy de Portugal faccorda au Roy Ichan de Caftille: amp;nbsp;maria e„ ^^ fr^i ^„^^ ’^«iluy,par paixfaifant:amp;ce traitté fit meffire Ichan Ferrand Auderc,vn Cheua- auxafairade '5*15 Portugal: carie Roy Ferrand n auoit Confcil ne fiance fors en luy. Si demanda rtrtugal,piuif ^’'|e Roy, à fa fille, lequel elle au oit plus cher pour fon mary. Ellercfpondit qu’ellc^‘*'*quot;#f''gt;cr ’'oitniieux lehan d’Angleterre, que lehan de Caftille. Le Pere luy auoit demandé '* I’^r'frfiloa f^'^uoy elle auoit ce dit. Pourtant que lehan eftoitbcl enfant, amp;nbsp;de fon aage: afin (^^^^^[^„^J' j’^fleneuft le Roy de Caftillc:amp;: bicnl’auoit dit au Roy E^rrad fon pere: mais le Roy, ^^/^ eSmä paix auoit aux Efpaignols (pourtant qu’ils^archinent là) l'auôit mariée: amp;nbsp;à ce Haprtmisau j^f'age faire,amp; au démarier le fils de Cantcbrugc,aiioit mis grand’ peine vnChcualier chap .priced::, 'Portugal(duquelle Comtefctenoit mal content) qui fappcloit meffire lehan Fer- • f”^ Audcre. Encores auoitditle ComtcauDuede Lanclaftrefonfrere,que le Roy quot;fîndmortjil fe doutoit que les communautez du pais dePortugal ne fe rcbeHaftcntj (’'’^re celle Dame Bietrix.Car le plus du pays (combien que le Roy euft cfpoufé fa me-’‘'bdair c Alienor de Coigne)nc la tenoiét pas à legitimc,mâis à baftardc:amp; en mur ^'”foicnt là les Portugalois, luy eftant au pays: 15^ pour celle caufe fut il plus preft de ^^^^ ccïïc°‘^ (jquot;''nienerfonfils.CrlcDuc de Lanclaftre, auquel les chofestouchoienttroipplusgrâ- caXettoie I^fûtdel'héritage de Caftillefcar il auoit à femme l’aimée heritiere de Caftille ) que ß p^f^ jg j.j^_ .^nefaifoientau Comte deCantebruge (caria auoit il vnc belle fille, de fa femme mener fafil-‘’lt;iîmeCôftanGe) fe vouloir bien iuftement intormer’decesbefongncs:amp; ne lesvou- le:carlc Duc ,'pîsmettre en nonchaloir: mais éleuer amp;’ exaucer du plus qu’il pouuoit.Car ilvcoit ^^‘ ^'‘’‘^^‘^ j'f^metfur fon affaire,qu’il nç pounoir auoir. pour le iour de lors, plus belle entrée au '’y3umedcCaftil!c,quc parle Royaume de Po'rtug31:amp;veoit qu'il en eftoitprl^amp;rc-1’’'^,grsndcmcnt,amp; efpécialcment du Roy de Portugal,amp; des Barons amp;nbsp;cogamunautez ^4^^;^»^ .“«itRoyaume: tellement que ce Roy de Portugal (qu’on tenoit à fage homme, amp;nbsp;qui '’’«oit déconfit par bataille le Roy de Caftille, à tout grand’ puiflânee: dont il cftoit Mthonnoré) enclinoit trop grandement le Ducà aller en Portugal: amp;nbsp;auffileRoy Angleterre amp;nbsp;fon Confcil le luy auoit accordé.Mais,pour luy iuftement informer de '^'itesccsbcfongncs,de l’cftatSc condition du pays,du droit qucla DameBietrixcla-Màlacouronne de Portugal,amp; du droit auffi du Roy t Denis de Portugal (lequel les t /Ijduotren^ ''’''iniunautezauoicntcouronnéàRoy) vnc fois, entre les autres,qu’il auoit donné à quot;’''C’' ichan: “'inet 311 Grand-maiftre de Sainft-Iaqucs amp;nbsp;à Laurencien Fongafle, en fa chambre, ^^^1^^“^^^^ '’’Uoycmentiapres difner il fit tout home partir:Rappela les deftufdits moult amou- ”^”’ ''«fcmct:amp;lesmeitenparoUesdesbefongnesde Portugal:amp;,poortâcqueLaurécien lt;7-x5.

-ocr page 874-

§4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS V O L V ME

Fongaflefauoit parler trop beau François, amp;nbsp;bien feantj le Duc adreça fa parollc à luy: amp;r luy dit,Laurencien,ie vous prie que me comptez tout,de poind en poind, la condition ôê la manière devoftre terrede Portugal, Séquelles chofes y font auenucs, depuis que mon frerc f en partit: car le Roy de Portugal m’a eferit, qu’il n’y a homme en Portugal,qui fi iuftement m’en peurt informer,comme vous:amp; ic \^us dy que vous raefe-rez grand’plailanjie.Monfcigneur(refpondit i’Efcuye|^vortreplaifirferayie,Lorscora mença à parler^: dit en telle manière.

Des affaires sie CaßÜ/e (^ tsle Portagal,raeigt; mutées au Due i^e La^claJ^repar Laureficiefi Tu»-gajff l'vfflt;^es i^mbaffas^eurs ^e Pûrtugal,Jèlo» pueZ/esauiKdréKt niellais le de/fart d» Camp;mie de Ca»(clgt;ruge. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xxvill.

A Venu eft en Portugal depuis le departement de vortre frerc Iç Comte de Cante-brugc,que le Royaume a erté en grand trouble amp;nbsp;dilTenfion, amp;nbsp;en grand’auenture d’ertre tout perdu: mais. Dieu mercy, les befongnes y font maintenant enhonpoinâ, amp;nbsp;en ferme conuenant. Sincfe doit on pas émerucillerfcmpefclienientyeut:car,lf Dieu n’y curt ouuré par fa grace, les chofes fe fulfent mal portées: amp;nbsp;tour par Icpe^c amp;nbsp;coulpe du Roy Ferrand, dernièrement mort,félon la voix amp;nbsp;la renommée delapW$ ■[ Cefle Hißeire faille partie du pays: tear le Roy Ferrand en fa vie aima ardamment, de forte amour) des aMOHrs (^ vne dame,femme d’vu ficn Cheualier:lequel on elamoit meffire lehan-LaurcsdeCo'-da manage for gne.Celle Dame pour fa beauté,le Roy voulut auoir deforce:amp;ladamefcn défit,w^ ^^ptrtu^alefi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^peut:maisàlafiniircut,amp;luy dit,Dame,icvousferay RoynedePortog»«

pwrmrmxvt- ^’^^^ ^® ''^“^ aime, ce n’ert pour vous amendrir, mais pour vous exaucer, amp;nbsp;vousdpoa-niràladedu- feray,Haa,Monfeigneur(ditla Dame,à genoux Sgt;c en plorantjfauuefoitvofirffi''^'’^'. Üien des che- ne puis auoir nul honneur à crtre Royne de Portugal : car vous fauez, amp;nbsp;aum'^*^ fes fumantes, monde,quei’ay Seigneur amp;nbsp;mary:^ l’aiàcrté cinq ans.Alicnorfditlc RoyiO®^®^^^^. quanta Caßd- eufez poinr:car ie n’auray iamais autre femme à efpoufe,tatqueic vousaoraycuc-mais le amp;nbsp;Portugal æ vous feray quitte de vortre mary, auant que ie vous efpoufe. La Damene er'pour les ar- ^j^^p^ auoir: amp;nbsp;compta tout le faid à fon mary. Quand le Chcualicr entendit cc,li m fiuffilt^n^i- ^°“f penfif amp;nbsp;mckTncolicux:amp;regarda que bon en eftoir à faire:amp; dit enf(ÿ'nidmequc „1,1^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iànequittcroitfafemmc.ToutesfoisildoutaleRoy:amp;rfcpartitdu Royaume de Fort»

gahamp;r fenallaen Caftille,d^ucrs le Roy Henry, quile rcceut,8c le retint de fon ho ƒ » tant comme il vefquit: amp;nbsp;aurti fit le R^y lehan, qui eft à prefenr. Le Roy de Portu§^ gt;nbsp;pouraccompilir fa folle plaifance, enuoyaquerrela Dame,amp;leCheualicr:maisoni'^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;ffità touq^uoucramp;: recognoirtre fa fille MadamcBietrix(quiIorsauoitcnuironC5)jquot; ans)amp;iurer qu’aptes fon deces onia tiendroità Dame amp;heriticre de Portugal' lt;gt;ƒ iurcrentjVoufiffent ou nommais bien fauoit la greigneur partie de ceux,qui la eltoie , que cefte fille eftoit baftardc,amp; née en adultéré: car encores viuoit Ic mary de la a® Alienor, appelé meffire lehan-Laurens de Coigne: amp;nbsp;ic tenoit en

Roy: amp;nbsp;vefquit là, vinant le Roy Ferrand, amp;nbsp;outre.I c croy bien Monfeigncur( it cuyer,qui parloit)quc,fi fafille eufteftévnfils,querourcla Communauté de ^^.j^» luy fuft plus encline,amp; pluftoft qu’ils ne fonf,nc ià ne feront:comme ils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^

roient plus chcràmourir,qucd’cftrc cnfubiccnon du Royaume de Caftillcinoncq ceux du Royaume de Portugal, ne ceux de Caftillc, ne fe peurent parfaitement ai Tvn l’autre:mais fe font par maintes fois hariezamp; guerroyez: fi-commcles t hanenr

-ocr page 875-

DEF R’O I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sj

^''ntêcg'jcrroycntjàlcurpomioir/epays d’Angleterre. AdoncdcmandalcDuc de '’ÇlallreàrEfcuycr(IcqiicI il oyoit moult volontiers parler,amp; faire fon compte) Lau-*’f*cn:oucftoif)pourl5 temps que vous me parlez,le Roy t Ichan,qui eft à prcfent?lc- ^ ,^ Idifehy picitoitfrcrcdeceRoy Ferrand?Par mafoy,Monfcignenr(refponditrEfcuyer) il e- tout le p-ift^e ^’fen Portugal, en 5^te maifon de Seigneurs, qui portent vnc ordre de Cheualcric de lchanamp; ^litremcraiiaisils font veflus^eblancs habits,à vnevermeil)eGr^^amp; en eftoitfou- Denis,/■lt;»«? 'f2in,amp;font bien deux cens tous Gentils hommes,de ceft ordre,amp;^^)pc!oit on nid-1 J'Dcnistamp;luy auoit le roy fait dôner cefte fouucrainetéiamp;r ne faifoit nul copte des be nbsp;nbsp;^^ ^»enout

. 5“«aeionrrerc;amp;autantbiele Roylehan(quiapre(entelt)ncrailoitnulcompre ^^^^'^ j^ ’oefongnes dei’ortugahne f en entremettoit en rics:ny ne penfoit à la ccuronc,n’an ^y^ume.Carpourccrtain,feleRoy Ferrad de Portugal cuit eu nulle imagination de ^1®*«ftàprcfcnt,il auoit aimé amp;nbsp;aimoit fi bié Madame Alicnor amp;nbsp;Madame Bictrix fa quot;;^uücuft enchartre fait mourir fon frcre:qui f appcioit meffire Denis: mais,pour-^quot;^^uilvcoit qucceluy fetenoit enfamaifon quoycnicnt,auccfes FreresderOr-' ,Mncpcfoit en riens fur luy: amp;nbsp;lelaiffoit viurc en paix: amp;,quât àladiflcDfion,qui eft Ment entreles Caftillansamp;r les Portugalois,certainemét,Monfeigneur,à parler par '’’SlcsEfpaignols en font caufe amp;coulpc,Etpourquoy?ditlcDuc.Iclc vousdiray, pnneipale m:-pponditl’bfcuyer.Quand les Caftillans veirent que le Roy Ferrand eut marié fa filled caflon d'inimi-^’'fScigncurleRoydc Caftille,illeur fembla qu’il auoit achapté la paix d’eux amp;nbsp;qu’il ^‘t entre la *^outoit:Si {’enorgueillirent grandement,amp; en cûmencerent à tenir leurs rancunes: ^‘ißdlem _ d-' Zagros inots:lcfquelslcsPortugalois oyoient trop enuis:car ils difoictainfi en leur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

‘Mge,O/ntre vous Portugalois,gens rudes3CÔmc bcftes,le temps eft venu que nous ^/^^^ L^j^^^^ Ms bon marché de vous.Ce,que vous auez,cft,Scfera,noftrc. Nous vous mettrons ^ande Camille ^^’ffeaux amp;nbsp;par troupeaux: fi-^omme nous faifons les lu ifs, qui demeurent par treu alite Bîetrixde Ms nous,vous ferez noz fugets. A ce ne pouuez vous côtredirc:puis que noftre S ci- Portugal. M‘)îeRoy de Ca{lillc,fera voftre Roy.De telles parollesô: d’autres,au{ri folles amp;nbsp;ve-Mules/doient feruis Sr appareillez louuét les Portugalois des Efpaignols,quand ils. ''^ tronuoict, ^ propremet le Roy Ferrand viuant:dôt les Portugalois accucilloiét les .Lilians m telle haine,quc3quand le Roy Ferrand eut marié fa filled leu r Seigneur le 1 ®ylt;ieCaüillc,amp; fut chcu en maladie amp;nbsp;en langueur,qui luy dura plus d’vu an entier, 78«ns des citez amp;nbsp;bóncs villes de Portugal murmuroici^nfcmble: amp;nbsp;difoicnt,ll vaut Mxftiourir,que d’eftre au danger ijenla fugeûion des Caftillans.Et,lors que Ic Roy Morjduny Mdftitmort,amp; qu’il fut cnfcpulturé en l’Eglifc de S.François,par les Freres Rcli- Pt'-tJddepor-M)Cnlacitédc Liffebonne, les citez amp;bonnes-villcsamp;: Chafteaux de Portugal le ^“^^' prcnt:amp; fut mandé à Lilfebonne le Roy,qui eft à prefent, des Lilfebonnois lefquels Mntbicn l’intention Sreouragedes trois autres citez: de ceux dctCónimbrcs,dc ^ji^jif Vie, MduPortjamp;s de ceux delà ville amp;nbsp;cité d’EuresSc dirct,Maiftre Denis,nous vous vou ^^^^ cefle-cj^ ®®’faire Roy de ce pays, non-obftant que foyezBaftard: mais nous difons que Mada- duch^p-'^')gt; quot;''ßietrixvoftre nièce,la Roync de Caftülc, eft plus née en Baftardie que vous n’eftes, J®encores vit le premier mary de Madame Alienor,nommé meifirc lehan-Laurés de Mne.Orqmisquelachofe eft auenueainfi quclacourône de Portugal eft écheuë en * ƒ *lt;x membres,nous prendrons le plus profitable pour nou?: amp;nbsp;au in la plus faine partie incline que nous vous facions Roy, amp;nbsp;que ià à femme la couronne de Portugal n’ira, '''‘3 enlafugcéfion du Roy de Caftille,ne des Calri'f ans,nous ne ferons. Si auons plus Mque vous prenez tout le noftre,pour nous aider à gai-dcr,amp; tenir en droit noz fran-Ms3quecequcceux dcCaftiîlc en foient raaiftres ne Seigneurs.Si rcccucz c?don,amp;

‘Couronne de Portugal: car nous voulons qu’il foitainfi. Maiftre Denis (^ui eft à pre- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^''tRoy)ncprit pas, ne recent du premier coup, n’à la féconde requefte des Commu-^utezdeLiirebonnc,ce don: mais refpondit,Bonnes gcns,ie fay bien que de bouc vo ®we,amp;par grande affedion que vous auezà moy, vous m’offrez la couronne amp;nbsp;Seigneurie de Portugal (qui eft grande choice amp;nbsp;fi dites, amp;nbsp;aulfi fay-ic,que i’y ay aufiî grad “Mouplus, que ma nièce, la Roync de Caftillc, la fille Alicnor de Coigne: carvray Mü’cllceft Baftarde:amp; encores vit le vray mary de fa mere: lequel eft en Caftillc. ‘«K il y a vn poind. vous ne pouuez pas, tous feuls amp;nbsp;finguliers, mettre ce faiôh fus, ne ^tflebefongne. Il faut que les Nobles de ce Royaume, tous ou partie, f y accordent. Mefpondirent ceux de Lifrebonne)nous en auons alfez: car ià fiiuons nous le courage de plu fieurs,qui fe font découuers à nous,amp; auffi ceux de trois citez de ce royau me, h

-ocr page 876-

nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

teur.

qui y font les princîpaux,auec nous: Eure,Connimbres,amp; le port de Portugal. Adonc rcfponditlcRoy(qui eft àprcfent)amp;dit, Or foit ainfi. le vueil ce que vous vouiez:vous fauez que Madame Alienor (qui fcdit Dame de ce pays) eft encotesen cefte villeK cell ^'Jccclicfonconfcillcrmcflircichan-FcrrandAudere,quivcutg-ardcrlacouronncamp; amendé pl^on keritage de Portugal à la roync de Caftillc:amp; fera pour elle en tSus eftats:t car il lade-lefins de fÀ» maria du fils du C^ de Cantebruge, pour faire la pai j de Caftille amp;: de Portugal: amp;nbsp;a mandé,ouman9^par-auenture,leRoy de Caftille,qu il vienne haftiuemét, fortaflez pour combattre amp;fubmettre tous fes rebelles: amp;iàenafaid Ferrand Audere tout, ou en partic(cômc vous faucz)amp; fera encores plainemcnr,au iour del’oblcque de monfei-gneur mon frere le Roy:Iequcl fera prochaincraêr fait en ccftc viilc:»u tousles nobles, ou partie,fils ne f excufcnt,fcrót,de ceux de ce païs.Si le faut pourusoir amp;nbsp;auifer fur ce Dont rclpondircnt ceux,qui en la prclcnce de ce maiftre Denis cftoicnr,Vous ne dites pas grand’ meru cille: car nous fanons moult bien qu’il eft ainfi. Si y pouruoycronsàce iour tellement,fclon eeque lîbus orrons Ichan Feirand Audere parler,que vous en ap-ûhfe^ue du rey perecurez.Et en ce poind finit leur parlemcnt.Ne demeura gucrcs longuement qu on ^“^^t^^al ' fitl obitdu Roy Ferrad de Portugal à Lilfcbónc, en l’Eglifc de S.François(là ou il gift) • nbsp;nbsp;nbsp;^ furent là grand’ foifon deNoblcs du Royaumede Portugahcarilsencftoicntpricz

dcparlaRoyne,amp;lehan-Fcrrand Audcre:qui gouuernoitlaRoyne.LàfutleRoylqm eftaprefent) amp;nbsp;grand’foifon des Communautezdu pays aucc eux, amp;nbsp;par cfpecial des trois citez defrus-nommées:Cünimbrcs,Eurc, amp;nbsp;le Port de Portugal : car ellcsfc con-cordoient amp;nbsp;affentoient auec ceux delà ville de Lifftbône.L’obit du Roy Ferrand fait, leditlehan-Ferrand Audere fit prier,dc par la Roync,aux nobles de Portugalfqoilac-ftoient prefefts (que point ne fe voufiffentpartir de Liffebonne ce iour, n'y ay^^f* main,amp; qu’il vouloir auoir aucc eux parlcmcnt,amp; auflî aux bóncs-villes,pouf h“°''-^®‘ ment il fe cheuiroit de mander en Caftille le Roy Ichan amp;nbsp;fa femme MadarocBictt«, leur Damc:car elle eftoit hcriticre,de Ion droit,du Royaume de Portugal.'! ousesno-blcs,ou partie,qui ouyrent ces nouuelles,n’cn firent compte: mais douteret moult tort les cômuncs du pays:qui là eftoient aircmblées:car ils auoient ià ouy les plulicurs murmurer qu’ils vouloiét couróner àRoy meflire Dcnis:amp; auflî bien en auoit o^ parler le-ban-Ferrand Audere.Pourtât prioit illcs nobles du pays qu’ils de mourailcnt aucc luy, pour aider à mettre fus, Se fogftenir, fon opinion. M ais tous luy faillirent: amp;, fi treftoft corne l’on eut fait l’obit du Roy en lacj^e eglife dçs Frères de S.François,^ qucla Ruine Alienor fut retournée au Palais,amp;: qucl’on dit, Aux cauailhoux,aux cauailhoux(qui • ■ vaut autant à dire,en langue de Frâce, Aux cheu3ux,aux chcuaux)tous,ou la gradepar-tie, montèrent à cbcual: amp;nbsp;fe départirent de LifTebonne. Bien peut eftre qu’aucunsde-mourcrenR qui eftoient de la partie du Roy, qui eft à prefent: mais ceux fe tirèrent en leurs hoftcls:amp;fe tindrent là tous quois: Se diflîmulcrent:car bien imaginoientqu’il en auiendroit ce,qu’il en auint.Ic vous diray quoy. L’obit du K oy Ferrand failles Cému-

nes de LifTcbonnc amp;nbsp;de Connimbres,du Portj^ d’Eure(qui là cftoicnt)ne retourneret pas tâtoft en leurs maifons:mais fen allèrent en l’Eglifc cathédrale de Liflebônefqu on dit dc S.I)oniinique)amp;là Paffc^blcrcntjamp;mcffirc Denis aucc eux. Là firentibpyJ®’ mens cnfemble:qui ne dur?rcnt pas trop longuemét.Car le Royfqui eftà prdenOiew dit,Bonnes gens^vous me voulez prendre à Roy :amp; ie dy que c’eft mon droit:amp;A''O'’S voulez perféucrer en voRre propos, il eft heure que vous ouurez,amp; que vous monfttez fait amp;puiiTancc. Car vous fauez comment Ichan-Ferrand Audere procure,deuersks Noblc^deccpaïs,queleRoydc Caftillcfoit mandé;amp;ditôlt;; maintient que la courône de Portugal^iy appaftiêt,de par fa femme ma niéce;amp; ie dy que,fi vous m’aidez a mettre fus ce que i’y ay,i’y ay auffi grâd droir,ou plus qu’elle n’a: vous fauez bié toute la manière.Ie fuis hôme,amp; fu frere au Roy Ferräd,^ fils au bon Roy Piètre de Portugal: qui vaillamment vous gouuerna.Vray eft que ma nièce de Caftille fut fille au roy Ferrand: maisceneftpas par loyal mariage.Dontdirenteeux de Lilfebonnc.il eft veritéeeque vous dites. Nous ne voulons autre Roy que vous, amp;: vous ferons Roy:qui que le vucil-le vcoir. Or nous iurez icy que vous nous ferez bon amp;nbsp;propice, amp;nbsp;tiendrez iuftice: n* point ne flatterez néant plus le fort que le foible: amp;nbsp;garderez amp;foufticndrcz de bon cucur,amp; delfendrez.'parmy l’aide que nous vous ferons,les droitures de Portugal. Rd-pondit le Roy,qui eft à prcfcnt,Bonnes gens,ainfi le vous iure;8c principalemét ie vous requier que vous alliez à la Monnoy c,ôc moy auccques vous:là ou Ichan-Ferrand Audere

-ocr page 877-

DE' E R 0 I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;87

®crefctientaacc Alienor de Coigne:carievucilqu’il meurexarill’s deflerriy àl’écon trede moy amp;nbsp;de vous:quand il fouftient autre querelle,que vous ne voulez.Ils relpôdi-r^K,tout dîne voix, Nous le voulons: amp;nbsp;vrayemét vous eftil defobeyffanc amp;nbsp;rebelle, ’thutilqu’il iucurerfetous ceux,qui contraires vous feront:pourquoy le demourât du wsy prendront cxcmplc.Tantolt les Liffebonnois furent confcidez:amp; fc départirent 'öroonftierde Saindt-Domin^que: amp;: efloient bien quinze cens, toîR d’vnccongrcga-^on:amp;lcRoy qui eftà prefent,eftoit aucceux:amp;fen vindrent tout parmy la ville,par-fwersb Monnoyc (oulaRoynefetenoit,tiédit lehan-Ferrand Andere) amp;nbsp;encores t^tes manicresdegens en leurs routes.Quand ils furent venus,ils fe boutèrent à l’ho-* ‘ysquonditlaMonnoye.-Sc rompirent les portcs;amp; entrèrent dedans par force: amp;vin-®cnt cilla chambre de la Dame:laquclle fut moult cfFrayce,quâd elle veit tant de peu-Pævenirlut elle. Sife getta à genoux deuant mcffireDenis:àluy pria à mains iointes, Hfoneuftpitié d’elle.-car elle ne cuidoit auoir riens forflît:amp; qu’a la couronne n’à l’he-Jt^gcde Portugal,elle ne demandoit riens: amp;nbsp;bien fauoiét toutes gens(i’il leur en vou-‘’‘tlouucnir) la vérité: mais ic vous prie Maiftrc Denis, amp;nbsp;aulfifay-ieâtout le peuple, ?J2ccbcfoingil vous en fouuicnne,amp;qu’outre ma volôté le Roy Ferrâdme meit en ’^gncuricamp; couróne de Portugal,amp; me meit amp;nbsp;c(poufa,amp; fit Royne de ce pays.Dame ^'lpôd!tMaiftreDcnis)ne vo’ doutez en riens:car ia de voftre corps vous n’aurez mal: J'ncfüiiimespointicy venuspour vous porter dommage du corps,necôtraire:mais l*‘'«nmcs venus pour ce tràïftre qui eft Là, I ehan-Fcrrand Andere. Si faut qu’il meure ^^lt;lecónicnccmcnt:amp; puis l’en venge le Roy de Caftillc:filpcut:carilaeftétroplô-' ''‘îipcnt en ce pays fonProcurcur. A ce mot fanâcerent ceux qui ordónez eftoict pour H^rc.Si prirent le Chcnalier:amp; tantoft le rneirét à mort. Il n’y eut plus riens fait pour ^‘^‘‘^ Fwani '• ^')re,n’hôme aflaillv,nc morfine plus on n’en vouloir auoir:mais retourna chacun en M^î ^■^oôehamp;lcRoyaUaau ficn. Après la mort delehan-Fcrrâd Andere,Madame Alic--^”^^^*^^’-’'^^^ ^^'^ôi Royne anoit efte de Portug31)eut côfcil amp;nbsp;voioté de partir de Liflcbône,amp; de ^J.j^ tue par l'ôrcr en Caftillc,amp; aller deners le Royamp; fafillc:car elle anoit efié tant effrayée de la ceux-JeM^i^fre ®^tdesóCheualier,qu’cllcauoit efté furie point deftre morte.Si ne vouloir plus de- Denh^frereta '’'‘fcrcngt;ortn»al:car elle n’y pouuoitauoirpaix.n’hóneur.Sienfitpour çHcA en s5 ftarddHfeuJipi ''î‘’gt;'’cquerirMaiftre Denis: lequel fy accorda legéremÿ: amp;nbsp;dit qu’il luy plaifoitbien

cpartift,amp;que bien y auoir caup. Si fe degartit la Dame, auec tout fon arroy, de f 'Donc amp;nbsp;de Portugal:amp; chemina tât par fcs iournées,qu’elle vît en la cité de Seuille (i^ '^oy de Caftillc fc tenoit pour le temps,amp; la Royne auffi.Quâd Madame Alienor ’'''nue la elle troiiua près que to® les nobles de Caftille affemblcz: car il y anoit grâd j^’wtfurle fut de Portugal: carie Roy Ichâ de Caftille fc vouloir côfeiller corner il °*Pamp;'l*^oitlt;luclc royaume dePortugal luy eftoitvenuamp;écheu parla fuccelfió

M Ferrand,pcrc de fa femme:amp; quc,quâd il la prit à femme amp;nbsp;efpoufe,il le luy ac-^f^^toutlcpaïs auffi.Madame Alienorfutreceuëdu roy amp;nbsp;de fafillc,àgrâd’ioyc, ^ veufue d» ^M^’’^^^®”0'’^^^c'’'cntrecucillic:amp; cefutraifon.Adoncfutelle examinécamp; enquife#^* A‘’'^‘^^-^quot;’'‘ cj , quot;goesde PortugaI,amp;:commet ellesfe portoienr.El^erefponditlevray détour //®/y^c„ çf» J'''11c auoitveu,amp;quelle enfauoit,amp;quebien cftoitapparêt,au pays de Porrugàl, J’^^y^ ^He. . .'$Cotnmunautezcouronncroicnt(fîon nclcuralloit au-deuant)MaiftreDcnis:Sc LpP^Dtccllccaufeauoicnr ils occis fon Chcualicr lehan-Ferrand Auderc: pourtâc

'lou(lenoit,amp;,auoir toufiours fouftenu,la querelle du Roy de Caftille. De jouree, (j^lpbamcdit,elle futbié creuë:car on en veoitbiérappareil:amp;auffi plufieursChe- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

511 *'^^^®*’’' Barôs(qui auoiet plus leur affeétiô au Roy de Cafti!lc,pour la caufe de la 4p'*^®ylPcrrand,amp; pour auffi tenir les fermens folenncls,qu ils anoient faits au Roy

1 ^p’^jllDjàlarcqucfteduRoy de Portugal,quadil donnapar mariage fa fille au Roy ^^.’ftillc)fcn vouloiétacqnittcr:amp;fe depattoiét du Royaume de Portugahamp;f en ve* j^ '^ïn Royaume de Caftille.Là laifroiétlcurs'terresamp; leurs hcritagcs,fnrranenturc

1 deÇ?’'''^^ recouurcr:amp; tout premieremét le Cote Alphons Serolle, le Grand-prieur W '^**’*^‘^Po'^f*^g^k™cflîrcDiligaréc fonfrète,Ange Siluay:cde Geneul, amp;i lehan

’ ‘'»^bienautres vingtcinq:defquels leRoyaumc de Portugal à ce comencement

\ n^^f’“’‘^®®cnt affoibly3amp;le Roy de Caftille rciouy,amp; renforcé.Si fit vn commandc-1 [)''”^'Royde Caftille, parmyfon Royaume, trefgrand ôctrefcfpecial, que tous No-I tjjp^§®D5 portans armes, entre quinze ^ foixante ans, vein fient au champ de Seuille: I ‘''ouloit de faiôtamp; de puiffance entrer au royaume dePortugal (corne fur fon pro-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h ii

-ocr page 878-

prchéntagc)amp;leconqucrre.Afon commandement obcircnt(ccfutraifon)tous ceux qui de luy tcnoicnt,amp; l’en vindrcnt au champ de Scuillc3amp;: là I’aflemblerent5amp;furent bien foixante mille hommes,qu’vns qu’autres. Quand meffirS Laurens de Coigne, (qui marié auoit cfté,amp; encore eftoitjà Madame Alienor,quc le Rny de Portugalauoit prinfc à femme,^Rj^ Roync de Portugal) entendit que fa femme cftoit venue hors de Portugal,amp;arriuJ^n Caftillc,fi fc tira deuers aucuns dîf Confeil du RoydeCaftiUc, (dont il cftoit moultbien)amp;leur dcmanda,amp; dit,en foy côfeillantàcux, Meffeigneurs amp;nbsp;mes grans amis,commcnt me pourray-ic cheuir d’Alicnor ma femme : qui cHifluc de Portugal,amp; venue en ce pays? le fay bien que le Roy F errand la pr^t de force, amp;nbsp;outre fa volonté. Or eft aucnu que le Roy Ferrand eft mort(fi-comme vous faucz)amp; p^ raifon ic doy auoir ma femme,Scia reconquérir,fe vous le mcconfeillcz.Ccux,aquii parloir rcfpondircnt,Sc luy dirent,!ehan,ià nul fcmblant vous ne ferez du demander, ne du rauoir,nc du reprcndrc*carvous vous forfericz trop grandcmét,amp;abbailfen^^ la Dame de fon hôncur,ôc auffi la Roync de Caftillc.amp;t la feriez plus que baftardc,vouî veez quant au Royaume de Portugal,que ià le Roy de Caftille le veut demander amp;.'cou querrc,commcfon propre heritage,retournant àluy: Si clame ce droitdc parfafc® me,vous éclarciricz ce,qui eft trouble,amp; dont on ne fc donne de garde,vous vous met triez à mort,ôciugericz de vous mcfmc:fi vous faificz la Royne de Caftille baftard^^t -on fouftient en ce pays là caufe,6c la qucrelle3qu’cllc eft de iufte mariage,Stdifpcnle Pape.Et quelle chofe eft bonne(dit le Chcualier que i’en face? Nous vous dironspo“^ le mci}lcur(rcfpondirent ceux) qu’au pluftoft,quc vous,pourrez,vous particz,hors Caftille,amp; vo® retiriez fur voftre heritage,en Portugal,amp; iaiftez Madame Aüeno'^^“': qucsfafille.Nous n’y voyons autre faluation pour vous.Par ma foy(dit le Cheu^n vous croiray,car vous me confeillcz loyaument,à moS auis. Depuis ne feioumî gu« res en Caftille meftire lehan-Laurens de Coignc,que trois iours Si ordonna toutes befongnes fecrcttcmct,amp; fe départit de Caftille,amp; chcuaucha,au pluftoft.quilpc“^ fen vint à Liircbônc:amp; là trouua mclTtrc Dcnis;amp; luy dit qu’il le venoit feruir,amp;lc met toit en fon obeiflancc,car il le tcnoit bien à Roy.Mclfirc Denis en eut gradeioyCjamp;wy dit qu’il fuft le bien venu.Si luy rendit tout fon héritage,amp; le fît Capitainerie Linebon ne. Ainfi,Monfeignciir,quc j^vous compte,auint ccfteHiftoire.MoultprcnoitlcDult;; de Lanclaftrc grand plaifiràouyr par^r Laurenpen Fongaflefcaril parloir bien,amp;^ trempecment.amp;bon François)^,pourtant que la matierc,dont il parloir,luy touchoif, car il vouloir venir au fonds de tous fes dcfirs,fi luy dit moult doucement,Laurencie® parlez toufiours hardiment.le ne vcy,n’ouy,homme eftrangerfpaffé a deuxans)parK auflî volontiers,commc ie fay vous,car vous y allez tout à la verité.Or fus auanr,car e lettres,quelc Roy de Portugal m’a enuoyéesparvous,fontmentionquc detoutee,^'; eft aucnu entre Portugal amp;nbsp;Caftille,vous m’informerez iuftement. Monfcigncut( i rEfcuyer)p£ude choies font auenucs,quant eft du fait d’armes entre Caftille amp;nbsp;Po^ gal,amp; n’y a lieu,ou ic n’ayc eft^ôc dont ie ne fache bien parler ; amp;nbsp;puis qu il vous P ^^ queiepourfuyuemaparol^auant,icparleray. Le Roy fehan dcCaftille gens,au pluftoftqu’il peur,^ fen vint,à grande puifrancc,dcuers Liircbonnc,a^ quot;nbsp;le Roy de Portugal fuft couroné pour donner paour amp;nbsp;crainte aux Portug3loi^gt;. P^y^ monftrer qu’il auoit droit à l’heritagc.Si fen vint tout premièrement deuanr b^wr rain,qiÿ eft l’entrée de Portugal,amp; là farrefta deux iours.La ville amp;nbsp;ceux qo’idedansc^ , ftoicnt,qui la gonuernoient,eurent paourdc fa venuc,pour la grande foifon de en - d’armes qu'il menoit.Si fe rendirent àluy,amp;luy ouurirentlaville.Aprcscc quilcn^ •• prislapofrcirion,amp;:il cutlaiflé dedans Gens- d’armes pour la garderjamp;auftipourb doquot; te des rebellions,!! fe departir,àtout fon oft,amp; chemina tant,qu’il vint dcuâtlaviUed* Tuyc,qui eft moult forte.Il l’cnuironna,amp;fit alfaillir. Ceux de! uyccftoicntalfczde a partiedela Royne de Caftille:amp;’duRoyaulfi,carMadamcAlienor,famcre,cftoitIa3 fignée de fon douairc.Si fc rendirent au Roy lehan de Caftille moult legeremcnt,5^ f meirenten fon obeifTaece.Quand le Roy en eutlapoflclfion, il y eftablitGcnsdarnics Si gardes dcparluy,Sepaffa la riuierc,amp;vint deuant la ville de Valence en Portugal,* làfarrcfta,amp; meitfiege,5cdit 8; manda à ceux dededâsquilsfhumi!iaircnt enuersby amp;nbsp;le receuftént à Scigneur.Ceux de Valence refpondirét qu’il palfaft outre,Si aHaftdC' uâtLiircbônc,amp;fitoquot;ft corne ils pourroiét falloir qu’il auroit mis, fuft par amouroup^ foree,ou par puiffanccjlcs Liffebonnois à obeiftance, luy cnuoyerétles clefs de la vine

-ocr page 879-

DEPROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8^

j.^^ercfponfcplcutafrczbien au Roy de Caftillcramp;fc partit de Valence. Auflî firent Wablcnacnt ceux d’vnc citc,qu’on nomme Scrp(qiii eft moult belle amp;nbsp;moult for-?^ le Roy de Caftifte vouloir venir: mais, quand il entendit qu’ils fecompofoient Mue les autres, iFfut content:^ n’y alla point: mais prit le chemin de LiRebonne: f quot;‘uyfctnbla(ac voir eftoit)guc,f’il pouuoit mettre ceux de Lifl^tj^ne en fon obeif-% ■ ’^’■®*f^*^émcntlc demourant du pays,or(quclquc part que l^oy d t fpaigne ’’{OUmenoit fafemme auccques luy, pour mieux monftrer aux Portugalois, quclc ®*t cftoitfien, amp;qu’à bôncamp;iufle caufeil conqucroit l’héritage de fa femmc.Tant pWalcRoyIÿ,âdcCaftmc,àtout fon oft5qu’il vint deuât la cité de LilTcbonne en lißlonnettp '’ffugakamp;l’afliegca grandemêt: amp;nbsp;môftroit bien par fon fiege,que point nef en par-AÇ‘’' /°gt;t;filauroit tournée à fa volonté:amp;mcnaçoitauffi grandement meffire Denis (qui ^ îuscftoit enclos ) amp;difoit bien qu’il le prendroir,amp;|mis le feroit mourir de malle ** Mamp; tonslcs rebelles auflî.Moult cftoit l’oft du Roy d’hfpaigne grand amp;nbsp;eftédu: car , Wty auoitde peuple:^ auoient les Efpaignols amp;nbsp;les François(qui là eftoient en l’ai-uuRoy d.’Elpaignc)la cité cnclofc amp;nbsp;cnuirónéc,par telle manière,que nul n’en pou-'^'uir,nentrer,qu’il nefuftpris, amp;nbsp;tantoftmort: amp;auenoitàlafois5quc, feparécar-''chc,ou autrement, les Eipaignols prenoient vn Portugalois,ils luytolloientlcs coupoient vn pié,vn bras ou vn autre mcmbre:amp; le renuoyoient ainfî mc-

§0f,en la cite de Liflebonne: amp;nbsp;difoicnt,à ccluy qu’ils renuoyoient, Va:amp; dy que co ç^ous t'auons fait,cft en defpit des Liflebonois amp;nbsp;de leur meflire Denis,qu’ils veu-''couronner à Roy: amp;nbsp;bien fâchent que nous ferons cy tant au ficge, que deforce ^'''^51csaurons,ou par faminc,ou autrement: amp;nbsp;tous les ferons mourir de malle mort: litrons la cité en feu amp;nbsp;en flambc:nc ià pitié ne mercy nen aurons.Mais,quand les Mnnois prenoict aucuns d lcurs,ils n’en faifoient pas ainfi:car le Roy de Portu-cftoit à Liftcbónc)lcs faifoit tenir tous aifcs:amp;puis les rcuoyoit, fans violccc de jj %nede mébres:dót difoict en l’oft les aucûs,qu’il luy venoit de grâd’ gétillcfrc:car /''oithié pourmal.Si vous dy quçle ficge eftât deuât LilTebónc, qui dura plus d’vn Meutes les femaines il y auoit deux ou trois ccarmouchcs,dc faitsd’armes,dc morts, , W«cezamp;^c naurez,d’vnc part amp;nbsp;d’autrc:amp; aulTi bic tenoiét ils fiege par mcr,quc par ?^amp;cftoit l’oft aifé de tousviurcs grandement: carillc^r en venoit de touscoftcz, ^.^yaumede Caftille.Si auint à vnc^carmouche, amp;nbsp;à vnc courfc que les Efpaignols

®’’* P°'^’^cs de Lifî'ebônc,que mefsire leha-Laurés, qui cftoit Capitaine de t^nc, faillir hors aux barricrcs,fon pennon des armes de Coigne en Portugal de- nbsp;nbsp;nbsp;•

.1'’^y)amp;auecliiygrad’fûifond’appcrtscôpaignons:amp;là eut ce iour aux barrières fait ^,’'urs grans appertifes d’armes,amp;traiót ôclâcé mainte dardc.Parmafoy(ditlcDuc ^^ Mallre à Laurécien) de toutes les armes,quc les Caftillans amp;nbsp;ceux de voftre pars

«Guêt faire,c’cft getter la dardc:qui me plaift le mieux,amp; le voy le plusvolôticrs: j|pf®pbicncnfauêt louer: amp;nbsp;qui en eft atteint, ie vous dy bié qu’il faut que trop fort ..(’^‘^Jrmé fil n’eft percé tout outre.Par mafoy,rcfponditrEfcuycr,Mófeigneur,vous iii^*®'r. Encores vey-ie en ces armes amp;nbsp;affaux, qui là furent, autant de beaux coups nbsp;nbsp;nbsp;*

t^^/ulft bien aftigncz,que ie vey oncques en toute ma viftSc par cfpecial il en y eut 1 j’i’umoult nous couftaamp; qui nous tourna à moult grand’ déplaifance, car meflire ^(,^'’ Uurens en fut féru d’vnc darde,par telle manière que le fer luy perça fes plattes, k’^®?®^cmaillc,amp; vn iaques,empli de foye retorfc:amp;luy paffa tout parmile corps, (^’^’gt;illuy couint cheoir amp;nbsp;bouter outre. Adoc cefla l’écarmouchc, pour la caiffc du )J.'^licr,qui mourut. Ainfi fut madame Alienor vcfuc en vn an de fes maris.Sachez, Mort de lel^n u., §'’®i’blt;iuc meflire lehan-Laurés de Coigne eut grand’ plainte:car il cftoit moult Laurent de 3ntlx)iîimc aux armes,amp; plein de bon confeil. Aptes la mort duquel fut élcu ca- Coi^^ne^pre-l{,'''®^e Liflebonne vnficncoufin,amp; moult vaillant homme:quif appelle la Pouuaf- ^^^^^erder-]i^'Coignc.Celuy fir,furlcs Efpaignols,trois ou quatre iirues:qui leur porta grâd dó- ”^^^^/^^j* j||SSamp;ainfi continua Ic fiege de Liflebônc:amp;: vous dy que plufieurs fois on fut moult Portugal, ’^ydedans la villc:car confort ne leur aparoilfoit de nul cofté.Quâd on vcitquenul c/p °!*' ‘^’Angleterre (ou toute leur cfperance cftoit) fi fut le iToy, qui eft à-prefent, t C' dta^^f nl'i^^cd entrer en vnnauirc,amp;de venir en ce pays: car meflire lehanf Vadigotz de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

U(^ bamp;meflireIchanTefte-dor, amp;nbsp;l’Archediacrc de Liflebonnc(lcfquels on auoit en- 3020*^”*^,,^^, l'McuerslcRoy d’Angleterre, amp;:dcuersvous amp;nbsp;voftrefrere deCantebrugc,pour x.duprefint '‘confortéaide)auoientapporté nouucllesenPortugal,quevouslecôforteriez. rolumei

h üj

-ocr page 880-

^O nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LETIERSVOLVME

En nom Dieu (refponditlcDucdcLanclaftre)voiis dites voir:amp; aufli le fü fut le point, amp;nbsp;tout appareillé: mais en ce temps la guetre de Flandres amp;nbsp;dcGandcoiirroit. Si vin drent les Gandois pourauoir fccours: amp;nbsp;eurent tous ceux, ou ?h partie, que iedeuoye meneren Portugal: amp;nbsp;les menarEuefque de Norduich, mclïîn^cnry de Percy,fît' dclàlamer:amp;:rcta|Jale voyage de Portugal. Ennom]^icu,Môfeigneur(ditlEfcuycM nous penfions men, par-deuers nous, qu’aucun empefehement auoit en Angleterre moult grand, pour quoy vous ne pouuiez venir. Toutesfois nous fifmes au mieuxamp;iU plus bel que nous peufmcs:amp; nous teinfmes amp;nbsp;portafmes vaillamment encontrelcRoy de Caftille amp;nbsp;fa puiirancc:qui lors n’eftoit pas petite:car ils cftoiét plgs de foixantc mû' le hommes, qucpar mer que par terre: amp;nbsp;tous nous menaçoient d’ardoiramp; exilier,û”^ mercy,en noftre ville amp;nbsp;cité dcLiflebonne. Orauint que,Icficgcdeu3ntLiircbonnee-ftant, fi comme ie vous conwtc,vn Comte de noftre pays de Portugal (lequel rappelle j’ertww du co- le Comte d’Angoufe)nous Ht vn tresbel amp;i grand fecours;amp;pourluy il acquit hautho' te d^ngiu/i ncur:caril arma vingts gallées au Port de Portugal,pleincs de bons Gens-d’armesôrde ^^'^^^^ pourueances: amp;puisfen vint, ridant amp;finglant pariny la mer: ^paflaparV«' Jence,amp;pargrâcequcDieuluy fit, parmy l'armée du Roy de Caftille (quigilôitàlaæ cre douant LilTebonne: ou auoit plus de cent gros vailTcaux)amp;fitfonfaitlîgracieule' mcnt,amp; prit le vent fi à poind,quc(voufiftcnt ou non les ennemis) il entra fauuement^' fans p criI,Sr toutes fes gallées,au haute de LifTebonnc.-ö: encores conquitil quatre vaii-feauxfur eux: amp;nbsp;les amena, en fa compaignie,au haute. Delà venuedu Corated’Au-goufc furent ceux de Liffebonne grandement réiouis:carils en furent moult reconfo^' tez.Parma foy(ditleDucdeLâclaftre)le Comte d’Augou le vous fit pour ce remp^’’^ beau feruice. Orme comptcz,beau Laurcncien,commcnt le fiegefut lcuc,ncp^'^^“® * le manière: carie vous en oy moult volonticrsparlcr.*Monfeigncur (ditl’Élc“y*'^)’^®* Ion tiers. Si-comme i c vous ay dit, amp;nbsp;compte, le fiege fut deuant LiiTebonne plus d’vn an cntier:amp;auoit le RoydcCaftilleiuré,amp;voué,quedufiégcncfepartiroit,filn’auoit laciréfousmifeà fon obcyllàncc: fi puiftànce déplus grand Roy, qu’il n'eftoir, ne leit' uoit de force. Au vray dire (qui tout veutconfiderer) le Roy de Caftille tint bien fon I vocu,amp; fon ferment-car voircmctpuiflànce de plus grand qu’il n’cftoif,amp;f lus fort, l’eu nbsp;nbsp;J

leua,amp; le fit partir. le vou^diray comment. Vncpcftilcnccamp;mortalitétrcfgrandci' I trc/c/}7ouucntablc fc bouta en fon oamp;: par telle manière que tous mouroient fi fondai- nbsp;nbsp;1

nemét,comme en parlant Tvn à rautrc:amp; en y mourut de bocc,amp; de mal du corps, y b nbsp;nbsp;1

• de vingt mille perfonnes:amp;proprcmentle Royfeffrayadcluy-mcfmc.-pourlaquellc 1 frayeur on luy confeilla qu'il fc Jeuaft du fiege, amp;nbsp;fc retraïft à Saind-Yrain, ou en autre nbsp;nbsp;1 leße^ede zlß part, amp;nbsp;d onnaft congé à toutes ks gens, tant que cefte peftilcncc feroit appaifée: à'en- nbsp;nbsp;I ßtenne leue uislcüt: pourtant qu’il auoitiuré le fiegcfifoJcnncllcmenfmaisfaireluyconuint.-rar I farfeßUenee. pour le mieux ressens lay confcillcrent: qui fc vouloient au/fi départir du fiege. Mon- 1 feigneur nous dilons en Portugal, amp;nbsp;auôs dit moult de fois,amp; eft l’opinion de tous,eue nbsp;nbsp;1 Dieu pour nous aidcr,nous amp;nbsp;noftre Roy,cnuoya en l’oft cellepeüilcnceicntdedînsli nbsp;nbsp;I • ciré(ounouseftionstousenfîrmcz)iln’ymoürutoncqueshomme,nefcmnic.n’on/’c I fcntitoncquesmal:dontfcfutgrand’grâce,quc Dieu nous Et.Ç^âd le Roy de Civile ƒ i Ce délogea, du fiege de Liffebonne, le Roy de Portugal, qui eflàprefent,Stitmet tous I ! ceux qui en la cité de Liffebonne efloient,amp; monter à chcual,amp; venir ferities derniers nbsp;nbsp;1 1 des Caüillans^quifcdérangeoient, amp;:leurportafmesgrand dommage: carilsncfcdé- I i logei^n t pas en bon arroy: parquoy ils perdirent moult de leurs gens, Se de leurs pour- nbsp;nbsp;I ( • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ueanccs.i^aisleRoydePottugal,quie{làprcfcnt,frfairevnediâ:Sivnb2n,futbte- I , {iecouper,quenulnefu{lûofédeprendrechofequifu[l aux champs, nel'apporteten B ; la cité de Liifebonne: mais vouloir que tout full ars, amp;:non pasla ciré empunaifie.Tout t i fut conuerty, pourueances Si autres ebofes,en feu amp;: en dambe: maisiccroy que ceux, a t quiauoienttroaué oramp;: argent monnoyeSc vai{felle,nel'ardirentpas:maislefauuercat t i du mieux qu’ils peurent.Adonc fen vint le Roy de Caüilleà Sain£t-Yrain,àl'entrccde 1 i fon pays. Là fe tint vn tempsiSzenuoya au fccours en France,fitrcfefpecialementqu'il I i peut oncqaes,S^ par Apecial en Gafeongne Sc en Bearn, ôc en la terre du Côte de Fois: I t amp;zenuoya trois Pommiers, chargez de nobles de CafiUlc amp;nbsp;d'autres Borins, pour faire f i prell aux CheualiersôzEfcuyers: car bien fauoit queparautrcvoyeilnelesmettroit I 1 point hors de leurs holiels, ne de leur pays. Quand les Barons amp;nbsp;les Cheualiersdii j i Royaumede Portugal, qui pour la partie du Roy qui c fi à prefent fc tenaient, veirent 1 i quclf 1 1

-ocr page 881-

de F R 0 Î S S A R fi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yf

WeRoy deCaftille auoit leué amp;nbsp;vuidé fon ficge,amp; iaifféla cité de Liflcboncfou pins ''0înilauoitefté)fife rencouragereht grand cment:amp; aufli firent IcsCômunautcz du f’yS)amp;par cfpccial ceiftc du Port,ceux d'Eurc5amp; ceux de ConnimbreSi Si eurentcon-'*‘cnkmblc5amp; bien brief,qu’ils couronneroient à Roy meflire Denis (auquel parc'e-*on ils auoient donné leur amour Seplaifancc) Se difoientainfi, amp;nbsp;cftoitlavoixcom-quot;nedu pais,que Dieu vouloiffqu’ilfuR Roy couronné:car ià auoi^lpnftréres vertus ^les Efpaignols. Apres fut fignifié,par tout le Royaume de Portugal,qu’on vin il à vn ^ftainiour,qui ordonné cftoit,en la cité de Connimbres, amp;nbsp;que là lcroit ledit meffire 'niscouronnéamp; folcnnifé* Tous ceux, qui edoient de ri partie, y vindrcht:Sr y eut, 'nnlapuiirance^upays,alïcZ2râdpcuplc:amp;tfutIe Roy Denis de Portugal cotiron- ' j^ ƒ ioiennue(ainfi comme a luy appartcnoit)desEuefqucsSlt; des Prélats de Ion pats, jj^^-^ de por^ ‘owdela Trinité,en l’an mil trois cens quatre vingts amp;nbsp;quatre,en l’Eglifc Cathedra- tugalen Iddté quot;eConnimbres(qu’on dit Sainte Maric)amp; fit le Roy ceàourChcualiers, tat de ceux deCennimbreî yonpays comme edrangers, iufques àfoixantc; Si fut la fede grande: que les Portu-1' ‘our de la Ws tindrent en la cité de Connimbres deux ou trois iours: SelàfitlcRoy renouucl- rriwrc^ï^S^i '^toushommages aux Comtes, Barons, Cheualicrs, amp;nbsp;Efcuyers,amp; à ceux,qui fiefs te- ‘^^^ j^’cntdeluy.'amp;làiuraillc Royaume tenir en droit amp;nbsp;en indicé, Se garder toutes iurif-

prions: amp;nbsp;Ils luyiurerent que pour Roy a toufiourimais, Scies hoirs qui de luy vien- nes'aearde J» quot;icntfriflcnt malles ou fcmcllcs^ilstiendroicnt,ne pour mourir ne le rclcnquiroién tout à ce ^dH alla,du couronnement du Roy Denis de Portugal, que ie vous compte. Quand a dit au cha.i^ ^oydcCaftilleeutnouuelIcs que les Portugalois,amp; parcfpeciaUes Communautez ‘^»preßnt rd. ?p5ys:auoient couronné à Roy mclfire Denis, amp;nbsp;luy auoient iuré foy Sc hommage, fi nbsp;nbsp;^ux^tres

^Wpenlîfqucdcuanticaril ne cuidoitpas qu’elles deudéntainfi aller,amp; que les ^^^ p‘“‘^’^i^^'^[^i‘^ir ?’lois fe dculfentauancer,fitaid,dclccourôncràRoy:pcgt;urlacaufequ’ilauoitauec-

ptay«grand’foifon des Nobles de Portugal. Si dit. le voy bien qu il conuicndra duJü^i^ieme, f'M,amp;deforcc,conquerir ce,qui ed miemfi ie le vueil rauoir,Iamais n’aura paix en- coußdere^z^Ha ƒ ^iftillc amp;nbsp;Portugal,iufques à ce que les Portugalois ayent amedé ce,qu’ils ont fait, e^ßaaßt vne ÿf'Sccquclc Roy de Portugal fut couronné,ilren vint.à la cité de Lidebonne:amp;Ià '***{’'‘^ pfrßnne '’’*®lt;: amp;nbsp;entendit grandement à mettre à poind les befongnes de fon Royaume, pour î'“* ^‘*’' ' ^ ^Wrb grâce amp;nbsp;l’amour de fon peuple: amp;nbsp;departitfes Cheualicrs amp;nbsp;Gens-d’armesi J«enuoya engarnifon,parmy fes villes Sefes chadcaux0ur les frontières du Royau- pius^edtablei ■''^P'-g’-: carie Roy fe tenoit à Stuillc. Si fdl enuoy é,du Roy de Portugal,en gar- 4 »jo« aduis. ^OîTreutoufe, meffire Ichan-Ferrand Portclcr,vn moult appert homme, amp;nbsp;vaillât .Audemourat

'‘'Jaiier, amp;nbsp;de moult haute entreprife, amp;auecquesluy médire Martin-Vas de Coi- gt;l'j'‘tuott encer ^’’'iamp;fonfrere meffire Guillaume-Vas de Coigne, deux moult appers Cheualicrs: amp;nbsp;'«lehan^oHr ^'®ot deffous eux deux cens Lances de bons Gens-d’armes, tons bien montez,

/“'repartlut enuoyeauchadel debene, vers lubcroth, médire ichan hadigos-Per- ^„„fteaucha^ 5^àtout cinquante Lances. En la ciré de Valence en Portugal futenuoyé, Reparle 2§. ^'’y^nieflirclehan-lamesde Saules,à l’encontre de la forte ville de Tuye:quified près, l^'Waqucllc fedoitTournée amp;nbsp;rendue au Roy de Cafti^e, quand il vint deuant Liffe-^®quot;''e)amp;enTuyeauoit,de François amp;nbsp;de Caftillans,grand’gamifon deGens-d’armes. • quot;^citédeSerp futenuoyé meffire Mondech Radigo, vn moult appert Chc«alier,à ,?'*fcinquante Lances. Au Port, n’à Eure, n’à Connimbres, ne meit on nulles Gens-’quot;nesæarleRoy fentit les hommes des villes deffufditesbons amp;nbsp;lovaux entiers luy, ’«gt;nsiflcz:Ainfiqueie vous dy,Monfeigncur en ran,quelc RoyDenis fut couronné /^quot;tpourueuësfesgarnifonsdebons Gens-d’armes, Si vousdy quefounenty auoit 'dcncótrcs,dcs écarmouchcs,amp; dcsaflaux,les vns fur les autres. Vne foie gaignoict '^’’^ensirautrefoispcrdoicnt: ainfiquerauenturc d’armes anient: maispar efpecialil ^'quot;tvnc rencontre de ceux delagarnifon de Treutoufefurles Caftillans, moult forte “^Mtbcllc,Ha,Laurencien(ditlcDucde Lanclaftre)ne vousenpaffezpointbrié- D’vnerencon-'*'quot;’cnt,que ic ne voye amp;nbsp;fache cornent il en auinr,amp; par quelle manière ils fe trouue- ire près la vHr f?gt;tfürlcs châps: car i’oy d’armes parler volontiers.Môfeigneur (refponditfEfeuyet) ledernutoußi ■ l'âhien raifonqueie le vous die,amp; l’ordonnance du fair, fi-co^ame il©nalla:caràcel nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^

^'încôtreie fu prcfent : amp;nbsp;portay ce iour la bannière de meffire Ichan Ferrand Porte- f, ^^^ '■''Parqui labelongne commeça:car il cftoit pour lors Capitaine de 1 rcutoule,Vous ’^îzfauoir,Monfeigncur,quc le Roy de Caftille, fur les frontières amp;nbsp;bords de Portu- troupe de ca~ S’IauoitpourucudeGés-d’armcsfes garnifons lefquclles àla fois,pournouscótrarierßiUans.

h üij

-ocr page 882-

LE TIERS VOLVME

-amp; porter dommage,fe rangcoient cnfcmble, amp;nbsp;fc mettoient fur les champs: amp;vncfois pcrdoient,amp; l’autre fois gaignoient: ainfi que les chofesfe portent en armes. Orauint vne fois que iufques à fcpt Capitaines d’Efpaignols,tous haux^Chcualicrs deparage,amp; tous bonshommes-d’armeSjfalTemblercnt cnfcmble: amp;fe troeucrent bientroiscens Lances,tous bien montez en grand’ volonté de nous porter dommage:amp;bicn le mon-ftrercnt:carils ^^erent en Portugal, amp;leuercnt graifd’proyc, amp;nbsp;grand’foifon de pH-fonniers: ic vous dy que, fils voufilTcnt, ils fuflent bien rentrez en Caftillc:fans auoir nulle rencontre, mais ils furent grans amp;nbsp;orgueilleux: amp;nbsp;dirent qu’ils vicndroient veoir la garnifondcTrcutoufc.Tous ceux du plat-païsfuy oient au-deuam d’eux: amp;tantquc lesnouuellcscn vindrentàTreutoufe. Quand mcflircIchan-FcrrandPortelerentendit que les Caftillans chcuauchoicnt,fi demanda fcsarmcs:amp; fit fonnerfes trompettes, amp;: réuciller Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers parmy la ville. Tous farmcrcntàgrand’hafte.'amp;ilt; montèrent fur leurs cheuau«:amp; iflirent hors de Trcutoufe;amp; fc trouuerent furies chips bien deux ccns.Si (e meirent en bonne ordonnance:amp;: monftrerent bien qu’ils auoient grand’affedion de trouucr leurs ennemis: amp;nbsp;demandèrent aux fuyans(lefqucls ab fuyoicntàfauucté àTreutoufe)ou leurs ennemis eftoient, amp;nbsp;ou ils les ttouueroiét. tt rdpondirent qu’ils n’eftoient point loing, amp;nbsp;qu’ils ncchcuauchoicntquelepas:carils ne pouuoicnt toft aller,pour la grand’ proyc qu’ils raenoicnt,De ces nouuclles futmel' fircIehan-Fcrrand Portelcr tout réiouy: amp;ditàfcs compaignonsfc’eftaffauoiràjne^ fircMartin-Vasde Coigne, amp;nbsp;àmeffire Guillaume- Vas deCoigne,fonfrcre)Mî“^*' gncurs auançon nous,ie vous en prie amp;nbsp;requicr. le ne vueil iamais rentrer en vjltequot; chafteau qui foit en Portugal, fi auraydeuantveunoz ennemis, amp;nbsp;com battu a c“’^'. me mettray en peine amp;nbsp;trauail de recouurcr la proyc, amp;nbsp;les prifonniers qu’ilslt;®™®*’ nent. Et puis me ditainfi,Laurcncien, déuclopcz tan«oft ma bannière: car il en

rc, noustrouucrons tantoft noz ennemis. Adoncfy-ie incontinent ccquilniceom-manda:amp; cheuauchafmes le bon pas,ôc tant que nous vifmes deuant nous les poudrières de noz ennemis. Adoneprifmes nous l’auantagc du foleil: amp;nbsp;cheuauchafmes:^' vinfmes à eux. Quand les Caftillans nous apipcrccurcnt, ils fc tindrent tous quois: amp;nbsp;le meirent cnfcmble: amp;nbsp;fordonnerent: amp;nbsp;meirent leur proyc,Scieurs prifonniers,tous d’vn cofté. Nous les approchafmes de fi près, que bien pouuions parler à eux, amp;nbsp;eux« tfientendla quot;®*’5* SiveifmestroisbanÂcresScquatre pennons:Schiencftoientparauis,enflotte, c^fifainet ^^°^^ cens, fans les bannières, tous bien montet. levons les nommeray.tS-tout ?■quot;'.' H»ig dtß miercment meflire Ichan Radighos de Caftenans,CheuaIicr Se Baron en Caftilkj®' ' ^•*fliilj,afau fircSiluegrefie d’Albcncs, meflire AdioutallcdeTolctte,meirirc loutalkdcCa ^*'9gt; meflire Ichan Radighos de Deure, amp;nbsp;Dioftenfes d’Angoufe. Quand nous lufmcsb'U deuant l’autre, nous mcifmes pié à terre: Se aufli firent cux:amp; furent les cheuaux bid '^ aux pages Se aux varlcts: Ôc,auant que nous nous alTembliflions de dardes,dehneesu^ d’armes à eux, n’eux à nous, nous eufmes grand parlement: voire les Capitaines de ' ne partie amp;nbsp;dcrautrc:car moy,quifuprcfentouy toutes les parollcs:pourrantquf^‘’;^ maiftrc,meflire Ichan-Fcrragd Portclcr(de qui ic portoye la banniere^eftoirau de^

• d‘cux:Seàluy eftoient ad^^cées les parollcs 5eparlcmcns.Toutprcmierilleui’‘^'’^l qui les faifoitchcuaucher en Portugal,ne Icuerproye. Maiftre Adioutalle de '° te rcfpondit: amp;nbsp;dit qu’ils pouuoicnt cheuaucher ainfi comme ils vouloient, po'^'^P^ . les dcfobciirans:car il leur eftoit ccmandé de leur Seigneur le Roy de canine, ^Q“ l’hcrijagc de Portugal appartenoit. Se pourtant qu’ils yauoicnt trouué des rebelles'-defobeiffans ; ils auoient couru au pays, 8c leué proyc, Se emmenoientprifonniers. Vous ncl« mènerez pas trop loing(rcfponditmeflire Ichan-Fcrrand Portelcr)ne. proyc aufli: car nous les vous recourrons: ne nul droit vous n’auez en ce pays, de venu courir. Nefauezvous pas que nous auons Roy?lequel veut tenir en droitfonRoy^d me,Se garder iufticc, Se punir les larrons Se pillars? Si vous difons de parluy, quetout ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cc,quc vous aucz pris Se leué au Royaume de Portugal, vous remettrez arriére: ou au trcmcnt,fur noftre droitSe iuftc querelle,nous nous combattrons à vous.Dontrefpon-dit Adioutaillc deToVette, Les prifonniers, que nous auons nerendronsnousp^-mais nous nous confcillerons de la proyc. Lors fe font les fept Capitaines dcCaltm® tirez cnfcmble en confcil: 8c monftrerent que pour celle fois (quoy qu ils enflentebe-uauché deuant Trcutoufcrils fc fuirent bien paflczdcla bataille,car ils dirent,euxcon fcillcz, que le bcftial, qu’ils racnoient, 8c toutlcfommagc (exceptez les hommes, qu«

-ocr page 883-

DE FROISSART.


^3


^f prifonniers ils tenoient) iis laiffcroicnr arrière: amp;nbsp;ne faifoient compte de les mc-quot;'^carccleschargeoit trop. Nenny (refpondirent lesPortugalob) nous ne nous en •*‘j:rons pas ainfi: maifc nous voulons que tout vous laiflez: ou vous aurez la bataille. ^Jutla bataille entr^ux dure amp;nbsp;forrejans eux épargner:carils eHoicnr légers,amp; for-’^8cns;amp;lechamp5ou ils fctenoientamp; combattoient, eftoit bel amp;nbsp;plain. Là lançoicc ,^Woient Tvn à l’autre des cœps de dardes, fi forts amp;nbsp;fi grans, qiH^ui en eftoit afle-’^)ilefto!ttrop à certes bien armé,fil n’eftoit mort,ou nauré trop du^ment.Là eutfait '''Vousdyjplufieurs grans appertifes d’armes, amp;nbsp;abbattis par belles lances: amp;nbsp;là eftoit lehan-Fcrrand Porteler: qui d’vne hache le combattoit moult vaillammcnt:amp;

*'®nrentfesdeu^ compaignons,Martin-Vas de Coigne, ôéGuiliaume-Vas dcCoi-^'’^bautre parties Efpaignols fe combattoient moult vaillamment: amp;nbsp;durale grand “ûutamp;lc poulfis plus de trois heures, fans branfter d’vne part ne d’autre: amp;nbsp;eftoit à ^cruciUcrcomment ils pouuoient fouffrir la peine devant eftre en leurs armeurcs: grand defir,que chacun auoit de partir de la place à fon honneur,lesfaifoittels

*ft:amp;fivousdy auÔi que les Portugalois amp;nbsp;Efpaignols font dures gens aux armes: amp;, f’^dpccial,quand ils voycnt qu’il eft de ncccffiîé.ïls furent en tel eftat,lançant amp;nbsp;get-5^«dcs, amp;poulfans 1’vn fur l’autre, moult longuement, qu’on nefauoit à dire (ne '''''ftleu,quilesvcift en tel eftat combattre ) Icfqucls auroient le meilleur, ne lefquels ,^'sndro:ent la place pour icelle iournée: tant le combattoient bien amp;nbsp;également: ''’laques,Dieu mercy,bannière,ne pennés de noftre coftegne cheut ny ne verfa:mais ^’^sfccommencsrent à dérompre amp;nbsp;cbranfler:dontfen recouragcrétles noftres: , ‘“rentpius fraiz que deuant: amp;nbsp;écrièrent haut,tous d’vne voix, Saind-George, Por-f’b’i)Centrèrent les noftres es Caftillans fort amp;nbsp;ferme: amp;nbsp;les comraencerentàdé- ^^'^^„e^^^j^ \tc,amp;àabbattre,rvnçà l’autre là. Là furent abbattus vaillamment, amp;nbsp;mortelle- caß-ii^„j ^J^ '“t l’vn fur l’autre, amp;nbsp;férus de haches amp;nbsp;deplommées, amp;nbsp;grans guifarmes, amp;' du tout Pcrtu^alou, ''*'''aladécô6turefur eux. Quand leurs pages Scieurs varlcts, qui gardoiét leurs ehe- ptesTrtuteuß. ^Mpperceurent la déconfiture de leurs rnaiftrcs,fi tournèrent en tuite,pour eux fau-

'•Cfichez que des fept Capitaines, qui là furent, il ne f en partit qu’vn tout fcul: en-plùtccpar fon bon page, qui le vint quérir en la bataille au-dchors,ou il le veift:Sc poiontcr. Illuyfitpourcciourvnbeau fcruice:Sc cefutàloutalledc CaflcI. Tous l'^’ïtresfix furent morts: noneques il n’y eut pris homn# à rançon. Ainfi obtindrenc ■ Pl’ccjamp;déconfircnt,de rcncontre?lesCaftilltnsmcftîrcIchan-Fcrrand Porteler amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-,

j^^?''W(tquicftoientlargement,8lt;: trois cótrcdeux)aftczpres dclavilledcTreutou-

■P’fvniourde Mcrcrcdy,au mois d'Oôlobre,l’an de grâce Noftre Seigneur mil trois ^„ c^ iour 'quot;^'liiatrcvingts 8c quatre. Apres cefte déconfiture faite,amp; Ic chap tout deliuré,noz de U rencontre L’’®ontçrcntàchcual:amp; donnèrent congé aux hommes,qui là cftoienr:que les Ca- deTieHtoufi,

'’'’sauoientpris, fi-comme ievous aydit: ôc encores leur rendirent ils du pillage, jgt; *“ emmenoient, tant qu’ils en voulurent prendre: mais le bcftial, ou plus auoit de ’?Mcs,ils le firentmener deuât en la ville Sc gamiion deTrcutoufe,pourcux pour 'fCauitaiiici-^dc ce fut raifon.Qiiâd nous entrafincs ou Treutoufe nous y fuîmes re-

,?ïgrâd’ioye:amp; ne fauoicc les gens qu’ils peuflent faire ^* nous: pourtant que nous • ^’°’'sdcliurélacótrée,dc noz ennemis,amp;récous ce,que perdu choir,amp; ic nous tour-grand’ vaillance:amp;aulfi firent tous ceux des bonnes-villes de Portugal,qui en jfcntparlcr.Encorcs enceluyanprcfent, ont eu noz gês bien aufii belle iournée £C (d'î'^quot;^b3u chap de Seuille,mais ie vous rccordcray,auant,la plus beließe lapjes heu-M nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^*^ Roy de Portugal aytpointeuë depuis deux cens ans en ça: que ,^J^^”7^’^ic”

, ”^Koy,Ie Roy f Denis de Portugal, mon trefredouté Seigneur (qui c^ m’enuoye) j^^.

ƒ Giand-maiftre de Sainéf-Iaques (qui cy eft) a eu depuis quatre mois fur les enne- „„„saMmna-j^Wquels eftoient bien quatre contre vn,^ toutes bonnes Gens-d’armes, amp;nbsp;de hau- eueres annoté j.^.quot;’'prife;parquoy la noftre iournée en eft plus recommandée.hdais ic croy bien,Mó- fir ce frefint

5^,que vous en auez alfez ouy parlenfi vaut autant que ic m’eu taife. Non ferez, cbap.zS.

^Duc: vous ne vous en tairez pas, vous lerne compterez: car ie vous oy volontiers

11 eft bien vérité quei’ay vn varier à Eîcraut céans (quffappcllc d’Erby)quiy l'»tc dit il: ^ me compta que noz gens de ce pays y firen t mcruciiles, amp;nbsp;plus, au vray 'f'kCcmefemble? qu’ils ne feuflent ou pcuflent,fairc:car il n’en y pouuoit auoirfoifon, 1 ^eequemon frere de Cantebruge(quand il fe part;t de Portugal)cn meit tous hors ^“glois,qu'il y auoit menez,amp; les Gafconsaulfi:amp;: de ces Hcraux, moult en y a,qui

1

-ocr page 884-

TIERS VOL V ME


^4

font fi-grans bourdeursamp; menteurs,qu’ils exaucent en leurs parollcs ceux qu ilsveulêr. Mais pource ne font pas morts,ne periz,les biens des bons,car il nefteongnuS: ramen tu par eux,G eft il bien fcant qu’on l’oy c amp;nbsp;ramente,quand il ^et à point. Par mafoy (reipondit LaurencienFongaflc)dc tousles cÜrangers,qui furent en la bataillcdclu-beroth auec le Roy de Portugal,il n’en y eut pas deux cens hommes, Anglois,Gafcós, amp;:Allcmans,SeI^(grcigncurs Capitaines des eftrang«rs, qui y furent, ce furent deux 1 Galcons,amp; vn Sdlemand de la Duché de Guéries. Les Gafeons nommoit onmeflire Guillaume de Mont-Fcrrand,5cBcrnardon:amp;l’Allemand, Albert. Des Angloisycut aucunsArchers:maisie n’ouy oneques nomer home de nom dors deux Efcuyers,Not thbery ScHartccellc.SifurentilsappcllczauConfeiidu Roy amp;: dASeigneurs,quand on dent affemblcr.Or auant(dit le Duc)beauLaurencicn,or me comptez de cefteiour-néc,comment elle le porta,amp; comment elle fut cóbattue,amp; ie vous en prie. LElcuy^t 7 Cepajfageeß refpondit,Monfeigncur,vo^ontiers,car pour Ic VOUS dire,fi comme elle va,malcniry amende^fil»» enupyé. Lovs commença Laurencien Fongaffe à rcnouucllcr l'on compte, amp;nbsp;à parier ‘^^»‘^»‘■‘^‘^‘^‘^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efeonuenuede Iubcroth,amp; dit ainfi. Vous aiicz bicoiiy dire par moT,

■^AVer ait il ^ par autruy,fil vous a pieu, t que deuant la couronnation du Roy de PortugaKquify^ 7 allait encore: couronné à Connimbres,fi-commeic vous ay dit)lcRoy de Caftillc(quilcuéeltoito“ Ichan,igt;ourh fiege de Liïkbonnc,ponr la ptftilcncc de la mortalité,qui fut entre les gens) le retira a aardde ce âne Samt-Yrain. Moult fort Iny p)efa(cc dit on ) quand il fcutamp; fut informé du couronne-nous auons an- ment de mon trelrcdouté Seigneurie Roy t Denis. Car il clam oit Sc clame droit al hc-Motefirle corn ritage amp;nbsp;couronnement dc Portugal(fi comme vousfauez)dc par laRoynedeCafti -Thap‘^io^’^ '‘ ^® ^^ fcmme,qui fut fille au Roy Ferrand:amp; nous difons que non, amp;nbsp;les pointsidesar , ’ tides le vous ay monftrez amp;nbsp;declarcz.Si ne m’en faut plus parler,car vouslô^“^^*’*

entendus.Mais vueil retourner à la maticie.LcRoy de Caltillcfut confülryconiinci^ apparut,d’enuoy cr quérir Gens-d’armes amp;nbsp;loudoycrs par tout ou il les pouuoit auoir,amp; par efpecialau Royaume de France, car François luy ont toufiours aidé à fouucnirU querelle,Sc le Roy fon pere à faire fa guerre.Si luy fut dit, Monfeigneur,!! ne vous faut auoir qu vne iournte contre ceux de Portugal, amp;nbsp;fe par puiflancc vous lespouucz tenir aux champs amp;nbsp;combattre,^ vollre entente viendrez carils font en grarà différents dilcord au Royaume dc Portugal cn(cmblc,fi-comme vous faucz amp;nbsp;vecz,car ià mainte nant aucz,auecqucs vous,d»s plus baux amp;nbsp;des plus notables du pays, qui le font misfit voftreobeiffance: amp;c’cft vnechofclt;| qui moult grandement embellitamp;éiouit\'o(!re guerre.Si vous auancez de combattre,^ toute puiffance dc bonnes gens, ceBaftarod® • Portugal,quc les Communauté/, ont couronné à Roy,auât qu’il fe fortifie des Anglo')

Vous le ruerez ius,amp; quand vous aurez iournéc pour vous,tout le pays fera voftre,car** n’elt pas grandà conquerre.Si que,Monfcigneur,le Roy Ichan favança,amp; cnuo)4lf5 lettres Se les meffagers en France,en Poidou, en Bretaigne, en Normandie, en Bout* bonnois,en Picardie,amp; en Bourgongnc,amp; auffi en pluficurslieux,ou il penfoit àauoir gens,dont il fut feruy,amp; lefqucls en aucune manière eftoient tenus à luy:amp; par cfpfew moult grans Gens-d’armes,CiJ'icualiers amp;nbsp;Efcuyers, luy vindrent du pays deßwi”;

• ceite contrée il en y eut p^s que d’autre nation,amp; tant qu’ils fc rroiiucrent vriiot'!’gt;^ * Yrain,entre fix amp;nbsp;lept cens Lances,amp; trente mille Efpaignols,amp;: tous àchenald^Q“® auoienr grand defir de nous porter dommage. Ces nouvelles vindrent en Portugal» deuers le Roy amp;nbsp;les Seigneurs,amp; les cirez amp;: les bonnes villes, qui dc l’alliance du Koy ertoient,amp;futnombréelapuiirance,que le Roy de Caftille mcnoitenfcmblc,£cintlc * kl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eoy informé,quc tout cftoitfair,pour venir mettre le fiege deuant Liffebonne.Donr» äe/hbnrh ^ pour auoir »onfeil cornent on fe cheuiroit,Ie Roy Scies Seigneurs,qui auecluy eftoient clt;»^pi devait vue R meirent cnfemblc,amp; là fut ditamp;cemondréau Roy.de par tous les nobles dclonp»)$ de Landa^re, 9^0 dc toutes Ics ordonnances qu’on pouuoit comprendre, c’elioit qu'on allait au de-Igt;ar taurencie, uant dcs ennemis,amp;qu’on ne fe lailfaft pas endorre en cité,n’cn bonne ville qui fuit ƒ F'gt;”^-»J{fJ'vn Portugal,catjf on fy cncloyoit, on feroir tout embefongné de garder le clos: Scendc-des ^n:baffa- menticrs,cux ainfi cncloz,pourroycntles Caftillans aller amp;nbsp;chcuaucheràleuraifC)^ e^n de Portu cQ^quo-j-e yiUcs amp;nbsp;chèReaux par force, amp;nbsp;paramour, amp;nbsp;defiruire tout le plat-pays,^' ^a en ^n^ , ^^^^^ afFamcr,amp; tenir ou cncloz nous auroient.Et fe nous allons au deuantd cux,amp;prC' lions place,c’eft le meilleur amp;nbsp;le plus proffitable,car bien fauons. Sire Roy,quc vousnf pouucz paifiblementiouirdcla couronne, dont nous vous auons couronné, fors quf par batailleuse que du moins vous ayez vncfois,ou deux,rué iusvoftrcaucrfjurelcRuf deO'

-ocr page 885-

DEFROlSSARTà nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ÿl

^®CaftilIcjamp;fa puiffancc. Scnoùsle dcconfifonSjnousfommes Seigneurs. Se nous '®®®cs déconfits,le Royaume eft à l’aucnture. Mais trop mieux nous vaut requerre, 1quot; sûre requis,amp; plus hgpnorable nous fera.Car on a veu trop de fois que les roqueras J'’tcul’auantagefurle^deffendans.Sivous confeillons quevousfaciezvoftrecommâ-'mentaceux;dont vous penfcz d’eftreaidé amp;nbsp;feruy. LeRoy de Portugal refpondic MVousparlez bicn,amp; ic ferw ainb comme vous l’ordonnez. DÂI^ît IcRoy lettres ^irc,amp; meit Clercs en œuure à grande planté,amp; mandajà tous, qu’ils fuirent au Port '■Portugal,ou là près dedans le iour qu’il afiigna.Sachez que tous ceux3qui furent ma ‘’'MefcritsnevindrentpaSjCar tout lcRoyaume,pourcetemps,n’efloitpas defapar-'‘'jâinçois diflimU^oient,tant qu’ils vouloientveoir comment les ordonnances fepor-^®cnt,amp;Ics aucuns eftoient allez en Caftilc,deucrs le Roy,pourcc qu’ils difoient que ’Doitplus grand droit à la couronne de Portugal,que noltre Roy n’aüoit.Nonobllât ’?'t«,lc Roy de Portugal vint à Connimbres, amp;: là fit foij afiemblée de toutes Gens-®®nes qu’il peut auoir. Auvraydirc,ilcutdcPortugal,àeleôl:ion,tous les meilleurs '*gt;^4armes,amp; les plus autorifez Comtes,Barons,Chcualiers,amp;Efcuycrs,amp;bien eut Mlcment vingtcinq cens Lances,Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers, amp;nbsp;douze raille hommes pPæ' Quand ils furent tous alfcrablez,on ordonna Conneftable amp;nbsp;Marcfchal. Le ,®®ncftablcfutlc Comte de Nauarre.Le Marclchal,mcffirc Aine Pcrricre,tous deux vshommespourgouuerncrGens-d’armcs,amp; menervnoft à fon dcuoir.Siledepar-jl^tdc Connimbres,5c de l’cnuironfouils eftoient logez) amp;nbsp;prirent le chemin àla Airc(c'cftàlubcroth)amp;: cheminèrent tout droit amp;r doucemétjàl’aifedc leurs corps 5ieurschenaux,pour les gratis pourueances quilcsfuyuoienr, amp;nbsp;auoient Cheuau-'''ifsdcuât,quiauifoientleconticnncmcnt du Roy de Caftille,amp; comment ilfevou J:''’iaintenir.hncorcsn’eftoirp;i^ venu,en lacompaignie,merfire lehan-FerrandPor ^j^maisfetenoit engarnifon au chaftel d’Orech,à cinq lieues de lubcroth, amp;croy j^'}quot;cfauoit point qu’on fc deuft combattre. le fuppofe affez que le Roy de Caftille gt;nbsp;'''formédu Roy de Portugal,qui fen venoit à puifTance fur luyA\ quand il feut que Soûlons aux champs,il en eut moult grande ioyc,amp;aufti eurent tous fes gens fem-l^f'nrentji^commeilslemonftrcrcnt. Carilsluy confeillcrcnt àcheuauchcr con-J’^SjSt nous venir côbattre,Sr par efpecial les Gafcons de Beam,qui là eftoiét,nous ?'°ytnttrop fort à combattrc:amp; demandèrent à auoir I«jiremiere bataille,amp;r ils l’eu JA bien nous auoit dit meflire GuiHaume de Wont-fcrrand,Gafcon(qui eftoit là,à J^''îranteLanccs)Soiez tous alTeurezd’auoirau-iourd’huy labataillc:puis quevo’ ^ G.i'^Beamois à l’encontre devons, car ils ne défirent autre chofe. Le Roy donc de Q'quot;vtoutcia bataille,vint au lendemain gefir au chaftel de Lcrrc,à deux lieues de (•i ’®^c,dclubcroth:amp; le lendemain nous veifraesà la Cabaire,amp;là nous logeafmes J“Joy de Caftille fe logea ce fo ir à vne petite lieuë de lubcroth, après que nous f uf-ç^i^'^bgez,car bien fauoit,parfcs cheuaucheurs,qucl chemin nous predhons, amp;nbsp;que ;j?''°''5f^ô^fio^sà luberoth.Monlcigncur levons dy que les Portugaloisonttoul-^’'ßgrandcmcntjcn toute grace dcDieu,lcurconfiar^e,amp;en bonne fortune pour .Scelle place de lubcroth,amp; pourcc fy arrefterét ils à cej^ fois. Or me dites la rai- nbsp;nbsp;nbsp;•

■ ^ditlebuc.Volontiers,Monfeigneur,dit Laurencien Fongafte. Anciennement incidenttl’vai ^Q'''lChariemaigne(quifutRoy de France amp;nbsp;d’AIIernaigne:amp;: Empereur de Rome '^gt;^lt;»rede^ JW fût en fon temps fi grand conqucrcur)déconfit à lubcroth fept R ois mécreas, ||jj^''?'oien morts cent mille mécreans:amp; ce trouuel'on,Sciait on ,parles anciennes

51»,^f'^^ Croniques.Par celle bataille il conquit Connimbres,amp; tout le pays de Por ^^//„ ^ ^^^_ (ji Alemeit cnlafoy Chrefticnnc,amp;pourlacaufe de la grande viâ:oircSM)elle,qu’il roth,

^I ƒ fies ennemis de Dieu,il fit là faire amp;nbsp;édifier vne Abbaye:qui eft de noirs Moynes ^utre incidef kjy.'®a bien en Porrugal amp;nbsp;en Caftille,tant qu’ils fe contentèrent. Encores plus; de vicaire aue iii(l?§”®“bll peutbien auoir deux cens ans,que là eut vne moult grande barailIc:Sc ”«^‘f«^ •P*’‘^* !,,ƒ placccutvnctrcsbclleiournécvn Seigneur pour ce temps, qui eftoit frcrc du ^quot;^'^ ^^inbe-^ ^p '^afti!le,n’oncquesdcuantce,n’y auoit eu Roy en Portugal: mais Vappeloiton

t'^?'’'^® *1® Portugal.Auinr qu’iceux deux freres,le Roy de Caftille amp;nbsp;le Côte de Por-’^'’■^ * ^‘ ^* iré’'î'f®’f§ucrrc mortelle cnfemblc; pour departement de terres, amp;nbsp;tantqu’on n’y [, ,'''’;Cnulle paix,fors que la bataille,amp; la chofe touchoit tant à ce Comte amp;nbsp;aux Por-Vjn'^’î'’Ils®uoic’^t plus chcrà eftre morts,qu’eux encheoirau parti, n’en la fuiedio,

Qy de Caftille les vouloir mettre amp;nbsp;tenir. Si fauenturcrenc les Portuga!ois,amp;

-ocr page 886-

^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E TIERS VOLVME

vindrent tenir iournce,à l’encontre du Roy de Caftillc amp;nbsp;fes gens,à lubcroth.Là fotb Roy de Caftillc fi puiflànt,qu’ils eftoient dix contre vn,ny ne prifoient en ricnksl o ta2alois,dontfurlcschampsdelubcroth,àla Cabafle,fut laiwtaillc des CaftiHans Portuga!ois,par telle manière quelle fut moult cruelle,amp; finalci^ent ce Comte del 0 tugal amp;nbsp;fes gens o^indrentjôr fubiugucrcnt,amp; furent Caftillans déconfits: ^^lutpr*quot; le Roy de Cafti^ff^ar laquelle prife le Comte de Poifugal vint à paix, telle comW^ voulut,amp;:furent adoncdiuifcz,amp; départis, Seabornezles deux Royaumes,dePortu gai amp;nbsp;de Caftillc.Et pource que les Portugalois,qui en telle bataille lurent, virentqô Dieu y auoit fait fa grace,amp; qu’vn petit nombre de gcns,qu’ils eftoient, dccofitlapu* fanseduRoy de Caftille,ils voulurent augmenter leur terre Scieur fays. Seen n^^'’^'j^ Royaum.e:8ccourôncrétlcs Prélats de Portugalamp;lcs Seigneurs leur prcmierRoy,en^^ cité de Connimbrcs,amp; le firent cheuauchcr parmy tout fon Royaume,la couronne laurieren fonchef,enfigniftanthonneur amp;: vidoirc, ainfi comme anciennementlou loient faire les Roys, amp;nbsp;depuis eft toufiours le Royaume demouré à Roy: amp;wcn®’ Monfcigncur,qu’ainçois qu’ils fe veiflent en la fugedion des Caftillans,ilsprendroit^^ vn moult loingrain du fang du Roy de Portugal : quiferoitmort fansaiioir hotrnw le premier 3cluy, Or,quand le Royde Portugal fut venu fur la placc,onluydcmonftr3 bientôt ePoitu^dfdr ^^5^ ^^5 cholcs:amp; auint, entandis que le Conncftablc amp;nbsp;le Marefchal ordonnoyent d^vt Kitrejuj ßjjj.jjU£5,qyg meflire Ichan Ferrand Portelcrvint cnl’oft: lequel au matin fefioitp^ tc'tßdjpmtir ti de fa garnifon d’Orech:Sc amena auecques luy quarante Lances:dót on en ^“'S^’ de ceflevivoire ioye defavenuc,carilfutmisau train duRoy. Q^andnoz batailles furent toutes deiuberethcdif données,amp;mifes en bon arroy 3lt; bonne ordonnance,amp; qu’on nattendoitautt ß defdire cou- fcquclcs ennemis,amp;quclàeftoient nozeheuaucheurs enuoyez par deuefseu^'jP wler^ “^eCquot;' enquérit de leur contiennementje Roy fe meit entir fes gens, amp;nbsp;fit fairefiJenee^P^' ,• Tortwdl Lors, dit iljSeigncurSjVous m’auez couronne à Roy. Or me monftrez loyautCj'^^’^ P“ * ’ nbsp;nbsp;nbsp;queicfuisfi'auant,ôc mefmement fur la place de Iubcroth,iamaisie ne m’en retourne

ray arriéré en Portugal,fi auray combattu mes ennemis. Tousre(pondircnt,Sireho.t nous demourrons auecques vous tous. Se foycz certain que nous ne fuirons nullement-Or rapprochèrent les batailles.Car les Caftillans auoient defir de nous t|DUUcr,amp;.'no“ combattrc3fi comme ils en monftrerent le fcmblant. Nous enuoyafmes nozCoure« deuantjpour les auifcr,6c (!piclles gens ils eftoient en nombre, pour nous confciller « ce.Noz Coureurs demourerent pli de trois heures entières fans retourncr3n ouirn» • les nouucllcs d’eux, amp;nbsp;fut telle fois,que nous les cuidafmes auoit perdus. Toutolois

ils retourncrent,Sc nous apportèrent iuftemeutleurconticnncment, amp;laquantitt leurs batailles, Se dirent qu’en l’Auantgardc auoit bien largement feptmille Laneew-mczde pié en cap,la plus belle chofe. qu’on peuft veoir. Enlagroirebatailleu“^°y auoit bien trente mille cheuaux,Serons homes armez.Quand noz gens amp;nbsp;IcsScig«®^ feurent Icnombrcdcceux, Se comment ils venoient, amp;nbsp;querAuantgardeefimtprtS deux lieues outre la bataille du Roy f car les Gafcons Se les eftrangers n eftoientf^ d’accord auec les Caftillan»)fi curent noz gens confeil de nous tous tenir fquot; . j^^. • furnoftrc fort,Sedcfairedcuxællcsdebata:lles,SelcsGcns-d'armcs(oubiéaiio’f ;

mille Se cinq cens Lances) au fond de ces deux ælles. Làpuiiriezvousvef*'^’^. ° , gncur,bonnc ordonnance de bataillc,8e gens grandement réconfortez,Strut dit t co mandé3deparlcRoy,8efurlatcfte,quenulne priftcciourriens à rançon,fe laiourn« ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cftoit pour nous;ou tous mourir,ou tous viure.Et fut cela fait Se ordonné poutlc mci

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lcur,car(fi-commc les Seigneurs difoicnt) fe nous nous entremettons ou cmbelon'

gnons à prendreprifonniers,nous nous dcccurons,Sene pourrons entendreacnot» que nous ayons affaire. Si vaut mieux que nous entendions au bien combattre,C}u a conuoitife d’auoir prifcnnicrs,ôc nous vendons,ainfi que bones gens doiucntfairc,(]iii font fur leur hcritagc.Ccftcparollc fut acceptées: tenue.Lors vindrent noz ennemis auffi ferrez que nulle chofe pouuoit eftrc,par-dcuant nous,amp; mirent tous pic à terre,^' chacerent leurs chcuaux,S:laccrent leurs plates,amp; leurs bacinets moult:faiótiirenicnr ' S: abbaiflerent leurtvificrcs:amp; appointèrent leurs lances,amp; nous approeberét degra» de volonté,amp; vrayem ent là auoit fleur de Cheualeric amp;nbsp;d’Efcuycric:amp; bien le raonftrlt; rent.Entre nous amp;eux auoit vn folféjS: nompas fi grand,qu’vn Cheualicr nepeuftbien pafrer,amp; faillir outre. Ce nous fit vn petit d’auantagc,car,au paffer,noz gensfqui edoy-ent en deux ællcs,amp; qui lançoient de dardes affilées,dont ils en méhaigncrétplufieurs)

-ocr page 887-

DE FROISSART.


^7

■quot;'•-■■donnoicntgrandempefchemét:amp;laeutd’cux5aupaflercctantetdcfoiré,dcmout ^^ ^-^^ ^^ ^^ ‘^«ïillczamp;foulez.Quand ils furent outre,ils aflcmblercnt à nous, car ils cuiderêt que t^tai^^t\^. 'ƒ. “y dcCaftille amp;nbsp;la w'oirc bataille les fuyuiffent de prcs:mais non firent,car ils furet ienth. ‘’«Vous morts amp;nbsp;dégoûts, que le Roy dcCaftillc ne fes gens vinffenr. Sivous diray l^’^uel incident.Ils furent encloz amp;nbsp;enferrez entre nous amp;nbsp;ceux^ue nous appelions ‘Aôraunautez de noftre pay^amp;par telle manière qu o ff apoit ofl^peroit fur eux de ‘'^^cslâseuxépargner: amp;nozGcs-d’armesfqui eftoiét fraizamp;nouueauxdleur vindret ”’dcuant,en poufant de Lances, amp;r en eux reculant,amp;: renuetfant au foiré,qu’i!s auoy-''’•‘pafre.Sivous dy3Monfeigncur, qu’en moins de demie heure ce fut tour faitamp;ac-^°®ply)amp;tous nfortsdur les champs,dc droites Gens-d’armes plus de quatre milleme ,’'‘ny cftoit pris à rançon, amp;nbsp;quand aucun Cheualier ou Efcuyer des noftres en vou-

prendre,on luy occioit entre fes mains. Ainficheurent en peftilence Sren dé-^'gt;nturenozennemis:5cfut toute nettement ruée lus, f^ns recouurancc ,rAuantgar-ƒ• tors vint la bataille du Roy de Cadille,amp;leRoy aulfi : ou bien auoit trente mille ''’‘’’mes,tous bien montez,mais quand ils approchèrent,!! eftoit ià nuiôt,amp; ne fauoiêc ^legrand méchef, qui leur eftoit avenu de leurs gens. Sivindrent faire leur monftre ‘..■‘’mschenaux,par devant nous:amp; firent plus de cinq cens, par appertifes-d’armes, '‘'brleurschcuaux,tout outre le folfc: mais fâchez ,Monfcigneur, que de tous ceux, qypafferent.oneques pié ne repafla:amp; furent occis partie des plus Nobles,ôzde ceux i^j auoycntSc defiroyent le plus les armes ,auecques grande planté de Barons amp;nbsp;Chc fj^'fsdeportugahquif'eftoienr contre nous tournez auccqucslc Roy de Caftille. faite Jes^caflii •^ndnozgcns vcirentamp;: congnurent que noz ennemis fc déconfiloyent ainfi,ils paf-4lt;„j^^^,. iff ‘''‘loutre le foftc,amp;le pont d'eauc que là auoit, car en plus de quarante lieux elle e- portavalais ,ii Qçfclufécjdes morts qui y efttîicnrverfez amp;nbsp;couchez.Si mandèrent leurs chenaux, hibaoth. è‘’''gt;tercntlus:amp;fc mcirenc en chacc,mais longuement ne fut ce pas,car il eftoit nuit, '^vouloientpas noz gens fabandonner follement, n’aller trop avant,pour ladou-f/^fmbufehestamp;fi n’eftoient pas fi bien montez,commc les Caftiilan.s eftoient, car

'fuirent efté,pour vérité ils euftentreccu plus de dommage alfez, qu’ils ne firent, Sc J Méleltey de Caftille,fans faute,mort ou prisjmais la nuid ( qui nous furuinttou-?‘’fcure)amp;cequcnous eftionsfoiblementmonteZjle fauua. Or vueil ic nommer quot;’'‘crcmcntlagreigneur partie desNobles,t,uit Efpai^ols StPortugalois,que Frâ-J’^afeonsjqui là moururent fur Ie*champs,qu’on ditaCabaffede luberoth, amp;prc-5 Ornent le Comte Damp lehan-Alphons Serole de Portugal, le Grand Prieur de • j^-lehan de Portugal,Damp Dilgaures fon frere, Angc-Saluacc de Géncue,Dâp ?’'’Aufa!lc,mcffircDangoucs,Mcndrich,Drigho Perfement,Picrre Rcfierucnt,Lu-^'jdcVerfant,leGrand-MaiftrcdeCalatraue,amp;fonfrerc(quifappelloitDampDL Arc.s)PicrrcGouflartdcScuille,Ichan Radigho de Hoiricrs,amp; le Grand-mai- pntdeCaflil-* ^i^'liainâ-Iaqucs. Des François,meftire lehah de Ris, melTirc Geoifroy Richon, le à luhenith. j^ ''«Geoffroy de Partcnay,mcftircEfpaignolet d’Efpaigne,mcftîre Regnaud du So djj L'’nofin,Marefchal de l’oftdu Roy de Caftille:ôfdesGafconsde Beam,le Sire ^ nJ’''''4cScigncurdc Mortan,le Seigneur de Bringo]cs,i#cffire Raymond d’Eurach ^ ’‘«Bertrandde Varuge, meflire Ichan Afolmc, mcfTire Raymond de Valentin tt /'Adam de Mourafle,meflire Menuent de Sarement, meflire Pierre de Sarembic i^pl’ifîcursautresjplusdc^ouzcccns Chevaliers amp;nbsp;Efevyers , tous GentUs-hom-

Grvueilie nommer ceux de noftre colle, tamp; premièrement le Comte dc^Navar y’quot;'neftabkdePortugal,GalopesPortelcr,PierrcPortclcr,amp;: Agahp-F^rrand Por- t^’e»re^ j^Anfrere,qui là eftoient au frein du Roy, le Ponnaffe de Coignc, Egeas Toillc de f**^ ?'‘’'‘ 'quot; i^i^'’‘‘’M’A(ruc,amp;Vafle-Martin de Melx,amp;fonfils Vafle-martin : mais il mourutlàce ^//^^^quot; ’'^ loi^f“^^®'“’ ^’vn get d’vnc d’arde,tout parmy le corps. Item Gouflclenas de Mer- p^^ß^ß ^’^ ^^^ $J ‘quot;«Porie,Marefchalde roft,amp;bon Chcualier,Radighos Pcrricrc,Ichan-Iamcs de Horieux. [^^«^Jehan Radigho,coufin du Roy,Daminoudcfque,Radigho Radigcs de V alcron-^j^^î^Mendignes de Valconfiaux. Lors commença le Duc de Lanclaftrc a rire, jçj^quot;’”cncienFongafle demanda, Monfeigneur, pourquoy rieî vous? Pourquoy? dit L quot;«• Hyabiencaufe. Icn’ouyoncquefmais nommer tant de fiforsnoms,nc fie-f]i quot;S^s’eommeie vous ay ouy nommer. Par ma foy,refpondit il, tous ces noms, font tjj |‘«P‘’ys, amp;nbsp;encores plus eftranges. le vous en croy, dit le Duc. Ormedi-

’ aurencien, que devint le Roy deCaftille, après cefte déconfiture?fit il nulle

-ocr page 888-

LE TIERS VOL V ME


58


rccouurâccpfenfcrmailcnnullesdefes viIIes?nelcRoy de PortugalnelefuiiiitilpomC au lendemain? Monfeigneur,nenny.Nous dcmourafmcs celle nuit en laplacCjOulaba taille auoit cfté5amp; au lendemain iufques à nonne,ou enuiron.I^is nous rctournafmcs, au chaftcl,qu’ondit Aleric,à deux petites lieues de lubcroth; amp;^clà nous rctoumal-mcs à Connimbrcs:amp; le Roy de Caftillc fen vint à Saint-Yrain:amp; monta là en vnebar , gc,amp;:cnfitnagcr^^torze:amp;cntracnvn grosvaiflel,ÔJlt;’cnallaparmeràScuillc,ouIâ ^a^e^f^n^m^e^' ^^Y”^ cftoit;amp;fen allèrent fcs gens/vn ça, l'autre là,ainfi comme gens déconfits,^ tiondffù^cktr °’’' ^* nepouuoit auoirnul rccouurer,car iJsauoient trop perdu, ne ce dommage point l(,enf.iiß(nf üs ncrccouurcrontdc grand temps,fi ccn’eftparlapuilfancc du Roy dcFrâcc.Ef,pour fis cemptes, au cc que Ic Roy de Portugal amp;fon Confeil feurent bien qu’il fe pourclftcc de ce cofte,^-' DUC de Lancia qu’ils ont grans alliances cnfemblcjfommes nous enuoyez en ce payspar-dcuerslcRoy ^''‘' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Angleterre amp;nbsp;vous. Dont refjaondit le Duc:amp; dit à Laurcncicn,V ous ne partirez pas,

Ifi^^f''^' ^^^^5 reporter bonnes nouuclles en Portugal.Mais ic vous prie qu’vne autre rencontre, pour ce prene^^ quc voz gens ont CUC au champ de Seuillc(fi-comme ic le vous ouy compter) vonsme ^ardeaceauß '^‘^ei^lc2; dire,carfoy volontiers parler d’armes.-quoy que ie ne foyepas bon Chcuaiitf« dira au ch\sgt;- Monlcigneur(dir rEfcuycr)volontiers. Apres celle belle iournéc amp;nbsp;honnorablc,quclf ^uat à ce ^uU Roy t Denis de Portugal eut à la Cabafle de lubcroth,amp;qu’il fut retourné à grade trio-eßoit maßre phe en la cité de Lifiebonne,amp; qu’on n’oyoit nulles nouuclles que ChaftiHansncFran de la religio de çois raflcmblaflent en Caftillc,mais ferenoient es garnifons,fi fe partit le Roy de Cafli ^alquot;t ‘‘^ ^r^** ^^ ^^ Seuille,amp; fa femme:amp; fen alla à Burgues,amp;’ auint que les nofircs amp;nbsp;les Icursgwfquot; ^‘eu^fire ‘'^ Toyoient par garnifons:dont vnc fois cheuauchoitlcConncftablc de Portugal,I^V^' maifirePes^s* ^^ dcNauarrc:amp;fen vint entrer en Caftillc,amp; au champ dcSeuillc:amp; n’auoit en^^® par corruption paignic enuiron que quarante Lances,amp;: fen vint courir deuaevne ville,qu’on dit a delan^a^e. veydc:pourcc qu’il y auoit des Caftillans,bicn deux cans combattans,amp;toosCc“^“^’' mes. Le Comte de Nauarre fen vint frontant dcuant la barrière de la ville, 2^ huant la môftrc,amp;r monftroit bien qu’il demandoit la bataille à ceux de dcdâs,lcfquelsfctcnoy-cnt tous quois,amp;: ne faifoient nul compte,par fcmblanr,d’ilfir mais ils farmoyentamp; ap pareilloyent.Quand noz gens curent efté dcuantla ville dcValvcydcvnccfpacc,amp;tat que bon leur fut,ils fen partirent,tout cheuauchant le pas, amp;nbsp;fe meirent a« retour. 1» n’eurent pas allé vue lieue du pays,quand veirêt venir fur cux3tous les gras galops,ceux de lagarnifonde Valvcydc ,^lcsconduifoit vn moult appert Hommc d’armcs(qu* fappclloitDyogencs dcPadillc,Granfi-maiftrc(ft Saint-laques en Gallccjamp;yindrcnt • ferir fur noz gens. Lefqucls lors,quand ils fentirent rcfFray,mircnttantoftpié àterre,^ baillèrent les chenaux à leurs pages amp;nbsp;à leurs varlcts, amp;nbsp;prirent les lances, amp;nbsp;fe recueil' firent tous enfcmblc.LesEfpaignols(quicftoicnt grande maflc)entendirct aux varier^ amp;nbsp;aux cheuaux prédre,amp;: les eurent tous par deuers CUX3amp;: fut telle fois qu’ils difoiM* Ion nous cn.Emmenô leurs cheuaux.Nons nclcspouuÔs mieux grcucr,nc dôncrpluJ de pcinc,quc d’eux faire retourner à pié.Adôc dit le Grâd maiftre de S.IaqucSjNci”^’ Nous ne ferons pas ainfi, car fe nous auons les cheuaux, nous aurons les maiftres au -, car nous les côbattrons,amp; notfc incttôs tous à pié.lls ne peuuét durer à nous.Ot auinr, cntandis quelcsCaftillan^c retirerét de non afraillir,amp; qu’ils fcconfeillcrétnozgeps, j^ewontre d’Efivoyans qu’il y auoit vn petit rieu d’eaue derrière cux,le pafterent tout bellement,^ pai^nolset Pur fortifièrent,amp; ne monftrerent nul femblantque riens leur fuft de leurs cheuaux-QH^^ tu^alotspres Jes Caftillâs veirét noz gens par entre le rieu,fi fe repétiret trop fort,qu’ils nclcs auoict . iStutlk. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aflrailli^combattus.Non-obftant,leurintëtioncftoitbientcllc,qu’ilsyrecouureroiet

• amp;quc Icgergmentlcs déconfiroient.Sivindrentfur cux,amp;r com écerent à lanceramp;gtt terdardes,amp; tant,que les Caftillanseurent cmployétoutclcurartillcrie,amp;nefauoycnt mais de quoy lancer ne gctter3amp; furent en tel eftat des nonne iufques au vcfpre. Quad noz gens vcirent que toute leur artillerie cftoit par-deuers eux, amp;nbsp;que les Caftillans ne fauoient plus de quoy deffendre ne combattrc,lc Comte de Nauarre fitpalTcr fa bannière outre le ricu,amp; toutes fcs gens aufti,amp;puis,au poulfis des lanccs,ils fc bouterét en tre les Caftillansdefquels ils ouurirent tantoft, car ils eftoiéc laflez amp;: trauaillczamp; échau fez en leurs armcurcs,frne fepeurentau befoing aider. Là furet ils décófits,amp;tousrucz ius,amp; mort le Grand-maiftrc,amp; plus de foixantc des autrcs,amp;lc demouranttoumerent en fuitc.Là rccouurerent ils leurs cheuaux,amp;dcs autres aftez, que les Caftillansauoicnt là menez.Que vous en femble il? Monfeigncur,dit Laurencien, N’eurent pas noz gens cc iour vnc belle aucnturc? Par ma foy (rclpondit le Dnc de Lanclaftrc) ouy.

-ocr page 889-

DE FROISSART.

Courtelles rencontres amp;nbsp;pour tels faits-ci armes,quenoz gens ont eu fur nozenne- , '''■SdcpuislcleâioncluRoy tDeniSjfontles portugalois(ce dit LaurencienFongalTe cereslcl’^n”^ UucdcLanclaftrc)entrez en grande gloirc,amp;client communcmeur,parmy Portu- pourtant J/L prjueDieueftpour eii^,auccqueslebon droit qu’ils ont,amp; voircment,Monfcigneur nbsp;nbsp;nbsp;ce ,jue i^i ‘’nefeforuoicntpas?dire que Dieu eft pour eux,car en toutes les chofes, qu’ils ont quot;‘^^ueretanne-Wtees par armes depuis la mon du Roy Ferrand(foit grande,ou pi|^e)ils ont eu vi- f^pturtel cas. ■tC)amp;iournéepourcux:amp;leComtedeFoix(c]uicftauiourd’huy^^rc les Princes friensjvn des grans,amp; de prudence plain) fi-comme nous allons bien fcu,amp; par ceux ..°'’P®yS)ditbicn amp;maintiét que la fortune eft pour le Roy de Portugal,Sefe les Chc jets de Bearn amp;^cfon pays l’euftcnt creu,quand ils fedeparrirent amp;prircntcongé ƒ uytilsnefulfcntià partis,ny armez alcncontre du Roy de Portugal. Monfeigneur, . .. j^^utzquele Roy de Portugal eft vn fage homme,preud’homme, qui craint amp;nbsp;doute ‘'U)amp;:aimelEglifc,amp;; l’exauce en ce qu’il peut:amp; eft moult fouuent en fon oratoireà ^^^^ ° 0 ®oux,amp;en oraifons:amp; en oyant le feruice de Dieu,il a d’ordonnance,que pour quel Vbelongne que ce foit,nul ne parle à luy,tant qu’il foithors defon oratoire,amp;cft vn tîMClerc:amp;rentéd(quclquc petit que ce foit)enl’Aftronomic:amp;par cfpecialilvcut Viufticcfoit tenue par tout fon Royaume,^ les poures gens en droit. Si que, Mon-^^cur,àvoflrcrequeftclt;ievousay dit desparollcs denoftre pays ce quei’en fay,amp;

, '°uRoynoftreSirc,5cdefonConfcil:corameau partir iefu charge de vous en di- tdiirefiden fS [tuen ferezrefponfe fur ced'd vous plaift.Laurencic(dit le Duc)autrcsfoislc vousS^-fi^'*’'*”^ j'’it,amp;encoresielevo’ renouuclle,que voftre venue amp;lesnouucllcs de Portugal me ^f//j[^^^^j*^^ Agradbié.Sinc vous partirez pas de moy,que vous ne foyez adrccez,dc tous points „^^„jê^^ j^'^que vous requérez,amp; pour quoy vous eftes venus en ce pays.Rcfpôditi’Efcuyer, p^pi^f ^fp^ quot;Seigneur,grand mercy. Adonc fit le Duc de Lanclaftrc la chambre ouurir. Si ap- charge. ji^frcntEfcuyers amp;nbsp;gens d’offiA vin amp;nbsp;efpiccsiamp;bcurent: amp;nbsp;puis prirent congèles i^galois,amp;retournèrent en Icurhoftel coucher, ài’hoftcl duFauconà Londres, -filaditde WntilslogcZjchezThomclintdcColcbrumecq. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mneefirtiM C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre 27. ’’’’»cittlesi^mbajjàdeaf'sâe Portugalfi/rent i'enuâyez auec^ms bonne i^e/peche^c^ i^onime^t le Duc de Lancht^Fef embarqua,pour ader au recouurement de Capde.

CHAPITRE. XXIX.

^^dcinouragucrcs de temps,que le Duc de Lanclaftrc ?c le Comte de Cantebruge 5.p°’‘f^®’'®ï®“’^cntparlemcntamp; colfation enfemblc,dcces befongnes de Caftille amp;

? i^^ugahdequoy le Comte de Cantebrugefut affez content, card auoit efteaudic • ^demoura plus d’vn an.Si ouit volontiers toutes les conditions du Roy de Por-f“bamp;:dc !aRoyne de Caftille,rccorder.Et dit bien le Comteafon frcre.Dcsle Roy

^^^“^^^^^ *^® Roberfae amp;nbsp;Maiftre Guillaume de Windefore , amp;nbsp;au-î'jo' ’'^Çl^^uaüers que i’auoye là menez,me dirent bien tout ce qui en eft, amp;nbsp;qu’ils en K ^tbien ouy parler amp;nbsp;murmurer aucuns du pays,amp;pource me prit vouloir de rame l^'’’®ofils, amp;nbsp;n’auoye pas trop grade affeófion au mariage.En nom Dieu (dit le Duc) iiQ^'^yquot;^‘^cPortgt;-gt;gal(quicfticy venu)le m’a éclaircy mAltbellcmct,amp;nous nepou-{(^^’'’’^Icprcfcnt auoitvoyc,n’entrée,proffitable pour nou^au Royaume de Caftille, ^jT^“® ?”■ le Royaume de Portugal,car leRoyaume d’Arragon nous eft trop loing,amp;: 'loü' p °^,‘^ An ago amp;nbsp;fes cnfans ont toufiours eftéplus fauorablesaux François, qu à -prei commence f(in\'^®’’®^P^5bon(puisquclc Roy de Portugal Scies Portugalois nous offrent cô- Froijfartà bien ij^^®®oous lerefufons.t Sur tel citât que ic vousdy,amp; tout par cfpecialpourfcfait rentrer enfi |{|j’’'^“gd,cutvn iour,au Palais de Wcftmontier,vn Parlement,amp; là fut accordé que ®’’‘‘quot; ded»^ ijj^*^ ^® Lanclaftrcauroit,à couftagcs du Royaume d’Angleterrc,entrc r^dle Sc dou ^^^^^ °’'^''^ Jo^^’^^necs,toutes gens d’eleótion,amp; deux mille Archcrs,amp;mille grosvarlets,amp;fe- quot;“ ^‘”^f^‘ 1'^pyez,auantleur département,pour demy an. De cefe contenterentbientous gilet ^ ^Î* Roy,amp; par cfpecial le Duc de Lanclaftrc,auquel principalement la befon

^'^^ deuoit eftre Chef de ccfte armée. Or, pour expedier les Ambaffa-I^ 5acPortngal,qui vouloicnt retourner en Portugal,Se emporter nouucllcs, le Roy l^’^ir'^®^‘’^''*'’^^®^ ^°y ^^ Portugal lettres moult douces,cÇtenâs grâd’amour amp;nbsp;*^(1 *r’^M“’*l'vouloir en Angl.tcnir auxPortugalois,Sefit le Roy d’Angleterre dot’ll nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^°^5 ^’^ Grand-maiftre de Saint-laques de Portugal,Se à LaurencienFó-

'^toufiours eftoyent auccqucsle Duc de Lanclaftre, Se auec le Comte de Cantc-

-ocr page 890-

ÎOO


TIERS VOLVMÈ


brugc:amp;prirent les deffufdits Ambafladeursvniour congé duRoy,amp;du Confcil,K ^ difncrcntcciouraucclcDucdc Lanclaftrc amp;nbsp;le Comte deCantcbrugc:amp; au Icndc-^èfideuL t^r main ils furent deliurez. Il me fcmble que le Duc de Lanclaftrc roandoitjpar fes lettres Porru^at, bon 3u Roy dc Portugal,amp; par la bouche amp;nbsp;parolle des Ambafladfurs, qu’on luy voufiftde d’Angleterre Portugal enuoyerfept gallécs,amp; dixhuit ou vingt gros vaiflealIx.Ccuxfcnchargetct enleurfxtjt. difans qu’ils fc^i»nt bien la befongneamp;lc mcflage^amp; Icurfut dit,quantâlanauifc, ■fila r^Je de ce qu’on Icutfift {Vendre port amp;nbsp;terre à Brifto, fur les frontières dc Galles: amp;nbsp;quclàmon-■verheefclipe- jg^oientcn merle Ducdc Lâclaftreamp;toutes fes gens.Sur tel cftatils prirct côge:amp;fe ^/i^pourrei'e^^ ‘^^P®^^*^^'’^ ^‘^ Duc:amp; f cn vindrét à Hantóne:amp; trouucrét leur nef: quilàlcsattédoif. bien tenir lieu ^^ entrèrent dedans:amp; t equiperent cn mer,car ils curent vent à Jcnf volontc.amp; entre-/emblablement rcnt cn la haute met d’Efpaigne,amp; furet fur cinq iours,au haute dc Portugal, amp;nbsp;pour ce h,ne m’j'fem iourlc Roy cftoit au Port dc Portugal:qui eut grande ioycdc leur venuc.Orrccordcret blaut equipe- au Roy Ic Gräd-maiftrc dc Saint-laqucsamp; Laurécicn Fongafle tout ce qu ils auoiétveu xent^ aucune- amp;trouuécn Angleterre,tantdcparle Roy,comme deparfes onclcstamp;monftrcrcntles w.nt on. |cttrcsquiccrtifioycnttour.Ncdcmcuragucrcdctcmpsdcpuis,quelcRoydcPorw*

•l

«i

gal(qui grandement defiroit à auoir l’aide amp;nbsp;le confort du Roy d'Angleterre,pourdo-nerdoute amp;crcmcurauxCaftillans)mcit fon Côfcil cnfemble:amp;làfurdetcrniinéq*j* Maiftrc Alphonfc Victat,fouucrain patron amp;nbsp;maiftre dc toutes les nauircsamp; gallécs de Portugal,fcroit armer amp;nbsp;aparcillcr fept gallécs,amp; dixhuit grofles nefs,8d les amcneroit cn Angleterre,pour venir querir le Duc dc Lâclaftrc.Si fut appelle Alphonfcjamp;luy^“^ raijpauxde dit qu’ilfc dcliuraft d’ordonner les gallccsamp;lcsncfs,amp;fcpartiftdcPortugal5amp;-'y^'^y“ Portugal,en- Angleterre.Alphons Victat ne feiourna guercs dcpuis,amp; fit tout ce que commode uy «y^^**» d^itx fut;amp;fcpartir,vniour du Port dc Portugal,amp;fcmeitcn mcrauccrarniéc.IJ5f“'^^”f'5^ eLanclaflre, àvolonté,amp; furent en fix iours à Brifto,amp;là entrerent.Pour ces iours efto/ent tousses wwlfrfF« Seigneurs d’Angleterre,ou cnpartic,cn la marche eft Galles, carie Roy fy tcnoit.Bcs nouuclles futlcDucdcLacIaftrc toutréiouy,amp;auançafes bclôngncs,amp;riàcft°'*^^4^*^ les Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers,quideuoientalleren Portugalaucc luy,amp;fe rcnoicnttous furlc’pays,amp; aulfifaifoient les Archers, Au haute amp;nbsp;au Port dcBrifto auoir deux cens j vailfcauXjtous appareillez pour IcDucamp;pourfes gês,parmy l’armée de Portugal, amp;nbsp;ƒ ftoit l’intention du Duc qu’il emmeneroitaute luy fa femme ,amp; fes cnfaÂs:amp;firogt;tdc . beaux mariages cnCaftill^amp;cnPortugal,auantlônrctour,car il ne vouloir pas« toit rctourncr,amp; bien y auoir Âufe,car^vcoit lesbefongnes d’Angleterre durcs,amp;le Ro/ fon neucu,icunc:qui auoit dclcz luy périlleux cofcil,pourquoy il fen departoit plus'O • lonticrs. Auantfon dcpartcmcnr,cn la prefence dcfesfrères,il ordonna fonfils,Mo*^' feigncurHcnry,Comtc d’Erby,Licutcnâtdc tout ce,qu’il auoit cn Angleterre,J:fielt dcIczluyfagcamp;bóConfcil.LefilscftoitpourlorsbcauChcualicr amp;nbsp;icune,amp;auoirf- nbsp;I

fié fils dc Madame BIanchc,latrcsbonncDuchefle dc Lanclaftrc.Auec*fanicrc,AI^

'”*gt;-3’ damelaRoync,PhiIipped’AngIetcrrc,icncvcyoncqucsdeuxmcillcurcsDamcs,ne^

plus noble códitió,ny ne verray iamais,amp; vcfquilTc ic mille ans. Ce qui eftiropo®^

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qiijmd le Duc Ichan dc Lanclaftrc eut ordonné toutes fes befongnes cn Angl-^f^*'

^”^ côgéauRoyamp;àfcsfrcÆs,ilfcnvintàBrifto,amp;futlàquin2eiourscntourl3W^^j tmbar quot;nbsp;^ *^‘^ targea amp;nbsp;apparcilÂ, amp;nbsp;furent misamp;aualcz dedans Icsnaucs, ^dcdanjli^y^ .^ du D^uc7el.an g^rs * amp;nbsp;ballangcrs,chcuaux plus dedeux mille,lcfquclsauoicntlàpourueânf^‘^^ ^''^ J tla/lre^ptur Jef^^^oinCjhâiereySc enue douce,bien ^ largcmcnr.Si entra IcDucdcLanciafi'^tnVnc ] eendreenEß- gallécarméc,moult belle Sigrandc,amp;auoitdelezluy fagrofic nef,pourfoncorps, f'ai^ne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pou^a Duchefiè Côftancc fafémc,quidc grand courage fen alloitcn ce voyage-t-3t ,

‘f^nredef^ pre elle e/peroit bicnà retourner enfon heritage de Caftillc,amp;eftre Royncauätfon retour

^3uoitla^uchcfic fa fillcfqui fappclloit Cathcrine^amp;defon fpremier mariage deux , ' Lanclaftrc ^ ^titres filles, Yfabel Sc Philippc,Iaqllct YfabcI cftoit mariée à meffire Ichan dcHollâd« , t hauoitPhi * ^^tii eüoit Côncftablc dc tout l’oft.amp;Marefchalmefiite ThomasMoriaux(lcquclauoit , lippe, ^udh auflî par mariagetvne deles filles à fémc,mais elle cftoit Baftardc.amp;futmercàlaDawf . eban^e^len in Moriclle,Damoifclle Marie dc S. Hylairc dc HaumâJamp;cftoit Admirai delà mcr,amp; de ^‘•f’-ücp- ^ÿ toute la nauiedu DucdeLanclaftrc,Thomas dc Perfy.Là eftoiét mclîirc^ on,fils wa-^quot; cingle Sire dc LuCy, m^lTircHcnry dcBcaumonf,lcSirc dc Pommicrs,mclÏÏrclchandc vnedes'^lles ^tJurclle,lc Sire de Talbof,le Sire dcBaftèr,mclfite GuillaumcW^indcfore,mclfircTho du Ducdc ” mas Traicon,mcflîrcHugucslcDc/pcnfier,leSirc dc Villcby,lcSiredeBrallô,mef$ire Lanclaftrc. Guil.de Fermitó,mcfsirc Ichan d’Aubcrucourr,mcfsirc Hugues de Haftinges, me/sire

Thoraas

-ocr page 891-

DE FROISSART.


I0l


lia?^*^^^®’’^^®*^®j*®®®’^®M®'^burin dcLiniercs,mclïircLoysdeRoceftrCjmcflîreïc-'gt;ic(r°^^-^^’^^^^^'’^ P^’^’PP^Ticicl,mcflirc lehanBouboußrejmeflire Robert Clicó, 1 ’fc Nicole CrentójHuggegin de Caurelée,Dauid Houlegaix, Thomas Alicryj Ho

deBcauceftre,9f pluheurs autreSjtous à pennons,fans les bannières: amp;c eftoient

ni« a ^®®c®5^^’^^“'®®fîChcualicrsamp;Efcuycrs,amp;bons Gens-d’armes, amp;nbsp;deux

i^ '^ArcherSjSr mille gros var|ers.Si eurent doux temps amp;nbsp;bon(aj^î commeilcftau ’[Nousputuons j’’'^dct May:qui eft volontiers ferain amp;; ioly,amp; qui vient à point) fi^en vindrent co- '?gt; »»^•'^u» ii^æ^^”*^®5^®''î^i^qucamp;deGrcncfic,amp;tantqu’onIcs veoit tout à plain deNor- *^^^’ ‘‘jfi‘^’'‘' (i{jj ,*'^^'^®ftoæi^tplus ‘^^^'^^^^^^^ voilcs,toutcs d’vne venuc:amp;:eftoit tresgran-léç^^^'^^f ^^ ''^0^ celles gallées courir par mcrjamp; aprocher les terres,eftans icelles gai

)'fniecs de Gens-d’arm es amp;:d’Archers,quiqucroycntleurs auenturcs,car on leur

*f que l’armée deNormandie eftoitfurmcr.Voircméty cftoit elle auant qu’ils fe “fanent fur les bondes de Quarenten: mais ils feurent par leurs balcngcrs, que l’ar-

'^'•d Angleterre venoit.Si fe retirèrent au haute de Harfleur.

^lt;'»gt;m(M fitijteurf cheaaliers (^ Eßeiyers de Friinee aderent au ßruiec du Fûj de Caßide.

C H A, P I T R E. XXX.

|^''auicnt riens,qui ne foit feu : amp;tcfpecialcmcntdc faits-d’armes, caries Seigneurs 1 ncualicrsamp;Efcuycrs,cn parlent volontiersl’vn à l’autre. Quand la déconfiture du '’ydcCaftille eutefté à Iuberoth(ou il prit fi grande perte : fi-comme cy defibsauez Jtçcorder)!es nouucllcs en vindrent en Francc:amp; ce fut raifon,car ceux, qui perdu J^’wt leurs amis,les plaingnoycnr. Or nappaaroiffoyent nulle part les armes,fors j GuillcjCaronauoitbicn ouy recordcrcommentleDucde Lanclaftrc deinandoit '. ^nilâge,cômcfon bon droitj’heritage de Cartille,Ôr qu’il mettroitfus,par mer, en ^^I«errc,ync grade armée detjcns-d’armes,amp; cftoit l’intention de ceux,qui en par-J%quc celle armée fe tircroit en Caftille,ou en Portugahamp;que fans faute il ne pou-^‘5^raourcr qu’il n’y eufttarnaéc.Dót,pour leur honneur amp;nbsp;auâccmenr,CheuaIicrs '[^e doute^uUl Çf^fiycrs des baffes marches fe cucillirétparlcrét,amp;cnuoierét les vns aux autres,pour ’^^ß,-^‘*^‘ æ^”'-^®^parquel chemin ils fe tircroiét en Caftille.Lcs plufieurs cofcilloict qu’ils fe raeif-J?'^°yc?artcrrc,pouréchcuerles perils de mer,Scies fortunes,amp;auffiles rencôtres J^*®pouuoycnt auoir de la nauie d’AngI.amp; les autres co^fcilloiét que non,amp; que par J'^'cheminefttrop loingtaî,5lt;:au|filcRoyd^Nauarrcn’efi:oitpas biéeler auxFrâ-f^*^^ îulTi ne les aimoir,qu’vn petit,car il difoitf amp;nbsp;voir cftoit) quo luy au oit ofté tout

IL. ^§^ ^” Normâdic:mais ie ne fay pas fi la querelle eftoit iufte.Si fe douterêt les • (^?’§nonsgrâdemct des perils de tcrrc,tant pour le Roy dcNauarrc,quc pour autres j|.|i’pfcndrelcurtour,amp;chcminparmylcRoyaumed’Arragô,i!s n’c viendroiétiamais oJ'^' Q^ l's farrefterent ôc conclurent qu’ils viédroiét en la ville de la Rochcllcfainfi

^^ ^^ mettoyent en mer.Si arriuerent dixhuit vailfcauXjSc les firent char-tout cc,qui à leurs corps appartenoir,amp; planté de cheuaux ne menèrent ils pas. j^tdils furent tous prcfts,amp; ils veirent qu’ils auoient vent à volontéjfi entrèrent de-tjf^.^^^ts vaiffeaux,amp; fc defancrerent du haurc:amp; fe boulèrent en mer. Si fingieret de-ç merde Bayonnc.Parlà,ouaftezprcs31es couenoitil pfffer.Làeftoient le Sire de ^^^ ^pouralter üiÿ’^^llttc IehâdeHandoye,leVicôtc delà Verliere, meffirc Pierre dcVdiamines auferwee du Ij '''f^Guy leBaucux,meffirc Ichan de Chaftclmorant,lc Sire de Saint-Legcr,meflirc noy de caßme. h^deFougcreSjlc SircdeBcllanncs,mcflîrc Triftan deLangurant, Môleigncurle j^ff^fs des Barres,amp; affez d’autrcs:tant qu’ils eftoient bien trois cens Chcualicr?amp; Eft ^ ‘^” ^^/^' J%tousCTcns d'eleôl:ion,amp;qui demadoient les armes.Si fingieret par nu:r,amp;curent

'nBï P^^*®^hair3amp; arnueret/ans perd amp;nbsp;fans dommage,au porc oe Samt-Andrieu cuisß,ß{-fg ^^ (leu^y^5®”^®” de grace mil trois ces quatrevingrsamp;fix,lcquatriefmeiour du mois pß^uajie. c/^^^'Çil!?quot;‘^ f^^s Cheualiers 5e Efeuyers de France furent arriuez à Saint Andrieuffi

(jf '’ftievouscompte)ils ferefrefehirent amp;nbsp;rcpolcrcnt deuxiourS. Entandis furent ^rnidedes (j'^'^ürs cheuaux hors des nefs(ce qu’ils en auoicnt)amp; tout leur harnois auffi.Si mei- Fgt;'‘f»lt;^ou a sur j^i'^fout àchargeamp;à voiturc:amp;: demandèrent du Roy de Caftillc,amp; ou on le t.rouuc-^'*^^ß^’'^^ß p f'^nleur dit qu’il fe renoiten la cité deBurgues en Efpaignc*amp;qlàauoitil vngrad nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' *•

j^*'tgt;tcnt,pour lesbefongnes defon pays. Ces Cheualiers Sr Efeuyers priretleche-'’'deBiirgues:amp; fc departirêt de S. Andrieu,amp; cheuauchcrét rat qu’ils vindret à Bur ^î^fetirerétdeuerslc Roy:leql fut moult lié de leur venue,Skieur demâda desnou

-ocr page 892-

Î02


LE TIERS VOLVME


ucllcs de France,amp;quel chemin ils auoient tenu .Ils refpondirent qu’ilseftoientvents .par mer,monter à la Rochelle,amp; qu’on difoit cnFrance5quclc Duc de Lanclaftrcmet-toit fus vne grande armée de Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers,pour mener en celle faifon en Caftillc,ou en Portugal (là ou ils fetircroicntpremieromcnt,cÄ!nclcpouuoicfauoir)öi: que le Roy de Portugal luy auoit cnuoyé,en Anglctcrrejgrandeàbifon de gallécs amp;nbsp;de vaiffeaux.Dc ces imiinelles fi fut le Roy d’Efpaigne tout penfif, plus que deuantf quoy qu’il n’en attendwtautrechofc}amp;ncfc découurit paSjà ce commencement,detoutfon couragc:mais bien fauoit,par les apparences qu’il veoit, qu’en celle faifon ilauroitforte guerre. ToutcsfoisIeRoydeCaftillefittrcsbonncchercaux Chcualiers dcFran-cc:amp; les remercia grandement de leur venue,amp;prit la parollc à Mefluc Robert de Brac qucmont,amp; à melfirelehan,fonfrcre. Robcrt(ditlc Roy)amp; vous, Ichan, quand vous partiftes de moy,l’année paflee jicvousdyamp; chargeay que vous apportiflicz, quand vous retourneriez en ce pays,des pelotes de Paris, pour nous ébattre moy amp;nbsp;vousàla paume,mais il vaufift mieux que ie vous culTc chargé à rapporter de bons bacinctsK de bones armcurcs,car la faifon appert,que nous aurons bien ou les employer. Sire rd* pondit le Sire de Bracquemont)nous auons amp;nbsp;de l’vn amp;nbsp;de l’autre,car toiifioursnc pou •^c'efiddire li- uons pas ioucr,nc toufiours armer.Verité eft quclc Roy de Caftillefittresbonnechère ^'iiH 'u”'^ ^^ ^^‘^ compaignons,amp;les fit tenir tous aifes,tamp; par tout dcliurer.Or curent ils affedion ftoitneceffai ^ deuotion d’aller en pelcrinagc,au Baron Saint-laques: puisqu’ils eftoyent venus au re. pèlerinage pays,car Ics aucuns le deuoyent de vcu.Si fe meirét au chemin tous cnfemblc,l vnpour des Francou l’autre,amp; par compaignic:amp;firent charger amp;nbsp;trouffertous leurs harnois(fi comnicfi^ fitfdits à Saint deulfcnt aller cn vnc ioumée de bataille) amp;nbsp;bienlcurfut bcfoing,qu’ainfilefilfcnr,amp;ru lajuescn Ga- rent de cc faire grandement bien confeillez, amp;nbsp;bien leuren échcut, car ils moult à befongner:fi-commcie vous recorderay cn prefent.Orretournerôsù i^*^æ .® du Duo de Lanclaftre:qui eftoit partie Sciffue hors deS ifles d’Angleterre,amp;coftoyoit Normandie.

Comment le Due ale Landaßre en nauigane vers Ej^/aigne aJpiiHit (^fl lener le ße^h^il les François tenoient eleuani Bref. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xxxi.

Tout cn celle manière,par c0paràifon,quc Faucons pèlerins,qui ont lÂig tempsfc’ iourné à Perche,ont grande faim amp;nbsp;defir de volcr,toute cn telle manière ces Che* aûchap^is’^du Maliersamp;Efcuyersd'AnglcÂrrcdefi^yentàtrouucrfaits-d’armcs,poureuxauanceri' frefint vol '. cflaycr,amp; difoient ainfi l’vn à l’autre,Pourquoy n allons nous voir les bôdes amp;nbsp;les ports • de Normandic?làlont Chcualiersamp;Efcuyers,quinousrccueilleroicnt,amp;quinoiis côbattroient?Et tant que les nouuellcs en vindrentau Duc.Or fauoitbienlc Duc,au3f qu’il ilfift d’Angl.que meflire Ichan deMaleftroit,amp;le Sirede Cambor,amp;Motfonac* amp;nbsp;grade foifon de Chcualiers amp;nbsp;Elcuycrs de Bretaign c,tauoict mis le fiege, par baillai deuant le chaftel de Breft,à l’ordonnance amp;nbsp;cômandemcntduConneftabledeFrance fi que quad le Duc ouit dire legrâd defir que fesgésauoict de trouucr les armes,«* t re à rAdmiral,meffire Thomas de Perfy,5t au Conncftable del’oft meflire lebâdenu ^Arnuêe^ lande,qu’ils adreçalfétleur nfbirc,amp;fiffét adrecer deuers Brctaignc,caril voulott* Vue de Lancia veoir le chaftel de Breft,# vifitcr les compaignons,ccux de dedâs amp;nbsp;de dehors-D*^ ces fireà Bre^f, ta nouucllcs eurent les Anglois grande ioyc.AdoncDamp Alphons Victal,lcf°^“^^æ e^/r* ^‘^quot;^ P^'^too delanauirc de Portugal (lequel cognoilfoitbienlc chemin, amp;nbsp;les entrées de a X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jpgj. jjç Brctaignc:quifontmoultpcrillcufcs)femeittoutdcuât:amp;monftravoyc.lout

CCS ioflrs le temps eftoit fi beau amp;nbsp;fi ioly,amp; les caues fi quoyes amp;nbsp;fi attrempées, quee e-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftoitgrad’daifance à aller par mcr,amp;fur rcaue,amp;finglcrét ces nefs d’Angleterre amp;.'ces

gallées de Portugal à val le vent(qui à point vcnfoit)dcucrs rembouebeure deßreft,H attendirent les mariniers la marée fi à point(car bien fy cognoifroient)qu’auccqucsles flots ils entrèrent au haute de Breft.Grandc plaifancc fut d’ouir ces clcrons des barges, amp;lcstrompettes,eux dcmcncr,amp; ceux du chaftel auflî.McflfircIchan dcMalcftroit,le Vicomte de Combor,amp;t Morfonaca,feoyent à celle heure au dilncr, quand nouucllcs leur vindrcnt que les Anglois amp;nbsp;l’armée d’Angleterre eftoit venue. Si faillirent tantoft fus:amp;coururent aux afineSjCar bien fauoient (puisque le Duc de Lanclaftrc auoit la pris terre) qu’ils feroyêt combattus:amp; que les Anglois eftoiét là arriuez, pourleuer leur baftide.Tous furent armez amp;nbsp;appareillez,amp; cn bonne volonté d eux deft'cndrc,ronlcs affailloit,amp;: fc trouuoyent enuiron trois cens Hômes-d’armes, Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers.

Moult

-ocr page 893-

Ö E FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;wj

‘°Wt furent les Anglois réiouys, quand ils furent au haute de Breft, amp;nbsp;qu’ils curent ^’étendu que les Bretons tenoicntleurbaftidc, amp;nc l’auoicnt point laiflccjamp;difoicnt ^’^■Islcsiroicnt veoir amp;nbsp;combattre: car ils auoient grand’ faim de faire armes. Orpri-^ptle bue de Landaise amp;nbsp;fes gens terre aifez près du chaftcl de Breft, amp;nbsp;du haute, SC j’i isrent tous leurs ebeuaux, ^ leurs pourucances, en leurs nefs. Mais les Dames Se .^Ûamoifcllcs iffircnt, pour leur refrefehir, Ce premier iour ils n’entendirent point à ^^utjfors que d’eux mettre àPoinôi:,amp; loger à terre,pour trois ot^J^tre iours:amp; ten-‘^taucunsdesSeigneurs têtes amp;nbsp;pauillons furies châps,côtreualle haute,affez près fumer amp;nbsp;du chaftcl de Breft: amp;nbsp;là fe tindrent tout le iour. Si la nuid: aulfi. Quand cé ^quot;'taulcndcmaii^le Conneftablc amp;lc Marcfchal de i’oft firent fonner les trompettes, ''gt;ignequ’onfarmafi:amp; meift en ordonnancc,pour aller alfaillir. Dont farmèrent ^csgensiamp;fe tirèrent par bon arroyamp; bonne ordonnance,deucrs le chaftcl amp;nbsp;la ba-j,''î'quicftoit faite,ouuréc,amp; charpentée de grand’ manicre:amp;fuft cepourdemourer ®«iitou dix ans: car il auoit3au tour de la baftidc,foirez,portes, tours,amp; bons murs:^ “^t de gros bois. Or vindrent Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers d’Angleterre (qui armes faire 'quot;■loient) iufques aux barrières de la baftide : amp;nbsp;commencèrent à écarmouchcr de ^^j*^j,*^^^ ?^fnd façon, amp;nbsp;de bonne volonté pour conquérir les barrières: amp;r ceux, qui dedans e- 74Mlt;•/rfƒrƒ^4 * ®^nt,Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers Brctons(donr il y auoit grand’foifon, amp;nbsp;de bons) à eux ^g^^det b^t^î^ ^‘‘cndre:amp;,pour auoir les armes plusàmain, ils firent oftctles bailles des deffenfes: dadeSreß^ '’'’t ils firent rrefgrand’ follic: mais ils fc confioient en leur cheualerie: amp;nbsp;vraycmentil

;ƒ auoit alfcz.Là peufltez venir grand’ foifon de beaux faits-d’arm es, amp;nbsp;de dures ren-■lt;rcs,amp;dcfortspouîfizdelances:amp; cnauoicntle meilleur ceux,qui pouuoient bien ^'^ttlonguemcntl’alainc. Toutesfois Anglois eftoient grand’foilbn. Si donnoient Mt affaireaux Bretons:amp;t par bien combattre ils gaignerent les barrières,amp; y eut de-pleclos t delàbaftidequ'ilÂtlTailloient,plus de cent Hommes-d’armes Anglois: t^^/'*quot;'’'^ Je y^rentBrctonsfurlc point de tout perdre. Quand meffire Ichan de Malcftroitamp;lc /^J^^^;^^*^^ J^^tedeCombor en vcirentla manière,fi cfcrierentlcur cry, Se dirent: Et cornent, '*quot;

1 S®cors,pcrdrons nous ainfi? Auanr, auant. Or au bien poufler, icy ne ennuient nul- ^^ correSHen,

^*':amp;boutèrent de bras amp;nbsp;de poitrines courageufement fur ceux, qui les auoient rc- v^fi^ attire-?'^Â’boutez des barrières dedans la baftidc.Làeftoienflfaits-d’armes beaux à veoir: »^'^r heu oud J ^^~onGint,dc force amp;nbsp;de f.nt,les Anglois reeuftr: car ils furent fi bien pouftezAquot; fi du’^^j'^ ^ ’^ J^’''fqu’ils ne pouuoient gaigner terre.- amp;nbsp;furent remis tous hors des barrières amp;bié nbsp;nbsp;*

^usin’oncqucs depuis ils ne pcurent gaigner,pour celle iournéc.D’autre part,fur vn ;''!cz de la baftide,ily auoit vnc tour de pierre, feant fur terre, au defeendantd’vne

.f'^que les Bretons tenoient: amp;nbsp;l’auoicnt prifc à l’auanragc de leur baft id e: amp;nbsp;la gar-;’’'fflà cut grand aflaut amp;nbsp;dur,d’Anglois amp;nbsp;d’Archers.Entädis que les Gensd armes

■f^attoictaux barricrcs,pairerét lesAnglois vn petit foflé,qu’il y auoit:amp; vindret au ^''’datour, portans pies amp;nbsp;hoyaux en leurs mains : amp;nbsp;commencèrent à piequer amp;nbsp;à f. j'b^àofter pierres,amp; à affaiblir grandement la rouit Ccux,qui eftoient fus,le dcf-j''“oient moult vaillamment amp;nbsp;hardiment, de ce qu’ils auoient: amp;nbsp;Archers trayaient nbsp;nbsp;• ^’^'’'’’içnt, qu’à peine l’ofoient ils raonftrer pour le trait, fils n’eftoient trop fort paucf-'^•Ufouyrent, amp;t houcrcnt,amp; picquerent Anglois tant,quclatour(quipendoitdc-ç ^^^x(par faute dc pié (car ils auoient tollu amp;nbsp;oftélc fondement) fouurit à moitié* ''‘’‘)quidcdanseftoient,amp;quiouuriramp;déioindrelaveoicnt amp;fenroient,fe tirèrent ^netour dtU ’ ’vn fais,fur lapins faine partie,amp; tât que la tour l’en alla à La moitié à terre: amp;nbsp;l’au' baßide du£e^e gt;nbsp;Minoura Scies compaignons dedans. Lorsy eut grand'huerie des An^ois: quand J^ ^gt;‘f^ ßtpte j^ '^veirent ainfi à découuert.A ces coups il eftoit fur le plus tard du iour.Si fonnerêt ^ «»»errepar j^^nmpettes de retraite: car pour ce iour ils difoient qu’ils en auoient fait alfcz. Si fe ^“ '^^^^nquot;-j^f'frnuStau departement delatour, les Anglois difoientaux Bretons,Seigneurs,

, Siicui-s^deraourezla ccftcnuiôt:amp;faites bon guet.Car demain nous vous viendros ^®gt;ra'ous verrez bien de quelle part nous faudrons.il n’y a riens,andeuanr de vous,qui tj’quot;^ ,®®*’'bfc. Lintention des Anglois eftoit telle, qu’au lendemain ils retourne-^ntalaffautalabaftidc: 5zla conquerroient par force, amp;les compaignons dede-(j’^sxarbien eftoit en leur puilfancc.Si pafterent lanuiél tout ainfi:car ils auoient bien 'l^oyalfez. On dit fouuent (amp; bien boneft)Bonrauroitlepcnfant:ficen’cftoitlc

i iiij

-ocr page 894-

TIERS V 0 L V M E


104

conrrepenfant.Ie le dy, pourtant que, fil y auoit en l’oft des Anglois des gensfubtikî la guerre,!esBrctons,qui fe tenoient en la baftide,cftoient auflî pourueusaffez dcvcoir^ amp;nbsp;cognoiftre quelle chofe leur pouuoit valoir,ou porter dommage. 11s cognuient dc' rement qu’il les conuenoit partir de là, amp;nbsp;tirer (quelque part^Jîieccfuft)àfauuete:fil5 nc vouloicnt eftre morts ou pris. Si curent conicil de partir, amp;nbsp;dt trouffer tout ce qu ils leitest de sreß pourroient, amp;nbsp;d^^ffer la baftidc. Si-comme ils ordonnèrent, pourle micuxilslcfi-Ce Une de mut. renr:amp; troufrerd^fttout:amp;montèrent fur leurs cheuauxiamp;laifTcrentlaBaftide.'amp;fenii-rent aux champs: amp;nbsp;prirent le chemin de Hamibout:ou il n’y a que quatre lieues delà-lis ouurerent bien fagement de ce faire,amp; de monter fur leurs chcuaux,amp;partir: cards n’auoient garde que les Anglois lespourfuyuiffent: pourtantqu’ilÿfauoicnt encores tiré nuis de leurs cheuaux hors de leurs nefs, ne hors de leurpaffagers. Mcflirc lelian de Malcftroitamp;lcs Cheualiers amp;Efcuyers, qui auccqucsluy cftoient, vindrcnt celle nuiéî: à Hamibout. Si fe boutèrent dedans: amp;nbsp;la trouiicrcnt toute ouuerte, amp;nbsp;appared* lèc.Là n’auoient ils garde des Anglois. Qpiand ce vint au matin, on fonna trompettes, pour armer l’oft,amp; traire à rafraut:^ vouloict trop bien faire la befongnc.Maisnouuel-Ics vindrent que les Bretons cftoient partis, amp;: auoient dclaiffée la Baftidc. Dontlcrî' K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pentirct les Anglois grandemet, de ce qu’ils n’auoient mis vne embukhe fus:parquoy ils n’euflent pas ainfi perdu leur proye. SicnuoycrcntlcsScigneursdcfcmparcrlaba-ftide:amp;dedans boutèrent le feu les varlcts, qui cftoient taillez de cela faire. Ainli kde uée,parlcDuc de Lanclaftrc,la baftidc de Brcft:amp; cciour allèrent voir le Due re lehan de Hollande, amp;nbsp;des Seigneurs aucuns, amp;nbsp;non pas tous,le chafteldeBreftA'p menèrent les Dames:amp;y beurent amp;nbsp;mangèrent: amp;piiisfcn rctourncrcntàlcB^H*^ Au lendemain,le tiersiour,on refrefehir, les nefs, d eaues douccs;amp; au quartw“'‘“ retirèrent dedans: ôé fe defarmerent, puis fe departirent.

Co?f;?^jef2l le Due de Laßdaßre arriva à CoulofjgKe e» G^iee:(^ cof^fKent les frif’^^'^i ^'‘^ e^ioie/si a/le'^a/tfiruice de Ca/lt//e.^fe mirent dedans la 'ville (^finreße, alcncontrc ^^ lfsy,amp;peu-âpres deeonßrent gueßue ireupe de fis fourrageurs. nbsp;nbsp;c h a p. X X X11.

LE quart iour qu’ilsauoient efté logez fur les champs, au dehors de Breft,ilsauoient eu confeil enfemble,lcDuclcs Seigncurs,amp;les mariniers de Portugal (quiy furent ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;appclez^pour fauoir quelle part ils fe tircroient,n’outcrreneportilsprciÆroient amp;'fe

ils iroyentàLiffcbonncoufilsiroyent au Port de Portugal ou fils prendroyentterre enBifquaye, ouàIaCouloi?gne;amp;fj^cntfurtel eftat le Due amp;nbsp;les Seigneurslongof’ ment en confeil cnfemblc: amp;nbsp;en fut a Alphons 'dictai,maiftre des nauiresdePortugäb • demandé.Ilrefpondrt:amp;:dit,Mefrcigncurs, pourcefu-ic enuoye qucrrc,amp;tranfinisd’ Angleterre par deuers vous, de par le Roy de Portugal, MonfcigDcur:amp; fâchez qi'^j quelque part que vous arriuiez en fon pays,vous ferez les bien venus:^ en aura grand ioye: car il defire grandement voftre venue,amp;vous veoir.On fut fur tel eftat vn temps» Si bien vnc heure, qu’on iroitprendre terre au Port de Portugal à trente lieues de Ld' febóne: amp;nbsp;puis fut tout retourné: car on dit que le plus honorable eftoit fins copar^*' fon,de prendre terre fur marche d’ennemis, que terre fur fes amis: amp;nbsp;que les ennemis, ^rdne^clu lt;juand ils fauront que nous Ærons arriuez fur cux,en auront plus grand’ frayeön^®'’5 sme de Lancia- futarreftéde prendre tefte à Coulongnc en Galice. Celle part tournèrent lasman fire deuant le niers:lcfquels auoict vet amp;nbsp;temps à fouhait:amp;ne furet depuis qu’ils fepartirétd^ Bre , haute de la miccinn imirç fur la mrr nn’ik vinHrf nr J^-nanr hanre de la Cnnlnnonc: k'Ia ancre

que cinq iours fur la mer^qu’ils vindrcnt deuant le haurc de la Coulongnc: amp;l’ ^^''^' rent, attendant l’cauc: car il y auoit baffe cauë. Si ne pouuoient approcherterrchpres. 0rvlt;^isdiraydcs Cheualiers de France, de Monfeigneurîe Ba trois des Barres A'de meffirc Robertamp;mcffire lehandc Braquemont, dcmcffirc TchandcChaftcl Mogt;'^^gt; de mcffireTicrredeBcllammcs, demeflireTriftan, amp;des autres qui eftoientvenusen pèlerinage en la ville de Cornpoftclle, au Baron Saind-Iaques, en grand’dcuotion. Qiiand ils eurent fait leur pèlerinage amp;nbsp;chacun fon offrande,amp; ils furent àl’hoftcl,non uelles leur vindrcnt,par ceux qui fe tenoient fur les frontières amp;nbsp;bondes de la mer,quf les Anglois monftroient qu’ils vouloicnt venir arriueramp;prendre terre à la Coulongnc. Auantquefommiers: ne mulets, ne cheuaux, qui leurs harnois portoient,fufrcntôc-trouffez, n’eftablez, iß ordonnèrent àpartirtantoft,amp;: venir deuers la; Coulongnc A' eux-mefnics fe mirent au chemin, pour conforter, la ville, amp;nbsp;le Chafteh amp;nbsp;direntbien ceux, qui le chaftel amp;nbsp;la ville de la Coulongnc cognoiffoient,Auançonnous:car,fclcs Anglois par mefauenture, ou par force d’armes, prenoient la villes le Chaftel delà Coulon-

Coulon^ne en Giihee,


-ocr page 895-

b E F R 0 I S S A R ï. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ïo^

®i*‘«gne,ilç fcroicnt tous Seigneurs du pays; Les Cheualicrs emprunrerét cheuaux: KBtUnt par leur bon exploit, qu’ils vindrent celle nuift à la Coulongnc (ou il y a •lUiiorzcgranj Jjçygj^ ^ diuers pays) amp;nbsp;fe boutèrent fi à poinél en la ville amp;nbsp;au cbaftcl, •ffloRlcsAngloisveflbientjamp;arriuoicntdeuantlehaure. DeceftevenuedesFran-?’$Qnfutmoult réiAiy en la villeamp;'au cbaftcl: amp;: toute celle nuid vindrent les fom- j^ftler^e ®‘crs,quiappQjfQjgj^j amp;nbsp;amenoient leurs harnois.Quand ce vint aiLmatinjCCfut grâd’ JtsainH-u-wutéde veoir entrer au haute Se la Coulôgnc,ces gallécs amp;nbsp;ces ncrsjbirmées Sgt;c char- jHes entrent §'csdcgcns,amp;dcpourucanccs,amp;d’ouirccs trompettes amp;nbsp;clerons,quifonnoientà deJ^mlaCtn'^ 'ouslcz:amp;:lcstrompcttcs du cbaftcl amp;nbsp;de la ville refonnoiêt à l’autre lcz:amp;fc combat- ^lt;’”Ç”^-toicntlcsvncscoÿrcles autres. Tantofteogneurent les Anglois qu’ilyauoit Gcns-« amies Sebonne garnifon,amp; que Françoiseftoient faifis de la ville amp;: du cbaftcl. Adoc “wcntlcs Seigneurs tout bellement, amp;nbsp;auflî toutes manières de gens, hors des vaif-^auxamp;des gallécs:amp;fc trayrcntfur les champstne point n’approchcrent delà ville. ^0«n en anoict ils que faire:car elle cftoit trop forte,amp; trop bien fcrméc:amp; fi cftoiét icnpouruciisdcbonsGcns-d’armcs:amp;: ils en veoicntbienles apparences.Au dehors ^lavillcdc laCoulongne auoit aucuns hoftcls Ôe maifons de pefeheurs amp;nbsp;de gens de ®îr.Lîfe trayrent les Seigneurs:amp;felogercnt:mais il conuint faire beaucoup d’autres i^pucdeia-J’gis: car il en y auoit trop petit. Pour tout le premicriour, qu’ils arriuerent au port de d^ßre prend ■’Coulognc,le fécond,le tiers,amp; le quart,furent ceux tous embcfongncz,quiàcefai- terre er fi U^e ''ordonnez eftoient, de décharger les gallécs amp;nbsp;les vaifleaux : tant y auoit de pour- fret delà Cen-^îoecs amp;dc chofes,amenées amp;nbsp;vuidécs hors des nefs. Si furent mis les cheuaux tout ^•quot;^quot;f-*'kmcnt hors des vailfcauxSc des gallécs: qui auoient efté en naues plusdequinze ^.Si eftoient tous foulez 5ôopprcftez:quoy qu’ils euflent efté bien gouuernez de '’'0samp;dauoines,5r à boire d’eauë douce: mais autant bien les griéucla flcurcurdcla ^r:corne elle fait les gens. Si fi#cnt menez,amp; pourmcncz,amp; refrefehis de nouucllcs ^iwcances, amp;nbsp;de freshes cauës.Quâd tout fut mis hors des gallécs amp;nbsp;des vailTcaux, ''’dcniada au Duc qllc chofe il vouloir qu’on ordonaft de la nauie.Il refpôdit, le vucil x, put ^t i^„ J'^'tous les mariniers foient payez de leurs peines: amp;nbsp;puis face chacun fon profit: car daßredonne ƒ’»«n donne bien congé:amp; vucil bien que chacun fache,quc iamais la mer en An- co^éifis vaifi wrcnejÄireray, tant que i’auray ma pleine fuffifance du Royaume de Caftillc: ou ßlt;»i^*^ ^^•l’‘ quot;quot;'ourray en la peine. Le commandement du Duc fut lors accomply. On paya les

] /''’icrSjlîbicnqu’ilsfccontcntcrcnt.Puisfcdcpartircntfluandilleurpleuramp;iflîrét 7quot;-’' y' .port de la Coulongnc: amp;fcn allèrent les aucuns en Portugal, amp;nbsp;les autres a Lille- ia^dne. ^'’'’C)0u à Bayonne, ou à Albay en Bretaigne, ou en Angleterre. Sachez que nul ne • 2'®oiira derrière. Le Duc de Lanclaftrc amp;nbsp;les Anglois fe logèrent à la Coulongnc: ^quot;pwau fort.mais au dehors, en petites maifons,qu’ils trouuerét:amp; aulfi ils en firent j^'^onuellcSjdc bois amp;nbsp;de fucillcs:ainfi que Gens-d’armes fe logcnt.Enuiron vn mois, ^uSjfut le Duc de Lanclaftre à la Coulongnc, fans point partir, fil n’alloit voler ou J'tr:cailuyamp;:aucuns Seigneurs d’Angleterre auoient fait venir chiens amp;oifcaux fleurs déduits,amp;cfprcuicrs pour les Dames. Encores auoientils amené cnlcurs /’moulins pour moudre,amp; pour faire farincSjamp;fours pfeur cuire.Dc telles chofes ne f'''’'*lspointvolonticrsdépourucus: puis qu’ils cheminent «i pays de guerre. Leurs * ’quot;'figcursalloicnt tous les iours en fourrage,là ou ils en penfoient trouucr:mais plâ-dourrager ne trouuoient pas: car ils eftoient logez en poure pays, amp;nbsp;defert. Si les quot;“tnoit allerrrop loing,pour fourrager. Or fauiferent les Compaignós,qui en gar-quot;''’neftoient en la Coulongnc,lc Barrois des Barrcs(qui volontiers amp;nbsp;bien lauoigt;chc-Mcr,amp;reculer fcs ennemis, quand il en cftoit befoing) amp;nbsp;lehande Chaftcl-Mo- • ’quot;'ifemcflire Robert amp;nbsp;meffire Ichan de Braquemont, Triftan de la laillF, amp;nbsp;les au-'’(quand ils feurentque les fourrageurs chcuauchoicnt ainfi follement) amp;nbsp;dirent ^“'quelqueiour ils fcroicnt au deuant,amp; leur fcroicnt payer,vnc fois pour toutcs,lcs •''’SciesIcuécs, qu’ils auoient faites au pays. Si farmerentvnc fois: amp;nbsp;montèrent à

'»il: amp;nbsp;partirent cnuiron deux cens:amp; prirent guidesfqui de nuid les menoient au-’quot;' des bois amp;nbsp;des montaignes) amp;nbsp;f adrecerent au poind du iour, fur vn bois amp;nbsp;vnc »»taigne, qu’on dit au pays l’Efpincte : amp;nbsp;là fe tindrent furie plt;s, que bien fauoient: pilleur auoit efté que les Angloisfourrageurscheuauchoient: amp;nbsp;voireftoit: amp;c-^’mtbien trois cens. Quand ces fourrageurs eurent cherché tout lepays(amp; auoient '»gt;outé deux iours, pour mieux exploiter, amp;nbsp;pour auoir plus grand fourrage) ils rc-

-ocr page 896-

Io6


LE TIERS VOLVME


tournèrent arrière : amp;pour venir à la Coulongncjüs ne pouuoieut paffer par autre parti que parlaniontaigncdcl’Efpinetc. Quand ils furent là embatus,mcffircleBarroisdc5 Barres amp;nbsp;les Chcualiers amp;Efcuycrs Frâçois, qui en embufehe furlepaslesattendoict) leur faillirent au-deuant, en criant Les Barres, Au Barrois . f^ furent ces fourragdir^ tous ébahis:car la grcigneur partie ne portoient nulles armeurÂ. Il y auoitcnuironiiX vingts ArchersjŒii fe meirent bellement en deffenfe ÿ: ordonnance: amp;nbsp;commencerez à tirer, Senaurd^^t par leur traidjdes hommes amp;nbsp;des Chcualiers: amp;nbsp;quand leurtraiô , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut paffe, il s getterêt leurs arcs ius,amp; fe meirét là les aucûs,à defféfe de ce qu ils auoicrA

Pet^njintit j^^ autres fe muffoictamp;embloiét,pour eux fauuer.Qipe vous feroy iciong compte?Dcs JuVHc^ei2- ^’^°^’’ c®quot;5 Anglois fourageurs,qui là cftoient,il en y eut bien morts^cuxcens.amp;ledc' claflre,par Li mourant fe fauucrcnt3au mieux qu’ils peurent,par buifrons,amp;par bois: ouils feboutc-gamißa Fran rent3amp; ougcns'dechcualncpouuoiétentrer,OrrcuindrcntlcsfuyansdcuantlaCo«-^effi JeUct»- longne: qui recorderent ces nouucllcs,6c comment le Barrois des Barres,amp;faroutclr5 i'gt;»^gt;^^' auoientruezius. Lorsfémerueillcrent ceux del'oft: amp;nbsp;fit armer meffre Thomas Mo' riaux,M arefchal,plus de cinq cens: amp;nbsp;montèrent à cheual: amp;nbsp;luy-mcfme monta: Âepr’Z Jcpénon de Saint-Gcorge:amp;femeit au chemin,amp;à trop grâddefirdctrouucrlcsFraæ çois, amp;nbsp;cheuaucherent tant, qu’ils vindrcnt àl’Efpinete, amp;nbsp;fur le pas, ouils tronucrent leurs gens morts. Dont, quand ils furent là vcnus,ils ne trouuerent riens,quelcursg^ tous morts: car les François cftoicutlà retraits, amp;nbsp;rentrez au chemin par lequel ils ne* • ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftoictvcnusiamais:amp;,quinelcsyeuftmencz,ilsn’ciiffcntfcutrouuerlcscfclos.Silrn

retournèrent fans riens Eure: amp;ainfi comme ils eftoientàvnedemie lieucdelcuro , ils regardèrent: amp;veirent fur cofté les François qui rcntroientauchafteldel^^'’“' longne.Si furent moult courroucez: mais améder ne le p eurer, amp;nbsp;furent ceiourmozi blaftnez aucuns de l’oft: amp;mefmcment le Marcfchal de ce qu’il cuuoyoit, ou auoitenvoyé fourrageurs, ne côfenty aller àleurs gens fimpltmcnt,amp;fansGens-darmes:quaa il fentoient leurs ennemis près de l’oft logez,Pforrs affez pour ruer ius cinq cens ouM 75 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cens fou rrageurs: amp;nbsp;proprement le Conncftableamp;le Duede Lanclaflrclenblafnic-

rcnt,tant qu’il en fut tout honteux,mais il f cxcufa:amp; dit que,fans celle fois, ils y anoirt efté dix fois: amp;nbsp;point n’y auoient les fourrageurs pris dédommage. Mcffirc Thomas (dit le Duc)foycz vne autre fois plus auifé:car il auicnt en vnc heure,ou A vniour,qu« point n’auient en cent.

Commefgt;( le Duc de Landaßre (^ /o9l fi» oßgt; ^uéud ils eurent Jê/oumé vn mois a U Cm-longue,fen partirent (ß cheuaucherent deuers la vide Sad.d-latjues en Galice à ^^^'‘ ment il y entra par com^oßtson. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xxxiu.

QVandleDucdcLanclaftrc cutfeiournéà laCoulongneenuironvnmoisffirom __^me ic vous compte) amp;nbsp;qu’hommes amp;nbsp;cheuaux furenttous bien rcfidchisou cul côfêil qu’on délogeroit de Ià,amp; f é iroit on dcuers la ville de S. laques en Galicc(o“ il y auoit meilleur pays, amp;plus gras,amp;plus plain pour chcuaucher) fi-comme il lut fam le Due Je Lan- On délogea delà Coulongnc, amp;nbsp;puis fe meit on au chemin, quand on eut touttrouiƒ• claflreJdnge Si chcuauchoient en trois lÂtailles:lcMarefchaI prcmicr,à tout trois cens Lances* gt;• Je Jeu^icd cens Archers: amp;nbsp;puis le Rue,à tout quatre cens Lances, amp;nbsp;toutes les Dames enla com cenliingne,c^ p^jgj^jj..g, ^5^ rArrieregardc cftoit le Conncftablc,mclïirc Ichan de Hollander »forts tire vers Saint jargement ic bien,quatre cens Lances, amp;nbsp;fept cens Archers; Scn’aHoientqucl’^P»-'. l^a*‘^ '^^ ^quot;^ meirent trois iours à venir de la Coulongne à la ville de Saind-Iaques. Vous deuezU-uoinquc le pays dcGalicc,pour la venue duDucdcLanclaftre,eftoitmoultcfftaye;cat • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ils reflongnoient grandement fapuiflàncc. Le Marcfchal de roft(qui cftoitcnlAuanZ'

garde)fcn vintiufques en lavillc:qu’on appelle Compoftclle aupays:oulccorpsSaint laques( qu’on requiert de fi loing) giftjSc eft. Quand il fut venuiufques là,illatrouui fermée. Ce fut raifon.Mais il n’y auoit en garnifon fors les hommes de la ville: earn A Cheualicrs de France ne la vouloient prendre à leurs perils,pourla tenir ne garderho-norablement iufques à outrance:car elle n’eft pas trop forte à parler contre telles gens, que le Duc de Lanclaftrc auoit mis au pays de Galicc.Le Marcfchal cniioyadcuantvn Heraut,pour fanoiréjuc ceux dcScinôt-Iaques diroient. LcHerautvint aux barrier«: amp;nbsp;trouuale Capitaine de la garde de la ville, qui fappcloit Alphons de Senc.Illuy dit, Capitain e, cy,vn petit en fus, eft le Marcfchal de l’oft de Lanclaftrc, qui m’enuoyeicy, amp;nbsp;parlcroit volontiers à vous. Dit le Capitaine, Il me plaift bien. Faites le venir auant.

Nous

-ocr page 897-

FROISSART*


Î07

J°^pir!etons àluy. Le Heraut tourna: amp;nbsp;dit au Marefchalces nouuelles. Le Maref-ƒ* ’® partit à tout vingt Lances tant feulement, de fa route: amp;fcn vint deuantlavil-' f^orapofteUe, amp;nbsp;ti^uua aux barrières le Capitaine, amp;nbsp;aucuns hommes de la ville: J'''*farrcftoicnt. Le Marefchal meit piéà terre,luy troifefme tant feulement (fi fi- parlement h ,5''^iredeBalfct, K meflire Guillaume de Fremiton) amp;nbsp;dit. Capitaine amp;nbsp;vos gens, Marefch^l de 'jj‘°''fógncur de Lanclaftreamp;: Madame de Lanclaftrc, voftre Dalt;n£(qui fut fille du l'o^ du vue de quot;yDam Pietrevoftre Seigneur)m’cnuoycnticyparlcràvous,pomfauoirquevous ^uncl^ißref-^®“^ezdirc amp;nbsp;faire. Si bellement les rccucillirez ( ainfi que bonnes gens doiuent re- “'^^ captif-‘j^^‘‘^irleurSeigneuramp;Damc)oufcvous vousfcrezaflaillir,amp;prcndredcforcc. Sa- ”^ ‘^'^^‘‘'” ^^lt;lue,fi vous étés pris de force,vüus ferez là dedans tousmisàrefpée:parquoy les “ |J^^5l’ycxempleronr.Refpondit le Capitaine,Nous ne voulons vfcr fors que par rai-/i^nous voulons volontiers amp;:loyaument acquitter enuers ceux, à qui nous fom-j^^^' Bien fauonsque Madamede Lanclafirc, Madame Confiance, fut fille au Roy ^^ Bietre de Cafiillc,amp; que, fele Roy Dam Pictrefuft dcmouréaupayspaifible-^%cllc cftoit droite hcriiiere de Caftille. Or font depuis les chofes muées autre-Ij’^i’t: car tout leRoyaumcdc Cafiille demoura paifiblementamp;quittcmcntau Roy /’’fy fou frère, par la bataille qui fut à Montiel: amp;nbsp;iurafmes c^us en ce pays à tenir le p’HenryàRoy:amp;ily futtenu tant comme ilvcfquit:amp; auffi iurafmes nous à tenir à j^ylcRoy Ichan fon fiis:qui efi à-prefent. Si nous direz quelle chofe ceux de la Cou-^'’s'le ont dit,ne fait, enuers vous: car il ne peut pas efire que, ce mois quauezlà fc-s’''c,amp;logédeuantla ville, vous n’ayez eu aucuns traittez à eux. Refpondit meffire .J®'’’îs Moriaux, Vous dites voir, Nous les y avions voircment eus. Autrement nous ?ƒo^lscn fuffions pas pafiez ainfi: quoy que la ville de Coulongne foit plus forte que ■.'quot;^ idles que celle ville cy. levons diray quelle chofe ils ontfait enuers nous. Les ?‘’''ncs de la ville tous quoyementfefont compofezànous: amp;nbsp;ont dit aufiî qu’ils fe-^’volonticrs touteeque vous ferez: mais, fe vous vous faites aflaillir, ne defiruire, ^”'16feront pas. Si le pays de Galice fe rend à Monfeigneur amp;nbsp;à Madame, ils fe ren-Q’’lau(ri:amp; de ce allons nous bons plcigespar-deucrs nous: qui bien nous fuHifent« J quot;^^^liien dikrefpondit le Capitaine.Nous voulons bien aufli tenir ce traittc.11 y a en-r^üRoyaume grâd’ foifon de citez amp;nbsp;bonnes-villes. Si cheuauchez oiitrc:amp; nous J'^ en paix: amp;nbsp;nous ferons fi-comme ils feront: amp;nbsp;de te vous baillerons plciges, amp;nbsp;?’Magcs. Ncnny, refpondit le Marefchal.^Ccs traittez, que vous mettez auant, ^“®foientpasà Monfeigneur le Duc, n’à Madame aulfi.-car ils veulent venir loger Ij^fte ville,amp; tenir leur cfiat: fi-comme Seigneurs amp;nbsp;Dames fe doiuent tenir fur leur t^C’Si nous refpondez briéuement lequel vous voudrez faire,ou fe vous vous fe-. ^illiramp; prendre de force, amp;nbsp;tous defiruirc. Monfeigneur (dit le Capitaine) don-pOus va petit de loifir de parler enfcmble:amp; nous vous en refpondrons tantofi. le yjMdit le Marefchal. A ces mots fe trait le Capitaine à part: amp;nbsp;rentra en la ville. Si t., '1 la place accouftumée, ou toutes gens fe retrayoient pour efire cnfemble: amp;: là j^^ Mrtoutes les gens de la ville. Qviand ils furet tous^enus,il leur demóftra moule .^''''ent;amp; leur dit amp;compta,de poinéfen poinól,toutes Jfsparolles, que vous aviez • jfR^'amp;cmcfemblequcfinalementils furent d’accord dercceuoirlc Duede Lancla-/Mblement,comme leur Seigneur Si Darne: Si les tiendroient en la ville,tant cô-l^“^tur plairoit à efire: fe lapuifiance du Roy Ichan de Cafiille ne les en oftoit Si 1e-jj '^MSjl’il auenoit ainfi,quc,quand ils aurolent efté là amp;nbsp;feioume vn an ou d^x, ou ^''^^plaifance,Si tant Si fi petit comme il leur plairoit à eftre,ils fe departiflent du pais

en Angleterre, ou à Bordeaux, ou à Bayonne, ou autre partf là ou il leur ’d^O'tàcftrcle micux,fe le Duc ne les laiflbit fi bien amp;nbsp;fi fort pourueus de bons Gens-p^?'s,quc pour eux tenir amp;nbsp;garder contre leurs ennemis, que, pour celle caufe que *’®*®'‘o‘equot;t' pourueus ne garnis, ils rendroient la ville, Si la mettroient es mains ç ‘'oyiehan de Cafiille, ou de fes Marefehaux: amp;nbsp;vculoicnt efire quittes de leur foy. L^ villede^, ^^âittez accepta liément meflire Thomas Moriaux: Si dit qu’ils parloient bien Si à flt;^gt;jues enca-J^bamp;quclcDuc SilaDucheife ne demandoient mieux. Lots fcrctournaleMarcf- ^f^^,‘^i*fregt;Kent 1 ’leners les gens: Si puis l’en alla deuers le Duc Si la Ducheffe, quil’attendoient fur ^“T'

j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-1 PeßeUe^endue

•accordatous CCS traittez:au{quclsilsbe contredirent point:maisles ^„ pui deta--'o^'^”'^'^^’'5 ^' ^^^^^^ ^^'^^‘ ^* cheuauchcrent liément, fi comme cy-deflus efi dit Si claire,par ci»» ' P^^5amp;en ordonnance de bataille, Si en arroy, iniques à la ville de Sainét-Iaques. postten.

-ocr page 898-

LE TIERS VOLVME


Ï 08


Enuiron deux petites lieues Françoiles delà ville de Saind-IaqucscnGalicevin «n au dehors,en proccflîon,toutlc Clergé de la ville, en portant dignes,reliqucs,cr^x,t gonfanons, hommes,femmcs, amp;nbsp;cnfans, contre la venue du Que amp;nbsp;de la Duché e, apportoient les hommes de la ville les clefs des portes auecque^eux:lefquclles ilspr« ÊntréeJesDue ^*^”*^^’^®*‘*^ ^^ bonne Volonté, par femblant(ic ne fay fils eftoient feints ou vrais) au ^^Duche/e de ^^æ amp;nbsp;à la Ducl^#c tous à genoux, amp;nbsp;les recueillircneà Seigneur amp;nbsp;Dame . Am iw i-adriflreenla trerent par ces iours en la ville de Saind-Iaques, amp;:le premier voyage quilsnrcnt,i ville de saind allèrent tout droit àl’Eglife de Sainôl-laqucsJc Duc amp;la Duchcflc,amp;touslcurscn /aijnes. fans: amp;nbsp;fc meirent en oraifons, amp;àgenoux, deuant le benoift corps Sainüamp; aion Saindl:-laqucs:amp;:y firent grans offrandes, amp;nbsp;grans dons, Sc me fut Ait que le Duc 'ƒ Ducheffe, amp;nbsp;leurs deux filles à marier, Philippe amp;nbsp;Catherine, fc logèrent en ^quot;“^Z® amp;: maifon deleans: amp;nbsp;y firent leurtinel. Les autres Seigneurs, mcflirclchandc 0 lande amp;nbsp;médire Thomas Moriaux,amp; leurs femmes^e logèrent en la ville, ^ autres « rons amp;nbsp;Cheualiers, quilogcrfy peurent: amp;nbsp;Gens-d’armes furies champs, à 1 entour c la ville de Sainól-Iaques:amp;qui nepouuoit trouuer maifon, il faifoit loges dcfuei c debois,qu’ils coupoient (caril enyauoit affez au pays)amp;fe tenoienttous ailes dec qu’ils auoient. Chairs amp;nbsp;forts vins trouuoient ils afrez:dont ces Archers bcuuoicntu^ qu’ils fe couchoicnr31e plus du tcmps,tous yures:amp; moult fouuentpar le boire (carec ftoit en moifrons)ils au oient la fiéurc,ou au matin fi mal en leurs tcftcs,quilsnelcpou noient ayder tout le iour.

Commeni les François efianspartis dé la Ceulongne^ (^ retonme^tts le Rejl ^^ ^'* /ii/ie i^rent grandement leur projet fur fin pajs, pour en fnsfrer les enn(^'^'

CHAPITRE


XXXI III.


QVand le Barrois amp;nbsp;Ichan de Chaftel-morant amp;nbsp;les Cheualiers EfcuyersQ^''^'^ ■^ Chaftel de la Coulongnc feftoient tenus amp;nbsp;là gardez,entendirentquelc uc amp;nbsp;la DuchelTe eftoient paifiblcment entrez en la ville de Saind-laques, amp;nbsp;q“ ^^^/ auoit rcceus,fi parlèrent enfcmble:amp; fc confeilierent quelle chofe ilsferoicnt:amp; dire, Il ne nous vaut riens icy demourer,nc tenir.Nous n'y aurons iamais nullcèonncaucn turc. Retrayon nous àBurgues,dcuers le Roy. Si fuirons quelle chofe il voudrarair • 11 ne peut eftre qu’ilnevoift au-deuantde ces Anglois:car,(41 les laiflcconucnir,nain f loger au pays,petit à petit ils le conquerront, Si feront Seigneurs de CaftiHe: amp;nbsp;nous eft plus honnorablc allez delàallcr,qu’icy demourer. Ce Confeilfut tenu, llsfordon Départies nerent pour partir:amp; troulfcrcnt tou t:amp;iff rent hors du chaftel,amp; de la Coulongnc de'laCoiàin^^ ^^^ recommandèrent à CCUX, qu’ils y auoienttrouuez, quand ils y entrèrent: amp;'prircn Jne^fèretirans guides,qui cognoilToicnt le pays.Bien le conuenoit. Autrement ils cuflcntcftércncon A L«« versie trez.M firenttant,amp;cheuaucherent fi bien parmylc pays deBifquayc,en codoyant a rej de CaßUle. Galicc, qu’ils vindrent à Leon enEfpaigne. Pources ioursycftoitleRoy amp;laKo)nf, amp;nbsp;tous fes gens.Quand ces Cheualiers de France furent venus deuers l®^°y’* ^jj^. volontiers: amp;nbsp;ce fut raifon. Si les recent doucement: amp;nbsp;leur demanda des non« ■ • quoy qu’il en fauoit alTczéls en dirent ce qu’ils en fauoient: Si commet a poin'- ‘ drent à la Coulougne,tout ainfi que les Anglois entroient au haute: qui encore^ trou uerent fept gallées amp;nbsp;vailfeaux deBifquayc, chargez de vins: lefqucls ces Angloiseu rent à leurprofiramp;lcs marchas curettâtoft tout védu.Dit le Roy, Ainfi va deguene. S n’eftoict pas fagcs,quand ils fentoient l’armée d'AngEfor mer, qu’ils n’alloicnt quelque • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;part ailleurs.En nom Dieu,Sire(refpondirentlesChcualiers)ilsfcftoientiàtraitsauu-

ueté. Car Ils vins amp;nbsp;les marchandilcs, qu’ils menoient, ils difoient qu’ils auoient chargées pour mener en Flandres: amp;nbsp;auoient bien ouydirc,parmarinicrsdcSainâ-An* drieu,que,lcs Anglois eftoient fur mer amp;nbsp;fur les bondes de Bifquayc,amp;quevoircftoit que le Roy de Portugal leur auoit enuoyé gallées amp;nbsp;gros vailfeaux: Sccuidcrcntquils

vent les oils ^v’ les armées.

le contraire : ficomme il appert: car par laCoulongne font entrez en Galice. Dont dit le Roy,EntA vous Cheualiers de France,qui cognoiffezles armes,amp;quifanez quec’eftquede Cheualiers t amp;nbsp;oftoyers, plus que ne font les gens de ce pays (car plus les auez hantez amp;nbsp;vfez)que pouuez vous fuppofer n’irnaginer des Anglois?nccom ment fc porteront ils cefte faifon? Par ma foy (rcfpondirent aucuns, amp;nbsp;chacunpar luy) Sire, malement le pouuons fauoir: car les Anglois font couucrts: amp;nbsp;ne peut on fauoit quelle

-ocr page 899-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iogt;gt; ,

2'*^llfchofeilsfcr5tjn’ou ils le trairont,fors que par fuppofition.Nous fuppofons ain-gt;^ le Due de Lanclaftre fe tiendra tout ceft Y uer,qui approche en la ville de Saindt j^i^Sifes gens là enuiron: amp;nbsp;courront le pays de Galice: amp;nbsp;conquerrôt petits forts: ^^^“cronraux viures amp;nbsp;aux pourueanccs:amp;,cntandis que le temps palfera,amp; que *:retournera, f eiftameront traittez entre le Duc de Lanclaftre amp;nbsp;le Roy de Portu-gt;* le concorderont cnfeml^e:feiamais alliance fe doit faire,ne «l^itauoir:car nous 'ndons vn poind: qui eft pourquoy nous croyons le mieux qu’aniances fc feront,, j^^^trc chofe:car IcDuc de Lâclaftre a mis hors d’Angleterre toutes fes filles,mariées p’’’tarier. Il en a deux: dont rvneaura(fi-commc nous fuppofons)voftreauerfairc de (^^fi’^- ^»s^^r^ t^PS^I’^ïQucliechofceft bonne (dit le Roy)qucieface? Nous le vous dirons. Sire, ’'’‘^ ^J^ Barres t|,^^*^®”^^®5^hcualicrs.Faitcs,fur les frontières dclaGalicc,garder voz villcsamp;voz '^.^„‘/i,j^’*^\’^‘^ ’cauXjlcsplusfortsiamp;lespIus petits forts faire abbattre.On nous donneàentédre xn^caßtUe: 1 ''oz gensjparmy ce Royaume, fortifient monftiers amp;nbsp;clochers: amp;rerraycnt là du ç ’pays leurs biens.Sachez que ceft toute perte amp;nbsp;confufion,pour voftre R oyaume. k ^“’“‘^‘^^Anglois cheuauchcronr,ccspetits forts,ne ces Eglifcs,nemonftiers,nc Goureront ricns:mais feront rcfrefchisamp; nourris des viures qu’ils rrouucront dedâs: ji2'’P?'’f*^fowlcurgucrrc:amp; conquerront le demourant..Si vous difons que tous tels ij’ftortsfaites abbattre en ce rcmps,cntandis que loifir vous enauez: 5c abandonez , '•’’Quifcratrouuc dcdans(filn’cft mis deu2t es fortes villes,citez,amp; chafteaux,dc-1 Meiourdc laTouffainds,ou au plus tard dedans le iour de la SaindAndre) aux vo-j, 1 ^tns-d’armes. Encores vaut il mieux qu’ils en viuent, amp;nbsp;qu’ils en ayent la gaigne '' ^^pi^offit,que voftre ennemy. Si mandez encores par efpecial, amp;nbsp;par certains fages ttb*?'^ ^^'^°^’'^ Confeil, tout voftre cftat,5c l’affaire de voftre pays, au Roy de Frâ-f^J 3fcsoncles,Monfcigneur^eBerry amp;MonfeigncurdeBourgongnc: amp;lôientin-.^^‘‘’cziuftcmcntjqu’à rEfté,qui rcuienf,ouauant,fi toft commie le nouucau temps fe-tîit?*'’.^3“®’’pourra cheuauchcr,il vous appert la plus forte guerre, qu’oneques fut ijj ^g^fjUepar le Prince de Galles, ne par autruy. Et eferiuez lettres piteufesSd C*’’'“^“Ppl*antauRoy, amp;nbsp;à fes oncles, qu’à ce grand beloing vous foyez recon-

^’”’’ ^®^°*’5 Gens-d’armes, que vous puiffiez réfifter contre voz ennemis, Sc (j^'’^vofti* Royaume:vous auez grandes confederations enfemble le Roy deFran-^p’^^Sjö:aulTi les a eues voftre predeceffeur de perc;tclipmêt qu’à ce befoing le roy jjp^’nec amp;nbsp;le noble Royaume de France (qui pins peut: que ne fait toute Angleterre t5^''“ö'''krout mis amp;nbsp;conioint enfemble) ne vous faillira. Et foyez certain,Sire Roy, * f handle Roy de France Sz: fes Confaux feront informez iuftement amp;nbsp;vniment de ji^f^VozbefongneSjilsy entédronttellcment,que vous vous cnapperceurcz,amp;quc d?^*^dommage en ccfte guerre vous ne prendrez, amp;nbsp;fâchez que Chcualiersamp;Ef-'!ci))^''^^^'°y'^’”’’^^^ France.(qui fe défirent à auancer) à petit de parolle amp;• deman-j^^'’tfe trairont de ccfte part3pour trouuer les armes,car maintenant ils ne fc fanent l^^P^ycr.Nous vous le difons:pource que François amp;nbsp;Flamans ont paix enfemble -aliéna fait ljL?*’’‘i temps n’y fut)amp; font tréucs des Anglois amp;nbsp;dc^François de ceux de par de- autant dire a. Lp i^tcde Loire,tiufqucs à la Saind-Iehan Baptifte,qui v^nr.Si verrez venir amp;nbsp;af- ^*-*’^^^^”^^ L ^^ns-d’armeSiCheualiers Si Efcuyers de France,à grand effort,tant pour trouuer —'^ ' ««t,: ‘^’^®“’^®“^t’c®‘'59uepourvcoir cepays,amp;lcs Anglois:qu ils ne vcircnt(tels y „-^„ ^^^^^^ ^^'’^4ucfmais.-Mais,Sire,hous voulons,^ le vouus confeillons pour voftreproffit, rim en autres |it?Î^P*^^*ts forts,cglifcs,amp;monftiers,fur le plat-pays foient abandonnez amp;nbsp;dgfem- ^uteurstains ^^°’’^^°y^ ‘^^ demouranr. Rcfpondirlc Roy de Caftillc,vous me tout le cotra^re ^ict nbsp;nbsp;loyaument;amp; ie le feray de cy cri auant,amp; ordonnc,fans auoir coftieil deffus ^^?'lt;'^ ^quot; rre-

^Voft'^^x°'^ ’^’^^ttuSc defemparc ce,qui ne fe peut tenir:amp;vous abandonne, comme f^f^-^^^*^^ L !-®’^P’‘êdretout cc,qui en tels forts fetrouucra.Les copaignons dirent,.Sîre,c’eft^-^^^^^p ^.^^ Ççjj'’'r:amp;nous y entendrons volonticrs,amp; aiderons à garder amp;nbsp;fauucr le demourant. 1384.4» ehap. *tEf*^^^'^°''^’ft^’^ ^^ ^°y ‘^^ Caftille dit amp;nbsp;fit à fes gens3amp; par efpecial aux Ghcualicrs 147 du 2. roi. ftch y^'’^^®Francc,portaaux Compaignons deux cens mille francs de proffit:amp; cf- ^t me/mes tout (j^’'''nent à ceux,qui eftoient allez premièrement en Caftille^quand le Duc de Lâ- ^fs^yl'fde-^ ^^ Coulôgne,amp; il f en alla à la ville de Saindt-Iaques en Galice. Lo rs fu- ^“'L ^ 'quot;^.. ^itsc*''|*?’^^®^°y^’’’’^®“®^’’ft^^^^(fiquot;t^oinmcicvous recordc)tous abadonnezpetits «^*^A/^ 'dp f ^'’^ tnonfticrs:qui nulle puiffance n’auoient d’eux tenir. Lors furet attrapez fg^^e^ ^ A„, “’yfins fur le plat-pays:qui auoiét fortifié Eglifes amp;nbsp;monftiers:amp; là dedans retrayt ^ne.

k

-ocr page 900-

no nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VO LV ME leurs biens nicublcs,vins,bleZjauoines,chairs,amp;: autres chofes.amp;les y vouloientamp;cui doientbien tenir Segardenmais il leur en auintdu córraire,car CheuaÜcrsamp;Efcuycrs PiUerle des y cnuoyoient leurs gens,qui tout prenoient: amp;: les pourueancc^qu’ils y trouuoientjbi Françtii^;^ foientaporter,OU amener à leurs logis;mais l’or, amp;nbsp;l’argent qu’ils trouiioient,amp; dont ils CafiiUans meß rançonnoicntlcs villains dupays,ou ils leur faifoient rachapterTcurs biens, tout ce ne Mes fir leur venoit à nulle co^oiflance, fors à cux:mais le boutoiqjit en leurs bourfes: amp;nbsp;tant firét flae-pajs. nbsp;nbsp;aucûs panures copaignons,qui cftoiér plusfubtilsamp; plus auétureux les vus que les autres (car toufiours en y a de mieux pourucus) amp;nbsp;qui eftoient ilTus hors dcleurshoftcls amp;nbsp;maifons balfemcnt amp;nbsp;pauurement montez,qu’ils auoient courfiers,ou gcnctsdcfc-iour,cinq ou fix,amp; groflcsccintu'rcs d’argct,amp; mille ou deux mille f#cs en leurs bourfes: amp;nbsp;ils alloient (cipoir)tous à pié en leurs païs,ou fur vn pauurc rouflin. Ainfi gaignc-rent les Compaignons, qui fc trouuerent a la prémière venue en Caftillc: amp;nbsp;tout paya le plat-pays:car il fut tout rifflé,couru,amp; mangc,dc leurs gens mefmes: carilsnc vou-loient pas que leurs cnnemis,en euffent ioyc,n’aifc.ÇJ2aand nouuellcs furcntvcnucscn France,aux autres compaignons,que panures Cheualicrs amp;nbsp;Efenyers eftoient enrichis en Caftille, fi furent plus émeus amp;nbsp;plus aigres à partir de leurs maifons, amp;nbsp;aller en paignc: puis qu’on pilloit aulTi bien fur terre d’amis, comme d’ennemis.

JDes grant appareils dP pearueances, ^uigénéralementfurent faites elepar le Rojpar nut ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Royaume de France^en intention d’aller en ^ngleterre:auce vn meieiefit de lu Karl

de François Attremen^ iadis l’vn des Capitaines des Gandois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. x xxv.

Bien eftoient le Roy de Rrance amp;nbsp;fcs oncles, amp;nbsp;leurs Confaux, informezdu voyage que le Duc de Lanclaftre deu oit faire, auant qu’il fe dcpartiftoncqucs,niffift“°’'^ du Royaume d’Angleterre(car renommée court,va,^ voie par tout tantoft)^^*^'^ uoient que le Royaume de Caftille auroit à fairc:amp; pourec,^ pour y remédier,auoinc Duc de Bourgongne fi legércmét fait paix aux Gandois,pour aider amp;nbsp;adreccrauxw-fongnesamp;neceflitez du Roy deCaftiIlc:enucrsquilcRoydeFranccamp;IeRoyaumec-ftoient grandement tcnus,parplnfieursraifons:car par leroy de CaftilleSeparfcs g«, amp;par fcs nauircs amp;nbsp;armées de mer,cftoiétles befongnes du Royaume de France alicï en bon point. Aucc tout ce,lc icunc Roy Charles de Francc,auoit trop grandcaffcdio d’aller à main arméc,amp;: àpiiffance de Gés-d’armes amp;nbsp;de vaifleaux,au Royaume dAn-glctcrrc:amp; en auoit de fon accord totis Cheualicrs amp;nbsp;Efenyers du royaume de France * nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;parcfpccialfon oncle le Duc de Bourgongne, le Conneftablc de France, leCow^

de S.Pol(iàcuft il pour femme la fœur du Roy Richard d’Angleterre)^ le Seigneur e Concy: amp;nbsp;difoient ces Seigneurs,amp;aufti la grcigneurpartic delà CheualericdcFran ce, Pourquoy n’allon nous vnc fois en Angleterre, veoir le pays Scies gens, Scappre”' ■f Cefle claufi dreIc chemin? fi-cômclcs Anglois en leur téps l’ont appris en France? Dontila»’^ remififelen t qu’en celle année mille trois cés quatre vingts amp;nbsp;fix, tanrpour rópre amp;nbsp;brilerl’arm kfins del'Au dc Lanclaftre,Sc pour la retraite hors de Galice Ôc de Caftillc,que pour dóner cremeur ff^^r. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aux Anglois,Sc veoir amp;nbsp;fauov comment ils fc maintiendroient: trefgrans, amp;nbsp;tre^•

• appareils fe firent en Frajjce,^ que généralement furent tailles alTifes SclcuefSiui' , tes gens,tant es citaz Sc bonnes-villes,qu’au plat-païs:tcllementquc puis cent^quot;^ blablcfubfidenc fut mis nelcué en France,ne vcus aufti dcplusbcauxScpbsg^^'^^??. pareils par mer:8c tout l’Eftéiufques au mois dc Scptcmbrc,on ne fit que moudre ƒ f* ncs, ^ cuire bifeuit à Tournay, à 1’1 fle, à Douay, à Arras,à Amiens,à Bethune,a SainC • Omer, 8cà toutes les villes voifines dd’Efclufc. Car telle eftoitrintennonduRoyu^ France,Scfle fon Confeil,qu’àrEfclufc on môteroit en mer, Scparlàoniroitcntrcrcn Angleterre, amp;nbsp;tout le pays dcftruirc. Bien riches gens parmyleRoyaumedcFrancc, pour l’aide de ce voyage,Sc pour auoir des vaiffeaux afrcz,eftoicnt taillez,ou tauxcz,au tiers amp;nbsp;au quart dc leurs chcuancc: Scpluficurs manières de gens payoicnt,plusqu $ n’auoient vaillant,pour accôplir Ic payement des Gens-d’armes.Mouuant d EfpaignC) duport dc Seuille iufquesen Prucc, ne demoura gros vaiffclfur mer,ouïes François peuflent mettre leur «nain ôcarreft, quctoutncfuftrctcnu,pourleRoy amp;nbsp;pour fcs g«gt; fil cftoit dc leur priué,ou de leur obeyflancc.-lcs pourucances de toutes parts arriuoiet • Sc vcnoient en Flandres, grandes amp;nbsp;großes, dc vins, dc chairs falées, de foins en ton ncaux,d’auoines,dc lel,d’oignôs,dc vcrius,de bifcuit,dc farines de graiftcs,dc raoyauX i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’œufs battus en tonneaux,amp; de toutes chofcs,dont onfc pouuoitauifcrncpourpclef* fioua«

-ocr page 901-

DE ß R 0 Î S S A K T» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îit

^'Î'^æ-itemps aucnir, qui ne le vciH,iam;iis ne le voudroit ou pourroît croîrc.Si furent . ê'’^urspnez,efcrits, amp;nbsp;mandez iufques en Sauoye, iufques en AHemaigne, amp;nbsp;furie , ^co^chantjiufques en la terre du Comte d’Armignaç:Slt;;fnrêt priez les Seigneurs

®**^^ vd^age aucc le Roy: c'eftaflauoir le Comte de Sauoye (qui fut rc-''3cinqccnsLancts)amp; d’autre part le Comte d'A rmignac5amp; le Dauphin d’Auuer-’ '«(quoycjucces Seigneurs fuflentloingtains, Sinefauoient,amp; fauoirnepouuoier, Wenn ceftearmée fe faifoit)fi fir^t ilsfaire Ics^poumcaccs fi granofesjfi groires,amp;: fi j ‘hblcs,quemcrueillcseftaupenfer.‘n’ou les biens eftoient pris, quiarnuoienten ji^odrcs par terre amp;nbsp;par mer^à Bruges,au Dan,amp;à rElçlufe. Et furent desk Saind-Ie-j’®cnuoycz quelle en Hollâde amp;nbsp;cn.Zclâde,à Meldebourg,à ZcçcchieI,à Doiirdrcc,à ^^®'î®^®‘’®’iLcgdc,àHcrbcn,à Ledeifà Lebriellc,amp;cn toutes les villes fur. mer, ou tiuieres rentrans en mer,tQuslcs'grosvaiircau?£donton fcpnüuoitaide.r,amp;:.toutle-j^ ^îmcnéàrElclufe. Mais les Hol}andoisamp; Zdandois difoient (quaud on lesauoit quot;^z^ retenus) Si vous voulez que nous foyons à vous, Sianoirnofireferuiee,fi nous py^ttout fcc; autrement nous n’irons nulle part. Là-eftoient ils payez (dont ils furent ^®’)auant qu’ils partiftent ne voufiflent partir de, leurs hautes, ne de leurs maifons. j^l''‘:4PU's que Dieu créa le monde on ne veit tant de nefs,ne de gros vaifleaux enfem-dæomcilycutenceluy anenlamcrauhaurederEfclufeamp;Rlanquergc.Caraumois , '“'ptcmbrcjcnl’an defrufdit,ils furent nombrez à i2 87.vaiireaux, Cefembloitdcs^^_^^^^'^^^^^ [,’gt;isarEfclu(e,àquircgardoitenla mer,vn grand Bois.La nature du Conneftablede ^arméede fra J^icCjiucffire Oliuicr de Cliffon, fordonnoir amp;nbsp;appareilloit à l’Entreguier en Bretai- ce au mois de pAucctoutce,leConneftabledeFrancefaifoitfairc,ouurcr,amp;charpenter,enBre- se/xembre fSoCjlcnclofturc d’vue ville, toute de bon bois amp;nbsp;gros merrien, pour afieoir en An- 1386. ‘^rre,Iàou il leur plairoit,quand ils auroict pris terre,pour les Seigneurs loger amp;nbsp;re-j^’*f'îpourcchcuerlcs perils dc?réucillemés, amp;nbsp;pour dormirplus aifc,amp; mieux à feur: *Wd on fc délogeroit d'vneplace amp;nbsp;on itoit en autrc,ccllc ville cftoit tellcmct ou-’'%ord()née,amp;rcharpétée,qu’onlapouuoit deffairc,partrauées,ainfi qu’vnecourône f f^ffeoir membre à membre: amp;nbsp;y auoit grand’foifon decharpctiersamp; d’ouuriers,qui ’’voient compofée amp;nbsp;ouurée, amp;nbsp;fauoient comment elle deuoit aller: amp;. de ce eftoient , Wus, ft auoient grans gages. En celle armée, qui deuoit aller en Angleterre, ic ®'’'gt;ypoint nommer le Duc de Bretaigne, ne qu’il fift nuises apparences amp;r prouifions 'quot;Flandres: neleDucdeTouraine,lj ieunefrejpduRoy: neleComtcdeBlois. Mais '’'’^nypouuoientpas aller. Ilconuenoitqu’ilen demouraften France,pouraiderà ^’^dcrle Royaume. Qm euft efté en ce temps à Bruges,au D2,amp; à rEfclüfe,amp; euft vcu • ‘’quot;iiincnt on cftoit fongncux d'emplir nefs amp;nbsp;vailfcaux,de mettre foin, par torches, en ’’’'Beaux,de mettre bifeuit en facs,de mettre aulx,oignós,pois,fcucs, amp;nbsp;olietes,orges, ’’'W,lcglcs,blez,châdelles de cire,houfcaux foulicrs,chauffes à houfcr,bacincts,ef-Ws,couteaux,haches, coignées,pics,haueaux,cloux de bois,boeftcs pleines d’oi-|'’'nits,cftoupcs5bandcaux,coutes-pointes pour dormir, doux pour ferrer chenaux, ^cilles à verius, amp;nbsp;bouteilles à vin aigre,pots,godetsu:fcuelles de bois .amp; d'eftaing, Wers,bacins,orcieux, porcs gras,hafticrs,ouftils de cuifine,ouftils de boutcilicrie, nbsp;nbsp;*

Ws pour autres offices,amp; toutes chofes dont on ne fc poi%oit paffer, amp;nbsp;quiferoient '’''^effaires .à feruir corps d’hôme,à aualler en nefs pai;tonncaux,ou autrement,til euft f ce lieu e^ J'?ïnd'merucille:amp; fâchez que la diligcce de vcoir,amp; La plaifance de confiderer,y e- fiumjf filon ”ffigrande, que,qui euft eu les fiéures, ouïe mal des dents, il euft perdu la maladie, ^/^^ I’'^** Nwallcrde Tvn à l’autre,amp; contoycntles CompaignonsdeFrance , qui fo^oyent ^^^'^’ PW Ivn à l'autre , Angleterre pour perdue amp;nbsp;exiléelans rccouurcr, tcgjslcs hom- * ’'’^smorts,amp;femmes amp;nbsp;enfans amenez en France,amp; tenus en feruitude. De ce grand ?PP’rcil,amp; d’auoit la guerre amp;nbsp;l’armée de France en Angleterre,furcnt bien ccrtifiezamp;: ï'fotmczleRoy d’Angleterre amp;fcs Confaux:amp;fut pour certain dit,amp; affermé,queles f'3çoisviédroicnt,amp;l'auoiêtiuré.On ne fc doit pas émerucillcr fefi grâd appareil fut ’f0ongnc,amp;(eles Angloisdu cómcncemcntenfurcntébahis:carencores leurfaifoit h choie plus grade,amp; plus perilleufe,qu’elle n’eftoit:amp; ne fauoit nul au vray dire,en

^quot;gict.encores,par imagination,le c’cftoit pour venir en Angreterrc,ou pour affiegef^j*^ ^^ ^’bis par mer amp;: par terre:car bié fâuoiét les Anglois que la ville du módc,qu‘ils défi- ^er. ’'■’iétp!usàraiioir,c’eftoit la ville de Calais.Dequoy,pour celle doute, on enuoya gras Poürucâces à Calais,de blczamp; d’autres giainSjde chairs falées,de poifsôs falcz,dcvins,

k ij

-ocr page 902-

113


LE TIERSVOLVME


amp; de ceruoifcs,amp;:y furet enuoyezfoüuerains Capitaines mefiireThotnasdeHollâdc, le Comte de Kenr^meffire Hue de Caurcléejmefiîre Guillaume Hclincn,meflirc Dan-gouircs,meirire GautierdeWrnes, meffire Gautier Paule,meffire GuillaumeToncet, meflircLoys deMôtalbîn,mefljrc Colas d’Auberticourr,amp;cifiqcensHommes-d’ar-mes,amp; cinq cens Archers: amp;nbsp;fut ordonné auffi à dire fur mer, à Âut quarâte gros vaif-feaux^armez amp;nbsp;pourucus de Gens- d'armes amp;nbsp;d’Archcr^le Comte Richard d’Arondcl, amp;nbsp;en fa compaigÄie mdfire Henry, dit le Dcfpenficr.- amp;nbsp;eftoient trois cens Hommes-d’armes, amp;nbsp;fix cens Archers, tous bien armez. D’autre part on difoit en pluficurslieux en France,en Hainaut,amp; en Picardie,que cefte armée,qui fc faifoit en Flâdres,n’c/loit point pour aller en Anglctcrrc,nc deuanrCalais.-mais retourneroittqpte,quand onau-raine ^eur de roit tout fait,dcuant Gand: amp;nbsp;fut tcllc fois (fi-comme ic fcu adonc)queccuxdcGand feux de Gand fen doutèrent moult fort:maisils auoienttort,fils fe doutoient.-carleDucdeBourgô-

. de François ^ttremen, l’vn de leurs Gapitaines.

ßtr lalt;juetle gne,leur Sirc,ne leur vouloir que tout bien,amp;: bône paix:quoy que François Attrcmcn enißartprend fut occis ÔT mort,alfcz toft après la paix faite à Tournay:ou il rendit grand’pcinc.Mais, oecaßondepar jç ß tnort, ce ne futpas la coulpc du Ducdc Bourgongnc:n’iln’auoitnullchaincfur er e a mort j^y. ^^æy q^g François, la guerre durant entre le Duc ôc ceux de Gand, euft fait,pour ceux de fa partie,gra nd’ foifon d’apertifes d’armcs:fi-commc elles font iuftement contenues amp;nbsp;efcriptescy-deflusen l'Hiftoire: amp;,feFrançois Attrcmcnvintàpourcfîn,cc fut fa coulpe. S’il euft creu Pictre du Bois,il ne full venu en tel encombrier: car Pierre du Bois l’en auertit tresbien, quand la paix fut faite de Monfeigncur deBourgongnei' ceux de Gâd,amp; qu’il fut retourné de Tournay à Gand. Ainfi que Pictrc du Boisfordo-noit d’aller en A.ngleterrc(cômcilfît,aucc melTirc lehan le Bourfier)illuy demanda,^' dit,François, que dites vous?nc viendrez vous en Angleterre auecnousPllcftiic*quot;’®''®’ nue.Il relpondir,En Angleterre n’iray-icpoint.Ie demoureray en Gsnd.Ercoænicnt (dit Pierre ) cuidez vous demourer paifiblemcnt? car?l y a de grandes haincsfurvous, amp;nbsp;fur moy. Ic n’y demoureroye pour nul auoir.-on ne fc doit de rien confierencomun. N’auez vous pas ouydirc comment ceux de Gand occirentamp;meurdrirent iadis ce vaillant amp;nbsp;fage homme laqucmart d’Artcucllc?qui leur auoit fait tant de biens amp;nbsp;donc debons Confaux,amp;r efié en tontes leurs nccclTitez fi propice: amp;nbsp;pour les paroilcsdvn tcllicrlepreudhomme fut occis: n’oncqucslcs fuffifans hommes de la vinenallèrent au deuant:mais fen diflîmulgpcnt:amp; furent,par fcmblant,tous liez de fa mort:amp; fâchez, François,qu’aip.fi en auiendra il de vo»s,amp; de mqy.-fi i’y (lcmeure:niais ic n’y demourc-ray pas. À Dieu vous dy. Non fera(dit François) Monfeigncur de Bourgongne a tout pardôné:amp;m’a rctenu)fiicvueil aller demourer auecluy)â Efcuycrd’Efcuyeric,àqW' tre cheuaux: amp;nbsp;me monftrc,amp; auffi font meffire Guy de la Trimoille amp;nbsp;tous les Cheuz-fiers de l’hoftel,grand fcmblant d’amour. En nom Dieu (dit Pictre)ic ne vous parlep^ de Monfeigncur de Bourgongne, ne de fcs Chcualicrs(ils tiendront bien la paix) mais ie vous parle de ceux de Gand. Il en y a aucuns , à qui vous n’auez pas bien laid wol-iours à poind.Nevous fouuicnt il du Seigneur de Harfelles,que vous filles tuer? Et ƒ' cores tels? Sachez queles hayaespaffées vous retourncror,de leurs hoirs,dcuânf»quot;“r mourez longuement en eyße ville. Auant que i’y demouraffe (croyez moncoplf' /, m’eniroye demourer aucc MonfeigncurdcBourgongne. Fenaurayaulsd^pof François à Pietre)mais en Angleterre ne vueil-ie point aller demourer. Ainf tlcmoun François Attremen:amp; Pictrc du Bois fen alla aucc meffire Ichan leBourficnû'COææ® vousa^icz ouy rccorder.Orvous diray-ic qu’il en auint. Alfeztoflaprès quclap’W™ criée amp;: publiée par toutes les parties de Flandres, on deffendit, par touteslcs bonnes villes de Menfeigneur de Bourgongnc,dc non porter armeurcs,n’efpécs,ne faire pot' ter après foy. Or François Attrcmcn auoit efté en la ville de Gâd,la guerre durant,hn des grans qui y fufl,amp; pour lequel on faifoitle plus:ôc,quâd il alloit parles rucsif’ilauoit peu de trente varlets, il en auoit quarante. Ceux clloient tous réiouis, à qui il vouloir commander quelque chofc: amp;nbsp;auoit appris à tenir tel cflat: non pas qu’il voufift perle-uerer: mais il vouloir, par honneur, trois ou quatre varlets tenir apres luy: quilc fuiun-fent, par tout ou qu’il a^afl, armez, amp;nbsp;portans cfpécs,ou ballons dcffcnfàbles. (Juand les bans furent faits à Gand de par le Duc de Bourgogne,il ne cuidaft pas qiicpourluy, ne fur fes varlets, on deufl faire deffenfe: tant cuidoir il bien auoir de grace amp;nbsp;de port en Iaville:mais non eut:car,fept ou 8.iours après ce qu’ordonnance fut mifcamp; denen* fc furies armeurcs,on vint à luy:voirclc Baillifdu Seigneur pcrfonncllemét:amp;luy dit, François,

-ocr page 903-

DE È R O i S S A R T, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;üj

Y?oi$jVoiis mettez les Officiers de Monfeigneur de Bourgongne en douteamp;cn “^Çon. Pourquoy allez vous maintenant armé par ia ville de Gand, amp;nbsp;vos varlets ^’■^'portcz,amp;faites porter efpées àf deffendrejauffi bien que fi cefuft au temps de t OffenJrc^ l®fiT6ll nous endéplifift: amp;nbsp;vous faifons commandement amp;nbsp;deffienfe,depar Mófei-“^^’''’‘^^'*^lt;ii’» §iWrdeBourgongn»amp; Madame,que vous mettez tout lus.François (qui nul mal n’y ^^i^‘^^^‘ Moit,amp; ce qu’il faifoit ce n’eftoit que pour eftat)refpôdit: Sz dit,Baillif,i’obcyray vo-æntiers;carceftraifon:car icnÂiay, Dieu mercy,nulluymy ne voud^oyc que nul euft ®«pourmoy: mais ie cuidoyc bien tant auoir d auâtage en la ville de Gand,que pou-Jioitfaire porter apres moy mes efpées amp;armcurcs.Nény(ditie Baillif)ceux de la ville '^^ui Vousaucz tant faitdeferuiccs)enparlent,amp; fen émerueiilent::amp; me demandée pourquoy ie le fouffre: amp;nbsp;fem ble que vous voulez renouuellcr guerrc:ce qu’ils ne veu-«tpas.Sivous prie, Frâçois,que vous faciez tant3que ie nen oyc nulles nouuelles, ne Pjrollcs;car,ouncvoudriezobeïr,ic vous tiendroyepour cnnemy à Monfeigneur amp;nbsp;à

Warne de Bourgongne. Le Baillifde Gand fen paflaoutreà tant:amp; François fen retourna àIhoftel: amp;nbsp;fit à fes varlets mettre ius fes arm.eures:amp; entra en t vne marmoufe- t c’efiadirc t'''dlcjqueleplus du temps il alloit tout feul parmi la ville de Gand, ou à la fois il me- ™clancolici Joitvnfculvarletjou vn feul enfant,en fa côpaignie. Or auint vne fefte,quife renoitau quot;'* fi'-'naifie, l'IiorsdeGâdjen l’Abbaye de S.Pierre.11 y alla,ainfi que tout fcul.luy amp;nbsp;vn varier feu- j^ bon'd^*^* turent,fans armeures amp;nbsp;efpées. 11 fut pourfuy,amp; efpié,d’vnBaftard,fils au Seigneur de cours: fmwe 1 urlellcs(quiauoiteftétuc}lcqucl vouloir côtreuenger la mort defon pcrc:de laqucL Uauwàceux^ tuiortFrançois Attremé (fi-comme renommée couroit)cftoit grandement coulpa- ‘^uis’en vont • æ-feBaftardeftoit pourueu de fon faid: amp;pourfuiuit François deloing, amp;tant que p‘tf'lant (^ ®®lavillede Gâd,amp; loing de gens,il rattaignit,amp; écria par derriere,en difantjFran- ’^‘^'f^onnant ^Mlamorrivousfiftcs mourir mon pcre:amp;vous mourrez auffi.Ainfi que François fe ‘*P^’'^ ^^^^^ Journa,ce baftard(qui eftoir vW fort varier) luy affigna, parmy la tcftc,vn coup d’vnc mtSê^n^â jpoo.Lceoup fut grand amp;nbsp;pefant.Si le pourfendit tout iufques aux dents ;amp;fabbattit perfinne de portàterrc.Sifcn alla le Baftard tout paifiblcmêt:ne nul ne le fuiuoir.II n en fît plus. François ^t^ t^uçois Attrcmcn mourir dcuoit:car il ne voulut croire Pietre du Bois^Si luy en mé- tremeni *■ tut.(Randles nouuelles en furent venues en Angleterre,amp; Pietre du Bois le feur,il '^t^^plaignltqu’vn petit: amp;nbsp;dit. Bien ic l’en auoycauifé, amp;nbsp;chanté toutes fes vigiles, a-quot;’utque ic m’en departifte de Gand.Si luy en eft mal pris. Or querez qui l’amende. Ce ’tferontpas ccux,qui,la guerre durant, rhÔnorcient amp;nbsp;l’Aclinoiont. Pour telles dou-'’’y-iecreu meffire Ichan le BourfiA, amp;nbsp;fuis venu en Angleterre.

®f 1 Wilde dejpeup de l’arffiée mari»e des Tertinçois : amp;nbsp;du ho» ordre des ^figlod,pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Iw reß/ier, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chAp. xxxvi.

Qi^ retournerons encores aux prouifions qui fe faifoient, amp;nbsp;qui furent en ce temps ^ ‘'grandest fi großes au Dan amp;àrEfclufe, qu’on ne trouuoit point en mémoire ^^uimc^ncpar efcriturc,la pareille. Ainfi donc,on nepargnoit nomplusorn’argenr, j|Æquot;tfil pluft des nucs,ou qu’on le puifaft en la mer. Les baux Barôs de France auoiêc P 'dulc enuoyé leurs gens, pour appareiller leurs orcFânances,ôzcharger leurs vaif '’UXjamp;pourueoir de tout ce qui leureftoit befoing:car il d^ cnauoitnul vrayement, * p^^dcuft paffer:amp; le Roy(tantieuric qu’il fuft)cn auoit plus grand’volonté que nul t^wtrcs:amp; bien lcn'iouftratoufiours,iufquesàlafin.TousfefforçoientlcsgransSei-pturs,!csvns pour les autres,à faire grades prouifiós,^ à iolier amp;nbsp;à garnir leurs nefsSr t''f5vai(reaiix,amp;les enfeigner 6r armoyer de leurs armes:amp;vous dy quepeintrtsy eu-'’frop bien leur temps.Ils gaignoient ce que demander ils vouloiét:amp;: eticores n’en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

pnoitonrccouurcr.Onfaifoitbannières,pennons,t eftranneres deccndaux,fibel- ^^^^.^ ^.^^ ^’I^eincrueillcs feroit à péfer.On peingnoit les mats des ncfs,du fond iufques en cô- eneorefz’eu^e /•^^couurôit on les plufieurs, pour mieux richeffe amp;nbsp;puiffance monftrer, de fueilles mot ailleurs:

*’not:amp; deffus on y faifoit les armes des Seigneurs,aufquels les nefs fe rendoient:amp; amp;ne fày s'Uj ^ffpccialii me fut dit que meffire Guy de la Trimoille fit tréfrichement garnir fa na.-fi‘'*dro’tfgt;oint t^oufon corps deuoit eftre: amp;couftcrent les nouuclletez, amp;nbsp;les peintures qu’il y fit, 'ßendarsj pdedeux mille francs. On ne pouuoit chofe anifer, ne deuiPer, pour luy iolier, que ^ Seigneurs ne fiffent faire en leurs nauircs: amp;nbsp;tout payoient panures gens parmy le Janine de France: caries taillesy eftoient fi grandes, pour alfouuir ce voyage,que 'Pwsriches fen douloiér,amp;les panures f en fuyoient.Tout ce qu’on faifoit en Frâce^ k iij

-ocr page 904-

114 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS V O L V ME

en FlandreSjà Bruges,au Dan,8lt;: àlEfclufc, pour ce voyage cd oit feu ^“^“^^^gyjux uec renommée plus grande afrez,que Vapparêt ne fut.Dont le peuple en trop Crainte des eftok moult ébahy:amp; furent généralement proceffions ordonnées es

.An^oii,!;ai:r citcz,des Prclatsamp; dcs Eglifes,trois fois lafemaine.LelqueHe^rocelfionsc 01 ^^^ caufidel’ar- tcs cn grandes dénotions de cueurs, amp;nbsp;prieres amp;nbsp;oraifons à Die» qui!les vop * meemanne de ^ dcliurcr dc cc pcril:amp; y en eutcent mille parmy Angleterre,qui ne defnoien France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chofé que les François vinffent amp;nbsp;arriuaffent cn Angleterre,amp; difoientles |S^^^jj

paignons, qui fc confortoient d’eux-mefmes, amp;nbsp;qui vouloient réconforter les e ^) Laiflez venir ces François. Par Dieu il n’en retourneraiamaiscouilloncnrran ■ ceux,qui dcuoiér,amp; qui cure n’auoient dc payer,ou ne pouuoicnt,lt;aeftoicnt 1 que merueilles:amp; difoientà leurs debtcurs,Taifezvous,on forge cnrrancelcs gt;nbsp;' dc quoy vous ferez payez : amp;nbsp;fur celle intention ils viuoient, amp;nbsp;dcÜ’^^^°î^”^ Agit ment: amp;nbsp;ne leurrcfufoit on point dc creance: car, quand à l’accroire on nclcur ^^^^^ bonne chere,ils difoict,Qne nous demandez vous?cncore vaut il trop mieux que defpendons les biens dcccpays,que les François les trcuuétamp;aycnr.Parainu 1 1 doit on à outrance,cn Angleterre,mille liures à l’cftrclin.En cc temps fctcnoit c ^^^ d’Angleterre cn la marche dc Galles, amp;nbsp;le Comte d’Aqueffuffort auccluy-'P^f/9 eftoit tout fait en Angleterre, Sé fans luy n’eftoit riens fait. Du confeil du Koy e«® les plus cfpeciaux meflire Symon Burle, meflire Nicolas Branle, meflire Robert ^^^^ Iien,mefrire Robert dc Beauchamp, meflire Ichan Salben,amp; meflire Poulle:amp; encores y cftoient nommez l’Archeuefque dc Norduich, amp;nbsp;mclfirc oui me dcNeufuillc,frcrcau Seigneur de Ncufuillc. Tous ceuxfaifoientduRoy^^^j^’ vouloient, amp;nbsp;emmenoientainfi comme il leur plaifoit: ne les oncles du ^°y’ ^jjj jjç te de Cantebrugcamp;lcComtede Bouquinguam,n‘yauoicnt cuit nemoul“gt; * vouloient, ou fil ne vcnoit bien au gré des dcflidnonTmcz: amp;nbsp;tout cc trouble feront eftoit bien feucn France: pourquoy le voyage fcn anançoitiS^youloi ^^ Duede Lanclaftrc retirer hors du Royaume de Caftille : mais on n’auoit g^rdc q^ pour cc il deuftbriferfon voyage. Quand les Seigneurs d’AnglctcrrrcJesPrelats, citcz,lcs bonnes-villes amp;nbsp;lescommunautczdu pays furent iufterncntamp;vcritablcnic enhortez amp;nbsp;informez comment le Royaume de Fracc eftoit tout prefl devenir en n gleterre, !gt;c tout dcftruirc,fi fe tirèrent cnfemblc au Confeil: amp;nbsp;dirent amp;nbsp;regardèrent, l’vn parmy l’autre qu’il y couenoit poijrueoir:amp; fut le Roy enuoyé qucrrc,amp; efentp^ fes oncles, amp;nbsp;par tout le pays, qu’il vinft à Londres, amp;nbsp;que le pays fc contentoit mal

qu’fit auraient faire centre

farmee de France.

• luy,amp; de fon Confeil.Le Roy amp;fcsCôfaux n’oferent rcfufenamp;fcdcpartirétdclaffl^* chc dc Galles(ou moult longuement ils feftoient tcnus,amp; la Roync aufli) amp;nbsp;fenvint f Roy à Windcforc : amp;nbsp;là fe teint ic ne fay combien dc iours:amp; puis fcn partit,amp; biw“ ffmme:amp;fenvintà'V/cftmonfticr,au Palais: amp;nbsp;là fe tint. Là levindrent voir ceux, qui à befongner auoient à luy:amp; là fut le Confeil ordonné, amp;nbsp;aiiifé comment on iroiet au-. deuant de cefte grande horrib]cté,quiapparoifroit cn Angleterre. Là dit le Comte canfid di^J^ Salcbery (quick vnmoult vaillant homme, amp;dc grand’prudence) prefentlel^®/ ' gifterre jt»”Je ^’'^ oi^^^^cs Sc touslcs Prelatsamp;^arons d’Anglctcrrc,quilà cftoientaircmblez,Sircl'0)gt; amp;nbsp;vous bonnes gens, vou?ne vous deuez pas émerueilîcrfenoftreaucrfairedertancc nous veut courir amp;nbsp;venir fus: car, depuis la mort du noble Sepuiflant Roy, noftte Seigneur (qui fut le Roy Edouard dc bóne memoire)cc Royaume icy a efté entrefgraud aduéture d’eftre tout perdu amp;nbsp;exilé de luy-mcfmc, parle faid des villains: amp;nbsp;encores fait on^ienen France,quenous ne fommes pas tout vn,mais cn peril amp;nbsp;en differenuK pourcc noué appert cc trouble, qui n’eft pas petit. Car, ccluy eft fol. qui ne craint Ion

.cnnemy. Or,tantquelc Royaume d’Angleterre a efté en vnité,lcRoyauccquesfon peuple,amp;le peuple auec l^Roy, nous auons régné en vidoire amp;nbsp;en puiflancc:ncnous n’auons nulluy trouué, ne veu, qui nous ait fait trop grand tort. Si faut,amp;fi nous eft bcfoing (car nous cn voyons l’apparent: n’oneques fi grand n’apparut fus cn Angleterre) que nous nous reformons cn amour amp;nbsp;cn vnité (fe nous voulons venir en honneur) amp;nbsp;que nous Regardons ôc ordonnons, aux ports amp;nbsp;haurcs d’Angleterre,que ils foient fi pourueus amp;nbsp;fi gardcz,que,par la deffenfe de nous, le pays ne reçoiue point de blalme ne de dommage. Cc Royaume cy a efté vn long temps en fleur ; amp;nbsp;vous fanez qu’vne chofc,qui eft en flcur,a grcigncur meftier qu’elle foit bien gardée,quc quad elle eft côtournée enfruid.Nous deuôs vcoir amp;nbsp;côfiderer que cc pays eft enfleur.Car, depuis

-ocr page 905-

- DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ ii^

P^ßfoixanteanSjCheualicrs amp;nbsp;Efcuycrs,qui en font iflus,ont eu plus d’honneur en f yaits-d’armes^que nuis autres^de quelconque nation qu’ils fuirent. Or metton ST quot;**00 peine,que, tant que nous viurons, ceh honneur foit gardé. Ce fera bon, ref-’’dirent les Scigneui^,qui là eftoient.Moult volontiers fut ouy en Parlement le Cô-j^dcSalcbcry^j^ furelic fes parollcs acceptées,comme pour vfage amp;nbsp;vaillant homme. ƒ tout ce qui fut ditpar luy,amp; deùifé entr’eux, ne me vueil-ie pas longuement enfoi-| ^’(cariencpenfepastoutà fiuoir)niaisiefay bien que la ville de Çalais gardéefain ’■ommeileftcy-deffus efcrit)on ordonna à garder tousles ports d’Angleterre: là ou jj‘'Uppofoit que les François pourroyent arriucr,5v prendreterre. Le Comte de Sale- Les ports '’y(pourtant qug fa terre amp;nbsp;Ion pays marchiffoit à fille de Wifque, amp;nbsp;qu’il eft à fen- d’Anal, pour“ ®''’redc Normandie,amp;du pays de Cau x)fiit la ordonné à dire au coques les hommes ^“*^ quot;^^ ”*** to^^^J^^^’^^'^^P^y^^ dclacontréc.LcComte Deufierefur ordonné àeHreàHan' ^‘^^^^‘”^' ^'’C)adeuxccnshommes-d’armcsamp; fix cens Archers,pour garder le haute. LeCô-^^^'NorthombcHande fut ordonné à dire au Port de Rye,3 deux cens Hommes-d’ar '^amp;fix cens Archers.Le Comte Aymon de Cantebruge fut ordonné à dire à Dou j'ycinqcensHommes-d’armes, amp;nbsp;à douze cens Archers. Sonfrere, le Comte de '’’’(Juinguainfut ordonné à dire à Zanduic,à fix cens Hommes-d’armes, amp;nbsp;à douze j'’5Archcrs.Lc Comte d’Eftanfort d le Comte de Pennebroth furent ordonnez à c-j^®’portd’Orncllc,à tout cinq Cens Hommes-d’armes,amp; douze cens Archers. Mef-^HcnrydePcrfyamp;mdfire Faux dePerfy furent ordonnez à dire à Gcrnemude,à .’’’troiscens Hommes-d’armcs3amp;: à fix cens Archcrsiamp; fut mdfire Symon Burle Cabine de Douures,du chaftcl tant feulemct.Tousles ports amp;nbsp;tous les haures,enmou-'’tacIanuieredeHombre3amp; defeendantiufques à Cornouaille,furent tous pour-I^’’5amp;rcfrcfchis de Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers : amp;nbsp;eftoient ordonnez des guettes fur '’'’iontaigncs,toutcolloyantl.f mer,fur les frontières de Flandres amp;nbsp;de France, pour -’'viralevous diray comment,n’en quelle manierc.On auoit tonneaux de Gafcongne |.'’’« de vin,amp; emplis de fablon,amp; mis par coulonnes Tvn fur fautre: amp;nbsp;encores def-’tcstotincauxeftoientplanchcs:furlcfqucllesdenuit amp;nbsp;deioury auoit hommes,rc-^”'’205 en lamer:amp; ces gardes eftoient chargées,fils vcoient venir la nauirc de France ^.’PprocheTAngletcrrc,à faire fcux,amp; allumer torches là fus:amp; grans feux fur les mo-f Mpour émouuoir le paySjS^ pour venir celle part toutes gens, là ou le feu apper-^cftoit ordonné qu’on lairroit paifiblemê^e Roy d?Frâce predre terre,amp; entrer '’’''pays,amp;y eftretrois ou quatre iours,amp; tout premièrement, auant qu’on les allait ^lgt;âttrc,on iroit conquerre la nauirc,amp; toutes les nefs fur mer, amp;nbsp;d’ellruirc amp;nbsp;pren- • '’outesleurs pourucanccs,6cpuis viendroiétfur les François (nô paspourcombat-ç'toOitnais pour les haricr)ne leurs gens ne pourroyent,n’oferoycnt,aller fourrager ’’netrouueroient quoy,n’ou fourrager,car le plat pays feroitroutperdu d’auantage, ifAngleterre eft vn pays mauuais à fourrager.Si les affameroit on, amp;nbsp;mettroie on a fin '^ mefines.Tclleeftoitlcur opinio,amp; le côfcil d’Angleterre,amp; lut le pont de tCIo ''’’ccondamnéàdelFaire(fi-commeil fut)là ou vnc grolferiuicre court:qui vient d’a -[/Ip auoit ky la Comté d'Ellcxe,amp;rentre en la mer,amp;en la Yamifc,àfencontre del’Iflcdc Cloccftrc.

’■'’cpci:amp;ledit pont firent abbattre ceux de Londres,pouMlreplusà fcur,amp; vousdy M^fsapant co'‘^ ÎM les tailles eftoient grandes Sévillaincs en France lur les hommes des villes, aulfi-^''',^'’^^ ^^fi’'^ ’Anteiles en celle laifon durement grades en Angleterre.amp;tant que le pays fen dou ^'^*”^**;J * quot;^jn grand temps depuis,mais trop volontiers payoyent les gens,pour la caufe de ce pt^Mfeint^e^ Jhilsfuffent mieux gardez amp;nbsp;delFcndus,amp; fe trouuoyent bien en Angleterre cÂit tail-Urefi'^filta 'Archers, amp;nbsp;dix raille Hommcs-d’armes:quoy que le Duc de Lanclaftreeultfachar-jfdZf. • S')srandeamp;groirc,meriée en Caftille,fi-comme il eft cy-deffus contenu. t)uqucl Duc ’’’’’»parlerons vn petit:amp; compterons les accointances de luy amp;nbsp;du Roy de Portugal, J'P’iisrctourneronsà Anglcterrc.Carla maticrele defire,qui veut auffi bien parler de ‘'’’'comme de fautre.

(^nmrnent le Roy de P ortugal eßriuie affiiablemeKt au Duc de Latidaßre^ guandilßut iju il fut arriué à Saincî-Iaejues e» G a Hce^ ^ comm^eKt le Roy de Caßide demanda fcour s en France^ amp;nbsp;comment la 'vide de Rouelles en Galice'fuf prifipar les ^n-^^0i^gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE. XXXVII.

DOusfauczCfi-commeil eft cy-deffus contenu encefte Hiftoirc) comment le Duc ’ de Lâclaftrc,à belle charge de Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers, cftoit arriué à Coulon-k iiij

-ocr page 906-

LE TIERS.VOLVM'E-gne en Galice3amp; par compofition la ville,amp; non le chaftel,feftoit rcnduàluy, amp;auoict ditainfijqu’ils feroyenttout ce que les villes de Galice Icroycnt, amp;fur teleftatonnc les auoit point combatrus3n’aiiraillis5depuis qu’ils eurent dit la parollejamp;eftoiétIcDuc de Lanclaftre ôc fes enfans venus depuis en la ville de Saint-Ia^ues(laqLiellc on appelle Cornpon:ellc)Selàfetenoienr,amp; auoient intention de tenir, But qu’ils eulTentd’au-tres nouucllcs du Roy dePortugaldequcl feut de veritéqueleDuc cRoit en Javillcdc ^0^^âe'‘krtn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;femme,amp; fes filles.Si en eut grandÂoye,amp; penfà bien qu’entre eux

Saint laïcités en Galice.

Mclfagurs .du

Talvers leDuc ^^^^ ^^^ feroyent encores bonne guerre au R oyaume de Camille. Si fîtiettres eferire, deLanda^reà moult douces amp;nbsp;moultamiables, amp;nbsp;grans falus:amp;enuoya tantoft,parfescertainsmef-fagers,fcs lettres amp;nbsp;fes amitiez,dcuersleDuc amp;nbsp;lalDuchefle, lefqueh receurent les lettres à grand grc,car ils fauoyent bien qu’ils auroyent grandemêt à faire du Roy de Portugal,ne fans luy,ne fon confort,ils ne pouuoyent bien befongner,n’exploiter, en Pot-tugal,n’en Caftille.Si donnèrent beaux dons le Duc amp;nbsp;la Duchelfe aux meflagers,amp;rci qriuirent grans falus amp;nbsp;grans amitiez,au Roy de Portugal ,amp; monftroit le Duc, parles lettrcs,que le Roy de Portugal il vcrroit,amp;parleroit à luy,moult volontiers. Entants R^j de caßiHe Q^^ ^^^^ amours,ces lettres,ces falus,amp; ces amitiez couroient entre le Roy de Portugal ^Krautir/è- amp;le Duc de Lanc!aftre,fepaflbit le temps, amp;fepourueoit Scfortifioitle Roylchandî cours en Frace. Caftillc,en ce qu’il pouuoit,^ mandoit fouuent fon eftaramp;conuenant en France,pat lettres amp;nbsp;par melTagers crcablcs,en priant qu’on luy voufi ft aidcr,amp; enuoyer gransgeS' d’armes,pour aider à delfendre amp;nbsp;garder fon Royaume de Caftüle: amp;mandoitaul]î,amp;: efcriuoit,quefurletemps,qui retournoit,ii efperoitauoirtresforte guerre,carlcRoy de Portugaise les Anglois fe conioindroyent cnIemble.Si leroyent fors allez rirtoutle Royaume de Caftille,qui ne leur iroit au deuant.LeRoy dcFranceamp;lo® y feil referiuoyent au Roy de Caftillc,qu’il ne fe fouciaft en ricns,amp; ne le doutaft?carde-dans le mois de lanuier on donneroit à l’Angleterre,®!: aux AngloiSjtantdaffaire,que ils ne fauroyent auquel cntendrc:amp; quand toute Angleterre feroit perdue amp;dcfttui!Ci on fe retourneroir à l’Efté,par mer en Galice,amp; en Portugal,Ôrquot;, fe les Anglois amp;Portu galoistenoicntles champs,onlesferoitretraite de grade manicre:amp;dedansvnantou-tes ces guerres feroyent affinies. Le Roy de Caftillc fappaifoit parmy tant, car il nen pouuoit autre choie faireme nul de France ne luy venoit:fors ceux, quiprllnicr cftoitf pairez,car tous Cheualicrs Si Efcuyers(de tant loingtaines marches qu’ils fuuent du Royaume deFraneeX’en aSoyét vers Paris ScPicardie,amp; puis vers 1’111e.amp; vers Doua/ amp;Tournay,ôt:eftoit tour le pays,quatorzclieuës*dclong,toutrcmplydcGens-d armes • nbsp;nbsp;nbsp;Sz de leurs gens,amp; cftoit le peuple fi grand,qu’il fut dit à ceux,qui fembefongnoientde

la nauie,amp; qui en auoient le regard amp;nbsp;la charge,que( quoy qu’on euft grand nombrede nauircs,de galléeSjSz de vaiffeaux) fi ne pourroyent ils pas pafler du premier pairage.^ quarante mille hommes près.Dont fut ordonné Sz auifé comment on feroit, amp;nbsp;q“®** ne recueilliroit nul homme pour pafier,fil n’eftoit droit Homme-d’armes, amp;ncpouj roit auoir vn Chcualier qu’vn varlct, ôz vn grand Baron deux Efcuyers, Sz nepaUcroit on nulscheuaux,forsquepourles corps desSeigneurs, Sz atout ce faire fieordonner, auoitonmisàrEfclufegran(gt;-egardôzforr,nc nuln’eftoit efcrit,nc rccuciUydy® • ftoit droit Hommc-d’arnffcs.Mais il y auoit tant de ribaudaille furie pays,enMandres, enTournaifis,enlaChaftellenie derifle,dc Douay,Szen Artois ,qu’ils mangeoy^']^'' riffloyenttout;ôzlàfetenoyentaux fraiz Sz couftagesdespoureshommcs,amp;cftoienr de ces pillars ôz garçons mangez leurs biens, n’ils n’en ofoyent parler, amp;nbsp;failoyentees gens jàs que les Anglois,fils eulfent cftélogcz au pays.Sz eftoit grade doute que,le Ro^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Szics Seigneurs paffez outre en Angleterrc,ôztelsgés dcmourezderriere,ilsnelemei

fent enfemftlc,Szdcftruiftcnt tout,ainfi certainement qu'ils eufrentfait,felachofeiU mal allée.Entandis que le Duc de Lanclaftre, la Duchelfe, ôz leurs enfans,5z pluficurs Seigneurs felogcoycnt en la ville de Saind-IaqucSjôz fe tenoiétfurlepaysCheualiets cheuanehèe du amp;ë Elcuyers 8z compaignons,ôz viuoyent à l’auanragc , là ou ils en pouuoyent prends Marefchal de n’auomauintque melfircThomas Moriaux,Marefchal de roft,enfa compaignicmein'' 1 armeedtiDHc reMaulburin de Linieres,melfirc Ichan d’Aubcrticourt5Tierry amp;nbsp;Guillaumcde Sou-HirT^xTe’^^ » æ^“^gt;^ enuiron deu^fleens Lances,ôz cinq cens Archcrs,cheuauchoyent en Galice: ^^ wlieTe^ncdT f en vindrent à vne villc fermée, à feptlieuës de Sainft-Iaquesf laquelle on appelle au pays Rouellcs)Sz auoyent entendu que les villains, qui là dedans demouroyent,nele vouloyent tournenmais eftoyent tous rcbelles;ôz auoient rué lus de leurs fourrageurs-

-ocr page 907-

uuhKOlbbAKl» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uy

?^j‘^oifnt rcpaflez deuant leurs barrières, en retournant de fourrage, car ils auoyent C'k^*'^-*^°®P'’ ^ btifé leurs .chemins,qu’on ne pouuoir chcuauchcr,fors que deuant i^^5 3rriercs5amp;: quand ils veoyent leur plus bel,ils iffoyent hors, amp;nbsp;ruoyent lus ( com-th n”'?“^gt;4**’'^^ cftoierft)touspaffans:fuflènt fourrageursou autres, dont les plaintes 'in' ?’®''^'^®®’’5®‘’NÄrefchahJequcl y VQuloitpourueoir,carc’eftnitdefon office. Si ^d quot;,-‘’''^''^''''’ ^^P^nt celle \^llc de Rouelles, amp;nbsp;meit pié à terre» AuffiKrent tous , ^eiaroute,deuant les barrières delà villclt; Laguette-de la viljc.a^oit bien corné jg *'““®‘‘^°®^ Ifsgcns cftoicnttqus bien auifcz:amp;: aupiét dos leurs barrières amp;nbsp;leurs iiiji5^'^.”^^®*’^““^'^®®®’^’^^‘^°^°’^5(5^*^*^’^’y faifoit-p^s fain 4?tfiiQurer pour eux) Coo '^ °*'l’^’’°'*MP®ïïtczdur leurs murs.Le.Marefchal,quand il enveit la contenance ^^Mquils leferoycrit affaillir.Il fe tint tout quoy: amp;nbsp;dit à meffire lehan d’Auberti-tt»f j^^'^*'^'^'y-^®'^'î*wai’^gt;^onrezfiir voz chcuaux’:amp;allez entour de celle ville.Si j^rQezamp; auifez oir nous la pourrons plus aifement aflaillir,fans noz gens blcccr. Ils pondirent,Volontîers.Ceux montèrent fus leurs cheuaux:amp; cheuaucherent autour *ville.El!cn çftoitpas de grand circuit. Si curent plus toû tournoyé: amp;nbsp;auifefçnt ® fous les licux;amp;retournerentdeuersie Marefchabamp;lcs compaignons: quizes at-j’ooient.Si dirent, SirCjCn toute celle ville n’a que deux portes,vous elles fur\vnc,amp; ‘fciiedaloppofite,au lez dclà.Ge font les deux lieux,qui nous fcmblent les moins fiables pour noz genamp;,à falfaillir. Car tout entour de celle ville les folfez font par-; bamp;malaifez à analer, amp;nbsp;encores pires à monter, pour les ronces amp;ics efpines,qui l^Oüironncnt.Ic vous croy bien,dit le Marefchal. le demourray cyd tout vue quan- /^ viUedeKo“ '■^enoftre gcnt,amp; vóus,Maulburin,vous irez de VaMtrepart,commencer 1 affaut,Ie »ellesea Galice •^ycommcntilnouscn viendra,niais ievoy ces villainsirop volôticrsrquifappuiét ^fii'-be parles ■‘^cscrcucaiix,amp; qui regardent quelle chofe nous faifons.Voyezlcs.Ils font plus re- ^”^l'0‘^-. Ws que linges, qui mangeift poires,amp;enfans les leur veulent toliir. Des parollcs ^'ditlors le Marefchal,commencèrent les compaignons à rire, amp;nbsp;regardèrent tous ,^einont,pour vcoir les villains, (car cncoresn’y auoientils pointpenfé) amp;puisfcn ^'quot;ürnerentauecquesMauburinceux defonpennon(ou bien auoit cent Lâces,amp;çen-^ntroisccns Archers) amp;nbsp;allèrent tant, tout le. pas,qu’ils vind rent à la portc,ou ils ten-l'ntàe(lÂ:amp;làfarreflercnt. Alfcztoftaprcscommençarairaut de deux parties, ^’'’d Scfort,amp; fans eux épargner.Lcs hommes de Rouelles eftoient fur les portes: Sc ^î®gt;«ntdardes à ceux de dehors,!! tresfort, qq^rchcrs,^’Arba!cftiers,n'y firent cu-quot;''^cnnaurerent pluficurs de leurs traits,mais pourtantqu'il n’y auoit nulluy aux bar ''^ qui les deffendift(car tous, eftoient cncloz en ladite ville: amp;nbsp;fe deffendoyent de • ^''■f Sidetraifticouperent amp;nbsp;defemparerent les compaignons les bailles des barrières l^iMrent iufques à la porte.Là heurtèrent amp;: lancèrent,amp; faifoy ent la porte toute tré-‘'f^efirent ceux de Roucllcs?Qjuand ils veirent le méchefqui leur apparoiffoit, amp;: ‘'br porte vouloitpcrir à terre,ils defeendirent de leurs defFcnfcs,amp; vindrentcnla ''■^apportèrent grande foifon de bois 5cdemerrien,amp;::en appuyerêt la porte:amp;puis wncerentfernmcs,amp;toutes manières de gens,à apporter pierre amp;nbsp;terre, amp;nbsp;à cm-'fonncauxdcfqucls on auoit appuyez contre les portÂ)amp; quad les premiers-eftoiét 1 Ms,les autres eftoient apportezamp;mis fur les cmplis,amp;piÂs fongnoyent du remplir * _ Mctnent,amp;les autres eftoient fus amont, en la porte, aux deffenfes : qui gertoyent A^^-*'^ ƒ« psbarreâuxdefcr,partellcfaçon,quenulnc foloit bouter ne millier defiou.s, pour Mriqnsfilne vouloireftrc mort. Ainfitindrent les villains de Rouelles leur ville, ”‘‘”f ‘*’*‘*^^quot; Ms à la nuit,contre les Anglois,que riens n’y perdirent, amp;nbsp;conuint les Angèoisre-.?^ttarricrc,vnc grand’licuë du pays,pour venir en vn village,ou nul ne demouroit • 1 ’''^logcrcnt iufques au lendemain.Celle nuit fe confeillcrêt les hommes deRouel-'^'nfcmble,pour (auoit comment ils fe maintiendroyent enuersces Anglois,amp;cn-jMreni leurs efpies lut les champs,pour vcoir fils eftoient retournez arrière à Sainót 5^cs,ou(’ilscftoientlogezàville ba!redclaScnacc, amp;nbsp;penfoyentbicnqu’aulende-’•oils retourneroyent à l’aflaut.Donc dirent ils entre eux, Follic maintenue vaut pis Woliccoromcncée.Nous nepouuons iamaisauoirblafmc de nous rendre au Duc ƒ âclaftre, ou à fon Marefchal, car nous nous fommes vn iouftout.entier bien tenus

nousmefmes, fansauoirconfcil, ne confort de nul Gentil-homme, amp;nbsp;à la longue M ne pourrions durer contre eux,puis qu’ils nous ont accueillis-amp; qu’ils fauent cy la 'MSi nous vaut mieux rendre,que nous faire plus .ulaillir,car fe nous cftions pris pat

-ocr page 908-

118


LE TIERS VOL V M E


forcc5nous perdrions noftre corps,^^ le noftre. nbsp;Tóiis furent de cefte opinionjqueles

Angîois retournóyent au matin,ils traitteroyent à eux,amp; fc rendroyent leur vie faune, leurs corps amp;leurs biens. Voirement retournèrent lésAnglo is au matin, alfcz toll après le foleil lcuarir,cntrc prime amp;nbsp;ticrcc,fraiz'amp; nouueäux pour afamp;illir. Quand ceux delà i^etiiurJes An ville fentirent qu'ils venoient,ils mcirenthors quatre dclcurs llbmmcs, chargez pour lUisà ^tuelUi faire les traittcz.Ainfi que le MarefchalcEèuauchoit^eflbus fonpcnnon,ilregarda:amp;e veit fur les champs quatre hommes.Si dit', le croy que vcez là des hommes de Rouelles,qui viennent parler à nous faites les auant traire; Onde fit. Quandilsfurétvcnusde uant le Marcfchar,il^fe mcireUt à genouXiS^ luy dirent, Monfeigneur, les hommes de Rouelles nous enùdÿêt parler à vous.Nous voudriez vous ouiß Üqj;,dit le Marcfchal. Que voulez vous dire? Nous difons, Monfeigneury^oc nous fommes tous appareillez de vous mettre dedans Rouelles;fc vous nous voulez prendre amp;nbsp;recueillir à fauuemer, nous amp;nbsp;le:'noftre, amp;rccognoiftrons,Monfeigneur de Lanclallrc à Seigneur, amp;nbsp;Madame d'é Lanclaftre à DamCjen là forme amp;en la manière,que ceux queh Coulongne amp;ceux de S.Iaqsontfait.Ouy,ditlc Marcfchal.Ievous tiédray to’paifibles,dcvozcorpsamp;y vozbiësjmais ic ne vous afleure pas de vozpourueâccs:car il faut noz gés viurc.ReipO' dirent les hommcs,C’cft bon droit.ïl en y a affez en ce pays.Orvous tenez ainfijiep'' petit.Nous retournerons à la ville,amp; ferons refponfe telle, que vous auez dite Khitf» amp;nbsp;vous nous tiendrez voftreconuenant.Nousyauons fiance. Ouy(rcfponditleM»’ refchal)par mafoy:amp; retournez tantoft.Sur tel eftat,que vous oyez record er, retourne renteesquatre hommes,amp;viridrencàleursgcns:amp; dirent qu’ils auoienrparleaæeiii-■ reThomas,lcMarefchaldc roftdcquelpàrmy le traitté,qu’euxleurauoient fait dire u' RaueüttenGd- ^^^*^^3*^ aùoit 1.1 ville aflèuréc de toutes chofes,hors mis de viures.Ilsrefpondirent, «^ heerendue aux Y ^Y*^ part.C’eft trop bien fait. Donc dcliurcrent ils l^ortefqui fort eftoit encomblec Anglois^par de bancs,amp; de tonneaux pleins de fablons,de pierre *amp; Je terre) roumirenttoutcou-{emjießtion. uerte:amp;vindrcntà la barriereiamp;tenoient les clefs en leurs mains. Là vintleMarclchal (quidcfccnditàpic)amp;tous fe meirentà genoux dcuantluy,amp;luyprefcntcrétlesdctsgt; en difât,Sire,vous eftes cy cnuoyé(bien le fauó«)dc par Môfeigneur de Lâclaftre J:Ma dame. Sivous rendons amp;nbsp;baillons les clefs delà ville,amp;vous en mettons en poflcffion, parla manière amp;nbsp;condition,que noz hommes ont rapporté. Ainfi lcsprcn-ic,rcfpondit meflire Thomas. Donc entrèrent dedans la ville,fanscontrcdit: amp;nbsp;fc logèrent toutes gen9,lcs vns çà,les autres là,au micm^qu’ils pouÿoienT,amp; fe tint là le Marcfchal tout» iour:amp;r auant fon dcpartementjil dit à meflire Maulburin. levons deliurc cefte ville, • pour vous amp;nbsp;pour voz gens. V ous y aurez vnc belle garnifon. Par Saint-George,Site

(dit il)vous dites vray,amp; ie la pren,car la gatnifon me plaift moult bien. Ainfidémolira meflire Maulburin de Linicres en garnifon,cn la ville de Rouelles en Galice,amp;.'ault;)it deffous luy foixante Lances,amp; cent Archers,amp; meflire Thomas Moriaux retourna dc-uers le Duc amp;nbsp;la Ducheirc,à Saint laques.

Comme/ff le zJ^arc/èhaldu Due de Lanelaßre ajßai//il,amp;I»'dp^f’ eempßlio» riHt^lf^i en Galtee:(ß des ezZmbaß^deurs^que le Due enueja au dioj de Pertugal, tt»^^*r • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defentreueeir (^ fa^^er en/èfnble. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xxxviii.

ASscztoft apres ce qu’il fut retourné de Rouelles, il rcmcitfus cnuiron trois cens Lances,amp;fixcens Archers:amp;fedcpartit,ainfi queievousdy, accompa’g*^^de fon logis:amp;: cheuaucha en Galice,vne grade iournée,en fus de Saint-Iaques.amp;lcnvint deuaift vnc ville,qu’on appelle Villeclopc,quin’cftoit aufll gardce,quede villains,qui • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dedans dejjiouroyent.Qwnd leMarcfchal du Duc fut là venu,il rcgarda,amp;fit regarder

par les compaignons,fe la ville eftoit prenable par afTaur.lls dirent entreux (quandils eurent bien auifé)qu’ouy. Dont fc meirent ils tous à pié,amp;firent par Icursvarlctsinc-ncr leurs cheuauxarriere,iamp;:fordonneront en quatre parties, amp;donncrcntlcursliurees: ainfi qucGens-d'armes,qui fe cognoiflent en tel mcfticr,fauét fairc.Là prit meflireTho fZ4 quarte eß æ^s MoriauxIaprcmicrcpourluy.Lafecondeilbaillaàmcflirc YonFilW^arin.Latier tuaneutecme^ ^^^ jj^ç^jj.g j^j^^j^ d’Auberticourr,tSf auoient chacundeces quatredeffous luy,tant wfidreràdi» Qtiepout tel affautffif^foir,quatrcvingts Hommes d’armes,amp;’feptvingtsArchers.Lors s'etaija’nt'salà. approchèrent de la villc,amp;fe meirent es foflez.-amp; aualcrent tout bellcmcntf carilny auoitpoint d’eaue)amp; puis commencerentàmonter amp;nbsp;à ramper contremont,bientar-gcz amp;: paucfchez,amp;lcs Archers cftoient demourez fur le dos des foflez,qui tiroyentde ■ grand

-ocr page 909-

DE FROISSART


II?

5^'gt;^poiiuoirjamp;: fi fort,qu’à peine ofoit nul apparoir.Nonobftantle trait,amp; tout ce, fi YCndirétces villains afprcincr,amp; de grande manière, car il en y auoit grande foi-,quot;^ufTilesvnslançoycntamp;gettoyent dardes,empennées amp;nbsp;enferrées dclongsfcrs,fi ^ '^'qncqui en eftoit atteint au plain,il conuenoit qu'il full trop fort armé,fil neftoit ^'^^oublccétuallemftnt.Toutesfois Chcualiers amp;nbsp;tfeuyers^qui dcfiroycntfauanccr ji‘ wentiufques au pié des murs : amp;nbsp;commencèrent à houer amp;nbsp;à picqucr de pics amp;nbsp;de ^y^xquilsauoient apportez,^ Cquoy qu’on gettaft amp;rrenucrlàftfiÿ; eux pierres ÔC }®ôifiirlcurstcftcs,amp; fur leurs bacincts ) fi alfailloycnt ils toufîours:amp;y faifoyenc 1^ ■^ürsgransappcrtircsd’armcs:amp;:làturentbons,amp;biensairaillans,deux Éfeuyers de ’yiâutjqui làe(l^ient(Ticrry amp;: Guillaumede Soumain)amp; y firent plufieurs belles j^tpenifes (l’artnes:amp; firentvn grand pertuisau mur,auccqucs leurs aidans,amp;fccom-jj’'toycnt,rnain àmain,à ceux de dedans : amp;nbsp;gaignerentees deux freresiufques à fepe /r^’l**’®” bnçoit par le pertuis fur eux:amp; leur ofteret hots des poings amp;nbsp;des mains, 'Voient CCS deux Efeuyers deffous le pennon MonfeigneuV Yon FilWarin. D’autre ^nielfirelehan d’Auberticourt ne fc faingnoit pas : mais monftroit cherc amp;nbsp;ordon-J’jcdcvaillant Cheualicr;amp; lé tenoit au pié du mur,fonpennon d’erminc,à deux ha ^Mcgueulles,ficheen terre deîc21uy:amp;: tenoit vn pic de fer, dont il ouuroitàfon f?’)®*''gt;pourdéromprcamp;abbattrelc mur. Onfe doit amp;peutémerueiller comme les pleins de Villeclopc ne febahiffoient,quand ainfi de toutes parts affaillir fe veirenr. (quot;’element ils u’culfcnt point eu de duréc(car là auoit trop de vaillans hommes, qui Ji^’^^^æ*- quot;'’‘‘O ^ euure) mais ils fauifcrét(quand ils veirent le forr5 8ô que l’alfaut ne ^‘“itpointlqu’ils fe rendroyent. Là vint le Baillif de la villc(qui les auoit tenus en tel ,ƒ A fait conibattre,car la ville eftoit gardée de par le Roy)amp; dit au Marefchal(car il ^^mdabienlequelc’eftoit) Monfeigncur,faites ceflervoz gcns,carlcs hommes de 1 Mille veulent traitter à vou^Le Mârefchâl,dit volontiers.!!fit tantoft cheuaucher J'^taut autour de la ville,fur les foflcz^lequel difoit,à tout homme,CeReZjceffez,tac Wusorrezla trompette du Marcfchal fonner à l’alfaut, car on cft au traitté à ceux 7villc.EtàlaparoUcdu Heraut fe celfercntles airaillans,amp; fcrepoferent.Bien ena-(^''l’t mcftier les aucuns, car ils eftoient foulez amp;nbsp;lalTcz de fort alfaillir. On entra en lt;^'**^ ^iHf^ i^^taceuîdelaville.Carils dirent qu ils fe rendroyent volotiers, fauues leurs corps ^^‘gt;l’^Jgt;* Galice .^utsbienSjainfi que ceux des autres villes de Galice auoient fait. Voirc?ditlcMa-“^J^^*'^‘ j 'Hvous u’en aurez pas fi bo marché,quc les autres ot^ eu ,car vous nous auez trop ^‘[^^^[‘^ “ ” ''“’le de peine,amp;blccénoz gens, amp;:^vcezclcrcment que vousnevous pouuczplus* f’*f'Si faut que vous achaptezla paixamp;l’amour de nous,ou nous retournerons à l’af- , ^'‘'i^iVous gaignerôs par forcc.Et de quelle chofe(dit le Baillif)voulez vous que nous |S'®''Srançpnncz?En nomDieu(ditlc Marefchal)de dix mille francs. Vous deman-^^’ropditleBaillif.le vous en fcray auoir deux millc,car la ville eft poure,amp;a cfté fou “^iilléc.Nenny,rcfponditleMarefchal. levonsdonneloifir devoiès confeillerôc Jj ’‘^t enfemble,mais pour trois,ou quatre millc,ne palfcrez vous point,car tout cft no ?A’iàfuisieblafmédcsCompaignons,deccquei’cntcn à nul traitté enuersvous.

'“»tez Vous ou de faire,ou de laifler. Adonc fen partite Baillif de là,5c vint en la pla-'’*’ppclla tous les hommes de la ville,amp; leur dit. QueUethofe voulez vous faire? Si • ’^nousfaifons plus a!raillir,!esAnglois nous coquerrot de force,amp; ferôs tous morts, C 'noftrepris.Nous n’y aurons riens.On nous demande dix mille francs. !’en ay of-'ƒ fieux mille.le fay bien que c’eft trop petit.Ils ne le feroyent iamais, il nous faut en-®^haulfcr la finance de deux ou de trois mille.Dont dirent ceux delà villc(i{ui dou-'’yenttout perdre,corps amp;nbsp;auoir)Baillif, ne laüfez mie à marchander à eux, car entre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

^'’Muantque nous foyons plus aflaillis nous en payerons quatre mille.^’eft bien dit friHfcigpf „„. j,''ponditleßail!if.Ietraiteray encores à eux. A ces mots il fen vint, là ou le Marcfchal due aux An-’^ ’Moit,amp; entra en traitté, amp;nbsp;me fcmble que la paix fut faite,amp;: la ville rendue,par-ç/w par com-juxmillc francs. Adonc furent les portes ouuertes, amp;nbsp;entrèrent toutes manières de {’eßtien. S^s dedans,amp; fe logèrent là ou ils peurcnt,amp; f’y refrefehirent deux iours, 8C donna la “'' en garnifon le Marcfchal à Yon Fü-Warin, qui f y logea,à tout deux cens Lances ^3trecens Archers,amp; la tint plus de huit mois, maisl’argcftt de la redemption vint ’“proffit du Duc deLanclaftre. Le Marcfchal en eut mille francs. Apres ce que la ville 'ViUcclopcfc fut rendue à melfircThomasMoriaux,Marcfchaldcroft,parrordon-“’ice amp;nbsp;manière que vous auez ouyc, il fen retourna à S. laques, amp;nbsp;là fe tint. C’eftoit

-ocr page 910-

fon pricîpal logis,car le Duc le vouloir vcoir,amp; auoir delez luy. A la fois il chcuauchoit furies frontières de Caftilleamp;d’Efpaigne, pour donner cremeur aux François: mais pour ce temps les Anglois tenoient les champs en Galice, ne nul ne fc mettoit contre cux,car le Roy deCaftille eftoit confeillé de non cheuaucher^ oft:mais àguerroyerp^ garnifonSjScauflî d’attendre le fccours,qui deuoit venir de Fra^cCiOr futlcDucdcU-elaftre confeillé,en difantainfi.Ce feroit bon que vousamp; le Roy de Portugal parlimcï ^7'iinch^re ‘^”^®®^’’^‘^^^ozbefongnes.ilvousefcrit,amp;vousluy^fcriuez.Ceneftpasaflez,carla-faur^parltmen ^^^^^ que Ics François font fubtils, amp;nbsp;voyent trop eler en leurs befongnes, amp;nbsp;trop plus teranec le !{oy que nuls autres gens. Si couuertement il faifoient traittez auRoy de Portugal (que les Je Portugal, bonnes villes ont couronné) Scie Roy de Caftille (lequel a encores delez luy, Xenion Confeil,grande foilon de Barons amp;nbsp;Chcualicrs de Portugal : fi-comme nous fommes informez^ôc luy fiflentvnepaixffuft par mariage ou autrement) tant que de luy vous neufliez point de côfort,quc péferiez vous à deuenir?V ous feriez plus àmalaifc,quou qucfmais,en ce pays,n e de tous nous ne donnerions quatre chiuons,car vous fauezqu^ les Caftillans font les plus faufes gens du monde,amp; les plus couuers.Penfez vous que e Roy de Portugal ne fc feuft pas bien difpofer,n’examiner à la fois fcs befongnes? ae e R oy de Caftille le vouloir tenir en paiz,parmy tant que toute fa vie il fuft Roy dcPoriu gal,amp;: apres luy le Roy de Caftille,nous faifons doute(quoy qu’il vous aytmandé)qu'‘ ne vous tournaft le dos.Ainfi feriez vous dedans rué à terre. Auecques ce que vous U ucz bien reftatamp; l’ordonnance d’AngIeterte:qui pour le prefent a affez à faire defe gut der amp;nbsp;tenir contre fcs ennemis,tant des François,comme des Efeoçois.FaitesbieguÇf re deeequevousauezde gens,amp;la plus belle que vous pouueZjÔfn’efpcrczàplusuuo'f nul confort,ne refrefehiftement de Gens-d’armes,ne d’Archers dAngletcrrc, carplus n’en aurez.Vous auez efté plus de deux ans à impetrer ce que vous en auez.Le Roy ® ftreneueunevoitpaslcs chofes,qui vousélongncntf6c cfticune,amp;croitieunccon ci. parquoy le Royaume d’Angleterre en giftamp; cft en peril Sc en auéturc.Si vousaptoenez Icpluftoftquc vous pourrez,du Roy dcPortugal:amp;parlezàluy:amp;: voftre parollc\ous portera plus de proffit amp;nbsp;d’auancemcnt,quc toutes les lettres, que vous pourriez cicri-re dedans quatre mois.Lc Duc de Lanclaftrc nota ces parollcs, amp;congnut bien quon luy difoit verité,amp;qu’ó le confeilloit loyaumét.Si relpondit lcDuc,Que v'tulcz vo quf ie face? Si refpondirent ceux de fon Confeil,Nous voulons que vous enuoyez, deucts le Roy de Portugal,cinq ouèix de voz Chcualicrs,amp;du moins il y aytvn3aron,amp;’ccux remonftreront au Roy viucment:amp; Iffy diront lt;füc vous auez trefgrâd defir delcvcom Ccux,quc vous y enuoycrez,fcrontfagcsamp;auifez d’eux mefmes. Mais faites que voBgt; • nbsp;nbsp;le vecz,Sr parlez à luy haftiucment-Ie le vucil, dit le Duc.Adonc furent ordonnczpo^t

aller en PortugaI,de par le Duc,Ic Sire de Pouuins,vn grand Baron d’Angleterre,me® re lehan Abruuellc,mcffircIchan d’Auberticourt,amp;meffire lehan Souftret,tfrercBi-quot;[ily 4ugt;it ic^ ftard à meffire Ichan de HolIandc,Ie Conneftable de l’oft.Ceux Seigneurs l’ordonne-freresba- nbsp;nbsp;rent à partir de Saint-Iaques,à tout cent Lanccs,amp; deux cens Archers. Aiufiquibâ-

nards,y»ewe® y^j^j^j. pns leur ordonnance vn iour, amp;nbsp;eftoient leurs lettres toutes cfcrites,il ''^J'”-

^ ^” Efcuyerde P«rtugal,à douze Lances.Lc Cheualier eftoitnom«^ ‘‘’ fe Martin de Coignc,amp;l’Ecuyer Ferrand Martin de Mcrlo:amp;eftoient tous de 1 no ^ 'i^ol, là en nie du Roy5amp; dcs plus prochains de fon corps. On les logea aleur aile en la vulcô^J* /àmomme laques. Si furent menez deuers le Duc amp;nbsp;la Duchefle: Si: prefenterent leurs lettres, e Soulticr,er Duclesleur,ccllesquiappartcnoyentàluy:amp;laDuchcirc,amp;lcsficnncs.Parlcsden“* Soulcrce,Ze fijçj eii^ioyoit le Roy de Portugal au Duc amp;nbsp;à la Duchefle, amp;nbsp;à leur filles,dc beaux mu-^^^^ blancs,amp; bien cmblez(dont on eut grande ioyc)ôc auccqncs ce grans falus ^gw^ Richard '^enco approchemtns d’amour.Pour ce ne fut pas le voyage des Anglois,d’allcr en Portugd, ru aj'ilnele brifé:mais il en fut retardé quatreiours.Au cinquiefmeiourils fe départirent,tous cn-fafl^ue défis femble,de Saint-Iaques,amp;enuoyoit le Duc de Lanclaftrc au Roy de Portugal,en ligne freres de mere. d’amour,deux Faucons pèlerins (fi bons,qu’on ne fauoit point les pareils)^ fix Icuricrs Ambafiadeurs d’Anglcterrc,auffitresbons,pour toutes bcftes. Or chcuaucherent les Portugaloisamp;: dHDaedeLan j^j Anglois enfemblc toute la lande de Galice: amp;nbsp;n auoient garde des Caftillans, carl's Reyde^p^\^‘ cftoic’^ttfop loing. StirlccheminfacquiterentdeparollcsmeffireIchan dAuberti-'gt;-ZpLr auZ CO“^*^ ^ Martin Ferrand dcMerIo,carrEfcuyer auoit cfté,du temps pafle,cn armes,a-^'arlement en- uecqucs meffire Euftace d’Auberticourt(lequcl fut oncle à ce meffire Ichan)amp; demou-fiemUe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;roit encores auecques ledit meffire Euftace,quand il mourutà Quarcntcn:amp; cnpat-

loycntà'

-ocr page 911-

D E- F R o I s s A R T.

Wamp; iangloycntjCnfe vantant cnfemblc, entre le portdeConnimbres: ou le Roy quot;oit. Ainfi qu’ils Gheuauchoient derriere,ils rencontrerét vn Heraut,amp; fon varier,qui ^Hoit de Connimbrcs:amp; f en alloit à Saint-laques,deucrs le Ducôr les Seigneurs3amp; e-* ledit Heraut au Rc^ dePortugal, amp;nbsp;quand le Roy fut courronnéà Connimbres, ^tvcnirceHeraut:S»luy donnaen nom Connimbres. LeHeraut auoit iàparlêaux 5gneurs;amp;dit des nouuellcs.Quand Martin Ferrand dcMerlo(qiiichcuauchoittout 'pasauecmcflîtelehan d’Aulftrticourt)levcit ,il dit tantoft. Vc^cy le Heraut du pdePortugabqui ne futiong temps a en ce pays.Ic luy vueil demander des nouuel J-Hantoft ils furent Tvn dcuant l’autre,amp; dit l’Efcuyer, Ou aucz vous efté? il y a plus ’*0«! quenetm^es en ce pays. En nom Dieu(dit-il) ray efté en Angleterre, amp;nbsp;vcu le ®yamp;lesSeigncursd’AngIcterrc(quim’ontfaittoutriche) amp;nbsp;delà fuis-ic tourhépar ®srenBictaigne,amp;fu aux noces du Duc de Brctaignc,amp;à la grande fefte qu’il fît, n’a P’seiicorcs deux mois,en la bonne cité de Nantcs,quandil clpoufa Madame Ichan-’'^deNau3vre;g^ de là tout par merretournay enGcrlandc. Icfuisreuenu auPoruEn-f^'idisquclc,Herautparloit,rEfcuy.erauoitrœil trop fort fur vnéraail,quc le Heraut f®ftoitàfapoiârine:oules armes du Roy de Portugal amp;nbsp;de pluficurs Seigneurs eftoy-^•Sicoucha fon doy fur farmerie d’vn Chcualier de Portugal, en difant, Haa,veez cy '^ärmesjdont le gentil Chcualier mefurc lehan Portek farme, par ma foy ie les voy ®lt;»iltvolûtiers, car elles font à vngetil Chcualier de Portugahqui me fît vnc fois grâd ?’'ofitî:bien m’en doit fouuenir, Etadôciltrait quatre florins de fa bourfe: Szles dôna ’“HcrautAdone ledit Fîeraut le remercia grandement. Mcffirelchan d’Auberticourt ’'î^rdalcs armes,que le Chcualier portoit.Siles retint:amp; me dit,depuis,quele chap ^0!t dargent,à vne endeuture de gucnlles,à deux chandieres de fables. Qpand }cHe-^teutpris congé,amp;il fe fut party, EEfeuyer fît fon compte duCheuaHcr:amp; dit'ainfi, ^ircichan,raucz vous point feu ce gentil Cheualier:qui porte ces noires chandie-''^donticmclouc fîgrandcment?lcnc fay,dic meflîrc Ichan.Mais,à tout le moins,re-^iez moy la courtoifie,qu’il vous a faite,car volontiers cnorraypàrler.Auftîcnchc-^'ichant ne fanons nous dcquoy parler,ne iangler.Ielc vueil ,dit Martin-Ferrand de Mo,carie Chcualier vaut bien qu’on parle de luy. Adonc commença il fon compte, W,vn petit deuât la bataille de Iubcroth,quc Ic Roy d e PortugaRquand il fc dcpar g^„J^g ^g [gf,^^ 'quot;’iîConnimbrcs,pour venir là)m’cnuoya chcüauchant fur le pays, pour aller’ querre Ferrand Por-’’^‘^'^osCheualiersdu pays,pour eftre auccluy Reelle iouftiée.lc chcuauchoyc moy ôr ff^g Pertu^a^ l'’pâgt,tantfeulcmcnt.Sur mon chemin ils mevindrent d’encôtreenuironvingteinq ^quot;»«»««f «f ‘quot;cesdeGafeons.Sinemedônaygarde,iufquesàtantqueiefuemmy eux.le fupris: ^'‘^V ^■^‘*‘'^ . quot;gt;«demandèrent ou ie m’en alloye. le leur dy que ie m’en alloyc au chaftel du Ronr. ^*„flfl^^^. ®®edemandèrent quoyfaire.Ieleurrefpondy. Quérir meflîre lehan-FcrrandPor- ^^^^ luhernb ^tarle Roy luy mande,qu’il le vienne feruir à lubcroth.Donc refpondirent ils.Et le- Fa^/ueHerenco-j'Rrrandde Capitaine t de Ront,n’eft il point delez voftre Roydc Portugal?Non treeßiej rea-'Tie)maisilyferoithafl:iucmét,fillc fauoit.En nóDieu(dirêtils)il lefaura,car nous tieparecaßm. ^'gt;iïucherons celle part.Sur ces paroUes ils tournèrent leur frein,Sc prirent 1 e chemin t{^ ^’afait Ca ƒ‘^ont.Quand ils furent en la veuë de Ronr,la guette Îorna,amp; móftra qu’il vcoit Gés P‘'^»‘de ’'®cs.lehan-FerrandPortek demandadequclle partvefloyét ces Gés-d’armes. On æo^çg^^'^ “yditqu’ilsvcnoient deucrslePort.Haa (ditil)cefontCaftillans , quicheuauchent à ^f^^ ’^z^d^^^g ’®«nturc,amp; fenvôt vers S.Yraîn.Ie les vueil aller veoir.Si me diront des nouuelles,5c ßc„t^,gi^ '’'‘leRoy fc ticnt.ll fit feller fon cheual3amp; mettre hors fon pennon,amp; monta,luy ving- •{■// ^ lt;fitRonc ''‘fee tant feulement: amp;nbsp;fe départit de t Coutt:amp; cheuaucha les grans galops,pour ve- rtußanrspara-“'‘acesCaftillans:quifeftoicntià traits en cmbufche:amp; auoient enuoyé^ourir vn de »‘ft^^ae^ pen “‘sgenSjfnrvn genet, Quand Ichan Ferrand vint fur les champs 3ilvcit courir ce fi ‘ß^^ Orech §‘netcur. SiditàvnEfeuyer. Or fay courir ton genct,2cfay tant que tu parlesàcege- ’*^ -^p-^^. ““wnquiainfifefait monftrer furies champs. Ccluy refpondit. Volontiers, Monfei-ê^cur. Uferitfongenctdescfperons:amp;fcnvint dcuersle gcnctcur:amp; le fuyuitdefi P“s,que fur l’atteindre, car ccluy faingnit: qui fe vouloir faire chaccr,iufques àl'em-™chc. Q^andilsdeurentapprocherrembufchc,tous faillirent à vne fois,amp;couturée ''“sluy. Celuy,qui eftoit bien monté,leur tourna le dos. En traçant,les chaceurs cri-WCaftille.Iehan Ferrand Portck(qui eftoitfuries champs,deffous fon pénon)veit.

ƒ tfeuyer retourner engrâd’hafte,Si ditainfi,Ceux,quichacent ,nc font pas denoz g’^SjmaislontCaftillâs, Apres.Criô Portugal,car ie les vueil cobattre. Aces mots il prit

-ocr page 912-

fon glaiue:amp;fenvînt,ferant,dercfperon,iufques à eux. Le premier,qu’il confuymy meitàtcrrc,amp;lefccond auffi,Pc vingt cinq Lances des Caftillans,quilàcftoyent,i «“ y eut tantoft les dix à tcrre:ôi les autres furent chacez.Si en y eut encores deratcins, morts amp;nbsp;de naurez.-amp; tout ce veoye trefvolontiers,car ic veoyetna deliurancc. En peu d’heure ie me trouuay tout feuhne nul ne me compaignoit. Adoiec vein vers le Cheua-lier:amp;: le faluay:amp; quand il me vit,il me congnut(car il m’auoit vcu aurresfois)amp;: me e manda dont ie vÿioye:amp; que ie faifoye là.lc luy comptay mon aucnturc,amp; comment les Chaftillans m’auoyentpris.Et du Roy( ditil)fauez vousrié?PariDafoy,Sire(dy-W il doit demain auoiriournée de bataille contre le Roy de Caftillc,caricle luis venue!' rc aux Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers de cepays:qui rien n’en fauoyent.Den^ain/ ditlchanrcr rrand.Par mafoy,Sire,voirc;amp;fivous ne m’en croyez,demandezra ces CaftülâSjqnf vous aucz pris. Adonc fen vint lehan Ferrand Portek fur les Caftillans qui là cftoicnt, amp;nbsp;Icfqueis fes gens auoientiàpris: amp;nbsp;leur demanda dcsnouuellcs.IlsluyrefpondircDt que demain fc deuoyent le Roy de Caftillc Sc le Roy dé Portugal côbattrc:ôe qu ilsUP preftoyent grandement.Pour les nouucîlcs le Chcualicr fut moult réiouy,amp; tant, qü“ dit aux Caftillans,tout haut.Pour la caufé des bonnes nouucîlcs, que vous m’auezap* t hne vous portées,ic VOUS quitte tous. Allez vous en voftre chemin, mais quittez ccluy Efeuy^« puis faire rai- Ainfi là mc fit il quitter de ceux, qui pris m’auoiét,amp; il leur dona cógé,amp;no’retournai' fonde cefle va- mes ce iour à t Rouch.Il l’appareilla,amp; fc departitàheure dcminuit,amp; moyen façon! ^'‘^‘'^'' paignic.De là,iufques à la CabalTe Iubcroth,ou la bataille fut, pouuoit auoir cnuirol^ lieucs.Mais,pour écheuer les efpaignols,amp; les routes,nous elôgnafmcs noftre chemin amp;nbsp;fut nouuelles,au lendemain,des aftcmblécs,auant que nous veilfionslcs batailles^ quand nous les deufmes approcher, ils eftoient tous rangez fur les champs,IcHnyoÇ Caftillc d’vne part,amp; le Roy de Portugal de l’autrepart,amp; nefeut deprcmicrrccognol ftre noz gens Ichan Ferrand Portck,nelefquels eftoieft Caftillans,nclefquclscfloicnt PortugaloiSjfors à ce feulemét,qu’il dit,Ie croy que la greigneur parric,ou il y a plps de fc« deuxcla» pcoplc,font Caftillans.Adonc cheuaucha celle part,tout bellemét:amp;tantquc veilmes, fes fine dewef plus près des Caftillans,qui eftoient cn la bataille, tSi commencèrent à dérouter,amp;a leescr rangées venir furnous,amp;croy bien que ce furent Gafcons.Iehan-Fcrrand dit lors ainfi.Allon, félon le fins de allon,auançon nous,vccz cy noz enncmis,qui viennent fur nous. Lorsferlfcnt desef-l’Auteur. perons leurs chcuaux,cn criant Caftillc,Caftillc,amp; nous fuyuircr,8c noz gcns,qui nou5 rauifcrcnr,vindrcnt au fccouft, n’oneq^cs les batailles ne fen dérangèrent poutre,^ vintlchan-Ferrand dclczlc Roy,lcquel fur moult réiouy de fa venue, amp;nbsp;fut ceiourî • fon frein,amp; l’vn des bons de tous les noftres.Pourtant vous dy-ie qu’il mefit grâdccû“‘' toifie.'caril mc dcliuradeprifon,amp;dc mes cnncmis,qui m’emmenoyent, ne pointif n’euirccftcàlabclleiournécdc Iuberoth,fil n’euft efté. Neme fitil donevnbeaufit' nice? Par mafoy(refpondit melfirc Ichan d’Aubcrticourt)fifit,amp; aulfi par vous(fi comme iel’cntcn)fcuTiIla befongne.C’eft vcrité,ditrEfcuyer. Lors cheuauchcrcntilsvn petit plus forc,qu’ilsn’cuïrent fait,amp;tant,qu’ilsraconfuyuirentles autrcs:amp;vindrcntcc ioür(cc m’eft auis)à Connimbres,

• nbsp;nbsp;nbsp;Comme»t,à lapourfiite du ÿuc de LanclafreJe Rej de Portugal d)- lujfentreueiro^^» parlèrent efifêmlsle^c^aeeûrderenf le mariage d'ieeluj Rof uuec Philippefde Jt'D^^

tJe Läficlaßre.

CHAP, xxxix.


'Amïa^a/^du T^^ ^^ Venue des Cbeualiers d’Angleterre fut le Roy de Portugal rciouy,amp;comma-V^cde Lancia daîju’ils fuirent bien logez à leur aife.Quand ils furent appareillez,MartindeCoi ßre vers le i^oji gnc amp;nbsp;fcrraijd Martin de Merlo,qui cognoiffoientrvfage du Roy,les menèrent vcoit de Fertu^al- Ic Roy,lcfquels il reccut douccinét amp;nbsp;licment. Là facquitercnt ils dc parollcs,ainfi que bien le fauoycnt faire3amp;: puis prefenterent les faucons3amp; les Icuriers. Defqucls prefens le Roy eut grande ioyc,car ilaimoit chiens amp;nbsp;oifeaux. Si remercièrent grandcmcntle Roy, de par le Duc de Lanclaftrcamp;laDuchclfc^ainfi qu’ordonné leur cftoir,amp; dit qu’ils deuoycnt faire amp;nbsp;dire ) des beaux mulets, quele Roy leur auoit enuoyez. Le Roy ref-pondità cc,amp; dit que c’eftoit petite chofe, amp;nbsp;qu’vnc autresfois il enuoyeroit plus grans dons,mais c’eftoit accointance d’amour. Ainfi Seigneurs,qui fc défirent à veoir,doiuct faire l’vn à rautrc,pour nourrir plus grâd’ amour. Adôc on apporta vin amp;nbsp;e(pices3amp;bcu rent les Cbeualiers d’Angleterre,amp; puis prirent congé du Roy,pour celle heure, amp;nbsp;retournèrent à leurs logis,amp; y foupperent la nuid. Au lendemain ils difncrent au Palais;

amp; furent

-ocr page 913-

D Ë F R 0 I S S A R Ta nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tij

^^rcntlcsdcuxauflï(IeSiredePouuins,amp;meflïreIehantBancclle)afatabIc;amp;mcf- ^^ , r f^iehand’Auberticourt5amp;meffircIehan Santrée,àvnc autre table, auecques les Ba- AbruucUe*”* .’quot;^Qupaysquilàeftoyentiamp;làcftoit Laurencien Fongafle,Efcuyer d’honneur àu auch.précédée “J^quibiencongnoifïbitles compaignonsjamp;les Cheualiersamp;Efcuycrs Anglois,car oquot; Souftrer, .^âuoitveus en Angleterre. Si leur faifoit toute la meilleur chere qu’il pouuoit, amp;nbsp;pour Santrée. '®lcfauoit faire. Le difner,que le Roy de Portugal donna ce iour aux Cheuaüers j^®glctcrrc,futbel amp;bon:amp;nircntbien feruis. Quand ce vint apr^ le difner, amp;nbsp;on ^^^^^‘^oieeflre 1 ttait en la chambre de Parlement,lcs Cheualicrs d’Angleterre commencèrent à par “ '^ ^“^^ ç®Roy,amp;àdcux Comtes de Portugal qui là eftoicnt,lc Comte d’Angoufle,amp;le ^g^^^^ct^ (.“tcdetNauair^amp;dircnt,Sire Roy, auecques toutes recommandations, que Mon- Nauarte par '.|ncur IcDuc de Lanclaftre vous enuoye,il nous enchargea,au partir,quc nous vous auant, 'ons quilvousvcrroitvolonticrs.DontrefponditleRoy,Etmoy luy,amp;pric à vous, P i°^gons,quehaftiuementnousnouspuim0s veoir,pour eftre amp;: parler cnfemble. 'woitbon3refpondirent les Comtes dcPortugal,cariufques àtantque vousfoyez 1^ ‘'®blc:vous ne vous entraimerez parfaitemct:amp;lors aurez vous auis amp;nbsp;parlcmct en M % comment vous vous pourrez maintenir en cefte guerrc,contrc le Roy^ de Ca-1 ^Heft vérité refpondirent les Cheualicrs dAngIcterre. Or le faites dont bref, dit J p.carfilc Duc a defir de me veoir,aufriayic de luy. Puis rentrèrent en autrespa-j.'^’Catdc premier,lc Confcildu Roy de Portugal fut chargé que certaine iournée ^‘“‘^‘i^f^^ ^j^ ^ ^js^^centr’eux deux,ou ils fe vcrroycnt:amp; que les Cheualicrs d’Angleterre, qui pg^u^al^^le tj, ?^quot; f^^^quot;^ certifiez. Il fut fait.On fut d’accord que le Roy de Portugal viédroit Due de Lancia necitéde fon pays,qui cft nomecle Port,amp;lc Duc de Lâclaftre cheuaucheroit tou ftre.

. *RonticrcdcGalicc,amp;là fur le departement de Galice amp;: de Portugal ils fe trouuc-I^l^ntjamp;parlcroycnt cnfemble. Sur tel ellatfe départirent les Cheuahers Anglois du p“!; Quandils eurent efté en lt;5onnimbrcs trois iours,ils fe meirent au retour deuers , quot;oc,amp;cheuaucherent toute la frontière,ainfi comme ils eftoient venus ,amp; rctour-tfh'’^’^®*“*''ïâqucs.Si comptèrent au Duc amp;. à laDuchelfe corne ils auoient exploi-; “«ccsnouucllcs fut le Duc de Lâclaftre tout réiouy,amp; bien y auoit caufc,car fes bc ?^nes fc començoient à approcher.Quand ce vint le tcrme,quc le Duc de Lâclaftre ^O't partît de S.Iaques,il laifTa fon Marefchal amp;nbsp;fes gés à Saint laques,exceptez trois j^*'’Unccs,amp; fix cens Archers,qu’il emmena,amp; meflirc Ichan de Hollandc(qui auoit J'^lnée fille)auccluy amp;nbsp;grande foifon de Ch^alicrs, S^cheuaucherent le Duc amp;nbsp;fes frontières de Galice:amp; approchèrent Portugal.Le Roy de Portugal( qui fe tc-''îiPort)fauoit bien aufti quâd le Duc dcuoit venir.Si fe départit du Port,à bien fix nbsp;nbsp;•

?’^’ccs,amp; f en vint toute la frontière de Portugal, amp;: gefir à vne ville, qu’on appelle '^^ ^^ ^‘''quot;’ j^’ySjMoufon a dernicre ville de Portugal à ce lez là,Sôle Duc de Lâclaftre f en vint fj^'W ville,la première de Galice,dcuers Portugal,laquellc ville on appcHcMagaf^^^/^ au Font 'quot;treMoufonamp;Magafte a vne riuicre,amp;vnsbeauxprés,^ grans plains,amp;:vn pont, de iviore,/ltrles ij^''Qitle Pont de More. Vnlcudyau matin fcntrercncontrcrent à ce pot, entre les marchesdeca-,^'‘’' Îloyaumes,lc Roy de Portugal amp;nbsp;le Duc de Lâclaftre,amp; toutes leurs gcns,amp;: là fu ^“^^ ^ deptr-j^^s accointances grandes amp;nbsp;bellcs,amp; auoit on tendft feullics amp;nbsp;logis fur les châps, ^‘'■Squot;*^'.

. ^partie du Roy de Portugal,amp; là alla difner le Duc de Lâclaftre auec luy,lequel dif-jj^f quot;htesbic ordoné, amp;nbsp;là feoyét l’Eucfque de Cónimbrcs,rEucfquc du Port, amp;nbsp;l’Ar- X'XJiX an-b{?^‘l“‘^‘^®®a’’g‘Jcs en Portugal,à la table du Roy.Puisfeoit le Duc de Lâclaftre,amp;vn „„téc^ deuane ^^“5 ™®®f® ^^fiâ de Hollâdc,amp; meffire Hcry de Beaumôt en Angl.amp; là eut foi enplußeurs j,^‘“‘'ûcnciiricrs,amp;furent cnce déduit,iniques à la nuit.Si fut ce iour leRoy^c Por- lieux, quand il lè^ i''^^'^' de blanche ecarlatc,à vne vermeille croix de Saint GcorgC3ca^G’eft la deui- t^'gt;gt;»»fgt;itif^jf ^P ®®aifon,t qu’on dit Deuis en Portugal,dôt il eftoit Cheualier,car quand les gés ^'^'”'f**,g‘*^ [^^''paysl’éleurcntàRoyjilditquetoufiours enportcroitladeuife, en l’honneur de ' ^”‘ L?^ ‘^^ b-GeorgCjfc toutes fes gés eftoiét vcftus de blanc amp;nbsp;de rouge.Quâd ce vint i\j^^*'^^îQ*' prit cfigé de retourner le lendemain. Le Roy fen alla à Moufon,amp;: le Duc f’gaffe. Del’vn a l’autre il n’y a que la riuiere,amp; la prec , à pafler. Quand ce vint le j^ quot;atedyjSc qu’ils curét ouy mefte,tous môterent à chenal,amp;fen allerét au Pôt de Mo /? Pf°prc lieu ou ils auoient efté le Ieudy,amp; là f’entrerencontrcrent,amp; vous dy qu’o j^f^'haitieplus bel logis,amp; le plus grand:dc iamais,amp;auoiét le Duc amp;nbsp;le Roy leurs châ i'I^^^^?'^^ ^^ drapSjde courtines,amp; de tapis,aufti bien que fe le Roy fiift à Lilfcbónc, 'uucàLondres. Si eurent cntr’eux,auant difner,parlement, fur l’eftat de leurs be-

-ocr page 914-

LE TIERS V 0 L V M E


124


fongnes,Se àfauoir comcntilsfepourroyét cheuir de leur guerre,Se cnqucltêpsilschc iiauchcroient.Si fut regardé que l’Yucr le Roy de Portugal fetiédrokenionpays, Selc DucàS.Iaques,Serairroyétleurs Marcfchauxcôucnir:Setâroft,en Mars,lcRoy,leDuc Se leurs gens,fc mettroient enfemblc:Seiroict cobattre le Roy A Caffillequelque part qu’il fuft,ne quelque puiffance qu’il euft, car Anglois Se Portugateis fe trouuoientbicn .Aecerd de ma trente mille enfcmblc.Quand cefte chofe fut arreftée Se du tout accordcc,le Côfcil du nage entre le Roy dc Portugallt;ntamaletraittédu mariage,pourauo?r à leur Roy Icmc,carbiccftoit ^y dePortu- heure,Se vouloir fon pays qu’il fuft marié en lieu,dont ils euflent honneur amp;;profin,cÓ-_gal e^ Dame nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;■

Philippe de


quot;[ll^ Moit fept Arche-ucfqucs.

fort Si alliances^pour le temps aucnir,amp; ils ne fauoient( fi comme ils difoyent)a prefer, lieu,qui leur fuft,au Roy amp;nbsp;à toute la cômunautc,plus propice,n’en l^r grace,qu élho Rcl du Duc deLâclaftre predre fême.Le Duc(qui veoit la bône affeÆô du Roy de Por tugal amp;nbsp;de les gcns,amp; auffi qu’il fe veoit en leur dâgetjpourtât qu’il efioit ilTu hors d An gletcrrc,amp;venu furies frontières de Portugal,pourreqrirfon héritage,leRoyaumede Caftillc)refpôdità cesparollcsdouccmêt,amp;en riât,5cadrcçafaparolleauRoy,quic-Roitlà prefent,amp; dit,Sire Roy,i’ay en la ville de Saint-laques deux filles.le vous donne amp;nbsp;accorde des maintenant l’vne des deux,laquelle il vous plaira mieux à prendre. Siy enuoyez voftre confeihamp;r ie la vous enuoyeray.Grâd mcrcy,dit le Roy, vous m’offrez plus,queiene demâde,Macoufine deCaftille Catherine levons lairray.maisPhilipp^-voftre fille de premier mariage,ie mâdcray,amp;efpoufcray:amp; Roynedc Portugalielafc* ray. A ces parollesfcdérôpitleur côfeil.Si fut heure de difner.Onfaflît àtable,leRoy Se les Seigneurs,ainfi qu’ils auoict fait le Icudy. Si furent feruis puiffammét amp;nbsp;notable' mct,felonl’vfage du pays. Apres ce difner retourna le Duc de Lâclaftre à Margaflè:amp;ic Roydc Portugal fen alla à Moufon.LeSamcdy,aprcs meffe,mórcrentderecheflcRoy amp;IeDuc;amp;l’cn reuindrentau Pont dcMore(ouils auoiêteftéles autresioiirsengran arroy,amp; en grâd eftat)amp;: donna ce iour à difner le Duefle Lâclaftre au Roy de Portugal amp;nbsp;à fes gens: Si eftoient châbres amp;falles parées de l’armoyric de haute liffc du Duqamp;dc brodure,aufiîrichement Sc auffi largement,que f’ilfuft à Londres, àHarfort,ou àLicc-ftrc,en l’vne de cesmaifons.en Angleterrc:amp;priferent grandement les Portugaloiscc-luy affaire. A ce difner y eut trois Euefquesamp;tvn Archeucfque,àlahautctable(lEucf-que de Lifrebonne,rEuefque du Portjl’Eucfque deCônimbrcs,amp;:rArchcuÂquc deBar ges en Portugaise le Roy de Portugal au milieu de la table, amp;nbsp;le Duc de Lanclaftrcvn petit deffous luy:8e dclTous 1 A)uc,le C^mtc de Nauarre,Se le Comte d’Angouffe,Por' . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. tugalois. Arautretablefeoittoutlcprcmiertleh^aiftredeDeuiSjamp;puisleGrand-mai

fttTüLïF^' Arc de Saint-laques en Portugaise le Grand deSainót-Ichan,Sepuis DompGalopp£$ mais iel’ajre- Pcrcckjlehan-Fcrrand fon fils,le Ponnaffe de Coigne,Vafle-martin de Coignc,lcPo-mufelonce^ue dich de Senedc,Valfc- martin de Merlo(c’eftoitla feconde tablc,8e tous Barons)! Abbe ilana^ueres de la Cabaffe de luberoth, Se l’Abbé de S. Marie d’Eure, amp;nbsp;puis meffire Alue Perrierc, farlèdecefie re Marefchal de Portugal,IchâRadighosPierrierc,Ican lames de Salue,lac Rrdfglwî^l^ ^’£i‘lt;gt;»- Sar,Seplufieurs autres Cheuahers Se Efeuyers de Portugal,car oneques Angloisnçk’^ ce iourà table,oule grâd difner fut:maisferuoyent tous Cheuahers Se FfeuyersdAngleterre, Sey eut là grande foif^n de méneftricrs:quifirétbicn leurmeftier. SiJewoo-na le Duc cent Nobles,Se aflx Heraux cent. Apres ce difner. Se toutes ces choks^cco-plies,Ics Seigneurs prirent côgé amiablemcnt Se finalemct,iufques à vne autre fois,Le Cengè (^ de- Roy fc partit:Se le Duc d’autre part. Se retourna le Roy de Portugal deuers Je Port j amp;nbsp;le fartement du Duc àMargafttsSe prit le chemin de Galicc.Si le conuoya, à cent Lances de Portugal, Rflgt; de pertu- le Comîe de Nouarrc,amp;: le mena tant,qu’il fut hors de tous perils. Se puis prit congé le X^ c»du DUC Comte,8e retourna arriéré en Portugaise le Duc fen vintà S.laques en Galice.Moult esTu‘*v’^^’ defiroitlaDuchcfredcLanclaftrelarcucnucduDuc,fonmary ôeScigncur,pour(auoir toutes nouuelles. Se cornent les acointancesfeftoient portées.Si fut le Duc le bié venu ' à fon retour,Se ce fut raifon.La Dame luy demanda du Roy de Portugal, quelle choie il luy en fcmbloit. Par ma foy(ditle Duc)il eft gracieux homme,amp;abien corps Se manière Se ordonnance de vaillant homme,Se eft mp efpoir qu’il rognent en puiflàncc,car' il eft aimé de fes gcns,5e dient qu’ils n’curcntfpafié a cent ans)quifi bien leur cheuft en eu eur,n’c grace,Se n’a encores d’aage,que vingt fix ans,Il eft fort Cheualier Se dur, fclô la nature des Portugalois38e eft bien taillé de corps Se de membrcs,pour porter Se fouf-frir peine. Et du mariages(dit laDame)cómct va?DitleDuc,Ieluy ay accordé) vnede mes fillcs.Laqlle ditlaDame?Ie le mey au chois3ou de Cathcrine,ou de Philippe.il m’e feut

-ocr page 915-

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D E F R o I s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;125

^quot;1 oi’grc.Toutcsfois il feft arrefté fur Philippe. lia raifôn,dit la Dame, car ma fille ^j’cnneeft encores trop icunc pour luy.Ainfi le Duc amp;nbsp;la Ducheffe paflerent le iour ^j^tempsiSi faire le conuenoit,car l’Yucrapprochoir.Toutesfois en ce pays de Gahlen Portugal,on ne ßitque c'eft d’Yuer, Toufiours y fait chaud, amp;nbsp;meuriffentles ^nsnouueaux tellement,que plûfieurs fruits y font cn Mars:amp; féuespoix, Sr ceri-•«Icsnouucllcsherbes,toutes grandes en FeurienOn y vendange deuant la S.Ichan î’Uneurslieuxiamp;rAouftyeft'out paiféala SalnV-lchan. •

^‘‘'^^^(ntle Mareßljaliie Tar^^ée âu Duc ele laKcUßre ga^îg^a plupeurs ‘vi/Zes de Galice fwfin Seigneur: (fi cef^ment le jRej leha» de CaJlf/Zeßf^dwefioit cepefidafif.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C H A P I T R E. X t.

POmbien que le Duc deLanclaftrefciournaftcnIavillc de Saint-laques cnGalicè ^hDucheffe Scieurs dnfâns,fi ne (ciournoyent pas leurs gcns:mais chcuâuchoy-^Uouuct,amp;menu fur le plat pays de Galice,en coquerât villes amp;nbsp;chafteaux : defqucls went Seigneurs en celle faifon,amp; comment ce fut fait, ic vous en rccorderay la vc-j^'^le nom de toutes les villes,qii’ils prirent,car i’enfuis informéiuftement, parles ‘’fualicBamp;Efcuycrs d’Angleterre Sc dé Portugal,qui furent à toutes les conqueftes *parcfpecial du gentil Chcualicr de Portugal,donti’ay traitté cy-delTus: lequel dou-;‘'’entamp;amiablenient,à Mcldcbourchen Zelandc, fur fon voyage de Pruce, ouilal-‘’'•tncdlcfaifon,m’en informa. le vous ay nommé le Chcualicr, amp;nbsp;encores levons '’''quot;racray.On le nommoitmelfirelehan-Fcrrand Portek.Or dit le compte ainfi, que i^g^j^gpfj^i J’^reThomas Moriaux,MarcfchaI de l'oft du Duc,quand le Duc de Lanclaftrc fut ré ^, landaßre ■’''^edclafronticrc de Portugaise du Pont de More,Ôé remis en la ville de Saint-la- dmant Ponce-^'’dit qu’il ne vouloir pas feiourner,puis qu’il cftoit en pays de conqueft : mais chc- ritteen Ca~ ''’’dicroit,amp;feroitexploit d’arrftes,amp;: employcfoitlcs compaignonsdcfqucls auoyêt ^‘^^' ^®grâd defirdecheuaucher.Si fit fon mandemcnt:amp;dic qu’il vouloir entrer en Ga-Î^plos auant encores qu’il n’auoit eftc,amp; n’y laifleroit ville ne chaftcl,qu’il ne mcit en ,Mance du Duc,amp; fe partir,vn iour,de la ville de Saint-laques, bien à fix cens Lan-.'’Adouze cens Archers:amp;prit le chemin d’vne bonne-ville en Galicef qu’on appel-jMcc'Vitde)quilcur cftoit rebelle: amp;nbsp;fit tant qu’il y vint,amp;toutes fes routes. Ceux 5Ponce-Vicdccftoientbienfignifiez delavenue des Anglois,car tout le plat pays *''!’gt;itdeuant eux es bonnes-villes.Ceux cftolei^ en confftl pour fauoir comment ils

■'’'aintiendroyentjfils fe deffendroyent tant comme ils pourroient durer,ou fils fe ré

■'’yent:amp; n’eftoient pas bien d’accord cnfemblc.Le menu peuple vouloir qu’on fe ré- • ’''‘■Le Baillif(quilàauoitefté commis amp;nbsp;cnuoyé,deparlc Roy deCaftille amp;fon Cô-“’'‘i^ les riches hommes vouloyét qu’on fe tinft,ôr qu’à fi toft fe rendre,ils n’y pouuoy-j’'’huoirproffit n’honncur.Encores cftoiétils en laplacc,cnparlemét enfcmblc,quâd j’t'ietic)q.iieftoitenlagardc)fonna,amp;.' dôna à entendre que les Anglois approchoiéc c'^Lorslcdérôpitleurparlcmétjamp;coururéttousauxdeft’éfcs.Làvcifliez ces gens de t ^‘»ay/joint ^•Viedefongneux de courir fur les murs,Séd’y porter bacs amp;pierres,dardes amp;t ga- lt;'»«''« 'e'«* ce ’‘quot;^s:8{ monftroient bien qu’ils fe deffendroyét de grande volontc,amp;que pas fi legere ^^^fi quot;’''’'tneferendroyenr.Quand le Marefchal du Duc amp;nbsp;fes gÂis furet venus deuât Pon

''■^ iedc.fi meirènr pié à terrc:amp; baillèrent leurs cheuaux à leurs varlcts:amp;: puis ordon- ^p„^ des A» 'Î^entleurshurées, pour alfaillir:amp;: fe rengerent Archers autour de laviile,Ics arcs télt; ^l„^s A ponce-'^amp;appareillez pour trairCjSz Gens-d’armes, bien empauefehez amp;nbsp;armez de toutes riedeencaUce fes,cntrerét es foffez.Lors fonna la tropette du Marefchal.Donc cômenccrcfit ils à '®rttencuurc,amp; ceux,quieftoientesfollcz,àrâpercontremót,portansp^cs enleurs • '''’iiis,ou ballons de fer,dont ils farmoiét,pour picquer encôtre les murs.La eftoiét les ^«dc la ville amôt:qui leur gettoycnt,à leur pouuoir,fur leurs teftes,pierres amp;cail-^W:amp;lcsgreuoyentgrâdemét:amp; euftent encores plus faitffe n'culFét efté les Archers ’i'*gt;dloientfurlesfoirez:quitrayoient fivniment,quenulnc fofoitmonftreraux murs J^^nnaurcrent amp;nbsp;bleccrét plufieurs de ceux de dcdâs,amp;r par efpccial le Baillif de la vil-'‘Lut fern d’vnc faiette,qui luy perça fon bacinet, amp;nbsp;la tefte auffi,tât qu’il luy côuint par-‘®àclâdcffcnfc,amp; porter à l’hoftcl.Lcs mauuaifes gens de la villt n’en furent pas cour-'^ccz:pourtant qu’il ne vouloir pas qu’on rendift la ville.Pource ne lut pas la ville rc-•‘'•fjfilfùtnauré-.maisfurent plus aigres,amp; plus fongneux du deffendre, qu’ils n’auoiét ‘Üt au deuant. Ainfi dura l’affaut iufques à la nuif.qu’on fonna la retraite.Si en y eut de

1

-ocr page 916-

lief


LE TIERS V0LVME


blcccz d’vne par amp;nbsp;d’autrc.Lcs Anglois partirêt dcra{raut,amp; fen retournereta ^^^^.^^ gis:amp; awoiet bien intention qu’au lendemain ils rctouvncroyent à falTaut : 5rnc ^^^ roictpoint,fifcroitprife ou rendue.Celle nuit fc confcillerétccuxdc Poce- i .^^ femble,amp; dirct,Nous fomes folles gés,qui nous faifons blcceflSmauref ainl^po“ ^^^^ ■^iladit Rou Qy? ne faifons nous ainfî que t Rondelles amp;Villopcs ont fait?ô*ccux de la Cou 0 ^^^ elles, a vilie auflî,excepté le chaftel?Ils fe font rendus au Duc de Lanclaftrc. amp;nbsp;à Madame %ƒ j, clopc,4«x£Âgt;. (qui fut fille au^oy Damp Pictrc)p*ccondition tcllcj^uc fêles bonnes-villes nbsp;nbsp;C

J7» cr jS. gne fc rcndenr,ils f c rendront aulïLDontüs ont fait le mieux,car ils demeurent c ç^^^^

En nóDicu(dircnt les autrcs)nous voulions ainfî fairc:mais le BaiHiflenons “‘^^° 'jj^ Or en a il eu fon payement, car grande auenture fera,fil ne meurt,(k la naurcur 4 en la tefte.Or allon parler à luy (dirent aucuns)óf luy demandon quelle chofe Icroi ne à faire maintenant,car pour certain nous aurôs demain retour des Anglois,nep ncnouslairrotcn paix:ouils nous auront par force,ou paramour, Accconleii ^^^^^ tenus ceux dcPôcc-Vicdc:amp;fen vindrentiufquesà douze bommcs,dcs plus nota de la ville, en la maifon du BaillifSe me fcmblc qu’on le nommoitDyontabledc y Ils le trouucrent couché fur vnc couchc,cmmy fa maifon, amp;nbsp;l’auoit on tan toit vit rcillc de la naurcure,qu'il auoit cue.Pourtant que la chofe cftoit nouucllc,il ne uy^^^j^ loitpasgrandmahamp;fitbonnechercàccuXjqu’il cognoilToifjamp;qu’il veoit venir, demada de falTaut,corne il auoit efté pcrféucrc.Ils diret, AlTcz bien I^tcumcrey-n^^^^ té de vous,nous n’y auons point pris de dômage. Mais au matin vient le fort, c* fomes tous confortez que nous aurôs l’afraut,5f nous ne fômes pas ses de denen j^^^^ fimpics gens,qui ne fauons que ce monte.Si venons à vous à confeil,pour ^t*“®’^^” jj chofe nous ferons.Ces Anglois nous menacent durcmet fort,car fc nous ‘‘’,f”®^ Ù parforcc,ils nous mettront tous,fans mercy,à fefpéerSf prcndrôtlc no fired aus 6 ^^ En nom Dieu(ditDyontablc de Lyó)vous ne pouuA iamais auoir blafmcut vo ^^.^ drcjmaistraittczenuerscuxlàgcmcntjamp;faitcsjfi vous pouuez,qu’ils nefoyentp^ gncurs,dcmainmife,decefteville. Ditcslcurvousvousmettezvolontierscnlo face du Duc de Lâclaftrc,amp;dc Madame auflî,corne ceux de la ville delà Coulogncon^ fait.Car oncAnglois rientra en la ville.Ils leur ont bié au-dchors cnuoyé des pouruc^ ces pour leurs deniers prendre,amp; eftre payez. Ainfi ferez vous,fi vous n^n croyez, fi faire le pouucz.lc croy qu’ils prendront volôticrs fobeiffancc, car il y a encore bean coup de villes à conquérir dh Galice.Si fen pafleront Icgcrement. Vous dites bielle pondirent ils.Nous le ferons ainfi:puîs que vou?le nous confcillcz. A ce confciliele'’^

• nbsp;nbsp;nbsp;tenus ceux, qui là cftoicntvcnus:amp;:palTcrcnt la nuiâ:,au mieux qu’ils peurent. (J“?quot; ce vint au matin(ainfi comme à folcil Icuant)ils ordonnèrent hommes) qu’ils naeueß-hors de leur ville)qui eftoyent informez amp;nbsp;chargez de faire les tréucs au MarefeW • Ces hommes eftoyent fcpt:amp;fcn vindrenfdeuers le Marefchahquiiafordonnoitpüßt retourner àfaflaut.Sife meirent à genoux deuant luy:amp; le faluercnt amp;nbsp;dirent,Monle» gncur,nousfommcs cnuoyczcy,dcpar ceux de lavilledePoncc-ViedCjqui diét^ amp;nbsp;nous pour cux,quc volontiers ils fc mettront en TobeilTancc du DucdcLâd«’^ de Madamc,cn la forme amp;nbsp;mtniere que ceux de la ville de la Coulongnc ont ^f* * V”^- biens amp;nbsp;dcspourucanccÂlc la ville aurez vous aflez,pour voz deniers courtoifin^^*^.

^e^M^Ma^r pz'^drc,5f payer ce que les chofes vaudront à la iournéc,amp; cftfintcntiondcccuXjqu* X/^# l’armie ^^^y ^^^^ enuoyent, que vous ne les efforcerez plus auât,nc vous nhomme dépit vous, itiAfiMst n’y entrera à main arméc,maisfcvous,amp; aucüs dcsvoftrcs,y voulezvcniitoutfiniplß' mentfvous ferez le bien venu.Le Marcfchal auoit vn Anglois,qui bien fauoit entédrcle • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Galicien.Si luy difoir,cn AngIois,touteslcsparolIcs,comracccuxIcsdifoycnt.LeMa-

rcfchaltanFoftrcfpondit.Viftcmét retournez à la ville,amp;faites venir aux barrières ceux qui cy vous ont cnuoyé parler à moy.Ic leur donne affeurâce ce iour,amp;dcmain(fcnous ne fommes d’accord)iufqucs au folcilIcuant.Ils refpondirent. VolontierSjSirc. Lots fe départirent,amp; retournèrent deuers la ville de Poncc-Viede, amp;nbsp;trouucrent aux bat? rieres la greigneur partie d c ceux d e la ville,aufquels ils firent tantoft refponfe, amp;nbsp;relation de leur ambafladcrie,cn difant,quc tantoft le Marcfchal viendra aux barrières,par 1er à vous.Se vous riches gens aflcz,fi aflcmblcz ceux,que vous voudrez auoir.Lorsal-femblercnt ils tous les hommes notables de la ville cnfcmblc.Lors veirentvenir meflire Thomas Moriaux, Marcfchal,amp; fa route, à tout quarante cheuaux, amp;nbsp;tantoft quil fut vcnu^il defeendit deuant la barrière,5c tous fes gens auflî,amp; puis parla, amp;nbsp;dit ainfi. En

tre vous

-ocr page 917-

D Ë Ë R Ó I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^7

^5 Vous hommes de Ponec-Viede, voiis nous auez enuoyé fept de voz gèns: amp;nbsp;croy '**”) de ma partie, que vous y aiouftez foy. Ils ont dit ainfi, que volontiers vous reco-^Mrcz,à Seigneur amp;nbsp;à Dame, Monfeigneur de Landaftre, amp;nbsp;Madame,en la forme ’Minière que ceux de la Coulongnc ont fait.-mais vous ne voulez auoir antres Gou-j^focursquevous-riTefrnes. Or me dites (ie vous en prie) quelle Seigneurie y auroit , ^feigneurf il n’auoit là dedans gens de par Iiiy. Quand vous voudricz,vous feriez à ^•8îjquand vous voudriez,non. Sachez que c’eft l’intention de moy,amp;: de mes hom-'^ueie vous ordonneray vn bon Capitaine, loyal amp;nbsp;preud’homme: qui Vous gou-S^'''^^r3, amp;nbsp;fera iufticc à tous: amp;nbsp;feront mis hors tous les officiers du Roy de ^’liillc:amp;,fain^c voulez,refpondez moy:car nous fommes ainfi confcillcz.Adonc ^^'ttunderent ils vn petit de confeil:amp; fc confeillercnt:amp; puis p.irlcrcnt:amp; dirent,Mô-wr, nous nous confions grandement en vous : mais nous doutons les pillars: car '’’^siuonscftétant battus, au tempspalfé, de telles gensfquand meffire Bertrand du '‘dclin,amp;lcs Bretons vindrent premièrement en ce pays) qu’ils ne nous lailTerent 5®s:amp;pourccles reffiongnonsnous. Ncnny (refpondit meffire Thomas) ià pillard /utrenen yoftre ville: ne vous n’y perdrez riens par nous. Tous ne demandons que Ceux dt PM^ ®Mflàncc. A ces parollcs furent ils d’accord. Adonc entra le Marefchal Sgt;â fes gens rtedefirendet ville, tout doucement: amp;nbsp;l’oft fe tintes loges amp;nbsp;es tentes,dehors. On leur enuoya ^^^*-^-^*^S |.'’gtamp;quatrcfonimadcsdcbon vin, amp;nbsp;autant de pain, amp;nbsp;delà pouUaille grand’foi-^^\*^ * '*'* “'’ipourlcsSeigneurs: amp;nbsp;le Marefchal demeura ce iôur en la ville; amp;nbsp;y meit officiers 'parleDucdcLancIaftrc: amp;nbsp;y ordonna vn Galicien,homrnc-de-bicn,Capitainc:lc* Mauoiteftétoufiours en Angleterre auecques Madame Confiance: amp;nbsp;duquel ceux ^oncc Vicdefecontéterent grandemet: amp;: demeuralàlc Marefchal toutelanuid: ^lendemain il retourna en l’ofi. Or curent ils Confeil qu’ils fe retircroient douane l'''autre ville (qui leur efioit re*î)elle auffi, à fix lieues de 1 à, au pays de Galice) laqucl-i'''''appcloitDighos. Si farrouterent : amp;nbsp;fe meirent au chemin; amp;nbsp;firent tant, que ce CeuxJelavîl. '‘hls enuoycrent dcuant(quand ils furent à deux lieuës près) qu’ils fe voufiffientren- le de ni^het **)iiôfi que ceux de Rondelles, de Villopes,amp; de Ponce-Viede feftoient rendus: ou/èmme:1:^ de fi J^’utoientan matin l'affiaut. Ceux de Dighos ne firent compte de ces menaces: amp;nbsp;di- rendreatt Dus ‘'''tqu’autfesfois les auoit on affiaiHis: mais on n’y auoit riens conquefté. Quand la ‘^^ '■'ronfe fut faite au Marefchal, fi dit: Et par Saind-George ils feront aflaillis de grâd’ ’Ç% les villains. SontilsfiorguejJlcux,qu’iJ^ ontainn rcfpondu? Ilspaflerentla Jjjûtamp;fetindrent tous aifes, de ce qu’ils auoient. Au lendemain folcillcuant, ils fc ’^''“gerent: amp;nbsp;fe meirent au chemin. là efioit tierce: quand ils vindrent deuant la ville nbsp;nbsp;*

ƒ dighos. Ils meirent pié à terre: amp;nbsp;f ordonnèrent pour affiaiHir la villc;5lt;: ceux de de-.’I’S auffi pour la dclfendrc. La ville de Dighos n’efi pas grande : mais elle cfi forte af-'^'^croy bien quc,f il y eufi eu en garnifon de bons Gens- d’armcs,Chcualiers3amp; Ef-5^' jqni par auis l’culTcnt feu garder amp;nbsp;deffendre, les Anglois ne I cufient point eue |.^Scremcnr, comme ils eurent: car, fi tofi que ceux de Dighos fe virent afiaillir,amp; ils Ij^fitcntlesfagcttcsdcces Archers d’Angleterre, amp;vcirent que plufieurs des leurs c-“'futnaurezSt blcccz(carils eftoientmal armez) fi f’cbahirentd’cux-mefmcs:amp; di- * '''’b Pourquoy nous faifons nous occire amp;; blccer pour I?Roy de Cafiille ? Autant !'°')5 vaut à Seigneur le Duc de Lanclafirc (quand il a à femme la fille, qui fut du Roy ”'’pictrc)quclcfils au Roy Henry. Bien fauons, amp;bicn lcvcons,quc,fe nous fom-'quot;'’Ptis par force, nous ferons tous morts, amp;nbsp;le nofirc fera tout perdu; amp;nbsp;fi ne vcons port de nul codé. Il y a enuiron vn mois que nous enuoyafmes deuers le Roy de ’■'il!c,àBurgucscnEfpaignc:amp;fiitremonfiréàfon Confeil le peril ou gousefiions: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

^oæn fanions nous que nous aurions les Anglois:fi-commc nous auons ores. Le Roy ’’•pwlaàfcs Chcualicrs dcFrance, qui font en Efpaigne dclczduy: mais il n’eut point ^Confeil que nul vinfi par-deçà en garnifon, n’autant bien en tout le pays de Galice, ccIcRoy d’Efpaigne mofirc qu’il a auffi cher qu’ils foient perdus que gaignez.On refait à noz gens, qui là cfioient cnuoycz. Allez, amp;nbsp;retournez: amp;nbsp;faites du mieux que '''»15 pourrez. C’eft bien donnéà entendre que nousnc nous facions pas occire, ne P^ndreaforce. A ces mots vindrent les hommes de la ville a la porte: amp;nbsp;montèrent ’ûten vne feneftre : amp;nbsp;firent figne qu’ils vouloient parlementer amp;nbsp;traitter. Ils furent ’“ys:^ le Marefchal vint là:amp;: demanda qu’ils vouloient. Ils refpondirent,,Marefchal, ^itcsccffcr voz gens. Nous nous rendrons à vous, au nom de Monfeigneur le Duc de

1 “V

-ocr page 918-

Ï28


LE TIERS VOLVME


Lanclafl:reamp; de Madame Conftancc, en Ia formed manière que les autres villes de Galice ont fait3amp;: fcront:amp;Tc pourucances voulez auoir de noftre ville, vous en aurez courtoifement,pour vous rcfrefchir:mais à main armée nul n y entrera. C eft letraitte, que nous voulons dire amp;faire.Lc Marcfchalfuc confeillé dcrctpondrcjamp;ditjlcvous ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;accorde bien à tenir ce que vous demandez: mais ie vous ordonflerayvnbon Capitai

nc:quivous gardera,ôcconfeillera ce qu’il eft befoingÆsrefpondirent, Encorcslc Di^ghos rendu voulôs nous bicü.Ainfifurentilsd’accord:amp;ccflaraflaut:amp;lerctirercnttoutesgésar-duvuedeL^n nci c : mais le Marcfchal amp;nbsp;meflireYon FiiWarin, Ic Sire de Talbot, meflire lehan daßre parce- y\t,uurelle,le-Sirc de Pommis, meflire lehan d’Auberticourt,amp;aucuns Chcualiersen-pojttten. trerent en la ville, pour eux refrefehir: amp;:fytindrenttoutlc iour: amp;^ux, quieftoient dehors,.eurcnt pain amp;nbsp;vin,amp; autres pourueances aftez, de la ville. Apres laprife delà ville de Dighos en Galice, amp;nbsp;que les Seigneurs furent refrefehis tout à leur aife (cards trouuerent bien dequoy : car elle fied en gras pays) amp;nbsp;qu’ils eurent ordonné vn certain Capitaine, vn Efcuyer d’Angleterre (quifappeloitThomas Albcry,fagehomrac^ vaillant) ils lailTercnt douze Archers auccqucs luy, amp;nbsp;f en partirent: amp;nbsp;farroutcrcntamp; prirenticchemin,en entrant au pays de Galice,amp;coftoyantrEfpaigneamp;Iesmontai-' ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gnes de Caftille,pour venir à vnc grande ville qu’on dit au pays Bayonne en la marol-

lc.(Tipandils dcurentapprocher, amp;ainficommeà deuxlieucsprcSjilsfelogerent.'S^li’ tindrent là celle nuid, iufques au lendemain, qu’ils fe délogèrent, amp;nbsp;fenvindrcntpat bonne ordonnance,amp; cnbc'larroy,iu(qucsairczprcs delàvillcdcBayonncenlaaM-rolle: amp;femeirent en deux batailles: amp;nbsp;puis enuoyerentvn Heraut dcuant,pourvcoit amp;nbsp;fauoir que ceux de Bayonne diroicnr,nc feroient, amp;nbsp;fils viendroienten obey^anec, fans aflaillir.Lc Heraut n’auoit pas planté à alIer.Si vint iufques auxbàrricresiamp;ihjf®'’ uail grand’planté devillains moult mal armez: amp;nbsp;commença à parler à eux,amp;2bn^' fon meftàge: car bien fauoit leur langage. Le Heraut clloit de Portugal) amp;nbsp;eftoit nom-Cettxde Sajo- mé Connimbres amp;nbsp;eftoit au Roy. Entre vous hommes de cefte ville(ditil)qudlcd'°' neenMaroUe Çq^hcz VOUS en penféedefaire?vousférczvousafraillir?ouftvous vousrendrczdou-r^Tr^duVitc c®™®°’^»^^^®*’‘^’^®^® obeyflancc,àvoftre Seigneur amp;nbsp;àvoftrcDame,Monfcigncuramp; de Landadre. Madame de Lanclaftre? Monfeigneurlc Marefchalamp;fescompaignonsm’ontcycn-uoyé,pourfauoirque vous en voudrez faire. Ettantoft les hommes dclîviUcfcmci rent cnfcmble à confeil: amp;nbsp;comencerent à murmurer,amp;à parler,amp; à demâdcrl’vn il au tre,Auant,quc ferons nousmous rentirons nous^mplement?ou deffendronsnousPLa parla vn ancien homme (lequel auoit plus veu que tousles autres: fi fauoit des choltî • nbsp;nbsp;nbsp;aftez,par cxperience)amp; dit,Beaux fcigneurs,il conuicnticy brief confeiLEncoresnous

font Anglois grand’ courtoifie;quandilsmettentla chofecnfouftrancc,tantquenou:gt; Ibyons confeillez. Vous veez que confort ne nous appert de nul cofté:amp; quelc Roy de Caftille fait bien en quel eftat nous fommes3amp;l’a feu, depuis queIeDucamp;:laDucWilt;; arriucrent à la Coulongne: amp;nbsp;il n’y a riens pourueu, ne n’eft apparent de pourucoir. M nous n ous faifons aflàilhr, il eft vérité que cefte ville eft de grand tour: amp;nbsp;de petite de ■ fcnfe,amp; quenous nepouuonspas par tout entendre. Les Anglois fontfubtilsengu^''' • re:amp; mettront peine à nous gaigner, pour la caufe du pillage : car ils font conoo''^^”^ Auffi font toutes Gcns-d’*mes. Or cefte ville eft criée à eftre alfez plusricheîQi'^ ƒ' n’eft.Si que ic vous confeille,pour le micux,quc nous nous mettons doucementenio-beyftanec de Mofeigneur de Lâclaftrc amp;nbsp;de Madame:amp; ncfoyons pas fi rudes,nehre-enuti n de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^ ’’°”5 facions perdre d’auantage:puis que par moyen nous pouuonsvc-

^tu-^^Ti en-^^^^c^^^' C’eft le confeilque ic vous donne. Adoncrefpondirentlcsautrcs,nouslc netnMaroUe voulons:ô^vous croyons:car vous eftes en Bayonne vn homme de parage, amp;t pour qui à/è rendre au OUdoitmoultfaire:amp;nousvousprionsquevousfaciezlarefponfcauHcraut.Volon-Vaede Lan- tiers,dit ihmais il faut qu’l ayt de noftre argent.Si nous fera courtoifie: amp;nbsp;nous portera daßreßtns ce bonne bonté enuers ces Seigneurs, qui cy l’ont enuoyé. Adoncvintleprcud’hommc fdtre affaïUir. dealers Ic Heraut: amp;nbsp;luy dit, Vous retournerez deuers vos raaiftres,qui cy vous ont enuoyé: 8c leur direz, de par nous, quenous voulons venir doucement amp;amiablcmcnt en fobcyftance de Monfeigneurlc Duc de Lanclaftre amp;nbsp;de Madame auffi,en la forme amp;nbsp;manière que les autres villes de Galice,ont fait, ou feront. Or allez (dit il au Héraut ^faites bien la befongne:^ nous vous donnerons vingt Morefque. f^^and le Héraut ouy t parler le preudhomme, amp;nbsp;promettre vingt florins, il fut réiouy:amp; dit, Ca lesflo-rins. Et tantoft luy furent baillez: amp;puis retourna, toutioyeux^dcuerslcsScignciirs.

LeMa-

-ocr page 919-

DE FROISSART.


125»


'•'’Marefchal amp;Ies autres Seigneurs luy demandèrent, Quelles nouuelïcs? que dient ’^wlUins?(cfcróc ils allaillir? Par mafoy,Mófeig.(refpóditlcHcraur)ncnny.Ils n’en ®®t nulle volonté : mais m’ont dit que vous venez, amp;nbsp;ils vous receuront doucement: ^‘«Veulentmettre du Tout en l’obeylTancc de Monfeigneur de Lanclaflreamp;dcMa-,'^tauffi;ainlîeomrftcles autres villes de Galice ontfair,Or allon donc, dit le Maref-H11 nous vaut mieux doneques auoir ce traitté qud’alEuit. Au moins ne feront pas '’°^gcns blecez.Adôc fen vindrent le Marcfchal êc toute fa route,tolt;t le pas, iufques ’ville:amp; defeendirent là à pié:puis vint le Marefchal,à la barrière,amp; à la portc:fur 1a-Meauoit grâd’foifon de gens : mais toutes leurs armeurcs ne valoient pas dix fracs: ætenoientlàjp^urveoir les Anglois: amp;il dit au Marefchal,Monfeigneur,parlez à ce P'siidhomme,qui f encline contre vous:car il a la puiffance de la ville en fa main. A ces ^“tsfetira le Marefchal auant: amp;nbsp;demanda tout haut. Or fus, que voulez vous dire?

rendrez vousà Monfeigneur de Lanclaftreamp;àMadame,commeàvoftrc Sei-?'’ruramp;Dame? Ouy, Monfeigneur,dit le preud’homme. Nous nous rendrons à vous, '''nom de luy: amp;nbsp;mettrons cefte ville en l’obeyflançc, fur la forme amp;nbsp;manière que les villes de Galice ont fait, amp;nbsp;feront: nbsp;nbsp;fi à vous,amp; à voz gens,il plaift d’entrer de-

Wousferez les bien venus,voire dca, parmy voz deniers payans des pourucances, 'ous en prenez. Refpondit le Marefchal, llfiiffit. Nous ne voulons qucl’obeyfTancc hmourdu pays:raaisvousiurezquc,fi le Roy de Caftillc venoit, ou enuoyoiticy, .''^noustiendrez contre luy, amp;nbsp;fesalliez ôzeommis.Tantoftrcfpondirentils,Nous ‘''Jtonsvolontiers, amp;nbsp;fil venoit à puiffance,ou enuoyoit,que nous nous elorrons cô-quot;'!'iy:amp; en ferez fignificz;amp;,fi vous eftes plus forts de luy, nous demourerons à vous: quot;Wnetrouuerezià en nous point de fraude. C’eft allez, dit le Marefchal. le ne quot;''Imieux.Auant qu’il foitvn an la determination en fera faitc,Car l’héritage de Ca-ƒ Stlacourónc d’Ëfpaigne,deT3ordoue,dc Galice,amp; de Seuille,demeurera au plus ’'■Si-appcrra en ce pays, dedans l’entrée ou la fin du mois d’Aouft, des armes bcau-%amp; vne auffi grolfe lournée de bataille en Caftille, qu’il y en eut point depuis cent %Bien5 Monfeigneur,dit le preud’homme. Il en auicnne ce qu’il en pourra auenir:ÔC ^'^foitvoifeau droit. Nous en ce pays de Galice en ofcrons bien attendre l’auenture. !’'«motsfiJtleSaind apporté, amp;iurcrentceux, qui la ville auoictàgouuernerpour ^^urSjà efire bien loyaux amp;nbsp;feablcsffi-comme fubiets douent eftre à leur Seigneur ^w)àMonfeigneur de Lanclaflÿc, amp;àMaidame:amp;ics tiendroicntamp;rccognoi-quot;quot;htàSeigneur amp;nbsp;à Dame,corne les autres villes de Galice.Et le Marefehahau nom

de Lanclaftre,les reccut ainfi:amp; leur iurales teniramp; garder en paix Sz en iufiiee. * toutes ces chofes furet faites, iurées, Sz promifes à tenir,on ouurit les portes Sz

j^’^ttes.Si entrèrent toutes manières de gens dedâs, Sz f épandirent parmy' la ville, amp;z s^joneenMa-æ'^''^?P°^^ '^”^ refrefehir Sz leurs cheuaux,Sz pour attédre rendue au ' yîntemps. Car en ces quatre iours, qu’ils furent làjtoufiours plouuoir: parquoy ils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^^~

5‘''Vôuloient point partir:car les riuicrcs choient fi grades Sz fi grolfes, que mcrucil- ^^ cempe^âm ■^^fifonten Efpaigne Sz en Galice riuiercs trop penü^ufes: qui viennent parpluua- ^^df^ autrej ptantabondaminct,qu’clles font tantoft creues,Sz malaxé es, Sz pcrillcufcs à paffer, de Galice. ,’TM voulurent ils atendre le beau temps: Sz auffi en ces iours ils fauifcrentlàou i’'*^ttairoiêt,ou deuant Eifances,ou deuant Ribadane,vnc autre ville forte: ou efioiét ^H® orgucillcufes gens, Sz les plus trayftres hommes de tout le pays de Galice. Au f®'l''iémeiour fc départirent, amp;nbsp;délogèrent les Anglois delavililedc Bayonn^enla ^®llcgt;amp;fcmcircntfur les champs: Sz trouuerent les terres raffifes: Sz le beau temps ^Wiamp;^les riuieres rctraitcs:dont ils furent tous réiouys. Lors chcuauchcr»it(car tous • JoicntachcuaLversRibadanc: Szmenoient grand fommage, Sz grandes pouruean-i'^'2:cheuauchoiét tout en paix. Car nul ne leur empefehoit leur chemin,Ôz tenoient ‘'’5'’3mps:5zfenommoientSeigneurs de Galice. Tant chcuauchcrent Sz exploiterér, Ws vindrent a fiez près de la ville, ou ils tendoient avenir. Si logèrent defibus les oü-quot;'f5,cnvne trcsbonne plaine: Sz choit a demie lieué de la ville: Sz eurent confeil qu’ils ^“oyeroientlcurHeraut,pour parler Sz pour traitter à ceux dcjfibad/nc,auant qu’ils 'ntnulfemblant d’affaillir. Bien auoient ou y dire le Marcfchal Sz les Seigneurs,que •'^xdeRibadaneeftoient auffi faulfcsgcns,5z’d’auffimerueiilcufe condition,qu’ileny quot;'«nuis eminyle pays Sz Royaume de Caftillc (qui eft grand affez) amp;nbsp;ne font à peine quot;quot;“pte (ne ne firent oneques) du Roy, nede nuis Seigneurs, fors que d’eux-mefmes:

-ocr page 920-

Îjo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS V 0 L V M E

,yin^tois les allant ßmmer fit et rendre.

car leur ville eft forte. Si chargèrent leurHeraut d’aller parler à eux,amp; fauoirlintcntion deux. LeHcrautpartit:amp;cheuauchaiufqucsàRibadanc:amp;vintauxbarriercs:S.'ne dane * ^'^ t^ouna nulluy:mais les barrières clofes,amp; bien fermées,amp;la porte auffi.il commençaa lent parler ait crier amp;hucr:mais nul ncrefpondit. Ilveoitbien gens alleramp;\*cnir fur les garites;mais Héraut des nul,pourchofe qu’il fift ncdift,ncpourfigne,nef’auançaoncquft,pourparlcraluyvn feu 1 mot. Si y fut il en criant amp;: faifant figne, bien vnc l^ure. Si dit en foy, quand il vcit qu’il n’é auroit aiftrc chofe,le croy que ces gens de Ribadane ont parlé à ceux de Bay o ne, amp;nbsp;font courroucez de ce qu’ilsme donnèrent vingt Morefqucsàfipeudcpcmc. Ils veulent que ie les compareicy. Sainólc-Maric(dit-il)cnCores qu'ils me donnaflent. ia tard autant, ils auroient plus cher que ie fuffe pendu. A ces mots^yuand il veit qu i n'en auroit autre chofe, il monta fur fon chcual : amp;nbsp;vint là ou il auoit laiffé le Marelchal

l^ibadane ap fiiUtepär les ^yin^liis.

amp; leurs routes.Quand il fut venu,ils luy demandèrent.Or auant,quellcsnouuclies.co villains de Ribadane fe feront ils airaillir,ou fils fc rendront ainfi comme les autres?Pat ma foy (dit le Heraut) ic n’en fay riens. Ils font fi orguillcux, que, pour chofequci aye appelé ne hué,ils ne m’ont encores riens rcfpondu.Donc dit roelfirelchan Abuurcllc» As tu veu nulluy?par-auenturc fen fontils fuys,amp; ont bille la ville pourladoutancedc nous. Fuysl dit le Heraut. Monfeigneur, faune vofire grace. 11s ne daigneroient:car,a-uant que vous les ayez, ils vous donneront plus de peine, que tous les autres de Galice-Sachez qu’ily a dedans gensaffezzearieles vey,quâdielcsappeloycenhaut.cnddant) Efeoutez, efeoutez. Ic luis vn Heraut, que les Seigneurs enuoycnticy, pour parler 5C traitter à vous. Ils fe taifoient tous quois: amp;nbsp;me regardoient: amp;nbsp;puis fcnoient.Haa,lès-faux villans,dit le Marefchal.lls feront bien chaftiez. AulTi feront ils, parSaind Geor-ge:cariamais de la marche ie nepartiray,fi les auray mis en robcyiIàncc:fiMôlog'’®“r de Lanclaftrc ne me remande. Or nous ordónon,mangeon amp;bcuuon vn coup:amp; puis nous irons à^alfaut: carie vueil veoir Ribadane depTus près, amp;nbsp;quelle fortereucuy a, quand les villains font fi orgueilleux, qu’ils ne font compte de nous. Ainfrfut fait ce quelcMarefchal ordonna. Quand ils eurent mangé amp;nbsp;beu vn coup (il hi'oitauln louer comme en May)ils montèrent tous à chenal:amp;fc meirentau chemin,en fonnantleurs trompettes : qui faifoient grand’ noifc. Ils n’auoient gueres à aller, qu’ils furent tantolt deuant la ville de Ribadane: amp;nbsp;coururent du commencement aucuns Cheualicrsamp;

Efcuyers,cn faifans leurs nwnftrcs,iufqucs aux barrières:^ ne trouuerent nuHuyimais ilyauoitcnla porte grana foifon diArbalcftiys: qui commencèrent à traire, amp;nbsp;tant qu’ily eut descheuaux atteins amp;nbsp;blccc2:dontvindrent Archcrs:quifcrangcrctdeuant les barrières,amp; fur les folTez: amp;nbsp;commencèrent à traire encontre ces Arbalcftiersi^b eut grand airaut,amp; fort,du traidt,encontre ces Arbalefticrstqui longuement dura.^ f“ eft que la ville de Ribadane eft forte affez, amp;nbsp;que de l’vn lez elle n’eft pas à conquerrc-car elle ficd fur toute rochc:ou nul ne pourroit monter.De l’autre patT,ou falTautdioii, elle fied au plains:mais il y a gras foirez?efquels il n’y a point d’caue:mais ils font moult malaifez à monter. Toutesfois les Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers f éprouuerent à y aualkf puis à ramper:amp;portoicnt ranges fur leurs telles, pour briferlc traiamp; amp;nbsp;le getd^P/^^''-res, qui venoient d’amoij^:amp; Archers eftoient rangez au long des folfeztquitMy®?'^'^^ àpouuoir,fi vniment,qu apeinc fofoient nuis des deffendans monllrer. Làfutcciout à Ribadane grand alfaut, amp;nbsp;plufieurs de ceux de dedans ^ de dehors bleccz- (funrid ce vint au foir, qu’il fut temps de retraite, on fonna 1 a retraitte. Si celfal’affaut: amp;fc tc-tray ^nt les Anglois à le urs logis, dont ils felloicnt partis:amp; fc tindrent tous aifes de cc qu’ils auoient (c’eftoit alfez) Scremcirentapoind les blecez: amp;nbsp;fut ce iourTierryde Soumain ^ la Barriere, traidl d’vn vireton, tout parmy le bras, par telle manière qui! conuintic vireton chaccr outre: amp;: fut,depuis,plus d’vn mois, qu’il ne fepouuoitaidet j)e l’eflat du de fonbras, amp;c le portoit en écharpe dedans vnc touaille. EndementiersqueleMatcf royde Cafiide, chal dcl'oft auDucdc Lanclaftrc cheuauchoit ainfi le pays de Galice que vous pou-fendant lt;jue le ucz ouyr compter, amp;nbsp;qu’il faifoit le pays tourner en l’obeylfancc du Duc amp;nbsp;de h Du-Vucdeian- chclTcffc tenoient le Duc amp;nbsp;la Duchcircamp; leurs enfansen lavillcdeCompoftellc, lt;^re Jeteur- qu’on dit de Sainâ-ùaucs CD Galice: amp;oyoicntfouuent nouuellesduRoyde Portu-neit a Sam^- * . nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i r ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ r ■ nbsp;nbsp;■ r ' r

Janttes amp;- „e g^î amp;icRoy dcüx: canls enuoyoïent toutes les iemaines,amp;eicnuo!ent Ivnalautrc fan Mare/^hal ^^ leur cftat,amp; d e leurs befongnes. D’autre part auffi le Roy lehan de Caftille fc tenoit eenjttereievil- pour CCS ioursau Valdolif: amp;eftoicntccs Chcualiers de France dtScz luy:aufquelsil les en Galice, parloir moult fouuent defes befongnes :amp;c fenconfcilloit:carroutce que les autres faifoient,

-ocr page 921-

j^ ' ’’««, amp;nbsp;comment ils fc maintiendroient, il le fauoit bien. Tous les iours on oyoit '''‘'lies: amp;nbsp;lots difoit, Beaux Seigneurs,ie m’émcrueillc de ce qu’il ne me vient plus '’^confort de France,pour remédier à mes befongnes:car mon pays fepert amp;pcr-^^'QWniraau-deuant.Tes Anglois tiennent les champs:amp;fi fay de vérité que le Due ‘'^nclaftrcamp; IcRc^ de Portugal ont efté cnfcmble:amp;doit monaucrfaire de Portu-^’uok à femme,par mariage^’vnedes filles du DucdeLâclafirefcar illuy apromis) ^‘itreitoft qu’il l’aura cfpoufée, vous verrez ces deux puifTances comioindre enfem-entrer en mon pays.Si me donneront trop affaire. Si refpódirent les Chcualiers

. '^2nce, pour le Roy appaifer amp;nbsp;conforter, N e vous foueicz de rien. Si les Anglois b’gt;cntavnlez,^s perdront à l’autre. Nousfauons de vérité que le Roy de France a quot;^'ic cent mille hommes tous armez, amp;cfi; ores entré en Angleterre : amp;nbsp;deftruitamp;: quot;'Imerc tout le pays: 5r, quand cela fera accomply, amp;nbsp;il aura contourné tellement f ^ Angleterre en fugedion, que iamais ncfereléuera, leRoy de France amp;nbsp;fa puif-entreront en leur nauire (qui eft fi grande Si fi groffe^ amp;nbsp;viendront arriucr à la d^longiiejur le temps d’efté:amp;reconquerront plus en vn mois,que vous n’auezper-jjj''’vnan;amp; fera enclos le Duc de Lanclaftre enteile manière, que vous l’en verrez jf en Portugal. Ainfi aurez vous vengeance de voz ennemis: amp;nbsp;foyez certain que, fi J oefongnes de France ne fuffent pour le prefent fi grandes, amp;nbsp;le voyage d’Angle-'auffijVouscufficz ores trois ou quatre mille Lances des François:carle Roy amp;fcs , ^)amp;leurs Confaux onttrefgrande affedion .à vous aider, amp;nbsp;à mettre vofire guer-

, '•hcf(commcntqu’ilcnprenne)S«:ncvouschaii]c. Siles Angloistiennentmain-''J’ûtlcs champs, amp;nbsp;fils empruntent amp;: occupent vn petit de pays de vous, fâchez J^ntqu’ilfoit laSainél-îchan-Baptifte, ils le émettront arriéré. De telles parolles l^wniblablcs deuifoient lors au Valdolifles Cheualiers de France au Roy dcCa-Ç^amp;afon Confeil.Le Roy les*ircnoit toutes en grand biemamp;y aiouftoit grand’vc-^amp;ferecôfortoit fus,amp;: aulfi les Cheualiers de France ne luy recordoient fors pour ^’^écar ils tenoient le Roy de France Se fa puiffance palféc outre en Angleterre: cô-knomméc couroit par tout en Efpaigne, Galice, amp;nbsp;en Portugal.Et fçaehez qu’on Wpas le quart au Duc de Lanclaftre, de ce que fes gens en oyoient dire amp;nbsp;com-‘?’lcspel^insamp; tnarchans, qui venoient de Flandres. Dcquoy le Roy de Portu-j a^y que fouuent eferiuift falus au Duc de Lanclaftre (diffimuloit de foy trop ha-■ ^'’moyerquerre Philippe de Laq^laftrc:qu’y deuoit Rendre à femme: car fes gés j^^'’''^“icntpourccrtain,quenouucllcs venoient dcFrance,amp; de Flandres,qu’Angle-U ' fftoit en trop grand’ auenturc d’eftre route cxil-éc: amp;, fainfi eftoit, le confort du ?^^îLanclaftre,ncle mariage de fa fille,ne luy vaudroitneanr.Pourquoy couuertc-^'Jf^itioycnnemét il fc demouroit de les befongneSjôc vouloir voir la fin quelle elle ■•.j'^’^’^parlettres,amp; par meflagcs,il tenoit toufiours en amour le DueSc laDuchef-j ' Lanclaftre. N ous nous fouffrerons vn petit à parler des befongnes de Caftille Se

'M^ugal: amp;nbsp;parlerons vn petit de celles de France:

’'*^gt;f‘(fit le ^oy Je France s'ot affa lt;1 l’lße,e» Fla»Jres,en »lentio» Je paßer e» i^ngle-^^gt;^re:^ comment médire Symon Furie fit J'a»2s Jetranßkrterlachaß'eJeSainci-'^fiomas en la fortreße Je Douures^epeur Jes François. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xti.

P^'^ctemps les apparences déplanté de nauires, de gallécs, de vaiftcaux,Sr debal-,?quot;§% pour paffer en Angleterre le Roy de France amp;nbsp;fes genseftoientfi grandes, ,\|i'pliis vieil homme, qui lors viuoir, n’auoit point veu, n’ouy parler de la choie pa-/'’•^UsScigneurs Scieurs gens f’armoiét,8c appareilloiét de tous lez:amp;làéiouiiroiêc , ^'‘31icrsScEfcuycrs,quand ils partoiér de leurs maifons,pour aller auccques le Roy Ltsnee en Angleterre:^ difoient.Or irons nous fur les maudits Anglois:qui ont fait ’'^uernaux j^deperfecutions en France. A ce coup en aurôs nous vengeance de noz • ^lt;lenozfreres,amp;dcnoz amis: qu’ils nous ont mis à mort, amp;nbsp;déconfits. Et fâchez j^iinieitplusdcdouzcfemainesa fairclcs pourucances des Seigneurs(figrandes fit J'^''ires,que ce fcroitmcrueilles àpenferjSc à charger vailfcau:^ amp;nbsp;difoit on,enFlan-% Le Roy viendra demain. Et d’autre part venoient gens de Gafeongne, d’Armi-0'gt;(leComminges,deTouloufain,dcBigorre,d’Auuergne,deBerry,deLimofin,dc •■Ôoujd Aniou,du Maine,de Brctaigne,dc Tourainc,dc Blois,d’Orleans de Gatcon-McBeauffe, de Normandie, de Picardie, amp;nbsp;de toutes les mettes de France: amp;tout

-ocr page 922-

LE TIERS VOLVME


Î^Z


terre.

Tsußonrs de ^‘^ Voit, amp;fclogcoit CH Flandres,ou en Artois. Q^and ce vint à la My-aouftjamp;qud^ l’an 1586. voyage deuoit approcher, amp;q ceux des loingtaines marches fen alloiet,encores,po“*^ eux plus les harter, amp;nbsp;pour donner exemple à tous, que le Roy entreprenoitee voyagé ^^ßo^i^rend de grand’volonté.Le Roy de France prit congé à la Royne faftmmcàlaRoyncBlan' ren^e de Pa- ^hc,à la Ducheflc d’Orléans, amp;: aux Dames de France: amp;nbsp;ouyt nWTe folcnncllecnlE' rn, po.tr fin gjjpg Nortre-Dame de Paris: amp;nbsp;prit congé de tous: Sceftoit fon intention, que luyiiL t^d^^n^l^-“* de Paris,il n’yrc»trcroitiamais,rt3uroitcfté en Anglctcrre.Tout es les citez amp;nbsp;lesbon* nes-villes de France le croyoient bien. Le Roy fen vint à Senlis: là fc tint amp;nbsp;h Roy' ne de France aulfi . Encores crtoit le Duc de Berry en Berry: mais onfailoitfes pourucances en Flandres,amp;à I’Efclufe:fi-commeon faifoitlcs autrc^LcDucdcBour-gongne crtoit en fonpays.Si prit congé de la Duchefle, amp;nbsp;de fcs cnfans: amp;fauila qu» prendroit congé, fur fon voyage, de fa belle ante,Madamc la Duchclfc de Brabant, aj fe partit de Bourgongnc,amp;chcuaucha tant en grand arroy amp;nbsp;en grand ertat 1 Admira de France en fa compaignie,amp; me Hire Guy de laTrimoilIc, qu’il vint à Brucelles: amp;nbsp;^ trouua la Ducheflc amp;nbsp;les Dames: qui le recueillirent, amp;nbsp;fa compaignie, moult grande ment: St fut deux iours dclcz elles. Puis prit congé : amp;nbsp;dé là il vint à Mons en Hainaut« Si y trouuerent fa fille,Madame d’Ortrcnant, amp;nbsp;le Duc Aubert,amp; fon fils, meflire Gui laume de Hainaut,Comte d’0rtrenant:qui recueillirent le Duc deBourgongne: amp;fes gcns,liément amp;nbsp;grandemcnt,amp; l’amenèrent àValenciennes:amp; fut le Duc deBourgon gnc logé en la falle du Comte,amp; le Duc Aubcrtàrhoflclde Vicongncte,amp;Mâdaroc d’Ortrcnant. De là vint le Duc de Bourgongne àDouay, amp;nbsp;puis, à Arras: amp;ß trou“’ la Duchefle fa fcrnme:quirattendoir. Adoneques vintle Roy de France à Co®p gne,àNoyon,amp; puisà PeronnejàBapaumes,^ puis à Arras:amp; toufioursawlot^ g de tous cortcz,fi grandement,que tout le pays en crtoit mangé amp;pcrdu:naup«tp ) rien ne dcmouroit,quinefurttoutà l’abandon, fans^ayer maille ne denier, tesp ures laboureurs,qui auoient remply amp;recueilly leurs grains,n’en auoientquewp • amp;,fils en parloient ils ertoient battus ou tuez. Les viuiers eftoient pefchez,Ies mai 0 abbattues,pour faire du feu: ne les Anglois,f’ils fuflentarriuezen France,nepcu point faire plus grand exil,quelcs routes de France y faifoient:amp; difoicnr,Nousn uons point d’argent maintenant:mais nous en aurons au retour,fi vous payerons 0 fcc. Là les maudiflbyent les noures gens-.quiveoient prendre le lourdes ofoyent dire mot:mais les maudifloitnt entre Iq^rs dents, difant, Or nnez on Ang terrc,quc iamaisn’cnpuiflcilreuenir pièce. Or vintle Roy de Franccàlluccnr dres, Ce fcs deux oncles auccques luy, le Duc de Bourgongne, amp;nbsp;le Due dcBour car encores ertoit IcDucdc Berry derrière en fon pays:amp; ordonnoit fcs belong» ■ Auccques leRoy ertoient à l’Iflele Duc de Bar,le Duc de Lorraine, le Comted r gnac, le Comte de Sauoye, le Comte Dauphin d’Auuergne, le Comte de Gêneur,^ Comte de Saind-Pol, le Comte d’Eu, le Comte de Longueuille, le Sire t^® ^^ j.^L. meflire Guillaume de Namur,amp;spluficurs grans Seigneurs de France,fi trefgran Ibn, que ie neles auroyciamaistous nommez: amp;nbsp;difoit onqu’ils r^ouoienttousp^^.^ en Angleterre enuiron v^gt mille, tant Chcualiers qu’Efeuyers (au voir dire^ ^.^^ belle compaignie) amp;nbsp;enuiron vingt mille Arbalcflicrs parmy les Géneno*^ ^^^^ vingt mille gros varlcrs. Encores efl.oit meflire Oliuier de Cliflbn en Bretaigno- ^^ .^ donnoit fcs befongnes, Cefa nauirc,àrEntriguieren Bfctaignc: amp;nbsp;deuoitvenu» compaignie, la ville charpentée de bois: laquelle on deuoit aflcoir,fi toft qu^’“ ^^ pris terre en Angl.félon ce que cy-defllis eft côtenu. Aucc le Côncftabledç ^^ uoient venir tous les meilleurs Chcualiers Ce Efeuyers de Brctaignc.-lcV icôte c 0 le Sire de Rays,le Sire de Bcaumanoir,lc Sire dcLaual, le Sire de Roch^ort,le ire Maleflroir,le Vicôte de Cóbor,mcfrirc Icâ de Maleflroit,lc Sire de Dinar, le - ire ^^ cenis,amp;bié cinqcés Laces de Brerós, toutes gés d’elite: car telle crtoit lintétio u 0^ neftableamp;auoittoufiourserté,queiàhôcn’étrcroit en Angleterre: fÜn crtoit orne d’armes, amp;nbsp;de faid. Etauoitdit l’Admirai, Gardez vous bien que vous ne chargez 1 nau'irc de nuis varlct%ne garçons : car ils nous porteroient plus de dommage, que proffit: Ce ne pouuoient deux ou trois Cheualiers(filsn’eftoicnt trop grans mai rcs, qu’ils priflent nefs Crvaifleaux àlcurs deniers) mener, ne paffer,qu vn cheua ^“^J^Z vn varier. Au voir dire les chofes eftoient moult bien limitées amp;nbsp;ordonnées, c c a fuppofition de pluficurs (filspeuflcnt eftre arriuez tous cnfemblc en Angleterre, 'a-

Arrivée du l{oy à l’/ße en Flandres.

-ocr page 923-

DE F R 0 I S S A R T.

wur pris tcrrclà ou ils tendoient à venir amp;nbsp;prendre terrezqureftoit à Oruellc près Nor-udch)qu ils cuiïent moult ébahy le pays;amp; aufli firent ils fans nulle doutc.Car les gras 'Seigneurs en eurent geur: comme les Prélats, les Alïbcz, ilt; les bonnes-villes : mais les Coinraunautczamp;lcs panures compaignons,quife.vouloicntauenturer, n’cnfailoient cornpte.A,uflinefaîïoientpauurcsCheualiers,n’Efçuycrs:quimoultdefiroicntiesar-'''â-A'a guigner, ou tout perdre : amp;difoientrv.nàrautrc. Dieu comme il nous appert vue belle faifon;puis que le Roy deFrâce veut venir par-deçà.C’eft vn vaillant Roy, amp;: oegrand entrcprife.il n’y cut(palféà trois cens ans) Roy en France de fi grand coura-?e;ncquilcvoufilhllferafcs gens bons hommeS'd’armes.Benoiflfiait ihquandilnous 'cutvcnir vcoi» A ce coup) ferons nous ou tous morts, eu tous riches. Nons n’en pouvions taire autre chofe.Sc les appareils eftoient beaux amp;nbsp;grans en Flandres amp;àl’Efclufe pourallcr en Angleterre, autfi eftoitrordonnance grande amp;nbsp;belle en Angleterre,; amp;ie ^ousenay ey-deirus(iecroy)aueunechofe ditc-.Si m’en p.üferay àrât.Orjilc coufiage «lestailleseftoient grandes en Francc,aufii eftoient elles grandes en Angleterre,S:tât

toutes gens fen douloieut:maiSjpourcc que la commune veoit qu’il bciongnoir,ils ‘înportoicntplus bellement:amp;rdifoient bien, C’eft trop) fansraifon de nous plaindre

b ou nous taille maintenant, pour mettre le noüre aux Chcualicrs amp;Efcuycrs d e ce P’ys:carp)ourquoy? il faut qu’ils detfendent nôz héritages fêles leurs. Nous fommes 'vutsvarlctSj nous leur labourons leurs terres, amp;nbsp;les biens dcquoy ils vlucht. Nous les ^ourriftbns:amp;fommes les beftes, dequoy ils prennent les laines. A tout confiderer,fi Angleterre fe perdoit, ils perdroient trop plus que nous. Nonobftant toutes autres'^‘‘'^ ^ ^e«« Mes,fi payoient ceux,qui taillez eftoient. Nul n’en cftoit déporté. Si fut en Angle- ^^^^^ “^ ’‘frcélcuéc en ectemps vne taille,pour mettre deffenfes au pays,de deux millions à.c p,Hrl*/j^^^ '5niis:dontrArcheucfquc d’Y^rch^frere germain au Seigneur de •N;cufuillc,amp;le Co-fi aupaysen-''ôAcqucfluffort,mcftircNicole Braubre, meflire Michel de la Polie, meftme Symon trel’armeede vvrlcjmeflirePierreGouloufre,melfire RobcrtTrimilien,mclfircIchan deBeauchâp, fw*?. Mrc lehan de Salbery, amp;nbsp;aucuns autres du priuc amp;nbsp;eftroit Confeil du Roy, amp;nbsp;en e-hient Receueurs,Payçurs,amp; Deiiureurs: ne par les oncles du Roy pour lors on ne fai-‘quot;'triens:^ aulfi il n’y acomptoient point planté,nc pas ne vouloicnt mettre le pays en Mlc:mais entendoient fort à garder l’hôneur d’Angleterre,les ports amp;nbsp;les padages,

5 eftablir par tout gens:car pour certain ils cuidoient^ien auoir,cn celuy an,le Roy chance amp;nbsp;fa puiffancc,cn A.ngl ct»rre.Lcs dÄTufdits Cheualiers,que ie vous ay nom ''''^Rccciieursdepar le Roy detoutesfcstailles,cnfaifoictàleurentcnte;amp;îefouue- • ’’'^pour qui onfaifoit le plus,amp; qui y auoit le greigneur profit,c’eftoit le Comte d’A-Muffort.Par luy eftoit tout fait:amp; fans luy neftoit riens fait.Dequoy,quand ces eho-7htcntpafrées,le peuple fc troubla, pourfauoir que fi grand argent eftoit deuenu, ®®ôilcftoit allé,ne contourné: amp;nbsp;en voulurent aucunes bonnes citez Sr villes d’Angle ^fve auoir compte aucc ce que les oncles du Roy y rendirent peinc:fi-commc ie vous ^'torderay enfumant; quand il en fera temps A' heure déparier: carie n’en vueil riens wieren l’Hiftoire. Meflire SymonBurlc eftoit Capitaine du Chaftel de Douures. Si ®l®itfouucnt nonucllcs de Francc,par ceux de Cal ais,amp; p®r les pefeheurs d’Angleter- * 'Mdsauenturoient en mer:ainfi qu’ils font parvfage: car, pour auoirbon poilfon, ils ''®®tfouucnt pefeher deflbus Boulogne,amp; douant la porte de Wifanr. Si rapportoient '’'’'quellesà mcffirc Simon,qui leur en demâdoit.Car autres pefeheurs de Francc,quâd

1 ^scntrereneontroicnt,leur en difoient alfez, ôe plus qu’ils n’en fauoient: car poÉcheurs ^'»«(quelque guerre qu’il foit entre France amp;: Angleterre) iamais ne fc firent mal: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

?'quot;Çoisfont amis,amp; aident i’vn à l’autre au befoing:ôlt;: vedent amp;nbsp;achapteffur mer,rvn ’hutte,leurs poiffons,quand les vns en ontplus largementquelcs autres: car,s’ils fe feoyoietjon n’auroit point de marée,nc nul n’oferoit aller pcfchcr:s’il neftoit con-'“^^gardédeGens-d’armes.Meflire Symon Burlc entédit3par les pefeheurs deDou ’f^SQue point n’y auroit de defaut que le Roy de France ne palfaft en Angleterre, Se 'Mroient les François prendre terre amp;nbsp;port à Douurcs,rvnc des parties, ôz l’autre à ^’vuuich:amp; deuoient pafler gens fans nombrc.Mcfllre Symoitcroyoit bien toutes fes Wcs,amp; les tenoit pour véritables, amp;nbsp;auflifaifoit on par tout en Angleterre. Si vint d iourà Câtorbie,Sc alla à rAbbaye,qui eft moult grade amp;nbsp;moult belle,Se d’autre part '^presficdl’Abbaye de S.Vincét:laquelle eft aulfi moult richeamp;moult puilfâte.On “ydemada des noiiuclles,amp; il en dit ce qu’il en fauoit:amp;par fes paroUes il monftrabiê

-ocr page 924-

154 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tE TIERS VOLVME

Remin^unces q«e la chalfcdc Saind-Thomas(qui tat eft digne amp;nbsp;riche)n'eftoit pas feuremetaCan-dtsj^men sitr- torbie(car la villen’eft pas fortc)Et5files François viénent(ce dit meflire SimonBurlc) Uy fDur mettre äinfi qu’ils feront tantoft,pour la cóuoitife de gaigner,pillars amp;nbsp;larrons efforceront ce-lachd^e Saint ßg ville,amp; VOUS robetót amp;nbsp;pilleront voftre Eglifc,amp;r par efpecialils voudratUuoirque r mrfj afin- j^ (^j^^fpç Saind-Thomas fera deuenuc. Si l’emporteront, f’ils la tr •uucnt:amp; la perdrez. Pourquoy ie vous ^onfcille que vous la facicz apporter, eu charier, au chaftcl dcDou-ures.Elle fera là bien à feur:amp; fuft Angleterre toute perdue. L’Abbé de S. Thomas de Cantorbie amp;nbsp;tout le Conuent de la maifon prirêt cefte parollc,amp;!: le confcil que le Che ualicr dit pour bien,à fî grad dcfpit,qu’ils rcfpondircnt,cn difant, Coment/meffirc Sy-mon,voulcz vous dépofer l’Eglife de céans de la Seigneurie ? fi vous a«cz peur, fi vous faites afreurcr:car,fi vous vous allez cnclorre en voftre chaftel de Douurcs,les François ne feront fi hardis,ne fi puifTans,qu’ils viénent iufques icy. Ce fut la refponfe,qu’on by fit. Lors meffire Symon Burle multiplia tant les parollcs, amp;nbsp;larcquefte qu’il auoit faite, que la cômunauté d’Angleterre f en contentèrent mal fus luy: amp;nbsp;le tenoientpourmau-uais pour le pays:amp;r bien luy monftrerent dcpuis:fi-commc ie vous recorderay auant en l’Hiftoire. Meffire Symon Burle f en paffa tant: amp;nbsp;f en retourna à Douurcs.

Comment le Roj de Franeefienal/a vers fis vaifiauxele mer à l’Efiltfien YUndres^fiur fi» embarijuemet.-dreomment le Roy d'Arménie pofia en Angleterre,pour mojfentxrefi

pointement entre les deux Rops-.^r de la refionfi ^uÜ eut. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. X r 11*

f 7/7 aueiticy z^R vintlc Roy François à t l'Efclufc,pourmóftrcr plus à certes quclabcfongncby l IHc : mais le V^touchoit amp;nbsp;plaifoit,amp; pour plus approcher fon paflàgc:amp; auffi que le lointain logis ^^^‘*Aadedu^^o ^^y déplaifoit,Sifapprochoit:amp; difoit on en Flandres,amp; en Artois: Le Roy entrera Sa-fiyutnte'ntt» ^'^ mer,OUleudy,oumercredy. Touslcsiours(j^lafcmaincondifoir,Ilp^ff**^^ ajfeuredel'EÇ- demain,ou apres demain.Si auoiét le Duc de Touraine,fon frcre,amp;l’EucfqucdeBcau-çlufe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uais,Chancelier de France,amp;pluficurs grans Seigneurs de Frâce, amp;nbsp;de Parlement,pris congé de luy à l’Ifle en Flandres:^: luy à cux:amp; eftoiet retournez vers Paris: amp;nbsp;me bæ* blc(amp;ainfi mefutil dit) qu’on auoit baillé le gouuernement au Duc dcTourainc,iniques au retour du Roy,auec l’aide de pluficurs Seigneurs de France: qui n’gfioient pas ordonnez d’aller en Angleterre: comme le Comte de Blois,amp; autres.Êt encores eftoit le Duc deBerry dcrricrc:amp;v^noit toutbellcmcttcar d’aller cnAnglctcrrciln’auoitpas grand' affeiftion.Dc ce qu’il fciournoirtanr,amp; qu»point ne vcnoit,le Roy de France,le

• Duc de Bourgongnc,amp; les autres Seigneurs eftoiét tous courroucez:ôz voufiffent bien qu’il fuft vcnu;amp; toufiours fc faifoiét amp;nbsp;chargeoient pourucâccs,à grans couftâgespout les Seigncurs:car on leur védoit ce,4.frâcs,qui n’en valoir qu’vn:amp;toutcsfois ceux,qui là eftoiét,amp; qui paffer cfpcroiêt,nc reffongnoiét or n’argent à dcfpédrc:pourfairclçiit^ pourucanccs,amp; pour eftre bien étofez de toutes chofcs3amp;: fvn pour l’autre,par manictc de gradeur amp;nbsp;d’éuic:amp; fâchez que,fi les grans Seigneurs eftoiét bien payez de leursga* gcs,lcs petits copaignons le cóparoient:car on leur deuoit ià plus d’vn mois. Si ne vouloir on paycr:amp; difoit le Trefo»cr des guerres,amp; auffi faifoient les Clercs delà chabrc' • aux-deniers.AttédeziufquBs à l’autre femaine:vo’ ferez deliurez detouspoinds-^*'’ * eftoiét ils deliurez de femainc en femainc:amp;:,quâd on leur fit vnpayemeut,il ne futque de huit iours:amp; on leur deuoit plus de huit femaincs. Si que les aucuns,qui imaginèrent l’ordônancc amp;nbsp;la fubftance du fai(ft,amp; cornent on les payait mal,amp; cnuis,fcmclâcolic-rcnt: 5Jdircnt que le voyage ne tourncroitiààbonconroy:fi que, quand ils eurent vn

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;petit d'argcntnls f en retournèrent en leur pays. Ceux furent fagcs:car les petits copai-gnons,Chciîaliers amp;nbsp;Efcuycrs(qui n’eftoict retenus des grans Seigncurs)dcfpendoict

■Y c'elt à dire ce *’°’^^ :cartoutcs chofcs cftoient fi chères en Flandrcs,qu’ils eftoiét tous fouciczd’auoir }n’ib pcnueiir ‘^ P**“ ^ ^“ vin:amp;,fils vouloicnt vendre leurs f gages,ou leurs armcurcs,ilsn’en trou-mettre en ga- uoient nc maille ne dcnier:amp;,à les achapter,il les auoient trouuées moult chércs:amp; tât gc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y auoit de pcuplcàBrugcs au Dan, amp;nbsp;à Ardébourg,amp; parefpécial àfEfciufe.quandlc

Royy fut venu, qu’on ne fauoit ou loger. Le Siredc Saind-Pauljamp;lcSirc dcCoucy, le Dauphin d’Auucrgift:, le Sire d'Antoing,amp; pluficurs autres Seigneurs de France, pour effre plus à leur largcfrc,fc logeront à Bruges: amp;nbsp;alloient à la fois à 1 Efclulc deuers leRoy,pour fauoir quand on partiroit. On lcurdifoit,Dedans trois ou quatreiours, ou quand Mon feigneur deBerry feroit venu,ou quand nous aurons vent pour nous.Touf-iours y auoit quelque chofe à dirc:ôe toufiours alloit le téps auant:amp;les iours accourci!quot; foient

-ocr page 925-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;155

quot;‘^’''^amp;dc'ic:-!oicin laids amp;nbsp;froids,amp;les nuifts alongcoicnt: dont moult de Seigneurs « fe cpntentoientde ce qu’on mettoitfilongucmentà paffer: amp;nbsp;les pourueancesa-quot;’^driffoient.En attendant le Duc de Berry,amp; le Conneftable de Francefqui encores w derrierc)lc Roj^Leon d’Armcnic(qui fc tcnoit en Frâcc,5e auquel le Roy de Frâ-''îuoitaffigné,pour maintenir fon eftatjfx mille fracs par an, eut plaifanccamp; deuotio, ''’•nftanec de bien, d’iflir horste France, amp;nbsp;d’aller en Angleterre, p^ur parler au Roy ngleterre8ràfonConfeil,en caufedc moyéncté,Ôr pour veoir ldi pourroit trouuer f^%treucs nullcs,ou on fepeuft conioindren’aherdre à paix,amp;fc départit de fon ho-'deSaind-Audoin,delez Sainâ:-Denis,auec fa mefgnee tâtfculcmét: amp;: ne menoit Ï ÿwdarroyifly ne vouloir mcncr:amp; cheuaucha tant qu’il vintà Boulongne.Quâd quot;davcnujil prit vn vaiffel: amp;nbsp;entra dedans: amp;nbsp;eut vent à volonté,amp; fingla tant, qu'il ?'’[auportdcDouures.Làtrouua le Côte de Cârebruge amp;: le Côte de Bouquinguam, Amuéedunj I^ usdecentHommes-d’armes ,amp;deux mille Archcrs:qui fe tcnoientlà, pour garder

car la renommée couroit queles François arriucroicntlà, ou à Sanduich,^^^^^*^“quot; .^anduich cftoient Ic Comte d’Arondel, amp;lc Comte de Northombellande : ^ giettrrr. ” j^ uaremer cftoient le Comte deSuffort, le Comte de Pennebroth, le Comte de ■]■/edoufeß ■ ^nghcn,amp;mcftire Regnaud de GobethonrSrauoient ces Seigneurs bien trois mil- cift fomtee ’flet$,amp;le Roy fe tcnoit à Londres,amp; vne partie de fon Confeil dclcz luy, amp;: oyoit 9*’*^** nommé fjj ?’°“'^®ouucllcs des ports amp;nbsp;des hautes d’Angleterre. Qu^ad le Roy d’Armenie Orncllc,4» j^’^üe àDouurcs,on luy fît bonne chcre(pourtant qu’il cftoitcftrâger)amp;rfut mené, ^y^^'^^^j/^’^' jj?^heualiers, deuers les deux oncles du Roy: qui Ic reccurent doucement, ainfi que f^XP f^^X i‘^^*’lefauoicntfaire;amp;:,quand il fut heure,ils luy demanderet dont il vcnoir,n’ou il al- ^ui^m^enan .’’*fquelle chofe il demandoit,ne queroit. A toutes ces demandes ilrefpôdit: amp;nbsp;dit cuneschößs. ,,,'^*’dpcccdebienil venoit là pour venir le Roy dAngIcterre amp;nbsp;fon Confeil,amp; pour _^rpaixamp;accord entre les Roys de France Si d’Angleterre;!! on l’y pouuoit trou-7'Grla guerrefee dit le Roy)n’cft pas bien feant;amp; par la guerre de France amp;nbsp;d'An- ^»ngt;nßr4nces I j|^'^(laquclleadurétantd’ans,amp;tantdeiours)fontlesSarrazins£c!csTurcscnor- '*’^°^ 1 jj^‘''s.Cariln’eftquilcs enfoigne Sz guctroyc:ôr par telle caufe i’en ay perdu ma ter- X7*irRo7 1 jj/’’’onRoyaume:amp; ne fuis pas taillé du recouurcr:fî paix ferme n’eft entre les Chre d’Angleterre I ?'^iremóftreroycvolótierscefl:cmaticre(quitSttouchclaChrefticté)auroyd’An-pour les faire 1 j( '’’'fi-comeicfay remonftréeau Roy deFrâce. Et lots fut demade, des oncles du entehre a paix 1 iij'’'’^’’y cl’Arménie,fl le Roy de Racel’enuôyoit là. Il refponditque nul ne l’yen- auecltRejt de I jj^®'^’®ais y eftoit venu de luy mefmc,cn iuftâce d e bien,amp; pour veoir fi le Roy d’An ^^W-Hj^'amp;fon confeil voudroict point entédre à nul traitte de paix.Et lors luy fut il de-j ^ule Roy de France eftoit.il rcfpódir,Ic troy qu’il foit àl’Efclufe:car ie ne le vey^, 1^5que iepry côgé de luy à Sélis.Lors fut il demâdé,Et cornent donc pouuez vous tji^.’’3ittc n’ctamcr?quâd vous n’eftes autremêt chargé de luy?Si vous traittiez main-^|Feuers le Roy noftre neuen,amp; fon confeil,amp; le Roy de Frace à toute fa puiffance, K •’«tàrEfclufc amp;nbsp;cnuirô,paffaft outrc,amp; cntraft en Angleterre,vous reccuriez blaf-^,j^“’cnfciiez3dcvoftre perfonne,cn grand’auérurcdc%e pays. Adôc refpôditle Roy ^ t^i''’’'oie: amp;nbsp;dit,Ie fuis fort affez du Roy:car i’ay ennoyé dfliers luy, amp;nbsp;fait prier,que, ;j]jp'i'’cicfoycretournédece pays,il ne fe menue point de rEfclufe:^ iele tien pour fi 1^ ^gt;^fi noble,qu’à ma pricre il dcfccdra,S: point en mer ne fc mettra,tat que ic feray ^^’''’’édeuers luy. Si vous prie en inftâce de bié,par pitié amp;nbsp;par .amour,que vous me ’ltr^-^''^^^bîâtqueicvoyeleRoydAnglctcrre,amp;'parleàIuy(cariclcdefirctftfgrâ-il'^^’'’vcoir)ou,fivons eftes chargez de parluy(qui eftesfes oncles, les p|us puiflans • ji^^'^blcicrrc^à faire refpófc à toutes dcmâdes,quc vous la me vucillez faire. Adoc rcf-(Vq^?'®^®Thomas le Côte de Bouquinguâ:5e dit,Sire Roy d’Armcnie,nons somes (J.®*’'^ amp;nbsp;eftablis à garder le paffage fié la frótierc,de par le Roy d’Angleterre amp;nbsp;fon H^ %8t non plus auant nous charger n’enfongner des befongnes du Royaume:f il ne Lgt; , ^''®hcmcnt cómandé du Roy. 0r,puis que par bien,amp; fous efpéce de bien 6c Siiil' '^^’''°^^ ^^^5 '^®”“ ^^ ^^ païs,vous foyez le bien vcnu:amp;fâchez que nulle refpôfe 1^^ '»futquoy vo’ puilfez arrefter n’affermer,vous n’aurez de n^. Outre nous ne fom-5j) P’sau confeil du Roy maintenant:mais nous vous y ferons mener fans peril amp;nbsp;dó-^^.''^'fipondit le Roy d’Armcnic,Grand mcrcy.Ie ne demäde micux,n’autrc chofe, jf ‘'Kpuiffe veoir amp;nbsp;parier à Iny. Quandlc Roy d’Armenie fe fut refrefchy à Dou-

’^^ioutjaf qu’il cut par grädloifir parlé aux deux Comtesdes oncles duRoy deflus nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

m ij

-ocr page 926-

ï^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LETIERSVOLVME

de /mix Ott de

treues^ entre jFrânçoii ctr ^ytnglots. Premiere reß-}gt;onfidn Con-fid du Riyz d'Angleterre

nôniézjl fein partit en bon conduit: que les Seigneurs luy deliurerétpourladoutcdtJ if^oy Ar- fencôtres.Tant exploita amp;nbsp;fit qu’il vint à Londres. Si fut ledit Royal entrer en Lo KJ, ^ru!'* moult regardé des Londriens; amp;: toutesfois les bones gens luy ^rct grand fefte amp;nbsp;lt;^ ncur.Si fc logeait puis,quand temps fut amp;nbsp;heure, il alla deuers le Roy,là ou ilfctcnoi en la Riollc,en vn hoftel,qu’on dit la Garderobe à la Royne: amp;nbsp;la fc tcnoittoutpriuc ment: mais fonConfeilfe tenoit à Lodres, chacun en {(jn hoftel: carie vous dy que ƒ5 Londriens fi eftoîent moult ébahis: amp;nbsp;entédoient fort à fortifier leur ville.Quâdla\e nue du Roy d’Armenie fut feue amp;nbsp;publiée,le Confcil du Roy fc tirapar-dcucrslcRo}» pour falloir amp;nbsp;ouyr des nouuclles, ne quelle chofc le Roy d’Armenie eftoit venu faire» ne querre en tel reps,quand on eftoit en fi grand trouble en Anglctolt;e.Quand lc oy P^msnßrancet d’Arménie fut venu en la prefencedu roy,illefaluaamp; le Roy luy. Apres le Roy d Arme mm^e ui'^' ^’æP^’’!®’ amp;nbsp;entama fon procès furl’eftat qu’il eftoit iffu de France pour principalcme^ ”i^n?letene veoir Ic Roy d’Angletcrre,qu’ócques n’auoitveu:dótil eftoittoutréiouy,quâdild 0* lt;7-4 fi» Con- en fa prefcncc:car il elpcroit que tout bié en viédroit: amp;nbsp;monftrapar fes parolles,quf) fidfitr l'efiecl pour obuier à l’écontre de grâd’peftiléce,qui apparoiftoit à eftrcamp;àvcniren Anglern re,il eftoit là vcnu:non que le Roy de Frâce,ne fon côfeil,luy cnuoyaft,fors dcloym« me:amp; mettroit volontiers paix Raccord,ou tréues entre les deux Royaumes.! luueu parollcs,douccs amp;: courtohes, amp;nbsp;bictraittécs,móftra le Roy d’ArmenieauRoyd g!cterre,amp;à fon Côfcil. Adôcluy refpôdit onbriéuemet: amp;luy fut dit ainfi,Sire 1 oy» vous foyczlebic venu en ce pays:car IcRoy noftreSireamp; no'' vous y voyôsvolonrrS' Nous vous difons que le Roy n’a pas icy tout Ion Côleil. Il l’aurabié tolucatübæ^^^ dcra:amp; puis on vous ferarefponfe. Le Roy d’Armenie fc contenta de ectamp;pntc^â^' au !(oyd’Ar- 'retourna en fon hoftel,ou il eftoit logé.Dedans quatre iours après fut le Roy^ô ^y ƒ ^‘quot;'^‘ croy bien qu’il auoit enuoyé deuers les oncles : mais i^ ne furet pas piefcnsàbrî po faire. Le Roy d’Angleterre alla au Palais à Weftmôftier;amp;là fut le ConfeM“* ^'’®* pour lors:amp; fut leroy d’Armenie lîgnihé de làailcr:fi-cômeilfit.Quâdilfutvenucnia prefencedu Roy amp;nbsp;des Scigncurs,on fitleRoy d’Angleterre feoiràfon vfagc,^pm5 le Roy d’Armenie aprcs,amp; puis les Prélats,amp; ceux du Côfcil. Là luy fit on recorder es requcftes,ou pricrcs,qu’il faifoitau roy d’Angleterre amp;à fon Confcil. Taqjoftüb^tc pliqua tout doucemét amp;nbsp;fagemét: en remonftrant corne toute Chreftienté cftoittrop affoiblic,parla deftruôtionlt;le la guerre de France amp;nbsp;d’Ang!eterre:amp;r que tous Cheua liers amp;nbsp;Efeuyers de ces deux Royaum'^s n’entédfeient à autre chofe, fors que touliour • à eftre ou pour rvn,ou pour 1’autrc:parquoy l’Empire de Conftâtinoblefen pcrdoit, pei-droir(ou les Gentils-homes de Frauce amp;nbsp;d’Anglcterre,auant la guerre,fcfouloiôj^ tirer,pourtrouucrles armes) amp;ià en auoit il perdu fon Royaume, PourquoyÜpuo'^ pourDieu, amp;f pour pitié,qu’ô voufiftentédre à quelque bórraitc,fur forme depaix,q^ Pma e refipofie ß, p^^^j £^ß.^ ^, gnj-m^ner entre le Roy de Frâce amp;nbsp;d’Angleterre. A ces parollcsrclpômt leurre rf^^d’Archeucfquc dc Câtoibic(caril en eftoit chargé du Roy Sc du Confcil,des aiiâtq“^*^ a Arménie,par entraft en lachâbre)amp;ditSirc Roy d’Armenie,ce n’eft pas la manière, n’ôcqucJff l’Archeuefiue de fi grâd’ matiere côme elle «ft du Roy d’Angleterre ôu de fon aucrfaire deLbt^ deCantoriie. vinft Ic Roy d’Angletcrroçrier à main armée cn fon pays.Si vo’difous quevous etc , ^quot;^^”‘^ fil vous plaift. Vous vous retirerez deuers voz t gens: amp;nbsp;les ferez tous retirer; îejquîu e armee de chacun fera cn fon hoftel, amp;nbsp;que de vérité nous le pourrons fauoir, retirez vousdcuciJ ddafit^onlu ®ous,amp; adonc volôtiers entedronsàvoftre traitté.Ce fut la refponfc,queleRoy d Ar-dire ^ne le i[oy nienit eut:mais il difna ce iour aucc le Roy d’Angleterrc:amp; luy fut fait Icgrcigncurno d'jtrmenie neur,qu’on peur:^ luy fitleRoy prefenter de beaux dons d’or,amp; d'argent : mais il n en fnßdH parti voulutnuls prendre ne retenir (quoy qu’il en euft bien mcftiers)fors vnfculanncbqm Françid. [-jjej, valoir cent fracs. Après cedifnerfait(qui fut bel amp;bon) il prit cogefearibuoitU refponfe) amp;nbsp;retourna en fon hoftel: amp;nbsp;au lendemain il le mit au chemin: amp;.'futen deux iours à Douures:amp; prit congé aux Scigneurs,qui eftoient ILS: entra en racr,cn vne nd paffagere: vint ôzarriuaà Calais;amp;: delà il fen vinràl’Efclufe.SiparlaauRoy de Frâce, amp;à fes oncles:amp;: leur remonftra comment il auoit efté en Angleterre, amp;nbsp;quelle rcfpôlc on luy auoit faite. Le Ifoy amp;nbsp;les Seigneurs n’en firent copte: 5z lerenuoycrentcnFran-ce:c3r telle eftoit leurintétion qu’ils iroienten Angleterre,fi toft comme ils pourroient auoirbon vent, amp;nbsp;que le Conneftable feroit venu,amp; le Duc deBerry. Mais le vent leur eftoit moult contraire : car de ce vent ils n’eufTentiamais pris terre en Arglctcrrc,fur les frontières ou ils vouloicnt arriucr: amp;nbsp;eftoit le vent bon, pour aller cn Efeocc.

Cemmoit

-ocr page 927-

FROISSART*


in


^^»w Mo^ßi^fteur iie Berry fiparity de Par^^ ponr venir à l'Eßluß: (jr comment le ^OMeßable de France^ ayant eu vent centraireßtr la mer en venant de Bretai^ne^ß-^diment arriua vers le Boy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xtili*

QR vint Ic Duc dr Berry àParis!amp; oüyt mefTe en l'Eglife Noftre-damc,amp; là prit cô-jl^gcamp;dônaàentedre que iamais ne retourneroitjfi auroit efté en Angleterre: mais j,poit tout le côtrairc:n’il n^ aiioit nul talét:car la faifon eftoit ia »op auant aualéc à i^cr.To’les ioursjqu’il fut fur fon cheminjil auoit lettres du Roy amp;nbsp;du Duc de Bour-

« ^gnc:qui le haftoiér,amp;difoiét,cn ces lettrcs,amp; le meflager auffi,qu’on nattédoit au-, ^“^ luy. LeI^uc de Berry cheuauchoit tonfiours auant: mais c’eRoit à petites iour-^ ®$-0rfc départit le Conneftable de France de rEntriguierjVne cité feant fur mer en /^^'gncjàtout grand’ charge de Gcns-d’armes,amp; de belles pourueances: amp;nbsp;eftoient onitne72.vaiireaux,tous chargez. En la compaignie du Conneftable eftoientlcs ^^^•'(luimcnoicntla ville,ouuréeamp; charpentée de bois,pouraft'coiramp;:mcttrcliirtcr-’'luand on fcroitarriué,amp;pris terre en Angleterre. Le Conneftableamp;fes gens eurét J'^bon vent du commencement: mais quand ils approchèrent Angleterre,!! leur fut jf, P grandit trop dur: amp;,plus chcminoicntauant,amp;plusfcfforçoir:amp;auintqu’àren-(.^^deMagace,furrcmboucheuredclaTamifc,le vent leur fut fi grand, que (voufif- j-mrmentefir 1 ^ou non les marinicrs)lcur nefs furent toutes cfparfcs,amp; n’en y auoit pas vingt voi- ^,^ ^„^ ^^,jz '^'nlcmbleiS: en bouta le vent en IaTamifeauciines:qui furent prifes des Anglois,amp;ßaux ducon-yjpecialil en y eut vne,ou deux ou trois parties de celle ville,amp; les maiftrcs qui char ne^aUe dt j^'^teclauoient, furent amenez par la Tamife à Londres: amp;nbsp;en eut le Roy grand’ ioyc: clUfi»» i^lTi eurent les Londriens. Encores des nefs du Conneftable en y eut fepr3qui fen al-; 'Waualle vent(voufiircnt ou non)chargées depourucanGcs:quifurent prifes en Zc-Jamais le Conneftable amp;nbsp;l?s Seigneurs à grand’peine, amp;nbsp;à grand peril vindrcnt à

p 'düfe. De la venue du Conneftable amp;nbsp;des Barons fut grandement réiouy le Roy de ^rnu» du ^icc: amp;nbsp;luy dit le Roy(fî toft qu’il le vint vcoir) Conneftable, que dires vous? quand ConneßM, à ' ^ons nous? Certes i’ay trefgrand defir de vcoir Angleterre. le vous prie que vous ^sßlufi^vftt ^”'cczvoftrcbcfongnc:Stnous mettons en mer haftiuement.Veezey mon oncle de ^'^’’V^-j '7;qui ftra deners nous dedans deux iours. Il eft à l’Iflc. Sire (dit le Conneftable)

J 3gt;gt;cnous pouuons partir, fi aurons vent pour nous. lia tant venté ce vent de Suft ly'ioüs eft tout contraire) que les mariniers djpnt qu’ils^ie le virêt oneques tant ven-f' ’quot;’vn tenant, qu’il a faiét depuis deux mois. Conneftable (dit le Roy) par ma foy J'^cn inônvailTel: firme plaifcnt grandement bien les affaires de la mer: fircroy * ™^“’'*cr: caria mer ne m’a point fait de mal. En nom Dieu (dit le Con-^’“ic) elle en «a faift à moy: car nous auons efté en grand peril, en venant de BretaL Pj plà voulut IcRoy fauoir comment,ne par quelle manicre:firil luy recorda: 8rdit, ij^ ®ftunc, Sire, firp.ar gratis vents, qui furuindrent fur les bandes d’Angleterre: fira-^’’P'tcludenozgensfirdenozvaiflcaux.-dôntilmedéplaifttropgrandcmcnttfîa-quot;Wlcpoutioyc: mais ie n’en auray autre chofe pour leprefenti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

^'^'’t erneute de ceux de Bruges contre les Francois^appa/ßee^r le Seigneur ße Gui- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

^dles:(ÿ‘comment le noyage d'i^ngleterre fut dela^éyfiour la cauße des vents, àquot; de l'Ftier, par le ConJeil du Due de Berry: d^nt fut faille grande fei/e en

1 'vtnfetem^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' chap. xtiin. / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

 ^IcRoy de France amp;nbsp;le Conneftable fc deuifoient dcparoUcs.' Pc toufio^urs al-. '’’detemps auantjSr approchoitrYiier’5r gifoiétlà les Seigneurs à grand froid fie * ;^ æ’t fâchez que Flamans ne les vcoientpas volonticrs en Flandres, efpccialemcnc cjn^”^ f^c*hcr:amp;: difoict en requ’oy plufieurs,rvn à rauttc,Et que diable ne fc déliurc ^„,^,f,.g ^^^ ^^y de paffer outre en Angleterre? pourquoy fe tient il tant en ce pays. Ne fommes piemans, nn--y’pas pontes affez;fi encores Fpançois'ncnous apouFiffentPSt dhoientrvn àrautre, trek ny er gt;Jn''^a''^5 '*®’^^®^ paffer en Angleterre ’d,eceftlt;! année.! 1 leur eft auis qu’ils côquerront ßn armée, • w Angl'etcrrc:mais non feront. Elle u’eft^pas fi légère àco^iquetrè. Anglois font f^p’'®’’dirion,que François ne font ? Q^e fetontils en' Angleterre^? Qilând les ^S ois ontefté en France,fié ont cheuduehepar tôur,ils fe boutoicnt'amp;'cnfermôicnc

V’^’^'^Aiixamp;bonnes vrIIesïfirfuyQif bn deuant eux^ainfi corne l’aloucltc fuit de V ^ quot;‘fouiepyt t ainfijpar cfpccial CIV h vüledcBrugGS,ou lé grand retour de France ) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m iij

-ocr page 928-

LE TIERS VOLVME

cftoit,murmuroicnt ils:amp; queroient le feftu ou reftrain,pour auoir la riotte Scie debit: Mutinerie de ^ ^uint que la riotte en fut fi près,que fur le point:5C comença pour garçons François eeuxdesrufes Q^^ auoient battus Sz naurezles Flamans;^ tant que les hommes de meftierfarmoient amp;nbsp;fen venoient au grand marché,pour faire l’afTembléc entr cift.ll ne fuft echapéBa-ron,Cheualier,n’E{cucuyer de France,que tous neuflent cfté mo»tsfansmerày:carcn cores auoient les plufieurs de ces méchans gens la haine, pour la bataille de Roiebce-que,ou leurs perclt;,lcurs freres,amp; leurs amis,auoient eftToccis.Mais Dieu proprement y enuoya,pour les Frâçois,Ie Seigneur de Guiftcllcs;qui pour ces iours fc tcnoit aBru-ges.Quand il entendit queleCommun f’armoit,amp; que gens couroient en leurs hoftcls pour eux armer,il fentit tantoft que c’eftoit pour tout perdre,amp; fans rÿnede. Si monta à cheual luy cinqiéme,ou fixiefmc,tant fculcmct:amp; fe meit es rucs:amp;,ainfi qu il les ren-controit tous armez,amp; qu’ils fe tiroicnt vers le marchc,il leur difoit,Bonnes gensjou al lez vous? vous voulez vous perdre. N’aucz vous pas allez guerroyé? Si neftes vous pas d^i^ein^et^rde c’^‘^orcs tous Ics iours empefehez de gaigner voftre pain ? Retournez en vozmaifons. Ciußflles^d quot;Ce n’eftriens.Vous pourriez mettre la ville amp;nbsp;vous en tel parti,que Brugesferoittoutc ceux de Bruges dcftruite. Nc faucz VOUS pas que le Roy de France amp;nbsp;toute fapuilTance eft en cepays? appai/imt leur Ainfî les appaifa ce iour le S eigneur de Guiftcllcs:amp; les fit retourner par ces doucespa-murmerse. nbsp;nbsp;rolles,en leurs maifons.Ce que point n’culfent fait briéucmcnt:f il heuft elle a Bruges«

^rriuee du JJuc de Serrer a, T Efclu/ê vers ^ ^y.

13S6.

Et les Barons amp;nbsp;les Cheualiers de France auoient fi grand’ doute, que iàfcnfermoicnt ils en leurs maifons,amp; es hoftcls ou ils eftoient logez:amp; vouloicnt là attendre!auentu re.Or auintqueleDuc deBerry vint àrEfclufe,deucrsle Roy:amp;luy dit,Ha,ha,be on de,ie vous ay tant defiré;amp; vous aucz tant mis à venir.Pourquoy aucz vous tant atten lt;iu? nousdeuffions orcs eftre en Angleterre, amp;nbsp;auoir combattu noz ennemis; B^ comméça àrire:amp; fexcufa:amp; ne dit pas fi treftoft ce qu’il auoit fur fon cueur;®«!^'^“ lut auant aller veoir les pourueances à la nauire.-qui clftit fi belle fur la mer,qucc

• grand’ plaifancc de veoir les pourueances.Si fut bien fcpt iours à rEfclufe,que tous es iourss on difoit, Nous nous partirons demain au matin. Vcrirablemcntlevcntcftoitli contraire,pourÉnglcr fus en Angletcrrc,quc plus ne pouuoit.Si eftoitle téps tout as, après la S. Andricu.Or regardez fil faifoit bon en ce téps là fur mer,pour tant de nobles gens corne il y auoit à rEfclufc,amp; là cnuiró:qui n’attendoiét fors qu’on paOxartou-teS'lcs pourueances eftoient faitcs‘amp; chargées es vaifteaux: amp;nbsp;ià plufieurs icunes sei'

en la mcr,en fignifiâtamp;difant,Ic fcray des premiers quiarriucray en Anglctcrrcim

• y va.Dccestels eftoient melfire Robert amp;meftirc Philippe d’Artois,meffircHenry ® Bar,mcirirc Pierre de Nauarre,mcflîre Pierre d’Albreth, meifire Bernard d Armign^r, amp;: grâd’foifon d’autrcs.Iccux icunes Seigneurs dcfluf-nómez,nevouloiérpasdenio“ rcr derricre,quâd ils eftoiét deuât.Or fe meit le Côfeil du roy enfcmble,pour regâ^c comment onpcrféucreroit.MaislcDuc de Berry dérôpit tout: amp;nbsp;montra tant ^menftranee p^^g raifonnables,que ceux,qui la greigneur volôté auoiét de pairer,furét tousdecou tr feurram^quot; ^^S^^ difoit bien que c’eftoit folie,amp; grand outrage,de confcillcr le Roy fre le v?^ae Q^* cftoit encores VU enfant,(fêtrer en mer par tel temps,amp; d’aller cobattreg^^^^ ^^^ d’Angleterre. P^ySj OU nul ne fauoit le chemin, amp;nbsp;vn pourc pays, amp;nbsp;trefmauuais pour ?“®‘^°y*'’çjnç prenons(dit le Duc de Berry)quc nous foyons là tous arriuez, amp;nbsp;ayons pristey^« nous côbàttront point les Ahglois,fils ne vculêt;amp; nofcrÔtlailTcrles pourucaecs ^ rierc:car qui les laifteroit tout feroit perdu, Mais, qui voudroit faire vn tel voyage, en tcfpaysfil n’y a pas fi long chemin de Frâce en Anglcterre)on ne le ^^“^“'^P^! L • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rc au cueui^d’Yucnmais en çueurd’efté. Si mandez tous les mariniers qui cy font, tnettez enfemble:amp; ils vous dirôt que ma parollc eft bóne,amp; que, pour puifsäc^o ayt au téps de maintenâtfprenô que no’ finglos par mer(quoy que nousayôsl«e roi amp;nbsp;5oo.vaiffeaux,ils n’en troiiucrôtià cnséblc 300.voiles d’vne veue.Orregardez 0 le pcril:amp;le d^magc,ou l’on no’ veut boutchlc ne dy pas pourtat quei en viicillc e t deporté:mais ie le dy pour câufe de cófcil,amp;,pourcc que grand partie du Royaume ^France f écline à moy^ie vucil bicn,bcau frerc de Bourgogne ,que vous amp;nbsp;moy y a ®B mais ie ne vueil pas,nc ià ne côfcillcray,quç leR oy y viénc:car,fi aucun malluy en pte-noit,on diroitque nous luy aurions fait fairclt;En nomDieufrefponditleroydcFracC' qui cftoit à ces parolles ouyr)Sc nul y va,i’iray. Adonc cômcnccrcnt les Seigneurs an rc,amp; à dirc.L c Roy eft de grand’ volonté.Là fut pris confeil qu on mettroit ce voy^^^

-ocr page 929-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;15p

^j^ƒol^^ffanceiufqucscn Aurilou cnMay:amp;Ies pourucances quifepouuoyent garder, fttu.chairs {alées,amp; vins,on les garderoit,amp; feroit on certaine ordonnance, que les ^^prefendu ''fleurs amp;nbsp;leurs gens rctourneroyentau Mars. Tout ce futtantoftfeu. Ainfi fedé- '^°7‘‘£' ‘^^”~ j.j'J’pitle Voyage de mer «n celle faifon : qui coufta au Royaumede France ccnzmû\c^^quot;^^quot;^^^ ^.^^^^^'*^ * ^ ^quot;^ ordonné parle Confeil,que le Roy fen retourneroit en Fran p’ ’*«Seigneurs chacun en fon pays:amp; dcmourcroientleschofes en eftat iufquesau *^„„„t y ymps(commcau mois de Miirs amp;: d’AuriI)auqucl temps on pourroit faire le voya-rP^propiccment :amp; que chacun fuft preftau mandement du Rc^. Qui veift ij, ^^^'’8'’^^quot;^scourroucez,amp; cfpccialemét ceux des loingtaines parties amp;nbsp;marches gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcfpendulcur argent en efperance d’auoir vue bonne faifon, il

ijç ^'^°'''gfandc?hcrueillc:amp;:dcceuxlày enauoitdctclsquelc Comte deSauoyc, united Armignac,le Comte Dauphin d’Auuergne,SL cent grans Barons:qui fede-I Wntraoultcnuis,fans auoirveu Angleterre.Aufli faifoitlc Roy de France, mais ^l^^'';Pouuoitamcnder.Lors fe départirent toutes manières de gens;amp; fc meirentau ^®in,lcsvnslieï,amp; fos autres courroucez. Les officiers demourerent derrière, pour .j je proffit de leurs mairtres, amp;nbsp;pour reuendre leurs pourucances, mais on nefauoit 1 War ce,qui auoit largement coufté cent ftancs,on l’auoit pour dix8lt;: pour moins, ij ^omteDauphin d’Auuergne me dit que par fafoy il auoit là des pourucances pour ƒ ®*llcfrancspour luy:mais il n’en eut pas mille de retour.Encores laifl'erent fes gens ^^perdre.Aufli firent es autrcs,nc riens ne leur vint à perfcôtion.Quand les nouucl-''^’'furent feues en Angleterre,les aucuns en furent grandement rciouis(qui doutoy A ïvenuedesFrançois^ l^^sautres courroucez:quiycuidoyentauoitgrand profit. ’ƒ fitvnc fefte à Londres,grande amp;: grofre:amp; fy recueillirent toutes manières de Sei ,'W,(|uiauoicnt gardé les ports,haurcs,A:pafrages furlamcr, amp;nbsp;tint lcRoyfafefte *lcnncllcàWcft-monfticr, (jiiour de Noelfqu’on dit en France le iour de la Kalen ^Qurentlà trois Ducs fairs:5é premièrement le Comte de Cantebruge. Nous lap' q^fonsd'orefnauant Duc d’Yorch: amp;lc Comte de Bouquinguam, fonfrere. Duc de , Mrc:amp;leticrs,lc Comte d’AqucfTuflfortjDucd’Irlande.Si continua ceftefefte en ^UenSten grand rcueil;amp;efioient les gens parmy Angleterrc(ce leur eftoitauis) ç^^^j^ r « ^ ^P«dcg|;andperil;amp; difoycntlespluficursquciamais nauroyent peur desFran-i,„jffj^pg^y* Ij.'^^quc toutesles afremblées,qui auoient efté à l’Efelufe amp;nbsp;en Flandrcs,n*auoicnt c- /.^ retraitte det W fors que pour épouenter A ngleterrc,amp; pour rem^der le Duc de Lanclafirc, François ,fant ’''tenoit en la marché de Galice,amp;î»quiconqi!ft:rroit tout le pays. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Moirpaße en

X L V.

An^teterre. ^ommceit e/eux Champions ionßerent à Paris à ouf rance. c h a p.

^^uetemps eftoient gras nouuellcs en Frâcc,amp; ailleurs es baffes marches du Royau p.^^ An gage de bataille,qui fe deuoit faire à Paris,iufques à outrance. Ainfi auoit il j Wncié amp;nbsp;arrefté en la chambre de Parlement à Paris : amp;nbsp;auoit le plaid duré plus . ’’’''entreles deux parties:c’eft à entédre d’vn Efouyerfqui fappclloit laques IcGris) p.^ Wn de Caronge,lefquels cftoient tous deux de la terre amp;nbsp;de l’hoftcl du Comte W Alençon,amp; bien aimez du Seigneur,amp;par cfpec^l ce laques le Gris cftoit tref-

’'tetnent bien de luy,^ l’aimoit le Comte fur tous autre^amp;fe confioit en luy. Or, • j^'”*'Quelamaticreduchamp mortel fen cnfuyuit(laquclle fait moult à mcru ciller) ' ÿ'^oult de peuple, au Royaume de France Si ailleurs, furentinformez delamcr-1 ' Wvindrcntdepluficurs paysàlaiournéeduchamp à Paris, ie vous en declaire-; I nbsp;nbsp;matière,fi comme iefu adonc informé. Auenu cftoit,que volonté amp;nbsp;imag^natÎQ

I “’'eftéprifeàraeffirelehandeCaronge,pour fon auanccnicnt,d’allcr outre mer,ear I “y^ge faire auoit toufiours efté enclin.Si fe départit de fon Seigneur le lt;Sôtçd’Alen 1 ^’’’quot;'Volôté de fon voyage faire,amp;prit clt;5gé à la ferne (qui pour le temps cftoit belle Wamp;ieune)^^ lalaiffaen vnfien chaftcl, fur les marches du Perche, qu’on dit Ar-’”'«!,amp; entraen fon voyage, amp;nbsp;chemina à fon pouuoir. La Damc( G,cQmmcic ' ƒ ^y ^^^îy ià dit)demoura entre fes gens au chaftcl,amp; fc porta toufiours' moult fagem,’c.nt.,. MVcczcylaqueftion dufait)qucleDiablc,par tentationperuerfe amp;diuerfe,'Cn- ƒ , ’îü corps de laques leGrisflcquclfe tenoit dclezle Comte d’Alençon,foq,$eigneur.^^^**^f-*^“^^ jf«cftoitfonfouucrainconfciljamp;fauifad’vn trcfgrandmalàfairc,li-commç dc.puis'^„j^ ;^”Jç^^^ ^compara.Mais le mal,qu’il auoit fait, ne peut oneques eftre prôuué furl.uy,n’onc-,ç^ iehande l'snclevoulut recongnoiftre.Ce laques le Gris gettafapenféefur lafcmme rnc^rc caron^e. (i^

-ocr page 930-

1^0


LE TIERS VOL V ME


lehan de Caron'gc:84 fauoit bien quelle fc tenoit au chaftel d’Argcnfeil,cntfc fesgen^t bien accompaignée. Si fe départit vniour,monté fur fleurde coürfier,(l'Alençon, amp;nbsp;rrahi/o» de fa vint tant,au fenr des efperons,qu’il arriua au chaftebóe là defcendit. Les gens delà Da-lt;^HesieGris, me amp;du Seigneurluy firent tresbonncchcre:pourtantqucle«rSeigneuramp; luycftoict forçant la fern tous à vn Scigncur,amp; compaignons cnfcmblc:amp; mefmement q^c la Dame n’y penfoit medefin corn ànulmal. Silcrecueillitmoultdouccmcnt:amp; le mena en la chambre :amp;luy inondra paiintn. grade foifon dc fcs befongnes. Iaqucs( qui tendoiteft fa malle volonté accomplir) f^' quit à laDame,qu’clle le menaft veoir le doniójCar en partic(fi-commc il difoit)il cHo*^ làvcnupourlcvcoir.LaDamcfy accordalegércmcnt:amp;y allèrent eux deuxtantfeuquot; j'^ Icmcntm’oncqucs varier ne chambrière n’y entra auccques eiiXjCar la Dame luy faifoit tresbonne chcrc:comme celle,qui fc confioit du tout de fon honnir àluy. Sifoftque ils furent entrez au donion,laques le Gris doit l’huis apres cux,ne la Daracne fen don na oneques de garde,qui paflbit deuant, amp;nbsp;cuidoit que le vent l’cuft clos, amp;nbsp;laqucdc luy fit entendant. Quand ils furent là cnfemblc entre eux deux,laques rcmbraç3,amp;^® découurit viftement de fa mauuaiftié. La Dame fut toute ébahie,amp; fuft volontiers retournée à rhuis,fi elle euft peu,mais elle ne pcut.Car Iaques(qui eftoit fort homme,^quot; dur)fi rcmbraça,amp;: la meit à terre fur les carreaux,amp; en fit fa volonté. Tantoft quOe® eut fait ce qu’il luy pleut,il ouurit l’huis du donion amp;nbsp;fappareilla pour partir. La Dame route courroucée amp;nbsp;ébahie de Tauenturc qui auenue luy eftoit,demoura toute feuleau donion. Mais au département du Cheualicrjla Dame luy dit,tout en plourant,en telle manierc,Iaquer,Iaquct, vo’ n’auezpas bié fait de m’auoirvergôdéc,mais Icblafmcnc demourra ià fur moy,fors que fus vous.fi Dieu donc que Mofeigneur monraaryretour ne. laquer monta fur fon courficr,amp;iflîthorsdu chaftcl,amp; retourna arriéré vers fon tei gneur,le Comte d’Alençon,amp; fut à fon lcucr,fur le point de neuf heures,amp;au matin, a quatre heurcs,onrauoit veu cnlhofteldu Comte. 0» vous diraypourquoyie mets ces parolles en terme amp;nbsp;en auant. C’eft pour la grande plaidoyrie, qui après fenfayuit,amp; pourtant que la chofe futjau pouuoir des CommiiTaires de Parlement, examinée amp;nbsp;m-quifitéc. La Dame de Caronge,à ce iour que cefte doulcnte auenture luy fut auenue, demoura à fon chaflel,amp; fe porta amp;nbsp;fe couurit aux mieux qu’elle peut, n’onequespout l’heure ne fen découurit à varlct,n’à chambrière qu’elle euft(car elle veoifbicn amp;con* fideroit qu’à en parler euft elle peu auoir plus de blafme,quc d'honneur)mais elle me® la Dame dlAr ^^®” ^” mémoire,5c en rctcif ancc,rhcure amp;nbsp;le iour, que ccluy laquer le Gris eftoit Vf' gentelldedaire ^^ au chaftel.Or auint que le Sire de ÂarôgCjfotf mary,rctourna du voyage, ouileHo’^ ifin ma^ le allé. La Dame,fa femmc,à la reuenue luy fit tresbonne cherc. Aulfi firent tous fes gflt;®* faux tear de la Cc iourpalTa.La nuit vint.Lc Sire de Carongc fe coucha.LaDamc nefe vouloitco“' facile Gris, cher,dontleScigneurauoit grandemcrucille,amp;l’amönneftoitmoult découcher, h’

Dame fc fcignoit,SCalloit amp;nbsp;venoit parmy la chambre,penfant. Enlafin, quand tous leurs gens furent couchcz,cllc vint deuant fon mary,amp; fc meit à genoux,amp; luy compta moult piteufemcntrauëturc,quiaucnucluy eftoit. Le Cheualicrnepouuoircroircqn' il fuft ainfi.Toutesfois tant luy dit la Dame,qu’il l’ottroya amp;nbsp;accorda,amp; luy dit, S'^®-Ccrtcs,Damc,mais que la ch(jfc foit ainfi que vous le me comptez,ic la vouspardo^® • maisl’Efcuycrenmourra^arleconfeilquc i’auray demes amisamp; des v oft tes, amp;nbsp;tue trouuc en faute cc que vous me ditcs,iamais en ma compaignie vous ne ferez. LaDa-me de plus en plus luy certifioit amp;nbsp;affermoit que c’eftoit pure verité. Cefte nuiâpaiw« Le lendemain le Cheualicr fit eferire beaucoup de lettrcs,amp; enuoya deuersles amisde fafcmfne,auxp‘luscfpcciaux,amp;àceux defoncoftéjamp;fittant que dedansbriefsiours • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ils furent venus au chaftcl d'Argentcil,amp; les meit tous en vne châbre, amp;nbsp;puis illeur en

tama la mafterc de ce,pour quoy il les auoit mandez,amp; leur fit par fa femme compter, de point en poinr,toute la matière du fait,dont ils furent tous émcrucillez. lllcurdc-la^uet le Gris manda confeil,amp; il fut confeillé qu’il fetraift deuers fon Seigneurie Comte d’Alcnço, accuse du fait amp;^ lu y comptaft tout Ic fait.Il le fit. Le Comte (qui moult aimoit cc laques le Gris)nelc defufdit deuat vouloit croirc,amp; donna iournée aux parties à cftre deuant luy,amp; voulut que la Dame, le Ctmted’.y(. qui encoulpoit cc Iaques,fuft prefcntc,pour remonftrer encores plus viuementla veri-lençon p,‘fgt;'if té.EIlc y fut,amp; grade f^fon de ceux de fon lignagc,cn la prefence du Côte d Alençon. nn”^t'^la^‘* ^^^b^^® plaidoirie grande amp;nbsp;longue, amp;nbsp;CC laqucslcGris cncoulpéSc aceufédefonfait ^e^^defifm- p3^1c Chcualicr,voirc à la relation de fa femme, qui compta auflî toute l’aucnture,ain-fi que auenue eftoit,laques le Gris fexcufoit trop fort, amp;nbsp;difoitque riens fi neneftoit,

-ocr page 931-

f^^'''laDan]ciuyimpofoitincielicment î amp;fcnicrucilloit(fi-comme ilmohftfóit en jj^PMes^dc quay la Dame le hayoiu Ce laques le Gris proiiuoit bien, par ceux de • *q du Comte d’Alençon,qu’en ceiour, queeela eftoitauenu, à quatre heures on ^ °^tveu au chaftel,amp;ft Seigneur difoit qu’à neuf heures ill’auoit delezluy en fachâ-;i'^S’^ec’eftoitch(A:impoiriblc d’auoirchcuauché, en allant amp;nbsp;venant amp;nbsp;accom-

^it le fait, qu’on hiy mertoit fus,cn quatre heures amp;nbsp;demie vingt amp;nbsp;trois lieues, amp;nbsp;/lt;lt;! lt;jiiereHe jti 1'“'tie Seigneur à la Dame qu’iî vouloir aider fon Eicuyer, amp;nbsp;qu’ellej’auoit fongé: amp;nbsp;Seigneur J.e ca ^^^ puiflancc,quela chofe fuft aneantie:ne que iamais queftion n en ^°^^f‘if^^jyQ ’^ynefenm’euft.Le Cheua!ier(qui grand courage auoit,amp; qui fa femme croyoit) lquot;l^JaTpd^è , ?j'’lutpaçtcni(^clic opinio:mais l'en vint à Parisiamp;rcmôdralacaulc en Parlemêr, ,„e„tdePdrisi ?^ppellcrenParlemétcc laquesleGrisdequel refponditàfon appel: amp;nbsp;dit amp;nbsp;pro- erleitrefi chap , .’^Hwapleiges,qu’il en feroitS: tiendroit cequeleParlement enordonneroiti La de bataille ad-^’*’'°yricduChcualier amp;nbsp;dcluy duraplusd’vnanamp;dcmy:amp;nelcspounoiLonaccof- quot;'g^-j^’'’flcChcBalierfc tenoit feur Schien informé de fa femme:amp;: puis quclacaüfca-

1 ^fântcûéfcuëamp;publicc,ildifoitqu’iircn pourfuyuroitiufqucsalamortiDe quoy p^omte d’Alençon auoiten trefgrande haine le pourc Ch.cuaiier:Ce l’cuft par trop de yaitoccire,ficen’cuft efté qu’ils feftoient mis en Parlement. Tant futpropoléamp; E 'météjque IcParlemét dctcrmina(pourtât que la Dame ne poüuoit riens prouuer *3qucsle(3ris)qucchâp dcbataillc,iufques àoutrâcc,fcnfcroit:amp; furet les parties |ƒ/y,,ƒ4„ff

1 ƒ P^ualier,rEfcuycr,amp; la Dame, femme au Cheualier) au iour de l’arrêt amp;nbsp;du châp ^^^ '^^ i^uel^ué l^ô^îParisjamp;dcuoit cftre,par l’ordonnance du Parlemêr,le champ mortel au premier nom deffih,^ M d'après J fan mil trois cens quatre vingts amp;: fept.En cekiy temps eftoier le Roy dei«urmar^Hlt;t ‘^^nccamp;lcsBaronsàrEfclufc,furrenrcnte depafleren AngleterrCiQuand lesnou ^^‘- ^“^^ ''”^ j^^cn furent venues iufques au Roy (qui fe tenoit à I’EfcIufeXk ià cd 01c ordonné du .p»ét que celle chofe deuoie Jure à Paris,fi dit qu’il vouloir vcoir le champ du Che J^amp;dd’Efeuyer. Le Duc de Berry,le Duc deBourgongne,!c Duc de Bourbon ,lc ( quot;neftabic de l'rancc(qui aulfi grand defir auoient de le veoir)dircnt au Roy que c’c-’'^bienraifonqu’ily fuft.Si mandalcRoy àParisquelaiournccfuR ralongée dece , 'quot;ptnortcljcarily vouloir eftre.On obeyt àfon mandcment(cc fut raifon)amp;retouc ^tlcRo’^amp;Ics Seigneurs en France,amp;tint le Roy de France,en ces iours/cs feiles D’ændes en la cité d’Arras,amp; le Duc de Bourgongne en l’Ifie : SC endementiers paf-jî’''’ttoutcs manières de Gens-d’arm^s.-amp; retoq^ncrent Âi France , amp;r chacun fur fon j^H commc il eftoit ordonné par les Marefehaux.Mais les grans Seigneurs fetiroiêt t-^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^*

|,p''sParis,pour vcoir le champ.Or furent reuenuslc Roy de France 5c fes oncles, amp;nbsp;^'^onncftable,à Paris, t Si furent les lices faites du champ,cn la place Sainte ^^^^c^^- ß^^e 'de sainte |■prierelcTcmplc:amp;lày eut tant de peuple quemcrueilles feroità penfer, amp;nbsp;auoit Catherine du ,,7'ndcslezdeslices,faits de eranséchauffaux, pour mieux vcoir les Seigneurs enba -valdesEfèo-^‘^ les deux champions. Lefqucls vindrent au champ,amp; furent armez de toutes pié- ben y aßißant 1^11 comme à eux appartenoit,amp;là furent alfis, chacun en la chaire, amp;nbsp;gquuernoit ^‘^'f’-^- ■^‘*f‘lquot;oj' ^^-onitedcSaint-PolmelfircIchandeCarongc,amp;lesgensdu Comte d’Alençon la- ’^oquot;^Pquot;^““’’^ ^J^ieGris.Quandlc Cheualier deut entrer au champ^l vintàfafemmc(quilàcftoit ^ffl^sV^Z»» ''’char.couuertde noir)amp; luy dit ainfi,Dame,par voflrc^nformation, amp;nbsp;fur voftre ^,pii^ nagut^ \'‘*‘ls,ic voisaucnturcrmavic,amp; combattre laques le Gris. Vous fauczfimacaufc resdit. ‘‘^llcamp;loyale.Monfeigneurfdit laDamc)ileftainfi,amp;vous combattez tout feurc-j^'^bcarlacaufecft bône.A ces mots le Cheualier baifa la Dame,ô£ la prit par la main ^P'iisfefeigna,amp; entra au champ.La Dame deraoura dedans le char3couu6rt eft noir, j ?^3nsoraifonsenuers Dieu amp;nbsp;la Vierge Marie, en priant treshumbîcjjient qu’à ce • '*’')patlcurgraceamp;interceirjon,ellepcuftauoir viótoirc,fclonle droit qu elle auoit,Sc °’'5dy qu’elle eftoit en grade trifteffe : amp;n’eftoit pas alfeurée de fa vie, car fi la chofe |.®'’tnoità déconfiture fur fon mary,il eftoit lentcncié que lans rcmedconreuftarfe,amp;: ^^’Ipcodu.lc ne fay,car oneques ie n’en parlay à ellc,ny à luy,fi elle f eftoit point plicurs fois repentie dece, quelle auoit mife la chofe fi trefauant,que fon mary amp;el-'''^iscncegrand danger amp;nbsp;peril.Finalement il en conuenoit attendre lauenture. Or ^nimencerent,amp;: furent mis les deux championsl’vn deuantTautre , ainfi coromeil -^e’eßadire ’?Partenoitàfaire:Sr puis montèrent fur leurs cheuaux, amp;femaintindrent du premier en bien bois Mttairccment,car bien cognoiffoyét les armes.Là auoit grade foifon de Seigneurs arroy. 'France,lefqucls eftoient venus pourlcs vcoir combattre.Si ioufterent les champiôs

-ocr page 932-

142 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

I.t Seigneur Je Garonne viÜe-Q

TtCUX.

de première venue, mais riens ne forfirent. Apres les iouftes, ils fe mcircntapiejamp;.'cn ordonnance pour parfaire leurs armes: amp;nbsp;fe combattirent moult vaillammcnt:amp;fut du premier,meflire lehan de Carongc nauré en la cuiirc:dont|toq^ ccux,quil’aimoycntjCn furent en grand cffroy:amp; depuis fe combattit fi vaillamment, qu'il enuoya fon auerfai-re à terre:amp;luy bouta l’efpéc dedans le cops: dont il l’occit au champ: amp;nbsp;puis demanda fil auoitbien fait fon deuoir.OnluyrcfpôditjOuy.SifièC laques le Cris deliuré au bourreau de Paris;qi1i le traina à Mont-faulcon,amp; là fut pendu. Adonc meflire Ichan dcCa ronge vint deuant le Roy:amp; femeit à genoux.Le Roy le fit leuer,amp; luy fit deliurcr mille francsjcc propre iour,amp; le retint de fa chambre, parmy deux cens liures de penfion par an,qu’il luy dona toute fa vie.Meflirc Ichan de Carongc rcmcr^alc Roy,amp;IcsSci-gncurs,amp; vint à fa femme, amp;nbsp;la baifa: amp;nbsp;puis ils allèrent à TEfglifc NoAre-Damc,faire leur ofFrande:5r puis retournèrent à leur hoftcl. Depuis ne feiouma gueres mcflirclc-han de Carôge en Frâce:mais fcnpartit,amp;fcmcitau chemin,auec meflireBouciquaut, amp;auec meflirelehan des Bordcs,amp; meflire Louis Grat.Ccs quatreentreprirétjdegra-de volonté,d’aller veoir le S. Sepulchre, amp;nbsp;l’Amorabaquin : dont il efloit en ces lours moult grandes nouucllcs en France. En leur compaignie fut aufli Robinet deBoulon-gnc,vn Efcuyer d’honneur du Roy dcFranccdequel en fon temps auoit fait plulicurs voyages parmy le monde.

Comment le lioj Pielre el’Arragon mourut^ ^ commefH le »ouaeau Rey lehan,fifgt;ß^^ retiatprifôfiKier l’,yi!'eheue/^t/e de Bordeaux, Kegociateur du Due de Lanelaßre, pour le recouuremefit de certains deniers,/^u tlpretendoit luy eßre deus au Siy^gt;‘

med’t^rragon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xlVI.

tPfi;87.

4 ma mode.

N ce temps,! enuiron la Chandclcur,faccoucha an liét malade le Roy P^^y^^r^ ragon. (^and il veit que mourir luy conuenoit, fi fit venir deuant luy deux lehanraifné,amp; Martin, le Duc deBlafmont en Arragon, amp;nbsp;leur dit, Beaux entans,ic vous lailfe afiez en bon point,amp; les befongnes du Royaume toutes clercs. Tenez vous en paix,amp; en amour enfcmble, amp;vous portez foy amp;nbsp;hóneur.Si en vaudrez mieux.L' faitdcrEglifc,pourleplusfeur, amp;pourma confcicnceappaifer,i’3ytou^ourstcnu J ncutralité.Encorcs vucil ie que vous la tenez,iufques à tant que la determination vous Tre' as JuSt sppcrraplus clcrcment. Cc^deuxfils refpondirent moult doucement, Monfeigu^r, J’^aren. ^^^^^ ^^ ferons trcsvolonticrs:amp; fi vouions obeysàcc que vous ordonnerez. Ceftbicn raifon.En tel cftattrépaffale Roy Pietre d’Arragon:qui fut vn trcfvaillant homme eu • fon temps, amp;nbsp;qui grandement augmenta la couronne d’Arragon, amp;nbsp;conquit tout Royaume de Maiorquc,amp; l'attribua à luy.Si fut cnféuely en la bonne cité de BareeW® ne:amp; là gift. CTuand la mort de luy fut feue en Auignon deuers le Pape Clement S « Cardinaux,fi eferiuirenttantoft deuers le Roy de France amp;fes oncles,Se dcucrslcy“ de Bar Scia Duchefle(qui tcnoycntlcur opinion,amp; qui eftoient pcreamp; mere dchlt;f“ ncRoync,quiferoit d’Arrago,Madame Yolcnt}amp;à la Dame aufli,qu’ilsfiflenttanGq®^ la icune Roync d’Arragon,amp; |p Royaume d’Arragon,fe determinafl: a Icuropi»*®quot;*

• nbsp;Duc d c Bar amp;nbsp;la Duchelft^en efenuirent à leur fillc,Madarae Yolen t:amp; le Roy do ^^ cc,lc Duc de Berry,amp; le Duc de Bourgongnc aufli:qui enuoycrent en Arragonvn dinal,cnlegation,pourprefcherlcicuncRoy(quiferoit) amp;nbsp;fon frere ,amp;lepeuple-Cardinal,fit tanr,aucc l’aide de Madame Yolent de Bar ( quifcnclinoit trop fort,pour la caufc de ce que pcre amp;nbsp;mere l’en prioycnr,amp;: le Roy de France,amp; les Ducs de Bettys de BourgongnCjfes confins) qu’il dcfcenditàlcur opinion( car par-auant ilvouloitW • nir l’opinicéidcfonperc,quantàla neutralité) amp;nbsp;fe détermina tout le Royaume dAt' ragon au Pape Clcment.Durant cesiours,quele Roy Pietre d’Arragon trcpafîa,efto^ à Barcelonne l’Archcucfquc de Bordeaux.que le Duc de Lanclaftre y auoit enuoyé. le vous diray pour quelle raifon.Lc Prince de Gallcs(pourtant qu’il fut Duc amp;SiredA-quitaine, amp;quc tous fcs voifins le doutoycnt,lc Roy de Frâce,lc Roy d’Arragon,leRoy d’Efpaignc,amp; le Roy de Nauarrc,amp;mefmemcntles Roys Sarrazins,quioyoycntpaner de fa grande fortune ^ bonne cheualcrie)cut vnc certaine alliance amp;nbsp;confederation au Roy Pictred’Arragon,amp;lcRoyàluy,qucle Prince luy iura amp;fcclla,amp; fit fccllerk Roy d’Angleterre fonpcre,quepourtoufiours amp;iamais,luy,ne leRoyaumc d’Angle-terre,nc les fuccefleurs d’Angleterre,^ pareillement d’Aquitaine,qui viendroycnt,ne feroycnt point de guerre,ne confentiroyent afaircau Royaume d’Arragon,parmy tant,

-ocr page 933-

H,^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DÉ FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;143

*^(iid D^^°y lt;î’Ar ragon iura amp;nbsp;feella,pôür lüy Si pour fes hoirs,que tous les ans il fer ^'Oh *’®'^'^d’Aquitaine de la fomrtic de cinq cens Lances,contf e quiil cuR affaire: Wv l^®^®“lc$ deniers,fi cinq cens Lances ne luy vouloir enuoycr.Or eftoit il auenu 'bik ^^*^'’ ^'^ ans*d’arrcragcs,queleRoy d’Arragon n’en auoit riens payé3ne ^'^0t j^^^*^^ ^“ R°y Â’Anglctcrrc,n’à fes commis: amp;nbsp;quand le Duc de Lanclaftreil-11®“^ apjaorta auccques luy lettres patentes, feellées du grand '^'M R ^^^^''''^’l’^^^^^’’^^'^^ ^^ confeil,quels Roy d’Angleterre feft^liftbit es mar-llaia^.'^®’’“’’gt;dcBayonpc,amp; d’Aquitaine,commefon Licutenant.-Sr luy donnoit caufe d’entier ''iC(l'Â^'”^^®^®^oyîtlc de demander tous droits dcuz,amp;alt;ftiós deuës,tantfurleRoyau ^Archeuefue quot;«ils '^’8®’’)eoq|paeailIcurs:amp;vouloitquc.leDBecncuftlcsIcuécsamp;Ics profits,fans ^^quot;^ -^^^‘^ quittoit plaincment:0^ tenoit à ferme tout ce qu’il en feroit.Dont ^^ ^^^^^^^'^^ iJjjj. æbuc de Lanclaftrc fut arrefté en la ville de Saint- laques en Galice(fi-commc Aaßrei k^y contenu par dcftus)il penfa furies befongnes d’Arragon,amp;rcgarda que le Roy |fHj^°®’P’’’’l^'^®ccudelacommiffionqu’ilauoit,eftoitgrandement tenu à luy, cil 'foi *^^°®’’’cd’3rgcnt,pourles arrcragcs.Lefquelleschofesluy venoientgrandemet çl’?'”^®âlotcnir fa guerre de Caftille,auccques les autres aides: fi que,luy fciour ^ttt*^^’'^*laqucs,il enuoya de fon Confeil à Bordeaux,deuers l’Archcuefque, amp;dc-L ^^’fcIchan Harpedane(qui lors eftoit Sénefchal de Bordeaux amp;nbsp;de Bordelois) P^*^ ^’^^ lcttrcs,que l’vn des deux, ou tous les deux enfemblc, allaft en Arra-U ®'’ctsleRoy,amp;luy remonftraft viuementcomroentileftoit grandement,amp; de quot;tftli 1 P^’^®”“^’’'''^’’^ ^^ ^®y d’Anglctcrre,Duc d’Aquitaine,l’Archcuefque amp;Ic Sc-•j^ ’‘cegarderent les lettres du Duc: dont ils eurent confeil cnfcmble,amp; fut auife cn-^ M’i il Valoir mieux que le Sénefchal demouraft à Bordeaux, que nompas qu’il al-il^AmbalTadc au Royaume d’Arragon.Si que l’Archcuefque de Bordeaux en prit :y”§egt;amp;fittant,qu’il vint en^ftragon, amp;fi malàpoinâ;,que le Roy d’Arragon e-M^Ude: tellement qu’il en mourut. Quand il fut morr,l’ArchcucfqucfuyuitlGS ^%amp;lc Confeil d’.Arragon: qui vindrent à l’enterrement du Roy Pictre d’Aira.- l’A^heuefut ^.’'quot;hcitédeBarcelonne. Or tant parla il (ce femblaau Confeil du Roy ) qu’il fut de Bordeaux re (d^prifon fcrméc,courtoife, mais il ne pouuoit pas partir,quand il vouloit, amp;nbsp;en la tenu prifrmier '''ßareeßnne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à Barcelone,

le Duc de La»claJïreft faire guerreftr les fr0»tiere^‘^rragonyta»t q/i’on '*)«tß rendu fin {^reheuef/ue de Bordeaux, c^cemmentla Dame de chafel-bo/s ^fi^xtfiupfnnée d’auoir mis les Anglais en 'vnfen ehafeau-^fe» exeufi vers le ieu-^-^'^jd'^rragûnypar l'entremtfe duComtede Fû/x. c H a p. Xivil.

par trop grand au an tage de

parler^

U ’“dies nouuellcs en vindrent à Bordeaux deuers !cSénefchal,fiditj le n’enpen-■Â^^^pîisnîoinSjCarrArchcucfque a trop chaude tefte. Encores ie croy qu’il

1, p'op mieux que i’y fufle alléjCar i’euffe parlé plus à poinr.il y a bien manière, par ^ ®®ondc,de demander le ficn. Le Sénefchal manda ces nouuellcs deuers le Duc

• ^iclaftre'.qui fe tenoit en Galice.Lc Duc en fut moult grandement courroucé : amp;: »^ quot;^'nta mal du Roy d’Arragon amp;nbsp;de fon Confeiljquafld on auoit l’Archcuefque de tL^Vn fi grand Prclar^rctcnu Semis en prifon,cn explosant fes befongnes. Adoc L ''’neDue aux compaignons de Lourdcjqu’ils voufififent guerroyer ceux de Barce-t 'oui Archeuefque de Bordeaux eftoit en prifon. lehan de Bearn, Capitaine( qui ^j?”gt;‘oitlc SénefchaldeBigorrc)Pierre d’Anchin,ErnautondcReftcn, Ernauton H^ ’quot;”e-Colombe,amp; tous les compaignons de la garnifon de Lourde,furent gftnde cturfide I4 (^ '^'ouis,quand ils ouirent ces nouucllcs:amp;commencèrent à courir au^Royaume^arwjÇw^/é® à^?S’”’’®^’'’19ïgt;csaux portes de Barcclonne,amp; tant que nuis marchans n’ofoyent Lourdefirle t(iiu,^'’®c tous ces mcchcfsjlcieunc Roy Ichan d’Arragon fe vouloir faire cou-■'l'y'*«”*^ ^ Ar ^.^'‘^^^^y^nnis les bonnes villes ne le vouloyenr confentir,f’il neiuroitfolennellc- ’^lt;?lt;’”ƒ‘’^^* jjjjjSQuciatnais taille foulde,n’impofition nulle, il ne inettroit n'éleucroit au pays: amp;nbsp;^“a^^ ”quot;-''ursautres chofesvouloyent ils qu’il iuraft,cfcriuift,amp; fecllaft:l’il vouloir eftre cou nbsp;nbsp;nbsp;’^ * i^j.'''Roy.Lefquenes chofcs,celuy fembloir,^ à fon Confeil,lt^cftoient moultpré-C'^^^^^^^^^^æ^naçoit qu’il leur feroit guerre, amp;cfpecialement à ceux de Barcc-j ')amp; dibit Ic Roy qu’ils eftoient trop riches,amp; trop orgueilleux.En ce temps auoiç

les frontières d’Auucrgne,amp; de Rouergue vers Pcfcnas,amp; vers la ci-^ts,vue manière de Gens-d’armcs:qui fappelloicntlcs Routcs,amp;fc multiplioyét

-ocr page 934-

144 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LB TIERS VOLVMÊ

. TOUS les ioùrs pour mal fairc:amp;en cftoict Capitaines quatre Hommes-darmcsiqui^ certdinsin^ .trs mandoyent guerre à tout homme^quifuft monté à cheual. llsn’auoientcureàqui-rouM^^prenu^t c^^oient nommez Pierre de Mont-faucon,Geoffroy ChaftcIier,Hainge deSorgc,amp;-kchaficau de Goulent.Et tenoient ceux bien quatre cens combattans def?ous eux:amp;mangcoiéttoui zgt;tdetm fitr les le pays OU üs conuerfoyent. Quand ils furent informez que I’Afchcucfquc deßordcaui: frSiieres d’^r cftoit en prifon en Arragon,amp; que le Duc de Lancla^rc fe contenoit fort furies Arra-’'‘‘5'’”’ gonois,^ outilt;j;,quc Ic Roy d’Arragon fe cÔtentoit mal des boncs villesdefonRoya^ mcjfi en furent tous réiouis. Car telles gens,comme ils eftoient,font plus réiouisdu ■ '. . mal,que du bien.Si curent confeil entre eux,qu’ils approchcroycntd’Arragon,S.'pren-droyent quelque fort fur les fronticrcs:amp;quand il rauroycntpris,J^ Roy dArragonou ..f ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les bonnes-villes traitteroyent dcuers eux. Si fc départirent: amp;nbsp;vindrcnt cheuauebant

tJ.lt;/4 dit Du- g^ coftoyant le pays:amp; auoient getté leurvifée à prendre le chaftcl detDulcem.quified *'”• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnl’Archeuefchc de Narbonne,entre le Royaume d’Arragon amp;nbsp;le Royaume de Fran

Zeurde ,Jur la D^mt de Ca-fiel bon.

ce,droitcmentfur le département des terres.Si vindrcnt toutà point,amp;denuit,qui‘5y trouuerent petite garde.Lors firent tant qu’ils reurcnt,amp;:en furent Seigncurs:donttout le pays fut grandement effroyé,amp; par cfpecial ceux de Parpignan,carlc chaftcl neda quatrelieuespres de là. Aulli ceux de Lourde prirent,en celle propre femaine, vneha' t ftd en Arragon à quatre licuës près de Barcclonnc:lcqucl on appelle Chaftel-vicu’df fielviddeRel Rolbaycs;amp;eftle chaftcl à la Vicomteffe de ChafteLbon,confine germaine au Comte bales,prèsde‘' deFoix.LaDamefuttoutcébahie:quandIcchafteifutpris. Simandaà foncoolWj c Bdrcelenne,par Comte dc Foix,pour Dicu qu’on le luy voufift rendre,car ceux,qui pnsrauoyct,cKoy la gamifin de ent dc fonpays de Bearn.Lc Comte dc Foix mâda à fa confine,qu’elleneMroyait en riens, car il auoit cfté pris pour guerroyer ceux de Bacclonne(qui tenoient en pruon^a petite caufc,rArcheuefquc dc Bordeaux)amp; que bien le r’auroir,l'ans ion dommage. Damcfappaifafurce:amp;fe difïimula:ôc f en alla denfourer en vn autre chaftcl gt;PJ^^ c Roquebertin.Ceux du Chaftcl-vieil dc Rolbayes amp;nbsp;dc Dulccm,amp; aufti ceux de bout-dc,guerroyoient moult grandement les frontières d’Arragon.LcRoy,au vray dire,! en diflîmuloit,pour donner chafticment aux villes : amp;:tant quclesbonnes vil!es,lccon-tenterent malduRoy,carccux de Barcelonne,deParpignan,amp;dcpluficurs autres vil-les,qui ne pouuoyent aller à leurs marchâdifes,qu’ils ne fuffentpris ton’^ônez.Si faul' ferent ceux dc Barcelonnc,qu’ils dcliureroycntrArchcuefquc deBordeaux:mais,deh dcliuranccjils en paricroyft auâtau^oy:comt^cc’eftoit raifon.Sitraittcrcttoiisqunj^ mcnt,parvoyeamp;:moyen,dcuers IcfrcrcduRoy,meftîrcMartin,lcDucdeBlamont(^ quel cftoit grandemet en la grace dc toutes ges)qu’il voufift rat faire dcuers fonfrète c R oy qu’ils euffét paix à ceux dc Lourde,amp;à ceux dcRolbaycs.Celuy leur eneóuena«, pour eux tenir en amounSc fit tant dcuers fon frère, que l’Archcurfque de Bordeaux fut dcliuré dc prifon,amp;renuoyé cn Bordelois.Aïfcz toil apres fit tant le Comtede F®'’^ que la Vicomteffe recouura fon chaftcl:amp; f en partirent ceux,qui le tenoient. Cctetui-ce fit le Comte dc Foix,en ccluy an,au Duc dc Lâclaftre.Quand le Roy d’Arragon voit que la tComteffede Chaftel-bon cftoit fi toft retournée à fon chafteffi la manda, file vinc.LcRoy luy mcit fus,Quelle auoit mis les Angloiscn fonchaftcl,pourWê“”’ royer3amp; fon Royaume,Ä que trop f cftoit forfaite. La Dame fexeufade vefltcKoit, 1^ -^ nbsp;nbsp;„ MonfcigneurjfiDicum’aiftóz lesficns,parlafoyqueiedoyàvous,àriictirc,amp;attio“^

neliurance Je r^rchcuefjue Je Serdcäux.

•]• Far duant Vicomtcirc. ExcitJide la f'ietmt^è de chaßel ha ven

d’Arra-riK./itr q^ o’“^ ®c dit Ics nouuellcs quc mô chaftcl cftoit pris de ceux dc Lourde,ien auoyconc la pnfi de fin ques cu traitté ne parlement aux Anglois:amp; en eferiuy dcuers mon coufin,Môfeigncur chaßd delEt,ol- Ic Cftmtc de Foix,cnpriant3pour Dicu,qu’il mefiftrauoir mon chaftcl,amp;tque ceux qui ^^ts. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pris rauo^nt,fi eftoient de Bearn, amp;nbsp;iffus dc Lourde.Le Comte me remanda qucicnc

doutaffe en riens,Sr que ceux,qui le tcnoicnt,rauoient cmprunté,pourguerroyerccu.X de Barcelone. Dont dit le Roy .Or me faites tantoft prouucr ces paroUes parvoftrecou findeFoix:amp;ievoustourneray lechaftcl.LaDamedit,Volontiers. Ellecnuoyatoutes ces parollcs dcuers le Comte dcFoix(qui pour ce iour fe tenoit àOrtais enBcarn)cn luy priant qu’il la voufift appaifer vers le Roy d’Arragon.Le Comtelcfit:amp; cnuoyalct-trcs,par vn fien mcff^er,Chcualicr: meffire Cicart dc Saurelin : en remonftrant qu’il prioit au Roy d’Atragon3qu’il voufift tenir en paix fa coufine, amp;nbsp;la laiffaft viurc deftoui luy, amp;nbsp;defon héritagc:ou autrement il luy en déplairoit.Lc Roy d’Arragon tintlcsex-eufations à bonncs:amp; fit grande cherc au Cbcualicr du Comte de Foix,^luy dit, L»

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cornteffe a bien fait,puis que fon coufin dc Foix la veut exeufer.

-ocr page 935-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;14V

^of'iwtnt ceux t^es rou(es,tjui ar/oientpris le chameau de Duleem fur les frontières d'^r-'’^^*®) furentfubitement dèconfts (^ ruez iuspar Rajmon de Bâchez,eoufn du Roy ‘l'i^rragon. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xiviii.

A Infifc portèrent ces bcfongncs:amp;dcmoura la Vicomtefle de Chaftcl-bon en paix, ^^ ^^ ^^ pillais pource n’y demourcect pas les marchas, pour ceux de Lourde,delacitédc c^^af^^ ^ Wccloiine,8: des fronticres:ainçois eftoienr fouuent pris amp;c pillcz,f ils n’eftoient abon- „„epturTttn J^enuerseux, amp;auoicnt ceux de Lourde leurs abonnemens en pluficurs lieux enCa- excuséeaumde *°ngne,amp; au Royaume d’Arragon:amp; ainfi vouloy et faire ceux de la garnifon de Dul duCotedeToix ^^in.'amp;euflcntfApis : qui ne fuit allé au-dcuanr,car ils couroycnt alTez plus aigrcmét

‘Royaume d’Arragon,quc ceux de Lourde ne faifoicnt ( pourtant qu’ils eftoient po-'''^s)amp;nauoicnt cure fur qui:ains autant bien furies gens d’office du Roy amp;nbsp;de la Roy-'''jCommefurlesmarchés du pays:amp;tant,que leConfeildu Roy fe meit enfemble, P’^fcc que les bonnes-villes en murmuroicnt:amp; difoycnt que le Roy(qui les deuil de-^ire)lcs fouftenoic.Quand le ieune Roy d’Arragon entendit que fcs gens murmuroy

parley ent fur luy,autrcment qu’à point,pour ceux dcDulcé,lî luy tourna à grâd’ ’Wanceipourtant que le Royaume à l’héritage du Roy, fon pcre( qui auoit cité fi ^■»edefon pcuplc)h)y eftoit nouuellemcnt écheu.Si en parla à vn fien coufin,amp;grand

’^nen Arragonaneffirc Raymon de Bachez,amp;: luy dit,meffirc Raymon,chcuauchez ^‘'lucsàDulcem;amp; fâchez que ces gens,qui là font3mc demandent,amp; à mon pays : Si

’®tcz doucement deuers eux:Sc faites fi vous pouuez,qu’ils fe départent incontinent, ^doucemétjOu autrcmét.LcCheualicr rcfp0ditvol0ticrs.il enuoya tâtoft vnHcraut J^y/^couH/ ''•itjparler aux compaignons de Dulcem:5lt;: leur mandoit qu’il vouloir traitter à eux. ^^înd MôtfauconjfleCoulu^Siles Capitaines entendirent que meffire Raymon de ’§hezvouloir traitter à eux, fi penferent qu’ils auroyent de l’argent : Si dirent au He-'’'‘^Compaignon, dites de par nous à vollrc maillrc,meffire Raymon,qu’il peut bien ''''ir ànous tant feulement, car nous ne luy voulons que tout bien. Le Heraut retour ^^fitrefponfe à meffire Raymondequel fur ces parollcs fe départit de Parpignan, amp;

,''' vintv^seux:amp;facquita de parollcs à eux: Si leur demanda pourquoy ils le tenoict ^^infi furies frontières d’Arragô.Ils rcfpôdircnt.Nous attedons que l’armée du Roy Parlement de 'Princevicnne.quidoit alleren Caftillc,fi nous mettrqjjis cnleurcôpaignic.Haa,Sei K^jmondeBa-^B(dit meffire Raymon^fi vous attédez cell,vous demourrez trop.Le Roy d’Arra- ^^‘f'‘^^f^’^’^^'^'^ S^nevous veut pas tant tenir à fcs fraiz,nc le pays auffi.Dont rcfpoûdirent.S’il ne nous ”J’^*^^/„^ ''‘'tînttenir,nousnelcpouuonspasamcndcr,ouqucce foit, il nous faut viure. S’il ''‘trachapter à nous le pays,nous nous partiros volontiers:^ autrement non. Et que (.''‘'iriczvousfdit meffire Raymon) Si vous partirez?Ilsrefpondircnt, Soixante mille '’''«.Nousfommes quatre.Cc feront à chacun quinze millc.En nô Dieu( dit meffire

^ynionfc’eft argent airez,Sii’en parieray au Roy. Encores vaudroit il mieux,pour le quot;'®nnprofit du pays,qu’ó lespayaft,qu’on euft plus grâd dômage.Ce difoit Sire Ray-'quot;“'’jpourles appaifer3mais il péfoit tout le côtraire.lï|èrit congé à eux:amp;: leur donna à '“''ndrequ’ils auroientbien autant,ou plus,qu’ils ne demardoient:ôi puis fen retour? • ^•lîParpignæou le Roy eftoit:à qui il recorda ce que les pillars vouloicnt auoir.Adóc l‘'*r Royal faut qu’on en deliure le pays,Si qu’ôlcs paye, ainfi qu’ô paye les larrôs Sipil ’'5'Siieles puis tenir3ic les fcray tous pendre,ils ne doiuét auoir payement autre.Mais j‘ft du plus fort comment on les pourra auoir tous enfemble, hors de leur garnifon.

^'fpondit meffire Raymon, bien les y aurons. Lailfczlcs conucnir. Or faitcsfditlc • pOenc m’en mefleray plus:fors tant que icvueil que le pays enfoit dcBuré. Meffire putonallamettre vnc compaignic de Gcns-d’armcs(ou bien auoit cinq cens Laces) '’:f«tcmcnt.'amp; en fît vn Efcuyer Gafcon Capitaine,vaillant homme,Si bd Hôme-d’ar £„^/i^„ ^ Mequdon appeUoit Naudon Seighin.Si les meit en embufche,ainfi qu’à vnc petite pulcëfnement '“edeDulctm;8ilcurdit.Quandccuxdclagarnifonfaudront,faites qu’ilsfoiéttous attraits cr^dé-^°fts,oupris3nous en voulons deliurerlcpays.Ilsrcfpôdircntvolonricrs,Sire.Meffire ^o^f^s aux ’»ymon manda à ces eópaignons qu’ils fc miffent tous à cheu*I:Si venifTent courir vnc champs par quot;’«inée deuant Parpignan,pour ébahir les villains de la ville ,autremcnt onne pouuoit ffi^-^ ^ff î'^tterà eux,qu’ils dônaffentricn.Sifuréttousréiouisdccesnouuelleszôicuidâs qu’ô ^„^„^g^g j^j,. 'urdift vérité,farmerent,lc iour que l’ébufche eftoit ordonnée,amp; môteret tous à che men de Bâchez ^îfpâttirent de leur garnifon:amp; f en vindrent cheuauchant vers Parpignan,Si en fai-n

-ocr page 936-

fant leur monftrc,vindrentiufques aux bamereszßr quand ils eurent tout ce fait, üsiç mcircntauretour:amp;fen cuiderent rallier tout paifiblement, mais ainfi que fur la moine du cheminjils furent rencontrez de Naudon Seighinamp;defa rcgitcmu bien auoitcinq cens LanecSjqui tantoft fc ferirent en eux.Si veirent bien qu’ils e(Joient deceus amp;nbsp;attra pcz,fi fe meirent amp;nbsp;fe combattirent aflez bien,ce que durer peurent, mais ce ne fut pas longuement,car entre eux y auoit grande foifon de piliers,amp;de gens mal armcz:qui fu rent tantoft déconfits.La furet morts Gcofroy Chaftelier,Hange de Sorge,Guyot Mo refquc,Tchan le Gueulât,amp; grande planté d’autrcs:amp; futpris Pierre de Monfaucó,Am-blardan de S Juft, amp;nbsp;bien quarante, amp;nbsp;amenez à Parpignan,amp; entretant qu’on les amc-noit parmy les rues,ccs gens de Parpignan iffbient hors de leurs maifl5ns:amp;les huyoïct ainfi qu’on fait le loup.Si furent mis les vns aux fcps,lcs autres en prifon,amp;les autres en Vnc fofle.En ce temps cftoit le Duc de Berry venu nouuellcment à Carcalfonne, amp;fur les frontières d’Arragó,car il vcnoit d’Auignó,dc veoir le Pape Clemcnt.Si ouit recorder cornent ceux de Duleem cftoient pris,amp; morts aucuns.Tantoft il eferiuit dcucrsle Roy d’Arragon,amp; deuers fa coufinc,Yolant dcBar,cn priant qu’on luyvoufift réuoycr Pierre de Monfaucon,amp; fes côpaignons:qui tantoft les deliurcrent,amp; furentrenuoyez au Duc de Berry. Cefte grace leur fit il,autrcmêt ils euflent eft é morts fans nulle mercy«

D'v?jfait d’armes^ accompli deaa»( le Sé»efihalde Bordeaux ^ eutre v» François àquot; vn i^»glois. c H A p. x L i x.

EN ce temps y eut à Bordeaux fur Girode vnc appertife d’armeSjdeuât les Sergnsurs, le Séncfchal meflire Ichan Harpcdanc,amp; les autres, de deux Cheualicrs; cd^ uoir du Sire de Rochcfoucaut,François(qui auoit cfté fils de la feeur du Captaloc / amp;nbsp;de meffire Guillaume de Montferrat, Anglois,à couftr à tout trois laces à cheua, en férir trois coups,troisd’cfpcc,amp; trois coups de daguc,amp; trois coups de h«hc.M u-rcntlcs armes faites deuant les Seigneurs amp;nbsp;les Dames du pays,quilors cftoient anor-dcaux;amp;y enuoya le Comte de Poix les Cheualicrs de fon hoftel,pourferuiramp;coniei lcr le Seigneur de Rochcfoucaut(qui fils cftoit de fa confine germaine) amp;luy enuoya bons chenaux,amp; armcurcs,dagucs,hachcs,amp; cfpées, amp;nbsp;fers de glaiues, tremons: quoy que le Sire de Rochcfoucaut en fuft bien pourueu.Si farmerent vn iour les deux Che* ualicrs,bicn accompaignez chacun dejgrande Chcualcricdcfoncofté:amp;auoitlcSirc de Rochcfoucaut bien deux cens Cheualicrs amp;nbsp;Eicuyers,amp; tous de fon lignagc:amp; me -• fire Guillaume de Montfcrrant bien autre tant,ou plus amp;nbsp;là cftoient aucc luy le Sire de Rohan,lc Sire de l’Efparrcjle Sire de Duras,Ic Sire de Mucidcnt,le Sire de Lendurasde Sire de Curton,lc Sire de Languran,lc Sire de la Barde,le Sire de Tarde,le Sire de A fcemotpeut ctoyat en Picrrcgourd,amp;toutpar rignagc:amp;pour ce que l’appertife d’armes cftoit c venir d’clan- dcux vaiHans Chcualicrs cmprifc,les vcnoit on vcoirdcpIusIoingtainpays.Quandis ccrMais^^uat furent môtcz fut leurs chcuaux,amp; ils eurent leurs targes,amp; lacez leurs heaumes,on 1^’^ *g“’gcs,»f «e bailla leurs glaiues. Adonc clpcronnercnt leurs cheuaux de grand random ne u’âfj nbsp;nbsp;nbsp;drcnt l’vn fur fautre de plain t cTlais:amp;fe frappèrent es hcaumes,dc telle façon,q“^

probrèment ê^^ê®^ ®^ faillirent:^ portèrent tous ius à terre,aux fers des lâces,lcurs heaumes, pa ferctoutreà teftes nues,exceptez des coeffes.Par ma foy(dirét les Seigneurs amp;w$ * mes,chacun en droit foy)ils fc font bien de premiere venue attains.Adonc enten irc à leur remettre à point:amp;rclaccrcnt leurs heaumes.Si coururent encores moultvaïU-mcntlaTccondclance:amp;auflî firent ils la tiercc.Briéucmct,toutes leurs armes mret ai

• tes bien amp;nbsp;à p^inf,au plaifir des Scigneùrs:tant qu’il fut dit que chacunfeftoit bien pot té:amp; donna ce iour à fouper aux Scigncurs:amp; aux Dames,en la cité de Borbeaux,le c ncfchal, meflire Ichan Harpcdanc,amp; au lêdcmain tous fc départi rct:amp;ra!lcrent fur leurs heritagcs.Lc Sire de Rochcfoucaut f ordonna pour aller en Chaftillcfcar le Roy Ichan de Caftillcrauoitmandé:amp;le voyage de Caftillc fapprochoit grandement) amp;m^ire Guillaume de Montferrand,quand il fut rcuenu,f ordonna aufli de pafler outre,amp; d entrer en metopour aller «^Portugal,car le Roy l’auoit auflî mandé.

Delà longue prife» de lehan de Blois^ßb de feu Charles de B lois^ en (Angleterre, àquot; ta^~ ment mejs’ire Oliuier decUj/ônl’en deliura^(^r luydonnafi^de en mariage)augrand mécontentement du Duc de Bretaigne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c n a p, i.

-ocr page 937-

D E F R o I s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;147 ,

P^' fi grande amp;nbsp;fi noble Hiftoirc comme cefte cft(dont ic Sire lehan Froißart ay efté ’“groenteur ^ reciteurjdepuis le commencement iniques à maintenant,par la gra-«amp;vertu,que Dieu m’a donnée défi longuement viure, que i’ay en mon temps veu toutes les chofes d’abondance amp;nbsp;de bonne volonté)n’cft pasraifon que l’oublie ne,qni ce que par les guerres deBretaigne les deux filsdemclïirc 3nesdeBlois(qnivnlongt(yTipsfe nommoitDuede Bretaigne: amp;ill’eftoit auflî, mariage qu’il fit à Madame lehanne de Bretaigne: laquelle ventit du droit eftre t“^**^ ^^'^5 |5 rctaignc,amp; fies Ducs;fi-comme il eft véritablement contenu amp;nbsp;remonftré cy-def- -j-afp^^j^/^’ irnceftcHiftoirc)furct mis enoftageen Angleterre pour leur pere, que font ils de- cha. du prem. ”»5?Carie ne |fs ay pas mis encores hors de prifon amp;nbsp;danger du Roy d’Angleterre: volume. '^ rurpere.meflire Charles de Blois,les auoit mis.Vous faucz,amp;t il eft icyt deftus eferit

\^ttc,comme le Roy Edouard d’Angleterre, pour embellir fa guerre de France, fe ''iioingnitSiailiadeuers le Comte de Montfort : amp;:toufiours l’a il aidé, conforté, amp;nbsp;''ieilié,à fon loyal pouiioir:amp; tant fait que le Comte de Monfort eft venu àfes enté-ç’^tpileft Duc deBretaigne.Car autrement mclfirc Charles de Blois,luy viuant,3 1 ,. Mours de fa partie en Bretaigne,contre le Comte de Montfort,dc fcpt les cinq.

^'iftauczcoinment,furl’an M. c ec.xtv i 1. àvnegroftebataille quifuten Brctai-|^j^ auoitûy ’iSdeuantlat Roche-darien,lcs gens de la partie de la Comtefle de Montfort,mefiirc laree doriêt: .'Juande Harcelle,Scplufieurs autres,déconfirent meftire Charles de Blois : qui fut là ^uenousauont I^gt;amp; emmené en Angleterrerou on luy fit tresbonne cherc.Car la noble Royne d’An remis félon les l^^'^'^^5'âbonneRoynePhilippc(quifut en mon ieunc tempsMadamc6^mamaiflref-A*•H^•lt;2^* é^ftoit de droite generation confine germaine à meffire Charles de Blois : amp;nbsp;luy fit la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;duprem.

,^'?,amp;nronftra la graced amour qu’elle peut à fa dcliurancc,carlc Confeil du Roy J/jg^ßfi,^ ®lt;utd d’Angleterre ne vouloir que meffire Charles de Blois fuft deliuré, amp;nbsp;difoient f^m^^

^^uc Héry de Lâclaftre amp;nbsp;les autres Barons d’Angleterre. S’il eft dehors de prifon,il y f zZ le nomme ‘'quot;luy trop de belles amp;nbsp;grades rccouurâccs,car le Roy Philippe(qui.fe dit Roy de Frâ- Thomas de ''Clifon onc!c:8ótant que nous le tiendrons en prifon,noftre guerre de Bretaigne eft Hancuelk, ^quot;ne.Non-obftant toutes les parollcsamp;remôftrances,quc les Seigneurs d’Angl.mon ^ khan de j quot;gt;tntauRoy,leRoyEdouard,parle bon moyen de la noble amp;bóne Royne.fa féme æ'f^^' ^* MàfitÂncc:amp; deut payer deux cens mille noblcs:amp;r ce pendant le Roy dAnglctcr ^” t^*^, 2ti. ''quot;tfes deux fils, pour auoir refpodät de la fôme des deniers:qui eftoit grade à payer, ‘’‘5nonfcroit maintenant pour vn Çuc de Br(ÿaigne.C^r les Seigneurs fe formet fur ^''quot;condition 5cmaniere,qu'ils ne faifoient pours lors;amp; trouuct pour le prefent plus ^Mchcuance,quc ne faifoiét leurs predecefteurs du teps paflé,car ils taillct leur peu • ^'’voloté:amp;dutêps palféils n’ofoient fors de leurs rentes amp;nbsp;reuenues: maismainte-^’quot;dabuché de Bretaigne,fur vn an,ou fur deux ou plus,payeroit bic,pour aider àfon j?^«ur,dcux cens mille nobles. Ainfi donc Charles de Blois meit amp;nbsp;bailla fes deux 5'iuipourlorscftoiêticunes)cnplciges,pourlafomme des dcnicrs,au RoyEdouard p{’gtgt;Dcpuis,mcffirc Charles de Blois,en pourfuyuant la guerre de Bretaigne,eut tât , quot;■■'capayerfoudoyers amp;nbsp;àtenir foneftar,amp;au(fi toufiours en efperancc de venir fin ?Swrtc,qu’il ne peut rauoir fes deux fils,amp; en pourfuj^ât fa querelle,amp; en deftendât * quot;quot;l'éiitagc,le trcfvaillant Si treftainefthome mourut en vn? bataillc,enBretaigne(qui ftdcuantAu!roy)parl’aidcamp; confort des Anglois,amp;non pas autres gens. Quand le ’'Ilinthomme fut mort,pour cela ne finit pas la guerre.Mais le Roy Charles de Fran- f^« ch. iiy I %uien fon viuant douta trop grandement les fortuncs)quand il veit que le Cote de A^ prem. vol.

‘ ''ntfort amp;nbsp;les Anglois ne cclfoicnt point de conquérir toufiours auSt,fe meit en dou ^leCôtc de Montfort venift à fes ententes de Bretaigne,qu’il ne la voul^ft tenir fans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

®y ^ hommage. Car il l’auoit ià releuée du Roy d’Angleterre: qui luy aidoir,amp;auoit Moûts aidé,à faire fa guerre. Si fit traitter deuers le Comte de Montfort amp;nbsp;fon Con-Mcômcil eft t cy-delfus contenu en cefte Hiftoire:dôt n’en vucil plus parler,mais le otede Montfort demoura Duc de Bretaigne:parmy tant que l’hommage 8lt;: la foy en t-^'^'^^-^^P» Jquot;towncroitaufouucrainamp;droituricr Seigneur,le Roy deFrancc:amp;dcuoit le Duc,par ^f^^' ”• • quot;sarticlesdu contraól:,aidcr à deliurerfesdeux coufins,lcscnfansde Charles de.Blois ’iquot;icftoiétprifonniers en Angleterre,deuers le Roy .De laquelle chofeil ne fit riçns,car Moûts doutoit il, que fils retournoient,ils ne luy donnaflent affaire,^: que Bret.qui P choit cnclinéeàeux,qu’àluy)nelcspriftà Scigneurs.Pour cefte caufe fe negligeoit quot;udcliurcnamp;tantdcmourerent en prifon en Anglet, les deux fils à Charles de Blois

-ocr page 938-

148 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LETIERSVOLV NEE

(vnc fois en la garde meflire Roger de Bcauchap, vn très gétil amp;nbsp;vaillat Cheualicr, amp;• de MadamcScbillcfaféme:Sc l’autre fois en la garde meflire Thomas dAuberticourt) que Guy de Bret.Ie plus ieune,mourut,Ainfi demoura leha de Bretaigoeenprilon tout leul,car il auoit perdu fon frere.Si fe deuoit moult émerueiller. Auffi faifoit il fouucnt (mais améder ne le pouuoit)amp;,quand il luy fouucnoit de fon ieuffe téps(luy, qui cftoit de la plus noble generation du monde) comment il l’audit perdu,amp; encores pcrdoit^ plouroit mout té(#rcmêt:Sc euft plus cher eftre mort,que vif,car 5 5. ans,ou enuhonfut il au dager de fes ennemis,en Angl.amp; ne luy apparoifloit deliurancc de nul cofte.Car fes amis amp;nbsp;fes prochains l’élôgnoict:amp; la fómc,pour laquelle on le tenoir,eftoit n grade ^Depuis lech. quelle nefaifoitpasàpaycr(fiDicupropremétneluy cuftaidé)n’onqjcDuc dAniou, ji. du i..v0l.^ en toute fâpuillanccamp;profpcrité(qui auoit fa fcur germaine efpouféc:dôt il auoit deux f 7/4 Jit^ütl beauxfils:Louis amp;nbsp;Charles)n’cnfitfadiligéce.Orvous vucil rccorderladcliuraccdi-^eC^urili Si ^^^“y fehan deBretaigne.Vous faucz,amp;il eft t cy-delTus contenu en ccftcHirtoirc,co-4/» ebapih^e 6^ trient Ic Cote de Bouquinguâ fit vn voyage parmy le Royaume de Frâcc:amp;:vint wBrc ^lu 1. volume. taignc(car leDud’auoit mandé: pourtant que fon pays ne vouloir eftre en obeinanec

dcuers luy) ic y fut ledit Côte amp;nbsp;fes gens vn Yucr,amp; le temps cnfuy uât,en grâd pourc-tc,deuant Nantes,amp;:_deuantVcnnes,iufques t au mois de May,qu’il retourna en Ang. Le Cote Thomas de Bouquinguâ eftant deuant VcnneSjSr fes gens logez au dehorSjau mieux qu’ils pouuoienr,vous fauez qu’il y eut fait armes,deuât Venncs, des Cheualicr amp;nbsp;Efeuyers de France,aux Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers d’Angl. amp;nbsp;vint là meflire Oliuicr c Cliflbn,Conncftablc de France,veoir les armes:amp;parla aux Cheualiers d Angleterre, amp;nbsp;eux à luy.Bicn le cognoiflbient tous,car d’enfance il auoit efté nourry en AngUo^f® eux.Il leur fit à aucuns bonne cópaignie,cn plufîcurs manières: ainfi que nobles en d’armes font l’vn à l’autre, amp;nbsp;que Frâçoisamp;r Anglois fe font toufiours fait, amp;nbsp;bien y auoit caufe adonc qu’il le fift. Car il tcndoit à vnc chofc,qui*grandcmcnt luy touchoit,rtais il ne f en découuroit à homme du mon de: fors à vn feul Efcuyer,qui eftoit home d honneur de fonhoftchôc auoit l’Efcuyer toufiours feruy meflire Charles de Blois, car file Côneftablcfe fuft découuert à home du monde,il euft perdu fon fait,amp; 1 cfpcrancc ou il tendoità venir-.amp;e ily vint par la grace de Dieu,amp;rparbómoyé.Lc Côneftablc defra-cc ne pouuoit nullcmét aimer le Duc de Brctaignc,nc le Duc luy,grand tepî auât,quelque femblât qu’ils fe monftraflent.Or de ce qu’il vcoit Ichan de Brctaignc en prifon en Angleterre,!! en auoit grandfpitié,amp;llt; Due de ^craigne venu à l’héritage Srapoflèl-fion du pays,en la grcigneur amour qu’ils culTcnt one enféble,il luy auoit dit amp;nbsp;môftre, • Monfcigneur,quc ne mettez vous peine que voftre coufin de Brctaignc foit hors delà

prifon du Roy d’Anglctcrrc?vousy eftes tenu par foy amp;parfcrmct:amp;r quand le pays de Brctaignc fut en traitté deuers vous,les Prélats amp;nbsp;les Nobles,amp; les bôncs-villcs, la cite de Nâtcs,amp;rArchcucfque de Rcims,amp;quc meflire Ichâ de Craô,meflrireBouciqua“5gt; pour le téps Marcfchal de France,traitterent dcuers vous la paix deuat Câpercor««« vous iuraftes que vous feriez plaine puiflance de deliurer voz confins,Iehan,amp; Guy,^ vous n’en faites ricn-.dont fachgz que le pays de Brctaignc vous en aimcmoins.fcl^“^ • à fes demâdes fc diflimulog,amp; difoit.Taifez vous,meflire Oliuier.Ou prêdroyiefæ^ ne quatre ccns,millcfrâcs,qu’onlcur demandc?Mófeigneur(refpondit le Côneftablc) fi le pays de Brctaignc vcoit que vous euflicz bône volôtc pour cela faire,ils plaindroy-ent peu vnc taille à payer,ou vnfouage,pour deliurer les prifoniers, quimourrôten pn fon:fi ^icunclcs aidc.Meflire Oliuicr(rcfponditlcDuc) mon pays deBretaignenéfe-ra ià grcué,nc taillc.Mes coufinsont de gras Princes en leur lignagc,le Roy de FrâccK * le Duc d’Aniou:quilcs deuroiét aider,Car ils ontfouftenu toufiours,à fecôtredemoy la guerre,amp; quand ic iuray voircment à eux aider à leur deliurancc,mô intention eftoit telle,que le Roy de France oulcurs prochains payeroyet leurs deniers, amp;nbsp;i’aideroyede maparollc.Oncqucs le Conncftable de France n’auoit peu traitter au Duc autre chofe. Or eftoit aucnu(n-commc ic vous ay commencé à dirc)quc le Conneftablc yeoit bien tout clcrcmcnt,quclc Comte de Bouquinguam amp;r les Barons amp;nbsp;Cheualiers d Anglctcr rc,qui auecques luy ault;ycnt efté en ce voyage de Francc,amp; venus en Brctaignc,fc con-tentoyentmal grandement du Duc de Brctaignc.-pourtantque prefentAnent il n’auoit fait ouurir fes villes amp;nbsp;fes chaftcaux(fi- comme il leur auoit promis au partir hors d’Anglctcrrc)àr«ncôtrc d’eux,amp;auoict cftépluficurs Angloisjcridcmêticrsquilsfctc-noycnt

-ocr page 939-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;14^

tioien?*^*^^'^”^^^*'*'^^’^ ^^ fauxbourgs de Hamiboiir,cn fi grandepourcté, qu’ils n’a-lt;liiemiger,amp; que leurs chenaux eftoient tousmorrs;amp; alloiêtles AngloiSjpour fari '^j^*^?^^^^'^bcueillir leschardós aux chaps :amp;les broyoyent en vn mortierramp;la cn ^^^^'■^*P°y'ént en vn mortier:^ en failbyêt forme de pafte:amp;les euifoier.Dont Pouf^^’ilsauoiêt dit.Ce Duc dcBretaignene f acquitte pas loyaumét ,0: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Valions mis cn^ioflefsiôamp;Scigneurie deBrefaignc,amp;quinous en croi

tai*'*'°f ^^ °^*'''*°’^5gt;^^^’ bien que donné luy auons:iamp; mettrions Wbrs lehâ de Bre-b von auerfaîredcqucl le pays aime mieux,qu’ils ne font luy. Nousnenouspour-atlî^M*^^^ ''^’^S^’' ^® luy,ne plus toft faire perdre toute Brctaignc. Bien fauoit le Co-Icù j 'æ^®^^*^P^’’ollcs amp;nbsp;murmuratios eftoict comunement entre les Anglois,lnr . ncdcBretaigneidont il n’eftoitpas courroucé,car,pour vnmal qu’on difoit de luy VliRautant qu’ô cn diftdouze,maisnul femblât n’en faifoit,finó àVEicuyer deBre tJ*’I’^“.°”®Ppclloit(cem’eftauis)IchâRôllant.Orauintquefmcffirelehäde Harle ^2 ^5CapitaincclcCherbourg,futau Châftcl-Ioffclin du Côneftabledcquel àluyamp;àla ijte„ ^,^^1 „y j^**gnic fit telle g.racc,qucdeles faire conduire,fans peril : amp;nbsp;donna le Côncliablc à uommej/ointee ®tt,audit chaftcl de Ioirelin,à meffire Ichan de Harlcton,amp; aux Anglois,amp; leur fît la Hadeton, 'heure conipaignie^qu’il pcut,pour mieux auoirlcur grace, amp;nbsp;là Panama l’Efcuycr du waz^ ^.Mtrv teU^^^^^*^^P^'''''*'’ ^”‘‘''^^® lehan de Harlctonjprcfent le Conneftab]c,amp; dit,Mcifi- ^* l^garnifi» wan,yous me feriez vn grâdp!aifir(fil vous venoit bien àpoint)amp; qui ries ne vous quot;^ ,cher^t»r^. “Croit.Refponditmeffire Ichan,pourl’amour du Côncftablc,ie vueiibien qu’il me

Afe)amp;quevoulczvousqueievousfacc?Sire(ditil)quefurvoftreafreurancciepuif-.^^cren Angleterre,venir mon maißre,IehandeBreraigne;queieverroyetrefvol0-i|.'^^^^‘'b’’cigucurdefir,quei’ayc en ce monde,c’eft de leveoir.Parma foy(rc(pondit ..wclchan de Harletô)ià par moy ne demourra,quc vôu$ ne le voyez,amp; moy retour ^ecrette f/ran-3Cherbourg,i’iray tantolt ei*Angleterre.Sivenez auec moy:amp;ie vous côdüiray,amp; ^ue du conne-fcr^^°’^'^^*'-'''gt;'^3f vofire requefre n’eft pas rcfufable.Grâd mercy, Mófcigncur(Gc dit ^abUde di/so |.^ycr)amp;rcticnla grace à belle,l’Efcuyer fe départit du chaftel-Iofrclin,aucc meffire puttr 1‘* dehura Jn de Harleton,amp;vint à Cherbourg.Quand meffire lehâ eut ordonc fes befongnes quot;‘^^^^^“^^^^ '''icpartitdeChcrbourgiamp;monta en vn vaiffcl en mer,Tchan Rolland cn fa compai-pamp;vint?lroitàLondrcs:Sr fit Ichan Rolland mener au chaftel,ou lehan de Bretai-’^''hoir.Ichan de Bretaigne ne le cognoifToit,quand il le veit,mais il fe fit cognoifire ■ 1 Mirent enfcinble,Se eut traitté cintre lehan de Bretai^ie Si le ConneftabIc, que, fi

‘’’Mc Bretaigne vouloif entendre a fa deliurâce,leCôneftable y entendroit grande

■'''’•Ichan de Bretaigne,qui demâdoit à fc veoir deliuré,dcmâda cómcnr.Sire(dit il) nbsp;nbsp;nbsp;*

ij^'^ousdiray.Monféigneurle Cônefiablca vue belle fille à marier. Là ou vous vou-f '’'iircr,amp;promettre,que vous,retourné en Bretaigne,Ia prendriez à femme, il vous quot;‘’Mcliurerd’Angl.caril trouué le moyen comrnct.Ichan de Breraigne réfpondit, ijj^y’’fay(;nict.Vous,retournépar-deIà, dites au Côncftable qu’il n’eft chofequeiene [ Xairepour ma dcliurancG,Si que fa fille ie prendray, amp;nbsp;efpouferay trcfvolontiers. h^McEretaigne amp;nbsp;VEfeuyer eurent plufieurs parollcs cnfemblc : amp;nbsp;puis fe départit ç quot;glctcrre rEfcuycr;amp; luy fit auoir paffage à fa volonté eu Bretaigne : amp;nbsp;recorda au « ^®''ocftablc tout ce qu’il auoit trouué amp;fait.LeConneftable(quidefiroitrauanccmêt /^Ölqaeftrcmariée fi haut,commc àlehan de Bretaigne) ne fut pas negligent de ƒ ’»gneramp; cxploitcr;amp; quift vn moyé en Anglercrre,pour adreccr fes bcfongnes,car ’quot;’Icmoycn auoir qu’il prit,il n’y fuft iamais venu.Ce fut le Côte d’Acquefluffgrtc Ic-^eftoittout priué du Roy d’Angleterre.Mais les befongnes ne fc firet pas fi treftoft. ’'l’întqiiclcDucdeLanclaftrc futen Angletcrre,auant qu’il fedeparti^: pour aller * ^Cilice,il ne fe découurit au Roy du traitté de lehan de Bretaigne, ne de chofe qu’il ‘’quot;fift faire n celle inatiere,car quand le Comte de Bouquinguam fut retourné arrie-''iAnglcterre,il troubla tellemét le Duc de Bretaigne cnuers le Roy Sifes frères,que ^onirnée couroit en Angleterre,que le Duc de Bretaigne feftoit fauffement acquité '‘'“ers leurs 5ens,Pourquoy on luy vouloir tout le mal du mondc;amp;fut lehan dcBre-

amené cn la prefence du Roy amp;nbsp;de fes oncles,amp;: du Conf^l:amp; luy fut dit, Ichan ’''“Usvouliezrclcuer la Duché deBrctaignc,amp;tenirdu Roy d’Angletcrre,vousferiez w hors de prifon,ôc mis en la pofTeffion Sc feigneurie de Bretaigne: amp;nbsp;feriez marié 'l’ouït hautement en ce pay s:fi-comme il euft cfté,car le Duc de Lanclaftre luy vouloit %cr fa fille PhUipperqui fut depuis Roync de Portugal.lehan de Bretaigne refpôdit

n iij

-ocr page 940-

Ï^O


LE TIERS VOLVME


'' nbsp;nbsp;que ià ne feroit ce traittéjny ne feroit ennemy,ne contraire,à la couronne de France.il

prendroitbien la fille au Duc de Lanclaftre:mais qu’on voufift le dcliurcr d'Anglctcr-re.Or fut il remis en prifon.tQ^andlc Comte d’AquelfuffortCque nous appelions Duc tnxf « au'il d’Irlande)veit que le Duc de Lanclaftrc eftoit ilTu d’AngIcterTe, amp;nbsp;allé ou voyagede a dit çy-de^ut, Caftillc,amp;quclc traitte eftoit pafle(car il auoit mené fa fille auc(?luy)fifauifa qu’il trait f» ce prefent tcroit enuers le Roy d’Angleterrc(dont il eftoit fi bien jôme il vouloit)queleRoy d’An th.na ^é^ue glctcrreluydon«croit,encaufe de rémunération, lehan de Bretaigne, pour les beaux peur mieux ve fcriiiccs qu’il luy auoit faits,amp;r pouuoit encores faire. Car,aucasqucIchandeBrctai-ntra ce vray g,^ç feroit fien,il traitteroitau Conneftablc de France:quiluy deliureroit,à deuxpayées« ^Z/e^ UTcns,fix vingts mille francs,foixantc mille à chacun payement : amp;nbsp;guroit les foixante deBretaitne mille dcliurcz,fi trcftoft quc lehandc Bretaigne feroit mis en la vUlc deBoulongncfur ^utpeuteßre mer: amp;lcs autres foixante mille en France,cnla cité de Paris: auquel lieu il les vouloir du tout conclue auoir.LeDuc d’Irlande couuoitales florins:amp;fit tant dcuerslcRoy d’Angleterre, que

^Auteur, ante iei Annales de Sretai^ne.

en l’an 1 ^86. le Roy luy donna,quittement amp;nbsp;abfolument,Ichan de Brctaignc:dontils furent mouic ■f Dehurancede émcrueillez cn Angleterre.Mais,qui en vouloir parler,fi enparlaft. On n’en curt autre /ehan de Brei. chofe.LcfDuc d’Irlande le fit mener à Boulongnc:amp; là trouua il fon arroy tout preß* /irleeemt^ ^^^ ^^ Conncftable luy auoit fait appareilIer.Si fen vint en France, Si premiereroenta ceme/d^u^Sy Paris:amp;làtrouuale Roy,amp;lcs Seigneurs de fonlignagc(quiluy firenttresbonnechère? ßlon la dedu- ^ Ic Conncftable auffi,qui l’attcndoit.Lequcl l’emmena en Brctaigöc,amp; lehan den« Sliondenoßre taignc efpoufafafille:ainfiqucconuenancéluyauoir.Q£andleDucde Brctaigncicut que Ichan de Bretaigne eftoit retourné cn France, amp;dcliuré de tous points d’Anglttf^ rc,par l’aide amp;nbsp;pourchas du Conncftable de France,meffire Oliuier de Clilfonn euten cores en double haine ledit Côneftablc,amp; dit,Voire/Mc cuidc meffire Oliuicrd^ 1 fon mettre hors de mon héritage? Il cn monftre bien les fignifiaccs.II a mis«®^ L fon Ichan de Bretaignc:amp; luy a donné fa fille par marRgc.Tellcs chofesmd^^ij^ mou fort déplaifantes,mais,par Dicu,ie luy remonftreray, vn iour qui vicndrajqulJi’^P^ bien fait,quand il f’en donncralc moins dcgardc.Ilditvcrité.Illuyremôftraviucmct, dedans le bout deran,amp; moult durement, fi-comme vous orrez recorder cy-auwten l’HiftoirctMais nous parlerons ainçois vn petit des befongnes de CaftiHc amp;nbsp;de 1 or u gal,amp; d’vnc armée fur mer,que les Anglois firent:dont ils vindrent à PEfÄufc.

De l'appareil de Franee,po/^fieourir le Rey Iehafj de Ca/li//e^(^cowmefif If ^^f ^‘ ^^ hofi fut éleapourj a//er^(^ eßre ch^de l'arfifét Fra»poifi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a r. t ï*

Bien auez ouy recorder comment l’armée de mer du R oy de France (c derompt^® celle faifon:nompas par la volonté du Roy Charles de France, car toufioursmo'’^ ftrail boncouragc,amp; grande volonté de palTcr en Anglctcrre:amp;quandilvcitquct‘’^l^ fe dérompit,!! en fut plus courroucé que nul des autres.On en donnoit toutes !^ pes au Duc de Berry :mais efpoiry veoitil plus clcr,quc nul des autres:^ ce quHd ƒ fcilla de non alleren Angleterre,ce futpour l’honneur amp;nbsp;proffit du Royaume dc^f^^^' Car,quand on entreprend aucune chofe à faire,on doit regarder à quelle fin o^P , ^ nir:amp;le Duc de Berry auoit bi^ tant demouré en Anglctcrrc,cn oftage pourk W pere,amp; conucrfé entre lcs^nglois,amp; veu le pays,qu'il fauoit bié, par raifonjQ“^ r fe en cftoit,amp; la caufe,qui eftoit la plus excufablc de non y alier,il eftoit trop w^“’ j^ rYuer:amp; pourtant fut dit qu’à l’Efté le Côneftablc de France y mencroitvneenarg Gens-d’armes,de fix mille Hommesd’armes,amp; autant d’Arbalcfticrs:amp; fut dit* ^^ dé,paPfon Confeil mefmc,quc ce feroit affez gens pour côbattre les Angloh-A^ nbsp;^^

fArgensen flurter am/t euerendtt de niers.

raifon le Cgnneftable les deuoit congnoiftrc,car il auoit cfté entre eux nourry de cnfance.Qipand ces Seigneurs furent retournez en France, on regarda qu’il conue cnuoycren Caftillc,pour fecourir le Roy Ichan dcCaftillc,contrcle Roy de amp;nbsp;le Duc de Lanclaftrc,car appar et eftoit que là fe trayoycnt les armcs,car les Ang y tenoycntlcs champs.Or ne pouuoit on là enuoyer gcns,forsà grans courtages/ cheminy eft moult 10g:amp; fi n’y auoit point d’argent autrefordu Roy:nelcs n’auoient denier.Car les grans t argcns,qui auoiét cfté cueillis fur les pcuplc,parmy dit Royaume,eftoient^efpcndus amp;affinis.Si conucnoit en rccouurer de l’autre. 0“ quoy vue taille fut auifée à faire parmy le Royaume de Francc,à payer tantoft : ^ * ° on que c’eftoitpour recofortcrlc Roy d’Efpaignc,amp;mcttrchorslesAngloisdelo pa Cefte taille fut publiée par tout:ôc venoient les Commiflaires du Roy es bonnes vi »

-ocr page 941-

fitoissART


ijt


J'apportoicntlestauxations: amp;:difoientaux Seigneurs, qui les villes gouuernoient, I^fteciie,ouccftc ville eft tauxéeàtantJlfaut qu’on payc::amp;tatofl:*Haa (refpodoient j’youucmcurs) on les eueillira, amp;nbsp;mettra on l’argent cnfemblei amp;nbsp;puis fera enuoyé à f5ns.Ncnny(rcô)ond(5ientlcsCommiffaires)nous ne voulons pas tant attendrc.N ons 'fons autrement. bà commandoient ils de par le R oy, amp;nbsp;fur quant qu’ils pouuoient ƒ faire,aux dix ou aux douzejquctâtoftallaflcntenprifon,fils nctrouuoientlafinan-j^^®^. ^^ffifäus hommes reffongnoiem beaucoup la prifon, amp;la contrainte du Roy« l'aifoienttant qu’il cftoitpreft,amp; emporté tout promptement: amp;ils le reprenoiét fur '^panures gens, amp;nbsp;venoient tant de tailles l’vnc fur l’autre, que la première n’eftoit pas P’y^qquand l’autre retournoit. Ainfi cftoit en ce temps le noble Royaume gouuerné,

^qrouresgensmcnez:dontplufieurs en vuidoiét leursvilles,lcurs héritageSjSi leurs ^^ j)ue^i 3ilons(caronlcurvendoittout) amp;nbsp;s’en venoient demeurer en Hainaut, amp;: enl’Eucf- jifitrlfotti;!^/ Q^^^ pcgc:ou nulle taille ne couroit.Or furent auifez qui fcroient les Capitaines des du fiesuts de ''^^■darmes,qui iroicnt en CafUlle.Premièrement,pour leur auanccr,on é!eut amp;nbsp;n(5- France au ’ægentil Duc de Bourbon.Si feroit fouuerain Capitaine de tous: mais,auant qu’il fc ^iiy‘tume d» ‘'^pirtift du Royaume de France, on regarda qu’on bailleroit aux Gens-d’armesdeux caßtUct quot;^^fesCapitainesclefquelsles ordôneroient de leurs befongncs:amp;laiireroict Gens-d’ar J'^^uioneques ne furent en Caftille,auifcrlc pays,amp; eux loger:6^,pour l’Arricrcgar-Mc Duc de Bourbon dcuoit auoir deux mille Lances, Cheuaüers amp;nbsp;Efeuyers, fi vail-ƒ5hommes qu’à élcôtion. Les deux vaillans Cheualiers,qui furent ordonnez à l’auât-r”®)^pour faire le premier voyage, amp;nbsp;efire Capitaines des autres, ce furent melfirc Guillaume (. '‘«laume de Lignac amp;nbsp;Monfeigncur Gautier dcPaflàc. Ces deux Barons, quand ils de Lignac g^ ^fentquefouuerains amp;nbsp;meneurs les conucnoit efire de tels Gens-d’atmes,amp; pour al- Gautier de J'^Caftillc, fappareillercnt amp;nbsp;ordonnercnt:ainfi comme ilappattenoinAdoncfu- ^ßlf*‘ chefide mandez Cheuaüersamp;Efci^ers, parmyle Royaume de France, pour alleren Ca-

i?':gt;Kcitoicntlespafiages ouuerts,tatparmi Nauarre,comc par Arragon.Si Ie depar- ^^^^ AChcualicrsamp; Efcuyers de Bretaigne,de Poitou,d’Aniou,du Maine,de Touraine, hlois,d Orleans, de Beaulfc, de Normandie, de Picardie,de France, de Bourgogne, ‘^try,amp; d’Auuergne: 5c de toutes les mettes de Frace fe meirêt gens à voye amp;nbsp;à che-^pouralfcr en Cafiillc:5c de tous tant q des premiers, efioiét meneurs amp;nbsp;côduifeurs t(/a naguère ^MCiUes de Lignac STmcffire Gautier de Paffac : Icfqucls pour exaucer amp;nbsp;garder lt;^^Gwlîaa-fhonncur,fe meirent en bon arro^, eux amp;nbsp;Ic^rs routeS|amp;: en tresbonne ordónance. ®** ^”’'»f«: l'armée mari/je ei’Anglef erre eléjît ceffe eie mettre Ieha» ele Suc^, Admirai de Fladres, l^fk Duc de B0nrgo»g»e : d^ comment les Anglais apres auoir fait plufeurs maux es enui-^'‘quot;^^ilEfclufefen retournèrent à Londres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. lii.

^^dementiersqucces Gcns-d’armes,Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers du Royaume de Fran^ U ’■'’^‘‘PparciUoicnt amp;nbsp;ordonnoient pour aller en Cafiille, amp;nbsp;qui premier auoit fait, J^'erpartoit, amp;nbsp;ceux des loingtaines marches deuant(car moult en y auoit,qui defile ‘'des armes)efioient Anglois fur mer, entre Angleterre amp;nbsp;Flandres, en l’armée du

Angleterre: de laquelle le Comte d’Arondel (qufs’appcloit Richard)cfioit Ad- . thi k ^®“'*®’’’^‘*’’ ^ ^^ ^^ compaignic efioient le Comte dfe Siere,le Comte de Nor- * . quot;§hcn,amp; l’Euefque de Norduich: amp;nbsp;efioient cinq cens Hommes-d’armes, amp;nbsp;mille /wamp; ancrèrent en celle faifonvn grand temps, fur lamer, en attendant les auen-i'^Sî^ferefrefehifibient fur les cofics d'Angleterre amp;nbsp;furies Ifles de Cornouaille, de ^^’gt;gne,amp; deNormadic: amp;nbsp;efioient trop courroucez de ce que laflotte de Flandres |5 cftoit échapée (laquelle efioitalléeenlaRochelle)amp;cncoresplus de ccque,quâd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

I ƒ neftable de France partit de rEntriguier,amp; il vint à rEfclufe,amp; pafla deuant Ca-j^ wnelc rencontrèrent. Car volontiers fe fuflent combattus à luy: non-obftant que ooncftablc auoit bien autant de vaiffeaux armez,qu’ils auoient:amp;pafrercnttout

0? .p’”^^“’^‘^nais ce fut par le bon vcnt,amp; la marée,que les Fraçois eurent de nuid* 1 ?gt;wientces nefs Anglefches à l’ancre, par-deuant Margace, à remboucheurc de la t’année mart--?®quot;'Mu defeendant de Zanduich: amp;nbsp;attendoient l’auenture, amp;nbsp;par cfpetial la flotte ne d'angle-'nets qui en celle faifon efioiét allées à laRochcllc:amp;bien fAoiét que tâtoft retour- quot;nbsp;^ft‘”d lere-^oient:ainfi comme elles firent. Quand les marchans de Flandres amp;nbsp;de la Rochelle, ^f*'^ elaflette

1 .. /{quot;^'’b^ deplufieurs autres lieux(qui pour la doutâce des Anglois s’efioienttous ^ ^JZ/jf mis K accopaignez enlemble au departemet de Flandres,pour aller amp;nbsp;retourner ji^chtlle. n iiij

-ocr page 942-

152 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

plus fcurement) eurent fait tous leurs exploits en la Rochelle amp;nbsp;au pays deXainâonge, amp;nbsp;chargé leurs nefs de grand’foifon de vins de Poitou amp;nbsp;dcXainólongc,amp;ilsvircnt qu’ils eurent bon vent,ils fe defancrerent du haurc de la Rochellc:amp; fe meirent au chemin par mer,pour retourner en Flandres,amp; à l’Efclufc/lont ilsêftoicntpartis:amp;nngle-rcnttant^qu'ilspaffercntlesRas-Saind-Matthieu en Brctàigne,ftn5 peril amp;nbsp;lans dom-iTi3ge:5c coftoyerent la Bafre-Bretaigne5amp; puis N ormandiè,amp; d’autre part Angleterre, droitement fur l’^mboucquc de la Tamife: ou ces nefs Angloifes cftoient. Les nefs de Flandres apperceurent comment elles gifoicnt là:amp;r dirent ceux,qui cftoient en hautes nefs,S eignen rs^auifez vous. Nous ferons rencontrez de l’atmée d’Angleterre. Ils nous ont apperccus. Ils prendront l’auantagc du vent,amp; la marée,fi auron^bataiHe auatquu foit nuift. Ces nouuclles ne pleurent pas bien à aucuns : amp;nbsp;par cfpccial aux rnarchans de Flandres,de Hainaut,amp; d’autres pays,qui auoient là leurs marchâdifes:54 voulaient bien encores eftrcàmouuoir,s’il peuft eftrc.Toutefois3puis que combattre les conue-noit, amp;nbsp;qu’autrement ils ne fe pouuoient paffer, ilss’ordonnercnt;amp;cftoient,quArbi-leftiers qu’autres gcns,tous armez amp;:deffenfables,plus de fept censramp; aüôiétlâvnvan-Mefitre Zflïd» lant amp;nbsp;noble Cheualier de Flandrcsà Capitaine: lequel eftoit Admirai de la mer, de sitcq, ,yidm:- par le Duc de Bourgongnc;amp; l’appcloit on meffire Ichan Biicq,preux,fige,amp; entrep^ rai duDuede nant,amp;hardy aux armes,amp; qui moultauoit porté dédommage,furmer,aux Anglogt;5-raMafned^a ^^ meffire Ichan Bucq les meit tous en ordonnanec:amp; arma les nefs bien amp;nbsp;figenient ßote de”\lan- (2infi quc bien le feut faire) amp;nbsp;leur dit, Beaux Seigneurs, ne vous clpoiiuantez denen. dres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Nous fommes gens a fiez pour combattre l’armée d’Angleterre: amp;fiauonsvcDtpouf

nous: amp;, toujours combattant, approcherons nous à l’Efclufc. Nouscoftoyonsr an dres. Nous les Attraperons bien. Les aucuns fcconfortoientfur ces parolier'^ '^^^'^ très non:amp; fe mirent en deffenfe amp;nbsp;en ordónance:amp;s’appareillèrent Arbaklli^'^P®“’' traire amp;nbsp;getter canons.Or approchèrent les nauires:S?auoientIes Anglois aucunes^* lécs: lefquelles ils auoient armées d’Archers. Cesgalécs,toutprcinicrcmentscnvin-^n^X ^ drent,fendant la mer, à force d’auirons,^ furent les premiers affaillans: Secoinnicncc-desplarnow ^^'^’^ Archers à traire de grand randon: amp;nbsp;perdirent moult de leur traidh Car Flamand en armées de qui eftoient cn leurs vaifreaux,fe tapiffoient entre les bords par dedans:amp;pour le traite mer. point nc fe monftroient:amp; toufiours alloient ils auant,aual le vent. Aucuns^rbalcHierJ (qui eftoient hors du traiâ: des Archers,amp;à leur auantagé)débendolent arcsiamp;leurcn-uoyoientcarrcaux:dontils •hblcccrqntplufieurs:amp;:ainfi enfongnerenteeuxdecessi lees. Aux vaiffeaux f approcha la grolle nauire d*Anglctcrre,le Comte d’ArondclSh • charge, amp;rEuefque de Norduich amp;nbsp;fa charge: amp;nbsp;tous les autres fe boutèrent entreiß nefs de Flandres amp;nbsp;de la Rochelle. Là n’eurent ils pas tou te fauanrage; car Flamans v^' Arbalcftiers fe meirent en deffenfe vaillamment, amp;nbsp;de grand’volonté: car le Patron, mclfirc Ichan Bucq,Ics y admonneftoit:Sc eftoit luy amp;nbsp;fa charge cn vu gros vailfeauar-mé,forr, ôc dur affez pour attendre tout autre: amp;nbsp;là dedans auoit trois canons: quigct-toient carreaux fi gros amp;nbsp;fi grans,que,là ou ils cheoicnt,ils portoient grand dommage: ôctoufiours,cn combattant amp;nbsp;tirant,amp; en trayant,approchoient ceux de Flandres: amp;nbsp;y auoit aucunes nefs de marchafts,qui prirent les coftez,de Flandres,^la baffeeaue: a • fe fauucrent: car les gros’Äiffcaux, pour peu dcparfond,amp;pourles terres,nclcspou-noient approcher. Là eut, fur mer, ie vous dy dure bataille, amp;nbsp;des nefs cafféesamp; efton-drees d’vne part amp;nbsp;d’autre.-car ils gettoient d’amont barreaux de fer aguifcz: Si,la ou ils cheoient, ils couloient tout iufques auparfond: Sc vous dy que ce fut vne tresdure bataille,ft biencombattue:car elle dura trois heures ou quatre. Quandlciourfaillitjilslc • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;retirèrent 8cancrerent:amp;il le conuenoit:amp;ilsfcrcpoferent:amp;: meirent à poindlcsblc-

cez: amp;, quand la mer amp;nbsp;le flotretourna,fe defancrerent: amp;nbsp;meirent les voiles amont;amp; pui6retournercnt:amp; fe combattirent afprement amp;: hardimét: amp;nbsp;là eftoit Pictre du Bois» de Gand, à tout vnc charge d’Archers amp;nbsp;gens-de-mer: qui donnoit aux Flamans moult Denature des àfairc:ear il auoit efté marinicr.Si fe fauoit bien aider fur mer: amp;nbsp;eftoit courroucé de ce Flamans ßir que Ics Flamans amp;nbsp;ces rnarchans leur d uroient tant;amp; toufiours Anglois conqueroient mer par les fur la nauire de FIandrcs:amp;vindrent entre Blancqucbergc amp;nbsp;1 Efclufc,amp;àl encôtrede .Anglois, près Gagant:amp;Ià fut la décBfiture:carils ne furent fccourus de nulluy:n’il n’y auoitàceiour Garant eßant ^ pEfdufe nullcs Gens-d’armes, ny es nefs ny cnla ville. Bien eft vérité qu’vn Homme-' jM^^Tehan ^’=^rraes,Efeuyer d^l’Efclufc(quifappeloit Amoulle Maire) quandilouytdircquily î^uoit bataille furmer, de l’armée d’Angleterre à celle de Flandres, entra envnefienne barque»

®

-ocr page 943-

♦o(?’^^^'’*^^^°*’’’ ^ belle: amp;i: prie aucuns fergens de FEfcIufe# amp;nbsp;vingt Arbalcftîcts: amp;nbsp;bataillc:mais ce futiur le poind delà décofiturexarià eftoiét p § oisfaifis de la grcigneur partie des vaifleaux: amp;nbsp;auoient pris meflire lehan BucqJe . O'iaelanauirc,amp; to*us ceux de dcdans:amp;3quâd Arnoul le Maire en veit la maniere, 11V ^''^Q^o allait n^I pour leurs genSjfi fit traire trois fois ces Arbalefticrs: amp;: puis fc j| ?iiretour:5efutchacé iufquesauhaure dcl’Efclufe;maisIcs nefs^quilccliaçoient, gj^'^^p ^’8*'oßes,qu’cllcsncpouuoient approchcrdefipres5pourla«erre5qucla bar-W ^i' ^®^^®^^.Çon amp;nbsp;maniere fc fauua il, amp;nbsp;fa route. Moult furent les gens delà ville k g ‘^l’alus,quand les nouuellcs furet là venues t que l’armée d’Angleterre auoit f (^^P^Jptgetfi L , nbsp;nbsp;^^^bW venait de la Rochellc:amp; cuidoient bien auoir falfaut: Sz ne ÇAUoiétf‘gt;fgt;'gt;^f filon le , W faire, n’auqucl entendre, ou guerpir leur ville, ou tout laiffcr , ou entrer es vaif--/'”^^' l’^u~ L V ^^* ^^ dormoient à l’ancre) ^ garder le pas ; amp;: fâchez que,fi les Anglais culfent ^‘quot;’^‘' fik ^ ®^®®“®”®ntdcrEfclufc, ilscuffent efté Seigneurs de la ville amp;nbsp;du chaftehoü Lejan^eyau-j^jj^Unent creuPictre du Bois: car il confcilloit trop fort (quand ils furent àu-delfus de lt;iuelfutlavil-^ . ’'3111e, amp;nbsp;ils curent faifî toute la nauie) qu’on venift à l'Efelufe, amp;nbsp;que de faid an la ^' *^' ^ sfclufi. ^ SUcroit.Mais les Anglois ne l’auoient point en courage,n’en confeibainçois difoiet.

^*‘®dc follie de nous bo uter en la ville de rEfclufe:amp; puis ceux de Bru-loiit ^'^’^ d’Ardembourg,vicndroient,amp; nous clorroicnt: amp;nbsp;ainfi reperdrios nous ^ '^bilucnous auôs gaigné.11 vaut trop mieux que nous le gardos, amp;nbsp;que nous guer-^W lagement, que follem ent. Ainfi ne fc boutèrent point les Anglois outre la riuc ,ji^®tt,vcrs l’Efelufe: mais ils fe meirent à Ardoir la nauie, qui eftoit au haute de l’Ef* , ^^^qui là gifoit à l’ancre.Car,dcs vailTeaux qu’ils auoient pris,ils prirent des plus le-, A'ùcs plus fechcz:amp; les oigniret bien,dehors amp;nbsp;dedans,d’huile amp;nbsp;de greire:amp; bou-,/quot;'lefeu dedans.-^ les laiflercnt aller aualle vent,amp; auccques la marée,qui venoit à 'bfe. Ces vaificaux ardoie^t bien eler: amp;nbsp;le faifoientlcs Anglois à celle entente, j ^fcprilTcnt aux gras amp;nbsp;gros vaiircaux,qui là eftoiét d’Efpaigne,amp;: d'autres pays. Ils ’quot;wét cure de qucl.Mais ce feu ne porta onques dômage à vaiflel,qui y fuft. Af^cs ce ■'‘'S Anglois eurent déconfit mcffircIchanBucq (qui venoit de la Rochelle) ils en .; quot;“f grand profSt: amp;nbsp;par efpecial ils curent bien neuf mille tonneaux de vin: dont la L ^touteftnnée en fut plus chere en Flandres, en Hainaut, amp;nbsp;en Brabant, amp;nbsp;à meil-/'quot;îtehé en Angleterre: comme ce fut raifon. Ainfi fe porterét les auétures.Nul n'a-J^ige que les autres n’y ayent pro^t.Si ne fc^epartir At pas,pour ce, les Anglois, (.'»antlEfclufe: mais fureiit là a l’ancre: Secoururent de leurs bargcs,amp;de leurs ga- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..

r^prircntterrcàTremue,àl’oppofitedcrEfclufc(il nya q la riuicrc entre deux) amp;: ^ *''nt,amp; le môftier aufli,Se des autres villes plus auâr,cn allant fur la marine amp;nbsp;fur les ^ j-^g^ffg ^^^ »'’{b^9ucHcs an appelle Toumehonque Se Murdequer) amp;nbsp;prirent des gens, amp;nbsp;des A vif de /’£ƒ J '”’We' s,furlepays:ôe furent 13,gifans à rancrc,plus de dix iours:amp; firent des embuf- cl»fi etfStplu ijf^gt; Wcle Dan amp;nbsp;l'Efelufe au lezdcuerscux,au chemin deCoclcar:ôzy fut pris lehâ A^'^wrfxx, li:/?'”y’V® Homme-d’armesde Tournay: qui eftoit là venu auccques le Seigneur 1 ''^ay amp;nbsp;meffire Blanquart de Cculongne:qui y vindrent frappans de l’cfpcron, de ; ''quot;'''ay)à tout quarante Lances,quand les nouuellcs furent cfpanducs fur lepays,quc nbsp;nbsp;,

j^^igloiseftoicntà rEfclufe.Etauintauffijqucmcffire Rol^rtMarchand,vnChcua-j^f^flandrcsçlcqucl auoit vne des filles baftardesdu Comte de Flâdres ) eftoit pour ,. ’quot;WaBruges,quand les nouuellcs coururét des Anglois: fi qu'il f en départit, amp;f’en J’I'Efclufcamp;fc boutaau chaftcl: lequel il trouuaen petite garde amp;nbsp;deffenfe. Mais, 2’,^’’gloisn’euftcntpris terre, amp;nbsp;qu’ils fe fulfent adonnez d’eftre entrez en l'Efelufe, ^ ®*cuqu'ilsfirent d’aller àlaTremuc,d’autrepartdcreau,ilscuirentp!ÿs lechaftcl * ii^''’Wæarles gens,qui le deuoient garder, amp;nbsp;ceux de l’Efelufe, eftoient fi tresfort éba-.’1®*löy auoit ordónance,n’arroy,ny hommc,quientcndiftaux deffenfes.Si donna i^quot;quot;f2ccuxdela ville:5Lleur dit, Entrevous, gens de l’Efelufe,comment vous mainte- ^'quot;* *^' ^^r , 1 W’A ce,que vous monftrcz,vous eftes tous déconfits,^ fans coup fcrir. Gens de ‘^l‘*fi^‘^^nfir-/WJtdedefienfenedoyuentpasainfifaire.Ilsdoyuent monfîrervifagc,tantqu’ils ^ par^Ue*^ /’*'*cnt durer, A tout le moins, fils font morts ou pris, en ont ils la grâce de Dieu, amp;nbsp;la „ußtre liebere i^'^edu monde. Ainfi difoit mefiire Robert,quand il vint à l’Efelufe. Endementiers Marchid, ehe ^ *« Anglois letenoientà l’Efelufe, eftoit le paysiufques à Bruges, moult effroyé. ualier deFlan-'’filsifibienthors tous les iours:amp;vcnoient courir amp;nbsp;fourrager bien auant,amp; tous de ^•'‘‘^ wils n’auoient nuis chcuaux)amp;,quand ils auoient fait leur emprife,ils f en retour-

-ocr page 944-

154


LE TIERS V O L V M E


noicnt:Sr toutes les nuids ils dormoient:amp; puis lendemain fen ralIoientàTauentureS-nuls ne leur allaient au-deuant: ^,autretant bien comme ils falloient auenturerfurks

, parties du foleil couchant,fe mettoient ils hors à terre, fur les parties du folcillcuant:K ^r'^^w ^/^ vindrentardoir la ville de Coccfic,furlcs doiiuesde la mer, amp;vn autre gros village,au ^elou ‘^ chemin d’Ardembourgamp;dc lamer, qu’on ditHofebourc: ôcfaÂbienttantoft ce qu’ils

® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vouloient:amp; enflent encores plus fait fils voufiflcnt,amp; ^ils feuffentle conuenantamp;lordonnance du pafs. Quand ils eurent feiourné tant que bon leur fembla, amp;nbsp;qucnul ne vintau-deuant d eux pour rcfcourrechofe qu’ils euffent prife ncleuéeaupaysncnla mer,Si ils curent bon vent,ils leuerent leurs voiles,amp;:f’en retournèrent en Anglctcrre,a /{ftraire des tout deux cens mille francs de proffit pour eux:amp;finglerenttant,qi^lsvindrentalcn-^nfuts en ^^^^ de laTamifc: amp;nbsp;là paflerent tout contremont,iufqucs à Londres: ou ils furentre-lenr pajs. ceus à trcfgrand’ioye:car les bons vins depoiótouamp;deXainófógcfqu’oncuidoitbonc en celle faifô en Fland.en Hainaut,en Brabât au LicgC3amp;en plufieurs lieux en Picardie) ils les auoiêt en leur côpaignie.Si furet vendusamp;departis à Lódrcs,amp; en plufieurs lieux en Angleterre: amp;nbsp;firent ces vins là raualer à quatre deniers cftcrlins au Galon:amp;furcut les Londricnsamp;plufieurs Anglois,qui hantoicnt les frontières de Flandres, de HolhOquot; de,amp; deZelande,trop grandement fur la mer,en allant à Dourdrec,à Zcrcchiel,aMer debourg,amp; à la Brielle en Hollande: amp;nbsp;vousdy qu’aucuns marchans de Zcrcchiclcn Zelande auoient devins en flote, quivenoientdelà Rochelle:lefquels leurfurenttous •i ^^ rendus amp;nbsp;deliurez, amp;leur dommage rcftitué:amp;bien y auoitcaufcquelesAngloisl«}'

** nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fuflentcourtois.Caroneques ceuxdeZcrechielnefcvoulurétaccorder auxFrançois,

pour aller en Angleterre:amp; leur dirent bien que ià nefs, ne barges, n’y prendroiw^P^ quoy ils cheurent grandement en l’amour amp;nbsp;grace des Anglois. Si fut meßi^ ? Biicq mis en prifon courtoife à Londres. Ilpouuoit aller amp;nbsp;venir parmyhv^^^®^’ desfoleil couchant, il conuenoit qu’ilfiift à l’hoftcl: n%ncques depuis ne le voulure f;/ l’a tant mettre à finance. Sien euftlc Duc de Bourgongne volontierspar échangeraquot; nemmé de feù le frète duRoy tiehan de Portugal, vnbaftard:queceuxdcBreuclictprircntfurmcr, Maiftre De- en venât à Meldcbourc:mais ils le prirent fur leur puiirance:car fur les mettes de LcH nis:^ueievetu Je ils ne l’enflent point pris.Or me fcmblc que meffire lean Bucqfut cmpdfori’^^’‘'°^^ en remets a ce toifement à Londres en Angleterre, enuiron trois ans: amp;nbsp;puis mourut. gueienajan- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°

C0m?aeni le Rej ele Por^gal efiuoya fif f^wha^deurs e» GaUee^venleDucile La/idaßrej pour accomplir le zJl^fnage de luf^ de C^adame Philippe : à“ ^‘'^ méfié le Bar rod des Barres fut enuoyé aaC hameau de Nojee» Galice,por le Pep de Cafidc^, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. lui.

n«té par plu-ßeurs fait.

OR cft heure que nousretournons aux befongnes de Camille amp;nbsp;de Portugal, amp;^ nous parlons du Duc deLancIaftrc (qui fc tenoit en Galice) amp;nbsp;des befongnes)q^^ yauindrenten celle faifon (qui ne furent pas petites) amp;que nous recordons confort le Roy de France fit amp;nbsp;enuoya en Caftille: car, fans ce, les ^c^o^amp;”.‘^^^npjr, lehan de Caftillefc fufTentpedtemcntportées.Ie vueil bien qu’on fachequih“J^^^ du,cn celle année que le Duc arriua àla Coulongnc^rout fon pays entiercnitt ^^^^ efté le confort du noble I?oy de France,Vous fauez que nouucllcs font tantôt °j?Vjr-panducs. Le Roy de Portugal feut auffi toft les nouuclles du Roy de Franc«) ^^ méc,qui fe dcuoit faire par mer en Angleterre (car pour ces iours il de Portugahqui eft vne bonne cité amp;nbsp;forte, amp;nbsp;là ou cft haurc, vu des beaux 5« /^ freqÆnté d e tout fon Royaumc)quc fit le Duc de Lanclaftrc, ou pluftoft, par es chans, quij;etournoient en fon pays. Si en fut tout réiouy : car on luy donnait a c dre qu Angleterre eftoit toute perdue : dont, au voir dire, il f eftoit dhü^“^^^” ^ .j. deuers le Duc de Lanclaftrc,de non fi toft prendre fille à mariage:amp; anoittounour nu amp;feruylcDucamp;laDuchcffe,defaIus amp;nbsp;de parollcs.Quand ilfutiuftemchtin o du departement du Roy de France amp;nbsp;du faid de l’Efclufc,fi appela fon ^°“‘®*'. ^^^ dit,Beaux Seigneurs,vous fauez commentje Duc de Lanclaftre eft en Galice,^ a^^^^ ehefrc,noftre coufinc-auec luy: amp;nbsp;fi fauez comment il fut cy en grand amour, amp;nbsp;e® quot;nbsp;confeilamp;parlement enfcmble,amp;futla fin telle demoy amp;nbsp;de luy, amp;nbsp;le trotte en amp;denoftreConfcil,quciedoyprendreàfcmme Philippcfa fille. levuciIpcr c en tel eftat, amp;nbsp;la vueil mander honnorablcment ( car c'eft raifon ) Si ainfi comme particnt àvn tel Seigneur comme le Due de Lanclaftrc cft, amp;nbsp;aufli amoy. qui “^^^p^j.

-ocr page 945-

Ö E FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iyl

jfc Portugalxari'envueil la Dame faire Royne.Sire (refpondirent ceux, à qui il en par-0*0 vous suez raifon: car ainfi l'auez vous iuré amp;nbsp;promis. Or auant (dit le Roy)qui cn-Joyerons nous deuers le Duc, pour amener la Dame? Lors fut nómé l’Archeuefque de Amh/faileufi uichezamp;mcnirelejjan Radighen de Sar;amp;lcs manda on(car,pour l’heure qu’ils fu- deportugai m *öitelcus,ils neftoient pas delezleRoy)amp;leur fut dit ce qu’ils auroient àfaire.Ilsen- ^»^ de Lan-**£prirentàfairclc voyagcliémtnt.Si furent ordonnez deux cens Lances,pour aller amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* 'ß‘*^^

pour retournerauee eux. Or parlerons du fieee, que meflire Thomas Moriaux, Marcf- ‘ß ^Z* tfhFDur chûU.l’^ft. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l acompliment

'“uciou,tenaitdeuant Ribadanc: recompteronscommenrilenauint. le croy que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je

'M de Ribadanc Guidèrent bien eftre confortez du roy lehan de Caftillcamp; des Chc-jj/He pliilippè WrsdeFrance:Âfquels au Val-dolif fc tenoient. Autrement ils ne fc fuRent point tât aaedei^iy. ’tnus.Maisic ncfay comment villaius(qui n’auoient confcil,quc d’cux)fe peurent tant ‘'Mt, contre fleur de Gens-d'armes amp;nbsp;Archers, pour alTaillirvnc ville: amp;nbsp;comment ils ’î fébahilToicnt poinnear tous les iours ils auoient fans faute l'aRaut: amp;nbsp;fut dit à meflire noinssMoriaux,en manière de confeil,dcs plus vaillans Chcualiers de fa route,Sire, ^^ M^refchal '’**‘011 cede ville icy (que le mäuuais feu Tarde) Scallon plus-auantau pays,deuant Ma- j^ Landaftrè Jtt)0uNoyc, ou Bcfanccs.Toufîours retournerons nous moult bien icy. Par mafoy pour néant etn ^ponditmeflircThomas) ià ne nous auiendra qucvilains nous déconfifent (amp; dcuO-fiUlé de lener '’*)snous eftre deux mois) fi le Duc ne me remande. Ainfi cftoit entré le Marcfchal en fin/te^ede i{i~ ^iondctcnirlcfîcge deuant Ribadane. Le Roy Ichan dcCaftine(qnifetenoitau ^‘^dane, Molif,amp;quiauoit mandé cfpccialemcntfccours en Francc)fauoitbienamp;oyoit di-'^slcsiours^comment ceux de R ibadanc fe tenoient vaillamment,^ nefe vouloict '''’ire. En nom Dieu (dit le Barrois des Barres) ic fuis durement courroucé, que ie n’y ' ''’noyé amp;nbsp;mis des François, qui euflent moult réconforté les gens de la ville: amp;cn-■'''smedéplaift grandement qiK ie ne fuis au ficge(à tour le moins cuRc-ic l’honneur, ;^i«villaius ont)amp;,fi on m’eufl: dit veritablcmcnt,C’cft vnc telle ville,amp; de telle for-1 ’^dctelle garde, fans faute ie l’euRe fait refrefehir amp;nbsp;pourueoir:amp;m’y fuRe bouté à j’*''''turc.Auflîbicn m’eufl: Dieu donné grâce delà garder amp;nbsp;deRcndrc,quc les villains ?'''^in(îfedcuifoient,en la prefence du Roy,à la fois,Cbeualiers de Francc,qui defi-i ‘'''*lesart»cs:amp; fut là dit au Roy, Ce fcroit bon que vous enuoyafliez iiifques à cent i^^*cnlaville8i auchaftel dcNoyc,amp; au chaftel de Calongc. Ilsauroientles deux Jditerrç de Galice : qui tient Noyé amp;nbsp;la Coulongnc .fßt qui y pourrons nous cn-l^li?^^®îprcfcntcrctplulîcursChcvftlicrs:mcÂrcTriftandcRoyc,mcflîrcRcgnaud ' ^. Aubert de Braquemont, mcRirc Triftan de la Galle, mcRire Ichan de Chaflel- • ^'’*’Se meflire ic Barrois des Barres amp;: le Roy les ouyt parlcr,amp; eux prefentcr. Si leur »jj’’'°'’'^’®ögiré.Bcaux Scigncurs(ditlc Roy) grand mercy de voftre bonne volonté, ,,j^'’'ypcuuez pas tous aller. 11 faut qu’il en demeure dclczmoy, pour les auentures Le Barrels det ^f^xicnt aucnir: mais, pour le prefent,ic prie le Barrois des Barres qu’il en prenne la Barres ordonné ^SfiHuyplaift. Le Barrois fut moult réiouy de ce mouuement (car trop auoitfc- f^ ^,^ B.ey',de t;'''f)8t dit,Sire Ro'y3grand mcrc'y:amp;: ie le gardcray à mon pouuoir:amp; le vous redray ^aß,llepeural j *‘îut,ouavoftrecommis:S^^,moydedansvcnu,icn»menpartiray:hncmeman- ^^^^ ^^ ^f^^_ Îi^ '^6par Dieu, dit le Roy. Ic croy que nous aurons tantoflkles nouuellcs de France, ß^i ^^ ^^^^ ^j^ jui’f'Snefauoientriens les Chcualiers du département dcTEfclufcimaisle Roy le fa- calice.

T “''nicar Ic Duc de Bourbon luy auoit eferit tout le fait, amp;nbsp;comment les befongnes li^oient en France,^ commet il dcuoit venir en Caftille à tout trois mille Lances: J^'iîiiantdeuoitouurirlepaRagc àtrois mille Lances meflire Guillaume de Li^nac. ji^ ''weGautier de PaRac. Si demandèrent au Roy les Chcualiers, qui defiroicnt à • '?.'''quot;***dlcs,Haa,Sirc,dites nous des nouuelles de Franceiquc nous defirons moule ^j^‘'’bgt;itleRoy,volontiers.Lors dit le Roy de Caftille aux Cheualicrs,quilà eftoient, jjj^quot;’'de Bourbon cftéleu principalement avenir en ce pays, de parle Roy de France j ii^’e^af,^; (^quot;Confciljamp;fcs deux oncles: amp;nbsp;doit amener auecqucsluy t fix mille Lances, que entres dtt ^»e I)|j^^'*^’^^ qu'Efeuyers, amp;nbsp;font elcuz de premier paRage, deux bons amp;nbsp;vaillans Che- treis mille: ^m (i^'*5a Capitaines, meRire Guillaume de Lignac amp;nbsp;mçffirc Gautier de PaRac: ic ceux d ne faudrete jjj ‘**ontprcmiereracnt à tout trois ou quatre mille Lanccs:amp; c8mmencent ià à venir '*“ƒ* compter

^^’ ^^ voy^g® ^c mer eft rompu amp;nbsp;mis en foutfrance,iufques à ce que le Con ^1*^ A*”*^ ^ t ’Wede France,amp; le Comte de Saind-Pol, amp;nbsp;le Sire de Coucy, à tout quatre mille

h '•Saoyuent aller en ce May en Angleterre. Etvous, qu en dites vous? ditleRoy. if^^ vnouscndifons?Sirc(rcfpondircnt les Chcualiers,qui en furent tous réiouys)nous

-ocr page 946-

ïj^f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS V0LVME

Arc pays, fur I’Eftc qui nous vient, fe traiterót les armes (fi-córac il nous appert) 8r,B font mandez fix mille,il en viendra neuf millc.Nous combattrons les Anglois ^^n^nU' te. Ils tiennent maintenant les champs : mais nous les leur clorrons, auant quillt a Sainôl-Iehan-Baptiftc. Et par moy(dit chacun enfon tour)cn c|^ trois Capitaines,que vous nous auez nommez,a de gentils Chcualiers,amp; par cfpccial au gentil Duc dcBour-bon:amp; les autres font bien à certes Chcualiers pour efife gouuerneurs de gens d armes. Lors veifiîez cfpandu parmy le Val-dc rolif,amp; parmy Cafiillede grand confort qui leur vcnoit de France,dcdans le premier iour de May,amp; qu’il eftoit ainfi ordonné. Sien furent tous réiouys Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers: amp;nbsp;ce fut raifon.

Du refifôrt, ij/ue le Duc deLauclaßre enueya außege de Rilgt;ada»e : (^ comment eßanf U videprije daßautyCede de Mauresfi rendit incontinent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. uni.

OR fc départit le Barroisdes Barres, à tout cinquante Lances feulement: Selailbl^ Roy au Val-dolif:amp;: fen vint cheuauchant vers la ville Scchaftcl de Noye.Nouuc -les vindret enl’oft duMarefchal du Duc dcLâclaftrc(ic ncfay quiles apporta)^les Fra çois cheuauchoient: amp;:cftoicnt bien cinq cens Lances: amp;vcnoient pour leuerle lic^® de Ribadanc.LorSjquandmeffirc Thomas entendit ces nouuclles,fi les creutaffezlegc ieMdrerdd rcment:car ccux,qui les comptoient,Ics luy affermoient pour verité:amp;qu ils les auoict ^e L^nclafire veus cheuauchcr outre la riuicre de Dernc,amp; loger à Villarpcnr.Or fe meitlc Marefena feJeutantdu cn doutc:amp;croyoit bien toutes ces parolles.Sicut confeilqu’ilfignifieroitfoncitat^ sarr»ùdes Bar Duc dc Lanclaftrc,fon feigneur.Aulfi fit il:amp; y enuoya meffire lehan d Auberticourt, rw.Mtfojfï'rw je Heraut, qui fauoit tous les chemins en Galice :amp; fut toufiours depuis tresfort ur a fin Seigneur, garnie: amp;nbsp;fe doutoit d’cftre furpris dc nuiôl. Si fit on grand guet en l’oit: SeveiHoU icn pur aueirren (Qufiours la moitié de roft,entrctant que les autres d^rmoient. Orvindrcntmcuitc c ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hand’Auberticourtamp;Ic Herautàlavillc de Sainél-Iaques: oulcDucdc Lanclaltrc

laDuchcfTe fe tenoient.Qmnd le Duc feut qu’ils efioient venus,fi dit.Il y a des nouuel* les. Tantoft il les fitvenir douant luy: amp;nbsp;demanda quelles nouuellcs. Monid-gncur,bonnes( dit meffire lehan ) mais le Marcfchal m’enuoye deuers vous, pour fauoir que vous voulez qu’ilface. Caronluyarapporrépourccrtain^^pclesFran-çoisfc font mis cnfcmblc cn Caftillc,amp; cheuauchent fort, amp;nbsp;veulent palier la riuicre, pour venir combattre noz aens,deuant Ribadanc:vecz là les nouuellcs queie vous apporte. En nom Dieu (dit-il) ce font A)uuellesatfez: amp;nbsp;nous y pouruoyerons tantoft.* • nbsp;nbsp;nbsp;regardafur meffire lehan dc Hollande,fon Côncftable,amp; fur fou Admirai,mcffireTho-

mas de Perfy: amp;nbsp;leur dit, Prenez trois cens Lances de noz gens, amp;nbsp;cinq cens Archci^ „ amp;nbsp;vous en allez dcuantRibadanc,vcoir les compaignons. Ils fc doutent des François, àxi^ qu’ils les viennent alTaillir. Ceux refpondirent. Moult volontiers. Lorsfordonnerent ladMe par le ^^^ deux Chcualiers deffuf-nommez: amp;nbsp;prirent trois cens Lances,amp; cinq cens Archers-Conne^ablecr- ^ ^^ départirent du Duc: amp;nbsp;firent tant qu’ils vindrent près de la ville de Ribadanc,ou . /tJmtral de Icurs compaignons cftoicntlogez: qui furent grandement réiouys de leur venue- tors lamlafire. dit meffire lehan dc Holland« au Marcfchal, Que dient ceux dc Ribadanc? ncfe veu et • ils point rendre?Par ma f»y,Sirc,nenny,refpondit m effire Thomas. Ce font moua or-gueilleufes gens.Ils voyent que le pays fc rend tout autour d’cux:amp; fe tiénenttouliows cn leur opinion: amp;nbsp;ce ne font que villains. II n’y a dedans vn fcul Gentilhomæo. Ut vous taifez. dit meffirelehan dcHollande: car dedans quatre iours nous les mettrons cn teipoinâ:,qu’ils fe rendront volonticrs:qui les voua ra prendre à mercymais or nous • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dites,à l’Admirai amp;nbsp;à moy,cheuauchent les François?Rcfpondit mclïîrcThomas,Ain

fi fu-ic vn fbur informé que voircment cheuauchent ils, plus de cinq cens en vneflote-amp;:bien eft en leur puiffancefear ils ne font que venir gens de Francc)amp;dcpuisay-icfcn que ce fut le Barrois des Barrcs:qui f cn vint bouter à tout cinquante Lançcs,cnla ville amp;nbsp;au ehaftcl de Noye: car nulles autres apparences nous n’en auons veu. A tantlaiflc-rent ils parollcs: amp;fe logèrent les nouucaux venus cnfcmblc, au mieux qu’ils peurent: amp;nbsp;faifoient venir amp;nbsp;amener grandes pourucances apres eux:dont ils furent feruis. En-uiron quatre iours après ce que meffire lehan dc Hollande amp;nbsp;mefTircThomas dePer-’. fy furent venus en l’oft du Marcfchal, curent Chcualiersamp;Efeuyers,amp; toutes gens ordonné vn grand appareilllemcntd’affaut: amp;nbsp;curent fait faire, ouurer, amp;nbsp;charpen ter, vn grand engin dc bois, fur roues: qu’on pouuoit bien mener, amp;nbsp;bouter a force de gens,h ou on vouloir:amp; dedans pouuoit bienaifément cent Chcualiers amp;nbsp;cent Archers: mais pour

-ocr page 947-

DE F R 0 I S S A R T.


157

P^^f laHaut Archers y entrèrent: Sc auoit on rcmply aux foflez, à l’endroit ou l’engin ‘^‘'“'teftre mené.Lors comença raflaut:amp; approchèrent les engins à force de boute- '^' ^quot;“^lurro'jcs:^ la euoicnt .Archers bien pourucus de iagettcs;tp,ii trayoïet a ceux de ^aâns,dcgrââ’façon:amp; ceux de dedâs gettoicr.r eux dardes/ic telle manière que c’e-“'fgrâd’mcrucille:# deffus anoit mâteaux, coiiucrs de fors cuirs debeuf amp;nbsp;de vache, P°^ leget des pierrcSjScpourle trait des dardes: êcdelTous ces mâteaux à la couuertu-p'^tenoientGens-d’armcSaquiapprochoiét lemur,!cfquels choict leien paucfchcz,amp; P“:^uoiétdcpics amp;nbsp;de hoyaux au inur:amp; tant firec,qu’ils empircrétgrandcmétlc mur: f’hesdefFendâs hy pouuoient entendre,pour les Archers,qui viuemettiroient^Sr qui ®^desenfoingnoient.Là fit on renuerfer vn pan du mur,amp; cheoir es foficz. Quand les ’'‘tiens,qui dedans eftoicnr,veirent le grand méchef, fi furent tous ébahis: amp;nbsp;crierêt “tnaut.Nousnous rendós,nous nous rendós.Mais nul ncleiirrcfpondit:ôzauoictlcs ®gloisbon ris de ce qu’ils v'coicr,amp; difoiét. Ces villains nous ont battus,amp; fait moule 'poncif encores fc mocquen t ils de nous:quand ils veulent que nous les rccucillôs à ®’‘‘ty:amp;fi edia ville noftre.N cny(rc(pódirent aucuns des Anglois)nous ne fauôs par-ƒ *-lpaignol.Parlczbon François ou Anglois,fi vous voulez que nous vous entendôs. 'MoursaHoient ils,amp; palToient ils auant,Sr chaçoient ces villains,qui fuyoient dc-“'tux: amp;les occioient à monceaux: amp;nbsp;y eut ce iour morts, que d’vns amp;nbsp;que d’autres, ™y lesluifs(dont il y auoit aHez^plus de quinze cens. Ainfifut la ville de Ribadane ’VCcàforce,amp;y curétccux,qui premier y entrèrent,grâd pillage: amp;:parefpccial ils ^Hherentplus d’or amp;dargêt es maifons des luifs,qu’autre part. Exprès la prife deRiba-’‘”‘((luifutp;irbclalïàut)amp;queles Anglais l’curét toute pillée,amp;qu’ils enfurentSei-5 ^on demanda au Marcfchal quelle chofeon en vouloir faire:5c fi on bouteroit le •, , j^'‘‘itdans.Nenny, refponditlc Marcfchal. Nous la tiendrons, amp;nbsp;garderons, amp;nbsp;la fer- ^g^^j.^^^ ^'^‘^ rf'tiis,amp; ferons fermer, aulfi Wen que nulle autre ville de Galice. Ain fi fut la ville de |.Mancdéportée de nó ehre arle,amp;: fut regardé ou l’on fe trairoit.Si fut regardé qu’ô '‘‘îiroitdeuant Maures,vue bonne-ville suffi,en Galice,5c puis furent ceux ordonez, Wcinourroicnt en Ribadane,pour la garder 5c remparer, amp;nbsp;y fut laifle meffire Picr-

Clicqueton vn moult vaillant Cheualiers, amp;nbsp;appert homme à tout vingt Lances Joixantc?\rchers.Si firent les Archers grand’foifon depourueances delà ville de Ri-,W,à leur departement. Car ilsycn trouucrentalîcz, amp;nbsp;efpecialcmentdcporcs,amp; ƒ quot;’“s vins, qui choient fi forts amp;nbsp;fi ardans, qyc ces Angt;lois n’en pouuoient boire, amp;: J’^ih en bcuuoientaflez largement, ils ne fe pouuoient aider de deux iours apres, j^^ f,- .^^'logcrentüsdc Ribadane: amp;nbsp;cheminèrent vers la ville de Maures en Galice: amp;nbsp;^^/,;, jl^j^ ’**®*«nt mener par membres le grand engin (qu'ils auoient fait charpenter) apres eux: bédane'a la vtl 5''svcoientbien que c’ehoit vn grâd cfpouucntail de gens,amp;: de villes.Quanti ceux ledeMauret. . ‘ ‘lûtes entendirent que les Anglois venoiét vers eux,pour anoir leur ville en obeyf-.”%amp;qucRibadaneauoit ché prife à force,amp;: les gens morts dedans, Se faifoient les “s'ois amener apres eux vn diable d’engin,fi grand amp;nbsp;fi merucillcux qu’onne le pou-“Qdlruire,fifc doutèrent grande ment dçroft,amp; de ce grand engin.Si fetrairent en fQilpourfauoircommcntilsfemaintiendroicnt,ofi ilsfcdeffendroienr. Luxeon-Q)ils ne pouuoient veoir que le rendre ne leur vaufift lÆcux ahez-que le deffendre:

Jus eftoient pris par forcc,ils perdroiét corps amp;nbsp;auoir:amp;,au doffendre ils ne leur ap-’‘oilToit confort de nul cohé.Rcgardez(difoicnt les fages) comment il eh pris de leur ^ onfeàceux de Ribadanc,qui choient bien aulfi forts,ou plus,qucnousnc fommes. ^?®*gt;tcu lefiege près d'vn mois,amp; ne les a nul côfortcz,nc fccour’. Le Roy deVlahillc ^j’-^'l'^^ nous entendós) cópte poureehe faifon,toutlcpaïs dcGalicc àgerdu iufqucs ^ • (j’gt;^iuicredctDorne,nevous n’y verrez ià de eehe année entrer Frâçois.Parainfircn-““nous débonnairement,fans dommage amp;nbsp;fans riotf e, en la forme amp;nbsp;manière que les yesvillesdcCahillcont fait. C’eh bon, dirent ils. Tous furent de cchc opinion. Et

“lentfcrosnousidirêt aucuns.En nom Dicu(dirct les plus fages)nous irôs fur le ehe- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

'Mlencontre d’eiix:5tfi porterons les clefs de la ville auec nous,amp;les leur prefentc-I^sxar Anglois font courtoifes gens. 11s ne nous feront nul mal: mais ils nous recucil-fiont doucement: amp;nbsp;nous en fauront trop grand gré. A ce propos fe font tous tenus.

oneques iffirent hors cinquante hommes de la ville deffus-nommée, tous des plus “tablet de la ville. Si toh qu’ils feurêt que les Anglois aprochoiét de la ville,ils fc mei-®fiM le cheminjentre la ville amp;nbsp;les Anglois:amp; apportoiét les clefs de la ville auec eux:

0

-ocr page 948-

158


LE TIERS V 0 L V M ß


ôi là, ainfi comme au quart d’vue lieuê, ils attendirent les Anglais : qui approchoient. N ouucllcs vindrent aux Anglois:quc ceux delà ville de Maures eftoient iflus horsjuon miß pour combattre: mais pour eux rendre: amp;f portoient les clefs des portes aucc eux. Adoncques fauanecrent les Seigneurs:^ cheuaucherent tout deuant, pourvcoiramp;fa-uoir que ce vouloir eftre: amp;nbsp;firent toutes gens, Archers amp;nbsp;autrcs,tlcmourcr en bataille derriere:^ puis vindret les Galiciens de Maurcs:qui les attendoiét.II fut la,quileur dit, Vcez là les trois principaux Seigneurs d’Angleterre, enuoyez de parle Duc de Lancla-Ceuxde Mait- fl:rc,pourcóqucrirlepaïs.Parlcz à cux.Adoncils fc meirét tous à gcnoux;amp;dirétainfi, res en Ga ice/e soigneurs, nous fommes des pourcs gens de Maure: qui voulons venir cnl obeyffance Te^lnadn quot;nbsp;du Duc de Lanclaftre amp;nbsp;de Madame la Duchclfc. Si vous prios que v^us nous vueillez Vue de uncla recueillir à mercy: car ce, que nous auons cft voftre. Les trois Seigneurs d Angleterre flrefinsJèfai- refpondirenr tantoft, parl’auis l’vn de l’autre. Bonnes-gens, nous irons aucc vous en la reafie^er, nbsp;nbsp;ville,amp; vncpartie denoftre ol},amp; non pastout:amp;là vous nous ferez fermeneficomme

bonnes gens amp;nbsp;fugets doiuent faire à leur Seigneur amp;nbsp;Dame.Ils refpondircnt,Cc reros nous moult volontiers. Or allez donc deuant: amp;nbsp;faites ouurir les portes: car vous cires pris amp;nbsp;recueillis à mercy. Adonc fc meirent ceux au chcmin:amp; vindrét àlcur ville:« -rent ouurir portes amp;nbsp;barrieres,au-deuant du Côncftablc amp;nbsp;des Scigncurs:qui pouuoiet bien eftre enuiron quatre cens Lances:^ non plus. Le demourant felogea aux champ • mais ceux, qui dehors eftoient demourez, curent largement des biens de la ville: amp;nbsp;es Seigneurs fc logèrent dedans la ville:5z firent faire ferment aux bonnes gens delà vi « de Maures : ainfi comme il cft cy-deflus contenu en l’Hiftoirc.

Gemment Maelame Philippe de LaneUfire fat ejpoufée aa Rey de Portugal,per Ptete^ rear: (^comment, lay efant menée, l’ejfouja perfinnedement, en grandes feßt^^ magnifeenees. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. c h a p.

LEndemain que la ville de Maures en Galice fut rêdue,Slt;: que les ChcuaUcrsfor on noient amp;apprcftoicnt pour aller deuant la cité deBcfances,lcurvindrentlcttres nouucllcs du Duc de Lanclaftrc:amp; leur mandoit que,ces lettres vcucs,cn quelque e a qu’ils fu(rent,ils fe dcpartiflcnt,amp; retournaflent deucrs luy:car il attedoit ioursrArcheuefque deBraghcz,amp; melfire lehâRadighcs deSar, les Amboudeuß u Roy de Portugahlefqucls venoiét à celle fois pour cfpoufer fa fille,amp; la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j“ ^ /

^ntm ret0ur-nant vers le

là ou le R oy l’attcndoir. QiiaWd meflirc^chan de hollande, le Marcfchal,amp;l Admira, entendirent ccsnouucllcs,fi retournèrent leur chemin:amp; dirent que voircmentappar Le Cennefl9ble tenoit il bié qu’au reccuoir les Ambafladeurs du Roy de Portugal,lc DuCjlsurfcigncU'j de lanclafre, cuftfcs gcns,amp; fon Confcil,dclcz luy. Sifc meirent au retour:amp;laiflerentgarniion5 Crfis compai- villes qu’ils auoient conquifes;amp; dirent qu’ils n’en feroient plus, iufques au May» » retournerét en la ville de S.Iaqucs:ainfi que le Duc les auoit mâdez.Dedans trois^loWj après qu’ils furent venus,vindrétl’ArchcucfqucdeBraghczamp; mclTircIehan-Raà's mariage âe^a ^‘^ S,ir:amp; defeendirent à plus de deux cens cheuaux,cn la ville de S.Iaqucs.Tons^ “^^^^ fille Philippe. logez:car on auoit ordónc,pour cux,logis.Quand ils furent appareillez,! ArcO^^^, H^^^ amp;les Chcualicrs,amp;encores de?autres Seigneurs deleurcompaignie,fctrayi’^‘ _ Ic Duc amp;nbsp;la Duchcflc,cn bdft arroy:ou ils furent recueillis à grand’ æX^’Ad®”^^.^^^jj. ftrcrentils ce,pourquoy ils eftoient vcnus:Sr le Ducy entedit volonticrs:cardC‘ ^^^ cemét de fa fille dcuoit il eftre tout réiouy,amp; aufti de l’alliacé qu’il auoit au Roy o ^,^^^ tugahqui bien luy venoir à poinr,au cas qu’il vouloir entrer amp;nbsp;coquefter Calm £• . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chcucf(fucmôftraauDuc,àlaDuchcffc,ôtau Côfcil,cornent par procuratio,“P®?.

amp; dcuoit pcrGnellcmét cfpoufer au no duRoy flchan de Portugal, Madame * PF nous auensdit ‘^^ Lanclaftrc,fille au Duc:amp; tant que le Duc amp;la Duchcire,amp; leur deMaifireVe- tcrcnt:amp; yaioufterent foy:dont en ccs iours,qucles AmbalTadeurs de Portuga ei ««. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ncrctà S. laques, mclsirc Iehan-RadighesdcSar,par vertu de procuration cipou a

Milt;r;.lt;^e de ma dame Philippe de Lanclaftre,au nom amp;nbsp;pour le Roy de Portugal(car en ce 1 ^“®’^/quot; r ame Philippe me amp;nbsp;ordonné)amp;Ics cfpoufa l’Archcuefquc de Braghez: amp;nbsp;furent fur vn liét cour 0 au^r^^d^’^^ *’^®nt:ainficômccfpou3^amp;clpoufécdeuoictcftrc«Cc fut fait. Au lendemain a tarai pj/fre- ^^^’^ ^°quot; arroy,fuft prefte pour partir.Si partit quand elle eut pris côgéà j?® P®*^^ jijj. turear. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;merc,amp;àfcslocurs:amp;môtercntfurhacqucnccsDamoifcllcsauecclle, amp;faioeor ^^_^

de, la femme du Marefchal en fa compaignie.Si furent ordonez d aller auec eux re lehan de Hollâdc amp;nbsp;mefsire Thomas de Pcrfy,mcfsirc lehâ d'A“^®^^‘®®“'Yj,nccs,

-ocr page 949-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D E F R 0 I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ijP

^^''l^'•^sdAnglois,amp;2oo.Archers.Sifenîeirenrau chemin ccs Seigneurs amp;ces dames; gt;ii3 P^’’‘^K’^rcotvctsIâ ville Sc cité du porr.Côtre la venue de la ieune Royne de Por-)’ ''’fenthots delà cité du Port.pour Iny faire honneur amp;nbsp;reuerence,lcs prélats,qui ^tt-s^î^y 'quot;^'^'entH’Huefque de Liflebonne amp;nbsp;l’EueCque d’Eure,VEuefquc de Connim-^^**1 tuefque du Pft-t:amp;,dcs Barons,le Comte d’Angoufe,le Comte de Nouaire,3e (J,°’’'J®‘^®l’Efcanc,Galop-Fc|rantPortek, Pumafle, Martin deMcrlo,amp; plus de 40. nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;.

^''^’®'^’^ g*^^^^' foifon d’autre peuple,dames amp;Damoifellcs,à touille clergé de l’E- ^^^i^^r^ ^^ ^^ ^^'^''^^'^ ®“ habit de proceflîon:amp; fut ainfi Madame Philippe de Lâclaftre amenée „jnetUp^rt» 'âlîbaï^P°quot;“g^’’^ au Palais du Roy:amp; là fut defeedue; amp;nbsp;la prit le Roy par la main: ^j ^^^^ ß^ j ’“^liaise toute^cs Dames Se DamoifeUes,qui choient venues en facompaignie: amp;nbsp;mary. h ‘^Çnaiufques à l’entrée de fa chambrc:amp; prirent congé les Seigneurs aux Dames Sc j.| °'«llçs:amp;furcntlcs Seigneurs d’Angleterre,qui cftoict là venus,logez à leur aife,

^*^^ ‘^^ Port(car elle cftgrandc,amp; bone aflez)amp;celle nuit faff ^'''^^^‘^^^^ feftequfques au lédemain,dcs dâces,de carolcs,amp;d’ébatemens:amp; ''^entainfi la nuiéb.Quad ce vint le Mardy,le Roy de Portugal,les PrclatS3amp; les Sci-^ ’’Kdefon pays, furent tous appareillez au Matin, à heure de tierce. Si montèrent à Q^Ifl’^^Pæ ‘^*’ palais du roy.-amp; puis fen vindrétàl’Eglife Cathédrale,qu’on dirSain-jjj,‘'^îrie;5e là attendirent la royne : qui là, .“iccomgaignée de dames amp;nbsp;de damoifellcs, |j'^foftvint:amp;,combicn que mclTire lean Radighez deSar l euft efpoufée au nom du Â'P^^ugaljlcRoyfolcnnellcmcnt deuanttous ceux qui la vouloientveoir,de-re- Zf;^,^ ^epor^ ; ‘dpoufalà:amp; puis retournèrent au p31ais:amp; là furent faites les feftes,grandes amp;nbsp;fo- tugale/poufi lt;nbsp;foi a ’^y eut iouftes,après difncr,deuâtlaRoync,grandes amp;nbsp;fortcs:amp; eut le prix au pfrfianeUem^ , pceux de dehors,meffire lehan de Hollande,amp;,dcceux de dedans,vn Cheualier nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^'

J^y'quif’apcloitmelfircIehanTefte-d’orzSifutlaiournée amp;: la nuietée toutepctfc-^^^^‘^'^'^”'' j’^'^cn grandes ioyes,amp; en gTâiTs ébatemens: amp;nbsp;coucha celle nuiét le Roy auec fa fem *'

^'’y P®*^oicntrenommée ceux du pays(qui le cognoiffoient) qu’encores cftoit il j^'feamp; n’auoitoneques eu compaigniecharnellement à femme.Lendemainrenou-f’hfcfteiamp;iouftcrét encores les Cheualiers:amp;: eut le prix des iouftes,de dedans,Vaf-win de Merlo,amp;r,de dehors,meffire Ichan d’Auberthicourt;amp; toute la nuit enfui-j‘onne®quedancer,chanter,amp;!: ébattre:amp;touslesioursyauoitiouftesdeChcua-G ^d’Efeuyers. En tellesiouftes amp;nbsp;ébatemcns,que vous pouuez ouyr,fut recueillie, , ^ôr cfpoufée,la Royne de Portugalcn fc^t auéncnlét en la cité du Port;amp; dure-, ‘hs feftes plus de dix iours:5lt;: y donale Roy aux eftrangers grans dons amp;nbsp;prclenS:amp;: . pUetous fen contentèrent. Or prirent congé les Chcualiers d’Angleterre, du Roy, ■• jj 'hRoyne:amp; fe meirent au retour:amp; exploitcrét tant,qu’ils vindrent en la cité de S. ^'*îS)dcucrs leDuc amp;nbsp;la Ducheirc:qui leur demanderét nouuelles:amp; ils leur recorde-j{^oc qu’ils en auoientveu amp;nbsp;ouy, 5«: qucleRoy de Portugal les faluoit,amp;: la Roy ne fe . ®®niandoit à eux: amp;nbsp;dirent encores meftire lehan de Hollande amp;nbsp;meflire Thomas J^Monfeigneur la derniere parolle, que le Roy nous dit,fut tclle,que vous vous ^2furies champs,quand il vous plaira:car il f y traira auffi à toute fa pui(fancc;amp;: en-‘’onCaftillc. Ce font bonnes nouuells, dit le Duc. tnuiron quinze iours après ce ^'hConncftableamp; l’Admirai furent retournez du Port amp;ftes noces du Roy de Por-^S^'ordöncrent le Duc de Lanclaftre amp;nbsp;fes gens,pour chcuauchcr,St pour aller con-™rvillcs amp;nbsp;chafteauxcnGalice. Encores n’eftoit pas le Duc Seigneur de toutes les ■^ '5, Sifutordonné du Confeil du Duc,amp; il appartenoit qu’il fuft ainfi,que quand le

deLâclaftre partiroit de la ville de Sainét-iaques, la DuchefTe Je fa fille Cafherine jT*niroictauffi:amp;iroicnt auPort,veoirlc Roy dcPortugal,amp;laicunc^oyne.Sifu- • .'’^ ainfi ordonnées les befongnes: amp;nbsp;fut la ville de Saind-Iaques baillée a garder à vn ‘'Mict d’Anglctcrre,pour en eftre Capitaine:lcqucl on appeloit Sire LoysCloffort:

’»oit deftous luy trente Lances, amp;nbsp;cent Archers.

^o^memle'Qtii: de La»claßgt;'e c^ßsgens cheuaucherentveys la cité de Beßnees:^ comblent ceux de Eefixees efiueyerent vers le Roy de Camille,pour auoirßcours^par compe-fitionfaite auec le Duc de Lanclaßre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• chap. l v i.

QR fe départirent le Due de Lanclaftre amp;nbsp;toutes fes gens. Riens ne demoura en p}uîrcit^tgt;tint y h garniîon : fors ceux, qui eftoient ordonnez à demourer. Si cheuaucherent bords, tu 'D11Camp; la DuchefTe deuers la cité de Befances. C’eft àl’vn des t corps de Galice, coins.

0 ij

-ocr page 950-

LE TIERS VOLVME

î(5jO

la dernière bonc-ville^au lez deuers le Royaume de Portugal, au droit chemin du Port amp;nbsp;de Connimbres:amp;,pource que Madame de Lanclaftrc amp;nbsp;fa fille deuoient aller vcoir le Roy de Portugal, fi tindrent elles le chemin. Ceux de Befances entendirentqude Duc venoit fur eux,amp; toutfon oft. Sifetrayrencà confcil, pour fauoir quelle chofe ils pourroient fairc.En leur confcil eut pluficurs paroUes retournées. Finalement ils ordo-ncrcnt,amp; pour le mieux,qu’ils enuoyeroient deuers le pue amp;: la Duchcflc(qui venoict) fix de leurs honwncs,des plus notables de la ville de Befances à fin d’eftre en fouifrance de non cftre aflaillis,huit iours tant feulement: amp;nbsp;ils enuoyeroient deuers le Roy de Ca-ftille: amp;nbsp;luy remonftreroient que, fil ne venoit fi fort que pour combattre le Duc, ils le Uepute’:^^ de Be rendroient au Duc quittcmcnt,fans nul moycn.Lors partirent de Be^mees fix hommes fances vers le (qui furent éleus)amp; cheuaucherent le droit chemin,que les Angloisvenoicnt.Sicnco-Due de Lancia trerent premièrement rAuantgardc:quclcMarefchal mcnoit.lls furent pris Starreftez fire pour ansir (Jes premiers chcuaticheurs.Lors dirét qu’ils eftoiét dcBcfanccs,amp; que furbonappom («mpo^tion, [.^.pi^enr,chargez de la ville3ils alloicnt parler au Duc. Doneques ditle Marcfchalàmc -fire lehanSouftrcc (qui cheuauchoit delczluy) Menez ces hommesdeuersMonlci-gncur.Ils ont bien meftier d’eftre conduits:car noz Archers les pourroient bien occire. Le Chcualier refpondir,Volontiers.A ces parolles ditle Marefchal,Allez,allez,ceChe ualiervous ménera.Lors fc departircnt:amp; chcuauchcrcnttouscnfcmb!c:amp;trouucrcnC le Duc amp;nbsp;la Duchcflc,amp; leur fille,amp;meflire Ichan d c Hollâdc,mclfirc Thomas de Pet-fy,amp; pluficurs autres: qui eftoient defeédus deftbus moult beaux oliuiers:^ regarderet fort fur meflire lehan Souftréc,quandilslc virent venir.Si luy demanda meflire Iwan dcHollande,en difanr,BeaufrereSouftrcc,ccsprifonniers fontilsàtoyPSircfrelpu^ ƒ Souftrcc)ilsnefont pas prifonniers. CefonthómesdeBefances:quclcMarclcnalma baillé à conduirc,pour venir parler à Mofeigneur: car^fg^pn ce qu'il m’cftaduis,ils VW' lent traitter. Le Duc de Lanciaftre ouyt toutes ces parolles : amp;nbsp;au fli faifoit la Duchene. Adonc leur dit Souftrée,Auâcez vous bóncs-gcns:car veczlà voflre SeigneurStvoltr» Damc.Lors fauancercnt ces fix homes: amp;nbsp;fc meirent à genoux:amp;parlaainfi.amp;ditIvn, Mon trefeher Seigneur amp;nbsp;redouté,amp; ma trefredoutée Dame,la communauté delà ville de Befances nous enuoyent icy.Ils ont entendu que vous venez fur eux,gu enuoyeza main armée,pourauoirla Seigneurie. Si vous prient3dc grâce efpcciale,quc vous vous vueillez fouffrir,amp; ceifer neuf iours,tant fculcmenr,dc non faire aifii!!ir:amp;ilsenuoyc-ront deuers le Roy de Caftilft(qui fc tirt au Val-dolif)amp; luy remôftrcrontlcgrâd peril amp;nbsp;dager ou ils font,amp;,fi dedâs les neuf iours ils ne font fccourus de gés,forts alTczpour ♦ nbsp;nbsp;vous côbattrc,ils fc mettrôt du tout en voftre obeyflancc:amp;,fi vo’n’auez afTez viures^'

pourucSces,ceux de la ville vo’cn offrêt pour vos deniers,^ prédre àvoftre volôtc,pout vous amp;nbsp;pour voz gens. A ces parolles ne rclpondit point le Duc:mais laifla parler la Du-chcflre:car elle cftoit du païs.Si regarda vers le Duc:amp; dit,Mófcigneur,qu’cn dites vous? Et vous,Dame, que dites vous auflî? Vous eftes hériticre,amp; l’héritage me viét de vous. Si en deuez refpondre. Et elle dit, Monfcigncur,il eft bon qu’ils foicnt receus,patquot;’} '? traitte qu’ils mettent auant: cape croy bien que le Roy de Caftillc n’a nulle volontc,lt;i • prcftcmenr,dc vous combg^ttrc.Ie ne fay,dit le Duc. Dieu doint qu’il viéneàlabataille tantoft:fi ferôs pluftoft deliurcz:car ic voudroye que ce fuft dedans lt;?.iours.0r,puis que Permifion à vous Ic voulcz,ic le vucil aulTi. Adonc retourna la Dame deuers les hommes: amp;.' leur dit, ceux de Befan- Allez,VOUS allez exploité,^ fait: mais dcliurez, au Marefchal,dc voz homes de la ville, ‘v^rs ‘u*quot;^*'de ‘^^^ ^^^^* ”®’^^^^®5,iufqucs à douze:qui foiêtplciges pour tenir le traitté.Bien,Madame, ’'p^ura rcfpondircntceux.Adoncqucsfclcuercntils:amp;meflire lehan Souftrécfutclcuamp;char-Mosr ßeturs g^ dc faire t^utcccfterefponfeau MarcfchahlequclMarcfchalfencontentabicmquâd er foM quelle ils furent retournez deuers luy:^ ceux fen allèrent à Befances: amp;nbsp;comptèrent commet condition, ils auoient exploité. Adoncfurent pris en la ville 12.hommes des plus notablcs,amp;£n-uoycz deuers le Marefchal. Si demoura la ville dc Bafanccs en paix.parmy lacôdition que ie vous baille: amp;nbsp;tantoft(quand ils eurent parlé cnfcmble,amp; ils furent côfcillez,à fauoir commet ils fcroicnt)ccs propres fix hommes,amp; non autres,furcnt enuoyez deuers le Roy dc Caftillc: Icfqgels auoient fait le traitté au Duc dc Lanclaftrc. Sicheuauchc-rcnt tanr,qu’ils vindrent au Val-dolif: ou le Roy fc tenoit, amp;nbsp;vne partie de fon Confcil. Quand ils furent là vcnus,amp;le R oyfcut leur vcnuc,il les voulut vcoir,pour parler à eux, Se pour demander des nouucllcs:amp;encore ne fauoit il riens delà compofition,quilsa-uoient faite au Duc dc Lanclaftrc,ne que les Anglois eftoient deuant Befances.

Ctmaiii

-ocr page 951-

DE FROISSART.


Ilt;?I


“»tninih Drichejjè iie LaKclaßre, auec fi/ffe Catheriffé ^^fen affa veeir les Soy dr Sûyxe de ^Wn^ül;^ commesit ceux de Be/ànces^n’ajaxt/ecettrs, ne re/pof^Je du Jiey de CaJlide^fe reu-‘^^'gt;^ieuDiicdeLaf!elaJlre^JeloKle»reüff}poß(ioff. chap. lvii.

^^^tandis que CCSÏx hommes allèrent au Val-dolif,pour parIcrauRoy (fi-comme '’ousfauez) ordonna le D^daDuchçfle, fa femme, amp;nbsp;fa fille, Madame Catherine, Kr aller au Port, veoirle Roy de Portugal, amp;la icune Royne fa fill«: amp;!uy dit ainfile p“caupaitiqConftancc,vous mefaluerez le Roy mon fils3 5lt; ma fille,amp;les Barons de ®ttugal:amp; leur direz des nouuelles,telles que vous fauez,comment ceux de Befances ‘’trntraittédlt;ÿers moy: amp;nbsp;ne fay pas encores comment ils font fondezquot;, ne fi vofire Pilaire,Ichan de Triftemare,leur a faidt faire ce traitté,ne fil nous viendra combat-car bien (ày que grand confortlcur doit venirde Francc,amp;: quecciix,qui fe defirét Kanccr,amp;qui demandent les armes,viendront en Gaftille,au pluftoft qu’ils pourrôt. ,’‘'icfaudratoiis les iours eftre fur ma garde,pour attendre la bataille:^ ce direz vous ’®onfils,amp;aufliaux Barons de Portugal:,amp;, fi aucune chofe me vient, ou queievoye ’t'*de doyeauoir affaire,iclefignificray fur l’heure au Roy de Portugal.Siluy direz,de f’'moy,qu'ilfoitfi pourueu,corne pour aider à garder noftre droit,amp; le fié:ainfi corne Ksauons par noz alliances iuré amp;nbsp;promis tous enfcmblc: amp;,outre,vous retournerez filersmoy:mais vous lairrcz,ccllcfaifon,noftre fille Catherine delez la royne fafocur, ’“Port de Portugal. Elle ne peut eftre mieux n’en meilleure garde. Monfeigneur (ref-KditlaDame)tout ce feray-ievclonriers.Lors prit congé 1 a Duchefreamp; fa fillc,amp;les “■lies amp;nbsp;Darnoifell es, qui en Icurcompaigniceftoient: amp;nbsp;montèrent: Sf partirent. Si ^entaccompaignées de l’Admira! meftire Thomas de Pcrfy,meflire Yon fil-Warin, “seigneurdcTaibor,de meffire Ichan d’Auberticourt,amp; demeffireMauburin de Li-'’‘^rc,amp;dc cent Lances, amp;nbsp;asiRt cens Archers: amp;nbsp;cheuauchcrent versie Port: amp;: tant Wtcrcnt,qiïils y paruindrent.Quand le Roy de Portugal entendit que la Ducheffe 'bnclaftreamp;fa fille venoienr, fi en fut grandement réiouy: amp;enuoya à l’encontre ‘'“'les,des plus notables de fa Court, le Comte d’Angoufe, amp;nbsp;le ComtcdeNouaire, ^“ffircIchan Radighes de Sar,mcffirclehan-Fcrrand Portek,meffire Vaffe-Martin de ‘“t'ojinefllircEgheas Colle, amp;nbsp;bien vingt Chcualicrs:lclquels cheuaucherent deux toslicucscontrelcsDamjesrquiles rccueülirentliémcntamp;hônorablcmcntramp;laDu-^e(quibicn.lcfauoit faif^façointaa-uffi mq^lt doucAmt des Barros amp;nbsp;des Cheua-^:amp;,cftans fut les champs l’vn apres l’autre,elle les cnclina,amp; reccut de parolle,amp; de Kiere,amp;patbonarroy.Ainfi vindrétilsiufqucs en la cité du Port.Là fut la Ducheffe .y^iu/e delà '‘^fillc,amp; toutes DamoifcUcs,ordonnées de loger au Palais.Là vint le Roy premiere- Pudegide ta ?’“tcótre!es Dames amp;nbsp;Danaoifellcs:amp; kf baifa toutes,l’vne aprcs l’autrc: amp;nbsp;puis vint la ^^‘ßgt;'^ 3 ex de. Waecompaignée de Dames amp;nbsp;Dampifclles:laquclle reccut fa Dame la Ducheffe, fi^^'^ Cathe-^lifcur,moiiltho,nnorablçment:carbicnle fauoit faire.Moult fut toute Phoftcléc ré- ^^‘^‘^^^^ quot;J'^ ^‘’quot;ycdela.venue dç? Dames.De toutes leurs accointances ne me vueillc pastrop en- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

pgnerdeparier: carie n’y fu pas. le ne le fay, fors que par le gentil Cheualier meffire wFerrâd.'qui y fut, amp;nbsp;qui m’en informa.La remoRra amp;nbsp;deuifa la Duchefle au Roy “Por[ugal(quandheure fut)touteslcsparolles:dont lcDRcfonmary rauoitauifée,^ ^«gée de direamp;compter,- Le Roy refpondit mo.ult^doucement, amp;nbsp;fagement: amp;: luy ’quot;’»Patne, amp;nbsp;confine, ic fuis tout preft, Rte Roy de^Ça^He fe met auant fur les champs: ^’Way,fut trois jqurs,t|r ois, mille Lances(çarils logent tous aux champs,furies frontie ^5^*15Cafti!le3amp;: fiauray bic*p,çneorcsyingt mille combattans descommunesRe mon quot;®yaumç:quinçfont pas à reftifercar ils me valurent grandement à vu lo^it qui fut,à la • WledeIubcroth.Sire(dipla,damc)voys parlez bien:amp; grand mercy.Si riens furuict ’‘\fQnfeigncur,tantoftil.voiislc fignifiera.Ainfi fetindrétenfemble en tellesparolles, ^cnautreslc Roy dePortugal amp;nbsp;la Duebeffe. Or retournerons vn petit à ceux de Be-

^tt:,amp;compterons çpramentils exploitèrent. Qirarrd ces fix hommes de Befances '^ Kntdeuap.t le Roy de Caftille,ilsfemeirent à genoux: amp;nbsp;dirent, Trefreefouté Sire, ■^‘'^ ^^^^ cafiiUe ‘‘'ous plaife à entendre à nous. Nous fommes icy enuoyez de par voftre ville de Be- nbsp;nbsp;nbsp;auoirfi-

^ccsilaqucllc Fèft mife, amp;’de forcé, èiï'èompofition deuersTe Dde de Lanclaftre amp;nbsp;'“Duchefle: amp;nbsp;ont foufîrarrce,dc non eftrè àffailtismeUf iôurs:amp; Iâ,fî vous y venez,fort ’llcz,ouentiôycz,tellemcntquepoftr'rèfifter 'èôntrc la puiffmeedu Duc, la ville vous 'l“niourra:ôt,finon,ils fe font obligez,amp; en pne liuré oftages,qu’ils fe rendront. Si que,

0 Üj

-ocr page 952-

163


LE TIERS VOLVME


trefrcdouté Roy, il vous plaifc à rcfpondrc quelle chofe vous en ferez. Le Roy refpon-dit:amp; dir,Nous nous confcillcrons:amp;puis vous aurez rcfponcc. Adoncquesfc départie le Roy de leur prefence: amp;nbsp;rentra en fa chambre. Icncfay fil fc confcilla, ou non, ne comment la befongne fc porta.'mais ces fix hommes de Befances furent la huitiours qu’oneques ne leur fut refpondu, ne depuis ils ne veirent pointlcîloy. Orvintlciour que la ville fc dcuoit rendre: amp;nbsp;point n’eftoient encores jetournez leurs gens. Le Due de Lanclâftrc eniJbya fon Marefchal au dixième iour,parler à ceux de Befances, amp;nbsp;dire qu’ils fc rendiffent: ou qu'il fcroit couper les teftes à leurs oftages. Le Marefchal vint à Befances,iufqucs aux barricrcs:amp; fit là venir parler les hommes de la ville àluy.Ils y vin drent.Quand ils y furent venus,il leur dit,Entendez,entre vous bonnes gens de Befan-ces, Monfeigneur m’enuoye deuers vous : amp;nbsp;vous fait demander pourquoy vous n apportez les clefs de cefte ville à fon logis? amp;nbsp;que vous ne vous mettez en fon obcylTancc, ainfi que faire deuez? Les ncufioursfont des hier: amp;nbsp;bien le fanez. Si vousnelcfaitesjil fera trenchcries teftes à vozhoftagcs:amp; puis vous viendra aflàillir,amp;prendre a force,amp;• ferez tous morts fans mcrcy:ainfi que furent ceux de Ribadanc. f^and les hommesde Befances entendirent ces nouucllcs, fife doutèrent: amp;nbsp;doutèrent aulfi à perdre leurs a-mis, qui efioient en oftage deuers le Duc: amp;nbsp;diront, En bonne vérité, Monfeigneurlc Marefchal, Monfeigneur de Lanclaftrc à caufededirece, que vous dites; mais nous n’oyons nulles nouuelles de noz gens (que nous auons pour celle caufe enuoyezdeaers le Roy, au Val-dolif) ne qu’ils font deuenus: Scigncurs(dit le Marefchal)cfpoir fontils rctcnus,pour les nouucllcs qu’ils ont là portées: qui ne font pas,ne n’ont cfté,trop plai‘ fantes au Roy de Caftillc: amp;nbsp;Monfeigneur ne veut plus attendre. Pourtant auifcz vous: car moy ayant fait voftrc rcfponfc,il cft ordonné que vous aurez l’afiaut.Dontils reprirent la parollc: amp;nbsp;dirent, Sire, or nous laiflez aflcmbler toute la ville: amp;nbsp;nous parlerons cnfcmble. Idc vucil, ditil. Lors rentrèrent ils en Bcfaiaccs: amp;nbsp;firent fonncr,dcruccri rue,les trôpcttcs,pour alfcmblcr toutes manières de gcns,ôr v enir en la place: amp;,quand ilsfiircnt tous aflcmblcz, ils parlementèrent :amp;rcmonftrcrcnt les plus notables, ala Communauté, toutes les parollcs que cy vous oyez. Si furent d’accord quils rcn-droient la ville,amp;rachapteroicnt leurs oftages : qui en prifon cftoicnt:çar ilsnclcs vouloicnt pas perdre.Si retournèrent au Marcfchal:amp; dirent ces nouucllcs,Marefchal, en toutes voz demandes n’y a que raifon. Nous fommes appareillez dercccuoirMon-feigneur amp;nbsp;Madame, amp;nbsp;les nIIttre en p^fleflion dg ccftc ville: Se vccz cy les clefs.Nou5 nous en irons auccqucs vous deuers eux en leurs logis: mais qu’il vous plaifc,amp;qu® * vous nous y vucillez conduire. Refpondit leMarefchal,Ouy volontiers. AdonciUirenc hors de Befances bien foixante : amp;nbsp;emportèrent auccqucs eux les clefs des portes: amp;I® 14 Ville de Se- Marefchal les mena tout droit au Duc : amp;nbsp;fit, pour eux, l'entrée amp;nbsp;la parollc. Le Dult;: ^“*1**”^'*** les rccucillit;amp;leur rendit leurs hoftages:amp;entra ceiour en la citédeBcfances:amp;l’yl° pe/îtio l/Xr 8^^' ^ aulfi fy logèrent fcs gens, qui loger fy peurent. Au chcfde quatre iours,5P^ de Landa^re cc quc Bcfanccs fe fut rendue au Due de Lanclaftrc, retournèrent les fix hommes: If n’dj^nt eu re- quels auoient efté enuoyez au Val-dolif, deuers le Roy de Caftillc. Si furentenqw^j Jpo/èneßea^n amp;: demandé de ceux dc la v^Ilc •pourquoy ils auoicnt tant demouré. Ils rcfponlt;^‘‘'^'’^ dedaru le tegt;- qu'ils nc l'auoient peu amender. Bien auoientparlé au Roy: amp;nbsp;refpondit le Roy(qP^ me^re/x. files cutouys amp;nbsp;entendus) qu’il fc confcfileroit fus auoir refponfe. Surce Conlcillc-iournafmes nous là hui(ftiours:amp; encores fommes nous retournezfansauoir refponfe . On nc leur demanda plus auant : mais ils dirent bien qu’on difoit au Val-dolif que le Roy^e Caftillc attendoit grans gens, qui venoient de France: amp;nbsp;ià cny auoit foifon • de venus: quieftoient logez fur le pays: amp;nbsp;fc logeoient à la mefurc qu’ils venoient. Mais

encores eftoient les Capitaines, mclfirc Guillaume de Lignac amp;nbsp;mclfirc Gautier de Paflàch, derrière: amp;nbsp;les groftes routes eftoient ià furie chemin, amp;nbsp;la grcigneur partie des Chcualicrs amp;nbsp;Efcuycrs,qui en Efpaigne deuoient aller auccqucs les deffuldits Capitaines: mais ceux, qui eftoient retenus de la route du Duc de Bourbon, eftoient encores en leurs hoftcls.

Comment le Comte de Poix permit aux Capitaines T rançon de paffer leurs ^ens ^^tfes terres, moyennant ^uHs payeraient ce qu’sis prendraient ,(^ non autrement .'(èquot; comment ils arrintrent à SainéÜ-Iehan-de-pié-de-pors, à l’entrée de Trauerre.

CHAFITRB


L v Ï I I.


Ospaf-

-ocr page 953-

D E r R 0 Î s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tO

Q^pafferent menîrc Gautier de Lignac amp;meffire Guillaume de PafTac tout outre liois '^^°y^^'^^‘^® France: amp;nbsp;f’aflcmblcrcnt toutes gens en CarcalTonncjCnNarbon-^’ ainfiqu’ils venoient, ils fe logeoient en ccbonpaysiamp;pte^ vr”^^*®“' suis le plus gras: amp;nbsp;beaucoup y auoit de gens^qui ne payaient chofcjqu’ils j ^nt. Lcsnouuçll?svindrcntauComtcdcFoix(quifctenoitàOrtais)quc Gens-5®« de France approchoicy t pays: amp;nbsp;vouloient palTcr parmy, amp;nbsp;aller en Efpaigne. s tant y a,Monfcigncurjils ne payer point chofe qu’ils prenncnt:amp;*fuit tout le menu' iif«?i F^f*®”^®“ ^^5 vontjdeuât cux:fi-corne fils fuirent Anglois: mais encore fe ticn-jCc leurs gens là enuiró:qui vicnnet de tous coftcz:amp;

f-ät“ tuur ou lis vontjdcuat i ^ ^’P'^^^incsàCarcaflonnc

|Â. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^* va V ^^^ vJ*L Vz UC 4 X w UIM U ^V • tX» ^^UIoUo GlIvlvlvJL VU X/J^Ml IV« VU U V X* XXO ÀVl vJ U °itcnvoftrcpays:amp;,fil$yfontcequ’ilsontfait au chemin qu'ils fontvcnusjils vous i»^^“^’^^^voftrepays de Beam,moult grâd dommage.Regardezque vous envou-

‘;gt;tcamp; fairc.Rcfponditle Comte de Foix(quitantoftfut confcillé de foy-mcfmc)

! j,”®» Içvucil que toutes mes villes amp;nbsp;mes chafteaux, autant bien en Foix comme en .'ploient pourucus amp;nbsp;garnis de Gens-d’armes, amp;nbsp;tout le plat-pays auifé de chacun i ’ ^ en fa garde :aiiilî que pour ranroft entrer en bataille, lencvucilpas comparer la ^^®^âftUIc. Mes terres font franches. Si François veulent paircrparmy,vrayc-în*?*” P^y^tont tout ce, qu’ils y prendront : ou les palfagcs leur feront clos: amp;nbsp;fi vous

P’fSc, meflire Arnaut Guillaume, amp;nbsp;vous mclfirc Pierre de Beatn. Ces deux Chc-

‘trscHoient freies Baftards,amp; vaillâs hommes :amp;bien fe fauoient ils maintenir aux ‘^^«•Monfeigneùrfrefpondirent ceux) amp;nbsp;nous nous en chargeons. Dont furent par- “«^♦*’ ^y toutes les terres du Comte de Foix faites ordonnances, que chacun fuftgarny de ^^^J ^’*^^ j^'‘t«armeurcs,ainfi comme à luy appartcnoit,amp; qu’autresfois l’auoiét efté,ou mieux: („pufCr^frAC Wduiour au lendemain vernirent là ou ils feroient mandez.Lors vindrenten Foix, fßat fir le ^“farn,amp; en la Séncfchauccc5e Toulouzc,toutes gcns,prefis amp;nbsp;apparcillcz:ainfi que -voyageiei Fri ™tUntoft entrer en bataille. Si furent enuoyez en la cité de Palmes, bien appointez {««lt;« Ca^iHf» '^5ntLancesamp; de bonnes Gens-d’armes, mclfirc Efpatug du Lyonamp;Sauredun, amp;nbsp;^wcCicartdc aind-Ligier à Mozcrcs:amp; fe tint mefsire Pierre de Bcarn,à cent Lâ-j^MBelle-put,à l'entrée de la Comté de Foix:mcfsirc Pierre dcCalcftanàSainôt-Thi-’’'^utla^aronnc:mcfsirc Pierre MenauX dcNaaillcs,à cinquante LanccSjàPolami-

“•tnefsire Pierre de la Tocc au chaftcl de Lamefun: le Baftard d’Efpreing à Morlês, ^'^^ ^*'*^^'j'''^'^t^^^’^tnc,àtout ce^t Lances,» Pau,mcftrc Guy de la Mote au Mont /Merfan. mefdre Raymon du Caftcl-ncufàSauuctcrrc; mefsire Yuain de Foix, fils ^ ^tddu Comte,à Mótcfquin:mcfsire Vcrdol de Ncnofan,amp; mefsire lehan de Sain- nbsp;nbsp;* f^stcellcjà Oron:mcfsirc Hedor dclaGardc:àMôrgcrbicl:Ichan dcChaftcl-ncuf j't'el.Et manda à mefsire lehan rAifné(lcqucl auoit le Chaftcl de Bcauuoifin en gar-J^dfuft fongneux de toute la fronticrc:amp; cnuoya à fainét-Gaudent vn fien coufin, ^^Bgt;fc Arnaulton d'Efpaigne. Briéuemêt, il ne demoura villc,nc chaftcl en Foix: n’en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ ^fequi ne full tefrefehy amp;nbsp;pourueu de Gcns-d'armcs:11 difoit que c’eftoit alTcz pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ^txlrc le doubled'autres Gcns-d’armcs:amp; fe trouuoitbié garny de vingt mil Homes ’'''^cs,tous d'élite.Les nouuclles vindrét à mclfirc Guillai^nc de Lignac(quifctcnoiC • oulouzc)amp;à mclfirc Gautier de PadTaefqui fe tcnoit à Carcalfonnc)cômctle Com-^'’'FoixfcpourucoitdcGcnsd’armcs5amp;mcttoitgarnifonpar toutes fes fortcrclTcs: ^owoitrenomméc,qu’ilnclairroit nulluypalTcrparmi fa terre.Si en furent ces deux

J '“ïliçrs(pourtant qu’ils cftoient capitaines de tous les autres)tous ébahis: amp;^c mei-'■Jtiournéedc parler cnfemblc:amp; cheuaucherêt chacun,pour trouucr l’vn l’autrc,ainfi Tjomilicudu chemin.-Sd vindrentau chaftcl d’Aury:amp;parlèrent enfemWe du Corn- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ^'®cFoix, comment ils fen cheuiroient. Ce dit mclfirc Guillaume à mclfirc Gautier, '’VcoirdirCjC’eft merucillc que le Roy de France amp;fon Confcil n’en ont cfcritàluy, wonurit fa terre paifiblcmcr. Mefsire Gautier (dit mclfirc Guillaume)!! vous faudra j.i'f parler à luy doucement, amp;nbsp;dire que nous fommes cy enuoyez de par le Roy de ''”’cc,pour palTcr nous amp;nbsp;noz gens paifiblemcnt,amp;: payer ce que nous prendrons.Sa-^^4uc IcComte de Foix eft bien fi grâd,que,f il vcut;nous n^uros point de paffage:

quot;ous faudra pafler parmy Arragon,qui nous eft trop loing,amp; nous tourneroit à con-Mtc. Au veoir dire, ie ne fay de qui il fe doute, ne pourquoy il garnit maintenant fes ’|■s,fcsvi!lcs,amp;: fes chaftcaux,nc fil a nulles alliances au Duc de Lanclaftre.Ic vous prie 1 quot;nbsp;«lufqucslà, en fauoir la vérité, Toufiours pafleronr noz gens iniques en Bigorre. | nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o iiij

-ocr page 954-

xlt;?4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS .V 0 L V M E

Ie le vueil,dit meflire Gautier. Lors prirent ces deux Capitaines congé:quand ils curd difné enfemblc.Mcfiîre Guillaume de Lignac retourna à Toulouze, amp;nbsp;meflire Gautier f en vintjà tout quarante chenaux tant feulement, pafTer la Garonne, à Saind-Thibaut: amp;nbsp;trouua là meffire Menaut de Nouailles: qui luy fit grâd cherc.Melfire Gautier luy demanda du Comte,ou il le trouueroit. Il luy dit qu’il cftoit à 0rtai?.Çcs deux Chcualicn furent vne longue clpacc de temps enfemblc, amp;nbsp;parlement de plufieurs choies : amp;nbsp;puis partitmeffireGetierdePafrac,amp;fenvintaSaind-Gaudens. Làluyfitonbonncchc-rc.Au lendemain il vint à Sain6i:-Iehan-de-Riuierc: amp;nbsp;cheuaucha toute la Lande-de-Boucq: amp;nbsp;coftoya Mauuoifin: amp;nbsp;vint gefir à Tournay, vne ville fermée,du Royaume: amp;nbsp;le lendemain fen vint difn er à Tarbe:amp;là fe tint toutle;iour :amp;làtspuua le Seigneur d’Anchinamp; meffire Menaut deBarbafàn,dcux grans Barons de Bcarn:lefquelsparieret à Iuy,amp; luy à eux, de plufieurs chofes:amp;,pourtant que le Sire de Barbalàn eft Armigni-geois, il ne pouuoit nul bien dire du Comte de Foix. Au lendemain meffire Gautier de PafTac fc départit de Tarbe: amp;nbsp;f en vint difncr à Morlans en Bearn: amp;nbsp;là trouua meinre Regnaut Guillaume31e frerc-Baftard du Comte: qui le reccutliément:amp; dit on a mefn* rc Gautier, Vous trouuerez MonfeigncurdcFoix à Ortais; amp;nbsp;fâchez qu’il fera toutre-iouyde voftrevenue. Dieuyait part (dit meffire Gauticr)pour parlera luy le vienne entier de veoir.Ils difncrent cnfcmble:amp;,apres difner,meffire Gautier vintgefir à Monr-gcbricl. PafM, l'vn s^ lendcmain,à tierce,!! vint àürtais;amp; ne peut parler au Comte,iufques au lendemain, des chefs de après nonne: que le Comte de Foix iffit de fa chambre. Quand leComtedeFoixfeut armej e Fra ^^^^ mcfsire Gautier de Paflac eftoit venu pour parler à luy, fife hafta encores vn petit ftde ^v^s^k phis,pour itsir hors de fa chambrc,Mefsire Gautier(fi toft comme il le veitifsirhorsde CemtedeFoix là chambrc)fen vint contreluy:amp; fcnclina;amp;lefaIua.LeComtc(quifaitautantdhon-few aitw ^af neur,comme Chcualier pour fauoir)luy rendit tantôt! fon falut:amp; le prit par la raain:amp; /•t^f- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dit,mcfsire Gauticr,vous foyez le Bien venu.Quelle befongne vous ameincaupaysde Bearn?Monfcigneur (dit le Cheualier) on nous a donné à entendre, à mefsirc Guillaume deLignac amp;nbsp;à moy(qui fommes commis amp;nbsp;eftablis,de par le Roy de France,!mener outre amp;nbsp;conduire en Caftilleces Gens-d’armes, dont vous auez bienpuy parler) que vous voulez empefehernoftre chemin,amp;: clorrevoftrcpaysdc Beam à l'encontre denousamp;denoz compaignons. A ces parolles refpondit le ComtedfFoix:amp;dit, mcfsire Gautier,fauue voftre grâce;car ic ne vucil clorre ne garder mon paysàl’cncon-trc de vous, ne de nul homiÂe, qui pai^blemcnt^ en paix le vueillc paffer, amp;nbsp;cc,qu ily trouuera prendre amp;nbsp;payer au gré du menu peuple: lequel i’ay iuré à garder, amp;nbsp;tenir en

•* droit amp;nbsp;en iufticc: ainfi que bons Seigneurs terriens doiuent tenir le peuple;carpource ont ils 5c ticnnét les Seigneuries.Mais il me fut dit qu’il vient aual vne manicredeBre-tons,Barrois,Loxrains,amp; Bourgongnons,qui ne fauent que c’eff de payent' contrctcl-les gens ie me vueilbicn clorrc:cat ic ne vucil pas que mon pays foitfoulé, negrcué: mais ie le vueil tenir en droit amp;nbsp;en franchife. Monfeigneur (refpondit meffireGantier) c’eff l’intction de mô côpaignon amp;nbsp;de moy(fi nul paffe parmy voffre terre,^ il ne paye ce,qu’il prêdra,paifiblemct,au gré des poures gês)qii’il foit pris,arrcfté,amp;;corrieéfélon

• l’vfagc de voffre pays, amp;nbsp;t^itoff reffitué tout le dommage, qu il aura fair ou nous,pour luy,cn fatisferons: mais que le corps nous foit daliu[é:amp;,f!l n’eff Gcatil-hommc,dcuât voz gens nous en ferons iufficeamp;t punition de corps, telle que tous les autres)’ prendront exemple: amp;,l’il cff Gentil- hommc,nous luy ferons rendre amp;nbsp;reftiruer tousdom-mage^ou nous pour luy:amp; ce ban amp;nbsp;ce cry ferons, amp;nbsp;ferons faire à la trompcttc,par tous les logis:ôc de rechef on le leur ramenteura, quand ils rentreront en voffreterre:

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parquoyilslt;icfepuiffentpas cxcufer,qu’ilsn’enfoientfages. Or me dites fil vous fuftt

^ccerdàe ainfi,Doncqucs refponditle Comte:amp;: dît,Ouy,mefsire,Gauticr.Orfuis-iecontcntquc ainfi foit fait:amp; que vousfoyez le bien venu en ce pays. le vons y voy volontiers. Or al-b^eStede^Feix difncr (ilcn eff heure) 5^puis aurons autresparlemcns enfemblc. McfsireGautier en payant ce (dit le Côte de Foix)mauditc foit la guerre de Portugal amp;nbsp;de Caftille.lc m’en doy trop ^n'flspredrent plaindre:car oncqucs ie ne perdy tant pour vnefois,queieperdy envnefaifonenla guerre de Portugal amp;nbsp;^e Gaftille:car toutes mes bônes Gens-d’armes du pais de Beam fur ceffc faifonyfurent morts: amp;nbsp;fi leur auoye bien dit, au partir amp;nbsp;au congé prendre, qu'ils guerroyaflentfagement: car Portugalois font gens dures d’encontre, amp;nbsp;defaift, quand ils fcvoyentau deflus de leurs ennemisfear ils n’en ont nulle mercy.Iele vous dy pourtant, mcfsire Gautier,que, quand vous viendrez en Caftille, entreyous amp;nbsp;mcfsire Guillaume

-ocr page 955-

DÉ FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^î

^wjlâuôic de Lignac(qui eftcs C(5duifeiirs amp;nbsp;Capitaines de ces Gens-d’armeSjqùi font ** P ‘^^jamp;qui pafleront)vous ferez requis(cfpoir)du Roy de Caftillc de donnerconfeil. ^^^’’^^^ que VOUS ne VOUS haltez trop,n anancez de combattre,lans voitrc grand ^-^^^^ Pdjjac^ juantageJeDuc dej.anclaftrc,le Roy de Portugal, Anglois amp;:Portugalois: car ils font pour le moyen î'»incax:amp; défirent les Anglois à auoir bataille, pour deux raifons.lls n’eurent grand debicficodut-f'^mps nul proffit: mais font p^urcs:^ n’ont nriegaigné(trop long tégs armais toufioürs « en CaßUlei P^fdu, Si défirent à eux auéturcr,pour auoir nouuel profit:amp; telles gens,qui font aucn-'ureux,amp; qui défirent à rautruy,fc cobattent hardiment: amp;nbsp;ont volontiers fortune pour 'quot;’f» L autre raifon eft telle, que le DuCde Lanclaftre fait tout clerement qu’il ne peut '!^nirparfaitcm^ht,nc paifiblcmét,à l’héritage de Caftillc(qu’il demande à auoir de par ,^‘cnimejqyj fendit heritiere) fors par bataille: amp;nbsp;fait bien. Savoir, que, fil auoir vne *^rnccpourluy, amp;■ que le Roy de Caftillc fuft déconfit, tout le pays fc rendroit àluy, trembleroitc6trc luy: Siencefteinftanee cftilvchu enGalice:amp; adonne vnedefies 'S par mariage, au Roy de Portugal: quiluy doit aider à fouftenir fia querelle. Etie '°'*sen auife: pourtant que, fi la chofie alloit mal, vous en auriez plus de charge,vous amp;nbsp;^'HireGuillaume de Lignac,que nul des autres. Monfieigneur(rcfipondit meflire Gau-'’'Cgrâdmercy.quim’cnauificz.Ie me doy bien f employer pour vous:carauiourd’huy V‘ ^°^scftcs entre les Princes Chreftiens,le plus fiagc,amp; le plus heureux de fies befiongnes. f^q^/ ^^'smon compaignon amp;rmoy auonsencores foûuerain deffus nous, Monfieigneurlc vous, on le [i'''^(ieBourbon:Siiufiques à tantqu’il fiera venu,amp; entré en Caftillc, nous ne nous ha- doy bien cx-''fons,n’auancerons de combattre les ennemis,pourpcrfionnc qui en parle. Atantren ploiter par f'f'ntilscn autres parolles, iufiques à tant que le Comte de Foix demanda le vin. On ''ous. ■’Pporta.Sibeut meffire Gautier de Paft;îC,amp; tous ceux3quï là eftoiGnr:amp; puis prit con-*i'-^i rentra le Comte en fia «i»«t*'brc:amp;: meffire Gautier retourna en Ibn hoftel: amp;nbsp;l’ac-ç'^paignerent les Cheualicrs del hofteldu Comte, iufiques àfon logis . Puis meffire potier retourna: amp;nbsp;fioupa auecques luy. Lendemain, après difncr,prit meffire Gautier jjepartdeGM ^^’flac congé du Comte de Foix: amp;nbsp;le Comte luy donna au partir, auecques tout ce tier de rafte, ;‘!*onluyprefentadeparleComte,vntresbelcourficr,amp;vnetresbellc mulle. Meffire d'auedeCom-quot;’utierde^affiae en remercia le Comtc.Tout fon arroy eftoitprcft.Simonta:amp;: mon- ^^ ‘^^ ^^^^‘ .^'“dcsgens: amp;nbsp;iffirent hors d’Ortais: amp;nbsp;vindrent gefir ce iour à Ercicl: amp;nbsp;lendemain 1 Virils furent à Tarbe:car ils cheuaucherent ce iour gr^^dc iournéc,pour auacer leur 'î^ngne. Quand meffire Gautier ftft venu àT?rbc,il farrcftalà: amp;:f’auifia qu’il mande-

1 jJ*'îmcflircGuillaumedc Lignac tout fion eftat, amp;nbsp;comment il auoir exploité deuers w f^ôtede Foix:amp; luy manda qu’il fift traire auant toutes fies routes:car ils trouueroient ‘^P’ys de Beam, amp;nbsp;les bonnes-villes toutes ouucrtes3cn payant ce qu’ils prendroient: .’^rement non.Le mefTagenqui apporta lettres de par meffire Gautier de Pafïàc,cx-f'’'tîtant,qu’ilvintàToulouzc:Scfit fion meflage.Quâd meflire Guillaume de Lignac '^'*'«u le contenu des lettreSjfi fit fiauoir à tous Capitaines des routes qu’on fie meift an '®'in:inais ce,qiïon prendroit en la terre du Côte de Foix,tout fuft payé:autremcnt J’^prendroit aux Capitaincs:qui amenderoient le fcÂ-fait.Si fut fionnée la trompette ^ '*°giscnlogis:àfin que tous en fuffientauificz.Orfic délo^rcnt toutes gens,delamar ^^'dcToulouzc amp;nbsp;de Carcaflbnne,dc Lymons amp;nbsp;de Narbonne:^ fie meirent au che-^poorentrer en Bigorre. Si fie départit meffire Guillaume de Lignac deToulouze 'pot le chemin de Bigorrc:amp; exploita tant qu’il vint àTarbc:amp; là trouua meffire Gau-^fon compaignon.Si fientrefirent bonne chcre:amp; ce fut raifion.Or toufiours f^affioiéc quot;'5 d’armesamp; routes: amp;fiaflcmbloicnt tous en Bigorre, pour chcuaucl^r cnficmble nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

P’^iiy Bearn amp;nbsp;le pays du Cote de Foix,5c pour pâlie r,à 0rtais,la riuicrc de Gaurc: qui paftge des '®“tiàBayonnc. Si toft qu’on ift du pays de Bcarn,on entre au pays de Bafique: auqu el Franfits ,uß P’plcRoy d’Angleterre tenoit grand terre, en l’Arcbcucfché de Bordeaux, amp;nbsp;en l’E- jnes à ortaia quot;'PthedeBayonne:!! que les Bafiqucs(qui fie tcnoient lors pour le Roy d’Angleterre, amp;nbsp;^” Seam. ’’’'bien font quatre vingts villes à clochers) quand ils entendirent que les paffages fie-’quot;'ent parmy leur pays, fie doutèrent grandement des François, amp;nbsp;d eftre tous courus, }quot;amp; exilcz;car il n’y auoit,fiur tout le pays,nullcs G ens- d’arme?de leur cofté: qui peufi- , 'quot;'■tdeffendre leur frontière.Si fie côfieillerét enfiemble les plus fiages, amp;nbsp;ceux qui le plus ‘quot;oiétàperdre, qu’ils enuoycroiét à traitter deuers les Capitaines fiouuerains,amp;: rache-''oient leur pays. Lors enuoyerent à Orrais quatre homes: Icfiqucls eftoient chargez, l'dcmourant du pays,à faire la paix.Ccs quatre hommes de Balque comptèrent à.Ar-

-ocr page 956-

166 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

nauton du Pin,vnEfcuyer du Comte de Foix,gracieux amp;fage homme,ce,pourquoyils eftoient i^enus: amp;c que,quand meffire Guillaume amp;nbsp;mclfire Gautier viendroient la (lef quels y deuoienteftre dedans deux iours)ilsvoufift eftreaucccux,pouraidcra traiter.

ne couru. Enco^s fit le Comte de Foix donner aux Capitaines à difner, amp;nbsp;à mcfTirc Guillaume de Lignac vntresbeau courficr.Lendemain ils p,aflcrentàSauueterre:amp;entrèrent aupaysdcBafquc;qui fcftoicntrachaptez. On pritdes viureslà ou on en peut trouucr:amp; palTcrcntlcs François parmy» fans faire autre dommage: ^ fen vindrcnta

«« François, pour filmer iiur paps d'e-pre ruiné.

11 dit qu’il le feroit moult volontiers. La nuiét, que les compaignons vindrenta Ortais, Comhifiéion de fc logèrent chez Arnaulton du Pin. Si aida à faire à ceux de Balque leurs traittcz:K ceux de Fa/fie payèrent tout content deux mille francs: amp;nbsp;leur pays fi fiat déporté de non eure cxilCj

aux Capital- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;

Sainôl-Iehan-de-pié-dcs-portSj à l’entrée de Nauarre.

Gemment me/fire fehan de He/finde dfquot; mettre Regmtadde Rojeßrent vn faid-d dritm l'-vn contre lautre^en la vide de Refinces^deuant les Roy ^ Rejnede pertifgaljd'deaant les Duc cIf Ducheffi: de LanclaJlre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c « a p . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ ^'

VOus aucz bien ouy cy-deffus recorder comment la ville de Befances femciten compofition deuers le Duc de Lanclaftrc, amp;nbsp;comment elle fe rendit à luy (car e Roy de Caftillcnelafecourut,ny nlt;?conforta en ricns(amp;: cornent laDucheflcdelà ƒ //, elaftre amp;nbsp;fa vitte vin diet en la cité du Port en Portugal,vcoirlc Roy ßdaRoynet K«“ f‘ * fi comment le Roy amp;nbsp;les Seigneurs les reccurent grandcmcntamp;liémcnt:amp;cciutra^ fon. Or auint entandis que le Duc de Lanclaftrc feiournoit en la ville deBefanccS)lt;I nouucllcs vindrent du V al-d’olif: amp;nbsp;les apporta vn Heraut de Francc.-lcqucI ‘^®®?’’ ’ quand il fut venuàBcfances,rhoftelà mcfsirclchan dc^j^lande.-ôc on le luy en Çig ^ Q^andilfutlàvcnu,iltrouuamefsirclchan. Si fagcnouilla douantluy: Scluyo^' ^ , Icttrcstamp;luy dir,Sire,ie fuis vn Heraut d’armesq mefsire Regnaud deRoycenuo^y pardeuers vous:amp;vousfalue. SivousplaifeàIireceslettrcs.McfsireIeârefpôdit:amp; a^eßtre/equot;-quot; Volôtiers.Adócilouuritleslettres,amp;lesleut:amp;cótcnoiét qmeOireRegnaudluypno han de Hol- au nom d’amours amp;nbsp;defa damc, qu'illuyvoufift deliurer trois coups delâce^troiscoup^ lande pour fai d’efpée, trois coups de dague,amp; trois coups de hache: amp;,f'il luy plaifoit aller au Va -refait-d’ar- ]ifjilIuyauoitpourucuvnfaiLfconduitdefoixantecheuaux:amp;,filairaoitpluschcra e mes enfimUe. fancesdl luy prioit qu’en alla* amp;nbsp;retouftiant,luy t*enticfmc de compaignons,illuy gt;™ ^ petraft vn faufeonduitau Duc de Lanclaftrc. Quand mefsire lehande Hollande eu leu les lettres,il commença à rire:ôt regarda fur le Heraut: amp;nbsp;dit, Compaignon, tuwj lebien venu.'Tu m’as apporté nouuclles qui Bien me pIaifent:Sfie les accepte, fo mourrasen mon hoftcl auecques mes gcns:amp; ic te feray refponfe dedâs demain, ƒ uoir ou les armes feferonr,ou cnGalice,ou en Caftille. Etccluyrefpondit,Sire, P'e y ait part.Le heraut demoura en l’hoftel de mefsire Ichan de Hollande (ou onle tint to aife)amp; mefsire Ichan fen vint deuers le Duc. Si le trouua luy amp;nbsp;le Marefchal,p3th^^ femble:amp; puis leur dit nouncIl^SjSc leur monftra les lettres.Comraent(ditleDuc; ^^^^^ • auczvousacccptées?Parniafoy,Monfeigncur, ouy. Erquoydonc? le ne dent ^^^^^ chofe que les armes:amp;IcCheualier m’en prie. Maisrcgardczouvoiisvoult^tp' , fefacentenccfteville.Faitcsluy eferire vnfaufconduir,tel que vous voudrez^c c saufeonduit leray.En nom Dieu(dit mefsire lehan) volôtiers: amp;nbsp;c’eft bien dit. Le faufconduit utc du Duc de Lan critamp; fccllé, pour trente Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers, amp;nbsp;leurs gens, fauf aller i.

*7 ^' deliura mefsire lehan de Hollande au Heraut: amp;nbsp;luy donna vn bon mantcau,fourrc ^naua de J^oye

menu ver, SAlouzc nobles. Le Heraut prit congé: amp;nbsp;retourna au Val-dolifjdeuers e maiftres:amp;leurcópta cornent ilauoitexploité,amp;möftra dequoy.D’autrepartiesnou uelles en vindrent au Port, deucrs le Roy de Portugal amp;nbsp;les dames, amp;nbsp;comment arme

pour venir à B-finces en


fait-d'armes, uelIes cn Vindrent au Fort, deuers le Koy de Portugal oc tes aarnes, « coiiuuww eontre lehan fe deuoientfaire àBclances. En nom Dieu(ditle Roy,)’y feray, amp;nbsp;toutes les Dames, de Hollande. ma femme autant bien.Grandmcrcy(dit la Duchefle) quand ic feray accompaigncc du Roy amp;nbsp;de la Royne,à mon retour. Ne demoura gueres,dcpuis, log tcps,quelcs c 0 les rapprochèrent: amp;nbsp;lepartit le Roy de Portugal ô£ la Roync, la Duchelfeamp;tfam c,^ toutes les Damcs:amp;chcuauchcrent en grand arroy deuers Befances. QuandleDuc e lefait-d’armes LanclaftrefeutquelcRoy venoit, fi monta a cheual:amp; montèrent grand fouonac gneurs: amp;nbsp;ifsirent hors de Befances; amp;nbsp;allèrent contre le Roy amp;nbsp;les Dames. Si l'cntre-rencontrerent le Roy amp;nbsp;le Duc, amp;fefirent graard’ cherc. Lors entrèrent le Roy

-ocr page 957-

D Ë FROISSART*

**lt;: «nfcmble en Ia ville: amp;nbsp;firent tous leurs hoftcls ordonner: àinfi coffime il apparte-’’'quot;fA'àl'aifcmcntdupays. Ce ne fut pas fi largement comme à Paris* Enuiron trois ^ '^rs apres que le Roy de Portugal fut venu à Befances^vint meflire RegnauddcRoye, meßire 2{^ ■^naccompaigne de Chcualicrs amp;: d’Efeuyers de fon coftc:amp;: eftoiêt plus de fix vingts^w^««/ Jt j^jt puaux.Sifurenttod^ bien logez, à leur aife: carlcDuc en auoit fait ordonnerparfes * Befances, quot;)rricrs.Len(lcmain,quâdils l^rct venus:mcffire lehâ de Hollâde amp;nbsp;melfire Regnaud/'®'lt;’'/®”P'^ 'Roycf'armercnt:amp; montèrent à cheual:amp; vindrent en vnc belle pftee fablonncufe, ^ ‘**’*”^^-'’^dedansle clos de Befances, ou les armes fc deuoient faire, amp;nbsp;cftoient là échaufaux ^donnez pour les Dames: amp;nbsp;illec montèrent le Roy: le Duc, amp;nbsp;les autres Seigneurs ^ngicterre: dorlt; il y auoit à planté:car tous y eftoiêt venus, pour veoir les armes deS ooialiers.Làvindrent les deux Cheualicrs(quiles armes deuoict faire)fi bien ordon-J^«arrccz,quc rien n’y failloit;amp; leur portoit on leurs lances,leurshaches,amp;: leurs cf-\^:amp; eftoit chacun monté fur fleur de courficr:amp; vindrent l’vn deuant rautrc,lc rraiâ:

i '''^Arbaleftier:amp;fefcopioicnt fur leurs chcuaux:amp;fe demenoientfrifquement amp;io- t^^owr^y«’»/ u'’î^'’’®'^^‘ewfauotcnt qu’ils eftoient regardez.Toutes chofesen eux cftoient ordon- c®“ '5aleurvolonté, amp;nbsp;defir de faire les armes, excepté l’outrance: amp;nbsp;toutesfois nul ne • .quot;“oitfauoir à quelle fin ils viendroient, ne comment leurs corps par armes f adrecc-

''’tjCarbien fauoientqueioufter lesconucnoit(puisque iufqueslà eftoientvenus) .'pointes de glaiues:amp;:,aprc.s les armes faites des lances,feriroicnr,d’cfpées.grans ho-^^''fturleurstcfles.'dontlc taillant cftoit fi fort,que plus nepouuoit.En-apresferoienc ^ ot armes de haches,amp; de dagues,fi fortes Se fi bié trépées,qu’on ne pouuoit mieux* ^''gardez le peril,ou telles gens fe mcrtoient,pour leur hôneur cxaucer:car en toutes .^^naqu’vnefeuk mefauenrure,amp;vn coupa méchef. Orfcioingnirentils en leurs f^^^fquot;^^*^ ,_§osamp;fauifcrentparmylcs^^crcs de leurs heaumes: amp;nbsp;prirent leurs lances: amp;fcri- ^^^^^ ' “^^^ j^^^'leurs chenaux des tfperons : amp;lcs lailfcrcnt courre à volonté. Toutesfois,pour Jei^yf^^^*** fadreccrent bien: car ils fentrerencontrerent de plaine vifée,

. '™cn,comme fils euflént ligne à lacordclle:Sc fattaingnirent en la vifiere de leurs

gt;ÿ '5,par telle façon que melfire Rcgnaud rompit fa lance en quatre tronçons: S£ .'^ont fl haut, qu’on ne les eut pas gettez ou ils allèrent: Se tindrent tous Se toutes, le ^quot;Pibek P^eflire Ichan de Hollande confuiuit meflire Regnaud en la vifiere: mais le Jû’eutpoint de force. le vous diray pourquoy. Meffire Regnaud auoit lacé fon In'quot;®® à fon auantage:5c ne tenoit fojt qu’à vneipetitc lamcrc.Si rompit la lanière cô-f^* *®cc: amp;nbsp;le heaume vola hors de fa tefte: Sz demoura meflire Regnaud tout nu: Si ^ gt;nbsp;^t tous deux outre: amp;nbsp;porta meflire lehan de Hollande fa lance franchement.

^,b^toutcs,dirent,Veezla belle iouftc. Or retournèrent ces Cheualîcrs chacun en Ù

1 ‘’'u. Meflire Regnaud fut r’enheaumé. Se remis en lance: Se meflire lehan de HoI-j yn:la fienne: car rien n’eftoit empirée. Quand ils furent tous deux aflemblez,i!s J. 'Mrétl’vn contre l’autre,ferant de refpcron:Sefcntrerencôtrercnt degrad radon, ^^'' *^^ auoient cheuaux à volonté, amp;nbsp;bien aufli les fauoiêt mener Se ’^* ^® confuiuirent de plaines lances es vifîeres:tgllcmcnt qu'on vit faillir le feu

L . '’’“jpfincipalcmcnt de celuyde mefsirelehan de ^ollande,Se reccutvntref- nbsp;nbsp;•

.\J?non:carlalance ne ploya point de ce coup. Aufsi ne fit lalance à melsire lehan. {j^ffRegnaudfut confuiuy,dc la lancc,cn la vifiere du heaume, mais lalance à mef-1^(1 ®«»n pafla outre fans attachcr,amp; porta le heaume tout ius,furla croupe du chenal, , 'Mra mefsire Regnaud nue tefte.Haa(dirent les Anglois aux François)!! jipréd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

“®^ ^°“ heaume aufsi bien bouclé amp;nbsp;lacé, comme celuy de mef- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•ƒ

yif “^^ ^‘J^'^’^‘^® cft?Nous difons que c’eft baraterie qu’on luy fait.Qf^’on luy die G Gillette en l’cftat de fon compaignon. Taifcz vous (dit le Duc de Lanclaftre ) laÜ-

• ^^ armes chacun prend fon aduantage, au mieux qu’ilfçait prendre, f^J’^S’ilfcmble à mefsire lehan c uc ce foit mal ordôné,fi fc mette en ce parti,amp;: lace m ^quot;’^ ®” ‘'^ point:mais,tant qu’à moy(dit le Duc)fi i’eftoye es armes pareilles,ou

. J^æ’’S font, ic fcroy c mô heaume tenir le plus fort que ic pourroy e:amp;de ceux, i^foiét en ce party,vous en trouucricz quatre vingts de mon «pinion. Adôc f appai

((i''’des Anglois,amp; ncrcleucrétpointle mot.'amp;DamesôcDamoifclles,quiles veoiét ^^^°æ”^*^^^ Chcualicrs iouftent bien.Et aufsi prifoit grandement leur

u ^ '^°ylt;^o Portugal: Se en parloir à mefsire Iehan-Ferrant:5c luy difoir. En noftrc p®cloufteroient iamais ainfi ,fi bien amp;nbsp;fi bel.Que vous en femble il,mefsire lehan?

I

-ocr page 958-

LE TIERS V O L V ME


168


ire fehan de tioUiinde (^ Re^naud de

^»Jf-

Parmafoy,Monfeigneur,ilsiouftent bicn;amp;: autrefoisay-ie veu ioufterlefrançois « t te gt;».•!}■ l’einr .y^^jj. leRoy voftre freie, quad nousfufmes à ElircZjàrencortreduRoy dcCalftlc. fnemtirequi Cj. 3j](5j; jgj armes pareilles, qu’il fait, à melTire Guillaume deWindeforc: amp;nbsp;iouftaau i lf„^^^ bien:mais ic n ouy point adonc dire,qu’il n cuft Ion heaume mieux attache,« plus gt;nbsp;qu'il n’a ores .A ces mors laiffa le Roy à parler à fon cheualier;amp; retournafon regard u les Cheualiers:qLU deuoict faire la tierce ioufte de leur^âccs.Or f é vindrét tiercemer, l’vn fur l’autre,meffire Icâ amp;mcflîre Rcgnaud:5c f auiferet pour eux atteindre fans epat gncr;amp;bicn pouuoient tout ce fairefear leurs chenaux cftoient fi bien à main,qu a pW® fouhait) amp;nbsp;fen vindrent à l’efperon l’vn fur l’autre, amp;nbsp;feconfuiuirent de-rechef es beau mes fi iuftementjSc par tel randon,quc les yeux,pour les durs horionèleur ellincdoïc^ en la tefte,dc ce coupiôc rôpirét leplâton;amp; fut meffire Regnaud encore déheaumc(w mais ne fen peut pafler fans ce,) 6c paflerent outre tous deux,fans cheoir: amp;nbsp;fcrindig franchemcnt.Tousôc toutes dirent qu’ils anoient bien ioufté,amp;bl3finoiéttouslesnn glois,trop gr3ndemenr,m.cffirc Regnaud de Royc:mais le Duc dcLanclaltienclcbia moit pas: 5c difoit,îe tien l’homme à fage, quand il doit faire en armes aucune cbolC’ il monftre fon ananrage. Sachez(difoit il encores à meffire T Bornas dePerly amp;a me rc Thomas Morel) que meffire Regnaud deRoycn’eff pas maintenant à apprendre e la ioufte. 11 en fait plus que meffire Ichan .• quoy qu’il fe foit bien porté. Après Icsif mes faites des Lariccs,i!s prirent les haches, 5c en firent les armes: fie fen donnèrent Lefaid-d'ar- chacun trois coups fur leurs heaumes, 5c au fi des cfpécs,5c puis des dagues. Quand e5 mesacheueen f^f fjjf^ iln'y cut nuUy blccc. Les François emmenèrent mefsire Regnaudàfonbol e, amp;; les Anglois mefsire Ichan de Hollande au ficn. Ce iour donna le Duc de Lancia rc à difner aux François,en fon hoftcl, ôc les tint tous aifcs, amp;nbsp;fcit laDuchcflcenfaHc,^ ta blcjdclcz le Duc, ôc mefsire Regnaud deRoyedell'oi^^c. Apres le chiner on entra en la chambre de parement: amp;nbsp;là prit la Ducheffe mefsire Regnaud par la main;Si'cnt entrer dedans,près qu’aufsitoft comme elle: Sc, après les aurrcsCheualiers y entrèrent,amp;-parlèrent ôc deuiferent d’armes,amp; de plufieurs autres chofes, vn long temps,amp;’ prclquc iufqucs à donner le vin. Adoneques fc trayt la Ducheffe plus près des Cheuaiiers de France, qu’elle n’eftoit: amp;nbsp;commença à parler: amp;nbsp;dit, le m’émcrucillc comment, entre vous Cheuaiiers de France,vous pouuez tcnir,ne fouftenir, l’opinion d’vn Baffardicat vous fanez (aufsi fait tout le monde) que Henry (quiiadis fedifoit Roy de Caftillc) fut Baftard.Et àqucllefin, ne raftecaufe^ouftenez4/ousdoncquesfrc3ufe,amp;aidcz,avo-ftrepouuoir,à deshériterlcdroithoirdeCalfillc?carccfay-ie,qucmoyS:mafocurftl-raesfilles déloyal mariage au Roy Pierre. Dieu(qui cft droituricr)faitfînoi«auonsW' ftecaufede Caftillc. Et adonc la Dame ne fc peut pas abftenir qu’elle ne p!oraft,quuuu ellcparla de fon pere.Cartrop fort l’aimoit.Meffirc Regnaud deRoyel’inclinaenuers la Dame: ôc reprit la parolle: ôc dit. Madame, nousfauons bien qu’il cft ainfi que vous dites. Mais noftre Roy le Roy de France, tient opinion contraire à ce que \ous tenez: ôcnous fommesfes fugets:finous faut guerroyer pour Îuy, ôc aller ou il nous enuoye: ôc nous n’y pouuons contredire. A ces parolles prirent meffire lehan de Honende amp;nbsp;meffire Ichan de Pcrfy ^ Dame: 5c remmenèrent en fa chambre :ôc le vin on apporta. Si beutle Duc,les Scigneurs3ÔclcsChcualicrsdcFrancc:quiprirentcongc:amp;lc departirent,8c vindrét à leur hoftel, amp;nbsp;trouucrét preft pour moter: fimcttrét,amp;fcdépartirent de ßefiinces:5c cheuauchcrent ce iour, iiifqu’à Noyé : qui fe tenoit pour eux: Ôc là ^ repoferent : ôc fe meirent au chemin : 6c fen allèrent deuers le Val-d olif.

Commet le ßoyde Portugal entreprit -d’entrer en CaJlil/e, pendant que le Due iio Lan^aßre acheuercit de cenquerir les places de Galice : amp;nbsp;cennnent ibfedeueient

reioïKûlre e»Jèmble^.

C H A P. LX.

APres CCS armes faitcs(fi-commcic vous ay recoi dc(eurent le Roy de Portugalamp;:lc Duc de Lanclaftre parlement entembic: amp;nbsp;m’eft suis qu’ils ordonnèrent là entre eux de cheuaucher d cdans briefs ioiirs:amp;jpource que le Roy de Portugal auoit aflem-blé tour fon pouuoir0amp;: mis fur les champs,11 fut auifé que luyamp;: fesgens couroyent vne frontière de p'aï$,amp; entreroient en Caftillc: 5c le Duc de Lanclaûre amp;nbsp;fa routctien-droient la bande de Galice,ôc conquerroient villes Sé chaftcaux,qui encores fc tenoiér, amp;nbsp;qui à conquérir cftoient:amp;,fi le Roy lehan de Caftillc fe trayoit fi fort furies champs, que pour demander la bataille,ils fe remettroient cnfcmble.Car il fut auifé amp;nbsp;regardé que

-ocr page 959-

DE FROISSART.


itjy


^‘'lt;;Icurs deux ofts^conioints amp;nbsp;mis cnfcmblc,ne fc poùrroicnt pounieoir n’élargir, amp;nbsp;'IpoiOypourroicntnourir,grand foifon de maux,rant pour le logis,que pour les four ^fecar Aiiglois font haftifs,amp;: orgueilleux fur les champs:amp; PortUgalois font chaux /bouillanSjamp;tantoft entrepris de parollcs:n’i!s ne font pas trop fouffrans.Mais, pour Jf^ndre vnc grande fturnéc amp;nbsp;vnc bataille,ils feroient bien enfemble, amp;nbsp;là fc concor-'foientilsbienramp;aulTi feroient Gafeons.Ce confeilfut arrefté:amp; dit le Roy de Portu wuDucde Lanclaftre, Sire, quand ie fauray que vous chcuauclffcrez, auffi roll: ie ^^gt;iaucheray,car mes gens fi font tous preftsm’ils ne demandent autre chofe que la ba otpart du i^oj y.RefponditleDuc dcLanclaftre.Ic ne feiourneray point longucmcnt.On m’a dit ^' Portugal, a encores c^i Galice aucunes villes rebel!es:qui point ne veulent venir en l’obeif-

jj’'':cdcnous.Ie lesiray vifitcramp; conquérir : éepuis cheuauchcray celle parc, ou plu- fj[„‘*^f^ep»-[^“^ontrouucrafes ennemis. Sur ceft eftat prit congé le Roy de Portugal au Duede^J^^ caßillegt; ’^dadrcjamp;à la Duchcirc;amp; auffi fit la Royne Philippe fa fcmme,amp; autant bien la ieu Wæ.Medame Catherine,fille au Duc amp;nbsp;à la Ducheire,car il fut ordonné,que la guer-, ““ranr,amp; toute la faifonja ieune fille ie ticndroit auecques la Royne (a fœur,au Port ƒ Oftugalfellencpouuoiteftrecn meilleure garde) amp;la Ducheffe fen retourneroit hvillcSaind laques en Galice. Ainfi feporterent les ordonnances: ^lt; fen alla cha ''ouildeuoit aller: le Roy de Portugal au Port, amp;laDuchefle en la ville de Sainél-Ia ^bicnaccompaignéedcCheualiers amp;nbsp;d’Efcuycrs:amp;:le Duc demoura àBclanccs, élitesfesgensauecques luy,ou là enuiron:^ ordonnerér leurs befongnes, pour che [’''^herhaftiuement,car ils auoient grand defir de partir: pourtant qu’on eftoit au io-^^“•std’Aiirihquc les herbes eftoientià toutes meures en Galice,amp; en Cafille, amp;,l,c

grain,amp;lcsfleursenfruit,carlepaysyeftfichaudqu’à l’entrée du mois dcluf^ g ''üftyeftpairé.Sifcvoulbicntdeliuret'd’exploiter, amp;nbsp;dequerre les armes, entandis ^''hifoiefibeautemps,ÔefilouefjCar c’eftoitgrandplaifirque d’eftre aux champs, 'parlerons vn petit de l’ordonnance des François,amp;: du Roy de Caftille, autant bien ‘ '*’ousauons parlé des Anglois.

^^'»tnent meßire GaiZ/aume de Lignai: df fneß/re Gautier^de Pa/ßic, trauerßrefü lé Royaufgie de Nauarre,auecques leurs gens,(^ comment ils arriuerent à Burgues, '^trsle^oy deCaJii/le. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre ix i.

yOusfauczcommentmeffireGuiUaumedcbignacamp;^eflire Gautier de Paflaefi-j^j f'nttant,par fagement traittcr,que le Comte de Foix lailTa paifiblemét paffer eux j^ ''•tsroutes parmy fon pays de Bcarn,pour aller en Caftille.Encores donna ledit Cô u’quot;'’^roitdon3dc fa bonne volontc(car il n’y eftoit point tcnu,f il ne vouloir)aux Chc j(j'’'fsît aux E{cuyers,quipaffoient par Orrais, ScquifaHoyent vcoir en lonhoftel, amp;nbsp;JV^f des nouuellcs,grans dons îc beaux. A l’vn cent, à l’autre deux cens, à l'autre p^alauttc quarante,à l’autre cinquante florins, félon ce qu’ils eftoient: Sreoufta cilgt;eralitez^ et tjj®^Comte de Foix le premier paffage,felon ce que depuis le Treforier me dit à Or MagnIßcenus c .’klömme de mille francs,fans les chcuauxamp;hacquenées qu’il donna.Or prenez le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

„ ■ c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m r ■ A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;FDix aux Che~

%qu*ceracc:ne qui le voulut faire. Au vray dircftaut en vueilic bien encores „ ,• , „,r-^| .“°™*”®gc,quand vn tel homme cnuicillit, amp;c meurt. Il n a nuis marmoulets, cujers Pran-en ^-/‘''^‘^boftezjdonnez là,prenez cy,amp; prenez là. Nenny, nenny, oneques n’en çds.pajfans «tf|' cian’aura.IIfaittoutdefatcftc.Car il eft naturellement fage,amp; lait bien don- jjarfivide

amp; prendre auffi ou il appartient. Vray eft que, de ces (^ons amp;nbsp;dortais. do^' æ^^'^^’ ^^ ^rauaille fes gens,car fa reuenue n’eft pas fi grande,qu’il peuft donner les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ttc J^'‘^onne(bicn tousles ans foixante mille francs)amp;tenirfon eftat^ qui nul au* lci^j)i ^’^P^*quot;®*^^^ d’âffcmblcr,pour la doute desauentures: le grand rrclor, qu’il afwent æA’®â^îctnfilé puis trente ans:ou en trouucroit,cn la tour à Orrais,trente fois i-iu®*'}e francs. Mais fes gens ne prient à Dieu autre chofe, qu’il puiffe longuement 'lu’ai‘•’'*^^'’®pl’’*’gncntchofc,qu’ilsmcttcntcnluy:amp; leurayouy dire Scracompter ''iou''°''^’'^^*^^°^^^^’’^ y ^ ^^ Foix amp;nbsp;en Bearn dix mille perfonnes, quivoudroyent ku^quot;^'^^'^'’^'' ^’^S^'^’^^z-^^s ’ic dient mie oela fans grande am(#ir,qu’ils ont à leur Sci-ont droit amp;raiibn,car il les tient en droit amp;nbsp;en iu-bit lt;1 æ'^^ foutes fes terres auffi franches amp;nbsp;liberales,amp; en auffi grande paix le peuple (ion' '■^■,''001 me fils fuffent en Paradis terreftre.Qffon ne die raie que ie le blandiffc r Poiirfaueiir,ou pour amour que i’aye à luy,ou pour les dôSjqu’il m’a donnez, carie

-ocr page 960-

LE TIERS V0LVME'


lyo

mcttoye en voir,amp; preuucjtoutcs les parollcs jque ic dy amp;nbsp;ay dites du gentil Comte de Foix,amp;: encores plus,par mille Cheualiers amp;nbsp;Elcuyers:l’il eneftoit bcloing.Orretour-non à mcfllre Guillaume de Lignac amp;nbsp;à mcHîrc Gautier de Paffac: qui cftoient Capital ' nés amp;nbsp;fouuerains conduifeurs fie: meneurs de toutes Gens-d’armes. Quand ils eurent palfé le pays de Bafquc,amp; le pays de Ronccuaux(ou üs meirent t Ais iours au paflcr,car il y auoir tant déneigés amp;nbsp;de froidures furies montaig^cs, quoy que ce full au mois d’Auril,qu’ils curPntmoult de peine,eux amp;nbsp;leurs chenaux, à paRer outre) lors fcnvin-drent vers Pampelunc:amp; trouucrentlc Royaume dcNauarre ouuert amp;nbsp;appareille.Car le Roy de Nauarre ne vouloir pas faire deplaifir au Roy de Caftille,pourcequefonffls, meffire Charles de Nauarre,auoit à femme,pour ce tcmps,la fœur duilloy Ichan de ta ftiilc;amp;quand la^paix fut faite du Roy Henry,pcrc au Roy Ichan de Caftillcdlsiurcrcnt grandes alliances cnfemblc:lcfquclles fe tcnoicnt,amp; eftoiétbien taillées détenir:nclc tes Cafitäines Roy de Nauarre ne peuft rcfiÜcr,au fott,contrclc Roy de Caftille : fil n’a grans allian-de France à Pa CCS,OU confort,du Roy d’Arragon,ou du Roy d’Angleterre. Les Capitaines defraoec felune,igt;etsr al pen vindrent à Paæpclunc:ou le Roy dcNauarre cftoitilcqucl lesreceutallezlicmcntj er en Camille, j^ Jes fit venir difncr en fon Palais,amp; aucuns Cheualiers d e France, qui elloient aucc qucs cux:amp; les tint tous aifes. Apres difner,il les emmena en fa chambre dcparlcment-^ là les meit en parollcs de pluficurs chofes(ear ce fut vn lage homme,amp; lubtil,amp; bic enlangagé)amp; fur la fin de fon parlement,!! leur remonftra bien côment le Roy de Iran ce amp;nbsp;fon Confcil f cftoient grandement iniuriez contre luy,amp; qu’à tort amp;nbsp;fans caulc on luy auoit ofté fa terre amp;: fon heritage de Normandie:qui luy venoit depar fespredece fcurs Roys de France amp;nbsp;de Nauarre.Ce qu’il ne pouuoit oublier, car on luy auoito en Normandie amp;nbsp;en Langucdoc,parmy la Baronnie de Montpenfier, enuiron 1^ ° me de foixantc mille francs de reuenu par an:amp;: fi ne f’ci^uoit à qui trairelfors^y ' ou il en peuft auoir droit.Nompas Scigneurs(dit le Roy^ue ce ie vous diepour laça fe de cc que vous m’en faciez adrcce,nc raifon. Ncnny, carie fay bien que ^Q^^ny® uez nulle puiirancc,nc pour vous on ne feroitriens,car vous n’eftes pas du Conlcil Roy:mais eftes Cheualiers crrans,amp; foudoycrs:qui allez,au commandement du Roy* dc’fonConfciljOu on vous enuoye.Cela eft verité.Mais ie le vous dy,pourtant qucie ne fay à qui m’en cóplaindre,fors à tous ceux du Royaume de France,quiparquot;y panent. Dont refpondit meflire Gautier de Pairac:amp; dit,Sire, voftreparollc eft veritable, decC que vous dites que pour nou^nen feront on ricns^c du prendre ne du donner,car voi* rementnefommesnous pas duConfeil du Roy. On fen garde bien. NousaHonsoU on nous cnuoyc:amp; Môfeigneur deBourbon(qui’cft noftre fouiicrain, amp;nbsp;oncle du Rop fi-comme vous faucz doit faire cc chemin.En allant,ou en retournant,fi luy pourrezf^ monftrer voz bcfongncs,car il eft fouuerain Seigneur : amp;nbsp;par luy pourrez auoirtoutes bonnes adréccs:amp; Dieu vous puilTe rendre le bienamp; l'honneur,que vous nousauez^ car nous vous cnregtacierôs au Roy de Francc,amp;àfon Cofcil,nous retournez en K cc,amp; à Monfeigneur de Bourbôrqui eft noftre maiftre amp;nbsp;Capitaine, ^ que nous verm auât que le Roy,nc que le Coijfeil de Franco. A ces mots fut le vin apporté.On beu, • mangca:amp; lors les Cheualjprs prirent cogé au Roy:amp; il le leur dóna douccniet,*P leur fit prefenter à chacun,à leur hoftel,vn moult bel deftriendôt ils eurét gt^nd lo)e. Z^j Tran^tiî Jt Ainfi palfcrent ces Gens-d’armes parmy le Royaume de Nauarreramp;vindrétauGroing-mettre GuiUau ^| Demandèrent ou ils trouucroy ent le Roy. On leur dit qu’il f eftoit tenu vn grand teps ^ GMMr‘tle ^^ ^ a]gdolif:mais on penfoit qu’il eftoit en fa bonne ville de Burgucs en Efpaignc,cai paUquot;^ armiez, là fc faifoient fes pourucanecs grandes amp;nbsp;grofles.Adóe prirent ils le chemin a Burgucs-ßr les terres de amp;laiirerentk: chemin de Galicc.Il n'y faifoitpas fain,car les Angloiscftoicnttropaua^ CaßtUt. fur le pays.Nouucllcs vindrent au Roy de Caftille que grand Iccours luy venoit de f^ cc,amp; plus de deux mille Lances. Sien fut tout rciouy:amp;fc partit du Val-dolifamp;l^ vintàBurgues,amp; cheuauchoitàplus de dix mille cheuaux. Orvindrentees Gens-dat mes à Burgucs,amp; là cnuiron:amp; fc logèrent fur le pays:amp; toufiours venoient gens.

Comment apres pbßetms confeils (^ atiis,clonfie\au Ro^ Je CaßUefier le meien elefaire fà guerre,fut arrefè ,flon l’opinion Je mefire GuiJaume Je Lignae (ß Gautier de Pafae,^uon at ten Jr oit le Due Je Bourbon, Jeuant ^ue combattre, dr t^f pendant on guerroierottpargarnifons. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. i. x 11.

Meffire

-ocr page 961-

DE FROISSART.


171


^Effile Guillaume de Lignac SmieHire Gautier de PaRac fen vindrent deucrslc

, .-^Eoycnfonpa)ais,amp;:illes rcccutliementamp;douccmcnt:amp; les complaingnit delà '^’^^^“^^^^Jp ^ Pf*'’^amp;(lu trauail,qu’ils auoient eu fi grand pour l’amour de luy, amp;nbsp;pour luy venir fer- ^„/^^Cf««* '“‘'•Ces Cheualiers,yiclinantlc Roy de Caftillcjrcfpondirent amp;nbsp;dirent,Sire,mais que 2fuersle ^^ ’ quot;^’jspuiffionsfaire leruicc qui vous vaille,noftre pcincamp;trauail fcrabicn-toft oubliée, de cafliUè. ^'^'! nous faudra auoir côfei^l’vn parmy l’autre,corner nous nous nédrôs,ou fi nous ^'wuchcrons fur noz ennemis,ou fi nous guerroyerons par gamifons, tant que.Mon ''§ncur de Bourbon foit venu. Si mandez meffire Oiiuier du Clcfquin (nous!auons '''’(juHeft cnccpays)ineffirePierrede Villaines,leBarrois des Barres, Chaftelmo-wtouslcscampaignons de là:qui ont hanté plus celle contrée, que nous n’auons, j^.^ns font venus deuant nous.Si nous confcillcrons,amp;parlerons cnkmblc,amp; fcrons(fi ''uplaift)tant parmy le bon auis del’vn amp;: de l’autre , que vous amp;: vofti e Royaume y f^ proffit amp;nbsp;honneur,Et lors dit le Roy. Vous parlez loy aument amp;nbsp;fagemcnt:^amp; ie le **'• Adoneques furent mis Clercs en euure,amp; lettres eferites à puifl'ancc,amp; meffa-« fsenuoyezen plufieurs lieux,ou les Chcualiers fe tenoient efpandus fur le pays, leP ^®«on vouloir auoir. Quand ils feurent que meffire Guillaume de Lignac amp;nbsp;meffire ”'ôetde Paffac eftoyent àBurgues delez le Roy,fi en furent tous réiouis:amp; confide* 'ntbienlctempsrScqu’onles mandoit pour auoir confeil,amp; auis entre eux,comment ^’’laindendroit. Si fe départirent des villes amp;nbsp;des chafteaux, ou ils fe tenoient en

ç|i . “(Quand ils les eurent recommandées à leurs gens) ôr prirent de toutes parts io I^'’'in de Burgues en Efpaignc:Sr tant firent qu’ils y vindrent: amp;là eut à Burgues, Sr jj'^JjEon,grande Chcualerie de France.Or entrcrentle Roy de Cafiillc amp;: ces Barons c»^etl,tentt j^j.nçualiers de France en parlement, pour auoir certain arreft amp;aui' comment ils le f'*''^'’^^'’-’quot;^^ 1 ''“cndroient:car bien fanaiait que leurs ennemis cheuauchoyent amp;: renoyent les ^'‘^'^^'^

i., l’S'ûiy vouloicnt pourueoir Si remédier,félon leurpuillance,a 1 honneur du Roy ßrief^^:,» de jj^'^Si au proffit du Royaume de Caftillc.Là furent plufieurs parolles retournées, fain fa guerre ijj^fentnombrez les Gens d’armcs,qucle Roy dcÇaftille pouuoit auoir, Ondifoit

| ^'’({uedefon Royaume on mettroitbien enfembic trente mille cheuaux,St les hom

1 l)'^^^Elis,ÿmczàrvfagedeCaftillc,lançansôrgctransdarsamp;archegayes, amp;depié, \

1 ''trente mille,ou plus gettant pierres à fondes. Les Cheualicrs de France confide- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

\ jj'”^^'®“ tout cela entre cux:amp;dircnt bien que cAftoit ’l^ult grand peuple: mais que ç^ ^quot;fiffient rien.Mais on y auoir veiwamp;r trouué Ant de lamlietc,qu’on auoir petite fian ^^''cuXjtanrcnlabatailledctNardres, ou le Prince de Galles fut,amp; eut la vidoire, |i/^i|||^„;f (J .t'en la bataille de Iubcroth( ou les Portugalols amp;nbsp;les Gafeons furent) amp;nbsp;toufiours marres,;A,ff ^M''’^^®*^^P“*goolsdéconfits. Dontfutrcprifclaparolle du ComtcdeLyme,cn fartout^ceck. ^^ ^nanties CaftillanSjamp;r eux exeufant:^ ditainfi.Tant qu’à la bataille de Nardresde ^ne nous allons ?'enrcfpondray.il eft bien vérité que meffire Bertrand du Clcfquin amp;nbsp;grand foilon ‘^orri^^felo les 1 quot;obleChcualerie du Royaume de France furent là:amp; fe combattirent moultvail-“^ afi^i^çf* t(n'’’®“t,cartousyfurentmortsoupris. Mais vous fanez bien, tariez ouy dirc,que ^i^J^^^”*' jç^^’flcurdcla Chcualerie du monde efloitlàauecqeesie Prince de Gallcs,de fens,

^^proucfrc,laquclle chofe n’eft pas à prefentauecques le Duc de Lan- * fl t^ Le Prince,àlabataille de Nardres,auoit bien largcmcntdix mille Lances, ôc l^^J'^e Arch ers, de telles gcns,qiïil en y auoir trois mille, dont chacun valoir vn Ro-^^ ^vn01iiiicr,maislcDuc de Lanclaftre àprefent n’.a,fansplus,que douze ou quin i!ojj'‘^\’“ccs,amp; quatremille Archers:amp; nous aurons bien fix mille Lances : Sffin’a-^eïL*^^^’**^®’quot;^combattre,contreRoland,n’Oliuicr.MeffireIchan Chandos,mef- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

itifh °™’5^® ^^^^^^°'^’'’^^^''^ Oliuicr de Clifïbn,mcffireHuc de Caurefiée, meffire Hjj|«*‘^‘^ePontchardon,n)effireGarfisdu Chaftcl,lcSirc deRaix , leSirede Rieux, U^ “’'Louis de Harcourt,meffire Guifehard d’Anglc,amp;tels cinq cés Cheualicrs Vous i^J?”“y®(Q0* tous y furent,amp; qui font morts, ou tournez de noftrccofi:é)n’y font

■ quot;'enouseftlachofepointpcrillcufe,commeclleaeflédutempspafré,amp;quim’êtcepeut e^n »J|''*’’’°’’^^®5t:ombattrons:amp;pafreronslariuicretd'Erne, fi nous tournera à grande celle,!ju’ilana ^ ^'’cc.Laparolle,que le Comte de Lyme ditjSc le confcil,qifil donna, fut bien ouy deDerUe '^tendu;amp; en y auoit grande foilon, i|ui tenoient cefte opinion. Doncques parla ^ ^^ Dorne-ditj'*^^ ^^*“*®t t^f Clcfquin,amp; dit,Comté de Lyme, nous fanons bien que ce,quc vous “^npre^^tvtl ‘ co^'^E’’'g’’’”^^®tis»amp;par grade vaillâceiqui eft en vous.Orprenô que nous allons attrelcDuc de LâcIaftre.Sinous n’auiôs à autruy à faire,nous en cheuitios biê.

-ocr page 962-

LE TIERS V0LVME


î7i


Mais vous laiffez le plus grand dcrricrcjc’cft le Roy de Portugal amp;fa puifTancCjOU bienfainfî que nous fommcsinformez)fonc vingt cinq cens Lanccs5amp; trete mille dau très gens,amp; fur la fiance du Roy de Portugal,le Duc de Lanclaûre fi eft entré en Gali-ce:ôt ont(fî-commc nous fauons de vcrité:amp; il conuient qu’il (oit ainfi)grans alliances enfcmblc:car le Roy de Portugal à la fille duDuc,par mariage.Grîegardez vnpetit que 1 vous voulez dire fur cela. En nom Dieu(dit le Comte 4e Lyme)nous combattrons,en tre nous François,leDucdcLanclaftrc (carnousfommes gens aflez,en quatre mille Lances,pour les combattre)^ le Roy de Caftillc amp;nbsp;les Caftillans ( qui auront bien gt;nbsp;fi-commcils direntvingt mille cheuaux,amp;trente mille de pié)combattront bicnamp;har-dimende Roy de Portugal.l’oferoye bien attendre l’auenturc auccqpcs eux. (^and les Chcualicrs deFrance fe veirent ainfi reboutez duComte de Lyme,fi dirétpar Dieu vous aucz droit,amp;: nous auons tort,car nous deurions dire amp;nbsp;mettre auant ce que vous dites,amp; il fera ainfi(puis que le voulez)nc nul ne contredira voftre parollc. Seigneurs, (dit le Roy) ic vous prie que vous me confeillez loyaument,amp; non par haftiuctc,nepar orgucibmais par auis amp;nbsp;par humilité,^ que le meilleur en foie fait. Ic n’accepte pas celle iournécicy ny ne la tien pour arreftée.Ic vueil que nous fuyons encores demain en-fcmblc en cefte propre chambre amp;nbsp;par elpccial vous,meirire Guillaume de Lignac, amp;nbsp;vous meffire Gautier de Pairac:qui eftes enuoyez en ce pays de parle Roy de FrancCjK le Duc de Bourbon , comme fouucrain Capitainede tous. le vous prie que vous ayez eolation enfcmble:amp; regardez lequel eft le plus proffitable amp;nbsp;honnorablcpoiirmoy,î^ pourmon Royaume.Carpar vous fera toutfait de combattre noz ennemis,ou dulaïf fcr.Ilsfenclinercnt deuers le Roy,amp; refpondirent,Sire,volontiers. Ainfi fedeparutfe Parlement,pour la iournée,amp; fe retrait chacun en fon hoftcl.Les Cheualicrsdcfrancc Cenfed Ju}{»ÿ^ eurent ceiour, après difner,amp;le foir enfuyuant,plufieajj|^arolles cnfcmbleA' d*^o*®”^ kite |g5 aucuns,Nous ne nous pouuons combattre honnorablement,iufquesà ecqueMon-J4ns n/iufion fgig^gyr de Bourbon fera venu. Quelle chofe fauons nous qu’il voudra faire? ou combattre ou non? Or foit que nous combattons,amp; que nous ayons la iournéc,pour nous. Monfeigpeur de Bourbon en fera grandementindigné contre nous, amp;nbsp;par cfpccialfut les Capitaines de France,amp; fi la fortune eftoit contre nous, nous perdrions noz corps, amp;nbsp;le Royaume de Caflillcjcatjfi nous cftions ruez ius, il n’yauroit point oc rccouurer aux Caftillans,quc tout le R^aume ne fe perdift pour le Roy d’à prefcnt:Sc ferions cn-coulpcz plus que les autres, car on dirait que nows aurions fait faire la bataille, amp;nbsp;que ^ nous n’aurions feu donner nul bon confcil. Encores outre,Nous ne fauons fitoutle pays eftàvn: ne fils ont mandé tout couuertement le Duc de Lanclaftrc,amp;fa femme, qui fe tient héritière de Caftillc,car elle fut fille au R oy Dam Pietre.Tous ceux du moquot; ddefauent bien. Or,f’ils vcoient le Duc amp;nbsp;les Anglois furies champs, qui demandent lacouronne dcCaftille,amp; dicntqu’ils ont iufte caufe,carie Roylchan futfils duBâ-t/Z»’f»4«'fff ftard,ilsfepourroicnttournercnlafin, t comme ils firent à la groffe bataille debat-}ptctjiéen cefte drcs:amp; nous demourrions fur les champs morts. Ainfi il y a doubles perils,tantpour c iataiUeU fw Roy,qucpour nous. Ccfont4bllcsgcnsamp;outragcufes,quiluyconfeillcntlal«tai c. tflauch.^i. Pourquoyn en ont parlé (lt;ux,qui y font tenus dcparlcr?Me(fire Guillaume de f'^nç: uprem.n u. g^ f^clfire Gautier dePafrac?Pourcc(rcfpondircntlcs autrcs)qu’ils veulentfauoirl opinion de tous,car il ne peut eftre qu’on ne leur ayt bien dit,au partir du Confcil du Roy ôc dcMonfeigncur deBourbon,quelIechofcilsdoyuentfairc:amp;parraifon.Nouslciau ronsd«main.Si furent en pluficurseftrifspluficurs Chcualicrs de France ce iour,amp; ce • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foir,amp; d’autre part eftoient les Efpaignols:amp; ne confeilloient pas ceux, qui aymoientle

Roy,àcomWittrc,pourpluficurs raifons,carfilcombattoir, amp;la iournéc eftoit contre luy,fans rccouurer il perdroit fon Royaume. Et le Roy auffi tenoit bien ce propos, ƒ fort rcffbngnoitles fortunes, êc: ne fauoit pas, ne fauoit ne pouuoit,tousles courages ce fcshommes,ncIefquclsl’aimoycnt,neIcfquelsnon.Sidcmourala chofc ainfi, iufqueS au lendemain;que tous retournèrent au Palais du Roy;amp;entrcrcnt en parlcinent.Ence Autre cofetl de Parlement cutplufieurs parollcs dites amp;nbsp;retournées, car chaeû à fon pouuoir voulntle reßlutien peur Roy Ichâ loyaument ô6feiller,amp; bien veoiétamp;c0fidcroiétlcspluficurs,quilnc fcncli leriipdecullille j^Qj^p^j jj-gp grandemét à la bataille,car il luy fouucnoitfouuêtdcladurc iournéc,que il auoit eue à luberoth,ou le Roy de Portugal le déconfit, amp;nbsp;ou il prit fi grand dommage,que fil auoit l’auenturc pareille,il perdroit fon Royaumc,Quand on fut alle tout âu-tour,amp; qu’on eut à chacun demandé ce que bon luy fcmbloic,on dit a raeffire Guillame de Li-

-ocr page 963-

DE F R 0 I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;175

^‘^Lignacjamp;àmeffire Gautier de Paflac, qu’ils en diflent leur entente: car par eux fe Jlcuoittout ordonner: car ils cftoient leurs Ibuuerains capitaines,amp; là enuoyez de par 5 Roy de France amp;nbsp;fon Confeil. Ces deux Cheualiers regardèrent Tvn rautre:amp;dit 'quot;drireGuillaumcàmcffireGautierjParlez.EtilrcfponditjMeflire Guillaume,non fe-'^maisparlez vous:ftir vous eftesplus vie d’armes queie ne luis.Doncil conuint mef- ^itu Je mef^ ycGuillaume parlcr:car il eftoitauifé comment il deuoit parler: amp;nbsp;dit,Sirc Roy,vouspre cutllaumt ’'^ucz(ccmeftauis)grandemcf remercier la noble Chcualeric de Frencc:qui vous eft ^^ ^gt;£»lt;f‘^,^c~ 'wucveoir,amp;feruirà ccbefoing, defiloing. Et, en outre, ils ne monftrenr pas qu’ils Waffcdiô,nevolôté,d’cux enclorrcjne fermer,en cité,n’en ville,n’cn chafteau,n’cn gîmifonque vou^ ayez:mais ont grâd défit d’eux traire fur les champs,amp; de trouucr amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

'Combattre voz ennemis.Laqu elle chofc(fauue foit leur grace,amp; la bône volonté,qu’ils ®'onftrcnt)ncfepeutfaircà-prcfent,pourplufieurs raifons:amp; la principale raifon lieft, ’l'*5nous attendous Monfeigneur de Bourbon (qui eft fouucrain dclTus nous)Iequel 'viendratantoft:amp; nous rccofortera encores grandemét de gcns.AulTi il y a grand’foi-'’‘'deGens-d’armcs,Cheualiers amp;Efcuyers,en noz routes, qui oneques ne furent en ^'P’ySj ne qui point ne l’ont appris. Si appartient bien qu’ils le voycnt, amp;nbsp;apprennent ƒ''!£ou trois mois: car on ne veit oncques,de chofe fi haftiueme t faite,bien venir,quc ƒ Vouloir tantoft combattre fes ennemis.Nous guerroyerôs fagcmcnt,pargarnifons, JiXou trois mois: ou toute telle faifon qu’il fera de befoirig : amp;nbsp;laifterons les Anglois

^sPortugalois cheuauchcr parmy Galice, amp;nbsp;ailleurs, fils peuuent. S’ils conquièrent Janesvilles, c’eft peu dç chofe que de ce. Nous les t’aurons moult toft^econquifes: ^’'’(Juils foient partis hors du pays.11s ne les ferôt qu’êprunter.Encores y a vn poind. p ’wnes gifent moult d’auéturcs. En cheuauchanr,amp; eux trauaiUant parmy le pays de .‘^«(lequel eft chaud,amp;r de fort air)ils poutrôt predre tels rrauaux,amp; telles maladies, J Werepentirôt moult forflRflioir efté fi- auât: car ils ne trouuerontpas l’ait atttépé, i^.Jomme il eft en France.-nc les vins de telle boiftbn3nc douceume les fontaines at-pcs,ainfi qu’elles font en Frâce:mais les riuicrcs troubles amp;nbsp;froides, pour les neiges J^'^ndent es môtaignes:dont eux amp;nbsp;leurs chenaux, après la grande chaleur du foleil, ^’'Sauront eu toutlciour,fe morfondront:ncià ne f en fauront garder.Ils ne font pas ^quot;'defer it: d’acier, qu’à la longue ils puiflent en ce chaud pays de Caftillc durer. Ce quot;'gensjcomme nous fommes: amp;nbsp;nous ncles pouuons mieux déconfite ne degafter, J'gt;oncombattre:maisles lailfer aller par toutou ils voudront. Ilsnctrouuerontriés - wpys,ou ils fe puiftent prendre,ne nulle douceur pour eux refrefehir: car on m’a j^f^faentendre que le plat-pays eft tout perdu amp;nbsp;gafté de noz gens mefmes: dontic ^ . ^oultbien tel auis amp;nbsp;telle ordonnance:car fi c’eftoit à rnoy à*faire,ie le feroye fai-J^ftileft nul de vous,qui fache mieux dire, file die. Nous l’orrons, amp;nbsp;y entendrons ^ “''tiers: amp;nbsp;fi vous en prions meflire Gautier amp;nbsp;moy. Tous refpondirent, amp;nbsp;dirent, t jued vue voix.Ce confeil foit tenu. Nous n’y voyons tiens meilleur,neplus pro-.7^ pour le Roy de Caftille amp;nbsp;pour fon Royaume. A ce confeil fe font tenus du tour, le 4 ®^^^Qti fe meift furies champs, ne qu’onfiftnul femblant de combattre, on at-‘“'oitlavenucduDucdcBourbon,amp; les pourucanc?s:amp;feroicntlcs Gens-d’armes Ijjj^'tgarnifons fur les frontières: amp;nbsp;laifleroit on conuenimes Anglois amp;nbsp;les Portuga-j. leader amp;nbsp;venir parmy le pays de Caftille, là ou ils pourroicnt aller. Ils n emporte-fç^'P^slepays,quand ils f’en iront, auecques eux. Ainfi fc definitie Parlement: amp;ifii-fn ^®^5‘^^lâchambre.Cciour donnaàdifnerauxBarons amp;nbsp;Cheualicrs dcFrance,en p^ ^his à Burgues, le Roy de Caftille, grandement amp;nbsp;largement, félon l’vfag? d’Ef-■. Sfe.Au lendem ain,dedans l’heure de nonnc,furent ordonnez amp;nbsp;départis les Gens nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

f d®«: amp;nbsp;fauoient chacun,par la relation de leurs Capiraines,quelle chofe ils deuoiét

'“''ifutlors enuoyemeffire Oliuier de Clefquin,Comte de Lôgueuillc,à tout mille j^^ cens-d'^r-j,’'’“cs,àvnevillc,forteaft’cz,fur la frontière de Galice(laquellc f appelé Villc-fainâ;e) mes de France f'^dTire Regnaud amp;nbsp;meflire Triftan de R oyc en vne autre garnilon,à dix lieues de là, par^amifint

frontière aufli dcGalicc(qu’on dit Villc-d’agillare-de-champ).T tout 500. Lances: es places deC4-[^ 'Te Pierre de Bcliefmc,à tout deux cens Lâccs,à Ville-cn-Pouc!Ies:le t Vicomte dc/^^^^j

en la ville de laMarollc: meflire Ichan des Barrus, à tout trois cens Lances, en la ^^ Z^^-/ “de chaftel de Noyc,cn la terre de Galice: meflire Ichan de Chaftelmorant amp;nbsp;mef- Tue^nttL ^^‘ tfd 1'^” *^^ ^ laillc,amp; plufieurs autres compaignos,en la cite de Palence:Ie Vicom- q-^^fr^r«/ a Rî-“uBeflierc en la ville def Ridcfdc,8z meflire lehâ amp;nbsp;melfire Robert de Braqueme. befde.

P iy

-ocr page 964-

LE TIERS VOLVME


i74

Ainfi furent tous départis ces Gens-d’armes: amp;nbsp;Conncftablc d’eux fut fait Si ordonne mefsire Oliuier du CIcfquin(lequcl auoit la greigneur charge) amp;nbsp;meflire Guillaume de Lignac amp;nbsp;meffirc Gautier de Paffac demourerent à Burgucs, delcz le Roy, amp;par tout ou ilalloit. Ainfi feportoient en celle faifonlcs ordonnances en Cafiillc, en attendant le DucdeBourbon:lequcl eftoit encores en France, amp;nbsp;ordonnait de fes befongnes. Mais nous mettrons en repos vn petit cefte armée de Caftillc3amp; celles du Duc dcLan-claftre amp;nbsp;du Royaume de Portugal (amp;,quand temps amp;nbsp;heu en fera,nous y retournetôs bien) amp;nbsp;parlerons des auentures, qui auindrent en celle faifon au Royaume de France, amp;nbsp;aulfi en Angleterre: dont il en y eut de folles amp;nbsp;de periUcufeSjpour l’vn Royaume amp;.' pour l’autre, amp;nbsp;de déplaifantespour le Roy d’Angleterre, amp;pourfoi^Confcil.

De l’appareil ei» Cofifjeßable Je ClijJè»^pourJeJèe»Jree» x^fsßeterre à niaift armée: d^ des troubles ^ murmures^gui furent contre le Roy Richard dquot; fenCoufeiL

CHAPITRE

VOus auez bien cy-deffus ouy recorder comment l'armée de mer,amp; la grand affcni' blée qui fut à l’Efclufe, de Gens-d’armes, d’Arbaleftiers, de gros varlets, amp;nbsp;grand foifon de nauircs,amp; tout ordonné amp;nbsp;alfemblé pour aller en Angleterre, fc dérompinî^ pour monftrer courage amp;nbsp;volonté d’aller vne autrefois en Angleterre, parquoyonne diftpasquclcs François fuirent récreansde faire ce voyage, il fut ordonnequetan-toft ôc fans delay, à l’entrée de May, que la mer eft paifible amp;nbsp;quoy e,amp; qu’il fooit bç® gucrroycr,le Conneftable de France feroit chargé d’aller en Angleterre, à quatre nW' le Homes d’armes amp;nbsp;deux mille Arbalefticrs:amp; fe deuoiét toutes ces Gens-d armes ƒ Conneftable alfemblcr en vne cité deBretaigne,fcante fur mer fur les frontières Cornouaille, qu’on nomme FFntriguier: amp;nbsp;là fc faifo^^les pourueances grandes grolfcs: amp;nbsp;deuoiét toutes Gens-d’armes palfer cheuaux pour plus aifément courir en Angl.car fans aide de cheuaux,on ne pcut,fur terre,faire guerre qui vaillc.Si vo’dy que au haute de l’Entriguicr en Bretaigne auoit trcsbcl apareil de nauires,de barges,deba-^rméi marc Jegniers, amp;nbsp;de galées: amp;nbsp;les pourucoit on de vins, de chairs falées, bilcuit, amp;nbsp;de toutes Tlfde ^r/r^'* chofes, fi largement que pour viurc quatre ou cinq mois, fans riens payer ne prendre p^urJeftendre pays:car bien fauoientlc Conneftable amp;nbsp;fes gens que les Anglois,quandilsfcnti: en ^n^leterre roient venir n’approcher tant de bonnesGens-d’armes en leur pays,deftruiroicnt tout: parquoy nul n’euft aifémen#des bien# du plat-pgys: amp;nbsp;pourcefaifoit le Conneftable fes pourucances fi fottes. D’autre part,pour aller en Angleterre auflî,fordonnoit Stap-^ parcilloit vne tresbelle amp;nbsp;grande nauie,au haute de Harfleu:car le Sire dcCoucy,lc5i' rede Sainót-Pol,amp; l’Admirai de France, deuoient là monter à tout deux miHefan-^utre armee ^,^5^ pour aller en Angleterre: amp;] tout ^eftoit ce fai 01 à l’entente (fi-eomme renom-powdeßend e ”^^® couroit)dc retraite le Duc amp;nbsp;laDuchefTc de Lanclaftre hors de Caftillc.LcDucdc encir en^n- Bourbon fc tenoit encores à Paris: car bicnfauoitquelc Duc de Lanclaftre retourne' ^leterre. roit cn Angleterre: amp;nbsp;qu’il n’auoit que faire en Caftille,ne de trauailler sô corpslnuat

Si deuoient aller,cn l’armée du^óncftablc,Brctons,Angeuins,Poiótcuins,Manceaux.

• amp;Xainótongcois,amp; Cheu^ers amp;nbsp;Efeuyers des baircs-marches:amp;:,auecquesle C^tc de Saind-Pol amp;nbsp;le Sire dcGoucy,deuoient eftre François,Normâs,amp;Picars;amp;tlcDuc, de Bourbon auoit deux mille Lances de Berriens, Auuergnats,Limofins,ScBourgon-gnonsdcs baffes-marches. Ainfi eftoientencetemps les chofes parties en France: amp;nbsp;fauoit diacun quelle chofe il deuoit faire, amp;nbsp;ou aller, fuft en Angleterre,ou en CaftiHc.' Bien eft vérité que le Royaume d’Angleterre fut cn celle faifon en grand peril,amp;cnpc * ftilenceplus^randafrcz,quc,quand les villains d’Exccftre,amp; delaComtédcKcnt,amp; d’Arondel, fe rebellèrent contre le Roy amp;nbsp;les Nobics, amp;nbsp;qu’ils vindrent à Londres. Si vous diray la raifon pourquoy.Lcs Nobles d’Angleterre amp;nbsp;les Gentils-hommes furent adoneques tous d’vn accord amp;d’vnc alliance auecques le Roy, contre les villains: ^' maintenant ils fc differoient les vns des autres trop grandem ent: le Roy d Angleterre , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cotre fesoncles,lcDuc d’Yorth amp;leDuc de Cloceftrc: amp;nbsp;les onclcsaufti côtrelcRoy J^iirenßonen- Et toute cefte hainc vgaoit Si naiffoit du Duc d’Irlande: qui eftoit tout le confcildu ^du^eyd'quot;’ Roy.Lcs Communautez d'Angleterre, cn pluficurs citez amp;nbsp;villes, fauoient bien,1a dir-^leterre ^lej fcrcncc qui entre eux eftoit.Les fages le notoient à grand mahqui en pouuoitnaiftre Ü ^em de fon venir.Les fols n’en faifoient côptc:amp;difoit que c’eftoiét tout par cnuie,quclcs onclcs CtnJêil. du Roy auoiét fur leur neucule Roy:amp; pourcc que laCourône d’Angleterrcleur élon' gnoit.

-ocr page 965-

g^^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;D E F R o I s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î7J

^plus nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difoicnt,Lc Roy eft ieu ne:amp; ieunes gens il croit.Mieux luy Vaudroif,

'''CUr J| ’■^^^^ luy feroit^dc croire fes onclesfqui ne luy veulent que tout bi^n amp;nbsp;hô-‘iton •? , ^‘^“^^y^uuac d’Angleterrc)que celle poupécJcDucd’Irlande.’quinc

'’æ^^PP’^l^îUy ne fut en bataille. Ainffi fc differoiét lesvns des autres enAngle Ho ^’PP*’'®l®gt;i^ut grandes tribulations: ce que bien eftoitfeu amp;nbsp;cognu en Frâce, {tadd^^^ ^’^PP®*-®*!!®!^^ 1^5 di^lufdits d’y aller à toute leur puiflance, amp;nbsp;y faire vn trefoil f ^^'’^^*®'-*^’autrepart les prélats d'Angl. eftoict en haine Tvn Éôtre l’autre: FAr-Héf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ l’Archeuefque d’I och.f Icql cftoit de ceux de Ncufuillc.Si e-^

W •nP’'°^^®l®5voifîns:niais ils 1'entrchayoiétmortcllcmét:pourtât que le Scig.de H '^'a ^^°'^Ift^egard amp;gouuerncmcr,t de Northombellandeà l’cncontredes Ef- ■^Ce^eiemié U*^j ^^^^^orotedcNorthombcllandcamp;fcsenfanSjracffire Henry amp;nbsp;me.Tire datife eßoita^

i 'P^’'ß^*amp; en telle Seigneurie amp;nbsp;domination l’auoit mis fonfrerel’Archcucf-^7^ Cantor-^(Hs7*’*’^'^'’’®^°1*- Pvndcsgrans duConfeil du Roy, auccqucs le Duc d’Irlande, pj'^y'^^,« 'ov ”?” P^uoir qu’auflitoft que les Angloisfeurent que la venue des François amp;lc ^^,y [^ ^g^^_ I gtdemer de rEfelufe fut rompu amp;nbsp;brifé,il y eut en Angleterre plufieursmurmu- ^Ho» ßjuante n ?^u plufieurs lieux: amp;nbsp;difoient aucuns (qui penfoicnt le malauantque le bien) nous l’a fait rt^ ^ °p euenucsles gransenrreprifesjamp;lcsvaillans bornes d’Angleterre,qui cftoict »tfitre en ce fe y ,**^'^^viuant,amp; fon fils le Prince?Nous foulions aller en France,amp; rebouter ^quot;*‘ L*''.**^®*’’‘^® telle façon quenulncPofoirmettrcen bataille contre nous: amp;,fil fy tt^(lQ°*^*^-^^®*^^^®®®^t.Quclle chofc fut ce du noble RoyEdouard de bône memoi- „^nSt^l^eit P ^îndil arriiiaen Normandie, amp;nbsp;en Conftantin,amp;qu’il palTaparmy le Royaume de /^^ Ed«uard, Hr ^^quot;^^^ '^^ belles batailles ^ les beaux coquefts,qu’il eut furie chemin,il décon- cr le prince de ’îd/'^y ^^ P'°y Philippe, Si toute la puilfancc de France: amp;nbsp;prit, auaut qu’il retour- GaHes^ßnßlt.

ƒ ecc Voyage,la ville de C^is.Ou font les Cheualicrs amp;nbsp;les cnfans en Angleterre ^^ ''tenant,quifaccntla chol^areille? Auflî le Prince deGaIlcs,fils de ce noble Roy, P^tilpas le Roy de France,amp; déconfit fa puilfancc à Poiôbcrs,à peu de gens qu’il a-/cotre le Roy lehan. En ces iours s’eftoit on douté en Angleterre: amp;nbsp;parloir on de 7partoutlc monde, amp;nbsp;delà bonne Chcualcricquiy eftoit: Si maintenant onfen r «icn taire, car ils ne fanent guerroyer, fors que les bourfes aux bonnes gens. A ce ,, ''stous*ppareiiie2.Il n’y a en France qu’vn enfant à Roy:amp;fi nous done tant à fai-Z*! one fes predeceffeurs n’en firent tant: amp;nbsp;encor’ a il môftré grâd courage devenir j^pays.Iln’a pas tenu à luy,fors à ^cs gens, (in a veu,l^têps,que,fi telles apparêces jjj'’ctsamp;dcvaiireaux fulfcnt venues à rEfcIufc,Iebô Roy amp;fes fils les fufsét venus cô-j. ''fca rEfcIufc:amp; maintçnâtlcs Nobles du pays fonttous réiouys,quâd ils n’ont que J, W clu’onleslaiireenpaix.-maispourcenenousiaiirentils pas en paix, n’en repos, j^’^oirde 1 argent. On a veu le temps que les conquefts fe faifoient de ceux de ce pays tance:amp;li ncpayoitonncmaille, ne denier: mais abondoient les biens de France jj^'^P’y^^antque tous eneftoient riches. Ou vont les finances, fi grandes êi figrof-on léue par tailles en cepays,auccqueslcs rentes accouftuméesdu Roy? Il faut ^j*c'l«fe perdent,ou foient emblées. On deuroir fauoÿ; comment le Royaume d’An-^'’crrecftgouucrné,nc lcRoy mené:n’il ne fc peut longucgient tenir, qu’il ne foit feu • 1 ce pays n’eft pas fi riche, ne fi plain de puilfancc, qu’il peuft porter le frais, que le ^y^ünic de France fait,amp; feroit:ou tout le bien de ce monde redonde.Encorc outre, /Ppertbien que nous fommes en ce paySjafFoiblis de fens amp;nbsp;de grâces. Nous foulions ’’'®irtoutes les armes, Si les Confaux qui en France fe faifoient, trois ou quatre mois .’''damain (dont nousypouruoyons amp;nbsp;auifons) mais maintenant nous n’enfauons ''’^dns fauent lesFrâçois tousnoz fecretsamp; noftrecófeil:amp; fi ne fauôÂ]uicncoul-^Mi ferai! feu vn iour (car il y a trayftres couuerts en la compaignie) amp;nbsp;mieux vau-/(iüonle feuft,auât toft,q tard-.car on le pourvoit bié fauoir fi tard,qu’on n’y pour-I^.*^remédier. Ainfi par diuers langages fc diucrfoientles gens en Angleterre, amp;nbsp;auflî ''''Cheualicrs amp;:Efcuycrs,quc Communautez.-tant quelc Royaumeen gifoiten dur ‘^’'ry,amp;cn grand pcril.0r,aprcsralfembIée,quc le Roy d’Angletcrrc,fcs oncles amp;nbsp;fon ®''fdl,auoient fait grandeamp;àgrans coufiages en pluficurslt;naniercs,pourallcramp; quot;quot;edierarencontredu Roy de France amp;nbsp;des François,quideuoicnt par l’Efelufe cn-/''' Angleterre (car Cheualicrs ^ Efcuyers,qui auoient efté mandez, vouloient 'Repayez de leurs gages) fi fut ordonné vn Parlement general en la cité de Londres, '^Noblesamp; des Prelats,amp; des Communautez d’Angleterre:^ principalemêt la cho-

P «0

-ocr page 966-

LE TIERS VOLVME

AffemUée eu feeftoit taillée amp;nbsp;afiîfc pour faire vnc grolfc taille en Angleterre, amp;nbsp;d’y prendre:amp;Ic Rudement^cne fort porterait le foible. Le parlement faioufta: amp;nbsp;vindrentà Weftmonüiertous ceux 'caufè dt”‘l’^^j’ ^^^ veniry dcuoiét,amp; encores plus:car moult en y vindrent(qui point n’y eftoientmâ-^lt;rrand MH^mu ^^^^ pour ouyr des nouuclles.Là fut le Roy,amp; fes deux oncles,mclfirc Aymod amp;nbsp;Iho-‘^eü~di/cord nias. Là furent tous lcsNobles:amp;fut parlemété,amp; dit,qu’onnel?üoitautrcforduRoy en^n^letenc. point de finance, fors quepourfon eftat maintenir bici^fobrcment:amp;quilconucnoit (ce difoicnt ceuxtlc fon Côlcil)qu’on fill vne générale taille parmy le Royaumed An-gleterrc:fi on vouloir que le grand frais amp;lc grand couftagc,qui auoitefté fait généralement pour la doutance du Roy de France amp;nbsp;des François, full payé. Acel’accor-doient ceux de l’Eucfché de Norduich,amp; de l’Archeuefché de Cantgrbic, delà Comté d’Exceftre,de la Comté de Hantóne,dc l’Euefebé de Waruich3amp; de la terreau Cote de Salbcry: pourtant qu’ils fentoiét mieux que ç’auoit efté,que les autres loingtains, amp;nbsp;qu’ils auoient eu plus grand peur, que ceux de Norths ceux de la marche de Galles deBrifto, ne de Cornouaille. Si eftoient les loingtains tous rebelles: amp;difoientjnous [Comme stb f^’^uons nuis veu de noz ennemis venir enceluypays. t A qucllefin mettrons nous outre, amp;nbsp;ferons grcuez? amp;nbsp;fi n’auons riens fait? Ouy, ouy (faifoient les aucuns) quel on q'uoydebour parle àrArchcucfqucd’Yorch(lc Confeil du Roy)amp; au Duc d’Irlandc:quia eufoixan-ferons nous te mille francs du ConneÜable de France, pour la redemption de Ichan deBretaigne. d’auantage, Ccluy argent doit ellre contourné au proffit du Commun d’Angleterre. Quclonpir^ pour nous en le à meffire Symon Burlc, àmeffire Guillaume Helmen, à meflire Thomas Brandy lentic foules? æeffire Robert Trinilicn, à meffire Ichan deBeauchainp;qui ontgouucrnélcRoyamp; c veu me nje- i^oy^mpç. Si ceux rendoient comptes des leuées qu’ils ont faites en Angleterre, ou i co^ft n^a de °” ^® ^®’-’^ faifoit rédre, le menu peuple demourroit en paix: amp;: fi leroiétlcs fraispajez, rien profite? qu’on doit: amp;nbsp;fi auroit on or amp;nbsp;argent affez de de mou ont. Quand ces parollc» ^^ ^“^ ouuertes amp;nbsp;mifes allant, les oncles du Roy en furent gnmdeiucntréiouis. Car ce 01 pour eux principalement qu’on parloir: car tous ceux que i’ay nommez, leur cltoicn trop durs:amp;nepouuoicntricnsauoircnlaCourtdu Roy pour eux.Siaideréta remet-duro^'^d’^n ^''^ ^^^ ^^^ parolcs,amp;,pour entrer en la grâce du peuple,à dire.Ces bônes gensquiam i gleewefontva parlcnt,font bien confeillez,f’ils veulent auoir côpte,amp;,f’ils fe deffendent de nonpayer. letrle murrnu- carvoirement en labourfe du Roy,ou de ceux qui font gouucrné,agrandmnancc. ç-re du commun, tit à petit CCS parollcs fe multipliercnt:amp;: le pcuple,qui fe deffendoit de non efire taille, ne le Royaume auffi,f enhar^iffoit grandement ^c parler:quand ils veirent que les oncles du Roy eftoient de leur accord,amp; leur aidoict à fouflenir,amp;l’Archcucfque de Can

^ torbic,lc Comte de Salbery,lc Comte de Northombellàndc,amp; plufieurs baux Barons d’Angleterrc.Dont fut diffimuléc cede taille: amp;nbsp;fut dit qu’on n’en feroit rien pour celle faifon,jufqucsà la Saind-Michel:qu’on retourneroit. Chcualiers amp;Efcuyers(quicui-doient auoir or amp;nbsp;argent) n’en eurent point: dont ils fe contentèrent trefmal fut le ftoy amp;nbsp;fon Confeil.On les appaifa de ce qu’on peut. Le Confeil fe départit,l’vn fen ailala, i^etraite du roji l'autre çà. Lc Roy ne prit point congé à fes oncles: ne fes oncles à luy. Le Roy fut con r fcillé qu’il fen allaft en la marché de Galles, amp;nbsp;là feteinftvn temps, tant qu autres nou prendrecô^T ^c^^^cs vinflcnt.il refpondi^lclc vucil. Si fe départit de Londres, fans prendre songea défisonclei. nulIy:Sc mena en fa compaignie tout fon Confeil des defrus-nommez:exccpter Arc t Ce refie de ucfquc d’yorch:tqui fen alla arrière enfon pays: dont trop bien luy échcuf.carli eu daufieß four- efté auecques les autres, ie croy qu’on euft fait pareillement de luy, comme ion ht c nsfilenrerurd. tout le^Confcil du Roy: fi-comme ie vous recorderay en l’Hiftoire. Mais audi bien faut il parler de France, comme d’Angleterre: quand la matiere le requiert.

Coffîmenf^peada/.t que le Ce^fjeßable de France (fi plufieurs au tresfdp^tir(il‘igt;i(nt pour aller e» tonglet erre conquérir ‘vides efi chafieaux, le Duc de Frétaient ^^^ china de rompre ce'Vûj/age. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. ixiiit*

QVand la douce faifon d’Efté fut vcnuc,amp; ce ioly mois de May(quel on compta pat ce temps en l’an de grace N oftre-S cigneur mil trois cens quatre vingts amp;nbsp;ept) fomme^deuant. endementiers que lc Ej^ede Lanclaftrc cftoit en Galice, amp;nbsp;qu’il faifoit fes conque es, amp;nbsp;que luy amp;nbsp;le Roy de Portugal à tout grand' puiffance cheuauchoit en Caftillc,amp; que nul ne leur alloit au-dcuant,fordonnoicnt en France (fi-comme ic vousaye^de lus dit)lc Conncftable de France d’vn cofté, amp;nbsp;le Comte de Sainôt-Pofile Sire de Coucy, amp;nbsp;meffire Ichan de Vienne, d’autre (l’vn à l’Entriguier en Brctaignc,amp; les autresa Herfleu

-ocr page 967-

r

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;17^

^crÖeu en Normandie) pour aller en celle faifon en Angleterre, là mener iufques à 51mille^Hommes-d’armeSjamp; deux mille Arbaleftiers3amp;: fix mille gros varlets.Si eftoit adonné que nul ne deuoit paffer la mer^ n’entrer en ce voyage; fil n’eftoit armé de '®ütcs armes, pourueu de viuresamp;dc pourueances pour trois mois, amp;nbsp;toute fleurde §'ns-darmcs,amp; pouAeu de foin amp;nbsp;d auoinc pour les cheuaux:amp; auoict ces ScigneurSj ’1'**Capitaines en eftoient, amp;nbsp;fouuerains de faire ce voyage, vn certain iour concordé ^mbl^quand ils fc departiroicnt: amp;nbsp;deuoicnt prendre terre en d^iix ports en An-otterre,àDouuresamp; à Orncllc:amp;approchoit grandement le iour,qu’ils deuoienteftre 1 fürs naucs:amp;,fi comme ilauoitcftéfait amp;nbsp;ordonné en la faifon paffée à l’Efclufe que ^‘cruiteursdes^eigneursfaifoient leurs pourueâces de charger toute chofc qui leur ^«tenoitamp; pouuoic eftre ncceffaire, ainfi faifoient ils pareillement à Herfleu en oimandic amp;nbsp;à l’Entriguier en Bretaigne : amp;: eftoient ià payez, pour quinze iours, les . fis-darmes, que le Sire de Saind-PolS«: l’Admirai deuoient mener outremer: mais j^ wient encores en leurs hoftcls:fors les lointains des haurcs:qui venoicnt tout bcl-®fnt,5f approchoient Normâdie.Ccs paffages pour certain eftoient fi affcrmcz,que ftecuidoit qu’ils deuffent rompre. Au (fi ne rompirent ils pas par les Capitaines:qui ®gt;entélcusSt ordonnez: mais fe rompirent par vnc autre manière merueilleufe, qui ''tcnßrctaignc:dc laquelle le Roy de France amp;nbsp;fon Confeil furent durement cour-J'^pour celle faifon: mais amender ne le peurent : amp;nbsp;le leur conuint porter fit difli-'*‘ffbellemcntamp; fagemcnt:car il n’eftoit pas heure de l’amender. Auffi quelques au-5nouuellcs des parties d’Allemaignc vindrcntau Roy de France amp;nbsp;à fon Confeil, quot;ftn vneraefme Îaifon.-defqucllcs ic vous feray mention,quand le temps amp;nbsp;lieu fera: f^’'snous parlerons de celles de Bretaigne, auantque de celles d’Allemaigne: car ce f ^^■itlcsprcmicres,amp; les plus mal-prifes:quoy que les autres couftaffent plus. Siic di-%Ain(i,amp; ainfi auint en cîïWnpSjûns ouurir ne déclarer la matiere (qui fut grande ‘ ®*gt;C)horriblc,amp; bien taillée d’aller mallem et) ce fcroit t Cronique,non pas Hiftoirc. , /le„te„^ i^'cnpaireroy-icbien,fi ie vouloyc.Or ne m’en vucil-ie pas pafl'er,quc ic ne deelaire emni^ueL .^’cfaiâ: au cas que Dieu par fa grace m’en a donné le fens, le temps, amp;nbsp;la mémoire, touchefimmai floifir de croniqueramp; hiftorier au long de la matiere. V ous fauez(felon qu’il eft con- rement la cher j'’'*cnplüflcurs lieux cy-deflus, en cefte Hiftoire) comment meffire lehan de Mont-/« posées par quot;f^ (qui eftoit nômé Duc de Bretaigne: amp;:voiremétreftoitilpar conqucft,amp; non pas thacun^çr' p droite ligne) auoit toufiours à fon loyal poyuoir, foi^enn la querelle, la guerre, amp;nbsp;^quot;ûondu Roy d'Angleterre Sé de*fes enfans, à l’encontre du Roy de France amp;nbsp;des Unûtw‘^^ ^’’'’Çois: amp;nbsp;bien y eut caufe, au voir dire,qu’il fuft de leur partie; car ils luy auoient fait ^’ jamp;'trrc:;nc fans leur aide n’euft rien fait n’exploité, ne deuant Aulroy, n’ailleurs.

D^por fanez vous encores qu’il eft eferit amp;nbsp;contenu, icy deffus, en cefte Hiftoire, com-’''dc Duc de Bretaigne nepeutfaire fa volonté des Nobles de fon pays, delà greife ^f partie, ne des bonnes-villes: amp;nbsp;cfpecialcment de meflire Bertrand du Clefquin ^'commcilvcfquiOdcmeflire Oliuicr de Cliffon, Conneftable de France, du Sci-, ®fdc Laual, du Seigneur de Beaumanoir, du Seigneur de Rais, du Seigneur de Di-i^,du Vicomte de Rohan,amp; du Seigneur de RochStort: amp;nbsp;là,ou ces Barons fc vcu-pffneiiner, toute Bretaigne fencline. Bien veulent eftr?auccques leur Seigneur amp;nbsp;* ijJJ’^Contre tout homme,exccptée la couronne de France; amp;nbsp;fâchez vcritableraét que Ij 'piiisveoir,n’iinagincr par nulle voyc,qucles Bretós n’ayentgardé principalement jj®®ncur de France: amp;nbsp;on le peut veoir elerement, qui lit, icy deffus, cefte Hiftoire. Freifartprotêt 3 que Ion ne die pas que i’aye cfté corrompu parla faneur, que i’aye eue auTiomteA f^^fpetet de: jçvdeBloisfquilaraefitfiirc,amp; qui bien m’cnapayé,tantqueicm’en c^ntcnte)pour j,|^filfutneueuduvray Duc de Bretaigne, amp;nbsp;fi prochain, que fils au Comte Loysde *quot;** ji,j'^’^®’^®§®’^”’^‘*'^Saind-CharlcsdeBlois:qui,tantquilvcfquit,futDucde Brctai-|j; ^^^ ^^^^ d,'' ^^f^V vrayement: carie n’en vueil parler, fors à la vérité, amp;nbsp;aller parmy le tren- auxeha. ^Z2. j(’®f?ans coulourcrl’vn ne rautretamp;auflt le gentil Prince amp;nbsp;Comte,quirHiftoircmc ^14.^26. o-|ig^'^^^^us,ncvoufîft point queie là fifle autrement que vraye. A retourner au pro- 3^9-‘igt;^prem. i^i^pous fauez que, t quand le Duc Ichan de Bretaigne veit qu’il ne pounoit faire fa vo- ‘quot;°^'*- ^ ‘‘“^ i,(L^® ^^5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cl eux grandement,amp; quedcfailt;ftî!snelepréfiffentamp;me- ^^‘^^ ^ 44-

, ^enlaprifon du Roy de France. Si fe départit de Bretaigne: St emmena en An- ** ^■’’* ’^‘*^ j^^fte tout Ion hoftel, amp;nbsp;fa femme. Madame lehanne de Hollande, fillequi futiadis 7e7partk^^

^bon Chcualicr meflire Thomas de Hollande, aufli qui eftoit feruiteur du Roy tez^^

-ocr page 968-

LE TIERS VOLVME


17S

Richard d’Angleterre: amp;nbsp;làfetintvne efpace de temps: amp;: puis vint en Flandres, ddez ComrTd^ ^ ^^*^ Comte Loys (qui cftoitfon coufin germain) lequel fe tint delezluy,plusd vnanSé üloh^Iforf et dcmy:amp; en la fin fon pays le remanda:amp; par bon accord il y alla.EncorcSjluy reuenuà f^mseaufi. celle fois au pays de BretaigneJes aucunes villes luy eftoient elofes, amp;nbsp;rebelles: cfpc-cialcment la cité de Nantes: mais tous les Barons,les Cheualiet^amp; les Prélats eftoient de fon accord: exceptez les Barons cy-deflus nommez.^Or, pour auoir la Seigneurie^ obeyfiancc d’eu», amp;nbsp;par le moyen aulfi de plufieurs de ces citez amp;nbsp;bonnes-villes(quiry afrentircnt,pour donner cremeur au Roy de France amp;nbsp;à Ion Confeil: car on les vouloit prelTcr en fubfides amp;nbsp;en aides,fi-comme on fait en France amp;nbsp;en Picardic:amp; nullement •}■ ^Hx chap, il ne l’euft fouffert, ne fon pays aulfi) il manda t au Roy d’Angleterre, amp;nbsp;à (on Confeil, 5 0. cr 51. du confort amp;nbsp;aide de Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers, amp;nbsp;leur fignifia amp;nbsp;certifia ainfi, que là ou 2. rsl-c^tuß je Roy d’Angletcrre,ourvn defes oncles,voudroit venir en Bretaigne,atoutvnepuif-■^ues au chap. ß^^^^^ de Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers,il trouueroit le pays tout ouuert,amp; tout appareillé i.C^apres. p^^j. eux receuoir amp;nbsp;recueillir. LeRoy d’Angleterreamp;toutfon Confeilfurenttousré-iouys de ces nouuelles;amp; leur femblcrent moult bónes: amp;nbsp;ne pouuoient mieux exploiter, que delàcnuoyer (puis queBretaigne leur feroit appareillée) ne leur guerreedre plus belle. Si enuoyerent le Comte de Bouquinguam, à tout quatre mille Homnies-d’armcs,amp; huit mille Archers: lefquels arriuerent à Calais: amp;nbsp;paderentparmy leRoyau me de France:amp; ne trouuerent à qui parler(fi-comme il eft cy- deuant contenu)5ûfine demandoient ils que la bataille. Si vindrent en Bretaigne: St cuiderenttrouucrlcpîys ouuert amp;nbsp;appareillé,pour eux receuoir amp;nbsp;aifer amp;nbsp;r efrefehir (car,au voir dire,ils auoicnt fait vn long voyagc)mais ils trouuerenttoutle contraire: carie Duc deBretaignefutiI mené de fes gcs,6efi fagemet traittt,qu’ó l’apaifa au ieune royCharles,de Fr.Carauroy Charles fon pcrc,ne l’euft on point appaifé:trop le havpitlamp;le Duc de Bourgôgne(9^^ pour ce téps auoit vne partie du gouuernemêt du royaume deFracc)luy aidagrà^cmet à faire fa paix:car il en cftoit traittéamp;pric de fa ferne Madame deBourgogne,quiyæ'1^ grand’peine, pour la caufc de ce que le Duc de Bretaigne luy cftoit dclignagefi prochain. Si conuint qu’il deftailliftaux Angloisdetousfcsconuenans:carilncleurcn peut nuis tenir, n’accomplir: ny ne feroit iamais que Bretons quittementferendirent au Roy d’Angleterre, pour guerroyer le Royaume de France. Oncques n eurenr cede opiniomne ià n’aurontSi conuint les Anglois l’Yuer eux loger en la marche deVcnnes, amp;: receuoir amp;nbsp;prendre tantlt;cpouretftz, qu’onegues tant n’en eurentpourvne foiu^î par efpecial,les chenaux mouroient tous de faim amp;nbsp;de poureté:amp; fe departirét deBre-^ taigne fur le temps d’Efté,fi mauxeontens du Duc de Bretaigne,que plus ne pouuoient: amp;cfpecialcmcnt le Comte de Bouquinguam amp;lcs Barons d’Angleterre,quieftomquot;^ en fa compaignic:amp;,eux retournez en Angleterre,!^ en firent grans plaintes au RoyA' au Duc de Lanclaftre,amp;: à fon Confeil:amp;: fut deuifé amp;nbsp;ordoné qu’on dcliurcroitlch»“ de Bretaigne:amp; fameneroict Anglois à puilTance en Bretaignc,pour guerroyer le Duc de Brcraignc:amp; difoient Anglois,Meffire lehan de Montfort fait bien que nous Ipuons mis en la Seigneurie amp;nbsp;pofleflion de la Duché de Bretaigne (car fans nous il n’y fuR*^' t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mais venu) amp;: il nous aioi^ de ce tour, qu’il nous a fait trauaillernoz corps, amp;î^æ^^’'

ny/aUe lÆcr noz gens, amp;nbsp;faire defpcndre l’argent du Roy. C’eftfiien dit, dirent ils. Hfautqucnous ^tremQt'*‘ ^^^ montrons qu’il a mcifait. Au fort,nous ne nous en pouuons mieux vengehQ“® liurer fon auerfaire partic,amp; le mener en Bretaignc:car tout le pays luy dcliurera,yillcs, citcz,chafteaux,amp; fortreftes: amp;nbsp;boutera l’autre hors: qui nous a ainfi trompez. Silurent tousd* n général accord: fe lehan deBretaignefutamené en laprefcnceduroy,^'des • Seigneurs: ÿ luy fut dit qu’on le feroit Duc de Bretaigne, amp;nbsp;luy feroit recouure tout * l’héritage de Bretaigne,amp; auroit à femme Madame Phelippe de Lanclaftre:mais queh

Duché de Bretaigne voufift tenir en foy amp;nbsp;hommage, amp;nbsp;la rcleucr du Roy d’Angleterre. Laquelle chofe il ne voulut faire. La Dame, la fille du Duc,euft il bié pris par Haria-ge: mais qu’il cuftiuré contre la couronne de France, il ne l’euft iamais fait, pour dc-t A« chap.^o. mourer en prifon autant qu'il y auoit efté,ou toute fa vie. Quand on veit cc,fi ferefroi-dupref. roLM dit OU dcluy faire grac^-. amp;nbsp;fut rcnuoyé en la garde de mclfirelehan d’Auberthicourt;

contenu cy-deflus en ccfteHiftoirc,t. Ordeuezvous fauoirqueiay Xfo ïrt\our ^^’^ ^^ toutes ces chofes narration , pour les incidences quif en pourfuiuirent, ceiuy ai/dno- Q^i’ou vcit apparoir, de par Ic Duc de Bretaigne , au pays de Bretaigne: car le Duch-«ww» lehan. uoitbien,amp;f’cn apperceuoitaflez,qu’il cftoit grandement hors de la grace des Nobles Seigneurs

-ocr page 969-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ly^

Seigneurs d Angleterre,^ de la Communauté aufri:amp; venoiêt félon fon imagination, “mechefamp;lcs haines,pour le voyage,que le Comte de Bouquinguam amp;nbsp;les Anglois soient tait en France: dont ils cftoient defeendus en Bretaignc:amp;:,quand ils furent là, •’Strouucrcnttoutlecótraire:au Duc,de ce qu’il leur auoit promis par-auant.Si neluy 'icriuonplus ledit Rd^,ne fes onclcs,amiablement,ncclcrcment: ainfi comme ils a-•Mentfait parplufieurs fois,amp;Mr cfpecial auant que le voyage du Comte de Bouquin-^mlcfittepJrance.Encorcs fut il en doutc,plus grande que deuam^uand il vcit re-'’’irner en Brctaignc, amp;nbsp;deliuré de tous procès d’Angleterre, lehan de Brctaignc: amp;nbsp;Moit,amp;difoit enfoy-mefme3que les Anglois l’auoienc fait, pour le contrarier. Si fa- Machmatten. ’'IslcDucdvnn'^rucillcux auis:amp; getrafon imagination furce,qu'à toutes feschofes ‘[^^‘^‘^‘^^^’rt~ ''pouruoyeroitdc remede, amp;nbsp;radreccroit les chofes en bon poind: £lt; feroit tant cou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;®

Hcmentjque les Anglois luy enkuroicnt grc.Caril lauoit bien que 1 home du mon- ^^jß* ^^^^ ^'ißue les Anglois hayoient d doutoient le plus, c’eftoit meffire Oliuicr de Cliffon, cuiderß remet '^»neftabte de France; car, au vray dire, metfire Oliuicr de Cliffon ne faifoit ne nuid treen^racedes quot;'’ourjque fontillier comment il peuft fortir côtraire amp;nbsp;dommage aux Anglois.-ev'ft’ar- ^»ßnis, er ^^tdcrEfcliifc,.voirenient l’auoit il gettee, auifee, amp;nbsp;commencée: amp;nbsp;fi cftoit condui- principalement ^quot;’deceftCjCjui fe faifoit à FIerfleii,ôt par l’Entriguier.Si dit le Duc en foy-mefme,que, f^^^ß vender. J'’yrconiplaire aux Anglois,amp;retourner en leur grace,amp; leur monftrer qu’au fort il ne ^'‘Wpas trop grand compte de l’amour, ne de la grace des François, il romproitamp; quot;feroitleurvoyagc.Nonpas qu’il deuftàfesgens deffendre,necommadcr:fur la peilde perdre leurs heritages que nul n’allaft en Angleterre, cela ne feroit il point: car il ^weroittrop clercment que la guerre feroit ficnne, amp;nbsp;les affaires fiens. Nenny. II ’'‘''!o!touurcramp;faire ces befongnes plus couuertement: amp;nbsp;difoit il, enfon imagina-'’'’queplus honnorablcmcn^^ à fon honneur nepouuoit cceftre: mais il vouloir, amp;nbsp;^®cnoit,qu’il Lift fait ores,ou ïamais.Si prendroit le Conncftablc de France: amp;nbsp;l’oc-^®!t,ou feroit noyer: amp;nbsp;les Anglois luy en fauroient bon gré (car ils le hayoient) amp;: '‘quot;Toit à faire qu’à fon lignage:lcquel n’efioit pas puiflant pour luy faire guerre; carie 7ncftablen'auûitquc deux fillcs:dontlchan de Brctaignc auoit rvne,amp;lcfils duVi-'^'deRohan rautre:§e contre eux fe cheuiroit-il bien,amp; contre tout fon lignage.il n’y ’'‘quot;’it mort qu’vu Baron (mais qu’il fuft mort) amp;nbsp;nul n’en leucroit guerre.

^gt;»i»ie»t le Duc de l^retaigne manda /cas Sarons d^ Cheue^ers de fin paysponr efire att (Surfin à rennes: amp;nbsp;eetnment il i^tint prifi^niey,en fin chaßel de 1’Ermine^ le

Cenneßable de Clißen^ (ß le Sire de Beaumanoir, au grand danger de leurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

vies.

C H H P. L X V.

P «ße imagination,que ie vous dy,fc fonda 52 arrefta le Duc de Brctaignc du tout; Hpour venir à fon entente, il f en vint à Venues, amp;nbsp;y fît affcmblcr vn grand Parle-de Barons amp;: Chcualiers de Brctaignc;amp; les pria nrouit doucement, par fes let-;M“etousy veinflent: amp;nbsp;par cfpecial il pria moult affcôtueufement le Conncftablc f^wee qu’il vint, amp;nbsp;qu’il n’y voufiÛ point faillir: car il l’y verrolt plus volontiers,que i, ^dcsâutres.LcConneftablencfcutoncquesne voulut,i^n excufer:car,pourceque * ‘'y^cdeBretaigneeftoitfon Seigneur natureljilvouioit bien eftre en fa grace.Sivint nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, j[pocs!amp; aulïi firent grand’ foilon de Barons de Brctaignc.Le Parlement fi fut fi grâd ^^'^ p^y^^^^Z ®*'ggt;amp;de plufieurs chofes, qui touchoient au Duc amp;nbsp;au pays, fans riens au monde ^, rennes, at~ deuoit faire en Angleterre: Sr ne vouloir paslcDucmonftrcr tiltré pwfi Vdcnleuft ricn:mais f en couurit amp;nbsp;diflîmula. Le Parlement fait dedans la cité Sc Vé- prife,par ledu£ 5amp;auchaftcl qu’on dit à la Mote,lc Duc donna à difnertrclgrandeme«t auxBarôs ^® ^retai^e. ®^îtaigne: amp;nbsp;les tint en foulas amp;nbsp;en parollcs amoureufes,iufqucs a la nuiét: qu’ils fen ®'gt;;nercnt en leurs hoftcls au bourg,hors de la cité.Le Conncftablc dcFrance,ponr ''’'’’plaire aux Chcualiers amp;nbsp;aux Efcuyers de Brctaignc,amp; pource aulfi qu’il y cftoit te-^^duyfembloit,fit prier au lendemain en fon nom,de donner à tous les Chcualiers, ^'fieftoientjà difner. Aucuns y vindrent: amp;nbsp;aucuns fen retournèrent à leurs hoftcls, ^'’’prendre congé à leurs fcmrncs,ou àleurs pcres: car c’eftoi^’intention du Conne-* «le, queluy party de là, il f’en iroit tout droit à fa nauire, qui Fattendoit à l’Entri- . nbsp;nbsp;nbsp;.

'K amp;nbsp;tout ce fauoit bien le Duc de Brctaignc, mais nul mot n’en auoit fonné: pour- p^j^ ^^ r^^ j^'*qu il ne vouloir point monftrer qu’il en fen ft riens. Or fut ce difner finy: auquel fut contraire dT‘ S’dgneur partie des Barons dcBretaigne. Droit fur la fin vint le Duc:amp; t f embattit l’auteur.

-ocr page 970-

LE TIERS V O L V M E


Î §0


Clijfon, c.7quot; äit~ tres i/eoir ßn Cbaßeau de I’Ermtne.

fur eux moult amoureufement, par fcmblant: mais il fauoit bien quelle chofeil audit dedans Ic cuc«r:amp; penfoit: amp;nbsp;nul ne le pounoit fauoir;fors ceux,à quiil fen eftoitfecret tement découiicrt.Quand il fut entré en fhoftcl du ConncRable, amp;nbsp;qu'on dit,vctzcj^ Monfeigneur le Duc,tous fcleucrentfce futraifon) amp;nbsp;le recueillirent doucemennain i que on doit recueillir fon Seigneur .11 facompaigna amp;: humiliS grandement enuers eux amp;nbsp;faflit entre eux amp;: but amp;nbsp;mangea ainfi que par arq^ur amp;nbsp;par grand compaignie. leur monftra plut grand femblant d’amour qu’il n’auoit oneques fait: amp;nbsp;leur dit, BcjrX Seigneurs, mes amis amp;nbsp;mes compaignons Dieu vous conduye à l’aller, amp;àioye retour ner:amp;r vous doint ioyc de faire telle chofe en armes, qu’elle vous plaife amp;nbsp;qu elle vous vaille. Ils refpondirent tous,MonfeigneurDieu le vous puilfe rcndr^amp;grandement c contenterét de luy,dc ce qu’humblcmct il les cftoit venu veoir,amp; prendre cogea eux. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vous dcuczfauoirqu’alfez près de Vennes le Duc de Bretaigne pour ces ioursfailo*

faire vn chaftcl,trcsbel amp;nbsp;tresfort(lcquel chaftcl on appelle l’Erminc) amp;eftoit prefque tout fait. Luy(qui vouloir attraper le Conncftable la dedans dit ainfi au Connclb' bleau Seigneur de Beaumanoir,amp; à aucuns Seigneurs amp;nbsp;Barons, qui là eftoy-ent. Beaux Seigneurs , ic vous prie , àvoftre département, que vous vueillez venir veoir mon chaftel de l’Ermine: fi verrez comment ie fay fait ouurer, amp;fay encores. Tous !uy accordèrent: car, par femblant il cftoit là venu entre eux fi araoureufement, Le DuedeBre- qy’jjs nypenfoient que tout bien: ne iamais ncluy enflent refufé. Si montèrent tous2 teigne meine nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laplus grandepartie: amp;fenallèrent auccques leDuc,au chafteldelErminc

Quand le Duc,le Conncftable,lc Sire de Laual,amp; le Sire de Beau manoir,à' aucuns autres Cheuaiiers,furent venus au chaftel,iis dcfcc nd i rent de leurs ch en aux: amp;nbsp;mirent dedans. Le Duc par la main les mena de chambre en charobrejamp; d’edificeen cdmee, deuant lecelier:amp;iesfit boire.Quand ils eurent fait I^^urJc Ducfen vintfiith ^^i-ftrelfe tour: amp;nbsp;farrefta à l’entrée dcrhuis:amp; ditau Conncftable, Meftire 01iuicr,unya homme deçà la mer, qui mieux fccognoifle en ouurage demaflbnnerie,qucvous tai-tes.Ic vous prie, beau Sire, que montez là fus: fi me faurez à dire comment ileft edine. Le Cennelt nbsp;nbsp;^ ’^ cft bien,il demourraainfi.S’il cft mal,ielcferay amender. Le Conncftablc(quinw

iecli^nrete- ^^^^^ n’y pcnfoit)dit,Monfeigneur,Volontiers i’iray. Or allez deuanr,Monfeigneur,ditil nuprifennier au Duc.N on feray,dit le Duc, Allez tout feul.Ie parlcray icy vn petiqentauis que vous par le Duc de irez,au Seigneur de Laual. Le Conncftable (qui fc vouloir dehurer) entra dedans; amp;nbsp;Bretaigne, en monta les dcgrcz.Quand iWut mont4amont,amp;jl eut pafle le premier eftage, il y au oit Jmehaßea» de gens en embufehe en vnc chambre: qui onurirent l’huis. Les autres vindrent fermer ^amp;,' ^ l’huis de deflrous:amp;lcs autres fauanccrent(qui cftoient tous armez,Sf qui fauoicntbicu quelle chofeils deuoient faire) amp;nbsp;vindrent furie Conncftable. Encores enyauoitilr“ haut en vnc chambre,furle pauement. Là fut le Conncftable de France endos,amp;pfl$ d’eàx,amp; tiré en vue chambre,amp; enferré en trois paires de fers: amp;nbsp;luy dirent ceux,quilc prirent amp;nbsp;l’cnfcrrerent,Monfeigneur, pardónez nous ce que nous faifons:carilnous le faut faire. Ainfi nous cft il enioint amp;nbsp;commandé de Monfeigneur de Bretaigne-'o^ Conncftable fut ébahy à celllt;^heurc,cc ne fut pas merucille.Bien fe deuoit énieruciHer • le Conncftable de ce, quj^uyeftoitauenu. Car depuis que les haines montèrent entre le Duc de Bretaigne amp;luy,pour lettres que le Duc luy referiuift,pour priercquilluy ne fift Eure,pour faufeonduit d’aller ne de retourner qu’il luy voufift oneques enuoycr, le Conncftable de France n’eftoit voulu venir en la prefence du Duc:n’il nefy eftoit olé fier,n’^ffeurer (or y cft il maintenant venu: dont il fc vcoit en dur party) caril Icntoit le Duc mcrucilleux, amp;nbsp;haineux fur luy: Schien luy monftra. Quand leSire de Laual(qui • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cftoit bas àel’entrée de l’huis de la tour) ouytamp;veitl’huis delà tourclosalencontte

d’cux,toutlefàngluy cômençaà frémir:amp; entra en grand foufpeçon defonbeaufrere;

amp; regarda fur le Duc:qui deuint plus verd,qu’vue fuille. Adonc cpgnut il bicUjSt fentit, que la chofe alloit mallement. Si dit,Ha,Monfeigneur, pour Dieu mercy. Que voulez vous faire ? N’ayez nulle malle volonté fur beau frcrele Conncftable. Sire de Laual, montez àcheuabSevous partezd’icy,vous vous enpouuez bien allcr;fivousvoulez.Ie, fay bien quei’ay à faii^.Monfcigncur (rcfponditle Sire de Laual)iamaisie ne partiray fans mon beau frere le Conncftable. A ces mots entra,amp; vint en la prefence du Duc,lc Sire deBeaumanoir (que IcDuc hayoit grandement)amp;demandoitaulfileConncftable. Le Duc vint contre luy, en tirant fa dague: amp;nbsp;dit, Beaumanoir, veux tu efireau pomade ton maiftre ? Monfeigneur (dit le Sire de Beaumanoir) ie croy que mon mai-lire foie

-ocr page 971-

DE FROISSART.


i8î


(lrefoitbicn.Ettoutcsfois(clit IeDuc)ic te demande fc tu veux cHre aînfi.Ouy,Monfci-gncur,dit il.Adonc trayt le Duc fa dague.•amp; la prit par la poitc:amp; dit, Or ça,ça,Bcau-tnanoir(puisquetuveuxeftrcainfi)il tefaut creuervn œil. Le Sire debeaumanoir Voit bien que la chofe^lloit mahear le Duc cftoit plus verd, qu’vne fueille.

Siferaeitàvngcnoil deuant luy:amp; luy dit,Monfcigneur, ic tien tant de bien Ardeno-WdTecnvouSjquCjfilplaift à Bien, vous ne nous ferez que droit: car nous fommesen '’oftrcmercy;8irparbonnc compaigniejamp;r à voUre requefte amp;nbsp;prière,tommes nous icy '^ni)s,Sinc vous déshonorez pas,pour accomplir aucune folle volonté: fc vous l’a uez ‘Urvous:car ilenferoit trop grand’ nouucllc. Or va,va,dit le Duc. Tu n’auras ne pis ne ®gt;tux,queluy.Affoncquesfutil mené en vne chambre, de ceux qui eftoient ordonnez Lettre Je Beau pourcefairc:amp;fenferrerent de trois paires de fers. S’il fut ébahy,il y eut bien caufe:car retenu “fcntonqucleDucne l’aimoit qu’vu petit: ncleConnclfablcauffi. Sinen poiiuoiril^'^^”quot;'quot;quot;^ Wautre chofe. Les nouuellcs f épandireut au chaftel, amp;: en la ville,que le Connelfa-^^^ j^ dißen “‘CdcFranccamp;leSirc de Beaumanoir eftoient retenus, amp;nbsp;le Sire de Laual: maisill’cn py [g p^fg ßg Pouuoit partir,quand il vouloit:car le Duc ne luy demandoit riens.Dont furet les gens Brerai^ne. 7^amp;cmcrucillcz. Il y eut bien caufc. Car tous difoient quelcDucicsfcroit mou-quot;^wilauoit trop mortelle haine fur eux.Là cftoit blafmé le Duc grandemét des Che-ânersamp;Efcuyers,aufqueIs les nouuellcs en vindrent: amp;nbsp;difoient, Oneques h grand’ quot;fïinc ne fut en Prince, comme ellecft maintenant au Duc deßretaigne. 11 a prié le ^Wftabled’aller difnerauecques luy:amp; il y eft alIé.Sur ce il l’eft venu veoirà fon ho-'Samp;abeu de fon vin, amp;nbsp;l'a prié d’aller veoir fes f ouur3ges:amp;puis l’a retenu:on n’ouit t ^‘^quot;'‘ff ^’^^ücsparler de la caufe pareille. Et qu’en penfe le Duc.a faire? lieft entièrement ^n-L^^^^^” ^^ ■’'?'«:amp; ne fut iamais homme plus deshonnoré: n’on n’aura iamais fiance en nul haut ^„^,^ ^uel^ues ^'’cepuis que le Duc a aint«wcu,A',par voyes obliques d fallaces, amené ces preu_ motsk l'entent [j‘’oinmcsamp;vaillanshommes veoirfou chaftel amp;nbsp;puisles a ainfi deceus, Q_ucdira le (eJeTAuteur. ^y*!« France, quand il faura les nouuellcs? veez là fon voyage rompu Si^brifé. 0nc_ ^''sfigrandniauuaiftié ne futpourpenfee. Orcs monftrcrail ce, qu’il auoitau cueur^ j^^’'propos.Eftilnul,qui veift oneques auenir en Breraignc,n’ailleurs:Ia caufcpareil-

' SivnpqjitChcualicrauoitcefair, il feroit deshonnoré. En qui doit on, ne peut on /J'fîncc, fors en nbsp;nbsp;nbsp;Seigneur? amp;rle Seigneur doit adrecer les gcns,amp;: les tenir en

lj'‘'tamp;eniuftice.QuT jrendracorredion decefait?necmieft taillé du prendre,fors le ^HePrance? OrmonftreleDucdeßretaigffetoutapertementqu’ileft Anglois, amp;: ^'hcutfoufteniramp;porter l’opinion du Roy d’Angleterre: quand il brife ainfi le tait nbsp;nbsp;^

j'^gc de l’année de mer. (^e deuroient faire maintenant Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers 1 '''signe, aufqucls les nouuellcs viendront? Ils fe deuroient haftiuement partir de ,''nobels, amp;nbsp;venir mettre le fiege deuant l’Ermine,amp; endorre le Duc là dedans, amp;nbsp;(j^ isircqu’ilfuftptjs^tijQrtou vif,amp;le mcncr(ainfi comme vn faux Prince amp;nbsp;déloyal) l^''''''dcRoydcFrance,amp;leluy rendre. Ainfi difoient Cheualiers amp;: Efcuyers,qui en ij^^srche de Vennes eftoient, amp;nbsp;quiaucc les Seigneurs à ce Parlement eftoient, amp;a-P '^'îfté:amp; faifoient grand’ doute que le Duc ne le fifè mourir. Et les autres difoient, j^p^^de Laual eft demouréauec luy. Il ne le fouflfriroit finement. Il eft bien fi fagc • (j^Pnident,quc(vueille3Ounon)iladreccralcDuc en fes befongnes.Etvoircmcntl’a-^''ra il à fon pouuoir:carficen’euft ilefté, iln’cft nulle doute que le Conneftable mort en la nuid: amp;euft il eu millevies. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

^o^tntHt le S ire de Lanal fit tant enuers le Due de Bretaigne, ejue le ConneJlable nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

fixait deliuréy moyennant arojfiefemme de deniers^^^ ^^ ^^^ mettant qnelqUesfeen-

^‘^^laces entre mains. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. lXVi.

j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f te crty ^u d

Q^ doit bien croire ôrpenfer que me (Tire Ohuier de Clifton n’eftoit pas à fon aife: Xw«f, quHe b I^andil fe veit ainfi pris Rattrapé, amp;: enferré de trois paires de fers, amp;nbsp;gardé de Connefta-1 'fente homracs:qui ne fauoient dequoy le rcconfortcr:car ils ne pouuoient Guoir blc fe bou-dj. , ^^'iquot; Seigneur. En foy-mefme il fe comptoir tout nfort: ne nulle cfperance foitamp;. en-^^''^iriufqucx jy lendemain il n’auoit:carilfe t buffoit moult fort: amp;nbsp;à bonne caufe: flohdetl'pic 'tt^ k ^'^ ^°'^ ^^ ^quot;'’ ^^ff^ff^î^i mis fur les carreaux:vne fois vouloir le Duc qu’on luy ^ ^ ^^^lïm j)^^ '“dtlatcftc : amp;nbsp;l’autre fois vouloir qu’on le noyaft:amp; de l’vnc de ces morts briéue-ƒ^^^yJ,y i^^gÇ^ quot;'dfuftfinyifi cen’euft efté le Sire de Laual.Mais quadil ouytle comandement du doutoit.

-ocr page 972-

183 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVMÊ

Duc,il fc getta deuant luy, en plorant moult tendrement,amp; ioingnant les mains: amp;nbsp;luy dit,Ha,Môfcigneur,pour Dieu mercy. Auifez vous, N’vfez point par telle cruautéjfuf beau-frerc le C0ncftablc.il ne peut auoir defleruy m orr.Par voftre grace vueillcz moy dire qui vous meut à prefent d’eftre fi courageufement courroucé enuers luy:amp;ic vous iurc que le méfait, qu’il vous afait,ie luy feray du corps amp;nbsp;des biens fi grandementa-mender,ou moy^our luy,ou nous deux tous cnfcmble^uc vous en oferez dire, ne iu-ger. Monfeigneur, fouuienne vous, pour Dieu, comment de ieunefie vous fuites com-paignons ealèmble,amp;: nourris tons deux en vn hoftcl,aucc leDuc de Lanclaftre:qui fut rly auoit nbsp;nbsp;ftioyal amp;nbsp;fi gentil Prince, qu’oneques t fiIoyal,ncfigcntil,ncnafquir,quclcDucdc

Lanclaftrc ne le fuft autant ou plus. Monfeigneur, pour Dieu mercy? Souuicnne vous le fins ne pou- Comment de ce tcmps,auant qu il euft fa paix auecqucs le Roy de France, il vous leruit uoit hieporter, toufioursloyaument.il vous aida à rccouurer voftre hcritage:vous aueztoufiourstrou ué en luy bon confort amp;nbsp;bon confcil. Sevous eftes en prefent meuamp;informé fur luy autrement que par raifon, il n’a pas defleruy mort. Sire de Laual (refpondit IcDucJlaif fez moy faire ma volonté. Car ClilTon m’a tant de fois courroucé, que maintenant il - eft heure que ie luy monftrc:amp; partez vous d’icy. le ne vous demande riens. Lailfez

^^°y ^^“'^ ™® cruauté : carie vueil qu’il meure. Haa, Monfeigneur, pourDieu mercy, Seigneur de La difoit le Site dc Laual.Rcfrcnez vous,amp; amoderez vn petit voftre courage, amp;nbsp;regardez ualau Ducde àraifon. S'il eftoitainfi que vous le fiflicz mourir, oncques Prince ne fut fi deshonno-Sretai^ne,cau- ré, que VOUS feriez:nil n’y auroit en Brctaigne Chcualicr n’Efcuycr,cité,ne chaftcl, /èdelafauucté ne bonne-ville, ny homme nul,qui ne vous hayftàmort,amp;ne meift peine de vous du connefiabie def-hériter: ne le Roy d’Angleterre, ne fon Confeil, ne vous en fauroit nulg^vous voulez vous perdre pour la vie d’vu homme? pour Dieu prenez autre imagination: carc^fte ne vaut riens: mais eft dcshonnorable en to#Mas trop grandement de taire

-ocr page 973-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î8^

’partie Sire de Lauaî: amp;nbsp;dit, Beau-frerc, à grand’ peine amp;nbsp;à grand tourment ay-ie peu *ântfaire,que la vie vous foit fauuee.I’ay fait voftre fin.il vous faut paycr,auât que vous ‘ •» hors de céans, en deniers tous côptans,cent mille francs:amp;,encores outre,il vous awrendre au Duc trois chafteaux, amp;nbsp;voftre ville de lugon: ou autremeut vous n’aurez point de deliurance.Âont ditlc Côneftablejle vucil tenir ce marché. V ous aucz droit, ^-frcrc,dit le Sire de Lauai. Puis dit le Conncftable, Qui pourra loigner d’aller à 0non,amp;: ailleurs, qu erre Iafinance31à ouiel’cnuoycray qucrre?Beatf-frcrcde LauaI,il 'ousy faudra alIcr.Refpondit le Sire de Laual,Icn’y entreray ià;neiamais de ccchaftcl ^partiray,ficn faudrez auflixariefen le Duc trop cruel. Ilferepentiroit en l’abfcncc ’*Âoy,par aucune folle imagination,ou information qu’il auroit fur vous: amp;nbsp;ce feroit j'^ot rompu.Et qui y pourra allcr?dit adonc le Sire de ClilTon.U ira dit le Sire ds Laual) 'Siredeßcaumanoir:qui eft en prifon, comme vous eftes. Ccluy fera toutes les pour-'‘'lt;nces. C’eftbon,cerefponditle Conncftable.Defccndczaual:amp; ordonnez, ainfî ^quot;'Vousfauez que bon eft.

^^^neat le Sire de Beaetma»oirfut deliurépar le Duc de Bretaigne^pear ader t^uerir la ^ua»ce ^dare/içon du C on/iefable^ luy faißKt deliurer les places accordées: (If comment la prinfe du ^lt;quot;gt;^eßablefHißne enfin armee marine (lf à la court de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. lxvh.

A Recoup defeendit le Sire de Laual,amp;fen vint en la chambre du Duc:quifappa-j^*rcilloit pour aller coucher: car toute la nuid iln’auoit point dormy. Le Sire de Mfenclina:amp; luy dir,Monfcigneur,c’eft fait:vous aurezvoftre demâde:mais il faut l’Vous nousfaciez deliurer le Seigneur de BeaumanoirjSe que beau-frere de Clifton apparientcnfemble,car il ira faire les finances: amp;nbsp;mettre voz gens en pofleftion des Jlleaux,que vous dcmand^gJften,dit le Duc.Qifon le dcliurc dôcques hors des fers J^feitesmettre en vnc chambrc:amp;foyez moyen de leurtraitté (carie n’évuc^nuls ^^ ^^ . f ®*f)amp;ià,t quand i’auray dormy,retournez vers moy, S: nous parlerons encores en- J^^^j’’/^’ ''quot;ble,Bien.Monfeigncur, dit le Sire de Laual. Adonc iflit il dehors dcia chambre nbsp;nbsp;nbsp;jQ^.,^jr^

j ^gt;ic:amp;fen alla,en la compaignie des deux Chcualiers qui vindrcnt,là ou le Sire de mais ntusl*^ j^^roanok cftoit enfcrré:amp; auoit efté moul ébahy,amp; en grande doutance de la mort: fions remisfi~ 1 'quot;iclabicn(cc dit il depuis) quand on ouutit la chambre, qu’on le veinftquerir pour ion le preedent '‘îiremourirtamp;jquây ilVcit le Seigneur de Laual,lc cueur luy reuinr,amp; encores plus, Cffifiquent. ^’'’d il luy Lit,Sire de Beaumanoilivoftre deliurancc e#faite.Réiouyfiez vous. A ces p^tsfutil défermé, amp;nbsp;amené en la falle. Adoneques alla on quérir le Conncftable de i-e sire de Bea»^ ^'’^cc;amp; fut amené aual,amp; mis entre eux trois en vne chambre: amp;nbsp;lors apporta on vin ^‘^^ déferré ?^des aftez: amp;nbsp;fâchez que tous ceux de l’hoftel furent grandement réiouys, quand

^'xnt comment les befongnesalloient,amp;:cftoient tournées fur le mieux.Car enuis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cl.-:*.,

æûtilsvenccquefait onauoit au Cóneftable,amp; au Seigneurde Beaumanoir:mais if; pêches de ^ ^dernerauoientpeu:carobcyrleurconuenoitàleurScigncur,fuftàtortou adroit: kur dehuraee,

3chcz quCjdepuis que la porte du chaftel fut fermée,amp; les ponts leuis leuez,qu’onc-p^hôme3nefemme,n’entraauhautchaftel3n’iflîtauf|^:carles clefs cftoient enlachâ-j^f'duduc;amp;: furet là,tât qu’il eut dormi:ôz ià cftoit,quad il^e leua,ticrce.Dôt Efeuyers « i^’f3rlets(quicftoienthors,amp;attendoicntleurs maiftrcs)eftoiéttouscbahis:t amp;nefa- t^^P^Jß^fffi y'unique penfer.Les nouuelles en eftoiétià venues iufques à lTntriguicr;amp;difoit on, ^^^‘^^fi^^éfélon l’^ncfauczquoy? Le Duc dcBretaigne a mené,en fon chaftel de rEtminc,le Cô'nc^

’“ «deFrance,le Seigueur de Laual,amp; le Seigneur de Bcaumanoir:amp; fuppofÿis bien ^ penfoient dies fera mourir: fils ne font morts. Donc veifliez Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers (qui là fe amp;difoienc ce ,’''''«nt)émerucillezamp;:ébahis-. amp;difoientlcscompaignons. Or eft noirefaifonper- qu’on *faiél ^'*^Ale voyage de mer rompu.Haa,Conncftable,que vous çft il auenu?Poure confeil de 1 autre, ^'‘sadeceu. Le Parlement, qui a efté à Vennes, ne fut fait,n’aftemblc, fors que pour ^’'^®^^pcr.Vous fouliez auoir telle opiniÔ,quc,fileDuc vous euft madé,amp; vous euft ^^Ufe de cinq efens afteurâces,finefuflîez vous point allé à fon cômandemcnttantle j^5'«zvous fort)amp; maintenât vous y eftes allé fimplcmét.U vous en cft bien mécheu. ’pldngnoicnt,parmyla Duché de Bretaigne,lc Conncftable toutes manières de oquot;'s:amp;nenfauoient quedirc,neque faire.Chcualiers SiEfeuyers difoient (quand les ®'iUelleslcur venoient) Et pourquoy feiournons nous icy? Que n’allons nous deuant

amp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^“^ ^^ dedans: amp;,fil a fait mourir le Conneftablc,le contraindre:

: d le tient en prifon,tant faire que nous le r’ayons?car oncques fi grand mcchcfn’a-

-ocr page 974-

LE TIERS VOLVME


184


uint en Bretaigne,comme il eft auenu pour le prcfent,par la prife du Conncfiable, Ainfi difoiét les vnsamp; les autres:mais nul nefc mouuoit encor:amp;attcndoict autres nouueUcs: amp;nbsp;toufiours couroient,voloient, amp;nbsp;f’efpâcloient nouutlles parmy Bretaigne, amp;nbsp;ailleurs ïiuflî:ôlt; vindrétà Paris fur moins de deux iours:dôt le Roy amp;nbsp;fes oncles,lcDucdeBcrry amp;nbsp;le Duc deBourgogne,furet grandemét émcrueillcz.Pour ces iôurs eftoitiàleDucdc Bourbon party:amp;: l’en alloit vers Auignô,pour aller en Çaftillc:rnais qu’il euft vcu le Pa-pc Clement. Si Iffy en vindrent les nouuellcj fur le chemin:amp; eftoit(ic croy)à Lionfur le Rofne,amp; auec luy le Comte de Sauoye. Le Comte de Sainâ-Pol, le Sire de Coucy, amp;nbsp;l’A dmiral de France, fe tenoient à Harfleu: amp;, eftoient tous prefts d’entrer en mer amp;.' faire leur voyagCjquand les nouuclles leur vindrét com ment le Duc 4e Bretaigne auoit pris Rattrapé en fonchaftel del’Erminc, le Conneftable de France: amp;nbsp;le Scigneurde Laual,amp; le Sire de Beaumanoir : amp;: difoient ainfi, ceux qui les nouuelles portoient,Renommée generale court amp;nbsp;vole, par le pays de Bretaigne, que le Duc a fait mourir le CôneRablc de France amp;nbsp;le Sire de Beauraanoir;car il les hayoit à mort.Quand lesSci-gneurs delfuf nÔmez entendirent ces nouuelles, elles leur furent trop dures amp;nbsp;trop folles: amp;nbsp;ne fen pouuoient trop émerueiller: amp;nbsp;dirent tantoft, Noftre voyage eft rompu-Donnon à toutes manières de Gens-d’armes congé: amp;nbsp;nous en allon à Paris, dcuerslo Roy: fi faurons quelle chofe il conuiendra dire, ne faire. A ces parollcs refponditlAd-miral: amp;dit, C’eft bon que nous allons à Paris: mais nous ne donnerons pas, pourtc, congé à noz gens. A l’auéture les voudra on employer aillcurs,ou en CattillcfcarMon-feigneurde Bourbon y va) ou en Bretaigne, dellus ce Duc. Penfez vousquclcRoydc France doye laificr la chofe ainfi.^ Par Dieu nenny. Il ne pcurpaséchapcrqu’iluy^yf deux cens mille florins de dommage,fans le blafmc,qu'on a fait à fon ConndluWc-’on-cores fil échape.Veit on ou ouyt on onequefmais parl^jy^e la chofe pareille,de rompre amp;nbsp;brîter ainfi le voyage du Roy: qui veut porter dommage amp;nbsp;contraire à fes ennemis? Orfciournoncy(ditlcMarefchal) encores deux, ou trois iours. Par-auentureaurons nous autres nouuelles: qui nous viendront de France ou de Bretaigne.

Comment lettres fare/Jt efirites à la volonté élu Dae ele Bretaigne, touchant la^ion des places du Conneßabie: cornent les armes marines de l'Entriguier amp;nbsp;de Harpeu furent rompues:^ comment^efant le Conneßahle deUureßen vint plaindre au Eoy de France, lup remettant l’offee de l^onneJlaÛie entre m^i/ns, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p . t x V.

** parlerons vn petit du Duc de Brctaignc.Q^and il eut vn peti t repofé fur fon hA V^il fe leua amp;nbsp;appareilla:amp;r,quand il fut appareillé,il manda en fa chambre le feigneur de Lauahlequel vint tantoft en fa chambre. Là eurent ils cnfcmblc encores grans parlc-mens amp;: longs.Finalcmét lettres furet eferites tantoft,à la volonté du Duc, que le Conneftable de France clamoit quittes,pcur toufiours amp;nbsp;iamais,lcs chafleaux defluf-nom-mcz: amp;nbsp;les rendoitpurement amp;liémentau Duc de Bretaigne, amp;nbsp;à fes hoirs:amp;.'ordon-noit, amp;nbsp;vouloir, amp;nbsp;difoit,q fes lettres fuflent eferites amp;nbsp;feellecs du tout à l'intention du • Duc,5«: fans rapel.Le Sire c^- Beaumanoir fut ordonné,de par le Côncftablc,pourpier aux chafleaux,amp; pour faire partir ôc iflir ceux,qui les tenoient amp;nbsp;auoienttenu toufiours au nom du Conneftable,^ pour mettre en pofleflion les gens du Duc. Auec tout ce,lcs 4:hâfteaux deliurez,il luy conuenoit payer cent mille francs,amp; tant faire au Duc. Adonc lefredeBeau furent |cs portes ouuerres du chaftehSZfe départit Sciftit le Seigneur de Beaumanoir manoir hors ele dehors chargé ôc ordonné,de parle Conncftablc,d’acconjplir toutes ces ordonnances l’£r»l^e,jgt;our Q^ prié qu’il f«n deliuraft,du plus toft qu’il pourroit : amp;nbsp;auecques luy iflîrentlcsgcnsdu fournir la ran- puc. Ainfi par eux fcut on à Vennes,amp; furie pays (qui fecommençoitià toutàémou-fiabl^ uoir) que le Conneftable, n’auoit garde de mort, amp;nbsp;qu’il eftoit mis en finance. Toutes * gens,quiraimoicnt,amp; Cheualiers,en furent moult réiouïs:amp; fe tardèrent de non venir auant.Car vrayement ils difoient bien,que,fi ces fécondes nouuelles ne fuflent venues aux Cheualicrsamp;rEfcuyers de Bretaigne,ils fuflent venus mettre le ficgcdcuantlecha-ftcl de rErmine,amp; là eurent ils enclosle Duc. Ils nefirent oneques chofe d’auflîbonne volonté, com.mc ils l’eulfcnt fait. Vousfauez que nouuelles font tantofl volées, amp;nbsp;pat tour elles vont auecques le vent.“ Les trois Barons, qui eftoient à Harfleu, ouyrent certainement dire que le Conneftable n’auoit garde de mort; mais il auoit efleen grand peril amp;nbsp;auenture: amp;nbsp;l’euft efté pour certain, fe fon beau-frere, le Sire de Laual, ne luy euflfl

-ocr page 975-

DE FROISSART.


3 Sv


'^“^JfierâJemctaidé:amp;toutesfoison ncl’cuftiiimais eu,qu'il necôuintqucleDuceuft | 'foisdefcschafteaux amp;vne ville,amp; auec tout ce,la fomme amp;nbsp;finace de cét mille francs.

^ont parieret ils cnfemble:amp; dirét,La chofe va bierpuls que point de mort n’y a. TouL joursrecouurcra biéle Coneftablcfinâce amp;nbsp;hctitagc.Le roy en a allez pourluy:fil en a doing. C’ertfait.^^ous pouuons bien partir d’ici(noftre voyage ed rópu)amp; dôner ’iozgenscongé,amp;aller à Paris deuers le Roy,pour apprendre des notiuelles:carià en-‘'odonsnous que tous ccux,qifl eftoiét ordónez pour pafleramp; entrer^*n mer,en la cité ^âuhaurederEntriguierjfontcôtrcinandcz.Ce n’eft pas ligne qu'ô doyeen ceftefai-'on aller nullepart:amp; biéya caufcrcarlc Côneftable fc pourchaceradu delpitamp; dom-jj'^§o,qu on luy a faift.Adonc donnèrent ces trois Seigneurs congé à toutes manières 'Gens-d’armes^ d'Arbaleftiers,qui à Harfleu gifoient,amp; à la voye aufli:amp; eux-mef-^dcpartirent,amp; femeirent à chemin, pour venir à Paris :ou le Roy eftoit. Mclfirc de ^aumanoir exploite tcllemét,que,fur quatre iours,ileut mis en polî'eifion amp;nbsp;faifinc les S''j^sauDucdeBretaignc,des chafteaux deirufnommcz3amp;delà ville de lugon.tâtquc ^yuc de Bretaigne fen contenta bien. Apres il fit tant, que la finance de cent mille p'^Sjpourlerachapt du Côneftable,fut toute prefte amp;nbsp;payée,amp; mifelà ou le Duc vou-^‘^'Quand tout fut accomply,IeSirede Laual dit au Duc, Mofeigneurvous auez par-^^ors Vous ce que vous demâdez cent mille francs,la ville de Iugon,t Chaficl-bourc, 1 p./r-^fr^nf l'^ianCjamp;Chaftel-Iolfelin. Or me deliurez beau-frère le Conncftable,Volonticrs,dir Chaftel-f^ôc. S’en aille. le luy donne congé. Adonc fut deliuréle Conneftablc de France:amp;: ^'^°d'‘. *Fïrtirét,Iuy amp;nbsp;le Seigneur de Laualdel’Ërmine.Quâd ils furet hors du chaficl,amp; ils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

j'otiaclcrdes chaps, le ConeftabIc ne fit pas moult grand leiour en Bret.mais mon- ^^ß^ agrafés p'^ntoftfurvn bon courfier,amp; ion page furvn autrc:amp;: tant fit,qu’il fut en deux iours à places piße! /fis:amp;dcfccndit premièrement en fon hoftcl;amp; puis alla au Louiire, dcuerslc Roy éc er-argent re-,^®nclcs,leDuc de Berry amp;nbsp;1^1 uc deBourgongne.Scs gens amp;nbsp;fon arroy,lc fuiuoient c^^»' '’“tbellement par derriere. Le Roy amp;nbsp;fes oncles ciloient là informez de fa deliurance,

! ^büsnefauoient pas qu’il fuft fi près. On ouurit les portes delà chambre du Roy, à Mtrede liiy:car le Roy le vouloir.Si vint en la prefence du Roy:amp; fe getta à genoux i’^‘ti”fflt;i» '’*3ntkiy:amp;dir,TrcfredoiitéSire,voftrcpere(à qui Dieu pardointfesdefautes)mcfit ^^^^quot;^^^^ .^ffaCoiiiedablc de Francedaquelle o{ficc,à mon loyal pouuoiri’ay exercée amp;vfée:

^^ues nul n’y veit dcfautc:amp;,fil eftoit aucun(cxcepté voftre corps, amp;nbsp;Meffeigneurs fàt^park^ j'’^oncle$(qui voufift dirc,ne mettre outre.quc ic m’y fu^e mal acquitté, amp;nbsp;qu’entiers de Bretaigne. Xnclanoble couronne de Francki’euife fail autrement qu’à poinét,ie voudroye ptmon gage,amp;: mettre outre.Nul ne refpondit à ceftc parollcme le Roy,n’autres. ^ /‘’toitle Conneftablc, Trefchcr Sire amp;nbsp;noble Roy, il eft auenu en Bretaigne que,en ' ‘be office failant,le Duc de Bretaigne m’a pris amp;nbsp;tenu en fon chaftcl dcl’Erminc, amp;nbsp;Jyinettrcà mort fans raifon,fors que de fon grand courage amp;nbsp;outrage trefgrand,5c j^^^teiamp;rcuft fait,de fait:fc Dieu amp;heau-frere de Laual ne m’euffent aidc,Pourquoy, iPîJ'laque!le prifc,ila côuenu, (fe ie me vouloye deliurer de fes mains).queie luy aye ij’'‘yamp;jeiiuj-é vnemiéne ville en Bretaigne,amp; trois fors chafteaux,amp; auec tout ce,en 1'^appareillez,la fomme de cét mille francs.Pourqffoy,trefchcr Sire amp;nbsp;noble roy, '’laffiieamp;lcdommage.quelcDuc de Bretaigne m’a fait,regarde grandemét à voftre * ’§c(tcRoya!e:car le Voyage de mer(ou moyamp;meseópaignons e(perionsaller)cn eft Pamp;brifé.Sivous ren l’office dcConneftable:amp;y pouruoyez de tel qu’il vous plaira, l'^ne m’en vueil plus .charger,nc nul hôneur ic nauroye de le faire. Côneftable (dit J^e/ponfe d» ‘'Oylnous fanons bien qu’on vous a fait blafme amp;nbsp;dommage,amp; que c’eft grandemét ^.gt; ^'* cm-}'’®ftrcpréiudicc,amp;denoftre Royaume.Si manderosinçontinct nozpers de Fran- ^'^^‘^l^^f-^ jbKregarderós quelle chofe en fera bône à faire:amp; ne vous fouciez:car vous en aurez 1 '’‘;8traifon:commcnt qu’il fe doye prédre,n’auenir. Adonc prit le Conneftablc par ^n;amp;lcfit lcucr;amp; dit,Côneftable,nous ne voulons pas que vous partiez de voftre ç '^cainfvmais voulons que vous en vficz,tant que nous aurons eu autre confcil. Le ^Jinebblcde-recheffe meità gcnoux:amp; dic,TrefchcrSire,lachofemetouchedefi-j)^'Pfcs,amp; tant fort penfeau blafme ou dommage que le duc dcBrctaigne m’a fait,que ''ncmentpourle prefent ien’en pourroye vfer: amp;nbsp;l’office en^rand: amp;nbsp;conuient ref

Wre amp;nbsp;parlera toutes gens,qui pourfuiucnt.Poiirquoy ie nauroye pas manière,nar ' yéerclpondrc ne de parler ainfi comme il appartient. Si vous.plaifc à la prendre,'amp; quot;ruoirautre,pour vn temps. Toufiours fuis ic en voftre commandement appereillé.

4 *Ü

-ocr page 976-

Orbien(ditlcDuc de Bourgongnc)Mófeigneuril offre aflez:vous en aurez auis. C’eû voir, dit le Roy. Lors fit il leuer le Conneftable: lequel fc trait tout doucement, deuers le Duc dc Berry amp;nbsp;le Duc de^ Bourgongne, pour les auifer de remonftrer fes befongnes au Roy,amp;: pour eux informer iuftement de la matiere. Car il en appartenoit à euxgran-dcment,au cas qu’ils auoicnt le gouuernement du Royaume dc F«ancc.Mais en parlant à eux, amp;nbsp;en remonftrant fes befongnes, amp;nbsp;comment le Duc l’auoit demene, il fapper-ceut bien que la (jjiofc ne leur touchoit pas dc fi pres,quî le Roy luy auoit refpondu: car t-e Connefialle en la fin ils le blafmcrent grandement de ce qu’il eftoit allé à vennes. Ilrcipondit qui! ^lt;'f’ris,par les ne fcn pouuoit exeufer. Sifufficzbien (ditleDuc dc Bourgongne) puis que voftrena-«»des àii i^y, yjg eftoit prefte, amp;nbsp;que Cheualicrs amp;nbsp;Efcuyers vousattendoicntàl’Entriguier. Enco-^c eflre feau j.^^ outre,quand vous euftes efté dedans V cnncs,amp;: difné auccques luy,amp;que vous fu-ftes retourné à voftrehoftel au bourg, amp;nbsp;que bien vous en cftoit pris, vous nauiczque faire de plus feiourncr,ne d’aller veoir fon chaftel deTErminc.Môfcigncurfditlc Con-neftablc) il me monftroit tant de beaux femblans, que ie ne luy ofoye refufer. Conne-ftablcfdit le Duc de Bourgongne) en beaux femblans font les deceptions. le vouscui-doyc plus fubtil,quc vous n’eftes.Or allez,allez. Les befongnes viendront à bien:ony regardera par loifir. Adonc laiftale Duc le Conneftable:^ reprit la parollcà fonfrerc deBerry. Bien apperceut le Conneftable que ces Seigneurs luy cftoientplusdursamp;t plus rudes, que le Roy n’eftoit, amp;nbsp;qu’il n’auoit pas bien fait à leur gré. Si fe departittout bellement amp;nbsp;toutquoyement du Louurc: amp;nbsp;fcn vint à fon hoftcl. Làlcvindrcntvcom aucuns Seigneurs de Parlementé du Confcildu Roy: amp;; le réconfortèrent:amp;Iuy dirent que les chofes viendroient à bien: amp;nbsp;là vindrent deuers luy, pour luy confeillcr,lc Comte de Sainôt-Pol,lc Sire de Coiicy, amp;nbsp;TAdmiral de France :amp; luy dirent bien, Conneftable, nefaites point de doute. Car vous aurez voftreraifon grandement u Duc de Bretaigne: car il a fait, contre la couronne de Pftnec, vn trcfgranddcplaifitquot; SC en pourroit eftre honny,amp;bouté hors de fa terre. Allez vous ébattre àMôtlchcryfvous ferez fur Ic voftre)amp; nous laiffez conuenincar les Pers dc France en ordonnerontme la

neßable V4C~ ^uant fgt;aur vn tempi en Fmn te.

ris: Sc fen vint à Montlehery demourer, Sz cftre: amp;nbsp;vacqua l’office de Conncftablc vn temps: amp;nbsp;fut celle fois qu’on difoit que meffire Guy de la Trimoillc ferobConnefta-ble de France. Mais non fut. Il ne Teuft iamaisprife (tant il efoit bien auife)dcfliis meffire Oliuicr de Cliflbn .^

Comment le Due de Gueldret enaoja dé/er le Roy d^Franee^en faueur du Roy ^ dn^ltUtrc.

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;1X1 X.

EN ces iourSj en la propre femaine que les nouuelles de laprife du Conncftablc vin-drent en la cité de Paris, vindrét auffi autres nouuelles des parties d’AlIcmaigncId-quelles furent grandemét déplaifantes au Roy,à fes oncles amp;r à leurs Confàux. Skons diray dequoy,amp; commenr.Le Duc de Guerles,fils au Duc de Iulliers,fcftoitallieauec le Roy d’Angleterre, pour faire guerre au Roy de France: amp;nbsp;auoit pris de proffit,^' ® penfion d’argent, quatre mille francs par an: lefquels proffits amp;nbsp;penfionceDuede u-licrsfon pere, auoit eu du tenfjis pafte, fur les coffres du Roy d’Angleterre: maisd y a-• uoit rcnoncé:amp; fon fils(qiff cftoir icune)lcs auoit pris, à la requeftc du roy d Ang-ctfrre

amp; de fon Confcil, parmy tant, qu’il dcuoit défier le Roy de France, amp;nbsp;luy faire guerre à fon loyal pouuoir.Ctluy,à eftre de la partie des Anglois,f’cftoit encline lepluspo^'^c'’ qu’il tenoit en guerre Madame de Brabant, amp;nbsp;la Duché de Brabant: amp;: fcntoit,detous poinóft,que ce païs cftoit fauorable au Roy deFrancc:caril deuoitretournerau temps • aucnir,au Duc de Bourgongnc,ou à fes enfans. Si vouloir monftrer le Duc de Guéries que la chofcluy touchoit:amp;: qu’il porteroit contraire amp;nbsp;dommage au Roy de France,^' J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^°” Royaumc,amp; à tous fes conioints amp;nbsp;alliez. Si enuoya en ces iours, que les nouucl-

tnu«)'^au^s»y les eftoientfrefehesdu Conneftable de France, défier le Roy de Franccparvncslct-tlt fronce. ^ ’^res, fccllées dc fon fed, mollit dures amp;nbsp;moult feiles, amp;nbsp;qui ne furent pas acceptées en plaifancc, du Roy, ne dc les oncles: fi-commeie vous diray ça-cn-auant enl Hiftoirc, quand il appartiendra à parler, amp;nbsp;que ie vous éclairciray la guerre dc Bretaigne amp;nbsp;de Gucrles.Si n’en monftfa le Roy dc France nul fcmblant:mais fit bône chereà 1 Efcuyet de Guerles,qui la défiâce auoit apportée.Si cuida il bié mourir,tclle fois fut: car il vint par la cité dc Tournay:amp; ne vouloir aller plus auât:Sc auoit monftre la defiance au Pre-noft amp;nbsp;feigneurs dc la villc:amp; fé vouloir pafler,parmy tât qu’il difoit qu’il luffifoit,quâd il fcftoit

-ocr page 977-

DE FROISSART.


iSy


h^ °'f^^*^^^^^'^^^ ^ noble citéjcommc eft la ville de Tournay. Mais il ne fuffifoit ,j,^îiixSeigneurs:quoy queTournay foitauRoy de France. Siprircnt amp;nbsp;arrefterenc j^^ye^Silcmeirent cnprifonferméc:amp;puisenuoyerentpar-deucrs leDncdcBour lt;nbsp;•°'?®»’Manoir qu’il en vouloir faire,^ que telles chofcs cftoient venues auât.LcDuc '^»»'^’’“^‘^^'^oft ^’*quot;^°“^^^y’^’^’^^ ^^y anienaft l’homme, qui les défiances auoit ap-f'0hf^^'^^^^^ ^™^^^i'^nt:amp;cuidabicn eftre mort l’Efcuycr,quand il vint à Paris,raais k™^’^’’’^®^®yj^es oncles,dî les Scigncnrs3nc kiy firent que toutc^ourtoific, amp;luy lc(|'**^^^°y ^‘^brancevn gobelet d’argentjpefant quatre marcs,amp; cinquante francs j^ ’’W: amp;le tindrent tout aifc.Lcs Seigneurs luy donnèrent vn bon faufconduit,pour li|^’^''’’®’'®’'^ongays.SiqucpourcesnouuclIcslaCourtdc France eftoit route trou-pla'’^^^^°'^^’^’^‘^“Roytouttroublé,quandIcConneftable de Francevint faire fa kj'^^‘^‘*^'*c de Brctaignc,car ils veoyent que peines amp;nbsp;fraizleur venoient amp;nbsp;four-let i?.®^°*’5coftc2. Si conuenoitbien qu’ils enflent fens,pour eux cheuir amp;nbsp;diflimu-Poiii ’*^^°“^®sfois le Confeil du Roy(quoy qu’il fuft du Duc de Guerles ) ne fe vouloir

^paffer que le Conneftablc de Francc(qui fi longuemêt auoit feruy le Roy de Frâ-^t''f^”’‘^’^®5Aaillcurs)ncfuftadrccédesdurtcz,quc le Duc de Bretaigne luy auoit {ih./*’’Ç®*'“a’’tfon corps, amp;nbsp;prenant fes villes amp;nbsp;fes chafteaux/ans nul tiltre derai-Q^'°^parefpecial,lc Sire de Coucy Sz l’Admirai de France y rendoyent grande peine. !ice?°’’.'^®’'°'’^ cousait Duc dcLanclaftre,S^ au Roy de Portugal(quieftoienten Ga

gt;*»aifoient guerre forte amp;nbsp;belle)amp; compterons comment ils perfeuererent.

^»KMdtaxCafiittifies Breief)s^aja»s'vai//amtf!eKt deffefji^a la ville t^’^uf^exe en ^^lice.^csnti'e le Duc de LanclaJlre^e»for tirent /gt;ar compoftion.^ Pourchacée mejmes t”^ les Anglais. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre l x X.

yOnsfaucz comment,tqiTîWd les armes furentfaites à Befances de meflire Ichan Vlfn^plt;»l^ (^ ''’^Hollande amp;nbsp;de meflire Regnaud de Royc,que là furent le Roy de Portugal amp;:fa f^'^f^^^ f , '’'';• A leur departemet le Roy de Portugal comença à dire au Duc, que ^^y ^lt;^^°^’^~ ß^f^g^i^^^e’ 1 quot;'beité du Port, il ne feioumeroit pas fix iours,qu’il cheuaucheroit, car fes gens c~ ?'nttousprefts.LeDucde LanclaftreenuoyaConftancc,fa femme en la ville de S. ^'’^)pou»fciourncr,enla garde du Seigneur de Silbatier, vn grand Baroh d’Anglc-j Latour cent Lances amp;nbsp;deux cens Archers:amp; luy dit,au partir de Befances, Dame, j|^''^\'ous tiendrez là en la cité de Compoftelle;amp; nous ij^ns le Roy de Portugal,mon H^'’°^gensenCaftille,rcquerre ifbz ennemis: amp;nbsp;les combattrons,ou nous, les trou

|j ''''Scelle faifon.Icy verrons nous feiamais aurons ries au Royaume de Caftille. La •«

. jrefponditjDieu y ayt part. Ainfi furent les départies pour le prefent.Meflire Tho '«h '^^^'■^y ^ meflire Yon filWarin conuoicrent laDuchcflc,à tout deux cens Lan-jj^’ '''S des perils,amp; puis retournèrent deuers le Duc,qui ià eftoit party dcBefances:amp; vncville amp;nbsp;cité dcGalicc,qu’on nomme t Aurcnc:Iaqucllc luy eftoit

f '5amp;neluyvouloirobeyr,carelleeftoitfortc,amp;yauoit en garnifon Bretons:qui -[Saladit à garder fur leur peril :amp; pour ce qu’ils fentoient bien qucle Duc amp;les Daurent.

à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;celle part,ils fcftoient encores grÄidement fortifiez. LeMaref-

j^ del oft auoit bien ouy parler de ceux d’Aurene en GalÂe:qui ne vouloyent obeyr nbsp;nbsp;* •

jj^iquot;'tous les iours fe fortifîoyent. Si confeillercnt luy amp;nbsp;le Conncftable,mcfllrcIc-^^cHollande,leDuc àlàvenir.Doncf’adrecerent toutes manières de gens de celle

«uq fi ®’'^^^”^gt;4'’’ys vindrentaflez pres:amp; fe logèrent à l’cnuiron. La premiere nuit durene en ca Çp. *”^''®”^^Rfaflbitfibel amp;nbsp;fi chaud,que merueilles,car c’eftoit enuiron^Afee- Hcedÿiegé par ^ Ai firent les Seigneurs tendre tentes amp;nbsp;trefs en ces beaux plains, deflbus des Oli- le Duc d^ Lan (^’l’’î^^cftoicnt:amp; fe tindrent là toute la nuit, amp;: lendemain tout le iour fans faillir, e^re^emur»» teî?’^°y®”^^‘®« ^'m ceux de la ville fe deuflent rendre legerement, fans eux fai- j A^w/a» de i^ii’ft •' ^ Q^Q^^’^*-^ ^^R'R^'''^ rendus les bons hommes delà nation de la villc,mais f^g^f^^a^f’^*”* tilt ^ ,ή”*P®5 Seigneurs de leur ville,ainçoisl'eftoicnt Bretons,compaignons auen- ”*

^^pR'^tnes deux Bretons Bretonnans:dont l’vn eftoit nommé le Bail, Aulroy,8il autre le Baftard de Pennefort.Bien cftoient bonnes Gens-d’armes: amp;nbsp;ji^^^yparutiquand ainfi vaillamment,hors de tous confors3enî^rirent à garder la ville ‘l®Lanclaftrc.Au tiers iour que les Anglois furent làlo-^iM 1^” ^'^ eurent auifé la ville,comment à leur anantage ils l’affaudroicnt, le Connc-^)æMarefchal,l Admiral de la mcr,ccs trois CapitaineSjfirentfonner trompettes,

q bij

-ocr page 978-

i88 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS V 0 L V M E pouraflaillirau fon des trompcttes;amp;f'armercnt routes gens:amp;iflîrent hors de leurs lo-gis:amp; fctraircntfurles champs:amp;làfurcntilsbellcmét départis en quatrepartieSjpouc affaillir en quatre lieux:amp;. puis f en vindrent tout le paSjamp; moult gentement ordonnez en trompettant deuant eux5iufques à la ville : amp;nbsp;farrefterent fur les foflez. II n’y auoit point d’eaueunais il y auoit bons paliz de bois, au deuant des murs: amp;nbsp;y auoit de bonnes cfpinesamp;dc ronces:ou Gens-d’armes ne fc pouuoyent iamais embattre.Sicommé-J amp;nbsp;ça l’aflaut en quatre lieux:amp;fe commencèrent à au aller Gens-d’armes amp;nbsp;gros-var-gaut es n j^^ nbsp;nbsp;nbsp;foffez:amp; apportovent haches en leurs poings:dont ils abbattoyent: Si tailloicnt

en Galice ronces amp;nbsp;clpines deuant eux a grand pouuoir.La eitoicnt Galiciens :qui lesicruoicnr, en ces foirez,de dardes qu’ils lançoient:amp; fi ceux, qui abbattoyent ronces amp;nbsp;cfpinc^ n’euirenteftépaucfchcz,ilenyculteugrande foifon de morts,Scifebleccz, mais!« Gens-d’armes,qui es foflez entroycnt,auoient gros-varlets,quilespauefchoicnt,amp;aul-fi eux.D’autre part furies folfez fc tenoient Archers:qui tiroyent à grand pouiioircontre ceux de dedans,fi roide amp;nbsp;fi fort,qu’à peine fofoit nul monftrer. Là vint le Duede Lanclafl:rc,monté fur vn moult grand palefroy(que le Roy de Portugal liiy auoit don-nc)pourvcoirrairaut,amp;lefquelsfaifoientle mieux. Si y fut bien enuiron trois heures en eux regardant,qu’il ne fc pouuoit partintant deplaifanccy prenoit il.De ce premier aflaut,amp; ce premier iour,furent tous les foflez deliurez,amp; les ronces amp;nbsp;les efpincs toutes coupées amp;nbsp;abbatues:amp; pouuoit on bien aller iufques aux paliz. Adonequesfutfon-néelaretraittc:amp;dit le Duc(qui là eftoit,amp; qui les rcgardoit)au Marefchal,meflîrcTho mas,voz gens Scies noftres en.ont alfez fait pour ceiour,illes faut faire retraite, carils fontbien lalTez amp;nbsp;foulez. Monleigncur(refpondit leMarefchal)ielc vueil. Lors fut la retraitte fonncc:5c laiflerent Laffaut tous ceux,qui là eftoient: Sc rctourncrcntauxlogis e J l’Ar ^^^ ^^^^‘^^ ^^^^ naurez:amp; palfcrentle foir Scia nuitée.Des vins auoicnt ilsa/fezàfoilon ßu7d’Aurene æ^^^ ’^^ eftoient fl chaux 8c fi fors,qu’à peine les pouuWtnt ils boirc,5c ceux,quine fen fauoient garder^Sc qui grande foilon d’eaue au boire n’y rnetoyent,f en rrouuoyenttcl 1 cmentappareillcz,qu’ils ne fe pouuoyent aider au matin.Q_uand ce vint au lendemain on eut côfcilqu’ô n’aflaudroit point pour la chaleur du iourceiourtoutenticr(carcn-cores eftoiêt leurs gens tous lalfez,amp; troublez des forts vins,qu’ils auoicnt le foir beus) mais au lcndemain,vne heure auant foleil leuant,àlafrefcheuron3flàudr(»t,Sctoiitiuf' quesàlatiercc.Si futfignifié parmy l’pft que chacun feteinft toutaife,amp;nefarmaflcnt nuls,iufqucs au fondclatro||^pette duMarcfchal.Ainfi futfair. Ceioureiitnouucllcs le Duc deLanclaftre du Roy de Portiïgal:IcqueIfcftoit trait fur les champs,amp; party du

^ nbsp;nbsp;Port:amp;fen alloit vers Saint-Train,carpar là vouloit il entrer en Caftille,amp; retourne-

Deme ey^^e faille Repent an chap.j^.

^11 la nimmt amßpar tout ft utile tie cha.

royent leurs deux ofts,rvn amp;nbsp;rautre,fur la nuierc de Dernc, deuant la ville dcfParpi-p ene uyajt gnamou dcuan Ville-Arpcnt.Ainfil'auoientles Portuealoisauifé.'VoireiileRoydcCa nowerce^epu ßiHcamp;les François(qui venus eltoicnt ^ amp;nbsp;qui encores vcnoicnt tous les lours) ne leur ce en ces mar- failloicntau-dcuant;mais,au cas qu’ils fcmetroyentenfemble,amp;qu’ilsfcroientnulap-cheslà , cobien parent Sc femblance d’aflcmb!cr,pour deffendre les champs Sc pour donner batailM ^utlapt parlé conuiendroit qu’ils y fuflènt pIus-toft.De ces nouuelles fut le Duc tout réiouy:amp;'ft*’®quot; delartuiere Je riep au varletPortugalois,quifes certainesnouuellesen apportoit,dixnobles. Q^^nd ce vint au point du iour,qifc le iour fut bel Sc cler,la trompette du Marefchal fonnâpar deuant les logis,pour rcucillcr toutes manières de gens. A donc fapparcillercnt Cheua-fiers amp;nbsp;Efcuycrs:amp; fc meirent en bon arroy,chacuu delfous fon pennon:amp; meirét plus d’vne heure,auant qu’ils fulfcnt tous appareillez.Le Duc de Lanclaftre cftoit cnfonpa-uillon«6c ne le leua point fi toft, car il n’en auoit que faire. Le Marcfchal fe trait furies charops,ainfi qu’il fauoit bien faire fon officerScdelfous fon pennon fe traitent tous ceux qui ordonnez eftoient pour alfaillir.La nouuelle vint,dedans la villet d’Auranches,quc les Anglois fapparcilloyent,amp; fiurcroyentl’alfaut, carles Bretons (qui auoicnt faille guct)cn auoient bien la cognoiirance,par les trompettes du Marefchai. Siferéucillc-f tyant ar a ’'‘^^^’' ’^°^’^‘^5 g^^5 ^^ ^^ villc,horaraes Sc femmes:ôc firent dire les Bretons,aux deffenfes, u ittoußaursno ^'^’^ Gàlicicns.Soyez tous bonnes gens:Sc ne vous cbahilfcz d’aflaut,que vous voyez. wéfAurene. Nous n’auons garde,nous fommes en forteplace:amp; fiauons dardesSclances enferrées alfez pour eux rebouref,Sc pierres Sc cailloux alfez pour getter à eux,Sc pourporter eux grâd dômage.Quand nous voudrós,au forr,ils nous recueilleront à mercy, pisnenous peuuencils faire. Par Dieufdifoict les Capitaines,qui là eftoicr)nous auôs efté aucunes fois en place,plus-foible aflez que ccften’eft,qu’deques n’y eufmes dommage.Les Galiciens

-ocr page 979-

FROISSART.


®cns (voufiflent ou non)par l’enhortement de ces Bretons f encourageoyent.Ce que pointaeuffent fait,fils ncfulTentcmais l’cuifenttantoft rendue fans affaut,car,au voir di f^parler,en Caftiile amp;nbsp;en Galice les Communautez ne valent rien à la bataille. Ils ontraal-armezamp; depoure courage. Les Nobles( ceux, qui Rappellent Gentils-hom-J«)lontaflczbons:T mais qu’ils foient aux chenaux des efpcrons,cn fuyant toufiours generen peint ^ouanteux.Orvindrent les Anglois tous appareillez amp;ordonnczponr alfaillir,cnuiron cepajpige, s’il 'Anrede loleillcuant:amp; fen allèrent es foflcz(qui cftoient profonds alfez ) Sevindrent ne veut dire iquesauxpaliz,fans nul cmpcfchcmenr:amp;portoyent haches àgransfers,long amp;lar- «»»/maisque


^ cmenr:amp;portoyent haches à grans fers,long Sehr- «»/«/mais que S^enleurspoings : dontilscommenccrentàabbattrcpaliz5amp;àlesmettre iusàleurs ilsfoiétàfai-teamp;pourcene^urent ils pas au mur,car ils auoientà paffer vn fofle , bien auffi large j^j*quot; ß^j^^j j®gt;ûmcccluy quepafTéauoicnnôiJàauoiten aucuns lieux de la bourbe,mais ils neref- ^^^ po^urfuy-'^'^gnoient pas leur pcine:ainçois le boutoy et dedans le foflé,amp; vind rent iufques aux „ant ceux k v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceux,qui cftoient amont,les veirent approcher de fi près, pour ce ne f c- qui fuyenc

(j^‘quot;i'entilspas:mais fc deffendirent trcfvaillamment,amp;lançaient les Galiciens dardes deuant eux. ®J'tlecoupeftoitmauuais amp;nbsp;moultpcrillcux5car,qui en effoit atteint à plain,il conue-?‘^pJiHuftpauclchc amp;: fort armé,l’i! n’effoit durement blecé. Là fauiferent Anglois ^*quot;ccrclchcllcs.'amp;furent apportées en pluficurs lieux, amp;nbsp;drecéesamont les murs, |.j^'^onlcsauoitfaites amp;nbsp;charpentées le iour deuant,qu’ils n’auoient pas alfailly.Là vcif- ^^^^^^ ^J|'^,^f 5Chcualiersamp;Efcuyersauancer, pour monter amont, les targes fur leurs telles amp;nbsp;des Anglais à. 1 P'een la main,amp; venir combattre main à main à ces Bretons,qui, au voir dire, vail- durene. .^'cntledeffcndoientjÇarictien à vaillance,que tant affàillirfe faifoyent, amp;nbsp;bien fa (1 ’^tqu’ils ne feroient confortez de nulluy,car l’ordonnance des François SiduRoy ’ (^^îftillecftoittclle,qu’on lailferoit les Anglois conuenir en Galice, amp;nbsp;ailleurs auffi ff'ærvouloient)fans eux comUattre:^ ces Bretons le tenoient ainfi. Haa(dilbient les quot;'^quot;nsXe toutes 1es villes de Caftillcnous donnoyent autant affaire commefaiteefte, 3■Jaurions iamais fait.Et difoientlesautrcs.il y a dedâs grand pillage,qu’ils ontaf-battrait dupayscnuiron:amp;pourcc monllrcnt ils fi grand deffenfe, qu’ils vcu-^?'lu’on traitte à eux de rendre la ville, amp;nbsp;que tout leur demeure, fans riens remettre i*''^f'^^ ^K’^^^^^oyent les aucuns.Qui font les Capitaincs?Ils font deux Baftards Brc AHonimcs-d’armcs,amp;: qui fauent que c’eft d’aflaut amp;nbsp;de fiége, car ils y ont effe plu-j 5)''^^f°'5'C’cft le Battard de Pennefort amp;nbsp;le Baftard d Aulroy. Qui que ce foient, ils j^'llans gens,car ils nevoyent apparence de fccours^e nul coffé:ôc fi tiennent ain 1. ^quimontoyentfurcescfchcHesparappcrtifes d’armes,eftoicntàla fois rebou •« il m-tiucrfcz tous ius:amp;alors y auoit grade hueriede ces Efpaignols.Quand le Duc tjC Delattre fut leué,^ il eut ouy fa mcire,il dit qu’il vouloir venir vcoir l’alfaut.Si mô ^^''''‘Couriier:amp;n’cftoit point armc;amp;r faifoit porter deuant luyfonpennon,p!aine- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

.^'’''leFranceamp;d’Angleterre:8óventeloit au vent par vue manière effrange, caries ^?^“ƒƒƒ^ ^^^^^ ((J Plonsen defeendoyét prefqueà terre.Quand le Duc fut venu,fi efforça l’alfaut, car j-*^j ^P’’gôonsl’auançoient: à fin qu’ils euffent plus grande louange. Auffi ceux, qui fc Ijj-^ptioycnt,quand ils veirét le pennon du Duc vételei^ils cognurent bien qu’il effoit J^'fForcerent tant plus de faire armes. Ainfi en tel effat firent ils alfaillans ôr deffen- • ^^j gt;'^'fques àheure de ticrce:amp; n’eftoit pas apparent qu’on deuft la ville d’Auranches ne de tel aflaut.Adonc demanda le Duc. Qui font IcsCapitai-ju^'^'^bdcdans?0n les luy nomma.Dont dit le Duc, dites au Marefchal qu’il traitte à kr quot;^^^'^ twitter,pour fauoir s’ils voudroient rendre la ville,amp;: la mettre en nlt;fff rc o-3’’ce.Ie croy qu’on ne leur a pas encores demandé. Allez(dit il à vn fienCheualicr) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

k^Guillaunte,faitcs le Marefchal venir parler à moy. Le Chcualicr f? départir du JUj'^’^ ^^®tiauchaauant,amp; vint deuers le Marefchal,amp; dit à meffire Thomas, Monfei-3vousmâde:vencz parler à luy.Lors fc départit le Marefchal,Revint deuers leDuc. \Milfut venu le Duc luy dit, Marcfchal,fauez vous point fe ces Bretons, qui ticn-|A '«le ville contre nous,fc voudroyentpoint mettre en noftre obeifTance^N ous tra i^‘'’fis nozgens,amp;les faifonsblcccr,6c gaffons noffre artillerie: amp;fine fauons quand 3waurons mefticr.Ic vous prie allez deuers eux :amp;faites Ifurdire que vous vou-Cl'^®^^ ‘^“^’ l^cffîtcThomas refpondit:8c dit,Monfeigneur, volontiers. Puis que [^ duf) ^^'’^^^^^ Prendre à mcrcy,c’cff droit qu’ils foient ouis.Lors fc partit le Marefchal ^^^,. g^,^^^ ^^^ k “^fciwintiufqucsà raffàut:amp;ditàvnHeraut.Vatout dcuant:amp; faytaait,que gîtâmesd'^n f fffsa eux(noz gens te feront voyc)amp;: leur dy que ic vueil traitter à eux. Le Héraut rene.

-ocr page 980-

15,0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

refponditjSirè^volonticrs.Lors fe bouta esfofTez auec vnc cotte d’armes venue, qui a uoit efté au Duc de Lanclaftrc*Ouurez vous,il faut aller parler à ces Bretons,car e i refchal m’y enuoye. A celle parolle luy firêt voyc ceux,qui là eftoiét.Le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ^

roy le.vcit venir:amp; auoitbien vcu,d’amont des fofrez,le conuen^t du Marcfcha,co ment il auoit parlé à luy,fi f en vint aux carncaux:amp; fe monftra:amp; dcinâda,Heraur,qu^ voulezvous ? le fuis l’vn desCapitaines de celle villeJocroy qu’ô vous enuoyepar w moy.C’eft voir,«Title Heraut qu’ô clamoit Perfy.Môfeigneur le Marcfcha! vous ma ^^ que vous venez aux barrières parler à luy,car il veut auoir traitréamp; parlement a vous, le vueil,refpondit le Baftard:mais qu’il face voz gens rctraire,amp; cefler raflàut,car autr mentn'irayiepoint.IecroybienditlcHcraut.Etfurcc retournaau^arefehal. y dit ce que vous auezouy.Lc Marcfcha! appcllafon trompctte:amp; dit.Sonnepour r te.Il fonna.Lors fe celTerent les aflaux de toutes parts. Adonc, quand les aflaux w cefrcz,fi fen vindrent les Capitaines de la ville a la porte:5lt;.’ pafferent outre, ^Y*®3 aux barrières.Là eftoient le Conneftablc,melïirc Ichan de Hollande, amp;nbsp;meliire mas Moriaux,amp; grande foifon d’Anglois. Cómcnt(dit le Marcfcha!)beaux ^^{S?^?J vous ferez vous prendre à force,amp;: tous perdre amp;occirc,amp; les ponres gens de là c ' amp;nbsp;nous fanons bien que la Communauté de la ville fe rendroit volontiers a Mo gneur amp;à Madame;amp;fuflcntpicça rendus:fcvousne fulïiez.Sachczquilvouscn^^^ ra bien mal prcndre3car(quoy qu’il nous en auiennc)nous ne nous partirons dicy, ƒ ronsaudeffus de la vi!le;foit bellement,ou autrcment.Parlez cnfemble: fie vousaui amp;nbsp;merefpondez,car ie fay bié dequoy ic fuis chargé.Sire(dit!c Baftard d’Aulroyjn fommestous confcillez3amp; tousauifcz.Aucas que nous amp;lenoftre mettiez en on duitamp;feur,pourallerà Ville-Arpét3ou là ou il nous plaira à traire, vous no’. re fauuemét fans peril nous vous rédrôsla villc:amp;aufli j^uc tous hóes,fernes,8^ c® font dedaSjamp;qui demourery voudrót,y demeurét,fans peri! nc fans domagepar®! , beifface qu’ils ferót au Duc de Laclaflre:fi-cóe les autres villes de Galice ontfait, ' no autremét .Nous fauÓs bié que vous elles Marefchal de Voll, amp;quelc traîtreappartiet vous,amp; ce,quc vous en fercz,lc Duc l’acordera.C’cft vérité,dit mefïireThonias.ür o^j ainfî q vous emportiez ce que vous dites,ie nc vucil pas que vous pillez la]ÿl!e,amp; pi)'51 nous faciez entendant que vous fanez conquis fur le pays, car vous vous mettriez en riotc amp;nbsp;en peril contre noz eens.Ncnnyfdit le Ballard d’Aulroy ) nous n’en emporte rons fors ce,qui cil nollre:nTais,fe les compaignens de nollrc dcliurance ont cnolca cuneprifeou achaptée,amp;ils ont mal paycc,nons ne voulons pas entrer en riotc,carie croy bien que de boire amp;nbsp;de manger,depuis que nous vinfracs icy en garnifon,nozges non rié payé.N enny,ncnny,dit le Marefchal.Tout ce vous ell excepte, les viurcs on d’auantagc,auffi feront ils noflres,mais nous parlons des meubles. Dit le Ballard d A» roy.Nous ne nous ferons ià fi preud’hommes,que nous n’en ayons. Adonc dit mclnr Ichan de Hollande, Lailfez les pairer,cc qui ell, cllleur,on ncleurvoifeià fi près,^“® pour regarder en leurs males.Or foit ainfi,dit le Marefchal. Là fut mis ce iour tout c tier en foulFrancc:amp; au Icndentain ils fe dcuoyentpartir.Si fen retoumerétles Ang • à leurs logisiSe fe defarmcientamp; aifercnt de ce qu’ils auoycnt:amp; les Bretons enten ne Autene renduâ c^ iour à troulTer amp;nbsp;emballer grand pillage3qu’i!s auoient pris amp;nbsp;leué fur le pays ^c a «» Duc Je Lan llille mefmcmcnt,car toirt auoit cllé abandonné du Roy:dont ceux, qui vindrent pre claflrtpar tem mierement en Calli!!e,y firent grandemét lcurprofit,amp;:encores,entrouirantamp;cncm fortuin. balla«cnlavil!ed’Auranchcs, boutèrent ils pluficurs bonnes chofes des meubles des » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poures gens delaville,prenncs,draps,amp;autresioyaux,s’ilslestrouuoicnt.Et(quandon

en parloir,Ä qu’on leur difoit,Haa3 Monfcigncur,cecy ell nollre,vous nc lappoftaftes pas ceans)i!srefpondoyent,Taifezvous,méchantes gens. Nousauons commiffiondu Roy de Callille de nous faire payer par tout,de noz gages,vous nc nous voulez payer. amp;nbsp;fi vous auons payez bien amp;loyaument. Si faut que nous nous payons de nouueaux gages,car cecy cil noftre.Quâd ce vint au matin le Marefchal môta à chcual,amp;enuiron foixante Lances en fa compaignie:amp; s’en vint à Auranchcs,iufqucS à la barrière.!! far-rcfialà vnpetit.Les Oftpitaincs des Bretons vindrcnt.Lc Marefchal leur dit,Elles vous tousprefts?Ouy,dircnt ils.Baillez nous vn conduit,quinous meine.Ou voulez vous al-lcr?dit le Marefchal. A Villc-Arpent,dirent les Bretons.Bicn3dit le Marefchal. Veez cy qui vous conduira.Adonc appclla il vn Chcualicr d’Ang!ctcrre(quis appclloit meflire Efticnne Ellcbcry)amp; luy dit,Prenez dix Lances de noz gens: amp;nbsp;conduilcz ces Bretons: amp;rc-

-ocr page 981-

FROISSART.


î^t

f’'^’‘^ '^emain.'Bicn,dit Ie Chcualicr.il fit cc que Ic Marcfchal ordonna,^prit ces °ös amp;nbsp;conduit,amp; les mcna.Lefqucls fc départirent moult hourdcz amp;nbsp;moult trouT 'pandits furent tous vuidez,le Marcfchal amp;nbsp;fes gens entrèrent dedans la villc.Lcs ■j^‘^£lavi!lercncli#ercnttoutbas:amp;cuydoicnt(moultenyauoit)quccefuftlcDuc leMareßfj^t ^ ®Maftre:amp;pourceluy faifoient ils fi grande reucrencci Le Marcfchal demandai A» Duc tie Lan ^® départent fi hourdcz amp;nbsp;fitrouficz)cmpqftentils riens du daßre dedant , ^iJu noftre!Monfeigncur5par dieu ouy,bcaucoup.Et que ne le me dificz vous(dit ^»«»f, reee^ ji-^i. ^^*^^^ ^c le vous eufiefait rauoir?Monfeigneur nous n’ofionsjls nous mena-ijQ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faifions plaintes. Ils font maudites gcnsJl ncnyanül,qui ne foit nbsp;nbsp;* *'*”*quot;

,??*“Jpourqu8y ne nous le feroyent ils,quand ils le font l’vn à rautre?Lc Marcfchal

P**^ ^® teut:amp;dèmanda des plus notables hotUmes de la ville.Ils vindrét L nbsp;nbsp;furet venuz,il leur fit faire fermét que la ville d’Aurâches(qui rendue eftoitau

I ^®quot;^^^ll^e)ils tiendroiét du Duc à toufiours amp;nbsp;à iamaiSjCn la forme amp;nbsp;manière , yîs autres villes de Galice fe font réducs.Ils leiurcrent. Adonc ordôna amp;nbsp;rcnou-Marcfchal officiers:^ print de ceux de la ville les foixamp; les fcrmcnSjamp; quand il ^°ut fait amp;nbsp;pris de ceux de la ville les foixamp; fermés amp;nbsp;luy amp;nbsp;fa route curent beu vn Mien retourna deuers le Duc:amp; cftoicntaulong des beaux vers Oliuiers pour a-gt;{j ’’®^’^®5®’f h faifoit fi chaud,qu’hômmes ne cheuaux n’ofoient attendre le foleih G Y»« heure de tierce n’ofoyent cheuauchcr,n’aller en fourrage, pour la chaleur du l)j|^' '^®brcigneur imagination,que le Duc de Lanclaftrccuft,c’eftoitquonluyappor iouuelles,cftdifant,SireleRoydeCaftillccheuauchc,amp; vient contre vous pour ç ’^nibattrcjcar il luy fembloit qu’il ne pouuoit parfaitement venir au chalange de ^.quot;æ,nàlaScigneu rie, fors que par bataille,Si cnfaifoitil demander fongneufemét: ’'^onkiydifoit,Monfeigncur,tious entendons par pèlerins, qui viennent à Saint-Ia-jj^^Quenortre auerfaire de Caftillc ne met nully enfemblc^pour traire fur les champs, '?æncntcngarnifon,amp;:fcs gensaufli;amp; encores n’eft pas le Duc de Bourbon venu jj'lt;loit vcnir)n’il n’eft encores nouuelle de fa venue.Or eut le Duc confeil, quand il fc j ^u cinq iours en la marche d’Auranches,qu’il iroit deuant Noye:amp; là effayeroyét ,^gt;aniais^araflautilspourroycntpairerparlcpont,nclariuicrc Dcrne. làcftoitrc-^ ^^'’'MeChcualier Anglois,quiauoit coiyiuit les Bretons en la ville de Ville-Arpent. 1 ?^onluy demanda quelles gens eftoient là en gamifi^.Il refpondit qu’il auoit en J^^ue meffire Oliuicr du Clcfquitfy cftoit,à bien mille Lances de Brctôs amp;nbsp;de Fra-ij^'^^e feroit bon(dirent lors au Duc le Conncftablc amp;nbsp;le Marcfchal meffire Thomas • • jj^ WMonfeigneurjque nous les alliffions venir Srécarmoucher. Efpoir faudront ƒ ^orsjpour demander armes,car ils ont grad defir aucuns,de les trouuer.Ie le vueil ^ wdc Duc.Dclogeon nous:amp; allon ailleurs,car icy n’auons nous nul proffit. Lors jj^®'ionné du déloger au matingt;amp; d’aller vers Noyc,amp; puis vers Villc-Arpêt.Or par (^“quot;snous vn petit du Roy de Portugal,amp; du chemin qu’il fit en entrant en Caftillc,amp; '^tournant deuers le Duc de Lanclaftrc.

‘'»»lent le Rs^ de Portugal,ne pouuaKt forcer les chameaux devint Y rat»ft brader la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

'‘^•'6'comment ilfen ada vers ferai e» Galice. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. lxxi.

P^oy de Portugal fé départit du Port:amp; laiffa la R oy ne fa femme,amp; fa fœur, la icu-(J*'fille au Duc de Lanclaftre:amp; pour elles garder,amp; la cité auffi,il ordonna le Com jj^ 'douaire à y demourer,à tout cent Lances de Portugalois, amp;nbsp;de Gafeons : lt;^ii l’e-j^venusferuir.Puisfemeitauxchamps:amp;felogerét,aupremieriour,yroislicuës • , (..^^aulédemain ils fe delogerêt,amp; cheuaucherenten trois arrois amp;nbsp;en troisba- f^^^^j**^**^^^ 1^ .^^•Î^nepouuoyentallerquelepas,pourlcs gensdcpié,qucleRoy menoitCoubié ,^7^J^^i t ^fiouze mille hommes) amp;nbsp;pour le fommage amp;nbsp;le chanagc:amp; apres venoitla groffe ßtteuUevtlo-^ ^ItduRoy,ou bienauoitmille Lances.Là cftoicntDampGalois,Ferrand Portek, tienmisic^ . “’p-FerrandPortck,amp;Pounafe de Congne:amp;tportoit labânieredu Roy VafTe-Mar deNis ou de j ’t.Congne,lehan Radighcs,PierrG-Ichan de Gemez de SalncZ,IchanRadighez de Denys,mais j^ÂIet Maiftre Denis(qui fappclloit Ferrand Radiehes)tous grans Barons 5^ Cheua nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• “^^iltt

Jîd’Arricregardefaifoient le Conncftablc de Portugal, le Comte d’Angoufe,lef”^^A”^®'”*’ 5^’5‘^^lcaIle,lcpetitDancdc,Mondeft Radighe,Rodighcs de VaIconfiaux,Angc- äßt^^lt^q “dedeGeneue,Iehan-Aufale de Popelan,amp;tous Barons amp;Cheualiers amp;cftoient dciiiswr»V ^Icrouic cinq cens Lances, Ainfi chemin«rêt ces PGrtugalois:amp; prirent Ic chemin^^rx/f'^

-ocr page 982-

LE TIERS VOLVME

de Saint-Yrainiamp;alloyent à petites iouméeSjCar ils fclogeoycnt des tierce: ne depuis ils ne cheuauchoient point tout le iour: amp;nbsp;vindrcnt à la Cabaffe de Iubcroth,amp; la furet ils deux iours:Sc delà allèrent en deux iours à Auranche en Portugahamp;là forêt ils deux ioursJlsvindrentà Saint-Yrain:amp;làfelogercnt. La ville eftoittoute defamparcejdes la bataille de luberoth.Si la trouuerent toute vuidc,car les gens, quiy dfoient venus, fedoientretrait^en Caftille,amp;boutez es citez amp;nbsp;es foi^ lieux, pour la doute des Portu-galois/nais les chafteaux fe tenoient:amp;: y auoit Bretons amp;nbsp;Poidcuins dedans : qu’on y auoit eftablis pour les garder.Le Roy de Portugal eut côfcil que les chafteaux de Saint Y rain (qui eftoient,rvn à vn cofté de la ville,amp;rautre à l’autre cofte^fo foroient affaillir, car par honneur ils ne pouuoient paffer par là,fans faire armes,car le^aftiHans auoient

' ià conquis fur eux la ville amp;nbsp;les chafteaux,^ vouloient clfayer fils les rauroyét.Orauoy-ent ils amené auec eux engins du Port.car ils fauoient bien qu’ils feroient desalTaux en leur chemin.Orfe logèrent le Roy de Portugal amp;fcs gens en la marche deSaind-V-rain.C’eft l’entrée de Caftille, tout au bout de la riuierc de Pcfc:quiva à Schille la gran de.Par celle riuierc pouuoient bien venir en roft,parmy mer(fuft de Liflebonne,ou dn Port)gransbiens:tainfi qu’ils firent,car ils cftoyent gens plus detrente mille, dvnsS ■fCefledati/eefl j'amres.Le Conneûable affitjuy amp;nbsp;fa route, amp;la moitié de la communauté de Porm-^rerard ^^ g^V^chaftcldeuers foleil leuant,qu’on difoitàlaPerrade.Dc l’autrecoftédufolcilcou ■^P'erard Cal- chaiit afoegercnt Ic Marcfcbal 5v fl routc:amp;: l’appeUoiton au pays f Callidon. Duthä-lidonjezt-w- foel delaPcrrade efloit Capitaine vn Cheualier deBrct3ignc,qui fapclloit meffireMo ïo^TaiHadon riccFonchans,appert Homme-d’armcs:amp; du chaftcl Callidon m eflire laques de Mot-(ommefdtt auf merle,vn Cheualier de PoidourSt auoit chacun auec eux cinquante Lances de bons Jt sala,ne le no compaignons.Si furent bien quinze iours,amp; plus, que rien n’y firennamp;efloient drecez W4«f yz« vne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ dcuant:qui gettoyent bien,dix ou douze fÂs le iour,contre les murs, grollcs picrres3mais petities empiroyent:cxceptees les couuertures des tours: quilurcuuum pues amp;nbsp;dcfcmparées,maisles compaignons de dedans n’en faifoicntcoinpte,carîese-ftages, qui eftoientprès des couucrtures,efl:oient de fortes pierres, quine pouuoyent » effondrcr,pourvn coup de pierre d’engin,ne des cfpringalles.Quandonveitqu qnne lesauroitpoint,êc qu’on fecommença à ennuyer, oneutconfcil qu’on dtlogcroit,amp; qu’on entreroit en Galice,^ qu’on approcheroitl’oft du Duc dcLanclaftrc:parquoy(n gens venoient)on feroit pli^fort:amp; auffi le Roy amp;nbsp;le Duc auroycnt confcil, comment ils fe mainticndroienr,amp; quelle part ils iroyent.^i fe délogèrent vn iounSt troufierent

• * tout,5c le meirent à voiture:amp; fe départirent de Saint-Yrain: mais à leur departemet a ville fut fi nettement arlè,qu’il n’y demoura oneques pour eftablcr ne loger vn cheun • te Rey de Ptr- Qjund CCUX des chafteaux veirent qu’on les laiflbir,fi en furent tous réiouis:f' comme-iefchtlîeduT^ cerentà fonner leurs trompcrtcs,amp; à faire grand ebattemcnt:amp; fe coniouirentdet^c de S rrain^en armonic,tant que tous les derniers furcntpalfeztamp;quand il ne les veirent plus,ils c^c-pdix^nidrche rent:amp; l’oft f en alla ce iour loger à Pont-Ferrand en Galicc:amp;au ledemain au Val bain ^ers'Verd. te Cathcrinc:amp; au tiers iour ils vindrcnt deuat FeroI en Galicc,vne ville allezfortc(Q“* fe ticnrpoutle Roy de Caftilfe)amp;là farrefterent.

Ct)»ifne»t le Roy de Portugal,»’aya»f peu prendre la ‘vlde de Ferolpar ajßut/tuf P’' ^^' lgt;ujèhe,d^ la meit e» l'oheijjanee du Due de LanclaJlre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. 1 xx 11*

QVand le Roy de Portugal amp;:fcs gens furent venus douantFerol,ils trouucrétalfo ffon pays.Si l’enuironncrcnt.-Sc dirent le Coneftable amp;nbsp;le MarcfchaI, quilsfcroict • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;affaillir,amp; Qu’elle cftoit prenable. Ils furent là deux iours, qu’onequeshy liurcrctaHaut

car ils cuydoient que fans airaillir,ils fe deulfcnt rendre : mais non firent, car il y auoit Bretons amp;nbsp;Bourgongnons:qui difoient qu’ils tiendroient bien. Or furent au tiers lour les engins drecez:amp; fit le Marefchal fonner les troropettcs,pour affailIir.Doncfordon-nerent toutes gens,^farmercnt,amp;approchèrent la ville.Les compaignons, qui dedas Ferol cftoient(quand ils ouirent les trompettes de roft)eurent bien cognoiflaneequns auroycnt l’alfau^Sc f ^5pareillcrcnt:amp; firent appareiller tous ceuxde la ville, defrenu-bles,amp;femmes aufli:qui apportoyent pierres amp;nbsp;cailloux,pour getter contreual, carla-chez,qu’en Galice amp;nbsp;en Caftille les femmes y font de grande deffenfe amp;nbsp;de grand courage,aufti grand ou cnpartic,commcfontleshommcs.Làfenvindrcnt,toutbcllemcut lcpas,lesPortugalois,iufqucsauxfofrez:quieftoientcrcuxamp;parfonds,maisilnyauoit point d’eauc.Si entrèrent dedans baudement,amp;puis comécerent à raonreramp; à rampet, ........“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contre

-ocr page 983-

DE FROISSART.


-^93

j^^tifinontjlans eux épargner,mais ceux,qui montoyent,auoîcnt fort à faire,fils n’e-,®'fntbien paucfchez,car ceux,quifc tenoyentamont, leur gettpyent picrresamp;cail-‘’Montilscn blecercntaucuns:amp;: les firent reculcr.-voufifTcnt ou non. Làauoit bon

^ttenrent de ceux c{ÿ dcdans:.qui gettoyent dardes à ceux de dehors. Auffi lan- !■lt;* ville Je fe~ ■“''^nt ils à ceux dé dedans. u.Ainfi dural’aflàutiufques à heure de tierce, que le iour ^»i^vG-thee, ‘^'^hâufamoultforr,amp;lefoleil^ftoit moûtardât;amp;pointnauoictdevét,ncd'air,ceux

Moientes foirez:amp; fcmbloir proprement qu’ils ardiflcnt:amp; pour la grande chaleur Jg pgy ‘f,^^^î^'^ Wlaifoitamp;: qui cftoit apparent au faire,l’allaut celfa,mais tandis getroyentJes engins nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

, ^aansla ville à l’auenture,Adóc fc retrairent Portugalois:amp;fc refrefehirent: £i meiréc Pointlesblecez.^.àfutconfeilléle Marefchal de Portugal,qu’on n’afiàudroitplus que j 5‘’ggt;’^s,caràraffaillirily àuoittrop depeine amp;nbsp;de coufiages de leurs gens, maison

■tbien ecarnioucher aux barrières, pour les compaignons ebattre fie apprendre les ^«.Sifotfaitjcommeilfut ordonnê:amp; y auoitprefquetous les iours ecarmouches: f '’ousdy que ceux de dedans à la fois,les foudoyers amp;: les compaignons qui y elloient, JMooyentlorsà la porte,entre les barrictes amp;nbsp;la porte, pour ecarmoucher mieux à ailc.Dontilauint queleiMarcfchaLdé Portugal meflire AInc Perricre (qui moult |, ôitvfitéd’arnies)fubtilla fur cet affaire de rccarmouchc:amp; en parla à raelfirelchan-/’'bnd:amp;luydit,Ievoy que ces foudoyers fcnclocnt à la fois entre la barrière, tour . /carmouchant.Se nous faifions vue chofe,que ie vous diray : que nous preniffions ’^oufixeens desnoftrcs,bien montez, Seveinflions ecarmoucher, aucc vn petit de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

^''^aucommencemenr,àcux:amp;’ quand ils feroyens dedans leurs barrières 5 nous re-, «ionspetit à petit, ie croy que pour la conuoife de gaigner ils onuriroient leurs bar ,J’'cs:amp;lorsnousfaudrions àk barrière-, amp;nbsp;les embefongnerions .• amp;puis fembufehe ’Wilsnefauroyent rien)vien4roit à courfe de chenal fur eux.Quand ils verroyet ve-f‘urcuxefforceinentrcbufchc,ilslairroicnt efterleurs barrières, amp;nbsp;feroyent ouurir ^portcs:amp; adôc(voufifrent ou non)nous les cfForccrions:fi qu’aucc eux nous entre ^sen la ville:amp; fi les Galiciens n’ouuroient la porte,à tout le moins ceux,qui feroyêt j^tSjferoient noftres.il eft veritc,rcfpondit meflire lehan Ferrand.Or prenez l’vnrSc ^Prcndray4’autrc,dit le Marefchal. Vous ferez Pembufehe vousamp;mefsire Martin de,. Aamp;Ponafe de Congne:^ i’iray à récarmouchc,car c’eft de mon office. Ce côfeil tcnu:amp;furent ordonnez cinq cens hommcs,bien armez amp;nbsp;bien montez, pour aller ,«mbufchc:amp; trois iours tous entiers on n’ccarmouch*point:dont les foudoyers de '’'^înseftoienttous cmcrucillcz:amp;difoycnt aux Galiciens de la villc.Or regardez mé- ^ .’^gc'iSVousvousfuffieztantoftrenduSjquandles Portugalois vindreticv,fenous Prions. Nousvous gardons grandement l’honneur de voftrc ville, car le Roy de ®'’iigal amp;nbsp;tout fon oft fe departirôt d’icy fans ries faircAu. quatriéruc iour,que les Por .8«oiscurct fciourné,récarmouche,par l’ordonnance que ie vous dy,fuî faitc:ôi f en (j'’dcMarefchal dcl'oft,à toutvn petit de gcns,ecarmoucher: amp;nbsp;la grande embufehe 'Ajoura derriere.Les Brctons,qui deliroyer à gaigner quelque bô prifônnier(car ià en gentils iufques àfix)quâd ils veirent venir les Portu^lois aux barrieVes, firét ouurir ? portes,amp; les laiffcrct fans fermer,pour trouucr plus apprgt;ciifé(car point ils ne feed- • 'f'ottrç'ïauantauxGalicicns)amp; aiifliIc guichettout oiiuert: £z vindrcnt aux barrie-J^coiRcnccrcnt à traire amp;nbsp;à lancer,amp; faire le droit d'armcs,amp; ce qu’ccarmouche de ^’ode.LcMarefchalfquandil feut que ce fut heure) amp;nbsp;fes copaignons changèrent pas |. «öftrerem qu’ils eftoiét trop trauaillez;amp;fur le point d’cftredécôfîrsiamp;recuterétpe ‘’potit.(^andlesconipaigós,quidedanscftoicnt,cnveircntlamaniere,filescuide- , '«bien tous prendre amp;nbsp;attraper:^ ouurirent leurs barrières tout à vnc f^isrêc failliréc .'^ors;amp;fcboutcrent en ces Portugalois:^ en prirent amp;nbsp;retindrent iufques à vingt amp;:

^Jl^^u en tirant amp;nbsp;en chaçant,pour les mettre à fauucté,ils fen foingnerent tcllemét nbsp;nbsp;nbsp;a i- p •

pilsneurent loifir de refermer leurs barriercs:amp;rainfi le Marefchal,qui attendoit le fe- (oii^ne^^^ «ttsderrierejtlcs enfeignoit,ce qu’il pouuoit:amp; lors va venir meffire Ichâ Ferâd Por- ceux du fc-' ’meflire Martin de Merlo,ôe le Ponafe de Congne,à bien cinq cens chenaux :ôeve- cours.

«ontplus que les galops:amp;fc boutèrent tous à vne fois fur la lferrierc:amp; çn furent Sei ■^»rprifiJepe-c''mrs.(^and les foudoyers Bretons amp;nbsp;François veirent cc,fi fe voulurent reculer de- ^'’^‘’^ Galice, os la porte:tnaisils ne pcurenr,car auffi toft y entrèrent les Portugalois, comme enx.^^*'.^^ Pertu-«bfutlavillcprife amp;: gaignée:ôc en ÿ eut de morts mais planténe fut ce pas. ^‘^

« ioudoycrs,qui la cltoycnt en gatnfton,turent pns:exceptcz dix ou douze : qui (e-daßre. r

-ocr page 984-

1^4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

fauuerent par vne autre porte,qu'ils firent ouurir,amp; prirent les champs : amp;nbsp;fen allèrent par deuers Ville-Arpent en Caftille.ou meflire Oliuicr du Glcfquin amp;nbsp;plus de miUclan ces de François fc tenoient.Q_uand ils furent là vcnuSjils leur recorderent commcntla ville de Ferol eftoit perdue. Ainfi,que ic vous recorde, auint de 1lt; ville de Fcrol en Ga-licc.Les Portugalois lagaignercnt:amp;: laraeircntenrobeiflanccduDucdc LanclaftrCj pour qui ils failo^nt la guerre.Le Roy de Portugal fut grandemét réiouy deeequefes gens aiioicnt fi bien exploité:amp; en cnuoya tâtoft les nouucllcs au Duc de Landaftre en difant qu’il luy accroiflbit grandement fon heritage,car il luy auoit ià pris vnc villc:amp;lc mettoiten pcinc(aulfifaifoientfes gens) de conquérir des autres.

i i

I i ( t

Comment l'armée du Due de Lanelaßre vint deuant Noye en Galice, (^comment les {^ngldis furent reeeus aux barrières de la vide,par le Barrels des Barres (Irfis eompaignons. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. LXXilI.

LE Due de Landaftre fut réiouy de ces nouucllcs:amp; cftoit iàparty t d’Aurane: amp;fen vcnoitdeuantNoyc:ou le Barrois des Barres, meflire Ichan de Chaftcl-Morant, »4?»fdouranc meflireTtiftan de la Gaillc, mefsire Regnaud de Roye,mcfsirc Guillaume de Mono* t^lb^aulls^nt §”7’^ plufieurs Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers,eftoicnr. Tant exploita l’oft au DucdcLancla Mmmée Aurc ftfCjqn fis veirent lechaftel de Noyc. Adonc dit le Marcfchal.Veez la Noyé en Galice, ne amp;nbsp;Auran Si comme la Coulongne eft l’vne des clefs de la Galice,au lez dcuersla mer, eft lechaches. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiel de Noyé,au lez deuers Caftillc,vnc clefjamp;n’eft pas Sire de Caftillequin’eftSircdc

laCoulongneamp;dcNoye.Nousironsiufqucslà,veoirles compaignons. On m’a dit qucle Barrois desBarres,vn des plus appcrts Cheualiers du Royaume de France,i’y tient.Nous y ferons,à l’entrée du Pont,quelque écarmouchc. Nous le voulons, dirent les compaignons,qui cheuauchoient dclez luy:mcflir« Lamburin de Linicrcs,amp; mefli re lehâd’Auberthicourc. Lors chcuaucharAuâtgarde,ou bien auoit cinqeêsLaccs,ÔC cous bonnes-gens.Car IcDuc y auoit cnuoyé vnepartie de fes gcnsfpourtâtquilappro choitlc chaftcl)pour faire plus grande môftre à ceux du chaftcl:amp;aufliilfauoitbiéquc fes Marefehaux les iroient vcoir,amp; faire armcs:fils trouuoyent à qui. Quand la guette du chaftcl veit approcher l’Auantgarde amp;nbsp;les Anglois,fi commença à corner, fcàluy demener par telle façon,que c’eftoit grade plailàncc de la vedir amp;nbsp;ôuir.Lc Barrois amp;lcs côpaignons entendirent tantoft que les Anglois venoient.Si farmerent, amp;nbsp;fe meirent tous en bonne ordónance, *eftoient bien cent Ilt;ommes-d’armcs:amp; fen vindref tout • outre iufques aux barriercs:amp; là farrefterent en tresbon couenant.-ör y auoit douzepen nons,mais meflire lehan des Barres cftoitlcplus renommé (amp; aufli auoit il le plus de chargedes armcs)amp;Iehan de ChaftcI-morantapres.Qiuand meflire ThomasMoriaux Marcfchal de l’oft,veit qu’ils eftoient alTcz près delà ville amp;nbsp;des barrières, il farrefla/ùr les champs. Aufli firent toutes manières de gens .•amp; meirentpiéà terre, amp;nbsp;baillèrent leurs chenaux aux pages Seaux varicts: amp;nbsp;puis fen vindrcnt tous ioints amp;nbsp;ferrez iuf-qucs bien près des barricrcs,chacun Chcualicrsamp;Efcuyers tous leurs lances en leurs mains;amp; n’alloycnr que Icpas:lt;cdc fix pas en fix oasils farreftoyent, pour eux mieux • ordonner tous,fans eux odirir. Au voir dire, c’eftoit belle chofe du veoir. Quand ils furent là ou ils vouloyent venir,ils farrefterent: amp;nbsp;puis fen vindrcnt, tous de front, faire faid d’armes aux barrières. Ils furent recueillis de moult grande façon,amp;par bonne ordonnance,amp; croy bien que,fils fuflènt tous au plain fur les champs, il y euft eu telles , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armesfeites, qu’il n’y eut pointlà,carlàils ne pouuoiétauenir les vns es autres, pour les

i au^nt^arJe barricrcs,qui eftoient clofes amp;nbsp;fermées. Là eftoit arrefté le Marefcbal, de fa lance, fus uvuctie/.an meflire IchafidcChaftcl-morant,amp;il furie Marcfchal : amp;fcrrauailloyent pour porter nbsp;nbsp;I

chi/trerecene nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i» \ i. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c •' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ti i

aucimhar es domagel vnaiautrc:matsjlsnepouuoyenr,ilseftoienttropfort armez. Mc/nrelno- J barrières efe ™3S dc Perly cftantfur meflire leBarrois,amp;Mauburin de Liniercs furmefsire Guillau- 1 t^o^emcaUce mcdclVfontigny,amp;mdsircRegnaudde Royefur mefsire lehan d’Aubcrtbicourt,lc I parleSarreis Site dcTalbot furmefsire Triftan dc la Gaillc, êcainfichacun auoit fonpareil,fiauant I ^fs £4rrff f^ qu’ilslançoientamp; ccarmouchoicnt dclcurslances:amp;quandilscftoientlaflcz,amp;rtrauiil ■ lez,ou trop échaufcz,il?changcoycnrpas:amp;autres Chcualicrs,ranrd’vn cofté que d’au 1 f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trc,rcuenoicnr fraiz amp;fnouucaux:amp; ecarmouchoient.Là furent ils en tel ebateraerfiuf- I

ques à la tierce,toute hautc.Bic eftoit douze heures,quand l’écarmouchc le ccflà,amp;puis I encores reuindrent Archers aux barricrcs,maislcs Cheualicrs,pourladoufâccdufrait. nbsp;I

fcdcpartircnt;amp;ordoiVîçrcntlcursArbaIcfticrs, amp;nbsp;les Elpaignols: qui lancèrent dar- 1 '

-ocr page 985-

DE FROISSART:

^es, a l’encontre du traid:amp; dura cefte écarm ou ehe,tirant fiançant IVn contre l’autre ‘niques à nonne:amp;puis y reuindrent gros varlcts,pour écarraoucheriufques au vefpre. ^lurlefoir,iufques au folcil couchant: amp;nbsp;y retournèrent les Cheuahers ,fraiz amp;nou-'^cjux;amp;tinclrent l’éqiirmouchc. Ainfi fut le iour tout employ é,iufques à la nuit.-que les ^ngloisfcretraitent en leurs logis,amp;les compaignons de Noyé dedans leur fort, amp;h-'^tbon guet. Enuiron deiffe lieue duchaftei dcNoye,loutco^treuallariuicrc, 'logèrent les Anglois. Laquelle eaue leur fit grand bien, amp;nbsp;à leurs chenaux auf-Arils en auoient eu grande defaute,cn venant iniques là. Si fe vouloient refrefehir ''’’^(loufixiours:amp;puisiroyent deuant Vil!e-Arpcnt,veoir IcConneftabledeCaftilIe, ‘WFrançois,qftlà eftoiennScauffi ils auoictouy nouucllcs du Roy de Portugal: qui 'logeoitcsplainsdetForel,amp;toutfonofl:aufli:amp;vouIoitvenirdcuersla ville de Pa- ... 'oiienGalice.'qui eftoitaufii au chemin duDuc Sedes Anglois:amp; mefembic quele ç^j’' * Wde Portugal amp;nbsp;le Duc fe deuoyent là trouucr,amp; eitre enlemble. Se auoir collation 1 5‘'orcheuauchéc,pour falloir comment ils pcrfeucrcroicnt,car ils auoient iàefté plus

''^ mois fur le pays: amp;nbsp;auoient mis en leur obeilfance tout le Royaume de Galice(pe-a‘'nfalloir)amp; fi n’auoient nulles nouucllcs du Roy de Caftillc,ne des François: dont 3Uoientgrandemerucil(e ,caron leurauoitditquele Roy de Caftille auoitlaitfon 1 J''dcmentàBurgucs(ouil fetenoit) de toutes les parties de Cafti!le,dcSebilic,dc 1 ^^ordouc,de Toilette,d'Efpaigne,de Leó,d’Eftures,du Val-dolif,amp;: dcSoric:amp; auoit 1 j^quot;^ Soixante mille hommeS3amp; fix mille Lances de purs François :amp; y deuoit cftrclc t^ßas ces pays 1 i'*'deBourbon,caril eftoirparty dcFrance:amp;f’envcnoit celle part.Pourtantieveu-

| f’’l'ötrctrouucr,eux amp;nbsp;leurs ods cnfcmblc,les Anglois amp;nbsp;Portugalois,pour efire plus ”’“ƒ I, ‘'ivn pour! autre,amp; pkiiiolr apparciliez:ie leurs ennemis vcnoiçnt, earns tenoient

1 nouuelles,qu’on leur Aloit des François amp;nbsp;des Llpaignois,a bonnes êévrays vrais^oms, 1 ’quot;oientparfemb lant grande ioye:^ veiffent volontiers qu’on fe deliuraft d eux cô- parduant cor-I ^'IjCjCar ils ne pouuoyent pour lors venir à perfection de leurs beiongnes, fors que romptisendeux 1 0 I^'’Mcffirc Guillaume de Lignac,amp; meflire Gautier de Paflàc le tenoient près Exemp. s’en | 3°y de Caftillç:!à ou qu’il fuft, ou allaft, car toutes les femaincs ils auoient deux ou tdifiatsala.

| ^'“5foisn(^uelles de France,amp; commet on fy maintcnoir,amp;au!fi du Duc,qui deuoit 1 ''’'bamp;eftoitiàparty3mais il auoit pris le chemin d’Auignon,car il vouloir veoir le Pa-j ^^l«mcnt,amp;lesCardinaux.Sil’attcndoientlesdcirufdi«,amp;nefefulTcntiamaiscom | quot;quot;s fansluy:ne pas il n'appartenoit» Entre les nouuelles^u’ils auoient eues de Fran-1 (Ç’''lloitduDucdeBretaigne:quiauoit ainfi pris A'attrapé,an chafteldefErminc, le • 1 ?»’’'^^quot;^lodc France, amp;nbsp;rançonné de cent mille francs, amp;de trois de fes chaficaux, 1 d’'^e ville: amp;nbsp;rompit le voyage de mer, de non aller en Angleterre. Celesfaifoit | j‘. '''^sruciller qu’autre chofc:amp; ne pouuoyent entendre à quel propos le Duc de Bre-1 |^8'''Uuoitfait:amp; aulTi ne faifoitaucune perfonne, mais on fuppôloit que ce confeil 1 l'ûoit venu d’Angleterre.

1 ^^^mcni le R^j de Frafsee cfiMy^i rpuebp/ies fiotahles perfô/i^ages vers le Vue de B re'

1 ^^‘^Fe.Pcnir hiy de^/ender re/Je» d/t tori faii en Li pcrfcrssie dti^onsiejlable de eilten. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE LXXIIII.

\ Â quot;^'t^ue ievousay ditey-deffus fut le Royaume de France en émoy( amp;nbsp;par cfpc--1-^*^^'*- ^9-1 c^l les oncles du Roy,amp; les grans Scigneurs,qui l’auoycnt à confcillcr)par les dé- ^^ ^^'^■^' ^quot;^**‘ I U^^'M^’^iodrent du Duc de Guerles, car elles lurent lelies amp;mal-courtoiffc , amp;

| iji'^^'églc des autres défiances: fi comme vous direz que ic vous dy voir, quand •

\ /?°quot;^''^I^itciray. Aulfifit onduDucdeBretaigne:quiauoitbriféfi^randfaiól:, | ç 'Voyage de mer,amp; pris Sc detenu celuy, qui en deuoit eftre Chet ( c’eliaflauoir le | (|j?®®^^Wé de France) amp;nbsp;rançonné,comme dit eft, de cent millefrancs: amp;,luy auoit’ | 1^^^'mschafl:eaux, ôcvnc ville. Laquelle chofe cftoit grandement,au prciudicc du 1 f^Ar on n’y pouuoit veoir nul tiltre de raifon.Le Roy fc deportoit de toutes ces rai-| At il cftoit icunc,parquoy ne f’en emerueilloit pas fi grandemér,cóme fil cuft efté 1 parfaite.Si difoient les aucuns ancicns(quiramcntcuoiftit le temps palfé) que 1 j^ 'tdfait,ou pour femblable,a eu le Royaume de France beaucoup d’affaires, car le \ t{^’^®^^“^’'rc fit occire meffire Charles d’Efpaigne, Conneftable de France pour le 1 ijj P’’pourlaquelle occifiô le Roy lehan ne peut one depuis aimer le Roy dcN auarre, 1 ytollitjàfon pouuoir,toute fa terre deNormandie.Penfez vous( difoiét les autres) 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r ij

-ocr page 986-

LE TIERS VOLVMÊ


ip^

que,fi le Roy Charles,pere du Roy,viuoit(qui tant àiraoit le Conncftablc ) qu’il uduy deuk pas aider?Par Dieu fi feroit.il feroit guerre au Duc de Bretaigne:amp; luy ofteroitU teirc:quelque chofe qu’il luy deuft coufter. Ainfijamp;ren pliificurs manières,en parloit on au Royaume deFrancc,car toutes geUs difoicnt qu'il auoit malf^t.Orfut regarded auifé des oncles du Roy,amp; du Conleil,pour adoucir les chofes ,amp; lepcuple( qui trop malfecontentoiiÿiuDucdeBrciaigne)amp;pourles befiJhgnes mettre amp;nbsp;reformer en droit,qu’vu Prelat amp;nbsp;trois Barons, fages amp;nbsp;vaillans hommes, feroient enuoyez f^uatrepreu- IcDuc de Brctaignc,pour parler à luy,amp; pourouir fes raifons,amp;pour le faire venirala d hommes dens,ou ailleurs,!^ ou le Roy voudroit, pour f exeufer de ce qu’il auoit fait. Si furet nom-Jetje Duedt ’®®zprcmicrcmcntrEucfqucdcBcauuais,mcflircMille des Dormait,vnfageamp;vaih SreeaigneJur l^nt prcud’hcmmc,amp; beau langages Auccluy meflirelchande BeanCjmcffirelenan l’ajfaire du Co «de BuciI,amp;Ic Seigneur delà Riuicredefqucls furent chargez quelle chofe ilsdeuoyent neflablede dire amp;nbsp;fairc:^ par efpecial,pour mieux le fouuenir de la matierc,amp; de toutes les bclon-chjpn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gncs,rEucfquc de Beauuais f en vint à Montlchery : ou le Conneftablc fc tcnoit,cy

ville Ôe le chaftcl font à luy,amp; toutes les appartenances.CarlcRoy Charles lesluy don na,^à fes hoirs.L’Euefque de Beauuais là eftant,vnc griéuemaladiedeprit:dontillâ ra:amp; fut quinze iours aux fleures,amp; en maladie:^ puis mourut.Si eut le preud homnif? grande complainte. Au lieu del'Eucfque de Beauuais y fut enuoyé l’Euefque deUn grcs:qui fe meit à chemin auec les delfufdits,poür aller en Bretaigne.

De ijui Froißa/'t Jeuf ce qu’il a eßrit ^e lapyß du Clt;gt;»»eJlahle de CbJß/^^ d^qt^i fiertf^^^ duGle/quiadeuoit ejirefurfiemmé duda^-^quin. chap. txxV.

ON me pourroitxlcmandcr(qui voudroit) donttcyiées chofes me viennent y^noir, pour parler fi proprement amp;nbsp;fi viucment.Terefpô«droycà ceux,qui menaeæ ^ deroyent,quc grande cure amp;nbsp;grande diligence i’ay mis en mon temps,pourlewuottgt; ay cherché maint Royaume amp;nbsp;maint païs,pour faire iufte enquefte de toutes les en fcs,qui cy delfus font contenues en cefte Hiftoire,amp; qui aulTi en apres en defeendronn Car Dieu me donna la grace amp;nbsp;le loifir d’en veoir en mon temps la greigneurpartie, d’auoirla cognoilfance des baux Princes amp;nbsp;Seigncurs,tant en Francecom^c en Angn a Car fâchez quc,ran de grace mil trois cens quatre vingtsamp;dix,i’y auoye laboure tren-fourntb^onle *-^ ^ ^®P^ ans:amp; à ce iourfai^yc d’aage cinquâte amp;nbsp;fept ans. t Si peut vn homme beau fens de l’^u- coup veoir amp;nbsp;apprendre durant Ic terme dc trenttfept ans,quad il eften fa force, amp;qo' teur^e/tUnt^ar cft bien dc toutcspartics.Orfu-ie,dcs ma ieunefre,cinqans derhoUcl duRoydAngl® auant impur- terre,amp;dcJa Roync:amp;fifu biévenu enl’hoftcldclchan RoydcFrâce,amp;duRoyCnat futten eeßeßr lesfonflls. Si pcu bien,fur tel terme,apprendre amp;nbsp;conceuoir moult de chofes :amp;peut /f.Aii tenue ccrtain,c’eftoitlagreigncurimaginationamp;plaifance,quci’auoye,quetoulioursenquC' ans ' Mod^' rir auant,^ du retenir,^ tantoft efcrirc,commci’en auoye fait les enqueftes.MaiscoW vnhôme eft æent iefuadone informé,amp; par qui,de laprife duConneftable,amp; deeequiendefeen en fa forced dit,iclcvous diray.Ie chcuauchoyc,au temps que ces chofes furent auenues,oii'n^’J cnfon venir apres,de la cité d’Angers àTlt;Ârscn Touraine:amp;auoye gcu à Beaufort en Vallc®* “ amp;nbsp;ileft Bien lendemain,au dehors,ic tRuuay vn Chcualierdc Bretaigne : lequel fappelloitm® 'te detoutespar Guillaume d’Anccnis:amp;fenalloit veoir Madame de Maillé en Touraine, fa couiine, ' tics ^ar de ß.^ cnfans,car elle eftoit nouucllcmét vefue.le m’accointay du Chcualicr,carielctrou kfùzamp;c ^ uoyecourtois ,amp;douxcnfcspa/olles.Ieluy demandaydes nouuellcs,amp;parçip^ de la prife du Conneftablc,dont ie tédoye fort à fauoir la vérité.Il la me dit,car il dimit • qu’il auoit efté au Parlement à Vennes,aucc le Seigneur d’Ancenis,vn fien coufin,amp;'® grand Baron de Bretaigtie ; amp;nbsp;tout ainfi que meftire Elpan du Lyon me dit êc informi des chofes qui eftoient aucnues en Foix,cn Bearn,amp;: en Gafeongne, amp;nbsp;aulh mefsirc le* han Ferrand Portek des aucnues de Portugal amp;nbsp;de Caftille, ainfi me comptapluf^rs chofes le gentil Chcualier:amp;plus m’en euft compté:fi i’euITelonguement cheuaucheen fa compaignie.Entrç Motlihargne amp;nbsp;Preuilly a quatre gras lieues,amp; nous cheuauchios tout bellement à l’aifc descheuaux;amp;là,furcc chemin, il me compta moult de chofes. Icfquellesic mei bienfn rcmembrance;amp;parefpecialdesauenturcsde Bretaigne.Am fi que nous cheuauchions,amp;quenous eftiospres dePreuilly,nous entrafmesenvnpre. Là('arrcfta:amp; dit,Haa,Dieu ait l’amc du bon Conneftablc de France.llfit vnefoisicy ■fLefuiH d'dr- vne belle iournéc,amp;proftitablc pour ce païs,deirous labânieremcfsirelchandcBuei. mes rHyuarK Car il n’eftoit pas Conneftablc f mais eftoit nouuellemcnt venuamp;ilTu hors d Efpaigne.

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Et, corn-

-ocr page 987-

DE FROISSART.


1^7

, Et,comment ce auint,ic luy dcmanday.le le vous diray(dit il)mais que ie foyc mon- ^^^^ ^^^^ ^^^^. ’tacheual.Nous montafmes luy amp;nbsp;moy.Lors commençafmesà cheuaucher tout bel- „irenl'a 1370 kment:amp;cn chcuauchât fe prit à dire amp;nbsp;recorder telles parolles.Au temps qijcic vous come Ton ftur^ p3rie(ditleChcualier)cftoitce pays cy,fi rempli d’Anglüis,amp; de larrons Galbons,Bre- gt;-.« bien en ap-tons,Allemans,amp; gcffs auenturiers de routes nations,que toutlepays,dcçà amp;nbsp;delà i_oi l’^gt;'‘^^‘«gt;'’' ^»ci-teeneftoit rempli.Car la guerre de France amp;nbsp;d’Angl. cftoit renouuellcc;Si entroyent toutesmanières de pillars en ce pays:amp; fy amaHoyent amp;nbsp;fortifioyent^ par manière de ^^'L^^yJ^ * fonqueftiamp;lechaftel de Beaufort en valéc(quc vousauez veu)en eüoit tcnu,S(t le pays ^^^^^ lt;ienuiron:amp;viuoiton,par tour5dcirous eux.Pourvenir à mon propos, Anglois amp;: Gaf-tonstenoyentPiÿuilly:amp; I’auoicnt malemcnt fortiKé:amp; nul ne les en boutoir, ne cha-Çoithors:amp;tcnoient ce chemin,fur la riuiere de Loire,autres petits forts à la ronde, amp;nbsp;’Juandils vouloyent cheuaucher,ils fe trouuoyent entre mille Schuit cens combattans. EcConneftable mefiîre Bertrand,amp; mcirirc lehan de Bueil, amp;lc:Sirc de Mailly ,amp; au-tunsChcualiersdcce pays,eurcnt imagination qu’ils fe meteroyent à l’aucnture, pour ^diurctlepays:amp;cueillirent enniron cinq cens Lances:Se fcurerlt que les Anglois vou loicntchcuaucher amp;: aller vers Saumur:amp; eftoient tous les Capitaines des fors d’icy en-’■itonmis enfemblc : amp;nbsp;anoyent fait leurs amas à Preuilly : qui lied deuant nous. Noz S’^nscheuaucherent:^: paflerent celle eauc:amp; fe meirent en embufehe en vn bois, qui ^■'dcy-delfous la bonne main. Au m«atin,ainfiqua foleilleuant,Ies ennemis fe départi-f^tdcPrcüilly:amp;eftoient neuf cens combattans. Quand noz gens les veirent venir (lt;luie(loycntencmbufchc)ils feurentbien que combattre leur conuenoit. Là eurent 'Isparlcinent,pour fauoir quel cry ils crieroyenr. On vouloir prendre le cry meftire l’cr M:maisilncvoulut:Sc encores plus,il dit qu’il nebouteroitià hors ce iour bannie-, '^ncpcnnon:maisfc vouloir combattre deflbus la bannière de meflire Ichan de Bueil.

‘'ozennemis vind rent en ce pft, fou ie defeendis ores.Ils ne turent oncques.fi toft cn-''fz,que nous iffimes hors du bois,amp; de noftre embufehe,amp; entrafmçs au pré. Qiiand’|^.^jy^j;^jjj^ *Enous veirent,ils furent tous d’vncfortc;amp;meirent pié à tcrre:amp; f ordonnèrent en bô je fuis nague ’'ïoy,amp;nous aufti d'autre part,Nous entrafmes l’vn dedans l’autre.Là eut grand poul- res defeendu ^’samp;boutisdelances,6c plufieursrenuerfez des noftrcs amp;nbsp;des leurs : ô^ dura la bataille ''’grand ftmps,fans branler,ne d’vnepartne d’autre. Au voir dire,nous eftions toutes ^fns-d’armes d’eleôtion,amp; des ennemis en y auoit grande planté de mal armez, amp;nbsp;de fc.Toutesfois ils nous donnèrent moult à faire.Makmeftire Morice Clcfciquedy, quot;'rflire Geoffroy Richon,amp; meffire^coffroy CarcfmclÄ Morfonalfe luyuoycnt mef-^'JrBertrand àl'cfperon.Ceux nousrefrefehirent defoixante Lances de bonnes Gens- nbsp;nbsp;nbsp;^

'^’r®cs,qu’ils nous amenerenramp;fc boutèrent en eux tous àcheuah Srlcs cfpandirent ^^tmétqu’onc puis ne fe peurét remettre cnfemble.Quand les Capitaines de cespil-'quot;’sveirentquelachofc alloitmal pour eux,fi montèrent fur leurs cheuaux les aucuns,- DeeonJintres ^’’onpascous,carils demourerentau pré tous morts,iufques à fept, amp;nbsp;bien trois cens degt;jueljues pU ’)'’51eurs,8eduralachacc iufques à Saint-Mor-furrLoire:amp; là fe boutèrent en vn batel l^n de campai j'effireRobert Cem, Robert Hcrue, RichardGillc,amp;Iaqucnin Clerc. Cesquatrefe^»'«Fy ^^'‘^ '^lt;nicrcnt:amp; fi trauerferent Loire,amp; fc boutèrent en qititre forts, que leurs gens tenoy- ‘*‘'‘” . quot;nbsp;^^'^, 'quot;’par delàLoirc,mais-point n’y feiournerent,car ils fen itèrent en Auuergne amp;nbsp;en Li ^®fin,amp;cuidoycnttoufioursauoirleConneftablcàlcurstalons.Parcefte deconfiture hwl’ordre'^ Wraaillrc,fiitdeliuré tout le pays d’icy enuiron n’oneques puis n’y cutpillart,n’An- temps delà ' §fe,qui f’y amaffaffent.Si que ie dy,quc le Conncftable Bertrand fut vn vaillant hom-: i/raje dednÛiS ’Î’^amp;proffitableen fon temps, pour l’honneur du Royaume de France, 6: il 9 fit plu- ^« »«ßre ^u-'quot;ursbellesrecouurances.Par ma foy,Sirc(dy-ie)vous dites voir,ce fut vn moult vail- ^'*’’* . ’Whommc,amp;aufficft meflire Oliuier du Glcfquin. A eequeie nommfray Glefquin, ‘quot;Cheualicr commença à rire,amp;ie luy dcmanday,Sirc,pourquoy riez vousainfi ? lelc ''ousdiray,dit il.Pourtant que vous auez nommé Glcfc]uin,car ce n eft pas le droit-fur^ quot;om de luy,ny ne fut oneques,comment que tous ceux,qui enparlcnt,le nôment ainfî ^’nous aufsibicn,quifommes deBrctaigne,amp;mcfsireBe.rtrand,luy viuant,y euft vojô-’’orsadrecéamp; remedié,fileuftpeu,maisil ne peutoncques,çarle mot eft tel,qu’ilGhec oula bouche amp;nbsp;en la parolle de ceux,qui le nomment, mieu# que l’autre-. Adonclu'y ^omanday-ie.Or me dites,Sire,par voftre courtoifie,fily a greinde difference del’vn à-*’utrc,Si m’aiftDieu,nény.Il n’y a autre differéce de l’vn à l’aytre,fors qu’ô deuroit dire’ 'oofsire Bertrand du Glay-Aquic. Si vous diray dont ce furnô luy vint,fclqn ce que i’-ay.

r iij

-ocr page 988-

, ip8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

ouy recorder auxanciens:amp;auflî c’eft vnc chofe toute veritablc,caronlctrcuuccfcrit aux anciennes Croniques de Bretaigne.Cefte parolle me fit grid plaifir,quclc Chcui-lier me dit:ói luy dy adonCjSirCjVous me ferez grad plaifir au rccordcr:amp; fi Je reccuray devousmeiemais ie ne l’oubliray, car me frire Bertrand du Glefquin fut bien fi vaillant home,qu’on le doit augmenter en ce qu’on peut.li eft veri(é( dit^e Cheualier) amp;iclc vous diray.Lors comença meffire Guillaume d’Anceni^à faire fon compte. Au temps que le grand Chyles de France regnoit(qui fut fi grand cóqucranr,amp; quitantaugraé-taS.Chreftientc,amp;lanoble couronne de France)!! fut Empereur de Romme jamp;Roy de France,amp; d’Allemaigne:amp;giftà Ais-la Chapelle.Cc Roy Charles(fi cómeenlitamp;f trcuuc es Croniques anciénes,car vous faucz que toute la cognoiffany de ce mode retourne parl’eferitureme fur autres chofes deveriténous ne fomes fondez, lorsque fut les eferitures approuuécs)fut en Efpaigne par pluficUrs fois:8r y demoura vnefois,en-tO^wt 4 la de ’^'^c ^^5 autres faifons,t neuf ans, fans partir ne retourner en France,mais toufiourscon-nominatiendH querantauanr. En cetempsauoitvn Roy mécréant,qui fappclloit Aquin;lequel eftoit clay ^^uin, Roy de Boughieamp; de Barbarie,à l’oppofitcd’Efpaigne amp;tdcs circoftances. CarEfpai-Uen peut eflre gne,mouuâtdc S.Ichan des pors,cft durementgrande,cartoutleRoyaume d’Arragô, •puei^ue choß, j|g Nauarre,dcBifquaye,de Portuga!,de Connimbres,dc Liircbône,deSebille,de Cor ^effe de^ce^cern nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tollcttc,amp; dc Leon,font endos dedâs Elpaignc:amp;iadiscôquit le grand Roy

preß pourra Charlcmaigne toutes ces terres.En ce log feiour,qu’il fit,ce Roy Aquin(qui RoycftoïC ßmbler aiian- de Boughic amp;nbsp;dc Barbarie)affcmblafcs gens:5t fen vint par mer en Bretaigne: amp;arriua fa^euxß beau au port de Vennes:amp; auoit amené fa féme amp;fcs enfans;amp; fa mafia là au pays:amp;fcsgens toup deperßn- fy amalTerent,en conquérant toufioursauant.Bien eftoit le RoyCharles informédece ’’^,^quot;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roy Aquin ; qui fc tenoir en Bretaigne, mais il ne vouloir pas pour celle caufe brilcr

amp;c rompre fon voyage amp;nbsp;fon emprife:amp; difoit,Laiftcz l’amaffcr en Bretaigne. Ce nous fera petit de chofe à deliurer le pays,de luy amp;nbsp;de fes gcifs:mais que nous ayons acquire les terres dedeçà,amp; mis à la foy Chreftiéne.CeRoy Aquin3furla mer allez près de Vc-neSjfit faire vne tour bien bcllc:qu’on app clloit le Glay:amp; l’y tenoit ce Roy Aquin trop VoIontiers.Auintque,quâdleRoy Charles eut accôpli ce voyage,amp;acquitté Galice amp;nbsp;Efpaigne,amp; toutes les terres cnclofcs dedans Efpaigne3amp; morts les Roys Sarrazins, amp;nbsp;bouté hors les mécrcans,amp;r toute la terre tournée à la foy Chreftienne, il fell retourna en Brct.amp; meit fus,amp;: deliura vn iour vnc grofle bataille,contre le Roy Aquin:amp;:y furet morts amp;nbsp;déconfits tous les Sq^azins(ou en partic)qui là eftoicnt;amp; conuint ce Roy A-quin fuir:ôc auoit fa nauire toute prcfte,au pié de labour du Glay.Il entra dedâs,amp; fa fc-• mc,amp;lés enfans:mais ils furet fi haftez des François(qui les chaçoiét)quclc Roy Aquin

amp; fa femme n’eurent loifirdeprédrevn petit fils,quidormoit en celle touT:Sc auoit cn-uiron vn an.Si equiperent en mer.amp;fe fauucrent ce Roy,fa fenimc,amp; fes enfans.tSilut •fDe quelle race trouué en la tour du Glay ceft cnfât:amp;fut apporté au Roy Charlcmaigneiqui en eut grâ eÿoit^ Bertrand de ioye:amp; voul Ut qu’il fuft baptifé.Si le fut:amp; le tindrent fur les fons Roland amp;nbsp;Oliuier: juel on deuroit amp;cutnom celuy enfant Oliuier: luy donna l’Empereur bons hcritages,pour les garder ntm^r^da ^ f°*^*^®^^ terre que fon pcrc auoit conquifc en Bretaigne,amp; futeeft cnfant,qu3dil vint Glay Aquin ^^ ^^§^ d’hôme,bon CheualierS^ vaillant:amp; l’appclloicntlcs gens OliuierduGlay-A-p,ur du Gl?f- quin:pourtât qu’il auoit efté%ouuéenla tour du Glay,amp; qu’il eftoit fils du Roy Aquin, quin,«« du Or VOUS ay-ie dit la première fondation amp;nbsp;venue dc meffire Bertrand du Glefquin,que Guefelin. nbsp;nbsp;nous deulfions dire Glay Aquin; amp;nbsp;vous dy que meffire Bertrand difoit(quâdil cutbou

té hors le Roy Dainpietrc du Royaume deCaftiIle,amp;couronné le Roy Henry)qu’il fen vouloitellcrau Royaume dc Boughic. Il n’auoitq la mer à trauerfer, amp;nbsp;difoit qu’il vou-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loit requérir fon hcrirage:amp;l’eut fans faute fait. Car le Roy Héry luy euftprefiégensaf-

, fez,amp; nauires pour aller en Boughic grandcmêt:mais vn empefehemét luy vint;quiluy rompit amp;nbsp;brifa tout.Cc fut quad le Prince dc Galles gucrroy.a le Roy Henry,amp; qu’il ramena le Roy Dâpietre,amp;Ieremcirparpuifrancc en Caftille.Adonc fut pris,àla grande bataiIledcNardrcs,meffireBertrand,demeffireIehan Chandos.-qui le rançônaàcent mille francs;amp; auffi vne autre fois il l’auoit,dc la prife d’Aulroy,rançonné de cent mille francs.Si le dérompirent les propos de meffire Bertrand,car la guerre dc Frâce amp;nbsp;d’An gletcrre renouuela.Si fut^xonnié qu’il ne peut ailleurs cntcdre,mais pource ne demou ra il mie,qu’il ne foit iflu du droit cftoc du R oy Aquin.-qui fut Roy deBoughie amp;nbsp;de Bar barie.Or vous ay-ie compté la trafic dc meffire Bertrand du Glefquin.C’eftverité,Sirc. le vous en fay bon gré:Si iamais ncl’oubliray. A tant vinfmes à la ville de Preuilly.

Ceff/ment

-ocr page 989-

t R O Î S S A R Ti

Cimmcßi les i^mbaj/àe/etsts iJu Roy Je Frâsice vissdrenl par-Jeuers le Duc Je Rretaigne^ ft»r la priß Ju Co/t/teßable ,■ (ß Je la reßo»ß ^u'H lessrßf, apres ^aUs eurent fait leur ’'^^OttO» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C H A P * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L X Vi

CEieufTe cfté autantàloîfîr auccques mcffifeGuillaume d’Ancehisjqùeiefu aücc-^qucsmefTircEfpainduLion^quâdiechcuauchay depuis la cité deBaumiersiufques yrtaisenBearUjOu que iefuauccmeffire lehan Ferrand PortekjCheualierdePortu-Wm euft dit amp;nbsp;compté pluficurs chofes:mais nenny^c n’y fu point longuement:caf atott apres difncr, que nous eu fines cheuauché deux lieues, nous vinfmes fur vn che-‘Wa ouily auoft deux voyes: dont rvijp alloit à Tours en Touraine (là ou ie tendoyc j[ Mamp; 1 autre à MaiHcjIà ou il vouloir aller. A ce chemin fe défit noAre compaignie* 'Redonna congc:amp; ie le pry. Mais,entre Preüilly amp;nbsp;noftre departemétjil m’auoit dit t quot;'leurschofes,amp; par efpecial de celles de Bretaigne: amp;nbsp;cornent l’Euefque de Langres jny fut enuoyé, au lieu de l’Euefque de Bcauuais: qui mort eftoit)amp; meflire lehan de quot;quot;ilcxploitcrétdeucrs le Duc de Bretaigne: amp;nbsp;la rclponfe qu’il leur fit,quand il les eut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ; ^^parler.Surlaqucllcinformatiô du Chcualieric me fuis fondé amp;nbsp;arrefté:amp;ay eferit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;; fej’5’*^®quot;^“*^‘^o“sdcuczfauoirquc les dclTufnómczfe partirent de Parisjamp; duCon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

quot;'iRoy,bien-auifezcommcnr,ne quelle chofcilsdcuoicntdircamp;faire:amp;chemine fïntparleurs iournées,qu’ils vindrent a Nantcs:amp; demandèrent là ou le Duc fe te-nj ;, ® ^cur dit»En la marche de Vcnnes:amp; que par vfage fy tenoit il plus volontiers, quot;''leurs. Adonc fe meirent ils à chemin, tant qu’ils y vindrent ( car il n’y a de Nâtes |^?*''ôfslicuës)amp; defeendirent en la cité: car le Duc fe tenoit au chaftel,qu’on dit en ;, otedls (’ordonnèrent amp;nbsp;appareillercntjainfi comme à eux appartenoit:amp; vindrent 'quot;quot;'slcDuc: lequel par femblar» les recueillit affez doucement. L’Euefque de Lan-, Hpourcequ’il eftoit Prélat) commença à parler, amp;nbsp;faire foil proces bellement S: fa-^ .^quot;t,auprès de fes deux compaignonsmeflire lehan de Vienne amp;nbsp;mclfire lehan de dit,Sire Duc nous fommes cy enuoyez de par le Roy noftre Sire,amp; par noz Sei- igt;p‘^’'r”'^g^jg ^ ®*’clcs,Monfcigneur de Berry amp;nbsp;Monfeigneur de Bourgongne,pour vous di- z.anare^^^m^ ^■“onftr^ qu’il leur tourne à grand’ mcrucillc, pourquoy le voyage de mer (qui fe baj^jeûr du (^plaire en Angleterre) vous auez détourné amp;nbsp;le Conncftable de France rançonné /(«y Je France jjWd’ehofe, qu’il fen deult grandement: amp;nbsp;outre v^s voulez auoir trois defcs an Due Je tre tj *®»gt;ix en Brctaignc:qui pourroict grandemét nuire le oemourant du pays(f ils leur fai^^'^ßr l’af |^'''tcontraircs)aucC l’aide de la ville de Iugon(laquelleeft de l’héritage du Conne-^^V, ^^^”^ !i)i,^'^’’® vous ^uez voulu auoir. Sifommes chargez de vous dire) amp;nbsp;nous le vous di-V jn^PoütMefTeigneurs^^ cópaignons,qui cy font)depar le Roy noftre fire,amp; noz Sei-‘' Çp’^^^^*ô0curs fes oncles, que vous retournez arriéré à melTire OliuicrdcCIif-

■lifM nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;France, fon heritage (que vous tcnez)amp;ren mettez cnpofleffion

(( ■ painfi que droit eft, amp;nbsp;comme il eftoit au-deuant, quand ils vous furent baillez Hjp 'quot;i^ezpar contrainte,amp;: non par nulle adion de droit3que vous y eulfiez:amp;: aufll la ’''quot;quot;■gentjtoute entière,reftituez la pleinement,là o9 il luy plaira à 1 auoir. De ce, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

L ’quot;s auez fait, c’eft la parolledu Roy amp;nbsp;de fon Confeil,qÂ; vous venez vous cxcu-f;,^quot;'^'s,oulàouilplairaau Roy amp;nbsp;à fon Confeil. Nouslc tenons fi doux amp;nbsp;fi patient l'jj^^cs ce que vous cftes de fon fang)qu’il orra volontiers voftre excufance:amp;3f’elle ll^f^bien raifonnable,fi la mèneront ^ adrcccrôt,àleUrpouuoir,nofdits Seigneurs veneur de Berry amp;nbsp;Mofeigneut de Bourgongne:amp; feront tant,par prières S?au~ iji] 'quot;^ue vous demourrez amy amp;nbsp;coufin au Roy, amp;nbsp;à eux: ainfi que par r^fon vous t{^,'^511re.Donc fe tournal’Euefque fur meffire lehan de Vicnnc:amp; luy demanda.Eft htoo l’.^'^°^^®’^*’^c^P9*'4it:amp;Iuy dit,Sirc,ouy. Auflîfit meffire lehan deBueil. A ces ii(P^dircamp;monftrer,cnla chambre du Duc n’y auoit qu’eux quatrCiQuandlcDuc

- Cî““'“7P“'«,';eu fquedeLangrcs, ilpenfa vn pctit:amp;bieny eutcaufe

ijtl .^pcôfif(carlcs parolles, dites amp;nbsp;monftrees, faifoient bien à glofer) amp;, quand il ^g^aï^ej Ç’‘®'tj Sire, i’ay bien entendu ce que vous auez dit: amp;nbsp;c’eft raifon quei'y ayebien i’^^eßueJe (1(5 ç?'‘'^f vous cftes icy enuoyé de par Monfeigneur le Roy, amp;Rlcflcigneurs fes ont- laueres er J lijj' 'Vous doy amp;nbsp;vueil, au nom d eux, faire tout honneur amp;nbsp;toute reuerence: car i’y Ça eimpaignSt f;/^''''^'''''oitrcparoilcamp;requeftedetnandebienàouirconfeil:amp;me conleilleray, AmbajfaJeurs

“^^^ miensitellcment qu’à la refponfe vous vous contenterez de moy:car ^ ^V' voudroye autrement faire, ny ne pourroye. Vous dites bien (refpondirent les

-ocr page 990-

200


LE TIERS VOLVME


Seigncurs)amp;iI nous fuffit.Donc fe départirent: les feigneurs de luytamp;fen retournèrent t Ce^e clause à leurs hoftels. t Quand ce vint au foir, ils furent priez, de par le Duc de difner le len-^ßde Gérard, demain auccques luy. Ils l’accordèrent. Quand ce vint aulendemain ils monterentau chaüel: amp;nbsp;trouuerent là le Duc amp;nbsp;fes Cheualiers : qui les recueillirent grandement, ic bien. Allez toft apres ce qu’ils furent venus, on laua pour feoir à table. On affitlEuef-qucdc Langresèout au-defrus,pourcaufe de PrclationfSc en-aptes le Duc,amp;puis! Ad-, nbsp;nbsp;nbsp;, mirai de Francc3amp;puis mclTircIchan de Bucil.Le difner fut moult grand SebeljS: bien

tdigne aux Ambajptdeurs de France,

n'^fïue‘^'* ' ^^^’jy* ^^ difner fait,on entra en la chambre de t Parlemcnt;amp;là commencèrent àian-retnenG ^^ glcr,amp; à parler de plufieurs choies,amp; à ouyr meneftriers. Bien cuidoient ces Seigneurs de France auoir refponfe:mais non eurent.On apporta vin amp;nbsp;cfpicc^,après cc,ilsprirent congé du Duc:amp; rctournerct à leurs hoftcls:amp; fe tindrent ce foir tous aifes.Quâd vint au mat in,!! leur fut fignifié,de par le Duc3qu’ils veinlfent au chaftcljparler à luy. Ih y allercnt.Là entrèrent ils en vne chambrc3ou le Duc efl:oit:qui les recueillit aflez doucement: amp;: puis parla(car à luy appartenoit à parler)^ dit ainfi,Beaux Scigncurs,ieray bien que vous attendez refponfe. Car fur les parolles, que vous m’auez dires amp;nbsp;mon-^rponjeßnale ftrees,vous cftcs chargez de reporter à Mófeigneur,amp; à Mefreigncurs,refponfc.Ievous du puedesre- dy queie n’ay faitchofedemeffire Oliuier de Clifronjdontiemcrepéteiforstantqu'u a bon marché, qu’il f en eft party en vie. Et ce, que ie luy fauuay la vie, fut pourlâino“f de fon office,non pour fa perfonne:car il m’a fait tant de contraires,^ tant degrans plaifirs,quc ie le doy bien haïr iufques à la mort.Et(fauuc foit la grâce de Monfeigo®*”^ amp;nbsp;de Melfeigncurs,fcs oncles,amp; de leur confeil) ie n’ay, pour la prife de mclTirc Ohuicf de Clifron,rompu ne brifé le voyage de mer.Dc cerne vueil-ic bié cxcufcr,quc nu ma ie n’y penfoye, au iour que iele pry: car par tout doit on prendre les cnneini^o“®” treuue.Etjfil eftoit mort,fivoudroye-iele royaume ake France régler amp;nbsp;ordonner a bien,ou mieux3quc par fon Confeil.Tant que des chafteaux que ie tien, Î^ qu il æ ^ c-liurcz,i’cnfuis enpofreffion:Szy demourray:fcpuifrance de Roy ne m’en oftc.Tantqua lamife de l’argenr, ie refpondray que i’ay tant eu à faire, du temps paffié, en ce pays, ailleurs,par les haines qui me font venues de par Oliuier de Cliffon,qucie lay payee deliuree à ccux,cnuers qui i’eftoye obligé par caufe de depte. Telle fut l^efponle,qiie leDucdeBretaigncfît auxCommiffaires du Roy amp;nbsp;de fon confcil.Dcpuisy eut autres parolles tournées pour ajj^encr le Ducàraifon:mais toutesIcsrefponlesdeluytour noienttoufioursà celle conclufion.Quand ils x^irent qu’ils n’en auoicnt autre choie,i j^tfhifdesam- prirent congé, pour departement. Illeur donna. Lors fe m cirent ils au retour; amp;nbsp;firent lajptdeursdu tant par leurs iourne'es,qu’ilsvindrentà Paris:amp;puis allèrent à l’hoftel dcBcaute,delez l{oji,venansde Vincennes :carlel\oy; f’ytenoit, amp;laRoync. Là vindrent Meffieigneurs deBerry Frefai^ne. ^ ^^ Bourgongne ; qui grand défit auoient d’ouyr la refponcc du Duc de Erctaigne.

Larefponfe auezvous aflezouye: amp;nbsp;n’en ayquefairc d'en plusparler.Mais,toutcs fois,ccux,qui furet enuoyez enBretaignc,n’exploiterct en rien: dont le Royamp;lonco feilfen contentcrcntmalfurlcDucdeBretaignc: amp;nbsp;difoicntbienquclcDuccftoitvo orgueilleux homme amp;nbsp;prefiftoptueux: amp;nbsp;que la chofe ne demourroitpas ainfifc^rc c • eftoit trop préiu diciablFpour la couronne de France) amp;nbsp;eftoir bien l’intention du roy, amp;de fonconfeil, qu’il feroit guerre au Duc deBretaigne. Le Duc n’en attendoit autre chofe:car bien veoit amp;: fauoit qu’il auoit grandemét courroucé le Roy amp;nbsp;tout fon con feil.MaisilhayoittantleConneftablc,quelagrand’ haine,qiïilauoitàluy,luybrno*^ amp;t811oitla cognoiffance deraifon: amp;ferepcntoit trop fort de ce que, quand il en W 1 au defluSjil ne fauoit mis à mort. Ainfi feporterêt ces chofes vn lôg temps:amp;dcmouroit I le Duc de Brctaigne à Vennes : amp;nbsp;cheuauchoit petit parniy fon pays: car il fe douwit i trop fort des embufehes: mais il tenoit en amour les citez amp;nbsp;les bonnes-villes dente I , taigneamp; auoit fccrets traittez aux Angloisramp;faifoit fes chafteaux amp;nbsp;fes villes garder, ■ i auffi près que fil euft guerre ouuerre: amp;nbsp;auoir plufieurs imaginations fur ce quilauoH | fait. Vne heure difoit il qu’il ne voufift pas qu'il ne ' moins dónoit il exemple à tous ceux,qui en fauoiêt parler,quc diffion fauoit courroU cé,amp; que fans cauf^il ne l’euft iamais fair,amp; auffi donnoit cremeur à fon pays (car ce petite Seigneurie de Seigneur,qui n’eft craint amp;nbsp;douté de fes gens)amp; toufiours,aiifort, auroic il bien paix, quand il voudroit. NousnousfouffreronsvnpetitàparlcrduDue i deBretaigne : amp;nbsp;retournerons à parler desbefongnes du Royaume d’Angleterre :q“*

uftpnsle ConneftabIc. Atoutkl

Cûmr»ii'^

-ocr page 991-

DE titOÎSSART*


ioi


^'^Kmcfii le Duc j’Tofeh (^ de doceflye^ oncles lt;ia Sojr d’^ngleMrey (^ ^uelt^aes autres Seronsefteient tous d’vue adiauce contre le Âoy drß» Co^il: de la murmuratiou du t^xflet contrôle Ducd’Irlande.'ç^ comment par le Confeild» DucdeClffceflrCyclr à la faneur des autres ^^he^ les Londriens : (lt;r leurs complices obtindrent du Roy /jue tour fi'ß ^ßigne à ceux, t^ui auoient manié fis finances, d’en rendre comptes *

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;LXXVII.

y 0usfaucz(ricommcil eût cy-deflus contenu en rHifi:oirc)qiie les oncles duRoy t Awr^rf/ié^j

1 d Angleterredc Duc d’Iorch amp;nbsp;le Duc de CloceftrCjle Comte de SalberyJe Cornic'd Arondel, le C*mtc de Northombcllande, le Comte de Northinghen, amp;: l’Archc-f W de Cantorbie, eftoient tous d’vnc alliance à l’encontre du Roy 5c de fon Con-‘ **:carfurcux ils fe contentoient trop mal : Sc difoient, Ce Duc d’Irlande fait en An-»^erre du Roy ce qu’il veut:amp;: neft le Roy Confeilléjfors de méchans genSjamp; de baf-j^*'?“®»’“ regard des Princes: ôr,tant qu’il ait le Confeil qu’il tient dclez luy, les cho-®c peuuent bien aller: car vn Royaume ne peut dire bien gouuerné, n’vn Roy bien ,Wlé, de méchans gens. On voit que, quand vn poure homme monte en eftat,amp; J® Seigneurl’auouc, il fe corrompt, amp;nbsp;deftruit le peuple, amp;nbsp;aulfi fon pays: tamp;eft ainfi te Uroyepl»; Je''” poure homme à faire (qui ne fait que c’eft d’honneur amp;nbsp;qui defire atout engloutir, ^quot;f ^” ‘^^1* 'outauoirjeóme d’vn Loutre: qui entre dedans vn eftangjamp;deuoretoutlepoilTon, Otrouuc.Aquoycft-cebon,q ceDucd’Irlâdceftfibié duRoy)nouscognoifrons j“^ pouX '|. 'fnfavcnuc)amp;quele Royaume d’Angl.foit du tout gouuerné par luy:amp;qu’on laif- homme (qui , ''Sondes du Roy,Sr ceux de Ion fang? Ce ne fait pas àfouffrir ne ioufenir. Nous fa- cre, ^“”sbien qui fut le Comte d’AcquelfulFort: qui oneques n’eut grace ne rccouurance ’'quot;pays,d honneur, de Cens, d^ confeil, ne de gentillclfe: amp;nbsp;meffire Ichan Chandos

1 ”gt;orsvn Chcualier) le luy monftra vncfois moult bien, à l’hoftcldu Prince de Gal-V”l’hoftcl de Saind-Andry à Bordeaux. Et que luy monftra il? refpondit vn autre, ^''‘''ouioitfauoirlefond.IcIcvousdiray,ditleCheualier;cari’y eftoyeprefent.Onfer- ^ ^ ^ ^^^^ ‘'quot;duvin,en vnc chambre: ou le Prince eftoit: amp;auccqucs luy grand’foifon deSei- yj^^„^^^^^^,^ ^’'”rsd’Ai^lcterre. Quand le Prince eut beu (pourtant que meflire Ichan Chandos ^‘*Jf^ comte ÿt Côneftable d’Acquitaine)tantoft après le Prince on luy porta la coupe.Il la prit: d’^ejutfiaf-ii^'iit;amp;nefîtnulfemblant de dire au Comte d’Acquefluftort, lepere dceeftuy,dc/«rf, peredà ’quot;^ned allerdcuant. Apres ce quegneflireIchan Châdss eutbeu,vn dcfes Efeuyers Ducd’/rlan-^P^ftalcvinaii Comte d’Acquciruffort:amp;lc Comtc(qui f’cftoit indigné grandemét, uitlef djifitt 'quot;que Chandos auoitbeu deuant luy) ne vouloir boire: mais ditàrEfcuyer,quite-^^’' ’^*-''‘’-'‘''^ l''”hcoupc,par manière de moquerie.Va: fi dy à ton maiftre, Chandos,qu’il boiuCi '’y h?Ilabcu.Beuuez:puis qu’on le vous offrc:car,fc vous nebcuucz,parSainélGeor-'■'''levouïgettcray au vifage.Le'Comtc,quand il ouyt cefte parollc,il douta que l’Ef-'’'^mefift fa tcllee:car il eftoit bien courageux de celà fairc.Si prit la coupc:amp;la meit '’‘’bouchc'.amp; beut,à tout le moins il en fit fcmblant.Meffirc lehan Chandos(qui n en ®'tpas loing) auoit bien vcu toute l’ordonnance: cy il voyoit amp;nbsp;oyoit trop clcr: amp;nbsp;Îquot;®afon retour,amp; là mefmcs,cntretant que IcPrincc f paÿoità vn autre,fon Efeuyer t/^'lt;««r dp '^omptalefaiâ:. Meffirc Ichan Chandos fe fouffrit, tant que IcPrincc fefutretrait.'quot; ^'’^‘^ ^‘^ ancien vint il deuerslc Comte d’Acqucfliiffort: amp;nbsp;dit ainfi, Meffire Obery,vous e-ji''s*ousindigné, fi i’ay beu deuant vous,qui fuis Conncftablc de ce pays? le puis bien ^ p^j^ (2hc-quot;'quot;ScpalTer deuant vous: puis que mon trefredouté Seigneur, le Roy d’Angleterre, palier il luy ^.^effeigneurs les Princes le veulent. Il cft vérité que vous fuftes à la bataille àPoi- comptalc !;'quot;s:maistous ceux,qui font ici,nefauétpasbiélamatiere:cómeie£ay^ïlediray:amp; f*iü. Dont ^l'retiendront,Quand Monfeigneur le Prince eut fait fon voyage en Languedoe.en nbsp;nbsp;nbsp;aufirezlt;

7«ffonne,amp; à Narbône,amp; il f en fut retourné àBordeaux(qui fut en cefte villc)lors A^**^JJ’^ ’l''*lvousvintà gré, vous vous partiftes, amp;nbsp;rctournaftes en Angler* deuerslc Roy.Mais ^^^ ßns*”^‘ 'levons dit le Roy? le n’y fu pas: amp;nbsp;file fay bien. Il vous demanda fi vous auiezià fait '”(lrevoyage:amp;,aprcs,que vous auiezfaitdc fon fils. Vous refpondiftes,Sire,iç lay latl-quot;nbonnefanté,à Bordeaux.Donc dit le Roy .Et comment ^es vous fi o(é,que vous '''^retourné, fans luy? levons auoye eniointamp; commandé, amp;nbsp;à tous ceux qui en fa J’^paignic eftoient allez, que nulneretournaft fans luy, fur tant qu’il fepoüuoitfor-’Te.amp;vous eftes retourné.Or vous commande(dit le Roy)eftroitement,que dedans Wre iours vous ayez vuidé mon Royaume, amp;nbsp;que vous retournez deuers luy: amp;,fi

-ocr page 992-

202


LE TIERS VOLVME


vous y elles trouué au cinquième iour,ie vous touldray la vie, amp;nbsp;voftre heritage. Vous doutaftes la parolle du Roy(ce fut raifon)amp;: vous partiites d’Angleterre,amp; euftcslauen-z' turc amp;nbsp;la fortune aflez bonne: car vrayement vous fullcs cnlacompaigniedcMonfei-gneur le Prince,quatre iours auant que la bataille fe fift:amp; euftes Je iour de la bataille de Poiélicrs, quarante Lances de charge: amp;nbsp;i’en eu foixanre. Or regardez doncfiiepuis 11/4 nagueres ßoij-e^ nc doy, deuant vous: t qui fuis Conneftable d'Aquitaine. Le Comte d Acquef-n{eedquot;^al^ ^^^°^^ ^^^ honftux: amp;nbsp;voufift bien dire ailleurs que là: mais cesparollesluyconuinc ^des^Ms Souffrir Sz ouyr. Ce meffire lehan Chandos luy dir,prcfcns tous ceux, qui le voulurent mots: deuant entendre amp;nbsp;ouyr. A cepropos(dit le Cheualicr, qui parloir à l'autre) on fe peutémer-Icfjuels ilfaut ueiller maintenant comment le Duc d’Irlandc(qui fut fils à ce Comfc d’Acquefluffort) fous entendre nefauife,amp;qu’ilnefe mircentcllesremembrancesjqu’onluypcutrccordcrdcfonpc-eeflepremtere re,amp;qui entreprend Icgouuerncmcntde tout le Royaume d’Anglcterrc,par-deffii5Jcs perfonnemoy. onclcsdu Roy.Etpourquoyne feroitcc (rcfpondirentles autres) quandleReyle veut? Ainfi murmuroient au Royaume d’Angleterre, en plufieurs lieux, fur le Dued Irlande: amp;nbsp;ce, qui plus entama amp;nbsp;affoiblit l’honneur amp;nbsp;le fens de luy,fur ce qu’il auoit à femme la “^ .Annotât.3. ßHg ^^ Seigneur de Coucy * (laquelle cftoitfille de Madame Ylabel, fille des delunfts Roy amp;nbsp;Royne d’Angleterre)qui eftoit belle Dame amp;nbsp;bonne, amp;: de plus noble, amp;nbsp;haute attraólion,.qu’il ne fut: amp;nbsp;toutesfois il aima vne des Damoifdles de la Royne, régnante pourlors en Angleterre, vne Allemande: amp;nbsp;fittant enuers Vrbain, fixiéine,quiHelt;ie-maria de la fille au Seigneur de Coucy,fans nul tiltre de raifon,fors par prcfomptionamp; nonchalencc:amp; efpoufa celle DamoifeUe delà Royne d’AnglcteÎTc:amp;toutconfcntitlc Roy Richard: car il choir fi aucuglédccc Duc d’Irlancle, que, fil euft dit, Sire,cccycft blanc, amp;nbsp;il full noir, le Roy n’en euft dit du contraire. La mere de cedit DuedIrlande fut moult grandement courroucée de loufils:amp;rprirl jfilieau Seigneur de Coucy:«la meitauecques elle, amp;nbsp;en lacompaignic. Ce Duc fit mal: amp;auflîilluy cnpritfflabamp;lut vne des principales chofes,dequoy on le haït le plus du commencement en Anglcter-rc.Il conuient(comme vousfauez) qucles chofes ayentaucun comméccmentdemal, ) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quand elles fe tournent en mal. Ce Ducd’lrlandefcconfioittellementenlagraccamp;:

, en l’amour du Roy, qu’il ne cuidoit pas que nul luy peuft nuire. Or eftoit’giccommu-lt; , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne renommee parmy Angleterre,qu’onferoit vne taillc,amp; que chacun feu pay croît vn

noble: amp;nbsp;fi payeroit on, le fort portant le foible, tant pour tant. Les oncles du Roy fa-uoient bien que ce feroit ti*p fort à faire : amp;nbsp;au^ient fait ferner parollcs parmy An-gleterrejcs citez amp;nbsp;es bonnes villes,que le peuple feroit trop grcué,amp; qu’il deuoit auoir • grans finances au trefor du Roy,amp; qu’on demandaft à auoir comj^teà ceux,quigoiiucr né l’auoicnt: commcàrArchcucfque d’Yorch,au Ducd’Irlande,ameflircSymonBiit' le,à meflire Michel de la Poulie, à meflîrcNicole Brambrc,àmeffire Robert Triuilien, fie doute ntl ^”^^^*^® Pierre Goulouffre ,à meflire lehan Salbcry , àmeflire Ichan Beauchamp, n’j/yaîÙe‘des '^®“ Maillrct dcs diables dcslammes:amp; que fi ceux là vouloient faire droit amp;raifon, amp;nbsp;compter,on trouucroit or Sc argent airez,amp; plus qu’il n’en faudroit à prcfcnt,pourJcs befongnes d’Angleterre. Vo^^s fanez que c’dl vn commun vfage, que nulncpayc volontiers, ne tire argent ho^ de bourfe, tant comme il le peut amender. Celle renommée fefpandit tellement parmy Auglcterre, amp;nbsp;efpecialemcnt à Londrcs(qui c^ la 10*1' ucraineclcfde tout le royaume d’Angleterre)que toutlcpaïsfcrebella,àcequon vouloir falloir comment le gouuernement dudit Royaume alloit, amp;nbsp;que trop grand temps eftoit gu’on n’auoit point rendu compte: amp;fe trahirent premièrement tous les Lon-driens deuers meflire Thomas de t W^idefarq,Duc de Cloccftre:quoy qu’ilfuft mailne de meflire A^mond fon frere. Duc d’Yorch. Si le tenoient à vaillant homme, fage, dif-te de Bon nbsp;nbsp;cret,amp; arrefte en toutes fes befongne.Quand ils furent venus deuant luy,ilsluy dirent,

quinouam, Monfeigneur,la bonne cité de Londresferecommandcàvous:amp;: vous prient toutes deuant yuil gens,en general, que vous vucillcz emprendre le gouuernement du Royaume,amp;fa-fufi Vue de uoirparceux,quiontgouuernélcRoy,commcntil aeftégouuernéiufquesàmaintc-clteefirezcem- .nant:car le menu peuple fe plaint trop fort: pource qu’on demande railles fur taillcs,ai-.......j^^ fur aides: amp;nbsp;fi a eft^le Royaume plus taillé, amp;nbsp;plus grcué de telles chofes, non-ac-couftumees,depuis le couronnement du Roy:qu’il n’auoit cfté cinquâte ansdcuant:amp; fine fait on que tout eft deuenu, nequetoutdeuient. Sivousplaifcàyrcgarder,amp;'y pourueoinou les chofes iront mahear le menu peuple fe deult trop fort. Donc refpódit le Duc d e CIoceftre,Beaux Seigneurs3ic vous oy bien parler: mais moy tout feul ne le puis faire.


cftappes des laines,


trement te ne l’enten pat.


t r. Ker^. dit Vvodcftok:


^ne l'on nom-tmiit Ic Com-


.^tmon tßsit außt appelé' Comte de Cantebru-

§e.


-ocr page 993-

Ô È F R O I S S A ä Ti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;46^

f'’'siaire.Si voy-ie bien que Voits aucz caufejamp; aiifli ont toutes gens,de vous plaindre: queiefoyefîlsduRoy d’AngIcterrejSc oncle du Roy)fi i’enparloyc,fin’cn fe-f^'tonrienpour moy. Car mon neuen,le Hoy, z.-prefent a Confeil dclczluy,qu’il croit CenJetUuijUc wquefoy-mefmeri: ce Confeil le meine amli qu’il veut.Et,fe vous vouliez venir à ce ‘^^ cloceflrei ^quot;Vous tendez à venir, il vous conniendroit auoir d’accord toutes les bonnes-villes 8c “^J’^^^^ ^’’”~ ^'^'z d Angleterre, Scaufli auAms Prélats amp;norablesdu Royaume,^ venir en la pre-^y^^'^^’’quot; ^f~ ^ccdu Roy (Nous ferions là volontiers raonfrere amp;moy) amp;nbsp;dire au Roy, Trefcher^j^„^^„^,^^j ,*^jyousanez efté ieune couronnc:amp;r,auccqncs tout ce,iniquement confeillé,iufques Jesfndncei Jtt ’’Maintenant: amp;n’auez pas bien entendu aux befongnes de voftre Royaume, par le po- Pyojd'^n^fci ieune Confeil, que vous aiiez eu delez vous: amp;nbsp;pour celle caulc les chofesfe font ferrti '’'faalportees:comme vousauez veu amp;nbsp;feu que,fi Dieu proprement n’y euft onnré,Ic paume d’Angleterre euft efté perdu, deftruit, amp;nbsp;exilé de luy-mefme fans recouuren '’''rquoy,trcfrcdouté Seigneur,en la prefence de voz oncles,nous vous fuplions(ainfi ^quot;^lugets doinent prier à leur Scigneur)quc vous obuicz à ces befongnes: parquoy le

Royaume d’Angleterre, amp;nbsp;la noble couronne(qui vous vient de fi noble Roy,amp; plus vaillant,qui futoneques depuis qu’Anglctcrrcfutfitueeamp; habituée) foitfou-pue enprofperité, amp;: en honneur, amp;nbsp;le menu peuple (qui fe plaint) tenu amp;nbsp;gardé en ’oit(lcfquelles chofes vous aucz iurees,amp; iuraftcs au iour de voftre couronnement)^ pillez mettre les trois Eftats enfcmble, Prélats, Barons, amp;nbsp;fages hommes des citez amp;nbsp;poonnes villes:amp; ces trois Eftats regarderont iuftement à voftre bon gouuernement '’^fmpspairé. S’il a efté ordonné amp;: demené ainfi qu’il appartient à fi haute pcrfonne '’'’uime vous eftcs,ceuX,qui l’ont gouuerné,y auront proffit amp;nbsp;honncur:amp; demourront^ ^’qu’ils voudront bien faire, amp;nbsp;qu’il vous plaira, en leur office. Et, fi ceux, qui feront ponnez pour entendre aux comptes amp;nbsp;aux befongnes de voftre Royaume, y voycnt pntraire,ils y pouruoyeront,amp; en feront ceux partir courtoifemét fans blafmcjpour Munncurde voftre pcrfonne: amp;nbsp;ordonneront amp;nbsp;mettront autres hommes notables^ P^flauis amp;nbsp;regard premièrement de vous, amp;nbsp;de noz Seigneurs voz oncles, amp;nbsp;des Prc-Pamp;Barons de voftre Royaume.Quand Vous aurez fait Voftre application amp;rcmon-pec au lt;oy (ce dit le Duc de Cloceftre aux Londricns, qui eftoient en fa prefence) pusrefpondra quelque chofe. S’il dit, Nous en aurons confeil, fi prenez ce confeil p)amp;pcfcz la chofe auant, pour luy donner cremeur, amp;nbsp;à fcs marmoufets auffi. Dites ^liardymcnt que le pays nclepefit plus fouffrirzamp;cnmcrucillcs comment on en a ^restant fouffert. Noup ferons delczluymonfrcreamp;moy,amp;rArcheuefquede • ,porbic,amp;lc ComtcdeSalbery,,lc Comte d’Arondel,amp; le Comte de Northom-'Mc: car fans nous n’en parlez point. Nous fommesles plus grans du Royaume pMgletcrrc.Si vous aiderons à fouftenir voftreparolle:^ dirons au Roy, en nousdif-p^lint, que vous fupplicz amp;nbsp;roquerez raifon. Q^aud il nous orra parler, il ne nous _'®lt;'ap.oint,fil n'a tort;Sz fur ce il en fera ordonne.Voila le çonfeil amp;nbsp;le rcmedc,que ic J’’’’s donne. Donc refpódirent les Londricns auDuc de Cloceftre: amp;nbsp;luy dirent Mon-;'§ueur,vous nous confeillez loyaument amp;nbsp;bien: mais%e feroit fors que le Roy,amp; tant ^'^«gnenrsquevousnous nommez,vous amp;voftrefrer nousteinffionscnfcmblei • ’Med,dit le Duc:vccz cy le iour Sain(ft-Georgc:qui fera dedans dix iours.Lc Roy fe-?’^indcforc:amp;vous fauez(ou qu’il voife)quc le Duc d’Irlande amp;raeffirc Symon py font:amp; encores en y aura des autres.Mon frère amp;nbsp;moy,amp;: le Comte de Salbery, (^ns. Soyez là: amp;vous pouruoyez félon ce. MonIcigneur (refpondirentilsJRvolon-

Ainfi fe départirent les Londricns, tous contens du Duc de Cloceftre* ^’vintIciourtSain(ft-Georgc:quclcRoy d’Angleterrefeftoyc grandcmcnt:amp;auffi f B^?-«»^«»* ’Mtfait fes predccefleurs. Si fut à Windeforc, amp;nbsp;la Roync auffi: amp;nbsp;là eut grand’ fefte. „^”^”^^ ‘^^quot;^ ’•lendemain du iour Sainél George vindrent les Londricns,à bien foixantc chenaux, ‘^^i^jefiret ':eiixdlorch,bicn à autant,amp;grand’ foifon des villes notables d’Angletcrrc:amp; felo- purla/ej^t^ S^’enttousà Windcfore.Lc Roy fc vouloir partir,^ aller au port,à trois licües de là: amp;nbsp;sam^-Gecr^ei genres, quand il feut que ces gens des Communautez d’Angleterre vouloicnt parler ’'My)il fefforçoit encores plus d’y aller: car trop fort il reffon^oit confeil: ne jamais il ^'n Vouloir nul ouyr. Mais fcs oncles,amp;lc Comte de Salbery,luy dircnt,Monfcigncur M'is ne pouuez partir:car fes gens de pluÇeurs villes d’Angleterre font cy venus, Il ap-* •••lent que vous les oyez, amp;: que vous fachez qu’ils demandent; amp;nbsp;puis vous leur rc(-pMndrez, ou aurez confeil du refpondre. Maisenuisy demoura. Or vindrent ces gens

-ocr page 994-

204


LE TIERS VOLVME


«nfaprefencc3tnlafallcbaire,horsduncufouurage:ou rhoftelfutlaanciênementprcquot; wier. Là cftoit le Royamp;fes deux oncles,l’Archeuefquc de Cantorbiejl’Euefquede ■fsicemotefl \7]ccftrc,amp;l’Euclquc dctChancellier,Ie ComtedeSalbery,lc Comte de Northora-nrrompu, te ne bcllande)amp; plufieurs autres.Là firent ces bonnes-villes rcqueftcgt;amp; prières au Roy: ^ k^râmender“^ parla,l’vn pour tout,vn Bourgeois de Londres.-qui f’appcloit fîre SimeondeSubery,fa-gc homme,amp; bic^ enlangagé. Si fc fonda, amp;nbsp;forma en ft parolle, qu’il remonftrabien làgcraent amp;nbsp;viuement,toutfurlc confeil amp;nbsp;information que le Ducde Cloceftrclcut auoit dit amp;nbsp;donné. Vous auezouy la fubftance cy-deffus. Si n’ay que faire d’en parler plus-auant. Quand le Roy rouït,fi refpondit; amp;nbsp;dit. Entre vous gens de noftre Royaume,vozrcqueftes font grandes amp;nbsp;longues:fi ne les peut on pasfî toft Ârpédier: ne nous ne l'erons en grand temps enfemble, ne noftre confcil auffi : lequel neft pas touticy. H fen faut aflez. Si vous difons amp;nbsp;refpondons, que vous vous en retourniez, chacun de vous en fon lieu,Sz vous y tenez tous aifes: SZ point ne reuenez (fi vous n’eftesmandez) iufques à la Saind Michel: que le parlement fera à W eftmonfticr:5z là venez, Ü apportez voz requcftes:ôz nous les remonftreronsà noftre confeil.Ce que bon fera3nousbo-ceptetonscôzee, quiàrefuferfera, nouslc condamnerons. Mais nepenfezpoiiit‘3*^® nous nous doyons régler par noftre peuple. T out ce ne fera ià fait : car en noftre gou-

. nbsp;nbsp;uemement,n’en ceux qui nous gouuernent, nous ncvoyons quedroitamp;iuftice.Alors

^^/ct^^‘ e ’^^^poiidirent iceux,plus de feptrous d’vue voix,Trcfrcdouté Scigncur,fauuefoitvoftro de Londres c^' §*^^^^ ' ’^''^’15 cft iuftice en voftfc Royaume trop foible: ßz vous ne faucz pas tour, ny ne d'autres villes pouuez fauoir:car point nen cnqucrez,ny ne dcmandez:Sz ccux,,qui vous confeiHentj d'Angleterre, ceflent de le vous dire,pour le grand proffit qu’ils en ont. Ce n’eft pas iuftice, Sire Roy, pour aiioirbrief de couper tcftes,uc poings,nc piez,ne dc prendre CCS punitions:mais ceftioftre®“®^*;quot; termedif^oy niramp;garder fon peupleendroit,ôzderuydonnervoycôzordonnancequilpunicvi-Jurlare^rma- ure eupaix: parquoy il n’ait nullccaufede luy émouuoir. Et nousvous dilonsque ^naneim^' vousnous-affignez trop long iour ,quc dcnous affigner à retourner à la Sainâ-Mi-chelpour vousprefentemoz requcftes.Iamaison ne le peutauoirplusaifc,qucmain-tenât.Sidifons d’vn général côfeil,ôzaccord que nousvoulos auoircompteSz biébrie-uement, fur ceux, qui ont gouuerné voftrc Royaume, depuis voftrecourotnement: amp;nbsp;voulons fauoir que le Voftrc cft deuenu, amp;nbsp;les grandes leuees qui ont efté faites parmy le Royaume d’Angleterre d^uis neuf ans,n’ou elles font contournées. Si ceux, qui en ont efté gardes ou Trelorier^n rendent comptejou près, nous en ferons tousioyeux.

-ocr page 995-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;207

’'’Ms les Officiers du Roy, amp;nbsp;les Treforiers3fuflcntlà,pour redre compte deuantcesSci- ^oiiramp;'hetiJe fleurs nommez. Le Roy tint tout à bon, amp;nbsp;à ferme: amp;nbsp;y fut contraint doucement,non Li/'?»'«f'«w ?a °^^^' ^^^^ ^^^ prierc de fes oncles êc des Seigneurs,amp; des gens des bonnes-villes ƒ ^”^/”^g^^g Angleterre. Car j^cn appartenoit c^u’il feuft comment les belongncs de fon pays fc ^,Xj ««X7’ Voient,amp; cftoient portées au temps palTc.Tout ce accorda legerement. Ainfi amia- leurs com^tes^. ^Mientfe départit raffembléCde Saind-George de Windelbreramp;J^en retournèrent '^JîigncursàLondres:amp; furent mandez tous Officiers amp;Treforiers,parmy le Royau-'dAngletterrc, qu’ils veinflent pourueus de leurs comptes, fur lapeine d’eftre des-Mnnorcz du corps, amp;nbsp;de fauoir perdre.

^‘^^gt;negt;it,eßa/ft le terme de l’aJ^i^/satîûfj des comptes venu,les députez condamnèrent meß ßee Symon Bur le à tenirpri/cn en la tour de Londres.-comment meßire T bornas Triuet

nountt cependant; iß comment mettre Guidaume B/elmen fut exeufé d'auoirprts ar-^totpourBourbour^ß Grauelines. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. cxxvni.

|AR vintleiourdecomptcr.àWeftmonftier,en la prefence des oncles du Roy,ô^ des ydéputez Prélats,Comtes,BaronSjamp;t Bourgeois des bonnes villes.Ce compte dura ; Ms d vu mois.Si en y eut de t tieux,qu’il ne rendoientpas bon comptc,n’hounorablc. i pour tels. jj 'Roient punis du corps, ou delachcuancc, amp;nbsp;(tels y auolt) de tout. Meffire Symon M'lefuttrouuécnarrerages:pourtantque,dcs la ieuneffe du Roy,ili’auoitaidéàgou-

à deux cens amp;nbsp;cinquante mille francs. Bien luy fut demade ou tout ce luy eftoit jMMtourné.Ilfexcufoit fur l’Eucfque d’Yorch,amp; meffire Guillaume de Neufuille:amp; di-‘'M’^M’il n’auoitouuré fors par eux amp;nbsp;par leur confeil, amp;nbsp;par les Chambclansdu Roy, Jî^ffircKobertTriuilicn,mcfsire Robert de Beauchamp,mcfsirelehâ S'albcry,mcfsire

' MeBranfic,mefsire Pierre Çoufre,amp;: autres;amp; ceux,quand ils cftoient mandez dc-J’MtleConfeil3f’excufoiét,ô^ gettoiét tout fur luy. Si luy dit le Duc d’Irlâdc,ray enté-quot;^Mcvous ferez arrefté,amp;mis en prifon,amp;retenu, tant que vous aurez rendu la fom-^Mondemâdc.Ne débattez ricn:allcz ou. on vous cnuoyc,ie feray bien voftre paix: confidJuPue J^iifTenttousiuré. Iedoyrcceuoir,du Gonncftable de France,4o.millcfrancs,pour d’Irladeàmef

, '’n^on cLIehan de Bretaigne, fils S.Charlcs de Bloisrfi-comme vous fauezqu’il me ßresymun Bur J'^oit.IcTesprefenteray pourleConfcildu prefent: amp;,cn-lafinde Roy eft fodueram: It»tr9u»ée» ’'’Mspardonnera amp;nbsp;quittera tontmar le proffitluy doit recourncr,amp; non àautruy.Ref- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poff^ meffire Symon Burle, Si ien»cuidoyc que vous lA.dcufficz grandement aider n„„^^r^^'^ ^lcRoy,amp;auftiàporter outre monfait,ic me departiroyehors d’Angleterre: amp;nbsp;i^iroyc en Allcmaigne,delcz le Roy de Boéme,.IeIeroye là bien veniez laifteroye faire firtir in-Mhofes courir vn temps, tant qu’elles feroientrappaifees. Dit le Duc d’Irlande, le ne continent. ?’foudroyé pour rien,Iàfommes tous compaignós,amp;tout d’vn-fait enfemble.Vous

’ Mrezterme de payer: ie fay bien que vous payerez bîçn(quaEd.vous voudrez)en der

’53ppareillez,plus de cent-mille francs.Vous n’auez garde de mort:vous ne ferez ià

Meh-auant: amp;: fi tourneront les chofes autrement(deuant qu’il foit la S.Michel)quc ^^cigncursnccuident: mais que i’aye le Roy à ma volonté: amp;nbsp;ouy, iel’y auray:car quot;nbsp;[^'”Me,qu’ilfaitàprefcnt, on luy fait taire par force. Il no# faut appaifer ces maudits • * ’’M(lriés:amp; abbattre tout ce fcandale,qui maintenant fc leue contre nous,amp; contre les . ’’'cs.Sur les parolles du Duc d’Irlandefefîavnpetit trop meßireSymonBurle: amp;nbsp;, ’Menant les Seigneurs d’Angleterre,Ducs,Comtcs, Barons, amp;nbsp;confeil desbonnes-æ^uandily futappelé.Làluy futremonfiré,amp; dit,Mcfsirc Symon, vousaiAz efié .’’Mnursvn Cheualier moult notable au Royaume d’Angleterre:^ grandement vous

*Monicigneur le Prince: fie aucz eu en partie, le Duc d’Irlande amp;nbsp;vont, le gouuer-jl^MicntduRoy.Nousauons regardé fur vozbefongnes-: amp;nbsp;les auons examinées amp;nbsp;vi-^^';s.Ellesncfont(ce vous difons nous)nc bonnes,ne belles,dontil nous déplaift grâ-^'M’ent)pour l’amour de vous.Si eftarrefté,de par le general confeil que vous allez te- ^*/°”re«Z '^’j ƒ prifon en la greffe tour de Londres:^: là ferez tant amp;nbsp;fi longuement, que vouS:aurcz

^^ccnambre5amp; ^ noftre ordonnance,rendu 5lt; reftitué l’argent ou Roy amp;: du Royau ^^^^ /'lt;iuevous auez eu amp;: lcué,amp; duquel vous vous eftesaidé (aifffi comme il appert par J pîtoHes duTreforier) de la fomme de deux cens S^ cinquâte mille francs.Or regar-

j^pfiuc vous voulez dire.Meffire Simon Burle fut tout dccofortc derefpondre:amp; dit, ^ffdgneurs,iefcray volontiers, amp;nbsp;faire le me conuient,voftre commandement: amp;nbsp;‘’ylà ou vous m’enuoyerez : mais ie vous prie que ie puiffe auoir vu Clerc dclez moy:

-ocr page 996-

2Olt;?


LE TIERS VOLVME


auquel ieferay efcnrelcs grans fraisamp;dcfpens, que i’ay faits du temps pafle en procurant en Allemaigne,amp; en Boéme,le mariage du Roy noftre Sirejamp;jfe trop ay cu,amp;quc ie puilfc auoir la grace du Roy noftre Sire amp;nbsp;la voftre,ce feront termes à payer,Nouslc voulons refpódirent les Seignenrs. Ainfî fut melTire Simon Burlc ^ prifon,enla groffe tour de Londres. Or retourna le Comte fus melTirc Guillaume Heimen, amp;nbsp;fus meflira Thomas Tnuct. Çar ils cftoicnt petitement en la grace d’aucuns Barons d’Angleterre, amp;nbsp;auflî de toute laCommunauté du pays,pour le voyage qu’ils auoiét fait en Flandres: amp;nbsp;eftoit dit qu’oneques Anglois ne nrent en nul pays fi honteux voyage.De ce feftoict exeufez l’cuefquc de Norduich amp;nbsp;le Capitaine deCalais:qui fut pour vn temps médire Hue de Caurellcc. Or ce,qui empefehoit trop grandement les delfidtlits, cAoit quils auoient pris or amp;nbsp;argent,pour fendre Bourbourgamp;Grauelines:amp;vouloicnt les aucuns t.^«fGl 46. gens en Angleterre ce fait approprier à trahifon (comme il cftcontcnutcy-dc/Tuscn l’Hiftoire de la cheuauchcc de Berghes amp;nbsp;de Bourbourg) amp;nbsp;en gifoicntles Cheualiers en obligation deuers le Roy, fes oncles, amp;nbsp;le Confeil. Or fe rcnouuellcrent adoncques fOutes telles chofes. Q_uand ces Seigneurs furent cnfcmble, fi fut dit qu’on les mandç-oit par-deuant le Conlcil. Ils furent mandez. Mclfire Guillaume Helmen y vint; mais meftire Thomas Triuet fut exeufe grandement. I c vous diray comment, amp;nbsp;pourquoy. En la propre femaine, que les nouuclles du Confeil vindrent en fon hoftclau Norr,oii il dcmouroir,il eftoit môté fur vn icunc courfier,qu’il auoit, pour reftayer aux champs. Si le poingnoit de l’cfperon.vn petit trop auant. Ce courfier rcmporta(voufift ou non) parmy hayes amp;parmy buiflons: amp;nbsp;à la fin il le rua ius, en faillant vn folTé.-ôr rompit a ^uentureu/è meffire Thomas Triuct le col: amp;nbsp;là mourut. Ce fut dommage:amp;: eut grand’plainte par-tnert Jemefire mytoutlcRoyaume d’Angleterre, des bonnes-gens. Pourcenedemourapasquilne conueinft que fes hoirs payalfcnt vnc fomme de florin^ deuers le Confeil: qtgt;* fequot;0™* f/oir a^Vné tnoitdu Roy:mais la fouueraineté dc tcllcs chofes mouuoitamp;venoir par les incitations an cen/êd des des oncics du Roy, amp;nbsp;par le général Confeil du pays : fi-comme il apparut depuis au emptes. Royaume d’Angleterre. Carvray cft quelcDucdeCIoccftre(quoyqueccfuftlepIus icunc d’aage des fils du bon Roy Edouard) fi eftoit il le plus ancien es befongnes qui touchoient au pays, amp;nbsp;là ou la plus faine partie des Nobles,des Prelats,amp; ^s Commu-nautez,ferapportoient, amp;nbsp;retrayoient. Quand la compofitiondc mclfire InomasTri-uct, mort par la manière que ic vous ay dit, fut faite,la penitence dc mclfire Guillaume Helmen fut grandement all^cc:car on traitta grandement deuers le confcil:amp; meflire

• Guillaume eut bon moyen, par la vaillance dcfon corps, amp;nbsp;par les beaux feruicesqui! auoit fait pluficurs fois aux Anglois,tant en Bordelois corne en Guiénc,ou en Picadie: ou roufiours il auoit efté trouué bon Ôcvaillant Cheualienfi que rien ne le reprochoit,au iuftement cofiderer tous fes faits, que ce,qu’il auoit pris argent, des gamifons deßour-bourg amp;: de Grauclincs rendre. Mais il f excufoit tout doucement, amp;nbsp;par belles raifons difoit^Meficigneurs,quand on cft en tel party d’armes,que nous eftions Jf^ChiUaumï P®“*quot; ^^5 ioors cnlagarnifon deBourbourg,il me fcmblc fclô que i’ay ouy recorderau-/felmen,^Hant cuncsfois àmclfirc Ichan Chaftdos,amp;àmeflire Gauticrdc Manny (quicurentfcnsamp;: * ee^uilasuit vaillance alfez)qu’on doit tes deux voycs, ou de trois, prendre la plus proffitâWepo“'^ frisargä^ptur foy,cn endommageant fcs ennemis. Mclfire Thomas Triuet amp;rooy voyons bien que rendre Bour- nous eftions cpcloz de tous coftez: amp;nbsp;fi ne nous apparoilfoit confort de nul cofte: amp;nbsp;jurg 0- Cra^ 2jjjj. affaux nous ne pouuions bonnement durer. Car ils cftoicnt tant dc bonnes amp;nbsp;bcl-Tach^'auché ^^5 GefIs-d’armes, qu’oneques n’en vy tant, n’aulfi ne fit Chcualier, n'Efcuycr,quifoit d‘’i'cuef^({eL cn AngIctcrrc.Car(fi-commeic le fcnty iuftement par vn noftre Heraut:qui fut en Icut ^erduief}. oft, amp;qui irnagina toute leur puilfancc) ils cftoicnt largement leize mille Hommes-d’armcs,Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers,amp; bien enuiro quarâte mille d’autres gés : amp;nbsp;nous n e-ftions pas trois cens Lances, amp;nbsp;autant d’Archers: amp;nbsp;fi eftoit noftre garnifon de figrand circuir,que nous ne pouuions bonnementà tout entendre: Schien toftle vifniesparvn aflàut,qui nous fut liuré: car,cntretant que nous entendions aux deffenfcs à l’vncpart, on nous traytlc feu d’vn autre. Parquoy nous fufmes tous ébahis: amp;nbsp;bien l’apperccu-rentnoz ennemis: ôc, d'h voir dire, le Roydc Franccamp;fonConfeilouurercntdetref-giandgentilleffe: quant au party, ou nous eftions, ils nous donnèrent tréiics: car,fils eulfent continué l’alTaut, S^aulcudemain enfuyuant ils fulfent reuenus par la façon amp;nbsp;manière qu’ils auoient ordonné,ils nous euflent eus à volonté.

Ortraittcrentils doucement par-dcucis nous, parle moyen du Ducdc Brctaigne;qui

-ocr page 997-

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DE F R 0 I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;207 fnioiiitgrand’pcinc. Nous deufsions auoirdonnéargcnt:St on nous en donna.

moult noz ennemis: amp;il eftoiten eux de nous endomma-110' °“^conquifmcs grandement fut eux : quand nous eufmes de leur argent,amp; que cell p^’ ^^^^^^’’s^ fauues,amp; emportafmes tout le noftre,que nous auions acquis en c^ilon pararmes,en la frontière de Flandres.En-outre)ditmcfsirc Guillaume Hcl ^^njpourmoy nettoyer amp;p»rgcrde toutbkfme (fil eftoit en An^ercrre,ne dehors ngieterre , nuis Cheualiers , n'Elcuycrs , exceptez les corps de Mefleigneurs, y de Lanclaftre, Monfeigneurd’Yorch, SeMonfeigneur de Gloccflre, qui J. ' lent dire, ne mettre auant, quefeufle fait déloyauté enuérs le Roy, mon naturel ^'gneur,nequilt;cculer me voufiflent de trahifon)ic fuis tout prcR de Icucrle gage, 5c .|j remon corps en abandon, amp;nbsp;au party d’armes dcprouuerlccontraire: ainli quele k^’’5®^^putéamp;ordôné,rordônera.Cesparollcsamp;autres,amp; la vaillâce duCheualier,.

Cülcrét, amp;nbsp;declincret du grâd peril de mort ou il fut, amp;nbsp;là ou il auoit efté du comen-cnt;amp;le retournèrent en fon cftat:amp; fut depuis en Angleterre vn Cheualier moult cuiHattme Hcl '’'^A' nuancé, amp;nbsp;du Confeil du Roy. Mais en cesiours ne fut pas deliurémefire Sy-^^^^'^^T’^^. ■Juurle, delatour de Londres: ou il tenoit prifon: caril eftoit grandement haydes y« du Roy,amp; de toute la Communauté d’Angleterre. Si fit le Roy toute lapuiflàn-j^^ Uaehurer entretât qu’il feiournoit à Chicnes, amp;nbsp;là enuiton,ou il luy plaif oit mieux. ’'dcConfQil(qui grcuer le vouloir^ fcdifsimuloit:amp; difoicnt,amp; refpondoient,qu’ils I *'pounoient deliurer:carfes befongnes n’eftoient pas cléres.Acloncquesfe départit p^oy,amp;le Duc d’Irlande en fa compaignie: amp;nbsp;prirent le chemin de Galles, deuers K '0;amp;(quelquc part que le Roy d’Angleterre allaft)la Roync, fa fcmme,amp; toutes les ^^•cs amp;nbsp;Damoiléllcslc fiiyuoient.

^(nmeiit eßa»! le Roy ^'j^ngleBrrep^r/j/ iJe Lo/^ô^fes^ÿ des enuirofis^mej^/re Symofi Bur- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;' ‘

^ifmdecolétdu couryoaxy/jn’e» prirent le Roy cr_ Rejine d’Angleterre: (^ d» renoauel-Icment de ^uel^ues ef^cters (ß- Conßiders du Rep. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. lxxix.

Jl^urtant fe le Roy d’Angleterre fe partit de la marche de Londres, ne fen départi-^, ’^^nt parles oncles du Roy, ne leur Cenfeil: maisfe tindrcntlààLôdres,amp; enuiron-'‘is allez trop de fois ouy dire amp;nbsp;reciter vn notable, que,quand on a maladie au chef, f!*51es autres membres fanfentent: amp;nbsp;conuientque la maladie fepurge,par ou que ce ^•Iclcdyj pourtant que cé.Duc dürlandc eftoit en tcÄ profperité, qu’il tournoit le j''y)0iiilvouloit:amp;lefaifoit encliner,quand il luyplaifoit. Sieftoit mefsireSymon ^ J'^cvn des principaux Confeillcrs qu’il euft: amp;nbsp;entr’eux deux ils auoientgouuerné, ®ngteinps,leRoyamp;leRoyaume:amp;: eftoient fufpedtionnez d’auoir la mife fi grande V«nsnombre: amp;nbsp;couroit renommée, en plufieurs lieux en Angleterre, que ce Duc f'Sndeamp;niefsireSyraonBurlefaifoient leurs amas, amp;nbsp;auoientia fait de long temps AHemaigne: amp;eftoit venuen lacognoiflanccdcs oncles du Roy,amp;.’du Conleildes

Sides bonnes-villes d’Angleterre (qui pour leur partie fetenoient) qu’au chaftcl j'houurcs onauoitaualé coffres amp;huchcs,denuiâ:3c« mer.On difoit que ç’auoit efté ^cc,aircmblcc par les deffufnommez,amp; boutee hors diW^^ays fraudnléuïcmét amp;nbsp;lar- • J''^ufcnient,amp; enuoyee en autres contrées,dout le Royaume d’Angleterre eftoit gran /•»fnraffoibly en chcuance:5i f en douloient moult de gcns:amp;; difoient qu’or amp;nbsp;argée ^wlichcrà auoir amp;nbsp;àconqucrir,que marchandife en eftoit toute morte ëôperdue: paonne poiiuoit conccuoir, n’imaginer, C[ue ce fuft par autre voye, que pÄ cefte. P^tfemultiplièrent ces parollcs, que mefsire Symon Burie fut grandement greué:amp; '*^ordôné des oncles duRoy,amp; du Confeil des citez amp;' des bonncs-villÂd Angleter-^uiauecques eux eftoient cóioints)qu’il auoit defferuy punition de mort. Sur les ar-ps de la fin, ce le condamna trop grandement (voire en la volonté du Cómunpeu-pamp;del’Archeuefque deCantorbie (qu’il donna vn iour Confeil,que la chaffe deS. R’nedesprind-‘'omas de Cantorbie fuft oftée, amp;nbsp;portée à fauucté au chaftel de Douurcs, quand ils pdescaußs de ‘Vendaient le paffage du Roy de France amp;nbsp;desFrançois.Si difoient cémunément tous ^^quot;^^^^^^ ^■^' ^toutcs(quandonlevcitau dangier deprifon) qu’il la vouloitcmbler, amp;nbsp;mettre hors ^quot;^ “^^^ quot;‘ ƒ nglcterre.Tant fut le Cheualier aggraué,qu’oncques cxcüfance,qu’il feuft ne peuft ^« ne montrer, ne luy fcruit de rien: mais fut vn iour mis hors de la tour de Lon-j^,,,^,, ^^/^ ^cs amp;nbsp;décolé en la place,deuant le chaftel,en forme de traiftre. Dieu luy pardoint fes décote inlt;gt;n~ ‘’'dfaits.Car(quoy quei’eferiue de fa morthótcufc(i’enfu bié courroucé (mais faire le dres.

-ocr page 998-

LE TIERS VOLVME

d'Angleterre

Symon Surit.

t Afcheiicj^iie

d'/orck demis de /-agrande TreJorerte de Angleterre.

me conuient, pour verifier rHiftoire) amp;', tant que de moy, ie le plaingny grandement. car,dcmaieuncflcierauoyctrouuédoux Cheualier,amp; de grand fens à mon fcmblanu Ür par telle infortune mourut meffire Symon BurIc, Cheualicr. Son neuen ^ fon hom raeifire Richard Burlc,cftoit auccqucs le Duc de Lanclaftre en ces iours,quc ce meche auint fur le Cheualicr en Angleterre, en Galice, amp;nbsp;Tvn des plus renommez de toutfon ofi,aprcslcCôncftablc:caril cftoitfouuerain MarefehaWe tout fon oft,àlafois: amp;len longnoit meffire Thomas Moriaux de fon office : car meffire Richard Burlccftoitdu Confeil du Duc, l’vn des plus prochains qu’il euft. Si deuez bien croire amp;nbsp;fcntir, que, quand il feut ces nouuellcs de la mort de fon oncle, il en fut moult courrouce: ce gentil Cheualicr meffire Richard Burle, mourut en ce voyage fut ion lid, de maladie, amp;nbsp;pluficurs autres: fî-comme ic vous compteray auant en l'Hiftoirc: quand temps amp;lieu viendront du parler. Quand le Roy Richard d’Angleterre (qui fetenoit en la marche de Gallcs)feut la mort de meffire Symon BurIc,fon Cheualicr,amp;lvn de les Ctnrniuxdes maiftres (qui toufioursl’auoitnourryamp;introduit) fi fut durement courroucé: amp;nbsp;dit, !{^oy ür^ s^oyne iura, qucla chofe ne demourroitpas ainfi, amp;: qu’à grand tort amp;nbsp;péché, amp;nbsp;fans nul filtre de raifon, on l’auoit mis à mort. LaRoync d’Angleterre en fut durement dolente: Sten plora bien amp;nbsp;affez: pourtant que le Cheualicr l’auoit a menée d’Allemaignecn AnglC' terre.Or fe doutèrent grandement ceux,qui eftoient du confeil duRoy:tcls quclcDuc dlrlâde meffire Nicolas Brambre meffire Robert Triuilien3rneffirelehan Beauchamp? meffireIchanSalbery,amp; meffire Michel delà Poulie. Si futdcmisdcfonofficcIAc-chcucfqued’Yorçh(quifappeloit meffire Guillaume de NcufuiMc,frere germain an Seigneur de N eufuile, de Nonhombellandc) lequel auoit efté long temps grand Trc-forierde toutle Royaume d’Angleterrc:amp;luy fut dit amp;dcffcndu,deparleDucdcUo-ceftre, qu’il ne fembefongnaft plus (fi cher comme il^imoit fa vie) desbefongnes u Royaume d’Angleterre: mais f'en allaft demourer à Yorch, ou là enuiron, ou lemieux luy, plairoit fur fon bénéfice: car trop fen eftoitjembefongné. fit luy fut encores dit ^ rcmonftré,quc3pour l’honneur de fon lignagc,amp; de Iuy(qui cftoit Preftrc)on l’exculoit dcplufieurs chofcs,qui cftoicntgrandcmentpreiudiciablcsàfon hôncur:amp;àcc,qu’on luy difoit amp;nbsp;faifoit,tout le confeil d'AngIct. fy cnclinoit.Et luy fut encores dit amp;nbsp;mon-ftré,quc la grcigncur partie du Confeil des bonnes-villes, citez, amp;nbsp;ports d’Angleterre, voufilTent bien qu’il fuft dcgradé,amp; mort fcmblablemcnt:comme meffire Symon But-1c auoit efté. Sifc départit dftacitéde Londres:^ fen alla au Nort,demourerfurfon bénéfice: qui peut bien Valoir par an quarante mille francs. Decefte auenucil amp;tout fon lignage furent grandement courroucez: amp;nbsp;penferentbien que meffire Henry de Northombellandc leur auoit tout cecy braftc,amp; attifé;quoy qu’il fuft de fon lignage,S^ voifin. Orfuten fon lieu misamp;cftably vn moult vaillant homme, fagc Clerc,amp; qu^ grandement cftoit en la grace des oncles du Roy, l’Archeucfque de Cantorbic: lequel eft de ceux de Montagu,amp; de Salcbcry:amp; en eftoit le Comte de Salebcry oncle.Sifu-rentmisau Confeil du Roy,par l’accord des citez,bonnes-villes,Sports d’Angleterre, ... nbsp;„ le Comte de Salcbcry,leCora*eRichardd’ArondeI,le Comte de Northombcllande,

^enouuétux‘^ IcComtcdctDonneficrc,lt;rleComtc deNortinghen,amp; auffil’EucfqucdeNorduich toÇetlliers^iiour (qui l’appeloit meffire Henry le Delpenficr)amp;toufiours demoiiroitle Chancelier en les affaires du fon office, l’Eucfquc dc W^inceftre, amp;nbsp;delezles oncles du Roy. Tout le plus renomme J^yem^K»- du Confeil, apres le DucdcCloccftrc,c’cftoit meffire Thomas dc Montagu,lArche-wf d’A»^lt- ucfqult;»dc Cantorbic: amp;nbsp;bien le deuoit cftre: car il cftoit vaillant amp;nbsp;fage durement: amp;nbsp;terre Sur ^uoy niettoit grand’peine à cc, quc Ic Royaume d’Angleterre fuft reformé en fon droit, S-' queIc Roy BSchard,leur Scigncur,euftofté,hors d’auecques luy, tous fes marmoufets: neftœ w^ amp;fouucnt en parloit au Duc d’Yorch : amp;nbsp;le Duc luy difoit, Archeuefquc,lcschofesfe fenß eßreDül tourneront tcmpcrcmcnt,autrement que le Roy,mon beau neueu, amp;nbsp;le Duc d'Irlande neftre. ne cuident. Mais il faut faire tout par poinôt amp;nbsp;par raifon, amp;nbsp;tant attendre, que les cho-fes viennent à leur tour : amp;defoy trop fort haftet n’a point dc bon moyen. Si vueil bien que vous fâchez, que,fe nous ne nous fuffions apperceusdelcuraffaire,ils cuf-fent tellement mené llt;»Roy,Monfeigneur,amp;ce pays, que fur le poind du perdre: amp;nbsp;bien ont feu en France, le Roy amp;nbsp;fon Confeil, tout noftre conuenant, amp;nbsp;en quel eftat nousgefions: amp;pourcefauançoicntilspfans doute, dc venir fort puiffiamment par dc-ça, pour nous deftruire.

Commoit

-ocr page 999-

DE FROISSART.

20^

CimmentfelsfjaKi le CenfiUà Londres f/zr la refirmaticK eles Goauerfieurs élu Key ^ âu Royaume d'Angleterre, le Kay Kiehardyar le Confiel du Vue d'Irlande,fut d'accord de (ourir/us (^porter guerre à fis oncles ^ à fis zgt;illes clrcite^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h A P. l x x x.

fouten telle manière codes oncles du Roy, amp;!c nouuel Confeil d’Angletcrre(qui ƒ lctcnoitaLondrcs,amp;lepiusàWcftmonll:ier) deuifoientdu Ro^amp;defonaffaire, desbefongnes d’Angleterre, pour les reformcr,à leur fcmblât amp;nbsp;entête,en bon effat:

’'nlivifoicntauffi,amp;fubtilloicntnuiôl6iiour,lc Duc d’Irlande amp;nbsp;fon Confeil, commet '^peuflent denn^urer en leur cdat,amp; condamner les oncles du RoydI-comme il appa-^par la voye que ic vous diray. Q^and le Roy Richard d’Angleterre fut venu à Brifto 'Ji^ieft beau amp;nbsp;fort)amp; laRoyne auecquesluy,ils fetindrentau chaftcl deBrifto:amp;.'cui-®*cnt ceux des lointaines marches,en fus de Galles,que le Roy fe rein ft là pour la eau- 'i^^fififaten-5^faucur du Duc d’Irlandc(qui auoit mis auant qu’il f en iroit en Irlande)^ luy aidaft fi^r^-^^*‘^'*^*^^ ç^tefes finances, Se à multiplier fa compaignic: car il luy eftoit accordé du f general hfi 4e}a^/grJy_ ®ôfcil d Angleterre. Quand il fe départit du Roy, amp;nbsp;de fes oncles, il luy fut accordé, matten,cniyite ^^5”'*^ *^°*^ ^^^ c^ voyage, qu’il auroit, au couftage dAngleterre, cinq cens Horn- (’adultere ma-quot; ^^^■aarmes,amp; quinze cens Archers: amp;nbsp;eftoit ordonné qu’il y demourroit trois ans, amp;: nagedußue 'onfîoursferoit bien payé.Le Duc n’auoit nulle volonté defaircccvoyage:carilfen- ^ i-dandefifit “i'IcRoyieune, ic pour le prefentil en eftoit fi bien au-deffus,qu’il vouloir: amp;nbsp;fe dou-

^’lüCjf'ilf’élôgnoit de fa prcfcncc,ramouramp;la grace,que le Roy auoit fur luy,ne fuft f/^JJ„„7^f«r ?®gnce. Aulfi ,aucc tout ce, il eftoit fi fort amoureux d’vncDamoifclle de la Roync deraueha.^j. iÿ*’’Ppcloitt Lancegraue)qucnul!ementil nelapouuoitlaiffer:amp;cftoitvnc Damoi- -y Gérard dit J^aflez belleamp;plaifante: que laRoyne d’Angleterre auoit amenée enfacompai- h Lance-^®gt;amp;inifc hors de Bocme:doift elle eftoit partie.Or l’aimait le Duc d’Irlandc,de fi ar- grouc,ez-j«-''J^iiiour,que volontiers il euft veu qu’il fe peuft eftre démarié delà ducheffe fa fern- ^‘‘ bancegvo-xkCn r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. -Il • ' T, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' neJaniarticle

’'anneau Seigneur de Coucy: amp;nbsp;y rendoïc toutc]apeinc,qulipouuoit,a Komme,a ^^ L^^^if a . viQuifappeloitlcPape Vrbain fixiémc,amp; que les Anglais amp;nbsp;les Allcmans tenoiét leemde la dL ?’®kürPapc.Toutes bonnes gens en Angleterre cftoient tous cmerucillez:amp; le con- gmii de Lâch-^''oicnttnoult fort: pourtant que la bonne Dame eftoit fille de la fille du bon Roy graue. J«»f ƒ jj'''‘ardamp;dclabonncRoynePhilipped’Anglcterre: amp;nbsp;fut fa mere Madame Yfabel: enaplußeurs Ij'iMtdcfcs oncles pourde temps fe tenoient en Ang^tcrrc,lc Duc d’Yorchamp;le ^” |j^^'-^eCloceftre:qui tenoient ce fait à grand dépit. Mais, non-obftant leur haine, le

^Irlande n’en firifoit compte. Car, il eftoit fi épris,amp;aucuglé de l’amour d’icelle pygn^Lé ^r M ^«iqu’il fe vouloir démarier: amp;nbsp;luy promertoit qu’il la prendroir à femme: amp;nbsp;en fe- aucuns en cefi i.p '^apedeRomme difpenfer,au cas qu’il euft l’acord du Roy amp;nbsp;delà Roync:^ que ferte Lant-t. ’N neluy aferoit reffufer: car la Dame fa femme eftoit Françoife, amp;nbsp;de leur crean- graufez-Lât-/“’'ttaire: amp;nbsp;fi auoit toufious le Sire de Coucy(qui pere eft,5c eftoit de la Dame)fait S^nue, pour r^^'enRommanie, ic ailleurs, pour Clement, encontre Vrbain : pourquoy Vrbain k ^îimoit point mieux :amp;fcnclincroitlegerement ^eux demarier. Toutnemet-

Louant amp;nbsp;promettoit à Lancegraue de Boéme:amp; ne vouloir ouir nulles nouucl':, • ' '^femme de loyal mariage. Mais ce Duc- d’Irlande auoit vnc Dame de merc(qui f Woit la Comteffe de Douaire, Comteffe dAcquefTuffort) laquelle n’eftoit pas de J’^ddefon fils: mais luy blafmoit amerement fes follies: ic luy difoit que Dieu f en 15^J,°üceroit, amp;ren payeroitvniour, tellement que tard feroit de f en repentir»^: tc-(^^fi 11e, laDuchcflé, dclez elle: amp;nbsp;étoffoit fon eftat fi auant, comme elle pouuoit,amp; l)^ ^^ de fes gens: dont tous ceux ,quiaimoicnt la Dames luy en dcu®ientlauoir ?§^é,Si. comme ie vous remonftre ic ay remonftré des befongnes d’Angleterre,qui c Renten celle faifon,amp; pour venir au parfaitjic vous en parleray encores plus-auât: iLÏ®®*®®^***^informé. Vous fauez comment le Duc d’Irlande fetenoit dclez le {^’^“glcterrç en la marche de Galles. : amp;nbsp;n’enten.doit à autre chofe, nuift ne jour,

W de venir à fes ententes en plufieurs manières,amp;fcruir le Roy de belle, s patolr

d^h Royneaulfi, pour eux complaire: Scattrayoit toutes mafiieres de Cheuâliers^^««^« Due ^Âycrs,.amp; de gens, qui le Roy ic la Roync venoient veoir à Brifto, Sç, ^s chaecs,^ Irlande on^ ^^' hifoit furie pays, à la cordelle amp;nbsp;opinion: amp;nbsp;bien luy fouffroit amp;nbsp;confentoit le^quot; ‘d'^n^ ^I^^re à fa volonté.En ces iours que le Roy dAngleterre fut à Brifto,^ furla riuie-»^ ^ ^^J^

'5abcrnc,amp; en la marche de Galles,çut le Duc d’Irlande moplt de foing amp;nbsp;de pei- hs londrtens.

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;f iij

-ocr page 1000-

210 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L£ TIERS VOLVME

ne de cheuaüchcramp; d’aller de l’vn à l'autre, amp;nbsp;par efpecialenla terre de Gallcs;amp;fc-monftroitamp;: difoità tous ceux, qui entendre le vouloient (tuilent gentils-hommesoi autres) que les oncles du Roy, pour venir à la foiiueraineté d 'Angleterre, auoientofte, amp;nbsp;mis hors du Confcil,les vaillans hommes du Confeil du Koy;tc que JArchcuckpic d Torch,I’Eucfquc de Durern,l’Eucfque de Londres, mejlirc Michel de la Poulie,mef-ine Nicolasßramßrc,meflire ichan Salbcry, meflire Robert Triuilien, melîîrehhan Beauchamp, amp;nbsp;luymefme; amp;auoicnt fait mourir amp;nbsp;décolcr,fans nul tiltre dcraifon,vn iage amp;nbsp;vaillant Chcualicr,raeHîre Symon de Butle,amp; quc,fils fc multiplioicntenl’eftat ou dsrcgnoientjilsdcftruiroient toute AngIct. Tant fit amp;nbsp;tant procura ccluy Duc d’Ir-Jande,amp;tanr prefeha au peuple, Seaux Chcualiers ScEfeuyers de la terre de Galles, amp;nbsp;des contrées vojfines, que la grcigneur particle creurent; amp;vindrcntVD iouraßrißo, dcuers le Roy: amp;:luy demanderenr, en general, fi c’cÜoitlaparollc du Roy, quclcDac Zej^^yjgdard “’'^«o^tauanc. LeRoylcurre/pondicqu'ouy;amp;lcurprioitScenioingnoit,en tantqu’ils rf«.«f les «r- Jepouuojcnt airner,qu’ils le voufi/fent croire; car il auouoit tout ce qu’il fcroiuH âHbh ^,p. 0^J, que myement fes ondes eftoient durs amp;nbsp;hautains, amp;nbsp;k doutoit grandement tm, A 1111,7'1. Il 11111 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toflir fon Royaume. Cens de I, Ferre de Gilfesffi

«„, b.cj.u. flllllfl lf''^e‘^“'. •^yp’'‘=p^'‘cs en la marché de Londres) tenoienthl-

ouciesLond^ er “^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'8lt;gt;yf«4gt;lt;Mgt;lt;toq»flvataitK*«*« i min tyyms conlpes luoieatà cosltfeires) InlTent cortUez, Hmis '

^^lt;gt;‘ygt;«gt;^‘c^aca0uy0rKoylcf0a,^Scif0c„Î.Sikoicn,JmJ l^oy les voudrait enuoyer. Le Rov de cede nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r r rremefe t/cs Dued’Irhride- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au 1 j.^^T^^^^^^^rieuttrefgradgrGamp;auaitttle

fiirauoi^foufferr^il l p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^°y ^^f ^^Q^ôditqu’Udiioit vérité,amp;que h pavs vu p ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ fouffriroit plus: mais y mettrait tel remede, que tous autres l

C2ufcdcdircS,tr.iucrquclcRoyaurucd-An2l^

en celle Udontut eosrandpenJ,

ylt;gt;^‘^lt;gt;Vlt;^cul‘KVcao«c„,c«comtksonclt,,amp;cS,TcLplustlt;i,aJe^

^ nbsp;nbsp;Icscnc2amp;bon,,es-v,llcslvn^eol,mIxtre. lkIcs Prehts ci modMiaM«gt;tn coatreIau[re:amp;neaoitn9J,quiremedierypeun:forsDjeufeoJement.CeDucMa-de,quandilvenqud auoit l’accord agréable du Roy, amp;dela greigoeur partie deceux ^^ ^^^^^^^^ deBriûo amp;nbsp;de Galles,üfauança de dire au R oy, Mon/cigneur, fc vous me voulezinHituer amp;nbsp;faire eûre voûre]icurcnanr,icincneray douze ou quiuzemillehom-m es :^ecqües m oy, en la marche deL andres, ou d’A cquc/fulforr, voïlrc cité Sels mien-^Ÿ^^^^^^^y poi/fance contre les Londriens amp;nbsp;voz oncles (gui tant vous ont en ^^otgnatiolf: amp;nbsp;vous ont odé amp;quot;nbsp;fait mourir aucuns de vodre confeif amp;nbsp;Icsmettraypat bellesparolles, ouparforcc,à rai/ôn. L eRoy rc/pondit: âr dit gu ’ilen c/ioitbien corn rentten di/ânt, Iele vueih âz vous ordonneamp;inûiruelcfouucrain de mon Royaume, i

ZfeZ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^^ P^^^dre gens par tout ou vous les pourrez auoir: Scies menez là ou vous verrez

^/c/izL^/^u-'^'^^,^ ^^^^^^^^^^^ ^propice, pour augmenter nodre Seigneurie amp;nbsp;Royaume: amp;, a^n »^rar» /,,rârf- ^^’^^ ^^/‘^ ^ilt;^rement que toutle Royaume m’appartient, le vucil que portez nodre i jMweüt ^^ banniere,guidon, edatidard, Seau très manières d'indrum ens,apparten3ns aguerregue 9 ^tM^/Prfodkt ^^ous-me/incs,cdans en ha taille,portons, ou fai/bnsportent' me /émlfe que le peuple, / c^^A^rret/Z/e:^ Voyant i’edandard de leur ibuuerain Seigneur,prendont courage St hardement de / foudenirma querciier St vueU quepunidiez les rebei/es, qui ne vous voudront ohq^ f teilemenr queiesautresyprennenc exemple. le eondderc que ceux, gur verront nez 1

-ocr page 1001-

DE FROISSART. 211 ƒ ffobcirà ma Sci2ncuric.cntrcprifc,amp; commandcmcnt.Ccflc pafollc réiouit gran '^tlcDuc d’Irlande.

^^»iwent le Roj d'Angleterreßt fin rnandement et parties de ^rifie^pour aZ/er à Lon-^’'(^'■6'cemmen/^nejsire Robert Triuidien,peJ/anl enuopé pom efiierfitt pr/sd f'^(ßtnonßierjcb’ decolé,par lecomnsandement des oncles d» Röƒ.

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;LXXXI.

ßl^fitlcRoyfonmandement parmy la terre de Galles,amp; fur les frontières ^ les lan if lt;icsdeBrifto,amp; fur lariuierede Saucrne:amp;furentplufieursBaronSjCheualicrs, ^ /quot;yerSjdu Roy liiandcz.Lcs vns f’excufoienr,prcnans exeufations légitimes:amp;Ies au îl^°***' ^^^y*^^^ Roy,vcnoicnt deuersluy legcremcnt,fe mettansà obeiffancemon-j ^tquilsdoutoycnt que malauiendroitde ladite entreprife. Tandisqueceman-

amp; CCS alTemblces fefaifoient, le Roy d’Angleterre ScleDuc d’Irlande eurent 1 f^eux deux vu confeil fecret;amp; leur vint en imagination d'enuoycr de leurs gens en f ’'ttehe de Londres,pour fauoir comment on f’y maintenoit,amp;fêles oncles du Roy i^^'«oicnt,amp;quelle chofe on y faifoit amp;nbsp;difoit. Ïout confideré, on ne fauoir qui y cn-^^pourbien faircla befongnc,amp; en fauoirla vérité. Adonc fauança vn Chcualier, /^„^^^^ j.^-^^. . ^au Duc d’Irlande(qui eftoit de fon Confeil,amp; du Confeil de la chambre du Roy hens’ufpre'peHr t WHoitmeffirc Robert Triuillicn)amp;r dit au Duc.Ic vous voy en danger de trouuer eßieaupuc plt;luivoileàlamarchedc Londres. le fuis content de me mettre à l’auenturc, pour d/rlande. j’’’’ourdc vous.Dc laquelle refponfe le Duc d’Irlande fut trefioyeux : amp;nbsp;l’en remercia: /'‘HifitlcRoy pareil 1 cmét. Lors fc départit ledit Triuillicn de BriRo, en manière d’vn JfcMarchand,monté fur vne petite hacquenéc:amp;chcuaucha tant par fcs iournées, * 'hintàLondrcs:amp;fclogea q^i vn hoftcl,ou on n’çutdc luy aucune congnoilfance, ƒ on n’coft iamais cuidé qu’vn des Confeillcrs,amp;; Chambellans du Roy , euft efté en .P^tcftat.LuycftantàLondresapritamp;cognutdcsnouuelIes duDuede Cloceftrc, ,/ofon Confeil, amp;nbsp;des Londriens ( voire ce qu’on en pouuoir fçauoir, amp;nbsp;non autre) ^ntenditqu’àWcftmonftierdcuoitauoirvnfccretParlcmentdcs oncles du Roy amp;nbsp;, OouueIgpnfeild’AngIctcrre.Sis’auifaqu’iliroitccllcpart, Sefetiendroit en la ville p'^eftmonftier:amp; là apprendroit,tout fecrettement amp;nbsp;quoyement,quellc chofe à ce l’fletnentfcroitfaite.Çequ’ilfif.amp;s’envintlogcr àWeftmonftier,leiourpropre que jMement eftoit au Palais du Roy4amp; fe bouta en vn ho^cl, dcuant la porte du Palais 7oy(ou l’on vendoit de la ceruoife)amp; monta en vne loge;amp; f appuya à vne feneftre ^J'feoydoit en la court dudit Palais:amp; là fc tint moult longuement: amp;nbsp;vcoit ceux, qui nbsp;nbsp;•

f. ®gt;tntamp; venoient au Confeil amp;nbsp;Parlcmcnt:defquels il cognoilToit la plus grande par pliais il eftoit incognu:à caufe de l’habit different,qu’il portoit.Tant fc tint là,qu’vne (.‘’'Centre les autres,vn Efeuyer du Duc de Cloceftrc rappcrccut,amp; eut de luy cognoif-j’'’'^o,caril auoit efté pluficurs fois en fa compaignie. Quand meftire Robert le veit, il 'focongnut incontincnt:amp; fe retira dedans la feneftre. l’Efcuyer entra en grand fouf-^?»i:amp; dit en foy-mefmc.il me fcmblc quei’ay veu Jriuillien. Lors, pour fàuoirlavc- j^^^^^ rrin il '‘'o,entraenlamaifon,amp; parlaàla Dame,enluy difant,Dame,ditcsmoy,parvoftrefoy 1^^ He'coHHert '['“oeil,qui boit là fus.Eft il feuLou accompaigné?Par ma roy,Sire(rcfpondit la Dame) fi^r vnEßuyer jjoelcvousfaurôyenommcr,raaisilacfté vn grand temps céans. A ces mots monta du Duede cU f'(cuycramont,pourluy encoresmieuxauifer.illefalua:amp; veit tantoftque foncntcn ed^re. eftoit vraye,mais il fe faingnit:amp;tourna fa parollc,Sr dit,Dieu gard le preud’homme. ^^Voiisdcplaife,bcau maiftre. le cuidoye trouuer vu mien fermier td’Excîftre, car |f®^bicn vous luy refremblcz.Ncnny(refponditmcflîre Robert) iefui^vn homme de I^çj^'^çj ^^ ’ComtédeKent:qui tien terres demclfifelehan de Hollandc:êeles gens de l’Arche- pm-afreside ”^lt;1116dç Cantorbie me vont trop près.Si en feroye volôtiers plainte au Confeil.Ref- Brut pour de PonditrEfcuyer,Se vous venez là dedans au Palais,ie vous feray auoirvoyc deuantlcs Kent, '’’îillrcs amp;nbsp;Seigneurs de Parlement,Grand mercy(refpondit meftire Robcrt)ic ne renonce pasàvoftrcaidc.A ces mots prit congé l’Efcuyer : amp;: fit venir vne quarte deccr-quot;oifezSt la pay a :amp;dit. A Dieu vous dy:amp; le partit de Ihoftcl^ entra en la porte du Pa-*’■!gt;,amp;necefta,tant qu’il vint en la chambre du Conleil:amp; appella l’Huiflicr, pour luy '’'mnrrhuisdclachambre.Adoncl’Huiftierlecongnut: amp;luy demanda qu’ilvouloit, pourlacaufequeles Seigneurs eftoient au Confeil.Illuy refpondii:amp;dit. le vueilpar-‘cràMonfcigneurdeCloceftrCjmonmaiftrejCarc’cft pour befongne qui luy touche

f iiij

-ocr page 1002-

grandement,amp; à tout le Cofeil auffi.Dont l’Huifller luy dit,tâton:,Entrcz:amp; vint deuat Ibn Scigncur:amp; dit Monfeigncur,ie vous apporte grandes nouuellcs. RcfponditlcDiic de Cloceftre,Qucllcs?monfeigneur(dit l’Efcuycr)ie parlcray tout haut, car elles touchent à vous,Scà tous MefTeigneurs, qui cy font.I’ay veu meflir^ Robert Triuiliicn:amp; eft en habit d’vn villain, icy douant la porte du Palais, bouté en vnetaucrnedeccruoi-fe.Triuilicn! dit le Du c.Par ma foy,Monfeigncur,voir®, vous l’aurez au difuer, fc vous voulez.le le vu^l bien,dit le Duc.Il nous dira des nouuellcs d’Irlandejdu Ducfon mai ftre. Or tort valc querirA'foycsfi forr,quepointtune failles. L’Efcuyer,quandileut le com mandement du Duc,iflît de la chambrc:amp; fc pourueut de quatre SergenSjamp;lcur dir,Suyuez moy de loing:amp; fi toft comm c ie vous feray figne fur vn homme que ie vois querir,mcttezla main à luy:amp; gardez bien qu’il ne vous échappé. Ilsrelpondircntvo-lonticrs. A ces mots fcnvintrEfcuycr:amp; entracnIamaifon,ouTriuilien fctcnoit:amp; monta les degrez amont en la chambre,ouill’auoitlaiffc;amp; dit, fi toft comme il fut en tt^bertTm.l- la prefence de luy,Triuilicn,vous n’eftes pour nul bien venu en ceftccontrée:fi comme lien fait prifin ie le fuppofe.Monfeigneur de Cloceftre vous mande,quevous venez parler à luy. Le »ier.et exami- Ghcualicr fit le rat borgnc:amp; fc fuft volontiers exeufé, fil euft pcu:amp; dit. Ie ne fuis pas neparleDifc Triuillien;mais ic fuis vn fermier à meftire lehan de Hollande. Ncnnyjditl’Efcuyer-deCeeefire en v^ftfe corps cftTriuilien:mais l’habit neren pas. EtIors fitfigneaux Sergens (qui-' cMlT^^ ^ ftoyentdciiantl’huisdcrhoftel)qu’ilfuftpris.Ilsentrercntcnla maifon: amp;nbsp;montèrent ’ lesdesrez:amp; vindrentenlachambre,ouTriuilicnfctenoit:amp;:tantoftmeirentlaraainâ

Iuy:amp; Iemenercnt(voufift ou non)au Palais.Vous pouuezbien croire qui!y eut grande preffe à le veoir;car il eftoit bien congnu en Londres;amp;: en plufieurs lieux d Angle-terre.Defa prife amp;nbsp;de fa venue fut leDuc de Cloceftre grandement réiouy:amp;^cvoulut vcoir.Qipand il fut en fa prcfcncc,fi luy demanda,Triiii)icn,quelle choie elles vous venu querre en ccpays?quc fait Monfeigneur? ou fc tient i!?Triullien ( qui veit bien quit eftoit de tous points recognu,amp; que nulle exeufation ne luy valoit)relpôdit:2e dit,Par ma foy,Monfeigneur,le Roy m’acy cnuoyé,pour apprendre des nouuellcs: amp;fe tient a Brifto,amp;furlariuiere deSauerne;amp;chacclà,amp;fébat.Comment/ditlcDuc. Vousnc-ftes pas venu en cftat de preud’homme,mais d’vnc çfpie.Sc vous voufilTiez a^oir feu des nouuellcs,vous dciilficz eftre venu en cftat de Cheualier,amp; de preud’homme. Monfei-gneur(dit Triuilien)fi i’ay mcpris,fi le me pardonncz,car tout ce,que i'ay fait,on le m’a faitfaire.Etoueft voftre maij^e lcDucd’Irlandc?J)itTriuilicnjMonfeigneur,ilcIldc-uers le Roy noftre Sire. Adonc dit le Duc de Cloccftrc. Nous forames informez qu’il • fait vn grand amas de Gens-d’armcs,5clc Roy pourluy. Qiuelle part les veut il mener?

Monfcigneur('rcfponditTriuilicn)c’eft tout pour aller en Irlande.EnlrlâdelditleDuc Maift Dieu,Monfeigneur,voire,dit Trkiilicn.Donc penfa vn petit le Duc de Cloceftre puis parlait dit,Triuilien,Triuilicn,vozbefongnes ncfontnebónes,nc belles,^' aucz faitgrande follie d’eftre venu en ce pays,car on ne vous y aime pas.-fi comme on le vous monftrera.Vous,amp; les autres de voftre alliancc,auczfait beaucoup dedcplaifiràmon frere amp;rà moy:amp;aucz.troublé,à voftrepouuoir, amp;nbsp;mal confeillé Monfeigneur,amp;au-cuns des Nobles de ce pays^uecques cc,aucz émeu des bonnes-villes àl’encontredc • nous.Si eft venu le iour que vous en aurez le payement.Car,qui bié fair,fa raifon iltrcu ue. Penfez à voz bcfongnes,car iamais ic ne beuray , ny ne mangeray, tant que vous foyez en vie. Cçfte parolle ébahit grandement Triuilien(car nul n’oyt pas volontiers parler de fa fîn)par celle manière,que le Duc de Cloceftre la luy bailloit. Sifevoulut •exculer Par beau langage,en fhumiliant enuers luy, au mois mal qu'il peut, mais il ne feut faire chofc,par laquelle il peuft appaiferleDuc,car il eftoit informé de luy, amp;nbsp;des '’ autres de la feae du Duc d’Irlande,fi bien , que fon exeufation ne luy valoir rien. Que vous élongneroyc ie la matiere?MelfircTriuilié fut dcliuré au bourrel,amp; mené dehors luiert Triuiliëquot;^eftmonfticr,à la iuftice Royalc:amp; là fut décolé,amp; puis futpendu au gibet, parles cf-liecele'À nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fellcs.Ainfi finit meftire Robert Triuilicn.

menfier.

Cigt;f»Me»t afres les nonue^es iludecolemeutile /»eßtre Robert TriuilienfJrcheiief^tte d'Y ore h cf mettre Nicolas Rrambre confrmerent le Jloji Richard à mener guerre contre fis oncles:cf comment le Due d'Irlande,fin Lieutenant general,conduifit ar mèe iufiues à la ville d’i^c^ueffiffort. chap. txxxii.

-ocr page 1003-

b E F R o I s s A R To nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ét^

''•ndrent les nouuclles haftiuement au Roy Richard d’AngIctcrrCjamp;au Duc d’Ir ^-^^^ ^^^^^^y'^*^^^®*'^^®^^!“^ meflire Robert:Triuiliencftoit mort honteufe '■,t ƒ ^lt;‘'f^^ ^^°y‘^^ft‘^ chofe en grand dépit:amp; dir,amp; iura3que la chofene demour-,ii ,F«ainfi,amp; que f^s oncles faifoient mahquand fans nul tiltre de raifon,ils luy oftoy M^’ommesamp;fes Âheualicrsquiloyauraentrauoient fcruy,amp;fon perde Prince Ceurmuxtiu r®®®^’'°*®*^f*iu’ilslcvoiiloicnt mettre hors de la couronne d’Angleterrc:amp;que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

:iin .“y^o‘’choittrop de près.A ces iourseftoit l’Archeucfque d’diorch, quieftoit ^^^^Ji;^*’^ 'oiih”*.^“^®®^®*ljamp;auoit cfté vn grand temps.Si dit Monfeigncur,vous demandez ^ ’^ ’ '^”‘ ^^ ^®^ donneray.Vos oncles,amp; tous ceux de leur accord,errent trop gran-ifet ^Îl^^^fre voijs:amp; fcmble,à ce qu’ils monftrent, que vous ne foyez confcillé que Ijj ’*‘ircs;amp; ne peut nul eftre ouy par deffus eux.C'elt vn moult grand peril pour tout ([Uj''^^'^‘’^®5C3r fêles Communautez f’émouuoientamp; reueilloicnr,ilnc peut dire :o.^^‘^^^^*’^’^’‘^hcfn'auinftciiAng!etci'rc,au casque les Seigneurs ne foient amis, amp;: ff^”*^^ vous confeille que vous y remédiez,amp;: depuifrancc,vous demourrez pour le :iiiij^''^^’^’’^^'’chc Si contrée affezfoifonnable dépeuple. Faites vn mandement fur CM/HUel^Af Ijj '’'^“M^^^ont taillez devousferuir.Gentils-hommcs amp;: autres: amp;nbsp;quand ils feront cheue/jue 5{^ .®*^ cnfcmblcjcnuoyez les en la marche de Londrcs:amp; en faites condudeur amp;fou d’rtrch,peMr ^Z'^IcDuc d’Irlandc(qui volontiers en prendra la chargc)amp;nayt autres bannières, g^^^roynßtr j^’^oons,quevoz plaines armes,pourmieux monftrerquelabcfongncfoitvoftre. ^*^^^^ ‘^ * U j^P^yS^n allantiufques là,fetourneraddfousvoz bannières,amp;:parauentureles ° ^ ‘ ^iQ-?^’'H“* i^cvous hayêtpas,carvous ne leur auezrien meffait.Tout ce,qu’il y peut J^P'^®^c”t de t ruinc,voz oncles l’y ont mife amp;nbsp;boutéc.Vecz là meflire Nicolas Brâ /^ ij^nyg t/^ig /l^Wacdé Maire de Londres a grand téps,amp; que vousfiftes Chcualier,pour le beau tiers rancune ,ij^'^®d“’il vous fit vn iour,quiià fut)qui cognoift3amp; doit cognoiftre par raifon, affez 1 Allures des Londriens,carilêtldcla nation: amp;nbsp;ne peut eftre qu’il n’y ait encores de ^’’'’’wis.Siluy requerez qu’il vous confeille,pour le mieux, de cefte befongne. Car ^^pourrezperdreparmerucillcufctinformation,amp;partumulte de peuple,voftre tinflâmariôj, ^''^^curic. Lors tourna le Roy la parollc fur meflire Nicolas Brambre: amp;nbsp;le requit dc-y'’'®'^ peuren ^^'''^'’-Alarequcfte du Roy parla meflire Nicolas Brâbrc:amp;dit,Sirc,Roy,amp; vous, tous '‘^‘ ^,''’Seigneurs:ieparlcray volontiers (puisquei’en fuis requis) félonl’auis quei’ay. le ij’“^y,toutpremiercment,qucie ne puis croire,ny ne croiray,qucla greigneur par-A^s Londriens en amour,amp;: en faucur,ne f enclinent d^ers le Roy,Mófeigncur,que ''’yæîrparfaitement ils aimerent IvTonleigncur le Prince,fon pcre de bonne memoi-1 ■*wentluy monftrerentils,quand les villains fc rebellèrent amp;nbsp;éleuerent. Car à par- -^c'efl^autir ^^P’fraifon,fclcs Londriens enflent voulu eftre de leur accord, ils euflent deftruit le an Roy Ri-'’yÆleIloyaumc.Outre,les oncles du Roy ont trop bclàlacaufc. Car ils fe louent là chardluy-* ’’'’’yeux.'amp;informentlcpcuplcdccc qu’ilsveulent:neni)lncleurvaau deuant, au *^^ “ ’’traire de leur parollc.là ont ils oft é les ofliciers du R oy,amp; moy amp;nbsp;les autres, amp;nbsp;remis ''’”rdelcuraccord. 11s ont enuoyé le Roy icy à l’vn des bouts de fon Royaume. On ne !,’’tbr ccimagincr,n’expofer,nul bicn:ne nous ne pouvons fauoir parfaitemét à quoy d'gt;ident.Si cefte chofe dure longuement,à ce qu’ils monftrent,ils bouteront le Roy ■, ^defon Royaume,car ils y vôt de püiflance:amp;lc Roy n’^va que par douceur.Ià ont * ’«itniourir ce vaillant Cheualier amp;nbsp;preud'homme,fans nul tiltre de raifon,meflire Sy ^'”’Burlc(qui tant de beaux feruices a fait au Royaume d’Angleterre, par delà la mer, ?P^’'deça)amp;ont trouué grandes faufletez fur luy, amp;nbsp;qu’il vouloir liutef le chafteldc '’“lires aux François:^ ont dit amp;nbsp;informé le peuple qu’il les auoit fa* venir c?i Flan-5$8f àrEfclufc:amp; oneques n’en fut rien. Aufli,au defoit du Roy,ils ont o^cis honteu-’’•’fiit meflire Robert Triui|icn,fon Cheualicr:amp;: auflifcrontils tous les autres: fils en ^fiientvchirà chef.Par ainfi ie dy, amp;nbsp;mets outre,qu’il vaut mieux que le Roy y voit e ttigiieuramp;depuiirance,qucdcdouccur.Onfaitbicn,partoüt le Royaume d’Anglc-''ft'qu’il cil Roy,amp; queià,à W^cftrnonüicr,!c bon Roy amp;nbsp;vaillant Edouard, le fit élc- Mf^ireNîtehi J^iiiiurcrà tous Seigneurs,Prélats,citez,amp; bonnes- villes d’Angleterre, qu’aptes fon irambre con-yrs on ie tiendroit à Roy,amp; ce ferment firent les trois oncles.Or femble il à pluficurs fitU» àu^i a» ffils ofoient parlcr)qu’on ne le tient pas en cftat,n’en forme de Roy, car il ne peut faire K^y ^ff^^^eJ’» ^ficn fa volonté. On l’a mis à penfiô,6c la Roync aufli.Cc font trop dures chofes pour ^^^f“*”quot;^ giurti '‘Roy,amp; pour vue fi grande Dame aufli. On leur monftre qu’ils n’aient pas fens d’eux‘‘A^‘’^“^^' taernet amp;nbsp;confci!lcr,amp; que leur confeil foit traiftre amp;nbsp;manuals. le dy que telles Cho-^

-ocr page 1004-

fes ne font pas à fouftrir:amp;plus eher iaimeroye à mourir, que de longuèmentviurecn tel eftat ne danger,ne de venir leRoy eftre demené,ainfi que fes oncles le demeinét.Lc Roy f arrefta fur cefte parollc;amp; dit.Il ne nous plaift pas: amp;nbsp;ie vous dy que vous, qui ro a-uez à confeigner,y remcdiez,au plus honnorablcment que vous pourrez,à l’honneur^ proffit denousamp; denoftreRoyaume. Là fut àceparlemcntc8nclu,amp;:or(lonnéàBri-fto,quclcDucd’Itlande3tout fouuerain delà Cheualq^iedu Roy,fe retrairoir,àtoutcc '^°drlem°\^d ^''' ^^ P°^''’'°’^ a^oir de Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers^cn la marche de Lôdres,amp; voudroit ^»7 d'^n k venir fauoir le parfait courage des Londricns;amp;f’il pouuoit auoirparlemcntn’audicn-térre à srtflo. 'Ce à euXjils les toumeroit tous à fa cordellc,parmy les grans pro meffies qu’il leur promet le Ducd’irlan troit déparié Roy. Nedemoura gueres de temps,que Ic Duc d’Irlande, à bien quinze deen^cquef- mille hommes, fe départit de Brifto,amp;fcn alla vers la cité d’Acqueffiuffort. Quand il ßfart. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut venu iufques là,luy amp;nbsp;fes gens fe logeront en la ville;amp;: là cnuiron:amp; portoyentbannières amp;nbsp;pennons des armoiries d’Anglcterrec,toutcs plaines,car le Roy vouloir qu am fi fefift,pour mieux monftrer que labefongne cftoitfienne. Lesnouucllesvindrent aux oncles du Roy, au Duc d’Yorch amp;nbsp;au Duc de Cloccftre,quc leDucd’Irlandeap-.prochoit Londres,amp; choit ià à Acquelfufforr,à tout bien quinze mille hommes: amp;por toient les propres bannières du Roy. llspenferent forces befongnes:amp; curentconicil comment ils fe chcuiroient:amp;: mandèrent vniour à W^efimonfiier tous les fouuerams Conf-'ldes en- de Londres,ceux ou ilsauoientla greigneur fiance amp;nbsp;alliance: Scieur remonftrerentco clesdtt^y [{t- ment le Duc d’Irlande amp;nbsp;ceux de làbandevcnoyent, à main armée,fur eux. LesLon-chdrda^eejues 3rjcns,coffimc gens confortez amp;nbsp;tous appareillez d’obéir au commandementdeson-iavenue^t ^^^^‘^’^ Roy(caràcc eftoient ils tous enclinczamp;arreftez)rcfpondirent.Ccfoitaunoin .Duc d’Irlande ‘^^ Dieu.Si le Duc d’Irlande demande la bataille à nous,lcgcremét l’aura.Nous ne dor-rons ià porte,que nous ayons,pour quinze mille Homrncs-d’armes,ne vingt mille, fils y font.Dc cefte refponfe furent les Ducs tous reiouis:Sc mettent tantoft,^incontinent grande foiion de Cheualiers en belongne,Sc demeflagers, pouralTcmblcr Chcualicrs Sc Efcuyers de tous coftcz,Sc gens amp;nbsp;Archers des bonnes-villes. Aux lettres dcsDucs ceux,qui priez Sc mandez en eftoient,obéirent, car ainfi promis amp;iurérauoient. Si le pourueurent en l’Euefché de Norduich,cn la contrée de l’Archcuefché de Cantorbie, en la Comté d’Arondel,cn la Comté de Salbery, en la Comté de Hantoi^ie,Sz tout au pays d’enuiron Londres:vindrent plufieurs Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers à Londres : amp;làfe logerent;amp; encores ne fauq^nt ils ou on les vouloir cnuoy cr,ne mener.

* Comme^ii leDuc ^l’Irlande efiuo^ii (t'ois Cheualiers à Londres,pourfiaeir des »ßiiuelles: cir eomment les oncles du /^oy,^ los Londriensfi meirent fier les champs^pour cembiit (re le Duc d'Irlande (ß fin adiance. nbsp;nbsp;nbsp;chapitre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lxxxiii-

OR vous parlcray vn petit duDuc d’Irlande,amp; de fon confeihqui fe tenoitàAequef-fuffort:amp;y auoit bien quinze mille hommes,mais il en y auoit, qui plusy eftoient venus par contrainte,que deboncourage.Or f’auifalcDuc,quepour fauoir vncpartic delà volontédc ceux de Londres, ilenuoycroit meffire Nicolas Brambre,amp;.'meftîrc Pierre Gouloüffre,amp;: meffire Âichel de la Poulie, au chaftel de Londres: amp;fyboutc-royent par la Tamife,amp;m?ttroycnt les bannières du Roy fur la tour, pour veoit quel femblantlesLondriens enferoyent.Ces Cheualiers deflulnommez,àlarcquefteamp;or-donnance du Duc d’Irlande le départirent,^ trente chenaux tant-feulement, de la cite d’Acquefluffort,à la couucrte,deuersWindcforc:Sc là logeront vnc nuit. Au lendemain ilspalÂrentIaTamifc,au pont Efcaues:amp; fen vindrent difner à Chelnes,cn l’hofteldu Roy:amp;: fe tindrentlà,iu(ques fur le vcfpre amp;nbsp;fur le tard.lis fe departirent:Scf’en vindrent à vn hoftcl du Roy,à trois lieues de là,en approchant à Londres3qu’on dit Quinetonne amp;nbsp;là laifferent tous leurs chenaux: amp;nbsp;entrèrent en bateaux: amp;nbsp;vindrent tout contre-val

Tnts cheua-liers du Due d’frlandefi'

la T amife,auccques les flots: amp;nbsp;paflerent lepont.Onnefendonnade garde, car on ne fauoit riens de leur venuc.Sif’en vindrent au chaftel de Londrcs:amp;y trouuerétleCha-ftclain,quc Ic Roy y auoit mis amp;nbsp;cftabli:amp; par celuy feurcnt les Cheualiers grandepar-crettement en- tie des nouuclles de Londres,amp; desDucs:amp; leur dit moult bien, qu’en treïgrandperil treii.aucha- j^^ cftoientvcnuslàloger.Pourquoy?direntils. Nousfommes Cheualiers du Roy.Si fléau e Lodres pQuuonsbicnloger en fes maifons.Ncnny,ce ditle Chaftelain. Cefte ville,amp;toutlc Confeil,veutbicn eftre en robcifranceduRoy:mais qu’il fe v ucille régler amp;nbsp;ordonner

par le confeil des Ducs fes oncles,amp; autrement non.Et ce,quc ie vous dy, iele vous rc-monftre

-ocr page 1005-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n^

Wre pour bien,car ie fuis tenu de vous confciller amp;nbsp;adrecer, félon mon petit fensS: 'j^''’’0Wjnjais ic fay doute,que fc demain le iour vicnt(ainfi corne il fera,fe Dieu plaift) J’ûuuelles foicnt efpanducs à Londres qu’il y ayt céans gens de par le RoyjVous ver-f|^^ par terre amp;nbsp;par eaue,aflîcger les Londriens ce chaftehamp;point ne fen départiront quot;l'ont efté dedans,5: auront vcu quelles gens fy logent. Se vous y cftes trouuez,ils quot;^prefenteront aux oncles 4^ Roy. Orpouuezvous imaginer amp;nbsp;fentir quelle fin jj nercz.Ic tien les oncles du Roy fi courroucez contrele Confeil tin Roy, amp;nbsp;furie i^^iIrlande,que fe vous cftes tenus,vous n’en partirez point en vie:amp;glofez bien tou 'quot;quot;sparolles,car elles font vrayes.Or furent ces trois Cheualicrs(qui cuydoientfai- -Depart Jetfiû ;i^^’quot;quot;rucilles)pluslt;bahis que deuant:amp; eurent entre eux-trois confeil, que celle nuid, cheualters J» I®« au lendemain,ils fc tiendroient là:mais ce fcroit fi fecrettement,que nul ne fau- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^rlanJe

i^æ«rvenuc;amp;lc Chaftclain leur afferma ainfi,àfon loyal pouuoir;amp;prit par ^^^^^^ ß^M Je^SJres 4'n garde toutes les clefs des ilTues amp;nbsp;entrées dededans.Q uand le iour fut venu, ces jj^^ quot;allers eurent plufiçurs imaginations amp;confeils entre eux, pour fauoir comment teuer les han-''‘‘ainticndroicnt.Tout confideré,amp; eux bien confcillez,ils noferent attendre l’a- nieres Ju R^oj ji{*'^’*f®j4'*'ils fuirent feus là dedans,car ils le doutèrent trop fort d’y eftre endosamp;af .Angleterre. J^^Quand ce vint fur la nuit,amp; que la marée venoir3ils entrèrent en vnc grolfe bar-çfemeirent en la Tamilc:amp;:partirent du chaftcldcLondrcs,fans rien faire :amp; vin-j^''dogcràQdnetonne,amp; dormir.Au point du iour,ils monterentàchcual:amp;:fen d''2nt5parTartarée,difner à Windeforc:amp; la furent toutela nuid.Au lendemain,ils ^'’Mrent à Acquelluffort:amp; trouuercnt le Duc d’Irlande amp;nbsp;fcs gcns:à qui ils recor-'quot;ttoutes ces nouuclles,quc vous auez ouics: amp;nbsp;comment ils n’auoient ofé arrefter , 'RhafteldeLondresinonobftantqu’onlcsy euftreceus. Le Duc fut moult penfif ^''snouucllcsmy ne feut que dire,ne quefaire,car ià cognoiftoit il bien ce fentemet, ^®®tousces gens,qu'il y auoitTà alfcmblez amp;nbsp;amairez,n’cftoient pas tous d’vn coura-r5nefalloir lequel faire,ou de retourner deuers le Roy,ou de demourer. Il fen con-.. ’ResChcualiers.Le dernier Confeil farrefta fur ce,que puis que le Royd’Anglc-?'Iaüoitinflituéamp; ordonné Conneftablc de tous fcs gens, pour corriger amp;nbsp;punir lij?®^cllc^il riendroit les champs, car s’il faifoit autrement, il receuroit trop grand j)^c,amp; fe mettroit en l’indignation du Roy,amp;rcmonftrcroit que fa querelle ne feroit ,ij'quot;ftenebonneiamp;quetrop mieux luy valoir à mourir à honneur, amp;nbsp;attendre l’aucn-jg'!'lquot;emonftrer faute décourage.^ luy fut dit qu’il fignifiaft fon eftat deuers le Roy, j ^o:amp;quel)icu mercy,tenoit il encores les champs: ne nul ne venoit à l'encontre j gt;Touc cefitleDucd’Irlande,luy eftanten AcqueflufFort:amp;rprioit, en feslcttres, • . ^ViQuc toufiours il luy enuoyaft gens:ainfi que le Roy fit. Nouuelles vindrent aux ^I '^du Roy 'qui fc tenoient à Londres)quc le Duc d’Irlande,^ tout grans gens,eftoit (if ^niarche d’Acqucftuffort.lls eurent confeil cnfcmblc comment ils fe mainticn-,j^l^5'gt;t.Pour ce iour y eftoient tous les Seigneurs de ParIement,rArcheuefquc de Ca-;(,NeComted’Arondel,le Comte de Salbcry,Ic Comte deNorrhombeilandc , amp;nbsp;jj^ ''l aiitres Bretons amp;nbsp;Chcualiers d’Anglctcrre,qui ^e tenoient de leur cofté, amp;nbsp;tou Ij’^onncftabliede Londres. Làfut confeilléamp;ordonn^ car le Duc de Cloceftre P ®®loitainfi)quctantoftamp; fans delay on fc meiftfur les champs ,amp; que le Maire de armer,par Conneftablies,toutes gens de LÔdres, dont ils pourroiét eftre

J^ril difoit,amp; mettoit outre,qu’il iroit combattre le Duc d’lrlandc:quclquc parc

«iil ^^‘^'’‘quot;u^i'oi'îhe Maire de Londresfquieftoit pour lors hommc-d’armcs)pj^it tant •Sertie Je ceux ^i 'quot;^entgens d’cle(ftion,entre vingt ans amp;nbsp;quarante ans:êe les Seigneurs,defrus-nom lt;l^^o^ees,ßM j,'Wientbicn mille Hommes-d’armes.Toutes ces gens fedepartirent^e Londres: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

i Mrent loger à Branforde,enuiron les villages,amp; au lédemain à Colebruc:amp;touf-

y ^“iircrovfroientgens:^ prirent le chemin'de Redingucs,pour aller au delTusdela tuffrf le vue ji^'5*'®'®^pa(rcrplusaifément,car les ponts deWindefore amp;nbsp;d’Efeaues eftoient rôpus d’Irlande.

ordonnance du Duc d'Irlâdc:amp;: aufti ils alloyét le meilleur chemin,amp; le plus plain j^Wantcxploitcrent,qu’ils approchèrent Acqueftuffort. Les nouuelles vindrent au ^•^'''^’®’^^’ ^ ^ ^®5 §®”5, comment les oncles du Roy, 8lt;:J’Archeuefque de Can-f 'quot;decorate d’Arondel,amp; les autres Scigneurs,amp; les Londriens,à tour grade puif-Om'^’^'^®ænt.Adonc fe commença le Duc d’Irlande à doutcr:amp; demanda confeil. j. quot;'^ dit que luy amp;nbsp;fes gens priftentles champs ,amp; fc miflent en ordonnance deba-')5i:nuflent: les bannières du Roy.S’il plaifoitàDieu,laiournée feroit leur, car ils

-ocr page 1006-

216 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

aiioicntbonne caufc.Toutainfi,cotnmeilfutordonné:ilfutfait.On fonnalcs trompet tes^toutes gens farmerent;amp;ilïîrcnthors d’Acqueffuffort ceux,qui logez y eftoient:amp; le meirent fur les champs toutes manières de gens,amp; en ordonnance de bataille:^ dc-ueloppcrent les bannières du Roy : amp;nbsp;faifoit ce iour moult blt;^ amp;nbsp;eler, amp;nbsp;moultioly temps Seplaifant.

Comment les oncles du Koyfrent tanty/^uib gai^nerentfa tournée eontre le Due d’Irlande: (^ comment le Duc d’Irlande fenfuity c^rplußeurs autres de fi compai^uie.

CHAP. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LXXXIIII.

NOuuclIcs vindrentau Ducde Cloceftref qui eftoitlogéà troif lieues près dAc-quefiuffortrSe eftoit tout au long,fur vne petite riuiere, qui vient d’amont, amp;nbsp;chef en la Tamife,deflbus ÀcquclTuffortrSc eftoient en vne moult belle prée)quc leDuc d Ir lande feftoit rrait fur les champs,amp; mis en ordonnance dc bataille.De ce cutleDucdc Cloceftre grande ioye:amp; dit qu’il le combattroit:mais qu’on peuft pafler la Tamife.A-donc fonncrcnt,parmy fon oft,lcs trompettes du délogcmcnt: amp;nbsp;fordóncrent en telle manicrc,commc pour tancoft combattre.Ils eftoientà deux lieues,embufchezprcsdc leurs cnnemis3mais qu’ils peuften t à l’adrecc pafler la riuiere de la Tamife. Or,pourta-fter le fond amp;nbsp;le gué,le Duc dc Cloceftre enuoya de fes gens ;lefquelstrouucrentlan' uicre en tel point,quc puis trente ans on ne l’auoit point veuë fi bafle:amp; paflerent outre moult legerement les Coureurs du Duc:^ allèrent auifer le conuenantde leurs ennc-mis.Puis retournèrent:^ vindrêt deuers le Duc dc CloccfterSc luy dirent, Mofeigneur Dieu ôc la riuiere fon t auionrd’huy pour vous,car elle eft fi bafle, au plus parfond, que noz cheuaux n’en ont pas eu iufques au ventrc,amp; vous difons, Monfeigneur, quenous auonsvcu leconuenant duDucd’Irlandc:amp; fonttou^rangez amp;ordonnczfurleschaps en bonne manière ôc ordonnance:amp; ne vous fanons à dire fi le Roy y eft:mais fes banic

res y font:n’autrcs bannières nous n’auonsveuës,que les bannières duRoy,artnoyces de France amp;nbsp;d’Ang.Donc refpondit le Duc,Dieu y air part. A cefte armoirie auôsnous part,mon frcre amp;nbsp;moy.Or cheuauchon au nom dc Dicu,amp; de MonfeigneurS.George. Carielesvucil aller vcoir deplus près. A doc cheuauchcrent leurs gens, (^grande vo-lonté.-pourtant qu’ils entendirent qu’ils pafleroient la riuiere à gué,moult aiféroent : amp;nbsp;ließ du Ducde furent tantoft ceux dc chenal fur la riuiere:8c paflerent les premiers lepalfage:amp;fut tâ-dece^repajjè toft tout Icur oft outre. NoieicUcs vindrent au D^jc d’Irlande que les oncles du Roy, amp;nbsp;la Tarntpa (q^j leurs gens,eftoient paflez:amp; que briefuement ils auroyent la bataille. Lors fc cô-£He,p»^ aller mença à ébahir le Duc d’Irlande moult grandement: amp;nbsp;bien fauoit,qucf’il eftoit pris ’^Dred’irLnde “’3«rapé,lcDucdeCloccftrclcfcroitmourirhontcufcmcnt,amp;n’cnprcndroitornyat ’ gentde rançon.Siditàmefliref Boulouffrc amp;: à meflire Michel de la Poulie, Certes le courage me ficd trop mal pour cefte iournéc:ne ic n’ofe par bataille attendre les oncles du Roy,car fils me tiennent,ils me feront mourir honteufement.Comment, Diables, ont ils paifé la riuiere dc IaTamifc?C’eft vne bien poure fignifiancc pour nous.Et quelle chofe en voulez vous fairePrefpendirent ces deux Cheualicrs. le me vucil fauiier, amp;nbsp;vousauflifee dit le Duc)Sdedcmourant fc faune, fil peut. Or nous trayôdon®furæfic (refpondirent ces deux Cncualicrs)amp; ainfi nous aurons deux cordes à noftrearc.Nous verrons comment noz gens alTemblcront.S’ils fc portent bien,nous deraourrons,pour rhonneurduRoy,quicynous enuoyc:Sc fils font déconfits, nous tournerons furies chamDS,amp;aurons rauantagedccourir,amp;: de traire là ou nous pourrons. Ceconfeiliut tenu.Le Duc d’Irlande fe refrefehit dc courfier,bon amp;nbsp;appert. Auffi firent les Cheua-liers: 6c depuis chcuauchercnt,cn tournoyant la bataille3amp; en monfirant bon vifageA' en difant.Tcnezlcs batailles en bonconuenant. Nousaurôs huy vne belleiournée,fil

quot;[Par allant Goulouffre.

^filution du Duc d’/dande

plaift à Dieujßi à Sainâ:-Gcorge3car le droit eft noftre;amp;: c’eft le faid du Roy, fi en vaut mieux la querelle. Ainfi,en eux dilïimulant amp;nbsp;boutant hors de la preflc,ilsfenvindrent à s’enfuiret a- fur vn coing de la bataille, amp;: firent vn ælle. Adoncques vecz cy venir leDiic d’Yorch iandonnerps le Duc dc Cloceftre, Scies Scigneurs:ôc venoyent à bannières déployées,Si en fonnant ^ens/àm corn- grandefoifon de trorrjpettes . Sitoftqueles gensdu Roylcsvcirentvcnir encecon-battre en per- ucnant,ils furent tous ébahis:amp;ne tindrent nul arroy: mais leur toum'erent le dos, car

voix generale couroitquclcDuc d’Irlande, leur Capitaine, f’cnfuyoit,amp; ceux defon Conleil.Et ainfi donc fuirent ils,les vns çà,les autres là,fans monftrer nulle deffenfe, Si le Duc d’Irlâdc Si les deux Cheualicrs dclTufdits prirét les champs, à force de cheuaux amp;n’cu-

-ocr page 1007-

DE FROISSART.


2 17


quot;durent nul talent de retraite vers Acqueffuffort:mais l’élongnerent ce qu’ils peurct. v^ndleDuc de Cloccftreveit le conuenanr de ces gens ,airemblez contre luy, filuy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^

J ‘'tordit conficiencc;amp; ne voulut pas faire du pis,qu’il euft bien fait.car bié f^uoirque^fJ^^.^^J^'^^^^. j,.''^ ou en partie,y eftoient venus parcontrainte,amp; par l’incitation du Duc d’Irlande. ^^ d’yeux fins ^ ’''Guxfiens,laio«rnéeeft noftre,mais ie vousdeffcn,fiur latcfte,que vousn’occiez coupfrirce-®oiine,fi ne fie met en dcfféfie:amp; fi vous trouuczCheualiers ny Eficuycrs,fi les prenez, de luymefne ^satncnez.Lccômandem'cntduDncdcCloceftrefut fait. Petit«de morts y en eut: außt.

fut en la foule de la preffc:ainfi qu’ils chcuauchoientl’vn fur l’autre. En celle cha- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du

'Jiotprismefrirclchanfqu’ondifioit le Petit Beauchamp) amp;nbsp;mcflire Ichan de Salbery

n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i lire entiers les

t'oientczanDucde Cloceftrc :qui en eut grande loyc. Si prirent ces Seigneurs Je j^^^^ß^^ ^‘'cmind_Acqu?fluffort,amp; trouucrent les portes ouuertes : amp;nbsp;lans contredit entrèrent ^uans:amp;: fie logèrent ccux,qui loger fy peurcnt:mais fort oftroittemér.Le Duc de do ^^flreenqucroit fi le Duc d’Irlande cftoit pris:mais on luy dit que nenny,amp;qu’ilf cftoit ^uô.LeDuc de Cloceftrc fut deux ioursà Acqueffuffort:amp;: donna à toutes manières ^Gens-d’armescongé de retourneren leurs hoftels:amp; les remercia du ficruice, qu’ils 'quot;y auoit fait,àfon frere amp;: à luy.Si dit au Maire de Londrcs3amp;: à tous les Conncftablcs

Londres qui là eftoient,qu’ils fen retournaffent,6pemmenaflrent leurs gens. Ce que LeDuededt-''^urent volontiers. Ainfi fie départit toute l’armée amp;nbsp;cheuauchéc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eeßreen ^c-

«ant co^é aßt ^ens de^nerre.

(ommentle Duet^’lrlafii^e (ß (jf/elijnes^cfjseefnj/aig^oKffi retirerefit efj HeZ/^na'e^ d'en l’Euefihé J'nrechf: dr cowwefH l'^'^rcheue/que de Ca^torbie^ eKnoje vers le ^igt;y de pa rfis deux oncles, fit lam g» ’il l'amena honnorablemem à Londres

CHAPITRE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LXXXV.

PvRVOUScompteray diiDucd’Irlande, de mcflire Pierre Bouloutfre, amp;nbsp;de nicfiîre '^Michel de la Poulie,amp; qu’fts deuindrent. Ce iour,que ie vous ay compté,ils fe lau-’''’enuamp;auflî firent tous les autres:amp; bien en auoicnt mefticr,car fils cuITcnt elle tenus Jyttouuez, fans mercy ils eftoient morts. Point ne me fut dit,ne compté, qu’ils allaf-*0t(lcucrs leRoy:amp; fils y allèrent,ils ny feiournerent gueres longuement: mais fe de- i{etraitte du Attirent d’Anglctcrrc,au pluftod qu’ils peurcnt:amp; me fut dit,amp;racompté, qu’ils che- fiuc dIrlande '^'’chcrc parmy Galles,amp; paffe rent à Karlion, Centrèrent au Royaume d’bfcocc,amp; “ E^^urdrec en ''''iitcntàHaindcbourg,ôtlàcntrerentilsenvnvaiffel3amp;:femcirentcn mer,amp; eurent quot;' '''’;tàvolôté,amp; coftoyerét Frifc,amp;: l’Ifle dcTefele,amp; le j^ys de Hollâdc:amp; fen vindrét ’^oerau haurc de la bonne-ville dtDourdrec.C^and ils f y trouuerét, ils furent tous ’Ms:amp; me fut dit que de longue main çe Duc d’Irlande auoit fait grâd attrait d’or amp;nbsp;nbsp;nbsp;• ’’'gcnt,amp; de finances,^ Bruges,par Lóbars,pour toufiours efire au deffus defesbefon ^'''^5Car( qu’il euft le Roy d’Angleterre de fon accord ) fi doutoitil les oncles du Roy Wement,amp; le demourant du pays.Pourquoy,luy eftant en fes grandes fortunes, il ^poutocutjamp; fit fon attrait Camas,grand C fier,en Flandres,^ ailleurs,!^ ou il penfoit “'^nrargentàretrouuer,filIuybefongnoit:Cmcfutditque les foixante mille francs, ÿilauoitrcceuspourlaredemption desenfansdeBretaigne ,amp; cfpccialement pour 'nan de Brctaignc(car Guy eftoit mort)il les trouua tous^ppareiHez deçà la mer:amp;cn ^ ^«onluy en deuoit payer en trois ans foixante mille.Si ne fe deuoitpas ébahir qu’il quot;'iiflfinanceaffeZyVn grand temps.QuandleDuc Aubert de Bauiere(qui tenoitHay-''®“fHollandc,amp;Zelandeenbail,par leComte Guillaumefonfrere, car encoresvi-J°'lt;il)entendit que ce Duc d’Irlande/’cftoit venu loger amp;nbsp;ramaffer, corne vn|iomme ^y^ntamp;chacéhors d’Angleterre,en favillcdcDourdrcc,fi penfavn petit comment, ^‘'nagina qu’il ne feiournoit là gueres longuement. Car il n’eftoit coi^enabîement P’'^y,n’i(ruhorsd’Anglcterrc,car il choit mal de fies f confins germains: aufiquels il de- ^^^ ^^^^^ '’®'ttoutcamour:amp; la leur vouloir tenir amp;nbsp;deuoir.En-putre il f cftoit mal acquire amp;por Jj'oreb amp;nbsp;de ‘Gibers fa confine de Coucy:qui cftoit fille de fia confine germaine. Madame Ylabel cleceßre^et ce-’'Angleterre. Pourquoy il manda à ce Duc d’Irlande, que pour la eau le qu'il auoit cour lay deHaînaut 'Mfes beaux-coufins d’Angleterrc.amp;brilcion mariage,amp; vouloir auoirefipoufic au- eßeuntfilt de Jffemme,qu’il fie départit de fion pays,amp; fi fen allaft ailleurs Igger,par il ne vouloir fiou denx/mtrt.^ Wen ville,qui fuftfiênc,le Duc d’Irlâdc.Quand il ouit ces nouucl!es,fi fie douta que , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘*^‘*

’''faitilnefuftpris,amp;liuré es mains defies ennemisiCf humilia grädemer enuers ceux ’l^ila eftoient cnucyc2:C dit qu’il obeiroit volontiers au commandement de Monfiei- éclaircie félon Mt IcDuc Aubert.Si fit par tout copter amp;nbsp;payer: amp;nbsp;meit tout (on arroy fiur la riuiere le chapdre.So^

-ocr page 1008-

2 18


LE TIERS VOLVME


delà Morneguc(qui vient d’amont)amp;entra en vn vaiïïcJJuy amp;nbsp;fesgcns.'amp;rexploiterét tant par eau amp;par tcrrejqu’ils vindrent à Berctdaqueilc villcjfans moyenjeftroutcJige leüticd’/rltw à l Eucfque d’Vrrccbt;amp;JàfutiJrcceu bien amp;Vülonticrs;amp;fy tint,tant qu’autres nou-deaseret en ucllcs iuy vindrent. Nous nous fouffrerons àparlcr de Juy, tant que temps en fera; amp;nbsp;r^iie/che d’r- parlerons d’Angleterre. Apres Je departement de cefte cheuauchée, que les oncles du

^'^•' ^^* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roy firent vers A cquefTufïbrt contre Je Duc d’Irlande,amp; que toutes manières de Gens

d’armes furent retraits en leurs manoirs,fc tindrcntlc Duc d’Yorch amp;nbsp;leDucde CJoec ftrc,amp;:l’Archcuefqucde Cantorbic,cn la cité d’Acque/rufForr,icnefay quantsiours: amp;nbsp;la furent decolez les deux Ghcualiers : qu on difoit le Petit Beauchâp, amp;nbsp;roclfirelchan de Salbery.Cefteiufliccfaire,lcsonclcs du Roy retournèrent à Londres;amp;f’ytindrent iePefk Seau-- vn temps,pourfauoir,amp;ouir, fils orroientnullesnouuelles du Roy;amp; milles nouuellcs ƒ «^ er zehn n'caoy Oient: fots ranr,quclc Roy fc tenait à Btiüo. Or fut confeillé à Wcümonâier,

fArcheuefque deCantorbie,que ce feroithen

P' h

quot;»^üj lt;/. *^, eoninicij auoiicûc vn temps contre iaplus [sinepartie defon aâys,S£ qui piusainioiéc IΫW nbsp;nbsp;nbsp;tequot; honner a garder,amp; que trop auoit creu au confeij des marmoifets .patquoy bn

Roy,un,ç,«o,,aecn^d bt^. Endemenders qu’on Ma ce PsdeLt,

X en vncp/ace ou il fur, ƒ quand de fa main i/oS i mi T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;7’

„ ,.iMni edédicoufirslpour c b^uûk ^^^^^^

‘^gt;* 2-f'e/ffme inottdfmefTire'NicohK ?^^^^du^Sçpartrop croire le Duc d'Irlande. Apresla •ttfnhtaf ee^f vouloicnt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Roy,que tous ccux^qu'ilsbay-»fct/M^enl^ quçy 1 nbsp;nbsp;n°^^ ^ °^^^^^^ß^y^^^^^cntmorts,ouélongnezitellement ferjinnee^e ^^^plfJS U y auoit deralIianceiamp;conuenoitqueleRovamp;le Rovaumefull É^misamp;te-‘^f^nfrereefer foi^^ie cn bon eliat. Car(quoy qu’ils euder faiimmir:. i J 7

igt;rJr.f.„^ cnar,àlhonncürdcIuyamp;dcfonRoYcumc Si^ Zer/zpin/rez/e aind Vou-i vniic „ n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dirent 31 Arebeuerque de Cantorbie

Là trouucrez voasIcRoy:amp;vout de/e^an nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ongnes or onnances de fan Royaume, cn quel point elles

I^u/c7,^y^ a’e °‘^^^^^^°^^^-^‘^°^^^^^O‘^^^ndcreZà}uvXzlnvdiregt;;l - J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ '1 ^briZti ««UeloütaM contrcirc,c,rtcop IcsacrcuLcnnfr ^d’ ‘’'7°^^^^^ nbsp;nbsp;7 f-^r Mr^rquot; -ZonRoy,umc.SiIuy direz que nquot;u^^^^^^ -''-d.dy.quyrie7nepur.deLseilLleben^ ‘'’.'«‘/rr.,pŸfco„feiIdeIezluy,quIlIuyMreTouquot;esfoi7Z^^^^^^ quot;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^oiSjArcheuefquc,nous VOUS enchanreonsque

dires bien nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ ^yif^^^Ÿ^^ ^^^^^)Q^^Ltiimenr,fencontcnteroyentma/.SiJuy ^^^^^.^^J^^P^^^^d^^^^^^^ trainees (qui trop ancient ebéen fa de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deluy,carpar eux fon Royaume ehoitengran ordnnn f nbsp;nbsp;Pte perdu. L Archeuefque reipondit qu’il ferait bien la belbngne.Dôc à Brta nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^tgt;y:amp; femelt au chemin,comme vn grand Prelat:amp; tant ft qu'il vint Ûnie-ni-^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^td^' Prgt;urccsioursle Roycûojf moukpriuemenq cartouse-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dVouloirconfeiller,morts, S^élongnez de luy, am/i que vousauezouy ^1 ^.i^^^^^^^^^^^^P^^^^s, Si fut 1’Archeuefquc vniour tout entier, Sr deux nuiâs, en avi c^auant que le Roy vou/mparlerà luy: tant enoitil melancolicux fur fcsoncles qui eJongneluyauoyentle Duc d’Irlande (l’hommeaumonde qu'il aimoit le mieux) ^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^^rnourir fes Chambclans amp;nbsp;CheuaUers. Finalement il fut tant

mène, âr/i bien introduit, qu’il confentit que 1’Archeuefque veinû en là compaignie amp;prefence. Qlfmdilyfur venu,ilfhumilia grandement deuers Je Roy: «Y Juyre~ mondra bien toutes les paroJ/es, dontfes deux oncles J’auoient chargé: dries Juy dôna bien a entendre, en Juy remodrant, que s’il ne venait à Ladres, amp;au Palais de Uffedmo-d!cr(au cas que les on des Je vouJoient, ddl’cn prioyent, St les L ondriens au/Jî, driaplus Jâincpartie de fon royaumeJUJes courrouceroit:amp;IansJe cofort, aide,diCÔJêij de/êson des, de

-ocr page 1009-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;21^

^^amp;dcsBaronsamp;Chciialicrs,Prelas,cites,Sebonnes villesd’AngIcterrc,ilnepoU“ ^’itrien faire,ne venir à nulle de fcs ententes: amp;nbsp;luy reraonftra bien vniment. Car de ^^/”“^^f’^*p '^'eftoit il chargé du dire : amp;: qu’il nepoüubitde plus réioiii'r fes ennemis ; que d’auoir AeJ^can^f Äe à fcs amis ,-amp; tenir fori pays en guerre amp;nbsp;en méchef. Leicunc Roy d’Angle-j^_ ^feauxparolles amp;nbsp;ÆôniHOtis dcrArcheucf^uc de Cantorb-ic Tcnelinoit airez y mais chard,pour l’ai ,?'-”dinconiienicnt,qu’onl^-auoitfur(ii-côme il difoir)dè-'décoler fes-Chcualiers tirera Londres P îgt;nconfcil(ouil nauoitveü quetourb'ièn)iüy reuenoient deuant ^on courage trop ‘tntefi oncles. p’^-Sicut(cc vous dy)plülîcurs’imaginations^: amp;nbsp;toutesfois la^demiere fut-qu’il ferc-'Oavn pcntjaiiccqucs lc bon moyen que la RoynCjMadamc-dc Boénic,y incit-amp; ren P? iamp;àucuns fagÿClicuâlî'ers de fâ chamb^féiquiluy edoient demourez: comme mef-pf^Richard Stenor, amp;nbsp;autres. Si dit à rArcheuefque qu’il fen viendroit volontiers à .Mr«,auecquesluy. 'Dö'ccftcrefpönlèfut rArcheuefque moult réiony: Siluy fut ’''nauthonneuriqu'andfibienauoitcxpîôiré labcfongne; Depuis,pas longtemps ^‘®ônooralc Roy d’Angleterre, qti’iltle'fe d'epartift- de la ville de Brido : amp;nbsp;ladlahi la le^y i^iehanl pnc:amp; fe meit au chemin,auecquesfon arroy : amp;nbsp;vint vers Londres,l’Arch’Cuefque^rf»^»/par les dCantorbie en facompaignie:amp; exploit-c$eht tant parleurs feurnees,qu’ils vindrent rem.^nßrances, ’^indefore.Lafarreda le RoyiStfyitèfi'cfcbittroislours entiers. Nouuclies edoient ^^ ^^'■ebeuef McsàLondres,que le Roy venoitiamp;: l’amGnoitftantauoit bien cxploitéflArcheuel- T*‘ J cantor-ij'yctantorbic.Toufes gens en fUrerit rciouis:amp;: rut ordonne d’aiier a 1 entontre de-ßg^p^n^ (-.‘lcra ^ihoanorablcment, amp;nbsp;grandcmentA'Lciourqu’il fc-departit deWindefore, pour londres.vers d'-f AVeftmondier, lech'çmi-n e'ftôit.'de Londrcs.iu.fqpe8à'Brânforde,tout couuertjd^ofldw. ,,W,talitàpiéq’u’àchenal:quiallo-yCntdcucrslc-R®^; Et fesdeux oncles,IcDuc ç'orch,amp; leDuc de Clóceftrc,Iehan lefils au DuC'd’Yoïxh,le Comte d’Aroindel, le ?®tcdcSâlebery,amp; leComtede Northomb’cllandc., Sr pluffeurs autres Barons amp;: Maliers,amp; Prélats, partirent^e Londrescu grand arroy: ^: fe meirent.fur les châps: .Mcontrercht lé Roy,amp; rArcheuefque dè'Gantorbie, a deux lieues de Branfordc.

'''recueillirent moult doucemennainfi-qulon doit faire fon Seigneur. Lc Roy( qui ce ^oy E^chari ’M encores aucunes chofes (ur le cueur)c'ft'pairant petit farrcfta;amp;ne fit conténance ^/^^^'*{/^/^^ “^ Mxiamp;paffa ôUtre:amp;rleplus fur léchcmin ,àquiil parla,;cciut à l’Euefque de Eom /XwTùVXwrff ^s.Tantfxploiterent,qu’ils vindrent à W’eftmonfticii.'^Sidc.fcendit le Roy auTalais: i^f^ues aßueß pftoitarroyé amp;nbsp;ordonné pour luy.: Là beurent,amp; prirent efpiccs,lc Roy^fes oncles monßier. \ ''^i'relatSjlesBaronsjôi: les Cheualiers: ainfique rordôqÿancelcportoit. Putôprirent 'Mles aucuns.Ceux3qui deuoyent retourner à Londres, y reuindrent. Les. oncles l’'*'oy}amp;rArchcucfquc de Cantorbie,auecques tout le Confeifdemourerent làauec nbsp;nbsp;nbsp;•

?®y4csvns au Palais,amp;les autres en la ville ,amp;àrAbbaye dcWeftmohftier,poùrtc /'°®paignl-cauRoy,amp; pour edre mieux enfcmble, pour parler de leurs befongnes, ’f’îauoicntils regardé quelles chofcs ils feroient.

^DiJifnentßepar le R^j/ (ßps Ofteles^^ßpar les Seigneurs élu Conjßtl d^bißderre-fu-rent mandez Ducs,Comtes^ Prelatsßlarons, Qheualiers^ cy Èfcujers d’dJngletcr-retour eßre au Cen/èilgeneral^ qui deuoit eßrea meßlmcnßier ^ (ß idée relever ieurshommages^au Palais du'^ej. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre ixxxv. «

wN grand parlement general futordonné à eftre à Weftmonftier : amp;nbsp;y furent man-I Rez tous Prélats, Comtes BaronSjCheualierSjôe le Confeil des citez amp;nbsp;bonnes vil-^lt;1 Angleterre,amp; tous ceuxqui tenoient du Roy en fief amp;; vous diray pourquqy, l’Ar-'iidqucdcCantorbieauoitainfi dit amp;nbsp;rcmonftré,cn Confeibaux oncles dumoy, amp;nbsp;jMxqui députez amp;nbsp;ordonnez eftoyent pour le Confeil,que quad on coiirôna le Roy 'Mrd d’Angleterre leur Seigneur, amp;on luy fit ferment,amp; que ceux releuerenc de luy Wreleuerauoiét,amp; qu’il receut les fois èz homages de fes gés,pour ces iours il cftoit Mus fon aage,t car vn Roy par droit auant qu’il doye venir , ne tenir poifelnon, ne yditez^psur Muerner Royaume doit auoir vingt 6e vn an:Se doit eûre en tel aage au gonuernemét l'aage^jue doit 5gt;«onclcs(f’il en a ou au plus prochain,ou de fes hommes.Pourquoy l’Archeuefque ^” ^'A l'Cantorbieauoitdit ainfi. Qiforcs cftoit le Roy d’aage amp;nbsp;defcns,Sc eftoitvenu ^^^^^^r^/^’* ^'^terrac accomply,qu’il auoit vingt amp;nbsp;vn an d’aage. Pourtant îl confcilloit,pour le plus '*^''’^^'‘1‘^ • Mque tous rcnôuucllaflet leur relief amp;nbsp;fermet de luy,amp; que tous ceux de l’on Royau Mqui deluy tcnoiét,recognuftet leur Seigneur.Le côfcil amp;nbsp;auis de l’Archeuefq auoit

' Kaccenté des oncles du Roy,amp;de ceux de fon Côfeil du Palais amp;nbsp;fur tel cftat eftoiét

-ocr page 1010-

2 20


LE TIERS VOLVME


mandez tous les Barons,Prélats,amp; Cheualiers,amp; ceux des citez amp;nbsp;bonnes villes,aƒ ft^ à Londres,à vn lourde Parlenient,quiaflrigné y fut.Tous y vindrent:amp;nulny defobeit amp;y eut moult de peuple.le vousdy à Londres,amp;au Palais à Weftmôfticnamp;futleRoy Richard en la chapelle du Palais(qui eft moult bcllc,amp;moult riche amp;nbsp;ncble)royaunict cneftatRoyal,lacouróncauchcf:amp;fitceiourlc diuin office rAtcheuefque deCatot-bie:qui la melTc chantoit.Si fut moult volontiers ouy,car bien feut faire la predication. Apres la mcnc,c^ caufe d’hommagclcs oncles du Roy^jaiferent le Roy: amp;nbsp;luy firent amp;nbsp;iurcrentfoy Schommagc,à tenir à perpétuité. Apres,les Comtes amp;nbsp;Barons iurcrent, amp;nbsp;^quot;^^d^rorch ^^^’ IcsPrclatSjôcceux qui tenus eftoient de releucr:amp;baifoiét,parfoyamp;homage leurs tt'de dacefire ’ mains iointes(ainfi commc il appartient)leRoy en la bouche.Là vok on vngradbaifer au it.igt;yi\tchttrd amp;lcfquelslc Roy baifoit de bonne volonté, amp;nbsp;lefquels non. Car (quoy qtulfitytous leurneueu, re- n’clloicnt pas cn fon amour:mais faire le luy conucnoit,car il ne vouloir pas iflir du con ceuantaußiles feil dc fes oncles.Mais bien fâchez,que( fil peut autant deflus eux,que pas nepouuoit) .himma^es ils jj j^çf, gyß j-j^-j^ fait:mais euft pris cruelle vengeance delà mort de meffire Simon Bur-to.isfts autres j^^g^ j^ ß,^ autres Chcualicrs:qu’on luy auoit oftez amp;nbsp;faits mourir, amp;nbsp;fans dclfcrtc.La ^^ya^^atsmle Eltordonné,du Confeildu Roy,querArcheucfque d’Yorch feroitmandé :amp;lcvien' w«^f ’c7- vnie' droit purger des chofes,qu’il auoit faites,car il auoit toufiours edé de la partie au Duc me an defin nbsp;d’Irlande,à l’encontre des oncles du Roy.Quand les nouuelles furent venues àl Arc^

‘ï^^^. uefque d’Yorch,il fe douta,car pas bien ne fefentoit en la gracc,n’amour,des oncles

Roy:amp; fenuoya exeuferparvn fien neueu, fils au Seigneur dc Neuluillc. Lequel!c^ vint à LondreS)amp; fe trait,tout prcmieremcnt,dcuers le Roy Sc luy remonftrarexculan-cc de fon oncle rArchcucfquctamp;Iuy fit hommage(ainfi comme il appartenoit}au nom del’Archcucfque. Le Roy tint tout à bon(caril aimoit l'Archeuefque, plus quecduy de Cantorbie)amp;luy-mefme rexcufa,amp; porta outre au Confeil. Car autrement neu mauuaifement finé,mais pour l’amour du Roy on fe dWimukrêc fut bien exeufe a de-moura cn fon Archeuefehé.Maisvn grand temps il nefofateniren lacitédVotcmam çoisfetenoitauNeuf chaftcl,furlariuicre deTin,près des chafteaux dc fon frère de Neufuille,amp; de fcs confins. Ainfî demourerent les befongnes d’Angleterre cn leur £/i»»mafede eftat : mais depuis Vil long temps, IcRoy ncfutpasmaiftrc,ne fouuerain deflus Ion l’Archeuefiue^ Confcil:ains l’cftoycntfcsoiiclcs, amp;nbsp;Ics Barons amp;c les Prélats deffus-nongt;icz. Nous d'Torch,ifar nous foufFrcrôs,pour l’heure prcfcntc,vn petit à parler des befongnes ^affaires du Roy Pneureur. g^ du Royaume d’Angletcrr^amp; parlerons dc celles du Roy dc CaftiHcamp;du Roy dePor tugal,amp; de leurs guerres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

Comment le RojelePortu^alcp le Due tie Lanelafire afiemblerent leursfnifia/tees enfim ble^ comment nepouuanspajfier la riuiere de Derne,'vn Eßojierde Galiceprifionsitr de guerrejear enjèigna légué. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. lxxxvi i.

C’Eft raifon,puis que la matière le rcquiert'que ic retourne à la cheuauchccamp;armée du Duc de Lanclafirc,amp; comment elle fe porta amp;pcrfcuera cn celle faifonenGa-licc.Ic Iarcprcndray,ou icla laifray,car i’ay grand dcfirdela continuer Omettre à chef amp;nbsp;compter comment elle fe fit.^Quand le Duc dc Lanclaftre amp;nbsp;fcs gens curent côquis * la vi!leamp; le chaftcl d’Aurâcffen Galice,amp; mis en leur obciïrance,ils fe refrefehirét quatre iours,car ils y trouucrent bien dequoy.Puis le cinquième iour fen partircntiamp;diret qu’ils vouloicnt venir dcuant le chaftcl de Noye.-fi corne ils fircnt:amp;fc logèrent quatre iourscn vnc grade prairie,au lôgd’vnc riuierc:mais la prairie eftoit ià toute fcche, pour la granfle chaleur du folcil:amp; l’caue eftoittoute corrompuc,quieftoit làpres,à tât que les chenaux n’en vouloicnt boirc:amp; ceux,qui cn beuuoient,mouroienr. Donequeslut ordonné dc ^élogcr,amp; de retourner à Auranch,car c’eft impoffibic, ce dirent les Ma-rclchaux,mcffire Richard Burle amp;nbsp;meffire Thomas Moriaux,de prendre ce fort chaftcl dcNoye: fi ce n’cft par trop grand fiegc,amp; par grans fens amp;nbsp;atiis,amp;par force d’argent^ grande foifon d’attournemens d’aflaux.Auffi nouuelles vindrcntlà au DucdcLancla-ftrc,quc le Roy dc Portugal approchoit,à tout fon oft:ou bien auoit trois mille LacesS^ bien dix mille hommes tous aidables::ficesdcux ofts mis enfemblc, ils eftoient bien taillez dc faire vn grancffaif,car le Duc de Lanclaftre auoit bien enuiron quinze cens Lances,Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers, amp;nbsp;fix mille Archers.Ces nouuelles réiouirent grandement le Duc dc Lanclaftre : amp;nbsp;fe délogèrent, vn iour,dc dcuant Noyc, ou ils n'auoient rien fait,amp;: fen vindrent: à Auranchcn Galice. Là furent raâdéeslaDuchelTc dc Lanclaftre

-ocr page 1011-

DE FROISSART.


221


CiaftrcMesDames,carleDuc difoitquclà attendroit le Roy dePortugal.Ce quifir. Vous deuezfauoir que, quand Iehan,Roy de Póftugal,amp; fes Marefehaux eurent pris iafainiicamp;lapoflcfliondelavillcdeFerol,ilscheuaucherent en approchant Auranch, pourvenirdeuersleDucdeLanclaftre:amp;trouuércntfurIeurchcmin,oubicprcsdela, dlc-dePadrôrqui l?ur fut rebcllc:mais tâtoft qu’ils furent là vcnus,ccux qui la tenoiét ^^^^ ^e^ur ^mcirentcnleur obcilTancc:^ feiournerent là le Roy amp;nbsp;fes gcns5qu’c la ville amp;nbsp;qu’en j,(‘p„^^gî^^ iniarchc,plus de quinze iours,amp; mâgerér grandemet les biens amp;nbsp;viiftcs du pays:com- d^ß^f ij{„ran ^‘sque de Portugal il leur en venoit alfez. Orefloict ainfi ces deux Seigneurs: amp;nbsp;leurs ehe en calice. JuxoftS)CnGalice,amp;appourifioiétlepaysde viures:amp;toufioursféchaufoiéttellcmét rille de PaJro, fiours,que depuis tierce nul n’ofoitchcuaucher,pour lagrandcchaleur du foleH ,1'il rendue au J{ojgt;' “«youloit eftre toutars.Or leDuci!claDucheflefcrcrioictàAüràch3amp; leurs géslurlcs ^^^'»'f**l‘*^- J ‘dps:quieftoiéten moult grâd pouretéamp;mefâife de viuresepour eux amp;nbsp;pour leurs che ’'J®:ncllïcrbe,nc nulle douceur de refrcfchifrernentynepoüuoitilfir hors deterre: tâc '»iétles terres dures amp;nbsp;fcches,^ arfes du folcil.Encores cc,qui en ilfoit,ncffu6i:ifioit 5’gt;cn(car la grande chaleur du téps auoit tout brouy)amp; ,felcs^AngIois vouloiétauoir '‘‘’tes pour euxamp;rpour leurs clîcuaux,il leur couenoît leurs varlcts,ou leurs fourrageurs j j^^oyerdouze,ou feize,ou vingt licucsloing.Or regardez là grade peine.Si troiiuoiét '^Cheualiers amp;Efcuyers d’Angleterre les vins ardans amp;nbsp;fors r qui leur rompoicntlcs Grande di/ette f^cSjamp;féchoientlés entrailles,amp; leur ardoicntlcsfoyes amp;nbsp;Icspômons.Si n’y fauoient ƒƒ • ,'ï’tdier car ilstrouuo'ient peu de bonnes eaues frefehes,pour tremper leur vin,n’eux /^ •'^

, ‘'‘cnir.Us cftoient nourris tout au contraire de leur nàture,ear Anglois,en leur P^y^ i^xceßiue chu ?fnourris moult doucement;amp;ils eftoient là noûrris d’ardeur amp;nbsp;de chaleur,dedansamp; ie„j.^

f “ts.Si eurent moult de pou!'eté,tousles plus-grâsSeigneùrs,qui y fuirent,' amp;nbsp;de dc-j'“fsdeleurs ailes,hors dcce lt;y'ilsauoicnt'àppris,amp;taht,qu‘àlafin des cholcsilsinô-?tcnt(fi-commeievóusrccorderay)comrnénfiHcuren prit. Quand les Cheualiers ‘‘'cuyers d’Ang.veirent le danger amp;: mcchfcfqüi leurapprochbit,amp; le danger des vi-

1 ^^hgrandechalcur duforéir(quïroufioürsmultiplioit)fîcommcncerét àmurmu ^h^ïdire en roft,cn plufieurs licux.Woftrecheuauchée fè taille amp;nbsp;ordonne trop bien [j'‘‘‘niràpourcfin,car nous feiournons trop en vn lieu.C’eft vérité, difoiét lcs autres, j^^deux Âiofcs contraires trop grandement pour hous.Nous menés femmes èn no- Murmuredet

1 '‘ompaignie,^ auons mené:quinc demandent quelc fciour:5c pourvu iour quel- Anglais du JJhemincn^elles en veulent repofijp quinze. Cecy noi# gaftefort,amp; gaftera3car,fi igt;»lt;:‘^f landu

Pj ‘î‘’cnousfufmes arriuezà la Coulongnç (fenous eulfionsauant cheuauché par le

I ntoufiours deuant nous)nous culfions bien cxploité,amp; mis le pays,c'n nofiré'obeil- r r^r j-p'Oenulne nous fuß allé au dcuant,maîs les longs iôurs, que nous auons faits, ont ^a,^„e. t ?''«éno2 ennemis,car ils font fortifiez,amp; pourucus de Gés-d'armes du Royaume de j^^'^^dontleurs villes,citez,amp; chàftcaux,fontamp; fcixjt gardées,amp; les palfigcs des riuic .^losamp;deifendus,Ils nous decófiront,amp; fans donner bataille . Il ne couientlà qu’ils

^ ^t:orabattcnt,car ce Royaume d’Efpaigne neft pas douce terre,n’amiable à cheuau , ^n’àtraiiaillcr:fi comme le Royaume de France cftzicquel cftrcmply dcgrosvilla-jj 'debcaupaysjdc douces riuiercs,debós eftangs,de bcilff prairies de courtois vins, nbsp;nbsp;•

,wanciaux,pour Gés-d’armes nourrir amp;rafrefchir,amp; de fol cil amp;nbsp;d’air à point attré-' jj'^^ous tous auons cy le contraire. Quelle chofe auoit àfaire Monfeigrieur de Lan-ç®(rcfpondircnt les autres ) puis qu’il vouloir faire vn grand conqueft, d’amener 1^. '^c.nefillc,cnccpays?Ccfutvngrandcmpefchcmcnt,amp;trôp fans raifon. •Caria

J''quot;i par toute f(paignc,amp;ailleurs auifi, que luy amp;nbsp;fon frercfontles héritiers de cc jJbouaumoins,lesfilles du RoyDampietre,leurs femmes.Tant que dutonqueft,ne . ’Prendre ne tourner ville ne citc,n’aufli chaftel,lcs Dames y font trop petit. Ainfi 1^ ‘devous compte,de diuers langages fe deuifoient en plufieurs lieux parmyl’oR du [j''‘‘deLanclaftre,Chcualiersamp;:Efcuyers,lesvns auxaurres.Orvindrcntnouuellesau ^^mUée dtt ?'‘‘quclcRoy dePortugalvcnoit,amp;approchoit:amp;de cefuf le Duc tout réiouy: amp;, Keytieptrtu- ' 1], “die Roy vint enuiron deux lieues près le Duc amp;nbsp;les Cheualiers montèrent à che-^Jô-lt;/»D«c . ^ allerer à l’encontre de luy.Si eut à leur bien venue gras fentblans amp;approchemés '^^ tandafire, M ®’‘ôioingnirct le Roy le Duc,rvn à rautrc,moult amiablcmct,amp;: les cheualiers An- '*«^‘^^^«w fuif ' ^'‘jsSdPortugalois.qui là eftoict:amp;fâchez qtoutl’oft du Roy de Portugal n’y eftoirpas-^^quot;/*’quot; “^ 1 iicp-^°^^ demouré derrierc,en la garde de fix grasBaros Portug.lc premier Ponnalfe '^^’'^ ‘^ ^‘*~ 1 ^ôgnc,\ afle Martin de Merlo, le Pofdich Dofnedcgoulfe,Saluafc de Merlo,mcfli' *^^’

-ocr page 1012-

222


LE TIERS V 0 LlV M E


re Aulne Perricrc,Marcfchal,amp;Ichan Radighez de Sar, amp;nbsp;plufieurs autres eftoyenta-uccques le Roy:amp; auoit leRoy enuiron trois cens Lances en facompaignic.Si vindrét à Auranch:amp; fut le Roy de Portugal logé félon fou cftat,amp; félon leur aifement: amp;nbsp;tout cftoit plain de cheuaux.Si furent là le Roy amp;nbsp;le Duc,amp; les Seigneurs, cinqiours: amp;nbsp;cn-fcmblcprircnt confciI.Lcdernierconfeil fut,qu’ils chcuauchcro^ent cnfcmble,amp;:cn-treroient au pays de Cap:amp; iroient vers Villc-Arpent;ou meflire Oliuier du Glefquin, Conncftable d’Eiçaignejfc tenoit,cn la grcigneur garniîon, que les François culfcnt. Mais ils ne fauoicnt cornent ils pourroient paffer la riuierc t de Dernc:qui eft fcllc amp;nbsp;or-gueillcufc par heurcs,amp;: plus en Efté,qu’en Yucr, quand les glaces amp;nbsp;les neiges fondent f^4^lt;Zjrz£gt; fur icjinontaigncs,pour la chaleur du folcil:amp; en Yucreft toute cngcléc:amp; adonc font auflî les autres riuieres petites. Nonobftantcctoutconfideréamp;auile,ils coclurcnt de cheuauchervers ce pays de Camp,ôr qu’en quelque part trouucroient ils paflageamp;ain fi fut il fignifié parmy roft:dont toutes gens furent réiouis. Car ils auoient efté moult opprcirez,ôé en grand danger,à Auranch,amp; là cnuiron:amp; ià en y auoit il de maLhaitez. Or fe partirent le Roy de Portugal amp;nbsp;le Duc de Lanclaftrc d’Auranch:amp; cheuancherét cnfemble:mais leurs ofts eftoient feparez les vns des autrcs:pounant qu’ils n’entendoy ent point l’vn rautre,amp; ne fe cognoiiroicnt:amp; auflî ils le firét en partie pour écheuerks zti^eyile Por- débats amp;les riotcs,quifefuflerpcu mouuoirpar-entre-eux.Car Portugalois fôtehaux fu^aiet le Due bouillans,amp;non fouffrans:amp; auflî font les Anglois dépiteux,amp; orgueilleux.Sidonnc-Je zanclaftre rcntlcs Côncftablcs aux Marefehaux des deux ofts,amp; les Marefehaux aux Fouriag^'^’^^ f artent de la rnarches^amp; paySjpour aller fourrager,Sz non pas les vnsaucclcsautres:mais enfepati' wHeel Aitraeh jjon dccontrécs.Or cheuauchcrcnt CCS ofts(ou il y auoit bien gens pour combatte« ^lequot;/oy”d’Ef puiflancedu Roy Ichan de Caftillc,amp; tous fcs aidans,pourvneiournéc)amp;faquot;f^’^P fabne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tcrcnt,qu’ilsvindrentfurlariuicrcdeDcrne:quincfaitpasàpaflerlcgércflicnt(care c

Zandaßrebrit la riuiereJe Uernr,

eft parfondc,amp; de hautes riucs,amp; de grande foifon de Fochcs,rompues des le comnien cernent du mondc)fi ce n’eft à certains ponts:mais ils eftoient défaits,ou fi bien gardez qu’impoflîble cftoit depafler.Si eftoient ccs ofts en grande imagination,amp;fufpeftion, comment ils pafleroient. Or auint que meflire Ichan de Hpllandc(qui Conncftable c-ftoit des Anglois)amp; les Marefehaux de roft(mcflirc Richard Burlc, amp;nbsp;meflire Thomas Moriaux)ou leurs fourrageurs) qui cheuauchoycntdcuant) trouucrent vitEfcuycrdc Prlnfed’vnEf Galicc(qui fappclloicDommageBaghor)lequcl trauerfoit le pays ; ^ auoitpaflélari-^'arL ‘^^‘^‘ uierc:amp;bien fauoitquetous^s ponts du pays eftoient défaits: mais il congnoiMOK c^ureu)^'*”^ ’^^°^^’’ bien tous les auantages des paftagcs:amp; fauo*t vn pas,ou on pouuoit aifementpaj fer rcauc;à pié amp;nbsp;à chcual:amp; cheuauchoit àradrecc,à l’auâtage de cepaflage.U futpr» amp;nbsp;amené deuers les Seigncurs(dont ils curent grande ioyc)amp;fut fort examine deparo les:parmy ce que le Conncftable luy dit qu’il luy quitteroit fa rançon,amp;luy feroittrç grand proflit,I’illuy vouloit,amp; à fcs gcns,monftrcr le paflàgc, car bien auoit il ouy a»^ que fur celle riuicrc il y auoit vn bon gué,amp;ccrtainpaflagc.L’Efcuycr nefutpasbicco fcillé,amp;ccnuoiralcdonduConncftable,amp;à cftrcdcliuré de leurs mains.Si dit, 0uy« le vous monftreray bon gué,voye amp;nbsp;paflâgc:ou toutes voz gens pafleront bien lans gcr.De ce curent le Conn^ame amp;lcs Marefehaux moult grande ioyc : amp;chcuaue

ICIiL VIJICIJIUIU.UU VUUV ƒ VX vilt Uii V du xy UV MV X^41JUiaiU V IVO AIVZUMWAAW^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LI V ils auoient trouuée.Donc fuyuircnt les ofts TAuangardc, amp;c le train du Conneft2 c^ des Marefchaux:amp; firent tant,qu’ils approchèrent le gué. Tant exploita l’Auantgar , qu’clli^’intfurlariuiere. L’EfcuyerEfpaignol entra tout premièrement dedans:^ «^^ monfira le chemin. Quand ilsvcirent que lepaffageeftoit bonamp; courtois,» W« tous rciouis:é^paflcrent tantoft outre,chacun,qui mieux pafTer pouuoit,fipauoic.Q2. l’Auantgarde fut outre la riuicre,fi fe Iogcrent3en attcn dant tous les autres ^P°“'’ gner le pafiTage. Si tint meffire Ichan de Hollande le conuenant àl Efpaijgnobamp;luy ^^ Zepri/innicr ^''^congé.Lequel fe départit d’cux:amp; cheuaucha deuers Medine-dc-Câp(oulcKoy ^/p‘*i^ntl fait Caftillc fctcnoit)vnc belle cité amp;nbsp;fortC3au pays de Camp. LcDucdeLanclaftrc t‘gt;jferles Per- Roy de Portugal(qui chcuauchoicnt enfemble)vindrent àccpaffage;qu on dit a fgt;*^alaü O' nbsp;Fcrradc:pourtant que |p grauicr y eft bon amp;nbsp;ferme,amp; fans peril.Si paflerétiaksƒ s

^£lgt;tsfgt;ar le Roy amp;nbsp;du Duciamp;lc lendemain rArriercgarde:amp;: tous fe logèrent au pays de Cap.^0 g»t e Deme. QgUcsvindrentà ceux dc Ruellcs,de Cateferie,de Medinc,dc Villes-Arpent, dc ain

Phaghon,amp; des citez,villes, chaftcaux,amp;fortereifes du pays de Câpamp; d les Anglois amp;nbsp;Portugalois eftoiçt outre la riuierc de Dcrnc,amp; auoiét trouue le a ., ^

-ocr page 1013-

j. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DE E R 0 I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;225 toutes gens émerucillez;amp; difoient toutes gcns,Il y a eu trahifonicar jamais ' sufeignement de ceux du païs,ils n’euffent trouué ce lieu,ou iis font paffcz.il neft: ^3‘l“’'®fi)itfcu, ou par varlers, ou autrement. Lesfeigneurs de lapartieduRoy palf ^^'^‘^ I^ui'cnt que Dommage Baghor, Galicien, leur auoit monftréamp; enfeigné le '’gc. Ilfuttantolbpris: ôzrecognutla vérité, ainfi com me il auoit fait, llfutiugéà ia^uide du ’”*i*r:amp;tutamçjjé à Ville-Arpent; amp;nbsp;là eutillateftc trenchcc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guede Deme décapité, par commande-

Ruminent Gautier tiePaJße ^ Gui/^aume e/e Ligftae^chefs Jes Fratsçû/s efaCaJli/k^corßeil-^ceat a» pay ei’atieneire le Due eie Bourlgt;of!,faf3sfaue»turer à la bataille: cb‘ cetftment «wns t^tsgleif allèrent éearmoaeher aux François de FiHe-t^rpent: c^ comment ^( Duc de La^gclaflre commença àJe décourager,pour les mejàifes de luy cß ^^ fesgens.

CHAPITRE LXXXVIII.

ment du li^ de Caßide,


r\handle Roy de Caftille feut l’affaire comment à fi grand’ puiffance leurs ennemis, ^j^lcRoy de Portugal amp;c le Duc de Lanclafirc, cftoient fur les champs, amp;: approprient fort,fife commença à ébahir : amp;nbsp;appela mcffirc Gautier de Paffacamp;mclfirc illaume de Lignac: amp;nbsp;leur dit, le fuis trop fort émcrucillé du Duc de Bourbon, qu’il **icnt.Noz ennemis approchent,amp;: tiendront les champs(qui ne leur ira au-deuant) Sîfteront tout mon païs:amp; ià fe contentent mal les gens de mon Royaume,de ce que j) ''^nclcscombattons.Si me donnez confeil, beaux-Seigneurs, quellechofeen eltil j.“'’ticàfaire. Ces deux Chcualiers (qui fauoient plus d’armes affez que le Roy ne fai-, ^tar plussen auoient vfé:amp;: pource principalement auoient ils efté enuoyez par-delà, ƒ hanec) refpondirent: élt; dirent. Sire Roy, Monfeigneur de Bourbon viendra, amp;nbsp;en j quot;y aura nulle defaute: amp;, quand il fera venu, nous aurons confeil quelle chofenous ^'’bonneàfairc:maisiulqucsàfa venue nous ne nous mettrons en apparent, pour jlibattre noz ennemis. Laiffetlcs aller amp;nbsp;venir, amp;nbsp;cheuaucher là ou ils voudront. ƒ” confid des ’Ôcnnent les champs : amp;nous tenons les villes; qui font bien garnies amp;nbsp;pourueuës 'lotîtes pourueanccs,amp;de bonnes Gens-d’armes. Ils tiennent Idfolcil Scia grande

'’leur du temps amp;nbsp;de l’air: amp;nbsp;nous tiendrons les ombres, amp;nbsp;les refrefehiffemens de caßiU^^ui^ ^I’it.nstrouuent,amp;trouucronr,lcpaïs tout gaftéamp;pillé:amp; tant plus iront plus auant, ^,4y « myten l'oinsdepourueances ne de viures y trouueront:amp;,pour celle auenture qui pouuoit eut vidoire de ’’‘quot;gt;iramp;écheoir,au commencement de lafaifon furent condamnnes à eftre abbattus ƒ* ennemis, “'('petitsforts, eglifes, amp;nbsp;manoirs3que voz gens fortifioient, amp;nbsp;ou ils fe vouloient tc-fi^eeu^fe-j^i^ Omettre tout le leur. Sire Ro ƒ (dirent ces Cheuai^rs) ce fut treffagement con- ’'quot;'’ 1 'quot;le amp;nbsp;ouurc de tout abbattre: car maintenant voz ennemis euffent plus bel loger, amp;nbsp;''quot;Henirau pays de Camp,qu’ils n’auront:car ils n’y trouueront riens(fils ne l’y appor-^0fors le chaud amp;nbsp;le folcil fur leurs teftes: qui les ardra amp;nbsp;occira: amp;nbsp;de ce foyez tout J’iê. Toutes voz villes, citez, amp;nbsp;chafteaux, font bien garnies amp;nbsp;pourueues de bons '11-d’armes, d’artillerie, amp;c de viures. Nous croyons bien qu’ils feront aucuns affaux

aucunesenuahies:car c’eft vie amp;nbsp;nourriffon de Gés-d’armes.En telles chofes conuiét ’luik fe nourriffent,amp; paffent le temps. Pource cheuauchent ils parmy le mode,pour ‘•Haocnturer. Si ne vous ébahiffez aucunement de ridh: car en cefte bcfongne n’aurez ''Hsnulgranddommagc.LeRoy de Caftille fur les parolftscourtoifcs amp;nbsp;amiables de • quot;'deux Chcualiers deffus-nommez,fereconfortoit moult grandement :amp; fe con-quot;”1011 d’eux: car il veoit bien qu’ils luyrcmonftroientamp;comptoient toute la verité,amp; ’l’ifon. Or parlerons nous maintenant du Duc de Lanclaftrc amp;nbsp;du Roy de Portugal: ^'‘■tenoient les champs au pays de Camp; mais ils voufiffent bien tenir les villts, pour 'quot;itiifcramp;refrcfchir.-carlcsfourrageurs^queique part qu’ils alloiét) netrouuoientque

®’'rr»gcr,amp;auffi pour les rencontres amp;embufches, ils n’ofoientcheuaffeher, fors en tosroutes: amp;nbsp;eftoient en telle ncceffité, que (quand ils cheuauchoiét en ccluy pays quot;'CampjSiilsveoyent de loing, ou d’vne haute montaigne,vn grand village)ils en ^^ƒ j^^ ^^ 'Iloicnttousrciouis:amp;difoient, Allon,allon toft: nous trouucrons en ce village affez ^gloisenE/pai-’ ®ntragct,tant que nous ferons tous riches, amp;nbsp;bien pourucus. Lors cheuauchoient ils àgne, tod’hafte au village: amp;, quand ils y eftoient arriuez, ils n’y trouuoient que les parois *lcsmafures:n’il n’y auoit ne chien,ne coq,ne gclinne,ny hóitie,ne femme: tant eftoit 5îftédes François mclmes. Ainfipcrdoientils leur faifonamp; temps; ôzfen retournoict ’toniaiftres,fans riens faire.Si eftoient les cheuaux maigresamp; affoiblis,par les poures quot;ourriflons qu’ils auoient. Encores bien leur cheoit, quand ils trouuoient de l’herbe à

t iüj

-ocr page 1014-

224


TIER S iV 0 L V M E


pafturcr.Si nc ponuoict aller auant: ear ils eftoient fi mates amp;:fi foibles,qu’ils moiiroict furie chemin,de chaud amp;nbsp;dcpouretc:mefmemcnt aucunsdesSeigncurs,amp;desgrci-gneursmaiftres,y furent plufieurs morts amp;nbsp;déconfits de ficures, amp;nbsp;par les grans cha-lcürs(qu’ils y conceuoient tous les iours:amp;: n’auoient dequoy eux rcfrefchir)amp;aufllpar les froidures foudaines:qui en dormant leur venoient de nuit. Ainfi eftoientils menez /que ic vous dy : amp;nbsp;efpccialementenl’oftduDuc deLanclaftre. Car Angloisfontdc plus foible coraplexionquc les Portugaloisnefont:Arceuxde Portugal portoient encores bien celfe pcine:car ils font durs,amp; font faits amp;nbsp;accouftumez à l’air de Caftillc. Ainfi comme vous auez ouy record er Te maintenoient les Anglois:amp; eftoient en dur party;amp;y enmourutlargcmentdcccftepcftilcncc:amp; mcfmcmcntdcccux,qui n’auoict pas bien leurs fournitures,amp; qui furent mal-pcnfcz. Mclfirc Richard^e Burlc, amp;nbsp;mefli-re Thomas Moriaux,mcflîrc Thomas de Perfy, leSire Siluaticr,mcflîrc Mauburinde Linicres,meflîrc Ichan d’Auberthicourt, Thierry amp;nbsp;Guillaume de Soumain,amp;bicn auecques eux:dcux cens armeures defer, tous Chcualicrs amp;nbsp;Efcuycrs,quiauanccrfc vouloient,amp;: qui defiroient les’arraes,monrcrent vnc fois fur leurs chenaux,fur les meil-

Qjiel^tietrtu- leursamp;plusafpres qu’ilseufrent,amp;Ics mieuxgouuernez amp;arruncz,furrententcamp;cni-fed’^n^liü prifede venir deuant Ville-Arpent,pour réuciller les compaignons François,quidc-v^ rénetUer la dans fc tenoient. Car bien auoient ouy dire qu’il y auoit, auecques meffire Oliuicrdu farntßndertl Glefquin,'Conneftable de Caftillc, en garnifon, grand’foifon d’apports CheuaJiew^ le-^rpenf. Efcuyers.Si fe départirent vn iour de leur oft,apres le boire du mariné' cheuaucherent comme fourragcurs,deuers Villc-Arpent:amp;vindrcnt iufquesà vn ruiftcl,qui court deuant la ville: amp;rlepafterent outre, en cfperonnant leurs cheuaux. Le harouamp;lcbruit montaenlavillc,amp;lavoixamp;renômceparlcsplaccsamp;hoftcIs,quclesAngJoisc/îoicnt venus iufquesaux barrières, Adoneques veilliez Chcualicrs amp;Efcuyersarmerappcr-tcmentamp;venir dcuantl’oftel du Conncftablc, amp;lcs \%rlcts feller cheuaux, amp;-'les amener à leurs maiftres. ScleConncftablc, mclfirc Oliuicrdu Gucfciin,euft voulu retenir les compaignons,amp; garder d’ilfir fur les Anglois,fi ne l’cuft il pcu:tant eftoient en grâd volonté d’ilfir. Or ilfircnt ils,bien montezfurdeur de cheuaux, tous agrenez amp;nbsp;repofez: amp;ilfircnr,’tout premièrement, mclfirc lehan des Barrcs,lc Vicomte delà Beflierc,mef-fire Robert amp;nbsp;mclfirc lehan de Braqucmont,mcffirc Pierre de Villaines,médire Triftan de la Gaillc,amp;:plufieurs autres en grand defir de rencontrer amp;nbsp;combattre ccsAngloif, Quand les Anglois curent fait leur empraintc amp;nbsp;courfe deuant Ja ville, fi rappaflerent tour bellement le ruiirel,qucpairéauoient;amp;fcrcfraïrcnt tout bellement, furvncgran-dc fablonnicrequilà cftoifamp;là élongncrentlcruiircl,ainfiquclctraióldetroisarcli«s d’arc. Adonc vindrent ces Chcualicrs de France,en écriant leurs cris; amp;nbsp;tenoit chacun là lance en fa main. Quandles Anglois les veirent approcher, fi retournèrent tous en-searmimcke fcmble fur eux : amp;nbsp;abbaifferent leurs glaiucs : amp;nbsp;ferirent leurs cheuaux des elperons. entre Fran- Là cut fic VOUS dy) bien forte ioufte amp;nbsp;roidc, órpluficurs abbattus fur le fablonjdelvnc (e» et Anglilt p^j-f g^ d’autrc:amp; nc fe fuft point la chofe ainfi departic,pour vnc ioufte,qu’il n’y euHeu deuant faille- écarmouchc,aprcs les lances faillies: mais la poudre du delié fablon, quill eftoit, patine ‘‘'^ nbsp;nbsp;commença à leucr à l’empraint# des cheuaux, amp;nbsp;à eftre fi trelgrandc amp;nbsp;fi treffflalaifce,

' nbsp;• qucpointilsncvcoiétl’vnÂutrc:amp;nclerccognoiiroicnr:amp;cftoictlcurscheuauxtous chaegez de poudre, amp;nbsp;aufti eux-mefmes, tellement qu’ils ncpouuoicntrcprendrelcur alaine, que leurs bouches ne fufient toutes plaines de poudre. Par telle affaire amp;nbsp;occa-fion cefièrent leurs armes à faire: amp;nbsp;fer cm cirent les Anglois enfcmble: qui fc radrecc-rcntàlturs cris: amp;nbsp;les François d’autrepart aufsi.-qui fen retournèrent vers Villc-Ar-pcnr;amp; n’y eut nul,d'vn coftc ne d’autre,nauré:nepoint n’y eut de dómagc,nc de morts. Du plus que tes Chcualicrs amp;nbsp;Efcuyers d’Angleterre coururent en celle empraintc pour ce iour, ils pafterent feulement Ville-Arpent vnc lieue: amp;nbsp;puisfen retournèrent en leurs logis: amp;nbsp;fe defarmerent: car maladie les prit,chaleurs, ficures, amp;nbsp;froidures: qui Icsmcnercntiufqucsàlamort.LeDucdcLanclaftrcnc fauoitquc dirc,nc qucfairc:ÔC I luycnnuyoit trop grandementparheures: carilvoyoir que ces gens,amp;touslcsmcil-lcurs,fefouloicnf,amp;laifroicnt eux laftèr,amp;faccouchoientauli(ft:amp;luy-mcfmccftoitfi las amp;fipefanr, qu’il facdbuchaftauliôltout quoy, moult volontiers: fil neeufdafttrop çlécouragerfêsgens. Si parla vnc fois au Roy de Portugal;amp;luy demanda confcil,amp; luy pria qu’il voufift, félon fon auis, confeillcr lequel cftoit le meilleur a faire:car ilfc nbsp;nbsp;nbsp;'

doutait qucgrand’mortalitc nc fc boutaft entrées gens.Lc Roy de Portugalrefpôdit,

-ocr page 1015-

FROISSART.


22$


]| %IIn’appert point,pour cefte faifon,quc François amp;nbsp;Efpaigrtols nous Combattent. Ctn/Hlentre le ƒ’^ouslam ont 0 ce qu'ils monftrent) laJl’cr, amp;nbsp;dégafter nous amp;nbsp;noz pourucances. Et ^‘’-’' lt;^lt;'-P»»'r«-pconfciUcz vous done à faire? dit le Due de Lanclaftre. I e vous diray, dit le Roy de4'‘^^^'f “' j^'’'^^'’od.Que pour la fai{on,qui eft fi chalcurcufc du £oleil,Vous vous retrahilficz,vous ^f^^”f^’'‘/f 1 *®^gens,tout beffement en Galice: amp;nbsp;leur donniffiez consé d’eux refrefehirJà ou il jj,pnairoitlcmieux;amp; qu’ilyctournaflcntfuries champs,auMars,ouàrAuril:amp;quc faifa^'anseß

’'^ tant,que nouucau confort amp;nbsp;frais vous fourdift d’Angleterre,par l’vn de voz frc-pair de vuiler ^5t auffi bonnes pourueances amp;nbsp;groires,pour paffer la faiton. On n’a pas appris fi tort 7^ X'“'''quot; ƒ'quot;' ?^ferrc,n’vn air,ou on ne fut oncques.Vozgens,quideinourront3fe tiendront en Ga- quot;’’'^‘‘f* f *•’amp; fc deparcÿjont fur les villes amp;nbsp;chafteaux, qui font en voftre obeyffance: amp;nbsp;là paf-'^®Dt le temps, au mieux qu’ils pourront. V oire(dit leDuc) mais ce,queic vous diray, ’‘•Toit bien auenir: que, quand noz ennemis viendront, amp;nbsp;que nous ferons départis j’^as des autres, amp;nbsp;vous ferez en Portugal, vous amp;nbsp;voz gens, amp;moy amp;nbsp;les miens à ç,M laques,ou à la Coulongne, le Roy d’Efpaigne cheuauchera à toute fa puiffanGC.

’'Uy ouy dire qu’il a bien quatre mille Lances de François amp;nbsp;de Bret0s:amp; fi en trou-f^bien autant,ou plus,de fou pays:amp; encores viêt le Duc de Bourbon,oncle du Roy ,'^ncc,derriere:quien ameine bien deux mille, amp;nbsp;qui voudra faire armee, du plusje ^u'il fera venu. Or regardez amp;: confidercz,fe grans gens fe boutent en Galice, qui I^'‘^iraau-dcuâr. Ainçois que vous ayez tous voz gens rafrcmblez,que vous auez pour P^^ient en voflrc côpaignic,amp;: moy les miens,ils nous aurontporté trop grand dom-p')amp;contraire. Adoneques refpondit le Roy de Potugal:amp; dit,Or tenon doncques j^^':bamps,aii nom de Dieu.Mes gens font forts amp;nbsp;frais:amp; ont tous bonne volonté d’at j^’lfcraucnturc, amp;nbsp;moy aulTi pareillement. A tant finirent leur parlement le Roy de ’'’»gai amp;nbsp;le Duc de Lanc!afir^:amp; demourerentfur tel eftat,qu’ils artendroientlave-/'(luDucdc Bourbon, amp;nbsp;toute fon armée, pour fauoir fil les vicndroit point com-’ ^fc,aucc les Efpaignols en fa compaignie: caries Anglois amp;nbsp;les Portugalois ne de-’'’doient que la bataille contre eux auoir: amp;; toufiours alloit la faifon anal: amp;nbsp;le foleil j’^toit: Scies iours échaufoient moult mcrucillcufcmcnt:car c’efioit t enuiron la t■^‘’quot;/’«»'■■' 5hâBapti(l:e,quc le foleil eft en fa force Scvertu,amp;par cfpeeial en ce pays d’Efpaigne ^3^7' .'Grenue,amp; des Royaumes loingtains des marches de Septentrion: amp;nbsp;n’eftoit décentrée d Auril,nulle douceur defeendue du cicl,nc pluye, ne rofee .• mais eftoient ^'’îrbes toutes arfes. Ces Anglois lyangeoicnt des raififc à foifon, quand ils en pou-. ''itauoinSc puis bcuuoient de ces forts vins de Liffebonne amp;nbsp;de Portugal,pour eux ''Ithir:amp;,p]usen beuuoienr, plus féchaufoient: car il leur ardoit Icfoyeamp;lepom-pamp;toutes les entrailles de dedans: car ils eftoient tout au contraire de leur nature. 1 quot;feront nourris de douces viandes,amp; de ceruoifes bonnes amp;nbsp;groffcs,qui tiennent '’'®tp$ moites: amp;nbsp;ils auoient les vins durs amp;nbsp;chaux: amp;nbsp;en beuuoient largement, pour ^’'‘«rieurs douleurs. Les nuids y font chaudcs:pour la grand’ chaleur qu’il y fait tout jamais,fur l’aube du iour, l’air fe refroidit durement: amp;nbsp;ce les deceuoit:eardenuid ^*''feuuoient fouffrir couuerturefur eux: amp;nbsp;fendornjpient tous nus en celle ardeur ^wurdevin. Or venoit le froid du matin: quiles happât, amp;nbsp;leur trenchoit tout le • I^'p5:donti!s entroient en fiéures, amp;en maladies, amp;au cours de ventre; amp;nbsp;mouroient

' p'’iicunrcmedc:amp; auffi bien mouroiétlcs Barons amp;nbsp;Chcualiers,quclcs menus gens fejc’eftoit toutvn.

« ^^»mient le Due els Lafjclußre elo/tfta congé àßsgetjs:(^ comment troù cheuaUers d'Angleterre ayant impetréJaufeonduitpar vn Herault^aderent deuers le B^oj^e CaJUdey fourmeyenner retraite^ou feur retour aux Gent-d’armes fijdits. c h A p. lxxxix.

H ^gardez com ment les fortunes fe tournent, Scraouuent d’vn néant. Vous deuez ^fesbien croire amp;nbsp;fauoir, que le Duc de Lanclaftre, qui au Royaume de Caftillc pneuftiamais perdupar bataille,ne déconfiture,lesbonncs-gensqu’il perdit en '^«ifon,au voyage dont ie vous fais mcntion:amp; il mefme fut prefque mort, par telle ƒ jlcnceificomme ie vous diray. Meffire lehan de Hollandc(qèii Conncftable de l’oft “'t pour le temps, amp;nbsp;à qui toutes les parolles, le regret, amp;nbsp;le retour venoient, amp;nbsp;qui quot;•tfecompaignons amp;nbsp;les amis entachez de cefte maladie,dont nul n’en réchapoit) 1 JP^j^^pbintes des vus amp;nbsp;des autres,gétils amp;nbsp;villains,tous les iours,grandes5c grolTes: 1 “'tutoient ainfi,Haa,Monfeigneur de Lanclaftre nous a amenez mourir en Efpaignc.

-ocr page 1016-

all?


LE TIERS V’O L V M E


^ensduvt‘^de ^^'J^^’t foit Ic voyage.H nc veut pas(àce qu il monftrc)que iamais Anglois ilTehors du ■^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* Royaume d’Angleterre, pour le feruir. Hveut étriuer contre l’aguillon. Il veut que les

M^elaßre ,pour leurs me/aifis Cr' rri4l‘sdies en Jsjpai^nc.

^ernonßrdnees de \edn de Hol-

fosgens^parda pouifùite de me/ire lehan de //edande^ fon Connefid-ble.

gens gardent le pays^ qu’il a conquis: amp;, quad ils feront tous morts,quilegardcra?Ilnc monttre pas qu’il fache guerroyer. Quandila veu quenul ne ngus venoit au-deuant pour batailler, que ne f eft il retrait fi à poinél (fud en Portugal, ou ailleurs) qu il n’euft pas pris le dommage, qu’il prendra? car tous mourrons éc ceftepourc maladie, amp;nbsp;fans coup ferir: Meflife lehandc Hollande (qui ce voyoit amp;oyoit) entendoit en quel party on touchoit: amp;nbsp;pour l’amour amp;nbsp;honneur de fon Seigneurie Duc de Lanclaftrc (la fille duquel il anoit en mariagc)en auoit moult grande pitié. Or tant fe multiplièrent les pa-rolies, qu’il fe prit à parler au Duc de Lanclaftre,amp;à luy remonlhwr viucment,trop mieux que nul au tre.Si vint à luy:amp;Iuy dit gracieufement,Monfcigneur il vous conuiét auoir nouucl confeil, amp;nbsp;brief, Voz gens font en trop dur party de mort, amp;nbsp;de maladie. lande du Vue Si befoing VOUS fourdoit aucunement, VOUS ne VOUS en pourriez bonnement aider: car de Sande, pour *^’’ font lalïez,amp; mal- gouu'ernez,amp; tous leurs cheuaux morts:amp;font gentils amp;villainsfi fairedSnerc»». découragez pour cefte faifôri,que ic vous dy que nul bó fcruicc vous hy deuezattédre. S‘^fi^^tns. Adonc refpondit le Duc.Et quelle chofe en cit bonne à faire? le vueil croire confeibcar c’en raifon. Monfeigneur(ditleConncftablc) Icmeillcur eft que vous donnez con^ea toutes manières de gens, pour eux retraire, là ou le mieük il leur plaira: amp;nbsp;vous-rodme vous retrayez: foit en Portugal,ou cn'Galicc: carvous n’eftes pas en poinâdeciKU^^) cher. C’eft voir (dit le Duc) amp;nbsp;ie le vueil. Dites leur, amp;nbsp;de par nous, que icleur donne a tons-bon congé deux retraire,là ou lemicüxillcurplaira(foirenCaRillc,foitenFran-cc) fans faire nul villain traitté enueris nez ennemis:.car ievoy bien quepourcellcJai-fon noftreguerreeftpalfée.Si comptez^payez doucemét à eux tous^amp;fî-n“3Dtcom-mele noftrefe peut efténdre, amp;nbsp;auoir pour pay er leug; menus frais: amp;nbsp;leur faites faire par noftre Chancelier dcliurance Sé congé.Refpondit le Conncftable,volonticrs.Mcf-fire lehan de Hollande fit fignifier àla Trompette,par tous les logis des Seigneurs,que Congé du Due telle cftoit l’intention dcMonfêigncurdeLanclaftrc,qu’ildonnoitàtoutesgenscon-ejuthelafirç à géJc fc retraire, là ou le mieux il leur plairoit: amp;nbsp;vouloir que les Capitaines vein fient parler amp;nbsp;compter au Conneftable: S^ils feroient tous fatisfaits, tant que bien leur dc-uroitfuffire.Ces nouuclles réiouyrcnt pluficurs:qui defiroientà partir, pour retourner à fanté, amp;nbsp;à mutation de nOuuel air. Adoncques curent les Barons amp;nbsp;Cheualiers d Angleterre ordonnance: cornaient ils cheuîroient^eretourneren Angleterre. Parmer, celeur eftoitimpoffible:carils n’auoietpàsnauire prcfte:amp; eftoient troploingdupott. Autrement, ils eftoient fi chargez amp;nbsp;empefchez,cux ^ leurs gens, de maladie de cours de Ventre,ou defiéures,qu’ils eftoient morts à moitié:amp;nepGurroicntfouffrirnullcmet porter les peines de la mcr,Tout côfidcré,lc plus propice,qui leur reftoit,c’cft qu’ils le meiflènt au retour parmy le Royaume de France. Or difoient les aucuns. Et comment f e pourra ce faire? car nous fommes ennemis à tous les Royaumes, que nous suons i paffer: ô: premièrement à Efpaigne ( car nous y auons fait mortelle guerre amp;oiiucrtc) au Roy de Nauarre auffi(car lieft conioint,ch icelle guerre, auccques leRoy dcCafiil-le)amp;:àüRoy d'Arragon.'Ci^ ilfcftalliéauecquesle Roy de France : amp;nbsp;ianousailfu^'i^ grand dcfpit à noz gens: car, nous venus en ce voyage (fi-comme le Sénefchal dcBor-dcaux nous a mandé) ils ont retenu, amp;nbsp;mis en prilon àBarcclonnc,rArchcucfqucdc Bordeaux: qui cftoit allé parler au Roy, amp;nbsp;au pays, pour les arrerages que le Royaume d’Areagon doit à noftre Seigneur IcRoy d’Angleterre. ParmyFrancc,àcnuoyerdc-uerslc Roy3cc nous eft trop dur amp;nbsp;trop long; amp;,quand lemefragcferoirlàvenu,cfpoit IcRoyfquÂft ieune) ou ion Confeil, n’en voudraient rien faire: carie Conncftablcdc France,meffirc Oliuici de Cliffon, pour le prefent nous hait mortellement: amp;: veut dire que le Duc de Brctaignc3fon grand auerfairc,fe veut tourner Anglois.

Adoncques refpondirent les autres (qui eftoient de haute imagination, amp;nbsp;de parfond

quot;l Peßililcipue arrierej'/croît •tißibtn.

J^eraut des ^uglois vers le J^oj de C4~

bon quc nous eflayonsleRoy de Caftille:qui légèrement nous accordera à palfcrpar-my fon Royaume paifiiblement,amp;nous impctrera faufeonduit dcuerslesRoysdcFra-cc5d’Arragon,amp;dcNauarre. Le Confeil fut accepté, tenu amp;nbsp;ouy: amp;nbsp;prirent vn Heraut (qu’on appcloit Erby) amp;luy baillèrent lettres: qui fadreçoient au Roy de Caftillc. Le Heraut fe départit de ces Seigneurs:amp; fe meit au chemin, amp;nbsp;cheuaucha tant,qu’il vinta Medinc-de-Camp: là ou fe Roy fetenoit pour ces iours. Il vinrdeuantleRoyamp;fage-nouilli)

-ocr page 1017-

DE FROISSART.


227


’’wllaiamp;luy bailla les Icttres.Il les ouurit amp;nbsp;les leut:car elles eftoient Françoifes.Quâd ^“itvcu amp;nbsp;conccu la fubftancc,il fc tourna d’autre codé: amp;nbsp;commeça à fou frire: amp;nbsp;dit ‘’nficn Cheualicr, Mairtre d’hoftel, penfez ce Heraut, il aura refponfe cnnuid, pour tourner le matin.II fut fait,Le Roy entra en fa chambre:amp; fit appeler meffire Guillau-^'de Lignac amp;nbsp;meffi® Gautier de Paffiic. Il leur monftra amp;nbsp;leur les lettres:^ puis de-^lt;la.Qucllc chofe en eft bône à faire?Or vous diray vu petit de la lubftance.Mcflîre ' WdeHollande,Connefiabîî de l’oftjcfcriuoir au Roy de CaftiHc:^ luy prioit,par 'héraut,qu’il luyvoufift enuoycr lettres de faufeonduit, allant amp;nbsp;retournant, pour f'^outrois Cheualicrs Anglois, pour auoir parlement amp;traitté enfemblc. Les deux j^ Micrsdeffus-nommcz refpôdirent, Monfcigneur,il eft bon que vous leur donnez Aordcz:amp; ainlfliàurez vous quelles chofes ils demandent.Or ce me fcmblc bon,dit ^‘''’y.Tantoft fit efcrire vn faufcóduit:qui contenoit qu’ils pouuoicnt venir,amp; retour- ^^^g^g' ^^ ^g^. f^fnercjiufquesàfix Cheualicrs (filvenoit à poind au Conneftable) amp;nbsp;leurs gens, faut des ^n~ ^Äidlefaufconduit fut cfcritjil fut fcellé du grad fcel3amp; du fignet du Roy:amp; fut bail- gleis,pouraUef ),^Hcra«t,amp; vingt francs aucc . Il prit tout: amp;nbsp;fen retourna à Auranch: là ou le Ducßx cheualicrs y^daftrcamp;lc Conneftable eftoient. Le H crautdelTus-nômé,bailla au Connefta- d’etre eux uers ,^ ®Wconduit, Adonc furent ceux éicus, qui iroient: amp;nbsp;tout premièrement meflire ‘^^ ^^~ ,, win de Linieres,mc{lîrc Thomas Morel, amp;nbsp;meffire Ichan d’Auberthicourt. Ces ‘ ^' .|^Clicualicrs furent chargez de faire le meflage, amp;nbsp;d’aller en iAmbalTaderie deuers ,^yde Caftille:amp; fe départirent du pluftoft qu’ils peurér.Car il befongnoit à aucuns ^^f'^’qu’ilsauoient en leur oft,^' en leurs logis,départis çà amp;nbsp;là,grand’faute de mede-Kj^^^dcrocdccinspour eux vifircr,amp; des befongnes qui appartiennent à medecine, /'’oiiucaux viures à eux refrefehir. Ces Ambaftadeurs Anglois pafterét à Ville-Ar-,. ‘'^leur fit le Conneftable de Caftillc3melfire Oliuier du Glefquin,tresbonnc com j.^*î:amp; leur donna vn foir à foflper: amp;nbsp;le lendemain vn Chcualier des fiens, de ceux .^ *’tcttwch,B eton,les códuifir,pour aller deuers le Roy plus fcurcmêr3pour les ren-

^desBretonsrearpar toutcny auoit beaucoup.Tant exploitèrent qu’il vindrcnt .yf^haj/ddettri I1( ^^ de Mcdinc-dc-Camp:amp; là trouucrét le Roy :qui auoit grad defir de fauoir quel- des Angitis dit . ^ils vouloient.Quand ils furent defeendus en vn hoftclfqui cftoit ordonné pour ^^g^^^figt ^'' J^dsfefilrétrcfrefchis amp;nbsp;appareillez,ils allerer deuers le Roy(qui leur fit bon (^^m-fg^caßki^quot;^ j^l^^îy furent menez par les Cheualicrs de fon hoftcl: amp;nbsp;leur montrèrent lcttres,de 1'^onncftabre,amp;non de par autrcicar le Duc de Lanc^rc fen faingnoitine point fj) 'fois ne vouloir e ferire au Roy eft Caftillc, pour celle caufc. Quand les dclTufdits v^iers dirent amp;nbsp;propoferentau Roy, là n’eftoient point les Cheualicrs de France: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

plions fiiflcnt de fon eftroit côfcil,amp; priué,amp;: que fans eux,ne leur accord,il ne paf-i( Vdes chofes apartenans à fa gucrrc.lls parlèrent amp;nbsp;dirent en cefte manière,S ire ■^''■’’Obs forames cy venus de par le Comte de Hoftidonne, Conneftable à-prefenc ^S’^sdeMonfeigneur de Lanclaftrc,mis hors d'Angleterre. Aucnu eft pour lepre-;^’^''«mcrucillcufcs mortalitez amp;: maladies fefontboutees entre noz gens. Si vous ■/^'yCôncftablc,quc vucillez à ceux,qui fanté défirent à auoir,ouurir,amp; faire ouurir, '^P^fz amp;nbsp;bonnes-villes, pour les laifter dedans venir aife^amp; refrefehir, amp;nbsp;rccouurer nbsp;nbsp;^

[jff ‘frccouurerlapcuucnt. AulTiàaucunsfqüiont plaifanccde retourneren Anglc-

^P’f terre, amp;nbsp;eonuient qu’ils paflent par les dangers de vous, du Roy de N auarrc,amp; ftif*^ ^® France ) il vous plaifc tant faire, que paifiblcment, par tous leurs t fraiz, ils f/^ Ure^e v»* i’üiupF^®®’'»®^’retourneren leurs lieux. C'eft la requefte amp;nbsp;prière, qu’à prefenjnous Entiers pays, ^Ohr'^''^•^^®’^5 ^^^P°’^^’^ ^® ^®y ‘^^ Caftille moult doucement:amp;: dit,Nous aurons L 'wauis quelle chofe nous eft bonne àfairc:amp; puis en aurez par nogs refponfe.

^'’’'ylcfdits Cheualicrs refpondirent, lI fuffit.

^’'»itficfit Uso^mhajfaeieurs des lt;^Kglo!s d» Due de Laftdaßre impelrcre^t vnfauf-‘nndutt du Roy de Caßide, fgt;our genfer leurs malades enfisgajs: (^ß^ßer fiurement ^(ux,lt;jut j’en reiourneroient hors d'ifia^gne: lÿ comment plufieurs cheualters dr ^{ett^ers di^ ngleterre moururent en CaftÜle (ß es pays des Efiaignes, efiant le Duc de Leadaßre mefine tombé en grande maladies ^ à Saind-Ifoiues en Galicc^\

CHAPITRB nbsp;nbsp;nbsp;XC.

^^fsfc départirent les Cheualicrs d’Angleterre:^ prirent congé du Roy: amp;nbsp;retour-’ent en leurs logis:amp; fy tindrent tout le iour, amp;nbsp;lendemain,iufques à tierce: qu’ils

-ocr page 1018-

LE TIERS VOLVME


52§


ïctourncrent deucrs le Roy. Or vous diray la rcfponfc du Confeil, que Ic Roy de Ci-ftil'e cut.Prcmicrcmcnt,ccs requeftes amp;nbsp;nouuelles luy firent grand bicn,amp; trefparfaite ioye:car il fe vcoit àchef de guerre,pourvn grand temps:quandlcs ennemis le prioient de vuider amp;nbsp;partir de fon pays:amp; bien fauoit en foy-mefmc lequel il fcroit:amp;;’ fuft il con-lèillé du contraire: mais il vouloir tant honnorer les deux Chevaliers François (qu on luy auoit là enuoyez à Capitaines)meffire Gautier de Paflac amp;nbsp;tne/fire Guillaumcdc Lignac, qu’il en parleroit à eux: êe furent enuoyez quftre: amp;, quand ils furent là venus deuers le Roy,incur remonftra moult fagemen t la matière dss Cbeualiers â Angleterre, amp;nbsp;la prière amp;nbsp;requefte, que le Conncftable luyfaifoit: amp;nbsp;fur ce il demandoitàauoit confeil,amp; qu’on le confcillaft loyaument:amp; tourna la parollc fus melTireGautier dePal-fae.Enuis parloir deuant le confeil du Roy: mais parler luy conuinÄ car le Roy le vou-loit:amp; les en requit:amp; lors,par le commandement du Roy,ils dirent ainfi,Sire3Vous vc-nezàlafin, quenous vous auonstoufioursdite:c’eftque voz ennemis felaireroicntamp;.' CetifèU des degafteroient. Ils font déconfits,amp; fans coup ferir.Ou cas doneques que par gcntillcf ^eux Capitat- fc Ics malades demandent à auoir confort amp;nbsp;refrefchilfemêt en voftrepays,vouslelcur »« Franço/f. accorderez, par manière telle,que,fils retournent à fanté,ils ne retourneront pointde-'(li!b'’^f] ^‘^' ’^’^^^ ^® ^“‘^ ‘^^ Lanclaftrc,ne deucrs le Roy de Portugal: mais iront tout droit leur d^c* ^ue/eYesAm~ ndn:amp;, dccetcrmecn fix ans, ilsne farmeront contrcvous,necontreIeRoyau-tstffàdettrs An. ^^ lt;3c CaftiHc. Nousefperons que vous finerez bien alTez du Roy de France, glois. ^ du Roy de Nauarrc,d’auoirfauf-conduitpour eux,à paffer paifiblementparmyleurs

Royaumes. De cefterefponfe fut le Roy d’Èfpaigne tout réiouy: car on le confcilloita fon bon plaifinn’il n’auoit cure(quelque marché qu’il fift nullcmtt)raais qu’il fuRquittc des zAnglois. Si dit à meffire Gautier de Paffac (qui la parollc auoit monftré) Vous me confeillez loyaument.Si vous en fay bon gré:amp;ic feray apres voftre parollc.Adoncru-rentlcs trois Cbeualiers d’Angleterre mandez. (^^and ils furent venus, on lesnt f If deute zjuil pafict outre,en la chambre de Parlement du Roy: amp;nbsp;là eftoit le Roy,amp; tout fon confeil: »yfalle d’E- amp;nbsp;là parla le Chancelier d’Efpaigne, l’EuefquctDefqueurges: qui bien efloit cnlauga-^”'^^^' 7 7 §^’ ^ ^^’'’ ^ Cbeualiers d’Angleterre, de par le Duc de Lanclaftre, qui cy eftes enuoyez Che^Xers^^ ^^ P^’’ ^°^ Cóneftablc,entcndez.C’cft la parollc du Roy,quc,pourpitié amp;pourgcntil-qui eûcs au ^®»’^ '^^“^ ^^'^^ ^ ^^^ ennemis toute la grace qu’il pourra:^ vous,retournezàeucrs voftre Duc de Lan- Conncftablc,vous luy direz,de parle Roy de Caftillc,qiïil face afrauoir,à la trompette elaftre, amp;nbsp;c- par tout fon oft, que ce Royaume eft ouuert amp;nbsp;appareillé, pour reccuoir amp;nbsp;recueillir ftes cy en- hins amp;æalades,CheualicrTamp;Efcuycrs,amp;:lcurs^ensmefmes:voirc parmy tant qu’aux uoye^amp;c. portes des citez amp;nbsp;des bonnes-villes,là ou ils venront,ou voudront entrer amp;.'deraourer, vnpetit mieux j]^ mettront cus toutes leurs armeurcs amp;nbsp;armes: Sc là trouuerôt hommes ordonnez,qui Conditions du ’^^ mèneront à leurs hoftcls: amp;nbsp;là feront tous leurs noms eferipts, ßr rapportczpar-dc-faufcondiiit ot- uers Ic Capitaine:^ celle fin que ccux,qui es citez amp;nbsp;bonnes villes entreront,ne puiflent f«/lt;4«x A»-plus retourneren Galicc,n’cn Portugal, pour quelconque befongne que ce formais ^loisparle i(py partiront,du pluftoft qu’ils pourront. Après ce que le Roy de Caftillc,noftre Sire,vous de cafiille. nbsp;nbsp;aura impetré bon faufconduitamp; feur,pour paffer paifiblementparmy lesRoyaumes de

Nauarreamp; de France,amp;pouÂalleriufques cnlavilledc Calais, ou quelque autre part, • ou haure,ou port,qu’il lei#plaira prendre,nechoifir,furiesbandesou.iHianccsnoitiic

Bretaignc,Xaintonge,laRochellc,Normandie,ouPicardie)c’cftlaparolleduRoy)que tous ceux là, qui fe mettront en ce voyage Cbeualiers ôe Efcuyers, de quelque nation qu’ilsfoient, nefarroctont, pour le terme de fix ans auenir, pour nulle caufe,contrelc Royatmc de Caftille:amp; ce iureront folcnnellcment, en prenant les faufeonduitsqu’on leur baillera:^ de toutes ces parolles,ditcs amp;nbsp;deuifces,vous en remporterez lettres ou-uertes,dcueTs voftre Conncftable,amp;lescompaignons,quicy vous enuoyent.LesChe ualicrs deffus-nommez remercièrent le Roy amp;fon Cpnfeil, delà rcfponccqu’onlcut auoit faite: amp;nbsp;dirent. Il y a aucuns points,ou articles, en voftre pârolle.Nous ne fauons fi elles feront acceptees.Si elles ne le font,onrenuoÿera voftre Heraut:ou, qu’il ne vicn ne par-dcuersvous,nous les tends pour acccptccs.Bicn nous fuffir,refpondirct ceux du cofcil du Roy.Adôcferctraytle Roy dc Caftille enfachâbre: mais meffire Gautier de ^ùpitahL'^Fra Paffacamp;meflire Guill Ame de Lignac demourcrent auecques les Cheualiers:amp; lesrac-^ois diix ^m n’^renten vne belle chambre:qu’on auoit ordonnée pour eux à difncr.Là difnerenten-tajptd. ^n- fcmblc. Apres difncr, ils prirent vinamp;cfpiccs en la chambre du Roy:amp;r prirent congé. ^lois. Leurs lettres furent toutes appareillées. Si montèrent à chcual,fi toft qu’ils furent retournez

-ocr page 1019-

DE FROISSART.


2 2^


?°ornczcnlcurhoftcl: amp;nbsp;furent deliurcz de tons points de par les fourriers du Roy: ,J,!’^®partitcnt de Medinc: amp;nbsp;vindrent gefir à Villcclopcî amp;nbsp;lendemain ils payèrent ^ '‘gt;c-Arpent:amp; difnerent:amp;r puis partirct:amp;vindrent gefirà-Noye en Gjdfvc;amp; Icn-^'Hainils vindrentî Au ranch: amp;nbsp;là trouücrent le Conneftablôi-Aucnu eftoir, ce teps ' ^Qant qu’ils auoient cfté ei^cevoyage, qu vn des grans Barons, qui fuft en la com-OTieduDuc de Lancladrc,mourut: amp;f moult vaillant homme fiit?C’eftoit It Sire de Tie^f^asMisir-, ƒ ^atier:lequclauoit grand’plaintc:niais contre la mort nul h c peut cftriucr.Si'lûv fu-' quot;^ ‘^f'l‘^!gt;‘^^‘^’'. J^tfaites fes obfeques moult hônorablemcntjamp; y furenrlc Roy de Portugal amp;1ü Duc' '^'’^“''■’• pîndaftre.Q^and les trois Cheualicrs'furent reuenus en rhofteljdcua’nt le Duc de „^^^^^^ ^^^ ^^ Maftrcjfirecordcrent tout ce qu'ils aùoient trouué: amp;nion(h crcnt les lettres: qui ^^fadeurs An-* armèrent toutes leurs paroi les. Adoucies aucuns dirent quelles 'choient durescamp;les^/j^^,^^,./^ ^„4. ’^esrefpondirentque non cftoicnt:mais moult courtoifes/à eonfidCrcrparfaitcmet de lauelaßre. '■'ht,amp; ledanger ou ilsehoiér. Ces nouuelles fc refpandirentpatmy roft,qUGlcDuc ’'l’iioit, de bonne volonté, congé à tous ceux,qui partir vouloient. Ceux^quife fen-entachez de maladie,amp; affoiblis de corps,■amp; qui defiroient à renouucler d’air^fe

'^pattitent, fl toft qu’ils pcurcrit: amp;nbsp;prirent congé au Duföc au Conncltable: St a'Udè-|*'tcmenton comptoir à eux:amp; choient payez en boris deniers'êontens, auffi CôuïroL '^wt qu'il eftoit pofliblc, ou h courtoifement onleur refpondir de leurs denierà'Û' au-^‘’Squ’ilseftoicntcontens:amp; fcncontent0idnt:StfedcpaTtoicntparc0mpaigdies:amp;: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

, quot;’âlloicnt les aucuns à Villc'Arpcnt,les autres à Ruelle's,les autres àVillcclôp'èljlciS'au-p^r^ /^;^^^ '^àNoycjles autres à Mcdinc-d'c-C5p:les autres a Callc-foris,lcs autres à S.Phagon:' j«^^^ lunda-, partoutcßoicntlcs'bicn-ycn«siamp;misal’hoftcl,amp;efcriptsparles Cäpitarhesdes Vib Jlreayantfiaf '^felaformc queied’ous ay dite. La greigneur partie des Nobles.fe trayt à VÜ-Ic-At- widHir du rov !''^t)poiirlacaufequ’elle cftoiFtoute garnie amp;nbsp;reraplye defoudoyers ëftfa’rfgérs^Bre'- ^fCaßHlr. ''’''SiVrâçois,Norfflans,amp;Poi(5tcuins:dcfquc!smcflire01iuicr duGlcfquihj'CohricRa'“ . ‘''^ erfülle,choir tout 1'0uucrain.Lneorcs ic confioiétplus les Anglois,en c'eU5lt; que '^ous nôine,qu’ils né faifoient es Efpaignols:amp; pour caufe.En la forme St manière fc j?®lt;npit (comfneic vous ay dit) celle armée en celle faifon, dd Duc-deEaWclàftrc en ’^üle:amp;l[ueroit chacun fon mieux. Vous pouuez, amp;nbsp;deuez bien dtôircÿqu’il en cn-'quot;‘yoit beaucoup au Duc de Lanclaftrc: amp;bién y auoitcaufè'. ©afit Wyoît fcs hautes ^P^cs amp;nbsp;imaginations durement reboutees, amp;nbsp;en dur jftrty :amp; toutes!ois(côme fage ï’*ttantPrincc,qu’il eft,ouquil elfoit)il feconfortoit aifez bcllcmcntiearbien veoit J^’lnenpouuoitauoir autrechofe. Quand le Roy de Portugal veitqueleSchofesfe * Trient ainfi,amp; que leur armée eftoit rôpue,il donna à toutes manières de gens con- efé duF^oy de ^^'l'^ivenusPeftoicnt feruir: amp;nbsp;en rerintenuiron trois cens Lances: amp;:fe départit d’A- P»rtt^al à fis /’’’'^Kaueclc Duc de Lanclaftrc: qui fen retourna, amp;nbsp;fa femme aufti, en la ville de S, gtn^cy' retras j.’^squ’on dit en Compoftelle. QuandleRoy amp;leDucfurentlàvcnuSi,lé'R'oy y.f^ « ^quot;^ ^^'''^°’^ ^’''^a quatre iours, amp;nbsp;au cinquième ilLcn partit à toutes fes gens, qui acCompaigné ”„”fiquot;ir^^^^i^g^ ?I®ictit:amp;f en retourna deuers fon pays,amp; vers fa fem|ne;qui eftoit au Port,vnè bone ^^^^ ^^ Lancla-J'»Portugal. Or deuez vous fauoir,amp;ic le vous diray,quelle chofe il auït à pluftcurs' [{re^„ compe-j^ ‘^ualicrs amp;: Efcuycrs,qui eftoient départis delà route duDuc, amp;nbsp;retraits en Gaftille, slede.

^^dis cn plufieurs citez amp;nbsp;bonnes villc.Ceux,qui eftoient entachez de cefté mala-jj)'î'l^'oyqu’ilstrainaftent, amp;nbsp;quiflent nouuclair, amp;nbsp;nouuelles médecines) nepeurenc ^D’échaper, qu’ils ne mourulfent, en feioumant en la ville de Ville- Arpent.^ndc-f ^®tsque le Roy lehan de Caftille auoit enuoyc quérir en N auarre amp;nbsp;en France) les

^'^onduitspour paflerpaifiblement les Anglois parmy cesterres amp;nbsp;Seigneuries, fi- * '’”’icillcur auoit promisfee qui ne fut pas fitoftfait,nc ceux,qui enuoyez y eftoient 5°''''ncz)raoururent pluficurs Barons,Cheualicrs,amp; EfcuyérS d’Angleterre, fur leurs ^'quot;'^ ^^ ^'Oquot; *\^ont ce fut dommage amp;nbsp;afFolblilTemcnt pour leur pays.En Ville- Arpent moururéc ■^f'*”'^ ^^tens ''’*5baux Barons du Royaume d’Anglctcrrejtichcs hommes,amp; qui cftoiét bien renô- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^^rre

j^ ‘■«5tout-premicrcmet,ccluy, qui y auoit efte corne fouucrain ndarelchal de I oft du j,’Eff,aiamp;„/ Meflire Richard Burle,le Sire de Pommiges,amp;mclfire'Heyy de Perfy,coufin ger * ’“’au Cote de Northôbellâde.En la ville de Noyé mourut meflire Mauburin de Li-^f^SPoiâcuio,vn moult vaillant 5c appert Cheualicr, amp;nbsp;en la ville de Ruelles, vn ^’MBaron de Galles, qui fappeloit le Sire de Talbot: amp;nbsp;moururent, que ça que là,de ^®ortalité,douze Barons d'Anglctcrrc,amp; bien quatre vings Cheualicrs,amp; deux cens ^“yerSjtous Gentils-hommes. Or regardez la grand’ déconfiture fur eux, amp;nbsp;fans

V

-ocr page 1020-

^3^


LE TIERS VOLVME


coup fenr, ne bataille auoir. D’autre peuple, Archers, amp;nbsp;telles gens, plus de cinq cens y nioiirurent: amp;ouypour certain recorder à vnChcualicr d Angleterre (à qui ieparby, fur l’on retour,qu’il fit parmy France, amp;nbsp;qui fappeloitmelïire Thomas Quinebery)quc de quinze cens Hommes-d’armes,amp; bien enuiron quatre mille Atchcrs,quc le Duc de ^^yyitedeta Eanclaftrcauoit mis hors d’Angleterre, il n’en retournaJamais, de tout, la moitié. Le (^‘’fireeti fr^J ^’^^ ^^ Lanclaft« cheut en langueur, amp;nbsp;eu maladie trcfgrandcamp;’trefpcrilleufe,enla ^^gcr demift. villcde Saind-IaqucsrSc fut plufieurs fois qucrenomcecouroiten Cafiillc,amp;fcn Fran-f» la ville de ce,qu’il choit mort;amp;certes il en fut eu grade auenture.Thierry de Soumainfqui eftoir saif2^../a^ttff vn hfcuyer d’honneur,amp; de vaillance,pour le corps duDuc,amp; né delà Comté deHai-Galice, nautjfutaulfi atteint de celle maladic:amp;: mourut à Befances.Il eut moult grâd'plainte:

amp;futtoufioursfon frere Guillaume deSoumain dclczluy, iufqucsàlamortdcquclfiiC aulfi en grand’auenture de fa vie.Et fâchez bien qu’il n’y auoitfi preux,firichc,ncfiioli, qui nefuft en grand efiroy de luy mefirjc,amp;qui attendit autre chofe,touslesiours,que la mort. Mais de cefte maladie n ul nefioit entaché, fors les gens au Duo de Lanclaftre; n’entre les François il n’en eftoit nulle nouuclle: dont plufieurs murraurationsfurent entre eux, faufil entre les Efpaignols: difant. Le Roy de Cafiilk a fait grace à ces An-glois,dc venir repofer amp;nbsp;eux coucher en fonpays,amp;cn fes bonnes-villes: maisilsnous pourront trop grandement toucher amp;nbsp;coufter: cards bouterontvne mortalité en ce pays. Les autres reßiQndirenr,!^ font Chreftiens,comme nousfommes. On doitauoir compa/fion les vos des autres. Bien eft il vérité qu’en telle faifon vn ChcualicrdeFrance en Cafiille mourut:lcquel eut grand'plainte.'carilcftoitgracicux, courtois,Arpreux aux armes,amp;frere germain à mcHirc Ichan,amp; àmefiîrcRcgnaud,amp;ràmeisireLancc/or de Voye; amp;nbsp;cfioitappeUé mefsire lehan de Voye.-maisil mourut. le vous diray comment. life tenoiten vnc ville de Caftillcfqu’on appe]î»itScgbonne}cngafnifon. Si le pritvne apoflumeau corps. Il ,qui eftoit roide Prenne, amp;nbsp;de grand’ volonté, n’en fît compte:amp; monta vn iour iur vn courfier;amp; vint aux champs;amp; fit courir le courfier:amp; adonccelle boce, qu’il auoir, luy effondra au corps. Quand il furrctournéàl’hoftcl,il L’accoucha au lid malade, tant qu’il!« monftra bien: car il mourut au quatrième iour aprcs.Mcfsirc Ichan eut grans plaints de tous fes a mis, ce fut raifon.-caril egt;oir,amp;auoif toufiours efté, courtois, amp;nbsp;preux Chcualiet en armes.

Comme fit meji’/f-e lehav cie ffûi/affdejCof/fte/jlahle cib Due tie la/ff/affreyprit eefiféde laji,

fen reto»rf/a»( à tout/â femme,far Caff/i/é ^par Naaarre, à /lapottfie équot; ^ ^^rJe^iix:

amp; commef/t mettre /e/fd» e/’i^uâertteoartaUa à Pdris^pour voxlotraeoimplir v//fi/t

ü/’arw/j eo/ftre £ßae/^aaaf.

C H A P. XC I.

VOus deuez croire amp;fauoir que tcllcpcftilcncc,commc elle edoit entrelcsAnglois chacun la fuyoit((iuipouuoit)amp;: rendaitpeiae de l’écheuer.Encores le tenait met-fitelehan tic Hollande,le Conncftablc,dclczlcDuc,fcm grand maiftreamp;Sognear.k, • Chcualicrs amp;nbsp;ECcuyers, qm bien veoientque la faifon de la guerre eüoitpafée, St cini voulaient élongneramp;:fuyUeperil de la mort, difoient au Connedable, Site,ornons metton au retour,amp;r nous en allon vers Bayonne St: vers Bordcaux,pourrenouuclcr air . , ^pour élongncrce[iepefie:carMonfeigneurdeLanclaürele veut Seledefite.f^îd t/ljiddint icj ilnou^voudra auoir,il nous fauta bien mâder amp;nbsp;eferire. t ISousleferuirôs trop mieux, woprafeux^^ ^^ oous fommes rafrefehis en noüre pays, quece nous demouronsicy en peine amp;: en nbsp;,

^ ^^ogucur. 'iantcnparlerentamefsirelehande Hollande,quvnefoisilremon{lrales d murmuratiôs,quc ces Anglais faifoient,au Duc de Lanclaüre. Dontrefponditle Duc- nbsp;nbsp;Ê

Sc dit,mcfsirc lean, ic vucilque vous vous mettez au retour,Sc que vous emmeneztous t noz gens, SznousrecômandezàMonfeigneur,S^mefalucz mes frères en Angleterre, K telsrScluy nommalefquels il voulait qu’on luy faluafi. Volôtiers refponditle ConneHi- V . ble. Mais,Mon feignent, ie vous diray. Quay que les malades tiennent grand' courtoi- 1 t ceßetlduß fief du Confeil de Caille (car il leur accorde paidblemenr, Si fans rnoyen, à entrer j e/f amendée cf dedans les citez Si bonnes-villes de Caüille, pourydcmoureràleurailc, tant comme / ee/a/re/eyé/en ils foient guéris Si rafrefehis) û eü-cc que depuis ils ne penuent retourner par-deuers l le/l-ns e vous en Cattille,D en Portugal: 8cûnous allons outre, OU eux au fsi,noûre chemncü ƒ '^^'^^ iufques à Calais,parmy le Royaume deFrancerSs cilla patoUedu Confcil,SidesFran- nbsp;nbsp;1

yois,quifontdelezle Roy de Cafiille,quc nous ne nous pouuôs armer contre le royau- nbsp;nbsp;1

mede I.

-ocr page 1021-

DE FROISSART.


^3^

J’^^c t Franccjiufques à fix ans auenir:fi Ic Roy nöftrc'Sirc,n'y cft enprópre perfonno. t ^’^quot;Jß mis ®”ï*crponditlc Due: Ze die, Meffire Ichan, vous dcuez bien fauoirquelcs François '€’' dcCaftil-Pfendrontjfur nous amp;nbsp;fur noz gens(cn cas qu’ils nousvoyent'en danger) le plus d’auan- ^^^2f‘igt;’-*‘t»i 1^ J’S^Quilspourront^Ie vous diray que vous ferez: vous pafierez eourtoifemeintparmy ^^^^ t,’‘‘^eff’f,f æ royaume de Caftille: SCjq^jand vous viendrez à l'entree de Na«arrc,fi-cniioycz de: faite nulle-' quot;^fdeRoyJleft noftrccoufin:amp;auons eu au temps pafle grans âîliïÂicesçnfcmblciIef mention Je la Wles ne font pas encores rompucs:car,depuis que noz gensi^atmetet pour fa guerre conditiond'a-^îontre noftre auerfaire de Caftille, nous auons toofioursamiiablemGnt efcritrvn.à;/'''quot;)«/'’«''^^ ”)trC) comme c^ufins amp;nbsp;âmis: ne nulle guerreyne dctourbicr,par terre nepai' rner^okf''^/’'^'^^^^*^, J'yauons faite:mais fi ont bien fait les François. Pour quoy it vous lairra,Voas ^■^^'^^^■^fti”y^eca^il-w route, paffer Icgcrementparmy fa terre. Quand vous ferez à Saihâgt;tIehan-dMgt;- kpar-apr^ Wes-ports,fi prenez le chemin de Bifquaye, pour aller àBaybnnc. C’cRtoutfuclc erfühl de | ^ftrchcritagc:amp; delà pouuez vous aller àBordcaux,fans le dageddes Françoisj8£ vous faille es Exem.

‘ uefehir à voftre aife: Ze puis,quand vous aurez vent à volonté,montez en mer,amp; War; '‘^'Fezleparfond:amp;prenez terre à Cornouaille,ou àHantonne,felon que lè vent vous-/''^egncra.AceftcparollcrefponditmeffircIehandcHóllandc:amp;ditqu’illeferoit,nc . J''gt;ntdcceconfcil iln’iftroit:amp;^fordonna,amp;fedifpofafurceftcftat.Dcpuisn’y cutguc^^^^^^^^^’^y ''Ne feiour:mais fc départirent le Conneftable, Sc tous les Gens-d’arracs, amp;nbsp;hollande d’a-f ^usenfacompaignie: amp;nbsp;ne demourerentdclezleDuc dc Lànclaftrcamp; la DuchcfTe) née le Due de quot;'fies gens de fon hoftcl tant lculcrnét:amp;emmena meffire lehan de Hollande la fem- lantlflre. '’''3ucc!uy:amp; fen vint en la cité de Camores(qui eft moult belle Ze grandc)amp; là trou-NtRoy de Caftille,meffire Gautier de Paffac,amp; meffire Guillaume de Lignae.-qui luy ''utbonnecherc: ainfi comn^c Seigneurs font l’vn à l’autre,quand ils fe trouuent. Et, j*'’oirdire,le Roy de Caftille veoit plus volontiers le département des Anglois, que ^’Pprochement: aril luy fembloit que fa guerre fi eftoitfinib,amp;quc iamaisenlacaufc , ƒ öue de Lanclaftrc tant de bonnes Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers ne faudroicnt hors AUgleterre, pour faire guerre en Caftille: Siauffi il fentoit bien le pays d’Angleterfc '^nic cy deffus vous ay compté) en grand’ difference. Quand les nouuclles ftpan-'Nt en pTOfieurs lieux,villes.Sc citez(ou les maladieux Anglois f eftoieut retraits pour ’J°àfanté)quc meffire lehan de Hollâde fe mettoit au chemin3pour retourner en An-P'fte, fi en furent tous réiouis ceu^,qui auoient affedi^n de retourner en leurs pays. ’ /quot;indrent tant plus près d’eux appareiller amp;nbsp;mettreen faroute-.amp; fy meirentlcSirc j,'Chamcaux,meffireThomas de Pcrfy,lc Sire de Lcluy ton,le Sire de Brafeton,amp; plu nbsp;nbsp;nbsp;*

'Jquot;sautres:tant qu’ils fc trouuerét plus de mille chcLiaux:5c eftoit auis aux maladieux, l'beftoient guéris de moitié, quand ils fercmettoient au retour: tantleur auoitefté Meßiyg jg/j^j^ ,''''’yagc ennuyeux fur la fin, amp;nbsp;pelant. Quand meffire lehan de Hollande prit congé de fftHande 'quot; Roy de Caftille, le Roy luy donna liement. Seaux Barons amp;nbsp;Cheuatiers de (a, prend congé du ÿ^^amp;leur fit, pour fon honneur deliurer Se prefenter de beaux mulets, Se des mules A?’' ‘^^ Cafil-Z^Paigne: amp;nbsp;leur fit payer tous leurs menus fraiz,qu’ilj auoient à faire. Adonc fe mci-^‘-‘lquot;^ ‘'quot;fils à chemin:^ f en vindrét vers Sainft Phaghon:amp; là^ rafrefehiret ils trois iours: f/^f^^'^’'^quot; ‘ JP^rtoutcftoicntils bien venus: car ils auoient des Chcualiers du Roy:'quilcscon- ’ ' ploient, Se qui payoient par tout, ou ils venoient ce qu’ils prenoient. Tant exploite- ^^^?'

1 ‘Xquils panèrent Efpaigne:ôe vindrent en la cité de Nauarret(ou la bataille fut \.a.dis\d; rcrarddit J, filPamiers: Sevindrent au Groing: Se làfarreftercnt: car encores ne fauoic^t ils de-paniers er .£ pquot;fiin,fileRoy dcNauarrc les lairroit paffer. Sienuoycrent deuers luy deux de leurs ^f^^‘* P*“iÇMni ^Mlers:meffirePierre Biffct.amp;mclfircGuillaume deNorduich.Ccs JeuxChcua-^f“’ ^î'’: ''‘trouucrent le Roy à Cudelle en Nauarre. Si parlèrent à luy:amp;e exploitèrent fi bien,' Jfilleur accorda à paffer parmy Nauarrc,en payant ce qu’ils prendroiéte Se fe départi- p^ipg-g ^. ■ 'quot;tduGroing.Sitoft corne leurs Cheualicrs furent par-deuers eux retournez,fe.mei-'’*„,^,y^ lehan^-,^'îchcmin:amp; exploiterét tant qu’ils vindrét à Pâpelune:amp; pafferent les montaignes Je Hollande 'Ronceuaux:amp;laifîerent le chemin de Bearn: Sc entrcrentien Bifquayc,pourvcnir çrde/àroute^ îyonne:amp; tant firent qu’ils y paruindrcnt:amp;là fc tindret vn Ic^i-g temps meffire lehan ƒ**’■ ^' royau-'Hollande amp;nbsp;la Comteffe fa femme:amp; les aucuns de ces Angloisif’en vindrent à B or- ^‘^^ Hauar~ '3ox.Ainfi fe départit celle cheuauchec dclfus-nommce.Auenu eftoit;chGaftiHe,cn-

1 »entiers que le plus fort des armes couroit, amp;nbsp;que Cheuahers amp;nbsp;Efeuyçrs cheuau- ^p^g^„g ^ ' oient,amp; que les Anglois tenoient les châps,que meffire BouciquàutiHüfné des deux Bordeaux, 'quot;«jtenât auffiles châps3auoit enuoyé, par vn Herautjtequerrè armes à faire,de trois..

v ij

-ocr page 1022-

Z3i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

■ courfesde gaines,aux cheuauxjàmcflîrcichan d'Auberthicourt. Le Chcualierluy ^auoit accordé:amp;aufli de trois coups de dague, amp;nbsp;de trois coups de hache, amp;nbsp;toufiours aux cheuaux. Le Chcualier luy auoit accordé liément: amp;nbsp;l’auoit depuis demandé en pluiieurs lieux:mais meflire Bouciquaut ne f eftoit point trait auatW.Ie ne fay pas pour-quoy.Ie nedy pas,ny ne vueil dire,quc melTirc Bouciquaut ne foit Chcualierbonaflez, pour fairctel part jlt;l’ar mes, ou plus-grandes,quelles n’enoient. Quand meflire lehan d’AuberthicourtfutvienuàBayonnc, cnla«compaignic de melTirc lehan de Hollande ' (ü-comme vous auez ouy) il eut plufieurs imaginations fur ces bcfongncs:amp;luyfcm-

,* nbsp;' nbsp;*’ ^bJoitqu’honnorablementil ne le pouuoit partir des frontières de parada (au cas quu

^ ^ ? ’ ' eftoit requis amp;nbsp;appelé de faire armes, amp;nbsp;qu’il les auoit acceptées) fans les achcucr:amp; poüiroicntles François dire, fil fen retournoit en Angleterre,qu’ilfen feroitallemal-deuement.Sife confeilla à Tes compaignons,amp;par efpecial à meflire lehan de Hollan-de,quellechofeeneftoitbonncàfaire.Confeilléfutqu’ilprendroitlechcmindcFran ce(il auoit bon faufeonduitpour paflerparmy le Royaume de France: que le Due de Bourbon luy auoit impetré, amp;nbsp;fait auoir) amp;nbsp;fen vinft à Paris, amp;nbsp;demandaft là meflire Bouciquaut.Efpoir en orroitilnouuelles fur fon chemin,ou à Paris:amp;parmy cetantoU il feroit excufé. Ce Confcil prit amp;nbsp;creut le Chcualier: amp;nbsp;fe meit à chemin: amp;nbsp;entra i“

■fVerdrä dit pays de Beam, par Ic pays de f Bafclcs: amp;:vintà Ortais:amp;làtrouuale Comte deFo«-Bafque. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui luy fit bonne chcre, amp;nbsp;le tint délez luy: amp;nbsp;au départir il luy donna deux cens florins,

FartSten inttn-tion Je faire arma aiiec Btud^uaitt.

amp; vn moult bel rouflin. Si fe départit meflire Ichan d’Auberticourt du Comte dcFoiX-amp; cheuaucha tout le pays de Bearn:amp; entra au pais de Bigorre, amp;puis en Touloufain,amp; puis en Carcafsônois.En fa côpaignie eftoit Guillaume de Soumain:^ autres Efeuyere khan d.^tt- clcHainaut:quirctournoient en leurs pays.Tantcxploiterent,qu’ilsvindrcntaParis. ernaurt 4 eftoitleRoy cn Normandiepour le tcmps: amp;nbsp;meflireSouciquaut (fi-comme i^M wt dit)eftoiten A rragon.Meflire lehan d’Auberthicourt,pour facquittcr,fcprcfcntâ a aucuns baux Barons de France,qui eftoiétà Paris: amp;,quand il y eut feiourné cnuironhuit iours,amp; il fe fut refrefchi,il fe départit,amp; meit au chcmin:amp; fit tât par fes ioiirnécs,qu u vint à Calais: amp;nbsp;ceux de Hainaut retournèrent en Hainaut. Ainfi par pluiieurs membres fe départit amp;nbsp;derompit cefte armée d’Efpaigne amp;nbsp;de Portugal. *

Comment le Duc de Bourbon, esta ni party d’.^ufgnonjauecfin oß^ s'en alla trouuer le Boy tleCa^-finie à Burgues: comment le 3^c de Lancia fire, en efi»nt auerty,fi pourueut du Roy de Portugal: (^ comment le:Duc de Bourbon,apresplufieurs (oniouijfimens,eut congé du Roy de CaJiir

le: (è'/en refearfia droit en France.

c H A p. x c n.

ON doitfuppofer que le Duc Louis de Bourbon (duquel ic vous ay cy-deffus parlé amp;nbsp;t raitté, amp;nbsp;lequel eftoit, au commencement de cefte emprife amp;nbsp;armée de Caftil-1e inftitué amp;nbsp;nommé à eftre Chef) eftoit tout informé des befongnes dcflùfditcs,cqm' 1 c'eUadire ment elles fe portoient amp;nbsp;dcuifoient: car, fil euft fenty ne cognu t quelles fe deuflent que les cn- approcher,!! fc fuft aflez p!” hafj^,qu’il ne fit:car il meit mout loguemct à venir,ainems nemis euf- qu’ü entraft enEfpaignc:amp;p^t le lointain chemin.Car il vint par la ville d’Auignôpo^’^ fent cfté fi vgQÎr ccluy,qui f’eferiuoit Pape Clcmét: amp;nbsp;fut dclez luy vn téps: amp;3quâd il fen partit Ü d°a” ocher nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’’°*’- ’ Montpeflier: amp;nbsp;là feiourna il cinq iours, amp;nbsp;aufli à Beziers,amp; à Carcaffonne:

foing de prompt fc-cours, il fe fuft, e^Ci

pli« près du ^v*“t àNarbonne,amp;puisàParpignan;amp;làcntraau royaume d’Arragon:carilvouloit Roy de Ça- veoirlt^eune Roy d’Arragon,amp; facoufinelaRoync,Madame YolanddcBar.Tantex-ftillc,amp; qu’il ploitalc Duc de Bourbon, par fes iournees, qu’il vint àBarcelonne: amp;là trouualeRoy euft eu bc- amp;nbsp;ladite Roy«e,ôc grand’ foifon de Comtes amp;: de Barons du pays: qui tous eftoient en-fcmble, pour le recueillir amp;feftoycr: fi-commeils firent. QiJandileutlàeftcvnccfpaquot; ceenuiron fix iours, il pafla outre, parmy Ic Royaume d’Arragon:amp;vintà Valence la Grand:amp;luy vindrétnouuclles que toute l’armée des Anglois eftoit retraitte amp;nbsp;paflec, amp;que meflire Ichan de Hollande eftoit à Nauarre (lequel en remcnoitlagrcigncur partie de leurs gens)amp; qu’entre les Anglois auoit eue trop grande déconfiture de mor-tua!re,amp; que fon coufinje Duc de Lâclaftre eftoit moult malade en la ville deCompo-ftellc:amp;ià couroit en plufieurs lieux renommee, qu’il eftoit mort. Non-obftant toutes ces nouuellcs (quoy qu’il n’euft eu que faire en Efpaignc fil voufift)il pafla outre: K fen vint amp;nbsp;fignifia fa venue au Roy. de Caftille,qui en fu t gran demét réioiiy, amp;nbsp;dit que,

pour luy recueillir,!! vcnoit à Burgues en Efpaignc,vne moult belle amp;puiflantc cite: licorne il fit.Luy venu à Burgues,il y fit appareiller trefgrandemct,pour le Duc reccuoir: amp;là

-ocr page 1023-

j^j, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;225

Sin æ”'^'^^ “^^^^^^^y Îcs aucuns dcFrancc:qui dcfiroientàvcoirleDuc de Bourbon. jj| ‘^eDucVaUcce amp;Sarragoirc,amp; tous les ports:amp;: en Efpaignc:amp;vintàBurgucs. lt;y^wuee Ja {ft. ^ Roy amp;nbsp;des Prelats,Barons amp;nbsp;Seigneurs du pays,bien grandementrecueilly:amp; ^o»r~ r ^la melfire Oliuier du Glcfquin,Conneftable de Caftilie, meffirc Guillaume de ^^ *^'^’'^'*^^ |o'^c,jiicflirc Gautier de Paflac, meflire Ichan des Barres, meflire lehan amp;nbsp;me dire ^” gt;/'‘*'^”^‘ ujjP’'*ud dcRoye amp;nbsp;pluiicurs*Chcualicrs de France: qui tous auoiegt laiflc leurs gar-iiojj P®‘“^'^fin'rvcoirlcDuc de Bourbon. Car des Anglois, nePortugalois,ils n’a-

^^R^ ^^ douter: car tout eftoit retrait: amp;laiiroicntià en Galice les Seigneurs ÇR les villes citez, Seforterefles, qu’ils auoient conquifcs. Car bien fauoient que tù j ^P^'R'^oce de France, ils ne les pourroient tenir: au cas que leurs gens eftoient ^departis, amp;nbsp;iirus hors de Galice, amp;nbsp;retraits vn çà, l’autre là: ainli comme vous aucz {hr ^^.°^^crvn petit auanr, cy-deflus, en cefte prefente hiftoire. Nouuciles vindrent fo j ^^S^elc Duc de Bourbon eftoit venu en Efpaignc: amp;nbsp;auoit amené grand’ foi-J”*cChcusdicrsde France: amp;nbsp;faifoit on, en parlant, la chofe plus-grande quelle n’c-1 %amp;plus grolTe, la moitié,qu’ellc ne fut. Si fc commença le pays grandement à dou-^uelcDucdeBourbon ne voufift entrer à force dedans, amp;nbsp;tout reconquerre. Mais, tip'^^^^’R^ ftntoientle Duc de Lanclaftrc encores delcz eux, amp;nbsp;les rcconfortoit, ils j^°'cntenfouffrancc: LesnouucllesvindrentauDucdcLanclaftrc,quefoncoufinle ^iPuede iJa-^ ^eje Bourbon eftoit venu en Efpaigne, amp;nbsp;fc tenoit à Burgues dclez le Roy. Si le fi- ‘^^‘^ß'^fff potty-pîincontinentau Roy de Portugal, en luy priant qu’il teinft fcs gens enfcmble: car ^^^tt^la

quot;uuoientqueles François penloicnt: qui veoientaprclcntle pays nu, amp;nbsp;depour- ^^^ I “3 Anglois. Le Roy de Portugal obeyt,pour les grandes alliances qu’ils auoient en- /, ;^,^ ^^ p,^. ‘quot;Wc: amp;nbsp;le départit de Liflebonne: amp;: fen vint à Connimbres: amp;nbsp;fe tint là: amp;nbsp;fit Ion titrai, peinentparmy fon Royau«c,que chacun fuft pourueu amp;nbsp;appareillé, ainfi comme - quot;y^ppartenoit: amp;nbsp;fen vint iufqucsàla cité du Port, pour approcher Galice, amp;nbsp;fon J^^’^iclcDuc de Lanclaftrc: qui n’eftoit point encores en poinét de cheuaucher,

grand’maladie qu’il auoit eue: mais il commençoit à guérir. Orvousparlcray deBoiirbon:qui fc tenoit delez le Roy de Caftinc;qui l’honnoroit ce qu’il pou-j’'^iamp;au(jfaifoicnt les Prclats amp;nbsp;les baux Barons de Caftille.'Vous dcuez fauoirque, pede Bourbon venu, il y eut pluficurs Confaux entre eux, pour fauoir quelle chofe poicnr,nc fils cheuaucheroient en Galice, ou fils fe mettroit au retour. Le Roy ?ypaignc,de fon efpccial Confeil,fc les hommes de foi^ays,vcoient aflez cler en ces pagnes, tant que pour leur proffit. Car ils diloient ainfi, quand ils eftoient enfem- nbsp;nbsp;nbsp;*

j^il^elacompaignie des François noftrc terre eft toute gaftee, mangée, amp;nbsp;foullce par p^ bançois: quoy qu’elle en ayt efté gardée. Si y auons nous trop pris de dommage: ''''Kjuoy bon feroit qu’on remcrciaft le Duc de Bourbon (qui eft prefentem enr venu) ''’peine amp;nbsp;grand trauail,qu’il a cus:amp; puis qu’on luy dift par amours,qu’il voufift fai-^'''rtrairefes gens: car ils n’auoient plus que faire de demourer fur le pays, pour chofe, '’'Sierrejquiapparuft; amp;nbsp;que Galice, au reconqucrir,quand ils voudroient, leur eftoit f’®ic chofe. Encores difoient ainfi ceux du Confeidu Roy, Si nous reccuonsces ^'quot;ficy, ils voudront eftre payez de leurs gages: amp;,f ils maie font, ils pilleront amp;nbsp;robe- • ^ttout voftre Royaume, amp;nbsp;renforceront, amp;: ià fc plaignent moult de gens en plu-''quot;islieux, fur le pays: amp;nbsp;me femble qu’il feroit bon pour toute paix, qu’on leurdon-’'’^vncongé honnefte. Ce confeil fut tenu: amp;nbsp;f y aftentit de tous points le Royi^r il '’'oit bienque c’eftoit le proffit de fcs gens, amp;nbsp;de fon Royaume: qui nepounoit auoir p'icnedommage, queccnefuftà fon dommageamp;preiudicc. Ainfi donc cnlaM|r 'Occdeluy^vn iourl’Archcuefquc de Burgues monftrala paroUe au Dult;gt;deBourbmP. «weftoit grand foifon de Cheualicrs de France.Le Duc de Bourbon amp;nbsp;pluficurs Chc quot;^ioB (qui fans comparaifon, aimoient mieux à retourner qu’à demourer: car le pays ^^ftpasconiplcxionnéàccluy de France)fen contentèrent grandeinent:amp;(’ordonne ’ ''nt fur cefteftat.Or,combien que le Duc de Bourbon fuft dernièrement venu,neant-’®oinsil fe départit (quand il eut pris congé du Roy) tout premièrement: amp;nbsp;dit qu’il ^^jy^^^gg^^^ '’Oüloitretourner parmy le Royaume de Nauarre. Si ordonnèrent fcs gens leurs be- j^„ prendesn-•oognesfur ceft eftat.On luy fit beaux dons, amp;nbsp;moult grans prefens,auant fon départe- gé du nj d'Ep quot;'tnt: amp;nbsp;encores en euft il beaucoup plus eu,fil euft voulu. Mais il en reffufa alfez: fi ce patine, ne luy quot;f furent miilets,chcuauxamp; chiens,nommez Allas d’Efpaignc.11 fut publiéamp; crié que eßuntpeur lors toutes gens fe pouuoient bien partir, amp;nbsp;iffir hors d’Efpaigne, amp;nbsp;retourner en Fran- »f^fßt't^-

v iij

-ocr page 1024-

LE TIERS VOLVME


254

ce: car ileftok ainfi ordonné amp;nbsp;accordé des Souuerains. Mais encores dcmouroicnt meflire Oliuicr du Glefquin, Conneftable d’Efpaignc, amp;nbsp;les Marefchaux:amp;enuiron trois cens Lances de Bretons ,de Poiôleuins,amp;: de Xaindongcrs.Or fe meit au rctourlc Duc de Bourbon,quand il eut pris congé au Roy, amp;nbsp;à la Roync, Ô^ux Baros de Caftil-Ic. Si fut enuoyé iufques à Groing: amp;nbsp;entra en Nauarre. Par tout ou il venoit, amp;il paf-. . foie,il cftoitlc bi^ venu: car le Duc de Bourbon auoit^rand’ grace d’eftre courtois, 4** amp;garnyd’honneur amp;’debonncrcnommcc.LeRoydcNauarrclcreccutgranderaent '^4»P»flw ^liémcnt: amp;nbsp;ne luy monftraoncquesfemblant, ne mal-talent, de haine qu’il eufteon-Âe îeuritn. trclcRoyde France;quiluy auoit fait tollirfon heritage de la Comté d’EureuxenNor* mandie. Car bien fauoit que le Roy (qui pour le prefent cftoit au Dutde Bourbon nc-ueu)n’y auoit nulle coulpc: car pour le temps que ce fut,il cftoit moult ieune.Mais il luy remonftra doucement toutes fes bcfongncs:cn luy fuppliant qu’il voufift eftre bon moyen enuers fon coufin le Roy de France, pour luy : amp;il luy en fauroit bon grc. Le Duc de Bourbon luy eut en conuenanr, de bonne volonté: amp;nbsp;fur cefteftat il fede-partit dcluy: amp;pafraparmylc Royaume de Nauarrc paifiblcmcnt:amp;aufli firent toutes manières de Gens-d’armes, qui paftervouloicnt: amp;nbsp;rappafterent toutes les montai-gnes de Ronceuaux, Si tout au long du pays de Bafclcs: amp;nbsp;entra le Duc de Bourbon en Bearn, amp;nbsp;en Sauueterre.

Coff)me»t le Comte de Foix receut ho/inorablementle Duc de Bourbon: ^ des bt^ux dosis, eju’tl luy fit : df commeut les ge»s mettre Guidaume de Li^nac é‘ txefitt Gautier de Paj^e fàccagerent la vide de Sainâl-Phagho», en partant d'Efpai^oe: dont le Roy d'Ej^aigne monpra courroux à ces deux Capitaines: ^ui eßoieot enter pres de luy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chap. x c 111.

QVand le Comte Gafton de Foix (qui fe tenoit à Orrais) entendit que le Due de _gt;Bourbon cftoit à Sauueterre, fi en fut tout réiouy: amp;nbsp;manda vne partie delà meilleure Chcualcric:amp;fc départit vn iour à grand arroy, bicnàcinq cens hommes, tous Cheualicrsamp; Efeuyers, amp;nbsp;gens notables, moult bien montez, amp;:fcn vint furies champs, au dehors de la ville d'0rrais:amp;chciiauchabicn deux lieues à rencontre du Duc de Bourbon: qui chcuauchoitaulfi en belle route de Chcualicrs amp;nbsp;d Efeuyers. Quand le Duc amp;nbsp;le Comte f cntrcrencontrcrenr,ils fe conioingnirent cnfemblc grandement, amp;nbsp;recueillirent amîÂ)lcment:ainfi que tels baux Seigneurs fauentbicn faire • nbsp;nbsp;nbsp;(car ils y font tous nourris) amp;, quand ils curent vne efpace parlé cnfemblc,felon ce qu il

me fut compté quand ic fu à 0rtais,Ic Comte de Foix fe tray t à vne part fur les champs, Eeceptien er ^ ^^ routc auccques luy: Se le Duc de Bourbon demoura en la ficnne. Adonc vindrent, prefent du Corn de parle Cote de Foix, trois Chcualicrs(lefquels fe nômoient meffire EfpaingdeLio, te dePeixau mclfirc Pierre Campeftan, amp;mcflîrc Menault deNouaillcs)amp; vindrent deuantlcDuc Duc de seur- deBourbon:amp;luydircntainfi,Monfcigncur,vcczcy,vnprefent, queMonfeigneur Ic ^'’”‘ Comte de Foix vous prefente à voftre retour d’Elpaignc: car il fait bien que vousauez eu plufieurs fraiz.Si vous donn»,à bonne entrée en fon pais de Bearn,huit millc^^^^» • ce mulet,ces deux courficri5amp; ces deux pallcfrois.Si rcfpoditlc Duc,Beaux-fcig*^^^'^^’ grand mercy au Comte de Foix: mais tant qu’aux florins, nous refpondons que nuis n’en prendrons, mais le demeurant nous rcccurons, de bonne volonté. Ain» lurent les Âorins refufez. Scies cheuaux Scie mulet retenus. Affez toftaprès vintlc Comte de Foikàcoftédu Duc: 8c l’emmena, deffous fon pennon, en la ville d’Ortaisiamp;lclo” ModeSliedu geaen fon hoftcl: amp;nbsp;tous fcs gens furent logez en la ville. SifutleDuctroisioursàOtquot; Duc de Beurbo t?is:amp;:y cut dt bcaux difners, Sc de grans foupers: Si monftrale Comte de Foix auDuc ^nT^/desde ^^ Bourbon vne partie de fon cftat: lequel fait, à Seigneur comme luy, moult à rcconi-niers’duCemit ounder.Au quatriémeiour Ic Duc prit congé du Comte: Scie Comte fit adonna aux de Feix. Chcualicrs, amp;nbsp;Efeuyers du Duc, de bcaux dons: amp;nbsp;me fut dit que la venue du Duc de

Bourbon coufta au Comte de Foix dix mille francs. Apres toutes ces chofes ilfe départit: Sz f en retourna en France. Ce fut par Montpeflier, Sz parla cité du Puy,amp;p2rk Comté de Foreft: dont ü cftoit Seigneur, de par Madame fa femme. Pourtant fi IcDuc de Bourbon fe meit au retour (comme ie vous ay compté)ne fy meirent pointu toft mclfirc Guillaume de Lignac, ne melfire Gautier de Palfac, ne leurs routes, ou bien a-uoit:par plufieurs Conncftablies,plus de trois mille Lances,Sz bié fix mille autres gros varletsslcfquels tous les ioursfe departoicnt,8zmettoientauretour,pctitàpctit.

-ocr page 1025-

DE FRÔÎSSÂ HT.


251

^cux,qui croient caffez de leurs gagc!Sjamp; tous lafTez de îa’guerre/e mettoyent les plu-«URau retour mal montez,mal houzez, amp;: tous defircz: or vous dy que la rencontre ''^telles gens neftoit pas bien proffitable, car ils demontoy ent tous ceux, qu’ils rencon 'royent:amp;prenoyen^ucrrc à tous marchanSjêz à toutes gens d’Eglifcjamp;à toutes ms- ^iH^ries Jés ^5^‘sdcgens,quidemourans eftoient au plat pays,oü ilyauoit riensà prendre, amp;f7»X'^Â*»4 '‘iloycntlesroutes,qucla gueÂ;elcsauoitgaftezamp;:appouris,amp;lc RoydeCaftillemal-f'yezdelcursgages.Sifcn vouloient faire paycr:amp;fâchez que citez,chaftcaux,amp;bô-^^^^^„j ^’^y; '’'svillcs(fi-n’cftoient trop fort enfermccs)fedoutoyent en Camille moult. Al’encon- paient. '^'ledoircnt toutes les villes amp;nbsp;citez,pour Scheuet les perils, car touteftoit d’aduan-f’§tce,qu’ils poiAoyent trouucr:fe trop fort n eftoit deffendu. Les Chcualiers Sc Ef-jî'f^^iui retournoient par la terre au Comte dcFoix,mais qu’ils l'allalfentveoir, ils Wnt dcluy bien-vcnus:amp; leur departoit de fes biens largcment:amp; coufta ledit voya S'îu Comte de Foix,l’allcr amp;rctourncr,dc fa bonne amp;nbsp;propre volonté, en celle faifon ’^°®tncilmc fut dit)plus de quarante mille franesr^ranint vn incidcnt,fur ceux de .’''Me deSaint-Phaghon en Efpaigne(depuis le depaitemêt du Duc deBourbon)que '^ousrccordcray.il coufta(fi-commcic vous diray;ia vie de cinq cens homes. Vous Wlauoir quc,quandmcflire Guillaume de Lignac amp;nbsp;meflire Gautier de Paffacen-'''rcntpreniicrementcnEfpaignejles routcs(quicftoientgrandesamp;grofrcs)l’épandi-

‘'quot;fen plufieurs lieux, fur le pays, amp;nbsp;là enuirondd Saind-Phaghop : ou il y a tresbon ‘^y^ii^graSjamp;rcmply,en temps de paix,de tous biens.En leurcompaignieauoitgran-'‘oifondcBretons,dePoiôleuins,d’Angeuins3dcXainélongçrs,amp;degcns desbafles J’’’rches.Ccux,qui chcuaucherent premièrement à Saint-Phaghon,entrèrent en la vil 'gt;''yfix3cydix,cyquinzc:cy vingt: tant qu’il en y eut plus de cinq cens, vnsamp;: autres, l’iMtsde Seigneurs. Ainfi comlt;neilsfclogeoycnt : amp;nbsp;quand ils eftoient logez, ils pil-®*Çntamp;:dcroboycntles hoftcls,amp;rompoyent coffres amp;nbsp;huches, amp;: troufToient tout le J^cur. Quand les Citoyens veirent la manière d’eux, fils fermèrent fecrettement-f-jVoMi^wsm 'quot;rsportes-.àfin que plus n’en y entraft:amp;quand ces cflrangcrs fc cuidoycntrcpofcr,/i»r«»f« ««^ «iacn la ville. Aux armes : amp;nbsp;auoient les Efpaignols tout le faid guetté de iour. Ils f»»^^ fyuans^ ?ttcrcnt ^ hoftcls là ou le plus il y en auoit de logez: amp;nbsp;ainfi comme ils les tromjoient fquot;fflt;tgt;fi*^ *’''5occioyét, fans pitié amp;nbsp;fans mcrcy,amp;: y furet tous h eureux ccux,qui faüuer fc pou- ^^^”^ ^‘ ^quot; ^’yent.En celle nuid en occirent plus de cinq cens. Les: nouuellcs en vindrcnt au ma-quot;’uxScigneursiquiapprocherent^c Saind-Phaghonffcc qui eftoicntlogez tout au ’‘quot;r.Sifeæcirent tous enfemblc, pour fauoir quelle chofc ilcftoit bonne défaire: amp;nbsp;'quot;jbicnconfeilleZjlcsSeigneurs direntque cen’eftoitpasbon d’enprendre à prefent * “'ævcngcancc:amp; que fils commençoyent à deftruire les vines amp;nbsp;les citez,ils les trou-''°ycnttoutes cnncmies:dont leurs ennemis en feroient réiouis. Mais,quand noftre ^y’geprendrafîn,^nous nous mettrons au retour ,lor.$ parlerons nous, amp;nbsp;compte-'®^îeux. Ainfi paffcrcntils outre,fans eu monftrer nul femblant: maispourcene l’a-’quot;'’entib pas oublié. Or auintquCjquand toutes gens femcirent au rerour(forsccux, ’lquot;'eftoientlà demourez deicz le Conncftablc, meffir^Oliuier du Glcfquin ) amp;nbsp;par ci-

ceux des baffcs-marches(quifc mcirentenfcmble)iijdirét ainfi entreeux.Nou« • finies noftre bienvenue à ecujrdeSainôt-Phaghon: mais ils nous payeront noftre ''quot;îlléc. C’eft raifon:amp;tous ceux furent de ceft aecord:amp; fe cueillirent plus de mille ^battans:amp; approchèrent Saint Phaghon:amp;: entrèrent en la ville, fans nul guet que |^,^'Moyens fiffent fureux.Car ils n’y penfoycntplus,amp;cuidoient bien quetou^uftou M que iamaisle mal-talent ne fc deuft r cnouuencr,mais fi fit,à leur grand dorama-p^quand ils cuidoient eftre le mieux à fcur,ce fut qu’on cria, en plus de cent lieux, '’”'wmcs:amp;fut dit.Soient occis les Citoyens amp;nbsp;les villains dclavillc:amp;toutfoitpris, ^ Qquot; qu’ils ont, car ils ontforfait.Dontveifficzees Bretons amp;nbsp;ces routes entrer en ces J^ys(làouilscfpcroicntplus gaigner)romprc huches amp;nbsp;eferains, amp;nbsp;occire hommes J ’quot;''e grand dcgaft du leur. Ceioureny cutd’occis plusdequatre cens:amp;futla ville 4fFr4»«, ’quot;'pillée,amp;robée,amp;bien demie arfe: dont ce fut dommage. Ainfi fc contreuen-j'ffntlcs routes de leurs compaignons: amp;nbsp;puis Icdepartirent^c Sainôf-Phag,hon.Lcs J quot;'Mies vindrcnt au Roy deCaftillc: amp;luy fut ainfi dit, que les gens àmcffircGuil-’^ de Lignac,amp; à meffire Gautier de Pafrac,fi auoient couru, robé,amp;.'pillc,la bonne

'dcSairi(ft-Phaghon,amp;: occis des Citoyens, par nombre, bien quatre cens, 5r puis '”'îelefcn enlaville;amp;luy fut encores dir,quc fêles Anglois reuffentconquifedefaie

V iiij

-ocr page 1026-

LE TIERS VOLVME

. paraflautjou autrementjilsncrcuflcntpointfi vaillâmentatournécjcommcellecftoit. tCeflafnisir ß^^ ^^ j^^j. -j- g^ gp cclic heure y cftoicnt les deux Cheualiers de/Tus-nommez : qui pour «dies *^^6°“ cede caufe furent grandement repris du Roy,amp; du Confcil.IIs fexcuferct5que(feDieu Saint Pha- leurpcuft aider)à cefte auenture ils ne fauoient riens:mais bien aioicnt ouy dire à leurs ghon furent routes^qnc mal fc contentoyent d’eux. Car,quand ils paflerent premièrement,amp;ikcn-appottecs. trerentàSainâ:-Phaghon,onleuroccitleurs compaignfms: dontlc mal talentleurcn eftoit demouré au cueur,mais vrayement nous cuidiós qu’ils l’euffcnt oublié. AuRoy d’Efpaigne ces nouuelles palTer conuint,car trop luy euft confié,fil le voufift amender, mais il n’en feut pas meilleur gré aux Capitaines:8e leur moftra. le vous diray en quoy. Au departir,quand ils prirent congé du Roy3pour retourner en FAnce, fil fuft bien d’eux(commc on peut bien fuppofer)il les euft plus largement payez: amp;nbsp;bien fen fcnti-

Mecentente- rent.Carle Duc de Bourbon (qui là eftoit venu fouucrain Chef amp;nbsp;Capitainqamp;qui pre menrdunçj Je nuerf eftoit mis au retour,avEor '’redu Roy, amp;dcfes gens, luy amp;nbsp;les Barons amp;Chc-caßUlefur les ualiers dcfaroute)enauoient po^,amp; Icué toute la grame. Or fen vindrcntleursgcns ßres de Lrgnac liors de Caftille,par pluficurs clï««rtins:les aucuns par Bifquaye,les autres parArragon. lt;r dep4^4c. Si reuenoyent les plus de Chcualicrs amp;nbsp;Ffeuyers ( qui n’auoient entendu à nul pilh§fgt; petirc4u/ède g, ^ viurefors finguliercment de leurs gages ) tous poures amp;nbsp;malmontez: amp;nbsp;les surren same p 4^ 0. ^qyi peftQiçnf enhardis grauancez d’entendre au pillage,amp; à la roberie ) bien monf^

amp; bien fournis d’or amp;nbsp;d’argent,amp; de groffes malles. A in fi eft il de telles auentuteSjb'^

y perd:amp; l’autre y gaigne.Lc Roy deCaftille fut moult réiouy,quand il feveitquitta telles gcns,amp; qu’il en futdeliuré.

Comment le Duc ele Lanclaßreyeßant/gt;arty de Saincl-ra^ttesydt' tie Connimbreto^^^’''' tugal^ ayrtuapar mer à Bayonne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xciiil.

OR retournon vn petitau Duc de Lanclaftrc(qui gifoit au lift malade, en la viHcdc Sainét Iaques)amp; à laDuchcftc fafemmc,amp; à Catherinclcur fillc.Vous deuez bien croire ^imaginer que le Duc de Lanclaftrc n’eftoit pas le plus de la nuid amp;du tour uns gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ennuy,carilveoit fesbefongnes cndurparty,amp;fa bonne Cheualericmorte(quilpui*

gnoit amp;nbsp;plouroit, fi-comme on peut dire,tous les iours)lefquels à grande j^ineil auoit mis amp;nbsp;éleuez hors d’Angleterre:^: fi n’eftoit nul,ne nulle,au Royaume de Caftine,n ailleurs,qui pour luy traittaft enuers le Roy,pour venir à paix par compofitionjne qui vou fift tenir fa femme à héritici^nc luy donner part »e partie ; mais oyoit dire par les gens qui cftoicnt informez par pèlerins,qui venoient à Sainél-Iaques en pelerinagc,de Flan* drcs,deHaynaut,deBrabant,amp; d’autres pays, amp;nbsp;quieftoicnt pafTez parmy cesGens-d'armes de France,amp; au#»*»ut parmy le Royaume d’Efpaigne)quc lesrrâçois,amp;ceux qui fen alloicnt,ne fe faîloi««t que truffer de luy:amp; difoient aux pèlerins. Vous vousen allez à Saint-laques vous y trouuerez le Duc de Lanclaftre:qui fc donne du bon temps-Mec^uerie des en fes chambres,pour la doute dufoleil.Recommandcz nous àluy:amp;filuy demandez, reutiers de Fra par voftre foy,f entre nous François fauons guerroyer,amp; fe nous luy auôs fait bellegu^r ce/ùr ^^quot;t xc,amp; fil fc contente de nous. Les Anglois fouloient dire que nous fauons mieux dan-e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^gj. ^ carolcr,que mener gperre.Or eft le temps retourné, qu’ils fc repoferont amp;caro‘

lcront:amp;nous garderons noz marches amp;:noz frdhtieres: tellement que pommy per-drons,n’aurons dommage.Lc Duc de Lanclaftre:comme fagc amp;vaillant homme,lou -froitamp;prenoittoutengré(carfairc leluyconuenoit) amp;tfttoft comme il peutcheuau-cher,il|fe dcpartit(aufti firent fa femmeamp;fa fille) de la ville de Saint-laques,^ tous leurs Depart uDuc g^j^j auffi.car le Roy de Portugall’cniioya querre par fon Conncftablc le Comte deNa ho^s'd”‘^saind~ ''mrrc,amp; partneffire Iehan-Fcrrand:à tout cinq cens Lances.En celle route cftoicnt, du Parues en GaU Royaume de Portugal,tout premièrement le Ponnafte de Congne, Ageas Coille.Vc-ee^aUant au nafTe-Martin de Merlo,Galop-Fcrrand,melfire Auldc Pierre, Ichan Nadighes de ray, Ferten àcon Gayncs dc Falncs,amp; tous Barons.En la compaignic d’iceux femcirentle Duc de Lan-nimbres en Per claftre,laDucbcflefafemmc,amp;fafillc:amp;fe départirent vn iour de la ville de Compoftd ^'*£^^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le: amp;nbsp;fc meirent à chcmin:amp; cheuauchcrent tant par leurs iournées, qu ils vindrent en

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la cité du Port:là ou le Rôy amp;nbsp;la Royne de Portugal les attcndoient;qui leur firent bon

ne chere.Aflez toft après que le Duc de Lanclaftrc fut là venu, fe departircntle Roy, amp;nbsp;la Roync,amp; fen allèrent à Connimbres,àvne iournéedelà. Le Duc de Lanclaftrcfc tint là bien deux mois:pendant lequel temps il ordonna toutes fes befongncs:ôr eut gai lées du Roy(lcfqucllcsilfitapparciller)amp;le maiftre Patron de Portugal: quifappclloit Damp

-ocr page 1027-

FROISSART,


257

i^p Alphons Brecart.Quand ils veircnt qu’il faifoit bon fur la mcr,amp;: quilsauoyent . ,^’ent,amp;à point pour eux^amp; pout tous leurs gens,entrèrent en leurs vaifleaux:amp;puis l'^fni^tf^ta^ ’ncrercnt:amp; prirent le parfond.-amp; furent eniouramp;demy dedansBayonne(iàouil wfwf«/«^ ^’plos defoixantc SAlouze lieues) amp;nbsp;là arriucrcnt:amp; n’y trouucrent: point meffil e le- c5^X^i;^7e» ^w Hollande,ne les Anglois, car ilsfen cftoient partis,amp;: venus à Bordeaux : amp;nbsp;là pl^f^ga^^^ ,%.■amp; fc retrait vers Anglet’rre.Si fe tint le Duc de Lanclaftre à i^yonne j Vn long ßnarriueg i^T:amp;fegouucrnoitamp;féforçoitdesreucnuesdesBàyonnoisSt dcsBordcl-ois,amp;de sajinne^ j 'f-cd'AcqLutaine,dc ce qui cftoit en Tobeiflancedu Roy Richard d’Angleterre,car ,-'quot;®if commiifion de prcndre,lcucr,amp; reccuoir tous les profins dcces terres: amp;nbsp;fen JoitDucamp;Go-uuerncur. Nous nous fouffrerons vn petit à parler,pourle prefent, 'icdcLanclaftre,amp; des Anglois, tant quepoinôtfera^amp; nous refrefehironsd’au-

'‘'^nouuelles.

^^»imem le Comte i^’^rmigfiae meitgraficiepetite ele tfait ter aux Comj^aigtißKs^peuf

^«ffaire rendre leurs forts,en leur deliuranf argent :(f comment lé Comte dcFoix ^(tiemi^efihafcrettement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre xcv*

Wetemps fe tcnoit le Comte d'Armignac en Auuergnc;amp; cftoit en traitté enuers '^scompaignons:lefqucls tcnoient grande foifon de forts amp;nbsp;de gamilons en Auuer p®nQucrcy,amp;cn Limofin. Le Comte d’Armignac auoit grande afFeôfion(amp;: bien fondra) de faire partir les Capitaines,ennemis du Royaume de France,amp; leurs gcs, (^gt;’^ffi’o ^d 'lîifferles chafteaux qu’ils tenoicnt:dont les terres deRuf-nommées cftoientfoui- ^^^'„^* ^ '^^’appourics grandemcnt:5c cftoient en traitté tous ceux,qui forts tenoycnt,amp; qui ^^ompai^nLi '’^efaifoicnt(cxceptcGeoft'royTefte-noire:quitcnoitVentadour)çnuerslc Com-p^u^ ^f^^^g ’ '‘Arniigiiacramp;dcuoycntles Capitaines prendre amp;rcceuoir,àvn payement, deux leurs forts, par '’’^cinquante mille francs. A la fomme de florins payer l’obligèrent les terres dclTus- le mojien du , °Wes:qui volontiers fe vcilfent deliurez de tel gens.Car ils ne pouuoyent labourer ^^‘'^ d-'^r^ ''f$tcrrcs,amp; aller à leurs marchandifes, ne rien faire hors des forts, pour la doutancc *^'lt;g”‘*^'' l'^pillars dcfliifdits, fils n’eftoient bien acconuenancez amp;nbsp;appaôHs, amp;nbsp;les appaôtis(fc-'quot;''^c qu ilHiuoicnt fommé leur comptcs)montoycnt bien par an,es terres delfufdites ’’^^^'it,comme la redemption des forts amp;: des garnifons deuoit monter. Or,quoy que ’'5 gens fiffent guerre d’Anglois, fi yen auoit il trop pct^dc la nation d’Angleterre:

cftoient Gafeons,Bretons, Alleftians,Foixois,amp; gens de diuers pa’ys:qui f cftoient ,”»0 recueillis amp;nbsp;mis enfemble pour mal faire. Quand la compofition desredemp- • ’'’S deuteftre faite pour tous aGcrtcs,voir eft qu’ils exemptoient Geoffroy Tefte-noi quot;jnfon fort,car pour eux il n’en fit riens) le Comte d’Armignac pria au Comte d'Au ‘7dAiiuergne(quicftoit vngrand Chcf)dc traitter auecques luy (car bien fen Ca-^fnfoigner)amp; que par amour il fe voufift de tant charger amp;nbsp;trauailler,qu e d’aller en ,”*'ce,deucrs le Roy amp;nbsp;fon confeil,les Ducs de Berry amp;dc Bourgongne(lefquels pour f^mpsauoicntle gouuernement du Royaume) pour faire leurs befongnes plus-fer-''’'®cnt amp;nbsp;autentiquemcnt,car fans eux ils n’en ofoy At rien faire,ne Icuer nulle taille ’'Jpiys.Le Dauphin d’Auuergne,àlâ prière amp;nbsp;requefte du^omte d’Armignac,fe meit * ’^ciuin:amp; exploita tant par fes iournées, qu’il vint à Paris.Pour le teps ny eftoit point quot;Rimais fe tenoit à Rouen . Quand le Dauphin d’Auuergne fut allé là,fi remonftra ‘^tesfes befongnes, amp;nbsp;les traittez,au Roy amp;nbsp;à fonConfeil.il ne fut pas fitoftdeliuré ^’flcsSeigncurs,quicleryveoicnt,amp; qui telles manières de f gens de CompAgnies, 'Ï^P^'ethe-^renc vouloient,fc reftongnoyent fur ceft eftat amp;nbsp;ces traittez ; amp;nbsp;difo^ent. Comte ^”iphin,nous fauons bien que le Comte d'Armignac amp;nbsp;vous verriez trefvolontiers i,«/,^^^ quot;onneuramp;proflitduRoyaume,carparty auez,amp; belles terres y tenez.Mais nous don-1*tuteurt f^^trop fort,que quand ces Capitaines Gafcons,BGarnois,8t autres,auront pris amp;nbsp;Ic-1*^ telles fomm es de florins comme la compofition mote,Scies pays en feront appouris ^îffciblis,que dedans trois ou quatre mois après ils ne retournent, amp;nbsp;facent pire guet ^'^’plusforte quedeuant,amp;ne fcreboutent derechef dedans les forts. Làdifoitle îj-oniteDaiiphimSe: refpondit à ce aux oncles du Roy,amp; aux CAeualiers de France,dôt yftoit cxaminé,Mcflcigneurs,c’eft bien l’intétion de nous,la taille faire,amp; 1’argét cueil ‘y^Clcrmont, ou à Rion,quc ià il ne fera mis outrc,iufques à tant que nous ferons feurs ^cenificz de toutes ces gens.C’cft bien noftre intention,refpondirét les Ducs deBer-'y^edeBourgongne.Nous voulons bien que l’argent foit leué, amp;nbsp;aflemblé, amp;nbsp;mis ert

-ocr page 1028-

n jz certain liöu au pavs^à tout le moins en fcro.ntils »ucrroyezzPils ne veulent vcniràamii far le Cpn/èil ^æ traitlt;;e)amp;quelc Comte d Armignac,vous 1 Euefque de Clermont, amp;nbsp;l hueiqucdu lina^jf Charles Puy^vlqöS'rctomnez;par-delà.. Entendez y pourvoftrc honncur, amp;nbsp;pour Icplusgrand pour la reelémf profhedu pays.Volontiers,refpondit le Comte Dauphin. Sur Âîft cftat fc départit de 1 ïion tlesforts_ là cité de Rouengt;düRoy amp;nbsp;de fes oncles^ le Dauphin .d’A buergne ; amp;nbsp;trouuale Comte ^es eofài^n'ies, d’Armignac'amp;f^n frere à Clermont en Auuergne, amp;nbsp;^andc foifon des Seigneurs du païscquiattendoyentfavcnue.Il leur compta tout ce^ qu’il auoittrouuéamp; exploité,de motà-mot:Sr les doutes, que le Roy amp;nbsp;fon,Confcil y mettoyent : amp;nbsp;comme l’on vouloir bien que la taillefuft Icucc amp;nbsp;faite,amp;l’argent aflèmbléj amp;mis en certain lieu, tant qu’on verrait la vraye fin de ces pillars: qui de force tenaient forts cnadlcaux, amp;nbsp;garni-ions,à l’encoutrc du Royaume. C’eft bien noftre intention ( refpondit le Comte d’Ar-mignac)amp; puis qu’il plaid au Ray amp;nbsp;à fan Confeil,nous exploiterós outre;mais il nous faudroit pour toutes fcurerez,prendrc amp;nbsp;awoir vnc bonc tréuc à eux: pourquoy lepays fepeuft affeurer amp;nbsp;pourueoir,contre la taille qu’on fera. Donc furent Ambafladeurs de par le Comte d’Armignac enfoignez,pour aller fcufementparlcnientcrà PerotlcBcat nois,amp;à Merigot Marcel.Ces deux eftoientainfi quefouuerains des forts de par-deçà laDordonne,auecleBourg de Copane,Bernard des Iflcs,01inBarbe, AbtonSeghin, •j /cririii s’en ^^ Seigneur t de rExemplairc,amp; moult d’autres.Ces Capitaines ne fe pouiioientaccor taisatsala dk der enfemble, car ce, que l’vn vouloitvnc femaine, l’autre ledéuouloit amp;nbsp;fivousnion-dclacnpladrc dreray la raifon.Ils edoientde diuerfes opinions,amp; de diuers pays.Les Armignacs(qui tenoient aucunes chafes du Côte d’Armignac)obcilToient allez legercmcnnniais tous ne pouuoientpas conclurrepareux,car la grcigncurpartic:amp;lesplus rufezdepi^^^æs amp;nbsp;les plus renom mcz,rant que des Capitaincs,edoicnt de Bearn,amp; de la terre du Corn te de Foix.Ie ne dy pas que le Comte de Foix ne voullR bien l’honneur amp;nbsp;l’auanccmct du Royaume de France : mais quand les nouuclles luyvindrerit: premièrement comment on traittoit fur ces routes,qui tant de forts tenoyêf es terres d’Auucrgnc,deQuer cy,dc Rouergue,amp;; de Limofin, il y voulut trop bien entendre-, amp;nbsp;f en voulut tresbien informcr,pour en fauoir toute lafubdancc : amp;: demandoit à tous ceux qui informoicnt amp;nbsp;qui aucune chofe en fauoieht,oueuydoientfauoir, quelle chofele Coifte d'Armi-gnac mettoit auant:amp; tous ces forts deliurez, amp;nbsp;les Capitaines amp;nbsp;leurs gens partis amp;nbsp;mis hors de leurs garnifons,mi ilsferetrairoicnt,ne quel chemin ils tiendroyent : amp;nbsp;fil auoit intention de f en enfoigner. On luy dit, M8nfeigncur,oüy, C’eft l’intention du • nbsp;nbsp;nbsp;Comte d’Armignac, qu’il veut retenir,^ fes gages scaups, tousceuxqui de cesforts

partiront,amp; les mener en Lombardie,car fon beau frere, qui a par mariage ( vous Ida* uez aflez)lâ fœur,laquelle eut à éfpoufe Gafton,voftrc fils,en a grandement à faite,pour garder amp;nbsp;deffendre fon héritage,car en Lombardie appert grande guerre. Sur cespa-rolles ncrefpondit riens le Comte de Foix:amp; ne fit aucun femblant del’auoir entendu: amp;nbsp;fe tourna autre part:amp;' rentra à fes gens, d’autres parolles, mais pource il n’en penfa pas moins:ains rcgarda,cfpoir,amp; fi comme on peut imaginer,amp; qu’on a veu Icsapparc-ces depuis,qu’il encombreroit touuertemêt amp;nbsp;grandement la befongnc.Ie vous diray • comment. Oncques le CÄnte d’Armignac ne fej^jt finer(pour traitté qu’il feuft dire ne fairc,monftrcr ncprefcher)cnuers ceux, qui eftoientdc la Comté de Beam amp;nbsp;deste-neures mefmes auComtede Foix,amp;defafaueur(dc quelconques pays quecefuft) | qu’ils voufilfent rendre fortcrelfe, ne garnifon qu’ils teinlfent, ne d’eux en rien conue- nbsp;nbsp;nbsp;:

Imaainatiö du P3.nccl|n’aller au Comte d’Armignac,n’à Bernard fon frere. Or le Comte dcFoix(qui çemtede^o'ix eftoitplain dc grandeprudence)regardoit quc ces deux Seigneurs d’Armignac,fescou four emfejeijer fins,auecquÄles Labricicns,eftoicntpuiiranshommes5Sc qu’à leur venir acqueroyent nbsp;nbsp;1

^ue les Centfai amis dç tous Icz.Si ne les voulait pas réconforter dc ceux,qui le deuoycnt feruir.Enco-^niesnes’af- res imaginalcComte deFoixvn pointtrefraifonnable : qucmeffire Èfpaing duLyon f^intajfent au jy^g dit(quand iefu à 0rtais)amp;auffi fit le Bourg de Copanc, Capitaine de Carlat en Au ^^nae '^'~ uergne,auecqueslcBourg Ânglois. LcComtedcFoix regarda qu’il auoit guerre ou-3fKÜes caufis ^^’'‘^^ enuers ceux d’Armignac:amp; ce que dc prefent y auoit paix enrre eux, n’eftoitque par tréuesrdont on a vfîge que cinq ou fix fois l’a an les rcnouuçlle. Se le ComtedAr-mignac auoit fur les champs,en fon obeiffance,tous ces compaignons, Capitaines, amp;nbsp;autres(qui eftoïent rufez d’armes ) fa guerre en feroit plus belle: amp;nbsp;pourroyent les Ar-minaegeois amp;nbsp;les Labriciens,auecques leurs alliez, faire vn grand déplaifir au Comte de Foix.C’eftoit laprincipalc caufe,pourquoy les fauorables amp;nbsp;les tenables du Comte dcFoix

-ocr page 1029-

Ö É F R O I S S A R Ti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2j^ f'PoixnefaccordcrcntpointâüCôtcd’Atniigîiac.SIIüÿdonnerentcfpcianfccqucfi . ^foientilsimaisceftoittoufiours en eux dilfimulanr, carde fes t iournécs, ilsn’en te- p ^^ ‘*^“'^ ^ ' l^yentnuUeszmaïs ils ne couroyent pas fur le pays fi fongncufemcnt, comme ils fou- p^ufpa^ei )'ntfaire,auantquf les traittez fuirent entamez. Parce point cuida le Comte d’Ar- orienter, ^'’nactoufiours atteindre à fesattcintcs:amp;le greigneur Capitaine,qu’il attray oit plus '’’gt;ntiersàluy,cftoitPcrotlc1Bearnois:quitenoitle fortchaftcl deSalucet,amp;quie^ eff '^°*’“^™” en Auuergne amp;nbsp;en Limofm ^ car fes partis duroyenf iufques à la Ro-“«.Lesautres eftoient Guillaume de Sainte Foy(qui tehoit Bouteüillc) amp;: atilïi Mc-§®t Marcelfqui fe tenoit à Loyfc,deuant Saint Flour en Auuergne)^ IcBourg de Co ^'A IcBourg^ngloistqui tenoyent Catlat.AlTez toft auroit il Merigot Marcel(có-y^'l(iifoit)mais qu’il peuft auoir Perot le Bcarnoisjamp; Geolfroy T elle noire: qui tenoit I^®gt;tadour,amp; qui eHoit encores fouucrain de tous les autres,mais il ne fe faifoit que ga-“ ^'fSetrufer : amp;nbsp;ne daignoit entendre à nul traitté du Comte d’Arrhignac,nc d'autruy. ’‘®)Car il fentoit fon chaftcl imprenable,amp; pourueÜ3pour fept ou pour huit ànS)de bo '^girnirons:amp; fi n’eftoit pas en puilTancc de Seigneur : qu’on leur peuft elorre vn pas i ç ^'u^nilTanthors de lcurforr,quand ils vouloicnt,pour eux refrefehitiSi mettoit j ^'offroyTcftc-noiiecnfes faufs conduits amp;nbsp;lettres de padis, Geoffroy Tefte noire, i ^'‘'^deVentadour,Comte de Limofin, Sire amp;nbsp;fouucrain de tous les Capitaines d’Au-^§'’e)dcRôUergüe,amp;dc Lymofin. Nous nous fouffrerons à parler decesbefon-^'°*'’gfïiines,tant que nous aurons caufe d’y retourner. Si nous refrefehirons des rongnesprochaines,tant qu'à ma nation:!! comme il eft côtenu cy- de!rus:ou eft trait ^‘•elafindclaguerre de Flandres,amp; de la charte de la paix, que le Duc de Bourgon-^‘’’^^laDuchelfcdonnerent,accordèrent,amp;fccllcrenràceux deGand,enlabonne- c’e/lanx cha, pæamp;noblc cité de.Tournay,S#trcftous les traitteurs. Pour renforcer noftre matiercamp;: ayy.envS dit ^*^®ire,parlerons de ceux de Guéries amp;nbsp;de Brabant:amp; me fuis embefongé amp;nbsp;rcueillc, 2,ylt;!lHmr. jj'^tfaire,pour la caufe de ce que le Roy de France amp;nbsp;le Duc de Bourgongne(aufqüe!s '’'toucha grandement,par les incidens qui cy cngcndrcrcnt)mcirent la main à celle pte: amp;nbsp;pour venir au fond delà vray e Hiftoire amp;nbsp;matière, Ôc le contenu au long: îc

^‘^feßiou^Ott ilifiûurSj aueuHemefit hors olu propos principal,fir vne ejaeroffe d’ofitrè

^ maifofj de Brabant ^eede de Gaeldres^auec la Tjie d'v^Comte Regnaudde Gael ‘lgt;'es ^ de fes ficeejfeurs^pour mief/x venir au temps de celay^^ui défia le Roy Char ^ß-'aefme,en faneur du Roy Richard d'e^ngleterre, amp;nbsp;aux cau/és de ce deffi.

CHAPITRE xevi.

1 Ong temps ont efté, amp;nbsp;fe font tenus en haine, ceux de Guéries amp;nbsp;ceux de Brabant.

font ces pays marchüTan s,fur aucunes bandes,l’vn à l’autre.Or la greigneur haine 'l'’'l«Brabançons ayent au Duc de Guerlcs amp;nbsp;à fes hoirs, c’eft pour la ville de Grane: 3'''lcsDucsdcGuerlcsonttenucdcforcc,vnlongtemps,contrclcsBrabançons.Car caufe de t^m-®f«nt ainfi(pourtant que celle ville de Granefied d#çàlaMufc, au pays deßrabant) rdleentreles 3’”’lcDucdeGuerlesla tient,à grand blafmc, fur eux: amp;nbsp;d#tcmps pafte plufieurs Par- Br^ban^onscr^ ^fe en ont cfté:mais toufiours lolît demourez les Guerlois en leur cueur. Aufti ont Gf^ldreu, ’'quot;clés Guerlois aux Brabançons, pour la caufe de trois beaux chaftcaux,qui font pat ^lquot;lariuieredcMeufe:tels quctGambet,Beut,amp;Millc:quelcDucdc Brabant ^^^^^ l^âî^^t

de force,Se par raifon auflî(côme en lifant ic le vous cxpoferay)für le Duc cjp Guer- GandetjO-J* '^Aàl’cntrée de fonpays.Ces mal-talcns par plufieurs fois fe font rcnouuellez entre /,«g4ughct, '^'’deuxChefs,Brabantamp;Gucrlcs:amp;fontlesfuppofitions de plufieurs (Slieualicrs,qui buchamp;miUe '”quot;quot;016$ fe congnoi!rcnr,quc fi meflire Edouard de Guetles, lequel fut occis par mer-^''deufe incidence à la bataille de luillcrs, d’vn traid d’vne fagette d’vn Archer, que le quot;quot;^incelantdeBoémc,Ducde Luxembourg, ou deBrabant, aiioit Uenfaroute, ‘’''demouré envie, auecqueseequefesgens eurent la viftoire de la bataille, dont ie 7parlc,ilfuftvenu à fon entente de ces chaftcaux,car il eftoit fi vaillant, amp;nbsp;fi hardy, ’Ailleseuftreconquis. Or Vous vucil-icdeclarer, car ic l’ay promis à faire,com-'’''quot;tne par quelle manière,ces frois chaftcaux,dcftus-nommcz,vindrét en la Seigrtcu '’'dcsBrabançons:amp;tout pout embellir amp;vcrificr noftre matière: amp;nbsp;le vueil prendre, ’quot;Commencement,pat les Ducs de Gucrles. Vn temps fut( amp;nbsp;pas n’y auoittrop long afwees iours que ie diélay amp;nbsp;ordonnay cefte Hiftoire)qu’ily eut vn Comte en Guer-

-ocr page 1030-

■24®


LE TIERS VOLVMÊ


lcs:qui fappelloic Rcgnaii d.Or n’eft pas Guéries vn trop riche paySjne fi grand comme laDuchédeBrabant.ToutesfoisceComteRegnaudde Guéries (quivintà faterreK Seigneurie ieune homme)fut de grande volonté pour bien defpendrc:amp;ncpcfoitp3S i'exceßiHcdep à quelle fin lesbefongnespourroyenttrairCjfors qu’àfaplaifancateccomplir: amp;nbsp;fuiuoic penfid vn co- iourtes amp;tournois à grande renommée amp;nbsp;grans frais: amp;nbsp;defpendoit tous les ans quatre ^gm'uT“^ ‘i ^*^*^ plus qu'il n’auoit de rcuenuc:amp; empruntoit aux L(ftnbars3amp; à touslcz(carileftoit rèmonftr^ce quot;^ ^” dons large amp;T)utrageux) fendebta tcHemctj qu’il ne fe pouuoit aider de chofe qu’il d'vn/ten oncle curt:amp; tant que fesparens en furent grandement courrouce2;amp;ren blafmerent : amp;nbsp;par ^rebeuefine cfpecial vn fien onclcjdcparfaDame de mere qui ertoit de ceux d'0rcle,amp; Archeuef-de C9nlon^ne. que de Coulógne,amp;luy difoit ainfi en dertroit côfcil,Regnaud,beaiT-neucujVous3ucz tant fait^que vous vous trouucrez vn poure hommc5amp; vortrc terre engagée de toutes parts:amp; en ce monde on ne fait compte de pouresSeigneurs. Penfez vous que ceux,qui ont eu les grans dons de vous,St les grans proffitSjles vous doyuent rendre? Sem’aift, Dieu, ncnny:mais ils vous défuiront 5 quand ils vous verront en cert eftat, amp;nbsp;que vous n’aurez plus que donner.Ils femocqueront devons, amp;nbsp;de voz’follcs largcflcs:ncvous ne trouucrez nul amy.Nc penfez point fur moy(qui fuis Archeuefque de Coulongnc) que ie doyc rompre mon ertat pour le vortre refaire, ne vous donner le patrimoinede l’Ëglife.M’airt DicUjnenny.Ma confeienne ne fy accorderoit iamais:amp; auffi le Papoue les Cardinaux ne le fouffriroyent point.Le Comte de Haynaut ne fert pas ainfi maintenu, comme vous auez fait : qui a donné Margucrite,fon aifnée fille, au Roy d’AUemai-gncLoüis deBauicre.Encorcsenailtrois:maistoutes mariera il bien hautement. Sc vous vous fuHicz bien portc,fans ainfi auoir engagé vortre héritage,ne nuis de voz cha-ftcaux,ne voz villes mis hors de voz mains,vous crtiez bien taillé de venirà tel mariage • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commc àl’vnedcs filles du Comte de Haynaut;mais,*u point ou vous elles, vous ny

viendrez iamais.Vous n’auez villes ne chaftcaux(dont vous puifficz douer vnctemme, fe vous l’auicz ) amp;nbsp;non pas vnc poupe Scigneuric.Le Comte de Guéries ,pourlc temps des parollcs defon oncle l’Archeuefque de Coulongnc fut toutébahy. Carilfentoit bicn,amp; rccognoiflbit,qu’il luy monrtroit verité.Si luy demanda, à caufe d’amour amp;nbsp;de lignage,confeil.Confci!,refponditl’Archeuefquc.Bcau ncueu,c’eft trop ta»d,vousvou lez dorre reftabic,quand le cheual eft perdu.Ie ne voy en toutes vozbefongnesqiïvn ConfiiUel’Ar ^quot;^^^ remedc.QuePditIc Comtc.Iclevousdiray,ditrArcheucfquc. VousdeuezàBer-cheuefi^uede thaut de Malincs:qui ert adÄurd’huy renommé!« plus riche homme, d'or amp;: d’argent, coulon^c an qu’on fache en nul pays,par les grans faits de marchâdife qu’il meine,par mer amp;nbsp;par ter Cote i(^nMd re. Cariufques en Damas,au Caire,^ en Alexandrie, fes gallées amp;nbsp;fes marchandifes de cueidres, valient cent mille florins:^: tient en plcigc vnc partie de vortre hérirage.Ccluy,dontic {^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^^'^^ parle,a vnc belle fille à maricr;amp; fi n’a plus d’cnfans. Haux Barons d’Allemaigne

enmai/el't ^ ^^^ marches de pardeça l’ont requife en mariage,pour eux amp;r pour leurs enlans, que fd^delwlaut bien fay:amp;fi n’y peuuent venir,car les Vns il rertbngne:amp;les autres il tient à trop pmSj de Malines: an Si VOUS confeillc quc VOUS facicz traitter deucrs ledit Berthaur3que volontiers vous pre ^uelUefioitte- drezfa filleà femme,à fin qu’ilrousortc amp;nbsp;nettoyc de toutes dcbtes3amp; remette vibes, nuen^rande charteaux,amp; Seigneuries,^iifont de vortre hérit^e,cn vortre maintamp;iefuppolesffcz fimmedede- ^pourtant que VOUS ertcs haut de lignage amp;nbsp;Scig!Îeurie,amp; garny de villes,chaftcaux,amp; citez,entre la Meufc ôde Rein)qu’ilfenclinera volontiers à vortre petition amp;rcqueftc. Par mafoy(rcfponditlcGomtc de Guéries) vous me confeillez loyaument,beau oncle . Iq^e-feray. Adonc le Comte Regnaud de Guerlcs( dont i’ay parlé ) meit enfem-blcdefon meilleur confcil,amp; de ceux qui l’aimoient le mieux amp;efqucls il auoitla meilleur fiance CMicualiersamp; Clercs:amp;rlcurdit,amp;dccouuritfoncntente:amp;!curpriaamp;char gea,qu’ils voufiflent aller,en fon nó,dcuers Bcrthaut de Malines, amp;nbsp;luy requiffent pour luy,fa fille en mariagc:amp;illa fcroit Comtefle de Guerlesfur telle condition, que l'Ar-Ambafiadeurs chcuefqueluyauoitbaillce.Ccuxrefpondirent qu’ils le fcroicntvolontiers:amp;: ordonne du Comte Re- j-^j^j-^^j^ pj^j ßj-j^fqu’ils pcurent,lcurarroy:amp;vindrcnt dcuers Berthaut de Malines hon f«*i Sertïaut norablcmcnt:amp;Iuy recorderent tout cc,dont ils ertoiet chargez.Berthautfità ces Chc de Malms, ualiers amp;nbsp;Clercs,là ennuyez parle Comte de Guerlcs,tresbonne chcre : amp;nbsp;leur refpon-pow demander dit courtoifemet qu’il f en Gonfcilleroit.Luy,qui ertoit riche fans nôbre, de cinq oufix fiafideenma- millions de florins,^ qui dcfiroitl’auancement de fa fille(carpourlors il nclapouuoit »-’X^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;marier plus haut,qu’au Comte de Guerlcs)fauifa qu’il retiedroit ce mariage: maisauât

qu’il f y aflcntirt,en foy-mefmeil eut pluficurs imaginations,car il mettoit en doute: amp;nbsp;difoit

-ocr page 1031-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;241

°'f3infijSi ie donne Marie roa fille au Comte de Guerles,il voudra efire,amp;: fera mon ■ ’’‘‘'■Cjicncfcray paslefien. En outre fila enfans de ma fille, amp;nbsp;elle mcurt(ainfi que choiesp(;uucntauenir)luy(quifera enrichi du mien,amp; mis en lapofleffion des villes j^heschaüeauxdela^omté de Gucrles)fe mariera fecondement,fi haut qu’il voudra: pourraauoir de fa fccondefemme enfans. Ccscnfans(quifcrontdcpuifrantligna-»W par leur mere) 11 g feront^omptedes enfans iflus de ma fille: mais les desheritc-’'tiamp;fice point amp;nbsp;article n’y eftoit, affez legerement icm’y affentîVoyc. Nonob-‘'tieparleray de tout5à ceux que le Comte de Guerles a enuoyez icy:amp; leur refpon-?y3infi. (^e leur venue me plaid grandement, amp;nbsp;que ma fille feroit bien heureufe, 1 ''hcpoiiuoit veffir à fi grande pcrfcôtionjCommeàla coniundion du Comte de Gucr f )iü cas que fes bcfongnes fuflent clercs:mais qu’à prefent tous ceux,qui le congnoif-%amp;quicnoycnt parler,faucnt bien qu’elles ne font pas cleres,mais moult troubles, ^'l'ulaprcfqaefforfaittousfcs heritages d’entre la Meufeamp; le Rein, amp;nbsp;que,pour les -[e'eßadire ^’lhittcr,onpeut clcrcmcnc veoir qu’il medemande ma fille en mariage :amp;fiieluy engagé. 1 ®®nc»ic voudroye bien fauoir comment ce fera:amp; au cas que ma fille ait fils ou filles de wdemourront hoirs de Guerles,pour quelfconques mariages qu’il peuft refoudre Jrcs:amp; de ce conuenant amp;nbsp;alliance,i’en feray bien fort,amp; de luy amp;nbsp;de fes prochains, ô: ?ceux,qnicaufeauroycnt,parfucceirion, dedemander aucun droit à la Comté de ,''^ries,amp; des Nobles abonnes-villes du pays.Ainfi fc fonda derefponfe, amp;nbsp;depar-'henter, Bcrthaut deMalinesaux Commiflaircs du Comte de Guerles. Quand ce

matin,à heure compctentc,Berthaut fit fignifieràces Seigneurs, Cheualiers amp;: J^6,làenuoyez de par le Comte de Guerles,qu’ils auroyent rcfponfe:amp; de ce furent ‘’tousioyeux:amp;: fe retraitent deuers l’hoftel dudit Berthaut : qui bien monftroic qu’il yhichehomine.Bcrthaut vin^ l’encontre d.’eux,en la falle: amp;nbsp;les recueillit douccmét variai eux nwultlicment:amp;puis les mena en vne moult belle chambre,parée amp;aor ’'^«nfique pour le Roy:^ auoit en celle heure aucuns de fes amis..Quand ils furent '?'*5’''cnusamp;rarreftezauParlement,oncloicrhuisdela chambre : amp;: puis leur endida 'hhaiit,qu’ilsdiirentcc,pourquoy ils eftoient là venus: ^ que fur leur parollc, ils au-^entrefjjpnfe finale.Ils le fircDt:amp;parla IcDoycn de Coulongne ,bicn moult vaillât '■%amp;coufinau Comte de Gucrlcs:amp;remôftra lacaufedcleur Ambaffadc,tclleméc Ji^cccftoirplaifir de l’ouir.Dcs parollcs,nc des requcftcs,n’ay-ic que faire d’en plus par ScateUcs font affez remonftrées c^-delfuscSttoutcs toiÂioient amp;: pourpenfoientlut ?'®tmcdurnariage,pourquoy ils eftoient là enuoyez. Adoncrefpondit Berthaut de ?®cs(quides le iour deuant auoit getté tout fon fait,amp;par quelle ordónance amp;nbsp;ma- ^fî»»^^ de ter ®''flt;îilrefpondroit)amp;:dir,Beaux Seigncurs,ic me tiendroye moult honnorc,amp; ma fille Ji'*Mnouspouuionsvenir àfi haute entreprife,comme çtl le Côtede Gu‘^cles:amp;.'quâd^^^C^^**^^'^^ jî‘'''Cutapprochervncbefongne, on neladoit pointélongner. Icle dy, pourtant que ^-^^ j^g»aud ’We,par mariage prife amp;nbsp;faite entre haut Princcamp; redouté Monfeigneur Regnaud ele Guerles, fur I®®tc de Guerles amp;nbsp;Marie ma fille,me plaift tresbié.Vous me faites vne requefte, que le mariage de ®^crrcs(quipourle prefent font moult chargées,amp; ei^oignées enuers Lombars,Scau ^fileerde 'f'^gcnsjparlc point amp;nbsp;article du mariage toutes les acquig:e,deliure,amp;ncttoyedctou ^“J'^etfirles^ '^'lt;iebtes,amp;toutce,qui obfeur luy^Pftjie face cler,amp; le mette au net. La Dieu mercy, “”^ ‘quot;‘’^^ ^ *' ’''tqueparpuillànce,il eft bien en moy:ôi luis en bône volôté de le faire, mais ie vueil '^' ™'iicreracntquelcs conuenances foient fi feaumentprifes,efcrites, grolfoyées,tabel ®''*gt;écs,amp;fccllées,quciamais en ruinc,n’c debar,de toutes parties elles ne puisent en ^'‘hqn’cnchoir.C’eft que ma fille fera héritière de la Comté de Guerles, ainfi qu’elle f'^endjamp;côme elle fe prend dedans fes bornes:amp; fil auenoit que Monfe^ncurle Cô-f'^egnaudde Guerles allaft de vie à trefpas deuant ma fille,fans auoir hoir de fa chair 'l'^'mafillcpaifiblcmcnt tinft amp;: polfedaft, corne fon bon héritage la Comté de Guer-^vicdurât:amp;aprcsfon deces,qu’elle rctournaft ou elle deuroir allcr.En outreie dy, , ''gt;idl encore, fur la forme amp;nbsp;ftillc des confirmatiós,quc fe madite fille a hoir,ou hoirs ’wntioréPrince le Comte Regnaud de Guerles, Semadire fille aille devieàrrelpas, 'l*‘cpoiir quelzconqucs remariages, que le Comte de Guerles face fecondemenr, on '”^pui(reélógner,tollir,deshériter,n’oftcrrhoir,neleshoirs,quidema fille ferôt ilfues ^vcnus:fors tât que ie veux bien, fil a plaifancc amp;nbsp;volôté de foy rcmarier(pourt5t qu’ô ‘’fit douer fa fecôde féme)il la puific douer des héritagcSjacquis outre la riuiere dcMeu ^Wehiffas à l’Euefché du Liégeamp;àlaDuché de Brabât,fans en rie charger la princi-

X

-ocr page 1032-

242

LE TIERS V 0 L V M E

paie Seigneurie de Guerles. Et, là ou les amis amp;nbsp;les parens d honnoré Prince le Coroïc Regnaud de Guerles voudront feellcr,amp;aulfi ceux,qui caufepourroientauoir,parprochai-ncté,cn chalenge de la Comté amp;nbsp;Seigneurie de Guerles,amp; les bonnes-villes du paysauf-fi,pour entretenir les deuifes amp;nbsp;conuenances deuant-dites, ic m’e^iaffentiray au mariage. Si poiiuez à ce refpondre:fi vous en eftes chargés. Adonc refpondirent les Chcualicrs, qui eftoient de la Comté de Guerlcs(quand ils eurent vr^etit parlementé) amp;nbsp;l’vn, pour tous,ditainfi,Sir*voftrerefponfeauonsnousbicn ouye.-maisnous n’auons pas la charge de rien confermer,ne conuenancer fi-auant, comme vous le requérez. Si retournerons deuers Monfeigneur amp;nbsp;fon Confcil:amp;: luy dirons cefte refponfe haftiueraent. Vous en orrez nouuellcs. Refpondit Berthaut,Dieu y ait part :iele vueil bien. kreeft cfiatilsilli-rent hors de la chambre. Vous auez bien ouy tous les traittés,les requefies,amp; refponfes, qui furent entre CCS parties:fi ne les penfe plusàdemener. Or, quand ceux, qui furent enuoyés par ledit Comte de Guerles audit Berthaut de Malines, furent retournes arriére, les befongnes {'approchèrent grandement, carie Comte de Guerles ne pouuoit,pour le prcfcnr,mieux faire ailleurs, car Berthaut de Malines eftoit riche fans nombre.On cf criuit tout ce qu’il voulut deuifer, pour le meilleur amp;nbsp;le plus fcur,au lez de luy de fon Co-feil:amp;, quand tout fut eferit amp;nbsp;gro{royé,amp; que riens n’y auoit plus que faire,le Comte de Le prétendu GuerlcsfecHa: amp;c fes prochains amis amp;c parens,qui dedans les lettres eftoientdenom-mariage duCo més,feelierent. Ainfi firent Ics Cheualiers de Guerles, Sc les bonnes-villes. Quandrout te i^e^^naud de cefutaccomply amp;:cohfcrmé,tant que Berthaut fe tint pour content, le mariagefepaf' Guerles,MK Le ç^ outre:amp; furet les debtes payees, que ledit Comte Regnaud auoit faites en fon temps, d ‘**'^^ ^ fa terre quitte,amp;deliure de tous gages,amp; liberale. Ainfi futle Comte de Guéries au-cerde^ '^^’quot;ae- dc{rus defes bcfongnes:amp;prit nouuel hoftel,amp; nouuel eftat. Si par- douant illauoittc-compljy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nu bon, encores le tenoit il meilleur apres, car il auoit ooult bien dequoy. Finance ne luy faillait point de par la partie de Berthaut de Malines: amp;nbsp;fe porta le Comte, auecques fi femme, moult honnorablcment, amp;nbsp;moult en paix, car elle eftoit moult belle Dame, bonne,fage, deuote, amp;prcude femme. Mais ils ne furentque quatre ans enfemble en , nbsp;nbsp;nbsp;. mariagc,quc la Dame fe mourut.Si eut vnefille,quidemoura d’elle .-qui eut à nom Yfa-^eiTe^eGué^l^ bcI.Q^iand le Comte de Guerles fut vefue, il eftoit encores vn ieune hompje. On le re-luifun^vn^efiu maria treshautement : amp;c luy donna le Roy Edouard d’Angleterre (le percaubonRoy le/lleàfinma Edouard,quiaÖicgeaTournay,amp; qui conquit Calais) fa fille: qui auoit ànomYfabcI. ry.puißrema- De celle Ic Comte euttrois^fans:dcux fils, amp;vi»c fille : meffire Regnaudamp;mclTircE-neen .^n^k- douard,^ Iehannc:qui depuis tut Ducheffe de Guerlcs. Or,tout ainfi queleprcudhom-terre,4ue(}ap.i me Berthaut auoit imaginé au commencement du mariage de fa fille, au Comte de du premier roi. Guerles en auint : noneques ne luy en tint loyauté nuHe.Qmmd le Roy Edouard d Angleterre (qui oncle eftoit des enfans de Guerles) vint premièrement en Allemaigne, deuers le Roy amp;: Empereur Louis de Bauiercs, amp;queci l’Empereur l’inftituaàlEmpi-tAuxchup.^j rc, àeftrefon Vicaire par toutes les marches de l’Empire(fi-comme il eft contenu

O' ^5, J»pre mier vel. en fan ijjS.^ “^^nner.ç).

- cómencement du premier liure)adoncqucs fut fait, de la Côté de Gucrles,Duché, amp;du Marquifatde lullicrs, Comté,p«iir augmenter leurs noms amp;nbsp;defccndans,dedegrequot;'^ degré. Or,pour approcher wgt;(lrematicre,amp; pour la verifier,* il auint depuis,cfiatmort ce Regnaud, premier Duc de Guerles, que fon fil^^ifné, fcmblablement nomme Kc-gnaud, neuen dudit Roy Edouard d’Angleterre, mourur_ fans auoir enfans: amp;nbsp;a tous deuxfuccedameffire Edouard de Guerlcs:quife maria en Hainaut : amp;nbsp;prit la fille ailnce, pour clt;ttemps,du Duc Aubert, mais la Dame eftoit fi ieune,qu’oncqucs charnellement meffire Edouard ne toucha à elle : amp;nbsp;mourut iceluy Edouard: qui fut moult vaillant toebatpeur la Cheualier,caf il fut occis en la bataille, qu’il eut contre le duc de Brabant, le Duc wm-Duehede Guer celant:amp; fut deuantlullicrs.Dcce meffire Edouard de Guerles ne demoura nuis enfans.

les,entreT,Ql,el ,^^{5 fafœur germaine,femme au Duc Guillaume de Iulliers,auoit des enfans: fiquc,pac Jj ^^‘^^quot;'' ^‘^ la fucceflion de fes frères,elle dir,amp;r porta outre,que la Duché de Guerles luy rctournoit, /uf^’^feeend ^ appartenoit : amp;nbsp;le mettoit auanr. Auflifiefon aifneefo8ur,du premier mariage. Car mariage J» OU luy dit (puis que fes deux freres eftoyent morts,fans auoir hoirs de leurs propres D«f f^e^naud corps, par mariage)queWieritage luy retournoit. Ainfi vintla difference entre les deux de^ Guerles, e- foeurs,amp; le pays, car l’vn vouloit fvne, amp;nbsp;l’autre l’autre .Si fut confeillé a la fille aifnce, ßattcelujf mort qu’ellefc mariaft,amp;prcnfift homme,à Seigneur, de hautlignagc,qiiilLiyaidaftàchalen-ger amp;nbsp;deffendre fon héritage. Elleeut confeil:amp; fittraicterparrArcheuefquedc Cou-funs '^^’^^ ^'^~ i°”8^^(Q’ji pour cc-temps eftoit deuers njcfTire lehan de Biois, car le Comte Lduis fon

-ocr page 1033-

DE FROISSART.


24.5

fil '''^’’®'O qu’ilvoufift àluy entendre, amp;nbsp;qu’elle leferoit Duc de Guéries, car parla ƒ æ^, l'^^‘icuxfreres(qui morts eftoient, fans auoir hoirs malles de leurs corps, royauté de mariage)f é rctournoit à clle,amp; de droitjla Duché de Guerles,amp; que nul, 'lillies, pardcflus^He, n’y auoit proclamation de chalcnge. Meflîrelchan de Blois j^iiitoufiours auoit efté noiirry ens,es parties de Hollande amp;nbsp;de Zclande. car il y tenoit ^ jutage,amp; en auoit la lan^c/noncqucs ne feftoit voulu marier en France ) enten-^cetraitté voulonticrs:amp;; luy fembla qu’il feroit vn grand terrien,e?marches qu’il ai-^'tlcmicux;amp; aulfi les Chcualiers de fon Confci| de Hollandeluy confcilloicnr.Si ac-/P'îceftechofe3mais auant il fen vint (à quant ^u’il peut exploiter de cheuaucher) y ’'î’'^®Âyainau^amp;auQuefnoy,pourparleràfoncoufinle Duc Aubert,pour làuoir amp;nbsp;’•tqu’üluy en diroit amp;nbsp;confcillcroit. Le Duc Aubert,au voir dire,ne luy en feut bon-’•»entque confciller:amp; fil le feutjfi ne luy en fît oneques nul femblant : mais fen difli-quot;lavnpetitiamp;tantquemeffire khan deBlois ne voulutpoint attendre la longueur de i^^ar'dP-eJeïea ^'’Confeil: ainçois monta tantôt à cheual.- amp;nbsp;fenretourna au pluftoft qu’il peut,en jg gi^^ ^„^^ j^’'frles:amp;làefpoufala Dame,dcquoy ie vous parlc;amp; fe bouta en la poffelfion du pays. Tjâbel, arfiice j^^'stous,ne toutes,ne le voulurent pas prendrc,nc recueillir, à Seigneur , ne la Dame à fiHeduDitcJ^e. I^’‘'’e:ainpis fc tint la plus laine partie du pays,Chcualiers,Efcuyers,amp; boues villes,à la gn^uddecuer-j,'quot;'helfe de lulliers, car celle Dame auoit de beaux enfans.- parquoy ceux de Guerles fi jjquot;»oicnt mieux. Ainfi eut mcffirclehan de Blois femme amp;nbsp;guerre: qui moult luy cou-’)''arle Comte Louis, fon frere, mourut:amp;lorsil fut Comte de Blois, amp;nbsp;Sired’Auef-^5»Hainaut:amp; luy demouroient toutes les terres de Hollande Sc de ZeIandc.-amp; tenoit

''«Comtesgrans héritagcs.-amp; toufiours luy confeilloicnt eeux de fon Confeil, qu’il pnuiuift fon droit,qu’il auoit de par fa femme,la Ducheffe de Guerles. Aulfi fit il à fon Wpouuoit.Mais Allcmans fo#t durement conuoiteux.fi ne faifoient guerre pour luy çfJleulement tant que fon argent couroir, amp;duroit) en ce chalenge de la Duché de f^g^fj^f^^^fg ,''''lcs:quioneques proffit ne luy porta,fors que trefgrans dommagcs:amp; mourut le gen- jgij^„ j^^ ^i^jf JJ^onitcmeffirelehan de Blois dedans le chaftcl de la bonne-ville d’Eflouc-homme, Eftonnehom Jsn de grace noftre-Seigneur mil trois cens quatre vingtsamp;vn, ou moisdcIuin.-S: meJUnnsala. ’'porté ei^'Eglifc des Cordeliers,cn la ville de Valenciennes : amp;nbsp;là fut enfeucly dclez j^'^irelehan de Hainaut,* fon tayon.Si futmeffire Guy de Blois ComteÇqui eftoitfon ★Annotât.10 ƒ')amp;tint toutes les terrés, par droite hoirie amp;nbsp;fucceffion ,que fes deux frètes auoient 1'‘'quot;'Stant enFrance,commc en Picardie,en Hainaut,en Whllandc, amp;nbsp;en Zclande, auec

quot;oComtcdeBlois.Ne fay quants ans apres,cellcDame mourut : qui auoir eftéfem-JycôtcichâdeBlois. Si demoura falœur,laDucheffe de IiillicrSjpaifiblement Du-/quot;c de Gucrles.Or cftoit ordonné par l’accord des p3ys,amp; à la requefte des Chcualiers jehanne de , pbônesvilles de laDuché de Guerles,qu'ils enflent àSeigneur meffire Guillaume de GuerlesßUedu quot;^aifné fils au Duc de Iullicrs(car la terre luy retournoi t, par droite fucceffion de fes fécond mariage ’'■æCamp;àceftcinftance luy auoient le Duc Aubert amp;la Ducheffe, donné leur fille.-la- ‘iuCote.ouDuc, pkauoitcuen efpoux meffire Edouard de Guerles. Ainfi demoura la Dame, fille de K‘'g”^'“^ 1’quot;laut,Ducheffede Guerles:amp; au iour qu’elle efpoufa le Duc de Guerlesfils au Duc de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ff *

jf “«S,Ils cftoicnr eux deux prclquc d vn a3gc,dotlc mana^ cffoitplus bel.Si fe tint le ^^ q^^^, ^‘ ^ ; ’quot;cDuc de Guerles en l'on paysiamp;TIt plus croiffoit en ange,tat pi’ aimoit les arracs,lcs feurrfabel-.cr ?'^Sles tournois^ les cbatemés.-amp; choit toufiours ce Duc plus Anglois, que Praçois; en met enpoßf tJ^^®®offiha,tant comme il vefquir,car il tint toufiours le mal-talent,que fes predé- fi»« Guillaume ^quot;fsanoycnt tenuen la Duché de Brabant; amp;nbsp;queroit toufiours occafion amp;nbsp;c#itcllc, ^f^il^“»’^ ,fin 'quot;quot;quot;létilpeuft auoir la guerre,pour deux raifons.L’vnc,qu’il feftoit allié,de foy amp;d’hô--^'^'

/^uRoy Richard d’Angleterre.L’autre eftoit,que le Duc WincelantdÂ5ocmc,Duc ^^g^f *'^^ I( hiixcmbourg,amp; de Brabant,auoit rachapté,du Corn te de f Mours,vn haut Baron d’Al- ^^ Hfina^t. J'^'^ieJes trois chafteaux dcffus-nommésiSc encores les vous nommeray, pour vous -[saladie 'whir en la matière; tGangelth,Buth,amp; Mille,outrelaMcufc,furlaterrcde Fauque- meurs. .’’quot;'•Dcfquels chafteaux anciennement le Duc de Guerles auoit efté Seigneur amp;nbsp;héri- t f^ei-ard,s’en quot;'■amp;poiircedeplaifoitilauieuneDuc Guillaume de IuIlicrs,Duc de Guerles, qu’il ne r'lt;»'«rlt;9-rƒ4, puoitretourneràfonherit3ge;amp;,tantqueleDuc WincelantcteBrabanrvefquit,iln’en 'quot;ulicmblant. Or vous diray comment il en eftoit auenu : à fin que la matière vôus foit ‘quot;^claire à entendre.

X ij

-ocr page 1034-

244


LE TIERS VOLVME


Retour au eii/cours tie la querelle d'entre lamaipn de Brabant ^ cef/e de GueUret ,aii-eunement entrelaijje au chapitre precedent ^pour mieux continuer la race du premier Duc de Gueldres, iu/^uer à ce Guidaume de ludiers, Duc de Gueldres^ ejui déjîa le Rep Charlesßxieme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•CHAP. xcvii.

'^^nnttaf.n. 4 Vcnucftoit que le Duc Regnaud de Guéri es coufiff germain au prince* de Galles, .2Xamp;fon frerCj^oiten fon temps engagé les chafteaux,dcfrus-nommts,cn vnefomme de Florins,à vnhaut Baron d'AUemaigne; lequel fappdoitlc Comte dcMours. Ce Comte tint ces chafteaux vn temps : amp;nbsp;quand il vcit qu’on ne luy rendoit point fon argent,que fur il auoit prefté,fi fe melancolia: amp;nbsp;enuoya luffifamment itminc^j^DucRegnaud de Guerles.CcDucRegnaudn’en fît comptc,pourccqu’ilnauoitdequoy Icsra-occa/endela chapter.car les Seigneurs n’ont pas toufioursargenr,quandils cnontbefoing.Quandle ^de’'ÜaT’^‘ ^^quot;^^‘^ ‘^^ ^®quot;” veit ce,il f en vint au Duc de Brabant : amp;c traitta deuers luy, pour en a-decuerl^s^^ uoirlargent.LcDuc y entendit voulonticrs.-pourtant que ceschafteauxmarchifloyent à la terre de Fauquemont; de laquelle terre il cftoit Seigneur.- car trop voulonticrs ce Duc augmentoit fon heritage: comme celuy, qui cuidoit bien furuiurcMadamclaDu-che(re,Ieh3nnc de Brabant,(afemme. Si fe meit en lapoftcftion defdits chafteaux:amp;y eftablir,de premicr,le Seigneur deKale,ày eftre fouucrain Regard, Quand ceDueRc-gnaud de Gucrlcs fut mort,mcflire Edouard de Guerlcsfe trayt à l’héritage .•amp;enuoya, deuers le duc de Brabant,Ambaftadeurs: en luy priant qu’il peuft rauoir les chafteaux, pour l’argent qu'il auoit payé. Le Duc fi n’euft iamais fait ce marché : amp;nbsp;refponditque non feroir. De cefte rcfponfe fut meftire Edouard de Guerlcs grandement indign^ amp;nbsp;fi fut moult dura la vefue fa foeur. Madame Yfabeau de Brabant, fœurmaifnec a la Uu-cheffe (laquelleDamcauoiteu,pourmary,lc Comte Regnaud de Guerles)ôiluyem-pefcha fon douaire. La Dame fen vint en Brabant; amp;nbsp;fît plainte des torts amp;: desiniurcs, que meftire Edouard luy faifoif,auduc,fon frcrc,de Brabanr,amp;à laDuchefte.- amp;,pourcc que toufiours le mal-talent a efté entre les Brabançons amp;nbsp;les Guerlois, pour la terre fit la ville de Grane (qui fied en Brabant,deçà la Meufc)furcnt en ce temps le Duc amp;nbsp;les Brabançons plus enclins à aider la Dame:amp; auint vnc fois qu’vue grand' aftembjf c de Gens-d’armes fe fît de Brabant amp;nbsp;d’ailleurs.-amp; fen vindrent au Bos-Ie- duc: amp;nbsp;furet là bien douze cens Lances. Meftire Edouard deGucrlcs fit aufti fon aflcmblee d'autrcpart. amp;iut telle fois qu’on cuidt bien lt;^il y deuft auoit bataille: mais le Duc Aubert, IcDucdc

• Mours,amp;leDucde lullicrs, femcirent fur cftat d’accord :amp;fc départit cefte affemblcç, fans rien faire. En cefte propre annee rua ius le duc Wineelant de Brabant les Compai-gnons, au pays de Luxembourg ( qui luy gafterent fa terre ) amp;nbsp;en meit grand' foifon en exil : amp;lâ mourur,cnla tour du chaftel de Luxembourg, le fouucrain Capitaine, qui 1« menoinqui f’apelloitle Petit Mefelin.En cefte propre année meftire Charles deBoeme (qui pour ce temps regnoit,amp; eftoit Roy d’Allemaigne,amp;r Empereur de Romme) infti-leDueruînce- tuale DUC Wincchnt de Boémc,amp;le fit fouucrain Regard d’vneinftitution amp;nbsp;ordon-lant de Sterne n3ncc,qu’on dit cn Allemaigt« la Languefride.-c’eft à dire tenir les chemins couin-rts ßuiieram ^- ^ fours,amp; quc toutcs manÄres de gens peuftent aller, venir, amp;nbsp;cheuauchcr, de ville en gardât Le Lan- aurre,feurement : amp;nbsp;luy bailla encores ledit EnÄ^reurvne grand’partie debtertcK i^moer^^‘*’‘ P^y5 d’Auftay,delà amp;nbsp;deçà le Rein,pour la deffendre amp;nbsp;garder dcdans,amp; contrelcsLin-charlesfinfre ^^*’5. Cc font vnes manières de gens, Icfquels font maUement périlleux, amp;nbsp;robeurs :car re^ui fut ren- ils n’olt de nuHy pitié.Si luy donna encores la fouueraineté dc la belle, bonne, Serielle ^re^tmet delà cité de Srrasbourg:amp; le fit Marquis du Sainci-Empirc,pour augmenter foneftat.Eteer-jutrede fi/dite tes ilneluy ^ouuoit trop donner. Carce duc Winedanr fut large,doux,courtois,amiable: amp;nbsp;voulonticrs farmoit; amp;nbsp;grand' chofe eut eftédcluy, fil euft longuement vefeu. mais il mourut, cn la fleur de fa ieunefte. dont ie, qui ay efcrit cefte hiftoirc, le plain trop grandement, qu’il n ’eut plus longue vie,tan t qu’à quatre vi ngts ans, ou plus:car il euften fon temps fait moult de biens: amp;nbsp;luy déplailbit grandement le feifrae de l’Eglife: amp;nbsp;bien le me difoir,car ic fu moult priué amp;nbsp;accointé de luy. Or, pourtant que i’aye vcu,au temps que i’ay trauaillé^ar Ic monde,deux cens baux Princes, fi n’en ay-ie oncques veu vn plus humble , plus débonnaire, ne plus traittablc: amp;nbsp;aufti, auecques luy, Monfei-gneur amp;mon bon maiftre, meftire Guy, Comte de Blois: qui cesHiftoircs me corn-man da faire. Sifurentles deux Princesdemon temps,d'’humilité,de largeftè, amp;nbsp;de bonté, fans nul mauuais malice,qui font plus à recommander : car ils viuoyent largement^ honneftement

-ocr page 1035-

D E F R o I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;247

jj^jMcment du Icur,fans guerroyer nctrauailcr leur peuple, ne mettre nulles mauuaifes fe''■'^”^^^’”^ ^°^^*^quot;^‘^®’^” ^^^*^5 terres.Or retourncrós au droit propos, à parler pour-fefr^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qh?*i^ leDuc delulliers amp;meffire Edouard de Guerles (qui

t(|5'*’*°*®quot;‘tfrcres, Ä lefquels auoyent leurs cœurs trop grandement Anglois : car ils -fiepucde/ul ^^'^P^ ^'^æ^ ^^æ^ ^^^ Roys d'Anglctcrre)amp; conioints par amour amp;nbsp;faueur, Hg^^ ^„gfi ^^ (|ii.j.^®^cursguerres) veir?nt que le Duc de Brabant auoit celle ^auce Seigneurie, ƒ»«ƒ' la fiur ^■* . ^®*§”cu’^^'^““‘^*’’**^î^®g3rdj amp;parl’Empereur, de la Langucfridc,amp;qu’il;Çw»4z»f de SUf r^°'^’^^ P*’^^''5 Linfars,amp; autres robeurs, qu’il trouuoit fur les chemins en Allemai- quot;^ Edouard, ^ijgt; 'en eurent indignation amp;nbsp;enuie.-non du bien faire, ne de tenir iufticc amp;nbsp;corriger les-^^’quot; ^f chapi-fii^^'^^'^’^^^‘'^‘^u ’il auoit fouuéraincté4Regard,amp;: Seigneurie fus Fridc (quieftvnc ^''^P’'“^‘ ^^‘^’ 'een leur terre) laquelle fouucraineté fur premièrement inftituee , pour aller amp;:chc-^f^^'^P'''fiblenicnt les marchans de Brabant, de Hainaut, de Flandres, de France, ou jj||^'^êe,aCoulongne,àTréues,àLucqucs,àConualence, amp;nbsp;dedans ces autres citez, J, '';amp;foires d’Alleraaigne:amp; les autres marchans, n'autres, ne pouuoient aller, paffer, le A **'gt;®*’^llcm3igne,par les terresamp;dangcrs du Duc de lulliers amp;nbsp;du Duc de Guer-

'^■^anint qu’aucunes roberiesfurent, fur les chemins, faites des Linfais: amp;nbsp;choient fooleries des Lia ii5) quiauoient fait cefte violence, paffez parmy la terre du Duede lulliers : amp;nbsp;me fut ƒ«quot; ,fouflenuf ^clcDucde lulliers leur auoit prefté chenaux amp;nbsp;chafteaux . Les plaintes grandes amp;nbsp;d)uc de ^quot;’''esen vindrcntauDucVvincclantdeBrabanc amp;nbsp;de Luxembourg (qui pour le temps nbsp;nbsp;^^^*”^^*

’'quot;oient à Brucelles) amp;nbsp;corn ment la Languefride (dont il choit fouucrain Regard amp;nbsp;^ ULM^ut-pon)eftoitrompue amp;:violce,amp;que ceux,qui ce mal, violence , amp;nbsp;roberie faifoienr,^.,^/^, J''oyentfaitC3feiournoyent amp;nbsp;retournoyent en la Duché de lulliers. LeDuedeBra-j K^oi pour le temps choit ieuneamp; cheualcurcux, puiflant de lignage, de terres, amp;nbsp;'quot;''lös) fi prit en moult'grand llcfpitces offenfes, amp;àdefplaifirles plaintes du peuple: 1 quot;quot;tju’ily pouruoyeroit de remede. Ou cas qu’il choit chargé de tenir, faiiuer, amp;nbsp;garder ^guefride, il ne vouloir pas que par fa negligence il fuh repris, n’approché de blaf-quot;’'■^jpourconclurefonfaith,Omettre raifon à fa demande, parmy lebonconfeil amp;nbsp;J'^^'i’ileiitjilcnuoyadcuersle Duc de lulliers notables hommes (tels que le Seigneur f'^uon,Seigneur de Bourgueuol, me hire Seelar, Archediacre de Hainaut, Geof- Amiaftdeurs /“HelaTout,grand routier de Brabant, Sc autres)en luy remonhrant bellement, duvuedesra-^ent, amp;nbsp;doucement, que eehe offenfc fuh amendee : amp;nbsp;qu’elle touchoit trop gran- ^’^»^»Duc de quot;'quot;quot;tau blafme amp;nbsp;préiüdice du D®c de brabant : qui efroit gardien amp;nbsp;fouucrain Re- [^^‘fiJ^^/JiygC

de la Languefride. Le Duc de lulliers fexeufa foiblemcnt (car,à ce qu’il monftroit, p,quot;lt;' ^^f/; ^quot;quot;oit autant la guerre, que la paix) amp;nbsp;tant que le Confeildu Duc de Brabant ( qui uw^» efride. Wondfens ehoit ) ne f’en contenta pas bien : amp;nbsp;prirent congé au Duc de lulliers ( ce

leur donna ) amp;nbsp;retournèrent en Brabant: amp;nbsp;recorderent ce qu’ils auoyent trouué. WdlcDuc de Brabant entendit ce , il demanda quelle chofe il ehoit bon de faire, quot;byrefpondit, Sire, vous le fauez bien. Dites le de vous-mefme. le le vueihditlc ƒ'• C’eftl’intention de moy,quciene mevueilpas endormir en ce blafme, ne qu’on 'J^quot;^parlafcheté,oufauhctédecœur,iefouffrcmafaA)egarde rober, n’à faire milles Ws,roberics,oupillcries,cariemonhreray, amp;vucilmoÂfrer de faiôl,àmoncoufin • 'Iquot;lliers,amp;àfesaidans,que labclorl^'re me touche. Le Duc ne fc refroidit pas de jpî^ainsmeitelers en œuurc; amp;;enuoyadcucrsceux,defquels ilpenfa ehreferuy .’'dé. Les vns prioit, amp;nbsp;les autres mandoit : amp;nbsp;enuoya fignifier fuffifamment ^^ ^’cj 1 quot;'de lulliers ,amp; tous ceux, qui de fon alliance choient. Chacun de ces de#x Sei- nfaLa'Lun Je ^îslepourueutgroffement, amp;bicn. Le Duc de lulliers euh eu petite aide : fi cc de lulliers, ne quot;'quot;Heftefon frere, meffire Edouard de Guéries .• mais il le réconforta grandement de luyayantvou-S'quot;5)amp;d'amis.-amp;faifoient ces deux Seigneurs leurs mandemens quoyemenr, amp;nbsp;bien i» faire raifia ’quot;quot;quot;tenAlIcmaignc.’amp; pourtant qu’Allcmans font conuoiteux, Sz défirent fort à gai- da tort fait a la grand temps auoit qu’ils nef choient trouuésen placc,ou il peuffentauoir nulle ^quot;^^•’fde.

quot;quot;quot;quot;c-auenture,vindrent ils, f 8c de tant plus abondamment, qu’ils ne fcurcnt,de vérité, ^ ^?oitsauosad. Iquot;'!) auoient à faire cotre le Duc de Brabant .Le Duc de Brabant en grand arroy fe de- iguftd les quot;trois tedeBrucelles: amp;fcn vintàLouuain, amp;delà à Trait fus Mfufc.-amp; làtrouua plusde motsfyuants: ®i'lcLancesdefesgens, qui l’attendoient: amp;nbsp;toufiours gens luy venoyent de tous co- fanslef/uels le “'MeFrance,de Flandres, de Hainaut, de Namur, de Lorraine, de Barrois, amp;nbsp;d’autres#”^ ^ßo‘t «kP Pquot;ysgt;St tant,qiïil eut bien deux mille amp;nbsp;cinq cens Lances de tresbonnes gens : èc encores “quot;^ ^ i^par-’“yenvenoit de Bourgongne;quc le Sire de Grant fi luy amenoit, amp;nbsp;ou bien auoit quatre-''*'^'

x iij

tóf

-ocr page 1036-

LE TIERS VOLVME

cens Lances.Mais ceux vindrent troptardjcarpasnefcurentleiourdè labelongnCjquc* vous diray.-dont moult leur cnnuya.-quand ils ouyrent dire qu elle eftoit paffee fans eux. Le Duc de Barbant, eftant au Trait fus Meufe,ouyt trop petites nouiicllesdc fes ennemis. Lors voulut le Duc cheuaucher: amp;nbsp;fe partit du Trait par vn Mercredy : amp;nbsp;fen vint logcHi» la terre des cnnemis.-amp; là le tint tout le loir amp;nbsp;la nuir,amp; le leudi,tant qu’il en ouit ccrtai^ nouuellcs: amp;nbsp;luy ^it dit par fes coureurs,qui auoicnt couriTfur le pays,que fes ennemisebo uauchoient. Adoncquescheuauchailplus-auant.- amp;nbsp;commandaà bouter le feu en la terre de lulliers; amp;nbsp;fe logea ce Icudy,de haute heure: Se faifoient TAuantgarde le Comte Guy de Ligny, Copite de Saind-Paul, Si mclTire Valleran lôn fils : lequel pour ce temps clM moult ieunc (car il n’auoit que feizc ans) amp;nbsp;fut là fait Cheualicr.Ces gc^s approchèrent:« fe logeront ce leudy aflèz près l’vn de l’autre.- amp;, à ce qui apparut, les AUemans fauoycoi trop mieux le conuenant des Brabançons,qif on ne fauoit le leur:car,quand ce vint le Ven-dredy au matin,que le Duc de Brabant eut ouy fa melfciSe que tous eftoient fur Icscham^ ^ppreche des ^ ne fe cuidoient pas combattre fi treftoft, veez cy venir le Duc de lulliers amp;nbsp;racflirc ^ iat.tillesditDHc douard de Guéries,tous bien montez,en ynègroffe bataille. On dit au Duede Brabant,a^ de Brabant er rc, vccz cy voz ennemis, mettez voz bacinets en teftes, au nom de Dieu amp;nbsp;de Sainct du Duede lui- George. De celle parolle eut il grand'ioye.Pour ce iour il auoit delezluy quatre Efeuyets ‘T h^’^beau ^® grând’voulonté, amp;nbsp;bien taillez de feruir vn haut Prince,à eftre delcz luy. carilsauoyf”^ frére*Edn^d ''*“ pluficurs grans faits-d’armes,amp; efté en plufieurs befongnes arreftees. Ce furent KM“ Gaer- ^® Valcon, Baudouyn de Beaufort, Girard de Bies, Ôe Roland de Coulongnc. Autout du

Dut de et.

Duc eftoient, fur les champs,fes Bruccllois,montes les aucunsàchcual,amp;lcursval«sp£ derriere eux.-qui portoient flafeons amp;nbsp;bouteilles de vin,trouirees à leurs feiles, amp;3ulu»par-my ce,fourrage,amp; paftés de faumons,de truites,amp; d’anguilles, enuelopees dcbeHcsp€t“J5 touailles.'Sccnfongnoient là durement ces gens la place,«de leurs chcuaux.'tantquonncw pouuoit aider de nul cofté. Donc dit Girard de Bies au Duc, Sire, commandez que la place foitvuidc de ces chcuaux.IIs nous empefehent trop grandement. Nous ne pouuonsvcoit t V7 autlt iey autour de nous, n’auoir la congnoiflàncc t de VAuangarde, ne de l’Arriére garde de voftre delarricrc ne Marefchal,meflire Robert de Namur.Ie le vueil,dit le Duc.-amp; le cômanda. Adonc prit Gide lauâtgar- tard fonglaiucentrefesmains,amp;aulTi firent fescompaignons :amp; commcnclt;entàfrapct dc:^«f neue a- fur les bacinets amp;c fur les cheuaux:amp; tantoft la place en fut deliuree. car nul ne vouloitvou-vcoirfoncourfiernamer, ne méhaigner. Pour venir à fin debefongnc,leDucdc ^^dire dacS- ^tjlhccs, amp;nbsp;fon beau-frere m^irc Edouard de GueHes, amp;nbsp;leur routes,fen vindrent fur eux te de siH»^- ætn brochant : amp;c trouuerent le Comte de Sainö-Paul amp;nbsp;fon fils .• qui faifoyent l’Auant-Igt;anl. garde. Si fe bouterét en eux de grand’ voulonté,Sc ies rôpirent .• amp;nbsp;tantoft fe déconfirenu

amp; là en y eut grâd’ foifon de mortsamp; pris,amp;: de blecés.Si fut la bataille,qui eut le plusàfai* re.- amp;nbsp;là mourut le Comte Guy de Sainâ-PauI: amp;nbsp;y fut meflire Valleran, fon fils,pris.Aifi-fique les fortunes tournent, fut la bataille trop feile amp;frop dure pour le Duc de Brabant, amp;nbsp;pour ceux qui auecques luy furent: car petit fe fauiiercnt de gens d’honneur, qu'ils ne Pecmßtureer fuflènt morts OU pris. Le Duede Brabant fut pris, amp;nbsp;meflire Robert de Namur, amp;mcJSrc friß du Due de Louisde Namurfon frere, amp;nbsp;mtflire Guillaume de Namur, fils au Comte de Namur,amp; n** nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ tant d’autres, que leurs ennemis eftoient tous enfongnés de les receuoir, quand ils fe UC élu ters. j.çjjjQjgjjj^ g^j^.Auflldu cofté dii Ducde IulH«^n y eut de morts, amp;nbsp;dcblccesau-cuns. Mais vous faucz,Sr, c’eft vne régie générale, que les grolfes pertes fe trcuucntlur les déconfits. Nonobftaut, parmy le dommage que le Duc de Brabant amp;nbsp;fes gens eurent làft celle iournee, il y eut vn grand point de remede amp;nbsp;confort pour eux: car raef-f Le Duc E- fire 1 Edouard de Guéries y fut nauré à mort. Si le dy, pourtant que c’eft l’opinion de douard de Citer pluficurs,quî, f’11 fuft demouré en vie, il euftchcuauchéfi-auant en puiflance, qu’il full les naître' a venu deuant Brucelles,amp;conquis tout le pays : ne nul ne fuft allé au-dcuant d’eux,car *”'’'il ''d^‘* ^T ^^ ^^°^^ outragcux,amp; hardy Chcualier:amp;r hayoit les Brabançons, pour la caufc des trois J^' ‘ chafteaux dclTus-nommés ; qu’ils tenoyent à l’encontre de luy . Cefte vidoircamp;iour-moisd'.Xiiu(l ncc eut le Duc de lulliers, en lande graceNoftre Seigneur mil trois ccnslcptantca i^yi. vn, lanuiél SaindBerthelemy en Aouft: qui fut parvn Vendredy. Or fe pourchap la •}• Entendez^du Ducheflc dc Brabant : 9 eut confeil du Roy Charles t de France: lequel Roy pour ce cin^e'me de ce temps cftoit neuen du Duc de Brabant,amp;tous fes freres, car ils auoicnt efté enfans de fa nom^lsdui^y foeuj.^ Si Juy fm ftgnifié (Ju Roy,qu’ellcferraift deuers le Roy d’Allcmaigne, lEmpc-icha cr de Ma reur,frcreau Duc dc Brabant, amp;nbsp;pour lequel le Duc, fon mary, auoit dommagercccu. Boime^fi^urd^e LaDamckfit-amp;vintàConualan€cfurie Rin:amp;làtrouual’Empereur.Sifitfaplainte

-ocr page 1037-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;247

jjdlcnientamp;fagemcnt. L’Empereur y entendit voulontiers, car tenu cftoit d’y enten- ^-^‘'r/« Je u«. %par plufieurs raifons.L’vne,pourtant que le Duc cftoit fon frere,amp;l'autre,que l’Em- ^fj^f^^ ptreurl’auoitinftituéfuffifamment à eftre fon Vicaire amp;nbsp;Regard fouuerain de la Lan-Çuefride. Sireconforia la Dame: amp;luy dit qu’à rEfté,quîrctournerolr, ilyremédieroir, Renient qu’elle fen apperceuroit. La Dame retourna en Brabant toute réconfortée. ^f mblaJe ’‘Empereur, meffirc Charles 3c Boéme, ne dormit pas fur cefte befangne; mais fe re- l'^mptreur tellement que ie vous diray. Car tantoft, l’Yucr pairé,il approcha la noble cité de ‘^^‘*’'/« ^.pour odongne: amp;nbsp;fit fes pourueances fi groftes , comme fil voufift aller conquérir '^’^‘^*^7J^j«//^^/ 1 yîtimcjOii vn pays de deffenfe;amp;efcriuit devers les Ducs amp;nbsp;les Comtes, qui de luy ^ ^f^fj^^g '‘’Oient, que, le troifiefmciour du mois defluin, ils fuflenttous dcuersluy,à Ays,à i^yz^aiscum-'’Jehacun cinquante chenaux en fa compaignie, fur peine de perdre leurs terres,fi en pteJel’a de Id '‘obeiflànce eftoient; Sz par cfpecial il manda trefeftroitement le Duc Aubert,Comte ht,tille fidite. dainautjqu’il venfift à Àys la Chapelle, à cinquante chenaux en fa compaignie. Lc-

Wy vint. Quand tous ces Seigneurs furcntlà venus,ie vous dy(fi comme ie fu à l'hcu-'“iformé) qu’il y eut moult de peuplc;amp; dit meftire Charles,t l’Empereur,que defaift p^-* aimtscj quot;mtrcroitenla terre du Duc de Tuiliers,amp; feroit toute deftruite, pour la caufe du grad ƒ2 ’^^^*^* . ■‘goquiiauoit rait,qucac loy mettre iiir les champs,amam armcc,contrc ion vv vicaircamp;fon Aamp;fonfrere: amp;fut cellefentence rendue cnki chambre de l’Empereur, pariuge- {retentimoßie '’'•DontregardcrctrArcheucfquedeTreues,rArchcuefqucdeCoulongne,l’Euef- aß^z qu'il en-‘ij'0îMaiance,rEuefquc duLiege,le Duc Aubert de Bauicre,leDuc Ofte fon frcre,ic'ft»^^l'Eiquot;P« Çmde haults barons d’Allcmaigne,que de deftruire la terre d’vn fi vaillant Cheua- rfurmeßne. j’Oonic le Duc de lulliers eftoit,ce feroit par trop mal fait,car il leur eftoit prochain ij^^ge« Si dirent ces Seigncurs,quc le Duc de lulliers fuft mandé,amp; qu’on lefiftvc ’^beiffancc.Ceftappointcrflcnt fut tenu .‘Scie travaillèrent tous,pour l’amourdcs .quot;“Farties.Lcduc Aubertamp;fon frere vindrer à lulliers;amp; trouuerêtleDuc:qui cftoit Josbahi,amp;ncfauoit que faire ne quel confeil croire: car on luy auoit dit que cefte jij''‘0afl'emblee,qucrEmpercurde Romme auoit faitc,amp;faifoit encores,rctourneroit tt[','^'quot;'”y‘fi CCS bons amis amp;nbsp;prochains n'y pouruoyoienr.Quand ces Seigneurs fu-1 ij'002 d«uers le DuG,fi en fut tout refiouy,amp; moult recoforté, amp;, par cfpecial, parla K ^efesdeux coufinsgermainSjleDuc Aubert dcBauiere,amp; leDucOftefon frere: ;^ “‘^nfauoit qu’ils ne luy lairroientauoir nul deshoneu^nais le côfeilleroictloyau ^''jiinfi qu’ils firent. Le confeil fuPtel,que ic vous diray: amp;: le feray brief. 11 enuoya j^^e^'p^J/^f* ^^'^parfeschcualiers,lcs plus honnorez qu’il euft, fon coufin le duc de Luxébourgßujg'^^^j n'bribant, dedans le chaftel amp;nbsp;ville de ludeque: ou il auoit tenu prifoncourtoife. Reliure le duc |^^ ccDuc fut venu, tous ces .Seigneurs l’honnorerent grandement, ce fut raifon. de srabant^ct^ h^fs fedepartirét ils de là,amp; cheuaucherent tous enfemblc,iufques à Ais:amp; def- lemetneàl'Em ^1‘'nt à leurs hoftels : qui eftoient ordonnez pour eux. Le duc Aubert amp;nbsp;fon frere, pfreurßnfrert 1^'^Matsdeflus nommez (qui moyens eftoient de ces chofes)fe trahirent deuers ^j^P'icuramp;: fon Confeil,amp; luy remonftrerêt comment le duc de lulliers,fon coufin, jij^'’»ne volonté l’cftoitvcnu veoir,amp; le vouloir mettre purement, fans referuation ^ ^^ ‘’»en fon obcilfancc amp;nbsp;cóman4gmêt:amp; le recognoilfmt à fouuerain, amp;nbsp;à lige Sci-1 quot;‘Tes paroles douces amp;nbsp;moult amftblesamolirent grandement lecourroux,l’ire,

^^'^^^''^' ^^ ''^^^’ ^ ^^^^ '^ ^quot;^ venu deuât l’Empereur,!! fc meit à genoux-amp; dit ^^ p„i.j^ ^ i 5jfi^^on trefredouté amp;nbsp;fouuerain Seigneur, ie croy alfcz que vous aucz eu mal talent liefs présente o-f5,i^''yjpourlacaufedevoftrefrcrc de Brabant,que i’ay tenu trop longuc^ient enpri- heißace àl^Em tdj^'^'^ucllechofcic me mets du toutenvoftre ordonnance, amp;en la difpofitiondc ptreur. iii{j^’'®^''®WcConfcil. Sur cefte parolle ne refpondit point l’Empereur .• mais fon fils.


I(i{j' '*quot;®™c Conleil. Sur celte paroile ne relpondit point 1 empereur .• mais Ion hls, iji^MCharles (quiia f’cfcriuoit Roy de Boéine) relpondit;amp; dit, Duc de lulliers, i lepenfiqu’il tlc?'*^?^^^'^’®^^':°i”^r^g^dx; quand tant,amp;:fi Iongucment,vousaueztenu noftre on-J^P^^Vcncc-Ijjj^^pnfon: amp;, fans voz bien-amés coufins (qui fen font méfiés, amp;nbsp;ont prié pour vous) ^^‘^’^ • ?“’ •/“*' ta'*'^^^^^’^''^ ^ ^^^ dsBauiere,ccfte befongne vous fuit plus purement remonftree, fe{ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^oi^slauezbiendelferuy.Mais parlez en outre, tant qu’on vous fache '’^P*''^'

{{’^4^nous n’ayons caufe de renouuelcr noftre mal-talent ftir vous,car trop vous cou* A.'''Donc dit le Dnc delulliers,eftantà genoux deuant l’Empereur (qui Icoit envne u .'’’P®'^**lc) Mon trefredouté amp;:fouueraih Seigneur, fur la hautefle 5cpuiflàncc de , æme tien auoirmefpris, de tant qu’à main année ie me mei amp;nbsp;aftemblay contre

X 11 ij

-ocr page 1038-

4

LE TIERS VOLVME


34S


moncoufin,voftrc frère,amp;Vicairc du SaindEmpire:amp;fi la iournée darmes me fut donnée ou enuoyée par l’auenture de fortune , amp;nbsp;que voftre frere, amp;nbsp;mon coufin ,fut Le Duc de Zuil î^on prifonnicr5ie le vous ren quitte amp;nbsp;deliure:amp; vous plaife que devons amp;nbsp;deluyja-Irers quirle le mais mal talét,ne haine,ne m’en foit monftré.Donc refpondire«t,cn confortant lespa Vue de Brabat rolles,îes Prelats amp;nbsp;les Princes circonftans,qui là cftoycnt,amp; qui les parolles ouïs auoy-^l'Empereur cnt,Trefredouttamp; noble Princc,vous fuffife ce,quc vc^re coufin de lulliers ditamp;pre-ß» frere, (^ fente,Nous le voulons,dit l’Empereur. Adonc le prit par la'main:amp; me fut dit,quepy c^7/e‘vucde~ confif^â^oii d’amour,il baifa le Duc de Iuillicrs,quand il fut Icué, à la bouche : amp;nbsp;puis luiUters en^ra ^°^ ^’^ le Roy dc Bocme,amp; le Duc de Brabant. Ain fil fut deliuréde fa prifon,parlapuif’ ee,luy parden-’f^ncc de l’Empereur,le Duc Wineelant de Boéme,Duc de Brabant,Kde Luxembourg ndt/onfrfait. Sc furent quittez amp;c deliurez, fans faire rançon, tous ceux, qui prifonniers cftoientdcl-. nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fous le Duc de lulliers ,amp; qui point à finance mis ne c’eftoient, par l’ordonnance des

traittcz:amp;retournèrent ces chofes faites, chacun en leur lieu. L’Empereur fenallaa Prague en Bchaigne:amp; le Duc deBrabanr,en Brabant:6r tons les autres Seigneurscha cun en leurs lieux.Et quand le Duc dc Brabant fut retourne,vue taille fe fit en fonpays, grande K groflejpour reftituer aux Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers aucuns de leurs dommages.

CûfJli/Juation du d/ßours de la querede deBraba»f (ß de Gueldres: (ß efimment, efazil morille Duc rizicelant de Brabantse teuf/e Guidauffie de ludiers, Duc de Gueldres par fi femme.,fajcha par tous moyens de recouarer les chafieauxßöfsi il eßüd ^»f' ßtofs^s'a diant meßme auec le Rof d’Angleterre ^contre le Roy de France: ^uideueit fiußenir le party de la veufue de Brabant, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chvp. ^d 11

IE me fuis cnfoignédetraittcrccfte matière,amp;au long renforcer cefte Hiftoire, pour la mener au point amp;nbsp;au fait,là ou ietenà venir .qui ?ft d’éclaircir toute la vérité de la caufe,pourq'4oy le Roy Charles de France fut mené à puiffance de Gens-d'armesen Allcmaignc. Or me fufle-ie bien pafré(fi ie voufiire)dc l’auoir tant prolongée,car toutes choies,quant au regard des dates amp;nbsp;des faifons,font paffécsiSt deufient efttc,en record,mis au procès de noftre Hiftoire,cy-deflus. Vérité eft que i’en compte bien enau-ExeufideFrof cune maniere:amp; toutcsfois c’eftpetit.Mais quand la cognoiffance me viitquclcRoy '^Cetudquot;'^'**^ ^^ France amp;nbsp;le Roy d’Angleterre f en vouloicnt enfoigner,ie me réucillay à ouurirHi-Idr^i^dltn^l^c fioire amp;nbsp;maticre,plus-auât^ic ie neufle encores fait.Si diray ainfi. Quand le Duc Win dre des temp7, ‘^^^^’^ ^^ retoum é cn fon pays ,amp;il fut dc tous points deliuré de la prifo du dangeramp;du ee^u îta camp Duc de Iuilliers(fi-côme vous aucz ouy) il luy prit volonté dc vifitcr fes tcrrcsamp;fescha te'auxdeux ftcaux, tant en la Duché de Luxembourg, comme aillcurs:amp; prit fon chemin, en allant cha.precedens, en Aulfay,deuers la cité dc Strasbourg,parmy la terre de Fauqucmont:amp; regarda aces Crjuilcamp trois chafteaux,par lefqucls vcnoittoutlc mal-talent au Duc de Guerlesfc’eilafTauoir te außten vne Gaugclth, Buth,amp;Mille)amp;lcs rroiiua beauxamp;forts,bié fcâsamp;de belle garde.Si au deuât fluy-cy ~ ^^ ^^5 auoit bien-aimez,encores les aima il mieux apres:amp; ordonna, par les rentiers des lieux,qu’on fift ouurer à tous,amp; fortifier:amp; furent mis ouuriers en œuure,maçons,char-pentiers,amp; foflbyeurs,pour remparcr les lieux amp;nbsp;les ouurages,mais à fon departement infiitua vn vaillant Chcualier, amp;nbsp;fagehomme ,^ftre fouuerain regard amp;gardien dei-dits chafteauxdequel Cheualicr on appelloiriftclfire lehan Grolfetiqui au commandement amp;nbsp;ordónance du Duc,prit le foing,amp;la charge de garder3à fon peril,leschafteaux-Le D^c pafla outre: amp;nbsp;fit fon chemin :amp; vifita toutes fes terres: amp;nbsp;feiourna fus, tant que bon luy fembia:amp; puis fen retourna en Brabant,car là eftoit fa fouuerainc demeure. En ■[il en a parle' cc temps t^ioitefpoufé mclfire lehan de Blois l’aifnée Dame amp;Duchefre de Guéries, plus amplemet carrheritage de fon droit luy eftoit reuenu,par la mort dc melfirc Edouard de Guéries auch. 96^ fon frere:lequclauoitcftéoccis(fi-commevousfaucz)enlabataillcdeluillicrs,maisfi auresttfece fœurjlaDuchelTedeluillicrSjluy debattoit,amp;demonftroitgrandchalenge;amp; auifilcS TjGi^fuôi ‘* Chcualiers,lagrcigncur partie,amp;les bonnes-villes de Guéries, fenclinoyent plusàla cammel’o Ï‘eut I^^tnede Iuilliers(pourtantqu’elle auoit vnbeaufils,quiiàcheuauchoitjqua l’autre:amp; apperceuairpar ^^en luy monftrcrent,jar toufiours la première fut tenue cn guerre: n’oneques poflcfliô le ch.precedent paifible n’en peutauoir:nc melfirc lehan de Blois fon mary,mais luy coufta celle guerre au pourfuir le chalcnge amp;nbsp;droit dc fadite femme, plus de cent mille francs: donrle fils au Duc de luillicrs,Guillaume dc luilliersCqui bien monftroit en fon venir, amp;cn fa icu-neire,qu’ilfcroitchcualeurcux,amp;aimcroitles armes, car il en tcnoit déroutes extractions) demoura Duc dc Gucrlcs :amp; forfait le mariage de luy amp;nbsp;de la fille au Duc Aubert

-ocr page 1039-

j^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;245»

^Maifnec:qui auoitcftc cfpoufcc à mcffirc Edouard de Gucrics : mais oncques ^ ^«'^‘lt;«wJ# ’«oitgeucharnellement auec elle:carel!ecftoittropicunc.Or retourna elle tout «à f^’nSameflireGuillaume de lulliers (cards cftoient près que tousd’vn aage)amp;de-y;^(,^j^^J '* ^^^'“lai)anic,DUGh^flc,commedeuant. LesfaifonspalTercnt: amp;nbsp;ceieunenue creuten Je^^nauj/re °''nciir,cn force,cnfenSjamp; en grand vouloir de faire armes, amp;nbsp;d'augmenter fou heri- mier duc de ,’?^'amp;auoit le cœur trop pluÂ^nglois que François: amp;nbsp;difoittoufioursbien (comme ctterles,riemen qu’il full) qu’il aideroit au Roy d’Angleterre,à fouftenir fa qucrcTle/car ccluy d’An ’'‘p^ißl'led’f ?'tcrreluyeftoitplusprochain,queceluy deFrance:amp;fiauoitaux Angloisplus ‘^’^^'^‘ç,Jy^/^ ' ‘^‘ ^‘'’n. On luy mettoit fus,à la fois,que les Brabançons luy faifoict grand torr,de ces trois n^a'iiTit^»^ p’ItMuxdefrus-^ommcszquele Ducamp;la uuchefle tenoient à l’encontre de luy. Si di- ch^f^/^^ö^ ''Mien. Souffrez vous. lln'cftchofc,qui nevienneà tour. Iln’eft pas heure encores de ^rcuciUcr, car noftre coufn de Brabant a trop de grans amis, amp;nbsp;fi ch trop läge Che-Mmais il pourra bien venir vn temps,que ic me reucillcray, tout à certes. Ainfi les ^esdemouretet en ceft eftat:5lt; tant que Dieu fit fon commandement du Duc Vvinquot; 1^^'^tjaudernier de fcs iours:amp; mourut duc de Boémc,Duc de Luxembourg,amp; de Bra-’’’^commeileft contenu tey-deflus en noftreHifioire. A la mort de ce gentil nue t^^‘fMgt;‘lf^f ^ç^'iiemoult la Ducheffe de Brabant: amp;nbsp;au lu firent toutes fcs terres. Le ieune duc dcquot;gt;^' ’^quot;.’'^ ƒ'* quot;^desfquiiaeftoitafTez cheualeureux,pour courroucer fcsennemis) fi meiten ter- g^^yi„i.g'i^^f ^” ’'^qu'ilfauroit fcs trois chafteaux defrus-nômés:pour qui le débat eftoit, amp;nbsp;auoit efté Trabant aux ^«Brabant amp;: fon oncle meffire Edouard de Gucrles. Si enuoya pour traitter deuers chap. 146. MefledeBrabant,qu’el!elcsluy voufîftrcndre,pourlafommederargct qu’ô auoit i^yM 2, vd. ^^cdcirus,amp; qu’on ne les auoit que pour gage.La oarne refpódit à ceux,qui enuoyes peaudnt eßre ?‘'^ut,qu’elleeftoit en poffeffion amp;faifinc des chafteaux, amp;nbsp;qu’ellelcstiendroitpour ‘^‘*^^”‘‘‘ ^^ ^^t» '^fon hoir,comme fon boniicritagc:mais fe voufift nourrir le duc en bon amour amp;nbsp;^^ ^’ m’'ageàBrabant;amp;remifl arriéré lavilledcGrane:qu’indeuè'mentil tenoitfurla ou-/deBrabant.Quand le duc de Gucrles eut ouy ces rcfponfcs,fi ne luy furent pas bié 'Wles;mais les prit à defpit:^ n’en penfa pas moins: amp;nbsp;getta fa vifee fur le Cheualier, WoöüerainRegard eftoit defdits chafteaux,meffiret IchanGroirelot,pour luy attrai- ƒ ,1^par-duat 5Poürleslt;uoir par rachapt,ou autrement .•amp; fit couuertement traitter deuers luy.LcA'r lean Grof ^’*alier(qui eftoit fageamp;r loyal)n’y voulut cntcndrc,amp;: dit que de telle chofe on ne luy fet.

Wtplus,car,pour rcccuoir mortjon ne troiiueroir ià faute en luy, ne qu’il voufift fai-•'^ctrahifon enuers fa narurefte Ekime. C^and le Duc^c Guéries veit ce (fî-comme

'*^3doncinformé)il fit tant vers meffire Regnaud d’Efeouenort, qu’il emprit vnehai- « J^5pctite achoifon,deuers le Cheualier:amp; tant que fur les champs vnefois il le rencô-jgt;'’'i fit rencontrer par fcs gens,ou trouuerparvne cmbufchc,ouautremct : amp;futmcf ^^ Cdpitnine ''^thanGrofrelotoccis:dont Madame la Ducheffe de Brabant fut trop grandement lt;/e/f„/*X^ f Muece, amp;nbsp;auffi fut tout le pays : amp;nbsp;furent lefdits chafteaux mis en autre garde, par ßeddx,rin freies ’'’^otddeMädamclaDuchcfTejamp;du Confeil du pays amp;nbsp;Duché de Brabant. Ainfide- ceeisen faueur ’’•fcrentces chofes pluficurs annees.-amp; fc nourrifloient haines couuertes, óf f’eftoient ^n ducdeCitel j^'^Msdelong temps,tant pour la ville de Grane,que jlbur ces trois chafteaux, entre le '^quot;^• ^’''^dc Guéries amp;nbsp;la Ducheffe de Brabant amp;nbsp;leurs pays: amp;nbsp;tenoient ceux des frontières • r'.^uctlesrancœur,amp; mal-talent ccm^**,aux Brabâçons,à eux marchiffans: amp;nbsp;Icurfai-i’''^ittous!cstors,qu’ilsleurpouuoient fairc.'amp; efpecialemcntceux,qui fetenoienten j'^edetGranc Rentre le Bois-le-Duc (qui eft de Brabant)amp;Graue, n’a que quatre

^ amp;nbsp;tout plain pays,amp; beaux phains champs pour cheuauchcr.Si faifoict dcAlefpits | ^^^'ßßz^ j^^ccsGucrlois fur celle fronticrc,que ie vous nomme, aux Brabâcons ; amp;nbsp;alla la chofe y^e^^^ça^il^e j^’''’’'t,qne le DUC de Guéries paffaUmer vnefaifon, amp;f’en vint en Angleterre vcoirle fünf les dei^. l'y Richard,fon coufin,amp; fcs autres coufins(qui pour le temps y cftoient)le duc de Latijn M,!eDucd’Yorch,amp;le duc de Cloccftrc,amp;les baux Barons d’Angleterre. On luy fit |.''''nccherc,car on le defiroit a veoir,amp;:fa cognoiffance amp;nbsp;accointance auoir, car bien ’'Plenties Anglois,amp; bien informés eftoyenr,qucce Duc,Ieurcoufin,de cœur,de cou-SMimagination,Sf d’affeélion,eftoit tout Anglois. En ce voyage il fit grandesallian-i^ftuRoy d’Angleterre: amp;, pourtant qu'il ne tenoit riens à ccfburduRoyd’Anglctcr-’poureftre de foy amp;nbsp;hommage fon homme, le Roy Richard d’Angleterre luy donna , . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

’fut« fur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;° 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LeieuneDacdf

‘quot;'‘urusconres,mille marcs,dereuenue par an (ce font, a prilcr en argent, qua- Q^^idra end ƒ ®ille francs, à eftre bien payés ) amp;: luy fut dit qu’il’ réucillaft fon droit enuers la du- l^me Je lul-‘''uc de Brabant amp;nbsp;le pays, carilferoic feruy amp;nbsp;aidé des Anglois, tellement que nul lien/dit allid-

-ocr page 1040-

LE TIERS VOLVME


2^0


« 4« i^oy K^~ blafmc ne dommage il ne prendroit:amp; parmy tant il iura auffi eftre loyal,en tousferui-chard d'^n- ces5au Roy d’Angleterre amp;: au pays:amp;tout ce fit il trop liémenr. Quand ces alliances wentronTquot; “^^ ^'^’^^quot;’^ faites,il prit congé du Roy,de fes oncles, amp;nbsp;des Barons d’Angleterre;^ fen re-ment on orne, j^yj^j^^ arrière en fon pays de Guerles.-amp; recorda au Duc de lulljf rs tout fon cxploit5amp; comment il f eftoit fortifié des Anglois.Le Duc de Iuilliers(qui par experience d’aage, eftoit plus läge,que fon fils)nc monftra point qu’il en fiWt trop réiouy.amp; luy dir,Guillau me,vous ferez tant que moy amp;nbsp;vous pourrons bien comparer vofire allée en Angleterre. Ne faueZ vous comment le Duc dcBourgongnceft fi puiflàntjqucnul Ducplusdc • Iuy?amp; il eft attendant la Duché amp;nbsp;héritage de Brabant, comment pourrez vous refifter contre fi puiflant Seigneur? Comment! refpohdit le Duc de Guérie à fon pere.amp;:dit, ^^^^’^ ^^ riche amp;nbsp;puiflant,tant y vaut la guerre mieux.l’ay trop plus cher àauoiràfaircà ^diGueldre^rur ^” ^‘*‘^he hommc(qui tient grande foifon d’heritages)qu’à vn petitComte,ou ie ne pour ^uel^nesrem/- foye rien conquefter. Pour vnc hülfe,que iercceuray,i’en donncrayfix:amp;auflileRoy /fronces de fon d’ÂHemaigne eftalléaueequesleRoyd’Anglet. fiferay au befoing aidé de luy. Parmi fere, touchant foy,Guillaume,amp;beaufils,vous ellesvn fol;amp; demourraplus devoz cuidersà accôplir, ß» alliance de qu'il ne fen achéuera:Orvous diray pourquoy IcDuc de lullierscorrigeoitvn petit Ion r^nßecerre. ßlsg^lc nicttoit en doute.Le Roy Charles de Francc,le dernier trépairé,pourle tépsdót ie vous parle,amp; de bonne memoire,meitcnfon temps d'acquérir amis,à tous lez,grande peine: amp;nbsp;bien luy befongna. A tout le moins ( fil ne pouuoit acquérir fi auant, lt;pc pour faire guerre à l’encontre de fes ennemis)fi faifoit il tant,par dons amp;nbsp;par promenés qu’il ne luy fut que bié:amp; par celle manière il en acquit plufieiirs en l’Empire,Sr ailleurs aulfi:amp;fittanten fontempsfapres ce que le Duc de lulliers eut entendu arriercà fon on de le Duc de Brabant,amp; quitté amp;nbsp;deliurédc làprifon ) qu’ils furent aflez bons anus cn-f«mble,parlcs ordonnances que l’Empereur de Romi#ey ordonna: amp;nbsp;infuus que ce Duc de lulliers le vinft vcoiràParis:amp;làlcreccutleRoydeFrâccgrandemcrit2tgrof-fcment:amp;luy donna dons amp;nbsp;loyaux à grandefoifon,amp; à fes Cheualicrsaulïî,taritqnele Duc fe contenta grandement:^ reloua du Roy,en ce voyage leVierfon amp;nbsp;fa Seigneurie (laquelle appartenoit au Comte de Bloisiamp;fied cefte terre entre Bloisamp;Berry:amp;y peut auoir de reucnue,par an,cinq censliures,monnoyc de France)amp;iura dóe ]^Duc de lui liers que iamais ne farmeroit contre la couronne de France.Ce Roy viuant,il tintbien faparollc amp;nbsp;fon fermcnt,car voirement,tant comme le Roy Charles vcfquit,ilncporta aucun dommage,nc confciftt à porter,à l’cncontre delà couronnedc France. (}uand le Roy Charles cinquiefme fut mort,amp; q fon fils Charles fixiéme, fut Roy (lequelpour •fcepi^a^eeß les guerres de Flandres, fi-come fàuez amp;nbsp;il eft contenu en noftre Hiftoire,t eut après fa corrige filon le création plufîcurs encombrcmens,amp; tant qu’il ne pouuoit pas par tout entcdrc)lc Duc ^heur ^'*' ^^ huiliers ne vint point en France, ny ne reloua point fes terres de Vierfon .-pourquoy le Duc de Berry(qui fouucrain fen tenoitjdifant que les reliefsluy en appartcnoient)en , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;finfit les profits,amp; de puilfancc il en bouta hors de fon droit le Comte de Blois. Sachez

^02 àe ’^x ^^^^^^’^ comme d’eux)ielcsvyplufieurs fois enfcmblc:mais oncqncs,pour débatdeces quant eux. jerj-gj^yj „g pen monftrerent n«il-talent:amp;bien y auoit caufe,fils furent amis enfcmblc • car Louis,le fils au Comtctle Blois,auoit par mariage. Madame Marie, la fille au Duc deBerry. Or bien penfoit le Duc de lulliers iseOtmer encores fur l’héritage: mais il veoit que fon fils,qui deuoit eftre fon héritier, fexpofoit de courage, amp;nbsp;défait, aiiec les Anglois.-ôz pource n’en faifoit il pas trop grâd copte. Si luy dit ainfi les parolles,que le vous af prononcées,quand il fut reuenu d’Angleterre, mais le Duc de Guéries ( qui c-ftoit ieune amp;nbsp;entreprenant) n’en fit nul compte ; amp;nbsp;refpondit à fon pere qu’il n enfcroit autrement,» que plufcher ilaimoitla guerrc,qnelapaix,amp; au Roy de France,qua vn pourc homme.

Gemment la DucheJ/è tie Brabant envoya t^mbajjaaleurs deuert Cbarietfixießne^Rß]/ ele Franee^eentre le Duc de Guerlesfor le temps ^u'il auoit dé^é le Roj^amp; tle la ben ne re/penß qu’elle eut. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H a p. x c i x.

LADuchefTe de Bral»nt,quiferenoit à Brucelles, eftoit bien informée de tous ces affaires, amp;nbsp;comment le Duc de Gucrles menaçoit les Brabaçons, amp;: difoit ainfi,que il leur feroit guerre : amp;nbsp;bien fen doutoit ; amp;nbsp;difoit en cefte manière la Duebeffe, Haa, Dieu pardoinr,par fa grace,à Monfeigneur mon raary,car fil vefquift, le Duc de Gud-dresn’o-

-ocr page 1041-

1

D E F R o I s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;su

'fsnofaftpenfer à mettre hors ces parolles:inais,pource que ie fuis vnc femme toute an-^'^gt;incj il me veut affaillir amp;nbsp;faire guerre, Lorsmeit la Dame de fon Confeilenfemblc, f’^'itfauoir comme elle fecheuiroitjcar elle fcntoitceluy haftif, amp;nbsp;de grand’entreprife. -[FreiftrteSti» 1 ’'tee téps,que la D^yjae demâda confeil de ces chofes, cftoit nouucllemét défié duDuc »«» *« Ltvraji« ^KoydeFrance:dontgrandefclandrecouroitparmyleRoyaume,amp; entre toutes autres *^fftsvoifines,ou les nouuclles^n eftoyent venues amp;nbsp;efpanducs, tant j^ource que le Duc p^^^J^^^'^^^'’^ ^Guerlescftvn petit Prince, au regard des autres, que pource que la lettre de defiance ^^l’^jT^^ '‘'■comme commune renommee couroit, car oneques ne la vy ) eftoit fi feile amp;nbsp;impe- co^imedcij'Hs, ’‘‘^''Icjqiïclle faifoit emérueiller tous ceux, qui en oyoientia deuife. Si en parloir on, en ''^iours,enplufiturs manières: l’vn en vne manière : l’autre envneautrc:ainfiqueles '^quot;tsfontdediuerfes opinions, rn nom Dieu, Dame(refpondirent ceux du confeil de la ”quot;6) Vous ne demandez pas grans .merucilles : amp;nbsp;nous vous confeillons que vous en* J’yezdeuers le Roy de France,amp; deuers le Duc de Bourgongne. Il efi heure, car le duc wrles(comme vous aueziàouy dire)a défié le Roy.-amp; tous lès aidans:amp; ( ou cas qu’il

1 Ha faire guerre au Royaumc:comme il ditjfelon que renommee court, qu’il a les An* ’'''samp;les Allemanscn fon alliance ) il ne peut auoir plus belle entrée dedans le Royau-^^ueparmy voftre pays,Si eft bon que le Roy amp;nbsp;le Duc de Bourgongne en foyent aui-j *^informés,amp; que voz chaftcaux,fur les fronticrcs,foyent garnis amp;pourueus de Gés-Hcs:pourquoy nuis maux ne fy prennent,car il n’eft fi petit cnnefny,qu’on ne doye ^.Non-pas que nous difons que pourluy fingulicrement, ne pour les Guerlois, il .^conuicnne prendre conforr,n’alliâce.Nenny:mais nous le difons pour les grades ^’quot;ces,qu’il peut de-légerprcndre amp;nbsp;auoir au-dehors,8c des Anglois par efpecial (doc .Hc)amp; des Allemans.qui moult font conuoiteux, amp;nbsp;qui toufiours défirent à guer-H le Royaume de France,pow la caufe de la grailTe, qu’ils y prennent. La Duchef-,pÀrefpondi t à fon Confeil,Vous dites vcrité:amp; ie vueil qu’on y voife. Lors furent ^^nommés ceux,qui iroient en celle faifon pour celle bcfongne, le SiredeBour-ÄMaiftre d’hoftcl .• me dire lehan Opern, moult gracieux Cheualier, vn Clerc, amp;nbsp;ƒfcuyerd’honneur, Ô^fage. LeClercauoitnommelfirelehanGraue, amp;rËfcuyer i^cNiedas de la Monnoyc: amp;nbsp;tous quatre eftoyent du droit Confeil de Madame. -Hant.Ceux fe départirent de Brucelles, quand leurs lettres de creances furent ef-1 !^amp; fcelleeS: fc meirent à chcmin-amp; vindrent à Paris. Pour ce temps, le Roy, ne . ®tdcBourgongne n’y eftoyent peint; mais fe tenoien^n la bonne cité de Rouen, 1 Normandie. Sifc départirent de Paris, quand ils fcurentles nouuellcs ou cftoitle ^^^f^g^ty, ?I’fant exploitèrent ces Ambalfadcurs de Brab nir,qu’ils vindrent à Rouen. Si fe lo- j^ [^^ puchefi .'^'■amp;tout premièrement fe trayrent deuersle Duc de Bourgongne f ce fut raifon deSrabantve^s r'wfiftbonne chere,carbienlcscongnoiffoif5amp;monftrercntleurslettres.LeDue leFcjdeFran^ .P^'iSi: les leur,amp; puis,quandil feutqu’hcurcfut,il les mena deuers le Roy .-lequel, ceai^ouen. glamour de leur Dame,Ies receut moult bcnignement.il leur les lettres : Si puis les

leur fit refponfe ; amp;nbsp;leur dit, Voz paroUes amp;nbsp;requeftes demandent bien ÄRetraycz ous toufiours deuers bel oncle de Boi#gongne.- amp;nbsp;vous ferez ouys amp;nbsp;j^H«le plus toft qu’on pourra.Cefte parolle contenta moflt les delfus-nommés .• amp;nbsp;. jj^^tcongé du Roy,amp;: du Duc de Bô?ïl^gne:amp;: fe tray rét .a leur logis.Si eftoiêr le Roy |^j'^oncles,amp; les Scigneurs,moulc embcfongnés,amp; tous les iours enfemble, amp;nbsp;en con-ij^^’urpliifieurscaufes amp;incideiiccs.-quileur fourdoyentàconfeiller, caries défiances h Hde Guéries neftoient pas bien plaçantes. Aufti on ne fauoic pas bien à qifty le jjj^^ooBretaigne tendoit.-quiauoit pris mcrueilleufement le Connéftable de France,^ jj|^Héàcent mille frans, à trois chafteaux, amp;nbsp;à vne bonne-ville: amp;nbsp;entendoit le Roy, (iij^^onfcifqu’il gamiffoit grandement,de pourueances amp;nbsp;artillerie, fes garnifons, fes enuoyoit fouuent lettres amp;nbsp;mefifagers en Angleterre,au Roy,amp;

f 'nx oncles,car le Duc de Lanclaftre pour ce temps eftoit en Galice.Si auoit le Cô-^j^ France grandement à penfer amp;nbsp;à faire fur ces befongnes, car elles eftoyent moult |\*’'Sien furent plus longuement fans refponfe les AmbaftàdeursdelaDucheftcde ^a^onfide ( ’ot.Enla fin,le Duc de Bourgongne fit la relponfc.-Sé leur dit^^ous retournerez de-Cfe^^ ^^quot;’^ antc,amp; la nous falucrez beaucoup de fois : amp;nbsp;luy baillerez ces lettres du ^^y^^\î t», ®5Qoftres auftî;amp; luy direz que toutes fes befongnes font noftres, fans nul moyé.- tf„ff^f^f^f^f'^ H dies ne f ébahiftè en rien,car elle fera réconfortée,tcllcmct qu’elle fen apperCeura, ‘ ^æ pays de Brabant n’y aura blafine,ne reproche,ne dommage.Cefte refponfe con-

-ocr page 1042-

tenta grandement les Ambafladeurs de Brabant:amp; fe departirét fur cefteftat: amp;nbsp;fertre-tourneret à Paris,amp; de la à Brucelles:^ firent à la Ducherfe relation de la rcfpôfc,touten telle manière Si fur la forme que vous auezouye:tant que la Dame en fut bié contente.

^^alde*^^ T7N ce temps ôr en celle faifon furent les nouucllcs efpandues de S al net Pierre dcLu-ho”urr. ‘ *‘^* Juzxembourgjc Cardinal,amp; que fon corps eftoit Saind en la cité d’Auignon, amp;nbsp;lequel * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en ce tempsfaifoir,amp;:fit,merueillcs de miracles. Ce Saind Cardinal auoit eftéfilsau

Comte Guy de Sainéf-Pol : qui demoura en la bataille de lulliers. Si vous dy que ce Sainft Cardinal enfon temps futvnhomme de tresbonne,noble,fainte, amp;nbsp;denote vie; amp;nbsp;fit toutes œuures plaifantes à Dieu.Il eftoit doux,courtois, amp;nbsp;débonnaire, vierge de fon corps, amp;nbsp;large aumofnier. Tout donnoit, tout departoit aux panures gens, tiens neretenoitdesbiensdel’Eglifc, fors que pour fimplement tenir fon eftat. Le plus du tour amp;nbsp;de la nuift il eftoit en oraifon.Les vanités amp;nbsp;fuperfluités de ce monde il fuyoit amp;nbsp;écheuoit;£«: tant fit que Dieu,en fa ieuneftè, l'appela en fa compaignie: amp;, tantôt aptes fon trépas,il fit grans miracles :amp; ordonna à eftre enfeuelyau fepulchre commun des panures gens : amp;nbsp;en toute fa vie n’y eut qu’humilité; amp;nbsp;là gift : amp;nbsp;fut mis en la chapelle S. Michel. Le Pape amp;nbsp;les Cardinaulx,quandils veirentqueles miracles du corps Saindfc multiplierent,ficn efenuitauRoyde Francc,amp;:efpccialcmentàfonfrereaifnc,leConi-tc Walcran de Saincf-Pol : amp;luy mandèrent qu’il allaften Auignon. Le Comtenele voulut point exeufer ne déporter d’y aller: mais y alla: amp;nbsp;donna de belles lampes dar-gent. qui font deuant fonautel.On fc pourroit émerueillcr de la grand’creance,que ceux du pays de là cnuiron y auoicnr,amp; des vifitations qu’ilsiy faifoient, en ces iours que te ru en Auignon,car par là,po ur le veoir,ic retournay d e la Comté de Foix’, mais de tour en iour fes œuures amp;nbsp;magnificences faugmentoient .• amp;nbsp;me fut dit qu 11 feroit canonifé. k ne fay pas comment depuis il en cftauenu.Or,fiic vous ay parlé delà mortdeluy, ic vousparlerayaufti delà mortd’vn autre, car point n’ay parlé encores de la mortdvn Roy,parlequclceftc Hiftoire,enplufieurs lieux,eft moult augmentée :mai| fes œuures furent autrcs,quc raifonnables/carparluy, amp;nbsp;fes incidences, le Royaume de France eut moult affaire de fon temps. Vous deuez entendre que c’eft pour le Roy de Nauarre.On dir,amp; eft vray, qu’il n’eft cnofe fi certaine, que lalt;norr. le le dy, à propos que le Roy de • Nauarrc ne cuidoit point (quand il mourut) eftre fi près delà fin: car, fil leuft feu, para-uenturc fe fuft il auifé,amp; n’euft point mis en termes,ny en auant,«e qu'il meit. Il fe tenoit cnia cité de Pampelune en Nauarrc; Làluy vint en imagination qull conuenoit qui! prenfiftfur fon pays,par taille,la fomme de deux cens mille florins : amp;nbsp;manda fonCon-feil:amp; leur dit qull couenoit qu’il fuft ainfi.Son Confcil n’ofa dire morcar il eftoit moult-cruel. Adonc furent mandés venir les plus-notables des cités amp;nbsp;bonnes-villes du Royaume de Nanarre à Pampelune. Tous les plus-notables hommes y vindrcnt.-amp; n'y ofeœnt defobeyr.Quand ils furent tout venus là,amp;aftcmblés au Palais du Roy,luy-mcfmc,fans

-ocr page 1043-

DE FROISSART.


2^5

Atollsd’vnaccord,qu’ilneftoitpaspoffiblc,enremonftrantIapouretédu Royaume, ^comment Ia taille pafTécn’cftoit pas encores toutepayée:amp;quepour Dieu ilyvou-ïftrcmcdier,car le pays n’eftoit point aifé pour en faire vne autre. Quand il veit qu’il ExcaßdesJ»^ nevicndroitpas aiféincntà fon ententCjfife mclaneolia: amp;nbsp;fe départit d’eux, en difant. putez de ^'4-\'ouscftesmal-confefflez,parlez encores en(emblc. Puis les laifla là;amp; l’en entra en fa narre,ptume tha{nbie,amp;lesgens de fon Co^feilauec luy : amp;nbsp;lors les bonnes gens demourerenten payer la taille, tcvcrgcr,bicnclos de baux murs amp;furentlà dedans bien enfermez 4p tous codez, amp;nbsp;demandée far ^mmanda que nul ne les laiffaft ilfir hors3amp; que petitement on leur d onnaft à boire amp;nbsp;”nanger.Doncdemourercnt ils là,en grande doutancc de leurs vies: ne nul n’en ofoit ^ler:amp;veuton J^en fuppofer que par contrainte il fuft venu aies atteintes, car iàcn ^iufques à trois mourir,amp; décoler(qui cftoient,t'antqu à fon opinion)! es plus rebelles four donner cremeur amp;nbsp;exemple aux autres. Or auint foudainement, par merueillcu-'^iicidcnce,queDieu y enuoya vn grand mirable,vous orrez comment :-félon ce que ''fiiinformécnIaComtédeFoix,à Ortais,cnrhoftelduComtc,parIes hommes de Cruaate'duJ^i ’’înipclunemclmezcar c’eftdeux outroisiournéespar delà. Si mefutdit que ceRoy deNauarre, '•'’(onviuantauoirtoufiours aimé fcmmes:amp;encores en ces iours auoit il vne trcsbellc peurU refusde l^amoifeUe àamie, ou à la fois il fe deportoit; car de grand temps auoit-il efté veuf, nbsp;nbsp;^a taille/ufdiie

^nc nuit il auoit ieuauecques elle:fif en retourna en fachambrc,toutfrilcux;amp;ditàvn ’Idcsvarlcts de chambre. Appareillez moy ce liâ:,car ierne vueil coucher, Sc repofer '‘’petit. Ilfutfait3ilfe depouilla:amp;femitcnceliól. Qi^and il fut couché,il commen-?2trcmbleramp;nefepouuoit échaufer, caria auoit il grand aage, amp;nbsp;enuiron foixanre ^:8rauoit on d’vfage,que pour le réchaufer enfon lift,Sc le faire fuer, on boutoit vne ^£ined'ærain,amp; luy louffloit on à air volant.On dit que ceftoit eaue ardant,amp; que ce-®'ercchaufoit,amp; le faifoitfuen^ comme on auoit autresfoisfait)fans kiy faire mal, ne '^plaifirdefon corps,nedefaperfonnc.Adoncques on luy fit comme on auoit de cou- sflran^e mort ^memaislorsfe tourna la chofe en pis pour le Roy : ainfique Dieu ou les Diables le ‘^^ ^^ ^^‘*^'' quot;yoloyentjcar flambe ardant fe bouta en ce lift,entre fcs linceux,par telle manière quo ^ƒ ^^ ^thanne quot;ypeut oneques venir à temps,ne luy fecourir,qu’il ne fuft tout ars,iniques à la boudi- Z^^J^ ‘ ‘*””‘ Muy,qui eftoit là couché amp;nbsp;enuclopé entre les linceux:amp;:futainfi atteint de celle flam^o»» Hutin. Ornais Pearce ne mourut pas fi treftoft:ainsvcfquit quinze iours en grande peine, amp;nbsp;-frlabufe dece '®gtindeiniferc:ne Cirurgicn,ne Médecin,n’y peurent oneques remédier, qu’il n’en mot, comme il 'quot;ourtift. Çefutla fin du RoydeNauarre:amp;ainfifurcn^s bonnes gens deliurez àcfaiH flnßeurs ’fülle,amp; quittes de la non recueillit,ne payera fon fils Œarles : qui fut beau Chcua-/‘'quot;'^‘'7'lt;^^?*‘quot; 'ff)5tieiine:amp; grand amp;nbsp;fort cfioit au iour que ic referiuy amp;nbsp;t rranftatay ceftc Hiftoirc:^ ‘^“^’■quot;, ^^dcNauarrcamp; des tenances:amp;fc fit couronner, tantoft apres l’obfeque de fon friait en la cité de Pampelune.

^gt;gt;»me«tle Duc de Beryjfi afieger lafirterefie de refitadeur. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. ci.

VOusauez bien cy deflus ouy recorder comment les traittez fe faifoicnt du Comte -^cefie dauß ' d’Arinignac,amp; du Dauphin d’Auuergne,tauec les Capitaines des forts d’Auuer- eßieyfiurnie ^''MeGaluadan,dc Limofin,amp;desenuirons:lefquels^ftoientcótraires Se ennemis à.M» leßns de 'quot;'^fleurs voifins.Plufieurs f’y cnclijB£^t,amp;vouloient bie^ partir, car il leur fembloit ^f-W auoient aifez guerroyé amp;trauai!m1c Royaume de France.Si vouloiét d’autre part q”j^j ’'''piller. Le Comte d’Armignac leur promettoit de les mener en Lombardie, amp;nbsp;le pd^/caluada quot;löte de Foix(qui n’eftoit mie leger à dcccuoir)pcnfoit tout le contraire.Tout quoy ''^oit,pourveoir la fin decefte bcfongnc;amp; enqueroitfongncufementàcc^, qui ’*l'2cftoicnt du fauoir,comment les traittez feportoicnr,amp; quelle part ces Gens d’ar ®'$)rairoicnt,quand partis de leurs forts feroient. Adonc la communerenomméefi ■^■t'-gyard dit . ®'f qu’ils tcouroienttoufiours,car ceux du pais le luy difoient.Et lors il baiffoitlatc- courroient 'i®’iil!ahochoit,amp;difoit,Ncnny,toufioursfuiuent nouuelles fentinettes entre Gens Mais^imy t^ue ^œas.Lc Comte d’Armignac amp;nbsp;Bernard, fon frere, font ieuncs, amp;nbsp;fay bien qu’ils ne ^^fi^o'‘ f»”fif f °itpastropen grace,nemon pais aufti. SipourroienteesGens-d’armes retourner-^^”^^’^^^^”^''J ’'f'ûoy,amp;pourceme vueilie pourucoiràl’écôtrc d’eux,amp;:tât fairc,que ien’y ayeblaf-^'jiedommage,car c’eftpofléffiô de loingtainc prouifiô.AinîîdifoitlcCôtedc Foix^ Le Comte g Wablement il n’auoit pas folle imagination,!! cóe les apparences en furet vne fois d’Armignac ^fome vous orrez recordcr,fi iepuis traitter,ne vcnir,iufqucsà là. Encores aviez Vous e^c.

'quot; ouy compter de Geolfroy Tefte noire Brcton,qui fe tcnoit,amp; auoit tenu long téps

y

-ocr page 1044-

äj4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

àlâgarnifonamp;fortchafteldeVcntadourenLimofin/urles bandes d’Auuefgne amp;Hc Bourbonnois»Cc Geoffroy nef en fuftiamais party,pour nul auoir. Car il tcnoitledit chattel de Ventadour comme fien,amp;: ton propre heritagc:amp; auoitmis tout le pays a ccr tain paé’tis:amp; parmy toutes ces payions,toutes gens labouroyent en paix deffous luy,8j demouroyét;amp; tenoit là eftat de Seigneur,mais trop cruel eftoit.-îe trop perillcuXjquâd il fe courrouçoitjCar il ne faifoit compte d’occire vn ho^mc,non plus qu vue bcltc.Or deuez vous fauow,pour approcher les befon gnes,que quand lesnouuellesvindtcntprc raiercmenteu Auuergne amp;: en Limofin pour celle taille leuer amp;nbsp;recueillir, commune renommée couroit que ceux de V entadour partiroienr de leur fortereffe,amp; rendroient lagarnifonauDucdegt;Berryramp;quot;en fcroitlc pays quitte amp;nbsp;deliure. I^ur ces nouuelles faccorderen’-toutes gens à la taille; amp;payoyent moult volontiers.Quandles bonnes gens veirent le contraire,amp; que ceux,qui plus fongneufement couroycnt,eftoicnt ceux de Vcntadour,fi furent tous déconfits:amp;tindrent leur argent de la première cueillette à perduiamp; difoycnt que iamais ne payeroient croix,maille, ne denienfi ceux de Ventadour n’clloicnttellementcontraints,qu’ils nepeuffentiffr hors de leur fort. Lesnou-uellescnvindrentauDucdeBerry:qui cftoit fouucrain Regard,amp;auoit toutlcpays d’Aüucrgne3deGchiadan,amp; de Limofin en garde. Si penferent le Duc de Berryamp;iou Coiffeil vn pctit;amp; difoy en t que les bonnes-gens auoient grand droit de cela dire amp;nbsp;^ re, amp;nbsp;que voirementon facquittoit petitement, de ce qu’on n’y mettoittclfiege,quc ils nepeuffentiffir hors de lcur fort. Adoncques furent ordonnez,de par le Duedeßtr-ry,^ aux couftages du pays,la greigneur partie,bicn quatre cens Lances de bons Gens d'armes,pourafliegcr Ventadour,amp; par bafi:idcs;defquels Gens-d’armes on fitfounc-rains Capitaines mcffire Guillaume de Lignac, amp;nbsp;meffire lehan Bonne lance, vngracieux amp;: vaillant Cheualicr de Bourbonnois.Si f en vindret ces Chcualiers amp;nbsp;Seigneurs amp;ces Gens-d’armes,mettre le fiege au plus près qu’ils ^eurent de Ventadour;amp;meircnt ^^ ^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;baftides en quatre licux:amp;firent fairc,par les hommes du pays, grans tranchéesamp;rol-

tiourpat cuU~ lis furies dcltroits,par ou ils auoient vfage de paffcr.amp;leur furent faitcsmoult deftroi-laume de ti- ^®s* Mais ledit Geoffroy n’en faifoit gueres de comptc,car il fentoit fa garnifon pour-^nacMcoman ueuë dc toutes chofcs(amp;ncleur vcinlt il rien de nouuel,pour eux refrefchir,dc fept ans) dement du duc amp;^ fi fied Ic chaftcl cn fi fort licu,amp;fur telle roche,quc par affaût,qu’on luy ptuft faire,ne ^e serrjt. luy pouuoit on porter nul dommagc,amp; non-obftant cesfiégesamp;ces baftides,fiiffoy-ent ils à la fois hors par vne^otcrnc,qui euurc entre deux roches à la eouuerte:amp; aucûs compaignons auentureux Œcuauchoient fur le p?ys,pour trouuer aucuns bons prifon-• niers. Autre chofe ne ramenoient ils en leur fort,car ilsne peuffent, pourles deftroits, montaigncs,amp; diuers pays,ou ils paffoicnt:amp; fi ne leur pouuoit on clorre, de nul cofté, celle iirue,ne cefte alléc.fi à fauéture,fept ou huit lieues cn fus de leur fort,on ne les trou uoit fur les champs : amp;nbsp;quand ils cftoient rentrez en la trace de leur chemin (qui bien duroit trois lieues)ils eftoient auffi aireurs,quc fi adonc ils fuffent cn leur garnifon. Ain fitindrentilsvnlongtempscellerufc.amp;futleficgcplus d'vnan deuantlc chaftcl,par l’ordonnance que ic vous dy:mais on leur tollit grand foifon de redemption du pays» amp;nbsp;des padis. Nous nous fouff?erons à parler dc Ventadour,quand pour le prefent) car

• nous nous voudrons refrcÆhir d’autres nouuel^ matières.

Comment le Duc de Bourgongne enaoya /quatre cens Lances à la Dachejfe de 'Krabint^^ comment ilsJûrpriront nbsp;nbsp;bruderent la vide de S eau de en G »er les. nbsp;nbsp;c n a p. c 11.

LE Duc d^Bourgongne ne meit pas cn oubly ce qu’il promit à fa belle ante, la Du-chciredeßrabant:mais ordonna cnuiron quatre cens Lances dc bonnes Gens dar mes,de Bourgongnons,amp; autres amp;nbsp;cn fit fouuerains Capitaines deux Chcualierslepre Guillaume de æicr,melfirc Guillaume delaTrimoille,Bourgongnon, amp;nbsp;l’autre , Sire Geruaisde Me-la rrimoUle randc,Allcmand:amp; leur dit.Vous vous en irez,à tout voftre charge,furies frontières dc enuoje'àla Du Brabant,amp; de Guerlesdà ou noftre belle anto êc fon Confeil vous ordonnerontà eftre: chefi de sra- amp;nbsp;faites bóne guerre,nous le voulôs.Lcs deux Chcualiers refpódirét qu’ils cftoiét tous hat,par le Duc appareillez à faire tout^e qu’on voudroit.Si ordonnerét leurs bcfongnes;amp; mâderent de Sour^tn^nj j^^^j.^ gens:amp; pafferent outre,le plus toft qu’ils peurent,amp; fauallerétdeiiersBrabânamp;fi-^cetquot;'*^’'*^*^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^’^ ''^ou^ àla Duchenc,amp;pafferét parmy fa terre de Luxébourg.Ils furet mis

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;menez,par l’ordonnance du Marefchal de Brabât amp;nbsp;du Côfeil dc laDucheffc,dcdâs

les trois

-ocr page 1045-

DE FROISSART*


i^^

^trois chaftcauXjque le Duc de Guéries chalengeoit, amp;nbsp;Icfqucls il vouloir auoir,pouf ’’’tquils auoient cité engagez(GangeIth,'Biith, amp;nbsp;Mille ) amp;nbsp;là fc tindrent en garnifon, quot;rentbonne frontière:^ eftoyent àla fois fur les chaps,pour rencontrer leurs enne-

j. ‘^•boDucdeGuerles fe fortifia à rencontrc,amp; fi pourueutfes villes amp;nbsp;feschalicaux à ^^^ ^ .^^ ^^ f^côtredefes enneftiis,car il veit que la guerre efloicouucrrc.Orauintainfi,quc mef- ^quot;J,'^^^^'2ej/ ^YuillaumedelaTrimoill^ qui fcdefiroitcàauanccr,amp;à fairechofe,dont on feuft i^rrimoiUeßfe j!''gt;gt;cftoitaupays)gcttafavifée vniour, fur vne ville (qui eftoit en €ucrlcS) à quatre la ville Je j^''’?‘‘®^oofort:pourla venir laquelle on appelle Seaullc. Si dit fecrettement toute seauUe en ^intention à mcifire Geruais de Merande,fon compaignon,amp; l’cmprife qu'il vouloir Guthries, ”tr. Le Cheua^er fy accorda lege rement,car il fe defiroit à armer, S^ cheuaucher: amp;nbsp;'quot;«illircnr leurs compaignons,des garnilons qu’ils tenoyent : amp;c fc trouuerent tous cn-^'’'ûl::amp;: fe depanirent eiiuiron minuiâ: amp;nbsp;cheuauchercnrle grand trot vers Seaullc:

’noient guides, quilesmenoient: ^vindrcntfurleiour alTcz presde Seaullc. A donc TOfarrefter nti!s:amp;prirent illccques nounelle ordonnance: amp;nbsp;me fut dit que mefli-^cruaisj atout trente Lances.-fe départit de la route,pour venir douant, conquérir la j la tenir, tant quç meffire Guillaume delà Trimoillc amp;nbsp;fa route feroyent venus, ^’cheuaucher tant de gés cnfemblc,on l'eu apperccuroit:mais, pour vn peu de gens nuideroit que ce fulfcnt gens, que le Duc de Guéries y enuoyaR, pour refrefehir la

P“on,ou que fes gens cheuauchalfent de lieu en autre. Ainfi fut fait, comme il seauHeenôuet Hidonné-.îcfedépartit meffire Geruais dcMerande atout trente Lances d’Allemâs lesfir^rißpar /nctiauchercnt tout deuant celle place de Seaullc. Bien trouuerent furie chcmin,du ^(^ Français Je^ ?Aoinmesamp; femmes,qui alloycnt en la villc(car en ce iour il eftoitiour de marché,) GuiJaume Je ’*nlîcommeilslestrouuovent,ils lesfaluoyent en Allemand :amp; paflbyentoutre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q

1 o j ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;matin Je ^dint

I ^«gensQupayscuidoycntauccerullcntccuxdu pays,amp; des gens au Duc de Guer !^^^fj„ e„ ^„^ ^‘’luivcinflcnt là en garnifon. Meffire Geruais amp;nbsp;fa route cheuauchcrent, tant qu’ils membre. ijS/. ’'''ifentàla porte: amp;nbsp;la trouuerent toute ouucrtc, amp;à petit de garde: amp;nbsp;eftoit fi matin, *l'''gt;noult de gens fi eftoyent encores en leurs liéls. Ils farrefterent là : amp;nbsp;furentSei-^l'’^^tsdelaporte:amp;veezcyvenir tantoft,lesgransgallops, meffire Guillaume delà I^quot;’gt;oillc,à tout fa groffe routc:amp; fe boutèrent en celle villc,en écriant leurs cris. Ainfi S^’llc ^ig‘^^’e:r’oneques deffenfen’y eut,car les hommes de la ville (qui pointue poient queles François deufTent faire telle cmprife) eftoyent encores la plufpart en ('’'l^litscouchez. Ce fut la nuiée Saind Martinen Yuer^uecefte cnrreprinfefutfai-'^davilledcS,caullc en Guerles, amp;nbsp;la ville gaignée: amp;nbsp;vous dy que,trois jours deuât, ^t t^/fr pit vn Cheualier entré, d’Angleterre, à tout dix Lances, amp;nbsp;trente Archers : que le * b^’’^Angleterre yauoit enuoyez. On nommoit le Cheualier meffire Guillaume

M. A cefte heure,que l’cftournc monta,amp; le haro, il eftoit en fon hofteh amp;nbsp;fe com %àdccouchcr. Si cntcnditles nouuellcs que leur ville eftoit prife. Et de quelles pdcmandail. Etluyrefpondircntceux:quià luy parloyent. Ce font Bretons. |.j’’Witil)Bretons font malles gens. Ils pilleront amp;ardront la ville : amp;nbsp;puis ils feupar-“^Et quel cry crient ils? En nom Dicu(cc dit vn Çhcualicr) ils crient Trimoille* ^tioncqucsfitle Cheualier Anglois fermer amp;nbsp;clorre fonhoftel: amp;nbsp;farma ,amp; tous fes ^ J 53ufri:amp;fc tint là dedans, pour faiwh fi point de refeouney auoit :mais nenny,car I^ eftoyent fi ébahis,qu’ilsfuyoientJvn çà,l'autre là,les pourçs gens au monfticr: amp;nbsp;jjhiittesvuidoycnt la ville, par vne autre porte: Sc guerpiffoyent tout; amp;nbsp;les François '’’‘tarent le feu en la ville, pour encores ébahir plus fort les gens, en plufieur^lieux, ’'$fty auoit de grans hoftels de pierre amp;nbsp;de bricque: fi ne fy pouuoir le feu attacher, prendre légèrement. La greigneur partie de la ville fut toute arfe,pillée,amp;robée, j.^^^^^ y-^^^^ /''iny demoura dcbon,’tant qu’ils le peuffent trou ucr;d curent des plus riches i^o-^^e et brunie, ' ’‘’'^lavillcàprifonniers: amp;futpris le Cheualier Anglois en bon conucnant,ear pt^il veit que tout alloit mal,il fit fon hoft cl ouurir(car il. doutoit le fempourtât que pfemierilveoit grans fumées en la fallc)amp;lé meittout deuant fon hoftcl,fonpoU’

I^cleuant luy,amp; fes gens, Archers,ôc autres : amp;nbsp;là fc deffendirent trcfvaillammcnt amp;nbsp;PrißJe ijucL 'balais a la fin il fut pris:amp; fe rendit prifonnier à meffire Guill^mc de laTrimoille:amp; y«« An^Uis^ .’'j^/^gens furent pris,amp; petit en y eut de morts. Q^andles François curent fait leur ^^tbtur Ca~ j’*ôledclavillcde Seaullcen Guerles,amp; leurs varicts eurent mis en voye tout leur pil- ^*^y”V ’ ^” J'^^^P®'’^*'’^bcarnsncurêtpascôfciId’cuxlàtcniraufficuirétfaitfolie,amp;fctneirct ^^ * ^‘^'lt;*« e '^“eo.ûn amp;nbsp;au retour,deuers leurs garnifcns;dont ils eftoient partis. Ainfi alla de cefte

y

-ocr page 1046-

ie Duc J t euer lei f.tilt e»tfgt;a~ ter Lt ville île Seaule,ipres

^ tes Frali^gis l'eurent Çaeca-^te (^ aban-el'onnée.

auenturc:amp; cut le Duc de Guéries cefte premiere buffe^Sc ce premier dommage : dont il fut tnoult courroucé^quand il le feut,mais il vint là,à tout grans Gés-d'atmes:amp; y cui-da moult bien trouuer les FrançoiSiSi fit réparer le lieUjamp;le pourueoir d’autres Gésd’ar mes;qui furent dépuis plus diligens de garder la villejqu’ils n'auoiêt5ou culTcnt cfté,par deuantk Ainfi auient des auentures,rvn perd vnc fois, amp;nbsp;l'autre viîe autre. Moult futla Duchclfe de Brabant amp;nbsp;tous ceux de fon pays réiouys dgeefte auenture, amp;nbsp;y acquirent meflire Guillaume de la Trimoille amp;nbsp;meflire Gcruais de Merande grande gracc:amp;adóc difoient ils parmy le pays communément,qu’à rEfté,qui vcnoit, fans nulle faute ,ilsi-roient mettre le fiegc deuant la ville:amp; ne fen partiroycnt,iufqucs à cc qu’ils l’auroicnt, car ils fc trouuoient alfez gens pour ce faire. Quand le Duc de Boncgongi^c eut ouy ces nouucllcs,comment fes gens,qui cftoient en garnifon en Brabant,feportoient très-bien,il en eut grandeioyc:amp;pourcux encourager mieux, amp;nbsp;donner bonne volonté,il eferiuoit fouuent à meflire Guillaume, fon Chcualier. Ainfi fc tindrent ils là ceft Yucr, grandement,bien gardant leur frontière : n’aufli ils ne prirent point de dommage. amp;nbsp;auflilcs chafteaux Si villes,dcpuis laprife delà ville de Seaullc, furent plus fongueux d’eux garder,qu’ils n'auoient eflé par deuant.Or vous vucil ic recorder d’vnc autreprife que Perot le Bearnois fit en Auuergnc : ou il eut grand profit, amp;nbsp;par quelle incidence il fc meit fus,ie le vous diray au long de la maticre.

Comment Gerönnet iJe C^ault;Jurant l'vn lt;ies Capitaines ^e Perrot le Bearnois^ ayant eße prifinnter oie fehan Bonne-lance à C^Lont fer rant ent^uaeranettrouaafaçon, apres fa rançon payeeße mettre le Bearnois deelans icelle ville de ûllontferrant.

CHAPITRE C I I I.

A Venu efloiten celle propre année amp;faifon ,cnuir^n la moyenne de May, quaU' cunscompaignons auentureux,cnuiron quarante Lances,eftoientpartis8£iflusde Galufcet:quc Perrot le Bearnois tcnoit;amp; ficd ceftc forterefle en Limofin.Ccs compai , gnons couroyent à l’auanturc en Auuergnc:amp; auoient vn Efcuyer Gafeon, Capitaine, qui fappelloit Gerönnet de Maudurant, appert Homme-d’armes durement. Or,pour ce que le pays a eflé amp;nbsp;eft toufiours en doute pour ces gens, fur les frontières de Bour-bonnois fetcnoit,dcparle Duc dcBourbon,vnficn Cheualier,vaillanthoftmcauxar-mcs:qui f’appeUoit meflire lehan Bonne lanccjgracicux amp;nbsp;amoureux,amp; qui grand cou rage auoit de luy auancct.EWtandis que les Anglers cheuauchoient, il demanda quelle fomme dcGcntils-hommes ils cftoient:amp; on luy refpondit qu’ils cftoient enuiron quarante Lances.Pourquarante Lanccs(dit il)nous n’auons garde,rcn vucil mettreautre-tant à l’cncontrc.Lors,fc départit il du lieu ou il cftoit(car fa plus grande charge de Gés d’armes fetenoient deuant Ventadour ) amp;nbsp;toufiours pour trouuer armes, car ils les dc-firoy ent forment,!! à quarante ou cinquante Lâces,fur les frontières de Limolin,dAu-uergne,amp;deBourbonnois,femeit àradrcce,à ce qu’il auoit de gcns.Làcftoitauccqucs luy vn Chcualier,nommé meflire Louisd’Ambierc:amp; aufli meflire Louisd’Abton,amp;lt;c Sire de Sainél Obife:amp;prircnt Jf s champs,fans tenir voye,ne cheminfear bien cognoif-• foicntlcpays)amp;:fcnvind#ntfurvnpas: là ou il conuenoit que leurs ennemis paflaf fenr,amp;nonparaillcurs,pourlcsdiuerfesmoiHjj^cs,ôcpourvue riuicrc,quidefeend amp;nbsp;vient dgt;’iccllcs:qui eft mallcment grande,quand il pleut, ou que les neigesfondét es montaigncs.Ils n’eurent pas efté demie heurc,quc les Anglois vindrcnt,quinefcdon-noycilt; garde de celle rencontre.Bonne lance amp;nbsp;les fiens abbailTcrcnt les glaiucs,amp; fen vindrent fur ces compaignons(qui cftoient defeendus au pié d’vnc mótaigne)amp; écric-surprinfecr rcntlcur cry».Quandilsvcirent quc combattre leur conuenoit, ils monftrcrcntvilage, MdeMauh ^^‘^*’^^*’^*^*^f‘^^ dcffcnfe;amp;aufli fit Geronnet,qui eftoit fortEfcuycr.Làcut,depremic-*ràntcs^ autres ^^ Venue,fortc rencontre de lances amp;nbsp;deboutis,5c aufli de renuerfez, dcsvns amp;nbsp;des au-pillars du par- très. Mai S à parler par raifon,lcs François cftoient droits Gens-d’armes,amp; plus quen’e-ti ^nßuspar ftoient les aucnturcux:amp; bien le môftrcrét3car nul n’en rc tourna,fi ce ne furét varlcts, iehantenne quifcmcirentcnfuite,amp;fcfauuerent, endementiersquelcsautrcsfecôbattoiét.Ilcny lance, P vn des eut vingt amp;nbsp;dcnx pris,k feize morts fur la place,amp; fut le Capitaine pris amp;nbsp;fiancé prifon-Capttaines lt;^» nier {je Bonne lancc.Puis ils fe meirent incontinent au retour. En cheuauchant jamp;cn Due de teny. j-^rncnant Ics prifonniers,Bonne lance f â^iifa cornent,puis vn mois il auoit efté en la vil

le de Montferrant en Auuergnc,en grand ebatement auecDames amp;nbsp;DamoifcllcSjtant ,^ quelles luy auoiét prié amp;nbsp;requis,en difât ainfi,Bône lance,beau frcre,vous cheuauchez s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fouuent,

-ocr page 1047-

DE FROISSART.


2J7


“Duent fur les champs: amp;nbsp;ne peut eftrc que vous ne voyez voz ennemis à la foiSjamp;que ^ous nayez aucune rencontre.Ie le vous dy,pourtant(dit l’vne desDames^qui fauâça ’«P«lérdeuât toutes les autres,amp; laquelle Bonne lance auoit en gracc)quc ieverroye 'olôticrs vu Anglois.Onma dit aucunesfois,amp;par efpccial vn Efcuyerdecc pays(qui 'appelle Gourdines,®: que bien cognoiflez)que ce font durement bons Gens-d’armes îuniappcrts,queccuxdecc^ays:amp;bien lcmonftrent,carilschcuauchentmoultfou ^'ntamp;fontfouuent de belles appertifes d’armes: amp;nbsp;prennent fur nous , villes amp;nbsp;cha-'âuX:amp; les tiennent. Et Bonne lance auoit rcfpondu,Par Dieu,Dame fi l’auenture me ^^^^^ ^^^^^ P^utvenirfibelle amp;nbsp;fi bonne,que i’en puifle nul prendre,vous le verrez. Grand mercy, meinfßsp„\, If die. Quand c^fte fouuenance fut venue à Bonne lance, il auoit pris le chemin pour ßMiersaMot-'^it a Clermont en Auucrgne(caria bataille auoit efté a fiez près dclà)mais il Ïécheua. firranr^par

le chemin de Montferrant(quifiéd enuiron vne petite lieue près ) amp;nbsp;pafierent ^»^fnUepn-.Jflafeneftre:amp;vindrent à Montferrât.Dc la venue de Bône lance,amp; de la iournée que ”^^*^l”^^^^ l’iioitcuéfurfesaduerfairesamp;auentureuxfquitrauailloyentàlafoislepaysXurentlcs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

?f''sdeMontferranttreftousréiouis:amp;fut bonne lance grandement le bien venu. ‘ ^andluy amp;nbsp;fes gens fe furent defeendus à l’hoftel, ils failcrent amp;: defarmerent. Les ^tnes amp;nbsp;les Damoifcllesfemcircntauant, pour coniouir amp;nbsp;feftoyer Bonne lance: amp;nbsp;f^ndrcntplus de vingt fois vcoir à l’hoftel. llles recueillit moult douccment( caril

oueftoit,fage Cheuaîier)amp;leurdit( efpcciaîement à celle, qui demandé luy auoit ’''^oir des Anglois) Dame, ie me vueil acquitter vers vous. levous ay eu enconuc-ji’^^n’apasvn mois oucnuiron,quefiie pouuoyc par l’auenture d’armes cheoiràtail-^ueieprenfiflevn Anglois : queielc vous monftreroye. Or m’a Dieu huy donné ^*ifi’enaytrouuc,amp;rencontré de bien vaillans,carvrayemcntaux armes ils nous ont Yûnéaffez affaire: maistoutesfoisla place nous eftdemourée. 11s ne font pas An-tedenation:mais ils font GaTcons,qui font guerre d’Anglois.Ils font de Bearn amp;nbsp;de ’i^fcGafcongne.fii les verrez à grand ioifir,car pour l’amour de vous , ie les vous lair-^^yînceftevi!le,tant qu’ils auronttrouué,qui leurrançon payera. LesDames commé-^ffot à rire,qui tournèrent ceftechofe en réueil,amp; dirent. Grand mercy. Bonnelan-'f^onallaauecqucs clles:amp; fut dedans Montferrant trois iours,entre les Damesamp; Da-quot;^''■feiles:#là endementiers Gerönnet de Maudurantamp; fes compaignons fe rançon-quot;^f^nt ; amp;nbsp;leur fit tresbonne compaignie Bonne lance,car il veit qu’ils eftoient pauures nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

^“Jiipaignonsauantureux. Mais mieux vaufift qu’il les ^ft tous pendus, ou noyez, |**tançonncz,nc laiffez en la ville, ^^and il fe voulut partir, fi dit à Gerönnet. V ous '‘»oiirrczcy pour tous les compaignons. Les autres f en retourneront querrevoftre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

'’'’Çon;amp;quantàce que vous ferez amp;nbsp;payerez, i’ay ordonne qui reccura les deniers: j,J'to(l comme ils feront mis en outre,vous partirez,car ie l’ay ainfi ordonné. Or vous ^'‘'iicnne:Geronnet,qucievousfay bonne compaignie. Scies noftres parauenturc ^■^‘flesfetrouuent en ce party,faites leur ainfi. Parmafoy,rclpondit Gcronner,beau J^iftfe,amp;Sirc, volontiers, carie, amp;nbsp;tous les noftres, y fommes tenus. Adoneques fe 5P«tit Bonne lance:amp; f en retourna au fiége de Ventadour:amp; fes prifonniers, iufques /'’}gt;Ze,demourcrct dedâslavillede Mótferrant:amp;les ailles,par 1’ordônâce qui feite ^ JJip'teftéjqui eftoient dix,f en retouj^pet vers Galufcet, pour quérir à Perrot le Bcar-^’ vingt amp;nbsp;deux cens frâcs.A tant,! vn parmy rautre,furent ils râçonnez : amp;nbsp;eftoient 'f^ouzc,quidemourez eftoient,tous àvnhoftel:amp; leportoientbeilement: amp;faifoiéc jf'gt;onsdcfpens:amp;:n’auoient point de trop grand guetÎur eux:mais alloyent pt^dedâs ’'''Seville,eux cbattreamp; furent là quinze iours: amp;nbsp;entrementiers apprirét ils beaucoup '‘filât du commun de la ville, amp;nbsp;tant que depuis couftal’auenture ccni^nillc francs, wdlc Capitaine de Galufcet fut informé de l’auenture à Gerönnet de Maudurant, . ‘^ommentluy amp;nbsp;les autres auoient efté ruez ius demefsirelchan Bonne lance,!! n’en p3s trop grand compte.Si rcfpondit à ccux,qui le luy auoient compté. Vous eftes cy ^^f^f^ ^^ P^f '''iispourquerirargent,amp;:leurdcliurance?n’eftespas? dit le Capitaine. Ouy,refpon- ^^ ^(‘(»■noifÀ if^ntils.L’ô ne gaignepas toufiours.Icne fav,ditikde gaigne,ne de perte:maisilsn’au *'‘‘”^‘’ “nendemoy. lenelesyfipasaller,maischeuauchercnta|^eur auenturc. ^^^^^^ de Bonne lance, 1 ’ndez,ou dites,quand vouslcs verrez,qu’aucnturcles deliurc.Péfez vous que ie vucil '•ûettre mon argent en tel exploidPPar mafoy,compaignons, nenny.Toufiours au-Mes compaignons aftez : qui cheuaucheront plus fagement, que ceux n’ont fait. Si 'ûfiiureray,nc rachapteray ià homme,fil n’eft pris en ma compaignie.

-ocr page 1048-

258 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

Ce fut la refponfe finalc^qu’ils peurent lors auoir,pour Gerönnet. C cft bon(dlrcnt ils entre eux)que les deuXjOU les trois des noftres, retournent à Montferrantj amp;nbsp;comptent ces nouuelles à Geronnet:parquoy il ayt fur ce auis.lls le firent.Les trois retournèrent à Montferrant:^ comptèrent ces nouuelles à Gerönnet; amp;nbsp;pafferent au dehors de Clermont en Auuergne:amp;abreuuerent tous au ru du moulin, qil court bien presdes murs:amp;là fetindrentvn grand temps en l’eaue, rcgardansla manière amp;nbsp;ordonnance des murs de Cleri|iont,amp; comment ils n’eftoyent pas trop baux au monter,ne trop ma-laifcz. Haa,cap de Sainôl Anthoinc(direntils entre eux) comment celle ville de Clermont eft bien prenable.Se nous y venons vne nuif,nous raiirons:voire fils ne font trop grand guet. Puis direntils,tous en riant,cn leur Gafcon.Nous la bargÿignons:amp;vneau tresfoisnousl’achapterons. Onne peutpas ba«guigncr,n’aufli achapter àvnefoisna vn iour, Ainfi pafferent ils outre:amp; cheuauchcrent iufques à Montferrant: amp;nbsp;trouuerenc Ulecques Geronner ôc leurs compaignons:amp; leur compteront illecques leurs paroUcs, amp;nbsp;leurs rcfponfes,toutes tellcs,nc plus ne moins, que Perot de Bearn auoit dites amp;rpar-lécs:dont ils furent tous ébahis amp;nbsp;déconfits,car ils ne pouuoycnr,ne fauoiér, ou ailleurs trouuerfinances.Si furentvn iour amp;nbsp;vne nuiéltous courroucez. A l’autreiourGerönnet f auifa:amp; dit à ceux,qui ces nouuelles auoient apportées. Seigneurs compaignons, retournez deuers noftre Capitaine:^ luy dites,de par moy, que ie fay à mon pouuoir Menaces deGe (tant quci’ay efté delczluy)feruy bien amp;loyaument,amp;fcruiray encores,filluyphi^ ronnetde Mau amp;nbsp;fache de par moy,que fcic me tourne François pour moy deliurcr,il nygaignerâ ne. durai à Perret Ccqucieferay trop cnuis,amp; du plus tard que iepourray.Si luy dites qu’il nous dcliurc, lesearnois^ s’il d’icy:amp;vn moisapresma dcliurance,ielemcttrayentelpartid’armcs(fiàluynetient) neigt;ajoiilaran qu’il gaigncra,auccques fes compaignons,cent mille francs.Sur ces parollcs retourne-

’^®”’^^®5 troiscompaignons,Gafcons,à Galufcet:amp; trouuerent Perrot le BearnoisiSéluy auec’prim^fTes^ comptèrent CCS nouuelles:ainfiqueGcronnctdc Matffiurantlesluy mandoit.il corn-Je £rlt;tndpreßt mença àpenfer fus:amp; puis dit. Il pourroit bien eftre qu’il feroitainfiqu’il dit. leledç-t’iUesdeliuroit liurcray tantoft. Il fit ouurir vn cofFre:ou il y auoit plus de quarante mille francs, tout dcpillage(quc vous l’entendez) amp;nbsp;non pas de fes rentes, ne de fes reuenues de Bearn, caraja ville,là ou il fut né,amp; ou ildemouroit quandilfe partit de Bearn, n’a que douze ^nfen des pn maifons:amp; cn eft le Comte de Foix Sire:amp; a nom la ville Dadam : amp;nbsp;fied lA'illeà trois nelana nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^“^^ d’Ortais.Perot le Bearnois fit copter deuât luy xxij ces frâcs,amp;puis cét fracs pour

Tie par\e Bear ^^^ frais dcs cópaignós:amp; pn^ les fit mettre cn vnc bourfe:amp; appclla les trois eópaignós neis en faneur, ^uf eftoient là venus pour querre l’argent.Tencz(^it il)ie vous dcliurc xxiij.cens fracs. despros^fesde Aubcfoing voitonfon amy.Ie lesaucntureray. lieft bien taillédcles reconquérir,amp; Gerinnet. autant ou plus:fil vcut.Lescompaignonsprirentl’argcntiamp;fc départirent de Galufeer, amp;nbsp;retournèrent à Montferrant:amp; y a de l’vn à l’autre, quatorze gran« lieues, mais ils a-uoient bon faufconduit.Cclales faifoit aller,vcnir,paflcr,amp; rapaffer fouuent. Quand Geronnet de Maudurât feut la venue,5c qu'ilamp;fes copaignons feroict dcliurez,fi en fut grandement réiouy,amp;r manda ccux,quidcpar mefïîrelehan Bonne-lance deuoientre-ceuoir rargent:amp; leur dit,CompteZ3car vêla tout cc3quc nous deuons. Ils comprercut iufques à vingt amp;nbsp;deux ccn^francs. Apres cc,ils comptèrent de leurs menusfraiz^i^^r • hoftcl:amp; payèrent bien amp;nbsp;largemcnt,tant que to^ fc contentercnt:amp; quand ils curent partout payé,Geronnct emprunta amp;nbsp;loua honîmes amp;nbsp;chcuaux,pour aller, amp;nbsp;eux mener amp;nbsp;porter,iufques à Gallufcct:amp; Bonne-lance futcerrifié de fon argent. Sil enuoya querredi-comme ie le croy,ou illelaiffa. Efpoir que fur la fiance du lieu fort! y peut il laifrer,carmcffire PierrcdcGiach,pourcetcpsChancelierdcFrancc,ylaifrafontrefor: lequel il y pgrdit celle année, tout,ou cn partie, amp;nbsp;atout le moins, ce qu’on cntrouiia: fi-comme ie vous diray. Quand Geronnet de Maudurant f en fut retourné à Galufeer, les compaignons luy firent bonne chere:amp;apres trois ou quatre iours,qu’il fut la refref j^etiur de Ce- chy,PerrotlcBcarnoisrappclIa,amp;luy dit,Or Geronnet,la belle promcflc,quc VOUS mc te»tgt;efe^defis ßgnjfiaftgs par nicsvarlcts,vous a faite Certainement voftrcdcliurancc,amp;nó autrecho kTeaT)i^‘^‘ ^^ “’y c^°y^ ®” ^^^^ tenu;au cas que, fans mon feu, vous cftiez allé chcuaucher a rauenture.Ortcnczvo^rcparolle,amp;faitcstantqu’elIe foit veritable, ou autrement il y aura mautalent amp;nbsp;trefgrand courroux de vous à moy:amp; fâchez de vray, que ie n'ay pas appris de perdre,mais à gaigncr.Capitaine,dit Gcrónet,vous aucz raifon de celadircK Vous dy que fi vous voulez,ie vous mettray dedâs la ville de Môtfcrrâr,cn quinze iours en laquelle ville gift grand trcfor,amp; de pillage,car elle eft riche de foy,Schien marchan-de;amp;ya

-ocr page 1049-

DB FROISSART.


^5^

'■.^y a de riches villains à grand* foifon:amp; auifi meffire Pierre de Giach(qui eft Chan ^dier de Frâce, amp;nbsp;qui fied bié, amp;nbsp;a ou mettre la main)a dedas la ville de Môtfcrrant(fi-'^otnmeie l’ay entendu) grand trefor: amp;nbsp;vous dy que c’eft la ville, ou on fait le plus fira-Pæamp; poure guet, qui foit au royaume. Veez là la parolle que ie vous vueil dirc,Ôt la pro '’’tflequeievousay^romife. Ou nom Dicu(dit Perrot le Bearnois) c’eft bien dit:S^ie ^y cnclincxar ie m’y entendray.-amp; vous fanez les aifemens amp;nbsp;ordonnances de la ville, ‘quot;îisyfaudroit il grans gens?îtefp*onditGcronnet,De trois à quatr^ens Lances ferôs j'^üs bien noftre fait:car ce ne font pas gens de grand’ deffenfe.De par Dieu,dit Perrot ƒ Bcarnois.I’y entendray: amp;nbsp;le fignifieray aux autres Capitaines des fortrefles amp;nbsp;des '”îsdicyeniiir^n;amp;nous mettrons amp;nbsp;cueillerons enfemblcîamp;puis irons celle part, ‘'feefteftat, que levons dy, l’ordonna Perrot leBearnois: amp;nbsp;manda aux Capitaines, ■S'il tenoient les forts prochains, tout fon fait, amp;nbsp;la volonté de fon emprife: amp;nbsp;aflit fa ‘’ütnecàeftre àOuzac, vn chaftel enl’Euefchéde Clermont, affez près delà: duquel Barbc,vn grand pillard, amp;nbsp;Gafcon,crtoit Capitaine.Tous faffemblerent à Ouzac • 'Scompaignons de fept forts,tous Anglois:amp; fe trouncrent largcmét quatre cens Lâ-^'Samp;tous bien montcz:amp;: n’apoient que fix lienës à cheuaucher. Le premier des Capi-'”öes,qui vint à 0uzac,cc fnt Perrot le Bearnois, pour môllrcr que femprife eftoit fic-j J')8cauiferlescompaignons,lciourdcuanf,qu’ilsfufrenttous airemblczamp; confcillez ' '''’à l’autre, parmy rinformation,que Geronnet de Maudurant luy auoit faite amp;nbsp;dite, ''’bymonftranta quelle heureils viendroient. Ce Geronnet, luy douzième de com- CennnetJe Peignons,vellus en habits de gros villains marchans,à cottes de bureau,amp; chacun me- M-tudurant eit quot;.’»tchenaux de harnois, tous vnis,à tous baz, félon l’vfage qu’ils ont au pays, fe depar- ‘^^ f^quot;quot;* *'fcntd’0uzac,dcuantl’aube duiour:amp;femeirentau chemin versMontferrant-tenans „

. Perret Pe4r^ ‘broutez leurs chenaux, comme marchans voituriers:^ entrèrent comme cnuiron ^^^ entrant ’'®nne,cn la ville de MontfcrrJht.On ne fe prit point de garde quelles gens ils eftoient: fubnlement en f^fiamaisonneuH penféquece fulfent pillars nerobeurs: mais marchansqui veinf- Montferrant j^t a la foire là,pour cueillir amp;achapter draps,ou touailles: en difant qu’ils eftoient de hv' donz/éme, *^faers Montpeflicr, amp;nbsp;outre: amp;nbsp;vcnoient là en marchandife: car la foire y deuoit eftre.-^yauoit grand’foifon de marchandifes,ià venues des villes amp;nbsp;citez de là cnuiron. Si ’'’rayren^Geronnet amp;nbsp;les fiens à l’hôftcl de la Courône : amp;nbsp;eftablcrcnt leurs cheuaux, Î^prirent vne belle chambre pour eux: amp;nbsp;fe tindrent tous quois, fans aller aual la ville: ’^oqu’onncfapperceuftdc leur malice. Orbienpenfei^ntcc iourd’cux:carilspcn-pbntbicn, que rien ne pay croient pour leur iour.Qu,ana ce vint furie foir, ils fembe-^gnerent trop grandement entour leurs cheuaux : amp;nbsp;faifoient entendre à l'hoftc • ^^ihoftelfe, amp;nbsp;aux varlcts de l’hoftel, qu’ils eftoient grandement trauaillez, amp;nbsp;qu’il ‘'5conuenoitaifer. Sife pourucurent trop grandement de chandelles: amp;nbsp;on ne les en P®®uoit alfouninSr ne fe vouloicnt aller couchcr:mais bcuuoient en leurs ehambrcs;amp; quot;’^noient ioyeufe vie.L’hoftc amp;rhoftcire, amp;nbsp;tous ceux de l’hoftel: par ennuy fen allc-'f''tcoucher:amp; les lailfercnt faire leurs volontez: Sz n’auoient nulle foufpeçon fur eux. ®fvons diray de Perrot Ic Bearnois amp;nbsp;de fa route. Ce propre iour, le foir, ils fe partirent P^uzac:amp;eftoient fept Capitaincs::amp;,tout prcmiercftient,Perrot le Bearnois, pour le j'’Uiicrain:amp; puis le Bourg de Companc(qui f’appcloitAftiaudon) le Bourg-Anglois, • 'Bourgde Carlat,Apton Seghon,^^^? Barbe,amp; Bemadó des Ifles:amp; encores y eftoit ’'’grand pillard de Bearn:qui fappeloitlc Sire de Lanceplainc. Par ceftuy, amp;nbsp;par le “'’urg de Companc,feu-ic ce,5z fu informe de toute la befongne,amp; commet ceftc en-^'prife fut faite apres lia Chandeleur: que les nuiéts font encores longues Sefroides. f/^w^ y«’// ^housdyque route celle nuiéf il pleut amp;nbsp;venta, amp;nbsp;fit trop laid temps: poumuoy le Capi- ’quot;“f f^f^ndre bneduguerde Montferrantn’iflit pointccllcnuiddefonhoftehmaisy enuoyafonfils, ^*^‘*” ’388. ’'’icune enfant de feize ans: lequel, quand il vint fur vn guet, entre vne porte amp;nbsp;l’autre, y ‘* quot;ouiia quatre poures hommes.- qui veilloient, amp;nbsp;geloient de froid. Si luy dirent, Pren de ’beunvn Blanc: fi nous laiffe aller chaufcramp; coucher. Il eftoit bien cnuiron onze heures.

infant conuoita l’argent-amp; le prit:amp; ceux fc départirent de leur guet: amp;nbsp;fen retourne-^'quot;t en leurs maifons, Geronnet amp;nbsp;les fiens eftoien t toufiours en aguct à l’huis de l’hoftel “fia Couronne, pour fauoir quand le guet retourneroir. Ils voient le valeton reuenir, amp;nbsp;'«ixauffi qui eftoient partis de leur guet:amp; direnc,La chofe eft bien,11 fait huy vne droite '’’iift pour nous. Il n’y a fi hardy en la ville, qui nefen voife coucher. Le guet eft pafte. Nous n auens meshuy garde de celà. D’autre part Perrot de Bearn S^ les fiens cheuau-y

-ocr page 1050-

26 o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

choientjtant commcils pouuoient:amp;leur conucnoit pafleraflezpresde Clermont, ^^s foflez amp;nbsp;des murs. Ainfi comme à vne licue de Clermont, ils rencontre-ß”deM«nfen^t *^^^’' Aimcrigot Marcel,amp; bien cent Lances: lequel eftoit capitaine delà garnifon d’A-rencontre ^^i- loze,dclez fain ft Flour. Quand ils fe furent rauifez amp;nbsp;congnuz,ils fe firét grand chere: merigotMarcel ^demandèrent l’vn à rautre,ou ils alloient par tel temps,ne quelltchofe ils queroient. jwrefn/edy Sirefpondit Aimerigot Marcel,Ie vicn demon fort d’Alozc: amp;nbsp;m’en vois versCarlat. aller auec luj^ En nom Dicu (re^iondirent les deux Capitaines d*c Carlat, qui là eftoient: le Bourg-Anglois, amp;nbsp;1c Bourg de Companc) Vcez nous cy: fi vous aucz à parler ànous. Voulez vous rien? Ouy, dit il. Vous auez aucuns prifonniers au Comte Dauphin d’Auuergne: amp;:vous faucz que nous fommes en traitté,par le moyen duCôtcd’Ajpiignac.Sivou-droycbié ces prifonniers àéchâger àaucûs autres,quciay en magarnifon: cari’en fuis trop fort requis de la Comteffe Dauphine: qui eft vnc tresbóne Dame,amp;pour qui ou doit moult faire.Refpondit le Bourg de Compane, Aimerigot vous elles bien tenu de faire aucune chofcpourla Dame: car vous eullesfn’apas trois ans)cinq mille francs de fon argent,pour le rachapt du chaftel du Mercier. Et ou eft le Comte Dauphin pourle prefcnt?Rcfpondit Aimerigot.On m’a dit qu’il eft en France,fur l’cllat des traittez que vous faucz, que nous auons au Comte d’Armignac amp;nbsp;au Comte Dauphin. Adoncref-pondit Perrot le Bearnois, Venez auecqucs nous, Si lailTcz ces parolles: fi ferez voUre proffit:car vous partirez à noftre butin.Et ou allez vous?dit Aimerigot.Par mafoy,co' paignons,nous nous en allon tout droit à Monferant : car la ville me doit huy eftrete^* due. Adonc refpondit Aimerigot à Perrot: amp;nbsp;luy dit,Trop eft mal fait cc,qiic vous voulez faire: car vous fauez quenousfommes entraittéauccle Comted’Armignacamp;icc pays:5c font ainfi toutes les villes,amp;: tous les chafteaux,comme demy-alfeurez. Si ferez trop grandement voftre blafipe,fi vous faites ce que vous dites, amp;nbsp;fi romprez tous noz traittez. Parmafoy,compaignons (dit Perrot) icn’^tiendrayiàtraitté,tantqucic pourray courir furies champs: caril fautles compaignonsviure. Mais venez vousen

, auccques nous : car vous n’auez que faire à Carlat,vcez en cy les compaignons. Ceux, quiyfontdcmourez,ncvouslairrontiarnaisau fort entrer. Auecqucs vous(dit Aime-rigot)n’iray-ie point.Ic m’en retourneray à mon fort,puis qu’ainfi eft. Adoncfe dcpar-tirentilsl’vn de l’autre. Perrot tint le chemin de Clermont amp;nbsp;de Montferrat: amp;.'aiunt que,quand ils furent au-delTous de Clcrmont,i!s farrefterent tout quoy: Sz curent vne nouuclleimagination:quclcs Gafcons,quilà cftoicnt(quiauoicntportéamp;raporteles traittez delà deliurance de Gerönnet de Maudurînt)icur émeurent. Si dirent aux Ca-

• pitaines (qui fetenoient tous enfemble) Vcez cylacité de Clernwnt: qui eft bonne îz

riche, amp;nbsp;aulfi prenable, ou plus, que ne feroit Montferrant. Nous auons cfchellcs. Ef-chellons là. N ous y aurons plus de proffit, qu’à Montferrant. Sur ce propos ils furent ainfi comme d’accord, amp;nbsp;fur le poind de faire leur faift: quand aucuns des Capitaines fe rauiferent, amp;remeircntentermes3amp; dirent,Clermont eft vne puifTante ville, amp;nbsp;fort peuplcc:amp;lcs gens pourucus d’armeures. Se nouslcsauionsiàémeusjlsfaffemble-roicnt,amp;mcttroientendcfFenfc. Iln’eftpas doute que nous ne l’aurions pas d’auanta-gc,amp; fe nous eftions reculez paFforcc d’armcs3amp; noz chenaux prins amp;nbsp;perdus,nous ne • pourrions aller auant.Noul^jmmes loing de noz forts. Le pays fêmouucroir.Nous ferions pourfuiuis, amp;nbsp;en auenturc d’eftre tous îîîCrts fans remede. Il nous vaut mieux penfer d’aller outrc,amp; de pourfuir ce que nous auons cmpris,que de faire nouuellc cm-prife:car il nous pourroit trop coufter. Ce confeil fut tenu, nul ne le releua, ne débattit depuis^Ils pafrerent3outre,ioignant Clermontjau plus bellement qu’ils peurent amp;fans faire noife:amp;cheuaucherenttanr,que fur le poinft d’onze heures ils vindrentaflez près itteameis c^ (Je Montferrant. Quand ils veirent la ville, ils farrefterent tous quois ainfi comraeà quot;uenf^^es “^de^' ‘^^“^ traifts d’arcpres:amp;lors dit Perrot, Vecz cy Montferrant. Noz gens font dedans, *^”ntfetra»t ’^^'^^ demourrez tous icy.Ic m’en vois par ces vallces,pour ouy r amp;nbsp;fauoir fi i’auray nul-fnrles enzj les nouuelles de Gctonnct,quinousa mis en ceftequcfte;amp; ne vous partez,tant queie heures du fiir. retoumeray.Or allez,dircntles compaignons:nous VOUS attendrons icy. A ces motsfe départit Perrot le Bearnois,4uy quatrième tant feulement, amp;nbsp;faifoit fi noir,fi brun, amp;nbsp;fi tenebreux,qu’on ne vc5it point,deuant foy,vn arpent loing,aucc ce qu’ilplouuoit,nè-gcoit,ventoit,amp; faifoit moult fort temps.Gcronnct à celle heure là eftoit fur l’allée des murs: amp;nbsp;n’attédoit autre chofe,que qu’il ouyft des nouuellcs.il regarda tout bas amp;nbsp;veit (ce luy fut auis)ombrcs d’homes,qui alloiét fur les foffcz.Il cômença à fifler en fauccr. 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tantoft

-ocr page 1051-

DE FROÎSSART*


isi


’ntoftl’entendircnt ceux,qui eftoient en agUet: amp;nbsp;approchcrentpius près: car,es fof-p'^jHee lez là n’y auoit point d’eaue. Geronnet parla,en demandant,Qui elles vous là? 'rrotlerccognuttantoftcnfonGafcon:amp;luy dit,le fuis Perrot le Bearnois, Geron-Mfstulà?0uy,dit il.Appareillez vous:amp;: faites approcher voz gens: car ic vous met-j’ypar cy enlavill^Lachofc fe portera bien:car tous ceux delà ville dorment. Par là/

ftois ne t/ent

Perrot. Dieu m‘cn gard’.I^n’y entreray ià par là: car,fe i’y entre,cc fera par la porte, Perrot le Seari-p ‘'on par ailleurs. N on donc, dit Geronnet, qui fut fort courroucclt;lc celle refponfe* nois ne feut ’rniafoy,Pcrror,il n’eft mie en ma puiirance:mais venez par cy:amp;: faites apporter voz ^uititr cenn-p'hclles cordées, amp;nbsp;nul ne vous débattra l’entrer, ne le monter. Enten, Geronnet, dit /irot.Tu me dais mettre en la ville. Par le party que tu me monftres, ie n’y entreray, ‘* quot;* *

“4uepariaporte.Ie ne le puis amcndcr,dit Geronnet. Par la porte ne vous y puis-ic ^^^^ Montfet» ®‘^te:carcllc cllfcrmec,amp; fifontlcs gardes dedans;mais ils dorment* Endementiers y^nt par la H^jk eftoient en ceft eftrif,les aucuns des compaignons de Geronnet alloicntamp;ve- partei. quot;''æntdclTus les allées des murs,pour fauoir fils orroiét rien. Affez près delà auoit vne f’^'ifcinaifonjCn defeendant des murs:amp; celle maifon eftoit toute feule,amp; hors des au-'/^'^‘Sivnpourehomme coufturicr,demouroitdedans:qui.auoitveilléiufquesàcelle

^'■c:amp; fen deuoir aller coucher. Ainfi que le vent porte le fon des ehofes,il auoit oüy f’'krfuries murs:car de nuiél on oit moult clcr.Si eftoit iffu hors de fa maifon:amp; auoit '^'^péamont:amp;d’auenturc iltrouuaccs hommes,qui alloient amp;nbsp;venoienr.Si toft corn* ^»ft^re/i’if^ '’'ailles vcitâl commeça à crier.L’vn deux faillit tantoft auanü:amp;: le prit parmy la gor- f^ homme ^^i^Iuy dit,Villain,tu es mort, fitufonnesmot. Quand il feveiten ec party, il fc teut '''^ttluoy: car il doutoit la mort. Gerönnet fc retourna (qui auoit ouy la voix del’hom- ^”* ceromiet '’*^)ffedit,Ho,ho. N'occiez pas le villain,Il nous vient trop bien à poindi Dieu le nous enß les clefs di ''’“oyexar parluy feront tous le parfait de noftre entreprifeiOr adoneques dit il à Per- Montferrant ''’^leßeamois, Perrot, retournez vers les compaignons, amp;nbsp;fi vous oyez la première polir fmuerß f''fteouurir,fifaillez auant,amp; de voz haches,ou cfpecs taillezjou dccoupaz celle de de- quot;^’^^

Vous» Adoneques luy dit il l’auen ture de l’homme, qu’il auoit trouué, amp;nbsp;Perrot fc

'Pwitj^ retourna vers fes compaignons,amp; leur dit toutes les parolles,que vous auez ’dclTusoiiycs. Ce dit Gerönnet de Maudurant à eeluy homme qu’il auoit trouué. Si S Fais ffoftre volonté, tu es mort fans remede. Et que voulez vous que ic face, dit

“®inmc. Ic vueil(dit Gcrónct)quc tu Voifcs àla porto,amp; que tu éueillcs les portiersjamp;t J''**slcurdy que le Capitaine fi t’e nuoye là,amp; qu’ils ouui^ir la portejou qu’ils te baillét plefs, amp;turouuriras,pour lailTcr entrer dedans des marchans de Montpeflier, qui

'''’t là dehors, à tout grans fardeaux.- Icfqucls viennent à la foire* le ne fay (dit l'hom* nbsp;nbsp;nbsp;• 'quot;'M me voudront croire. Ouy(dit Gcronnct)à celles enfeignes qu’il ne fut point à foir ’quot;Sucumaisfon fils y fut. Si tu ne fais bien amp;fagcment eequeie dy^ ict’occiray de ma

amp; fay tant, que ic ne puiffe pas veoir que par ton defaut nous faillions à noftre en-’quot;prifc.Lc poure homme (qui foyoit menacer d’occire, 8t eii vcoit les apparences, amp;nbsp;''^Gafeons tous appareillez pour l’occire) fi en elf oit tout ébahy, 5c tout effrayé, amp;nbsp;leur ''PondiqIeferay mon pouuoirloyaumentde ce, que vous me requérez. Il l’en vint à la f®fte,amp; heurta à l’huis,là ou ils,dormoien t,amp; fit tant qu’ils furent éueilleZills demandc-j''’t,Qmestu?quirtouséueillesàccft^cure?Iefuis(dit-i*teljamp;fenôma parfonnom* * ’yenhuyfaitde la befongne pour 1 Troll cl du Capitainc:fique,ainfî queie luy rappor-''y« fon ouurage,nouucllcs luy font venues que quelques marchans de Montpellier quot;''dàdehors, tous laffez amp;nbsp;mouillez, amp;nbsp;leurs fardages. Si vous mande,dc par moy, ou ^'J'vouslcur oiiurez la porte, ou que vous me baillez les clefs, amp;nbsp;iel’ouuriray,î ces en* '’Snesqu’il n’a point effé au guet:mais fon fils y a cllé.C’eft vcriié,direij^t ils.Tu les au-Mttcn vn petit. Adonc le leua vn d’cux:amp;: prit les elefsjqui pendoient a vne chcuille, ^ouuritvne petite feneftre,amp; les luy bailla* L'homme les prit.Si toft comme il les eut aeronef nep^ti pint, Gerönnet les luy tollit, amp;nbsp;puis vintau flayel: amp;nbsp;bouta d’auentute premièrement uantouurir là ’dcfenlafcrrure, amp;nbsp;de cclle,quc premièrement il y meit, ill’ouurit toute, amp;nbsp;puis vin- ficondeporte la pHtaulfiaprcs à l’autre porte,luy amp;nbsp;fes compaignons,Sz la cuida ouurir: mais oneques f“*'^ rompre '^'’cpcut,ny nefeut.Perrotle Bearnoisamp; fes routes eftoientau-dehors: qui attendoiét ^'^^^^^^^'^j^J,^ l'ilia porte full ouuertc. Adonc leur dit Geronnet .Beaux-Seigneurs, aidez vous, amp;nbsp;f^^^^ Mauanccz.Ie ne puis ouurir cefte féconde porte. Derorapez là de voz haches. Au-'Mentvous ne pourriez entrer dedans la ville. Adonc ceux,quicftoicntpourueus de Mes amp;nbsp;congnees,commencèrent à ferir amp;nbsp;fraper en celle porte, corne charpentiers*

-ocr page 1052-

aó'i


LE TIERS VOLVME


Si donnèrent à Gerönnet amp;nbsp;à fes compaignons, quand ils eurent pertuifé la porte,haches amp;nbsp;congnees pour couper le flayel de la porte. Adonc fémeurét amp;nbsp;éueillerent plu-fieurs hommes, amp;iirircnt hors de leurs lids, quand ils ouyrent le hutin, amp;au premier qu’ils fcucillcrcnr,fémerucillerét bien que ce pouuoit cftre:car iamais ils neuflent pen fé,n’imaginc,quc ce fuflent Anglois:qui à cefte heure les veinfteift réueiller. Adoncles gardes de la porte (qui mal l’auoient gardee) quand ils ouyrent rcffroyamp; le buchis,amp; gens parler amp;nbsp;ch^aux hcnnir,cognurcnt bien qu’ils eftoient deccuz amp;nbsp;furpris.Sife 1c-ucrenf, amp;nbsp;vindrcnt aux feneftres de la porte, amp;nbsp;commencerentà crier, à haute voix, Trahis, trahis: amp;nbsp;adoncques f émeut toute la ville, à trcfgrandcffroy,amp;plufieursfelc-ueren r,amp; penferent à fauuer le leur,amp; à fuir vers le chaftel,Mâis trop netit de gens y en-trerennear quand le Chaftelain(quile chaftel gardoit)cntcnditqucles Angloisauoiêt pris la ville, pour la doutâce de plus perdre il ne voulut oneques le pont abaifler,Aucös de fes amis(qui premiers fapperceurent de cefte auenture)il recueillit par vneplâche: amp;nbsp;puis tantoft quand il ouyt grand effroy en la ville, hommes,femmes amp;nbsp;enfans crier, Lé Se (mois en ilretraït à luy la planche, ne point depuis ne la voulut remettre, amp;nbsp;entendit fort com-Aïontferat par æ^nt le chaftcl fuft deffendu,fon l’aflàilloit.Ic vous ay dit comment la premiere porte uneporterom- fut ouucrtc,amp; la deuxième rôpuc amp;nbsp;brifce,par force de congnees amp;nbsp;de haches.Adonc-pue cr vne au ques entrèrent dedans tout bellement,amp; paifibicmentjlcs Capitaines amp;nbsp;leurs rouresen treenuerte. la villc,amp; tout prcmier,fans entrer en nulle maifon,pour fauoir amp;nbsp;ouïr ft nuis fe recueil' broient,ne mettroientenfcmble,pour faire defFcnfe,ils allèrent au long de la ville: ^^^ cherchèrent toute.Oneques n’y trouuerent hommes,qin fe miftent en delfcnfe.fice ne furent aucuns, qui / eftoient mis à retrait deuers le chaftcl, amp;nbsp;cuidoient entrerdedans. Ceux fe deffendire-nt vn petit: mais ils furent tantoft déconfits, ou morts, ouvris. Que a. r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;Vousferay-iclongcomptePAinfifutlavilledcMôtferrantenAuuergncprifCjVnlcu-

c*cfli!it Je rat) I88. à gt;na

dy par nuid, treiziéme iour t de Feuricr,par Perrot 1 ƒ Bearnois amp;fes complices,amp;li toft qu’ils veirent qu’ils eftoient Seigneurs de la ville,ils fe logèrent parles hoftels,tout ngt;ode, comme ^ leur aife fans mettre feu,ne faire autre violence: car Perrot le Bearnois deffendoir,fur raj naguère) peine dc la tcftc,que nul ne violaft fe mme,ne pucclle,ny ne boutaft feu,ne prend 11 pil-Îagc,ne prifonnier, grand ne petit, dont il n’euft la cognoiftance,5c que nul,fur la peine deftrufditc,nc molcftaft Eglifenullc,n’hommcd’Eglife,neque riens n’y fufl^ris n’ofte. Toutes fes chofcs auoit Perrot le Bearnois accouftumé d’étretenir, amp;nbsp;les auoit entrete-mues,depuis qu’il fe bouta en Frâcc,pour faire guerre, es villes amp;nbsp;chafteaux qu’il prenoit; fuft par force ou autrement. Âais Geoffroy Tefte-Boire faifoit toutlc contraireicariln’a-• uoit cure ou il fuft pris, en Eglife, ou ailleurs: mais qu’il en cuft. Quand ce vint au matin, que les nouuclles vindrcnt en la cité de Clermont en Auuergne (qui fiedàvne petite lieue de là) comment les Angloiscn la nuidi auoient pris amp;nbsp;conquislabonncville de Montferrant(qui leur cftoit fi prochaine voifine)fi en furent toutes gens durement ébahis, amp;nbsp;à bonne caufe: car leurs ennemis eftoient trop prcs,amp; n’en fauoient quefaire,nc que dire,^ en tendoient fort à garder leur ville.Ces nouuellcs fefpandirent en plu/îcuts lieux,à Chafteau-neuf-fus-Allier, à Thion, à Vie, à Yffoirc, à Rion,vne groffe villeA’^^

dclez, à Aigue-Perfe, amp;nbsp;aufortfr.aftel deMontpenfier, amp;nbsp;de tout ce pays, que ie vous • nom me,amp; de toutes ces vilfts,la grcigneur partie eft au DuedeBerry.Les noiiuclles furent tantoft trop loingfemccs,commentlcs A*B^ois,G?fcons,amp; Pillars, auoient pris amp;.' conquis la bonne-ville de Montferrant en Auuergne. Tous ceux,qui en ouyrentparler, amp;nbsp;à qui il en touchoit,f en émcrucilloient,amp; f’en doutoict amp;nbsp;fremilToiét les voifins pais, Auuergne, Bourbônois,Foreftz,amp;iufques en Berry.Quad les nouuellcs en furet venues , à Paris,le Roy amp;nbsp;fes oncles en furér tous ccurroucez:cc fut raifon.Pour ce teps cftoitle amp;^on fao^c CôtcDauphUiàParis,pourlcsbefongnesdu païs:caril en cftoit founerain Regardamp;gar quot;^’^^ auecleCôtc d’Armignac.Siluy vindrétàtrcfgrâdcdéplaifance.Carilluyfutauis eitoitVvn lt;10^1 ^” receuroit blafme amp;nbsp;parolle: pourtant qu’il en eftoitainfiauenu, famp;onlefauoit dcs.Gouucr- hors du pays.Mais l’excufance eftoit veritable,amp; raifonnable,qu’il auoit,amp; cftoit telle, neursdupais qu’il eftoit en traitté entiers eux,amp; fur ceft eftatil tenoitlcpays pouralfeur. Or,cesnou-cn cftoit ab- ueHesfeuës,Ic ComteDauphiufedépartittâtoft dcParis,pourvenir versAuuergncamp; fent, pendat pour remédier à ces befd'hgnes : amp;nbsp;laifla toutfon cftat derrière,amp; cheuaucha,luyamp;fon page feulement,le chemin de Moulins enBourbonnois,poLir venir en Auuergne,amp;rc-nouucloit tous les iours chcuaux3en cheuauchant. En celle hafte il ouyt autres nouuel«

qu’il y de-uoit cftrc prefcnt à fa charge.

les à S.Picrrc-le-monftier, qu’il n’auoit ouyes en-dcuant: lefqucllcs ie vous diray. Comm (»t

-ocr page 1053-

FROISSART*


s^j


donnent Perrot le Beamois (^ßf compaigvom^ê/ife/tt confeilele KOti tersir la vi/Ze de Montrer-f^fit:(^ comfne/Jt ilsJaiZZirent fir ceux de Clermont, cjut les croient aßez vifiter iufiues aux ttrieres de la videprife,là ou il les déconfirent incontinent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g h a p. c 1111*

QVand cc vint le ^endredy au ràatin,dont la ville auoit efte prife le I eüdy par nuiél (ficommevousauezcyedefTus ouy parler) amp;nbsp;quelcs Capitaines furent tousSei-§‘’Cürs de la ville amp;nbsp;des hommeSjpremiercment ils les tindrent toussiez dclcz eux5tcl-'»«nt amp;nbsp;en telle façoUjqu’ils nclcur pouuoient porter dommage ne contraire* Adoc ^esils cherchèrent par tout:amp;prirent, amp;nbsp;firent trouffcramp;enfardeler, draps,touailles^ ''g«,robes,pen»cs,amp; toutes autres chofes, dont ils penfoiertt à auoir proffit: car ils a-J®gt;cntcfté en confeil cnfcmblc amp;nbsp;collation,à fauoir comment ils fc maintiédroient,amp; i '“ætiendroient là ou non.Lcs aucuns d’entre eux faccordoient à cc qu’ils teinflent la %amp;fyfortifiaflent: mais le plus d’eux f en debatoient: amp;nbsp;difoicnt que du tenirj amp;nbsp;là .'’«ns demourer,ils feroient follie amp;nbsp;outrage: car ils feroient enclos de tous coftez, amp;nbsp;^'noient trop loing de leurs forts,amp; fils cftoient afficgcz,ils n’eftoient pas alfez forts^ j’y’icftoitapparent qu’on les fecouruft, qu’ils ne fuirent là dedans pris amp;nbsp;affamez par ^®®gficgc:caril y auoit au pays grand’ foifon de bons^Ccntils-hommcs, de citez,amp; de ''nnes-villes:amp;le Duc de ßcrry(fi toft comme il fauroit ces nouuelles)y enuoycroir le ' ’’SchaldeFrance,meffite Louis de SâxGrrc,amp; auffi le Comte d’Armignac amp;nbsp;le Cô-’* Auuergnc,fans y cnuoycr,y viendroient mettre le fiege, à moult grand’puiffancc: ^lîcftoientdchaux Barons amp;nbsp;Scigneurs:lcSire de la Tour, le Sire td’Apton,lc Sire tf^e^ard dit ‘'ptiel,lc Sire de Rend,le Sire de la Paliffe,amp; pluficurs autres,amp; encores fouuerainc- «lapthohj (^ ’’’quot;’tmelfirclehan Bons-lance y viendroir,à tour grans gés:par lequel amp;nbsp;foninciden- ‘^^pd^cru-W-cóme ils veulent dire)elle^ft perdue,amp; gaignee.Toutes ces doutes mettoient les^’^quot;‘' p's,amp; Perrot le Bearnois,amp; Olim Barbe,auâr,amp; encores autres raifons:car,f ils eftoiét ’P’is,n’attrapez, ils perdroient leur fait:^ feroient punis de leur outrage, amp;nbsp;au mieux ''''bperdroienttous les forts qu’ils tenoient. Si arrefterent amp;conclurentlcsC3pi-j’“’«enfemble, que furie foir ils fe departiroient, amp;nbsp;emmeneroient tout leur butin amp;nbsp;'’'’5prifonniers(dont ils auoient plus de deux eens)amp; de ce furent ils fongneux d’y en-'''’irc: car us meirent bonnes-gens aux portes:à fin que nul^nc nulle, ne peuft détour-quot;'^^türeonuenant, n’iffirhorsdc la ville* Orvouscompteray d’vne écarmouche, que Enefuetles deti ^dcClermont en At uei^nc leu^renr*Quand les noeud!es furent venues à Cler- lgt;f’'ationsforet J’“itquc Anglais cftoient venus à Mont ferrât, amp;nbsp;l’auoiétpris, fi en furet tous ébahis: ^^^/^^

leur cftoient trop près voifîns.Si eurent pluficurs parollcs amp;nbsp;im3ginations;amp; '''^^'^^T^e^Lredes^ JîWdehors de Clermont,’au chemindcMontferrant, a vne Eglife de frères Men- „eutelies delà j^Sh plus belle, la plus forte,amp; la mieux édifiée, qu’on fache en tout le Royaume de prin/ède Mont '^’^û^amp;yavntresbeaudos amp;nbsp;grand,fermé de beaux fortsmursamp; haux,amp; dedansA^r^wn '^''los, grand'foifon de vignoble: car, an par autre, y ont bien les Frètes de cent à fix 'j^psquenésdevin. Les aucuns difoient. Ce feroitbon quelamaifon des Freresfuft '^P^tuc: car par celle maifon (qui ioint à noftrcportc)^ourrions nous eftre perdus,amp;:

’^•îesfoisen a on parlé, amp;nbsp;fi l’a on voulu commanderàabb^ttre. Les autres difoicnt , j'''»on,amp; que ce feroit pitié amp;nbsp;domn^e, s’vne telle maifon,amp; fi belle, cftoit perdue ^^battuc : mais qu’on allafttantoft,amp; de faiâ:,deucrs Montferrant, eux écarmou-^amp;là mettre le fiege: à fin qu’ils n’en peuffent iamais partir: car Cheualiers amp;nbsp;Ef-^'ts de cc pais,de Bourbonnois,amp;de Forefts,fc recueillironr,amp; rctrairont ceft^ part, .^’'’ütlepays auffi, amp;nbsp;n’y demourront point quatre iours,qu’ils ne foient afficgez. En-'^ntiers que tels effrois amp;nbsp;telles murmurations couroient parmy la vile amp;nbsp;cité de ''’mont,il y eut enuiron foixante compaignons,bien armez amp;nbsp;bien montez^qui f’or-^'’nerent de partir amp;nbsp;iffir delà ville, pour cheuaucher vers Montfcrrantjamp; faire aux ^fi^^fj ^j,^ ”^icres aucunes écarmouches:amp;puis fenretourneroient arriéré* Nul ne les dénia:paignonsde ’■’^üyauoit des plus nobles de la ville en leur compaignic, amp;: qui, félon leur cftat, défi- clermentviß-'’quot;ntlcs armes. Si montèrent aux chenaux: amp;nbsp;emmenerenttrente Arbaleftiersauec tent les barrte-'^amp;chcuaucherent,toutle pas,deuersMonferrant* Encores ^fircnt,dc volonté,auf- '’quot; ^^^quot;^^^p ’'tClermon^ilus de deux cens hommes,tous de pié:qui fe meirent au chemin,afgt;res ^”ƒ ’ ‘J’^J^ ''’coureurs amp;nbsp;ces cheuauchcurs:lefquels f en vindrent iniques aux barrières des portes^^^^^^^j,^ 'Montferrant. Les nouuelles vindrent entre ces compaignós,qui cftoient Seigneurs les pillars da

1 'u ville,que les hommes de Clermont les cftoient venus veoir, ^ cftoient deuant seamtit.

-ocr page 1054-

les barrières de la porte. De ces nouuclles furent ils tous réiouys, amp;nbsp;farmers ^p[ cent,tous des plus apperts:amp; montèrent fur leurs cheuaux:amp; firent ouurir nbsp;j^^ÿ'

la porte:amp; puisilfirct horSjtous à vne route,en écriant S.George.Mais^’^^’’ ^^jp-u! montois les veirent venir ainfi,amp; de fi grand’volonté,fi furent to^s effrayez) ^, j^j^ d’eux mefmes:amp; commencèrent à reculer, fans monfirer vifagcdcdciicô , nbsp;nbsp;,j,

l'vn ça, amp;: l’autre là. Les mieux montez, au départir de (ilermont efioient nbsp;nbsp;j^^fiiJ

uoiét dit,fur les cfliamps,qu’ils vouloient auoir le premier aifaut: mais tanto i ^^ les premiers retournans deuers leur ville: amp;nbsp;ces Gafeons apres, amp;nbsp;fi 1^1quot;^^^quot;. jjiJÿS fent efté auffi bons amp;nbsp;aulfi forts que les Clermontois eftoient, tous, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ii^iii*

illecques dcmourcz.Toutesfoisils les chacerétalfezloing,amp; iufque»^^^“’^ ‘ ^jS venoien t: mais,quand ils veiren t la chace, il n’y eut point par entre eux de con ƒ -fe meirét à la fuite auiri:amp; failloient de vigne en vigne,amp; de foifé en folie,}’out gt;nbsp;tier. Les Arbaleftiers de CIcrmont,quand ils veirent que leurs gens fuyoïent, ^^^j, meilleur array que les autres: car ils fe meirent en vn vignoble:^ farrefterent » jjj dirent leurs arbaleftes:amp; monftrerent deffenfe Sevifage. lamais on ne les W j^jj querre: amp;nbsp;fy tindrent, tant que les Anglois fulTent retraits dedans Montrerra -^.^ Clermontois perdirent vingt de leurs hommes.Il en y eut fix morts,amp;quatorzcp Comme fit Perrot le PearKois c^ ^^t eompai^aons, aj/ans pi/Zé Monlfi-rr-mt l'abe/itliotif'^^^’^ retireret e» leurs forts, (^ de la re/po^Je,qu’il fit au Comte Dauphin d'duuttgtifvQ ^ dece qu’ilauoit embléeefevidelà,pendant les traitiez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ^'^'

AInfi fe porta cefte befongne: tout le iour, iufques à la nuid (qu’ils cureDt^^^^j^fl.

confeillc qu’ils fe departiroient) entendit chacun à rrouirer,amp; à mettre ^^(jc gne à poind.Droit fur le poind de fix hcurcs,ils eurcntÿouttrouiré,amp; charge' ^^^^^^ uaux. Ilsfe meirent tous à pié:amp;n’y en cutpasfoixante,quifuirentàchcuah2^^ ^j^j rent,fur les rues,lei)rs fommages ôr chariages;amp; auoient bien quatre censcheu -^’^^^ chargez de draps, de nappes, pennes, touaillcs: amp;nbsp;de toutes autres efi^kSj^C ij ftoient neccHaires. Ilstrouuerentlescfcrins tousplainsen ces riches honds. ^^^ les lailfercnt tous vuides. Ils arreficrent amp;: lieront leurs prilonniers, deux^ jisnar' quand ils eurent tout fait, fur la nuid ils firent ouurir la porte: amp;nbsp;fcn partirent. refterent en Montferrant3quedixhuit heures.Ils meirent tout leur fommagcSrƒ n riage deuanr, amp;nbsp;les prifonniers, amp;nbsp;ceux de pié: amp;nbsp;|çs Capitaines (qui efioienta j venoient tout le pas derrierc.il eftoit nuid, amp;nbsp;faifoit brun, amp;nbsp;fi n’eiloit paskp^y’ ^jj, dc cetraitté:parquoy ils ne furent point pourfuyuis.Enuiren minuiâilsvindrent ^ zac(dont ils feftoient partis le iour fécond deuant) arladétroulfercntleut pgt;'“^ faiferent de ce qu’ils trouuercnt,amp; auoient dequoy:car il me fur dit.au pays ® .^ qu’ils eurent de proffit,de ce voyagc,la valeur de cent mille francs, amp;nbsp;leurs priloquot; ^^ Seulement meftire Pierre de Giac,Chancelier de France,y perdit bien en or fffquot; u^j. le francs.Moult bien furêt confeillcz ces compaignons,de ce qu’ils auoientlaiHe ferrant en Auuergne fi toft. Qir,filsy fuftent démolirez, n’arrtfiez deux iorri, ^^^^^ nen fuffent partis, fors cn^rand danger.- amp;nbsp;cfpoir qu’ils y eurent laifle les vie^’f i le pays d’enuiron, Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers, fe j^ttoient cnfemble, amp;nbsp;y venoit® 1 fancc,pour y mettre le fiegc tels que le Sire delà tour, le Sire de Montagu,leS^ ‘ thier,le Sire d’Apton,meflirc Guichard Dauphin,Ic Marquis de Gaiulhat,n)e®® d'An^ierc,le Sire de la Palifre,meirire Plouftrac de Chaftcluz,^ le Sencfch31ilt5‘ taignes.Nul ne demouroit derrière,amp; auffi le Comte Dauphin f’cxploitoitfort' ^ Il euft là efté fur deux iours: mais les nouuelles luy vindrent comment les A*^®^ Gafeons eftoient retraits en leurs forts:amp; luy tut compté,auecques ce,la befio’’§'*p^ te. Quand il en feut la vérité, il chciiaucha vn peu plus à fonaife, amp;nbsp;vint à Sainif fain,amp;delàà Moulins en Bourbonnois:amp;làtrouuala Duchefie de Bourbon, i^^ qui auoitefté toute effrayée de cefte auenture, amp;toutcsfois, quand olkfwr^quot;.^ ftoient retraits (quoy que ceux de Montferrant auoient reccu grand domma^k ^ réiouit,de ce que for^pays eftoit plus affeuréque deuant: carilsluymarchifTo*«®^^ trop près. Par ma foy (dit le Comte Dauphin) ievoudroye qu’il m eufteoufte^^® incnt,amp; que les pillars,quifen font partis,fufrent encore dedans MontferrâtendoZ-fils y eftoient,ils y finiroient mal. Nous ne pourrions en AuuergneauoirplusbenfP fe, pour rauoir tous les forts qu’ils tiennent, amp;nbsp;fauent bien,à ce qu’ils monllrenf)^|

-ocr page 1055-

DE FROISSART.


26s


c’cft que de gucrtc,quandfihaftiacmcnt ils ont fait leur faia. Ils fen font partis, Sere-traits en leurs forts;amp;là ont misa fauneté leur pillage. Ainfifedeuifoient leCôteDau- ^ Efidns mes phin amp;laDuchcffe fa fille enféble-.amp; Perrot le Beàrnois,01im Barbe,le Bourg detCam Exemp.finuet pane,le Bourg- Anglois,Arpthon Seghin,amp;lcs autres Capitaines des gatnifons(quand differed en teh ils furent venus à 0nzac,ôé ils feurent que point fut)departirent entre eux tout leur pii-i*ge,lcutbutin,amp;leursptifotMaiers.Sienrançonnèrent aucuns:amp;:les autres emmene- ^^^^i^^^^^^ ttnrfquandils fe départirent d‘Onzac,pour aller Se retraite chacun ^i fon fort) les y ns varidt chdcun lCatlat,5i les autres à Galufcet:amp; ainfi de gamifon en garnifon.Si fut tout le pays d Au j’^„;^ w^wfe-tttrgne mieux fur fa garde,qu’il hauoit par-auant eftè. Toutesfois le Comte d Ar mr- nant en vn gnac8cleComtlt;Dauphinfienùoyercntpar deuers Perrotle Bearnois : en difantque teihmdtme-tauffement amp;ttaiftteufcment ils auoient prisamp; emblé la ville de Montferrant,^ enleue ”^”^Jquot; ^”^'* ' pillagc,6c emmcnèlcsbonncs-gcns:5c que tout ce fuft amendc;amp;qu’ils cftoiet en trait ^^y^^^^^^^^^^ ‘ tccnfcmblc;fi commcille fauoitbien.Perrotlc Bearnois refpondit a ces paroi le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;freJejus inutile

' que fiuf leurs graces,luy de fa pcrfonne,amp; les fept Capitaincs,qui auoient elle a Mont- 4, „„,,,

ritmen

' ferrant vvcndrc,hcftoicnt en nul traitté enuers eux;ne qu’ils n auoient pas pris a y c, teuw telles va ‘ Kbokttfemo« «nb«e^.’ctchdlêcmgt;« y ettoient entrez par h porte ^'^^^ ^^ * 'quot; ' wntiVenenntre d’eux amp;nbsp;de leur venue. Et,quandils feroient en ^« ^^JX Â.~f ' cnftmblc,ilslcticndrolcnt,delcur partie,bien Scloyaument : maisi s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? requièrent ^ri leation au'ilsfy deuffentencores mettre.Si demourala chofe enceft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• V aemenr. ; rtntSLucLautrechofeauoir. Mettre Pierre de Giach futfort coarronee deee ‘ lt;ta«,6ittetdu:8£leshomme.dcMomfenantfe tecouutetetcM au plus beauquils

, ^tmenf.îiainfileur auint cefle fortune Sc auenture.

LoulfdiBloi^aftecCMtiriede Berry.amp; de lehande Berry auecques

CMdrïe de France^ amp;nbsp;comment elle mourut ajJeztoJtapes^O-’^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^^

itJrmiinaCyDMcheßedeBerry/emblablemeiit, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

rllhuàetineatnationnoftreSeisneurleruchrift.lmlrtots^e^^quarte™ 1 tta,aumpBdiAouft,feàepan«leComieGuy de 11 dus A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ieDamoifeUes .en para.«««.» Ki^bienaccompaigné deCheuaUers, 24 d ' leuyers, c _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chemin,pour venir en *’be de mettre bon«roy,2cbieuoïdonncz,de la ville de Blois:^ te ««ƒ eut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cadges ^emmenerentauecques eurent icune fils-.quil »tree deuant auoii nan nbsp;nbsp;nbsp;^^^ ^ nbsp;nbsp;.^.^den 1 lit,lie auDuc dcBetry.amp;c choit Y intention au Comte de Blois, 24 a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;telle , «««àbourjes euBerr-jdeurfdsproe^ou ^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;8 nbsp;nbsp;nbsp;4 ,^ eespa- 1„ -«wi^. , limtoùon au Duc deBerry KalaDoehe e ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■4)1 „4..uxentin5 te confer- jwk«4«»r4» , KfcWtksvuerveuues deuantte »«’^‘“^îl ieSumt-Eft’rerrne de Bour- gt;.»gt; l^ô-, m'.Ufeentconioiotsvatmarlaoecntcmble.cnltgrne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. j^yeChan-

i ÎKlmitMijtande¥.elrteCatlredralcyparvnvarllantPreb . c^ t r ,^pj_

, «lm4tBtivy,fSiî.ueîcvuedcl?oiaiets,errïandcu»ntles auo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eDl»c«fct''^'’^V , KrtsuueesäaeernaruVderours AeBloisSc deMa^arrreMurredeBerry en aeue ^ nbsp;nbsp;ç^„ , 4lt;W?,es!«i5tfi«esaAdesfeaes,e\,atemens,amp;grande!»ouftesdeCheualrersKtl 4, ^

, ri«Ji\aComtt(Ievtlrcnteonç.éauDuedeBccty Scala Due nbsp;nbsp;nbsp;-c^^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;M«i«j.itl-

, W-.^Ç'cnrctouruerentàBlois-.amp;c emmenerent auecques eu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;b“» lt;i’ ’’^»'O y ii'in^iefuouÇalehauàeBerYyyfiWsauDucde'Beïïyfquipouïceletups ^VV *. nbsp;nbsp;nbsp;lt;nbsp;lt;i»ec MArieàe

, lUtUontpcuMMatie àcTrance,tœut anieuneRoy Charles de France. Bu i année ^^^^^^. i^drutaiicccsruariaoesYntcntfaiCts, entempsA deQnar’^fi’n.e wndtet« a ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^ c ejlou donc

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î^Maùc de¥rance,(ah\le, Sx leur fils, eu la ville ocBlois ,v eon e . °P^ d' 13^7 • * Riis^tB Comtehe,Skieurs enfans .Si £utcut recueillis dedans le diahel c Q^\gt; thawo e. ^'^altmcar amp;c pudlaTOïncur,tons leurs gens anlfv. car le Comte Guy e Synon

1 hut-htoutes ceseWes,dontilparle^efnprêtent.Q^andlaDnclielle DeBerry 24les

\ «iW enrentla ehe rrmsionrs^vis te départir et,24 prit étle chemin de y oiCners.tuais 1 s ^repris (le Ma-'bineray,^y eanc,h\rlafrniere deCoire,\\i£qnesà Amboifeidt d^ipnisla,a chars 24acne ^.^'^^ ^^^^^^, A ^'«.ytaatqni\s£nrenteuVoifîton.Sitindrétlenrhol\ellaDncheBe24Çesentans, ep ns cowtejpeàe 'A trfNahe\ehahel2!ihonneville,çm’ou drtChiuou.h.ucehanmonrnthlarie de rance Mont penter, lA'idnineehdn)la'le\umeanComtedelAonpeu£ier,ARcatoh.ttepahaannide ce te 0* de \e .m •. \ deXadtTO.elehanedArrntguac^ncheiSe deBerry Aiult InrétleDnc deBerry 24 ton

-ocr page 1056-

Z66


LE TIERS VOLVME


ne d’^rmi- fils à rcmaricr:fî-commc ils furet puis-après remariés,mais ce ne fut pas fi tort. Ddqufls g^ac, Ducbfie mariages,efpecialemcnt de celuy du Duc, ie vous paricray, quand temps àlieuenlcri' i^^Pu7 P°^’-^‘^^“®noftre matière requiert amp;nbsp;demande qu’il foie deelairé, dudion de ce chap dre.

C6mmefJt,eßitf3t le C o»ßil de F ranee en délibérai ton d’aller contre letpttc de Gnerkty gui au oit outrageu/enjent défié le Roy de France fie Duc de Berry enitoya le Comte d’Efiampes v^s le Duc de Eretaigne^pour taficherpremferetnent à le re^ai^ner 4» party de F rance,apresfén e^repre/gue outteriementefirangé par la ^rtfiduCoo-nefiabledeCUfion. ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cvii.

VOus auez bien cy-deffus ouy recorder comment le Duc de Gue|les suoitdtfi^’^ Roy de Francc,par défiancesimpetueufes, amp;: dont on parla en plufieurs m3nict^gt; dedans le Royaume amp;nbsp;dehors : pourtant que ics défianccs ( fi-commcrcnommeccoi^ roit) n’auoient pas efté courtoifes.-mais hors du ftiUe^vfage, amp;nbsp;ordonnance des autres J^ fiances. Bien eft vérité que i’en vei aucunes ccdullcs,gcttees amp;nbsp;eferites en papiettK®' foit on que c'en efioit la propre copie:mais, pourtant que ie ne les veimiefeeUer, mf prouucr(ainfique telleschofes doiuent eftrcrqui.toùchentfigrandemcntjqucdvnp^ tit Prince,au regard du Roy de France )ie n’y adiouftay point defoy. Simontlrao»« puis au Royaume,que les défiances déplaifoient, amp;nbsp;qu’on vouloir qu’il fuft amendé) queceDucdeGuerles fexeufaft des impetueufes parollcs, qui en la défiance eHp' conrenues,car on ne veoir, ne pouuoit trouucr au Confeil du Roy, que ceftechoK mouraft ainfi:carles baux barons de France difoicnr,que,fc le Roy n’yremédioitfq“®) ne combien qu’il deuil coufter de finance, ne de.cheuance ).on y prendroittrop çf^ blafme; car le Roy efioit icune amp;nbsp;à venir,amp; en voulonté de trauailler;amp; firé en Flandres,amp;ailleurs,comme de bonne voulont^l alloit arndeuantaclesW gnes;amp;,filn’alloitau-dcuant de ceux,quiefioicnthors reculés, le pays voifin(!iu'l^“. n’en touchoitricns)on parleroit diucrlementfur lesNoblesdu Royaume de Franeeq® auoient le Roy à confeiller,6c auoient iuré à garder fon honneur. A toutesrclormctc^ ehofes,amp; les mettre à poincl,amp; que le Roy amp;nbsp;fon Royaume n’y euflent pointdïW*®^ rendait grand’peine Sé confeille Sire de Coucy : amp;nbsp;mofiroit bien que la dÿfdiij’f^ choit,car il congnoiflbit mieux les Allcmans,que nul des autres:pourtât qinlauoitP trauaillé à efire entour eux plufieurs fois, tant pour la chalange dé la duelled AuwK^ (dont on luy fai foie grand to»)que pour autres incidences amp;nbsp;actions,qu ils^uoientc® entre eux.Aulfi les deux oncles du Roy veoient bien que la greigneiirparticdesho

* du Royaume f’enclinoient à ce qu’il fuft amédé .■ amp;nbsp;par cfpécialle duc de Bourgonsntj , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit grand’affeâ:ion,amp; pour caufc,car le Duc de Guerlesharioit fa belle ante,dult;:n de Brabant,amp;fon païs,lcqucl héritage luy deuoit retourner apres le deces des daincM *.Atmotat.iz. eftoiétià toutes anciénes)la duchcire,amp; fa * fœur. Si eufi le Duc de Bourgogne veu'^ lótiers,ou par guerre,ou par moyc,que ce duc de Guerlcs(qui efioit allez cheudeut'’® fufireboutc,ou appaiié.Ôr conuenoir,auant que toutes ces chofes fc fificnt,qiic^® bres du Royaume de France fuirent tous vns,car trop long chemin y auoit,pourlf^’

• à aller de France en Allem.gt;gne,côqucfiei‘ terre,amp; mettre Seigneurs àrailonjnj^ cy;amp; ne le pouuoit le Roy faire feubqu’il n’cufi^ite fa puiffance auecqueskytfif*”* fauoit pasfi Allemans(qui font ficonuoiteux) fallieroientauccqucslcduedeGu«^ amp;nbsp;luy viendroiét aider à porter fes défiances.Outre ce,le duc de Bourgogne amp;.'fis w Noblc^ baux Barons de Frâce,amp; du Côfcil du Roy , (entoientle ducdcBrctiig^ grâd’difference contre IcRoyaumedeFrâcetamp;auoitcôiuencéàouurcr meruci CU‘^ ment,amp; mon^roit,par fes œuures,qu'il auoit autât cher la guerre,que la paiXjauKo) me de Frâcc,amp; fauoientbien les Seigneurs qu’ilpourueoit lepaïsde Bretaigne,^ ’' ^^ pourueoir fes villes,fes cités,fcs chafteaux,amp; fesboues-villes,grandementamp;gro e® ^ t Ceftecldufi de pourueances,en recueillât gens amp;nbsp;artillerie,pour les deffendre Sc tenir cotre c Jf^ eUtie tellement f Auecques ce,il enuoioit fouucnt,amp; eferiuoit au Roy d Angleterre,amp;ƒ fon Con cb ^ corrompue, yue parolles amp;C promeffes traittables grandcmér,amp; affedueufement tendâtes a arnour 0» n en pou- formation d’alliâces,à derer à toufiourfmaisgt;amp; telles que les Anglois pourroict, pou ^””quot; féps à venir,en réforcer amp;nbsp;embellir leur gu erre,à grâd efpoir. Si ne vouloiét pas ß‘ nowl’aùo’ns^a- du Royaume de Francc(qui le Royaume auoient à confeillcr)

mendeefielonlc Bretaignc,qu’ellencfuftabbattuc,ouofieeaucuncmét,parbonconduitboninc ^^ ßm de B^u- pourquoy le Royaume fuft hors decelle doute. Car, le Roy allant cûAllemaign,

-ocr page 1057-

DE FROISSART.


2^7


puifTancCjle Royaume fcroit grandement dénué.Et tout ce,par efpecialjimaginoientSi f^n^^ s’en tai'

ptcfumoicntlcs oncles duRoy.-mais ils ne fauoientbonnement entrer estraittezdebri fintsala, ^ui

fctleDucdeBrctaignc.Car ià eftoient retournez ccux,quienuoyezy auoienteftc(l’E- eßmaintenant

udque de LangrcSjmeffirelehan de Vienne,5cme(firelehan de Bueil)Sc auoientbien P»'^ '''^‘

(iitamp;rccordcauRo^,5càfcsonclcs, que riens ils n’auoient fait. Sifauifade rcchctle

Duc deBerry,qu’il y enuoicrent fon coufinjc Comte d’Eftampcs-.lcquel on tcnoitadoc

àvaillanthom.me,amp;àgrandamp;;fagetraitteur.Sircnpria:amp;:luy dit. lîpaucoufin,il vous

fiutallcrcnBretaignc,deuersnoftrecoufinleDuc,parleràluy.Sivous le trouviez ur,

ne hautain cnfesparolles,amp;rcfpon(es,ne vous chaillem’é ries ne vous echaufez contre

luy.ïraittezdor)fcmët,amp;: debóne façô,amp;: padczàluy fagcmêt;amp;lcramenezavoye 6

raifon'.amp;luy ditcsqueleRoy Scmoy,ÔC beau frété dcBourgongne, ne luy vou onsque

loutbicn Si toute amouriSi que,là ou il voudra demourer delcz nous, il novis trouuera

, touftourstousappareillez;5caufii, de ces cbafteaux,qu il tient du Conne

1 ftTczluybicnamp;;doucement,enriant,quàpctiteachoifonillcsalains, qui “yP

i àlesteiidre(fi en fera grandement fon honneur; amp;nbsp;que le Roy luy en ren ^^ rbnifir

1 tieraà’aulfibeaux,amp;tauffibons,queceuxlà,font,enquclquclieuqui es

«n[onRoyaume.Baitcstant,beau-coufin,quc vous nous rapportez ^^^ aduv fans leCemtei’S'

'idlesiamp;nullcmctjpour quelque feiour que vous facicz,vous ne partiez p^^5 SetonuVor Aalles fe char'

txploitcraucunemct-.Scmettezbié enmemoirctoutfon affaire, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;endi-X*‘^’'*®'*‘1

ionnance de fon eftat.Lc Comte d’Eftampes refpondit a Mou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?eiircbat*'?‘*‘^’'*’

^Monfcigncutielcfcrayvolontiers.DcpuisquelcCotnte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fciournaiV‘“ff’’’*7

P«ttoBlonguemenf.maisordonna,amp; ht ordonner, tout nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4„ Maine-amp;vint à An coi,.

tWm;amp;tpaffapatmy Charles amp;nbsp;Ic Mans amp;nbsp;parmy ^ ^°quot;P* p d’Aniou.quif’eftoit ?,miMatrouuaillaRoynedc^aplcs(quifemincauoitc , ^^uCalé,Duc dePouil «iWcmpseferitBenommèRoy deNapkƒe Çecdi , H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Charles.

\tgt;amp;deciabtc,amp; Côte deProuence^ amp;fes deux beaux nbsp;nbsp;nbsp;. gj^, cat bien elle le

LaDametteeutfoncoufmleComtedEftampes lernen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g^py^mesont.Là eftoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5

buoit faire.Si eurent aucuns parlements erifebleiam r q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y^buc de Bretaigne.-deuers

^zfai^Ac^an deBretaigneiquurop a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Äauoit nul nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V.

ItqpdleCôted’Eftampcsallottjmaisilf cnpottoitbc , nbsp;^ X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Siluv conuenoit

byuiffanccdeffusluy,pourluy reraonfker,n amen et foji nbsp;nbsp;nbsp;,^^^^ vn iout St vne nuit,

Wnt,54portctbellcment.Qn,an^eComuàEftamp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rVantouceaux .• S^vintlà •

«titwipm conoh,il f en partit au matimSi cheuaucha deue .^^^^^^.g^ ^^ ç^ teftefehit, « ioun^ exploita tant par fes iournëcs,qu il v tnt en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g^y^ p^ tenoit par v- ^rrine'e

demandaduDuc.Onluy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^quot;^^Xennes’ amp;ilàtrouualcDuc, comte

Ç^’^^^htle ebern^ , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;urbains enfemble.Le Comte d’E- P«

quilereeeutaftezlicment,car ils eftorent confins nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^pjamescat ilanoit eftë lt;1' »^-r*-

hamptsfquibieufcfauoitacquitter debanxPtinces nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,^ ^ doucemêt

Wq Sùntrodultentre eux St elles en fa ieunefte)f acquitta nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;| ^ , affeaion de

duLLamp;.ueluy remonftrapas,ft treftoft comme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ton temps .: fon *

baceuraaç;àrncois fe dbfrmula deux ou trois tours. Eu «^ f. humiliant pour le Wefàentamafes procès, enluy m8!SltA cautement enu« ^ Uonteig. Be cher beau d^b -*»•* Wnx atttàire en fou amour ,5lt;luy dit amfi, ou fut telle € nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loins car le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

t^nfm,!’ous ne vous deucipolnt cmerueiller,fe levons fûts v e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, „jolies Bc ^“^quot;*^-‘-^ j **

nômiUonc moult. Enapresluy àit,Beracomptahien Benotahlementles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;K „,^ oe

tW^e,quilauoitàeparlenucdeiierry. Aufqucllesleduc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^ àiÆai'on. * '

^nahtmblantdeutenàïeÇcommei\monfttoit')amp;epourtoutc 0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;olufieursfoisamp;C

tuEumte dEftampes. Honsfanous que tout ce,que nou^uez ditpar tediEdlvrayKy peuÇerons,nous hy avions pas encores bien pcU i teidemsuous,tautcommeilvousplaira,carvoftrevenuenousfaitttefgrandpl^l^^^^^^

Kutte relponfe,pour le prêtent,le Comte dEftampes ne peut auoit ^mais 1. c MvLkvAieàevietaiqnc^Çx eftoit ton corps cntonhoftel. Enuiron qmn ƒ nuWu« Eeratemapesenlaeit^BCenlamarche deV ennes,deuersle duc àebtetai^ne,quihiy wiittow ma am ont 5iyiâfte côpàisnic,?xluy moftraleb cl chattel nbsp;nbsp;nbsp;Tmi ,q _

alnpiesdeNénes^equel le duc auoitfaituouuelleméteditier,ma oner, ouurct. 'ipteanltvue partie de tes délits .Crie Cote àla fois, quand il cuidoitttouuer, e uc en

-ocr page 1058-

2 6S


LE TIERS VOL V ME


I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bonnes,Inyrcmonftroitdo-ucemenr,amp;:fagcmcnt,cc,pourquoy•iIcfioitvenu;amp;leDu£

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couuertcment toufiours refpondoit/mais fur fes refponfes 1 on ne pouiioic aiouftcrgrüii

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feureré défaire nullereftitution des cent mille francs, amp;nbsp;des chameaux,qu’il fenoitdu

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Conneftable.Cc qu’en la fin il fit:mais ce fut fans parolle, fans requefre,nc bas prière de

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nully.-quand on f en donna le moins de gardc.fi-commeie vous diiîy le tour,entraitrant

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la matiere,amp;fcloncequeicfu adoncquesinformé.Qii^ndleComted’EHampcsvcK

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ilfciournoirlà ^ariens exploitant, fifauifaqu’ilprendroir congé au Duc.• amp;retour-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v^rjduCote neroiten France,deuersleDuc de Bcrry;qui làl’auoitcnuoyé.Si prit congé au Duede

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uec^le^v’ ‘^ à' ^’^^ ^^^ donna moult amiablement: amp;nbsp;luy fit prefenter, au partir, vn très-beau pâlie-

| nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sreraigne^^ns froy Wanc,ordóné en felle,amp;appareillé, ainfiquepourle corps du Rqÿ.amp;luydonnavn

| nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e/taK^ir eu re- anncJ,amp;vne pierre dedans.-qui bien auoit confié mille francs. Ainfi le departirlcConi-

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/fonßcerMne. fc d’Efiampes du Duc dcBretaigne.-amp; fc meitau chemin.-amp; fen retourna par Ange«-’'-^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la trouua la Roync de Naples,amp; Ichan de Bretaigne, fon frere.-qui moult dciiroiràouf

| nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des noüuclles.-amp;luy dirent. Beau coufin, vous deuez bien auoirbelôngné.-carvousau^

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moult longuement demourè.Adonc leur recorda il vnc partie de ion exploitdontli»'’

fut telle,qu’il n’aunit riens fait. Quand il eut efié dclez eux vn tour, il prit congru 1£ meit à chcmin,pöür retourner deuersTours.-amp;fit tant par fes iournees,qu’il vlntenBf^' ry,-amp; trouua le Duc de Berry à Mehun-fus- Ycure,vn fieri moult bel chafid.-lcqufbquot;®^ auoit fait nouuellcmsnt edifier.-amp; encores y failoit il ouurçr tous les leurs. QuâtUc^“^ deBerry veitlc Comted’Efiampes reuenu, ilIuyfitbonnechere,amp;luydenian(la(lî5 i^efeur du c^te nooueHcs dcBretaigne.il luy recorda de poind en poind,amp; de claufe en'clau/ê,foutcf) d’Eflafes ven qu’il auoit veu, ouy, amp;nbsp;trouué; amp;nbsp;luy dit bien que ce Duc de Bretaigne onnepow‘gt;‘^ i lePuc Je Berry: bri/èrunais demouroit toufiours en Ion faid.Le Duc de Berry C'en paCCa aCial^^squot;^^'^'^^ Mfiiehlracem ÿ^ bellement, quand il voit qu’autre chofe il n’en pouuoit auoir, amp;retourna allez roll ta i f/«gt;'”^^^'^’*^^ ^'^'‘'’quot;‘^‘-■’‘-^‘'quot;ucr.slc Roy,amp; fon frere de Bourgongne.- Scieur remonfiracommentilauoic i ‘’^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnuoyé,pourtraitterenBrctaigne,deuersleDucfonbeaucoufin,lcComfed’£llampô: '

amp; quelle choie en ce voyage il auoir exploité amp;nbsp;bcfongné. La chofe demoura en celle- i fiat,quand on veitquel’on n’en pouuoit autrochofcauoir.-amp;r démolira on furcepoind. J

Cûmxgt;ie»f,aprey le eJef^irferne»f, ^»e k Dae eJe La»e/aJ^re// eie Gabee e» Por/n^^) ^^^ fjfdigwb (^ les Fra»eeC( recfffftft/ireyyfy e» pe» eJe /emfy, ie pdjy Je Galiee: eemmsl

/es 'lt;^»^/BUi^///4»ajfe»t e/éd /a guerre Je Gal/ee,auee /e Due Je Paue/aJ/reJifj-

gt;»e/e»f le pgps J’£jpa/g»e ^ /eur/gt;ajgt;s:dgt;' e^er^»3er^ /e Due J’/r/a»Je(^fJ/'f/‘gt;iDi‘

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f/re J'{^»g/e/erre)fu f eKuejé^uer/rfar le £eji Je Drawee c^fi»Ce»/êJ,

C H A P. CV11 I.

teï^^ ^^^^/ T zOusfiuczfainfiquil eCt t cy deiCus contenu en noßre HiRoire) comment la depx- ' P^eGut v^ ** ^ f^^ ^^^ Anglais ( qui cRoientallés en Calice auecquesle Duc de LaaclaRtelfeètjH ' '’ nbsp;commentîeDuc,fafemme,Sc faRilc^'vindrencauPortdePortugaî,amp;quelàfetiadrcat nbsp;nbsp;i

vn temps,dclez leRoy lehan de Portugal ôclaieuneRoyne, RUeau DaccIcLanchiitc: Ci-commevous Cauez.S'tl eimuyoitbcàucoup au Duc,ailezyaiiouilcauCe,catnc’^^^quot; fon proRiten celle lai/dn il n’auoir fairen Caûillc : mais Con grand dommage, V^^'^^^

• feshommes morts delà mortalité, Ôc tous les meilleurs ChcuaUcrsScEicupi'^^^^^^ ' route: amp;:le pays de Galice, qu’en venant il anoir T^nquelté à grand’ peine jtUc'ii^^^^^^' nbsp;nbsp;nbsp;' Rout perdu,amp;: retourné deuers le Roy de CaRille-.carû rod qu'il le fut deparry, Sitentte nbsp;nbsp;i en Portugal, Sc que lesEfpaignols veirent, Scies Cbeualiers de France (qui dctdtise- i RaientdimourésauecquesleRoy, SemeRire Oîiuier du Glefquin,ConneRabkdcG- ' Rille) qu’iln’yauoitens nuis Anglais, n’au Duc de LanclaRrc mille congnotfancc,rt nbsp;nbsp;‘ recouurance,ils entrèrent en queRe de reconquerre^à leur alliance Sc oheyRmecdepe^ ' de Galice.Sz ce fut tantoR fait. Car ceux des villes,des cités, Si des chaReaux de Galice, nbsp;nbsp;‘ suaient plus grand’ affeâion à eRre deuers le Roy, que deuerslc DucdcLancbûreioa nbsp;t casqu’ilne pouuoit tenirlcschamps ,ncle pays:car, fi-come en Lombardie Si en Itilie, ils ontd’vfage en Galice Ôc en CaRillc. 8c:dient, Vine le fort,vine qui vinque.Tout quant, j^eean^ueße Ju que le Duc de LanclaRrc auoit peu affembler de là Pafques iufques à l'entree de luiUet, /ariJeGal/cf, tout fut retourné 8c^reconquis,Screfrefehidenauuclles gens,Frâçois 8cautres,obeifans nbsp;nbsp;i zJeD^rf'^ùfur ^^ ^^y ‘^^ CaRille.Sc: les Anglais,qui eRoiéc demour€S,de p3rleDuc,en Galice,es cites, nbsp;nbsp;‘ If ^^ JeC4-^ Villes, amp;: chaReaux, en garnifon, amp;nbsp;qui bien amp;:paiRblement fy cuidoient teniramp;ellre ß/Je. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout l'Yucr,en eRoient boutés hors, ou doucement,ou autrement,ou mortslesaucuns, nbsp;nbsp;nbsp;i

-ocr page 1059-

DE FROISSART.


i6^


cjuifcvouloienttcnircnlcurforcczamp;lcsautres (qui voicttout mal allcr)fen departivec

partraitte:amp;onlcurdonuoitfaufconduitdcrctournerenGafcongnc, ^depafferpar-

my Ic pais de CaftiUc, amp;nbsp;retourner à Bayonne, ou à Bordeaux: amp;nbsp;de tout ce cas eftoit

bieninformèlcDucdeLanclaftrc(qui (etenoit enlacité du Port) ôcfin’y pouuóit,nc

fauoit,aucunementr?mèdier;finon qu’il auoit aucuncsfois des angoiffcs,amp; de grandes

dcplaifanccs au cueur.On ne lt;^it pas croire du côtraite:car tant plus eft le fens haut,amp;:

de grande nobleffc,amp;: de prudence, tant luy font les déplaifanccs pllt;k amercs, quand

fesbefongnes retournent furie pis,t amp;: de ce ne cuide nul. 11 faifoit allez bonne chere

îidifoitàlafois.Otfi nous auons perdu cefte annéc,nous aurons,par la grace de Dieu, -^c’e^d^ire amp;:

autrefaifon pourÿous.Les fortunes de ce monde nous font moult mcrueillcufes. Elles qu’il « a”cd

ne pcuuent pas edre voies. D’autre part aufli le Roy de Portugal le reconfortoit tout: nenderd.

amp;luy difoit,Sire,vous tiendrez icy en cefte terre voftre cftat:amp; eferirez àvozfreres en

1 Anglctcrr£,amp;àvozanns(quoy qu’ils en fâchent aftcz)quc,fur le Mars qui retourne, ils

1 vouscnuoicntcinqoufixcensLances,amp;dcuxmille Archers:amp;:ie remettray d'autre

1 part mon pouuoit cnfemblc,car mon pouuoir, amp;nbsp;mon pcuplc,cft de bonne volonté à

hire guerre en Caftillc.Si leur ferons vnc bonne guerre. 'Vnefaiîonauientqu’vnpays

1 fegaigne,amp;l’autre fe perd.Ainfi le Duc de LaclaftreÇqui oyoitlc Roy de Portugal par-i Mptenoit en grand gré toutes fes parolics:amp;; luy difoit grand mercy. Toutcsfois quoy 1 lt;piclcRoy deVortugalfuftfon fils(car il auoit fa ftlleefpoufce)ôc qu’illuy dift ce debo-‘ ''t\'olótc,8c que IcDuc y pouuoitbien aioufter foy,fait amp;nbsp;crcancc,neantmoins il ne dé ' couuroit pas tout foncourage,car bien fauoitqu’Angleterre eftoit troublée, amp;nbsp;tout le ' P»yscnmoult grand differcnt:amp; auoientles Seigneurs à pluficurs chofes à enté dre, tât ' poutlafrontiercdu Royaume d’Efeoce (quimoultlcurtouchoit) que pourlcDucde ' bretaigne: qui eftoit en grans tr^ittez enuers eux. Or, pour ce qu à trop) grande peine ‘ (tpuandil le départit d’Angleterre)!! auoit eu celle charge amp;nbsp;armée de Gens darmcs5c ' Archers,cen eftoit pas fon intentionfear bien cognoiflbitles Anglois)que de rechef il ' dtuftefttccôPortc,carbié fentoit que le Royaume d Angleterre, pour le pmefent, auoit i plus que fou faix amp;nbsp;charge,5lt; que ccux,quipour celle faifon prefente auoiet efte en Ca 1 Sülle,tant Gens-d’armes comme Archers, n’y retourneroient plus: amp;nbsp;mettoit en doute i hltfauoitîcvctité)quele retourné decourageroit le demourant du pay s.N onobftant 1 ’puilimaginafthientoutcsccs chofes êc ces doutes, t fi fen portoitilmal enuersle Roy ^cowwei’ii 1 ütPonuoal,5i les Barons d’iccluy pays: Si quand il eut eft^au Port vu grand temps : Sc ^^,j^;f ^-^^^ i ftioumé^il dit auRoy que proftitable luy eftoit de retournera Bayonne, Si en la mat- qu’il ne fai-1 thcàcRordcaux,pourplufteursraifons.Card’cftrcenPortugal(quoyqu’ôïy veift vo- fort pas bien 1 Wicrs,)ilneftoit pas fur fonhéritage-.lcquclil deftroit àauoir:amp;i difoitbien qu’enÏ Ar de les leur 1 tbeuefehé deBordeaux Si d Aulx,en retournant Si en defeendant deBigorre, Si fron- diffuuuler.

1 üffinuoutc la terre des Labriffiens,du Comte de Foix Si du Cote d’Armignac, Si d’où

1 UelaGatoune SilaDordonnc,en rentrant àPcrrigourd,crr Qucrcy,cnRocbcllois,cn

' Kiinàongc,en coftoyant Poitou,en rentrant en Auuergne Si en Limofin,auoit gran-

' 4t{oitonlt;icfo{ts,amp;idegarnifons,Sidecbafteaux,quifetcnoientbons Siloyaux An-

' ^bis,Si qui tous faifoiét guerre, en ombre Scan nom deduy^i eftoitbÓ,Sipour le meil ^

' huqquilfuftdelez cux,pourlcsreconforter Si confcillcr ,nmcfticr eftoit. Auccques

‘ W«,cnPottugalileftoittroploingScsnouucllesd’Angleterre,caries Angloisrcf-

' baguoicntcevoyagc poutleloingtam chemin,Si pour les rencontres dcmer,cartouf-

‘ Wsy font nefs tfpaignolcs,ou Galiciennes,ou Sebiloifes,ou des autres terres ^eCa-tFroipr^pf* lüHqaux ports,St fur la ruer ,allans en Flandres pour leurs marebandifes, ou retour de P”' ânoir p^r Ihuitcs en leurs pay s:uourouov les perils y font trop erans.j Sur toutes nbsp;nbsp;nbsp;raifons, Si «’«e«f-

I wcoïçsautrcSjVordonnale Duc de Lanclaftre, a toutes les gallecs.armées : quele Roy ^^ i,tfiionr byfitauoir,SifonmaiftrcPatron Alphons Br erat. Quand les gallecs furent chargéesSi jn d,^,. ^^ £^„

-ocr page 1060-

270 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

corder ) les nouuelles fen efpandirent en beaucoup de lieux .• amp;nbsp;en furent réiouys ceux de Bordeaux, amp;nbsp;de Bordelois. Si l’allèrent venir meflirclchande a P donne,Sénéchal de Bordeaux,^ le Sénéchal des Landes:^ auffi firent tous les Wt^ hommes du paysde Sire de Mucidenr,lc SiredeDuras,le Sire de RofemdeSite « duras,Ie Sire de Chau montée SiredcrEfparrc,lcSirc de Chafierneurde Sire de j^^p^ ne,S^ plufieurs autres Barons amp;nbsp;Cheualiers du pays. Illgs recueillit .■ ainficomn’d noyent.Ce ne fut pas tout à vnc fois. Tous luy offrirent fcriiice amp;nbsp;amour.- ainheo-l’on doit faire à fon Seigneur. Si fc tint le Duc toute celle faifon à Bayonne : amp;cnu ^^^ aucuncsfois en Angleterre,deuers Ic Roy fon neueu,amp; auffi à fes frétés: mais,pour fe qu’il enuoyaft, n’eferiuift, il n’eftoit en riens conforté des Gens-da^mes neu of ^^ d’Angleterre: amp;nbsp;eftoit, quant à la venue prefente du monde, le Duc de Lancia ,^ tout fon affaire,mis en nonchaloir ; amp;: ne f offroit nul en Angleterre des tes ^/fn^^his, uançoic,pour mettre Gens-d’armes fus, pour aller deuers le Duc de Lanclaltrc« ^^ X°***^”‘deGilt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoyent effé au voyage de Portugal,en difoient parolles déphifantesparm)^^

guérir le Duc d Irlunde.

c^endkewa- Royaume d’Anglct.qui dccourageoient tous les autres. Si difoit ces Anglois,quie» gÀd’aiifi-esd'r Bille amp;nbsp;en Portugal auoient cfté,Ce voyage là ne nous eftpas bien à la raain.il no aller. ‘ trop loin.Mieux nous vaur,amp; plus proffitablc nous eft,la guerre de Fracc. Car en ^ y a treffouefp)ays,amp; doux amp;courtoifc contree,amp;air attrépc,amp;douces riuicrcs,K0 . logis mais en Caftille n’a que roches (qui ne font pas bonnes à manger au venus/ taignes moult hautes,amp; dur air,amp; riuicres troublcs,amp; viures diners,amp; vins moultW fccs,amp; chaux,amp;hors de noftreboiffon,amp; panures gens amp;ords, amp;nbsp;qui font malve ^^ mal habillés,amp; tous hors de noflre ordonnance : amp;nbsp;eft moult grand’folliedyau^''^^^^ quand on entre en vnc groffe cité,ou ville, ou chaftcl, ou on y cuide meruewOJ » on n’y treuueriens,que vins amp;nbsp;lards,amp;huches de fapiniyuides.C’efttourlcco'it''^ ^^ Royaume de Fr3ncc,car là auons trouué, dedans les cités amp;nbsp;les bonnes-villes pW” fois (quand les auentures d’armes nous venoyenr,amp; que nous les conquérions J tan biens amp;nbsp;de richeftês,que nous en eftions tous ébahis. A celle guerre doit on enten t ( ou proffit y a)Sc là hardiment fauenturer, amp;nbsp;nô pas en ccftemechategucrrcdcU amp;nbsp;de Portugahou il n’y a que toute pauurcré, Sc tout dommage.. Ainfi difoyeml^^ glois,en Anglcterre,qui en Caftille amp;nbsp;en Galice auoient efté. tant que les Scïgn«gt;*^H lepays auoient à confeiller Sc gouuerncr,fapperceuoienr que ce voyage eftoittout delà grace des Anglois : amp;nbsp;r^fft le pays eftoit encore en trouble,amp; lesiiifticcsnonne f ment faites de Triüilien amp;nbsp;desautres,amp;:leDucd’^lande party hors d’Angleterre, t' • Roy Richard venu en l’adminiftration de nouuel Confeil; lequel il n’auoitpas encore bien appris. Si conuenoir, par ces incidences: que les choies demouraffentendurf pourleDucdeLancl3ftrc:quife tenoit en-la cité de Bayonne, amp;nbsp;l’y tint toute celle fon. Toutes ces befongnes amp;nbsp;ces ordonnances, tant d’Angleterre que de Caftille^ Portugal,amp; toutes les differences qui eftoyent auenues en Angleterre,tant du Due lande comme des autres,eftoient bien feues en France,en la chambre du Roy,amp;lt;f®^®^^ Deliberation fon Confeil.Or fut aui(é du Confeil du Roy de France amp;nbsp;de fes oncles,pour quot;^‘quot;°'”’^'jj c^’reßlut^da parfaitement fauoir de tomes les auenues,qu’on cnuoycroit querre à Vtreeb/^A''^,' ^r^‘enL Z” ^®y^®^*^®”‘*®gt;l®^’-’^^’^^®”‘^c(^“i^ytcnoi^amp;luyfcroitdonné bonfanfc®”““* ce,aenuojrer fg„j.^pouf y^j^jf g^pj-jnec, amp;làdemourcr, tant comme au Roy plairoitjamp;detctoumtt auffi arriéré:!! la plaüance du Roy amp;nbsp;du Duc eftoit.Bien conuenoit qu’il fufteouoyéq^^' re par efpéciaux meffagers, amp;nbsp;que lettres du Roy fuffent faites efpecialemcnt: ouau® ment Te Duc d’Irlande ne fc fuft point party d’Vtrecht Sc de la marche. Car ilfauoirbr” qu’il eftoit t#ut hors de l’amour amp;nbsp;de la grace du Seigneur de Coucy ( qui eft vonloƒ grand Baron en France,amp; de grand lignage)amp; bien y auoit caufe.-commeil efteyde«® dit amp;nbsp;éclaircy:car,au vray dire, ce Duc feftoit acquitté bien petitement vers la femffl^ fille au Seigneur de Coucy:amp;certes feftoit, en confcience, la principale matière, qui pi“$ le chargcoit,amp; luy tolloir bonne rcnommee,tant en France comme ailleurs, car autant en eftoit blafmé,diffamé5amp;: hay en Angleterre,comme il eftoit enFrance. Quandonfe anifé amp;nbsp;entallenté au Ç^nfcil du Roy, amp;nbsp;de fes oncles, de le mander, le Sire de Coucyle débattit grandement-mais on luy monftratantde raifonsamp;devoyes, qu’il fen foute amp;nbsp;faire le conuenoi t:puis que le Roy le vouloir. Le Roy ( qui eftoit ieunc) auoit moult grand defir de voir ce Duc d’Irlande.-pourtant qu’on luy auoit dit qu’il eftoit bon Cheua-lier,amp; que le Roy d’Angleterre l’auoit tant aimc,que merueilles.Si fut made par vn Che* ualiet

-ocr page 1061-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;271

ualicramp;vnClerc,Notaire du Roy. Qi^and le Duc d’Irlande ouit les premieres nouuel-

Icsquele Roy de France le demandoit ,il fut Moult cmérueillé : amp;nbsp;eut mainte imagina-

tionfut ce mandement,à quoy il pouuoit tendre, ne toucher . Toutcsfois en fon confeil

ilttouua, que,furlejjufconduitcl^ Roy, ilpouuoit bien aller enFrance, veoirle Roy,amp;

puisKtourncf.fibon luy fembloit.Si fit ainlizamp;fc départit d’Vtrecht: amp;nbsp;fe meit auche-

niin,auecqucs ceux, qui de pat le Roy l’eftoyent allé querre : amp;nbsp;cheqauchcrent tant par

lcursiournees,qu’ilsvindrentàParis,carpour Ictemps le Roy fctcnoïc là, Scauchaftel Lt^ucd.ir''

duLouurc.SifuteeDuc bien-venu Screcueilly du Roy, amp;nbsp;de les oncles moult-bien . Si ^•‘” c‘^P‘'^rugt;

voulutleRoy de France qu’il prift fa refidence en France: Se luy fit adminiftrer place amp;

Uftel,pour luy 5#pourfon eftat tenir.il auoit bien dequoy, car il auoit mis hors d Angle-

tenegrans finances-.Sc encores luy en deuoit auffile Conneftable de France,pour la ran-

yonàeIeandcBretaigne,dontil n’eftoit pas encores tout paye. Si aUoit amp;nbsp;vcnoitlcDuc

d’Irlande à lafoisdeuers le Roy :amp;luy choit faite bonne chcre:amp; à toutes lesfeftes, lou-

‘ ft«,amp;ebatemens,leDuc d’Irlande choit appelé.

i (:omment leCo»feil de France»epomtoit accorder qu'on menaß le Roy en^Hemaigne.^ i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iwles meldens du Royalime.-comment le Duc de Bretaigne fallait fes gammons en

i fon^ays.à-^lli^i^cesatix^ngloît.amp;aiiRoy de Nauarre : amp;nbsp;de larrnee.qiafut 1 fiteparles^uglois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. crx.

' \r0œ(mc«lt;»nmentleComKd'EftampesfupdcpatleDucdeBcny,enuoyéev.

V îiœÔEiKAoeKleDuKkqoel il cuida moult bien pat tes patoUcs amener,amp; attrat

, nbsp;’ ûrenigne,Qcucrsicuuc.icqu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, r. j^ p^^retourna.-fans riens exploi-

, «pattaifon-.maisilnenpeutcheuit,nc\cniracnct. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cnnfeil

, ^tudontoneftoittoutébahy en F rance: voire ceux, a qui 1 en ou vd^ren Allemai-

1 in Roy tembefongnoyenf. Garis fentoient le Roy en ire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ hautaines pa-1R 7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’O'

j ^qveoirVatenef dcsvoifinsauDucàelulliers, 1”^^^^ 'f Orhnaoirvoicntlesfaoes defescoufins ro\ksScfel\csdéEances,dontle Due de Gucdcslauoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\^^'^^ ^'^^'^^

lti«tanttuo,cntVaffaite)vnttopgtanAvetilçout tRoya iny^^^^^^^

VÀvpr-nonc ne vouloir venir ne conuciccuui.t,aidi àtc.erf.MdM

, Îichirerrienivoyoieni,quele Due de Bretaign ^^^.^^^^, contre Vbonneur SemaieRé e.lioiTßns pr.

, Wcquelmnoit fon propos: Sic oit mou y»^^^peConncRabk : amp;nbsp;rançonne à cent pu pit qnd'o . Iwiame’uRoyaume deFrance, que d auo ?. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t ^g^^^^o^esp^^s Seigneurs, y fe-Mon con

, lt;tÇrancs,?)tàttoischaReaux,Scvnebonc viUc.Sicnte nbsp;nbsp;nbsp;Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^.^^ nbsp;nbsp;^^ ^^^^^_ finie Due.»»

, 'idAuConRilduRoylepiusCe char^eoyent,que ^eF^uc « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ ^y ç fes coufinsU»

WoydMcterreScaux Pmglois, Sequûpouru ou g^^quot;^^XTrantS

Rretaignc,amp; acqueroir amis de toutes parts,amp; aRianccs,rant que les ba nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vmr

\ x^SSMesNob es de IhetaigneÇvoire la plus grand partie) -ehuroient que CeSterdevenirenFrane?, ouqu’ilsvouhftent ^e« delex leDuc a fl^ i , uiequy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne ferovent ilslamaisicarIcs Cheua- ««»’«$•

. xr,k\bonle caute ,queJeleRoy le departoir de fa puiRance fear autrement ne p

1 ^dtiWrcn\llcmaigne)queleDucdeBrctaigr\enciiAiRlesAngloisenlonpaysT ^'îiavïid-Uallo, ouaSainOi Matthieu, ouaLambaRe,ou aCr^pede,ou ahantrigu , \ x.q,,,,,nàe,ouaBonte,ouàVennes;aiifurlèshende^àùlamer,laoul«

. ^xç;\taràcÇcendtc-.amp; plusbçlle entree ne pourroientih auoit que par ^cia g . lt;nbsp;x^'^haa comment,àl'honneur duRoy ht du Royaume-, oupeuRaceDuc ne ^ • ^xracilxeuiequelesaucunsHohles du Gonfeildu Roy metro-yent entermes# Ditters ditntn ^catirnfi,CeftramoultgranàblaÇmc, file Roy tomptucbrile fon'voyage'^ur ce y^^^jejuyfe. ^'iràch’tctaigneiqui h eh pas encores Sitede fon payfelEnrant que des Ratons^ nbsp;nbsp;eua {^.^php à*

'*rn,kF.lcuversàeV»retaigneÂlshefeï'oientiamak contre nous, pour tenir l'opinion n T^j^ge e ^'it..VcRoy,aunomàeDieu,facefonvoyage-.amp;t.l.eConneRaMeSlt;.lesRrctons t emeu «èr e 1 itartnloirpays,pour garder latene .GefVeputollefüt^tandementfouRenuc au on ^^^ k ^tlduRoydeFrancc,2lt;lesaütresdiÇolent,Ylcnny.Cenefepenrfaire.Rei oy ne croît

\ '^iamp; ce v ey age ,lans\e ConneRaRde •, car R fait plus que c eh de guerre , que nu s autres

\ Ylissi-^Xiexs.llo-arle^ autres argudrennStrefporiddrenr ,SiàcmewreleRoy . Fl lui t ten.

\ Fx^RtsleuxonclesduRoy,ouivn-y volte .MonfeignciirleDucdeldourgongney ai e, . ,.

\ ^M\aedeUxrnil\eV.ances ,?:l.Rx'outepttr\ille gros-varlcts k Fl efitenupnuGipa emerte

-ocr page 1062-

272 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LETTERS V0LVME

munautés du pays de Brabant.Dont refpondirent les autres, Vous ne ci tes tiens, car le R oy y veut aller:amp; dit qu’il eft Chef de celle guerre (car onia défié)amp; ii ira/ puis qu cn^ chargé l’a. Or c’eft bon qu’il y voife:car il eft ieune. amp;jtant plus continuera les armes, plus les aimera. Adonc refpondirent encores les autres, (^i feraji ofé', qui conlci e e Roy5n’cnhorter d’aller en Allemaigne,fi loingtain pays, amp;nbsp;entre ces AllemanSjqui ont fi hautains gens,amp; trefperilleux à entrer fur eux ? Encore#, fon y e doit en ire, il va iw manière à en i(firf«r retourner. Car, quand ils fendront le Royamp;Ies Nobles du noyau me de France entrer en leur pays,tous fc mettront cnfemble : amp;nbsp;fe mettront fus vncer tain pays (qu’ils congnoiftront, amp;nbsp;les noftrcs non)amp; nous pourront porter trop dommage:car ils font moult conuoitcux,amp; plus que milles autres gen»6c n ont pointpi dé de nully,puis qu’ils en font Seigneuts:mais les mettent en prifons eftroites, amp;nbsp;en q fort meriicilleux,amp; forts greffions,amp;en autres attournemens de prifoostdontiMont ce faire fubtils,pour attraireplus grand’ rançon : amp;:, quand ils fentent quils ontapnio nier vn grand Seigncur,ouvnnoblc amp;nbsp;vaillant homme, ils en font trop grandementr^ ioiiys:amp;les emmeinent auecques eux en Boefme, ou en Auftriebe, ouen Saxoignegt;^^ autre part : amp;nbsp;les tiendront en lieux,ou en chafteaux, inhabitables. Allez ’‘^^.‘1“‘^ .j|^ Telles gens valient pisqueSarrazins,ne Payens,carla grand’ardcurdeconuoitilejS ^^ ont en eux,leurtoult la congnoiffance d’honneur. Allez: amp;nbsp;fi mettez le Roy en^ gcns:amp;puiSjqu’iI en mcfauienne (ainfi que les fortunes font mcrueillcufcsamp;pcriu on dira qu’on l’aura trahy, amp;nbsp;là mené pour la deftrudion du Royaume, amp;noo pour gmentation. Aueeqes tout ce ( Dieu deffendc le Royaume, de tout dommage amp;pc ^^| prefentqui prendroitleRoy, amp;vnc partie des Nobles qui iroyent auecquesby l^^’ va en Allemaigne,il ira bicn-accompaigné) le Royaume de France (ans nulb^^''^ ce fcroit perdu. Orconfeillezdoncle Roy à aller en tel voyage. EtlqueHecho’^ “ ra on adoneques faire .^ les autres difoyent. Au nom de Dieu ( refpondirent les wcgt; feillés,fclon leur imagination,amp;qui iuftemcntglofoient les perils,amp; penfoieudes nés ou auentures qui pourroient auenir) ne le Roy n’y voifc, ne nul n’y voifeàgwd P fancc. Ce Duc de Guéries eft ieunc-IeuncfTe de tefte, amp;nbsp;fumec, l’a à-prefentémeu e fier le Roy de France.Ce n’a pas eftè grand fcns,ne bon confeil, fors de ieun^s gens-jT font outrecuidés:amp; lefquels veulent volcr,auant qu’ils ayent ailles. Or, puisqulU ^^ le Roy de Francc3qu’on le laifte mettre auant,amp; pourfuiuir fa défiance. Le Royaume France eft grand. S’il fc boutlt;^cdans,nc met en fa^on qu’il foir, le Roy de France eu ra tantoft informé:amp; lors aura il caufc,ôciuftc querelle, d’émouuoirfon peuple)*

* nbsp;nbsp;nbsp;contreluy,^de le combattre(fillctrcuucenfonconfeil,amp;àicuparty)cnFrance:o

faire,mefinement furies champs,retourner,amp; venir à mercy: ou le faire fuyrdeuant up amp;nbsp;rentrer en Allemaigne:^ là aura le Roy plus d’honneur aflrez,amp; le Royaume moins fraiz,que d’aller en Guerlcs.Carnous entendons parceux,quicongnoiirentlepoyS)q'* y a à paffer,auant qu’on puifîe entrer en Gucrles,ne venir iufques au Duc (fil veutlqua groffes riuiercs : amp;nbsp;la moindre eft auffi groffe comme la riuiere de Loire eft ath®“ 1 17/7 4««ir icj ou ^ la Charité,amp; ord pays amp;nbsp;m^ logeable. Or allez : amp;nbsp;confeillez le Roy de nbsp;nbsp;*^jj

emours^ voyage amp;nbsp;emprife. Ainfi,q^e ic vous dy , en ce temps eftoient en plufieurs amp;' imaginations amp;nbsp;parolles les aucuns N obles du Confeil du Roy de Francc:aufqudsgt; choit grandement du parler,amp; penfoientbienàce voyage, queleRoydcFrâceVO faire/Sé fâchez qu’il fe full pluftoft auancé qu’il ne fir,f’on ne doutaft le venin,quipo“^ naiftre^ venir deBretaigne, amp;: du Duc mefme: car tout celaleretardoitgrädeniuri'^ bien auoit on caufc de le douter, car le Duc de Bretaigne ( qui eftoit toutinforme* défiances dut)uc de Guéries, amp;nbsp;auffi de l’imagination, que le ieune Roy Charlesa Conclii/îon du ^bller en Allemaigne) n’attendoit autre chofe: finon qu’on fc fuft mis au chemin,*?

T)uc dtBretai- ^7Royaume.il auoit ordonné amp;nbsp;tout conclu,entre luy amp;nbsp;les Anglois, qu’ileuftbou £ne, pour met- les Anglois cn fon pays:amp; ià auoit par fes fùbtils tours attrait àluy,amp; à fon accotdàag tre les^n^liis gneur partie des bonnes-villes de Bretaigne, amp;nbsp;par cfpécial Nantes, Vennes, Ren en ßn pais, à Lentriguier, Guerrande, Lamballe, Sainól-Malo, amp;nbsp;Sainól-Mathieu-de-finc-potcmc-^Herrejer Ie saisies corpsdesNobJfsnepouuoitilauoir.Orimaginoit ilqu’iceuxfeniroient3ü^ ^74«»»e t ques Je Conncftablc,cn Allemaignc:amp; en fcroit fa guerre plus douce amp;plus belle 1 ƒ chaletfu^~ ^i^*^ Ic Duc de Bretaigne fes villes amp;nbsp;fes chafteaux grandementpourueoir de tout«c œ léen^üemai- fcs,qui à guerre pouuoicntappartcnir,viures amp;c artilleries: amp;nbsp;monftroitbienquil fent gt;nbsp;^»e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noit plus à la guerre,qu’à la paix. D’autre part auffi il auoit grandes alliances à fon leron

-ocr page 1063-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;27^

gc^eicune Roy dcNauarrc,nommé Charlcs:amp;le Roy àluy,car leDucluy promettoir, q,('ilpouuoit veniràfes entêtes,amp; qu’iltinft puiRance de Gêl'd armes amp;nbsp;d’Achers d’Angleterre fur les champs,!! les meneroit tout droit en N or mandie, amp;nbsp;recouureroit de pri-mc-facetouteslesbonne-villesamp;leschafteaux,queleRoytCharlesdeFrance,oncle dece Koy de Nauarre,auoitpris,amp; fait prendre par les gens,le Seigneur de Coucy,amp;au-très. SurceftcftatauoitlcRojjdcNauarçegrand’ efperance: amp;nbsp;entenoit en humble a-moutleDucdc Lanclaftre (quifeiournoit à Bayonne) amp;auoit entte^ux grandes allia- ^^^^^ man^ ccs;amp;dctoutceveyiel’apparence.-comrneievousdiray cy apres, Enl’andcgrace No- ned’^n^Uter-ftie-fcigncur mil trois cens quatre vingts Ôi huit, le feptiémeiour du mois d’Auril, fut «!’.«» 1388. conclu, arrefté, ÿordonné,au Conleil du Roy d’Angleterre amp;nbsp;de les oncles, le Duc d’Yorthamp;le Duc de Cloccitrc,quc le Comte Riclaard d Arondel feroit Chcf.amp; fouue-tain d’vu» armee par mer.ou il y aurait mille Hommes-d’armes, amp;nbsp;trois mille Archers: quife tireroientaHantonue.-ik fctoicntUle quinziéme, iour du mois de May : amp;nbsp;y trou-üctoienth naue,toute prefte, chargée, amp;nbsp;appareillée : amp;nbsp;là à ce iour deuoient eftre en la narehe tous ceux,qui auecques luy iro'u7it,amp; deuoient aller en ce voyage.Si tint le Roy d'Angleterre,le iour SainélGeorgs eufuyuanr,vne trehgrandefeile, auchaftelWinde-fote:amp;13furcnt,cnpatt!e,les chefs des Sçigneurs,qui?uçcqucs le Comte d’Arondel de« uoientraUer en ce voyagc:amp; prirent congé du Roy ,de fes onclcs,dc la Royne, amp;nbsp;des Da-

1 ines.SifurenttousàHantenne,oulàprts,auiourquiprdonnécftoit. Puis entrèrent en

1 leurs vaiffeaux,le vingtième ipur de M ay : qu'il falloir tref bel amp;nbsp;tref clair. Là eftoient le Emlarijuemit^

1 Côted’ArondefleCôte deNo'tighcndç CôtedcDonchcre,meflucThomasde Per i Mefre de Cliffort,melfire lehan de Waruich, mcffirc Guillaume de la Seellee, le Sire 1 deCameux, melfire Eftiennede Libery , me{fire GuillaumeBelmen, melfircThomas ^cowff 5’A«» 1 Moreaux,melfirekhan d’Aulx ÿic ourt, melfire Robert Sere, melfire Pierre de Mont- iel^ftwcoßtitr 1 bctv,tMlfircLouisClumbo,mclfircThomasCoq,iBeffircGuiUaumcPaule,amp;plufieutsU wanne de 1 iutrcs;amp; eftoient de bonnes Gens-d’armes mille Lances,amp; trois mille Archers, ou enui- i^ormwidie^^ 1 loivamp;Mmctioicnt nuis chcuaux,car ils efperoient,quc,fi les chofes venoient à leurs en- ‘*« «ref^’^e.

‘ Uwes,ils enteeroient en Bretaigne ; amp;nbsp;là fe refrefehiroient •. amp;nbsp;trouueroient des cheuaux ' rllti,amp; à bon marché, pour eux feruir,amp; faifoit ce iour, qu’ils fe defancrerent de H âton-‘ ''tÂquoy,Sftfcry,que la ruer eftoit fi paifiblc, que merueilles. Si demeurèrent en leurs ' 'riffcaux;amp;tournèrentversNotmandie;Sc:netiroicntaprendrcterrenullepart,forsa ' lioutoyerlcs terres de lgt;l or mandie ^ deBretaignenant qu’autres nouuclles leur vicn-‘ iioitnt.Simenoientenlcur armée vailfeaux( qu’on appelle Balnierscoutfiers) qui Ho- ^ ' toicntlurla mer,amp; aUoient douant,pour trouucr les auentures: ainfi que par terre aucuns ' Ditmlicts amp;:Efcuyers montent fur fleur de cheuaux, aUansdeuantles batailles, St che-’ 'auclnnS)pour déco nu tir les embufehes.N ous nous fouffrerons vn petit a parler d,e celle ' îtméc.amp;pafleronsdesbefongnes de Guéries Si de Brabant, Se compterons, à prefent, comment on mit le ficge deuantla villede Granc.

1 Cmme« 1« Brabançons meirent le fiege deuant la ville de Grane: comment le Conne-‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;liable de Trance frit SainU Malo amp;nbsp;Sain^-Matthieu^de-fine-poteme ^y mettant ' ^ensengarntÇon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. ex.

1 Absous ay tci-deffus compté des anciens Ducs de Guedes, k comment l’aifné fils f cefie premier i nbsp;nbsp;nbsp;premier Duc de Gucrles(donti’ay traute premièrement, amp;r qui fc maria àla fille re daufe e^idt , WttntdcMalincspourluy öfter de danger, Se rachaptet fon heritage : qui grande- «’•’■»’»P«« •• Cr J '’'^wtfto'rtempefehé) engagea trois de les chafteaux à vn Comte de Mourstqui

1 i'^^incçouuant retirer fon argent de luy,les meit; pour fa mclmcfommc,^ntrc mains ^^^ ^ fournie 1 i'iComteV incclant de Brabant, S: ce qui fen enfuiuit, iufques au Duc Guillaume de jji„„ [„ 4,4^. 1 ^'iu\«,filsduDuc delullicrs . Or ce Duc de Guéries, fils de Guillaume dcluUicrs, ft„ns frecedert i Vont ennerenir la ville de Graue fur les Brabançons, Sc qu’il en eufteaufe kiuftetiltre, tes^criefuu le 1 ’'??da (quand il veit qu’il ne peut auoirles trois chafteaux deffus- nommés,leans fur la cha.96.d»frt i kttkerntuh;Gangelch,Buth, Sc Mille: quiiadis auoient efté de Ihctitage tresfon-/***'*”^’ 1 ’’tt iu pays de Guéries) qui attribueroit la ville de Grane à fowheritage perpetueUe-

1 ^tnt.SiauoitceDucvnefiennefillcBaftarde, donnée kmariee auDamoileldeBruk: 1 '^'wlSite debtuk eftoit heritier de la ville deGranc.Si fit vn traitté amiable(ainfi corne \ ^^yv^ï’i^lcamp;lstou nulraoyéneàoitauoir)8icluy dôraaleDamoifel de Bruklavillc \ ’d^titiiticàeGtanc:Scl’euhértta,pteCeusles Cheuahers de Guedes amp;: deluUiers: amp;

-ocr page 1064-

274 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS V 0 L V M E

le Duc de Guéries pour celle caufe le recompenfa de la terre amp;nbsp;Seigneurie de BreUe, _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feant fur lariuicrede Lighuc, cnla DuchédcGuerles,marchiliàntfur!cpaysdeHolw '

corrompu f» J^ ^æ” cn fus de Brabant. A celle ville de Brcfdet append vn bel chaftcl:amp;eft vue bonne ße'^f^uaprZ g*^®^® ville,amp;: de grand proffir, mais Grane vaut mieux. Cet ccbaiigc fîtlc Duc de Guef-dre vn bel Ics ainfi, fur l’entente que d’auoiriuftc caufe ,amp; tiltre j d’obtenir la ville à l’encontre deJ chaftelamp;vne Brabançons. La Duchefle de Brabant amp;les Brabançon# fdifoient que les SeigneursuC bonne grolle Bruk l’auoient tenue pour gage,amp; que,toutes amp;nbsp;quantes fois qu’il leur plairoir,ou n leurs villc,egt;-f. nbsp;nbsp;hoirs,ils la pouuoient raehapter:amp; le Duc de Guerles difoit que non; amp;nbsp;pourtantl’cment

aio^'e^es*'*quot;^^ ^^ guerre amp;nbsp;mal-talent,amp; vindrent à celle failon, au mois de May,mettre le /îcgclcsBrâ-tremors/ifJuSs Rançons deuant la ville de Grane, Barons,Cheualiers,amp; Efcuycrs.amp;jwiifbnccs desbon-f^t lejjuebny nes-viUcs de Brabant:amp;y firent amener amp;nbsp;charier engins,efpring311es,amp;telsaorncmen$ auoit nulle en- d’afiàux;amp;eftoient bien quarante mille,qu’vnsqu’autres. Si y eut faifplufieursaflàuxi tente :finon co- ecarmouches aux barrieres,amp; prcfque tous les iours, car la ville de Granc gidpardfp“ traire au Jêns Meufe fur le pays de Brabant,amp; au lez.Par là a vn pont,par deifus la riuicre, par ouoncæ e Auteur. ^^^ ^^^ j^ Duché de Guerles, amp;nbsp;au pays d’enuiron ^ Si fut le fiege de grand' entreprit4' plantureux, en l’oft de Brabant, de tous biens: amp;yrecouoroitonau/lîbicndeceç‘'®'’ vouloir,pourfe$deniers,amp;auffi à bon m3rché,co!nmeohfaifoirau-dcuantcnlavill^‘;‘’ BruccIlcs.Siy auoitprefque tousles iours ecarmouchesaux barrières de Granc,deJ*^^ paignons,quiaucnturerfyalloient;amp;au/files A r bale filers à la fois y alloienr fraith ecarmouchcr.Vne heure cfioienrreboutésj^âl’autre réboutoicnr: ain/i que les auenw-resauiennenten tels partisd’armes.Le Duc de Guerles efioirbicninformédeceueg^’, 1 de tout ce qu’ils y auoient fair,car il fe renoit à quatre lieues près de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

fouuent en Angleterre.-dont ilpenfoità efireréconforté.• amp;auoir eiperanec?“^^^™'^'’ ƒ d’Angleterre f qui efioitfur lamer, amp;nbsp;de laquelle le Rorated’ArondcleH«’«^'*? 1 briefs iours,quand ils voudroicnr,amp;venta ce propre auroient, viendroientenh uc c 1 de Guerles,leuer le üege. Bien fauoit le Duc de Guerles que la ville de Grancdlottwr^^’ I amp;fil’auoitfairpourueoirgrandemcntamp;gro/remcnt:amp;n’efioitpas à conquerreparai- I faut: fors c^uc par traittermais ilfentoit ceux de Granefeaux enucrsluymepourncu^ l nclcrclcnquiroicnr. Si fen fentoit plusaffeuré. Ainfi fe tintlc üege, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

Brab3nçons,Iong amp;grad,en cellefaifon:G-commevouspouuez ouir. L’arniccdu om I te d’Arondel amp;nbsp;des Anglois eftoit fur la mer, amp;nbsp;neprenoit point terre: ^^^^^^If^’. i point les frontières de Bretal^tre amp;nbsp;de Normandig.-rant que les Normâs,dcucfffcw‘’ ' I • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Saina-Michel,Si en coüoiant toute la bande, en defeédant iufqucsàla bande I

deDicpc,dc Saina-\31ery,du Crotoy,$ide Ponthieu, neüoiétpasaÜeursrcards^^^ 1 noient à quoy ils tendaient. Si furent ces ports amp;nbsp;villes de b^ormandie pourneuesoiF nbsp;nbsp;1

le Roy,8i refrefehiesde bonnes Gens-darmes,'5id’Arbaleüiers,pour tredespenls, Si furent mis Si cdablis, de par le Marcfchal deBlain-ville,enb'‘‘‘^ . 1 Carentcn(qui üedfurla mcr,Siquiiadis anoitetté heritage duRoy Charles de l^^^^^^^_ I ■f p^erard Jit Ic Sire def Hambre Si le Sire de Coucy,dcux grans Barons de Normandie, Llt;^ ^‘’j^^^, f chatpbre. nbsp;nbsp;RabledeFrancefeCaiütdelavUlc de Sainü-Malo, Si anÛi üt il de celle dc^^■^''^‘^j^ô i

samff^ab tbieu:Si,auffitottqü’ilpei:»fauoirquelesAngloiselloientfurlamer,ilymeitg(‘’^’ ., nbsp;nbsp;1

^^^^y ^^ ^^^^^^’^’^^^^^^ ^^^^'^^^^^^^’^^^^bipnles François auoir la guerre ^'^’^1^ j b Conneßaib contre le Duc de Bretaigne : Si difoient Cheualiers Si Efcuyers, querarmeefüC^^ ^ j Je France en ^nglois n'y cRoit cn autre in{lance,8i que le Duc de Bretaigne les y auoitmand^^i^ l Fretat^ne. nbsp;nbsp;nbsp;l^s mettre en fon pays,par lesapparen ces qu'on y veoit: car ils frontoioient to^^^f. I

bandes de Bretaigne:ne point ils ne fen élongnoient, ü force de ventnelesreboalo

ricre en la t^ercmais touGours(commétqu’il allatt) ils fen retournoientdclez st^^^

Cûw^neztP/e Dar c/e Zitffe'/ay?^ e»f e/t fe/t^i eJe marter Ja txa/^eiyl7/iauDttrJi7’igt;n'

ratrte,Jrere c/a Jfaj c/tar/esytxteme:^^' eammex/, en e^anffar/éaaPar JiJriJt

pour^x^/r, en ejertntt^aar/âj-me/me a» Dai JeLa/tr/ij^re^ya/fMr/anP/erta/i’i''

ya c^e ictara^^e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. eXt- i

V^Ousfauez(comn^ileflcy-deffus contenu) comment leDucde Lanebûte^^ 1 ilfu Si party hors du Royaume de CaRille Si de Portugal. Les jmagin3tioi}S,g^

uoir,Iuy tournoient à grand’ déplaifance. Car il veoit bien fes befangnes troptryn

obfcures,ainGquelesfortunes,àlafois,à toutes gens viennent(foit en bkn, leiten

quand on fen donne le moins de garde : car / quand il fe partit du ^^y^^i^ ƒ

-ocr page 1065-

DE FROISSART.


^75

lt;i Angleterre, bien-accompagné de bonnes Gcns-danaics amp;: d'Archets ,11 cuidoit bien nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

’utrement exploiter,qu’il nefit.il veoit amp;nbsp;oyoit recorder ( quand il en vouloir deman-^lt;:r)quefurle quinziéme iour il auoit perdu Galice,amp;il auoit mis longuement aie con-flüetrc,^ comme par l’cfpace de feizc femaines.-ôcauecquestout ce,les gens eftoient *’'ons,amp;efpars,l’vn ça,amp; l’autre là;amp; nul confort iln'cfpcroit à auoird Angleterre, car 1« Anglais eftoient tous lafféi de celle guerre d’Efpaigne . Ellcleu^ftoit trop dure fis lroploingtalnc,6cfifentoitauflibien que le Royaume choit en autr^ftat. Si ne voloit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’’

ItDucdeLanclaftrelurfcs affaires nul bon moyen,ne reconfort enfes befongnes.Petit fnparloir,mais moult fort y pcnlbit:ô£ figuroit à la foiSjcn fes imaginations,fon Voyage, àl'cmprifcduDutd’Âniou-.qu’ilauoitfaitc auRoyaume de Naples: car, au départir du Royaume deFrance.ilfen y eftoit allé bien garny, amp;nbsp;auffi étofetnent que nul Site pourvoit eftre allê,en grand arroy,riche,noble, amp;: puiffant, amp;nbsp;grand oi on e eaux ' ons

, liens-datmes,Sclafin auoit efté telle,que tout mort amp;: tout per u auoit. m i comptoit 1 ^thuc deLanclaftrc fon fait tout à néant : ôc le decontort, qu i prenoit a a ois,ce n e 1 ftoitpasmerueillcs.CarlcComtedeFoix(quilctenoiten earn,en

1 ÿînàfens amp;nbsp;imaginatif auoit) comptoir, en parlant au i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e Due de Lan-

, rUrc pour tout perdu ,tant qu’à la requeffe du Royaume de CaftiUe. Le Duc de Lar^-. diftteLifageamp;vaillantVtincc eftoit) entre les dèconforts cftoitpaticnt ’Uccello t . gt;W«ù,nX„Atéco„fonacvousdinydequoy,amp;comn,ent31veoKvncbc»^^ 1 MauoitdcMadame Conftancc,la femme, qui fille auoit elle du Roy Dampint U auoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Siocnloit,amp;dtfoitainfi,Silatortune »4«er.

gt; »«.«dUmtonce il tailo„ la guette e« CMh^.^ F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_,^^ ^_,. ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ ^^^^^ ^ ^^,^_.

• Vcvaillith0medeftance,uuiailleußJacaim^ 'ÂZŒ^Âr;±n^fetsveu^ ‘ Utiles Si trautcsluy fuffent venus de France: car bien fat nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. recouurer noftre 1

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J ^'Tp.nvaineneOUel nouttoit recouurev \ noivic le Duc de Lan-

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°d^d?aneedeïtanceamts,amp;tielitnoiauerraues,,i4„ Jÿ.!

t«im C^illexatil eft«meouela putfiance de t am nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;_

tlt;.\y,ciitaKdcCaftille.Au(fillilsvouloiciitle coiittaite)celeuile nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;..n.,’ jolt r_ '

' \^:l^™Xù”D“rd*« -spom

‘ iScvnonndfalt en CaftllleiScponr ce tépsftanoitla oveigneur du Roya^ ' medeYnuce engouuernement,^ par luy eftoit tout tait, Sé fans uyn c ortnen a .

\ itfctuuoftre'rtiftolteyommentlc duc de .erry éc fon fils eftoientveufs , intimes,Ce fay le tout feurcmenf.cav te Aftcut amp;nbsp;augmentcut de ce u , y

J tHoyelwlesttotletes de ce pays de netty amp;nbsp;deVoiéto^i^en ^ ^°™^^ a \ eftem-ndchet Sthonnoré Seigneurie Comte Guy de slots-.far lequel ceft t _

ViSqpoutCululc K augmentée. LeDuc de netty,entre tout» autres tmagmattos e p hat«qu’Ilauoit,è eftoit deluy tcmatlqp.8£ dlfolt entre les gens moult louuen ,vn.

rtenudes autres,Si l’autre par Çcns,quvnSelgncur ne vaut riens fans dame,îy par ci

j vaeatVômefansÇemme.Slluy fut dit de ceux,aqulllleftoltlcmlcuxMon eigneur,ma , ftcild\^,,QRYeftls,ftenleravoftreboftelplusloyeux,5lt;debeaucoup mteuxte *t. au J filfaltleDuc) lieft trop leune .Dllolcnt fes gens ,\ ous voyezquele nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ tt^a

, Wielou ftlsfqul eftprclque auffileune,^ à’ enutrou fon aage')à Marie V o®e nllc. e 1 ''niiqdxrlcDue.Or nommez femme pour luy. Nous vous nommons la nlve u uc e J Vuclallre.h.doncquespenfalc duedeaerty Îur cefteparolle.Slnenretponditpas rto 1 ^ entra tmvj^aowianon trop grandeiSt f en découutlt à c cux,qu’lltcnolt les plus leer ets. \ ^^it,\'ouspaYlczàemarletléb.an,monflls,ama confine ,1a fille au duc deLandaftve. \ ^^tSauidryenis, vous nous en aviez auifési mais ce feravuebonnefemme pour nous, St \ '^fieueleriray'ànoftrecouftnleuuc deVanclaffre .11 fe tient à Rayonne,comme reluis \ '^leruR .lelny vuedlignifier queleluy enuoy etay Viaftlucment de mon conlerl, pont \ '•^tweréemariage. Pour moyle Aymonpontmonfils. Lclematleray ailleurs. Qr^nd , \ b Ceulétl du duc de neriy Y entendirent alnft parler ,ft commencèrent tous à rire. \ te^oytlezvous? dttleDue, Nous rions ,Monfelgneur, de ce que vous aimez plus

-ocr page 1066-

TIERS VOLVME


I^â


chervil bien pour vous,que pour voflre fils/à ce que vous monfirez. Par mafoyfdiïk

Duc) mais raiion, car beau coufin de LaneJafire ne faccorderoit iamaisfi toftà moiiM-S

commeilferoitàmoy. A donc furent ßns delay lertrcs efentes, amp;nbsp;meflâgcrslionnow-

bJes enuoyés en la haute Gafeongnc,amp; à Bayonne,deucrs le Duc de Lanchftre. Qu^ad

‘'^.^ ®^^3gers furent venus iufques au Duc de Lanclaftre,ils bail!eîentleurs lettres. Ifif^

Mf/t'i^ei-s (ht pntamp;les ouurit.-amp; les leur. Quand il eut bien conceula#natiere amp;Jafubftance,dont/eS

ettresparloienf,ffenfutnioultr0iouy:amp;fitauxme/ragersbonnechere;amp;leiirnionto P®“*^ agréables:^ relcriuit par eux, deuers le Duc deBerry, âtraoulf

d^J^ en ma- à cette mutiere nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^”P«ons qu’il cntendroitvoulontiers ârlcgcrcfflCt

^'‘‘^‘‘ : Jour gt;1 rentlcur Sei^neur^enp’^i^°'^.^'^^6

* DuedeBourp-ono-np n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;France. Cille Roy !clc

lettres,que fon ccZrin dc T\nrJ^’'a / ’^^^^^S^^jP^uoienr étroitement mandé. Upritles I

»oitilhUTcc Non-olttJt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mns.levoyage de F tance ne pou- uifcr, U eCcriuit deuers vn Ûen Cheuaher nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour le plus court.-commcUpeuP-' pour le temps ettoit Sénéchal K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ppeloit mettire Helion de Lignac, amp;

PV^ de Hoch.don:amp;Iuy mandai aud?r^ àg^mmeh choies en la Rochdk.Hquot; / c^n-ycuRpomidcfaum^^ândScHT^^^^^^ /

B^rnyfsjmlcmandonn^^ percement il inttitua à la Rochelle à ettre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^^' ^gt; P^'^ ^’^ amp;nbsp;aller, à fon de- 1

^^ins,dcparluy,cn toute la marché X' ç ' '^^P^^^^^^^^deux vaillans hommes, amp;'àfonne- ƒ ^^oientdubonpaysdeBea^^^^^ ioehelois. Les deuxCheualiers 1 ^^IgncurPierre Taillepié:amp; deouisreaj ^o^meOirePierred’Yon,amp;l’autre,Moa^ l chemin pour venir en France amp;nbsp;tour ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faite, mettire H dion femeit au I queleDuc de Berry luy voulodinnl^V-n^^^court chemin qu’il peut, carnefauoic t

p 7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe tenait à ^^*^^^^^^^‘”^^^oit.Orvousparleaynpea I

^on coufin de Berry Iuy2ott^e^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

/»»f^ur/i/n iquot;j^^^^quot;ffcntcelees,mais publiées par nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f T nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l^^^^^^‘^^^lt;^'^tilne voulut par / /’e»y?ry?se»,,e. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lt;?wcn2We;d/Rn.- J A ^quot;^ fesennemispenfaifent fus, amp;gue 1

'”^‘*^»»(r/aee ^^^^^^outl’Ettar,Sc,dedans falen- ^.^^/liCaßiUe, Si e/cnuitleDocdeLao' / ^ffUyiâe. ^quot;^^y^^^^^l^‘^'itcs:Scmonttrn!en/r^^ ^e^P^^^sicttres,queJeDucdeserryJuy3Boi / grande a/rcaiond^f„}%°X^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 S^fy^Snuait marner. Et torn premiers quot;quot;Kda managedc'ùâlIcamp;diiDucJciirif ƒ qui! fauoiebien qu'en fon bottel^^ eferiuit au Comte de Foixipouraat ƒ cuyers,allans amp;nbsp;venans en Efoaiane nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutes manières de Cheualiets amp;.'d'ff- / lednage deSainéi-Iaques amp;ren nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^Royd'Efpaigne, commedeuers/cf^’ 1 lt;^oceRoydeCattillc:dontilan,^/f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l

• affermées amp;nbsp;certifiées en li^tteMi^r^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^'^^^^aoaud/ef^ll^ I P3rollcsvollans.Encoresei^frr;,.;ri%'^^’?'‘^quot;'^^P^^^'^‘'‘^^^l^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ ^o Anglcrcrre,deuersle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Portugal, mais il a en camp;riaitpO'Bt / fmofcm, ils ne luy en fauroient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;car bien fàuoie, que, fcles Anglo's^ / ^’^y^qu^die feray venu lu fanes H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commeletousdi- t titd’Autrematiere-^parlcronsdnn^^^^^^n ‘^‘^'^^^^^^‘^^^: ^^^'^noustraùterôslcytope / P ^ R^^cde Breraigne,carl’hittolrelereur,amp;defire. g delezJe /ioy S: Je Due deèour^(gt;^^^‘^ frereamp;Jeurs Canaux CcommcrEucfgue dcLangrcsJEuefgi/et/elaon^^^'

•^^^^^^‘^^^^^ enuers Juyguj enuo/er,pourüffemérrr.3/derdouce/nd/ / ^3uÆgud f^oüdâcrojre,canày3uoJc7cdépJudeursvâd/âsAdwes^^^^ /

-ocr page 1067-

DE FROISSART.


^77

acquittez de remonftrcr droiture,amp; ce pourquoy ils croient là venus amp;nbsp;cnuoyc2:mais touteftoit retourné à neattcar on n’y auoit ries besogné n’cxploité:dót le côfeil du roy cftoit tout troublé:cÿ on entédoit que le Duc de Breraii^ne auoit,tout l’Yuer amp;nbsp;tout le tép‘,poutucu fcs villes amp;nbsp;fes chafteaux,ôc: môflroit qu’il auoit plus cher la guerre que la paix.Et difoiét bié les plus fag^ du eSfeil de Frâce,On parle d’aller en Allemaignc:mais ondeuroitparlerd’aller enBretaignc,amp;rucrius dctous points ceDuÂquieftfi hautain, amp;atoufiourscfté,cótrela couronede Frâce3qu’il ne vcutobeyr,ny ne daigne. On n’au-n ta nulle raifon deluy:fon ne met en luy tout fon mah talct:amp; F on ne l’y met,!! paroift cftretropprefoin^tueux. Il ne craint,aime,neprife3qluy.C’eftvnc choie toute clerc. Si le Roy va en Allemaigne,amp;il dénué fon Royaume dcGés-d’armcs(ainli qu’il couiéc qu il face;car il n’y peut pas aller,fil n’y va trelgrandcmér bié pouru eu)cc duc de Bretai-gne mettra les Anglois en fon pays:amp;:entrcrót en FrâCe:amp;.ià en font les apparéces trop gûdesxar ily avnc groffe armée de Gés-d’armes amp;nbsp;d’Archets fur la merdefquels ne le partit des bédes de Bretaigne, tât qu’ils le puillént ameder: amp;, ou que la mer ou les vêts lcsreboutct,touliours fi reuiénent ils deuât Bretaigne, depuis ydemeurét ài’âcredi qu’il dideneeelfité qu ó ait à luy la guerre ouuertc,ou la paix.Et difoiét les aucuns(qui grâ- f Qui furent lt;letnétiraaginoiétccfait)Ce feroit bon qu’ô y enuoyaft dc-rcchèfl’eucfquc de Lagres/^(quot; ^** Pgt;'lt;^-amp;leCôtedeS.Pol:carcesdeux,duc amp;: Cötc,curét par mariage les f deux fœurs.N ény, ^^r manage J'cny(rcfpôditMaiftre YuesDouct;qui eftoitvray Bretô)puis que de rechef vousvou- j^^J/^'^^'^'^^ J«enuoyer deuers le Duc,vous n’y pouuez enuoyer de meilleur trairtcur,ncplus agréaß^j-noKme^Je “Icpour Iuy3qiip le Sire de Coucy(car aulfi bié ils curêt deux fœurs:amp; fc font toufiours. ffnHandetccm-^ Waimcz:amp;iouloictrvnàrautre,quâd ilsfefcriuoict,efcrireBcau-frcre)ôrauec le fei- me U fi •voit gneurdeCoucyboutezyceux,guc vous voudrez. Or nommez, MaiftreYues,puis que pr ^nel^ues 'ous auez comcncé, dit le Duc de Bourgongne. Volóticrs(dit limais qu’il vous plaife. ^^’ ^‘* î’gt;‘‘^gt;»ier Auccqucslc Sire de Coucy iront meflire lehan de Vienne amp;nbsp;le Sire de lariuierc. Ce J'^^' ^^‘^^‘'^^ font trois Seigneurs, tresbien pourueus, amp;nbsp;qui l’amèneront à raifon:fe Jamais y doit ve- igt;j,^gt^r'^% ’T* Et nous le voulons refpondirent les Ducs de Berry amp;: de Bourgongne. Donefu- m^ria^eô^le ’«it ils chargez de ce, dequoy ils deuoient parler, amp;nbsp;fur quoy fe deuoient fonder, amp;nbsp;Cemtedes.pd toufiours furla plus douce voyc, qu’on peut auifer: mais pas ne fe partirent fi treftoft de l'antre, i^iant *^MLcDuc de Bretaigne feut,auant que les feigneurs fc milTcnt àvoye,qu’ils deuoiét an fire de cou-'tnirenBrctaigne,pour parler à luy;mais il nefauoitpas(a#lfi ne faifoient pas ceux,qui ^‘ gt;leutvne des 'fformerent) leur charge. Toutesfoîs il veoit bien que la chofe touchoit grandement:-^ ƒ ^'* 5^ ptisqueleSirede Coucy y venoit.Si eut pluficurs imaginations fur ceft affaire:amp; fe dé- X,'***^^ ^^ ^Wkà aucuns de fon Confcilf affauoir comment il fc cheuiroit: amp;nbsp;demandoit à ehre^jf 2 £gt;-fr.w-fonfcillcpourtant que commune renômée couroit que le Duc de Lanclaftrc marioit fa ne autre,en pre ætnFrance,au DucdcBcrry:amp;cftoiétiàles chofesfiaprochécs,quCmclfireHclion mieres noces.

‘'t Lignac fefioit mis au chemin, pour aller parler au Duc;qui fc tenoit à Bayöne,amp; qui t ^0 auoit a-Standementfendinoit à ce mariagc:dont il auoit grand'merucille que le Duc de Lan' 7^quot; .^°“Eeil tîdre fon beau-frcre,nc luy en auoit riens referit, ôr qu^l n’en lauoit riens,fors que par jg^'fquot;^*5^^ ’’tyrdire.Cc que du temps paffé ils n’auoiét point accouftuiÿé.’car d e toutes ces befon- d^i^^aue dar Sf«(puisqu’ellestouchoient en Frâce^il luy eferiuoit.Son confcil fi refponditadonc, äße':pimrceâne '*tjepoinâdcfonimagination:amp;luy dit,Sire,il vous faudra brifervoHre propos (cô- retard ne l'a ®^que;ce foit)ou perdre trop groiremét,amp; mettre voftre terre en guerre.Ce que vous point,amp;■ ^ßd 'tl« bié rclTongnerrcar vous n’auez que faire de Jamais guerroyer:puis q vous demon quot;^’afimtle nj^ f^wpaiXjamp;puis qu 0 vous en prie:amp; fi eft madamc,voftrc fémc,grolïc,ou vous^cuez ^^ ^’^quot;^ *'péfctamp;regarder.LeRoy deNauarrenevous peur qu’vn petit aidcr:car4I a ià moult ’ ’'tcdefoy-mcfme.LcDucde Lâclaftrcfquieft vn fage amp;nbsp;vaiilât Prince)donc amp;ma' **® »fille (ainfi qu on dit) au Duc de Berry. Ce fera vn grand comencement de traitter F*ixcntreFranceamp;Anglcterrc,ouvneslonguestréues3CÓuenanccsamp;aliiances;amp;ver-^enfinbouter hors le Roy de Caftille de fon Royaume:carautät bien cft il en la prüf

te de France,amp; des François,du défaire, comme il a cité du faire: amp;nbsp;encores mieux: 'tti^quils auront le Duc de Lanclaftrc amp;nbsp;les Anglois de leur accru'd. N ous auons entê-^ vérité eftjqleSire de Coucy,l’Admirai de Frâcc,amp;r le Sire de la Riuierc,fi doiuent 'nir en ce pays. Vous deuez bié fauoir qu’il y a grâd’ caufc,amp; q la chofe touche de près *” oy,qui fébefongne pour sô Cóneftable,amp; pour fon royaume:amp; voudrót,dc par le oy amp;fes oncles,que vo” leur faciez fauoir déterminémét qllc chofe vo” voudrez faire, 'Vous tiédrez toufiours voftre opiniô;amp;,fî vo’ la tenez, no® imaginés (carparies ap- gt;nbsp;A '

-ocr page 1068-

278 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E T I BJl S V 0 L V M E

parcces appréd on les chofcs)qu^ceftc armée(qui fappareille fi grade amp;ƒ gf®“^^^.^' ^hs remon^ aller en Guerlcs,cómela rcnoniée court)ic tournera toute fur vous.Orpefezde^“ j^ graces du dn- ferez conforté/c vous aucz la guerre(ainfi q vous aurcZjamp;n’y pouucz faillir)-idi de £re!.ii- £âclaltrc marie fa fille en Frâcc:ainfi corne il fcra:car il ne la faut At mieux mettrîP X«' « enrßue. j-^-j^ounrer fon heritage. Aucc tout ccj la plus-faine partij des Prélats baróSjCneuS jj cirez5amp;bóncs-vilcs de ce pays,font tous cotre vous.Nous vous difons(puisque*- ■ demâdez)qu’il eft heure, plus qu’il ne fut iamais,quc vous vous auifiez,amp; fi ne à garder voftre hcriragc(quitât vous a confié de fang, defueur amp;nbsp;dettauail)amp;‘’ ^^ vn petit,on afi’cz,la pointe de voftre haine,Nous fauôs bic qu’auez cuerad’ haine m re Oliuier de Cliftbn,amp; qu’il vous a courroucé par plufieurs fois(aufli aucz vouslup ment qu’il ne foit pas pareil à vous.Mais,puis que le roy de Frâcc,fcs oncles,8f les ^^ de Frâce,l’enchargct àl’ccontre de vous,il fera fccouru(car il eft amp;nbsp;fera leur C°®®^^ ble)amp; fi le Roy Charles,dernier mort,vcfquift(qui tât l’aimoit)amp;ce full auenu dev^i^ à lny,nous fauós de vérité,amp; de fait,qu’il euft auât couftéau Roy la moitié de IonrO/j_, me,que l’iniurc ne fuft amédée: mais le Roy Charles,fon fils,cft icune;fi neprifep^^, chofes,comme il fera encores, f'il vit dix ans Jl vient: amp;nbsp;vous vous en allez. Sev« «^ trez en noüUelle guerre cotre les Frâçois, äuec toutes les chofes que nous vous a“*^ ^^ tes,cencfcrapas de noftrc confeil,ncdc confeild’hóme,quivous aimc.il voush®^ fimulcr que: quelque chofe que vous ayez à faire, ny à dire.Mais au fil qu aucz ah'* ^^ tenir à prefent ^.chafteaux de mclfire Oliuier de Cliiron,ou de fon heritage? amp;le5®® ^^ prisfurlaformc,qucvouslcstencz? Soit que vous demeurez en paix,ou cngu^^f‘'’^ CenfidauDM vouscoufterôt plus à faire garder cn J.ans,qu’ils ne VOUS profiterôten 12.Sfii’^f^ ^j?-j. plur’^rendelfs ^^^^ ^® voftre main nucmét,amp;quâd la renômée courra(car on ne faitriésqu*q ^^^ feu)quc fans côtrainte amp;nbsp;doucement vous en ferez party, vous adoucirez amp;attt^ neßabie de cUj grandemét la felonie de plufieurs,Se ferez grâdem ent au plailir de Mofeigncut ut fin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gógne,quinc vous gricuera pas en vozbcfongnes(ce fauôs nousbié,duplusqunp*’

roit,fil vouloit:amp; ce luy vient de par voftre bóne amie amp;nbsp;coufinc. Madame *1^ gne fa fcmme.Car il en a eu moult de beaux enfans:amp; ce sot ccux,qui auiourd huyƒ près vous apparticnent.Si cofiderez bié dócqucs,amp; d’où vous venez,amp; les parties ° ^ vous cftcsiflutamp;n’élôgnezpas cc,que vous deuez approcher: carceferoit f°^^^'^ L feriez petitplaint.En Angle^ÿrrc n’auez vousiàmais que fairc:car les Angloisfonta embefongnez d’eux mcfmes.Ils vous móftrerót gmd’ amouramp; grâdfcruicc,de tatq®

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pourrit,amp; péfcrôt,à mieux valoir de vous,amp; riés outre. Vous l'aucz autresfois éprou®*^ amp;nbsp;Icûuczdc ccrtain:carvousfufte^ nourry entre eux,des voftre ieunefie.Quîd le V de Bretaigne eut ouy parler fon cófcil,amp; remóftrer les doutes, ou il pouuoit encoff^ courrc,fi raifonnablcmct,il fut tout ébahi: amp;nbsp;fe teut vn téps,fans riés parler ne refp^*^ luy appuyât fur vue fcneftre(qui regardoit emmy fa court )fon Côfeil dcuit A' dem^f’ luy:amp; là eut plufieurs imaginatiós,amp; quad il fe rctourna,ilditainfi,Iecroyamp;voyD'^ du tout clcrcmct,qu’à voftre pouuoit me côfeillez hautemct:amp; autre chofe ne æ^ foing,quc bon côfeil. Mai^comentfepourroitnourrirparfaitcamourjoun’at]®^*^’“^ haine? Cornent pour roy-ic aimer Oliuier de Cliflbn?qui tant m’a courroucé de m'S pourtâtla chofe du môdc,dôt ic me repé le pr,c’cft q ie ndefey mourir,quad icl^^'® au chattel de l’Ermine. Ou nô Dicu,Sirc(dirct ceux de fon Côfeil) fil euft efté fuftmort,vous ne l’cufiiez pas rançôné,pris,n’êfaifinéfon heritagc:carno’’auÓ5rcue en la cîiâbrc de Parlemét à Paris. lehan de Bretaigne amp;nbsp;le fils du Vicôtede Rohâlqms® feshoirs:amp;l^fritiers de toutesfcs terres:car fesfilles fontleurs fémes)fifefufsétretraquot;^ àrhcritagc,cômc au leur,amp; de ce cofté receuez vous bié grâd blafme amp;nbsp;parollescnrtî .Autrtianem cc;qnQy que VOUS foyez ici, amp;nbsp;que vous tenez la pofleflion dcschaftcaux.Ccftlacîulî ^e^re4 ^ querelle,démenée amp;nbsp;parlcmêtée au Palais à Paris, à la châbre de Parlemét: amp;nbsp;ta pe*' lev»c ’^de^sre~ ^’-^^ P^*^ fcntécc arrcftéc(car nul n’eft là qui pour vo® refpôde aux articles,dot le Cône-latent let fia- ftablevous a mis en iugcmct(amp;:quâd vous l’aurez perdue, lors aurôtmeffirc Oliuier de f« d» Cannt* ditton amp;nbsp;fcs hoirs iuft^caufe amp;nbsp;querelle de vo’ traire en defaur,amp; entiltrc de guweÄ pablt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fi le Roy amp;nbsp;le pays de Bretaigne vous vculét gucrre,amp; eux aidcnil vous faudra pl’ grâd puiflance auoir pour vous dcffendrc,quc nous ne voiôs à prefent que vous aucz.Si vaut trop mieux,plaid pédant, que vo® remettezlcs chafteaux arriéré,amp;quÔ vous en fache gré3quc nôpas adôc qiïvnc diffinitiuc fentéce fera dônée à l’écôtre de vous:amp; accorderez des dômages amp;nbsp;intcrefts,au plus bel q vous pourrez. Ainfi vous départirez vo’d ef-elandre

-ocr page 1069-

de FROISSART.

clandre du peuple (qu’on doit moult redouter à Ion deshonneur) amp;: vous reformerez, comme dcuanr,cn paix Si en amounenuers ceux,ou vous le deuez eftre.C’eft le Roy de France,voôrc fouucrain Si naturel Seigneur,Se Môfeigneur de Bourgogne,Se voz cou-fins,fcscnfans.A l’cxîplc dequoy,vous auez vcu,de voftre tcps,le Comte de Flandres, voftre coufin germain (qui eftyit fi haut Prince,fi fage,ô: fi vaillant) Si comme fur la fin de fesiours il eut affaire deux par incidéecs mcrucillciifcs,quiluy fur|indrét.-amp; côuint (ou autrement il euft efté tout défait,amp; bouté hors de fon heritage) qu’il fhumiliaft en-uers le Roy de France amp;nbsp;fes oncles,amp; les N obles d u Royaume:qui tous luy aiderét à re-couurcrfonhcritjge.Or(ditleDuc)ievoy bié(puis que l’ay demandé confeil)qu’il faut queieprenne amp;nbsp;accepte voftre parolle, së ce qu’auez dit. Il mcfemblequc,dcpuisles chofes fc portèrent fi bien, qu’on en veit l’aparcnce.Car le duc de Bretaigoc(qui bouté fcftoitenpoffefrionamp;faifinedeschaftcauxdu Côncftablc: comme vous fauez, Sz que ci-deffus eft eontenu)rcmanda fes gens, amp;nbsp;fc déporta de la faifinc: amp;nbsp;furent rcftablis les p^ßiniticn des Comis du Conncftabic.Ainfifamodcreréc les befongnes.Sachez,ncâtmoins,quecefte plateis du cen-tcftitution,ainfi faite, ne fuffit mie au Confeil du Roy: fi le Cóneftable,nc r’auoit fon ar- ”ffi‘tf^lf,par le gcnt,8ccnoutrCjfileDucnevenoir,enperfonnefcxcuferauRoy,prcfcnslcsPers,àPa- frétai-ns,amp; de l’amende,en attédre l’aucturc,telle que le Roy amp;nbsp;les Pers de Francc,par grand’^”‘' deliberation de Confeil voudroient iuger fur luy.Quand les nouuelles de la reftitution des chafteaux du Côneftable amp;nbsp;vrayc cognoiffance en furent venus aux Seigneurs, qui otdónez eftoiét d’aller en Bretaigne deuers le Duc,fi en furent tous réiouis. Si dit le Si-fcdeCoucy,Orauôs nous moins à faire.lc fuppofequeleDucde Bretaigne nous croi-ta,quand nous parlcrôs à luy,Il me fut dit ainfi,qu’auant que ces trois barons,qui ordon nez cftoient de faire ce voyage fc partiflent de Parisdes ducs de Berry amp;nbsp;de Bourgogne curét efitoit confeil à cux,en difant qu’ils fiffent tant par douces parollcs,non par rigou-rcufcs(filcDuc de Bretaigne vouloir ace defcendre)qu’ilvcinftiufqncs à Paris,à tout le moins qu'il veinft iufqucs à la moitié du chemin, en la ville de Blois, amp;nbsp;là ils les trouuc-toient,amp; auroict parlemét enfemble.Ces trois Barons(qui prudes amp;nbsp;pourueus efl:oict) tefpondirent qu’ils en feroicnt leur pouuoir.Or fc meirent ils à chemlntSc chcuaucherét Wparlellsiournées.qiïilsvindrcnt en la cité dcRéncsenBretaignc,amp;dcmanderét nouiiellcs du Duc: amp;nbsp;on leur dit qu’il cftoit à Vcnnes: amp;nbsp;tant firent, par leurs iournées,

1 ^n’ilsy arnuerent.Leur venue eftoit ià toute feuë en i’hoftcl du Duc: car ils auoient en-“oyè,dcuant,leurs varlets, pour prédte leur hoftel pour lo^er.Le Duc f’eftoitauffi pour-| lieu debon confeil dclez luy,amp; de y eux ou il auoit la grcigneur fiance,amp; des baux baros nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

1 ^Bretaigne,pour plushonnorablcmét recueillir les dclfufnommez. Quand ils cntre-l 'ent en la ville de Vennes, on leur fit très-bonne chcre, amp;nbsp;vindrent au-deuant d’eux les | Cbcualiers amp;nbsp;les gens du Duc,amp; proprement le Sire de Laual: qui là fe tenoit. Si def-

1 ':fndittntcnlcurshQftels:8:fappareillercntamp;refrcfchircnt de ce qu’ils trouuerent: ôc

1 puis montèrent fur leurs cheuaux:^ allèrent droit au chattel,qu’on dit àla Mottc:ouils ^eueUdHDHc 1 nouuctentlcDuc:qui leur vint au-deuant,Scies recueillit moult ioyeufementtSô fi leur ^* ^ji^'*]^”' 1 ^tqu ils fuffent tous les bien venus,amp; qu’il les veoit trc^ olôticrs:^ prit le Seigneur de ^’‘

1 ^»ci par la main,amp; par efpecialluy fit grand’ chcrc:amp; luy Jit,Beau-frète,vous foyezlc ‘pà^iZ,ytni 1 U'^n-vcnu.Ievousvoy volonticss en Bretaigne. Si vous monftreray chacc de cerfs, amp;nbsp;b,tailleurs de 1 ''°Mefaucons,beauxS:bons,auantquevous départez de moy.Beau-frère,ôcSirc(ref- France.

I pnnditlc Sire de Coucy)grand mcrcy:amp;; tout ce verrons nous volontiers, auec ces Sei-, | §ucütS)mcs compaignons:qui vous fommes venus veoir.Lày eut grand approcl«:menc 1 Uimour: Scies mena le Duc en fa chambre, en riant amp;nbsp;l’ébatant. Si parlant en pluficurs | oifcufcsparoUes-.ainfi corne font volôtiersSeigneurs,quine fe font veus dî: grandteps, 1 - tome tous quatre,l’vn parmy l’autre,le feurent bien faire, autant bien,ou mieux,que 1 y'gneuts que ieveiffeoneques (fans parler du Duc de Brabant, du Comte de Foix,nc 1 ''ttCôtedeSauoye) amp;nbsp;par cfpeciaUcSirc de Coucy.tant qu'à mon auis,en toutes ces 1 ’Wholes,eneftoitle fouuerainmaiftre:amp;: celle grâce luy portoient fcigncursamp; dames par 1 W(fuftcnÇrancc,en Angleterre, Allemaigne,Lombardic,amp; en tous lieux, ou il auoit l «ooçtft;8c auoit il en fon temps moult trauaillé,Sc v eu du môd^)amp;de naturell y eftoit 1 ^üSiinttoduit Si enclin. Entandis que ces Seigneurs fébattoient Si parloicnt de tou-1 '^accointances,furent apportées efpiccs en beaux drageoirs, 5c bons vins en pots \ ^^^'^^’‘S^'quot;'^'pfifcntles Seigneurs vin 5c efpiccs: Si affez toft après prirent congé: 1 nbsp;nbsp;'«outnerent en leurs boftçls,pour eux aifer. Ain fi fc portèrent lesbefongnes ce prc-

-ocr page 1070-

3 So


LE TIERS VOLVME


1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^,^^^^^^^i noneques ils nentamerent nuis de leurs procès: (tir Icfquels ils eüoieDt^ol

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des, amp;nbsp;pour JefqueJs ils cttoicntlà venus.

Cemmefjf ee/gt;e»^avt ^»e le Dae de LaneZa^te enteetexeZt Z/eltâtt de ^/^»ac, dmh/dfitr 0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ■^^’^9',/yr ZetraZt/êd» marta^eyearyarZéyvZ»d/-e/a/fj//^uel^»etJêer(tJà^-

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ Ca^/deyearremyreee Mariage, dnavatrla /Z/Zede Za»diZZte/f»r

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z^eZ/e^ delZgvae/ut reaaeréle tear me/me de leur arr///eé,agt;it‘^

e a/aex treaesy^r les mareAes d’^^uZtaZ»e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h ap. ex

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;NdeuTl'e7n.Tr^quot;^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^quot;^'quot; nbsp;nbsp;^'ë’^^^^'’ ^^q»^^ ^^ duc deBerry enuoye^

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^quot;dit à Zon hofld-l- r^'^^ ^^^^'^^^^ ^^P^o^tale CheuaUcrquilvintaBayonneStiici'

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;paderaa ducdcLanclanre^auH^^a^-'^f^^^^'T!!^^^

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?^^^^^nrdcuxdcres^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enuoya moult bonno-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deucrslcDuc. Quand nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vindrentveoirenfonhoÜdyamp;remmacKif

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bas, amp;Ic aiua: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;quot;nbsp;^'''- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;quot;nbsp;^^P^Ccncc du Duc, Ufenclitubkt

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j ■ ^^^^^i^ reccut moult h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ebien Ie feut faire.

^»^tZee/J'quot;' ^^^’^'^Icmcna en fa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ ^^^^ entre ces bras: Sepuis lepiip^^

^•»‘^dezan- ^f^^^^^^^’^YtversmcffircHeHnr, / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^Z^^tuoyoit.LcDuclcsouunll^‘^-^’

«M-, ^yrl^rYccc,pourguoyilena/lfZ„

^dita meßire Helton qu’tl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^^y^’^^^^’^^^^ponditmoultcourtoifemeBt-

grande amp;nbsp;grolfe, Se qu’elle demand., nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;maticre, dontiltraittoir, eHoit

^EreEtoZl dcliurée. lYleZTirc \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grandconfeil,amp;qu'ellenepoiiiioil

Landafire Sefes Cheualiers nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;{^gn^c demoura àBayonnc,.delezleDucdc

PfroUcs^Semódroitlc DuedcLad nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Zlon il bien fetuy de belles

^^dre3 ce mariage du DuedeBerr ^ ^^.^^^,^^^P^^^^^^iriu’ilauoirgrad’aife^iüDdeO' a e/loitqueffétion Ss diffimulation^'j^^^^^'^-^^°^^'f^’^^‘^^^^^^gt;^^’^^^‘^'^^^^'^°^^'^°‘^gt; .yp^ ^^oitforspource Quelesnnn,, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cheualierlilonguementdelez

ctalau Royaume de CaûiUe’carlà nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^^^^^plus fcandalifécs par tout,amp; pat efpe-

Hclion^qüe^dfon couEn deBerry nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^?^’ Bien difoitleD9camellite

°,^ ^(gt;urc fapuiZfänce, à rencontra nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnariage,qu'il fer'allieroitaueclay /

ntage de fa femme St de fa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^^^rfaires d Efpaigne, amp;qu’ilvouloitguel'be J

• ^^^^^^^S^f^urpenefuispascharftZrl^^^-^^^^^^' Meßire Helionre/pondit:amp;ditaitif, J suant mon departement nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^onfermer auanr, comme desalliances:m3i, /

pMo^gndj^Bcrr/iT^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

/^^s/ltacesmutlpourrafiZreparmvrdr.^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en cede befangne, guetoates I

^^««tZZ»Ju ^^^^^^^^^oclaare,AZnff,amp;furt^aeZhffer^^^°^^'^‘'^^’^^^^'^quot;^^^^^°^^‘zff’^ / S^f^’^^^sonletenoZttoutaifc St/oyeux-car ^'''^^^'^^'''quot;''^^^^ I /1f^^ev. Royaume de Camille nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r ^^’^^^^^°‘^^^^^ÇuaZnûfuû.Nouite//ef r^gt;’ /

fZy^yj^'-^l‘:ducdcL.nchllrZdncDuZ/^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

^lenraZZZcqu’ZZauZennelcenef nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Z^Zc^artagcfecofermeZaZnlZcomiarded ƒ

' ^fy^^'^^ß^^f^snce.IZeEoucZe du Royamp;a vue partie da golf' / ZôZtdepaZx nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^z fera creu de ce qu/Z voudra faZrefee fern aZ^ff^y /

• .^^^^^‘f.,^^y'^^^^^y^ztgZeterre.Sjcnferacreu:c3rZZeEZdgeamp;'yuZZZiat;'Y / r -ë ^^^^^^^^^zZstnonErét)ZbntZaZZèzde^uerroycr.SZZêt3ZZZcb/cnZacAaZe,yttii’f / 3rt3ßc e ^rryamp; de LacZaErCyqu’vnebonepaZx être fraceamp;ApgZlt; terreetirtZtit / ..?°^'^^^^^fzrrós lt;rnZ3guerre.-C3rZeducdeL3ncZaErcvoudraft}ZrZccAaZcgede ft’ f .^^^^ ^^ y^y f^^^^ dón era 3 Za EZ/c.-SraZnEZeräsnous en Za guerre des frdf ait ^ f

Efeuyerx, Je/que/s e/lo/enc a/Zez /êruïr/e Roy en /^guerre: âZnZi co/n/neZZeâ cMf/^nu /et c/euäf en tto/Zre/Z/fio/fe. Or/ufeZ/tauEoyeZe CaEZ/Ze^ (ZesyZuseZpecZaaxtZeZottA^ EcZamp; deZón^r^neZ CZonZeZZ, SZrCj SZre, entendez3/Joits, Vous n ’euZZes onc^eefZ/yr^^ njeZZZeedauoZreóZeZZyq yo‘'3uezyoürZeyrcsét:car vneZ^ru/neytroyZeZZeStyenZ/eeZef^t i

-ocr page 1071-

DE P'R O t JS S A R K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;481

nourritjcmre-vousamp;lcDucde Landaftre^ plus grande afleiclue iaraais:amp;li vient du coftéde Franeb. Commcr.t(dit le Roy)quc pput c’cft.re?En nomDieu,Sir e,renommée court pararÉep.pays, amp;nbsp;ailleurs aufli, que le Duc de Berry fe marie à là fille au Duc de Lanclaftrej,amp; vous dînez bien croire que ce ne foit pas Cans grans alliances. Si pourrez aytimps auînircftreauffi reculé par les François,que vorsen auez eft é auancé.Quand nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^“^ kRoy deGaftiHcfeutces nouvelles,il fut moult penfifamp;vçoit bien qu’on luy difoitye-^' nbsp;nbsp;nbsp;‘'quot;**’* rné. Si demanda confcil à ceux, qui en efpccô,-dç tout bien fuy auoimt confeiUéee, amp;nbsp;^° ^^ f^rfar recordé,amp; comment pour le mieux on fe pourroit ebeuir amp;nbsp;ordonncf.jCcnx le confcil- i^ ii^ mariait lcrcntiQyaumcnqfelonqucIcfaitamp;lamatierelédcmandoiçiiçâmeievous diray.Vous fifdit. fauez(comroci! jiftci-defrus,bien-dcuant,en noÛrè Flifioiretraitté) comment le Roy Henry d’Efpaigne fappaifaau Roy Piètre d’Arragon,furceftappoitcme.ntqucleRoy d'Arragon donna fa fille au Roy de CaftiHefce fut cclehan: qui pour le prefent eft Roy) Îc,parmi la conionébon de ce mariage, ils demourcrét en paix,eux amp;nbsp;leursRoyaumcs. bece lehan,fils du Roy Hcry,amp; de cefte fille d’Arragon,y eut vn fiki^jpuisfe mourut laDame. Apres la mort duRoy Henry,le Roy de Caftille,par le confcil de fes hommeSj kremaria à la fille du Roy Ferrand de Portugal,Madame Bictrix. Celùy fils à la fille du

Roy d’Arragon auoit à nom Héry:amp; eftoit beau fils amp;nbsp;bien-auenat: mais il eftoit moult kunc.Toutesfois le Confcil du Roy de Caftlllc luy difoit ainfi,Sire,nous ne voyons en ccschofcs,dont nous vous parlós,qu’vn fcul moyen.Qu^el eft il?dit le Roy Ichan.N ous levons dirons. C’eft de voftre fils l’Enfant Henry de Caftillc: quiferoit bien taillé de rompre ce mariage,qui fe traitte au duc de Berry,amp; d’auoir la fille au duc de Lanclaftrc,

1 amp;nbsp;croyons que, fi le duc amp;nbsp;laduchefte en auoient les nouuellcs,ils auroient plus cher , marefiander à vous, 5z à voftre fils, qu’ils n’auroient au due dcBerri. En nomDienfdit le

1 Roy de Cafiille)vous parlez bi«n. S: ie vueil entamer cefte matière: amp;nbsp;auffi noz gens f y

1 enclincront moult volôtiers: car parmi ce mariage auront ils paix aux Anglois,par mer

1 amp;nbsp;par terte.Or regardons qui pourra,en nom de nous,amp; pour traiter fagement,aller de- ouaerture du vers le duc dcLanclaftrc.Sirc(dircnt ils)il conuient que vous ayez,en ces traittez por- c^pd ^^ cafltl j tint,gens moult difcrcts,amp; que la ebofe foit fagement amp;nbsp;moult fcurementdcmence,au le à leur ^y.

1 plus fccregemét que faire fe pourta:par quoy vous n’en cheez en l’indignation du Roy four traiter d»

1 AeFrance, ne des François: car auiourd’buy font les cnuies grandes: amp;nbsp;eft pluftoft qui

1 mpottelc mal,quelebien,amp;le mal pluftoft élcué,que lebien.Quand on fauraquevousA ƒ ^^^fi^/ ‘’

1 ttaittetez deuers le duc de Laclaftrc^on voudra en l’boftcède France fauoir dequoy,nc

1 fut quoy voz traittez fc fondcront,n’ordóneront pour la caufe des grades alliances,que

1 lcKoydebônememoire,voftrepere,cutiadis,ScconfermaauxFrâçois:amp;:au{filesFrâ- •

1 ^oisvous ont toufiours fait voftre guerre.Si vous faudra faire fccrettement voz traittez,

1 Iccnuoycr deuers le duc deLâclaftre bornes fages amp;nbsp;couuers, amp;: qui bien faebét voftre

1 affiitc,îc non pas y enuoyer parbobans,tant que les cbofes fi fcront(fi elles doiuét aue-

1 nir)cn bôeftatamp;leur.U eft vérité,dit le Roy.Ornômez qui eft taillé d’aller en ce voya-

1 jc.Site,on y enuoyera voftre Confeffeur,Frerc Ferrant de Forte, amp;nbsp;auffil’F.ucfquc de Ambaffadeurt

i begheneÇqui fut iadis Confeffeur de voftre perdeR(^)8c Pierre Gadelcmpos,qui eft fècret!,iefutéi

1 Riencnbngagé.OrfoitfditlcRoyJlclevucil.Qifonles m^ndc,amp; informe de ce qu’ils far^eR^ lean

1 Agt;tont.Auttcsfoisont ils voulutraittej delà paix.lls n’en peurét auoir cfté ouï.s,tant de deca^iHe four [ ’'ofttccofté,quedu duc deLanclaftre-.car le duc Selon Confeil vouloient que ic me de- quot;j^^^^^^*^^^^^^ \ niiffcdcla courône.Ce que ie ne feroye iamais.Lors furet mandez les trois,deflus-no- ^„^y'^^îi^ i meinen la ville de Burgucs en Efpaignc:oulcRoy fe tenoit. Silcur fut dit duR^,ôc de ßn^ j^ Lancia-1 bndeftroit côfell,qu’ils fcniroientversBayóne,parler au duc de Lanclaftrc.Us refponßre.

i fetquclcmeffage Sevoyage ils feroictvolontiers. Si fen cbargcrentiicfc meirent à i chtminmon-pas en trop grâd eftat:mais fimplcméf.car ils ne vouloiét pas donner à cn-1 tendre,qu’ils allaffent deuers le duc deLâclaftre en Ambairaderic,pouctvaittcr de nulle i îllianceicarils ne fauoiét encores cornent ils exploiteroiét.Si entrèrent enNauarrc:Sc i emterent enVampelune, amp;nbsp;là trouuerentleRoy Sc la Roine:amp; tout prcmicrcmétâls fc i tmtentlà-.pourcc qu’elle eftoit fœur duRoy de Caftillc.Elle leur fit bonne cbcre;mais 1 pointue fe découurirét à elle,de ebofe qu’ils euffent à faire, Au^v ne firét au Roy .Si paf- ^^-^^^^ ^^^ i ictent outre le côble dcPâpclunc,6des motaignes deRôceuaux-.Sc entrerét enBafclc, ^^^, ^^ ^^^ 1 ^cheuaucbcrenttant,quilsvindrent àBayonnc,labonne-ville. Quand ces Ambaffa-j},Hj ^^^^ j^ 1 dewsfurctvenusdeCaftilleenlaville dcBayónc,mc{fireHelion de Lignac eftoit en- duedt Lancia:^ 1 coreslîÇlequcly eftoit enuoyé de par le duc de Berri: ainfi corne vo’ fauezlmais,depuis ƒ rt d Rayonne, 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A ni

-ocr page 1072-

LE TIERS V0LVME

283

la venue des CaftiBans,il n’y feiourna pas longuenaéticar le Frere Dam Ferrant, coB^ ' feur du Roy de Catlille,fe trait deuers le Duc de Lanclaftre( pource qu’il auoit micu’^ cognoiflrancede1uy,que les autres)^’ luy alla vn petit entamer la matière, Kremonw pourqûoy ils cftoîent là venus,n’à quelle inftance.LeDucà fespafolles oinintlcsorç) lcs:amp; entédit ces nouuelles moult volôtiers: amp;nbsp;luy dit, Frète Ferrant,vous foyczlcb»^® ^nde^i nt' venu.Dcpuis,en ccluy iour, il deliura meffire Helyon d^ Lignac : amp;nbsp;me fenible quH Nir ‘^s^nre^ Duc afferma Se accorda vnc tréue,de tous lez,à chacun qui faifoit guerre, pour luyj^ tsurner vers le toutes les Senefehauflees d’Acquitaine,dc Bigorre,amp;de Toulouze, corne ailleurs,a Due de Berrj, reriufqucs au premier lour de Mayfqu’on cópteroit 1485» .)en copiant amp;nbsp;comprcnan fin maifire, a- tous les pays, iufqu à la ritiiere de Loirc,amp; outre la riuiere riê. Si fureteestréucs aefot nee treues fir dees à la requefte du duc de Berry,pourcnuoyer,allcr,vcnir,amp; retourner plus feuren’ les murcoes de fesgcns,dcdcucfs IcDuc de Lanclaftrc:car ceux de Mortaignefiirmer,ceuxdcBom^ .^^Mtaine, ^jjj^ • 5^ les forts dc Rouergue,de Quercy, dcPicrregourd,amp;furlariuicrcdeGaroni’^ jY^^ cftoient trop fcllcsamp; trop perillcux:amp; ne vouloient nully cognoiftrc.Poiirtanty01“ nerent ces deux Ducs les tréues: qui furent bien tenues. Q^and meflireHclyonJe gnac fe départit du Duc dc Lanclaftrftre, ce fut fur grand’ amour amp;nbsp;douceur : K 0® à entendre à Mcffire Helyon,que lachofe alloit amp;luy plaifoit bien: maisilrnciif®^j^ mes que nullement il ne marieroit fa fille en France, fans le confentement amp;accof fon neuen leRoy d’Angleterre, amp;nbsp;auffi de l’accord amp;plaifance du Confeil d’Ange'^. re:mais que les chofes approchoiét fi auanr,qiïil y mettroir, amp;nbsp;péferoit à mettre,m bon moyen,qu’elles fe toumeroient à bien. Sur ceft eftat fe partit mclfirc Helion uf gnac:amp; retourna en Francc:amp; monüra au Duc de Berry les lettres,qui venoient^ ^^^^ de Lanclaftre: amp;nbsp;aucc tout ce, de bouche, il luy recorda toute la manière du W ’ que pour l’heure le Duc fê contêta. Or parlerons nous des AmbafTadeurs du Roy °® . fîillc.A ceux voulut le Duc entédre. Auffi fit la Ducheffe: car tous leurs cueurs Si i殧' nations gifoient, amp;nbsp;cftoient, à auoir leur entente,ou en partie, du chalenged Efpat^*; Si fit on bonne chercà ces AmbafTadeurs: amp;vindrent tous trois au chaftel,auburn laDuchcffe:amp;monftroicnt leurs créances par lettres,amp; ce,dontils cftoient chargez® faire amp;nbsp;de dire. Tout premièrement ils traitterent du pays de Caftille.'amp;lÿprele®^ Frcre Confefleur en la chambre du Duc, prefent le Duc amp;nbsp;la Ducheffede Lancia! te-qui depuis relata au Duc toutes les parollcs,ou en partie: car IcDuc ne les auoitpasW entendues: mais la Dame lcÂ:ntendoit bien: car de ieuneffe elle auoit eftenourrice® Efpaigne. Le Duc de Lanclaftre à ce commencement (quoy qu’il fift bonne chert® ces AmbafTadeurs) ne fe déconurit point trop auant:mais dit que ce feroit trop fort® faire,de trouuer paix,ne la mettre en lieu,ou fi grad' haine amp;nbsp;guerre appartenoinqw®

Üdrangue du CtnfeJfeur du i{jiy lehan de Caßide, tvn défis ^m-iüßadeurs,pre

^ia Duclejre'^de ®” ^^ desheritoit de fon hcritage:amp; que ce n’eftoit pas fon intention qu’il fen deuftde i-anela^re, fir porter fil ncvcnoit àla Couronnc:carc’eftoitfon droit. Le Frèreamp;rFuefqucrefpoquot; le peinât delà dirent qu’entre fon droit amp;le droit deleur Seigneur,IeRoy deCaftillc:neconucnoit char^edehiji qu’vnbon moycn:amp;Monfeigneurnous l’auons trouué.Quel?ditleDuc.Ceft,Sire)q“' ce'défis nm~ vous aucz de Madame vnc bell»icunc fille à marier:amp; mon Sire,le Roy de ^®®|^ j'” fut^ttons, ^ ßeau fils amp;nbsp;icunc. Si ce manage le pounoit faire des deux, le Royaume deCaü®® mourroit en paix.-car toufiours ce, qui eftvoftiÿ, doit retourner à vous: pourriez vous mcttre,qu’cn voftre hoir(qui defcend de la droite ligne dc CaftuIcA ’ que vous vous armez,combattez,amp; auenturez, amp;nbsp;trauaillez le corps,cen cftqu®P° voftre J)oir. C’eft vcritc,dit le Duc:mais ie vueil q les pourluitcs foient fatisfaites.'^''“,^ bien que vous Tachez que les affaires du Royaume dc Caftillc ont,quà moy q®’® Royaume d’Anglctcrre,coufté cinq cens mille francs. Si verroye volontiers qu aucune recouurance en fuft faite. Monfeigneurfrelpondit le confefleur du Roy de CaftiUd®^ que vous ayez aggreable noftre traitté,nous trouuerons vn fi bon moyen entre ces en fes, que les befongnes fe trairont à bon chef. Ouy (dit le Duc) vous nous eftesles bien venus: amp;(ou que ce foit) auant que ie retourne en Anglctcrre(foit en Caftillc,ouFran ce)ic maricray ma fille: carie fuis prié amp;nbsp;requis: mais chofcs,qui font fi grandes ai groffes, ne font pas auxipremicres requeftes.-car, quant à ma fille (que ie tien, pour e temps qui viendra, en droite heritierc d’ETpaigne) ie voudray bien fauoir qui 1 aurap« mariage, ne qui la douera. C’eft raifon, Monfeigncur,refpondit le Confclfcur. Ainfi, commeievous compte, fe commença à entamer le procèsamp;lctraitté entre e Duc dc Lanclaftre amp;nbsp;ces parties tant deCaftille comme deFrancc:ôi tous lesreceuoit. n a nuis

-ocr page 1073-

DE FROISSART

ÎÎ


nanulsn’endonnoîtcongé:amp;faifoitàtous bonne cherc.Mais,ch fon imagination,^

mécnEfpaignc,dcfafilleàauoirlcfilsdüRoy,luy (embloit meilleur, Q'^®

pirtipourtant qu’au temps aucnir fa fille demourroitRoyne de CaftiHc : Si au i a u

chefle/a femme,f’yÂiclinoit trop mieux,quc d’autre part. Nous nous fouftrerons

petit à parler du Duc de Lanclaftreamp;detous ces traittez: amp;nbsp;retournerons apar e

buedeBretaigne. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;% nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l

Comment les Ducs Je Berry ^ de Sour^ori^fie parttrent pour dUer

^traittez^quifurent faits au Due de Breiaigne^quslavint ,teJegt;^^^f^^^^ cxn i n

nerent'aPar^,ai'aftcûmme outre (^ contre Ja volonté propre. ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

rkommeileftcY-dcffuscontenu,ôêqucicvous

ûuiencauxAmbaffadcursderrancettesbonnechcrejKpat p nbsp;r„ * j„«cnucs in-

, fûùué^utïvu de ceux,qui plus brRalcDuc ‘i«®«^quot;^quot; iVRimcrc en firent auffi,

, W«patollcs,quoyquemcffirclebandcVmnne,amp;le3 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ç^re,qu'vnPrince

, dutraittcrSidu parler,trcsbienleur deuoiv.maisil nef ^^J^^-g^ colles d’vu Prin-

, ^vnScigncut(puisqu’onlcpnc)nefcnchnaftplullov ^ nbsp;^^^^^^.^^^

, ^qucivnauttcAgtandepcinevoulutaccordctlcUv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ö ^^^^^^^^^^.j^g

, quot;i(qucsen\avilledeBlois,àYencôtrcdesDucsdeBerry nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^..^^ Retira» Sin

, 'ûîutmencparfibellesparoilcs,quiiYaccorda:maisili nbsp;nbsp;q randerrteht àplaifancc,amp; r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

, ''oUtt entente,Sirlt;ce dit le Sire de Coucy Ti ^^ Bretaigne ne fay quants lours: -^^ quot;f „fpetré , 2point. Ces trois Seigneurs krent auccquesieu nbsp;nbsp;^^ nbsp;nbsp;nbsp;o^^^^^^ Dues deBerry amp;nbsp;quelcDucJie

1 ^puisprirent congé: Si retournèrent entrance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eft at les deux Ducs fordonne- iretaigne vim

, ieftoutgongne,comment ils aboient exploite, ur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jç^rctaigne. Si parlera en- ^rox influes,

1 W,pour aller à Blois,Si pour là en la ville attendre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^cuxapparticnt.Tout ^»^’»’ P’“’^

1 tttàluy,Sienuoyctcntdcuantfairc\espoutucaccs:a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pgj.\àtrouualaComtcffcdc p-ff^nter 4*

, ^tcmiercmentleDuc deBerry y vint.Sife '®6®Vquot; ^bdlcmtónR comme àluy ““„l®a«2 ^lois,fonEls,amp;(afille:quilcrccueito nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DeBlois pour ce temps eftoiten itè^f.

1 imttenoi,SiqucbienlefaimitfmrcDelt;gt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nul grand compte delave-

\ lôupi^simaisilfetenoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s sites enfansy

\ WàuDucdeBtetaignc.àlfufiifoitaffez,q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g^^intadonc en facompaignic

\ tàoleut.OrvintlcDucdeBourgongne,a^a j.Qjp^çj^j^^t g^Peban de Bourgon- * \ ^tfeeGudlanrnedeBainaut,fongcndre,ComUO nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

\ ^quot;bkàuDncquifenornnmrtCormedeNcuet^^^^^ o

\ ^î^'^ûeàat.\presce,vmtlepucdeBretaigne.nompas

\ '«‘^ûfculcmenv.oubkncWatroucensch^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A

\ '\'it\t\is\esDucs,dcffusnommcz,?)Cparlëa eux, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«nnde’iA'iucsdc'Berrv Si de

\ ^'^'^^neroitarriereen(onpâs,àontileRoitpartv.amp;ibBtentm^

\ Wgongneeftoit toute autre,car ils difoieiatquefvovra nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deàanslecba-

\ Sues Akansla ville de Farls.LeDucàeBrctaigne,tdlico2S,(elogea dedansle \ âàeblois,enlliofiel d’vu Cbanoine de Samt-Sanueur: 2Mes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te

\ Mle. buffr firent les gens desDucs 6»Comtes deffus nommez: mais les S eignen

\ Wnrleurefiatau cbaRelilcquel eRbeVgrâd fort,amp;i plâturcux:^ desbeaux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parlement Je*

\ ^kelrance.Vafurentlesfcigneurs en parlement enfcmblciamp;ifircntlcsdcnxDuc u ^^^^^^^ ^^

\ ^Vitàtbretaignebonne dicte,Siinduifirent grandeamounamp;tle remercièrent yapde ^^ j^ Bourg»»' \ ^tui^deccquilÇ’efi.oittrauaillé,^cpîildloitlàvenn2lt;. defeendu erila viue de Blois. ^„^ ^wee efUj \ ^tBuedeBretàigneÇeÇàignoit,cecpiilponno\t Si ditoitquepont lamonv deux vol- ^e Bretai^ne, \ 'trueru.efioitlàvcnu,5)t.à grande peme,car il ri dloitpasbienliaitc. Orfentamerent du cUjlea« it \ kulles ^ tràittcz de ces denxDnes an Dnc dcBtetaigne ^cnlny rernonUrarit f puis ® \ '1'^'1 efio\r.xjtn.niufqnesla,5ifi. anantlcpiiln’ anoit tiens fait ,f'i\nc vetioit aParis^ V toit \ 'é^uy.qMvxvop gtandemétle défit oit à v coït .D e ce v oy age Îe commenta ktt a excn-\ ^^'te'B\\edeBrctâignc,patplnfients taifons: §gt;?. ditcpiil eboittrop défaite, pont faite \ '’^filongelietriin-.Si oyiclàil eboit fimplementv enn,(ansnul î^tovlàinfi cpieponttan.-\ '’'Wiourrrer. Onlny dit moult doucement,c^ne,faune ta grace ^il ne Iny connenoit \ '^taudirtrop grand ef'rat,pout v enit v edit fon 1 onnetàmSeignent-.îsi. tpi an befoing, \ 'l^yQVi,io\tc\ienauc\iet^i\s effoienttonspoutneus de diar Sx de Yitiete ,pont venir \ i'll àiicttrenn^x tpi i\ eboittenu de 1 aiteViômage auikoy ,cat encores ne!auditilpomt

-ocr page 1074-

2§4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS y o LV.ME fait, LeDucdifoit,enluy exGufant,que quand le Roy auroitfon aage, .gouuemetncntjil viendroit à Paris,ou là ou il plairoit au Roy luy mander; amp;nbsp;^lt;,_,^j,j; hommagCjCar ce feroit raifon.Les Ducs de Berry amp;nbsp;de Bourgongne difoientqui ^^ aage,amp;: Icns alTeZjpour reccuoir hommage : amp;nbsp;que tous les Seiggt;eurs du noyai: ^^^ France,tenans de luy(exceptéluy,à qui ils parloient)l’auoient fait

ftoit au vingt amp;: vniéme an de fon aage.Quand le Duc’efc Bretaigne ycit que les c ^^,^ rions n’eftoient^ointouïes,amp;n'auoientlieu,ditainfi.Siievois à Paris,ce ‘®”®®P|jjf dementhorsma volonté,amp; à mon préiudice.Carlà cft,oufcra,quandiylcray,ni^l^,^ij Oliuicr de Cli(fon(quciencpuis aimermeiamais naimeray ,ncluymoy)qui m

lt; dra de parollcs déplaifantesamp; imperueufes.Or regardez les grans mtcncrs.'qui c H rontnaiftreamp; venir.Nenny(refpondirent les deuxDucs,amp;parcfpecîalIcDuc e gongne)Bcau-coufin nefaites nulle doute dccecoftélà,car nous vouslurons 0 t /Z 7 dueit ic^ Iement3amp; véritablement,que ià le Conncftable amp;nbsp;lehan t de Bretaigne(fi vous ne ^^^, cr- dpres de lcz)nc verrez,ny ne parlerez à eux(de ce point foyez tout afieuré ) mais verrez Motfort.- lt;jui. ^qyi vous defire à veoir) amp;nbsp;les Barons amp;nbsp;Chcualiers de France: qui vous feront ^^^^^^ tßort leduc de chcrciSc quand vous aurez fait ce,pourquoy vous ferez là venu,vous vous en ret^^^^^ me^amp;”d ve^t ^^^’^^^^ P^^^^ ^ ^^^^^ dommage.Quc vous feray-ielong comprc?Tant fut le ^quot;'\|y£:i entendre duft saigne prié,amp; mené de douccs parollcs amp;:courtoifcs,qu’il falfentitàce,Brecon ^^ decharlesde ditqu’àParisiliroit:maistoutesfoisfesdeuifeseftoienttelles,quele Connena gt;,, £lw.. lehan de Brctaignc,il neverroit point,n’à la prefence de luy on ne les mettroup tout ce luy curent les deux Ducs,par foy amp;nbsp;par ferment, loyaument en ? y^jps Fromefee^ fer R leur creança aufli,par foy,que fur ceft cflat à Paris il iroir. Enuiron cinqou '^^, ^^j, ment u uede furentàBloiscnfcmble:amp;donnèrentlcsDucs,chacunàfontout,àdiftef‘’^®® . fj5 ler'dfsllii A ' ‘^‘^quot;^ ^''’^ ^ rautre,^ la ComteiTe de Blois auffi,amp; fes oufansiamp;quand toUtesc^ ^^^^^^^^ P^„;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furent accomplies,les deux Ducs prirent congé au Duc de Bretaigne : amp;nbsp;fc® '■^ j^j

rent à Paris,mais meflire Guillaume de Hainaut ne retourna pas à Paris auccq beaupere amp;nbsp;Seigneur,Monfeigncur de Bourgongnc:auantfcmeitàchemin,au 4 . la ComtefTe de Blois amp;nbsp;fa coufîne,la fille au Duc de Berry .• amp;nbsp;fen vint, en leur co^r ^^ gnic,au Chaftcl-Regnaud,veoir le Comte Guy de Blois ( qui là fe tenoit) tresbonne cherc,amp; le veit trcsvolontiers:amp; fut en ebatemét là,dclcz cux,enuiro iours:amp; puis print congé:amp;: fe partit d’cux:ê£ f en retourna en Francegt;par Chauf amp;parBonncual. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CommeKt Louû (^’^»iou,^ls ei» feu Vue d’A/tiouÇ^uifat o/icledu Roy charlafxietm

e^ira /dedans Paris,comme Roy de Seciletcommem leDacde Bretai^fteyorrino f^y apres^^ commemTbornas de Haparga»yi^»i^l(/if^ (ß lehan des J^arres, Frooedb frentfait d’armes à iJ^FoKtereaufaut-yonne^deuant le Roy. nbsp;nbsp;chap. cxv.

* IE Duc de Bretaigne f en vintà Boigency fur Loirc:amp;: là ordonna vne partie c longues,pour venir vers Paris.En ce temps entra à Paris,par-auant que le Puc taigne y entraft,laRoyne de Sgcille amp;nbsp;de Hierufalem:quifômeauoit efteanP“ ^,^^j • nbsp;nbsp;iou:qui nommé feftoitR^ de toutes ces terres, Sceftoitaulfi Roy de Naples- .

dy que la dame(pourcc en fay-ie mention)amepoit fon icune fils, Louis,cn 11 ^ 1 gnic lequel on nommoitià,par toute France,Roy des terres dcfTiifdites. Enle ^^^ paignie eftoit lehan de Bretaigne,frere à la damc,amp; venoicnt à Paris. Auant que ^[j, f Celt à dire, me er^raft en Paris,elle fignifia à fest frcrcs,lcs Ducs deBerry amp;nbsp;de Bourgogne, q^.^ res ° amp;”^ r^o^ venoit à Paris,amp; amenoit fon ieunc fils Louis en fa compaignie,amp;leur f*®“?“* '’^ü *^res frer« ^^uoir fil enèreroit à Paris comme Roy,oufimplcmct comme Louis dAniou.Le de fon feu ‘^ucs luy remandcrcnt,eux auifez amp;nbsp;confeillez qu’ils vouloient qu’il •mtrafi, eomc mary, Louis de Naples, de Sccille, amp;nbsp;de Hierufalcm : amp;nbsp;(quoy quepourlcprefcntil nen ^ d’Aniou. en pofrcirion)ils luy aideroicnt,amp; luy feroient au Roy de France aider, tant, amp;lia ^ qu’ils auroient amp;nbsp;tendroient polfelfionSe Seigneurie,amp; qu’ils la luy conqueltcroien h qu’il en feroit Roy amp;nbsp;Scigneur,amp; paifible des terres, dont il auoit pris le dlrrCj car ^

, nbsp;nbsp;nbsp;rauoientilsiuréàlcur^erc,leRoy Louis.Surceft eftatfordonna laDamc,amp;vint

d\Anieu 2^i ^’^^ à Paris:amp;y fit cheuaucherfon fils toute la grande rue Sainâ:Iaques,iufque5cn^^^ raris en efint hoftclen gréuc,cncftat de Roy,accompaigné de Ducs, Comtes, amp;nbsp;de Prélats, a g derey desiale. dc foifon:amp; là dcmourala Dame:amp; fe tint auccques fon fils,amp; puis allèrent veoirle

qui fe tenoit en fon chafteau du Louure,en attendant la venue du Duc deBrcra^'’^'^j

-ocr page 1075-

FROISSART.


tS^

QuandlcDüc de Bretaigne approcha PariSjil farrefta au Bourg-la-roy ne jvne nuiä-j au lendemain il deuoit entrer à Paris,ainlî qu’il fir. Si eftoir grande nouuclle parmy ’nsdefavenucjpourlacaufedes incidences deffufdites, de ce qu’il aiioir ainfipris amp;nbsp;tenu en danger le Cctincftablc de France,amp;que par tant de fois on l’auoitcnuoyé quer tfjamp;neftoit voulu venir, forts que maintenant.Sicn parloient les plußcurs en diuerfes ^anicrcs:amp; vous dy que, furie point de dix heures au matin,amp; par v|i Dimenche( qui ut la veille SaindlehanBaptifte, mil trois cens quatrevingts amp;: huit)cntraleDüc de etetaigne en la ville de Paris,par la porte t d’Enfer : amp;nbsp;paffatout dulong de larucdcla /firinte jtt narpe,amp;lcPont-Saint-Michcl:5vdcuantlcPalais:amp;cftoit bienaccompaigné dcBa- au^Jesretai-tons amp;nbsp;Chcualicrsà grande foifon:amp;là cftoicntmeffire Guillaume de Haynaut, Corn-^«e A parii,paf ted0ftrenan3,amp;fonbeaufrerc Ichandc Bourgongnc:amp; dcuantluy chcuauchoitmcf-.4lt;/’wff d’infir, lireGuillaumcdcNamur.Sifcnvintainfiiufqucsau chadeidu Lovmrcramp;là defeendit Mawtendm de tnfen venât parmi Paris,il fut moult regardé du menu peuple. Quad le Duc fut defee-uu,il cntraenlaporte,toutauifé de ce qu’il deuoit dire amp;nbsp;fairc:amp;cfroientdcuant luy le ' '^''‘”^ SiredeCoucy,le Côtede Sauoye,mclfirclchande Vienne,meffire Guy de la Trimoil j ,gg ^'^l’^'P^ Iqtnellirc lehanVernail,le Comte de Meaux,mcHîrc Ichan de Voyc,amp;: mclfirclehan ’ Q«Barres:amp; encores plus près de luy,amp;: dclezluy,mcflîre Guillaume de Namur,Ichan 'ltBourgongnc,amp; le Comte d’0ftrcnant:amp; derrière luy le Sire de Montfort, de Bretai SnCjamp;leSiredeMaleftroit.Ceuxeftoicntdetfonifrue amp;de fon Confeil. A luy veoir, -[[edoute^hH quelle chofe il fcroit3y eut grandepreffcjcar la falle eftoir petite :amp;l’auoiton couuertc, ny falle de fa pour le Roy difner: lequel fetenoitdeuant la table, amp;fes trois oncles deicz luy , les fuite. PucsdcBerry,deBourgongnc,amp; deBourbon.SitoftquclcDuc de Bretaigne mt cn-tæcnlhuisdclafalle,lavoyccftoit,dcluy iufquesau Roy,toutc dccouucrte,carcha-cunfouuruit;amp; femeirent les Soigneurs fur les deux miles, hors de la veue du Roy fur Ar«w»f« rf’« ItDucdcBrctaigne.La premiere fois il l’agenouilla fur vn gcnoil,amp;puis fi fc leua affez toftA’paffa auant enuiron dix ou douze pas:amp;puis f agenouilla la fcconde fois, amp;nbsp;puis -^quot;J j^°”^^/^^~ ^fkuaamp;palfaoutre toutlcpaSjamp;adoncfe meit douant le Roy ; amp;nbsp;de rechef la tierce *t^j^^'^^ ^^ æts il Pagcnouilla,amp; falua le Roy,à nu chef: amp;nbsp;luy dit, Monfeign cur, ic vous fuis venu ''coir.Dieifvousmainticnne.Grand mercy,dit le Roy.Nous auons grand defir de vous ^foir.Sivous verrons tout à Ioifir:amp;parlerons à vous. A ces mots il le prit parles bras, ^Ic fit leuer fus.Quand le Duc fut leué, il enclina tous les Princes, qui là eftoient, rvn ’pres rautrc:amp;puis fi farrefta en la ptefenec du Roy,amp; faîfs riens dire:Lc Roy le regar-^oit moult fort. Adonc firent figne les Maiftrcs-d’hoftels d’apporter l’caue auant. Si la- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

’'de Roy;amp; meit le Duc de Bretaigne main à la touaillc,amp; au bacin:amp; quand le Roy fut

il prit congé du Roy,amp;à fes oncles.Si le reconuoicrent le Sire de Coucyde Comte ‘’^Saint Pol,amp; autres gransbarons,iufqucsàlacourt:ou les chenaux eftoient. Si mon-^•^ montèrent fes gens,amp; retourna,le chemin qu’il eftoit venu, iufques en la rue de la d'irpc,en fonhoftcl,amp; là defcendir,amp; ne demoura nul delez luy, de ceux qui conuoyé huoicnt,forsquefes gcns,qui eftoiét ilTus hors de Brctaignc,amp;qui eftoient venus aucc-luy a Paris. Depuis,leDuc deBrvtaigne parla,t(fttàloifir,auRoy dcFrancc,i5c à ‘fondes,tant que tous fc contentèrent bien de luy,amp; luy tftr on bien ce qu’o luy auoit • promis,caroneques il ne veit, de ce vlt;,yage,Tthan deBretaigne, ne le Conncftable de y’nec.Quand ces Seigneurs veirent que les chofes eftoient en bon cftat,amp;que du Duc quot;' Bretaigne,ils n’auoient que faire de douterfpuis que dedans Paris le tenoient,car de '^p3rtiriamaisnelelairroicnt,fiauroitfait,enpartie,toutGcqueIeRoy amp;nbsp;fon flonfeil ’ouIoicnOil fut heurc(ce leur fut auis)qu’ils ordonnaflent pour le voyage de Guéries, ook Roy auoit fi grande volonté amp;nbsp;affedion d’allcr,pour rebouter ce Dilt de Guéries, 'iuifivillainement amp;nbsp;fellementl’auoit défié. Lcfquellcs chofes, confiderées, ne faifoiêc Pw a fouffrir.Si fut ordonné que le fire de Coucy fetrairoir en la marchede Rcimsamp; ‘l'Chaalons en Champaigne, amp;nbsp;regarderoit fur le voyage du Roy amp;nbsp;de fon oft, amp;nbsp;quel cBeniin il feroit,amp; emouueroit Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers en Barrois amp;nbsp;en Lorraine, amp;nbsp;les ^ftcuroitaunôdeluy,pourmcnerlà ou il luy plairoit,fans faire nul bruit ne trop grand 'fdâdrcduRoy,mais mettroit en termes qu’il voudroit faire vAecheuauchée pour luy, ^'cnfon appartenance,cn Auftriebe.Le fire de Coucy fur cefteftatfe départit de Paris *‘cnvintaChaalons enChampaigne,amp; laie tint enuiron vn mois, amp;nbsp;retint, detou- paur ^® parts, Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers, en Bar en Lorraine, amp;nbsp;en Champaigne amp;nbsp;en Rethe- [e voyage dt lois-Or le Roy de France fe départit de Paris,quand on eut parlementé amp;nbsp;traitté au eu- GueUres,

-ocr page 1076-

quot;^^^Psd'^^^ dcJ^V^Royaomo^eFaat^g»^ ‘ à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sommeil MtJdadoac,^ I

^^^^de.VoussaczbR/tid^^^' 1 PZ'^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'Angle,erre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

^^^eh^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^don^^ß^dje: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Confedamp;JeDucZZ'‘^'' /

■Iifï’^%'^nh^‘=amp;e ^,P’‘^dc^^'catid*^^eoi'^'''gt;fraia^ff'^dventmlaamrei«^ 1 !P'lc l'P‘‘^A]^^j jpl'rcf^., p‘li,^fj‘ ^plüspfcs ^“pdemeriarconllnmee“^ f ^,:Z Ä''»«amp;fe‘^‘»c^5?is«.rf?;^lt;gt;«ö^gt;'flt;5pÄ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

A/


«■-^^

L^^^tiAr^^^9^eJ/^^^^^es[yf^^°^deJcj^p pdnedepamrod, dfcroiend‘^ I •^4/'?Wz nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^P^oyetleui'üifoa.CoJidfj^^ /

•^4*

^^FeiJp * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z^.d^ Foire:mais on RsV^^' /

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^doie^^^snin ^ d’Arojj^j i F‘^’^ne(oiiieDuc deJandad^ I

d^ yenup. ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ FauiJèreanamp;pdreiif^ f

a ^^ruoitn2cff!re Cuii/aamePdt- 1

-ocr page 1077-

DE ïEOtSSÂRT»


i87


■MW»«Be(tó0eÓMlWtbUh«£p«ttótement^^

lt;i»gt;;amp;!i««Hli^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hors patvncbat

St,tu,ltùMon-.8irendiactcntainfKTutgt;niras,kscouuen«voycs,,outlevays(tuco

^noisbicnlestotces%tlesadtéccSiamp;kscheminsfrayans^tant^uctuvieil ^^^^ nbsp;nbsp;* yjalaiiiuti

l«evt(falnenousPeiiotlcBeangt;ois:Kl«ylt;ly^y«no'‘’fl“'J'y'‘“/“''quot;'.f’'““'.San«chci.

thée deGens-d'armes amp;nbsp;de compaignonsde ton chaftei amp;s des forts S^^es S^ ƒ

obeiffent à nousyamp;kfquels font guette cnï rance a tdtre e nous. u ne

itttrcs,çourlcsauentutesdesçrifesSides enconttes. yCrtu

' «àvnLchand^evmsdelaRocheUc,qurtenuoyequelquepatt:^

. tiÄÄ^ÎÂiienauia ««f«gt;«^

t V rùquot; , “T^,ehàun?amp; aonenadu ptenü« toutes les villcsiSt puis

‘ teWrchedeBretaigne^femeitatcirc.ôielor g .^ivieuaucbatantpartes ioutnées

‘ ViffaoatlcpaysdePoraou-.SientraenLnnoftn.amp;in . nbsp;. p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nr --^-.j^^j^^xbaï

^^rata Gibaducet»dott dedas^quand on Veut

‘ ai»»wialapo«cKptiisfatm.etiedeoantl«to - nbsp;nbsp;. 5j.„„i„„tamesnouuclleJ

■ ‘7''t“tlfgt;ê'î’«'lt;gt;'™'5™lt;i''°ï?‘^”'\^fc\i„„ Tu nouses bienvenu.

. «w.« de met .01 les eut û'®»^^^ „„^ iefe de eheuauchel•.ôc nous ebe

1 ^'‘«iwioBsnottStouSjTOoyamp;mescompatgnosg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Suteefteftat

1 üîucVetonsbaftmementy2lt;pmsfctons.,aptes,cecp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CorAat ÀcRoure dcCopane,SC

i ^'^^^V--aed0uzacb,0bmbarbe auCaprtamed^

. Maicd^SSc^iixautïcsCapvtamcSyautongdupays en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^^.^^^^

Wtheuaaeliei.K tpiikfe miffenttous lut les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne ptiffent

\ Wcux)amp;lMfiatecnkutsfotts^\cttidcçartcœc^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S^^^

\ ?«lji»quot;'»S=-C«eompalguons,quiaƒ! gta^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;çeldoientdepoutuoye

\ ’'gt;'«ûe.eainoisauoit,ea,llsneçouuol^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Paffembléete

\ «maatefciSttetuelteiittutles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«^quot;quot;^^^„1 futbien a«islt;ilitlseftoientaffea th o- a.«.

\ »to«,St!clioiiutteutbicn^uatlceSnsV. . jj^,!_£„,»„ pays,quiânifttom-capimiwij«

\ Womfiiievn vtaodfaltiamp;tpiilsnc au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ j^ mcffiie Guillaume de „mpaiwn

\ Woittiavnte,nalletaudeuant. Catleheged j- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eneeientà cheuanchet «imnntt»

\ V^nac,ne de sonne Vance,ne te defcroît pas pour cux.3\ , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. «j-prient\e'^‘*’”F’P“quot;'

\ deb,eSei,ue«tsdesehainpsidtpaffetentMuetsneaUS~

\ 'imàiemmypouï v ernt en nerty,car bien tanorent tpie le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

\ ^îriQntnVranceàeXezÂeRoyyaMontreau oufautX anneau nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;patoon^® ^“Xpt^o-«nâ

\ Wc^widrenortturVameryamp;cauorttenuetouteVatarVbn,e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

\ «aypuvsçp-''\Çütparty desbendes dc^retargne-Aao^Atetmao 1 r

\ ^ladk Comte d’ NrondeV Si les Se^^neurs,cpir aueclt;\ucs\uy eftore ,

\ '^\i'\esbêdcsdeiiretaigned\sfang\erétyaVentétedeD’reuamp;tduMent,ap ar nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

\ ^Wnt\etéps,?!i.\amareepour eux-.amp;tfartortfrbeVamp;ctttery^amp;tventfraporn

\ ^WrtedoVtdcNedrrcesvabteauxturXanaetyCar'AseRorétenurroriuxvrngts \ w^N . ^j^^^^^j^ æ^^

\ ^aantv,?5c\jtnte\o\cnttur\eViraÀnrùercSitrop getementarmoyees esa^mes ^ /^ tft.ranmcxcsj

\ ^ritats-.o^pyçÇYVendvAorentcontreXetdVeA.Mntrt’en'JindrentbSijtout nageant nbsp;nbsp;nbsp;o ^^^^ -^ confef

\ At,i^îtviK(Ytç_\\(^vnetyep.û.\otseAo’ttba\téc.5Slt;môAro\tlt;pic\\eeuAgranàep at ance eux ß^entmire

\ ^rttt.ktnbCommerncbcuaX^agrenéïsctetournéytptandAcAborsdete aa e^ag^ c „,1 ^^„j v^a

\ btrftdebenrdt'.atnÇtXamct^auccVatàeàu'Jent.jCçu'tXuy cAottttapotnt commua on at ytre.

\ ’'r^'ra'XrmtcXAermnet.CepouuotteXXe dtrepar bgnre,Xtdment tcbardtmcni .Ye utspour

\ '*^as\c lions mettray en baute îîiport tans pertX. kruft de grande NoXonte teuNtn rent ^^^^^^ æ ^tra

\ ^tsSetgueuts%tXeutsnauttes.,trontoyantVoteiou^Xatneton’^etSlt; ancrèrent commet ^^^ ^^^^^^

\ ^A^btiebeXXe.J^auproptebaure^sotreau\e^devtersVvatantXadebousXaWoebet ett |^^p^,j|jj]yj^

\ ^WeteN ons dy .^ïi monbre^ancrerenty^ t’ art obèrent aucuns comp arguons aueutu- quot;utr» Mat Ant. \ ^'^’iy'^ourtanttpieXamatee n endttçd.ebottpas encores pXatnCySst entrèrent esbarges.^en.

\ '^tes^Xus de deux cens.yns Ï:t autreSySi t en ntndrent arrtuer ,auecXamer, ruXeptes enXa

-ocr page 1078-

LE TIERS VOLVME

aSS

I'ille de Marant,La guette du chaftcl de Marant d’amont auoitveu venir la nauired^'’ glcterre,Se prendre port au haurCjamp; auflî les barges venirjtout le fil de rcauc,aaecla®^ rée.Si auoit corné d’amÔt,^ mené.grande noife,pourréucillcr les hommes dcla*gt;quot;^ amp;nbsp;pour fauuer le leur,fi qu’hÔmes amp;nbsp;femmes,grade foifon/auueftt de leurs meiU«“^^ chofes.-qu’ils porteret au chaftcl:amp; celà leur vint bié à ptÿint.Autremétils culTentpfW roiit.Qtmnd ils vlt;irentle forr,amp; que les Anglois leur eftoient aux talons,filaüfcrcnt^ demourant:amp;entendirent à fauuer leurs corps. Anglois Archers,amp; autres,qui là eftoïc^ venus, Diffus hors de leurs barges,entrèrent en la villc:amp;cntcndirct au pillage,carpouj pillage eftoient ils là tenuSjmais petity trouuerét:fors que grades huphesviiidcsJo“ le bon eftoit retrait au chaftel.De blez,devins,amp; de porcs falez,amp;d’autrespourue;’C^ • ■^‘* ^'^S^f ^‘^ trouuerentilsaflezjcarilyauoitplus de quatre cens tonneaux de vin en la villc.Si^“‘ *^Lz Cx^^a*quot; ^Ç^^^*^ qu’ils demourroient là,pour garder ces pourucâces: qui leur venoient grade®* gloJdel’armée à point,amp;aux leurs auflî,car,fils fe dcpartoiêtals fuppofoiét bic,amp; de vérité,queb?^ d’^i ondel ,y gncur partie feroit retraitte au fort,ou élôgnée par la riuicre mefme,iufqucs3Fôrcn^) iefcetidut far lc-Comtc,par 1 es Francoisramp;t ce qu’ils ne pourroicnt fauuer,gafteroient.Si demour^^ larges attec la celle nuit en la villc(car ils eftoient là venus à heure de vefpres) amp;nbsp;fe donnèrent du ° maree, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;remps:amp; mandèrent leur cftat à leurs gcns,amp; la caufe, pourquoy ils eftoient là de®

rez.Le Comte d’Arondcl amp;nbsp;les autres Cheualicrs fen contentèrent: amp;nbsp;difoift^““ noient bien frit.Celle nuit fe pafla.Au lendemain,quand la marée commençai' •ner,toutes gcnsfapparcillercntiamp;fedefancrcrentpetisvaifleauxiamp;tfurentnnsdcsg vaiffeaux dedâs les petits, amp;nbsp;des grofles barges,tous leurs harnois,qui aux arm^jfr. tcnoient;amp;lailferent là leurs groflés nefs,qui la riuicre de Marant,pourleP''^h’'‘^^ nefauoientamp; ne pomioicntpaftcr. Encores ordonerentilscentHomcs-dà^ , ces Archers,pour garder la nauire:qui eftoit au haure,^là gifoitàlâcrc,àl'cæoouc c De/centeelu pg j^ j^ mer.Puis,quand ils eurent ainfi ordóné,ils nagerét tât,qu’ils vindretaMaW • ^^quot;J* làprirétils terre,toutàloifir(carnul nelcur nui hoir) Se fclogcrét tous fur tcrrc,cntrc fariarns'’^ faut amp;nbsp;ht villc dc la Rochelle:laqucllc ficd à quatre petites lieues de làCcsnouudl« ^^^ fetlfs vaiß nbsp;nbsp;pâdirét fur le pays,q les Ang.eftoient arriuez à Matant,amp; y auoier pris terr^amp; eftoit®

fiaux, bien quatre cens,cóbattans,parmyJes Archers.Sifurentlcplaf,pays,lesvilIcsamp;les® ftcaux,tous effrayez,amp;fur leur garde:amp;cômcnccrcnt des villages à fuir douant euX) retraite leurs biens es forefts^en Brefuire,amp;aillcurs:là au plus toftils pouuoienteftrt-

Cemme/a les Rochellois affeyent ecarmoaeheranx Anglois,près m^aranfyé' C6ffigt;f!(»f • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les lt;_z/ ngloisyifpres auoir fi/Zé le pays ei’esiuiyofi,fi ridrereKt ex leurs vaiffemxfif

la mer^auee leu r piZ/age^c^ eemmext Perrot le Bearwisfi retira fiemblabieMUt en fi» fort aute gramZ butin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxvîi.

SE les Anglois euffent eh chenaux,pour courir àleur aife furies Rochcllois,il$figt;^^®' bien grandement fait leur profit,car le pays eftoit dégarny de Gens-d armes;'' pour eux aller au deuant.Bien eft vérité que le Sire de Partcnay,lc Sire de Pons*® de Linieres,lc Sire dcTan^bouton,meflirc Geoffroy d'Argcnton,le Sire deAlo® * dre,tncflîrc Aimery de Rocnechouart, le Vicomte de Touars, amp;nbsp;plufieurs ebeuï le

amp; Efcuycrs de Poidou amp;nbsp;de Xaindonge, eftoient au pays:mais c’eftoit chacun en 0 pays, amp;nbsp;enfonfort,carlcpays n’eftoitpas auifé de la venue des Anglois.Silscn cu e cftéfignificz,cn deuantvn mois,ou cnuirô,Jc qu’ils euffent feu de vérité que 1®^^'’»^ deuffeift arriucr à Maranr,ils y euffent bien pourueu:amp;de bonne hcurc,mais nenn). ftechofe leur vint foudaincment:pourquoy ils en furent plus effrayez, amp;mcttoitc cun peine à entendre de garder le ficn,amp; les bonnes gens duplatpaysà moiflonner blez,car il eftoit à l’entrée d’Aouft. Aucc tout ce,il n’y auoit nul chefaupays,quiW® meuft.Le Duc dcBcrry(qui eftoit Sire amp;fouuerainde Poi(ftou)fi eftoiten France. SénefchaldePoiélou eftoitvenunouucllemét à Paris. LeSéncfchaldcXaindógc®® ftoit pas auffi en fa Séncchaufféc.Le Sénéchal de la Rochelle auflî, HelymondeLigwc n’eftôitpasà la Rochcllc,n’aupays,mais grandement embefongé pourleDucdcncny en allant amp;nbsp;rctournâr,ci*ces iours,fur le chemin de Bayonne amp;nbsp;de France;amp;: par ces tai fons le pays en eftoit plus foibIc.Car,qui defaut de bos Chefs,!! defaut dobon moye, de bon pié:amp; qui n’a bon pié,il ne peut faire chofe qui vaille. Auflî eftoictlcs terres e fufdites effrayées par deux manières,car ils auoient les Anglois douant eux,!arm e mcr,fî corne vous pouucz ouir,amp;d’autrc part les nouucllcs leur venoict fort,des parties

-ocr page 1079-

D E F R o T s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;28^

deBerry amp;nbsp;de Limofin^que Perrot le Bcamois cheuauchoit,amp; menoit plus de cinq ces Cübattâs.-amp;iàeftoicnt entrez en Berry.Si ne fauoiêt auquel entcdre,forsàgârder,le leur carrenômcecouroitquclcs deuxoftsfe trouucroientenféble,^ fcrencontreroiét: fuft au pay sdc Poitou,(Â au pays de Xainótóge,car telle cftoit l'intenîiô de plufieurs.Vray cftqu’en la ville de la Rochcll^ eftoient pour ces iours,qles Anglois prirent terre à Ma-rant,dcuxvaillansChcualiersdela natiô dcBcaufle.L’vn appeUoitogmeflirc Pierre de cmfèddeiCd* louy,amp;l’autre,meffireTaillepiédefquels meffircHclyon de Lignac auoit misjaiffez, Si f“^‘^^^^^^^^^^‘^ eftablis,à fon departemêt,en la Rochelle,pour garder la ville amp;nbsp;le pays:amp; ils f en nccquit ^ƒ^^^^^^ ‘^d'Heiis tcrentàlcurpoui^oir.Qiiâd ilsfceurét ce,Si les nouuelles furent venues à la Rochelle,q ^^ Lignac,d’ai le Côte d’ArondelSi l’armée de mer(dót l’on auoit parlé toute la faifon) auoit pris terre Ur ecarmou- ■ fous Marat,amp; qu’ils fclogcoient 11,fi dirent à ceux de leur charge,Si au Maicur de la Ro- cher aux ^n^ chclle,amp;: aux bones gés(car,c’cR v ne ville affez peuplée).!! nous faut aller veoir le logis gl’Oi^ pra Ma-amp;lc côuenâtdesAnglois.On nous a dit qu’ils fc logen t,amp; amaffent en ce pays.Nousvou ^‘*^^‘ lons,moy amp;nbsp;mô cópaignon,allcr querre leur bien,venuc:ou ils nous la payerôt,ou nous lîpayerôs.Maisblaûncnous fcroit Si reproche(au cas que nous avions à garder pour le ptefent cefte villc,amp; le pays)fe paifiblement nous les y biffons arrefter,^ fiy a vn point *^01111 bel,pour nous.Ils n’ont nul chcuaux(cc font gens de iner)8inous fômes tous bien

1 ’quot;ontez.Nous enuoyctons noz Arbalcftiers deuant:qui les ironr rcuelller,trairc,Sible-\ '^S'Â’quand ils auront fait leur cnuahic,ils retourneront.Les Ang.faudrôt tous dehors. 1 ^Isfonttousdepié.Nous remettrons noz Arbalcftiers vers la viUe:8i ces premiers nous l ’fniciUitonsaux fers des glaiucs:Si aurons nous,qui ferons lut noz chenaux,grand auâ-I t3gc de leur porter dôinage,Tous ceux,qui ouïrent les Chcualiers parlcr,les tindrétàfa-1 Çesamp;bicnvaillanshoinmes-.Sifaccordercntàcc confeil enfcmbleles Arbalcftiers, Si I Itsgtos-varletsiSi en trouucrentbicn douze ces,qu’vus qu autres.Quand ce vint au ma \ bti,droitàïaubcduiour,ilsfurétio’ appareillez dedans la ville dclaRochelle,Sif’affcm l dictent cnlaplaceiSife partirent les Arbalcftiers,Biles gens de pie,Si fe meirent au che \ ^in,dcbonpas,pour venir aulogis des Anglois.Endcmcnticrs fordonerentSi appareil \ Wt ceux decheualiSi eftoient bié enuiron trois ccs,car il y auoit des CheualiersSi des l ï-fcuyets,^ù venus eftoict enlaRochclle,fi toft qu ils ouirét dire que les Anglois eftoy-1 ïntainnezàMarant.Siiffrfentles hommes de chenal,Silcs deux Chcualiers,quilcs me 1 noient deuant.Certes,fi par .aucune infpirationlcs Angloi^cuffent fccula venue des Ro 1 diellois,amp; qu’ils peuffent auoir mis 1*1 s vne feule embufehe des deux ces Archers, Ôi de ’l^ ’quot;^ quot;nbsp;1 ttntHommcs-d’armes,il henfuftiàpiéretoutné.Quandles archers Si les arbalcftiers 4 Adoc 1 ddiRocMlcyindrent fur le logis des Anglois,il eftoit encores affez matin: Si tâty eut Arbalcftiers \ iebon guetpour cux,qu’ ils l’auoient fait la nuit,iufques a loleil leuant/Si feftoict retraits n'eß point en \ wloitslogis.Adonc Arbalcftiers commencèrent à rendre leurs arbalcftcs, en appro- r;rard,et auf-1 dantics Anglois,Si leurslogis,Si puis à traite virerons.-cpui paffoient parmy les fueilles ƒ ne me femUt i itsiogis-.dontles Anglois(qui eftoient en leurs logis-.ou ils fe repofoicni fur litticre de-^‘‘”’’V ƒ«’'*“’'• \ Htiun.-qulls auoient faite)f’cmcrucilloienr d’où ce v cnoit.Si en y eut beaucoup dcblc-

\ ^u,aaât qu’on feuft que ce fuftent lesFran.çois.Quarrd ils e^rêt traits chacun fix coups, ^

1 'quot;1 enuiron,ils le meirent au tetourtainfi corne ordonné leur cftoit. Adonc f approcherê ^^^ ^^^^^^^^^p^ \ ^u fiens-d’armes i^lcfqucls cftoicntlncn montez) Si fe meirent entrelcslogis des An- j^^ K^cheUois \ fe.borsle comencerétà émouuoit Gheualiers Si Efcuyers de leurs logis,Si venir fut ^^^^^^^ ^^ repoHf 1 l®diatnps,Si eux mettre enfcmblc.(l)^ndlcsCapitainesFrançoisveirent que^oft fe- fée des _/tn~ 1 ’^Q'woltfi auvray,Si que les Cheuahers Si Efcuyers fe recueilloicnt furies draps,fi fuy gluts,lufjues 1 ’‘Wlcutsgés-.quifcnr'aUoictbon pastSi iàcftoicntles premiers moult ^es dclaRo- «wR^x A- U I Mc,car ils doutaient le trait des Anglois. Ainfi,enhariant Si trayât,Siles gens de che

l 'idejatdanslcuïSgcns,furçntlesRochclloisamenezSZpourfuyuisiufques.bien presde _

\ It^odtelle-.SialorsveezeyvenirlcComred’Arondd,Slt;plusdequatrecesHomes-dae

\ '^cv,qui auoient pourluiuy le grad pas,chacun fon glaive en fes mains,Si fut fon coLLa \ ^t^randYempefehement des hommes depiè,Silapïcffe moult grande,au rentrer en la \ ^oAdlc.MçîliteViertedelôuy Simeffire Vicrre fmUcpré ouvrèrent commevaillans u r , •. \ ^tuqcat en dépendant amp;nbsp;en gatdantlevts gens,ils fe meirent demetevSi firent tar,tou-\ ulois,quilsvindtétiufqn’aux batrieres’,Sitoufiourslespourfuyuirétlcs Ang.Làfurent l ïft^ûdeaticttitelcs deux chevaliers d’elite pris ou morts,en faifant armes.GatVaffem- ’ q

Hredomùusdr çuxyquciur nulsdesmrtrcs'.pouttant qu’on veoithien opte cleftorétlcs

' Mites,dot ilaumt que meffiteVietre dclovy eut mort fous lu y fon courfiet,Sià grade

-ocr page 1080-

2^0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LETIERSVOLVME

peine fut il trait,de leurs gensjdedans les bameres : amp;nbsp;meßiec Pierre Taülepié futf«« fetrdite tiet^ *’®“f Outre la cui/îe,d’vn glaiue,amp; d’vne flecheparmy le baciner, iniques dedans la tc/lc.'amp;'' eMM en leur ^beutCon bon clieual moft dedans la porte, à fes pies. Au t’entter âeâinsbvilleycut vtUe,^Jer grand oedüonjSi de morts Sc de blccés plus de quarante. On eü9it monté en h potte-î^rfieTu 7- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;on canons ^bombardesCürlesAnglois,pa[tclparty, que les Anglais ne Po^

fretnnirèùe' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^““^‘^^ ^^‘^»^3» cux approcher, pour les grans coups qu’on ruoif. AiaGlepomce;

én/^uet aux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i e:desRochellois Si des Anglais. Quand ils eurent catnwjcht

ferret.

na7bonnZ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'Arondel tu ion nee la ^aitte. Adonefetemitent ^^^ ’^^^^^^-^^^bers en bon array, Sr tout le nas, iufquesàleott

ces Seigneurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trouuéfurlepays. Sifetindtent j chellc nuis Gens-d'armes pour ecarm^ auenrures; mais depuis mirent point delà Ro- circles Anglais femaintenniör nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^ber les Anglais, car ils veoieatbic' / blccéstparquaylesautr^^^^^^^^ ComteWw/ddeouowa:quot;^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Bien eG y enté,ƒ

amp; en la terre de TouusiSc y posèrent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^’^^^P^ys de Rocbellois^realfKl^ /

^cpaysÂftoutdfray£E„corcscu/rcnt/eM'’“r”“Z^^^^^quot;quot;*^^”^ / lt;^»chcuaux:m»isilsn^cnauoicnt^arsqu\np^l''f^ pays. Plante ne fut cepas. car,^ taü aue h n f nbsp;nbsp;nbsp;^^J^^ores les auoientils ttouuéslotie ƒ

tranentà garand:amp;: fencloyoient es bannie

(G-commeie vous compte) eut ePé nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* leleur.Quandl’attnecdciiiet 1

zciours, ^qu'ils fy furent refrefehis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^ ^lt;^ Rochelloiseauitotiquiti- I pourcuxdePfendrenechalanserterre^ ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs nauires,amp; les recharat‘r^^^j^^^,^P^°P^^^^‘^quot;‘^^^^^^quot;'^’‘^^^‘^^^' 1

9 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^^P^y^)dr de chairs frefehes-^, ■^^^°^^^^^‘^’Baifondevins(qu’ilsauoiétttou- ƒ J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jJc^ffj^A- ^^^^^^‘^^'^^ ^cfs toutes chargées:óraudé^r '^^^/^‘^^^ ^^^^^ vailfeaux. Sifedefincretér, 1 ^^S^^i'cnt en éloignant laterre: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^J^^^=^^^''^ntGfeboiitaded3ns:amp; I

.S''»r M /atrr ^'^'^f^quot;bc^^lt;^P^opreiour,douzcnefsdeB ^P^‘'^°‘^!^;^^^tcerenrenhin^:amp;encoii- / idéaux,er M notent vins de Gafeongne S^^utres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ben allaient en Angleterre^amp;mt' 1 »‘inrem^r. nbsp;nbsp;nbsp;^^^’^cnreinble:amp; fentrefrein moult nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^^^^^‘^‘f’^cét ks VUS,amp;IcsitUtct, /

^S^‘^^^^^^°^^quot;^^°^^^^s,amp;^d’vnealIianrr‘}ArJ 3^^«dils le furent auifésamp;congnas 1

-»Omr, fl‘'’^tç‘'rmutccacommcnceatilesi,otKs.l ‘quot;'^^‘quot;‘tquot;'quot;’‘“quot;’^^'^^t^ / f'» ér y^nf^^^^t^ndantiesauentures. Or vansparlem!^^^^mer,tou fonts yagant) a f^»rrr,r,rfö ^^^'^^^^ 9^^ eûolent en fa compagnie amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Béarnais, amp;nbsp;des autres ppi- 1 ^ '^Æ autre- En lt;^e propre termine,que larmL d'Anrrl^f^T J^^fîa^^^^^^ni Be trairet en leurs forts. nbsp;nbsp;I '^^»ty^xrc^^ rotIc Béarnais amp;nbsp;fa roiitc/'ou bien nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^^rätidfenRothelloiSfefoicAt' ƒ ^^^»■ryzy^ef^ champs,amp;:pallà parmvLvmodn-amp;-v’ ,^^^^^^ ^^'^^ E3nces,amp;autant depHhtsjfttf^ ƒ Xr rnarchfdifesdeh^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en vnïou.toutes/j /

®*»z,o-4 ‘'y=^tSfmrourehvHlepillecamp;fobec .^^^“quot;^'^.'''^'’^'‘'‘‘li'CsàSdla^^/ 1

Z4/ƒ^,J^y^J. G3pitajnes.-amp;-chcuaucherenrn-,r, / “^'‘JfE^rnamtJndfenrPerror/eBearnois,amp;d‘^ ƒ «mrz,y^«.4,;y fcarnu^ne/eiiraJloitau-deuant)^ ^^r^^fP^^^B^y^fdtyporrerentbiengranddómagf /

que ces deux armees n * n^ y^^^A^f^^°^^^^'^^^^^ronnepouuojrïbngern'rjnagrottgt; /

amp;nffy^'yr'^‘^i^'‘”°‘'quot;At^.^t^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S/nycurp/us/à/r-darmes, rode

Ïa/fon,en A üuergne,n’en Lymo/ân. Caries treues Meatyat. y ptf^/é A r^t^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^■'orerc de Lorre: qur dcuoJcntdurerfcornfnee/fesdrentdru/äuesaumorsdeAdats. f j^fgt;x der dfda. nbsp;nbsp;^^d’^^^nours/c tCf^oftleÏfegedeuant Vantadour, demeffre Curr/airmedel/gnacide nbsp;f

^^ofyreéedm- ^.^^Bebâbâne-/dce,demc/lrreIelianJebouterl/er,dddesautres,carGeodroy7edt- / r». nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^orre edort bien d orguefdeux,qu'r7ne teno/r copte âa/deerdaes, ne depa/x, é^ tout fut nbsp;/

-ocr page 1081-

D E F R o I s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2j»i

^’ ance de fon fort. Nous nous fouffrerons à parler du fiegedeVantadourSi dcdirela 9^ prit,tant que poind fera:amp; nous refrefehirons d’autres nouucllcs : c’eft à enten-•■c autres befangnes,de Brabant amp;nbsp;de Guéries»

Comment les Bra^fnçons trauatâerent fort ceux sie Gratte par leurßega ^ eofnmeut os Guelarois brulereut eh^rutuereK/ “v» pout, g»e les Brabançons aaoientfait fur ' ct^oufeypour entrer du eofé de Gueldres^ (^ee/itraindre la vide t^ Grane plt^-^eßrostement, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxviii.

wOusfaucz^/î-cotnmeil eft contenu cy-dcfluscnceftcHiftoîre)commentIaDuchef-ƒ le de Brabah^ f eftoit aherfe à faire guerre au Duc de Guerles, amp;nbsp;faifoit tenir le fiége '^u^nflävilledeGranc.OryeftoictapuilTanccCheualiersamp;rEfcuyersdesbonncs-vib e acBrabant.- amp;'eftoit telle leur intention, que du fiége nepartiroient, fi auroient leur Vou!oUtcplaincmeiitdclavilledeGranc:S.’’,pour mieux monfirer que la befongne c-oitficnncjIaDuchefie fe tenoit au Bois-le-Duc, à quatre lieues près. Si eftoitroft de rabant plantureux'de tous biens. Car ils eftoientfouuêt refrefehis de nouuelleS pour-utancesquilcur venoient de tous lez,tât par mer, par lariuiere de Mcufe,que parle no-lcamp; gentil pays de Brabant. Si fut là le fiége moult bien amp;nbsp;longuement tenu: amp;nbsp;auoiét ^sßrabanfons de trefgrans engins deuant la villc:qui gettoient pierres de faix, amp;nbsp;man-§onncaux,iufqucsenla ville:amp;,làou elles clleoienf,clksy portoyent grand dommage, ^uec tout ce,pourcmpunaifiF les hommes amp;rles femmes delà ville, ils faifoient getter, pit leurs engins,toutes les charongnes mortes de leur oft. Ce quileur greuoit grandc-®cnt,car ilfaifoit chaud: amp;nbsp;eftoit l’air tout quoy amp;nbsp;clér,amp; tout corrompu en la ville, de fdlepunaiue. AlafoisChcualiersamp;Efcuyers de Brabant fcn venoient aux barrières, pour ecarmouchcr à ceux delàtillc,amp; là eftoient faites plufieurs appettifes d'armes, car ^7auoit enla ville de Grane en garnifon,de par le Duc de Guerles,d’alprcs c0p.aignons, quinefefaignoient mie à monftrer leur prouefte,quad la befongne touchoit3amp; on l’ap-prochoient défi près,comme deuant leurs barrières,amp; dura ce fiége moult longuement, kDuc (qui fe tenaient à Nymay c) n’y pouuoit remédier, tant que de leuer le fiege, ne ''Ccombai^c les Brabançons, ciar il n'auoit pas gens aftez : mais il auoit mandé fon cftat ^''Angletcrrc:amp;cuidoittout certainement auoir vn grand fecours:mais non eut, car en caufs^tur bf Angleterre,pour celle faifon,ils eftoient tous triboullés,amp; enmauuais arroy.-quoy qucle quelles le vue

le Gift informé en nouuelConfÂl,par l’ordonnance 5*efes oncles,amp; del’Archeucf- de cueldres ne ^nedeCantorbie,Bienfutparlemcnté,enuironlaSain6lIchanBaptifte,àfauoirf’on en- pout ^sir fè-'‘nycroitCens-d’armes Si. Archers en Guerles,pour conforter le Duc:ainfi qu’enconue- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'angle

’’’nccluy auoit efté.Mais,tout confideré,on ne le trouuoit point en Confeil,Gar renom- ^r^l’^^’^‘*^‘ ^‘ ’’^eccouroit en Angleterrc3que le Roy de France faifoit vn trefgrand mandement:mais ’*^‘ ‘ Crane. ®n ne fauoit dire ou il fe vouloir traire ; amp;nbsp;faifoient les Anglois doute, par imagination, ^nilncvenift deuant Calais.D’autre part auffi,ils doutoient la bende td’Efcocc. amp;pour- ƒ ^toutes au? ^Mnefofoient dénuer,en Angleterre,de Gens-d’armes, ne d’Archers,car ià enauoit taresfaymisce “narmec de lamer grand’foifon : amp;ficonuenoit quc5eungt;ays fuft gardé amp;pourucu. mot, en lieu As 'tüfoientlcsaucuns, cnconfeil, des Nobles d’Angleterre. Nenny',laiirez IcDucde k^C,^H€ }€ ÜC ncrlcsconuenir.il eft de foy chenal eiJVcux moult.-Sc fi demeure en fort pays.Ilfechc- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘*^~

•quot;fîMcti de la guerre contre ces Brabançons. Se plus grand’ chofe luy fourdoir,tout à ^“”^'”*”^’ 'quot;npsferoitil rcconforté.liales AIlemansdefonaccord,amp;fes voifins: qui autresfois fe “ntinisen fa route,à l’encontre des François. Ainfife porrerentleschofes en AiTgletcr-''•mais ceux de la ville de Granc en auoient la peine,les afraux,amp; les écarn^ouches.Or a-^'[^rengen celle laifon que le fiége fe tenoit deuant Grane,lcs Brabançons,qu’ils feroient ’Soutirer,amp; charpenter vn pont de bois,fur lariuiere de Mcufc:amp; par ou ils entreroiét 'quot; b Duché de Guerles : amp;nbsp;courroient le pays : parquoy nulle douceur, ne nuis viures, '’^vicndroientenla ville de Granc:5c l’enclorroicnt deuant amp;nbsp;derrière,amp; detous coftés: ^dorroicntlc pays,tellernent qu’on ne la pourrait auitail!er,carils eftoient gens aftez, ^fortsàce faire.Si meirent tantoft grand’ foifon d’oùuricrsamp; de charpentiers en œuure: ^bhaftaoujamp;deliura, d’ouureramp; charpenter ce pont,fur le rmage. Ala mefurcqu’on *tnarpcntoit,amp; ouuroir,on I’alfeoirjSc fu t fait bien-auant,amp; aftis fur la riuierc, amp;nbsp;fi près ƒ finage de la terre de l’autre lez,que les Gucrlois y poiiuoient bien auenirdu get d’vue i^ec.Be toute cefte ordonnance, amp;nbsp;de ce pontquon faifoit, vous deucz bien croire amp;nbsp;b'oir qu’ils eftoient bien informés A: fignifics. Le Duc de Guerles amp;nbsp;les Gucrlois fi ne

-ocr page 1082-

2^2


LE TIERS VOLVME


ror de Lois,fait mcirent nulcôtredit,cn grâdtêps,à cc pont faire:mais,quâd ils veirét qu’il cHokfuuJO par letsraban- j-é,que fur le poind de parfaire,ils allèrent au-de liant, amp;nbsp;parleurs canons, amp;nbsp;autres anilk ß^hrMparles *^^^^5*^ trayrét feu:amp; l’apparcillerét, tellcmét que le pont fut tout ars,amp; defempatêamp;p«^ Gneldro^. *quot; dirent les Brabançons tout leur ouurage; dont ils furent moult coult;oucés:amp;: feniciten^ les Brabançons cnfemblcjpour audit amp;nbsp;prendre confeil de ce, qu’ils auoient à faire.

, Corne»! les Brah3tâ»s^ e^laKs pajfés parmy la vi^e e^e Roa^ßai» (^ entrés (tt Guefksfurtif eiécon^tspar le Duc de Guerles: dont/è leua leßege de Grane. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c p a p. c x IX.

t^a/rf^/irRau A Trois petites lieues de la ville de Grane fied la ville amp;nbsp;lechafteildetRqueftaiiid^ eftain. -Zxquel eft au Seigneur de Bourne:qui eft des hommes amp;nbsp;tenables d?Brabanr. Siw’ ce Confeil requis amp;nbsp;prié le Sire de Bourne,de par les barons amp;nbsp;Cheualicrs, amp;nbsp;preßt'* mentde parle Confeil delà DuchelTe de Brabant amp;nbsp;des bonnes-villes, qu’il vouliÜ®'' urir la ville de Roucftain,pour lailfer paffer vue partie de leur oft, amp;nbsp;aller courir dedaW pays de Guerles.A laprieredelaDucheffejdes bourgcois,desCheualiers,amp;dcsboii^^^ villes,ilfaccordaàouuritlâ ville.Le Duc de Guerlcs (qui fc tenoitàNymaye)futi'’^^. mé véritablement (ne fay par qui,par fes cfpres, ou autres gens) que le Sire deBoof” ureroitpaffage aux Brabançons .• amp;nbsp;entreroient en fa terre, par la ville amp;: pontdeK^^f ftain.Quand ces nouuelles furent venues,fi fut tout penfif amp;nbsp;mclancolicux, carÜ'^? qu’il n’auoit pas gens affez,pour refifter contre la puiffance de Brabant .• ou bieny i“ ’ qui paffoit quarante mille hommes, qu’vns, qu’autres. Si eut le Duc plufieurs iiwÿ lions fur cc,pour lauoir comme il lemaintiendroit.Finalement, toutGonfidetfj'1'^^5 da qu’il mettroittoutesfes gens cnfcmblc,amp;femettroitfur leschamps,amp;vicf’dio'f 13villcdcGranc:amp;, fi les Brabançons entroient eiiGiicrlc^ilrntrcroitaiiifciiP''*^ ’ ear pas ne vouloir eftre enclos en nulles de fes villes.Si eft parla au Scigneutacone , vn grand Baron de G uerlcs,fon principal Confciller.Celuy de-premier ne fut pasd^,^ cord qu’il fe meift fur les champs,car il auoic trop petit de gens.Et que feray-k dont-leDuc.Melairrayie endorreen vnc de mes villes :amp; endcmentiersonardraStexi mon pays.Ce me feroit trop couftablc. le voue à Dieu amp;nbsp;à noftrc-damefditlcDud^ ie tireray furies champs,Ôtiray contre mon dommage,^ y pouruoicrayàm«ipo'iu Toutainfi,commeilordonnajlfutfait:amp;fepartit,aumatip,deNyinaye. Qil^quot;^? 05 efté à rEglife,amp; il fc fut offert, donné, amp;nbsp;prclcnté à Noftre-dame de Nymayc.’amp;“ ^ gens eurent beu vn coup, toift monterentàcheual»: amp;nbsp;eftoientenuiron trois cens • ccs,auant moins que p!us.-amp; prirent les champs,le plus droit qu’ils peurent, dcucrs_J Le Duc de Cuel ennemis.Or regardez comment il cftoit de grand’ voulonté. Aucuns luy rctoomoK dres,aHec treù outrage.mais il difoit, comme vn Cheualier grandement conforté,^ de moult gddc Îment^ieialët ^^S*^’ Allon,allon, au nom de Dieu amp;nbsp;de Monleigncur Sainâ George, contre noz^i^J^ tlëamps ‘^c'onc“ æ’^ ' ‘^^*' ^^X P^s-chcr mourir fur les champs à honneur, qu’à dès-honneur eftre en fire/inemû. nbsp;nbsp;dedans vne villc.Dclez luy eftoientlc Sire de Ghefmc, toutfouuerain delachcu^u^j^

amp; Chcualcric, amp;vn vaillant amp;nbsp;fage Cheualier, le Damoifeau de Hanfebcrth,le J^_^^ Huckelem,meffirc Oftcz,Siredt Valpre,amp;plufieurs autres bôs Cheualicrs,^^ ‘■^^^jj • de grand’voulonté. Ce propre iour, que le Duc de Guerlcs eftoit fur les cbâ®Pb poind du lour moult matin cftoient venus le SeRechal de Brabant amp;nbsp;la puilbnec ƒ bant,Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers, amp;nbsp;grand’ foifon des hommes des bonncs-villcs('l'quot; roient à paffer amp;nbsp;entrer en Gucrlcs,pour auoir honneur amp;nbsp;pr offit, amp;nbsp;pour porterai P domm5ge)au pont de Roueftain,par le confenrement du Seigneur de ®ournc:amp;hP

quot; ^*'‘‘ rent plus de dix mille hommes la riuicre:amp; moult furent réiouysie Sénéchal de’n ’ dtes'bar levant ^^ ^’'’^ ^® Li^icrc,lc Sire dc Bourgueual,lc Sire de Gence amp;nbsp;les autrcs,quandils ^^^ de Ktueßain. nerent outre la Meufe.Si difoient entre eux,qu’ils viendroiét courir ce ioutocu^'’ ^^, maye, amp;nbsp;arderoient les moulins amp;: les fauxbourgs, amp;nbsp;les villages d cnuiron:maK 1 rent tantoft autres nouuelles, parles Cheuauchcursôcdécouurcurs de leur col c. ‘l^^^ auoient enuoyésdeuant,pour découurir le pays. Adoneques nouuelles vindrent au de Gucrles (qui cheuauchoit) que fes ennemis,plus de dix mille, cftoient outre a fc,amp;: paffésaRoueftian:^ encores paffoient. Donc farrefterent le Duc amp;nbsp;tous e$^j pour auoir confeil cnfemblcde-rechcf, comment ilsfemainticndroient.’car.esau ,^^^ l’ebahiffoicnt.-pourcc qu’ils n’eftoient qu’vne poignée de gens, amp;nbsp;leurs ®*’”®quot;*’^f jj^on trente ou quarâte,contre vn. Comment pourroient durer quatre cens ^^“Ÿ. j^nen douze mille hommes? il n’eft pas en noftre puiffance de les ruer lus: mais licit ^^

-ocr page 1083-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2^53

U leur de nous y ruer. Là l’affemblerent autour du Duc aucunsChcualiers:8i luy con-

fcillcrcnt qu ils le tiaiffent à Gra.ne;amp; lors dit qu’il n’en feroit riens, Se que ià il ne fenclor

roit en ville qu’il euft:mais iroit ferir fur fes ennemis:^ luy difoit fon courage, quilles

déconfiioit,cari’aimcmieux(difoit il)nyouriràhonneur,queviureàblafrne.Nous rue-

ionsiusnozenncroi»amp;fiauronsàce iourd’huy profit amp;hôncurtrcfgrand,Ft puis après

commença à dire,de moult grande volonté,Auantauant,qui m’aimera, fi mette peine

àmefuyurelegcrement.Ceft?parorie,que IcDuc dit,rencourageatous les gens, amp;nbsp;par

Special ceux,qui l’auoient ouy :amp;: monftrerent tous,par fcmblant,qrftls fuffent en gran

de volonté de combattre,amp; tous réconfortez de courir lut leurs ennemis, qui fapprq-

choient.Slcftraingmvent leurs plates,amp;aualcrét les vifieres de leurs bacinets,amp;rcftrain

gnitentlcslanglîb ddeurs chcuaux;Sc le meirét en bon arroy.Si tous cnlemble-.Se che-

uaucherent tout le pas,pour au oir leurs chenaux plus-fraits amp;nbsp;plus-forts à 1 affemblenSz

blutent faits aucuns Cheualiersnouueaux(qui le defiroient à auancer ) amp;nbsp;cheuauebe-

' tîntenccftarroy,cnbonconucnant,dcucrsRoucftain.Iàcftoicnt,toutoutrc, es ra'a

' Çons,amp;: grande foifon de communes des bones villes. N ouuellesvindrct au enccaa

' deLrabât,amp; aux Chcualiers,qucle Date de Guéries eftoit fur les champs,^ h près qu’il

' vcnoitfurcux,amp;quctantoftVauroicnt. Ccux,àquiles premièresnoune esvim ^nt.

‘ nbsp;futcntmoultémerucillcbi del'aucnture-.amp;cuiderent bien devcrite.quele Duc deGuer

hsçourvnhomnaequilauoit cnfatompaignie,en cuftfix.Sifarte event ur e I

^fcvouloientmettre enarroy,mais ils n en eurent pasloifir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;ctiantNo

, deGuetlcs Sefa route,tous venus ciRemble,en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guérie^: lequel on Ex«j?i«e4«J^

1 fetbamcdeGuetleSjleslanccsabbaïUecs: amp;laeu vn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de venir aux“

1 doitîecommander,carpourlegrâà défit qu 11 auoitd’exauce 0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;onolaiuc-8c**“®’*'‘’*®“*^

«nies,toutdeuaritlesbktaillesilferitfoncheualdesefpetons,abbai^^^^^^

. futtoutleçremieriouftatamp;aff«illant,amp; entrât lut les

idoncwJniantdeMorbcc.Decefteiouftcilenportavnatcii^moultvaleureulcmct

1 ^cncfay(’\lfutpuisrelcué,carlafoullevnatfigi^aiad^amp;hpve

, dloitabbattu,c cftoitlc fort de releuev.Vil n eftoit nopbrenB i d: cefte çremiereiouftc il y eut plus de ^x vin^ ^® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dc\brabanqôs.Car

1 Kn§tand^oy,amp; moult grand abbatus de g ' ’ V ^^^^^ç^. p^ommage à fes enne

i tsiv,ïentloudainementpvis,amp;iainfidoitontairc,qtn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Apor-m'^Semneursb

1 nbsp;fwwtficfoars,quoncqucsnelepeilt;entmatveenoraüi*aance,n a nbsp;y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« 1 lutempercez tout outre,amp; cCpars,les vus ça,les autres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e % nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„^.ç^oient der- * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 1 blame pounoient venir à leurs geus,nelcuïs gens a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcmblantootcmét que

gt; ùw,mtendirentlcîfroy,amp;tveirentla grande poudrière^ leur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y^^ nUnefube

' li\Qixklatumultevcnoitfureux,Siqueleursgensfufientdccon . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Brabançons

‘ nbsp;UbçaaàeVÂdeurou’ùstcbeurerxt,taxitoft’ùsfeïneurcntauretourgt;^

' iûè,ueàemâàeràu£ué-.54eftoitpropYemcntauisaceuxquiluyoiet,qu

‘ Wîuffctitlutlc coLVar celle déconfiture,deux mefn«s,eny cutde

‘ nbsp;ciliximetc àcMeule,plus de douze cens,car ils failloiétY'«i lut! autre, am icoe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

‘ fit\sirtoyuotd0nacc'.£iplufieursgia.%S'eigneuYsbar0sdcbrab'atfqueienevuei po n

' Wcv,taïblatme{eroit pour eux,Si pour leursboitsYfuy oientbôteufemet,clt;queroie

‘ ^«ttlinutment,lavis pvendrele cberrdn delariuierc,ne deRoueftam,mais autixs,voyes Vattélouguevleurs ennemis.Lu celle peftilléccclteutcciourla Cbeualerie. (^ra at

‘ ctlUelivllleàeGraueamp;illoueftaln'.Ss'.y eut grande foifon de morts Si dc^pris,cat ceux, ‘ q'i\peeuolentNeniràrançon,(erenàoyent,amp;.legeremcnt,Si ces Allcma lesptenoiet 1 ^air\colcut\'dlontiers,poutlegranàprofitqu'ilsenpentoientauoir.Ceuxqui retour k WatiulogrsàeuantCirane,ébalfiftQientcêüX,qureftoientàemourez,camlsverroret, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

1 ’Itli qwe gens tous déconfits, enleur groftealaine-.n apetneaudrêt Ils purnance de par \ l«,te de dire ^ecuVez tout,car nous fommes tous dééôfits •. n' en nous n a nul tecor ort.

\ ^ud ceux deploys eurent entendulav errtc delabefongne ,-^ lis v errent leurs gens ^,, ^^ crane \ ^cuelgt;^Mr.çqftÇ\,rrenttQUsépouuentez,^rreurentpaslorfirne^urlYance de prcndrcle i,^f,„jÇ„ç„ç ^.^ \ '^^'irçLi déloger leurs tentes,leurstrefs,neleurs pa\ûllôs,ne du trouwer ,ne mettre ^'^ f’^ ué jdux nouuel, \ '•’^tt,raà\sledepattrrentlesplus.fans dire Adreu,^\arlfQléttout derrrere.Car lis ellorét les A^u Afion-\ \e'^t^qez,qieu.u'd.e contenance èratteftlls ne tenotentuvy n’auoltauec eux vit ailler s,jit ure.

-ocr page 1084-

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^c^p., '^'^^^ces nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^P^^'^'^dlaïPezladécooAj^ur 1

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^genn^^^^aurr ^^^‘^^àfnp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^fonsceffonwiage.-daB^' 1

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;'^--..z 7^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;degenseadS^ l

F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^''’'^P^ej- ^^gudejjf .'^^^^^^cntcouiieKzPsp^quot;'' l

^^i^e.


Ï^gt;dnien faut faire

^^^Sdaleîne, oaâaisda^7' g

• ^On nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vu L ^^^oieat: les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^bedoiencdeg^‘. / de C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^°^^àdeNaiaur(gi‘‘^ff /

* yeufl^ ^^^crc^y!^ye,S: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a Grane,pour eux ^^^^^

^cnwdonnayamp;vouay,aa^f; 1

r ■^ c^P^'ignb gt;^nd nbsp;ycidp, ®‘’''M« tl^°«^^liouü,dalaoa!a bgt;»i^ /

’ lt;nbsp;4gt;, ârP^dp,^^^yar,^jg^d,ap^^^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mes, amp;enlaBS,^^^ I

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H ^^^^‘^ora2 ^^‘'^Sranddoye.L^^^^

ils nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donna toutes fus ƒ

^^'^y^^O!ë°’^^^^°°^ûK!.yi^^'^^Pif^^^^^''^'f)am S^^^^ ^ des Seigneurs, qui ee“^'! 1 ^^y^^'deuar,^^^'^‘^iüsl^^^^^Poui, n ^^^3^ de nbsp;nbsp;^^^^\^ ^«chacun feretraitaaH^ /

^^* ^a ^‘^drab nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^ ^üreat e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^‘ddnniers, car ils penPoientbi ƒ

P^^^^lica^deceamp;cde^ / ^^^^o^^auBois-le-DuCyàtourfoueM / quand /

-ocr page 1085-

de EROISSART. quand elle vcit que les chofes fe portoient mal, amp;nbsp;que le fiégc de Granc eftoh leué, futtoutccourrouGcc-.ôcbienauoit caufe,carlachofc luy touchoit de près. Si ordonna gitnifonauBois-le Duc, pour garder la frontière,^ puis fen rctourna,parmy la Cham- paignCjàBtucellcSjtantqu’elle ouyt autres nouuellcs‘.ôi eferiuoitfouuent de fon eftat au BucdeBourgongnî, car toute fon efperanec eftoit defy rccouurer. V ous deuezbien croire amp;nbsp;fauoir que ces nouu^les, quiauenueseftoientauDuc dcGuerles, furlesBta-lgt;ïnçons,futent tantoft feues amp;nbsp;voices au Royaume deFrancejamp;cparefpecial en la court iuRoy,f ouï on neu fit compte, ou cas que le Roy auoit fi grand affetiion de là aller, y il veut iire 0ne(ctiuittâtoftdeucTsmeffireGuillaumedclaTrimoille,ScdeuersmcffireGeruais c ^ue onnenßt

MetandeÇqui copient fouuerains Capitaines gongncauoitlà enuoycs,Bc des trois cbafteaux,fcans fur laMeufc,Gaulm,Bu , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-aueVonerfiertit

l Itlqu’ûs fuirent forrgn eux de bien garder leur frontierç.ôGauffi qu ils ne enenu ei ue, tfue le iieyd^e | pour quov ils prenfiffent dommage,amp; que dedans brief terme ils orroient nouuc es. u

1 KoycarleRoy en perfonne vouloir aller veoit ceDuc de Guéries, amp;nbsp;fon pays. Melfire ,,rerea Imenü- \ fidïlauffieauoiteftécourroucédcl’auenture,quieftoitauenuefurccux e apame.mais nenreyfeferte.

\ l«nouuellesde¥rancc\erefrefcbircnttouf. amp;nbsp;fe régla félon ce qu on uy e ernut

I nbsp;’nindi.Ç)tïeuenonauxconfauxduRoyderrance,quigvadde irauoit a cr en uev

1 bs,ln’iln\ tesardoit commencement, moyen, ne fin •fors tou lours a emp e, iej^oj^cïmejc» \ 'ïoçsrâà‘déplaifanceauoitpïislcsdcfiances,quelcducdeGuer es uyauoitcn ^^^ nbsp;nbsp;' ne qud (fiea}^

1 «tdgt;fott,amp; mettoit (comme fil fe voufift tresfort courroucer) encontre, S'^^ W V “ n^^uoadutre co

\ iclulVicrsfonperefetoientatfes8cdeftruites.Ducs,Comtcs, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? nbsp;nbsp;nbsp;.r’ -^(^^g. Qndefir,lecen-

\ «^autres manières deGens-d’armes, parmi le Royaume e ran nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des^Maref 'tiniwnr teuf-\ ^quecbacunfepouruenft félonlelomgtainvoyagc-.amp; ut or nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5 nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;s g^ ^ »»rî lt;1« pù e» I ixàtîtance demounou ?nï™ce (quiU VB=ffu= Louis de ^yy^y?^“^ p.f.r k »« 1 Î^WlLfonlkiedoalKhniùciedeDordoune lulquesahme (ca^^^^^^

1 ioc,ctiuc\anuieicdeGitoiKk,àctcendAntiuCQucsahnuiere(. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Quand aux poïK'^’lTvLdStierj 1 WaaueMairfcWuneffue Mouton nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g’Xâôdës Kft ^votté^ue memcilles ïentteçrifc \ ounces. ^UsSeigneiKsfadolcntƒ les latent ft nbsp;nbsp;nbsp;“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;» ji^^oy ptetnicte- p..rVt»'f gt;quot;= \ feeeaçÆfet piincipakment de vins Ï nbsp;nbsp;;„® Kd Juambon, en la cité de

\ '’t'ttu pour\esDucsdeBeïïy,àe.Bouïgongne,àe lou nbsp;1 \ Lôâ,àeCMous,deltl,es.tttoutta\eîaïsd=aYn?aiên^

\ \T'X-V«ft»dlsamp;ent,Lappat«Vvoutcevo^^^^^

\ nbsp;tlkiconfiàetct.EncoreseRottlcDucàe^ïetatg,ncaVaïts.

\ ^tàe\iumceàuRoy.qmfetenoRkplus,poutceftefafion,a n°JV

\ ^isonluyÇaifo\tbonnecbere,2lt;cft.Q’',tferuy de belles paroi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Acluwanccî \ lfio\tntlcsSelgncmsquepowtllneennuyaft,?lt;c\P'^^'^^°^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^yy • ç. \ ^^^RRoy auoit tanXn-e pour ce voyage,qu’il entreptcnondall^ \ ^rîanri entendoità autre ebofe. Ainfi fe Rufi vit le duc^ar il n en pouu nbsp;nbsp;nbsp;, -n g^ ^^^^ \ W,k,puts qu’ilcRonfi-anant que dedans? atis,ll fe V oulott paru^u g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ ç? c. • 1 WunstainilSàoutnoitVaà jt î^LdelpensA 00^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toute oïdon- ^ c.

1 Waetttes,S:tquele voyage de Guerres feterott, que ta \ i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rûnn tailles*quot;””“”*”*' “■ \ ^ttpaunyleRoyaumedeVranee ,de pay oient toute s gens ,le .on a propo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ evrat- près , rn ti fait

\ l!Jdtef’ilu’efioitGeruil-bommc,Cbeua\iet,ouEfcuyer , Retaille de etun nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.. s couper le «mnie

\ ^tslplufreuïstagesbonnnesdifoient parmi le Royaume deVranec, au i» u \ ^ôy^^'qotsduConfetRqueèefi.oitgrandouttagcàeconfeilletleRoy Qran \ fderagrequette les ennemis-. §^qù on metton le Royaume de France en grma ^^-^^

\ ^^RirileRoitieune,^ grandement enla grace de tout fon peuple') Uqut

\ '^cRudeles one\es,Qutous àeuxy aRaffenr,2lt;\eComaef\.ab\edeVrance^, a ?

\ ^\\\ebauces,?z. nonpas\apetlonneàuRoy ,.r!.ieneRoientdes oncles du oy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

\ ^dtiidt tell accord*, dcrcmoulîtr et eut moultbleu ?5t. fagement, Slt; pour voutcout-

\ ^tq,err\alru,'qïlllenvouf\'d.deporter:m-ars,quand ils luy en parlèrent, u tut to nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cottrageufes |4 -

\ ^’»ice'.^leurrelpondtt,?5td\ta\nf\,Sevousy -Àlex lans moy,t^aera outre map avance nbsp;nbsp;^^y^^.^ ^^^ ■^J^^„J

\ '’’tialuute-.fi,auet tout ce,vous ri aurexpolutdargentAutremétuev ous put^mcontram ç^jcbi»rl«,fi»

\ ^te^audlesduesdeberry ^de’bourgongneouyrentlarelponleàuRoy,v scongneu »eme, * fes ou \ ’*tuttileu.ùrentlivenla grand a'rreOÙon^quàlauo'u. daller en ce voyage .bim pou tren , c «s t

-ocr page 1086-

LE TIERS


2^g

demeuHoirdal Dieu y ait part ; amp;nbsp;vous irezdoneme fans vous nous ne feronsià le voyage. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

mCM^'^' '0^^ réconforté. Or regardèrent les Seigneurs, amp;nbsp;les prochains du ’’quot;^ASg^. moult eftoit necclfaire.Ie vous diray quelle. Entre le Roy de Frâce amp;le Koy ci , gnc delongtcmps eftoient moult grans ordonnances, que nul des deux ne P^^æ g^j main armce,entrer fur la terre de fon voifin . C’eft à entendre qu^eRoy pouuoit faire guerre au Roy d’Allcmaigne, ne le Roy d’^UemaigneauRoy de ra^^ fur trop grand’ pci«e de mife,amp; de fentence de Pape,ou ils f eftoient lies amp;nbsp;obliges-leurfaifoitoniurerfolennellementau iour deleur couronnements création,,p Peitr e^ueUe tretenir fermement les deux Royaumes en paix S vnion.Si fut auifé S confcillcio* caußfurent en ^^æ le Roy de Frace vouloir aller en ce voyage:c’eft à entédre enGuerl|s:qui eft tenu d’Allcmaigne)quefuffifammct,depar le Roy de France amp;nbsp;fon Côfeil,onin or ce vers le ihy roit le Roy d AHemaigne, quc le Duc de Guerles impetueulement S touciuw d'Allemaigne, defiéTe Roy deFrance, de défiances dures amp;nbsp;feiles, amp;nbsp;hors du ftillcSvfagCjq“® dettant tevejin- gneurs,qui Veulent guerroyer,doiuent tenir à défier Tvn l’autre amp;nbsp;pour ce Due de ^ede Gueldres. lcs(qu’on en vouloit faire dédire,amp; mener à raifon) le Roy de France, ^ ™^^*^^.'''^^,jij puiflàncc,vouloir venir en Allemaigne : non à l’encontre du Roy amp;nbsp;fa Seigneurie • contre fon ennemi, S le querre là ou ille pourroit trouuer. Pour fairece v°y“§®^ j^ chargés mcifirc Guy de Honcourr,vn moult fage amp;nbsp;pourueu Cheualier,S auecqn vndes Maiftrcs deParlcmcnt:qui fappeloitmaiftreYuesDorient.Cesdeuxde n^^^^ furent nommés au Confeil du Roy de France, amp;nbsp;chargés d’aller au voyage, d^“ ,^ Roy d’Allemaigne;Seux,bien informésqucllechofeils deuoient faire amp;nbsp;dire, u” nerent leur bcfongnciamp;jfii-toft comme ils eurent leur charge,ils fe departirentdu ^^ de fes onclcs:S prirent le chemin à Chaallons en Champaigne,amp; cheuauebereut^ arroy (ainfi comme hommes notables,SeCommiflaircs de parle Roy de France;

uerent le Seigneur de Coucy à Chaallons; qui làfetenoit, amp;nbsp;retenoit Cheua ^^^^ Efeuyersde Bar,de Lorraine,amp; Champaignc,pour aller à ce voyage, car il dcuoi l’Auant-garde. Si fit à meflire Guy amp;nbsp;à Maiftre YucsDorient tresbonnecherc:^ ^ donna moult notablement vn iour à difner,en l’hoftcl là ou il fe tenoitiSpuis lende ils paflerent outre,amp; cheuauchcrent dcuersSain(ft-Mcnehout,amp;deuersle^aysdc 2embourg,pourlàouïrcertaines nouucllesdu Roy d’Allcmaigne.

Cû/^/fiefit le Roy de Froftee e^ fi» Co»fiildo»»ere»t co»gê au Duc de Bretaigue ele ri-tour»eye»fi»fiys: dr ct^me»i le pays de Brab^t fe»uoya excu/erdenepouui»'' ' baldey pafiage au Roy ^ à fi» ofi:co»ifne»t les ^»ibafiadears de France exploilt-

rent effuers le Roj d’^Z/emaigne.

CHAP. C X XI«

POurce que les Ambairadeursdu Roy de France tiroiêt pour aller parler au Roy ^ lemaigne,nefeiournoient pas les François à aller faire leurs pourueances trelgrâquot; des amp;nbsp;trcfgroires:amp; fut fignifié qu’à la Miaouft chacun fuft fur les champs, amp;au cheæio delà Chainpaigne5amp;r là enuiron,carie Roy fe mettroit fur les champs en ce voyagé-quot; n attendroit pas la refponfe que meffire Guy de Hancourc amp;nbsp;Maiftre Vues DorWf^l^ porteroient,n’auroienrduRoy ^AHemaigne. Orfernblailbonau Roy de Franc'll, * oncles,amp;: à leurs Confaux,que le Duc de Bretaigne fuft expédié.-qui long tempsaüoit^ iourné àParis. Si fut mandé àMonftcreau-ou-fa’ljt-yonne:amp;làrecucilly moultlit™^ du Roy amp;nbsp;du Duc de Touraine,car pour ce téps le duc de Berry n’y cftoitpasimah^^' en fon pais de Berry,amp;ordonnoitfesbcfongnes:amp; alfembloitgenSjamp;aiioitfâitfaircI®'’ mandement enPoiâ:ou.amp;là manda Chcualiers amp;Efcuycrs,amp;auxGens-d’armcs,(juU’ fe traiftent allant.Le Roy ( fi-comme deflus eft dit) amp;nbsp;le due de Bourgongnetraitterc”^

■ , moult amiablemcnt,amp;: parlèrent au ducdeBretaignc.-amp;luyremonftrerenttouteamoii''' ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vous fauez comment il auoit remis arrière, amp;nbsp;rendu au Conncftable, amp;nbsp;à fes Commis

les chafteaux amp;nbsp;la ville de Iugon,mais des cent mille francs,qu’il auoit eus amp;nbsp;receus/ott luy eftoitdu rendre,car ils eftoient tous aloués en pourueances amp;nbsp;en gamifonsdechî* fteaux,de villes, amp;nbsp;de Gens-d’armes cftrangers : qu’il auoit retenus cloués tout l’Yuef, car il cuidoit bien auoit la guerre; mais on le réfréna, amp;nbsp;adoucit de douces parollcs. Oi fut fi fagement mené amp;tîaitté,qu'il eut en conuenant au Roy,amp; au duc deBourgongne, RromelTe h *^® remettre arriéré les cent mille francs,à payer à cinq ans,vingt mille francs l’an,iniques ^uc de Bretai- à fin de payemét;ôc puis f’en partit le Duc de Bretaigne moult amiablement: amp;luy don-^ne a»n»^ de naleRoy,àfondepartemenr,debcauxioyaux. SifenretournaàParis:amp;làluydonn31c Duc de

4

-ocr page 1087-

DE F R O I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2lt;;7

^ucdeBoiirgongne,enrhoftcl qu’on dit d’Artois,àdifner,mouIt hautemêt amp;nbsp;à fes Chc- i^ranee Jeren-D *T ^^'^^^ l”'*^ congé deluy,amp; eux femblablement.Ne feiouma gucres^dcpnisjlc '^''f ^»‘^^flet cet ••c c Bietaigncà Baris ; mais fit ordonner toutes fes. befongnes, amp;nbsp;par fes gens payer, ”*^*/'''*”quot; lt;^« a eaulicjàBoigcncy fur Loirc;amp; plu fleurs de fes gens tirèrent amp;.cheuaucherét touf- rendus viUs oursdeuantcukiêfpaflercnt ffermi les pays de Blois,du Maine ^ de Touraine , amp;nbsp;d’An- c7-/es cha-°u. tentrerenten Bretaigne; mais le Duc auoit fa nauie toute preft^à Boigency : amp;nbsp;fc ^eaux. ®fit en vne belle nef, le Seigneur de Montfort, amp;nbsp;le Seigneur dcMalatraicl en fa com-Pîlgn^c;amp;fcfit^3gçJ.JQ^^.^^JJ^^,J.ç_y^J la riuiere de Loire: Sipafla pardeflbusie pont de ois:amp; ainf: aHa^ual la riuiere,en la cité de N antcs:amp; là fut il en fon pays.Nous foulfre- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^^ -^quot;^

^ns a parler du Duc de Bretaigne car il me femble qu’il a bien tenu fon conuenât au Roy p^^^^^^fj îles oncles:^n’a fait chofe,quiàramcnteuoirface (n’auoit fait)au iour que iecloy ce lire,le nefayfilenfera nullc.S’ilcn fait,i’en parlcray,félon ce qu’en fauray.Siretourne-^yau Roy de France: qui fordonnoit moult fort, pour aller en la Duché de Guéries.; quandlc Sire de Coucy fut rçuenu à Móftreau, deuers le Royamp; fes oncles,il leur recor-îtomment il auoitexploité,amp; que tous Cheualiersamp;Elcuycrs,cn Bar,en Lorraine,en

influes à la riuiere du Rin amp;nbsp;de t Seine, choient reueillés amp;appareiliés tBj'^'^rfon deren ce voyage auecluy. Le Roy en eut grand’ ioye:amp;: ditquc,f’ilplaifoit à Dieu,il ‘y* 'Woiten ceftan fes coufins les Ducs de luikers amp;nbsp;de Guerlcs:amp;fut du comrncnccmcnt ^Sommequot; P3rlemétc,amp; regardé,par ou on pourroit pairer,pour le mcilleur,amp; le plus-aifé, amp;nbsp;le plus nef. Les aucuns dirent que le droit chemin eft à delccndre parlaThicrafche, amp;nbsp;paflêr ntfifrontierc de Hainaut amp;nbsp;du Liège, fie paffer parmi Brabant, amp;nbsp;entrerparlàenGuer-Wioupafferla riuiere de Meufe à VtrechtfusMeufe, ék,laMeufe paffee, on entreroir en h^T^ir^ ^^^'æ^^’^ ^^ ^^ ^''^ Gterles. Sur cell eftat le Roy fie fon Confeil en cfcriuit à la ucndlc aeBrabant,Seau pays,en remonftrant quel chemin le Roy de France fie fes gés ''Oüloient faire. 11 plaifoit moult bien à la Ducheffe: mais le pays né eftoit mie bien d’ac-dirent que le Roy,ne les François,n’auroient pas le voyage ne palïàge,ôeque trop yprendroient grand dommage. Les bonnes-villes de Brabant fie les Cheuahers furent 'ous de cefte opinion:Se dirent bien à la Ducheffe,!eur Dame,que,fi elle mettoit les Fraim's enfon pays,iamais pour la guerre de Guerles ne 1’armeroient:niais fc clorroiêt tous, iroicnt au-deuant,deffendre fie garder leurs cheminsSe leurs terres, car ils feroiét plus F'^usamp;deftruitsàceparcespafians^quefcleursenncmiÂ'uffcnr emmileur pays.Qiud yfmiaftdeu» buchelTe entendit fié veit la voulonté de fes gcns,taut des Chcualiers comme des bo- ^‘ Brandt,f/tur ®'5^illes,fil3conuintdiffimuler:Scpritmcffire lehan Opem,Cheualicr,fic Maiftrelehâ^^*^‘'^ç’‘^^^^‘’' ^Graue,amp; Nicolas de la Monnoye:Si les enchargea d’aller en France, parler au Roy Si ^‘^^/^^‘*/“^ *JucdeEourgongnc,fiicxcuferle pays de Brabant,de non auoir voyage ne palïagc par '' ,^':’’^^®P3ysfetiendroit àtrop greué: fit: que pour Dieu ils nefe contentaffent mie mal ^dexar elle en auoit fait fon plain pouuoir.Lcs defl'us-nommés au commandement de '»rdame partirent de Brucelles,fie fe meirent au chemin deuers Paris, fie tant exploiterét Weursioumees,qu’ils vindrent à Monftercau-ou-fau^yonnemu le Roy fit fes oncles fe 55’igt;icnt:amp;neparloicnt,nuiâ:nciour,fors du chemin de Cileries. Les Commiffairesde • huchclTcdc Brabant fc trayrent premièrement deuers leDuc deBourgongnc. amp;nbsp;iuy Mrcrcntleurs lettres,amp; puis parlèrent amp;nbsp;comptèrent leur meffage fi bien amp;nbsp;à poinéf, i'{dcDucdeEourgôgne,àlapriere de fa belle antc,cnmoyennaversle Roy amp;nbsp;fon Cô- igp^^j^g^,^ * •Ayecques ccle Sirede Coucy y rédit grad’ peine.-tâtqucle premier propos/^ paffer moyèn-P’i^Brabât pour entrer en Guerles,fut rópu,5c laDucheffe fiele pays excufc,amp; i^^t^^^-nefueUpa^ o’f%amp;auifc,qu’oniroit tout au long du Royaume.'amp; que mieux valoir affez,amp; plu ho-^f de Brabant jjQi'îole eftoit pour le Roy Si fes gens,amp; auffi pour les brabançons,bourguignôs, Sauoi- fix rempu. %8iautres.ConleiI fut donné Si arrefté,fic ceux nommés,qui feroient l’Auantgardc.-'irentordóncsvingtamp; cinq cens tailleurs de bois,de hayes,debuiffons,ficfoffoyeurs, ^remplir fie vnir les chemins. Affez bon chemin auoiét les François parmi le Royau-j. '^Francc,iufquesà Ardenne : mais eux, venus à Ardenne, leur bon chemin leur dc-^uoit: car bois, valecs, roches, fié montaignes rencontroien^ amp;nbsp;pource deuant furent ^Jp^‘^”‘f^egt;tri A^yés pari ordonnance du Sire de Coucy ( qui deuoit faire l’Auantgarde à tout mil- ^”^’'^^'^ ” '^r’ 1^ Lances) ceux, qui auiferoient le meilleur paffagc pour le Roy, amp;nbsp;pour tout l’oft, fie y^’^Xm^M ^grandcharroy(oubiencftoicnt douze mille chars, fans le fommage) fie pour abbar- diteam^de '^'«hauxbois d’Ardenne, fie mettre, vnir, fie faire nouucaux chemins, ou oneques France,

-ocr page 1088-

LE TIERS VOL V ME


2^S

■ homme n’auoitpaffcjnc cheminé:^ moult femettoient toutes gens en grantle pe^ if Sut Je Celt- rrauail de bié faire la befógne,amp;parclpccial ccuXjquidelczle Royeftoiét,amp;qniloyoy cj enimje vert gnf parler,car oneques de fi grande affedion il ne fut en Flandresycommeilfur, de»'^ rn^^L^n^^“^ ^ ^*^ volonté,en Guerles,cn ordonnant fes bcfongneSyamp; en fai^nt les pourueaneci-* qui furcntgrandesamp;groires:amp;telles les luyconucnoit il faire à la faifoh,mouk3uant.

Si fut le Sire de Coucy,depar le Roy enuoyéen Auigncft,deucrs cehiy,quifcdifoitf^ pe Clement(ie ncTay pas pour quelles befongnes)amp; dcmöürerentlc VicôtedcMca“’^ me/fire lehan de Koyc,amp;le Sire de la Bonne,Regars,de fes gens,rât qu’il retournero’^' Or parlerós nous dcmcïTirc Guy de Hancourt amp;nbsp;de Maiftre Vues Dorient; quieftokt ■fCemtteJf feU cnuoycz deuers le Roy d’Allcmaigne.Ils exploitèrent rantqu’ils vindfent en ƒ Conu*' rerarJ,^ ajJf lenceJà ou il fc tenoit pour le temps. Quand ils furentdcfcendusenkursho/lcisjikl’’ autrentent cô- meiréten arroy:ainfi que pour aller deuers le Roy.Le Royfutinformédclcurvcnuc'^' Ualefccnce. ià le fauoit bien,deuant qu’ils fulfent venus.Si auoit grand défit de fauoiraqueUcinkm ce.Si alTembladc fon Confeil. Ces deux Seigneurs fe traitent deuers le Royd-We' maigne.'amp; l’cnclinerenr;amp; l’approchèrent deparolles courroifes amp;nbsp;amiables f ainbçu;

, bien le feurcntfairc^amp;monftrcrentleurs lettres decreance, deparlcRoy deFrancf.

Le Roy d’Allemaignelcspnt:amp;lcs lourde mot à mot; amp;puisregarda meflire Gujff^^ Hancourr;amp; luy dit,Guy,ditcs de par Dieu ce,dcquoy vous elles chargé. Ce Cht^^'^ parla moult fagement:amp; par grand loifir; amp;remonllraau Royd’Allcmaignc,i'2*o“ CujJe ff4n- ^°^^^^^y commcntlc Roy de Francc,à main armée,amp; de puilfancc,vouloir vcnirlûflçs court l‘vn Jes bandes amp;nbsp;frontières d’AUemaigne: non pour faire guerre au corps du Roy d’Alkmi^' , AmiajfdJeurt gnc;maisContre vnfien enncmy.EtpuisIc nomma, Sire,c’cüle DucâcGiierIes,(}iii3 j Je France, Je- dcRc üha.iitamp;:ünoîgt;lcRoy^commc cRlcRoy de Francc,par langue impetMuf:,^ lt;^'v- nbsp;nbsp;I

dairefa char- fagCjSc hors RUlCyCiu autres défiances doluent cfirc,amp;’lelt;]ucllcs'îe Roy deFrance amp;foa nbsp;nbsp;I

femd^'^ile ^onfcilncpeuuent,nevculcntfoufFrir.Sivousprie,cherSirc,commeRoydefonfang I fa7/£'’i'uc7e ^^'^y ^^^^^'^^C ainCiciue tout le monde fair^que l’orgueildeceDuc vous nevueiJJez nbsp;nbsp;l

GaeUret. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aider,nc fouficnir.-mais tenez les alliances amp;nbsp;confirmations ^iadisfahes amp;nbsp;iuréesentte 1

lcRoyaume dcFrancc amp;nbsp;l’Empire d’Allemaignc;amp;' illcs tiendra auffi, Si fera teniriks 1 gens.Adoncrefpôditle Roy.amp;: dit^McfTireGuy^nousCommes informeiquetioflrccoti j CmleRoy de France veut mettre enCemblc trop durement de grand peuple. Il con- 1 'A ueinflffil vouûfi)auoirfaitsCigransfrais,tne mener gens tant cnfemble, ScGloiogrc- nbsp;nbsp;1

r^ttfile,^ nir requerrefon ennemy^carffpriéfufTe deluy,fan9auoirtantdetrauaux,nouseuamp;ons

jentdei ^»r. j^-^j^ f^-j. venir le Duc de Guerles à mercy Sa raifon.Sire rcfponditmeffireGuylavoûre

mercyte^uand tat en dire vous plaitt^maisle Roy de Frâce,noftre Sire^ne regarde point

auxfraiSjn’àContrauail,ne de: fes hommes, fors à fonhonneur,qu'ill'uy fait gardéSnin-

fi le trouuc en fon plusefpecial Confeihamp;rpour ce que vous ne voûte Confàl, nevoas

con tétez mie mal furie Roy,noflce Sire,Si: fon Cô feil,qui ne veulét enfreindre, ne vio-

1er,par nulle incidence,les ordonnances Si confirmarios,qui font entre les deuiRoym

Bonne re/fon/ê mes.'dc France Si d’Allemaigne:mais les garder Si tenir,fur la peine qui alfifeyeli/forn-

Jn^y J’^l- mes nous cnuoycz deuers vous,MaiûreYucsDorient Si moy.'N eitnyjdirlcRo)’,D'^‘

^^^^^^^ dites,vousfaitesl:^nàcroire:Sii'enfayàno{lrecoufm bongréramp;vktaede

Jc^i-^tc^L P^‘^^^^^gt;^^’^^^^^'^^’^^P^^^^^dà mouuoir.Dcce^lcparollefecontentèrentgranitraét

jufs fetZt^^'^^^^^^S^^^^^^^y^^^^^’^^^:gt;^^^^^f^^^^^^^^’^^^ ^noient bien exploité. Siemie- I JefefiieJe nbsp;nbsp;mandèrent doucement lettres,Le Roy dit qu'Us les auraient volontiers. Ilsdemoarc-

me/mc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rcntceibürcnl'hoficldü Roy,au difner:Si leur fit on bonnechere, car leRoylecom-

manda,Ôi apres difnerils fe retraitent en leurhoflel.Q^c vous ferayielongcomptedls

exploitèrent ifbien,qu’ils voulutcnr,Si eurent lettres Sircfponfes à leurgré.Puis prirent

congé du Roy d’AUemaigne, Sife meirent au retour, par lechemin qu’ils eûoieotve- l nus.Orparlerons nous du Roy de France.

Comme«/Je Co/x/Zec/e^/a/ie^/viija c/e«gt;toe«iCo«eeia/i(^oy,pogra//erf» Coer/etiok/^

ho««e Fç^of^, y»e Je/ .y^méaj/aeJear/ roygt;/gt;0F/ere«/ tJa ^oj ^'J//ema(^«i': e^moreo/

Je Ä0J eommaayô« vgy^tge, f/ro«/ ver/Ja/ère/JcJArcJe««e:e^eomme«/ffekM^e

L/^vaeyf/yo« rappor/a« Zgt;ao^e^errj',/o«o^a«//emarMgec/e/ayfife^eLfo//lt;yJre.

CHAPITRB nbsp;nbsp;nbsp;CXXII.

PiOurce voyage entreprendre Siacheuer,à IcurloyalpouuoirfotdonnetentSlapp/’

renièrent en France tous les Scigncurs,SiFétofoientgrandementde ce,quileutbe-

fongnoit' ƒ

-ocr page 1089-

de FROISSART.


Z99


fongnoit.ïous'Barons,Cheualiers,Efcuycrs5amp; Gens-darmes, fc pouruoyoient: amp;nbsp;par-Soient de leurs Ueux^Si des loingtaincs marches, dont ils cftoient, tant d’Anuergne, de ■ ^oüergue.de Quctey, de Limo fin, dcP crigourd, dePoiótou, deXaintongc jdc Bretai-^nc,de Normandie^'Aniou,du Maine,de Blois,deT ouraine, de Beauffe.dc Chaikpai-S^kque de toutes les mettes fie limitations du Royaume de F rance. Mais le moins de gtnsvenoient deslolngtamc?,amp;lc plus de Bout gongne, dePicardie^de Champaigne, lt;ieîar,amp; deLotraine.-amp;,pourtant qu'ils eftoient ainû^qu a mi-chemin, en trauaiUoicnt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ^^ ^«momsleurs corps.j Auffi futentics villages duRoyàume de France aucunement tou- Î ^^^^ ^I^^^^^ ^WatilfutordonnéduRoy,amp;duConfeil,quenulfutlcplat-paysnedcuoit,ncpou- ^^^^^j^^ j^ j,_

‘ 'loitkens prenàlc,fans payer.- à fin que les panures gens furent moins gmues,raais,no- ^^^„„^n ' o^ifhntcefte ordonnance K deffenfe (qui fut par tout feue ôccfpanduejurpcinedcpu- „^e i Auteur.

^uiontreferandeXi firent furie chemin le s Gens-d’armesbeaucoup de maux:« muau-

' Attent moult les marches 6c le pay s,là ou ils pafferennn ils ne f’en auoient ^ ƒ êv^u-^'teftoientilsmal-deliurés Repayés de leurs gages: files conuenoitviurc. _ ' Îiacc amp;nbsp;taifon ils mettoient, quand de leur forfaiture amp;nbsp;pillage ils c men nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ ' WduConncftihlc ,de\eur Capitaine, ou de leur Marefeha • c om^ nbsp;nbsp;. ^ nbsp;. peux cens un

‘ ®^dè, ?£ eferitou il enuoyaft deux cens Lancesdebonnes gens a e i . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fes,?«!*»?«! d»

' ^hriçaycs 5c dcliurésAc ne Îay,du bien,comment il en alla: mais i enu V _ ^ ^7 p ‘ ^VuxcensLances,EfcuyersdelaComtédeBlois(oupourlm

' ^«fttCapitainesle Sire deV ienne,mcffirc Guillaume de Sam nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^chutes tous

' ^^deChauraont,^^ Sire de Montigny. A ces châtre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trairent oetit à petit dc-' ^tiGeus-d’arraesdclaComté deBlois,dc parleCornte.qui _

fc»u-tJ,Le:5cçiki= Aernin dc CWlt;»»«nÇWt^-^*^^

MfeHdM4cLign»c(qu’dauouenuoï=d.u«s^U .deffuscontenu) maisnon

WauoKfemme'.R-comTnevousVaueZïamp;ccomrneue nbsp;y

À nbsp;^'it.catkEucàe'Lanc\afttcfcàiîî\ïnu\ovtenuets\u7-.24tcno nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nu'Rnefàîoitau.

\ gt;»à«tààcuxvatù«-.5cv\us dfeudinottauKov de ^ ,^XÂe*c .ci«4 1 ^àelBl,,amp;a*taifott\aDucVgt;cffe^nte^amp;i'^'ameffueHeUon,yourte en- JLufd«.l

\ WTO«,?it\ixE\K.\\afteïaurcïaua^àcVanuc. besme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ft^-.-^/vrereFevtandde«»r-*

\ rWentmndememuauaiVVtvoutttantercerna«^^^^^ \ MlUtoe«dagt;ûi^UC^nJefe«toa«ï,««rfa’«te^^ \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,‘^“''quot;”-'^^\XeàeVa«clft;e\euidonnonY\us ^,j.ai.n4.

\ *'wtte4e\TOa\au«eMaistantvauottqne\eDucü nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^

\ WdçttaneeàevennaXemenKteÇoueastiudaulonta nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^„^„„etoutfon vtejn mide

\ nbsp;nbsp;W uok ans ùx cens unWe RancsÎlt;àon7xïn\ ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a y p)uchcffcau- kancs auok \ '»W^kkNmntàeïaOucMeÇaÇctnïnc^amp;càouxc^^^^^cscY . y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ouand:» co™?’^^’^‘ \ '’^kxewnnenar an,v^^’;’^=^ cRanaEteXw'AneEtaroftî^ÿcRon nbsp;nbsp;nbsp;| nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ 6»oooMes \ ÄnonÄs duRo’jaume dcFxancc,C,Reua\iets SjcE^-Vexs ten R denar- ^^ V«’^^'®’^ \ ^'^^^eeWaO\xaa\ons,tt£'ena\\o\xïnncRern\nvcxs\aDncEedeGvxex\es h d v^^^^^^^^

\ ’»«sxdeWxsEo^éstoux«man\excsde^ex\s,lt;\n\ dexxxexeekox^t, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auxteXo-Vonx'xaSv'a-\ Vw^wNtxftxdenexsYcRorj AVacconVu’^nk: UU^quot;^^^^BuMaxekr V^omteIxc detatern \ ^^^^H'^\na^^^^\eDncdeV.o\.^xkonàanxïeYan,amp;c\eCoxnXcde\a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ çgt; ^ vnetaVveda-

\ ^^'x^Vrad knnexpne AeCoxnXe deSancexxe Ae Comte de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tant. \ ^öanaxxxe.D’antxe'üaxx.jdeXexXcRo'^tetenóxentXeDvxedeBonx^on^«^ e

\ ^^^ae\eVgt;wedeTQnxa\ne^eCon.nekïk\edeFxance .jXnettxxeXekaxxde renn ?

\ ^'®jde\aXnxndx\Ve^ekaxxo\sdes'?gt;axxes,SixneS\xeXekan deinen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A A

\ nbsp;^t\.ç)\x^\çx^i\gt;xo^xeYn.enttont\e\)a'jsd’en\i\xonRe\’cnsS3tCkaa\onsk^eny n% e on

\ '^'^x'ütsdetexxe.^ekoktQntvnanotamp;cdeVnaxt^oneesCens-daxmesconnet

\ ^À\ad.-Wneka\\t^?3C\'i’îc^esà.^on£dexenEax^\.n£çnïesaCkanxxxox\tcx^a '^m,

\ VüWtx'j exvVaxto\s,ïlt; en xontXEnekkt deTxo'jes tide Canutes. Entoxes We ott % \ XdatNennXeSveedeCone'^ ■^dvANo'^a^ed'Ken^non, onR edo\ta\V^’'matsxV\.emet^xt \ 4'irmw. Gxxetonxnexentde\enx AnRgt;aRadexneff\xeCnd\anxncdeXdanconxt^ av \ keXwiisV)Qdenx ; ttxetxonnexent VedkoN deExance Seks oneXesaCkaaXom en Cnana« \ Xtx'^nt.XieXenxNenneXnxétXeRo'^ tiXesSeX^nenxstonsxevon'^S'.ïi demandexetdesnon-

-ocr page 1090-

^OO nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E T I E R s y o L V M E

i^etfur de ceux, u clles.Ils rccordcrct au Roy tout cc tju’ils auoiêt vcu amp;nbsp;trouué:amp; dirent bien que e ; ^lûeflojental- d’Allemaigne leurauoit fait bóne chcrc,amp;liément les auoitrecueillis ^ entédus.tto^ trc,Sire,Se vous,MefTeigncurs(cc dit melfire Guy de Honcourt) quad luy amp;nbsp;ion Con quot;nbsp;^^quot;^ ouyrentlirc la copie dcladefiancCjqucleDucdcGuerles auoit e»ioyé par dep,is de ld parf du rent de luy amp;nbsp;de fon Confeil mal-contês:amp; 1c tindrentlcRoy d’Allemaigne ^don o^^ K^de France, feil à grand orgued Sz prefumption,amp;vculct bien, par Parpar ét que nous auos peu eo ceuoir en eux amp;nbsp;en leurs refponfes,qu’il foit amendé,amp;luy foit remôftré, ne ià parle i d’Allemagne,ne par les ficns,vous n’y aurez cmpcfchcmét:mais fc contentent de vou de voftre emprife moult grandement : amp;nbsp;veut bien le Roy tenir, amp;nbsp;fans ià enrrcindr^ ^^ f le deute ^u’H alliâces SiC les t côfirmatios.dc iadis faites entre l’Empire amp;nbsp;le R oyaume de rrâce;amp;' n‘ ne falle lire co de voftrc party n’a que faire de fé douter.Dc ces nouuelles furet le Roy de France» federations. Confeil tous réiouïs:quoy que plufieurs difoiét quefvoufift le Roy d’Allemaigne,ou® ils auoient gens amp;nbsp;puiffance afrez,pour aller là ou ils voudroienqfans danger.ürror na le Roy de France,à partir de Chaalôs en Champaigne,amp;: de loy mettre au chemin’ auec^on^mee ^^‘^ paitit:amp; prit Ic chemin droit à aller à Grand pré.Tant exploita le Roy de fp‘^®’^“j vers la^erefl vint à Grandpré.-amp; fciournalà trois iours:amp;dcucz fauoir qu’il ne pouiioit pas faire ^ d'Ardene^pur iourncc,car tant de gens auoit,deuant amp;nbsp;derrière,amp; de tous coftés à la rondc,qu in . entrer en Guel’gt; noit qu’il cheminaft tout bellement,pour auoir le logis, amp;nbsp;pour les grans pouruc^r H ^tes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lesfuiuoienr,de charroy amp;nbsp;de fornmages;amp;comprenoicnc les derniers,iufqucsiu- p

miers,quatorze lieues,de pays,amp; auflî tout à la ronde:amp; toufiours venoient gcs.^ te de Grâdpré rcceut le Roy en fa ville,amp; en fon pays, moult grandemét amp;nbsp;™°“ “^j^ amp;meitamp;ordôna toute fa puiffance au pla,ifirdu Roy,amp;tât,queleRoy fecôtenm?'” ^ mcnt:8c cdoit le Cote de rauantgarde. amp;nbsp;là vindrét,deuers le Roy,le Ducdu meflire Henry de Bar,àbcllcs Gens-d’armes. Le Duc dt Lorraine fut ordonne s e r ^’^*^*****^^’^^^^^^^’^’’*^'^''''^ ^^ Coucy;Sc me Hire Henry de Bar demeura delez lé Roy-Siw®*®’' eh4pJu^.v»- abbatteursdeboisjfoffoycursjamp;adminiftrateurs de chemins, moult fongneux, en ce e iTsired'exclu- i'*^‘^^ii d’Ardcnne,à abbattre bois,dedans les lieux,ou on n’auoit onequespaffénecon^ 9 auoit efj/eiifé^^'^'^^’^ ^ grand’peine fefaifoient les chemins, pour remplir les vallces,amp;mettre a t'Mf/üelt;/«p«c vnion,pour le charroy pafTer à leur aife: amp;nbsp;plus y auoit de trois mille ouuricif : qui n en de Lorraine, tendoient 3 autre chafe, dcuers le Vierton amp;nbsp;le Neuf chaftcl d’Ardenne. Qua® * ^gt;'‘9 fft ^»^, Ducheffe de Brabant cntcnditlaverité du Roy (qui chcminoit,amp;approchoitdArJ*® fourletepsdu- ne) ß en fut réiouye grandement, car cllcpenfoic bien qu’à recoup feroit elle vengée® Jesire^cu^ ^^ Duc de Gucrles, amp;nbsp;que le Roy de France le mettroicàraifon, amp;fonpere!eDiic ^ n'tfl?it ‘enc'^Z i^üærszqui maint cnnuy luy auoient fait.Si fen partit de Brucelles en bon arroyfo«®® venu d'^ut- ^^ tt^noient) le Comte de Samines en Ardenne en fa compaignie,lcSire deBoedarsî® ^non. fi.amp;le Sire de Bocquchorr,amp;plufieurs autres, pour venirà Luxembourg,amp;làveoit*

Roy,amp; parler à luy. Si paflà la Meufc au pont àHuy: amp;nbsp;chemina tant par fes iournef^) qu'elle vint à Bafeonque : amp;nbsp;là farrefta, car le Roy dcuoit paffer par là,ou iHecprer'®' comme il fit;car, quand il fe partit de Grand pré, il vint paffer la Meufe à Mo#.* toutl’oft auffi: mais leurs iourne?s eftoient petites, pour les raifons deffulditcs. Ot**® • drent les nouuelles(car elles^oloient par tout)cn la Duché de luikers amp;nbsp;en laOuche

Guerlcs,quele Roy de France les vcnoit vcoir,àfplus de cent mille hommes; noneq^ -^ily auoit il ne mcit fi grand peuple enfcmblc : fi ce né futquandil vintà tßourbourg:ouilo® Bourbon, bien que la puiffancç d’Angleterre fuft plus grande, qu'il ne l’y troiiua. LeDuedem licrc,paTcfpécial,fe commença fort à douter; amp;nbsp;le Duc deGuerles, fon fils, n’cnamp;il®*’ compte nub^difoir, Or les laiffcz venir,plus viendront auant, amp;nbsp;plus fc lafTeront: ÂO®* amp;leurconroyaffoibliront amp;nbsp;annichilcront leurs pourueances.-amp;fieftfusrïucr:S^'^ Zepende «w-^cioumc en fort pays. Ils n’y entreront pas à leuraife: amp;nbsp;fi feront reculés à la fois»®' pte,^uele p«f trement que dc trompettes. Il leur faudra toufiours cfireenfemble. Ce qu'ils ne pou*' de cueldres fat ront faire, fils veulent entrer en mon pays : amp;nbsp;fils fe déroutent, nozgens en auront» foit de l'armee vueiHent OU non. Mais toutesfois, au vray dire, noftre coufin de France eft de bon»® duR^deFran voulonté, amp;de grand’emprife, car ilmonftreamp;faiccc,que ic deuffefaire. Ainfidf' uifoit le Duc de Guerlesî fes Chcualiers: amp;nbsp;le Duc de lulliers penfoir,amp;eftoit toutebs* hy,car il vcoit bien quc,fi les François vouloicnt, toute fa terre feroit arfe amp;pcrduc. Si manda fon frcre, l’Archcucfquc de Coulongne, amp;nbsp;fon coufin , l’Euefque du Liège, meffire ArnoultdeHornes,pourauoirConfeil ,amp; pourfâuoir comment il pourroitre* raedicr,à la fin, que fa terre ne fuft exilee ne gaftee. Ces doux Prélats le confcillcrcni a but

-ocr page 1091-

DE TROÏSSART.


301


kur pouuoivamp;Iuy dirent qu il luyconucnoit foy humilier enuers le Roy de Trance fié

les ondes, amp;nbsp;venir à obeiffance.Lc Duc refpondit que tout ce feroit il volontiers. Adoc

parle côfeil dclEucCquc d'VtrcchÇquilà eltoit)5i auffi de VArcheuefque de Coulôgnc

le départit VEuefqutdu Liège en fon arroy, pour venir aîcneotre du Roy,amp;: traitter de

«sbdbgnes.LeRoy dcTrâceapprocholttoufrours.-maisceftoit trois ou quatre lieues

ou deux le iour, Schien fouuent point,car l’arroy, qu’il menoitjeftoit ^rop grand. Entre

Motfay SeNodre dame à’Amot(là ou leDuc de Berry amp;nbsp;toute fa route,ou plus anoit de

dnc|censLances,eftoiêtloge2)làvindrétvniourmeffircGuillaumcdeLignacôcme'f- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

lucHclion fon here.Meffirc Guillaume venoit du frege deV étadourfcarleDucl auoit

‘ mandè)8îleDuc de Bourbon mcffirc 1 chan Bonne laucciSc auoicnt au frege laiflètous

' leurs gens,Scpour Capitaines, meffrrelehanBouteiUer Semefftre Louis d Arnhiere, Se

' Vouloienteftreenlachcuauchècamp;voyagcduRoy.mcfftrcHelionvcnoit de Gafeon-

‘ §ne Se deBavonne,de parler auDuc de Lanclaftre,pour le mariage de fa fillcdr comme

‘ ^ousfauez.LcDuc de Berry luv fitbonne chcretScluy demanda dcsnouuclles.Mcfluc

‘ Hdionluycnditatfez-.ScluydîtqucleRoydeCaftilleprocuroitbiendautrepartave nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

‘ WtàpâxauDuc deLanclaftrc,amp; traittoit fort pour fon fils IcPtmcc dcGalicc,a venir neuen de u-

‘ gt;«LMee.Deceft=natonefutlcDucdcBarytoMvcnfif,amp;ditmeffircHcho,vo«sj»4,^

■ Wwnetcienï™ccAc,lousy cnuoycraycncotcs.ncoup.pbsacertts quevousny

' ^UQeftéÂÏEuefouc dcPoihtGn.,nvais pour le prefent nous auonsc arge a ez. -’occ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J„ƒ[^

' lofunainerctoumale Sire deCoueyfqur eftoit allé en Auignota^Sc vint euers c Py jgCrfJïdkdHfc

‘ ^u ^rdtnne.lls furent tous réiouis de fa v enuc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ J lt;* fil« lt;1* ^‘*”'

1 nbsp;nbsp;CtmmtMksfrincifMxBaronsd'Efcocefaffemblerentenarmes^poitrfaire guerreaux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^n^0iSyamp;comrne»tilsfgirefitvttBffionfarlequelilsfeurentque es nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘’y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;B i pHoicHi leur entre^nfe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxxin.

‘ \TOusfmzcommcntleRoyRicbardd’Angletcrreauoltcfiètroublè,amp;enc^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ

V temps paffé,ScqueleRoy Richard eiwit contre fes one cs,_ ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme a

' klouucraincment de toutes ces incidences eftoit demande e ju .

' nbsp;ÙAconîlmuennoftreRiftoireydont plufieursCbeualiersSnoint

‘ WsScdècolez,e^l’Areheue(quedXoreh,frereauSeigneurde^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

‘ nbsp;^ttdrelonb^;efice:öcparlekouuelc0(eildes.onclesduRoy,S.dtlA^^^^^^

‘ iotble,leSelgnent deMeuîuill^,quiauoittenubie

' nbsp;^tWcàl’écôwc desEfeo^oisyauoiteftè caffe de fcs^ResÇwti^c^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ear der la

‘ nbsp;fehtmillefrancsluslaSéneehaucéed’XorchSclEuefchede nbsp;nbsp;nbsp;.

‘ toroufietedcKortliomYicllandefutmismeffircHcnry de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou ils fut- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

' nbsp;ûtt^uîianjîout onze millefrancsidont cesSeigneuts Scieur ign g fq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tZwendel

‘ l4v-ldamis,S:voifmsYvnàVautreyauoientotandeenuieh^^^^^^

1 hncoatteXautrerSe toutlauoientbicnlcsEfco^ois. Si f aufteten cheuauchée en

\ klcsCl\mlicrs,vnefois,qu’ils mcttroiétCüSvncatmee-.Stfetoicn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nas

\ Kugletctrc,catil eftoit temps Scheur ci §lt; fentoient atfez queles Ang ois i

\ nbsp;Cdaeemà,maisendifte\entiStautempspafthilsauo^ntteceupateuxV^^^^

\ ftsWes,qùil eftoithienheute quil^ en rendiffentyne belle ,amp;tou. a _ nbsp;nbsp;*

\ nbsp;^aqueleutsaSaitesnefuffentpointfeus^ilsordonnetentvnefeftc

\ hr\wchÇeoee,envnecitc,nommce'BreàaneiS^ la furent,du enpattie,

\ nbsp;^hlcucc.fVcefteÇefte Çutdhligé,amp;iQtàonné,Sc conuenance,qua a nbsp;y aou nbsp;yq nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rnois A A-oufl

\ HUcoraeemfttwis cens quitte vlngts amp;Wt)ïU fetolent tous,^ quot;^^*

\ nbsp;nbsp;l'iiî;mce,lutlesftontiercsàeGalles,àvnchaftelàeshautesfotefts,quon i

\ nbsp;nbsp;^lurç.efttftati\sÇedepattitentlvndeYautte,Slt;.fachezqueàeeeft.ea

\ ^tgt;\er\tordonnèàeÇaite,\lsn’enpatlctent oncquesaleutR-oy ,ti’y u^q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ç ç-?

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- NOUS anens

\ nbsp;nbsp;^Çjedeuursyvmàtenttoutptetnietementle GornteXames deDong'a .g nbsp;nbsp;■ ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;remis aucutM \

\ nbsp;nbsp;LerntedeiA.oray.\eComtedelaMateheSgt;tdeDôbat,meftiteGunlaumc 5 i ,me 1 .• ^, ç^ „,,„5^^

\ nbsp;L^itune Comte ddAontheth^meftwe Guillaume Comte oelahmivc, ^^'^*quot;5' places, oure-

\ '^Wil)auddeY)on^as,mefsite'Rohett Aueteeepù .,mefshchlareGtàtennen,mei^ite ^^„„^^^ cesSù

\ hlt;\'l'}jxvne dehindefee^Sit. ruchhclaqsîonfrcteilhomas debety ,mchrve exa te e gêneurs plow

\ lAaiqèç,yeSlredeSeehin,mefsite\ehan:deSohelans,mefstteVattlsdepo at,me^^te He orBoet

\ hlâ.le%.Clar,meftiteVattlsSohophone,mefhte\eafihd'i^^*ïï^'''^'^^*“ onego te.

-ocr page 1092-

Dresde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ TIERS VOLVME de K cdurin^^^’^^^^^ lehan Mali/nel,meflïre Adam de GJafdiuin, mc/ÏÏre GuiJJauraï mefsiïc Kob^t I ‘^ GuilJaumc Stanac,meflti-c Ichan de Halpebretójme/ïirc AWier,i^ ßre lehâ fon fre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eftienne Fre/ïd,mc/]ïrc Alexandre de Ramcfa}',amp;rac/'-

latime de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guillaume de Morbereth,me/ïîre MaubAtHcrc,mclIïrcGu/l

d'autres Cheualictt’amp; Ff ^*^^’” AmouRan,Dauid Fili^Robert CoJennie, amp;mou/t uez tant de bonnes « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Efeoce.One,depuis foixanteans, nefeRoienf trou-Je hommes,parmy nbsp;nbsp;quot;^ ^^^rnhle:ic eüoientbicn douze cens Lances, amp;nbsp;quarante raJ

ainçois portent,chaciin7^ ^^'-^^iSjquantau meRier de J arc, Eicoçois en iauentpetit, de fes haches donnèrent Ïrt ^^P^^l^^^^ hachc:amp; f'approchet tantôtla bacaille:amp;: t^^z en la marche de Gedenk horions. Quand ces Seigneurs feiuteattoüSttoO' d^ri'entrcroient.qu^is^.^l^^^^^^moülthez:^^^^

leronvingt ansapres:Sc r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Angleterre.^ alléüauant.qü’oncnpit-

ne comment ils hordonneroientî^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^'^ trouaeroient, rant du peuple,afsignerent vn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;edoient Capitainesde toutledemoa^ refi de Gedeours,quon appelle^, ^^'^^ ^^ vneEglife.ôc vue lande, beUandc(caron ne fait riens ani nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoient venues en f^orrhô-

^^nefchal d'Yorrh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;diligence y met ) auComtei-d uich,del ^^cmblécScfefîe,qui.,,ni,.a'^-^^^^^^^^^ hademen, Capitaine de Set-la vérité,ira quelle indance elle cd f nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^ ^^ cité de Brcdane.Dôt.pourenfitioit

^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^quot;^/quot;^'^^^^^^^^^^‘^edriers. Les Seigneursyauoientenvoyé, toutcou-»frof £ /gt;„_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;befangne,que ceux * ^°^°^^^^ Meurent ß fecrettementparlerenié-bie,ôcPapparet en vid'ent,qlepavsfémn^''^°y^^f^‘^lt;^^^ ^’Angh en Efcoc^nefeiJ/Iènr Seigneurs d’Efeoce vue tourné nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^mettoit enfemble:amp; deuoiétauoirlcs /ouriapporterentils,à Neufrh.a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cored Seau cbaltdae^e-Se CheuahersdeNorthombeUande fur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lti,àleursmaidres.QuandlesBarons Se furent 7br leurgarde:öe(dßn que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de ced affaire, fifepourueurent t^c de leurs fecrets,parquoy ils ne róoifT nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^cns de leurs conuenances, Se mai fans: mais ils edoient auifez de n ^^^’ ^^^^P^^)to*fe rindret à leurs cbadeaux au oient aind auife.Siles Efeoçois chri,^^L * ^^^^^c les Efeoçois cheuaiichfroicnuSe vôt versCardueil ncCarlô en Galles nbsp;nbsp;^^^^^^it.nous faucons bié ou ils fe trairont. S'ils tenons plus de dômage affez,qu’ils ne^t^^^ ^^^‘^cros d’autre part en leurspaysiSe leur pot • y entreà touslez:amp;nodre terreed forrr-^^r^^^t^^^^^^^^^^^^^P^y''^^^^^^^‘^^‘^^°^gt;°quot; Surcededar cncore,pourrauoir comment utiles Seles chadeaux bien fermez, vn Anglois,Gentilhomme,qui bien copn ^■^^.^^^^^'^cient, ils enuoyerent de reelief, fored.ou cede adcmblée deuoit edre)^t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutes les marches d’Efeoce (voire la

perceu n’auifé,qu’il vint en l’Eglife de 2 J^^^P^^^^^i'^^^ittycr Anglais, fans efreap-eux,aind comme Vn feruant faitaoreç r ^^°^^°^ très Seigneurs edoiét,amp;fe bouta entre Se emprife des Efcoçois.SurlaffnduPa2m^^^^^^^ ou 11 auoit attaché fon cheuaLnar^ rrfn^ trient,il fen voulojtparrir.Si vint à parère, vnEfeoçois(quifontnrans»^teemda trouuer:maispoinrncJcrroiiiaa,tat nin tour deoié.houfé nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ttottemblé.Un’ofa fonncrmofamp;feineitàclie

deuxfais^ilyauoîtk des Cheu, quot;^

Gfunrcmicrcnctfyadâmfic '^^^ ^^^^^^»^‘^^ deiufatent entre eux. Dirlvndeer 3 perdu°y\^^y^‘tumeruedles. Veezla vn home roaefeuf -fa-f/ê^^’vg ^ Ciiyers cheuaii^erentiir, ^^f' ^t-toß après,pour fauoirßie di vrayoti non. Târoâfl . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^^yaSePacôïùyuirér.Q^âdiiJesfentirfuriuyjdfurtoacééa

^ nbsp;nbsp;- adn^ ^^ -^ ^^'^^^^^^^^^^^’^ttirannerent^auscaffex,amp;iuydemâderérouil

^^.'^^f^l^Çt/eHechofèilauoit fait de ion cheiia/.Ii commença à varier, point bien a leurpropos.I/s/e tournèrent Se dirent qu’il conncno/rçu^^ j^^'^^^^^^tcrs.-Seainlifuti/ramenéiulquesaumonâierdeZedôjamp;yre rente au Comte de Donn/as


*\ ^^^'^^^_^3-^^^^^^^^ou/urér/âuo/r/3verjréyquj/auo/r/àa/ncntf) rropena/s// . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;£‘^^^^^^'^ ^^ ^^^ ^^^^ ^ ^^^l'}Çi}7/ cogm/t ronce fa i'ecccéycar ón /a/d/f, ç/'j7^^

^^^^'^^mcncreyon/uycou/}ero/c/ace/}e,lt;Hcgf//d/fo/cver/cé,/7oaumffgardedc/n3/ ^2 cognuc/lpour/a fa/uarjó, goe Ze/Barons de Norcobe//anc/eJauojer/3enao/é,fa^^^ auorrJ e/fatdekurc/jeuat/chée^ amp;cgue/Zegarcc7s youZoJcrcra/re. De ce/iefare/Zr/arec


-ocr page 1093-

DE FROISSART.


3oa


lesBarons grandement rciouis,amp; nc voufiffent pas,pour nul riens,qu’ils ne l’euffent re-tcna,amp; parlé àluy.Adonc luy fut demandé quelle part les Barons de N orthombeUan-deeftoientzS: fentrt eux eftoient nulles apparences de cheuacchcr Adcqucl chemin en Efcoccilsvouloicnttenir,oufelonlamanne par Beruich amp;nbsp;parDobar,ouïe hautche- jj^n^i^^ min,pat la Comté de Montlftth amp;nbsp;deuers Strumclin.llrcfpondit;5idit,Puis qu’il ton- ^i^^^ Hedaire''^ meut que le cognoilfe vérité,ie la diray. Quand ie me party d’eux deNcuf-chadel fur ^„^ Efeoew le Ïhin,il n’eftoit nul apparent de leur cheuauchée:mais ils font tous pourueus pour par-ßefetdeßs ùtaulendemaimSt fi toft qu’ils fauront que vous cheuauchcrez Se que vous entrerez en maifires. Angleterre,ils reviendront point au-dcuant,car ils nc lont pas gens affeZjpour combattre G grand peuple,qu’on dit en Angleterre que vous vous mettez cnfemblc.Et quel nombrcditonen'Northotnbellande(deinandale Comte de Moray)que nous ferons? Qndit,Scigncur(rcfpondit Vf fcuyer ) que vous ferez bien quarante^ mille homrnes, ^ douze cens LancesrSi pourbrifer voftre fait,fi vous pre nez le chemin de a es,i s pre

1 dtontla voyedcBcruich, pour venir par Dombar en Haindebourg amp;nbsp;en que . i

1 'lt;ous ptenczlc chemin là,ils prendront le chemin de Cardu cil amp;nbsp;de ar io,p out entrer

’ nbsp;Çitlesmontaigncsenccpavs. Quand les Seigneurs dEfeoce^eurent ccouy, rce ere^

dcparIcf.amp;rceardcrentl’vnrautrc.AdoncfutprislEfcuyct

\ »/Chaftehin de Gedeottts^qu iUc gardaftbicn,amp; qu'il en rendift bon copteiSc puis par

1 htentenfcmble:amp;c eurent confeilô: nouvel auis en ce propre icu e e on.


^lomment les ECcocoisfemeb eni en dtuxComfaignies^defyueUei ArchanMuddeBon

,ks nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Carbon en Galles,amp; ^ Comte de Donglas battre .er kaftel fur things har tier a de laqaeUe ville d conquit fennon de meßire Henrye

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CRAï*» CXXlllï» VerfßGoittierneur de Northoifibeuanae.

►pV.cïtWcMièiouisksBatons iEfcoce, amp;nbsp;tenoient

1 quiBfauoientainfivemablcmcntleconuenant e ^q, A'órmes oatlcrent.Cefu-ttconimnitibcbcukoknt.Lcsvl«s-ùgcs,8clcsiftWux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mc’xandic AcKamc-t™, mcff.c M*ambaui de DonghsAo Come de Ïrf, mefccMe^

Cfci„oftteemcntc,nousc5fedlamp;qu=noostacto^aetj^^^^^^

WitmesnctaioMaqqueqMet««)^ l , „ SeVauneebenauebèefetadettois .

W0(i»«ttcnsbar.ees,Kdeuxmt egto nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Q-^j^j(jjj^,^re,S£entrentea ':0WutQuquot;dsfcnvoil.entvcrsNeüf-cX'iaftcXlu , P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X cran en AusXeterre ««SdAD»tei»to»«aagt;tieï.,sauf«to«bgt;»^^“^

»«isteptnoienncmts totemvontueus'.amp;Uquot;’o“''°ï°V s. „„„snStucions cnbon ^»tnMtrfilt;^u'isfetomgt;ousnousiem«uonsenfcmbVe,amp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^(„„,j„ „ac*'6””^

«^ noos «mSa«tlt;»s À«® en anons nonsgeand d«^/JÄX’X '

Wetb^e Comte deXaMarre,Xe Comte d’

^«tCtorgedcDombavqamp;tféizebreugrausBatous db(cocc,rueuerot nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. tpUft«»«de

^amedeVodvetsCarXiom SeXeComte deDougXas, mcMre George, Cotme ae ra p^, Wc^deDomhar, ^XeComteXeXtaudeUoray, ces trois (eroieut capitaines de eereyemu ^'tdste’asX.aueesdcbQnuesgensacXeéX.iou,amp;cde deuxruiXXeXiorurues,^QS-'var nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fc on octj,co

«wmert

h^tWt^fentroieutdeuersXeHeuf cXvaReXfürTXiimS4eutreroieuteuHortXiombelK^^

We. X.aie départirent ces deux oRsXes vus des autresiamp;C prièrent, an nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ’ cb*pitre.

ttap^Ç^d.ueuÇeruentXesSeigueursXvudX’ autre ,cpaeRXes AugXois cneuaucXioient, e

^QwVwàoytut qùWssuivent déettez de no combattre,ta.nt qu t» tunenttons nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4 B armee ties Ef ^vnAttQvçvtt^\\isÇoïts,§lt;\cnrsa^a\res Ren vandrovent. vntenv. ' Mun ie epat neut ^^^^^^^ Acjartie 'gt;ttY\alt;\ï\,^t\a’ïoteh.sde GedeoutS‘,5lt;. prneutXes edamps^es'vfts ^ de'Ktte,\.esa.ntteS'a. e ^^ ieHx,p«ur ^^^te. Q^wdXesBatons deXAottViondseWaudeRveneut^veVtntXvotutue uetetout- entrer en ^tt-'««•^dvütaWtenteqnXXsXatteudoteut, ?lt; que uuRes uouueXXes dsueu oyoXent,ue des Qterre qw ^^’^^qi\sa'ü'X\,RenttetenteuR\tpe£ttou-.Slt;peufetent\3Xcucc,qdaucu.ueueRdu.S\u.^ut «hx whx.

i WtaXxnaXantte^pieeXtaenuXetevuR. futXa^atde,ïitoutpteR.de traue XntXes eXtaps, \ '■'iidtoh. q\ ó ott oXt uouueXXes des EXeo qoXs ,eat ds teuoXeutXeut meRa^er p out p et du i

-ocr page 1094-

304 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E TIERS V O L V M E

chaiMchee l’vne pdrne dei E/coÇigt;is,

Or parlo de la chcuauchéc du Cote de Dôglas5amp; des autres^car ils curêt plus affaireaf-^1^ fez,que ceux,qui prirent le chemin de Carlionzamp;auffiilsne demadoiér que les armes.

^nS le Cornie de Den^ldt, vers Neuf-cbit jlelJùr'fbin.

C^and les Cotes de Dôglas,dc Moray,amp; de la Marche(qui Capitaines cftoient)furent fêparez des autres,amp; la grofle route d'eux,ôc chaeû eut pris fon chemin,ils côniencerét à cheminer:amp; diré^qu’ilspafleroiêtl’caueamp;entreroiêt erft’Euefehéde Duré,amp;cheuau cheroient iufqucs à la cité:amp; puis rctourncroient,ardât amp;nbsp;exilant le pays:amp; viendroiet deuâtlcNeuf-chaftehamp;làfelogeroict dedans,au delpit des Ang.Toutainfi,côcilslor dôncrcnt,ils le firét;amp; chemincrét le bon pas,àlacouucrtc du pays,fans entendreàpil-lage nul,n’aûaillir chaftel, tour, ne maifon : amp;nbsp;vindrcnt à la terre au S^gncur dePerfy: SepalTerct la riuiere de Thin,fans nul cmpcfchcment,là ou ils l’auoient ordonne, a trois lieues prcs,Se au deflus,dc Neuf-chaftel,aflezprcs de Brâfprcs:amp; chei!aucherétrât,qii« ils entrèrent en l’Eucfché de Durc:ou il y a tresbon pays.Quand ils furent venus,loçco menccrenc ils à faire gucrre,à occire gens,amp; ardoir villes,amp;faire moult de détourbiers. Encores ne fauoient le Comte de Northombcllande amp;nbsp;les Barons amp;nbsp;Cheualiers deed le contrée riens de leur vcnuc.Qu,and les nouuelles vindrcnt à Duré,amp; à Neuf chalid, queles Efeoçois cheuauchoient,Slt;: on en vcitmoulttoft les apparences, par !esfcu2C^ les fum écs,qui voloient parmi le pays,lc Côte de N orthôbellande enuoya fes de»* , au Neuf chaftel fiirThin,amp;il fe tintà Ninich:amp; fit par tout fon mandement, qucchatii fetraift auantdeuersle Neuf-chaftehSc ditàfes enfâs.VousirczàNcuf-chafteliSito^

le pays f afteblera ià:amp; ic me tiédray à N inich.C’eft fur leur pafTage.Si nouslcs P°[^°’ cnclorrc,nous exploiterôs trop bié,mais ie ne fay encores cornent ils cheuauencf’^^ • lire Henry de Perfy amp;nbsp;meffirc Raoul fon frère obcircntiSt fut raifon;amp;-'fenvmdrétaucc tous ceux du pays,Gétils-hômcs amp;nbsp;villains:amp;: fe rccueill#iét au Neuf chaftd)2^c^P'^* dant cheuauchoient les Efcots:qui ardoient amp;nbsp;exiloict le pays,tât que les fumées enve noiét iufqucs au Neuf chaftel.Lcs Efeoçois furent iufqucs aux portes de h cité de Dure; amp;nbsp;liurcrcnt là ecarmouchetmais lôgucmét ne fut ce pas.Si fe rneirét au rctour{licoc Meßinaenry üs auoient ordôné au cómcncement)amp; tout cc,qu’ilstronuoientdeuâteux,quibôlctir de Permet fin eftoit à porter OU emmcncr,i!s emportoiét.Entre Duréamp;lcNcufchaftel n’a^uecûur: f4»s^'’cèmt~e ^’®^^^ Anglefches:mais grandefoifon dc bós paysy a One n'y demeura villc(fi eilen« de Nertf^m- Hoit fcrméc)qui ne fuftarfc:amp;repaflercntleThin,là ou pafte l’auoient;amp; vindrcnt de* bellande,en- uant le Neuf-chaftel:amp;là farÄftcrent.Tous ChcuMicrsamp;Efcuyers delà Sénechauct« ueyez^à^euf d’Yorch,amp; dc fEuefehé dcDuré,fcrccucilloientau Neuf-chaftel,amp;Ià vindrcntlesS • chafielfinr rin nechaux d’Yorch,mcftîrc Raoul deLôbre,meflire RaoulDemeren,CapitaincdcW ftntreles Efi uich,meflire Robert Angle,meflire Thomas Grea,mcflire Thomas Holcô,meflirclew ^^i''^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Felcon,meflire lehan dc Licrbon,meflircGuillaumeW^anichon,mcfrireThoniasA-boiton,le Baron de Helcon,meflire Ichan Colpedic,amp; moult d’autres,^ tant,quela'* le eftoit fi plcinc,qu’on ne fauoit ou foy loger nullcmét. Quand les troisCótesd Eteoc« deflusnommezfqui Capitaines amp;nbsp;meneurs eftoient dctousles autres) curent raitl«® cmprifecnl’Ëuefchédc Duré,amp;r^oulttcmpeftélcp3ys,ils fen retournèrent denars ƒ • N euf-chaftcl fi comme ordonné rauoicnt,amp; là farrcftcrcnt,amp; furent deuxioutsp*^ ƒ uant,ôc toufiours la grcigneur partie du iour,y ai^oit ecarmouche.Là eftoient les m 2S deNorthombcliandc,deux icuncsCheualiers de bonne volóté,qui toufiours premiers eftoient àlecarmouchc aux barricres.Là auoit dc lâces fcru,amp;récarmouché,amp;fiitm3*'’ te appeftifc d’armes,amp;là main à main,au deuant des barrières,les vaillâs fe côbattoie^ Ctnepfttfledu Entre eux deux fc combattirentmoultlonguemétcnfembIcleCôtedeDôglasamp;me

fenodetneßin» ftreHéry dcl^crfy,amp; par appertifes d’armes le Côte dcDonglas coquit lepénonàmc Henry dePerfi ßj.^ Henry jg Perfy,dontil fut moult courroucé,aufli furenrtous les Anglois,amp;làdit « ^f*D* ^^'‘' CôtedeDôglas à meflire Hêry.Ic reporteray tât de voftreprouefteenEfcoce,amp;lcme^

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tray fur mô chaftel d'Alqueft,parquoy on le verra deplus loing.ParDieu,CôtcdeDon glasfrefpondit meflire Hcnry)vous ne le vuidcrez ià dcNorthôbellandc.Soyczdc tout ce aflTeuré.Vous ne vous en aurez que vanter.Donc,dit le Côte dc Donglas,ainfi.0rvc nez donc querreennuitên mon logis voftrepennon, carie le mettray deuant ma logj amp;ie verray fi vous le viendrez öfter. A cefte heure là eftoit tard.Si ceffàl ecarmoucbc, fe retrairent les ofts en leurs logis,amp; fc def3rmerenr,amp; aiferent dc ce qu’ils curcnt.lls a-noient deqnoy,parcfpecial de chairs,tantquTsvouloicnt.Sifirentceîlenuitbon guet, car ils cuidoicnt bien eftre rcucillez,pour les parollcs, qui auoient efté dites, mais non

furent.Car meflireHenry ne le trouuapas en fon Confeil.

Commoff

-ocr page 1095-

D E F R o I s s A R Ï» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;305

Cemmtnl^seßaKt le Cathie ^eDónglaf cin^l^é ijeaafît •uneplace^ »ommee O^ebourg^

mißtre Hety dè Percy^voulant recohijuertrjoti pennonßuy a//a Uur er bataiïïe.

• ‘ nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE|CXXV.

T î.lendcmainlcsEfcoçoisiàclogerent^edeuantleNcuf-chaftcl:amp; femcirentache*

lumin,dcuers leur pays:amp;vindtcnta vn chaftel Seville ;quif appelle it Ponclau, dont

tûeffircHaymond’Âlphcl eft Sir et 5lt; eftviTmoultbonChcualier de Northombekade»

Sifarrefterent lascar ils vindtc^dabenre de prime : fie entendirent que ce Cheualier e-

ftoitcnfonchaftsl.AdonGqucsf'or^nncïont ils poutValTailUr.Siy liurercntyop gran

iffauf.ôi firent tant par force d’annes,qu’Usée conquirent,amp; le Cheualier dedans. 1 ut

bville Scie chaftel tout arsîamp;puis'fftei^panivttnf. Se vindrent iufques a la vu e Sec a e ^j^^^^^j^

1 d’Oftebourgahuitlieues Anglofches de -N euf-cbaftcV.amp;la fe logèrent, n ce lour n y ß^borc, ijue

fitcntpointd’affauf.maislendemaât^àhcurç de prime,ils fonnereru leurs uemes. 0 «„„sdMonj «•

donncrcnttouspouraffaillirramp;fetraircnt’yerslc chaftel-deque!eft ort

wmatefts. Siy liurerent ceioux adVautiaftcz, tant qu ils furent tous a ^^’ æ^ _, fg apr^quiefi n'yfitcnt.’Scfonncrentlaretraittc.'Qi’ahdils furent vemts en leurs logis, es nbsp;nbsp;g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ottethum ,

t««itentcnfcmblc cnconfciUourfàüdit quelle choie ils fevoient ; Sc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r. '« ^««^•

Ç,nturpatticd’accord,quclcleridernàwilsre delogeroient delà, ans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ j5_

tctraiioienttoutbellement deuers CaThon,à leurs gcns,mais e °æ ou iUa’ofte-Çit ceconfeibSc dit.En de (pit de meffireHcnry de Perly (qui «aua p_^^^qj.!) nous toitfonpennon,queic conquipar beaux faits àarmesalapor affaiUirle chattel te nous partirons point dicy,iufques à deux ^ou trois tours . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dedans il vien V^ t^”ß ?“ ƒ

decebouTg.lleftbicnptcnâbl^Si aurons doublehonneut: \ e ‘ deDonelasf’ac ^‘^‘^^■^ feqnerà font^ox-S-ft, '*'“’««» J^ ƒ'î^^rfîm^ de layCoÂeftoU cotdcrcnttoüslcs autres,tant pour leur honneur, q J ^^^ ^^^ ^^^^ dénioit. Si firet vue il a du.

Icplus-Ptand delcur routed Scie loge rent bien amp;nbsp;en p a , «„fermèrent amp;cloircnt fa v^-cnt,d-vnsgrans marelcages,quilafont-.S4 a 1 enuce „„prent tout leur hctttal »(.AyelogerenUeurs varVet,, Sc leurs ^WX^Xeme» «affaux, iansles tnarefts: K puis firent ouvrer amp;c ap pat ciller tr g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ æcffireHcn

waftai\Vitaulcn(icmain,cartelleettoitleurintention.y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^^ nbsp;^^^

Kittigs toumoit a grande àeplaiCancc,quele'-otc OC nbsp;nbsp;nbsp;u „cores aucc tout ce, leur

iül^eüf-chaftel,àVécatmouche,le pennon deleurs arm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^s^ dite,f’ilnelapoui

touchoit,pour l’honneur,trop fort,la parotte,que meUire n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^q^^ fon pennô

Îttiwtoutre,cartt audit dit au Comte dcDonglas,que po nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-jqonbombettädcjqui

hotsà’\upletcrre;2lt;toutceilauoitremonttréauxlt;^neuai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XnploisQueleCô-

■ .lentloVaueeluy enlavitte ^eNeuf-ehattehOr enydmentl^^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^

dtDonglasîx ceux,qui alcurs'barriercsauoient citerne n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q.fv ^emoutè derrière,

^ho^bisfquilafuttent venus ecaïmouchcr')amp;iqueleur grajju . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;si Si qui

^ wquoy les Cheuatters deN orthombdlandefqui '^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^^^^^ tabbattueV opl-

Wuxfauoleut comment on(e deuoit maintenir Si déduire j 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auient founent en

\ WàemcïireVlenry àcPerfy,à\cur pouvoir »en ditantainh. «'^*2 nbsp;nbsp;^^ AVahicnfort

\ Ws moult de pertes .Sile Comte de D onglas J^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;neXutte fois conquerrez

1 teheptl,car il ch v enu ala porte le quent-.S^ia ettcbienbattu .N nbsp;nbsp;« ^^^ nbsp;nbsp;^^^^^ ^^^^^^

'•atalathrj autant ou plus.blousle vous difons-.pourtantqw s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yffons bots, nous

«iWtoutelapuifSance dHcoce etthors,furies champs, tno^^^faillie,pour nous titlommes pas allez pour eux combattrciÇi ont fait par-auent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^ Achtet à.

'ttraitehors-.^fe telle putttance (.comeilsfontplusdcquarat nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^^ rions aient

^ tmuuetlnousanoient dehors,aleur alieils nous enclorroicnt.oc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;censChenaViers

Nelonté. bneoresvautllrnienxpetdrevnpennon,qneàcuxoutro

^bfeuyas,^mettrenottre paysaVanentme. Ces parollcs aumen rc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«■Mr«

HtntyAeVerfy ^X-fonfierefcatilsnevonldientpasittirhotsdn Con ei )ty neuuellesNindrent,deChenaliers ÇÆfeny ers-.qniandicntNcnles nbsp;nbsp;colt;^o ,

hauyenttoutleur eQrmen.ant,'?x oue\ chemin ifs ettolcnt allez, ^ ‘Î’'V quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v

hezCorupte^ditfuC chat des'hfcoçoisamettirt'Vlcnr’y àcVctly,bia me where,^auxautres,qa\\aeh.d\lt;it,patCbenahets ^bfcuyers,droits eus atm

-ocr page 1096-

LE TIERS V0LVMË

■^^itHedes à nbsp;nbsp;^orthöbelianófcjqui pourfuiuy auoient les Efco.çois,depuis qu'ils le depattirftdeNeuf »leßire ^àmrf '^î^aRc* fur Thinjamp; dccouuert tout le pays enuîron,pour mieux auiferleurfaitjCar ilsnc de pef-Q lt;j!te le vouloicnt informer leur fait aux SeigneurSjque de vciité.Si dirét^infi les rapporteurs. 'cimte ßo^Us Vous,meflîrc Henry amp;nbsp;mcffireRaoufdcucz fauoir que nousauons pourfuiuylcsElco« efioitcampéa- çoiS)amp; découuertlepaystoutàl’enuiron.LcsEfeoçois «gt;nteftéàPontclau:amp;ontpns Hat offèboHrg. en füll fort mcHîrff Haymon Alphcl:amp; delà fen font ils allez deuantOólcbourg;^'l2 coucheront ennuiôl.Nous ne fanons de demain,car là fant ils ordonnez,pour y demon rer. Si vous fanons bien à dire,que leur grand oil neftpas auec eux,car en routes foW' mes^ils ne font pas plus de trois mille hommes»Quand meflire Henrjide Perfy entendit ces nouuclles,il fut moult réiouy:amp; dit airifi. Or lus,aux chenaux, aux cheuaux/^^ foy que ic doy à Dieu,amp;à Monfeigneur mon pcrc,ic;Vueil allerrcquerrcmó pennon'^ feront délogez de la cefte nuit.Chcualicrs amp;nbsp;EfcuycrSjqui ouirenr ces nouucHesJï ^‘' cordercnttrefvolontiers:amp; f appareillèrent parmy la ville de Ncuf-chaftel* Gepropte foir dcuoit venir l’Euefque de Durem,à tout gians gens,car il auoit entendu, ïDure^ que les grolfcs routes des Efcoçois eftoientarreftezdeuant le Neuf chaftel, amp;qui^'^ cnfans de Perfy amp;nbsp;les Barons amp;nbsp;Clicualiers,qui là choient,les deuoient combattre'“ rEuefquc3pourvcnir à la recoulfe, auoit affcmblé toutes manicresde gens fur lepW‘ paystamp;fen venoit au Neuf chaftcl,mais meffire Hcry de Perfy ne le vouloitpoinfy!' dre,car il fc tenoitaccopaigne bien de fix cens Lâccs,Chcuahcrs amp;nbsp;EfcuyerSjamp;btfy iiirô huit mille de pic.Si dilbitque c’eftoit affez pour côbattreles Efcoçois.’quineftoiet pas trois cens Lâces,^ d eux mille d’autre ges.Quâd ils furent tous aïïemblcz, partirent du Ncufchaftcl apres difncr:amp; fc meirent aux chaps en bonneordónsnec.« le etit dm P’‘”‘^**^^^‘chemin tout tel,qucles Efcoçois eftoictaUcz.-^chcuauchcrét vers 0^0^°“^ dueZtep?/- à fepr petitesIicuësdel3,mais ils ne pouuoient pas fort aller,pourlcsgcsdepié,quillcs

^l^safdHl^ nbsp;nbsp;fuiuoient.Ainfique les Efcoçoisfouppoient (d'aucuns eftoientcouchez,amp;rcpoloient

p^rmefire fie car ils auoient trauaillélciour,à aflaiJhrlc chaftel;amp; fe vouloictlcuer au matin,poural-nje Per^y^de^ faillir à la froidurc)vecz ci Venir lesAnglojs;qui dc première vcnuc3cn entrant CS logt^) »at oélebfiir^. cuiderenf que les logis des varlets(qui eftoient à l’enrrée)fuficnt ceux des maiftres. Si ^P commenccrcntles Angloisà crier Perfy Perfy^Si à entrer en ces logis:lcfquds croient C^eb»lere2^, ^®^^ a/fez.Vous faucz qu’en telles chofes tantoft grand effroy bié toll cil Icué.damp;trop nbsp;nbsp;I de routeur, bien echeut àpointauxEfeo^is de ccquc toutprcmicremcntils fcpourucurcntamp;aur auec la claujè feront que les Anglois de première venue fembattroient furies logis de leurs valets, qm nbsp;nbsp;1 /tMtaufijü^ leurdonneroientquelquecmpefchcmcnt.-nonobftantqu’ilsneleurduraircnrqu’wp^' celle d'après eu tit.Lcs Efcoçois furent tous pourucusamp;auifez de ce fait, fentans bien que IcsAnglo'« , ^^^^ les viendroientreuciller.Adonccnuoycrcntlcs Seigneurs vne quâtitédeleursgros-var lcts,amp;de leurs gens depié,ou l’ccarmouchc cftoit,pour eux cnfoigner,êSitccpendaDtils fordonnerenr,armèrent,amp;apparcillcrcnt;amp; fe meirent enfcmblc,chacunSire,amp;Hoffl mes-d’armes, versla bannière amp;pennon delcurs Capitaines, amp;nbsp;des Comtes, feusqui ils deuoient aller amp;nbsp;rclpondrc,cÿ- des trois Comtcs3qui eftoient là,chacun auoitlâ“^‘'

• ge.En cefaifât,la nuit apprgphoir,mais il faifoir allez tier, caria lune luifoit.'amp;c^““^ nbsp;nbsp;nbsp;I mois d’Aoufttamp;faifoitbcl amp;fery:amp; fi eftoitrair quoy amp;nbsp;pur,allez attrempément. W j celle ordonnance,queic vous dy,fc meirent les Élcoçois;amp; quand ils fc furent toussé- nbsp;nbsp;nbsp;f ueillcz amp;nbsp;mis enfcmbJe,lânsfonner mot ils fe départirent deleurslogis,amp;neprirentpas I leur chemin dcuantlcs Anglois;mais coftoyerent vne montaigne,quilà clloir,quileuf I fitgrandauanragercartoutlciourilsauoient auifclelicu,ouils eftoitt logez: il'auo'tnt 1 entre eux dcièifé,amp; dit aind^Sc les Anglois nous venoict reueiUer fur nozlogis,nousle nbsp;nbsp;I lions par ce party.-par tel amp;par tcl.-amp; ce les fiiuua,car c’eft grade chofede Gens-d'uio^^ nbsp;nbsp;I quand on court lus de nuit en leurs logis,amp;que dcuantils ontauifélehcuouilsfefonj I logez,amp;c dit amp;nbsp;dcuifé entre eux,Par tel party le pouuons nous perdre,^' gaigncr.Qli?f “ nbsp;nbsp;I ces Anglois furent venus fur (;es varletSjde première venue,ilslcs curent tâtoHrü^^^^^ nbsp;nbsp;I mais en allant dedansles logis y toufioursUs trouuoient nouuelles gens, ciuiecimou- l choient à cux,amp; les enf(^gnoicnt,à ce pendant veez cy venir les Efcoçois tout3ütoat I (corne ie vous ay là dit)Sià vn faix ilsfembatirentfurlesAnglois(qui ne fen donotent 1 gardclcn écriant,'tous à vne voix, leurs cris. Si furent les Anglois de cell affairemoalt nbsp;nbsp;I étonnez:Si fen renforcerentyCnprenâtpas amp;nbsp;formCySi en écnâtPerfy,5:lesautiesDo- 1 glas. Là comen ça la bataille f^elonne amp;nbsp;cruelle,Si les ponds de laces durs 81 forts:amp;eny nbsp;nbsp;j eutyà ce premier rccontrcrytnoult d’abbattus d’vn codé Si d’autre,8£pourcequeles An nbsp;nbsp;nbsp;1

-ocr page 1097-

FR0iSSAÉ.t.


307


gtó Croient grand’ foifon,amp; qüc moult ils defitoient à dé contre leurs ennemis,ils fat refterent furlcur pas,en pouvant amp;nbsp;reculant grandementlcsEfcoçois,qui furent fur le poind d’eftre déconamp;s.Le Cote lames de Donglas(qui eftoit icunc amp;nbsp;fort,amp; de moult grand’ volonté,amp; qui moult dcfiroit à auoir grace amp;nbsp;recommandation d’armes,amp; bien Itsvouloit dcffcruir,amp;nc refuioit pas la peine amp;lc pcril)fit fabannicre paffer auant,en tenantDonghs, Douglas. Mcffirc Henry de Perfy 8c mclfircRäoiM fon frète (qui a-ttoict grand indignation fut le Comte: pourtant quilaUôitconqùisle pennon delcurs ^nncs,auxbarriercsdclSleufchaftcl)lcvouloicnttencontrer,filspouuoicni:amp;fadrece-rtnt celle part,cnlt;criant tout haut Perfy,Perfy. Làfetrouucrentccs deux bannières,^ buts gens: ou il y eut grand* appertife d'armes: Si vous dy que les Ang ois e o*cnt 1 fort,amp; ace commencement fi bien fc combattirent^u ils reculèrent les coçois. a 1 Setth. en fail btcntdeuxCbeualicrsd'Efcóce(qu’ón clamóitmefftrct Pattis de ep wne, we i ^^jj^ hannora-‘ te Partis fon bis) qui trop vaillamment f acquittèrent: Se eftorent dclcz la bannierc de y^ ^,„,„^^ u ' ïbndasAdcCicharge tiUfirent metuerUes d’annes:S£ euftefteUbanniere conqmle/„^« ' nbsp;taLcr(ikrrïuffcStlacfté.meisilsh3cffendircntf.bierlKyi«arir,«e.rt.auVonl-deHcpb».n.

‘ nbsp;fet,amp;aiixcoups8£botXonsdonnct,amp;aidcrlcursgcns,amp;vcnita ar cou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;x^^^^jj^^j

ilsen font, eux ^ 'cursboits, à recommander, t Or ay-ie proprement feu le mtal de ce J ^J?;«;^*^.

‘ bitnat ceux qui ala bataille furent,tant du colle des Anglois^commc es nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A le fu dont

' de Cbcualictsamp;à'Efcuyets’.carjdu pays au Comte dcEont,amp; c on nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e/îoienr

' te^.ô«ïe«^c«fefaq«4»i«v»atolJOw»«lcflt;P^«^


em-


‘ «ttamp;^UbaâHef« cnnclc N ruMbrfiri amp;nbsp;Ofteborrrgta OvUB^cl^Oou nbsp;nbsp;nbsp;j

dcPow.ce.gt;a{fauoirIebadeCbafl.cl-nc , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;», i-„vpfrnvctsà’Efcocc,du coftéau 4HCH«f tonne

cdlcfaifon,en Auignôic troui^ vu Cbeualier.^deu y , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enfeveness coilt;r»rti«»-

' qacicleUt dy de leur pay s.Cat des maicuneffc,ie, AÂcut e c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, . Comte GuXV

‘ routpattoutleKoyaùmed’Efcoce: fit fubXen quinze tours nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à

‘ WdeDonolas,|eredeeeComtefames,dont;eçadeprefenteme^^^^^^

‘ ^vnqlieuêsàekindebourg(qu’onditaupaysMqüefX^S^,ccCo^^^^^^^

lutine des deux parues: qui me dirent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C JucXcctoy.car AùgXoïs.d’vn

tquot;idle,amp;i la mieux corrvbattuc,que lamais bataille fut. C Vl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;„onuent oU

rtneouttent au party d armes,c eiX fans f épargner, uu y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vautre-

' bncts,cfpécs,liaclies, fit dagues,penuent durer, Xls burent amp;nbsp;frap nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en leurs ar-

' 'f'UtidiXsfe {ontbienbattus,ficquel'vnepartXc obtient,vis fe g or nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rançonnez:

‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;klont fl ïéiouXs,que furies champs, ccux,quv font pris amp;nbsp;a ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^^

‘ nbsp;nbsp;nbsp;bueiv ous comment? fi-treftoft fit fv courtoifement, que ch nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fit en

‘ nbsp;^W'^rion,5.quauàepartementXlsdXent,Granàmercy.Mais,encom^^^^^^

' Allant atmesivn (uîX’autrc,iln’y a point de veu^ne d ep^rgnc.ainc^o

‘ bicnXt’monllrentlà-.ainfiqueXevousdXray.aXns que me patte delà g •

• «W««te rfrbren P«r™r,r« àt^ âmwImï« nulle ebote çm nner^ues eft«r ’ nbsp;nbsp;nbsp;CûmmenlltComit Umei tIePongIdîireweiraHi cM-4tt.nl jl^ âim (jiiirecttloient/mI Mettre amorf. amp;nbsp;comment Rioul de VerÇ/^efiant ^rieuement hlece.^^e rendit amej ire le a»

* Makirel,Ejcoçoii:lt;jatlewett entre les mcjni dttCoie de Moro). civkv. cx^vv.

\ cQ^Xt cftoïcut ^TcVvs Si cnttnófs Sf. àe bonne \ 0X0Wc CbcnaXiet^amp;c Rten-^ers, ^V^iNw coftc Slt; kantte,àtóte armes,tó cnx conXbatwe NaXXXammét ?lt; ardamments W. Q^atXawecs Xcuv dutoXent. X?a n'anoXt cowdvfc VoXntdcVicuxmaXs Wdementt^ 'iWiVewtcXXc ^Xacc^^ar monXtXacXXes aç^crûtes d’armes,c\nc ces vennes Cnc^Xvevs

L HeM^trsïadoXenv.^c^oventïv Vovt va'vntsX’Nna\antvc,ïi WtaeXveTslt;\w^^a.vCX.des t-\ d\ws,dennXeQÙ.é,nY anovtYovnvdeVvcnjCav vXs cRoXenitv YvesaXXemXv\e7.,c\neïnama \ ^v\v\,ïiX\w dedans Xantvev 5lt;. encores nebxanXXownnXXe des Xv^tavWes*. SiXa Xevnonnve-\ ^evitXesYXeex^oXs monXt Yrenw Ï^XvavdvS’. Slt; conXbavtovenV.Xvén\cnt amp;e de monXt ^rand \ '‘’X^rnvevearXes kn^oXseb.oXenti'çonr eeXa\v.,vvovs contveNnAcne d'j Y^^c\nc\es An-\ ^^vsne\'aeó^dvva^env.bven ït\o'^anvnenv,?lt;anvcXenv ^Xns ebev a e^ve morts,on^ws \ XerXx';jV\tt,o^\andX\sXontenbatav\\e,CY^on\enr ïeYxoeX\ab\aXnn.e.^^mXv,n^eVCN onsa^J - \ ^’''•sXabanvXveve deXion^as ÏscXabanmere deVexX^ teXtovenv. enconmees,^ Gens-


-ocr page 1098-

joS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

•d'armes des deux parties, enuieux l’vn fur l’autre, pour àuoir honneur delaiournéc. A ce commencement les Anglois furent fi forts, qu'ils rebouterent bien leurs ennemis. Le Comte lames de Donglas(qui cftoit de grand' volonté, amp;nbsp;d^auteentreprifc)fcn-citque fcs gens reculoient: amp;adonc,pour recouurer terre, amp;:pour monftrervaillance de Cheualicr,il prit vne hache à deux mains:amp; fc bouta*lcdàns fcs ennemis: amp;fitfaire voye deuant luy,tant que nul n'ofoit approcher de luy,amp;ainfi ouuritlapreffc.Cariln'y auoit nul, fi bien armé de bacinet amp;nbsp;de plâtres: qui ne le rcflbngnaft,pourlcs grans horions qu’il donnoit: amp;nbsp;tant alla auant fans mcfiire (ainfi qiïvn Hedonquitout feulcui-doitamp;: vouloir déconfite amp;nbsp;veincre toute la befongne) qu’il fut renq^ntré de troislaæ le Comtede ccs,att3chécs ôc arreftées,cn venant tout d'vn coup furluy.L’vncenrefpaule,rautrccn Don^lM Mat la poitrine, furie defeendant au ventre, amp;nbsp;l’autre en la cuilTe. Oncqucsilnefepcutilc-?» o^blecé de facher, n'ofter de ces coups, qu’il ne fuit porté à terre, amp;nbsp;de toutes les lances bicnnanr^ • ' ees^d’vne^chT* ^” ^'^”^^‘^^'^‘^”'^ Vaillamment. Depuis qu’il fut atterré, point ne ferdeua. Aucunsdc^ vnec dr- g(.p5^(2P|cu:i!icrs Ôé Efcuycrs,lcfuyuoicnr,amp;nonpas tous:caril cfioitià toute nuit: amp;'quot; ils ne veoient que de l’air amp;nbsp;de la Lune. Les Anglois fauoientbien qu’ils l’anoïc^ porté à terre: mais ils ne fauoient qui;car, fils eufTent feeu que ç’cuftefiélc Co®f^®® Donglas,ils fc fuirent fi-tresfort réiouys amp;nbsp;enorgueillis, quela befongne cafteM^“^’ AulfilcsÈfcoçoisn’en fauoient pas ricns;ny ne feurent,iulqucs à lafn delà batailW fils l’culfcnt feu, ils le fuirent, fans recouurer,tous defcljoercz amp;nbsp;déconfits. SivotsW^y Z/futret deceit commentil auint depuis,Ainfiqucle Comte de DonglasfutabbattUjilfurincontincnt resducomtede féru d'vne hache fur la rcllc,tout outre,amp; l’autre fur la cuîire,tout outre: ScAngidspaf igt;i)n^l^,eßdn( ferent outrc:amp;n’cn firent compte: amp;nbsp;ne cuiderent mie auoir occis qu'vnHonimf-dir-^‘^‘''’'^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mes. Or d’autre partie ComtcGeorgedclaMarchcamp;deDombarfeconihattoirtrcl-

vaillammct: Sedonnoient moult à faire les Anglois aux Efcoçois,arrcftcz là tous quais, en fuiuant Douglas, fur les cnfans de Perlÿ: amp;nbsp;la tiroient, boutoient, amp;nbsp;frapoient. Dautre partie Comte lehan de Moray,labannicre amp;nbsp;fcs gcns,fe combarrirent moult vaillamment: amp;nbsp;fuiuoicntles Anglois furlcur rencontre ; amp;nbsp;leur donnoient moult 3iit^^) tant qu’ils ne fauoient ou entendre. De toutes Jes belbngncs, batailles, amp;:rcncôtrfs,qui font cy-dclfus en celle Hiftoire (dont ie traitrc,amp;ay traitré^grandes, moyennes, ^pc* tites,ccllc-cy,dontieparlepourlcprcfcnt,cnfutrvnedesplusdurcs,5rdesniieuxcoffl battues,fans feintifc;car il nÿ auoit homme,CheyaIier,n’Ëfcuyer,qui nefacquittaHA' t refren/è ^ufl flu fQn deuoir: amp;nbsp;tout main à main. Celle bataillcTut quafi pareille à la bataille de tß^' ch^-l'^d^°i cticrel.-caraufli elle fut moult bien combattue,amp;longucincr. Les cnfans au Comte de ffl^uefiie'ndu NorthombcHande, melfire Henry amp;:mclfirc Raoul dePerfy(qiiilà efoientfouucrains chJp.iiz.du Capitaines) facquitterent loyaument par bien combattre: amp;nbsp;quafi pareilparty,quecc-premerrel. luy,par qui Ic Comte de Donglas fut arrcllé,auint amp;nbsp;cheut à melfire RaouldePcrly.c^ il fe bouta fi-auant entre fcs cnnemis,qu’il fut enclos amp;nbsp;durement nauré: misàlagronc aleine, pris, amp;nbsp;fiancé d’vn Cheualier: lequel elfoitde la charge amp;nbsp;du mefmeholWou Comte de Moray: amp;l’appeloiton melfire Ichan Makircl. En Ieprcnanr,amp;fianpnf) c Cheualier Elcoçois demanda,*mclfire Raoul de Pcrfy,qui il efioit(carilclloitlinuit i * que point ne le cognoilToit) As melfire Raoul (qui efioit fi outré queplusnepouuoitj i' JuycouloirIcfangroutaual: quiraffoibliiroit)uiydir, le fuis melfire RaouldePcrl)- j Mettrei^dtul Adonc dit l’Elcoçois,Melfire Raoul,récoux,ou non rccoux,ic vousfiancemonprnon nbsp;nbsp;I de perj)/gt;ri/in nier.Iefuis MakireJ. Bien,dit melfire Raoul. Idc vueil:mais entendez à moy;C3ricto5 l ^^°P dûrementnauré: amp;nbsp;mes chauffes Sz mes grcucs font ià toutes emplicsde lang. f ^‘‘■, A ces mots cftoitle Cheualier Efeoçois ententif, quand ddez luy il ouyt crier Mora), ƒ iea»'‘comt7de ^ au Comte: écveoitlc Comte amp;nbsp;fa bannière droit ddez luy. Si luy dit melfire ichan I Meraj, Makirel,Mólêigneur,tcncz.re vous baillemelfireRaoul de PerlypourprifofO'fj-®^ I faites entendre à Iuy:car lieft durement nauré. Le Comte de Moray de celle paralic t I rcioüymoultgrandement;amp;dir,Makird,tuasbiengaignélcsclperons.AdonclifJ se- nbsp;I nir lès gens: amp;nbsp;leur chargea melfire Raoul de Pcrly.-lcfquds luy bandèrent getane c- 1 rent fes play es. Si fe renoir la bataille forte amp;nbsp;dure: amp;nbsp;ne fauoit on encores iclquc s en I auroientle meilleur: c•rie vousdy qu’ily cutlà pluficurs prices Sirccouncs artcs.qui 1 touresnevindrentpasà cognoiftance. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

Cam^e/fZ Ce CpmZe afe D0x^/dy,za»z va»ré à m^rZ ^a ’zl ej?igt;zz,ffz relever// édZtrizzZ)^^’^^^^ porZez/r eßözz m^rZ: dfquot; eer/ime/fZ, ajaz/Z eée^ezz^u zéexe^ué/zerje/z ßzzzux î^ƒ^’■'*'^^^^^

-ocr page 1099-

DE FROISSART.


3^9


lepoulfans toußaun au combat^ deßrem leurs ennemis auec prifi de meßire Henry de

^^’'fy^Ô^eplufteurs autres^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxxvii.

ÔKprcndraylaparoUc,ouiclalaiflay,auicunc Cote dcDonglas,nommé lamcsiqui

celle nuift là fit mciueiUode faire armes. Quand il fut abbattu, la preffe fut gran-

^càl’enuitondeluy.11 ne fcpeutrcleucrxar il futferu au corps,d’vue kacheà mort.Scs

amp;cns lefuiuoient du plus près qu’ils pouuoient: Sevindrent vers luy meflire laques de

i-indeféevnfien coufin, amp;nbsp;meffire lehan, amp;nbsp;melfire Gautier de Sainél-Cler, amp;nbsp;autres

Cheualicvsamp; Efcgt;yets;amp; trouucrent delcz luy vu moult gentil Chcualier(qui toufiours

^moitfuiuy deprcs)amp; vnfien Cbapcllainzqui n efioit pas commePreftre, mais il eftoit y/iüanet du

cotnmc'vaillanthommcd’atmcs'.cartoutclanuiôljouplusfortdelabetongncillauoit c appt am u

îwuy,vnchachcenfamain:amp;cncores,coratncvaillanthomïnc,autourduConatclc- ^ ‘ *”1

CMinouchoit,reboutoit,Sifaifoit reculer Anglois,par les coups d’vue hache, dont il

1 ïüoitamp;lançoitroidcmcntfur cux-.Sccnccftcftatlctrouuercnf.dontilsluyfeurent ou

1 ÿé. amp;nbsp;luy tournèrent puis à grand’ vaillance: Sc en fut, en 1 an meCme, Arc e '^^^

1 Chanoined’Àbtcdanc.LcVreftre,ielevousnommcray.Onlappeloit me irc ui au

1 ’ûtàcNotbcnich.Auvtay dire,ilauoitbiencorps,taillc,membres,gtan eur, nbsp;nbsp;ar c

1 Wauffquour bien faite au combat: mais il fut là nauré moult durement.

1 Cheualicts furent venus delcz le Comte ils le trouucrent en bien petit pom d

1 ''nficuCheualierÇàonticvousay dit que toute la nuidillauoit üwsy^^c

, Wttçiel anoit quinze play es, que de lances,que d’autres armcures:

1 Coratc.Melfirc khan de Sainét-Cler demanda au Comte, Coufin,co nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- p- g

1 ¥etltetuent,dttleComtc. Lou^n foitDieu.fi keft gueres demes

, îï'cgt;menchatnbres,ncfurliôts. fevousdy,Veniezdemoy venge . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P nbsp;nbsp;nbsp;Lt comte ie

i pour mou.Ucueur me faut trop fouuét.Gaufieramp;;vous,mc

, tedreeex mahanniete (car certes elle eftoit à terre, amp;nbsp;mort vn

, 'J',fui^n^o«oit,DauidCollc-mine:amp;ncvouluteftrc nbsp;nbsp;eualier,^

1 ’^omtelcfoulut faire: pourtant qu’en toutes places! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ „’aennemv Qucicfovc»««w encourt*

. '^Wctsamp;tEfcuycrs:)£icriczDonglas:maisnc ditcsa^

1 ^'iW,ouvousmcvoycz:carmcsennemis(filslclauoent)icn^^^^^^^^^^^^^^^

‘ öfteres de SaînaAtScmeffiiefehan de Undefewfi^^^^^

, ^'idahannicïcrelcuée:5técricrentDo.nglas:amp;,pourcc qui s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Donglasf peut venir nbsp;nbsp;nbsp;•

, Ï'i'ildioient dctticrc, amp;nbsp;qui ouytent crier moult hautDo g ^^,^ auoLt, abouter,amp;c

, iV*detellcvertu,qu’ilsrccu\crentvaillamcntles Ang\o^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.faf(oiétvoyc,t*a* no»^U^-

VaucounSt portez paAerre.Les Efeo^ois, qui partoiet p ern ers

^' vouèrent fivaiflWt en pouffant amp;nbsp;boutât,qu ils reçu etc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ 5 mcffiref ehan \ ^LeleCôtedeDonglasfquiiàeftoitdènief^t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;er^

\ ^Heoee:?lt;erieoreslefuti\çfus,quandlagrofferoureyairiua:^to^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

\ l^iuevoix,jonglas,f^ongla^bavinCe^mte deauffv.amp;teftoient ainft \ Vn^nè debonnesgens-.amp;t le Comte delaMarcbe Side nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;^^^^^^^^^^^^y,{^^

\ ’\'ieto\i^ièttcfthis.Q^àilsveircnt\esAngloisrcculcr,amp;tlisle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furcesba-

\ b\qÇ\fttcnonucla\abattaille,amp;tlesboutis ^«^^^^«*’®^'^^^W^^ a‘foulez \ uarndurs^foits. Auvray àite,^àparler parrai(on,les ^^”oVois eftoient

\ tlt;ttaÂz,quen’eftoientlesEteoqois. Car ils eftoient^nus

\ Ç-Wl-neuf-lur-Thinfoubicny aftxlieuesAngletcbcsfamp;ccbem nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eVe^.qn(QuoV

\ V'^'itttQnnerlesVÂeoeois(àinftquilsfirétydontlcplos,pourlctïauat nbsp;u nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L

\ q^elavolontey fuftbône amp;. evÄnde-^bors eftoiet deleur afeineSt• ^^^^®^^^mouftre- \ Prlp ^‘ »“r-\ lhis,^denouneaureposez:amp;.toutcelturvafutmoultotandeme , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aeftuseft-fn« H'”quot;^^'

\ uatanplnsfort delabcîongnc.Car en celle dernière empramtefeormn y- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;péri) gt;nbsp;chef Jes

\ t^ntennyilstetuletcntles An^ois,tellement 2lt;pat telle manière,que epuist snep ^„glots,çlt;trle \ itnttetoutnetft\tleurpteTOierpas,îzpaffetentlesbatàftles tout outre e

\ ^aqqi\latfto\tatterte,Euee dut party cbeut cnlamàm du Seigneur e ontco

\ iNnmontv àillaut Cbeualiet clVAcoeCmeffu t lllenry deV erfy iSc le com lattue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« fw « e

\ intblemonlrv à\llammeut,fans empefebement de nul autre-, car il n y auort • ena ?»* \ nbsp;^bftnyer,delvnepattrenedel.autre,rmi ne fuft empeiebé de combattrea on po nbsp;rj

-ocr page 1100-

5ie-


‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lehanA/idicr,io^


Z7'^Pgt; Ptayquot;^l:ony'‘'^M’in° ^^pié nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r Lisbon,

^'^y°^'^otdeu3neksEfco(oisdf • ' ^^^^hm^-^^^cL^^^gloh^/^P^Cürs d'^^P°^^^dehdécoa£air^^^ Vcltcm.'amp;c^okkl^quot;

P^^^^^^^■^''^‘Jokdiravnsk^^f^^' , ^^^^^‘AugloisPeatrcreßCOß^^^'

^^‘^. ?ois cj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^t: cari ^^^rokJoji^^n“'”^^^ dames à fan foviioi^'

^^^^R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;goeie cognuife.

^e^p, f^^efy^-^/'^ncsq^ ?^otJ. fi^-^Pen t^’^i^^i^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;darmes, çueP^FFa-^^^dybi ^^P^^oitfi^^^^sduf^^^oi[K- ^^'^^^tciju ^^^^^PPoiirf3V3i/hncraaP‘^.

y^^^^ vn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mourût Thoaxifydt^

^^^^^^^‘’^^cuxdefonco^^'f StdJ^‘^^”SJlt;’^recu/oJét^4^‘^

Ä«iÄ1i^?£%'S%?ÄÄ£0? ^'^Pquot;^’ ^^P^ me^reArc/i^ia' autres de iagrodê^^‘^

^^} guCjffJesEfcofois/i^^^^^ / ^

(^•^^fr^/4 fiV^^fa'i’^^ ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xquot; quot;^lt;Æ^

4 p^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y '^^‘^à j!gt;r/} oJ/aZ/Z/fj» ^^é^^^;

Csf^^'

-ocr page 1101-

e,,«X.-ïESSamp;ïï5;ïSSS^

-SSiïXSS-xSS

'^^'ix^?ifonneï{esuomve«es,Slt; i^.n^eVp^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(VcV^coC-^ noU

'‘^^^YiveVamp;uaux auovent: 5lt; B^?, cïtoicn^^'\^etoio^’% (VeVWv^»^?

'‘^^ti 5 inefta V cuc^uc:

^'^4tVe«Ta\e\nc.0n\cutàcîBa çç^c^^c «4co^*^ ^i coï^^? Düï^^'^^ tev r Je

’‘'«.'Sons fommestous 4tcoo6y ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ï uetqquot;'= ^^Vu K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aei

gt;te««»dl«««WtV«ï“‘^a«£o-»‘’t^ieC«»^S^*‘'^Ot’'«’’^^’'^J.U

-^kvA'.Kur,s,t?.coie:t\ac!en-ï- o«»’'^'’*®-ntoco^'tle Óe'^

AlokM»uscotnlt;ne4fccontós.lt;^^ 4,00«^® fc®b\ec^^^i,yv^

*lt;.onorattousïouïCsno®eW^ ten«' -esev^^^i

*:«™4gt;ioncc,uesïUciuen«^ï^

W(^\x’vVeü.ovt touten\i\a,auï .rr Yetenaï^^ vÛYCî^'^æ 'Ho’'a^Ks ,,ucuus(q\Hte vec^’o^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^yes MS.

^^^^ÀccoTi^tscuffcnteuteWe^^’^ ^^yg^v’ü^^;

^Jetuenokutiuect\ues\esfu'fans.

r’^'^W^amp;tcotutueut‘As te mainttcn ^j^^outnc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;êcn^’^° nt

\tou\ou\oteutcon(cA\et'.cat,

quanta ^^ ^^ïi.^VusameuAï'tAo'tentïenïs^ ^^ ^^q^amp;tq ^on 5,nelt;l ^^-óen

’j^^Awpusïctu\sauecqucseux,As * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ç^^xtcion ^u

AKlUÏ

Ae,^öuïto^tauucf.caï J ;ïvAet^^’^^.^ r. àe?^’^^ tcmcut.uAcamp;ïctaOjVKS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;retcnq^^’^I Matuc ®®

-t^i’iïout^at^uetpïouXnten nbsp;nbsp;nbsp;_^^^cViacVv®

^vu\e^ovttoutYïeA‘.Slt;5’^® feXongnaXaV)»^

t^WaVtetUsPtaus^aW-.K tusKaAetnen,que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Vlokte

^^^aa,QWaVtet,tetoutncx.C5 “ atAetne

J'^^'^uus ue tetoutnexpe vous

?'Aic’i\5^ç,ççYy^^ç. ççovsVeuès. .-•AV.- ^tett^’^

\ '*«»'^«lt;fe.onEe,mAeYu7

-ocr page 1102-

^^o^a/e^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;coußiu«j'f^^

^^Qiirs de Lindere r

^^^ ^3ttk ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vadldirRidei»^

Lindefee, n ^^^^conquis.ErgueJPr^^’^d

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^^Ha ^^fsfes^^^^n derj nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;goe vous forez

F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^euf^â^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fepr^^^^^fen pL*^^^ff^reMatthieaR^^

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^f^sini ^^Üö „ ^'f^^rJar ^^^re nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Lloif,,^^re Januesder indexe,en^o

ay^’Z^^lt;kfJ’^lai^^^cl^faoitol^lt;l‘li,dcr^‘°‘^M^^ f'^j^^ « ^f^esJ^^^epj^^^Pourfp:^ .^^^ilbnnJln'eutp^sr^f^^^^^' !^^'^^OüSpa^’^^^fqt^^T^güid^n^^^sy{p^^^!^Cüe^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;p/asdecingc^

* n^^dtJcÈ ^^ ^ont nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^(c^ond^^!^^^f^fce eux,les premiers d^

^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,^^^^quot;' f^^itoilauant:^dit,b^d^

iu’*«gt;’eo^c’''‘*'/E»c/’'’'P''«*r‘^*’'!X''“‘^'^p*/J’-’'7?'/’'^''^‘^ / ^^f^ihAi^^^^-caril ^fi^^rpSd^Pfi^Seff 'quot;^^riff y LiJeconuieappaisgoere» '^S^Anr '^Ccrn fy^sklf'^'^riiu^fdZ’^lc Pu Jp^‘Cd'tI.indclic(n,eÆri»^gt;'d ï'^^ Z ‘'^buriP^fchib'^^^^u I^yp’Pc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^y/dl^PJH faroM» ^^

conny-'^^cb;^ ^otpli^/^re nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^ fierez vous à iuy.Ainfreed^^.

^^^fenr ^ ^f^toutou .

‘^^^enfy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f ^^^^ ennemis ferecueiHeroiet ƒ

fropp. ^^^renf^ ^^^ridai^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f ^^^f^ffea/ónAoüeJ,amp;deói^f 1

fro

yi^doient^u Nc^bidi’ / • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ds ^doieuir.y ^‘dèroiemJa ehüfedn/i-^S^

f^urnez, fans veoig leurs em^emi^'

-ocr page 1103-

Olû^^’

^^btftwtuïtvix,Youïcowbat«amp;- ^^^tVvicv^ ^Q-^^a'ï^ ç^c^^ V'E.üamp;^^'''^°\ntà

CAW auoVt Va

^^t^aCYytsàcY,vnàeïee,‘V^^\^'^2^ ktonV’‘^^°^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uiV^^V^^ UA““'’” Vo\’

^^«‘^MefoeMattbku^auiamp;to^^^^

^WtV AeVtuefauCiV°'^'^ '^^?'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CV,tü®^'^ • ^nV.S^Ac ^^quot;^ V COÏ^’^^ .^ç

UACt^^^

' ^^^fewv,amp;ÇettâkvetsVu^-2lt;

1 ^^Tvc'atnxva^vetencontta'jABue

\ ^^^^^ï^c^.SVcto7lt;A'iAoevousUt J^^^^^vf^o ^esP^°V^^^^^^

\ ^JWc.S\^v\cvonsVvnvout\au • ^Vt^V cotP^^ rVe'^aVv^^’

\ ^'i^^^^iasV^Nontcornbattïet . i^(è;e.^^\ .prelatcoPaP^

\ ^^^\iïoasa\JtetoutAcVevueü,^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(ecoptc ,^^ctc^vc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ü^CaU ■

\ 'y'^'btenàixxaVcKomïûCsJafe^

^^'iUoar^eté,£\jtAkcviAsActP --j^^eoc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. n nc^cs^o oofeAA

\ ^'i^katîovÇûVïàcs\eutsb\eccx,S^3-gt; çeuf^ïpb att^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n ïécoP'^’

\ MmktstïÂctxAAcÇAontûsaPj^ Q^tcc,'^ ^ko^^^^^^LexAe V^ .Q^isa^^f^ -A'

\ '^ücij^as^mAtbicAAutaopA * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rkAcb^’ . c^ab'^^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.»»e«»«^

\ Mteukttfok en ”“«’'“^XVcncuv.«Jcs tó,„.«^^^^^^^

\ k^ïanAAaaweoïos^ktktsA^ ^^atï

\ ’^^'■'‘Acutseanetds,S^.'vn^vanAe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^fapc _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’Acsbf‘*’^^° fus

\ ^^^txkAentvntentteeu^AckcpAP^V^^^.^babvs-^

\ WcWxNkigc.ncnsnc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aptes®^^^A^^rccbcf ^®°\fQpe .vakt A^

\ ^'^ti\t\aa©»mév.S4YktscCÏfa-.2’^ mepectePtAe-

\ ^'Üvt^ieijves^ouetwittottbbco

\ ^WentcorameAtnanv, sepots v ^^cue Ac5b . ^5cot,lt;^®^ stUs § vç^uef^'^®

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Keekebeute AP^^^^^^otAteVet. V y^ VoPg.^ Vete ,^ nbsp;nbsp;^

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Akkocc^mouk baPt ^^ïeteP^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ï» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^^ttra ie tenok W Aebots denaP

-ocr page 1104-

P4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVMÊ

cftoitfnt fortifiez amp;nbsp;ordonnez de bonne façon, amp;nbsp;mis en tel party amp;nbsp;eftat, que gtifl^® ment eftoictïtà lcurauantage.Si fe confeilla à aucuns Chcualicrs,quilà cftoicnt,quc chofeils fcroient.il me femble qu cutout confcillé amp;nbsp;auifé,ilsncurét point propos « trerfur eux,ne de les alfaillinmaisfcn retournèrent,fans riens faiÿ; car ils veoient i i/Stießuede qu'ils pouuoiétplusperdre,^gaigner.Quad les Efeoçois veirét quclcs Angloß« ogt; Durtm/e retî- tous retraits,amp; que point n’eftoit apparét qu’ils euHent bataille,ils fe retrairét en leurs njansaffatilir gis îamp;; manger ët,fc beurêt vn coup:amp;puis fordonneret de partir:amp;,pourccqw me « E/ceçtis. j^2Qy| (^g Perfy eftoit durement nauré,fi pria à fon maiftre,qu’il by HA grace de rew ^^ ner à Ncufchaftel,ou là ou mieux il luy plairoit en Northôbcllâdc,à efire là,amp;dcnio rer,tant qu’il fuft guari:amp;-,fi toil qu’il ferait en poind de cheuauchcr,iifobligcoit,pâf^ foy,dc cheuauchcr ôede retourner vers luy en Efcoce :fuftàHainbebourg,ouai eu Le Comte de Moray,deffous qui il auoit efté pris,luy accorda legércincnt:amp;lüy W r jCiâiHrancede reillcrvnc lidicre,amp; le dcliura.Parlacautiô deffufdite plufieurs Chcualicrsamp;ticuy » i^aoulde perj)' qui prifonniers cftoicnt:furct là acreus,ou mis à finâcc:amp; prenoiét terme du p /nr/afy', l’ar ^^ jg payer,OU l’alfignation eftoit faite:11 me fut dit, par Tinformatio de la partie e Mo^a^’^^^^ dite vidoriciifc(c’cftaftauoir des Efcoçois)qu’à celle bataine(quifiit entre leNeu l^an‘’Cr‘iour Hel amp;nbsp;Odebourg, en l’an de grace mil trois cens quatre vingts amp;huit,lcdixncu de la bataille^ four d’Aouft)furent prins,de la partie des Anglois, 1040. hommes, qu vns, 9“?“^ ,ÿ ^uifut entre le morts fut la place,qu’en la chace, dixhuit cens 40. amp;nbsp;plus de mille naurezamp;: blyu pfeufihafiel dcs Efcoçois,il y en cut enuiron cent de morts,amp;pris deux cens en la chace. A® H e^ oSebeur^, les Anglois fuyoient,ils fe rccueilloiêt:5c,quad ils vcoiét leur plus bel,ils entre es ^n- ^ combattoiét à ceux,qui les fuiuoient.En telle manière furentils pris en chace. ^^^ f jr ^ ^''^°' autrement.Or regardez fi ce fut vnc dure befongnc,amp; bien combattuciquan ^^ ^ tât de morts,amp; de pris,d'vn cofté ^d'autre. Apres tournees chofesfaites^o’' ^ ?

. , tout rccucilly,amp;le Comte de Donglas(qui mort eftoi^mis en vn cercueilj'U^ ’ M^amp de^s‘~ ^ n^cftire Robert Herr,amp; Simon de Glaudion auflî,ils Cordonnèrent depatUf* 1^^ sfetfett. nbsp;nbsp;nbsp;partirent,amp;ordonnercnt amp;nbsp;emmenèrent meffire Henry de Perfy,amp; plus dc4°' nbsp;nbsp;.

t Sala dit liers d’Anglctcrrc;amp;prirent le chemin de tNymaye fur la Cindc.A leur departt^^^^^ maures fur ils boutèrent le feu en leurs logis: amp;nbsp;cheminèrent ce iour:amp; fe logèrent cnco^csc ^^ la tindc:y»e glctcrrc.N ul ne leur dénioit.Lc lendemain ils fe délogèrent bien-matin,amp; vin t tepenfi eßte jour àNymaye. C’eft vnc Abbaye de Moines noirs, fcant furie Departement des 7 t^i^r'^ Royaumcs.Làfarrcftercntillt;:amp;fircntaumonftictmettrcamp;enfcuclirleCôtedc fih nemmâ^ 8^^^’ nommé lames: amp;nbsp;le fécond iour,qu'ils fnrennà vcnus,ils luy firent faire ion ^^^ Mauros,furie quc,bien amp;nbsp;rcucramment:amp; fut fur le corps mife vnc tumbe de picrre,amp; la bannie ^^ flenuertude. Donglaspar-deflus. Dccc Comten’cnyapIus(Dieuenaitrame)ncicnelay2^ , terre de Donglas cft retournée: car,quand ic, Adcur de cefte Hiftoire, fuent ƒ ^j^ en fon chaftcl d’Alqucft,viuant le Comte Güillaume,ils n’eftoient que deux en M ^^ amp;nbsp;fille:mais encores y auoit aftez de ceux de Donglas:car i’en vcy iufques a cinq n ^.^^^ frères,tous Efcuycrs(quiporroiétlc furnÔ deDonglas) enrhoftclduRoyDaW^p, cocc,amp; auoiêteftéenfansàvnÇhcualicrd'Efcocc,quifappeloit melfirclanies^^^,^^^ • glas:amp; les armes(qui font dlt;gt;r à trois oreilles de guculcs)lcur retoumeret: mais

rirage ne fay-ie. Si dcuez fauoir amp;nbsp;entédre que gicffire Archambaud de Dong ^^^^^^^ i’ay traitté icy-deflus en plufieurs lieux, corne de vaillât Cheualicr, amp;nbsp;qui fut wo douté des Anglois)eftoit baftard.Quâd ils eurét fait àNymaye,rAbbayc,cc,poiirq ^^_ ils eftoïent là venus amp;nbsp;arrcftez,ils fe départirent les vns des autres: amp;nbsp;prirent cong femble:amp; chacun f en retourna en là côtréc,Sc ccux,qui prifonniers auoict,Iesacfe ^^ ou emmcnoi«nt,ou rançonnoiét:amp; vous dy qu’en ce party d’armcsles Anglois^ . rent les Efeots moult courtois amp;nbsp;débonnaires en leurs dcliurâccs amp;nbsp;r^nfonsittnt^ fen contentèrent: ainfi que me dit au pays deBcarn,cn l’boftcl du CôtedeFow, ^^ de Chafteau- neuffqui pris y auoit efté deflbus la bannière du Comte delà Marc Ç ^^.^ Dombar)amp; il mefme fe louait du Comte,fon maiftre, moult grandement: car i^^^ laiffé pairer,comme il auoit voulu. Ainfi fe départirent ces Gens-d armes les vns a ^ qucs les autres, amp;fincr^t les Anglois, amp;nbsp;rançonnèrent, au pluftoft qu ils peuren ^ au plus courtoifement: amp;rcrourncrcnr petit à petit en leurs lieux. Si me rot 'b croy aftez, que les Efeots curent bien deux cens mille francs de rançon des p t fl^ autie in nicrs.'nc depuis la bataille, qui fut dcuantlc chaftcl t de Sterling en Efcoce(quj ^^^ Deftrendin: Brus,mefîirc Guillaume de Dôglas,mcflire Robert de Verfy,mcffirc Simô ffo'g’^^^jj

-ocr page 1105-

bE îROlSSARï.


3^5

tfeots furent fut les Anglois,5i cpic la chace dura trois ioursyils n’eurent nulle ioutnée 7«« i’‘9' remit ieprofetjuc de victoire fi grande,comme cefte.Qmnd les nouucllcs vindrent en Gai- J'^“” ^’^^^- 0* ^cSjdcuantlacitéde Catlion(oumclfirc Archambautdc bonglas,le Comte de ï^^^gt;^7e»^’d»Tl'^' le Comte deSuthir^nt,amp;la grcigneur partie des Efcots,fc tenoient)amp;i ils furent iufte- •''” s^2„au-mentinformez de la vérité, amp;nbsp;comment la befongne dOdebourgfeftoit portée Scie lan Uftiße. Wind conqueft ejue leurs geaS auoient eu Sc fait fur les Anglais, fi en furent grandc-

't\ent réiouys, Sc courroucez auffi de ce qu’ils n’y auoient efte: Sc eu»cnt confeil d eux j^fr4ife Ju ^fio^er,Sc eux retraite en leurs pays; puis que leurs gens eftoient retraits. Sife déloge-^^nJ C4t»p Je 1 temde deuantCarlion-.Sifc meirent au rctour;5ciétrcrcntcnEfcocc.'Nous nous fouf- ^^J^’” *^*

1 ittrons à parler dgsEfeots Sides Anglois,pour Icprefcnf.Scrctoutnercnsauicune roy \ Charles de îtanec.qui de grand’ volonté,Si a tout grand pcuplc,f en allait en Allemav

1 îpqpout mettre d talion le bue de Guéries.

Cowwe»tle Roy de France entra en la Duché de Luxembourg,fOHrfuyuant fin voyage de

GutUres’.i^ comment leDnc de iuUterSypere du Due de Gueidrei-,feßant venu excujer

à décharger de la finie de fin fils.fut receu en grace du roy: duquel tl reloua la terre de

Vierfin en Rerryßuy en fiifint hommage, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h x v. exxx.

le Eoy de Y tan ce Sc tout Voft fuft pafié outtcla nmetc de Meuksaupina de^Morfaydls pritcntlecbemind Ardenne, Si de l^eCe e e ^^r^^ °ic^cbemins Wstftoiétlcsouutiersdcuant-.quiabbattoiétboisScbuiffons, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aoutotêt , '»M™keftokï«rovàuXU^eïranc=snnd,5cWnotAonne^^^

1 fcgt;,»«UD«c ieWfcsamp;cce« Aefon

\ '«fcKA»ttgt;œ«ftNnvïVSlt;\“r«^“ït‘^ •^„.„„iteticâioiemamB VAfc^«4tu«oftxxcevxe—çWfte^^

\ tNibq.^Ur)«V^«àeB«V»«te^^

1 departementWputVeebemm àcE.aicon^nc(^f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^drtîx venue figmbee au

1 WUfeAtîtÂaMtamp;okUstc, '\l'y“quot;^“(çy^VemmenaîaAMi«rVoT-an , \ r^t it l|pmç,oiig:ier«»A vim demis U W nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^ doiuxniem '» Dacheffe. le Rjgt; 1« »quot;

\ ^mtWé aux ebamps. Ee%oy de France xcc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vgt;„rbefîeà.E»atcongnc-. Se dater ««“»H?’ *

\ ’‘'»iMVrîsdmcmcnfcmWç.KîuBKwmnsUn nbsp;nbsp;nbsp;_^^^^^

\ '«W|W«®'fcrttoàeN1^6K^amp; ^^^^^„^,s,,tVimintqîi«6« \ Wu\ogctp\us-auant,appxoéb^lwubo x . ^v^tdebuWrets.Uats,anauxquA

\ ^tymnetd’étret eu A\\ema\gue,Çux\esbades û nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ApuersdeVlov; Seaudtxmoult

\ 'm'!!iNen\ùulques\a,YEueÇque Atuou\duLrcgeauo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Q^e\e’Aoy St Xe’Aoyaume

tnt vers

\ '^xaVAdedubucàc\u\bets,pQutbtAct ema q 3^^^\j^auobbreuditaulAoy; la DuebtJf« àe

\ anmetluAebucdeXuWtetsCqurpeteebortdubuc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;Atbanees,qm£utét eu- Brabant x-er$ \ Vafeone\es(quaux a ceque\ebuc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du dxovtbdVe Sevrage des au- U xy.

\ teiyeç,sen'Ytaec,StcpitÇe\oue%Sccxue\\eseu.ot i , . nbsp;nbsp;-ru ueVauts de fou perche

W èLt\M\W,«ÂXlt;\VAo^ M ,vxt ton 'Çilt;^^wc\c àcyo^tV^S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»Attes oudes^Si àt *

Wdi^jÂsVixtvt.^u^Q'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;OBdes*^ tÇLOVtX.VBlc.vû.vo'ïv. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f„ ^ àetows vo^^ds

, ^çâ^€^x\Â^lt;3^tt5amp;\c.èÂcàtX\iK\ct%xktfeNCBOVt^'^wtac nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ \t co’Hxv’^'tt’t.ôvt.

\ ’^\'û’îtç.(jj\asviSKvdE\xdQjità\\\Àc^t^îsdtsV»^xo’i\'sgt;^'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Çes o^dcs.^o*dE\id-1 Ewpjut i»

\ ^M«Â%Ç53^\ÄÄtde^o'^ z^lt;^\w^^ îccttcVEx^doiJid*'^^®^ nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;_^g^udtwxs àt- i-«?« »ff« ?lt;-

\ ^^ dUt^t txdtxtnvwi,V^^’î- tvÂxttÎ5t.iç^««V^tTONVAo6\c%xt«vctdv.^r*Sf ** ^ \ M’Rt^'^ttttdxddÀi:»U txÄXc^o^tx-mtxxx'^W^oxt.Ve^o, «ÇaÂoÆtoAxdWovn^ùamp;ïquot;^** ^^^^

\ '^^^lt;i\^^\Samp;'^ç,'rAz’i:.^x\zzz^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\dVv^xs?5t\ ÊMçXïcudc^o

\ ^^\\sx.z\^'^.Ç^rzz\^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4caci%\ft^^^.V ç^^ ce.»caxt«t«ds.Svfe

\ ^t^ÄtiW^tteUWx coTW$t^ç\gt;àd\ç.cWd\ ^wdt '*V®'‘'^\i^nàdtsCWx-\ Wtld^^x^àtTùU\tbncàe\lt;xtx%Ä a.gt;\dvxxo\^xtovkV^'S'i „,^^«r,rod\ovd\tsVx^n-

\ Wà.tSxxwt^Qjixàd\j?jxtwdd'^v^'^'^

\ ^USut^tCoxic^ V'^^’»’«^%«^®'*^^^?^®'^’^7Axàwxttx^%V^^^

-ocr page 1106-

LE TIERS VOLVME


3^^'

* J outre le Rhin, l’cftcicnt cueillis amp;nbsp;amalfcz cnfemblc: amp;nbsp;vous dy que cc font les plus-gcans pillars amp;nbsp;robeurs de tout le monde: amp;nbsp;ne pourfuiuoient nccoftoyoicntlcsFran-çois:que pourlcstrouueràdécouuert,amp;leurportcrdommagc;amp;bicn fcndoutoiétles François, amp;nbsp;n’ofoient aller fourrager,qua grans routes; amp;nbsp;me ferrie que meflireBou-ciquaut,raifné,amp; meffire Louis de Grach en furet atteins,amp; menez à Nymayciamp; chc-uauchoientees Allemans,qucie vous compte,à couucrtèamp; alloicnt ainfi,corneoucaux de proye volcnr:Ô» quand ils veoient leur plus bcl,i!s fc mettoient es François,de loir ƒ de matin:amp; pour ccllecaufc ils eftoienr moult reffongnez.Quand le Roy de Franccnit fi-auant, que fur Le poind d’entrer en la Duché de Iullicrs,amp; ià y couroicnt ceux af l’Auantgarde amp;nbsp;les fourrageurs, le Duc de lullicrs (qui ne vouloir pa^perdre fon pw creut le Confeil de l’Archeucfquc de Coulongnc,amp; de l’Euefque du Liège: amp;nbsp;ces deux traitterent amp;nbsp;prièrent pour luy au Roy amp;à fes oncles, amp;nbsp;famoyennerent tellement,qu» Se fa terre demourcrent en paix parmy les conditions que ic vous diray.Ces lats,deirus-nômez,amenerét par bon moycn,amp;furies traittez qu'ils auoientia baftis ordôncZjle Duc de Iullicrs,cn la prefence du Roy amp;nbsp;de fes oncles,amp; du Due deLott^ Exeufi du Duc ne,amp; d’aucuns liauxBarôs de France,amp; du fang du Roy,amp; de fon Confeil,quib en oie• de luthers/n Q^and 11 fut dcuant le Roy, il fc meit à genoux: amp;nbsp;fcxcufa bellement,amp; fagement e per/enne deuat d^ance qucfonfils auoit enuoyée en France;amp;dit au Roy, que fon filscftoitvnW ^^^ilquot;' ^“^ que de la défiance,amp; d’autres cbofcs,nul confeil il n’en auoit pris à luy, ny ne prenç ^^ance de fin j.j^ofç qy’jj g^ß. ^ fairc:mais vfoit de fa tcfte,amp; de fa volonté: amp;nbsp;foffrit au Roy en ^ aardde fi ’^'^~ Môfcigneur,pour luy faire venir à cognoiffance amp;à raifon,par vofire cogeüray deuct luy:Se luy remóftreray fes folies,au plus vif que icpourray:amp;luy diray cornent ilfe^ien ne ex enfer par-deuers vo’ amp;nbsp;voitre côfeil:amp;,fil ne veut ce faire, amp;nbsp;qu’il vuemeJ ir mon confeil, icvous abandonne toutes les villes amp;lcs Radeaux fermez de æo*^ P i pour les garnir amp;nbsp;pourueoir de gens-d’armcs,pour luy faire guerre,tantquevous y à mercy.Le Roy regarda fon frère amp;nbsp;fes onclcs,amp; puis ceux de fon Confcihqoi“ ® ^ ddezluy: amp;luy fcmbla que cefteoffrecftoitbelle amp;raifonnable: amp;aufli ^® i ^j plufîcurs. Si fit le Roy Icucr le Due de lullicrs (qui à genoux auoit parlé à luy) amp;*“/ . ainfi,Nous aurons confeil amp;nbsp;auis fur vos propres promcfrcs,amp; parollcs. Adotw KK» duc de lullicrs,amp; demoura dclcz l’archcuefqucd« Coulogne amp;rEuefqucduLicgf)Ç là l’auoicnt amené:amp;: le Roy de France,fes onclc5,amp; fon cfpccial Confcil,fe trauet enfemble amp;nbsp;parlcmêtcrcnt dc^ceftematière amp;nbsp;qucivile longuemcnt.Là parollcs propofées pluficurs:amp; retournées. L’vn vouloir d’vn:amp;t l’autre d ^ntted-e • dcBourgôgnc(quicftoit au milieu dcceparlcmét,^ auquelprincipalcmétlacho f choit grandemét,pourla eaufe de laDuchcfTe de Brabât amp;nbsp;de fon pays,ouil clame* ^^ uoir chalagc amp;nbsp;grâd droit en l’héritage apres la mort dclaDuchcflc IchanDC,àcao f Madame fa feme, nómée Marguerite,amp; qui, au vray dire auoit là mené le W“*/L amp;fa puiflancc)cntédoitgrandemct à cc,quc les chofestournaffent furie mieux, q^^ f H v dueit ic bône paix fc fift de toutes parties: à fin qu'il ne conucinft là plus venir ne f^*^/’“^^^yj le Connefta- ^^ voyage cftoit loingtain pour 1^ Roy amp;nbsp;les Seigneurs, t amp;nbsp;couftablc, amp;nbsp;blc. , pour le Royaume.Si dit,ainl^qu’aucuns curctremoftré leur meilleur auis en bpff du Roy,Mófcigneur(dit il au Roy)amp; vous beau-frère de Berry,amp; vous,'amp; vo (ü» ^^^^ na tout autour)cn toutes chofcs,mal-cómcncées amp;nbsp;mal-emprifes,gift auis.NousoY le eue S1”® noftre coufin,lc Duc de Iullicrs,f exeufe grandcmét,amp; fc veut exeufer defon ret peu vêtir ’^ ®^ ^’‘i'quot;* ^ caillât amp;nbsp;fi haut hôme(car il eft de noftre fang, t Se nous du fie) ‘l^f^^L amment. dcuôs croirc.il offre amp;nbsp;prefente au Roy affez grâd’chofc,fon corpsfonpays,‘®^y ?

amp; fes chafteauicau cas q fon fils voudra eftre rebclle,amp; nô venir à la cognonsace '2 dement de cefte dcfiâcc. Au parler par raifon,c’cft grâd’ chofe. Si nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^ le Duc de lullicrs,le Duc de Guerlcs(lcqucl voulons corriger;en fera plus ^«‘^ f’^A^ nous doutera,amp; pluftoft viendra à obcyfrancc:fi que ic côfeille qu il foit recueil y, ^^^ parollcs acccptées;carilf'humilic moult. AulfirArcheucfquc de Coulogne amp;1 ncq du Licgc:amp;autres baux Baros d’Allemaigne en priét. A cefte parolle ne rcfpôditnu^ contrairc:maisfy confcqfiréttous,d’vncvnité,amp;d vn accord. Lors furet appcez /'ƒ’■ cheuefque de Coulôgn c amp;nbsp;l’cucfque du Licge(qui les traittez enuars ces parties au j/ir^ nbsp;nbsp;nbsp;traittez amp;nbsp;mcnez)amp; leur fur rcmôltré de poind en poind, amp;nbsp;de elaufeen c^ netuénerace chofe il conucnoit que le Duc de lullicrs iuraft amp;nbsp;feellaft,f’il amp;nbsp;fa terre vouloict ƒ rf» lt;.îzf nbsp;nbsp;nbsp;’^er en paix. Premièrement qu’il iroit,ou cnuoy croit, deuers le Duc de Guéries, lo^ ^^^

-ocr page 1107-

DE FROISSART.

‘upernonftreroit fa folie, amp;lc grand outrage qu’il auoit fait, que d’cnu oyer défier fi _

^andamp;npuiiratit Prince comme le Roy de France, par défiances félonnes, amp;nbsp;hors-dû.. * ede tout droite radon : 5cle ferait venir à raifon amp;nbsp;à mcrcy:amp;filc Duc dé Gnedes

^® faire,ains demourer enfon opinion,par hautaine manière,amp; foi file fens amp;

^'1 Duc de limiers deuoit iurcramp; fecllerde renoncer à toures aides,fouftenance^, ^ conlors,que faire liiypoun^itme nul,ne nulle, lu y enferoit: mais luy feroit contraire . ƒ ??5®'y’^*''’^ eomnic les autres, lii tant, que de tenir amp;nbsp;foufienir Igs gens du Roy, qui abus amp;nbsp;ordonnes de demourer feroient ceft Yueren gamifon cns,ou pays de lull id rs, pour faire guerre amp;nbsp;frontière à rencontre du Duc de Guerles .• amp;nbsp;trouucroiétles gens du °y villesamp;ch^caux,appareiliés,amp; amiable rccueillctte.Ces deux Prelatsfqui principe cinét furet appelés au Côfeildu Roy, pour tout ce rcmonflrcrauDuc de Iulliers)luy f^mondrerét à parr,amp; pluficurs autres raiions,fondées fur les articles, amp;nbsp;tant que le Duc 2 ulliers ( qui vcoit bien qu’il conuenoit qu’il le fill, ou autrement fa terre eftoit toute P cc,perdue,amp;exilee)les accorda,iurajamp;: feell3. amp;demoura biéamy au Royamp; à lès on-’^«•parmyeequefonpays futrefpitédenon eftre couru,n’exilé;maisviurcsfdontilya- /, Due de /ul-O't abondance ou plat-pays)furent tous abandonnés ; amp;làdeuintle Duc de lullicrs hÔ- tiersreléue, du ® u Roy de France:amp;releua la terre de Vicrfon,fcant entre Blois amp;nbsp;Berry: amp;nbsp;foupa le i^eyde France, oirfquifutvn Icudy) à la table du Roy de France: amp;nbsp;feoit à la table premièrement l’E- ^‘f(‘^rrede rier ^■iquedu Liege,l’Archeuefque de Coulongne,le Roy,lc Duc de Bourgongne, le Duc mouraincjleDuc de lullicrs,amp; le Duc de Bourbon.

Cemmextle Hoy charlex,fixiéme,fe logea ar^iahlement Jàr la terre da Due de ludiers: àquot; comment vk Efireyer d’Jaaergxe fret tué dv» coup de coignee^par Vf) bußheroft '^ixciaron:qu’ilpenfi/temmenerpr^onnicr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxxxi.

A infifeporterentees ordonnances? amp;nbsp;demoura en paix, par le moyen que ievous •4xdy,leDucdeIulliers.Maislc Roy amp;Ies François fe logèrent cmmyfonpays:qu’ils ’fouucrent bon,gras,amp;tout remply de viures.Or fut le Duc de lullicrs deuersfon fils, le ut de Guerles .•mais ce ne fut pas fi toft. Si auindrent aucuns beaux faits-d’armes ou P^ys,carccsAllemans( qui font moult couuoiteux) fabandonnoient àlafois de nuiét, °'’tlebon iratinA' vcnoicntlcs François réucillcren leurs logis,vne fois gaignoicnt,amp; pfenoient: amp;nbsp;autresfois eftoient pris : mais pour vn Allemand, qui pris eftoit,les Allé- j^zK/*:»-»«^ prenoient quatre François. Si firent vniourmonflje le Côneftablc de France, le quot;nbsp;'’■cdcCoucy,le Duc de Lorraine,* Marefchal de Blainuille,meirirelchan de Vienne, nbsp;nbsp;Menßre du

^'ffircleandc la Trimoillc,amp; bien enuiron quatre mille Hommes-d’armes:amp; f en vin- Ctngt;^algt;lecr 'i^ntdeuant vne ville en Guerles,qu’on dit Reinongne : amp;r f ordonneront amp;meirent en d’au!res sn-3rroy pat-dcuant.Cc iour le Duc de Guerles eftoit dedans;qui prifa bien leur conuenât: ®ai5 il ne fit nulle faillie fur eux, car il n’auoit pas gens aflez. dont moult illuy ennuyoit. d’Jrentlàccsgcnsde France,cn ordonnance de bataillejbien quatre heures? amp;, quand g„fß„if le dm *‘5veircnt que nul ne failloit fur eux,ils feRepartirent, amp;nbsp;retournèrent en leurs logis. Or tie cueldres. 3uint^qiiedufoir,au logis du Due de Berry, aucuns CJicualicrs amp;nbsp;Efeuyers ferecueilli-ffn^îousl entente de chcuaucher,le matin,fur la terre des ÿmemis,àrauenture : amp;nbsp;l’ac-'bordèrent amp;nbsp;fiancèrent tous l’vn à l’autre: amp;nbsp;pouuoient bien eftre enuiron cent Lances. Quand ce vint au matin,tout fut rompu. Or auoit là vn Efeuyer d‘Auuergne ( qui fappe-°'tGodinos)vaillant homme aux armes :amp; eftoit deftbuslabannicreau Seigneur d’A-^'•Qi}?ûdilveitqu’on ne cheuauchoit point,fi fut moult courroucé:amp; parla à aucuns corapaignens, quieftoient de bonne voulonté: amp;nbsp;fit tant,qu’ils faccompaignerent wfenible trente Lances? qui chcuaucherent à l’aucnture tout ce matin#amp; ne trouuè-renttiens. Quand Godinos ( qui aimoit amp;nbsp;defiroit armes )veit qu’ils retournoient fans ’îcw Elire,fi fut moult courroucé : amp;nbsp;dit à fes compaignons. Or cheuauchez (dit-il) ie ’wilallcr eoltoyer tout bellement ce bois, moy amp;nbsp;mon page tant-feulement, pour “uoirfi nullccmbufçhcy a, ne fe riens faudroit dehors: amp;nbsp;m’attendez là,-deftiis celle ■nontaigne. Ils luy abordèrent. Godinos fe partit, amp;nbsp;fon page ? amp;nbsp;cheuaucha tout toftoyant les bois. Quand il eut vn petit ebeuauché, il ouytjifler au bois: fi feritdes éperons: amp;nbsp;vint celle part,droit à la fente du bois. Quand il fut là venu , il trouua vn WitmandGuerlois,quicharpentoit bois : amp;nbsp;Godinos pritfon glaiue, amp;vintlurceft bonime;amp;l’hommefiittoutébahy. AdoncluyfitGodinosfigne,qu’ilfenveniftavec- f^n sßuyer ^««luy;8^ penfa Godinos,amp; dit en luy-mefmc. Au moins monftrcray-ieàmescoin- d'^uuergne,

D iij

-ocr page 1108-

518 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS VOLVME

Tne^n'bZf- P^ignös^que iauray fait cccy,amp;quc iauray pris quelque chofe.Il nous fera quelque fer-»•» de Guel- -'^“^‘^ ^‘^ ”02 logis.Douc il fc mcit au chcm!n5amp; au retour deuers fcs compaignons. Go-dres, en e/} tue dinoschcuaucliôitjdciiant, vnc bafie hacquenec.L’AllernandIefuyuoittoiittlcpié,viic d’a^net. grande toignee fur fon efpaule:dont il auoit ouuré au bois.Le page de Godinos, monté fur fon courber,les fuyuoit.-amp; portoitlc bacinet de fon marbre : amp;flaino;tfa Jâcc.'amp;fcn venoitfommeiUantjpource qu’il cftoitleué trop matin. L’Allemand (quine (auoitlà ou il aHoitjnc quelle ^wlc on vouloir faire de luy)l’auifa qu’iTfedeliureroitbicn:amp;viiittoiit .bellement delez Godinos:amp; haulfe fa coignee : amp;nbsp;le fiert debus la telle : Scie pourfendit iufques aux dentsjamp;: Pabbattit tout mort. Oneques le page n’en veit riens, ny ne lefeut, qu’il ne le veift auantcheoir. Le villain fenfuit mulTcrau bois, car il n’en eftoir pas trop loing.Celleauanture auint à Godinos.-dont tous ceux, qui le cognofioienr, fi en furent moult courrouccs,amp; par elj^ecial ceux du pays d’Anuergne,car c’cHoitl Homme dat' mes,que les Anglois craignoient Icplusamp;doutoient, amp;nbsp;quiplusdcdomraageleuri' uoic fait amp;nbsp;porté:amp; pour vingt mille francs il ne full: point demouré cnprifon,qu’onnf

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l’cuftrachapté. Or retournons au Duc de Tuiliers.

Cûm^e^it le Dae e/e lu/lters (^ l’t^rel^eiie/jae t^e Cealafig^ie fefarf/re/^t Jit Rejtle J^ra»ee,(jt‘/’efii allere»f à Njmaje, a/euers le Due ele Guéries: amp;nbsp;eommext/ar Nil-rf)tgt;»sießemefii dr eeifrem/fe ^’ieeux, ilfut reeeßetlte d'ftslf^f'flx -vers le li e/dl“^ DuelteJfealeBral'aKt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. exxxm

Bien a u e z en ten d ü(R- co m m e il e fl cy- d elTus con t en 11} q u e le D uc de Iulhcrs dt fi p3^ au Roy de Francc,parmi les traittés Se moyens des Prélats,qui C’en cnfon§netent}ll du Dncâc Lorraine,au vray dire,fon coufln.qui y rendit grand’peinc,8equLI'3ll3(}uer[e a Acdckc,amp;; 1 amena,auccqucsl Archeuclquc de Coulongnc,parlerai] Roy^r^feson-cles,Sz{l iaucz bien comment il promit à aller deuers fdlfBls le Duc de Guéries, Svlefai-re venir a mercy au Roy amp;nbsp;conioindre auccques le Roy, ou il luy feroitguerre: Sifdre re luyconuenoit ce marché,car autrement tout fon pay s eudefié perdü.LeDucdeld-ïiersfordonna amp;nbsp;appareilla,! Arebeue/que en fa compaignic: Sefen allèrent enCuedes Sepalferent la riuierc:amp;i vindrentà Nymayctoule Duefe t en oir.- qui îesreceurmoaltHé-ment Scgrandemcnt.ainûtquebienle feut faire;ôc faire le deuoitaulfilcarridincllpl^^ prochain,que pere Si mcrc^amp; ia ettoit informé que le Duc de lulUers fon pere cdoiaC' JiemMfraueei ^ compofé au R oy dc l^ance: dont iln’en clioit pas plus lié: mais mal-tilentne dußuede lui- luy en cüoitmcüier. Le Duc de lulliers ôcl’Arched^fque dc Coulongnc luytemonlltc-lien au jhtede rent tout au long delà matière,Si en quel party toute la terre elloit.Du commcnccnieot, Gueldres ,f» H n en fit compte,car il feüoit fj fort côioint Se allé SU Roy d‘Angl.qu’il ne fen pouuoit /ls,g«urlefi:re partir,ny nc vouloit suff,car fon cœur eÜoit tout Anglois. Si Lexeufa trop fort tiédit ^enle'^ji’'(k ^^^^^ rpi il vouloit attendre raucnture:S{: que,ß par la venueduRoy de Franceilnioitvn franee ‘’'^ ^^ ë^^^^lt;^ornmagc,ilc{ioitieune,ôs le ponuoit bien porter amp;nbsp;amender, outempssaiour, fur le Royaume de Francc,ou(urles côioints les Brabançons,8r dit que nul Seigacutae peutguerroyer fans dommage,vnc fois perd, amp;: l’autre gaigne. Quand leDucddalUtts l ouytainfi cxculerôc langa^r,f2Tuttoutcourroucé,amp;luydemanda,Guillaume,d^^^f nbsp;j

• ferez vous voüre guerre? amp;nbsp;qui font ceux, qui amenderont voz dommages? Il ttlp^^^’

dit, Le Roy d’Angleterre Si: fa puilfsnce.-Sz encores fuis lémerueiUc, queienoaypfp^

nouuclles defarmee delà mer,car (fils fuffènt venus:ainfi que promis me fauoientfcal'

fc rcucillé,vnc fois ou deux, les François. Guillaume, attendez vouscela?ditleDacdc Iullicrs.f.es Anglois font ß élongnés de tous lez,qu’ils ne fanent auquelentcndre. Vf^. le Duc de Lan^aßre,noßrc coußn,quigiß à Bayonne ou à Bordeaux:amp; edretoumédF paigneen moultpctitarroy.-Szaperdu fcs gens, amp;nbsp;faifon, Se prie qu’il puilTeauoirGcas-d’arm es amp;nbsp;Archers:mais iln’auroitpas vingt Lances. D’autre parties Anglois ontrecea, puisvn pende temps,par bataille, vntropgrand dommage en NorthombeUande, Gt toute la bonne Cheualeric affezpresde Flcufcbaßel-fus-Tliinaeßcrueeiuspartetrc, Sz morts amp;nbsp;pris. Aulfilepays d’Angleterre neûpas bienàva,pgrquoyvousn’aaezgae faire de vous fer trop-auâr,pour le pre fent,aux Anglais, carde ce codé n’aurez vous nul con fort,ne d’autre aulf. ^ vous confeiîlc que vous vous lailfez regier Amener par nous: amp;nous vous appailcrons au Roy de France, Referons tant,que vous n’y aurez honte,ne dont mage, Mon feign eur (die le Duc de Guéries) comment fe pourrait ce faire,! mon honneur,queiem’accordalfc au Roy de FrancciPourperdrc tourmanpays, amp;allercle-’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mouter

-ocr page 1109-

DE FROISSART.

moureraüleursjie nde feroyc,carie me fuis trop fort coniointSe adhéré au Roy d’Angl. °^^^^^*^^* amp;nbsp;fiay défié le Roy de France. Penfez vous (dit-il) que ie doyue, pour fes menaces, rap- ^^^^^ confreres peler ma parolle,nc rompre mon feel? Vous me Voulez bien deshonnorer. le vous prie, ß^f^ remofira-hiffezmoy enceft eftatconuenir amp;nbsp;demourer. le me tiendray trop bien contre les Frâ- cts de fin pere. çois,ne de leurs menaces ne me chaut, Les caues,lcs pluy es, amp;nbsp;les froids,tant guerroye-ronc pourmoy.auant quclafaj^on de lanuier loit venue,qu’ils feront fi lalfés amp;nbsp;h tannés, Que le plus hardy d'eux voudroir eftre en fon hoftel. A ce commencegienc de leurs trait-tés ne pouuoient le Duc de lulliers ne Varcheuefque de Coulongne brifer le propos du DucdeGuerles:amp; furent delcziuy plusdefix iours,ouuransfur ceft eftar, amp;nbsp;tousles iourscnConfcil^Qinndlc Duc de lulliers veit qu’il n’en auroit autre chofe, fi fe commença moult fort à argucnamp;luy dit, que, fil ne le croyoit à certes, il fe courrouceroir, nbsp;nbsp;MeMca du

Î^defa terre amp;nbsp;de fon heritage de lulliers,il n’en tiendroie iamais vn pié: mais le donne- p„^^f ntHiers roitàautruy,quibienpuiirant feroitde le deffendre amp;: tenir contreluy,amp; luy dicencores anouede euer Qu’iln’eftoit qu’vn fobpuis qu’il ne vouloir croire confeil. Le Duc de Guerles ( qui bien lesfinfiis-.aufi veitfonpere enflambé dire fur iuy)pour l'amodcrcr rcfpondit: amp;nbsp;dit, ConfeiUez moy à ^»f^^ tlfleehit monhonneunamp;voulontiers pour l’amour devons, qui merequcrez,i’y cntendray,car Vouementievousdoy toute obeiirance,amp; vueil dcuoir fie tenir, fans nul moyen. Donc ditleDucdc lulliers,0r parlez vous bien amp;nbsp;à pomâ;.-2lt; nous y prendrons garde. Or fut wifepargrand’deliberationde confeil,amp; pour fauucr amp;garder! hortneur de toutes parles, queleDuc deGuerlesviendroit par dcucrsleRoy deFrance:amp; luylcroit honneur ^teuerence, telle comme il appartient de faire a vn Roy : Si l’excuferoit de la defiance

, Quilluy auoit enuoyce: amp;nbsp;diroit ainfi, Monfeigncur,il eft bien vérité qu’vnclettre, fccl- Fgt;rme de Fex^ 1 hedeffous mon fecl,futvne fois enuoyce amp;nbsp;portée en Francc,amp;vintàlacongnoiflancc «»A r^t 1 lt;levousxnlaqucllclcttrc font frites amp;nbsp;contenues défiâces, appartenans à vous amp;nbsp;à vo- J^^/^^' 1 ftteRoyaume,aucc paroUes impetueufes amp;nbsp;dcraifonnables,^ hors du droit ftille 8è vfa- f^fj^^^i^j fixu-\ Çc,quePrinces amp;nbsp;Seigneurs ont à défier! vn ! autre. LefqueÜcs ie n auoue pasmeque de mefinrfit dé~ 1 mibouche foitifluc, ne de commandement mien, parolle nulle, en amendriffant ny en fittnee.

1 Affamant voûte nom Si Seigneurie. Or, que celle cxcufancc fait veritable Si mife hors 1 étvillainc fufpedion, auint que pour les grans alliances amp;nbsp;feruices,que nous auons à no-1 fttettef-tedoutèSeigneur ,1e Roy d’Angleterre, àla requefte de luy, amp;nbsp;de fon Confeil, i ^ous enuoyafmes en Angleterre quatre de nozCheualicrs. Sc leutbaïUafmcs noft^e feel,

i Çoutfcellerce,dontilsferoientrequis.Aeuxcnfut,non a^oy, deIcfcrirc8udu reeller, ' catienefauoye,honcqucsncfcu,atmntlalettrclcellcc»quellechofeeftoit dedanscon-

‘ Unuc.Sivous phife que celle excufance vaille,car elle eft veritable. Quant au rcfte,onc- nbsp;nbsp;nbsp;•

‘ Ques du ferment ne del’allianccde mon trefredouté Seigneur,MófcigncurleRoy d’An-' lieferte,le ne me vueil ofterme départir hader à l'encontre de ce qu’il me commandera, ‘ Queienepuiffe bien,à fa requefte 2gt;ccommandement,défier vous Scautruy, quand il luy ' îhlta,amp; lemons en feray.excepté mon naturel Seigneur le Roy d Allemaigne, car tout ' tciy-ic deferment enuersluy,fait débouché,ouatant ôt parlant de main mite.Mais pour ‘ Ihonneut devons,en confiderant amp;nbsp;recompenfant les peines amp;nbsp;les trauaux que vous a-' Meus pour venir iufquescy,pourfauoirlefond amp;nbsp;la vcrité^c ladèfiance, ic vous iute- ^ ' ’lyiSdefetmétlevonstiédray,quc iamaisie ne vous gucrroyeray,ne dcfieray,que vous ‘ îi’enfoyezfignifiévnandcuât.EtMôteigneur.ilvousfuffilc. Accsparollesrclponditlc Le Due de ‘ bacdeGuevles-Toutce feray i’alfezbien amp;: voulontiers .Iln’y arien de deshonneur ne Guerres g^i-‘ Wmepout moy,à mon femblant. Sur ceft eftat amp;nbsp;traitté, que ic vous dy,amp; ay i^i com- 5”^ “fi«quot; f»» ' fenced mittet ,fedepattitlcDuc de lulliers de fon fils le Duc de Guerles ; amp;nbsp;aulhfit i^r^f^f^^^r^ ‘ ’^^tchçnefqueàeCoulongnc;fcnretournerentenlulllcrs,5ivindrentàEndcsker.Quâd f,.,p,y_ ' ^'^raps Jtlicüfut,ilsallerer deuers le Roy de FrancetSc luy remôfteerenttous les points ^wiclcscy-dcffns-nommés-.amp;c dirent bien auRoy amp;nbsp;à fes onclesfà fin qu’on f’aulfaft def MqncduDuc de Guerles on h auroit autre chofe. Le Roy de France defiroit trop fort 1 î’lt;toitceDuc deGuerles,fon coufin.pource qu’iUeur auoitdonné tant de peine. Sifen-l ^'®o\udc7/A test vautré s. Le Ducde Bourgongne vouloir aulfi que Madame debrabat i ^barovs demoutaft en fon eftat.Siprenoir près, que ce tralt^ fuft ony de tenu, St que i bbac de Guerles,fur le moyen qui mis eftolt,vcnift suant. Si ne confcilloit point le con 1 '’flirt,Xv,d\vue chofe,faifolt àralfonner.L’Ytier apptochoitforr. Les nuids deuenoient l •''^^utsSefioides. Les Seigneurs deFrance eft oient informés que Guerles n’eftoit pas 1 'lyiysiatreftet en temps d'yuef.amp;c aulfi tousles lours onlcur rapport oit qu’ils per dotét

-ocr page 1110-

LE TIERS V0LVME


3^0

Exeu/êdu Due de leurs gcs,Clici!aIicrsamp;: EfciiyerSjpar cesLinfars:quifaifoint embufehesfureux.Tant ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut allcjdcmcné^amp;parlcmenic^queles chofes cheurcntàaccord;amp;approcha!cDucdc

le i^^^uî'Xn ^“^^^c^’^ l’amcnale Duc de Iulliersfonpcrc,leDuc de Lorrainefoncoufin,amp;l Arche eonfente. ^ ueIquc de Coülongnc,cn la tente du Roy de Francc.Là eftoientTes trois ondes. 6don frere le Duc de Tourainc,Ic Duc de Bar,le Comte de la Marche,* Comte de SaintPd le ComteDauphin d’Auuergnc,Ic Sire de Coiicy amp;nbsp;IcÇonneftable der rance.'édile meità gcnoux,d«uantlcRoy,!eDucdcGuerles,maisiI mcfutdicqucleRoylefitIcucr (ic n’en fay riens.-fors par ceux,qui m’en ont informé)amp; que vaillamment amp;nbsp;dgemenf, Exeufidu Due P®^*^ ’^ défiance dcquoy il eftoit là venu,en la forme defiufdite il f’exeufa; amp;: tintlcRof deGueldret,de *°^ excuGnee à bonnc:amp; de rechef il iura,que fi iamais il vouloir déferle Roy defran nefattueirfaire cc,ncle Royaume guerroyer,illeurfignifieroit vn an dcuanr;amp; demoureroit lepays Je delturerles fri Gucrles amp;nbsp;dc Brabant cn fcur cftat:amp;quiplusy auoitmis, plus y auoitperdu. Ainfi/c fonmers Fran- portèrent les ordonnances.'^ loupa le Duc dc GuerIcs,delezleRoy,àfa table. Sivoiff ‘^y9^’*^^^”:æ°i'^fregardé, pourlacaufcquileurauoittant donnéde peine.Dctoutes e^n” ^^^ dcuifes,ordonnances,conuenanccs,amp;afrcurance de pais, Jcttresfurcntlcuësclcri-Cen^e'nu Due ^^^}^^^cllees;amp;après toutes ces choies faites amp;nbsp;mifes auant en fcur eftat,ces Seigneurs JeGueldref,amp;^ prirent congé,mais auant le departement, le Duc de Gucrles demanda que fespn/ôa-Jefurt du Fjy uicrs,qui auoient eftépris des François par celle guerre,il euft quittes amp;nbsp;dcliures. Idf^ vers France. cur.-amp;-furent rendus en la manicrequ’illcsauoirdemandez. AuÆIe Royluy dnnan^i que tousles prilonnicrs defes gens,qu’ils tenoientamp;auoientpris de ce voyageai les vou fid rendre amp;dcIiurcr.LeDuc de Gucrles les excufa;amp;dit.Monfeigneur,ccncpcutfii-rc,Ie fuis vn poure hommc:amp;' quand ie fcnti voftre venue,ic mefortifiayaufflieuxque ic peu,dc Cheuahers d outrcle Rin,amp;d'autres.'amp; leur eu cn conueruntcitictoiitlccon^ queft,quilsferoicntencellegucrre,leurdemourroit.S^eleurpuistoJlirct)q'^^^^^^^i^ i _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^y donne,ne nulle puilîànce ne pouuoir n’en ^ytSiß dc rigueur ie vouloye vler,ilsroc fc nbsp;nbsp;i

roientguerrc.Ii vous plaife que ce fc palîc,carie n’y puis remédier.Le Roy voit bié que

^^^ ^7 ^^^®^^^^f^^ chofe. Si fen fouffrit a tant;amp; imagina que c’efigrandechofeamp;ers'

nómeedeluy,amp;defon Royaume;amp; q moultpeut faire dc gens pontes richesSikteut, Sepaffa. outre.'amp;nc reloua pointla parolle.Au dcpartenicnf,amp; au congé prendre,leçon

tentoientallez l vn de 1 autre. Adonequesfutordonnédu délogeramp;duretrairc,amp;Jc i chacun rcrourner,dont il cfioit party.Sc fut dit quclc Roy de France feroit le ionrdtlt

Touffaints en la cite de Reinr^Sc la feroit fa fefke : dont fe délogèrent toutes genS) Sik meircnt.au retour.Or vous diray,vn petit^de l’armée dc mer des Anglais.

Cffwmc»! éc Cffmt( ef.y^Figt;KM (^ /ex C^euabcFfe^ .y^/^gleterre^^uije texajent/ffmxr,

A^^J^fre aée z^e^t zgt;Me/xffft a da Fabce^frfs ede laßorAeZ/g : teffimfx/ me/f/te Lm/if äe Saxaterre,e» e^af/f auerFyfar des Fee Ae/deb^des pearj/bu/f fear-nean/ farmeGd“ ee.^j^ext de ßueede Lassedajdre eeffedaed de waxda^^e ede^Jf/de aaee^ues d'infant Ze nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Caf/dde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAP. exxxv.

£N ce temps quclc Roy de Fjpnee elloit cn Gucrles,Sc deuantaulfi, Si depuis,k(e‘ ^ noitfurmcrleRoy d'Ar^leterrCjOU fonarméadclaquellalc Comte d’Arondelc-Hoir fonuerain Capitaine: Scvenoient vnefois amont,l'autreaual(ain{iquelesventks demenoit)amp;:touûours,conrccla Saint-Remy sda Toufrain£ls,voîontiersfait foritéps P nbsp;nbsp;^ ^^^ vents périlleux fur la mer.Encorcs en fit il adonc vn trcfgtand:quife bouta entre

r^dJ^quot; ^ ^^ ^^^^^^ d’Angleterre, Si tellement,qu’il les éperditl’vn dc l’autre duremennSin'yauoit de và/ffèaux ^^^^^^Y naarinicr,qui nefuü toutébahy du grand vent qu'il faifoinSi tant,qu'ilconüiDt eJdfeuj^fresda P^t:force,ou ^s auoir,prendte terre Si port,Le Comte d'Arôdel,luy vingt Si feptieike J^tedredlffar/ar ^t: vaiffeaux,à deux petites lieues delaRochellc,cn vn haute,qu’on dit la Palice,ancre-eede ventitar tcnttSi fattcflercnt Iffvoufincnt OU non)Si auoient le vent de mer û fort fat eux,quils re/dantau dgt;a- nepouuoientpartir.QwndlesnouucllesenfurentvenuesàlaRocheIlc,fifedouterent »retdedaPa/iee de ptcmicrles Rochellois,que les Anglais veinffent là pour leur porter dommage-’^

cloirent leurs portes.-Si fc tindrcntlà fans partîr:Si y furent bien vniouramp;demy.Oevtn-drent autres nouuellcs aÿx Rochellois,dc ceux delà Palice, que les Anglais nettoient pas vingt Si deux vailfeaux,Si que grand vent Si fortune de merles auoit là boutez, amp;nbsp;ne tiroient,fors qu’aupartir:ôi toutesfoisle Comte d Arondel,mefttreHenry deSeau' monT,melîite Guillaume Helmen,Si plus dc trente CheuaUets d'Angleterre, ettoient là. Si le confeillcrentles R ocheUois quelle chofe ils fcroient.Toutconfideréjdirétquils nbsp;nbsp;‘

nefic- 1

-ocr page 1111-

DE F R 0 I S S’A R t,

52i

^ffacqriittcroicntpasbien,fils nelesalloicnt ecarmoucher.En ce temps feoit jdeuant ^chaftel dcBoutcuiIlc,tncflîrc Louis de Sancerrc,Marefchai de Francc:amp; auoit enclos wiaume de Sainte foy,Gafcon,à tout grande Cheualerie de Poitou,de Xaindonge, Pcrigourd,dc la Rochelle amp;nbsp;des baffes marches(car tous n’eftoient pas allez en AI-jmaigneaueclcRoy de France)amp;meffire Louis cftoit Regard amp;fouucrain Capitaine ƒ toutes les frontières,moulantes de Montpcflieriufquala Rochelle, tant que le Sire

^“ftretourné du voyage d'Allcmaignc. Si auifcrcntlcs Âochellois qu’ils fi-gpincroient tout ce à mcffire Louis:ainfi qu’ils le firent. Si toft qu’il Iefeut5il en fut tout ^^îouy,amp; manda à ceux delà Rochelle,qu’ils armaffent fix ou huit galle es,amp; miffentde îns de leurs gc|s,car il viendroit combattre les Anglois.IIs le firent. Meffire Louis fe '‘^partit defon ficge:amp; le rompit pour celle befongnc,car auis luy cftoit que de combat ^cle Côte d Arondcl, amp;nbsp;les Cheualiers d’Angletcrre(qui là eftoiét à l’ancre) eftoit plus onnorableamp; plus proffitable,quc tenir le fiege,car toufioursy pouuoit il bien recou-'^^2^51 fen vint à la Rochelle :amp;toutes manièresgens,Cheualiers amp;Efcuycrs,le fuy-“oient.Ie ne fay par quelle infpiration ce fut.mais le Comte d’Arondel à la Palice fut in ofwéque leMarefchalde France,à toute puiftànce de Cheualiers ScEfcuycrSjle venoit ^^j^l^^i^^^^ j^ '■onibattre.Ccs nouucllcs ne furentpas trop plaifantcs au Comte d’Arondel.D’auentu ’hawedela p^ le vent eftoit affezaualé,amp; les ondes demeraffez aualées. Le Comte tantoftfit defan licejtßMteft 'ferfes nefs.-amp; prit la mer fi à point,que fil enft plus attendu, il euft là efté enclos au ha- vampom-fuhä ’^|■Ç)amp;làpris,amp; toute fa nauieme innen fuftéchapépié. Sur ce point veez cy venir ksf^r le Mareß gîlltesdclaRochelletqiiivindrent fur la mer, armées amp;nbsp;appareillées, amp;nbsp;pourueuës de fl^tl^f saneer ‘^’nonsamp; d’artilleries:amp;venoient droit à la Palicc,Si trouuerent les Anglois defancreZ ’'^^•'^M’^^ef ^fcnaUoient.Si les pourfuyuircnt,ainfi que deux lieues en mer:amp;r les conuoyerent de canons.Toutesfois iis ne les o^j^rent longucmét pourfuyuir,pour les embufehes de mer ilcslaiflerentailerjamp;rctoiirnercnt.Mais le Marcfchal dcFrancefutmoultcourroucé w«uxdelaRochellc,decequcfi tardilsluy auoientfignifié la venue des Anglois.Le jointe d Arondelprit le chemin de la mer,pour venir à Bordeaux par la Garonne,amp; le “Cgc de Boutcuille fe dérompit,car Guillônet de Sainte- Foy fc pourueut de tout point '®dcmenyers que meffire Louis de Sancerre vint à la Rochelle amp;nbsp;à la Palice, pour vou-W( comme il eft)combattre les Anglois. Or retournons vn petit à parler du Duc de ƒ nclaftre,amp; des traittez qu’il auoit aux Efpaignols,amp; aufli au Duc de Berry,pour le ma-''3gedefafil]e.LeRoy de Caftille ^entendoit pour fon^s,amp; pour venir à paix aux An amp;o«.LcDuc de Berry y entendoir pour luy,car trop grand défit auoit de luy maricr.Le “cdcLanclaftre,commefagcamp;imaginatif,veoit qucplus proffitable luy eftoit amp;nbsp;à nbsp;nbsp;nbsp;•

)^igleterrc,au Rcy de Caftille;qu’au Duc de Berry.Car parmi tant,il recouureroit l’he Jf’gedeCaftillc,au temps auenir,pour fa fille:amp; fil donnoitpar mariage fa fille au Duc 'berry,amp;le Duc de Berry mouroit,fa fille feroit vnc poure femme, au regard des au- ^/^ ^X'/’m** quot;■«Dames,car le Duc de Berri de fon premier mariage auoit des cnfans, qui emporte- f^^f^^ '^caM-voient le proffit. Auffi la Ducheffe de Lanclaftrc du tout fcnclinoitaufils du Roy de Ca- h âme Cathe“ 'quot;c:dont il auint,quand meffire Helion de Lignac fc^ut parti du Duc de Lanclaftre3amp; rinedeLan-quot;'isau retour deucrs 1s Duc de Bcrri(qui eftoit en Allemaigne)lcs traitteurs amp;nbsp;IcsProcu ^l^re^ '^’Jrs,qui le mariage dem enoient,fe traitent auânt,dc par le Roy de Caftillc, Ceux furet '^t«eillis,amp; ouis3amp; acceptées leur parollcs:amp; fut le mariage enconuenancé, amp;nbsp;iuré, de «herinc de Lanclaftrc au fils au Roy de Caftilc:amp; furent lettres amp;nbsp;inftrumens publie-^quot;«pris de toutes les conuenances amp;nbsp;obligations fans nul retour de rapcl,ne (^ repen-

parmi tant,la Ducheffe Confiance de Lanclafirc(quandfcs befongnes feroiét «ordonnées) dcuoit fa fille mener en Cafiillc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Cmmefii eßant encores le Roy Charlesfur les frontières eie Îa//iers,guelejues pillars Hilemans fe get t erent par vne unit fur vue partie defin camp^y prenais plufieurspri-fimiersi comme le Roy ^entrant au zi. definaage^ eut luy me/me le gouuernemenf de fan Royaume^ df comment^fichant la conclufon du mariage de Cafide c^ de Lan-dafre^enuoya vers le Roy d’E/paigne^^peur luy remonfrer de ne faire nudes adian-f tt à/anpréiadice. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxJÄciill.

^Neores cftoit le R oy de France en Tu llicrs,ou furies frontières.Vous fauez( comme icydcffus cftcontcnu)comment Icsconucnanccsamp;ordonnanccs fe portèrent entre Roy de France amp;nbsp;les Ducs de luilliersSC de Guéries, amp;nbsp;fur quel efiat le departement

-ocr page 1112-

J22 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E T I E R S V O L V M E

fut fait.Toutes gens fe meirent au retour,amp; auint que,fur les frontières d’Allcmaingnc amp;' le département des terres,vnc nuiû,qu’il faifoit moult cler de la lune, cnuitonlami--nuict vind rent Allemans,robeurs amp;pillars:qui ne ten oient,ncfaifoiét,ne treue ncpaiv mais vouloient toufiours aller à rauantage,amp; eftoient des gés, amp;nbsp;^ffous le Seigneur« Blanquenemcn,amp; de meflire Pierre de Croncbech.Ceux f en vinarent,nioultbicnnio tez,auirer en roft,ou ils feroient le mieux leur profit: amp;j^ircrentparmy le logis du Vicomte de Meauî^»amp;lc trouuercnr,amp; fcs gens,en bon conuenant.Ils pafferétoutre,puis surprifi de rctourncrenf,amp; fans fonner mot, allant Si retournantramp;fe traitent là ou ils auoient leur ‘ducapdu^R^'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;recorderent ce qu’ils auoient trouué.Aflez toft apres auint qu’vncgrande

pdrpidars^} route d’AIlemans,pillars,vint:amp; fe bouta dedans le logis des François, fur leur auaiiia-lemans/w/on gc:amp; en ruèrent ius ic nefay quants(qu’ils trouuerent àla découucrte)amp; prirentquator depart deCuel- 2C Hommes-d’armes.La furent pris le Sire de la Viéuille,amp;: le Sire de Montkrel,desen-^t«. nemis.Cefte auenturc curent celle nuit,pour faire poure guct,amp;par manualsgouuerne ment amp;nbsp;conduite.Lendemain,quand les nouuelles furent feues du Scigneurdeb^i^' uille amp;nbsp;du Seigneur de Montbarel,qu’ils eftoient pris,en furent courroucez touJCf*®, aufquels la cognoilfancc en vint;amp; f ordonnèrent depuis plus lagcment.Quandlet'oy fe départit de lulliers amp;nbsp;il fe meit au retour,nul ne demoura derrière : amp;nbsp;vindrenttout^ les garnifons,mcftirc Guillaume de la Trimoille amp;nbsp;meffireScruais dcMcrande,^^'’ les aiitres:amp; fe traitent les Brabançons en leurs lieux.Sur le chemin,amp; au retour,ff* donné,par grande deliberation de Confeil,quclc Roy de Francc(quieftoitcn gountt nement de les oncles,^ auoit cfté depuis le Roy fon pere mort)prendroitlcgouucro^^ ment amp;nbsp;la charge de fon Royaume,amp; fen deporteroient fcs oncles: qui auoient ^^^ quoy entendre ailleurs. làauoit il 20. ans accomplis: amp;nbsp;entroit au 2ï.2n.C(^ UR^y Charles fuj- fcoë,amp;publiéc à chacun,fi fembla à chacun bône ô^ifonnablc.IlmefemnM'^^ ® ßxtemeentre j^ jy p^^j. ^ J^gÿ-jjj Jg jouf J^ J^ youlflinfts:amp; là tint fa fcRc, amp;nbsp;fcS onclcS amp;nbsp;fotl frète t etM^ement ’^^ ltiy,amp; là vint la premiere cognoilfâceaux Seigneurs,que le Roy deCaftiUcamp;fr^“^ deft»Royanme de Lanclaftrc auoient cnfemblc paix , amp;nbsp;que le mariage le faifoit de la fille an ^“^ ßtrle li.an de Lanclaftre au fils du Roy lehan de Caftillc.Lc Roy de France en gengh amp;nbsp;en gîw 0 fin aa^e, au re onclc,Ie Duc de Berry:amp; luy dit, Bel- onclc,vous auez failly à voftre entente, vn a leur de ciiel- VOUS dcpcfchc dc la femme,quc VOUS dcuiezauoir.Quclle chofc cn dites vous?quevo ^''”' en dit le couragc?LcDuc de Berry refpondit:amp; dit moult bicn,Monfcigncur,Miâ) ^

lylà,i’adrcccray ailleurs. Oi^oramcnccrcnt à mi^murer les François :amp;parler u ^esFrTn^^s^^ ™'itiage,amp; à dire que point ne fe faifoit fans grandes alliances, amp;nbsp;que c’eftoit vnceno^ contre feRey de préiudiciable,^ qui au temps auenir pourroir trop grandement toucher,parp caßflle,p„urle ß^ursincidenccs,au Royaume de Francc,car(commc difoient ceux, qui enparloycn gt;nbsp;mariage de fin amp;nbsp;qui iufques au fond de la befongne vcnoiét)fi Anglcterrc,Caftillc,amp; Portugal,« 0} fils et de la fil- ent d’vn accord ic d’vne alliance,ces trois Royaumcs,par mer Se par terre,feroient, le de iddafire. pourroient faire amp;nbsp;donner,guerre,au Royaume de France.Ce feroit bon quele Roy

uoyaft,amp; pourueuft que ce méchant Roy d’Efpaignefqui faccorde amp;nbsp;allie mainf«''^^ à vn homme mort,car le Duc dgLantlaftren’auoit point de puilfancc, negenen nuis traittez,nc nuis accor^,fans le Confcil du Roy de France : amp;nbsp;fautrement 1

• foit,le R oy luy mandaft bien,qu’il le feroit auffi petit varier, comme il auoit lâ^ § Seigneur. Aufti n’a il maintenant à quoy entendre.Si nous viendroit celle guerre ftille bien à point,amp; boutaft ce méchât Roy,fils d’vn baftard,hors du Royaume c ftille:amp;ledonnaft à fon frerc,le DucdcTourainc:quin’a pasdeprefenttropgran ritage.Hl le gounerneroit amp;nbsp;garderoit bien amp;nbsp;figement.Mais comment a il ofé hi^ quot;nbsp;traitté de pai j,nc d’accord,nc d’aliancc,au Duc de Lanclaftre, fans le feu amp;nbsp;^°”ƒ”• ment du Roy de Francc?qui tant l’a prifé,aidé, honnoré, amp;nbsp;auancc,qu il euftperdu Royaume:(ela puiffance amp;lefangdc France n’euft efté.11 marchande bicn,amp;:w am ^ chandé(mais qu’il foit ainfi,commc on dit)dc luy honnir amp;nbsp;dcfertcr:amp; P°*”^.R*î’’’5jj,t fe deliure de luy remóftrcr,amp;par home fi croiablc,qu’il cognoilfe qu il a mai-fait, aj^j ic multiplièrent ces parollcs,cn imaginant amp;nbsp;confiderant toutesraifons, que les one du Roy,amp;le Roy de France amp;nbsp;fon Confcil,fc mcircntcnfcmble: amp;nbsp;curent conlcu reftfur cesnouuelles,pourenuoicren Caftille,dcucrsleRoyIchan,cnIuyremon r amp;nbsp;difant,depar le Roy de Francc,qu’il auifaft amp;nbsp;regardaft bien àfes ^^^°“^ nbsp;nbsp;V ne fuft tel,nc fi ofé,qu'il fift nul traittén’allianccaux Anglois,n’au

qui en riens fuftpréiudiciablcàla couronne,n’au Roy dcFrancc. amp;fiHo ^æ^^’” £jjj

-ocr page 1113-

ÖE FROISSART;


3^3


fait,n'en penféç défaire,qu’il fuft tout feur que la puiffance de France le rcculeroit ^ tât

ou plus,qu'elle Vauoit auancé.-amp; nentendroit le Roy de France(c’cftaffauoir le Roy amp;nbsp;les

Ftinçois)àautte chofe,tant qu’ils l’auroient deftruit.Or fut auifé amp;nbsp;regarde, par graïu c

lidiheration de Cônfcil,quitçroitcc rneflage.-Sêfut dit qu’il y conuenoit homme ar^ y,

amp; bien enlangagé^ui fagement amp;nbsp;vaillamment remonftraft la parollc du Roy) qn o

n'auoit que faire d’y cnuoyei^-mplemcnt,ny vn fimple homme» On en nomn^ tro^-

Seigneur dcCoucy,meffirelehan de Vienne, Admirai de France,^ rne ne uy

TtimoiUc,Si: de ces trois prendre l’vn il fulfiroit, pour aller en Cafti e ourmr

gc amp;nbsp;meffage.Tout confideré^fut arrefté que melfirc lehan de ƒ “”^ ® rayonnez vous»

minetoit'enEf-^igne.Siluy fut dit duRoy,amp; de fon Confeil. ° „tauRoY de

8:appreftcz,vousfcrezcevoyage‘.amp; ne porterez autres lettres pre en e /• „g^co-

Ca(hllc,fors de crcance.C’eft afléz vous elles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^p*® ^^f Je auifer, amp;nbsp;J^ej^efehe di

ment on vous cnuoyelà amp;nbsp;dites bien a ce Roy d Efpaigne q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fences qu’il a de i’Mmiral dé

qu’il life, ou face llic,lcsalliancesordonnances, amp;nbsp;promc cs»iur . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fon Confeil.-

W„„„, de luyamp; m«« bien .eûtes i=srcff on es qu .1 vonsfc.a^næefon ^^

, P»,»o,f„„eeHesnousnonspn,(fionston^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terme, que toutes

, \olotmcrsJ)cpwsne demoura mie 1 Adim^ d« J nbsp;nbsp;nbsp;. oncles:amp; fc partit : amp;nbsp;prit le ^cfc^rfeXfrf

1 lesbefongnes furent preftes.Si prit congé du Roy Si nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ Pape,amp;: fon frere: ainfi Uanct ancien-J tbemin de Bourgongne,car il v ouloit aller par Auigno , nbsp;nbsp;^^^^^^^^^ ^^ (3 eolfroy T efte- «e éI« France et J qu’il fit. Nous nous fourrerons vn petit à parler de ny-_ V' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^ g^^gios.Mais auaten d’Bfpdi^nfi , noue,6cdufiegcquicftoit deuantV ‘=«'^^°“’^’3'i‘:®,ltauoitdeluy marict,qu‘iUc mon

, cotes parlerons nous duDuc de Retry-.qui h gra nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gc ou il le maria.

Vannée,catilcutvnefemroc-.amp;fivousdinyq«'«.'^“quot;

1 nbsp;nbsp;nbsp;Ccmmsntic Duc Iekiin de Be^^cvdcdu Roy^^y^ j £11 J,,ComtedeBonlo7igneyqu'il

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difire^enuoyaversleComtedeFoix^fourauotr ap^e nbsp;nbsp;nbsp;exxxv.

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;...'Ißi’d^DnedeLaneWs'lfutinfo,-

(Y ^tidlebue deBerry vert qui! aumt faïUy »»» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiUefaui f’appeRoltlclunnc)

\ gt;l.™éYuiféquclcCôteàcBoulongncauoi ., nbsp;. n •^^pasdclezlepcre,nelame-

l ölt de Madame Helienot de Comminges.maais ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A nbsp;j^p^ ^my amp;nbsp;coufm .• Ic-

1 ïcwoiscftoitaupaysdeBearn,àclczle Comw ^^^^^^J^pettcméttraittêc,\’ef-\ Vccàeplus.dencutans,enfon c^aRdaOrwis.g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnnouïtiffon)ny •

\ Wurens résine laDamoifclk nauoitan J^^ p^atsH n’y auolt voulu entendre; amp;nbsp;cie de Foix \ Weftep^plufteuts requis St prie de 0 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ç y^p^ftow encorestrop ieunc;amp;t par àpprmcî;..

\ m^ondjt\ceux,quiluYn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ avoir fait prier St parler par plu 7U4»d Ber»4ril

1 ^V««drnfcRetnatd^cteduComrcdMmi^c^^^^^

I ^'J'^JJ-^^Viornertoir quef’illauorrparrnauage^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aem4»dou

\ iochalanae delà terre deBearn,Sc nonobdant tourc^ces y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ç^ je

\ totnureriJ refnondit quefa confine eRoit trop ieune,maiÿ diloit antre choie aies ges. ^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;,„

\ Æ«TânnelfrreEfpaendnUon.Cenxà’Atm^^^^^^^

\ loMtbcUe-.quandilsmerequierentdemon

\ ltsunforreroye,Stfrm’aforhliroye. Variennenrilsdeforce,Stnondedrm^

\ ^oQoTOrtfrnocs-.qniefthtriragc de par fa mcxc,amp;tïauute,TnacouRnc dcRou\ongne. c

\ '«itJdÀerr uùils fâchent qneie nela marier ay là en Rendors R^ott St R pniRanr^qn rh en \ Ittoi^x tenus err guerre pont fonhéritage de Comminges,caril n’anorr nbsp;nbsp;prefent a rel-

\ Vorige,fors qu àvnhomme mort défloré deBonlongnc donper e .D ont il enoir anenn \ ’\it,'Q^xndleComte d Krmignae SjemdhreBetnardfonfrereveirent quids hy ponuoy ^ \ tatvtrittvenanrleurantc,lAaàameàeBerrydlsenanoienrparleauV)ncàeBerry,amp;que \ rtitroitNttheau mariage pont lehan deBerry fonRls;donrleV)nc anoit ennoyé fn^” \ hrsmtÜagtrs cnBearn,denets lé Comte de B oix, en priant, Si tous mal-tîàens mis ins \ '^rv\iow'.-'X7,,qù au temps paffé au oient eus enfemhlé ,i\ peu^ anoit ia Tiamoifelie de

\ ^wlonguepoutiehanfonh\s,àcaufe àematiage;amp;c queieComte deBou\ongnc,pete \ ^daBaraoifeùle^ev o\Àoit,aceotdoit„^ ty aRentoit.Be Comte deR ois. audit faithon-\ ^r there aux \rt\oaffadeuts;maisiif'éh.oite'amp;cufé; Sjcdtfoittpa’dieehoit ttopieune: hC \ quot;iK«^aud\aCôteRedeBou\ongué,facouRue)iaiuyBâRia.^de\\\\ta,'?gt;t metten garde

-ocr page 1114-

n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^i^^^ ^^Qücrrc: amp;nbsp;c£ÜcexcU'

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Plair^’^'^njefr^^^^^^nef ^^^^^'^^MdeBerryckcuu

jL^^^^san ’^^^^^nx-s.Ï^P^^spi./2^prene.L .J^^^PoydeC3Û///e,amp;Ç‘'‘^

^P^^fen ^^^^rids ^^^^^dun^^^^^^don ^^^^oderentgnePf/ /

P^Ue^^^q^'i Pa^ ^^^'^c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^P^^ndc héritière au tép/'

F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^’o'p/'à 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poix J^^^^Mtae/r ^^^prefpondirérceuxd^P’^

C nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voud/lre^rfuu

°^^dére, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ces k^f/^yr^e perdurent leurpaoe.

_ ^^^'Houn^P'^^dieiy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^-^PP^r-ejJi/J^cs /^raittezàentatnerapp/ /

^ccof(jj^P^‘PcnFoix,oueiiSearuJ/r l

^^Pgncs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^P^^ Vn h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r ^^^Puisa n^^^^^^ cuitcesnouudPrpP^ /

Conr^ ^P^amnf^daJP^9cesfij^/^a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^uoideDuc de Berrys/ 1

j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z/^“^Prgeinentou!irtri/rrr nbsp;nbsp;f

'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^/bef^n'-^c Co^^%as y/^^n cZ/^Jée, cTquot;^^ ^^oukréiouy, guauJd/ /

'^''^'^quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^Po/x- ^^^gcd’ ^^^Jette ^^^^^^ce^- ‘^P ^g^i^^ntmoule/ionnori' 1

P^deton. P^'^Poit 1 deux ^^P^rtic^ ^cus nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jeur Jignage eu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f

^^ÿfi^-C.,^- '^''''''--PP---iiiËi:iP /

°^^^^a/ijçp' / p/ndeurs autres Cheual/) I

-ocr page 1115-

D Ë FROISSART.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jij

^''oyTçfie noire dedans. Or eft il fi fort,que pour afiaur,qu’on puiHe faire, iln'cft pas à ^on()i!errc!amp;; par dedans il eftoirpouruea de toutes choies neceftaircs, qu'il leur fallait P°ür lept ou pour huit ans:amp; n’euftent ils rien eu denouuel.Les compajgnonSsquideiiât oicntjamp;quiparHlftidcsaflicgé rauoienr,venoicjntàla fois ccarmoui hcr.dii plus près 'I'**15pouuoient:amp; là,le ficge^cndanr,il y eut faites maintes ecarmouches d’armes:amp; y 'naiioit à la fois de blecez des Vns,amp;dcs autres.Or auint qu’à vne éc^rmQuehe,qui y fut coffroy Telle noire fauança fi auanr,que du trait d’vncarbalcftc,tout outre Icbacinct icoeffe furent percez:amp;’futnauré dvn cartel en la tefte,tant qu’il luy enconuint ge-'fauliâ.donttouslescompaignons en furent courroucez.amp; le terme, qu’il fut en tel e- parsUts de îOes ecarmouches cclferét.De celle blcceurc,filfc full bien gardé,ileuftcftétoftgue Geóffrij refit-mal fc garda,cfpccialcntent de fornication de fern mc:dont chcrrachcpta,caril n»irtàJestom^ 'n mourut, mais auant que la mort le prenfift, il en eut bien la congnoilTance ; amp;rluy fut {gt;‘ti^»os,tfidtlt;i;t ■t qui! f’eftoit mal gardé j amp;quil cftoit amp;nbsp;giloit en grand peril ( car fa telle eftoit apo- ü^*^^ mert. nmée)amp;quil voufiftpcnfcràfes befongnes, amp;àlcs ordonnances. Il y pcnfa.amp;fit fes ‘âiZjfur telle forme amp;nbsp;par telle ordonnance,que te vous diray. T out premièrement il fit ''mrdeuant luy,amp; en fa prefence,tousles louucrainscompaignons delag3rnifon,amp;qui 'pluseftoient vfitez d’armes, amp;nbsp;quand il les veir, il l’alTit cm my fon liâ; amp;nbsp;puis dit ainfi, faux Seigneurs 5: compaignons,iecongnoy que ie fuis en grande auenturedemort. ousauons long temps enfcmble cfté,amp; tenu bonne compaignic.Ic vous ay efté mai-J'amp;Ioyal Capitaincàmon pouuoiriamp;vcrroyevolôtiers que de mon viuant eulfiez vn Capitaine,quiloyaumétf’acquitaft enuers vous,amp; gardait celle fortcreirc,car ie lalailTc poumeuede toutes chofes neceflair es,qui appartiennent pourvu chaftel gardende vins oeviurcs,d’artillerie,amp; de toutes autres choies neceflaires. Au furplus,ic vous prie que '’ous me difez entre vous tous^n général, fi vo” auez auifé,n’élcu,Capitainb:ne Capital tejqui vous fachc,ou fachenr,mcner amp;nbsp;gouuemer en la forme amp;nbsp;manière que Gés-d’ar mes auentureux doyuent dire menez amp;gouuernez.Carmagucrrea cftétcllc:amp;au fort icnauoyccureàqui. Dont fur l'ombre de la guerre amp;nbsp;qucreilcdu Roy d’Angleterre ie ^e fiinformcr,plusquedcnulautrc,caricme luis toufiours tenu en terre de conqueft? «ufe doyuent traire amp;nbsp;toufiours trouucr compaignons auéturcux,qui défirent armes; ^qui défirent eux auancer.En celle frontière icy a bon pays amp;rcndable:amp;y appèndenc grande foifon de bons padis.-quoy qu’à prefentles François nousfacent gucrré,amp; tiennent fiége.Mais ce n’cll pas à toulidbrs durer.Cc fiége amp;Fcs ballides rompront vn.idur. ^rmcrcfpondczàcepropos,dont ievous parle,fi vousauez Capitaine éleu, ne trou- * JJCjCntre vous trcllous.Les compaignons fe teurent vn pctit:amp; quand il veit qu’ils fe tab æicntjillcs refrefehit de douces parollcs amp;nbsp;nouuclleSjen leur dilanr, le croy bich qu’en Wj^ue vous demande,vousauez petit pcnfé:amp;: moy citant en ce liól,aypcnlé pour vous. ^gt;rc(rcfpondircntils lors)nousle croyons bicn:amp; il nous lcra plus acceptable amp;nbsp;agréa- ^tuneaux Ca^^ “Iqfedcvousvicnqquedenous.amp;vousle nous direz, fil vous plaill.. Ouyfrefpondit/'quot;’'*'”quot;. ^‘*'^quot; Geoffroy Tefte-noirefte levons diray amp;nbsp;nommeray.Beaux Scigneurs(dit Geoffroy Te ‘‘j^^^f°^^^^p°l «enoire}iefay bien que vous m’auez toufiours feruy honnoré (ainfi comme ondoit Q^^^yg^ j-f^f_ Ion louuerain amp;nbsp;Capirainc)amp; i’auroye trop plus cher(fe v9us raccordez)que vous ayez Gapîtainejquidefeendedemon lang,quot;que nul autre. Veczey Alain Roux, mon coufin, ^Pierre,fon frerc:qui font bons Hommes-d’armcs,amp; de mon fang. Si vous prie qu’A* hm vucillcz retenir à Capitaine,amp; luy iurer, en la prefence de moy,foy, obeilfancc, a-roour,fcruice,amp;loyauté,amp;auflî à fonfrere, mais toutesfois ievucil que la fctiucraine charge foit fur Alain. Ils refpondirenr,Sirc,volonticrs:amp;vousl’aucz bien éleu amp;choi- v. lî-Là fut de tous les compaignons Alain Roux fermenté:amp;aufli furPieFrefon frere. (^andtoutesceschofes furent faitesamp;paflees, Geoffroy Teftenoire parla encores; amp;nbsp;lt;ht.0rbicn,Scigncurs,vous auez obei à mon plaifir.Si vous en fay gré:amp; pourceie vucil nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ ’

tjoe vous partiflez à ce que vousauez aidé à conquerir.Ie vous dy qu’en cell arche, que Vcczlà(amp; lors la monllra à fon doy:amp; dit)il y a iufques à la fomme de trente mille fracs. j^ Sien vucil ordonner,donner, Sdaiffer à ma confcience;ôc vous accomplirez loyaumét c^^^,j\J^ montcllament.Dites ouy.Et ils refpondirent tous, Sire ouy.* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ „dire.

Tout premierement(dit Geoffroy) ie laifle à la chapelle Saind George ( qui fied au clos deccans)pour les reparatiôs amp;nbsp;reedificatios,mille amp;nbsp;cinq cens frans.En apres à m’amie qwloyaumet m’a feruy,dcux mil cinq cens frâcs.En apres à Alain Roux, voflre Capital gt;iC)qiiatrc mille francs.Itcmà mes varlcts de chambre cinq cens francs. A mes officiers,

E

-ocr page 1116-

^^trc ^^^‘^^^^^c vous. ToutcCf^uci^ ^^ai/lpg^‘^^^^yitqohuokeap0tgt;^' 1

Ze nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^car^^^freresa^^’auoü nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Alestrcatcaf /

di-2 ^P^^u nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moultZouaent.Taufff' nbsp;nbsp;/

amp;del^ 1 de France,/ ^^ ^^ celle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à l’entrée defenp^pb nbsp;nbsp;/

-^^nh a^^daou^ ^^^nt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prient telles,qu'il deucit^^^'

pP-^yetfon^. ^°‘^cocJurreamp;deteraJloerdç cha ^^^^aiffif/^ZtJ^i^P^^Sclbrr^^'^cß, ^^^3Oniu^^^ ^J^^niamp;cheuauchapara^^^ 1 ßfj^^^^eclan^^dolr^a^^'^’^4^^^^(^iisf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^ceilauiut.-maisondf^^ 1

iin^^,,k^^^aod\Clt;ilt;,ac,^,PtirnyF^PriL^ ^^^ent tous leurs cheuae^’ ^'

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J^fdersa vne ville:amp;daneei'^^^

gulles mereoik^:

Z'“^^'gt;dZ'ß^d:^'^°'«Z^‘^lt;lcGy'‘P^- QZ“!'’F'’lt;’‘“]«deDKp(rlii”lt;^ / c^y^^nvnZ^dopaZ^'dcU,P'^°‘'cei-x“pl^'^^6rS;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MaiärcsJi:P'‘'{‘ /

»»»»»'?'^*o*?*^^‘^'^lt;gt;«oT^*ogt;4‘?;'w/4jl?^^

P^edn/^^Poiuj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;krent tantod leur mande

td nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^chap P^^^ttic^^Pdfoui p. ^^^^^laciFortdeGens-darmd 1

''^''dea’^^°yajy ^^^ntok^'^^^^lent -pernod „ ^^^jdïêdoiirafamp;^faujfa^i^'^^ f ^^°lls C.^^^^^aian^^^^njjsvnfi ^^dcGi!erles:amp;liiyditdad, 1 “^eofi^^iAtirag^* i • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ Ze ue ky f^^^^’^Zguepartguelelrepe, nbsp;nbsp;nbsp;1

F J Vous allez mandé le baue I

Miu/ir^

-ocr page 1117-

DE FROISSART.


■323


Maiftre dcPruccJl vientcy effor’céraent:Sr ne fuis pas confcillé de l’attendre.Demou-

rczifivousvoulczj’cmporte voftre foy auecques moy.LcDuc de Guedes a ces parol-

icsnerefponditriei^amp;l’Etcuyer monta:5efepavtit;amp; femeit en lieu Sé en placc^fors al-

fw.Mais àfon departement il dit ainfi cncoresauDucdcGuerles.Vousmctrouuerez , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»

entcllieu.Siluy nomma vn oiaaftel,fort durement^Sé hors du chemin.Q^âd ilfe fut de ^^^^^f”'^^^^^

pauyamp;tnisàfauueté,lehautMaiftre dcPruce,àtoutpuiflancc de gèSjVintlàoulcDuc ^^^^^j^ p^’^

de Guéries eftoit. Nul neluy alla au deuant,pour le dcffcndrc.il le deliura delà ou il e- ^^^ ç^

ftoit,Çc tousfesgcnsauffi,c|uilà cftoicnt;Sé fil y cuftirouuel’Efcuycr qui pris lauoit ans i^^j^^g ^^

hvneill’euftmislt;mort.Sifcnretourncrétvers favilledeCammisberge-.amp;sy renra,amp; Pr»ce.

icDucdeGuetles en fa compaignic.Or vous diray qu'il auint de cefte befongne. Bien

1 tü vérité qu’il en fut grans nouuclles en pluficurs pay s,Slt; cfpecialemcnt en emaignc

^enparla on en pluficurs manières ; ôé venoient à grand mcrucillc aux cigneurs, qui

\ iwouirentrecorder.QuandlcDuc de Gucrles futvenu à Cammisbcrgc(c|Ui dcliurc a-

'’dneftéparlaformeamp;éordonnancc,queievousdy')Séileutpen e nbsp;imagine

fongnes,^ comment ceftEfeuyetl’auoit fiancé par foy obligee, que

Millionàcpartemcnt,ilfut moult cmcrucillc.amp;: dit en loy-me me que nu em

Pouuoitveoir qu'il fift loyauté,ne facquitaftbien àcfafoy:8é dit auhaut Maiftte de I ru 4«,, ^c,H.»e

«^u’ilnc vouloir la plus feiourner,ne pour chofc,qu on quot;7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^ ^^ ^^ deoartift, fr« rMontre-

l’«dlfpenration,abfolution,hautrement } line le voulut. -n..’Àp. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiancé!’a- toumaM en -ft

1 »««.ócmoMoicdoMtoutcs^cn^ui en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lodiams amp;nbsp;det Guedois , 8c

«.(^andecs An es^undtenta a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fa deteanee: amp;nbsp;fut delà-

rfe’iratntlavolomt duDlt;leui Sogne«,fi« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ^ „onobttanttoutce

«KVaikM^cndeceDuedeSTOlvcKvulvtendlt| nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;danger,8cde

mant que ceDuc de Stulpe conVentift que le Duc d nbsp;nbsp;„ 0, ' • de cefte nnfeluv

^tfeshoirs,n’hommc de faterrc,nc Ço^ ? Guéries mais il eut en ccluy an telle a- ares idinréfA-

deVienrà, Admirai deTrance; amp;nbsp;com- cowfenteewentde

'ivwe.OrretourncronsnousàmcffircIehana .æÂqVeaeparleKoy dcïrance, ƒ•»Mollire

^uôs quellechoteil fit, ne comentil parla au Koy ü nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r

lt;illiaHcèj£iem.trw^cf,dï-C(i»)me»tleCo»a(cd^ro»de,a«fcqH ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

cufev. . cxxxvir.r.

-YKMemWKakdtt deïtancev«

V mauàaàuKo\’,amp;tlaouonlctrouuerotr.Duluy q Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0 , r v Afonlo-

Wahurgues. Ilcheuauchacellepiw.-Séfitt^uf.quily ’ OQueceuxde Ihoftel * ^\v,?)!.fcïetretch\t,amp;cappaïéilla,pourpier auPalaisduRoy . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;telonl’vfaoe

«ey™re„rlt;x;eYlUalàïraleebo'rrVave™d^^^^^^ iaVWrnnbbniyntaWemenr ynurlbonnenr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;MeukU^enUe ,x™«.. Je

WehumitgrauàementtenuYSé fut mené en la chambre 0 nbsp;nbsp;nbsp;y Çe^Vutes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V^xamirnl àe

tmcutlehoyàeCafthle;amp;clorsmeftiteIehanàc\ienneluyhaihatesl^^^^

Vqm,^\el\euvSé appehatonConfeilàvne patt-.amp;é futemveues^

’^ùtqueetcaucey audit,on appeWaVAàmnahamp;thvy àu,ori,qu i p. nbsp;nbsp;nbsp;, q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^*

4ee,poiuqulyileftoitlà^enu. Xlfqnitoutpteft eftoit^ àltainfi,pat nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ France

W,Sheho4voustousàetonConfei\,\eVlt;oyàeTtaçemenuoyevat-ft^ictsv^

diWdeUnelaftte,^vousÇauezquecehepattie,ouvousvousaie^, y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L’,?£lmirlt;i!àû

tt^^ficttaite-.tsCvientagtariàemctueiheauVcoy deYtance.^a, 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Brance AteUî-

Gerameutvous uouuextccuei\\it,ouyt,h entendre anuXtraitte du mon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«Jkdxitgea»

rugtQuautterfauslefceudemesttettedqutexSeigjrieutsXeV^oynodte ire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ^ijCdjlAe.

iuWhdiétainfi,^ehvtay,qùonnep^itmatietÇesenfam,^^^^^^

et écgx^v\de uavs. Si amour. Si v ous matide,par moy ,que v ous amlex bien de laite, ou. ^auQirfàit,depéfet,oudauoitpéfe,e\iQÇe aucune,quifditptéiudieiarÀeauVvoy^ trace

-ocr page 1118-

518


TIERS VOLVMÊ


parquoy les obligations amp;nbsp;allianccsjqui font iurces amp;nbsp;fecllc« du Roy FÎcnry.vôllrcp® re,amp; des Prélats, Nobles,amp; citez deccRoyaume, ne foient en riens enfreintes ne cot-rompues^car fil eftoit feu,n’ouuert,vous feriez encouru en fenten^dc Pajx:, d excoO' municâtion,amp; peine impardonnable, amp;nbsp;en l’indignation du Roy amp;dcrous les Nobles deFrance:amp;lestrouueriez,auccleblafme que vous cnoBuuricz amp;rcccuricz) les plus ?z?”ff^ ‘^^r P‘'‘'”^ ennemis. O'eft la parollc du Roy de France èc de fon Confeil : qu’ils vousman* ch'e^d\‘'^dm' dent.C^und le Roy dc Caftillc amp;nbsp;vne partie dc fon Confeil,qui làeftoicnt,cntcndire£ rai de France ^ eurent ouie la paroUc du Roy de France ainfi parler,amp; fi viueracnt,ils furent tousew par le Cen/eù his.amp;regarderent l'vn l’autre:amp; n’y eut oneques homme,qui rcleUaft b mot, nefiftref de CaßiHe, ponfc.Toutcsfoîs vn Eucfquc,quilà eftoit,refpondit:amp;dit ainfi. Meflire Iehan,vouse‘ ftes nouuellement venu en ce pays:amp; le Rbyamp; nous voyons voloticrs quebieny foye^ venu.Beau Sire,le Royabicnouy amp;nbsp;entendu cc,quevous auez dit amp;nbsp;parlé. Sienaure^ haftiuementrefponfe, dedans vn iour ou deux, telle que vous vous en contenterez. fuffit,refpondit meflire lehan de Vienne. A ceS mots il prit congé du Roy amp;nbsp;defon to. feil,amp; fc retrait en fon hoftel:amp; me fut dit que meflire 1 can dc Viéne feiourna la pl^o* fept iours,fans auoir refponfe:mais eftoient les chofes trop diflîmu]écs,amp;tant,qu iH ® tiefponfe da nbsp;nbsp;melancolia,car point ne veoit le Roy. mais fe tcnoit toufiours en fes cnâbres,fansfe®‘^

Cinfeddeca- ftrer.Qmind meflire lehan de Vienne veit qu’il n’en auroit autre chofe, il en parla àcW’^ /hUea l Adwl du Confcildu Roy:aufquels il parloir à la fois:amp;dit qu’il fe departiroitfansrefponfe.^'' ''*^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe douta de ccftcparolle,amp;qu’il ne fift ce,qu’il difoit,amp;: défait,!! l’cuft fait. Si fut vn iour

fiiUeet le Duc tie Landaßre pricedent tn Itur manage Cr utilance.

^'pra^e^^quot;*^ ®PP®lJé.-amp; luy fut rcfponfc faite fur telle forme,qu’il dit au Roy de France,amp; à ceux q^ rauoicntlacnuoyé,qu’ils ne fuffent en nulle fufpeófió du Roy de Caftillc,nedelon o-feil,car ilsn’auroient,ià,ny ne feroientià,au Roy d’Ang^terrechofe, qoipeußyfW'^» n’cntamer,ne chanceler,par quelque voye que ce foit, les alliances qui eftoient clcrircs,amp; feeUces, entre France amp;nbsp;Caftillc. Mais file Roy de Caftillc marioitfonnkä la fille du Duc dc Lancraftre,amp; faifoit paix à luy,du coft é de la chalangc : que le Duc dj' £ei{»/ de ca- mandoitau Royaume dcCaftillc,dcparfafemmc)toutfonpays,generalcmcnt,luycO’ fcilloit.'f’yafrentoit,amp; lcvouloit:amp;deccne deuoitilpas déplaire au Roy de France, na fon confeil.Car toufiours,amp; en toutes chofes,le Roy de Caftillc vouloit dcmourcr( aufli faifoientfes gcns)coniointcmcnt,parfcrmc ordonnance amp;nbsp;alliance,auecamp;dclf le Roy dc France amp;nbsp;les Français.'!'elle fut la fubfta»ce amp;nbsp;la rcfponfc, que meflirclcbau dc Vienne rapporta en France:amp; le Roy de-Caftillc amp;nbsp;le Duc de Lâclaftre procedertnt allant en leur mariagc:amp; firent paix amiablement enfcmble, par le moyen des traitteats de Caftillc,deftus-nommcz, carie Duc de Lanclaftre fctenoit toufiours en la marché de

^ll arriu4 à

ortais le teur cordeaux: amp;nbsp;vînt dc Bayonne à Bordeaux ,amp;la Ducheße, amp;lcurfillc:ouilsfurenrrc-Sainte catheri ceusagradc ioye(caronlcsdefiroit aupays)amp;puis vint dc Bordeaux à Libournc.Qiiaü »een l’ai^^S Ics vraycs amp;nbsp;certainesnouuclles venues furent,amp; feeuesen Vhoftel du Comte df Foi^ y»’J pourfuie quclcRoy dcCaftillc faccorderoitamp;appaifoitauDucdcLanclaftrc,amp;marioitfon^ tdeeme tl dtt àfafîHt^amp;luy donnoit grande tejre amp;nbsp;grand pays en Caftillc,amp;moultnombredcnO-^prem. cha. j^j^^j, enuiron deux cens millgt;noblcs5fi en fut le Comte moult cmcrucillc ( car plt;-'urlt;:^ rdume’' tempsiy tcftoyc)amp;ditleComtcde Foix.CeRgydc Caßille eftvngrandfheot,can

a fait paix à vn homme mort,car ie fay bien(dit il)que le Duc dc Lanclaftre eßoitent« leCoted'^r- party,amp; en tel danger,qu’il ne fc pouuoit aider. Par ma foy(dit le Comte) il y a vnlagc mulei defeen- hômc a^Duc dc Lanclaftrc:amp; vaillamment amp;nbsp;fagement il f cft porte de cefte guerre.ç duenFferman auintqu’enuiron Nocl l’armée du Comte d’Arondelfqui toute l'année fefloit tenue lut ^‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mcr,vaucrantécfrontenantlepaysdeBretaignc,delaRochcllc,deXainlt;ftôge,6i.'deBot

dclois)fauala en Normandic,amp;: pafla deuan t Karen tem .-mais auant auoient ils pris terre à Cherbourg:amp; vouloicnt là faire aucunes armes au pays.De la ville amp;nbsp;garnifon deha-rentem eftïiicnt gardiens,amp; fouucrains pour ce temps, le Sire de Hambrcamp; le Sire de f/Z lt;nbsp;deßa dit t Coucy:amp; auec eux il y auoit grande foifon de Chcualicrs Sz Efeuyers de Normandie. yael^ueififs QuandIc Comted’Arondel,amp;:faroute,cntendit que la ville dcKarente eftoit biépour Muß^mau te ucuë amp;nbsp;garnie de bôs Gcgs-d’armes,fi pafTerent ou tre,car ils venoient Bié qu'à 1 aiflàilht ”^ ils pouuoiétplus perdre que gaigner,amp;fcn yindret à vne autre villc,aflczprcsdcla(qui /a TercK fappellcThorigny)amp;ranaillircnt,amp; prirent par force,amp;la pillercnt,amp;y coquirêt moult grand auoir,amp; emmenerêt grande foifon dcprifonnicrs,amp;puis vindrcntdcuantlabon ne ville amp;nbsp;cité dcBaytux,amp;furet iufques aux barrières, mais point n’y aftaillircntfors que d’vne feule écarmouchc,amp;r paflerét les Anglois les Guez S.Clemét,amp; firent moult • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. grand

-ocr page 1119-

D B’ T R 0 1 S S A R T.


3^^


^and dommage au pays,cat iky feioutnerent quinze iours»ou cnuiro-.ne nul ne leur ai

Ua« deuant.SteftoitleMarefchal dcBlamuiUc enNormandic.-maw ilneftoitpasfigm

fifcdclewvcnuc,cM’ilVeuftfcc«,Uy cuft pourueu.Quandlcs Anglots eurent fait leur

voyage amp;nbsp;leur cmprifc,amp; porté au pays deS ormandie domage de bie cent mille fracs

ilsfetcuaircntbicnamp;fagcm*enf.S^paffcrcntlcsGuez:Scretournere)jitàCherbourg;amp;

mwcnttoutleur conqueft à fauueté,amp; àlcur nauie-.amp;quand ils eurent vent a volonté,amp;

buts vaiffeauxfurent Chargez,ils entrèrent dedanstamp;fc defancrer ent : amp;nbsp;puis prirent le

?arfond:ôcretourncréteu Anglctctrc:amp; arnuctentaHantonne.Ai^ten cellefaifonfe ^f^^/jf^^

Çoitafurmer,8c^urlesbandesdemer,l’armeeduComte rou e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^»^Utore.

lt;gt;»lt;«wpreL.«nJeS««rr..«4■voirUaMrJer^i Oruir:ev,

i,«,a.D,cJ,Le»eleßre:ilSerJeavx,feßrevefaa^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c.«,j Prevee,ree

decinqi^nglois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxxxix.

VN ceumçs feunoitmeffiecLomsde Si««te,M^

^kï««cetAop.le,o»sdit»ïilt;ï««e»^“'-l^^S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

ïftoit’icutit.amp;voloïiüetsnauaiUoit’S^encoïnauo'ti poivi ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S

vnttdgejndpaySiSirépUdeciceeedcviUcsScdcchafteaux. t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ä«Km™aCT0Ui.Kgaftc,vatta««K?atoVP«® - ^^^^^ ^^^

itt(queswiRoy,pout cc point quil eftoit nonucUe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. SiautfilcPape-.quóc

^.4iUa„o„vcu:8.X(tv=nçevo,aê=rtvoulo^^

'lottuntouy parler,poutleslargcffcsamp;lesyailb nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Touloufe »bien à cinq cens:

^deWrneffircLouisàeSaucerrcêScfeparutd^^^^^

cWuaux-.Sc ebeuaueba tan^qu-Rvint a T arbe en mgo nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;commanda à fes rît,R, ,1 me

^oriitcdc¥oixÇquieftoitftg,mtedcfaVcnucy,cnf ^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;Jy eccuoit.-cat lave nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ip»e

Ites-à’boftclsqucfaviHed’Ottaisfufttrcsbieapp ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. Comtc.-Îlt;furent les ic^Ouais.

luyplaifoit trop grandement. Onfitle commas nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i a-optais ■ Si alic prompte--

Uordonnex pour Ces gens. Car il defccndit au cbaftel d Optais nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

m\eC,omteàc¥oixa\encontrcàeluy,Cutlescbamps,apgt; us\ . ^^^^.^^ç^^^^p^Q^.^yf“”

dctccucilVu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoltgrande.aCîeai6 ^Leunementde

f^xiouts:^UàitleàitmeffueLouisauCona^^eàe¥o^^^

^tNcmtcnUnguedoc,amp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? «r• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mcffiteLoui^mais db^rUs.

bltlcbicuvenvv.amp;aulfilcvetrôy-icvolonucrs.V o«e7gt;ttc( nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a, nnuettemeUt le-*

ùWiuteutm duRoy qu’il voudra,à la venue,Cauoirplameme gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ai€Rm«\è de

^«baaava»kxwnir,î\auso«,o» Angola,caetouftowavoua^^^^^ '»%aOTf.tavo\Mnc'lousefttsaimt,voueçdclc,ne’fomtoanàt

V^tliîiauité.Site me Cuis excuCé ^ déporté de non moy armer,tay eu ^ tu ttiUA,eauCe, caria guerre duRoy de¥rancc2it.àuRoy d Angleterre nc^c teg^ . tuas. Rûenmoupays dcRearnde't)icu,?ideYcCpee,8)£.deligne» _ tnayque aire t^csmtèâe taebourer en Çeru\tuàc,ne rancune ,v ers\ v uRoy nd autre: btbien:lay que mes Wt a Beam,t«»w« Ae trs^ArrrCignaeontblenÇaitleurpouuoirdeme meX^eenla maVvuevllanee,^ mdv D,«^dlt; ^naùondeVvuepartiebedel’autre. Car,auantccquele^tinceallaRen\R paignc,pa effee. ballt;irmaùouÀuCôtedKrmlgnacil.mcgt;voulut Caireguetreibcenèu-oit eu^te grau e 'telaaté.ÇemeiCireCliaudosnel’euRbriCéc. ’Y outcsCok^l^Vli^ti metey ,\eme.\û^$ou Wsuunbtgardé,auplus-courtoiCemeut quel ay penibeletay ,tant comme teviuray ^\res mamort,les cRoCes v diCent ht tournent ainCt,comme elles deuront allet^: ; c ji ^inCilébbattiteutenCemlAc^eterme quelelAareCclial deVrance lutla^e Comte e —^ .

leRv.ledulA.arelclial'.bcqaandil print congèle Comte deYoïxluy bt dao^r entres beaatourner,?cvntreslieaumulet,bt vnttesbieau rouSmstous enlellcx velncliement, ^\raÆ\reRobettdeCRallus,epùlaeRdit,bcarneRrre'Rlel\atà.'V)auplûn,bt an^Cne-

-ocr page 1120-

^-^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A^°^^^dit\f^^^9Ar, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^^^^ycrenclcSeigncutD^i^'

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2^^^€^Sc2 .^^^^^»^»it-d'^tmc^dea^^ i

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r'^^ê^^iJfd ^^^^^^n A “^^^h^thK^^^’^orte ^ddeCL^^^f^^’fccojideaë^deuJf^ /

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^°^^^^‘t,contre le frer^d^^ f

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^urn ^^^^^Ourf^^^^^^^^arty^ ^^^^^’Orf -^.^^Conir , ^^^^^ veoicfaire,plu^^’^^^ /

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘‘”‘WK^^!’^hlh^'”»e/SrlS'“'lt;!Bttm^’?‘^‘eohy’quot;^''^-^‘‘0oimJaami^‘'^ /

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l ‘^‘»l^iil°‘'^Por,éf‘'fdure,^J^‘‘yB‘o„ °‘^J°Brs:£;j °‘'psdehachcsamp;iietroisrMi« 1

F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*-^.XT'“^'-«zlt;^'-4«-, nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^^g-Bs.-lrfen,dre«aarcerr /

1’cncontreduEoy^^^ narrer

'P‘’^p'n‘-^‘^°ngiy?,’'‘‘ipoï'''°^^^^^^

^^ceu^L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^Cquelcfolclleoma^^'

’^ à venir) U D^bMlf^

Roy Jquot;quot;^^^frai.le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CaaiuJ

^Roict^f. ^^^Rllle^p^^^-E[it^^^^^3lîn ^‘^.^^^P^Us^^pocheifedeLancldl^^ ^^^ycz d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ois^ car elles feioaujoi^^

^^R:Sia^^^^319bu î^f^^Cesd’Pf^-^^^‘^^recuedr^-^^'^^^trouaerentles^erS • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n^^^^^cmary, quiauoitP ^^'

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^y^pcuralleràMotieUlcéirt ,

-ocr page 1121-

IP


DE FROISSART.


elle auolt proboCé. Le Roy luv dönna;amp; la fit accopaigner des plus gras de fa court.Ellé

vint à Mótiel:amp; fit tant,par fa iufte cnqucfte,qu elle i eût de y rite,là ou fut lachs foupe-

recnfcudy^fi-côrne^’ousfaucf.amp;aulfiilcftcontcnucnnoftrcHiftonecy- e us.^ i ut

4ïfotty,amp; les os pris,amp; huez,amp; cmbaftrrcz,amp; nus en vu cercueil,^ portez cnhcitc de

Scôiüe.îivindrent toutes les «occifions à l’en contre,amp; au d ruant,au ® ?'^Li^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cr/e-

Sif«,«enïEgMec«hedtalecesospottez,Klàmsb,cnKreuer=«tncnt:Kluy^^^^^^

’KffoknneUcmcntobfequc-.amp;yfutlc^oy^’^^^^*^'^^^?^*^^’,. |^” Wrhamnfen'^^’^t^

^eGjlice'.amp;lagteigueurpartie desPrelats LeBarons. ^P^es o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ cup nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

«Oü^cnfonÄnacRoydeCaftUlcfSvintauya^de-SoncAfonfi amp;faffl^

. S-.tcl.D«cbcffcdeLand.ftrefena«aàMcdincdcCzmp,vnebonevdlc^

lt(iiontcUccftoitd'ame,patliConfitmationdclapa«) nbsp;nbsp;cm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ j

' Mtc,onsàpatktd'ellcamp;dcC»ftilU,untquctcmps.K lieu taon,.« parlerons ou . '1 WugeduDuc de Berrv,5lt;; auffid’autres incidences, qui en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcBoulongne'.laqneüeil ej^ou^ii incontintnt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H A P.

\ I PLuc deBerry (quieut cÇV^uftMadaroclcbaw à’M»ign«^^^

\ Ltiépafféc de ce€ccle')auolt grad ttnagi^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^ deLàelaftrc,il ne fut aifet

1 Afoftmtnéxatfitoftcômcûvcutvcoitqoûcutf nbsp;y nbsp;nbsp;^^^^^^^çj^^^^^ç^j^^^^^

1 vn«rncitClercscncuutc,6imc{hgcts,pourcnU y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pp^s de neuf ans.Or pourtant

1 luoit eu gardch fille au Cote deBoulongnc A ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,P^

\ lt;iwlehuc debef ry a ce manage ne pouuoit V cnn, nbsp;nbsp;q P^ pour Pape,ne pour amy,

1 ïoiAw,au fort,ledit Comt^incpourpercncp^^

1 i^uçlaharuoifellceuftjilnencuftricsiaiynncluy nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^j^j^^c^ucu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ 1 fiauBoy dePrâcCyfon ncucu,6c au Duc ^®^®”^^^“ ^cKoy dePrance en cutbonris: WT**îîJÜ \ Itiuét,Qu’ils ten \oufiffcnt charge rauecluy,S4niel nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oncle Quefc-^“^**”'^r a \ wärq^UcpocdcbcrryÄondc^

«‘’«4’«8B««ÖcUenaqueâo^^X««P«tepoütlcbsn,b«n-coufm?„/,.»U.. .

Î,utià folie de penfer pour vous a celle c j nbsp;nbsp;nbsp;hnteiHe à luv ou àvous.Monfeigneüt «m4r»«r^I*

voùrefilsiquiefiicuucàVcnir.Lacbofe^mie ^ ^^^^^^ ny voulutcntcndreiF« lt;1* ^ fidponditleDuc deBerry^ on en ^arlcimaislc C . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ - y y ^ ^^ guerre amp;c en 1**S’*-

çsibcsutcdccmucrnonfibaefccnddec^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

W,SC ont cfifclogtcmps cnfcmblc.Sila fille . . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oncle; mais

'vis,tint ou elle fera femme parfaite amp;nbsp;formée.^ x Ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voyons que ,

fibueNous épargnera pas.Et puis dit,toùt car nat,Bel oncle,pu q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;demeura âne-

vtifige It vaillant Clieualiet.C.escin*ySeigneurs,pour venir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;partirent de T'*^*’^

^ Auerlxaunom de mariage,pour le Duc AcBctt^jCtReieuneDam^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^ ,,4U»«r

'^^'lulieuxiîzfedeuoicttrouucr en Auignomainfiquilsfitet.La, c z, ... 1 *,-tK„ytoy*’JJ’7'^L^ ^vtaaninzeioursy fnrcntfquicoufin germain cRoitdupcrcala nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

^LVandcleurils fcpartirentiSiprirtntlecheminàeKifmcspoUt a ® rçu ^2eAe Ftix lilltttnt.patXontpcfiicr;5itcheminerétaperitesiournecs,2gt;cagtans nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^ttiers,?jt.vinàtenta Catcaî(onne;5)(.làxrouuercnû\s médite Tonis e ance 1 dnldeVtancciquilesrecncillitmoultgtanàemctÇcefutraifoïilamp;t ecyne par a

l^iduQ,onitedeBoix.,dcfoneB.at,?)t defonaffaitcicar ily auolt z

^^^xmovs,\)eCarcahcinne,i\ste départir cnt,amp;tvindrent.aï ouiouze. a 'arre ^enaoy trcnrleuis menages deuersleCbre de Y oix^^quitetchoir a Dirais en

Tauxacrenriestrairrez de cemariageimais ils furent mouhÀoingrains.cati,

\ v.tmtr«.^eC.QmreàePoiKf\Âmou\rljienÇroià; pourtantqucleVlucde anc a

l^';uditponr\etempsa'Sgt;orà.eaux,ouàDil)OurnelenfaiÇoit parler pour on s, e ocaq ,Domte dErhy St fut telle fois,pour leloingtairr feiour qù on v colt ,qu on 1 0 ^tlt,xn«rrigc.,pôu.rlemaelccsScigneursÇ’arreRerenta’P onlouze,nefererottpmnt.

\ '^v«.\tnrthat^tursotdonnances,^lesrefpQnfcsîÂ.tra\ttez du Comte deVoix^dctouf

-ocr page 1122-

-lt; nbsp;nbsp;5^2 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE TIERS- VOLVME

en iour, amp;nbsp;de femarne en femainc, ils enuoyoient fongnenfemét deuers IcDucà Berry (quife rcnoit àlaNonnette en Auuergnejamp;r JeDuefquin’anoitautre dcfir,forsqucks cliofes aprochaRènOrécriuoitdeuers eux,amp; les rcfrefchiiroitfouéétdenouueauxfflcl-ïàges,cn fignifiâtque nullcmét ils ne ccflaflcnt point,tâtqucla befongncfcMLeCó-Meetril Ju ma te de Foix(qui eftoitfage amp;nbsp;fubcil,amp;qui vcoit lardât dc#r du DuedeBerry^trairtoitfa-r/rf^e^e Z^/Äe gemét amp;nbsp;froiden#t*t:amp;fibcllcmétmenacesproces,qucparraccorddetousjamp;encorcj ^«c*^f^”'^**** ^ grâd’prière,il eut trete mille fracs, pour les ans,qu’il auoitgardéc laDamoifdJcjnour-tfH^Hel eüe'eff ^’Cjamp;tcnucen fon cftat.Encorcs,fc plus en euft demandé,plus en eufteu.-maismoyen-fj«nera(gt;lement dement il voulutouuref fur la conclufîon de celle matierc,àfin qu’onlby cnfeuHgrcA' tnufjee parle ^ulE que le duc deBerry fêntifl,qu'il fill aucune chofepourJuy.Quâd toutes ces befon-^irntede Pelx. gnesfuret approchées, amp;nbsp;les parties d’accord,le Cote de Foixenuoya fa confine,la dâ-tnoifcllcdeBûulongnc,à Morlans,accompaigncc deplus de cinq cens Lâccs;dcfqufls rocflîreElpaingdu Liôamp;mclfircRcgn3udGuillaumc,melîîrePierredcCalellâ,mdlirî Adâ de Cacalïê,mclfircManautde Nouuablcs,amp;:mefiire Pierre de KeseftoietCapiffi ncs:amp;:là furies chaps fut deliurée,aux Amballadeurs de France,au nô du Duc deBerq', laDamoifcJJedcBouIongnc.'amp;rLàclloitmelfirc Louis de Sancerre,à tout biencinqt^ Lanccs:qui les rcccut,auccfes Seigneurs amp;côpaignons:amp;là lut JeurdepartenicnrM Ceux dcFoix retournerct;amp;les Frâçois emmeneret la Damc.Si vfieilque vous fichez que le Duc de Berry luy auoit cnuoyé fon arroy de chars amp;nbsp;de chariots, garnis de ehe-uaux,aucc habits amp;nbsp;aornemens, pour fon corps amp;nbsp;pour fon chcf,cóme felle âeuliefire Freljfart retour KoyncdeFrancc.Sifemcirétau retour.-^ ie,Ichan Froilfarrlqui toute celle HiHoire^y ne Je seam a- ^itce^Sz ordonnée)e{loye en leur côpaignic.-carle Cote de Foix m’âuoittouûoutsbiea uee la cof»pai~ dit,quand ic vouloycprendre congc,quc ie n’auoye que^faire de me hafier, amp;qucicre-^»ie de laßle tonmetoye toufiours en bóne eópaignie.Si exploita tant laDuchelTedeBerry(carainfi Je ioaloH^ne, Ja^nomeray-ic dorefnauât;)qu elle amp;nbsp;toute fa route vin cirer près d'Auignon.carcIJedcf-J^serr ^^^^^ '^^ foirà Ville-neufue,hors Aufgnon,en l’hoflcl du Pape;amp;'Jcdcmainentrc8.amp;7.

' ^'’^-'' heurcs,tous les Cardinaux allerer à lecontre d'elle;amp;pallà le pont du Rofne en grand J i» leune Ffa- cEat,môréc fut vne hacquenee blâche.-quc le Papeluy fit prefenter. Si vint ainfiiufques i me Je serr^. • ^u Palais en Auignô;amp; là defeedit;amp;alla voirie Pape;qui fe feoit en Cófilloirc,en cbf j •vers le Pape zc Pontificalc.Sila baifa en la bouche,pour an fe de lignagctamp;puisalla la DuchefieSC 1 ßneouß» en fes gcs dilhcr,amp;grand’foifon«le Cardinaux,cnl’hcXlel du Cardinal de Thurin,dc/fous 1 le PAj3is.Là efloit sô hollcl.Cc fut le Mardi;amp; le iour cnfinuatluy dona à difnet,5t2 toquot; / • fèsgêsau/fi;amp; vousfay bicà dircquela venuedefadame cou/îaau Pape la some de dix 1 milleffacs.LeVédredycllcfoupaau Pihis:amp;: prit côgé du Pape.LeSameêy elle partie 1 amp;nbsp;vinrdifncrà Orage,amp; geüricarf^ coufine germaine en efloitPrinceffc.LeDiméche 1 elle partit d’Ürâgc,amp;cheuaucha,ou charroya^toufiours aufif.Sc p2ÜdàV:fîce,amp;pü!S3 / Viéne,amp; puis à Lia furie Rofne:amp;:fe refrefehit i.iours en tiers. Puis elle pirdf.l^vp nbsp;nbsp;nbsp;I laBreüe: amp;: puis entra en la Comté de Forett, amp;: paffa tout au Iong:amp;:puis vintU^ nbsp;nbsp;nbsp;I z^eeeeJn JJ ^^^^^^^^^°^'^^°’^'^°^^gt;^P^^^^^j^ygt;^P^'i^àHanche fur-alier,SipuisàRiô(nA^- 1 elePetrJ^aue!^ “C^gquot;‘^:^^“fp 2.iours entiers,deuât que le duc deBerry vin{l:}equcïvintàgr2^i[^°)' nbsp;nbsp;nbsp;ƒ lapie Je Pon- ^^P^^^^^ ^^ Pëthecofle-.Szle lourde la Penthecoie biê ràatinjà-2.heuresJlfefpoafiSi nbsp;nbsp;nbsp;. b/i£»e, le tour futcntlesnocesmoult grandcs,8i là furentle Comte de Boulogne,le Comteâ'fàim- nbsp;nbsp;1 •Iflapetifeeour pes. Si: le Comte Dauphin d'Auucrgne:amp;t durèrent les noces,les fettes,amp;iotiflcs,qai‘ nbsp;nbsp;nbsp;I ^^gt; ijS^. nbsp;trc iours^puis ccffercnt,5c à toutes ces chofes,ie, aéleur dcffafdit, faprefent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ

P nbsp;nbsp;nbsp;Fer jppßa»r,effrre 1erlaßt t/'zw/‘trr/er^'gt;f'

* nbsp;nbsp;me al'aarre,c^pur mer (^ par ferre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en a é. ex iri.

VOus fauez commet vues treues furent prifes entre les parties SJgamifonsdentreh

riuiere de Loire,durans de tous codez,iufques à la riuierc deDordóac amp;:deGdO^

de,iufques à la S.Ichan Baptitte,qu’on compta,pour lors!,enPari degracei^Sfi.Ccstre-

ues durans en cett ettat,auiftt d’autre part fe fongnoict grans Seigneurs amp;fages entre h^

parties de France St: d’Angleterre,pour traitter vne treues, à'durer trois ans, par wer 1^' par terraSr ettoit l’intention des traitteurs,qui de ce fembefongnoict,que dedans ces tréues feroient enclos, pour la partie du Roy deFrance,tousceux,quidelagverrefen' fongnoient,Szpremiercmentlc Royaume de Cattilletoutentiercment,parweramp;p^ ƒ terre,amp;: auffilc royaume d’Efcoce,parmcr amp;nbsp;par terretSi d’autre parr,ducotté duropo nbsp;nbsp;nbsp;1

-ocr page 1123-

DE FROISSART.

med’Angletcrre.toüs fes allied,amp; endosjdedas. Lc Roy 6r Ie Royaume de PortugaljS^ piufieurs Barons de la haute GafcongnCjSi eurent moult de peine ß^ de trauail ces trair-tfws,auant qu’ils pegflent auenir à leurs ententes:car nullemét les Efeoçois ne f y vou-'oicncaflciitir;amp;, quand les nouuelles furét venues en Efcocc^de parle Roy de Frâèe,aii KoyRobert d’EfGoce,luy,de J^ perfonne f y accordoit legere mentxar il Oe demandoit poîntlagucrre.Si fit venir, vn jour,tous les Barons amp;nbsp;Prélats d'Efcocj:aiifquels de celle l’esôgnercfpôdre enappartcnoittcar/ansleurfcUjlcRoy ne Teuft point fait:amp;,f’ill’euft accordé,ils ne renflent pas tenu. Si furent en leur prefence Icuës les lettres^que le Roy deFrâce leur cnnpyoit:amp;vou!oir,par fes lettres, qu’ils f’alliaflentâuec lüy, amp;fâccôrdaf-ftm à CCS treues de trois ans.Ces nouuclltsleur turent trop dures: amp;nbsp;dirent adoneques, Eße^nis jun !) I-cRoy de France ne fert foi s à treues,quand il eft téps de çuerroycr.Nous auons en ce- gt;'^ceult;)irtrénesf ftuyan rué ius les Anglois: amp;nbsp;encores fe taille bien la faifon,que nous les y rucrós fecon- ^^**’^^‘*^” ^* dctncnt,amp;tierccmcnt.Làeutplufîeurs parollcs retournées entre eux: car nullement ils ^^^al ’‘^^ nclyvouloient confenr!r,n’aecordcr.Finalcmcnt il fut accordé qu’ils enuoyeroient vn Wquc,amp;trois Cheualiers,depar eux,en France^deuers le Roy amp;nbsp;fon Confeil,pour l^rifertous ces traiticZjamp;t pour monflrera la bonne volôté du Royaume d’EfeocCiSi fu-fcntordônczl’Eucfque dcS.Andrieu,amp; des Cheualicrs,mcflîre Archambaud de Don-ghSjinenite Guillaumede Lindefécjôc meflire Ichan de S.Clor.Ceux fe départirent,Ic Atubaßtietirf plus toft qu’ils pcurêt:amp; montèrent en mcr,amp; arriuerét à TEfclufc:amp; puis cheuaucheréc ‘^’^filt;gt;ee en ^Wqu'ils vindtétà Paris.Deuantle Roy amp;nbsp;fon côfeil monflrcrent les lettres de crean- ^''^”^,i)tiur ‘^Cjdepar tous les Barons amp;nbsp;Prélats du Royaume d’Efeoeed Is furent ouïs,amp; volontiers entendus,pour la grande affedtion qu’ils auoiét de procéder à la guerre à l’encontre des ^^„eron trait-Anglois: mais, non-obflant c^lachofe cftoit des parties iàfi-auant menée, traittce,amp; taiti pourparlée,qu’on ne la vouloir rcculcr.Si fut refpondu aux Efeoçois douccmêt:amp; eon-nintqiicla chofe fe fift.Si lefirent: amp;nbsp;prirent vncs tréues,par l’aide des moyens,qui fen cnibcfongnercnt:amp; eurent plufieurs iournées de traittez amp;nbsp;de parlemcns à la Linghen, entre Boulogne amp;nbsp;Calais:amp; tant fut parlé,traitté3amp; mené,qu’vncs tréues furent prifes, lt;ionnées,amp; accordées, entre France amp;nbsp;A nglctcrre: car ceux,qui f’embefongnoient de demener les traittez (qui effoient Prélats, Sr baux Barons,amp; fages des deux Royaumes:

'^’cftalfauoir de France amp;nbsp;d’Angleterre) les auoient fi approchées,qu’ilconuenoit quel- , ‘«ichiienr. Or furent elles prifes eptre les deux Royaun^cs de France amp;nbsp;d’Angleterre, ^y^^^^^^-^tous leurs adherans,conjoints amp;nbsp;alliez, pàr mer amp;nbsp;par terrc,à durer fermement, fans /^^ ^,^^ ^^ 'l'llimulation,ny ombre nulle de mal engin,trois ans, entre toutes les parties. Si fe te- Fran» cr ài '’Oient à Bonlongne les traittcurs pour celles tréues,dc par le Roy de France, TEuefque ^n^Uterre et ‘ioBayeux,le Comte Vallerans de S.Pol, meflire Guillaume de Melin, melfire Nicolas ie»^t alliez.. Bracque,amp; meflire lehan le Mcrcicr:amp; en la ville de Calais,de parle Roy d’Angleterre, •»efleigneurs TEuefque de Durem,meflire Guillaume de Montagu,Comrc de Salberyj ’’icfTire Guillaume de Beauchamp , Capitaine de Calais, lehan Lanon, Nicole de Gareth,amp; Richard Roelle,Clerc,Do(fteur en Loix:amp; fe tenoient les Parlemés de ces par-Mur le milicn du chemin,entre Boulogne amp;nbsp;Calais,en^n lieu,qu’on dit le Linghen.

Bn* ce temps eftoient grans nouuelle^ en France, Ôt en tous autres lieux amp;nbsp;pays,d’vne *î/f«»,r.i4^ ^’'Apuiffante fefte de iouftes amp;nbsp;d’cbatemens,quc le icune roy Charles vouloir faire à Pa- appareil de '’Sda venue d'Yfabcl,Roync de France,fa femme: qui encores n’auoit point efté àPa- l’entrée de 1‘i '’5. Pour laquelle fefte CheuaUers amp;nbsp;Efeuyers, Dames amp;nbsp;Damoifellcs, fappareilloient ^•Jgt;”e7jàlgt;el partout grandement amp;nbsp;richement: amp;nbsp;de laquelle fefte ie parleray çà en auantf amp;nbsp;de la quot;' ^_‘^lt;*lfgt;‘t èt ^Medelatréue:quifutlcuée3groflroyée,amp;feclléedetoutespartiesi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^*

FIN D V TIERS V 0 L V M E DE M E S S I R E lE H A N FROISSART.

■ • ; 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 1124-

''Oi


t^Ë


^£ TIERS


^Ke,


^gt;'^rf ï'erf/fC/figfft^/i/jr, ^r^


/fe

^-*«c:xv«cx^%2:5y**n,^j^^^«--»-.^^‘»^ /

f'ov nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Flandres 00/ ^‘^Z^^''^'^^di^/^’^°‘^^o1]n°^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^amp;tu^‘'^'^^ coups'T^‘'^'^'^^^^^VP^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ leurs ennemis, amp;commentI

^ ''^^‘^^^lt;^-ttoËlquec’edolrenFncnect ƒ

AFF^'

-ocr page 1125-

ANNOTATION Si

T^ANOTATION nbsp;nbsp;nbsp;V11 1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-------

Linnell« eûoit) Encores ijneié fenß tmoir^ien amendé(^ édatrey ce fa^ageßlon les chapitres l^ç.xy^,e^

314, d» frimser Volume, (y frincifalement filon l'tÜantséme du frefint tiers Vol.neantmoins iefitts content que ’'9'1^*91* t'iffilf iff^M-’^f^tJïoiufüe'.laqueUe auoit efté fille de la fille dclaRoyne d AngletcricMada-Iquot;«7(31)61111111 quevousfauez quieftoit belle Dame amp;bóne amp;nbsp;plus noble óc hante ateraftion qn il ne fur. mais il en ayraa\ne des DagioifeUeS erf, ^Zgt;f2L4M^» les mots de t'^hrege de Sala qui font tels. Le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;) l^acdldande fils de ce Comte d’Acqueflurfort actinia malle renommee en Andetette pour ce qu il nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

Répudia (a femme qui cftoit belle amp;nbsp;bonne fille du Seigneur de Coucy amp;nbsp;de la Roy ne ( ^nelfilledelaRoyncd’Analctcrre Si print vne Allemande DamorfeUe dcla Royne duRoyRi-^^«dgiVefpoufavinantfabonne femme Si Ven difpenfalepapc VrbaindeRomme Scluy fouffroit ^'Koy d'Anbieterïrfaite tout ce qu’il vouloir tant en eftoit aucugle» Pour donc. (yc.

ANtlOTATlOîl nbsp;nbsp;nbsp;IX. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;n •

' llauoit)No«J 4Hij»j fourny ce Pafage filon le fins de l .Auteur,n y ayant far-auant que te s wehn auiM qu

' 4tpuuleDucdeGuerlesnep^eudnditRoyEdouatdd’Angleterremourutfansauorrenfans.Mefli

‘ '^Edouard de Guerles fi fe maria iyc.Aufit l'^iregi de Sala nous y a aucunement arde^z cornbren qudy^

‘ *igt;^ilt;]ittltinedefaiit,encefifirte,Ç)ï anint en ce temps quclc Comte Restau mourut '^^ on ' imme de Guerles après ion tre(ças Si ne lailVetent nuis enfans Si lors leur feut germaine qui a

' noit efçouféle Comte de lulliets fut Duebede de Guerles (yc~

' (ontayonX«»‘’famp;”’f^nyeul,4w grand-perciez‘»»J?»«' LouisiIehan,amp;Guy,efioientfi î

' ffiiite,tn^n^letfrre, iiiicc/ô»Jîb Edouardtroißemedunomi

' uitfnde'îj f»»r frété,peu-lt;*pr«jtdou3tdj/eco»fljiM lt;»*

' iti furfifemme-fœur du \oy Edouard d’Angleterre troißefme de ce n^m.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^\,,,Au.dernierGuillaume de Hainaut filonleschaP.^o-iy

‘ (a œmVe penftrye gue eeße fieeuT fuß lehanne, veußue du^r nbsp;nbsp;^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^ me faifiient fou^finnerque ce-

• l«J»f,«m.erF4««eJ{UclMt-.157 Jufremur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Luxél,ourg,Duc de Brabait a caufid^He. .

1 fe venuefajl ld megt; leknne de Bratane remdrue au DUC Vmce^^ ƒ nbsp;nbsp;,^ ^J^^^ nbsp;nbsp;^^^^ ^^ ^^^^ ^i,,^jp Je

1 -..: * la Cemteffe de vlandres {qmeßoit lu A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftè# morfenn^ 4»r km» le Comte Luis de

1 uUt.f^medecermeetdnt de B.emc. Duc de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f Unie ebupa J.du fécond r.l.relUment ^«c

i fl4niteiJ«n»i4n,flHitreP(*ylt;t(ta»noisde fanmer 1104.* W*f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;k-rireioeluX ) 'eue vous puis encores dire qui ejloit ceßeßuriCy me doute qu il ne faille ainfi lire fa^auant.lequel lie nbsp;nbsp;nbsp;g 7 1 down mourner aptes le deecs dclaDamc: qui cftoit ià toute ancienne,fans autre c »je.

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AU 15 0 1 AT l OH nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I r

1 5t(e deuoit)Llt;tcUHfej»sj»lt;inte me fai il Joupfonner ^u ib *** ’7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T ** ^ nn’du eVoetoict

1 dnfi, eWesy furet reçues a grand ioye de tout le pay s pour Iciperacc u icn epaixq , uwrp;rlemoyendec^uatiage,SileDucdkanclaftreeuftotdonnance8icertainea(rignauon

J de^o. mille francs détente favic durant. Etpour la ebambre de fafemme eue mi e j b le fill du boy deuoir iouyrprompreraentdu pays de Galice, Si eftrenommcPtin« e ai liait enuironbuit ans d’aagc. LaDuebette de Lanclaftre fe feit mener àNanrucil en Wpaigne.cr c.

AUUOTATlOn XlTTl* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x i . nbsp;• Ente tempsYlneP faite Aucune mention de cejl appareil de l’etree de lu I^o) ne Ifabeau de Paris en a a.ruauf ‘^Ki telle claufe.bt furent ces treues rraiamp;ées Si accordeesWingben entre boulotiguc amp;nbsp;Ca axs a u 'u trois ans fermement par terre Si par met entre les deux R.*y tînmes de b tance Si d Angleterre Si dtltarseoniomts amp;i alliez de Caftillc, d’bfeoec, de de Votrugaïs il »lp^p» bure en cejle prie.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cy fine maiftre Leban b roiffart ton tiers bure.

fi« des lAlnnotaüons dutiers Volume.

-ocr page 1126-

-ocr page 1127-

HISTOIRE

ET CH R O N Î Q_V E ^^MORABLE DE MES-

SIKE lEHAN FROISSART.

^EVEV ET cORRIGE SVS DIVERS EXEMPLAIRES, ET SVIVANT LES BONS A'V-teurs^par Denis Saunage de Fontenaillcs en Brie, Hifto' biographe du Trefchreftien Roy Henry deuxiefme de ce nom.

A PARIS:

CHEZ MICHEL DE ROIGNY, RVE

S. lACQJES AVX Q^VATRE E L E M E N S.

K D^ L X X 11 11. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 1128-

-ocr page 1129-

table DES CHAPITRES

DV lt;LV ART VOLVME

DE MES^IRE lEHAN FROISSART.

TA E ^uel^uej voyages i/e »jeßre lehaa FyoiJfarf^défaisfi» (depart d'Orfaisi nbsp;c h. i. page i De l on^cfifjanee de l’eniree nbsp;nbsp;hien-ve^ue de là roi^é Tfaiel de Yra^ee e/i la 'vide de Par/Si

lt;^0fgt;^fnem le Seigneur de chaßeaumerat^^jue le eemte de S.Pol auelt laij^é en Angleterre^apperfa ^ charte des treues de trois ans,accordée (^ Jeedée du roy richard clr defis oncles:ck comment Eonlsd^ntou^Rop de Sicile,futfiancé (ß marié à la fide d‘Ärragon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i i. 8 Comment le ieune roy de France eut volonté d'ader vifiter les loingtaines marches de fin royaume. dr comment il fit retirer le duc d’Irlande hors de Prance,à la pour/uite du Sire de coucy.

c^omment le roy Charles,fixiéme,ada vifiterfin oncle de Houroenane, cß le Pape element d’lt;^-

^i^^foent le roy charles, enuoyant fis oncles deBerri (ß de3ourgongne en leursmaifinsau mécontentement diceux,partit d‘Auignon,pour ader en Languedoc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v. j ^‘^^cnt,efantleroy Charles à Montpefiier,trois defispluspriuex, chahedans entrepriretàfaire armes fur les marches de Calais,à tousvenans,dé ç[ualité,lefignifiant par cartel efirit. vi. 14 comment, efiant leroy àliefiers, informations furent faites centre vn,nommé ^etifich, Trefi-tier du duedeBerri.(ß com/^ent,ayant iceluy confefié^u’H efoit heretiij/ue clr Sodomite,pen-j^^^ pour cela efre renuoyé versie Pape, fut mis entre mains du liras fèculier par l’officiai de ^/•f'hó'Ufutirndé, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vif nbsp;nbsp;10

Comment le roy de France, luy efiant à Touloufe,manda le comte de Poix: (fi commet,y efiant ve-^'‘fihommage au roy,defe comté de Poix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vm. nbsp;nbsp;z^

^‘^ ^^S^^’'Cy ^uifut faite entre le roy de France (fi le duc de T ou rainefinfiere, à i^ui plus-tofi

eux deux viendrait de cdHontpefier à Paris,chacun aueevn fiul cheuaUer en fi compai-

Putrepasdu Pape Frbain de Romm^ ç/u'on difoit t^^ntipaoe: (fi comment le Pape clement en efiriuitau roy ,(fiafis oncles,^ à i Fmuerfité de Paris: (fi de l’elefiion du Pape Boniface,par cardinaux de's.omme. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zy

Delt rendition (fi prifi du fort cha/leau de cMont-Fantadour en Limofin.-uu efiulott tenir mefi ßreGeofroyTefie-noire. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;29

Dufait-d armes de SainH-lu^ueluert: (fi comment les trois cheuaUers de P rance, defiéndans le Pffi maintindrent trente iours,à l’encontre de tous venans,des pais d'e^ngleterre,(fi d'ail-fi’quot;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3 s 'fy‘gt;‘^ta^ßjqi/g^ emre^r^ par le Due Se Het/rlo/fr elef Se l'ermce. e^par einßenn Clerta-

’^''^ tPrance(fid’..sIngl€terre,à lareijuefiedesGéneuois^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xm. ^1 omment .^imerigot 'JMarcel,capitaif^ de pillars de compagnies,fortifia la ^.oche de Fandag* esmsrdes de Limofin(fi d'e^duuergne'. (fi comment le roy de France le fit af’iegerpar le Fi-

^^^^^'’J '-^^^^^Iget (JHarcel, en vain tafiha de faire leuer lefiege de douantfin fort de la Rô-o ^'Ue-Fandaù,parlettres ^mefiagesduroy d’.ydngleterre (fiduduede Land^reauFi-tomtede cMeaux,(fi mefines au duc de iern. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xv. 60

crûment efiant Aimerigot C^Iarcel ficrettementfirti de la ssoche-de-P'an^ais, pour auoirfi-'^^ff ^‘'^^^^^ f^^^^fi^ ^ompaignoas.Guiot du Sel fin Lieutenant,fut furprd par emhulche, éUfortereJferendueparfompofition. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;6^ Comment,après lesnouuelles delà compofitiondela Koche-de-Fandais, lesmeffagers d’Angf prirent congé du duc de Berri:(fi comment Aimer igot Marcel,fefiant retiré vers vnfi en parent rgt;ommeTourneminefutpor luy mis entre mains des commifiires du roy de Pranee'.ejui le me-^orent a?aris:ou il fut decapité,(fi ecartelé par-apres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XMi, 68

omment es Seigneurs chrefiiens, Prançois (fi Géneuoü, efiant en l’Ife de Connimbres à l’ancre fe meirent hors,pour aller mettre lefiege douant la ville d'Afiie/ue en Barbarie:(fi commet ufeonduifirent ^maintindrent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xviii. yi

Hu maintien des Sarral^ins, durant le fiege de la ville d’c.^fiipue: (fi comment ils enuoyerent

-ocr page 1130-

TABLE

les Vrançeiü ^ußegt^poarfiaoir ài^ueüecaufi ils lesgaerrojoiefiti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^‘

De q»el^aes meruei^es aae»ues,4ux Sarrazins de la 'utile d’^ßiejue,aiftß t^u’ilsvtubiefit ^^»

lir clr Jàrpredre le camp dés chreßiens^cl!^ deplußears écarmouches durant ceftt^e^iK(^'‘^^ ^aes contrarictez d'atr corrompa^df qaèl^ues autres meßifis aux aßt^eans. Ti^- V cernent eßeit v» fatt-d’armes de dix cbreßies accordé contre dt gt;c Sarrazinsßurant bßt^^ ‘ ßique,les Sarra'i^n^faillirent à l’aßtgnation^^^ comment la r*llc fut afdillie,à peu ‘Itf^Ir des cbrefiens^clr plußoß à leur dommage par la perte de plusieurs gens-de- bien, nbsp;nbsp;nbsp;XXh '19

D vnefeße^ß ioußeSyefai furentfaites,de par le roy d’ ^ngleterre^en la ville de LondresfurMf le ßege des Chreßtens deuant la ville d’{^ßi^ue: dr comment le Comte d'(^ tenant y rectat l'Ordre du iartier,dont le roy de France fut malcontent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^“ ^^

Comment dr par truelle incidence le fege fut leué de deuant la forte ville /Lrdßi^tihd'f^’' quelle occafon^ç^ comment chacun fen retourna enfnlteu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x^’”' ;

comment eßant le roy Charles en propos d’aller en barbar ie^ drpremièrement en ItaHe^fmifttt nion de l’Eglififiy vindrent i^mbafadeursd’lt;^ngleterrejfirpourparlédepaixfnalii^ tre le roy -Richarddr luy: dr comment^ eßant mort le roy lehan de caßtlle, Henryfonfhf couronné^ en l’aage de neuf ans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxnn. 9^

De l'armee drvoyage du Comte lehan d’Armignacen Lombardie:dr comment il mourut aufh^ deuant la ville d’Alexandrie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'^' ^'^

comment continuant le roy d’e^dngleterre en affeElion defaire paixfnale auec le rop de ftt»^^-gt;

le duc de Cloceßrefon onde^y met toit diffculté: dr comment mefire Pierrede Craou^ffa uantgrand mignon du roy char les dr du duc de Touraine^encourut leurindignatiooßp’'^' tiravers le duc de^retatgne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^' ^°^

De la mort du ieune comte de Chaßilloni fils du comte Guy de Bloü : amp;nbsp;^fgt;ßf de la foudaifi mort

duComteGaßon deFoix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;XX^U. 10^

Comment,incontinent apres la mort du comte deFoixfon fis Raßardf cubain,oaTuainfcoou-lant fecrettementfiißr du treßr du chaßeau d‘0rtaû,fut découuertpar ceux de la ville,^»t néanmoins luy promirent toutefaneur,pour fin frere dr pour luy,finfle droit du vn) bin-tier,vicomte de caßelbon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Kxviu. i®7

Comment le corps du comte de Foixfut apporté de l’Hôpital de Rion,ou ilefoit mort,à 0^11,6'' comment le Eoy enuoya l’Eueßue de ßoyon dr le Seigneur de la Siuiere en la comté de ÏHX) pour en ordonner à l'entente d^n corfèil, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxix. D9

comment le vicomte de caßelbon,prochain parent dr legîtime héritier du feu comte de btXi

vint à Orta^,àl'obfeijue d’iceluy trépafé,dr comment,par le confetlejui fNtlàtenu,egt;iMja vers les deux defufiomme^dcommifaires du roy,pour eßremis enpoßefionpar luppreté»-due,drfnalementversleroymefine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxx. H®

Comment le roy de France dr le due de 'ßretaignefaßimblerent à Tours,pour vuider ^udijon différents,^ comment nouueaux c^mbaffadeurs d’Angleterrefy trouuerentfirlepourpaf-lé de la paix fnale. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxi, Hj

comment mefftre Roger d’Effaigne dr Ffiaeng du Lyon, Ambaffadeurs du vicomte de Caßelbn pratiquèrent fi bien en la cougt;^ de ^rance,qu’ilfut déclairé heritier drfiicceffeur de la CiO'H ‘ nbsp;nbsp;de Foixfar lettres patentes au roy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxn- D’]

Comment,eßans le roy dr le duc de tretaigne affemblez à Tours, quelques differents firent ai-corde9^eutre eux,moyennant le mariage dufils de sret. auec vne fi/le de France,^ dvnßhdt lehan de Bretaigne,fls du feu Charles de slots,auec lafi fie d’iceluy duc de Bref, xxxili. «? Commen fie comte de Bloû dr Avarie de ?(amur fa femme, vendiret la Comté de slots,dr nôtres

de leurs terre^, au duc de Touraine, fiere du roy de France: dr comment le Ticomte de Coßil-bon entra en poffeß’ion (fifitifine de l’hoirie du feu Comte de Foix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxmi. m

De la grand' affèmblee du roy dr des Seigneurs de France cf d’Angleterre,à A miens,pour treit-ter de paàxfinale entre les deux roiaumes. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxv. uj

comment,»epouuans les Seigneurs de France dr d’Angleterre tomber d’accord aux Parkmeos d’Amiens:continuerent les tréuespour vnan,dr comment,f en retoumansles Anglois,fir(tit accompaignez dufiigneur de chaßeaitmorant,pour rapporter quelque concluf on du roy d'Angleterre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxvi. n6

De quelque maladie du roy charles,de l’hommage d‘Armignac.à luy fait par leComteBernard,

dr de la reffonfi,que le Seigneur de Chaßeaumorant rapporta d’Angleterre, xxxvil. îi8 Cornent mefiire Pierre de Craon par haine dr mauuaPs aguet bat it dr naura griéuement mefiri

Oliuier de Cliffon,dont le roy drfisconfiux furent moult courroucez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxvm. ny

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comment

-ocr page 1131-

D V QJV ARTVOLYME.

zmentleioyaHa vifiterfeu cotme/iable enplaiKc MuUfJuy fatfant-venirJes tJiieelecins amp;•

(.irur^ens^ej comment tl enuoia le ^^reueß de Paris^(J autres^ la pour/utte de mefsire Pier-

tide croon^ciuicependantje retira-vers leDuc de ^retaigne ^ demeurans aucunsdejesgens

lußüiezaParts. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xxxix. 133.

^iinnientleDiicdeViretaigne^eßant femme,par le v^cy,de luy enueier mefsire Pierre de craon, refpondit en telle ferie,c[ue le y^lfy,conclut de luy menerguerre,(J cornent murmure s’eleuaJur leCcnneßablede cltjon^entrè les ondes du Royjour la grande rtchejfe i]^ tlfe congnutauoir pirfonteßament. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xt. 135

^nmment le Duc de Touraine louis,frere du ^oy,fut failDuc d'0rleans,amp; comment eßant le Con neßtbleguéri,le^oy allaiußques a la'ville du Atans,en intentiodepaßer eutrepour faireguer reauDuede iretatgne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xti. 137

Comment le My,eßant en la-viUe du Mans,manda de-rechef au Duc de Breiaigne ,par queltpues ni)îiblesperfinnages,epuil lay enuoiafi Pierre deCraon,^ cornent on cuida faire entendre au ^ejqu'ileßoitarreßea^arcelonne,parla'f.oined'lt;^rragon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xtii.

wmeni eßant le Roy parti de la ville du Mans,poar aller faire fa guerre en Bretaignefuteßra gement auerti de retourner arriéré,par 'vn homme incognu,(J commet ce iour mejrttet Je trou bladefens^ej-fut remenèauCMans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^\^^f nbsp;^^^

zimment,eßant le ■e.oy Charles,f,xie(me,iroublé de fens amp;nbsp;d'entendement par maladie,fut amené daCïians a ç,retlfur 0ife,(J l’ornent le gouuernement du v^oiaumefut mis entre mains es Dites de'^urné'de^surgongne par l'auis des trois Eßats. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^^

D’vngr'idCMedectn,nomméMaillre Guillaume de Harfeli,quele Sire de coucifit venirpour lamaladie du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des diuers propos,(tue Ion tenoitfur icelle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xw. 147

'-»mmentks Dues de’ÿgt;erri ^ de ssoargongne entreprirent de ruiner ceux ,e(ut^nagueres auot-tnt eféhconjetlde lachamb^ du Roy,amp;comment lePiuede làourgongne ^^^^»^^^ P^^^'^' ment aeflranger rudement leConneßable de Clifon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^fj

Comment meCstn Oituier de ChJon, connefiable de France ayant eße rudement repouf e de pa-

la eut loïbr de fe retirer au chafeilofelinegt;^^^‘^^^?gt;”‘' nbsp;nbsp;nbsp;, , nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;, Jur^ntCaCan

tffutfattfriS^ntiierf.rlttommandementdes Dad dt^m ér ‘ »ar^o p^' , ly i dt.Liuh.aa, d, Sa,a,ÿ,aia„Dach,ff, d,

lt;S^pro.l.Ji..„el.«e«e»,e„. à dtfM. cHn Ie MatfaUe cliffaa il fat haam du rtu» , *iLeJeepee .r„jl d, 1. e.-e. d.Lkmeal d, e.rit.amp;cadumae . ca, «thuun. J ar S»AitiU,.f.uff«!itn^M. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ud,li,,L'dl fill

Zimmtntïc sKOj Charles recoHurale fns,par la grace ae Dieu,moyennam

deern,matllreGuiïlaume de HarJeh. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, , . t r

comment treues furent prolongées entre les Roiaumes de'^ra»ce éfd .Ang .amp; comme ttdecaüeVoonlithommageauRoy charles,pourlacomtedeFoix.

^tl’««lt;Htttred’-u«e dancedquot; momerieJa'iteaP aris,enferK9^ance d'hommes fauuages. a ou e roy itYrAncefutertmoultgrandperil,amp;comment lePape^onifa^ amp;nbsp;let cardinaux de^ome en- • Hoterent'un¥rcreUffetlfgt;'C',aeMe’'JUel«7K07. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i t à

Comment li D«cbeJJedefterrtfo«/le»o»t le S ire de U pikiere ,prtfon}itcr , contre la

comment le Sire de cottcine 'uo»l«t accepter ïofee àeConnefahle,au lie« deClijJo». e^commet losLucsde Berriô’de Bourg^owg^ne erißrent pourueoir meßire Philippe d c^lrtLs,comte d Ew, moiiennantle miriaye d'iceluy auec M adame Marie fille du Duc de^ern. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ruix. 161

^tUj^uerreddConnejl^ble de clijjow^pewdawt (on abfewee deX^rance,contre le Due deV.retdig_wc b comment ils l’appoint erent ƒorl «winblemewt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^3

Û'^one Jorme de paix^faite entre les i^ois deVrace eb' d' Aw'ïl.M’' ^® moye de leurs oncles.\.\’ 1.165 'comment la fujdite forme de paix fe ewide rompre pour caufe duP4f6^*”’^f'®*'® de Rome, ^ par I4 tenebeatedaromen fa niaUdie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VNll. iqo

^ela mort du Pape clement d’.y4«iij^nan.jde l’elefîion duPape^S’’'^*'''^®’^’^*’^^ '^” ^rand clerc dol'cArcbcttefclie de Reims tenott fort pour lefteoe d'^^AuianoHiCn [es paroUes Çy prédications, ^Nwi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. iqi

'commenté Ro'j d''.ringlet erre fut concilie de faire'uw'uo'oao? en lrlande.je^ donner au quot;Due dç ^nclajlre^pouïIti^^Jcsbotrs^perpetuellcment^la'DHcbé d’.X4uHainCiÔ toutes les terres ^

-ocr page 1132-

TABLE

Seveßhaaffees a^pe»ila»iex à keile. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^' 'P Du trépas derj’f/aalame .^dlttne aleB0éme,l!etf/eil’Af/gleterreiamp;eemmetJt ltl^^^‘^^^'^^^^ß^^ dejeead/t e» k^e^u/ta/ne^flr le ncj ük/tarel et/ Irlat/sle, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ix. l'/i comment StrelehanFro/llart arrifta en .Anf[leterre,c^ futpre/entéatmet p.kIttrtIp'ir/dKt ele IcDued-loreè. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s r s s ^^^^ ^.^

De ce ^ue Fro/J/ard^prit en t^n^leterrCftouc/tant la diffe^é^ue ceux el'^i^i^if^^^‘/''‘'’‘‘'‘' Duc de Landaß^y^r le den ^ue le Rc^ R/chardluj auett fait de leur DudéjG'^^^^^^^^’^. Jfans alleren tongleterre,pour faire leurs remontrances au Roy là de/fus-u’en/^^^''^^^'^''^'^. érieuere/ôlution. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixib V^ •comment FroijJartprefenta vnj/en liure d’amours au nop Richard d'dn^lBerre,â'^^^^^‘'^ apprit du voiage dernier des Lydnglois en Irlande. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i-Xinlt; i«4 comment le Duc de Lanclajire^ut mandéf’en retourner d‘jd/tuiiaine,fâns en aueir le f0fgt;y^^^, amp;nbsp;del-amiable rejponfe.^utfutfaiteaux Ambaj^deurs du Ray Richard ifJa^hfir^^ - de manage d’entre lujC^A/adame YfaM^aifneefde du Roy Charles deFrante,f’^'^J'”^,* 1X1 ni.

Comment vn E/cuterde Ei'ormandie^nomé Robert l’ffrmite^d/fant auoir eu fir mer ^«(ll“^^‘ fion ou reuelationpourfientremettre de la paix entre France ^ ^^nde/errefitemifl^^^^ k top Richard cb^lfis oncleSy pour cefiefi’eff. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixv. ^^ j De la deliurance du Seigneur de la Riuiere amp;nbsp;mefire lehan le cMercier,^ ^»^^^^^ ^K nbsp;1 misltorsdepnfin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 De la paix nbsp;accord d’entre le Duc de Rretaigne amp;nbsp;mettre OliaierdeClifo/r.à'«»»^^^^^ ( ne de Sicile, la veufiie, tenait enproces m^sire Pierre de Craon à Paris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixvir. iPl l

^quot;-^quot;^^^^'^gr/cefiriu/t auRopde Francel’efiat deryimorabaaaàKd'f»»”^^^ I han de Bourgongnefils aifinédu Duc de Bourgongne,fut diefde toute faraœ^ij^^r j cours des Hongres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o v s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^vih iOlt;gt; l

’'R'quot;'gt;f‘''fiquot;Pquot;^‘'’'‘frUr-efliifi«/i,,,aflt;,e/gt;eJePrip.-a.i/earMMatit.i::«''‘‘'^ j

*«««««w*;««»îgt;w*»««««,4kR9.^W/z««z«w,«^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

ce,/utcontinue. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^jX 20^

D •unefintence nbsp;nbsp;arrefi du Parlement de Paris^our la veufue de feu louis d'Atfiou^preiderhf

'’Oitopdeiyjplesà’deffieruJilem,contremefiirePi^re de Craon i^^- ^^^

YfiM,ai/neefi//edu Rop Charles de Francefixie/me du nomicomment le Duc de Dudofief 'f'^rmtâ-^P^MmefiiroPkrraifeCraon/a/^aelaae/eia»srelafihUprifia^ delateuneROined'i^ngleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r j s 1 ^^^^^ ^^^

C‘’’^^^'^f^^^‘^^^‘^B^»rgongne,comtedelV'euers,pafiàlariuieredelaDunoe,auecfiucru^^^^ oededesllongres,c^con/ment,apreslaprifi depuel^uesplaces, afiiegerentla w/lé dei^^O'

^i^^'^fihorsdu/gt;roposprinckal,^urmieuxdefiendreàlacaufi,auitneutlehanCo/e^^^^^^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l'f»^ donner auertijfiment9ururc,du volage des Franpois contre lup. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lxxiH- -^^ Commeut,pendant ^ue l t^morahapuin afiernhlolt frandarmee,pour venir contre les d‘»'f^^ amp;nbsp;Pranfols,le Sire de Coaep^efiant lefiegedeuan/lVicopoll^deco^tauecpeu degens,i'/tir^ grande troupe de Tures. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixxiiH- ^^^

Comment le duc de GuerlesempefihapueleComted’Prhin’adafiau vopage deFrsfi,aueclel^^ de//alnaut (fi dûfirenant,^ comment les tralttez de paix entre PrancefiSngl.fireotftd continuez,,^ue le Rop r ichardpafâ tu/pues a Calais,pour en conelurre auedeDucdeBotirf^ ^^^‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixxv. '^7

Comment le Comte de /lainaat fi- le Comte d’Cfirenant,finfils, metrentfis vue grade armee de

Cens-d'armes, Cheualiers (fi Pfiuiers,pour aller en Prifi.-^ comment le Rop de France leoret »oiadefisgens-deguerreffiusIaconduiteducnmtep'alerandeSainll-Poljfide/lonfisfitar

Charles de/adret. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lxxvi. 1^1 j

Comment le Comte de/tairRiut de/^endit en Fr^,aueefin armée t fi comment, ayant déconfit les 1 Frifins en hataidefiitneantmoinscontraintfi retirer en /iodande,pourpre l'Yuerfiosa- l noir rien conduis aupaps de Prifi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lxxvh. tu j

Comment l’ordonnance des noces du Ropd’(_^ngleterrefidelapfdede Francefifit.-ficonunent ƒ le rop de France la lup liura enfitente,entre c^rdres fi Calais. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixxrsis- tid 1

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Contngt;ett /

-ocr page 1133-

Cimminl lefiége ^lt;iue les Chreßiensauoient mis eleuatit la forte 'vi/ie de NicopoU en Turquie^, fut lenéfar l’^mûrabae]uigt;]:(^ comment ils y furent deconfiSy^^ les U entres mis en fuite,par l'miiricutilaucedesJk^ançois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;txxix. 230

CammeotyS^res la bataille de 7^copoli^le Turc fit tuer tous les prifinniers Chrefiiens-.excepté le comtede?(eHers^dtquot;^^^^‘]“‘^^'^tttres grans Seigneurs, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixxx. 233

belifoiuireté é mtfere^qu'etiret ^uele^ues Yraf^ois amp;nbsp;autres eßragerSypolh' •venir en leurs pais, i^rtsfefirtfaauez de la deiofturtde Nicopolitamp; cornent mefstre laques de Helh^enuoié par leTurc^pptrta certainesnouuelles deeeße deconfture^au ^oy chartesfixiefme.vtnTiHt. v^ô Comment mefitre i%ues de Heilt,ayant eu fa depefehe du Roy de F rance,arriua en H ongrie,pour retourner vers le T nrc:comment mefsire Jehan de chafel-moratfut auf i depefehe par le roy, ^our porter ijuelques prefens aceT arc,en recommandation des prifinniers deYrace^CF com-1 ment cependant ils eßoient traitiez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i-xxxii. 138

comment mefitre laques deHelli,eßdt retonrné vers le T urc,amp; quitte de fa prijon,apportajauf 1 conduit deluyamefiire lehan de chafiel-morant,en Hongrie: amp;nbsp;comment chaß ci-moral fut contraint denuoier meffaer en France,(ßant empefché,par leV^oy de Hongrie, e porterJes . r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■LXXXIIT. 240

treensaaTurc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, r r r j t

Comment la Dtichefied Orleans fille au Duc deMianfutfoupfonnee de la maladie du^oy.^ 1 vxxxnll« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“^5

\ ^»fimtnt le D«c de iour^BK^ne^'^adamlp f^f^^^ mettoie»t^t j«dc diligente a^ou^tr wa

.«„de rt„h,,ee le «»lt;« d, N,«ere,le«rfle, amp;nbsp;te, ,.,re.fn(:n^gt;yßygt; '”ƒ quot;‘7»''ƒ 1 lt;««M it le,de H.ng.ie,!, U ferf,..figt;» d., Granduafi» de »iaj.^f.jtr l nM^.

l deur^Icsprefens du ftOy de France aul arc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, n ■ i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i’a i

1 lt;lt;»»lt;k d« de a,e,dreMilHt,i,,amp; O»'’“' ‘“ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defl'«re le ,.yd h.gl,„r-

1 „(,««,.,.,^e.«lr.,«,leVt.,e«,fi„'‘gt; bie»«d«,r,i,i.ß‘er„d,ef„fi,Mer fttrle ee,„„ 1 a 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LXXXVl. 246

1 G..Z'l,‘,l,,d,r«ier,,rMezde lMi«rt,«eede. Seigneur, dellre^ee^trfrt.errd.r^rj \ ,., U L-,((lt; i Ki«fay« 5« deceuei à 1’ Cee»!: etEufien^eßM. de E,e„ee,,„,«r,.,e,: ^commentonaccordapourlarançon du refiedes autreSi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ixxxvu.

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le,Seigneer,der,e«ee,l,,f,rgt;,gt;ier,e«rur,l«ie.r,uur«ere^^

\ drdeslflet.awjlt trouuerent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ,. , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n

\ t.„,,,Lßi,,L««.*S4,«,,ef»ef4hC»»»ej!4Ult;7lt;F»»«,«.l»»J»C«-»gt;eaE«,».«rgt;

1 nbsp;„UrM V„«eiM,ellM eneer eifeni ««ee te cemie de issuer,,M«e{el,ei ««he.d’e nbsp;nbsp;, \ nbsp;nbsp;d., s««rre:àeemmern leedelCMt,, s„gne«r,^t,ÿ,ere,f„jen„,e,s d. Ture,r,l„,rr.e-

\ «Umm J. »«de Cl.ceJlre é J« «gt;»«r i-^eegt;'det:amp; emenl le, ewle, du^eyel targué ,fl \ è^.«,l,,d«e,deL.ncleO,eamp;dlerch)amp;le,Ee«dr,en,,ene,«lt;e«,,re«,^^ nbsp;nbsp;nbsp;^•^r.-LSj

\ ^U grande a^emhlee,qui fut faite en la -ville de uims,tant de 1 Emptred-^llemaigne, corne du \ m^iumedeYrance fur l'efiatamp;vnion de Sainte Egltfe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Xcc. 271

\ Comment le cote Marefehal appela de gage fa outrancefe coft d Frbtfilsau ssuc de. LaneUfire ,en \ Ïn^refence dui^ey amp;nbsp;de tout fon conseil. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•'Y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xcU'’- 273 •

\ ^ommenüei^oyùchard d'Angleterre réélit fa fentenceopar laquelUd bannit d'.A nglde comte \ nbsp;nbsp;nbsp;d hhi lu faites a dix ans, ^7 le comte CM. arefebul à iamais. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ - «gt;'t''-^ y,Q,\\\, ^^S

\ Comment le cote d Erbi,apresfonbanniffement donnefe partit dt Angl,t(^ de ïwville de Londres.^ \ nbsp;nbsp;pour^emr enVrance:^ aufit le Comte Marefchalfqui banni eßoti a toufiours^f en a^a eh'Çta-

\ nbsp;nbsp;nbsp;drcs^i^ de la en Lombardie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■^’ z.lt;-. xcviiU'^'i79

\ CommentmepireGHiWaume,comted'ô{îre»4nf,en«oirtdeMers le Comte d’Erbi^;s mejja^err. dr

XCV. 2^0

comment le C«»Jte a’Erbiojiwt ^fut receu À Parit.

'Gemmentles traitte^jfaitsà ■Reimt entre le -Roy de^T^nce ^ le kaj eJ’lt;gt;4Uemaï^ne fur l’-uwio de ’^^i^*pA«»lt;po»*j»wWïÓ*coï»gt;»étTE«ejlt;j»elt;IeC4»wbr4j| ƒ«lt; ewuoye^depar lejdttj/oitJ'uers leÎ4pe^leRowJwe,po«rceJlcƒ».•cÿ^^elareƒpowƒeq«’ill^^y jit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' xevf. i^i

Comment le^oy de Prawee^apret l’a»is det Prélats deVrace ó* ^e 1' rniuerpté de Paris fur là np y V^ftdaVape de Rome ^ du^oy d’c_y4/leniai^we,enttóia V Eweptf^ de Cabray \crs le Pape dt ^i \ ‘quot;^»on^pourla wiepieraison del’Tjwionde V E^ltƒe,(^ ƒo» MareJebal BüMctquaMt^pour le ton-\ y»'«drepayar»iet,fibefoi«jfJïoit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;xcviu.- 1^3

\ ’Wtm après awoir o«y la repose du Pape Benedic d’^«ig^»iü^le Marefcbal Bonciquaut le eotrai»-\ X*'^^*’^** ^ ‘’’^’wf^ide jepttfroettre à la volonté dwRoy^Jttr V^uwion de V Eg^liJe. xcviw; 1^5 \ ’’’tnt^ïetottrnawtle WarepbalBoHcicjuaMt e» Hongrie contre tes turcs Je comte d’Erbi ^en-


-ocr page 1134-

TABLE

^cya vers le Due i^e La»claJire,fâfj pere^pour aaeir eesigé de faire a/fi ce vaianeycemfff'^'’'^^ Jîÿy d'Angleterre, eßant fidietté par le Eay de France, ne peut faire cendefieaiire fetfiff^ àJa neutralité desPapes,pour faire nouuedeeleiülion^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• xcix. ƒ '

Delà refonfè^^ue le Duc de Landaßre fit au Cheualier^enuopé de parfonfils le Cote dEror^ obtenir congé d'aller contre les Turcs^^fi comment le Due dé Landaßre moarut. c. ^ ^ comment la mort dl^Duc de Landaßrefutfeeue en ¥rance‘.(^ comment le Koy T^ichard ^'^^^ lefitfuoirau Roy de France^fin grand Seigneur : c^riens n’en mandaafen cimßttßct»’ d’Erhi:quißlseßoitau DUC de Landaßre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c*« ^f

DU traitté de mariag(f,encommencé entre le Comte d’Erbi dr la fille au duc ^ ^erri: d tt^

le Roj nichard d’.Angleterre lefit empe/cherparle comte de Salberi. en. ^i^' Commet le Roy Richard d'Angleterrefit publier vne ioufie drfeßefi laijudlepeude^emp^’', uerentidr comment voulant aller en Irlande^ bannit le comte de F(ürihßmbellaiid(,dß’’f hors d’Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ciii.

Comment les Anglois^dquot;Principalement ceux de Londres fiemeurent contre leRejdebtrigt;gt; faneur du Comte d’Erbi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnn* ^^/

Comment l’Archeuefjue de Cantorbiefut enuoyé en France deuers le comte d’Erbi de fit ^^^^ driens df aucuns leurs confirs d’Angleterre,pour faire reuenir ledit Comte. t^^-comment le Comte d’Erbi prit congé du Royde France dr des Seigneurs François) d^^^'^

Bretaigneßeuers leDucJon coufin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;:V^' fi^

Comment le comte d’Erbi arriua de Eretaigne en {Angleterreidt“ comment il fut teem da toyens de Londres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ovü.

cornent le comte d’Erbi^nouneau Duc de Lanclafire^entreprit legouaernement du^oßume gieter re,de def enfaire Royß l’aide des Londriens^df confinent il marebapn aftoeh contfi Foy Richard,vers ^rifio. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cv 111 • i^^

Comment nouuelles vindrent au ROy Richard de RordeauXyijue le Comte dErbi 'vernit àf»ÿ*d

cefur luy:dr commentaifè retira au chaßeau de Fluich. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;^^^’ ^°^

Comment le Roy Fichardfi rendit au comte d’Erbi^pour efire mené à Eondres, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

Comment la Dame de Coud fut ofiee à la ieune roine d’Angleterre ^TfibeldeFranet )l'Ull ^ ^^

nouuelefiat baillè,auec nouuelles gens:dr commet le Foy Fichardfin mari,fut mit (O ^ w tour de Londres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxi. 3°*

Comment le Comte de Foßedaififionneßable d’Angl.fichant ^ue le Roy debardftfod’’^quot; quot;^ donna congé à quelques Gens-de-guerre,t^u’il luy auoit laifiez:dr comment le roy,ffatis ßtltf des cheuaUers de Jà chabre iufiieiez à mort par les Londnesfi/t confetllépar lesautretßiß niers auec luy fie refignerfà courf'nne au duc de Lanctafircycomte d’Erbi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;exil. 3^1

comment le ray r tchardd Angleterre refigna fà couronne,(fi fitf royaume, en la tnaitidu C^^'^’ d’Erbi,duc de Landaßre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c»ib ^^

DU Parlement (fiaffèmbleede F'F'efimonfiier,ou ffenride Landaßre,parauant Comte d'Etbifi publiquement accepté pour roy d'Angleterrc.çfi comment ilfut peu-âpres couronnèen^’^^^ ^ fiefie(fimagnificence. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxim- 2^^

comment les nouuelles de laprtfi du roy Richardfuretfeues enFrance,par lavenuedtltff^ de c ouci,au granddeplaifir du roy charles:(fi Comment It duc de Rourbo tafibapour-nt^^ ^ ^^ duire Rordeaux,(fiautresvilles d’Aquitaine,à la couronnedeFrance, cn'i. 3^^ Comment le confeil de France enuoya venir (fi vifiter Madame Yfibeau de France,f!mmidigt;f1

Richaitd,par lapermifiion du nouueau ROy Henri, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxvi. ƒ ^

Comment les cotes de Hofiidonne (fi de Salleberi,cfi autres Seigneurs dquot;Anf.ayssfii'd t^ le roy Henrfide Landaßre en trahifôn,feleuerent en armes contre luy : (fi comment dtfi^^^ décon^ts,(fi leurs teßes franc hees,(fi enuoiees,au Roy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxvn. f^

Comment efiant mort le Duc Lehan de Bretaigne, Comte de FLontfort, les Bretons entrepfdtf la garde du ieune Duc fin fils, fen obligeans vers le Foy de France .• (fi comment les Lnnpi^i fi défians du nouueau regne f Angleterre, fipourueurent contre lesfoudaines mutant'’^' cHviii, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3^^

De la mort du Foy Fichardfl’Angleterre: (ficomment les tréues furent renof{uellees,(fi tenutti entre François (fi Anglois:(ficomment le Comte eALarefehal, banny d’Angleterre,mourut* reniß. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cxixgt; 3^^^

Delà neutralité de France enuers les Papes de Rome (fi d’Auignon,(fide l’eleclionde tStiqti^

Robert. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^' 3^*

Fin de la Table du quart Volume deMeffire lehaa FroilTart.

-ocr page 1135-

CY. COMMENCE LE

Q^ART VOLVME DES CRONIC-QJES MESSIRE lEHAN TROISSART: AV pfefnier Chapitre äuijuel il parle t^e tjuel^uesßetis 'voyages, depuis fe» depart d Ortais.

CHAPITRE PREMIER.

Ovs deuez*fçauoir,que,quand i’cu le ttai(5tdcceftcHiftoire,amp;fu ’^Annotât, f, iflu de l’hoftel du noble Gafton de Foix, amp;nbsp;retourné en Anuerene Sr en France,en la compaignic amp;nbsp;route du gentil Seigneur delà Riuie- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

reamp;de meflîre Guillaume delà Trimoi]Ie(lefqucls auoient amené la Duchefle de Berry,Madame Ichanne de Boulongne,dcuers IcDuc lehan de P^rry, fon mary: qui efpouféc l’auoit en la ville de Rion en Auuergne:fi-comme il c il contenu cy-deffus en noftre Hiftoire: car à toutes choies ie fu, fi en puis bien parler)amp;icfu venu à Paris, ietrouuay le gentil S ci- ■[ il en attaché ?'’curdeCoucy,vnde mes Seigneurs amp;Maiftres,quinou«cllemétcftoittmariéàvnc vnmot auch. leuncDame,fill eau feigneur amp;nbsp;Duc de Lorraine.Lequel feigneur de Coucy me fit tref- ^^^' ^gt;* 3 f'd' onne chere,5c me demanda des nouuelles de Foix,dc Bearn,amp; du Pape Clement d’A Uignonjamp;dece mariage de Berry amp;nbsp;dcBoulÔgnc,amp;d’vn grand ficn amy,vn mien Sei-gncuramp; maifire aulfi,le Comte Béraud Dauphin d’Auuergne. A toutes ces demâdcs,ie ^eipondide ce que ie fauoyc,amp; qui^i’auoyc vcu,amp; tant q^’il m’en feut bon gré; amp;nbsp;me dit,

» ousvous en viendrez auec moy.Ie m’en vois en Câbrefis,cn vn chaftcl,quc Iç roy m’a donnerqu on apellc Crcuecucur.C’cft à deux lieues de Cambray,amp; à neuf iicucs de Va- f^^^^^^’^^^^ '’Anciennes.Monfeigneur(di-ic)vous dites vcrité.Ic me meien la route amp;nbsp;compaignie:^-’^^^^^^* amp;iürle chemin il me dit que l’Euefquc de Bayeux, le Comte de S.Pol, meflîre Guiilau- ^ P4„s,accopai roc deMelin,amp; meflîre lehan le Mercier, eftoient à Boulongne, enuoyez de par le Roy ^ne le stre de de France amp;nbsp;fon Conleil,amp;d’autre part fetenoiêt à Calais de par le Roy Richard d’An- Caucj^iußiHesä gIeterrc,rEuefque de Durem,meflîre Guillaume de Môtagu,lc Comte de Salbery,mellt; Creuecueur. en lire Guillaume de Beauchamp,capitaine de Calais,m^ire lehan Chambou,meflîre Ni- ^‘‘^^gt;'ß^-wledeGrandbourg,Cheualicrsamp; Chambellans du Roy^’Angletcrre,amp;: RichardRo-charle, Clerc amp;nbsp;Docteur en Loix. amp;nbsp;fafont là tenus plus d’vn mois (dit il)leSvnsàBou- * bngne,les autres à Calais,attendans Ambafladeurs du Royaume dEfeoce/qui pas n’c-ftoientvenuSjU’apasfix iours:car mon coufin de S.Pol m’en a eferit.Si a le Roy de Frâ-ecenuoyédeuers le Roy d’Efcoce amp;nbsp;Ion Confeil, parquoy il prenne treues: carles An-gloisncvculét donner nulles tréues/fe les Efeoçois ne font enclos dedâs. Ainl^cheuau- pf^/jp^^^ ^^ chant nous vin (mes à Crcuecueur:amp; làfu delez luy trois iours,tât que ic/u repofé amp;nbsp;re- de Creuecaeurà frcfchy:amp; puis pry congé de luy;amp; vein à Valencicnes:5clà fu quinze iours:amp;puis m’en f^alefidenes, P3rty;amp;m’en allay en Hollande,veoir mon gentil maiftre amp;nbsp;Seigneur le Cote de Blois: er deralmen ^Ietrouuay àEftonchouc: fie me fit tresbonne chere : fie me demanda des nouuelles. ”fse»ff»l^de, lîluy en dy aflez,dc celles que ie fauoyc:amp; fu delez luy bien vn mois,que là qu’à la Go- Jƒ? ‘^ ^°^^ ‘^^ lt;le,amp;puispry congé,pour retourner en France,5c pour fauoir la vérité de ce Parlemér, qui fc tenoit à Belinghem, des François amp;nbsp;des Anglois, amp;nbsp;auffi pour eftre à vnc tresbel-hfcfte,quidcuoit eftre en la ville de Paris, à la premiere entrée delaRoync Ylâbeldc ^tourdeFniß France, qui encores n’y auoit point entré.r Pour fauoir le fond de toutes ces chofes,ie.A''^* £‘*'’y» ®’enretournay parmy Brabant,amp;: fey tan t,’quc ie me trouuay à Paris, h ni et iours auant ^j“^^ ^^^r-r‘ quclafeftc fc teinfl. Tant eu ie de pourueance des Seigneurs de France amp;d’Efcoce, qui ^eoM^sawt-eftoient venus au Parlement, que ie m’accoinray de meflîre Guillaume de Melin: qui ^e

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

-ocr page 1136-

men dit toute l’ordonnance, amp;nbsp;comment Je Comte de Sainâ:PoIc/loitpafleoutrc£n Angleterre, pour veoir le Roy Richard fon Petourge, 8c pour confermet la tréue:(jui eftoir donnée à troisans:maisil Ceraicy(dit-il)cômment que cefoitjinoürè fcHededt-manday audit meflire Guillaume de Melin quels Seigneurs d’Efeofe auoientcRéiCC ParlcménSclc demandoye,pourtat qu’en maieundreief^en Efcocc: Sichercluytout le Royaume d’Erco4fe,iufqucs à la fauiiage Efcoce:Sc en ce tcmpsquci’yfuôcydemou-ray en la court du Roy Dauid d’Efeoce^eu la cognoifTance de la gieisucurDartiedes li™“7'”“ * ^Ï“’';;“^quot; JV'4yquot;Æ‘lt;ir,y ïuefque de Bre^

duzs,/.frei»- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^P'-^^^^^^^^^dy aclcrircScregiürertoutce que ie vev Scou^de dire vérité

Jentic^y ne qpiadaeau choit a la feiie, à l’entrée, Sc venue à Paris, de laRoyne Y label de Fnncc: Z'Düc fit/s/.lire dont l’ordonnance ainli Fenfait. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»Peiae Enacc.

r^uy^n, ^i' heffes far/erez^ i^fm -»e i/e/ï.tzem'e

^''--^^■^Y?/^/rz.-Lzz;z/^./. ^^ J^^j^er/Me Fra^reee^/a M

C H

fi«,,«;/!. L^yyj''^yy^ ™^-y^^^^^ dcluin(qttifót en fan denotite Seignemi

accompaigncr, des Seigneurs oui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;} J^'^^^^lt;^^ylt;luilaRoyncdeüO!cnt

ideüter: Sc cRoient des Bourgeois^depJis^ouzer^ Royneamp;des Ditmes dcuoicnt rangez d’vnc part du chemin Sc de l’autre part nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^hevalj amp;furiachamps,

'^S^^^^s de baudequin verd ôc vermeil Si nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P A''quot; f°‘'quot; ‘^ ^^ r

/’o»raaé,//e. Pc d’Orléans premierementà nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oyn^channe^ScfadllcyâDüchef-

bau bien-accomLisnée de Seipnenr^ S^'' '^^‘^^^^^‘^lt;:aprèsnonne)enliâicrecouueite, draf^p^'j, ' drentau Palais: SC les attendait le R oy,^c^pourceZ^cefd^ ^jeeuaurfe. ^^^‘^'^-^^^ f^ ^cirent la Roync dc France amp;nbsp;tes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deux Dames naUcrentplus^-

^,Û ne/es de Berry, la Duc h elle de Boareoasac laDt^hr^^^

^o»^p/wa»fre ^ôtefTe de Neuers la Dame de \ ^*^^^p^^ouraiae,laDocheffedeBarili ^^. ordonnâceiPZie^^^^^

^'^»^r.r. la DuchetTe de Touraine n’au^t point lt;^noitfurvnpallcfroy,trerriche%entaorné2^h^^h''-''^''1'^quot;'^^

^c-nnecuc. j. bon,ail premier chef * Semnd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ ^‘^ Touraine Sedu DuedeBour-

Secondement m


g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rfi k^mi/dxih^i^^'^ /“dcmicrcüiic nwOi^Pic^AiNii»^

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bAb^e^r^‘}'S’ * ^’gt;^Vlcai^«karicAm«,écd.C««Ji

F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;née I f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comte/Tede^eners, fa file: Scchoit/aJiâicreivc-

F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ ComtcdeNamur,leieune:qu’onaoainic f^pres vcno/rvnelidberetoutedécouuerte,derriereMadamcde f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tresbié amp;:richementparejSédeuât/a DoeidTedeA-

»^^m//g /d,i. Baurhnn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Coucy: Semenoir madidle Dame de Berry me/fre/aouesde

gt;^^^fCMO' f n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bilippe d’Artois. Apres venoientiesautres Damesdeif/s-no/n-

^^^■'G^i-an ç ^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^iie.’Sce/ioientade/lréesdemeiiîreCiiar/esdeLaBredi^' ^^Yir.//dy^,^_ . ^ ^^§^eurdc Coucy.Des autres Dames amp;Damoi/ê/ies, gui venoiét derrière farciia-c^ f{^^^^°^^^''^f^^^p^iieirois,nc/inu/ieméeion,amp;'desCiieuaiiersgui/es/ûiuo/ér. A/^Jlf ^jf/r , . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^T9'^^Ppcsd’armesâcodiciersciuRoyeiioictto^emhc/ôuynezà/àiref'oye,

iespens.-tanryauoitprandpeupie/âriesrueSyScre/ygu’U/èmA/oirj

de^airrrrràTa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fùiHàjnandc. A /a premiere porte de S.Denis,ain/igu 'ou eurrede-

m /e jo. i/e nbsp;nbsp;nbsp;^^^i ^^^^^ 3uoit^ VU deitout ePodié: Sic dedans ce cielieunes enfaus, appareii/ezlYaus

/dn t,'Sr).rffi„ ^^ ^^^‘^^^^^^dd’An^es.Leigueisen/anschantoientmouitmeiodieu/emeutScdeace-

Rv/’/Zad/r .fa ^(^ntydrauee fout ce, dyauoitvne image de No/ire-Dame, grut teuoitparfgure/dupe-^^'nrn^rwfnt ^^cnüns,/cgueienfant, febatoit,parfoy,a vnpetitmou/iner, fa/td’vnegro/iêuois-S/ ivrA^, £ ottnaut/e cic/, Ac aorncmouitriciicmét désarmés de Prance, Sc dehauiere,3 ru/ó/e/ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;der,

-ocr page 1137-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5

d orjcefpltdißant amp;nbsp;donnant fcS rays: amp;nbsp;Je ciel cl’or,rayär,efloit deiiife du roy, amp;nbsp;peur la Wte des iouftes.Lefquclies diofes la Royne de France amp;nbsp;les dames,en paflant outre,amp; '^^flous la porte,veirent moult volontiers:amp; aulfi firent toutes gcns,quiparlà paflercr. Apres ce veu,la Roj^c de France amp;nbsp;les Dames vindrent,tout le petit paSjdeuant la Fontaine,en la rue SiDenis,laquelle Fontaine eftoit toute couucrte amp;nbsp;parée d’vn drap defin âzur,pcind amp;nbsp;feme de fleurs (Te lys d’or: amp;nbsp;les pilliers,qui enuironnoknt la Fontaine,af-inoyez desarmes de pluficurs baux amp;nbsp;nobles Seigneurs du royaume de Francç:amp;don-noiteefte Fótaine,par fes conduits, t elairé amp;nbsp;picmet tresbon, amp;nbsp;par gras ricux3amp; auoit t^^f''^^eff^t 13,autour de la Fontaine,icuncsfi!les3trefrichementaornees,amp;fur leurs chefs chapeaux /'‘quot;^^i-epetit hi^ dor,bonsamp; richcs:lefquelleschantoient tant melodicufcmcnt,que doucechDfeamp; plan finte eftoit à fouir: amp;nbsp;tenoicnt en leurs mains hanaps d’or amp;nbsp;couopes d or:amp; offroienî, ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'r

« aonnoient a boire a tous ceux,qui boire vouloicnr,amp;.’ en paflant deuant elles,la royne plaidant breu-de France farrcfta,amp; les regarda moult volonticrs,amp; fcréiouïtdel’ofdonnanceramp;auflî unge, tienatU fetoutes les autres dames amp;nbsp;damoifelles,amp; tous ceux amp;celles,qui les veirent. Apres, ilu Cree. il delTouslcmonftierde la Trinité,fur la rue auoit vn échaufaut, amp;nbsp;furl’échaufaut vn cha- prendanßi ftcl:amp; I3,au long de 1 echaufaur,eftoit or donc le pas du roy Salhadin,amp; tous faits de per [onnages,IcsChreftiésd’vnepart,amp; les Sarrazins derautrc:amp; là efloientpar perforina^ quot;^“’^ g«,tous les Seigneurs de nom,qui iadis au pas Salhadin furent,amp; armoyez de leurs ar-nie',ainfi que pour le temps d'adonc ils farmoict.-Jc vn petit en fus d’e ux,eftoit,par per-fonnagc,lc Roy de Frâce:amp; entour luy les douze Pers de France,tous armoyez de leurs 3rnics:amp;',quâd la Royne de Frace fut amenée fi auant en falitticrc,quc deuant l’échau-biit ou ces ordonnances eftoient,lc Roy Richard fe départit de fcs compaignons;amp;: f en vintauRoydeFrance:amp; demanda congé,pour aller aflaillirles Sarrazins; amp;nbsp;le Roy luy donna. Ce congé pris,le RoyMfichard f en retourna deuers fcs çompaignons: amp;nbsp;lors fc meirentcnordonnâceramp;allercnt inconrincntaflàillirlc Roy Salhadin amp;nbsp;fcs Sarrazins: amp;nbsp;hyeut parébatemét,grand’ batai!le:amp; dura vnebonne cfpace;amp; tout fut veu moult volontiers. Puis paflerent outre: amp;nbsp;vindrentàlaf féconde porte S. Denis: ^ là auoit on „’^^^^^(^ * ordonné,comme à lapreraiere porte, vn ciel,nué amp;nbsp;eftoillé trefrichement, amp;nbsp;Dieu par maidd'pe^^iT ' figure,fcant en fa mageftéje Pere,lc Fils,amp; fc S.Efprit.-amp; là dedans le ciel, petis enfans an peintres ^ui dechœurchantoient moult doucement,en forme d’Anges (laquelle chofe on veoit^Sc fut abatued» oyait moult volontiers)amp;,ainfî que la royne pafla,dcdans fa liniere,fous la porte de Pa- tempt dufe» fîdis,d’amont deux Anges iflirent iors, en leur aualantÂi tenoient en leurs mains vnc ^? Fran^ett trefriche courône c.’or,garnie de pierres precicufcs:amp; la rneiret les deux Anges. amp;nbsp;f afli- f''f'^’^gt;‘ ^t et «ntmoult douccmcnt,fiir le chef de la Roync,cn chantant moult doucement tels vers, ”’”’■*

Dame, enclofe entre fleurs de lys, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;.

Royne eftes vous du Paradis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

De France, amp;nbsp;de tout le pays.

Nous en t’allons en Paradis.

Apres troiiueréc les Seigneurs Scies Dames,deuat la Chapelle S. laques,vn échaufaut 6iâmoult richeroct,amp; tresbien ordóné,feant au de^re, ainfi corne ils f en alloient: ÔC dloit ledit échaufaut couuert de drap de haute lice, amp;nbsp;tneourriné en manière d’vnc , ffiambrc;amp;dedans celle chambreauftit hommes, qui fonnoient orgues moult douce-' *’’tnt:amp;fachezquetoute la grand'rue S:Denis cftoitcouuerte,à cicl,dc drap cameloté ^defoye,firichcment,commefoncuft les draps pour neât, ou qu’on fuft en Alexâdric, , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?

oi'cnDamas:8lt;:ie3 A(fteurdcceliure(quifuprefcntàtoutcsceschofcs) quanj^iemvcy , , figf^nd foifon, ie m’emerueillay ou fon en auoit tant pris: car toutes les maifons des ‘ ^quot;uxeoftezdelàgr.ind'ruc S. Denis, iniques au Chaftclct, voire iufqucÄiu grandpont fit Paris, eftoient parées amp;nbsp;vcftucs de f draps de haute lice, dediuevfes Hiftoires;dont ^^^ prend et gfsnd'plaifancc eftoit de veoir. Ainfi tout le petit pas f’en vindrent les dames en leurs lit ”y^ƒ f*^’'^*^-fitrcs,8i:lesfeigneurs,quilcs menoicnt,iufqucsàla porte du Chafteletde Paris,amp; là far-fdlcrcnqpour veoir autres belles ordonnances, qu’ils trouuerent deuant la porte. A la porteduChafteletdeParisauoitvn Chaftcl,ouuré amp;cherpcntcdc bois,amp;degaritcs, ûitesau(rifortes,que pour durer quarante ans:amp; là auoit,à chacun des cccneaux,vnHô-igt;ie d’armcs,arméde toutes piéces:amp;furie chaftelvn Lilt;ft,paré,amp; ordonné,amp; en.courti-^^luffirichement de toutes chofes,comme pour la chambre du Roy,amp; eftoit apclé ce Edjlc Liét de luftice, amp;nbsp;là en ce Lieft, par figure amp;nbsp;par pcrfonnagc, fegifoit Madame S.Anne. Au plain de ce chaftel(qui eftoit contenant grand’ efpacc). auoit vnc garenne;

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A ij

-ocr page 1138-

^ grand foifon de ramée,amp; dedans la ramée grad’ foifon de Jicurcs3amp; de cóniJs,amp;d’oi-H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/illos,qui voloiét hors,amp; y reuoloiêc à faufgarât5pour la doutedu peuple,qu’ils veoienf:

de^eboisamp;raméeducofté ouïes Dames vindrenf,i/îîr vn grand blanc Cerf, deuers e i de ludîce.D autre partiflîthors du bois, amp;nbsp;de la ramée, vnL^n,amp;vn Aigle, faits H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rre propECmenr:amp; approchoient fiéremet ce Cerf amp;nbsp;le lid de luibœ. Lors iiîîrcntliors

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^)s,amp;delaraméc,!cunespucelles, enuiron douze, rAirichementparéesenchape-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^quot; ^^“’^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ‘^ meirent entreIcCerfSc l’Aigle

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;4®“’^*^quot;^«quot;“jqô’alcfoéecJlcsvo uloictgarderlcCerf.ôileLiâdeluRise.

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t'1 entent!6,Jr amp;nbsp;inns'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^i^l^s Seigneurs,veircntmoultvolonrieis:

^'■f-vame. dj. s. j’^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^y^^^^^^^P^^^^i^'^^^^'^-^eüoitcoüuertdvncieleltoillé,

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ Qua^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cRoicntlcsrucs ptées.

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naUoienf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;damesmcnoictdedasleslutierü,

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grid Pomdc P.m Mcou, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^iicla Rovne deFrance nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uuertSccicle deverdamp;deblaaccendal:amp;,»o^^

^^diFrentUsà tous ceux amp;nbsp;celles,m'u^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;viadrcntàplaiamp;aeef

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^9otb veauedebRoyoccnParis vom^Sr^ ^'^^’^^^^^^^^^ BienvnmoiS

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Genéue,rurla haute tour Noßre^Dat^de P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dapertife, Ôidehniuo^

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r’^^°^d^(‘^‘iy‘rnc corde con,p^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^/oor .M nbsp;„^^^^^

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^Jt:amp;:elloit attachée fur h / nbsp;nbsp;l^^quot;S^P3r demis les mailons:amp; venoirtout

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les,u°res Danses oa^

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P‘gt;quot;^^‘^lt;Idlleaoirr,rd)pLmdcux°Trses!H^^^

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P‘‘;('^lt;lr'cIenoirfsuürlah,oretoarNoared’'‘’'''d^r^

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘quot;''li‘^°‘'d‘:.ilP'rn»nr,uIo„g.dcl,pr,„d°ê’^'P^^^^^^

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“«'l°^comtr,eritceI,fepLuoirfme-amp;eeh^d r^quot; ‘’^T‘ ‘/^^^^

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;P‘’^df‘!‘‘lt;^’^°npoüaoirvoirrou,suIonsdepdds^°quot;'^^°quot;‘’'Po'^''“^^^^^^

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘cues loins.Mollir Fr rl'nnnrrrr^.e nbsp;nbsp;► S,^d ans,amp;au-dehorsdePsuns,deuxoutroJS

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^^'^c^dJeuantladiteEeUfeNoûre^ll^^^

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des armes t^o^Se^

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• defcenditlaHoyneramp;lameirentius

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^yy^ourgonsne Toiirainrgt; n \ nbsp;nbsp;de Fa httiere, les quatre Ducs, qui là eûoient:

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mifes hors de leur li’âicres a^LyiJ’“'^^””’?quot;''^^'?’'quot;'«’quot;'“^«“»«^’quot;’’»^

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;haut speler à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le cierge déliant: qui cbantoient

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;r“e„Fe pir^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”quot;8* La RoyoedcFrslrsrsJcâdr

S: ht lis ntiifonFind ^1^ Chosur,iuflt;]iies au grand auccliamp;làfemdtàgewi«, ‘^„‘Vf‘«gt;bb.-amp;blt;abeiolliitil, TreforerieJeNak-

. àla^or^dul^rlP^y’ ^^^^^ quot;^^^ ''quot;'^^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IthanJc Mercier: quiluy en baillèrent

^^^^ deïTuFnommez. Tout ce fait, onfemitaurctourparmyfeglife. amp;liitb DamoiFeUcs remiFcsfurleursJierier.es, commcdeü3nt:amp;Jàauoitp/iJ!‘lè Bel 'Î ‘''' ^{^Ç^^^^^^crgcs cous ardans: cariJeûoicia tard. Si furent en tel array amenccsanP^' Fr/r///^ ^^^_ nbsp;nbsp;nbsp;dcParistoifle R oyeRoir,amp;Ja Roy ne fIch3nne,amp;:Ja Diichcïfcd'OfcansFfJe.p^l

'^i ^ar/ef^^ D les artendoient: amp;rJa delccndirent les Dames lus de leurs Jireieres: amp;nbsp;furent men fs, -T^^'r/gt;^,/,^^^ chacune a Ibn ordonnance, en châbresparties, amp;les Seigneursrcrournercnralevrslio-^'‘^'’F-rnj-yr-jr y^cls,apres les dances. Le lendemain, leLundy, le Roy donna à ditncrmi Palais, auxU^' ^gt;i/m ^^/^_ mes:donr llyauolttrelgrandfoilbn, amp;:à l’heure de hautemcllc,/aR.oyncdefrancef‘ rrr^/’ J^”^^'^^^ ^dcHtce amp;3mcnéc) des quatre Ducs delliJS-nommez, en la Saindlé-cbapeUe, Scfntylli c^atr/fr^/^^ ^^^^^}^c:rée amp;t enolngte.-^inf comme Roync de France ledoit e/ire: amp;tfcl'o^cedeh' df^cnelïèl’AreheuelquedeRouêajquipourJorsfapcluirmelljreGuillaumede Vùtc.

zZz/i/aiiX'X ^P^^^^^ mcllè(qui fit bien chanrcc,ScfolennellementdléRoydeFrnnceamp;'laroyiiene-rMrgt;:9Ma,»e^^ ^^‘^^cierenten lcurseAambres,amp;t.r^ouresles dames aulli.- qui chanibresauPalaisaüpicr, firerFry. nbsp;nbsp;A liez to/iapres le rctourdc la mc/fylc Roy dch Royne de France.enrrcre/ircnfy» c,

-ocr page 1139-

Ö E FRöISSÄRfi

^’toutes Jes Dames. Vous douez fauoir que la grand table de marbre(qui continuelle* '”cntcftaüPalais,nepointnefe bouge)cftoitréforcccd’vne große planche de chefnej ^ptßc de quatre poulces»Laquelle table ch oit couücrtc pour difncr deffus.En fus de la pfänd’table,cncon»c vn des pilliers, choit le dreßbuer du Roy, grand,bel,amp; bien parc, ^ouuert amp;nbsp;aorné de vaißeUe d’or amp;nbsp;d’argent, amp;nbsp;bien conuoité de pluficurs,quicc jour '«veirchti Deuant la table dû Roy, tout au long defeendant, auoit vues bailles de gros ‘Adrien,par raifon,à trois cntrécs;amp; là cfloient Sergens d’artneSjHuÄTters du roy,amp; Ar-•^hersmouk grâd'fûifon,quilcs entrees gardoicnt;à celle fin que nul n’y cntrafld’iln’c-®oitfcruitcur,ordóné pour feruir à table: car vous deuez fauoir, amp;nbsp;vérité fut,qu'é ladite •dieauoit fi grâ Jpcuple3amp; telle preße de gés^qu’o ne f y pouuoit rctourncr,fbrs à grâd’ Pdnc.MencÜricrs choient là, à grand’foifon: qui ouuroient deleurs mefliers,de ce que . 'chacun fauoitfairc.LesRoys Prelats,amp;Damcs,lauerér*Lon faßità table:amp; fut l’aßiet- J'^Z^^” ^'tellc.Pour la haute table du roy,rEucfque de N oyon faifoit le chef,amp; puis l’Eucfquc Hangres,amp;puis, dclcz!eRoy,rArchcucfquedcRoucn,amp;puisleRoy deFrancetqui ^^”^;j7^ ‘'oit en vn furcot, tout couucrtde vçrmeil,fourré d’erminc,la couróne d’or fur le chef. ‘'^prcslcRoy,vn pctitcnfus,feoitla Roinc deFrancc,couronnécauiri de couróne d’or, j’'0ultriehc.AprcslaRoyne,fcoitlcRoy d’Armcnic,amp;puisladucheßedeBerry,amp;puis i^buchclfe de Bourgógne,amp; puis la ducheße de Touraine,amp; puis Madame de Neuers ^puis Madamoifclle Bonne de Bar, amp;nbsp;puis Madame de Coucy, ScpuisMadamoifellc, parie de HarrecoumPlus n’é y auoit à la haute table du Royjfors encores tout deßbus, «batne de Suily,femme de meßire Guy de la Trimoillc. A deux autres tableSjtout cn-’’’’^onic Palais,feoiét plus de cinq cens Damoifelles:raais la preße y choit fi grand’,qu’à P«nelcs pouuoit on feruir de metz: qui choient grans amp;nbsp;notablcs.Dc ce ne vous ay-ic lue faire de tenir compte: mais ie vous parlcray des entremetz, qui y furent, qui fi bien 'Voientordôncz,qü’on ne pourroit mieux, amp;nbsp;euhehé pourlc Roy de France trefgrâd’ piaifinccàvcoir:ficeux,quiauoiententrepris aiouer^euhentioué. Aumilieu du Palais ’»oit vn chaftel,oiiuré amp;nbsp;charpenté en quarrcure,de 4o.picz de long,amp; vingt picz de lét ^’auoit quatre tours fur les quatre quartiers jamp; vnc tour, plus haute allez, au milieu du 'niftel,amp; eUoit figuré le chahcl pour la ciré de Troyc la grâd’3amp; la tour du milieu pour yalais d’llion:amp;là ehoiét en pennons les armes des Troyens,telles que du Roy Pria, 'J Hector fon fils, amp;nbsp;defes autres enfans, amp;raußi des Roys amp;nbsp;des Princes, qui endos fu-''»t enTroye auecques eux5amp; alitât ce chahcl fur quart: roues:qui tournoient dedans »'ouït fubtilcmcnt. Si vindrent ce Chahcl requerre amp;nbsp;aßailir autres gens d’vn lez, qui 'ftoicntcnvnpauillon: lequel pareillement alloit fur roues couuertement ôcfubtillc- * ®'nt(car on ne veoit riens du mouuement) amp;là choient les armoiries des Roys de ^'lt;'ceamp; d’ailleurs,qui meirent le fiegeiadis deuant Troyc. Encoresyauoit(fi-com-»''onleur aida) vue nef trefproprement faitc,oubien pouuoient centHommes-d'ar-»'«: amp;toutpar l’art amp;nbsp;engin des roues fe mouuoientees trois chofes: le chahcl,lancf,' ^’Icpauillon;amp; eut de ceux de la nef, amp;nbsp;du pauillon, grand airaut,d’vn lezàccuxidu '»aftcl,amp; de ceux du chahcl aux dehufdits grand’defenfetmais l’cbatemcnt ne pouuoit *»''gucmcntdurer,pour eaufedela grand'prcßcdesgcn#,quilcs enuironnoient:amp; là • '»t de gens par la chaleur étoufcz,amp; {)ar preße moult mefaifezi amp;nbsp;fut vnc table leant au nbsp;nbsp;nbsp;,

;t%

deuers l’huis de Parlcmcnt(ou grand’ foifon de Dames amp;nbsp;DamoifeUes, choient alfi- ., de force ruée par terre: amp;nbsp;conu iiH les Dames amp;nbsp;DamoifeUes, qui y choient foudai-

»'®cnt,amp; fans avroy, leuer fus. Par réchauffement de la preße, amp;nbsp;de lâ'grand’^haleur,. H»icftoit au Palais,laRoync de France fut fur le poind d’eßre mefaifée: amp;nbsp;conuint vnc ’thererompre (qui choit derriere l’huis) pour auoir vent amp;: air. LaD%mç deCoucy »' pareillement trop mefaifée. Le Roy de France f’apperecut bien decçh afi'airc:fi 'oromandaaeeßer. On ccßa:amp; furent les tables louées amp;nbsp;abbattues foudainement, politics Dames amp;nbsp;DamoifeUes ehre aularge. Onfc deliura de donner vin amp;nbsp;elpiccs; Sc ' trahit tantoft chafeun amp;nbsp;chafcune, quand le Roy amp;nbsp;la Royne furent retraits en leurs, 'l'ambres. Aucunes Dames demourcrent au P alais:amp; aucunes fen retournèrent en-''lits hoftcls en la ville, pour mieux chre àleur aile: car elles auoient efté de chaleur- * ^dc preße fort greuées. LaDame de Coucy retourna à fonhoftcl:'Sc là fe tint iufques * quot;tie tard.Sur le poind de cinq heures la royne de France, accompaignée des Duchefi ‘'sdeftus-nommécs,fe départit du Palais de Paris: amp;nbsp;fen vint en fa lidierc découuerte,

A iij

-ocr page 1140-

if

parrtiy lts rueSjau plus long,amp; les Dames auffi en leurs liólieres,amp;; fur leurs pallefrois:amp; vindrent à I holtel du Roy,qu’on dit S.Pol-fur leine.En la copaignic de laRoyncamp;dcs Dames aulfi auoit plus de mille cheuaux:-«lt; le Roy de France entra en vn baftcl/urSci-ne5au Palais:amp; fc fiit auancer en la riuicre,iufques àS.Pol:auquel hoêel de SàPol(côbieii qu’il foit grand allez,amp; bien amendéjon auoit fait faire en la court (qui contient grand place, ainii qu’on entre dedans par la porte de Seine) amp;nbsp;eWarpenter vne treshaute falle: laquelle cftoit tou couucr te de draps efcrus,de N ormâdie)lefquels on auoit fait venir dcplufieurs lîcux)Ôlt;:lcs parois eftoientparées amp;nbsp;couuertes àl’enuironde draps de haute licc,d’eftrangcs Hiftoiresricfquels on veit moult volontiefs:amp; dedans celle falle don-nalc Royàfouper auxDames:mais laRoynedemoura cnfes chambfts,amp;làfoupa:amp; point nefe monltracellenuiól:amp; les autres Dames,amp;: le Roy, amp;les Seigneurs,dancerét amp;nbsp;f ébattiret toute la nuit,iufqucs fur le poinCt du iour,que les feftes ccncrcnt:amp;retour’ nerent chafeun amp;nbsp;chafeune en fon lieu,pour dormir amp;nbsp;repofer:car bien eftoitheure.Or vous vueil parler des dons amp;nbsp;des prcfcns,qucles Parifiés firent,le Mardy douant dilner, àla Roync de Frâcc,amp;: à la ducheife de Touraine:qui nouocllcmét eftoit venueen France, amp;iirue hors de Lombardie:car elle elloit fille au DucdeMilan:Slt;:rauoitenceluy^'’ efpoufee le Duc Lois de Touraine.- 5c encores n’auoitlaieuneDamc(quifappeloirV2' , , lentioc)entré en la cité de Paris, quâd elle y entra premièrement cniacompaigniedew r^fim/aup^^' ^°y^^’ '^‘^ Francc.Si luy deuoicntles Bourgeois de Paris fa bien-venue.Vousdeuezla-^ ihl^oyne “^^’‘^ 4“^ ^^ Mardy, fur le poinél de douze heures,vindrent les Bourgeois de Par«»®quot;“!' ’ ron4o.tous des plus notables,vellus d’vns draps touspareils,àrhoftelduRoy,àS.Po-amp; apporteront vn prefcnt,qu’ils firent au Roy, tout au long de Paris: amp;cftoitic freest en vne Iiélicrc,trefrichcrnent ouurée: amp;nbsp;portoient lalidiere deux fors hommes»®™®”* nez amp;nbsp;habillez trclproprcmcr,corne homes lages:ÔC eftoit la lieliere couneWd vnciel, fait d’vnc deliée crefpe de foye;parquoy,tout parmi,on pouuoit bié vcoirlcsioyaux,qm fur la lidiere eftoiét.Eux venus à S.Pol,ils fadreccrent premièrement deuerslachabrc du Roy (qui cftoit toute ouuerte, amp;: appareillée pour eux rcceuoir: car onfauoitià ben leur venue:amp; toufiours eft bié -venu,qui apporte) amp;nbsp;meirétlcs Bourgeois,qui le pmcnf firent,la lidiere lus,fur deux traittcaux,emmy la placc,en la chambrc:amp; fagenouiller'^t ■filditce met^ deuât le RoyjCn difantainfi,Trefchcr Sirc amp;nbsp;noble Roy,voz Bourgeois delà viHedel a-pource ^Hc par ris VOUS prelêntent,au ioyeuxtaducncmentdevoftreregne,touslesioyaux,quilonilur \^ celle lidiere.Grand mcrcy(rc^ondit le roy)bonne^ens.IJs font beaux amp;nbsp;riches.Doc tßottjius e p^ Icucrentlcs Bourgeois:amp;fc retraitent arrière. Ccfaitprircntcongé.'amp;leRoyleb'^^ ^efis*^0n^squot;\e donna. Quand ils furent partis,le Roy dit à melfirc Guillaume des tordes amp;nbsp;à Monta-Jtrftl^ettutr- gu(qui cftoîcnt dclez luy) Allon vcoir,de plus près,les prefens,quels ils font.lls vindret noit par fly, iufques:à la litticrc:amp;: regarderont fus.Or vucihic dire tout ce,qui fur la liâiere cftoit,amp; ajantefiédé- donton auoitfait prefentau Roy.Prcmiercmenr,ii y auoit quatre pots d’or,fixtrepoirs flairé habile à ^j’or, amp;nbsp;fix plats d’or,amp; pefoient toutes ces vai Helles cent cinquante marcs d’or. Pareil' telgiu»erne- jg^jç^j. autres Bourgeois de Paris, trefrichement parez, amp;nbsp;vellus tous d’vns draps,'’*®' 7e*HrdeGuel^~ ‘^‘^^^^deuersla Roynede Francetamp;luy firentprefentfur vneliâiere,qui futappo**^^ dréiicommeiHi ®^ ^® chambre: amp;nbsp;rccomman#erent la cité, amp;nbsp;les hommes de Paris, à elle. Auquclp^ dit au ch.ijq. fent auoit vne nef d’or, deux grans flafeons d’or, Au-x drageoirs d’or,deux falieres d or, du tiers Tel. fix pots d’or,fix trempoirs d’or,douze lampes d’argent: amp;nbsp;deux bacinsd’argent:amp;yc“*’ en fomme,pour trois cens marcs,qu’or, qu’argent: amp;nbsp;fut ce prefent apporte en z chambr^de la Roync, en vne liâiere (fi-comme icy deflus eftdiâ)par deux hommes: Icfquels eftoient figurez,rvn en la forme d’vn ours, amp;nbsp;l’autre en la forme d vne®* corne. Le ticÄ prefent fut apporté femblablerncntenlachainbredcla Ducheneo^ Touraine par deux homes, figurez en la forme de Mores,noircis par les viaires,amp; hie-richement vellus de touailles blanches, enuclopcz parmy leurs chefs:fi-commeceiu -fent Sarrazins ou Tartres. Si eftoit la littierc belle 5c riche, amp;nbsp;couuerte d’vn délié effu-ureche de foy c,com me les autres,amp; conuoy éc amp;nbsp;deftrée de douze Bourgeois de Paris, Prefent despa- ycilùs moult richement, amp;nbsp;tous d’vn parement: Icfquels firent le prefent à la Duchei-ri/iens àMada- fedefliifditc: auquel prefent auoicvnc nef d’or, vn grandpot d’or, deux drageoirsdor, me Walentine deux grans plats d’or, dcux falieres d’er, fix pots d’ai^cnt, deux douzaines dcfauciC’ de Milan, fern- j-çj d’argent, amp;nbsp;dcux douzaines de taftes d’argent: Scy auoiten Tomme toute,-que dot reu^awe^tere que d’afgcnt,deux cens marcs. Le prefent réiouit grandement la Ducheife dcTourai-ôe(amp;cefutraifon: card cftoit bel amp;nbsp;riche) amp;nbsp;remercia grandement amp;fagcmcntccux, quipre-

-ocr page 1141-

^uiprefenté rauoientjamp;labönheville deParisidepärquile profit venoir. Alnfi en ce

'üur(quifut nommé Matdy)furcnt faieSjdonnez,^ prefentezau Pvoy,àlaRoync,amp; à la

biichtffc deTourainc,ces trois prefens.Or confiderez la grande valeur des prefens,^

wffila puiffancedetParificnSjCar il fut dit à rnoy Aétcur de cefte Hiftoire ( qui tous les ^ ;, ^„^ ^,^'jl,

ptcfcnsYei)quilsauoicntcouftcplus defoixante millet couronnes d’or. Ces prefens'prf»lt;l relief

faits amp;nbsp;prefcntcZjil fut heur Äl’aUcrdifnc ru mais ce iourJeRoy ,lesDames,amp;^ iesSei.- pour efeus de

gneurs difncrent en chambrc5pour plus légèrement auôir fait, car Rr le point de trois ^^^^“^^^” J:^

heures après difnctjl’onfcdeüoit traire au champ de Sainte-Katherine, amp;nbsp;là eftoit “Ç’ff»;;t ffîus «rt

pareil fait amp;nbsp;ordonné trefgrand pour ioufter,de logesSc d cfchaufaux,ouurcz amp;charpe . ronnci MMs te

UzpourlaRoyÂamp;lesDamcs.Orvucil-ienômerqiar ordonnance,IcsChcuahcrs,qui ^^^^^^-^ ^-^^ ^^

cftoientlàdedansiamp;fappelloientlesCheualicrs du Roy,du Soleil d’or;^ quoy que ce i^.^^,/,1 fuftpourccsioutsladeuifeduR.oy:fieftoitildcccuxde dehors,^ iouftacon.mc «^Âwe»tp«»»r lrcsforains,pôurconquerrele prix par armes,fil cnpoüuoit auoirl auenturc* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ^ ii„c ƒ., j^

tnt ceux Cheuallerstrentciamp;t tout premier le Duc de Berry, féconde ment c _ mutteque z^.

^outgongnCjle Duc deBourbon,lc Comte de laMarche,meifi« acque nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;par le menu, fi

1 bon Ion frère,mclfirc Guillaume de N amur,meffire Ohuiet c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilt;iq»(^^f f'n^

Îtauce,me{fue khan de V ienne,meffire laques de V ienue,S cigncur d El nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne, ézJ. .a-

\ teGuydclaTrimoillejmc{fircGuillaumcfonfvcre,me{firc nippe _J ^^^^^^g^^^J^^ ^^^ * l ^«Kochefort,Breton,le Seigneur de Rais Je Seigneur de eau mon , nbsp;^^^^^^ mclamp;^eMx.M«« Il

1 ^2tbcnçon,ditï Atdenois,le Halze deïlandtcs,le Seigneur r |e Seiencur P‘nfi quH en-\ ïtlchan de Barres Je Seigneur dcNatoillctJc Seigneure c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Guillaume Marciel ^*”^ Γ' ^®

I g«,d’vnRayon du foleiV.K furet furie piomt e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^p^ prance toute premie-po»»r la r^tfon

\ hàwiteKarhetine-.Si ia choient venues lesDame A V ^^^ ^^ corps d’elleramp;c les i»»l ^.^^^f‘

1 ïf.ïtfütamcnéeiufquesVa,cnvnchat,couucrt ^ “^ montèrent Si entrèrent dedans

I ytt«Damcs R Euch dies chacune en graiad a y • ^, ^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^^^^^^ ^ ^^^^ ^^_

\ Ï3!ÂÂ33BSU^gt;^^^^

1 w»à«aUoitqa'»'»«^«'’^‘TSSlcÄd«,««P»««1« toifon de Seigneurs ,^ ,„ J., 1 întriccrcntlcsiouftes, Scies nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Hainaut,Comte d’Oftrenant, j/c^krim I 'lauoitàctonspaysiamp;cvousdyquemcffireGu - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;avenus cftoient,leSire p^H».

1 Wftamoultbicn-.amp;; auffifitcntlesCheualiGts,q * nbsp;nbsp;, V mclfirc Anfel déTraf-\ àt Bomminnes,mclfiïclchand Andregmes^e nbsp;ç.^^^^^.æ^^^^\^ loucngc desDames: \ ^Uttamp;meÂteClmquartàcHcnnno. ^° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^.PetenoitenEfance deuers \ ^attïiiouftamoultbienlcDucdlrland^quip nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vnCheua'iet Mlemanà,dcdef-\ \^»Y^rùV-ireterniàé. A^rlouftu^

\ ^jVeWutUppdVovtmefeneSetuaudeM^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ pounoient ils affe-

\ i^Sihicnwuhèesimaisily auoittantde Che ,’5^ehoit figrande, que celcs ft „gt; cUbi \ titr àt plain conp'.amp;clafoulle des chenaux, p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 „ g;^j. Ae CoUcy f y portabien'^ ewperte le prix \ ^îtnoitistetnpefehoit. Par efpecialtîop nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’o^Çe depLfivk fnrentles As louées po«r \ nbsp;nbsp;Siànt«entlcsionhcs,fortcs5lt; tordes,iniques al nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fm ramenée à Saint-

OMF

\ ^^tnesmenccsà\enrshohels.LaKoynede¥rance,en(onatoy^^^^^^^^

' «fae«4useeek,-.teàueeteuUes£eftes5eresàuucessuf^u^

itWs,'jaïV afttntement ?lt; mquot; emeuv desD m^es amp;t dc^ «v nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oftane Or, ^tv^xÀtStilus,k^diYTcde.VAandïes^veYe-baftaïd ^^^ ^«cX^eWe de ïWc,ELcgt;udc.sC\Aeua.\vcvsÇeç\avino\cv dc\3.^vAud'poudvïeïCC\AV nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nvAnnA QU’ó

WU,ltâÀ£ovenû«ancnùsc^ucWwïaks cnaboiente^eveidus,\eV. 5 „y^^eVe

V^w\iTOamp;., Sv'cOTent'^dsipW de deux cens'^oWC'xvS'dcAv.e-. ^ fpnrlt;;Aeaue ^^'iaquot;lt;d\,^wcudevm9ïavidemcnt\a^oudvkve'AVia\s,rion-^ddV;vvksvo’ï nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■. nbsp;nbsp;’ H^tour AuCote

^WeseuN tMt\\a^eT.CtM.ectedvamua\Vaüs\cCótedeSavht-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. -çr. » 4es.p«l vena«

^WèfkÂwxe-,^Ç’eÇco\tmou\t\va2^tvontc\kveace^e£e^e.?Aauoït\a^ie f4«re »uter '^t^t^ta\B.^ttent^rcveKs\xe\e\\andeCdaVie\-vftOvam^Yov^’c^VV‘^^'^^^ ^g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ZnX^s

-ocr page 1142-

L E Q_V ART VOLVME

| nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;; cftoir a celle feüciamp;i ddczla Royne deFrancc,G femme: qui fut moult reiotnedefa

| nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Venue.Gc Mercredy,aprcs difncr,fetrahirent ^oæfcuyers (qui attendanseftoitnt) fur ^eeï’ampjou on auoirioufté JcMardy;amp;là vindrent Jes Dam es, en grand arroyffi corne elles eftorent venues Je Jour deuant)amp; montèrent fur les échaufaux,^ui ordonnez ka^-

1. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pareil,Z eftorent pour eJJes.Si cômcncerent les iourtes fortes froides .■ quifurentbien

lxf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fe d=P«rir a retourna aüxhoflek,S.-At

dSenantEe^TJÎ^°'^™°r

^^^^Y^^^t^iouficrcnt Cheuahus!^

penoit de bien faire)amp; durerenr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fortes,roides. Se bien ioüttéesÇcarcbacüH

f^^moyes-Se de ceux de dedans v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceux de dehors ^meffireChuksti^^ ldur,u,;eU,„f p^endredy donna le Roy de France à difner Ï , nbsp;^ , deFrace:qu onappclloitt^ far aua»ff,rf !^ offner grand^bel^Si bien étofé:amp;: anineque fur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^quot;’^ ^ DamoifeHes:^ quot;

fek ^»d^»i I^ComtciïedcSainâ-Pol laDamerlf‘r nbsp;nbsp;nbsp;‘^^^^^^gongneilaDnchcifcdeToiu^^^^ /ra W^ l^amp;Uc(qui cRoitamp^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Dames,entrerenten

deux cScuancrs,mo^atczauxchT^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nounellemétpoerlafcHc)

j^'°^^^^f^troidernentS^fortement-amp;tanto{{viTquot;''''^^^^^^ ^egnauddeRoyeamp;meiFreBouciouaur^m^r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^«deuxCheuaIicrs(indSte

• !^^^n^^“^^^‘^^^^^‘’^^-^iouaereatJà f^^mes,8equand ils ic furent a{fP^^^ de deux heures,deuanckRoyamp; ^^^dredy prirent congé au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^[^^^^^^^^^‘^quot;c^cotea leurs bollcb.Cc

Roy deFranceSela Rovnc nbsp;nbsp;nbsp;^^^‘■^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ufflles Seigneurs,quipardtvou

-Am^'qufyauolent^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'^^ fous Seigneurs amp;Da-Skede Challeaumo^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bonne paix amp;nbsp;amour, en leurs lieux, k

it^ere en France

, • ^^cordcc,amp;rcclléedii^R^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mon Ara la charte delà tréue,donnée,

b ks,qui en la lettre nbsp;nbsp;nbsp;■ ^ ‘^“^-^ ^^^^^ Caspar mer ôfpar terre.Si châtoient aindJesparol que manière ne nbsp;nbsp;nbsp;J ^i^^^ootcnues:quc quicôquesl’enfreindroir, ou briferoir,par quel de pum^-nn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;guecefuk,ilekoit tenu comme traidre, äreachea^pdof deparleRnxr ' S ^'^P°Jl^oe que le Sne de Coucy cliok Ibuticrain Capitaine, éku amp;nbsp;mfr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^ddfendreles lomgtaines marchcs,entrcla riuiere deDordéne ayimer,amp;:[oBtlepays d’Auuergneamp;deLimokn,on la lilit, toutaulong, douantlupk P yen ut bailee Ardelturce copie,pour monûrer(iêmeAiereAoitlàrousccux,qui nbsp;nbsp;,

b ^^^^^^^^^^olétnen dire,nyaller:parquoyceuxde.Vcr3dour, de Cailii/rer,d0r ƒ ^cjj Cniacn,amp;desgarnkbnsquilàifoientgucrredAng/ois,ndfenpeuilentexcu/én f

J cm a peine, qui mlfey cAoit,par leur coulpe ils enchcoienr. PareillemenrleMarefdial nbsp;nbsp;/

ehrjü/cre duR o/hc amp;nbsp;dupoued'A u/pnonjamp;au/rón^nr/es Séncc/iaucees que Ze vues nonjmcray('ou moukde terres^ Se de Se/gneur/es appeudétj/u/ques ù/a dukredeDof doupe: amp;'premïefe/aeutJa Sdncc/iaucée deBcaucake, k Scuec/iaucce de Careade^ pej/aSenecBaucéede Tou/ouze^/a SénecAaucée deRoucj'^i/e^k Seneedaueee^^^d^f

-ocr page 1143-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jgt;

^jenechaucéedeQ^crciJa SéncchauceedeBigoïrCjlaSéncchaucce dePierregourdï

âaenechaucée de Limoges :amp; en ces Séncchaucécsauoit encores pluficurstortsamp; ,

ê^mifonsjqui petitementvouloient obeyr à tréucs5n'à paix;mais tendoient toufiours à

‘^guctre(tels qué^eeux de Caftel-cullier amp;nbsp;du fort chaftel de Lordc,feans en Bigorre,

Mes frontières de Bearnc)amp;trop fort les doutoient amp;nbsp;rcffongnoicntlcs pays voifins.

~Dcc temps eftoit traitté le mariage de Louis d’Aniou , fils au Dur d’Aniou (lequel

‘deriuoitiaRoy de Naples,de Cccillç,amp; de Hierufalcm,amp; Comte de Proucnce)àla i-lt;* ^‘Vt^‘^f*

quot;IbduRoy Pierre d’Arragon.Si vint laRoyne de Naples en Auignon ,vcoir lePapc f^^^Zj’^^*

Clemcnf.amp;y trouualeScigneurdeCoucy:6£amena,enfacoinpaignie, fon icune fils ionc„^„ig^s

fouis.Lc Seigneur de Coucy fut moult ioyeux de fa venue.La Roy ne, dedus-nommée, ^„s 1: Pape^

btdu Pape Clement amp;nbsp;des Cardinaux rccneillic trefnotablcmcnt, car bien le valoir: amp;nbsp;allée soßlsLojt

fichez que cefut vne Dame de moult grand fait,esc de moult grand pourchas, car point ^‘'^nmurfcoi

t^cdormoitjen pourfuyuant fes befongnes.Si fut prié le S cigneur deCoucy d’aider à cô- ^J' ‘^^ ^lt;*2'^«^» uoycr fon fils iufques au Royaume d’Arragon,amp; eftre dclczluy,tant comme ilauroit ef-1 poufè.Le feigneur de Coucy ne luy euft iamais refufé;mais f ordonna de tous points,d’al fiten Arragô;amp; f offrit encores,amp; dit ainfi.Certes Madame,ie ne fit voyage(palTé à fept ins) plus volontiers,que ie feroye celuy d’aller es marches de Cecilie amp;nbsp;deNaples,auec , tJuesMonfeigneurvoftre fils:filccongé en auoyc du Roy NoftreSire. Grand mercy, ^^y^^^^ 1 SitedeCoucy,ditlaDamc.Nousvconsbien voftrebonne volontc:mais maintenant il ^^^^^^ desuHei 1 noiisfuffira,fc vous allez auecques noftre fils iufques en Arragon:5zlaRoyned’Arragon ^,yf„j^j„^j j^ | vousverravolonticrsjcar voftre fille a cfpoufé fon frère,mcfiirc Henry de Bar.Le Sire de famerepaur^ l Coucyf’accürdaàcevoyagcvolontiers,ôcliément. Le ierjneRoy de Cecilie fc mit au s’aller marier 1 chemin,bien accompaigné;quand il eut pris congé au Pape Clement,amp; à fa mere, tout 'quot; ^rra^en^ | cnplorantiôi bien y auoit raifoft,au départir,que la Dame amp;nbsp;fon fils euffent les cueurse-| ftreints.Carilalloit envnloingtain pays ; amp;nbsp;élongnoientl vn l’autre moult grandement \ amp;nbsp;ne fauoient quand ils fe vcrtoient,car il eftoit ordonné,quclc mariage faid, montc-\ loycntenmcrle ieuncRoy ôclaicuneRoync,auportàBarcclonnci amp;nbsp;f’enyroicnt,au | plus droit qu’ils pourroient, pour arriuer au port deNaplcs,oulà au plus près* Tât exploi 1 taie icuneRoy Louis de Cecillc,qu’il pafla Montpeflier Si Befiers, êc vint à N arbonne: l Quilfutreceullément,amp;tousfcsgcns auffi. Si fe refrefehirent eux Scieurs ebeuauxvn 1 iouf.amp;puisfenpattirent;Si prirent le chemin deParpignan,la premiere ville du Royau

i lûcd’arragon.Lavcnue du icune Rô^ Louis eftoit bien fcÂié en la Court du Roy d’Ar- ArrinéeiiHM 1 tagonamp;de la Royne.Si auoiét enuoy é leurs gens au douât,pour eux receuoir amp;nbsp;feftoy er »e i^^»«» à^ 1 MÇicommcilappartenoif.amp; partout ou ilsbcuuoient,pafl'oient,5tarreftoicnt,ils eftoy ®*”* 1 tntddiurez •. Scies conduifoient le Vicomte de Rocquebertin 8c meffire Raymond de ”(.”^’'*””J x 1 ^iigltes.Tantcheuauchercnt,qu’ilsvindrentenlacitédeBarcelonnc-.ouleRoy,laRoy ßß^^f'^ß». 1 netamp;leut fille eftoient.Si fut le ieuncRoy Louis recueilly liément Sc trefdoucemenf. Sç „,4^4^^. 1 pat efçcciallaRoyne à’Arragon fut tresfort réiouye ddavenue du Seigneur de Coucy

1 îtfeutttesbongréàfonfilsÇquidcuoit cftrc)dcccquill’auoit amené en facompaignie: f ^ditbienquetoutledemourant en valoir grandement mieux.Ce mariage fefit amp;.con-1 fimaentre ces deux enfans: mais pourtant qucl’yucrappft)cha,ondelayalcur voyage • 1 d eux non mettre en mer,càr par yucr fes hautes mers font telles amp;nbsp;periUeufeS. Si fut dit 1 ^donfeioitlespourueancescêluy yuer,toutbcllcmenf. Seau Mars quivenoit,ilspaffe-\ toitntoutrc.Le Seigneur de Coucy,luy eftant en Arragon deuerslcRoy ôc laRoyne, I tlddcveoicnt moult volontiers, reccut lettres duRoy deîrance;amp; futmandé d» te tour 1 MtatrictcAl prit congé duRoy d’Arragon,de laRoyne,Si du ieuncRoy de Cecillc, de 1 fil cmme,Sc des S clgncurs qui là c ft oienr. Ôc puis le mit au retour:- N eu ft ^ris le loihr de 1 ’«outnerpar Auignon-.maisilf’enuoyaexcufcrauPape ScàlaRoyne dcNaplcstamp;puis 1 ^tntetoutna par Auucrgne,au R oy aume de L rance»Qu?'^'^ ^^ mariage fut fait du icune 1 ^oyLouls de Cecilie à la fille duRoy d’Arragon,parmy le mariage fat faut il y eut,entre \ fi^Vattics,grandcsallianccs-.ôc deuoicntles Arragonnois,àvne quantité de gallées,fer-1 dîStii^çj le ieuncRoy de Cecilie Si de HieruValem, Si le meucr.auRoyaume deNa-1 d^q^lcla\ffcv,tant qu’il fer oit tout au-àeffus,Si affeur deNapics, de Cecillc,Si des ap-\ lfndances,Vouille,Calabrc,SilacitédcCaiette,duMargucritcdeDurasfctenoit,qui \ ^ bifoit gu erre,Si qui damoit à au oit droit en l'héritage àef(uS''nommé,amp; le deUoict t ^^”*‘ f*“«»* 1 '«fitragonois,(aguerre durât ,lcruu' à deux ccnslances,à 1 eurs couftages, Si à milArba- *”2 90^ à wftre \ Wts,ScàmilhtigandinieïS. Q^ndla douce faifondef Mars fut venue inique les maie^^uantl^

«lu-

‘ ttvtya^i*

-ocr page 1144-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le 03^ ART VOLVME

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'''^'”s ^'^comnicnccrcntàappaifcr,amp;:Icscaucs delcur fureur à eux retraire, Jr les bois à

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*^“‘^^M?P°“™®*”^®5^“’^®*îff«*tcsàBarccIonnefuflcs gallées,amp;tous ceux

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R^^^‘^^^cs leicuneRoy deuoientalleramp;vovagcrjJeicuncRoy

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ze leune nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Koyne/a femme, lors prirent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a «'•0° jincuncnuy

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tau. de A plourantleur donna: amp;fttdelà boucS^ R ^ ‘^ Arra^on amp;a ÄRoynequi touren

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cr /4 feen^e de Roddes,vn moult vaillant cLuahcr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;recommandée au Comte

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, -4 4 pauoiRamp;fen »Üoicnt9inû fortiRez de henn^ rndlcgros-yulct^oxhnccs^Ktia g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Zei^pour rcCittcr mieux à l’encontre de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armes amp;nbsp;d ArcRers,S:de bonco-g _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^^^ ^^‘^^lt;^r:qui bien fe pou,mient

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;portaient,tant qu-on foità Naples eümnnlrf^^^^^? farmer de Bare donne, donnis

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^»P°^»oithieaûtuokancuneLhôre5deIeuKh^f^^quot;^^quot;^^^^^'^^’^^^ i

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au deffus de leur emprirc.Nous nous nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^fongnes: amp;: pource voaloientikcßre

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de CccIIc^rpardons des bcrôn^duR2quot;.l quot;’’quot;lt;‘‘i nbsp;nbsp;nbsp;t'Pr^''™',''quot;«'^

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘”^f^lt;^gt;'e)amp;deplubeursincidences Scautre-Ï nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;A J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ ^quot;oics,qui en fourdirent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s^a^c^^r^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-quot;^‘^^''^''‘^^^ma.f^^^ai’fi’-ir/.MJi

V''^'‘^dcuczf3iio!rt]uairc^roHaprcscean^^ a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^' ’ ‘

me il edey-deffus contenulâ^ouc les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eut edé à P^i'jsi'^-^oni

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^(=[retr3its,amp;:rcucnus chacun Sc chacune en fZ t'^''^‘quot;^^PP^^^ces,amp;IesScigneursS:D2

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auo/f treues aux Anglais pour crois ans à ven l/r ^^^^ ^^^^^ ^^ ^ ^P ^^ Franceveit qu'il

^°''ß''y^'f^^‘^^^‘^lt;^^^^Joingtaines marches ^quot;^^7Wf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;temps nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^''^eSiredeIaRiuiereamp;

^'•'»^ -4 i!ejo^^ “yf^^°’^^t:rentquillèroicbonqu’flfall2a i ^^Pf^^P’^^trhaiasdefoadeÛroiiCô ^^-^N/il'f^P^^ Clement '^gt;-gt;^gt;^Ju(/;»,4 ^^^^ ^?^^^°'^^'^i^^tvnRoycnfaieuneff'edei7nirv r '^^^9^^^^'d‘^^evoyageil3lhliou‘ apprendre comme ils eûoient n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;terres,amp;coagnoiûrefesg(^

^'^^^^'^^°it volontiers,amp; veoitnauucHei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fc Roy l'y cndinoir alley aril

^^^le Duc de Bcrryi'auiele/irotent grandement a veon gC2 de tailles Ô: d’aides parPmformnd ^Jquot;^r‘^’^^^^’^Fesauoittanrtrauaillez,S:clnr-

S^t^l n^oitpitié de nunuy)que riens nekur^ea

Feroitquil y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;■ ^tclloir dcmoureiamp;poury pourueoir.bon

• pourueances furies nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r f^^Kf^^ ee propostamp;ordonna ennoyerhirefes

veolrfes coudns leurs en

Fon oncle de Bourh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;: men croît en fa compaigniefon frere de Touraine,i'

fenttron nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;yesnouuellesdu Iioy,qui vouloir venir en Boiiryonync,flet-

tofl deDucdeBourgongne nbsp;nbsp;la Duche/fèramp;iordonnerenrran-

11ers âcEfeuv^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fè:flc,amp; vues louBes, à eÛre à Dyion: amp;nbsp;furent Cheua'

à dire à cell^^^ nbsp;nbsp;nbsp;°^egongne,dcSauoyc,amp;t desmarchesproc/jaines^rcçuisamp;'yrlez

vourue^n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;F ^ordonnèrent Scapparelllerenr tous félon ce. Entrerant gucles

D nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“^''^'^^^^^^^‘^^^^^'FhlenrpourallerenAulgnonamp;LangnedoecVçue

ri^iUnl/^n^ ^^^^^^^ltc amp;nbsp;la Duchefléjla femme, fordonnolenc grandement amp;ayf^' ^^^^^tlllrlelioy,amp;-aulE falfôlenrrous Cheualiers\'Efeuyets deleirrr t”^ft:nes,ô^encoresplus/omgramsfqulvoulolenreflreà/afeffeàDylon,dtaux/oude^ ^durndrentautreschofet en France. Vous fauez commenrle Due d’Irlande fçuhadr J^^^^tnmeComredAcqucffuirorDeEofcdehouré,hanny,lt;!Zcl7acé,parfesdenjentes^ 1 •’ ‘» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Royaume d’Angleterre,par le fair Stpmllànee des oncles du dofd/‘ /

, nbsp;enard dAng/eterre, amp;■ dpeclalemcntleDucde Cloceflrelaiioftp/irs accued/y^^f^t’' /

o^qae tJttldesautres,amp;’comment,pburlayfanueramp;rgafder, Hedoftad'ouyenfff^^ / , . t^tl^amp;fetmr vngeardetempsen/ay/l/edeDourdrecB,en/falfandeAdepu^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;/

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ _ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naruo /

-ocr page 1145-

FROISSART.


tt


p3rtir,carleDuc Aubcrt(qui Seigneur cftoit dcDourdrcch2z dcHoUande^luy fa terre

Wa demeure deflbusluy:nc pas ne le vouloit tenir à l'encontre deles confins germains dAn^lctertetnuoy que le Roy Richard luy eneuft refetit. Siconuint ce Duc nbsp;nbsp;r an e ’Impartir de Dourdr^r Si venir àVtrecht demourcr: ôdà fe tint, ôefuft tenu vngran strops Vil voufift,cat la ville d’V trecht eft franche à receuoit toutes gens,puis qu o paye hen ce qu’on prcnd;amp; ceDuc d’Irlande auoit bien dequoy payer, car oixantc ibncsdcFranceluy cftoiét venus du Conncftablc de France pour1 rc ,^Ç^^°? r _ ^m de Bretaigne.V ous faucz auffi comment le Roy 1 auoit mande, e 01 u

1 ^«itiVenu deuers le Roy'.BeCy tint plus dvn art, ou cnuiton. 8c en^ai 01 e .^^ „ .

i Hetpource qu'il eftoiteftranger. Or n’eft il riens, dont on ne ®^?”? ’ r j.

1 ''té(quoy que ce Duc fuftdeuers le Royale Sire de Coucy e ^7°' autres affaires il

i ^bieny auoit cau(e,car ceDuefainfi que vous faucz) corn icn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r Peftoitiv

i Mbicopoutueu de fens,d’honneur,de belle parlcure,amp;. .'?'ƒ” ^ç slt;cfponlce,w , trovfotffftenuerslafilleauSeigncurdeCoucy,quilauoitafem^

1 “^gt;œ™'lt;aticdet»ifon,fotspatmauu«fcKtiaiftragt;Cc^^^^^^

i tftoitdemaïié-.amp;c auoit pris vue autre temme (laque elto nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r r æ^ ^^^^^ . 'gt;Wo,„cóAnsl«=Kb5cto„tc»uogt;cMCÓfcntvlcRoyK aRoyn^

, !ii{ediè:!ctTOaoottiiitçcnfékP»peVtlgt;amâeRoinmc, nbsp;nbsp;? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^jj^j, , 4Äamp;«àeUKoy«lcepcchcgteuafortcnconCcicncc amp;nbsp;en tou„«rc^a^ ^^^^

1 «b«cdlxWeAgt;oXt„lls,«a®eCoucyt^ , lt;ille valoir amp;nbsp;dcfferuoit,amp; le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ema, auccques fes bons amis, cU» lu 5ire lt;U j lQUs\csiouts,carilcftoit{age^pourueu) • j^cff^relchanleMercier,5C autres, c«««-!. , aeffne Oliuier de Cliffon,lc Seigneur ÿj»^^ ^ \^,„ qu-raifift place Si demeure , «lutlcRoyluy donna congé: shuy fut dit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r.ncZxSoU’y fetok conduire amp;nbsp;me-'''iûvoufiftfrnaisquccenefuftauRoyaurncdeF ) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y^^^^.^^^^^, ^^^^^.^ terbunementamp;feurement. CcDuc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ac^onhanage.Si confideraque . Ncoùcnpetil,touslcsiours,duScigneur ^'^.çj^^fetrairoit en brabanf. S^ fit prier, 1 Wxluyvaloiraongncr,qu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Quepar graceil peuff paifiblemêt,

\ ^'i^oy ,quilvoufifi eterire MaDucheffe de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J.^s : amp;nbsp;en eferruit u Duc f f,K

ti courroKement demourcr en fonpays.Ecikoyu. y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AuRov Si fut le Dued’Tt- de conduit er

^fibcllcaurcdebrabanrdaqueXleSpar foisaV menéenBe.LSt Wccoutót8.rt,enfe,vaTÏ«gensï«Koymtqu«aLo%«.^^^^

Fr4»ce.

IwtavncbafichquificdptcsdcDounam. lequel il a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P vy \ i-ç.yçPcfioit’^quot;-^'^'

, InW. xAgt;«cX)»c«rt«gt;aefe‘«»“’‘’‘**q'^:^*Œkcl»ï i M\c;Viice,Viinny,boute hors à' fbngletcttc^çouï vnc n nbsp;nbsp;nbsp;yo^TtbombeWaodc grans \ ^'«lt;\uckce«4egt;Acu€»Ak4Nng\«ene Cefonten^

\ «1eiteVaLouràn,oaUçres,ttMlt;\u’'AsseÇcimtewtcaionc^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■j nbsp;nbsp;^

^’■'t^Vusmnt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* •

C.»»,».UE,, CfcarU. Jixiffmc^S^’ilüfr»” E«“'J’n»',^ k rafelt-

k ment d’ol niff non. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ci^NV, 'iXi .

\ yi^'a.^ViAA-^4eï«lt;.UUK«ï Óeïiin« AcYMcUe

\ ^UixKaXiRo^’w.5i '^nv^c chem\n.AtTïo\c

\ W'ö^ttfonottóeXc'Öuc At’feouv’bon^DucLouXsàcToura\nc,\cSe^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;**‘‘*”^

\ ^^iXSXS^tS,zyitXZ%Q\\amp;\y3^Alt;IX%^X^{^ZZiVC^^

\ ^^^QwwaMue.ïi arüua.aD'jrouA^c'Duc àc.'Bour^oB^ue.îiXc Comte de \ «^Âlt;Ntuusauàtv»n^àCVKaÇ^WÇutSdnc. Qs«^èkKo5£^NCT»»U5^

\ ''’i\\s ^twti^ïixiQ« ojieXatJucRettc dcVgt;out^or\^ne ^Xa Comte^e deXstuet^ a e, _

\ 'ttVidWwtwxXxETOeutSi^taudcmeut^Sï.tousXexïiutte^aufft.VoutX’amoutdu o'^,

\ X\t.v^^;^-^Y^t,ÇLÇto\em\'tnwc.sW^'J'\oVlSgvaï\à^i’îovÇQv\ deXdamesS^i'XeXXamov'ie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ƒ

\ ^^pto\.tTaouXt'JoXout\ers.V\cïtoXtXaY)ame deSuXX'^ ^aXda^e deN tt^'j^auame c

\ ^^’^v^y.tivaouXtSauttesViames^eXXes?gt;c ÇttXo^tes^SemouXtXSteu aotuées.Stcommeu ^^ ^^ ctj*rU \ ^txtvxXcsïtïits^cs dancts^XescaroXcs^amp;cXcs cXgt;atemev\s ■. ?£ X’o’Sorc^oveu.t cesXjame^ '^ p^^j„, \ ^t%Xùvrao\ÇtXXt^ de daueer ,cXvautex,Slt;eX\es XoxtxéXou.Xï^'^outVamout duRo'^ ,duXjue de \ dQ\K'i\xveAuV)uedt^out'uó^?)Cd.t\^et^x\eutdeCoUGN,N'aV.uud'^,NV\XsXatdx' SiNUîAet-

-ocr page 1146-

12

L E Q_V ART V0LVME

crcdy.Tous ces trois iours il y eut à Öyion iourtes,fortes amp;nbsp;roidcs,amp; bien iouftées,amp;à ■routes donné prix auxmicux-faifans:amp; fut le Roy huit iours en la ville deDyion,cncb3 tement.Au dixiefmeiour,il m'ert aduis qu’il prit congé àfon oncle le Duc de Bourgon-gncjôc fa belle ante la Ducheife de Bourgongne, amp;nbsp;à leurs enfant? L’intention du Duc lei^sy CT-fes ‘^^'^ Bourgongne ertoit telle,que haftiuement il pouifuyiKoitlc Roy, fon ncueu:amp;,'feroit enclesà f'iUe- dclcz luy:amp; lurccluy eftat le Roy fè départit de Dyion,quandil eu t pris congé aux Da-nemtejez^ ^- nics amp;nbsp;Damoifelics. Ainrt fe départit le Roy,aprcs toutes fcsfertes.-amp; exploita tant par m^nM. fes Îournccs,qu’il.vint àVilIc-neufue,dcIcz Auignô;ou fon hoftel Royal cftoitappareillé pourluy;amp;Jàeftoientles Cardinaux.-ccluyd’Amiens,ccluy d’Aifgrcjjcl,ccluydeSainc Marcel,celuy dcChaftel ncuf,amp;plusderreize;quiallcrentfurIcs champsà l’encontre de Juy:amp; fi furent tous réiouisdefa venue.Le Duc de Berry eftoitià venu,amp;logé en A-uignon,au Palais du Papc:mais il vint à ViJlc-ncufuc,contrc le Roy fon neuen:amp;fc logea en la liuree d Arras;qu on dit Amonfais,au chemin de Montpcflicr.Le DuedeBour I^ongnc arriua,le lendemain que le Roy fut venu à Ville-nciifue,parJa riuiereduRoibe.

card ertoirentre en vncgrolTcbargeà Lyon furie Rofnc. Sifurcntle Royamp; Icsquatre Ducs tous cnlcmblc a Villc-ncufue:amp; eurent confcil amp;nbsp;volonté de palTer outre le pont d’Auignon,amp;aller veoir le Pape au Palais.Si fordonnercntfiirce;amp;fiirlc pointdeoed heures du marin,pafiàlcRoy de FrancelepontdAuignon,accomp3ignédefon/fCttamp; de fes trois oncles,amp; de douze Cardinauxtamp;r fen vintau Palais : amp;nbsp;lattendoit ccluy, qw fe nommoit Pape Clement,en la chambre du Confirtoire,fc3nt en vnechaireponrifó* menteen là Papalite. Q^andle Roy de France fut venu fi-auanr qu’à la veuë du Pape, il Accueil du pa l’enclinatamp;quand il fut venu iufques à luy,lc Pape fe leua:amp;;le Roy de 'Princelcbaila en (T^Ts '''* ^^ m^’^^ ^quot; ^^ bouche.Lc Pape f’aSit.ScEt a/feoir le Rot delcz luy, fur vn fege: lequel ^'^ °^ ^“°’f ordonné routpropre pourluy.Puis C’affirent l^ quatre Ducs, quand ils eurent • faiteia rcnerence au Pape,fcanr.qu’ils baiferent en la main,amp; en la bouche; amp;fcoientles quatre Ducs entre les Cardinaux.Apres toutes les reuerences Schien vcnueSjilfuthcu- j re de difner.Si fe retrairent deuers lagrandc chambredu Pape,amp; la falle: ou les tables e- I fioient miles amp;adrccees.On laua.Lc Pape falfit toutfcul à fa table: ôc tint fon cRat-Le / Royfalîîraulîîdeiroosluy,àvncautrctable,amp;foutfcul.LcsCardinauxamp;lesDuc5far- 1 firent tous parordonnancc.Sifurlcdifncr bel Sc long,amp; bien etofé.Kpres eeamp;fnet^iu nbsp;nbsp;i

ôc efpicesyprüesja chambre du Roy au Palais ertoit ordonce Sc appareillée. Siferetnit nbsp;nbsp;i

le Roy Scies quatreDucs.Cl^cun auoit fa chatnbÆ,touteparée^Scordonnée,deâansle j • Palais.Si fe retrait chacun en fon Îieu:ôcfe tmdrentle plus des iours, quilsfeiournerêt I . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^t’Auignon.Au cinquieime iour,quele Roy de France fur entré amp;nbsp;venu en Au/gnon, I

r^n^m^s^quot; ^^^^^^!^^^^^ ^°^^^ ^^Sauoyc,couGn du Roy de France, amp;neueu au Duc de jSour- I •Taia er'retard nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^oy moultrciouy de favenue,car le Roy l’auoitvcu,quandil paffaabyoa I

aiiec 1^ trente', ^“^^^ RofncrScluy auoitdit quille veinfl veoir.Le Roy deFranceScleDucdefoursine

mel’afftfaft fon frété,Sclc Comte de Sauoye (qui choient de leger efprit) quoy qu’ils fufent loges l dfan^er. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dclez le Pape Sclcs Cardinaux,ne fevouloient,nync pouuoienrtenir,quilsnefa{{ent

en dances,enkaralles,Scen cbatimens, auecques les Dames Scies Damoifelics d'Auf

• gnon:ôc leur adminiflroitlfbr rameaux le Comte de Genéue: lequel choitfretedaPi- j pe.Si fit ôc donna le Roy de France moult de largeffcs,Sc de dons,aux damesSav^dî-

moifeUcs d’Auignon,tant qu elles f'enlouoienttoutes.Vousdeuezfauoirque IcPapd^

tous les Cardinaux furent moultréiouis,en ces iours,delà venue duieuncRoy defria

caSc bien yauoit raifon qu'ils le fu{rent,car fans l’amour du Roy, leur affaire ehoitpeti^-

Sc bien confideroient,ôcdeuoientconfiderer, que de tousles Roys Chrefiiens,ilsn3- j voient nul obedient à cux:fi ce n’efloit parla faveur,amour,Sc alliance du Roydefran- 1 ce.Voir efi quclc R oy d’Efpaigne Scie Roy d’Efeoce obeiffoicnt:amp;: que leRoyd'Am- 1 gon fefloitnouueUementdeterminé:maisla determinationauoit faitlaRoyne Yobnd nbsp;nbsp;1

deBar(qui cou fine germaine du Roy de France efloit)autrementil n'en euh riens cRe,

car,au deuanr,leRoyd’Arragon,lepere,SctoutleRoyaume,fctenoitneutre.0rreg2r-

dezdoncquesfilePape Scies CardinauxdeuoientbienconiouirleRoydeFrâceScloa

fl ana^f/frer ConfeiEquand toute let/fpuifrance,Sc le proffit dequoy ils viuoientSc tenaient leurs e-

prurf/x^^t/a fiquot;^^,vcnoit dc ce coflè.Lc Roy deFrance fut avec le Pape Scies Cardinaux(fi-coina!

yf^^r/a/f quot;* le.vous recorde)ie nefay quantsiours en ioyc,entrameaux,Seen ebatemés:amp;auloyeux

au/iyr/itc- aduénement du Roy,le Papefirgrace ouuerteà tous Clercs,ehâs,en Court,amp;vnmo‘S

ueilefreaeUs à venir:Sc donna nominations au Roy,fur tous les Colleges cathédraux, Sc autres Colle

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;giaux, j

-ocr page 1147-

r R o 1 s  k ïi

§iiux,amp; fut chacun College deux prouuendes d’expeftation : Sc referua toutes graces, «gt;- Jouff qu'di endeuant faïacs-.amp; vouloir que les graces du Roy précedaffent ; ainfi comme elles firét nefatUc ,lt;yxc üót moult de Clercs duRoy furet pourueus par ces graces. Pareillemct auffi ƒ en don-

naauDucdeTou^ine,auDucdcBcrry;auDuc dcBourgongne,amp; au Sire deCouc^ c^nfdux

^furent toutes expeftations retardées, qui au douant auoient efte faites amp;nbsp;donriees:^ ^^^^^ cZßilsi eftoitle pape fl courtois amp;nbsp;fi large,pour la venue du Roy de France^ que nul neVcnal- loitefconduit.

Comment le Roy CJoàrles^cnuoyantfes oncles de Berry lt;^de Bourgongne èn leurs mal- fons-^af^niccontentement d'iceux.^partit d ^uignon,pour aller en Langue oc. chapîtreV. , nbsp;nbsp;pwVandleRoy deftâce fc fut ébatu deUx le Pape. Sc tenu auPalais QlquelePapeàgrandlnifirluy eut remonftréfes'3cfongnesfcommebicnluy don- \ nbsp;nbsp;nuit à entendre par fes patoUes, en feplaignatgrandcmét del autre \ luycmpe(clioitlonàroit,8cmettoitletroubleamp;;le different en nbsp;nbsp;g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^^ ^ç j^,^ p„„i \ nbsp;Viéàcequcpourypourucoir,promitdebôncvolôte auPape nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;çnaroUesferecô eongeinPa^e, \ fomtrefgrandcmétlePape’.SclcRoy de Prance prit coge e le neufuc-.Scauffiftrentfonfr et c,^ fes oncles,Berry ^Bour gongt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vç nbsp;nbsp;p^^ç il prit àdlfner'a tousles Cardinaux,S: au Cote de Gcnèue,frct^ u ap• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;remercia moût cô^ékux-.Scdltqu’aulédcmainilcbeuaucbcroitdeuers o^^^ retournez en Aulgnô iei^ià.»U güitmét desreucrencesqu’ilsluy auoientlaites.Lcs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ç^lcDuc deBour- dler^’Aui^now ««.*ted«c5(ad«Â.«çiafcaep«»~«««^J~3^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; hóren fa côçaignicîamp; prit co* a fes oncles,le duc deBc .uccluv pour cefte fois. «quot;5'^f“ “”quot;, ûltqü’ilsretoutneroictcnieurpays, Si qu ils n auoient qu nbsp;nbsp;nbsp;côtedeP oix. Scs oncles ^’Woitalktiufaucsàiouloufcamp;ïàroan^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^.^P^ grand,queBert S^^i fc contentèrent moult mal de ce,car pour lors le ^on nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^^^^^^ cbofesiamp;c iàa- Unr» m^.nsu qnebonïgongnenyauoicntnullevoixnaudiencc, ^^^ a^remis parmembresSe monoftéleGouuernemcntdeLanguedoc^^ Carcaffonne,dcBcfiers,de Whaucees,au profit duRoyidont le pays Si marc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uv,carvoircment dû gt;^atbonnc,àeî onges,àeBigorrc^ àe T oulonzc eff nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^.^

^vlesSiaffrÇcs-.fi-commeievousdeclarctayaffezpto nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nuclcRov fordon- ^^^ie.QuandceDucdeBetryamp;cleDucdeBoutgong ^^^^ çaesmewl dctfierc, Wdnfipout aller vers Monpcfficr,amp; pour vffitet La g y’ - Çapcment C’en Mécontentetórt ^qùilne\esvouloitmerieraueeluy,fienfutenttousme^^^^^^^^ ’lÆtmnlcrenv.Sihnparlèrent cnCemblc,en QiCant,LcR y .Cnmtede Poix( ouicRlc^“ ^-‘

'^Ins orgutiWeux Comt c,quiv me amour ^\wj ^ A. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;anatre') ?lt; Ci ri emmeinc deîranee,^^ngleterre àLCpaigrie,à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;to HoydeVranceauecluy,deConCqnCeil,quelaRiuiere,i , d leKov nodre

«WeeeuxqmXe coCeillent.Cen tepentrrot,Scle Woy o , t nnn^Cera l'iri?AomCommeslesdeuxplusgransmê.bresduBlt;oyaumcdeVrance. ma ^? ? nbsp;nbsp;nbsp;howAe pUe-

htsdenxV)ues,2lt;.leRoy deVranee Ce départit^aumatin,dcN illc-neu ne, ^ùtlee\rerninde'blimes-,5lt;.y vintdiCner.V.neotesdemourerent nbsp;nbsp;nbsp;eux nbsp;ucs,^

^em.mei,delezlePapc,trdis’iours',SèleSeigneurdeCoucy auffi. uquatne meiou f'ilqarùrenv.lx.îenrallaclAACun en lieu St enConpays.LeVlt;oy ^ciom me me nbsp;nbsp;t vin ^ilrrerçnlaeitédelAimes,C’éa\lageCiràL\ine\.Ç\TOnd\e'^oy partit de Lune ,i en nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^jç^^'AiAoniq lilner a.gt;A.ontneffier;,carilriy a orne trois peut es il eue s. Silver et eudesLourgcois , es ^ç^^iPv Larnes,^ desD amoiCeilles delaville,moultioy euCement ^ grandement, cam

Wtr\ta'!eoir,îgt;c\uy furent faits 2gt;c donnez plufieutsLeauxprefens Uricmes. Gar ont Ydàer eÜNnepuiffante vide ?£riclie,5z. garnie de grande marcLandifet ^ moult ^V^'quot; fde^oy ,qtiandil eutveuîi confideréleur faiOt dtlem puiffanceibcbienfut dit au noy


-ocr page 1148-

14 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LË QJV ART VOLVME

que fins comparaifon elle auoit efté trop plus riche,que pour le prcfent on ne Ja voit amp;nbsp;trouuoir,carlc Duc d’Aniou amp;nbsp;le Duc de Berry,chacun à fon tour ^ l’auoient mallcnient pillée amp;robéc;dont le Roy plaignoit bien les bonnes-genSjqui auoient eufigtanddó' magc:amp; dilbif,amp;t leurpromcttoir,qu’ilypouruoycroit, amp;nbsp;reformerait tout le pays ei’ bon eftat. Encores fut dit au Roy.luy eftant amp;;feiournant à Montpellier, Sire ce neftriés le i^ m^lin. de la poureté de cd^ ville,enuers ce que vous trouucrez, plus irez auant, carccftcviUe fermé cotre ft icy eft dc foy-melme de grande rccouurancc.pourlcfaitdela marchandifc: dont ceux Jetivencles, ^^f^ ville fenfoignent par nicr amp;f par terre.Mais en la Sénechaucée dc CarcaiTonncJc pur eur gen- yoQioufe,amp; matches d’cnuiron,ou ces deux Ducs ont eu puilfinccdemcttrc la main, xanmedee. ^^^ ® y ont ricns laillesmais tout leue amp;nbsp;eniporte:amp;ttrouuerez les gens n pourcs,quc ceux

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui fouloict eftre richcsamp;puilïans,a peine ont ils dequoy faire ouurcr,nclabourcrlcMts vigncs,nc leurs terres. C’eft grandepitié de veoir eux,leurs femmes, Scieurs cnfans,car ilsauoient tous les ans cinq ou fix tailles fur leurs bras;amp; cftoicntranfoonczautier$,au quart,ou au douziefmc du lcur,amp; à la fois du tout; amp;nbsp;ne pouuoit efire vnc taiHcpayéc, qu’vneautrclcur fourdoit fur les brasramp;ontffi- comme on le peut bien fauoir) ces deux 5cigneurs,voz oncles,depuis qu’ils ont eu le gouuernement dcLangucdoc,leuédupais mouuantde Ville-ncuuedelez Auignoniufques en Touloufiin, allant enuironiufquf^ à la riuicrc dc Garonne,^ retournant iufques à la riuierc dc Dordônc,la fomme dc trcgt;’ te cens mille francs;amp; par efpccial,dcpuis queleDucd’Aniou fen fut party du Gonuct ncmcnt,dc qu’on le ren dit au Duc dc Berry,il l’a trop fort endommage amp;nbsp;appoury, car encores le trouuailgras,dru, amp;nbsp;plein, carie Duc d’Aniou prenoitfur les richeshom-incs,qui bien auoicnr puiffance depayemnais Je Duc deBerry n’a nullyép3fgr’lt;^iquot;®F‘’' ure,ne rithc;amp; a tout moifibnné amp;nbsp;cueilly deuant luy, parle fait d’vu fien Confcillcr amp;nbsp;Trcforier(qu’on appelle Betifach.-qui eft de la nation de Befiers } fi-comme vous verrez amp;nbsp;orrez les complaintes des bonnes-genstqui vous en crieront à auoir la vengeance. A ces parollcï rclpondit le Roy;amp; dit. Si Dieu m’aift à fame, i’y entendray volontiers.-Ü ypouruoycrayauantmon rcrour;amp;puniraylcs mauuais,carie feray faire inqui/îtioo fur les fi:ruitcursamp; officiers dc mes onclcsfqui ont au temps paflegouiiernélcsparncs dcLangucdoc)amp;feront corrigez ccux,qui l’auront deficruy.

Commf/t/,e^axt le âûj C/rarks à Mû^i/frf/er,trois cée/esfiasfriae^cltamM/a/ts e/zirt-frireas àfaire armesfàr les murènes aie Calais, à Saaj^evaas, aie qualité, lejî^»z/ssf far earfele/èris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. vi.

LE Roy dc France fe tinten la ville dc Montpeilierphis dc douze tours, car l’ordonnance delà ville,des Damcs,amp; des Damoifcllcs,Fleurs cfiats,amp;:lcsébafefflens,qui! trouuoit amp;nbsp;veoif,^ les gens auffi,luy plaifoicnt grandement. Bien le Roy, au voir dire, cÆoirlà à G nourrifibn, car pour ce temps il cüoic icunc, amp;: de leger efpnt:û Pinçon 1^ karolloicaucc ces feifquesDnmes dc Montpeüiertoutelâ nuit: Si leur donnait Si fi^ banquets amp;nbsp;Coupers,grans amp;nbsp;beaux,amp; bien étoCeaSilcur donnait anneaux d'otSili^' maillets,à chacune félon ce qu’il veoit Si eödderoit qu’elle le valoit.Tant Eric Roy q“ “ , ’acquit des Dames dcMontpe^ier Sides DsmoiCellfs grande grace:Si voufifient bien les aucuncs,qu’il Cad là demouréplus longuement,qu'il ne Et,car c’cRoiét tous franceiü^j tc‘e/fee ^»’il lt;i^nccs,Si Coulas,tous les iours,Si touCiouts à recommencer. Vous fauez. Si bienlauei ^farauHt dtf àuy dire Si recorder pluûeurs fois,que les ebatemens desDames SiDamoifeUeseacou-rameaitxi nbsp;nbsp;nbsp;ragent vdiontiers les cœurs des icuncs Gentils-hommes,amp;les eleuerent, en requeranr

SideCirant tout honneur.! e le dy.pourtàt quen la compaignie du roy auoit troisieuoi^ Gentils-hommes dc bon affaire, d'entreprife,Sidegrandc vaillance: Si bien le mondre-rent:commcic vous rccorderay:maisles noms des trois Chcualiersainçoisievousnoin meray:premierement mcffire Bouciquautleieune,mcffire R egnaiit de Roye,Si netee-ment le Site de S. Py.Ces trois Cheualiers pour cc temps eüoient ChambellasduRof Sides aimoitlc Roy moult grandement: Si bien lcvaloicnt,car il en edoit tresbien pre Si Ccruy,cn armes,Si en tous effats, que bons Cheualiers doiuentamp;i peurentieruitlevt Scigneur.Eux effans à Mo^tpedier entre les Dames Si DamoiCcUes, ils Curentrecueuns nbsp;nbsp;nbsp;1

dc Caire armes,Cur l'eClé qui retourncroit:Si (Ci-comme ic Cuadonc inCormc)bptincip-

Ca^ e^rché^^^^^^*^^^*^^ ^^^ cnclina,vinr de ce que ie vous diray.Vous Cauez(Ci-commen

■ rfaéenhé ^ ^^^ Contenu bien-auant en noüre Hidoirede Roy Charles de bône mémoire, viaatyCiy t '^fmmé/ « mccvaChcuaUer(quir'apclloitmcffircPicrredcCourtcnay,Anglois,degràdaîl3tre

-ocr page 1149-

de FROISSART.


IJ


de nom^ÜTit hors d\Anglctcrre:amp;vint en France,à Paris-amp; demanda armes à faire à mc( P‘*ßquot;*£^’/''”^ ^ * lircGiiydelaTrinioillCjprcfentleRoyamp;lcs Seigneurs,amp; ceux,quivcoirles voudroict. “ƒƒƒ ^^^^’„''^ MeffireGuy delaTjimoillcrefpondit à cc,pourfairelcs armes:amp; neluy euft iamaisr€- ƒ,;„’( »Kmoire fufé:amp; furent,le Roy dcFranceamp;leDucdeBourgongne cftansenlaplacc, 6: plufieurs ^/e l'auoir lett. hauxBarons 5c Cheualiers dgFrancedes deux Cheualicrs armez;amp; coururent Tvn con tre rautre(commç il me femble vne lance. A la féconde,on les prit fi«ß;amp; ne voulut con-IcntirleRoy qu’ils feilTent plus-auant : dont le Chcualier du Royaume d’Angleterre le contenta allez mal:amp; voiifift(à ce qu’il monftroit) auoir fait les armes iulqucs àoutran-ceanais on l’app^ifa de belles parollcs. amp;luy fut dit qu’il en auoit aflez fait, Si que bien deuoit (uffire.'amp;: luy furent donnez du Roy,amp; du Duc de Bourgongnc,de beaux^ dons amp;nbsp;prefenstSefe mit au retour (quand il veit qu’il n'enauroit autre chofe ) pour retourner à CalaisiSc luy fut baillé,pour conuoy,lc Sire de Clary.qui pour le te mps eftoit vn frifque ^réneilléChcualier. Tantcheuaucherentmeffire Pierrede Courtenay amp;nbsp;le Sire de Oaryqu’ilsvindrcntàLucen-.oulaComtefTe dcSaintPoRquipourlors cftoit)fœur du Roy Richard d'Angleterre,fe tenoit.La Comtefle fut moult réiouye de la venue meffr-tePierre de Courtenay,car elle auolt eu à mary, au deuant le Comte Saint-Poêlon cou fo,le Seigneur de Courtenay (mais il mourut icunc)amp; cncoresles Anglois Vappeloicnt Madame de Courtcnay,amp; non paslaComtelfede Saint Pol. Ainlr que meflire Pierre deCourtenay Si le Sire de Clary eUoient à Lucen en Artois delez la Comtellc de Saint Pol(qiiimoult ioyeufe eftoit de leur venue)ainfi qu on fe deuife amp;nbsp;parle de plulieursbe-

' longues,la Comtefle de Saint Pol demandaà meflire Pierre de Courtenay quelle cho-‘ le il luy fcmbloit des eftats de France.Meflire Pierre refpondit bien amp;nbsp;à point.-amp; dit,Cer 1 finement,Madame,les eftatsRe France font grans,beaux, Sebien-étofez, amp;biengar-, dez.Eu iioftrc pays nous n’y fautions auenir.Et vous contentez vous bien( dit la Dame) 1 desSeigneurs de Frauce?ne vous ont ils point tait bonne cherc, amp;nbsp;bien recueilly? Cer-1 lcs,Madamc(rcfpondit le ChcuaUcr'ie me contente grandement d’eux, tant que de la 1 recuciUette.mais dece,pourquoy iepaffay la mer,ils le font petitement acquitez enuers 1 moviCvuchbicn que vous le lâchez,que fc le Sire de Clary(quieft Cheuaher deFran-i tefluft venuen Angleterre,^ euft demandé armes à qui que ce fuft,on l euft refpondu, i fttuy,amp;accomply Ion défit amp;nbsp;fa plaifanceiSc on m a fait tout le contraire.Bien eft vérité 1 qu’on nous mit l’vn deuant l’aujtre,Dour faire armes,mef^’e Guy de laTrimoiUe amp;nbsp;moy 1 Si lorsque nous eufmesioufté vneTance fans plus,on me prit fus;ôc me fut dit, de par le ' Roy,que nous n’en ferions plus,Sc que nous en aurons fait affez. Si oy, Madame, Scie di- pantisiepier' ' fîy Sc maintiendray par tout ou ic vicndray,que ic n’ay à qui feeu faire armes, Sc que pas reieCourtenay^ ' ilhaitmourécn moy;raais es Cheualiers de France.Le Sire de Clary,qui là eftoit,no- ‘^^“'’^^ 'ƒ ‘ U bien cefte parole ;ÔC fe teut à grade peine: Si toutestois il fe fouffrif.pourtat qu il auoit ^^-»^^ fccaCinât ' le Chcualier Anglois en garde ôc chargc,ôc en conuoy.LaCôtellc de Saint-Foi refpon ^^’J^^^^^j j^^, ' éit'.îcdir,Monfeigncur,vousvousdeparteztreshonnorablementdcFtancc.quâdvous ^ j^ sire-it ' nbsp;nbsp;iüezobey,en armes faiCant,àla priete du Roy de France,car plus n enpouuiez taire-.puis clary.

' qu’on ne vouloir. Auvenir3auretourncr,Scaufaircceques^Usauezfait,nepouuezvous ^

Çoinr auoir deblafme;St tous ceux 8ctcllcs,qui en orrot parler delà la met amp;deqa,vous ta donneront plus d’honneur que de blafme.Sivous contétezdetout, levons en prie.

1 bamc(refponditle Çheualiev)aufli fay-ie.Sc feray.le nenquiets iamais fouciev . A tant 1 different ils cefte parolle;amp; entrèrent en auttes:amp; pctfcuercrétle iour Si la nuit. Aulcn-, demain,que meffueVietre de Courtenay prit cogé à la Comtefle de Saint Poodle luy 1 donna,au departement,vn tresbcl fermai! d’or,St aufli vn au Sire de Claij^qpar compai-1 ^mc,pourtant que le Cheuaher Anglois eftoit en fonconuoy,ôc en là gavdc.Si fedepar 1 drentdeLucenaumatin-.ôc prirent le chemin deBoulongnetSc tant firent, qu’ils y vm-i dteni;Slt;ylogerent vue nuittScaulendemain ils cheuaucherent vers,Marquilc,Sid.euers 1 Cahis.RnqeBoulongne Se Calaisn’aquefeptlieués,hiencourroifcs, Se beau chemin 1 Ît ample. Ainfi qu’à deux lieues de Calais, on entrefur la terre de Melle amp;nbsp;d’Oyc,Sçdcla ComrédeGuines-.lefqucllesterreseflorent pour cetemps,auRoy d’ Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s

\ Q^nd ils approchèrent Calais , meflire Pierre de Conttenay dit, au Sire de Clary, housfommes enlaterrc àuR,qy à’Angleterre.Sire dc,Çlaty,vous vous elles bien acqui tUemoy conduire Steonuoyer.Devoftre co,mpaignic,gtand mercy. Le Sire de Clary Wt encor es lire au cœur, Si la mclàcolie en la telle,des par olies, que meflit ePicrr c de Courtenay auoit diètes àla Comtefle de SàmètPol, en la prefence, ôc de plufieurs qui

-ocr page 1150-

'ianöicntouy,chrhoftel dcLuccndefquclles paTo!Ies(combicnquepasn61eseuftlarc-IcuceSjUc reprifcs)nc vouloir pas quelles demouraffent ainfi,car il les tcnoit a impctueu Ies5orgucilleufcs,trop grandcs5amp; trop hautes contre l’honneur de h^hcualcric de Fran ce,car il auoit dit ainfi,8c mis outre,qu'en la France,en la Cour du Roy il eftoit vcnu,amp; ifluhors d’Angletcrrc,pourfairc 3rmcs:amp;point n’auoit e^érecueiHy. Siditlc Sire de Clary,amp; auoit touliours bien dit en foy-melrne(quoy qu’il fe fuft foulfcrt) que la choie tCff ^u’U .t ik ne demouroit pas ainfîiamp;parla à meflire Pierre de Courtenay,en difant,au côgc prédre en • jMelTirc Pierre^vous eftes en Angletcrre,fur la terre de voftre Roy.Ic vous ay cóuoycamp; Tie‘^'T''quot;^^ ®lt;^‘^OW^*S”^ tant qu’icy,au commandement du Roy Noftre Sire, amp;ic Monfeigneur nnl^crdusi de Bourgongnc.il vous peut bien fouuenir comment deuant-hier vousamp; moynouse-ye de Ci2y.(fi fiions en la chambre de Madame de Saint-Pohqui nous fittrcsbonncchcre.Vous par* hors levity or- lades là trop largcmcnt(cc mc fcmble)amp; au trop grand blafmeamp;prciudice des Chew dre des temps, liers dc Frâcc,car vous dites que vous veniez de la Court du Roy:à n’auieztrouuéaqui G-ymenefinle faire armes.Voz parollcs,là dites amp;nbsp;propofées,donnent à entendre qu il ny a Cheualitf met pour mon- g^ Frâcc,quiait ofe faire armes,nc ioufter à vo^ou courir trois coups de glaiuejcvuci

‘'\^^‘^ ‘^‘* bien que vous fâchez queie m’offre icy àfouftenir (quoy que icfoycl’vn desmédresde nbsp;nbsp;nbsp;[

noftre marche)quc le Royaume de France n’eft pas fi vuidc dc Cheualiers,que vousny : Ct-deßscomp.ii ti ouuczbicn a faire armes,amp; fi vous voulez,a moy :foit encores en huy, ou aemai»' gitos,cy qu’ils matin;amp; le dy à celle enten te,que ce n’eft pas par haine ne felonnie,queiaycà vous, ne ne voubtretco- fur vous.Cc n’eft fors pour garder l’honneur de noftre coftc,car ie ne vueilpas que vous batretemeraire retourné à Calais,OU en Anglcterrc,vous vâtez que,fans coup ferir, vous aucz déconfit met,cDmeuuoit j^j Cheualiersdc France.Or refpondcz(fi vous voulez)à maparolle. Mclfircfl^.5^ fait e Sire e (^Qy^jg^jy ß^ raptoft confeiHc dc refpondre.Si dit ainfuSire de Clary,vous parlez bie. ^udeußempor ^ l’accepte voftre parollc.'amp;r VU dl que demain en celte place vousloycz arme dvuju tél’loonneur de entente,amp; ie Ic fcray aulfi:amp; courrons enfcmblc,rvn contre l’autre,trois coups dcglal-ßn entreprift. ue:amp; par ainfi rachepterez vousrhóncurde la Court du Roy de Frâce:amp;mctcrczgra(l f7‘tjeß If,te ce- plaifir.Ie vous creancc(dit le Sire dc Clary)quc ic feray cy à l’heure, que vous me dires. fie occafion me £a fut crcâcce des dcuxChcualiers la ioufte.Lc Seigneur dc Clary le départit du Site c ßm eva peu lt;3ourtcnay:amp; vint à Marquife,auprcsdclà:amp;fcpourueut d’armes,dctargc,dcgl^uc,amp; ^mte\ro^}afr‘^ ^^ chcual;amp;fi eut tantofi tout ce,quiluy fut mcfticr,car fur la frontière deCâUisamp; « apant oublié de Boiilongne,les compaignons^nt toufiours bien pourueus.Si fit là fa prouifion amp;« rf' mettre cefaiH quelle,au plus fecrettement qu’il peut,car il ne vouloir pas que trop de gens en fccuilet d’armes en fin parlcr.Parcillcmcnt mclfire Pierre dc Courtcnay,venu à Calais,nc meit point en oubly heu, ou ne le Ça çç que promis amp;nbsp;creâcé auoit:mais fe pourucut de bóncsamp;rfortes arm eures,à fön po*”^ chant pour lors gz jàeu eftoit tout poutueu, car harnois, pour fon corps,bon amp;nbsp;bcl,il auoit mis hors d An afattetrericp gig^g^rg^g^ f^jj amener à Paris auecques luy:amp; l’eut tout preft,quand il luy befongna. nd^ouL^/per i^°vir cc temps eftoit Capitainede Calais mclfire lehan Warnes.auquclil dit b dénan-dre,commeve- ^^ d’armes,quientreprifeeftoit entreluy amp;lc SircdeClary. Mclfire lehanWarnes^^ ritablement la qu’il luy feroit compaignie,amp;: fci^it faire d’aucuns compaignonsde la ville de Calais. eonfe^uence en Aulfic’cftoit raifon.Quand^c vint au lcndcmain,lcs deux Chcualiers: FrançoisSi on-tjlbte notable. glois,vindrcnt fur la place,ou la parolle amp;nbsp;là défiance d’armes auoit cftéprifc'.amp;vintlc joufies de pier (^heuaiicr Anglois trop mieux accôpaignc,quc ne fit le Seigneur dc Clary,car leCapi-*pour^les’'tgt;Troï f^æc dc Calais fur auec luy.Lcs dcuxCheualicrs,qui entreprisauoient afairclynco^ les par lup di- ^*'e l au^ e armes de trois coups dc glaiues de gucrre(fi-commc ie vous recordc)vindict tes^deuant la fur la placc,ou ioufter dcuoient:fî-commc enconucnancé l’auoient.Quand ils furentve Comteß de ƒ. nus,iln’y eutfoint planté dcparlemcnt,car ils fauoient bien quelle chofe ils deuoicrhi Fol,contre le re.Tous deux eftoient armez bien 8tfort,ainfi que pour attendre l’auenturc: amp;eftoicnt Seigneur decla hien-'montcz.Ils prirent Ics targcs,amp; on les leur boucla bien amp;forr,ainfi que pouratten fhonn^u7de^‘ ‘^’^^ I'aueturciamp;puis leur furet baillez leurs glaiucs,à pointes accrecs defers de Bordeaux franc?.'' * trenchans,amp; affilez.Ht fers n’y auoit point d’cpargnc,fors fauenturc, telle quclcsarmcs renuoycnt.Ilsélongncrentrvnrautrc:amp;cfperonncrêtlcs cheuaux:amp;vindrcnt l’vncotre l’autre par aduis,aupliis droit qu’ils peurent.Ce premier coup ils faillirér:amp;point ne falfcncrcnttdont par femblant ils furent moult courroucez. A la fccondeioufte ilsferen contrerent:amp; vindrent l’vn fur l’autre dc plain dais.Le Sire dc Clary ioignffiamp;atraigme Ic Cheualier d'Angletcrrc,de plain coup,dcfon glaiue(qui eftoit bon amp;nbsp;roidc3amp;bicné-prouué)amp; luy perça tout outre la targc,amp;parmy l’efpaulc,tant que le fer palfa outre,bic vne poignée:amp;l’abatitius du chcual dc cc coup.Lc Sire de Claryfqui fi biéauokiouftO

-ocr page 1151-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^

pîffa outre franchement:amp;fit fontour(ainfi qu’vu Cheualicr,bien arrecjdoit faire) amp;nbsp;fè ''nt tour quoy^ar il vit qu’il auoit abatu IcChcualierAngloiSjamp;que toutes gens de fob nbsp;nbsp;lt;

''ofte l’cnuironnoiét.Si penfa bien qu’il l’auoit blecéjcar de ce coup fon glaiue eftoit vô 0 en tronçons.Si ^nt fus fon cheualjdc celle part.Lcs Anglois vindrent au deuât de luy ^luy dirent.Vous n’eftes pqj bié courtois ioufteur.Pourquoyr’dit le Sire de Clary^Pour ^«(direntils)quc vous auez enferré,tout outre l’efpaule,mefrirc Pivre de Courtenay;

ous deuiïiez,amp; pcuiTicz bien plus coUrtoilcment auoir ioufté.Rcfpôdit le Sire de Cla-'y5Ucourtoificn’eftoit pas en nioy,puis quei’eftoye appareillé amp;nbsp;accueilly pour la ion fte:amp; autant cr^eufle ie auoir eu, fe fauenture fe fuft portée contre moy, en venant de 'quot;y fur moy,mais au cas qu’il f eft attrait de la ioufte à inoyjdeniandez luy (ou ic luy dc-'nanderay,fc vous voulez)fil luy fuffir,amp;rfilluy en faut,ou veut plus.McffirelehâWar- ^^^j^^jg ^i^^ n« adoncrefpondit à icelle parollc;amp;: dit,Ncnny,Chcualicr,partez vons, car vous en a- ^y^^^ant blecé nezaffezfait.LeSirede Clary fe départit auccqucsfcsgens:ôlt;:les Anglois emmenèrent porrede cour' 2Calais melfire Pierre de Courtenay,^entendirent à fa naureureamp;; bleccurc mettre en tenaji,et a bam point.Lc Sire de Clary retourna en Francc:amp; cuida tresbicn auoir cxploité,amp;que de eeß» »rg»eil,par ‘3iûonluydeiiftporteramp;donnergrande loucnge ôrgrande grace, maisie vousdiray ygt;i/‘lt;*l'lt;^«f*p ^i^ 'luilluyenauint.Quandlanouuellefutfccucdcucrslc!Roy,ôeleDuc deBourgongne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^~

^ leurs Confaux,que remenant à Calais meflire Pierre de Courtenay, le Sire de Clary ^^^g cM^ Wfaitarmcscontreluy,amp;tellement blecé amp;nauré,que mis l’auoit en grand peril de c„ pra„cf^ ’ ®ort,Ic Roy 8c le Düc de Bourgongnc,amp;par efpecial mcffirc Guy de laTrimoillc,en fu quot;oottrop fort courtoucez amp;nbsp;marris fur le Chcualicr:amp; dirent qu’il auoit bien ouuréamp; exploité pourdu moins perdre toute fa terrc,amp; eftre banny hors du Royaume de France à 'oufiourfmais,amp; fans rapel:amp;!es aucuns difoiétfqui nuire luy vouloiét)qu’if auoit ouuré comme faux amp;nbsp;mauuais traifme:quand vu Cheualier cllrange,fur le conduit du RoySc ft^Duc de Bourgogne,il auoit requis amp;nbsp;appelle en armes,amp; l’auoit mis en peril de mort ^4ueccluy outrage ne faifoit point à pardonner. Le Sire de Clary fut mandé. Il vint le sire declare 20mandement du Roy.Quand ilfutvenu,ilfutmcnédeuantleRoy amp;nbsp;IcDucdeBour a/ft^etrefrit gongnc,amp; leurs Confaux.Là fut il mis à queftion,amp; examiné de grande manière: amp;nbsp;luy lt;/«‘‘«^^'^ ^‘ fut dit amp;nbsp;remonftré,trop à ccrtes,comment il auoit cfté fi ofé, ne fi outrageux, que fa- f^f”g?^^‘^^^‘g^ ‘'curtetà vn Cheualier eftrangefqui par amour,amp; pour fon honneur exauccr,amp; faire ar- [“„'quot;ré piéride ®cs,vcnu en la Court du Roy de France cftoit, amp;nbsp;de ct^e Court party liément amp;nbsp;par cturtenaj/d»» “óne amount lequel,à fin que nuTmechef ne peril fur fon chemin de retour ne luy ad- on^ét quot;unftjonluy auoitrecommandé en garde amp;nbsp;conduirc)amp; fur le deparremet des Royau nbsp;nbsp;•

®«,prendre party d’armes à luy,amp; en refpondrc,ou àioufte mortelle,ou à châp,fanslc ’'gmfierà lonfouuerain,dontiltienrfarcrrc. Ce forfait n’efioit pas à pardonner; mais à punirfi grandement,que les autres y prédroient exéple.Le Sire de Clary, quand il ouit tes dures parolles,fut tout ébahy,car en ce il cuidoit auoir trop bien fair^Si fe côfeilla de fcfpódre,amp;dit ainfi,Meireigneurs,il cil bié vérité que meffire Pierre de Courtenay vous ^diuraftes en charge ôr conuoy,à luy frire compaigpic,tant qu’il fuft à Calais,ou fur la ftonticre.De tout ce,que chargé me fut,me fuis acquire b^n amp;nbsp;loyaument : amp;nbsp;fil m’effc * “doingdeprouucr,ic le prouueray ß^efmoigneray par luy.Voir eft que fur noftre che-’'quot;nnous veifmes à Lucien,en l’hoftel de Madame la Comtclfedc Saint Pohqui doucc-®tMamp;liémêt nous rccueillir.En ce recueil,!! y eut parolles tclles,que ie vous ditay.La y2tiieliiydcmanda:amp;dit,MeifucPierre,commentvouscontentezvous des Seigneurs ''tFrance?6tquevous féblc descftats de Fiâce?Le Cheualierrefpôdit courtoiTemét: SC ‘'‘^Madame, les chats font en France amp;nbsp;grans amp;nbsp;beaux amp;nbsp;bien étofez. Après, des Sei

gneurs de France,ie me contente aifez bien de leur cherc amp;nbsp;de leur rccueiîlctrc, referué Excufödu ^irt 'jnechofe. A peine amp;nbsp;à tr3uail,amp; à grans t ouftages,amp;' pour faire armes, ie fuis ifluLors de cl4rj,raco-J Angleterre^ venu à la Court du Roy de France,maisie n’ây feeu àqui faire armeSi pt‘int fin fait ^tfteigneurs,quand ie luy ouy dire celle paroUe cnmaprcfcnce,dcuantfihautcDame, p^rletnenu» ü'idaCôtefle de S.Pol,foeür au Roy d’Angleterre,cllc me fut trop pefantc.Neâtmoins

't m’en fouffry pour rheurc,pour lacaufe de ce que garde amp;nbsp;ÿi conuoy vous le m’auicZ '«ommandé:amp; ne luy en monftray onc femblanr,tandis que nous fufmes en eopaignic tremble fur le Royaume de France.Mais au congé prendre,en la marche de Calais,veri 'tçftqueie luy remci audeuat les parollcS,lefquel!cs il auoit dites à Lucié:amp; luy ditbié H**ellesn’cfloiétpoint courtoifcs,n’hónorablcs:amp; dônoiét fes parolles à cntédre,que la tbcualcric de Frâce eftoit fi reboutéGamp;foulée,que nul n’auoit ofé faire arraesà luy;amp;: PU

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;B üj •

-ocr page 1152-

dei^^^'^^nc^i^^^rquir^^^^^fietn^ - ^^^cparnif‘'^^^^^*'Phn ^^’^^^^^^^^'^coupsdeg/^me t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnfcmbJe.UâJ/âà

^^^^^^^ fair nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ous veifmesPrnf^u-

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* énferr^'^‘' darmes fut telle,que

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;défait,

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^°^^iegt; ^i'^^'^eurl^^^^^der'^ ^^^^cc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le C^^7^dircc,pour bien fällige

F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dâoc^ ^’^^^^n'Un ^?^dai2i-f nbsp;nbsp;^digrandementl'ircamp;fdon-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M -^^erref^jp ^ J^^dprifon:amp;en demnata

f^'^’^troi) u'^^^^yfür^rV^^dn^n^^^y33eà nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^y furiepointdeüreban-

^^^P^Urm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^uP^^P^dentfapaixpaecquti’

de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;clienteféproposes

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^oijsQ^f^^^S^ddadestropblenaunic

^P^'it'olV^f^^layjfi'^^^duIlQy.^desafairefaitsdamesanief * ^P^cija S^^cead' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^^’^düesvn grand onrragegt;

celle ^-^^^dlé^i^eUcs^^^^^faire t ^J^f^cs^àla ComrelfedeSaint-

*^^Cätl^ J^°llrblp, ‘''’Cj^'quot;®lt;’Zj„„-5;.°quot;ffcn4’ .„ .quot;^‘^^’‘^»tterhonnemJaCif P‘'’^'--t.elP’'°^-Pol’^^‘^fify‘^°'‘agt;ie, C’tt:amp;:pd’y^Pnamp;nceJcmoy.baf‘lt;’ %tey*‘rfeC/^'«f/»6o^‘®flt;fcCo^‘«‘^4^quot;9»'fplt;«ü»«r«^^

, nbsp;nbsp;nbsp;*^‘y-d,^^’^i^^'^»rpo°””lt;‘Dlt;ua:^-Guiho„^‘‘‘^‘ylt;gt;a«a^

'^fte^'^ ’^^^‘^^h:, ^^yy^tcji^^^^Ubon^^'^aitGS^^^y^^grädei °^y‘^^^aopoorroiff,amp;^i^ ffa'^^^^P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^n vtj i^^c Ville nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 ^^^^egmréea V0asaider^cx

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f °ciycüicre‘^^'^L^^^^^^^^veldoveaoolrbl^

^b^r^ntamp;fedo/adfedtne^‘ ^^Cqui^'^^^^Uclsf^ ^^^^PeffreR^^^9Pelc^^^°Poféegt;: rf^^^cenerecordéesamp;inlfef, 7 ^ 4^ ^^esha^, c des rra7^^^ 4n^^ous rK^ ^’''^^^ en f ^P d--en u:c deRoye, amp;leSirn ^d'^^'^rp ^ne e^çf.r^^^U f ^^^^^Herr^^-ddlid ^^r^^'^^^^è'^’^^^^^^^'^^Calals, furietépsd’e-^^^§cu^^^ ^epa^n dd^oiZ'^P plaine nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cdrâgers,le tenue de trf

• ^^^^^enj r^carlQ p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^ydepranr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de guerre. Or(pource que nbsp;nbsp;/

^^c eurf^Py^fon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^ ceaxamp;cdlesj quill eilniet i

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^tt^Parl n^‘'^^camp;collatióner:amp;ferieo‘t 1

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^y^fd Cófeilnevoiiloiéttnet I

-ocr page 1153-

trcfus,nc faire chofe nul!e,ne fouftenir^qui fuft dcraifonnablc.Les trois cheualiers à ce-fterequefterefpondircnt:amp;:direnr,Vous parlez de raifon.Nous le ferons volontiers.Si prirent vn clcrc3ancrc,amp; papier: amp;nbsp;fe boutèrent en vnc chambre: amp;nbsp;eferiuit le eler ainfi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ^

Po v R Ic grand ffefir que nous auons de vcoir amp;nbsp;d'auoir la cognoilTance des Nobles, Le cartelè^ Gentils hommes,Cheualiers3amp; Efcuycrs,voifins du Royaume de Frâce,amp;auiri deceux remù^c» pln~ desautres Royaumes cRrangTs amp;nbsp;Ioingtains,n9us ferons à t SainÔt Iuquclucrr,le vingt-ß“*’'^.^^^quot;■'‘’fi~ iemciour du mois de May, prochainement venant: amp;nbsp;y ferons treize ioürs accomplis, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘

tous continuels: amp;nbsp;tous les trente iours,hors mis les V endredis, deliurerons toutes ma- ^^j^j^f faî^j niercs de Cheualiers amp;nbsp;d’Efeuyers^ Gentils-hommes eftrangers (de quelques marches luguelucrt. tiepays qu’ils foicnt, amp;nbsp;qui venir y voudront) chacun de cinq pointes dcglaiue, bu de cinq de roquet(lcqucl que mieux leur plaira) ou de tous t les deux, fil leur agrée. Et au t Cf }’‘‘Jf‘*£^}^^ dehors de noftre logement feront trouiiécs noz targes amp;nozefcus,armoyez denoz ar- quot;^^»’gt;1' tnJir^i nies:c’eftairauoir de nez targes de guerre, amp;nbsp;de noz cfcus de paix: amp;nbsp;quiconque voudra nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

ioufter vienne,ou enuoye, le iour deuant, heurter, ou toucher d’vnc vcrgcttc,auquel£(^^^”^ XCc qncmieuxluy plaira chôifir:amp;t, fil heurte, où fait heurter à la targe de guerre, à lende- ffi^ ^^f^. q^ 'iiain,de quel homme qu’il voudra, il aura la iourte de guerre: amp;,filhcurte,ou fait heur- de tous les ter,a la targe de paix,il aura la iourte de paix: amp;,fil fait heurter à toutes les deux, il aura dcùx.s’ilstou hioufte de paix amp;nbsp;de guerre. Et conuiendra que tous ceux,qui voudrotit iourterj amp;nbsp;en- choient aux Uoyeront heurter, dient, ou facent dire leurs noms à ceux, qui commis feront de par quot;^^“^ carges. nous à garder noz targes de guerre amp;nbsp;les cfcus de paix. Et feront tenus toils Cheualiers '^Efeuyers eftrangers, qui iouflervoudrontj d’amener vn Noble hoiumc de leur part, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ,

t amp;nbsp;nous en aurons autres tant de par nous: Icfqucls ordonneront de routes les chofes, „^eMe^Mbim fimpour cefte cauie pourroient ertre faibles, ou au cuir à faire. Et prions à tous les No-«ff^ ^laitfi « Hes Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers Eftrangers,qui vcniry voudront, que point Ue vucillcnt mon tontente-penfer, n’imaginer, que nous facionscerte chofepar orgueil, haine, ou mallc-vüeillan- met,ie marque ce niais pour les vcoir, amp;nbsp;auoir leur honnorable compaignicSr accointance: laquelle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^i

de toits tlozcueurs entièrement nous defirons. Et n'y aura nulle de noz targes courier tede fer, ne d’acier, ne celles de ceux qui viendront à nous ioufter, amp;nbsp;nous ^eux^nc nul autre aduantage, fraude, barat, ne mal - engin, fors que pat le regard de ceux, qui ^^ dourine Jetontcommis,des deux parties,à garder les iourtes. Et,poiitcc qqe tous Gentils- de par nous hommes Nobles Cheualiers amp;Efcliyers (aufqueis certe chofe viérldra a cognoilTance) lefquels Ste; lîticnentpourfdfmeamp;crtable,n(fus auons fcellé cesÇrefentesdü fecl de noz armes.

Efcriptcs,amp;donnéesàMontpcflierlcxx.iourdeNoucmbre,cnran i385?.Et pat-def- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

fous auoit Regnaud de Roye, Bouciquaut, S.Py. De la haute emprife amp;nbsp;courageufe des ^^‘^ ‘^*^ (^‘t^’f^f' ^Cheualiers futle roy de France tout réiouy:amp;,qu’il voufirt concéder que la chofe paf- ^‘^ ’‘”?^^ ^‘^ ♦ hftoutre,auantfut grandement labefonenc bicncxaminée,amp; regardéfe nul thembre

viccy pouuoit ertre entendu: amp;nbsp;fembloit a aucuns, qui premièrement ace conlcit pourauoir aduis furent appelez, que la chofe n’ertoit pas raifonnablc: pourtant que les ^uaitth Îcn„f-gt;rmcsfedeuo!cnt faire fi près de Calais:amp; que les Anglois pourroient tenir certe chofe ers.rj^chd-4atrine d’orgueil amp;nbsp;de prefumption.Laquelle choft on deuoit bien confidcrer:car tre belles du noy ''Çseftoict données,amp; iurées àtcnir,Je terme de troisailt,entre France amp;: Angleterre. 6h^^tgt;^ Sinedeuoitonpas eferimer, ne faire chofe, parquoy nulle dilTenfion fen enfuiuift en-1 ^^^ quot;nbsp;fioles deux Royaumes* Et furent ceux du Conieil du Roy plusd’vn iour fur cefteftar, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^

9oon ne lauoit que faire: fié le vouloir on brifer: amp;nbsp;difoientlesfages, quccen’cftoitpas qucrclle,prd l’on de confentir à faire tous les propos des ieuncs gens amp;nbsp;Cheualiers: amp;nbsp;que plt;urtoft en uenant d’ot-pouuoitvénir incident amp;nbsp;mal, que bien* NcantmoinslcRoy (qui crtoiticunc)fencli- gucil,c?-r. ^oit trop grandement à fes cheualiers: amp;nbsp;difoit, Qu’on leur laifle faireTeur emprife. Ils lontieunes,amp;:de grand’volonté: amp;nbsp;fi l’ont promis, Sciure à faire, deuant les Dames,à l*lontpeflier,Nous voiilôs que la chofe fe commence amp;nbsp;pourfuyue,à leur loyal pouuoir. f^andonvcitl’affcftion que le Roy y auoit, nul neVofa contredire, rie btifer fa volon-Ifjamp;dece furent les Cheualiers tous réiouys, amp;nbsp;fût conclu Sc accordé que la chofe fe p3fleroir,fur la forme amp;: manière que les trois Cheualiers auoient cfcriptc,fcellée,amp; in- Les ionßesde l'tulce,amp;: manda le Roy en fa chambre, à part, les trois Cheualiers: Scieur dit,Bouci- J. lu/judueri 'loaut,Regnaud,Scvous Sainét-Py, en certe ordunnnance gardez bien l’honneur de accordées, er ''ousamp; denoftreRoyaume: ôc, à tenirertat, rien n’y ayt épargné: car nous ne vousfau- p^f^faff^par Qroib point pour dix mille francs. Les trois Cheualiers deflus-nommez fagenouille n^^cj‘'^^ ^Côt deuant le Roy, Sc dirent, Sire, grand mercy. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l')nconjes,

-ocr page 1154-

Vo^f^e/fi ej^avt Ie Jiej à Sehers, i»ferf»ano»f fureftf fiiiex eo»fre vfgt;, »üm»3é Beitfic/j^ Tnfi-ner af» Dae de £errjgt;:c^ eom3»efff,ajaKt ieeluj eeff/ej^’é ^» ’/[ efielt herefi^uedi'Bedffmte,i)(gt;i-fifit pour eela efi/re re»uojé vers le Pape,fut mis er/lre malus du l^rasJ^ullerpar fofi'idslit Sé/iers, ^ là/ul tgt;ru//égt; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c u a P. V t I.

QVand le Roy de France eutpris fes ébafcnicns en la bonne ville de MontpcU/crjCn-uiron quinze Tours ou plus, auccles Dainesamp;les Damoifcllcs;amp;luyamp;fcsCon-I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;faux eurent bien parfaiâemsnt entendu aux bclongnes necefTaires de la ville (arû^

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;principalement venu pour celle caufe) amp;: tout reformé ôr: mis en bon edat, félon

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^P'^^^^^^^’^^'^'hSc otté amp;abata plufieursopprefiions,

?^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gsns dcladiète ville de Montpeflicr auoient elle trauaillez, il prit con

gé aux ainesg)amoifeUcs moule dûucemcnc,Szpuis Ce déparât va ioaraii inatiniSl dit P^‘'' '^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^P^^fi^gt; ^ ^^ difna,5c viatgeûr à Sain£t Vbere : Si lendemain apres Alpiam. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^ deûroient a voiries bonnes gens delà vine,8c du pays enuiro, dePefenas,

^’Alpiam^

de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ pnrât Si vint à Befiers: ou ilfucrecueillyàgrand'ioye:

fence nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^‘^°^^‘^lt;^lt;^)^gettercôplaintes outre,enfapre-y le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;on appeloit Betif^b) qui toutàuoirapo-pu^s laïcité d'A, i nbsp;nbsp;quot;^^^'^-^^^^‘i?^^°'^^^^^°^^P^^n3cttre les mains. Cil Betifach, devotem nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en la côpaigme du Roy: Sinehydi-plaintes duresfc ferôtfurvouSiamp;lontiacom- l JTfi^j'jr Ci,.tr/es bonnechcrc:amp;:l'entrctcnn- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous,venuesiufquesauRoy. Mais/nyfaifoie'e ^^^^} dont il neut viens nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^.^^ë^^^^dcbobesiôiluyprcmettoientdel'honneur 1 l^s,yffircnt,à proccifion h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delà villc,8i les Dames Si les Damoifd- 1^P^s,elioicncordonnez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°^^^^du Roy: amp;:,ainri qu’ilcheuauchoittoat 1 ^^‘^^dlccontrc de luvSzfnr ' ^^^^^^^^^fi^^^^^^^bi:8i tous amp;nbsp;toutes fagenouille- portail. Audetmntd^^^^^^^ ques de rEgUrc: amp;nbsp;là f3gcnoSe''Rov^^''ff7fo^^^^^^^^^ ^^^Prichem ent,8iparé desreli-

- traenlEsHfe adextredi-^^^Pon bieh Ôideirotement,puisen- tous les SeigneursoncleleDucdcBourbon,âi I cnifîir,amp;:Pcn alla logerai, r ^‘^/^ß^Y^^'d^osrEgliic enuivon demieheurc:amp;puis PC,amp;ïbn oncle deBourL^n ^T' quot;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loingde IdiScfon frère de Touraf parmi la vUlc.-canlya logis a/Rz^p^ur^f^r^'^^^ Seigneurs fe logèrentamp;efpandireat

lt;=blvtie bonne ciré. Trois fours f-r? ,^,i^^{°ë^^^°^^^^^^^g^}^quot;âlcigt;raifc:carBefers I ^^^fiürB tara- *°^^ ^^^^oifeiles,wantqueBctifwhfS^^^'^^^^^ cnioycamp;en réueifaueelesPa- 1 teurs,c}uicommistequtsaedetnaude.-maisleshqiuli- I

^^'yy'»^f^ar-pasàpardônfr.Orauintqu’a^e^^''''^''^fn‘'''''»‘'^^^^^^^^

^^',^Jÿ!i„, feilduRoy,amp;encloscnfnechtmh'‘'’'^''^''f''^'^''‘'^'‘-^f^’’^^‘'c'”'‘^^^ dcz,amp;rerpdndcz à ces ceduffs nbsp;nbsp;^quot;^“^ ^^^^ examine. amp;rJuyfur dit,Berifach,regar-

Icrtresamp;relccomnhmtrc-l r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cy. Lors fut monûréc me grande guanritéde

par manière nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;apportées à Be/rers,amp;:donnéesaulloy

dcBetifàch nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toutesparloicncamp;chantoientdu folgouuemenicuC f oppre ions amp;nbsp;extor/ions, gu 'il auoitfàidles au peuple, Toutes luyfu'

^^c apres l’autre. A ux mes rc/pondit bien S-'/âgementpeut

je nullecognoi/fince.Padentaur g

^ ^^ Carca/Tonne, amp;nbsp;au Chancelier de Berry. Finalcuiert f e.1^purger,!!conuenoltgu’11 reindpriiôn.llobeytàce

quot;‘ nbsp;„ff/- ^ ^^^^/^^^^^/^•'^^^^^q^^^P‘Jtemprll()nnc,les/ngUjlJteursallerentàlônliol!el, 1 amp;faj/jrenr tous les elcrjpts^les comptes, dont du tempspalffilTelhitentremellé, ^

^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jtueegues eux: amp;nbsp;les viHterenr par grand lol/lr, Sttroui/erent dedans

; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;moult dedjuerleschofes,amp;grandeslbmmesdednaces,lefguelles!la(:oiteuës£.'leiices du tempspade des Sénelchau/réesdelfilfdites. 11Iny fut demandé Pelle/eliolenthen-

nos, amp;:guclles choies on en auolt falrgt; n ’ou tourpouuoltedreconcoi/rné, nedeeenu. / , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;llrdpoa- 1

-ocr page 1155-

DE FRÔISSÀRT.


2. i


U terponduà ce•. amp;nbsp;Bit 5 Les fommes font bonnes amp;c vrayes; Setout cft tourne deuers ggtir^chreni

Monfei^neur de Berry, amp;nbsp;paffe par fes nrains,amp; parles trcloricrs:ô4 de tout ie doy auoir, bon coWl’to^it'

amp;3ybonnesQuittancesenmonboftcl,ente'ilicu.Ony aUa-.Sefurent apportées deuant ht chargé liu

le Confeil, amp;nbsp;lomctlcuês; amp;nbsp;fe concordoient a fiez aux fommes des recettes. Adonc P«c d: senj,

furent les Inquifiteurs amp;nbsp;le Confeil tous appaifexA Bctilach remis en prdon courtode:

«cpatlcrentlcsConfaux cnlemblc fur cel c ftat: Si dirent, Bctilach eft net de toutes ces

demandes,qu’oftluv demande» Il monftre bien que les Ruées, dont le peuple c p aint.

Monfelgnéur deBerry les atoutes eues. Quelle chofe en peut il,f e le^ ont ma -a ces

nemal miles? A coofiderer raifon, Betifach n’auoit nul tort en fes deffenfes amp;nbsp;exeufa-

dons: car ce Du?de Berry fut le plus conuoiteux homme du monde: amp;nbsp;n an oit cure ou

ilfuftpris'.maisquill’euft;amp; quand il auoitlafinance deuers luy, i emp oyoïttrop pi

1 nbsp;teu[emenf.ain{iqueplulieursSeigneursfont,amp;ontfaiadutempspaffe.LcsConlaux

duroyneveoienUnBeûfach,nullechofcpourquoyideuftmortreceuoir:vo^

\ nbsp;cuns.ôinonpastous’.car parmy euxily enauûltdcicls,quidi oicntain 1, c nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;_

\ tant de cruelles Ruées,Sc appoury tant le peuplc,pour accomplir R défit a Moseigneur F^^

' äcBeny,que le fanghumain du pauure peuple Ven plaint, amp;nbsp;cric hautement. amp;nbsp;d t ^^^^^^ ^,^^j^^

(inilalderuymort:carluy,quieftoitcspartiesdepar-deçatoutleCofeildu^^

ky,Scquivoitlapouretédupeuplc,luydcuftdoucemetauoirremonftre.^,fi

ifv’ooûla«oitenWuaveVvekleKov8cfonÇofc^^

?Quretéàupeuçlc,StcommentleDucdeBerrylcsmenoit,onyeuftpom^

dement il fefuft cxculédesamaffes,dontilcft cncoulpc» one u .

déerivnecharribre,deuantleConRil.Derechefiltutmoultlortcxaminè,p^^^^^

llenamisgrand plante en oumages Si teparat nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»n nietrpriplt;;f VinG oue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^“^

de terres,au Comte deBoulongnc Si au Comte nbsp;nbsp;nbsp;arnp 5^ (fUrmeftat

NOUS fauczl que telles chafes il aehapte légerement: Si fi en a etofte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fÆ vn f^Ç

» r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Thibaut Si Motinot,^ aies varlctsd autour de

atoufiourstenu^Sif enadonnea

leu pour voxpemesSi (ctuices,qu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, puMonfeloncur deBertv t*1’**’*‘^*’’’‘‘*

Aerprofdr?Mcffe\gucuisfrelp0ditBetilachlcc,qucicu y , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiAondhleCon lt;i«r4f4toI14Be-

eleLfentbiemltilveutqueues gens deuienneutî^^s.Donc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

■ll,dvncvoix,lda,Betifach,c’cftfo\ltmcntpatlc.harichcffeneRpasbonnc,ncrafion- ^i^^^ [^;^^ ^^

ûahlç,QüuîtmaVacQulfc.R\ousfauitetournet en pritou-.Si nous aurons auis amp;nbsp;confeil ^^„^ .„ju. ^ ß

ïtmontfrerons toutes vox àeffeu(es,MeReigneurs Qc(ponàitBetifach)Duuy ait part

bfutttmls en vnÇon-.SiValaitlé,fans elite mandé dcuantlc confeil duYVoy ,1)100 quatre

Ruts. Quanàlcsnouuellcsfutcute(panàues,patmylepays,queBetiÇachelYoitptis e

\itleRoy,?lt;misenurr(on,Slt;quôfaifoitenqucflc lut luy de toutes patts,SJ. choit la tc-’^oruméctelle,quc, qui tiens luy v oufift. demander Me tt^’h auant, adonc v émiex gens de toutes pars v cnit àBcfi.ets,2i demander l’hoRel duRlt;^ tSc,quand ils choie nt v e nus a • ^boUdàuhoy,getter en place,(upi^ications amp;lt;plaintes crucufes,amp;càouloutcufes, lur ^tt\Çaclt.V.esaucunesfcplaignoiétqueBctiÇachles auoit dcsheritex,fans cautère fans ^dlonhes autres fe plaignoient delà force ,quh au oit fait àleurs f c mmes, ou^cuts ni- ^«„^^^„^^,1. ^iN ous deucx fauolr que,quand tant de dîners cas v enolentfur Betifach,Ic-XLorifaux ^^^ £^^ Bet^utb duhoy thoicnr tous laffer deles onyr. cat,à ce qu des plaintes monto^ent il choit du-^tmenthay du peupler di tout ccluy v eu oit a confidetcr raifon, pour accomplir la plai-Iwe^wAouté duYlucd.cljcrr\,pout emplir fahourfe. Les Confaux du Roy nefa-bereut que falter car là choient venus àcuxChcuallers^dc parle Duc de Betty fie Site dtllantolllct.ii mcfÇitcPlctrcMefplnlqul apportolent, Ù auoient apporte,lettrcs de tuauee auRoy. Çi auouolcnt CCS Chcnaliers, de par IcDuc deBerry, tout ce, queBetR te DiuAeBenj hdraurfitfalCt du temps paher îirequerdltlcDuc deBerry,au Roy îi a (on Confeil, a *»««kI« h«« 1 ^auoltfouhommelifonÄretorler r hcRoy audit BetlfacR accueilly en grand’ haine, “ \ pour ladameurîi la fame dluerfe^emelle,qui courdit fut luyrSîf enclinditlcRoy.,amp;*J^^j?”’^“^^^ \ nbsp;Ru here,trop grandement,à ce qhh fuh pendur Si difdient quehlcnlaudit deRerny r ^^„^^„j '^^qv

\ ^^^R'’ Confaua duRoy ncYofolcntlugetr car trop doutolcntlcDuc deBerry. Si fut U-^fu^ reUfeU 1 dthuhawRoy ,Sire,aucas quelAotdeigneur deBerry auoue tousles faits dcBetifachà lt;5- àdwrd

-ocr page 1156-

y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;votrsfcaels qu ils foient) nous ne pouuonsvcoir, par nulle voye deraifonj^ucBctilâc

ay t deÛcruy morneardu temps qu’il feft entremis, es contrées de par-deçà,des tallies des fubHdes, amp;nbsp;des aides affeoir amp;nbsp;mettre, prendre amp;nbsp;lener, Monléigneur deBcrry(eo quelle inibnccil le falloir) auoit puilTance Royale: comme vous allez pour le prient-Mais on pourra bien faire vnechofe,félon les articles de f^s forlaitsiceft de laifirtousics meubles amp;nbsp;heritages, amp;nbsp;le mettre au point, ou Monfeigneur deBerry Icprieamp;reftim*^ teti/4ch,eßa»f gcrcjidrc aux pourcs gens, par les Sénefehaucées, Icfquels il a plusamp;âllcz amp;nbsp;appouns.

fZH^^^^o’J^ fcroy-icJongcomptcPBctifach futfurle poin6ld’eftrcdcliüré)vöfrepanny fi ittrancea chcuanccluy oftant)quandautresnouuellcsvindrentcn place.Ievo^dira^’qucllcs- ƒ jw Je ÿ/^* ^^ fay, ne ûuoif ie ne le peu, fors que par la recognoiflance de luy, fireftoittcl,quil ^ ffl circenuen»’ iogea. Îl dît qu'il auoit eftévn grand temps heretique, amp;nbsp;auoit fait vne moult merud-enigt;ri/igt;n. icufc cholè,amp;infortuneufe.Selon Cc,quc ie fu informé,on vint de nuit à Betifachpo'-'^ ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;retiraycr,’amp; iuy fut dit,Berilach,vous eftes en dur party; Le'Roy de France, lontrctfA'

le Due df Bourbon,foil Oncle, vous ont accueilly mortellement: car il leur fontvenuc$ fur vous tant de plaintes diucrlcs de diuers lieux, des oppreffions que vous anezW^^ par deça,au réps que vous auez gouuerne Lâgiiedoc,q tous vous iuget à pédre:nc vo n^ pouoez paffer pour voftre chcuâcc.On l’a offerte auRoy:raais le Roy qui vous haltin'’'' tellement a refpondu que voffre cheuftee cft fîénc,amp; ie corps auffi: amp;nbsp;ne ferez point W guemcntgardé.Nous le vous difons pour bicn:car demain du iour on vous deliuren' luppofons bien,par les apparences que nous en voyons,amp;quc nous auonsvcu,(]uc vous ferez iugé à mort. Ccffeparolle effraya trop grandement Bctifacli,amp; ditàceuXjqufP”^* îoicatàluy,Haa,Sainâ:e-Maric,5(: eftil nulconfcil,quiy peuftpourueoir?0uy/®^P°^' dirent ils,Dcmain,didcs que vous voulez parler au Con feil du Roy.Ils viendront pw« à vousiou ils vous manderont. Quand vous ferez eh Icui^prefcnce,vous leur dircz,Mc-(cigncuts,ietien Dieu auoir courroucé trop grandement, amp;nbsp;pour le courroux,qucDicu afur moy,mc court cefte cfclandrc.On vous demandera enquoy.Vousrefpondtezqus vous auez vn grand temps erré contre la foy,amp;que vous eftes heretique-amp;ienczwr celle opinion, L’Eu efque de Befiers, quand il vous orra parler,vous chalengcra,amp;vou-dra auoir. Vous ferez deliuré incontinent deuers luy: car tels cas appartiennent ac r cclaircis,parrEgIifc.On vous cnuoycracn Auignon. Nul ne fera partie à rencontre Monfeigneur de Berry: ne le Pape ne l’oferoit courroucer. Parce moyen,quenousw-fons,aurez vous voftre dcliur3ncc:amp; ne perdrez ne ?orps,nc cheuance. Mais,frvoasdC' • mourez en feftat ou vous eftes,fans tfsiriaduiourdcdemain,vousfcrczpendu:caric

Roy vous hait par la clameur du peuple: dont vous eftes trop fort accucilly.Bctifadjfq”* fc confia fur cefte faulfe parolJe amp;nbsp;information:c3r,qui eft en danger^ en peril de mort, ne fait que faire) refpondit, Vous eftes mes bons amis, qui loyaument meconfeiUöt^ Dieu le vous puifTe rcmcritcnSc encores vicdralc temps,que idc vous remeriteraygrS' dcmcnt.Ceuxfc départirent amp;nbsp;Betifach demoura.Quand cç vint au matin, il app^ ^ Gcollier,quilcgardoit: amp;luydit, Mon amy,ievous prie qu’allez quérir, ou enuoy« lt;juçrir,tcls amp;nbsp;tels, qu’il luy nomîba: Icfquels eftoient informateurs amp;inquifiteursiur • . luy.Il refpondit,Volôtiers.iftùrentfignifîez que Betifach lesdcmandoitenptiio’l'L® Setifieb f eir- Informateurs vindrent, quiià fauoient bien (efpoir) quelle chofe Betifach vouloitjOU deuoitdirc.Quandils furchten la prefence deBctifach,ilsluydemandèrent,Quevoæ ^m^pJr ^c^'''®^5 dire?Illt;refpondit;amp;dit ainfi. Beaux Seigneurs,i’ay regardé eûmes bcfong”cs, t^fiheri^iMJtr ^*^11 mtconfcicncc.Ic tien grandement auoir Dieu courroucé:caria ddongtempsay f-tr U oarf erré contre la Foy: amp;nbsp;ne puis croire qu’il foit riens de laTrinitémequcle fils deDiculc ^’^^^■‘ daighaftoneques tant abaifrer,qu’ilveinft des cieuxdefeendre en corps humain de km roc:amp; croy S: dy que,quaridnous mourons,il n’cft ries del’amc.HaaSain(fteMaric,Bf' tifach(rcfpondircnt les Informarcurs)vous errez trop grandement, cont rc l’Eglifc.Voz parollcs demandent le feu. Auifez vous. Ie ne fay(dit Bctifach)quc mes parolles demandent, ou feu ou eau ë: mais i’ay tenu celle opinion, depuis que fay eu cognoifTanec.-StU riendray toufiours,iufqucsà la fin. Les informateurs n'en voulurent pour le prefentplus ouyr:amp; furent (efpoir)roiSioycux de cesparollcs:amp;commandercnt trcfcftroidcmcnt Q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;au G co-Iliet,qti’il ne laifïaft homme,ne femme, parler à luvraSn qu’il ne fuftretoumede

fonopinion,amp;f’envindrentdeuersléConfeilduRoy,amp;lcuLrecordercntccsnouiiel-les, Quandils les eurent ouyes,ils allèrent deuersie Roy:qui eftoit en fâ chambre,amp; k leuoit. Si luy dirent toute fordonnance de Betifacht ainfi que vous aucz ouy. Le Roy en . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut moult

-ocr page 1157-

bEFRÖISSÄRti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2j

fut mo'uliciîieriiciÙé,^; dit, Nous voulons lt;]u’il meure: e’eft vn mauuaishomme.il eft herctique amp;nbsp;larron. Nous voulons qu’il foit ars Ôr pendu(fi aura le guerdon de fcs meri-tes.ne 13 pour bel oncle de Berry il n’en fera excu(c,nc déporté.Ces nouuelles f’efpandi-rentparmylacité dc^cbers, amp;nbsp;en pluficurs lieux,queBctifach auoitdit amp;nbsp;confefféde h Volonté fans contraime,qu’i^eftoithercticque:amp;auoit tenuvn long temps l’opinion debougre: amp;nbsp;que le Roy auoit dit qu’il vouloir qu’il fuft ars amp;nbsp;pendu.^Lors veiflicz par tout Befiers grand’ foifon de peuple réiouy:car trop fort eftoit hay amp;nbsp;accueilli,Les deux i.espomfHjHà: Chcualicrs,qui le detnandoient de par le Duc de Berry,furent tous ébahis fît: emerueil- ^ DHedeBer-ItZjSi n’en fauoic^t que fuppofer. Mclfirc Pierre Mefpin f aduifa,amp; dit,Sire de Nantoil-let, le fay doute queBetifach ne foittrahy: amp;: peut eftre que fecrettementon a eftéà luy j^ ‘Èetifith^^ fiiprifon,amp;ri’aon informé de ce dire, amp;: luy a on donné à entendre, que (fil tient cefte p:hentpourneat erreur: qui eft horrible amp;villaine) l’Eglifclcchalcngera, amp;nbsp;fera enuoyé en Auignon,6z apurkr à lujn làdcliuré du Pape. Haa du fol. 11 eft dcceu: caria oyez vous dire que le Roy veut qu’il Zitats amp;nbsp;pendu.Allon,allon,tantoft deuers luy en prifon:amp; parlon à luy:amp; le réformon 'nautre eftaticar il eft tout déuoy é,St mal confeillé.Les deux Cheualiers fe départirent ”gt;continentde leur hoftel,amp;: vindrent deuers la prifon du Roy,amp; requirent au gcollicr, ÿilspeulTent parler à Betifach. Le Gcollicr fexeufa: fit dit, Meffeigneurs, ilm’cftcn-’O'nâamp; commandé, amp;nbsp;aulfi à ces quatre Sergens d’armes (qui cy font enuoyez de par l^lloy)furlateftc,qiienul ne parle à luy. Le commandement du Roy n’olerionsnous ^ôfer. Les Cheualiers congnurent tantoft qu’ils trauallloicnt en vain, amp;: que Betifach ”ioitfait,amp; que mourir le conuenoit,tant auoit on tournoy é.Si retoumetent à leur hond, amp;nbsp;comptèrent ôé payèrent, amp;nbsp;montèrent à chenal, amp;nbsp;puis f en retoumerent deuers 1« due de Berry,leur maiftre.La conclufion de Betifach fut telle,que quan d ce v int à Icn-dcmain,furlc poind de dix heiWcs,on le trahit hors de prifon:amp; fut amené au Palais de lWque;amp;làcftoienttous les luges amp;les 0fficiaux,dc par l’Euefque, amp;nbsp;tons ceux de ‘i Coutt.LeBaiUifde Beficrsfquil’auoittcnu en prifon)dit ainfiaux gens de l’Euefque, Vcc2 cy Bctifach; lequel nous vous rendons pour bougre, amp;nbsp;pour hcretique, amp;nbsp;errant Wclaïoy,amp;(’ilncfuft Clerc, nous culfions faitdeluy ce,qucfcs ocuurcs deman-dcnt.L’Official demanda à Bctifach fil eftoit tel qu’on leur rcndoit:amp; quCjOyant le peu-PMlcvoulfiftdireôcconfeffer.Bctifach(quicuida moult bien dirc,amp; échaperparmy Bedrach.m^f ^confcffion)refpondit,amp;; dit,ouy.On luy demanda pat trois fois,amp; par trois fois le co- «f« waiwr de SPUt tout haut, oyant le peuple. Or regardez fil eftoit dcceu SZ enchâté-.car fil euft touf- ^p^?“^’-^ quot;* ■ours tenu fa paroUe, 84 ce pourquoy il eftoit pris Se arrefté, il n’euft eu nul mal : ^^^^gf^^^J^-^* ' lîufton dcliuré'.car le duc de Berry auoit tous fes faits auoucz,tant que des affifcs,aldes, if/’ Xw’^** ^extorfions;lefquelles il auoit à fon commandement mifes amp;nbsp;affifes en Languedoc.

' Raison peut fuppofer que fortune luy loua de fon tour: amp;, quand il cuida eftre plusaf-«ur fut fa roue,elle fe tourna lus en boue:ainfi qu’elle a fait tels cét mille,depuis qle mô-

' lt;lcfut premièrement édifié amp;:eftauré.Betifachfut,dclamainduIugeOfficiaLrenduamp;: Betißuh, remit ‘ ^îtniscnlamainduBaiUifdcBefiers;qui gouüernoitpourlc RoyletcmporeL Lequel entre mainsdà ' Wf,fans plus de delay ,1e fit amener en la plpce,dcuant le P abris,fc fut fi haftéBetifach, irMftatlter,de ' 'l'i’ilu’eutpasloifirderefpondrc,amp;cluy,dedire.Car,quancfllveitcnlaplacclefeu, amp;nbsp;il “^^/‘^’^”^‘'^ ‘ l5ttouuaenlamaindubourreau,ilfuttouc ébahy:Sc veit bien qu’il eftoit deceu 84 trahy. “quot;^ 'J ^^ ’”-^* ' Sitequit,en criant tout haut,à eftre ouy.mais on n’en tint compte:^ luy fut dit,Betifach, ‘ ileft ordôné,il vous fault mourir.V 02 males œuures vous meinet à male fin,il fut hafté:

^hfeu eftoit tout preft.On auoit enla place fait leuer vncs fourchcttcs,vne attft:he,vn wilier,Stvnegrâd’ chaîne de fer.On ouurit parvnc charnerie ledit collier^ luy fut mis 3^001,84 puis reclos , amp;nbsp;puis tiré Contremont,5c afin qu’il duraftyolus-longuement, on

' lêuelopade cefte chaîne autour de Ïatachc;afin qu’il tcinft plus roide.ll crioit,84 difoit, ' lluc deBerri,on me fait mourir fans raifon.On me fait tort.Si toft qu’il fut lié à l’atache, ^etijach , tn-1 ^titoftonapuya autour graft foifon débourrées amp;; de fagots fees.Onboutaie feu de- ^^ ’'^ \^ll' 1 amp;lcsfagots(’allum£rét.AinfifutBetifachpcnduôiars:54 1epouuoitleRoy dePrace ^^‘c'^^^ ^** * 1 'wir defachambve-.filvouloit. A celle pourc fin vint Betifach: 84 ainfi fut le peuple vé-1 ?'le luy; car, au v ray dire, il leur auoit fait moult d’extorfions*84 de grans dommages^

1 ^îyuls qu’il auoit eu en gouucrnement les marches de Languedoc*

I ’Comment le Roy de Tremadtiy eßant a TOfiloftze,ntanda le Comte de Poix: ^ corhme»ty eßaAt \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘vemt^fit hommageatt Roy-)defdComté de Foixt c u a v* v t r i»

-ocr page 1158-

i4


L E Q_V ART VOLVME


APreS cede crueafeiuftice, le Roy deFrance ne feiourna point longuement à Be-fiers:mais partit à tout fon arroy;amp;prit le chemin de Carcalîonnejamp;toufiours,depuis Auignon, auoit cheuauchc,amp; eheuauchoitencores, Ion M^cfchal,melBrcLouis de Sancerrci Tant cheuaucha le Roy par les iournées,en vifitantle pasfcariln’alloit pas les droits chemins : mais fut à Cabeftanjà Narbonn^,à Lymons,à Mont-royal,amp;à FougauXjamp;de l^retoumaà Carcaflonne, amp;nbsp;l’y tint quatre i«urs,amp;puis fen partir, amp;nbsp;paHli Vilicfranchc, Auignoler, amp;Montgiftart} qu’il vintà Toulouze.Lcs Bourgeois de Toulouzcfqui grandement le dehroient à veoir, amp;nbsp;auoirdclez eux)lerecucil)ircntlie-mcnt;amp;ilRrcnt tous hors delà ville,vcftusd’vncspareures;amp; furà gra^d’folennitéamc-néamp;conuoyéau chaftel dcToulouze.CeuxdeToulouzcfqui eft cité riche amp;nbsp;notable) firent au Roy,à fa venuejpIufieursprcfcnSjamp;tantqueleRoyfcn contenta grandement. Quad le roy eutlàefté amp;fciourné trois iours,amp;il fc fut rcfrefchyjfutconlcillé qu'il mi® deroit Je Comte de Foix,IequeJ eftoitifiù de Beam amp;nbsp;venu en la Comté dcFoiXjamp;fctc-rioit en vnc ville,qu’on dit Maficres,à quatorze lieues pr^s de Toulouze; car dcre/latamp; del'ordonnanceduRoy ilcftoit toutinformé.Si furent ordonnez, pour l’aller quérir)!'^ Marcfchal de Francc,amp; le Sire de la Riuieredc/quels partirent,vn IMecredy,apresbo/re-amp; vindrent gefir en vue ciré,aiïcz bonne, en Touloufain ('qu’on dit ViUc-cn-iou«/«/®^ Zeiüre/e/ il ^ ^^ lendemain, à heure de dilner, ils vindrent à Mafieres. Le Comte de Foixfquibic® manoir leur venue) les recueillit doucement amp;nbsp;licment, pourJ’amour du Roy, ^auflü« ■bers le comte cognoi/ToitalTez. Carautresfois les auoitil veus. Meffire Loys de Sancerreportahp«* ele Ftixftnr le rolJc: amp;nbsp;dit, Monfeigneur de Foix, noftre rrefeher Sire, le Roy de Fräncevousmsnde, faire venir par nouSjque vous le vueillez venir vcoiràTouIoufe: ou il le trâaâillcr3tint,q^'‘Ivlt;^^^ vers le/^ej i viendra veoiren voRre pays: amp;nbsp;moult vous defire à vcoir. Le ComtedcFoixrefpondit: '■ ca^.. nbsp;nbsp;nbsp;^ dif,Me/ïire Loys,iencvueiJpasque le Roy airce travail pour moy.-mieux appartient

que ie l’aycpour luy. Si Juy direz ainfi, de par moy (fil vous plaifi) que ie feray là àTou-Jouze,dedans quatreiours. C’eft bien dit,rdj^ondircnr les Chevaliers, Noustetourne-fons,amp;luy dirons ces nouucJJes,dcpar vous. Voire('ditil)hardi(nét;maisvousdcffloür-rcz meshuy empres moy: amp;nbsp;vous tiendray tous ailés (car ie vous voy volontiers)amp;■demain vous vous mettrez,au retour. Les Cheualicrs obeyrent, amp;nbsp;demourcrentdelezie Comte de Foix cciour,amp;la nuitfcarmoulry efioientàplai^ânce)amp;dcui/âàeuxdepJu-fieurs cho/cs. Car il eüoit ûig^amp;: bien entendisse de beau parlcmcnr,amp; trop bien f^oit âttraire,enp!Lrlâtàvnhôm^ueiqüilfa{i,(elon fonettat)tout£equ’il3uoi[âcàinsle yljateit^ cueur. Ils prirent congé au Comte d’aller coucher, pour retourner à letidermin: Scie r^R^a’^B' ^®™f®^/“’f’ Au bon matinct,iJs partirent: amp;cheuauchercntfanf,quccciouriJn)e ti^iqu^tamp;mcC^^^^^^^'^^^^t’^o^^^^^^lt;^bitlc B.oy,iouant âiixefcbecsàfonon'‘ ürciebâ l'on clc,lcDucdeBourbon. Il leur demanda tout haut. Or aoant, des nouucllcs: que dites fteteMoff ce» Comtc de Foix? Voudcsi il venir? Ouy^Sire^relpondit de la Rmicre. Il a trcfgtandeiHe-fiJeratce ^u’sl étion de VOUS veoir:amp;: fera cy deuers vous,dedans quatreiours. Or bicn(ditleRo}')nous avarie elu/gt;a- le Verrons volontiers.Les deux Cheualicrs fc départirent du Roy,amp;lelai{r£rentioü3nt: nwa^e élu Cote ^ allèrent Couper,Si eux ai^rtcar ils a noient cheuauché vue grand* iournée, Ls Comte snencemen^quot;Z ^^ ^°'^(‘I^'^ demouré cttoità Maifieres) ne miteras en oublyle voyage, qu'il denoit fai-tiers li^re cf^ ^^•®^'^^poufucuttre/grandcmcnt;amp; cüoitia toutpourueu:carbien Cauoitlavenueda ec^u'iUira ta ^oy,Sicnuoya deuant,àToulouze,FaireCespourueanccs,grandesamp;:gro{Ces(ainficom-tefiiena^feint me à liw apartenoit)Sc auoit mandé Cheualicrs Se ECcuyers de Bcarn,plus de deux cens eleles tferteem pour luy Ceruir Scaccompaigner en ce voyage.Àu iour,qucle Comte deFoixauoitmis »seayantefe' Si affignédl e^ura en la c,ité de Toulouze, à plus de Ex cens cheuaux, bien accompaigni rene fay tînt- J^ CheuaUers amp;nbsp;d’ECcuyers, Sc tous à Ca deliurance, Sc croient delez luy, f meffire Ko reuilg^j. fpfp^igj-i^^ fo^i couûn,lc Sire de Couraffe, le Sire de Valentin,leSirede Quet,h J^x'^u'i^nem ^‘^^ deBaruge, meCCire ECpaen du Lion, le SiredcRoquepairc,le Sire deLanedeSire Me à l.ifn lie ^^ BcCach, Ic Sirc de Perle, mefCire Pierre de Cabefiaing, meffire Moiiuans deblouual-ee rolle ferez- tes, meffire Richard de la Medte, meffire Amour de Sainâe-Bafdlc, amp;pludeursautres, ^neurt. ^ant Si meffire Pierre de Bearn, Si meffire Arnaut, fes deux freres, amp;nbsp;fes deux fils bavards a lobbain, il (qu'il aimoit trefgrandement) meffire lobbain Si meffire Graden de Foix:Siauoitin-la nomme le- tension le Comte de Foix dhériter fes deux ffls, de la greigneur partie delà terre nuain^e a. J^ß^^j-jj. de laquelle rerreU pouuoit bien faire fa volonté: carilla tenoit ligeSrfran- i autL/y 8^ff- ^^» ^^^^ ^^ releuer de nul homme: fors de Dieu. Si defccnditlc Comte aux Predi- J nlu^ ftêrsrol. C3teurs, Si fut là logé fon corps Si fon tinei: Si fes gens fc logèrent au plus près dcluf nbsp;nbsp;I

-ocr page 1159-

DÈ FROISSART»


ij


qu’ils pcurent. Vous deucz fauoir que les Bourgeois de la ville de Touloüte luy firent

grande fefte;amp;moult faimoient,car toufiours il leurauoitefté bon voifin amp;nbsp;courtois,

îitraitablem’oncquesneloufFrit que nul de fa terre leur fift guerre,ne violence:^’ pour

tant l aimoicnt ils n^eux:6lt;: luy firent les Bourgeois de Touloulc grans prefens de bons

vins,amp; de pluficurs autres chofes,tant que bien fc contenta.il entra en la cite deToulou

ieainf qu’à baffes vefprcs:amp;4ctint tout leiour,amp; toute la nuit,en Ion hoftel. Au lende-

mainjà dix heures, il montaà cheual:8c montèrent, de fes gens,ceux^qui ordonnezy e-

ftoicnt,pour aller aueeques luy deuers le Roy ;amp;furent plus de deux cens Cncuahers

tous hommes d’honneur:^ fen vint en ceft eftat,tout au long parrny les rues,iulqucs au

chaftcldcToulaifCjOU le Roy cftoit logé : amp;nbsp;defeendit en la court.dedans la première

place du chaftel.Vatlctsprirent Si tindrent les chenaux. Le Comte amp;nbsp;F s gens monte

rent les deerez de la grande falle. Le Roy de France cftoit iffu de la chambre^ vennen

Ufallc:5i làattédoitleCôtc:que moult defiroit à ycoir,pour les grans val ances c uy,

Stpour fabóncrenómée.Le Comte de Foix(qui cftoit vn beau rince,

forme,amp; de belle taillera nu chef,vos cheneux tous clpaisfcar oneques ne por o.

pcton)entraenlafallc;amp;lorsqu’ilveitleRoyamp;lcsSeigncurs e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

onclc,pourhonnorerlGRoy:amp;nonautruy,ilf'agenouillatont as,_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LeRovlc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

1 fekuaiamp;paffaauanv.Sialatfeconde tois,ilf’agcnoudlamou t pr 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cj^ ^Q^j

; pritpatlamam:ScVembracca,amp;lenafus-.Scluydir, CotutedeFo x beauconfm^^^^^

t ‘ nbsp;nbsp;nbsp;1 i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nousrciouit moult giandement. IVionici „^^nefpeafint

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous en plaiftàdire. Là

, 5W.(«f|^dttlc Comte de V“’^rô™?dTFoa (lelQueUcs paroUes ienc peu er.» « c!« i entent pallementenfcmMele Roy K le C^e de t ^J^,. nbsp;nbsp;nbsp;*„^^jj p,fe on «R I«-».

1 pas toutes ouïr nc fauoir) amp;nbsp;puis lut heure de duncr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r., Arn.iteipUnv «nis

, UAeclletablefut.nup^ietchefd-AteheuefquedeTo„loufc^^^^^^^^^

1 fou oncle,leDuc de Bourbompuis le Comte de F oix, p ^ ^^ féconde table fit 7”’ nbsp;nbsp;nbsp;^'^^^

' Côte dehW^ttehe K deS'^^^d'cHalccTutt.Mcfft.êPWpc de Bat,St «p»*“

W,dtÆhcunltctsduCotntede Fotx.MaMO. anComte de Foix.SifutcediCnet gt;S!»«««K^d61y»^amp;hmtdesCh«^^^^

Wtjiind^K bien etote de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;£„„„)»Rov Mes Seigneurs en eftât

A#*lp(f^niv fTr*lt;i 1^ A nbsp;nbsp;CTAtAprès tout ce on apporta vin amp;nbsp;cfpices, SC

kComtedcFoixs’y delcaoitgrandement.Aprcstoui. nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* u nbsp;nbsp;nbsp;„çt SC nbsp;nbsp;•

fctmtdudtageoit,denantleRoy deFrance tanttenlernent,le

i mcffucGitatdàclaPietredeuantlcDncdeBtmrbon, ’ me ^ïe 01 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^gYteurcs

i ks,àeuantle Comte de Foix.Aptestous ces cftats, enutro ut y q-gt; av«snonne,leCôtedeFoixvtitcongéau Roy

i nbsp;Won,6clcsauttesSeignenrs.Riffttlv«sdelala\e,Scvintenlac^

cheuauxtousptefts,Si fes gens tous appareillez,qui! attcndoicnt . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.‘entetoutna '

\ U,U montèrent tous ceux,qui accôpaigncvlc dénotent, ^'' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jcueilicttc Quelc

\ nbsp;ametccn(onboflel,amp;c te contenta grandement delabo nue eiteret

\ nbsp;KovdcFraceluvauoitfaire,Scluvrcwournccnfonlioftel,,senlouamo

\ XLedoy deïr^ce StleCóteG.fton de eftas te quot;»“^ïfetX \ ciiUcIouloute,y eutpluficurstraittez Sc appomtemesd amour, Sc grade p nbsp;nbsp;nbsp;y , nbsp;nbsp;de TourdinejCt

\ iitétlcMatetelial dcFtace Sc le Sire de laRiuierc,pouttat quils vcoiet que ^oy s dMXrtutresPrt» \ nbsp;dinoit,amp;tquevolótiersilveoitleCótcdeFoix,Scaufsi ton oncle Venue de Boutboti te

\ tdmoionoit.LcCote deFoix donnavniour à ditner aM.on(eig.leDuc^cT ourame,a ie Fr«f.* 1 »ß \ WeieneutleDuc dcRourbon,auCótedelaMarcVic,ScatouslesScig.deFrancc,Sc /ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U V \ intctditner outtemeturegrandScbel,Sc grandetoitony cut de metsSed entremets,Sc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' \ nbsp;hans à table plus de deux cens Claeualicrs,amp;c feruoVentVefdits Seigneur s les Cncuauers \ anCôte de F oix,Sc furie point que les taVAes furet Vcuées,le Roy de F râcefqui anott du-\ ntanehadeVdeT ou\ouze,Sc mefsire CViarVes deRabretV\,Sc metsire VRiVippc de Bar,fes \ deux confins germams^nefe peut tenir qu’il ne vint xeon Va cgpàignie,Scvint a V no uct \ ànCôtedeVoixlny 11.'tâtteulemét.CcCôtede Foixdelà venueduRoyfpour ce que \ Ws eboitbun'\i\ic,qde v cnit iniques àVuy''jfut ttefgiâdemét r Ciouy ,Scantst fut tonte!ƒ \ topùgnic.Siy eut fait pluficurs eBatcmés,Sc s eptounoienttons ces Gafeos SC cesFra-\ ionalainuteV vu cotteV autre, ouà getter Va piètre,on àtr attela darde au plusloing, Sc

-ocr page 1160-


deux cés couroac^ p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sjans traittez entre Ie

V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-^ loi^f 9^ouk oyon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^igneur de la Rluiere,

c/okvenu nouuellriaéi^ 1°!‘.-^n k r^^du Ala^^‘gt;‘i-c 3^ S Contre j^“ *«^. herimr dc mp’ ^rsdcr‘^'’«iongd°dc£csf^den^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;naïefs ordonnoxm


■ ddp fa,Z‘ * Poiquot; l°y dep^y “ dep^^^pdcc,„''yp‘^ Core tdeiS^triZ»

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Par nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^(^'agedema terre de fe^P

d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dc p^- p ^pard bon cófdl^gaenoes laim^,°y-dcre^^'^^S^curs ^^dcpf^j nbsp;nbsp;dyPolx^quin cllolét. Cesoj

^^^dntfj J^etajg^JnlcfQ^^pouj^cQ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^ain^apfesboire,ilfedepj adonna nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^ dc payer par tout: amp;^P^f^ ^^ydep/^^^^iquif^^^^^ ^^J^^^^^^c^aenfon payspar Ie

P^yJl'^'^ydr 7' ■ dePoixpjj\doc3cpduloi)lé,^forlesioac ^(^arate mille francs,amp;(gael des ff nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Scréfonaale

^°^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d^cance nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prelat foai^(^ d^^fd//'^'’'' ^^^au[p. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;drawee ^^^^^^ypoui-^d’^^^epe f^deGafcongne,dontHyeeJ^ ^''''de j/' de 3 riep nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l'^^^au dc ^^^cPe j' dideJuy amp;: donna alan couda ^^^htr^^Pran^f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuxguardersdesat-jf7^^*F‘fy^ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^doufe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n^n^^dabretbporeoient,amp;ent ddl^Pquot; ^gt;o^?(Wh.^‘^dcPS‘que Je^^^9(icl/e ^ ^^^^^ btifcure. Or font elles main ^- nbsp;'»«dc^fifZ^'«oi„?^«l*»i^?Zdo«J™**5c«n«rlt;fcI.^ y^f^^^yÇuico, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l'armoyriedeLa'

^^ttef^^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^■^ '^^ de^njiUefrancs, Sr doj

^^^depj^prircfff nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deux cens francs, ée^

/'ordonnèrentCuf^^^ departement)fl^C' loulou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Dames lea

Daaioi'


-ocr page 1161-

DE T R 0 I S S A R Ti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

Damoifcllcs.LeRoyleur dónalecógé,atousStàtoutes,moult doucemet.Orfedepar j^efortà»^^} titdcToulouzc.apresboirc-.amp;vintce iour geficaChaftel-neuf d Aulroy :amp; puts de a chdrlesßxum» toufioursen-auantjamp;exploitatantpar fcsiournces,quilvint aMontpcdienoui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

ccua ioYe,amp; là fe tint trois iourSj pour luyrefrefchir. Car lavilla deMontpe ?®f» nbsp;nbsp;nbsp;.

Dames amp;nbsp;les Dar^oifeUcs luy plaifoient moult grandement bien, i grand défit de retourner à Paris, Side veoir la Royne. Or aduintyn tour, ^Y , Môtpc{lier,enianglâtàfonfrcrc dcTouraine,illuy dlr,bcauftcre^c vou ’^^Y 1 . ^ Si vous fulfions à Paris!amp; noftre eftat fuft iey, corne il clt maintenat. car 1 ^Y » nbsp;nbsp;nbsp;Mon-t^ueievove la Royne, amp;nbsp;vous b elle fœUrdeTourainCi Refpon it e feigneur,nous uy ferons pas pour nous y fouhaitter. Ilyayn trop nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ au fort r *â^kR3ï.V««âia«ve*é.Sim-«fta.d«is«.e.ytoï.b.»^o^»fo^2amp;^ Oevomoyc. Voire à force Seàcxploiél deebeuäUdir le Duc e ƒ ,jj,jj^oy)ie. fr^.« tMM (e trement.Pareillementauffrferoye-ie:mais chenal myportero . nbsp;nbsp;^ eDuctauivo- R^yerfinfrere t^uely feraplus-toft devons ou de moy? Faifony gageure, c Ventrenrife telle en- P°“r bnuersfe mettoit en peine,pour gaigner l argent du Roy. nbsp;1 « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;? feroit venu T'’“^ ' treleDucamp;leRoy,^^onrânqmmelrancs,àgaignerfurcelny qn derme^^^^^^^^^

.P«,8cavartitalendemain amp;tousdvnehjtc^^

1 Aiconaocc^ouvnCheujUer.vo«'“^' ■i„r,quordonncfut.LcSircdcGatan-«ccottcdttalagageutcJlsfcmeitct au chemin, ai 5 nbsp;nbsp;, e • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ciaViefuiUce-‘ dcrseftoitdelczleRoy (plus n’y eut il de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoient icuncs

lionauccques le Duc de Touramc. Or nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ebanev ( quand ds vouloient repo-U de grand volonté) mua amp;nbsp;loun ou ils fe fai ^^^^ ?p,^u,s cheuaux.Le Duc dcBour-Mhlleut plaifoit Si deuet faüoir qu ils remv ? ^ alla veoit fon beau-perc, fut fon 1 WtctonraapatlcPuy enAuuctgnc,cnfo p y , .v^j^ç.Scieursenfans,dont , tWm,leComteDauphind1kuucrgnc,amp;laCorn^^“ ^^y^utsubiDuc,bcflcdebour-, As anoientiulques ahuift que fils que ^}^^quot;’ƒ °quot;\ ^^^j^erent le Roy de France Si fori 1 doubtemme: maisc eftoùdvn ’‘®’^^^^?^g* r --._fçyyafcun en grand’ peine, pour 1 frète,bDucdeTonraine,àgrandcxploiét,^fe nbsp;nbsp;^^^^^a peine de cts deux riches S ei- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, 0 ,

1 gaianerVargent Biles florins l’vn del autre. Con nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jtr.nOpnv'ieftatsdemourerct^'*^'*^*“^^ *

\ bb»c dcloutaioe n en y mit eue q_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deîi»n?c CeteBolicnuwonliuitlieutM v^u «».m 1

1 terjoaUDuc a —^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ ^^ ^_^^^J^ ^^ j^.^^^^ç^ ^ g, mener R«j-«

\ V^ÏSSdeSeiSqneaÏMclnntSelàmom^ \ vmtlvim, amp;nbsp;fen alla à Saina-Pol, dcuersla Royne, amp;nbsp;deuers fa femme. amp;nbsp;\ nbsp;tïow\lcsduRoy(catencoresnen(auoitil,Vileftoityenn,ounon)amp;,qnanàilfeütquiï

\ neftottpointvelUittoutrèiony: ScditalaRoync deFrance,Madame,vous enorrex

\ WfiuouuellesAlàitvetitéxarleRoysdcpuislavenuedefo^reredeTouraine,^^^^ \ •wnavointlonouememv.Bt,qnandfonfrereveitleRoy,fiallacontrcluyt^dit,Mon^^

\ fàgncut,iay gaignélagageme.F aires moy payer.Ctft radonfrefpoditlcRoy) ^vous \ \rbïa.Làtccotôxïen.ri\s,dcnanricspames,tour\cuY ch^in.. Si par omis cRoientvc-

\ ' was-.lt comment, fut quart e tours Bt deîqy,,ils. eft oient la armez de Montp enier -.ou bien \ aidcParis,cent cinquante lieues. Les Dames tournèrent tout en ris St enébatemenv. \ tain bien ingèrent qutlsauoienteu grand’ peine-, fors tant queieunelfe de corps 8tdc^ \ tueur leur anoit ce f aCt faire. bt bien facbez que le Due deT ouraine te fit ^ay et cri

\ leuters eonrens. . i ■

Dutrepz»4 dttPrtpe Frbat» de Rowwe^qtt’ówdipil »/4«tipiipe’ dz comment lePdpeClewewt

tn efcrimt a» Ro) dz ^fe^ oncles,dr rt l’K»i«er^ic de Paris: d? de Velefho» duP^pe BOquot; • -ntf«e,par les Cardinaux de Romwie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnxv. quot;X.

^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.jnuiMwuini

y Lca-Àefaxtton*.ceixrcvoyXtXïluavcntïiïmc.SvïutentévAcVyev^^^WteS.VvcïVC AeWovtx-V ^ ^ ^^.^5 y ^,51’1« öVsfceYVAcs Îâamp;w Vxn St-reuwemmeuv. Si ^vü% fc meweniXcs C,;Kvà:vï\a.ux en ^ J ;^ ^ a^^ \ WW ^JOMV £3:wcvnnonuc\Vav^;litU^tent,an3irAlt;\ne\esBOüuc\\ts Au^aXt- ^.AeJiUnttä \ W '§t\iSm t'Xvi vécues en \ù\^non; SX Went\e? a^e Ä Knv^uow ^\ts Cnv^ivnîtn^ |„^j ^^^ j^^^,.

-ocr page 1162-

V’ö L V M E

r^peclem?tdt ^^^^^^^^ ^^.^^ “o’^f dudit VrbainJc dixiéme icur en Auignon:amp; quad le Pape Oemet la mon de ßn ^^^^ Cardinaux en curent la certification, ils fe mirent enfembleau Palais, amp;nbsp;là parlc-^»npape rm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^propofcrentpluficurs choies, amp;nbsp;eurent en eux trcfgrandcclperahcc que bam, æ ichilmedcl Eglife ceconcluroit amp;faudroir,amp;qu’cllerctourncroità vrayemionxar onguemenrauoir dure! errcur.Siprcfuppofcrcnt que les Cardinaux deRommenefe-roicnt pas len d accord d eux mettre en Conclaue:mais ^viendraient rendre,pourlff

^epebadei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efperâce, tant qu'autres nouvelles

^duerd ele la loicut Anttoane} nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VfbâinflequclilsappC' ^^ome/el'^ß j^^i^ heCnnÂp^m nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gcnetalement Se cPpc dale ment, pour mieux édaiteit y^pe mdam, j^ , ^Honpri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^^^ coufins.-premiércment au Roy ^'AlkmaigneSi

‘■^’^^' - ^’^uoien/tenu celt^väa^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;^^ ' '- rquot; quot;^’“^“^d’Autriche(qui^LlùyeLr

^'^nt».

glife: Se qu'il Icu^remcna^a^ ^ voufi/Tenr celferjSt mettre paix Stattrempanceenib-teeße ^e„,i, tne doi^auoirnulle variatiomSet nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^Y^^ raifonnables,qu’ennoUtefoy

-— doit être de droit^u^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ‘Î^ ^ ^®lt;rf^»gt;Hescieax,ilnepeu(,ne

Iny: auquel Clement Scies nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Bourgongne,ron onclejetoit à Paris Jetez

dà,Bdo„dc,„o,fanion,gr,nddATi^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;’quot;^^^^^^^

me,,i Homme,pour denruftousinr^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

pigr^^ndcmf-carcclnPfffo^^^^^^^

efenuent Si miilicnt.Si fuoDolInrnn-il f‘^°quot; 9“« Clément Si les CardimmBOSS ^‘ommaisreditetmlZ^ièt^^^^^^^^

tlt;--,que nous efermoslettres dedouccuràîn«

^c^oy de Hongrie,amp;au ComtedeVertus amp;nbsp;^°^^^^^^J^yd'Atlemaigne,amp;àfonfrere confeiltez vous à fairc?LeDuc de ßnnr« ’* ’“ D^dA ullriche.f^uellc choie nous en qu’Vrbain eü mort:maisquot; ^^^^^^^^f/po'^dir,Monieigneiirvrayecboiecil nentà Romme ne des Romaine nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘''lt;^orcs ries de renardes Cardinaux,quiietien-

chofeeaql^’Rsla^^^^^^^^ P^rforceTsionln^

qaes en la linjleccndemér ils „nuddiTEli Bar full créé Pape (leqaelilsonttetiaar-

F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;trop-auant,ne prier ceux qu^en cea ^^a^^^f^^^-Z^^ ” ^^^ ^^^^ ^^^^^ ^^ trau silier encores

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘'^‘^'Irjiicsa orcs.Ccffczl'nuc r3r ^^^'^^°‘^^^^^P-P^^‘fpoiirvoas;Szbienron[mó-

(jueles Cardinaux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aurez autres nouuelIes.Szpourroitaduenit

ns fc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difPeran^raucelaatre

autre que dement-Sz nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;° nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voudroiét faire,n elite, pointdePape,

donnanceamp;com^ roir tempsdefcri^e ' °^ 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\^^‘^apparoiffoitclcrcnKtforsIc-

* traire à la nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I ^ ^^^^^^^y^^^‘^^^^^^^^^^igneurs,quiticnentopinioncon-

aïTeurs Sinnne ^^*^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^!gt;^uroitfaire. Omen fommesnoaspaf

ormne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^^’^ ^c dem OU ma point longuemêt que nous tn

eut parlé amp;:remôûré la paroHeauPop

^^^^J^nt,3rtindrent,tousquois,amp;rpare/péciah/aparollefeinbla . ^y ^ ^^^ ^^^^dJeamp;rai/ónnablerSzdit,Belonc/e, nous croyons que c’cïlraifon.'tat . ‘ , y j^ ^ ^^y-^^^^^^'^^ P^’^^^ous,amp;de fa/faire de l'Egliiè, nous ne ferions ries,lans vo/ln L v/fMf/yPed/e ordonnance ^ oon/èU. Et alors ce/ïèrent à tant leurs parolles.-St rentrerct en autres bt' ongnes^Vousdcuczlâüoirquegrand'murmurarioneûoitentrelcsclercsdel’Vniuer / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;ceddlcnt de lire amp;nbsp;dédudier, Stn'auoientpiiillance,nafe-

filon, denen faire, pour le grand dedr qui les enclinoir à lâuoir comment les Cardi-E wori nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^,^^^^^^'^^^^droienr:oufils/érojenrclefiion,ou/'ilsfenceilcroient,amp; nbsp;nbsp;,

h/a, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ff^^^(^^^neroientauPaped’Auignon. ils metto/ene tout lelàir en doute, Stié débat- nbsp;nbsp;1

rotent Srarguoiétl’yn àfaurreentreeux. Bien lauoiétque CIcmenrauoirreferirauro/ 1 auDuede Touraine, amp;siuDucde£ourgongnc,S:au ConfeilduEop,furl'lt;td^^^J_^^ '



-ocr page 1163-

ÖB rROiSSÄRT.


ip


deffuseft deuffitcarauffi, généralement amp;nbsp;elpccialcmentjl en auoit eferit aWniuerfp té: à fin qu’ils y vouM'ent adrecer felô leur pouuoir,amp;en faire bonne diligence. Sien propofoientlcs Clercs entre eux, Sr en patloient amp;nbsp;deuifoient pluûeurs chofes, amp;nbsp;di-loicnt tous ceux,qui^'anancement de Clement vouloient, 11 eft heure queleRoy amp;nbsp;nox Seigneurs de France referment aux. grans Chefs delà Chreftienté(tels qu’au Roy d’Ab lcmaignc,au Roy deHongrici^u Seigneur de Milan,auDuc d’Auftriche) amp;nbsp;à ccux,qui tiennent opinion contraire àla noftre,à fin qu’ils le vueiUent retournc^amp; mettre en bon eftancar c'eft vnc chofe, qui moult y pourroit valoir amp;nbsp;aider. Si aduint que par trois fois,fur trois iours,les plus notables Clercs dal’V ninerfité fe meirent cnlembîe: amp;nbsp;fen vindrent à Sainél^Pol, fur l’eftat que pour parler au Roy amp;nbsp;à fon Confeil, amp;nbsp;luy prier qu’il voufift obuicràcc ichifme,6; d’entendre à l’ordonnance du Pape: qui leur auoit 1 iouecment referrt amp;nbsp;humblement s Mais, quand ils furent venus à Sainét-Pol, ils ne 1 furent de riens refpondus: mais fe dilfimula on trop-fort al encontre d eux, tant que 1 mal fen contentèrent, amp;nbsp;finalement ce les appaifa, qu’on ouyt, fur briefs iours,autres i uounelles. Car les Cardinaux deRomme fe meirent en Conciauc: amp;; firent tant oft Pa-\ çe du Cardinal de N aples, vu moult vaillant Clerc amp;nbsp;preud’homme-.qui fut appelé Bo- ^^^.^^^^^ ^^^,^_ 1 dface. Quand le Roy deFrance 5lt; les Seigneurs en furent certifiez, fi turenttous pen- téme, Ptipe^Cf' \ fifi:amp;imaginèrent bien que les chofesfetailloientde demourervn moult long temps it sch^me»»-\ tncefteftat.OrregardezfditmonfeigncurdcBourgongnc au roy de Francesc vozreb n»»e.

1 cfiDtionseuffenteftcbiépcrducs,ouonvouloitqucvouscn cfcriuiflrcz.ilen eft a uc-

1 imtoutcc,queïenpropofoyc.Belonclc(rcfponditlcroy')vous dites voir.Or furent gra-l «souvertes àRomme dcpatBonifacc,amp; fignifié,par toutes lesproumces,aux Clercs, \ qui dcluv tcnoicnt,amp;luy obeyffoient. Sife mirent ceux, qui graces vouloient auo^ ^m 1 thçiuin,uour aller àRomme, amp;nbsp;quand ils approchèrent la Marché d Ancône Scla o-r misncÂlschcmin«cntcng^andv€nV.carmcn.teBcrnaMdcUSalle(ci«lt;g:gt;tdoKU \ !ie,amp; Moit cuenc.™ Roumains de pat le Pape Clement^ fit gardet amp;nbsp;guettée l '«Cities Mt paffages K pat efiemms, amp;nbsp;leur fit moult de maux; amp;nbsp;en y eut beaucoup, l tnctlltlaitonldbecis it depetdus. Nous nous fouffteions,poullc ptefent, a patUt de \ tesPapeSySeptopoferons autres matières Sebefongnes.

\ nbsp;nbsp;lit 1. ratoué ftif' lt;!■ƒquot;gt; Chafleau d, CMo«lt;-gt;iMad„lt;r,» Ljm»f»:qw fM It-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nirmeßire GeofroyTefle-neire. cuav. xi.

\ XlCusRucztÔm-etGeoftoyTt'eftVnoircfquiCapitaineauoitcftélÔgtépsduchaftel

\ nbsp;N duMont-vantadoutcnBimofingt;egna,amp;cCommentvaillamentilletmtcotietout nbsp;nbsp;•

\ Wmcstantcommci\vc(quit,amp;qu’il auoit en ion vitrant mislepays apaais, plus de \ WclicüisloingcrAtourde\uy,amp;tauez ouy comment rlmourut^par quelle irrciderv \ nbsp;«,^ comment au liét mortel il ordonna les deux neueux,AlamRoux,Si metre Roux,a

\ tUCapitaines dudit chattel deMont-vantadour après fa mort,de ht ,ei^apretence de \ luy,tous\escompaignons,quilà dedans fetcnoient,iuYerfoy,loyau^ bornage, vraye \ d)dttancç,aux deux Capitaines dettutnômez. Apr esta mort de ce Geofroy 1 eftenorre \ twdeuxheres reanetétvntemps grandement,Slt; tindrern toufiours le pars en

\ ^tneompofition dappaét.is,5lt;,pour^t que cebry chah*deMont-vantadour eftherr-\ ^^^tauPuc deBerry fear ill’acquit parVebapt, du Comte dcMontperacier, amp;: en pot-\ '•uitton fils leban deBerry le nom Si le tritt eXcevenoit Si to um oit adeplarrancc,trop-\ ^'arrdement,au'Duc de Berry, mais amendet nelcponuoit.SiVauoitilfaitaniegcr p\u-\ fiturs lois parhattides ^autrement non^Si moult contraindremaars ceux,qui lt;^daus e-\ fiaient,là evrÇàrtoient compte, ?lt; iff oient quand ils vouloient, Si ebeuaueboient fur le \ lu;sy fi ue vouloient Alain,ueVierreRoux,obéit,neteuit nulletreues, que le Roy de \ Irauce îileRoy d Angleterre enflent cntcmble: amp;i difoient qu’ils h cRoient en tiens te, \ run A obey rimais ter oient guerre toute sfois Slt; quantes qùilleur plniroit.ldoutlepays y ^ Kuaergne Si deRimohn te ten ort a moult tt auàrllé ,^ P ont y t eut e di et de obuier ,mc t.

Sie^e At Fant* r o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ iour^nc voulus.

^'‘'i^^^\i!^lt;ix^xlt;àz\z^^\\\z'i\zt.^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(X ^,u\leY^uc,mcmve\c\\^\Aƒgt;o■n.\^eAav\- ^j^jj.^^deàitnj

^t^TOt^wtVovÄs à' knxVïCYC, Si ^WYeMvs unites C\vcua\Xws Ç^Btcu’^ evs A’ Kwacx'^uc Slt; ^^^-^ ^^$ treues ^tL'^'xvQÇxïY î^Movent YYvvs Acs \sa.ÙÂ.àes àeuairvtN av\x.aào\iV. $lt;^«i tewoveutXu aüx cowRa.- æ j^ç^j les E^j $ , ^^^Xwsji-gt;j%\îiÇ'jt^o\eYïttev\MStov\tc\a.Ç^itan. Oîîtàumx.^cctem'çsÇÇvcommcveRv ae frA«« o* \ nbsp;Atst.\\Y^£ç|Y'K\E^C^‘k\tk\ï\.?lt;V vÇ.YYcVlt;QVV!Î.^etttXtwt3lt;à.Cgt;Vsc\cWYVVVCC-)Ç\yÙ\sVi':£\A.àYOVC.V\t Çz. æ ^ngltt'n««

\ vxu'^^^^vt'M TOtSuc G\À\\uur£\e\tVgt;o\xtç,v\\et §lt;nvt^\YG Win.XAÔY\c-\îtY\ce; c^vù wo^

-ocr page 1164-

P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E QJZ ART VOLVME

de contraires leur faifoict.Si vous dy que ce fut fur telle forme amp;nbsp;telle or(lonnâftcc,que CCS deux frétés imaginèrent entre eux.Nous leur lignificrons(ce dirent ils) tout ccr tcract,que nous leur rendrons la fortereffe pour vne fomme de florins,quils ^PP®*’^^. auec eux:ô£ que nous fommestous laflez amp;nbsp;ennuyez delà tenir,Sÿlusn y vou ons e mourcr, amp;nbsp;nous en voulons retourner en noftre pays, ou là ou bon nous femblera. y entendront volonticrs(car le Duc de Berry la defire moi4tàrauoir)amp;:ncleur ^^f°”?P rendage pour vn^fi grand’ fomme de florins,qu’on ne les trouuc, tâtoft tous aparei gt;nbsp;Et quelle fomme dcmanderonsnous?Dix mille francs tant fculemér.C cftaflcz.carffl ïaüe entrefiife corcs aurons nous les corps des deux Cbcualiers,par vne belle embufehe de gens- a 4« capitaines mcs,qucnousmettrós envnetour.Orrcgardczlafolleimagination,^uecesaeux Je rantadaur, tons eurent de trahir ainfi CCS deux Chcualiers,amp;d’auoir leur argét.Si mal leur en prn paurcuider/ur jj^ j^ j. p^j^j point à i'cgrctcr,nc plaindrc.Sur l’cftrt qu’ils ordonnèrent,deuiferent, 'pr J Tquot; poivrent,ils bouterêt hors du chaftcl de Vantadour vn de leurs varlets:6i luy dirent, i^^f”r\rahi- ^’^’^ iufques aux baftides des François,amp;telaiffehardimétprendre:maisrcquierque jin. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;foyes menéiufques à meflire PierreBouteiller amp;nbsp;àBône-lâce,amp;,auquclquetuvou t j

baille premieremét ces lettres de par nous:amp; en demande auoir refponfe:car eUcsn touchent : amp;nbsp;h font elles à eux bien grandement. Le varier dit qu’il fetott volonW^ meflagc(qui ne péfoit que tout bien)amp; fe départit d’eux.Si cheuaucha tant,qu uvw baftides des François.On vint audeuat de luy,quandonlc veitaprocheriStluyi“ ^^ mandé quelle chofe ilqucroir, ne demandoit. 11 refpondit qu’il vouloir parlcramc ■{-?«lt;r Pierre f Guillaume le Bouteiller,ou à meftire IehanBonnc-lance.il fut mené iufques a eux. au pour Giiil- les deux Chcualiers pour l’heure cftoientenfcmblc. Quand il fut en Icurprcleuce,! aumcjwo//^ cnclina,amp;les trait à vne part: amp;nbsp;leur bailla la lettre, amp;nbsp;dit ainft,qu’Alainamp;^Pi‘^''^ ?“ ’ enuoyoient.De ces nouuclles furent ils tous émeruellczfpourtat qud^^ up tr tajens. ^^^ ^^ Vantadourleur cfcriuoiét)amp;prirent la lettre,amp; l?leurét:amp;eftoit contenu c an^ lalettrcfculemcnt,qu’Alainamp; Pierre Roux volontiers auroict parlementa eux, po leur proffit.Quand ils ouïrent ces nouuclles,encores furent ils plus émcruciuczquc uant,amp; fedoutcrétdc trahifon,amp;toutcsfois ils fauiferét.l’vn par l’autre,que pour quelle çhofe ils leur vouloicnt,ils leur fignifieroiér,quc,f ils venoicnt au dehors u nbsp;nbsp;»

ils les alTcureroient d’eux 6c de leurs gens, tant qu’ils feroient rentrez dedans leur Ce fut la refponfe, que le varier rapporta à fcsmaiftres. Si dirent Alain amp;nbsp;Pierre o , Nous pouuons nous afleurcr^ur telles parolIes?OuY(dircnt ils)tout confidcrepoisq la foyScieur fecllé y eft.Cc fontloyaux Chcualiersfsc aufli nous leur parlerôsdc trait e, • nbsp;nbsp;nbsp;ouils entendront volontiers.Quad ce vintàlcndemain,hcurcdc ticrcc,ilsnrcnfouur

vn guichet,ioingnant la porte,amp; aualet vne plan.chc,amp; fappuyerent aux chaines,tan filoHguemcnt,quc meftire GuillaumcBouteillcramp;Bonne-lanccfurcntvenus, qui cendirét deuant le pont,ius de leurs chcuaux,Sc firét leurs gens traire arricre.Quan CapitainesBretons de Vantadour(quicftoient furl3planchc,au dehors dufortjlcsv rent, ft dirent, Pouuons nous bien pafler delà outre, pour auoir Parlement à vous, y (refpondirent les Chcualiers)amp; aufli,dc voftrc cofté,n’y a il nulle trahifon?Ncnnyre pondirent lesBrctons:cartréucsTont.Or venez donefeurement parler icy à nous. AU * amp;nbsp;Pierre Roux paflercnt,à «s mots,outrc la pioche,amp; vindrent ou les autres eftoicn.

Or furent ils eux quatre. Les deux Chcualiersfeur demandèrent. Quel traitteêz pin ment voulez vous auoir à nous? Eftcs vous en volonté de nous rendre le fort de Van peintepromejfi dour?Ouy(cc dirent ils)parvnc condition,que nous voulons auoir dix mille fracs, tant d'Alain amp;- feulement pour les pourucances; car nous fommes tcnnez de guerroyer, amp;nousvoii Pierre ^ux, ]ons retraite ^ Bretaigne, ou autre part, là ou mieux nous plaira. Les deux Chcualicts capitamet de ^qui furent tous réiouis de ces parolles) refpondirent, amp;nbsp;dirent. Vous parlez de mat chandife, 6c nous y entendrons volontiers: mais, quand pour le prefent, nous louons /ten,Jebtir^ point l’argent appareillé. Si le pouruoyrons, amp;nbsp;ferons tant, que nous! aurons. Quan rendrele fort .VOUS l’aurez pourueu(re(pondircnt ceux de Vantadour)fi nous le fignificz,amp; nous tien moyennant dix dronsle marché.Mais demenez cefte chofe fccrcttement,amp;fageracnt:car,f’ilcfloitlccu mtUefrancs. des compaignons de Vantadour,ils nous prendroientà force,amp; nous occiroicnt.

ainfi faudriez vous à volfrc entente. Refpondit meftire Guillaume le Bouteiller, ƒ vous doutez. Nous démènerons la choie tellement, que vous ny aurez point s dommage. A ces parolles ils fe départirent, amp;nbsp;prirent congé les vns aux autres,amp;ren trercntles Bretons au fort de Vantadour, amp;nbsp;les Chcualicts retournèrent a leurs logiSi Meflire

-ocr page 1165-

D E F R o Î s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;3t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

Meffirc Guillaume leBouteillcramp;meirirelchanBonnelanceCqui ne penfoientencefte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;|

ordonnance,que tout bien pour cux,amp; ne cuidoient pas que les deux Bretons les voul-hlTenttrahir,nedeceuoir,pourauoirleurs corps amp;nbsp;leur argent) eferiuirent tantoftvnes lettrcs,au mieux fajjc qu’ils peurent,amp; le mieux diâces,pour enuoyer au Duc de Berry nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

(ejuipour ces iours fe tenoit à Ryon en Auucrgne)amp;: prirent vn Gétil-homme des leurs quibienfauoit parler,amp; fcnonamoit Guyonnclde Saint Wydal,^l’informcrct de tout le fait.amp; luy dirent que riens il n’oubliaft à dire au Duc de Berry: amp;nbsp;ptnloicnt que de c es nouuelles il feroit moult réiouy ,car fort dcfiroit5amp; auoit defiré grand temps,à rauoir le chaftel de Mont-vantadour.L’Efeuyer prit les lettres,àrordoniianccamp; parolle des deux Chcualiers:amp; f»departit desbaftides,informé quelle chofe il deuoit dire Sc faire, amp;: tât cheuaucha,trauerfant Limofin amp;: Auuergne,qu’il vint à Ryon:Slt;: là(cc m’eft aduis) trou-ualeDucdeBcrryJlf’agenouilladcuantiamp;luy bailla les lettres, en recommandant les Chcualiersàluyiainfiquebienlcfccutfairc.LcDuc prit les lettres.Tl les ouurit: SililTt: amp;quand il eut bien entendu Slt;conccu dequoy elles parloient ,fifut grandement ré-ioiiy,amp; commanda à fes Maiftres-d’hoftcl,qu’on pcnfaft bien de l’Efcûycr.Il fut fait.Le Duc de Berry ,aÜéz toft apres ce que l’Efcuyer fut vcnu,St qu’il eut rcccu les lettres, ap-pcllafon Confeil amp;nbsp;fcsTreforicrs,amp; ceux,que pour le temps il auoit delcz luy:amp; luy dit Veczey grandes nouucllcs.N oz Chcualiers, qui tiennent les bahides deuant le fort de Ventadour ,nous ont eferit qu’ils font en certain traittéenuers Alain amp;PierreRoux,lef-lt;lü€lsvculentrendrelefortdcVentadour,pourlafommcde dix mille francs. Cen’eft

i nbsp;nbsp;pas grande chofe.llcouftc,^ a coufté tous les ans,au pays d'Aunergne amp;nbsp;Limofin,à eux nbsp;nbsp;nbsp;^. ^ ^ ^^^

tenivj en puerre,foixante mille francs.Nous voulons accepter cell offre : amp;nbsp;nousdeli-

1 «ton d’en prendre le marché,^ la fimque point ne le repentent.Or lus,! rcloners, trou- ^^^^^ ^„f,„_ 1 uezlafommc de dix mille fraucs.Nouslcs prcftcrons(c’cft raifon)amp;: quand nous Icrons'^^f a«’ paEUfs 1 «nia poflclfion dudit chattel, nous en ferons en Limo lin,amp; furies terres amp;lcs frontie- comme tl Hr^ \ i«ljouilsonttenuleursappaais,vnetaille.llslercndront largement au double. Mon- tantofl.

1 fógncur(refpondirentles’Treforiers)nousfommcs tous pretts-.mais que vous nous dô-\ nbsp;nbsp;nezeinqoufixiours de pourueances.Vousles aurcz,dit le Duc.C’ett raifon. Sur cett e-

I Hat la chofe fut arreftéc amp;nbsp;conclue.Les Treforiers fe conclurent: amp;nbsp;appareillèrent tout 1 nbsp;nbsp;Ïatgcnt,cncouronnes d’or,amp;en francs deFrancc:amp; fut mifela finance en quatrepetits

1 lommicrs.Ccpropreiour(que ccux,qui commis ettoient pour porter l’argent aux Chc 1 ualicrsdcffusnommez,dcuoicntpÿtir,amp;iàcttoittoutqfdonnépourmouuoir)vindrét I àRion,deuerslc Duc de Berry,1c Dauphin à’Auuergne amp;nbsp;le Sire de Reneil,pourbc[on l nbsp;nbsp;çict d’aucunes cbofcs;ainfi qu’on a affaire à la fois deuant les Seigneurs. Ils furent les •

I nbsp;nbsp;bienvenus duDuc’.Scluy(quiettoit tout réiouy de cequ’ilpouuolt,celv.y fembloit,àfi

I bonmarebétauoitle chattel deMont-vantadour)nc Ccqvoulutpastaire auxScigticurs I Mus-nommez?amp;,lcutraonttralcslettrcsdemcffireGuillaumcleBoutcllicramp;demef- • l fuclehanBonnclance. Quand ils l’eurent ouyâls penferent fus vn petit: amp;lc Duc, qui 1 nbsp;hsvcitpenfcr,demanda,Aquoy penfez vous,y vcez vous point de foupeçon. Dites le

1 Bioy:auant que l’argent voifeplus-auant. Monfeigneurfrcfponditle Comte Dauphin) 1 Vous fauez comment le Comte d’Armignac Si moy {omises oïdonncz,Scauonscttévn * 1 gunàtcmps,deparlcpaysd’Auuerg^c,deCarnofin,dcKoucrguc Side Limofin,àra-1 nbsp;nbsp;chapter amp;nbsp;rettaire ànousles forts Se lesbarnifons côtraircs 54 ennemies aux Sénechau

1 ^«sàcffufditcs:54 en auons eu pluficurs ttaittcxiôc oneques pour chofe que nous peuf-1 honsfairc,nous ne peufmes amener à trait té ceux de V entadour, qu’ils voulfi^ent ren-1 nbsp;nbsp;'itc,ncvendre,lcur fort, par quelque voye ne manière que ce fuftihàpeinc,quand nous

i tnuoyons aucuns deuers euxuls nous daignoientrefpondre. Si fanons rentable ment, I lt;iucl’llsfonicc traitté,dont nous auezparlc,ce ne fera pas par faute de vinres, car fe nul- j,„ ^„;^ j« l bsçoulueanccs n entroient dedans huit ans au fort de V entadour, fi en ont ils affez; 54 cote Dduphin 1 nbsp;nbsp;pour ce nous nous cmcruciUons à prefcnt,quiles meut à ce faire : Si faifons doute qu’il i’.yfH«crfne

' nbsp;nbsp;®îy aittrahifon,car Gens-d’armes,cncloz enfottereffes,^ qui ont pourfuiuy routcs,font «t» !gt;•♦« « ƒ«•

ttopimaginatifsiôc quand leur imagination,f en cline furie mal,ils fauent trop bien adre ry,fourfMre vuiftqucMonfeigncur,ayezaduisfur ce.En nomDieufrefpqditlcDuc de Berry) vous ^**^^ ßt^’e^X 1 at dites pas grande mcruciUeiSt fi aviez bien parlé-.quand vous m’auez aduifé de ce pro- quot;^V^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

\ V^s.Siy pouruoycronsmieux que deuant.Le Duc appella Yvn de fes Chcualiers ( qui ^ ^^^„f trop \ î^nommoitmeffucPiertcMctpinlicluy dit,^ousenitcz,aueclafinance,auxbaftides, ice»x Jti«-1 àtVcntaàour,5cvouslàvcnu,àircz.dcparnQus, ànoz Chcualiers, Guillaume le Bon- kam.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C ùq

-ocr page 1166-

teillcramp;Bonnc-lancCjque decc traitté( dont ils nous ont cfcrit) ilsvfent fagement:^ qu’lis ne fe confient pas trop fur ces Bretons de Ventadour,car nous auons de cofte ouy dire des nouuelles,qu’ils ne fauent pas.Pour ce y foient aduifez de tous points. Le Clic-ualiérrefponditjA labonnehcurc.il fordonnatantoft;amp; fut preft:ÿfe départit deRiO) auccques la financc.Sicheuaucherenttantluy amp;nbsp;fa route,qu’ilsvindrcntauxbafticlesamp; aux logis de leurs gens:amp;trouuercntlcs compaignons5qwi les recueillirent liémét.Lcs fommiers furent déchargez,amp;mis en fauf lieu. Mcffirc Pierre Mefpin, quand luyamp;lç^ deux Cheualicrs curent parlé vn petit cnfcmblcjouuritlcmcflagejdontil eftoit charge: amp;ditainfi,VousmefiireGuillaume,amp; vous Iehan,Monfeigncur deBerry vous mande, par moy3que de ce traitté,que vous auez à ceux de Vcntadour,vous ouvrez fagcmér,pac quoy vous ne perdez pas voz corps,S£ la finance, que raonfeigncurvousenuoyc:amp;nic dit ainfi,qu’il a ouy nouuelles à fenefire, qui pas ne luy plaifeut, amp;nbsp;pourtant vcutilqnc le Duc Jeser- vous cn foyez au delTus.ôc aduifez, car il fc doute detrahifon. Partropde foislcspiy$ ■rjf,rnu!iy4ntUs lt;j’Auuergneamp;de Limofin euffent donuc,au rachapt de Ventadour,foixante mille Mes ddTc^^^afiütn ^ '^5 l’offrent à prefent pour dix mille.C’eft ce,qui met Monfeigneur,amp; fon ConfeiI,cQ de ruLuL’w fou^P^ÇoHi. Les deux Cheualicrs de ceftcparollc furent tous penfifsiamp;refpondircnt. aduertaßiCa- Double fens vaut trop mieux qu’vnfeul.Vous dites biemamp;rgrâd mercy de ce,que vous pit4!»es de fi nous en aduifez.Vous demourrez icy dclcz nous:amp; nous aide rcz à confeillcr. C’eft hun garder pu'one raifon.Dedans deux iours vous verrez(amp; nous le verrons auflî) comme les befongnesle les trahiJJe. voudront porter. Meffire Pierre Mefpin rcfpondit qu’il demourroit volontiers:amp;de-moura.Affeztoft apresjles deux Cheualiers,de(rufnoramcz3enuoyercntvndelcursvat lets duchaftel dcVcntadour(car treues cftoient)cn fignifiant aux Capitaines Mi^^ Pierre Roux,que les dix mille francs efloient tous prcftstamp;qu’ils teinlfcnt leurconuenat ainfi,quc promis l’auoient. 11s refpondirent que fi feroie^t ils:ne ià au contraireft^^®^ iroient : amp;nbsp;que quand ils voudroient, veinffent. Ils le leur nonçoient amp;nbsp;fignifioient. A-lain Roux amp;PicrrcRoux(quià nul bien ne penfoient, corne il fut fccu amp;nbsp;pronuéfureux/ auoiét ia leur fait tout bafty amp;nbsp;ordonné,pour prédre mcffirc Guillaume leBouteillcramp; meffire Ichan Bonne lance. amp;auoicnt gette leur vifée ainfi A l’entrée du chaftddeV^* ^-7 v}^^ ^^ tadour,par dedâs a vnc groffe tour:qui eft maifireffeSr fouuerainc de la porte du chaud r^r^d nbsp;nbsp;*” ^‘^ ^^^ '^^^^ celle tour on ne peut cftreScigneur du chaftebamp;r tenoiét toufiours ceux du fort,

pour celle aucture celletour garnie depourucâc,es,amp; d’artillcric:àfin quefifurpn^“' fentefté,qucleurrctraiôlfuft tnlatour.Les deux Brctons(qui n’entendoientquaint' Iicc)pourucurcnt celle tour de trente compaignons*^icn arm ez, bien adoubez:à fin qu^ * quand les François feroient dedans le chaftel3amp; ils cuideroiettous cftrcmaiftresamp;'^ei* gneurs du fortifie affcurez,furlc tard ces trente fourdifrent,Seles occiffent à volonté.

Touf ce ordonné,ils enuoyerent dire à meffire Guillaume le Bouteillcr, amp;à mcffird®* • hanBonne-lance,qu’ils veinffentfeurcmenr,3lt;:apportaffcnt auccquescuxl’afge^q«^ porrcrdeuoient:ôc onleurouuriroitlefortiLcs Cheualicrs François de ces nouuel^ furent tous rcucillez:fic refpondirentau varlet,qui là efloit venu.-fit dirent,Retourne“^' uers tes maiftres fiileur dy,de pa^nous,que demain au marin nous irons celle pam *' • varier partit ôr retourna arri^e.Les Cheualicrs demourcrcnt:ôc curent aduisamp;ConW enfemblc,encorcs plus grand,amp;plus fort, qu’il^’auoient eu par-deuât, pour caulene nouuelles,que mcffirc Pierre Mefpin leurauoi/ipportées,dc parle Duc de Berry. Ordonné fut,con(eillé,Sr conclu entre eux,qu’ils mettroient leurs gens en embufchcaib Embufehe des pj.g5 du chaftcl.’amp; eux premiers iroient,armes à la couuerteificmcneroient trente ho®* ^a^adeur’een ^^^ dcs lcurs(lcfqucls feroicntaufli couucrtcmentarmez)amp; eux venus amp;nbsp;entrez ^m tre les capstui- dedans le forède Vcntadour,ils regardcroient bien amp;nbsp;parfaitement l’ordonnance nés dufirt/ib conuenant du fort,fie fe nulle doute,ne foupeçon,y pourroit eftrc,ne naiflrc : amp;nbsp;feßf^ voulejent vfir veoient,qui en doute les mcift)ils fonneroient vn confié faifiroient le pont : amp;fcfonû5 detrahifon, en çq cor ouy,l’cmbofchcfaudroitauant,fiô à pointe d efperons •. amp;nbsp;defeendroient deuant fatsat fimblat ]3 portcamp;l’cn fiiliroient,fic du chaftelauffi.Tout en telle maniere,comme ils l’ordonne' plate” ^^ ‘”^ rent,ils Ic firent:amp; Lendemain ils furent tous pourueus:fir cheuauchcrent deuantiSemei ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rent cn I’cmbufchebien^rgementfix vingts Lances;fi^ eux trentiefmes,arniczalaeoy

uertc,vindrentà Vantadour:8emenèrent meffire PierreMefpin auec eux, ponr^uo'^ plus deconfeil;fi^^n’oublierentpaslafinance:maiseftoit en trois panniers moultfait«»' ment, fur deux fors cheuaux de fommiers. Ilstrouuercnr Alain Roux amp;: pierre Ro^'’^ à la barricre:lefquelsrouurircnttourc arriére, à l’encontre d eux. Ils pafferent outre.

Quand

-ocr page 1167-

DE F R O I S S A K t. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i j

Quad ils fui ce obtre,amp; dûs la porte, Alain Roux amp;nbsp;fon frere voulurêt reclorfe la barric niais les Cheuaüers de Frâce leur dirent,Souffrez vous.Marchandife loyale,ou noni nus fanez que vous nous deuez rendre le chaftel,parmy dix mille fracs payât. Ils font 'nusprefts.Vous les voyez deuant vous fur ces fommiers.Si nous tenez loyauté: amp;nbsp;nous *^Vous tiendrons au*. A ces parolles ne fccurent que dire,nc refpondre,Alain ne Pier-f'Houx:amp; pour mettre les Fraj^çois hors de toutes foüfpeçons, ils refpondirenr^ Vous p3flezbien:amp;: nous le voulons,ainfi que vous voudrez* Ils paiferent outrc.'amp; demoura -^quot; cifitàihii *ä barrière oiiuerte,car fi elle euft efté clofe,ccux de l’embufcheny fiilicnt iamais venus g^^^î^^gj^f ’temps^fdon le tour de faufleté,dont les Bretpns leurvouloicnt ioüer.Et pourccl’au- /gjl^quot;^”„fl^ fngt;cntlespcnfcuÿ:fcn’eftoient les contrepenfeurs. Tous entrèrent en laportc,Fran- ^g„^aueclewi îoisamp; Bretons, Alain Roux amp;nbsp;Pierre Roux vindrentpour refermer la porte: mais les dix miüe fr^a ■^^nçois dirent à Alain^Lailfez la porte ouuerte.Nous la voulons auoir ouuertc:amp;c’eft f’ifon.Nous fommes tous prefts de vous liurer l’argent : fi-comme ordonnance amp;nbsp;con-’'cnanccle porte,Or çafrefpondirent les Bretons) mettez l’argent aiiant. Volontiers, ^pondircntils.LàeftendircntjCmmy la place, les Bretons vn drap delid: amp;nbsp;furent les ’urinstousefparsdefTus.Entrctantqu'Alain amp;nbsp;Pierre Roux entendoientà regarder la ®3ncc(en laquelle il y auoitvnbeau montdeflorins)Ies Cheualicrs aulfi entendoient ’Regarder le conuenant du chaftel. Si dit melfirc Pierre Mefpin à mclfirc Guillaume 'boutciller, Faites ouurir cefic tour,auant que vous mettez voflre argent outrej car il P^urroitlà dedans auoir vne embufche:parquoy nous ferions tous attrapez s amp;nbsp;perdrios ^oscorps amp;nbsp;nofire argent, Ainfi à ces mots, mclfirc Guillaume le Boutciller dit à Alain Faites nous ouurircelletour. Nous voulons que celletour foit oUuerte^auant

1^cnous vous deliurons tiens,Alain relpondit que non fcroit:ôf que les elerfs en cftoy '^perdues.Si toft comme il eut dit cc mordes Chcualiers entrèrent en plus grade fou-pon que deuât: amp;nbsp;dirêt ainfi^Alainjil ne peut eftre que de la fouueraine tourjamp; garde ’'céans, vous ayez les clefs perdues. Ouiircz la nous bellcment.ou nous la fêtons ou-’f'càforce,car vous nous auez promis amp;nbsp;iuré à rendre le chaftel,touc ainfi comme il eft, ‘’'’sfraude,mal-engin,ne cautellc amp;nbsp;vous deuez auoir dix mille francs. Vous les vecz ’”s appareillés fur cefte place. Alain refpondit encores.* amp;: dit ainfiJe ne l’ouuriray pas '''ferayouurir,iufqucs à tant que i’aurayreccu les deniers :amp; mis en fauflieu amp;nbsp;fcur:amp; l’îndiclcsauray rcc3us,iechcrcheray les clefs.Relpondirent les Chcualicrs,Nôus ne 'Ldtrahißa Mons pas tant attcndre:amp;vousdifonsclércmcnt que fur voz parolles nous n’efperons nbsp;nbsp;capitaines

’’Ibicniamp;monftrez que vous noin^’voulez deccuoir amp;tr*hir.Si mettons la main à vous f^gt;^^^^”^^g **^ ^îvousaüffi^PierreRouXjdeparleRoy noftrefouuerain Seigneur amp;nbsp;Monfeigneur de ^J **9rànço^i '''y:amp; fera la tour ouuerte à force incontinent : amp;nbsp;deulfions rompre l’huis par puilîan- eßamid dedaii ’''Werottoiisles lieux de céans cherchez haut amp;nbsp;bas.pourveoiramp;fauoir que vous n’y ’y'zmis,nc rcfcous,nulle embufehe: Sz fe nous trouuons dedans le chaftel chofe qui à Muernefacc,vous cftes perdus fans pardon ne remiffion nulle, carraifonle voudra, ‘315 fenous trouuons le chaftel en bon conuenantf ainfi que loyale marchandife doit Mcr)nousvous tiendrons en voftre marché bien amp;nbsp;paifiblement;Sc vous ferons con-

cnûuflicu amp;nbsp;feur,iufqucs es portes d’Auignonff il vous en cftoit befoing. Qjuand 7™ amp;nbsp;Pierre Roux entendirent ces !^fongnes,amp; ils fe vÄrent arrcftez,ils furent tous • pis.amp;deuindrent ainfi que demy m(^s:amp; fe repentoient en leur courage, trop fort^ p'que fl auantauoientparlé,car ils vc^nt bien qu’ils f’eftoicntdeccus . Les Gheua^ *'''sFrançoisappcrccurent moult bien qu’ils eftoient coulpables de cc, dot ils les fouf-P'fonnoient,Sc que la chofe n’cftoit pas en eftat.Si firent figne àvn des leurs («juipor-^°'ficcor)qu’illcfonnaft,pout faire faillir auaot l’cmbufche.IUe fonna. Ccux-dcl’cm- ßemhufchedei ’æbel’ouircnr.Siferirent tantoft cheuaux des elperons:amp; dirent, AHotfÿallon à Ven- Français appel ^^clour,Caron nous y demandc.Noz gens n’ont pas tronué la chofe en bon conuénant, ^^^‘*'* ^M**** pour Alain Sc Pierre Roux.Il y a quelque trahifon.Ceux de l’embufchc furent tâtoft ve- ^^ Kitntadeut-i ’’sauchaftel,car ils n'eftoient pas loing.La barrière eftoit ouuerte, amp;nbsp;la porte aulfi, amp;nbsp;''ngardée des François.Les Bretons du fort n’en furent pas maiftres. Si entrèrent dc-n^nshabandonnément: amp;trouuerent leurs Capitaines emmy la court: quiparloient ^ixBretons.Or furent plus ébahis aflez^que deuant, Alain S^Pierre Roux, quand iis fe Mentainfienuironnez de leurs enncmis:amp; fi fe fentoientà trop forfaits.Ceux, qui c-wient dedans la tour, ne fauoient riens de cc conucnât:nc fauoir,nc voir,ne pouuoyét, ^2rlatour eftoit tropefpefle. Les aucuns difoient, l’ay ouy en la place grand fon de

-ocr page 1168-

LE QJv ART. VOLVME

âtîucntureux,amp;qui armes faire dcfiroicnr,imaginations eues fur ce,pour falloir quelle chofe ils en fcroient*Les aucuns difoient que grand blafmcleurferoit,amp;grandreproche leur töumeroitfau cas q la placc,prifcjcftoit f près de Calais)fils ne pafibicthmer, pour aller voiries Chcualicrs amp;nbsp;faire armes.Si vous nom era y aucijs de ceux, qui le plus de parlement en tcnoicnuMelïtre lehan de Hollande, Comte de Hollidonnc, premièrement en auoitgranddcfir.AulïîauoitmeflîrcIehandaiCoiirtcnay,meflîtelehânTrai Ôtonsmc/fire Ichan Gouloulfrc,meflîre lehan Roulfeljmelfirc Thomas Scorbônc,mcf-fre Guillaume Clifcton,mcflîre Guillaume Clincron, meflire Guillaume Taillebourg, mc/hre Godefroy de Setajmeflîre Guillaume de Hacqucnay,meflîrc leha Vobcas,roc(-

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lire lehan d’Aubcrthicourr,mcflîreHenry deBeaumont,amp;pIufieur3»utrcs,pJus(lecct ChcualierS Sc Efcuycrs:amp; difoient,Pourucon nous d’aller par-delà à Calais, carces Che , ualiers de France n’ont mis,n’ordonné ce ieu,cn nofre party, fors que poumousauoir amp;nbsp;veoir.’-amp; certainement ils ont bien fair,amp;font bonscompaignons.Sincleurfaudrôr pas au befoing. Celle chofe fut Ci eleuée amp;publicc en Angleterre,que proprement ceux t Cet i.claujès qui uni defr ne volonté n’a noient de faire armes,ccrrifiüiêr qu’ils y fcroiér,t pour vwif ê^^ed^rde/^/^ ceux,qui armes feroient fur la place,au iour amp;tcrmc,qui mis y eftoir.L'vn pour l'autre, lon\e‘ßnsde ^P°“^ platfancc dcs armes,à venir à Calais l'ordonnèrent Cheualiers amp;nbsp;Efeu/f^j^ /’ tuteur. nbsp;nbsp;^^^ ë'^^'^^ Seigneurs,qui tenir chat y vouloienr.y enuoycrent deuant,faircleurspouruM ccs:amp;Erent paiCer leur harnois de paix ^ de gu erre, quand ils fen tirent eue 1« ioursap-choient,que les iouftes Ce deuoient faire.Mclîîre lehan de Hollandepa/fa tout prcmic-t e'e^^fjudr rement la merfqui choir t frere du Roy d’Angleterre) amp;plus de foixante Cheualiers H dy premier ma E.fcuyers auecques luy;amp; vindrcnt arrmerà Calais;amp;lâ le logèrent. Ä rentrée duioly «^.^^ ‘h^me mois dcMayfurcnt touspourueusles troisicuncs Cheualiers de France, deiCus-nom- I Zt^S»^ quot;’^^■'‘^”’ à Saint-Iuquclucrt les armes faire dcuoicnr,car à ce faire,en France, en Angle nbsp;nbsp;1 lt;’-' v^gt;: f»^^ terre,^ en ECcoce,hgni(icl’auoicnt.Si vindrcnrprcmreremcntàBoulongncfurlamcr 1 Laî-o ^ßfurentieneCayquantsiours:ôcpuisfcdépartirent,amp;: vindrent enl’AbbayedeSainC (A wJin-^‘J^“^^“‘=^‘'-E“^^^''‘^^“53'^cnrcndirchrqucgrandefoifondcChcualicrsamp;d'£fcuyerf . 'fci A w . ƒ ^^oient lüus hors d’Anglercrrc,amp; venus à Calais.Dc ce furent ils tous réiouis:8i pour 1 approcher la bc/ongne,amp;que les nouucllcs veinfTet iufques entre lesAnglois,ilsenuope 1 rent ordonnément Car la place,entre Calais ScSainâ-Iaquelucrt,tendre troisvermiun, pamUons,moult beaux amp;nbsp;riches:Se à Centrée de chacun pauillon,par déliant,auoitdeux targes,quiiàpendirent,armqj/ces des armes des Seigneurs, vnc tar^e depaix ,2cïawe ^® guerre. Et edoit ordonne que ceux,qui courir ^Caire armes voudroient à Tvn deux,

• deuoiét toucher,ou enuoyer faire toucher,l’vne des targcs,ou toutes dcuxCilleucplai- 1 le nJrAiaj. Coit:amp;ils feraient recueillis St deliurez de iouae,Celon ce qu’ils demaadoient. Orpouc l eentent dtZ^u~ ^PP^*^^^^^ ^ parler des armes,ie vous diray comment il en aduint.Le vingtvniémciout nbsp;nbsp;I ZZTsZS- ^^’^^^^^^^^yC^^^^^’^^certiGé Se prononcé cüoit)furcnr les trois Cheualiers, def- I Zu^udue^t, te ^'^^ tiommcz pour faire armcs,amp;: les cheuaux tous prells,ordontiez,amp; cnlcllez,aiafi(iue nbsp;nbsp;1 nueset- defe» l^iouGclerequeroittôiHCircnt ce iour,hors de lavillc de Calais, tous ChcualietsltCC 1 Jua par £/gt;»- cuyers,qui faire armes ce iour v^aloienr,ou quideCir ou plaiCancc des armes reoithire nbsp;nbsp;I d^uauf dieu- auoient:St cheuauchcrcntt^t,que fur la place ils vindrent:amp;:Cc traitent tous dCnlt^-^^ nbsp;nbsp;ƒ quot;^^^^£»^^de pl^ce,oüiouüeron deuoit,^oit belle,amp;:amp^vnie,vcrdc,amp;: herbue.MeiCueîebanêe nbsp;nbsp;1 ^'^sZ-f’’quot; ^°^^^^^^ enuoya tout premièrement heurtent vn Cicn ECcuyer, à la targe de guette nbsp;nbsp;1 c^aMaiquot; ^^tnciryclioiiciqiiaur,Cc fairBouciqusutilsïthorsdcCon pauillon,tout appâtent,^ nbsp;nbsp;I d/fj^p^cMet ^t)nta à cheual:amp;:prit targe,Scpuis lance,bonne,roide,amp;: bien acerée.SiCélongnerent nbsp;nbsp;1 fixité. l^s dci^ Cheualiers:amp; quand ils eurent aduifél’vn l’autre, ils eCperonnerent leurs che- nbsp;nbsp;I vaux moult fÿrt.Sivindrent fvn fur l’autre fans eux épargner: amp;nbsp;conCuy uiten telle nu- a niere Bouciquaut le Comte de Hottidonn e,qu’il luyperça la targe:amp;rluy coula le fer au nbsp;nbsp;t deffus des bras,ôc tout outre,Cans point le blecer:amp; paffer ent de ce coup les deuxCht' nbsp;nbsp;I ualiers tout outre: Pfarre fferent ordonnément fur le pas.Ceffe ioude fut moultprilee, nbsp;nbsp;a A la féconde iouffe,ils fe heurtèrent vn pctit:mais nul mal ne Ce firent: amp;àla tiereelan- nbsp;nbsp;i ce les cheuaux rcfaferent.Le Comte deHoffidonne(qui volontiers iouffoit,!equiefioit

tantquaudit Comte,n’en voulait:faire.Qjjandle ComtedcHoÜidonneveitce,ilco-

- nbsp;nbsp;nbsp;aoya heurter,par vn ûenEfcuyer,àrercu de guerre du Seigneur de Sainâ:Py,St cda}j

• qui iamai$n’eudlrefufc,ifsit tantôt hors de fon pauiî}on,amp;:pritfatargeScfalàce, Liquid le Comte

-ocr page 1169-

à^

Comte veit qu’il eftolt prcft,amp;: qu’il ne demandoit que la ioufte,il efperonnaïe cheval de grande volonté;amp; Sainét Py autant bien le ficn.Si aualcrcnt leurs lances, amp;nbsp;fadrece- tent Tvn fut l’autre.mais,à l’entrer dedans,leschcuauxcroiferent Setoutesfois ils le con* fuiuirent,mais parla croifure,qui fut prife à mechef,lc Comte fut dehéauméi Si retour- navets fes gcnsiS^noult toft il fe fit r’cuhcaumcv,amp; prit falâcc,amp; le Sire deS-Py la fien- ne:5t efpetonnerentlcs chejjaux-.Sif’cncôtïcrcnt de plaines lâces-.5lt; fe ferirent es target dut St roideiSt furet fut le point de porter Ïvn l’autre à tetrermais lis tangieret leurs ebe «aux de leurs iamb cs^St bien fe tindrenf. amp;: retournèrent chacun à fon lez: amp;nbsp;fe teftef- dût eut vupetif.St ptirentventSt alainc. Miffirelehâ de HoUandef qui grande affedtio auoit dcfaircl^nnotablcmétfes armcs)rcptitfalancc,amp;.feioingnit en fa targe,Stcfpe tonna fon cheuabSt quandlc Sitede S .Py le veit venir,il ne le rtfufa pas; mais f’en vint Rencontre dcluy au pluftoft qu oneques il peut.Si fattaingnircntles deux Chcualicrs,

1 nbsp;nbsp;deleutslances de guerre,fut leurs heaumes d’acier, fi dut amp;nbsp;fi roide,queleseft.ince es

i nbsp;nbsp;toutcsverinailles,cnvoloient.De celle atteinte fut le Sire de S.Py deheaume.Sô pa

1 nbsp;nbsp;unties deux Chcualicrs ounc'.amp; retournèrent chacun à fonlez. Celle ioullc fut mouit

1 nbsp;nbsp;grandement prifée.amp;difoientPrançois 6e Anglois,que les trois Cheuahersfe omtc

1 nbsp;nbsp;dcHoftidonneqnelftte houciquaut,amp;cle Sir e de S .Py) auoient tresbicn loulle, fans eux

\ nbsp;qitgncr,ne porter dommage. Encotes de rechef tequrtlc Comte aauotr vnelaijcc, ;.»rte4« c.» \ Vw,ï.momdc(aDîm™“isonlu,Kfofa.Adonc(cdeï.«ntmefl«clebandcHo«an„ »ÿl*

\ de du rang,pour reuenit vu autre,car il auoit toutes Ces fix lances ren courues, ten * ’^^ ^^ \ nbsp;nbsp;^Httes,tant quhôneur Si grace il en auoit acquis de toutes les parues, onc u apparei

1 a«^0«wS«4-f^^«e««(lt;Fit.CT^UkComtcM»jekWgt;cn»op^-V

1 ««^queVorionnaneVe çotwitliïcfcuâe guette de meffue Kegnaud amp;K.^

l !i«fœmcitiicKcgMutiffitborsacfonvauillon,Mrot ^''?”'“r“S;“”® “™ ,.

l li'^apçanenôitAtïnonufuïÂncbcuar.qunuyfuttoutçTC . ^ *^7. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rfwprentde

\ \ IdtcfutmcÖiteRcgnaudenfcrre-.SstrópitCalacc.^rlattcrcc

\ nbsp;detelrandô lurles heaumes,quelescllincellcs de feu en Car itlt;m • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;catil^*^^’^”** \ xdenaldehéaumê.EpafiaouSetSttetournaàfonleziamp;tnerou^

\ Vetd\ng\.eouCmgermain\mefiî^clehaChanàosfquifutfipteux5lt;fiva\lantCh^^^^^^^ \ nbsp;Vt)54cnuoyaheuïtcr,ainfiqucl’otdonnancelepottort,dvnevcrge,a a \ xtmelftteh^ueiquaut.'Pantàfile CheuahetilCtt defon paurllon,arme de

\ nbsp;V^^eohOnWy\aca.\lempoignafalance:8lt;lamvtenarrefi.EesàeuxCheuahersel ^^^^^^

\ Remuèrent,?)CV\nàtcnt\’vnfur Vautre de grand radoiSi Cefeurent fut es ^^^™ V ie cUpt.Mrt

\ ’Wclescbincelles defeu enlarWirentPoint neropirentlcsVaneev.none es nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne U sire it

\ VtstfiriwsnenVaifierentsmais pafi'etéf.SipuisCarrefi^tét chachCut ton pas, or S4i„a.pj. \ untdegradevo\óté,poürtourir\afecddeVance,§)teCper^cïétVes chenaux, vm

\ lNru;óneV’aütre,Caus euxcpargncï.h^^neEouciquautïopvtCaVancc^Silut e^cc coup

\ dcheaumb.marspoitne cheut.Ees deœsi^ACuah er spacer ét outre,Si Va,rteV et ut ut eu

\ p^sMt^weEoursdeCh^ottlapatciVVoitencores,pourionhetahbuerquaut^nats ou

\ dquautnemettoitpointConheaume.'Oócf autCaVeSire deCXrftott,cp.riVparle^ott csat

\ tatsav n autre Si enuoy aheurtet ,pat \ n henECcuy et Cur V elcu de guerr e au S ergneut e

\ ^^pXequeVi^tttatohhorsdeionpauiWon , éc monta turion chenal, qui Vuy eirorttout

\ hrhkurir ia targe ét ia\ance,St i' or dóna p out ionher ,ét^ en v mdtentV v n cotte autr e j ^^^^^ ^^ ^ ^^^^

\ 'rede grand tandon,étie cóiuyutrent depVarn coup.Ee Snede Chlort tópttiamce en. ^^ Be4wmontj

\ x^utstronçons,iur\atarge du Seigneur deSatnöt PN* EéSeigneur de SamCl^vAjie e-y nbsp;htiur\eheaume,?lt;Vedehèauma',ét.puispahlaoutre. CJhacundesCXreuaViersietrattiur tre «»ci^

''önhzEeSire de ChSort retourna entre fes gens ,éth en ht plus pour ceiour ,car on uy

V d\tof!icvad\amment5lt;.honnoraVgt;Vementi\i'eh.dir porte, f^resietrartauantvngen \ idÈhtuaVterécdegrandevoVonté,qutiappe\\oit\A.enry deEeaumont,en Nugieterre, \ ^enuo'^aheurteriurVa targe de guerrea mcihreVgt;ouciquaut.EeSergncur Vut tanto \ \trhdereipondrefcariaehoitiVa cheuaV dauantage,cariVauoit deuationheauStre c \ hMorijRput ia targe ét iaVa cc,ét ie mitenordónace,pQurV)Véiouher Ees deuxChe

-ocr page 1170-

38

de Seaumant • ^n^ltit^cen freie Sire de ■SainEipj.

.yia^loif^cm tre les tnie cheuahers de France,l'vn après l'autre.

ltufre,^n~ ^loie, cintre J^e^naud de ^(^ye.

üalier» efperonnerent leurs clieuauxzSc fen vindrcnt rvn fur 1 autre.Lc Sire de Beaam ƒ n’êploya pas bien là lance,amp; confuyuitBouciquaut en vuidant:^ Bouciquautlcferitde bónc lance emmy fa targe,amp; le porta ius par tcrrc:amp; puis paffa outre.Le Cheualierferc üH^e deffenr ^oüa.-amp; fut aidé dc fcs gcns,amp; remis à chenal. Adonc fc trahit le Sire ^ S. Py auâttamp;for na pour ioufter au CheualicriSi ioufterent deux lances bien courtoilemcnt,fans eux en* ’ dômager. Mellirc Pierre de Courtenay(qui grand défi ranpitdc ioufter, amp;nbsp;de faite fix lanccs)cnnoya heurwr par vn fien Efeuyer d’vnc vcrge(ainfi qu’ordoné eftoit)aux trois Efeuyers de gucrrc.Dclaquelle chofc on fut émcrucillé:amp;luy fut demande commcntil rentédoic.11 refpondit que fa plaifancc eftoit telle qu’il vouloir courir,àchacûdcsChe ualiers de France,deux lances,f il ne luy méchcoit furie chemin : amp;nbsp;leur^rioit qu ils luy voufilfcnt accorder.Ainfi ils luy accordèrent.Adôc fanança meffire Regnaud1 de Royc, tout premier;amp; prit fa targcamp;fa lancc.-amp;fcmcit en bône ordonnance pour ioufter,K . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cfperonnercntlcurscheuauxdcgrandcvolonté:amp;fauifercntiuftcmcnr,pourcófuyuir

/eunedepterre pyj^ l’autre,fans cuxépargncr:mais à ceftcpremière lance ils faillirent, car les cheuaux e ceurtenaj’, j-^fufgfg^f QçqyQy jjj furentmoult courroucez. Si retournèrent fur leur lez:amp;depuis cfpcronnerent;amp; portèrent les lances franchement, amp;nbsp;ne faillirent pas à cefte féconde ioufte.-maisfcconfuyuirentdegrandrandon. Meflire Régnant dehéaumalc Cheuaiie d’Angl.amp; palfa outrc:amp; puis retourna fur fon lcz. amp;: fe tint tout quoy, car il auoit amp;ƒ es deux lances. Meffire Pierre dc Courtenay fut rehéaumé amp;nbsp;remis en bon eftat. Adoc e trait auant le Sire de Saint Py,pour iouftcr:amp; coururent l’vn contre l’autre,amp; rompirun leurs lances:amp; pafferent outre. On leur rédit Iances:amp;efperonnerent leurs cheuaux. vindrent l’vn fur l’autre dc grand randon. Le Sire de Saint-Py confiiyuit meffire Picrf® deCourtcnay,en vuidâr,car fon cheual fe déroyavn pctit.Mcffire Pierre lefern^uheau mc;amp;clc déheauma:amp;puis paffa franchement outre.- amp;nbsp;rcuinttoutlepasfutioi^*^^’ donc fe trait auât meffire Bouciquaut,pour accomplir le dffir dc meffire Pierre dc Cour tcnay:amp; prit fa lancc,amp; cfperôna le chcual,amp; meffire Pierre côtre luy.Si fe confuyuirent emmy les targes dc plain coup,fi dur amp;nbsp;fi roidc,quc les chcuaux f artefterent tous quois fur la place,ne nul autre dÔmagc ils ne fircnt.Dc la fecode lâce ils déheaumetet 1 vu a“ tre.Ccs fix lâces faites,meffire Pierre deCourtenay requit encores graces,qu’il en pc^ auoir vnc,auqucl des Chcualicrs que ce fuft;mais on luy refufa:amp; luy fut mande, amp;nbsp;^ gt;nbsp;qu'il en auoit affez fait pour ce iour.Si fc rcpofa at ant meffire Pierre deCourtenay.Aaoe fc trahit auantvn Gctil-hommo^Chcualicr d’Angleterre (qui fappclluitmeffire lehan feufiede m^i- Gouloufre)armé de toutes pièces,la targe au col,amp; la lance toute prcfte.5c enuoya heue rf lehan (^tt- ter,parvnfien Efeuyer,à l’clcu dc guerre dcmeffireRégnant. Meffire Rcgnaudluttout preft pour rcfpondrc:amp; pour iouftcr:ôecfperonnerent leurs cheuaux dc grand randon.^ vindrênt l’vn fur rautrc:amp; fc confuyuirét fur les heaumes, mais point ne fc dehéaumetet •ne rompirent les lances,amp; pafferent outre franchemcnt.De la fecôde lance les cheuaux rcfufcrent:dontils furent moult courrouccz.De la tierce ils faffenerent cmroylcs^r-gcs:amp;: rompirent leurs lances,amp; en rccouurcrent des autres. Dc la quatricfmclâcciJyi^ confuyuircnt,cn vuidant,fans ricnifairc.La cinquicfmc lâce fut trop mieux employ^i^, • car ils dehéaumerent l’vn raugc,amp; paflerét dc cc coup frachement outre, amp;nbsp;fe mot®”’’ chacun fur fonIcz. Après rcuint en place mclfircJlhan Roulfeau,vn appert CheuahOj

. amp;nbsp;vaillant,d‘AnglctcrrCjamp;bicntrauaiIlat,amp;C()gpu en pluficurs tcrrcs;amp; enuoya heunt^ n^/ehan ”^'^r ^^^ '^^ ^^” Efcuyer/urlatargc au Seigneur de Saint Pygt;Le Cheualierrcfpondita«:^ fea» ^^Uif ^^^ tantôt appareillé,car il eftoit ià armé daiiantagcjamp;furfonchcualjlatargc au col.O” (entreleÂ^. ^ ^“Y baillafalance.il la prit,amp;puis fc départit defon lieu,en cfpcronnantlechcualjô-''® neurdesamiK Cheualicr Angioiscôtrc luy.Si fcconfuyuirentde plain coup furies targcs,amp; par force ^gt; de bien boüter,les chenaux farrefterent tous quois de ce coup amp;nbsp;puis retourna chacun en fou lieu,amp; fans lôgfeiour,ils cfpcronnercntlcs cheuauXjamp;vindrctl’vn cotre 1 autre, mais,quand ils dcurétapprochcr,lcs deux chenaux vuidercr,parquoy de plain coupi» ne peurent atteindre Tvn l’an tre.Si en furet courroucez,amp; rctournerét fur leurs pas, dot partis eftoicnt,amp; puis efpcronncrcntlcschenaux,amp;: baifferentlcs glaiucs,amp;:f’adreccrft l’vn fur l’autre,amp; f attaigniiet des fers de lâce, fur la vifierc des heaumes,fi fort que tc^s /e»ßede meßt- Jeuxfedehéaumerent» Ilspafferentoutre, amp;rctournalc CheualicrAngloisdciiersies hebénne *JfZ gens, amp;nbsp;ne ioufta plus pour CC iour. nbsp;Après fc trait auantmefTire Pierre Scomebonn^j

(hif,centre ” vn ieunc Chcualier,amp; de grande volonté, amp;nbsp;enuoya heurter, par vn fien Efcuycr,d v-^Hcijuaun nbsp;nbsp;ne verge,à l’cfcu de guerre de meffire Bouciquaur.Le Cheualicr fut toutpreft de re ƒ0’

-ocr page 1171-

DÉ F R 0 I S S A it t; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jgt;

^fî'câril cftoitia armé d’auantagc,amp;monté furfon chcualjla targe au coi,^ fappuyoic wfon glaiuciSrnattendoitquel’aucntiirc:amp;quand ilveitqu’on le dcmandoitàlaiou-'M Icua Ion glaive,amp; regarda quelle chofe le Cheualier Anglois faifoit:amp; quad il vcit ^u'il poignoit Ic cheual,il emeut autant bien le i!tn;amp;en venant l’vn fur l’autre, ilsabba firent leurs glaives;!: fe cuiderent de celle ioufte bien cnconrrer:mais ils ne peurét, car ieurschcuavxfédcroutcrent:dont ils furent moult courroucez: amp;nbsp;retourna chacun fur onpas;amp; imaginoient comnttnt ils tiédroient tellcmct leurs chenaux,qu’ils aflcnalTcnt ’laioufte lvnrautrc:Sc petit feiournerent, quand ils ferirent leurs effeuaux des efperós, ^adreccrent l’vn contre rautrc:amp; alfcncrent amp;ferircnt haut,cn la lumière des heaumes ^effireBoueiquautrompit fon glaiuc:amp;: le Cheualier Anglois ne rôpit paslc lien.-mais employa bien ^grandcmentjcar ildchéauma melTire Bouciquaut ,lî dur,que le fang byvolahorsdunczjcndchéaumant. A doc fe trait mclfireBouciquaut vers fonpauiilô: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.,

^ncficplusdciouftepourcciour,carilapprochoitlevefpre»MaismeirirePierreScor- ^^\ abonne nelç voulut pas ceircr,qu’il ne parfill les lances. Si enuoya heurter parvnficn *^ctf^ebtn»e ft “y®bà la targe de guerre du Seigneur de Saint Py:lequcl fut tantoft appareillé, car il Anglais centré fftoitiàtoutprcft:amp;arméd’auantagc,montéfucfonchcual,la targe au cobamp;fe tenoit leßrede fim^ lurlon lcz.Si efperorinerent les deux Chcualicrs leurs chcuaux:amp; vindrent l’vn fur l’au- pj~ ifCjau plus dur qu’ils peurent:St fe confuyuirent haut fur leurs heaumes: mais lesglaiucs ncfattachcrentpas:ains coulèrent outrc:amp;; palfcrcntjcn ioignantl’vndelezrautre:amp; di rent bienlcs plufieurs,qui la ioufte vcirent,quc filsfc fuflent atteins dedans les targcs,il rouenift quervn,ou tous deux euflent reccu dômage. Gefte ioufte faite,ils retourneréc J^bacun furfon pas, amp;nbsp;puis f ordonnèrent pour iouftervne autre ioufte,amp; cfperonnerent leurs chcuaux:amp; vindrentl’vn fur l’autre,!! droit,qu’ils fe confuyuirent emmy les targes, ^rompirent les lances en trois tronçons.Le Sire de Saint-Py le côfuyuit fi fort amp;nbsp;fi roi-u^qu’illuy fitvuiderles harngis.-ÔC cheutle Cheualier Angloisà terrc.ll le relouatâtofl: ^futaidédcsfiensjamp;mené dclcurcofté.LeScigncur de Saint Py rotourna deuersfon f^'^îCnregardant amp;nbsp;confiderant l’ordonnance des Anglois:amp; móftroit qu'il cftoit tout preft de faire ioufte(fuft au Cheualier,qu’il auoit abbatmou àautruy)mais nul ne fe trait ’Wnt, car il cftoit heure pour ce iour, de lailTcr ocuurc ,amp; deretourner aux hoftcls:2lt;fe rrrcirent tous les Anglois cnfcmble,amp;; ccux,quideleur compaignie ,eftoient: amp;nbsp;fen re-rourncrent,les bons galops, vers la ville de Calais : amp;nbsp;làfc tindrent pour celle nuit tous ^gt;lcs:amp;parlèrent amp;deuiferent entre eux dcsarmcs,quiceiour,auoicnt efté faites, Siles ,^nçoisretournèrentauftià Sain^-Iuqucluert;amp; (feles»Angloisdeuifoicnt entre eux, ’l^abisjdes armes,qui auoient efté faiäes fe iour) vous deuez croire fit fauoir que les ƒ‘»^^^ioiirnu rinpoisauffien parloienr.Le Mardy,après lamefle diète,amp;apres boire,iflîrcnt hors la 'rnede Calais tous ceux,quiàiouftcrauoient,amp; ceux quiioufterles veoir vouloicnt, 5i-^‘*‘”^ /u^uel-cuauchcrentenfcmblc,amp; en vne compaignie,moultordonncment,Slt;fircnttaiît,que iff,ôfjf,„fgf^ ' svindrcnt en la place dclfufditCjOu les armes fe faifoient, amp;r quand les Anglois furent JI*e CHiUaume ’cnusjcftoient les fraçois tous appareillez deux recueillir,fit c’eftoit raifon.Cc iour fut clißton, ^n-.^^^^^behauda poinr3amp;ioIy:Les Angloisfordôncrcntlurlaplace,amp; farmcrctccux-^!»'Vlt;'»^''f gôuoufter voiiloiét. Premieremet meffire Guillaume Clifetô, vn moult appert Cheua- ^»fi^Mftf-*ybamp;bié iouftâtdclcur cofté,enuoya heurter vn fiéEfc|ycrà latargcde meflireBou- ^ f’quaut:amp; tantoft le Cheualier ilfit hÄrs de fon pauilió,armé de toutes pieces, ainfi que pourlaioufteappjffgfjQjj-^g^ monta furVon cheual, qu’il auoit tout preft, amp;nbsp;eftoitpour-'^detargciamp;pnt fon glaîue.Les deux Chcualicrs cfperonnerent l’vn contre l’autre de y_’ndrandon,amp; vindrent cnfemble,amp; fe confuyuirent es targes:amp;r palferêt outre, fans ?®’gc,nc rompre les gIaiues,De la fécondé ioufte ils recouurercnt,amp; fe confuyuirent J^shcaumeSjamp;futlccoup moulcbcl,car ilsfc croiferent fur les heauwnes. Delà tier f,ußede me/si ƒ ’nee ils feferirét de rechef es rarges,fi grad coup Si fi droit,que les cheuaux f’arrefte re /Nicole Clini “bpour la force du dur encontre.La quatriefine lance fut bien employée,car ils fe cô- fo ^»^leh, ca “ynircntfur Icslumiercs des heaumes,fi fort qu’ils fe dchéaumcrét,dorrtfe trait chaeû f*quot;^ ^‘ß^ ^‘ j^^°nlcz,amp;deucrsfa côpaigniCjLc Cheualier Anglois n’c fit plus pour ce iour, caronfi'quot;^ ^-^^ ^^^ itquilenauoit aflez fait.Apres fe trait auât,dcl3 partie des Angl.vn ieune Cheua-/nquifenômoitmeflife Nicole Clinctô)amp;enuoya heurtc^'à la targe de guerre duSci Sncur de S.Py.Lc Cheualieriflît tâtoft hors de fo pauillô, armé de toutes pieces, ainfi q ^sarmesle requièrent, amp;nbsp;m(5ta furfon cheual.Onluy boucla fa targe. Il prit fa lance, amp;nbsp;’ mit enarrcft,amp;vôt les dcuxChcualicrs partir de leurs lez,amp;frapper leurs cheuaux des

-ocr page 1172-

40 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E AKI VULVME

'cfperons rudcment)amp; porter leurs lances arrémentzamp;jquand ils deurântâpproche^ baifler,!! fe confuyuirét de plain coup es targesji roidc,quc lesfers l’y attachèrent, merueillc qu'ils ne fcndoiAmagcrcnt moult grandement, car les Cheualicrs wM® ieunes,5cde grande volonté;amp;point ncfépargnoienr,Ilsnc chcurct,nefurcntnaur • mais les lances rôpirent enplufieurs tronçons.Ils pafferent outre fftnchemct,amp; t^ nerent,apres leurs courfiers,chacun fur fon lez. De la fécondé lenceils iouftetet mo bien:amp; fe confuyuirent fur les hcaumcs,mais les coups viifUcrcnt, fi palfcrent outre, la tierce lance les cReuaux croifcrcnt,amp; faillirent:dont ils furent moult courroucez, la quatriefmclance le Seigneur de S.Py deheauma le Cheualicr Angloisdcqucl rctotit na à fon lez deuers fcs gcns:amp; n’en fit plus pour ce iour,car dit luy fur, mi il cnauoita fait,amp;que vaillâmét il f cftoit acquité, amp;nbsp;qu'il cóuenoit les autres iouft *, amp;nbsp;Apres ce qmelfirc Nicole Clinctô eut ioufi:c,amp; qu’il fut retourné entre fcs gés,ifl^ ^ de leurs têtes vn gentil Cheualier d'Angleterre,amp; moult prochain du Comte de Ho donnc(lcql on nômoitCuillaumc Stamart)ôc enuoya heurtet à la targe meflircRegna de Royedequel refpondit:amp; iffit hors de fon pauillon,amp;monta fur fon cheuabquiluy c ftoit tout prcft.'amp; prit fa targc amp;: fa lanGe,amp; vint fur fon lez,amp; là d'où il dcüoitpartirpout faire courfe.Quandle Cheualicr Ang!ois(qui tout preft cfi:oit)veitleCheualierqui ƒ /oufie deme^ire tcn^Qif^ii brocha fon cheual des clperons, amp;nbsp;meflire Régnant le fien. Sivindrent vn GutUaume Jf^furfautre degrande volonté, pour faire armes: amp;nbsp;le confuyuirent des lances Sttarges «»frè^”‘^ ^* moult roidcmcnt.Merucillcs fut qu'ils ne fe portèrent à terre,mais bien fctindrcnt,câr deRoye^quot;'* ’^“^^ deux fauoient bien cheuaucher.Si pafferent ourre,amp;:farrcfterét chacun fur fon lezgt; ayant ncantmoinsrAngloisIaifTétombcrfalancc. Regnautdc Royeportoitlangue moult ordonement.On rendit au Cheualicr Anglois fa lâce. Quad illa tint,iJlaiM«‘^ rarreft,amp;: puis cfperonna de grand randon:amp;Iuy fembloit bien, en efperónantamp;ena !ant,qu'il ioufteroit outre mefure.Voiremét il fcrit vn begu coup:l’il euft eftédroit allez, mais le cheual vuida.Si en fut le coup plus foible,Ie ne fay fi ce fut la coulpc duCheua-licr.Meifirc Regnaut le confuyuit en la targc fi roidement, qu’il luy fit ployer! efehme. Ils paiferent outrc,fans autre dommage,amp; firent leur tour bien amp;nbsp;à point,amp; puis retour nerent chacun fur fon lcz;amp; Papprefterét pour ioufter la tierce fois, amp;nbsp;cfpcrôncrctlcurs ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chcuaux.-amp; baiflerent leurs lanccs:amp; de ce coup ils fc ferirent amont fur les heaumes, i

roidcmcnt,que du fer,amp; de racicr,lcs eftinccllcs de feu en faillirent.Ils pafferentoutre, amp;nbsp;cheurentius à terre leurs lanccs,de ce coup:mais gens y'eftoienttous appareillez,Q'’* les Ieucrent,amp;leur rcndirct.Si4cs rcprirent:amp;mcir^ chacun la ficnne en rarrcfttamp;puiS cfperonnerent les cheuaux,amp;: coururcnt.Ils f’auiferent moult bien l’vn l'autrc.Si fecon-• fuyuirent tout à plain,cns es lumières des heaumes,amp; fc donnèrent deux horions dursK roides. De celle ioufte fut Guillaume Stamart dehcaumé,amp; près porte à terre,mais bic hußetle Lan- Pc tinf.Toutesfois il chancela.AdoncPen retourna l’Anglois vers fcsgens:amp;ncfitpour elaßre, Ejcujiâ cc iour plus nullcs armes. Apres fe trait vn autre Elcuycr auant;qui f’appelloitLaciaurc. ^n^liif ,eiin- Si enuoya heurter à la targe de guerre à meflire Bouciquaur,lcquel Cheualierrefpon^t fre Benci^Mut Q^ f^ raifon,car d'auantagc il eftoit ia monté fur fon chcual,amp; la targe au col bouclée.

On luy bailla fon glaiue.Il le prit:5*mit en l'arreft: amp;nbsp;vindrét l’vn fur l’autre de grad ran-, don:amp;fc confuyuirent fur le^caumes tresdurcmcnr,tant que du fer amp;nbsp;de racicr,lesn» mefehes de feu en faillirent,^ merueillc fur,qu’i^c fe deheaumerentLescoupsvuidc-rent.Si paflerent outrc,amp; retourna chacun fur fon lez,amp; guerres n’y fciourncrcnf,quZ“ de rechefils cfperonnerent,amp;vindrctl’vn cotre l’autre de grâd randon,amp; fc côfuiuirct es targes^mais les chenaux croiferét.Parquoy la ioufte ne fut pas trop belle, netropfot te quoy qu’amender ils ne le pcurent.Doncreuindrét ils à la tierce lancc,amp;feconfuyui-rent de plain clt;»up furies heaumes. L’atteinte fut fi acertes faite, que l’Angloisfutdc-_ itufleJerni^i- heaumé,amp;demoura le chef tout nu à la coiffe.Si paflerent outre,amp;fe trait chacun en fon rekhatleraflle Rçu^tnais l’Efcuyer Anglois ne voulut pour cciourplus riens faire. Après fc trait auant emî^^nJe '^^^ ^^‘^^’^ Chcuâlier,Anglois(qui fc nômoit meflire lehan Taillebourg) armé déroutes sainS-p '' piéces,bicnamp;franchcmcntjamp;enuoyaheurtera la targc deguerreduSeigneurdeS.Py, lequel rcfîiondit,amp;futtantoft apparcillcpourioufter.il prit fon glaiuc,amp; fcrit le cheual des efperós.Le Cheualier Anglois vint à l’encontre de luy,de grande volontc.Si fecon fuyuirent cc premier coup es targes,fi roidement amp;nbsp;fi dur,quc les lances volèrent entrô-çôs,amp; paflerêt outre les deux Chcualiers,fans eux porter plus de dôraagc,amp; Pé vintcha cun fur fon lez.G ucrcs ne fciournercnt,quad de rechef ils rctourncrcr,amp;cfpcróncrenr. la leur

-ocr page 1173-

lalcurautwtonbaillénouuellcslanccs^carelks'icftoient toutes preftes,amp;d’vnelógncurj Us.vindrent l’vn fut l’autre:amp; fe cuidcrent tresbien atteindre, mais non firent^car les ehe vauxecQiferentjpatquoy leurs coups ncureißti point de force.Si pafTcrent outre;amp;firent buttoatamp;f’apparetllcrcnt pour ioufter la tierce lance,laquelle fut moutbien albfcjcar ksdcuxChcualiersfe deheaumerenttout du coup.Donc fe trait chacun fur fon lez,amp; entre (es gensiLe Cheualicr^nglois n’en fit plus,ce iour. Après fe trait auât meffire Godefroyde Seca^vn Chcualier gentil,Stbienifouftantcamp;monftroitbi^njà qui le veoitfut foncbciijal tcnirfohglaiuc,qu’ilauoit grand defirdeioufter: S:enuoya,par vn fienEf- loufledeMeß^-«üyet,heurter àlatarge de guerre de meihrclàcgnaud de Royc.Le Cheualier refpon- quot;^^J dit,catil'cftóit ^ut preft fur fon chenal,d’au^iOîage,la targe au cohll prit fon glaiue:amp;fe meiteü ordonnance,pour bien ioufter.Les deux Cheuahers,qui ioufterdeuoient amp;vou 4j ^^, loicnt,çfp.Grônercnt d vn tcnant;amp; vindrenthvn fur l’autre,au plus droit pu ils peurent: ifteferirent gras horions es targes.Lcs lances furent fortes, amp;nbsp;point nebriferent, mars atcónerent;amp; par fort bouter,Sedebonbrasdçs chenaux arrefterét tous qüois.Adocrc tourna chacun Cheualier fur fon lez, la ns perdre ne getter à terre leurs glaincs, mais tra-1 chement les rapportèrent denarit eux; amp;nbsp;puis leb rneirét en arreft;8e cfpcroncret es c c 1 uaux^quicftoientalfez fors amp;nbsp;roidcs.Sivindtcntlvn cotre autrc,S^’écótreret, mais ce ; nbsp;nbsp;fotenctôifant,par le coup des chenaux,non des ChcualieiSiEn paffant outre, pour ai

1 nbsp;nbsp;tcleuttom,les glaiucs leur chcurcnt,CenxfoiJçntprcfts,quilesreleucrcnt,Squiiediret

HhacitnCheualierlafiennc.Lorsqu’ilsles.çU'tent,ilsles rneirét en arre , e peronp tîntleutsxheuaux'.Sê à ce qu’ils móftroient,tl5ne fe voufoiét pas épargner,car i c^ oy «atéchaùfez.heCheualierd’Angleterreconfuyuit meffirel egnant c oyc lonheaumetScluy donna vn coup moult àuj(auitcm«igt;tilnc c ommagea) ^, nbsp;-

Waûtle, fetitLlatarge,fidurWtroide;enbontant,5cdefibonbras(carpom^^^^ d’adohe Reçoit vn des forts amp;gt;dcsroid es iouRcurs du Royaume nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ . s qy ' ■

Vatamour,ieuneDatne;dont entons eftats fon affaire en valoir ^andern«: w^leux^u A V«bilatatgeau Chcualicr,aufcncftrclcZ^5clebrastout outre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p , nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

nrec,5ilcferau.bTasÆourcenelaiuapaslcC.nenaiieT a ia nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à tout le

lumoukfranchcffncnt^Scs co^paignons cnfondirent amr^^ fu^^ ^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^ ^^^

tcrlutehors,Bile Was eftâché.ôêhc# meffueÄcgnaut-dc R y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut meffite i#« » sfeuytr

Kcr-nMitdcRovctboultpritcentttfcsgensiAufft nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ’ r elles ^' ^'‘S”’

qMSAUt'.cAlt;l^byccéxuftUCU«lÜ6ts»ri«Âe5weBi^m«f^^^^

lt;««u«™E(c„,ev^ns^oU^lt;^«l«ó^wMtoellamp;.»«oïql^ çiwiieS.Vvîk(iuoltfto«ti»«îieftiKmW«ef«f!gt;osScu»' p“»^^. Sifakeat- ’ Mltbati:bondét.Sivnttonjlaiue.8cfcnaiS-aüat.po«t«fvon4ï'* ^ ’ 1^ , taemtrft comme iUe demandoir .Ils cfpet9»e\eh,tks thehaux: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ peau

u«;5ilesioingnirentdeçrcs,déffouslesbtM.lt;^eVremiet.eonpilsXeçofuyu^^^^^^^ tutsmoultdurem0t;maislesfetsvuilt;ierent.blsp-affertritwtte,Sepe£ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;R

^Wtonetêt chacun fut Coulez. Rsn’y f«ôto.netet'?aS*nguemet.Onleur t^^^^ ^lws.llslcs meircntcnarreR.se pu* efpôronneocntlçbxheuauxde nbsp;nbsp;nbsp;wnaQ, _

^tnaaRàcc qu’ils môffroicntydseftoientcti gïanàe'yoVônie de U«^; ^^'^ owls en apptochantles cheuaux cr oifercr ,§; ne CecouCuyuh et qvi' v u w op p ? 1

«nrouîre5amp;.Circnrleur tour; M puis fen reuiutchacniutWudi^-^'^^^^^

qianàals eurent leurs VancesAVs les mettent en arreff Ah eCperôncr,«^ vm • hmftel'xnîurVauuc.hlaquctGoiAvûuitleSivGêcS.Vyamôtfur chea me, J .

aavucaupmoultduf.amp;cSaintPy leCetit enValumière duheaurne^vn coup p us u_ ’.

Utàcheaumaucllementquelahouck,aYaquehclcheaumecuu . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ■deuersfes I««(1« lt;i'«'ßt

toiup^cheutCutiaprceiamp;cpuispaffcrentoutrei^iC’cnretourn.a VEiG y nbsp;nbsp;nbsp;_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te leWBolc«»'

ç,er.siiîÆneÇirp\us àciouRcs,poutççiout,5lt;AeSire de Samt-Py le tint tout ran » nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^„^Un, cotre

dimViippvpeCurCon glaiue,attendant les armes», Si quih WR admorrne c a WtlaiQuffc,AnÇ\comTOei\appartenoit,ApresÇetrait.auam^ngentu nbsp;'leua tet nbsp;nbsp;n ^^ ^

^eteuchieniouhant 5i trauai\\antQqurC’appu\\o\tmeffttcl-eha.Ro\caslclt;enuoya nr.,p?t\'uÇié C,hcua\icr,a\atargc de guerrerduSire deS .Py .Q^Wy Xelpomt,cart c ov W'jrch,^môtéC.utCôc\teua\dauâtagc,amp;.\atxrgjeauoôl.X.o'R^^^'^^^^^'gt;’^'^.^'^...^^ ^ ®


-ocr page 1174-

LË (VART VÖLVMÉ glaiue.Il lepritjamp;mcitcnarrcft.Tous deux efpcronncrenr,amp; fc rencontrèrent, amp;fcri-rent furies targcs^dc grande volönré;amp; mcrUeillcs fut qu'ils ne lcspcrccrent(carleslan ces cftoient fortes,amp; les fers durs amp;nbsp;bien trépcz)mais ils paflerent outre,fans eux porter dômagetfors que les glaiuesleurcheurent»Ceux eftoient preftsjtju^cs drcccrét,amp;lcur redirent. Q^and ils furent fur leur lez pour rccouureriouftcs^ils cfperônerent leurs chc uaux:amp; vind rent Tvn fur rautre:amp;: fe confuyuirent fur les |jeaumes;mais point de dommage ne fe portere^t.Si pafferent outrc.Dc la tierce lance les cheuaux croiferétiLaqua trieime lancejlc Sire de S.Py déheauma meffire lehan Bolcas,moult durenict:amp;Icche ualicr Anglois retourna fut fon lez,vers fcigens;amp; le Sire de S.Py entre les liens. Celle ioufte faite,le Cheualier retourna entre fes gens.Puisfe trait allant Tht^clinMclïidon vn ieuneChcualier d’Angl.armé bien ÔZrichement de toutes pièces,amp; en grande volore de faire armes:amp;: enuoya heurter à la tïrge de guerre de mcflircBouciquaut.LeChe-Utißei^e rhe- ualicr cftoit tout preft,fi rcfpondit:amp;prit Ion glaiuc.-Lcs deux elpcronnerétles cheuaux mf bu Meßido » amp;nbsp;viftdrentl’vn contre lautre;amp;fc confuyuirent ce premier coup, encroifantdclTusles ^n^leb, cotre heaumes.Hs paflerent outre,fans blafmc ne dommage : amp;nbsp;retournèrent chacun furfofl Seuct^^iiaut. nbsp;nbsp;lez,mais gucres n’y fciou merent, quand de rechef ils elpcronncrent. De celle ioufte ils

fc ferirent fur les targes moult roidement.Thomclin Melfidon rópit fonglaiue en tronçons. L e Sire Bouciquaut le fcrit fi roidement, qu'il le porta à terre, derrière le dos de fon cheual.Ceux de fon collé vindrét tantoft vers luy,amp; le leuetent lus,amp; l’êmcnerécK ne ioufla plus pour ce iour.Tantoft fut appareillé vn autre Efcuyer d’Angl.nioutappctt (qui fapclloit Nauartô)amp; enuoya heurter fur la targc de guerre de meflireBouciquaut, caril vouloir ( ce difoitil) reuengerfon Gompaignon,que BouciquaUtauoit abbatuen Renfle de iu- f^ prcfencc,Bouciqiiaut fut tout preft de refpondrejeat ia clloit il tout armé d auantage, tr‘^Jin}eb^ ^ môté fur fon chenal,la targc au col toute boucléc:amp; f’appuyoit fur fon glaiue.Hsdpe-eentre^ßeud- fonncrcntlcürs chcuaux:amp; coururent de grand râdon:5^indrent droit Ivn fur butre: ^uaut. amp;nbsp;feferiret des fers,tous accrez,'es lumières des heaumes: amp;nbsp;paflerent outre fins autre dômage:amp; retourna ehaeû fur fon lez.On leur remeit amp;nbsp;relcua leurs hcaumcsiamp;lcur rendit on leurs lances.Ils fauifcrcnt,amp;cfpcr6ncrcntles cheuaux degraudrandô.Silcrc rirent,ce fécond coup,fur les cargos,fi dur amp;nbsp;fi roide,quc les cheuaux farrcllercnuamp;ro-piréten trois trôçons leurs glaiucs.Chacûretourna fur fon lez.Onleur rédit -ôo^eaux glaiucs.Si cfperonneret leurs chcuaux:2c abaiflerctics glaiucsiamp;vindrcnt Ivncotrelau tre.Mcflîrc Bouciquaut fut féru en la targc,aflez roidcment,amp; il ferk^auartóteHemct quille déhcauma:dontfc trait rEfeuyer cotre fes gefts:amp;nc ioufla ptOs polir ce iour,cat loufie de^^Hd il luy fut dit qu'il en auoit fait aflez,amp; que bien il f choit acquité. Apres l Efcuycr deflus-^ueto, FpHjer nommé,VU autre Efcuyer fc trait auant(qui f appclloit Sequaqueto^appert homme d ar-^nglob, cen- mes,^ Bien iouflât.ll enuoya heurter fur la targc de guerre à meflire Regnaut de Royf-

• £ç Cheualier rcfpondit,caril cftoittoutpreft d’auantagc,montéfurfon courfierjUw^* gcaucoljlalancccn la main.Les deux elpcronncrent:amp;vindrcnt Tvn cotre lautrciamp;i® fcrircntfurlcs targcs,moult dur amp;nbsp;roidc,(anscux épargner.Sequaqueton fcportabiW, fans chcoir:dont on fut moult emcrucillez,car meffire Regnaut le pourfuyuit de telle a çô amp;nbsp;manicrc,qu’il luy fit ployer l’Âchine fur la croupe de Ion chenal. 11 fe relcua, en p« • fant outre moult frachemct,Aais il perdit fon gbÿic.Quâd il eut fait fon tour,5^ iu'’''* tourné fur fon lez,tâtoft fut prcft,qui luy rendit fonglaiue. Si le prit,Me meitenatre. amp;nbsp;efperonna fon chcual:amp; meffire Rcgnaud le’fien.Si fcn vindrent:amp;: fencontrerent, fc donnèrent fur les heaumes trop durs horions,tant qu’ô en veit voler les cffincelles fcu.LccWiip fut moult bel,amp;ny eurent point de dommagc.lls paflerent outre,amp;:retour na chacun fur fon lcz,amp; f appareillcrêt pour fournir la tierce lance,amp;efperôncrent km cheuauXjamp;fctfvindrcntl’vn cotre l’autre. De celle ioufte fut Sequaqueton debéan® moult dur,amp;; fur le point de chcoir,luy amp;nbsp;fon chcual,car il chancela tout, amp;nbsp;fe meicƒ en eftantjfur les piez.Il retourna vers fes gcns,amp; pour ce iour il ne fit plus ioufte.Au J«® firent les autrcs,car le vcfpre approchoit,amp; iaeftoit furie tard.Sifemeirent les Ang ois tous cnfcmblc,amp; le départirent delà place en vnc compaignic, amp;: fcnretournèrent« Calais,amp;: les François à Saint luquclucrt. Vous dcuezfauoir( combien que nulle men , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tiönien’éaycfait,iufquesty)quc le Roy Charles de France fc fut moult cnuis,amp;:a u,

c^Ls tretet fc^^î^ ‘^ Weuft VCU CCS iouftcs,qui pour cc téps fc firet ctrcCalais amp;nbsp;S. luqluert,car po »«#«,ƒ:«/;gt; lors il cftoit de lcgerefprit,amp;vouloir amp;dcfîroit trop fort à vcoir nouueUcs choies. eßet etn^uu, mc fut qu’à toutes les iouftcs,5lt;:primcraincsamp;dcraincs il fut,mais il cftoit decognu,tc

-ocr page 1175-

11 Ó i s s A R Ti


4i

n^cntqucnul nelyfccut forsic Sire de Garenciers: qui vint en fa Gompaignic: lequel c ‘lt;Mtauffidécognu:amp; retournoient tous les iouts à Marquife.Le Mardy paflâ. Le Mer- j-ify^ iaurnei credy vint;amp;cciourfittrcsbelamp; trefattrempé.Les Angloisjqui eftoient à Calais,amp; qui des ioufies de f nierauoient paflee pour vcoir les François amp;nbsp;leur ordonnance, amp;nbsp;faire armes, fere- SMn^i- iM^Hei cueillirent tous enlemble,amp; montèrent fur les cheuaux,apres la mefle amp;nbsp;le boire3amp; iffi- “quot;^« ^nt delaville de Calais ord^nément, amp;cheuauchercnt le chemin de Saind-Gathe:

rent tant-qu ils vindrent fur la placc,ou les armes le faifoient,^ loFrançois fè réioui-rent tous dclcur venuc.Depuis que les Anglois furent venus,ils ne leiournerent gucres: maisfe traytauantvnEfcuyerdAnglctcrrcyhon ioufteürfqui fe nommoitlehanSau-uage)amp; elloit Ecuyer d’honncurjSe du corps,au Comte de Hoftidonne.L’Efeuyer en- nbsp;nbsp;a j r i

U’yaheurterà la targe de guerre de me Ihre Rcgnaut de Roye. Lequel Chcualier ref- SauL^tEfi pondit: car il cftoit toutpreft èc apparéillé dedans fon pauillon. Siiflît hors en grand cujer^n^Uiti olonté de faire armes,amp; monta fur fon chcual. On luy boucla fa targe. Il prit fon glai- centre öc: piemelt en arreft. Làles veillez tous deux venans amp;efperonnans de moult grand’ ^cR^«-Mndon:amp; encontrerentl’vn l’autre.Si ferirtnt des plaines lanCes emmy les targcs:amp; fe OTnerent fi grans horions, qu’il conuint eftrcl’vn cheu,ou tous deux: files lances ne uWent rompues. Ce coup fut bel amp;nbsp;pcrillcux:quoy que les ioufteurs ne prirent point de domage:càr les fers des glaiucs palFercnt tout outre,en vuidant fur le coÜé;amp; rompirent enuiron vn pie en la hante.- amp;nbsp;les ferrs demourerent es targes: amp;nbsp;les deux emportèrent Es hantes douant eux. Ceüx, qui la iouftc auoient veue, le doutèrent qu’ils ne fuffent sttems en chair thaUement, amp;nbsp;vindrent les deux parties, chacun fur fon compaignoni Ontrouüaqü’ilsn’auoientnulmaI.dôt on fut tout réiouy:amp;leur fut dit qu’ils enauoiêt 5*1«fait pourlaiournéc: niais cefte requefte ne fuffifoit point à lehatl Sauuagc:amp; difoit Wil n’auoit pas palTé la racr,pour courir vne lancCiCcftc parolle fut recordec à meffire ^cgnaud dcRoye.Lc Cheualîer réfpondit.amp; dit,ll a raifon:êc droifteft qu’il foit alTou-‘*y detous poinâs,ou deMoy,ou de mes compaignonSiLors furent ils remis en bonne ordonnance amp;rafrefehis de targes amp;nbsp;dclanceSi Quandchacunfut en fon dcuoiramp; fur ^on lcr,ils auiferent l’vn rautre,amp; efperonnerent d’vn tenant. En approchant ils abaiffé-rrndes glaiucs:amp; fe cüiderent trop bien cnc5trcr:mais ils ne peurent:car leurs cheuaux ctoiferent. Si faillirent de la féconde lancc(dont ils futent moult Courroucez)amp; recour-'’crent chacun fur fon leZi On leur rendit leurs lances: car par mal-talent ils les auoient gcttècsàterre.Quandils les tindrenr,ilslcs meirent en yrefts,amp;adùiferent l’vn l’autre:

dperonnerentleurs cheuaux.Dê celle iouftc ils fe ctoiferent fut les hèàUmcS3amp; droit fs lumières les fers fe prirent par telle façon, qii’en paflant Outre ils fe déheaumerent. nbsp;nbsp;nbsp;•

Recoup fut bel, amp;prilé de toutes gens. Chacun retourna fus fon iezrLes Anglois vindrent a lehan Sauuagc,amp; luy dirent qu’il en auoit alfez fait pour ce ioUr,amp; qu horxiora-hæmetilfcn departoit,amp; qu’il couenoit les autres autat bié ioufter eoffle luy,amp; faire ar • Oies.Ilobcyt à celle parolle,amp; meit lance amp;nbsp;targe lus,amp;delcendit du cöttrficr:amp; monta Hir vnrouffinjpour veoir courir lès autres. Apres fe trayt auant vn Efeuyer d’Angleterre foufin au Côte Marefchahquifapj^eloit Guillaume Bafquenay:amp; cftoit armé de toutes Pgt;eces,âinficômeàluyappartcnoit:amp; emioya heurter,d’vue verge,à la targe de guerre /ettHede cmU ^'ncflireßoticiquäut.he Chcualierr£^pôdir,cariacftoittÂjtpreft d’auatagc,amp;:latarge ^‘lt;^^»gt;f ^f Bap. Jücol,toute bouclée. On luy baillafon glaiue.Ille prit:amp; le meit en l’arrcft.Lcs i.Chcua I^^”“^ » ^P _ “frsffperonnèrét leurs cheuaux: amp;nbsp;vindrent Tvn contre l'autre,au plus droit qu’ilc peu- ^^‘^^‘[f g^'^j^^^ fÇntjamp;ferirent dés fers de lances fur les hcaumcs,fans eux épargnez Lecoupfut belamp;q^aut. dien affis:carils fe confuiüirent es vlfieres des heaumes,tellement,!! dur,amp; fi ro!Tlc,qu’ils « dehcaumercnt.Ils palferent outre franchemcnt:amp; firent leur tour: amp;nbsp;nuis fcn vindrét dacunfurfon Icz^Ceux de chacune partie eftoicnt appareillez,qui le^eaumcrcht amp;nbsp;lurent à point.OnTeur rendit leurs glaiues.Ils les prirent,8e rneirét en arrcft.-amp;puis efi peronnerenf les chcuaux:amp; fcn vind?tnt l’vri contre l’aurre, au plus droit qü’ils peUrér, pour mieux faire la befôngne:Séfeconfuiuircntfürlcs targes,amp;fe domierenr efe grans horions ,Les glaiucs rs rompiresfans porter point de dommage,lis paftererit outrc:amp;: retourna chacunfàr fon lez. On leur rendit des glaiucs nouueaux,bons amp;roidcs.IIs les prirent amp;nbsp;meirent en arreft: amp;nbsp;puis cfperonnercnt,amp; vindrent l’vn contre l’autre : mais de celle courfe les cheuaux croiferent: parquoy ilsneconfuiuirent point l’vri l’autre: dont ils furet moult courroucez.De la quatrième lance ils faflerierét-, 5c fut Guillaume ^îfîiucnaylafecôdefoisdeheaumc.lls rctouroa.vcrsfcsgés3 5c n’en fit plus pourlcioufj

D üy

/

-ocr page 1176-

44

ßun^ipj.


/ftt/eü’-v» /^''^pf’esfetrayrauant viiautrc Efeuyer Anglois (qui fi^pdoit Scor)amp;enuöya heurfera

^’P'^r ^n^lo/i ^^ ^3.rge de guerre du Seigneur de Sainä-Py., Le Cheuaiier re/pondit: caria cfloifil en nomesetr^een- ordonnance amp;nbsp;toutpreftpour ce faire. Ils prirent leurs lances^ Si mcirentenarre{l:êi Z^in^a-T ‘^^ f^^^ ^fperonnerent leurs cheuaux, amp;nbsp;fen vindrent Tvn contre l’autre, Si Ce femcntlat -'♦ les targes, ügrand horion, que les chenaux edançonnerent. Lesgtaiues furentroides.

i oint ne brUerent, n’iffirentbors des mains de ceux^quijes portoient. Ils tournèrent

f. ‘^“quot; nbsp;nbsp;^^quot; ^ez^ puis rordonncrenràiouücrhfccoudclancc: laquelle Fut belles: tanrhi^k nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*^ ^ Sainâ-Py le conFuiuit fur le chemin; Ôc leban Scot lay au-

honnnJ'^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;outrefrinchemét.De cede iou de Fut l’Efcuyet moult rendit fon or® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'’^ cie Sainâ-Pyfut heaume tantod: Sciftl-heLeonlu^ grand^olontr^ ^^^'''' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^rrMls efpcrorinerentl’yn contre l'autre dettd-horions. IchanS^arl lt;:onfuyu/rentCurlestarges:,8:^Fe-donnercntdeoraos

deSainéi-Pv. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Seigneur /MßeJeser- pour ce iou^.' Après fe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^^ r^kcgdSiamcné deu ers fçs gcnsfamp;n’en fit plus nard sraflef- S(aplepton)armé de tontel -^quot;^^^ X^^^F;9y,erdAtf^tçtire (qui fenommoitBenard -n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la t^ge degucTeau ^^^^^l’itcier,parleferdcselaiue^s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;donnèrent de grans horions, tant tourna chacun far fon lez Eiurorec nbsp;nbsp;nbsp;^^^‘^^z ^^^ portèrent point dé dommage:amp;r

point épargner. De ce coup ils fLonfuZiren^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;^^quot;J droit qu'ilspeurent,lanseui d^rnoukgransborionssmaisbien nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^'B^^^rtdurement, 8:fedonnèrent oBanccllerent.ïispafrerentoutre amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^^^^^‘^^^^^^^^^-^^r.pointnecbeurent,ne chacun fur fon lez. Delaüerre r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^onnorablemennamp;retourni

a^s.Carils fe débeaumerentL ’Efenver 4 ® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;es heaumes amp;nbsp;fut le coup bien dcceiour:çarilluy fut dit Qu’il fePnit 1 ^S^^^^^^ouma entre fes gensiôin'enbflplus

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^^^^^dcràl’ordonnanccde^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Apresfetraytsaint, ^»^eJemyz boudant,bien-dançannamp;:bien-rh^ir,^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;borne,Qbcualicrièuneamp;fritûue,bicn quot;^^ ^^'^quot;°y^^^drtqnparynûcnêtcuver^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nommétüelSrelebaad’Arondd) ^^ ^^^^^bcrrefpondit qu’Une deman t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deferred me dire Regnaud defoye.

^^^r bailla les glaiucs. Ils les prirent amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^- Fftpitiltout pred danan-

^?ze, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^^^^^^^^'^^d’ynpoint,Si vindrét nbsp;nbsp;nbsp;f ^^,^^^^^^^^tilai^eû:amp;puiséfperonn£rét

, ^isfeconfuyuiçentestsrges.Si nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de grand’volonté. Cepremiercoup

point nccbcnrcr.Jls paffèrent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ê‘'^s.horionsi mais bien fe tindrentear

^^o^^ntekeus. Appareillé fut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiit/on lez.Lesglaiucsleur

^dpÇfonneyentles cheuaux. Si fauife^^renr^ nbsp;nbsp;Jj^le^prirept^meirent.enarreû:amp;paif dccec0up, fur.le$heaumes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,,^baJirerent!lesglaiiies,amp;:feconfuiuirenc

^ râ^rT^fetn^^^ palferenZurref^i^b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^gt;r festifeanmesi mais les fers vnlderent. lit

JcsgJames.amp;,quanc/ rhrmenr venus fur leurs fez,on/eurrendlcletrrsg/alaes. Hs/espil

-ocr page 1177-

DE FROISSÂRT.


4?

reiitamp;.'mcirentcn arreftîamp;r puis efperonnerentde grand randon. Si feiirentdcccftè loufte tout à certes fur les heaumes; De ce coup fut Nicolas Ston delieaumé. Donc retourna vers les gcns:amp;ne retourna plus pour ce iour,carilJuy fut dit qu'il en auoitfaiâ: affcz,pourceiour. Adonc fetrait auant,pour ioufter, vn autre Elcuycr d’Angleterre, quif’appclioit lehÉi Marefchal: amp;nbsp;eftoit arme de toutes pièces, bien amp;nbsp;fort, amp;nbsp;enuoya /^m^e jg if^^^ hcurtcràlatargede guerre de rocfîîrcBouciquaut.LcCheualier rcfpondit,caril choit Maréchal,efz toutpTcftjamp;n’attendoitqiie^aiouhc.Siprit Ion glaiue,amp;ierncite|i farreft. Les deux cujtr An^lnf^ efpcronncrcntlescheuaux5amp; coururent par grand randon ,amp; abbaiflerent les glaiues, contre Bcne-i^ Jiferencontrèrent,amp; fe ferirentdc plain coup fur les targts:fans eux épargner. Point Î'lt;‘'quot;^quot; wfe portèrent de dommage. Les glaiues leur cheurent.Ils pafferent outre, amp;firent Icurtourjamp;quandilsfurcntrcuenuschacunfurfonlcZjOnlcurrcnditlcurs glaiues. Ils lesprirér,amp;mcircnt enarreft:amp;{e ioingnirent en leurs targes, amp;nbsp;efperonnerent leurs chenaux,amp; vindrcntl’vn furl*autre^amp; fc confuyuirent fur les heaumes ; ôi. fe donnèrent §ranshorions.amp;pafferent outre: amp;nbsp;portèrent leurs glaiues tous droits, amp;nbsp;quand ils eurent faitlcur tour,amp;ils furent venus fur leurs lez,ilsfarrcftcrent vnpetit, amp;nbsp;aduiferent comment ils fepourroientconfuyurc amp;: atteindre de plain coup: amp;: efperonnerent les cheuaux.amp; fe ioingnirent en leurs cfcus,amp; vindrent l’vn fur l’autre.Ichan Marefchal fc-titBouciquaut lui la targc:Sc luy donna fi grand horion,qu’il répit la lance en trois tron çons:amp; Bouciquaut le ferit amont furie heaume,par telle manière qu’il le dehcauma,amp; Icfitployer tout bas, furla croupière de fon chenal. L’Efeuyerpaffa outre, fans cheoirj amp;nbsp;quand il eut fait fon tour,il retourna à fes gens, amp;nbsp;ne loufta plus pour ce iour , car on hiy dit qu’il en auoit affez fait,amp;: que bien luy deuoit fuffire.

Apres fe trait auant,amp; fur les rangs,vn gentil Cheualier d’Angleterre, ieune amp;nbsp;frifque, Außetlemeßi-8i^graiidenientdcfirantconqucrre honneur. Le Cheualier, on appelloitmcffirc Ichan gt;’filt;^f’‘if* cl‘ß-Clilctontamp;farmoitd’argcntjfroiffé d’azur, àvnc molette d’argent au chcf:amp; eftoitlc^î7 Cheualier appareillé de tous points,ainfi que les armes Ic dcmandent:amp;enuoya heurter j° d„, ” dvncvergc,parvnfienEfcuyer,àlatargedeguerre demeffire Régnant de Roye. Le Cheualier refpondit(caria cftoit tout prcft,amp; armé d’auantage)amp;fut moult réiouy de la Venue du Cheualier. Chacun fe trait fur fon lez. On leur bailla glaiues. Il les prirent Sc 1«arrefterent.Puisefperonnerentleurscheuaux de grand randon. Cepremier coup ilsfc confuyuirent de plain coup,fur les hcaumes,cn vuidant.Ils pafferent outre:£cpuis fircntleurtour:amp;puis reuindrent fur leur lez.Encorcs tcnoient ils leur glaiues, en leur arrefts.Guéresnelciournerent,qu«ndilsefperonnerent leurs cheuaux, amp;nbsp;vindrcntl’vn furl autre, amp;nbsp;fe confuyuirent,fur les targcs,amp;fc donnèrent grans horions:mais pointue • l^cdommagerent.Ils pafferentoutre.Les glaiues leur cheurent.Ceux clloiét tous prefts 'juilcsrclcuercnr. Les deux Chcualicrs retournèrent fur leur lez moult francheynent.

Cn leur bailla les glaiues.Ils efperonnerent leurs cheuaux.’amp;vindrcntl’vn furl’autrc.De» vc tiers coup ils fe confuyuirent amont fur les heaumes,fi dur,que les cltincelles de feu en faillirent. Ils pafferent outre.De la quatriefme lance les cheuaux croifcrcnt:amp; dont ils furent moult courroucez.La cinquichne lance fut bien alfife,car chacun brifa fa lance, fus deux Chcualicrs cftoientéchaufez l’vn fur l’autrîtamp;monftroicnt bien qu’ilsauoiét 1 nbsp;nbsp;gfînddefirdeioufter,amp;d’eux éprouver. Quand ils FurAt venus furlcurslcz,onbail-

hachacunvnglaiuc ,bon froide. Gueresne feiournerent, quand ils efperonnerent leurscheuaux de grand randon; amp;nbsp;fen vindrent l’vn fur l’autre . De la fixicîme lanccils ‘'ferirent furies heaumes,tellement que tous deuxfedéheaumerent. Cefteiouftefut ®oultprifée de tous ceux quilà veirent 3amp;ils pafferent outre:amp; firent leur toflr;amp;puis tetournachacun entre fes gens.Le Cheualier Ànglois n’en fit plus pour cc iour^carila-Uoitaffez fait.Apres fe trait aiiant vn EfeuytrAnglois:quifappclloit Roger Leau.- Sefar-•tioitdargents.: denoir ecartelé,à vue croix de gueulles emmy : amp;nbsp;cftoit armé de tou-ç®^,P‘cws:bienamp;frifquemcnt:amp; enuoya heurter furla targe de guerre ^u Seigneur de ^aintPy.Lc Cheualier refpondit (cc fut raifon:puis qu’il en cftoit appelle) amp;nbsp;bien mon-‘’roitqu’itauoitpluschcràiouftcr,qu’àle laiffer.On luy baillafon glaiue.lllc meitenat !«ußede}{t^eri rcft.LesdeuxChcualiersclpcrônercntles cheuaux3fans les ^)argncr:amp;: quad ils deurét lcm , sfeu^tr rencontrer Tvn l’autre,ils baifferent les glaiues,amp; fc ferirent « targes, fi fort S^ fi roidc- •^^■ mcntquclcs cheuaux eftançonncrent;Lcs glaiues furent forts. Point ne rompirent. Ils ^quot;/•^'''^ * pîfferent outre franchement, Se firent leur tour,amp; puis reuindrent chacun fur fon lieu. **'” ^^ Ancres ne fciournercnt,quand ils retournèrent : ôccfpcronncrct leurs cheuaux de grâd

-ocr page 1178-

4V


L E QJ’ ART V0LVME


r3ndon,amp;abaiflcrcntlcursglaiücsjamp;vindrcnt Tvn fur l'autre, Sra/Tenerentfur les heaû« mes moult durement,mais les coups vuidcrcnt.Ils payèrent outre. Delà tierce lance

RogerLeau futdehéaumé.Si retourna vers fesgcns;amp; ne ioufta plus pour teiouncarâ

Inytatdit qu'il en auoita/Tezfait.Apres fc trait allant vn gentil Cbeualienôibiéiouilât,

d armes Se de nario de la Côté de Haynaut,Se dvne marché qu’on difOilremntmdsde

rta^nujer nbsp;nbsp;ce noire,hretegnie,a Îambeauxde gueuües:6t fur feaniae trois bamrdrcdrane„nrvSt

•^»^lomeen.furlaprernicrehamedevnecoquillcd’ordùrlafccôdedeiivf- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t -fre j^».rue^e hamede,trois coquillesdor.Le Cheualier edoit bléanuareS^^!^^dotiSdurlatictce ^^ la iouac appartenomse enuoya heurter,par nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^f^^'r

fireRegnautdeRoyc Le cLalier retondh ^ ^^^^^idauantnge.Chacunfetraitfurfonlez-^^^^^^^^ la lesglaiues. Ils les prirent St meirent en arrell • amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

fen vindrentdegrand randon Ivn fur lautre-StÏ^c^b^^ hcaumesfique les eüincelles de feu en faillirent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de plain coup fut et bel,car nul ny pritdommaPc-StpaifetentoutrrTK ^^^'^^^^ vuiderent.Le coup fat rcuintchacun LfonUeu. Gue^sne feiournerenra^quot;'^^^^^^^^^ ^^üx,Stfeioingnirentenleurstarges,Stenapprocb^ procberentrvnfurlautre.MerueiLfutquececoun^^''^ir'''''^ ^quot;quot;''^^'^^^^^ notent tous deux forts iouRcurs St oreueilleay-/tf^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^derent tout outre,car ils De la grande force de ce coup,qu’ils fe donneret^fg/ioieotpeine, mort,ne peu.

leuez furies piez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tfrges,leurs cheuaux firenté-

touc outre,6eperdirent leurs ^hiues amp;nbsp;retaufn. y'^^^l.^^^/^^^atmoiasäspdlcreat

, onlcurrcnditlcsgbiucs,ScqLdi]sIcscurcnr^^^^^^^^ rent en leurs efcus;amp;: efperonnerctles chcu3uy J. ^^''‘'''r^ =^^^^^^-^^^^°^S^‘' uirentfucles hcuumcs. De ce coup futnefflre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^quot;quot;'^*^^^^ ^°''‘quot;-^

McarcIeh^dAubertbicounp^cuu^uci^'^^^^ fon Heu.MeïTire ResnautdeRove fen r r nbsp;nbsp;nbsp;^^^f^niem: amp;nbsp;Heron tounSrpuis fc mit fur

f^^^.^(cu£med’Auberrhicourt vitl'ldonnmcc

tertineeurt,

'quot;- rede mcffireBouciquaue.Lc Cheualier nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rquot;^°y.^ heurter fur le feu deguet

5^quot;* On luy Boucla fa targe:Srluv bailla an f fï^^^''^dutratfon) Stfe trait fur ion heu.

ronna fon chenal é^^reC^

viridrentch acun fur r targes,amp;eûrainpnirfnr I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ f^rournerent, quandilsfeioingnirenr enleurs

^didrenr 1 vn fur lauere,fans eux épargner, ne pointue fatrnn h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^^'^^i^lespets desglaiucsvuiderait

Sardcreifr r ^^S^^^^^^^^^^^^^^^S^^fuesJlsles reprirent, amp;:meirentenl’arreâ:i:re-renteslnmi ^^^^‘^■^^0’eronnerentlescheuauxdegrandrandon.Ilsfeconfuyui f ^^^^ deshcaunicSjtcJlernent que tous deux moult durfedehéaumcrent.lJî rjutre,en fai/àntleur tour moult bien amp;: franchement, amp;fen vindrentcha feuttou ^^ ^^‘^»^^^ê^^derent entre eux les Anglais que le velpre approchait. Sifemei enieà nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^départirent de la place,amp;cheuaucherent tous en me campai-

ble amp;:d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^ ^^^^^rn enIbn hoûel. Toutclanuit Srlcfoirilsparlerentcnfem

cois l ^^L^^^^^ enrr’eux,moult longuement, des armes, quUsauoienrfaites auxFran-^arer/Mr^ff^ ç nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^f^^ ^nx:amp;au/li toutparcillement,les François, qui retournez efoient

1 ^ß^^^^^^ff^^f^^^^^f/oientpas. Quandvint Ieleu(lyauinarin,lcqu3trielme /''f^f-^delafcma^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;regardèrent entre eux quéneotes

^^^^,‘f^^^^^mnons, CheuaUers amp;nbsp;Fieu vers, qui auoientàiouferamp;a faire en ceUcinfanccils eHoicnrpallet la mer.Sldirent qu’ileonuenoit quechacun.


-ocr page 1179-

bn FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;47

^wdcfir amp;volónté auoit de faire armes,fuft contentCjautremcnt ccncfcroitpascom-paignie.TousIcs Seigneurs furent d’accord que ce Icudy ils retourneroient à Sainxïi lu ^uelucrc;amp;lailTcroient payer les armes à ceUx des leurs,qui payer les voudroient.Si que 3preskmc{feamp;boirc,ils montèrent furlescheuaux, Sefe départirent de Calais en vne compaignic, amp;nbsp;cheiflüchcrcnc tant, qu’ils vindrent en la place, ou les armes amp;nbsp;les iou-fes te failoient.Ia eftoient venus les trois Chcualiers de France,attédans,amp; tous prefts, dedans leurs pauillons, amp;nbsp;ceu:?de leur cofté, qui feruir les deuoient, ou qui vcoir ioufter lesvouloienqamp;quilcsaccômpaignoicnti Or femeit premièrement ?n placc,pouriou- ^»^^^ ^ meßt ßer,yii Cheualier d’Angleterre: qui fe nommoit melTirc Godefroy d’Eftas, Sz f’armôit d or à vn Lyon nÿr,à lambeaux de gueulles,amp; à vne molette d'or fur l’efpaulc du Lyon. „'^,’,^”^ *^ H cftoit armé de toutes picces,bien amp;nbsp;frifqucment:commc à luy apartenoit.-amp; enuoya ?^^, heurter, par vn fien Elcuyer, àla targe de guerre de meflire Bouciquaut: lequel iffit tan-toft hors de fon pauillon,arraé amp;nbsp;apprefté pour refpondre à la requefte. Se pour fournie Ws à fon pouuoiri Son chenal fut tout prell :amp; monta fus.On luy boucla fa targe. On by bailla fon glaiue.lllcprit amp;nbsp;meit en arreft.Lc Cheualier A nglois cftoit ia tout pour-Hen delà fiennc.Ils regatdcrentl’vn rautre:amp;puis efperonnerent les chenaux de grand fandon.De ce premier coup ils fe côfuiuirent fur les heaumes, Si fe dóncrent grans ho-nons. Les glaiucs vuiderent. 11s paflerent outre: amp;nbsp;firent leur tour, amp;nbsp;puis retournèrent chacun fur fon lieu. Encores tenoient ils leurs glaiucs,amp;: les emporterent.Si efperonnerent leurs cheuaux,cn eux approchant.Ils abaifterét les glaiucs,amp; vindrent l’vn fur l’autre,amp; fe ferirent de plain coupes targes,fi grand horion,que les glaiucs rompirent:autrc-ment ils fe fulfent moult dommagcz.lls palfcrent outre,amp; retourna chacun fur fon licuâ Ceux furentprefts, qui les rafrefehirent de nouucllcs lances* Quand ils les tindrent, ils les meirent en l’arreft: amp;nbsp;Ce ioignirent en leurs targes, amp;nbsp;efperonnerent les cheuaux: Si vindrent l’vn fur l’autre moult*roidcment: amp;nbsp;fe confuyuirent furies heaumesjparmy leiirslumiercs.Le coup fut bel amp;nbsp;dür;car tous deux fcdéhcaumercnt,amp; puis ils paflerent oritte,amp; retourna chacun vers fcs gens. Le Cheualier Anglois n’en fit plus pour ce iour: wrilluy fut dit que vaillâmcnt il f eftoit porté,amp; qu’il côuenoit laiflir ioufter les autres, i’uisapres fe trayt auant, pour iouftcr,vn Efeny er Anglois (qui f’appcloit Alain Bourch) moult appert homme en armes : amp;nbsp;enuoya heurter fur la tarße de guerre du Seigneur deSainftPy. Le Cheualier iffit hors de fon pauillon,arnleamp;pourucupourre(pon- tti-eb^Efitiyt^ dre à la requefte.il monta furie cheual.qui luy fut tout preft. On luy boucla fa targe. On ^n^his, cm^ by bailla fon glaiuc.Illcmeiten ratreft.lls efperonnerent en approchant.Ils abaifterét tre le sire Je bs glaiucs,amp; fe donnèrent fur les heaumes grans horions,tant que les cHinecHes de feu ^MH^fj, Wfaillirét. Ils paflerent outrc,amp; firent leur tour,amp; puis reuindrent chacun fur fön lieu, eueresny fciournercnt,quand ils efperonnerent leurs cheuaux de grand’ volont^3amp; fe oignirent en leurs targcsjamp; abaiflerent leurs glaiues,amp; fen vindrent l’vn fur Vautre,amp; fe Prirent amp;nbsp;confuyuirent au milieu des targcs,amp; fe donnèrent de grans horions,tant que bsglaiucstronçoiinercnt.Ils paflerent outrefranchcmcnt,amp; firent leur tour,amp; puis re-Hindrent fur leurs licux.Ils auiferent l’vn rautrc,amp; efperonnerent les chcuaux,amp; abaifle mnt les glaiues,quc preftemét on leur auoit baillez.l5e ce coup ils fcrirent,amp; eonfuiui-mnt,dcs fers des glaiucs,es lumières dc;lcurs heaumes.Le Aup fut nioulc bel amp;nbsp;bié bou- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

tc:cartousdcuxledéheaumerent. Ils paflerent outre, amp;nbsp;retourna chacun en fon lieu, /euftede lehè , b Anglois pour ce iour n’en fit plus:car il couenoit ioufter les autres. Apres fe trayt auât ^^^'f » ^fi^ytr vnEfeuyer Anglois(qui fapcloitlchan Storp) amp;nbsp;enuoya heurtera la targe de guerre de '^’^^^‘^ gt;nbsp;5®’* meffire Bouciquaut : lequel Cheualier iffit tantoft hors de fon pauillon, armé #c toutes *’^'“*‘^^'*‘*^^ piéccs:amp; troiiua fon chenal tout ptcft.ll monta fus.On luy boucla fa tar^e.On luy bailla bn glaiue.il le meit en arreft.Ils efperonnerent d’vn mefmc poind.Ce gemier coup ils nefeconfuiuirentpointà plain: car leurs cheuaux croiferent. Ils paflerent tout outre:

^firent leur tour cnticr;amp; puis reuindrent chacun fur fon licu.Gucrcs n’y feiournerent, quand ils cfperonnerét les cheuaux,amp; vindrent l’vn fur Vau tre, amp;nbsp;fe ferirent für les beau- zeulfe J'va mes,amp;fe donnèrent grans horions:mais de ce coup ils ne rcccurét ne blatmc,ncdóma- cheualier 3é~ ge.Delatierce lance lehan Storp fut abbattu moult dur,de meflire Bouciquaut.On luy haignt»t nomé aidaarcleucr,amp;fut mené entre fes gcns;amp; n’en fit plus pour?c iour. Apres fe trait auant vn Cheualier de Bchaigne,de la châbre à la Royne d’Angleterre,lequel onnômoit Hef chauce, amp;nbsp;le tenoit on à bon ioufteur, fort amp;nbsp;roide, amp;nbsp;farmoit d’argent à trois picz de ^^^ ^trè griffon noirs,onglez d’azur.Quand il fut venu fur les rangs,on luy demanda auquel dcsi,««^,,^^*^’ '^^

-ocr page 1180-

4Ä nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E QJ^ ART VÓLVME trois ilvouloit’iouftcr. II refpondit, A Bouciquaut.Donc fut enuoyévnffciiyerAn-glois(3infi que l’ordonnance le portoit)hcurier à Ia targe de guerre dcmeffircBouci-quaur. Le Chcualier cftoit ia toutpreft d’auantage,amp; monté fur fon chcual.Sirefpódit eefut raifon : puis qu’il cftoit appclIé-Onluy boucla là targe.Il prit fonglainCjamp;Icmeic eu arrcrt,Sr auifa le Cheualicrjqui aufti cftoit tout pourueu pour ioiffler, la targe au col, amp;lcglaiueau poing.Ils clpcronnerétles chenaux de grand’volôtc; amp;fcnvindrétrvn contrel’autrc,amp; cuiderent bien atteindre de plain coup:înais non fircnt.’amp;lafcforfiflc Chcualier de BehJîgne,dont il fut grandement blafmé: car de fon cours mal deuemenc il confuiuit furie heaume nicflîrcBouciquaut,amp;paftà outre. Les Anglois virent bien qu’il feftoit méfait,amp; qu’il auoit perdu armes amp;nbsp;chcual, fi les François vouloicnt. Deee coup mal alfis eurent les François amp;nbsp;les Anglois grand parlemétcnfcn%lc; mais finale-met pardóné luy fut des Chcualiers,pour mieux côplaire aux Angl. Hcrchauce requit q de grace il peuft encore iouftcr vne lace. Tant feuIcmér.H luy fut demadé auqueldes trois Cheualicrs il vouloit.II cnuoya heurter à la targe de guerre de mclfire Regnautde

^neffrN autre Roye le Chcualicrfqui eftoit en fon pauillon, amp;nbsp;qui pour ce iour n'auoit encore fait nul ^'^5^™^^)’^'^ toutprcft,amp;ditqu’ilfedcliurcroit volôticrs.-puis qacordéluyefioit.Mef ^Zt^eRe^Zut ^quot;^^ RcSquot;3Uf ”^ôra fur fon cheual. On luy boucla fa targc. On luy bailla fonglaiue. lUc de /^gt;rre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^f A meit en arreft: amp;nbsp;getta pour bié atteindre,^ de grande volonté, toute û vifee,à bien affener leBehaignon.Tous deux clpcronnercnt les cheuaux, amp;nbsp;aualcrenrlcsgl^’ ucs,amp; fefcrircntdc plain coup fur les rarges.McflîrcRegnautdcKoyefquipourcctépJ cftoitl’vn des forts amp;nbsp;durs iouftcurs de France) le conluiuit, amp;fcrit par telle manière qu’il le vola tout nettemét hors des arçôs;amp; Ieportafiduràtcrrc,qu’ô cuidoit qu’ilM mort.Lc chcualierpaftà ourre;amp;fitfon tour,amp; puis rcuint furie lieu. Hcrcbmccfatrele ué de fes gens à grand’pcine,amp; ramené entre les Anglois qui furent tous liez de ce qu’il auoit ainfi cfté abbatu: pource que mal courtoifemeK de la prcmierclanccil auoit /euFfe Jei(^M ioufté: amp;nbsp;VOUS di que ce iour il n’eut plus talét de ioufter. Apres fe traitauât vn Efcuyer scemeienue, d’Auglctcrrc/rifquc homme amp;nbsp;habile durcmentflcquel fappcloit Robin Scornebon-eßujer .yfn^i. ne)S:cnuoyahurteràlatargc deguerredu Scig.deS.Py.Lcqucl rcfpôdiccatiâedoiiH eentre leßrede toutpreft d’auanfage, amp;nbsp;monté lut fon chcual. On luy bailla fon glaiue, Illepritamp;midc j '’’•^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en arrcft.Ils c/peronnerent ainfi que d’vn poinr,amp; vindrétl’vn contre l’autredegrâd’vo nbsp;nbsp;I lonté.Ccpremier coup ils fe confuiuirent furies h caumestmais les coups vuiderent. Ils piffererit outrctamp; ûrët leur tounamp;r puis retournèrent chacun en fon lez. Gucrcs n’yfe- journerenrquandils cfperonnfrêrlcschcuaux,amp;fm vin drentl’vn fur Ïântreamp;fecon ^ faiuirét de ce coup fur les targes affez dur: mais point dedômage nefepoTterérUspif ferentautre-Sc quand ils furent reuenus chaeü furfonlez^ on leur tendit les ghiurs: at ilsles^auoiét en paffantrue ins.C^âd ils les tindrent^ils les empoignerét, St mcitéc def- fous leurs btas,amp; feioignirent en leurs targes:5cpuis efpcronncrétleurs cheungt;x,Hf'cn vindrent de grand radon l’vn fur l’autre. Si fe confuiuirent de plain coup es lumières ƒ des heaumes fi durement que tous deux furent déheaumez.Ilspalferent outre Si firent leur tour.L’Anglois retourna entre fes gens:8in ’en ftplus pour ce iour. Apresletriyt ^’^P^°^^^^^^Mlt;^tlan) frifque borne Si bôiouücunSi fit- imjfe moit d'argent à vne bande diable,à trois te fes de Lion de fable.ll cnuoya beurrera la ^neb/'e^fre ''^'‘^^^/^ guerre meffire Régnant de R oy 6. Le Chcualier refpondit, carilefloitiatout i{f^»anf de quot;^^ P'^^^^ ^ auantagc,amp;: moté fur fon cbeual.U prit fon glaiue,Si lemeit en arrett, TousdeuX J^^e, efperonnerent les cheuaux de grand randon. Ce premier coup ils fe confuiuirent fut les heauHies en vuidant, Si pafferent outre en frétant, tenans les glaiues,ne point ne les perdirent:ôi quand ils eurent fait leur tour,chacun retourna furfonlieu. Gueresnyfe- iournerenc,qif^ndilsbrochcrcntles cheuaux rudement,Siabbaifferentlesglaiues,li I feferirentf]durquelescheuaux,parlaforceducoupfe tindrent tous quois. Ils gelte- rentlesglaiues ius; Si pafferent outre. Si retourna chacun apres fur fon lieu : Si faniebe- rent de bien iouttcrla tierce lancc.Ceux efloient tous pretts Si pourucuz,qui les lances suaient leuees, Si leur furent rendues,Si quand ils les rindrenr,ilsles meirent enarreû: Si puis efpcronnerétles cheuaux. Meffirc Regnautcôfuiuitmelfircleâ Merlan de telle façon en la large, qu’il luyftvuider les arçons:8ifabbatit tout plat à terre.il paffa outre j franchement,Si ht fon rour:Sipuisfen rcuint fur fon lieu.L'Anglais fut rcleud,Si mené entre fesgens,û fe traytauant, pour ioufter,vn autre Efcayerd'Anglcterre,quifappeloie

lehâMoutoatôi farmait de gueules à vn cheurâ de fable,Si trois molettes d'orpereees,

à vne j

-ocr page 1181-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;4jî

avne bordure de fable endcntéc.Cil enuoya heurter à la targe de meffire Bouciquaut. ^^^ ^^ ^^ j^f^^^ LeChcualierrcfpôditjCcfut raifon,car il choit tout preft pourioufter. Onluy baiUafa M0uto,Efcu}tr targe.Onluybaillafon glaiuc. Ilefperonnadegrand randon,amp;Ichan Mouton contre ^n^loû^ccn luy.Ce premier coi^ ils fe confuiuirent iur les taroes;mais pointais n’y prirent de dom tre uouciquant magc-.aufline firent ils de blafmc, car le coup fut bien alfis: amp;nbsp;faidtiffement ils pafferent outre,en portant leurs glaiucs^roits:amp; firent leur tour:amp; puis f en reuint chacun fur ton lez.lls ne leiournerent gueres,quand ils aualerent les glaiucs,amp;fi bro^hcrét les cheuaux S^fcnvindrcntdc celle féconde ioufte,de grandrandon,Vvn fur l’autre. De ce coup ils fcconfuyuirent fur les heaumes. Si fe donnerant gratis horions: amp;nbsp;pafferent outre,mais ilsperdircntles g^aiues.Ils firent leurs tours;amp; puis retournèrent fur leurs lez. Ceux e-ftoient tous prefts,qui leur rendirent les glaiues.lls les meirét en l’arrcft.*amp; puis broche-tcnt:amp; abaifferent les glaiues:amp; f en vindrent Tvn fur l’autre.De celle tierce ioufte fut Ic han Mouton dehéaumé de meffireBonciquaut.Adonc fc retournèrent ils deuers leurs gens.Iehan Moutô pour ce iour ne ioufta plus,mais laiffa ioufter les autres. Apres le trait ayant vn autre Cheualicr d’Angleterre,bel hommc,long, droit, amp;nbsp;bien iouftant amp;nbsp;bien feantcnfcllc:amp; cftoit appareillé de tous points,pour tâtoft iouftcr:ê^ f’appclloit laque-min Strop.Si enuoya heurter fur la targe de guerre au Seigneur de S.Py. Le Cheualicr icfpôdlt,carilcftoitdeuantfonpauilló,armé,amp;montéd’auâtage.Onluybaillafonglai- ign^g^t^epiff 'ie.llleprit,amp;meitcnarrcft:.Lesdcuxefperonnerét les cheuaux, 5i puis abaiflereut les ja^ueminstnf §laiucs:amp;l’cnvindtéil’vn contre l’autre de grand volôtéimais cepremicr coup ils failli- ^ngltii^con rent,car les cheuaux croifet ét,dót ils furent moult courroucez.Or retourna chacun fur t« le Sire dt fonlicu:Ôê gueres ne feiournerent,quand ils brochèrent les cheuaux des cfpcrôs,amp;baif- ,'y‘‘'”^-^.’'-fcrentlcs glaiucs,amp;: fordonnerent,par fcmblance,pourbieniouftcr.llsf en vindrécl vn contre l’autrc:amp;feconfuyuircnt haut fur les heaumes,vn coup fi dur,qlcs cftincelles en fiillirét.llspafferétoutre,cacp%ïtncf-atachcréclesfcrs des glaiucs.En paffant,parleur detoyementlcs glaiuesleur cheuréf.mais fi treftoft qu’ils furet venus fur leur lieu, ceux cftoienttous prefts,quiles rendirent.Ils les prirét,amp; meirent en arrcft;amp; puis les abbaif-fuentcnefpcrônantles cheuaux.Si fen vindrent 1 vn furl autre, de grand randqn ,amp; fc côfuiuirentfurlestargesbiéàeertes.IaqucminStrop rompit fon glaiuc. Le Sire de S.

?y cmployabicnle fien,caril fcritle Cheualicr fi duccmcnt,qu il le vola hors des arços llpaffaoutrc,enfaifant fon tour,5lt;rcuint fur fon licu.Iaqucmin Strop ( qui ch eu cftoit) fütreleué,8imené entre fesgcnsiSi n’en fit plus pour ce i^ur. Apres fe trait auant vn autre Cheualicr d’Angleterrefquifap^loit Guillaume Mafquelée)amp;eftoit tout preft pour iQuftcr,amp;pourpayer les armes,auquel que ce fuft,ainfi qu’ordonnance portoif.amp;r pour nbsp;nbsp;nbsp;•

teauoitilpafféla mcr,en la compaignic du Comte dcHoftldonnc.il enuoya heurter a ) htarge de guerre de meffire Bouciquaut. Le Cheualicr relpondit, car il cftoit arr»e,Sc /mßeJemeßirt mom fut fon chcual d’auantage. Onluy boucla fa targe, amp;nbsp;bailla fon glaiuc. Il le prit, c^me m^ ^meitenarreft.Tous deux elpcronncrent,d’vnpoinr,lcs cheuaux,furquay ilscftoicntn“^quot;^*^^^^*^ montez,amp; monfttetentbien qu’ils eftoient fraiz amp;nbsp;nôuucaux,^ en bonne volonté pour ^-^ ^„,^ routir.Cat fi toft comme ils feu tirent les pointes des t^perons,ilsf’efcucillirétalacour-

bhes deux ioufteurs en venant f’auiferent.De ce premier ÿ5up ils fe confuyuirenthaut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ biques furies heaume s ;amp; fe donnèrent fi grand fie fi dur horion , qu pn v cit les flamef-

1 elles de feu faillir .Les coups vuiderentme point les fers des glaiues ne f attachèrent. Le l coup futbel,!cbien prlfé de toutes parties.Les Cheualicrs pafferent outre,amp; firent leur 1 tout',Si retourna chacun fur fon lieu.Gueres ne feiournerent,quad de rechef brocherét \ l«cheuaux,?gt;i abaifferent les glaiues,car point ne les auoient perdus pour la première 1 ioüftc.lls fentf encontrerét,fans epargnenSife fcrirét,dc plain coup,furIjs tatges.Mer-i 'itillefut qu’ils nelcs percerenumais non fircnt,car les cheuaux croilcrcnt.lls pafferent \ tiütteiamp;tucrcntiusleurs glaiues.lls firent leur tour bien Sefranchementfainfi quebons 1 ioufteurs en leur arroy fauét faire) Si puis reuindrent chacun fur fon lieu. Meffire Bouci-\ qw^i Guillaume Mafquelée rcconurcrent leurs glaiues.Qu^d il les eurent,ils les mei 1 tenten arrchiJc feioingnirent enleurs targes moult proprement i Sc efperonnerent les \ tlieuaux:5cadrccerentl’vn fur l’autre,au plus droit qu'ils peurgrat.Sife côfuiuitcnt,Scfc \ donnèrent es lumières desheaumes grand horio, dur, Sibienaffis.Ee coup futhclamp;hic l hle,cartons deux demourcrent dehéauraez,§lt; les telles emmy les coiffes . Ils paffer et \ ^mre,^ fit eut leur tour,5c fc tourna chacun entre fes gens,Sc ne ioufter ent plus pour ce \ ^OM^carilscnauoicntaffcxfait.Adoncfcivaitauâtv.nautreElcuyctd’Angl.fquif’apc-

-ocr page 1182-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;50 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE QJVART VOLVME

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/éuHeie ■ nbsp;^^‘quot;^ Nicolas Lcau) qui c ft oit armé de toutes pièces, bien amp;nbsp;faiâiHemcnt.amp;cntrcfgranJ

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;UieM ^quot;*' ‘^^^^'■‘^‘^ iouftcr:amp; de faire armes pour cciour.Si enuoya heurteràlatargcdeguerredu

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Efetijer’^n~ Seigneur dcSaind-py.LeCheualicrfuttoutprçft derclpondrc.ilfc traittantoftauant:

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lüif,contre le Car la d’auantage il cftoit fur fon chenal,la targcaucol,armoyé d^esarmesdl prit fou

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;sirede sain^l glaiuc:amp; Je meiten arreftjamp;t fe ioignit comme vn cmcnllon, qui veut voler en fa targe,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^-^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;parcillcmenr l'Efcuyer Anglois fitainfi. Ils efpcroijnercnt d’vn point, amp;nbsp;en vc-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nantilsabaiflérenfclcsglaiucs:amp;entrèrent de plain coup l’vn dedas raurre.-amp;fc ferirent

fi dur furies targes,que fêles glaiucs ne fuirent volez en trônons, ils fe fuJfent cndôina-gcz,ou portez par terre.Tresbienfe tindr«nt:ncpoint ne chcurcnt.IIspalïèrét outre,en faifantlcurrour:amp;puisreuindrentfurleurlicu. On les refrefchit de »uucaux glaiucs Ils les prirent,amp; meirent en arrcft:amp; elpcronncrcnt les cheuaux. Decc fécond coup ils fe doneren t fur les heaumes trefgrâd horion, tant qu’on vcitlcscftincellcsdc feu faillir. Autre damage ils ne fe fîrent.Lcs coups croiferent.Ils paficrêt outre: amp;nbsp;firent leur tour, amp;nbsp;puis reuint chacun fur fon lieu.Guercs n'y feiournerct quand ils efperônerétlesdie-uaux,amp; abaiftcrcntlcs lances.Au-dcuant,bicnf’cftôientaduifcz: nepointne vouloimC faillir d’atteindre I vn l autre.Le tiers coup de la iouftefut bel,car ils le côluiuircntaniôc es lumières des heaumes,fi duramp;firoide,qucJcspoinres des glaiucs feprirenramp;aff^^^f rent.De ce coup tous deux fe dehéaumerét ,fi ncrtemcr,qiie les tilfus des heaunies ^®P^* rct,amp; volerét ius fus la prec,par derrière les croupes des cheuaux.Bié fe rindrérlcs ioU' ftcurs,car point ne ch curent. Ils palTcrcnt outrc,cn faifan rieur rour;amp; puis par bô array chacun reuint entre fcsgens.Cebxcftoicnttousprcfts,qui recueillirent les heaumes,amp; L« huffeurt ^’^sp°’^fcrcnteslieux,dontilscftoicntparris.PourcciourJes ioufteursceircrér,nenul ^rt^leü.etZ depuis nc fe rrairauant,dcla partie des Anglois.Doncfen vindrcntle ComtedeHodÿ fres Seigneurs donne,le Côte MarefchaI,Jc Sire de Cliftbrr,le Sire de Beaumont, meflire Ichan Clilc* deleui-cem/gt;4i~ ton,melfire lehan d’Aubefthicourt,mc/fircPicrrcScorncbonnc;amp;;rous!csChcuaJicrî £»if, prennent qui loufté auoicntles quatreiours,en vnc comp3ignie,deucrs les Chcualiers François: ten^e delt; Eran si f^s rcmcrcicrcnr grandement de leurs ebatemens: amp;nbsp;leur dirent. Tous Chcualie« ßren^'^'^^^^ ^^'^^V^^^ ^^ ’^°^'^^ compaignie,qui ioufter vouloicnt ont fait armes. Siprenoscongé terre. ''^ à vous,car nous Tctoumôs à Calnis:amp;de la en AngJ. Nous fanons a/fez, que qui voudra j ioufterà vous,amp;fairearmcs,il voustrouncra icy les trenteiours durant, lèJon la teneur / devoftrccri.Nousrcuenusen AngJ.nous vouscerrifios qu’à to’Cbcualiersamp;Efcuycrs, ƒ que nous vcrrons,amp; qui à nou^deces armesparlerônt,nous leur dirons S^prierôs (juils nbsp;nbsp;1

^ Vous viennent veoir.Grandmtrcy(rc/jgt;ondirentlcs*roisChcualicrs}amp;ilsfcrontrccucil ƒ lis de bonne volonté, amp;nbsp;deliurez au droit des armes : ainfi comme vous aucicüé. Avec nbsp;nbsp;l

tout ce,nous vous remercions grandement de la courtoibe, que vous nous auez faite. nbsp;nbsp;nbsp;ƒ

AinCffur l’clht doucement Siamiablement Ce departirent,de la place de S. luqueluett, /

• les Anglois des Françôis,6i C’en retournèrent a Calais.Gueres n’y eurent de feiout. Ce 1 fur le Samedy au matin,lt;qu ils entrèrent es vaifTeaux palfagers.dont ils vindrenideuît 1 midy a Douures.Si iCbrent hors des vaifCcanx:Si entrèrent en la ville: âefe trairenteba- ƒ cun en Con hoilcl.Si furent ce Sai^edy toutleiour,amp;: le Dimenchejiufques après meße, nbsp;nbsp;i 9 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à boire,en la ville de Douurtÿ:Si fyrefreCchirenr,eux Scieurs cheuaux, Sele Dimenche I ïls vindrent au Coir,^ au gifle,, en la ville de Roceflre^Si lendemain àLondres. Si fede^ nbsp;nbsp;nbsp;ƒ partirent là’.Si prircntcôgél’vn de l’autre,Sc retourna chacun en fonlicu.Les trois Che nbsp;nbsp;nbsp;1 JCetigt;»r d» g, ^'^^^^^^ *^^ France:deffüs-nommez,tindrcntleurplace Si leuriournée vaillâmcntàS.la- nbsp;nbsp;1 vert 14 Eoj^f quelucrt.Vous deuez falloir,quand la compaignie des Anglois eut pris congé aux Cbc^ nbsp;nbsp;j apret ^,^1 eut ^^hers de Fracefeomme cy deffus ay dit)queleRoy de Frâce amp;nbsp;le Sire de Garenciets nbsp;nbsp;ƒ ^eu les nußej (qui là cfoicnÊ tous décognus,Si qui veu auoiétles armes faites)C’en vindrétee iourg: nbsp;nbsp;1 de S4i»p}-/«- firà Marquifc:Siau lendemain,quand ilaiourna le Vendredy,ils l’en retoumerét en frà nbsp;nbsp;I fuelufrt.tnAa- ce:^ ne cefferentde cbeuaucber,{i furent venus à Crail/urla riuiere d'OiCe:011 pources / t decfti^nu. joursIaRoyne de Fr.meeCe tenoir. Petit de gens feurent ou le Roy auoit ede: fors que I fesplus fccrets Varlcts de chambre. Depuis la route des Anglois, defquels ie vous ay ƒ parlé retournée en Angleterre,!! n'efl point venu en ma congnoiffance, que nul du de- I puisiffifl hors d’Anglctert^,nc veinfl à Saint I uqucluert,pour faire armes, car ceux,qui nbsp;nbsp;I ioufler voulaient,Si auCquels les nouuelles venues efloientpremièrement, fe cueillirent nbsp;nbsp;I Si accompaignerent tous enfemble. Si retournèrent tout ainû. Ncanimoinsles trois nbsp;nbsp;I jfettufdf/tre/f Chcualiers,deffus nommez Ce tindrent fur la place,les trente iours accomplis, amp;outre, nbsp;nbsp;nbsp;1 i^u4iiert de Sipuis fen retournerent,tout par loiûr, chacun en fon lieu. Quand ils furent venus 1 veoir 1

-ocr page 1183-

DE FROISSART.


vcoirleRoyde France,le Duc de Touraine,amp;: les Scigrieursà Paris, ils leur firent bon- 'France ain’t! 4^ ne cherc:amp; ce fut raifon, car vaillamment ils feftoienr portez, amp;nbsp;auoient gardé Thon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^

nciirduRoyamp; du Royaume de France. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de samâ-za^

ijnehiert par Dn ’vejage d’y^f^t^t/e e^f repris par le Dac de Bot/rher^^chefde l armee^ç^parplnßears che-^’''^^f^^‘'*^^^ ttaliersde France (ßd’t^ffgleterreß la requeile des Gesseuois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p,x 111

IEmefuisfouffert à parleramp;méttrcauant vne haute amp;nbsp;noble^mprifc: quifefiten celle faifon des chcualiers de France amp;nbsp;d’Angleterre, amp;nbsp;d’autres pais, outre mer, ait nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

Royaume de Barbarie. Si ne la vucil-ic pas oublier,ne laiiîcr dcrriercjmais pource que l’auüis commet: é àparlcrdes armes faites à faind Iuqucluert( fi comme lieft cy def-fuscontenii)is!cs ay voulu pourfuinir. Or puis que ie les .ay conclues ic me mettrayaux autres nouuclles : amp;nbsp;fur ce me refrefehiray, car telles chofesàdirc amp;nbsp;mettre auant me font grandemét plaifantes: amp;nbsp;fi plailancc ne m’eut encline à dider amp;nbsp;à l’enquerreje n’en fuffeiavenuàbout. Or dit le textede mon procès ,furlequel ievucilprocéder, qu’en celle faifon nouuclles f'tfpandirenren France amp;nbsp;en plufieurs pays,que les Geneuois vouloient faire vne armee, pour alleren Barbarie,^ d’eux mefmesgrand aduantage dcpourueances,tât dcbifcuit,d’eau douce amp;: devinaigrc,quc degallccs,amp; de vaifleaux à tous chcualiers amp;nbsp;cfcuyers,qui en ce voyage voudroient allcr;amp; la caufe qui les mou-uoit à ce faire,ie la vous diray.De long temps s’eftoient les Affriquans auancez amp;nbsp;venus par mer guerroyer les frontières des Geneuois, piller grober les Iflcs, qu’ils tiennent enelofcsenla nicr,amp;quiàeux öbeilTcnt: amp;mefmement en cmblant,quand ilsne fen donnaient garde, toute la riuicrede Gennes: qui gifoit amp;nbsp;feiournoit en peril par ceux d’Afriquegt;amp; auoient, amp;nbsp;ont encores par deuers eux v ne ville fcant fur mer ( qui eft forte outre mcfurc,amp; laquelle ville^n appelé Afriquc)garnie amp;pourueuë de portes,de tours nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rr j 1

Sedehauxmurs,dursamp;efpes,amp; defofles,amp;:(ficômelafortcvilledcCalaiscft clef,5c vîàe^lj»iperte que,quiconque en foit Sire,peut quad il veut entrer au Royaume de France,ou au pays lenomd'ytfri^ deïlandrcs,amp; auffi aller par metjïk faire foudainemét,par puiftance de gens,des maux ^»e, l’vne det affez) tout ainfi par comparaifon, celle ville d’Afrique eft clef amp;nbsp;retour des Barbariens, trtie parts dit 8éde ceux du Royaume d’Afrique, amp;: du Royaume de Bougie tamp; desThinees,amp; des »fonde. Royaumes incrédules par delà, amp;nbsp;leur vient ladite ville trefgtandement à point, amp;nbsp;trop t F-erard, s’en refongnoient les Geneuois(qui font grands marchans)cefte ville d’Afrique: car fouuét j7f ”^eXif* ilseftoient par meraguettez amp;nbsp;atteins des efeumeurt d’Afrique :lcfquels,quand ils ainjt-madty veoient leur plus beheouroient fur les Geneuois,aUans amp;; retournans enleurmarchan- Uroy^volon-Afe:amp;Ics déroboicnt:amp; mettoient tout à bord:amp; faifoient de la ville d’Afrique,leur ga tiers de Thu^ renne; amp;t font cncores.Mais,pour y pourueoir les Geneuois, (qui font riches amp;puiffans ncs. pMmeramp; parterre, amp;nbsp;qui ont grans Seigneuries) regardèrent amp;nbsp;confiderercntle faiâ des Afriquans* amp;nbsp;des Barbariens aufli amp;nbsp;à la complainte de ceux qui font ôc demeurêt ^nnotat.é. csi{lesfubiettcsàcux,enclosdepulsla mer dclariuiercdeGcnes(tcls que ceux de Tifle d'Albcjl’iflc de Sire, l ifte de Guerfe, l’ifle de Boftan, amp;nbsp;l’ifle de Gorgennem) iufques au Gouffre du Lyon,amp; aufti des iflcs de Sardonne amp;nbsp;dciFineffe amp;nbsp;iufques en l’ifle de Mail-bique, mais ces trois iflcs obeiflbientau Roy d Arragoi# Sigetterent leur vifcc,par • tôinunamp; par general accord, que tout leur fait par efpecial ilsfignifieroiêt en France, ^j^'^, ^^ ^i

‘ 0'l’lioftelduRoy,amp;fcroicnt offre amp;nbsp;yrtfent à tous Chcualiers amp;Efcuyers, qui vou-„,^,;^^^-^ ‘ Croient paffer aucc eux pour aller aftieget celle male amp;nbsp;forte ville d’Afrique, de gallccs Franec.aß» de ' ^'■jiffeaux,chargez de bifcult,d’eau dou-GC,amp; de vin aigrc,pour eux meneramp;«amenet auoir ^es pour liants fraiz amp;nbsp;couftages, mais qu’euftent lefdits voyagers à Chef b: à Capitaine,vn des f**»’ wj#^« dt oncles du Roy ou fon frère,le duc dcTouraine(qui pour cc tops cftoit i^mc amp;nbsp;auenât, ^^flfade.

1 ^quideuoittrauaiUcr pour conquérir honnCur(amp;auroicnt enlcurcompaignieSeaidc 1 les pèlerins effranges douze mille Arbaleftiers Gen euois,tous d’epreuuc, amp;nbsp;huit mille 1 gtosvarlets,aux lances amp;nbsp;aux panais amp;nbsp;tout à leurs defpens.Et cc faifoict les Geneuois, , ponrccqu’ilsfentoict,que treues eftoient donees,pat mer amp;nbsp;par terre, à durer trois ans, 1 entre IcsRoyaumes de France amp;nbsp;d’Angl.Si fuppofoient amp;nbsp;imaginoient, que pour celle 1 ^ifon,Chcualiers amp;nbsp;Efeuyerstant en Francecôme en Angl».feiournoicnt:n’apparent 1 ’'cftoit de nulle part , ou ils fe deuffent ne peuflent enfoigner. Si en rccouüreroient ils ’ pluslegercment amp;nbsp;largement.Quand les premières nouuclles dcccft emprifevindrent ' tn France en l’hoftel du Roy, vous deuez fauoir que les feigneurs, Chcualiers amp;Ef-' taycrsquifcdefiroicnt à auanccr,cn furent moult rciouis:amp; fut dit aux Ambaffadeurs

F ij

-ocr page 1184-

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Genes, qui la certification de fes befangnes allaient apportée,que point ne l’en re-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tourneraient arrière j fans efire ouys ne fccouruz : car leur requefie, pour aider la foy

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chrefiienncà augmenter, cftoit bien raifonnable.SilcsfitonfeiourneràPans,pour

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;poumeoiràfes befongnes, amp;nbsp;examiner les points amp;nbsp;articles de J cuarequefie, amp;nbsp;pour

| nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;regarder qui pourroit efire chef fouucrain de ce voyage. auq 1 to^ cheuaJiers amp;• Efeuyers

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;obeyront.LcDucdeToiiraiDedctropgrandTOlontéfofflbir,amp;rcprcfeiiw«.nMBfc

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ifC^Jri^r ^°ylt;^^‘gt;lt;'Con(a\.lcpacdcbcrr/SiieDac lt;!clloaKongnc,ncluyvoMMmllc-

^e Vue Je s,

lt;ksÇca^,pclc6mm Ivn'des oncles du Koyiroit.-ouqucleDuc*

* rp * ^ Bourbon (qui eftoit oncle du Roy) feroit chef amp;nbsp;fouucrain de ce vo*«: iauroiti

:x?r::;r„re?quot;u7e'H

«feir drier- roiem celle faifon fccourus des Cheualiers amp;% “ƒ„ ° d F Ï' quot;nbsp;^a ƒ' BourbonquielîoitoncleduRoy,àfouuerainchefamp;c7„^ nbsp;nbsp;^S amp;auoycorledarà

a conrens, a: prirent congé au Roy amp;nbsp;ifon Confeil tourner enleurs pays,amp;recordercesnouuellt.pam’^fquot;quot;''’“''’'^“™“J““ fpondu leur fut que ce feroit bien fait. Ils fc *wffi72” '’‘’““«’yquot;'«'^™'''' pandirentcesnouucJlesparinyJefioyaunieifrane,^^t, Âmerentau retour.oM Jer en Barbarie.Aux aucuns Chcu»licL amp;nbsp;^-^rcsnon,^racbe.gucrousccuxciuiyyo^^^^^ ‘^^^^nconalloiràfesfhiz.-nenulhautSeisaeurne^^ll Çondement fut ordonné quenul aeniOeroit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceuxdefonboUdSe

du Roy(cac on ne voulait nas nue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ ^^^t^ion de France fans Je cogé

^^•E(cuycrs)amp;ûfutdit£ct3^n^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce fud trop dénué de CheuaJiers yp^rm,nuk V2rlc,!,rors tou, GemdhSmoTamp;Te^dt^ tetmeatsemuM garde fut pour le meilleur amp;nbsp;nourcnnhlrt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fait amp;nbsp;de deJfence.AuJfire-cc,qo-,ullibiendccahonodlo voyage deuoiempittjt’rh'''“,'''*

finis cité deGcnes,oijltsDoiirnJ.n.',‘e r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,^^^^^Sfi)finuoya tantôtftsolSdets

f^^S, i fon caatappartcnoltL/fcna^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«^

^■ftfii.« youloitaÆZya àCc^rf^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ « voyageaalJ^dtuo,tamp;

e-Za,«^ detrictetma, ot^u^uaM^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Coneynadantoantpas

FraoL k?oLlctR^.t,f7‘‘''n Lamoille,nttStc Man de VitnaJd-fi’‘‘t^-Zj^,quot;°rquot;'=quot;^^‘‘lFgùndfimenrSapuimmmsJ“rcloquot;ôac‘h^^^

Zur/f. /oitmondrerfon eJlat. MedîrePhilinnnfii’Ji • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chacun y fentoitlon alfaireSe vou

h Sire de Harcourt, Seme/fre _Ji°J^’^omtcd’Eu,J\4e/Jlrephd,ppedeBary

^enttaire leurs nnnrn/a-jnfi-aafi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ‘'-^^quot;ëgt;quot;cicineirerpasdcrriere:tnaisenuoye-^cirmandie, fordonnemnr ^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^“^^PP^^^^^^^^^- DeBretaigne, amp;auJJide

slieren ce voyage de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;degens-d armes amp;nbsp;de Seigneurs,pour

sudit voyage Le H' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce tépsgrandemenr,pour aller

^y deLâcladre.Si ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^ ^u^yn fis hadard:, guifappeJoirmeJlîreHen

S^sndemenrder'h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu'il Penuoyeroiraudic voyage. Si Jepourueur ^^copaignerenten ^‘^^^^^ ^Eicuyers d'Angicrerre, amp;: toutes gens de bien abonnent Eoix. laide derrfe ^^ ^Ÿ^^ê^c.Le Cote de Foixn ’eudiamais fon dis hadardylobbain de

^Voulut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Cheualiers Se d’Efeuyers de Beam grand

depourucoict nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fous les Seig.,quifordonoient pourJi

d^ay les plus nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^ S‘'^^^^ct,Sir chaeû fvnpourl'aurre.-S'yfurlamoji iè meirérau ch '^^-^^^^ demourûs de la ville de Gênes ïê départirent de JeursAodeJ

^aux Stnaues c^!^^E^^^, venir a Genes;ou ladeblee deuoitedre, Sr ou JesgaJlees, va PuPènetousa/F ^^^^''P^c)denr,Simeirene bien vn mois ou enuirâ,àlà venir, auStgui, aux Chef j^^ç^-^’^‘^^^‘^'^^^^lt;^^^cleJeur venue edoicntmouJr reiouys.-amp;'faifoicat êdquâdiJs F y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^cauxpreiens, pour eux tenir enp/usgraud amour;

LJ lut Jeeu nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^cnus à Genes amp;r Ïûrla r/uiere de Gcnecjilsd/iuirét to quot;J vn l’autre.

uaJiersSr^^c^^‘'^'^^^^°quot;^quot;^^^^^^^reFcAaax,guïJs cdóieiitguatorzecfsCAe cuyers. j entrerét esgaUees Srvai/Jeauxdi ctex, amp;quot;nbsp;appareillez ce to quot;points, * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a bien ,

-ocr page 1185-

DE FROISSART.

fibienqucvaiffeauXjCouransparmyla mer,pouuoienteftre.-amp; fc départirent duport Embar^itemà deCéneSjS: d’vne veuë,cnuiron la S.Iehan Baptifte:qu’on compta pour lors en l’an de d^ vm: deBaur graccNoltre Seigneur mil trois cens quatre vintgs amp;: dix.Moult grande beauté amp;plai- itaerdace-lance fut à veoir l’ordonnance du partemcnt,amp; commentées bannières, ces pennons» fgt;f»»gt;hft»r .d-amp;.’ccs cllrannicrcs^den amp;nbsp;richement armoyez des armes des Seigneurs,venteloicnt au ^'^^‘^quot; is^rbane vcnrjamp;rrefplendiflbientau fcyeil,amp; d’ouir ces trompettes amp;nbsp;ces claronceaux retentir Ôé ^”2'X^‘^‘* ƒ bondir, amp;nbsp;autres meneftriers faifans leurs meftiers, de pipes, de cl#ilcmcl!cs,amp; denn- j^^^^ ^‘ * QuaircSjtant que du fon amp;nbsp;de la voix,qui en iflbient,cn rerentilfoit toute la mer.Ce premier coup qu’ils entrèrent en leurs vaiffeaux^cn eux afremblant,ilsancrcrét,5lt;: fc tindrêt la nuit amp;nbsp;le vefpje à l’âcre, en l’emboucheure de la haute mer .■ amp;nbsp;deuez fauoir que tous les varlcts amp;nbsp;chenaux demourcrent derrierc.Vn chenal de cinquante francs,on l’auoit à GeneSjà leur departemet,pour dix fracs,car pluficurs Cheualicrs amp;Efcuycrs, qui en ce voyage alloiét amp;nbsp;fc mettoiét,nc fauoiét quad ils rctourneroict:amp; fi n’auoit on que cinq chenaux,à Gènes,gouuernez pourvu franc:amp; pourcc au départir ils en faifoient arger, maisc’cltoitpetit.üreftoientils en nobreenuiron trois cens gallées, toutes garnies amp;: pouriicues dcGcns-d’armes,d'Arbalcftiers,Sr pauefeheurs,^ plus de cét vaifreaux,gar-njsdepourucances,amp; de ce qui leur befongnoir. Au lendemain,droit au point du iour, ilsdcfancrcrét du lieu,ou ils eftoicnt:amp; nagerét tout ce iour,à force de rames, cortoyât l«tcrres,Sclanuic aiiffi.Lc tiers lourde leur departement ils vindrent àf Porte-fin, amp;nbsp;-[Quie^ Por-làancrercnt:amp;la nuit aufli furent au port,amp; lendemain,au point du iour,ils defancrerêt tofino/» ka ^nagerenf-St vindrent à vu autre porr,à la villc,qu’on ditf Portc-vendre,amp;:lendemain ^‘^”-

3u point du iour,i!s defancrcrcnt,amp; paficrent outrc:amp;fe bouterentau parfond,cn lagar tBorto venc ciedeDieu,deNollre-dame,amp;dcSaint George,amp;trouuerêtpremieremétrifled’Albc, V^’/” ^f“*'^.”' îipuis Ville de Guerfc,rillc de tGorgcnncn,amp; l’Iflc de Sardins,palTerent le Gouffre du par^'^en *^ue Lyon:quieft moult fort pcrillüux,dâgcreux,amp;: doucablc à paHcr,mais,au chemin qu’ils „pus auons\e-ïHoientjils nelcpouuoict échcucr.Là furet ils en grâd peril d’efire tous perdus,par for- mis felonie pre tune de vens diucrs,d’oragcs de tciTips,amp; autres troubles amp;nbsp;empefehements de mer, amp;nbsp;cedent cr-fij-n'y auoit fi fage patron,ne marinier,qui y feeuft mettre ne donner confcil,fors qu’atten- 'ƒ ”^ '^‘‘^‘*s 1**^ dre la volonté de Dieu amp;: l’auenture:amp; fefpartirent generalcracnt:amp; fen allèrent l’vn ça, ‘‘'' “^Gargen^ hutrelàiamp;duracellctcpcftevniouramp;vnenuit.Qiiandceftetcmpcftefut pafréc,amp;la y^.^Jj^'^^g''^^^ ®erappaifée,amp; les vens reuenus plus fouefs, les patrons amp;nbsp;les nautonniers, qui la mer „i ces isles par uongnoiflbienr,prirentlechcmin(comme pres,^ cornac en fus qu’ils en fuirent)pour auant.

Venir en l’Iflc de t Commeres;qui fted à trente mils d’Afriqueda ville ou ils vouloient amp;: -[snla dit etnt tcndoientàallcr,caràI’entréeduGoufïfcdu Lyon3lespatrons,amp;lcs meneurs des gai- »»‘ff^^^' fcamp;desvaiircaux,auoicnteuconfeilamp;rrelation cnfemble,ôcauoient dit amp;nbsp;propofé anfijSc nous auons fortune trop) diuerfe,^ que nous perdons noftre chemin amp;nbsp;1 f veue lvndcl’autrc,finous radreçonsenl’IflcdeCommcrcs:amp;làatrendon tousl-vn l’autre. • Amfi comme propofé l’auoicnr,ils le firent; amp;lcs prcmicrs,qui àladitclflc vindrcnt,at-tcndirentles féconds,amp;les derniers,^ aiiant que tous fulfent venus ceux , qui cfpars c-ftoient parmy la mer,ils meirent bien neuf iours.En IJfle de Comméres a de tresbeaux tbatemcnsicombién qu’elle ne foinpas grande.Si fc refre^hirent les Seigneurs:amp; loue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ teniDieu,quand ils eurent la congnoiffmec d’eux tous,amp; que fans perte ne dommage, *lsfctrouuerentlàafremblcz:.amp;quand il^fe voulurent départir,les patrons amp;nbsp;les Seigneurs de France,qui fouue'rains eftoient des autres, curent confeil amp;nbsp;colacion enfem-bb)poureuxpourueoirdcconleil amp;nbsp;d’aduis f quand ils fccurent que fi près c]^ la ville ^ Afrique ils eftoicnt)comme au venir fus ils fe maintiendroient.Nousnous fouffreros

’ parler des Seigneurs de France amp;nbsp;leur arroy (car à temps nous y.retouri*efons)amp;parle i^ons deplufieursautres befongnes:qui en celle faifonaduindrent enFranccsamp;t parcfpc (^'dau pays d’Auucrgnc,cn la marché de la terre du ComteDauphintlcquelcftoit ''oyagc,dont icparloyeprefentemcnt. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J • .y’no

en cc -•a

Comment t^imerigot Mareel., Capitaine eie pißars ele Csmpaigmes^ fortifia la Roche ae Tandais es nsarches de Limofi» ^ d’^»uerggt;iefamp; oomrtie»t le Roy de France le fi’dafiiegerparleFicofnte de CUeaux. chap. x i*i i G '______

EN celle faifon5que la cueilette de Gens-d’armes fc fit en France pour aller en Barba nCjamp;qu ils n auoient entendu fors de fournir leur voyagejfur bonne entente,amp;:pour nbsp;nbsp;nbsp;*

exaucerUSainte Foy ChreftiennCjautres imaginations mauuaifcsamp; traifireufes eftoiét

E iij

-ocr page 1186-

5;lt;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AKI VULVlVlE.

CS coeurs des pillars amp;nbsp;robeurs, qui fe tcnoient cn Auuergnc, en Rouergue amp;nbsp;enly^ rnofin.quoy que les pays cuidoient bien eftre aflreurs,amp; le deuflent par droit amp;nbsp;p^r t^* ^^^ cftre.Car la charte de Ia treue,entre Franccamp; Angleterre,auoit efté publiée P^'7°^^^. forrs,amp; aux Capitaines,qui guerre d’Anglois faifoicnt:amp;leureftoitdit,amp; mon^^^\ ^^ clarcy vnimentàccux,quirenfreindroicnt,ou brileroient,ne violeroient point,n cle3qui cn ladite charte de treue full cfcritnecontenu,que^ce feroit fur fi grande amc de,que de receuoir punition mortelle,fans auoir nulle efperance de rcmilfion.amp;p^^

' pecial Perrot le Bcarnois,Capitaine de Calufcet,Aimcrigot Marcel, Olim Barbe, ap^ tainede Donfacen la marche d’Auucrgnc,cftoient nommez eftroitement amp;ch“ ment en ladite charte:à fin que de nul cas prciudiciablc(f’eux,ou les Ici^ ,lcranoiet, confcntoientfa!re)ne fe peuffent point exeufer. Les aucuns Capitaincsfqui doutoie la fentence de receuoir mort honteufc,ou d’enchcoir en l’indignation du Roy de r^^^ ce amp;nbsp;defes vairaux)tcnoient amp;nbsp;tindrentbié les points de la charte,fans cnfrcindrc,no^ uier à l’encontrc:amp; les autres non:dont depuis ils le coparerent chèrement: fi coinmei fzZgt; iiuoit icj vous fera remóftréauant en l’Hifloire.Vous faucz(fi corne il efiiey dclTuscôtcnuenno par veritable ftreliure amp;nbsp;dedans le procès de l’Hifioire,faite,amp;didéc,amp; ordonnée,! par moV^''^ amp;nbsp;lie rette Ea^roj^j^j^Tféforiecamp;Chanoinede CIimay)coinment traittez furent entre les p2) ïc'amp;c ”1hL (c eftaflauoir Auuergne,Lrmofin,Rouerguc,amp; Carnofin)amp;lcs Capitaines,quitcnoi^ djanr Ftoifirt pluficurs forts amp;: garnifons efdits pays,cnnemis Si contraircs'au Royaume de France-dit niflre bure, en furent meneurs amp;: rraitteurs Ichan, Comte d’Armignac, Si Bernard Dauphin d “ du commente- ucrgnc,^ Comte de Cletmont.’amp; tant exploitèrent ces deux Seigneurs,par bonne ment delà clan ligence qu’ils rendirenr,qu’ils adoucirent aucuns Capitaines, Sc les amcncrcnriuf^^t^ /'’^‘ß^^^**^^- à compofitionamp; vendition de leurs forts. L’achaptdes Seigneurs deffus nommez^ut *pdùer”t\ r f^*’^^‘J^ Capitaines,par manière de compofition,tcHc qu’ils deuoient renoncer a la guc cnpr’emiereper ^^ ^^ France amp;nbsp;d’Angleterre,^ le terme durant ces tréu^jfen deuoient allcr,auecques fonne/ar tels, Ic Comte d’Armignac,cn Lombardic,amp;là OU il Ics voudroit mener,pouraidera faire a fdfiges,craf- guerre à l’encontre de mcfrircGaIeas,Comte de Vcrtus:lcquclauoit déshérité fes cou* fc^, modefie- fins gcrmains,Ies enfans de fon oncle meffire Barnabo:fi comme il eft eferit amp;nbsp;contra TT^î . cy deffus cn noftre Hiftoire. Or pour auoir l’aide Si le confort, amp;nbsp;nettoyer les pays ƒ ejeu ti tri e p^^ nommez,dcs pillarsamp; des robeurs,qui tant méfaifoientaux hommcsamp; femmesdes fè^intd''ofier^tels P'^y^ defîûfdits,lcdit Comtc d’Armignac amp;nbsp;le ComteDauphin,fon coufin, feneftoient mots,cemmey ainfiloyaument amp;: diligemmeig enfongncz,àla requefte amp;pricres des bonnes gens des eflas adiouße^^ citez,des villes,Si du plat pays des terres dcfrus-norflmces,amp; tant que par amiable or-farcertai^ve donnancc,vne taille amp;nbsp;cueillette d’or amp;nbsp;d’argét auoit efté faite en Auuergnc,enGiuaul _ nerahle gulpen dan,Rouergue,Carnofin,amp; en Limofin,iufqucs à la fomine de deux raille francs,amp;l’c-fûitdueirfdit ftoient les poures du pays,amp; les riches pris fi près dupaycr,que plufieurs enauoientvé-^thef^d’eÂre'^*'^^ ^ engagé leur héritagc,pour vouloir demourer en paix en leur nation. Si cuidoient f nbsp;nbsp;nbsp;enure. |£5 Jjon^gj.ggpj^cn Ic leur donnant à entendre,que de CCS cinq pillarsamp;robcursfquiles

fors Si les garnifons auoient vuidcz,parmy l’argcntamp;l’or deliuré,quc payé auoient)cftrc quittes à toufiourfmais,amp; de ccuxlà,fans nul retour:mais non furent en tropdelieux,

• ^parefpeciald’xAimcrigotMarcelamp;defes gens.Car depuis que le chaftcld’Aloifcfqui fied au droit cœur d’Auuergt^)fut rendu par vendition au Comtc d’Armignac, fi fit Ai merigot Marcel plufieurs maux au pays.Ccluy Aimerigotpouuoitbiê, en deniers tous apparcillcz,payer amp;nbsp;finer cent mille francs:amp; tout luy venoit de pillage,de robcrie5,de rançons^ d’appaólis:amp; auoit mené celle rufe plus de dix ans. Le Comte d'Armignac tendoit trop fort à auoir celuy Aimerigot en fa route.amp; difoit ainfi,quc point ne le lait* roit derrière,peur deux raifons. L’vncraifon eftoit,que d’Aimerigot il aimoitgrandc-mcntlaCompaignie,amp; le confeil,car cn tous faits d’armes il le fentoit fubtil amp;appcrr, pour cmblcr amp;cfcheller fortcrcfres,ou pour donner confeifen toutes les manières dar mes3qu’onvouioitauoir3amp;luy faifoit dire amp;nbsp;remonftrer, par aucuns moyens,quetrop grand proffit luy feroit,f’il s’en allcit àuecluy.La féconde raifon eftoit, amp;nbsp;l’cntcndoitle Côtcainfi,que s’Aimerigot demouroit dcrrierc(quoy qu’il cuft vendu amp;liuré Aloifc,K autresfors qu’il tenoit,amp; rgeeu l’argent)!! pouuoit de rechef cn Auuergncamp; cnRouergue faire moult de maux. Aimerigot aux traittez du Côte fe diffimuloit, amp;nbsp;difoit ainfi. Quand ic verray le département du Comte d’Armignac, amp;nbsp;fera tout à certes qu’ilsen * ira,ie croybicn,au bon vouloir que i’aymaintcnant,qucie ne demourray point derrière. Autre refponfe,ne plus acceptable,nc pouuoit on auoir,n’attraire de luy. Le Comte d’Arrai-

-ocr page 1187-

b Ë F R 0 i s s A R f. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H

dArmignacfctcnoitcnCommingCjamp;furle Touloufain,cnfonpays:amp; entcndoità faire fesfinances,amp; à pourucoir gcns;amp; euft fon voyage trop plus-toit hafté qu’il ne fîtj iclc voyage d’Afriquen’euft elté.-mais il le détourba vne laifön,car plufieurs Cheualicrs amp;Efcuyers(quiauditvoyageeftoicntallez)liiy auoient promis aide amp;compaignie,fî loft qu’il fc mettroff à chemin,amp; il ne pouuoit fes befongnes fairé,fors en faifant, amp;nbsp;ce voyage de Barbariefefit fi ioudainement, qu’on ne fen donnoit de garde. Quand fis nouueJlcs en vindrent en Fra’îiceamp; l’y efpandirent prcmier,fc conclurent les traittez amp;nbsp;compofitionsdu Comte d’Armignacà ces guerroyeurs d’Auuergffe amp;dcs terres dd-fufdites.Si fe hafta,tant qu’il peut,de payer amp;c deliurer l’argent aux Capitaines. Trop e-ftoitAinrerigot parcel courroucé(amp; bien lemonlira) de ce que le fort d’Aloife, delez 5aint-Flour3auoit rendu,nc vendu pour argent:5c l’en vcoit trop abailfé de Seigneurie, amp;moins craint,carau temps,qu’il l’auoit tenu à l’encontre de toute la puilTance du pays ilcftoit douté plus,qiic nul autrc,ôchonnoré des compaignons amp;nbsp;Gens d’armes de fon cofté:amp; tcnoit,amp; auoit tenu toufiours,au chaflcl d’Aloife,grand eftat, bel, bon amp;nbsp;bien pourueu,carfcs padis luy valoiét plus de 20000.florins par an.Si eftoit tout triftet pé-fif,(]iiandilregardoit cnloy comme ilfe dcuifoit,carfon treforilnc vouloir pointdimi nucr,amp;fi auoit pris tousles iours à veoirpillagesamp;r nouuellcsroberics(dont il auoit aux p^^^i^^ parties tait la plus grand partie du butin) 6cilveoitàprcfent que ce proffit luy eftoit méritât Ma^ elos.Sidifoit amp;imaginoit ainfi en foy,que tantoft il f elioit repentu de faire bien, amp;nbsp;que ce',ferepentant depilier amp;nbsp;rober,en la manière que douant il faifoit amp;nbsp;auoit fait,tout confideré, c’eftoit d’anoirrend» bonne vic.A la fois il s’endeuifoit aux compaignons,quiluy auoient aidéà mcncrcellc ,^'quot;f*^f «i^^Ui rufe:amp; difûit,Il n’elt téps n’ebatement, ne gloire en ce monde,que de Gens-d’armes degt;‘’’^J^ viede güctrc3par la manière que nous auons fait.Comment citions nous réiouis, quand nous ^' rncuauchions araucnture,Sc nous poumons trouuer lur les champs vn riche Prieur, ou ^„,_ 'iurchand,ou vne route de mulets de Montpeflierde Narbonnc,deLimons,dc Fongàs dcBcfiers,de Touloufc,ou de Carcaffonnc,chargez de draps de Brucelles, de Monltier-'''llier,ou de pelleterie,venant de la foire du Lcndir,ou d’efpicerics, venans de Bruges, ^'dcdrapsdcfoye,deDamas,ou d’Alexandrie?Touteltoit noltre, ou rançonnez à no-Urevolonté. Tousles iours auionsnouucl argent. Les villains d'Auuergne amp;: deU-Winnouspourueoient,amp;airaoicnt,amp; amcnoienr,en noltre chaflcl les blcz,la farine, )cpain tout cuit, l’auoine pour les chenaux, la litiere,lcs bons vins,les beufs, les brebis, ’î’outons tous gras,la poullaiUc amp;nbsp;la volaillc.Nous eflions gouuerntzamp; étofez comme Ms,amp; quandnouscheuauchions^toutle pays tremblât deuantnous. Touteftoitno-llre,allantamp;rctournanr.Commentprifmesnous Carlat,moy amp;leBourgdcCoppane? ^Calufcct,moy amp;nbsp;Perrot le Bearnois?Comment efehellafmes nous, vous amp;nbsp;moy, fans 3iittcaidc,lefort chaflcl de Marquel?qui efl au Côte Dauphin. le ne le tins q cin^ iours ^ûen rcceu,fur vne table,cinq mille francs:amp;cncorcs en quittay icmillc,pourl amour d«enfansdu Comte Dauphin.Par ma foy cefle vie cftoit bonc amp;nbsp;belle,amp;mc tien pour* fgt;'opdcccu,decequei’ay vendu amp;nbsp;rendu Aloifc,car il faifoit àtenircontre tout le mon-^c:amp;fi eftoit au iour que ic le rcdy,pourucu de viurcs,fans eflre re frei ch y d’autres pour ^înces,poutfeptans. le me tien de ce Comte d’A^mignactrop villainement deceu. ylimBarbcamp;PerrotlcBearnoislcme difoientbicn,qAic m’enrepentiroyel Certes, • a'ce,quci’ay fait,ie m’en repen trop grandement.Quand les compaignons qui poures 'Soient,amp; qui feruy auoient Aimerigot Marcel,luy ouirent dire telles paro!les,ils vcoy ®W bien qu’il luy cnnuyoit,amp; qu’il parloit de bon cœur, Se tout à certes. Siluy difoient ’'nfi,Aimerigot,nous fommestous prefls à voftre commandement.Si rcnoiwclló guer ^î'amp;aduifonquelque bon fort en Auucrgnc,ou en Limofin:amp; le prenon amp;nbsp;le fortifion. ‘^ous aurons tantoft rccouurétousnozdommagcs,amp;fifaitfibel amp;nbsp;fi Son voler en Au '*crgncamp;enLimofin,qucmcrueillcs:amp;:tant,que meilleur ne peur faire. ISar première- CenfeUJes r?i 't^întleCôteDauphin amp;meffire Hugues,fon frere,font hors du pays, 5c plufieurs Che pdl^nos pillars fliersamp;Efcuyers en leur compaignic,au voyage de Barbarie:amp; par clpeciafle Sire de ^ ^imeri^tt Coucy(quieft regardamp;fouuerain dcparleRoy es marchés de par-deÇa)cfl auditvoya gî.Bcluyn’auonsnousgardc,ncduDucdeBerry.CeftuylàfctientaParis,amp; fc donne ^‘*^'' ^‘‘^■ ^ubon temps.Icnefay(dit Aimcrigot)maisi’enfuisen boiffic volonté referué ce qu’on a par mots cxpres,cncloscn la charte delà tréue.Haa(refpondirentlcs compaignons

Otec ne tiendrez vous ricns,fi vous voulez. Vous n’eftes homs en rien au Roy deFran-'c-Sincluy deuez foy,n’obciffiince. Vous efteshoms au Roy d’Angleterre jcar voftre E iiij

-ocr page 1188-

^tf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE QJV ART VOLVME

heritage^lcqiiel cft tout deftruit amp;pcrdu)fied en Limofin.Et fe nous faifons guerrepour viure(carviurc nous faut)ia les Angloisne nous cn fauront mal gré;mais fe trairontta-toft ceux qui gaigner voudront,auecques nous; amp;nbsp;fi auons caufeße tiltreaflez niaintenat pour faire guerre,car nous nefommes pas cn Auuergne tous payez des padiSjqu'ô nous y doit.Si manderons aux villains des villages(mais que nous ayos rrSuiié fort pour nous tcnir}qu'ils nous payée,ou autremét nous leur ferôs guerre.Or auantCditAiinerigotJou nous pourrons nous à ce commencementlogcr, pour notis recueillir? Là enycutau-cuns qui rcfpondir^nt:amp;direntainfi,Nousrauonsvn fbrt,defcmparé,fur i’herirage du Seigneur de la Tour,que nul nctientnegardc.Trayonnous là tout premiercraenfjamp;lc fortifion:amp;’ quand fortifié l’aurons,nous le garnirons,amp; courrons légÿcment, amp;nbsp;à no-fire ailc,cn Auuergne amp;nbsp;cn Limofin.Et ou gift ce fort?demanda Aimengot. A vnelieue delaTour,rcfpondircnt ceux,quilccognoifroient,amp;qiiiiàaduifél’auoient.0nlenô/nc la Roche de Vandais. Par mafoyfdit Aimerigot)vous dites vray. La Rochecüvn droit lieu pour nous;5ô eft tenue la terre ou il fied,quoy que pour le prefent il foit defemparé, des arriefiez de Limoges,amp; nous l’irons veoir: fi le prendrons amp;: fortifierons. Ainlî fur idi^cbe Je ce propos ils fe fondcrent,amp;conclurent;amp; faffemblerentàla Roche de Vandais.Qi«J raJM fortißee Aimc'rigot,amp; là route,fut là venu, de rechef il le voulut encores aduifer, pour veoir^ Mrf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cognoittre fi leur peine y feroit bien employée du fortifier : Si quand il eut bien aduifb

festem ^^^‘‘’‘ ‘^”“iæ«»^îamp; coriccu toutes les gardes amp;nbsp;deffenfes, fi luy pleur encores granderamh puZ^^neem- ™^Çux que deuanr. Sileprirentde fiait, amp;nbsp;le fortifièrent, petità petit, allant qu’ilscou-»«»f«w leur rHftcnrjnequ’ilsfeifrcntnulcontrairefurlepaySjamp;quandiIsveircnt qu’ileftoitforraf frain fa^'. nbsp;nbsp;fez pour eux tenir contre üége â£afraur,amp;que tous les compaignons furent montez amp;

pourueus,ils commencèrent à courir fur le pays,amp;à prendre prifonniers, Si rançonner, Ôi pourucoir leur fort de chairs de farines,de ci res, de vin,de fiel,de fer,d’acier, Siie toutes chofes qui leur pouuoient feruir. Rien neftoit qui n «leur veinft à point: fil n’eftoit trop chaud,ou troppclanr.Lcspays delà enuiron,amp;les bonncs-gcns,quicuidoiéte/lrc cn paix ér en repos,parmy la tréne qui eftoit donnée entre les Roys amp;nbsp;les Royaumes, fe commencèrent a ébahir,car ces robcurs amp;nbsp;pillars les prenoient en leurs mai/ons, ß^ par tout ou ils lespouuoient trouuer,aux champs amp;nbsp;aux labourages : amp;nbsp;le nommoient les Auetureux.Le Sire de la Tourfquâd il lentit qu’il auoit tels voifins,fipresdeluy,qU'î vnelicuëde fa meilleure ville delaTour)nc futpas biôaftçuréimaisfitgarderforteniét amp;eftroirementfes villesamp;fcschafteaux. La Gom reife Dauphin et vne moult vaillante Dameamp; de grande prudencefq^i fe tcnoif,auecqucs^es enfans,en vne fienne bonne vil

• le amp;nbsp;forrehaftefiqu’on dit Sardes, feantfur la Riuiere l’Euefque) ne furpas bien alfeu- j rée,quand elle ouiedirGqu’Aimetigotamp;fa route auoient fortifié le chaftel de la Roclic j deVandais.Si enuoya tantoft a tous fcs chafteaux Si bófics-'villcs(SiIcsüt pourucoirde 1 Gct}s-*d’ârmesdcffenfables)celsqu’à Marquera Ondable,à Cbilfac,âBlere,Sipartout^ J •^tiquenuln cn full furpris,car trop fort douteit ccluy Aimerigot; pourtant qu'autres- 1 foisilauoir eu de les florins, à vnfcul psyemet cinqmiUe.Sachez que tous les paysdAu nbsp;nbsp;nbsp;I ucigne Si de Limofnfe commencèrent geandement à cifroyer. SifauifercntCheait- I liers Si Efcuycrs,quelesgens des l^nnes-viîles(teUes que de Clermont^ deMontferrît ( Side Rion)cnuoycrcnt deuer^e Roy de France:am{i comme ils frent.Ce pendsntciuc nbsp;nbsp;nbsp;1 ce pourchas le fit des bonnes villcs-d’Auuergne ) Si de la Comteffe Dauphinc^rpdfc nbsp;nbsp;nbsp;l meit auecques eux)Siquils enuoyerentpar deuers le Roy de France Si fon Confciï,Si nbsp;nbsp;nbsp;1 deuersleDuc de Berry (qui pour lors fe tenoità Paris dclez le Roy)fe fortifièrent grade nbsp;nbsp;nbsp;1 métceux^elaRochedeVandaisiSiaucommericementde leur fortifiementflsfrcnt ƒ vne fueille,ou ils logèrent leurs cheuaux.f^uad toutes manières,de gens auétureux((pii nbsp;nbsp;nbsp;j caffez efioient d^leurs gages) entendirent quAimerigot Marcel faifoitguerre,ûen fu- nbsp;nbsp;nbsp;l rent tous reiouis : ôi f’en vindrentplufieurs bouter en fa route Si compaignie: Sieut nbsp;nbsp;nbsp;1 tantofl des pillars,Si des robeurs,plus qu’il n'en voufifl auoir. Fini ne demandoit gage, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 fors la retenue (Te luy,car bien fauoient tous cçux,qui cn fa compaignie fe mettoyent, nbsp;nbsp;nbsp;l qu'affez ils gaigneroicnt:puis que l'abandon du pillier Sirober ils auoient. Sicouroient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I vne fois touiiours de{fous,Sil’autre deffus,ne,nuln’alloit au deuât:Si fe faifoictrenômer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 Ôicongnoiflre cn moult de4icux.On ne parloir d'autre chofeen Auuergne,Si en Limo- nbsp;nbsp;nbsp;1 fin,(pic de ceux de la Roche-de Vandais.Moult cn eûoitlc pays effrayé. CeuxdeCi- 1 luffcr(dont Perrot le Bearnois efloir Capitaîne)tenoient fermement la treue: Sinefai- l foient nulle gucrre:ôi( quand leditPerrot veit que ledit Aimerigot courait ainfilepays nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 quicui- 1

-ocr page 1189-

de FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^7

(juicuidoit bien dire en tréucs,amp; afleur)fi fut trop courroucé fus Aimerigot: amp;nbsp;dit que il faifoit mal.-amp; luy mâda ainfi,qu’il ne vouloir que luy ne les fiens euflent nul retour en Calii(ret,n’en lieu,ou il euft puilîance. Aimerigot n’en fit cotnptCjCar il auoit bien ou allerijl rctiaire,ailleu^ qu’à Caluflct:amp; auoit gens aflcz.amp; tous les iours luy en venoit de ceux,qui fe vouloient auenturer,amp; mal faire. Perrot le Bcarnois deffendit, fur la vie, à ceux qui auecques luy cftoicni^amp; fe tcnoicnt,quc nul ne fe mit aux champs, pour porter dommage ne contraire à fes voifinsunais vouloir entièrement amp;nbsp;loy^ment tenir la tré-uc,01im Barbe,Capitaine de Donfac fe diflîmuloit aulfi de ceft affaire:amp;difoit toufiours «ju’il vouloir tenirlcs tréucs:mais il me fut dit que fes gens couroient fecrettement à la tois'.8lt;: quand ils «oient aucuns tresbons pillages, il en vouloir bien auoir le proffit. Les lionnes gens d'Auuergne amp;nbsp;par efpecial ceux de Clcrmont,de Montferranr, amp;nbsp;de Rion (quien mclfagealloient deuers le Roy de France amp;nbsp;le Duc de Berry ) exploitèrent tant par leurs iournécs,qu’ils vindrent à Paris;amp; trouucret là le Roy,le Duc de Bcrry,le Duc deTouraine,amp; le Conneftable de France,meffire Oliuierdc Cliflbn-.amp;r fe trahirent tan ^uel^ues dépu toft deuers le Duc de Berry,amp;fon Confeihamp;rcmonftrcrentce, pour quoy ils eftoient tes d’^uuer-venus,amp;: comment Aimerigot Marcel guerroyait amp;nbsp;defiruifoit tout le pays d'Auuct-^»« versieifiy gnc,amp;: comment les gcns(qui mal y faifoient)(c multiplioient tous les iours:amp; prioienc fo»rfdireplain pour Dieu,qu’on y pourueufljCar fon les laiflbit longuement conuenir,ils honniroyent ^*/°^^* ^ime Icpaysd’Auucrgneamp;lafrontieredeLimofin.Quandles nouuellcs en furent venues au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

Roy amp;nbsp;auDuc de Berry,ils en furet gradement courroucez,car ils cuidoiét le pays auoir tréae.Si demandèrent,Ceux de la garnifon de Caluflet amp;dc Donfac font ik nuis maux? llsrcfpondïrcnt qde nully ils ne fe plaignoicnt cncorcs,fors qüe d’Aimerigot Marcel amp;: defaroutc.qui fortifié auoit la Roche-dc-Vandais.Donc refpondirent le Roy de Fran-«amp;le Duc de Berry,fon oncle,Or allez,bonnes-gens.Penfez de vous,car nous y pour-«oycrons debriefjtellcmcnt que vous vous en apperceurez : amp;nbsp;retournez au plus toft que vous pourrez,en voz lieux amp;nbsp;maifons:amp; fi dites ces rcfp6ces à ceux qui cy vous en-uoyent.Ces bonnes gens du pays d’Auuergne fe tindrent moult contcns de fes refpon-ftsià fe refrefehirét amp;nbsp;repoferéc deux iours à Paris:amp;puis f en retournerét en leurs mai-fous en Auucrgnc,quand ils eurent pris congé au Roy amp;nbsp;a fon oncle le Duc de Berry.

Le Roy de France amp;nbsp;fes Confeils ne meirent point en oubly les nouuellcs, car leDuc de Retry(auquel il en touchoit grandemcnt:pourtant qu’il tient grans heritages en Auuer gne)fit auancer la befongne.Si regardèrent qu’ils ponrrgiét enuoyer des parties de Frâ-ce.Vousfauczffi-comme ileftey deflus contenu en noftreHiftoire)qucle Sire de Cou-oy eftoit ordonné amp;nbsp;conflitué,de par le Roy amp;: fon Confeil,à eftre Capitaine amp;nbsp;forme- • r«nRegatdde tout le pays,mouuant de la mer de la Rochellc,ôc retournant amp;nbsp;compte nantiufquesàlariuicrc dcDordonne,en allantiufques àBordeaux fur Gironde.Ôr fa-iiczvous que le Sire de Coucy n’eftoit pas au pays;mais au voyage de Barbarie aucc les • wtres Seigneurs deFrance amp;nbsp;d’autres pay s.'N eantmoins à fon département il auoit or-Rôné amp;nbsp;inftitué fon coufiojmeffire Robert deBethune,Vicomte de Meaux, à eftre Lieu tenant au pays defTus-nommé.Si en fouuint au Côfcy du Roy;5c dirent ainfl que mieux l nbsp;’ppartenoitquele Vicomte euft la charge de ce voyage ,oour aller en Languedoc, que

l 'tulautre; Je fut demandé ou on orroit nouuellcs: amp;: fut iccu qu’il fe tenoit à Condé fur * l ^«nc.Oneferiuit deuers luy,au nom du.Roy:S^ le mandoitlcRoy.Cclüy, quiccslct-| tt«portoit,fehaftatantqu’ilvintàCondé: amp;làtrouua IcVicomtc dclczfa femme.

1 SiluybaillaleslettresdeparlcRoydcFrance.LeVicomtclespri^ouurit.leuf.amp;quand ^^ fruntue ie | ûfeutdequoy elles patloicnt,fi d^qu’il obeiroit au commandement duRoy,c^rc'eftoit ^g^^x triune 1 taifon.ilordonnafesbefongnes,le plus toftqu’ilpcuf.amp;fc partit de C^defurMarne: parles^j, | ^cheuaucha tant,qu’il vint àParis:ouil trouuale Roy amp;nbsp;fon ConfciV.quiluy dirent,Vi- pjuraHer cotre 1 comte,exploitez vous,8c aflemblcz Gens-d’armes de voftrc retenue, car il vous faut al- ^imeripet 1 let en Auuergne. Il y a là des pillars Çdefqucls Aimerigot Marcel eft Chef : félon ce ^‘‘'‘fel.

1 nbsp;qhenousfommes informcz)qui deftruifent amp;nbsp;trauaillent les bonnes gens: Faites tant 1 quctousfoiétboutezhors:8cfivouspouuczatrapcr iccluy Aimerigot Marcel,file nous 1 nbsp;atucncz;5c nous en aurons moult grande ioyc.U eft ordonné que vous ferez deliuré, à l Clermont en Auuergne,de la fomme que vous aurez dcGens-d’armcs:amp; pour aller d’i-1 nbsp;nbsp;cy iufques là,parlez auThreforier des gucrrcs.illuy eft chargé qu’il vous delhire aucune 1 Gofe, pour vos menus frais, 5c vous deliurez, car labefongne demande hafte. LeVi-1 comte refpondit qu’il eftoittoutpreft. Si retourna à fon hoftcl,amp;loy cftant à Paris,il fit

-ocr page 1190-

VOL V M E

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;kccrcs efcrire.amp;envoyer haüincmcnt aux Chevaliers amp;nbsp;Efeuyers de France amp;:dePi-

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cardie,de ià cognoOTavee Screrenve. en euxEgniFanrqu’ils fe dcJiuraiFcnt,amp;:veindcn[à

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Chartres^Se que là le trouueroicntils^amp;y ferait fa móErei Tovs Chevaliers amp;nbsp;Efenyets

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que cfcritsamp; mâdez furent obéirent volontiers(carilsaimoiétle Vicôte,amp;letenoient

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^f^ ^^P^^^^^^^^'^hidrctamp;futéttouscnlacitédeChartreSjauiourjquiprefxyefdt

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;e trouucr^H bien deux cens LancesiSe tous gens de gnerre,bôi amp;feabies. Quandh

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^-Eebl^Jcs François âeles Picarsgls fc départirent de Chartres amp;ptirentle nbsp;nbsp;'■

-^^^^^^gnc,S^ exploitercttât,qu’ils vindrent en Bout-’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^J^^^^f^‘l^^''^^^iP^^P‘^^tlep3ysd’Auuergne,quegrâdfecoursleut

ces nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^f^^'^^^^^^P^y^^^^^^''^^ciii^^gt;'^iouy.BiceEoi^denece/Iitéque

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de h Roche nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^^l^^^f^duançairent,pour venir en A uuergne,au douant deceux fuite allaient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Y^''^^^^^^^^^‘^^°r’entéduûxiours,Aitnerigotamp;ceuxdeh

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fâchez Plis cuifent fair nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(^^^‘^f^^^'^^VoutenuironRion,amp;iufquesàGanap:amp;

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^nncarlepavs Dourlnrcen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^quot;f^^^ê^^^edAuuergnemenulne fuEalleaade*

^Eoicc tousprefis de faire relie K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^»9^ ^Ü^^ ncfut Jamais, Aimerigotamp;fatoute

^lt;pmMa le Vicomte deMauxedoir ede ^^r'^Ÿ'^uegrandefoiibn de Camp;-d'3rnits,ddiiadl

P^^^quot;^‘«^‘«gt;‘^dnadcdaaala,r6,n-iel^^d^fquot;!lf”'^'^fT^

/«rr„,„/^ 6 commenta Aimcdmri douter Ati dire j '^ gudsamoloxJrdi^- Oc ''-'‘t.cr-Ctc,.g‘-lt;:fdeno,ttcnudlne\icndZTl^^^^^^^^^^ ^'«/^rra/dySf amp;nbsp;dirJ'aytouthonnv.I’av crm i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en pa fia a d’aucuns de feseópaignós

^‘Oocquesrefuondir'f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/Ç^'^^^i^^ie fansraifonmede/huitaife

doutez vous? Nous vous allons veu^^leïhs P

marches,Nous avons bonne sarnifon-^r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armes: qui fuE en toutes ces

^^^lt;^«(è,amp;d’vue volonté,^ qui avons Ar ^.^^^‘^'^P^^^^^^^’^ffonnnesgensiousde

me vous faites le voEre, Vous ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cher à gardemoz corps', com^

turc vous cEcs pris,vousßnrre7 ^^^P^’^^^^f^^cnnusneperdons,Separcasd’auen

^’^i^onsrien.Senousfoinniespris J^E^ru7!^^J^a‘^M^°^^^^^^^‘'^'^'^'''^^^^

• nbsp;^mns bien chérementiôc nouseardemne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^idionny a. Sinoasven-

ciensnevous ebahiEez dechofen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^dbda mieux que nous pourrons. Doncea

amp; f ggerroyerons Pagement AinE reende ^^^^ aeveez,car nous n’auos gardedePége:

^Tant exploitèrent ces Gens-d’armes dc'pranr'Tv' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AimerigotMateeL

ils vindrcntà Moulins en Bourbôuois-amp;rn^? ^^^°^^^ de Meaux St les autres,que bon, Elle au ComteDaunhin ‘.^P^P^iferent outre,maislaDucheEedeBout S^^'^àmicnnStleurdonLàdiPnetP^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IcsChcualicrsnioult

^^^le^mre de 3 SaintPourPain Là rrfrpi'c-h, • O ^^pmerent ouireiSt vindrcntce iourgePirdufoir

a der- Riondà Pe rePrePehirenfamp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ganap,St puis a Aisueperfe, ôtpuisà

quot;’-^ - ^u- rEucTave dul eutde^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;recueibe

deVandfis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^'^'^'damc-d’Orcinafà quatre lieues de laRoche i

^nxaEemblez ifdeLimoPin-.StPaEemblerentlàtoas-Si j emqvinuts ArbalePi ^fff^^P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cens Lances,qu vus qu’autres, Stenuiron nbsp;nbsp;nbsp;l 7efLnd^e^^r Geneuo^à cüoit,auceques ledEComthe SeigneurdeMÔ- nbsp;nbsp;I

Tour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Seigneur de la Roche, JeSiredeh

A Abicre,Je Seigneur de Saint-AmpXmeffire RobertDauphM

Géneuois deux va.llans EfeuyersdefgueJs on ' du Vicomrede M nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;GaUenace, amp;nbsp;eftoitpources iours MaiRre dclboüd

tous ces Genevois bonsGens-dermesst Atbaamp;rs,pourueus Ôtarmezdetouiespic-^f^siauttement ils ne fuffcntpointpaffez aux gages n au regard du Vicomte deMeauXe Quand

-ocr page 1191-

DE FROISSART,


5^

Quandccüx delà Roche-de-Vandais^c’eftaflauoir AimcrigotMarcel, amp;nbsp;Guiotdu Scl,fononclc)entendircnt quccesGcns-d’armcs François,Picars,Auucrgnois,amp;Géne uois,f’auançoicnt,amp; eHoicntvcnusà Noftre-dame-d 0rcinal,amp; fordonnoient pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

venir mettre le fiég^ deuant leur fort, fi aüilcrcnt quelle chofe ils feroient, pour mieux tcfiftcràl’cncontre d’eux.Premièrement ils regardèrent qu’ils n’auoient laque faire de tenir cheuaiix(puis qu’ils auraient le ficgc)amp;qu’ils en feroienttrop empefehez. Affez près de la Roche-de-Vandais fiedvn autre fort (qui l’appelle Saint^ouppery)^ fete~ toit pour ce temps ce fort à Aimcrigot Marccl:amp; là fe tenoit fa femme.Si y t nuoya grâ departiedefacheuance,amp;ordonnercntqu’ilskcnuoiroient leurs pages amp;nbsp;leurs chenaux àSaint-Soupperÿ;amp; les y enuoyerér.Vous deuez fauoir que la Roche de V andais eftoit durement fortifiéc:amp;fi ficd,à vray dire,en moult forte place,amp;: moult auoiteftéle Seigneur de UTourde ceux du pays blafiTié,decc qu’ill’auoit laiffée amp;nbsp;delemparée: amp;nbsp;di-foiét en Auuergne cômunément les hómes,quc ce dômage ils receuoiéc par luy: car biê ilpeuftauoirtcnulaRochcde Vidais ton fe tenir ne la vouloir pour les coullages,l’auoir abandonnée aux hommes du pays. teUemet l’cuffcnt dcfemparéc,quei3maisnuldepuis ne fl full amalfé,mais au deféparer, onauoit laiffé les murs tous entiers,amp;vne partie du manoir iamp;tcl l’auoit trouuée Aimciigot,8i fes gens.La Roche de Vâdaiseft diuiféc des montaignes,qui font à l’enuirô moult hautes amp;nbsp;durcs,amp;r eft vncRoche àpart:54 fur l’vn des lez il ya vn pan de Roche,qu’ils auoient fortifié,fe rait leurs manteaux amp;nbsp;attourne-

' mens,pour eux garder amp;nbsp;dc{fendre:amp;ne les pouuoit onalfaiUir de nul codé, fors que ' par-dcuant,ôcparécarmouchc.Orfe départirent deNofirc-dame d'Orcinal le Vicom-‘ tcàcMeaux,Chcualiersamp;Efcuyers,amp;:GcncuoisArbalcftiers:amp;cheminèrent tant,que ‘ ils vindrent deuant la Roche de V andais.Si fe logèrent,amp;: amaircrent(ainfi que gens,bié ‘ mfez d’armes,deuoient faire)amp;mcirentle fiegc-.Ö/. petit à petit amendèrent leutslogis. ' Quand la ComteffeDauphin^quife tenoit àSardes) Iccutles nouuelles ejue laRoche deVandais eftoit a{fiegée,amp; les Angloisdcdans,fi en fut moult reiouie:amp;(pour ce que 1 elle penfoit bien que le Vicomte de Meaux, de filoingvcnu que de France amp;nbsp;de Pi-1 cardie ,n’auoitfait vcnir,nc charier,rentes ncpauillons)clle ordonna tantoft, amp;nbsp;fit ap- ^ 1 parciller,deuxrcntcs,bellesamp;bônes(qui choie nt defon Seigneur,le Comte Dauphin) ^ne^M^fRU 1 ïdcscnuoyaauVicomtedcMeaux(qui eftoit deuant la Roche de Vandais)par manie- j^^ijg ^^ ^^^^ 1 icdcpreft,6c pour luy aider,lcficgcdurant.Le Vicomte recent ceprefentenbon greiôc d^ts^ 1 fcrecommanda moult dcFolxalaComteffeDauphincg:nlaremcrciat des tentes,qu é-1 Uoyécsluy auoit,car moultbien lu^ venoient à point. Le Sire delà lour eftoit enfon

1 Çays,àvnelieué de fon chaftel amp;nbsp;de fa maifomfi auoit au (ft cc qu’il luy conuenoit. T ous nbsp;nbsp;• i Clieualicrsamp;cEfcuycrs fordonnoient, tout au mieux qu’ils lauoient ou pouuoient ; Sc 1 luoicnt vîmes Sc pourucances afoifon(quileurvcnoienr de toutes parts) amp;nbsp;a boa mar- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^ 1 nbsp;Ac.Lc temps eftoit bel amp;nbsp;fee,5c Vair quoy amp;nbsp;chaud, tel comme il eft au f mois d’Aouft.

1 Shetenoient volóticrs les Chcualicrs Sc les eópaignons deffousles fueillécs5lt; ratnees, r^uandelleseftoient verdcs,amp; nouuellcmét coupées. Or vindrét nouuelles en Voft(qui

' meitcntcndoutclesScigneursSzlcs compaignós)qjje les garnifons voifincs des enne-' nbsp;mis,comme de Caluffet, amp;nbsp;de Donfac, fe recuclllcrolent cnfcmble, Sc vlendroient vn

iolr,ouvnemafmec,reuelller l’oft,quand on nef en donimrolt en garde,amp;:lcueroicnt 1c ücge.he V Icomtc de Meaux amp;nbsp;les Chcualicrs en eurent confeil cnfcmble ,amp; ordonne ' nbsp;nbsp;rent que ceferoit bien fait qu’ils enuoyaflentvn Heraut à Perrot le Bcarnois, Capltai-

' «de Caluffet,amp; àOllm Barbe,Capitaine de Donfac,pour fauoir leur entente,à celle fin ' ^ullsnenfuffcntfurpris,amp; qdesgarnifons Anglclches ils biffent affeurez,ou en gucr-teStfélon ce qu’onleur fcroitdc rcfponfc,lls fe pouruoy croient. Si cnu^iyerenrvn Hemt dclcur cofté-.amp;l’inftruircnt,amp;; chargèrent,de ce qu’ildeuoit dire. Le Heraut fepat-tltdeïoft,§lt;cheuauchaverslefort de Caluffet, Se ex pion a tant, qu’il y vint; Setrouna d'auentutePetrot à la barrière, amp;nbsp;grande foifon de fes compalgnons : q^ui febatoienta pemtle ieari 1 ^ctterlaplcrre.ll defeendit lus de deffusfon ch eu al; Sr demanda le Capitaine. Onluy nuis promet À 1 tnfclgna.Quand il fut deuant luy,il parlarSt fit fon meftage bien Sc à point, de tout cc, *» Héraut lt;It» 1 dontlnftrultonl’auoit.Plerrclcbcarnolsrefpondlt à cc amp;nbsp;djf,Heraut, vous direz àvoz quot;quot;^^^^x Atitnir \ malfltcs,qulcy vous enuoycnt,quc nous voulons auih enticrcment Sc loyaument tenir j^ j^^^^ jj^ l httéuc,qul donnée eft Scfccllée entre Franccamp;Angleterre,comme nous voulons quo „,„^„, j, ^,i{j 1 nous la tienne, Stic nous faulons aucuns desnoftres,qui l’enfreint, ne violaft, pat aucune A'yttweriga i Wclàencc,5c nous le poumons tenir, nous en prendrions telle corceftion, comme il en Mar«!,

-ocr page 1192-

LE Q^VART VOLVME


«fo


appartienta apprendre, amp;nbsp;quepromis I’auons.Si vucil bien que vous diffiez aVoz mai* ^äramZ ^'’^^»9“® cCjqu’Aimcrigotàfaitjcft horsdenoftreconfèil amp;:ordonnance:n’oncqucsn^ ceUe ZZr U P^rh à nous:amp; luy auons bien delFendu,amp; au flensje retour en noftre Seigneurie: dk searnoù^^uant nous le tcnionsJJ auroit mal fini. Le Heraut fur mené deuantlcfo^ramp;y dilua. Après * la tefiûe des difncr il prit congé. Perrot le ßearnois luy fit deliurer, pour l’amour des Seigneurs de treues, FrancCjdix fr3ncs.Illcsprit:amp;le rcmcrcia:amp;puis fe dcpytit:amp; demanda le chemina Donlac.'amp;trouualil Capitaine du licu/qui f’appclloit Olim Barbe, amp;nbsp;eftoit Gafeon. Le Héraut parla à luy,furla forme amp;nbsp;manière que parlé auoit à Perrot le Bearnois. Ohm Barbe relpondit tout pareillement,amp; dicquepour riens il n’cnfrcindroitla tréue,aril nevouloitpascftrcdeshonnoré.LeHcraut difna au chaftel deDonfaqiamp;rau prédreco-gé,onlnydonnadixfrancs:amp;puisfcpartir:amp; retourna vers fes maiflresàla Rochede Vandais.Quandil fut venu amp;dcfccndu,les Chcualicrs efloienten grand defird'ouir, nouuelles.Siï’alfemblcrcntcntour du Vicomre;amp; là généralement il dit amp;rcmonftra, bien Ôé fagement,comment il auoit efté à Caluflet amp;nbsp;à Donfac ( efquels il auoittrouu^ les Capitaincs^amp;lesrclponfcsfuriesparolles,que dit auoit,amp; dórrclpondu auoitefté Le vicomte de Meaux amp;nbsp;les Chcualicrs tindrent plus grand compte,que deuant ne hi foienr,de Perrot le Bearnois,amp; d’OJim Barbc. amp;nbsp;furent hors de toutes doutes dececo-Zté. amp;continuercntlc flegc deuant la Roche.

Commettf ^/mer/gûf Ol/areel^ ett vam taje/ta Jefaife louer leßege ole eleuart fiv fin elelaJioeheale ra»olaôf,par lettres dr ménagés olu Jfoj el’t^zigleterre dnlu Dat ole Lattelaf/re au f^teemte ole m^/eutfXjd' mefiftes au Due oleSerrj, en a? .xv,

LE flcgeeftantdcuantlaRochcdc Vandais,vous deuez lâuoir que tons les tours il y auoit écarmouchede ceux de dehors à ceux de dedans.-ôc/ouiicnt en y auoit deBic cez du trait,carGéncuois font bons ArbaIcfliers,fubrils,ciuftcviféc.Ainfife continua amp;nbsp;rintlcflégeneuffemaines. L’entreprife de la garnifon eftoit grandement à l’a-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uautage de ceux de ded3ns;amp; ie vous en côpreray la manière amp;nbsp;ordonnâce.Suraucuns

coftez ils pouuoient bien iflîr,quand fis vouloicnr,maugréleurs ennemis,car pour teut AfTicget cnuironncmcnr,amp;r eux tolhrleurs iftucs,il conuenoitplus de flxmiJlc hommes. Or aduint quand le fiégc cttoit deuant la Roche, Aimerigot f qui eftoitlors mouhima-ginatif)regarda àfon faittSe. conûderatoutes chofes'.amp;veohciue point n avoir bien fut, tnais,pourretourncrfon faitcudroitfamp;i aßnejne celle Roche de Vandaisluydcmou-raü/iladuifaquilenuoyeroiten Angleterre vn flen Parler, bien cnlangagé, amp;nbsp;bien te-• fongnanr.-amp;porteroirlctfrcs de creance au Roy d’Angleterre, amp;.' au Duc deLandalire De ce proposai en parla a vn ße oncle:qui fappelloit Guiot du Sel,en l’aagcÇelpoir) de ioixante ansmtais moult ettoit vßt6 d armcs:Se. congnoilToit affczle monde. Quand Ai-^ merigot luy en dit la maniere,Se: fur quelle formell vouloitenuoyer en AngleterrCyCe-luy Guiot en futaffez daccord:S^dit que,delà enuoyer homme bien-enlangagcdin- , Üruir,on nepouuoitperdre.Siprirent vn varier de leur congnoiffauce^nourry aueceux. nbsp;nbsp;nbsp;i

Aimcrigot,auantfonpartementfij^duitSe inüruit ccluy,cndifant.'Nousremcttiôsbors , ^ deceansfauuement:Se hors tous perils,maugré noz ennemis. le te deliuray or dar- , gentalfcZjpour mieux bcfonder Sc cxploitcr^Tufen iras en AngleterraSoporteras ces /n/lru^hofv» ^^^^^^^^^^^^^^ Roy,vncs au Duc de Lanclattte,ô^ les tierces au Con feil du Roy. fume nbsp;nbsp;nbsp;i

■vârletJ'Aimt- ^^^^^^^^^^^^^^^ ^l^^t Si fagement à eux.Toutesles lettres font de creances. Ontede- , rigor Atarcfl, ^3ndera tantôt fur quel ellat tu eslà venu.Lcsrecommandationsfaites:tudiras qu’Ai par lur e»uojé mcrigo^'iarcel(lcurpetit foudoycr,SiIcur füget,amp;homme dc bonne volonté,dappa-e».^f»glfrerrr. reUlé à tousle^rs fcruices)ctt endos Si alficgé en vn petit fort (lequel cü tenu des irne- nbsp;nbsp;nbsp;,

pour ta/îher a reßefs deLimoßn,bcritageauRoyd’Anglecerre)Siccux,qui fontdeuantcefort,fepei , ^^^^^^^^^^‘^^^'^^^^^^^^^ lours pour le prendre 3 Si les compaignons qui le gardent d ifra»^au'^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ceux,qui font deuant,ettvnCheualicrcoußn au Seigneur de Coucy

^' (qui (appelle Robert,Si Vicomte de Mcaux)Capitaine,inRituc de parle Roy defranct nbsp;nbsp;,

Si prie auRoySià fon Confèil,autfi au Duc dcLanclaßre (comme a celuy, qui ed fou-ucrain Regard en Bordelons,amp;en (héritage du R oy d’AngIeterre)qu’ils vueillent efen-re,mander,Si commandera ce Vicomte de Meaux,qu’ilfe départe du fege,Sileucamp;o-ûe fes gens.Et n'oublie pas à faire m ettre Si eferire ce point en la lettre, pour donner au Vicomte plus grande congnoilfancedecrcmeur, qu’il ferner en peine, de rompre la nbsp;nbsp;nbsp;i

paix donnée SifeeUe àLolingbcnjfcant entre Boulongne amp;nbsp;Calais.Et(pour ce queie nbsp;nbsp;ƒ

nelay, /

-ocr page 1193-

ÖÈ FROISSART nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^i

ncfay,ceslcttrés veuës,que 1e Vicomte en voudra dire,ne quelle refponfe il ch fera,car ileft affez eftrange amp;nbsp;mcrueilleux)fait que i'ay g autant bien lettres du Roy, amp;nbsp;des Seigneurs dcfonConfcil,amp; duDuc de LanclaftrG,adrcçâsauDucâeBcrry,amp;feleDuc de Berry veur.tantoft ils fc départiront,amp; leucroht lefiége.Etfay tiât,pour le mieux befon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;{

gner,quetuaycs auîc toy vn Cheualier d’hoTmcur,dc par le Roy,ou du Duc de Lancia t cette fin dè lire,ou Erby,le Heraut.Si le me falue:amp; dy,de par moy,qu’Il vienne auec toy(il fait trop ^,^gt;*fi*ß fi^^'^ bien befongncr;amp;fi cft bien Angnu dn Duc de Berry,amp; des Seigners de France) amp;nbsp;ie ^^iij^*rj* luydonneray cent frâcs.Et mets bien en mémoire toutes les parolles ,'dontict’inllrui ^^„’^ ‘^’^J‘ÿ !iinforrac:amp; en foyes bien foingncuxiamp;di bien par delà à ceux,à qui tu parleras,que ee fort-que i’ay fortifié(f’il demeure Anglois)viendra encores bien à point, amp;nbsp;trefgrande-inent,à ceux,qui es marches de par de çà guette foot pour le Roy d'Ang.(car il fied fur frônere depays)amp; pourra fairc:furvncfaifon,gaigner,à courir en Auuergna amp;nbsp;en Limo fin,àrauenture deux cens mille francs.Qu.andAimerigor Marcel,prefentGuiot du Sel fononclc,eutbien induit amp;inftruit fon varier,amp; que les lettres de creance furent eferk tes amp;nbsp;fcellécs,amp; qui luy eut deliurc cent fracs pour fes menues frais,il f ordona pour pat ût;amp; partit:^ f’en vint de nuit,amp; tout à pié,bié accompaigné amp;; conuoya à vn autre fort lequel cftoità Aimerigot Marcel:amp; le nomme l’on Saint Soupery. Quand il fut là venu, il prit tel cbeual côc il voulut auoir,à fô aduis le meilleur de la route,car il efloit à chois.

amp; auffi auoit il à faire grand chemin.11 monta fus:amp; paffa parmy le Royaume de France comme vn François d’Auucrgne:amp; vint à Calais:amp; f’acointa du Capitaine,m eflirc lehâ deBeauchamp-.ôj luy compta vne partie de fes befongnes,afin qu’il fuft plus toft auâcé: licomme il fut,car le Capitaine luy fit tantoft auoir paffagc.il paffa:Sc vint outre à Dou-ures’.Silors quefon cheual fut hors du vaiffcl,ilmonta,amp; fe meit au chemin, amp;nbsp;exploita ht,que fur vn iour amp;nbsp;demy,il vint à Lôdres,amp;cut fi bonne aduenture, que le Roy d'An glcterre,8c fes deux oncles,Ic^uc deLanclaftre amp;nbsp;le Duc d’Yorch,amp; le Côfcil, cftoiét tousauPalaisàVveftmonftier,poutcôfcillcrdesbefongncs deNorthombeUande, car lcsFfcoçois,felon ce que les plaintes en venoient au Roy Se à fou Confeil, ne tenoient point trop bien la tréuc.Si deuoit on ordonner pour y enuoyer. A ce point vint le varlct d’Aimerigot à Londres.Si fe trait à rhoflel.Uf acointa de fon hofte,amp; luy dit vne partie defonententc.L!hoftc,pourl’adrecer,lemenaàW'cftmonfticr,ôifittant que premier ilpatlaauDuc deLanclaftre,qui fetenoit en fa chambre.car encores, neftoiét ilspoint tntrczcnConfeil.il luy bailla les lettres, qui venoient àluy. LeDucles prit Skieur. Quandillcscutleues,!! letlraà palt;,pour celle crcâced^z varlct luy dit Se compta tout, dechef en chef,comme la befongne allow,ainfi comme vous auez ouy, amp;nbsp;qu’Aimerp nbsp;nbsp;, gotluyauoiditôccnchargé.LeDuc cntéditàfcsparollcs,amp;luy demâda fil auoitplus delettrcs.llrefponditouy,auRoy Si à fon confcil.Ccft bien dit :dltleDuc, levons fe-tay auoit entréeamp;audience,amp; le vecommâda à vn fié varier de chambre.LeDuedeLâ ^ daftte allaau Confeil,Sî quand il vit que point Si heure fut il pourueut trefgrandement alabefongne du varier. A la promotion du Duc,le varier lut appelle .11 vint auât,8ibail Iffeslettres auRoy Si à fon Confeil. On les ouurit,amp; lcut,amp; fut la examiné Si demandé dtfacteance.Celuy,qui eftoit tout aduifé,Si bien haftiy de parler, ne fut point ebahy. Auttemenr,qu il neuft là que faive.Si rcmôftralabefong#e d Aimerigot Marcel moult nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• lîgement,Siplusfeurcmentaffez,qu’onncluy auoit chargé,tant que detous ilfutvo-lonticts ouy. Quand il euttour dit,Si fait fes requcftes,on luy dit qu’on en auroit con-foilSi aduis,Si que de ce quilrequeroit il feroit rclpondu. Il i(ht hors de la chambre du ^onfeil,Si vint au dehors,Silà attendit tant que fcslcttrcs furent confcillées,«equeh g^p^nß àî'ttt ïdponften fut faire Si renduc.La tefponfefut telle, que le Roy eferiroit auVicôte de Jirubuet tW locaux,SiauDuc de Berry,furla forme Si ordonnance, qu Aimerigot rc^ueroif.ôi au(h 5‘^ mejp^er fwoitlcDuc deLanclaftre,Si deliureroit on à l’homme,qui q’auoit apporté,vnEfcuycr fltmilhomme d’Angleterre,Si de l’hoftelduDucdeLanclàftrc,lequel pafferoit la met ^^ j-^^J^^ îifeîoittousces meffages,Si porter oit ceslettres,Si pour mieux exploiter,Hcrby ,lcHe tf^f lt;r/n ' iwqiroit auccluy.Si aideroit à faire tous ces pourchas,pourtant qu’il cognoiffoit affez conpib 1« Seigneurs à’Auuergne,Si par efpeciaUeDuc de Berry .Dont le varier qmlcslcttrcs »uoitapportees de par Aimerigot Marcelle contenta grandement de cefte refponfe, Si VourfuyuitdepuisleDucdeLanclaftre,Sititftbié fon dcuoirScfadiligéce,que fut briefs buts fes lettres furent efcritcs,amp;i le Gentil-homme au Duc de Lanclaftrc ordonné, Je 'chargé pour y aller enmeffagc,Sil’apelloitonÇce me fcmblcjCharbcry, Stic Héraut, qui

-ocr page 1194-

öl

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aimcrigotluy disque fil paffoit la mer il auroit,de fon maigre, cent fracs tous contes.

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^andlcslcttres furent cfcriprcs,amp; (eellécs,lcs trois les prirent, amp;nbsp;puis fc parfirent du

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duc de LanGlaftrc:amp; fc meirent au chcmin;amp; exploitèrent tant, qu’ils vindrentà Dou-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ures,amp; auancerenclcur voyage;amp; eurent vne fois vnc nefpalfagcrcfG J les rneit outre,

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a vnemaree auhaurcdeCalais:amp;iflîrenthors.-amp;alJcrétcnlavillclogcr;amp;quâdl3mer

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^“^^ chcuaux;amp; fc departired! de Calaisfamp;prirétlcchcniin

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ncrenr^lk^F”^* ■ ’P®^®quot;®^outrc,amp; toutcPicardic:amp;vindrentàParis.Pointnyfeiour

ils approchcr^rV^”^^^ chemm:amp;rcxploitcrcnt tât,qu’ils vindreten Auucrgne,à quid fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour y venir couucr«m^^^’ ç ®?^?^®“^’^°®^®‘‘^®y^“cfaisfied,ilsiÆcrcttontaowar

i^s mefräoers l’Efcnv,- “J ^^^^^^j^^^^c vous recordc, exploitèrent tint dais. Quand ils furentv f ^ ^^^^^»^^^^^indretißezpresdehRoche-deyi-B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pointniroienrn' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^S^i^E'fcuyeramp;le Héraut iduiferentpour

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'^^^fgt;Quilcs eHoitvenn’: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^P^j^^^’^J^^^^^^^oc^edeVandais-.maisréüoyetoiét

U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Curplus tans luy carbon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^S^^^^^^^'Sc diCoient qu’ils exploiteraient bien g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ruppoferoM,quonles

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n,;c„x,q„„d o„o»a.meSdeuX^r* dê^T''' ' '1 ^•*“^

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fiS''J-A.^^i‘f‘P‘^quot;'^‘‘‘^°yd Angle,cm,aucrcnlusd/r^Jn^

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^gt;r^e»f,» nbsp;^°’^’^^^'^^^^^^^u^)pourlemicux.amp;rretn„^ ^^'i^^^foignoient.LcvirletobeitiloC

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'»‘tt^re^üry ap nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;danger de ceux,qui douant Tenif-nr ^^^^^^^’^^td^ nuit parle chemin qu'ilfiuoi^

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^J, hn oncldlcscomn’S^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ain,cngo,Mmel,lcCul, *«

m^^l ^‘•”‘quot;S°^’^quot;‘^‘llcommca,il2„oi,cxdnm ^quot;^''‘”°'quot;''‘^ d'Anglctare-UmmJai d^^,^P^lt;^^byleHer3nr,ctloicHruboFsd^At, d^^^^’^^Atl'EfcüycrduDccdeLanch très du R oy d’A ngleterre amp;nbsp;du Duc de Lanch nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aquot; ^»compaignie, pourueu de let-

au Duc neBerry:filfc befôsnoit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, ^dreçansau Vicomte de Meaux, amp;

cy.^Rcfpondit le varier,C’eü par canton

^rebellerontle nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dirent,carentr'eux deuxfe-

Icur compaignic. Ils font fages Schien auiffrJ‘^^^j-^^^^‘^^^^^^^P^‘' ^°^^x^^‘^ ‘'quot; ^® ^^ ^^P^^^ ie Roy d'Angleterre Sc le Dn nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ Mehlis môÛrerootqae quelabefongneleurtoucbe.RefpondiHc

,^^^‘S°^^^^ltreiouy:Scdi^fonv„ri t ^‘fesverité.DecesnouueHesfüt

• ^bien ^elcguerdonneray.Vow: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?^^^^gt;if bien exploité,amp;furbriefsiaurs:

^rnc1aÜre,amp;Herby le Heraut en G nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'^ibomme, enuoyéde par le Duc de

^^em^deuant la RochedeVandais nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bers d'Angleterre, fen vin derenrie Vicomte de Meaux.On le côte qui douant fa tente febatoit à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y f^rex menez,Scerouuerentle 17

^^^^iinercntiSclefaluerentr.^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Qamp;ndik furentvenus iufqu'à ^^'^^H^ venaient. Ilsrenditleurfalut.-Sepuis leurdeman «ÂT ?“r“ dcp.Flc RoydSc^X ^~fAnglmm.Magt;a

■^‘f»dFf/re a/, ^‘^^^'^i^^rntc.QiiclIes nouÊ-Urc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^eLanclaflre.Vousfoyez les bien rennt ^'‘■»mfep/f ^^^feigneurdditle Herautlveez nbsp;nbsp;^^^J^^^^^^^^ ^^i'^^enant en celle terre fauuiged ^^‘*»A:,d^ff. vous apporte lettres du Rov d’A ^^ ''^ ^ibf^ycr(qui cil à Monfeigneur do L3cbßrc)goi

fiMf/ap -^x-pInifl^Scpourcequcie copnniv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lanclaiire (f les lirez,fil vouf

•r^rf/gaf j^^,., yj donc k}y bailla l’Efcuver^Irt I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^f^ de par-deçà,ie fuis venu en fa câpaignie. y’f*quot;çrayil,frgjjjj^ly-^^ qu'^p^^ ca„:^„,. nbsp;nbsp;nbsp;^ ^rcs;amp;lc Vicomte les prit, Sc regarda lesfeauxiamp;con-

bien fiuoiflirc I l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^PP^^^^^^^’^^Sb^ip^i^^ri de feshommesàpitn

Quiluvefcriunir^.^i 2 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;contre leHoyd'Ang.

fc metroiten r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dorrnoitScrepofoitiurfon herirage,à main armee, amp;nbsp;noie faire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^}deróprela rréiic.Laguelle choie iincpouiioit,ncdi:-f . ^f^ ,^f^‘'ë‘'^^demene au préiudice des feellez, que feellez auoient luyX

^^quot;^f^^’^^^doit(celleeïloitlaconcluiionde/aJertre}qu’aprescer ^fl‘^’'^^^^^^’^^yf^omre amp;nbsp;fes gens feparri/fene delà,SdlaHra/rcne Ie fege,amp;le nbsp;nbsp;i

y^f^^^^^/^^^^cntAimetigotMnrcc/pMJcmcnrpaëcderfM

nuoitmou/tcoufeafornfer. Cesparol/es, S^autrespjufeurs, endofes auoir encore

dedans ceslectrcs^Sctoutal’aided'Aimerigat Marcel. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

-ocr page 1195-

DE FROISSART, To'jtairi(!,amp;furVhcmcfmcförinlt;ïamp; manière,cömrtie les lettres dn Roy d’Angleterre, -[/tjauiitexi prloicnt,Celles di^üc de Lanclaftre chantoient:amp; madoir commeDuctcxcelfis d’A- ceip e„ mmî^ quitaincamp;d’icclle Duché. Adoncrefponditle Vicomte deMeaux , quand .il fut adui- nation Prançai le: amp;nbsp;dit, Beaux Soigneurs, ces nouuelles,que vous m’apportez,demandenr bien auoir A”«« Ifpren Confcitlc m’en confeilleray:amp; puis ie vous en refpôdray.Lors fe trairct auant l’Efcuycr ‘^•^^»tpiurhaut amp;nbsp;le Heraut : amp;nbsp;tantoft trou »croît qui les mena boire du vin au Vicomte. Ce pendant nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l Icconfeilla le Vicomte, car il manda le Seigneur de laTour,mcflir?Guillaume le Bou-tciller,mcfnre Robert Dauphin,meflire Loys d Aubicre,le Seigneur de Monngny,Vcrpparcemot mendifien amp;nbsp;meffire Berart de la Riuiere:mals eduy eftoit de fon hoftel.Quand ils furet Latin^tel juH. venusenlembl^lleurrcnouucllaincontinent les parollcs,amp;ce pourquoy il les auoit tii. mandcz:amp; leur fit lire les lettres,!^ enuoyces.Quand les Chcualiers les eurent ouyes,ils furent cmerucillez comme ia lettres pouuoient ctlre venues Sc apportées d’Angleterre, car encores n auoient ils pas efté au fiége vn moisk le vous diray ( dit le V icomre) qu e ie fuppof6.Ccluy Airaerigot Marcel cli vn fubtil varler.Si toft qu’il veit qu’il auroitle fie-gqilenuoyavn fienvarlet(efpoir)en Angleterre, pour impetrer ces lettres. Or y obei-ray-ie,fiic vucil.Ic vous dy bien que i’en refpondray tâtoft:mais de ce,que le Roy d’Angleterre amp;leDuc de Lanclaftre me mâdentjie n’en feray riens, car nulle mét ne luis tenu ■^ilyaueitmef d’obeyràcux,fors au Roy de frac et mon Sirc:qui m’acy côinisamp; enuoy^.Qu’on face fre Guy ma c^ Venir le Hérautamp;l’Efcuy er auant; amp;ie leur feray rcfponlc.Tâtoft unies alla qucrir:amp; fu cemts.üre. rent amenez deuant le Vicomte amp;nbsp;les Çhcualicrs,qui là cftoict.Qn^nd ils furent venus, ils endinerentleurs chcfs:amp; le Vicomte commença à parlcr.Vous Hcrby,amp;tThomelia Hcrberi(ainfi eftes vous nommcz,feló la teneur des lettres,que vous m’auez apportées) ilmefcmble que vous eftes cy venus amp;nbsp;enuoyez de parle Roy d’Angleterre amp;nbsp;le Duc deLanclaftre:lefquels font in^rmcz(ic ne fay pas comment,ou par l’interpretatio d’Ai merigot Marcel,ou par autruy,qui le vue illcaidcr,amp; qui ayt efté en Angleterre, au nom deluy)que ie fuis à prefcnt,à main armée, demouré amp;nbsp;logé fur l’héritage du Roy d’An-g!ctcrtc:amp; me mandent;que ic m’en parte amp;: léue le fiége,amp; laifle paifiblcment iouir,^ poffedet Aimerigot Marc el,d’vn petit fort:lequel à grande peine amp;nbsp;à grand courage il a fortifié.Et me mandent encores,que ic me mets en peril Sc en auentiirc de moy deshon noter,car ic vueil amp;nbsp;confent à rópre la tréue,qui eft donnée,amp; fecllée à tenir fermement St cftablcmcnt,lc terme de trois ans,entre le Roy de Frâce amp;nbsp;le Roy d’Anglcterre,leurs coiointsamp; leurs adhers.le vo’ dy^caux Seigneurs,qult;lencôtre delà charte ie ne puis j,^r j^ ^gt; ne vueil obuier, que ie ne tienne la tréue,amp; pour chofe que iefeiourneamp;loge^cy,quel-Meaux hfoit en riens crifrein61:e,violéc,ncbrif ec.lcl‘uis homme du Roy de France Noftre Si- ^„^ meßagen rdcquclm’acy enuoyé amp;nbsp;eftably, comme vn fien petit Marefchal,pour le prefent.Car crlettres du ileftvenuàlacognoilTanceduRoy amp;nbsp;de fonConfcil,par la complainte des Notules du roy d'Anbieter paysd’AuuergneSi de Limofin amp;nbsp;des bônes gés des villesamp;du plat pays (qui grâd’ perte^ ^ ^‘ ”»quot; ^^ amp;dômagey ontreceu)qu'AtmcrigotMarcela en celle marchc,amp;: furie departemétdes ^i^J^^„^ pays,adulfévne forte place,laquelle eftoit bien vuidce(amp;. l’habitation toute defertee,^ „f^„(deßnroy condamnée à non y demourer iamais)amp; qu’il la prif»amp; fortlfice:amp; fur ce,il ne la pas fait pourfott,ne maifon de paix,ne de foulasimais en a fait vijpfort amp;nbsp;retour ne larrós,pillars. •

1 ^meurtriers.Si m’eft commâdé,dc par le Roy, que ic me tienne icy,pciur deffendreSr

1 garder le pays;Si afin que ceux, quiy fonframairez,amp; qui tiennent le fort qu’on nomme | bRocl’ie-de vâdais,nepuifl'eut multiplier en leurmauuaiftié (ce qu’ils ôtfait) pour eux

1 punit amp;nbsp;corriger,par telle Icntéce qu’à leur forfait appartiêt,ic me mets en p^ne d’eux

1 prendre amp;nbsp;auoir.Donc,bcaux Seigneurs,au cómandcmét,auqucl ic vueil amp;nbsp;doy obeyr,

1 icfcraymondeuoir,amp; m’en aquiteray loyaumcnt,Sc d’icy ic ne me moffueray,ne parti-

1 ï3y,pour mandement qu’il me vienne,tant que i’auray le fort,8c ccux,qui le tiennent cô-| nbsp;tiemoy Sdmes compaignons.Et fAimerigot Marcel vouloir dircSlt;: mettre auant que

l icmefoye auancé de rompre la paix delà treue(car en treue doit cftrelfonnc paix) il fc

1 rn\cauâr,amp; iele feray cobattrepar aulfibô,oumeilleur,qu’ilneft amp;nbsp;luy feray prouucc

| que luy me (me l’a enfreinte plainement,amp;rópuepar trop de pointsamp;d’articlcs.Donc-t nbsp;nbsp;q«ts,beauxSeig,toutcôfidcré,ie vous fay rclponfe,vous pc«uez retourner,quad il vo’

1 plaift;S£vousreucnuspardela,neyucillezne dire ne recorder autres paroUcs, ne plus l nbsp;nbsp;ue moins,que ic vous en dy. Car lès rapporteurs des paroUes mal- alfifes informent tel-

I le fois les Seigneurs a l’encontre 5c au contraire de vérité.Monfeigneur (refpondit l’ER 1 suyet)Nous ne fômes,Herby ne moy,cy venus fors que pour rapporter ce que nous or-

-ocr page 1196-

îf^ . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Lb nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;V U L V M b

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rons,S: qu’on nous dira^Si puis que vous n’en voulez autre chofcfaircjnous n’auos que

amp;^4rïJes nief fei^urngj. cy.Us prirent congé:Sc le Vicomte demoura.Il déjà leur d^artcmcnt,auHe-u2rrc v^de ^^^^ deliurerdixfrancs,pour l’honneur duRoy d’Angleterre amp;nbsp;du UuedeLandaftre ^i}TcTe2'r2.^ qui là l'auoient enuoyé,amp; aufqucls il eftoit.Quand ils furent departi#lu Vicomteƒ on fansauoir peu les cut mis au grand chemin,pour venir amp;nbsp;retourner en lacité de Clermont (carilsdi-rtenpreßtet-en- foient qu’ils f en voiiloicnt aller à Paris3amp; que par là ils efloient venus) SiC ils eurent chc-uers le rtcomie uauché enuiron dciffic lieuëjCntre eux deux commencèrent à pari er,amp; rentrer en leur deMeaux.peur niatiere;8c dirent ainfi, Nous nations rien fait.il nous faut aller deucrsle Duc deBerry 'Maneï'^'’^ nbsp;nbsp;^ d’Auuergnc.ll eft Sire de ce pays,dit Hetby.il feferit Duc de Berry amp;nbsp;d’Auuergne.

‘ nbsp;nbsp;. LeVicóre de Meaux ne l’ofcra courroucer, fe le Duc luy mande qu’il f# départe de la,

amp; nous auons lettres du Roy d’Angleterre amp;nbsp;du Duc de Lâclaflre,adrcçans à luy. Sic raifon qu’il les voye,^ que nous fâchons fon entétc.lls tindrét ccpropos,amp; cheuauche rent fort,tant qu’ils vindrent à Clermont.lls y furcntlesbien vcnus,car leHcrautcon-gnoiffoit affez le pays.ll y auoit elle autrcsfois:5c difoit par tout,quâd on leur dcmâdoïc qu'ils qucróienr,qu’ils eftoient melfagcrs au Roy d’Angleterre. Eux venus à Clermont en Auuergne,ils demaderét,du Duc de Berry,ou il fe tenoit,On leur dit que pour lept ,-\ fcntileftoitenAuucrgnc,envntrcsbelchalfcl:qu’onappelloitla Nonette. Le Hcf \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lauoit bien leîit chaftel de la Nonette,car autresfois il y auoit efté. Si fe dcpartiren

Clermont:amp; cheuaucherent:ôc vindrent à Vioire,amp; de là à la Nonefte, car la montât Zesmeffa^ers gj^g gQ ntouit haute à montcr,auât qu’on (oit au i^aftcEQuandils furet vcnnsla fus,t d'Angleterre, trouucrent grande foifon de gens au Duc de Berry:qui f ebatoient en la place,dcuant a f re/eritet eues po^fg^Lg Hcraut fut tantoft cognu des aucuns.Si furent menez deucrsle deTerry^nfd- famour du Roy d’Angleterre amp;nbsp;du Duc de Lanclaftrcdeur fit bonne cherc. L ^“7.^ ueur d’Aimeri Anglois,qui portoit les lcttres,adrcçans au Duc de Berry ^cs luy^bailla. LcDuClc p , ^»t Marcel. nbsp;nbsp;ouurit,Uôt tout au long,par deux fois:amp; adonc il penfa fus vn petit:amp;puisrefpondit co

toifement,àlaplaifance de ccux,qui apportez les auoiêt.Car îldit,Pour 1 amour c confins,nous en ferons volontiers noftre pouuoir. De cefte refponfe furent 1 r-icny amp;nbsp;le Héraut tous ioyeux.'amp; cuyderent à ce coup auoir exploité de tous points,mais curcnt:fi comme ic vous diray.Si ne demoura il mie en la négligence du Duc de c ^p car de ce commencement il fit deuoir de leuer le fiege,grandcment.Sa diligence y clinoir,pour complaire au Roy d’Angleterre amp;nbsp;au Duc de Lanclaftreiquileprioyet q lefiégefuft leué de deuant la R(Âhc de Vandais,amp;qye ledit petit fort demoura a^^^ merigor,8? au cas qu’il luy demourroit,on le feroit tenir tout paifible,amp; amende

* forfait:f’ii auoit courroucé le Roy de France amp;fon Confcil.LcDucdeBcrryfqu* ^ p loir acejuiter de ce,dont il cftoit prié amp;nbsp;requis des Anglois,qui eftoient en fon no e^k ^^ criuit tantoft vues lettres,bien diètes, amp;nbsp;ordonnées au mieux qu’on les pouuoit 5 *dreçans au Vicomte de Mcaux-.amp; les lettres faites auant qu’elles fuftentfcellées,i nbsp;nbsp;-^

lire deuant les Angloisdefquels les cuiderent à bien bonnes,amp; bien parlans,Ccs « ^ furent apportées,par vn Efcuyer,not3ble,du Duc de Bcrry,au fiege de la Roche c ^^ lettres du Pue dais,amp; baillees au Vicomte de Mc«ux:lcqucl les prit amp;nbsp;ouurit,amp; hfit,S^^ puis apP“ -^ ^!Â'7‘*'* ^^ Cheualiersamp;Efcuycrsd’hon|^ur,quilacftoicnt:amp;lcsfitlircenlcurprcfencc,cf’f^ cote e Meaux, ^^^ celuy,qui apportées les auoit,cftoit mené boire,car on luy fit bonne ch^’-^’Ç°y^ „j ju^wntles'^‘ mourduDucdcBcrry.eefutraifon.Scigncurs(ditleVicomtcàfes®°®P’^Sp?^^jjj Ang.àlapour nc demourrons pas en paix:puis que le Duc de Berry veut porter Aimerigot, 1 no ^^ ftite d’A-meri du mond«,qui puis douze ans a plus greué,trauaillé,amp; guerroyé le pays d’Auuerg ^,^^ ^et Marcel, fait de poures gcns:amp;cuidoye que le Duc le haift moult gnindcmentmiais non ai 5 ^ qu’il monftrc,qftand il vcut,amp; demande cxprcftemcnt,quc ic me départedicy. 1 ^ foy ie nobeiray pas à prefent àfcs Icttrcs:maisic m’excuferay,amp;de raifon,dcpar c^^^.^ Noftre Sire amp;nbsp;fon confeil,qui cy m’ôt enuoyé,amp;audepartemét de Paris enioim ^^ tement,amp; com*mandé,quc pour mandement que i’euffe( fil’m venoit de labou ^^^^ Roy)ie nc me departiffe d’icy,tât que i'auroye le fort delà Rochc-deVâdais pris nbsp;nbsp;^^

quefté,amp; Aimerigot Marcel auffi pris(commc qu’il fuft)fe prendre le pouuoyc. nbsp;nbsp;.^^^

de Berry me mande tout le«contraire,amp; que tantoft,amp; fans delay,fcs lettres ^“ r’ ^j uelcfiége.Parmafoy ie n’en feray riens.Sirc(refpondirent les Chcualicrs ' nbsp;nbsp;nbsp;7^^,

crAuuergne,quilà eftoient,amp; quiouy rauoicnt)vous parlez royaument, Sc ^y.^“ ^j amp;nbsp;nousdemourerons aucc vous. Mais fâchez que pour le cofté : qui erneut “^quot;^jj |j Monfeigneur de Berry à prier Sc eferire pour fcs ennemis3nous fuppolons qu ^^^’^^

-ocr page 1197-

FROISSART.

«^5

^craiitjamp;i’EfcuyerAngloisfqni aporterétleslettresrautrciour cy a vous) pareillcmct P^rle Roy d’Ang.amp;le Due de Lanclaflrc, luy ayant aufli apportées Ictri es. Vous dites g'^nd mcrueiHe(ditle Vicomtc)amp; iele fauray,li iepuis.Adunefut appelle l’Elcuyer du I)ucdeBerry,poiitJuy fairefa refponfe.il vin t:amp; quad il fut venu en la prefeneedu Vi-Jointeamp;des Chcualicrs amp;nbsp;Efcuyers d'honneur,Ic Vicomte parla ainfi:amp; dit,Se nomma lEfcuyerparfonnom^car bign le congnoiiroitjPierrcicvucilbicn que vous fâchez que Jedoyjamp;vueil dcuoir,toute obeilfanceà Monfeigneur de Berry, caiÿl eft fi grand liéü Kfl^»»ßJu f’i prochain diiRoyNoftre-Sirc,qucic ne l’oferoyc courroucer.Mais moy amp;nbsp;mes campai y^eaitx gnons(qui cyfommes,amp;auonscflccinqfcrnainesau fiegedeuanr cefort,pour le pren-^'^^ ^''Jquot;quot; drcjamp;lcslarron^ui dedans font,àl’cftroit commandement de la bouche duRoy amp;dc ^»,^f„J,^j^* fonConfeil)nousémcrueillons grandcment(amp;bicny acaufe) comme Monfeigneur, „’gß^i^nf^ /^ deBerry nous mande amp;pric pour fes ennemis ,amp; que nous olbons d icy, amp;nbsp;louions leßegeßtns tx-fiége.Si fait cftoit,nous difonsgéneralement( amp;nbsp;le dirent tous ceux, qui cy font, par la pw csn^ni.m-bouche de moy)que nous donnerions grand matière amp;nbsp;bon exemple à tous larrons amp;nbsp;dement du R^y pillars( qui courir voudroient au Royaume)qu’ils fiflent du pis,qu’ils pourroient.Pierre vous direz ainfiàMôfcigneur de Berry de par nous tous,amp;dc parmoy cnchef,quc nous fommcs,amp; fuis tout preft amp;nbsp;enclin à faire ce qu’il luy plairait, amp;nbsp;rommanderoit: mais il m’cftfieftrohemcnt cnioinût amp;nbsp;commandé du Roy,amp; de fan Confei’,à cy efire amp;tcnir lefiege,tantquabonne conclnfionfauray mis ( comme fouuerain Capitaine de tous ceux,qui douant le fort à fiege font)que ie ne l’ofetoye enfreindre,ne paffer: amp;nbsp;dites bié qu’à nul autre mandement,nc commandement ien’obeiray,fors au Koy:à qui icluis luget, amp;nbsp;qui m'a icy enuoyé.Mais ie vous prie que vo’ me dicz vne choie, fc fauoir le puis, dontvientilniaintenanta prieràMonfcigncurleDuc de Berry pour Aimengot Marcel qui tant a fait de contraire Sr mauuaillié en Auuergne amp;nbsp;en Limofin : amp;nbsp;il eft pris amp;nbsp;attrapé, ainfi comme vntraiftA’ doit cfire,pour venir à male fin,car bien ilfa delferuy,S2 contre ce,qu’il a iuré,il erre.Refpódit rEfctiyer,il font venus,deuers Monfeig deux hô-nicsd’AngieterrCjVn Heraut,amp; vn autre hommc:qui ont apporté lettres à Mofeigneur, dcparleRoy d’Angleterre,amp; de par leDucdc Landafirt. amp;nbsp;prient trop fort pourAi-nierigot.lc vous en croy bien,dit Ic-Vicomtc.C’cft Hcrby,leHcraut, amp;nbsp;vn Efcuyer a-uccquesluyiqui fapelloitHerbery.lls m’apportèrent auifi l’autre iour lettres, fur la forme, fl comme ie fiippofe,que le Roy d’Angleterre amp;nbsp;le Duc de Lacladrc eferiuét a Mô-feigneur deBerry.Doneques,Pierre,dites à Monfeigneur deBerry,de par moy encores mecques les paroUcs que levons J^ chargées à dire,qu’il confidere bien toutes chofes.

Car toutes ces prieres,qui viennent de delà la mcr,ce font prières impetrées,^ aufquel- • les nul Seigneur de par dcçà,f il aime l’honneur amp;nbsp;le proffit du Royaume de France,ne fcdoitenclincr,nedefeendre MonfeigneurrcfpóditrEfcuyer,foyezcertainqucicnou bliray ricns:car Aimerigot n’eft pas trop bié en ma gracc.amp;r aime trop plus cher à veoir» fipunition,que fa dcliurâcc.Adoncprit l’Efcuycr congé auVicomtc;amp;' aux Chcualicrs Hsluy donnèrent. 11 monta àchcual:amp; fepartit d’eux: amp;nbsp;puis exploita tant,luy Sifon chenal,qu'ilreuint àlaNonette:ou il trouuaMonle^neur deBerry, à qui il fit ion mef- LeDsicdeeci^^ hge.Sirecorda tout ce,dont on l’auoit chargé de dire,bien Si fagement. La conclufion »■y, lt;tucunemer, i nbsp;nbsp;fat telle,qu’il dit bien que le Vicomte de Meaux auoit disque pour mademet qui veinft »»‘il eonte^de ncqn’ileuft,n'e fe partiroit du fiége de deuant la Roche de Vandais:te le Roy dcFran-cecftroitemcntneluy mandoit. Cellerefponfe ncrcccutpaslcDuc deBerry tropen ^^^^^ gtéiSiluy fembla qu'il pouuoit bien tant au Royaume de France , qu’on deuoit obéir ^^ puede Ber-àfeslcttrcs,Slt;: par elpecialenlaterred’Auuergne. Qiiand l’Efcuycr Anglols A Herby, refait temperi le Héraut,eurent ouy la refponfc,quc l’Efcuycr de Monfeigneur de Bcr|^\ auoit rappor-ßr lesmelfagen tee,^ que point le fiege ne felcucroit,fi furent tous penlits: Si veirent bien qu’ils tra-lt;^'^quot;g^ffo’q^* uailloient en vain.Si demandèrent au Duc, Monfeigneur,que nous conleiUez vous de j’*’'^’^’’^^J^'^** fairc?'Nous départirons nous de vous fans riens exploiter? Le Roy d’Angleterre Si le ^**'

1 oucaeLanclaureaunient grandehance envous,quc vous feriez leuer le liege,pourtat „eup^nyieny ' 1 nbsp;nbsp;quehRoche de Vandais gill en voftre Seigneurie.Souffrez vous,dit leDuc de Berry. Ai pourCuitei

| Wtrigorcftenfarteplace.il n’a garde d’ctlrcprisifil ne luy mechet trop grandement: ! Sdedoy prochainement aller en France deuers lcRoy,Si moy venu par delà,ieparle-

1 nbsp;ny auRoy, amp;nbsp;à fon CôfeihSi pour l’amour de mes confins d’Angleterre : qui en prient,

1 lyadvecerayccqucie pourray: Si vous viendrez auffi auecques moy, fi verrez comme

1 icxploiteray.Sur celle paroHe fc contentèrent Si appaiferent fEfcuyer Si le H eraut.

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'P d)

-ocr page 1198-

^9 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E QV ART V 0 L V ME

Depuis ncdcnloura que quatre jours, que le Due fcpartitdela Nonnettc.'amp;ylailîili Ducheffe fa feme,amp; grande partie de lónhoftehamp;fen vintàRionenAuuergne.Quâd il fut là,il feiourna plus de huit iours,attendant le Côte de Sanxerre,amp; le Sire de Rend» qu’il auoitenuoyés en Auignon,pourfesbefongneSàQuandils fur^venus,ils fedepat tirent delàtouscnfembie,ô^ fe meirentau chcmin,parmy Bourbonnoisiamp;chcuauchc-rent tant,amp; à petites iournécs,qu’ils vindrent à Bourges e^Berry : amp;nbsp;là fut IcDuc deux iours.il f ê partit aubiers iour:amp; vint à Mehû-fur-Yeure,vn chaftel,là ou a l'vnc des plus

belles maifens du monde:qu’il auoit pour lors. Car le Duc de Berry cxccllentcnicnt y ïf/ filûurs du auoit fait ouurer amp;nbsp;cdifier:amp; auoit bien confie trois ces mille francs. Là feiourna le Due Duc de Berrj, quinze iours:dontmoultcnnuyoitaux Anglois,quiprocuroicnt pourijtimerigot, mais ennujfeux aux jjs nen pouuoient auoir autrechofe : amp;fen diflimuloient, amp;nbsp;le Duc n’en faifoit plus mepa^en d An compte:amp; ic VOUS diray pourquoy,amp;: comment.Lc Comte de Sancerre amp;nbsp;le Sire de Rc nelfqui efloicntles fouuerains dcfon Confcil,auccqucs mcffirc PierreMcfpin)auoicnt trop grandement chargé le faid d’iccluy Aimcrigot;amp; en auoient, par confcil,blafme doucement le Duc de Berry:amp;luy auoient dit qu’il nauoit que faire defoy meflerdes befongnes d’Aimcrigot:car fa vie auoit cfté,amp; eftoit,dcshônorablc: amp;nbsp;eftoit vnpailJatlt;l faux amp;nbsp;manuals contre la couronne de Francc,amp; par lequel trop de villains faits, depÜ'

dais.

'le Duc de Ber- Icries amp;c dc roberies,auoicnt efte faits,fouftcnus,amp;auancez en Auuergne, amp;nbsp;en Liæ°' 7 tefreidipar fin:amp; n’eftoit pas vn homme,pour qui on deuft prier ne parler : mais en deuoitonlaifc le Conte de sd- conuenir Ic Roy amp;nbsp;fon Confeil.Ccs parolles,amp; autres,auoicnt grandement reftoidy,^ cerre, défaire rctardoient grandement le Duc dc Berry.•amp;n’en faifoit plus nul compte. Neantmoins laR^h^'/^'^‘ ^^^ deux Anglois,dcfrus-nommcz,faifoicnt grandement leur deuoirdefe ramenteuoir at^oc e epan ^^ {)m.:amp;le Duc,cn diftimulant,lcur refpondoit courtoifement: amp;nbsp;leurdifoitj^o“^''^^ vous.Nous ferons tantoft à Paris:mais que nous foyos départis d’icy:amp; (quoy quH^iO encore fe tenoitàMehun-fur-Yeurc:amp;fy tint plus de trois femaincs:amp;deuifoitauMai-ftrc de fes œuurcs,dc taille amp;dc pcinturc.Maiftre Andrieu Bcau-ncueu,à faire nouuellcs images amp;nbsp;peinturcs,car en telles chofes auoit il grandemêt fa fâtafic:K de toufiours faire ouurer de taille amp;nbsp;depcinture:amp; il eftoit bien adrccc,car deffus ce maiftre Andrieu, dont ie parle,n’auoit pour lors meillcur,ne le pareil en nulles tcrres,ne de qui tât dc bos ouurages fuft demouré en Francc,ou en Haynaut(dont il eftoit dc nation)^au Royau me d’Angleterre.

Commet/t eßa/zt (^imerigot Af^rcel feeretetne^t forty tic U Roche de rafidais/our i Moir/ècours d'autrespidarsßs compaigKOfts^ Guiot^u Sel^fin Lteutena/Jtfut fur pris par efnbafehe^i^ laforterefe rendue par compoftio». nbsp;nbsp;nbsp;chap. xvi.

Eerard dit, fie^^utt.

OR vous vueil ic dire amp;nbsp;recorder quelle chofe il aduint d’Aimcrigot,amp;.' de la Roche d» Vandais. Il,qui eftoit alfez imaginatif(quand il vcit que la deereancc fc mettoit ®fi longue à leuer le ficgc)penfabien que les mclfagcrs du Roy dAngleterreamp;duDuc de Lanclaftrc ne pouuoyent riens impctrer,amp; que les prières amp;nbsp;fes lettres alloienttou-tcs au neant.Si aduifa vn autre tour, Pauifa qu’il fe departiroit de là: amp;nbsp;cheuauchcroitde nuit amp;nbsp;de iour3tant qu’il reueilleroÿ; IcsCapitaines de Pcrigourdamp; de PierregiDS,Guio-net de Sainte Foy,Ernauton de Sainte Coulombe,Ernauton de Roftem,Iehan de Mor fen,Pierred’Anchin,Rcmonn^ de Companc,amp; plufieurs autres Gafeons amp;nbsp;Bearnois, amp;nbsp;fors Anglois,amp; gens gucrroyeurs,amp; fcroit tant par belles parolles, que tous cesCa-pitaines falfemblcroicnt amp;nbsp;monftreroienten Auuergne: fur l’clpcce amp;nbsp;conuoitificdc fortgaigner,amp;vicndroientdefoir,oudumatin,Ieuer le fiege: amp;prendroicnt tousles Genrils-hommcs,qui là cftoient:amp; bien auroient pour cent mille francs de prifonniers, fanslemenubuiin.Si en parla àfononcle Guiot du Sel, amp;luydit toutlelongdcfapé-Ef t tiHiment fcc.I’ay telle chofc propoféc. Qifen dites vous?Ilrefpondit,amp; dit. Ic n’y voy que tout d'^^imeriegt;t hicn,autrcmcntnc ferons nous deliurez de ces François.Or mon onc!c(dit Aimerigot) Marcel veulat ic feray ce voyaçe,puis que vous me le confeillcz,mais ic vous prie d”vnc chofe ,auanc aller guérir fi- mon dcpartcmcnr.QifcIlc? dit Guiot du Sel, Que pour écarmouche que les François emrsàfôn en- faccnt ne pour faillics,vous ne vueillez point ouurir les b3rricres,n’iflir au dehors, carfe ehGiùttdusel vouslefeifiez,vouspourric^plus perdre quegaigner. Refpondit Guiot,Icra en gardc-elaiffant lieu- ^^^ bicn-Nous nous tiendrons icy dedans tous clos,tant que reuiendrez, amp;nbsp;que nous or ^the‘*deranda^ ^°ns nouucllcs de vous.Voire bel onclefditAimcrigot)ic vous en prie. Autremét ncles pouuôs nous courroucer,q de nous tenir enclos.De leurs affauxêe ecarmouches n auôs nous gardc.Depuis ne demourcrét pas trois iours,qu’Aimcrigor Marcel fc départit de la Roche-

-ocr page 1199-

DE EROISSARti

Roche de Vaodais,8?vn page tant feulement auccques luy:amp; fe meît en chemih.îl paf la tout outre,fans le danger des François, il auoit intention d’amener compaignons a-ucnturc«x,amp;leucrlc fiégc: amp;(quoy qu’Aimerigot Marcel fuft hors delà garnifon) ceux de l hoftel n’^ fauoyét riens. Car on pouuoit entrer ô^ilfir hors de laRoche-de-Vandais, quâd on vouloir, fans le danger amp;nbsp;fccu des François. Tous les iouts il y auoit dcuâtlc fort)Ccarmouche,amp;^flaut aux barricres;amp; aduint,cnuiron cinq ou hx iours a-prestequ’Aimerigotfefut parti de la Roche de Vandais,qu’il y cu»des François vn*af-fauqgrâd amp;nbsp;bel amp;nbsp;bien ordonné-amp; furent départis les François en trois parties: ôc tou-tcslcs trois parties firent armes,car iceluy Guiot du Sel eftoit bon homme d'armes : amp;nbsp;longtemps en dfcoit vfé.Mais encores en ce iour il feforfit par outrecuidance:car ilalla hors de l’ordonancc de fon neueu:qui luy auoit chargé que pour aflault qu’on fift: point n’iffift hors, n’ôuurift les barrières. Aceluyaflàutilycut trois efcuycrs(dcux d’Auucr-gnc amp;nbsp;vnBreton)lefqucls eftoicr,en faifant armes,fur vn pâ de mur,tout au plus près de U forterelTe.Cesefcuycrs par cfpeciafdclfus tous les autres,f’y portèrent vaillamment: amp;nbsp;firent beaucoup d’armes ceux d’Auuergne eftoient nommez Richard de la Violette amp;nbsp;Lubinot de Rochcfort:amp; le Breton,Ic Monadic:qui ia fut pris en Limofin,au chattel dcMont-vantadour,amp; ettoità mclfirc GuillauumclcBoutcillcr. Siduracettaifaut iuf-ques àlanuit, amp;nbsp;acquirent ces troisEfcuyers trefgrand’ grace,(mais quelque peine ne ttauâil,que les François euttent en aflaillant ) fi n’y conquirent ils riens. Or aduint qua vneautre efearrnouehe, apres quele Vicôte de Meaux eut nouuclfcns amp;nbsp;aduis ,ilmcit en embufehe douze homes d’armes de fcs gcns,cn vne vieille grote, au dehors du fort: 8cdit auxautres compaignôs,allez efcarmouchcr aux barricrcs:amp;.fc vous vecz que ceux quifont dedans,faillcnt dehors, aintt qu’ilz pourront faire, car ils font conuoiteux de

1 nbsp;nbsp;gligner ( fi reculez petit à pent,tant que vous foyez retraits outre l’embufchc. Ils fau-

1 iront auant,amp;vous aufsi retournerez: Se aintt feront-ils enclos: ^ par celle manière

1 feront ils pris amp;nbsp;attrapez .le n’y voy meilleur aduantage. Tout aintt que le vicomte de-

1 uifaSc ordonna, il fut fait, amp;nbsp;furent ceux nommez, qui feroient à 1 embûche. Louis de

1 nbsp;nbsp;LcfglineUe, en futl’vn, Robert de Berthcncourt,Vandellc, Guillaume de laSaulfoye,

i nbsp;nbsp;Pierre de S.Vidai ,Gionct de Villeracquc, Pierre de Col, Andricu de laRochc,lchan

1 Salinage, amp;nbsp;tant qu’ils furent douze bons Hommes: Sefembufeherent en vne vieille

i nbsp;nbsp;grote,au dehors du fort;amp; les autres compaignons allèrent ccarmouchet:tels que f Be-1^/«^«*«*

1 nbsp;nbsp;borde Rochefort,Richard de laViolette,amp; le Monai c:amp; ettoient moult frifquemêt ^ '”‘^‘

1 nbsp;nbsp;armez déroutes picces,à fin qu’ils*fuflent plus conuoitez de ceux de dcdâs,amp; ettoient saillit de cm^i

1 nbsp;nbsp;les ecarmouchears auffi eux douze tant feulement. Qmnd ils furent tt auât qu’a la bar- du *el autre

1 here ils commencèrent 3aflaillirfeintement,amp;àfairclcsttmplcs.Parquoy Guiot du faduertifiem^

1 Scln'cnfitcomptc,de faillit hors. Si dit à fcs compaignons,ParfainaMarceLnofts fan- defin »tue»'

1 nbsp;nbsp;drons hors: car à labarricrc font ieunes compaignons qui ne cognoiflent encores les

' nbsp;nbsp;armes'à ce qu’ils monftrenc.N ous leur apprendrons à les cognoifirc.lls feront noz pri- K* “^ '’^V-^'*^

‘ fonnicrs,Sc ne nous peuuent efehapper.A ces mots il fit ouurir labarricrc,amp; faillit hors dèfwwi' ' nbsp;nbsp;tout le premier,Sc ne luy fouuint pas de ce q Aimerigot luy auoit dit a fon depattemet

' title grand défit qu’il eut de faire armes,amp; de gaigner a^unc chore,luy fitl’efearmou- ^

' nbsp;nbsp;the cómencer.Quand les Françoisvirent que ceux du fort ettoient hors des barrières,

' nbsp;nbsp;^Guiot du Selle premier,tt en furent tous rcfiouis,amp;: fe commencèrent à reculer pe-‘ nbsp;nbsp;ht à petit: Sc ceux du fort apres, Sc tant allerent,qu’ils patteret outre la premiere embuf-

' nbsp;nbsp;bc. !i quand ils furent en fus,5c ceux de l’embufchc virent qu’il eftoitheurc,ij^ faillirét

‘ hors delà grote,Sefe meitent furie chemin, cntrclc fort Scies ennemis en criât Coucy

' nbsp;^'iVicomte.Si furent les iflus du fort tous enclos,deuant amp;nbsp;derrière, f^nd Guiot du

‘ nbsp;nbsp;blvciil’otdonnance,ilcognutbicn qu’il f eftoit méfait,Si que fort eftoit de luy fauucr,

' ®ci«tattc.Si cômençaà reculct,pout venir àla Garnifon;mais onluy faillit au deuant.

' nbsp;nbsp;Que vous fcroi-ielógcóptc?ils furet là tous pris,Sc attrapez-.noncqucsmiln’enrccha- c***^* -f^h

‘ nbsp;nbsp;pi'St furent amenez au logis du V icomte,deuant les cheualicrs qui là eftoicnt.lcfqucls

' en eurent moult grand ioy c.Pat le confcil,qucle Vicôte de Meaux donna, furet Guiot ‘à’t^’i^^“^^* ‘ duSel,?e ceux qui ceiour eftoient iffus hors du fort,pris attièapez 5lt; menez enl’oft,dc- p^, emU/tki 1 'uutles Seigneurs de France Si d’Auuergne. Q^nd le Vicomte de Meaux veit ledit

1 Guiot duScl,Siluy demanda ou Amerigot Marcel eftoit,5c qu'il dift la vérité.: car il le 1 ruidoit au fort.Il refpondit qu’il ne fauoit,Sc qu’il eftoit parti du fort,auoit plus de dou-1 ’•îÀours.Moncdeuincrentles Seigneurs qu’il eftoit allé au pour chas. O nie fit mener \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hin

-ocr page 1200-

ßS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE QJV ART V0LVME

amcrc,amp; Icscompaignons, quiauccqucs kiy auoient efté pris.Là demanda le Vicomte de Meaux, aux Chcualicrs d’Auuergne,quelle chofé il eftoit bô à faire de ce Guior du Sel amp;nbsp;de fes compaignons,amp; qu’il en vouloir vier par leur confeil Meflîre Guillaumele Boutcillerluy rcfpôdit,amp; ditainfî,Certes Sirc,iefuppofe qu’Aimerigot Marcelfoitallé en lccours,amp; reuciller les compaignons des gamifonsjcn Pierrcgourd amp;nbsp;eh Pierreguh. Car toufiourstrouucra (quoy quetréues font) qui fauenn^'eravolontiers, pour mal fi re,amp; pourroit aduciàr qu’il viendroit fur nouSjOu de foir ou de matin, auât que nous en fccu(sious rien; amp;nbsp;nous pourroitporter du contraire oqjdornmage. Car Aimerigot cft moult fubtihSc fi cft de grand pourchas.Si»faifons vne chofe. Difon à Guiot du Scl,amp;:à ceux qui font auecques luy,qu’il nous facent rendre le fort de la Roch#dc Vandais,on nous leur ferons trencher le, teftesfans déport: de laquelle chofe,fils ne la veulent faire, ils ne fuient point efpargnez. Ce confeil eft bon refpondit le Vicomte,car au voit di rc pourauoir ceforr,fommcs nons venus en ce pays.Se nousn’auôs AimerigotMarcel maintcnant,vne autre fois viendra il à point. Adonc fappareillerentle Vicomte,lcSeigneur de la Tour, Meffirc Robert Daulphin, meftire Guillaume le Bouteiller,amp;les autres :’amp; vindrent deuant le fort au plus près qu’ils peurenr,amp; là furent amenez Guiot du Selamp; les autres. Le Vicomte ouuritla parolle amp;nbsp;leur dir(amp;fadrcça premicrementà Guiot pourtantqu’il eftoit capitaine) Guiot vous deuez fauoir, amp;nbsp;vous amp;nbsp;tous ceux qui cy font des voftres,que nous vous ferons tous trencher les teftes fans déport,fe vous ne nous faiétes rendre le fort delà Roche-de- Vandais,amp;: là ou vous nous le rendrez,nous vous lairrons aller quides amp;nbsp;deliurcs.Or auifez laquelle part vous vou lez,ou la mort ou la vie.De cefte parole furent Guiot amp;nbsp;les compaignons tous ébahis:^, regardèrent que trop mieux leur valoir farmer leurs vies,quemourir.Guiot du Sel relpondit,amp;dirain/î, Sirc,ic m’en mettray en peine. Adonc vintiulquesà la barriere,amp; fit tât qu’il parla à ceux qui dedans le fort eftoient. Ils fe trayrent auant: amp;nbsp;lâchez*que ceux qui au fort eftoienf, fetenoient ia pour tous decôfits. Ilsncfauoiét de quifairc Capitaine.puis qu’ilsauoiét ^‘^^ perdu leurs deux maiftres,amp;les meilleurs de leurs compaignons.Si rreftolt que Guiot lt;(iir/f- e-ran- ^^ ^^j p3,.j2àeux ôctraitta,ils furent d’accord,amp; confeillez de rendre lcfort,parcondi-rendu aux , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fit

François parla ^^“^ ^^ “® cmporteroicnt tout le leur,ce que porter en pourroicnt:amp; auroiet relpic frifi de G««f bon amp;nbsp;feur,vn mois entier,pour eux traire làoumicuxilleurplairoit.Toutcc leur fut du Sel cr ^e accordé, eferit amp;nbsp;fecllé:amp;ainfi curcntle François la Rochede Validais,par labonnca-fes copaignens, uenture dc l’efcarmouche: amp;nbsp;pgurce dit-on bié que toutes fortunes bonnesamp;malcsa-( foua compeßtio uiennent en armes qui les pourluir. Qiiand laRoc^c-de Vandais fut rendue auxSci-purles autres, gj^ç^^s de France amp;nbsp;d’Aiiuergne, qui afl)egeerauoienr,vous deuez làuoirqueccuxdu

pays d'enuiron en furent moult refiouis.OntintàGuiotduSel,amp;aiix autres,mont bié tout A,qu’on leur anoit promis. Qp,and ils eure nt prins ce que porter en poiiuoicnt,amp; • voulurent,on leur donna congé,ôc vrayes afteurances(qui duroicnt vn mois) pour aller là ou mieux leur plairoit.Le Vicomte de Meaux amp;nbsp;les Scig.abandonnèrent la Rothede Vandais à ceux du pais : lefquels entendirent tantoft àladefeniparcr,rompreamp; brifer, tcllcmct n’y demoura muraille enigere,n’abitatiô nulle, ne pierre l’vne fur l’antre.Tout • futrenuerfé Sc porté par terre. Les François qui là eftoient venuz au fcruiceduRoy,a-uecle Vicomte,prirentcon^aux Chcualicrs amp;nbsp;Efcuyers d’Auuergne,amp;euxàcux:amp; fe départirent les vns des autres,amp; rctournerét ceux d’Auuergne amp;nbsp;dc Limofiii enlcurs mailons. Le Vicomte de Meaux donna congé de retourner en Picardie,à vne quantité defes^ensril fen alladeuersla Rochelle:amp;fen vintlogcrà fainôtlchand’Angdi, ’pour garder la frontiere,car cncorcs y auoit-il des pillars amp;nbsp;robeurs, qui couroientàla fois en Xainât^nge, quand ils veoient leur plus bel. Si leur vouloir aller au deuant,car il y eftoit tenu.

Comment, après les noaneUes sie la compofition sie la üoehe-eie- raneiaüßes meßa^ers d'k^n^leterreprirent congé sia Duc de Berrj,(^ comment (^tmerigotOidared /quot;eßant retiré vers vnßen parent,nemé T ournemine,fiit par bej mis entre mains des Commißaires du Bo^ de France,ejt/i le menèrent à Paris, ois ilfut décapité, (^ écartelépar apres. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xvii.

EN la forme S^ manière, que vous m’auez ouy recorder fut pris Sf conquis ce nou-ueau fort delà Roche dc Vandais,amp;: fut mis à execution : dont tout le pays fut ré-iouy, amp;nbsp;en furêt les bônes gens plus alfeurs,car au vray dire,fil fuft dcmouré,il leur euft porté

-ocr page 1201-

DE FROISSART,

porté trop de dom!pagcamp;de contraire. Les nouuellesdcIaprife3amp;dufait(fi.Gomme ÜeftoicdelaRoçhc de Vâdais)en vindrent au duc de Berry, à Cantalou, en’vu manoir ^'* ^ ’ ^uifieneftoit: amp;nbsp;cft fcant entre Chartres amp;Môtlchery à neuflicuesdeParis.il n’en fit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ comptc:carilcftoi|ÿout refroidi d’impetrer grace au Roy pour Aimerigot. Quad Her- ^„rriou eftas lgt;yie Héraut en fut informé, amp;nbsp;que les Cheualicrs du Duc luy dirent que la Roche de aßt'fuitteclelÄ Landais eftoit prife amp;nbsp;abatult;,fi dit à l’Efcuycr, qui auccluycftojt,i’ay perdu cent compo^tion de francs, qu’Aimerigot m’auoit promis: pourquoy? ne comment? dité’Efeuyer. En nom /‘‘ ^ochede^d-I^icUjURoche de Vâdais eft rédue,Les François l’ont conquife.Prenon congé du Duc ‘^‘“^ ’ ‘^‘’^’^ ‘ ^” lt;ieBerry: amp;nbsp;retournôen Angleterre. Nous n‘anous iey quefaire.Refpondit l’Efcuycr, ^^'quot;’^jrTvenut Puisqu’ainfi eft,^ l’accorde. Donc prirent ils congé au Duc. Le Duc le leur donna: amp;nbsp;^^^^^^ ’^ewentei. ®feiuitauRoyd’Angletcrrc,amp; au Duc de Lanclaftre, fur la forme qu’ils luy auoientef-

^■Ïi:amp; fit au departement donner au Heraut quarante francs,amp; à l’Elcuyervn moult bel touffin.ils fc départirent du Duc : amp;nbsp;femeirent au chemin, au plus droit qu’ils peurenc Venir à Calais.Ic croy affez qu'ils retournèrent en Angleterre.Or vindrent auffiles non tellesàAiinerigotMarcel.-qui faifoit fon pourchas,pourleuer le fiege desFrâçois.Quâd l«prcmiercsnouuellesluyen vindrent, fi voulut fauoir comment la bdongne choit A'OMmdes i, Onluydit queçauoit efté parvnefâillie:quefon oncle GuiotduSeiauoitfaitc,malad- ^imtri^ot 'iifée,amp;outrccuidément,furles François. Haa,du traifire vieillart,dit Aimerigot. Par parcel,ljuant Saint Marcel,feie le tenoyc icy,ierocciroye.Il m’a deshonnorc,amp; tous les autres corn- ^n^f/^^‘ jß paignons auffi.Icluy auoye,à mon département fi efiroirement enioint 5e commandé-y^^j^* ^ ^uepoura(raur,ne pour écarmouchc,que les François fiflent,nullement il ne fen auan

?ftd oqurir la barrière: amp;nbsp;il a fait tout le côtraire.Ce dômage ne fait pas àrecouürerme ■cnemefauray ou rctraire.CeuxdeCaluffct,PetrotlcBcarnois,amp;:ceux d'Onfac,veulét tenir la treue;5lt;!mcs compaigi^ns font tous efparts,ainfi que gens déconfits,Iamais ne frsauroye ralTemler: amp;auffilcieles auois tous enfemblc, ienelesfçauroyeou mener. Atôutconfidcrer,ie me trouuc en vn dur party.Car i’ay courroucé trop grandement le Hoy de Frâce, le Duc de Berry,les Baros d’Auuergne,amp; tous les gens du pais, car ie leur ly fait guerre la treue durant.Ie cuidoye gaigner:mais ie fuis en grand auenture de per-dreine ienay à qui meconfeiller. Ie voudroye ores cftrc,moy amp;nbsp;le mien,amp; ma femme en Angleterre. Là feroye-ie bien. Et comment, Diable y pourroyie aller? ne tout mort âuoir porter?^ ie feroye decobé amp;nbsp;rué ins vingt fois,auant que ie fuRc à la mcr:car tous frspaffages en Poidou, en la Rochelle, en France, en Îtjormandie amp;nbsp;en Picardie, fur la *’gt;tr,font eftroitement gardez:^ ie me fuis forfair,cefic chofe eft toute clerc. Si feroye pris,retenu 8: cnuoyédeuers le Roy: amp;nbsp;feroye perdu, amp;nbsp;le mien auffi.. Le plus leur pour • ’’^oy,ferait de moy traire à Bordeaux fur Gironde,amp; petit à petitde forten fort,mâdcr frtnien amp;nbsp;moy là tant tcnir3que la guerre rcnouuellc;ear i’ay bié efpoir qu’âpres eyes tre quot;«(mal furent elles prifes ne venues )la guerre entre France amp;c Angleterre fera plusfor • tequedeuant. Caries compaignons auront tout aloué.'fi en voudront auoir amp;recon-'liierir(commc qu’il en prennein’auicnnc)de nounel. Ainfilc deuifoir,queic vous dy, Aimerigot Marcel,à part foy;amp;: eftoit tout trifte amp;nbsp;p^dif : amp;nbsp;ne fçauoit quel chemin tc-quot;ir,ncfildcuoit retourner,cn Auuergne,ou allerà Bord^u)X,amp; là mander fa fera mc,amp; Itfien retraite petit à petit,quoyemét amp;nbsp;fccrctcmct.S’il euft ce fait,toutes-voyes,il euft ’cnii la plus feure Sz la meilleure partie: mais il fit tout le contrraire:dont il luy mèfeheut grandement. Ainfi paye fortune fes gens.Qiiand elle les a efleuez.amp; mis rout hault fut frtoiië.ellcles renuerfe tout bas en la boue. Exemple par celuy Aimerigot.L^olauoiC ^iw la cheuancc(fi comme Ion difoit en Auuergne)decent mille francs: amp;nbsp;tout perdit frirvnionr,corps amp;■ auoir,fi que ie di qué fortune luy ioua moult bié de fan icuiainfi qu’à quot;aaint en a iouc amp;nbsp;louera encores. Celuy Aimerigot Marcel eu les plus grandes tribula-tgt;ons,fauifa qu’il auoit en Auuergne vn ficn coufin germain, Efeuyer amp;nbsp;gentilhomme (lequelon nommoitTournemine: amp;nbsp;qu’iliroitdeuers luy:amp;luy monftPeroit toutes fes Irdongncs.- amp;nbsp;prendroit confeil de luy. Si comme il deui{a,il fit. Ufen vinr,luy amp;nbsp;fon pîgefculcmentchezccTourncmine:amp; entra au chaftel. 11 cuida trop bien eftre arriué pourcaufe de lignage : mais non fut. Car celuy Efcuyer,nclt;nméTourncmine,n’eftoic pasbié en la grace du duc de Berri:m3is le hayoit moult fort,amp; bien le fçauoit l’Efcuycr: dont en eftoit plus douteux. Si fauifa,quad il veif venir en fon hoftcl fon coufin Aimé-”8®f)qu’il le prendroit, amp;nbsp;retiédroif.nc iamais de là partir ne le lairroit, amp;nbsp;fa prife figni-«roicau duc de Berry:enluy remonftrant,quc,f’il luy vouloir remettre fon mal talent,il

-ocr page 1202-

70

ü^uHal/; r'- , hiycftiióycroit Aimcrigot Marcel,amp;puis en fift cc qu’il voudfoit. Toufain/ïcóttimeil

^‘^ ^f’^^^ ^“*quot;^ Aimcrigot fut venu dedans lechaftcl ddToumemincafon vefs^n couji» ^'^^^^ i amp;nbsp;il eut mis fone^cciuSjamp; onJuy e.ut bailléchambre pour foy appareiller,amp;il rtumemine reueftuamp; misapoint, ildemandaauxvarJets, Ou eftmon cou/i# TournemiiicPcaf encores ne lâuoitilpointveu.Ueü enCa chambre rcfpondirentlcs varlets. Venezlv vorn Volontiers refpondit AimerigonEt ceux fauoient i^ontch volor^té dc Icurmah

3cicr(güepar vCage il portoit) St mis ins fon elpee, H did aux varlets,Ab

Ceux Z nbsp;nbsp;^^ ^^^['^‘^bcouUn T'oumemineJl yagradtemps qucie ndevep

lt;:ou,o„n£a£nanccamp;ÜonrdencurZBTrrf ‘‘quot;‘‘PZ^'°^‘'^‘'^Pquot;‘^^^^ les treues enfreintes 6tbrifees nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^^'' ’^®«5 elles faux Sttraiüre^ quiauet

rdsncu£daBdr,^Zk^ d£^ymortonvit;nehmaisdycydclaudrLDfdfquot;quot;gt;'n“Ppd^''°“'quot;quot;quot;^^^^^^ ^»^«aidCommau/TouLmmcÜi^nd^''?^^“^’^'^ yo^^mcdim/LceMcyouspourmoyioivBl y‘oiir,scrcaloaammcsbcrongBe,:Scrou,n,‘ f-''r'quot;quot;‘‘^^‘‘‘^^'^''quot;‘ -ies hdures.IenefcayfditToutnemin.^n.Z.?''^^^^.^^^ crueufc chere,Stme dites para ie vous ai dit ie le voustiendray.AdoncZe]Z^''''Z^Z‘'^''^P^°P°^ ^/^er/,,t quot;quot;««««tqweßo/cnrfoösaüiYe2qüc/u?7

Marrelarre^é ^^ ^^^^^^^^^^^cenepouuoit auoirenr 1 d^deuoient faire. LafutprisAmot p^tr/Sne^u^n P^ttoUcnepout lansase aifil fdei^Z- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^d,8tendosenvn Cbaltel:

rb»r»ym,„ee» Po^gt;Pdr,qucdesdeuxiamhesHneIefin- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^’^^rcr,Toumeminenclcvoulut

tgt;fgt;_fd^hyff,(f, forte Se bien fermee, Se bonnes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vns fers tres fors, Se dedans vnetour

te ^ bien fermer Se en prit les clefs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Quand il eutainfi fait il frie chaûel dot

la vie,ne P^uançall d’aller nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ß.^^fonmandemeat, que nulde fes varlets, fut

bien tenu.Il eferiuit vues lettres r ^ ^.^^^^^^ enuoyé. Son commandement fut

Mon feign eur de Berry. Si eferiuoir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^^ °^ ^^’^efquelles lettres fe deuoiétadrecer à

deBerryluy vouloir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ttenprilon AimerigoeMaredSe feieduc

uy deZuretoit. olaZ^slZ^^^Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de fair^ paix par tout, Ulc

plus loya^Se auquel le plus f Æ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lèeHees, il prit vndefes varlets,

r r r .quot;^‘'^i^^^-^^^yb^Plcccs lettres oit. St luy dit, Vaten en France deuersMonfeigneut ^^f ^^ ’^^^ tdponle. Le varier ont nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^commande bien à luy,Se ne retourne point eue

- ^ ^quot;^y^quot; ^^^^^^' ^^Ploita nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^1^ chenal,bon amp;appert.Sifede

i nbsp;nbsp;^^^^^^^^.^^^’H^'l'^t à Paris, Le Duc deBerry fy

f'gt;rZtZZ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^.^^^Ptlrlcs lettres Ôe les Zur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les lettres de fon maiûre Tourne-

de a dire ainf à fes Cheualiers n • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^1 les eutleuës, il commença à foulure,

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aimcrigot Marcel ef attrapé, V^quot;°‘^quot;^P^^^ de luy, Voulez vous ouïr des nounedes^

font bónes tiouue/lespourle n ^^^?.^^^‘^^^^^^^‘^^^^^^^gt;‘'^4^^lt;^^'t-eorjMoafeigaear,ee

cu Zong temps vn m3üU3Js voiü^l/ nbsp;nbsp;^^^/^^^ * ^^ ^^mo/Im car en A/aje^otib ont

Z^gjber^ autre pardon nerär nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dema/,(jue/i vous voulez dpafferapara^ JcRoyamp;fon Confed en voudr^^f^^'^“^^^^ 3uoir.Icneffay(dirJe duedeBerri) guc ^kl^dctemcm^e« y„ ZZ^äquot;/^^. à eus. Ne demour^ gucresdepdf

L ouure:ou /e do y amp;'fon r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^Z^t tour au rrauers^ru/qu au ebafe/da ^c-dl ft/dreh lettre aueT^^ ^^ ^^f^^^^dZcomprala lés nouuelleSjamp;tl/les/cearbjead/

ftctoutdiacuf] refouv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efcrlte, amp;:cnuoyce;amp;tdecesnoüüel/es ^^^3bóaeAj,quoyauyis^tt-J^^^^^^^^^f^^‘ ^^^^^^^^'^^'‘^^^■'^ deplllarsnepeuaenr .S:ää^‘^^^ssä:?säs' Vcno,lePrei^adecAafJ/*^^^^quot;5^^^^^^'^^^^^^ ^^^^^^dde ü/naAntAo/ae, amp;luy/j nem/ne, pourle hel^^^y^^^^^^^ZtEncoreslût ordonnéamp;'accordéqua faar amp;dneoZenen^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;couronne de Eaanee. rousmaltalears

^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^f^^ ^lón tna/ûre: gulÏéconteneamoult Alen âr/éfa/ar

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fesletrref

-ocr page 1203-

D E F R O Î S S À R t'. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7k

fcjlettres .Depuis ne demoura guercs de temps^que le Scncfch.il d’AuucrgnCj parvnc ToumtmintAl commiffion qu’il eut de Monfeigneur de Berry, f’en vint au chaftcl dcTournemine '.Sgt;i. ßMdetent cri-là luy fut dcliurc Aimerigot Marcchqui fut tout esbahi,quand il fe trouua en la compai gt;»« en mett^ gnic de fes cnnemis.Que vous feroie ie long rccord?Lc Sencfchal ramena en la côpai- .Aimeri^eten-gniedegés d’arnics,toutparmilcpays,amp;: paflerét Seineamp;Marnc,au pórde Chareton: (remains du amp;nbsp;de là ils vindret au chaftcl S. Anthoine, fi fut chargé en la charge du Vicôte d’Achi: ^‘^^ comw^-qui pour lots cftoit Chaftelam dudit lieu. On ne l’y garda guereslo^ucmcnt, quand il ^^^ii^ munint fut rendu amp;deliurc au Preuoft du Chaftclct de Paris, Sz amené en Chaftclct. Bien eft 4^4^;^, Vérité qu'il offroit pour fa rançon foixâte miljc francs,mais nul n’y vouloir entédrc,Ott luy rcfponditqi^ le Roy cftoit riche a(rcz:amp; que de fon argent il n’eh auoit que faire. Depuis qu’Aimerigot Marcel fut rendu au Preuoft de Chaftclcr,ohncnfiftpas longue ment garde.Il fut iugé à mourir hontcufcmcnr,cômc vn traiftre à la couronc de France. Sifut mené vn iour en vne charette, en vnc place qu’on dit aux Halles : amp;nbsp;là tourne au pilori,pluficurs fois depuis on lifit tous fes forfaits,pour Icfqncls il receuoit mort : amp;nbsp;là . futptesdeluy,moultlonguemêtjmefllrc Guillaume IcTrumqui moültparlaàluy.On '^'”*T4quot;^ -, fuppofoitque c’eftoit pour les befongnes d'Auuergne, amp;pourfauoirla vente de plu- f^^^p^J^f^^ ' fleurs Capitaines, qu’il y auoit, fe point eftoient participas à foh meffait. Les Seigneurs le fccurentbien,mais ie n’en peu oneques riens fçauoir.ll fut là exécuté.On luy trencha btefte: amp;nbsp;puis fut écartelé, amp;: chaeû des quartiers mis amp;nbsp;Icué fur vnc atache, aux quatre louncraincs portes de Paris. A cefte fin Aimerigot Marcel vint. De luy, fa femme ne de (on auoir,ic n’en fçay point autre choie, ne plus ananu

Comment les Seigneurs Chreßiens,François (^ GenettoiSy e^ans en l’r(le i/d Connimbres k nbsp;nbsp;fU 4 faranans

l’ancre^’ meirent hors ^pour a/ier mettreleßege douant la vide d lt;^'^fri^ue en Barba- dit Cemmerts^ rie: é‘ comment ilsfy com^tißrent amp;nbsp;matntindrent. chap. x v 111.

TBme fuis mis à parler, tout au long, delà vie d’Aimerigot Marcel, amp;nbsp;de remonftret Itousfcsfaits.La caufe a efté, pour embellir fon ame amp;nbsp;fepulturemar des bons amp;nbsp;maU Uiis on doit parler amp;nbsp;traitter en vnc Hiftoirc (quand elle eft fi grande,comme cefte cy £ft)pour exemple à ceux qui viendront,amp; pour donner matière amp;nbsp;aélion de bien faire, % s Aimerigoteuft tourné fes voyes ÔCargusenbonnes vertus,il cftoit bon hom-mtd’armes,dc faiétamp; d’cmprilc,pour moult valoir,Se pour ce qu’il en fit tout le contral-tqilcnvint àmalcfin. Nous nous lairrons à parler de luy,ôc retournerons a la noble, haute 8cbcllccmprife^c les Cl«ualicrsdc France 5?d’auttcs nations firent en celle bifon furie Royaume d'Âïrîquc,Sc la prendrons droitement ou ie lalaiffay.il m'eft ad- « dsquece fut,quelcs Seigneurs deffusnommez:îkleurs charges eftoient raffemblezen jj^j^^jf j^ llflc det Connimbres (aptes la grande tempefte amp;nbsp;peril,qu ils curent a paffer Ic^ouf- Cemminit/ts^ ht du Lion) Je qu’ils attendirent là tousl’vn l’autre.Car ils eftoient à trente mils de la , forte ville d’Afriquc-.làouilstcndoient à venir mettre le ficgc.En celle ifle de Connim bres furent ils neuf iours, amp;nbsp;fe rafrefehir ent, là dirent aux Seigneurs les patrons des milices,Meurs gouuerneurs qui les mcnoiét,S eigneurs nous fommes ififur la plus pro thaincterre ,quimatchlffc àlaforte ville d’Afrique?à laquelle nous tordons aller pat hgtacc dcDieu, amp;nbsp;là ou nous voulons mettre le fiege. Ä nous faut auoit confcill’vn à * hutte comment nous entrerons au haute K prendrons terre. Pour nous fauuct nous €nuoyerôspremiers,amp;;mettrôs outrenos pefnsvaiffeaux armez qu’on appelle btigan-dins:amp;nous tiendrons àl’entree du haute ,1c iour que nous approcherons ,amp; toute la W enfumant'.Scie lendemain nous prendrons terre par la grace de Dieu,Si t^ut à loi-ht nous nous logerons au plus près de la ville que nous pourrons, hors du trait de leurs hticolcs,5c accouftrerons des arbalcftiers Geneuois: Icfquds feront touVrours preft aux deffenecs St aux cfcarmouches. N ous fuppofons affezbien,que, quand nous deurons ptendreterre, àl’iffuchots des vaiffeaux, moût grand foifon de ieuncs^fcuyers des vo fîtes,pour leur honneur Scieur auancement, requerront auoit l'ordre de cheualctic. Silturditc^,douccmcntamp; fagcmcnt,commcntilsfc deuront maintenir ,ainft que bien hfwzfiite.Si fâchez Seigneurs, que nous fommes enbonne volonté de nous acqui-^tt entiers vous,Sc de nousmonftter amp;nbsp;enfeigner par quelp5int,manière Scordonnâce, t'otis potitrons le plus dommager Se grcuct noz ennemis, Si prendrons peine Se foing 'te(gtandcmcnr,cntoutcs manier es Se entons cftats,que la ville d’Afrique foit conqui-i nbsp;b-cat pat trop défais elle nous a porte dommage Se Gonttaitc; car du codé de pat delà.

-ocr page 1204-

^*amp;c^«»p^*lt;gt;«XX“»*9.^£:'®quot;«lt;64?’quot;**»^^

fc

“Pcuagj^^desjjg dcty ’ onneonlaaniiKe:XÉdi^ / Ai nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(^'lt;x^bcr„^lgt;VoJ^:J‘ conJ'J'op^spczcyamenczpp«» /

' ^^^nce^^^^^’ P^^fei^tJc duc de^'

T^^':^Z-e^dc,r^^,^IIcpJ;^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rains patrons ^^^

bonne voJonté^ê‘'^^ Pen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tous furentrentrez

^^'cn^ .^^ieps-^ .^nttefp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^.^^P^^^^s du departement:

f.t^^BUB: ^^^d’^fr'^^^dirnnt^Piirs P^^^^^bapn; ^^^diésefïoiebedeamp;g^^^ • nbsp;u^'°‘ds,^j'^ plia fop'“=carJ„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘Cela,j^^ pa s^p^^rjopsdefoyeUdr

que 7 nbsp;nbsp;^^^nc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^(Q^^n edoitpomtgrand)

‘n^P^ouot enfeP^^^^^^^^^^^^^^brediensJti

°^^^^ «Sr ded^^quot; Toutes eensenedmet ^^^^an)(„ ' ^^^ds nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^^od‘j{È^^ °^ent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d^j pP ^-bides Chred/ens (guipad^

^^^Toicjj'^^ÿ^ed'Afrjque,amp;gn'enre-

^'

WcA^^'’«lt;/ü« ^ous l°^^oren'H^''^P^^^^'^tamp;dei^^

^^ient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^det- ^°^^^^orirf, ^Ï^^^‘^^^^^ox,parTappagt;'^ iquot;^^^dlr^^^Jeu^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ürs amp;njijff^^q^ d^aaroientdege ^^^ ^^anojftjfêarde 2 , ^^^oz^ , .^^^^-Quanr/-! ^^^^’^^^^ëd'arriderje:gndts l^^^yd^^^^^Zfe nbsp;nbsp;^^^g^ida^^^^^ge y^^^-^dsfonnJ^ ^^''^‘^f^titpreiatereineat(i

^^‘'^^^‘^‘'‘'ntc^ydcr^^cuypJ 'p'erpuJp^ ^'^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''''^^oifn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;led. n r ^P^y^-caria edoientvenas

J-’'‘-yZ^J°t'gt;P’cS‘'P^^^^^^^^ ^^PpeoebJ^ ’^^^sQ/f^(^rent-^f^^^^3 psi-i ^^P^^ccoL ^?‘^^^^^^oyez,pourdefen

P^^cueu ^^nt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^°^'^desHn ^^^^^^^P^opaiataapay^

ß^^dofZquot;^^grand

‘^^‘^baur ^?^^^^'3D,^^°^^^enf ‘^^^^P‘'cs!furf °‘'^^^^crent31eurmode,amp;'

.^^gcenl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^otnna'^^^^^^eJuvf • %^^‘^^^dejamer,pourveoit

P^s air ^^'^bed’Ap^?^^ que n ^f^°^^3les fn °^^!^ rnaintenoient.-^au^ plain ^^°^ttie^'cv^'‘^^^^^^^d^^^c,iJsnereceaf-^^^^y ditautresfois)edmoud ^traque ne fu^noneguesna- nbsp;nbsp;/

-ocr page 1205-

DE FîtOISSARt.

ü0ye efté au iour,que ie m’en laiffiy informer par les Cheualicfs amp;Efcüyerlt;;, qui audit

Voyagefurcnt(afin que plus iuflxmcnt ren pcullé cicrirc,leur demanday la façon,la ma _,^^ ^- ^ » nierc.Sc la grandegr;amp; pource moult de'fois en mon temps ie fu en la ville de Calais, Ida^ro^iohe pour enquérir à ceux,qui y auoicut tûéjla venté.t Si me fut dit que les Sarrazins diioy- ƒ„, de^C^»~ tnt,Ces François,amp; ceux qt^ font vehnscnlcur compaiçnie pour faire armcs,font trop teur, expersjamp; fubiils.cn armes^Pounecfdiloycnt ils)il vaut trop mieux^out confideré-, que pointàcccommencçment.ne.vo.yent nollrepuiffance. Au (fi nous n’auous pas gens af-;

Iczpoureux combattre.amp; tousles iours en vient amp;nbsp;vieridra.Si confeillôs,pourle mieux que nous Icurlaiffons prédre terre,car ils n’ont nuis cheuaux,pour courir lut le pays, amp;nbsp;pointnycounont: amp;nbsp;fc tiendrôt tous cnfemblr^amp;r tbufiours en dbute de nous.. La ville d'Afrique n’àgarde d’eüx,nc de leurs alfaux,car elle cft forte alfez',amp;: bic pourucuë,L’air eft chaud: amp;nbsp;encores fera il plus chaud.Il ferot logez au iolcil,amp; nous en fucillées.lls ga fterontleurspourueâces:amp;n’aurontefperâce d’en r’auoir nulles:amp;f’ils logenticy lôguc méf;amp;nous en aurós ancz,car nous fommes en noftre pays,^ ils ferôt fouuêt ecarmou chezamp; téueiUcz àlcur dommage,^ non aünoftrè. Ilsfcla{leront-,amp;téneront(car point ncles cóbatrons:St autremét ne les pouuons nous déconfirc(car ilsn ont pas vfc,ne n’y font nez,del’air de ce pays:qui leur eif,félon leur nature^tout contraire.Ie n’y voy de ma part meilleur confcil,amp; fe ie le vcoyeou laubye, ie le djroyc amp;nbsp;mettroye auant tres-vel lontiers.t A celle parole,que difoit vu ancien Cheualier, l’accordèrent tous'ceux, qui |//j, ^n^if j^j^ àce Confell eftoient,feuts amp;nbsp;vfez d’armes,Si fut ordonné de par euîi. Se commandé fur A la paroUe lavie,que nul nef’auançaft d’aller ecarmoucher lùr la marine auxChrefttcns,fans le cô- de Lancien maudement d’cux;mais fc teinlfent en paix,amp; tous quais,en leur logis;amp; lailfaflent pren nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^!J^ 1 dre terre aux Chrelliens,8c arriucr amp;nbsp;loger. Celle parole amp;nbsp;ordonnante fut tende: ^y^^'^^'^i”/^^^ nul ne l’cuft ofébrifcr:ôc enult;^erent de leurs Archers vue quantité en la ville d’Ah ique^,^^^^^ ^^^^^. | nbsp;nbsp;pour aider àla garder amp;nbsp;deffendre.Lcs Sarrazins,iufquCs au lendemain, oneques ne fe | inonftrerent:amp;fembloit qu’il n’y euft nulluy fur le pays* Qtiand les Chreftiens eurent | celle nuit geut à Van cre(ainfi que levons ay dit(à l’entrée de l’éboucheure duhaure d’A- t/t^rf««.«? i 1 nbsp;nbsp;nbsp;ftiquc,amp; ce vint au lendemain,que le lour fût bel amp;nbsp;clcr,8é l’air fery amp;nbsp;attrépé,le foleil le tcrreilt;juit,ijl^ \ nbsp;nbsp;ua;qui futbcl amp;nbsp;phifant à regarder.Donc fe co mmcnccrêt à regarder amp;réueiller:amp; Cap ^fi^ f^ d^me^^ \ pareillerent toutes manières de Gens d’armes,amp; auoient grand defird’approcher delà

1 ville,5c prendre terre.Trompettes amp;nbsp;clairons commen^crent à fonner en ces galléès ôc S/e/uenre,

1 nbsp;nbsp;vaiffeaux,St à mener grand noife .truand le iour fut tout vtnu,fur le point de neuf heu-

1 nbsp;nbsp;tcs,amp; quelcs Chreftiens curent beu vn coup,amp; mangé v ne foupe en vin GrecpMaluoi- nbsp;*

1 nbsp;nbsp;fit,ou Grcnache(dom ils f’eftoient bien largement 3ifez)fi en turent plus iôyeux amp;nbsp;le-

1 nbsp;nbsp;gerdaeftoitordonnédesVlfte deConnimbrcs(fi-comme ie vousay dit cy déftts) Icl-

1 nbsp;nbsp;quels vaiffeauxiroiétt premiers,Sdclqucls luyutoiét.U m’eft aduis quô mit au premier«

1 nbsp;nbsp;cWamp;entrât auhaurc,vne manière de vaiffeaux courans-.lcfquels-on nome Brigadins,amp; t d y duwp^r

l dloicntpourueus debricoUes amp;nbsp;de canons.Quand ils furent aroutez amp;nbsp;mis en ordon- ^quot;^/Tj”’'' t nbsp;nbsp;nancc,ainfi qu’aller ils deuoicnt,lls ouuritent le hjuÿ;-amp; entrèrent dedans,en tirant, ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^''*

l nbsp;nbsp;hluant,la vil\e,de trait.Ces bdgandins paffoient outre fmsdômage. Se prirent le haute. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ \ Aptesvindrent galléès armées,Sc val fléaux d vue flotreï^ar bonne ordonnance aveoir.

i nbsp;nbsp;hn tournant fur la terre,vers la marine, ayn ch aftel moult fort,8cgtoffes tours,Sc patef-

\ nbsp;nbsp;çUuVûy a vné tour,qul garde,deleur codé,la mer amp;nbsp;la terrciSc fur celle tour aUnit vue

\ nbsp;nbsp;bncolle,qui heftoit pas oifeufeimais tiroir amp;nbsp;gettoit carreaux,entre les naucs^les Chre-

l nbsp;nbsp;ftiens.Sur chacune des tours delà ville, aulez deuers la marine,y auoit aufli,pour deffen

1 fe,vncbficollcbié-gettant;amp; au vray dire les Sarrazins Fell oient pouturus de log téps:

1 carbienefpcroient auoit le flège deuant cuxifi-corne ils eurent. Q^andles Chreftiens

\ cutterent au haute d'Afrique pour prédre terre,il faifoit moult bel èc piaifant veoir leur

l nbsp;nbsp;attoy,?lt; ouïr le s clalrôs Se trópettes tonner Se bondir, b clctement, qm? toute Va mer en

\ nbsp;nbsp;ïetentiffoit.Làbouterent plufieurs Cheuaiiers Si vailians homes du Roy aume de F ran

1 nbsp;nbsp;cc,Se des autres nations,hors les bannier es: Se premièrement y eut plufieurs Cheuaiiers

A nbsp;nbsp;tiouueauxiSe pat Apec val le Are deLigny ,àu pays de \ Chaui^y dut fait là tout ptemiere-

\ roer Cheualier,nômé iehâ,Sefutlà fait delà main d vn flen coufin,qui fe nomoit mefliré nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^ * .^

\ Réty d Antoig,Seboutalabors ccluy firc de Ligny ptemieremét fabâniere,à fa premie ^/ /*y ^* ' \ ït CheualericrlaqlVebânierc eft dorée,à vnebade de guculles,Se eftoit ddez fon coufm n^iynuut, er 1 ^«tnain,le Are dcHautet en Chauny .Ain A F auancerent,dc grand volonté,tous Cbcua encir aprts. \ iwsSébfcuyers,Septitét terre, Sefe logèrent fut la terre de leurs ennemis,àla vend desSat

-ocr page 1206-

74 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE C^V ART VOLVME

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;razins,parvn MccrcdyJanuicdcla tnagdalenc(qnifut en la de graceNoftreSeigneur

Van ^ nur æü trois cens quatre vingtsamp;dix)amp;toutainfî qu‘ils avriuoient Sf prenoient terre, ils le ^uclac reflies jog^j-^pf^^ l’ordonnancedcIcurs Marefchaux:amp;mefmement lesSarj^zins,quieftoicnt CâZ}« ville ‘icdans la ville d’Afrique, amp;nbsp;qui l'arroy veoient j rccommandoycnt S^ prifoient mon t d’Afrique, grandement rordonnance:amp;pour ce que les grofles galles ne pouuoient approenet la terre,ils fc mettoient en batcaux:qui les amenoient iufques àterre:amp; fuyuoientla ba-nierc noftre Dame. AlTcz paifîblemcnt foulfrircnt les Sarrazins, qui pour lors cftoient dedans la ville d’Afrique, amp;de dchors,à prendre terre aux Chreüicns( car ils veoient bien que, d’eux a{raillir,ils nauroient pas l’auantage)amp; ainfi que les Fraiifois venoicntƒ bannières déployées,amp; à pennons dcploycz,amp; armoycz de leurs armes, ils fe logeoyet amp;nbsp;prenoient,terre amp;nbsp;place,amp; logis,par l’ordonnance des Marefehaux. LeDuedeBour' bon(qni pour lors cftoitfouucrain Capitaine de tous'eux) fut logé au milieu de tous, moult honorablement amp;puilfammcnt,felon la quantité des gens qui y cftoienr,amp;lcs charges que les Seigneurs y auoicnt:amp; efloit là deuife dudit Ducamp;: fa bannière pour lors tout plaincment armoyéc dc fleurs dc lis dc France, à vne blanche Image dc bol ƒ• dame,Vicrgc,merc de Icfuchrift,au milieu affile amp;nbsp;figurée,à vn efeuffion dc Bourbon s fous les picz dc l’Imagc.Or premièrement ie vous nommeray les Seigneurs denom,^“* eftoient à la dextre dudit Seigneur de Bourbo logez,en regardant la villc.Prc^eW® J« neun He æ^^*'‘^ Guillaume la dcTrimoillc,amp;fon frète,à pennon: le Sire de Bordelay,àbanierc, n»m,lt;fu^\fft)et “®®®f® Heliondc Lignac,àpcnnon:amp;leSiredcTours,à pennon.Apreseltoientenor Mec le ßue donnancc les Hainuyers:amp; auoient en cftandard la deuife Monfeigneur Guillaume deBiurbun^Je- Haynaut.pour ccluy tcmpsComtcd’Oftrcnanr,aifnéfiIsduDuc Aubertdeßaum^j Hunt la ville tc de Hainaut,dc Hollandc,amp; de Zcllande;amp; cftoit la deuife, fur l’eftandard, vne Hcr c i ^fn^ue. d’or,affifc fur vne champaigne dc gucullcs.Là eftoient le Stre dc Haureth, à bannière, c

Seigneur dcLigny,àbannicrc;amp; puis meffire Philippe d’Artois,Comtcd’Eu,abannie-rc:le Seigneur de Matcfclon,à bannicrede Sire dc Calan,a pennon, le Sénéchald bu,a pennonde fire de Liniercs,à bannierc,lc firc de Thim,à bannicrede fircd’Anieual,aban nicrc,mcffirc Gautier de Chamj)cnon,à pcnnon,meffire lehan de Chafteaumorant, bannicrc,lc frerc du Marcfchal de Sanccrrc,à pénon,le firc de Coucy,à bânicre, «P êtofément que nul des autrcs,cxcepté le Duc dc Bourbóde firc dc Ligne,àpcnno,mc^ firc Efticnne de Sanccrrc,à pcn%on:amp; puis le pennon du Roy de France,amp; fa deun^ dclezluy cftoit meffireIchan lcBarrois,à pcnnon,arflioyédc fesarmes,

• Guillaume Morles,à bannière,le Sire de Longucual, à pennon, meffire lehan de RoyC) à bannière,le Sirede Bouts,à pcnnon,le Vicomte d’Aulhay,àbanniere,amp;Monfeignem l’Admftal, à bannière,quifc nommoit lehan de Vienne. Après fenfuit ceux ,901 au e^ lt;cncftrc cftoiét.Au côftéfcncftrcduDuc Louis de Bourbon eftoient tous ceux,qu6*® vous nómeray,amp; toutprcmicrcment le feigneur d’Auferaôt.à bannière, mcflirc IcW dc Bcaufort,fils baftard du Duc dc Lanclaftrc, à bannière, mcflirc Ichan le Bouteil cG Anglois,à pennon,meffire Ichan (^ Crama,à bânicrc, le Souldich dc l’EftradCjà p«»quot;® • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meffire Ichan dc Hareourt,à bannière, Monfeigneur Bcraut, Comte de Clcrmon^t, Dauphin d’Aauucrgnc,à bannrcrcs,amp; en bon arroy,meffirc Hugues Dauphin,fon trere, àpennon,lcSireBcrthencourt,àpcnnô,IcfiredePicrrebuffirc,àbânicrc,lefircdcb. Ç' mere,à bannicre,Monfeigneur de Louuart,M3refchal dc roft,à pennon,Monfeigneur Bègue dejpcaulfcjà pennon, Monfeigneur de Louuy à bannière,mcflirc Girard deLou uy,fonfrerc,à pcnnon,leSirc dc faint Germain à bannicre,amp;puis le pennon fur dard dc la deuil« au Dnc dc Bourgongnc, meffire Philippe de Bar, à bannicre, menire Louis de Poiôlicrs,à pcnnon,mcffirc Robert de Calobrc, à pcnnon,Ie Vicomte debes, àbannicrc.lc firc dc Montagu,à bannicre,le firc de Villcneufuc,à pcnnon,mcnireGui , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;humedcMoul»i,àpennon,MonfcigncurdeLongnyàpenno,mcflircAngorgetd n boifc,à pcnnon,amp;: meffire Alain dc la Champaigne,à pennon,fi deuez fauoir que tout« ces bannières amp;nbsp;pennonccaux,que ic vous ay nommez amp;: deuife z, eftoient en front, cnmonftrc,dcuantla fortcyiHc d'Afrique,^ cncorcsy auoitil grand nombre de bon Chcualicrs amp;Efeuyers, tous vaillans hóes dc courage amp;nbsp;d’cntreprifc,qui eftoiêtloge fur les châps,lcfquels ic ne puis pas tous nommer par nó,amp;furnó car trop y faudroit e eriturc,mais ils eftoient quatorze mille,tousGétils-hóes.Acüfidererraifon,c’eftoit vne tresbcllccompaignic,amp;pourfaircvn grand fait,amp;pour fouftenirvn grand faixdcba-

F

-ocr page 1207-

DE F R O I SS A R T


75-

taille;fi les Sarrazins fuffent tirez auant.Cequc ne firenr,car pour ce iour ils ne monftrç rentautre deffenfe^que de bricolles: qui gettoienc gros carreaux, car ils ne youloict pas rompreIcurordonnance. Quandlcs Ghreftiens le furent tousdogez, auflaieux qu’ils pcurentjilleur côifenoitviurc de ce qu’ils auoict apporté 9uec eux. Car ils nepounoiét pas courir furie pays,n’aller cueillir au bois, de la ramée, ne des quot;arbres, pour faire leurs ^Qamp;'^SjCar trop leur cuftcouffciamp;fefulfent follement aduenturez.l^cs Scigne.urs auoict . ^^. tentes amp;nbsp;pauillons,amp; toilles Icgércs.-qu’ils aupientfait venir de Gennes. Audefipusib g^g\^'2's a^t fclogeoient,amp; tenoient en bonne ordonnance.Les Arbalefticrs Géneuoiscfloient to-.^iff^i^ßinf, fri:' gez en deuxt a^les,tout dcuant:amp; cloyoient en leurs logis les Seigneurs., amp;nbsp;prenoient; rard. CCS deux ailles grande quantité de terre,retournant iufques fur La marïnc(car ils eftoiet grandefoifon)^ toutes les pourucances eftoient fpr Içs gallccs,8tes vaiffciux: amp;nbsp;y auoit certains nautonniers amp;nbsp;rameurs de bateaux, qui tout le iour ne faüoient faute aux Sei* gneurs.Quand ceux des iflcsvoifinesf comme Sicille amp;nbsp;autres) amp;nbsp;auffi ceux de la terré. fcrmc(comme du Royaume de Naples,de Fouille,amp; de Calabrc)fccurct que les Chr§ ftiensauoient affiegé la forte ville d’Afrique,fi fe meirenten peine , bien grande, d’evx auitailler,fournir,Sc pourucoir.Les vns,pour gaignerdes autres,pour amour amp;nbsp;affedion qu’ilsauoient aux Géncuois.Dc Ville det Candie il leur vcnoit tresbonnes maluoifiçs amp;grcnaches;dontils eftoient largement feruis Si confortez, Si fansce confort,rie peuf- feitntefeUa le fent pas longuement auoirdurc,car ils eftoient grand peuple,bien bcuuansamp;bien man^„j de r^u~ geans,8ifacbcz que les pourucances ne leur venoient pas egalement. Auçuuefois en a- rfi(r,!gt;»’47 Uoient ils grande largelfc, Si aucunefois grande dclaute. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. feint de mettre

encor icji Cait Dumaintieneles Sarrn'^ifis^cbirafit leß^g^t^^ la-viüedt^ Afrique, (f coir.met^tHsegt;moyc- ' àiepotirCddret rentiers les François du ße^,pourfaiioir à quelle cetn/è ils lesguerroyoïeKt. é n a.xix.'

OR vous parlerons vn petit des Sarrazins,autant bien que ie vous ay parlé des Chre-ftiens,8i c’eft raifön,pout rateindre amp;nbsp;conelurretoutes choies. Vous deuez lauoir, 2ivetitéfut,queceux dAfriqueSi de Barbarie auoient bien lccu,de long temps, que les Gcneuoisles menaçoientiSi dperoient affez qu en celle année ils auroiende liege,ain-fi qu’ils eurent.Si eftoient pourueus pour refifter à l’encontre, Si quandlcs nouucllesfu 1 nbsp;nbsp;rent relpanducs, fur le pay s,que les Chreftiens eftoient vcnus,toutes manières de gens,

1 delcursRoyaumes prochains long téps furent en dout^car celuy n eft pas fage,nebien 1 confeillc,qui ne craint fes enDcm«,tant Voient ils petits. Auccques ce,que les Sarrazins ' ncticnncntpasl.es Chreftiens à petits,ains à vaillans 5ibons guecroycurs, Si moult les • ' (iouterit.0r,pour obuier à l’encontre d eux encores,Si garder leurs terres Si frontières, ‘ ilsfc concucillirent Si aflemblcrcnt des Royaumes voifins,t d'AfriqucfcnlaqueU^ terre ^il prend teß ‘ nbsp;nbsp;tiSeigneuriela ville d’Afrique fut) du Royaume de Maroch,5i-du Royaume de Bougie ^«^’^ ”””’ _

' nbsp;nbsp;tous les meilleurs gucrroycurs,ôi les plus expers d’armes,Si qui le moins craingnolcnt ^„^^^J^°ßlß^^

' nbsp;nbsp;hinort,§cfenvindrentloger furies champs, amp;nbsp;furie fablô,àl cncôtre des Chreftiés,Si ^„^„(„^j ^y^*^

' prirentl’auantage, derrière eux,d’vnhaut bois;à finqdecccoftcilsncrcceuffencdom- mamtenitnt triage,prarambufehe, 5i cfcarmou:hc,Si le logèrentTeldits Sarrazins moult fagement, BM-hMie.

J nbsp;nbsp;Si eftoientbien,pat aduis Si conftdcration,dc Gens-d ar#ies, trente mil bons Archers,

, amp;'àixmildcchcual,amp; plus félon les pluficurs,qui meitent peine deles veolr,pour nom-i nbsp;nbsp;btctleur force.On ne peut oncques ùudiv la vetitc,ne quel nombre de gens ils eftoient

1 nbsp;nbsp;Sifuppofoicntles Chreftiens qu’ily en auoit grand nombre de logez es bois. Bien pon-

1 nbsp;nbsp;'toienteftrc,àconftderer raifon,grand nombre de gens,car ils eftoient fur leeft pays, Si

1 pouuolcnt aller Si venir en Ï oft a toute hcure,lans peril ne domm'age, ainh qu ils vou-1 nbsp;nbsp;loient.lls eftoient refrefehis forment de nouucllcs pourucances, car on leur en aracnoit EMwoneVe

1 nbsp;nbsp;Hommiers Si chameaux.Le fécondionr,quclcsChreftiésfurétlogez.,droitfurlepoint flesr^nlt;tz„««s»

1 nbsp;nbsp;duiour,Siccllcnuitauoit faitmclfivcHcnry d’Antoing leguet,àdcuxpnsHommes-1 U

1 d'armes Si mille Arbalefticrs Géneuois,^ vindrentics Sarrazins rcucillcr l’oft Si ecar- æM^we gt;nbsp;nioucher,Sidural’ecarmouchcplbsdcdeuxheurcs,5ilàfurentfaitcsp')lufieursapperfi- ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”

‘ fa,cómedctircr Si lancer,car deprcs,àafl'ailliralamain,deglaiuc,ncdefpéc,nefetrou ' nbsp;nbsp;ricrerit,uel’embcfongnerent,Si fagement tiroient Si lançoyîtles Sarrazins, Si point fol

‘ Iciueritne fabandonnoient ,Si aufti ne failoyent les Chreftiens. Quand ils eurent af-1 nbsp;nbsp;ltzecarmouché,ils fe retirer cm. Si l’oft des Chreftiens f erneut adonc, Si allèrent venir

\ nbsp;Rsecarmouebes aucuns grans Seigneurs de F rance, Silc conuenat des Sarrazins, pour

1 «fttemieuxàultsSiapprispoucvncarrttefois , quandecarmouche fe feroitentre eux.

-ocr page 1208-

'jó nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE tv ART VOLVMÈ

Si fe porta ccfte ecarmouche aflcz bicn:amp; fc renrerent fagement les Sarrazins en ko*^ Jogis,amp; les Chreftiens au leur:amp; vous dy,que Ic fiége là eliant deuant la ville d'Afrique, les Chreftiens ne furent oneques à feur, pour les Sarrazins, car tous les iours, ou de loif ou de matin, ils venoient réuciller, tirer, amp;nbsp;lancer fur eux. Entre leî Sarrazins y auo*^ ^^adin^uor. vn icuncCheualier des leur,lequel fc nômoit Agadinquor d'Olifcrne:amp;cftoit toufouts ^doîiferne che ce Sarrazin monté lÿrvn chcual appert, leger, amp;nbsp;bien courant ,amp; bien tournant a 3 nailersarra- jn^j^.g^fembloit,quand ledit chenal couroit,qu’ilvolaft. Agadinquor, quilecheuau-choit,fcmbloit eftre bon Homme-darmes, par les appertifes qu'il faifoit: amp;nbsp;portoitpif vfage toufiours troisiauclots,empcnnez amp;nbsp;ferrez;amp; tresbien en fauoit^uer,lancer,ƒ trairc;amp; félon frfage de leur pays,eftoic armé de toutes pièces: amp;nbsp;auoit en manière d V-ne nappe blanche parmy le chef: amp;nbsp;eftoiet fes parures noires:amp; luy,dc fa couleur, brun amp;nbsp;noir,amp;bicn fcant en celle de chcual,amp; bien difoien t les Chreftiens que les appertnes d’armcs,qu’il faifoit,c’eftoit pour l'amour d’aucune icune Dame defonpây$»Aconude-rcr raifon,verité cftoit qu’Agadinquor aimoit parfaidcmét,de bon cœur,la fille du Roy de Thuncs,vne belle Damc(fclon ce qu’aucuns marchas Géneuois difoiétl’auoir veut en la ville de Thuncs)amp; appclloic on celle Dame Afala:amp;: eftoit héritière du Roy fou P^ re,apres fon deces,amp; celuy Gheualicr,nommé Agadinquor, eftoit fils au Duc d ne.le ne fay fi depuis ils fe marièrent enfcmble:mais il me fut dit que le Cheualier,pouf l’amour de la Dame,le fiege cftant des Chreftiens deuant la ville d’Afrique, fit pluüours appertifes d’armcs;amp;volontiers les luyveoicnt faircles Cheualiers deFrancc:amp;niiton grade peine à l’enclorre amp;nbsp;à I’attrapcr.-mais il chcuauchoit fi légèrement amp;nbsp;fagcmcnt,K auoit chcual fi bô,amp;fait à la main,qiïon ne le pouuoit auoir ne retenir. La gregneur entente que les Seigneurs de l'oft des Chreftiens auoient,eftoit telle qu’ils pculfentpren drc,pour amener dcucrseux,aucunSarrazin:àfînquepa»luy onpeuft fauoir la vente, amp;nbsp;le fccret de leur conuenant,mais oneques n’y peurent aducnir. Bien fen gardoyent les Sarrazins. Aufti fen cftoient ils bien apperceus, car ils auoient pourucu amp;nbsp;remedie à l’encontre de cc,amp;par confeil. Les Sarrazins craignoient moult grandement les Ar-balcfticrs Géneuois,amp; contre leur trait tresbien fc pauefchoient:amp; deuez fauoir que les Sarrazins ncfontpasfibienarmcz,ncfifort,commefont les Chreftiens, car ihn ont point,rart,nc la manière, nclcs ouuricrs,pour faire ne forger les armcurcs,cnlaformc amp;nbsp;manière qucics Chrcftiéson^,n’auflilcsctofcs(amp;eft:àcntédrclcfer,5d’acicr)nefont ’ pas entre eux cômuncmêt.'amp; farmét,lc plus3de cuirs«amp; porter targcs,àleurs coJs,moult

• Iegcres,couuertcsde cuir bouilli deCapadocc:ounul fcrncpeutprédre,n’attachcr:filc cuir n’eft trop échaufé.Pour lors( fi-comme ie fu informé de leur afFaircamp;conucnancc) quandils venoient à la batailledeuant les Chreftiens, amp;nbsp;qucics Arbalcfticrs Géneuois •les apperccuoicnt3amp;monftroicntvifagc,lcs Sarrazins tout d’vn trait tiroient:amp; quand les Géneuois Arbalcfticrs tiroicnr,tout audcuant du trait ils fc couchoienr,amp;de leurs tar gcs fccouuroiét,amp;ainfi la force amp;nbsp;peril du trait ils écheuoient,car les flèches par ddfus les targes pafroicnt:amp; incontincnt.lc trait pafirc,fus fc mettoient amp;nbsp;relcuoient, amp;nbsp;a tirer amp;nbsp;lancer leurs dardes pcnoicntamp;cntcndoicnt.Ainfi parl’cfpaccdencuffemaincs,quc ® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le fiége fe tint deuant Afriqu(^carmouchoicntamp; èbatoicnt: amp;nbsp;ne pouuoient elfte que de blecez amp;nbsp;naurez n’y euft de tous les deux coftez, amp;par efpecial de ceux,qui légèrement faucnturoicnt:amp; en la forme amp;nbsp;maniéré, que les Sarrazins de près fe gardaient, pareillement aufti faifoicnt les Chrefticns,amp;tous les Seigneurs de Frâcc,amp; d'autre, part ceux desîiutrcs paysfqui pour l’honneur,amp; la foy Chreftienne exaucer, venus cftoient) la manière amp;nbsp;l’^at des mècreans volontiers regardoientfear au vray dire, entre Scig. d’eftat amp;nbsp;d’honneur toute nouuclleté plaift)amp; fi les Chreftiens à eux regarder plailance auoient,autant bien,amp; plus,prcnoicnt de plaifir les Sarrazins à les veoir, car vous deuez croire amp;nbsp;fauoitqu’entre eux y auoit de ieuncsGcntils- hommes fclon Jcurloy.-quigrand ' plaifance à veoir l’arroy des Chreftiés,leurs armes,Scieurs pennós,prenoienr,amp; à grand richeife 5c nobleïTc Je tenoicnt,Sc quand au foir à leurs logis cftoient retournez, en par loicnt amp;nbsp;deuifoient.Mais d’vne chofc(ainfi qu’il me fut dit)cntrc eux moult femcrueil-Ioicnt:Sc ic vous diray de lt;^oy ce fut,pour éclaircir la matière. Les Sarrazins,qui dedâs la ville d’Afrique cftoicnt,ôcfc Jogeoient,grand’ mcrueillc auoient a quel tiltrc,n’iiiftâcc IcsChrcftiés fi cfForcèment là venus cftoient,amp; guerre leur faifoiét.Si me fut dit qu entre eux ils prirent vn 3duis,quc fils pouuoient ils le fauroiét,Sc deucrs lesChrcftiés,pour le fauoir,lc fignificroient. Ils prirent vn Truchement^qui bien fauoir Géneuoisparler) « nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;luy

-ocr page 1209-

F K 0 I S S A R T.

D E F R 0 I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. 77

^luy dirent jPardicy amp;chcn^ine vers roftdcsChrcfttc$,amp; leur demande de par nous, fnqüd nom amp;nbsp;inPeance ils nous font guerre, nepourquoy ils font vcnuz par deçà fi tf-^orcément, en l’empire de Barbarie, amp;nbsp;en la terre du roy d’AfriqùCjS: qu’en tiens nous '’clcur'auons mefra^.Bien efi vérité que du temps pafié nous amp;nbsp;Ics-Gcncuois nous fora nies guerroyez: mais cefte guerre, par raifon, ne doit à eux rouchcr, ne regarde tjCar ils . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

but de trop lointaine nation S les Geneuoisnous font voifms.No^ prenons fur eux, amp;ilsprcnncntfiif nous, amp;nbsp;ainfi anciennement nous (crames nous demourés,amp; à touf-laurs efié vray,fmô quand nous eufmes treuegenfchnble.Sur ccR eftatjamp;ainfi informe, b rrucheméfie Repartit de feS maifires, amp;: cheuaucha tant, qu’il vint en l’ofi des Chre- Ttuehemet des (liens, amp;:trouuapre!nierem'entvnGéneuoi?,auquélii parla,Se dir, qu’il efioie mcffigcr iarr^nsen aux Sarrazins,amp; là eftoit enuoyépour parler â quelque Baron dé'Franec. Le Geneuoif **'’y^ '^^’'^ ^‘^^ (auquel ill’adreçoit)auoit nom'Anthoine Marthi,amp;J eftoit un cetution d’arbaleftî'ers,amp; p le prit fur fon conduit (dont il eue stand’ 10 ve)amp; le mena tout droit d eu ers lè Due de-^’'’'^^*^ ^(^'*lt; Bourbonamp;1e Seigneur de Coucy ,lefq0cls-lc virent amp;nbsp;ouïrent y pionticrs parler: amp;nbsp;les ‘^^^^f^ ^e^uty paroles, que les Seigneurs entendre nepouiioicnr, le Centurion les cxpoloip enbnn onlesguer-françoisicar bien l'entendoitj Quand il cutparlé 3.itx'Squot;eigncurs,amp; remonftfc ce dont rejoit il eftoit charge de dire, amp;nbsp;qu’il eut dema'n'dé refponft. Les Seigneurs de Frapé'é‘ditent qti’iir3iiroit,qu’rlsfcconfeil}erôicntamp;*fèmeirent cn'cmb!c,iûfqtics à doïiizedesplils B ' ‘ • gransBarons de rbft,en la tente du duede Bourbon. La rel’ponfc fut telle ; '3élà'comptà ceCenturionGeneuois:amp;di’t auTrucbcmenr,dcparicsScigncurs deFfdHce,’quela • ' - -matière amp;nbsp;la querelle eftoit telle. Que-lc-fils de Dieu, nompaéamp; appelle ïeft^Chrift, nbsp;nbsp;nbsp;n,anodes

vray Prophete,leur lignee amp;nbsp;generationaiioient mis à món,amp;: erdeifié, amp;nbsp;pôùfee (que (^i^l'^rf^^^ ^^,, IcurDieu ils auoient luge à mort, amp;nbsp;fans tiltre deraifoniils voufoient amehder fur eux truchement tefaitamp;tneffaitjSrlefaux iùgetient, que ceux dclewrloyauoiént fait. Secondement desSdrrA^tns; ils ne croioient point au Sainâ: Baptefimé amp;nbsp;eftoient tous contraires àlêur loy amp;à leurfoy. Auffiàla vierge Marie mere de lefus Chrift, ils n’auoient point de créance nederaifon. Pour quay,toutes ces chofes confiderces ils tenoient les Sarrazins, §é tod teleurfefte pour leurs enneraisiSé fi vouloict contrcuéger les defpits, qu’ils auoient fait âleurI)ieuamp;àlcurloy,amp;faif0ient.àleurpouuoirencorestouslesiours.Quandlaré,(-ponfefut faite,leTruchcralt;ïnf retourna,amp; fe partit de l’oft fans peril amp;: fins dommage, amp;vintdcucrs fesmaiftreffjamp;feur’ditee que vousauezouy. Dccellerelponfenc firent les Sarrazins que rire, amp;nbsp;diroi^ù’elk n’eftoit pas raifonnablc, amp;: bien prouuee, ciar les luifs auoient mis ce lefus Chrift à mort amp;* non eux, amp;nbsp;demoura la chofeen ce party, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

le tintle (iege deuant la ville d’A frique,amp;chacun des ofts fur fa'garde.

De gnel^nes mertiei/ffs autnt/es aux Sarrazins e^c la vi/ee c^'t^frique, ainß ejn'ib gt;V0uloie^e ^ a^atlUr (Irfurpeelre le Camp des Chre/liens-.Gquot; deph/^'eurs efiarmeuches durant ce fiege^ auecejuehjHes centrarietez d’air cor rompu,ç^r ejuelgnes autres me/ài/èsaux aj^iegeans.

CHAPITRE XX. ÂSfeztoft après il aduintqucles Sarrazins eurentvn confeil entr'eux, que feptou huit iours ils fe çepofcrciyent,ne point l’oft des Ch#ftiens ils ne reuedlcroycnr, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

n’rfcarmoucheroient,amp; quand lésChreftiens tous à repos eftre cuidcroicnr,fur le point de minuit fur eux vicndroicn t,amp;puis les aîraudroient,^ grand déluge d’eux ils feroiét.

Ainfi côme ils propoferent, ils le firent amp;-feiourncrent huich iours ou enuiro, que point _ nbsp;nbsp;...

Jid’carinouchoiét.Auneuficmeiourdcuâtminuifjtoutfecretcmêt ils faparcilî^rcntamp; .^jj^^atuttue armercntdetclsharnois,felôleurvfiige'qüftls auoiéf,amp;fenvindrent tous ferrez,le pas a„xsarr4z^ins fins fontier mot deucrs les logis desChreftiens,amp; auoient entrepris d’en faire vn grand d‘.yffri^ue^ bid.Car ilsvouloiétroftairaillir,àroppofite du guet,pour porter grand dommage,^ viulansför-fuirent venuz à leur ententc,fi Dieu proprement n’euft veillé cotre cux,amp; monftté mira predre le camp des tous apports,amp; vous diray quels. Airifi que les Sarrazins approchoient ils vcirent '^quot; chreßiens. deuant eux vnc compaignie de Dames toutes blanches, amp;nbsp;par clpecial vne au premier chct.quifanscornparailon eftoit plus belle que toutes les autres, amp;nbsp;portoit deuant elle vnconfanon tout blanc amp;nbsp;vermeil par dedans,amp; de celle renSontreSc veuë furent fi effrayez qu'ils furet d’efptit amp;nbsp;de force tous efperduz amp;nbsp;n curêt pouuoir ne pui'flacc,pour leur entreprife,d’aller plus auanr, amp;c fe tindrent tous quois, amp;nbsp;les Dames deuant. Âuec tout ce,il me fut dit que les Gencuois arbaleftiers auoiét amené vn chien d'outre la mer cnleurcôpaignie, amp;nbsp;ne fauoiét dont il eftoit venu, car nul n’auouoitle chien pour ficn,

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;G iij

-ocr page 1210-

ys


L E Q_V ART V O L V M E


Cc thi^nlcurauoit fair,amp; a tout leur f.Pjgrarîs ferules: caries Sarrazins ne poisuoicnf venir écarmouchcr^qucccchié faifoir fi grand bruir qu'il rcocilIoK les endormis îamp;la-uoient bien toutes gés, que truand k chien glapoitj tousles Sarrazins veiïoiéXpartjuoy on fcpourucoiî àl’encôtrc d eux)amp;îenommoientlesGcneuoisItchicnnolheDanie» ^^mttille ^vn p scores à celle heure, que celle fignifiance vint en Toft 5 le chien ne futpas oilcaxanais «/XflXiC^é ^^^^’’^ '^^ moult grand bruit, amp;nbsp;fen alla premièrement dîners k guct,amp; Jefaifoiented-ßttns dfttant ^^ Buift le Seigncîr deCouci,Normandjamp; meffire Henry d’Antoing.Etpourrequede ^ft^tte, nbsp;nbsp;nbsp;nuid on oit plus elerque de ioar,toutes gens qui l’ouïrent,Gillircnt lus amp;r3rmcrenf,amp;

fe meiiétchacun bien tort en arroy amp;nbsp;ordonnance,amp; cognurent bie^ qucles Sarrazins vcnoientamp; approchoieurpour réuedlcrFoft* Veritéeftoit, mais la vierge MafiCiamp;'fi compaignie(qui les auoit en garde)leur fut au dcuant:amp; celle miiét ils ne prirent point de dora ma gerça r les Sarrazins n’ozerent approcher,amp; retournèrent fans riens faire,du «' cun en don logis, amp;nbsp;depuis les Chreftiens furentpius fongueux de leur guet » LesSarWquot; zinsChcualiers amp;efcuycrs,qiiienceluy temps efioient dedarts la ville dAfriq’JCjamp;P’*^ cfpecial ceux qui les Dames virent, furent fi esbahis,qu’ils ne fauoient qucpcnkrramp;lfJ Cheuahers amp;nbsp;Efcuycrs,qiii deuant la ville d’Afrique fe tenoienr, grand imagination^*' affcdionauoientàlaconquerirzamp;ccux de dedans,pour la bien garder,bienfon§lt;K*^ ^tefaires dn eftoienGEn ccluy tempsfaifoir mollit fcc amp;nbsp;chaud ; carie foleil efloiten fa plus §W“‘’ efn-eßiots a» force (fi comme il eft au mois d'Aouft) amp;nbsp;les marches de par delà,du Koyaiwned'AtHquot; ff£fi'’^fii^ut que,font moult chaudes pour les fablons,amp;aufli trop plus près du foleil, que nous ne fommcs,ô£les vins que lesChreftiens aüoient,amp; qui de Poüle amp;nbsp;CaJabrefeurvenotent eftoient fees Sc chauds, amp;nbsp;hors de la contemperation rraneoifedont plofic“''®^*^ ‘'®®'' parcrent:car en fie tire amp;nbsp;en chaleur en cheurent. A confidcrcrraifon,ienefiycrtuiiuvt . la peine amp;nbsp;le gros air amp;nbsp;fec, fans nulle douccur,par efpcéialles Ffâpoispofrctpuuuoiet: car de nulle bonne douce eau ils ne recouuroiér.Et ce,qui leur fît moult grand bien,lut qu’ils firent fontaines, amp;nbsp;fouirent au fable, félon la marine en plus de deux censheuss dont ils eurent eau d ouce: de Laquelle ils furet kruis amp;nbsp;refrekhisrenais encorcnoit elle, pour la grand chaleur du foleil,toute tempeftee : amp;nbsp;moult fouuent, à la fois,3uoient-iis grand deffaut de viurcs, amp;nbsp;par fois ils en auoient abondamment, qui leur venoicnt du Royaume de Cecile, amp;nbsp;desifles prochaines. Les lainsreçonfortoient les malades:^ ccux,qui auoient dés viures,en departoient à ceux,qui pôintn’en auoient,autrement'n n’euflent point duré : amp;nbsp;auffî^n celle compaignic^ils efioient frères amp;3fnisXejtt't:d Coucy, par cfpecial auoit tout le retour des Gentils hommes, amp;nbsp;bien fauoit dire ent'® • nbsp;nbsp;nbsp;eux doucement, amp;nbsp;auccques eux, trop mieux fans comparaifon,quc leDuc deBoorbo

ne faifoit.Car il choit de haut coUragcgt;amp; de manière orgucilleufc amp;nbsp;prefumptucale,^ poifit ne parloir fi doucemenr,n’humblemcnt aux Cheuahers amp;; Efeuyers tirages,qj® • le fife de Coucy faifoir, Srfeoit ledit Duc de Bourbon par vfage,lep!usduiöntanöC' hors du pauillon, ïambes croiféest amp;nbsp;conuenoit parler à luy par procureur, amp;nbsp;wy.”!^® grand’rcucrence,amp; ne cofideroit pas fi l’cftat amp;nbsp;affaire des petis eSpaignons efîoif te* Ce que le fîre de Coucy faifoir,p^urquoy il eftoit mieux en leur grace ^IcDuco®®®® • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bonîamp; me fut dit des Cheu^ers amp;nbsp;Efeuyers,qui eftoiét eftrâgcrs,q«e file fire aC\^

cy euft feulement entreprisTe voyage fouuefainemet amp;nbsp;efté capitaine de tous,leef®’ gination amp;nbsp;parole eftoit telle, qu’on euft fait autre ebok, qu’on ne fît pas,Kdciiwofc rent par celle defautc,amp; par l’orgueil d’iccluy Duc de Bourbon,plufîeurs belles cm® prifeSj^nort eftre faites fur la ville d’Afrique, amp;nbsp;fut lepropos de plufîeurs, qailhgquot;® d’eftreprifc.Lcfîcgeeftanr deuant la ville delTudircfqui dura par droit compteSot ^ nancc,loix3iÂc Srvn iour)ily eut plufîeurs écarmouches,faites des Chreftiensa ƒ ^ razins, amp;nbsp;auffi aux barrières de la ville, laquelle fut moult bien gardée amp;nbsp;deffeMOf, grandementbefongnoit aux affiftans qu’ils fuflent gensde garde amp;nbsp;dedefienie;«r cftoittoute fleurde chcualcricamp; d’cfcuiric,amp;difoicntainfîiesehcii.ahersSrefeoy®®^ uêturcux,Si nous pouuiÔs prendre celle ville d'afraut,ouautrcmét,amp;qu’clk‘“””° ’ noos la pouruoirions,refrefchirionsamp; recofortenós ceft yucr:amp; àl efléjVngradvoy ^ deChreftiensfe feroitpjr deçajlefqaclsaoroicntl’aoâragedeprendrelegcrcmeticr t

amp; d’entrer parcy en la Barbarie amp;nbsp;Afrique amp;nbsp;au Royaume de'Thunes.' amp;nbsp;^^^gt;^^^Jj eftoit acoullumCjksChrchicns y viendroient eomunemefjtout conquerat anar, fbient les aucuns. Plcuft àDieu qu’il fort ainfi car les Chcoaliers amp;nbsp;^^®î^fi^5^^^ mouroientferoient logczbomiorablemcnt. Car tous les jours fils voeloivîA“'’ ^?^

-ocr page 1211-

DE F R O I S S A R T.

eux,ils auroient les armes. De ce propos amp;nbsp;affaire fc doutoient bien ceux de dedans;amp; pourccmttioient-ilsgrand’peinc amp;nbsp;entente deux bien garder.Lagrand’eha'euramp;ar-dcurdufoleil,quide(ccndoict du ciel amp;: d’amonr,trop grand’peine amp;trauail donnoiéc aux Chre(liens;carÂs Sarrazins les tenoient toujours en doute, amp;nbsp;en foin d eftre ccar-mouchésiamp;jquandleurs armeurcs eftoient éçhaufccs,îlsardoient routlà dedans.Mcr-ucillcs fut à parler par raiion ^u’onques nu! fen peut fauner, n’iffir q^’ü ny mouruft de chalcur:car,quand le mois d’Aouft fut échaufé, tout Pair fut corrompu.Encore leur ad-iiintvneincidenccrncriicillcufc;amp; fi clleeuftçfté de lôgue durée,i'sfuffent tous morts bus coup ferir.C^ fut qu’vne femainc,par grand chaleur qu’il faifoit,amp; parla corruptio de fair,ils vindrent amp;nbsp;defeendirent généralement tant de mouches,que tout leur oft en lut moult chargé, amp;ne fe pou u oient ne lauoient comment garder: amp;nbsp;tous les iours ils muitiplioiét amp;nbsp;h en furent pluficurs bien ébahis,mais par la grace de Dieu amp;nbsp;de la vierge Marie (àqui ils eftoient tous donnez êz vouez) pourucance de remede y vint: car vn iourfut qu’vne foudre amp;vne greflc du ciel defeendit fi grande amp;nbsp;fi forte que tous ces moucherons furent morts amp;nbsp;perduZ3amp; par ce grefil l’air fut grandement refroidi amp;nbsp;at-trcpé,amp; Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers en meilleur eftat amp;nbsp;ordonnance de leurs corps amp;nbsp;fanté autât que dcuât.il^i eft en tel party d’armes,que les Chreftiés pour lors eftoient,il faut (Jiiil prenne en gré ce, que le temps luy cnuoye. Il ne peut pas auoir ce qu’il veut,pour loubaittcrnc demander. Quand aucun cheoit malade,il conuenoit qu’il fuft gardé diligemment amp;longneufcment ou il alloitoutrc,iufquesà la mort: mais ils eftoient lave nez de fl bonne volonté Scaffedion, qu’ils vouloicnt accomplir honno,rablemcnt leur voyage:amp; ce leur aidoit,5c les fupportoit cotre leur peine,trclgrandement.Mais de tou-tesdouceurs propices à leurs complexions,les François eftoient mal garnis: car rien ne Icurvenoitdu Royaume de France, ne nulles pourucances ou nouuellcs,n’on ne fauoit en France qu’ils eftoient dcucniiz,nomplus que fils fuffent entrez dedans tcrre.Il leur vintvnc fois du party duRoyaume d’ArragonjS: de la cité de Barcelonnc,pourucancc en vne gallee, en laquelle auoit plus de pommes d’oranges, amp;nbsp;menues graines,que d’au très chofes. Les pommes,! leur appétit,les refrcfchircnt,amp;: ailerent moult grandement: C (quelque gallec,ou naue, qui y veint) nul ne fen retournoit, tant pour doute des rencontres des Sarrazins fur mer,que pour attédre la côclufion du ficgc,amp; voir fe les Chrétiens prendroient celle forte ville d’Afrique. Le ieune Roy Loys de Cccilc les faifoir; parlcsgcnsdcfonRoyaume fouue«it rcuifiter : amp;refref^tirdcviures(caril lcurcfto.it plusprochain,quenulautrc)amp;filesSarrazins euffent efte forts pour leur elorre lamer, ^Icur détourner les viurcs amp;nbsp;pourucances, qui leur venoient de Pouille,Calabrc,Naples,amp; Cecilie,ils les euflent fait mourir fans coup fraper mais ncnny, ils leur faifoient lierre amp;nbsp;détourbier, ainfi qu’ils pouuoiét,par terre. Âufsi Sarrazins ne font point puif- • hnslutmcrdegaUees ne devaiffeaux ainfi que font Geneuoisamp; Venicicns: amp;nbsp;quand

1 Sarrazins courent par mer ce n’eft riens, fors en happant en larcin, amp;nbsp;n’ofent attendre lesChreftiens-.I’ils ne font grandement au dcllùs d’eux. Car vnC gallee bien armée,des

1 fhrefiiens en deconfiroit quatre des Sarrazins. Verfté eft que les Turs font plus fors 1 amp;nbsp;meilleurs Genfd’armes,par mer amp;nbsp;par terre,de toute la IfÛe des mécreans contraires l înoftre foy:mais ils demouroient trop loing du Royaume d’Afrique. Si n’en pouuoiét | ‘«Afriquans eftre aidez neconfortez.Bienauoiét lesTurcsouy parler cornent la ville | quot;nbsp;Afrique cftoitaffiegee des Chreftiens,fi fouhaitoiêtfouuent les Turcs eftre au fiege, 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

| ^urnmenl eßaKt ’vnfaicî d'arènes de dix Chreßiens accordé contre dix Sarrazins^urant leßege 1 nbsp;nbsp;nbsp;^^fri/jue^ les Sarrazins faidirefit à l’alignaiion^ (^ comment la 'vide fut aJjaidie yàpeu de

1 profit des chreßiens ^^ plußbß à leur dommage par lagerte deplufeursgens de bien» 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE XXI.

\ Ij^ Chreftiens fubtiUoient fur les Sarrazins pour leur porter dômage, fils pouuoict: \ nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;autantbienfaifoient les Sarrazins nuid amp;: iour,comment ils pourroient deftruire

l l^Chreftiens,pouren deliurerleur terre; Vne fois auiferent Agadinquor d’Olifcrnc, 1 MadiferdcIhunes,BclinsMaldagcs,amp;Brahadin de Dougi?, Si aucuns autres Sarra-1 ’^quot;isdcleurcofté,amp;: dirent ainfi,V ecz-cy ccsChreftiens,noz ennemis,qui font amp;nbsp;gifent 1 'mpvaiUâraentçnla prefence de nous,amp; neles pouuons dcconfirc.Veu qu’ils né font 1 S'’'’npcu de gens au regard de nous,il fault qu’ils foient gardez,confcillcz amp;nbsp;confortez 1 pMaucuns vaillans homes des leurs : car nous ne pouuons,pour ccarmouchcr,nc peut 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;G “M

-ocr page 1212-

So


L E Q_V ART V 0 L V M E


chofc que nous fâchons rant fairc^qu’vn Cheuaher des leur puiffens auoitjprencren“ mener vers nous pri-fonnier5amp; ii nous en tenions vn eu ceux des plusvaiHanqnoiiScn ferions grandement bonor-cz amp;nbsp;faurions leur cou uenant amp;nbsp;puifrance par cell} eu ceux amp;:qucUç tbQtç ilspropofcnt faire. Or regardon quel confeil rcit pourrions mettre luf ce. Si ditAgadinquer.Ie fuis le plusieui}ç;mais ieparJetay deuaujiNous le veulen',ui-. rcnt,Us ;^cr.cs *,Par-ma Iqy (dit-il) ie defirc trop gwhd^ment.à Ihirq armes à eux, amp;: »« .fembie quPjh l’au^ye qi^on pareil en bataille, ie le copibati oye amp;nbsp;deconhroye.'amp; le vous voulctfaire tant qae-ivous puiflîons trouuer iufqiiççà vingt ou trente vaillanshommes iemettrayæeine défaire que les Chrelhçns mcttrontttutantdcs.leurt.nbataille.Nous aiiôs iuliequerelle (car ilsn’ont nulle caufc ne raifen d-e nous;guçrroyer)amp;.’leCîoir,quc nous,a_y.on5.auecq-uçs,lc bon courage qu’il me fcmbloque i’ay, pQiis.donneravidono Adoncre^vonditMadifer de Thunes ( qui choit m ontivaillanthçmincJ.Ôi dit Agadir quor,.çn.yobre parolie dit n’a que tout honneur. Lematin fi vous vp’usvoulez,chcuau-^chez,S^ fpyp?9u prçrpier chef des noftreSjôçapprochez fur vofire,chenal vers nos enne mis,amp;:,p)ÇjhcZjVnT.ruchemenî dclez vous-,amp; la lûtes figne que vous voulez parler amp;nbsp;pro-jjofcqqu^'lquc chofe à eux,^ fi vous les trouuez en volonté, fi prenez amp;nbsp;acceptez hba* -taille dc-dix. des nôtres à dix des leurs. Nous verrons amp;nbsp;orrons.quelle choie ils diront .nerefpondronr,amp;toufiours (qnoy que laebolcfoitacccptcc) aurons nous bon cold ôû ordonaancp que nous en ferons,amp; en tiendront les Chreflicris plus de bien amp;(levai lance dç.^tqus.Tousfarrcfterent fur ceft eftariamp;paflrcrenrlanuiâiufquesaumatin.Or-. d onné fut que (ainfi qucpluficucs fois ils auoiôtacouftu mé)i!s iroient voir Si ecarmou* çheroient leurs cnncmis;maistoutefoisà celle écarmouchc ?\g?,dinquorferoitfoi!tdc-Uant les autres, monté fur Ion cheual,amp;vn truchement de cofte lu y. Ceiourfut moult eler ôz .beau :amp;.’vn^petir aprèsfolcil louant, les Sarrazins qui vouloicnt approcher les ChreRiciis) furent tous prefts, amp;nbsp;fe meirent en bataille.Pour celle nuiâ de la partie des Chrelliçns,auoit fait le guet meffire Guillaume dclaTrimoilleamp;melfireGuy lonfrc-re,ôr eftoient ainfi que furie departement du guer,qu’on fe vouloirrctraire,quand veez cy venir les Sarrazins,qui le meirent àlavcuôdcs Chrcftiés,tousquois amp;loing comme de trois traits d’arbaJefte.Agadinquor auoir fon truchement delczluy, amp;nbsp;dcpararct(ie leur route amp;nbsp;cheuauchcrent contre les Sarrazins, en approchant les Chreftiens,^!^ vindrent fur .vnc telle , en fignifiançc Si demonfirance qu’ils venoicnt làpourparlc-menter,amp; chenrent c'auenn c fur le pennon d vi^entil Efçuyer,amp; pour,lors bon hom * me darm.es,qui fe uommoit Affrenal. Quand il veitle conuenantdu Sarrazin,amp;Icsh-gnes qu’il faifoit, fi cheuaucha hors des fiens, enuiron vn pas: amp;nbsp;dit, Demourczicy tous quois.Ie vois parler à ce Sarrazin,qui cheuauche amp;nbsp;vient vers nous. lia vn truchement til^Mtiïiçf auecluy. Il vient ƒ pour propofer aucune chofe.Tous fe tindrent quois.L Efeuyer (que ^uelgt;jue /uper- dcITus VOUS ay nommé ) vint iufques au Sarrazin, qui eftoit arreftéfurles champs, Nie finite de nulls'' tenait fur ion chenal, amp;nbsp;entendoit à fon Truchement,quelle chofeil diroit.Quandus troublas le fiens furent Tvn deuaut.l’autre, le Truchement parla, amp;nbsp;dit en demandant, Chreßiemeßes ijite^nous auonr ^^^^ noble hôme, de nom amp;d’#rmes,amp;prcft défaire refponfe à ce qu’on vous ceman getraut 3e2^/e 0 jgra?Ouy,dir AffrenaLDid^s ce qu’il vous pl3ift,vous lerczouy amp;nbsp;recueiHy.DitlcTtm en leur heu, nbsp;nbsp;cheinenr,yccz cy vn Gentilhomme,amp; noble des nonres,qui demande la bataUieavcu

^tiad^ifiren.il corpsà éorps: amp;nbsp;fi plusy voulez mettre,vôustroiiucrez dix desnolircscontredoxdo racemptele co^volïrçs amp;c ja querelle que les nofircs propofent, efi telle. Ils dient que noßreloy vaut uenant du Sar mieu# amp;nbsp;cftplus bclle,que la voftre,car elle eft des le commencement du monde,Nd-rai^in ciquot; de frite amp;, la vofire n’tft fors Vnc Loy trouuee,amp;t ordónee par vn homme,que lesluifspc” f*^e ‘e‘sdel'*^ ' ‘'^'‘''^^h ^. firent mourir en vnc croix. Ho refpondit Affrenal. Ne parie plus auantdecc-mhUe * **^'* fie matière. A toy n’appartient point à parler ne difputcr de nofire Loy. Mais di au Sat Accord de razinqui te fait parler,qu’il iurelur fa loy,amp;qu’il creance amp;nbsp;afferme la barail!e,N il uu-bataille de dix ra dcdaiisqiTatre heures, amp;nbsp;qu’il ameine iufques à dix de fon cofte (qui foicnttoiisgcn* chre/hescentre cils homtbcsdc nom amp;nbsp;d‘armes)amp; autantie luy en mettray audeuant. LeTruchement dix Sarrazins, récita toutes CCS paroles au Sarrazin3qui par femblantauoitgrâdioyc d’accepter amp;nbsp;at-fiattentre Afre fermer laïiataillc,Laquelle fut affermée ^ prife entreeux deux. Et ainfi quele Sarrazin ”^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fen.rcrournoit,amp;:qu’Affrenal retoumoitauffi dciiers.lcs fiés.,les nouucllcscftoiétia''-'

s.^ré'^w^^par ■^'^^^^'■^ naeffire Guy.de la Tri moillc 6û à meffire Guillaume fon frere. Si rencontrèrent le mo^n d’vn .Affi^naj,amp;luy demandèrent dont il venoic,amp; quellechofeil anoit mire a ce Sarrazin r-erhement. èz qucllç.chofe il auoit propofee fedide. Affrenal leur recorda tour,amp; ainfi que les pi' i ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;relies

-ocr page 1213-

FkÖISSAkfk


Si


volles eftoient demourCCS i Accqiïil auoit affermé la battaillc, amp;nbsp;acceptée. Furent les Chcualiers moult rcfiouis:amp;dircnt les deux frères,de grand volonté, Affrcnal parle aux jutres ; car nous ferons du nombre des dix. Affrcnal refpondit, Dieu y ait part. le croy bien quei’en trouuefay affez qui côbattre voudront aux Sarrazins. Affez toft apres Af-Ifcnal rencontra le Seigneur de Thim: auquel il comptal’aucnturc, amp;nbsp;luy demanda s’il ''ouloit eftre en la compaigniéî Le Seigneur de Thim ne l’euft iamais refufé : mais l’accepta de grand’ volonté:amp; à ceux,qu’Affrcnal rencontroit,il leur en parloit.'amp;,pour vn^ 11 en euft trouuc cent,fil euft voulu. Il trouua meflire Bouciquaut le ieunc:qui l’accepta de grand courage Auffi firent meffire Helion de Lignac,meffirc lean Rouffel, A ngloisj meflire lehan Harpedonne, Alain Boüdct,amp; Bouchet. Qu^and le nombre de dix fut ac-eomply.on n’en demanda plus. A donc fe retira chacun deuers fon logis,pour foy armer appareiller,ainfi que pouraller tantoft combattre. Quand les nouuellcs f cfpartirent parmy l’oft, amp;nbsp;qu’on nommoit ceux, qui aux Sarrazins combattre deuoient, fi dirent tous Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers, Vecz la gens en bonne heure nez, qui fi belle aduenture darmes ont-auiourd’huy trouuce. Pleuft à Dieu (faifoicnt les pluficurs) que ie fuffe du nombre des dix. Toutes manières de gens,dedans l’oft, f en tenoient à réiouy s,amp; par ef-pecial Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers :amp;rccommandoicnt moult lauenture excepté le gentil iieigncur de Coucy. Il m’eft aduis que le Seigneur de Thim eftoit de la compaignic du Seigneur de Coucy:fi que,quand il eut conuenancé à Affrcnal à eftre l’vn des dix,pour luy appareiller il f en retourna à fon logis : amp;nbsp;trouua en fa tente le Seigneur de Coucy: lequclil tenoie bien à Seigneur amp;nbsp;à maiftre. Si luy compta toute raucnturc,ainfi qu’Af-frenalauoit marchandé aux Sarrazins, amp;nbsp;auffi comment il eftoit alié à eftre de fa com-paignic.Tous ceux,qui autour de luy cft’oicnt,louoicntamp;prifoicnt grandement l’auen-turc: mais le Sire de Coucy n’» fit compte: amp;nbsp;refpondit,en difant. Sus,entre vous ieu- Le sift Jt Ceu-' nés gens,qui ne cognoiffezle monde,amp; qui pas ne penfez ne fauourez les chofes,cxau- 7 blaßnel'ae-cez tantoft vnefolic,pluftoft qu’vu bien.En celle cntrcprifc,ic n’y voy nulleraifon,par ardducemhat plufieurs voyes. L’vnefi eft,quc dix Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers des noftres, tous nobles frumkfarAf^ Gentils-hommes de nom,fe doiucnt amp;nbsp;veulent combattre aux Sarrazins. Comment nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

ûurontles noftres fi ccux,qui viendront combatte auccqucscux,fcrontGcntils-hom-mes? Ils pourront mettre à l’encontre d’eux, fils veulent pour combattre, dix ribaux ou ''arlcts:amp;,fionlcs déconfit, au mieux venir on n’aura rien gaigné,que dixvaricts: Se pource n’aurons nous pas la ville diAfrique: Se mcttron?nos bonnes gens à»auenturc.

Elpoirfcront ils à l’aucnturc en embufehe fur nous:ôe,quand les dix feront fur les châps, nbsp;nbsp;nbsp;«

îttendans les leurs,ils les pourront cnclorrc : dont nous ferons de tant affaiblis. le dy (ditle Seigneur de Coucy) qu’Affrenal n’a point fagement n’auifément ouuré dlt;^ccfte matière: amp;, quand il eut la première aduenture de trouuerlc Sarrazin qui le défia d’ar-mes,il deuft auoir autrement refpondu, amp;nbsp;dire, le ne fuis pas Chefdc l’oft; mais ie fuis le moindre, amp;nbsp;vous, Sarrazin (qui parlez à moy, amp;nbsp;quiblafmez noftrc loy) vousn’eftes P« pour refpondre de cefte matière, neLien adreffé. le vous meneray droit deuers les Seigneurs: amp;nbsp;vous pren fur mon faufconduit que ia rftal vous n’aurez ne receurez, allant 8f venant: mais vous orront trcfvolontiers les Seigneurs^ parler. Si les deuft auoir me- * ®“ledit Affrcnal deuers Monfeigneur le Duc de Bourbon amp;nbsp;le confeil de l’ofttamp;r là cuf-fentils efté ouys à loifir: amp;nbsp;on euft fceulêur entcntc,amp; refpondu félon ce qu’ils euffent parle amp;nbsp;propofé.Telle défiance d’armes,pour celle qucrclle,ne fe doit point paflGr,fors par grans traittez amp;nbsp;deliberation de bon confeil: amp;, quand les armes euffent efté accordées des noftres, on euft feeu véritablement de leur cofté quelles gens fefuffentcom-batus, par nom amp;nbsp;par furnom,de nom amp;nbsp;d’armes: amp;nbsp;auffi nous cuffions a^uifé amp;nbsp;éleu les autresà noftrc cntcnte,pour noftre honneur amp;nbsp;proffit,amp; de ce pris aux Sarrazins créance amp;nbsp;Ho(tage:amp;ainfi ce fuft liuré le combatif c’eftoit raifon pour faire glus deuemenr.

Si la choie euft efté dcmenec par ce party, Sire de Thim, il me f enable qu’elle Vaulfift mieux, que par la défiance dont vous m’auez parlé: amp;nbsp;qui la pourroit par aucun traitté ramener à raifon j ce feroit faid : amp;nbsp;ie vueil aller parler au Duc de Bourbon : amp;nbsp;enferay mettre le confeil des Barons amp;nbsp;de l’oft enfemble,pourfauoi^cn fcicnce qu’ils en diront* Lors fe départirent le Sire de Coucy du Seigneur de Thim,amp; fe mit en voye. amp;nbsp;fen vint deuers la tente du Duc de Bourbon: ou ia tousles Barons famaffoient (car on eftoit informe de Cefte matière) pour auoir aduis amp;nbsp;confeil comment on fen cheuiroit. Qj£oy 4uclcSire de Coucy euft parlé au Seigneur de Thim fur forme de bö aduis,Se en cfpecc

-ocr page 1214-

'f ^inß met f’irar d: mais i’aymeroje mieux lire Philippe d’Ar-

de bien, le Seigneur dcThim ne laiffa pour ce à foy armer amp;nbsp;appareiller: amp;nbsp;fen vinten cftat(ainlî comme il deuoit eftrepour combattre) auecques les autres,aux Sarrazins. Tousfurent appareillez amp;nbsp;en bon arroyj amp;nbsp;meflire Guy de la Trimoillc ou chef,tour de uant.Ce pendant propoferent les Seigneurs de France^en la tentetu Duc de Bourbon, plufieurs parolles: amp;nbsp;ne fembloit pas à aucuns celle défiance cftreraifonnable,àlou-ftenoit grandement la parollc amp;nbsp;opinion du Seigneur d?Coucy,-qui difoit qu’on y allait par autre traitté:^ les aucuns difoient, par cfpccial meflire t Louis d’Artois Comte,amp; meflire Philippe de Bar, puis que les armes efloient entreprifes, amp;enconuenancccsà faire de leur cofté, trop grand blafme feroit de les brifer, amp;nbsp;que, au n^m de Dieu amp;nbsp;de Noftre-Dame,on enlailîaft conucnirles Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers. Ce propos fiittenuamp; tais Coted’Eu fouftcmitcar, d’autrement le brifer, on n'en full iamais venu à chef. Or fut regardé,tout filon lescha.i} cOnfideré pour le mieux, qu’on feroit armer amp;nbsp;appareiller tout l oft généralement,^ ^iS.dupre- mettre en arroy amp;nbsp;ordonnance de batailler: par quoy, fi les Sarrazins vouloientfaire fine Volume, leur mauuaiftié, on fuft pourucu'à l’encontre d’eux. A celle ordonnance ncdcfobeïtnul (comme raifon cftoit) ains farmerent amp;nbsp;appareillerent toutes gens, chacun felonlon cftat:amp;feretirèrent lur les champs:^fe meirent moult conucnablcmcntenordonna-cedc bataillcjainfi comme pour aller combattre. Les Arbalcfticrs Geneuoisd’mpar-ty,amp;:lcs Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers d’autre part, chacun Seigneur delTous fa bannière amp;fon pennon, armoyé de les armes: amp;nbsp;fut, du commencement de leur ordonnance, moult belle chofe à regarder: amp;monftroicnt bien les Chreftiens qu’ils auoientgrand defir que les Sarrazins vcinlfcn t, pour aller combattre : amp;nbsp;eftoient lefdits Cheualiersamp; aZ quot;^J-^S^f!.~ Efeuyers Chreftiens fur les champs, tirez à vn party : amp;nbsp;attendoient les dix Sarrazins, quot;^tetendans^le^ quideuoienc venir: mais ils n’en auoicnt(fi-comn'ie ils motiftroicnt) nulle volonté: car dtxsarZ^tm, fluaud üs veirent l’arroy des Chreftiens, amp;nbsp;commenf fadement amp;nbsp;bdlemcntils eftoict pour le combat mis cn ordonnance de bataille, ils fe doutèrent, amp;nbsp;n’oferont tirer auant: quoy qu ils tuf entrepris: au- fent, de peuple trois fois plus de gens, que les Chreftiens. A la fois ils faiioientfaire ^ueltls defaH- voyages par aucuns des leurs,bicn-montez,amp;cheuaucherdeuantlesbatailles,pour lent. venir le conuenant: amp;nbsp;puis tantoft fe retournoient: amp;nbsp;tout ce faifoientparnialice,pour donnerpeine aux Chreftiens. Celuy iourfit il grâd chaud amp;afpre,amp; de fi grand ardeur d’air amp;nbsp;de folcil,que dcuaur,ne depuis,pour vn iour,n'en fut veu de p3rcillc;amp; tant,que les plus durs, amp;]cs plus iolis amp;nbsp;fri(qucs,en leurs armeures eftoient fi cchaufez,qu apeu qu’ils n’eftaignoient par deffa^e d’air ôc de vent: amp;/cufiours attendoient les Chrefties * les dix Sarrazins; mais nuis n’en vcoient: ne nulles nouuelles n’en oyoient. Sifutauile qu’ô aprochcroit la ville d'Afrique:amp; là iroit on afTaillirCpuis que Chcualicrsamp; Efeuyers eftoient armez)amp; employeroient là leur iournéc:5z toufiours riendroiétjpourleurhon-neur,les dix Cheualiers les champs,iufqucsà la retraitte du foir. Doncallerentalaflàut ta ville d'^- Cheualiers amp;nbsp;E{cuyers,de grand’volontc:car tous defiroient à faire armcs:amp;,tant plus eftoient échaufez amp;nbsp;trauaillez,amp; plus encores fe trauailloient:amp;,fe les Sarrazins euifenr « c reßtens. ßigp f^eu le conuenant des Chreftiens, ils leur eulTentporté grand dommage,amp;:kuele fiegc, amp;c tout deliurc, amp;nbsp;eu vidoift; car tant eftoient trauaillez amp;nbsp;laflez les Chreftiens, • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’ils n’auoient point grand’^rcc.Vray eft qu’ils conquirent, par aflàutda première mu

raille de la ville d’Afrique, au dehors de la fouiieraine fermeté: en laquelle muraillcnul ne demouroit. Donc fe retirèrent les Sarrazins dedans la fecondeforterefle delà ville,

^ue.

en écarmouchant: amp;nbsp;fans prendre, n'auoir trop grand dommage: mais les Chreftiens l’eurenwtrop grand,amp;à peu de conquefte: car,en écarmouchantamp;: alTaillant, ils furent, là à chaleur de l’air amp;nbsp;du folcil,amp; furie fablon,iufqucs à la nui(ft:dót plufieursbons Che-ualicrs amp;nbsp;Efcil^ersJc comparèrent iufques à la mort: dcfqucls ce fur pitié amp;nbsp;dommage. Cens de nom: £ j ]3 demourcrent ceux, que ic vous nommeray: amp;nbsp;premicremet meflire Guillaumcde Gacille, meflire Guichard de laGarde,meflirc Lyon Scaler, meflire Guy delà Saluefte, meflire Guillaume d’Eftapcllc.-mcflTire Guillaume de Guiret,meflire Ronroy delà Cha-'^^ pcllc,lc Seigneur de Pierre-Buflîcre,lc Seigneur de Bonnet, meflire Robert de Hanges, meflire Efticnne deSancerre, meflire Aubert delà Motte, meflire Alain de la Chapat-gne,meflire Geoffroy Srdfiers,meflrire Raoul d’Ecôflan,le Seigneur de Bourg,Artilicn, meflire lehan de Crie,Baftard,mcflireBertrand de Sinach,meflirePincharcdelaA^r-kinCameflireTriftan fonfrere,meflire Améde Coufay,meflirc AmédcTonnay,mcffirc Fourques d’Eftan.fours,amp;meflire lean de Chatenas. Apres fenfuiuét les noms des Efeuyers : Fouquans de Lyége, Ichan des Ifles, Blondclet d’A reton, lehan delà Motte,

-ocr page 1215-

DÉ FROISSARTi


Sj

Bóberis,Floridas de Rocque,le Seigneur de Belles-frère,Guillaume Fodrigay,Gaütiet lt;lcCanfours,Iehan Morillon,Pierre dcsMaulueSjGuilIotVilain,Iehandela Lâde,Ichâ Pcncr,IchanlcMoin^e,Iehan de Lanay,amp; Guillaume du Parc* Or côfidcrezlc trefgrâd ^ora[nage,amp; la grande pertc:amp;,file gentil Seigneur de Coucy euft efté crcti,tout ce ne M pointaduenu: maisfc fuiront les François tenus chacun en fon logis: ainfi qu’on a-uoiefait par-auant. De celle auenture amp;nbsp;auenue des Chcualiers amp;nbsp;Efjuyefs furent tous ceux de l’oft courroucez amp;cbahis.Cc fut raifon*Chacunplaignoitfcsamis.On fc retira lut le tard es logis: amp;nbsp;fit on plus grand gu et ccHc nüid,qu’on n’auoit fait par-auant,pour la doute des Sarr^ins. La nuid fc paflàjfans autre dommage: amp;nbsp;f ordonna chacun lotir plus fagement : amp;nbsp;deuez fauoir que de f celle auenture amp;nbsp;auenue les Sarrazins ne fccu- f c*eß^aiuîf tentriens: car,fils euflent feeule conuenant des Chreftiens, ils auoient bien auantage, *1“^ ^'® Chre pour eux porter dômage amp;nbsp;contraire :mais toufiours les doutercnt:ôc ne f oferent auen- ^icns funcnt eurer,n’auancer,ne fier trop en leur püiflancc:fors que fur l’ordonnance d’écarmouchcr, “ ' ' *^^^“ oude tirer deux ou trois fois. Et ceux de leur coftc,quifaifoientlcs plus d’armes Sed’ap-pertifes, amp;nbsp;qui auoient le plus grand nom de ce faire, c’eftoit Agadinqtior d'Olifernc: car il aimoit par amour la fille au Roy de Thuncs«Parquoy il en cÜoit plus gay^ plus ioly

plus appert en armes * Ainfi Si. par telle manière fc porta amp;nbsp;continua le fiege deuant laviiled’Afrique.-amp;deuezfauoir qu’au Royaumede Franccjamp;au Royaume d’Angle-» terre,n’es pays dont les Chcualiers cftoient iffus, amp;nbsp;qui deuant Afrique fc tenoient, on uc fauoit nouuelles d’eux non plus que fils fulfent entrez en terre:dont les amis des fei-gneurs amp;nbsp;des Chcualiers amp;: Efeuyers en cftoient ébahis: amp;nbsp;ne faUoient que dire, ne que penfer. Si en furent en pluficurs lieux, en France amp;nbsp;en Angleterre, amp;r en Hainaut, pro-ccffionsfaiâcs,cninftance de prier DicU)qu’il les voulfift fauucr, amp;nbsp;ramener àioyc amp;à ûnté à leurs lieux.. L’intcntionl^cs Chreftiens cftoit telle, qu'ils fe tiendroient tant deuant Afrique, qu’ils la conquerroient: fuft par force, ou par famine, ou par traitté. Le Roy de Cecile euft bien voulu que ce fuft auenu: amp;nbsp;aüflî eulTent tous ceux des ifles voi-fncs St prochaines (car celle ville d'Afrique leur cftoit trop ennemie amp;nbsp;contraire) Se parefpeciallcs Géneuois y prenoient grand’pcine à fcruir les Seigneurs à gré amp;nbsp;à plai-ûnecafia qu’ils ne fennuyaflent de long fiege. A proprement parler, c’eftoit vnemer-uciileufe cntrcprifc3amp; qui venoit d’vn grand courage aux Chrcftiens,Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers,St mefmeraét aux François,qu’apres la grand’auenture amp;nbsp;perte de leurs Cheua-«ers St gcns,cn celle pourcté amp;nbsp;mallifc(commc dit cft)tindrêt ficgc,à grans fraiz amp;nbsp;défi pens, fans aucune ayde, ne confort, de nulluy, amp;nbsp;lors que les Géncuois(qui entrepris a-» nbsp;nbsp;nbsp;•

“oient le voyage) ià fe faignoient: amp;fembloic (ainfi que renommee couroit) qu’ils vouaient auoirtraitté aucc les Sarrazins,amp; laifler les François amp;nbsp;Chcualiers d’Angleterre,

p3ys voifins, en la befongne ainfi que nous dirons cy-apres: comme nous aüons efté * jnformez. Nous nous fouffrerons à parler, pour le prefent, du fiege d’Afrique: amp;nbsp;par* ferons d’vnc moult belle fefte: qui fut en ccluy temps faidc en Angleterre,

’i^'vnefeße (^ toußes^ijuifurent ftiâ^es^eie pai' le ^oj ii'^»glet^re,eft la ville de Londret^ durant le fiege des Chrefiens deuant la vide d'^fiiji^ .• (f' comment le Comte d’O- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

prenant y receut l’Ordre du far tier : dont le Roy de France fut mal-content *

CHAPITRE XXII.

VOus deuez bien fauoir (ainfi que vous auezouy recorder cnhoftrcHiftoirc) conl-V ment labcllc fefte fc tint en la cité de Paris, quand la roync Y fabel de FraifCc y en* ^r3prcmicrcraent.Dc celle fefte fut grans nouuelles en tous pays.- amp;nbsp;fut raifon: car elle rutmcult honnorcc,8t bien feftoyee. Le Roy Richard d’Anglcterrc,fes Trois oncles. Si es Barons d Angleterre, auoient bien ouy parler qu’cxcellcntemcnt elle auoit efté bel* leamp;grande, amp;nbsp;bien gardée: car il y eut des Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers d’Angleterre; t qui ƒ cepafageefi curcnraporterétlavcrité.Parquoylc Roy Sefesonclesordönerentaulfivnetrcfgrand’/««rwjfélonie efteaeftre en la cité de Londres: amp;y feroientfoixante Cheualicrs dedans, attendans: fens de l’^u-«auraient en leur compaigrtie foixante Dames, nobles, bien aornees St patees: amp;nbsp;ioü- tettr.endetroii ^croient les Cheualicrs deux iours, c’eftàentendre IcDimênche prochain d’après le

^^'^’°” compta pour lors L’an de grace Mil trois cens quatrc?ingts dix)8t le Lundy fuiuant*Lcs foixante Cheualicrs amp;nbsp;foixante Dames iftroient Si par- nbsp;nbsp;**

tiroient,à deux heures apres nonne, hors du chaftcl de Londres: amp;r viendroicnttoutle long de la ville, amp;tout^atmy la rue, qu’on dit deYcp,cn vne belle amp;nbsp;grande placez

-ocr page 1216-

84 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lEQJVARTVOLVME nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. hommee Semede fi[lc;Se là, ce Dimenche attêdroient les foixante Gheualicrstousau- nbsp;nbsp;( tres Chcualiers eftrangeSj qui ioufter voudroient: amp;nbsp;appcllcroit on ces iouftcsdu i menche^Lafefte de Calcnge.LeLundy feroicntcn celle mefmcp^acèlcsfoixareC c-ualicrSi arftlèz amp;nbsp;appareillez póur ioufter ; amp;nbsp;attendroient tous venans : amp;nbsp;iouftcrojent ''courcoifebent de lances amp;nbsp;de racquets: amp;nbsp;le mieux ioi^ant deceuxde dehors (ce ƒ entendre des Chgualiers, aurait, pour le prix, vne couronned’or trefriche: amp;nbsp;celuy oc dedans (qui mieux ioufteroit à l’examen des Dames,qui là prefentes feroient en cham-brcs,-ôr prendroient garde fur eux, enla,compaignic delà Royne d’Angleterre,amp;ac^ hàux Barons,qui fc vetroient amp;nbsp;iûgcroient,auroit pour le prix vnferiÿaii d ortrclricbc. Et le Mardy enfuiuan't feroient fur celle place les Efcuyers du Royaume tresbien mon-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tez amp;nbsp;armez pour la iouftc:amp; attendroient tons Efeuyers cftrangerS5qui venir amp;nbsp;ioulKt

‘ .“ ' voudrôient: Si feroient receus amp;nbsp;recueillis courtoifement de lances amp;nbsp;de rocquets: celuy,qui’mieux ioufteroit de dehors, auroit pour le prix, vn courfier tout felle:amp;cc-luy de dedans auroit vn faucon. La manière delà fcftefutainfiordonnecamp;deuilce. furent’Heraux appareillez amp;nbsp;chargez, fur órdonnance,.dc celle fefte crier partout, en Angleterre,en Efcöce,cn Allemaigne,cn Flandres,en Brabant,en Hainaur,amp; paf^r. Royaume de France. Les Hcraux furent partis, amp;enfeignez Icfqucls iroicnt ça,amp;» quels iroient là:ainfi que le Confeil du Ray amp;nbsp;des fcigneurs le porta,amp; que bicnlci^'i i^iou^edurojr renrfaire. Lesnouuellesfcftendirenr,amp;coururentenpluficurslieuxamp;païs;carlesnC d ^n^letem, raux auoient bien iouramp;pourucance de temps.Si f ordonnèrent de plufieurs paysChc-appelee tafe^e ualiers amp;nbsp;Efcuyers, pour eftre à cefte fefte: les aucuns pour veoir l’ordonnance des An-glois,amp;les autres pourioufter.Quandlesnouucllescn furent venues en Hainaut,mcni-fferaux^endi- ^^ Guillaume de Hainaut, Comte d’Oftrenant (qui pour lors eftoitieune, liberal, amp;c «tts^aii. grand’volonté, pour ioufter amp;nbsp;feftoyer)cncharge3, amp;pfopofa de foy-mcfme,quacclle fefte il irait, pour veoir amp;nbsp;honnorer Ion coufin le Roy Richard d’Angleterre, amp;nbsp;les oncles: que iamais n’auoit veus, amp;nbsp;de les veoir amp;nbsp;cognoiftre il auoit grand défit. Si pria ƒ fetint-Chcualicrs amp;nbsp;Efcuyers,pour eftre en fa compaignie:amp; par efpecial le Seigneurie Gommegines: pourtant qu’il cognoiffoic bien les Anglois:car plufieurs fois il auoit dCquot; mouré entre eux. Or fauifa mcffirc Guillaume de Hainaut, ce pendant qu onfaifoiHcs pourucances pour aller à celle fefte, publiée amp;nbsp;crice, qu’il iroit en Hollande, veoir ion pere Auberf,Comtede Hain^t,Hollande,amp; Zcllandc: afin de parler à luy, amp;nbsp;prendre congé d’aller en Angleterre. Tl fe départit du Qurfnoy en Hainaut: amp;chcuauchatant • nbsp;nbsp;nbsp;par fcs iournees,qu’il vintà la Haye,vnc bonne ville en Hollande:oule Comte fon pere

fe tenoitpour lors.Quand il fut auec fon feigneur dcpcre,il luy déelaira le proposamp;in-tcntûgt;n, qu’il auoit d aller à celle fefte en A ngleterre, pour veoir le pays, fcs coufins, K te Cemte^- Ics Seigneurs,que iamais n’auoit veus.Le Comtc,lon pcre,relpondit amp;nbsp;dit,Guillaum^ iertdeHainaut beau-fils,vous n’auez que faire en Anglctcrrc:car ia eftes vous par mariage conuenance tafeheen vain aux Royaux de Francc:amp;voftrc fcur à l’ailné fils de beau coufin le Duc de Bourgogne: de ropreledef- tellement quc VOUS ne deuezquerir,nc demander autre alliance.Monfeigncur(refpon-ditle Comte d’Oftrenant) ic ne vücil en Angleterre aller, pour faire quelque alliance: fit vouldtaUer ^‘’’'^ ^^^ pour iouer,amp; fefto^r mes coufins: qu’oneques ie ne vey: amp;,pourlcprcfent,la à làfefled’A.n~ fc^e Q^^^ ^^ tiendra à Londres, cft crice amp;nbsp;noncee par tout: amp;,fe ia n’y alloye (au casque ^leterre, len fuis fignifié)on Ictiendroità orgueil Sgt;i prcfumption:amp;, puis que parhommeleniâ efté fignifié,amp; parhonneur,icferay ce chemin. le vous prie, mon pere,quc le m’accordez. Guillaume (refpondit le Comte) vous elles voftrc. Failles ce que vous voudrez: mais il me fcqjble par toute paix, qu'il vaudroit mieux que point n’y alilfiez. Quantile Comte d’Oftrenantveit qu’il ennuyoitfon pere de parler,fi ce et ffa de parler de ce: amp;nbsp;entra en autres parollcs:mais bien fauoit quelle chofe il auoit cntreprilcde faire:amp;roul-jours fc faifoi^nt fes pourueâccs:5c les menoit on vers Calais.Gommcgines,le Heraut, futenuoye en Angletcrre,de par le Comte d’Oftrenant pour fignifier au Roy Richard d’Angleterre, amp;nbsp;à (es oncles, qu’il viendroithonnorablement à leur fefte. . De ces nouuellcs furent le Roy amp;nbsp;fes oncles grandement réiouys:amp; donncrent;auHeraut,de beaux dons^qui depuis luy vindrét bien à point:car depuis il aueugla:amp; fut batu en la fin de fcs iours de telles verges.Ic ne fay filauoit Dieu coiirroucé:mais celuy Heraut en fon temps régna aftez mcrueilleufemct : parquoy, quad il eut perdu fa vcuë,amp;il ne veit goutte,il n’en eut que petit de plainte.Or le dcpartitle Comte d’Oftrenant de la Haye en Hollande: amp;nbsp;prit congéau Comtefon pere: amp;nbsp;pui?rctourna en Hainaut, amp;nbsp;au | Quefnoy.

-ocr page 1217-

FkoISSAllT.

Qw^ftoy,deuers fa feme.Celle noble fertefdont ie vous fay imention)fut publiée,cnee énoncée,enplufieurslieux.-dont Chciialicrs öiEfeuyers fauancerent,ordonnerenr,amp; appareillèrent d’y aller.Le Comte Walcran de Saint-PoI(quipour lors auoit pour fem ®c amp;nbsp;cfpoufela fgir du Roy Richard d’Angleterre)fotdonnaS: appareilla grandemér, ^pourueutde Cheiialicrs amp;nbsp;Efcuyers, amp;nbsp;tout pour aller en Angleterre à cellefcfte:amp; ■ en vint à Calais, Là eftoien^cs nefs pafTagercs de Qouüres.‘qui attédoiét les Seigneurs ^^ etmtt Jes'. Skieurs varlets,puisvindrent à Londtes:amp; appareillèrent leurs hoÂcls.Le Comte d’O- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»»^tt ftrenant fepartit de Haynaut,fort-bien accompaignéamp;garny de Chcualicrs amp;Efcuyers '^”^ derre, ^paffaparmy le pays dArtois:amp; puis vintàCalais:amp; là fe trouücrêt le Comte de Saint PoIamp;luy. Qu|indilfutheurc,amp;ils curentventà gré pourpalTerà volonté, amp;nbsp;que les vaifTcauxfurent chargez,ces Seigneurs paffercnt.Il me fut dit(amp; bié le croy)que le Cote dcS.Pol paffa,amp; vint en Anglctcrrc,premicrcmét que le Comte d’0ftrcnant,ôfquâd 11 vint a Londres,il trouua le Roy amp;nbsp;fon bcaufrerc,mcflîrclchan de Hollande,amp; les Ba tons amp;nbsp;Cheu allers d’Angleterre:qui le recueillirent à grande ioye: amp;luy demandèrent des nouuelles de France:amp; il en refpondit bien amp;nbsp;fagement.Or pafla le Comte d’Oftre-nântenvnleudy,amp; fen vintà Cantorbie,amp; le Vendredy alla veoirSainétThomas, à eucuricun:amp;yfic olFrande,belle Ôéricheramp;làfetint toutlciour enfuyUant,amp; lédemairt 11 vintà Roccftre(cc fut le Samcdy)amp; pource qu’il menoit grande route de Chcualerie amp;d’Efcuyric,amp; pour l’arroy qu’ils menoiétdl alloit à petites iournccs,amp; à faife des chenaux, amp;lcDimcnche,3pres mcHe,il le départit de Roceftre, 6c fen vint difner à Darde-fortc,5c puis monta,tantoft après difner,Ôc chemina, pour eftre ce Dimenche(que la fe-ftc amp;les iourtes fecommcnçoicnt)à Londres en Anglctcrrc.Ce diméche,dont ie vous parle(quifut,en l’an de l’incarnation lt;ieflufdit,le plus prochain tdeuant le iOur de S.Mi t /^ a parallel chcl)lc deuoit commencer la feftc(fi-commc'cllc fit)ôcdeuoit ce iour auoir iourtes en la ^gt;t^’gt;tfrff-place Scmedcfillc,^ icelles Iourtes on les appelloit du Calengc. Ce Dimenche,furle , point de trois heures,ilfircnt hors du charte! de Londres,fcant fur Thamife(Iequel cha- ^J , ”'*’^ rtcau fied en la place S.Cathcrinc)tout premièrement foixate courficrs,ordôncz amp;nbsp;pa-tcz,pourlaiouftc,amp; fur chacun,vn Efcuyer d’honneur, amp;nbsp;cheuaucherent tout le pas,amp; caUge^tn ^n puisifTirentfoixanteDamcs d’honneur,montées furpallefrois,cheu3uchans toutes d’vn^Zerm». ln,firichementaornées,qucricirs n’yfaloit,amp;menoitchacuneDamcvn Cheualierjà vnechaifned’argcht,lefquels Chcualicrs eftoient armez amp;nbsp;ordonnez pour la iourte, amp;nbsp;3infifenvindrcnt,toutlelongdc Londres,à grande fi^fon de trompettes amp;dc méne-Ûncrs,iufques en laplaccdc Semîétcfillc.La Royne d’Angleterre, 6cfcs Dames amp;Da-nioifclies,poar fon corps ertoit.ôc ertoi.ent,en chambrcs,aornécs amp;nbsp;parées trefrichemét * pour veoir la iourte,amp; cftoit le Roy delcz la Roy ne.Quad les Damcs(qui les Chcualicrs niet)oient)furent venues en laplace,leurs gens crtoiéttouspourucus,quilesdert?édirét deleurspaHefrois.S«: les montèrent en châbrcs,qui parces amp;nbsp;aornees pour elles ertoiét.* Ces Chcualicrs demourerent fur la place,amp;: defeendirent les Efeuyers d’hóncur(qui les courficrs,furlcfquels on deuoitioufter,menoient)amp; montèrent les Chcualicrs ordon-nément.Si leur furent mis les heaumes,amp;r appareil!^ de tous poin ts.Là vint le Côte de SaintPol,trcsbien garni amp;nbsp;accompaigné de Chcualicrs' Ôô Efeuyers, amp;nbsp;tous armez de • Iiamois dc iourtes,pour commencer la fcrte amp;nbsp;le tournlt;^.LaqUelle rantort fe commen 9,amp;iourterenttous chcualicrs ertrangefs,qui iourtervoulurent, amp;nbsp;qui loifir amp;nbsp;cfpacc ^^y;ûee d» en eurent,car le vefpre vint tantort.Si furent ces iourtes(qu’on dit Calenges)fortcs,bcl Q,„fj d’ogre 1«,amp; bien iourtces,amp; continuées iufques au fOir.Puis fe retirèrent Seigneurs amp;nbsp;Dames nant •ven le là ou retraite fedcuoient,6c crtoitla Roync logée en la fue de Saind-Pol, en 1 nortel de Jt9 d’^n^le-l’EuefqucdeLondres,ô£làfutfait le foupcr.Ccluy foir vint le Comte Guillaume d’O- orrepour les ftrcnant,lequelfutdu Roy,8c des Seigneurs-ioyeufement recueilly. De ces iourtes eut le prix,pour le Dimenche,dc ceux de dehors, le Comte Waleran de Sainét-Pol, ôc de ceux de dedans,le Comte de Hoftidonne,amp; furent les dances à l’hortcl de la Roync,pre fentleRoy,fes frètes, amp;nbsp;fes oncles,amp; les Barons d’Angleterre, amp;nbsp;lés Dames, amp;nbsp;les Da^ moilellesjgrandes,belles,amp;bien dançans,mchées en tous ebatemens, iufques au temps

lt;]«e tous 6itoates,qui au fouper amp;dances auoient erté,fe retraitent à leu rs hoftelstcxccp ^^^^^^-^^^ ^^• téleRoy amp;laRoyne,quidcmourerentàrhofteldel’Euefquc, car ils y logèrent les iou- i^^ß^f^^ quot;^J fesdurant. Quand ce vint au lendemain Lundi, vous vciflicz cnplurtcuts lieux, amp;nbsp;en sechard d’^rt lïwut de plaees,patmila cité de Lódres,Efcuiers amp;varlets enfongnez de mettre à point ^/erew. ksharnois amp;nbsp;befongnes de leurs Seig. amp;nbsp;mairtres. Apres none fen vint le Roy Richard

-ocr page 1218-

V o L VM E

d’Angleterre fur la place arméjamp;bien garnyjamp;acompaigné de Dtes Side Comt«)d^ SeigneurSoêc de Cheualicrsjcar il eftoit de ceux de dedans.La Roync d'AngletcrrCjbie accompaignée de Dames amp;nbsp;de Damoifclles,f en vint en la place,ou les iouftes fc tenoy-cnt:amp;: montèrent fur les chambres amp;nbsp;échaufaux, qui ordonnez efto^nt pour elles. A-prcs vint le Comte d’0ftrcnanr,bic accompaigné des ChciiaÜers de Ton pays: qui pour iourter tous appareillez eftoient. Apres vindrent le Comte^e SainibPoljamp;lesChci»-liers de France,qui i#uftcr vonloicnt.Lors commencèrent iouftes,grandes amp;nbsp;belles:^ fît chacun fon plain pouuoir de foy bien acquitcr:amp; y en eut pluficurs ruez lus delcurs chenaux,amp; découuerts de leurs heaumes :amp; durèrent amp;nbsp;continuèrent icelles iouftes, fortes amp;nbsp;roidcs,iufqucs à la nuit,quc chacun fe retira aux hoftcls,chacuitScigncura fon logis,amp; les Dames aulfî pareillcmcnt:amp; quand il fut heure de foy rctraire là ou lefoupcr eftoit ordonné,chacun le retira.Si fut le fouper moult beau,amp; bien ordonc : amp;nbsp;pource-rten rmr lies Juy iour cut le prix des iouftes,dcs micux-iouftäs dc CCUX de dehors, le Comte dOßre-'7^e^ e ^^' nanr,amp; bien le dclTeruitfcar outre mefure il auoit tresbien ioufté)amp; luy fut dóné le prix *^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dcparlesDamcs,Scigneurs,amp;Hcraux:quiàccordonnezcftoiétpouriugcr;amp;de ceux de dedans eut le prix vn-gentil Chcualicr d’Anglctcrrc.-qui fappciloit mclfire Hugue le Defpenficr. Au lendemain Mardy,furent les iouftcs,en la place deftus-nommée, dcsbl-cuycrs:amp; furent,en la prefence du Roy,des Seigneurs,des Dames amp;nbsp;des DamoifclleSj tresbicn iouftées amp;nbsp;continuces,amp; durèrent iufques à la nuit,qu£ chacun fc rctiraauxbo ftels,3infî comme on auoit fait le iour de dcuât:amp; puis au fouper on f en rctournaàlbo

^itrt er der- ftcl de l’Eucfquc de Londres:ou le Roy,la Royne,amp; les Dames,cftoicnt:amp; futlc fouper nier ieur des bel amp;nbsp;gent,bicn dancé,amp; cotinué toute la nuit,iufques auprès du iour,que ceux ledits ioufies d ^n- qj^,j j^ eftoiétjf c retoumerêt à leurs hoftels.Le Mçcredy,après difner,cn la placcdcnus-^leserre, nommée ioufterent cnfcmblc tous Chcualiers amp;Efcuyers,quiiouftervoulurét.amp;fnrct les iouftes roides S^ fortcs,iufqucs à la nuit,que chacun fcTetira aux hoftcls, chacunSci gncur à Ion logis,amp; les Dames aufli:amp; quad il fut heure de foy rctraire au fouper, on fy rctrait:amp;fut le fouper,amp; les danccs,au lieu ou il auoit cfté dcuant.LcIeudycnfuyuant donna à fouper a tous Chcualicrs,amp; Gentils-hommes cftrangcrs,lc Roy Richard d An gletcrrc,en ce mefme hoftcl: amp;nbsp;la Royne,fa femme,aux Dames amp;nbsp;aux Damoifcllcs. Le Vendredy donna le difner le Duc de Lâclaftrc à tous Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers efträgers: Ô^ fut le difner grand amp;nbsp;beau.Le Samcdy,le Roy amp;nbsp;les Seigneurs fc départirent deLon dres,amp;fen allèrent à Windcfoiÿ:^ furent priez de là aller le Côte d’Ôftrcnanr,le Cote de Saint Pol,amp;les Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers de Franft,qui eftoiét vcnusàlafcfte.Tous

• allercntfcc fut raifon)auchaftc3U de Windeforc(qui eft moult grand,beauamp;bienordó-né:amp; fîcd fur la riuierc de la Tamifc,à vn mille de Londres)^ furent de rcchcflesfcftcs grandes amp;nbsp;puiflans difncrsamp;foupers,quelc Roy Richard d’Angleterre donna,amp;paref-epccial il ne fauoit pas comment il peuft cxccllcntcmét honnorcr,lc Comte d Oftr^naf, foncoufîn:lcquclComted’Oftrcnâtfutlàrequis,parlcRoy d’Anglctcrreamp;fesoncles, fa^ttut' mah ^“ *^ voufift cftre de l’ordre des Chcualiers du t bleu iarticr,dont la chappcllc S.Ceorge MHS l’^uens eft au chaftcl de Windefore.Le Comte d’Oftrcnant,à la parolle du Roy Richard, amp;nbsp;des tarifé feien Sa Batons d'Angleterre,rcfpondit,amp; dit,qu’il fen confcillcroit.il fen confcillaà tcl$,coni-la, er feien la mc au Seigneur de Gommegiffbs amp;nbsp;à Ficrabras de V ertain,Baftard;lefquels ne l’eufient iamais dccouragc,nc décourné,dc reccuoir l’ordonnance de l’ordre du bleu iarticr,de la ^ainasa^ '^^ compaignic S.George.Si y entra,amp;le prit,dont les Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers Frâçois(qiii te d’ofirenanT ^^ eftoient) furent moult grandement cmerueillcz, amp;nbsp;murmurèrent entre cux,amp; en tc-reçeitl’erdre * noient leurs parollcs,amp; difoicnt,Cc Comte d’Oftrenant monftre bien qu’il a le courage du iartier beaucoup plus^nglois,quc François,quand il prend le bleu iarficr, amp;nbsp;la deuife duRoy d'Angleterre. Richard d’Angleterre.!! marchande bien à cftre mal de l’hoftel du Roy de France amp;nbsp;de

MonfcigncurdeBourgongnc.il viendra vn temps,qu’ilfcnrcpcntira.Toutcôfidcré,il ne fait qu’il faicjcar il eftoit bien aimé du Roy de Frace amp;nbsp;du Duc de Touraine, fon frère,amp; des Royaux,tellement que,quad il venoie à Paris,ou ailleurs, par deuers euxjilsluy monftroient amp;nbsp;faifoiét plus d’honneur amp;nbsp;beau femblanr,qu’à nul delcurs confins.Ainfi en diuers propos l’aceufoient les François,de mal amp;nbsp;contrairc,là ou il n auoit caufe, ne coulpe,car ce qu’il en auoitTait,n’cftoit point pour côtraricr n'endômager le Royaume de Frâcc,ne fes coufîns amp;nbsp;amis de Frâce.En riens il n’y auoit péfé,fors que pourhôneur amp;nbsp;amour de complaire à fes coufîns d’Angl.amp; pour cftr€,au befoin,plus bô entre France amp;nbsp;Angleterre,n'à ce iour,qu’il fît le ferment de predre le bleu iartier, toutes gés doi-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ueutfa-

-ocr page 1219-

D E T R’O Î S S A'R T?


'S?

'gt;entGuoir(fi1s;Icdoyucnt cntcndre)qu oncquei nyjeuCpsfbUamp;nalIiatàquîfuÛ pôuf porter préiud{ceau Royaume dc.Frâce:forsaniotir amp;nbsp;comp^igniiejmais on jiepeur gar derde parler les çnuicux.Qinnd on cnr.dahcé,iouc,amp;caroléafièzjau ohafteaude Win deforcjamp; lo Ro^’ d’Angleterre cut donne de Beaux dós aux Ghcualicrs toEfeuyers d hô? Deur du Royaume de Francé5amp;' par efpecial au ieutie Comte dOfîrenanr^ojvprit congé 3uRoy,ala Roynç,aux Dam^s amp;nbsp;DamoilèUcSjaux frètes amp;nbsp;oncles du Roy: St puis fe ^^ pep^rteweftt 'e departemént.Lé ConïtGdcSai4Tt-PóI,amp; tousles François,Seles^lainLiycrs'^iamp; Alic“ des feßes o ffians,fe dcpartirent:amp; fut faillie lagrandefeftcjCjuifüf enfâ cltiédc LondresiScrctoktr'Vewy/ei d’^n~ öachacun en fon lieuiOr3mn't(aixiü commc^ouuclles vóe par tout)que-k^ftoy de lhïf^£^‘f^gt;^^i^rf~ ^c4onfrerc,?t l|ßon cl es,furent infärmezpar eeux^ quitn Anglercrrcdclcurcoftéa- ^^‘•f'^ chacun uoienccftéjdc loiat Cc qm y cftoir atténué dir,St Eirtlßc riens n’y eût oublié: thaïs ainçois/”-^” ^'*-^^‘' nusamp;aiouftédenouueau.a^reZjpoucâcrQiftrciabefongncjamp;.cxauccrauanttplustoHlc' » t nîal,(iuelcbien:amp;:commçntGuillaumcdcHayiiiur(qui Comte d’Oftrenâtfafftrm oit -‘^ auoiteftéen Angleterre,amp; pris peine grandementahonnorèr les AngloiSyamp;atdcràfaF' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

rcleurfcfte:amp; auoit eu le prix amp;nbsp;l’honneur desiauft.es, deflus tous Cheuaiierseftraa-. ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J',

getSimais il auortrtrop grandement bicn;parléaux Angl ois, car il l’eftoit fait’ homme au. . nbsp;nbsp;nbsp;„..yquot;

Roy d.Angleteri c5iamp; auoirfait ferméf amp;nbsp;alliacé à luy,amp;pris l’ordre du bleu iarner en-la

| chapcllcduchaftcaudeWindcforc,enla compaignic amp;nbsp;confrairic des Cheuaiiers de SaindGcorgedaqueilc ordre le Roy Edouard d’Angleterre amp;. fondas le Prince de Gai Icsauoicntnusfus.amp;ne pourroit nul entrer en la compaignie, nefeire ferment,.qui ia-mais fc peuft armer contre la couronne d’Angleterre ; amp;nbsp;tel ferment auoit faitlc Corn—^*^7 chartes ted’Oltrcnanqfans nulle réferuation.De ces nouuelles furent le R oy,fon frcrc,amp; fes on nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*»

clcsjtroublcz,amp;fort courroucez fur IcJeune Comte d’Oflrenanc :amp;: adonequesdit le-^quot;^^'^quot;”^.^^ƒ^ Roy de Francc,0r regardez.!! n’y a pas vn an,qu’on me prioit que fon frère fuft Euef- ^7^o?^”Xlf que de Câbraydaquelle chofÂéroit à ptefent trop |^péiudiciablc,fclô les nouuelles,que^ y^„ igt;^^ nous auonsouyes.Trop mieux vaut que noftreCôufin de Saint Pol foit enla pofteflion dre du/artier RclEuefché de Cambray,q»c lehan de Haynaut.LcS Hainuyersne nous firent iamais lt;i’.X»^/rffw. Men;amp; ne feronnear ils fönttrop orgue4-llcux,prefümptocv,x,5c fiers:^lt;ont roufiouts eu sgracettop plusles Angîois)amp; le Royaume d’Aug!ctcrre,quenous,mais vniourvien-Rr«,qu’ils fen repentiront tout cheremennNous vouicns(dit le Rdÿ) mander à ccCom ted’Oftrenant,qu’il vienne deuefô-nous,faire ce qoil doitfc’eft l’hommage delà Comté ^0ftrcnant)ounôuslaluyoftcrôs,amp;rattribuerôsàt:o^eRoyaumc,Tous ceux du Cô-^dlduRoy par Eience rcfpondirAit:amp;dirent par telle manière,Sire, vous parlez bien: Ainfîdoitileftrcfait.Vousdcuezfauoir que lcDucdcBourgon'gne.t(la fille duquel le • Côtcd’Oftrcnâtauoitàféme)nc fut pastéiouy de ces nouuelles cartoufioUrs auoit por ^ tcamp;auancé fon fils d’Oftrenant deuers le Roy amp;nbsp;les Royaux. Cefte chofe ne dc»wura ,ia dit plu-**^ pas en nonchaloir,mais eferinit tantoft le Roy de France lettres moult dures, amp;nbsp;les en- ^unfois, aucé •Joyaau Côte d’0ftrenant(qui fe tenait au O^efnoy en HaynauÊ)èn luy fignifianr,man'/.t veritéi lt;iant,amp;cômandant,qu’il vint à Paris,faire hommage 3ûRoy,prefcns les Pers de France, ^tcleuerla Comté d Oftrenant,ou il la luy ofteron, amp;nbsp;ferait guerte. Quand le Comte dOUrenanteutvcuës les lettres,amp; apperceut que le 11 oy de F race amp;nbsp;fon Confeil cftoy-întdurement informez amp;nbsp;indignez contre luy,pour relj^ndre aux lettres aflembla fon Confeil pluspriuéde luy,le Seigneur dc.Foniaincs,Ie ScigneurdeGommcgines,mcf-^KGuillauaiedeHeremies,le Seig.de Traircgnies,!e Bailly de Hainaut,lc Seigneur de Sîncelles,raeirirG Race de Montigny,l’Abbé de Crefpin,-lehan Sculbarr, amp;nbsp;laquemart Rarrier de Valencienne. Ces fages hommes,pour refpôdre aux lettres du Roy,le meirêt cnfcmblc,amp; parlementèrent moult longuement, St là eut mainte parjjlle propofée amp;nbsp;quot;nbsp;rctouméc.Tout cófidcrc,auifé futpour le meilleur,^ le plus feur,qu'ó refetiroit au Roy ^ePrance amp;nbsp;à fon Confei!,fur forme amp;nbsp;manière de prendre iour de refpondre deremet aux dcmandes.Cc qu’on feroit par bouche de perfonnes croyables,amp;nqp par lettres, amp;nbsp;ce pendant on enuoycroir,du Confeil,de notables pcrlonncs,deuers le Comte de Hay Haut,le Duc Aubert.en Hollande,pour auoir fens plus difccrnc,pour rdponfeiAinfi fut hinOn eicriuit doucement amp;nbsp;pourueumét au Roy amp;nbsp;«à fon Confeil,tant que de ces premières lettres on fe contenta après aflez,amp; depuis on fe pourueu t d’enuoyer en Hollâdô

I le Seigneur dcTraftegnies,amp;le Seigneur de Sâcellcs,IchâSemart6eIaqs Barrier.Ceux parlèrent auCote de Haynaut,amp; luy firent rcmôftrance de l’cftat du pay.s de Hainaut en hforme des lettres,quc kRoy de Frâce auoit eferitesamp;enuoyées deuers fö fils le Côt®

-ocr page 1220-

L E C^yART VOLVME


88


d Oftrenant.Si Ie Comte de Raynaut fut moult cmcrncillé de ces parollcs,cc ne fut pas de merucillcs:amp; dit à ceux,qui en parlèrent.le n’en penfoy c n atrendoye pas autre cho-fe.GuilIaumc, mon fils,n auoit que faire d’aller en Angletcrrc.Ic luy ay baillé amp;nbsp;liuréls gouuernement de la Comté de Haynaut.Or en facc,amp; vfe,par IeCôfcil,quicft aupayS) Tirez vous vers beau coufin,Ie DucdcBourgongnc,cariIeftbicn cniapuiflàncedcnict tre regard amp;nbsp;ordonnance à toutes ces chofes amp;nbsp;demande^que le Roy de France fait a prcfcnr.Ic ne vous «jp fauroyc autrement confeillcr,n’adreccr.Sur celuy eftat,ceux,qui auoient cfté enuoyez en Hollande,l’en retournèrent,amp; allèrent en Haynaur,amp;/îrétrcf-ponfc,felon que dit on leur auoit.On f en q^ntenta affez. Adonc furent ordonneZjpouf aller deuers le Roy en France,amp; deuers le Due de Bourgongne, le firqudc Traflègnies» meflîrcGuillaume,dcHcrcmics,mcflîrcRaccdcMontigny,Ichan ScmartJacqucsBar lt;;uilhumeJe rct.Toutcs Ics incidences,qui dependent de ces bcfongncs, feroienttrop 1 orgues à rc-ffay»dur,f4ie corder amp;nbsp;propofenqui de toutes voudroit parIer.FinaIenicnr,la conclufionfut tcllcfnô g^^^France ‘’^^^^’^ l’aide amp;moyen du Duc de Bourgongnc}qu’iI conuint que leComtcd Oftrenât d^a Comu”^^ allait à Paris,faire fon dcuoir,amp; relcucr la Comté d’Oftrcnât,amp; en recognoiftre l’hom-il’o^renant. mage cftrcdcu au Roy de France: autrement oneuft eula guerre toute preße enHay-naut.'amp; prenoientgrande peine,pourl’auoir,le Sire de Coucy amp;meflirc OliuicrdcCW fon,mais meffire Ichan le Mercier amp;nbsp;le Sire de la Riuicrc befongnoient au contraire,tac qu’ils pouuoient.Nous nous fouffrerons à parler dc celte matière ( amp;nbsp;encores en auon$ nous parlé trop Iongucmcnt)amp; retournerons aux Barons amp;-Chcualicrs de France, qûl tcnoicntlcficgc dcuant la forte ville d’Afrique, contre les Sarrazins.

Cf»if»i»t (^par tjue/Ze inctJe»ce leßegefut leaé aie aleua»/ la fer/e vil/e J'Afrique, àquot; pour quelle 0ceafoUy(^ eomment chacunfe» re/oftm^ eu/eu lieu. en. X X111«

VOus aucz cy-dclTus ouy recorder moult bien commeftt les Chrefliés auoient allie-gélafortc ville d’Afriquc,parracramp;parterrc,amp;qucgrandcimaginationmcttoiét amp;rcndoicnt,pourIaconqucrreamp;auoir.CarauisIcurcftoit(lî-commeilsdifoicnt)que, fi conqucrirlapouuoicnt,àhaut honneur amp;nbsp;grande prouclTc leur feroit cortuerty:amp;là fc tien droient bien vnefaifon enfcmblc,amp; cntiere,contrc la puilfancc des mécrc3ns;amp; là dedans ils feroient confortez des Chrcfticns,amp; du Roy de France par cfpccial:qui e-ltoiticiinc,amp;quidefîroitlcs armes,amp;auoit auccqucs les Anglois treue pour deux ans encores à vcnir:amp; pour fcs caul^s les Chrefiiens ( ainfi qu’ils difoicnt amp;propofojcntü eftans au fiégc)auoicnr du commencement auifé vntf telle ville comme Afrique,■qui eft

• l’entrée de Barbarie dcuant eux. Orbicnlcntoientamp;rpropofoicntlesmécrcans teleflat amp;nbsp;affaire entre eux: amp;pour ce de iour en iour ils fc refrcfchiiroicnt:amp;' mettoientgrande pcincà biengardcrlcurville,amp;rcfrcfchirleur ofidc nouudlcsgens,hardisamp;auenw-.reux,félon leur vfage. Ainfi fc paflà la faifon moult auant: amp;nbsp;depuis la grande perte, qui futfaire,à petit de fait,des Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers cy- delTus nommez,la grcigneurpar-tic de l’oft fut ainfi que toute dccouragéc,car ils ne veoient pas qucleur enniiy amp;nbsp;dommage ils pculfentà leur honneur fur leurs ennemis contrciicngcr. Si commencerenra murmurer pluficurs,amp;à dire ainfi,par telle manicre.No’nous tends cy en feiournât en vain.Par telles ccarmouchcs,^e nous faifons,n’aufiós nous iamais,lânsfairc autre cho fc,ceftc ville d’Afriquc,carparvn mécreâtffe nousloccions à raucnrurcpourlctrait)il Murmurer Jei leuren retourne dix autrcs.IIs font fur leur payklls ontvhircsamp;rpourucanccsà leuraife Ghreßtensj/i amp;nbsp;volonté, amp;nouslcs auons en moult grand danger amp;nbsp;peril. Qi^e penfonsnous faire Jeetura^eanr nc dcuciTir ? Sc nous nous tenons icy tout ccd Yucrjà froides nuits amp;longues,nous aK/e^e ^^^ ferons morfondus,amp; gelc2.-amp; mourrons de froid,amp; ferds en trop dur party par pJiifcurs fri^f- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;raifons.Premicrcmenf,cn Yucr les mers font dépendues, ne nul nc fy ofe bouter,pour la cruauté amp;nbsp;horribleré des vcn$amp; des tempefies de mcrfcarlcs mers amp;lcs tempedes fe tourmenrcrif moult cruellcmcnt.trop plus en Yucr qu’en Efic)amp;fenous audsdefau-te,huitiours tant feulement, de viurcs,amp;que la mer nous foit clofe^rjue nous n’en puif-Gons rccouurer,nous fommes morts fans remède. Secondemenrfor fait ainfi que nous ayons vii'rcs,amp; de routes chofes,ncccfiàircs à nous,à planté,amp; fans nul danger^commet pourra le guet porrcrla peine amp;nbsp;le trauail toutes les nuits règlement ?Le peril amp;nbsp;1 aucn-turenousy efi trop grande, carnos ennemis fquifontfiir leur terre, amp;i qui cognoilfent le pay s)nous pourront de nuit venir écarmouchcr Sc aifailUrà leur grand auantage,Si nouspottet Sc faite trop grand dommage,Scial'auôsnous veu.Ticrccmcrfcpar faute \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de bon

-ocr page 1221-

D E. FROISSART.


8^

(if oon air amp;nbsp;de bonnes viandes amp;nbsp;douces,dont nous fouîmes nourris,mortalité fc bon toit en noftre oft^toiis mourroicht Tvn pour l’autre, car nous n auons riens, pour rcmc-dicràlencontre.Apres en outre,fc lesGeneuoisfe tournoient hors, d’aucc nous(qui ■ont très dures gens, Si trahiftrcs)ils pourraient bien de nuit rentrer en leurs natures: St, hlsençftoientaudÂusâlneferoitpas ennous de conquérir fur eux :mais nouslaiffe-toient icy:amp; nous feroient payer l’efcot.Tous ces doutes font à confiderer amp;nbsp;imaginer anoz Seigneurs,qui font à leu Aifc,amp; n’y ont nul rcgard:amp; ia les Céueubis ne fen peu-ucnttaire/ôc dient les aucuns bourdeursanoz gens.C^ds hommes d*armes vous faites Vous entre vous François?Quand nous parrifmesde Géncs,nousefpérions que,tantofl que feriez venus deuant Afrique,fur huit ou quinze iours,vous l’auriez conquife;amp;nous yauonsia efté plus de deux mois,oucnuiron:^5i encores n’y allez vous riens fait.Par tels nbsp;nbsp;«

affaux amp;ccarmouches,que vousfaitcs,Ia ville n’a garde de ccR an,ne de l’autre. Ainfi fai-fantjVousn’aurieziamais conquis tout le Royaume d’Afrique,ne de Thunes. Tant fut parlementé des Géneuois aux varletsamp;aux maiftiesjque les plusgrands deroften curent çognoiirance,amp; par efpecial le Sire de Coucy:qui fage eifoit amp;nbsp;imaginatif,amp; furie quellagrcigncurpartie de l’oft faffermoit amp;nbsp;inclinoiti Q^andil fut informé amp;nbsp;aduifé, fl dit à foy mcfinc.Toutes ces doutes font valables amp;nbsp;véritables, amp;nbsp;afin que haftiuemët on y meift ordonnance amp;nbsp;pourucancc,il fit faire vn parlemêt fccrct,dcs pliiS baux Barôs dcl’oft,amp;dcs plus vfitez d'armes,pour auoir auisamp; confeil cornent ori fe gouuerneroir. carlYuerapproelioit.A ceparlcmentfquifut fait en latente du Duc de bourbon ) eut mainte parollepropoféc.Laconclufion fut tellc,qu’onfedelogeroit pour celle faifon,amp;: nbsp;nbsp;'

rctoiirneroit chacun en fon lieii,amp; parle chemin dont on choit venu .Si fordonnèrent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’'‘*'

tout fccrettement les Seigneurs fur cc:amp; furent mâdez deuât eux les patrons de gallces Mcsraaiftresquilesauoiét làamcnez:8?lcurfut ditee quepropofé cîloit.Ceuxuefccußc^td'^fri-rentque refpondreau contrair»:fors tant qu'ils dirent,Seigneurs, ne foycz en nulle dou ^ue.cr i’intt-te ncfoufpeçon de nous,car vous aucz noz fois amp;nbsp;fermens.Si nous voulons loyaument tourner chacun acquiter,cn toutes.maniercs,enuers vous:amp; fi nous voulfilfios effre cnclinez amp;nbsp;auoir en thez^ßj. tendu aux traitiez des Afriquans,ils nous en ont fait requeiirjinais nenny,nous voulôs înttetcnirloyauté:puis que promis l'auons.Ncnny,S.eigncurs,refpondit le Seigneur de Coucy.Nous vous tenons pour bons,loyaux,amp; vaillans homes. Mais nous auos confide tcpiuficurschofes.L’YuerapprochciNousauons fautede pourucances. Sinous en retournerons par la grace de Dieu,amp; par fon bon plaifir, au R oy cume de France^ nous tous là vcnus,nous informerons le ,^oy de Franccflcqufl efticünc,-amp;dc grande volon-tc)des manières amp;nbsp;ordonnances des marches de par-deça.Pour le prefent il ne feaitou nbsp;nbsp;nbsp;^

ff‘ployer,carilatreues aux Anglois;amp;Ics Angloisàluy.lleftcnuis oifeux:Sr moulttoft woitilcôfeillé amp;nbsp;aduifé de venir icy à puiince,tant pour veoir amp;nbsp;aider le Roy de Cecit le,que pour faire aucune coquefte furies Sarrazins.Si vous ordónez,amp;'faites appareiller Vozgallécs amp;nbsp;vaiireaux,car nous voulons partir dedans briefs ioursæas ne fe côtétoicC 1« Géncuois des Seigneurs de Frâcc,de ce que du fiege de la ville d'Afrique ils fe vou-loient partir,amp; fans riens faire;mais ils n’en pouuoiét autre chofe auoir, fi leur côuenoit fouffriramp; porter. Vne génerale renômée fcfpâditpaPmy roft,amp; courut, q les Géncuois Mecontentem^ •Ituoient auoir marchandé aux Sarrazins d’eux dcliurcr^ tirer deuerseux, amp;trahirlcs desOeneuoi^ Chrefticsjamp;tât que la plus grade partiedes Chreftiés les croyoienr,amp;difoientainfi plu ƒ«'''''■ ucursles viisauxautreSjNoz fouucrains Seigneurs amp;nbsp;Capitaines, le Duc dé Bourbô,le

ÇôteDauphind’Auucrgne,le Sire de Coucy,mcfiirc Guy delaTrimoillc,melfireIehâ ^£7w^r^^ ^eVicnne,amp; meffirePhilippe deBar,fauentbien tout elerement comment îl«n eft:amp; iuxquot;enfarde pourcenous départons nous du fiege fi foudainemêr.Ilfutpubhéamp;fignifié,parmy l’oft cauß de teuer tic retraite tout bellement,amp; par grand loifir, ce qui fur terre cftoit, Sz^uilcur faifoit teße^e. ttesgrandbcfoing,esgallétsamp; aux vaiffeaux. Adoncques vousveiflîczvarlctsembe-fongnez à troulfcr amp;nbsp;porter es barges amp;nbsp;vaifleaux, amp;nbsp;à remettre les befangnes de leurs sie^e £Afn^ maintes es gallées, qui gifoyent à l'ancre en la mer. Quand töutfut dclTuréamp;déchar- ^u*dHe,cr^ gcdedans,lcs Seigneurs entrèrent es gallées amp;nbsp;es vaifteaux, cfquels ils eftoient venus, ’^J^ chreff^ens amp;làaooicntpluficursBarons amp;nbsp;Cheualiersmarchandéà leurs maiftres patrons ^^^lt;^^p^rierenur hsvnsàNaples, les autres en Cecilie, les autres en Cyprè, 6?à R odes,pour faite le che-mmcnHicrufalem. Quand ils furent tous montez, iufquesf au foixanteamp;vniefmc, qu’ils furent la venus, ils fe départirent du fiege d'Afrique,amp; fc boutèrent en la mer, à la -filj autitßii-'

-ocr page 1222-

L E QJV ART VOLVME

ZfWfH’onzit- veuedes Sarrazins delà ville d’Afrique. Lcfquels quand ils apperceurent laô80tK)ôÉ hic iour,M4»/ fc tindrentpas quois de mener grand noifejSidc bondir grand s corsjamp; defoperfurtt ff ^H d a du bQL,j-5^2i huer amp;nbsp;crier: èc firent tanr5que ceux de l'oft des Sarrazins en eurent la eognoin Iw~au4nt au p^j^^^g^ Lors vous veiffiez les icunes Sarrazins monter, êc venir là ouïe fiegé aUöiteftfj fait {binder en P“^*^ veoir fi tiens y tronueroient. Agadinquor d Oliterne j amp;nbsp;Braffildift de Thunes vin» foixâte vnic- drent tout douant, amp;nbsp;trouuerent que les Chreftiens cftoient.fi nettement dclôgcïjque mcje^uelnom rien n’auoicntlaifTé derrière,que porter ils peuffent.Si axèrent les Sarrazins parnnkut bre,4yant eße' oft,amp;: fe partircn?amp; rindrent plus de deux heures,pour conceuoir la manière amp;nbsp;conte* dmßabrégé Ixt nance comment ils auoicnt efté loge z.Si priferent grandement entre eux leur fubtilitr, *\a'^t^alle'”^ ‘^^ ^^ qu’ils auoicnt ainfi fouy en tcrrcgt;pôur auoir doücc eau : amp;nbsp;quand ils eurent là file ^fuupe't^ (Art ^*^‘' ofpaccjóó veil en la mer au loing les gale es, amp;nbsp;les naues qui fen anoientjles aucuns trtnijuéd xi. fcn allèrent en la ville d’Afrique,pour voir leurs amis,amp;les autres fen retournèrentegt;i crapret eferit leurs logis, amp;nbsp;fo donnèrent du bon temps dc ce qu’ils auoicnt,amp;difoicnt que les Chre* 4» bn^ onzie ftiens n'auoient plus ofé dGrnourcr,nc feioutner deuant Afrique, Ôf que de leur puinan* “’^* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce n’eftoic nulle chofe,ne des François ne dcsGencuôis,ncdouteroictiafflaistantciuJis

Cr^uchit. n. Madifcr amp;

Brahadin de Bougie*

faifoient au deuant. De tout ce dirent ils vérité,amp; ie vous diray comment amp;nbsp;poutquoy» Après que le fiege eut efté deuant la ville d’Afrique,en la forme amp;nbsp;manière queic''óns ay rccördé Si fuis informé, les Sarrazins entrèrent en grand orgueil ,amp;veirent bien eine les Geneuois auoicnt fait amp;nbsp;monftré toute leur puilîancc amp;nbsp;leur plain pouuoir)pourcu!{ grcucr,amp; ne pouuoient auoir fait ce voyage fans grans coufts,amp; n’auoient rien conque* fsntendex^ jl^.ÿ^ dc cc difoicnt ils Vcrité.Encor ne fauoiét viens lest Sarrazins de la mort des Chê* 'u' ‘toilers £c Efcuyers Chreftiens,mais ilslefccurcnt en ce iour.Ie vous diray par quelle in* m e ayi ‘’-^-j^j,^,^ _ Es loges des Chreftiens fut trouué vn varlet,Gencuois, qui eftoitcouche fur l’herbe, tout malade des ficures Se dc chaleur: Se ne peut aller iufqu’aux vailfeaux, quad les barges des Geneuois vindrent quérir leurs gens pou#mener aux gallecSjDc latcnue d’iccluy furent les Sarrazins moult refiouis,6cfc gardèrent bien de luy mal faire,8t-lew meneren t deuant les Seigneurs dc l’oft,Ôé leur comptèrent là ou ils l’auoicnt tronue. On fit venir vn truchement deuantluy pour l’examiner. Du commencement ne voulut ne dires car il fe tcnoit pour mort, amp;nbsp;requeroit aux Sarrazins que tantoft on le fift mourir. iildndfutrit L^5 Seigneurs de Toftfc’eftaftauoir Agadinquor d’01ifernc,tBrahadindeThuncs^^ elit Brahadift plufieurs autres) fauiferent que de fa mort ils n’auoiént que fairc,mais qu’il leur voulili dire vérité. Si luy firent dire,que l’il vouloir iuftement rclpondrc à tout ce quiluylcroit demandé, amp;nbsp;qn’îl ne dift null?menfonge ils luy faigie’roient la vie, Sf luy promcttoicnt dde renuoyer fain,fauf,amp; en bon point, Sé fon pays par la première naucougallefjqul de fou pays leur leroitenuoyceffuft en la terre de Genes, ouàMarfeiHe) amp;nbsp;à fort parte* ment ils luy donneroient cent befans d’or.Le varlet(qui fe veoit en dâgerde mortjquâd il ouït Ces promcftcs,fcconforta ôeafleura.Carbien fauoit que les Sarrazins de ccquils promettent amp;nbsp;lurent fur leur foy amp;nbsp;loy, font véritables, ne iamais n'enfrcindroicntlfur parolle. Or vous fauez par nature,qu e chaeû meurt au plus tard qu’il peut. Si dit au Tm* chcmcnt,Faitcs les tous iurer, amp;nbsp;fur leur loy,que ce que vous me dites, ils me tiendront 6c ie penferay à mes befongnes.-SAlc tout cc que ie feray interrogué amp;nbsp;examiné,! en reb pondray volôtiers ce que i cr^fauray. Le Truchement Icrcmonftra aux Scigneutsiamp;Iuy conuenanccfcnt à tenir,furlcurloy,fermement leur parolleamp;prômcftc.Ormcdeman* dc(ditlcvarlcr)5c ic refpondray.Là fut-il interrogué d’où ileftoir. HrcfponditjDePor-tcnances.Adonc il fut interrogué du fait des François,qui là auoicnt efté au fiege. 11 en Let £4rraz.int nomma^iluficurs.Carilauoit-volontiersaccompaignéles Hcraux,amp;bcuaiiecquescii)i. infirmez, de ^j j^j auoitouy nommcràlafois:8e pourec il auoit retenu leurs noms.Donc futilintet ^cH^arite^^de^* rogué fil fauon pourquoy fi foudainement ils cftoient délogez amp;nbsp;departiz.A cerefpó-chrßiem, 4^ dit-il aflez fagemét: amp;nbsp;dit de tout ce ie ne fay ricns,ny ne puis fauoir,forsp3r fuppofitiô, prêt leur de- amp;nbsp;félon ccquci’ay ouy recorder en noftreoft communément: carie ne fupasappe* p4rtp4rvn lé au confcil 5es Seigneurs. Mais comme renommee eftoitamp; couroit,lcs Françoisfe varletGeneuiii doutaient des Gcneuois,qu’ils ne les voufilTcntpar cautcllc,oii trahifon,dcccuoir,amp;lcJ demeiirem4l4- G^ncuois dc noftrc cofté difoient que de tout cc il n’eftoit ricns,amp; que les Françoisa* lifepe^ ‘’^'^ noient fait amp;nbsp;bafti fans railbn celle fraude fur eux. Si fe départirent,pourcc qu’en l’Yuer * * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne fevouloient bouter en auenture d’attendre le peril,ncreccuoir le dommage fi grand

Chreßiem, 4~

qu’ils auoicnt eu vnc fois. Quels dommages ont ils cu?dircnt les Seigneursau Triichc* ment,Demandez! uy.îl luy dcmanda,amp; il luy rcfpondir,T el dommage, quelc iour que k * laba-

-ocr page 1223-

DE FROISSART.

labataillcfe deut faire de dix des noftrcs à dix des voftres, ils perdirent de faidi: enuiron fixante Chcualiers amp;nbsp;Efeuyersjtous de nom Sr d'armes,amp; pource fe départirent ils, ce dient les Gencuois. De ceftcparollc fut bien creu le varier, amp;nbsp;en eurent les Seigneurs Sarrazins grand’ioy^:à ce qu’ils monftrcrent.il ne fut enquis plus auantjamp; luy tindrent i^ien tout ce, qu’ils luy auoiét promis.Depuis on le vit retourner à Pot tenâGes,amp; à Gcn-Oc5jamp;rccordoittoutainfiqu’a^icnuluyeftoit:amp;à tour ce dire neprenoitpoint dc blafte. Bien difoient les Sarrazins, entre eux, qu’en trop-grand temp%ils n’auoient pas garde des Geneuoisamp; des Franf ois :amp; que deuant Afrique ils n’auoient pris nul pro-ftt.mais encores deflors enauant ils fe pouruoicoient,amp; garderoient plus fagement lèurs ports fleursboq^cs de mer en leurRoyaumefcar bié eftoit en leur puiflanée) amp;nbsp;par e-Ipeciallcsdeftroits deMaroch ilsferoientcftroitementgarder,queGcncuoiisneVeni-cicns, ne pafleroient point,pour aller autour des terres en Flandres mener leurs mar-chandilcs, fins payer ft grand tru,que tous en féroient cfmerueilicz amp;nbsp;encores feroit ce par grace amp;nbsp;par congé.Tout ce,que les Afriquans propoferent ils le firent: amp;r Pallièrent cnfemble tous les Royaumes,deucrs nonne ,foleillcuant,amp; vefpres: Afrique,Thfincs Bougie3Maroch,Bellemarine,tTramcfaines,amp;le Royaume dcGrenade,amp;entfeprirét tAw*»w** tous ces Royaumes à garder fort amp;nbsp;fongneufement leurs ports amp;nbsp;deftroits : amp;nbsp;mirent ‘•f’f^^f^'/»f j»lt;^ gallcesarmcesfiirla mer grâd’quâtité,pour eftrefeigneurs amp;maiftres de la merjamp; tout nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;''^ pour lagrandc haine qu’ils eurent aux François amp;nbsp;Gencuois,pour Ic fiege d’Afrique : amp;nbsp;contraignirent cous allansamp; venansparmer, tant que plufieursmefchefsen fourdirents amp;parcelle grande contrainte,quc les Sarrazins firent ( qui furent Seigneürsde toutes les mers)!es marchandifes qui venoient de Damas,du Quairc,d'Alexandric,de Vcnife, deNaples amp;nbsp;de Gcnes,furentvn tempsjcllcmcnt amp;nbsp;fi fort reneberies en FIandrcs,que dcpluiicurs chofes on ne pouuoic rccouurcr,pour oc nepour argcnt:amp; par efpccialjtou-

Ctnim(fi(,eßaKt le Roy Charles en propos ä’affer en Barbarie,d^ prefsneremeK/ en Italie, pour l’vnio» de l'Eghß, lay vindrent ^mbaßadeurs, d’Angleterre, farpourparlé de paixfinale entre le Roy Richard (^ luy,(fi comment ejlant mort le Boy lehan de Cafiide

H enry,fionfils,fut couronné en l’aage de neu fans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H a p. x x 11 ii *

VO v s auez bien ouy cy delTus iccordcrcomment fe fit 1edepartemêtdufiegc d’A-frique.Tousrepaflerentlamérccuxquifcdcpartirejjt.-maiscencfut pas tout à vn j port:car il y en cut d’aucuns,qui euÄnt des tourmens amp;nbsp;tempeftes pluficurs fur metjqut ne retournèrent, fors à grand danger.Toutesuoyes la grcigneurpartic d’eux retourna à • Gencs. On faifoit en France proceftion pour cux,à fin que Dieu les voufift fauuer : car on ne fanoit qu’ils cftôiétdeuenuz,amp;n’cn oyoit-on nulles nouuelles. La Dame dclt;3ou cy,!aDame de Sully la Daulphinc d’Auucrgnc,amp; toutes les Dames de Frâce,qui auoiét • leurs Seigneurs amp;nbsp;maris en celuyvoyagc,eftoiét en grâd’emoy'poureux,le terme que levoyage dura : Sz, quandlcs nouuelles leur vindrent qu’ils auoient ia pafte la mer elles furent toutes rcfiouics.Lc Duc de Bourbon amp;nbsp;le lire d^ Coucy retournèrent tout quoyc nicnt:amp;Iaiflcrent tout leur train derriere:^ vindrent a Paris,enuiron tla Sainft Martin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

d Yuer.Le Roy de Frace fut moult refiouy de leur vcnuc.Ç.t fut raifon. Il leur demanda ^•^^ßntf^^9^ des nouuelles de Barbarie ,amp; du voyage çomment il fcftoit porté. Ils recorderent tout «,qu’ils en fauoient amp;nbsp;que veu ils en auoient.Le Roy en ouy t volontiers parler. Aufii fit leDucbeTouraine,fonfrere amp;refpcnditlcRoy,amp; ditfenouspouuons tant f^re,que paix foit faiâe entre l’Eglife, amp;nbsp;entre nous amp;nbsp;les A nglois nous ferôs volôtiers vn voya-gràpuilTanccpardelapourexaucerlafoyChreftienne,amp; confondre Ie%incrcdulcs,amp;: acquirer lésâmes de nozpredecefteurs, le Roy Philippe de bonne mémoire, amp;le Roy ztRfymvtiS lehan nodre aycul, car tous deux,rvn après l’autre, prirent la croix,pour aller Tvn apres tê d'aller cotre lautre,outrclamer,amp;cnfainâ:etcrre:amp; yfulfent allez fi les guerres n»lcur fuflent fi let sarrazjnj. tresfort venues furlcurRoyaume.Or fi nous mettons bonne vnion amp;nbsp;paix en rEglifc,amp; bonne ordonnance de paix ou de longues treues, entre noz aduérfaircs les Anglois amp;nbsp;nous,volontiers entendrons àfairccc voyage. Ainfifedeyifoitamp; parloitlc Roy de France à Ion oncle le Duc de Bourbon amp;nbsp;au Seigneur de Coucy:amp; demoura la chofe en ceft eftat.Si retournèrent petit à petit les voyagers,qui au voyage de Barbarie auoient c-fté:8t ainficoulalafaifontamp;le Roy Charles de France fetenoit lors communément à Pa ris,vncfois au chattel du Lonurc,l’autre fois au bel hotte! de S. Paul : auquel hotte! Ma-

X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;H üij

-ocr page 1224-

L E Q^V ART V O L V M E dame Yfabcl,la Royncfa femmeje tenoir. Or adtiintcrl celle faifori ,cnoifoolaüinfl Andrieu enfuiuant, quand tous Ghcüaliers amp;nbsp;Efeuyers furent retournez du voyage ce Barbarie amp;nbsp;tout le monde ne cefloit d’en parler,qu’vn autre voyage prorneu fur en l ho fiel du Roy de France,amp;ne vous fauroye pas dire d’où la promotion vj'ôtprcmiçrcœct: Mais le Roy de Francc(qui tresgrand’ affedion auoit aux armes)yTut tonfeiHcamp;enhor té,amp; luy fut dit ainfi,Sire,vous aucz deuotion amp;nbsp;imagination trei^âde(amp; biéleyoyôs) d’aller outre la m^r furlesmcfcreans,amp;dc conqucrrcla^ainâe-tcrrc.C’eft vente,djtlc Roy. Toutes mes pcnfecs,nuit ne iour,ne fenclinent ailleurs. Or croy ie (félon ce que fu pour lors informé) que ce fut par le cpnfeil du Seigneur de la Trimoille Sedemcilire lehanle Mercicr.-carilseftoient trop bien de ccluy,quife nonunoitPape Clcmcatiiquot;' quelfe tenoit en Auignó)amp;tout ce,que ces deux vouloienr,il elloit bit, fans nul moyû, deuers le Roy.Donc refpondirent ceux,qui parloient amp;nbsp;deuifoiérau Roy amp;direnr,Sir9 vous nepouuez à confcicncc bonnement faire ce voyage,fe rEglifen’effàvn.Cômcn-cezau Chef: fi aura voRre entreprife bonne conclufion.Ou voulezvousqueiccômen-cc? ditle Roy.Sirc('rcfpondircnt-ils)pourleprcfcnt vousn’eftes pas chargederié. Vous . aueztreucsaux Anglois, pourvu lógtcmps.Vouspouuczfaire(fivousvoule2)btrcue

.■■• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ durant, vnbeau voyagç,amp; nous n’en voyons plus beau, neplusraifonnablepourvous; c'eft que vous allez vers Rome à puifTanec de gens-d’armes,^ defiruifez ccfl Antipape, que les Romains ont de force amp;nbsp;par erreur crcé,amp;.’mis au fiegecatcdraldeSaindPicr-re.Sc vous voulez vous accomplirez trop bié ce faidf^^ mieux vous nepouuez, nep)«s bonorablemcnf, voflrc/àifon paffer; amp;nbsp;lâchez quc,ficcftAntip3pe amp;fesCardin3uxfi-ucn t que vous voulez aller fur eux à main armcc,ils fc mettront amp;• rendront tous à mer-• oy.LcRoypenlâ fur celle parole,amp; dit qu’il y enrendroitjear voircment tbutcon/îJcrCf il fefentoit grandement tenu au pape Clement, Car l’année paffeeil aaoiteamp;icn Aui-gnon: ou le Pape amp;nbsp;les Cardinaux rrcfexccllcntcment^’auoy'cnrhonnorc,amp;dônéplns qu il ncleur auoit demande, a luy' a Ion frere amp;nbsp;à fes oncles : fi I’enfuiuoit qui! leur mûrira 11 le guerdon: amp;aulli,au departementd Auignon.ilauoitdif é^proniisauPapeClc' mcnr,qu ilpouruoiroit amp;nbsp;entédroitafes bdongnes, tellement qu’on fenapperceuroin car il Cy Centoit tenu, amp;r vouloir ellre.Pour cesiours edoient à Paris les Dues àcBetrf^ dcBourgongne.Si fut propolcamp;gcncrallcmcnf dit amp;:accordé,quetantodàaMi^^ qui approchait,lcRoy de Francefe depattiroitde Paris, ^ifememoit au chemin pour ■if^y cb^rlei ^d^^ vers Sanoyc Sc Lombarde: amp;lc Duc de Saiioye enuayeroit fon couûi)getraaiaa' JeUere daller uecquesjuy amp;: dcuoitauoirl^oy,dela charge fot9 frere le Duc de Touraine, Scquatci^ j J{f^ar remiHe Lancesde due deBourgongne,deux nulle Lancesde duc deBerry, deux mille La-/inffquot;* ^» quot;nbsp;quot;y^ces: Le Cônedahle de France deux mille Laces deBrctons,Xaindlor)gicrs, Sc desbiffes ckmetf^^^- '^^'‘^^^^'^^^^^^(^ Rourbon mille Lances:!c le Sire de S.PolSc leSiredeCoucymills Mignon, • ^^^ces, Ôi deuoient ces gens d’armes edre payez Sc deliurez pour troismois,8eainfids termeen terme. Ç^adlcs nouuelles en furent venues Sefeeues en Auignon,auPape^ aux Cardinaux,d furent trefgrandemét rt fouis,amp;c leur fut biéaduis que la befongnee-doitia ainficômcachcucc.Encorc edoitiapropofé au CôfcilduRoy,^aduifépourle

^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meUleur)pourcc qu on ne voulait pas le Duc de Bretaignelai{rerdciricre)quclclloyle

•“. manderait,Si prierait qu'il f^rdonnad, pour aller en ce beau voyage auccqucsluygt;f^ Roy luy manda amp;nbsp;eferiuit notablement-Se luy enuoyafçs lettres par vn fichuUficrdir-meSyhôme d’honneuf:amp; luy fgnifa^par le contenu des lcttres,toutl’edat Scordonnin- nbsp;nbsp;. ce dudit voyage.Quâd le duc deBretaigne eut leu les lettres que le Roy luy enuoyoic,il fc tourna d’autre partit: cômençaà rire,S^ appelale Seigneur de Môtboucher,qüicflol^ 1 enfaprcfenc^. amp;nbsp;luy dit. Regardez amp;nbsp;cntcdez,qucMôleigneurmereferit. Uaentrepris I rart/ez du d, ^^ P^^d’^à ce mois de Mars^pour aller vers R omc,8cdcdruircpar paiffancedegens-d'sr dfZetui^f'^^ ^^^^}^^ P^P^ Boniface amp;nbsp;fes Cardinaux.Se m’aid Dicu,il n'en fera ia rien. Il aura en brd ^^A»frfceM kf ^lt;^^psnutres^doupesen fa quenoille.De ce que fol penfeaffez remainr.il me prie que fret du j^e^ îcluy vucUlc tenir côpaignic,à deux mille Laces, à ce voyage. le le vueil bien tant bon- /mr/efaire a^ n oicr Si doy(amp; luy eferiray m o ulc ioyeufem ét:à En qu 'il fe can ten te)quc fil vaan voya freier d'ader gc,qa’il m’a refcrit, il n’ira pas fans moy: puis qu'il veut que ieluy tienne côpaignic.Mais Iu^ ^^quot;^^'^ ‘‘quot;'^ ^‘^ ^^^^ diray,Sirc de Môntboucher,queier)’cn trauailleray ia homme des mieasxar de tout ce qu’Hait propofé £e dit, il n'en fera ia riens fait. LeduedeBretaigne cfcriiiit v- 1 nés lettres moult douces au Roy de France:Sc les apporta fhuiûier d’armes, quilesau-

très auoit apportées ; amp;nbsp;retourna deuers le Roy,qui edoicà Paris. LcRoyksoiibrit,amp;' 1 \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Iciit:amp; /

-ocr page 1225-

DÉ FROISSART.

leur: amp;nbsp;fc cotitenta affez de la refponfc dü Duc. La Volonté amp;nbsp;propos, qhe Ic Röy dé France auoir, Ic tenoit: amp;nbsp;nul nc la brifoit nc contredifoi t:. mais plaifoit grandemcntjÓC bien, à tous Chcualiersamp; Efciiyers duRoyatimedeFrancc,pourcequJlsen penfoient mieux à valoirjamp; ^ur employer leur faifon.Toutes gens f ordóncrent fur celuy cftat. öc mefmement 1c Clcrgé^par les prouinecs/e vouloir tailler;amp; ordonner^pour enuoyer à leurs defpens des gens auecques 1e Roy de France. Or retourna ce voyage tout à néant (ainfi que le Duc de Btetaignerauoitpropofé)^ ie vous diray par quelle incidcncc*En- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, uiron t la Chandeleur vindrcnt autres nouuelles au Roy de France 8: à fon Confeihdót ^^^^ ^ • * «»* on nc fc donnoit garde^ne point on nc penfoit ne n auoit on pcnfé fur cc.Le Confcil du ’ Roy d’Anglctcrjp5amp; le plus prochain qu'il cuft(celuy de la chambrc)fut enuoyé en tref- AwWlt;«/r«« bon arroy à Paris, deuers le Roy de France: amp;nbsp;eftoient les fouucrains de cefte legation ^»^„^iti„ff^ meffireThomas de Perfy,mcflire Lois de Cliffortjamp; meflire Robert Briequct.Encores au rtj de rran y auoit il d’autres Cheualicrs en leur coropaignic: maisic n’en ouy pour lors plus nom- cefurpeurpur-’^^’■« Quand ces trois Cheualicrs d’Angleterre amp;nbsp;de la chambre du Roy furent Venus le^tpaixfna^ en la cité de Parisjil en fut trefgrand’ nouucllc.Si cftoit bien leur venue deuat fignificc ^^(quot;ti^^^fftituit au Roy de France:car le Roy d’Angleterre luy auoit eferit lettrCjamp; cnuoyé certain mef- ^?'*quot;'’’quot;' fage, en luy faifant fauoir qu’il enuoyeroit de brief deuers luy, à Paris, de fon plus elpe-cial Confcil: amp;nbsp;qu’il f y voulfift trouucr. Si defiroit moult le Roy de France fauoitjfur la lorme amp;nbsp;teneur de ces lettres, quelle chofe cepourroit eftrc,quclc Roy d’Angleterre, pour le prcfcnt,fi haftiuement voudroit traitter amp;nbsp;propofer.Si defeendirent ces Cheua-liers d’Anglcterrc,mc(rirc Thomas de Perfy amp;nbsp;les autres,en la rue,qu’on dit la Croix du Tirouer, à l’hoftcl amp;nbsp;enfeigne du Chafteau de Feftu.- amp;nbsp;là logèrent pour lors.Lc Rçy de France cftoit au chafteau du Louure, amp;nbsp;fon frerc le Duc de ToUtainc auccqucs luy, amp;nbsp;fe trois oncles en leurs hoftcls à Paris,2c le Conncftable,mcftirc Oliuicr de ClilTon. Le iourqucles Anglois vindrentià Parisjee fut apres nonne.Ils fc tindrent tout celuy iour, amp;nbsp;la nuid enfuiuanr,en l’hoftcl,fans point iffir hors. Au lendemain fur le poind de neuf bcures.ils montèrent tous à chcual moult honnorablcmentîamp;ffcn allèrent au Louure, par-deuers le Roy.-qui les attcndoit,fon frerc,amp; fcs oncles auec luy,le Comte de faind-Pol,aufli le Sire de Coucy,lc Conncftablc de FrancctmelTirc Ichan de Vienne,meflire Guy delà TrimoilIc, amp;nbsp;plufieurs baux Barons de France. Ils defeendirent en la placez dcuantle chaftel:amp; entrèrent en la portc.Tout premièrement ils trouucrêt le Seigneur *161» Riuiereimeffire Ichan le Mercier, meflire Helion de Lignac, meflire Pierre de Villiers, mcfTireGuillaumedelaTrinwoillc, amp;nbsp;meflire Marîcbqui les recueillirent comme 1« Cheualicrs de la chambre du Roy d’Angleterre, amp;nbsp;les amenèrent là dedans moult doucement,en vnc belle chambre: ou le Roy les attendoit. Quand ils furent là venuSj Ils ofterent leurs chaper0s:amp; f enclincrcnt tous ius. Meflire Thomas de Perlÿ tenoit les lettres de creance, que le Roy d’Angleterre cnuoyoit au Roy de France. Si les bailla au ^oy:qui les prit: amp;,en les prenant, il fit leuer les Cheualicrs, qui les auoient ptefentecs» * Quand ils furent Icuez,ils fe tirèrent vn peu arricre,Le Roy de France ouurit les lettres: ^lcs lcut:amp; veit qu’il y auoit creancc.Si appela fon frereie Duc de Touraine,amp; fes on-®1«: amp;nbsp;leur monftra leldites lettres. Adonc dirent le? oncles, Monfeigneur,appclcz les Ghcualiers d’Angleterre: amp;nbsp;fâchez quelle chofe ils vculvt dirc.Lc Roy le fit.Si furent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ’PpcUzlcs Cheualicrs Anglois:amp; leur fut dcmandé,dc la creance,quelle chofe ils vouaient dire. Meftire Thomas de Perfy parfa:amp;dit,Cher Sire,rintcntion de noftre Sire,le Llt; eriaheecy» d’Angleterrc,eft tclle.qüc volontiers il verroit que fon plus cfpecial Cófeil(tels que charge des asm oncles, Monfeigneur de Lanclaftrc, amp;nbsp;Monfeigneur d lorch, ou de Cloacftrc, ou ta/fadeurs de aucuns Prélats d’Angleterre: là ou t le pays, de fens amp;nbsp;de credence, fc confie le plus)fuf-‘'tit en la prefence de vous amp;nbsp;de voftre Confcil,aflez prochaincment,fuf forme amp;nbsp;trait-1 f*/*^^**^ Je depaix: amp;(fe par aucune voyc: conucnablc amp;nbsp;raifonnable, on pouuoit entre vous

*“y, vo2 conioinds amp;nbsp;adherens amp;; les fiens, trouuer moyen amp;nbsp;conclufion de paix) il en ’Uroitgrand’ioye:amp; ne plaindroit pas lapeinc,neletrauaildeluy,nc de fes hommes, pour venir,ou enuoyer fuffifamment les deflus-nommez par-deçà la mcr(fuft en la cité d Amiens,ou ailleurs: là oul’aftignationferoitfaiäc) amp;fommcscy venus fur ceft eftat, ^enuoyezpouren fauoir voftre entente. Meflire Thoma^rcfponditle Roy) amp;nbsp;tous '^ous autres,vous foycz les tres-bien venus: amp;nbsp;de voftre venueamp;patollcauonsnous grand ioye.Vous ncpartirez pas fi toft deParis.Nous parlcrôs à noftre confeihamp;vous «tons rcfponlé fi conuen^le, auant voftre departement, que bien vous deura fuffire»

-ocr page 1226-

.«K':

«ÿ4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE C^y ART VOLVME

Decèfté refponfe fe coritentcrcnt les Anglois grandement. Adone rentra le Roy en aü-treS'|)à’rô!les;amp;purs vint l’heure dudiincr. Les Cheuahers d’Angleterre furent retenus poüfdhher cnl’hdftel du Louurc, amp;nbsp;bâillez en charge au Seigneur de Coucyamp;auSci-gnèür de la Riüiére .- lcfquds les prirent, amp;nbsp;menèrent en vnc chamlÿc,parceamp;aornfc hièuït richcmcr)i.-amp;là aüôit öheouuertpour eux. Si difnerent bicn,amp;à loifir:amp;leurfi-fent/àfàblejle Sire de Coucy amp;nbsp;le Conricftable de Francjcompaignic.Apres qu’ils eu-i ipç r rëntdifncjls retouchèrent èn la chambre du Roy:amp;là furent tant,qu’on apportalcvin ?Vi:iJ amp;nbsp;lès éfpice^ en grans dragéouersd’or amp;nbsp;d’argent. Levin amp;nbsp;les cfpiccs pris, les Cheua-Iierÿd‘AngIerérrc prirent congé au Roy amp;; aux Seigncurs;amp; fe partirent delà chambre, - A^'îfc^ft.Vv ' Se fi thèîrcrif en placé, puis montèrent fur leurs chenaux, amp;nbsp;rctourneti:nt à leurs logis.

Lâ’^ëhùede me^rrThomäs dé Perfy amp;nbsp;des Cheuahers dAnglcterre,amp;lcs nouucllcs, ••.-l'k iIki. 1 qu’ils apportererlf,fi pleurent moult grandement au noble Roy de France amp;nbsp;au Duc de , Boargongncfon ohclcjamp;à plüiîeurs ducolèil du Roy, amp;nonpas à tous,amp;parclpecial à ceux/ejui aidoient à (buftenir le Pape d’Auignon: car ils veoient bien queparcesnou-uclles amp;nbsp;trairtezifqjui féfcommenpoientàentamer au Roy de France^fiJ enclinoitau Roy'd’Ahglcterre, que ce retarderoir grandement le voyage, qui eftoit entrepris pour allcrâ Romme,dcftruirc le PapeBoniface amp;les Cardinaux, oulesrameneràJa credence amp;‘fügètrion du Pape Clement d’Auign on.Lachofe cüoitü belle amp;nbsp;fi haute du trait-de^âpaix (qui fenranioitamp;rpropofoic^amp;tant touchoir pour le proffit comun detoii-te Chrèftienté,quc nul n’ofoit parler du fontrairc;amp;lc DucdeBourgongncamp;foncon-ferlj-auecques le Roy amp;nbsp;Con frere, idc Duc de Bourbon, choient tous en vn. LcRoyfit tresbonné chore à meffire Thomas de Perfy amp;c aux Anglois.- mais en leur compaignie audit vn'Chcualierfqu’onappcloitme/ïîre Robert Bricquct)qucleRoy ne veoirpas volontiers: lequel ehoit de la nation du royaume de Francc:amp; toufioursauoitefiéNauar-rois ou Anglois; amp;nbsp;encores choit il de la chambre du Rof d Angleterre. Si diffimuloit le Roy alTcz fagoment;mais,quandil parloir à cux,fi tournoitil toufioursfcsparollcs fur Thomas de Perfy,ou meffire Loys de Cliffort ou fur meffire Ichan dcClambon. amp;nbsp;di-foit bien le Roy dcFrance. Nous verrons volontiersla paix cntrcnousamp;'nofircaducr-fàirelc Roy d Angleterre; car la guerre amp;nbsp;la querelle a trop longuement dure; amp;i'cux bien que vous fâchez quc point ne tiendra ànous,amp;poury mettre grandement du no-Rrc. Sire (rclpondirentles Cheualicrs) nohre Sire, le Roy d’Angleterre (quinous a icy tranlhiis)y atresbonneaffiedi^n : amp;ditquepoinrncticndra cnluy, amp;nbsp;que la guerre amp;nbsp;diRèn/îdn, entre voz terres amp;nbsp;voz pays,a trop lon^emcnt duré: Se fémerueillc,p3t • foiÉ, Commentaucuns moyens, bons, fages, amp;nbsp;amiables, nefenfontenfoignezplusà certes. Or (refponditle Roy de France) nous verrons la bonne affiedion qu’ilyxAinfi furenfles Anglois a Paris fx iours ; amp;nbsp;touhours difnerenthors deleurslogis, auecques

• i’vndesDucs.Enccs/îxiours,qn'il.s fcrepo/crentamp;/èiourncrcntàParis,ilfufpropojé, parlementé Se arretté feu rement, que le K oy de France, fes oncles, Se fon fomerain Se Aßi^natiin de efpecial conCeil, feraient, à la moine du mois de Mars, en la cité d'Amiens : Seatten-f«gt;tr c^deliett droicntle Roy d'Angleterre fes onclcs,Seleurs Confaux:Gveniry vouloient.LesChe-naUers d Anglctcrrc(qui là eRoient) ie firentforts de toutes ceschofes Se ordonnances, If quot;nbsp;^'^^'' appartenons à leurco/lé;amp;' ditentbien quepoint n'y aurait de faute: du moins,qucles ^f/'jefiu’fe*^4 ^^^^^^ ^’J ^°y él’Angleterre ne biffent, au iour affigné Se prefix, en la cité d'Amiens. trMfredffafx ■^^^^ ^'^ porta la concluûon de cette ordonnance. Le iour de deuant que les Anglois fnak. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuffent partir deParis, Se prendre congé duRoy,îeRoyvintàParis,auPalais(auquel ettoient^es frere Se oncles) Se donna à difner trefnoblement aux Cheualicrs d’Angle-. .T,/' nbsp;nbsp;terre:Se fit melfre Thomas de Perfy affeoir à fa table:Sel’apeloit Se tenoit pour fon cou-

.... , ûn,ducottédeigt;{orthombellande. A celuy difner furent donnez Seprefentezàmelfire Thomas dePerfy, Se aux Cheualicrs d’Angleterre,SeEfcuycrs d'honneur de leur cofié, grans dons,Se locauxioyaux:mais en douant Seprefentant,onpaffa meffire RobertBric-quet: Seditle CheualierquilesdonsaffeoitSeprefentoic(cefut meffirePierre deVil-licrs,fouuerain maittre d’hotte! du Roy) Quund vous aurez fait feruice au Roy quiluy plaife, il ett riche Se puiffant affez pour vous rémunérer. A ces motsle Cheualicrpaffi outre. Meffire Robert BrTequeedemoura tout penttfSe melancolicux : Se lors cognut

qu'on eut diCné à grand loiûr,huCfSiIeuc les tables,^ rendu graces,mencûriers débouché Scdu bas mcftier furent appareillez dcuantlc Roy: Se:f4^ntlcurdeuoirdece, qu’ils \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deuoient

-ocr page 1227-

DE F^0lS$ÀRf;

dcüoient dire amp;nbsp;faire : ainfî comme ils ont vfage. Ces ébatemens paffez, meflire Thomas de Perfy i’auança:amp; Vint à genoux deuant le Roy difan t ainfi,Trefeher Sirc,ïnDy amp;nbsp;mes compaignons nous cmerucillonsd’vnechofc . Vous nous aucz fait fi tresbonnc there,que nousvousendeuonsfauoirgrc:amp; nous auezgrandcmcntiamp;largementfait donner amp;nbsp;départir de voz biens amp;nbsp;riches ioyaux:ttiais de ce,qu’on a trépaflc,cn ces dós donnant, meffire Robert Bric^uct (qui eft Cheualier d’armes,amp; homme amp;nbsp;Chambel-bn,auccqucsnous, ànoftrcSirc, le Roy d’Angleterre) moyamp; mes compaignons fan-dons volontiers à quoy il tient. À ccftcparollcrcfponditlc Roy dcTrancc:amp;dir,Tho-mas, le Cheualier, que vous nommcz(puis que fauoir vous le voulez) n’a pas meftier de letrouucr en bat^lle contre nous : car, fil cfioit pris prifonhier, fa rançon feroit toute payee. A ces mots le Roy fit leucr fus mciTire Thomas de Petfy : amp;nbsp;rentra en autres pa-tlt;’lles. Aifez toft apres on apporta vin amp;nbsp;cfpiccs: amp;nbsp;en prirent le Roy amp;nbsp;les Seigneurs à leur plaifance:amp;tantoft, ce fait, le congé fut pris amp;nbsp;donné: amp;nbsp;retournèrent les Anglois enleurs logis: amp;nbsp;firent compter êc: payer par tout. Lendemain ils fe départirent, amp;nbsp;mei- ^fp^trt^à rcntauretour:amp; exploitèrent tant parleurs ioürnces,qu’ils retournerenten Angleterre: '^^h^‘^~ . amp;rccordercnt au Roy,amp; à les Oncles,commet ils auoient exploité: amp;nbsp;fe louèrent grah- Jf^f^f''^ dement du Roy de France,amp; de la bonne chcre,qui leur auoit efté faiâc, amp;nbsp;des dons amp;nbsp;f^,«,, ’ des loyaux, qui donnez leur furent. Nous nous fouffrerons pour le prefent à parler des leur x^ej^ Anglois: amp;nbsp;parlerons, vn petit, amp;nbsp;compterons du Roy lehan de Caftillci Orfçauez vous bien (fi-commc il eft cy-dclTus contenu) comme nt la paix fu t faidc entre le Roy de Caftille amp;nbsp;le Duc de Lanclaftrc: qui chalcngcoit amp;nbsp;demandoit auoir grand droit au Royaume de Caftille, à caufc de Madame Conftancc,fa femme (qui fille auoit efté du Roy Dampictre) amp;nbsp;par le moyen d’vnc belle fille, que le Duc de Lanclaftrc auoit de celle Dame Confiance, la paix fe fit amp;nbsp;conforma: car ccluy Roy lehan de Caftille auoit ä hoir vn fils, lequel on appclott Henry: qui cftoit Prince de Galice. Sifutlc mariage ’[^re'pùîJû fddde ccluy fils à ladite fille de Lanclaftrc: amp;, par ce, eut bonne paix entre Caftille amp;nbsp;Angleterre, t Depuis le rhariage faid, ne demeura pas deux ans, que le Roy lehan de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

ultiUc alla de vie a trépas: amp;nbsp;fut cnféucly en la cite de Burgucs en Efpaigne. Tantoft j^ Henrot feo ' ‘pres famorr,lcs Prélats amp;nbsp;grands Barons de Caftille fe meirent enfcmblc : amp;nbsp;dirent ƒ/J^ ,„ l’^n Qu’ils vouloicnt couronner a Roy Icuricunc héritier, le Prince de Gallicc * Ccpropos i39i.fel«nltt fut tenu, amp;nbsp;le Prince de Gallicc couronné,au neufiéme an de fon aage: amp;nbsp;fa femme fille ^»nales dt 3u Due de Lanclaftrc, en auoit quinze. Ainfi demoura la fille au Duc de Lanclaftrc, amp;nbsp;à ^*'5”quot; ^ ^ ^Jdamc ConftancCjRoynt de Ca4hlle,amp;:Damc amp;nbsp;hcrificrc de toutes les terres amp;nbsp;con- r^yif^^î^^ ffc«,dontleRoyDampictre,le RoyHenry,amp;leRoy lehan,tindrét les Scigncurics:rc'^^^^^^^‘’^J” •cruéee que le Duc de Lanclaftrc Si fa femme (tant comme ils vefiquirent) eurent vue „OTWf»«4»; Pcnfion t de cent mille florins par an de reuenuc : dont les quatre meilleurs Comtes l'an ù mu ^hfpaigne demourerent en pleige amp;nbsp;debtc deuers eux i Ainfi auoit amp;nbsp;veoit le Duc de modei hînclafircfesdeux filles,l'vne Royncd'Efpaignc,amp; l’autre Roync dePortugaLOrpar- ^sdddtf ondu Comte lehan d’Armignac,ôi du voyage qu'il fit en Lombardie (car la matière le nbsp;nbsp;nbsp;ou me,nu

ttQuiert) amp;nbsp;nous fouffron du Roy de Caftille. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ehap^du^ril

ûf 1'armee équot; voyage du Comte [eha» d’^rmignac e» Lombardie: (^ oommeni il mourut nbsp;nbsp;”t '‘'out en fn-au (ieoe.deuant lapide d'Alexandrie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c ^A Pi -xxv.’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hex^fManJ^.

' ÿu^ant aux Bien faucz (comme il eftey-deflus contenu en noftre Hiftoire) comment le Comte flégeiiieUrejii Dlcan d’Armignac auoit intetion amp;nbsp;aficôtion trefgrande d’aller en Lombardie, pour veUnturt ^dcramp;conforter,par puiffance de Gens-d’armes, fafeur germaine^ fönbc«u-frerc, Comtez/»«^ fonmary ôc Seigneur, meflire Barnabo, fils aifné à meflire Barnabo:que iadis le Due de Lilianauoit fait mourir mcrucilleufemcnt: amp;nbsp;eftoit ce Duc de Millan (lt;!fbi fe nommoit ’^aleas)Comtcde Vertus: duquel le Duc d’Orléans auoit à femme fa fillci Là Dame tldlufdidc (qui fille auoit efté à meflire lehan d’Armignac) comme Datine toute ébahie i^déconfortec, amp;nbsp;qui n’auoit autre recours, ne retour, qu’à fes fretcs,leur auoit fignifié tout fon eftar,fapoureté amp;nbsp;neceflité, amp;nbsp;lc dommage ou on la tenoic.- amp;nbsp;hiimblcmcnt,amp;: fn pitié,leur auoit prié, qu’ils y voulfiflent entendre, amp;nbsp;la garder amp;nbsp;deffendre Contre ce Îyran,lc Comte de Vertus: qui la deshéritoir, fans nul tiltr^de raifori. A la prière de fa fcur,lc Comte d’Armignac eftoit dcfcendu:amp; en auoit pitié: amp;auôît bien dir,amp; difoit^ lt;luc(quoy qu’il deuft coUfter à remettre fus les befongncs de fa feur ) il en fetoitfon de-Hoir,amp; plain pouuoir:amp; tout ce,qu'il auoit dit amp;nbsp;promis,!! accomplit amp;nbsp;monftra de faifj

-ocr page 1228-

ÿ6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E QJV ART V 0 L V M E

Comte de Foix(quife tcnoit en Bearn,amp;: en fon chafteld’Ortais(entenditquelcCoin te d’Armignac mettoit Gens-d’armes fus,amp; aircmbloir,fi cômençaà pcnfencarilcno moult imaginatif. Bien auoit ouy dire(.ainfi que parolles volent de l’vn à fautre^quece ÜealTemblcefordonnoit pour aller enLÔbardic,furlc Seigneur de MiHammai^po“^ ce que du temps palTé il amp;nbsp;les predecefleurs du Comte d’Armignac amp;nbsp;ce mefnic Comte amp;nbsp;fon frere Bernard d’Armignac feftoient guerroyez, il nefauoir àquoyiRpcnloicn, Le Cemtede t^ch ccftecheuauchce rctourneroit fur luy. Si ne voulut pas ertre dépourucmmaisgar nix/urfes^dr ““ toute fes forterclTes de Gens-d’armes ; amp;nbsp;mit telle prt)uifionen ces bcfongncs,quc, des^4n bruit de fon l’cuftaflaillyjil fuftalléau-deuât,dc toute fa puiflànccimais le Comte dAtmignac i'drntee duckte nc fon frère n’en auoient nulle volonté : amp;nbsp;vouloicnt bien tenir les treues qui cltoien d’,^rml^nac. entre cuxdónees,amp; faire leur faifft amp;nbsp;emprilé.Moult de Chcualicrs amp;nbsp;Efcuycrs,Bretos, , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gafeons,amp; Anglois, c ft oient obligez à lcruir le jeune Comte lehan d’Armignac: mais,

; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ' nbsp;nbsp;fil voufift guerroyerne contrarier le Corn te de Foix,ilseuflcnt renoncé à fon feru^c,

foffent venus de grand’ volontéfcniirleComtc de Foix:ta'ntcftoit aimé de tous Gens* d’armes, pour Iaprudcnce,Iargcflc,ôc pronefTe de luy. Quand la Ducheffe de Touraine fut informée que le Comte dnrmignacfordonnoilt; pour paffcrlcs monts amp;nbsp;entrer en Lombardier puiflàncede Gcns-d’armcs,amp;y faire guerre au Duc de Millau fonpere,

« vtjdgeta iitejme Mt

-ocr page 1229-

DE FRöïSSAKTi

amp; garderez noftrc heritage de Comminge amp;d’Armignac:car encor ne font pas tousles toitsdeliiircz,ny acquitez.Veez là ceux de Lourdefque meffire Pierre Arnaut de Beam tieten garnifon, depar le Roy d’Anglcterrc)amp; auffi la garnifon de Boutcuillc(que meP fire Ichan dc Granly tiet/qui fut fils an Captai de Buz) t ou tout Foixonsramp;jnon- obilät a.^.^^^^ ^^^^^ que pour Ic pre^nt nous ayons treues au Comte de Foix,il eft fort cruel amp;nbsp;chaud Che- ci/J^/^^^'^i^;^ ualier:amp; ne pouuons fauoir à quoy il penfeme noftre terre ne peut pas deraourer dégar- ^j^t^amenJa nie:amp; pour ces cftats,qucffc vous remonftrc5vous retournerez. Souuét vous orrez non-ßlon le fétu de uelles de moyjamp;: moy de vous. Bemardjfrerc au Comte d’Armignac, f accorda legere- l'Auteur ,j ment à celte ordônance:amp;:luy fembla bonne amp;nbsp;bien aduifee:amp; aufli il n’auoit pas moult ‘'?‘'”'’ fgt;‘tgt;’au4f grande affedtion de là aller. Encores à fon departement luy dit fonfrere, Bernard, vous *^^^^^‘^^.‘ vous en retoi?rncrez deuers noftre coufin. Raymond de Touraine: qui fe tict en la Côté xons^ »; ^o» de Venife, terre du Pape,amp; la guerroye:amp; fi a ma confine efpoufée,la fille au Prince d’O ^^^^ vn^eu^ renge. Si luy priez de par moy amp;nbsp;vous(car i’en fuis prié du Pape)qu’il f ordonne à venir ^^„(aßen en ce voyage auec moy:amp; ie le feray mon compaignon en toutes chofes: amp;nbsp;le furatren-dray en la cité de Gap,leant entre tes montaignes.Bernard d’Armignac relpondit à fon Depart des frere: amp;nbsp;luy dit que le meftage il feroit très-volontiers. Si fe départirent les deux frètes à deux frères de celte parolle,fur les champs,d’cnfemble à telle fin,qu’oncqucs puis ne fe veirent.Le Cô- ^mtign^c, te d’Armignac prit le chemin des môtaignes,pour aller vers Gap,cn la terre des Gauos: ‘J’*‘^^^^‘^^i^ ^/ amp;fonfrerc fen vint au chafteau dcBoulongne:ou melTirc Raymond de Touraine fe te- ^^’'^^g^JiJj^j;^ noit,amp;lequel reccut fon coufin moult ioyeufemct»MclfircBernard d’Armignac luy rc- ^Bernardßn môltra l’affaire,duquel il cftoit chargé de par fon frere le Comte d’Armignac,moult fa- frété, à la ^4r-gement amp;nbsp;doucement: afin qu’il y euft plus grande inclination. AdoncrefponditRay- de de leurs rer^ mond de Tourainc:amp;: luy dit ainfi,par telle manière,Bcau-coulin,auât que voftre frere, res. leComtc foit entré trop auant en Lombardie, amp;nbsp;qu’il ait alfiegé aucune ville, il pourra bien aduenir que ie le fuiur4y:mais il eft encores affez toft pour moy amp;nbsp;mes gens mettre au chemin.Si m’eferira voftre frere,me coufin,des nouuelles:amp;t enuiro ce mois de May icle fuiuray. Car,dedans ce temps là,ic péfe bien auoir fin de guerre à mon oncle le Pape d’Auignon, amp;aux Cardinaux: qui ne me veulent faire nul droidt, amp;nbsp;me détiennent, deforce,tout ce que mon onclc,Pape Gregoire,mc dôna amp;nbsp;ordonna, lis me cuidêtlaf-fer,pour me faire excommunicr:mais non ferôt.Ils prient Cheuaîiers amp;nbsp;Efcuycrs,amp; les abfoulét de peine amp;nbsp;de coulpe,pour me faire gucrroycr:mais ils n’en ont nul talcr J’au-l'oycbeaucoupplusdeGens-d’armes pour mille florins,qu’ils n’auroict pourroutesab-folutions,qu’ils pourroient fairc^ne donner en fept ans.Bcau-coufin(refpondit Bernard)

Vous dites vérité. Tenez voftre propos:car ie ne vous veux en nulle manière autrement • confeillcr:amp; tout ainfi,cóme vous m’en auez refpondu amp;nbsp;parlé,! en eferiray à mon frere, le Comte d’Armignac.De par Dieu,refpondit Raimonnet de Touraine. Ainfi firent ils vuiour enfcmblc auchaftel deBoulongne:amp;puis,au fécond iour,Bcrnard d’Armign^ fc departiuSc paffa le Rofncau Pont-Samét-Efpcrit:amp; retourna en Quercy amp;nbsp;Rouergue par les mótaignes:amp; fit tant par fes journées,qu’il vint ou il defiroit eftre:Sclaiffa fon frère conuenir de cefte guerre à l’écontre du Seigneur de Millau,Comte de Vertus.Mais, | nbsp;nbsp;nbsp;îuant qu’il fe deparfift du Pont-S. Efperit: ainfi c^jc cy-deffus eft contenu amp;nbsp;dit, il ef- ^ criuitvnes lettres au Comte d’Armignac,fon frere: efi^i elles lettres eftoit cotenue tou-’clarcfponce,qucmcflircRaymon de Touraine fon coufin auoir refpondu : amp;nbsp;récent 1rs lettres ledit Comte fur fon chemin^en allant vers la cité de Gap:amp; lcs leut.Quand il Vcitlc contenu,!! paffa outre:amp; n’en fit pas grand copte.Nous continuerons à parler du Comte lehan d’Armignac,amp; copterons tout fon fifiâ,auant que nous entérinons à pro- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

Pofer,ncdirc,aurre matierc:amp; dirons ainfi,que la bonne amour amp;nbsp;affe^ion,qu’il auoit à rôforter fa (eur amp;nbsp;fon ferourge(que le Comte de Vcrtus,qui fe nommoit amp;nbsp;apcloîtSei-§'icur de Millâ,desheritoit fraudulcufcméf,amp;: sas nulle caufe ne tiltre)le menoit ioycu-Irtncntenla marche de Piémont, amp;nbsp;en Lombardie. En cefte armee amp;^chcu;uichce,quc ledit Comte lehan d’Armignac fai foit, y auoit deux raifons,moult fort bclles.-lefquellcs toutesfcnclinoicnt a bien amp;nbsp;droiCturc. La première fi cftoit,que de ces routes amp;nbsp;com- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. * paignies,qu’il mettoit hors du Royaume de Frâcc,ledit Royaume en cftoit moult gran- les^^/ufu^du dement nettoyé,amp; les pays afteurez, ou telles manières de gens amp;nbsp;de pillars auoient de- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cote

tnouréamp;conuerfé. La féconde raifon eftoit telle, que pour aider fa feun dont il auoit d'^mi^»4c | nbsp;nbsp;nbsp;gtâd'pitié:par ce qu’on luy oftoit amp;nbsp;tolloit,amp; àfon mary,auiri,fonhcritagc,amp;: ce, dût ils en Lembtirdièt

-ocr page 1230-

^?8

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dciióient viure amp;nbsp;tenir leur cftar: amp;nbsp;fut céfte intcnonjCn tour bien faiGnf,cefte chcHaü' chee cftoit empriferamp;difoiët les compaignons des routeSjCheuauchoii licmerttfuries Lóbars.Nous auons bóne querelle amp;iulle,amp;bon capitaine.-Si en vaudra no ft re guerre grandement mieuxjamp; en fera plus belle;amp; aufli nous allons au meiHeu^ays du monde: car Lombardie reçoit, de tous collez, toute la graille de ce monde: amp;nbsp;/ont Lombars,de leur narure,riGhesamp;couats.Nous y ferons nollre proffit, Cl|acun de nousfquifomracs capitaincs^rcrournerqpsfi trefricheSj que nous n’aurons iamais que faire de guerroyer, n auoir guerre contre nuHuy.Ainfi dcuifoicntles côpaignonsl vn à raurrc;amp;’, quandils frouuoient vncgralîc marche,ils C’y tenoict ^ logeoient vn temps,pour mieux aiferamp;^ refreCchir eux,amp; leurs chenaux parcrUemenr.Pour ccluy téps^dontie vou^arle,ce bon Cheualieraduentureux d Anglcterrc^metCirc Ichan Hadöded^^ tenait8iIciournoiten la i^nrchc de Florence,amp;- guerroyoirlcs Florcnrms,ponrla querelle du PapeBoniface: qui elloitS^Cctenoita Rôme:car ils eüoient grandement rebelles àCes obeiffancesSi

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r‘gt;^^deme,,s:amp;auaclloicndc5Perurms.Sie:,mrileCom,cd'ArnùgM,qKl’ilpc,a-

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«lt;gt;!gt;gt;gt;quot;ira6,agt;«kIcditCluugt;Uct^œnlctaaHlt;a0alt;ic^„^nââlt;m^

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;viulhnfhommc^sedchiuucampnt! en irmes,se biilaniàlis befonsna)hmme

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^»aca„ c^^,- ƒ ^'æ guerreau Seig. deMilla. LeCqueUes toutes cnticres/eellees,eCcrites,diâees,Si:

■ ÆAW, ,. *rweqo..moi./tb.«en«efo.lt;fco«ae„««,;ediChcoafcrllt;H5niémdl!«/dÂ.»-

g ^,^ Fb du Kmc h fubdenec de h nmim afuCm^M ^ ,°r

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Zdrefen^Cr^etZ^^'^^^^^^^

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;süLl^enZn^’C fC^‘^^^^^^^

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lolreaa.nnê^ I r

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7J “toc v ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'Anuiln^cuoic

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;toumadeuer^inn^ ' ‘'^^'^^^y°'’‘''^^^^dtparlesiournees,amp;exp!oira,qti'il[e-

^^^ treßrande aßvdbon d’aider fa fcuriamp;à ce pitié Je mouuoir.Quandfes Gens-dar-^^^^^^^^‘^‘^^f^^^desmóragneSjamp;ihietroiniercnrcnccbeJamp;bonpais tA nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 ,^^^^^^^^^^^^^^»^^^^^^^^Q^^^^commencerenràcourir, dfM^ ^ATf^f^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ deroisaux viHages^qui nefeponuoient tenir contre eux-defen vinrie ff» tapSw gt;nbsp;^^^ i^^^^^^^^^^^^^^^^degedeuantAûenPicmont.Scauoitintcnriondciàarrcn-J'‘f/a,ff/f»,f/^ °''^ ^^/quot;‘'^ ir^ban de Ha^onde. Pourueances ieiir venaient de routesparts: äraufi/es de pour te- ^^^^P^i^p^^^^V^fonnoientpetis forts, Sc chaûeatix,à viu res: amp;nbsp;leur o/ioient tour tant mettre Jes ßi^i’iisauoient depouru eances. Lef^f^ de Paneroi amp;nbsp;ia terre au Marquis de Monr/èrrat nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J ^^^gueurs de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;routesouuerresamp;appareilieespourauoir viures amp;r ebo/êsnecc/iairespourcux,amp;r d-ombardie pouricurs cheu»ux.amp;:/ijeur en venoiegrâd’pianre du Dauphiné, amp;rde/a Com ré de Sa- ^geamp;de^~ ^^f^’^ ^^^^^^^^^^^^ inouir de gens à bien/àircau Comte d’Armignae.pourrantpu’i/s herireroit^i ^'^[^'^^ ^ veotent gu j7 auoit bonne gucre//camp;iude, amp;nbsp;que cehip Comte de Vertus coaijns:y»e ^^ow/ait mourir ion onc/ej^medire ß3rnabo,par enuie amp;r mauuai/lié, amp;r Cpour mettre »ffyfawtf/târ- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;curiesdeLombard/een fon héritage,amp;deshériteriescou/insgermairis,doat / r'^fZ^/i^/o/rréf p/üdeursgrans Seigneurs, non ohdanc que poinc n en pariafent, en auoienr grand’

f^’Crurf^r. pitié. Ce pendant que Je Comte d’Armignactenoir ion fege douant Ail en Piémont,

-ocr page 1231-

DE F R Ö I S S A It T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

tay Vinore,nt nouueUes de mcflire lehan Hadonde,dót il fut tout réiouy:amp; difoicnt ces nouneHescertaines,que les Florentins eftoient venus à mercy au Pape, amp;nbsp;aufli les Veni-tgt;cns:amp;:deuoitrcccuoir ledit mcflire IchanHadondefoixante mille florins,pour Iuyamp; pourfescompaignons:amp;r,ces florins reccus,payez,amp;départis là ou ils deuroicntallcr,il c mettroit au chemin à tout cinq cens Lances amp;nbsp;mille brigans de pié:ôc viédroient toute la kontiere de la nuiere de Génes:amp; trouucroient bien pairagesfvouIfiflTent leurs ennemis,ou non)pour venir oifle Côte d’Armignac eftoifèCes nouu jlles réiouyrét gran-^mentlc Comte d’Armignac amp;nbsp;tous fcs gcns:car l’aide amp;nbsp;confort de mcflire lehan de Hadonde eftoit moult plaifant.Or fut aduifp,au Côfcil du Comte d’Armignac,qu’il fc aepartiroit du l^u ou luy amp;nbsp;fcs gens fc tenoient, amp;nbsp;viendroit mettre le fiege deuant vnc bonne grofle cité(qui fappeloit Alexâdric,à l’entrée de Lombardie)êc,aprcs qu’ils l’au-roierttprife, ilsfen viendroient deuant Brcflùcil:qui efl aufli pareillement vne moult bonne cité amp;nbsp;belle. Ainfi fut mis le fiege du Comte, amp;nbsp;de fes gens, deuant la belle ci- ^, jij^^ te ci Alexandrie: qui fied en beau pays amp;nbsp;plains au departement de Piémont, à l’entree //„, de Lombardie,8c fur le chemin pour aller vers la riuicre de Géncs:amp;r auoient ces Gens- fin /îe^e ä’^ß d armes pafle la riuicre du Thcfin : amp;nbsp;fc logeront à leur aife, tout au large s carily a beau cr l‘-tßiet de-^ pays,amp; bonjà enuiron.Mcflire Galcas^Sircdc Millan,Se: Comte de VertuSjfe tenoit en y”^ lt;Alexan3. vne villcqu on appcloit la cité de Pauic:ôe: oyoit tous les ioUts des nonuclles du conue- ^'‘' nant defcsennemis:Sid’vnechofefémerueilloit:c’eftoit ouïe C(5rcd’Armignacpou-uoïc prendre finance,pour payer amp;nbsp;alTouuir tant de gens-d’armes,qu’il auoit mis en fon pays.Mais on luy refpondit,quand il en parloit à fon Confeil,Sirc fc font gens de routes amp;nbsp;de compaignies: qui ne demandent que gaigner, amp;nbsp;cheuauchcr à l’aucnturc. Ils ont conuerfe vn long temps au Royaume de France, amp;nbsp;pris forts amp;nbsp;garnifons es pays ou ils demouroicnt;amp; n’en pouuoit on auoir*nulle deliurance.Or eft ainfi auenu que le Duc de Berry amp;nbsp;le Dauphin d’Auuci*nc (aufqucls ils portoient grand’ contraire amp;nbsp;dommage: car ils le tenoient, maugré qu’ils en euflcnr,au plus bel amp;nbsp;meilleur de leurs heritages,Se Icurfaifoient guerrc)ont traitté,amp; fait traitter dcuers eux le Comte d’Armignac: pourtant qu’il foffroit au Roy de Francc,Sc aux Seigneurs delTus- nommez,venir en ce pays pourv()us venir faire guerre.Si les a par ce moyen mishorsdcsforts,qu’ils tenoient par force d’argét:qui leur a efté donné: amp;,aucc cc,le Roy de France amp;nbsp;tous ceux,qui auoiét oaufede les guerroyer, les ont abfous amp;: quittez de tous leurs malfaits: mais par ordonnance amp;nbsp;conuenance,àlcur département, ils ont prot^is feruir le Comte d’Armignac. ’Jeleur pouuoir,cn faifant fa guer»c: amp;nbsp;tout ce,quc conquérir pourront, fera leur, ils ne demandent autres gages: amp;nbsp;telfe nomme Homme-d’armes en celle compaignic,amp; eft • ’cinq ou fix cheuaux,quiiroit tout de pié,fil eftoit en fon pars,amp; feroitvnpourehom-toc.Poiircc fauenturent ils legéremcnt.Si eft vnc auenture trefgrandc,amp;: vn pcri4 de les Confeil au sei: combattre:car la greigneur partie font tous homes de fait.Dont le meilleur ôc plus-bon^neur Gale^ confeil,qu’on vous puifle donner, c’eft que vous facicz bien garder vos citez amp;nbsp;bonnes- ^^ f^iHan de ne villcs:car elles font fortes amp;nbsp;bien pourucuës:amp; ils n’ont point d’artillerie,ne d’atourne- ”*^‘**’-^**-^*\ ^cns d’afraut:dont on doy e faire compte.Ils viendront bien aux barrières de vos villes, ^^,7f nbsp;nbsp;nbsp;*

lancer amp;nbsp;écarmouch cr,amp;faire gras appertifes d’armes: m.ais autre chofe n’emporterôt: ^^„quot;a^. ^ 0’antre dommage vous n’y aurez:ainfi qu’il appcrt.lls ottià efté en ce pars plus de deux debienfirtißet-’Ooistmais ils n’ont pris ne conquefté t^nt feulement vn petit fort. Si les laiflèz faire amp;nbsp;cr^amirjet ''Cnit,fans eux côbattre.Ils fe tanneront amp;nbsp;degafteront en fin de guerre,mais que point viHet. oefoient combatus:amp;,quand ils auront exilé tout le plat pays,ils n’auront dequoy viure: ^ ainfi leur conuiédra retourner par faminc:f autre aucntüre,ou male fortunéplus-prochaine,ne leur court fus.Si eft bon que les Gens-d’armeSjque vous tcnlt;^ amp;nbsp;foudoyez es garnifoiis,foiét toufiours troimcz cnfemble:par quoy ils puiflent aider amp;nbsp;conforter l’vn lautre,amp; côfeillcr: ainfi que leur fait meftier* Enuoyez en aufli aux citez Sr chaftcaux,là ou vozennemis mettront amp;nbsp;tiendront fiegc.parquoy les lieux deffufdiis en foict aidez Sedeffendus : caries hommes, t manans es citez amp;nbsp;bonnes-villes, ne font pas vfitez ne x .i coudumiers de guerroyer aux aflàux amp;nbsp;deffenfes .• ainfi comme font Gens-d armes, mauuais» Cheualiers amp;nbsp;Etcuyers; qui y font faits amp;nbsp;nourris. Si enuoyez de voftre Cheualcrie de- deux sxemfi dans Alexandrie:amp; vous y aurez double proffit. V offre cité en fera gardee Si deffendoe, gt;‘gt;* taifini aux affaux, qu’ils font, amp;nbsp;feront: amp;nbsp;fi vous en aimeront voz gens mieux: quand ils ver- ■^^^‘*’ tont que vous les aiderez 6i conforterez: amp;nbsp;à tout ce faire vous cftes tenu: au cas que Vous dominez fur eux,amp; qu’ils vous payée rentes,cés,fubfîdes3Ô£ aides: que vous prenez

-ocr page 1232-

ÏOO

•[Sdltt dit de la Vernic. Cens-d'armet entrent anuer-tement en Ale-

à la fois fur eux.Voz ennemis ne peuuent eftre fi forts fur les champs,deuant la cited A-Icxandric, qu’ils lapuiflenc toute cnclorre amp;nbsp;cnuironner, quedes Gens-d armes là cn-uoyez de par vous,ne puiflent bien entrer en la ville:amp;,quand les bonnes gens delà ville d’Alexandrie fe trouuerôt amp;nbsp;verront refrefehis de voz Gcns-d'arincs,ils en feront de meilleur courage,amp; en plus grand’amour deucrsvous:amp;ofterôt de leurs cueursamp;opi-nions aucuns,ou tous,traittcz fcncftrcs,qiïils pourroiét augir enuers voz ennemis. A ce confeil, qu’on luy dejpna, f accorda le Sire de Millan: amp;nbsp;furent tantoft,amp; fans delay,mis enfemble Cheualicrs amp;nbsp;Efcuyers,amp; tous Gcns-d'armcs,qui fe tenoient à luy Si à les gages: amp;nbsp;fe trouuerent bien cinq cens Lances« quand ils furent tous alfcmblez. Si en fut chef, gouuerneur,ôcmcncur,vn ancien Chcualier (qui fappeloitmelf^ laques t delà Bcrme)bicn vfagé amp;nbsp;accouftuméd’armes: amp;nbsp;cheuauchcrent le pays à la couuerte: Sde vindrent bouter fur le foir en Alexandric:amp; là eftoient retraits en leurs logis tous Gens-d’armes, qui ceiour auoient alfailly amp;nbsp;écarmouchéàla barrière: car ils ne pouuoicnt,ne 1 ■ r 1 vouloict,pointcftrcoifcux.De la venue meflire laques de la Bermc,amp; de fcscopaignos (induite de la- ^ armes,furent grandement reiouis tous ceux de la cite d Alexandrie,« a nonne cawv ^Hes de la Ber- car(pource que le Comte d’Armignac ne cuidoir,amp; n’auoit vcu dedans,nuls Gens-d ar-me,fiinr le sei- mes) par trois iours, tous entiers, continuellement auoient efté les affaux aux barrières-^neur Galeas. S£ fi bien f eftoient deffendus, tant petit de gens qu'ils eftoient, que les Armignaesny auoiét riens conquefté. Quand mclfirclaques delà Bermefut,àtoutfaroutc,lùrlelmt venu amp;nbsp;entré en la force cité d’Alexandrie, amp;nbsp;il fut retrait àl’hoftcl amp;nbsp;tous fcsgcnsaufli, par l’ordonnance de ccux,qui les deuoient loger, amp;nbsp;il fut vn peu refrcfchy,vray eft que ceux,qui auoict la ville à garder amp;nbsp;à gouuerner,lc vindret tantoft veoir,^ feftoyerpour fa venue,en fonlogis. Adonc il leur demada de l’ejlat delà ville,amp; de la manièreamp;con-uenant de leurs ennemis,pour auoir confeil amp;nbsp;aduis fur ce.Lcs plus fages amp;nbsp;micux pat-lans refpondirent: amp;nbsp;dirent. Incontinent que le Comte Ä Armignac a efté cy-dcuarit, nous auonseu aux barrières, tousles iours, affaux amp;nbsp;écarmouches. Or bien (rcfpondit le Cheualier) Demain (fil plaift à Dieu) nous verrons comment ils fe portent, ne quelle chofe ils voudront faire. Ils ne faucnt point ma venue. le feray vnc fccrette ilfue amp;nbsp;cm-bufche fur cux.Haa,Sirc(rcfpondircnt ceux, qui parloient à luy) il vous faudra bicnre-garder quelle chofe vous voudrez faire,n’entreprcndre:car ils font bien feizc mille che-uaux, ou plus: amp;,f ils vous tenoient à la dccouuerte fur les champs,fans bataille, par!ci-fort de leurs chcuaux, ils feroi^t fi grand’poudrière fur vous amp;nbsp;fur voz gens, que de vous-mefmes vous feriez tous déconfits.’ Refpondit Ifc Cheualier, Or fus, ie verray de-• main commet les befongnes fe porteront.!! nons faut faire aucun exploit d arrnes: puis que nous fommes cy venus. Ainfi ceflerent leurs parollcs: amp;nbsp;retourna chacun à fon ho* ftel.-amp; le Cheualier fignifia, tout fecrettement qu’au lendemain il vouloir iflîrd’Alexam edric,amp; aller en embufehe fur les champs, amp;nbsp;que chacun fuft appareillé. Ç^and ce vint . au lendcmain,mcflirc laques de la Berme f arma amp;nbsp;appareilla,amp; fit armer tous fcs com-Secrette/asUte paignonsiamp;iflirent hors par vne voyez) la couuerte,fur les champs,) l’oppofitcde loft ^faanesde^a ^ ^’^” allèrent auccques luy, enuirgn trois cens, hors de la ville, bien demie licuè^’CiC bouterent en vnc vallée,ou point on ne les veoit: amp;nbsp;en fit demourer deux cens à h barrière: amp;nbsp;leur dit. Si noz ennerrik vous viennent écarmouchcr,fi vous deffendez feinte-tcment,tout en recUlant:amp; venez iufques là ou pous fcrons.Ils refpondirent qu’ilslcie-roient volontiers. Ccluy iour fit moult beau temps amp;nbsp;chaud. Le Comte d’Armignac (qui cftoit ieunc amp;: entreprenant, amp;nbsp;de grand’ volonté) après qu’il eut ouy fa mefleen fon pauill'on,amp; beuvn coup,demanda fes armes: amp;nbsp;farma tout au cler,amp;r à rcftroit,amp; de toutes pieces: ^ fit fon pennon déuclopcr tant feulement: amp;, quand il fe fut departy, n’emmena point auecques luy plus de cent hommes (car il ne penfoit auoir à faire à niu-luy) amp;nbsp;Pen vint auecques fcs gens, tout le pas, deuant les barrières. V crité cft que, petit àpetit,Gcns-d’àirmcsle fuiuoient:amp; plufieurs n’en faifoient compte:amp;difoicntainfi, A quoy faire nous armcrions,amp; trauaillcrions nous?quand nous auons eftéiufquesaux barrières, amp;nbsp;nous n’auonsfeeu à qui parler? Ainfi fe tenoient tous quois: amp;nbsp;enten-i^Htrantrem- dolent à eux loger, à boirc amp;nbsp;à manger: amp;lc Comte d’Armignac fen vint, a toute fa bufche,cr-mef- compaignic, écarmoucher*deuant les barrières :amp; commencèrent à écarmouchcr,amp; ^efaue^dela gcttcrl’vn à l’autre: ainfi que Gens-d’armes faucnt bien faire celuymcftier. Guercs Berm^en Ale- n'y furent en celuy cftat les deffendeurs, quand ils commencèrent à reculer petit a xandrie. petit, ainfi qu’on leur auoit dit : amp;nbsp;tant allèrent, qu’ils fe tAmucrent fur 1’embufche# * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Quand

2fr|^, hin

d'^lexan-drie.

Ee^rmtuche dll’ Cemte de ^yfrmt^nac.

-ocr page 1233-

DE FROISSART.


lor


Quand meflîre laques de la Berme vit fes gens amp;nbsp;fes ennemis appr ocher5découurit fon embufehe: amp;nbsp;faillit ta.ntoft hors.Là furent enuironnez Se fort retueülizjaux pointes des ^^iiücs^csÄrmignu^eois^amp;iauiViväiliammentCc àcffcndoicnt^amp;ctouüours Icurvcnoiz géspetit à petit.Là surfaite mainte apertifc d’armes. Ge fut le iour fainâ laques amp;nbsp;lamci ^“*'' ^^ ^^f ‘’‘’P Chriftofle, qu’il defccnditfi grand’ chaleur du ciel,que prop remet il cHoit auis à ceux, '^^^»ß^‘^f* cS Cjuicfioientcnlcurs armeurej, qu’ils eftoient en vn four (tant l'ait cftoit grandement X«4»f^”xi chauldj amp;fans vent) amp;nbsp;à peine les plus légers amp;nbsp;les plus ieunes, n’aimaient aucune puif ^„-^ p fance de faire faits d’armes,amp; ceux qui aidoient au Seigneur de Millan, cftoiêt bien trois i^^i. contre vn. La poudrière amp;nbsp;lafumeequi faiUoithors de la terre amp;nbsp;de leurs alaincsj les grcuoit moult grtndement : amp;nbsp;perdoient la Veuë l’vn de l’autre: amp;nbsp;plus ceux du Comte d'Armignac,que les autres. Là aduint audit Comte vne trop grande auentufe d’armes: car il fut fiopprcffédcchauld,qu’ilncfepouuoitaidcr,amp;chcut entrefgran’d’ foiblcfTe: amp;nbsp;febouta fut vne aclle hors de la bataille,amp; nul n’entendoie à luy, fuft ami ou ennemi. 5itrouuaaffez près de là vn aulnoy,amp; vn petit ruiffeau d’eau courant : qui venoit au dehors d’iceluyaunoy.Ilfentit l’eau au pié,auant qu’il la vcilf,amp;luy fut proprement aduis qail cftoit en paradis: amp;nbsp;fa Tiff tout feul fur ce ruiffeau fans que nul l’empefehaft. Quad ilfutaiSs,à grand peine ofta fon bacinet:amp; demoura nue tcftc,couuerte feulement d’v**ï.;.^. ne coife de toile.Puis febaiffaamp;L plongea fon vifage en l'eau,amp;commenpaà boirc,tel-Icnientqu’ilen valutpis. Car en beunant celle eaufroide,Ia grand'chaleurqu’ilauoit, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

nclclaiftbitlaouler, amp;tant en bcutamp; à tel outrage,que le long dn corps luy froidit,amp;có Soiretro^fitid nicnça fort à entrer en foiblcffe d’Apoplexie, amp;nbsp;perdre laforcede fes membres mouuemérde la parole,ne fes gens ne fauoient qu’il cftoit dcucnu,amp;ià y enaüoit grand t

nombre de pris:qui fe tcnoient tous qu^us, Et plus ne combatoient.hn après te vous dy ^^^^ ^^^^^ qu vn Efcuyer du Duc de Millan trouua le Comte d’Armignac:amp; quand il le veir, il eut d’^rmî^ndc trefgrand merueillc qui c'eftoif.Bien vcoit qu'il cftoit cheualicr,amp;: homme de trefgrand honneur.Siluy demandal'Efcuycr,Qni cftes vous?Rcndez vous, vous elles mô prifon-iiicr. Le Comte entendit bien la parole : mais parler ne peut : car il aüoit ia la langue morte, amp;nbsp;le palais ficîos,qu'il ne faiioit plus que balbucier.Si luy tendit la main, amp;nbsp;fit fi* gnequ'ilferendoit,illevoulutfairelcucr,maisil nepeut. Sidemouratoutquoy dclez ^^jf^^.^ lny:amp; lesautres entendoient à combattre. Si y fut faite mainte appertife d’armes.Quâd nieflire laques de laBerme (qui fut fage Chcualicr, fie pcrceuant)vcit que la iournec le mart, prend portoitbicn pour eux,amp; qu’il y auoit de morts amp;nbsp;de prj^grand nombre de leurs cnne- prißnnier àvn Illis,amp;que fes gens fe commencoif t à fouller amp;nbsp;à lafler, amp;nbsp;les Armignacsà venir amp;nbsp;mul sfinjerdu due tiplier,tous frais amp;nbsp;nouueaux, amp;nbsp;qui fort frapoient fur fes gens, fi fe mit à la retraite de- ^fMigan, nui ners Alexandrie, toutfagement amp;nbsp;en ecarmouchant amp;nbsp;defendant. L’Elcuycr,qui l’a-nenture auoit eue detrouuer le Comte d’Armignac en l’cftatque ie vous di, nel«vou- rm^aueu ild-^ lut pas laifler derriere, car il luy fcmbloit bien homme d’honneur. Si pria à fes compai-^,y ^^,, gnos qu’il luy vouf ffent aider à le porter,amp; mener à fauoeté,en la ville amp;nbsp;de ce, qu’il en 3uroitderançon, illeur en departiroit bien amp;largemcnt. Ceux, qui priez amp;nbsp;requis en ftrent, le firent amp;luy aidèrent à le porter amp;nbsp;mener;^ à quelque peine que ce fuft, ils le portèrent en la ciré, amp;nbsp;le boutèrent chez fon Maiftrc. Adonc, le Comte defarmé amp;nbsp;deC nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;g

udlu,amp;mis fur vn lift,meffire laques de laBerme amp;nbsp;toutes compaignons entrèrent es liîtrieres amp;nbsp;es portes ( qui furent tantoftarefermees) amp;nbsp;auoient moult de prifonniers amp;nbsp;lotctircrent à rhoftel:amp; puis fe defârmcrenr,refrefchirét, amp;aifcrent de ce qu’ils eurent: ^pareillement les Arminacgeois,qui à la bataille auoient efté, retournèrent amp;nbsp;fe defar- j^traite delà-luercnt. Et quand lesnouuelles vindrent en l’oft,que nul ne fan oit adiré quc% Corn- ^uesdtl4 Ber-10dArmignac cftoitdeuenn(carpointn’cftoitretourné)fienfurentto^sébahis,amp;ne metn^lexun ûuoient que dire ne penfer, amp;nbsp;vindrent plufieurs au lieu où la bataille auoit cfté,amp; re- drte,0u efleit i^ tournèrent enl’oftainfî que gens tous ébahis. L’Efeuyer qui fianceauoit du Comte de ^., Armignac,auoit grand defir de fauoir quel home c’eftoit. Si f’en vint à vnjifeuyer d’hon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^’’quot;

iicur,Gafcon (qui prifonnier cftoit,amp;receu fur fa foy)amp;luy pria amp;nbsp;à fon maiftre auffi, * tiuilsvoufiflent venir amp;nbsp;aller auec luy à fon hoftel. Adonc y allèrent. L’Efeuyer Lombard mena l’Efcuycr François en vne chambre, amp;nbsp;furie lift ^u Comte d’Armignac(qui trop fort fe plaignoit)amp; fit mettre grand lumière,pour mieux le voir à fon aife.Puis luy dc!nanda,Mon amy,cognoiflez-vous pointeeftuy homme.? L’Efenycrfebaifta. amp;nbsp;re

garda au vifage le Comted’Armignac,amp;tantoftlecongnut:amp;dit,0uy. lelc doÿ.bicn lecSted'^r-congnoiftre. C'eft noftre Capita me, le Côte d’Armignac.Dc cefte parole fut l’Efcuycr miin4c,rec»n-

-ocr page 1234-

lOi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E QJ^ ART VOLVME

^««©- deca»~ Lombard tout refiouy,quäd il fccutqu’il auoit à prifonnier le Comte d’Armignac.Hc' tert par vn Ga ß.Qjj. j^ ß p^ß^ j^ maLqu’ihi’cntcndoic nulle choie qu’on luy dift ou deniandali. Sidift ßnnter^mt^'t ^’^^ maiftrCjAllon,allon,laiflbn-lerepofer.Silc laiflercnt enccluy eftat,amp;.celle propre ffu ‘tpm nbsp;nbsp;nbsp;nui4l mourut le Comte d’Armignac par la manière queic vous rciÿirde. Quad ce vint

le lendemain matinjquelcs nouuelles furent vcnucsamp;publiées,que le Comte d'ArntH gnac cftoit mort en Alexandrie, cnfonlift, fincvoulut^asmeflîre laques delà Berme que fa mort fufteÿee: mais la fit fauoiramp; publier en Voit par leurs gens mefmes,quils ; tenaient prifonmcrs,pour voir amp;; fa uoir,co mm e fcs gens le maintiendroient. Ils firent fi ébahis en l’oft, amp;nbsp;déconfits^que bien le monftrerent: car ils n’auoient nul Capitaine, àqui ils fe peulTent retraite, ne qui full chef de la guerrc:car ce n’eftoient que gens de routes amp;nbsp;de compaignics. Si dirent Sauuon nous amp;nbsp;nous metton au retour: car nousa-üon perdu la faifon. Tantoft fut feeu en la cité d’Alexadrie que les Arminaegeois fede* confifoient d’eux mefmes,^ n’auoient nul Capitaine,Si fit on tantoft armcramp;ilîn hors» à chenal ôt a pié,amp; venir fur l’oft,en écriant Pauie.Au feigneur de Milan.Onequeshom '^^^^^lexand ™^ ^^^ Armignacgeois ne fe mit en nulle dcffcnfc:mais le lailTcrét prédre amp;nbsp;occirepin-ßtrles ^rmi- ^'‘q^ic médians gcns,amp; fut Ic bien Sreonqueft moult grand pour les compaignons,qui gn4ci,iiilt;i'furet cftaicnt venuz auea leditmelfirc laques de la Bermc : amp;nbsp;auoient tel elfroy Si hideur ces du tout déeen- mefchans geSj qu ils ferendoient à leurs ennemis fans deffenfe nulle :amp;gettoicntàbas ßtsau lende- leurs afmureSjSÏ eftoient retournez vers Alcxâdrie, amp;:lcs chaçoicntdeuanteuxlcsAl-maindela lemans amp;nbsp;foudoycrs, ainfi qu’on chaeevn troupeau de belles qui font deuanc vne for-m»rt duComte. tcrcire. Or regardez amp;confidercz la grand fortune amp;pourc auenturedu ComtedAr-mignac ^ de les genSjamp;r comment pour bien faire,felon l’intention deluy,il luy tourna à grand mal,quand il mourut là fi mcfchantem^l:amp; fil euft encores attendu cinq tours feulement,melfirc lean Hadonde fuft venu en l’oft, à cinq cens lances, amp;nbsp;millebrigans de pié,par lequel Hadonde moult de beaux faits d’armcî amp;nbsp;rccouuranccsfefuffentfah desiô«: tout fe perdit amp;nbsp;rompit par pauure auenturc. Vous deviez amp;nbsp;pouuez croire amp;nbsp;fa-uoir,quand le duc deMilan fccutlavcrité dclabcfongnc,amp;qucfcs ennemis(defqucls il fe doutoit grandemcnr)eftoient morts,pris amp;nbsp;déconfits,^ mis en chace Si que propre ment le Comte d’Armignac eftoir mort,qu’il en fut refiouy grandement,amp; aima amp;pri-fa en fon coeur fon Cbcualier,meflîre laques de la Berme:par lequel l’cntreprifc amp;nbsp;bouc aucturc cftoit acheuee. Sil’ordônaScinftitua depuis fonfouuerain,dcftus toute fache* ualeric amp;nbsp;le fit maiftre amp;nbsp;regciÿ de fon foüuerain Côfcil. Le duc de MiHan aduifafurlcs Grande cenrtoi ptifonniers /quelle chofe il en feroit. Il en voulut ddiurer fon païs: amp;nbsp;leur fit telle grace fie du sef^neur ^ courtoifie, qu’aux Gentils-hommes fit rendre amp;i donner à chacun vn cheual, amp;à tout de MiUan en- homme vn florin, amp;nbsp;parmi tant quides de leurs prifons,Sc de leurs maiftres,qui prislcs uersles prifon- auoitnt : mais à leur département, il leur fit iurcramp;conucnancerqueiam3isàrcncon-mers d’^m^- tre de luy ils ne fiarmeroient. Si iflirent fcs gens,déconfits de Lombardie amp;nbsp;de Piemót:

depourctez,quemfr

amp; fermoir on les vil»

Si entrèrent en la Comté de Sauoyc,amp; au Dauphiné:amp;: eurer tant

ucillcs:car on ne les vouloir recueillir en nulle bonne ville fermec:

les amp;nbsp;chafteaux à l’encontre d’eu^^Chacun eut tantoft defpendu fon florin: filcurconuc g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;noit pourchafler(filsvouloictviurc)ou autrement en cheoir en grâddanger. Aucunes gens en auoient pitié ( qui lei faifoient aumofnc amp;nbsp;charité) amp;nbsp;les autres nom: mais les mocquoient amp;nbsp;vitupcroicnt,amp; leur difoient honteufemenr, Allez, allez quérir vodre Comte d’Armignac: qui f’eft tué amp;nbsp;crcué de boire en vnc fontaine, douant Alexandrie. Encores fut le mefeheftrop grand pour cux,quandilsvindrétfurles nuicres duRofnc êede Ia^ofnc,carils Guidoicntpaflèrlegcremcnr,pourcntrcrau Royaume de France: mais nô fircticjr il fut cômâdé amp;nbsp;deffédu de par le Roy,q tous paflages leurfulfentclos. teseigneurdei SIchcurent en grand dâger,pcrilamp;pauureté:nonequesdepuis nefepeurentrefoudre leas ^ Millan ne mettre cnfcmblc.Ainfife rompit amp;gafta l’armée du Comte lean d’Armignac: amp;nbsp;de renutyelectrpt moura fa feur »n ce dur parti,comme elle cftoit au parauant.LcDuc de Millan renuoya duCemted’Ar parvn Euefquc dcfon païs, amp;nbsp;par les plus prochains que le Comte d’Armignac euft de mi^nac a fon p^j. j^|^ ^ j^ iournec,le corps dudit Comte,amp; commanda qu’il fuft mis en cercueil bien ^’quot;ude^alt‘enfê ^’'’^tiafmé, amp;nbsp;cnuoyéà fo^frere Bernard d’Armignac,quifut moult grandementcour-Mliren/s^lf roucé de ces piteufes nôuuelles, amp;nbsp;à bonne caufe, mais pour lors il n’en pouuoitaii-fi Cathédrale tre chofe faire - Si fut Icdid Comte d’Armignac cnfcucli en l’Egide Cathédrale de deXjdah. Rodais : Si là gift fon corps.

M nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comnoit

-ocr page 1235-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;105

Comment,continuent le Rey ei i^ngleterre e» affeffion dcpiirepaix jtnele aucc Ie Roj Je Fnance^le Duc eie Cloceßreyfin oncie,^ mettoit eJif/jc/elté , (^ cow/nent meßire Pierrede Creon^pareuent grand mignon d» Roy Charles éf eia Duc de Tonratne^ tneeunalear inmgnation^^fe retira vers leDucde Rretargne. nbsp;nbsp;t: h. x x Vl.

OvR deuez fauoir(ainfi comnfc il eft cy-dcfliis contenu en noftre Hiftoire).comment * ^^„,f ^-^ Vz* melTire Thomas de Perfy futau Royaume de France jcmioyé 8e par le RoyRi-’^W d'Angletcrre:lequcl(fi-commc il monfl;roir,amp; monftra depuis) auoit grande affe-; ftionque ferme paix tuft entre France amp;nbsp;Angl£tcrrc:amp;auoit par cfpecial deux de fes on des concordansgftndement à toutes fes volontezx’cftoientle Duc dcLanclaftf e amp;lc ôucAiniond’Iorch.Mais fonautrc oncle, leur frète, mctfire Thomas de Cloceftrcj

Comte t dePcrfes-fiodeBuc,amp; Conneftablcd'Anglctcrrc,ncfy concordait,ne vouloir t^doute ^u’il concorder nullçmcnt:amp; difoit bicn,fccrettcmcnt3quc ià ne f accorderoit à ce que paix ^J'ß^^ d’Ex-fuß entre les François amp;nbsp;eux (comment qu'on traitraft,ou parlementait) fi ce n’eftoit .à ‘^-^5^’ ^ ^'*' !eurhonncur:amp; que toutes les terres,citcz,villes,chafteaux,amp; SeigncuricSi,quidonnées Ü^^/^^^ 2uoient efté au Roy d’Angleterre amp;nbsp;à fes hoirs héreditablemcnt(lclqucllcs frauduleufe- ‘ nient amp;nbsp;fans nul tiltre de raifon les François,auoient Ireprifes) feroient rendues, amp;nbsp;aucc-^nesce, toute la fomnie de quatorze cens mille francs(qiii demourez cftoient derrière Jpayer,quand les François relcuerent la guerre) leur leroit rendue, amp;nbsp;baillée, Scdelî-uree. Sidifoitqueiufqucsàla mort il n’ittroitde ccfteopinion-.de laquelle cftoient autfi plufienrs Barons d’Anglcterrc,amp; par cfpécial le Comte t de CondeRamp;les aucuns autres

Barons d Angletetrc(qui bien diloient que Iç Duc de Cloceftrcauoit droîr,amp; raiton de '^(^doute ^u il fou(lcnircepropos)fenditfimuloientc(Aiucrtcmcnt:pourtantqiïils veoientqucleRoy quot;j^^^^ “^ '^' 1 Anglctcire de cœUr amp;nbsp;affcdiijn f y cnclinoit fi grandement. Autfi fenclinoiét à la guet ’^ ^ ‘ cepouresCheualtcrs,amp;Efcuycrs,Archers d’Angleterre : qui auoient appris Icûrsaifcs, li fouftenoient leur cftat fur la guerre.Or confiderez comment paix, amour,amp; concor-dc.pouuoit eftre ne vcnir3nc par quel moyen,entre ces parties,car les François mettoiet cnlcurs traittcz,d’auoir Calais abbatu,amp; tenir en leur Seigneurie Gûines,Hamcs, Mcr-î^®^0yc,amp; toutes les terres de Fretin, amp;nbsp;des dépendances de Guincs,iuliqucs au fil de 1 wue de Grauelines.Vray eft que Je Roy de France amp;nbsp;ccux,aufquels il en appartenoit à parler,vouloicnt bien rendre au Roy d’Anglctcrrc,amp; à fes hoirs,autant dctcrre,ou plus penant amp;nbsp;retournant au proffit,prife^ en Acquitaine,conWne valet les villes amp;nbsp;chafteaux ^dTufnommeZjpar an,à la couronne d’Angleterre,mais cotre celuy article arguoit trop ^ lortlcDucdcCloccftrc,amp; difoit ainfijEes François nous vculét payer du noftre, amp;nbsp;bié ælauent,carnous auons par charte,fecllée du Roy Ichan amp;nbsp;de tous fes enfans, que tou-^c Acquitaine nous fut baillée amp;nbsp;deliurec fans rcflórt:S: ccjqu’ils en ont depuis fait amp;nbsp;re-ptiSjç’à efté par fraude amp;nbsp;mauuais engin,amp; ne tendent,nuit ne iour,à autre chofe,finon

1 pournous dcceuoir.Car,fi Calais amp;nbsp;les tcrres,qu’ils demandent, leur cftoient rendues, 1 “detoient Seigneurs de toutes les frontières fur mer.- amp;nbsp;iroient toutes, nos eûnqueftes

^quot;cant,ne iamais à la paix,tant comme ieviuray,ncr*’accorderay.En ce temps dont ic nbsp;nbsp;p «

, Pffic,eftoit trop grandement t aimé,du Roy de France,v^Chcualier de la nation d’An i„edo^t^ ) *o«amp;de Bretaigne,amp; moult Gétil-homme amp;dc noble cXtradion(lequcl Cheualicr on n}dèle»le(ini

•'onimoit meffire Pierre dcCraon)amp; aulffeftoit il du Duc deTouraincgt;amp; par luy eftoit de l'Auteur. i^°utfait,amp; fans luy riens fait,dcucrs le Duc. Ccluy cheualicr auoit tenu trefgrand cftat

QdczleDuc d’Anioufqui f eftoit eferit Roy dcNaples,de SeGillc,amp; de Hicrufaiem ) amp;nbsp;®“oit finance grande amp;nbsp;fans nombre.Si auoit cfclandre fur luy,amp; commune renommée pîrmi le Royaume de France,amp; auffi en autres terres amp;nbsp;pais, qu'il auoit Sérobé Ic Duc ° Aniou,pour laquelle renommée amp;nbsp;doute ledit mclfire Pierre de Craon feftoitabfen-Jf duicune Roy de Cccille,amp; de la Roync fa mcre(qôi femme auoit efté au Duc d’An-gt;oo)amp; ne fc trouuoit point volontiers en leur prcfcnce.N eântmoins tât auoit il fait,que du Roy de France amp;duDucdcT ouraine il eftoit tresbié aimé.Or fauez vous que méfiée Oliuicr de Clifton,pour lors Conncftablc de France, eftoit auffi moult bien du Roy de France amp;nbsp;du Duc de Tourainc,fonfrcre,amp;rauoit acquis juries bons amp;bcauxfct-d'«s,qnillcur auoit fait en armes, tant à cux,esbefongnes de France amp;nbsp;ailleurs, com-roeauRoy^Charlesleur perc.Vous fauez auffique la fille meffire 'Oliuicr de Cliflbna-^ûita mariIchan de Bretai^e,frcre germain à la Royne deHicrufalem.Mcflîrc Oliuicï \

! « ClilTon,pour tant princh*lemcnt qu’il f eftoit allié de ce mariage à lehan de Brcrai-

-ocr page 1236-

loq. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a 1 V O L V M E

P^^3^fîegt;it fieninahgraccduDuc dcBretaignc,qu’il le hnyoitdniort.amp;lctcnoitpcj’ V / nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^^ (-‘^nemy couuertcmcnt,amp;: leban dcBrctaigne auPi, amp;nbsp;f£repentait tropIcDuc,que

R ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(cependantqu’ilauoit en fon danger,dedans le chameau del'ÊntpinCf tneffrç Oliuict

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rZ ^^^^^^^^^^^c fauoitfaitmourinCcluy mcfTirc Pierre de Craottefioitenh grâcedu

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DucdcBretaignccommeil vouloit(carjlePoirfon coufîn}amp;: ciifi,au temps qu’ileûoit

n^ochaindü Royamp; du Duc de Touraine, volontiers troublé par aucune incidéccffil eu peu) e onrAfîable,deuers le Roy amp;nbsp;le Duc de Touraine. Ainfi les cnuicsfquitoüf o^^^^gné enFrance)fecouuroient âf dilfimuloienr, taotqu'elles ^^^^^^^^°^*^^^^^^P^^^^^^ff^^^'i^-c avait toujours eûéfileyd nouant ^^^^quot;^^S^^^^^^^^^^^ ^C France, ^^^^^ tousl’aimoienr :réfcrifll le Duc de Bout-‘ ‘ ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^f^oir,amp;:f'ut,Daine de haut courage,^

chain de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^ ^^Franc£,carle Duc deBretaigneluy eûoit troppro

écee qu'il aperde Comte deFlâdresauoitaimé,elleaimoit

ne}efcriuonfouuent de foTifbt amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^quot;^ P'^' quot;^^ ^“‘^ '^‘^

deuers le Duc de Bretagne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amoureafement,

fongne^vnefo^isque feûoyeà Parlsfenceie^^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Aâeurdcccûcbc-

^t^parnuitfurlecorpsmelLeOhuiLdeChfr^ fcécmerueilleufeentreprife dcmcarc^^^^^ de Frâcemar l'outrance amp;nbsp;cclarcirayen FHiRoire^quandtemDsArH testen grand trouble SegLd ^^yauoirlintroduftiondcceûematmre^l quot;quot;^^^^^^^ auoit cûéfoudaiaementélonsné de FfucdcTouraine.TantenoLn^rlr ^^^^^^^ y^^^^^‘ ent,aucunechofe,queIdnledttlal^erùéde^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enfauoir,amp;cn fauoy

^premièrement la haine nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J^^^^°^^^re,fi corne fame amp;nbsp;renom ce courut;

toeïSte Pierre de.Craon nwUderenoim^ r^^^i^^^^^^^ F°^'^^°''^ tellement a grace qucluytamp;le menoitpar 'tout ouihnn^^f^quot;'!!''^'^^quot;*^^^^^^* veûoitdepareilsdraps rame eûoitpourlorsieunp nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°‘^‘^^y dccouuroirfesfccrets. CeluyDucdcTou

fouoitSréhatoitentre elles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;volontiers vcoit dames de damoifelles,amp;'fe

Vnebcllcdamoifellc P■ ‘^^y^^.i^^^°^^^dmefatdit)ihimoittrefardammét

.7

quot;^S^illl'l^S^llldilr'^d»^-'^^^^^

d cnpeuûauoirfa volôtéla damcics

/ varbnnn^ . nbsp;nbsp;nbsp;quot;nbsp;^ ‘^^^/‘^o^f^P^sle Duepourfon or,ne pour foaargent, fors

^^Oic inclincc^amp;tjue pour or ne pour argent,elle ne védroit ^^jP^’'olles,fecretsamp; promefTes, furent fccuës de laDurheße ^^ ‘^^^ ^^^^c,amp;Ia fît venir en fa chambre,Segoand Ie7 c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ ^^^ n5,Scluy dit moult ireufement. Cornent!me vou-

fa jeune dame futébabie,8eluyrefpódittoiitcnplo' Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vuci],n•oferoye,pen^cr.Doncreprit]aDu•

2gt;uc^/reJfr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^f^car ie fuis toute informée que Môfeigneurvovsaime,

raineetntr ‘^ nbsp;nbsp;\^^^ ’^ygt;^°btj€sbcfongneseficfiauant,qu’en tellieuil vous promit mille conron-

t'ncu.imcjf ^ y^^^^'^^'^i^Pr^^^auoir fa volonté de VOUS. Vous le refufaflesfdontvousfcides

^ar/f,ai’nee ^^n ^^^y^P^y^lt;^^ll£ fois iele VOUS pardonne,mais ievous deffê,fi cher que vousaimez

du Onc^c^ de. ^-.f ''^^s^o'àMôfeignaur vous n’ayez plus de parleméttmais douez lay cogéla dame ƒ rouuerte à!a j^^i ^^^^i^^^^^f^^de vcrité,Szen danger)rcfpôdit,SedittMadamc/iciWc deliurcray j Jfue/»jp^^^ Îeplustofi queiepQurray,amp;:fcray tât,queiamaisne orreznouuelles,quivo’’deplaifét.

deCa^n ^^'^quot;^quot;^ ^^^ ccluy efiat la Ducheffe luy dôna côgç:Se elle retourna en fon hoPel. Or auint que le


-ocr page 1237-

D fe FROISSART’.


iô^


DucdcTouraihc(quide tout cc riens nefauoit,amp;: qui ardamment aimoit celle Dame) Ich vint.au lieu,ouelle cftoit.Q^and elleic Veit, eile.fen fuit, amp;nbsp;neluy fit aucun fem-Want damoursjmais tout au contraire d ccc^qu’elle auoit fait autresfois, car elle tt’ofaiôi äufi elle }’auoitiuré amp;nbsp;promis à la Ducheife deTourainei Quand le Duc veit la contenance d’ellc5fi fut tOTitpenfi4amp; voulut faüoir à quelle fin elle femaintenoitainfi.Laicu lapatnciàt-ne Dame luy dit,tout en plorantj Monfcigneur:ou vous hi’auez rcueléc amp;nbsp;dit les fecrets «,« du puc de lt;lelaproineife,qucvousmcfciftcsvnefois,à Madame de Touraine,ou autrepourvous Touraine ,fi Regardez bien en vous Jmcrtnesàquivous Vouschcftesdccouuert•car de Madame de f ^‘^*quot;‘ ^^ ^^“^ rouraine^Sc non d’autre, icn ày efié en grand danger : amp;: luy ay ime amp;nbsp;promis, referué eeftefois cy,qucÿen’auray iamais parlement à vous,dont elle puiffe entrer en ialoufie, “ Quandlc Duc ouit ces parollcs,elles luy furent trop durcs,amp;: moult obfeures^à grande déplaifanccjamp;r dit, Ma belle Damc,ic vous iure fur mafoy,auant que ic vous euffe dece-lée àla DucheiTeji’almcroyc plus cher auoit perdu cent mille francs^amp; puis que vousl’a-ueziuré,tencz voftreparollc'maisfquoy qui! me couftc)i’cn fauraylavcrité,amp;quipcut auoirrcuclénozfecrets.Sur celuy eftat le Duefe départit d’auecques la ieune DamCjamp; Ulajflacn paix pour rheurc!amp; n’en fit nul femblant, mais comme froid amp;nbsp;attrempéde manière fouffrit,mais il n’enpenfa pas moins:amp; vint ce foir dclezla Dame de Touraine /^ puchejje dt fifemme:amp;fouppa:amp;luymonftraplus grand femblant d’amour, que iamais paraüant Touraine con-Rn auoit fair,amp; tant fit par douces parolles amp;nbsp;traitables,que la Ducheffe luy d écouurit fip ‘(» n»f Icfccret:amp;luy dit comme ellelefauôit par meflire Pierre de Craon. Le Duc de Tourai- ^^»••rjêtt It ß nclaiiraàinfilachofcpour rheure;amp; n’en parla plus.Celle nuit palTa.Le lendemain, fur ‘^’''^ '-'quot;’^ le point de neuf heures,il monta à chcual,amp; fen partit de Saind-Pol,amp;f en vint au Lou ^^p^^fJjg We:ouiltrouuafonfrere,leRoy:quivouloitouyr melfei LcRoyle recueillit douce- craeni ment(carmoult l'aimoit)amp;: f apperceuflc Roy,aux manières que le Duc faifoit, qu’il e-Hoitcourroucé.Si luy dcmandu.Hajbeau frcrc,qu’elle chofe vous faut il?Vous monftrez ^Ûre troublé.Monfeigneur(dit il)il y a bien caufe que ic le foy c. Pourqüoy? dit le Roy. Nous le voulons fauoir.Lc Duc(qui riens ne luy voulut celer ) luy compta, tout mot à ^ot,labefongne,en foy plaignant amèrement de meflire Pierre de Craonj amp;nbsp;dit, Mon-lcigneur,par la fôy que ic vous doy,fi cc neftoit pour l’honneur de vous,ic le feroye oc-dte.Non ferez(dit le Roy)mais nous luy ferons dire par noz plus efpéciaux, qu’il vuide ■Goitrehoftcl,amp; que de fon feruice n’auons nous plus que faire, amp;aufli vous Ic ferez de-p3rtirduvoflte.C’cftbicnnoftrccntcntc(refponditlcDuc de Tourainc)amp;fe contenta j^f^g*^^^^ îffez de ccftercfponfc,Cc propre »ut fut dit à melfirc^ictre de Craon, de parle S ci- pg^„gg^'^ ‘ S''eur delà Riuiere amp;nbsp;melfirclehan le Mercier,venant de la bouche du Roy,qu’on n’a- -^eeßjf claufi ''ûitplusquefairc,cn l’hoftel du Roy,de fon feruice,amp; qu’ilquift ailleurs fon mieuXiPa e^faracheuee follement meffire Ichan de Bueil,amp;le Sire d’Eruaux,Sencchal de Touraineiluy dit aüf- félon leßm di Hit qu’il fc redraft de la maifon du Duc,fonmaiftre. Quand meflire Pierrede Craon fe f’^«ffquot;’'lt; ''fit ainfi licencié,!! fut honteux,amp; le prit en grande felonnie amp;nbsp;defpit,amp; ne fauoit ima- * Sinef,n’aduifcr3pourquoy c’eftoit,car on ne le luy auoit point déclairé. Verité eft qu’il ''oulut venir en laprcfcnce du Duc de Touraine,dcmander en quelle manicreillespou '^oitauoircoiirroucez:maisdercchefilluyfutdirqticle Roy ne le Duc nevouloicnt ®gt;iyr nulles de fesparolles.Quand il vcitqli’onl’auoitair^ accouftré, il ordonna fes be- • *°ngncs,amp; fc départit de Paris,tout mclancolieux,amp; fen vint en Aniou, en vn ficn chateau,qu'on dit Sablé,amp; là fc tint vne efpâce de têps,amp; moult luy ennuyoit,car il fe veoit dongnéamp;chacé de l’hoftel de France,del’hoftcl de Touraine,amp; del’hoftel delaRoy-''c deNaples amp;nbsp;de Hicrufalem.Si auifa,puis que ces trois hoftcls luy eftoient «los, qu’il ^ctireroitversleDuedeBretaignc,foncoüfin,ôr luycompteroitamp; remonftreroittou-^^scesauenturcs. Ainfi le fir:amp;f’en alIacnBretaigne,amp;trouualcDucà^chnes,quiluy Retrait le de Abonne chere,amp;iàeftoit informé de la plus grande partiedefes befongnes, amp;dcre- meßire pierfl ^belles luy compta,mot à mot,meflire Pierre, amp;nbsp;comment on l'auoitt vanné. Quand ƒ' craon vert æDuc deBretaignel’eut ouy deüiferamp;parler,illuy refpondit:amp; dit,Bcaucoüfin,con- ^^'*^ * rortezvous,cartoutcevousabrafléleSeigncurde Cliflon. Cefte racine amp;nbsp;fondation i“^^^^^^^ ^^l'i^ dehaine multiplia depuis grandcment,comme orreZ recorder auant en l’Hiftoirc.Mcf- nyfale banty bre Pierre de Craon demoura presIeDuc de Bretaigne,tcllFmét qu’on l’oublia en Frâ-flcConncftablc,meflire Ôliuicr de Cliflbn,amp; le Confeil du Roy,Iüy eftoient tous '^ontraires.Encorcs ne fauoit on nul gté au Duc de Bretaignc,de cc qu'il l’auoit appellé .^retenu delez luy,maisleJi)uc,deflus-nommé,à boa gréôcmal gré,du courroux du Roy

-ocr page 1238-

mi

ne luy chaloir qu’vn petit,amp; faifoir pourucoir fes villes, chafteaux, amp;nbsp;citez grànâemen ^ groflèmcnt:amp; monftroit qu’il aimoitaütant'la guerré,que la paix.Tout ce qu’il eftoit bien fceu entrance,amp; au Gonfcil duRoy, amp;nbsp;letenoient ceux, qui prochains du Roy eftôient,pour orgueilleux amp;: prefumpfucux,amp; le menaçoient^ort- , mais le Due de , leurs inénaces ne tenoitcompte.’amp; difoit ScptômertoitflK les apparences on en vcoit) • - 0- . nbsp;nbsp;nbsp;qu’il feroit au Comte de Ponthieurc gu erre, amp;nbsp;a tous fes aidans, fur forme deiufteque* rellc:amp;'dïfoit,Ce Comte de Ponthieure,noftrc coufin,racrit amp;nbsp;nomme IchandeBrc-Icex fro/j mots. taigne,aufli bien c^e fil en eftoit hériticr.Nousvôûlônsiwôa qu’il fe nomme Ichan(car fuyudnsfint c’eft fon nom)amp; Comte de Ponihiéure.Nous voulos qu’il mette i us les ermines,amp; f d' le^n^^^i’quot; ^“^^^ Ica de Blois,oü de Chaftillô,amp;: nulles autres f armes ne porte,amp;^il ne le fait,nous teur^ ‘ ^* luy ferons faire,amp; luy tondrons fà terre,car il la tient àfoy amp;nbsp;hommage denous. Au(lgt;gt; quantàl'hentagedeBrctaignejiln’aiamaisqucfaire de penfer qu’illuy retoumeffsr nous auons fils amp;nbsp;fille,qui feront nos héritiers. Siftvoife pourchacer ailleurs, car a noftre héritage a il failly.Ainfifedeuifoit parfois le Dpe de Brctaigneà meflire Pierrede Craon,lequcl ne luy contredifoit nulles de fes volontez, mais auantluy augracntoit,amp;; toutpouria haine,qu’il auoit au Seigneur de Cliiron,amp; àceux duConfeil de France. Nous nous fouffrerons à parler decefte matière,^parlerons d’vne autre moultpiteuie-voire pour le Comte Guy de Bloisdequel en cefte Hiftoire,amp; ailleurSji’ay nommé.

De la mort det teufte Comte Louis de Chaßi//oft,ßls du Comte Guj de Blois^f^außi de IsßH' . daine mort du Cotnte Gaßon de Foix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c n a p. X X V11 •

Bien fauez amp;vcrité efl:(fi comme contenu cd en noftre Hiftoiî'c,cy arriéré bien-auat) comme i’ay parlé de l’aliancc amp;nbsp;m ariage de Louis de Chaftillô,fils au Cote de Blois amp;nbsp;de Madamoifellc Marie,fille au Duc Ichan dc*Berry. A ordonner,amp; côfonncrle ma-riagc,leDucdcBcrryy futtrop grandement pour luy Se^iour fa fille, car elle fut douce i 4» 1 j 21. ^ aflignée,fur toute la Comté de Blois,de fix mille liurcs, monnoyc de France(quiva-X^tó vers^ ^^^’^ bien fix mille Francs,à prendre en florins) fi ledit Louis de Blois alloit de vie àtte-mere en ffaj- P^s deüantfafemmc,fi ncttcment,quc toute la Comté de Blois feroit obligée a payer tiaut^ouii lefdits fix mille Francs. Orauint,enuironla Saint lehan Baptifte, qu’on compta pour meurt. lorsl’andcgraccNôftre-Seigneut mille troiscens quatre vingts amp;vnzc, quel enfant (que ie nomme Louis de Blois,fils au Comte Guy) fe départit d’auecques fon pere ,du Chaftel des Moutils,fcantenBlois,pourveniren Haynauf,veoirfaDaniederaere38ria femme.Quand il fut venu à Befumont en Haynaur,»l ne feiourna pas longuement,que fiéure amp;nbsp;maladie ie prit(car il auoit cheuauché grandes ioüfnéeS3amp; par trop chaud téps amp;nbsp;fut mal gardé,car l’enfant eftoit tcndre,fur l’aagc de quatorze ans ) de laquelle maladie il mourur,fans ce queles Médecins y peuflent remedier, n’otter la fieure.Vousdeuce fauoir que le pere amp;nbsp;la mere furent moult courroucez, quand ils veirent leur heri-• tier mort. Aufli fut la icuneDame,Madamoife!le de Berry, car moult i’aimoit,amp; fête-noir grandement amp;hautcment mariee.Le courrouxamp;detourbier du pere fut trop g^d. car,quand il péfoit amp;nbsp;imaginoit fur fes bcfongncs,il les vcoit trop obfcurcs,car il fauoit le Duc de Berry outre mefurc corfboiteux, amp;: que pour accomplir amp;nbsp;fournir le douane • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de la fille,il fe bouteroit en la lt;gt;omté de Blois,amp; luy en ofteroit rhéritagc,amp;luy conue-

Mort du pat ^mé de Su-tiojreJuijftnt

Pucde Serrj/

noit en attendre fauenturc. Ainfi furent les deux filles du Duc de Bcrry,Bonnc amp;Marie en celuy an vcufues.Bonnc,raifnce,cftoit Duchefle de Sauoye,mais fon mary, Icicune Duc de Sauoyc( qu’on appelloit Amé) mourut en celuy an,affez mcrucillcufcmcnî, dont depuis il fut grande queftion, amp;nbsp;en vouloir on foufmettre meflire Othe de Grant-^'* fon,amp; en fut foulpeçonné,tant qu’il luy conuintvuider la Duché deSauoyc,lcRoyau-me deFrance,?e l’Empire d’Allemaigne:amp;f en aller demourer en Angleterre. En celle tmefmefaifon mourut aufli le noble amp;nbsp;gentil Comte de Foix,airez merueilleufcmenf. le vous diray par quelle incidence. Verité cft,quc de tous ebats de ce monde,fouuerainc ment il aimoit fe déduit des chiens,^ de ce il eftoit tresbien pourucu,car toufiours il en auoit à fa plaifancc plus de feize cens.Lc Comte de Foix(dont ie parle)cftoit en Beam, en la marche d’0rtais,amp; eftoitallé iouer,ebatre,amp; chacer es bois de Saiiuererre, furie

vefue.

■^C’eßdJptueir au mefme I 91.comme ld dedu^ion Juj/uante Ie mo firent.

‘[Les .yinn.de Foixdißnt l'fioßital Pou non.

chemin de Pampelune en Nauarre,amp; auoifjle iour qu’il mourut,toute la matinee, allât nonne,chacévn Ours.Laprife derOurs,vcuc, amp;nbsp;la curce faitc,ia eftoit baffe nonne. Si demanda à ceux,qui cftoient delez luy,quelle part on luy auoit appareille a difner. On luy refpondit, A t l’Hofpital de Rion à deux petites lieues d’®rtais.Tout ainff comme il fut dit,

-ocr page 1239-

DE FROÏSSAkti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iô^

futditjilfutfait.lisfen vindrentjtôutle pas cheUauchantjau village deffuS hommêi Lé Comte de Foixamp;fes gens defeendirerit à l’hoftcl, puis il entra en la chambre: latjitclle il irouua toute iônchéejamp; plaine de Verdure^frefehe amp;nbsp;noüuellc, amp;nbsp;les parois d'enuiro toutes coüüertes de rameaux tous vers,pour y faire plus frais amp;nbsp;odotantcaflc temps amp;nbsp;lait du dehors cftoit wcrucilleufehient chaud.-aihfi qu’il eft auf mois de May. Q^iandil .. . „ . le fentit en celle chambre,frefehe amp;nouUcllcs,il ditjCcHc Verdeur me fait grand bien, /^„*i^^*,^,‘ÿ «rceiouraeftéafpremcntchalèdiEtlàl'airitfurfonfiégejpUis deuifaVn petitàmeHire d'Aouft,/?/»?* Efpaengdu Lyon,amp; parloir des chiens,amp; Icfquels aboient Je mieux eguru* Ainfi corn- ks^nn.de wcilparloitamp;deuifoitjcntrcrcncenlachambrcjmcfîîrctieubain j fon fils B.aftard, amp;nbsp;Ftix^cf comme raeflirePierreCabeftan, quivindrent( iacftoieutlcs tablescoüüertes) en làchatabte ladedu^honfut mcfmc.AdoncdctWandaill’caucpour laben Deux efeuyers faillirent aüant,Raimonnct »‘^»tf ^f^lili tLafneamp;Raimonnetde Cômpone:amp; Cayendond’Elpaigbepritlcbacin d’argent^ amp;nbsp;l^^AnTa ^« vnautre Chcualier(quifcnommoit mcfïircThibaur)prit la bape.ll fe leba de fon fiége: p^î^j^f amp;nbsp;tendit les mains auantjpour iauer.Si toft qüe l’eabe froide defeendit fur fes dois( qu’il îobbain. auoitbeaux amp;nbsp;droits)levifage Ibypâllitjamp;le cucbtluy treflaillit jamp; lespiezluy trelïàil- fefyims»» lirentaufliamp;cheütfurlefiégetouméjCn difantjefuis mort5SircDiGUjmercy.Onc4ues Layfnc.cr depuis neparla:mais il ne mourut pas fi tôft5ains entra en peine amp;cn tranchéciLes Che- ƒ»^^ ua!icrs(qui là eftoiet tous ébahis)amp; fon fiisjlc prirent entre leurs bras moult dobeemét, ^^“^'quot;J‘^ amp;le portèrent fur vn Iiót5amp; le couchèrent amp;nbsp;couurirent:amp; cUidoient qu’il neuft tant feb ^”^^y^(, ^j* lenient qii’vne deffaUte. Les deux Efcuycrs5qbi l’eabe aboient apportée ( afin qu’on ne ^;, f^mort dti dillquilsreuirentcmpoifonnè)vindrcntabbacin,amp;au lauouenSc dirent ainfi* Vecz cy comte cafioti Icaue. Enlaprcfenccdcvousnobsenabonsfait PailTaytde rechef encores le voulons deFoixi/ùmo^ nous faireiSc le firent, tant que tous fc contentèrent. On luy metten la bouche pain amp;nbsp;me'pheb»t,fi^ Mue,cfpices,amp; toutes choies confortatiiu:s,amp;tout ce riens ne luy valut,car en moins de ienlts^nnn* demie heure ilfutmort:amp;rendit fon ame moule doucement. Dieu par fa grace luy foit ‘^ mifericors. Vous deuez fauoirque tous ceuxjquilà eftoient j furent moültcourroucczj ^ébahisoutremefiire,ôcfifcrmerentlachambrc bien eftroitement:afin que ceux de Uoftel ne feeuflent pas fi toft l’abcnturc amp;la mort du gentil Comte4 Les Cheuali ers qui heftoient5rcgardcrcnt melfirc leubainjfon fils, qui ploroit,amp;t lamentoit, amp;nbsp;tordoir fes Poings:amp;luydirentJeubain3c'eft faitjvous auez perdu voftrepere 6i Scigneur.Nousfa »ósbien qu’il vous aimoit furtous.Dcliurezvous.Montczà chebah Cheuauchez àOr-bis.Mettczvous en faifinc du chafteau,8é du trefor qbi eft dedansyauant que nul y vicn-'’^'Hequela mort de Monfeigneur foit fccuc.Mcftire leu^ain Pendilla .à ces parollcS: amp;: dieSeigneurs,grandmercy.Vous faites courtoifie: laquelle ie vous ddferbiray enco-res.Maisbaillez moy les vrayes enfeignes de Monfeigneur mon perc, Car autrement ie nentreroyepoint au chaftcau,Vousdites vérité, refpondirent ils. Prenez Ics.Adoncil hsprit.Lcs enfeignes eftoient vn anncl(quele Comte deFoiX portoit en fon doy^S^ vn mutclet,dont il trenchoit aiicuncsfois à table. Telles cftoient les vrayes enfeignes, que h Portier du chafteau d’Ortais congnoiflbit, amp;nbsp;nulles autres,car fans celles monftrcr,ia^ * *quot;115 il n’euftouuert la porte.

^i»»mentJgt;]Cûnti»efit apres ta mort e/u Comte de Foix^ßttßls Baßard^leubafft^ ou Tuatn^ fcvoulantfierettemefttfaißr du trefirdu chaßeau do^^ais ^fut découvert par ceux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

delà ‘viiky^uineafjtmoiusluypromirent toutefaueurypourfonfrere (^ pour iapßäuß ledroitduvrayhel'ttieryFtcomtedcCaßelbon, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xxviil.

MÊflîre Icubaîn de Foix fc départit de l’Hofpital de Rion,Iuy troifiémetat fculeméf amp;chcuaucha fi häftiuement,qu’il vint à Ortais;en laquelle on ne fauoi^encores *’dl'esnoüuelles de la mort du Comte fon pcrc.Il pafta tout au long de la ville,fans rietl '^*fc,amp;nulne doutoit furlby:il vint auChafteau,amp; apella le portier,Le p'ortict rcfpôdiri Que vousplaift,Monfeig.leubainlt;’Ou eft Monfeigneur?!! eft à i’Hofpital,dic le Cheua-lier.Ilm’cnuoye icy,quérir certaines chofes,qui font en fa chambre, amp;nbsp;^mis ie m’en re-tourneray vers luy:amp; affin que tu m’en croyes de vérité,regarde,voici les enfeignes, fort anneauamp;fon couteau.Le portier ouurit vnefencftre,amp;côgrtut les enfeignes, carveues hsauoitautresfois.Si ouurit le guichet de la porte,amp;entra meffireleubain au dedans:amp; hsvarlets gardoicntles chebaux,amp; les menoient à Veftablc.TXüand me Ihre leubain fut ±^^, ^^^gt;^ f^^ dedans,il dit auportier,Fermela porte.Quand il l’ebt fermee,meftire leubam t faifit les fift les cho-dch:amp;dit au portier,Tb e^môrt,fitunem‘obeis*Le portier fut toutébahy jamp;luyde- fçs amp;nbsp;dift tu

-ocr page 1240-

xoS

portier Tu ^’’’‘^^ pour^uoy.PourccfcIit il)que Monfeigneur mon pete eft trépalTcamp;îc VcüXeßf® es mor^»«,/? quot;“ deuils de fon crefor^aiiant qneniiî y vienne.Le portier obeitjCarainfi faireJoycon^ Ion Gérard Jëc no!t:amp;: Cl aimoirautant,ouplus,letrefor,pour meftircIeubain,quepourvnautre.Mcquot;‘' diftaupor- rc Icubain fauoitauffijaftezbien,OUIctreiordioit de fon pere. Sifctiracelleparteuil ticrestu eftoic.cn vnegroftètour,enlaqueJleauoit troispaires de fors hi|is,barrezamp;ferrezpar* ^°L^'^‘^“^'”'^ f®“^ ^*^5 conuenoitouurirdcdiucr/cs eJefs, auant qu’on n’y peuft venir. Lef' kß»7dengt;ftn Quelles clefs il ne trouuapas promptement,car elles ^oient en vn coffret long,tout de Auteur e^tel, ^^ acier amp;nbsp;fermé d’vnc petite clef d acier.•amp;celle clef portoit le Comte de Foixfurloy eueneutru- quand il chcnaifthoir:amp;futtroiiiiée,en vn gipon de fôyctpcndante.'lequelilaiioitvdhi uensmts. nbsp;nbsp;nbsp;Car Ci cbemîCc.Depuis fut troiiuéc,que ledit ineßire leubainfutdepartytamp;qiiandellcftt trouuéedes Cbcualiers,qiiieftoientcn la chambre àl’Holpital de Wionjamp;tjuigardoiet le corps du Cote de Foix.fcmcrueiHerent dequoy celle petite clefpouuoitferuir.Adonc eftoit la prelent Je Chapelain du Comte.'qu’onappelloitmeflîrc Nicole de l’EfcaMcrJc-lt;juel fauoit tous les Cecrets du Comte de Foix,car}e Comte rauoitbiéaiméamp;lesiourS’ qu’il auoit eüé à ion trcfor,il y auoit mené fon Chapelain,amp; non autre. Si ditainli,çuand

il veit la clcf,Mcftîrc leubain perdra fa peine,car fus celle clcficy, on ne peut entrerait trefor.pourccqu’clleouure vn petit coffret d’acicr3ou toutes les clefs dutreforfont.Or furent les Cheualiers tous courroucez;amp;: dirent à meffre Nicole, Portez la luytS-' vous ferez bien.il vaut trop mieux que meffre leubain foit au deffus du trefor, qucnulautre car il eft bon Chcualicnamp;fcu Monfejgncurl’aimoitmoult.Adoncrclî^onditle Chape-lain.-Puis que vous le me confcillez,ic leferay volontiers.Tâtoft monta àcheuahamp;pnt la clcCSâCc rneit au chemin, pour venir au chafteau d’Orraisdà ou meffre leubain choit toutpenfif^à chercher les clefs.'amp; nepouuoit trouuer,nclamanierecomnienrilpour-roit rompre les ferreures des huis de la tour,cgr cllcseftoicnt trop fortcstamp;tiln’auoirpas lesinftrumes appareillez pour ce faire.Ce pédant,qu’il eftoit en ces termes^Siqtnefsite plie nemme Nicole venoif pouradrecer me dire t Yuain,nouucllcs*furctfceucs à Orrait (ne fay par varlets,vends de l’Holpital de Rion} que le Com-tn/fp4r ou. jçdcFoix,leurScigneur,eftoifmort, CesnouucllcsfurentmouItdurcs,carleConire eHoit aimé moult grandement de toutes gens.Toute la ville femeunSâCenvindrentiu nbsp;i fouucrain carrefour delà ville.-amp;’ là commencèrent à parler l’vn à l’aurrc;amp; dirc'tlcsau-cuns^qui auoientveupaftèrmeffre Yuain tour lcuJer,Nousauonsveu venir,órpaherpar my la ville,amp; aller versie chadeau^mefsire Yuain;amp; monftroitbien,à fonfemblât, qu’il Soitffeeondel^ ^^°^^ courroucé.Adonc rcCpondirentles autres,Sans faute il cü aduenu quelquechof^ ' mortduComte Car il n’auoitpoincaccouftunTc de cheuaucher dei^nt fon pere. AinCi que les hommes deFoix, amp;'de d’Ortaisfaifcmbloientamp;ttcnoientàcecarrefour^5imurmuroient,vcczcyvcnitleChi l’entrepfifi de pciain du Comte cheoir tout droit en leurs mains.Pour fauoir des nouuellesils l'encloï meßfreruatn, rent.-amp; demandèrent,Mefsirc Nicole,commentva deMonfcigneiir?Onnousàdifqu’il a ceux Affûts ^ß.j^^j.^^pß. -^^^^^^-^^^^yç^^^j^^ Chapelain)mais il cü bien fort malade: Sweden de-

• uant,pour faire adminiürer aucune chofebônepour fa Canté’.ôzpuisretourneraydeuers luy.Surcesparollesil paffa outre,amp;^ vint au chaiiel, amp;: lit tant qu’il entra dedans: dont I meCsire Yuain eut grande ioye de fa venuc,car fans la clef,qu’il apportoit,il ne pouuoit cntrerdedansla tour du rrclbr.cfrvous diray que firent les hommes delà ville.llsentre • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rent en trop grand foufpeçorudu Comte : ir dirent ainhentr’eux, lied toutenuicHft j n’oyons nulles certaines nouuellesde Monfeigneur, ne de Ces Maidres-d'hodel,nede I Ces clercs,ou officiers: Sefi Cont entrez au cbaflelmefCireYuain,amp;: Con Chapelaimqmluy nbsp;nbsp;l eüoit moult Cecretaire.Mettó garde Cur le chafiel,pour cede nuit:amp;: demain nous orrés 1 autres twuuclles’.ôcenuoyon Cecrettementà l’Holpital, pourCauoircommentlacbofe 1 va,car nous fauons bié que la greigneurpartic du treCor deMoCeigheur ed au chadeau: nbsp;nbsp;1 amp;nbsp;fil eüoit roSé,ou ode par aucune fraudc,nous en Cerions coulpables,SicnTeceurions 1 blafme ôrdommage.Si ne deuons pas ignorer telle choCc.C’cdverité(dircntles autres) nbsp;nbsp;nbsp;J qui tindrent le conCeil à bon. Vous veidiez incontinent les homes d’Ortais éiteiller:amp;: 1 G4rde/ûrle C'en allcrét vers le chadcl,amp;:C’afCcmblerent tous en la place, amp;: enuoycrétlcsCouuerains l tha/leau d’or- delaviilegarderàtoutcslcsportes,afinquenulncpcudentrcr,nifCirCanscôgé,Sifurent 1 t4Ü,etßrngt;e/'i^ toute la nuit,iuCques au lendemain. Adôcfutla véritéCceuë,tout cleremét,queleCó- nbsp;nbsp;nbsp;i tes ^titans de ^'^^^ Foix,leur Seigneur, fdoit mort. Adocveiffiez gras pleurs,cris,Scplaintesdetoutes nbsp;nbsp;nbsp;1 itw'li.'^^ ^gcns,Sc de femmes,Scd’enfans,parmy la ville d’Ortais, car ils auoientee Côtemoult i aimé.Cellenouuelle fut feeue de la mort. Les guets Ce renforcèrent par tout,Si furent nbsp;nbsp;nbsp;l • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tous 1

-ocr page 1241-

b E F R 0 I S S A R t. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;iy

tous les hommes de la ville en armes,en la place,deuant le chaftel.Q^and meffire Ÿüain de Foix(qui dedans le charte! d’Ortais ertoit) veit I’ordonnânceamp; manière des hommes delà ville,amp; qu’ils fcftoient apperceus amp;nbsp;fauoient ia la vérité de la mort fon perc,fî dit au Chapelain defÄdit feu pere le ComtCjMenirc Nicdlcji’ay failly à mon entente. le ne pourray iirir,nc partir d’icj,fans le congéicar les hommes d’Ortais fe font apperceus delà mort mon pere.Plus viennent,amp; toufiours plus feforcent de venir en la place,de-uât le charte!41 me faut humilier enuers eux.Force n’y vaut rics.V^us dites vérité,dit le chapclain.Vouscôquerrczplus par douces parolesqucpar dures.Allez,amp;parlezàcux: amp;faitesparcoi]feil.Adoncf’en vintmeflire Yuainen vnc tour,aflez près delàporte:en laqlleauoit vneTcncftre,qui regardoit furie pót,amp; en la pl3ce,oü les homes le tenoienr. Encellctour fut nourrieamp; gardée,tant quelle fe maria,Madame lehanne de Boulogne qui depuis fut DuchelTe de Bcrry:fi-commc il ert eferit amp;nbsp;contenu t cy deuant en noltre Hilloire.Meflire Yuain ouurit la fenertre de la tour:amp; puis appella les hommes de la vil f/Zj amitey^ le,les plus notablesdefquels fe tirèrent auant, amp;nbsp;meirent fur le pont, moult près de luy, après,mais si [ nbsp;nbsp;pour ouyramp; fauoirquellcchofeilvoudroitdire.il parla touthaut:Ôc dit ainfi.Or bonnes fifi*^ dementi gens d’0rtais5iefçay bien pourquoy vous ertes cyalfemblcz. Ilyacaüfe. Si vous prie eherement,dctantquevousauczaiméMonfcigneur mon pere, que vous ne vucillez /l^^-i-g '^ pas prendre en déplaifance,ne courroux, fi me fuis auancé d’eftre venu premièrement ^tcommande prendrelalàifmeduchafteau d’Ortais,amp;du meuble qui eft dedans , caricn’y vueilque auxhabitans j nbsp;nbsp;toutbicn,fans autre chofe y faire.Vous fanez que Monfeigneurmon pere m’aimoitfbu d’ortais ,ptiur

1 nbsp;nbsp;uerainement,comme fon fils:amp;:eufi: volontiers veu moyen,comment il m’euft peu faire participer ti»x ' fonhéritier.Oreftadiienu que par le plaifir de Dieu il eft allé de vie à trépas, fans accom f’i^^^defeH plir ne faire nulle ordonnance:amp; m’a iaiffé entre vousfou i’ay efté nourry,amp; ay demou--'’”^*'^^' te)vnpoureCheualicrBafta#dduComtcdcFoix)fivousne m’aidez ôcconlcillez. Si Vousprie,pourDieu,amp; en pitié,que vous y vucillez regarder: amp;nbsp;vous ferez aumofne;Sc ic vous oiiuriray le chaftel:amp; entrerez dedans,car contre vous ie ne le vueil garder, ne dorre.Adoncrefpondircntles plus-notables: amp;nbsp;dirent, Mclfire Yuain,vousauez parlé bien fie à point,amp; tant qu’il nous fuffit. Sivousdifons que nous demourrons auccques voüs:amp; eft noftreintention que ce chafteau,amp; les biens qui font dedans,nous gardcrós i/;^ amit icj amp;aideronsàgatderauecques vous: amp;nbsp;fi le Vicomte de tCaftelbon,voftrccoufin(lc- G^ttnfîturs quel eft héritier de cefte terre de Bearn,amp; qui eft le plus prochain parent, que feu Mon- p^r '‘près ca-* fiigneurvoftre pere cuft)fetire a«ât pour chalâgerIcs^cublcsamp;héiitagcs,nous voulôs ß’^^^^^^ ”*'^ bié falloir comment, amp;nbsp;vous garderons, amp;nbsp;à meflire Gracicn voftre frere,grandement / '*^^/^',^* jj Voftre droit,mais nous fuppolons,que quand le Roy de France fut dernièrement àTou p^j^ ^jil,» louze,amp; Monfeigneur voftre pere fut deucrs luy,qu'aucune chofe futfaite de c^s ordô- [g ^ ’^-^Ueno^ nanccs:amp;de ce deuroit bien parler meflire Roger d Elpaigne,voftre coufin.Nousefcr^re tuteur ions deucrs luy,amp; luy fignifirons la mort de Monfeigneur, amp;: luy prierons qu’il vienne otsUjadecbdi gt;cy,pournous aideràadrcccramp;côfeiller de toutes chofes,tant pourlcs terres deBearn ^caubsa. ^'deFoix(quidemcurent,oudcmcureroientcnruine)que pour les meubles, à falloir quelle chofe on en fera,amp; auflî pour l’obféque fairere Monfeigneur: amp;nbsp;tout cc,que dit âuons,nous le vous certifions amp;nbsp;affermons à tenir loyafment. De cefte relponfe fe con- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* tontagrandcmentraefrire Yuain , amp;nbsp;ouurit la porte du chaftel d’Ortais, amp;nbsp;y entrèrent ocux,qui y voulurent entrer, amp;nbsp;allèrent par tout les Ortaifiens. On y meit bonnes gardes amp;fuffifantes.

Comment le corps âu Comte ede Foixfut apporté de l’Hôpital de R tort, ou il efioit mort, a Ortais^df comment le Roy enuoya l’Eue/èpue de Noyon (^ le Seigneur de /• Riuiere en /4 Comté de Eoix^pour en ordonner à l'entente de fin confiai. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h A p . i ÿ i X.

pN ce propre iour fut apporté àOrtais,amp;: mis en vn cercucil,le CotejGafton de Foix. AjTous hommes3femmes, amp;nbsp;enfans, ploroicnt amèrement à l’encontre du corps, quand on 1 apporta en la ville,amp; Iamcntoient,en recordant la vaillance de luy, fa noble ''iCjfonpuiflant cftat amp;nbsp;gouuernemét,fon fens,faprudence,fa proueflè,fa grade largefle Ma grande profperité de paix,ou ilsauoiét vefcu le téps,q’hc le gétil Seigneur aüoit re-gue,cariln’auoiteftéFrançois,n’Anglois,quilcseuft ofé courroucer.Ladifoiéttoutes nbsp;nbsp;gifg^ug -g(;scómunemét.Nozvoifinsno’guerroyerÓr,amp;no’fouliós demourer en terre de paix

de frâchife.Or demounts nous enterre demifere amp;de fugettió,carnul n'ira audeuât mirt de lettr denozbefûngncs,nulncles chalangcra, nedeffendra.HaaGafton, bcaufîls,pourquoy comtes

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;K

-ocr page 1242-

LE tv ARt VOLVMÈ courrou^aftes vous one voftre perc?Si vo’ no’ fufliez tlemouré(qui fibeau amp;figtâdc6-incnccmentauiez)cenousfuft vntrefgrand reconfortjmais nous vous auós perdu trop ieunc:amp; voftre pere nous a trop peu duré Jl eftóit encores homme ^c foixante amp;nbsp;trois ans:qui n’eftoit pas grand aage,pour vn tel Prince : qui auoit fi bon corps, amp;nbsp;de grande chiudhtrs qui volontés qui auoit tous fes ailes amp;nbsp;fouhaits.Terre deBcyn,defoléeamp;deconfortee de porteret lecorigt;s noblc héritier,quc d^uiendras tu ?iamaisle pareil du gentil amp;nbsp;noble Côte dcFoix nau-du Comte de ras cu.En telles lamentations amp;nbsp;pleurs fut apporté le corps du gentil Cornte defluWitjau Voixp^rla vit longée la ville,parfept Chcualiers,tcls queue vous nommeray. Lepremier,Ie Vicomte ledorutsiup jg ßruniquel,amp;dclezluy le Seigneur de Copanc:Ieticrs,meflîrcRoglt; dEfpaigne,amp; quesaux Cor- Jclezluy meffirc Raimond Laifnede einquicmcmcffire Raimond delà Motte,amp;dclcz luy le Seigneur de Bcfach:lefeptiéme,mcffircMcnaut de Nouaillcs,amp;delezluyRich^ de S.George.Là eftoient derrière luy meflîrc Yuain,fon fils Baftard, le Sire de Corafic, le Sire de Barentin,le Sire dcBarugc,lc Sire de Q^cr, amp;nbsp;plus de foixante Cheu^ersoe Bearn;qui tantoft furent venus àl Ho(pital de Rion,quand les nouucllcs furent iccues. Si fut découuert,ainfi que ie vous dy,à l’Eglife des Cordeliers. La fut vuide, embalm , amp;nbsp;mis en vn cercueil de plomb,amp; lailTé en celuy eftat,amp; bones gardes dclezluyjW*^“^ au iour de fon obféque amp;nbsp;enterrement:amp;: ardoycnt continuellcmét amp;nbsp;fans ccfre,denui amp;nbsp;de iôur,tout à l’entour du corps,vingt amp;nbsp;quatre gros ciergcs:lefqucls cierges eftoient 5^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tenus de quarante amp;: huit varlctsidont il y en auoit vingts amp;: quatre,qui * vcilloient tout ^nnot. 8. aulongdelanuidiamp;lesautresvingtamp;quatretoutau longduiour. Lamortdugcnti Comte Gafton de Foix fut tantoft feeuë en pluficurs lieux amp;nbsp;pays:amp; plus degens en u rent courrouccz,quc réiouïs:car il auoit fait en fo^ temps tant de beaux dons a gefles,qu’on n’en lauroit dire le nombre:amp; pourtant eftoit il moult aimé de tous ceux, qui auoient la cognoilfance de luy.Mcfmement le Pape Clement d’AuignoOjqo^

A onfceutlcs noUuelicsvrayes,cn fut moult courroucé:par tant qu’il auoit misgtandep Foix efir^ûent ”® ^^ mariage de fa Confine lehannc de Boulongnc : laquelle eftoit Duchefte dcBer7. Pamiff. Pour celuy temps fe tcnoit en Auignon l’Eucfque de t Palmes, car il ne fofoit tenir fon béneficc.-pourtant que le Comte de Foix(non obftant qu’ils fulfent de lignage^ uoit pris en hainc:pource que celuy Euefque vouloir trop exaucer fes iurifdiftions, foiblir celles du Comte de Foix:lequcl l’auoit fait Euefque. Le Pape le mânda au Fa ai ) Sc quad il fut venu deuers luy,il Iqy dit,Euefque de Palmes,voftre paix eft fait^Le Lo te de Foix eft mort. De ces nouuelles fut l’Eucfque tcÆit réiouy, amp;nbsp;fe départsen brie i^tuueUfid^lt;t iours,d'Auignon:amp; retourna en la Comté de Foix,en fon Euefché. Lesnouuelles vm mort du Comte dirent en France,deuers le Roy amp;fon Confei!,quc le Comte de Foix eftoit mort.Sem eFoix, afpor bJcæcngie Roy,amp; fon frcre,amp;lc Duc de Bourbon, en furent courroucez pour lavai de luy: amp;futditau Roy,par ceux de fon cofeiLSireJa Comté de Foix eft voftre par droite fucccmon:puis que le Comte de Foix eft mort,fans auoir hoir de la cnairpa' ^ Lesei^neur ^^ riagc:ne nul nc la VOUS peut débattre: amp;auflî ceux de la Comté de Foix le tonnent.

U /{jmere et' encores y a vn point,qui embellit fojt voftre befongne. Vous auez prefté deftus lalo l’Eu^uede mcdc cinquantemillefrancs.Sienuoycz faifirvoftrcgagCjamp;tcnir commevoltrcb ;v(;gt;o dele^ttés hérifage,car ceux du pays défit At à Venir amp;nbsp;eftre à voftre main.C’eft vne belle tcriCj f our aUer met ^^ j grandement vous viendra à point,car elle marchift au Royaume d’Arragon, amp;3U Fotx es’'^ai»s ^^ Cathclongne:amp; on ne fait du temps auenir. Si vous auiez guerreau ^^Y^^A^^f^^ duj^oj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;la Comté dc Foix vous feroit trop bellefróticre,carily a de beauxchaftcaux,Kôcro gt;nbsp;pourpoürueoir de Gcns-d’armes,amp;faire bonnes garnifons. Le Roy entendit à cespa rolles:Öif’enclin^ fon confeil;amp;dit.Or regardez qu’ony pourra cnuoyer.Adonc iu^t^^ uile qu’on y enuoyeroit le Seigneur dc la Riuiere ( pourtant qu’autresfois il y auoit cogn u) amp;nbsp;aucc luy l’Eucfque de Noyon.Quand ces deux Scigneurs feurent qu ils au° celle legation, firordonncrcntamp;pourucurcnr moult grandement: amp;nbsp;ne fe départit point fi toft:amp; quand ils fe partirent, ils cheuaucherét à petites iournécs,amp; à grandi“

CffmmeKt le ricomle de CajTelhott,frûchatttpafettf ^ legùine hériiter,^»ft» 0^^^ de foiXyViKt à Ortais^à l’oh/e^tte d’ieeluy trépaj/’é, ^ cof»meKLpar le Ce»fif^^^^ fut là tenu, enuopa vers les deux defufnetnwez Commijftires du Ziepi p^^^ ‘ß^^ mis enpojfeßon de la fuccefto»par lupprétendue,f^fnaleme^t vers le Ri^p tnejme.

CHAPITRE,


XXX,


Ce pen-


-ocr page 1243-

DE FROISSART.


fît


z^Ependant fut fignifié au Vicomte de Caffclbonfquife tcnoit.au Royaume d’Arr.i-V/gon)dclamortdcfon coufin le Comte de Foix : amp;fe meit au chemin: amp;nbsp;tant ex-ploita^qu’il vint en Bcarn,ôt droit à Ortais.Ceux de La ville iuy firent allez bonne cherc: mais encores nel*ecueillircnr ils pointa Seigneur: amp;nbsp;direnrqn’ils n’eftoientpas tout lepays,amp; qu’il conuenoit lesJîarons,amp; les PrcIatS5amp; ceux des bonnes villes, mettre en-feinblejamp;auoitconfeil comment tout fc pourroit faire, cart Beari^cftvne terre,qui fc tient de foy-mefme Noble:amp; les Seigneurs,qui y demeurent amp;nbsp;ont leur héritage,ne le confenriroyentiamaisque Icfoüucrain la rcjeuaftdenul. Si fut auifc,pour Je meilleur, qu’onferoit l’ol^'quc du bon Comte Gafton de Foix,à Ortais:amp;feroient mandez tous les Nobles amp;nbsp;les Prélats de Bearn,amp;ceux delà Comté de Foix,qui veniry voudroient. amp;làauroit on confeil comment on fe cheuiroit à la recueillie du Seigneur. Si furent ci-crits amp;nbsp;madez venir à 0rtais5à l’obféquc du Côte^tous les Barós,lcs Prélats.amp; les chefs des bonnes-villes de Bearn,amp; ceux de la Comté de Foix auffi.Ceux de Bearn obéirent: amp;yvindrcnt tous,mais ceux de la Comté de Foix refufcrcnt:amp;dirent qu’ils garderoiét leurpays amp;leurtcrre(car ils auoient entendu que le Roy de Fr.ance enuoyoie vers eux^ amp;qu’ilvouloir,défait,chalangcrlaterrcdeFoix)tantqueladecIararion en lcroitfaite. £’^^ ^-/»«^ Ncantmoins l’Euefquc de Palmes,par lignage en fut requis, 5z prié d’aller à Ortais: amp;nbsp;y ^^ l’tbfeque du alla en bonarroy,amp;r fuffifant,ainfi comme à luy appartenoit. Auiour de l'obféque du gen cemtede peit til Comte Gafton de Foix,dcrnier de ce nom(qui fut fait en la ville d’0rtais,cn l’Eglife des Cordeliers,en l’an dcNoftre-Scigncur mille trois cens quatre vings amp;nbsp;onze, le don zicfnic iour du mois d’Oâobrc,par vn Lûdy)y eut moult de peuple du pays de Bearn,amp; d'ailleurs,Barons,Cbcualiers,amp; Prélats:^ eut troisEuefqucs;amp;: premièrement celuy de Palmcs(lequclditlamcirc, amp;fitle feruice) amp;nbsp;puisl’Euefquc d’Aire,amp; celuy d’Auron, des tenues de Beam. Moult y»cut grand luminaire,^ bien ordonné,amp; futtenu, devant l’autel,durant lamcirc,parquatrcCheualiers,quatrcbannicrcs,armoyées de Foix amp;de Bcatnla première tcnoit meffire Raymôd du Chaftclncufla lccôde,mcfnrc Efpaeng, duLyô,latierce,meflîrc Pierre t d’Egmcnla quatriéme,racfiîrc Menant de N ouailles, -^^uewdects L’efpée offritmeffireRoger d’Efpaignc,adcxtré du Bourg de Copanc,amp; dePierre ^r-fumomsfim: nintdeBearn,CapitainedeLourde?L’cfcuportoitle Vicôtede Bruniql,adcxtré dcle- -vn/eu autres han de Chaftelneuf amp;nbsp;de lehâ de Châtiro.Le heaume offrit le Sire de Valctin de Beam ^^ ^••»■^f^ot^ adextré d’Amaultô de Koftéamp;d’Arnaultü de S.Colôbe.Le chcual offrit le Sire.de Cô raffe,adcxtréd’Arnauton d’Efpaigge amp;Raimónetde câfanc.T ont fobie que fut perfeue réhonnorablement amp;nbsp;grandement,felô Vvfage du pays,amp; là furet les deux nb. B a nards nbsp;nbsp;nbsp;«

auCôtedeFoixfmeffire Yuain,amp; meffire Graciâ)le Vicotc de Caftelbon,amp;toüs les Ba lôs de Bearn,amp; aucûs de Foix:mais ceux de Foix,le feruice fait,fe dcpartirét,amp;my terét àchcual,amp; vindrent difner à HeriticI,deux lieues en fus Ortais.Lendernain,bien matin, ^ l’Euefquc de Palmes départit auffi, amp;nbsp;ne voulut point eftre au général ParlcmcntÇlequel futfait celuy iourjdes Prélats,Chcualiers,amp;confcils des bonnes-villes de Beam. Si fut leiourdcl’obféquc,aprcs la meffe due, le Comte de Foix ohé du fercueil de plomb, amp;nbsp;tnuclopé le corps en belle toillc neufue cirée,amp; enféficly en l’eglife des Cordeliers,de- P^tlemem à

1 wie grand autel du cueur.Dc luy n’eft plus.Dieu luy falt;e pardo. Or vous parlcray de l'ordônanceamp;duconfeil,quifutàOrtais.Ilm’eftauis(fi-côme adoc fu informé) qu’on

1 uitauVicôte de Caftelbo amh, Sire,nous fauôsbie que par proximité vous douez lue- ^.^dj^g caUgi 1 ceder,amp; tenir les héritages,tant en Bearn corne en Foix,qui viennent par Monfeigneur: bo,fur ciquili 1 ^uiDieupàrdoient,mais nous ne vous pouvons pas à prefent reccuoir ainfi^artrop nelereceueienr | nous pourrions foifalrc , amp;nbsp;mettre cefie terre de Beam en grand guerre amp;nbsp;danger, car «ƒ«»; dutout 1 nous entendós que le Roy de Francc(quicft noftre bô voifin,amp;quimouft peut)enuoye \ pardcça,dcfon confeil,amp; ne fauos,ne fauoirpouuós encores, iufques à tat que les ayós

1 ouys parler,fur quel eftat cefte legation fe fair.Bien fauôs,Sc vous le fanez auffi,que Mo-1 feignc«t(àquiDieu pardoint)fut Va paffé àToulouzc,deuers le Roy de Iû.'icc,Sc curent 1 parlemésfecrcts enfemble,dót il faut qu’aucune chofe premiereraCtf eclairciffe, car,fil | auoitdóné,nefcellé,auRoy de France Foix 2cBeam,le Roy par puiffaneeles voudroit 1 auoir 8r obtenir,combien que nous voudrios bien fauoir les articles amp;nbsp;procès des befon i gnes,car, entre nous de Beam,nous nefommespas côditionnez fur la forme dclaCom i tédeFoix.Nous fommes tous francs,! iUshommageneferuitudc.-SclaCôtédeFoixcft 1 icnueduRoydcFrâce.Aueptout celcsFoixônois ontlccueur tantFrâçois,quedele-1 SerteceurôtIcRoy deFrace à Seigneur,amp; diet ia,amp; propofent (puis que noftre Sire oft

-ocr page 1244-

m nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'L E QJV ART V O L V M E

'morf/ans auoir héritier de fon corps par mariage)que l’héritage de Foix retourne, par droite ordonnance,au Roy de France.Sirc,vous deuez fauoir que nôus demourronsen noftre tenuc:nc iamais ne nous afferuironSjà quelque Seigneur que nous doyens auoir ioit le Roy de France,ou vous. Mais nous vous confeillons que vou?allez audeuantdc ces beibngncs:foitparfagc trairté,ou autrement.Donc rcfponditle Vicomteamp;derna-da,Par quel moyei^voulez vous que rœuure?Ie vous ay la dit que ie fcray tout ce,que par raifon vous me confeillcrez.Sirc(dirent il$)c’eft que vous priez meflire Roger d’Ef-Stneenf^d lt;les paigne,voftre coulîn,que voicy,qu’ilVOUS» tienne compaignieàvozcouftages:amp;aliez Searniiis,fitjiii en la Comté de Foix,amp;traittez vers les Nobles,les Prélats, Ôdes bontés-villes. Sctant pouuez faire,qu’ils vous reçoyuent à Seigneur,ou qu’ils fe diflîmulét tanr,quc vous ayez eCàj^eljgn. appaiféieRoy de Francc,amp; fait aucune ordonnance amp;nbsp;compofition parle moyen dot amp;: d’argent,quei'hérirage vous denicure,vous exploiterez bien amp;l'agcment:8ifevous pouuez dire ouy des Legats(qui en la Comté de Foix font enuoyez de par lcRoyde Frâcc)pour pay cr cent ou deux cens mille francs, encores trouuerez vous bien lafinacc pour vous acquirer,car Môfeigncur(à qui Dieu pardoint(en a beaucoup laiffé derrière. Mais nous voulons,amp; rcferuons,que fes deux fils baftards foiét partis,bicn Ôtlargenier, de l’héritage amp;nbsp;de lamiie.Le Vicomte de Caftelbon refpondit, amp;nbsp;dit,Beaux Seigneurs, ie vueil tout ce que vous voud rcz,amp; vcez cy meflire Roger d’£fpaigne, mon coulîn.En la prefence de vous ic luy prie,qu’il vueille venir aucc moy en celle chcuauchee.Meiri-re Rogerrefpondit,amp;ditqucvolonticrsiliroit,commepcur dire bon moyen enuers tous,maisfi IcRoy de Francc,fonfouuerainScigneur,ou fes Commis, Icrcqueroicnt, qu’il fuit de leur Confcil,ou que de ce voyage il fe déportait, il f en voudroit déporter. Le Vicomte de Caftelbon fut contentde touf,^ luy dit,Coulîn,horsde voUrevolon-té,amp; cofcil ne me veux ià oftcr,amp; quad vous ferez près d»moy,i’é vaudray trop mieux, 'Si vicndray afin de tnesbefongues.Sur ccluy eftat finirent ils leurparicmcnt.llmefta-uis que le Vicomte de Caftelbon fit vue priere amp;nbsp;requefte à tous ceux, qui là prefent eftoient,qu’il pcuftauoir,par emprunr,iufqucsà cinq ou fix mille francs, pour parfour-nirfesbdongnes.Secondement,les deux Baftards propofercntauflileurbefongnes,amp; prièrent que de rauoir,quc les Ortaifiens auoient,amp; auoic efté à leur pere,ils peuflenta-uoir part.Et lors femeit de rechef le confeilcnfemblc,amp;parlerent les Nobles,amp;lcsPrc ^quot;dé ^^^^ ^P lats,Scles hommes des bonnes-villes,amp; accordé fut que le Vicomte, delfus nome,au-ttipa^e'’cé^d ^oit fur la forme amp;condition qiPilmettoir,cinqmill^râcs,amp;: les deux Baftards de Foix deBeam.'^pret chacun dcux mille fracs,amp;futditamp;:ordóné aux OrtailiéSjqu’ilslcsdeliuralfcnt.Cequc l’obÇé^uédufeu ils firent,amp;furent incontinent les Tréforiers appelez,pour faire La deliurancc,amp; deuez Cemtede faix fauoii^que toutes les ordónanecstant d’Officiers que d’autres gens, que le Comte aiiou • en fonviuant faits amp;nbsp;inftitucz,fctindrcntfans en changer vn,^ fut ordonné, par leto-feil de tout ie pays, que les Ortaifiens auroientengarde le chafteau d’Ortais amp;nbsp;tout le meuble, qui dedans eftoit. Le Vicomte de Caftelbon, à fa nouuelle venuefit grace a tous les prifonnicrs,qui eftoient au chafteau d’Orrafs, dcfquels il y auoit grand nombre. Carie CôtedeFoiXjdebonne mefnoirc,cftoit fort cruel en telles chofcs,amp;:n’cpargnoit homme viuant(tant hauf,qu’il|fuft)quand il luy déplaifoit, ne nul tant hardy eftoitj qm de fa dcliurance ofaft parlcr,fur peine d’auoir pareille penitence. Et ( que ce fou ye-rité)ilfit tenir ce Vicomte de Caftelbon( dont ic vous parle) au fond del3fo{re(qugt;^* ifepart du Par Roit fon coufin germain) huit iours entiers,^ quand il le deliura,il le rançonna à quarm lement au eau- tc mille ftancs: amp;nbsp;Ics eut tous comptans,amp; depuis tant comme il vefquit, il l’eut en telle ßild'ortah. haine, qu’il ne f’ofoittrouucr deuantluy,amp; file Comte de Foix euftvefeu encores feule ment deux ans*cc Vicomte n’euft iamais tenu fon héritage de Foix,ne Beam. Orfede* ^* partirêtjlcsvns d’auec les autres,ceux,qui à ce parlemét d’Ortais auoientefté, amp;nbsp;retour Gduftu^^r^' lièrent à leurs maiiôns,amp; iaifterent le VicomtcdeCaftelbonpourueoiràfcsbefongnes. l’etree de fwx Lequelfordonna,au plus-toft qu’il peut,amp;: pria aucuns Cheualiersamp; Efcuyers(lefqucls »uUoytnauuel il penfoit bien auoir)pour cftredelcz luy , amp;nbsp;le départit d’Ortais, bicnà deux cens che-les des Cammif uaux,amp; f’en vint à Morlans,vne bonne-ville fermée,la dernière de Bearn, du cofte vers faires dui^ar, Bigorre,à quatre lieuës de^au,amp;àfixlieuësdeTarbe. Lcfecondiourqu’ilsfurétlavc-' urnuez^dTau ^gs,amp;: qu’ils fordonnerent pour aller à S. Gaufens,vnc autre bonne ville, à l’entréedc la Comté de Foix,feant fur la riuierc de Garonne, nouuelleS leur vindrent q l’Eucfque dcNoyöamp;meffireBuriauxdelaRiuierc,du côfeilduRoy d£Frâcc,cftoiétvcnusaToii louzCiSidemadaleVicôte de Caft^bô côfeil à meflire Roger d’Efpaigne,cômcntillc cheui-

-ocr page 1245-

DE FROISSART.

clicuiioit,amp; quelle chofcil feroit.Mcflire Roger luy refpondit.amp; dit ,Puis que nousa-uonsouynouuclles d’eux,nous nous tiendrons icy,fansaller plusaiiant, amp;nbsp;regardons buclle chofe ils voudront faire.Ils le nous lignifieront dedans brief's iours.La parolle de meffireRoger d’El^igne fut tenue amp;nbsp;ouye:amp; fe tindrent tous quois à Saint-Gaufens, attendans nouueUcSjà vray dircjpour entrer en la Comté de Foix, car ils n auoient que faire plus auant,car les bonne? villeSjChafteaux, paflages, amp;nbsp;les entrees fur la riuicre de Garonnejeftoient tous clos:amp;: premièrement Calamuch,CafiereSj^ontefquicn, Car-thas,Grthingas,le Solfajla cité de Palmes,amp; le chafteau en la garde de ceux de la villcgt; amp;nbsp;puis Sauuredum}Montant,M aferes,V i fpuîs,amp; tous les chalteaux,lur la frôticre d’Ar ragon:amp; difoicn’en la Comté de Foix, que nul effranger à puiffance de Gens-d’armesj n entreroit en ville,n’en chafteau qui y fuft,tant que la choie fuft éclaircie: amp;nbsp;toutesfois (ace que ceux du pays monftroientDils auoient grande affeétion à demourer amp;nbsp;eftre aü Roy de France,^ elfte gouuernez Amenez par vn Sénefchal 5 ainfi comme le pays amp;: la cité dcToulouze,amp;la cité deCarcalTonne5amp; dcBeaui!oir,mais il en alla par autre cn-tcnte:ficomnicicvousrecorderay alfez briefuement.caril auintque,quandleCôfcil amp;nbsp;les Commilfaircs du Roy de France3dcfrus nómcz,furcht venus à Toulouzc^ils demandèrent des nouuelles lt;à l’Archeuefquc du lieu.amp; au Sénefchal de Foix amp;nbsp;de Bearn,amp; on RurditalTeZjCarplufieursfuffifanshômesdeToulouzeSe delà cnuiron( pourtant que grandement ils auoient aimé le Comte de Foix)auoiêt elle à l’obléque amp;nbsp;au leruice,qui fait auoit elle à Ortais.Si auoient enquis amp;nbsp;demâdé de l’cftat du pays,amp; on leur en auoit ditbonncpartie;voirc ccux,qui en cuidoient aucune chofe fauoir.Sur ccluy cftat fauile rent amp;nbsp;confeillcrent enfemble l'Euefque de Noyon amp;: le Sire de la Riuicre. Il fut auifé qu'ils manderoientmeflire Roger d’Eff^higne,car il eftoit delà foy amp;nbsp;hommage du Roy deFrance,amp;fon officier, Séne^hai de Carcalfonne.Si le retiendroict(femelticr eftoit) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, deuers eux.Si comme ils propofercnt5ils le fircnt;amp; enuoycrent vn homme de bien,Ef-ruyer5amp;vnes lettresfcelléesamp;: clofes,deucrs melfire Roger d’Efpaigne.Sife départit de Tou!ouze,amp; entendit qu’il trouueroit melfire Roger d’Elpaigne à Montreal de Riuie,ou fr:« Inhalts äfS.GaulenSjamp;le Vicomte de Caftelbon:fc beloing eftoit,car ils feftoient de Morlâs ^‘ .^^'^ ‘^’^^ ä'^alfziufques àl’étréede la Comté de Foix. Au départir deToulouzc,il prit le chemin ^”^^j/”/^^ ®îSaint-Gaufens,amp;puis cheuaucha tant,qu’il y vint:amp; y peut auoir enuiro douze lieues. ^^„.

^»y Venu,il fe tira deuers melfire Roger:amp; luy monftra fes lettres, amp;nbsp;dit qui les luy cn-^ '^'’yoit.Mclfire Roger les prit,ouurjt,amp; leut:amp;: puis refp Jhdit:amp;: dit à l’Efcuyer.Vous de pourrez pour meshuyspuis demain vous partirez. 1’cfperc que vous aurez compaignic.; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* ^lt; 1 accorda le meffager.Sur les lettres amp;nbsp;eftat deffus-nommé fe confeillercnt enfemble

' icomte amp;nbsp;melfire Roger. Tout confeillé, pour le meilleur ordonné fut, que nmlfire ^ogcrfedepartiroitdelà,amp;feniroit àToulouze,amp;parleroit à l’Euefque de Noyon amp;: J”Seigneur de la Riuiere,amp;orroit amp;fauroit quelle choie ils voudroiét dire,ou faire. A« 'ödemainfe meirent au chemin melfire Roger d’Efpaigne,amp;: ccluy qui les lettres auoit ?Pportces:amp;chcuaucherenttcllemCTitce]uyiourenleur route,qu’ils vindrent coucher Meßtre i^tgtr ’*oulouze:amp; fe tiramelfireRoger,amp; fes gcns,àfon lÂgis,amp; le rnelfager deuers fes mai- d'E/pai^ne f^s.Sccufu^desComniifraires du Roy,que melfire Rog^d’Efpaigne eftoit vcnu:amp;di quot;quot;^^ f‘f Cor^ f^itentre eux,Demain orrons nouuelles, puis que melfire Roger ert venu. Celle nuiét lt;^'* ‘^Paira.Lelcndemain,aprcs meireouye,fnelfire Roger d’Efpaigne feretiradeuers l’E- ^*^’^„/***^’”^quot; Jl^ffucdeNoyon amp;nbsp;le Seigneur de la Riuiere,moult doucement: amp;nbsp;bien le receurenr. pj^fiMt^» ^nd ils fe furent accointez amp;nbsp;approchez de parollcs,l’Euefque de Noyô amp;nbsp;lôtSire de jriegmte de ’Riuiere,rvn pour l’autre,cômcnccrent à parler amp;nbsp;propofer bellement,amp; fagemet, ce ßelbonßnp4~ P'’urquoy ils eftoient venus,amp; premièrement ils móftrerent les procuratfbns du Roy,ôé rent. gomment ils eftoient cftablis à prendre polfelfion amp;nbsp;faifine de la Côté de Foix. Melfire ^°gcr cognut bien toutes ces chofes:^ tint les procurations à bonnes, amp;nbsp;les lettres de '^'cance auffi:amp; quandil eut tout oüy fie cntcndu,il répliqua vn autre prop*os moult dou ^'^ftient:amp; dit,Monfcigncur de Noyon amp;nbsp;vous Sire de la Riuiere, ie ne fuis pas fi auant Î^quot;*^^quot;A ƒ Confeil du Roy,commc vous elfes,amp; fi i’en eftoye, i’ayderoye à confeiller ainfi( fauf

^°y reprift rargcnt(amp; vnpeu outre)ijiïil dit amp;nbsp;tmóftre(amp; bié j^p^te»r^ *, yerité)qu’ila prefté fur l’héritage du feu Cûte,pour le reprendre amp;nbsp;rauoir fut la Çom HsßyuMttt Ne Foix,aprcs la mort d’iceluy Comte,dernièrement trépalfé :amp; qu’il lailfaft le droit außi. yitieralaCÔté deFoix,amp;à fon héritage.Si fcroit(ie croy)fon hóneur,fon profit, amp;nbsp;fa *«“aiiô.Etàec que ic vous dyamp;propofc,ic vo’ y mettray raifon,fî vo” la voulez entédre,*

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;w nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;K iij

-ocr page 1246-

114

Premiercmciir c eft vnc chofe joute claire, que le Comte de Foix engagea fa terre pat fraude(car or Si argent auoit-il affez) amp;nbsp;ce qu’il en fit amp;nbsp;auoit intention de faire,flcltoK finon pour frauder amp;nbsp;déshériter fonvray héritier,le Vicomte de CaÜcIbon: pourtant - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il l’auoir pris en haine, amp;: fi ne fauoit comment. Çarquoy le Roy pourtoit tomber en deshonneur,confentantà celle fraude.Secondenrfent cn^aifant ce que i’ay dit,le profit du Roy y feroit, ei^ce que la terre de Foixluy coultera bien autant à garder tous les ansi que les rentes en vaudront à les receueurs : amp;nbsp;auec celajl perdra l’hommage amp;nbsp;le feruice d'vn p inlfant homme. Tierce ment 11 fera^randement chargé, en conicicnce de déshériter autruy,amp;auin au vendre l’héritage amp;nbsp;àTachepter, (qui iufterneiÿvoüfift élire allé auant) on deuft anoir appelle tous les prochains du Comte de Foix(qui au temps aüe-hirpouuoiét auoircaulc par fuccelfion, de venir à chaienger l’héritage de la Comté dé Fois) ôciceuxfommer àPoppofer (firiensy lauoient ne vouloientdife}à la venditioni Serien n’en a efté fait. Parquoy,Noflcigncnrs toutes ces raifons vcues amp;confidcreesj vous qui elles icyvenuz, amp;nbsp;qui elles Seigneurs amp;nbsp;hommes de rrefgrand entendement amp;nbsp;du Confeil du Roy)vüeillezpenferfur ce quei’hy dit auant que vous approuuezeho-fe nulle qui touche à fraude,ne qui la confcience qu Roy forlace (car vous fcriezmalamp;* peché)amp; encores ell il bien temps d’y pouruoir,amp; d’y remedicr.Mon coufin le Vicomte de Caftelbon, m'a ici cnuoyé deuers vous propo^f amp;nbsp;remonllrer toutes ces chofcsi amp;nbsp;vous prie trcshumblcment amp;nbsp;moy pour Iuy,que vons y vueillez entédre: car il ne fait pas bon prendre ne tenif,tout ce que de force on pourvoir bié auoir. Quad meflire Roger d’Efpaigue eut parlé amp;propofé ce que vous aucz ouy. 1‘Euefque deNoyon amp;leScl i^e/ponfidet co gneurde la Riuiere regarde renr l’vn l’autre,amp; puis parla rEncfquc de N oyû le premier.' tnijfairej du itedit.Melfire Roger nous fauôs airez,qu’à ce que vous aucz dit amp;nbsp;propofé,vous ne vou-tajf 4 mettre Jez que tout bien :mais nollrc cöinilfion ne feilend pas4i auant, comme quider amp;.'par-i{o^frd Efpai- donner Ce marché,que le Roy amp;nbsp;le Comte de Foix ont fair.Toutefois pour l’amour de ^^td'^le^’*^’^ '^^’^^ ^ P®^’' ^^^^^^‘^’^ ^^5 bcfongnes,amp; que toutes les parties fe contèrent, nousmettrós it Kay mef^^e^ celle partie en foulfrancc: amp;nbsp;vous prendrez la peine amp;nbsp;le trauail d'aller en Fräcc,dcU£ß ' nbsp;’ le Roy amp;fonConfcil:amp; leur remóllrerezce,quc bon vous femblera.Si vous pouuez tat lie fi bien exploiter par voftre promotion Sz traitte, que 1 heritage de la Comté de Foix demeure au Viconjte de Callclbô(lequcl y doit fucccder:fi comme vous dites) nous en feros tous ioyeux: car nous ne Voulons nulluy desheritcr.MefTeigncurslrefponditmcf fire Roger)vous m’auez contenté,en ce difant. Or vous feiöurncz,amp; tenezaifes,en la ct-

• tédeToulouze : car vozfraiz amp;nbsp;defpens feront payez, de l’argent amp;fioancé^qoigiftail thallcau d’Ortais. Ainfi exploita mclfire Roger d’Elpaigne, par deux iours qu il fut à Toulpuzci,deucrslesCômiirairesdu Roy.Onn’y poüuoitenuoyermeilleur procureur • que luy.Le tiers iour prit congé aux delFufdits Commiffaires mclfire Roger d’Efpaigné, amp;nbsp;leur ditjMelTeigneurSjie croy bien que pour adtecer ces befongncs(puii que ie les a/ entamees) il faudra cheuauchcr en France:amp;icnefçay pas enquel eftat ictrouuerayJc Roy amp;nbsp;la Cour. Si ie demeure vn peu outre raifon,ne Vous vueillez pas cnnuyeW-'»'ce . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lieléra pasmacoulpedcbriefcxploiter,fiiepuis:mais lacoulpedcccuxaufquelsiâuray ^^^^^ affaire iie fouuent ie vous endtoyeray lettres amp;nbsp;mclfiigcs. Allez à Dicu(rcfpôndirent les vers le^hcam- Scigncurs)meffire Roger.Nous le fauonsbien. Ainfi,tous contcns,Ies partiesfcdepar* iedeCsißellun, tirent l’vn de l'autre. 11s demourerent àTouloufe,amp; mclfire Roger d’Efpaigne retourna aprèsl^ refpsn à Sainél Gaiifens,deuers le Vicomte de Callelbon:auquclilrecordatoutcslcs paroles fi des eammif- delTufdTtes. Lc Vicomte fut moult réiouy dcsnouuelles:amp; dit, Mclfire Roger,bcaucoü fiires dit ray. fin, je me Confie grandement en vous: Si la chofc me touche trop grandemcnt:carc‘dt pour l’héritage dont icfuisvenuamp; iiruamp; dont ie porte les armcs.Iencfçauroycquicri noyer en France, fors que vous. ne quilccull deuant le Roy, fcs oncles amp;quot;nbsp;leurs confeilà propofer, ce^c rtiaticrc fors que vous. Si Vôus prie que pour l’amour de moy, amp;nbsp;pourlc bié dclTer uir au téps aucnir,vöus vueillez prendre la charge de ce voyage.Mclfire Roget refpondit.Iefauoyc bié que vo’ m’en chargeriez: amp;nbsp;pour l’amour devons, amp;nbsp;du lignage, ie leferay, Depuis ne demourapas long terme, que mclfire Roger fordónnadetous Heßsre J{a^fr' poinôls,pour aller en Frafice luf la forme amp;nbsp;eftat que vous aucz ouy: amp;prir le chemin dé d’£fp‘ti£ne Rodais, pour le plus brieficar bonnes treues eftoient entre les François amp;nbsp;hn^oïSi^^* versleKayde ti-gnicnt,lc chemin qu'il pritne luy euftpasefté bon,neprofit3ble:caf für les frontières

^^ Roucrguc,de Quercy amp;nbsp;de Limöfin,poür lors y auoit encore beaucoup de forts, qui Jelb^! ^ fctcnoiêtpourlesAnglois.NouslaiircrôsvnpctitàparlcrdemclfireRogcrd'Efpaignc

-ocr page 1247-

DE FROISSART.

(^uichcuauchc tant qu’il peut) amp;nbsp;parlerons du Roy de France amp;nbsp;du Duc deBretaigne.

Cf^meat le Roy oie France (^ le Duc de Bre/aignefaJjèmblereni à Ttgt;»rs,yf0ur vuider ^ueltjnes differ e^^s^ comment nauueaux [^mbaffadeurs d’Angleterre /y troune-rentffiirle'^ûurparlédelapaixffnale. chapitré xxxu

1 ZOus faucz bien(ainfi comme il eft cy dclTus contenu en noftre Hiftoirejen plufieurs V lieux)cominentle Duc de Bretaigne amp;nbsp;meflire Oliuier de ClilTon,pourccluy teps Conneftabic deFrancejaiioient haine l’vn fur l’autre.LcDucde Bretaigneauecquesla l'aine qu’il auoitfi^‘ ledit meflire Oliuier, auoit grande enuie dcquoyilcftoitfibiendu Roy,amp; de fon confeil!amp;volontiers y euft mis trouble amp;nbsp;cmpe(chemcnt,hl euftpcu,amp; l’euH craint le Roy courroucer:amp; fouuenrfe repetoirque, quand il tenoitenfondan-gcrledit meflire Oliuier de Cliflbn au chafteau dcI’Erminc, que rantoft on nel’auoit ^el^„^i ^[}fi ûitmourir,carfimorceuftefté,onreufl:pafle,amp;oublié:ne nul ne luy en eufl fait guerre de defibeifance tiuebicnil ne fuit allé au douant. Le Duc pour feamp;hainesamp;enuies , qu’il àuoitlur ledit cr-d’hoßtUte ; meflire Oliuietjfetcnoit dur,haut,amp; clos en toutes obeiflimees ( là ou bonnement il ne du Due de sre pounoit refifter)à l’encontre de la couronne de France;amp; bien falloir qu’il faifoit mab amp;nbsp;^‘*'lt;?”' quot;»^'■'^^ point n’y pouruoyoitimaisfoulfroic les chofes aller àl’auenture •.amp; tenoitàamour trop ^^^'’“J^””*^^^^ grandement les Âng!ois:amp;faifoit pourueoir fes villes, ôcchafteaux^ d’artillerie amp;nbsp;de vi- „^^^ cenneßa iires:amp;mandoitcouuertement en Angleterre,pour auoir Gens-d'armes Se Archers,amp; bledecUffeti^ les eftabliflbit en fes fors,amp; donnoit à entendre qu’il attendait gucrre,ôcne fauoient fes gens oujn’àquijil vouloir faire gu erre. Neantmoins tout ce,qu’il faifoit, eftoit feeueh rrance,amp; en parloientles aucuns bien largement fur fa partie, amp;nbsp;bien fauoit le Duc de Bretaigne que plufieurs Seigneurs en F?ance,amp; non pas tous,rauoicnt grandement cotre courage,mais il n’en faifoit «ompte, ains cheminoit toufiours auanr, amp;nbsp;fe confioic grandement,de plufieursde fes affaires,en la coufinc la DuchclTc de Bourgongnc,amp;il auüitdroit,cardecelieuileftoitbiéappuyé,amp;fortlupporté,carlaDamc,pourcaufc dû lignage,l’aimoit^pourtât que le Comte de Flandres,! fon pcre(qui coufin germain auoit ^^^^^jfquot;*^quot; ^^ fflé à ceDuc)rauoit toufiours aimé,amp;conforté en toutes fes tribulations. Celle Dame ^^^„yßi^ fleBûurgongnc(qucie vous dy) eftoit bien Dame, car le Duc fon mary, ne l’euft point Berard. 'Volontiers courroucée,amp; bien y auoit caufe, car de par la Dame il tenoit de grans héri-f3gcs,amp;: fi en auoit; de beaux enfans, dequoy le Duc eftoit plus tenu a elle, amp;nbsp;eftoit auflî toutelacouronne deFrancc.Orhautes amp;nbsp;diflenfions,ir#petueufes amp;nbsp;merueilleufcs, fc cammouuoient entre ces parties,amp; non obftat que le Duc de Bretaigne euft cfté en Frâ ^ lt;c amp;nbsp;àParis dcuers le Roy,amp; luy euft fait bornage,ie vous fay bien à dire fi ce fut de bon cœur,car luy retourne en Bretaigne,on apperccu t en luy trop petit de bon amenckmet llàuoit iuré obeiirance,amp; qu’au Pape d’Auignon il obeiroit, mais non fit oncqucs, ain-Çoisle condamnoit en fes parollcs,amp; ne vouloir nùlluy foutfrir foy pourueoir des bulles ’lecePape,amp; fe tenoit neutre en trop de chofcs,amp; donnoit les bénéfices, amp;nbsp;ne pouuoit quot;ulCIercveniràprouifiondebencnce enfonpays,filnc luyplaifoit grandement. A-iiecqucstout ce des commandemensamp;exploits,qui^enoient dé la chambre de Parlement de Paris, il ne faifoit nul compte, tmais vouloir que 1^ Sergents, exerçaflènt touf- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* murs deuant en leur offiee.Mefniemcnt les Prélats de Bretaigne (c’eftaflaüoir les Euef •freye'^fiU flu«)perdoient grande partie de leurs lunfdiâions par ce Duc,dont les plaintes venoy- vieille leçon *ntgrandemcnt,amp; groires,cn la chambre de Parlement à Paris,maisils n’çn pouuoicnt ^••^^ finira en 3uoir autre chofe,car quand il eftoit requis ou admonnefté de venir ouyr droit dh la châ- ^^j^y^^^j^j BrcdéParlcmcnt,il y enuoyoitperfonneidoine amp;nbsp;fuffifamrhent fondée de procuratiô, ^èces^Sd-pout ouyr droit pour luy,ou contre luy. Les Officiers du Roy, aux comAandemens de gneursexcr-Icursmaiftrcsfvcnoient en Bretaigne,pour fommerleDuc,amp; accomplir leur mandemét ceaffent touf maisilsnepouüoicnt(quandils cttoientlà venus)vcoirlcDuc:ne parler à luy,amp;fe fai- ionrsdeuaue Ibit cxcufer,amp;quandles Sergents du Roy eftoiét partis à rctournerjlc Duc difoit, Ouy. ^” ^^““^ oæ-I’irayàParis,pourouyrdroit.Icne m’cntrauailleray ià. Icfû(n’a pas trois ans) là,pouf *:®» uicfme-ouyramp; auoirdroit,niais Onequesie n’en ouy parlcr.Nôz Seigneurs deParlcmétlctour nent bien ainfi qu’ils veulent. Ils me tiennent bien pour ieun% amp;nbsp;ignorant, quand ainfî me veulent mcner.Ic veux bien qu’ils lâchent,que(fi les hommes de ma Duché deBretaigne eftoient tous vn,amp; obeilfans à ma volonté, ainfi qu’ils deuffeut eftre ) ie donno-toye au Royaume de franco tant d’affaire,que les dcraifonnablcs entendroient à raifon

amp; ceux, qui ontferuy loyaument,feroiétaüfli payez loy3umct,Sc ceux,qui ont delferuy

x nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;K inj

-ocr page 1248-

iitfquot; iü{lement,Ceroientïu{iicic2:amp;cciixqui vculétauoirdroidauroicr. Vousdciiezfiuoir que telles chofes, amp;rautres a/Tez foiiuenr croient mifes en place,amp;rcueJces en Ia chambre dü Roy: amp;nbsp;difoient ceux de/on deRroit Confed, Ce Due ell trop prcfumpUicMà' o^eineuxfquäd on ne Je peut amener à raifön)amp;,fi on Juy fouRÂfcsopiniôsliir JaNo blcüe de France amp;nbsp;du Royaume, il en fera trop grädement affoibli,8i Ci y prendront ex-

5^^ ^^°^^ autres Seigneurs : dontlaiurifdiddion du R^yaumepetirâpeuffepefdra. 5i ^^‘?^’. ‘^sP^^^^^^^dieramp;obuierà routes ces chofes^ que doucemêton Juyimndcroit tpi d vint a Tours en Touraine; SeieRoy de France fe trauaiJJeroit târpour hmàmde uy, qu lï Fc ‘^lt;'^droit aulîî Ja, a l’encontre de luy,amp;feroiët ddez le Roy, amp;nbsp;de Con Côleil

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nJusàcrr ' ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^^mmezexpreffement : pourtant qaeleDucksaooit Leur dér' ‘^“^ F “f ^‘' demouram-de France,escepré le Feigneur ^BRampes amp;leSâ' ^C.,„. 1'.- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;SnrM„lt;iL vous J)-. fi.mBei v.rf le maiftee Yucsetc^y^’^^^^^^y^ ^^ Upecaignc, deuersIcDuc^ teComied'EUantpcsSl £gt;uc Jesrefat- à ce qu’tl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eurent moult de peine amp;t de trauail à emouuoiricdüc guffeurfe/ai- monûrerent ^^^^^^ f Roy,les oncles,en la ville de Tours en Touraine. Tk rf m aur?^ y^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;armées deraUbn,qu’il F’accotda'.ScdiH

v/ffe dt rti»r/. nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘rentier authionaducriArr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j

CP Iuyamp;, accordé, auanteuZcuU^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

^'^■’^-Ip^dcäudlraAn^balTadcurrrlcPm^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Of ««»«««gt;“

notent ext)! A Roy Sc les Seipneurs oui nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^Rouvoitpas autre choFeauoin SiSrentle

quepourdemourer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pourueâcesgrâdesamp;fgtofFesiainFt

^Jpmllee tl» ne parlemens ne Feraient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^°^^t^ imaginoient â leors traittez,

^gt;^^ÿJaçToLiocfo^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;O^-ndfrnrAydcFLc^IcDccdi

^^f^r/.

nisleDucdeBourbo Ic éi. ^ ’F^^ ^UppdeBoargongne, IcbandcBoargongadon écioorlcsConfcd^^^^^^^^^^^^

lcs,leConnefiablede Fri}ne,.r h ^^R’^^^^^-^y^og^cenr.AufFiyvindrentdvn y auoient affaire LeDuedeB^ ^” ^ ^^^^^^gncjfon beau fils,Sc leurs ConFeihxarbié

LcunsCquovaM,e, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^^^'^^*difoientks

ladc.éc^piiJiiiai:'^^::!:^^^^

faites pour luySc pour Fes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘quot;J- ^ choient Fespoumcanecs toutes

J^y''^~ZitZf ^^•g^cursfurentaffemble^z mcffire^quot;quot;^^ leuraiFe. Aprèspxtouiccr t^fau^Mf/j. verent aufft »»uFee/eb^/f ^^ cld^Caflelbon.auat à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c^“^°y^^^°‘^iy'Oflt;nl3pour les affaires du Vicomte»/ifel’autflyr gneurs elf oient ft charoè7 omre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Seigneurie de Bearn.Mais le Roy SclesSei-^ÿi^'ffffliyiipouuoiêtils encédreàautrerh^F f ^^^^‘‘f^^^S‘^^(^^‘^^*’^f^‘’cboitmoalt)gaapeine

Lyimais ilnTAtZßh^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;^^^- ^^^^^^oms meifireRoger fut volôticrs

^^pcfcheméeFleRnvea- \^‘^^^f‘^^°y^‘^'^^venoitpoint.Encorcyeutvnautrc c^in^Âf di, Angleterre vindret mefTw^Sd^a- ^b nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;car de par le Roy de p^ippad/ife Choallc,clerc en droit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I ^^^^^ou,Cofeiller dcChabellan du Royamp;RiclurJ

/MxyK4/e. nbsp;nbsp;Côfèil.fur Teflar danti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oix,du confcildAnglet. parlerai] Roy de France,amp;:à fou ^yP^^^^^^^^^ylt;^‘Samp;pourlequelmef^^^^^^

^°'^y^^^'^^^^^^^l^nnàeux,amp;:àleurdeliurance. Ilmefur

enc. On lec n^r n , ^^^ “^ créance au Roy,au due de Berry, Seau duedeBoareoa-Joicnrfalloir /iiJr^ ^^r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;relie,queleRoyd’Anglererreamp;fesonc/csvou à Amies nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les (boniaux eûoicnr en volôré de renirleParleniét

amp; adherer F z. S^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;choir, fur forme de paix entre lesdeuxRois,lcurscóioinrs

irenir^ r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ÜFoitautrechofe, à ce qu’ilnjonflroir,qucde . ^-^^^ ^hOuy.^luydeliuréduDucdeBretaigne,amp;parrydeToursiljJ'ea-venu à Amiens,licommeordonnce/ioitiamp;

en rort es FnbadàdeursdAngleterre.’amp;'leurfèroir/àitelameil/eurecliereque e touteefè conrenterentgrandement les Anglais,Scfurenrcinaioi.

^^^^^^^flpplusdelezleRoy, les Seigneurs amp;nbsp;le C/iancelicr de France.

CiR^F] j s eurent ce lairpourquoyils e/iolent veaux,ilspriiint côgédaRay amp;rdesSeP • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gneurs.

-ocr page 1249-

DE FROISSART., nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;By

g'^curs. LcRoy Àt donner de fes largcfTes aux Anglois: dont ils le remercièrent grandc-®cnt:fe furent deliurez aux hoftcllcrics, de par le Roy: amp;nbsp;puis fc départirent. Et fâchez 4^lt;^pourlorsilsnevcirentpointlc Duc deBretaigne, amp;.linc parlèrent de luy: car pas oc vouloient quel» François euflent point de foulpeçon de mal. Si fen retournèrent, }{eteurjes parmy France amp;nbsp;Picardie,à Calais: amp;nbsp;là montèrent fur la mer: amp;nbsp;arriuerent à Douurcs: A mbajfadeurs puis vindrentà Londres: fit trouücrent le Roy, Sc les Seigneurs du Confeil, à Weft- d’^n^letfrreï ■uonfiier •. àufquels ils firent refponfe de tout ce, qu’ils atioieft t veu 4c trouvé : voire qbi ’Ppartenoit à dirc.La refponfe amp;nbsp;la relation,qu’ils firent,pleurent bien au Roy d’Angle terre amp;nbsp;à fou confcil: amp;nbsp;l’ordonnèrent fur ce,pour venir à Amiens.Or vous compterons âuni des Legats^ c Bearn amp;nbsp;de Foix.

Comment mettre Roger d'E^aigne (^E^^e/igola Lyoft^ ^^tnbajjaiieurs eiu ricoff^ie oie Ca-ßelbon^ pratiqiterefit fi ite» e» la Court de Fra/tee, ^u'ilfut défaire héritier c^fiecef-fi'if de lacomté de Foix^par lettres patefotet du Roj, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c n a r. kxxii.

^Ousdeuez fauoirque mefiiréRogerd’Efpaigne amp;nbsp;meflire Efpacngdu Lyon (qui

V en legation eftoient venus cri Francc,dc par le Vicomte de Caftclbon, amp;nbsp;pour fcs uelongnes f acquittèrent loyaüment amp;nbsp;vaillamment : amp;nbsp;moult de peine amp;nbsp;de travaux eurent à pourfuir le Roy amp;nbsp;la Courr,amp; ceux de l’eftroit confeihc’eft à entendre les Chc-ualiers amp;nbsp;Clercs de la chambre: qui mettoient en confeil au Roy,qu’il prift la Coirité de Foix,amp;l’attribuaftàla couronne de France:puisquelesFoixoisIc vouloient.A cefen-clinoitafrezleRoy:maislcDücde Bourgongne,comme fage amp;nbsp;imaginatifjne f’y vou-loitaccorder:amp; difoit que le Roy de Frâce reprift largcntSc les florins qui payez auoiét elle, amp;nbsp;aucune chofe outre. Neantmeins il m’eft aduis que le Duc de Bourgongne n’en euft point efté creu : mais le Duc de Berry reprit la befongne, amp;nbsp;f en chargea de tous » 'S poinds,paamp;le moyen que ie vous diray. Vous fàuez comment il aduint de luy iadis amp;nbsp;du Comte Gafton de Foix, quand il envoya en Bearn, devers ledit Comte, fi notables petfonnes, comme le Comte de Sancerre, le Vicomte d’Afly, le S eigne vr de la Riuierc meflire Guillaume de IaTrimoillc,traittcr du mariage de Madamoifcllè lehannedc nbsp;nbsp;„ nbsp;nbsp;, Bou!ongnc:t laquelle le Comte de Foix auoit en garde. Le Comte entendit bien aux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« riaitteursamp;aü mariage : niais fa refponfe fut telle, que ià le Duc de Berry nd’auroità mencementde «mme,n’autremcntril ne payait trente mille francs, pour la garde amp;nbsp;nourriflou de la l’autre font 'tune fillc:amp;: le Duc les paya:car il vouloir auoir la Dan^. Or luy en fouvint il en temps/»««»« felod ^üen: amp;nbsp;manda meflire Roger d^ï.fpaignc:amp; meflire Efpacng du Lyon en fa chambre Ferard, aTours : amp;nbsp;fc fit cnclorre entre eux trois: amp;nbsp;leur dit. Si vous voulez venir à bonne cori- nbsp;nbsp;nbsp;• dufion de voz procès,vous y viédrez : mais auât, il me coulent auoir trente mille fracs: Itlqucls mes gens payeret vn iour au Comte de Foix, quand ie voulu auoir ma famme.

Toufioursa eftél’imagination de moy telle,que ie furuiuroye le Cote de Foix, amp;nbsp;qu’ils « ®erctourncroient.Lcs deux Chevaliers,apres qu’ils curent ovy le Duc de Berry ainfî pirlcr,rcgardcrcntrvrirautre,farf9*notfonner.Donc dit lé Duc,Beaux Seigneurs,pour ''trité remonftrer ie vous ay tollu la parollc. Confériez vous, amp;nbsp;parlez cnfemble : car, f'ins ce traittéjie feray du tout à ma volôté.Le Voftre ne paffera ià.Ie me fay fort du beau-»etc de Bourgongne. Il en fera à ma volonté. Il a en goffuernernent les marches de Pi-cardie:amp;moy de t Languedoc. Au-deflùs de moy,ne contre ma volonté,nul ne parle- '[tlfaudmirpre t^,ne contredira. CcVicôtedc Caftclbon trouve,amp; trovuera, argent airez:car le Com-ÂPP/y*’’f®* ^^ tt)lt;]uieft mort,en auoit plus aflemb!é,qucle Roy n’en a en fon trefor. Adonc parla mef- ’Vlj^''^^^ fii'eRogcrd’Efpaigne:amp; dit,Monfeigncur,pofé orcs que nous vous voulfiflio^s accor- ^'^*^»/ ^CfVoftredemande: fi n’avons nous pas la mife avec nous. Haa (refpoq^it leDuc)mef-f,f^’^„f„„^^ nrcRogcr,ià pour ce ne demourra. Vous ferez la debte bonne fur voftre foy amp;nbsp;feellé:amp; ^„ie» anient ■clavousaccroirray amp;nbsp;encores outre,fil en eft befoing.Monfcigneür(dit le Chevalier) legomemcmet grand mercy. Nous parlerons cnfemble: amp;nbsp;demain nous vous en fefpfindrons. Ilrne »ofafentrien plaift bien, dit leDuc. Lors cefterent ils leur parlement: amp;nbsp;fut la chambre ouverte. Les [‘f»'^ ß»^ß^ deuxChcualiefsdeirus-nommcz fc départirent du Duc de Berry,Slt; retournèrent à leur ^quot;^S^P'”^^ 1 ^^* logis: amp;nbsp;eurent ceiour mainte imagination, à lauoir quelle chofe ils feroient, amp;fils re- ^^^i*e»Vramr' toumeroient fans accorder ou fils aecorderoient au Duc d^erry ce, qu’il demandoit. *^oMme oncle du Tout'Gônfideré,i!s regardèrent pour le mieux (puis qu’ils aVoient tant (eiourne amp;nbsp;parlé ri^,y, lut celle inatieve) qu’ils aecorderoient au Duc de Berry ce, qu’il demandoit: mais qu’il ptufttant faire que leur qdereUe fuft claire, amp;: que l’héritage demouraft au Vicomtede

-ocr page 1250-

T l8

Caflclbön. Si rctourncrentle lendemain deuers le Duc de Berry ;amp;luy offrirent ce qu’il dem.indoit: amp;nbsp;firent meflire Roger d’Elpaignc amp;meflire Eipaengdu Lyonleur debte, au Duc de Berry, de trente mille francs; par condition tclle,qu’ilferoittantdc--- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' tiers Je Roy amp;nbsp;le ConfeiJ, qu’en rendant Ja fomme de florins, qu'oiTauoitprefleefurJa '’ ' Comréde Foix, l’héritage demourroit au Vicomte de CaRclbon. RefponditlcDuc,

■ — nbsp;nbsp;nbsp;Orme Jailfezconuenirdu tout. Icle vousféray n’autren^ent ne le veux entendre. Dc'

puis ce iour cn-auamt, le Duede Betty (qui defiroit auoir les trente mille francs) fut f Bon pourle Vicomte de CaRclbon, amp;nbsp;fi certain Aduocat^quelabefongnefeconclud du tout à fon entente : amp;fcdcfiflercntIeRoy amp;fon Confeil de leur première volonté: amp;nbsp;curent lettres les deux Chcualiers eRranges : de confirmation de la Comté de Foix au Vicomte de ÇaRelbon,adrefansàl’EuefquedcNoyonamp;au Seigneur de laRiuie-re: qui fe tenoient à TouJouze. Si eRoit laïubRance des lettres telle (fi-commeie fua-lettrespaten- donc informé par hommes croyables, qui en la legation auoient eRé) Charles,parla tes du R^oj, grace dcDîcu Roy de France, Mandons amp;nbsp;commandons à reuerend hommc,r£uef fo»r mettre, le que de Noyon,amp;a noRre CiicuaHcf amp;nbsp;Cliambclan,fc ïeigncur dc la Riuierc,qucle Vf ^M^nen '^ ^fc comte dc CaRclbon, héritier de Foix Sz de Bearn, laifrentiouyr,amp; po(redcr,de fonhe-Jàncey”lacd- ‘'hagedeJaComtédcFoix,amp;desappartenancesd’icclJeTcrre,parlemoycn(lcremet-t reauanf,en voRre garde, lafommedefoixante mille francs, amp;nbsp;les prendreamp;rcceuoir tout àvn payement, en la cité de Toulouzc: amp;, les deniers payez, voulons que, fous le

fe de Foix^ey^ hur le ebt feit,

Comte Ga^t» feeflcdc noRre Sénefchal dudit Toulouzc, ait amp;nbsp;ayent le Vicôte de CaRclbon amp;nbsp;ceux, feneenfin. qui de cc f’enrremettent,lettrcs de quittance. A uecques tout cc,parvn autre payement voulons quereeeuez vingt mille francs, pour les frais amp;couRemcns,quc vous auez eus, d’aller amp;nbsp;retourner des marches amp;nbsp;limitations ^e la Comté dc Foix: amp;,celuy argent payé, donnez lettres de quittance, deflous Je deflufdit fc^JJé de noftre Office de Tou-Jouze.Sauf amp;nbsp;réferué que nous voulonsamp;réferuons,q.mcnîre Yuain amp;mcflireGracicn. de Foix, 615 amp;nbsp;enfansBaftardsdu Comte Gaftonde Foixde bonne mémoire, ayent partamp;a(ïîgnation raifonnablc es meubles amp;nbsp;héritages qui furentàJeurpere.parra-uis amp;nbsp;diferction de meflire Roger d’Eipaigne,du Vicomte de Bruniquel,de meflire Ibi-mondde Chafteauneuf, amp;du Seigneur de Cora/Te: aufqncJsnousefcriuonsquïJsl’en ur.' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;acquittent, tcllementque noRre confeience en foit déchargée: carfpieçà)vn iournous

■i ’'' Je promûmes ainfiau pere. ErJàoufaute yauroitffuRparcouJpcdcsquatrcChcua-hersque nous y commettons,^u par la rebellion amp;durté dudit Vicomte) nous anul-^^ ^^ y . Ions amp;nbsp;enfraignons tous traittez amp;nbsp;fceJlez, donnez amp;nbsp;accordez .•amp; voulons qu’ils vinsuJe’^i f ^°’'^”f ‘^^ ”“^^^ Valeur. En tefmoingdc ce, auons ces lettres données fous noftre feel, me an « deux ^” quot;oRrc cité de T ours, fie douzicime an de noRre regne, Je vingtiefmc iour du mois exemplaires de Docembre. Ces lettres faites, efetites amp;nbsp;fccllces,amp; toutes les ordônanccs,à l’entente ^ue meßtesl^ duConfeildu Roy, amp;àJaplaiûncedesLegatsdeFoix,les ChcuaJicrsfordonncrcnt Annales de pour retourner en leurs pays: amp;nbsp;prirent congé du R oy amp;r des Seigneurs: ^payerentpar

tout:amp;puisfc départirent de Tours; amp;lêmcirent«wretour. Vousfauez que meffire Jûjmjtmais le Louis de Sanccrre.Marclchal dc£rance,fc tenoit es marches dc Carcaffonne, Si fy ^‘ eemmencement n • i r • r r , n » «


FflX dffOf^fJt fTMit'quot; X.'‘r»iîtc Cf nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tz^tirc Xz fx» m/»ft*xgt;n^^M rz»fZMir V/Mic Iont®*r mip mf‘mrC

d^nre nefiff “^“ ^^““ vn Jong tempb,comme louucrain ncgarajinmcucacparicnoy ex ic vuuivio en l^aufssL de toutesles charges amp;nbsp;limit^ions de là, iufqucs à la riuicrcdcDordonnc:amp;’J’auoienC b~ cec^ Je fat- l’Eucfque de Noyon amp;nbsp;le Sire delà Riuierc mandé à TouJouze: amp;y eRoir venu. Lef jêifi^^i. cr quels Seigneurs Juy auoientditainh, Marefchal le Vicomte de CaRclbon (quot;quifef déc iun^nejiouult;itt amp;veut tenir héritier,par la mort amp;fucceRîon du Comte GaRon de Foix,delà Comte e/re ^uefirle jg Foix^ des appendances, dont eRfauue Seréferueela terre de Bearn) eRen traitte

''^^5 nous.No^s auons enuoyé en France,deuers le Roy amp;nbsp;Je Confeil: amp;nbsp;ne fanons, ne thefeeß éclater- f^uolf potJUOf^s encores,que le Roy Zc fon Confeil en veut faire. Si foyez toutpourucu ne félon le fins de gens-d’armcs.'amp; garniflez la frontierc,furla Comte de Foix:car,mcRîrc Roger d’Ef-de l’auteur, paigne amp;nbsp;mc/fre Efpacng du Lyon retournez (qui font en France) û nous oyons amp;nbsp;voyons pâteux, ou par autres meRages du Roy, qu’iceuxncpuiRcntvcniràtraittédc paix, amp;nbsp;que le Roy vueiJJc auoir la terre, vous y entrerez de faiâ, Sc la faißrez, felonie droit Sc la puiRance, qucle Roy nous a donné en ccüc querelle. Siqu’à la requefte amp;nbsp;ordonnance des deffufdits^meffire Louis de SancerrcfeRoitpourucu,amp;pourueoifcn cores tous les iours, attendantla refponfe du Roy. Nous laiRcrons vn petit cede matière; ^parlerons du Duc de BreraignCi

CfiwmefH

-ocr page 1251-

DE if R 0 I S S A R Ti nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ii^

l'ommeni eßafis le Rey (^ le Due ele Sre/atgKe a^e^blezgt; à Teurs^ t^ueh^ues differetifsfu-re»t accoreiez entre eux^ meyennant le mariage élu Fils ele Bretaigne aneevne/He He France,^ H’^^/ls He Fehan He Bretaigne/ls He feu Charles He Blois^auec lafile Hiee-layDue HeBretaigne^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xxxnii

VOus fauez cornent les traittez éftoient à T ours en Touraine, e^tre le Roy de France amp;nbsp;le Duc de Bretaigne : lequel Duc donna moult de peine au Roy amp;nbsp;à fon con-feil: car il ne vouloir defeendre ne venir à raifon : fi-comme on difoir * On luy deman-doit: amp;nbsp;il refufo». Pareillement il demandoit:amp;onlcrefufoit. Toutes ces chofes fedé-clairoicnt amp;nbsp;n’y pouuoient terminer aucun moyen: amp;nbsp;ne fut on iamais à conclufion,ne d accord. Bien difoir le Duc, qu’il vouloir fcruir le Roy de France de fon hommage, fi auant corne il eftoit tenu:amp; on luy propofoit ainfi, Pourquoy doncqncs(puis que vous cognoiffez que vous elles homme du Roy de France) n’obeïlîez vous à toute raifon? Il demandoit en quoy il eftoit rcbellc:amp; on luy monftroit par pluficurs poinôls: amp;nbsp;premièrement en la creance d u Pape d’Auignon(que le Roy,voftre Sire, tient à vray Pape) vous différez amp;nbsp;dilfimulez trop grandement: car à fcs commandemens vous ne voulez obeyr: mais pouruoyez les Clercs des bénéfices de Bretaigne; amp;nbsp;les impetrans, appor-tansbulles du Pape, vous les ignorez. C’eft grandement contre la maiefté Royale: amp;: ^/('‘‘^ßd» pechezen confeience amp;nbsp;en clpcrit. Le Duc rcfpondoità ce: amp;nbsp;difoir, Demaconfeien- ^•f^He s^tf-ce ncdoit nul parler, ne par raifon iugerdors Dieu: qui eft fouuerain iuge de la matiere^”^’^'^“'*quot;^.^ quot;nbsp;amp;nbsp;article.Mais à ce,que vous m’oppofez amp;nbsp;dont vous m’arguez,ie vous veux refpondre. ^praMelati^ De ces Papes, qui font en différent, il.n’en eft fait nulle declaration: amp;nbsp;au iour, que les ^^f,„y qu'Une premières nouuellcsvindrent de la creation d’Vrbain, i’eftoye en la ville de Gandjdc- crejeityai au Iczmon coufinle Comte de ?Iâdrcs: amp;nbsp;luy enuoya lettres parentes,fccllces de fon feel, Papielement Robert de Quefne,Cardinal pour ces iours:amp; fignifioir amp;nbsp;certifioit ainfi au Comte mô d’^uignem coufin, que par la grâce de Dieu, amp;nbsp;l’infpiration diuinc, ils auoient Pape,^ le nommoit on Vrbain. Comment peut on celà deffaire.? 11 me fcmblc que c’eft trop fair.Ie ne vucil pas parler contre le Roy ne fa magefté (car ie fuis fon coufin amp;fon homme, amp;nbsp;le ferui-fay bien amp;loyaument, quand i’en fcray requis, autant que i’y fuis tenu ) mais ie veux parler contre ceux, qui ne le confcillcnt pas bien à point. Adoncl»y fut demandé. Dites nous lefqucls ce font,qui mal le confcillentifi y pougioyeroils.Le Duc de Bretaigne leur refpondit. Vous les congndWTez mieux que moy: car vous les frequentez amp;nbsp;les /^„(^^j ^^e:^^^ Voyez plus fouuent. Mais encorcs,tant que touche les bénéfices de mon paySjie veux ^^ ^jifucdt parlcr.Ie ne fuis point fi haut,ne fi cruel aux impctrans,que vous me ditcs:car ie fouffre iretaigne à bien les Clercs de mon pays à pourueoir de la bulle du Pape Clement: mais c«ix qui fleurs eb~ pointue font de la nation,ic les refufe: amp;nbsp;la caufe pourquoy, ie la vous diray. Ils veulent ^Htuf». porter la graiffe hors de mon pays: fans defferuir les bénéfices.C’eft contre droit,raifon amp;cófciencc:amp; ie n’y puis acordasiAux Sergéts du Roy,qui viennet en Bretaigne pour exploiter, vous dites amp;nbsp;mettez en termes q ie fuis rcl^llc amp;nbsp;haut: mais non fuis,ne vou-'Iroyceftre.Vous dcuezfauoir(amp;,fi nelefaucz,fl l’aprenez) qlctChcfdela Duchéde • bretaigne eft de fi noble condirion,quefouuerainemenAul n’y pcut,ne doit exploiter, nbsp;nbsp;^^^^^^ ^,^

tonique leur Seigneur naturel (c’eft à cntendrelc Duc de Bretaigne) tiendra fa Court CicÇ^^mieuxi ouuet tc,pour ouïr droir,f cs Officiers 3ppelez,pour exploiter en droit en la terre de Bre- 4 mon auis. feigne: amp;nbsp;faire ce qu’office demande. Et, fi i'auoye en ma terre Sergcnt,ou Officier,qui fuffent contraires, amp;nbsp;qiïeftrangers, ou autres euflent caulc de leur plaindre d'eux, ie les puniroye, ou feroye punir, tellement que ce feroit à tous exemple. Ouire, ie dy que le ConfedduRoy fait fort à reprendre: amp;nbsp;veut amp;nbsp;defire (à ce qu’il monftre) que guerre amp;nbsp;Haine fe noufrilfe entre le Roy amp;nbsp;moy.La caufepourquoy? elle eft toute claire. Ils fouf-frcntàmoncoufin,Iclian de Blois,deux chofes,contre moy,irraifonnaUcs.La premie- t ta wille h. refielt, qu’il feferit amp;nbsp;nomme lehan de Bretaigne, tant que de ce nom, t il y a caufe de P”^»ttelle procéder à môftrer qu’il entéd encores à venir à l’héritage de Brctaigne:dont il eft hors: ^quot; ^ * ““^*' «ri’aycnfansfilsamp;fiile:quifuccederontàrhérit3ge.Secon(|f;mét.iI porte les Ermines ^^’^°®^ “ (qui font les armes deßretaignc)Sc àtoutes chofes il a renoncé, au nom, aux armes, amp;nbsp;^^ etntrele toutes autres chofes.Bie eft vérité,que pour moy côtrarieiqraeffirc Oliuier de Cliffon fins^del'^à-letient en celle opinion:amp;,rant qu’il fait en cell eftat,ie n entédray à nul traitté de paix, teur, ii’amour,deucrs le Roy.Guêrreie ne luy fcray point(car c’eft mô feigneur nartircl)mais fl par haineuk ou enuieufe information il me fait guerre, le me deffendray : amp;nbsp;me

-ocr page 1252-

120

trouueral’ón en ma terre. Tout cc ie veux bien quclcRoy fache. AinfifcdcfflC^®*® les traitiez rigoureufement entre le Roy de France amp;nbsp;le Duc de Bretaigne. Cane deBretaigne eftoitmaiftre amp;SircdefonConfeil: ßeleRoydcFrao^enelcftoitpss hen : ainçois le confeilloient meflire Oliuier de Clifron,Ic Bègue de Villain es, me *^ Ichan le Mercier, amp;nbsp;meflire Guillaume de Montagu. Le Ç)uc de Bourgongne (quic a veoit, amp;nbsp;oyoit furies traittez) fouffroit aflez que raifons amp;nbsp;deffenfesdu Duc de Bre a gne fuirent gettees en place : amp;auflilcs fouftcnoitilcouuertement,àccquilpo^“°*' öcauoit de fon accord fon frere le Duc^ie Berry : car il hayoit trop grandementen çueur^ ceux de la chambre du Roy: pourcc qu’ils auoient deftruit fo»Trcfori« nÇ fach (fi-comme vous fauez qu’il fut honteufement iufticié à Befiers) mais fournit uy conuenoit: car il n’eftoit pas encores heure de fccontrcucngcr.’En celle difrerence fi/t» 1592. mourerent plus de t trois mois,toufiours feiournans à Tours:amp;nepouuoicnticstrai pouHoit efire ^^^ venir à bonne conclufion,amp; furent fur le poind de départir fans rien faire: amp;nbsp;el 01 ßremodt^ßü- ^‘^ ^°y ‘^^ France en grand’ volonté, eux départis de Tours, de fen retourner en France uant la lettre ^ défaire vn grand mandemcnr,amp; fur rEfl:é,qui venoit aller en Breraigne, faire guerre patente Jerin- au Duc, amp;nbsp;à ceux dc fon accord: amp;nbsp;feroient lailfcz cn paix Ics autres. Mais IcsDuô ueS'îiture du Berry amp;nbsp;de Bourgongnc, le Seigneur de Coucy, leComtcdeSainâ:Pol,raenirc'juy neemtedeca- de la Trimoille, le Chancelier de France, amp;nbsp;pluficurs Prélats amp;nbsp;baux Barons de Fran ßelbenen la ç,ç^ (J^^ j^ eftoient, amp;nbsp;qui le faid imaginoient, pour obuier à ces rebellions rigourcules, Comte epetx. ^^^ parloicnt à la fois enfcmblc: amp;nbsp;difoient. Nous,qui fommes les fouucrains u

Royaume, amp;nbsp;fi prochains de lignage au Roy, dcuons auoir traitté amp;nbsp;parlement, mrlo me de paix, en ce Quarefmc,cn la cité d’Amiens,aucc les Anglois. Si nous faut lia ƒ de rompte ce mal-talent cy, qui eft entre le Roy amp;nbsp;le Duc de Bretaigne: car, quiƒ de-partiroit d’icy fans accord,les Anglois cn leurs traittez eft feroient plus forts:car ils!at-tendroient eftre confortez amp;nbsp;aidez du Duc de Bretaigne amp;nbsp;de fon pays .-pourcc que le Duc a les Anglois aflez à main, quand il veut: amp;, fi nous auions guerre aux Anglois êcauxBretons(cômrneautrcsfoisauons cu)ce nous fcroit trop grand'peine. Tantre-Märia^edußh gardèrent CCS Seigneurs, amp;nbsp;fi fubtilcmenr,cn leurs Confaux, qu’on trouuavn moyen uDuc eBre- g^j-gje Roy dc France amp;nbsp;le Duc de Bretaigne. I e vous diray quel il fut :amp;certainc-filiedui^ipde ment uns ce moye^ on ne ruft point venu a conclufion d accord, ce rut que k nuy France,^ dt de France auoit vnc fille, amp;lc^)uc de Bretaigne vn fils: amp;nbsp;fut fait vn mariage dcccnls la fille d'icelup à icelle fille. Pareillement Ichan dc Bretaigne auoit^n fils, de la fille meflire Oliuier de 'DiKaufi^de Cliflbn: amp;le Duede Bretaigne auoit vne fille. Si fut regardé, pour toute paix, quels Itha de Bretai- mariage feroit bon du fils à la fille. Ainfi fe firent les mariages à ces parties. Non-ob-ine,fin cetifin. fl^nt vgt;utes CCS chofcs amp;alliances,ilcóuint à Ichan de Bretaigne laifler les armes de Bre (iulefnent'’a^ taignc) amp;nbsp;prendre ccllcs de Chaftillon : amp;,faucuncchofevouioitporterdcBrctaignc hile auoit c- (pourtant qu’il en eftoit d’cxtra6tion,dcpar fa mcrc:t qui fille auoit cfté d’vnfilsdcDuc fté au Duc de de Bretaigne) fur les armes dc Chaftillon il pouuqiü^uendre vne bordeure d'Ermincs, Bretaigne : ou trois lambeaux, amp;nbsp;vn Efcuflqji d'Ermincs, au chef dc guculles: amp;nbsp;non plusauant. niMs tl eufl cen Ainfi fc portèrent ces deuifes, amp;nbsp;ordonnances : amp;nbsp;f appaiferent, Sc demoura IcDucdc tr^najinpre- Bretaigne cn l'amour du Roy*dc France amp;nbsp;defies oncles :amp;difnadelez le Roy. Dfut mier ^o urne,ichandeBretaigne, Comte de Ponthiéurc:ii:ficntrcmonftrcrentgrand fcmblantda-f Ce pararee- mour,par le moyen amp;nbsp;alliance dc cc mari3gc:mais oncqucs le Duc ne voulutvcoit ma ^oic emopuen fre Oliuier dc Cliflbn:tantrauoiten grand’haine. Aufli meflire Oliuier de Cliflbn n’en cefleforte, auf- fit com^tc:car il le hayoit de toute fiapuiflàncc.Ccs mariages concordez amp;nbsp;alliez,amp;!« fl firent tous Seigneurs iur^z amp;nbsp;obligez pour procéder auant au temps auenir, quand les cnfans auks autres Sei roient encores vu peu plus d’aage, amp;nbsp;cftans de tout ce lettres leuees amp;nbsp;tabcllionnces, Dm ^dcBm ^^5 Seigneurs eurent auis qu’ils fc departiroient de Tours, amp;nbsp;que trop y auoientfeiour-k Duc d7'^^ né:amp; fie retir^oient vers Paris: carie terme approchoit qu'ils deuoient alleramp;eftrca Bourgongne Amiens aux Parlemcns:IeRoydc France pcrfionncllcmcnt,fon frere,fies oncles,amp;leurs amp;nbsp;k Scign. Confaux, à l’encontre du Roy d’Angleterre, dc fies freres,oncles,amp; leurs Confaux: qui dcCoucy dc- aufli y deuoient eftre. Si prit le Duc deBretaigne congé du Roy, de fon frere, amp;nbsp;de fes mourerent onclcs,amp; dc ceux ou il auoit mieux fa grace: amp;nbsp;fie départit de Tours: amp;nbsp;fen retourna cn dcrricrc.crr. fojj pays: ƒ amp;nbsp;auifl firent tous les autres Seigneurs: comme le Duc de Berry amp;nbsp;le Duc de utfurtdre^ft~ Bo tirgongnc: Mais le Roy, fon frere, le Duc dc Bourbon,amp; le Seigneur de Coucy, dc-'^^l4de^iS”^^^^^^^^^ derrière. le vous diray par quelle raifon. •

Cemmint

/itiiiante.

-ocr page 1253-

DE FROISSART.


131


Comment le Comte deBloti amp;nbsp;B^al'ie de Namuf^ßi femme,•u'endirenl la Comté de Blois,(f autres de leurs terres, au Duc de Touraincyfrere du Boy de Fra.vcc: çf comment le Fi-^ comte de Cafelbon entra enpojfejiion dr fit fine de l’hoirie du feu Comte de Fotx.

• CHAPITRE XXXIIII.

VOusauezbien ici dclTus ouy parler amp;nbsp;recorder,en noftre Hiftoire,comment Louis

de Blois, fils au Comte lt;Suy de Blois, mort eftoit ieune enfant, en la ville de Beaumont en Hainaut: dont Madame Marie de Berry,fille au Duc dc*Berry,cn demoura vefue:amp; par cela perdit elle des biens de ce monde grand’ foifon : car l’enfant ertoit vngrand héritier: amp;nbsp;euft efté au temps auerrtr vn grand Seigneur. le vous en traitte âe parle: pourtanTqu’au temps aucnirie veux qu’on fache à qui les héritages (qui à au-triiy furent) (ont reuenus, amp;nbsp;par quelle mariierc amp;nbsp;condition. Celuy Comte de Blois amp;nbsp;Marie de Namur,fa femmc,n’eftoient pas taillez ne proportionnez, pour engendrer iamais enfans:car par bien boire amp;nbsp;fort mager douces amp;nbsp;dcleélables viandes,ils eftoict moult fort engrailfez. Le Comte ne pouuoit plus cheuauchcr; mais fe faifoit mener en vne charrete, quand il vouloir aller d’vn lieu en autre, ou au déduit des chiens amp;nbsp;des oi-feaux: amp;: tout ce fauoient bien les Seigneurs de France.Or auint,ce pendant que le Roy f /^„«f aunn/ amp;nbsp;les Seigneurs deffus-nommezt feiournoient à Tours, que le Duc de Touraine Se femUablemtnt ceux de fon Confeil entrèrent en vne imagination:laquelle ils meirent à effeft. le vous furnjeepaf,-diray quelle. Le Duc de Touraine fentoit delczluy grand’ finance, amp;nbsp;par-auenturc vnXƒ “ ^ entetede million de florins lefquels il auoit eus, amp;nbsp;pris par mariage, auecques madame Valenti- '^«^^“’■•”); ne de Millan, fa femme, fille au Comte de Vertus. Ces florins il nefauoit ou cm- ^,7zf/jw5f^^ ployer : amp;nbsp;regarda que le Comte Guy de Blois tenoit grans héritages, Sr apres fa vie ils icioumoienc itoient tous en diuetfes mains. Laôôté de Blois deuoit retourner à lehan de Bretai- à Tours en gne: car il eftoit fon coufin germain. Lesterresde Hainautau Duede lulhcrs, Scan Touraine en Duc de Lanclaftrc: excepté Chimay :qui deuoit aller à ceux de.Conflans,d’hommage. '' »^ imagina UComtédeSoilTonsfqui auoit efté au Comte de Blois) t auoit efté anciennement «on laquelle alienee de luy. Carie Sire de Coucy en eftoit héritier, moyennant la deliurancc de ce ^yL^g-Guy de Blois (qui depuis fut Comte de Blois) hors d’Angleterre. Laterrede Drages, icurauoitc-?’i de Monnion auffi, retournoit à autres hoirs. Les terres de Hollande Si de 7,elande ftéancienne* ictournoient au Comte.de Hainaut. Ainfi fedépeçoient ces beaux amp;granshérita- mccaftiaccc: gcs:amp;tout ce fauoient bien les Seigneurs de France. Pourquoi le Duc deTouraine Car lehre de (qui finance auoit affez pour ac^iapter amp;nbsp;payer tous «es héritages du Comte de Blois: Goucy en c-fi par achapt ralfonnable, amp;nbsp;vendition,les pouuoit auoir) fauifa qu’il en feroit traittet fa”eU-patlcRoy,deuerslc Comte de Blois, amp;nbsp;par efpecial fil pouuoit paruenir àla Comté uXee d’Aude Blois, c’eftolt vne terre amp;nbsp;vn pays bel amp;nbsp;noble, amp;nbsp;qui bien luy feroit feant : car la olctcrre. Ce Comté de Blois marchift à laDuché dcT ourainc:amp; àla Côté de Blois font ap^endans ^lit’ nonstîuom moult de beaux fiefs.Le due deTouraine fur ceftc imagination ne rcpofa,nc ce lia point* außtamede'lt;srgt; ii en parla premièrement au Roy de France, fonfrerc: puis au Duc de t Bourbon, amp;nbsp;au edaira fUnle Seigneur de Coucy :pour cfflW*^c le Seigneur de Coucy eftoit vn grand contraétcur, ‘^”‘'^‘j^^^J* Schien cnla grâce du Comte Guyde Blois:ôc il au^t à femme la fille de fon coufin ger- ^’^^”^j'’^ ^ “j^ mainlcDuc de Lorraine,Bien fc gardèrent le Duc de '^uraine,amp;c les deffufdiïs,ôc leurs |Jour''^o*’r,c Confaux, qu’ils n’en pavlaffent, n’en riens fcdécouuriffent de leur intention, ne de ce ^~ tantofi qu’ils vouloientpromouuoir à faire, aû Duc de Berry. Laraifon pourquoy? ielavous deitaacut, diray.MadameMaric,fafillc,eftoit douée,fur toutcla Côté de Blois,dc fix mille francs pom contra-par an.Si penfoitbien IcDuc deBerry,que parmy le moyen de ce douage.ôc^ie la char- ^''^’',’» r™t gedontla terre eftoit chargée,que la Comté dcBlois feroit fienne: car plus conuoiteux j^j^/^^’A ’*j de luy on ne pouuoit trouner. Le Duc de Bourgongne pareillemenw^ fut reculé de ce ^f^ J^cHreX^re confciV.pourcc que Marguerite fon aifnee fille, auoit à mary Guillaume de Hainaut,fils pr/wfre «ne-au Côte àeHainauf.Scles terrcs deHollâde,Zélande amp;nbsp;Hainaut,fuflent par achapt,ou Hitn^amp;lerefis autrement,par aucune incidéce,retournées à fon fils le Comte d’OftrÔnant,ow à fon fils tie C^futeur 1.1 lehan de Bourgongne: qui pour lors auoit à femme Marguerite!’aifnee fille au Comte ficonie. deHainaut.Sipropoferent ces quatre,\cRoy 2cles dçffus-nommez,qu'au département t V* de Tours enTouraine ils viendroicntàBloisvcrs leur cou6nle Côte Guy de Rlois(qui XaftXa’re« fc tenoit àhuit petites lieues, de T ours,en vn moult beau chafteau, qu on appelle Cira- j^.^^^ jÇ^, ^^ ftcau-rnorant)amp;. traitteroient d’icelle marchandifeàluy,amp;c àla Comte lie fafemme,Ma-; jj„y_ ïie deNarauf.qui eftoit moult conuoiteufe.Or eftoit avenu qu’vn vaillant homme,2lt; de grind’prudéce,Cheuallerenloix Scenarmes,Bailly deBloi8(lequelfenômoit meffite

_ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

-ocr page 1254-

Ut nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE Q^VARt V0LVME

Regnaud de Sens ) fut informé déroutes ces befongnes: S^ ne vous fay pas dire par qui. Quad jl les fceut,il en eu t pitié,pour l’amour de fon Seigneurie Comte de Blois qui en telle vendition faifant (dont il lé pouuoit bien palTer)lé pourroit deshonnorer amp;nbsp;fes loyaux hoirs déshériter: amp;nbsp;tout ce feroit à la condamnation de fon Aie. Lcditmeffirc Kegnaud,pour obuier à ces befongnes. fe départit de Bloi^Se cheuaucha tât toute nuit, iqu’il vint à Chafteau-morant: amp;nbsp;fit tant qu’il p?rla au Comreiamp;luy ditjMonfeigneuijIc Roy de France,le EMic deTourainejle Duc de Bourbon,amp;lc Sire de Coucy viénenticy. C’eft vérité,refpódit le Comte. Pourquoy le dites vous? le le dy,pource que vousferez le Comiede requis amp;preflè de vendre vofire héritage. Siayczauis.Decefteparolle^tleComtede Élois dHorry, Blois tout émcrueillé:amp; luy dit ainfi Je ne puis pas aux gês dclfendre le parler amp;nbsp;de fai-far fin Batllif, rc leurs rcqueftcs:mais auant queiefiffe ce marc hé de vendre monheritage, ne deshe-dela pourfitte j-icer,amp;frauder mes hoirs,amp; moy déshonorer,!! ne medemourroitplat,n’efciiellcd’ar-Tn ‘’Ka'^e^v'd * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;OU àcngagcr,Monfeigneur(refpôditle Cheualier)orvousenfoüuicnne

C^terrei^aJ'’ q^^^ii^d temps amp;nbsp;lieu cn fera: car vous verrez tout ce,que dit vous en ay. N’en ayez nulle Duc de ToH- doutc,Bailly,dit le Comte,Ie ne fuis pas encores fi ieunc,ne fi lol,que ie me doye eneli-raine. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nef à tels traitez.Sur ccluy eftat fe départit le Bailly(car il ne vouloir pas q lesSeigneurs

dclfufditslc trouualfentlà) êeretourna cn la ville de Blois: tÖiiäfetint:amp;r,dcuxiours t Ce paft^eefl après qu’il fefut departy du Comtc,y arriua le roy,amp;: les defius-nommez.A la venue du encores parfait j:^Qy ^^g France,du Duc de Toiiraine,fon frere,du Duc de Bourbon, leur oncle,amp;: du Si-Jelon lebens de ^^ ^^ Coucy à Chafteau-moranr,le Cote de Blois amp;nbsp;la ComtelTc leur firent bonne che-a^t*^par*andt *’®’^ cltoit raifon. Ils furent moult réiouïs à la venue du Roy,de ce qu’il l’eftoit humilie pte tels mots ^^ Venir cn vn chafieau de Côtc:Adonc le Roy,pour attraire le Cote de Blois à amour, «k là fc tint* amp;nbsp;pour le mener à fon cntéte,Iuy dit(BeaucoufinJîc voy bié que vous elles vn feigneur deux iours a- eh nofire Royaume,garny d’honneur amp;nbsp;de largclfes, amp;nbsp;auiÿ: eu au temps paffé de gratis près qu’il le coullages:amp; pour VOUS aider amp;nbsp;rccompcnfer,nous vous dônons vnaide(quivousvau-fuc departy (j,.j 5jg^ vingt mille francs)en la Comté de Blois.Le Comte dit,Grand mercy:amp; retint u Comte, ce jQnjquiojiequcs profit ne luy fit;car il n’en eut riens. Apres cedonfait,oncôniença du Roy ^c à entrer amp;;traittcr,pour vendre ôcachapter la ComtédeBlois,pourle duc de Touraine: ' amp;nbsp;cn ouurirent premièrement la matière le Roy amp;nbsp;le Duc de Bourbon:amp; trouucret fur ces procès le Comte de Blois alfezfroid.Donc le tircréties Seigneurs à la Corn rend de

ment edatreie félon le fins de l tuteur.

Blois:amp;luy remonfirfrent tant deparollcs coulourecs,amp; comment au tempsaucnircc feroit vne poure femme, amp;nbsp;que t#bp mieux beaucoup juy valoir qu’elle demouraft vnc riche Dame amp;nbsp;puilTante, garnie d’or amp;nbsp;d'argér,amp; de beaux ioyaux,q toute nue amp;nbsp;poure * (car elle eftoit trop bien taillee de furuiurc le Comte)amp;r que c’eftoit fon auantagc qu elle confeillaft au Comte, fon mary,que celle marchandife fe fill. La ComtelTe (quielloit vne fem’hie conuoiteufe, pour la grande ardeur de conuoitife, amp;nbsp;pour les florins auoir, ilot^’induiL ^ ^cnclina:amp;le tout procura,auecautruy:c’eflairauoirvn varier dechâbre,quelcCom-par le R^oy/e:^ f*^ auoitilequel on appcloit Sohier: amp;nbsp;eftoit delà ville de Malines, fils d’vn Tilfenanttlc autres,àpér- draps.Ce Sohier auoit tellcmét furmoté le Côte de Mois, que par luy eftoit tout fait:amp; ftaderà fon luyauoit donné le Côte de Blois p!(is de cinq cens francsdereucnue3tantàf3vicqua marj^e vedre heritage. Or regardez le meche^ amp;nbsp;Comment Ics aucuns Seigneursfontmenez. Enec fs terres au Sohier n’auoit Sens,ne prudéce,quià recorder face, fors la folle plaifmce du Seigneur, Duederou- qui ainfti’auoit pris enamour. Pareillement le Duc de Berry auoit cn celuytcmpsvn rame, Gardien, nommé laques Thibaut (qui n’eftoit de nulle valeur) auquel par plufieurs t Celle claufè ^°'^ ’^ auojf bien donné la fomme de deux cens mille francs: qui eftoient tous perdus. e^/èmblaUe- t Si Eedit Sohier vouloir fexeuferde la marchandife, que fit le Comte de Blois, il ne fauroit: car,fil eu# voulu,il n’en euft riens efté:mais pour complaire au Roy amp;nbsp;àfon fre re, au Duc de Bourbon, au Seigneur de Coucy, amp;nbsp;la ComtelTe de Blois (qui ia du tout fi eftoit confentie amp;nbsp;enclince, pour la grand’ conuoitife de l’argent veoir amp;nbsp;auoir)bou-ta à fon ScigncufcnToreiIIeiamp; bralTa tant, que le Comte fe dedit de ce, que premièrement auoit dit amp;nbsp;certifié à fon Bailly: amp;nbsp;fut la Comté vendue, pour apres fon deces, la lomme de deux cens mille francs: amp;nbsp;deuoit ledit Duc de T ouraine deliurer du douaire la Dame de Dunois :qui affignee y eftoit de fix mille francs.EncoreS y deut auoir fai-raine pour tcVhc autre védition de toutes les terres de Hainaut: amp;nbsp;deuoit payer le Duc de Tou« deute cens mil- raine bien deux cens mille francs.Bien eft vérité que le Comte Guy de Blois referuala le Hures. volonté du Comte de Hainaut, fon naturel Seigneur, amp;nbsp;duquel cnfoyamp; hommage, il tenait les terres:^ ne f en voulut oneques chargcr:mais le Roy de France amp;lc Duede Touraine

Z4 Comté de slots vendue au DnedeTou-

-ocr page 1255-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ti^

(ie Touraine fen chargèrent,amp; prirent,fur eux,tour ccjqu’auenir en ponuoif:amp; lièrent^ auantleurdepartemenr,le Cote Guy de Blois h auant en parolles,lcrtres amp;nbsp;fcellcz com-mefairelepeurent amp;fceurent:car il n’auoit là nulliiy delen cófeil,fors Sohier.-qui onc-quesnefut àre(àolle,ny ne cognut lettres: Sç ià eftok tout tourné deucrs eux. AinfijOU pres,fe portèrent ces marchandifes:amp; ie les ay eferites le plus iüftemét que fay peu:à fin qu’au temps auenir,par la iflemoire de noz eferituresj la vérité en foit feeue: carie Côte GuydcBlois,mon Seigneur amp;nbsp;mon maiftre(commc ieune,ignotât,amp; mal-confeilié,lc plus parfafemrae amp;nbsp;fon varlct de châbrc,Sohier)fit ce pourc marché.0r,quâd les choies de ces ventes amp;nbsp;achapts furent toutes Mefi amp;nbsp;feurement mifes^ à l'entente du R oy de France amp;nbsp;duî)uc de Tourainc amp;nbsp;de leurs Confaux,lcs Seigneurs prirent congé,amp; f en retournèrent en France.Si fut grâd’ nouuelle de celle vête en plufieurs côtrees amp;nbsp;paySi Nous parlerons,amp; récorderons vn petit, de mclTirc Roger d’Éfpaigne amp;nbsp;de meffire Ef paing du Lyon: amp;nbsp;compterons comment ils exploitcrent,depuis qu’ils fe furet départis delà cité de Tours, en inftancedererourner en Foix amp;nbsp;en Bearn, deucrs l’Euefque de Noyonamp;lefcigncurdelaRiuiere:quilcsattendoicntàToulou2e. Tantexploitcrent par leurs grandes iournees qu’ils vind rent en la cité deToulouze*Onfut moultiioycux ^fo»r^‘ ^/^ deleurvenuc:caronrauoit moult defirce. Premièrement ils fc tirèrent deucrs les dcf-^quot;.'^'’'^^' rus-nómcz(c’eft alTauoir l’Euefque de Noyon amp;nbsp;le Seigneur de la Riuierc) amp;: leur ftrerent amp;nbsp;baillerent toutes les lettres amp;nbsp;procès,qui venoient de France,amp; épi mention ^^ j^,^ ^ y-^^, faifoient de ce qu’ils auoicn t labouré amp;r exploité.Par fcmblant l’Euefque de Noyon amp;nbsp;le Uii'^^i SircdclaRiuicre en firent grand’cherc: amp;,furent moult ioyeux de ce que l’héritage de Foix amp;nbsp;les dépendances demouroient au Vicôte de Caftclbon,cn la forme amp;nbsp;manière que le bon Comte Gafton de Foix l*auoit tenu, fur les conditions, qui mifes amp;nbsp;eferites yeftoient. Of futauifé qu^meffirc Roger d’Efpaigne amp;nbsp;meflîrcEfpaeng du Lyon (qui de celle Legation eftoient venus) pour monfirer à leur partie cornent ils auoicnt en ce Voyage exploité,prendroient derechef la peine amp;nbsp;le trauail(puis que tant ils en auojent eu (amp; fen iroient par-deuers ledit Vicomte de Caftelbon amp;nbsp;les Confaux de Foix amp;nbsp;de Bearn: amp;fcroicnt en telle façon amp;nbsp;manière» que les chofes feroientbien conduircs,amp;: 'auffi tout ce qu’il appartenoit de faire. Ainfi qu’il fut propofé, amp;nbsp;ordonné, il fut fait: amp;, quand ils furent en la cité de Toulouze refrefehis deux iours,ils fen rctournerét:amp; prirent le chemin de Saind-Gaufens. Le V icomte neftoit pas là,qîiand ils vindrent: mais eftoit à 1 etree deBearn,en vn r^oult beau chafteau,qii'on appelle Pauîamp; là le trouuerér. ;^^^^,. /e^at^ B fut moult ioyeux de leur vcnuc(car mont les auoit defirez)amp;’,quâd il feut la vérité quelle vers le h” le Roy fe vouloir defifter de la vendition qui deuoit auoir efté faite de la Côté de Foix, eomte deca/hl-, encores fut il plus réiouy que deuant: car, pour payer amp;nbsp;rendre preftement les deniers, fgt;»”gt;^gt;9l’»rtae ou falloir bien ou les prendre,^ encores affez de demourant.il m’eft auis,amp;: amfi pour- ^^””‘ ^f^ffehe roitilfembleràaucuns,qucdcsbefôngnesdeFoixamp;deBearni’ay poürle prefentafiJz pfaf,(c^‘'^^ ^ parlé amp;nbsp;traitté. Si m’en veux départir,6: rentrer en autres procès: car,pour demener au ionglaparollcjil faudroit tWpl!rPfcriture:amp; ie me fay biea d’autre choie embefongner: Toutconclu,lcVicomtedeCaftelbon dcmoura^omtedeFoix,5eSiredcBearn,enla lericemtetU ' forme amp;nbsp;manière que le Comte Gafton de Foixjde bqjine memoirc,rauoit tcnue:amp; luy Caßelbof Jettent foy amp;nbsp;hommage tous ceux, qui faire le deuoient : amp;nbsp;departif à f es çoufins les Ba- ^»fitrep^iftl’le BardsdcFoix,melfire Ieubainamp; mefSrcGraciatijbien largement des heritages amp;meu- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^i^^

Blcs de leur feu pere,tell emet,qu’ils fen contentercnt:amp; rendit au Roy de Fran cc(c’eft J^;^„^ j‘^ aentendreà fes Commis)tout l’argent enticremcnt,dont la Comté de Foixieftoit char- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

gee. Ces befongnes ne furent pas fi toft acheuccs:car cllcsdemourcrcntiufquesàtl’E- ■j-c’^yîrf/u«««? Rebien-auant. L’Euefque de Noyon amp;nbsp;le Sire de là Riuiere eftoicnt?àToulouze,Sc en âe 1391. la marche •. car point partir ne fen vouloient, iufqucs à tant que toutes ces chofes fuf-fent en bon eftat, Sé mifes au proffit amp;nbsp;honneur du Royaume de FrancCpSe d’eux: car de Refaire ils cftoient chargez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

De la graneie aj/emblee ^u Jîoj (^ àes Seigneurs ele France (^ d’Angleterre à Amiens^pour traitter depaixfnale entre les deux Royaumesi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t h a P. xxxv,^

OR parlerons de ralfcmblce des Seigneurs de France le d’Angleterre, qui fô fit en la

bonne cité d’Amiens, fur forme de paix amp;nbsp;de tréues, en celle faifon (qu’on compta ..........

pour lors l’an de grace N oftre-Seigneur f mil trois-cens quatre vingts amp;nbsp;vnze) à la Mi- f Qulefi li^zi, quarefmc. Vous deuez fauoir que les pourueances y furent failles grandes amp;nbsp;grolfcs, a- ^ r»a mede. Dant que les Seigneurs y veinirent:amp; y eut grand appareil pour le Roy prçmi,ercmér,amp;:

-ocr page 1256-

124 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE Q_V ART VOLVME

pour fon eftatjôr pour fes trois oncles,amp; auflî pour aucuns baux Barôs de Frâce5amp; Pré-laüs:qui ordonez cftoicnt à y eftre,ô£ y edoiét:amp; fefforçoiét tous les feigricursd’y eftre: car cómune renomec eftoit,que le Roy Richard d’Angleterre y feroit en perfonne.'amp;Jc defiroient à veoir ceux,qui point ne l’auoiét vcu:mais il ne f y trouua j^int. Toutcslois fi vint il iufqu a Douurcs, fur intétion de paffer la mer,amp; fes trois oncles auecluydeduc de Lanclaftre,le Duc d’Iorch,amp;: le Duc de Cloccftcc.C^anîils furent là venus,ils eurét plufieurs imaginations,à fauoir fil feroit bon que le Roy paffaft la mer.Tout regardé amp;nbsp;confideréjleCôfcil d’Angleterre fe trouua d’opinió,quc le Roy demourroit à Douurcs, au chaftel,auec le due de Cloceftrc:qui demourroit delcz luy.Si fordón(^enr,pourpal-Lsspbfs^ri} fer,le Duc de Lanclaftrc,le Duc d'Iorch,lc Cote de Hoftidonne,le Comte d’Erbyjnicf-Sei^teuri de fire Thomas de Perfy,rEuefque de Durem,amp; l’Euefque de Lôdres,S^ tous ceux du Cô-^nglerem. feil du Roy Richard d'Angleterre: amp;nbsp;ne pafferent pas tous en vn iour: mais enuoyerenc ^in vindrentà leurs porueances deuant:amp;puis pafferent les Seigneurs:amp; vindrét enla villedc Calais: / aj/imUeede ^ ^ pg logèrent. Quand le iour approcha, que les Seigneurs deuoient eftre enfembleà ^yfmiens. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Amiens,lis fe départirent de la ville de Calais:amp; cftoicnt plus de douze ces cheuauxfqui

eftoit vne belle chofe à veoir)amp; cheuaucherét ordonnémét,amp; par bon arroy. Oreftoit ordonné,de par le Roy de France amp;nbsp;fon confcil,quclcs Anglois,partis de Calais,amp;vc-nans fur le chemin à Amiés,amp; retournas d’Amiens à Calais, le Parlemêt durant feroiét deliurez amp;nbsp;défrayez de toutes chofcs:c’cft à entédre pour les fraiz de bouche amp;nbsp;de leurs chenaux. En la compaignie du Duc de Lanclaftrc amp;nbsp;du Duc d lorch venoit leur niece, fille de leur feur amp;nbsp;du Seigneur de Coucy,vnc ieunc Dame:qu’0 appeloit Madame d Ir-Iande:car elle auoit cfpoufé le Duc d’Irlandc:ainfi comme vous fâuez. Celle ieuneDame,venoit veoir fon pcre,le Seigneur de Coucy,à Amiensrear ie fuppofeque parauant elle l’auoit bien petit vcu:parquoy elle auoit trefardât defir (ie le veoir:amp; auoit raifon.Sl venoit en bô arroy.-ainfi corné vne femme veufue:qpetit de ioye auoit en fon courage. Ordonné eftoit,de par le Roy de France amp;nbsp;fon confeil, que les Ducs amp;nbsp;Seigneurs fief-quels eftoiétilfus hors du royaume d’Angleterre,amp; venus à Calais,pour venir à Amiés en inftance de tenir le fiege amp;nbsp;ordonance de Parlemêt amp;nbsp;traitté de paix)feroient honorez fi efforcéméc corne on pourroir,amp; que les quatre ducs de France,qui iaà Amiens c-ftoientvenus(c’eftaffauoirlcDucdeTouraine,frerc duRoy:lcDucdeBcTry,leDucdc Bourbon,amp;IeDuc deAourgongnc)iftroienttous hors fur les châps,en recueillant,co-gnoifrant,amp; honnorant tous les Seigneurs d’Angletcrrg,qui au ParlcmentvcnoientSi auint.que pour accoplir l’ordónancc faire,à l’heure que les ducs d’Angleterre,frétés,ap-prochoiêt d’Amiens la cité,les quatre ducsdeffus-nommcz,amp; tousles baux Barons de Frâce,qui là eftoient,iflirent hors delà cité d’Amies,en grâdarroy:amp;toutpremieremet . j^atteDucs^ ißßrft fur Jeschaps le icune Duc Loys deTouraine:lequel cheuauchoit engrâd arroy, during de pra ^jg prcmier,àrêcontre des ducs d’A ngl. lcscoufins:amp;f’entrefaluerétrrcshónorablc-« au en^nt e j^ç^f ainß nbsp;nbsp;nbsp;tgjj Seigneurs le fauent bien faire.Quâd ils eurét vn petit efté cnfemble

terre à le^irvc- coioui I vn 1 autre^le duc de Touraine prit la paroleTsTaprcs qu ils eurer vn peu pane, nue d Amiens, il prit congé d’cux,amp;f cn retourna,acxópaigné de la route,aucc qui il eftoit venuflaqUc eftoit belle amp;nbsp;grande) amp;nbsp;entra dt^âs la cité d’Amiés:amp; alla au Palais de l’Euefque, ou le Roy eftoit:amp; là dcfcendit:amp; fe tint cn la châbre du roy,aucc luy:amp; les autres trois dues, fes onclesf Berry,Bourgógne,amp; Bourbon)cheuaucherét,dcpuis le departemét du duc de Touraine,chacun en fon arroy :amp; rencotrerent,fur les châpSjlcs ducs d’Angleterre, Si les rccue^lirent de chere,amp; de parolle,grâdement amp;nbsp;hônorablcmenr:amp; là furent les cognoiffantes amp;nbsp;accointances de ces Ducs belles à veoir. Apres ce que les ducs fe furet ainfî recueillis amp;nbsp;«•oniouïs,le gêtU Comte Dauphin d’Auucrgnc(qui,du téps qu’il auoit efté oftager cn Angleterrc,auoit eu grâd’ amour amp;nbsp;compaignie au Duc de Lâclaftre, amp;nbsp;poUr celuy temps affez fentr’aimoient) f auança:amp;C vint,tout à cheual,enclincr amp;nbsp;faluer le Duc de Lanclaîlre:amp;,quand le Duc l’eut cognu amp;nbsp;auifé,fi l’accola moult eftroitemér, amp;nbsp;luy fit grand’ fignifiance d’amour;amp; apres qu’ils eurent vne efpace parlé cnfemble,ils ccffercnt:car les ducs deBerry amp;nbsp;de Bourgogne vindrent:qui repritétlaparolleauDuc de Lanclaftrc,amp; le Duc à euxfamp; le Duc de Bourbon,le Sire de Coucy,amp;le Cote de S, intreedesdues Poljfapprocherent du Duc d’Iorcb,mclfire Aimond, du Comte deHoftidonne,amp;dc de Lan daß net meftite Thomas de Per fy: amp;nbsp;fe conrouïrent amp;nbsp;affemblercnt de parollcs traittabl« amp;nbsp;a-d'/orchen la mourculcs: amp;nbsp;toufiouts approchoient ils la cité d’Amiens. A rentrer dedans la cited A-vide d'Amtes, jniés furêtlcshônenrs moult grâs: car lcDucde Lâclaftrc cheuauchoit entre le duede

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Berry amp;

-ocr page 1257-

DE FROISSART. ßfwiamp;le ducdc Rourgongnc, mais quand leurs chcuaiix mouuoicnt,{’cftoir dvn pas. Auffiauant eÜoientles telles des theuaux les vues comme les autres : amp;nbsp;bien entre eux trois y prenoient ^rde:amp; pafferent tous trois,amp; de front andi délions la-porte d’Amies encheuauchanttout lepetitpas,Schonnorant Tvn l’autre iufques auPalaisde l’EueE lt;lueouleRoy amp;nbsp;le due de Tc^raine cftoientiamp;là delcendircnt de cheual amp;nbsp;montèrent lesdegrez, amp;tenoicnt les deux ducs de Berry amp;nbsp;de Bourgongnepa# les mains en mori-tantlesdegrczdu Palais,amp; en allant deuers le Roy les deux frétés ducs d’Angleterre : Sr tcusles autres Seigneurs venoient par derrière. Quand ils furent venuz deuers le Roy, les trois Ducs d^France(qui les adeRroient}amp;autresScigneurs de France l’agenouille- i« Dues Jis rent deuant le Roy.-mais les deux ducs demourcrenten Icureft3r;amp; vn feul petit fendi-/««^ d'angle neient,pour l'honneur,le Roy vint tan to 11 iufques à eux,amp;les prit par les mains(amp;lifit.rergt;-c/’rc/?«z'f5;, lener fes oncles amp;les3UtresSeigncurs)amp;puis parla moult doucemétà eux,Sreuxà Îuy: 'quot;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’''’” amp;fcntreaccointerent de parolles,amp;aulfi tousles autres Barons de France parloicnr ^j^^^’^-'quot; '’”quot; aux Barons amp;nbsp;chcualiers d’Angleterre.Apres ces accointances premières faitcs,lcs Seigneurs d Angleterre, qui là eltoient pour l’heure, prirent congé au R oy de France, amp;nbsp;à fon frere, amp;nbsp;à-leurs oncles : amp;nbsp;on le leur donna. Si l’en iflirent hors de la chambre : amp;nbsp;ftP rent conuoyezbieuauantjamp;defeendirét les degrezdu Palais.Puismonterentfurlcschc uaux:amp; fen vindrent,bicn accompaignez,àleurs hoftcls, amp;nbsp;les y conuoyerent le Con-neftabledeFrance,le Sire de Coucy,le Comtede Saint Pol,tncffirc lehan de Vienne,amp; plufieurs autres barons amp;nbsp;cheualiers du Royaume de France:amp;: quand ils les eurent me nezàleurshoftelsjilsprirent congé,amp; retournèrent deuers le Roy,ou àlcurs hoftels.La filleau Seigneur de Coucy, Madame djrlande,fut logee auce fon pere, amp;: tous fes gens quot;i^gî^^f^quot;^'“^^ 3uiri.OrdonnéeftoitdeparlcRoy de France Sr fon Confeil, auanr que les Seigneurs de („tenirles^n Angleterre veinfTent en la citéM’Amiensfôr rordonnâGe on auoit fignifice amp;nbsp;publiée 3 ^lois en tout ea tous,à fin que nul ne fenpeuft par ignorance exeufer, amp;c que chacun félon fon eftat fe tentement du-' gardaft d’enfreindre ) que nul ne fuft fi outrageux, fur peine d’efire decolé,qu’il euft pa fat kparlemet toile rigoureufe,ne riote en la cité d’Amiens, ny hors,aux Anglois Sr que nul cheualicr à’^X’»»«»/.' •l’Efcuyer,fur peine d’eftre en l’indignation du Roy,ne parlaft d’armes faire, ne prédre à ^hcualier n’efeuyerd’Angleterre:amp; que tous chcualiets amp;nbsp;efcuyers de Frace coniouif-^^nt(fuflcnt es champs,au Palais,ou à l’Eglilc)de douces paroles Sr^urtoi(cs,les cheua ^iers amp;efcuyers d’Angleterre, que nuis pages,ne varieties Seigneurs de Frâcc,fur pci-fedela telle perdre,n’emeuft débat ne riote,hors de fon hoftcl à qui que ce fuft:Sr que toutee,quecheualiers amp;nbsp;efcuyers d’Angleterredcmâdcroiccçlcurfuft dôné Sr abâdôné • ®^4uenul hoftefur feforfaire,ne dem^daftine prift de leur argent pour boire ne pour 'ttangetjiie pour autres communsTraizJtemeftoitordonnéjque nul cheualicr dc?Fran-

%n'efcuy er ne pouuoit aller de nuit fans torchc,mais les Anglois y pourroient bien aller • ^’ils vouloient.-amp; fut ordonné,que fi vn A nglois eftoit de nuit trouué ou encontre fur les thaucees, onlc deuoit doucery^yj^^ourtoifemen t conuoyer amp;nbsp;remettre à fon hoftcl, ’'»entre fes gens.Item eftoienc ordonnczgt;à quatre q^arrefours d’Amiens,quatre guets ^àchacun guet mille hommes:ôz,fe le feu fe prenoit en h-ville,denuit,par aucune inci- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ’^^nccjles guets ne fe deuoient mouuoir, pour aucune chSfe quelconque de leur place; 'quot;aisaufond’vne cloche fe deuoient autres gens auancer,pourreraedier au fçu. Item e-^oitordônéquenulcheualiern’efcuyer,pourquelque befongnequ’il^euft,nefcdeuoit »»pouuoit nuancer, pour parler au Roy,fele Roy mefmcncrappeloit. Itemfi^tordon »»5lt;iucnuls cheualiers nelcuyers de France ne pouuoient parler ne deuifer enfcmblc, Panique cheualiers n’efeùyers d’Angleterre feroict en place,amp; que fur enj ils dreçalTent ^»urparole.Item fut ordonné,fur amende rrefgrande,que nul hoftelain,en fon hoftcl ne

’»tre,nc foreelaft nemeift hors devoyc^parTnaniere de,coniioitifc,ars ne h'gdtCes qui ^ulfentauxAngloisanaisfiles Anglois par courtoifie leut en voüloiént donner, ils les pouuoient bien prédre.Vous deuez fauoir que toutes ces chofeS amp;'autres,eftoiêt pour-»icnees, faites amp;nbsp;ordonnées pour bien amp;nbsp;pardeliberation de bon Confeil, pour mieux garder V honnorer les Anglois(car,fur grand’eonfederatiô de paix amp;nbsp;amour,ils'éftoiêc Evenus)amp; eftoient ces ordonnances faiétes par fi deftroiétc eondttion,que(quiles euft -P^r/fWMf det »nfieintes,nc brilees par mauuaiftié) fans nul déport,ou excufatiôn,tl euftpayéTamen-^».Tous les iours(ou peu fen faillit,pour le terme de quinze iours)fûrent ces Seigneurs A^”^*f^

| ^efraiice amp;nbsp;d Angleterre es parlement cnfcmble,amp; riens n’y mènent à tonclufionicar ^ ^aitte' de , ils eftoient en trop grand different.Les François demandoient à auoir Calais abbatu,amp; paix finale.

-ocr page 1258-

1X1? nbsp;nbsp;nbsp;' LE QV ART VOLVME

tenucrfé par terre: tellement que nul n’y habirafliamais. Les Anglais eftoicntàccmoÉ côtraires : car iamais n’euflent paffé ce traité: car vous deuez faudir amp;nbsp;croire que Calais eft la ville au môdc,q la Cômunauté d’Angleterre aime le mieux:cw tant comeils ferôÉ Seigneurs de CalaisJls diet qu’ils pol tet les clefs du Royaume de Frâcea Jeurceinrürei Or,quelque different que les Seigneurs François amp;nbsp;An^ois euffent enfembJedelcuts . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;offres ôédemâdeSj^ corne longuement qu’ils y meifrenr,(i fe partoicnt-ilstoufidürSjld

^enirla-yt^l parlements faits moult amiablemcnt d’cnfemble: t amp;nbsp;difoient les Chevaliers des acuJi ie leçon fi elle Parties,ceUx de France amp;nbsp;ceux d’Angl^tfrrCiVous retournerez demain furcçlüy eRaf vou-sfemble amp;nbsp;proccs:amp; cipoir,parmi la pciiicamp; diligence quenousy mettronsj^rontnozbefon-bonneainß. gnes bonne ^onclufîon« Sidonhalc Roy de France à difner, par trois fois moultnôca-Ec difoient bicment dedans le Palais d’A miens,aux Seigneurs d’Angleterre;amp;auffi firent IcDucdi les deux chc TourainCjle Duc de Berri,le Duc de Bourgongneamp;leDucdcBourbon,leSircdeCoU de France amp;nbsp;^ygt;^^^ Comte de S* Polj chacun par luy donnèrent à difnervnefoisà tous les Chnia-ccluy d’An- ^*^^'^ d’Angleterre,qui au Parlement efloicnt venuz,amp; tout ce que les Angloisprcnoiét gleterre. eftoif payé amp;deliuréparle Roy : amp;cftoient Clercs ordonnez, deparluyamp;foiiconfeil Vous, amp;c. lt;ïni tout efcriuoient:amp; ceux qui 3ccroyoienr,eftoienr remis à la chambre desdeniefs»

Vons deuez fâuoir qucle duc Ichâ de Lâcbflrc amp;nbsp;fon frère le Duc d’Iorch fquoy qu’ils fuffent là venus) auoicntleur charge,'du Roy d’Angleterre amp;nbsp;du confeih tellement qui pour nul traitté propofé ny àpropofer,ils n’y pouuoient rien prendre ne mettre. Plu-ficurs gens ne viendrolénrpoint contre eequeie vous diray.il eft ainfi quetoutebco-munauté d’Angleterre l’encline toiifiourSjamp; eft plus enclinee a la guerre qu’à la paixicat du temps du bon Roy Edouard,de bonne mémoire,fon fils leprince de GaUesSchy eurent tât de belles amp;nbsp;hautes viôtoiresfurles François, amp;tanr de grands conquers Sfran-* pons amp;rachapts de villes amp;nbsp;de chafteaux, queles pauurÄ en eftoient deuenuzrichesiamp;i ceux qui n eftoient pas gentils homes denatiuité,par eux auenrurer hardiment^ vaillamment es guerres,auoient tantconquefté,quc par puiffance d’oramp;d'argenrilsclloict anobliz ; amp;nbsp;voüloicnt les autres, qui venoient apres,enfuiuir celle vicjquoy que mou/f depuis,du temps du Roy Edouard amp;nbsp;de fon filslc Prince de Gallesparlefensamp;cmprifô nbsp;nbsp;J

de meflîrc Bertrand du Glefquin,amp;î dcpluficursautrcs bons chcualiers de France fneó-

me il eft contenu c^ noftre hiftoire cy dcuanr)les Anglois eftoient moult reculez amp;dc-

boutez.Le Duc de Cloccftremefmefils du Roy Edouard,féclinoitaffczàl’opiniô delà

Cbmmunauté d’Angleterre,^ d’aucuns Princes,Gi]eHaliers,amp; Efcuyers qui defitoict

Cirmme»/ »irygt;oaaa»j- /tf Se/g^eur/ z/e F^/tzzeeeß//‘u^ngkferre ffimlfr^/’i/rcerr/ja Park*

r»e/zf iJ’t^m/erzs, cerzf/rzuerenf le/ freue/‘peur v/za» ,(^eemwer/fje/f refeumiius kf

t^/zglez/y furezzf aeeezzzpazgzzex, e/u Sef^zzeur de C^a^eaumerafff ,ygt;eur rappzr/er ç/id-

^eeezze/ußozzdaPlejd’^zzg/eferre, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c n a r. xxxvi,

quot;t^ N ceUe fai^n,dont ic vous parle,les Parlcmcs furent moult gras en la cité d’Anués, l JfkCur forme ae paix, fon l’y peuR a uoir trouuee.-Si: grand’pcine Ôz moult grand'diligen*

cey rendirent les Seigneurs,quilà eRoicc. On fe peut émerueillerà quay la defautc'fut,

ôfrt tie/ An* ^^^ l^paix n^feßt: car par cfpecial,le duc de Bourgongne y entendait de la partie des

£ief( MX Fran f^kçois,amp;: le duc deLanclaRre de la partie des Anglois,referué ce quiluy cüoit charge!

foi/feur audr ^^’^^ ^ ^^ß oCé paßet outre. Quand on vitqu'on traittoit ôc qu’on parlemenroit,amp;:(pie l faixßnak, tiens OU île faifoit,ßfc commencèrent lesSeigneues à tanner ôc laßer:amp;: pour attraireles 1 Anglois: parquoy ils eulTenccaufe d’eux adoucir amp;nbsp;endiner à raifon, il leur fut offert!

J nbsp;nbsp;nbsp;tenir en Aquitaine tout ce qu’ils tenoicntpaiûbîement,S£ neufEuefehez quittes kde-

' ' Ï ^ liüres,amp; fans reßornmais on vouloir auoir Calais abbatu:amp;la fommede quatorze cens

h y mille francs, on la payerait fur les trois ans. Le Duc de LanclaRre amp;nbsp;le Confeil rePpon*

wi v ^ßf^tÄ ces offres. Si direntalnû. Nous auonsicy feioarnévn grand temps,amp;n’aüon3

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tiens

-ocr page 1259-

DE FROISSART.


227


riens conclu,ne conclurre ne pouuons,tant que nous aurons retourne en Angleterre,amp; tout ce foitremonftré au Roy Noftre-SirCjamp;aux trois eftats du Royauine:amp;loycz leurs amp;nbsp;certains que toute la diligence , que moy amp;nbsp;mon frere d'Iorch y pourrons mettre,amp; nozConfaux,qui ic^auons efté,nous l’y mettrons volontiers: referué, que de la ville de Calais abbatue,nous n’en ofetions parler3car fi nous en parlions, nous ferions en la hai-neamp;indignation de la greigneur partie du Royaume d’Angleterre.Si nous vault mieux taire amp;nbsp;celler,que dire chofe,ou nous puilfions auoir haine,ne blafméîEncores fuffift af-fez celle rcfponfe au Roy de Françe amp;nbsp;à fes oncles;amp; dirent que fur traitté de paix ,eux retournez en Angleterre,ils fe milfent en pciné:amp;qucducofté du Royaume de France, ils ne tiendroient point pour grande chofc,car la guerre auoit trop duré: fieneftoient trop de mauxauenus au monde. Or fut regardé entre ces parties (pourtant que les tré- r^**quot; frtltrt^ ucs failloient à la Saint-Iehan Baptifie, entre France Sz Angletcrre)qu’on les elongnc- lt;?'quot; roit encores vu an tout entier,à durer amp;nbsp;à courir,fans nulle violence.par mer amp;nbsp;par terre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

pourtous leurs coniointsamp;adherans fans enfreindre: amp;t quant à ce que les Confaux ■^ceUeueß e-refpondroient en Angleterrc,on bailleroit,en la compaigme des retournas, deux Che clairet filtn le UalicrsdeFrancc:amp; ceux rapportcroient la parolle amp;nbsp;l’eftat du pays d’Angleterre. A ßm àe l’Au^ tout ce faire amp;nbsp;tenir f accordèrent le Duc de Lanclaftre,amp; le Duc d’Iorch fon frerc,amp; le teur.

Confeil du Roy d’Angleterre,qui là eftoient.il me fut dit en ce temps,amp; en vei grandement les apparences , que le Roy de France defiroit moult fort à venir à conçlufion de paix,car gratis nouudlcs couroient pour lors, parmy le Royaume de France amp;nbsp;ailleurs, quel'Ainorabaquin eftoit entré,à tout grande puiffance de Turcs,au Royaume de Hon grie:amp;cesnoui)ellesauoient rapportées melTircBouciquaut raifné,Marefchal de France, Szineflire Ichan de Charonge: lefqucls eftoicnt reuenus amp;nbsp;retournez des parties de Grèce amp;nbsp;deTiirquie.Parquoyie Roy de France,en faieunefte,auoit trefgrandeaffedió de foy mettre fur le voyagc,ôz aller veoirceluy Âmorabaquin,amp;:recouurcr le Royaume d’Armenic:que les Turcs auoient conquis fur le Roy Leon d’Arménie: lequel Roy d’Ar menie auoit efté prcfent, à AmienSjà ce Parlement,amp; y auoit rcnionftré ces befongnes auUucdeLanclaftreamp; au Ducd lorch, quibienle congnoifToient, carial’auoientils *eu en Angleterre,^ aulTi y fut il vne fois,pour traitter de la paix,quand le Roy de Fran-tefutàl’Eclufe.Dont en confiderant ces befongnes, amp;nbsp;confortant les parolles du Roy d Arménie,le Roy de France,fur la fin du Parlement,amp; au congé pr^dre, en parla moue doucement auDuc de Lanclaftre,^ fureîit les parollestelles,Beau coufin, fepaix pou-uoit eftre entre nous amp;nbsp;le Roy d’Angleterrc,nous pourrions ouurir vnpalTageenTur-qoie,cn confortant le Roy de Hongrie,^ l’Empereur de Conftantinople ( aulquels l’A-morabaquindonne aftezaffaire) amp;recouurantle Royaume d’Arménie, que Ics^Tlires tiennent.On nous a bien dit que lAmorabaquin eft vn vaillant homme,amp;: de grand em pnfe,amp; fur telles gens(qui font contraires à noftre crcance,amp; la gricuent tous les iours) nous deurions encliner noftre yOüloir,amp;: la deffendre.Si vous prions beau coufin, tout àcertesque vous y vueillez enténare,amp; promouuôit ce voyage au Royaume d’Anglc-terte,quand vous y viendrez.Le Duc de Lanclaftreluy promit qu’il fenacquiteroir, amp;nbsp;übien en feroit fon deuoir,qu’onf en aperceuroit •. Sefur feft eftat furent pris les congez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. . ■

enfemblc.LesParlemens,qui fc tindrent enfcmble en la cité d’Amicns,durcrent enuiro J^^--quinze iours,amp;fe départirent tout premièrement les Seigneurs dAngleterre, qui là e-^/^j^^j,^^^^^ Hoient venus,amp; rapportoient par eferit les traitteZ,qui là auoient efté faits,pour remon- d’Amiens,ßnt ftrerauRoy d'Angleterre amp;nbsp;àfon Confcil.LaDuchclTe d’Irlande fe départit dîAmiens, conelußtneii izprit congé à fon perc,le Seigneur de Coucy.-amp;fcmeit au retour auccques fes oncles, f-tifi. Tousles Angloisfe départirent,amp; deuezfauoîr,que depuis qu’ils iffirem horsdelavil-ledeCalais,venansà Amiens,amp;eux retournanslà,Sz eftansàAmicns,ilsncdefpendi' rentriens,fils ne voulurent, car le Roy de France les fit par toutes pars défrayer, eux amp;nbsp;leurs cheuaux.Le Duc de Bourgongnef en retourna en Artois,amp; en la citéd’Arras,8zlà trouualaDucheire,fafemme,qui auoit vifitc lepays de Flandres.Le Duc deTouraïne,’ leDucdeBerry,amp;IeDucdeBourbon,demourcrcnt delezlc Roy,amp; eftoitl’intention du Roy de venir à Beauuais amp;nbsp;à Gifors,amp; là ioucr amp;nbsp;ebatre, Ä par ce chemin retourner aParis.Vous deuez fauoir qu’auec le Duc de Lanclaftre amp;nbsp;le Duc d’Iqrch fc meirent eii IcurcompaigncCheualicrs de France,par l’ordonnance du Roy amp;du Confcil(cefuret meffire lehan de Chafteaumoranr,amp; melfircTaupin de Cantemellc) pour alleren An-gleterre,amp; pour rapporter nôuuelles amp;nbsp;refpöfe des traittcz,que les Anglois emportoict

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L iii|

1

-ocr page 1260-

I ÏO

t^^fin ry,„ ^ *^quot;^/®”*ƒ Calaisiôthfqueseonvoyerent mcfflrc Regnaudêe KoyejeSMe Mô-

'F Cbaifdm»- tnureJ:amp; le Sircdela Vicudlc,les Ducs d’Anglcterrcî amp;nbsp;Japwent congé amp;nbsp;puis fetooN ^‘‘»6c?;«ÿ?4 nerentiLes AngloispaRcrcnt outre,quand jHcurpIcnt:amp; vindrenràDtgt;uurcs:amp;iàrroii ^^^^*^^lt;^^^^^^^^^^•^'^^^^^^^^^^^o'^ent^OuandfcîlovStksSàmeotf

^ f t...„ -1 nbsp;nbsp;'a^i^^m tou,.«.»^çüc dur amp;rebeJ)e à ces

‘•''ikvn, J, y'ipi,t,ao:eaifam,direproparct,niçcep,anuité bonne propofinon de.»is ScMquot; fïdFd amp;nbsp;dconü^ffd^^Vî^c«,o,dii4i Mis

nsZ^dnp ll nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;giisndancnicnhgMi^

fetLes deux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l-^'^dreSé Autrement ne pouvez vousauoirrdpon-

^(■dgneurs vint à Londres T la voye amp;:lc chemin d’Eltem v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Angleterre,quand il vintèBerdeford,prit

• gi,i Wlndcbraamp;Ià rfmlcs Chendias ‘‘‘FysicaMacnr,foiirli!S.Gml ƒ quot;’Tidifffffyeiy^quot;^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ terre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f ^/'^3 yrre ie Seigneur de C^aßeimera»/ rapperta

CHAPjTÄf. XXXVII.

^Jamp;nt^'^^P»^lay^^^^rd^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^c^ echeut par incidence, «^WW. ^^f^^^iseiivnelittiere:6zfenvintâR ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;confallé a muerait. tMawe„ane ^^l’^aefque,foafreredeTourained^1^^i'^^^i'^^^'^^\^^^^^^^^^'^^^^S^^^^^'^^^^^^ 1 ^^^^■^ti^atff ^^ndrent ces Seiei^urst leur Pi3rr3, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Berry amp;nbsp;de Bourbon, amp;li 1 '»y^». nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^oir,amp;qu’il fut en bon Doint^t'n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Roy fut tout forçât en bon pou- l yud Rentrée de Normandie^nour^, lt;l^lt;jbiendpouuoiii, cheuaLher, il fen tint à G Hors, à quot;£^yF^f'’‘^-^boiiLi:Ho;cniM^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a,Iàcnuiron, grade foi-

^et(.y£^^ ^;^^f^3ris)enfacompaignLêeLleuaîec7'F^‘A^‘'^quot;'^^^^^^^

A*»WZ^r Roy,amp;luy en lit bornage, aux vs Seaux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ArmignacJa Comté de Rodais: du ƒ Frâcerreléuent leurs fcli:amp; de ce au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;que les Seigneurs, higets du Royde ^^''?t djdfs nécs,yroFovcc.s amp;nbsp;F!Ii‘rlt;.-sC',y • ^^ _ ^^^^^^l^omcdi^oy,on leva les lettres tabdliô- /

tourna Je Rav deFraceiP^^ ^^^^^ lequel on

Touraine venue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ll^^tla Roynede France,amp;J.i Dndicflcdc pin de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meffire Ichan de ChaÛe/moranr Sr de médire Tau

■ furent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Roy d’Angleterre ^desAngloâJ/s ond A'o d . ^^'P^^[ê^^^tndeidre,oulcI{oyd'Angleterre, Tes frétés, amp;fes ^^f^Fttt^^tsd Angleterre, Rirent. Si parlèrent enfcmbleccs

' r ^^^^ ^'^ ^ ^^Jl.‘i^^‘^^^^^^tcnconuenâcéamp;promisàiàireamp;'teniraulioydeFrâce a ^^llt;^^Pnçles,guanddsfepartmêcduParlemétdAmiens,amp;pourde/m^^^ cua/ers ^T^^oe,guieûo/étla,amp;çuilespourfuiuoictpourauolrrcAô/ê. Cô/eU/é ƒ ^otre eux.^ rcïjjondiientain/iaux Cheualiers Fra fois, Vous Cdadclmorât, A' tous

fd d'Airf/, à '^j^^^^^^^^^^^^a^^tindcrccs routes chofesque vous nepouuez auoir autre rcl^ioii/e, ^yd^f /^a P^^^l’^^^^^^^ous,maintenant, car trop fore feroie àa/fébier,pouriepre/cnt,!es CF '^ lt;^i^gt;}ddma- ^^^*^^^f^^toiseRarsduJioyaumed’AngJeeerre,iuiquesàla SMicbel: que tous vita^

wcz-à /T^f ^irnrparordonnanccauxParJcmenSjamp;auxpiaidsyà W^cdmondict: amp;nbsp;de ce^po.umoi/s

fnw/iif^^/e», 3Cijü/rer amp;nbsp;vaas tenir excu/ez^nous CV e/crironsparde iai-^H acioacgucsvai/s, ovau-cans de iaparric du Royaume de France, vods vouiez, ouyeu/enr,ranïrrauai//er, gae vous retourn ezicy, on en fera re^^ó/c deuëSrrai/ónnabie/reJie çae^^^eneraienict/e có/èH

-ocr page 1261-

ÖÈ FRoisSÄftfi


21^


des trois eftats du Royaume d’Angleterre refpondra. Quand les deux Cheualiers Vei-rent qu’ils eftoient répondus,amp;qu’autrc chofe n’en aüroienti,li tefpódirétjDe par Dieu; Nous nous contentons aflez de tout ce que vous dites. Faites .cfcrireamp;feeller:amp;puis . nous nous mcttrôs9u retour. Alors furet lettres efcrites amp;nbsp;feellées,püis on les leur bail-la:amp; eurent congé du Roy amp;desSeigneurs .• amp;puisfe meirent au retour: amp;vindrentà Londresiamp;f ordonnèrent pour partiriLe Roy dAngleterre les fit par tout deliurerde tous couftages5amp;conduire iufques à Douures :amp; leur fit le Bailly dÇDouuresauoirvn Vaiirelpalïager5pour eux amp;nbsp;pour leurs cheuaujç^mais ils feiournerentlà cinq iöiirs,ende i^fui’Jt leha faute de vent. Âufixiémeiour ils cquiperenr5amp;eurent bon vent à volonté:amp;vindrent lt;i‘chaßelmo-prendre terre à noulongne.Là iflirent ils hors du paffager, Sé quand la mer fut retraitte, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^^A»

on mit horsles chenaux. Depuisjlsfe départirent de Boulongne, amp;■ prirent le chemin v^f/7f”*4»fc d Amiens:cheuaucherent à petites iournées:amp; firent tant5qu’ils vindrent à PariSiSi trou ig„y reffonfe uerentlàleRoy amp;nbsp;les Seigneurs,car ce fut parles feftes de Penthecoufte. Ils monftre- d’^n^lererrci rent les lettres,amp; les leur on tantoft,amp; veit on l’ordonnance des Anglois. Il m’eft aduis quelc Royales Seigneurs n’en firent pointtrop grand compte.Car dedans briefs iours dseurentmoultgrandcmcnt ailleurs à entendre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

Commef/t gt;»ejiire Pierre iJe Craon par haine ^ mauf/ais aguet hat it dp nauragriefue-ment me/ûre Oh/ner de CbJ/on,dont le Rejer/es Con/aux furent moult courrouce^

J- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE XXXV I I 14

VOus auez bien ouy cy-delTus patler,amp; propofer,comment melfire Pierre de Craori (lequel cftoit vn Cheualier en France de grand lignagcamp; affaire)fut elongné de l’a niouramp; grace du Roy de France amp;nbsp;du Duc de Touraine fon frerCjt amp;nbsp;par quelle achoi -fi^e^arelez^Jt fonamp; caufe il auoit courroucé fi-auant le Roy amp;nbsp;fon frere,amp; par quel mal-fait3amp; fi auez la vieille leceù bien ouy recorder comment il eftoit venu en Bretàigne delcz le Ductlequcl luy auoit dit vous plaira ((u'Oliuier de ClilTon iuy auoit tout ce promeu amp;nbsp;braffé.Or peuuent les acuns fuppofer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'**”'^îic

Suede ce dire le Duc auoit cfté informé amp;nbsp;cnflâmé,pourtât que fur ledit Conneftableil jç^o-fo^fç îucit tresgrande haine,amp;ne le fauoit comment honnir,ne deftruirc,amp;mclfire Pierre de caufeyauoic Craon eltant dclez le Duc de Bretàigne,fouuent ils parloicnt enfembleamp; deuifoiêtde dauoircour-ßieffire Oliuier de Cliiron,comment,né par quelle maniere,ils le mettroient à mort, ronce fi auât Carbien difoienr,que(l’il eftoit oc^is,par quelque voy(^ue ce fuft)nul n’en feroitguer leRoyamp; fon ■■«decontreuengcance: amp;tropferepentoitleDucqu’ilnerauoitfairmourir,quâdille ^‘'‘'‘^J^^ ^“^ bntàfon aifeauchaftelderErminc,delezVennes,amp;voufiftbien quedu fienilluyeuft ^^^^ ^^^ * *^oufté cent mille francs,amp; il le tint à fa volonté. Ce meflu e Pierre de Craon (qui fe te- nbsp;nbsp;nbsp;’

JJoitdelczleDuc,amp;tconfideroit ces parolles,amp;: comment mortellement il hayon CliP æn)propofavnemerueiilcufe imagination en foy-mefmc , car parles apparences feiu-g^ntleschofes.il fauifa(commcnL_que ce fuft)qiïil mcttroit à mort le Conneftable, amp;: ” entédroit iamais à autre choîe^ïffiuroit occis de famain,ou fait occire:amp; puis on trait Eftoit de la paix. Il ne doutoit,qu’ainfî que neant,ïenan de Blois(qui auoit fa fille) ne 1 e ’’bau Vicomte de Rohan,qùi auoit l’autre. Auec l’aideau Duc, amp;nbsp;de fon lignages! fe * ^heuiroit bien contre ces deux,car ceux de Blois eftoient encores trop fórtafFöiblis:amp; ”3Uoitle Comte Guy de Blois vendu l’héritage deBlois,qui deuoit retourner, par fuc-C'^flion d’hoirie,au Comte de Ponthiéurelehan de Blois,amp;ilvcintau Duc de Touraine ^làluy auoit monftré petite amour,confidcncc,amp; alliacé de lignage.0r,fi ce feit eftoit ®''enuàCliftbn,rantqu'il furt mort,petitàpetiton deftruiroit les mauuaiftiez duRoy ^du Duc de Tourainc: c’eft à entendrclc Seigneur de la Riuicre, melTirî lehanle Mer-^'fr)Montagu,lc Begue de Villaines,mefrire lehan de BueiI,amp;aucuns autres de la cham bfc du Roy.lefquels aidoient à fouftenir l'opinion du Conneftable,caf le Duc de Berry^ ^IcDucdc Bourgongne ne les aimoientqu’vn pctit,quclque femblaint qu’ils leur mon Went.Aduint qu’il perfeucra en famauuaiftié,amp; tant confidera ledit meftire Pierre de ^taon fesbefongnes,qu'il y fubtilla par manuals argu,amp; par l'enhortation de l’ennemy, Hw iamais ne dort, mais veilleamp;rcueille les coeurs des mauuÂs, qui à luy fenclinent. Si êÇtta tout fon fait deuant fes yeux.-auant qu’il ofaft riens entreprendrc,en la forme amp;nbsp;ma * ■^‘ere que ie vous diray,amp; fil euft iuftemêtpenfé amp;nbsp;imaginé les doutes, les perils, Ôcmé-’^befs,quipii fon fait ponuoient venir amp;nbsp;defeendre, amp;nbsp;qui depuis defccndircnr,raifonamp;: ?ttremj,ance euftent eu autremét en fon coeur leur heUiqu’eUes n’eurent.Mais on dit, amp;

-ocr page 1262-

î^o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Q?’ ART V 0 L V M Ë

cft vérité,qué l'c grand défifjqu on a aux chofes,auant qu’elles aduiennenqefteintlesrei^l amp;nbsp;pource font les vices niaiftreSjamp; les vertus violées amp;nbsp;corrompues. Ainfijpoureep^ cfpeçial que ledit meffire Pierre de Craon auoit fi grand affedion ala deftrutfioduCO“ neftable5ilfenclinaamp; accorda de tous points aux confeils d’outrée amp;nbsp;dcfollie:amp;lu/ cftoit bien auis,en propofant fon fait(mais que fauuement il prüft retourner enBreW^ gne deuerslcDüc,lc Conneftablcmort) qu’iln’auroit iamais garde que nulleveinft** queritycar le Duc Faideroit à dc!iurcr,amp; à f excufer;amp;au fort,fi la puiflance du Roy enolt é ^i grande,qu’il en voufift faire fait,amp;le venift quérir en ßretaigne,fur vnc nuit ilIcro*^^’ daircj' tt ame- rroü en vn vaifiel,amp; fen iroit à Bordeaux^à Bayonne,ou en Auglcterÿ: amp;nbsp;là ne feroit« 'niéfélon le fem pointpourfuyui. tear il falloir bien que les Anglois hayoient mortelleniét Clifton,pO^^' JerAuteiir, les dures cruautezqu’illeur auoit.fa!6ies,amp; confenry faire,depuis lesiours qu'il f’eß®** tourné Françoisi,car au-deuant il leur auoit fait plufieurs beaux amp;nbsp;grans feruiccstcoöl’ me ils font Contenus amp;deuifez notoirement cy-deffus cnnofire HiftoitCiMcftirePi^*^ re de Craon(fi-commc vous auezouy)pour accomplir fon defir,auoit de long temps ert foy-mefmepropofé amp;gettéfonfait:amp;:à nully nef en cftoit découuert. lenepcufauoi*-fil en auoit parlé au Duc de Bretaignc.Les aucuns fuppofoient qu ouy,amp; les autresnonj mais la caufe de la fuppofition de plufieurs cft:pourtant que,le delidfaitparluyamp;pad« complices,lc plus-toll comme il peut,amp;par Icplus brief chemin,ilfen retournacnBf6 'taigne,amp; f’en vint comme à fauf garand,amp; à refuge,deuers le Duc de Bretaigne:amp;outrâ au-deüant le fait,il auoit rendu amp;nbsp;védu fes chafteaux amp;nbsp;hérit3ges,qu’il tenoit en AnioUgt; au Duc de Brctaigne:amp; renonçoit au Roy de France,^ à fon hommage.amp; faignoitjamp;d foit qu’il vouloir voyager outre mer. De toutes ces chofes ie me palferay briefuemenf) mais ie vous éclairciray lefair,carie Adcur^pftipofeur de celle Hiftoirc,pourlesiourS que le mechefauint furie Conneftable de France,meflî»e Oliuierdc Clifton,ieftoyea Paris:fi en deu par raifon eftre bien informéjfelonrcnquefte quei’enfei.VousfaueZjOU dcuczfauoir,quc pour ce temps ledit meflire Pierre de Craon auoit en la ville dePatiSj au cymetiere Saint Iehan,vn tresbcl hoftebainfi q ue plufieurs grans Seigneurs deFraflquot; ce y ont,pour auoir à leur aife leur retour.Ceft hoftcl( ainfi que couftume cft)eftoitlorC gardé, par vn Concierge. Meflire Pierre de Craon auoit enuoyé, des QuarefineprÇ’ ■ nant,àParis audit hoftel,de fes varlets,qui le feruoient pourfon corps,amp;pagt;'iceuxfaiC l’hoftel pourueoir,ftert amp;largemenr,dc vins amp;nbsp;pourucances,defarincs,dechairs,delelj amp;nbsp;de toutes chofes,qui appartiennent à vn hoftel. ^uec tout ce,!! auoit eferit au Cofl* , cierge,qu’illuy acheptaftdesatmeures,cottes de fer,gantelets,coiffettes d’acier,amp;tcF meß^’ePterre ^^^ chofes,pour armer 4o.bonscompaignon5:amp;quand il fcroittoütpourueii, iHeluy»* g’^ifiâft:,^ il les enuoyeroit querir;amp; que tout ce il fift fecrettement.Le Concicrgc(qot tMr,tufaire '“ôl m’ai n y pcnfoit,amp; qui vouloir obéir au commandement de fon maiftre ) auoit quisj tuer,le Connl- pourueu,amp;achapté,toutc cellemarchandife:amp;tour ce termependant.amp;fesbefongnes fiabledecUffin faifant,fetcnoit encores fon maiftre en Aniou,en viichaftelde fon heritage,belamp;lorC) qu’on appelle Sablé:amp; enuoyoit compaignons foTPsffiTSis, amp;nbsp;courageux, vnefert^^ dcux,raütrc trois, l’autre quatre,i^ut Iccrettemcnt amp;nbsp;couuertement,en fon hoftel3Pa-* • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fis.A leur dcpartement,il ne|^ur difoit pas pourquoy c’eftoità faire:niaisleurdftolt'

Vous venuz àParis,tcnez vousdesbiens de mon hoftel tous aifes,amp; tout ce, qui vous ra meftier,demandez l’au Concierge,amp; vous FaUrez tout prcft:amp;point ne vous móftreï pour chofe qui foit Je vous eontenteray vn iour tout à certes, amp;nbsp;fi vous donneray tres-^o^^s gages Jeeux donc fur la forme amp;nbsp;eftat qu’il leur dit,ouuroient,amp; venoient àPMi® amp;nbsp;y entroicnt,ou de nuit,ou de matin,car pour lors les portes de Paris nuit amp;nbsp;iour eftoy' ènt toutes ouvertes. Tant f y amalferent,qu’ils furent enuiron quarante compaignorts* hardis amp;nbsp;outrageux(d’autres gens n’auoicledit meflire Pierre que faire) amp;d’iceuxily en auoit plufieurs,quc fils euflent feeu pourquoy c’eftoir,ils n’y eiifsétefttrc,mais de dé Meßtre pierre couurir fon ferret il fegardoitbien. Meflire Pierre de Craon, enuiron la Penthecoufti, de Craon fècre ou Ïes feues,il vint bien fecretemét à Paris,amp; fe bouta en fon hoftel,amp; nô en cftat.'inais tementaparts ainfiquclesautresycftoientvenus.il demandale varlet,quigardoit la porte. Ilvinù J'gt;»*ho^fTur ft’Y^^cilluydit. IeteG0»mande,furlesyeuxdelatefteàcrcuer,quctuncmcttcsceàs ^»ff afonp^int homme, ne fcmmc,nelaiffcs iflîr aufli,fi ie ne le te commande. Levarletluyobcit(amp; d'a^uet. CÇ fut raifon)amp;aiiffi fit le Conciergc:qui auoit la garde de fa mâifon.La femme du Cori eierge:amp; fes cnfans,amp; aufli la chambrière, il faifoit tenir culcur chambre, fans pointil-fir.Il auoitdroit,carfefcmmes,ouenfans,fuflrentallez furies rues, lavenucdemcftîrô

Pierr«*

-ocr page 1263-

DE FROISSA RT. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^j

Pierre euft efté fccuë, car ieunes cnfans5amp;femmcs,par nature célët enuis ce qu’ils voiét ^ qu’on veut ccler.Enceluy eftatamp;arroy,queicvous copte,furet ils la dedans ceft ho-ftelenclos,iufquesauiourdu S.Sacrement: amp;nbsp;auoit tous les iours(cc deuezvousfauoir amp;croire)ce meflir?Pierre fes efpies,allansamp; venans ou il les enuoyoit:qui efpioient fur fon eftat amp;nbsp;fur tout fon faif,8duy rapportoient la vérité de ce qu’il vouloir falloir: amp;nbsp;n’a-uoit point encores ledit mefure Picrrc,iufques à ce iour du Sacre,vcü fon heure:dont ils feu cnnuyoit en foy-mefme.Or auint que,le iour du Saint-Sacrement,lc Roy de France,en fon hoftel de Saint-Pol à Paris,auoit tepu de tous les Barôsamp; Seigneurs,qui pour ceioureftoient^Paris,courtouusrtCjamp;futceiourlà entrefgrand foulas: amp;nbsp;auffifutla Royne,amp; la Ducheffe de Touraine:amp; pour lesDames foulacier, amp;nbsp;le iour perfeucrer en ioye,apres difner,dedans le clos de l’hoftel de Saint-Pol de Paris, les ieunes Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers,montez fur courficrs,amp; tous armez pour ioufter,lalance au poing,cftoient làvenus:amp; auoientiouftéfort amp;nbsp;roidemcnt:amp; furent ce iour les iouftes moult bellcs3amp;: trcfvolontiersvcuës du Roy3dc la Royne,des Dames amp;nbsp;Damoifcnes:amp;necefrcrét point iufqiics au foir:amp; eut le pris,pour le mieux iouftant,parlc record des Dames, premièrement de la Royne de France,amp; de la Ducheffe de Touraine,amp; des Heraux,à ce ordonnez du donner amp;nbsp;du iuger,meffirc Guillaume de Flandrcs,Comte de Namur:amp; donna le Roy à fouper3à l’hoftel de Saint-Pol,à tous lesCheualicrs,qui y vouloiét eftre,amp; après ccfoupcr,on dança,iufques à vne heure apres minuit. Apres ces dances, on fe départit: amp;nbsp;fe retrahit chacun en fon hoftel,fans doute,amp; fans garde,l’vn çà,l’autre là. Meffire 0-liuier de Clilfon,Conneftable de Frâcc,pour lors fe départit tout le dernier:amp; auoit pris congé du Roy:amp; f en cftoit reuenu par la chambre du Duc de Touraine: amp;nbsp;luy auoit demandé, Môfcigneur,demourrcz vous icy,ou fi vous retournerez chez Poulain? Ce Pou lain cftoit Treforier du Duc d»Touraine:amp; demouroit à la Croix du Tiroucr,afrcz près du Lyon d’argcnt.Le Duc de Touraine luy auoit refpondu,amp; dit,Conncftablc,ic ne fay encores lequel ieferay de demourerjou retourner. Allez vous en.il eft meshuy bié heu redepartir.Monfeigncur,Dicu vous doint bonne nuit. Et fe départit fur ccluy eftat,amp;: vint en la place,douant l’hoftel de Saint-Pol:amp; trouua fes gens amp;nbsp;cheuaux, qui l’attcn-doicnt:amp; tout compté,!! n’y en auoit que huir,amp; deux torches.-lefquellcs les varlets allu merent.Si toft que le Conneftable fut monté,amp; les torches porter deuanr luy,fc mei-rentau chemin parmylarue,pour rentrer en la grande rue de Saime Katherine. Mcffi-tePierre de Craon auoit ce foir fi l»ien efpié,qu’il fauoit^out le conuenant du Connefta He ,amp;comment il eftoit derriere3amp; de ces chcuaux qui l’attendoient. Si cftoit party amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

iHu hors de fon hoftel,^ fes gens,tous armez à la couucrte,amp;: tous montez fur leurs che iiiux,amp; n’y auoit,dc ceux de fa róutc,pas fix,qui feeuffent quelle chofe il auoit qji propos de faire:amp; cftoit venu ledit raeffire Pierre de Craon fur la chaufféc,au carrefourg de Sainte Katherine,^ là fe tenoit il,luy amp;nbsp;fes gens tous quois, amp;nbsp;attendoicnt meffire Oli-ôierdc Cliffon Conneftable nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Si toft que le Conneftable fut iffu hors de la rue

S.Pol,amp; tourné au carrefour del^mnde ruc,amp; ainfj^jU’il fen vcnoit tout le pas fur fon chenal,les deuxtçrches fur fon cofté,pour luy éclairer,!! le prit à iâglcr à vn fienEfeuyer S^luy dit,le doy demain auoir à d!fncr,chcz moy,Mófc! jneur deTouraine,!e Seigneur dcCoucy,me(fire lehan de V!enne,meffire Charles d'Angers, le Baron d’Iury, amp;nbsp;plusieurs autres.Or penfez qu’ils foient tousâifes,amp; que rien n’y ait épargné.Cesparolles difant,veez cy venir meftire Pierre de Craon amp;nbsp;fa routc,qui f’auancent,amp; premiercmét ilsentrenteiitrelcsgensduConncftablc(quieftoicnt fans lumiere ) fans parler,ne fe-^,.^^ ^.^ ^ cder,amp;apresonpr!tlestorches,quifurentcftcintesamp; gettées contre terre,enprenant jg craonfur-i IcConncftable,lequel quand il fentit l’effroy des cheuaux,qui vonoiét cfêrriercjcuidoit prend o (,lece quccefiiftleDucdeToitraine,qu!febatiftàluy8zàfes gens, amp;nbsp;dit, Monfeigneur,par eutra^eufim^t ma foy c’eft mal fait,mais ie le vous pardonne,car vous eftes ieune,amp;: font tous ieux en Cr aguet, le Vous. ces mots dit meftire Pierre de Craon,en tiratfon efpée hors du Ægt;urre!.Amorr, Cenne^Mt de àmort,Cliftbn,cy vous faut mourir.Qui es tu(ditCliflon)qui dis telles parolles?Ie fuis ^^^f^^ ^^’'quot; Pierre de Craon,voftre enncmy,vous m’auez par tant de fois cou rroucé,que cy le vous faut amender. Auant(dit il à fes gens)i’ay ccluy que le demaiiîle,amp; que ie veux auoir.Et, endifant ces parol!es,!i fiert amp;nbsp;lanccaprcsluy. Ses gens tirent efpees,amp; frapentfurle Conneftable,amp; luy (qui eftoit tout nu amp;nbsp;dépourueu,amp; ne porroit fors vn coutel, cfpoir dedetix picz de long)trait le coutel,amp;: commence à foy deffendre.Scs genseftoient to’ nusamp;depourueuSjfi fclfraycrcnr,^ furent tâtoft ouuers amp;: efpars.Les aucûs des homes

-ocr page 1264-

de me Hire Pierre deCraon demandèrent, Occirons nous rout? 0uy(dit iOceuxquife mettronten defFenfe.La deffenfecftoitpcrirc,car iJs neftoientqu’euxhuir,amp;fans nuJJe armeure.Ainß tous ceux de Craon entendoient au Conneftabieo^ire.-ncrae/îîrePie-’^^i^e demandoitautrechofe,que JeConneftabJe mort;amp;vous dyffi-comme cognurent depuis aucuns,qui a ceJuy aflaut furent, 5c emprife)que, q^iand ils eurent Ja cognoi/Tan-ce que c eff oit Je Conneüable qu’ils adaiUoient,furent R ébahis, que en frayant furluy, H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leurs coups nauoient point de puidànce;amp; au/fi ce,qu’ils faifoient,ilslc faifoientpaou-

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;reulemer,car entrahi ion faifanr,nul neQJiardy.Le CoiincüMc cotre les coups fe cou-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;if Connue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;RMaire,en foy de{fendamp;mvaUlamment.Sndeieafcaeluyeuamp;

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de Cüfenfauuc' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grace de Dieu ne J’euftgàrdc amp;nbsp;dépendu ; amp;nbsp;toufioursbien fe renoitfur

chez, vnfoitr- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ tant qu 11 futferu fur le chcf,d’vnc e/pée,à plain coup,moult viJlainemcnt

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’^ vcr/a 1US de fon cheuil,dtoia à rencontre de l’huis d’vu Fournier ; quiià

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ducs.OrauoùtïdùFou'’r^e\T^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des pelles w««

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pao.rcufen.enr. Vous de«« ûÂÂquot;^quot;' '^P 'T'

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;blc^carFil full auffi bien cheu dehors de Ihni. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grandegrace au Conne-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp; fermé,il eûoir mort:amp; FeufFent peüené deJ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dedans, ou que l’hwscüHc-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dre. De ce coup du chef^duquelU eSoit ch ^ ■? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ “^quot;^^^ quot;nbsp;quot;' quot;''’ ‘^^^quot; r J 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fire Pierrede Craon,ceüxquifurluviâ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^” lesplufieurs,amp;mefinesmef- nbsp;nbsp;nbsp;i K^fr^fecr lecoupdelamort.SiditmeihrePierred^r^^^^^^V^^^^^^^quot;^^^^^^‘y'^‘^^^quot;^^°^'^^ I de „,eC faia.Siln ’ea mort,R mourra il du coud de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^quot;- ^°“^ ^quot; quot;quot;quot;^^ quot;^quot;^ nbsp;nbsp;/ péroné ils fe recueillirent tousenSe^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;'^ ^ ^^^^ / ^°quot; P^^^ SsiarenetancoHàb porte nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ ie CMne^ai/f champs’cavpourlorsUporSictoutco^ûcm^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ ■^a^gt;'gt;r«rdcpuisqaelcRciyJcFrMccretomnadchb^^ni'^ F’ ff‘'‘’‘quot;quot;‘‘quot;‘“''P^''^ nbsp;nbsp;I -.,r. tlefdoofiei«rfe^teo«ùIfcod«p^r^'’‘'*,V‘^**«*^’‘^ nbsp;1

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

• Les gens au nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;veitamp;cognât que c’eûoit Je Conoeßable. / Pierrede Craon nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;petit de mal: car tousles gens demeure nbsp;nbsp;/ ble au mieux anils ^^.o^je^^Z^°^^°‘^^“^^^^^2^^^^^^b^^)f^i'^meirentcnfem- nbsp;nbsp;1 maifon Setronnerenr ' ^ ^^^d^^^dçuantl’huis du Fouriiierjamp;renrrcrenrenla 1 ramé nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;rnauré,lechef duremenren- nbsp;nbsp;ƒ enrendirenr ' I ^^^^ ^^'^^ ^^^^3car dupremierlls cuiderent bien quil füllniorr,amp; / £e^éi'^Z^\i d ''I^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^quot; ^^^drentiufqaesâfboûel deSaint-Pol, 4r /

amp;tfnr le point deUteureque nbsp;nbsp;/

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^dans/onUr, Ha3,Sire,nousnei'ousoronsceler JegrandmecbeFqiri t

^^^ '■''^(rcïlprefenremenrvenuaParis.DirleRop,(2uelméeherPDe vodreConneliable,niei/i- / ^^^^^'^{de CJjironfre/pondircnri/silquic/loccis.Occ/s/fdirIcItopJârconi/ncnrfçüi f j^lt;^rajrigt;Sirenousneûnons,maJscemechefc/lauenuïiirlny,amp;rbiépresd’icpenl3gné / derueSainreJfarAerine.OrroûFdfrlclîoyJautorches./e/e rueUaller reoir. Onallatna / rorches,amp; varicesiâïlJ/rrtttauanr.LeÜoy raar-lênlementle vc/lird'vue Aoupellande, nbsp;nbsp;nbsp;i

Ou luy boutais /bulfersespiex.Scs Geus-d’armcsamp;Huidiers, qui ordonnes: edoient

pour JàireleguedJjamp;garderJa nufrl’bo/lelde Saindi-Pol^/âillfrenr tanroUauanr. Ceux,

qui couchez e/loient âraulquelsles nouuelJes v/udreur, fordounerentpourlûyulrle

Hoy quiidîrdeJ’hoïlc/Sainr-Po/jlânsuuJarroyy ^dorsJeJioy u’arieud/rhouimey/ûrs

-ocr page 1265-

DE FROISSART


^33


ceux de fa chambre:amp; f en vint le bon passes torches douant ]uy,amp;dcrrierc;amp; n’y aiioit de fes Chambellans,tant feulementjque meflire Gautier Martel amp;nbsp;meflire Ichan de Li gnae.En ccluy eftat amp;nbsp;arroy fen vint en la maifon du Fournier: amp;nbsp;en’■''a dedans;^ pju-fieurs torches amp;lt;?liambcllansdcmourefenr dehors. Quand le Roy fut venu,iltrouua fon Gonneftable prefque au narti,qu'on lüy auoit dir:réfcruc qu’il n’eftoit pas mort. Si lauoieht fes gens ià dcfpouiné,pour tafter,lauoir amp;nbsp;veoir plus-aifement les lieux,ou il e-ftoitnauré,amp;les play es,comme elles fc portoient. La premiere pafollc,quc le Roy dit, cefut,Gonneftable,comment vous fentez v^s? Ilrcfpondit..Chcr Sirc,pctiteinc'nt amp;nbsp;i(.j;^„,j™,jj^ fôiblcmcnr.Etnuivousamiscnceparry?ditleRoy. Sire(ditil)Pierrc de Craon amp;nbsp;les fi5cc«’7ƒHJî complices:traiftrcufement,amp; fans nulle t deffenfe. Gonneftable dit le Roy) one chofe außthtn. nefut fi comparée,comme elle fera,ne fi fort amendée. Or toft(dit le Koy)aux Médecins amp;nbsp;Cirurgiens:amp; ià les eftoit on allé querir:amp; venoient de toutes pars,amp; perfonneL ment les Médecins du Roy. Quand ils furent venus,le Roy en eu t grade ioye:amp; leur dir. Regardez moy mon Cóneftablc:amp; me fâchez àdire en quel point ii eft,car de fa naureu rcie fuis moult dolenr.Les Médecins rcfpondirentiSirc.volontiers.Si fut par eux vifité, tafté,regardé,amp; appareillé de tous pointSjà leur deuoir;amp;târoft le Roy prcfent(qui trop fort eftoit courroucé de cefte auéture)demâda aux Cirurgics amp;Mcdecins,y a il nul peril de mort?Ilsrcfpondirent tous d’vnefciêcc,CertcsSire,nenny.Nousle vous rendras dedans quinze iours cheuauchant. Cefte refponfe réiouir grandement le Roy: amp;nbsp;dit. Dieu en fort loué,ce font riches nouuelles. Puisditau Gonneftable, Penfez devons: amp;nbsp;ne vous fouciez point de riens,car oneques dcliél ne fut fi cher coriiparé,ny amendé furiestraiftrescommeceftuy fera, carlacnofe eft mienne. Le Gonneftable rclpondit moult foiblcment,Sire, Dieu le vous puilfe rendre,6tlà bonne vifîtatiô,que fait m’auez.

A ces mots prit le Roy congé du Conneftable:amp; f en retourna à Saind-Pol:amp; manda in continentie Preuoft de Paris: lequel fans feiourner vint àSaind-Pol: amp;r ià eftoit il tout Cemmantiem^ eler.Quandilfut venu le Roy luy demâda,Preuoft,prenez gens de toutes pars,bien mô- ^^‘^^J ^” ^'~ tez amp;appareillez:amp; pourfuyuez ce traiftre Pierre de Craon, qui trahiftreufement a ble ^“^^^^ fn^a^d cè^Si mis en peril demort,noftre Gonneftable. Vous ne nous pourrez faire fcruicc plus ^^^^ ^ /^ ^^^^ agréable,que le trouuer,le prendre amp;nbsp;le nous amener. Le Preuoft refpondit, amp;nbsp;dit Sire, ß^e demeßtre i’enferay toute ma puifrancc,mais quel chemin peut on luppofej^u’il tiene? Informez pierredeCraai Vous en(dit le Roy)amp;fi en faites bonne diligencc.Pour le temps uTlors les quatre fouuc raines portes de Paris eftoient teilte nuit amp;tout le iou^uucrtcs,amp; auoit cefte ordonnâ-cccftéfaite au retour de la bataille,qui fut en Flandresfou le R oy de France déconfit les Flamans à Rofebecque)amp;lors queles Parifienslc voulurent rebeller, Si que les maillets Ienrfurcntoftc2,amp;pour mieux à toute heure chaftieramp;feigneuricr les Parifiens,mcfrire Olimcr de Cliflbn auoit donné ce confcil d’ofter toutes les chaincs des carrefours de Pa ris pour aller amp;:eheuauchcrtoutenuit.Partoutfurcntoftécs hors des gods lesfouucrai nés portes des fueilles,amp;: là couchées, amp;nbsp;furet en celuy eftat enuiro dix ans,amp;cntroit on àtoutes heures dedans la vrPP5^^aris. Orconfuicrez comment les faifons payent.

Le Gonneftable auoitcucillylaverge,dontilfut batu, car fi les portes de Paris eurent eftéclofes,amp;les chaifnes leuécs,iamais meftire Pierrede Craô n euft ofé faire ce deliéi • amp;nbsp;outrage,qu’il fit, car il n’euft peu iftir hors de Paris, amp;nbsp;pour ce qu’il fauoit qu’il iftroit bien à toute hGure,fauifa il de faire ce maléfice,amp; quand il fe partit du Gonneftable, il le cuidoit bien auoir laifte mort,mais non fit (fi côe vous oyez dirc)dôt depuis il fut moult courroucé. Quandililfit de Paris,il eftoit Vneheureapres minuift,amp;ilfit pKrla porte . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

Saind Anthoine, amp;nbsp;dient les aucuns qu’il paffa la riuicrc de Seine au pont de Charen- f'/^ ^^ ton,amp;dcpuisilpritlc chemin de Chartres les aucuns dient qu’à lîftir de Paris lire-j '*‘ ^^^“ tourna vers la porte Saincr-Honnorc,dcllous Mon tmartrc,amp;vint palier la nmere dcSci ch^ftreemt» neau Ponthon,Par ou qu’il paftaft la riuicrc, fi vint il furie point de huit heures à Char-.„fß^f chenaux tresiamp;aucuns des fîens,les mieux montez,car tous ne le fuiuirent pas* mais fe dclfenv chez, un Cha blerent, pour faire le moins de móftre,^ pour les pourfuites.zAu paftét il auoit ordonné neinede ß fa-lufquesàvingt cheuauXjamp;laifTez chez vn Chanoine de Chartres,lequel eftoitvn de fes f’^ ^ ßreti-gens,amp;rauoitferuy,dont mieuxluy euft valu qu’onequesr»I’euft vcu,ne congnu,quoy ?*”^ que de ce deliél: amp;nbsp;forfaiéf ledit Chanoine ne feeuft rié.Mcfifire Pierre deCraon,quâd ir ^'** ^ '^‘* ^' fut venu à Chartres, beut vn coup: puis fit própte diligence d e renouuellcr amp;nbsp;châger de cheuaux,amp; fc partit de Chartres tâtoft,amp; prit le chemin du Maine,amp; exploita tât,amp; che uaucha fi bien,qu’il vint en vn chaftcl,qui fc tenoit encores pour luy, qu’on dit Sablé,amp;

M

-ocr page 1266-

134 là fe rcfrefchit amp;nbsp;arrcfta;amp;: dit qu’il n'iroitplus-auant, fifauroit auantdes nouuellcsdc meffire Oliuier:amp; là fe tint. Vous deuez fauoir que le V cndrcdy(dont le leudy pat nuid: cc delid fut fait par meffire Pierre de Craonß«: fes compiices)il fut grande nouuelle,par my Paris,deceluyoutrage:amp; moult en fucblafmé meffire Pierre de Æaon.Le Seigneur deCoucy(quifetcnoiten fan hoftel)fî toftqu’il fceut au rnatin lesnouuelles,moiiuà chcual:amp; fe partitjluy huitiefme tant feulement : amp;nbsp;vint à Imoftel du Conneftable,derrière ie Templc:ou on i’auoit rapporté,car moult f entr’aimoient : amp;nbsp;f’appelloicntfrcrcs

Le seigneur Je amp;compaignons d'armes. La vilitation du^eigneurdeCoucy fitau Conneftable grand Couç)! i^ißtele bicn.Auffi tous Ics autresSeigneurs à leur tour Ic venoiét vcoir:amp;par efj^eiabaueeques Cenneßable Je jg p^y de FrancCjfon frerelç Duc de Touraine;qui en fut grandement courroucé. Si ^'fquot;”‘ Je ^*^°’^^f^æ^^c5lt;^‘^^^^^’^’^^5,quc Craon auoit fait ce deliâ: amp;nbsp;outrage à leurfdepitj^ ßr cottelefens ‘l^^ c’cfloit vne chofe faicte amp;nbsp;propoféepar traiftres,amp; pour troubler le Royaume.

Jel'Auteur. nbsp;nbsp;nbsp;Leduc de Berri (qui pourcesiourseftoitàpans)fen diffimula moult grandement: amp;nbsp;à ce qu'il monftra,n’en fit pas grand compte:amp; ie, Adeur de celte prefente Hiltoirc: fu adpneques informé,que fil eull voulu,dc celle auenture il n’eull riens eltc,amp;rque trop elerement l’eult brifée5amp; allé au-dcuanr:amp; ie vous deelaireray amp;nbsp;diray la raifon pour-quoy,amp; comment.Le propre iour du Sacrement eltoit venu au Duc de Berry vn Clerc (lequelelloitfamilieraudiCtmeffirePierredeCraon)amp;luyauoit dit ainlî,amp;réueléen i^ek Pue Je fecrcr,Monfeigneur,ie vous ouuriroye volontiers aucunes chofes,qui ne fontpaslicites Berrj/fut afiz, mais taillées de veniràpoure conclufiô:amp;vous elles mieux taillé d’y pourueoirqucnul ^É Te7jlt;rdo ^^^re.(^elle chofe cli cc?dit le Duc.Monfeigneur ( refpondit le Clerc(ie mets bien en contre clilT»» tegt;^æcs,que ienc vueil point dire nommé;amp;pour obuier à grand mechefjamp;pouréche-crifu/leiifl * uer le peril qui peut venirà la matière,ie medecouurcàvous.Hardiment,ditleDucdc bien rompu ce- Bern.le t’eu porteray tout outre.Adoncques luy dit IcCltlt;c en celle manière,Monfei-^eentrepriß, gneur,ic me doutc trop grandement de melfirc Pierre dc Craon,qu’ilncface meurdrir Jtl euß i^oulu. Si oedre Monfeigneur le Conncllable,car il a amafié en fon holte), au Cimetière Saint lehan, grande foifon de compaignons,amp; les y a tenus couuertemet, depuis la Penthe-coullc,amp;filfaifoitledeliôl,lc Roycnferoit trop grandement courroucé, amp;nbsp;trop grand trouble en pourroit venir au Royaume de Frâcc;amp; pourrât,Monfcig. ie le vous rcniô-llre,carmoy-melmecpfuis fi ébahy,que ic foyc Clerc, Secretaire;!Monfeigneur de Craon, amp;nbsp;que i’aye mon ferment à Juy)ic n’ofe palier ccluy outrage.Or,fi vous n’ypour-uoyez,nuln’y pouruoicrapourlc^rcfcnt;amp;dece,quctf vousdy amp;nbsp;remonltre,ievous

• prie,amp;fuppliehumblcmenr,qu’il vous en fouuienne,fil me bcfongne;car furrcltat,ouic voy que meffire Pierre de Craon veut perféuerer,pourl’elongner amp;nbsp;fuir ie ne vueil plus retoum^rvers luy. Le Ducde Berri tresbien en foy meime auoitglofé amp;nbsp;entendu ces |aarolles.-amp;refponditau Clerc:amp; dit,Demourc2 delezmoy meshuiramp;lendemain matin i en informeraiMonfeigneur.il eflmcshui trop hautiour.Ie ne vueil pas troublerleRoy mais demain,fans faute,nousy pouruoicrons:pùis qu^ne^e Pierre de Craon eilen la ville. Ic ne l’y fauoiepoint. Ainfi fe emporta le Duc d^ße^^e celle chofc;amp; cependant

Vainepeurßft- CC mechef aduinf,en la forme amp;maniere,que ic vous ay deuant rccordée.Lc Prcuolldc teJf^reuoß Paris,àplus defoixante hommc«à cheuaI,ilfirhors,parJaportc Sainét-Honnoré.S^lui-Jep^rii apres uif,au pas,Ies efclos de melfire Pierre de Craon;amp; vintau Ponthon,paffer outre la riuie-le Seigneur Je rç de Seine,amp; demanda au Ponthonnier fc du m’afin nul ci cftoitpaffc.il rc/pôdir, Oui, Craon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Monfcigncur,couiron douze cheuaox,niaisic n'y ai veu nul Cheualier,n’hommequcie

cognuflè.Bt quel chemin tiennentilsfdemanda Je Preuoft. Sire(refpondirle Ponthon-nier)Jechemin de Vanucs. Haa(ditlePreuoll^iJpeut bien eftre. Ilsfcnvontà Cherbourg. Adoncques entrercntils en chemin, amp;nbsp;laifferent Je chemin dc CJiarfres,amp; par celle manière perdirent ils Ja iultc pourfuirede meffirePierre de Craon, amp;nbsp;quand ils curentchcuauché iulquesau difner,Ic chemin dcBrues,iJJcurfutditparvnChcua-Jierdu pals (qui cîiayoitaux heures, amp;nbsp;à qui iJs en demandèrent) qu’iJ auoit veu enuiron quinze hommes àcheualdu matin,rrauerfâns Jes champs, amp;nbsp;auoient fcJonfonaduis, pris Je chemin dc Chartres. Adoncques entrèrent Je Preuoftamp;fa routcau cJieminde Chartres, amp;Jc rindrent iuf^esaufoir, amp;nbsp;vindrentJàau gifle, amp;nbsp;feeurenrJa vérité que meffire Pierre de CraonfurJe point de huit heures auoit Jàefte chez le Chanoine, S^ CcHoit defarmé, amp;: rcnouucJJé dc cheuaux. Alors iJ veit bien que il perdait fa peine deJepJus pourfuyuir, amp;nbsp;que meffire Pierre f’cüoit trop éJoagné. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

Si retourna Je Samedi à Paris. Pource qu’on ne fauoit au vray,ne fauoir on ne pou-uoit,

-ocr page 1267-

DE FROISSART.


Hoi^quand ledit meflire Pierre de Craon iflit hors de Parisjne quel chemin il tenoir, le Roy de France amp;nbsp;le Duc de T ouraine(qui trop grande affeâion auoient à ce que mtHi- ^’‘^’'^ ^‘^’gt;^^ rePierrefuft attr;mé)firentpartir,amp; iffir hors de Paris,meflire Ichan le Barrois,àplus de fixante chenaux^ iflirent hors parla porte Saint-Anthoinc: amp;nbsp;palTercntlariuiere nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•^‘’‘**x

Marne amp;nbsp;de Seine53u pont de Charcnton:amp; tournèrent tout le pays:.amp; vindrcnt deuers craen, Eftampcs.-amp;’ finalementjle^medi au difncr,ils furent àCharrres:amp;ouirentlàles vrayes nouuelles.Quand leBarrois Feeut que meflire Pierre eftoit pafle ofître, fi veir qu’é vain il fe trauailleroit de plus pourfuiuir, amp;nbsp;qu’il eftoit ià trop élongné.Si retourna deuers Pa risleDimencl^:amp;recorda au Roytout le cTcniin , qu’il aiioit tenu: amp;nbsp;toutainfi auoit faitlcPreuoft du Chaftclet de Paris. Le Samedi au matin furent trouuez par desSer- . gésdcParis(qui pourfuiuoiétles efclos en vn village^à 7. Ijeuës de PariSjdeux Efcuyers Homnics-d’armes,amp;vn page de meflire Pierre de Craon .Si eftoient là arreftez:amp; n’a-iioient peu fuyuir la route,ou ne vouloient.Toutefois ils furent par lefdits Sergents pris amp;: amenez à PariSjamp;r boutez au Chafteler5amp;le Lundi ils furent décolez:amp; tourpremie ... ment,ou le delidauoit cftéfair,ils furent amen czamp;là leur ircncha on à chacun le poing Je^^^^j’^ amp;nbsp;furent dccolez aux halles,amp;menez au gibet,amp;là pendus. Le Mecredy enfuiuant ,1c ^ensdmei^.Je Concierge de l’hoftcl de meflire Pierre fut aufli exécuté amp;nbsp;decolé: amp;nbsp;difoient pluficurs Craenàparis, gensquonluy faifoit tort:mais, pour ce que point n’auoit reueléla venue de meflire Pierre de Craon,!! eut celle penitence. AiilTi le Chanoine de Charcresfou ledit meflire Pierre eftoit dcfcendu3amp;refrefchy,amp; renouuellé de chenaux) fut acculé,pris,5c mis en la ptifon de l’Euefque.On luy ofta tout le ficn,amp; les bcnefices:amp;iur condampne en char treperpétuelle,au pain amp;à feauem’exeufation qu’on monftraft,ne dift,ne luy valut riens Si auoitil renommée,en la ville de C^iartres.d’eftrc vn vaillant prud’homme. Trop fut courroucé ledit meflire Pieree de Craon(qui f eftoit arrefté au chafteau de Sablé)quand lesnouuclles veritablesluy vindrcnt que meflire Ohuier de Clifton n’eftoiepoint mort: amp;n’auoitplayc nebleceure,dontdedansfixfemainesillaifiàftà cheuauchcr.Lorsfaui- Meßlre pierre fail,toutconfideré qu’en cechaftel de Sablé il n’eftoit trop feurement: amp;nbsp;quand on en de Craon, /a-fauroit la venté fur le pays amp;nbsp;en France, il feroit là endos : amp;nbsp;lafllcgeroit on tellerpcnt chant âne ïecS qu’il ne fendepartiroit pas quand il voudroir.Si lechargca à aucuns de feshommes: amp;nbsp;neßablen'ejoit puis l’eu iflir fecretrcmciit amp;nbsp;couucrrement:5z cheuaucha tant, ^’xploitaparfcs iour-'^’^f‘’”^%'’'' *iées5qu'ilvintenBretaigne,amp;làtrouualeDucauSufmet.LeDuae rccueillir:quiiàfa- /^^^n^ ^”' Uoit toutes les nouuelles du faidèamp;commentlc ConlTcftable n’eftoit point mort.SiditfitauJeSt^U 3 meffirePierre de Craon,Vous eftes vn cbctif,quand vous n’auez feeu occire vn hom- etjîre!i'e vers me,duquel vous eftiez au deftus.Monfeigneur(rclpondit meflire Pierre )c’cft bien dia- leDnc de Sre^* holicquechofe. le croy que tousles Diables d’enfcr(à qui il cft)l’ont gardé amp;dqjiuré des ta'^ne. mains de moy amp;nbsp;de mes gens,car il eut fur luy lancé amp;' getté plus dcloixante coups d’qf péesamp; de couteaux,amp; quad il fut cheu iusde Ion cheuafen bóne vérité ie cuidoye qu’il fuft mort;amp; la bonne auenturCj^^ii^l eut pour luy debien cheoir,ce fut dedâs l'huis d’vn Fournier,qui eftoit entrouuer^ô^ar ce qu’il chciiuà l’encontre, ilentra dedans, car fil fuft cheu fur les rues,nous l’cuflions tué,amp; défoulé ne noz cheuaux.Or dit le Duc)pour leprefent il ne fera pas autrçment.Ie fuis tout certain qoe i en auray de par le Roy de Frâ ce,prochainement nouuelles3amp; fi auray pareillement la guerre amp;nbsp;hay ne, que vous au-tez.Si vous tenez quay encores delez moy,car ie fay bien,V veritaWement, que la cho-fe ne demourra pas guéres longuement en ceft eftavmais nous mènera le Roy de Fran-ce amp;le Conncftable groffe guerre, amp;nbsp;puis qu’ainfi cft que ie vous ay promis làuf garant atenitjielevous tiendray.

Comment le Dr/c de Bretaigne^eßantfimmé^par le Boy^e luy enuoyer mettre Pierre de Craon^reßponditen telle firteigne le Boy conclut de luy mener guerre^^ comment murmurefeleuafur le Conneßabie de cl/ßon.^entre les oncles du Bey^our la grande richeße ^uUßcognut auoirpar fon teßament. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. x l.

NOuuelles vindrent au Royale France,cn ces iours qu’Me tenoit à Paris,que 1e Due de Bretaigneauoitrecueilly meflire Pierrede Craon, Le Roy de France fut in-mrme de fon deftroid Confeilf c’eft a entendre de celuy,dont il vfoit 1e plus ) que tan-toft, amp;nbsp;fans delay,il enuoyaft en Bretaigne, deuers le Duc, amp;nbsp;luy mandaft ,fur fa foy, 55 futfonhomraagc,que(ficetrahiftre enuers la couronne de France, Pierre de Craon,

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M ij

-ocr page 1268-

13^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE nbsp;nbsp;nbsp;ART VOLVME eftoit en BretaignCjne lieu ou il euft puilTance) il full faifi,amp;; le lu y enuoyaft. Les lettres ’ furent tantoft efcritcs,feclléeSjamp;rdeliurées à vn des cheuaucheurs du Roydequel exploi ta tâtpar fesioumées,qu’il vintenßretaigne:amp;: trouuale Duc àl'Ermine, enlaraarchc de Vcnnes. Il luy bailla les lettres. Le Duc les prit; amp;nbsp;les ouurit, amp;nbsp;liÂ,amp; tout de mot a mot:amp;:pmsdità celuy5quiles auoitapportées.Ierelcriray au Roy* Sieferiuit furlafor-'^fpon/è du mequeie vous diray, en foy exeufant, amp;nbsp;difant que de meîhre Pierre de Craon il ne fa-Uuede ßretdi- uoit riens,ne falloir Æuloit.n’à luy do fauoir ricus n’appartcnoit:amp;que la guerre, ne hai ^ne aux lenres^ pc^laquclle ii auoit à mcffirc Oliuicc de Gliflbn,en riensne luy touchoit,ncregardoit:amp; »‘{oy, »gt; md jg ces chofes,il prioit au Roy qu’il le vouiuîauoir pour recommandé,S^exciifé.Quand emuxydf} pierre ^^^ lettres furent efcrites bien amp;nbsp;proprement a l’entente du Duc , le meliagerdu noy, de crMn. nbsp;nbsp;nbsp;quand elles furent feellécs,lq^ prit(car on les luy dcliura)amp;puis f en retourna parfonehe min;amp; fit tant par fes iou ruées,qu’il vint a Paris.Si trouua le Royamp;fon Côfeil;qui moult defiroient auoir refponfe amp;nouuellcs de Bretaigne. Quad le meflager fut reuenu,il bail la les lettres au Roy;qui les prit,lifit,amp;ouurit:amp; tout ce,que dedans eftoit, il le dit à fon frere,le Duc de Touraine,ôt àfon confeil.Cefte refponfe amp;nbsp;excufationdu DuedeBre-taignc ne fuffit pas;amp; difoicnt les aucuns,que ledit Duc de Bretaigne auoitfaitamp;bralfé . tout cccy. Le Roy de France amp;nbsp;le Duc de Touraine difoient que le defpit Soutrage e-ftoit trop grand,amp; qu’il ne faifoit aucunement à paffer ainfi,ne fi légèrement,amp;qu’il tou choit trop grandementàla magefté Royale du Royaume de France.Pourccsioursfc te noit amp;nbsp;feiournoit le Duc de Berry à Paris:amp; vcoit moult fouuent le Roy, amp;leRoy luy, parloir moult fouuent de ce delilt;ft,qui eftoit fait par meffire Pierre de Craon. Donc luy refpondit le Duc,Mófcigneur,il afait vn grâd outrage.Qui le fauroit ou tromier,iecon feilleroye qu’on entendift à le prendre, amp;nbsp;faire anaender. Bel-oncle(difoitleRoy)ileft en Brctaignc,delezleDucamp;non ailleurs. Nous voulons«llcr cellepart, amp;vousauec-ques nous.Le Duc de Berry luy accordoir,amp;: f en diffimuloit tout du contraire : amp;nbsp;diloit au Roy,Monfeigncur,il vous faut auoir beau-frere deBourgongneenvoftrecôpaignie.

N ous l’aurons dit le Roy.Sas luy ne ferons nous point le voyage.Nous irons en Brctai-gneentrefgrandarroy,pourrcfifter contre noz ennemis.Nous voyons ores toutappet tement que ce Duc de Bretaigne ne nousaime,ne prife,qu’vn moult petit. Bcloncleil eft orgueilleux amp;prefi^ptueux:amp; iamais nous n’entendrons à autre chofe,que ne 1 ayos mis à raifon. Ainfi fe oeuifoit le Roy de France au Duc de Berry amp;nbsp;menaçoitgrandemét le Duc de Bretaigne amp;nbsp;fes compiles. Le Duc deBerry luy accordoit toutes cesparol-

• les,cn luy diffimulanr,maisilpenfoittoutle contraire. Trop auoitlcRoy deFrancegrade affedtion de contreuenger ce dcfpit,qu’on auoit fait à fon Conncftable : £c f’ordon-noit de ^out point pour aller en Bretaigne,amp; premicrcmen t en Aniou,pour faire abatte amp;nbsp;deftruire tous les chafteaux,qui tenoient de meffire Pierre de Craon,quoy quele Duc de Bretaigne dift,amp; propofaft qu’il les euft achaptez,car non-obftant ce,le Roy de Fran ce amp;nbsp;fes Confauxdifoientc|ue point il n’en eftoit en HKnt^e:ôe que trop vouloitpor-i^etour de l E- j^j. g^ exeufer, amp;nbsp;auoit porte amp;nbsp;fouf^nu, ce Pierre JeCrâmi : pourquoy perfonneUe-quot;t^'eineitr ™®”® cftoit en l’indignation de la couronne de Francc:cncores que celle faifou mefoc ^deîdi^iutere,’quot; ^® fuftconiondion de mariage ewoprife amp;nbsp;faite entre le fils du Duc de Bretaigne amp;nbsp;la fil' deleur ceMtnif^lt;^ dc France.Ce pendant que ces befongnes fordonnoient petit à petit,amp; que gras nou ßm de Faix et uelles eftoicnt,parmy leRoyaume de France,du’voyage que le R oy vouloir faire en Brc de sedm. nbsp;nbsp;nbsp;taignc,retournerent à Paris,du voyage de Foix,amp; de Bearn,l’Euefquc de Noiô amp;nbsp;le fire

zhefldde jgj^ RiuiÂ-e,^ recorderentau Roy,amp;àfon confeil,cornent ils auoient exploité.llsfu-Crden tourne j-gj^j. volontiers ouis,mais la matiere de Bretaigne,du Côncftableamp;de Pierre de Craon chargeoitfifortfêconfeil duRoy,qu’onn’entendoitàautre chofc,amp;euftvolôticrsveu Je Roy,que le Conncftable fuft fain amp;nbsp;en bon point,pourcheuaucher.Auant qu’ils fe de partifTent de Paris,vn tresbel hoftel(lequel eftoit à meffire Pierre de Craon)feantau Ci metiere S.Ichan a Paris,fut par le commandement du Roy abatu,amp; mis a terre, ^donné à faire vn Cimetière à enfouir les mors.Le Roy de France faifoit faire furie chemin d’Aniou,duMaine,de Tourainc,amp;dcBretaignc,furlariuicrede Loire,fes pourueances grandes amp;nbsp;groftes^à l’inftartte amp;nbsp;intention de voiager en Bretaigne, ne nu! n’ofoit parler n’aller au contraire-Renommée fut en la ciré de Paris,Seau dehors en plufieurs lieux, qu’il fut notoirement fceu,que meffire Oliuicr de Clilfon, Conneftable pour ce temps du Royaume de France,auoit fait fon teftament amp;nbsp;ordonnance,à fin que fi des naurcu-res amp;bleceurcs,qu’il auoit,ilalloit de vie à trépas,fes hoirs feeufTentjtout de vérité,ouïe fien

-ocr page 1269-

I^ E Î’ROISSAR T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ï^^y

ficn eftoit;8c en tout,amp; par tout.n’auoit que deux filles.L’vne auoit à femme amp;nbsp;à efpou felehan de Bretaigne,Comte de Ponthiéurc:amp; ce fut ccfte,qui le mcit hors, amp;nbsp;deliura dclaprifond’Angleterrc,parle moyen de fix vings mille francs, que meflire Üliuier de Cliffon en auoit d9nnéamp;payé au Duc d’Irlande: fi-commevous fauez,8c cy deffusen noftrcHiffoireeff contenu tout plainemét.Quand à fou autre fille,elle deuoit eftre,ou p^rhie^amn 1 cftoitVicomtelTedeRohamjdeparfonmary.Lafomme duteftamentde melTirc Oli-^^ ^ejj,^, o/i-1 werde Cliffonmontoit en purs meubles,fansfonhéritage , iufquesîdixfept cens mille uter de Clijjon, 1 nbsp;nbsp;feancs.De ce fut grans nouu elles, ^ fémcruciUcrent plufieurs, qui.enouirent parler, en il/etrouue ri-

1 quoy ne commun il enpouuoittant auoir afi^iblé:amp;: par efpeciallesDucs deBerry amp;: ^^‘ ^^ dix/ept deBourgogne en eurét grade merueille,amp;au{fi leurs confaux,qui n auoict pas ledit mef quot;^ ’»'^‘fi‘*»lt;'‘ fre Üliuier de Cliffon en grace:amp; en parlèrent moult largetnent,quand ils fe trouuerent ^^'* ^^■'“* enlcnible,oi anoient,hn quoy(Diablc)pcut auoir ce Conneltable amane tant de tlo-iins,amp;;fl grand meublc?Lc Roy de France ne l’a pas fi grand.On doit amp;nbsp;peut onbié croi reamp; falloir,qu’il ne luy vient pas tout de bon conquît.Ce fe pafTatmais pource n’en pen App.ircUdtt loient pas moins ceux qui le hayoient,amp; qui fur luy enuie auoient.Encores fe tenoitlc K^y.pour faire Boy de France à Paris:mais fes mandemés eftoiét ia faits: amp;nbsp;tous Seigneurs jqui efcrits^»erK rfit Due \ \ amp;nbsp;mandez eftoient,fepouruoyoictamp; ordonoient pour aller aucc le Roy en Bretaigne. deßretai^ne.

Cevoyagechargeoit fort le Duc de Bourgogne : amp;nbsp;difoit que c’eftoit vue chofe,amp;: vnc

| paysdeBretaigne,nelescheualiers amp;efcuyersd’iceux(aufquels riésne touchoitn’ap-\ nbsp;nbsp;pattenoit la haine de melfire Oliuier de Cliffon amp;; de meffire Pierre de Craon)n’auoiéc

| nbsp;nbsp;que faire de comparer celle peine^ne d’entrer en guerre pour cux,amp; qu’à par cux,amp;lcurs

1 gens,onleslaiffaftconueniramp; guerroyer l’vnl’autre , fansfouller ne greucrlespoures | gens.Le Duc de Berry cftoit «fiez de celle opinion,mais ils n’en ponuoient efire ouis ne | creus,carleRoy auoit dclez luy du confcil,tout contraire à leur opinio: lequelil aimoit 1 nbsp;nbsp;mieux que la leur.Si ne luy fauoient les deffufdits cornent brifer ion entrcptifc:8equand

1 nbsp;nbsp;ihveirentque faire leur conuenoit,ils monftrerent 1’obciffance:mais ce fut lalchcméti

1 nbsp;nbsp;Toutesfoisil m’eft aduis ,amp;:verité fut,que le Côte d'Oftrcnant,par la promotion du Duc

i nbsp;nbsp;deBourgongne,fut cfcritamp;mandé d’aller en ce voyage auec leRoy,à trois censLan-

\ ccs,LcComte,quiaimoit les armes amp;nbsp;le trauail,fc pourueut ôz orr^nna pour y aller: Sc 1 nbsp;nbsp;quandil eut tout ordonné amp;nbsp;mandé les compaignons,ChcualiersV Efcuyers,0i depac

1 ly fesliutécs,amp; fait grans frais,il fj^t recontremandé dAon foy bouger.

I Ctmwntle LuedeTouraine Louh^frere du Roy, fut fait Duc d'Orléans ^ comment l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t^Mî le Cennefable guery,le Roy alla influes à la ville du Mans,en intention depa^

i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;leroutrCy^our faire guerre au Duc de Bretaigne, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xli,

\ vN cctcrapsqucccs chofesPanmochoient grandement, amp;nbsp;que le Roy eftoit furie 1 nbsp;nbsp;Cpoint de fondepartemcnWefaclté de Paris,Si ckpxendrcle chemin, tout premier,

1 pour mieux monftter que la querelle eftoit ficnne, fut fait vu échangé de terres amp;nbsp;de ^‘^^”^‘ ^‘ ^^ 1 pays,au profit grandemét du Duc deTouraine,car il rcggna,cnla mam du Roy fon fre ^“‘^^^4^**' 1 ï’^laDuchcdcTouraine,8i toutes les appcndances;amp;tantoft luy donna le Roy, amp;nbsp;ren- ^^7 ^^.f^i^^j 1 nbsp;nbsp;dit en don amp;nbsp;hommage,laDucbé d’Orleans(qui mieux valoir que les quatre ) cnlafor- ^^^^^j^ ^^ *

\ KicSitmanierequcleDucPhilipped’Orleansl’auoit ancicnnementtenue. Sinonime- cktlerœ/ïA 1 mnsdorcfnauantleDucdcTourainefquifut)leDuc dOrlcans.ÇVuandmeffwe Oliuier p-ereioms. 1 deCliffon fut ainfi comme tout fain,amp; il peut chcuaucher,leRoy de France en fut grâ-1 dement réiouy.St dit qu’ilfe vouloir départir de Paris, amp;nbsp;cheuauchcr^’ers Bretaigne, l pour mieux monftr et quclabefongne eftoit Renne Si prit vn foir congé a laRoyncY-l ftbdîafemme,amp;àlaDuchcffe d’Orléans,8cauxDames amp;nbsp;Damoifcllcs,qui dclez elle 1 dfoicntàl’hoftel de Sainét-Pol, SeleDuc d’Orléans auffv. amp;nbsp;puis f’en vTudrent coucher i Sefoupet chczMontagu-.leDuc deBourbon,le Comte de N amur, Si le Site de Cou-

1 qw en cure S^gar de Y auoignr ,difoienr,mais il f’ en all oit de ft grande v olonté,qu’il difoit q-ùl eftoit en meilleur point qu’ils n eftoiét.T out ce il faifoit pour emouuoir 84mettre au l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M üj

-ocr page 1270-

ijS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L, E QJV ART V O L V M E

chemin fes gens,car encores cftoicnt ces deux oncles derriere,Berry amp;nbsp;BourgongneSû monftroient bien que ce voyage leur pefoit, amp;nbsp;que point volontiers ilsnyalloicnt.Si aboient ils fait leur mandement,car pour leur honneur il leur conuenoit obéir, Qinnd le Roy de France eut elle amp;nbsp;feiournéàS.Germainenrayeenuiron^uin2ciours,amp;que fes gens amp;nbsp;Seigneurs venoient amp;nbsp;l’en alloicnt de toutes pars,il eut confeil de departir.Sj le fit:amp; paflala Scine:amp; prit le chemin de ChartresrSc f en vint ebatant à Annens,vnebô ne ville amp;nbsp;vn tresbSau chafteaudequel pour lors eftoit amp;; fe rendoir au Seigneur delaRi uiere:voire héritage de par la femme.hn la compaignie du Roy eftolent le Duc d’Orlcâs fon frcre,amp; le Duc de Bourbon. V ous douez fauoir q le Sire delà Riui^re rcceut le Koy amp;nbsp;ces Seigneurs grandement amp;nbsp;honnorablemcntfcar moult bien le (auoit faire) amp;fu’ rentlà trois iours:amp;ferefrefchirét.Au quatriefmeiour,leRoyamp;les Seigneursfedepat }îei«ttie au'il tirent:amp;: cciour cheuaucherentjamp;vindrentà Chartres,dontf l’EuefqueMontagucltoic n'y fait lefrere Eucfque.Lc Roy fut logé au Palais derEuefquc,amp; le Duc d’Orléans amp;nbsp;le Duc de Bour-e» Autre furent bon.Le lécond iour,apres ce qu’ils furent là venus, vint le Duc de Berry,amp;le Comte de Je a Menta^u, ja Marché en fa compaignie.Enc ores elloit à venir le D uc de Bou rgongne: mais il l’or-dônoit pour mettre au chcmin;amp; vint au quatriefrac iour,dont le Koy eut grandemye.

Gens-d’armes venoiét de toutes pars:amp;: difoit lcRoy ainfi,queiamaisnerctourncroità z j Paris,qu’il n’euft mis à railô ce Duc de Brctaigne qui ia partit de fois luy auoit donc pci ne amp;trauail.Trop bien eftoict dclez leRoy,quileluy boutoiétenla teftemelcDucdc Berry,ne le DucdeBourgongne(qui volôtierseuHènt modéré cesbefongnes)nyauoitC audience:dont fecrettement il leur déplaifoit,amp; à leurs Confaux aulTi, amp;nbsp;difoient bien entre eux,à part,que la chofe ne pouuoit longuement demourer en tel ellat5amp;quetrop bié fe tailloir que le Roy euft à faire,amp; le Royauifle, quand il refufoit le confeil de feson cles,amp; en prenoit de moindre à fa plaifance.Quand le Roy de France eut feiourneen la cité de Chartres enuirô fept iours,il f en departir,amp; prit le chemin du Mans, amp;Gcs-d at mes le fuyuoiet de toutes pars,amp; luy venoiét deloingtaines parties.,d’A trois, de Beau-uais,de VermandoisjSt de Picardic,amp;dilôiétles plufieurs Tvn à rautrc,CómcntccDüC de Bretaigne nous donne alFaire,amp; de peine amp;r de trauail. Il a toufiours efté dur amp;nbsp;haut contre la couronne de France,n’onc parfaitement ne I’aima,prift,n’honnor3,amp; fdc Co te de Flandres fon coufin n’eult ellc,^ Madame de Bourgongnc(qui toufiours 1 aporre amp;portc encorcs)om euft des grand temps tout deftruit,n’onc depuis que le lire de Clil-fon fe tourna François,il ne le plt;it aimer. Encores,à jray dire,il eft fort coulpable de ce • fait,caril a toufiours fouftenu melfite Pierrede Craon à l’encontre du Roy ^ du Con-ncftable.OrlailfezleRoy conuenir,difoient les autres,car pourle ptefent ilatcllcmcnt la chofe en cœur,qu’il mettra ce Duc àraifon,auant fon retour.Voire(difoiécles autres) fil n’y atrahifon.Penfezvous que tous ceux,qui cheuauchcntaucc luy,foiét vrais cnne-mis au Duc de Bretaigne?Certes n’cnny(qui Î’oferoit dire)amp; en peu t on bié veoiraucus lignes,car on ne faitnuidr,nc lour, que confeiller,amp; tout pour rópreamp;brifer ce voyage amp;nbsp;en a le Roy telle merueille,qu’à ÿande peine peuffTatJoTr bien amp;nbsp;fanté.Ainfi RCcui-foient Cheualiers amp;Efcuyers les nbsp;nbsp;nbsp;aux autres,en cheuauchant furie pays,amp;toufiours

A *iuèeJ alloitlc Roy auant,cnapprocljfntleMainc,amp;lacitéduMans.Tantfit,qu’ily paruiur,amp;t en la ville nbsp;nbsp;nbsp;^°^5 les Seigneurs en fa compaignie.Le Roy le logea au chaftcl,5c tous les Seigneurs en nbsp;nbsp;nbsp;!

Mani,(ùrfen la cité,tout au mieux qu’ils pcurenr,amp;les Gens-d’armes f’efpartirét fur le pays,qui edbô veya^e Je Sre- Si gras,amp;:bien logeant pour Gens-d’armes.En la cité du Mans feiournerétles Seig. plus tai^ne. de trois f#maincs,GarleRoy n’eftoit pas en point de cheuaucher,amp;eftoit toutficureuX,

amp; difoient fes Médecins à Ion frere,amp; à fes oncles,On fait le Roy frauailler,niais ccrtai-ment il n’é euftfjuc fairc,caril n’eftpas en cftat pour lors cheuaiichcr.Lc repos luy vau-droit mieux alfcz car depuis qu’il fe départit delà cité d’Amiens,ou les Parlemens furet il ne fut en fi bon cftat,comme il eftoit au deuant.Lcs oncles du Roy luy remonftroient tout ce,Si à fon confeil(car pour les Médecins le Roy n’en vouloir riens faire)mais pour la grande affedion qu’il auoit d’aller en Bretaigne.Ie me trouue(refpôdit il àfes oncles) affez en meilleur point,en cheuauchant amp;nbsp;trauaillant,qu’cn feiournant.Qui me conleil* le autrement,n’eft pas à mlt;Pplaiftancc,amp; ne m’aime pas. Autre refponfe n’en pouuoit on auoir du Roy. Tous les iours on eftoit au Confeiliufques à Nonne, amp;nbsp;outre, amp;vouloic le Roy tous les iours eftre au milieu du confeil, à fin que nul ne peuft mettre empefehe-ment de non aller allant à ce voyage de Brctaigne.

Campent

-ocr page 1271-

DE FROISSART.


^3^


CtmmefJt le Sojeßam e» l^ ville tin Crafts ^man^la derechef au Duc de Bretaig»e par quelques jetablesperfimiages iju’il luj enuoyaß Pierre de Craon : f- comment on eut-ha faire entendre au Roj qu’il efo^t arrefé à Barcelonne,par ia Bopne d’^rragon.

cnn fiTv.£- XLll. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

OR futaduiféJeRoy làefta^it amp;nbsp;feiournantau Mans amp;nbsp;f y affentit affez,pour acom-

plir le defir defes oncles5qu’on enuoycroitquatre Cheualicrs notables, deuers le bucdeBretaigneJefquels luy reinonftrcroientviucmcnt, amp;nbsp;fagement, l’intention du Roy amp;defonConleil amp;nbsp;que trop grandemenyj feforfailbit, amp;; cftoit forfait quand Itnemy du Roy S^du Royaume,il (ouftenoit delez luy,amp; auoit fouftenu amp;nbsp;encores fe dç tant il le vouloir recognoiftre amp;nbsp;amécler,que l’ennemi du Roy melTire Pierre de Craon ilvoufirtenuoyer au Mans,deuers le Roy on trouucroit vn moyen parquoy il n’auroit point de dommage,ne fon pays,en ce voyage,amp; m’eft aduis(fclô que ie fu informé)quç meffire Regnaud de Roye,lc Sire de Varencicrs,le lire de Chaftelmorât,amp; mefiîre Tau pin de Cantemeilc,Chaftelain de Gifors,furent ordonnez pour aller en ce voyage.Si fc départirent de la cité du Mans,à bien quarante Lanccs,amp; paflèrent parmi la cité d’Angers,à' exploitèrent tant qu’ils vindrent deuant la cité de Nantes, puis entrerét dedans \Jj ville : Jk là trouuerent le Duc,qui leur fit tresbonne chere: amp;nbsp;leur donna vn iour à dil^ fwmoutnôtablementjmaiÿ auant ceils auoient fait leur meirage:amp; luy auoicnt remon Rré cc,pourquoy ils eftoient là venuz,amp;: la parole du Roy amp;nbsp;de Ion ConfeîI. A quoy il a-foitrelpondu grandement amp;nbsp;fagement,amp; dit ainfi,que fort_luy feroit rendre, liurer ne mener mefiîre Pierrede Craon,car,fe Dieu le peuft aider amp;valloir entoures fes bcfon-gncs,deluy il ne fauoit ricns,ou il eftoit n’ou il fe tenoit:amp; prioit à fes Seigneurs,que de ee on le voufift tenir pour exeufé: mais blé il auoit ouy dire,depuis vn an, à mclfirc Pier-tede Craon,qu’il hayoit meflireOliuicr de Cliflbn de tout fon coeur amp;nbsp;luy feroit guerre mortelle,de toute fa puiirancc,à quelque fin qu’il en deuft venir, f Et,quâd il me dift ces -{-Cffint lesprd parollc«, ie luy demanday fil luy auoit fignifié,amp;: il me rcfpondit ouy,amp; qu’il cRoit tout près parties du défié,amp;qu’illemcttroitamort(fuft de nuiâ ou de iour) là ou il le pourroit rencontrer. lt;lf*( f» refitn-Ôcfon fait ie ne fay plus auant:mais ie m’émerucille de ce que Monfeigneur me veut fai ^quot;^ ^f made-feguerre pour celle caufe. Sauf fa grace,ie ne cuide auoir,ny ne voud royc enuers luy,ne ^'^^ ? ^^* fouets fon Confeil,riens auoir forfait,pourquoy il me face guerrc,n^les alliacés ne cô- mettre'^p^me ''Lances, tant du mariage de nozenfans, comme d’autres chofes,iaiour ny heure(fil deCraan entre P'aift à Dieu) ie n’enfreindray ne brUéray.Ce fut la rcfpofffe,que les Cheualicrs de Fran mains. ffibenuoyezde par le Roy,eurcnt:amp;quand ils curent difnéauec le Duc,amp; clléàNan- • ’fsvn iour, ils prircntcongé,amp; fe départirent, amp;nbsp;meirent au retour au chemin par ou ils fRoientvenuz. Le Roy amp;nbsp;le Confeil de fa chambre defiroient moult leur venuc^pour ®m.rlarcfponfeduDucdeBretaigne.Toutc tclle,quevous aucz ouydire amp;rccorder,ils • ^mnt au Roy,amp; à ceux qu’il appartenoit, les Ducs de Bcrri amp;nbsp;de Bourgongnc,amp; leurs ^onbux^'en fuirentalfezcotjimj^gjJion voufifl,amp; difoient que la refponfe eftoit deue , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

^mifonnable. Or difoit le Roy par information qu’il||uo!r,toutlc cótrairc.-amp; puis qu’il Centrnuattodn fßoitvenu fi auarit,iaraais ne retourneroit vers France ne Paris, qu’il n’euft mis le Duc J*’’J^*’’ “^i^ °fRretaigneàraifon. Trop volontierseulfent les deuxcAcles du Roy, Bcrri amp;nbsp;Boùr-S®gnc,amoderé ces befongncs,f ils peuflent ou feeutfent: mais ils ne pcùrét eftre OUÏs. près la refonfi f^deRoy auoit pris en fi grand’ haine Pierre de Craon (qu’il difoit que le Duc de Bre- du Pue. ’^■gnefouftenoit en fon pays(quc nulle exeufation ny pouuoit venir à poind.Or courut

''’c renommee au Mans, amp;nbsp;en plufieurs lieux depuis parmi le Royaume de France, que ^fuuellesdvn ’Royned’Arragô,MâdameYolanddeBar,coufine germaineduRoy dgFrâce,tcnôit ftiprifon en la cité de Barcelonne,vn cheualier qu’elle ne fes gens ne cognoiftoict point, p^”

celuyne fe vouloir point nommenmais on fuppofoit que c’eftoit meffire Pierrede arrêté à Sarce-^mom amp;efcriuoitla Roync d’Arragon moult amiablement au Roy, pour luy complai ltnneen.Arrà ff en toutes chofes:amp; luy fignifioit amp;nbsp;certifioit que le cinqiemc iour du mois de luillct,^«».

'n cheualier,en bon eftat amp;nbsp;arroy,cftoir venu à Barcelonne,en inftâce de pafler la mer: fc*/»»^ ^^ pre fauoit loué amp;: retenu,bien amp;nbsp;cher,pour fes deniers, vne nau^our aller (ce difoit il) à ^’'quot; ^quot;•fh^ ^3plcs.t Et(pourceque nous auions amp;nbsp;encores prefentem^tauónsfait garder noz •'^1^ ports amp;nbsp;pafTages des entrees amp;nbsp;iffues de noftre Royaume,amp; que nul eftrâger ne f é peut afr^JeTadét 1 pMtirfans noftrecongé)lcditcheualier (quinommer ne fe veult) auôs rctenuamp;mis en jH;;taucheua~ pmon:amp;fûppofonsaflez(p3»cequenouslcvoyonsesbahi)qc’eftlecheualierqucvous lier arrefé à demandez,amp; pour lequel nous auez cfcri,t.Si vucillez enuoyer deuers nous haftiuemet iareeltnne.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;M iü^

-ocr page 1272-

140

France tron f^^r^^quot;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«gt;u'c,kbcü„gne.:, *,mtomffcKlt;y* ƒ de Bern Sede BöufffCnr^^ n^ e tenoî^pa, Bien a^euréicarU vvyonqudeaue 1 '‘^;‘'^quot;eCIiironinto,Lic„SeToylM^^^^ vdles nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;voiKoicnt.Sifaifoitlcducsardcrlcs 1 ^^‘^sçnaitcauxlongneuJement.amp;rtanrv'ynnifer^.e^ i i ® j / t ’’''■lt;eiJ/,t°r'‘/yi'=^ondenM,enir:e,cep,éCnnc cZ ‘^^^^^^ Sotemene. ^‘‘^fS^‘^^‘=lt;^S^^noi,elcrnauxbarô,Secheù^;l‘^.‘d:e°^^^^ ttre aidé amp;nbsp;eonreUtéimais inm le dißmuleieZeTn^^ ACp^üpa^e- ƒ forentU r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pour la cauJc de ccquilslcn 1 que la matière nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oiiircrain l£gt;gneur,rant emeu de courroucé furluy, amp;nbsp;au 111 1 tc*,/f^J,'re ncüable) n ’cRoit^as comZah]^‘^fZ^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à l’encontre duRoyamp; du Con 1

^conRddd^^r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;enutrô trois fémaines en la ciré du Mans, ^tous/esiourr ƒ uersieDuc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ijeuahers reuenus deßretaignefJefgucis on auoirenuoyez de I ^“^^^^^^^0/deFrancediû,gue,puisgu’j/aiiojtcu/are/ponfe /

^^r^utrefurJesparriesdeßreraigneySrveoir^senncniis.'c'c/iaen^ i foudenoiecetrahi/lremeffîrePierrede Craon.Siavoirle / oygf^n e n vorneigueis haros,cheu3/iersSee/cuyers,/èmerrroienr/î/riescAipr / a^ encontre ^hytde'/e/gue//esc/tezamp;bônesvi//esfeciorroienràienconrredc/i/y.lib /

pour tou/iour/zn^JS, cc c/uc,‘amp;' y merrrojr vn g’ouuer, ^^^^^^pt^J^^euffendrojrJeur/ientagc.amp;kducny

teno/f

-ocr page 1273-

— BE F 11 0 I S S A R T.


Ut


tenait le Roy:amp;ne l’en pouuoit nul oftcr:amp; furccftcftatilfc départir de la cité du Mas, Pep.trt Jui^' entre neufamp;dix heures: amp;:, apres la meffe obye, amp;nbsp;boire,tans Seigneurs amp;nbsp;toutes gens, ^’^’'^ ^'* Mans-. (lui logez eftoient en la cité 6f dehors: le départirent, amp;auliiïemcircnt au GhemiôUe- /’*“’' '‘.^^^ '” liant amp;nbsp;derrière,ë^auoir,le foir deuant,mandé fes Marefehaux en fa chambrcjau chaftcl du Mans: amp;nbsp;leur auoit dit, Ojjdonnez vous: amp;faiâ:es de bon matin toutes manières de Gens-d'armes amp;nbsp;routes déloger, amp;nbsp;prendre le chemin d’Angers: car lieft conclu que nous ne retournerons:iamais,tant que nous aurons efté en BretaigîîejSedeftrüit ces tra-hiftres, qui nous, donnent celle peine amp;nbsp;ce y;auail..Lcs Marefehauxauoient obey, amp;nbsp;lignifié, amp;fait fa|ÿ)ir aux Capitaines des routes le mouuement amp;nbsp;ordonnance du Roy,amp;: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_

qu’àce çoup clloit tqut àcertes.Ceiour,quele RoyilTit amp;nbsp;fédepartitduMâs,ilfit très-afpremét chaud: amp;nbsp;b,jenIedeuoit fairc.Caril eftoit au plain mois detHernu,que l'cSo- -^fe vraj^Üè .leil par droiture .denature çftoit.cn fa greigneurforce.Or deuez vous fauoir,pour atrein- maddit Heri^-dre toutes chofes,dc les amener à veritc,que le Roy de France, luyfciournant enla citc mtn.-^ui eß le du Mans, auoit ellé durement trauaillé dc confcillcr. Auec tout ce(qui n’y aidoit pas)il ’”‘’^ deiud-n eftoit pas, bien haitéjue n’auoit cftc,toutclafaifon: mais foiblcdefens amp;dechcf,amp;:pe- ^*^^”^,y*^* titemét mangeant amp;nbsp;beuuant,amp;r prefque tous les iours en chaleur de fiéures, amp;c de chau- proie 1 V de maladie: amp;fy enclinoit tout par droiture de corps amp;nbsp;de chef: amp;luy eftoit grande-j^rfje tenant ment contraire ennuyamp; peine. Auec tout ce, pourladéconuenuedefon Conncftable du Flamand, il eftoit trop durement fort mclancolieux, fie fon clprit troublé amp;nbsp;trauaillé : amp;nbsp;bien fen voßn de fin apperçeuoient fes Médecins: amp;aufîi faifoientfes oncles: mais ils n'y pouuoient pour- (aùdeffainaut iieoir, ne remédier: car il ne vouloir, non ne luy ofoit confeiller du contraire, non aller / en Bretaigne. 11 me fut dir,amp; ie m’ê lailTay informer,qii’ainfi qu’il chcuauchoit,amp; eftoit entré en la foreft du Mans,vne trefgrande fignifiacc luy auint:dont fur ce il fe deuft bien eftre auifé, amp;auoir remis fonConlcil enlemblc: ainçois qu’il fuft allé plus-auant. Il luy vint foudainement vn homme en pur chcf,amp; tout dechaus,amp; veftu d’vne belle cotte de Efiran^eauer^ burelblanc:amp;: môftroit mieux qu’il fuft fol,que fagG:amp; fe lancea entre deux arbres har- tißementaui{}y diment,amp; prit les refnes ducheiial,quele Roy cheuauchoit:amp;firarreftatoutquoy;amp;r char let .fixiez luy dit,Roy,ne cheuauche plus-auant:mais retourne: car tu es trahi. Celle parolle entra meldes'am^ vnla telle du Roy (qui eftoit foible) dont il a valu depuis trop grandement pis: Cat fon ß^ri ce retour-clprit frémit, amp;nbsp;fe lang niella tout. Aces mots faillirent fes Gen^brmesauant:amp;fra- quot;‘^’ ,P»saller purent moult villaincracnt fur les mains de ccluy, qui auoit arrené le chenal: amp;nbsp;tant, ^” quillelailfa aller, amp;nbsp;demoura derrière: amp;nbsp;ne firent coHipte de la parolle, nomplus que d’vnfol:dontcefut follic:fi-cómc il eft auis à plufieurs:car,à tout le moins,ils fe deufténe , eftrearreftez fur l’homme vn petit,pour en auoit la cognoiirancc,rexamincr,demander ^veoirfil eftoit naturellement foi, Sefauoirquiluyfaifoit telles patolles dire, ÿc dont elles luy venoict. Il n’en fut rien fait: mais le lailTerent derrière: car oneques-puis ne fut*

Veu de gens,qui en eulfentla cognoiflance:mais ceux,qui pour l’heure eftoient delezle Hoy, luy ouyrent bien les g^j^gjJg^re. Le Roy amp;nbsp;la route palTerent outre: amp;: pouuoit bieneftre enuiron douze heures,quand le Royeqt palfé la foreft: amp;nbsp;vindrentfur les champs,fur vns tresbeaux plains,amp;; grand fablonnisj.c Soleil eftoit bel,amp; aulTi refplen- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

diftoità grand rais,amp; fi plein de force amp;: de chaleur,que^lus ne pouuoit cftre:poutquoy les chenaux eftoient mout échaufez.Il n’y auoit fi vfité de porter les armes, qu i ne fuft feopprelfé delà chaleur: amp;nbsp;cheuauchoient les Seigneurs par routes, l’vn ça amp;nbsp;l’autre là. LcRoy cheuauchoit aftèz à-partjpour luy faire moins de poudrière^ Le Duc de Berry amp;nbsp;deBourgongne, parlans cnfemblc, cheuauchoientfutfon feneftre cofté, ainÄ comme ^cuxarpensde terre en fus de luy.Les autres Scigneurs,lc Comte de la Marehe^mclfi-fclaqucsde Bourbon,melfire Charles de Labreth, melfire Philippe JArtoiSimclTire Héryamp;mefTire Philippe de Bar,amp; melfire Pierre deNauarre,amp;tous les autres feigneurs cheuauchoient par routes.Le Duc de Bourbô,le Sire de Coucy,melfire Charles d’Angers,le Baron d’Iury,amp; tels autres,en fus amp;: hors de la route du Roy:ôr (Teuifoient amp;nbsp;par loicntles vns aux autres: SC nefe donnoientgardedece, qui foudainement anint, amp;nbsp;fur Icplus grand chef delacompaignie. Ce fut le propre corps du Roy. Et pour ce font les ecuuresde Dieu moult manifeftes: amp;nbsp;fes verges crueufes: amp;%nt à douter .à toutes créa ^ures. Or en a on veu en l’ancien Teftament, amp;nbsp;nouucl, moult de figures Sc d’exemples.

^ auons nous pas de Nabugodonofor,Roy des Alfiriens?lcquel régna vn temps en telle puiffance,quc delTus luy il «’eftoit aucunes nouuelles de nul autre? amp;nbsp;foudainement,en l^grcigneurforccSc regne, le fouuerain des Roys, Dieu, le Sire du ciel amp;nbsp;de la terre, amp;:

-ocr page 1274-

144 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Q^V ART VOLVME

forrtieur Se ordónneurde toutes chofcsj’apparcilla tel,qu’il perdit fens Se regne :amp; fut fept ans enceluy eftanSe viuoit de glâs, Se de pommes fauuages:6eauoit le gonflée Tap-petit d’vn fanglier,ou pourccl:5e quand il eut fait celle penitencc.Dieu luy rendit fa me-moire Se fon fcns,ôeadoncditilà Daniel le Prophete^que deffus lel)ieu d’Ifraelilne-ftoit nul autre Dieu. Aparlcrparraifon, Se éclaircir verity Dieu le pere,lcFils,éelcS. Efprit, trois en nom, Se tous en vne fubftancc, fut, eft, Se fera à toufiours, aulfi puiflânt pour monftrer fes d?uures, comme il fut oneques: non ne fe doit émeriiciller, n’ébahir de quoy qu'ilface. A reucniràpropos,pq^r quoyie dy ces parolles,vnegrand’influen-ce du ciel, merueilleufê, defeendit ce iour fur le Roy de Frâce: ôe en clt;^ut fa coulpe: cc dient les pluficurs: car félon la difpofitionde fon corps. Se eftar, ouileftoit, Sequefes Médecins le fauoient Se iugeoient (qui iuftement la cognoilTance en deuoient auoir) il nedeuftpasanoirainfi cheuauché en fi fort chaud iounnà celle heure: fors du matin, Se du foir, à la froidure: Se pource en furent occupez Se deshonnorez ceux, qui le me* noient, Se qui confeillc ainfi l’auoient. Se par Iciquels Confauxle plus parce temps il vfoir. Se fe gouuernoit, Se feftoit vfé Se gouuerné. Ainfile Roy de France cheuauchoit en la chaleur du Soleil, fur vn plain Se vn fablonnis. Se faifant vn fi raerueilleux chaud, que dcuât,ne depuis,pour celle faifon il n’auôit fait,ne fit fi chaud:ôe auoit vertu vn noie iacques de veloux,qui moult fcchaufoit: Se auoit toufiours fur fon chef vn fanglc chape rô de Vermeille cfcarlate,Se vn chapelet de blaches Se groffes perles,q la Royne,fafem-mc, luy auoit donné au prédre cógé:Se vn fié page efioit, qui cheuauchoit derrierefoy» Se portoit fur fon chef vn chapelet de Mótauban,fin,cler Se net,tout d’acier,qui rcfplcn-diffoit au Soleil:Se derrière ce page cheuauchoit encores vn autrepage du Roy:quipor-toit vne lance toute vermcillc,enuironnce de foye,ainfi que pour le Roy: 8e auoit lalan-ce vn fer d’acier,largc,cler,Sc fin:6e en auoit le Sire de la I^uiere apporté,du temps qui! feiourna àToulouze,vne douzaine,dót ccluy là en efioit rvn:car tous douze illes auoit donnez au Roy: Se le Roy fi en auoit donné trois au Due d'Orléans, Se trois au Diicdc Bourbon, Auinttout ainfi encheuauchantenrarrov 5c eftat que levons compte, ainfi de troublement quenfans Sc pages fc deroycnt parleurs chenaux, ou parleur negligence, le page, qm d’efprit au i{«y poitoit la lance du Roy, fc déroya. Se fendormit: Se ne penfoit point à celle lance, qu il Charles fixier- tcnoit: 5e laifla la lance Se le fer cheoir fur le chapel d’acier,que l’autre page auoit fut fort we,crlesa£les chef. Sifonnerentl'faultlcsacicrs,rvn pour l’autre. Le Roy(qui efioit fi près,que lespa-9» ilenfit. ggj cheuauchoient aux talons eft fon chcual)trcfiailli«foudaincment Se fremitfon cipe-• rit:car il auoit encores en imagination l’impreflîon dcs'parolles,que le folhomme,oulc fage,luy auoit dites en la forefi du Mâs:5e vint au Roy en auifion,quc grand’foifon d'ennemis luy couroient fus pour 1’occire:En celle abufion il fe déroya par foiblefle de chef: Se faillit auant en poingnant fon chcual : amp;nbsp;trayt fon elpee: 8c fe tourna fur ces pages : amp;

•cn perdit ainfi la cognoiffancCjSc de tous autres hommcs:8c cuida bien efire en vneba-taille,5c enclos de fes ennemis;5c chauffant fon cfpgc^g^y^uant contremontipoutf’^^*^ Sc donner vn coup(nc luy chaloir ^rqui)ilfécria 5c difi, A uanf,auant,fur ces trahiftres. Adonc les pages veirent le Roy enBammé: 8cfe donnèrent garde, Sc à bonne caufe: car ils cuiderent bien,pour leur d«oy,auoir le Roy courroucé. Si poignirét leurs chenaux, Tvn ça, Sc l’autre là. Le Duc d’Orléans nefioit ƒ as pour lors trop loing du Roy. Le Roy fadreça deuant luy, tenant fon efpee toute nue:8c ia cn auoit le Roy,par fa frenerteÿ foi-bleffe de cucur, perdu la cognoiffance: n’il ne fauoit qui efioit fon frere, ne fon oncle. Quand 1« Duc d’Orléans le veit venir v ers luy,refpce toute nue en fa main,il f*cfFraya,amp; nele voulut pas attendre, Sc àbonnecaufe. Sipoignit le chcual hafiiuement: Scie Roy apres luy.Le DTic de Bourgongne efioit ôc cheuauchoit de cofié luy:ôcpourreffroydes chenaux, 5c que ià il auoit ouy des pages du Roy crier, getta fon regard de celle part: 3C cognut le Roy: qui, à l’efpec toute nue, chaçoit fon frere. Si fut tout ébahy, Sc à bonne caufc:5c dit ainli: Haro! le grand mecheP Monfeigneur efi tout déuoyé. Dieu! quonlc preigne.Et puis dit encores.Fuyez,beau-neueu d’Orléans,fuyez.Mofeigneur vous veut occire.Ie vous dy que le Duc d’Orlcâs n eftoit pas bien afreur:8cfuyoif,tant que lechc-ual pouuoit aller, ôc Chci^licrs ÔC Efcuyers apres. On commença à huer ôc traircccllc part. Les loinçtains,qui cheuauchoient adextre ôc à fenefirc,cuidoientqu onchacaft au Loup, ou au Liéurc:iufques àtant qu’ils fceurentles nouuellcs,quec’cfloitleRoy: qui n’efioitpas cn bon poinél. Toutesfois le Duc d’Orléans fe fauua, tant tourna;Sc aulfi on luy aida.Cheualiers ôc Efcuyers Sc Gens-d’armes fc meirent tout à l’entour du Roy:

-ocr page 1275-

DE FROISSART.. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;143

amp;!c laifferét laffer amp;nbsp;foulcr;amp; plus coüroit amp;; traaailloit,amp; plus auoit grc^ncür folblcf-fc amp;.,quand il vcnoit fur vn homme (fuß Cheualicr ouÉlcuyer) on felaifloit cheoir dc-uint le coup. Ie ^ouy point dire que nul fuß mort de celle emprife : mais il en abbatit plulieursxar nul ne fc meit en aucune dcffcnfe.Finalcmcntjquandil fut bien laße amp;nbsp;tra-uaillé, amp;nbsp;fon chenal bien fo^é, amp;nbsp;tout attrempé de fucur Se d'ardeur, vn Chcualier de Normandie(qiii cfloit fon Chambclan3amp; lequel le roy moult aimoit:amp; celuy on nom-moic meffire Guillaume Martel) vintpar derriere: amp;nbsp;embrasa le Roy Vefpee en fa main: amp;nbsp;le tint tout court. Q uand il fut tenu tous autres feigneurs approchGrét:amp; luy fut oßee l'elpee: amp;nbsp;fut mjs ius du cheual5amp; couché moult doucement5amp; déueffu de foniacques,, pour luy refroidir amp;nbsp;refrcfchir.Là vind rent les trois oncles amp;nbsp;fon frcre:mais il auoit per du la cognoiffance d’eux:nc nul fcmblant d’amour, n’auffi de cognoiffance, n’auflî d’accointance, ne leur faifoit: amp;. luy tournoient à la fois les yeux en la teße: n’à nulluy il rie parloit.Les Seigneurs de ion fang fi eßoient tous ébahis: amp;nbsp;ne fauoicnt que dire,ne que faire:Là dirent les Ducs de Berry amp;nbsp;de Bourgongnc,Il faut retourner au Mans.Le voyage eft fait pour eeße laifon.Encores ne difoient pas tout ce qu’ils penfôicnt:mais ils le dirent amp;remonßrcrcnttrefgrandement fur ceux, qu’ils n’auoient point en grace, quand ils furent retournez à Paris;fi-comme ie vous recorderay cy-auant en l’Hißoirc. A con-fiderer raifon, Si imaginer toutes chofes en vérité, ce fut grand’pitié de ce que le Roy dcFranccfqui eßleplus digne,amp; Icplus-noblc,amp;leplus-puiffant Roy du monde)pour cetempscheuten telle débilité, que deperdre fon fens ainfi foudainement. On ne luy , pouuoit amender,ne faire autre chofe: puis que Dieu vouloir qu’il fuß ainfi: On l’appareilla,amp; meiton à poin(ff,au plus doult;ÿ:mcnt qu’on peut:amp;fut éuenté,refroidy, amp;nbsp;couché en vnc littiere, amp;nbsp;tout foucf ramené en la cité du Mans. On enuoya tantoß, de par ^^ rhafiti les Marechaux,au-déuant dcTcux qui cheuauchoient: amp;nbsp;leur fur dit amp;nbsp;fignifié que tousßxiefmemme-femeiffent.auretour,amp;quelc voyage pour celle faifon, efioit rompu amp;brifé. Aux au- né malade au cutis on difoit la caufe pourquoy, amp;nbsp;aux autres non. Ce foir, que le Roy fut apporté au Mant. Mans, ft furent Médecins mouitembefongnez, amp;nbsp;les Seigneurs amp;nbsp;les prochains de fon fang moult troublez: amp;nbsp;vous dy qu’on parloir là, amp;nbsp;deuiloit on en plufieurs manières amp;nbsp;diuerfes. Les aucuns difoient (qui le prenoient amp;expofoient furie mal) qu’on auoit le Roy, au matin, auant qu’il ifliß hors, cmpoifonné amp;nbsp;forcelé, pour ^eßruire le Royaume de France. Tant multiplièrent ces parolles,quc le Duc d’Orléans,lîs oncles, amp;nbsp;ceux du ûngdu Roy,notercnt ces mots,Sé en parleront cnfcmtle,cn difanr,Vous,amp; vous,oyez (fouirvoulez) comment on murmure en plufieurs lieux fur ceux, qui la garde amp;nbsp;admi- nbsp;nbsp;,

niftration amp;nbsp;gouuernement du Roy auoient. On dit, amp;nbsp;commune cß la renommee qui lt;:ourt,qu’onraenforcclé,ou empoifonné.On fache commet cela fe pourroit faÿ;c,n’ou, ^c quand ce a cfié,amp; cornent nous le pourrions bonnement amp;: bien fubtiiement fauoir^ nous le (aurons par les Médecins qui le doiuent fauoir : car ils cognoiffent fa manière, 8cfa complexion. Les Mécj^^ÿjjJ^iirent mandez. Ils vindrent: amp;:, eux venus, ils furent demandez de Monfeigneur de Bourgongne,amp; tres^rt examinez. A ccl examen ils ref pondirent, amp;nbsp;ainfi dirent: que le Roy de grand temps auoit engendré eeße maladie: amp;nbsp;I^icn fanons nous que cefie foiblcffe de chef le trauaillo» moult fort: amp;conucnoit que, quand que ce fuß,il le monflrafl.Donc dit le Duc de Bourgongne.De tout ce dire amp;nbsp;rc-uaondrer vous vous eßesaffez bien acquittez: mais il ne nous en a,ne vous aufiî, voulu troirc,pourla grande affeérion qu’il auoit de venir en ce voyage. A mal fut il oneques 2uisé,n'auffi pourparlé:car le voyage l’a dcshonnoré,Mieux vaufiß que Cliffofl euß efié oaort,amp;tousceuxdcfafeâ:e,quc le Roy eußconceunepris cefie maladie: car il en fera partout nouuclles (pour tant quecefiencores vn ieunehomme) amp;nbsp;enreceurons nous (quifommes fes oncles amp;nbsp;de fon fang, amp;nbsp;qui l’auons à confeiller amp;nbsp;à introduire) grand Mafme:amp; fi n’y allons aucune coulpe.Or nous dites(dit le duc de Bourgongne) huy matin,quand ildcut monter à chenal, fufics vous à fon difner? En nom Dieu (refpondirenc les Mcdecins)ouy.Et cément mangea il,ne beur ? Certes fi petitement à peine que ries: amp;nefaifoit que pélerà bufiner.Et qui fut cil,qui luy donna à boire dernièrement? dema-dalcDuc. Nousnefauons refpondircntles Médecins) car^ntofi, la table oftee nous nous departifmcs,pour nous appareiller,amp;chcuauchcr.Sachez ce par fes Bouteillers.ou parfcsChambelans.Doncquesfut mandé Robert de Tulles,vn Efcuyer de Picardie,^ nuidre des Efchançons.Ily vint.' amp;, quand il fut venu, on luy démanda qui auoit don-néau Roy dernièrement à boire.Il refpondit:amp; dit,Mcffeigncurs meffire Robert de Li-

-ocr page 1276-

*44

grtac, Adonc il fut mandc.Lc Cheualicr y vint.Quand il fut venu,on luy demanda oui aüoit pris le vin,dont Ic Roy auoit beu en la chambre,quand il deut monter à chcual.il ■rcfpódit:amp; dit,Mcireigneurs,Vccz là Robert de 1 ulles,qui le liura,amp;^n fit l’clfiy,^nioy auffi, enlaprcfcnccdu Roy. C’eft vérité dit Robert de Tulles: mais en tout ce ne peut auoir nulle doute ne foufpeçon: car encores il y a du vings bouteilles, pareil duRoy: K en beurons amp;nbsp;ferons volontiers l’clfay deuant vous. Donc parla le Duc de Berry: amp;nbsp;dit: Nous debatons amp;^rauaillons pour néant. Le Roy n’eft empoifonné, n’en forcée, fors de mauuais confeil: mais il n’eft pas heuçs,de parler de cefte matière maintenant. Mettons tout en fouffrance, iufqucs à vnc autre fois. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;# Comment^ ejiagt;ft le Roj/ Charles, fixießne, trou blé sie fins c^ d’etiteft^emetitpar maladii) fut ameaé du diansà Cretlfiro)f: (^ comment le goauemement du Soj/aorne fut mis entre mains des Dues de Berrp c^ de Bourgongne,par laad des trois Efats.

C H A P i Ï R E nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X L I I I I.

SV reelle conclufion amp;nbsp;eftat fc départirent les Seigneurs,pour ce foir,rvn de l'autrerK feretraïrent en leurs hoftcls,amp; en leurs chambres:amp;furcntordonnez,depar les oncles du Roy,à demourer tous quois delcz le Roy,pour le garder amp;nbsp;aiifli adminiftreriou-ucrainement, quatre Cheualiers d’honneur: premièrement meffire Regnaud de Roye, f Cefecsai ep f melfircRcgnaud dcTrie, le Sire de Garenciers, amp;nbsp;meffire Guillaume MarteLamp;iutdic fns désola-,de- au Seigneur de la Riuiere,amp; à meftire lehanle Mercier,à Montagu, au Begue de Villai-fosHont K^, nes,2 meffire Guillaumedes Bordes, S^ à meffire Helion de Lignac,qu’ils f’endéporta -noßre Exempt, fèntdetous points,tant comme ils verroient comment ilfeporteroit,amp;feroitenmeil-«owfdcToyc ^^^’■^^^*-* Si f en deporterant: amp;nbsp;les autres en eurent l’admniftration. Quand ce vînt a en Gérard, ^ fendemain, les onclcs du Roy l’allèrentveoin amp;^e trouuerent raoultfoible: SZ demandèrent comment il auoit repofé. Ses Chambelans refpdhdirent Petitement, nil ne fc peut prendre à repos.Ce font pourcsnouuelles,refpondit le Duc de Bourgongne.Adoc fe traitent ils tous trois deuers le Roy (amp; ià y eftoit venu le duc d'0rleans)amp; luy demandèrent comment il luy cftoit.Il ne fonna,nc rcfpondit,parolle:maisles regarda diuerle-mcnt:amp; perdit la cognoiffance d’eux.Ces Seigneurs furent tous ébahis: amp;nbsp;parlèrent cn-fcmblc:Sc dirét,N ous n’auôs cy que fairc.Il eft en trefmauuais eftat.Nous le greuos plus que nous ne luy aidqps.Nous l’auons recommade à fes Châbelans amp;nbsp;à fe$ Médccins.lls en fongncront,5c p^nferont.Or penfon comment le Royaume foitgouuernc:c3rinaut qu’il y aitgouuernement amp;nbsp;ordonnance,autrement lfs chofes iroientraaleracnt. Adoc dit le Duc de Bourgongnc au Duc de Berry, Beau-frere,il nous conuient traire versPa-* ris,amp; ordonner que le Roy foit porté là tout fcgt;ucf,amp; quoyemet: car mieux entendrons nous à luy par-delà,qu’icy en cefte lointaine marche: amp;,quad nous ferons là venus,nous mettrons cnfcmble tout le Confeil de France: amp;nbsp;là fera ordonnéamp;auilé comment on

• cheuira au Royaumede France,amp; lefqucls en aurót ladminiftrarion S;le gouucrncinec beau-neueu d’Orléans ou nous. C’eft bien ditfrcfpöditleDuc de Berry)0r fautil auner amp;rcgarder en quellcplace amp;nbsp;lieu^nle mettra,qiiiTuyTntTionne amp;propice,poutpl‘^5 toft retourner à fânté.11 fut auifé ^regardé qu'on le meneroit tout bellcmét Si fouet an • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chaftcl de Creil, amp;nbsp;que là a trqibon air amp;nbsp;beau païs, fur la riuiere d’Oyfe. Toutes ces ordonnances tindrcnt:Si donnaon congéà tousGcns-d'armcs:amp;Icurfutdir,amp;àtouslcs Marefchaux,que chacun retournaft en fon hoftel.tout doucemét amp;:courtoilemét,lan$ faire aucune violence fur le païs: amp;, fe les routes en faifoieqt, on f en prendroit aux Seigneurs,i^our amender fc forfait amp;: dommagc,quc leurs gens auroientfait. Les deux oncles du Roy amp;nbsp;le Chancelier de France meirent tâtoft force varlets de cheual en œuurc: amp;nbsp;les cnuoycrêt parles citez amp;nbsp;bonnes villes de France amp;nbsp;de Picardie,en eux figninant amp;nbsp;eftroitement mandant,qu’ils fulfent fongneux de faire garder les villes amp;nbsp;les citcz:8i, la caufe pourquoy,on leur touchoit,vn petit,que le roy n’eftoit pas bié difpofe.Lcs ma-demens furent tenus amp;nbsp;accomplis par tout. Or furent les bonnes gens du Royaume de France bien ébahis amp;nbsp;courrouccz,quand ainfî les nouuelles furent épandues amp;notoire-mét fceues,quclc Roy de Frâce eftoit ainfî chcu,par incidér,cn maladie amp;nbsp;en frenaine. Si en parlèrent bien larggmét plufieurs gens fur ceux,qui .auoiét confcillé au Roy d aller en Bretaigne:amp;: les autres difoiêt que le roy auoit efté trahy de ceux,qui vouloientpor-leitey amené ter à l’encontre de luy le Duc de Bretaigne amp;nbsp;meffire Pierre de Craon. Onnepeutdef-duMas à Cred fendre à parler. La matière eftoit bien telle amp;nbsp;fî grade,qu’elle defiroit bien efire yétilec firoyfi. en plufieursamp;diucrfcs manières. Finalementle Roy fut amené à Crcil,amp;là mis en la

/

-ocr page 1277-

DÉ FROISSART.


45


garde des Médéainsamp; des dcfliifdirs Chcualicrs. Tous Gens-d’armes fe dcpartirét:amp; fe trahirent en leurs licux.Il fut ordonné amp;nbsp;deflfendu qu’on edaft celle auenturc de la mala-dicdu Roy,à laRlt;^nc,vn tcmps(car pour ces iours elle cftoit durement enccintc)amp; fut rlcffenduàtous amp;nbsp;atoutcs,iqui ,cftôicnt de fa chambrcjfur peine d’eftre grandemet corrigez, que nuis,ne nulles, nc^ fiflent nulle mention. Ce fut celé vn grand temps, amp;nbsp;teu: amp;fut le Roy à Creiljen la marche de Séli.s amp;nbsp;de Cópicgne,fur la rinjerc d’Oyfe: amp;nbsp;le gar doiédes cheualiers defrus-nômcz:amp;'Ics Médecinsle mcdccinoiét;maispourlcurs Mé*-decincs trop petitement il reccut fantc.En oc temps auoit vn trefvaillât amp;nbsp;fage Médecin îu Royaume diFrancc: amp;nbsp;n’y auoit point fon pareil nulle part: amp;nbsp;eftoit grandement a-®y au Scignciirdc Concy,amp; de la nation de celle tcrrc.Ccluy demouroirpour ce téps en la cité deLaon:amp; làfaifoicilplus volontiers fa relîdence,qu’ailleurs:5lt;: elloit nommé MaiftteGuiHaumedc Harfely.Quand il fceut premièrement les nouuelles de l’accident du Roy, amp;nbsp;par quel incident il cftoitcheu en maladie, il dit ainfi (car il cuidoit alfez co-gnoiftrela côplexion du Roy) Cefte maladie eft venue au Roy t de coulpc.II tient trop ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mj^hi.

delà moiteur de la mere*Ces parolles furent rapportées au feigneur de Coucy.-qui pour sala cr-rirai-i cctcmpslctcnoiràParisdclczlc Duc d’Orléansamp;les oncles du Roy: car pour lors les tnaisien enten Conlaux de France, des Noblcs,dcs Prelats,amp; deS bonnes villes, eftoient à Paris, pour P'“’^^ ^f^» plt;i»gt;‘ vcoir amp;nbsp;confeiller lcfqucls,ou lcqucl,auroicntle gouuernement du Royaume, tant que le Roy feroit retourné en bon cft3r,fe retourner y deuoit: c’cftalfaiioir, fon frere le Duc d Orleâs,ou fes oncles, ou tvn d eux tout par Iuy:amp;fut on fur cell eftat amp;nbsp;Cofeil plus de

quinze iours, qu’on ne pouuoit dire d’accord. Finalement anifé fut amp;confcillé, pour ^f^tuueme-caufe qucleDuc d’Orléans elloit tropjeune pour entreprédre fi grand faix,quc les deux ^^^(^voyait oncles du Roy, le Duc deBerry amp;: cclüy de Bourgongnc,fi auroient le gouuernement, ^'^^^^“^^.^ amp;nbsp;principalement le Duc de15ourgongnc:amp; que Madame de Bourgongnefe tiendroir Jes élues de ter' toute quoye dclcz la Roync, amp;nbsp;feroit la féconde apres elle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rj (^ de Seur-

D v»grandMédedn^nommé maißre Gaidaame de ffarfelß.ßHe It Sire de Ceitcyfi zgt;etttr/gt;oiir là ^^*^’^^ ^1 maladie du Royi (^ des dtuers prepoSy^ue l’en tenoitfit iciffe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c n À p . nbsp;nbsp;x l v. ß^tf^j^^^t In

^Rfauifa(commcic vous dy) le Seigneur de CoucydcMaillrc Guillaume de Flar- '^•‘^^‘f^“ ‘^'*

fely.Si en parla aux oncles du Roy,amp; leur rcmonllra,poür le jtroffit du Roy,amp; pour ^V* manté recouurer,la prudence amp;nbsp;la vaillance dudit Maiftre Guillaume de Harfcly. Les Dues de Berry amp;nbsp;de Bourgongn»y entendirent voloAiers:amp; le mandèrent. Il vint à P««* (^uandilfutvenu,le Sirede Coucy (dcuers qui il fe trayt tout premièrement: nbsp;nbsp;•

wil elloit grandement fon cognu ) le mena deuers les onclcsdu Roy : amp;nbsp;puis leur dit, V^cz cy Maiftre Guillaume de Harfeli: dot ic vous auoyc parlé. Il foit le tresbian venu, tdpondirent les deux Ducslt;Ils le rccueillirent:amp; luy firent tresbonne cherc: amp;nbsp;puis l’or« donnèrent pour aller à Creil,vcoir amp;nbsp;vifiter le Roy: amp;r demourroit tant deuers luy, qu’il hroitenbon cftat.Lcdit M^i^Jj;^^illaume,à la contemplation amp;nbsp;ordonnance des léi-gneurs,fe départit de Paris en bon ellatSc arroy (ain^ côme à luy 3ppartenoit)amp; fe meit îu chcmin:8c vint à Crcil;amp;r,ainfi comme les Ducs luy auoient ordonné,il le fît;ôc fe tint ^llt;tillre q^d-toutquoy dclcz le Roy: amp;nbsp;entreprit, par fur tous les au#cs Médecins, lafouucrainc ad- ^wweJr/frfr-^miftration de luy curer: amp;veit bien amp;cognut que la maladie elloit curable, amp;nbsp;que le

*loy 1 auoit prife amp;nbsp;conceue par foiblcflc de cueur amp;nbsp;par inCidéce de coulpe:fi que pour f„„^ ia ^^^ y poutueoir amp;nbsp;remédier il fientendoit grandement.Les nouuelles de la maladie du Roy i^àie du i{ey. de France fe portèrent bien loing: amp;nbsp;(qui qu'en fuit doulent amp;nbsp;courroucé) vous.deuez etoirc, amp;nbsp;fauoir, que le Duc de Brctaigne amp;nbsp;mcifire Pierre de Craon y n’en firent pas §^înd compte: mais l’eurent tantoft bien ploré: car il les auoit trauaillezà moult grand’

^'oe.Ç^and le Pape de Romme, Boniface, amp;nbsp;fes Cardinaux en fccurentla vérité,fi en Deulsdu pape Ufern tous réiouïs: amp;nbsp;fe meirent cnfemblc en Côfiftoire: amp;nbsp;dirent que ^c plus grand de de R^mme ^^ Ws ennemis(qui eftoic le Roy de France) elloit battu de verges crueufes (quand Dieu dfßgt; æyauoit ainfi haftiuement tollu fon fens) amp;nbsp;que celle influence elloit du ciel defeen- z^^^^^^**** duc fut luy pourle chafticr, amp;nbsp;que tropauoit foullcnuceft Antipape d’Auigüôn: amp;nbsp;la ^* *^* Ryc crueufe luy elloit cnuoy ce pour employer amp;nbsp;auifer foflRoyaume: amp;nbsp;tenoient en-ffc eux, s^difoient, que leur querelle en feroit plus belle. A confidcrcrtoutescescho-

'S) amp;nbsp;parler par raifon, cefutvnc grande fignifiance, amp;dôntle Pape amp;lcs Cardinaux Quignon fc dculfent bien dire auifez amp;nbsp;ébahis:Mais ils n’en firét comptc,pour l’hon-fW du Roy amp;nbsp;du Royaume: amp;nbsp;dirent, entre eux, que le Roy (qui elloit ieune amp;nbsp;plaii|

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'N-

-ocr page 1278-

L E Q^V ART V0LVME


î4lt;^’

^Htrfs^Hu Jefescuidcrsamp;volontcz)auoit accuciUyccftc maladie pardefaurc:n’onnypouuoir, uL«mquot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ deuoir,entendre autre chofc(car on le laiflbit tropcóuenir, amp;nbsp;auoitl’on laiflélc tóps f^cTr^auv P^A'^? ^ qi^c petitement amp;nbsp;foiblcment on l'auoit laifle amp;nbsp;gardé, amp;nbsp;qjje trop ilauoitfait fm- la maladie d'excès de cheuaucher par riuid amp;pariour,amp;de trauailler fon corps amp;fon chef entoura Roj. tes peines, hors mefures amp;nbsp;les articles de raifon: amp;nbsp;que ce»x, qui gouuernél’auoientdu réps paffe,en deurownt effre chargez,amp;nuis autres:car c’eff leur coulpe:car,fils euflent au Koy,cn fon enfance amp;ieuneffè, donné vnc reigleraifonnablc,amp;reuflertenu en icelle par le confcil amp;nbsp;ordonnance de fes oncles,cefte ineidêcc de maladie ne luy full point ^Nempas la auenue. Auccques tout ce, ilya vn trop grand membrederaifon; carüpromitrannee dermere .-mais f paffee au Papc, amp;nbsp;iura fur la foy, en parolle de Roy, qu'il f ordonneroit rellcmcnf, que LaTuédoe^^^ ^^’^ ^* puiffânceil deftruiroir l’Antipape de Romme amp;nbsp;fes Cardinaux, amp;nbsp;offeroitlc feif-’^' nbsp;nbsp;me de rEglifc,amp; rcmcttroitlcs chofcs,qui font moult troublées, en bon eftar.-mais il ne a ries fait.-ainseff allé de tous poinds cotre la parolle amp;nbsp;fon ferment: dót Dieu cil cour-roucé:amp;,pour rauifer,Ic bat de cefte verge de ficurc: amp;nbsp;c’cft,à entendre raifon,toutpour nous:amp;,fil retourne à fantéfainfi que bien le pourra fairc)il nous y faudra enuoyerfu/îî-fans amp;nbsp;iages Lcgaux:qui luy remonftreront viuement amp;nbsp;fagemengia defaute de fes pro-meffes.-à fin que point ne les ignore par noftrc ncgligccc* Ainfi fc deuifoitt en Auignon, * amp;nbsp;propofoiétlc Papc amp;les Cardinaux:amp;difoicntquc decefte m31adie,dótilauoitcfté battu,il l’auoit grandement acquifc,amp; en cftoit caufe,amp; tournoient trop grandcmcntlc Dit lis deue- æ^^^*fj^*”cidcnt dc raucnrure,furluy, fur fes gardes, amp;nbsp;furie Confcil de fa chambre. tiMsp^urTa ^'^^^ faifoient bien autres gens parmy Je Royaume dc France: fans eux. On enuoya en fi»eéd»R ep. vnc ville,qu’on appelle Arcfncc,cnla Comtédc fiainaur,entrc Cambray amp;nbsp;Valcncicn-nes.-en laquelle ville a vnc EgJilc,qui cft tenue dc l’Abbaye dc S. Vaft d’Afras:ou on ado rc S. Aquoirc:amp;là gift en fferté moult richement,en arger,^ benoift corps deffus-nom-mé:amp; cft requis amp;nbsp;fort vilîte de moult dc licux:pourtâr que fes verges fontmoultcrucu-fcs dc frenaifie amp;nbsp;rcfucrie.Or,pour honnorcrle laind.il y fur enuoyé vn homme,fait dc cire, en forme du Roy dc France, amp;nbsp;vn tresbeau cierge amp;nbsp;grand, amp;nbsp;offert moult dc-uotement amp;nbsp;humblement au corps Saind:à fin qu’il voulfft fupplicr à Dieu, qucla maladie du Roy dc Francc(laqucllc cftoit moult grande amp;nbsp;cruellc}fuft allégée de ce don Si offrande. Auflî fut çTuoyé pareillement vn autre don amp;r offrande à SaindHermier en Rouais:lequcl Saind a le merite^e guérir de toute frenaiffe. En tous lieux,ou onfauoir

plaintedupue frandc du Roy. Quand lesnouueÙes en furent venues en Angleterre ^ Sc que le Roy de janela^re Scies Seigneurs le fceurent,tt en furent grandement troublez: amp;nbsp;par efpecial le Duc de dure quot;de frd~^^^^^^^^^ le plaignit moult: amp;nbsp;dit aintt aux Chcualicrs amp;nbsp;Efcuyers, qui ettoient dclez te cMfx- ^^ViP^^^^ foil cettgraridpitié:caril monttroit ettre homme de grand’entreptife,amp;de if/mr. bonne volonté a bien faire: amp;nbsp;me dit à Amiens^au a^t^yî^jg^dre^ Beau-couhn deLan-dattrede vous prie cheremetque vÊus mettez peinc,^ rendez vottre diligéce,quefer-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me paix fait entre nous Ôc vottre neueu^Sc nottre coufin außid^roy d’Angleterre,tmoz Royaumes:parquoy nous puions alleràgrand'pui{rancefurl’Amorabaquin(quia conquis le Royaume d’Arménie, St quife mezen peine de dettruire Chrettienté)parquot; quoy nottreloy fait exaucee: car noasfommes tous tenus de ce faire.Or ett (ditlcDuc de Land^ttre) la cbofe moult retardee:car iamais n’aura fi grand’credence, commeil auoit par-auantiC’ett verité(refpondirent ceux,à qui il en parlait) mais le Royaume de France ett bien ^illé de cheair en moult grand trouble.

C^mmeM fez ^f^cz zfe Pèzry c^ de ^oargRagMe z:fZrzprfze»r ^z ra/ver czax^ y»/»4g»zzez zf/MRt e/^é:^» CRzgt;^z/^e fa cAit»gt;^re al« dlaj:^ eammefrf le Dac aie ßaargfi^gve eemmevezpremiere- mezrr4;ey?ra/zgerr«e/emer///eCaz/rze^aèfealeC/iy^ri c n a Pi xlvi.

Alnû fe deaifoient cous Seigneurs Sc routes gens es pays loingtains, amp;nbsp;prochains: ou h cognoiffance de la Maladie du Roy dc Frâce edoit vcucamp;: fceuë-.amp;leRoy cdoir tout quoy au Chattel de CreU, en la garde des Chenaliers cy-cetths-nommez amp;ds Maittre Guillaume de Harfely ( qui en auoit la fouueraine cure amp;nbsp;adminittration) ne nul ne parlait au Roy,n’entroir au Chattel: fors ceuXi qui croient députez amp;nbsp;or-donnez pour luy. A la fois le Duc d'Orléans Sr le Duc de Bourbon y

venojenr, pour k veoir

-ocr page 1279-

DE F R 0 I S S À R t.


147


le veoir amp;nbsp;vifitcr,amp; falloir comment il fc portoit;amp; les Ducs de Berri amp;nbsp;de Bourgongne le tenoient à Paris : amp;nbsp;n’auoient encores riens fait de nouucl: mais ils auoient en propos Qu’ils ouurcfoient de brief,amp; tout par raifon/ur aucuhs(lefquels ils n’auoient pas bien à giâcejamp;leurs CôÂux:car ils les auoient trouuez durs,baux Ô: rebelles,en pluficurs ma-nieres:amp;difoitle Duc de Berry, Clifl'on,la Riuierc,le Mercier,amp; IcBcguede Villaines, le Due dener-Quand ils furent aucc le roy Ai Languedoc,moftcrcnti,amp; punirent à mort crueufemêt, ij fw délibéra^ .»onTréforier amp;nbsp;bon feruiteur Betilachjparcnuic amp;mauuaiRic:n’lt;Jncques pourchofe, tio» de vender Queicfceufleamp;pciiffedirc, nefaire,ienelepeu auoir de leurs mains * Or fc gardent ^‘lt; »’‘’rr lt;^ey«» niaintenât de moy:car l’heure viendra,que iè les payeray de mônoye pareille,amp; forgée nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^^‘J

enmefmeforg?.Auflîle Duc deBourgongne amp;nbsp;les conforts ne pouuoicr aimer les fufnomnieziquiauoientgonuernéleRoyicanquandilsauoientàbefongner en Court, ils eftoient durement reboutez amp;nbsp;reculez:amp; faifoit on moult petit pour eux:dont ils fa- .

noient bien parler amp;nbsp;murmurer en derrierc.Pour ces iours la Ducheffe de Bourgongne (qui eftoit vnc treferueufe amp;nbsp;haute Dame)fe tenoit à Paris,delcz la Roync de France,amp;t en auoit la founeraine adminiftrationme nul, ne nullc,ne parloit à la Royne, fof s par le moyen d’elle. Celle Dame hayoit de tout fon cueur melTire Oliuier de ClifTon, pour la caufeduDuede Bretaignefear ce Duc luy eftoit moult prochain de fang) amp;nbsp;en parloit Madame de moult louuent la dame au DucdeBourgongne;amp;luy remôftroitviuemcntquec’cftoit ^»r^^neptHt grande faute qu’on auoit tant porté Oliuier de Clifton,à l’encontre d’vu fi grand Prince, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a^uquot; j

que ion coufin le Duc de Brctaigne.Lc Duc de Bourgongnc,fage,froid,amp;imaginatif,amp; cU^nmiurtU qui fur ces befongnes veoitau long, amp;nbsp;ne vouloit pas mettre trouble au Royaume de j},icß„^^rji France,mais tenir en paix toutes parties,tant qu’il pouuoif^he qui ne vouloir pas,ne n’a-uoit voulu du temps pafte, courroucer fes feigncurs(c’cft à entendre Ic Roy Charles fon frerc, ne le Roy Charles,(oryieueu)refpondoit à fa femme fagement amp;nbsp;doucement: fit difoit,Damc, en tout temps fait bel amp;nbsp;bon diftimuler. Verité eft que noftre coufin de Bretaigne eft vn grand Seigneur,^ fa feigneurie amp;nbsp;puiftance peut trop bien cotre le Seigneur de Clifton. Si ie me faifoye ià partie auecques luy, au Seigneur de Cliiron,on f é-ueilleroit trop grandement en France: amp;nbsp;à bonne caufe: car le Seigneur de Clifton dit, monftrc3amp; met outrc,quc toutes les haines,qu’il a à noftre coufin de Bretaigne,font engendrées pour fouftenir le Royaume de France(ou nous auons grand’ part)amp;ainfi l’entend pareillement la commu ne renommee du Royaume de Franté: : amp;nbsp;iufques à ores ic n’ay veu nul certain article, pourquoy de faid ic me fo^c auancé de demoürer delcz noftre coufin de Bretaigne à l’encontre du Seigneur de CÎiftbn.Sim’en aconuenudiflimu-Icnfi ie vouloye demoürer en la grace du Roy amp;nbsp;du Royaume: ou ie fuis tenu^ de foy amp;: nbsp;nbsp;•

de ferment,trop plus que ie ne fuis au Duc de Bretaigne.Or eft auenu ainfi,que Monfei-gneum’eft pas en bon poinâ,mais eh vn dur party, ainfi comme vous fauez:amp; Æmt eft à l’encontre du feigneurde Clifton,amp; fera,amp; contre ceux,qui l’ont confcillcqoucvc nous^ mon frere de Berry amp;nbsp;moy,d’allcr au voyage,ou il vouloir outrement aller. La verge eft toute cueillie,dont ils ferowkrftiwement bartus amp;nbsp;corrigez:ainfi que vous verrez,amp; orrez dire de brief: mais que vous vucillcz vn petit a^endre amp;nbsp;fouffrir. Dame, Dame, il n’eftpasfaifon,qui ne paye:ne fortune,qui ne tourne:nc cœur courroucé,qui ne f éiotii^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

femeréiouy,qui n’ayt des courroux. Clifton, la Riuiere, Montagu,lc Mercier,dc Villai-nes,amp; encores autres,ont mal ouuré:Sâ on leur monftrera de brief. Ainfi,amp; par tels langages, réiouyflbit à la fois le Duc de Bourgongne, la DuchelTc fa femme. Orauintvn iour,amp; güeres ne demouft depuis ces parollcs deftufdites, que le Duc de Bt^irgongnc amp;leDucdeBerry eurent vn Parlement fecrctcnfenible:amp;difoicht, Il nous faut Commencer àdeftruire ceux, qui ont deshonnoré noftre heueu le Roy, S^ui ontouuréamp; fait deluyàlcur ententeamp;volonté ; amp;nbsp;premièrement nous commencerons au Con-ncftablc. C eftle plus grand, amp;nbsp;qui a le plus de finances : car il meit en termes, amp;r fit te- seUieràtûii ftamentl’autre iour, quand il fut blecc, de dixfept cens mille francs. Ou (Diable) en a des dues deEer-iltant aftemblé?veu qu’il luy a bien encores coufté, pour le mariage dcfafilleàlehan rji cr-de Eaur-de Bretaigne noftre coufin (qu’il deliura hors du danger amp;nbsp;prifon d’Angleterre) deux.^’qx^f/'ir la cens mille francs ? Et comment y entrerons nous, tout payminfts amp;nbsp;par raifons ? car deßrst^son dst veez cy noftre neueu,Ie Duc d’Orléans, qui le porte trcfgnndcmcnt,amp;auiri font au- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

cuns Barons de France. Neantmoins,fi nous le tenons, nous Icdcmcneronsparloy amp;Parlemcnt:lequel nous auons à prefent pour nous. C’eft vérité, dit le Duc de Bour- j^oji durant fa gongne. La première fdis qu’il viendra parler à moy (amp; fi faut qu’il y vienne dedans ƒ.!«;lt;.

N ij

-ocr page 1280-

148 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Q^V ART VOLVME

demain) ieluy moftreray bienjàiarccucillcttequeieluy feray,que ie nc lay pis à grace: nu vous,bcau-frcrc de Berryjfi premièrement il alloit à vous. Iele feray ainfi dit IcDuc de Berry»Et fc départirent du Confcil.Or auint que le Sire de ClilTonfqui riens nepcæ Idit: mais cuidoit moyennement bien eftre de ces Seigneurs, le Duc 8cBerry amp;nbsp;lepult;^ de Bourgongnc)vintpourle dcude fon Office de Conncftablc. Carileftoitpouriuiuy d’aucuns Chcualiers amp;nbsp;Efcuyers:qui en ce voyage auoicn? efté, amp;nbsp;vouloicnt auôirar-gentrear encores n’A auoient ils point eu: Si les enuoyoit le Chancelier de France,amp; le if Covntfialli Treforicr,dcucrsluy, pourfcndcliurcr. Orvint(fi-commeic vousdy)àvne rcleuce,lc de clijon vers Conncftablc à l’hoftci d’Artois à Paris, remonftrer l’cftat de ces befon^nes au Duc de Ln'*‘ “^ Bourgongnc,amp; non à autre: caria luycftoit baillée Scdcliurce la charge du gouuerne-isty^rî^^Z ment du Royaume de Frâce. Quand il fut venu à l’hoftci d’Artois,luy amp;fes gcnsfplâte ^Helaues afdi- n’y cn auoitil mie)ils entrèrent en la court(car le portier leur ouurit la porte) amp;nbsp;defeen-w^ Lßn eßat. dirent de Icurs chenaux. Le Conneftâble monta les degrez de la falle, luy Si vu Efeuyer tant-feulcmcnt:amp; les autres l’attendoicnt bas en la court.Quand le Conneftablcfutcn la falle, il trouua deux des Chcualiers du Duc de Bourgongne, fi leur demanda en quel poinâ le Duc cftoit, amp;nbsp;fil pourroit parler à luy. Sire, nous ne fauons (refpondirentles Cheualicrs)maisnousle fautons tantoft,Dcmourezicy.Ils entrèrent en la chambre du / Duc: amp;nbsp;le trouiicrcnt aflez à deloifir: car il iangloit à vn Heraut: qui vcnoit (ce difoit il) d’vnc fcftc,qui f cftoit tenue en Allcmaignc.Les Chcualiers rompirent ces parones:car ils dirent ainfi, Monfeigncur,vecz cy meffire Oliuicr de Cliflbn cn celle falle: amp;nbsp;vient(a ce qu’il nous a dit) pour parler à vous: fi c’eft voftre plaifir. De par Dieu, dit le Duc de Bourgongne. On le face venir auant. Nous auons aflez loifir maintenantpourparlera Iuy,amp;fauoir qu’il veut dire. L’vndes Chcualiers iflk hors de la châbrc:amp; appclale Con* ncftablc: amp;nbsp;luy dit. Sire, venez outre. Monfeigneur vous n^ndc. Le Conncftablc pafla auant. Quandle Duc dcBourgongneIevcit,fi mua couleur trop grandcmentuamp;lctc-penrit en foy-mcfmc deccqiïil l'auoit fait venir: quoy qu’il euft bien dcfiramp;alfeâion déparier à luy.Lc Conncftablc oftale chaperon de fon chcf:amp; enclina le Duc de Bourgongne: amp;nbsp;luy dit, le fuis venu par-deuers vous, pour fauoir de l’cftat amp;nbsp;gouuernement du Royaume,amp; comme on Pen voudra cheuir:carpour mon Office ic fuis tous les loots Larude refia- pourfuiuy amp;nbsp;demandé:^ pour le prefent VOUS amp;nbsp;Monfeigneur deBerry en auczlcgou-fidupuede uemement. Si m’cn«ucillcz refpondre. Le Duc de Bourgongne refpondit aflez feile-Biur^en^neà ment, amp;dit, Cliflbn,Cliflbn,voup n’aucz que faire devons embefongnezdel’cftatdu oliuier de cliß Royaume de France: car fans voftre Office il fera mouFt bien gouuerné. A male heure /’»• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* tant vous cn eftes vous meflé. 0u(Diablc)aucz vous tant aflèmblé. ne cueilly,de finances, que nagucrcs vous fiftes voftre teftament amp;nbsp;ordonnance plus que de quinze cens mille frAcs ? Monfeigneur, ne beau-frère le Duc de Berry, ne moy, pour toute noftre Puiflancc,à prefent n’en pourrions tant aflcmbler,nc mettre cnfemblc.Partez de ma pre fencc,îflcz de ma chambrc:Se faites que plus ne vous voye,car,fe n’eftoit pour rhóneur de moy,ic vous feroyc l’autre œil creuer. A ces mot?te düL^ Bourgongne fe départit: amp;nbsp;JaiflTa le Seigneur de Cliflbn tout (poy:lequel iffit hors de la chambrc,b3iflànt le chef,

• amp;toutpcnfifamp;nul ne luy fit co^uoy:amp;pafla parmylafallc:amp;rauallatoutius;amp;vintcn la court: amp;nbsp;monta à chenal: amp;nbsp;fc départit d’auecqucs fcs gens : amp;nbsp;fc raeit cn chemin ala couuerte: amp;nbsp;retourna cn fon hoftel, fans dire aurre chofe.

Cemmeat tneßtre Oliuier de CliJjûn,Cû«»e^able de Frdfiee^ajant^Jlé rt/dement ref^ouße de fe-rodeßar le Due de Bourgongne^fè retira à Jtïo/Jtle/jerjf: (^ comment^ eßa»t four/uyitji iaß ^aes là, eut loißr defe retirer au chafed loffèUn e» Bretaigue. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. XLVli.

Vand le Sire de Cliflbn fut rcuenu à fon hoftel, il eut maintes penfecs amp;nbsp;imagina-V^^^tionsà foy-mcfmc,pêfant amp;:imaginant quelle chofeilferoit:amp;cognuttantoft que les chofes iraient mal: amp;nbsp;ne fauoit à qui parler ne découurir fcs befongnes: carie Due d’Orléans cftoit à Creil. Ncantmoins,f’il fuft à Paris, fi n’auoit il nullepuiflanccde le fauuer ne garder. Si fc douta trop fort que le Duc de Bourgongne ne le fift prendre,^ efforcerfon hoftel:amp;n’ofa^tcndrc celle auenture.-mais ordonnatantoft toutesfcsbc-fongnes: amp;nbsp;dit à aucuns de les variées ce,qu’il vouloir faire: amp;nbsp;fur le foir il fe départit,luy ecijjin ere- (fojßgßßg.g^ vuida fon hoftcl par-derrière: amp;iffit de Paris par la porte Sainâ-An-de Paris aMot- tboine : amp;nbsp;Vint au pontdc Charenton, pafler la rmicrc de Seine : amp;nbsp;chciiaucha tant ie(,erj. qu’il fe trouua cn vn ficn chaftel, à fept lieues de la villcdc Paris : qu’on dit amp;nbsp;nomme Montlchcry

l

1

-ocr page 1281-

D E F R O I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;149

Montlcner!,Slt;: 11 fe tint tant CjU’il ooit autres nouvelles. Ce propre iour que le due de BourgongnccutainlîraualêicConnellable de France,le duc de Berri amp;nbsp;luyfe trou-uercnf.carilsvindrcntau Palais, parler enicmblc des betongues, qui touchoient amp;ap-partenoientau royajjine de France. Si compta le duc de Bourgongneà Ion frevele duc de Berri, comment il auoit parlé amp;nbsp;rauallé mcffircOliuicr de CHllon. Le duc de Berri refponditamp;dit. Vous auez bien fait. Paraucunevoyefaultilentrercncux:carvraye-iBcntClitfon,le Mercier,la Riuiere,amp; Montagu ont dérobé le royauijic de France:mais ietemps dtvenu qu’ils remettront tout arrière, amp;nbsp;y laificront les vies , qui me voudra croire, le ne lay comment il enaduint, ne que ce fut. Ce propre iour que le Connefta-bleiflit de Paris,Montagu C’en partit aulFi tout fecrettement, parla porte faind Anthoi- j^^^^j déport ne: amp;nbsp;prit le chemin de Troy e en Champaigne ëe de Bourgongne,amp; dit qu’il ne feiour- de Memd^it netoit,n’arrellcroit nulle part, tant qu’il fetrouueroit en Auignomamp;iay auoit envoyé fun des faut~ vnegrande partie de Ceshnances:amp;il en auoit lailTc à fa femme aucune choie, pour te- ru duR^oychar nlrfoncftatcourtoifement .■ car bien vcoit amp;: tongnoilfoir (puis que le Roy auoit perdu ^‘^ ^‘quot;■’ ^‘ ^‘‘^ ioniens) que les chofes iroient mal: car les Ducs de Bcrii ce de Bourgongne ne parloiét ''^' msisà luy. Melfire lehan le Merciercull volôticrsainfifait fil coft ptu:mais onauoit ia

. misfurluy gardes,quc rien fans fceu,n’i(foit de fon hoftel: amp;nbsp;cc,qu’au devant il auoit fau ué,luy vint bien à poinâ,quâd il Ic trouva: car tout ce,qu’on peut tenir,auoir netronuer

1 du fien fut attribué aux ducs de Berry amp;nbsp;de Bourgongne. Il luy fut fait vu comman-i dement,de pat les deffusdits,qu’il aUaft tenir fon corps prilonnicr au chattel du Louvre, Aifpre itha k 1 amp;auBeguedeVillaines,comptcdelaRcbcldeenïi.fpaigneaufti ils y allèrent. On en- '^/’'^j^J^^^^j 1 «oyaàVhoftel deMontagu-.mais ceux qui enuoyez y furent, ne le trouucrent point, amp;nbsp;„^^p^ip„‘„'^^^ 1 nbsp;nbsp;fl ne fauoit àdire nul par quelle part il eftoit allé. On le laiffa quand on ne le peut auoir. 'ap/rispar ecm 1 On demanda fi Olluicr de ®lilïon cftoit à ParisiSé fut enuoyé quérir à fon hoftel, pour mddemenc des 1 Iny faire commandement ( f^n Veuft trouvé) qu’il fuit allé avili tenir Ion corps prifon- deux gounee-1 nier an chattel du Louure. On ne l’y trouva point,n’homme de par luy, fors le Concier- «^“’’^ d» rylt;»i I ge,quigardoitl’hoftel,amp;n’en fauoit nulles nouvelles. On laiffa ainft etter les paroles *”^'

I deux iours jtant qu’on fccut de vérité qu’il cftoit en fon hoftel de Montlchery. Quand I lesdeffufdits Seigneurs le feeurent (quile vouloient prendre amp;nbsp;attraper,dont illuy euft I nbsp;nbsp;pris mal) ordonnèrent tant oft le Barrois des Barres, Seine flire lehan de Chattel-mô-

1 nbsp;nbsp;ranqkSeigneur de Coucy ,amp; mettire Guillaume de la TrimoiUe^^à trois cens Lances, Q«4frf vailles

1 nbsp;nbsp;amp;lcur dirent, Allez vous enà Montlchery,amp; enuironiKzla ville 3eV chattel,amp; ne par- capaatnes orda

1 nbsp;nbsp;ter point de là, fans nous ramenetKRiflbn mort ou vif .*l.es Chevaliers obéirent; amp;nbsp;fai ^ j^'*^^''^^”^^

I nbsp;nbsp;teleur conuint ( car les devx dvcs pour l’heure avoient Vadroinittration du royaume de j^^eJ^ciS 1

1 nbsp;nbsp;Trance ) amp;nbsp;fe départirent de Paris,à plus de ttois cens Lances, non pas à vue fois,mais à Alo»tit^;frgt;.

i dnqroutes,àfinqueleuriffuefuftmoinscognue. Mais Dieu aida fi bien au Conne-

i nbsp;nbsp;fiable, amp;nbsp;eut fibonsamis en la chevauchée, que cette venue luy futfignifiee,fibienà«e etnnefMe

1 temps Si à poind, qu’il ne prit point aucun dommage, ôife départit luy amp;nbsp;fes gens: 8i clifn ficrate \ chemina Si cheuaucha tant^öivaygs couuertcs,boysScbruycres, hors des citez Si vil- ment auerty^fe 1 nbsp;nbsp;les fer races, qu’il vint fauuement Si feurement cnBUtaigne-.ôi le bouta en vn hen cha- ”1*^* ^(t^ffc^l

1 nbsp;nbsp;fiel ,bien garni amp;nbsp;pourveu de toutes chofcs,lequcl on appelle le Chattel-loffelin ; Silà ‘^quot;^^lo^eli^ri

1 fctlnt tant qu’il ouit autres nouuuelles. Pour ce nc41emouta paslong temps que B^e^^ne.

1 leBarrois des Barres Si les autres Chevaliers deffus nommez,ne fe meiffent en peine de \ nbsp;nbsp;faite leur enprife, ainft que chargé leur cftoit,amp;: vindrent à Montlchery : Si fe faiftrent de 1 hvllle, Si enuironnerent 1© chaftel : Si furent la vne nuiâ;amp;cuiderent que le Connefta 1 hlefutt dedans.mais non cftoit: ainft comme vous fanez.Si T’ordonner et au nÂ.tin,ainfi \ nbsp;nbsp;que pour aftaillir,Silcs varier s,qui eftoient au chaftcl,enuoyerent deuers les Ch eu alters i pour fauoit quelle ebofe on dcmandoit.llsrefpondirentqu’ilsvouloientauoir mettire \ nbsp;nbsp;Bliuier dcCbiVoniSi pource eftoient ils la venus.Lcs varlets, quile chaftel gardoientref-1 çondirentiSi dirent que le Sire de Cliflon cftoit départi delà,pafte avan^quatreioursiSC I nbsp;nbsp;offrirent àouunrle chaftel Si quérir par tout.Les cheualiets ft allèrent au chaftel,amp; tou-1 nbsp;nbsp;tcsleurs routes, armez de pié en cap, ainft que pour combattre: 6i ccftrent,àfinquclà 1 dedans ils ne furent furpris de trahifon,ne d’aucune embufchcimais ils trouucrent veri-1 nbsp;nbsp;té,de ce,queles varlets du Seigneur de Cliflon difoient: Si lïMactchercnt haut Si bas SC \ nbsp;nbsp;par touf.mais riens ne trouucrent. Adonc le départirent-ils Si retournèrent vers Paris; 1 ^icompterentàceux,quilesauoientlàcnuo'yez-3commentlls auoient exploité.

-ocr page 1282-

150 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE Q^V A R T VOLVME

Cof/imeKt le Sire ^e la Sifiiere^ v» elesprincipaux élu CenJèil elc la chambre du Sey aur^rt fi fantéyfuifait fnfinnier par le commandement des Dues de Berry é' de Bour^en-gnei er comment Atadame tehanne de Boidongney Duchefie de ßerrp^ sn/ercedettfour lapenuersleDucfinmarjt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. Xiviit. •

QVand les Ducs de Bcrri amp;nbsp;de Bourgogne,amp;' leurs Cofaux, vcirent que niefiircOli* nier de Cliflon leur eftoit efchapc,fi furér moult courroucez,amp; le duc d’Orléans K leDucdeBourbqp tous rcliouis.Or(ditIcducdeBonrgongucjila monftréguilledou te: mais, fil l’en eft allé Si fuy,pourGe n’eft il pas quide. nbsp;nbsp;N dus le ferons traire amp;nbsp;relie*

nir auant haftiuement: ou il perdra tout «c,ou nous pourrons la main mettre: ne la n’cti fera déporté. Car il y a lur luy plufieurs articles delraifonnables,qui ift demandent que lugcmen t amp;nbsp;p unition:amp;,fe les grans Si les puiiïàns,amp; les mauuais,n’cftoict punis amp;nbsp;corrigez,les chofes ne leroient point iuftetnent proportionnées. amp;nbsp;le contenteroientmal les petits Scies foibles. lufticc doit eftreloyale, amp;non pas cfpargner ne foiblc, ne tort* parquoy tousfy cxemplient. Ainfi difeit amp;dcuifoitleDuc de Bourgongneiamp;t mcflirfi Oliuier de CliUon felloit mis Si bouté fauuemet en fon chaftcl-Ioflclm en Bretaigne,2fc eftoit bien pourueu de tout ce qui appartenoit à forterefte tenir Si garder. Cepropre jour que le Barrois des Barres fut retourné à Paris deuers les Seigneurs ,amp; qu’il leur eut ditamp; compté qucmelTirc Oliuier de Clilfonn’eftoit point au chaftcl dcMontlchcryl luy fut ditdeparleducdeBerriamp;leducdeBourgôgnCjDepartczvousBarroisdemain ^ ilj audt icj de bon matin amp;nbsp;cheuauchez iniques à t Annens. On nous a dit que leSiredclaRiuie-^^AmUnsDemandez l’y de par nous,amp;dcparIcConfeil du Roy,amp;laycz /»d M^ '^ tel, que vous nous en rendiez bon compte, quand nous vous Ic demanderons. Etilrc-nmit duens re- fpondit, Mefteigneurs volontiers. Adoncqi^schcuauchcrentlelendcmainluyamp;ia mit filon le cha roiitc:amp; fen vindrent à Anncns,vnc tresbelle fortreftc/caitr empres Chartres,que le Si fitte ^1, cobiBrede laRiuicre tenoit: SePauoie prife en mariage auecqîies la Dame d’Annens la rem-^uesala dit ici j;iyç - f^ auoitlc chaftcl, amp;nbsp;toute la terre, trop grandement amendé, Si moult cftoitai-Annaux An- jy^é de fes hommes en fa terre : car il ne vouloir que tout bien Si loyauté . Les Com-m^aux” ' milTaircs, de parles Seigneurs delTus nommez, vindrent à t Annens.’fi firent ce,dont ils ■f/l^auoit tey eftoient chargcz:amp;trouucrcntlc Seigneur de la Riuicre,la femme,amp;fes cnfans.LcSei-Amienj. gneur n’attendoit autre chofe: car ia luy auoit on lignifié que mcflircIehanIcMcrcKf

amp;le Comte delà Gebelde tenoientprifon,amp;qucleConneftablecfioitparty’jamp;ruy hors de Montlchery,amp; retrait Cquoy que ce fuft) à fauueté:amp; luy auoit on dit, Sirc, hu-uez voftre corps,car les enuieux ont à prefent regnetontre vous:amp; eft fortune tournee • nbsp;nbsp;nbsp;poureux. Ilauoitrcfponduàccsparoles,amp;ditainfi.Icy,amp;autrepart,fuisica]avoJontc

je Seigneur de de Dicu. Si ie m’en fuyoic,ou muflbie, ic mcietteroieaufair,dont ieme fen pur ^' uct.

, Dieu iii’a donné ce,que iay: amp;ille me peut öfter,quand illuyplaift La volonté de Dieu fiblemBttnJ^ ^*^'^ ^^’^* ^V ^^*’“* ^^ ^°y Charles de bône mémoire,amp; le Roy fon fils,à prefentregw^ thafied» far le ^’^ ^ loyaumct.Mô femicc a cfté bié cognu d’eux:amp; le m'ont grâdemét rémunéré.! o-Barroif det Bar feray bien, fur ce que i’ay fair,ferui Si trauaillé,à Icrw GÔlaéBdementjpour les befengnes ret^aucemman du Royaume de France, attendri lugcment du Parlement de Paris: amp;r fon trouueen demet des deux tous mcs faits,cho(e ou il y ait riens à dirc,ie foye puni amp;nbsp;corrigé. Ainfi difoit êc aumt it oncles du i^y. j^ seigneur dc la Riiiicre à fa fiPmme, amp;à fon confcil,en deuantee que les commißancs . .. . des Seigneurs delTus nommez fi vcinlfent t à Annens.Encorcs on luy dit Monfeigneur 1* au M^nr '^^^^ cy tels amp;nbsp;tels: amp;nbsp;viennent à main armee,voulans entrer céans. Que dites vous? ou ^ par tout a- urirons nous la porte.? Dit il,Quoy dôcques?ils foientles tresbien vcnuz. Et à ces mo» prest enfiorte ü mefmêfen vint à Icncontre d’eux,amp; les recueillit vn àvn,moulthonnor.iblemerit,j^ jueie ne yous tout cn parlant à eux,eux Si tous leurs gens fi entrèrent dedans la falle,amp;au chaiteau fuit apeurer du Annens.Quan5 ils furent tous venus,rà s’arrcfterent,amp;adoncle Barrois des Barres, vu “uray no, mais moult douxamp; gentil cheualier, fit dc coeur courroucé (Si bien le monftra) 1 arreftiur ® taj pris An- Seigneur dc La Jliuiere.-ainfi que chargé eftoit,5rqucfaireluy conuenoir.Lc firedeia i

^æ’'^ ^^ ^æ^ pour exeufé : Si obeit.-carautrement nclc pouuoitil fairc:ny ncvoulqit». piedes villes demoura prifonniercn fon chaftcl d’Annens me fine. Vous douez bien croireamp;iauoir d’Amiens cr q“C la dame eftoit moult deconfortee,amp; fut quand elle veit ainfi la fortune tournée u du Mans. fon Seigneur Si mari:amp; a^c ce, fe doutoit trop fort de la conclufion. Ainfi fut IcSire

laRiuicreprifonniercnfonchaftcld’.Annens: amp;gueresnedemoura depuisqnilf“^*^“ uoy é quérir par les defrufdits(qui auoient le gouuernement de la temporalité Si a““* la Ipiritualité.-car ccluy qui Pape Clément fcfcriuoit,n’auoit tiens au Royaume de F»quot;'

4

-ocr page 1283-

DE FROISSART.


lyr


cc,fors ces deux:quï gouuernoicnt ledit Royaume)^ fut amené à Paris, amp;nbsp;mis au cha-Hcl du Loiiure.Moult de gens,parmi le Royaume de France,fi en auoient grande pitié: amp;fin’cnofoicnt parler,fors en derriere.Encores ne faifoit on point fi grand co/npte de fitribulationdemdfiire lehan le Mercier,quede celle du Seigneur dclaRiuierc,carlc f ire de laRiuiere auoit toufiours efté doux, courtois débonnaire, amp;nbsp;patient aux poures gcns,amp; à ceux amp;nbsp;celles bon raftycn,qui auoient à befongner, amp;nbsp;qui ne pouuoient auoir sudicnec. 0ndifoittouslesiours,parmilavillcamp;cité de Paris, qu’lt;Âi leur trenchcroit les tcftes;amp; coiiroit par aucuns,non mie par tour,vnc efclandre amp;nbsp;renommée, pour eux plus greucrjqu’ils croient trahiftres contre la*couron»e de France,amp; auoient vfurpé amp;nbsp;cmblélesgrans profits du Royaume de France:dont ils auoient tenus les grans eftars, hit inaifons,chafteaux amp;nbsp;beaux edificcs:amp; les poures Cheualicrs amp;nbsp;Efcuyers(qui auoiét expofé leurs corps amp;nbsp;leurs membres es armes,amp; feruy le Royaume de France, amp;nbsp;vendu amp;nbsp;alloué leurs héritages en feruant)n’auoient peu efire au reps palfé payez,tant par mel-fire Oliuier de Clifr9n,que par ces deux,amp;auffi par Montagu:qui l’en cftoit fui.Les en-uieux lescondamnoient amp;nbsp;iugeoient .à mort:amp;3uoient grade force de haineüx:parquoy ils en furent en trop grande aucnture:amp;fut dit fur eux,qu’ils auoient confeillé le Roy de ^ France àaller au Mans amp;nbsp;entrer en Bretaignc,amp; l’auoient mis en maladie Sc la frenaifie oui!eftoit,par !uy donnerpoiforts à boireàleurs volôtez:amp;couroitcommunerenom-méejqueles Mcdecins,qui auoient à gouuerner le Roy,n’en pouuoient,n'auoient peu, toute la faifoniouir,n’vfer pour eux. Tantfutpropoféà l’encontre de ces deux,du Seigneur de laRiuiere amp;nbsp;du Sirelehan leMercier,qu’ilsfuretoftez du Louure, amp;nbsp;liurezau Preuoft du Chaftclet de Paris,amp;: mis au chaftclet de Saint-Anthoine,en la garde du Vicomte d'x^chy :qui pour le temps en dteit Chaftdaini Quand ils furent là mis, amp;nbsp;qu’on cnfceutla vérité,adonc cou*ng commune renommée par tout, qu’ils feroient exécutez à mort,mais à vérité dire,amp;: parler par raifon,ils n curent oneques ceiugement, n’arreft contre eux,ne ceux,qui à iuger les auoient,ne fe pouuoient trouucr,en confciencc,qtfils nbsp;nbsp;nbsp;. . .

deuffent mourir:Si en eftoient ils tous les iours par eux contrariez amp;nbsp;aHaillis, amp;nbsp;diloicnt ,^,y ^ ^mt^~ ainfi.Pcnfcz pour vos ames,car vos corps font perduz, vous cftcsiugezà mourir amp;nbsp;efire „ female Mer décolcz.Encellepenlee amp;douleür,que ievous dy,ils furent vn grand temps, amp;nbsp;toutef cier/rifmniert voycs leBegue de Villaines,vn trefgrand Cheualicr,amp; vaillât homme en armes, du pais en la haßiHe de dcBcaulTeClequel eftoit encoulpé de leur mefme fait)fut fi bien ai5é,amp; eut tant d’amis, ^^rù. quilfut deliuré hors de priron,^ eut plaine rcniiffiô deputes chofes, mais àl’iflîr depri nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

fon,amp;àfadeliurance,ccux de fon*lignage, mclfirclc Barrois amp;nbsp;autres, luy dirent qu’il fordonnaft,amp;: f en allaft iouer en Caftillc,car là tenoit il bel héritage amp;nbsp;bon de par fa fê-nie,laComtc(rc delà Rebelde,Si-comme il fut confeillé fi l’ordonna amp;nbsp;appareilla du ‘ plus tort qu’il peut,8f fe départit de France,amp; f’en alla en Caftillc,amp; les deux autîcs def lusnommez demourerent en prifon,amp; en peril amp;nbsp;danger de perdre leurs vies. Tous les* meubles amp;nbsp;non meubles:hérirages,8c autres poifeifions^que melfirc lehan le Mercier a-uoitdedans Paris,amp; dchor^RfRoyftume de Francefeu on peut la main mcttre)tóut fut pris(ainfi comme bien acquis,amp; forfaits )amp;tous donnez à autrUy. Sa belle maifon du . '' nbsp;nbsp;.^

Pont-Aubumcn,au Diocefe de Laon(qui tantaUoitcoù^é)luy fut oftee,amp;r dônec au Sei^^j^^^^ gneur de Coucy,amp; toutes les appendances,tcrres,rentes, amp;nbsp;poiTeflions, qui au manoir, ^ßi^f lehan amp;cn ladite ville,appartenoient à luy.Ie ne Giy fi ce fut à fa requefte amp;demandc,mais tou leMeràèrattri tesvoicsilenfut hérité,pourluy Sepourfonhoif. D’autre part le Sire delà Riuicrefuttwf«««»^»»« tropdut mené. Vetité eft que fon meuble(là ou on le peut auoir)on luy ofta lÿ)ut,amp; les lt;^^ Co^çx. terres Srheritages,lefquelles il auoit acquifes amp;nbsp;achcptccs,rclerùé qu’on laiffa à fa femme,laDametd’Annens,tous les heritages,lefquels venoientde fon coÂé,dc perc amp;dc t'égt;'quot;”quot;’ ^. mere. Auecquestoutcc,ilauoit vncieunefillc,bclle Damoifellcamp;: gentc,cnraagcdc^*’^’^ * **quot; dix ans,laquelle fille auoit efpoufé,par conionélion de mariage,vn ieune fils, qui f’appcl-loîtlaqnes de Caftillon,fils à melTire Hue de Caftillonf qui iadis fut M«iftre des Arba-leflicrsdeFrance)amp;eftoit ce fils heritier de fon pere,^ tenoit grans heritages amp;nbsp;beaux, amp;cftoit encores taillé d’en plus tenir, amp;ià chcüauchoit, amp;nbsp;auoit ià cheuauché, aueo-ques fon grand Seigneur, le Seigneur de la Riuicre,mais nomobftant toutes ces chofesj Loutre lavolontéde l’enfant,on ledemaria dclafillcau ligueur delà Riuierc, amp;nbsp;fut remarié ailleurs,là ou il pleut au Seigneurs de Bcrri amp;nbsp;de Bourgongnc,6c à ceux do4a Trimoille,qui pour le temps de lors menoiét la qucrelle.Encorcs outre,le Seigneur de

1 11 Riuierc auoitvn fils,ieune Efcuyer,amp; ion héritier.Ce fils eftoit marié à la fille du Côte

N iü;

-ocr page 1284-

152 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Q^V A R T gt;V.O L V M E

dcDampmartin;amp; nauoit ledit Comte plus d’enfans, ne n’ctcoir taillé, que iamais frt deuil plus auoir:amp; clioit la fille fon héritiere.On les voulut demaner, amp;: mettrehfius plus hautement ailleurs:mais le Comte de Danapmartin^comme vaillant pnidhomme, alla au deuant,amp; dit.Qiie tant que le fils au Seigneur de la Riuiere»iiroit vie au corps,la fille n’auroit autre mari,amp;mctrroitlbnhéritage en fi dures mains,que ceux,qui voidroP ent auoir fon droit fans cau(c,par fraude ou par enuie, nÂ’en pourroient ollcr. Quand on veit labônc vdlontédu Côte de Dâpmartin,amp; fes deffenies, onlclailTacn paix K de moura le mariage,amp; les deux enfans cnfcmblc: mais le premier,dont ie vousay parle,fe roinpic:amp;endifpenfalcPape Clement: foulfift ou non , car pour lors au Royaumtee France il n’auoit autre puifiancc,qiic celle qu’on luy donnoit,amp; confAtoit àauointant cfioitl’Eglifefugettte Ce vitupereeparlcfcilmc,ôe par l’ordonnance de ceux,qui gouuct net la deuoient. nbsp;Moult de peuple,par efpccial auRoyaumedeFrance,S.'aillcurS5es-

eufoient le gentil Seigneur de laRiuiere , de toutes choies : voire l’excufation vaulliR riens, mais nenny:ne nul (quel qu’il fuft:nc comme eler qu’il veift en la matière) n en 0-foit parler,n’ouurirla bouche:fors feulement cefte vaillante Dame, Madame lehane dê Boulongnc , DuchelTe de Berri. Trop defoisi.a bonne Dame lcmcitàgciioiix,2uX piez de fon mariiamp;luy difoit, en priant à mains iointes, Haa, Monlcigncur,à tort amp;nbsp;péché vous vous laiircz,dcs ennemis Sc haineuxjinfbrmer diuei fcment fur ce vaillant ehe* ualier, amp;prudhomme,le Seigneur delà Riuicre.On luy fait purement tort, ncnul noie Priereede Ma- p^-j^r pour luy,fors moy.le vueil bien que vous le fâchez,que l’on le fait mourir,bniais ^’s»ul»n»T*''^^^’^^^^'y 'oye:maisfcray tous les iours,quc icviuray,en triftclTeamp;.cn douleur,carilelt a»v»e^e”^ (°“ foit)trefloyai Chcua!icr,Iage3amp;auiri vaillant prudhommc.Haa,Monleigncur, rifon marn VOUS confiderez trop petitement les beaux feruices,qu’il vous a fûts, fit les peines amp;les pour lefei^neur trauaux,qu’il a eus,pour vous amp;nbsp;moy mettre cnfcmblc p|t^}rari3gc. le ne dy pasqueie de la B^uiere. le Vaille (car ic fuis vne petite Dame à l’encontre de vous) mais vous (qui me voulicza-uoir)auiez à faire à vn trop dur amp;auifé Seigneur,Monfeigneur de Foix ( en qui gardens: gouuernement i’eftoyc pour lors)amp; fe le gétil Chcualicr,lc Sire de la Riuicre,amp; (es dou cesparollesamp; fages n’cuirentefté,ienefuirepasenvoftre compaignic: mais fülle pour le prefert t en Angleterre,car le Duc de Lanclaflre me vouloir auoir pour Ion fils ,Ic Cote d‘Erby:amp;pIus fy enclinoit le Comte de Foix alfez,qu’il ne failbit à vous.Trelcher Si redivous doit biei*fbuuenir de toutes ces chofesxar elles font véritables. Si prie humblement,amp; en pitié que le gengl Cheualier(qui fi doucement m’amena par-deçà)n’ait nul dommage de fon corps3nedcfes mcmbrcs.LeFflic de Berri(quivcoit(afcninie icii * nbsp;nbsp;nbsp;ne amp;nbsp;belle,amp; qu’ilaimoit de tout fon cueur: amp;nbsp;fauoit bien qu elle difoit amp;nbsp;remonllroit

toute vetité)amollioit grandement fon cueur ( qu’il auoit dur amp;nbsp;haut furie Signeurde laRiurere)amp;:pourappaiferIafcmmc(carilveoic quelle parloir bien, amp;nbsp;prioirdebon • cueur)luydifoir,Dame3le Dieu m’ailbic voudroyc bien parelpécial qu’ilm’euftconfié vingt mille francs,Slt;: laRiuierene fefuR onc forfait enuers la couronncdeFrâce,carcn deuant cefte auéture de la maladie Môlcigneur,iel»aimo«Bbiç,amp; letenoiç pourvnlagc amp;nbsp;pourueu Chcualier;amp;puis que fous en parlez amp;nbsp;priez fi à certes, ie ne vous voudroyc • ) pas courroucer. A voftre prière amp;: parolle il en vaudra grandement mieux; amp;y feray , pourvousfiauant,quemapuilTanccfy pourra cftcdrc,§t plusqucfitousccuxduRoyaii

Prome^eda Vue de Bern

me en parloient amp;prioient.Monleigncur(refpondit Ia Damejii Dien plain, iem’en ap-pcrceiira.y:amp;vous ferez bienamp;aiimofne : amp;iecroyquele gentil ChGualieramp;vaillant prudhogime n’a nulle aduocate fórs que moy.Vous dites rerité(difuitleDucdcBcrri) , -amp; quand vous vous en voulez enfoigner,il vous doit lùffire.Ainfi fapaifoitlaDamcfur X-'^ femme en les paroUes dejon Seigneur amp;nbsp;mari le Duc de Bcrri5amp; quand luy amp;nbsp;le Duc de Bourgon-quot;faneur dusei- gneamp; lesConfaux parloicntenfcmble,e’eftoittouttroublé:amp;n’eftnulledoiitc,filabûn gneur de la i^- ^^ Datpe n’euft cftc,amp; n’y enft entendu,à certes il euft efté mommais pour l’amour d’d gt;.lcjon fen diiri»iula,amp;valutài-neflirelehanle Merciergrandement mieux de la compai gnie duSeigneur de la Riuicre: pourtant qu'ils eftoientpris amp;nbsp;aceufez d’vu incline fait, non nauoit point de confcicce,nc confeil de faire mourir l’vn fins rautrc.Voiis deuez fauoir.qucfquelque detr^ance qu’il y euft,amp;;qu’ô leur fift)ils n’eftoiétpas enprifon trop afleurcZjCarils fentoient^uc pour leprcfenr ils auoient trop d’enuieux,amp;r leurs ennemis cftoient en leur regne amp;nbsp;en leur puiirance,amp; moule courroucez cftoicnt( f amender le pcuflent)dcce qu’on lesgardoit tant.MelTire lehâle Mcrcicr,cn laprilon ou ilcfoirjaii chaftel de S. Anthüincjcontinuellcment pleuroit/i foudaintmét,amp;dc fi grade affedió, que fa

-ocr page 1285-

DE FROtSSARt*


HS

quefaveueen fut fi foulée amp;nbsp;aflfoiblicjqu’ilen fut furie point d’efire aucugle:amp;cfioit grande pitié à le veoit amp;nbsp;ouir lamenter.

Cemment^aprespilleurs aiournemens (^ glefauts contre le ÔonneJlahle de clijjen^lfut hannj du Royaume de Francepar arreß de la Court de Parlement de Paris,^ condamné à cent mille marcs dargent,crà pgr dre fin office à perpétuité, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap* x l i X.

CE pendant que ces deux Chcualicrs cftoiét en ce danger en prifAijOU ils furent plus d vn an,qu'ô ne fauoit à dire quelle fin üspredroienr, on entédoit de tous points a» Seigneur de Cli^oUj pour le dégrader amp;nbsp;öfter de fon hôneur amp;nbsp;0fiice;amp; plus volôticrs on Teuft tenu,que nul des autrcSjmaisil fen garda bien.Si fit que fagc,car fon l’eiift tenu,il cftoit tout ordonné qu’il euft eu iugement contre luy, pour le faire mourir fans remède,amp; tout par enuie amp;nbsp;haine^amp; pour complaire À fon aduerfaircjle Duc de Bretaigne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

qui oneques ne fit bien au Royaume de France. Quand les Scig.veirent qu’il leur cftoit j^c^^^jt cchapc,on tourna le Confcil fur autre forme: amp;nbsp;fut démené,en la manière que ie vous parlement de diray.Il fut ordonné qu’il feroit aioume à venir en la chambre de Parlcmét à Paris,pour paris enutjee ouyr droit,amp; refpondre aux articles dot on raceufoitjfur peine de perdre honneur amp;le en gretai^ne, \ Royaume de Franec:amp; furent enuoyez Commiflaircs,à ce députez amp;nbsp;ordonnez de par pour aieumer, ceux de la chambre de Parlement,en Bretaigne,pour parler à Iuyjamp; faire arreft amp;aiour- ouprendrepri-ncmentfurluy,deraain mife.Ccux,qui enuoyez y furcnt,facquitercnt bien dcchcuau--^Y7/7 r/r cheriufques enBretaigne5amp;:d’aller es fortereflès demander, amp;nbsp;auffi es villes de meifire nbsp;nbsp;aud^ept»

Oliuier deClifibn,quelle part il eftoit:amp;difoicnt,Nousfômcs ci enuoyez,deparle Roy renttreuner noftre Sire,amp; le Confcil,pour parler à Monfeigneur le Conncftable. Si le nous enfei-gnez,tant que nous l’ayons vcu amp;nbsp;parl kiy,amp; que nous ayons fait nOftre meflage. Les hommes des villes amp;■ des châïlÿaux dcBretaignc,tcnablcs dudit Conneftabicjaufquels ilsf’adrcçoient,rcfpondoicnt:ôt difoicnr,ainfi comme tous garnisamp; aUifez de refpondre Vous loyez les tresbienvenUs:amp;: certainement,fe nous voulions parler à Monfeigneur le Conncftablc,nous irions, en tel lieu,car là le Guiderions nous trouucr fans nulle faute. Ainfi de ville en Ville,amp; de chaftcl en chaftel, les Commiftaires fi alloicnt, demandant nieflîrc Oliuier de Clilfon. St trouucr ne le pouuoicnt:n’autres nouuellcs n’en ouirent: Ôi tantlc quirent amp;nbsp;demandèrent,fans parler à luy, qu’ils fe ranncrcnt^amp; fe meirent au rc-tour:amp; vindrent àParis:ou ils firent certaine relation, à leurs maiftr«, de tout ce qu’ils auoient veu amp;nbsp;trouué: amp;nbsp;comment à l’encontre d’eux lo^onncftablc amp;nbsp;fes gens f cftoy ent dilTimulcz. Vous deuez fauoir que ceuXjqui l’aceufoient, amp;nbsp;qui condamner le vou-loient,nevoufi{rcnt pas qu’il fcfuft autrement gouuerné,car ores à primes (ce difoicnt) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

ils en auroient plainement raifon:amp; feroit demené félon ce,qu’il auroit deferui.On don naà meifire Oliuier de Cliflbn,par ordonnance du Parlcmcnt(fuft tort, ou droiT)tous les aiourncmcns,à fin que ceux,qui l’aimoient,nc peuflent point dire, ne propofer, que * parenuic,ne par haine,on Teuft forcé,ne foruoyé.Quand toutes les quinzaines furet faites amp;nbsp;accomplies,amp; qu’on vfft que rte luy on n’auromn’orroit,autres nouuellcs,amp; qu’il ^»quot;roft de la eut efté ainfi appellé généralement à Thuis de la chamorc de Parlement,amp; enfuyuant pu jourede Parlé hliquement à la porte du Palais,Si aux dcgrez,amp; à la porte de la Court du Palais. qu’on ’”^”^ * Pan^ luy eutdonne toutes les lolenmtez.Sc que nul ne relpondoit pour luy,il eut arreft eu Par Ç^^^^^ médire lement,trop cruel.Car il fut banni du Royaume de Franeqeômefaux amp;nbsp;manuals trahi- oliuier de eUf-lire contre la couronne de France,amp; iugé à cent mille marcs d’3rgcnt,pour les extorfiôs ƒ,» Contußa-qu’uindcuëmentamp;frauduleüîcmcntjdu temps paffé fon office faifant de la Cgnnefta, tiédie France, hlie.ilauoit faits,tant en la Chambre aux deniers,qu’autre part,amp;à perdre perpétuellement,amp; fans efpoir de iamais y reuenir,l’Office de Conncftable. A celle lintéce fut made le Duc d’Orléans,amp; prié qu’il y voufift eftre:mais point il n’y voulut venir.-amp; fexeufa, maisles Ducs de Berri amp;nbsp;de Bourgongnc y furcnt,amp;grande foifon de Barons du Royau medeFrance.Or regardez,des œuures de fortune,comme elles vont,amp;4’elles font fermes amp;nbsp;eftables:quand ce vaillant amp;nbsp;bon Chcualier,amp; qui tant auoit trauaillé pour Thon neurdu Royaume de France, fut ainfi mené, amp;nbsp;vitupereufement dégradé d’honneur Si de cheuance.Oneques homme ne fut plus heureux,de ce que ^oint ne vint à ces aiour-ncmcns,carfily euft efté, il cftoit tout ordonné que honteufement on luy euft tollu la vie:ne pour lors le Duc d’Orléans n’en oloitparler, amp;nbsp;fil en euft parlé, pour luy on n’en euft riens iait.Or confiderez d’oncques,amp; me refpôdez(f il vous plaift)fe le Duc de Bre taigne amp;nbsp;meffire Pierre de Craon(qui eftoient conioints Gnfemblc)furct point réiouis

1

■ 4

-ocr page 1286-

154 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE CV A R T VOLVMË

t(e cesnouuelîcs.Vousdcuez croire qu ouy.-mais de ceeftoientils courrouccz,qüonnc letcnoità Paris auecqucs les autres,meffire lehanle Mercier,amp;le Seigneur de laRimc* re.De celle fenccnce.vitupereule contre le Seigneur de Cliflbn,futiI grandes nouucUcs au Royaunie de France,amp; aillieurs außi.Les aucuns le plaignoient:^ difoient enfecrer, quon luy faifoit tort.Les autres oppofoient àrencontre:amp; fi difoient,voire de eequ on ne l’a tenu,amp; pendu3cariirabicn deirerui:amp; noz fcigneurs(qüi font informez de la vie amp;nbsp;de fesmœurs)n’8nt pas tort,fils confentent qu’il foit ainfi demené.Comrne(diablc} pourroitil avoir aflemblé tant d’or amp;nbsp;d’argcnt5que la fomme de mÜionÔtdemydeno-rins?Il ne luy vientpointde conqueft;mais de pillages amp;nbsp;roberics, amp;nbsp;détailler les gages des panures Cheualicrs amp;Efcuyers du Royaume de France amp;nbsp;d’ailleurs: fi-commeon fait par la Chancellerie amp;nbsp;Tréforcric:ou tout eft cfcritamp; cnregiftré.Es voyages de Flan dresilaleué,amp; cuà fon profit,grande foifon d’or amp;nbsp;d’argent,amp;aulfi au voyage dAIlc-maignc:ou le Roy fut.Toutes les tailles du Royaume de France, amp;nbsp;les Deliurances des Gens-d’armes dudit Royaume,le paffoient parmifes mains.Ilendonnoit,amp;failoitdo-ner,ce qu’il voulo!t:amp;la meilleur part ilretenoitpourluy:nc nul n’en ofoit parler.Ainfi amp;nbsp;parcels langages cftoitaccufé,en derrière,meffire Oliuierdc Cliffon: amp;nbsp;pourccdit on en prouerbe, A qui il mechet,chacun luy mefoffre.Lc Duc de Brctaignc,luy eihntôé / . leiournant en Ion pais,faifoit courir commune renommée, que quand le Roy de Fran-cc,Monfcigncurde Berri,amp;aufiî Monfeigneur de Bourgongne voudroient bienacer-tcs,il feroiebien petit varier le Seigneur de Cliflbn : mars il lailTeroit encores conucnir vn temps,pour veoir comment les befongnes fc porteroient,car il entendoit bien de co fté,qu’on donneroit au feigneur de Clilfon toutes fes roye5,amp; feroit fi auant mené,quo luy feroit perdre fon office de Conneftablc.Or regardez fi le Duc de Bretaigne amp;nbsp;mef-jCe licit eßfoar fite Pierrede Craon en briefs termes eftoient reuenus flaneurs piczamp; tout par les œu-njiJilöverard. utes dc forcune:qui iamais ne fciournc : mais toufiours tourne Sc betoume, t amp;lc plus haut monté fur la rouc,eftrangcmét retourne en la bouc.Ce meffire Oliuier dc Cliflbn amp;nbsp;les deffijs-nomraez,le Sire de la Riuierc,amp; meffire Ichan le Mercier, principalement amp;nbsp;fouucrainement eftoient encoulpcz delà maladie du Roy dc Francc,amp;couroitcom mune renommée fur eux,par enuie3amp; par ceux qui les haioicnt, amp;nbsp;qui à mort traitter Ii les vouloicnt,qu’ils |uoicntainfî cmpoifonnéleRoy.Or confidcrez,vous,quientcndcz raifon,fi delà fc poimoit faire,car ils cftoiét ceux au mondc,qui à la maladie du Roy pou uoient plus perdre, amp;nbsp;qui pluevolonticrs luy euflent gardé fa fanté, mais ils n’en pou-uoient eftre creus,n’ils ne furcnt:ainfî que vous oyez* Or furent, vn grand temps,5c dc-• nbsp;nbsp;nbsp;mourcrent en prifon,amp; en danger,au chaftel de Saind-Anthoine,mcffirc Ichanle Met

cier,amp; la Riuierc:amp; furent en grand peril,fur le point d’eftre décolez publiquement: amp;nbsp;reuÎTent efté,fans doutc:fe le Roy ne fuft retourné,à la faifon,cn aifez bonne fanté, amp;amp;nbsp;* n’euftefté Madamela Duchefle de Bcrri .• qui grandement y fut pour le Seigneur dc la Riuicrc;amp; le Sire dc Cliflbn fc tenoit en Brctaigne:amp; fit vnc tresforte guerre au Duc de Bretaigne,amp;: le Duc à luy.Laqucl^ guerre coufta ÆouIféH^’ics.'fi-commc ie vous recor dcray auaUt en noftre Hiftoire.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comment le Roji Charles retot^ira leJens^par la graee de Dieu, moyennant la dtligoicc de finC^edeei»,matßreGut//aumeole Darfely, chapitre r.

VOus deuez fauoir Severité fut,qu’en celle faifon renfermetc,que le Roy prit au voya gc dc Brctaigne(ainfi comme il eft cy deflus contenu)abbattit grandement laioyc deFranlt;e:amp; abonne caufclc Royaume fentit la douleur 5?peine du Roy,car audeuat il cftoit grandement en l’amour amp;nbsp;en grâce du peuple: amp;nbsp;pource qu’il cftoit chef, Icdc-uoient mieux toutes gens lêntir, car quand le chef a maftourcs gens f’en fentent: ceft à dire que tous membres fen fentent.Si n’ofoit ou parmi le royaume parler dc fa maladie plaincment.-maislc celoient tontes gens, tant qu’ils pouuoiét.amp;futlamaladietrop bien celée lii diffimulée deuers la Roine,car iufques à tant qu’elle fut accouchée amp;nbsp;relc-uéc,elle n’en fceut ricns:amp;cut celle fois(cc m’eft auis) vne fille. Ce Maiftre Guillaumedc Harfcli(lequel auoit le Roy en cure amp;nbsp;en garde)lc tenoit tout quoy delezluy à Creil, amp;.' moult fongneux en fut,^grandement fen acquitra,tant qu’il y acquit honneur ^profit car petit à petit il le remert en bon eftat.Premierement il l’ofta dc la fiéure, amp;nbsp;de la chaleur ou il cftoit,amp; luy fit auoir gouft amp;nbsp;appétit dc boire, dc mangcr,de dormir,amp; derc-pofer:amp; luy fit auoir cognoiflànce dc toutes chofes,mais trop il cftoit foible;amp; petit à pc tit,pour le renouuelleramp;châgcr d’air,iile fit cheuaucher,aller en gibier,toiler voiler de Fefpre-

-ocr page 1287-

DE EROISSÂRT.


Hr

kfpreuieraux allouëttcs.Quand les nouuelles furet fccucs^pafmilc Royaume de Frâcc . tjude Roy rctournoit en fcnsjfanté,amp; bonne menioirc,fi en furent toutes manières de ^* ^'7 ^ '‘’^ ■* gens réiouis moult fort,en regraciant Dieu,Seen le louant humblemê^amp;debô cucür/^**^”^j^” 1 cRoy,luy cftantî.CreiI, demanda,Se voulut veoir^aRoyne fa femme, Se le Dauphin fi„s^ ion fils.La Royne vint:8e fut le fils apporté.Le Roy leur fit grande chere,ôe les recueillit ' liément : Se ainfi petit à petit,’par la grace de Dieu, le R oy retourna à fanté Se eftat : amp;nbsp;quand Maiftre Guillaume de Harfely veit qu’il eftoit en bon point,ft en fut tout réiouys

amp; ce fut raifon,car il auoit fait vnc belle cure.Si le rendit à fon frcre le Duc d’Orleans3amp; afcsoncles,Beiji,Bourgongne,8e Bourbon:^ leur dit,Dieu mercy,le Roy cft cri bon c-ftat.IelcvousrenSeliurc. Dorcfnauantonfcgardcdele courroucer Se melancolierj car encores n’eftil pas bien ferme de tous fesefprits, mais petit à petit il faffermera dedans, Réiouiflànccs,ôe depots par raifon,luy font plus promtablcs,qu’autre chofe : Se du moins que vous pourrez,le chargez Se trauaillez de Confaujt,car encores,a il Se aura tou te cefte faifon,lc chef tendre Se moite, car il a'efié battu Se mené de trop dure Se alpre maladie. Or fut regardé Se auifé qu’on retiendroit ce Maiftre Guillaume de Harfely, Se: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U' qu’on luy donneroit tan t qu’il fen contcnrcroit,car c’eft la fln,ouMcdccins tendet touf-iouts,que d’auoir grans falaires Se profits des Seigneurs Se des Dames, de ceux Se celles qu’ils vifitent.Si fut requis 5e prié de demourer delcz le Roy :mais il f exeufa trop fort:Se dit qu’il eftoit vn vieil homme,foiblc, Ôe impotent, Se qu'il ne pourroit fouffrir l’ordonnance de la Court,Seque briéuement il fen vouloit retourner à fa nourriflbn.Quand on veit qu’on n’en auroit autre chofe,on ne le voulut pas tenirrains luy dôna on cogé, mais àfondepartemenconluy donna mille couronnes d’or: Sefut eferit ôe retenu àquatre

cheuaux,toutes Se quante^is qu’il Iffy plairoit venir à l’hoftci du Roy. le croy qu’onc- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Gits'-

quespuis n’y retourna,car qtand il fut venu en la cité de Laon, ou plus communément il fetenoit,il mourût trefriebe homme: Se auoit bien en finances trente mille francs: Se

rut en ion temps le plus cchars,qu autres qu on lccuft:ôe eftoit toute la punancc,tant que /, g^^ß ^fd^^ ilvcfquit,d’airemblergrandefoifondeflorins:Secn famaifon il ne defpendoit tous les enf^ 'm^fen. murs deux fois Parifis:raaisalloit boire Se manger à rauantagc,ou il pouuoit.* De telles ’^Anntt.iOi verges font battus tous Médecins*

Comment treues furent prolongées entre les Sojaumes Se France cft S’Angleterre, ^ comment le Vicomte de Cafelbonft hommage au F^ Charles de^a Comté de Fe/x.

C^f^PirK^ LI.

Ainfi comme vous auez ouy cy-dclTus recorder au precedent Liurc de cefte haute ^ • excellente Hiftoirc,à la requefte,contemplation Se plaifancc de treshaut ôe noble-j-cwr^n ^:i^

Prince,mon trefeher Scigneurj8e maiftre,Guy dcCaftillon, Comte de Blois,•Sired’ A-gneuriesßnt uefncs,de Cimay, t amp;nbsp;de Beaumont,deStrumchont, Se de la Gode,icIchanFroiffailt;, nommées sea» Preftte Se Chapelain à mon trefeher Seigneur deflus- nommé j ôe pour le temps de lors » ^fl''^”lt;^~ Tréforicramp;Chanoinedc’Çimav^dcl’Iflcen Flandres,me mets en la forge, pour où-

urcr a torger en la haute amp;nbsp;noble matière: laquelle traître Si propofe les faits amp;nbsp;les aue-^^^^J^ fr^i^. gt;nbsp;nues des guerres de France amp;nbsp;d’Angleterre,amp; de tou^Icurs conioints amp;nbsp;adherans(fi- precedenif comme il appert clerément amp;nbsp;plaincmcnt par les trai ttez qui font iufques au iour de cefte prefente date;amp;laquelle trcfexcellête maticrc,tant comme ic viuray, par la grace de Öieu,iccontinueray,car ^nt plusy fuis S: plus y labeure, plus me plaift:00 ainfi comme le gentil Cheualicr ôcEfcuycr,qui aime les armcs,cn perféuerant amp;: continq^nt fÿnour ntamp;parfaitiainfi en labourant amp;nbsp;oviuranr fur cefte matière,ic m’y habilite amp;nbsp;deledc. gt;nbsp;nbsp;nbsp;,

Vôusfaucz,Ôtilcft ci-deflus contenu en noftreHiftoire, comment t«éues furent don- t^J^„Fj0„ß nées à Lolinghcn,amp;accordées à durer trois ans entre France amp;c Angleterre,} Sc corn-jJ^f^y °^‘ ment les Ambaffadeurs de France( c’eft à entendre le Comte de Sainôf-Pol,amp;le Sire de j^ yok afteel Chaftelmorant(cn curent lettres,amp; comment aufli,depuis ce temps, iceluy de Chaftel- dent c^feien morantamp;raeflîre Taupin de Canthemelle furent en Angleterre, auecques le Duc de les premiers Lanclaftrcamp;leDucd’Iorch,pour fauoir l’intention du Roy amp;nbsp;du peuple d’Angleterre^ lt;1» pref ne auf car on auoit tant propofc,amp; fi allant entre les partics.au Paiement à Amiens, qu’onc-ftoit fur forme amp;nbsp;eftat de paix,6£ fur certains articles denornmezamp;: pronócez: mais qu’il

pieult ala Communauté d’AngIcterre.Toutceauoient referueleDuc de Lanclaftrc amp;nbsp;Pam^^ixem leDucd’Iorcli.Encoresfauezvous comment les deflus-nommezeftoient retournez en medefus, Frâcc, car on leur auoit refpôdu qu’à la Saint-Michel t (qui prochainemétdeuoit venir)

-ocr page 1288-

t^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E 03^ ART VOLVME

■les Parlements feroient à W^eftmonftier,des trois eftats d’AngIcrerrc;amp; là feroitremon ftrétoutlafFaire gcncralemcntcamp;cnoroit on reiponfe. Or auintquc,qüandlesnouud Jes furent feeuës en Angleterre de la maladie amp;nbsp;impotence du Roy de France,les choies en furentgrandementretardées. NeantmoinsleRoy Richard d’Angleterre amp;leDuc de Lanciadre a noient affection trcigrandcàla paix: amp;nbsp;fepareuxla chofe allait,la paix euft edé toft en France amp;nbsp;Angleterre, mais nenny,caria Communauté d’Angleterre ne vouloir point paix,mais la gucrre:amp; difoien t que la guerre aux Frâçois leur cftoit mieux ’f/lji aufiide feant,que lapaix;amp; decefte opinio cftoit l’vn des oncles du Roy,mcffire Thomas,Duc Per/êi ^He cer- j^ Cloceftrc,Comtc t d’Exceftre , amp;nbsp;Conneftablc d’Angleterre ; lequel cftoit moult tamj fafa^ej^, grandement aimé cn Angleterrc.-amp;fcnelinoit plus à la guerre: qu'à la paix: amp;auoitla fan c[ja»cer ‘'^ voixamp; accord desicunes Gentils-hommes d'Angleterre,qui fedeiiroient à armer,mais •meep.^er^’. ^°“frère,IcDucdcLanclaftrcfpourtahtqu'ileftoitaifné,amp;rpuiflàntenAngleterfcXur-montoit rout;amp; dilôit bien que la guerre auoit alfcz duré entre France amp;nbsp;Angleterre,^ iquc bonne paix(qui bien feteinft}y fcroit bien feant, car Saindc Chreftienté en cftoit fort amendrie.Si mettoit encores le Duc de Lanclaftre en termes,quel’Amorabaquin, amp;fa puilfancc,cftoit trop fort furies frontiers de Hongrie: amp;nbsp;que là feroitil bel Schon cntendre;amp; que tous ieunes Bacheliers amp;nbsp;Efcuyers,qui chcuaucherdclîroienf,dcuoict prendre ce chemin,amp; non autre. Or confideron les parolles du Due de Lanclaftre: qui lespropofoit en bien:amp; qui par armes partant de fois auoit cheuauché amp;nbsp;trauailléâu Royaume de Francc,amp; petitç conquefte trouué,fors que trauaillé fon corps, amp;nbsp;ars amp;nbsp;d»* 1 ftruiten fon chemin lcplatpays:qui tantofteftoitrecouiicrt. Sidifoitquecefteguerre, à ainfi faire amp;nbsp;demencr,nc l'ordonnoit à traircà riullc ffn,mais toufioursà allerauant: amp;nbsp;fe les fortunes retournoient fur eux, ils y pourrSient receimir amp;nbsp;prendre trop grand Tdommagc:amp; vcoitqucle Roy,fonncueu,fcnclinoit trop^lus àla paix, qu’à la guerre. Te, Adeur de cefte Hiftoirc,ne fay pas bien determiner,pour dire ne mettre outre, qu’il euft tort ne droit:mais il me fut dit ainft,quc pour la caufe de ce que le Duc de Lâclaftrc veoit fcs deux filles mariées en fus de luy,amp; hors du Royaume(l’vne eftant Roync d’Ef paigne amp;rautrc de Portugal)ilfcnclinoit grandement à la paix,car par efpécial ilfcn-toit encores fon fils(qui auoit fa filleule ieune Roy d’Efpaignc,au danger de fcs hommes amp;nbsp;fi paifiblcmcnt il vouloir iouir amp;poflcder de l’héritage amp;pourpris d’E/paigne,il con-uenoit qu’il teinft la pSix Scfaliance qu’ils auoientau Royaume de France,laquellcccux d’Angleterre ne pouuoient brife^ amp;nbsp;fils la brifoientp^r aucune incidence, tantoft les François le fetoient comparer au Royaunie d’E/paigne, car ils aboient là leurs entrées • toutes buüertcs,tant parle Royaume d’Arragon ( dont Madame Yolant de Bar cftoit Roync,bonne Françoi/ê,amp; qui gouuernoif pour ce temps tout le Royaume d’Arragon, amp;nbsp;de Catelongne}que par le pays de Bearn amp;nbsp;de Bafelles, car le Vicomte de Caftclboa ^ui héritier cftoit du Comte Gafton de FoixX’aUoit ainfi iuréamp;fecllé au Roy de Fran-ce.Si auoient les François plufieurs belles entrées pour aller en E/paignc,fans le danger du Roy de Nauarre qui au fort, volontiers n’cuft poiiTr couiWucé le Roy de Francc,lon coufin germain,car encores fe tcnoiî^dclcz le Roy,mc/fire Pierrede Nauarre, fon frere:

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui brifoit grandement aucuns jjaux-talcns, fils fourdoient entre le Roy de France ôc fon frcre,lc Roy de Nauarre, car ccluy cftoit bon François amp;loyal, ncles Royaux n’y veoientpoint de contrariété. Ortoutesces imaginations amp;nbsp;cogitations propofoiten luy mc/me le Duc lehan de Lanclaftrc;amp;lcs remonftroit àla fois à fon ieune fils Henry, Comte d’Erby:lcqucl cftoit dc/lorsfquoy que ieune fuft)dc grande prudence,amp;idoinc de venir à toute bonneperfedion de bien amp;d’honncur:amp; auoitpourlorslc Côted’Er-by trois bcauxfil^Ichan,Oftrem,amp;Thomas}amp;deuXfilles,amp;la mere des enfansauoitc-ftéfillcdu Conneftablcd’Anglcterre,Comtc dcHcrfordamp;dc Norhanthonnc:dcla-rreuet alo^ets quelle Dame il tenoit moult grans héritages.La conclufion des Gonfaux amp;Parlcmcns mtrtFrance, d’Angleterrefquifurenf à W^ftmonfticr,dcsPrelars,Noblcs,amp;Boürgcois,citcz,amp;bó-cr ^n^leter- nes-viJlcsXc portèrent ainfi,quc treues furent donees amp;r fcellces,par mefamp;par terre,Gn-^1'^' ^^^ ^^^^^^ ^ Anglcccrrc,Ieurs conioints amp;nbsp;adherens, à durer de la S.Michel iufqucsàla

[ ‘^'^ S.IchanBaptiftc,amp;dclaSJehancnvnan enfuiuantamp;cnrapportercnrleslctrrcs ceux àla Samfi/ea ^“* commis y eftoient depir le Roy de France amp;nbsp;le Confcil,amp; furent Jes treues bien te-eleijÿ^. nues de toutesparties. Le Roy deFrance grandement auoit cfté débilité dc/ânté,paf incidence meruciUeufe, amp;nbsp;n’en fanait on confciJprcndrc,n'à qui, car le Medecinf qui fappelloit maiftre Guillaume de HarCcly)eûoitniort. Vray cft que,quand il fedeparât deCteil

1

I. '

-ocr page 1289-

DE FROISSART.


ÏJ7


de CieilSr du R oy,il ordona plusieurs recepres,dô t on vfa: amp;nbsp;retourna le Roy Tut le téps d’Yuerxn bonne fanté:dont tous fes prochains, qui l’aimoient, furent réiouis,amp; aufii tousles membres des Communautez du Royaume de France, car mout en cftoir aimé. SivintàParis,amp;la*Royne de France auflî:amp; tindrétleplus,leurhoftelàS. PoLA la fois leRoy alloit à l’hofteldu Lougre, quad il luy plaifoit:mais le plus fe tenoit à S.Pol,amp; toutes les nuits(qui font longues en Yuer)il y auoitjaudit hoftel de S.Pol,dances karoleSjôr cbatcmcns,dcuant le Roy amp;Ia Royne,amp;la Ducheffe de Berri,amp; lat)uchcire d’Orléans, amp;lcsDames:amp;: paiToient ainfi le remps5lt;: le^nuits d’Yuer.Fin celle faifon cftoit allé à Pa Hommage de ris le Vicomte ^e Caftclbon(lequelelloit entré en l’héritage de la Comté deFoix amp;nbsp;de laCocede Foix Bcarn,Gomme hoir droiturier des terres delfus-nommées)amp;auoit rcleuéladiteComté quot;^ff ^ojrF^ dcFoix,amp;fait hommage au Roy de Francc(ainfî comme appartenoit, amp;nbsp;cftoit tenu de ‘^/g’^g'^a^n”* faire)amp; de Bearn non,car le pays de Bearn eft de fi noble condition, que les Seigneurs, (je'^àier ^ufiu qui par héritagele tiennér,n’cn doiuét à nul Roy,n’à autre Seigneur,feruice,fors à Dieu comte g aßen, quoy que le Prince de Galles,de bonne memoire,voufift direamp; propofer,au temps puf- ßtmemme' rhe le,contre le Comte Gafton de Foix,dcrnicrcment mort, qu’il le deuoit relcuer de luy, bus. amp;veniraurefrortàla Duché d’Aquitaine : comme aufii le delTufdit Comte l’en cftoit bien defendu:amp; au vray dire,touces ces propofitionsamp; oppofitions,quc le Prince de Gai lcsyauoitmifcs,yfaifantchalange,tout auoit efté par l’information du Comte lehan d’Armignacifi-commeileftefcrit amp;nbsp;contenu,en bonne forme amp;veritable.-Gi-delfus en noftreHiUoire.Si m’en pafieray à tanr.Quand ce Vicomte de Caftelbon,appellé d’oref nauant Comte de Foix,fut venu en France,pour faire les droitures de relief amp;nbsp;hommage de la Comté de Foix(comme il appartenoit)!! amena en fa compaignie vn fien cou-liniqui fappclloitmcfiircÜTuain de ?oix,filsau Comte GaftondeFoix, beauCheua- -filjaneiticj^ iicr,i£unc gent,amp; de bonnet lie; mais baftard eftoit:amp; en fon viuantle Comte de Foix, cz* partout a^ fon pere,reuft volontiers fait héritier de tous fes héritages,aucc vn fié autre fils(qui f’ap fret. Teul-peloitGracien,amp;lequeldemouroit dclez leRoyde Nauarre) maislesCheualiers de'*‘‘'”gt;yquot;^ ®'‘’«^ Bearn ncfy voulurent oneques afientir.Si demeura la chofe en celuy cftar,carle Corn- ^^^^^2^le tcmourutloudaincmét.'ainfiqu’auczouy recorder. Qu and le Roy de France veitmef-lire Yuainde Foix,Ic ieunc Chenalicr, fi l’aima grandement. Car illuy ferabloitbcl à g^|^^j ^^^^ ®erueilles,amp;dc bonne taillc:amp;ils eftoient,lcRoy amp;nbsp;luy, tous d’vg nage: amp;nbsp;en valurent cemtede Foix les befongnes moult grandement mieux du .Vicomte de CaftelbonSi eut plus briéue de retenu aufimi liurancc. Puis fen retourna le Viçôteenfonpaïs:amp; mdlfire Yuain dcmouralelczleRoy ceduFjjt, amp;futretenij des Chcualiers du Roy, amp;: de la chambre, à douze chenaux , amp;nbsp;tous bien' ,

lt;ieliurez. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;— ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. u' a ■

^t l'auentHre d’vue dattee amp;nbsp;mo^merie^faite à Parts,eft/èm/olaftce d’hommesfiau/ges, ;

^^otile Royde France fut efimo/dt ^ratidperil: (ß-eommetfi lePape Boniface (f les Car • dinauxde Romme enuoyerent vn Frerefàgee!erc,deuers iceluy Roy, en a p. fij,^

A Vint qu’aficz toft aprêscelle retcnuc,vn mariage fe fit en l’hoftcl duRoy d’vn icuiic TxChcualierdeVermandois amp;nbsp;d’vne des Damoiicllcs dcla Royne:amp;tous deux e-ftoient de l’hoftcl du Roy amp;nbsp;de la Roync.Si en furent les Ducs fes oncles amp;nbsp;les Dames amp;Damoifellcsamp; tous les Seigneurs plus réiouis:amp; pourccftecaufe lc Roy voulut faire bsnoecs:^ furent faites dedans rhofterdeSaint-Po! à Paris, amp;nbsp;moult y eut grande foi-fondebonnes gcns,amp; dc^eigneurs3amp; y furentles Ducs d’Orleans,deBerri,amp;dcBouc gongne, amp;nbsp;leurs femmes.Tout le iour des nopces,qu’ils efpoufcrcnt,on dan^ amp;nbsp;mena.

ongrandeioye, LeRoy fit le fouperaux Dames ;amp;: tint la Roync de France cftar:amp;:.. f’efforçoit chacun de ioyc faire,pour caufe qu’ils veoient leRoy,qui f eft mefloit fi auar.' Là auoit vn Efcuyer d’honneur en l’hoftcl,amp; moult fon prochain,de la nation deiHor-mandiedequel fappelloit Hongrimen de Gcnfay. Si faufta de faire aucun ebatemenr^ pour complaire au Roy,amp; aux Dames^quilà cftoienr. L’ebatcmcnt,qu’iT fit,ie le vous di-ray.Cc iour des nopccs(qui fut par vn Mardi,deuant la Chandeleur)fur le loir il fîtpour-■gt;:■. y j\ üoirfix cottes dctoile,amp; mettre à part dedans vne châbre,Scies cotteseftoient conuer-. Wgt;Wlt;^«44» tes de délié lin,en forme amp;: couleur de chcueux.ll en fit au Ri^ veftirvne,amp;au Cote de. ^^quot;^^^ ^autres^' Iouy,vn ieune trefgentil Cheualier,vne autre,St mettre tresbien à point,amp;aufii vne au engufe fhoM treàmeflire Charles de Poitiers, fils au Comte de Valcntinois,amp;àmcfiire Yuain demies f4u„agesi Foix vneautre,amp;la cinquipfme au fils du Seigneur de Nâtoillet,vn ieune Chcualierjamp;iR veftitlafixiefme.Quand ils furent tous fix vellus de ces cottcs(quieftoient faites à lêur

O

-ocr page 1290-

ïj8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE Q_V A R T VOLVME

pointfamp; ils furent dedans coufus amp;nbsp;iôintSjilsfc monftroiét eftre horamcsfauuagfs,car ils eftoient tous chargez de poil,depuislc chef iufcjucs à la plante du pickCeft ordonna-ccplaifoit moult au Roy de France:S£enfauoitàrEfcuycr,quiauiférauoit, trefgwn^l gré:amp;f habillèrent de ces cottes en vnç chambrc,fi fccrettement queHuI ne fauoit riens de leur affaire.-fors eux mcfmeSjamp; les varlcts,qui vertus Ics^uoicnt. McflircYuain^c Foix(qui de la comp^ignie crtoit)im3gina bien les befongnes, amp;nbsp;dit au Roy, Sire, faites eómander bien à certes,que nous ne foyons approchez de nulles torches, car fi l'air du feu entroit en ces cottes dót nous fomes dcguilcz,lc poil happeroit l'air du feu:fi ferions ars du feu,fans nulrcmede:amp;: de ce ic vous auifc.Relpondit le Roy, Yugin,vous parlez bien amp;fagcmét, amp;nbsp;il fera fait. Et de là endroit le Roy deffenditaux varlets:amp; diCjNulne vous fuyuCi.Si fit venir le Roy vn Huilficr d’armes (qui crtoit à l'entrée de la chambre}8e luy dit.Va-ten à la chambre ou les Dames font,amp; commande,de par Ic Roy, que toutes torches fc traient à part,amp;quc nul ne fc boute entre fix hommes fauuagcs,qui doiuent là vcnir»L’Huilîier fit le commandement du Roy moult crtroitement, que toutes torches amp;nbsp;torchons,amp; ceux qui les portoicnt,fc mcilFent en fus,au lôg amp;nbsp;près des parois: amp;quc nul n’approchaft les dances,iufques à tât que fix homes fauuages, qui là deuoient venir, fcroientretraits.Cc commandement fut ouy amp;tenu:amp;: fe retraitent tous ceux, qui torches portoiêtgt;à part:amp; fut la falle deliuréc,qu’il n’y demoura que les Dam csamp; Damoifel les,amp; les Cheualicrs amp;E(cuycrs,quidançoient.A{reztoft,aprcscc, vintlcDucd’Orleâs amp;nbsp;entra en la fallc:amp; auoit auec luy quatre Chcualicrs(qui luy tenoient compaignic)amp; fix torches tant-fculemét:amp;t riens ne fauoit du commandemét qui fait auoit cfté,ne des fix hommes fauuages,qui deuoient vcnir:amp; entendit à regarder les dices: amp;nbsp;luy-mefmc commença à dancer. Or vint le Roy de France,luy fixiéme tjpt feulement, en l’eftac Si ordixmance que deflus,tout appareillé comme homme faihuage, amp;nbsp;couuert de poil de linnufques aux picz.Il n’ertoit hommc,nc fcmme,en la compaignic, qui les peuft con-gnoiftre.-amp;ertoicnt les autres cinq tous attachez rvnàl‘autrc,amp;lcRoy toutdcuant:qui les menoit à la dance.Qüand ils entrèrent en la falle,on entendit tant à eux regarder,que il ne fouuint des torches amp;nbsp;de torchôs.Lc Roy(qui ertoit tout deuant) fe départit de fes compaignons(dont il fut heureux) amp;nbsp;fc trait deuers les Dames,pour foy monftrcr( ainfi que leunefTc portoit)^ paffa par deuant la Royne:amp; f en vint à la DuchelTc de Bcrii : qui çrtoit là tantc,amp; la pKis icunc.La Duchefle par ebatement le prit:S£ voulut fauoit qu il c-rtoit.Lc Roy,cftant deuant elle,!®: fc voulut nommer^donc dit la Duchefle de Bcrri.

• Vous ne m’ecbaperez pas ainfi,tant queic fàuray voflrc nom.En cepoiticl auint le mecheffuries autres,amp; tout par le Duc d’0rlcans:qui en fut caufc:quoy que ieuncflcamp; ignorante luy firt ce faire,car fil curt bien prefumé amp;nbsp;confideré le méchefqui en defeen yit,il ne l’eufl fait pour nul auoir.Il fut trop en volonté de fauoit dont ce venoit,amp;; qu’ils efloient. Ainfi que les cinqdâçoicnt,ilabaiflala torchc,quel’vndefcsvarlcts tenoicdeuant luy:fi que la chaleur du feu entra au lin. Vous faucz que en lin n’a nul remctle,amp; q'-tc tantortilcft enflambé.La poix, en q^y le lin crtoit attachera toile, amp;nbsp;les chemifese-ftoient fetches amp;nbsp;deliées amp;ioingnans à là chair:amp;fe prirent au feu à ardoir: amp;nbsp;ceux, qui ^utl^^7amï^ vertus les auoient,amp; qui l’angoiecfentoient,commenccrcnt à crier moult amerement, mwe Jh Kty amp;nbsp;horriblement, amp;nbsp;tant y auoit plus de mechcf,que nul ne les ofoit approcher. Bien y flt;tr lefeu, nbsp;nbsp;nbsp;cut aucuns Cheualicrs,qui f auanecrent pour eux aider Sr tirer ic feu hors de leurs corps mais la chaleur de la poix leur ardoic toutes les mains,amp;cn ^rent depuis moultmelai-fez.L’vn dts cinq fut N âthoillet,qui fauifa que la boteilleric ertoit près de là.Si fuit cel lcpart,amp; fc gctta en vn cuuier,tout plein d’caue,ou on reinçoit taffes amp;nbsp;hanaps. Cela le fauua,amp; autremînt il curt erté mort amp;nbsp;ars comme les autres,amp; nô obrtant tout ce, il fut en mal point.Q^and la R oync de France ouit les grans cris amp;nbsp;horribles, que ceux,qui ardoient,faifoicnt elle fc douta de fon Seigneur le Roy,qu’il ne furt attrapé, car bien fauoit que le Roy lîiy auoit dit qu’il fe’‘oit Tvn des fix.Si fut durement ébahie, amp;nbsp;cheut pal-it ^gu^ren méc.Adonc faillirent les Cheualicrs amp;nbsp;Dames auant, en aidantamp; confortant. Telme-tiiiufe» dei au chef,doulcur amp;nbsp;criée auoit en la falle,qu’on ne fauoit auquel entendre. La DuchefTe de tfeAmtmmfuri gg|.j.j jejim-^ je Roy de cc|rcril,car elle le bouta deffous fa queue,amp; le couurirgt;pouréche ^eif^^*^ uct Iefeu,amp;luy auoit dit(carle Roy fc vouloir partir d’elle à force.) Ou voulez vous ai-*^ lcr? vous voyez bien que vos compaignons ardent. Qui elles vous? LeRoyfenom-ma,amp; dit.îc fuis Ic Roy.Or tort,allez vous mettre en autre habJr,dit la DuchclTcdcBcrri amp;faitcs tant,queiaRoyncvous voyc , car elle crt moult me faifee pour vous. f^^^Z

-ocr page 1291-

DE E R ö I S S A R T* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1$^

àcefl:eparo'Ieiflîthorsdelafalle:amp;vint en fa chambre :amp; fefit déshabiller, le plus toft qu'il peut amp;nbsp;fe fit mettre en fes habillcmcs:amp; vint deuers la Royne:amp; là eftoit la Duchcf-ledc Bcrriiquirauoic vn peu reconfortcc5amp; luy auoit dit, Madame,réconfortez vous, car tantoft vous verrez le Roy,certainement i’ay parlé à luy. A ces mots vint le Roy à la Roync:amp; quand elle le vcit,elle trelTaillit de ioye.Puis elle fut prife amp;nbsp;embracée de Che ualicrs,amp; portée cnfachaml?rc:amp;lc Roy aulTi f en alla en fa compaignié: qui toufiours lareconforta.Le Baftard de Foix(qui tout ardoit)crioit à haute voi»3faituez le Roy,fau-uezle ilt;oy,amp; voirement fut il fauué,par la manière que ie vous ay dit amp;nbsp;compté:^ Dieu luy voulut aidetjquand il le départit de la cotnpaignie, pour aller veoir les Dames, car filfuftiàdemo^réauccquesfcs compaignons,certes il eftoit perdu Semort fansremé-de.EnlafalledeSaint-PolàPariSjfurlepointde minuit eftoit ccftcpeftilence amp;nbsp;horri-bleté:amp; eftoit grande pitié amp;nbsp;hideur de les ouir amp;nbsp;veoir.De quatre,qui là ardoienr,il y en eut deux morts amp;efteins en la place. Les autres deux( le Baftard deFoix,amp;le Comte dcloiiy) furent portez à leurs hoftels:amp; moururentdedans deux ioursapres,à grâdepei ncamp;martire. Ainfife dérompitccftcfeftcamp; aftcmbléedenocesentriftefleSi cnnuy: quoy que l’efpoux amp;nbsp;cfpoufe ne le peuftent amender, car on doit bien fuppofcr amp;nbsp;croir \ rcquccenefutpointlcurcoulpeanaiscelle duDuc d'Orleans:quinulmal n’ypenfoit, Q^f^treJela quandilaualalatorche.ee que iciiucfleluyfitfaire:amp;t bien dit,tout en audicncc,quand momeriemorts il veit que la chofe allait mal. Entédez à moy,tous ceuxqui me peuucr entedre amp;nbsp;ouir* par le feu,mirt Nul ne feit acoulpé de cefte auenturc, car ce,que fait en eft, c’eft toutpar moy;amp; en fuis lejjuelsfut r-caufe.Maisce poi(cmoy,qu’ôc m’auinr,car feiel’cufle cuidé amp;nbsp;fceu,i’y enfle bien pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J

lieu.Puis fen alla le Duc d’Orléans deuers le Roy, pour foy excufcr,5e le Roy le tint tout exeufé.Cefte dolente venue aiiint eni’hoftel de S.Pol à Paris,en l’an de*grace mille trois cens quatre vingts amp;nbsp;douÂ^ t le Mardi dcuant la Chandeleur, de laquelle auenue il fut ic^i^omm^nar grande nouuelle par le Royaume de France,amp; en autre pais. Le Duc de Bourgongnc amp;: i’^„ ^^^^^ ^ leDuc de Berri n’eftoient point pour l’heure là,raais à leurs hoftcls,amp; auoiét le foir pris ma modo. congédu Roy,amp; à la Roync,amp;: aux Dames, amp;nbsp;fi eftoient retraits à leurs hoftels, pour c-ftre mieux à leurs aifes. Quand ce vint au matin.que la nouuelle fut feeuë amp;nbsp;cfpandue parmi la ville amp;nbsp;cité de Paris, vous deuez fauoir que toutes gens furent moult emerueil-lez;amp; difoientplufieurs trclcomraunémcnt,parmi la ville de Paris,que Dieu auoit mô-Hréencoresfecondementvji grand exéplc amp;nbsp;fignc furie Roy,amp;t]|i’il côucnoitamp; appar tenoit qu’il y regardaft,amp;qu’il feretiraft dcfesieuncs^oifiuctez,amp;quctrop en faifoitamp; auoit fait(lefqLielles n’appàrtenftét pas à faire à vu Roy de Frâce) amp;nbsp;que trop ieunemet life maintcnoit,amp; eftoit maintenu,iufqucs à ce iour.La comunauté de Paris en murmu • roit,amp; difoit,Regardez le trelgrand mechef,qui eft prefque auenu furie Roy,amp; filcuft efiéattrapé amp;nbsp;ars(fi-commcles auentures donnent,amp;quc bien en faifoit les oeuures)que fuflent fes oncles amp;nbsp;fon frere deuenuz? Ils doiuent eftre certains que ia nul d’eux ne fuft échapé,cartouseuflentcfté occis,Sclcs Cheualicrs,qu’on cuft trouué dedans Paris.Or auint que fi toft quele Ds^de Betri amp;nbsp;le Duc de Bourgongnc au matin feeu rent les non uellesdls furent bien ébahis amp;nbsp;cmcrueillcz;amp; bieffy eut caufe.Si môterent à cheual, amp;nbsp;vindrentà l’hoftei du Roy,à S.Pol,amp; là le trcuuerenr.Si le confcillerent,amp;t bien en auoit • il meftier,car encores eftoit il tout effroié,^ ne fe pouffoit öfter de rimagination,quand ilpenfoit au grand peril ou il auoit efta,amp; bien dit à fes oncles3que fa belle ante de Berri rauoitfauué,amp; oftéhors du penf mais il eftoit trop fort marri amp;nbsp;courroucé du Côte de Iouy:amp; de meflire YuaitTde Foix,amp;de meflire Charles de Poitiers.Ses oncles,cn lere-cófottant31uy drrenr,Mófcigncur,ce qui cft perdu,ne peut on rccouurer.il vous faut ou blier leur mort,amp; louer Dieu amp;: regracicr,dc la belle auenturc;qui cft gucnuc,car voftre corps,amp; tout le Royaume de France,a efté par cefte incidéce en grande auêturc d’eftre tout perdu:amp;vous le pouiiezimaginer,car ianefen peuuentlcs vaillâs gensde Paris tai re,amp; Dieu fçaitque,fe le raecheffuft tourné fur vous,ils nous euflent tous occis.Si vous ordonnez,appareillez,amp; mettez en eftat Roial, ainfi qu'à vous appartient, amp;nbsp;montez à cheual,amp;allezàNoftre-DamedcParis,enpelerinage(nousitôs en voftre compaignié) amp;vousmôftrezaupeuple,car onvousdefireàveoirparlaville amp;cité dePatis. LeRoy refponditqu’ainfileferoitil.Sur cesparollesfêbattitlcDii^d’Orleâs,frere au Roy(qui quot;nbsp;moutraimoit,^ coc fon frere)amp;fcs oncles le recueillirent doucemcr,amp;le blafmerétvn petit delà ieunefle,que faite auoit. A ce qu’il raóftra,il leur en fceut bô gré,amp; dit bié que ilnccuidoit point mal faire. Aflez toft apres3fur le point de neuf heures, móterét le Roy

0 V

-ocr page 1292-

i^ö

ie tous Ics compaignons à cheuabamp;r fe départirent de S.Pol amp;nbsp;ebemucherent panttiPa ris,pour appaifer le peuple(qui trop fort eftoit cmcu)amp; vindrcnt en Ia grande eglife ^o ftrc-DamG:amp; làouitle Roy mefre,amp;y fit fes offrandes:^ puis fen retcarnerent le Roy amp;nbsp;les Seigneurs en I’hoftcl de S.PobSc là dilnerent.Si fe paffa amp;nbsp;oub'ife cefte chofe petit à petits: fit on obfeques,priercs,amp;: autnofnes pour les morts. Haa, Comte Gallon de l'oix,fc de ton viuant enfles eu telles nouucllesdctonfilSjt^nirneil cfloit aucnu,tucn

.enfles efté courroucé outre mefurc,car moult l'aimois. Icnefaypas comment onten celltie difiient euQ appaifé.Tous Seigneurs amp;nbsp;Dames,qui en ouirent parler parmi le Royaume de Fran lepapede^me ^c^gn eftoient tous emerueillez. Vous deuCz croire amp;nbsp;lauoir que le Pape Bonifaccfqui ^ux fhr‘‘’’l’a ^^ ^^^^^J’: ^ Romc)amp; tous fes Cardinaux Scieur collège furent moult réduis de ceftea-uenture, quand ils en fccurent les certaines nouuelles: pourtant que le Roy de France^ fon Confeil leur eftoient contraires.Si dirent adonc entre eux(qui entendoient aen te-

tient ure de Lt memmerte du l^ej Charles.

nirconlcience)que c’eftoit vnc féconde playe,enuoyc de Dieu au Roy de France, pour luy donner cxemplc,car il fouflenoiteeft Antipape d’Auignon,Robert de Gcne.ue,fal-bourdeur,orgueilleux,amp; prcfumptucux,qui oncqucs n’auoit bien fait en fon viua^mais dcceu le mondc.Puis curent confeil Pape Boniface amp;nbsp;fes Cardinaux, qu’ils cnuoiroicnt en France dcucrsle Roy,fccrettementamp;:couuertcment,dcprouidencc,noiidepompes , S: pour orgueil,vn Frere-mineur,grand Clcrc,amp; inftruit,pour parler au Roy,amp;pourfa’ gement prcIchcrjtraâtterjS^ le ramener à voyc de falut amp;nbsp;de raifon,car ils foiificnoient, amp;maintenoict entre eux qu’il eftoit tout déuoyé,amp; qu’il eftoit le fouuerain Roy de tou te Chrcftienré,amp;: par lequel fainte Eglile deuoit eftre cn!uminée,plus que par nul autre, Si auiferent vn Saint- homme de religion,pourueu de prudence amp;nbsp;de clcrgiciamp;le chargèrent pour alleren Francc;amp;auant fon dcparteiMent,ilsrenditcrcntfagcmcnt5amp;auf-farlepapecr fl Jepourucurentdetout cc,qu’il deuoit dire amp;nbsp;faire.Ces cl^^cs ns furent pas fi tort ap-deR^m '”‘’^^ prochées,ne cil,qui enuoyé y fut,fi toft venu,car le chemin y eft grand amp;long:amp; moult de diuers pais y font à pafrer:amp;auflî leFrere eftoit Religieux , Cordelier:amp;:auantquil veinft en la prefence du Roy,il luy conuintfauoirficeferoit fa volonté.

f^n Cordelier^ enuoie' ■vers le /{«jr Charles^

Commesit la Ducheffè tde BerrjJou^efioit le Sire ele la Biuiere,f!rififinier^ centre la Du-chef/e de BoHrgOKg»e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre liii.

OR retournon aux befongne’s de France:amp; racomptonamp;deuifon comme elles fepor toient.Nonobft^ toutes fes auenucs,Ies Ducs de Bcrriamp; de Bourgongne,amp; leurs

Confaux,ne fe defiftoicnt point cj^ deftruirc de tous points le Soigneur de ]aKiuiere,cc vaillant prudhommc,amp;: meflîrclehan le Mcrcier:lelqifHs eftoientauchaftcl deSaind-

• Anthoine,ioingnât Paris,cn la garde du Vicomte d’Arcy:amp;difoit on en pliificurs lieux, parmi Paris qu’on les feroit mourir:amp; que de iour en iour on n’attendoit autre chofe: amp;nbsp;qu’on lcdeliureroit au Preuoft de Chaftelet,amp; eux là venus,il eftoit ordóné,ians renie lt;ie,qu’ils feroient décapitez amp;nbsp;exécutez tout publicqucment, comme trahifires contre Ja couronne de France.Et fâchez que iefu pour lors informé,que fcDieu n’yeuftpour-d friant Qn^’' ^’^^’^ ^‘quot;^ prières de la Duchefle de Bcrri u’euffent efié,on le* euft auancé:leur condâ-maripourle nation:mais la bonne Darne tresfort^riapour la Riuicrc;qui Vauoit amenée en France, Sei^tl^ur de la amp;nbsp;fait Ic mariage du Duc deBerriamp;r d’ellc:lcqldcla Riuiere en auoiteu moult de peine. }{tnilt;re. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Si ne pouuoiétauoirluyamp;meflir?Icâ le Mercier meilleur moyé,que de ladite Dame,car

elle en eftoit moult fongneiife:amp; difoit à Iafois,tout en plorât,amp; à certcs,à fon Seigneur de Bcrri,qu’à tort amp;nbsp;pcchc,amp; par enuic,on faifoit cefte efclandre amp;nbsp;blafme au Seigneur de la Riuier^,que tant le tenir en prifon,amp; luy tollir fon héritage. Haa,Mófcigneur,il eut tant de peine amp;:trauail pour nous mettre enfemblc,vous l’en rémunérez petitcment:qui Gonfentez là mor^amp;deftrudtion.A toutlemoins(fi on luy a ofté fachcuancc)qu’onluy laiffe la vie,car(fil meurt fur la formeamp;eftat, dontainfil’efclandrez ) ie n'aurayiamais ioye.Monft:igneur,ie ne le dipas de feint courage:mais de grande volonté. Si vous prie pourDieu,que vcgisy vucille2pourucoir,amp; penferà fadeliurancc.LcDuc deßerrifqui ta Ducheffè de veoitprier fafemme fi à certes,^ cognoifToit bien que fes parolles eftoient véritables) ^o‘*gt;'^'gt;»^nit PU auoit pitié:amp; adouciflbit grandement fa fclonnie;amp; euft eu plus briéue dciiuranceaf-^dcr^lt;::^‘l^pî fi^^ J^^fie delà Riuiere,qu’il n’eut:mais on tendoit du tout à deftruire mcf;rc lehanle itiere. Mcrcier.-ßcon ne pouuoit aÂerl’vn fans l’autre. Cc meflîrc Ichan le Mercier auoittant plouré en prifon,que moult en eftoit débilité de (a veue. Qiucuftcrcu laDuchciTcde Bourgongne,onlcs euft exécutez treshonteufement tans dcport,c3rtropfort les hayoit pourcaufe qu’eux,amp;mcffire01iuicr;de Cliflbn,auoicntconfeilTéle Roy d’aller en Bre-taigne.

-ocr page 1293-

DE FROISSART.


liJr


taignc,pour guerroyer amp;: deftruire fon confinée Duc de Bretaigne : amp;nbsp;difoir ladite Du-cheflc,qucle Mercier Cliiron,amp;la Riuicre,eftoient caufes de la maladie du Roy de Frâ-cCjCarpareux ileftoit encheucnenfermetédemaladicjamp; pour ledit voyage. Vous de», liez fauoir(quoy c^e le Roy de France furt retourné allez en bon point amp;nbsp;ellat)li ne le departoient point les Ducs de Bcrryamp; deBourgongne du gouuernement duRovaii-metie France: mais ilscnaiToicntle faixamp;la charge ,amp;bien vouloicnrauoir,pour le grand profit, qui leur en fourdoit:amp; auoicnt mis, delcz le Roy, tou?es gens à leur pofte p^^i^^-^j^i^ _uj^ amp;nbsp;plaifance.Le Roy pour ces iours auoit le njotn de Roy:mais des befongnes, tout hans ehef d’orleas Siappartenans à la couronne de Franccjonncfitquerrop peu pour Iuy:amp; vouloientles fur edit deotur dclfufditstout veoitjà cefte heure là,amp; fauoir.La Duchefle de Bourgongne choir la le- ^^M^ne, tenant confie de la Roy ne. La Duchefle d'Orléans n’en cftoirpas ioyeufe, car elle prenoit vo- ^fremierrM^» lonticrslcs honneurs,amp; difoit ainfi à celles de fon fecrer, la Duchclïè de Bourgongne ‘’presia^ojne. ne peut, ne doit par nulle condition, deuant moy venir àla couronne de France : car ienfuis plus prochaine qu’elle n’eft. Monleigncur mon marieftfreredu Roy. Enco-respourroitaucnirqu’illeroitRoy,amp;moy Roync.Icne lay pasdequoy elle fauancede prcndrfleshonncurs:amp;nous met derrière. Nous nous louÂïcrons à parler de ces Dames,quantzà prcfcnf:amp; parlerons des ordonnances de France , amp;nbsp;de meftire Oliuier de Cliiron,Conncftablc de France,comment il fut mené amp;nbsp;traitté.

Cemme/il le Sire de Co»cj ne 'vatdfit accepter l’efj^ee de Conneßahlcy au lieu de CbjJon^ (^ comment les Ducs de Berry (^ de Bourgongne enfirentpouruoir fne/sire Philippe d’^r-tois^Comte d’Eu^mojennant le mariage ddceluy aucc U^Z adame OUarie^fide du Duc de Berry. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre liii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

VOus auez bien oui recorder comiftent il fut aiourné en Parlement,par quinzaines:

amp; aufli cornent fil fut n^lé amp;nbsp;enuoyé quérir par certains Commiflâirc£,qui furent t^ep.fiage eH cnBretaignc,amp;le cherchèrent en toutes places,amp; point ne le trouuercnr,car il fc ccla,à ‘f^ui^odé/elonlè tauteHerSe point ne f y voulut laifler trouuer,car( fi ceux,qui cnuoicz y furent, l’euflènt ‘-l’A9-duprt~ trouué)ils eulTent parlé à luy,amp; aiourné de main mife,amp;z fait ce qu’ordonné leur eftoir. -'‘^”^ ^^ “'^''' A leur retour en France,aprcs auoir fait relation de leur voyage,parlementé fut arrefté, lie parla Chambre amp;nbsp;les Seigneurs de Parlement,que meflire Oliuier de Cliflbn, Con-öeltablefie Frâce,cftoit tout forfait,^ qu’il eftoitbani ôzcxpulfé ^ors de toutes offices, ^perdoit fcs héritageSjpar tout oü il les auroit,au refforc amp;nbsp;domain»du royaume de Frâ fc;amp; au cas qu’on l’auoit fommé,par lettres ouuertesamp;4cellécs du grand fcel de la grade ' Chambre de Parlcment)amp;: mande qu’il renuoyafl: le martcl(c’cfl: à entendre l’office, de Conneftable deFrance)amp;que point ne l’auoit fair,rofficcvacquoitadonc . Si regarde- nbsp;nbsp;*

senties Ducs de Berri amp;nbsp;de Bourgongne,amp; leurs Confaux(qui tous cftoient contraires, äuSeigneur de Cliflbn:amp; qui ne vouloient fors fa deftruófion)qu’ó y pouruoiroit:amp;que lofncedeConncftableeftoitdefi noble condition,Sz défi grande renommée, qu’il ne pouuoiteftre longuement fans Gouuerneur,pour les incidences qui en pouuoient vc-'iit-Sifutauifç que le Sire cfrCoucy feroit bien eel!^ office,amp; y cftoit propre amp;nbsp;idoine, -^ ^ luy en fut parlé,mais il f’exeufa gràndcment:ôlt;: dit qu e ia n c le fcroir,ny ne fen entre-“^i^ttroit,pour partir du Royaume de France. Quand lt;^ vit qui n’y vouloir entendre, ^airtdec^H^ ^•hegardad’autre part.En ce temps cftoit en traitté de mariage meffire Philippe d’Ar- ^fcefufilaCon^ ^°h5pourauoirlaieuncveufueDame,MtiricdcBerri(quidefruseft nommée.Comtefle ”ƒ * ‘edeFra ^2L)unûis,amp;quieutà mari Louis de Blois:fi-comme vous fauez)amp;: euft volôtiersveulc cB^onpdiué ^°ylt;leFrance,qucfon couTin deflufdit,fuft paruenu à ce mariage, mais le Due de Berri par centHmace hef’y cofetoit point,car petite chofe eft delà Côté d’Eu,au regard du premier mariage, Hi^c la fille auoit cii:amp; là penfoit bien en plus hau t lieu marier,car au vraytlire la Dame le ^‘'‘Oitbicn débouté amp;‘bcauté,amp; de tout ce,quiappartifintâ vne noble amp;nbsp;haute Dame, loutesfois leDuc de Bcrri,au fort,amp; à tout conclurre,n’euft ofe courroucer le Roy, qui h^n fauoit que le Duc de Bcrri cftoit prié Si requis de pluficurs,pour au6ir fa fille en ma h^gqdu icune Duc de LorrainCjdu Cote d’Armignac,amp; de l’ailné fils du Cote de Foix, ^ de Bearn:amp; tous ces mariages brifoit le Roy :amp; difoit à fon oncle le Duc de Berri, Bel ^ncledcBcrrijnous ne voulôs pas que no’ élognos noftre confine,voftre fille, des fleurs ''eLis.Nous luy pouruoyerons vn mariage bel amp;nbsp;bon,amp; bien rcant pour elle.Car nous ^Veôsvolôtiers deleznous,ôcbiêaffiertd’cftrc delcz noftre belle ante de Berri:car elles °fitpresd'vnaage.Ces paroUes,amp; autres,fi refroidoict le Duc de Bcrri à non accorder ’®lc,nc conuenancer nulle part,amp;vcoit bié que le Roy fenchnoit à leur coufin,meffire

0 iil

-ocr page 1294-

I6z

Philippe d’Artois-.quî cftoiticune Chcualier,dc grande volóté:amp;ia auoit moult traüaïl’ 1c en armcs^amp;r outre mcr,amp; fait plufieiirs beaux öc hauts voyages (Idquclson recordoif amp;nbsp;tenoit à grande vaillancc)amp;cHoit moult en la grace des Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyersdu Royaume de France.Si regardèrent ainfi les Ducs de Berri amp;nbsp;de Bourgogne par accord que fl le Roy vouloir donnera leur coufin d’Artois l’office de Connétable de Fr2ncc(Ie quel ils tenoient pour vacquantà prefent,car mclfirc Offuierdc Cliffon l'auoit perdu amp;nbsp;forfait)lc mariage fc fcroit de Marie à luy,car au cas qu’il (croit Connétable de brait ce3ilauroit affez cheuance pour tenir fon état. Si eurent conleils amp;nbsp;nuis les deux Dues PamUesJes qu’ils en parleroienc au Roy:amp;luy en parlerenr,fur la forme queievo^s diray,enluydt Dues ele ïierri tant, Monlcigncur,votre Confeil faddonne généralement,amp;parfcience,quenoftre ç^'dt: Bourbon coulin,amp;le votrc51e Comte d’Eiqmctîrc Philippe d’Artois, foit à prclcnt pourucudtf ^»eani^ojf,- l’office de Connétable de France: qui vacquc car Cliffon, pariugement amp;nbsp;arrêt deS ^ue*’-'^‘*nf r“^ ^^‘^‘^^ ^^ droit,amp; de votre chambre de Parlement,l’a forlait:amp;l’office ne pcutlonguc^ ii'JprtJsde^^ ^^”’' vacquer,qiie cc ne (oit grandement au prciudice du Royaume:amp;vous êtes tenu, l'eßatde dm- ^ ®^^* fommes iious,d’aider amp;nbsp;auâcer notre coufin d’Artois,car il nous et moult pro» nrßa'jle. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chain de fing amp;nbsp;de lignage,amp;: puis que la chofe et en tel parti que l’office vacquc, nous

ne le pouuons pour le prelent mieux mettre,n’affeoir, qu’en meffire Philippes d Artois, car il le fauta bien faire Sc excrcer:amp; fi et aimé de toutes gens,CheuaIicrs amp;: E(cuyers;Â: fi et homme fans cnuie,ne conuoitife.Ces paroiles furent affiez plaifans auRoy, amp;: tut refpondit ioycu'enîent,qu’il y penferoit:amp;: f’à dôner etoit l’office,!! auroit plufeher qu il l’eut,que nul autre.Si demoura la chofe en cet etaft.'amp;leRoy cnfutpourliiiuidefcsoil cles,carils vouioient meffire Philippe d’Artois aiianccr,amp;:dégradcr de tous points mef* lire Oliuier de Cliflbn,car le Duc de Berri le hay^it (pource qu’il auoit aidé lt;à dcllriiirc Bctilach)amp;t le Duc de Bourgongnepource qu’il faifoit gt^ffe au Duc de BrctaigneSccn cores ne le hayoit point tant le Duc,que la Duchete de Bourgongne faifoir.biiiatenienC le Roy fy afrentir,par le moyen de cc, que le Duc de Berri luy accorda fa fille Maric(qul veufue etoit de Louis de Blois)auoir en mariage.Mais,auant qu’on procédât plus auat tant pour faouler le Roy,que pour contenter le Duc d’0rlcans,qui (uppottoient grande ment,en l’office de Cofinetable,meffire Oliuier de Clifron)de-rechcf meffire Guilbv* ßuflijiKt Che ’^‘^ *^^5 Bordes amp;nbsp;meffire Guillaume Martel,tous deux Cheualicrsde la chabre du Roy »alters delà amp;^ meffire Philippctle Sauoifis,Cheualicr au Duc de Berri,furet chargez amp;nbsp;ordonez d t chambre d» 1er cn Bretaigne,pour parler à »effire Oliuier de Cliffon,amp;cnuoyez de parle Roy,amp;no i^ji Charles en par autre.Les dclfufdits Cheualicrs ordonnèrent leurs bcfongnes:amp;fcracirent à la voie Moyet^ t^ Bre-^ ÿi^ g^ chemin,amp; vindrent à Angcrs:amp; là trouuerent la Roync de Flicriifalcm, amp;nbsp;than ^derparl^r'^a**^ ^^ Breraigne,qui les receut moult honnorablcmelt;it,ôt à l’honneur du Roy, Suffirent là ConnefiallTd^^^^^ iours,amp; demaderêt fil fauoit milles certaines nouuelles de meffire Oliuierde Clil* cltfin, fon,amp; qu’ils anoientcommiffion courtoife,dcparlcRoy,amp;:non par autre,d’aller parler à lüy.Ilrcfpondirquc nulles certaines nouuellesil n’enfauoit,nefauoir ne pouuoit,forS que bien pcnfoit qu’il etoit cn Breÿigne, en vne dlt;*fes fort^rctes: mais point ne le tc-noic etablemcnt tains fc tranfporroit founent de lieu en autre. Or le departirentdone* * ques les dclfufdits CheuaherS;^ prirent congé à la Roync, amp;: à fonfils Charles,Prince de Tarente,amp; à lehan de Bretaigne.Comte de Ponthicurc,amp; fc meirent au chemin,amp;’ exploitèrent tant,qu’ils vindrent à R énes.Le Duc de Bretaigne fe tenoit mout clofcmcç auec fa fcmme,cn la cité de Vcnncs,amp; ne cheuauchoit point, car il doutoit les embub chcs,amp; les rencontres de fon aduerfaire meffire Oliuier de diffonjCar ilsfaifoiét fidui^ guerre,que fur les champs il n’y auoit nulle merci. Il conuertoit que la place demouraft aux plus forts,Âtout etoit occis,quâd on venoit au detus,amp;fc doutoient l’vn de 1 autre, amp;nbsp;bié y auoit caufe Seraifon.Etfquoy que le Duc foit le foiiuerain du pais)fi ne trouuoitil baró,Cheualier,n’Efcuier de Bretaigne, qui fc voufift armer auccques foy, contrcmcfli' rc Oliuier de Cliffon,mais fcndiffimuloient tous , amp;nbsp;difoient que cete guerre ne leuf touchoit en riens.Ainfilcs laiffoicntilsconuenir,amp; le tenoit chacun chez foy, amp;nbsp;le DüC n’en pou uoitauoir autre confort. Cfuand les deffuf-nommez Cheualicrs de France furent venus en la cité d^{léncs,ils enquirent, au plus-véritablement qu’ils peurent,ou on trouucroit meffire Olluief de Cliffon.Nul ne leur cn fauoit dire la vérité. Adonceü-rent ils auis amp;nbsp;confeil,qu’ils fc trairoient deucrsle ChaflaJ-Iofielin,ainfiqu’ilsfcircnf.Hs furent recueillis des gens de meffire Oliuier de Cliffon mouhtbellemét,pourl3moiirdn Roy de France. Is demaderétdemçffire Oliuier de Cliffon, amp;nbsp;ou ils en oroitt nouuelles» carilï

-ocr page 1295-

DE F R O I S S A R T.


Tij:?


car ils auoient à parler à luy, de par le Roy de France amp;■ fon frere le duc d’Oi lcan';, tant leulement. Nuis ncleur enlceiirentdirc milles vrayes noiiuc!!es,ou ne voulurent : ains refpondirentainfiaiifdits Cheiialiers,en eux exeufant amp;nbsp;mclfirc Üliuierauflî.Certaine' nient ScigneurSjil nèft nul qui le fache trouucr. Huy eft en vn lieu, amp;; demain à l’autre, niais vous pouviez bien cheuaucher par toute la duché de Brctaigne(puis que vous elles au Roy ) ôé toutes les forterclTÂ amp;nbsp;maifons de meflire Oliuicr vous feront toutes ouuer* tes amp;nbsp;appareillées: car cell raifon. Quand les delTufdits veirent qu’il» n’en auroient autre chofcjfi le départirent du Chaftel-lolfelin ,amp; fi cheuauchcrent outrc,vifirant toutes Icsfortereffes, grandes amp;nbsp;petites,de mclfire Oliuicr de CliïTon: amp;nbsp;autres nouuclks n’en pcurentauoir5amp;findrentà Venncs:amp;là trouuerentle duc de Bretaignc,amp;: la duchefle, qui bellement les recueillirent,mais ils ne furent,aucc eux tant feulemét que demi iour: amp;pointnefcdcfcourirétauducdclamaticrcfccrcttcpourquoyils eftoiétlà venus(aulfi Icducnclcsen examina pastrop) amp;nbsp;adoncne veirent point melfirc Pierre de Ctaonj amp;nbsp;prirent congé au Duc amp;nbsp;à la Duchefle. Puis fe meirent au rctour:amp;expioircrent tant qu’ils vindrent à Paris, ou ils trouuerentle Roy amp;nbsp;les Seigneurs: qui les attendoient. Si ^^^^''^j ‘^^'^~ comptèrent premièrement au Roy amp;nbsp;au duc d’Orléans,comment ils auoient vifité tous ^clwLlur^Jc les lieux, villes amp;nbsp;chafteaux,enBretaigne de mclfire Oliuicr de Cliflbn: amp;nbsp;point ncl’a- Bret^i^ne^ftnf uoienttrouué. De ces nouuelles furent les Ducs de Bourgongneamp;deBerritousref-rfMwr^fwfrû«-iouis,amp;ne voufilfcnt point que la befongnefe portait autremét. Allez tort apres cc,l’on uerle Cc;inejt.t procéda au mariage de mclfire Phelippe d’Artois amp;nbsp;de Marie de Berri, amp;fut le delTus ^^^^^ cUj/in. nommeConneftable de France,pour vfer de l’office, 6een leuerles profits, aux vlages

amp; ordonnances anciennes,quoy que meffire Oliuicr de Clillon n'y cuit ^oint renoncé n.erenuoyélc Marcel de la ConneltabUc: maisdifoic Scaffermoit que Concltable il de-momroit: car iln’auoicfaitfll)jfe contre le Roy de France,ne contre le Royaume,pour quoy onleluy deult öfter. Si demouralachofeen cclt chat.

De higuerre du Ce»f3eßabU de CliJfifh pe/tdam fi» ahfie»ce de Fraee^eaKire le Duc de Sre-t‘tigne:(^ comme»! ils fiappai»tere»t fart amrablemext. c h a p. l v.

Dlen (ceut les nouuelles mclfire Oliuicr de Cliflbn cornent le Comte d’En eftoit pour DucudclaConncftablie de France,amp;dc cciour en auantil cnleucroittouslcs promts par leconfentement du Roy de France, amp;nbsp;qu’il auoit par mariage clpoufe la fille au Que deBerri,Madame Marie.De tout ce il ne fit nul comptc:car ilfl?fienroit loyal,amp;aulfi prud’hóme,amp; non forfait deuers le Roy, ne la couronn^de Frâce, amp;nbsp;tout ce,que fait en 'floit auoit elté fait amp;nbsp;propofé pa Anuie amp;nbsp;mauuaiftié:amp; luy móftroient les ducs de Berry amp;nbsp;de Bourgongne telle haine qu’ils nelepouuoientceler. Si entéditmeffireOliuicr • ’leClilTonàfairc fa guerre,amp;àla fournir fagement contre Ion aduerlairc,le Duc deBre r^igne. Laquelle guerre fur dure amp;nbsp;crueufe : amp;nbsp;ne fe faignoiét point leurs gens d'eux cx-^'fCjqusndd’auenture ils f’entretrouuoient fut les champs : Sr plus fouuct cheuauchoiéc» slîezmeflire Oliuier de Cliflbn amp;nbsp;fes gens en allât de chaftel en autre, amp;nbsp;faifant embul-rheque leDiicdeBretaigseamp;fcs gens ncfuloicnt, 6r fc trouuoit ledit mclfire Oliuicr piuslortafrez,pourrefifteralencontrede fonaducrraire,quelc Ducncfaifoittcaril ne 'rouuoit Barô ne cheualierenBretaigue qui de cefte guerre fe voufift cntremcttrc:ains • Q'‘limuloient:amp; quand le duc les mandoit,ils venoicn t prier à luy, pour fçauoir fon cn-*Wte.Là lesrequeroit ledit duc de Bretaigne,de cüfortamp; d’aide, pour corriger fon ho- £xcufidesi4~ ^«jUielfire Oliuier de Cliflbn:qui trop grandement feftoit forfait enuers luy.Les baros „„; de iretai-Q^Bretaigne(tels queleViîÜtc de Rohan,le Seig.de Dignâ,amp; mclfire Herm^deLyô,^»?fwlt;ew leur ^pliifieursautres) fcxcufoiétamp; difoiét:quedc ce ils ne fauoient riens,amp; que point de due,pur ne Sterte ils ne feroient à mclfire Oliuier de Cliflbn pour icelle caufe: mais que trefuolô-X“^quot;quot;-*'’'' ^^5* ^lîtsils fe trauailleroient d’y mettre caufe amp;nbsp;moyen de venir à paix,f ils fauoient ou pou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ *^ ‘^

'’oænt.Qiund le Duc voit qu’il n’en auroit autre chofc,amp; que plus per droit de fes hom '’”' ®wpar celle guerre, que mclfire Oliuicr de Cliflbn ne feroit,feconfcnt*t d’cnuoycrles ^mhjfadears “diulnommezbarós deuers meffire Oliuier de Cliflbn à traitter deuers luy amp;,qu’ilsra- du due de pre-^enaffent,fous fon faufeonduit, à Vennes, parler à luy, amp;nbsp;il le rrouueroit fi traitable amp;nbsp;t4i^ne vers oU débonnaire,qu’il entendroità touteraifon:amp;fi mefpris il auoit enuers luy, il l’amende- »Krde eUfin, foit,à lordonnancc d’eux,lefqucls il prioit d’aller en ce voyagé Les deflus-nommez à cQ*quot;1^fi‘*^ßl* hiref’accorderent volontiers pour caufe de bon moyen : amp;nbsp;fen vindrenttous trois

ders meffire Oliuier de Clilfon, amp;nbsp;feirent tant qu’ils parlèrent à luy ( ce m’eft aduis) au ^urteurtrad-diafteldeloffclin,amp;luyrémonftrerenxrintention duDuc,amp;ccdonti!s cftoientchar- terL/r^ix.

O iiq

./

(il

-ocr page 1296-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LECLVARTVOL V M E nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1^4

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;geZjamp;pIüs auanr pour approcher la paixxar Ja guerre d’eux deux cüûù mal (eût cnßrc

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;taigne,amp; trop dcfplaifoit aux Nobles dcßretaigne^amp;greuoitä tousînarchansamp;ffflcnii

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peuple. McUire Üliuicrjnous vous chions am/y] uc l'd vous plaid d’aller deuersMon/fi

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gneurjencau/ed'an'euretCjtanrquc vous ferez rcrournéarriere, ri^asnoaS obUgeonsa

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jd demourer amp;nbsp;tenir, fans point partir n iel les portes du châüel de loO'elio.amp;noôsfù’f

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prions aflez,quc,quand vous ferez en làptefcnce de M9 nfeign eu r.voüs ferez à faix,Si

U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;volonté. A ces paroles refpôdit mclfte Ollier de

^miontüe dÿieaux Sagneurs^que vousproRteroit iUhetioyemort? fêlez vous que ic necognotife pas bien le due de Bret^ignef Certes Û fay ; 11 cil iron cruel amp;nbsp;haalt: amp;nbsp;U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'’'' ‘^'^ ^^^^‘^^^^^^S^ q^’il rne donne faufallcrS^rctSurner)filmevop

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mort^vousmourriez auffi.- car mes hdtues vous occifoiét. Si vault

a ^^\^.^ ß^moy auffi d autre part,que de nous mettre en ce dangencard:

U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;s ^ ^^^-beau coufin,vouspouuezdirc ce qui vOus i

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;{^^^‘^^^^^^^^^^.^^dlcvolcnté de occire, fil bous voyait

U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;luv nou'-Trnis^'^i^ ^^^‘^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;âffeâiô de vous laUfee venir àaecotêi nbsp;nbsp;ƒ

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CliûdnAdoncrefpondit IcScigliclirdè 1

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;hivamp;uuisauc s nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne maiianccraypoint d'aller deùeis 1

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;p^^rcm ‘ nbsp;nbsp;en bonne man icrc(ain file doy ie amp;: vueil etiien-

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tournerez deuers nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^^^P°!^^^^^^^pf^blc ievous baiikfayi Voüsre-

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne/faéie tie ci//'pi^j„ç nven oûapesma‘ ‘^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*1^^lt;^ point ic ne VOUS viicilprendre cü

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^7'^'^retout^rCen^ ^^a

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^’ raifonnablc-carfivou^^ ^ “^.^^^^P^^^^ P^^^^^oy, que n’cü nuUedesautres, amp;nbsp;plus

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;10770^^^^^ quifentremertroirdeL

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rioi^nous d’accord ?^^^‘^^^'^^ous deuxfôccomment fabsmOyenfe-

t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auroient autre ch nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^tons de Bfctaigne virent qu’ils n'en

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Partir en rduCinli^} nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Oh uier dc Cliffon le leur donna, amp;fe de-

F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nailer fur les chemins nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ofoitnul cheuaucheren Brcrafgnefurleschâps^

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y^nesfen fentoiét,^zleslabonren^sdesterres

inénrconformé7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LaDuchefedeBourgongneconnerie-

luvenuova-7d’autres/qu'eilc cellesuerre- m d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trouuoit nukde fonf^is,quile vouß/iärtnerpoar

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;di/lîmaloteft Chcualicrs amp;: EfcuycrsdcBrcraigbc, fjlsn'efioiêt

couroirre, ^^’^^^‘^‘^^^^^^^^f^^'i^oultaimoitmcïlhcOliuierdeClifônl/eïc-de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fnuoyoït Genfdarmes,ScbonscourfersPourlerelrefchii

Efenvers 7\^^^f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^P^ ^^l^^lLomnr, amp;aduintqu’vnefoisil encourra deux

Pvn an *lié nbsp;nbsp;^^ ^^ Eretaigne, qui cheuauchoien t amp;nbsp;alloiénren belong nepour le Due,'

esmai^rl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^1'âtirrc Yuonner.lisnepeurcntfujrjnefangnonoari/schcürene

z'/’/^Mvcf d/z • 'rr^-^r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Olnnefde CJi/lbn,quifûtinoutioyeuxdelcütvenUercarbieb/èSed

éfi/ray^a/Zf de'!:’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^/^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^Pojt/àit ieruiccau reps paß'c,amp; 1 autre non, mais deipiai/àncé, â’/uÿ

c^aeMe^e ■ enumt ^•Qllßndilsic vcz/ffj^i’^i-pfgpg^ y/gi-0u^^ÿi,^/]jg^ ^z^^^f^çg/f^j^piygO. y/r^/e^^ee d» binera ruM^^Utefouuiennecommentau cbaûeldel’Ermme,delez f ebnes, en me fieras mal courroi/êment: ât toy außi Bernard, enauoispitié, dtdeueßis ^a/fra/ir7a» 7 7 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ç^^cz e/loye enpurmon doubler, furiepauement/pourmoy clebeuer

o^ylddr i’^r- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ictele vued nbsp;nbsp;rendre. La vie te fera là uuee: mars eega r/on rra/ii/lré Yuan--

. M/ae/ci^ ,-^^g„ net^m men de ce mfuH/paße f/i euû voulu/d demourra. A ces mots il trait vbedagud go/fi/u /g», *^_y'^^^^^l^ Eocc/r,amp;:puispalftourrc:auxvarlctsnedcricns. Vneaürre/bisme/fre y» ’z/zz a«/re Olm/crdc diffon cheuaueboir deuârxle chadcl d'A ùroyf carlcDûc amp;'la Iducliellee- nbsp;nbsp;nbsp;1

rtz/far/iy^r, dlojcntld^dt^ ^Polt bien trois cens Lances en là compaignie, Sf d’audnturciltnouuab/efi nbsp;nbsp;nbsp;/

quarante

-ocr page 1297-

DE FROISSART;


i^5


quarante des varlets du Duc: quieftoient furies champs: amp;nbsp;fut enuironlaSaind lehan en Efté. Ces varlets auoient lié leurs cheuaux aux arbres: amp;nbsp;fi auoient faucilles: dequoy ilsfcoient lesble^ pour faire faix amp;troufièS)Só les rapporter à leurs logis, comme four-rageurs: amp;nbsp;tneffi* Oliuier vint fur eux: amp;nbsp;les épouuenta (autre mal il ne leur fit) amp;nbsp;leur dit, Comment elles vous ta^tofez de vous mettre fur les champs, amp;nbsp;de tollir amp;nbsp;cmblcr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

lagarnifon deslaboureurs?V ous ne les auez pas fcmez:amp; fi vous lc^ coupez,auant qu’ils foient meurs.Vous commencez trop toft à faire Aouft. Or tofi, prenez voz faucilles,amp; ^„„ auprès fi montez fur voz chcuaux. Pour l’heure iepe vous feray nul mal: mais allez, édites au a^Kroy^ycn Duc deBretaig|pe(qui eft en Auroy. lele fay bien)qu‘il vienne cy(ou enuoye fes hom- «»je de^er le mesmerecueillir)fi que iefoyeauecquesluy :amp;que ClilTon luy made, quicy on le trou- ^'*cde Bretat-uera iufques au foleil couchant. Les varlcts(qui furent tous ioyeux de celle dcliurancc: S”^-cards cuidoient dire tous morts) reprirent leurs faucilles: amp;nbsp;montèrent fur leurs cheuaux: amp;fen retournèrent au chaftel d’Auroy, au Duc: 6: croy alfez qu’ils luy recotde-rent ces nouuellcs: amp;nbsp;autre chofe n’en fut: ne point n’ilfit, ne fit ilfir fes hommes du cha-fiel.Telles écarmouches faifoient adonc en Breraigne le Duc amp;nbsp;melfire Oliuier de Cül-fon,rvnlurrautre:amp;ne fentremettoient point ceux du pays de leur guerre.Nous nous fouffrerons à parler du duc de Breraigne amp;nbsp;de melfire Oliuier de ClilTon,amp; de leur guet re: amp;nbsp;retournerons aux befongnes de France amp;nbsp;d’Angleterre.

D’une forme ^e paix^ftie/e cn/re les Roys ele F ranee (^ J'i^ngleferre^par le moyen de leurs oncles t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre lvi.

VOus fauez comment ParlcmAs furent en la cité d’Amiens,amp;commentIes Seigneurs fe départirent nbsp;nbsp;nbsp;de l’autre,amp; fur quels articlcs,amp; comment on enuoya eil

Angleterre auede Duede Lâclallre,amp;la refpôfc qu’on eut des Anglois:qiii durs elloiêc avenir à paix: car il ne tenoit pas du tout au Roy Richard d’Angleterre,au Duc de Lan-clâftre,au Duc d’Yorch,n’à ceux,qui les traittez amp;nbsp;parolles de paix auoient portcz:mai3 grand’ part àla Communauté d’Angl.amp;defiroiêt les communs3Archersamp; telles gens,à ce qu’ils monllroicnt, trop plus la guerre que la paix: amp;nbsp;les deux parts des ieuncsGen-tils-hommes d’Angleterre: Cheualicrs ou Efcuycrs:qui ne fauoieiif ou f employcr:amp; qui appris auoient à eftre oyfeux, amp;nbsp;tenir bon eftat fur le fait delà gueiÆ. Aufort,fi conue-noit il qu’ils obeiirent,là ou le Rqiy,fes oncles,amp; la plu#fainc partie d’Angl. f’éclinoicr. Le Duc de Lanclaftre,cófiderant toutes chofes,tant pour l’amour de fes filles(qui Roy-nés eftoient, fi-c omme vous fauez, l'vnc d’Efpaigne, amp;: l’autre de Portugal) que pourcè qu’il veoitbié quc?leroy,fon neueu,l’y enclinoit,difant que la guerreauoitaflez jJuré, e-ftoit de celle opinion, amp;nbsp;y rendoiraufli grand’peine: mais qu’il vift que ce full àl’hon-^ neurdu Royaume d’Angleterre. Du codé de France, le DuedeBourgongney rendoit auffigrand’peine: carilveoit qu’il eftoit grandement chargé desCofaux amp;befongnes de France,^ que fes deux neueux eîtoict ieunes d’a;^ge amp;: de fens,le Roy amp;nbsp;le Duc d’Orléans.-amp; file trouuoitvn grand héritier, attendant encores de grans héritages déroute h Duché de Brabant: amp;, fe * Flandres amp;nbsp;Brabant au tei#ps auenir fe differoient contre *^„^,^^^ j, beouronne de France,auecques la puiiranced’Angletcrrc(ainfi qu’autrcsfoisilsauoiéc bit) le Royaume de France auroittrop’d’enncmi:s car le Duc de Bourgongne efioit moult imaginatif,amp; veoit jnoulc loing en ces bcfongnes:fi qu’il me fut dit par hommes notables (qui de ces befongnes deuoient fauoir la certaineté (qu’il amp;: le Duc dt Lancla-firerendirent grand peine à ce,que les Parlemésfuficnt de-rechefmis àBolinghen(ou autresfois auoient efté) amp;nbsp;y fuffent fi forts de toutes parties, amp;nbsp;fi bien p8urueus de toutes procurations,amp; fi puiffamment fondez,que pour faire paix, fe m eftiet faifoit: amp;nbsp;ces traittez fentendoient à là eftre à Bolinghcn,dcdans le mois de May,prochainement venant (lequel on compteroit l’an mil trois cens quatre vingts amp;nbsp;t treize) amp;nbsp;ainfi fut ac- ƒ 1/ j atioié cordée fecllc de toutes parties, amp;nbsp;nommez ceux,quiles Parlcmens ticndroient,amp;qui dixfeptf«»!,:^ deparlesRoys,SzlcursConfaux enuoyezy feroienr. Premierement,dela partie du Roy ^e»x Exempl. Richard d’Angletcrre,y furentprincipalement eleus fes deux«ncles,le Duc de Lancia- *^^^^ ^‘* ftreamp;le Duc de Cloceftrc (lequel eftoit grandementen lagrace amp;nbsp;amour de toute la Cómunauté d’Angleterre,amp; des Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers,qui plus cher aimoient la guer-te que la paix)amp;:,pour les prélats,lArcheuefqucd’Yorchamp;l’Euefque de Londres amp;nbsp;au- ^^‘i^„^ cutis ClercSjLicenciez en Loix,pour entendre amp;nbsp;expofer les lettres en Latin:amp; deuoiét

-ocr page 1298-

166

CCS Seigneurs venir à la ville de Calais(ainfi qu’ils fircnt(à la my-Auril, amp;nbsp;^^^^Î^ i ^fuy le ioiir Saind- George pafle: pourtât que le Roy amp;nbsp;les Barons d‘Angleterrc(qui u _ iartierfont)fontfolennitétrefgrande au chaftel de Windefore, D’autre parr,™ ƒ ° France, les Ducs deBerry amp;nbsp;de Bourgongne,amp; leurs Confaux, PordBnnerent ae vcnir(ainfî qu’ils firent)cn la ville de BoulongnejSe eux tetjir Ià5amp; parlernent’^'^^ ^^^ ghen* Le Roy de France (qui trefgrande affedtion auoit,à ce qu’il inóftroit,quep^^^ entre eux Seles An^ois: car trop guerre y auoit duré) dit à fes oncles, amp;nbsp;âlon o nbsp;nbsp;»

qu’il vouloir aller au plus-prés des Parlcmen^(cotnme il pourroit par raifonjpow -■ y monftrerquelabefongneeftoitfienne,amp;r luy touchoit. Donefutau^eouk oy France fe tiendroit.-àSainél-Omer, pour eure en la marche S^ frontière de Calais,ou Therouenne,ou à Monftcreul,ou à Àbbeuillc.Tout cófidcré,il valoit trop mieux au oy fe tenir à Abbeuille,qu’autre part:car il y a puilTantc ville,amp; bien aifee de toutesc o e • amp;nbsp;là y feroient tous Seigneurs amp;nbsp;gens aifément logez,fur celle belle riuiere de Som ^^ Quand ce Confcil fut arrefté, on fit les pourucances du Roy, grandes Si großes, en ville d’Abbeuille:ôi,pour le corps du Roy loger,on ordonna l’Abbaye de Samot’ lerr qui eft vnc grande Abbaye, Si garnie d’edifices: amp;nbsp;font noirs Moynes) Si là vindrent c Roy amp;nbsp;le Duc d’Orléans Si leurs Confaux, Si melfire Regnaud de Corbie Chance ic de France. Les Ducs de Berry Sc de Bourgongne amp;nbsp;les Parlcmenteurs François le tm

^ipmLlet des drent à Boulongne:Si les Ducs de Lanclaftre Si de Cloceftre à Calais,Si tousleurs on

Princes de Fra- faux.Bclle chofefut deveoir l’ordonnance Si cftat des Parlemés5qui en ce temps le tm eeet d’^n^le~ jil-ent entre les François Si les Anglois, kir les champs,cntreBoulongncamp;Calais,près terre a Bohn- ^'yj^^ place,qu«ron dit Bolinghcn:Si là eftoient,de toutes les deux partics,tenoues ten ^erfepaix^^’^' t^S^refs Si pauillons,pour eux tenir,rcpofcr,rcfrdquot;fchir,boi^manger,Si dormir,ni con' * uenoit.ôijdeuxou troisioursen la femainedes François,cil^our le Parlement eitoien là ordóncz,vcnoicnc là de Boulongne: Si les deux oncles du Roy d'Angleterre vcnoient là,de Calais; Si fouuent entroient en Parlement Si traitté fur le point de neufheures. ci t Cefle paren- là fe tindrent en vne trcsbclle tente, qui par accord de toutes ces parties eftoit tendue. thefi, etladau ^ là parlcmcntoient Si propofoient plufieurs articles.Or me fut ditt (car,pourfauoir a feentière,eff a- véritédcleurstraittcz,ie lehan Froifrart,A6leur Sipropolèur deccliure,fuenlabonnc mendeeplenle ville d’Abbeaillexoçime cil,qui grande cognoiffance auoit entre les Seigneurs: Siam i fensde l An- ^^^ demandoyeàla fois à ceux,qui aucune chofe en deuoient fauoir)que,fürl entree des *^**^* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Parlcmens,les François meirei# entermesaux Seigneurs d’Angleterre, qui là eftoient

^ (quand ils eurent vcu leurs procurations, Si la puilfançe qu’ils auoient de tenir le Parlement, Si de donner tréues, Si de faire, outre les tréucs, bonne paix par mer ^ parterre, d’eux pj^incipalcmentjleurs conioints Si adhers)qu’ils vouloient auoif Calais abbatttie, j)ar telle manière,que iamais nul n’y habitaft,nc demouraft. A celle parolle Si article rcl-pondirent les Anglois tantoR (c'eft à entendre le Duc de Lanclaftre Sile DucdeClo-ceftrc)qu’ils n’auoiét que faire de mettre ces parollcs en termcs,d’auoir Calais abbatuc carCalais feroit la derniere ville,qqf la couronne d’Ânglet*re tiendroit en fon domaine Si héritage)Si quc,fi on vouloir auoir traitté Siparlemét à cux)on eloift: celle parolle. carilsnevouloiétpluscn ouyriparler. Quad les Ducs deBerry Si de Bourgogne ouiret leurs deux coufins lesDucs d’Angl.parler fi acertes,ils celferét à parler de cefte matière: (car ils veirétbié qu’ils y trauailloictcn vain)SS parieret fur autres eftats.Lcs Anglois vn lôg teps demâdoiét à auoir reftitutio,toutes les terres,qui bajlleesSi deliurces eftoict,Si auoient ^Ré, au Roy Edouard d’Angleterre, leur Seigneur dc perc,ou àfes députez Si oucommis:SidcrccheftoutclafommedeFlorins,qui dcmoureccftoitàpayer,auiout que la guerre fl^ut renouuellcc entre France Si Angleterre. Celle demande aux François fouftindrent les Anglois vn long temps: Si monftroient bien. Si faifoient raonftrer parleurs Clercs,pour mieux la vérité en expofer: leurs parollcs,Si qu’elles cftoicntrai-f Ce refit de fonnables.Lcs Seigneurs dc France(c’cft à entendre les Dycs qui là eftoicnt,Sile Chan-daufe cr les cclier dc Francc(relpondircnt doucement contre.-Si arguoient du contrairc:Sidifoient, deux fuiuantes t quand du premier point dc leurs proces,que de toutes les terres faire: retournerarne-fnt amendées au gouuemement Si don^aine du Roy d’Angleterre, Sedefes fuccelfcurs,impofliblc f len lefens de eftoit à fairc:car Ics villc^lcs terres,les chafteaux,lescitez,Si les Seigneuries Si horama-l^ha'zi^'^'^ S^^'^^^P^y^'Q’^* nommez font Si forent en la charte dc paix, donnée Si accordée,! an x46.o-47.^« ”'‘*11^ troiscens foixante,à Brctigny, Si puis confermee Si fe^llee à Calais,eftoient trop premier Kel. élongnez de ce propos. car le Roy de Frâcc(à qui feftoiêt dc volonté,Si fans côtrainte, rems

-ocr page 1299-

DE FROISSART.


ïlt;^7


rem« amp;nbsp;rcndus)lcurauoic donné,iuré, amp;nbsp;fccllé ü grans libcrtcz amp;nbsp;priuilcgesj amp;nbsp;confermelurparoUcs de Roy, que cencfcpouuoitoftcr,brifer,ne retourner: amp;nbsp;que, fi on vou-loit retourner amp;nbsp;venir à paix à eux, il conuenoit entrer en autre traitté. Donc fut regar-*Jé,par l’auis amp;nbsp;delftcration des quatre Ducs principalement (aufqucls tenoit amp;nbsp;du tout pendoit la forme de la paix amp;nbsp;de la guerre) que les Seigneurs de France de leur cofté ef-criroient tous leurs articles, tels qu’ils voudroient faire amp;nbsp;tenir: amp;nbsp;les Anglois pareillement de leur cofté eferiroient aulfi:amp; feroient les articles baillez auifSeigneurs d’vn co-fté amp;nbsp;d’autrc:qui les regarderoient tout à loifir,amp; vifiteroient,amp;feroient regarder amp;nbsp;vi-fiter, par les CIi^ualicrs,lcs Prclats,amp; les Clercs en droit amp;nbsp;en Loix,qui de leur Confeil cftoicnt,amp; qui à ce entédre eftoient habiles amp;nbsp;propices:amp; ce,qui à paffer amp;nbsp;tenir feroit, il feroit tenu;amp; ce,qui à chanceler feroit,il feroit chancclé.Cefte ordonnance fembla à toutes parties eftre raifonnablc amp;nbsp;bonne. Car, en dcuant ce, les corps des quatre Ducs auoienttrop grand’ charge d’ouyr lire amp;nbsp;rapporter tant de parolles,tamp; principalement ft:« «»y WBfï les Anglois celles,qui la eftoient propofees de la partie des François:amp; aufti ils n’eft°i^t-^*^'^lt;^^*“ pas fi enclins d’vfer de rcntcndemcnr,amp; conccuoir fur la forme amp;nbsp;manière que les Frâ- j^^ *^y ’^^^ Çois le bailloicnt comme les François eftoicni:car en parlcurc Françoifc à niots trclfub-f^.,,^, tus amp;nbsp;couuers,amp; fur double entcndemcnt:amp; les tournent les François là ou ils veulent, a leur proffit amp;nbsp;auantage. Ce que les Anglois ne fauroient trouuer, ne faire: car ceux ne Veulent entendre que plaincmenr. Or,pource qu’on leur auoit donnéà entédre du téps paffé que point ils n auoient tenu les conditions,conditiónces fur les articles de la paix, amp;-'vouloientlcs François dire, pfouuer,ôcmonftrcr parparollcs eferites, feelies, amp;:iu-tccsàtenirfurlaparollcduRoy, ôefurfentence t de Pape, qu’ils les aujiient enfreintes fz/jx«»;? de amp;nbsp;brifees,eftoient les Anglois plus ditigens à les entendre: amp;,quand ils veoient eferites paix^cz/’f«-traittez amp;nbsp;articles,qui là cft^nt propofez de parles François,ancune parlcurc obfcurc, '*/’’'“ F^'âçojs par grand loifirrcxaminoicnt:amp;dcmandoient,amp;faifoicnt demander parleurs Clercs ^’‘quot;^ ^quot;^ “’’ de droit amp;: de Loix,aux Prélats de France,amp; aux Ducs de Berry amp;nbsp;de Bourgongne,có- „Jjame^jf mcilsl’cntcndoicnt. ne nulle chofe, ou parollc obfcurc à entendre, ne vouloicnt paffer ^ iclairâtcù outre les deux Ducs dAngleterre, qui là eftoient prefens, quelle ne fuftiuftementexa- teladdu/èj/ùi mince, vifitée,amp;mifc au eler: amp;, fe riens y auoit de different, ou de contraire à leuren- nom le femdt tendement,ils Icfaifoient en leur prefenec chanceler amp;nbsp;amender: amp;nbsp;difoient bien qu’ils ^'-^^fttttr-U’en vouloient riens mettre ne laiffer en trouble: amp;nbsp;pour eux raif^anablcment ekeufer, ilsdifoiét que les François(qui auoient appris telle chc^ d’cnfance)eftoicnt plus fubtils, Rosies Anglois. Telles obliques propofitions, que ic vous remonftre, élongnerent . . moult les traittez:amp; auffi que les t Anglois fe tenoient forts,pour mettre à effeót la char- Ijj*’*” p^ ’^^ gc,dontils eftoient chargez de par le général confeil d'Anglcterre:car ils demandoient p'/j àrauoir en reftitution toutes les terres amp;: appendances, qui à la Duché d Aquiftinc ap- je mettre à partenoiét,amp; les proffitSjqiiilcuez en auoient efté depuis la guerre rcnouucllcc.Laquei*cfFcd. Mais le chofe les François n’euffent iamais accordé. Bien vouloicnt donner les François,aux vous fntue2^, Anglois le pays deTarbeS de Bi^rrc,lc pays d’Agen amp;nbsp;d’Agenois, amp;nbsp;le pays dePier- '^'»'^ comment. tcgourdamp; de Pierregins-, mais de Cahors, Rouergue,Quercy, amp;nbsp;de Lymofin, ils n’en '^ ^quot;‘^°^ Vouloicnt riens bailler ne deliurer,ne de la Comté de t^onthieu,ne de la Côté de Gui- * '^ ongne nes,point plus-auant,que les Anglois en renoient au iour decestraittez. Sur celuy eftat |i/^^„„gt; \cy ffircntles leigneurs plus de quinze iourstSc ne conclurent que ce traitté tant feulement, vnpoin^fer-Les quatre Dues ordonnèrent, que, tout ainfi que propofé cftoit amp;nbsp;ordonné l’auoicnt, me:puis comeri. ils lefignifieroient aux deux Rois: t amp;,pour ce faire d’vnc part,les deux Ducs^e France f*ifi^ daufeeri itoient à Abbcuille:amp;: remonftreroient ces traittez au Roy:amp;,fe plus élargir il fe vouloir ^'ß‘/*gt;'flt;^- Les Redonner aux Anglois, point ne le debatroient : mais aulTi ils prioient^mourcufement ^J” {„1^1€^^ âleurs coufins d’Anglcterre,qucdouecmet ils voulfiffent ces traittez eferire amp;fignifier ji^gg^uiiic g^ auRoyd’Anglcterrc:lequel monftroit,amp;:auoitmonftré depuis deux ans5qucgrandeaf- remonftre-feftion il auoit de venir à paix entre France Se Angle tcrre,leurs côioinas amp;adhcrs. Les rent,amp;c. deux Ducs leur promcirent ainfi le faire: amp;nbsp;deuez fauoir (fi-comme iefu adócques in- fe« z.claufès formé, amp;nbsp;de vérité) que le Duc de Cloccrtre, cftoit trop plus fort à brifcr,que le Duc de (y«' ncfaißiet Lanclaftre : amp;nbsp;,pource que bien fauoicntfon opinion ceux d’Angleterrcfquiplus cher ^** ^quot;*flt;»*ff auoient la gucrre,quelapaix)ily fut enuoyé : car biéfauoicn^que riens ne paftèroit,quc '^^^f^/ff^^^”^ cène fuft à l’honneur de leur partie, t Si fe départirent les Seigncurs(c’cft à entendre les ^^airdf/tncf. quatre Ducs)3miablemenc l’vn de l’autre,pour eftre là au neunefme iour de ce parlcmêt. nsfilgn le fins Ceux d’Angleterre rctournerét à Calais: amp;nbsp;les autres deux àBoulongne:amp; puis vindrét de l’Auteur.

-ocr page 1300-

T6% nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Qjr ART V 0 L V M E à Abbcuilc.Quand ils furent venus en la bonne ville d’AbbcuillCjils trouucrétleRoydc France: qui là fébatoir, amp;nbsp;mouk volontiers: car là enuiron a autant (l’ébatemcntamp;de plailance,qu’en ville amp;nbsp;cité qui foit en Frâce:amp; a dedâs la ville d’Abeuille vh iardintref-bef enclos enuiron de la belle Somme:amp;là dedans ce clos ferenoitfeRoy dcFrâce:amp; moult volonticrs^amp; le plus dcsiours,y foupoit:amp; difoit à fon frere d’0rleâs,amp;àfonco-feil,quelc feiour d Abbeuillc luy faifoit grand biê. Pour ces iours cftoit aucc le Roy de France le Roy Lcoif d’Armcnie:amp; eftoit reuenu nouuellem cnt de Grèce,amp; des frontières de fon pays:car dedans n’auoitil point cntré:n’ctrcr n’y pouuoit:f’il nefe vouloitpcr-dre:carles Turcs l’auoicnt conquis.- amp;nbsp;le tenoient contre toutes nations^qui guerreleur

^ le n'agence- vouloient faire,tout enticrcmct5refefuee la forte ville det Conich,feantfurJa mer: que ret petteo^noi- les Géncuois tenoient amp;nbsp;gardoient,pour la doutance des Turcs:car,fi les Turcs auoient fireeeße ville: ce portjls feroient moult de maux, par mer,aux Cypriens,amp; aux autres Chreftiens,fur Te^n'a'^'femtde ^^^ bondes dc Rodcs de dc Candie, Si euft volontiers vcu le Roy d’Armenieque bonne wZf^ Cidie P^*^ ^“^ entre Frâce amp;nbsp;Angleterre: à fin que tous Chcualicrs amp;nbsp;Efcuyers,quiles armes pour CondeZ demandoiét furent allez en Grèce,amp; luy euffent aidé à rccouurer fon Royaume.Quâd les deux oncles du Royjfurent venus en la ville d’Abbcuille,leRoy les veit moult volontiers:^ leur fit tresbonne cherc(ce fut raifon)amp; leur demanda, des traittez,comme ilsfe portoicnr,amp; comme tout en alloit.Ils luy côpterent amp;nbsp;recordcrent toutcla pure vente, amp;rfurquelle manière amp;nbsp;eftat ils feftoiétdcpartis.De tout ce futle Roy cotentamp;réiouy, monfirant afiez qu’il defiroit la paix. Pareillement les deux Ducs d’Angleterre (quire-tournez eftoiét à Calais)cfcrirét tous les points amp;nbsp;articles des traittez propofez:^ puis les feellerent,St ƒ nuoycrent dcuers le Roy d’Angletcrre,lcurneucu:amp;depuis en eurent bóne refponfe:^ leur referiuit leRoy qu’ils proceflaflent au^ fur la forme dc paixicarla guerre auoit afiez duré:amp; que ce n’eftoit que defiruôtiô amp;: ^ditio dépeuple amp;nbsp;depaïs, amp;nbsp;óccifiondeChcuaIerie:dót Chreftienté cftoit alFoibIic:amp;ce pourroit trop,au temps auenir,grâdcmcnt toucher aux terres Clircfticncs: 5c iàfauançoitfortl’Amorabaqum, amp;nbsp;fes enfans,amp; les Turcs,pour venir au royaume dc Hôgric:amp; fctenoitfurlaterre,quo dit la Vallaquic:amp;: dc ce auoient eu le royaume de France amp;nbsp;d’Angleterre lettrcs.0r3ce

1 r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t qu’en Abbeuillc amp;nbsp;aux terres voifines eftoient le Roy.de Frâceamp;fesoncles pKrauan/fTte Berry amp;Bourgongnc^amp; que les Anglois à Calais amp;pres dc Calais fébatoienwduintlc tmparfaite,efl terme des iours,quc4cs quatre ducs afiigné auoient dc retourncr,amp; venir à Lolinghen, tnarMcemplie pour tenir parlemêt:amp;tous y fu|pnt;amp; aucc les Seigneurs de Franccy vint leRoy d’Ar-felenlefensJe menie,pourrcmôftrer àCCUXd’Angleterre lanecefiiredccesbefongncsiamp;parcfpccial r^uteui^par y eftoit bien congnu du Duc de Cloccftrc: car il auoit efté en Angleterre,en cellefaifon adittion déplu ^yg l’armée de France f ordonnoit pour venir à !’Efciufc,amp;r aller en Anglcterrc:amp;: l’auoit ■* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ledit Duc de Cloccftrc receu moult honnorablcmcnr en vu fien chaftcl, amp;nbsp;moult belle

Çlacc,qui ficd en Exceftre:amp;:fc nomme ledit chaftel Plaufer.De-rechcflcs deux ducsdc Lanclaftre amp;nbsp;dc Cloccftrc,frercs,luy firent là tresbonne chere(amp; par cfpccial le Duc dc Cloccftre:pourtant qu’autresfois l’avoir veu)amp;rou^rét les dtux Ducs moult volôticrs parler dc ces befongnes:^ luy refpondirent doucement amp;nbsp;gracieufemét, endifant que • volontiers amp;nbsp;dc bon cœur ils y^drcceroient:amp; tant queleRoy d’Arraeniefc contenta d’eux grandement. A ces parlemcns eut plufienrs traittez amp;nbsp;procès mis aiiant: amp;f’eftoit tenu vn grâd teps le Cardinal dc la Lune en p vHle d’AbbeuilIe,amp; logé aux Freres Cor-delicrs,fur la riuicrc de Somme: amp;nbsp;cftoit là cnuoyé en legation,depar ccluy, qui fappc-loitPapeÇlemcnt,pourlefaiddefEglife: amp;auoicntles François voulu propofcr,cn leurs Parlemcns amp;nbsp;confiftoires,aucuns articles,touchât la matiere de l’Eglife,pourfou-ftenirles opinio«s de ce Clcmet,Robert de Gencuc:mais,quand les frercs,Ducs d’Angleterre, veirent la manière, ils allèrent au-deuant grandement amp;nbsp;fagement: amp;nbsp;direnta leurs confins de France, Oftcz nous ce Legat: nous n’auons que faire d’entendre à ces parolles,ce n’cftlt;jue toute charge, fans proflît amp;nbsp;fans dfeèf, nous fommes déterminez a Pape:auquel nous obcyfibns,amp; voulons obeyr. Si n’auons que faire d’oiiyr parler àl’en-contrc:amp;,f il venoit auant fur noz traittez en faucur de vous,nous clorriôs tous noz Par* lernens: Ôc nous en retournerions arriéré. Depuis cefte parolle dite, on n’ouyt nullepa-rollc du Cardinahmais fc Ânt tout quoy en Abbeuillc:amp; lors les Seigneursallerentfi-a-uant en leurs traittez amp;Parlcmens démenez,que les conclufions en furent bonnes:amp;fc coûtèrent toutes parties. Caries quatre Ducs vcoicnt que les Rois fcnclinoicnt gran-' nbsp;nbsp;nbsp;dement à ce que paix fuft entre leurs Royaumes, amp;nbsp;leurs conioints amp;nbsp;leurs adhers:amp;

moule

-ocr page 1301-

DE FROISSARTi


îi?^


moult le Roy de France doucement en auoit parlé au Ducde Lanclaftrc,quand ilfutau Parlement à Amiens,ran en- deuant:amp; luy auoit dit au dcpartemêt,Bcau coufin,ie vous prie que vous exploitez tant de voftre cofté,que bonne paix foit entre France amp;nbsp;Angle terteififera aidé ffoftre coufin,le Roy de Hongrie, contre l’Amorabaquin: qui eft ft fort amp;nbsp;puiffant en Turquie.Le duc de Lanclaftre auoit refpôdu à cc^Si dit que tout fon pou-noir ilenferoit:amp; fi fit il voîremet: f car par luy amp;nbsp;fes remonftrâces au Roy dAnglctcr- ^^^‘ ^^‘^'*J^ te,fon neuen,a fon frcre,amp; à tous les Confaux du pays amp;nbsp;du Royaume d’Angleterre,ce der^^'a^ti fécond Parlemét fut remis enfemble à Lolinghen,pour y faire paix,ou bon accord,l’ho- ^^i^^ k fins de ncur d’Angleterre gardé.Sô frcrc,le Duc de Cloccftrc,y eftoit plus froid que luy:amp; ref ï'Anreurti’ar foignoitlescontétionsamp;deceptionsdeparollcscótourncesdcsFranpois:amp;difoitque vrayepiin^u4 lesFrançois vouloient toufiours luiter les deux bras deftus.Si en dit tant,que lesparties do» cr addi-auerfes fen 3pperccurcnt:amp; vint ce me femble)vn Efeuyer d’hôneur François,nommé nbsp;nbsp;^e^«el^»tt

Robertl’Ermitcfqui eftoit du côfeil amp;nbsp;de la Chambre du Roy de France)deucrs le Duc ^°[^'‘i°^dax^ de Cloceftrc Je ne fay fil y fut cnuoyé,ou fil y vint de luy mefme:mais ildifoit ainfi(cô- ^,„\^;j/'* metoutes fes parollcs ledit Duc me compta en fonhoftel,à Plauftre)Mófcigncur,pour

1 amour de Dieu ne vueillcz point brifer les articles de la paix(car vous voyez corne noz Seigneurs de France y mettent grand' diligencc}amp; vous ferez aumofnc: car la guerre a trop duré:^,quand le téps eft,amp; que les deux Rois le veulcnt,tous leurs prochains amp;nbsp;fu-getsy doiuent bien obeyrJ\obert,Robert(refponditlc Duc deCloceftre)ic vueil bien à tout ce adrecer:amp; point n’y fuis cotraire,ne rebellc:mais entre vous de France auez tac deparollcs coulourees(lcfquellcs font obfeures à noftre entendement^quCjquand vous voulez,eftguerre:amp;,quâdvousvoulez,eftpaix.amp;:ainfi nousauezvouslt;ncnez,iufques à f//veutJiri prcfent,de vous t determiner toufiotirs,tant que foycz venus à voftre entence:amp;:,fi Mo- diilimuler amp;nbsp;feigneur m’en euft creu ^^ greigneur partie dcfonRoyaume(qui tenus font de le fen- déguiferma-uiramp;aider)iamaispaixn’cuft cfté entre Frâce amp;Angleterre,tant que tout nous euft efte quot;‘'^^ parrer-reftitucce,quetolluonnousa,amp; fans caufe,par cautclles fubtiles,amp;ainfi que Dieu fait, ^„*„^5*”^^ amp;tousautres,quivculentraifon congnoiftre amp;nbsp;entendre. Mais,puis que Monfeigneur double * f’cnclineàlapaix,dcceauezcaufe deparler,amp;c’eft raifonque nous le vucillons aulfi: tente.

en

amp; ( fi paix ainfi que les deux Rois le défirent. Si. pourquoy nous fommes ci affemblez) elle foit bien tenue de voftre cofté,amp;.ellc le fera du noftre. Sur^c^ parollcs fe départit le DucdcCloceftre. Robert l’Ermite prit congé de luy: amp;nbsp;vint entrt fes gens: amp;nbsp;entra en autresparollcs Je ne vous vueil glus tenir ce pyoccs propos: mais venir à conclufion, quclamatiere defire. Les quatre Ducs (quilà eftoienf,amp;: plaine puiftânee amp;nbsp;autorité auoient de leurs deuxfouucrains: c’eftaftauoir des deux Roys) propoferent amp;nbsp;parlèrent tant enfemble 'car pouuoirauoient de donner tréucs,amp; accorder paix)que reyommee generale courut,parmy la ville d’Abbeiiillc,que paix eftoit emprife für certains articles^ entrclcRoy de Franceamp;lc Roy d’Angleterre, fleurs coniointsamp;adhcrans. Maisie, Aâeur de celle Hi(loirc(qui pour ce temps feiournoye en Abbeuille,pour ouïr amp;nbsp;falloir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ pgt;^

des nouuclles) ne peu pÂir lors ftuoir la vérité ct^iimc la paix eftoit emprife: fors tant ^^^’^i/ff r»zre qu’vnes treues furet prifcs à durer quatre ans,amp; à tenir fermes amp;cftables, par meramp;par ^^^^^ terre,de toutes parties:^ eftoit auifc,imaginé,amp; côftde^:en l’au is amp;nbsp;imaginatio de ceux d'Angleterre qui à ce Parlement auoient efté5que,deuant les quatre ans accóplis,toutcs feroientren- crle^saH^z.» dues amp;dcliureesau Roy d’Angleterre,Si à fes cômis,lcstertcs amp;! Seigneuries qui en Lâ- enl’ami^i. guedoefontj^ qui deuoiêt venir amp;: retourner au roy d’Angleterre,amp; à toufiours perpe-tuellemêt aux Rois d’Angleterre viuans,amp; defeédre au domaine amp;nbsp;héritagetde la couronne d’Angleterre:amp;5parmi ces ordonnances accomplies,amp; tcrrcs,villcs3citez,amp; cha-fleaux deliurez aux Anglois,fur la forme SCordónance,qui eferite amp;nbsp;nâfnee eftoit entre lespartieSjlcs deux freres de Lâclaftre Si de Cloceftrc deuoient faire vuider aucuns ca-pitaincs5amp; leurs hommes(qui tenoient aucuns fors au Royaume de Frâee,amp;:au domaine de quelques terres,villes, amp;nbsp;chaftcaux,qui deuoiêt retourner à la cd^ironne de Fran-cc)amp;ccux faire partir,amp; aller leur voyc,qui guerre auoient fait,ou fai(oicnt,fous ombre du Roy d’Angleterre amp;nbsp;des Anglois, de quelque nation qu'ils fuftént: amp;nbsp;de toutes ces parollcs amp;nbsp;promeftès furent obligez les Seigneurs amp;: Cofaux^eux eftans à Lollnghcn,amp; lettresfigncesamp;feellees,amp; les copies enuoyeesaux deuxR«s. Otj pource que le Roy d’Angleterre auoit trefgrandc alfeâion à ouïr certaines nouuelles de la paix, fes oncles (qui là feiournoient) prirent vn certain Heraut (qu’on appelait Marthe, amp;nbsp;le Roy d’armes d’Angletcrrc)amp; efenuirent au Roy,par luy,toute l’ordônance du procès derniere-

P

-ocr page 1302-

170

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^y^tM ment frairré,conclu,amp; conditionné fur Forme de paiXsSr ainfî quclc tenoiéttous,amp;I'a-

aua^iiut7tit ‘^'oi^^’t arrefté toutes les parties.Le Heraut de/rufnômé5quand il eut les lettres des deux

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;te Je paix par I^ucs de Lâclaftre amp;nbsp;de Cloccftrc,fut moult réiouy;amp; fe départit des têtes des Anglois:

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•va gérant,en- amp;: vint à Calaisiamp;Ioéa vnc ncfde pcfchciir;amp;,Ie plus toft qu’il pcutjfcÇtpaireroutrc.amp;

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uej^e'Je ia farf exploita tantlc marinier,àl’aidc de Dieu amp;nbsp;du vét,qu’ils vindretà Douurcs.amp;depüisrit

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je/ès enciex. chcuauchalc Hcraut-qu’il vint en vn manoir lez Lôdres.-ouîl tronua le Roy.Si toft qu'il

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut vcnu,on le feit entrer en la chambre du Roy;pourcc qu’il venoit de Calais,amp;devers

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les dues,qui au traitteauoient e{ié,S^ encores cfioict.Siluy bailla les lettres. LeRoyles

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;öuurit.amp;les leucSide ce,qucdcdans trouua,il cutgrand’ loyc: Si pour!«bonnesnou-

uelles,quele Heraut,nomme,au Roy auoit aportees,illuy donna grans dons; ü-comme ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ledit Heraut me dit depuis à Ioirir,cheu!iuch3ntaueclny au Royaume d'Angleterre.

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cû^mefft /a/«Pfref^r»ie eJefarx/^ c»iJarff,»prepour raufe nbsp;nbsp;Pafe^e^f/faee /eAM,

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;/gt;af'/arexe^ea/eJaPffj/e/)fima//aa/(e. chap lV!i

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0 quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“^ t™««gt;ß ^Seigneurs de France amp;nbsp;d’Aogiererre,qûi Meat en-

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Së £ nr”l^ tendre épater a grendoment, que merueUtes) Si enteadoieutice

cloie-amp;-de^ee quot;nbsp;^''^l'^^A ^^^'*^^'yi^.*^^^^^^^^e,ouobtcurc.n'ypeaAeüreett' '

deffirs contenu) nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Voi^lhuez (û-comme il cücy-

d'Abbeuille vn^ud temps quot;l^^^7o?gs7ekms7c^^^^^ ^gt;«.«JrJ,,‘‘^‘'quot;^^gt;‘l‘'ifefaifoientencelIeüiConentreIe°ZM^^^ x’gt;r,x-A..l^cIurtondeIeurpaixJèsDaadeLincbareàdert i^'‘^‘^ t-n^.^ri ferent, quec’eLitl-intentioa duSmRidu^^^’’^?termes amp;prep^ »ußru,af,en PapeBonifacOjcttantà Romme (lequel les Rommamc^A^^^' amp;:defon Confeil, quels

Ä: 4^^^næ^^^^

r..rX.fiilk lt;=-^I^ d^^ trois easts d'Angleterre. Q uandT/s nlZ l’ T ‘‘‘^quot;/‘’^Jtuoteat ehargeeXpe-

rts» ra dtgtsdHondesdeustPipaa-eafosmo^Xr

J{^d»yexkf [r3;trez‘amp; nnne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;- ^^^f^^^^^dC pour mettre en forme, nyen voye, fur

mile

A'gt;M,f.,Porcr,queduCardinddeÙLu„eaeLeosr„,lff^^^^^ Jtientô^lcioumcen AbbeujJelvoüsne

DursEnnifa/'e Vrh ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quandIcsCurditiuuxeleureacàPage Vrli3in,amp;

fa^Mmenrarl^'^^^ fr/^i A '^ ~^f ^‘^^dct.e/up.quifappelleC/cmenrtquipourlepre/aitlciiér .^ ^^^^‘^ ^tgno. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cotredjfonspasquegrand’aumofnc /èroiteuxappaifer

^titendrey vou/ïdenr. Ce pédant nous les mettras derdere: ^en/adferosedhenirJes Clercs deJVniuerffté de Parls:amp;t,guâd toutes nez befangnes Conclues en bten,amp;en ferme paix, denoûrepartle, aueclemayeu du Confeil ^t:o/tfloiredenoûrccou/tnleRoyd’Allemalgne,nousyenrédronsvolôtlers,amp;raullt do yodrepartie. Cederefponfca goeie DuedeBourgongne, ft,pleutmaulrà/es

counns d Angleterre, ât Icurfèmbla raffonnable éCacceptab/e: Sere/pondlrenrles deux dues d'Angleterre, Vous auez bienp3rlé:amp;ainlîfoit,nue vousfauezprapofé Stmodré. fIdem aura la ebofe en bon edancommeau-deuant: mats encores y eut, fbrla cóelufan nbsp;nbsp;nbsp;/

de tous leursproces amp;nbsp;traltrez, vn grand empdebement: carfe Roy de Rnuieefoui tout nbsp;nbsp;nbsp;/

-ocr page 1303-

DE FR O I SS A R t* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t7î

h'fté,iüfqucs près de la Sainél:4chan-Baptifte,f eftoit tenu en la ville d’Abbeuillc, pour caufe des beaux amp;nbsp;gras ébatemês qui y font) retourna en la maladie de frenaific(fi-com-mel’annceen-deuantauoitefté)amp;fetenoir3amp;: eftoit tenu,enl’Abbayede Saind-Pierre: ^‘^^ ‘^^-^/^^ amp;celuy, qui premièrement fen auifa amp;nbsp;apperceur, fut melTirc Guillaume de NlarteI,vn-^’^*^”’^J^^y^’* Cheualicr de Normandie, amp;nbsp;pour fon corpSjleiplusprochaib^queleRoy.euft enfachâ- de frênaie' bre.Encores eftoient les Ducs de Berry amp;nbsp;de Bourgongne à Boulongnê^u à Lolin^iê, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

lut la finde leur Parlement: amp;nbsp;auoient ainfi que tout conclu,ce,que faite amp;nbsp;conelurre fe pouuoit pour la faifon.Si toft que le Duc d’Orleans,frerc du R oy de France,fut informé deceftcincidccc,amp;ileutveu le Roy aupar^y ouil cftoit,il le fignihaàfes onclcs:amp;y en-uoya vn fien E^cuyer,le plus prochain qu’il cuft:qu’on apeloitBonifaecjgracicuX.hom-mc- Quand les deux Ducs oncles du Roy,fcurent les noüucllcs de ceftc incidence,fi en furent moult déplaifans:amp; fe départirent,le plus'toft qu’ilspcurentiamp;ia auoient ils pris congé à leurs confins d’Angleterre :lefquelsf’eftoicnt retraits amp;nbsp;retournez à Calais: amp;nbsp;^ttM'h PiH^^ attendoientlà ouyrnouuelles du Roy de Nauarrc,amp;duDucdcBretaigne.Carpropofé j';'”^”^‘^^‘^*' auoientcncesParlemens,quantau chafteldeCherbourgjfcantfurlamer,amp;furle Clos ^”^ deConftantin cnNormandie (lequel chaftclle Roy d’Angleterre auoit en gage, amp;nbsp;en garde,ce m’eft nuis, pour foixante mille nobles d’Angleterre) que le Roy de France de-uoit payer les deniers, amp;r le chafcldcuoit retourner au Roy de Nauarte:amp;auflile fort chaftel de Breft pareillement(quc les Anglois tenoiét)deuoit retourner au Duc de Bre-taigne.Les Ducs de Berry amp;nbsp;de Bourgongne n’attendirent pas la conelufion de ces pro ces: mais fen vindrent en Abbcuile: amp;nbsp;trouuccent le Roy en petit eftat dc fanté:dont ils furent tous courroucez:5e: auffi furent ceux,qui i’aimoient. La maladie du Roy fi fut ce-lee,amp; tenue fecrette,tât comme on peut.-mais ce ne fut pas longucmciccar telles auem turcs font tantoft efclandi^s amp;nbsp;fceucs:amp;f cfpandent par tout.Si fe départirent tous fei-’ gneurs,qui.co Abbeuile client venus, l’vn après l’autre, tout bellement:. amp;nbsp;fen retournèrent furleurs lieux.On ordonnaàentcdfeauRoy(ccfutraifôn)amp;fucauiféouilferoit ttis'amp; mené. Auiféfut qu’il feroit en liteiere amené au chaftel de Greilfur Oyfc: ou au-7,2^,^ charlei trcfoisilauoitefté.Làfutil amené,^ toute nuit:Car les iours,pour la, chaleur^ force du.^wc«/ malade foleil,on feiournoit:amp; les nuids on cheminoif Le duc de Berry amp;nbsp;le Duc d’0rlcans,fre- d’abbeuileà te du Roy,fi chcuaucherent en la compaignic du R oy,iufqus à CreibSe le Duc deBour- gt;Crtil/ir oyßi gongne fen alla en Artois amp;nbsp;en Flandres, vifitant fes pays: amp;nbsp;trogualaDucheflè fafem-®c au chaftel de Hedin.On ne parloit plus du feigneur de la RiuicTe,nc'de meflire ïehan le Mercier. On les auoit ainfi qi^ tous oubliez:nc nuftie propofoit de leur grcuance, ne pour Ieurdeliurance:car encores la féconde maladie,ou le Roy Chades.de France eftoit tencheu, les exeufoit amp;: découlpoir grandement de la renommee dupeuple: amp;nbsp;auoient bien les fages du Royaume de France celle cognoiirance,que le Roy,par incidence corporelle, amp;nbsp;parles grans exces, que du temps pafte il auoit faits, amp;nbsp;par foibldfe de ch^, fcnclinoittropfortàcheoir en maladie. Or eftoit moult regretté de ceux qui fa fanté defiroientà veoir,maiftrc Guillaume de Harfely (qui mort nouuellement eftoit) amp;nbsp;ne fauoient les plus prochains du Roy ou prendre l^édcci'n. prudent,qui fecognuft en fa maladie. Toutesfois il fcconuenoitpaftcr,amp;aider de ce qu'on auoit. . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

^^^‘imortduPapeClementei’AuigNo/if.del'ele^ionniu Pap9Befiee^it:amp;eommef/iUkgrant/Clerd 0 ^tl’Archcaefché de Reims tenait fart pjtf leßege d'^uignan^en/es^areUtifdf ^redicatians.

L V I I I.

CHAPITRE

En ce temps,! amp;nbsp;au muisde Septcrhbre3trépafrade ce fiecle, au Palais d’Auignô,Ro-1 ToußoMf^ é» bertde Genéuejci-deflus-nouimCjCn noftre HiftoirejPape Clement:amp;: Suint de luy ^ '*” ’^^’’ clique toufiours il auoit propofé amp;nbsp;mis^ quand on parloit de la paiit amp;nbsp;vnioa de VEglife:

ceft qu’il mourroitPapc.Voiremêt le raourutil,furlaforme amp;: eftat,(fuevousfaUÇZ.Du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;\

tortjUe du droit,ie n’en vueil pas determiner; captant qu’à moy,point ne m'apartiét.Or furent les Cardinaux d’Auignon tous ébahis corne entre eux,amp; de l'.vn d’ciix,iJs fevoiét

Pape:amp; eurent Cônfeil qu’ils fe mettroient en Conclue,amp; le dcliurc* oient de faire vn. RenouueUemet Pape: amp;ià commençoit à r'etoufner en fanté le Roy de France: dont tous ceux,qui l’ai-ßcpuff ‘f* K^J nioicnt, auoient grand’ioyc:amp; la bonne Roinc de Erance, vnetrefuaÏUanteDanje (qui Charles vj. Dieudoutoitamp;:aimoit)cn auoit efte en grande affliédon:amp;gn aUoitfait plufieucs belles•J^f/^/^^^'* aumofnes amp;nbsp;proccirions,amp;- par efpccial en la ville de Paris»* ce que ie fu adôc informé, „'^'‘^Jif^,^ j^ cccollegc des Cardinaux,qui en Auignon pource temps fctenoicnt,élcurcnt à Pape Ic p^^^ element Cardinal3amp; Legat deULune. A parler par raifon, il eftoit moult faind homme, amp;:. de y?^nfy^e,»,igt;rf

P ij nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tnh»i^n0nf

-ocr page 1304-

i^i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Q_V ARt VOLVMË

belle vic contcmplatiuc:mais Teledion fut faite par códition tdlcj Pil plaifoit au Roy de France,amp;: à fon Con(cil:car autrement ils ne Tofcrct accepterjne porter outrc.Or regardez amp;nbsp;confidercz la grand fubgcótion,ou I’Eglife par fon forfait fc bouroit amp;nbsp;abandon-noir: quand cux(qui francs cftoicnt,ou dcuflènt cftre)re foumettoient cnuers ceux, qui prierles deupicnt.A ce cardinal de la Lunc(qui fut éleu Papc)on fit en Auignon toutes les folcnnitez de Papalité;amp; fut nommé Bcncdic.II ouurit ^acc générale à tousClcrcs, qui en Auignonaller vouloient,amp; voulut eferire au Roy de France,parle Cofeildefcs frètes les Card maux,tic là Papalitc amp;nbsp;crcatiô:mais il me fut dit que le Roy n’en fît copte: car encores n’eftoit il point côfeillé, pour laqpir comment il en fcroir,ne fil le ticndroit à vray PapCjOU non.-amp; manda les grcigneurs clercs en prudencc,qui fulfqfit en I Vniucr-fité de Paris,pour auoir confcil amp;nbsp;collation à eux.Maiftre Ichan de Gigencourt amp;nbsp;Mai-lire Pierre Playons(lcfqacls cftoict en prudence amp;nbsp;fcicncclcs plus gras Clercs de Paris, amp;nbsp;plus agus)bicn dirent au Roy,amp; aufli feirét d’autres,que le feiftne de l’Eglife corronv poit la foy Chrcftiénc,amp; que celle chofc ne pouuoit lôguement demouret en cell eftat, quil ne conucinll que la Creftienté cull à fouffrir,amp; par cfpecial les Prellrcs de 1 Eglife amp;nbsp;ne furet adone côfeillez ceuxde l’Vniuerlîté de Paris d’éuoyer rolles,pour les Clercs Vi^iùerjttéde auoir grace en Auignon,deuers ce Pape Bcncdic:amp;r,quad le Roy Charles de Frâccveit Parhine le i{9y leur opinió,il luy fut aiiis quelle eiloir raifonnable, amp;nbsp;aufli que pour fcs Clercs prier,n c neßdédairent uoyer rollc,il fe ccllcroit,tant qu’il en fcroitdétcrminc:amp; demoiircrcntlcschofescnccl tnceres, peur le cllat.Moult fort portoit Ic duc dc Berry ce papc:amp; l’exauçoit amp;nbsp;autorifoit:amp; enuoya fon Cardinal delà j-qPc; g^ furent mollit de fcs gens poutucus dc graces de cc Benedic. Le Duc de Bout* pe^e’neMc ^‘*' §®”8”® ^ ^’ duchclTe fa femme fen diflîmulojcnr,auec le Roy. Auflî fit le Duc d Orlcas,

amp; pluficurs autre« grans Seigneurs de Francc:amp; les aucuns le tenoient par faneur,a Pape. Ce Benedic n'cfcondilToit dc nulle rien fa grace: à fin la Court d’Auignon amp;nbsp;le College en vaufiflent mieux. Le Duc dc Brctaignc cnfuyuftl’opinion du Roy dc France moult Icgércmét: car il elloit du temps palTé fi abufé de l'information dc fon coufinle Comte dc Flandres, pour la rebellion dc l’Eglife, que fon cœur ne f’cuclina oneques à croire Clement: quoy que les Clercs dc Brctaignc Ic creuffent amp;nbsp;teinflent à Pape. Or, quand aucunes prebédes vacquoicnt,lc Roy en pourueoit fcs Clercs, fansparlcrau Pa-pc:dont Bencdic(qui le nommoit Papc)amp; les Cardinaux d’Auignon(qui créé l’auoient) eftoient tous ébahis:amp;^ cômcnccrcnt à douter que Ic Roy de France neleurfifl clorre les rentes amp;nbsp;proffits,qîi’ils auoient des bénéfices, qu’ils tenoient au royaume de France: amp;nbsp;eurent Confcil d'enuoyer vn LÇ^at en France,pour jwrlcr au Roy amp;nbsp;à fon Confcil,amp; pour fauoiramp; entendre commment il f'ordonnoit dc l’Eglife : amp;nbsp;auflifcmblablcmcnt pour luy rcmonllrcr que le Papc,quc créé auoient,cftoit en création de Pape, par côdi-, don tclle/|uc,fil plaifoit au Roy dc Francc,ily dcmourroit,ou,finon,on rofteroir,amp;fc nyttroient les Cardinaux en Conclauc, amp;nbsp;en éliroient vn à la plaifance du Roy. En ce temps cftoit venu à Paris, amp;fctcnoit dclczlcRoyparfon confentemenr,le Frère-mineur (duquel ic vous ay vn petit touché ci-deflus, amp;nbsp;qui enuq^é cftoit en France enlc-garionfans orgueil amp;lans bobans, (icparlcPapcdc Romme: qui fenommoit amp;efcn-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uoit Bonifacc)amp; cnœndoit amp;nbsp;oyoit volontiers le Roy les parollcs amp;nbsp;fermons dc ce Fre-tegat dit Pape re mineur. Orvint/îc Legat d’Alignon(quigrâd clerc amp;nbsp;fubtil praticien cftoit, amp;nbsp;bien Penedied’Aut- cnlangagé)amp;fut auflî ouydu Roy amp;nbsp;des Seigneurs: 5c luy faifoientvoye, amp;aiioirau-^ntnvei-i le dicnce,ceux,quiportcramp;cxauccrvouloicntIcPapcd’Auignon.OrfutauiféauConfeil ^let^id^ ^^ Ëoy(qui ne fut pas fi toft détcrminé;mais,à celuy auis y reobit Confcil l’Vniucrfîté,à ta r^nLerpté g**®”^’pciiîc)amp;fut ditainfi,par la plus-fainepartie,quc ce fcroit bicn-labouré,quipour-deParitaura^ roit tant faite amp;nbsp;exploiter qu'on fift démettre ce Bonifaccamp;Bcnedichorsdeleur Pa-far la Payante, palitc, amp;nbsp;tous les Cardinaux hors dc leur Cardinalité, amp;nbsp;puis fiiffent pris Clercs amp;i vanlans preud’hommes amp;nbsp;dc grand’confeience,tant dc l’Empire d’Allemaignc,comme dc Franceamp;d’autrcj nations,qui fuffentmis enfemblc, amp;nbsp;qui parle fens amp;nbsp;deliberation d’eux mcfmcs,amp; par bon confeil,fansfaueur,nelâns vouloir porter l’vn plus que l’autre, retournaflent amp;nbsp;remiflènt l’Eglife à poinôl,amp; au droit degré d’vnité, ou elle pourroitc-ftrc ferme amp;cftablc:amp; que par autre voyc on ne vcoit point que bonne conclufiony deuft auoir: car l’orgueil dugrnondc cftoit fi grand es cueurs des Seigneurs, que chacun vouloit fouftenir fa partie.Ccftc imagination propofée deuant le Roy,lesDucs d’Orlcâs amp;nbsp;de Bourgongnc,amp;leurs Confaux,fembla bonne: amp;: fcioignitle Roy auec l’Vniucf fité: qui propofecrauoit:amp; dit qu’il en eferiroit volontiers :amp;cnuoycroit lès mclfagcs deuerslc

-ocr page 1305-

D E F R O I S S A R T.


’73


deiicrs Ie P,oy d’Allcmaignc amp;nbsp;de Boeme, amp;' deucrslc Roy de Hongrie amp;nbsp;d’Angkrerre: fekfaifoit fort des Roys de Canille,de Nauarre5d’Arragon,de Sicile,de Naples,amp; de ^^ nbsp;, chéries

klcocc, qu’il les feroit obcirlà on il obeiroirRk fön Royaume. Celle proportion filtre- gj.^^ '^ pln-nuc:amp; pour cauledc bôrnoyé,amp;pour entamer ces procès, le Roy deFrâceennoyatan-yjemif^r» ^lt;f toit fes lettres amp;nbsp;fes^nelfagers cfpeeiaux à tous les Rois dclins nommez. Celle choie ne chreihenféy hitpasiitoftfaitencrccueilli^nc les ménagers allez ne retournez,ne fî toll apporte ref- p‘’i‘r rvrgt;tt» poule de leurs lettres. En ces vacations trclpaßadece lïcclcà Paris à Sorbonne,ce vail ^•'■’ ^ ^s^'ß-nntc!erc,donricparloyemaintenât,maiftrelehandc Gcgincourr.ilbt le Roy de fran-cc,amp; tous les Seigneurs furent moult courroucez amp;nbsp;ceux de Ivniuerlité: cation pareil aedemourapointa Paris,amp; euR rendu trefgrand* diligéeeà l’cglile reformer,amp; mettre cnvoioiipariaitc. En ce temps auoit vu grand clerc de (cience amp;nbsp;de prudence en Aui-gnonDodeuren Loix3amp;’ Auditeur du Palais, delà nation amp;nbsp;Areheudehé deReiras,!e-Qudonappeloit Maiftre amp;nbsp;fire lehan de Varennes,amp; elloïc par leience ^ par les beaux , , f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ri ■ r ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;clerc

leruiccsqu il auoit faits, tant au pape Clément corne aux autres Grandement auance amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

pourueude benefices, amp;nbsp;elloit lur le poind d eßre Euefque ou Cardinal: amp;nbsp;auoit cité /gh,,„ de Karen chapelain d’vu, qu’on appcloir en x^uignô S. Pierre de Luxembourg.Ce maiftre 1 eban ttes,fo'i(}ien[ le de Varennes (comme bénéficié amp;nbsp;nuance qu’il fuft) refigna fes bénéfices; amp;■ retint,pour Paped’AHi^n» viurc fobtement amp;nbsp;petitement,t la Chanoinene de nodre dame de Reims ; qui vault t P?'‘«’quot;’ j* en refiJcncccent francs, amp;nbsp;enabfccncc trente francs. Puis fe départitd’Auignomamp;.fen ‘■dyionncnc, vint demourer es marches de Reims,en fi nation,en vn village,qu’on dit laind Lie : amp;nbsp;m^^^4dfßfit coramençaià àrnonftrerfainôle vie amp;c belle,amp;à prefchcrla foy amp;nbsp;lesœuurcs denoftre thanoincric, Scigncur,amp;moultautorifoitamp;cxaupoitlepaped'Auignon: amp;nbsp;difoit quand il fur venu pif Urt^t vo^ premicremént,qu’ileftoitvray pape Secondamnoit moult ccluy de Royie en lesparo- /««w.amp;qu’il Icsamp;efloit moult hanté de peuple,quite venoientvoir de tous pais par lalainde vie,lo- eftoit là ve-breamp; hônefte,qu’il menoitj^tous les iours ieufnoit:amp; pour les bellcsamp; nobles predica n« rernortref tions;qu’il difoit amp;faifoit,auaunes cens diloientquc les Cardinaux d’Auignon à eau tel- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Zj

leraiioicntlaenuoyc, pour eux exaucer amp;cou!ourcrt ou il eftoit venu làrcmonftrerfa eftoijtvTnu vie. Ce Maiftre Îehan de Varennes ne vouloir pas qu’on l’appcHaft le lainéf homme de mondrer fa S.Lic,mai$ l’Auditeur :amp;viuoit là en côpaigniede'fa mere: amp;nbsp;diloit tousles ioursmefte vic.-c’ejîaff* biendeuotemét: broutée qu’on luydônoit de gracc(car à nulluy il ne demadoit riens) noir par hipeeri il le rendoit amp;nbsp;faifoit rendre arrière pour Dieu. N ous nous foulfremns pour le prefent à-^^ ‘'quot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;**“■

parler de luy,amp;parlerons d’autrcsbcfongncs:car lamaricrclcrcqui»rr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ceandt^dM^t

Cemmefit le Roy /^ndelerre fnt^oo?!fe!//é c^e faire z’» T^^age en IrlaKdejC^ donner a» Due ”^quot;gßg ^g‘‘i^'' Je Lancla^re^paar lay (jrfis hoirs,perpetuedernenf fi duché d’^^niiaine (ér tou/es les ter- ou ß n^itlà res^SenefehauJfiesappendantes à icede. chapitre tix. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;venuremon-

X ZOus fauez(fi comme il eft cy deffus contenu amp;nbsp;eferit en noftre hiftolrc ) que treues ftrcr fa vù, ce V furent prifcsamp; amp;nbsp;donees entre le Roy deFrâce amp;nbsp;le Royaume d’Angleterre, leurs Maiftre Ich-a conioinsamp; adherens. Or furent elles bien tenues amp;nbsp;gardées par mer amp;nbsp;par tcrrc:m.us^^' •oufiours auoit des robeurs amp;nbsp;pillars en Languedoc: Icfqucls eftoient eftranges amp;nbsp;de nationslointaineSjdcGafcîngnCjd^ ncarn,^ d‘All^maignc:amp;eftoit capitaine du fort chafîel,8edelagarnifon deBoutcuilIe,meflireIcan de Graillyjbaftardfils iadisau Cap-ptalde Buz,vn ieune amp;nbsp;appert cheualier amp;nbsp;deuez fauoir^uc les capitaines de ces garni-ions tant de Lourdes (qui fied en Bigorrc,fur les parties du Royaume d’Arragon ) que dcBouteuil!e,fur les frontières dcX^inAongccnla marche de la Rochelle, amp;nbsp;ceux de la garnifon deMortaigne, eftoient trop durement courroucez de ce qu'ils ne pouuoiéc courir,nefaireleurs cheuaucheesainfi qu’accouftuméauoicr,pour prendre,pilleramp; gai gncrfurlcurs voiftins: car on leur auoit clos Icsvoyes amp;les chemins,amp;cómandéeftroi-

tement,qu’ils ne fiirenr,nc confentiftent chofe à faire,parquoy les treue« fuftenr enfrein ƒ i^ trois clan tesnebrilees;carf’ilsle fiiloicnt ils en feroient punis Se corrigez eftroittement. Enf ce fi^ fuiuantes temps futpropoféamp; confeillé en Angleterre de faire vn voyage de guerre en Irlande: (^finenfai-carcembicnqueleRoy Richard(quiicunceftoir) euft pris treues amp;nbsp;données àtous (esfi^M'^f'”^, ennemis prochains amp;: lointains; neantmoins il auoit referué les Irlandois: pource qu’à

Theritage d’Irlande fespredecefteurs auoient clamé grand droir:amp; f eftoit eferit Roy ^ßl^dim^fint Sire d’Irlande, après que le Roy Edouard de bonne mémoire, fon ayeul, leur eut ^OMC-ßp^^gg^ ^ ß ioursfaitguerre:cóbicn qu’enfongné fuft d’autre parr.DórpoA les jeunes Chcualicrsamp; dairdesfianle Efcuycr5d’Angleterre(qui les armes dcfiroict)empîoycr,amp; pourrhôneurdu Royaume Jene de l’^u~ augméteramp;lcs droits garder,Ic Roy Richard d’Angl, feroit la vn voyage,à puilfancc de ^heur.

P lij

-ocr page 1306-

LE Q V A R F V O L V M E


174

Gensd armes amp;nbsp;d’archers, amp;nbsp;cheuaucheroit ß anant biy aueeques les gensj^ö ilscntr®* roient au Royaume d’IrlandCjSéiamaisne fen departiroientjqu ils n’culknt euvneho* norablc eompöluionjOu conelufion* Derechef il fut ordonné en celle niefniefaiion^ que le Duc de Lanclaltrc^qm moult auoit trauaillc pat mer de partir! es pour les bsfon-gncs amp;nbsp;augmentations du Royaume d’Angleterre ) feroit ^nature voyage, àdn^cèns hommes d’armes amp;nbsp;mille archers:amp; me ternit à PleumôwdCjOu a Haton (là ou le niicux kiy plairoit)amp;: fci^iroit en Guyéne fit en Aquitaine,amp; lue adonc l’intention du Koy Richard telle, ôt de tout ton confciljqùc ledit duc de Lanclallrc pour lu y amp;nbsp;pour fesiioirs perpétuellement,demourroit Sire amp;; héritier de tout le pays d Aquitaine amp;nbsp;des terres amp;nbsp;des SenefchaulTecs amp;nbsp;dômaines^tous amp;nbsp;tels que le Koy Edouard d At^lctcrrc,fonpcrc êé les autres Röisamp;ducs d’Aquitaine en deuant au oient tenus amp;nbsp;ohtcnus,amp;queki\oy Richard d’Angleterre tenoit à prefent:rcferué I’bornmagc que faire en deUoit au Roy.^ aux Rois verians,d Angleterre. Mais, quant à toutes obeinanccSjreUîe5,feighe[iric3amp; feüenues,Ie duc de Lanclaftre en demourroit Sirc.-amp;: ce luy donnoitjCÓfennoit,amp;fcd-. nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;loitle Roy Richard,purementamp;nettemét. Lequel don leduede LanclaÜrctintàgrâü

la duché d’Aquitaine a bien terre amp;p3ys pouf tenadu par /e ^y^n grand Seigneur bon eflat.Si furent les lettres de ce don faites,gtofloyees,exaniiacc$jamp; chard fin »e- paflecs, paf grand deliberation de Conlcil,prefent le Roy d’Angleterre amp;nbsp;les oneksJe utudeteutee duc d’Iorch amp;le duc de Cloceftrc,les comtes de Salbcry,amp; d'Arondcl. d Erby,amp;cclüy ^ueles Anglok fils au Duc dc L’ancbUrc Jc Comte Marcfchal,le Comtede Rôücllant, lés Comtes de tenaienren^- hJorthombellande amp;nbsp;de Nortinghen,racffireThomas de Pcfly,les Seigneurs dhfpen-^tntatne. nbsp;nbsp;nbsp;fier amp;nbsp;de Beaumont,amp; mclfirc Guillaume d’Arondcl,IcsArchcuelqucs dcCnhtorbic K

d’Iorch, l’Eucfque de Londres,amp; tous ceux pre^cfts,qui y appartenoientà cflrc,tâtprc-lafs,comme barons d’Arigletùrre,Su en remercia le Duc ^H-^andaftreprcmiercrócnrlc Roy fon neuen, fes frères,les prélats amp;nbsp;batons d’Anglcmrrc:amp; puis entendit à faire les pourueanecs, belles amp;:honncftes,amp;: grandes, pour palier la met à' aller cnAcquitaihty amp;nbsp;exploiter fur le don,dont le Roy l’auoit rcücliu.Pareillcmentccux qui côniis clbiét amp;nbsp;ordonnez à faire les pourueanecs du Roy, pour aller en Irlande, les nrent grandes amp;nbsp;grofres,amp; furent eferits amp;nbsp;auifez tous Seigneurs,qui auec le Roy feraient le voyagea fin qu’ils fc pounicufTcnt de toutes chofes à eux necclTaires.

Du trejpas de M^i^me {^»fté i/e Scémey Éoj/fie d'i^figleierre s ^ comf^t/il b Due àe Laii“ tlaj/re t^efie^elb ^n ^qffit/f^fie^^ le Rey Richard e/i \rla»dei nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a r. l x.

'^ çV K iaformc,eftacamp;ordonnâGC,qticievousdctjifefappafeiIIoicritlcRoyamp;leDuc ijde Lanclaftre,amp;faifoient ordonner leurs gens,amp; pourueanecs grandes aux ports amp;nbsp;palfagçslàou ils vouloient paffer : le Roy pour aller en Irlande, amp;lcDüc de Lanclallre • pour aller en Aquitaine: mais leur voyage fut retardé de deux mois, ou enuiron: amp;nbsp;vous ^ diray pour quelle raifon.En ce temps que fes befongnes Pordonnoient, maladie ptitala i an 1^94- Royne Anine d’Angleterre,dont le Roy amp;nbsp;tout fonjioftelfig;cnt durementtroùblcz:cat tafias delà jg maladie alla fiau3nr,que ladite lWgt;ync trcfpalïadc ce ficclc,es feiles de la Pciithccou-fXe ,gt;^”‘4e fte,qu on compta fanide grace mil trois cens quatre vings-quatorze. De laquelle mort Sterne enuiran f^tcOt Ic Roy amp;nbsp;tous ceuxqui»laimoienr,damcsamp;damoifellcs,tous troublez amp;:cour-frf pentecanße. toucez. Si fut cnfcuelic en l’Eglife cathedral^de Londres amp;fon obfeque fait depuis à grand loifir? car le Roy d’Angleterre le voulut depuis faire faire eftoffeinent amp;nbsp;puilfam-rnent, amp;nbsp;furent cires à grand foifon amp;nbsp;couftages, cniioyccs quérir en Flandres pour faire ciergts amp;iorchcs: amp;y eut au lourdel'obfeque vn luminaire fi grand, qu’on n’auoit point ouy racompter ne parler de pareil,ne de la bonne Royne d’Angleterre, Phelippe de Hainaut ne^'autre qui cy deuât euft efié: amp;nbsp;le voulut le Roy Richard ainfi faire, peut ce que la Roinc auoit elle fille du Roy de Boeme,Empereur de Romnic,amp; Royd’Alk-maigne. amp;ne la pouuoit le Roy oublier :amp;moult l’aimoit amp;nbsp;auoit aimceipouftantquib auoient ellé iefines mariez cnlcmble.De celle Dame d’Angleterre ne demoura nuis en . , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fans : n’onequesn’en eut. Ainfi furent le Roy,le due deLanclaftreiamp;lGcomtcd’Erby

en vnefaifon veufs : maià on ne parloir point encores de leur remariage,carie Roy u’en vouloir point ouyr parler. Qiioy que la Royne d’Angleterre foft trefpafleedece ficele (ainfi que ci deffus efleôrcnu)amp;q le voyage d'Irlâdc en fiift retardé,pource ne feioume-rent point Jes pourueâces des Seigneurs à faire:ôé les paffoiét outre la mer d’Irlande, en trois heures amp;nbsp;les menoient amp;nbsp;adreçoient ceux,qui les eondwifoict en vue citéà l’entrée d’Irlande

-ocr page 1307-

D E F. R O I S S A R T.


ï7y


lt;1 Wande.qui rouiiours feil tenue pour le Roy d’A.ngicrcrrc;laqueIle cité on apellc tDr

•nclmnl y a Archeuclquc:amp; cü dtoit auccqucslc Roy.Tantoft après la Saint-ithan B a- t^^“* “^'^ ‘^^~ pt'ftcjlcRoy fe départit de la marche de L(jndrcs5amp;; prit le themin de Galles, tout en ‘* *‘ Plaçant amp;nbsp;ébatant^our oublier la mort de la femine.amp;: ccux,quiordonnez efloiêt dal l^fauec!uy,fc mcirentaufliau chemin.Ses deux oncles,Je Due Aimed d’Iorchölt;: le Duc j-/’,^ ^„^j,^^^ fhoinas de Cloccll:re,Comt»d’Exccüre amp;nbsp;de Euc,amp; CôncRablc d’Angleterre,le mei ,.,,,j^^ /Fx(e~ içmauflî fur les champs en trelgrandarroy.Auflthrent tousles autre# Seigncursde Çà- ßrf,fgt;turdt. tfde Btuth,frcrc du Roy,nommé meüire Thomas de Hollandc,lc Comte de Roheiiût Pf/yw, emnme fils au Uucd’lorchjlc ComtcMarclchal, ceex deSaSberi amp;: d’Arondel, melhre Guil- -ttnhf^i.mMf liiumed’Aronde^jle Comte de Northombellande, Seigneur de Perh ^melTirel bornas 7«‘’«^'‘ ^«G dePerfy ion frere,Grand Sénéchal d’Anelcterre,les Comtes Dammeficre amp;deNertin- ‘‘quot;^ quot;^quot;V SJHea^S: grand nombre de Cneuaiiers amp;nbsp;hlcnyers:vclenic ceux, qui dcmonroicnr pour ^^ ^^^^^f^ gardcrlafrontièred’Ecoce.CarEl'coçois font mauuaifcsgcns:amp;ne tiennent tréuesnc comLun queie refpudors quad ils veulent. Pour ce temps,que leRoy d’Angleterre fit ce voyage en ir- fye certain. lande,n’cltoit point en facompaignie fon frere, me ihre Ichan de Hollande , Comte de ^»4 entendit Hoftidéne,mais cftoit au chemin deHicrufalem amp;deSainóte Katherine: amp;nbsp;deuoirre- rltomas deUol tourncrparle Royaume de Hongrie,car il auoit entendu en Francc,quand il pnlD à Pa- ^“^Jgt;'‘quot;’l’y«« ds(oulcRoydeFrâucc,fon frcrc,fes oncles,Se les Seigneurs, pour l’amour amp;nbsp;honneur, * /'f/m^ QuKoy a Angleterre, Iuyfarcnttrcsbonnecherc)quelc Roy de Hongrie amp;nbsp;PAmoraba- außt^ßUn ^tte quindeuoiét auoit bataille cnfemble.Si ne vouloir pas défaillir à y dire. D’autre partie «leifruu cm-l)ucdcLanclaftrc,à tout fon arroy,ordonné amp;nbsp;étofé,l’cn vint àPleuniondc:ôlt;tlàeftoy-^«o/Arf4dZri4« tnt les vaiffeaux paflagerstquil’attcndoient.Quand tous fes gens furet venus,amp; les vaif- *'^ »^ßr: ^uf. icaux:tous chargez,amp; ils eurent ventaQ^cz pour paffer,!! entrèrent es vaifTeauxtSr defan-crcrcnt:8r prirent le chemin^ur aller vers Bordeaux fur Gironde. Nous parlerons du Roy d’Angicterrc:quibicn auoit quatre mille Hommeh-d’armcs,amp; tréce mille Archers Paflage leur cftoit à tous ouu*ert amp;: abandonné,en trois lieux,à Brifto, à Lolihct, amp;nbsp;Herford,amp; palTöicnt tous les iours,amp;: meirent bien vn mois à paffer,auant qu’ils fuffent tous outre,cux Scieurscheuaux. Dautre partau pays d'Irlande cftoit vn vaillant Cheualicr d’Atigleterre(lequel fappeloit Comtet d’Armont)amp; tcnoit terre en Irlande, amp;nbsp;ont te- t-f**^*« du def nufes prcdeccffcurs (mais cftoit en debatySe cftoit ordonné ce Comte d’Arm ont,com- ^°^' ^ ^^ ^ mefespredeceffeurs.LeComte Marefchal d’Angleterre auoitl’Afti^ntgatdc de quinze ^■^«fLfwe'^ cens Lances,amp; deux mille Archers,amp; tous fe portèrent fagement amp;nbsp;vaillamment. Le ^^ Irlande, Roy d’Angleterre amp;nbsp;fes deux oncles pafferent la mer d Irlande , nu port de Herford en Galles,amp; les plufieurs à Loliher,amp;: les autres à Brifto,amp; tant firent que tous pafferêt lans nbsp;nbsp;nbsp;«te

dommage,amp; ainfi qu’ils paffoicnt par l’ordonnance du Conncftablc amp;nbsp;Duc de Clocc-Rre amp;nbsp;des Marefehaux d'Angleterre, ils felogeoient fur le pays, amp;nbsp;comprenoient bien deterre, outre la cité de Dymelin, Silà cnairôn,trcntc lieues Anglciches(carc’eftvi» pays inhabitablc)amp;: felogeoient les Anglois amp;nbsp;l'Auantgarde fagement Sz vaillamment, pour la doute deslrlandoi#(car faille conucnoir,ou autrement ils cuffentreceu amp;nbsp;pris dommage)amp; le Roy amp;nbsp;fcs oncles eftoient logez enta cité de Dymelin,près de là, amp;nbsp;les

Prélats auecques cux,amp; me fut dit que tout le temps ils fe tindrent là,amp; fciourncrenr3amp; • furent largement amp;aifément pourueus de viurcs amp;nbsp;de pWurucances,car les Anglois fout gens tous faits à la gucrrc3amp; qui bien faujint fourrager amp;nbsp;prendre l’auantage, amp;penfcr deux amp;nbsp;de leurs chciiaux,quand meffTer eft. La manière Se ordonnance, amp;nbsp;ce qu’il auint de ce voyage du Roy d’Angleterre, ie vous declaircray , en la forme amp;nbsp;manière comment i’enfu informé. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

Cfft/imeni Sire Jehan FrûiJar! arriua en (..yïngleJerre^amp;feitprejeniéaa Rf^ Richard,par fonende le Duc4'Joreh, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. lxi.

ILcftbicnverité,que ie,Sire lehan Froiffart,pour ce temps Tréforier amp;nbsp;Chanoine de Chimay,fcant en la Comté de Haynaut amp;au diocefe du Liege, cutrq^grandcaffeélió

amp;imagination d'aller veoir le Royaume d’AngletGrrc,quandic.(quiauoyecfté en Abbe uille)vciquelcs treues eftoient prifes entre le Royaume de France amp;nbsp;le Royaume d’An glctcrre,leurs conioints amp;nbsp;lcurs adhcrcns,à durer quatre ans par mer amp;nbsp;par terre, amp;: plu-ücursraifons m’émouuoient à faire ce voyage. La première c^oit3pource que de ma ieu ncflci’auûic efténourry en la court du noble Roy Edouard de bonne mémoire, amp;nbsp;de la noblcRoync Philippe fa femmer, Rentre leurs enfans Scies Barons d’Angleterre,qui pour ce temps viuoient amp;r^iemouroient,car tou t honneur, amourdargeffc,amp; couttoifie,

-ocr page 1308-

i’aiioic vcu amp;trouuécn eux. Sidefiroicà veoir le païs:^ mcfembloit, à mon imaj^iha' non,que le vcu 1 auoyc,i’cn viuroic plus longucmcnf( car vingt amp;: lept ans, tous actom* plisjie m’eftoie tenu d’y allcrjamp;ffc icn’y tronuoides SeignemsJclquels à mon departs meutl’auoic veus amp;nbsp;Iaihcz)iy verroieleurs hons;amp;nre Icroittropÿandbien anlhjpour iußifierlcs Hiftoires amp;r les matières,ou iauoie tant eferit deux.Si en parlay à mes cher 1 Scig.qui le temps dehors regnoient: Monfeigneur le Du^Aubert de Bàuicre,Comte de I-Iamaut,de Hoilandejamp; de Zelâdc.amp; Sire de Frize,amp; àMolcigncur Guiliaumcfonlib pour ces iours Comte d’OÛrenannamp;à matrclchcre amp;honnorcc Dame, Ichanne,Duell elfe de Brabant amp;nbsp;de Luxcmbourg,amp; à«ion trcfcbcramp; grand IcigncunMonfcigncôi Enguerrant,Seigneur de Coueb ^aiiHià cegentil CheuaherjIçSagtlcur de Gomme-gines:durant laieunellc duqueljamp;rla mienne aulfi, nous nous ellions veiis en Angleterre enl’holtel du Roy amp;nbsp;delà Roync.amp;raulîiyauoi ieveille Sire de Coucy,amp;'roL'sJcsnd ' f/Z quot;Z biesde Franee3qui a Londres auoient tenu oRagerie,pour la redemption duKoÿlehan foitr^/Jtane ‘^^P^^^^e^quifaitcauoit eftéjfi-commeil efecontenu en noßre HiHoirc,amp;cn cefliurc fn v^lawt. et ^^®” derrière. Ces trois fcigneurS;dcliuLnomnic2Caufqucls i’en parlera/} ôdeSirede eemet derrière GommegiUes,amp;Madamede Brabanr,lcmcconfcillérent:amp; mcdonnerenttolisdcslct-lt; la mode de trcs,adrcyans au Roy amp;nbsp;à les onclcsirelcrué le Sire de Couci^car pource qu’il choit Frâ-teuxi^ut veja^ yois,iln y où derire: fort tant leulemcntâ/â filletquepouf lors ou appeloitlaDiichche ^t»t. Car il a d’Irlande. Or auoi-ie de pourucancefait cfcrirCjgrolToycr, enluminer, amp;nbsp;recueillir tous w4Xrf f ‘^^/^ '''^ traittez amoureuXjamp; de moralité, qu’au temps de vingt amp;nbsp;quatre ans l’auoic,parla uanr fur^la ' ' S^^^^ de Dieu Se d’Amours,faits amp;compiiez.Laquelle choie rcucilloitgrandcmcntmd moitié du pre- délit,pour aller en Angleterre,veoir le Roy Richard d’Angl. qui fils auoit eftéaonôbJe mier volume. Sipiiiüântpn»cedeGallesSc d’Aqüiraine,car VCU nel’aüoic,dcpuis qu’il fut rcnü/ùrlcS •f Ce pavage eß fons,en l’Eglife Cathédrale de la cité de Bordcaux,carpqm- les iours iy eüoie : amp;c auoic fourni ^en le intétiô d'aller f au voyage d’Efpaigne,aueciccIuy Prince ^Galles,amp;auec les Seigneurs ^r^ue ^**^‘ ^^* ^^ voyage furennmais quand nous fufmes en la cité d’A ch,le Prince me renuoyaar-Froifart àpou ^^^^^ ^^ Anglercrre^deUcrsMadamc là merc.Sl dehroie ce Roy âvoiramp;MelfcigneutsfcS ureten ^nße oneles:amp; cltoicpourücu d’vn tresbeau hure Se bien aorné,couucrt de veloux,amp;gamidc terieße iz.dt cloux d’argent doté, pour faire prelent amp;nbsp;entrécau Roy, car félon l'imagination qucl’é Juillet i^^^.ß eu,i’en pri legerement la peine amp;lc trauaihear qui volontiers fait amp;nbsp;entreprend vue cliù’ Ion ill’llappa- fe,il femble qu’elle ngluy courte riens.Ainrt donc pourueu de cheuaux, amp;eft ordonnan cCjpaffayia. mer à (?aIais;Scvcin à Douürcs,le douzicfmciour du mois de luillcrtamp;quâd uHfoßiiuatei py py vcnii,ie n y trouuay homilie de ma cognoirtanc^, du temps que i’aüoiefrequenré en Angletcrre;amp;' ertoient leshortêls tousrcnouuclcz denouuclpcùple,amp;lcsicuncscu fans deuenus hommes, amp;nbsp;femmestqui point ne me cognojrtbicnnne moy eux.Sifeiour naylà ^emiiour Srvne nuir,pour mOy refrefehir amp;nbsp;mes cheuauxtamp;furparvn Mardi,

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lc Mccredi,ainli que furie point de neufhéures,ie vein à làint Thomas de Canrorbic,’

voirla rterté amp;lccorpsSainr,amp;la tube du noble Prince dcGallcsquilâ ertcnfeUclitrcf i richemcql’youy la haute meße,amp;fui mon orfiâdc.ni corps^mt; fit puis reu ein diluer à

monhortel. Si entendi que le R^y d’Angleterre dcuoitla venir le leudi en pelerina- I ge;amp;eftoitrCtournéd’Irlandc;ou ilauoit clié,en cevoyage,bicnneùfmois.ouenuirun;

amp; volontiers vif toit l’Eglife digt;SaincE Thomas de CaUtoi Lie,pour la caulc du digncamp; I honnoré corps Saiftâ,-amp; que fon pere y ertoit cnfcucli. Siauhay que iàttendroiclàlc I Royfeomme ie £ci)amp;: vint Jelendcmam à trcigrairdârroi^ ècbien accompaiguclt;^cSci- 1 gneurs3amp; Dames3amp;Damoifellcs:amp;' memei entre eux amp;:cn.trc elles, amp;nbsp;toutrnek.'hbla I nûuuel: »e ie n’y congnoifToie perfonne,carlc temps ertoit bien thange en Angleterre,' nbsp;nbsp;nbsp;I

depuis le terme de vingrôe huit ans,amp;enla compaignic duKoyn’auôir nuis de/«on- j des,car Je Duelle Landafre ertoit en Acquiraine, amp;nbsp;les Ducs d'yoreb, amp;nbsp;de Cloce- 1 rtre ertoiér d'autre part.Si l u,du premier,ainrt que tout éb^hi,car cncorcfiii’cuirevcUjOa nbsp;nbsp;nbsp;I

frouuc,vn ancien Chcualicr,qui viUoit;lcqueJ fut des CheUahers Sede la chaire du Roy nbsp;nbsp;nbsp;1

'Edouard d’An^crerrc:amp;c[iüit,pour leprefent dóde parley encores des Chcualicrsdd I pFroifaitpied p^y Richard d'Angleterrc,amp; dcfônpluscrtroitamp;c/pccialcoiiiéiLicmefu/fcrecôfof- nbsp;nbsp;nbsp;l

quot;^ ^^y^t^ctufferetirédeucrsJuy.Lecheualicr,onJenômoitraertireRichardScuri.Biéde- 1 de Perd Ci^nd i^’^dafpoUrfuy,fil viuoiriOn me ditqu’ouy;rnais point n ertoit larains leioumoiiàLôti I senecù dAn drcs^Adóc m'auifay qu me trairoie deuers mertircThomas de Peril,G^âd Scùechal I ^eterre. â’Anglct. qui crtoR.Si m’en accointa/,amp;lc trouuay doux,rai/ónnabJc,amp;gracieux;amp; nbsp;nbsp;nbsp;f

foifrit à moy préférer,amp;meslctres,au Roy .De ciispromcffcsdcfutoutrcioui^caraucus nbsp;nbsp;nbsp;1

-ocr page 1309-

bE FRÖISSARTi


»77


moyens coniiicntauoir,auant qu’on puifTc venir à fi haut Prince, commcleRoy d’An-gleterre.Si alla voir en la châbrc du Roy,fil cftoit heuretmais il trouua qucle Roy efloit retrait,pour aller dorrair;amp; ainfi il me dit que ie me retraific à mon hoftel.Cc que ie fei amp;nbsp;quand lé Roy eut dormi,ie retournay en l’hoftel de rArcheuefque de Cantoibie( ou il elloit logé)amp;: trôuuay mclfirc Thomas de Pcrfy:qui f ordonnoit,amp; faifoit fes gens ordonner pour cheuaucher amp;venirgefirà Efpringhe,dontaumatin il cftoitparti.Adonc icdemanday audit meffire Thomas de Perfi confcil de mes befonMcs.il me dit,amp; con-feilla,que pour l’heure ie ne fiflc naie fcmblant de ma venuc:raais nrc miffe en la route du Roy,amp;quc toufiours me feroit il bié loger,ût que le Roy feroit affis au pays ou il alloit: amp;nbsp;il y feroit,geteut fon hoftel,dcdâs deux iours.C’eftoit vn bel ehafte]amp; dclcÂablejfcât cola Comté de Kent,appelléLedos. le m’ordonnay furfon confeil:amp; memciau chc-nÛn;amp;veindeuant.àEfpringhe;ou melogeayd’aucnturcenvnhoftcl,auquelyauoitlo-gévn gentil Chcualier d’Anglctcrrc,dc la chambre du Roy : mais ilcftoitlà demeuré ^^'re aaintS-derriere au matinjquand le Roy fe départit de la ville, pour vn petit de douleur de chef, ^^^^4^7ÎG«i/ quiptisluy cftoit par nuit.Pour ce que le Chcualier (lequel on nommoit meflîrcGuil- [a„mede riße laumedel’Ifle)veit que i’eftoye eftranger,amp;dcs marches dcFrancc(car toutes gens de cheueUer la langue d’ouy,de quelque contrée ou nation qu’ils foicnt, ils les tiennent François) fi d'^n^lettrm faccointade moy:amp;ie deliiy,Car les Gentils-hommes d’Angleterre font vn peu courtois, traittablcs,amp; accointables.Si me demanda de mon cftatamp; office, amp;auffi demon af faire : amp;nbsp;ie luy en recorday affez, amp;nbsp;tout ce que meffire Thomas de Perfi m’auoit dit amp;nbsp;ordonné à faire.il refpondit affiez, que ie ne pouuoye auoir meilleur moyen, amp;nbsp;que le vendredy le Roy feroit à Lc4os,5c là venu.trouueroit fon oncle le Duc d’Iorch. De ces nouuelles fu ie tout réiouy:pource q i’auoyc lettres au Duc d’Iorch,amp;^uffi de fa ieunef-fe,amp;: de la mienne,il m’auoit vcu en l’Roftel du noble Roy Edouard fon pere, amp;nbsp;de Madame fa mere.Si auoye ie p® ce moyen plus de cognohTancefee me fcmblc)cn l’hoftel duRoy Richard.Vendred ƒ au matin nous cheuauchafmes cnfemble meffireGuillaume de rifle amp;nbsp;moy,amp; furnoftre chemin ie luy demanday filauoit efté en ce voyage d’Irlan deauecques le Roy.Il me refpondit qu’ouy.Doncie luy demanday fi de ce,qu’on appel le le Trou Saint-Patricc,c’cftoit vérité,amp; qu’on en difoit.il me refpondit qu’ouy: amp;nbsp;que luyamp; vn Chcualierd’Angleterre,^ Roy eftant à Dimelin,y auoient efté, amp;nbsp;fy eftoient enclos à foleil couchant,amp; là demourerent toute la nuir,amp; le leij^cmain iffirent à foleil leuant. Adoncluy demanday,des merueilles amp;nouucllcs,dontontacompte,amp; qu’on en dit qu’on y veoit,qu’il en cftoit.lj me refpondit amp;nbsp;dit,«Quand moy amp;nbsp;mon compaignon eufmes pafte la porte du cclicr,qu’on appelle le Purgatoire Saint-Patris, amp;nbsp;hous fufmes defeendus trois ou quatre pas(car on y defeend, ainfi qu’à vn cclicr)chaleur nous prit es *** teftesiS: nous affîfmes furies pas(qui font de pierrc)amp; nous affis,trefgrandc vojÔté nous vintdedormir:amp;dormifmes route la nuit.Donc luy demanday fi en dormant ilsGuoi-

ent ou ils eftoient, amp;nbsp;quelles vifions leur vindrcnt.il me refpondit:amp; dit qü’en dormant MerueHlesda ils entrèrent en imaginatipns moult grades,amp; en fongcs mcrueilleux:amp; veoient(cc leur Tnu S.Patricé fcmbloit)en dormant trop plus de*chofes qu’ils n’^flent fait en leurs chambres fur leurs tnJrUnJe.ra-lits.Toutccaffermoicnt ils bien.Et quad au matin nous fufmes cueillez,on ouurit l’huis nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rrdj

(car ainfi fanions nous ordonné)^ iffimes hors:amp;nc igt;us fouuint tantoft de ^^°^^-gt;^^^^c2^g'^^^^^^ nous enflions veuë:amp; tenós tout ce à fantofrne.De ceftc matiere ie ne luy parlay plus a- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

nant:amp;: m’en ceflay,car volontiersielu ƒ euffe demandé du voyage d’Irlâdc.amp;lüy en vou proif^rc pré-loye parler; amp;nbsp;mettre en voie,mais routes d’autres Cheüaliersvindrcnt, qui parlèrent à yî»ff/erfr« ,/rf iuy,amp; ie laiffay mon propos,amp; cheuauchafmes iufques à Ledos,amp; là vint le Roy amp;nbsp;tou- CiMte de ffài-tcfaroute,amp; làtrouuéMonfeigneur Aimond,Duc d’Iorchlt;Siro’accointay deluy,amp;lüy n^tauPue i^aillaylcs lettres du Comte de Hainaut fon coufin,ôc du Comte d’0ft?cn5t.LeDuc me nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

congnut aflez,amp; me fit tresbonnechere,amp;me dit, Meffire Ichan, tenez vous toufiours

ddez nous amp;nbsp;noz gens.No us vous fêtons toute amour amp;nbsp;courtoific.Nous y fommes te ^^^-^ *me^fs nus,pourramourdu temps pafte,amp; de noftreDamc deMefe:àqui votfs fuftes.Nous en 4sti{o^i{,chard allons bien la fouuenance.Icle remerciay de ces parolles,cefut raifoni Si fu auaricé,tât aiiec^ues an~ parluy,que par meffireThomas de Perfi amp;nbsp;meftire Guillaume de Fiflc, amp;nbsp;fumis auant, tmlettnti en la chambre duRoy,amp;reprcfentéàluy de par fon oncle le Duc d’Iorch ; Lequel Roy oiercceutioicufemcnt amp;nbsp;douccment,amp; prit toutes les lettr«,que ie luy baillay,amp; les ou Jtit,amp;leur à grand loifir,amp; me dit, quand il les eut leuës, que ie fuftè le bien venu, amp;, fi '»uoie efté del’hoftel du^Roy fon ayeul,amp; de Madame fon aicule,encor eftoi-ie de l’ho-

-ocr page 1310-

i^S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE Q^VAKT VOLVME

^^^^^^ê^^^^^te.Pource^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lcliure,ciu‘appörtéluyauoie,c^r

mc^re Thomas de PerR me dit que pas il n ehoirheure^catil choit trop occupé destin ^i^ ^^i^^Sn^^-Pour ces louts ilcRbit en copied de deux groffès marier, lXcX ^RoiCjquÜVOuloitenüoietRifRranstnéirasetsltelSqueleCnmredf. n

Rngermain,le CornteMarefcha^'Archeùefqire dcDimelin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

^c.dehB^dedcSiredchTandcJcSdcd^^^^^

t‘«/qgt;».amp;d«Cop«ie,»I«CàaûüxdeÆX*^?'^'*^Â Raient venus en Anelet.deuerslë^ôV’ amp;:le Dôurndn • ^ deB3yonne, amp;dAx,e-’^ig^^^nient,depuis foLetaurd’IrlâdeJauair^^^^^^^^

ces^quetnisauoiencauantfurie don^quéle

îÂSÂ=!sâs:^^v~=s5 ifcii^asiSaxS^^^saffi

don nûfepouuoitpaRer^Ôr eRoit inutile,car tOutes^fisf^^ ^^f^^ ^^-^^^^ ^^^ t amp;nbsp;dommaine delà couronne dAnglcterreii p^ '^/’^^^ ^^ tenoientdu droitrcifort P^rtinôcpluReurs avions raifonnablcs y auoientproZr^^^^ determineraySeécIaircirayen pourfui^ntla madere ^t^oirconfeilde^sdeuxcbores(quiafrezgrandese^''^','u^^

CrsSS!SSèSSSSS£ss;^XÎS^^

^ ci en leurs compaignic.

cn.Iflt;:m»i^^;.75quot;^ ^ ctrre au Jour deuas-noame a Eh

^^OycesSeh^,‘^^^^^^^^

r a P^^olleà eux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;^^^ÇEe;ifaher:quien fauoirbrenla vericé,carilauoitfouüéc

LÙ'^'^nefranrtr a d nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dmpaïfamp;d’v

d.hrirJ^/:claflrevinrde%iZ^ZZTA''^,^^

y''Jurnaurueu de lettres,sro/loiées amp;fe!léeS

^^^‘’‘^‘/n.tr/ff/lars nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;decret RaccorddesPre

lt; f^^arr/a^ySi', ner^^nar^r^^ ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^'^^^^^^^^‘^i^^^gueh 11 en apparticntàpadcrStordoii^ fz/^ySfr ,^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P'^^^^^da DucAimond d'Yoreb, Comte de Canrebruge, Ardu Duc Thode Bruth nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oceme. Comte deBouquingiiam ât d'Exceûre;quià ces hérttagespouuoiét de leurneueu Je Roy Richard d’Angleterre, car pourlorsil ^uojtnu senians, amp;nbsp;les deux Ducs deJDsnommez e/foient frètes germains, de perçât Perfn ' ^ '^f^^f^^^^^^^deLancJaûré.SienuoialeDucdeLanciaiirevnepartiede fonconfeU , rif;earrfi^^i^^‘^deB(^aeaux,pour remondrerau Maire de Bordeaux, lt;^aux coniàuxdeJa vil* deBue^«r£^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dy^zeqüeûe,amp;tpourquellecauiêilci}oirvenuaupais,Cequileartouma^ / tfo.eryw zfa^^^d^^^^^dls feiioicrctgrandemenramp;’de bon cuciir,les commis rmmdrf^^yy du RoydAngleterre ât d^ Duc de LaneJadre,pour l’honneur du Roym qui ils doiueUt iaii pfiuf/rw- ^^^^dedf route obeiiïàncc.Si demanderenrauoirconiêil. Eux coniêUlez, ils rebondi*

^ie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r'entqueJeDuc de LaUclaHre,dis au Roy Edouard de hone rnemoire('quiJeur Seigneur

3uoit elle J full le bien-venu entre eux:^ non autrement, mai» pasn’edoicntconleiJlca

fauanh '

-ocr page 1311-

DE FROISSART.

fiauantjqueIcreceiioiràfouucrainSeigncur,carleRoy Richard,lcur Sirc( àqai ils a-iioicnt fait feautéSrhommagc)ne leur en auoic encores fait nulle quittance. Dont ref-pondirent les commis de parle Duc dcLanclaftfc,que de tout ce ils fc faifoient forts af-lez,amp; le Duc leur Stigiieur:amp; que parmi le contenu des lettreSjque le Roy d’Angleterre leur enuoioit,il n’en feroit iamais queftion.Quand ceux de Bordeaux veirét qu’ils eftoi-ent approchez de fi preSjfi tro»ucrent vn autre recours: amp;nbsp;dirent ainfi^Seigneurs, voftre commiflion ne fentend pas feulement fur nous : mais à ceux de la cité de Bayonne, amp;nbsp;aux Prélats amp;nbsp;Barons de Gafconghe;qui lont en l’obeiflance du Roy î’Angleterrc.Vous retraitez deuers cux;amp; tout ce,qu’ils en feront amp;nbsp;ordonneronr,nous le tiendrons. Autre refponfe ne peinent auoir à ce premier les commis du Duc de Lâclaftre de ceux de Bot deaux:amp; fe départirent de Bordcaux:amp;f en retournèrent à Libourne.ou le Duc cftoir» Quand le Duc de Lanclaftre ouit la rclponfe de ceux de Bordeaux, fi penfa moult lut ce amp;nbsp;imagina tantoft que les befongnes, pour Icfquellcs ileftoit venuau paysme feroient pas fl toft achcuées,comme du premier il fuppofoit,amp;luy auoit on donné à entendre. Nonobftantce,il cnuoiafon Confcil versla cité de Bayonne: amp;nbsp;furent recueillis des B3yonnoispareillemcnr,commcilsauoient cfté dcccuxdeBordeaux:ôc n’enpouuoiét auoir autre chofe,n’autrc refponfc:amp;finalement tous les Prélats, les Nobles, les Con-faux,les citez,amp; les bonnes-villes de Gafeongne de l’obeiflàncc du Roy dAngleterre, leconioingnirentcnfcmble:ô£ conclurent en la forme amp;manierc,que levons diray.Bic vouloiét recueillir en leurs citez,chafteaux,amp; en leurs bóncs villes,le Duc de Lanclaftre comme fils du noble Roy Edouard de bonne mémoire, amp;nbsp;oncle au Roy Richard d’An- canjitiintßin gleterre:amp;au rccueillir,amp;à l’entrée aux fortercfles,luy faire inter folcnellcmét,quc pai leßmlttt In fiblementamp;dcbonnaircmétluy amp;nbsp;le^fiens entre eux fe tiendroient, amp;«dcmourroient, Gafetnt vm-ùns eux en riens ctforcer:^ leurs deniers payeroiét de tout ce,qu’ils prendroiét: ne ià la ^^‘^quot;^ teetutir lurifdiâion de la couronne *AnglcterreleDucde Lanclaftre n’opprefteroit, ne feroit f^an-opprefier, par quelque voyc’n’adion, que cefuft. Bienrefpondit le duc de Lanclaftre à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' cesparolles:amp;difoitqu’iln’eftoitpas venu au pays, pour grcuer n’oppreiTcr le peuple: le^tj d'^»^ mais le vouloir garder amp;dcffendrc contre tout homme, ainfi comme fon héritage: amp;c ^Uterre luj tut prioit amp;reqiicroitquelc commandement du Roy d’Angletcrre(ainfi qu’il cftoit)fuft ac/nr i/f la Ott^ compli.Le païs,de voix communc,tant qu'à celle entree,difoit, amp;nbsp;refpondoit,quedc la tfgt;t d’^^utr, couronne d’Angleterre ne fe dcpartiroit:ne point n’eftoit au R oy, d’Angleterre, n’en fa puiirance,d’cuxdonner ne mettre à autre Seigneur,qucluy.LcsdAnandes amp;nbsp;deffenfes furentainfi propofées,amp; moult longuement, entre lÆ)uc de Lanclaftre amp;nbsp;les deftus-uommez de Gafcongnc:amp; quand le Duc de Lanclaftre veit qu’il n’cn auroit autre chofe ilfitrequcftc au pars,que les Nobles,les Prélats,amp; les Confaux des bonnes-villes voufif-Icntenuoicr deuers le Roy d’Angleterre amp;nbsp;fon Confcil: amp;nbsp;il y enuoicroit auffi defon dtiantla^rt Confeil,finotablement,que bien deuroitfuffire:amp;: tout ce, que veu feroit amp;nbsp;trouué au f^^dti Gaßoni Confcil du Roy d’Angleterre,il le tiêdroit à ferme amp;nbsp;eftablc:fuft pour luy,ou cotre luy^ pour enuoior Ceux de Gafeongne regaiderent^confidererent que cefte requefte cftoitraifonnablc. venleropd’an Si y dcfcendirent,amp; l’accordèrent au Duc,ainfiqi^ propofé l’auoit, Sc vint le Duc de ^leterre ,ßr la lanclaftre loger amp;demourcr en la cité de Bordeaux,amp; tousfes gens,amp;fc logea en l’Ab baye de Saint-André,ou autrefois il auoit logé, amp;nbsp;ceu)«le la cité de Bayonne amp;r d’Axor ‘‘‘’”‘*^'‘’7^’'^* donnèrentfuffifanshommes amp;nbsp;de grande prudence,pour enuoicr en Angleterre, amp;nbsp;les tarons de Gafeongne de l’obeifla^fPb cu) Roy d’Angleterre pareillemcnr. Ordeuezfa- Depute^du ^oirque,quand le Roy de France,fes oncles, amp;nbsp;fes Confaux,entcndircnt certainement 3^9 Charles par ceux des frontières amp;nbsp;Sénefchaucées de leurs obeiflànccs,quc le Duc deA.anclaftre feier aller par-®ftoitpaifiblemct entré en la cité de Bordeaux,amp; Iàfctcnoitamp;demouroit,il5 nefeeu- ^’'^ igt;nc de rtnt,ne fauoir ne le pouuoient,à quoy il penfoit,nc fil voulait tenir Icftréues, qui cftoi-

tnt entre France amp;nbsp;Angleterre,iurées à tenir par mer amp;nbsp;par terre. Si imaginèrent amp;nbsp;pen „^”Ä^” gt;nbsp;ƒ ^^^ lurent furccgrandemcnr,amp; Icurfutauisqücbon feroit d’enuoier,deucrsleDuedeLan- t,,^u’i”aug;f daftre,fuffifans mefTagers, pour mieux fauoir fon intention.Si furent fleus,pour y aller, quanta l’entre premièrement meffircBouciquaur,MarcfchaldeFrance,mefûrcIchande Chaftelmo- tément destri~ taiK,amp; leban Barrois des Barres,amp; deuoient mener mille Lances , toutes en poinél, SC äff-' bons Gens-d’armes;ainfi qu'ils firent,amp; exploitèrent tant, qu’ils vindrent en la cité d’A-gen,amp;:làfelogerent,amp;3upays d’enuiron,amp;: puis enuoicrenreesSeigneurs herauxamp;mef fagers eu la cité deBordeaux, deuers le Due de Lanclaftre, cnluy remonftrantquevo-onticrsparlcroientàluy. Le Duc fit aux mefTagers tresbonne cherc, amp;: entendit à leur

t

-ocr page 1312-

paroli6;amp;eferiukpareuxâüx Seigneurs deffufnommez, que,puis qu’ils auóient aft? ^ion de parier à Juy,iI auoit au/ïi à cux:amp;pour leur donner moins de peine, il viendro^ à Bergcrac,amp; làpariemenreroient cnfcmble.Les meHagers retournèrent à AgcnAbail ierent à leurs Seigneurs les iertres du Duc de LaneJaÜre.Si y aiouibrent foy amp;nbsp;creden-re.amp;:f ordonnèrent félon ce:amp;fi toft comme ils feeurent que Je Duc de LaneJaftrefut venu à Bergerac,iJs fe départirent de Ja cité d’Agen:amp; fe^trairent vers Bergerac; amp;Jeur furJaviJJe ouuert^amp;apparcilJée. Puisfemcirent JesScigneursà entrer dedans Ja viJJe qui fe Jogercn r es noIîeJsjqui Jeur auoient efté ordonnez,car tous Jeurs gens f n’entre-renr pas dedans Ja viJJe.-maisfeJogerent esdâüxbourgs amp;nbsp;viJJagesde Ja en uiron.Ces Sei gneursparJerentauDuedeLaneJaftre: quiJesreccut doucement amp;^randcn]ent(car bien Je iauoitfaire)Scen tendit à routes Jeurs parolles-.ôcyreCpondicSi: dit ain/î,que bon vomn ôtamid vouloir edre au Roy de France, amp;nbsp;au Royaume, amp;nbsp;tenir Jes treues, relies Sgt;n»e re/f,^ comme ellescaoiencdonnéesamp;feeüées entteIcRoydeFnnce amp;nbsp;d’Ansletcttc,leurs flaffreaux J^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ adhcrans, par mer amp;: par terre,car luy mefmeles auoit aidéatraitterScor-

voüloit,nedcuoit,enfreindre,ne brifertSede cefuü on toutaffeuré.Les c^ade/Je ^f r^^^ ^^,*' ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^'^’^^^^ ’^o^^t grandement à ces Seigneurs dePrance

Fragt;,e^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;« lurent IcDucamp;eux moult amiablement enfemble-.Se leur donna IcDuc à ddner,amp;à

ouper,mou t gran emenr,au cbadel de Bergerac: ôipuis prirent congél’vn deïaum '^°‘‘‘^^°^cnwnt:amp;recoujn,leDucdcL,nchndàBorde^^ fnmc^maucr^t furie chemin,en h enéde Pmâiere, le Duc de Beery iiucudles

lM'^d‘^^‘^„quot;‘‘S^‘‘''?quot;f““-^‘^‘^‘‘‘‘'‘nuclt;]cBcmScIuyfembl,bieaaHigt;n-F ^^ ^j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ourgooguemuand Hs en furentiu

Jachnfepnr^a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;retournez cn France^ Sidemoura

cd auenu.fi-comme vous le verrez( ce f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ßj^yf^^^^^claüre a enuoiépar-deçà cnAngleter-

Guillaume de la Perriere Semeffire Pierre Cliqueton ^Jr gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cnLoixmiaidre lehan Huche,Sc maidre lehan Richard de Lia

^^J:^^^P^']‘^P^^^^/”^^^^’^^P^^^ nbsp;nbsp;nbsp;toutes Tes ententes en la prefence du Roy Side fes

Vf/fufextiuziuc en’nrdn ^^ vi^t, qui fera Ic lourde la Magdaleine) routes les parties, mais ce, fera,ienelepwsfauoic:fors tant que le Duc de Cloce{lre,frereau Duc rerrs/d.^^j ^A ^^^^^H^dre,yea,^ fera trop Mandement en tousc^ats, Si toutes manières,pour fou ftere,^ fuis informe par aucuns Ang.(qut en cuident fauoir aucune chofe) qucleDuc ,°^f ^^. ’y^^^^^^iptincipalementpourcequ’il verroit volôtiers quefonfrere,Ic gt;^/^e. Duc dej.ancladre,demourad de tous points en Guienne.Sipluspourcaufcdercfidcn-ce,neretournafi en Angk car il y ed trop grand. Or ce Thomas,Duc de Cloccdre,e{}de ^efmeruMctc^ekorguciU^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^j, pcrilleufemanière, mais

(guoyquildie,neface,ilefl toudoursauoué delà C^mmun^té d’Angleterre, Si bien-C’eaceluy,qui fie mourir amp;nbsp;décaler ce • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^^^^bcuahermeflireSimon Burle.LeDuc d’Irlande,FArebeuefgue d’Iorch,Siplu

leurs G eualiers,^autres du céaifcUdu Roy,ila fait chacer,ou mourir,parhaine,Siàpe titeacboifon,pendant gue le Duc de LâclafreacHé delà la mcr,cn Cadille,Siedoitplus - nbsp;nbsp;nbsp;^‘^^^^'^E.^P^y^^^'^^^-OtJaiïron effer, pourlc^fifent, ce fern ancre) ce dit médire

' ■ lehande Grailly)^parlondclafeconde,ßidelaplaifancedu-Roy. Ilm’edauisffelonce queie Voj^amp;fuisinformc)qucle Roy d’Angleterre fêmarieroit volôtiers.Sia faitcher-^^r par rour,ôinc riouue on nulle femmepourluy,car fele Duc de Bourgongneamp;lc Cote de HainauPeudent nulles filles en point de marier,ily enrédid volontiers,mais ils n en ont nullcs,gui ne idler toutes adignccs. 11 eû vcnu3uanr,guiluy aditgueleRoyde ,, ^^^^^t'eadcsfêursamp;:desfilles,maisiln’yveutentédre.LeDucdeCloceflre,fononcle, ^’l^T^^rre ^ ^^^ ^^^^ ^^^te,^rande,aflèz pour entrer en n}ariage,amp; verroit on volôtiers gue le Roy M /’rfffa/^J^ fonneueu,la prill à femme,mais le R oy n’y veut entendre. Si dit gu ’elle luy ed trop pro-ffmar/irl/.f ^dainedeUgnagCtCar elleeûlà coulincgermaine.A la fille du Roy de France fencline y^^f'fi/nee ^g fort le Roy d’Anglererre,ôinon ailleurs, dont on efl moult emcrucillé en ce pays,de ce ^z^f^'^^^^' ^^^^ '^^^^f^^^^^^^ 1^R^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^rluerfaire,lt;3in’é efl pas le mieux aime de fonpeuple,mais

il n’en fait côptc,ôi monflrc qu’à roufourfnais ilauroirplus ch cria guerre dautrepart, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

qu’au R oyaume de France^ car il voudroitfâi tout ce ou fait dciuy par experience) gue nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

bonne


-ocr page 1313-

F R 0 I S S A R T.

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i8i

bonnepaix fuft entreluy amp;nbsp;1c Roy de Franccjamp;leursRoyaumcs.amp; dit aÏnfi,qüciaguer fe a trop duré entre Iuy5amp; fes antccelfeursjau Royaume de France,amp; que trop de vaillâs hommes en font morts,tant d’vue part que d’autre: dont la foy Chreftienne eft moult affaiblie amp;amoiifflrie.Or eft auenu,que pour öfter le Roy de ce propos ( car il n’eft pas plaifant au Royaume d’Angleterre de le marier en Frâce)onluy a dit que la fille du Roy deFrance eft trop ieunc,amp;qu’écores d’ici à cinq,ou fix ans,!! ne f en pourroit aidenmais arefpondu,amp; dit ainfi3quc Dieu y ait parr,amp; qu’elle croiftra en aa^ : amp;r à ce il baille rai-Idrijfelon fa plaifauce amp;: imagination:amp; dit ainfi,que fil l’aieune, il la duira, amp;nbsp;ordóncra afavolonté,àl^manierc d’Angleterrc,amp; qu’il eft encoresieune aftcz,pour attendre tant que la Damefoit aagéc.Ce propos ne luy peut nul öfter,ne brife,r:amp; de tout ce,auât vo-frepartement,vous verrez pluficurs chofes,car pour entendre plainement à toutes ces beforigncSjCe Roy cheuauche vers Lôdrcs.Ainfi par courtoifie le deuifoit fur le chemin amoyjcn cheuauchant entre Roceftre amp;nbsp;Dardeforte,mcnîre lehan de Grailly,Capitai-nc deBoi;teuille(qui eftoit fils baftard de ceiadis vaillant Cheualier, le Captai deßuz) amp;fcsparollcs ouy trefvolontiers, amp;nbsp;les mettoie toutes en mémoire ; amp;nbsp;tandis que nous fufmes furie chemin de Ledox à Elté,iccheuauchay toufiours le plusenfacompaignic^ amp;nbsp;en celle de meffire Guillaume de l’Ifle.Or vint le Roy à Elten,par vu Mardy. Le Mer- p^^i^^^„f j^ credyenfuiuantcommencerent Seigneursà venirde touscoftez:amp; vindrentlcDuc n„^gt;^ ^^ de Clocellrc, les Comtes d’Erby,d’Arondcl,deNorthonibclIande,dc Kent, deRo- de/oncen/^laf ftcllantjleComteMarefchahles Archeuefques deCantorbie amp;nbsp;d’iorchjcsEuefques de fimbléà slten Londres amp;nbsp;de Winceftre,amp; tous ccux,qui mandez eftoient.amp;y furent le Ieudy,à heure fir la donation de tierce.Si commencèrent les Parlements en la chambre du Roy, S^ efioienten la pre- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^*che

fence du Roy,defes oncles,amp;: de touflfon confeil,IesChcualiers de Gafcongnc3quicn- ^^^^^^^^”p* uoiczy eftoient pour leur p:fttie,amp; le Confcil des citez amp;nbsp;bonncs villcs:amp; ccluy du duc quot;[i^a^f ^ ^quot;^ deLanclaftrcyeftoitaulfi.Aux parolles,qui furent là dites amp;fpropofées,ic n’eftoiepas prcfcnt3n’eftrenepouuoic,ncnuln’cftoitcnlachambre:fors les Seigneurs duconfeih Mais,quand le confcil fut éparti(qui dura plus de quatre heures ) amp;nbsp;quand ce vint apres difner,iem’accointay d’vn ancien Chcualicr:quciadis,demaicunefre,i’auoye vcu en la chambre du Roy Edouard:amp;pour lors il eftoit du dcftroit Confcil du Roy Richard, amp;nbsp;biêlevaloit,amp;:eftoitnommémelfirc RichardScuri.-lcquclmect^nut tâtoft. Si cftoiét bien vingt amp;nbsp;quatre ans paffez,qu’il ne m’auoit veu:Sc à la derniere fois ce fut à Colleber ge5äBrücelles,cnrhoftcldu Duc Vineelant dcBrabaetSc de la Ducheffe Ichannedc Brabant.Meffire Richard Seury me fit tresbonc chcrc:8lt;:mc recueillit doucemét amp;grâ-dcment:amp;medemandadepluficursnouuclles.Icluyrcfpondy toutàpoint,de cellesq icfauoie. Apres tour ce, amp;nbsp;allans luy amp;: moy es allées,à l’ilTuc delà chambre ^ Roy, à Llten,ie luy dcmanday de ce Confcil, fe dire me pouuoit commentil eftoitconclu. llpenfafurmaparollc,8cattcnditvn petit, Sc puisme rcfpondit:amp;dic,Ouy. Cenc fontpaschofes3quifacent à celer, car prochainement on Ie£.vcrr3,amp;: orra, publiquement publier par tour. VTus faueî ( dit le Chcua!j^r)amp; auezbien ouyrccorder,com-BicntleDucdeLanclaftrecftallcen Acquitaine,après le don,quelc Roy Noftrc-Sire, ^fy^trtinfirm luyafaidSi donné fur forme amp;nbsp;entente de bonne conlt;ÿtion, car le Roy aime Sect oit

tousfes charnels amis,amp; par efpécial il fefent moult tenu à cux,amp;: efpecialcment àfon ‘i(^g^f^**fi^r1^~ onclelcDuc de Lanclaftrc,amp; en c^jj^j:dc remuneration (epi eft belle , grande, amp;nbsp;bien fameßinsi^ congnue)amp;pourlesbeauxferuices,queledir Duca faits à la couronne d'Angleterre, charddeSeury tantclcçàlamer,quc delà,lcRoyIuy a donné purementamp;quittement, à luy fiaàfes hoirs cheualier perpétuellement, toute la Duché d’Aquitaine,ainfi qu’elle f eftend amp;nbsp;comprend en tou d’^n^lcterrei t«fcs mettes amp;nbsp;limitations amp;: Sénefchaucécs, Bailliages,Seigncuries, Ce Vaffaudies, ®n clame quittes tous ceux,qui de luy tiennent en foy amp;nbsp;en hommagc:réferué le reffort. ^‘quot;^'

Autre chofe n’y a il retenu pour la couronne d’Angleterre, au temps auenir. Or le ^on,queleRoyafaitàfononclcleDucde Lanclaftre, a efté fait amp;nbsp;dRnné fifuffifanr, quepaffé a efté, par l’accord amp;nbsp;confirmation defes autres oncles amp;nbsp;de tout le Confcil à Angleterre,amp; efpecialcment a commandé le Roy, que tous les fugets (qui feront es li-mites amp;nbsp;limitations d’Acquitaine,amp; enclos dedans les bonnes-villes ) obeiffent de tous Poinâs,fans nul moyen ne contre dit, àfon cher amp;nbsp;bien aim^ oncle, le Duc lehan de Lanclaftre,amp; lctiennent,fes lettres veuës,à fouucrain Seigneur, amp;nbsp;luy iurentfoy amp;hom ®»gc à tenirloyaument,ainfi qu’anciennement ils ont fait amp;nbsp;tenu,amp; faifoient amp;nbsp;tenoi-eWjau iour que celditcs lettres furent données du Roy d’Angleterre,ou de fes commis:

-ocr page 1314-

i8x

amp; fil y a nul rebcllc,de quelque eftat ou condition qu’il foit,qui cótredic aux lettres du

Roy enuoices,Ics lettres veuës amp;nbsp;entendues parfaitement d’article en article, amp;poiir-

ueance de confeil, pour refpondre, tant feulement trois iours,le Roy donne à ion oncle

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le Duc de Lanclaitre,amp; à fes commis amp;nbsp;députez,puiflance d eux puniftt corriger àcon-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fciencc,fans efperance nulle au cir de retour,ne de reflbrt. Mais il cftauenti,nonobnant

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ces lettres,amp; le détroit cômandement du Roy veu,quc les citez amp;bonnes villes de Gaf-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;congne,obeifrantcs?u Roy d’AngIccerrejamp;lcsBaronSjChcualierSjamp;Gentils-hômesdu pays,ielontconioinrsamp;adherscnfemble,amp;clos vn téps à l’encontre du Duc,amp;ne veu-H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lent point obeinne n’en ont vouloinamp; dient maintenât, amp;rfouftiennct,ÿonfdir,inain-

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^^quot;“^'æ“^quot;“^^qucsàores,queledon,qucleRoyafaitàfononcledeLancMre,eft inuti e, emertes amp;nbsp;termes de railon.LeDucfqui ne veut que par douceur aller H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auanr en ccüe bclongnc)ahien oui ^entendu leurs defFcnfes.Sife/lcôfeilléfurce,auât H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quepJusyprocedenamp;quepJusgrand malien enfume, que les Nobles, Prélats,amp;«-■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ^'^“ ^bonnes-villes de Gafcongne,obejïrantes au Roy d’Angleterre,foientey ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' enuoye pour ouïr droinâ lauoirpourquoy ils ont debatuamp; dcbaacnt,amp;

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;monüi c^mouhr ' '^^^^° comandement du Roy, amp;nbsp;certainement ils ont buy re-U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l'on volontier^^^nr'^a^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tcimesSc articles déni, t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mai 2ùsh r'remsamray *dkaybcajepoa,„:

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;dySirccàar^^

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tous ceux de fa partiel ontauoué amp;nbsp;par fcicace-amp;toutpre-

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mterement,1 amonareprocurationpourluv amp;:n9,nr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^^^^^^^^'^/^^'^^P^^ a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P‘'‘^S'^^''‘lt;'=‘on6dÿcc:c6mcccnoit^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^“7'quot;?

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^‘^^^^^P^ylt;^nne,d'Ax toutes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• ^^i^es que la cité de Bordeaux^

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;limirmons d'icelles,rotit de Ci noble condilion a‘ue' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mmcsle ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;alt;onqw«fo«,oc/«peütoflcr,ncddoljr?S7 ^®7‘'WPquot;''’“'^quot;j”r?' ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ne donner n aliéner nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du dommainc delà couronne dAngl.

I tc,yb,,„,;„JPtlt;llt;^‘ceU,ycntcdcsdeirMkc3viIlcsci,cTk^^^^^ I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des Soisd’Afgletmcdcfaucis ont iméentire

[ f'ttfirtlaJt'i''l''appd,Se:ûtrenMquvnKoylt;?AngIer entre en I ™^^^'™y‘^[rquot;'‘'‘^‘’^‘'^ «h,^-». ronnedAngletettedliJteruSfemmen^a kme^^^^^ hpoflißion de l-henageleeoe-^‘t^t.^, freindte,neto,npretamp;yousmrcherSire l-lu7zi7rl^''‘T ’''T ’^^^^^^

Se eue ce Ion rentf.

9quot;tfaf»ei-f»fre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;x nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j - / nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mis allant vneslcttrcs, rabellionnées amp;:

4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Roy Richard (quilà prefer cRoir)amp;la leuérout

i ‘ igt;^d^(^13i^lGcnclaufc.Lalcttreaeflebienouïeamp;:entendue car elle eû en Latin amp;: 'iy^^^fererre, ^'^ P^^quot;ÇoiS,Scnomme,en la ßn.pluCieursPrélats h r oue,car cl!celtcnLannamp;. Lurc furent appelez,à caufe de feureté^ven. - ? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Angleterre,qui a ce

kâtiredela nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jji , y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a onze. Quand lisant ouvla

aitditmnr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vn I’autre,ScTurlc Rdf:amp; nya eu homme, qui

menr^n ’ P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lettre. QuandiiraeulcuCjillarepleyeemouItbeJle-

charoA ^^ ^^^ ^^^^^ £igncurs,auec toutes ces chofes (Idqucllcs vous aucz ouïes) ic

^hnnn ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;VOUS dic Ôçremonflrc vnc co^der.irion,quele Confeildes citez t^i/fzyz cere rmrdtri j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(longue de / obeifTance amp;nbsp;domaine delà couronne d’Angleterre

yf^derfauy^ f n, ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;9^^ ^^^olé leur aucz: f ainacommcHappertparvoUrc ^oMpitura é/p nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f^ q^^ ^^^ Aognoi/Tcnr.-pofe qu 'il foir fur ce,qui ne doit dire,car, filclloitainfique

c‘’'»^/7^,/f^ c^z nbsp;nbsp;nbsp;onnes villes dc^ Guienne fenclinafJcntà vouloirrcceuoirleDucdeLancla

ƒ/ tea eigncur,Sc fuffentquittes Scdeliurcspourtoufiourflnais de l’hommage Sr obeiL r^'^f/reife ^*' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;q^^ ^ ^u^doluentffe ferait trop grandement au préiiidicc de la couronne d'An-f»f^/e,ieff/,~ ^ ^^^‘'^^}^t- fe pour le temps prefent le Duc de Lanclafire efl homme du Roy,de bien ai-£^o'féw,pi,/y ^^^^^^^^^B^^der tous les points amp;nbsp;articles droituriers delà couronne d’Angleterre, y^’d/^f/^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^(^1^^^teneureau tempsauenir fepeuttrop legeremcnr perdre amp;nbsp;elongnerpar f^ dßepp„/ ks hoirs, qui fc m uen r,amp;t/^r les mariages, qui fe font des Scign eurs terries amp;nbsp;Dames ter Sd''e. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nenn CS, de Pvn à l’a utreftant foientils prochains amp;nbsp;conioin es de lïgnage)pardi/peulâtiô

dcPape,caril eû de necefiité que mariages Ibiét fairs de haui^rinccs, ou ddeurs eniai pour tenir leurs terres amp;nbsp;eux en amour. Or pourra hic auenir d les hoirs,qui dc/cédront des Ducs

-ocr page 1315-

ÜE FROISSAR’T.


i8^


dcsDucs de Lanclaftre,fc conioindrôt par manage aux enfans des Rois de Frace, amp;nbsp;des Ducs dcBcrri,Bretaigne5au Comte de Foix,óu du pais d’Armignac,des RoisdeNauar-re,ou des Ducs d’Aniou,ou du MainCjamp;r qu’ils voudront tenir de puiHäncCjauec les allia ces qu’ils trouuejpnt amp;nbsp;feront delà la mer:amp; fe clameront héritiers en fes terres: amp;nbsp;met tront laDuché de Guienne en ruine^contre la couronne d’Angleterre. Parquoy Ic Roy amp;le Royaume d’Angleterre pour le téps auenir pourroit auoir trop de peine5amp; le droit élongnerdelà ou il deuroit retourner, amp;nbsp;le dommaine delà noblfcourônc d’Angletcr re fa Seigneurie.Pourtant trefeher amp;rcdouté Sire,amp; vous,noz trefehers amp;aimez Seig.de fon Confeil,vucillez confiderer tous ces points amp;nbsp;articlcs^que ie vous ay prefentement propofez amp;:dcfcrminez:f’il vous fcmble bó,car c’eft la parolle de tout le pais: qui veut de mourcren l’obciirance de vous,trcfredoutc Seigneur amp;nbsp;Roy:Sc au dommaine de la noble couronne d’Angleterre. A tât a ceffé à parler l’Officiai pour I heure, amp;nbsp;les S eigneu rs amp;nbsp;Prélats ont regardé tous l’vn l’autre: amp;: puis fc font mis enfemble: amp;nbsp;ont approché le Royjtouspremiers fes deux onclcs3amp; les Comtes d’Erbi amp;nbsp;d’Arondel: amp;nbsp;adonca cfté dit que ceux,qui eftoient là venus d’Aquitaine,partiffient de la châbre,tant qu’ils fuirent appellez.Ce qu’ilsont fait: Scies deux Cheualiers auffijquilàcftoiét de parle Duc de Lâ-claftrc;amp;cefait,lc Roy a demandé confeilauxPrelatsamp; Barons,qui là eftoient, quelle chofe eftoit bonne à faire,Sc à refpondre.Les Prélats ont tourne la refpôfe fur les oncles du Roy:pourtant que la chofe leur dcuoit amp;nbsp;pouuoit plus toucher, qu’à nuis des autres* Du premicr,ils fe font cxculcz de non rcfpondrc:amp; ont dit que la matiere eftoit cômunc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ,

amp;deuoiteftre délibérée par c(3munconfeil,non par grace def procmcté,nedefaueur. 1^ ‘} Surcefteftat ont demeuré vnecfpacc.Finalemcnt la refponfeaefté tournée furie Duc ”^\ de Cloccftre3amp; luy prié,amp; rcquis,qiyl en voufift dire fon auis.ll a refp^du,amp; dit,que for techofeeftoit d’ofteràRoy le don,qu’il auoit donné, confermé, 5c fecllé parl’accord de tousles homes,ôc par ladelîberation de fon plus efpécial confcil ( quoy que fes fugets y fulfét rebellcs)amp; que le Roy n’cftoit pas Sire de fon héritage^fd n’en pouuoit faire fa vo lonté. Aucuns ont glofé eefte parollc:amp; les aucuns en leur courage ont bié dit que la rcf pôfe n’eftoit pas raifonnablc,mais côtredirc n’y ont ofé,car le Duc dcCloccftre eft trop ' craint.Le Comte d’Erbi,fils au Duc de Lanclaftrc, eftant là prefent, a relcué la parolle tantoft:amp; dit,Bel oncle, vous aucz bien parlé,5c remonftré toute raifon,5c ic de maper-

fonne,enfui voftre paroUc.Le confeil f eft commencé à dcpccctuôclcs aucuns à murmu ^^ p^rkme/it' rcrl’vnà l’autre: amp;nbsp;n’ont point cfté rappelez ceux de Guicnnc,ne fes Cheualiers du Duc ß,fö,t rompit deLanclaftre.Surquoyl’âcié CUcualier finit fon prop^S3mais depuis,ic fccu de luy, que fans refoluno/i quand le Roy d Angleterre veit ces chofcs,il diffimula vn peu,fur intention qu’âpres dif ^«4iy 1^ ^o' neronrcmettroitle Confcil enfemble,à falloir fi riens , qui fuft plus propre amp;nbsp;accepta- fgt;lt;ff‘o ^ ^‘}gt;*^'' ble pour l’honneur de la couronne d’Anglcterrc,auroit plus de lieu, 5^ d’Aqwtaine n’y 7'”^ fcroitrienspropoféplusauâr,amp; fit parlerl’Archcuefquede Câtorbie de ce,qu’au matia iH’auoit chargé.C’eftoit lut l’cftat de fon mariage,6c pour enuoier en Frâce,car il auoit tresbóne amp;nbsp;grande affeé^on de pgrféucrer,car autrefois il en auoit parlé, amp;nbsp;eftoient les Seigneurs prefque d'accord pour y cnuoier,Sc ce« nommez,qui aller y dcuoient,mais leur charge ne leur eftoit pas encores toute baillée,mais leur fut à ce Parlement ordon- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

né,c’eftaftauoir que l’Archcuefque de Dunclin,le Colite de Roftellant,le Côte Maref-chal,le SiredeBe3umont,meffirc Hue Ic Dcfpcfier,meffire Louis de ClifFort,6c iufques avingt Cheualiers,amp; quarante Et^fyers d’honneur,iroict en f race,deuers le Roy,pour parlcr,traittcr,amp;pricr du mariage de fa fille Yfabel,laquelle pouuoit auoit pour lors huit ans,amp; eftoit enconuenancée par mariage ailleurs,au fils du Duc de Brecaign?:fi-commc vousfauez qucles traittez fen portèrent à Tours en Touraine.Otreg^rdez commet ce hfe pouuoit défaire,car le Roy de France, ôc fes oncles , l’auoient tous feillé au Duc de Bretaigne. Neantmoinsces Ambaftadeurs,de parle Roy d’Angleterre, furent informez de toute leur charge,amp;: fe départirent. Si iffirent hors d’Ang!etey;c, amp;nbsp;ar riuerenr, par deux ou trois iours,de Douures,à Calais,amp; là fe refrefchirent,cux 6c leurs cheuaux, cinqiours,amp;puis ledepartirent en grandarroy,amp; fe mcircntauchemin,pourvcnir de- • uers Amiens, amp;nbsp;auoient en noyé,déviant, f Marie le Heraut, lequel leur auoit apporté quot;fflen ‘i »»m-^ faufeonduir,allant de Calais deuers le Roy de Francc,amp; de Igy retournant à Calais. A- ’quot;^ ^” Martht l’ecqucs tout ce,le Sire de Monchourel,leur fut baillé en guide, pour faire ouurir citez 7** ^■î bonnes vil!cs,amp;r eux ad mi ni ft rercc,quc bon leur faifoit. Nous fouffrerons vnpetità^ tJfreceÿuji parler d’eux,5c parlcrôs 4es matières deuât propofées. Ainfi que deffus ie vous ay dit amp;

-ocr page 1316-

L E QJV ART VöLVME


iSzJ.


propoleJcsConfaux des citez abonnes-villes d’Aquitaine prioient amp;nbsp;requeroientau Roy,amp; à foßConfeil,qu’ils fuirent tenus en leurs libertez amp;nbsp;iranchifes ou dommainede h couronne d’Angletcrre,ainfî que iuré on leur auoit,amp; dont de trop ancien tempspri-uilegiez ils eftoicnt:amp; vouloient tenir à bons ces priuileges,pour quelconques caules, aétion,ne condition que ce fuft;dont Les quatre parts du Confeildu Roy d Angleterre amp;nbsp;commune voix du pays les en tenoient à vailhns amp;nbsp;prcu(ihommes.Mais Thomas de t Mclcorhyjmaifnéh^ du Roy Edouard d’Angleterre,amp; Duc de Cloceftre,briloit tora pcfehoit tout: Si monftroit appertement qu’il cuit volontiers veu que fou trere de Lan-^^èsfii's qlTp elaftre fuft demouré en Acquitaine,car il clhxt trop grand en Angleterre,^prochain du Verg-lefumo- Roy* De lo» frerc le Duc d’Iorch ne faifoit il compte, car n’aiiifoit ne pc«foit, en nulle mermdfj^al^, mauuaiftié,ne malice, n’en autre chofe,que d’eftre bien-aife:amp;auoit pour ce tempsvnc icuncDamcà femme,belleamp;gracicide,hile au Comte deKent:ouil prenoit tous (esc-batcmens:amp;lc Duc de Cloccltre (quilubtil eftoit amp;nbsp;malicieux ) demandoittoujours auât à fon heueu le Roy Richard d’AngleterreiSi faifoit le poure:quoy qu’ilfuft vn giâd Seigneur,car il eftoit Conneftable d’Angleterre,Com te de Hcrlort, t d’Exceftre, amp;' de jrly^duett icjf Biic:amp;auec tout ce fur les coffres du Roy il auoit par an quatre mille nobles: amp;n’euft de 1 er ces. point cheuauché pour les befongnesduRoy ne du Royaume,vniour;f’ilne feeufteorn ment,Or donc eftoit il different à ce Confeil contre les Aquitains, en tant qui! fcncll-noit fort à ce que fon frerc,le Duc de Lanclaftrc,demouraft à toufiourfmais hors d Angleterre,car il cheuiroit bien du refte.Encores, pour monftrer qu’il eftoit Sire amp;nbsp;oncle du Roy,amp; le plus grand du Confeil,fi toft comme il eut dit fa fentence, amp;ilveitquon murmuroit enfemblecn la chambre du Roy,amp;parloiét les Prclatsamp; les Seigneurs deux à deux, il i i t de 1 fchambre,amp; le Comte d’Erby au^c luy:amp; fen vindrent dedans la falle à Elten.amp; firent là eftendre vnc nappe fur vne tablejamp;faffjrcntaudifncrîamp;laifterettous ifn *lt;/h ^ autres parlementer,amp; quand le Duc d’Iorch fccut qu’ils dift5icnr,il leur vint tenir coni-paignie,amp; apres leur difher,qui fut bien brief,le Duc de Clo'ccftrc fe diffimula, amp;nbsp;print coge du Roy,fcant à table,amp; fc dcpartit,puis monta à chcual,amp; retourna àLôdres,mais le Comte d’Erby demouraaucc les Seigneurs ce iour,amp; le lendemain, delez le Roy, St ne peurent ceux d’Aquitaine pour lors auoir nulle expedition, ne deliurance.

Comment FrfiJ/art prtfinta vnßen Hure enamours au Roy Richarei iJ' Angleterre^Ô' t^^ ee ^u'H apprit du voyage dernier des lt;^ nglois en Irlande. chap. l x i x 1»

tE me fuis delcéfé vous remonftrer au long les parties des matières defrufditesamp;propo JLfées,pourvous mieux informer de la vérité,amp; pourcc qucie,Aôlcurdcccs Hiftoires, n’eftoye fwefent en toutes les parties cy-deffus contenues,ce vaillant ancien Cheualicr ■ftelaipi ce/ur les me dir,meffire Richard t d’Efcuri,amp; compta mot à mot. Or auint que le Dimenche ny»,d E/cury, cnfuiuant,qu’eux amp;nbsp;leurs Confaux furent départis amp;nbsp;retraits à Londres, ou ailleurs, en lt;^°'”^Hßtgt;''gt;f^^ leurs lieux,referuéle Duc d’lorch(qui demoura delej le Roy|^ meffire Richard’ELcu-ut^co ten ^uH fy^ces deux,auecmelfirc Thomas dei^erfi ,remeirentmes befongnes au Roy,amp; voulut d^iZ^/nard^Se veoir le Roy mon liure,que ie luy auoye apporté. Si le voit en fa chambre,car tout bien ur^,ctmme il pourueu ie l'auoye,amp; luy mis fui^on Ii6l,ôlt;: lors il rouurit,6r regarda dedans,^ luy pleut dira entres ci- trc(grandcment,amp; plaire bien luy deuoit,car il çftoit enluminé,cfcrir,amp; hiftorie,amp; cou-apreißmple- uert de vermeil vcloux,à. dix doux d’argent, dorefl^gt;r, amp;nbsp;rofesd’or au milieu, à deux mentscuri. nbsp;gros fcrmauxdorez,amp; richement ouurez,au milieurofiersd’or.Adonc medcmandale

Roy dequoy il rraittoit,amp; ie luy dy.D’amours.De cefte refponfc fut tout réiouy,amp;rcgar da dedans le liurgcn plufieurs lieux,amp; y lifit(car moult bien parloir amp;nbsp;lifoit Françoi$)amp; le fit prendre par vn fié Cheualicr (qui fenommoit meffirc Richard Credon)amp; porter en fa chambre de retrait,dontil me fit bonnechcre.OrauintcepropreDimcnchc,quad le Roy eut rercni|amp;reccu en grande amour mon Liure,qu‘vnEfcuyerd’Angleterre,e-ftant en la chambre duRoy(qu’onappelloic Henry Caftide, hdmmedebien amp;:dcpru-

* denccgrandemcnt,amp; bien parlant François)faccointa de moy,pourlacaufedeccqun eut veu que le Roy amp;nbsp;les Seigneurs me faifoient bonne chcrcgt; amp;nbsp;auoit veu le Liurc,(]uc i'auoyeprefentéauRoy,amp;ÿmag^na( fi-commeievey parfcs parollcs) que feftoyevn Hiftorien,amp;auffiilluy auoit efté dit de meffire Richard Scury, amp;nbsp;parlaàmoy furlafor-me que ie diray. nbsp;Meffire Ichan(dir Henri Caftidc)auez vous point encores trouue tfn

ce pais,en la Court du Roy N oftrc-Sirc,qui vous ait dit ne parié du voyage, que le Roy a fair

-ocr page 1317-

18 ƒ


DE r R 0 IS S A R T.


afaitenccRefaifon en Irlande, 5lt;: la manière comment quatreRois d’Irlande font venus en obeilfanccdn Roy d’Angleterre? Et ic refpondi, pour mieux auoir matière de parler,Nenni. Et iele vous diray (dit l’Efcuycr: qui pouuoit eftre pour lors en faage de cinquante ans)à fin que vous le mettez en mémoire pcrpetucllc,quand vous ferez retourné en voltrc paftjSe vous aurez le loifirSclaplaifance de ce f are.De cefte parolleiè ^^^^^ ^ . ^^. lu toutréioiiy:0: refpondi, G rand merci. Lors commença Henri Caftidc à parler,amp; dit Ejeujerä'‘^n âinfi.Iln'eft point en mémoire,qu’onc Roy d’Angleterre fift,pour aller en Irlande fefaq^/efj,,,,. ^^^^^ rc guerre aux Irlandois,fj grand appareil de Gens-d’armes amp;nbsp;d’Arches,comme le Roÿ pteà Vroifirc 3euencellcfaifün3amp; tenu plus de neufmois fur la frontière d’Irlande,à grans courages levojag: du.

amp; tous ces defpegs a payez volontiers fon pais: amp;nbsp;les tiennent tous à bien employez les ^î^ Ki^h^rdea nurchansdescitczamp; bonnes villes d’Angleterrc:quand ils voient que le Roy eft retour néàfon honneur de ce voyage,de n’a fait ce voyage, fors de Gentils-hommes amp;nbsp;d’Af-chers.amp;eftoient cnlachampaignie du Roy quatre mille Chcualicrs amp;nbsp;Elcuycrs, amp;nbsp;trèn te mille Archers,amp; tousbicn payez amp;nbsp;dehurez de femaine en femainc jtant que tous le contenterent.Si vous dy,pour mieux informer delà vcrité.qu’Irlandc eR vn des malai-fez pais du inonde à guerroier,amp; à fou mettre,car il cil fermé étrangement amp;nbsp;fauuage-mêt de hautes foreftSjdcgrolfescaueSjdecrolicreSjS: de lieux inhabitablesiamp;n’y laiton jju payt d'ir-1 comnient entrer, pour eux porter doriimagc amp;nbsp;faire guerrc,car,quand ils veulcnr,on ne landecrda jr fait à qui pari cr,n ’on n’y treuue nulle ville,amp; fe recueillent Irlandois es bois: amp;nbsp;demeuret ^quot;^«ft^ en grotes,faites defious arbres ou bayes,amp; en buillbns,ainfi comme belles fauuages: amp;nbsp;1 nbsp;nbsp;quand ils fentent qu’on voifc fur eux pour faire guerre,amp; qu’on entre en leurs pais,ils fe

mettent par dellroites voyes amp;nbsp;diuers lieux enfcmblc, fi qu’on ne peut venir à eux, amp;nbsp;quand ils Voient leur plus bel,ilstrouuent bien l’auantage pour venir aïeuls ennemis,caf Gr“”'^^’--'^ l'scognoiflent leur pays,amp; font très ap[?crtcs gens,amp; ne peut nul Hommc d’armes,mô- ^^ ^ anaals.

j tcacheual,fifortcourir(rantf»itbien montéjqu’ilsne rattaingnent: amp;nbsp;faillcnt de terré | nbsp;nbsp;lurvn chcual:amp; cmbralfent V« homme par dcrriere:amp;; le tirent ms,car fe font trop fortes

1 gensdcbras,parquoyceluy,quicfttenud’cux,nefepeutdefFcdrc.Etont Irlandois cou | teauxagus deuant,àlargealumclle,amp; adeux taillans,àla manière defer de darde: donc | nbsp;ils occient leur ennemi, amp;nbsp;ne tiennent poinitvn homme pour mort, iufquesàîanCqü’îls

j nbsp;ky ayent coupé la gorge,comme à vu moutón,amp; luy ouurent le veutrc,amp; en prennent

| nbsp;nbsp;lecueur,amp; l'emportent,amp; dicntlcsaucuns,quicognoifrcnt leur nature,qu’ils le mâgent

j Pargranddeliâ,amp;ncprcnncntnul hômeàrançon,amp; quand ils voient qu’ils n’ôtpaslc plus bel d’aucunes rencontres qu’on leur fait, ils l’cfpartét amp;nbsp;bouter en hayesamp;enbuif fons,amp; dedâs terre:^ les pert on amfi:amp; ne fait on qu’ils deuicnnent, n’oneques mefli-

| ^cGuiHaumc de Widefortfqui plus a tenu la frontière d’Irlande en leur faifantgucrte,lt; ** | que nul Cheualier d’Anglet.)ne les a feeu tant guerroyer, qu’il peuft apprendre la ma-j ^icte du pays,nc la condition des Irlandôis,qui font trcfdurcs gens,amp; de gros engin, 5d 1 ‘lediucriefréquentation amp;nbsp;accointance, amp;nbsp;ne font copte de nulle ioliucté, ne de nuis * 1 ^cntilshómes,car(quoy que leur pays foitgoùucrnéfouucraincmétparRois dontily agrande foifon)fi ne veulent ils auo5r nulle congnoi^Encc de gcntillcifc, mais veulent lt;iemourerenIcurrudeire,amp;cnccfontilsnourris.Vcfitc cil que quatre Rois d’Irlande, 1 ces plus puiffans quiy foicnt, félon la forme de leur pa^ÿ, font venus à obeiffance, ail * | l^oy d'Angleterre,amp; paramour amp;nbsp;douceur,non pas par bataille,de par contrainte, Si y | îtendu peine le Comte d’Ormont(^^giéft marchiflant à cux)amp;:à grade peine leS a trait-fezà ce,qu’ils foicnt venus à Dunchn(Ia OU le Roy N off re-Sire fe tenoit) amp;nbsp;fe font fous-misàluy amp;àlacouronnc!d’Ângletcrre, dont le Roy amp;nbsp;tout le Royaume tie»ncnt ce

1 l^îitàgrand,amp;lc voyagea bel,car oneques le Roy Edouard,de bonne mémoire,ne peut Quatre i^ls | ‘3ntexploiterfur eux,cornme le Roy Richard a fait. L’honneur y eft grind,mais lepro’ ^’irlande ren-1 Ht yell petit,car de gens,ainfi rudes qu’ils font, ne peut on parler ne deuifer, amp;ie vous '^«^ ^ l'»fgt;eijfaft 1 ‘^oinpterayleurrudeirc,à fin que ce vous foit exemple encontre gens d’autres nations, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

idc!ay:pourccqucicl’ay eprouué d’eux-mefmes,car ils furent à Duncl?n en mon gou- '.'*’’ .‘^'^** «ernement êcdoârine, pour les introduire amp;nbsp;mener à l'vfagc de ceux d’Anglet. enuiron*^^ ^’^'*'

| Vn mois,par l’ordonnâce du Roy Nobre-Sire,de de fon Cofcil, pour ce que ic fay parler 1 leur langage, auÜibié que ie fay IcFrâçoisSc rAnglois,car de maieunclfcicfu nourri cn-tteux,amp; le Comte Thomas d’Ormonr,percde ccluy qui eft C^mte prefentement, me teiioitauecqucsluy,amp;rmoultm’aimoit,pource que bien ie fauoie cheuaucher. Orauinf vnsfoisque IcCôte,dont je vous parle,fut enuoic,à toût trois cens Lances amp;nbsp;mille Ar- ,

-ocr page 1318-

L E Q^V ART V O L V M E


j8lt;5


■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cherSjfur les frontières d’IrlandCjpouf eux faire guerre,car toujours ks ont fentisles/ui

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Zifurt CafltJf ^iQig ^.„ gucrrc,pour eux fousmcitre.Le Comte d’Orlnont(qinmarchïfl de terre à eux}

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îX^i?,p,,r ceiourm’auoirmisfurvnficn coudjcrjniouItappertScinouJrIegcr.'amp;clicuanchbisdS

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oee.,fin ramme cofleJuyTes IrJandois (qu) rnis/’tftoient en embufehe,pour attifer les Angkis,amp; por=

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ilfit/gt;r/s zme ter dommage, fils pcuflenr)oiiurirenrlcur ernbufehe: Âtapproehe^ntJes Angkisiqnî

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;finrn/rlanJe: commencèrent à traire amp;nbsp;getter aigremcnr.LcsIrJandcis ne pt tirent feuifrirJe rraüfesf

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gt;H,leieme„ra jj font /implement armcz)amp; rcculercntau trait;amp; Je Co?nte,mü mainre,fcjncitencba‘

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J'f ans. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce après cux:amp;ie,^ui efl oie bien monté, Je Zuyuoie de moult près: amp;atiinrqucnreJJ0

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chat c mon courier l effroya^amp;m efrorçaÇvouEîTe ou non)Si meporta /i-auantentreJeJ

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oneques noz gens ne mepetirenr récourrc.amp;cnpaffinr ^ttclahlandoiSj

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vn ci eux3pargrandeappem/e de membres,fouten courant,/adJir/ùrmonCütir/Ϋr,amp;

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;m em raça.maisnül ma/neme dt^de lance ne decouteJrlnaisnous déüova :S£clieü2ii'

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*■ ^^‘’Cƒques rnoy,fur le courCicrfiien deux Jietircs.-amp;: nous mena en vn mouJf fitour .

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z^^^ '^^'^^”^ ^’‘^'^°”-^'^2rrouuade/esgens.-quießoicntJavcnüs,amp;quot;recit-gt;

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°^f^s,cyJesAngJotsncles euHcnt iamais là novtüiyuisûaiianti A

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ma^r^n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘°y'^ ^lt;^ ^cna chez foy^ en Vnevillefi forte

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;óme nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;^ quot;quot;°^^^^°« ^e nommoit Brin Cofierct.- Se efioit nM -i

maisilcaoiimouIt^ncicn.CcBrin cÆcfZM, U ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;icfudelinré nnninrOri e nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^y^^^fUles.OrvouscômntcraycomMet}! /

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Quvn de le tirs B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i^uoye demouré amp;nbsp;conuerfé en Irlandcf 1

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^fencontre du DiJLyondrcTa^l'ceßl^^^J^'^^^^

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les Irlâdoisen vne placeaifez ores t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Edouard d’Angle. amp;: fenconuctent ƒ

ff nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;peu à m, fimmc,Brin Co/ÏCTe^r/ecooX'^iï?quot;^“Mgt;cgmnam.amp;bMmb

hushhanmcrcduDiicdc ChnnetfamZ f S‘'‘l‘iimtg:iigneair.By, Ichapmicfi

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;courfier(qüifütcoPnii desArplm\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ër-andeioye)amp;:fut fccuparleyfiparlê

F. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Pcna,amp;„,-auoi,d.,^, vl:”quot;^^^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en fon manoir de Hcr- 1

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cbdquot;CBScn,MuCudh„n,Z^‘wl^^^^^^^^ De ccsnouadlca cuunilM /

fut tnitté vers luv nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de noBre collé grande ioyc.Dôe

ë^^terre quitte Sedehure nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^‘°y^^^^’^^^^t:e*il me rendroit aux Seigneurs d'An

carmouhmaimofiamp; fa ßUe amp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^ tnfans. A peine vovloitilfairecematchci ƒ

uepod^oit autrement nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n n nbsp;nbsp;^^e de nous venait^ Toutefuoyes, quand il veitciuil

lu logé en la mmlte dcPiido ArbPl“^“ fimc,amp;mi lieondc fille,en Argdam, il a celle d’Irlande trois Sisamp;denx fil ^'^^^^^.^^^^^’^tneMes deux files fonrmariées,amp;; amp;■ deux files. Or pounce cue le nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^fc.que^’am enà^euecques may,a quatre fis

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;u^^cÛ la langue AnPlefclkfcar reiffquot; P^‘^^^^^^^^ appareillé com^

troduy à l’apprendre à mes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ours ici ay continue auccques ma femme,amp;m'in

fased'Ansleterre eesemtr» n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S^^uvr^g\códuirejamp;ramènerarai/ón,amp;al'y'

11 oy NoJireSire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jnlande, qui mis fc font amp;nbsp;rendus en l’obéifäncedä

vous dy que les RoisflefoucI^dmc ^quot;^^^Slcrerrc,amp;l’ontiuréa tenir à toufourfmais.Si , nbsp;nbsp;nbsp;, troduirs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^i pouuojr,pour ce que icianoye leur langage,i’ayim

adoucir amp;nbsp;modérer nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trehudes Sede gros engins, amp;ay eugrandepeinedeùit

^^/^é^en'eRnaasrranr^^fZ'fl^'^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en aucune chofesbri-

^^^. ' «/. CBrlloundondaPo^yd^n/âf /a !’^^^^^^

g U rianac Cneuahers. Premièrementonleordonnaeu/am fCÿfitf,;.^^ 1 nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;. uecques eux, amp;r/ànspojnr idir,fetropgrandbe/ôingne le /ai/bit/airefiefi

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,ou quatre en leur compaignic,ipourlesapprem^rej amp;nbsp;euxmoy, ^riensnd

/eut

-ocr page 1319-

DE FROISSA R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;187

' Icurdifoyc fors toxifiours a leur volonté : amp;veiàcesRois,lcansàtablc, faire contcnan- P®“quot;^™ ^‘^^'^ ceSj'luinc me fcmbloient bonnes ne belles,amp; di en moy-nielme t]uc ie les leur ofterois- ^*^y ”^*^^ux ƒ Quand ces Rois cltoientalTis à table amp;feruis du premier mets, ils faifoient feoir deuât

eux leursmcneltticrs amp;nbsp;leurs prochains varlcts,amp;: manger à leur cfcucllcjamp; boire à leurs uant que lis nanaps:amp;mlt;fdji0Ânt quebdeftoit i’vfage du pais,amp;: qu’en routes chofes rcfcruélclir, prcilciaricn ilseftoienttod^^communs. le leur fouffrï tout ce faire trois iours, amp;au quatrième ic fei changer de ordôner tables amp;nbsp;couurir en ß lalle,ainfi corne il appartenoit,amp;: fei les quatre Rois feoir ^^“'^ manière ahautçzlàble, amp;nbsp;les meneftriers à vue table, bien cnfus d’eux, amp;nbsp;les* arlcts d’autre part: ‘^‘^ ^‘un. dont par femblaut ils furent tous cour rouccz^amp; regardoientlvu l’autre, amp;nbsp;ne vouloicnt manger,amp; difo^nt qu’onleurvouloit öfter leur bon vlage.-auqucl ilsaüoicnt efté nourris. Icleiirrcfpondi, tout en mefoufriant,pourlcsappaifer, que leur eftat n'eftoit point honneße n’honnorable,à eftre ainll comme audeuant ils au^ient faid,amp; qu’il le leur conucnoit laiflerSi eux mettre à I’vfage d’Angleterre,car dc?-Cc faire i eftoie charge, amp;nbsp;me l auoit le Roy amp;nbsp;fon confeil baillé par ordonnance. Quand ils ouirent cc,i!$ fouffri-rentpourtant que mis feftoientenl’obeiftancedu Roy d’Ànglctcfrc)amp;pcrfcocrcrcnc en celuy eftat aifez doucement,tant que le fu auecques eux.Encores auoient ils vn vfa-

^ nbsp;nbsp;ge,que bien fauoye qu’ils ont communément enleurpa’is. C’eft qu’ils ne portent nulles

1 nbsp;nbsp;brayes, amp;ie leurfei faire des draps linges grand foifon,amp;: en fei deliurer aux Rois amp;nbsp;à

leurs gens :amp; les rernei en celuy vfage, amp;nbsp;leur oftay durant le terme que icfu auecques eux, moult de chofes rudes amp;nbsp;mal apartenans tant d'habits, comme d’autres chofes, amp;: a trop grand different,leur vint, du premier, de vcftir houpclâdesde draps defoyc,four-reesde memuvers amp;nbsp;de gris :caraudcuant,ces Rois cftoient bien parez d’afflubervu manteld Irlande. Ilscheuauchoient fans felle fommiers,ëc fans nuis efiriers. A grand peineicles fei cheuauchcr fur feiles à floftre vfage.Vue fois ic leur demanday de la creâ-cc,commentils croyoient: ruais de ce ils ne me fccurent nul gré, amp;nbsp;m’en conuint taire car ils me refpondirent qu’il» croyoient en Dieu amp;nbsp;en laTrinité,amp; fans differcnr,autant bien que nous.Ie leur demandai auquel Pape ils auoient leur inclination amp;nbsp;affedion.Hs refpondirent à celuy de Rome, fans moyen. Icleur demanday fc volontiers ils recc-uroiétl ordre de chcualcrie:amp;quc le Roy d’Angl.les vouloir laircCheualicrs:ainfie ômc vfagcamp;couftumcdeFrâce,amp;en Angl,amp; en autres païs.Ils refpondirent qu'ils eftoient Cheualiers : amp;nbsp;que bien leur deuoit fuffire. Ic leur demanday ou jls l’auoicnt efté : amp;nbsp;ils refpondirent qu’en l’aagc de fcptansils l’auoicnt efté en Irlande:Sfqu'vn Roy fait Ic fils chcualicr,amp; fc le fils n’a plus de pgre,le pP prochain diàang de fon lignage Ic fait : amp;nbsp;cô-mcncc ceieunc enfant Cheuaiier à ioufter de délices Lances(lcfqucllcs il peut porter à nbsp;nbsp;^^

fon aife) contre vn efeu,qu’on aura mis en vn pau,cmmi vn pré; amp;nbsp;Comme plus il brifera de lances,tant plus fera il honnoré. Par celt eftày font faits(difoiét-ils)lcs noui^ux Chc ualiersieunes en noftre terre, amp;nbsp;par cfpecial les enfans des Rois. Et ( quoy que de l’cfta^ hy demandoye) bien fauoic toute l’ordonnance. Si ne rclcuay point ce propos, tant queic leur di que la chcualcric que prife auoient de ieunefte, ne fuffiloit pas affez au Roy

! nbsp;nbsp;nbsp;d Angleterrc:mais leur donner oit pour autre eftat ÿ affaire. Ils demandèrent comment:

amp; ic refpondi que ce lcroit en fainde Eglife:car plus digneraét ils ne le pourroient eftre. ^ Ames paroles penfez qu’ils s’cnclincrcnt affez. Enuir»^ deux iours apres, quand leroy ßoftreSire les voulut faire Cheualiers,vint par deuers eux le Comte d’Ormont:qui fa-Uûitbien parler en leur langage : Répartie de fesfeignCuries peftendoient amp;nbsp;gifoient en la marche d’Irlande. Sifutlàcnuoyé en noftre hoftcldcpar le Roy amp;nbsp;fon confeil: à fin quclcsRoysd’IrlandeyeuffcntpIus grande credence. Quandilfut vcnu,«ous Iho-iiorcrcnt,amp; il les honnora aufli(carbien le fauoit faire)amp; furent tous refiouis(à ce qu’ils monftroient)de fa vcnue:amp; entra en parolle à eux, Ic plus doucement amp;nbsp;courtoifement qu’il feeut ; amp;nbsp;leur demanda, de moy,qu’elle chofe il leur en fembloir. Ils refpondirent Bien .toutbellement amp;fegcmcnt. 11 nousamonftré amp;nbsp;cnfeignéladodrinc amp;nbsp;vfâgede cepais:filuy en deuonsfauoir gré:amp; auffifaifons nous.Ceftcrefponfcpîcut affez au Cote d Ormont ( car elle eftoit allez raifonnable ) amp;nbsp;puis entfa à parler, petit à petit,de l’ordre de Chcualcric ( laquelle ils deuoîent rcccuoir ) amp;nbsp;leur remonftra de point en point amp;; d’article en article,comment on f’y deuoit maintenir, amp;nbsp;oucllc chofe chcualcric deuoit amp;nbsp;valoir, amp;nbsp;comment ceux qui laprcnoicnty entroiem, Toutes les paroles du Comte d’Ormont pleurent fort aux vns amp;nbsp;aux autres de ces quatre Roys d’Irlande : Icf-quelsienc vous ay pointfncoresnommez.Si les vous nommeray : amp;nbsp;premièrement Ic

-ocr page 1320-

188

/-et^ams des grand AnceljRoy dc Meelede fécond^Brun de TIioinond,Roy de thottioadt d’Aire: ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;È'léZ?r‘^ ''^ ^^ “5*'^ » Arthus Macquemaire Roy dc Linitrc, amp;nbsp;Jc quarr Conhuo, Roy de Cheuentf

! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r^ntni-Z^ ^ d’Erpe,amp;furent fairs cheuaJiersjde'Ja main duRoy Richard dAngkrcrre.eilj’fgtóc!

; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/'■tuce^u rbj J^ cathédrale dcDuncJjn(qui cft fondée fur fainâ lehâ ßaptihc;amp;fur leioiirNoßfedatf«

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i:!^^d'^„^, en MarSjqnifurcnccfempsparvnleiidjJamp;adoncvcillerenrIeMerTredirourelailuJ’dj

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CCS quarre Rois,en ladite hglilc,amp; au I’cndcmain à la mcÆ^amp;à grand folgnniréjilsf/rér

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;?’^^ Ciicuahersj amp;aüccqucs cux,me/ïîrc Thomas Orphem, amp;nbsp;mc/îîre loathasdePa-^‘’’^'^^^’■‘''^^^^quot;‘^®P^‘^‘*»Eoncoufin,amp;eftoicntIcsquatrcRois rrcfrichc/neùfÿe-Rus.ainh comme à eux apparrenoir, amp;nbsp;fafljrenreciouräh table du RoyRichardd'A/l’

, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;S'',quot;quot;'gt;^/™“'’““quot;'S“''»filt;«ntin(.iiltrcgard«dMScjgncoi5.iSajtcro»qijilài-

d AngIct.amp;d autres n«ioi«,S.- nature feocitoe volôticrsà .oirrhofono..u£lte,S;f«

We'r quot;nbsp;îquot;“‘ 8»»lt;fenou»««é à voir ces quatre Kuis d Ir^ r ÙÏ- r^'2’7 O -'1 f^Cpondudotsl ie croy bien amp;nbsp;voudroycoud m'eu/î coMilI

tinémaacUlcr ^‘vo^oahc^natZoy^quot;“^^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vxcMMn^M 1

1 J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;aucune choie en dednei

ces rois d Irlande font nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r 1 m j u j 4

r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;causai obcißancc RovdAiwc-

l^P‘:utauoir)amp;pcmmoulzlMr:ta°iso^.^^ ^‘P^‘:‘:‘l‘Dia,Modnc(qil leurs Seigneuries,Pu: ncnpàZt^„‘^^^^ r ^ lrquot;’II‘^lt;^'^f^‘-quot;=«t(donrieluisdehndtlon)Vie^

^«^.ra., en leray examinier moult ananr. * car veez H««f i^^quot;'^'i?^'*i^r elementauoitdrolsrau^omfal leursp'êl^^^^^

CaAide.

tf^ 5'’°'''“quot;quot;'''=voyedera;fon,nerog,,o,/enew™V-'7”,^ “ CaSide. Lors relponditHeuèlt Cnaèlle à cede paroquot;le-amp;dfr °r'MT’rû'‘’^^^ vousfcaurovenrie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amn.MefficeIcbamenventelenâ

eemenapardelà^irStpairerlainerd'IrlanT l^^'j‘’‘quot;^‘quot;'quot;’'^‘“'‘‘*°r''‘’‘’'‘^‘‘ nantplu/deneufmois^ouànp^^^^^^^^^^ tous nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Itlandois: car on leur doit merde

^lt;^drtamshabit.msenIdànTn'^nfo2c^^^^^^^

■ t/^d/.gt;drf^,.’y7lc,ne Quoirne veulent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nymfauent que ccû que marchanda «yp^/Ze no. fles, mais ceux qui viuenYfur ^ircs ^u plust,,,rcbandtres J

mode.

rcmpsauoiràrei/iondre

‘Jt'^ndils ont font, tenir h p^lTanL^du-mlld^^^^ ßgrande,ûfefontauii

uuelat Zel7^ A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;y^riré^adiseu,tnKoyen Angleterte:l

trefprant^menr ^“^'^ ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Baindt nomméSainéiEdouard, amp;'canonifé amp;foJenn//t

f/r »ed/üfM nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^[ ^^^Pf^^^ ^'^«glcterretamp;fouimeken/botepsJeaDan-»

^'^'‘^‘-‘^^^^^^k,rur la mer par trois fois./Ce 5ainâ Edouard, hoy ■Mr^fpar/^ dk geterre, rred rdande âf d'Aepnminc, les Irlandois Jaimen nr amp;nbsp;craingnirent f^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quicuEedéen dcuarir,nyjjeduronccpics, amp;'pourca

^^^ Richard, quand fannee padee d/uten Irlande,en toutes EsarmoE dE(7»///a/dwf/e ƒ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^ f^ quot;^ ^f^cccrreCcc/l 3 entendre les Liepardsiü: lesdcursde

^tVarmäi/, ma^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ont n J e/earre/el Sprint celles du roy EdouardCqui cd SalndJ qui /ont à me

E »r ryunur croj potenceed or Órde gueules, à quatre coulombs blancs au champ dc Ic/cu, amp;de pfp/r ad/cü^rr ^ ^^^^^feta/nn comme* vous le voulez prendre. Dont a eûé dit de ceux de uodre ypd^Sw ^lt;^ ^^^f^^^^^^^^doisluyontIceugr3ndgrc,amp;plus volôt/ersllsfefontcncl/nczaluy, s^^yMra/ar. car vente cû^ quant à ces quatre E oys quipre/entement /ànt,vcnuz à obei/Ewee alu/y

que

-ocr page 1321-

DE FROISSART^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î8^

que leurs prédeceffeurs obéirent,de foy amp;nbsp;d'hommage àSainét-Edouard: amp;ilsticnnêt le Roy Richard à preud’homme, amp;nbsp;de bonne confcicnce. Si luy ont fait foy amp;nbsp;hommage, en la forme amp;nbsp;manière que faire deuoient,amp; que iadis firent leurs predécefleurs au HoySaind-Edouard. Ainfi ic vous ay compté delà manière comment le Roy Noftre-Sirc3,-cn partie çcflc année prefente, accomply amp;nbsp;fourny fon voyage en Irlande. Si le mettçzenmémoire Se retcn|^iGç:à fin que,quand vous ferez retourné en voftre natioOj vousIcpuifiez efcr.ire5amp; mettre es Chroniques,auec plufieurs autres Hifloircs,quidef-cendent de cefte matière. Et ie refpondy, Henry, vous parlez loy^ument: amp;nbsp;ainfi fera il fait, Adonc prit il congé de moy, amp;nbsp;moy 4eluy: Sc trouuay tantoftle Roy Matth, Hc-raut:fi!uydcmariday Marth,dites moy dequoy Henry Cailide farme: carie l’ay trou-uémoult courtois amp;nbsp;gracieux: amp;nbsp;doucement m’a recordé la manière comment le Roy d’Angleterre a frit en Irlande, amp;nbsp;reliât de ces quatre Roys d’Irlande: qui ont efteffi-commcildit) en Ion gouuernemenr, plus de quinze iours. A quoy Marth refpondir, Il farme d’argent,à vn cheuron de gueules,à trois befans de gueules,deux delfus le ehe-uron,amp; vndefibus. Et toutes ces chofes ic mei en mémoire amp;nbsp;en eferit : car pas ne les vouloyc oublier, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;••

Comment le Due àe Lancia ^refit mandé fin retourner d.^rj/ntaine^fins en auoir la ioufi/an* ce: dt‘ de l’amiable reßof!je,/juifit faite aux t^mbafadeurs du Hoy tiiehardd'k^ngleterreÿ fur le irait té de mariage d’entre luy çf zALadatne Tfebef aifieefde du Üoj Charles de France, fxiefme du nom: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;châp. l x 1111*

TAnt fu ie à l’hoflel du Roy d’Anglcterrc,cóme dire il me pleut;Sr non pas toufiours en vne place: mais en plufieurs: car le Roy muoit founent d’hoftck^alloit de l’vn à l’autre,à Elten,à Lcdos,ou à Kinkel!o’lie,à Cenes,à Cartefec,ou à Windeforc,amp; tour en la marche de Londres: amp;nbsp;fusiforme, amp;nbsp;de vérité, que le Roy amp;nbsp;fon Confeil eferiuirent au Duc de Lanclaftre : amp;nbsp;exploitèrent tant ceux d’Acquitaine (dcfqucls ie vous ay parlé cy-deflus qu’ils ne vouloicnt autre Seigneur auoir que le Roy dAngletcre)qü’au duc de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,.

Lanclaftre f le fut eferit amp;nbsp;mandé:amp; fut ainfi conclu par le général Confeil dAnglcter- „,^ ^/^^„^ rc:noncqucslc Duc de Cloceftre (qui grand’peiney rendoit:car volontiers cuR veu touteepasage fon frere hors d’auec luy) ne peur eftre ouy, que le don, que le Roy luy auoir donné, luy y, d’^^jHuai-demouraft.Car le Royaume d’Angletcrre,amp; le Côfeil du Roy,pour les doutes des eau- ne, félon leßnt telles à venir, entendirent trop bien les parollesqueceuxde Bordeaux amp;nbsp;de Bayonne de l’auteur, auoient propofees: amp;nbsp;ils propofyent voirement, que^ l’héritage d’Acquitaine félon- neantmotm en^ gnoitdcla couronne d’Angleterre, ce leur feroitvn trefgrand préiudiceau temps auc- ‘^^'‘^fffi^ ’ ,^^ nirdcquclils ne vouloiét pas cncourir,nc mettre lus ce droit;car encores toufiours Bot- ^^ a,jelm L-deaux amp;nbsp;Bayonne,amp; les frontières de Gafcongne,auQicnt grandement gardéfhonneur ia:àùidit, tout dAngleterrc:amp;tout ce fut bicnramenteu des fages du Confeil du Roy, le Doc de CIo- re/oluminc tels ceftreabfent:cardeuant luy on n’en ofoit parlent dcmouralacliofefurfeftahOr voift mots. Finale-* parleray des Ambafiadeursdu roy d Anglcterrc(c’cllaflauoir du Comte de Roftcllant, mentlaclio-amp;du ComteMarefchal,^ des anfres.-quifurent c^noyezen France,en inftâce de trait- ' ^^? P*-'^®® ter du mariage du Roy Richard,leur Seigneur,à la icunc fille du Roy Charles de France: ^jcrcn^lM laquelle fille n’auoit pour lors que huit ans) amp;nbsp;vous ct^pteray comment ils exploite- Gafeon^ le tenr.Tantcheuaucherentees Seigneurs d’Angleterre deflus-nommcz,dcpuis qu’ils fu- don que le tcntiffusdela ville de Calais, qu’i^nj^afl’efent la bonne ville d’Amiens, amp;nbsp;de Clermont Roy auoit cnßeauuoifimamp;vindrentaParis: amp;nbsp;partout, ou ils auoient palTé,iIs furent bien receus; donéau Duc estainfi auoit il efté ordonné du Roy de France amp;nbsp;de fon Confeil. Si furent logez à Pa- ^ d^^u 'l5m fis,près la Croix du tiroucr,amp;'. là enuiron:Sc auoient bien cinq cens Chcu3ux:amp; le Roy ^j^^ d’Acqui-deFrance eftoit logé auChaftel du Louurc:amp;laRoync amp;nbsp;fcs cnfansà^’hoftcldc Sainéf j^j^^^j fut àd-PolfurSeiile:leDuc deBerry à l’hoflel de Ne{lc:lc Duc de Bourgongne à l’hoflel dAr- „uHe amp;nbsp;abo-fois amp;nbsp;le Duc de Bourtfon en fon hoftcl: ôr aulfi le Duc d’Orléans, le Comte de Sainéf- U amp;nbsp;fut le f’ol,amp;leSire deCoucy,àleurs hoftels: carie Roy de France auoit mfndé fon Confeil, Duc mandé poureftre mieux confeilléamp;auifé de refpondre aux Seigneurs d’Angleterre,qui eftoiêt pour retour-là veni)s;amp; fut ordonné,de par le Rov^Que tous lesiours,qu’ils feroient feiournans aPa- ocr^n Ang c tis,onleur uehureroit deux cens couronnes de France,pour leur menus frais, cccoutta- ^^^^^^ .| j^ ^^ gesd’eux SL. de leurs cheuaux:^ cfloient fouuent les chefs d^s Seigneurs d’Angleterre, tâtoft après. ^uilà eftoient(tels que le Comte Mare!chal,amp; le Comte de Roftcllant) delez le Roy: amp;nbsp;demouroientau difner:5lt; leur faifoient le Roy,fon frere,amp; fes oncles,la meilleure chere

-ocr page 1322-

i^ô nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE C^V ART VOLVME

amp; Compaighie,qu’ils pouuóient en ks honnorant,pourThóneur amp;nbsp;amourdü Roy d An-gletcrre-jqui là les ailoit enuoy ez.Si demandoient ces feigileurs à auoir refponfe dc leur demande: amp;nbsp;on les menóit toufiours de parolles: car il venoic à grand’ merueille àplu-fieurs Nobles du Royaume de France, amp;nbsp;du Confeil du Roy, des re^ueftes amp;nbsp;traitceZ) dont ils eftoient moult pourfuiuis de parles A nglois: pourtant que la guerre des long temps auoit efté fi cruelle entre France amp;nbsp;Angleterre. 5i propofoient les pluficurs du Confeildu Roy: amp;nbsp;difoient ainfi, Comme pourra Nofirc-fire le Roy dc France donne^ n’accorder,fa fille,pour caufc de mariagejau Roy d’Angletcrre,fon auerfaire?Il nous clt auis, auantque les traittcz fe facent, que bonne paix, ferme amp;nbsp;entiere, deuft eftre entre les Rois dc France amp;nbsp;d’Angleterre,leurs coniointsamp;adherans:amp; toutes ceschofesamp; autres, fur forme de bon eftat amp;nbsp;auis, eftoient remonftrees au deftroit Confeil du Roy. quot;^iljauoit. Pour ce temps aüoit en France vn t Chancelier fagcamp; vaillant homme (qui fappcloïc Chcualier: meffire Regnàud de CoTbic)amp;moültimaginatif: amp;nbsp;veoitau longtoutes lesbefongnes mais le chap. jg France, comme elles pouuoient cheoir amp;nbsp;Venir: amp;nbsp;difoit bien au Roy amp;nbsp;à fes oncles, 'nt^quot;et^'^ ^^^^*g'’^^''^’°” ^°'f entrer parle droit huis en la maifon. Ce Roy Richard dAnglC' ^t^n ^quot;'''^ terre monftre bien qu’il ne veut à vous,nauRoyaurrrede France,que tout ainourquaud par caufc de mariage il f y veut allier.Nous auons eu par deux faifons confaux amp;nbsp;traittcz cnfemble fur forme de paix,à Amiens amp;nbsp;à Loîinghen:amp;oncques ne fe peurenttantap' gt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prochcrles traittez,que les Parlcmens euflent nulle bonne conclufion,fors fur l’cftatdc tréues, amp;nbsp;fanons de vérité que l’oncle du Roy d’Angleterre (qui fappclle meflireThomas, amp;Duc dc Cloceftre) eft du tout contraire à la volonté du Roy d’Angleterre, amp;d5 fes deux autres oncles,leDuc dc Lanclaftrc amp;leDucd’Iorch, tant que de venir iufques à la paix. Le Roj^d’Angletcrrc, ne tous ceux, qui bien veulent, pour auoir conclulion K confirmation dc paix, ne le pcuuêt brifenmais au fort,fa puiftance fera petite contre celle du Roy, Si entendon à recueillir les traittcz amp;nbsp;parolles tn bien : amp;nbsp;faifon tant, auant leur département,que dc nous amp;nbsp;de noz refponfes ils fe cofitentent. A cesparolles,que le Chancelier remonftra,ainfi que delTus eft dit,f enclinoient amp;apprefloient les oncles duRoy,amp;parefpceiallcDucdeBoùrgongne:carilfe tenoità fi chargé de la guerre,que volontiers il euft vcu bonne paix: amp;nbsp;la principale caufe,qui à ce l’cnclinoit, c’eftoitpour le païs de Flandres (dont il cftoit Sire,dc par fa femme) qui gifoit en la mainamp;frontie-rc des Anglois:amp;auyîles cueurs de moult de Flamans lônt plus Anglois, quc François: amp;nbsp;tout pour latnarchandife,quivicntSrarriuecn Flandres par mer Scpar terre-Confcillé fut amp;nbsp;arrefté au deftroil Confeil du Roy dc grancc,quc, corne onauoit commencé à faire amp;nbsp;à monftrer bonne cherc aux Anglois, il feroit ainfi perféueré: amp;paref-* * nbsp;nbsp;pccial le Roy dc France le vouloit:3e fut confcillé(fuft par diftimulation,ou autrement) que les Aaglois, qui eftoient là venus en ambalTade dc par le Roy d Angleterre, feroient doucemem menez amp;nbsp;rcfpondus:amp; leur donneroit on efperancc,auant leurdepartemet, ^ue le Roy d'Angleterre viendroit à fa demande. Pour ces iours la Roync dc France amp;nbsp;fes cnfans eftoient en l'hoftcl de Sainél- Pol fur Seine. Si fut accorde amp;nbsp;ottroyé, pour le mieux,aux feigneurs d’Angleterre,^ à leur prière amp;nbsp;requefte,qu’ils vcrroientla Roync de Fr3nce,amp; les enfans,amp; par cfpccial celle, pour laquelle ils prioient amp;nbsp;requcroient,amp;r • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;eftoient venus: car moult la dc%oient à venir. L’exeufation du Confeil de France,au commenccmcnt,fut que ccfte fille cftoit moult ieune,amp; qu’en vn enfant il ne peut auoir trop grand’ ordonnance de prudence: car elld’n'âim^uc huit ans. Si cftoit elle de fon aage bien endoól:rinee:amp; telle la troiiuerent les Seigneurs d’Angleterre, quand ils parlèrent à dUt amp;nbsp;luy dit le Comte Marefchal, eftant à genoux douant elle,Madame,au plaifir dcDicu vous ferez noftre Dame,amp;Roync d’Angleterre. Sire,refponditlaieunc fille,toute auifécjfans côfeil d’autruy,S’il plaift à Dieu amp;nbsp;à Monfeigneur mon perejqueie foyc Royned’Angleterre, ie le verray volontiers: car on m’a bien dit que ie feroyevnc grand’Damc.Et adonc elle fit leuer le Comte Marefchal:amp; le m*ena par la main à la roy-ne,fa mcrc:qui est grand’ioyc dc la refponfe: amp;r aulfi curêt tous ceux,amp; celles,qui ouye l’auoicnt.La maniere,ordonnance,do(ftrinc,amp;: contenance dc cefte ieune fille deFrance pleut moult grandement aux ambafladeurs d’Angleterre: amp;nbsp;dirent amp;nbsp;imaginèrent entre eux, qu’elle feroit encores vnc Dame de haut honneur, amp;nbsp;de grand bien, La con-clufion dc cetraittefut telfc,Quand ces Seigneurs d’Angleterre eurent eftéamp;feiourné dedans Paris plus de vingt iours,amp; que leurs fraiz débouché amp;nbsp;de leurs cheuauxeftoiét payez de par le Roy dc France, rdponfe raifonnable leur fuadonnee, belle amp;cour-

-ocr page 1323-

DE FROISSART.


1^1


toifede par le Roy amp;nbsp;le Confeil en eux donnant grand' efperancc que ce j pourquoy ils ^/ponJe^M^y eftoient venus,le feroitmais ce ne feroit pas fi toft:car la dame^qu’ils demandoiée auoir, ^^ ^'■ance aux moule icune d’aage eftoit;amp;,auec tout ce,elle eftoit obligée amp;nbsp;conuenancce,en caufe de manage, au Duc dfc Bretaigne, pour fon aifné fils. Si conuenoit traitter deucrsluy, pour ^ ^f^f^Jwle rompre celle conuenance,auant que les procès peuffent aller plus auant: amp;nbsp;ccluy Y^^^i/Uea^nee‘^e quideuoit entrer amp;nbsp;venir,onfaifiéroit les chofes en ccluy cftat:amp; là en-dedâs on eniioyc- Uur/^^^,*' rolt nouuelles en Angleterre,de par le Roy de France:^ fur le tcmj*s de Qiiarefme,quc les iours commenceroient à embellir amp;nbsp;à élongncr,amp; les mers à appaifer, ils recoume-'foicnr,ouautre^que le Roy d’Angleterre y’voudroit enuoycr,en France.deuers le Roy amp;fon Confeil:amp;ils feroiér les bien venus.De ccftercfponle:fccontcterent les Anglois:

amp; prirent cofigé de la Roync,amp; de fa fille,la icune Dame Y fabel de Frâce, amp;nbsp;des frètes amp;nbsp;oncles du Roy,amp; de tous ccux,aufqucls il appartenoit congé prédre. amp;nbsp;puis fe départirent de Paris: amp;nbsp;fe meirent au retour, pour venir à Calais,lc chemin qu’ils efioient ve-nus:à firent tant par leurs iournccs.qu’ils retoumerét en Angleterre: amp;nbsp;fe haftcrenr,dc- ^P^lt;»'^^f^ ‘tm^ uant tous leurs gens,Icsdeux Con-^es d’Angleterre,qui chefs auoient eftéde ce traitté, le Comte de Roftelant amp;nbsp;le Comte Marcfchal, pour opporter nouuelles au Roy d’An- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*”

gletcrrc:amp;vindrent de Sanduich (ou ils prirent terre) en moins de iour amp;: demy à Win- nbsp;nbsp;®

defore:ou le Roy pour ces iours fe tenoir:qui fut moult ioyeux de leur venue: amp;nbsp;fe contenta desrefponfes du Roy de France amp;nbsp;de fcs oncles: amp;nbsp;ne mit pas cette chofe à non-chaloir: mais la prit fi à cueur amp;nbsp;à grand’plaifancc, qu’il n’entendoit à autre chofe fors à vifiter amp;nbsp;fubtillcr comment il pourrait venir à fon entente d’auoir à femme amp;nbsp;cfpoiife la fille du Roy de France.Le Roy d’Angleterre d’vne part penloic comment il viendroit par toutes voyes au mariage de la ieuwe fille du Roy de France: amp;nbsp;cifde Franceamp;fes Confaux,d’autrc part, pcnfcgcntamp; fubtilloient, nuit amp;nbsp;iour, comment cefte chofe fe feroit à 1 honneur d’eux,amp; dtwoy-^ume de Francc.PJuficurs en parloicnt: amp;nbsp;difoient ainfi, Se nous eftions appelez en ces traiteez de France amp;nbsp;d’Angleterre, ôc noftreparoHefuft ouye amp;nbsp;acceptée,nous dirions ainfi, que iale Roy d’Angleterre n’auroicla fille de France,que paix ne full faite entre luy amp;nbsp;le Roy d’Angl. leurs Royaumes,conioints amp;nbsp;adhe-ransàla guerre. A quoy fera ce bon, que le Roy d’Angleterre aura à femme la fille du Roy de France,amp; eux amp;nbsp;leurs Royaumes, les tréucs pafl’ecs (qui n’ont à durer que deux ans)fc guerroyeront,amp; feront eux amp;nbsp;leurs gens en haine?Ce fonP jhofes,qui font moult à confidercr. Les Ducs de Berry amp;nbsp;d’Orléans cftoignt de celle opinion, amp;nbsp;pluficurs baux Nobles du Royaume de France: amp;toutce fauoicntbienle Roy de France amp;nbsp;le Duc de Bourgongne: amp;nbsp;le Chancelier de France: qyi f enclinoient alfez à la paix, refer- » • ue l’honneur du Royaume.

Comment vn Efeajer iJe T^rKa/ftlie^nommé Robert l'Hermite^ ebififsi auoir c» firmer quelque vifo/} ou reuelation pourfefitremettre ^be la paix entre F rance (^Angleterre,fut enaoyé vers le Rsj Richard (bquot;fe^ on^les,poarceß effeci. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. rxv.

EN ce temps auoit vn Efeuyer en France, prudent amp;nbsp;vaillant homme; amp;nbsp;eftoit nou-ucllemcnt retourné en France: amp;nbsp;auoit en fon temps moult trauaillé outre la mer,amp; ^ eftéen pluficurs lieux amp;nbsp;moult grans voyages amp;nbsp;beaux: pour lefquels il eftoit moult recommandé en France amp;nbsp;ailleurs,ou la j:ognoiflance deluy eftoit venue. Celuy Efeuyer eftoit de la dation de Normandit^??^’vn pais qu’on appelle Caux, Se eftoit nommé R obert le Menuot: mais à-prcfent on l’appcloit Robert rHermite:amp; eftoit moult religieux, amp;nbsp;de belle vic,amp;de bonnes parolesrSé pouuoit eftre enuiron del’aage dcciiuquantcans: tee,^» il copte amp;nbsp;auoit eftéaux traittez,qui furet «à Lolinghen,du Duc de Bourgógn^amp; des Seigneurs y’’ ^‘^'^ '^j^^°’^ de France d’vne parr,Sc du Duc de Lanclattrc amp;du Duc de Cloceftrc d’autre part: amp;rvo- ‘-^^^^a ^fg’^ lonticrs y auoit efté ouvamp;,la forme ôe manière comme il y cfloit entré, ie la vous diray proccaßahars trefuolontiers. Auenu eftoit à ce t Robert l’Hermitc,qu’cn retournant es pays de Fran- Ju t^ray BrJre ce, amp;nbsp;eftant party du Royaume de Suric,amp; montéà Baruchlur la haute mer, vne fortu- ttettemps,piur ne de vent amp;nbsp;de tempefte de mer, à luy amp;nbsp;àfes compaignôs, luy prit fi grande Se cruelle, mieux venir à que deux iours amp;nbsp;vne nuit ils furent tempeftez, que nulle efperancc à iffir ils nauoient la charge,^ue hors de ce peril: amp;: gens, qui fe trouuenr en tel danger amp;nbsp;pgrti, font mieux contrits amp;nbsp;?' ^^^^^gt;[^‘^1 repentans,amp; en grand’cognoiRanceamp; cremeurenuers Dieu. Si auint que fur la fin de ^^‘^[(-■‘erre-cefte tempefte, amp;nbsp;que l^temps feprit à adoucir,Scie vét àappaifer,vne forme d’image, XfSut ver^ plus elere que n’eft criftal, f apparut à Robert l’Hcrmite: amp;nbsp;dit ainfi, Robert, tu iftras amp;nbsp;ram tantop.

-ocr page 1324-

i^t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE Q^VART VOLVME

échapcras de cc pcril3amp; tous ceux,qui font aucc toy,pour l’amour de toy:cär Dieu a ouy tes oraifons,amp; pris en gré: amp;nbsp;veut,amp;te mande par moy,toy retourné en France,du plus toft que tu pourras,quc tu te trayes deuers le Roy de Frâcc,amp; tout premièrement copte luy ton auenturc: amp;luydy qu’il fenclincàla paix:dcucrsfonauerfaitele Roy Richard d Angleterre: car la guerre a trop loguemét duré entre eux: amp;nbsp;fur les traittez de paiXjQui f entameront amp;nbsp;feront entre le Roy Charles de France amp;nbsp;fb Roy Richard d’Angleterre amp;nbsp;leurs Confaux, firfe mets hardiment: amp;nbsp;remonftre ces parolles: car tu en feras ouy: amp;nbsp;tous ceux, quite contrediront à la paix Seaux traittez, amp;nbsp;fouftiendront la guerre amp;nbsp;mauuaife opinion,le compareront en leur vtuant cheremér.Sur cefte p^rollc la clarté amp;nbsp;la voix f euanouit:amp; Robert demoura tout penfif: mais toutesfois il tint tout cc,qu il a-uoit veu 5c ouy,pour diuine chofe:ôe,depuis cefte aucnture,ils eurent letemps amp;nbsp;le vent à fouhait: amp;nbsp;arriucrent en la riuicre de Gennes: amp;nbsp;là prit congé de fes corapaignons, quad il fut hors du vailfel: ôc puis il exploita tant par fes iournees,qu’il vint en Auignon: amp;nbsp;la premiere chofc,qu’il fit,cc fut qu’il alla à l’Eglifc Sainâ-Pierre: amp;nbsp;là trouua vn vaillant homme, Penitencier: auquel ilfc confeftadeu^tement amp;nbsp;dcumcnnamp;luy compta toute fon auenture,ainfi qu’audeuant vous l’aucz ouyc:amp;: demanda à auoir confeil,pour fauoir quellechofe il en feroitî Le preud’homme, auquel il f eftoit confeflé,luy dit,amp; defFendit,qucde cefte chofe il ncparlaftaucunemét,tant qu’il l’auroit.remonftréauroy de France tout premièrement, Sc tout ainfi quel’auifion luy eftoit venue: amp;nbsp;ce, quclc Roy en confeillcroit,il le fîft. Robert prit ce confeil à bon: amp;nbsp;le creut: amp;nbsp;enchargea tout ftmple habit:amp;fcvcftitamp; habitua tout de drap gris: amp;: fe maintint amp;nbsp;ordonna depuis moult fîmplcmcnt,ôcfc départit delà cité d’Auignon:amp; e xploiratât,^ erra par fes iour-nees, qu’il vint ?Paris .• mais il n’y trouua pas le Ray : car pour le temps de lors il cftoita Abbeuillc:amp; les traittez eftoient ouucrs entre les Françoi jamp; les Anglois:ainfi que dcf-fus eft contenu en noftre hiftoirc.Tout premièrement il fe tpyt deuers leRoy(quipour cesiourseftoitlogé enl’Abbayc Saind-Pierre)amp;luy fitvoye,pour parlerai: Roy,vn Cheualier de Normandie: qui eftoit de fa congnoiftànce: Sc auoit nom meffire Guillaume Martehlequel eftoit Cheualier de la chambre du Roy, Sc le plus prochain qu’il euft. Robertrecorda de poinét en poind,bellemét amp;nbsp;douccment,toute fon auéture.fi-cora-me cy-deffus eft dit. Le Roy fy enciina,Scy entendit volóticrs:amp;,pource quefononcle le Duc deBourgongne,amp;memreRegnauddeCorbic,ChâcclierdeFrancefquilcsplus grans eftoient du coÂé de France fur ces traittez) n’eftoient point là, mais à Lolinghen contre les Anglois,fi dit le Roy ^obert,N oftre confdl eft contre les Anglois à Lolinghen. Vous vous tiendrez icy, tant qu’ils feront retournez: amp;', eux rcuenus, ic parleray a mon oncle de Bourgongnc,amp; au (^hanedienSe fcray ce,que pour le mieux ils me con-feülcronti^obert refpondit,Dicu y ait part.En celle propre fémaine retournèrent à Ab Ijeuile ceux du eófeii du roy:amp; apporterét aucuns articles fur forme de paix:que les Anglois auoient mis outre: amp;nbsp;eftoient fi grans ,que ceux qui f entremettoient du traittéde par le Roy de Frâcc,nc les vouloient pas paftcr,n’accaptcr,fan»fauoir l’intétion du Roy; fi que, quand ils furent venus, ikles luy remonftrerent. Adonc trait à part fon oncle le Duc de Bourgongne amp;nbsp;le Chancelier: amp;nbsp;leur remonftra tou t ce,dont Robert l’Hermite l’aupit informé.-amp; leur demâda lÂ:’eftoit chofe licite à croire fus.Ils regardèrent l’vn 1 autre: amp;penfcrcr vn petit:puis,cux auifez de parler,dirent qu’ils vouloict veoir ce Robert, amp;nbsp;l’ouïr parlent fur ce ils auroict auis.Robert fut ma!Wé:amp; vint:car il n’eftoit pas loing de la châbre,ou les Parlemens fecrets alors eftoient.Quand il fut venu deuers le Roy amp;: le Duc de Uourgongne,il les honnora:ainfi corne bien il le feut faire. Adonc dit le Roy, Robert,remóftrez nous cy tout au long voftrc parollc,amp; de laquelle vous nous auezin-formé.Robert rcîpondit:amp; dit,Sire,volontiers. Là emprit il la parolle, amp;nbsp;moult doucc-ment:amp; ne fut de ries ébahy:amp; leur recorda les parolles tout au 19g,que vous auez ouycs cy-dcirus:aufquclles ils entendirent volontiers.Donc le firent ils ilïir delà chambre:amp;y demourcrent tous trois enfemblc. Le Roy demanda à fon oncle quelle chofe en eftoit bonne à faire. Monfcigneur(dit il)nous amp;nbsp;le Chancelier en aurons auis dedans demain. Bien, dit le Roy. Sur cel eftat ils firent leur confeil depuis: amp;nbsp;f aftcmblercnt enfemblc le Duc de Bourgongne amp;nbsp;MajpreRegnaud de Corbie,Chancclier de France: amp;nbsp;parlèrent de cefte matiere alfez longucment,à üuoir qu’ils en feroient: car ils veoient bien quclc Royfy enclinoit grandement: amp;nbsp;vouloir que Robert fuft aiouftéauec eux en ces traitiez de Parlement: car il auoit moult douce amp;nbsp;belle parolle: amp;nbsp;conuertiftoit, par fon langage

-ocr page 1325-

DE FROISSART.


ijs?j


gagCjtous cœurs,qiiiroyoicnt parlcr.CófcüIé futamp;aniftypour le meillcnr,aü cas que ce Robert monftroit ce par manière de miracle amp;nbsp;vifion diuine,qu’on lelaifleroit côueniri amp;nbsp;venir aux traittcz amp;nbsp;Parlemés,pour remonftrer aux Seigneurs du Royaume d’Angle-terrcjamp;àtous ceux qui le voudroientouyr,tout ce,dont ilTesauoit informez: amp;nbsp;quec’e-ftoit chofe bien licite à faire:amp; dirêt ils tout ce le lendemain au Roy,fur cel eftar. Quad le Duc de Bourgongnc,oiftlc du Roy,amp; le Chancelier de France retournèrent aux Par« lemens amp;traittez à Lolinghen à l’encontre des Seigneurs Angles,ils menèrent ce Robert l’Hcrtnitc auccques cux:Icque 1 cftoit rnoult bien fondé de parlcnainfi comme vous auez ouy. A^rcs que tous les Seigneurs de France amp;nbsp;d’Angleterre furent alfembleZ en Parlement enfemble,Robcrt vint parmy eux:amp; là commença à parler moult fagementi amp;nbsp;remonftrer toute i’auêture,qui fur la mer luy eftoit auenue: amp;nbsp;difoit amp;nbsp;maintenoit en fesparolles,querauifion qui luy eftoit auenue,eftoit mfpiratio diuinc,amp;que Dieu la luy auoit tranfmire:pourtant qu’il vouloit'qu’il fuft ainfi. En ces patolles remonftrant,y en-tendoient aucuns des Seigneurs d'Angleterre volontiers,Si fy cnclinoient en bicn:tcls queleDuc de Lanclaftrc,oncle r^Roy Richard d’Angleterre,le Côte de Salbery,mef' lire Thomas de Perfy^meflirc Guillaume Clamou,l’Euefquc dcLincoic,amp;rEuefquc de Londrcs;mais le Duc de Cloceftre amp;nbsp;le Comte d’Arondcl n’en faifoicnt nul compte;^ dirent depuisjcn fabfence des ambaffadeurs de France,cux retournez à leurs logis,que ce n’eftoic que fâtofihc,amp;: toutes paroles cótrouuees,amp; faites à la main,pour eux mieux abufer,amp; curent confeil gcneraleméf,qiïils en eferiroient deuers le Roy Richard d’Angleterre, amp;nbsp;tout l’eftat de ce Robert rHcrmite,amp; quelle chofeil auoitditamp; propofé: amp;nbsp;furcecôfeiltenu,amp;enuoyé en Angletcrre,deuers le Roy,parvn Chevalier ^ Châbelan du Roy:qui fappeloit meflire Rich»rd Crcdon:ôi troiiua le Roy d’Angleterre en la Côté de Brene,en vne belle p|ÿce amp;nbsp;chaftcl,quo dit t le Dox:amp; luy bailla les lcttrcs,queles ^^ ^quot;J^**-^'^‘ Seigneurs traitteurs de fa4)artie(quifetcnoiét en la frontière de Calais) luy enuoyoiét: auantn«mm7 amp;nbsp;dedans eftoit contenu la certaineté de ce Robert rHermite,amp; toute la lignification Ledos en vn contenue. Le Roy d’Angleterre lifit tout au 15g les lettres: amp;nbsp;y prit trefgrand' plaifancc: feMlmot. j^a amp;p3refpécial, quand il vint au poinét deccRobcrtl’Hermite, le Roy d’Angleterre dit HaCemtéde que ce Robert il verroit volontiers,amp; orroit parler:amp; f'enclinoit alfez à croire en vérité, s^ne,«» Umti que cefte chofc,qu’il remóftroit amp;prouuoit,eftoit aucnue:amp; refcriuit le Roy fcablemét nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“^^^^

au Duc de Lanclaftrc amp;: au Comte de Salcbery,que,fi on pouuoit par nulle voye hôno- ,gt;”X nblement faire que bône paix fuft entre luy amp;nbsp;le R)jy de France,!eurs Royaumes,con- g^^fquot;^ ^^ ioints amp;: adherens à la gucrrc,’Hs f’en voufiflent mettre en peine: car vrayement félon la ^u’H „y P ƒ ollc de ce Robert rHermite,la guerre auoit trop longuement duré:amp; bien eftoit téps filled Kent, dy trouuer aucun moyen de paix.Bien eft contenu cy-defins commet les trottez fc por-terent,amp;ledepartemcntqueles Seigneurs firent l’vn de rautrc;amp; cômcnn^ues furent iurces,fecllees, amp;nbsp;données de toutes parties,entre les Royaumes de France amp;nbsp;d’An^e« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

tcrre,lcurs coioints amp;adherens,à durer quatre ans: amp;nbsp;ce pendantonferoitbonnepaix* Tcllcfut l’intétion dcslt;raitteurt du Roy :rcferué le Duc de Cloccftre.car bien promet-toit,luy retourné en Angleterrejquc iamais dlt;^raittcz dcpaixenucrsle Royaume de France n’en parlcroit nullement:amp; dilfimula adôc3rÿit comme il peut,pour complaire nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

au Roy amp;àfonfrerc le Duc de Lanclaftrc. Ainfi,par celle manière amp;nbsp;ordonnance, que le vous ay dit amp;nbsp;rccordé,vint en co^qoi/Tance,Robert l’Hermitc. Alfez toft apres que le ComtedeRqftcllant amp;nbsp;le CorrffeMarefchaLl’Archcuefque de Dunclin,meflire Hue le 0efpenlier,tneflîre Louis de Cliflbrr,amp; ceux,qui en France aüoient efté cijuoycz,furét

retournez en Angleterre, amp;nbsp;eurent apporté,fur l’eftat de ce mariage, nouuellesplaifans ^ reußours amp;aggreables au Roy d’Angleterre,les Parlemést de la Saindl-Mich»! (qui fe tiennent à 1325. ntUren* ^eftmonftier)vindrcnt:amp;ontvfageêcordónancede durer quatre iours,amp; font Parle- tre enfin pn^ mens amp;cófaux généraux de toutes les befongncs d’Angleterre,qui là rctûurnét:A l’en- petprineipaL trcedesPatlemens retourna en Angleterrele DucdeLâclaftre,du p#ys deGafeongne, amp;nbsp;de la cité de Bordeaux,ou il auoit efté enuoyé,ainfi côme vous f'iucz:amp; n’auoit point cftéreceu fur la forme amp;nbsp;manière,qu’il cuidaeftrc,quâdil le départit d’Angleterre,'amp; il alla à Bordeaux.le cuidc fi bien les caufes auoir dites amp;nbsp;remôftrees ci- deflus^aüdit liurej que peine me feroit le reciter encores vne fois.Qiiand le pue de Lanclaftre fut reuenu en Angleterre,le Roy amp;nbsp;les Seigneurs luy firent bonne chere (ce fut raifon) amp;nbsp;parieret de leurs befongnes enfemble.Si treftoft que les nouuelles furet venues amp;nbsp;fccuës en Frâ-cc que le Duc de Lan^aftre eftoit retourné en Angleterre, le Roy de France amp;nbsp;les Sei-

R

-ocr page 1326-

L E CLV ART VOLVMÈ

gneurs eurent confeil que Robert l’Hcrmitc iroit en Angleterre, amp;nbsp;porteroît lettres de creâce au Roy d’Angleterre(quilc defiroit à veoir)amp;,luy reuenu en Frâce,on y enuoye-roitle Côte deS.Pol:amp;faccointerôit Robert I Hermitc du Roy,amp;: des Seigneurs d’An-gleterrc:qui l’orroient moult volontiers parler des befongncs de Surie ta de Tartarie,amp; de rAmorabaquin,amp;: de la Turquie: ou il auoit long temps efté amp;nbsp;conuerfé: car,de telle . matiere les Seigneurs dAngleterre en oyét volôtiers parler.fl fut dit à Robert 1 Hcrmi-i^olertl Hermt j^ q^’ü fordonnaft poSr aller en Angleterre. De celle cômiflion il fut tout réiouy:amp; dit /f r/^J'L^« 4^^ trefvolôtiers il iroit:car on cques il y auoit efté.Si luy furet baillées lettres de crean-^laene, par le ^^ ‘^^ P*■ ^^ ^^Y ^^ France, adreçans au Roy cTAnglcterr €,amp; à fes oncles. Robert partit ‘^7 de F^nce. de Paris,auecques fon arroy, à fept cheuaux tant feulement,amp; tour aux dcTpens du,Roy (ç’eftoit radon) amp;nbsp;cheuaucha tant, qu’il vint à Boulongnc: amp;: là entra en mer: amp;nbsp;arriua a -fcepeute^re Douures:amp; tât exploit3,qu’il vintàf 01ten,vn manoir du Roysàfcptlieuës Anglefchcs eeluy, lt;juda de Londrcs:Sc trouuale Roy amp;nbsp;le Duc de Lanclaftrc,lcs Comtes de Salebcry amp;nbsp;dcHo-^mé Eltern °”* ft’‘^onnc,amp; melfite Thomas de Perfy:amp; là fur de tous3pour l’honneur du Roy de Trace, ” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* grandement £cioyeufcmentrecueilly3amp; efpccialen'U’jg du Roy d’Anglcterre:quiledc-firoità veoir. Ilmonftrafes lettres de creance au Roy: qui lesrcceut en bien,amp;lcslift le penCe ue ^^ long:amp; auffi firét tous les Seigneurs,l’vn après rautre;aufquels il apportoit lettres.Lc c\^ ce,^Heno’’ ^^^^ ‘^^ Cloceftre pour ces iours cftoit àt Perfes en vn charte!, qu'on appcloit cem’eft allons ’^uel^ues onis Plefly.Quand il eut efté delez le Roy amp;nbsp;le Duc de Lâclaftrc,à Olten cinq iours,il fc foischan^e'en départit pour aller veoir le Duc de Cloceftre;amp; fur celle entête prit côgé du Roy,amp;des Exceftre. .Scigncurs:amp; vint à Londrcs:amp; le lédemain il f ordonna de cheuaucher:amp; vint au gifte, à quinze lieues An^lefchesde Lódrcs,cn vnc ville,qu’on nomme Brehonde:amp; au lédemain il vint à Plefïy:ôc trouualc duc amp;nbsp;la ducheffe. S# leurs cnfâs3qui le recucillirét doucement,félon fon eftat.Robert bailla amp;nbsp;monftra fes lettres,qy'il apportoit de parlcRoy deFrance,auDucdeCloceftrc.LcDuc les ouurit,amp; les leur tQUtaulong:amp;,quâdil veit qu’elles eftoient de creance,fi traït à part Robert,amp; luy demâda la creance.Robert ref-pondit que tout à loifir luy diroit:amp; que pas il n'eftoic venu pour fi treftoft partir. Adôc dit le Duc qu’il furt le bien venu.Bien fauoit Robert l’Hcrmitc que ce Duc de Cloceftre, Anglois,eftoit vn home moult dilfimulât,amp; fort contraire à la paix,amp; tout hors de 1 accord amp;nbsp;opinion du Roy d’Angleterre amp;nbsp;du Duc de Lanclaftrc: qui afiez fcnclinoit auX traittez de la paix. Si n^ fauoit comment entamer ne brifer;car il l’auoit veu amp;nbsp;cognu trop côtraire aux traittez de Lolin^cn:amp; ne demâdoit que la guerre en Frâce. Pour ce ne dem oura pas que Robert l’Hermitc ne parlaft au Duc as Clocertrc,fur forme de paix: . nbsp;/ nbsp;nbsp;• • maisiltrouuoitlcDucfroidencesrc(pôfcs:amp;difoitquepasiln’eftoitàliiy:amp;:qu’ilauoit deux frètes aifnez,le Duc de Lâclaftre amp;nbsp;le Duc d’Iorch: aiifqucls de cefte matière il ap-partenoit rmiau« à parler, qu’à luy: amp;: auffi, fe luy tout feul le vouloir, par auenture nele voUdroient point accepter les Confaux d’Angleterre, les Prélats, amp;nbsp;les bonnes-villes. i{emtn[lrani:e Trefchcr Seigneur, pour lafainte amour de Nortre-Seigneur lefufchrift, amp;nevucillcz de^berd’ffer point crtrc côtraire à la paix,ce difoitRobert l’Hermito».Vousy pouuczmouît:amp;iavccz mue au Duc de vous que Ic Roy vortre neueu la defirc,îc fy encline grandement:^ veut par voye de ma riage auoir la fille au Roy de France: dont par cefte coniodion feroit vne grande allian-de Prance^“^’^ ^^ ^^ P^'^^ d’amour,A cefteparmlcrcfpôditlc Duc de Cloceftre:amp;:dit,Robert,quoy d' ^nple^re T^^ VOUS foyez crcu amp;nbsp;ouy à prefent des Roys amp;nbsp;des^gneurs des deux Royaumes, amp;

* nbsp;nbsp;nbsp;* que vous ayez grâd’ voix amp;nbsp;grand’audiéceàeux amp;ne?h’sCôfaux,Iamatjeredclapaix

eftfigrande^u'ilconuiêtqueplus grand que vous fen entrenrette. le vousdy,amp;aydit Cy amp;nbsp;ailleurs,que ia ne feray contraire à la paix fairc:mais qu’elle foit à l’honneur de no-ftre partie: amp;iàfut^lle du Roy noftrepere, amp;dcnoftrcfrerele Prince de Galles, Sides autres,iurcc amp;nbsp;accordée au roy Iehâ,fii à to’ fes fuccefteurs,amp; de leur cofté iuree Si obli-gee,ôi cncóuenancee fur peine Si fcnrccc de Pape: Si point n’a clfé tenuermaisaeftede nulle valeur,amp; rotules François enfreinte Si brifee fraudulcufcment Si cauteleufcmét: Si ont tant fait,qu’ils fe font remis en polfeffion Si faifine de toutes les terres SiSeigneu-ries,qui furent rendues Si deliurces, par paix faifanr,à noftredit feu Seigneur 8ipere,amp;à noz predécefïeurs: Si en outre, de la fomme de trente cens mille francs,que la redemption monta en payement,#ncorcs en font à payer fix cens mille francs: pourlefqiiels Robert, tels mémoires Si fouuenances, qui deuant nous reuiennent, nousangoiftentSi troublent les courages duremct:Si nous cmerueillons,moy Si pli^curs de ce Royaume) aufquels il en appartient bien la congnoiflance) comment le Roy Noftre-Sireeft de H icuneSiî

-ocr page 1327-

D E. . F R o I s s A R T.

I^J

icune amp;foiblcauis,qu’il ne confidere amp;nbsp;regarde autrcmêtle temps paRc,amp;le têpspre-fenrj,amp; cornent il fe veut allier à fesauerfairts, amp;nbsp;par cefle alliance déshériter La couronc d’Angleterre des héritages à venir.Trefeher Sirc(rcfpondit Robcrt)noltrc-Scigncur Ic-fufehrift foufFrit mort amp;nbsp;paflion en croix,pour nous tons pcchcürs:amp;:pardôna là mort à ceux,qui lecru^fierent. (1 conuient auffi tout pardonner.qui veut aiioirbicn5amp; venir à la gloire de Paradis. T out js malucuillances, haines, amp;nbsp;rancunes, furent pardonnees au iourque lapaixfutfaicc amp;nbsp;feellee à Calais par vozprcdéccflèurSi Orfontrcnôüuellces guerres moult durcs:qui ont efté entre les voftres amp;nbsp;les Uoftres, eTpoir par deception amp;nbsp;coulpe des deux partics-.car,quand le Prince de Galles,amp; Duc d’Aquitaine, fut iffu hors td’Efpaignc,ér retourné en Aquitaine,vue manière de gens(qui fappcloiét copaignics: t f^ijmeyoji doth greigneur partie eftoiét Anglois amp;nbsp;Gafcós,tous tenâs du Roy d’Angleterre amp;nbsp;du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.^quot;'‘’ Prince de Galles)fe meirêtfus,Sc fe recueillirét cnséble amp;cntrcrét au Royaume dcFra- j.^.^^^J^fi~^ cc,fansnultiltre de raifon:amp; y feirét mortelle amp;nbsp;cruelle guerre, auflî dure amp;nbsp;forte,corne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L elle auoitelteau-deuât.'amp;appeloiét le Royaume de Frâce leurchâbrc:amp;: eltoiétn enta- ^^^(„s comen-létezdemalfaire,qu’ó ne pounoitrefifter à rtcontred’èux:St pour ce,quad le Royaume ceret leurs nur de France fe veit ainfi foulé amp;nbsp;giiWfoy é,amp; plüs venoit le téps auant,plus fe müitiplioiét fes crfUeries: lesennemisduRoyaumc,leRQyCharles,filsauRoy Iehan3futconfcilIcparfesv31Tàux, («fffff lt;»^ ^f qu’ilallaftau deuâtde telles olfenfes,amp;ypourucuft:fuftpargucrreouautrcmcr.Auec- viaauprtmttf^ ques eeqduficursgrans Barons de Gafeongne fallieret allée le Roy de Francedefqucls le ^’'^ ’ Prince de Galles(qui deuoit eftre leur Sire)vouloit trop fubmcttre,amp;leur faifoit moult grandes iniures(fi-comme ilsdifoient,amp;môftrerentparpluficurs raifons)amp;ne lesvou-loicnt ne pouuoient plus foufFrir:amp; commécerent la guerrc,pour caufe du rcirorr,à l’encontre du Princciamp;lc Roy Charles de Frâce,d’eux amp;nbsp;de fes valfauXjféhardit àla guerre auecques eux,pourobuier à l’encontre de fes Compaignics:amp; fe retournèrent deuers le Koy de France amp;nbsp;à fon aid?, en celle nouuclle guerre, pluficurs Seigneurs, 5^ leurs Sei-gncuries,citez,villes,amp; cnafteaux,pour la grand'opprcfiion,quc le Prince de Galles leur faifoir,ou cofentoit à fairè par fes Comis. Ainfi a efté rcnouucllcela guerre moult dure: parlaqucllc moult de grans mechefs en font encourus, de defiruétion de peuple, amp;nbsp;de paySjà la Foy de Dieu amp;nbsp;de Chreftieté alfoiblic,amp; moult foulcc:Si f en font réueilicz amp;nbsp;enhardis les ennemis de Dieu,^ ont ia côqiiis moult de Grécc,amp; de l’Empire de Con-flâtinoplc,par faute de refifter contre la piriffance d’vn Turc.-qig f appelle Bafant,dit 1A-morabaquin:amp;cilacôquis,Sc mis en fafubgediomtoutlc royaufnc d’Armcnic:referuc vncfeule ville,fcant fur mer(auificomme feroit HaÂ:onnc,ou Brifio,en cepaïs)Iaquel-

1c ville on appelle Tourch: amp;nbsp;la font tenir contre les T mes les Géneuois, amp;nbsp;Veniciens: * * amp;nbsp;ne peut longuement durer, contre la puilfance’de l’Amorabaquint l’Empereur de quot;nbsp;f Ïenefrouuè Conflantinople: qui eft de voftre fang: car il fut fils à l’Empereur Huguesdk Luzignan fiff^^f eeJlEm-amp; à Madame Marie de Bourbon, confine germaine à Madame la Royii^Tvoflrc mc^c. Mais,fcpaix cft(ainfi qu’elle fera,fi à Dieu plaift)entre France amp;nbsp;Angleterre,Cheualicrs ^^^^’”^^^ ^”^, amp;Efcuycrs(quilcs arm^s demandent Sr défirent pourleurau.incement)fe trairont cel- „enroue peur le part.-amp;aideront au Roy Léon d’Arménie à rclt;^uurer fon héritage,amp; mettre hors les krs eßest Sm-Tures,caria guerre a trop duré entre France amp;Angleterre:amp;: Dieu veut que fira fy prei- pereurd^Cen-gne:amp; tous ccux,tant d’vn R oy aume comme de Faut«?,qui le côtrediront amp;nbsp;empefehe-ß-intm^fe vst ront,cherement,à mort,ouà vie,le compareront.Comment pouuez vous ce fauoir?ref »«f»ff Androp pondit Ic Duc de Cloceftre.A caHa^^roilc dit Robert rE[ermitc,Cher Sirc,cc,quei’cn*”'\ ‘ ayamp;ray,vient parmlpir^tion diurne, amp;nbsp;par vnc vnion, qui me vint lut ia mer en retou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^i^ia^ues nant de Baruch, vn port en Suric, vers Ville de Rodes. Adoncluy compta,d?motà mot,^^ Lsßgnan toute la vifion,quiauenue luy cftoir,pour mieux émouuoirlc coeur du duc de Cloccfire g^ de typrei àpitié ScraifomMaisceDuceftoit dur amp;nbsp;haut contre la paix;amp; vonli^t roufiours retour nerà fes opinions:amp; contemnoit moult fort,à fes parollcs,lcs Frâçois,cn toutes diofes: quoy que Robert luy dift dit amp;: remóftré: mais pour la caufe de ce q celuy Robert eftoit eftranger,Sr qu’il môftroit à fes parolles,amp; en fes oeuures,qu’il ne voifloit que tout bien, amp;pource qu’il fentoit aulfi q le roy d’Angleterre fon feigneur, f édinoit de tous points àlapaix,il fen dilfimuloit,ce qu’il pouuoir amp;nbsp;tournoit d’vue autre partie,au contraire,fes parolles,que le coeur ne luy donnoit.Deux iours Si deux nuids fut Robert l'Hcrmite au PlclTis, dclcz le Duc de Clocefl:re,fa femme amp;nbsp;fes enfans:^ luy fit on par femblant tres-bône chcre. Au tiers iour,il fe departir,amp; prit côgé du duc amp;nbsp;de la duchdfe, amp;nbsp;de leurs enfans,amp; des Cheualiets del’holid;amp; puis f c retourna à Londres;amp;: de Là à w indeforc:

R ij ’

-ocr page 1328-

tÿg nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE Q_V A R T VOLVME ou le Roy f’cftoit rctrait:qui luy fit grand’ chcrc:amp; 1 auoit moult en amour,pour caufe de ce que le Roy de France le luy auoit cnuoyé3amp; pource qu’il cftoit bien cloquent amp;nbsp;fage, fie plein de douces parollcs amp;nbsp;hóneftes.On doit bié croire amp;nbsp;fuppofer que le Roy d Angleterre demanda toutfecrettemétauditRobert l’Hcrmitc l’eftat de fon oncIcdcClo-ceftrc,amp; tout ce qu’il y auoit trouué: amp;nbsp;Robert luy en refpódit bien à ^inr. Bien fauoit le Roy d’Angleterre quclc Duc de Cloccftrcnc l'cncliner^tia a la paix, tât comme il pcuft:amp;: que plus aimoit la guerre,que la paix. Si tenoit en amour, tant qu’il pouuoir,fes deux autres oncles,le *ducs de Lâclaftre amp;nbsp;d’Iorchjtât amp;nbsp;de fi bô cucur,qu à merueillcs: amp;nbsp;auffi faifoitil pluficurs Prélats amp;Barôs d’Angleterre: dcfqucls il penfoit edrcferuySc aidé. Quand Robert l’Hcrmitc eut efté vn mois,ou enuirotijdelcz le Ro)»d’Anglctcrrc amp;nbsp;les fcigueurs,il prit congé :amp; f ordonna pour partir. A fon dcpartcment,lc Roy d'Angleterre, pour l’honneur amp;nbsp;amour du Roy de France,qui là l’auoi t cnuoyé,luy dôna gras dons amp;nbsp;beaux:amp; aulfi feirent les Ducs de Lanclaftrc sè d’Iorch,amp; les Comtes de Hofti-donc amp;nbsp;de Salcbcry,amp; meflire Thomas de Perfy :amp; le fit le roy recôuoyer iufques à Dou i^etmrde i^o- ures.-amp; là monta fur la mcr;amp; pafla outrc,tant qu’il vint en Francc:amp; fc mcit par tcrreluy ^M l'ffermite amp;fcs gens:^ trouualc Roy,amp; la Roync,amp;fes oncl?S^Paris.Si fc trait dcuers£ux:amp;rc-vers le j^yjiàe corda au Roy de fon voyage:amp; comment il auoit cxploité:amp;la bonne chcrc3qucleRoy Frace,ßnni4i- d’Angleterre luy auoit fait.Prefque tous les iours auoit meflagers de France amp;:d’Angle-terre,allans amp;nbsp;vcnans de l’vn Roy à l’autre:amp;t f’eferiuoict doucement amp;nbsp;amiablemcntl’vn ”' àl’autrc:amp;nc defiroit autre chofe le Roy d’Angleterre,qu'il peufiparuenir par mariage à la fille du Roy de Francc:amp; le Roy de France parcillcmét y auoit tresbonne afFeôlion: car aujs luy cftoit que là fille fcroit grande aircz:fclle cftoit Roync d’Angleterre. ,

De la Delfura»ce du Seigneur Je la Riuiere amp;nbsp;f»eßine*Ieban le Mercier : dr comment ile furent mis hors Jepriß». nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t^u A P. LXvl.

VOus aucz bien ouy cy-delTus recorder comment le Sire fle la Riuiere amp;nbsp;meflire le-han le Mercier furent demenez amp;nbsp;promenez de chaftcl en cbaftel, amp;nbsp;de prifon en autre, amp;nbsp;en la fin rendus au Preuoft duChaftclet de Paris : amp;nbsp;furent furie point deper-drc le corps amp;nbsp;vie : amp;nbsp;tout par haine amp;nbsp;cnuie, que les Ducs de Berry amp;nbsp;de Bourgon-t r • gncauoicntamp;lcursConfauxfurcux:amp;furcntcnccdangcrplustdcdeux ans:amp;àpci-^Mnniirsdes ’^^ ^^^ pouuoit aider le Roy de France: amp;,la plus grand aide qu’on leur faifoit,Ic Roy ne l’an 1/91 in- vouloir point qu’ils fuient traittez à niort:amp; aulfi les Ducs dcBerryamp;deBourgongne,amp; centinent après leurs Confaux,vcoicnt bien quclcOuc d’Orléans leur aidoit,tant qu’il pouuoit. LaDu-la maladie du chclTe dc Berry cftoit bonne moyenne pour cux:amp; prioit fort fon Seigneurpour cux,ô£ j^«7 er il fern- par efpccial,pour le Sire dc la RiuierC:mais on ne vouloir,nc pouuoit point.condamner Ue^u’Usfueil- l’vn fjpg r^tre: car ils eftoient tenusamp;accufcz pour vnc mefme caufe. Laprieredes le attribuer ce- ^Q^nes pcrioRTics,aucc le grand droit qu’ils auoicnt,lcs aida grandement.^ fut regardé l’aniquot;''^** P^'^^’^^ ccquc pluficurs baux Barons du Royaume de France en eurent pitié,amp;quctrop *» ^95- jç penitences auoient eu amp;nbsp;fouffert en prifon,qu’on leur feroit grace amp;nbsp;allégeance: car, parcfpccial: Sire Ichan le Mercier augit tant ploré en prifon,qu’il cftoit fi dcbilitédcfa • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;veuë^qu’à peine vcoit il,amp; couroit commune renommée parmi le Royaume dc France,

amp; ailleurs,qu’il cftoit aucuglc.Si eerent fcntencc pour eux,telle,que ic la vous diray.Lq: Roy dc France,quiCpour quelque caufe qu’on luy donnoit à entendre, les tenoiten pri-fon)lcur faifoit grace:car il mettoit en fouffranCe ré» a^ffaiqtât que plus auât,amp; mieux il en feroit informe:^ eftoient rendues au feigncur dc la Riuieçc toutes fes terres amp;nbsp;cha-f Sala dit ie^ ftcaux,amp; prêmiercment le bel chaftcl t d’Aniou)qui feoir en Chartrois, fur les morches Danniaux en de Bcauirc)mais,luy reuenu en Aniou, il ne deuoitiamais repafler la riuiere dc Scinc:f’il Bcaulfc, lt;?- n'eftoit rappelé de^a bouche du Roy .Et meffire Ichan le Mercier rctournoit au pont dc Nouuiô,/gt;(i«r Nonnon,en fa belle maifon,en Laónois:amp;,luy reuenu là,il ne deuoit iamais repafler les Nonnonpuis rjuJej-ej d’Oyfc, dc Marne,ne de Seine: fil n’eftoit aulfi rappelé dt la bouche du Roy:amp; f obligèrent à alleren prifon fermée, là où on leur diroit:amp; requis en feroientfuffifam-peliuranee du ™cntdcparlcRoy,oufcs Commiflaircs.LcsdeuxScigneurSjdeirus-nommcztindrcnt Seigneur de la ^^’^^ graccàbonne amp;bcllc,amp; quand ils fccurent qu’ils fcroientdcliurez du Chaftclct,fl j^uierec^de furent tous ioycux.Si furent mis hors, amp;cuidcrent,à leur ilfiic,aller parler au Roy,amp;le jAefire/ehan remercier delà grace, qui fSite leur cftoit : mais ils ne peurent, amp;Ics conuint tantoft le Mercier. nbsp;nbsp;vuider, amp;nbsp;partir de Paris, amp;nbsp;aller es lieux amp;nbsp;tcrres,qui ordonnez leur eftoient. Ainfi eu*

rent ils leur deliurancc: dont ccuifoquilcs aimoient, en furent mtultrciouys.

De U

-ocr page 1329-

DE FROISSART.


1^7

De U paix c^'' aecôrei ei’en t re le Duc de S re (a igné (ir meji’ire oliaier de CliJfèn,^^ comment la Rojine de Sicilc^la veufae lenoif en procès mejs’ire Pierre de Craon à Paris.

CHAPITRE LXVII.

Blcnfauez corumêt le duedeBretaigne amp;nbsp;ineflîre Oliincr de CliRon fe guerroyèrent longtcpsamp; tellement que quand ils fe trouuoienr furies champs5ilsfe combatoient à outrance, amp;: ne prenoicnrtiulli «à merci: amp;nbsp;tant qu’à parler de celte guerre,mclTire Oli-uict de Cliiron amp;nbsp;fa partie fe portèrent fi vaillamment, que de tro^il en auoit les deux: «t leskigneurs de Bretaigne difrimuloicnt:amp; les citez amp;nbsp;bonnes villes aiioient bien dit au duc,que viure amp;nbsp;marchandcrlcs conuci1oit(quclque guerre qu’il euft au feigneur de Cliiron)amp;quc^cfle guerre en rien neleurrouchoit:fi nefen vouloient point méfier : amp;: le Sire de ClifTon fi les tenoit bien pour excufez entre les hainesamp;maltalens,pour caufe , • dcmoyenamp;; mettreaccord amp;bóncpaix,traitoientlc Vicomte deRohan,le lire de Lcô ^^”^. ^spnne amp;!cSiredeD)gnan en Bretaigne, amp;nbsp;tant menèrent les traittez, que le duc de Brerai- ^jTs^a^^ne^ gne promit à ces trois Seigncurs(mais qj.i’il veift melhre Oliuieren la prefence) qu'il en versmeßi’reoU kroittout ce, qu’ordonner ils en v^droient : amp;nbsp;fur cell citât les trois Barons vindrent uier de cUlpm Vniour cnTvuedesfortcrefTes au Seigneur de Cliiron:amp; luyremonftrct en parlât à luy fgt;o»r lecuider comme par bon moyen, ils eftoient là venus,amp; auoient amené le duc de Bretaigne à ce ^’quot;^ '^‘’gt;'' f^ quildonnoitamp;accordoitàmefTire OIiu!crdeCliffon,amp;àfa compaignie, lauf aller, vc- ^j‘*^/i^'^^^’'^-^ öiramp;retourner:amp;pcnfoiétamp;fùppofoicntbien,que,luy venu en fa prefence, lesraalta- ^‘^’‘Jf^^e^^p^s lens feraient pardonnez. Adonc refponditmeffire Oliuicr de Clifton,Ôi dit,Vous elles je déremporte-tous mes amis amp;nbsp;coufins:amp; me confie bien en vous,amp; croy que le duc vous a dir,ce,quc r.m de luj. Vous medites:amp; meverroit volôtiers en fa prefence.Se m’aift Dieu amp;nbsp;S. Vues, MefTeig. fur celle parole amp;nbsp;^pmefteie ne me nwtray ia hors de ma maifon.n’au cnemin:mais vo^ luy direz(puis que ci vous a tmuoycz)qu’il m’enuoye fon aifne fils,amp; il fera amp;nbsp;demourra pleigc pour moy,amp;: quand ijFera céans,volontiers iray parler à luy, là ou il fera : amp;nbsp;tout tcllcfin,que ie fcray Ion fils fera.Si ie retourne,il retournera.Si ic demeure,il demourra Ainfife feront les parties.Quand les trois barons deBretaigne,defru(nommez, veirenc qu’ils n’en auroient autre chofc, fi prirent congé deluy moult doucement ^ fe contentèrent,de celle refponfe amp;nbsp;retournèrent arriéré à Vennes,ou le duclesattcndoit:amp;: eux Venuzdeuers luy, recorderent tout ce qu’ils auoient trouuc,amp; n’en peut auoir le duc de Bretaigne autre chofe:amp; fe porta fi bié ledit melfire Oliuicr de Cffljon, en celle guerre, que le duc ne conquit riens fur luy,mais il conquit fur^ duc: amp;nbsp;prit par deux fois toute h vaiffelle d’or amp;nbsp;d’argent,amp; graftd’foifon d’autres beaux loyaux: lefquels il tourna tout a fon profit.La conclufion de celle guerre amp;nbsp;haine d’gntre le duc de Bretaigne amp;nbsp;le Sire ’ * de ClifTon fut telle,que ie vous diray. Leduc de Bretaignefeomme grand Sei^cur qu’il fuft) vit bien que nullement il ne pourroitvenir à fcs intentions, du Sire d*«Iiiron, amp;nbsp;quilauoittrop d’amis en Bretaignc:car referué lahauteflcde la duché dcBretaignc,to* les Bretons, Cheualiers amp;: Efcuyers, Prclats,amp; hommes des citez amp;nbsp;bonnes villes,fen-dinoientplus au firede GlifTon: ê*lcshaults Barons dilfimriloient:amp; auoient bien ref-pondu au duc que de cefte guerre ne fe mefieroiefft ia, fors par manière de mettre paix Î^accordfetrouuer moyen y pouuoient,oufauoient: amp;aufli IcDuc d’Orléans,paref- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

pecial,confortoitcouucrtemcnr,en plufieurs manières melfire Oliuicrde Cliiron:amp;c-ftoit tout refiouy quand de fescmprilcs,puchei)auchccs, il oioit recorder bonnes nou- • üelles.Le duc de Bretaigne(quieft^itaffczfubtilamp; imaginatif,amp;r qui moult auoit eud’a-fîire,dc peine amp;nbsp;de trauail,en fon temps)confidcroit toutes chofcs,amp; que de^s gens il ßeftoit gueres aimé(fe monflrerluyofafTent, referuél’hommage qu’ils luy deuoient) comme eftoient aimez les cnfans de melfire Charles de Bretaigne (quion dit de Blois; qui fut occis dcdanslabataille d’Auroy ) Ichan de Bretaigne Comte de Ponrieure amp;nbsp;de umoges(qui auoit à fen^mc la fille melfire Oliuicr de Clifron)amp;mcffirctHcnrideBre- t(*«^ ‘^'•y Aligne, fon frere amp;nbsp;leur leur la Roinc de Naples amp;nbsp;de Hicrufalcm. Puis il fentoit qu’il prier Jea^é^ deuenoit vieux: amp;veoitfesenfansicunes, amp;àvenir.-amp; referué l’amour du ducdcBour- ç)':0-me/èm-gongneamp; deladuchcfTcfa femme, Un auoit nul ami en France, amp;; n’y en pouuoienta- bit ^ue pour Poirfescnfans:car de par leur mere ils venoicntamp; iffoient des membres amp;nbsp;branches de lorsceCemteJe ^auarrc.LaquelIe generation n’eftoit pas trop aimée en Fran*c,pour les gras mefehefs P'gt;»fiegt;fre na-queleRoy Charles de Nauarre,pere de laduchcffc de Bretaigne,auoit fait amp;:efleué, du ^'“^f*'*^ ^^ß^ ^cpspafle,en Frâce dót les foùuenâces encor en duroient. Si donc il dcffailloit en celuy ^^’ pftat,amp; en haine mortelle auec melfire Oliuicr de Cliiron,amp; le Côte de Ponthieure,il fe

-ocr page 1330-

1^8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E QJV ART VOLVME

doutoit trop fort (quand il fe reucilioit en fes pcnfécs)que fes enfans(qui cfiolent iciines) n’eufTenttrop de grans ennemis. Anecques tout ce, il veoit que les amours Si alliances d’Angleterre ( qui en l’héritage de Btctaigne, amp;nbsp;en tout fon honneur rauoientriiiî(fc= longnoient trop fort,amp; eftoient taillez d’élongncr/car encores, feló tgt;qu’il eftoit loyaü ment informé il veoit que les alliances f approchoient trop fort entre les Rois de France £lt; d’Angleterre:, car traittez fc portoient amp;nbsp;auançoient,^cllemeht que le Roy d’Ail-gleterrc vonloit auoîfàfemme lafilledu Roy deFrance ,amp;cellc proprement quiluy eftoit obligée amp;nbsp;enconuenancee pour fon aifné fils.Toiitcs ces doutes mettoit le dût dé Bretaigne deuant amp;nbsp;par efpccial de ladernieré il auoit plus à pcnfer,que nulle des autres : car c’eftoit pour luy la plus doutablc,Si f auila amp;nbsp;imagina en foyhiclrnc,toutes tes chofcsconfiderces âgrandloifir, qu’il briferoit fon cueur,fansnullcdillîrhülation:amp;fe-foit paix ferme amp;nbsp;entière, à meftire Oliuicr de Clifton amp;à lehan de Brotaignejamp;femet troit en leur pure volôté d’amédercourroux,forfaits ou autres dôniages,q luy St fesgés leurauroient faits cefte guerre durant, amp;nbsp;autres que du temps paflèils auoienteu en-femblcj referué ce qu’il demourroit duc amp;nbsp;hcHticii^ijiBretaigne,amp;rfes ehfans apfcSlüyj fur la formedes articles de paix, qui ia auoit efté faiteamp;fecllec, par l’accord de toutes parties,entre luyamp;: les enfans mélTire Charles de Blois.Laquclle charte de paix,il ne voit loit violer,nc brifer,n’aller côtre nul des articlcs:mais tenir amp;nbsp;accôplirà fon pouuoir,6c: derechef iurer amp;nbsp;fecllcf férmemet amp;nbsp;loyaumét tenir tout cc,qu’il diloit ôr promettoit a faire amp;nbsp;porter ou trc.Et fe l’héritage de Bretaigne à leîian de BloiSjCôte de Ponthieürej fon coufin,n’eftöit bic parti à fon grc amp;nbsp;fuffifance,de ce,qu’à dire y alioit,il fen Voudroit mettre à la pure ^rdonnance,fans nulle exception n e dilTimülation, du Vicomte de Ro-han,dcs Seigneurs de Dignan,dc Leon, de Laual,c^Beaiimôt Se de meflife Ichâ dcHar pedane. Quand le Duc de Brétaigneeut àuifé en foy-mefhietoutce propos, fans appeler home de fon Côfcil, il fit venir auât vn clerc,amp; eux enfeiim ez en vue châbre tant leu lemcnt,prit le Duc vne fucille de papier,dc la grand formc. amp;nbsp;dit au clerc,Elcri moy ce ' que ic te nômeray.Lc clerc f ordonna à cfcrife:amp; puis le Duc luy nóma,mot a mot,tout \^miaUel(t- ^’quot;^^^ ^“’^^ vouloit qu’il efcriuift,fi fut celle lettre efcritcamp;ditcefidouccmétamp;amiablc-trec^ mejft^e ment cômc il fceut amp;nbsp;peut,amp; fur forme amp;nbsp;manière de paix, amp;nbsp;prioit moult doucemet a j» duc de Ire- meftire Oliuicr de Cliiron,quilfc theift en manière qu’ils peuftentauoirfecretparlemct tai^ne au Cen- enfemble,amp; les chofis defeendroient en tout bieni Quand la lettre fut faite amp;nbsp;deuileé neßMe dedif- côme dcftus, fans nul appeler fo^ luy amp;nbsp;le clerc, illafeella de fon feel, amp;nbsp;prit le plus ft-ßnipeur tap- cret prochain varier de fachambre qu’il euft:amp;luydi^ Va f en au chaftcllolfelin:amp;ay fettef-^tiec Hj. 1^2^ jjj^jgt qyg æ t’enuoye parler à mon coufin,meftire Olîuier de Cliflbn.On refera pat-lcr à luy. Si le me falue,amp; luy baille ces lettres de pat moy,amp;rapporte la refponcc amp;nbsp;garde bien furiwie,qu’à nul hoitmie fie fcmmc,tü fie dis ou tu vas,ne qui t’y enuoye.Lc vat l?t rcfponditjMonfcigneürvolontiersJlfc meitaU chemin amp;nbsp;tant exploita,qu il vint au ChaftelJoftelin.Les gardes duchaftel eUrent grand merucillcjquâd ils luy ouirent dire qUe le Duc de Bretaigne,l’enuoyoit |^arler au fcignciA de Clift^h, neantmoins ils comptèrent ces noUuellcs à leur feigncur lequel fait tâtoft venir parler a luy le varier, qui les * lettres auoit apportées.-^ le fit v^nir deuât luy,amp; illec fit bien fon meftàge. Adonc mci-firc Oliuier prit les lettreSjque luy enuoyoit le Duc de Bretaigne,feellees de fon fed le-• cret,lcql il cognoiflbit moult bié.Si les ouurix amp;nbsp;^j/it par deux oU trois fois, pour mieux les enttdrc,amp;en lifant il fefmerueilloit des douces paroles traitables amp;.' amiables, qui es lettres cftlt;èient cótcnucsamp; eferites.Sipéfafus moult 15güemct:amp;' dit qu’il auroitauis du rcfcrire,amp;: fit le v.arler,qui les auoit apportees,mcner amp;nbsp;mettre en vne chambre,tourpar luy. D e toutes »es chofesjfaites et auenues,auoient fes gens grad merueillc,et bié la dé uoient auoir,car au deuant il n’euft déporté hommejVarletn’aUtrc de par le duc:qui tan-toft n’euft efté mort, oü misenprifon douloürcufCi Quand naefsire Oliuicrde Cliffort fut entré en la c4iambre,il cômença moultfortàpéfcrfurcesnouuclles.ctroropittoüs fes maltalens(pource que Ic Duc fhumilioit tant cnucrs luy, et que fi doucemetluy rd-criUoit) amp;nbsp;dit àfoy-mefme qu’il levoudroitéprouucricar fur cefte lettrc,ne paroles qui dedans fuftcntefcritcs,il nefoferoit aftcurcr,6^fcmalluycnprenoit,il neferoitdenu -da Co Jy plaint. 11 dit qu’il rcfcr»oit à luy; amp;nbsp;là ou il voudroit enuoier fon fils,qui cnoftagcfuit ^4Hx lettres^lu P^i^'^^^y s ^ if oit parler à luy là ou il voudroit amp;nbsp;non autrement. Adonc efermit mclfiré di^d^e^sZd^- Oliuier de ClUfon vnes lettres moult douces amp;nbsp;traittablcs au ÿuc : mais îaeondufion e-„n^ ftoit tclle,u f’11 vouloit qu’il aftaft parler à luy,il enuoyaft fon fils en plege amp;cn oUagc,^ , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il fc-

-ocr page 1331-

DE FROISSART.


T-99


^u’ilferoit garde,iufqu a fon retounCefte lettre fut efcrite/ccllce,^ bailiccau varier du Eucdequel fe meit au rctour;amp;vint à Vcnncs:là ou ic Duc î’attendoit.U luy bailla les Ict tf« demeflire Oiiuierde Cliffon.Le Duc les prit,les ouurit,amp; puis les lilît:amp;. quand il vit lecontenujil penû ^ pcu:amp; puis dit,le le feray. Au cas que ic traitte amoureufement à luy,toute coniondion d’amour y doit eftre. Et tantoft il referiuit deuers le Vicorntede Hûhan;quifetcnoit au Caire, «n chaftclcn la marche de Venues. Quand le Vicomte titles lettres au Duc,tantoft il vint à Vennes.Luy venu,le Duc luy mc^iltra toute fon intention,amp; luy dit,Vicomte,vous amp;nbsp;le Sire de Motbourfier mènerez mon fils au chaftcl-Îoirelingt;amp;le laiffcrczlà:amp;m’amènerez mcfTiPcOliuier de Clifiomcar ic me vueilaccor-derauce luy.Le Vicomte relpondit: amp;nbsp;dit que tout ce il feroit volontiers. Depuis ne de hioura guetes de iours que le Vicomte,amp; le Sire de Montbourfier.Sé mclfirc YucsdeTe ^ ^ ^ gre,menèrentrenfimt(qui pouuoit auoir enuironfcptans)au Chaftcl-Ioflelin, à mclfirc . “^ ^^''^'' Oiiuierde CliÜbnrqui les recueillit amp;: honnora moulcgrandcmcnr. Quand il vit l’entât ^'^^^^ eT»^'a-amp; la bonne afteâion du Duc,il f’humilia ^randement:auecqucs ce que les trois Cheua-^e ^ médire o-liers,luy dircnr,Sire,vous voyez la bonne volonté du Duc.Il n’a tiens de parolle, que le huur de cliff«» cœur amp;nbsp;la bonne affection n’y foit.IeTevoy bien( refpondit mclfirc 01iuicr)amp; pourtant penddm ^uH «juei’apperçoy la bonne volonté dcluy,ie me mettray fi auant,quctenu feray, en fon o- irttt trattter Je bci(rance;ôcàvous(qui elles atfezde luy prochains,amp;cfquelsila grand fiancc;quand il “^‘~ vousa baillé fon heritier pour moy amener,amp; ici lailTer en oltagc,tant que ie foie retour ”'^ né)icric fay fil vous adit ce,dont il m’a efcrit,amp; feelé de fon feel. Adoneques refpondi-rcntles Cheualiers,amp; tous d’vne voix3Sirc3il nous a bien dit qui! a trefgrand défit de vc nir à paix amp;nbsp;accord par-deuers vous :amp; de ce nous pouuez vous bien croire, car nous loitnncs de vollre fang.Ic vous en cro4?,bien3rcfpondit melfire Oliuicr eft ClilTon. Era-done alla quérir les lcttres,quc leDuc luy auoit cnuoyccs,amp; les lifit.Quand ils les eurent ouks,ils refpondirent:amp; dirent,Certes tout ainfi,commc celle lettre contient, il nous a dit:amp; fur ccluy eftat nous ail mandez,amp; ici enuoiez.Or tant vaut mieux,refponidit raclfi rc Oliuicr de Ciilfon.Dcpuis la venue des trois Chcualiers( qui l’héritier du Duc de Bre taignc auoient arac^)mc(firc Oliuicr de ClilTon fordonna:amp;fe meit en bon arroy.Puis le départit du chaftel-IolTelin, auccques les trois Cheüalicrs : amp;nbsp;remeit l’enfant èn leur compaignie:amp; dit qu’il le remeneroit à fon pere Je Duc de Bretaigncjcar bien fe fioit do rcnauantauDuc,amp; en fes parollcs:quand il l’aûoit éprouué fi-auanR^)onr ce fut grande ^j^^-^ oHuier humilitc:amp;deUoient leurs cœurs dire concordans,amp; tous d’vne vnité.Or tantcheuau- jfcïtfftnîîre» dictent tous cnfcmble.-qu’ils vindtent à Venncs,amp; auoftle Duc ordonné, que mclfirc „„ vers le duc Oliuicr de Cliffcndefc endroit en vncEglife des Freres Prefeheursf laquelle fied au de- de Bretelle, horsdeVcnnes)amp;là viendroitlcDucparlcràluy.Ain1î,commcilfutordôné,ilfutfait:luy remettent amp;nbsp;quand le Duc vcit que mclfirc Oliuicr de ClilTon auoit ramené fon fils ci^^ompai-y’”/^^/*”^^ gnie,illetintàtrcfgrandc courtoifie,amp;:f en contenta grandement.Puis vint,de fon cha^^*”quot;'/*'”'®'? ftcldclaMottc,parIcràmelfircOiiuierde ClilTon,cnlamaifon deccs Frercs:amp;fenfer-nièrent enfetnble:amp; là fentracointefent de parollcs, amp;nbsp;puis ilfircnt dehors, par les iar-dins dcrricre;amp;vindrent fur vn riuagc,qui refpondoit à vn coûtât,qui entroit en la mer.

Le Duc vint fur le riuage,mcflirc Oliùier de ClilTon en fa compaignic:amp; entra en vn ba- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

td.'amp;fut mclfirc Oliuier entréauccqucs luy,amp; delà ils fAieircnt en vnc plus grolTe nef quigifoit à lancre,àl’encontre de l’cmbouchcurcdda mer)amp;quand ils furent dongnez * de toutes gens,ils parlèrent moult Iffh^ement cnfemble. Toutcs leurs dcuifes amp;nbsp;parol-Iesicnepuisfauoir:mais l’ordonnance fut tellcjqueievouscomptcrayiamp;cuidoict leurs gens,qu’ils fulTent encores en TEglife,parlans cnfemble, mais nonobftant ils n y eftoiét pas.Ainfi parlementèrent en la mer:amp;: ordonnèrent amp;nbsp;compoferent l^rs befongnes, de parollcs,ainfi qu’ils vouloient quelles fulTent amp;nbsp;demouralTent, amp;nbsp;furet en ccluy eftat ^^-^ ^^^^^ ^^ (ainfi qu’il me fut dit)amp;b^cn amp;nbsp;Iargemét31efpace de plus de deux heures,! amp;nbsp;là fcirctils J^^ ^^ tretet tresbonne paix,amp; la iurerent de foyamp; de creance,Tvn à rautre3fans dilfiijiulatiô,amp; quad^„^ ^ oliuier ils Voulurent ilfir,ils appelerende batelier,quilcsauoitlà amcnczdcqucl les alla quérir, de cliff»n,t«up amp;nbsp;les ramena ou il les auoit pris,amp; rentrèrent tous deux par Teglife dcrricre,amp;, par dedas i«urs en l’eu les iardins3au eloiftre des Freres, amp;alTcx toll apres ilsfe départirent de là, amp;nbsp;amena Ic ij9î-«»*»»« buedeBictaigne melfire Oliuicr de ClilTon,tcnaiit parlam^n, amont, au chhftcldcf'’^^^'' viul«tr Vennes.qu’on dit la Motte. De celle accointance,paix amp;nbsp;aliance, furent réiouis tous ceux,qui fi amiable ment les veirent enfcmblc,amp;aulfi furent ceux de Bretaigne, quand ^quot;’X«^^ ^r^ les nouuellcs en furent feeuësamp;elpanducs parray le pays,amp; furent moult emeruciUez ment affeurtr.

R iüj

-ocr page 1332-

2 OO

de ce qu’ils l’avaient faite pat la manière que dit vous ay.A cellepaili amp;t ordamancéne perdit tiens lehan de Blois, Comte de Pomrhiture; maisy gaigna, amp;nbsp;augmenta feste-ueùdes,en Breraigne,de vingt mille couronnes d’or de France, pat an ^ bien affignéesi ycesfrûismiit/ prifcs,6t mifes,au los amp;nbsp;entente defon côfeil,à durerpcrpetüellcniéfàluy ètafeshuitsi fiiuan,fi„t amp;t futadonc fait amp;nbsp;ordóné le mariage t d’vu fien Elsala Elle du Duc de lEctaigneyont Sda ^ ” quot;;*^‘’’^‘^^«^ef“quot;amp;r««’‘’e«3“lt;’“riôutcslcsalianccs:^quiplus auoir miSaiaguerrei plusy anolt perd^De ceüc paix furent grans nouudles en France amp;nbsp;Anslctctrc. Vous aucz cy-deflus oui recorder commenttnbffire Pierrede Craon cheatènlahaiaeamp;iaâi gnation du Roy de France amp;nbsp;du Ducd’Orlcan$,pourla caufe du Conne/bWe defran^ Chffon,epi 11 avoir voulu occire Si meurdrir devint, en retournât de Samt-Polen ion hoüehSc comment le Duc de BretaigUe fi avoir fouEcnu,en fes for^ tereifes, melfire Pierre de Cradmpourlefquelles fouEenancesle Roy de France fefioit ^^^rctnts,Sccaafa,tgacncauDucdcBrctaignc:GUmaladic,qaifoadM^^^ vrleschamps.enrre le Mans ôcA ngersne lu v FuR venue:amp; par cefe incidécemerueil-chacanenfoti ''''' comment leDuc de B^sdeDae de Bourgongne allèrent an BretaigneÂqveineffireOliuiet M de Clilion,le Seigneur delà RiuicrcnncEitelchanlf^hA,. - t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, Montasu,amp;autres,qui /

^F^n7°P vquot;^ W^P“^“?^«' eurent en gouuumvmiul kamp;uylv /

X Mn^n deBouvgonguc.kneoruuuzvuusou, cummern mA OSmerdeCOia /

j nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meihrclchä Ie Mercier, toücónjele^nv^rr^r ^*J r^^^ ,^.^^‘^^i^^^^^lt;^àlTpprescommeIcS3ürres,cnrit *r*»o»lfdeeWa.VoiKda.ezfi«;«rq»efaS^^»'^quot;?*’ '.“^’T ^^I^àéet(c3tileneutptut;eurt,guih,yrurLJr^nrlu^

n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;11 rccheut: donton en eltoiC (OUt

Rov nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^tirent grandement la puidance dn dits En nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;àmortdesdeiTuf-ces^pemera,^^^^^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^J^P^^c de Craon déroutes ces méchant vro^urorrrnnf

Rovamp;rde nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;:prier,qu iJpeuR retourner à lagrace Sramourdu nbsp;nbsp;i

^ r* ' aeBieä^Zamp; i^C ^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’T“»«“* At lieuëde hpeà Sreccerel élu due iamp;^ eruZemfneudo ^^^^^^'^°‘''i^‘l‘'quot;^‘‘‘^dJeenein^

e^eee nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r3tlemeeeteicueilli,pourlaHtiimc

^/rertf,»,a» amp;fetenaitladireh’ ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^deHieru6Jem,amp;Dvcheired’Aaioil

J^ar/evie/if^f

Ere Pierre de G nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ PariSipôurmieux entendre à fes befongnes.Mef

^^ ^^‘^S^[a ^Zn n d miitrcr e I, Parlemeadoeûaoir,

à f , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^iongneskpdi roroiétpGurluyjOu contreluy,amp;aüoir / fnnic ^P^g^^’^P^^^^^^'^^^'^^ifdamefurquiUauoieeuamp;rcceu, viuanrleHoy / ^^P^^^ ^^^Ü^^^tiiàlejn. ToutcsCCSc/iofcsimaginautamp;coifi

P ’quot;^:^jfP^^^^^f'^^^‘^’‘^^^lt;^^^oresfefenroiciienlamai-vueillâccamp;:i]aïncdul{oy / *f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ç^ii^^ns^mais icOuc amp;nbsp;la Duche/lidc Bourgongneicconfor- I oient, ai ofenr,amp;confeiJJoienr,cantqujispouuoienr. 11 auoir grace d'c/lre à Paris,

mais ce oit coiiuertcincnr,amp;:fe tenait Jeplus en J'JioEcl d’Artois, deieziaDuciic/iêde

Bourgongne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

/a^^A'/Ze '^'tfa'e'.^a»/^a^^Arc,/f/fa^/a^a Zfn^^ a'r .^^»r^aet'^evz,^^/ C^ffa'f/^gt;///i’/‘a^^v^r,

'War ^ f^^J''^^^^y^^^»rj'e^.fZ^fi^^^r^j-t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e H A fié ixru.

^^ ^£itips e/enuit Je Hoy de Hongrie, fnomm d Henri, ierrresCqui c/loient moii/c ’^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de France, âe/esenuoiaen France il norahienienr, que

pa'r vn Euc/quedcHongricjamp;:deuxde/êsCiiçùaiiers, éCc/ldir en cesiertrescontenue

-ocr page 1333-

DE FROISSART.


201


vne grande partie de reibt Scaffairede I’Amorabaquin: amp;nbsp;commenticeluy fevantoit Mar^u^i (ainfi comme il auoit mandé au Roy de Hongrie) qu’il le viendroit combattre iufqucs ^gt;^^^^»quot;f^t au milieu de fon païs:amp; cheuauchoit fi-auanr5qu‘il viendroit à Romme:amp;feroitfonchc 1quot;*fi*ff*^^i _ ualmanger de l’auoine fut l’autel de Saind-Pierre de Romme jamp; là tiendroit fon fié- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”

§e imperial :amp;ainencrait l'Empereur dcConftantmoplc enfa compaignie,amp;tous les grans Barons du Royaumgde Gréceïamp;tiendroit chacun en fa loy.n’cn voulant auoir Munfiigmur quelctiltreamp;laScigneurie.Siprioitle Roy dcHongrie^par fes lettres,au Roy de Ffan- /.mitde Pran-ce,qu’il voufift entedre à cc,amp;luy cnclincr,quc ces hautes befongncs de marches loing ^fgt;fgt;'fi't dn i^y taines fuirent fignifiées notablement par Iuy9au Royauthede France,à fin que tous ehe ^^^^If^ fixiez-ualiers amp;Efcuilt;-sfcvoulfiircntémouuoirlurrcfté,à eux pouriieoir,amp;311er en Hongrie *quot;''7**‘quot;gt;gt;*\ pourréfiftcr contre le Roy Bafant,dit l’A morabaquin:à fin que la Sainte Chreftiété ne rJ^Xf^rf^t»»? luft foulée,ne violée par luy,amp; que fes vantances luy fuirent oftecs amp;nbsp;reboutées* Autres ,„ eeße aifi. plulîeiirsparollcs,amp; ordonnances de grande amour(ainfi que Rois amp;nbsp;coufins eferiuent Due d’orleM. I vn à l’autre,en cas de necelTité amp;nbsp;d’amour) eftoient eferites amp;nbsp;contenues es lettres amp;nbsp;Surjutj mttt âufli ceux,qui les apportercnt(lGfquels croient fuffifans hommeSjamp;bicn cniangagez) f^^^orfii queie l’en acquiterent moult bicn:amp;tanr,iJH^lc RoyCharlesde France fy cnclina de tout fon quot;’^’«'^«•»/f» cœur:amp;cn valurent grandemét mieux les traittez du mariage de fa fille au Roy Richard ^*„*7**^^6^* ci Angle terre: amp;nbsp;f’en approchèrent plus-toft,quc fi ces nouucllcs ne fulTcnt point venues tnamtde. ne rapportées de Hongrie en fa Court, car comme Roy de France amp;nbsp;Chef de tous les Hois Chreftiensde ce monde,il y vouloitadreccr amp;nbsp;pourucoir.Si furent ces lettres tan toll amp;nbsp;ces nouuelles de Hongrie publices,ccrtifiécs,amp; lignifiées en plufieurs lieux,amp; eferites en plulieurs païs3pour émouuoirles cœurs des Gentils-homes, Chcualiers amp;nbsp;Ef-cuiers,quidcliroient à voiager amp;au^ntagerleurs corps.Quand ces nouuelles furent vc

nues au Roy,pour ces iours le Duc de^ourgongne, la Du ch elfe de Bourgongne, amp;nbsp;le-

han de Bourgongne,leur aifd'^ fils,Comte de N cucrs(qui point neftoit encores Cheua

lier)cftoitàParis,amp;: mclfire Guy de IaTrimoilIe,amp;: mellirc Guillaume fonfrere, mclfirc

lehan de Vicnne,Admiral de France,amp; plufieurs barons amp;nbsp;chcualiers du Royaume de France.Sifutauiféamp;confidcréjàl’hoftelduDucdc Bourgongne (carpar efpccialàcc fcnclinoit le Duc de Bourgongne grandement) que IchandcBourgongnc,fon fils, cn-treprift le voyage,amp; fe fift Chef de tous les FrâçoiSîamp; des natios nômées es loingtaincs marches.Ce lehan dcBourgognc cftoit pouêlors icunc fils,en l’agge de vingt-deux ans, alTezfagc,courtois,trâittablc,humble,débonnaire,amp;:moultaiméfle tousChcualiers, amp;Efeuiers de Bourgongne,amp; d’autres nations,qui audient la cognoilTancc deluyi amp;nbsp;a-uoit pour femme cfpouféc,cn ces iours,la fille au Duc Aubert de Bauiere, Côte de Hai

naut, de Hollandc,5c de Zcllandc3vne bonne Dame,^ageamp; deuote: amp;nbsp;auoient là deux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

enfans:par lefquclson efperoitau temps aucnirgrans mariages.On donnaàjntendre, àIchandeBourgôgnc,furl’ordônancc de ce voyage, amp;nbsp;que le Roy de FraP^y vouloir cnuoicr,àla prière amp;nbsp;contemplation de fon coufin le Roy de Hongrie, pour fauoir quel fcmblant il en feroit.il pa^b adonCjamp; dit. S’il plaifoit a mes deux Seigneurs,à Monfei-gneurlcRoy,amp;àMonfeigncur mon perc, ie me fejoie volontiers chef de celle armée amp;aircmbléc:amp; fi me viendroitbien à point,car fay grand defir de moyauancer. Adonc luy futrcfpondu,Sire,parlez en premier à voftrepere, j^îur fauoir fil voudroitqu’allif- * fiez en ce voyage, St fil en parlerait au Roy , car fans luy amp;nbsp;fon ordonnance nepouuez

Vous riens fairc.Sur cell auis amp;nbsp;infpmtîfiefn ne demoura guercs de iours que Ichan de • Bourgongne parla au Duc fon pcrc,en luy priant humblement qu’il voufift confentir ÔC f accorder qu'il peuft aller en ce voyage de Hongrie,car il en auoit rresbonne wolonté. A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

ccllcpricrc faire au pere,du fils,elloit delcz luy mclfire Guy amp;nbsp;mclfirc Guillaume de la Tnmoille,amp; autres Chcualicrs.-qui febouterétes parollcs:amp;dirérau Dfic,Monfeigncur cellepricrc,quc lehan de Bourgon2;nc vous fait,ell raifonnablc,car il eft temps qu’il pre gncrordonnancede Chîualicr: amp;plushon0orablcment il ne la peut prendre, n’auoir, que furies ennemis de Dieu amp;nbsp;de nollre creance,amp; au cas que le Roy Äe France y vueil le enuoicr,amp;n’y peut enuoicr plus honnorable chef,que fon Coufin germain, voftre fils, amp;nbsp;vous verrez amp;trouuerez que moult de Chcualiers, pour lcurauanCement,fe mettrôt

amp; iront en ce voyage,amp; en fa compaignie. Aces parollcs refpondit le Duc.-amp; dit. Vous îuezraifon de ce dirc:amp; la bonne volonté de nollre fils noiftne luy voulons öfter, ne Brifer,raais nous en parlerons au Roy,amp; Verrons qu’il en rcfpondra.Ils fc teurent atant. Depuis ne demoura guérfis que le Duc de Boutgongue en parla au Roy:amp;le Roy incon-

-ocr page 1334-

loi nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L È Q_V ART VOLVMÈ

« nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tincntPyenclinatamp;ditque ce fcroitbienfait,f’ilyalloit-amp;rnousvoulonsquilyvoifc:8^

^Mmf^^^'' ^iccordonSjamp;lefaifonsChef deceftebefongne.Adoncfefpandirentlesnouuelles par ^°^/'Je darmee ™* Paris,amp; dehors,que lehan de Bourgongne,a tout grande charge de Cheualiers,iroK ^ut le^ychar en Hongric:Sr pafTeroit outrc:amp; iroit veoir la puiflance de l’Amorabaquin : amp;nbsp;ce voya-les,ßxießne,en geacheué,les Chreftiens iroientaConftantinople:amp; palTcroientau^ras-Saint-Georgc »oyatn/io^rie ÿ^ entreroicht en Surie:amp;r acquiteroient la Sainte-terre: ^dcliurcroient HièrufalcW)^ IeSaint-Sepulcre,desPayens,amp;delafugetiondLi Soudan,amp; des ennemis de Dieu.Dot fe recueillirent Cffcualiers amp;nbsp;Efcuyers amp;nbsp;autres Gentils-hom es, qui defiroient euxa-uancer,parmile Royaume de France.Le IJuc de Bourgongne, quand il fentit quelehâ fon fils iroit en ce voyage,amp; en feroit Chef,honnora encores plus les (èdTufdits Ambal-fadeurs, que par deuant:lefquels,quand ils veirent la bonne volonté du Roy de France . •amp; des François,f’en contentèrent grandcment:amp; prirent coge du Roy amp;des Seigneurs -de Francc,dcs ducs d’Orlcans,de Berri,de melfire Philippe d’Artois,Comte d’Euamp;Co-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;neftable deFrance,du Comte dcIaMarchc,amp; de tousles Seigneurs : amp;nbsp;puis fern eirent au retour deuers leurs païs:amp;rapportèrentce^nouuellcs en Hongic, amp;nbsp;auRoy:quicir futtoutréiouy;amp;fitfur,celle ententeamp;venue d^Stfrançois,ordonner grandes pour-ueâces amp;nbsp;groflcs,amp; cnuoia fes melTagers amp;nbsp;AmbafTadeurs deuers fon frcrc,le RoycAl' lemaigne,pour ouurir fon pafiage,amp;r auffi deuers fon coufin le Duc d’Auftriche(car parmi fon pays,amp; les deftroits d’Auftrichc,conuenoit qu’ils paira(rent)amp; fit par tout fur les chemins ordonner amp;nbsp;adminifirer viurcs amp;nbsp;pourueances,pour les Seigneurs de France, amp;nbsp;eferiuit toutes ces nouuclles amp;nbsp;certifiancesau grand MaiÜre de Pruce SeauxSeig.de

■i-Ouifirtitde Rodcs,à fin qu’ils euflcntauisamp;fc pourueuflcntcôtrela Venue dcleâdc Bourgogne,qui i^^6. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;furcefttefté vj^ndroit en Hongrie,accopaignéd^ mille Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers,tous vaillâs hommcs,pour entrer en Turquie amp;nbsp;pour refifter aux menaces amp;nbsp;parolles du Roy Bafant dit l’Amorabaquin.En ce tcmps,qucces nouuellcfcftoientmifes hors pour aller fce wjx 4^e ii« audit voyage dont levons ay parlé,cftoir le Sire de Couci ftouueilcmêt retourné à Paris sire de Ceucy, d’vn voyage,t où il auoit elle près d’vn an,amp; fut furies frontières amp;nbsp;marchés delariuic-versCenes^tà^^ i^JcGciicSjCar aucuns grans MaiftresGéncuoisauoientinformélcDucd’0rleâs,que ce^tTpar'^ac- ^^f^*^*^^ ^ toute la Duché de Gènes defiroient auoirvn chefjà Seigneur, venu Scilfu des cafian Jammen Pleurs dclySjamp;pourtant que le duc d’Orlcas auoit à femme efpouléc la fille au Seigneur eu a» mais de de Millan,cefte terre^amp; Seigneurie de Gétics luy feroit tresbien. En celle inftâce le Site sepiembreen de Coucy,à tout trÄs cens Lances,amp; cinq cens Arbalcftiers,auoit palTé outre en Sauoie l^anT^pe^JilS amp;nbsp;en Piémont,par l'accord amp;nbsp;c«nfentcment du Concede Sauoyeamp; des Sauoifiens,amp; ifs Cranij.de Juy venu cn Aft amp;nbsp;en Piémonr,par le confentementdu Seigneur de Milan defeedit plus Ge»^^ ^‘ aualjdelTous vne cité,qui fappelleSMexandric, amp;: vint fur les frontières des Géneuois, pour traitter a CUX3amp; fauoir plus plaincment leur intention.Car de force (fil n’auoit pi grand pimSRice,accord,amp; aliancc,aumoïns des Géneuois)!! n’y pouuoit riens faire.

’Quand le Sire deCouci,vint prcmiercmctfiirlcs frôtieresde lariuiere deGénes(ou les entrees du pays font tant fortes à conquerir,fe ceux du paÿs les cloent amp;nbsp;mettent en defcnfc)aucuns Seigneurs Géncuois( par laquelle laucur amp;nbsp;ordonnance il eftoitlavc-nu,5cauoicntinforméleDuc d’Orleans,amp;fon confcil)luy feirent bonne chere,amp;lere«

* eucillircnt doucementamp;amia!jJement,amp; le meirent en leur pais,amp;luy offrirent leurs chafteaux.Le Sire dcCouci(qui eftoit fage amp;nbsp;fubti!,amp; chcualier moult imaginatif,amp;qui • cognoilToitafïèz la nature des Lombars amp;dcç G«iicyois)ncfe voulut pas trop auantcó-fier en leurs offres amp;nbsp;promefres,amp; toutesfois il les tint fagernent cn arnour,tant qu’il fut amp;nbsp;conueijià auecques eux,amp; trop bien les lauoit mener par parolles amp;nbsp;traittez,amp; eut plu fieursparlemcns furies champs(nonpas en maifon,n’en fortcrcfrc)à ceux dclaciféde tParta-renere ^^^^^3^ P^^s pfclementoit à eux, amp;nbsp;moins y conqueroir. Bien luy faifoient les Géne-efiUprapr”“^* “®’’ ^^i^^ ligne d’amour:amp; luy promettoient moult de chofesSe vouloicnt qu’il faualaft t’efi adiré le ®^ ^^ cité de Géncs,ou à t Porte-vendre,mais le Sire de Couenne fy ofa oncquesalfeu-Partde renus. rer.LaconClufiêndefon voyage fut tcllc,quc riens il n’cxploita,amp;quandilvitqueriés ne faifoit(quoy que moult fongneufemet il referiuoit amp;nbsp;fignifioit fon eftat au Duc d’Or-leans)il futremandé,amp; retourna à Paris,amp;y vint, fur le point que ces emprifes, amp;nbsp;nou-uelles d’allet cnHongrie,eftoicnt moult grandes. Si fut le Duc de Bourgongne moult réiouy de fon retour,amp; letnanderent enl hoftel d’Artois le Duc amp;nbsp;laDiicheflé,en fignc de grande amour,Sc dirent,Sire de Couey,nous nous confions grandement en vous,amp;: à voftre fens.Nous faifons Ichan,noftrc filsamp; héritier,cntreprtndre vn voyage.En l’hô-

neur

-ocr page 1335-

DÉ FROISSART.


lt;105


ncurJcDieuamp;de toute ChreftientépuifTeil eftre. Nous fanons bien, que furtousles Cheualicrs de France,vous eftes le plus vficcamp; couftumicren toutes chofes. Si vous prions chèrement,amp;feablementj qu’en ce voyage vous vueillez eftre compaignonamp; confeilleur de noft|p fils:amp;nous vous en (aurons gréjàdefteruir à vous Sf aux voftres. A celle parolle amp;nbsp;requefte refpôdit le Sire de Couci:amp; dit,Monfeig.amp;vo’ Madame, voftré parole Se requefte me doiueiH eftre commandement. En ce voyage i’iray(filplaiftà Dicu^doublemcnt.Premieremcnt par deuotion,pour deffendre laf®y dcIefuchrift.Sc condcment(puis que tant d’honneur vous me faites,amp;vous me voulez charger que i’en reilde à lehan Monfeigneur voftre fils)ie m’efl tien pour tout chargé: amp;nbsp;m’en acquiteray en toutes chofes,* mon loyal pouuoin Mais cher Sire,amp; vous ma trefehere Dame,de ce faix me pourrez bien cxcufer,amp;déporter,amp; en charger efpecialcmcnt fon coufin,amp;fon prochain,me (Tire Philippe d’Artois,Comte d’Eu amp;nbsp;Conncftablede France, amp;nbsp;fon au-trecoufihjle Comte de la Marche,car ils vous font moult prochains de fang amp;nbsp;d’armes:

tous deux en ce voyage ils doiuent alllt;y;. Adonc refpondit le Duc de Bourgongne: amp;nbsp;dir,SiredcCoi!cy,vousauez trop plus^eu,que ces deux n'ont :amp; fauez trop mieux ou on doit aller parle pays, que noz couhns d’Éu amp;nbsp;de la Marche ne font. S i vous chargez de ce dont vous eftes rcquiSjamp;r nous vous en prions. Monfeigneurfrefpondit leSircde p^^f/c^j^^^ Coucy ) voftre priere m’eft commandement : amp;nbsp;ie le feray(puis qu’il vous plaift ) à l’ai-deamp;:condiiitedemcfrtreGuydeIaTrimoille,amp;demeffire Guillaume fonfrere,amp;de vuclt;{esour-1 Admirai de France meftire lehan de Viennc.Decefterefponfc cur.entIeDucamp;:laDu-^i,»^»f,pfl»r chefle grande ioyc. Or fordonnèrent ces Seigneurs de France grandement, pour aller lt;tcc0migt;ai^ner auvoyage deHongric:amp; prièrent Barons amp;nbsp;Cheualiers,amp; Efcuyers,pourauoirlcurcô- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^

paignic amp;nbsp;leur feruice.-amp; ceux,qui poiM priez n’en eftoient,amp;qui défit ?c affeâion d’y “*” aller auoienr,prioient aux Seigneursftels que le Comte d’Eu, Conneftablc de France, le Comte de la Marche,amp; le ÿeigneur de Coucy) qu’ils les voufiffent prendre de icur^,.,,„„f„/(,| compaignic.Lesaucuns eftoient retcnus,amp;lcs autres n’auoiét point de maiftre:amp;pour- rurci. ce que le voyage eftoit lôg daller en Hôgrie,amp; de là en Turquie,Cheualicrs amp;nbsp;Efeuiers, (quoy qu’ils euffent bonne volonté d’auancer leurs corps)ne fc fentans pas auoir la mife necheuance,pourhonnorablemcnt faire ce voyagC3fc refroidoient deleurcntrcprifc, quand point de retenue n’auoient.Vous deuez fauoir,que pour l’eftat du ieune Ichâ de Bourgongne en rien n’eftoient épargnez mon’tcurcs amp;nbsp;armeures3tyj^ljrcs,habits grans amp;richcs,nevaiffelle d’or amp;nbsp;d’argent, amp;nbsp;n’entcndoient Chambrelans à autre chofe, amp;nbsp;fut tout deliurc,à tous officicrs,pofir le corps lehan de BourgongnCjamp;à chacun à par luy grand nombre de Florins:^ ceux les payoient amp;nbsp;dcliyroient, par ordonnance, aux ou- • uriers amp;marchans,qui les ouurages à eux faifoient amp;nbsp;ouuroient .Tous Barons, Cheua-liers,amp; Efcuycrs,pourl’honneur de lehan de Bourgongne,amp;auffi pourl’auaqpement de leurs corpSjfefforçoient d’eux mettre en point.MelTire Philippe d’Artois, Comte d’Eu,® fordonna fi puiframment,quc riens n’eftoit épargné3amp; vouloir aller en ce voyage,corn nie Conneftablc de Franc*:amp; le Roy de Frânce(qui moult raimoit)luy aidoir,tant qu’à lacheuance, grandement:amp; auffi fit il meffire Bouciquaut,Marefchal de France.LeDuc deBourgongne auifa Sc confidera vne chofe,quc ce voyage, à tout appareiller , coufte- • roit trop grandement,à mife de financc:ôcficonuenoitlt;^e l’cftatdeluy, defa femme: -[^injidtt^e-hDuchefle amp;nbsp;d’Athoine fon fils,fuft maiptcnu,amp; point brifé,n’amoindry:amp; pour trou- ranimais Sa^ Uer argent,il trouuafubtilementviÆ arrière taille, car de la premiere taille,le plat pays, ^‘t ködere a ß^ hommes des citez amp;nbsp;chafteaux amp;des villes fcrmécs,fe taillcrcnt:amp; monta icelle taille ert ^'^«^^ ^'^^^ ■ Bourgongnepour la Cheualerie premiere de fon aifné fils j fix t cens mille couronnes ^^j^ nbsp;nbsp;nbsp;*

d’or.De rechef,à tous Cheualicrs amp;nbsp;qui de luy fiefs tenoient,icuncs amp;nbsp;vftux,il leur fit di ^^’g^tendt^ requ’ils allaient à leurs courtages en Hongrie,en lacompaignic defonnls,ou ils payaf-^^i ^u’Hom-fentvntauxdargent.SieQ;oicnt tauxez les vus à mille liures,les autres à deux mille, les mandaßauv autres à cinq cens francs,amp; chacun félon fa cheuance amp;la valeur defa terre. Dames, amp;nbsp;D‘tmes d’aller anciens Cheualicrs,qui rertongnoient le trauail du corps,amp; qui n’ertoiêr mie taillez d’a uoir celle pcinc,fecompofoient,amp; payoient à la volonté duDüc,amp; fauoiton bienlef ^^”^^ P^-^‘’^ quelseftoient déportez decerte taille.leunes Cheualicrs amp;nbsp;Efeuyers eftoient ordon- pouf^g„„f,-*^. ticzàallerencevoyage,amp; leur eftoit dir. Monfeigncur,neveyt point de voftre argent,ßUatsen ltegt;t\ mais vous irez auec lehan Monfcigneur,àvoz propres coufts(autrement non)amp;:luyfe- d’elles, fez compaiguie.De cefte arricre tail! c le Due de Bourgongne trouiia fur fes Gentils homes foixante mille coutoiines,amp; ainfi ne fut nul déportés

-ocr page 1336-

504 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE QJT A R T V 0 L V M E

comment le Comte el'Oßretiant^ßrourge ^e lehan de Sourgongne, voulam aller énHetj-gr/e^fut confeilléiparfittpere^d'entref rendreplußoß la recon^ueße de Friß^i^u} leur appartenoit. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre lxviii.

LE s nouücllcs de ce voyage de Hongrie,fcfpandirent par tout ; amp;nbsp;quand elles furent venues en la Comté de Hainaut,Chcualiers amp;Efcu)4rs,qui fedefiroient ausncerSe voyager,commciKcrent à parler enfemble: amp;nbsp;dirent. Par auis cefte chofe fe taille,que Monfeigneur d’Oftrcnant(qui eft ieune,amp; à vcnir)voife en ce voyage,auec fonbeau fre relc Comte deNeucrs:amp;fvnc telle com^iaignie,corne d’eux deux^efaifoit,nousny faudrions pas:mais leur ferions compaignic,car aulTi defirons nous les armes.Lc Comte d’0ftrenant(qui pourfesiours fc tcnoitau Qucfnoy)entcndoitamp;fauoitce,queChcualiers amp;nbsp;Efeuyers de foh pays difoient.Sin’en penfoit pas moins : amp;nbsp;auoit tresbon dc-• finamp;alfediô grade d’aller en ce voyage,amp; fairecôpaignie àfon beaufreredeBourgon gnc:amp; quand il aucnoit qu’on en parloir amp;nbsp;dq^ifoit aucune chofe en la prefence de luy, petit en rcfpondoit:mais cndiflimuloir,car biel^gpic intention d’cparlcràfonSeigJc Duc Aubert de Bauiere,Comte de Hainaut: amp;nbsp;ce qu’il en confcilleroitdlferoit. Siauint que ledit Cote d’Oftrenant en briefs iours vint à la Haye en Hollande,ou fon pere eftoit amp;nbsp;pour ce temps fe tenoie là le plus,auec la Duchefle fa femme.Si luy dit vne fois, Mon-fcigncur,tenesnouuellcs courent.Mon beau-frère de Neuersa cmprisfurceftcftéàal-Icr en Hongrie,amp; de là en Turquie,fur rAmorabaquin:amp;là doiuent eftre amp;nbsp;auenir grans ^fpenfeJu nbsp;nbsp;faits-d’armcs:amp; pour le prefent ie ne me fay ou mettre amp;employer,poutles armes auoir.

Vue Hubert gj fauroyc volôticrs l’intention de vous. S’il vous plaifoitquei’allaiïê en ccluyhonnora ^mtè^i’ô'* ^^^ voyage,à tSut vne route de ccntChcualicrs^ feilTe compaignie à mon beau frere, Pren4nt fin nbsp;Monfeigneur amp;nbsp;Madame de Bourgongnc m’en fauroieq| bon gré, amp;: moult de Cheua-

fis, ln/deman liers amp;nbsp;Efeuyers en Hainaut:qüi moult volontiers m’accopipaigncroicnt. A celle parol-dantcôgéd'ae- le rcfponditlc Duc Aubert,comme homme tout pourucu de refpondre:amp;dit,Guillau-eempaignerfin mc,puis quctuas la volonté de voyager,amp;d’aller en Hongrie amp;nbsp;en Turquie quérir les seaufrere au armes,fur gcns amp;nbsp;pais qui one ne nous forfîrcnr,nul tiltre de raifon tu n’as d’y aller,fors vB^agede ffen que pour la vainc gloire de cc monde. LaiiTc lehan de Bourgongnc amp;nbsp;nozeoufinsde France faire leur cmprife:amp; fay la tienne à part:amp;t’en va en Frife,^ conquérir noftrehe ritage(que les Frif(ÿ»s par orgueil amp;nbsp;rudefte nous oftent amp;nbsp;tollcnt,ne voulâs venir à nul le obciirancc)amp;à ce faire t’aideray.La parolle du pere au fils éleua grandement Iccacur du Comte d’Oftrenant:amp; rcfp{ftdit,amp; dir,Monfcigntur, vous dites bien, amp;nbsp;au cas qu il , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vous plaifc que ie face voyage,ic le fcray de bône volonté.Dcpetit à petit ces paroles du

pere au fils,amp; du fils au pere,multiplièrent tant,que le voyage d’aller en Frife pour celle faifon fift açcepté:amp; moult y aida cc,quc ie diray.Lc Comte d’Oftrenant auoit pour ces •ioursdclezluy,amp;defonConfcil,lcplus-prochain qu’ilpeuft auoir,vnEfcuyerdeHai-naut,quifappeloit Ficrabras,amp; autrement le Baftard de Verrain,fage homme,amp; moule Ailé en fait-d’armcs:fi que,quand les parollcs vindr»nt à l’Efouyer du Comte d’Oftrenat il rcfpondit,amp; dit,Sire,Monfeignc» voftre pere parle bien,amp;: vous confcillc loyaumet. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mieux vous vaut,pour voftre honncur,quc vous faciezee voyage, que cil de Hongrie,

amp; vous ordonnez fclô ce: amp;nbsp;vtÄstrouucrez Chcualiersamp;Efcuyers dcHainaut, amp;d ailleurs,qui fc mettront en voftre compaignie,amp; vous aidcront,de leur pouuoir,à faire cc-* fte cntrcprifeamp;ce voyagc,amp;aucasquc vou*s ayez,ou aurez, bonne volonté de là aller, ie vous auerti amp;nbsp;confeillc que vous aillez en Angletcrrc,amp; fignifiez voftre eftat amp;nbsp;entre-prife auj^hcualicrs amp;nbsp;Efeuyers,amp; priez au Roy d’Angleterre,voftre coufin, qu il vous vucillc accorder Chcualiers amp;nbsp;Elcuycrs, amp;nbsp;Archers d'Angleterre, parmi vos deniers payant,amp; qu’il%usface celle gracc,qu’il leslaifle partir Sciflir hors d’Angleterre, pour aller en ce voyage de Frife,en voftre compaignie.Ànglois fon| gens de fait amp;nbsp;d’cmplai-tc:amp; au cas que vous les ayez,vous en ferez bien voftre emplaite amp;nbsp;befongne, amp;nbsp;fe vous pouucz par prière auoir voftre coufin,le Côte d’Erby,en voftre compaignie,voftrc voya , ge en fcroit plus bcl,amp; voftre emprife de plus grand renommée. Le Comte d Oftrenat Tgt;i[e entrepris ^“^ parollcs amp;nbsp;remonftranec de Fierabras de Vertain fenclina du tout( car auisloy fur, parle cemte qu’illcconfcilloitloyaumcnt)amp;quand ilcn parlaauSeigneur dcGommeglncs,illuycn d’ofrenant. dit,à caufe dc confeil,autânt,amp; auflî feirent tous ceux,qui l’aimoienr. Adóe fe commen cerent ces parolles amp;nbsp;ces nouuclles à clpandrc en Hainaut, amp;nbsp;fut mis vne ordonnance, amp;nbsp;defenfe,fur tous Chcualiers amp;nbsp;Efeuyers Hainuyers, que nul nentreprenift voyagea faire, n’a

-ocr page 1337-

DE F R O I S S A R T. aoj fairc,n’àviiidcrlcpaysdc Hainautjpour aller en Hongrie, ne pour aller ailleurs, carie Comte dOftrenantlcs embefongneroit bien pour celle faifon,amp; les mencroit auec-qucsluy en Frife. Nous nous fouffrironsvn petit à parler de ccftcbefongne:amp; parlerons des bcfongiys deuant emprifes.

Cemment lehavile Bourgoß^fte^Comfeiie Neuers^mefiaßK armée e^ Hengrie,centre les Turcs^(ét‘ comment le ^ourparlé du mariage du Boji Richard d’^^^fgieterree auec i’aiß neeßle de France,fat continué. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a r. r i x.

Alnfi auoiAt caufe d’eux rcuciller Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers en plufieurs parties, pour nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;a

les armes,qui apparoient en celle faifon,les vns f appreftâs pour le voyage de Hon

grie,amp; les autres pour le voyage de Frife,amp; en parloient amp;: deuifoient Tvn à l’autre, quad ils fctromioient ou eftoient cnfemble. Premièrement le Comte de Neuers auança fon *°y3ge,amp; furent nommez amp;efcritstq^sChcualiersamp; Efeuyers, qui auccquesluy,de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t

û charge amp;nbsp;dehurance iroicnr. Lc^/ourucances furentfaites,grandes amp;nbsp;grofres,amp;biê ordonnées, amp;nbsp;pourec que le voyage mouuoit de luy,amp; qu’il deuoit auoir la renommée, enfanouiiellecheualcric,de celle emprife,il feitplufieurs largclTcs aux Chcualicrs Se Efeuyers,qui en fa compaignie fe mcircnt,amp; grans auantages de dcliuraces, car le voya geeftoit long amp;nbsp;couftablc.Si conuenoit que les compaignons,fur leurs finances ^ menus frais,fuirentaidcz.Pareillemcntfordonnerentamp; appareillèrent les autres Chefs Se!gncurs,tcls que le Connellable de Frâce,Comtc d’Eu, le Comte de la Marche,mef-fre Henri amp;nbsp;Philippe de Bar,le Sire de Coucy, melfirc Guy de la Trimoillc, Ichan de Vienne,Admirai de Francc,Bouciq*iaut MarcfchaldeFrancc,Regnaffd de Royc,lesSei gneurs deS.Pol,de Montorel,amp;S.Py,lc Hazelc de Flandres,melfirc Louis deBrezé,fon , frere,amp;le Borgne de Moniquehamp;tantjTiu'ilselloiét bien mille Chcualicrs, amp;nbsp;mille Ef-‘ cuyers,amp; tous de vaillance amp;nbsp;d emprnc:amp;’fc partiret t tous de leurs lieux fur la my-Mars p^uj. aller en amp;chcuaucherent tous par ordonnance amp;nbsp;par copaignie, amp;nbsp;trouuoiét tous les chemins ffengrie^fint ouiierts,carie Roy d’Allemaigneauoit cômandéamp;ordonncpartoutfon Royaume,en la ceneluite de Allcmaigne amp;nbsp;en Boéme,qu’il leur fuit ouuerr,amp; appareillé ce,quilcur eftoit nécelfaire tehan desour-amp;quenulsviuresnelcurfuirentrcncheris.Ces Seigneurs de France chcuauchoientamp;^^”^'**’”‘’« trauailloient,furla forme que ie vousdy,pour aller ad’alde du Re^c Hongrie (qui dc-uoit auoir bataille contre rAmorabaquin,puiirancc cotre puilfancc, le vingticfmc iour du mois de May)amp; palTcrent Lftrraine,la Comté de ßar,amp; toute la Comte dc Montbc-liar,amp;laDuchédeBourgongne,St entrèrent en Aqsais, amp;pafiérent tout le pays d’Auf- • lais;8lt;:lariuieredu Rin en plufieurs lieux,amp;la Comté de Fcrrette, amp;nbsp;puis entreront en Auftriche:amp; pairerent,tout au long,parmy le pays d’Aullrichc : qui eft qj^Ht grand, amp;nbsp;de diuers pays,amp;: les entrées amp;nbsp;ilfiies fortes amp;nbsp;dcfertcs,mais ils y alloiét de fi grade vofen te,que peine ne trauail qu’ils euirér,nc leur faifoit point de mal,amp; parloiét les plufieurs en cheuauchant,de ce l’Amorabaquimamp;prifoiét moult petit fa puiffancc.Lc Duc dAu Huche fit aulfi bon recueil aux Chefs des Scignelt;Frs en fon pays:amp; làtrouuercnttrefbô-ncchcre:amp;parcfpecial Ichan de Bourgongne,Comtc de Neuers, car l’aifné fils d’Au- • llrichc,Othcs,Monlèigncur,auoitMatic de Bourgoffgne efpoufée(ainfi icunes qu’ils fulTcnOfilIc au Duc de Bourgongne^^ leur germaine à ce lehan de Bourgongne, qu^ Chef eftoit de celle entreprife.' TouK ces Seig.de France, amp;nbsp;leurs routcs,fc deuoient attendreamp;trouuer en Hongrie, en vnc cité qu’on dit t Bode. Or retournerons aux

autres auenucs de France. Vous fauez(fi comme il cil cy dclTus contenu •n ndlIrcHB tN««x/4«o«-ftoire)commétle Roy d’Angleterre auoit enuoyé en celle faifon fuffi^ns AmbafladeurS ^.^”^ b*^^*^* amp;: meiragers,deucrs le Roy de France amp;nbsp;fonConfeiI,pour auoiràfemmeamp; cfpoufeY-fabel fa fille: amp;nbsp;tels qu^’Archeuefque de Dûclin,l’Euefque de Lincellre, lc Comte Mai refchal,le ComtcdeRollell3nt,filsau Duc d’Iorch, melfircHenry 4c Gliffort,lc Sire de Beaumont,le Defpenfier,Iehan de Roberfat, amp;nbsp;plufieurs autres , amp;nbsp;auoicnù tresbien exploité,amp; befongné en ce voyage: auquel le Roy Charles de Fraùcc leur auoit faidl bonnecherc, Séaulfitreftousfesoncles,ScieursGonfaux,amp; eftoient lefdits AmbalTa-deurs,amp; leurs gens,retournez en Angleterre en ioye : amp;.au^icnt donnp au Roy d’Angh forces requeftes amp;nbsp;plaifanccs,grâs elpoirs de veniramp;atteindre à.fes dcmâdcSiamp; fut ce le Roy d’Angleterre n’auqit pas ignoré,nc dormi fur ces befongncs,raais auoit tout l’Yuer quifenfuyuit,fouuét enuoyé,amp;réueiUélc Roy de Frâcc,amp;fait fouuenir des matiwesjamp;à

S

-ocr page 1338-

20^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E QJV ART V 0 L V M E

'°”'^ c^ ^endinoit le Roy de France amp;nbsp;fes Confaux aiïcz,qui efperoient St tendoient VC r n g.“‘^‘^‘^^’‘î““‘^°P^Oquot;gucmcntauoir duré entre France amp;nbsp;Angleterre. Tant amp;nbsp;bien l’eltoient portez cesproccs,pourfuitcs,Srtraitre2,amp; fi amoureufemétanoientef-«deuxRoisl vn al autre,que les befongnes clîoientgrandemét approchées, cat le 1^B^£ : ^°gt;'‘^^quot;STromctto.tJoyaument,qu-ilauoKtclsfeshommesamp;fonpaLqncp ,x ^Z:£ r Tquot; Vn^'^-rcParle moyen de ce traitté Rapprocherezü^oL bc-enrgt;-4»,e,p,,tr nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Comtes Marcfchal amp;nbsp;de RoRcRant, amp;nbsp;tous ccux,ou enpar-

ie manage Je jf’^^l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^ urent cn France fur l’eftat du mariage,y furent rcnuoycz,amp;vin

tejJÎ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;logerez tous ala croix duTirouer, amp;comprcnoientlc$ Angloistou

cnuiron,bien auant, car ils eftoient bien fix cens, qui tous irez dehurez

■Chark/.

^ lt;îeparleRoy deFrance.Si feioumerezils àParis plus de troisfemaines.

fgt;^lt;^gt;»gt;gt;bit^a.ifffk,a.tkai,r,^„,,,,/,^^ chapitre \ LXX.

Eeftok à Panç Vk nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Zagers de par le Roy d'Angleterre fcdeHiefiiûlan)ettoLü(l!âP«fefcMS.l^^’!quot;^‘®7Tr“’™‘*'*’’^ vncD^mcdcmoukgnndcdiligca^sJs^t^Z °'‘\^°'’‘^‘^'’,^^^^^ vous diray. Elle plMok en P Jemens pour den quot;^n? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T- ’ Th“

tgt;^J» ^i^^S^dcleCnmeédeRouiEjafcneonfteduü^^ ^‘=P‘^-^''^'y‘gt;'gt;'‘:P^ Bekenne, ion, fonSeisneuedenoie»dipeictepe^^^i^ Rogt;gt;ffy,l^udi,eefi,meingt;ettLLouiedeN^^^ cemeHireLoaisdeld3mur,S:trouu3cenrenironn I 1 '^‘‘^'■m3ii3,enhnteinps, elionèPencontrede meiste Pierrede Cnonamp; l T’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«Aftlarecon*

3U nom de Con Sdp,cureea,3iaBcdis^L^bdc^fr TÂ TT Tlquot;’ TT

amp;fen eUoirchergéledirmelSrePierredeCreon amp;T.T’ ‘'=‘=TT,': ‘«BouueilesvinLnrrineConrneiareleDucd-AntTR ^TTTrT^^^^ mort,Unecbemin3plu33U3nr,Srrerourn3enFr3nTeTT nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T T T

àCnnnrr^ff^r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mcitcouteceUelomme darget

. UredeDZ TTjThTygt;‘lquot;T TTTTR‘'^‘‘’‘^°^^

Pouille,amp;: en Calabre) nauoient point eûé ^)^^^‘quot;‘^''^t‘'^amp;lt;^lBC0meJeS.Semn,Silt;l«ieAM«g3e-r^^‘’‘‘gt;’g^‘nenl,enl3eh3tnbreduP3rIementdeP3ri3,ikproporéer,monarécs.amp;Jrn,3-T^dgt;‘‘‘O'»«gt;deirenCesdep3mesdonnie3.amp;en3noironpl3itloyélongnemem,i:b,é p‘gt;‘^^‘gt;^Jouslt;;„,,„3,ciuoyqneIedit,telSrePierredeCr3Ófnn3bfctdeP3ris,amp;deP3t ^^AnocetiledeiS^doienrdegrende menierc^SediCoientnii'encemue ^^«•r^P“'-‘-edeCr3on3uoltrecrB3anomdaRoy LoiiisJeCecille,deN3ple!,t:de ^^^ ft^ncSfledk Roy cfloit bieo de tant amp;rplus tenu enuers ledit mef-^^^o^)pout les grans Se: beaux feruitesyqlie faits luyauoir.Tant furent me-n es ces ch^fes,Se plaidoyees en Parlement à Paris,qu’il leur Conuint auoir Hnamp;cóclu-non.^laDame deßufdite rendait grande peine, qu'arreûen Parlement en full rendu. Les Seigneurs de l^arlement,confderc toutes ceschofes,nc vouloientpas parler fauâi que pour rêdrearreU, fils n’eûoictfors de toutes cbofes,amp;: me/fre Pierre de Craon n’o-fait bonnement comparoir à Paris(caril fe fentoir en findignayon du Boy, amp;nbsp;duDuc d Orleans,pour 1 o^enfe que faireauoit, amp;.'commadé àfaire,furmeûîrc Oliuier de dif ion, ConncBable de France) amp;nbsp;il conucnoic(auant que Parlement r'endi/1 lêntence dilf-mtiue desdemandes,dont la dclfufditeDameamp;Roynelepourfuyuoit)qu’ilfuûderen France,SduyfufTèntpardônez tousles melfairs,Sfpeu/lquirrcment Sefauuemétcheuau cherpa^r tour,û q la Dame,(^ieBoit côtraire,Seaducrfiire àluy-mefme,mertoitpeine, ^ ^^’^f^^i^g^^ndement à ce queme/lîre Pierre de Craon fuB quitte amp;nbsp;deliurepartout, refèruevers elle,pourlegrand defrqu 'elle auoir de venir le fond de fes be/bngues. Tant futprocuré, traite,Seprié enuers les courroucez fur meïïîre Pierre de Craô, dpcdalemée vers

/

-ocr page 1339-

DE F R 0 I S S A R t.


107


VcrsIcRoy, Monfeigncur d’Orléans, le Comte de Ponthiéürc, amp;meflîre Ichan Karpe-dane,amp; tous autres du Royaume de France,qui adion pouuoientauoir en ces matières ^^^-^^ p-^^^g que tout luy fut quitté amp;nbsp;pardonné:amp;: fut eler en fes bcfongnes3amp; partout le Royaume ^^cr^oM rt^ur de France luy monftroient amp;nbsp;faifoient bonr^c chere tous Seigneurs amp;nbsp;toutes Dames(ne „/f^ France^ fay fic’eftoitjourut, par diflîmulatiô, ou autremét)tant que ledit arrefl de Parkmét euft autc^tfa toutet cftércndu:amp; eftoitaParisjicnantfoneftataufli grandjCÔmeilfut onCjauiourjOuiourSj/r-w^Ai/êi Cr que ces Seigneurs d’Angletcrrc,qHi là eftoient venus pour le mar^gc de Frâce amp;nbsp;d’An- ^gt;lgt;trtt^^ gletcrre,f y tcnoicnr,amp; les auoit aidez à honnorer,amp; recueillir deuers le Roy amp;les ducs, qui là eftoiennBerri3Bourgongnc,amp; Bourbon,car ce fut vn Cheualier,quifauoit moult d’honneur. Olfutle iour déterminé amp;nómé,que les Seigneurs de Parlcmétrendroienc IcurarreftjCar ia eftoit il tout cfcrir,dcterminé,amp; clos,iufques àtât que les chofes defluf-ditcs fuifent en l’eftatjOu elles eftoient.Au iour,que IcsSeigncurs de Parlement rendirét leurarreft,auoit grand nombre des Nobles du Royaume de France, à fin que la choie fuftplusautentique,5lt;: y eftoit la Royne de Cecile,amp; de Hicrufalcra,Duchcfte d’Aniou

amp; Comteflè de Prouéee, amp;nbsp;fon filsf/narlcs, Prince de Tarente, amp;nbsp;lehan de Blois,dit de Bretaigne,Comte de Ponthicur^c^de Limoges.LcS Ducs d’Orleâi,de Berry, de Bour ^‘t c»mtelt;lè gongne,amp; de Bourbon,amp; le Comte de Braynnc,amp; l’Euefque de Laon(qui traitté en Par ^»J^rtmtfi lement auoicntlaDamedcftLifdite,pourla Comté de Roufly)amp; d’autre partmeffirePier ^^^^^j”\^* ^^ rede Craon,amp;p!u(icurs de fon lignage.Premièrement arreft amp;nbsp;fentence furent rendus ‘’ moultautentiquemcr,pourla Comté de Roufly,amp;fut l’héritageaiugéamp;remis es mains amp;po{reirion du Comte de Braynnc3amp;: feshoirs:qui defeendroient delà droite branche de Roufty,referué ce qu’il fut dit,que la Royne deft’ufdite,deuoit r’auoir,en deniers con tans,toutcequcIeRoy Louis,fon 8^ri,en auoit payé à la Comtefle A: Roufty, dernièrement morte.De ce iugcmctamp; arreft les héritiers de la Comtefte de Roufty(aufquels l’héritage appartcnoit)renîcrcicrcnt les Seigneurs de Parlement,qui ccluy arreft auoict rendu,Adonné. Apres fc leuet ent ceux,qui ordonnez eftoient à parler pour le fécond iu geraent,amp; fut dit ainfi,par fentence de Parlement, quemeffirc Pierre de Craon, eftoit ^^^rifiJ» par tenuenucrs Madame la Royne de Naples,amp; dcHicrufalcm,Ducheftc d’Aniou, amp;nbsp;Cô- lenient de pa-teffede Prouence,en la fomme de cent mille francs,à payer de deniers appareillez , ou ni contre meßt foncorpsaller en prifon,tant qu’elle fcroit de tous points contente Sc fatisfaite. De ceft redecraon,^“ arreft remercia ladite Dame lesScigncurs 9c Parlement: amp;nbsp;incan^ient,àla complainte ^**y prißnnier dclaDame3raainfutmife,deparleRoy de France,amp;meflirc Pierre de Craô faifiamp;me-'^quot;^’*“^''/^* .. néjfans deport,au chaftel du Iouurc,amp; fans exeufatfcn,^ là enfermé, amp;nbsp;bien gardé, amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

furccluyeftatlcs Seigneurs fe départirent de la chambre du Parlement,^ retournèrent Jeufik pa^ne chacun cnlcursIieux.Ainfi furent rendus ces deux*arrefts, que ié vous dy,dont Mada-,de Naples/ me d’Aniou principalement fut caufe. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ *

Comment cendußeff de mariage fut piß à Paris entre le Roy Richard d'e^ngleterre c^r *

ül^adame Tfibel, aißeefi/ie du Raj Charles de France, ßxieme du nom, comment le Duc de Landaßreß remari^t^comment meßire Pierre de Craon fut ^ud^ue temps relafché deprißnß la prière de la ienne Ropnf d'Angleterre, chap. lxxi.

ENuiron vingt amp;nbsp;deux iours furent le Comte Marifchal, le Comte de RofteUant, amp;nbsp;les Ambaffadeurs d’Angleterrc,deucrsle Roy de France, amp;:la Royne, amp;lesSeig. à

Paris,amp; leur fut faite toute la meilltSlrç there amp;compaignie,quc Ion peut,amp;feportcil?f ^^^ ,^ ^ fibienlcstraittez amp;nbsp;ord9nnances,que le mariage fut accordé(pourquoy ils eftoient là nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;-

venus)du Roy d’Angleterre à Yfabel,aifnéc fille du Roy Charles de Franc(^amp; la fiança, ^„e,aueerß^ amp;clpoufa,par la vertu d’vue procuration,au nom du Roy d’Angleterre, le Côte Maref-1,4 ^ßUe aifnée chai, amp;nbsp;fut cefte Dame nommée,amp; fera d’orefnauant, Royne d’AngfeteTre,amp;: pour lors de France iefu informé, qu’il la faifoitplaifantvcoir,cómeicunc quelle fuft,carmoutbiéfceut,amp;: retour des Am fauoit faire la Roync.Apres toutes ces chofes faites, amp;nbsp;les ordónaces eferite« amp;nbsp;Iccllées l’ßißdeurs les Ambaffadeurs d’Angl.prirent congé du Roy de France: amp;nbsp;de lal€oync, amp;: de fa fille

h Royne d’Angleterre, amp;nbsp;des Seigneurs, amp;nbsp;fe départirent de Paris, puis retournèrent ^^^^ ^“’^ ^^* arriéré à Calais,amp; delà en Angleterrc,ou ils furent grandement recueillis du Roy,amp; du Seigneur de Lâclaftre,amp; des autres Seigneurs,fauor3bles au Roy amp;nbsp;à fes plaifances,amp;in tentiôs,Maisfquiconquefuftréiouy de ce mariage en An^.)le Duc de Cloceftrc, oncle du Roy,n’cn eut point de fefte,car il veit biê,que par ce mariage amp;nbsp;alliacé paix fcroit encores entre les Rois,^ leurs Royaumes de Fr.amp; d’Ang. laquelle chofe il verroit trop

-ocr page 1340-

ioS nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LÊ Q^VART VOLVMÈ

enuisfe la paix nelioit grandement à l’honneur du Roy amp;nbsp;des Anglojs,amp; le toatremi^ au point amp;nbsp;en l’eRat,ôu les ebofes cRoient,quand la guerre rcnouuela es partiesde Gaf congne.Si en parloir aucUriefois à fon frerele Duc d'lorch(quandille trouuoitàloifir) amp;nbsp;le tiioit, tant qu’il pouuôit,à Ces opinions:pourtant qu'il le Centoit nmulr ûmple. Au Duc de Lanclallrc,fon aifnéfrere,ilnen ofoit parler trop latgcmentipource quiUefen toit du tout de l’alliance du Roy;amp; bien plaifoit au Duc rallier!ce de ce maria«^c, princf paiement pour l'amour de fes deux biles,la Royned'Efpaignc,amp;c la Roynede^Pottusal. En ce temps Ce remaria le Duc de Lancladre.tierccmcr, à vne Dame,bile d’vu cheualicr deHainaur.quiiadisCappelamelbrePaon dc-Ruev.amp;i futen fon tempsàlabonne Scao' PhelippcdAngleterreiqui tantaima les Hainuyers,car elle erlfut de nation. i»rd, îJu ^^i^^P^m^^qutlcDucdcLanclaRre fcK^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1’appelloit:SifutmiCe,

ßn à x^athert- ^^ ^Jf l b(^el du Duc Sc de la Ducheffe Blanche de Lancladre, Scaumtouc, »tdez^u,r. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DucbclCeBlanche fut trepaCCee dccebecle(b.commeil ed contenu enno Rte Hidoirc cy-deCCus biemauant)amp;: encores Madame Condâce d'ECpaigne,auDucde L3nclaarc{ercmaria,laDamcviuanr,ilauoit renifle Dame Katherine deRuet,qui Mût auoit eücmarice à vnCheualicr d'Angicterrei^ud cRmott^ToufioursleDocle-K^therineidclaquelle il eut trois enfans: dens bis ^R^-dont on nom mon l'ai fnelehan,amp;c autrement mefCire Beau fort de Lancladre

C^^ ■’ af ^quot;quot;ê^P^ tlt;«^»»‘l^c,amp;ü,dtpm,tc Ctfclà Erntipc de

enfin,,kDac deLmehare efpoufiIeurmere,Midime DS'PP‘^‘^‘‘‘*’PPP^‘‘‘‘”°'‘‘^lt;:'”'=^^‘lt;Iécn.SrinceSe^,AngL(cirelle^^^^^

R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^CotciTe d Aróndel) amp;: aux autres Dames,defeedât

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;forfaitamp;vitupecé,quadilauoitefpou'

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c^ueuottCpuis que turques là elle edoit venue) au elle fad fécondé ^^o^.recueillievitupereufement.Puisdifoienc hôrteurs.Nousn’irons,ne viendrons, ennul^ vient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ë^^^^^i^fnte,quevne telle Duche{re(qui

* hnr^fevm nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^’^ ^°^^^ ^ongteps,en Ifs mariages, SC à nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^oantnous.Lescueursnouscreueroientdedueil, amp;nbsp;*^ca^,qoi plus en parloienr,c’eaoiéc le Duc de Cloçeûreamp;la tcnoicntlcDuc deLâclaÛrc a fol amp;nbsp;à ou[recuidé,quàdilauoitpris f f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ferai en r honneur de la nom crDame ne Coeur Le Duc d lorchCenpaCToitairez bricuemenr,^,^ il eûojfle plus reCdar dclezle oy, on rere e uc oLaaclaâreÂ^e Duc de Cloceüreeûoit d’vue autre manières . lt;gt;rdonnace,carilnefaifoitcoptedenulluy(qu0yq^ ma^deaottorpeûleuxamp;prefotBptuewtdemanierefamp;en ce CenclinoitCa nature)amp;: mal-accordanratouslesConCauxduRoy,Cilsnetournoientàfongré.OrdemouraKa-^ertne de Ruettant qu’elle veCquir,Ducheïre deJLfncIaflre, Ôcfutla féconde en Angl. ^^dleu^,apresla Royned’AngLamp;: fut vueDame,qu,Cauoicmoult d'bonneurs(car des û ieunene,Xde tout fon teps,elle y auoit eüé amenée amp;nbsp;nourrie) Sc moult aima le Duc

„ .,f^j^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;card elle,8c bien leur monûrajà mortScà vie. Vous fauez, amp;nbsp;11 etrcydellus contenu en noRre Hifloire, Cornent iugemenr, Si arrcll de Parlement fut rendu fur mefCire Pierre de Craon. lequelfutcondâné,à cent mille francs, enuersla Royne de Naples amp;nbsp;de HicruDlcDucheRc d’Aniou,amp;Côceffe de Prouéee.QuâdmeC ure Pierre de Craon y^ltquilauoictellecondânationfîfüttoutébahy,carilluyconue- Ooit tantollpayer les cet mil frâcs,oudemourer tout quay au chadeau du LouureàPa- ris,enprifon.Si fut côreillé(amp;leconfeiJluy vint de code,par le moyen du Duc deBour^ gongne,amp;de la Duchedc)q^il fd faire vnc prière,par la leone Roync d’Angl.à la Roy' ne de Naples delïiiCditc,qa’irfudrelaCché quinzeiours deprifon,tanrfculcmér, amp;peud ^ller Avenir parmi Paris,pour prier fes amis,amp;payer celle ffnâce:ou qu’ils demouralfét odagerspour luy,amp;ll C’en peiiÛ toll aller en Bretaignc,amp;: tât fairt,quc r’3pporter,en de-

niers

-ocr page 1341-

uiers toiisappareillez,Ia fominc,cn quoy il auoit cftéiugé. A la prière de laieunc Roy-ne d’Angleterre la Royne de Naples defcendir, parmi tant, que me Hire Pierre dcCraó tous les loirs deuoit aller ,amp; retourner dormir,;)» chaftcldu Louure.Mcflîrc Pierre pria moult de foh fang:mais il ne trouua nully,qui pour luy voufift dcmourer,car la fomme eftoit trop grolTc.^u chef de quinze iours,il luy côuinr demourertout quoy cnprifon, amp;auoir ce dâger,amp;attendrej'auenturc:amp; eftoit moult près gardé^deiour amp;nbsp;de nuit! amp;nbsp;les gardes à fcscouftagcs.Nous parlerons vnpetitdes cheuauchées amp;nbsp;emprifes,quele Comte deNeuersamp;les Seigneurs de France firent enceluy tfté,?:n Hongrie,amp; puis parlerons de l’allée de Frife.- ou le Comte de Hainaut amp;nbsp;le Comte d’Oftrenant furent Cût^mcHt feh%j de Boi/rgofigne^Comte de 7(euerS;ifaJpi la rluiere de la Dunoe^aueefin ar tnee ^ celle des Hongres, c^ eemmenffapres la pr/Je de ^uel^»es places, ajslegerent la killedel^lcopolj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. hxx n.

QVandlcComtcdeNeuersamp; fes routesfou moult auoit de vaillans hommes de Fra

.^cc,amp; d’autres pays)furent vei^ en Hongrie,en vue cité bonne«’^ grande(qu’ô nommait Bode)lcRoy fit àtouslcsiiFignGurs vnc bonne recueillic:amp; bien le deuoit fai re,tarilsl’cftoient de loing venu veoin L’intention du Roy de Hongrie eftoit telle,que^ nbsp;nbsp;f\j^, ^

deuantqucluy amp;fesgcns,ne ces Seigneurs de France, fe meiftent furies champs, il air-toit certaines nouuelles deI’Amorabaquin.Car ledit Amorabaquin luy auoit made,des ^|^ Z*m(-lemoisdeFeuricr,qu’ilfuft tout conforté,amp; qu’il feroità grande puiffanceen Hongrie nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;,

suantl’ilTucdumoisdcMay:amp;Icvicndroit,combattrc:amp;'paflcroitla Dunoc. Détona- ^^ J*** ** unit grande merucille comment il fe pourroit faire:amp; difoientplufieurs.il n’cftricn,que ^-Imt^taL ne face hôme.L’Amotabaqüin eft héme vaillât,amp; de grade cmprilc3amp;^ui defire moult les arraes,à ce qu’il monftre,amp; puis qti’il l'a diCjil le fera:^ fil ne le fait, amp;nbsp;ne paftê laDu-noeaulezdedeça3nous ladlt;irions paffer outre,au lez de dela,amp; entrer cnla Turquie à puiffance.Carlc Roy de Hongrie,parmiles eftrangers,fera bien ccntmillc hommes: amp;: tel nôbre de vaillans gens font bien pour eéquerir toute laTurquie,amp; pour aller iufqucs enl’Empirc de Perfe,amp; fi nous pouuôs auoir vne iournee de victoire fur l’Amorabaquin nousviendrons au deffus de noftre emptifc,amp; conquerons Suriej amp;nbsp;la Si terre de Hieru falem:amp; la deliureronsdes mains du Soudan,amp; des ennemis de Dieu, car à rcfté,qui rc-lournerales Rois de France amp;d‘Angl.(qui lèconioingncnt enfemÿe) mettrôtfusgrad nombre de Gcns-d’armesamp;d’Archers:amp; trouucrontlcs pairagcs^ucrs,amp; appareillez pour eux reccuoir:amp; riens ne depourera deuant nouwquc tout ne foit eéquis amp;nbsp;mis en noftre obeiffance,quand nous ferés tous enfemble. Ainfi deuifoient les Franpois5qui c-ftoient au Royaume de Hongrie. Quand le mois d»May fut venu,en cfpcrancc, d’ouir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

desnouuelles derAmorabaquin,enuoya le Roy de Hongrie de fes gens,fur l«spaflàgcs dclariuierc def Dunoe,amp; fitvn trefgrand mandement parmi fon Royaume, amp;nbsp;mcitlai grcigneurpartie de fa puiffancc enfemble,Sevindrent les Scig.de Rodes moult efforcé- tAw appelas ment tout le mois de May,en attendant la venue des Sarrazins, mais on n’en eut nulles quot;^-^ ‘* nouucllcSiSifitle Roy de Hongric*chcuaucher aucuns Hongricns(qui eftoient couftu-.^^quot;“' miers d'armesjamp;cognoiffoient le pays d’outre la Dunoc) pour fauoir fils orroientaucii ncsnouucllesderAmorabaquin. Quand ccux,qui envoyez furent en celle commiffié, jn„,^ ^tatia curent cherché moult de pays,ils ne fauoiêt à qui parler,n’il neftoit nouuelles de l’Amo jyanubius. rabaquin,ne de fes gês,amp; eftoiét enc^rts^mr-dela le Bras S.George,! en la marche d’A • lexâdrie,dc Damas,amp;: d’Antioche.Si retournerêt en Hongrie deuers le Roy,amp; les Scigi flZprend le amp;nbsp;rapportèrent ces nouucHes.Qymnd le Roy de Hégrie ouir ainfi fes gens parler, flap- Bw J.Gf«r^« pelafon Confeil,amp;lcs Seigneurs de France,qui là eftoiét,amp; à faire armes dcfiroiét,pour ^^^^^J^^^* fauoir comment ils fe mainticndroicntcnceftcbcfongnc,amp;rcmonfl»aleditRoycom- * ’ nbsp;^^^

mentaueuns apports Hommes-d’armesauoient chcuauché fut la frontière de Turquie, ^^^^ p^rchi-mais il neftoit nul appâtent quel'Amorabaquin vintauanr,ficomme il auoit rnande no p,i^^ueles an-tablcment,qu’il feroit dedans la My-May, à puiffance,outre la Dunooçamp;vîcndroitcom tiens Geegra-battrelc Roy de Flongrie en fon pays. Defquelles chofes ledit Roy vouloitauoir 6C pf^‘s tntappeU demander Confeil,amp; par cfpccial il l’adreça aux Barons de France, amp;nbsp;eux confcillcz,ils ”‘‘*quot; .Xe^w. rcljaondirent, amp;nbsp;leSircdeCoucy pourrons, amp;nbsp;dit, que au cas que l’Arnorabaquin,ne trayait pas auant,amp;qu’il eftoit demouré en Bourde amp;nbsp;en mfnfongCjon nedemourroic pas, pour ce, à voyager,amp; à faire armes(puis qu’ils eftoient la venus pour les fairc)amp;que touslesFrançoisjles Alîcmans,5ceftrangers,yauoienrgranddefir, amp;le monftroient

-ocr page 1342-

(Zy ART VOLVME


ilo


de Jitn^rie er de fehan de

Settrgen^ne, eà trelit Dunte, éenteelesTuret

preftsjde fahjS^ de vdloméjà trouuer ies Turcs amp;nbsp;ledirj l'Amorabaquin ^ êC de tant leuf leroitl honneur plus grandéLaparoHe du Seigneur de Coucy fut acceptée de tous les Barons de Francejqui là eftoienuS: aufli fut l’opinion des AllemanSjdcs Behaignois, à' de tous les eftrangers^pour employer leur faifon.Adonc fut ordonné j de par le Roy de Hongrie amp;les Marefchaux3que chacun fordonnaft amp;nbsp;apareillaft fd^n luy^à: que dedâs tel iour(quifutnômc,cefut aux Oétaucs delaS.Iehan B^ptiffe)onfe partiroitjamp;æct-troit on au cheminjpour aller fur la Turquie. Ainfi, qu’il fut ditjil fut fait» Adonc veiffitz Vous gensgt;St home? d’offices,appareiller cc3qu’il conuenoit à leurs tnailfres, amp;nbsp;l’appointer tellement,quefaute n’y euft.Ces Seig.cte France3qui vouloicnt outre palier^ pour e-ftrefrifquement 6^ richement ordonnezfirent entendre à leurs harnoi|{amp; àlcursarmeu tesgt;amp; n’epargnoient,or n’argcht,pour le mettre en ouurage entour d’eux. Moult fut! c^-.flat grand amp;nbsp;bel,quand ce vint au départir de Bode31a louiicrainc cité deHongtic,amp;lc meirent tous fur les champSiLe Conneftable de Hongrie,eut l’Auâtgarde, amp;grandno-bre de Hongres,amp; d’Allemans en fa compaignic:pourtant qu^il cogooiffoit le paysiA-pres luy cheminoient amp;:chcuauchoient les Fral^iSjlc Conneftable de France,le Coin ce de la Marche,le Sire de Coticy,mcftirc Hcnn^Wicffirc Philippe de Bar, ôr plulieufs autres. En laeompaigniedüRoy,amp;rdclczIuy,lcplus du temps cheuauehoienc les plus grans de fbn pay$(c’cftoic railon}amp;: auffi de cofte luy,Ichan de Bourgongne: amp;nbsp;bicnlou-PaJ/a^eduRoy ucntdeuifoicnt cnfcmblc4 Bienfetrouuoient furies champs foixance mille hommes a cheual.Carpeuy enauoirà pié.ficen’eftoienr pourfuiuans. La compaigniedes Chre-fliens eftoit noble amp;nbsp;belle3amp; bien ordonnée. Entre les Hongres y auoit grand nombre d’Arbalefticrsà chcual. Tantcheuaucherentces ofts,qu’ils Vindrent furlariuiere delà Dunoe:amp;la paf]frcnttousàbargcs,àncfs,amp;:àpon^hôns(quiàccauoicntcftéordonncz vn grand temps,pour lepaffage) amp;nbsp;meirent plus 3c huit iours^atiant qu’ils fulfenttotis outrc;amp; à la mefurequ’ilspafloient, ils fc logeoicnr,amp; toiR attendoient rvnl’autre.

Vous deuet croire,amp; fauoir,qüe la Riuierc de la Dunoe départ les Royaumes de Hongrie amp;nbsp;de Turquie. Quand ces Chreftiens furent tous outre,amp; que riens ne demourä detrierc,amp;ils fctrouuerentfurlcsfrontictcs de la Turquie, fi furent tousreiouis, car ils Lavldede Cd- defiroient ttop grandement à faire armes. Si eurent confeil amp;: auis, qu’ils viendroient tne^leaßte^ee jjiettrg Je fiége déliant vne ville en Turquie,qui fappelle la Comede.Ainiijqu ilsl ordo-^(hens «»r«/« *^^''^”CiL le firent.-^’^ffiegerenr àl’cnuiroÂ.Bien ce pouuoit faire. Car elle lied au plain Twefquot; ^^ ‘^^ pays:amp; court vnÄiuicre aü dehors3pottant nauiredaquellc on appelle Mede:amp; viét amont de Ia T urquie:amp; fen va cl«oir,afrez pres de Ia njer, en la Dunoe. Cefte eaue de la Dunoc eft groffe riuicre.-amp;abicn enuiron quatre cens lieues de cours, depuis quelle

• cômenec.auât qu’elle entre en la nftr,amp;feroit laDunoc la plus proffitable du mode pour le Royaume de Hógrie,6lt;: pcurlcs pays voifins,fe la nauirc,qu’clle porte,pouuoitentrer amp;iffir en la rwtr. mais non peut.Car droit à l’entrcc amp;àrcmbouchcurc de la mer,ilya,en I? riuicre de laDunoe,vue mótaignc,quifend l’caue en deux moitiez, amp;: rend fi grand bruir,que on l’oit bicn,defcpt grades lieues loing^bruirc,amp;p^urcenerofc nulle nauire approchcr.Sur cefte riuierc de Medj^tout contremot,amp;côrreual(ainfi corne elle court a de belles praérics(dont le pays eftaifeSe ferui)amp; d’autre part gras vignobles : qui font

* par faifons bons vins:amp; les vendangent les Turcs:amp; les mctrcnt( quand ils font vendan gez)cn cuirs de chcures:amp; les vendent aux Chreftiens,car félon leur Ioy3ils n'en pcuuét • n’ofcnt,boire nul(là ou on le fache) amp;nbsp;leur eftd^’ffendu fur la vie,mais ils mangent bien les raifins: amp;nbsp;ont moult de bons fruits,amp; d’cfpices, dont ils font efpcciaux brenuages, amp;nbsp;vfent à boite,entre eux,grande foifon de laid de chéures, pour le chaud téps, qui les re-frefehit amp;refróidc.Le Roy de Hongrie,Se toutroft,fe logeront deuant cellecité,amp;rtoüt àlcnr aile,carnul^iclciirdétçnrna le fiégc,nenul n’eftoiten oftde par rAmorabaquim ne perfonne de par luy.Quâd ils vindret deuât la cité,ils troüuerét tous fruits meurs qui leur firent grâde'doüceur.A celle cité de la Comede on fitplui?curs afraux,amp; biefe gar 14 vtUede Ce- jjoict amp;nbsp;dcffcdoiét ceux,qui dcdâscftoicnr,amp;efpcroiéttous les iours eftre cofortez, amp;: 91’Amorabaquin,lcurSire,dcuft venirlcucr leur fiége à puiffancc,mais non'fir,dontla ci r té,par force de fiége amp;nbsp;d’alfautTut prife amp;nbsp;dcftruitc,ôc y eut «randeoccifion d’hommes la Dura, nbsp;nbsp;nbsp;amp;C de f emmes:amp; d enfans,amp;: n en auoient les Chreftiens,qui dedans entrerer,nullepitWÿ

ne merci.Quand la ComcÂcfiit prifc(ainfi que ic vous dy)le Roy deHongric,amp;rfonoft fc délogerenr5amp; entrèrent plus aiiant en la Turquie,pour venir deuant vne cité,grands forte,qui f appelé Nicopoli, mais suant qu’ils y parueinffent, il#trouucrent en leur chemin la

-ocr page 1343-

DE FROISSART.

minla ville de t Laquairc amp;nbsp;là s’arrefterennamp;r y furent quinze iours,auant qu'ils la peuf- t ^•^l^f ‘ht fent auoir.Toutcfüis finalement ils la conquirent par affaut:amp; fut toute dcftruitç.amp; puis ^‘l^atyc. paflevent outreamp;trouuerét vneautre ville5amp; fort chaftel, qu’on dit Brehappe cnIaTur quie;amp;la gouueriÿamp;’la maintiét vn Cheualier Turc,qui en tient laSeigneurie:amp; pour lors que les Chreniens vindrent deuant, il y efioit à grans gens de deffenfe. Le Roy de Hongrie fe logea atout lcsHtgt;ngres,à vne lieue près,pour la caufe de ccqu’il y auoit vne riuicrc Si deuant Brehappe n’en y a point. tMaisplus près fapprocl«rcnt les Comtes de ’[Ceflechu/è . Neuers, d’Eu,amp; de la Marche, amp;: les Seigneurs deCouci, Bouciquaut, de iainâ:Py,Re- c^^^t deux fui gnaut de Roye^enri de Bar,fon frere Phehppe de Bar,amp; les Frâçois ou bien auoit mil Cheuabers amp;nbsp;f^uyers, amp;nbsp;ia cfioitlc Comte deNcuers Cheualier: carie Roy de Hon- Heesfeld lef ns gric le fit Cheualier,fi coft qu’il entra en la Turquie : amp;: Icua bannierc:amp; ce ioiir,qu’ilfut Jer^uttu», fût Cheualier, il y en eut fait plus de trois cens. Tous ceux que ic vous ay nommez amp;nbsp;leurs routes vindrent deuant Brehappe,8r raifegerent, amp;nbsp;conquirent de fait amp;nbsp;de force Lu ville de Bn fiirlcfaitde quatreiours,mais ils n’eurcutpaslechaftchcaril cftoit trop fort.Le Sire de huppe prife . Brehappefauuamoulcdefesgens pa^^uorce duchadcl ;amp; cftoit nÔmé ( ce m'eft auis) theffaiK pur les Corbadas,moult vaillant homme amp;nbsp;auoit trois frètes.L’vnauoit nom Maladius,6r lefe- f gt;'‘ß“quot;‘/»’' fond Balachius,amp; le tiers Ruffin.Depuis la prife de la ville de Brehappe furent les Chre^ fiiens deuant le chaftel fept iours:amp;: y liurercnt aucuns alfaux: mais plus y perdit et qu’ils n’y gaignerent. Ces quatre freres chcualiets Turcs, qui dedans eftoicnr, monftrerehc bien .àla defenfe,qu’ils eftoient vaillanshommcs.Quandlcs Seigneurs de France curêt bienimaginé la force duchaftel3amp; l’ordonnance de ceux de dedans, crame moult vaillamment ils fedefendoient,quand on les aflàilloit,fi veirent bié qu’ils perdoient leur pei nc,amp; fcdelogercnt:car ils entendirewwque le Roy de Hongrie vouloit aller mettre le fie ^^^ chrefliens ge deuant la cité dcNicopoI^ Ainfi fe défit le fiege de Brehappe: amp;:demourercnt pour i^f^^^i le fege ccllefaifon,lechaftel ê^ tous^eux,qui dedas cftojcnt,enpaix:maisla ville fut toutearfe: de deuant le amp;feretrait leComtede Neuers Se tousles Seigneurs de France, en la compaignic du chafeau deBre Roy de Hongrie,dc fon Conncftablc amp;nbsp;de fesMarelt;chaux:qui f’oi donnoient pour aller happe, deuant Nicopoli. Quand Corbadas de Brehappe fe veit defaffiegé des François, fi fut toutrefiouy:amp; dit. Nous n’auons plus garde,pour ceftefaifon. Sema villea efte arfe amp;nbsp;cxilce,ellefe recouurcra: mais d’vne chofeay^rand merueillc. Car ilfi’eft nouuelle, que nous ayons de noftrefirc le Roy Bafant, ditrAmorabaquin:amp;:iI1j^ditladerniere fois que ic le vey amp;nbsp;parlay à luy en la cité de Nicopoli en T^irquie qu’il fcroit cy en cefte c5-trec, des l’entrée du mois de Maf:amp;auoit bonne intention amp;nbsp;fur ce il cftoit tout fon- - nbsp;nbsp;nbsp;•' dé amp;nbsp;ordonné, de pafler le bras faind George pour )^cnir en Hongrie : amp;nbsp;combattre les nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• Chreftiens: amp;nbsp;ainfi l’ailoit-il mandé au Roy de Hógric Syriens il n’enafair:amp;ûjrce font lesHongres fortifiez,^ ontpourleprefent grand confort,amp; fecoursdcFrance : amp;ont par vaillance palfé fur la riuiere de Dunoe;amp; font entrez en la Türquic:ôc dcftrtiifenr,S? defiruironc laterre de rAmorabaquin:car nul ne refiftera à l’encontre d’eux. Ils y font trop fort entrez: amp;nbsp;tien q«’ils irom^eurcment mettre le fiege deuant Nicopoli. La cité eftforte aftcz.poiu' foy tenir au fiege vn grâd tempR :mais qu’elle loir bien deffendue 5c gardec.Nousfemmes nous quatrefrerescheualiers:amp;:du lignage au roy Bafant. Side- * ’ionsamp; femmes tenus entendre à fes befongnes : pourquoy nous ordonnerons parla nnnierequeie vous diray.Moy amp;nbsp;mô feercMaUdius irons en la cité de Nicopolijpour a 1 aider à garder amp;nbsp;detfendre: amp;nbsp;Balachiu» demeurera ici, pour garder le chaftel de Brc-happéiSc l’ordonne à Ruffin mon quart frcre,à cheuaucher otitre:amp; paifer le ^as Saind George, amp;nbsp;tant faire amp;nbsp;exploiter qu’il trouuerAmorabaquin,amp;: luy recorde veritable-met tout ce,qu’il aura veu amp;laiffc derriere,S: luy dire par telle maniere^u’ily entéde amp;nbsp;l’y encline pour fon honneur,amp;pour garder amp;nbsp;défendre fJn heritage, amp;nbsp;vienne fifort, quepourrefifteralencoqfrc des Chreftiens amp;nbsp;rompre amp;brifer leur emprife amp;puifran-cc;autremenc il perdra tout le Royaume d’Armenie(qu'il a côquis)amp; tout fon pays auffi-Car,à ce qu’on peut fentir amp;nbsp;imaginer,le Roy de-Hongrie amp;nbsp;les Chreftiens font accueil lis à fûte vn moult grand fait. A la parole amp;nbsp;promotion de leur frere CorbadaSj obeiréc ^‘t ville de ^fl-touslestroisTurcs: Ôt luy dirent bien,que fa parole feroittenue amp;nbsp;faite. Si foixlonnerct topoHußiegee fur ccparti:amp; le fiege fut mis par grand puiftancc,amp;par bonn# ordonnance,deuant la ci a‘’^^^^ tede NicooolivSc eftolcnt lesChreftiens bien cent mille hommes ou cnuiron.Ainfi fe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quot;

leuege en celle laifon,du Roy de Hongrie amp;nbsp;des Chrciticns,deuant la cite de Nicopoli j-^^^ nommé cnTurquie;amp;Corbadastîc Brehappe amp;Malladiùs fon frere,fe vindrent bouter dedans, Corhdasß lift

-ocr page 1344-

L E QJZ ART V O L V M E

(dont tous ceux de la cité fi furet tous rcfiouîs)amp; Baiachius demourà en Btehappc, polit garder le chàftel : amp;nbsp;Ruffin, quand il feeut qu’il fut heure, fe meit aüchcHîih amp;nbsp;dlongnà denuiiä l’oftdcs Chréftics(éarbién coghoifloit lcpafs)amp; prit lè chemin du bras Samet

- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;George pour paffier outre, amp;nbsp;pour ouiramp;àuoir nouücllcs de fAînoiÿbatjuin-. BieheR

vérité que le Roy tBafaach eRoitau Quairè,aüccques le Soudan de Babyloinc, pourà-Bafant”^^”^^ Hoir gens:amp;là le trouualcTutc deifus nOmmé.Qiiand lcîlt;oy Balaathlè veitjfüuttorit rAmbraba- émcrueiHé, amp;penfe tantôR qu’il y àuoit grandes nouucllcs en Turquie. Si l'appela: K quin, afff/ele puis luy demanda cornent On feportoit en Turquie.Mohléigneur (relponditiljon voui Baiàzct/gt;dr y délire moult à voir : car le Roy de Hongrie à puiffance a paffié la Dunufe,amp; eft entrecii r.iowof'o- Ba purquie,g^ y ont fait fes gens moult de derois,amp;: ars amp;nbsp;alEully, cinq oufix de voz villes ^ntf'^c ^f’ /®*^*^ccs,amp; quand ic meparcidcBrehappe,ils tiroient tous à aller deuâtNicopôli.Côr-efianttgt;remie°f badas mon trete,amp; Maladius^ f’y font boutez adec gens d'armes, pOur l’aider à garder K decenom^eJla dclFendre:amp; fachez qu’en la toute amp;nbsp;compaigidc du Roy de Hongrie^ à La plusbcllègét ntaifàmlts Ot amp;nbsp;les mieux armez amp;nbsp;appointez (qui font vcn^dc France) que ion puiffè voir. Sivous tsman^iC^^ßls conuient entendre àcc,amp;: émouuoir voftre oR^«^mondrc vos amis amp;nbsp;voz géhs,amp;:rc-d’Amurat, tourneten Turquie,metre Voz gens enartoy, pour mettre vos ennemis, les Chreffiens aitfitprjmiee outre la Dunoe par guidanccrcar fe grand’puilfance ne lè fait »vous n’en viendrez point J^tul^e“ ^ ^^^‘^^^ Q^f^ nombre de gens font üs/demanda l’Amorabaquin.Ils font plus de cent aißde firnem milk^tcfpondit Ic Turc)amp;Ics micux armez âctbusàchèualéA ces paroles nerefpondit d’Amoraba- pas fAmorabaquin: mais entra en la chambre du SoudàH : amp;;laiiraleTutc,qüiccsriou-quin. uëlles aûoit apportées entre ces gehs,amp; recorda tout l’affaire amp;nbsp;ordonnancc(ainfi comme il eftôit informé de fon Cheüalier)au SoüdanlDont dift le Soiidâ,ll y côuient poùr-ueoir. Vous aurez gens affez pour refiftet alencâfttrè d‘cux. Car il nous fault deffendré noftre loy amp;nbsp;noftre heritage. C’eft voir rèfpondit l’Am^abaquin. Or font mes defirs venus :car ie ne defiroic autre ch6Tc,förs que le R6y de Hojtgrie amp;nbsp;fa puilfance tenir od tre la Dunoe, amp;nbsp;au Royaume de Türquic. A ce premier ie les lairray vn peu conücniri mais en la fin ils payeront leur efcot:amp; de tout ce i’ay eff é lignifié, plus a de quatre mois, par mon grand ami,le Seigneur de Milan, lequel m'enuoya autours,gerfaux,amp; faucons *t^u^ ***'niques à douze .Tclquclseftoient les meilleurs Scies pu us beaux que ieveiffeonequesi fies ebreß^L Auecques CCS prolans il m’cfcriuit,par noyi amp;nbsp;par fumom.toils lés Chefs des Barons dé far lea Galeas France, qui me dewTent venir veoir amp;nbsp;faire gucrre:amp; dénomma ces léigncilrs par leurs fieMilä ^Mtre noms amp;nbsp;lumoms:amp; côiitcnoiegt léslettres ainfi, què fi fauoycceuX,qu'ilnommoigcii mUsfarananr, mon danger, ils me vaudroient vn million de florins ? Auecques tout ce, deuoient c-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftf c cnleur cömpaignie,du Rôyai*me,oü des limites de Franccjplus de cinq cens Chc-ualicrs tq^is vaillans hommes: amp;nbsp;m’eferiüoit bien le dUc de Milan,que fi nous auions ba-raille(ainfi que nous aurons,amp; n’y pouuons faillir, car ie leur iray au deuant à puilfance) ^ueic m’y conduifeparare d’auis,amp;dctresbonne ordonnancc,poureuxconibatrc;cai ce font gés de fi grand faier amp;nbsp;tant vaillans aux armes,que point nefuirot tous les moindres pour mourir,amp; font iffus(cc m’a referit le Sire de Milan) «le leur nation,par vaillance amp;nbsp;pour trouuer les armes,amp;: de t^utée faire ièledrfay bon gré,amp;acornplirayleurde

• fit dedans trois mois, fi auantq^c par raifôn ils en auront affeZ.

Dtfiours,4ttcsi»emel hors i/upreposfri^cifal,pûtsr mieii.Ÿ defieneire à la caufe^^tsi mini fiban ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Galeas ele /fiilaH à t^e^n^r aucrltjfimenl auTss^^du voyage des François contre bifi

cnAPttRÉ’Lxxiir.

ACo^idcrerle? paroles dcflufditcs,commcntl’Amûrabaquin parloirk déuifoitdè meffire Galeas, Comte deVertus,amp;duc deMilan,on fen peut amp;.dóitémerueillcr.

Car on le tenoi^iour Chreftien, amp;nbsp;homme Baptizé amp;nbsp;régénéré à noftre foyj amp;nbsp;il auoif quis, amp;nbsp;requeroit,amour Sc alliance à vn Roy mécréant, hors de noftre loy Ce foy:amp; luy enuoyoit tous les ans dons amp;nbsp;prefens dé chiens ou d’oifeaux, cgi de draps amp;nbsp;defines toi-■fcefieclaufiefi Içs, amp;nbsp;dcs plUs gedientes, qu’on ponuoit trouuer comme de Reims, de Cafnbray dé amenfiee c^ é- Hollandc,ou autres quifoOt moult plaifantes aux Sarrazins (car ilsn’cn ont nulles, fd-datreie filan le Jçs ne viennent dc noz parties) ScrÂmorabaquinluy renüdioitautrcsdôsamp;richesprc fins dc t^H- ßij^j de draps d’or amp;nbsp;de pierres prccicufes,dontilsont grand largcffe entre eux: amp;nous MM^aHßs 'a- ^^5 a^o’f’^ ^” danger : fi con’eft par le moyen des Vénitiens. Geneuois amp;nbsp;Italiens,qui les nec l'accord lt;/, Vont qucrir entre eux.f Or quant àcc Comte de Vertus,Duc de Milan, CeàmelfircGa-tms bons ^h- leas fon pcre(qui en leurs iours régnèrent Si obtindret leursSjigneurics comme Tyias) leurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mernciliccftà péferdclcurfait,amp; comment premieremet ils entterenren'la Seigneurie

dû Milan.

-ocr page 1345-

DE iFRÖlSSART;

deMilan.Ily cut trois frètes delà maifon des Vicomtes à Milan:mcflîrcMatthce, meß-fire Galeas, le meflire Bamaboi Ces trois frètes curent vn oncle: lequel fut Archeuef

c|uedc Milanjdü temps que meffite Charles de Luxembourg, Roy de BoémCjamp; d'Aile-

maioncjfut fait Egipereür de Rommc,pour régner au lieu du Roy Louis de Bauierc: lequel Louis obtint l'Empire,en fon viuant,à force. Car il ne fut oneques accepté Empe- ^ ^_^ ^^^

leur par l’Eglifczmaiscxconfmunic du Pape flchan: qui pour ce temps regnoit.Car ce nQccnt,««frè

Louis de Bauierc alla à Romme: amp;nbsp;l’y fit couronner Empereur, plt;tvn Pape, amp;nbsp;douze tti» autra HÏ-

Catdinaux'.qu’il fit. Si toft qu’il fut couronné,il fit par ces Allcmans, pour cüx payer de ^,r.cr Cnni-^ leurs gages Si foudoyces, courir Rommc,amp; tonte piller amp;nbsp;dérober. Ce fut le guerdon, funr^ifini queles Kommens curent de fa rccucillettc. Pourquoy il mourut excommunie: amp;nbsp;en « ^'

celle femente le Pape amp;nbsp;les Cardinaux, que fait audit,fans contrainte vmdrent,depuis

en Auignon,^ fc meirent en la metey du Papclnnoccnt(qui régna douant Vrbam,cin J ^., quiefmc(amp; le firent abfoudre de leur erreur. A rcucnir au propos,dont ic parloyc main-tenant pour les Seigneurs de Milan, ^comment ils entrèrent prcmicrcmctcnla Sci-gneutiede Milan,ic le vous'dlrav nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Archeuefque de Milan,leur oncle,reccutle Roy Charles de Boeme en la cité (îTMilan moult autentiquement, quand il eut fait fort faiadeuantAixlachapclle,amp;fcsqüaratciours(ainficommcvfagecft)amp;pourlebc recueil amp;nbsp;grande ehere, qu'il fit à l’Empereur Charles,amp; pour cent mille ducats qu il luy ^y^,,^ ^^j^^. prcfta,illc confiituat Vicomte de Milan, amp;nbsp;fes ncucüxaprèsluy, ôc a tenula terre, amp;nbsp;la „enent ^«e ƒ«- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

Seigneurie de Milan, iufques à fa volonté, amp;:quc tuut à vue fois il luy auroit rendu les (f,.t U/um,^ cemmiUeducas.Cc üv Archcuciqucmoutut-MeffiteMauhee/on neucu.pat 1 accord i.I»r~(fe JVC nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^fXnnncîel’AtchcucfciucdcMilahjtuttcccucnlaSci-er,î»4«4M nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. i

gncuticdcMilanàVicomtc.Sesdeuictrcrcsi^quxiuianvu. 1 nbsp;nbsp;t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;»cww«f S»»-\ nbsp;nbsp;nbsp;Galeas 8lt;Barnabo eurent confeil entre eux, qu ils rcgnctoicnt, nbsp;nbsp;len q nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gneunitMtU

dcLonrbaraic.Scfcconio-tfdroicntpatmaliagcafigransScgncuis riuonnclesofc-„r,„.i,.„, toit,ncpourrokcourrouccr.K feraient mourrr meffueMatthec enr frerejat venrn ou ,, ,.„.,,, auttement. Quindil fut mort,ils regnerent par puiffance, K de lens: K furent tout lent „1,„ J, Viranttrootor d'accord' N dcpattitétlcsclteldeLombardle.f McffltcGalcas en eut tllcapa* viuanttropuicn daccord. K Q J^.rfi.-^atnaboencutneufi amp;nbsp;Milaneûoiigouuernè -»cfca.isMrt dixÇpourccqucccftoitl’aifne^amp;mcinrcDarnaoocncuv v

Vnanpativn,8c vn anpatl’autrc-.î)i,po«ï demourer en leurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t^nuU de malles *‘‘** ‘quot;^“^ ^ quantité de finances,ils meirent fus impofitios,fubfidcs,amp; ga c nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gud-jHes 4»trft couftumcs,pour extorquer grand' foifon d or amp;nbsp;d arg^t,^ pour régner ^” S ^ V fiem p4f4^M (ance. Ils faifoient garder leurs Atcz,6cvilles, de iou^ de nuifti^rfoudoy ers efiran- nbsp;nbsp;nbsp;u i

gets,Mlemans,Erançois,Bretons Vnglou,flt; de toutes nauons,refcruè que de Lôbards J-c «.ken (car en fentence de LirnhArDEs n auoient nnlleRancc) a fin quenullerebellion nefy ^ -

• nbsp;nbsp;IcuaftnemeiftcOntreeuxiSceftoientcesfoudoyerspayezdemoisenmo^

tantdouter Ôt craindre du peuple, que nul ne les ofoit courrouce 4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oHtjpariicrtU-Scigneutics, qui fevoufiftèleuet,h aller au contraire à eux, i sen pn cnt icruc ^'^^’^ rifflt;. seance,que pour eux détruit e:amp; ^Vuûcurs en dedruifirent en leurs temps pOut en donner exemple aux autres^’€ toutes les citez,cbaftc*ix,5c villes de meffirc Galeas K Bar-nabo,nulnauoit riens,fils ne vouloient: amp;nbsp;tailloicntvn nebe homme trois ou quatre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• fois,du ficn,enl’am Se difoient que Lombards font tftp orgueilleux amp;nbsp;prefomptueux i nbsp;nbsp;nbsp;enlcuts richeffcs,St ne valent riens,f ils ne font tenus en fugeaiom Sébicnlcs y tindrem: *

\ nbsp;nbsp;car nülndes ota courroucer,ne contredite à chofc,qu ils voulfincnt faire,ditc,necom-' nbsp;nbsp;manàcr.Sife marier cnt le s deux fretcs,mcffirc Galeas 6eBarnabo,grarmcra^t Se haute WieviV. mai ils achapter cntleurs femmes de l’auoit dclcur peuple. Meffir c Galeas ^hda feeur aubon Comte de Sauoy c à f emrne^nommccBlanchc: niais,auai^r qdill efpoulaix

\ nbsp;nbsp;il en payaau Cote cent mille ducats. MeffireBatnaboferrmria en Allcraaignc,àlafceur àuiyucdc‘lBrcfiuch*.Sthenpaycpasmotns,qUcfonfrcrcfitdclancnnc.Cesdeuxfre- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^®^

\ nbsp;nbsp;tes curentbeaucoup d cnfans,Scles marièrent gtandemét Si tichemerîupour auoit plu- .

\ nbsp;nbsp;(leurs fortes alliances .Me fine Galeas eut vrl filsiqu’ on appclalchan Gneas.Si ententhr,

\ quandlctoylchande¥tanccfutiffuhotsd’Anglctcrrc,5emisatïcnrcccnsrnillefracs j^^j^ itn’e» \ dcredcmprion^qucle premier payement on ne (auoitbonnemcnt eu prendre. Si fit ^„„^ç ^j^ ^ji. \ traitrer dcuerslcRoy, Sifon Confeil, comment il pourrOii^uoitvncde (es filles, pour ij^pj. \ nbsp;Vban Galeas fon fils.On entendit aies ttaittezi pourtant qu onlc fenrh fonde, Slt; pout-

\

-ocr page 1346-

#14 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE tty ART VOLVME

du R oÿ Ichân: amp;nbsp;luy fut donnée en mariage la Comté de Vertus en Champaigne. D^ te fils amp;nbsp;de celle fille iflirent fils ôc fillc.La fille par force d’argent eut cfpoufé le fils fecod du Roy Charles de France,cinquième: lequel on appeloit Louys: amp;nbsp;fut Duc d Orleans, Comte de Blois,amp; de Valois: mais le mariage couda au Comte de ’^ertus, pered icelle Damcj dix cens mille francs: amp;nbsp;en fut achaptee la Comté de Blois: fi-comme il eft contenu cy-deffusen noftre Hiftoire.Mclfirc Galeas amp;melfir»Barnabo en leur viuant furet tou fi ours bien d’accord: n’oneques ne fcdifcordcrcnt:nc leurs gens,d’enfcinble:amp;pour-ce régnèrent ils en grand' puiflàncc:amp; ne peut oneques nul auoir raifon d’eux(Pape,ne Cardinaux) qui leur fift guerre: fors le Marquis de Montferrat: Ce fut nar le moyen de meffire lehan Hadonde, Anglois, ôc des routes des compaignics.-qütl vint queriren Prouence:Sc les mena en Lombardic:amp; en fit fa gucrrei Apres la mort de Galeas régna le Comte deVertus fon fils,nommé lehan Galcas,en grand’ puilfance: amp;nbsp;fc fit,au commencement de fon regne,moult aimer en Lóbardie:amp; monftra ordonnance de fimplcj amp;preudhomme.Car il ofta toutes mauuaifes c^ftumes,éleiiees en fes Seigneuries(lcl-queUcs fon pere auoitmifes fus) amp;nbsp;fut tant aimc|^enommé de bonne grace,quetous en difoicnt bicn:amp;,quand il vcit fon poind,il momR'a le veninsqUe moult il auoit garde longuement, amp;nbsp;porté en fon cucur : car il fit vn iour fur les champs faire vne cmbiifcnc: ou fut pris meffire Barnabo fon oncle, amp;nbsp;faifi (qui ri en s n’y p en loir, amp;nbsp;qui de fon neu eu trop bien eftre cuidoit)amp; luy fut dit en le prenanr,IIy a affez d’vn Seigneur en Lombar-die.Si n’en peut autre chofe auoir(car la force n’eftoit pas fienne) amp;nbsp;fur détourne,amp; mené en vn chaftehSc le fitfon neueu mourir,ic ne fay commentfee meffire Barnabo auoit de beaux cnfans:dont laRoync de Frâce eft fille de l’vne de fes filles: laquelle eut efpou fé le Duc d’Oft^nant amp;nbsp;de Bauiere)amp; les cnfans ^s amp;nbsp;fill es,qu’il peut haper,il les fit era prifonnenôc faifit tontes IcsSeigncuries,que meffire Barnabo tcnoit:amp;Iesaioufta,amp;at-tribua,auec les fiennes,amp; régna en grand’ puiffanec d’or,S^^’argcnt.Car il remeit fus les maticres,dont on les forge, amp;nbsp;aflèmble en Lombardie, amp;nbsp;ailleurs, là ou on vfe de telles couftumes. Ce font impofitions, gabelles, fubfides, difmes, quatrièmes, 5c toutes extor-fions furie Pcuple.Si fc fit trop plus craindre,qu’aimcr: amp;nbsp;tint l'opinion fie erreur de fon pere : car il difoit,amp;maintcnoit fermement, queià n’adoreroit,necroiroit en Dieu, qu’il peuft: amp;nbsp;ofta à des Abbayes, amp;nbsp;des Pricurez, trefgrand’ foifon de leurs reuenus, amp;nbsp;les attribua à luy: ^^foitque les Moines cTloient trop dclicicufcment nourris de bons ‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vins,amp; de delicicufes viandestpar Icfqucllcs deliccsSc fuperfluitez ils ne fc pouuoicnt re

leuer à minuit,ne faire leur offiA: amp;nbsp;que Saind BenoIft n'auoit point ainfi tenu 1 ordre , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de religion.- amp;nbsp;les remeit aux œufs, amp;nbsp;au petit vin, pour auoir claire voix amp;nbsp;chanter plus

haut» Auffi fe faifoient le pere amp;nbsp;le nls,amp; meffire Barnabo,tant qu’ils vefquirent ainfi corne Papes en leurs Seigneuries: amp;nbsp;firent moult de cruauté amp;nbsp;de defpits aux perfonnes amp;nbsp;^ens d’Eglife,n’ils ne doutoient rieiis,ny ne donnoiét,dc nulle lentence de Pape: amp;nbsp;par efpécial depuis les iours du feifme (auquel fc nommèrent deux Papes:qui excommu -nioient l’vn rautrc)ces Seigneurs de Milan ne f en f^foient qye moquer: amp;,à leurs pro-pos,auffi ne faifoient moult d’autresdSeigneurs de parle monde.La fille de ce mclTire Ic-han Galcas,qui fefcriuoitDuc de Milâ(laquellc cftoit duchefle d’Orlcans)tcnoit moult de^aU^t^Je ^“ P^^^’ ^ riens de fa mcrcfqd^fillc auoit efté au Roy lehan de France) Car elle eftoiî Milan Duch^. enuieufe,amp; côuoiteufe fur les delices amp;nbsp;cftats de ce mode: amp;nbsp;voloticrs euft veu quefon ftd’orleans. mary,le Ducd’Orlcans,fuftparucnuà la couronne de France, (ne luy chaloir commet) amp;nbsp;couroit fur elle,fame,amp;: efelâdre géneral,quc toutes les en fermetez, amp;nbsp;maladies,que le Roy dc^râce auoit cuës,amp; encores moult lóuuct auoit(dont nul Médecin ne lepou-uoit,ou fauoit,confciller)venoicnt d’elle,par fes fortsamp;fes arts. amp;nbsp;cc,quidécouurittrop grandement fcs*œuurcs,iele vous diray: amp;nbsp;qui meit tous ceux amp;nbsp;celles, qui parler en oyoicnten grand’fufpedion. Cefte Dame,dontic parle nommee Valentine, Ducheffe d’Orlcâs,auoit pour lors vn fils de fon mary bel enfant,amp; de l’aage du Dauphin de Vien-nCjfils au Roy d? France.Vne fois ces deux cnfans cftoien t en la châbre de la Ducheffe d’Orléans,amp; f ébatoiét(ainfi que font cnfans)cnfcmble.Si fut gettec vne pomme, toute cnuenimec,fur le pauemet de ladite cbâbre,amp; du cofté du Dauphin: car on cuidoit qu il la dcuft prcndre:mais non fir,par la grace de Dieu:qui l’en garda.L’enfant àla Duchefle (qui nul mal n’y penfoit)courut aprcs;amp;la hapa:amp;,fi toft qu il la tint,il la meit en fa bouche: amp;nbsp;deflors qu’il eut mis dedans, il fut tout enuenimc:amp; mourut là : n’ôcques ne 1 en peut on garder. Ceux, qui auoient Charles Ic Dauphin à garder, le prirent Scremene* rent

t ■»

-ocr page 1347-

de FROISSÀRT.

3IÎ renttn’oncques-piiis ne rentra en la chambre de la Duchefle d’Orlcans.Dc cefte aueture iffirét grans murmures par la cité de Paris,amp; ailleurs. Aufli en fut de toutlc peuple celle Ducheffe fcandalifec,amp;: tant que le duc d'Orléans Pen apperceut:car commune renommee couroit à Pa#is,que,fi on ne l’oftoit decode le roy,on l’iroit quérir de fait;amp; la ferait on mourirxaron difoit,amp;: propofoit,qu’elle vouloir empoifônerle Roy,amp; fes enfans;amp;: ià l’auoit elle bien enforce!?. Car le Roy,en fes maladies,ne vouloir point veoir la Roy-ne,ne recognoidre, ne nulle femme du monde: fors celle DucheMc. Dont le Duc d’Orléans, pour celle doute amp;nbsp;efclandre, la fit oder luy-mcfme: amp;nbsp;la mcit hors de l’hodcl de Saind-Pol deraris:amp; l’enuoya en vn chadcl(qui fied fur la codiere de Paris,au chemin deBeauuais)qu’on dit Afnicres,amp; fut là vn grand tcmps:nc point n’iffoit hors des portes du chadcl: Ci de là elle fut tran(muec, mife Ôc enuoyee, au Neuf chadcl fur Loire: amp;nbsp;lauoitlcDuc d’Orléans,(on mary,accueillic à grand’haine, pour la caufe derauenture, qui par elle cdoit auenue à fon fils: mais ce, qu’il en auoit encores de beaux enfans,luy , brifoitalTcz fes maltalcnts.Ces nouuc^s f'efpartirét iufqucs à Milan:amp;fut informé mef fire Galeas, comme (a fille cdoit d jn«uree en grand danger. Si en fut moult fort cour- '^a'ieât'de Mi~ roucé fur le Roy de France amp;nbsp;fon Confeil: amp;nbsp;enuoya fuffifans meffages (medire laque- [a„ à aùertirle met delaVerme,amp; autrcs)3 Paris,deuersle Roy amp;nbsp;fon Cófcil,en exeufant fa fille,amp; rc- nrctlel'armet monftrant,qUe,fil cdoit nul corps deCheüalier,quila voufid charger de trähifon,il le fe- de Frdce ^uiji roit combattre iufqucs à outrance. Pour lors que ces AmbaiTadeurs vindrentà Paris, le f réparât cm-■ Roy de France cdoit en bon poind: mais il ne fit compte des parolles exeufantes ne des f'^^^i^* meffagers du Duc de Milan: amp;nbsp;leur fut refpondu moult briéuement. Qu^ndil veirent ce,ils retournèrent en Lomberdie:amp; rccorderent au Duc de Milan tout cc,qu’ils auoict veu amp;nbsp;trouué.Or fut le Due de MilfW plus courroucé3que dcuant:amp; tint ce à grand blaf me amp;nbsp;iniurc: amp;nbsp;enuoya dé^er le Roy, amp;nbsp;tout le RoyaUme de France entièrement: amp;, quand ces défiances furen»apportees à Paris deuers le Roy,les Barós de France amp;nbsp;Che-ualicrs cy-defiùfnommczjefioient en Hongric:amp; ia edoient entrez en la Turquie:amp; par . s defpit,amp; haine, que le Duc de Milan auoit fur le Roy de France, amp;nbsp;fur aucuns membres du Confeil de France, pour porter outre fon opinion, amp;nbsp;la défiance: il tenoit en amour ^alliance grandement l’Amorabaquin: amp;nbsp;il aufli luy: car par ce Seigneur de Milan fi cftoicntfccusamp;reuelcz,deuers rAmorabajjuin,plafieurs fecrets ^France.Nousnous fouffrerons à parler de luy pour le prcfcnt:amp; retournerons à la rna^ere deflrufdite:amp; parlerons du Roy Bafant, dit l’Amorabaquin, amp;nbsp;des Chj^diens, Barons, amp;nbsp;Cheualicrs, qui eftoient en la Turquie.

Comment,pendant ejue l’^fnorabitejui» etjfe'mbleit grafici' armee^ponr venif- coutre les ^/ettgres àquot; François^ le stre de Coney^ eßafit leßege deuafit 7i(ÿcofgt;oly, decor/ßt^ aneepeurdegens^ vfie fort grande troupe de Tures. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. lxxiiii. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

NE demoura gueres de temps, que l’Amorabaquin fc départit du..0uâirc amp;nbsp;du Soudan: lequel luy proifteit qu’il gt;uy enuoy croit grand' ayde, ôc tout de l’élite des meil

leurs hommes-d’armes de toutes ces Seigneuries, pour refider contre la puifTancedu -fCe^edeinlé Roy de Hongrie,ôc des Barons de France; t qui à ce ÿimmencemcnt n'eftoient encor ^‘*“^^^^*”^ entrez deuers Alexandrie,ôc deuers Dathas.Or,toutainfi comme il chemmoit à grand' ^-^ ^ ^“/^ puiffance,!! enuoyoit par tout fes ménagers, es Royaumes ôc pays, dont il penfoic auoir,„^^^’^ cantßi aide amp;nbsp;confort: ôc aulfi falloir le Soudafl,ôC mandoiét,ôcprioi'cntlc plus affeôlucufemét -pie doute ^ud qu’ils pouuoient, qu’à ce grand befoing n e voufid nul demourer derrierercajla doute ôc «e falle Tar-^ les perils edoient trop grans,à confideret l’affaircicar fi les François conqüeroient Tur- trc ƒ wr Tar-qnie,tous les Royaumes voifinstremblctoientdeuant eux. Ainfi ferait Icurfoy dedrui- i^tie t duquel teiamp;feroientcn lafugcttiondes Chrediens:amp; mieux ôc plTjfcher leur vaudroit à mourir, qu’ils le Rident. Sur le naandemenr ôc prière dû Soudan, du Calife de Bandas, ôc de l’A- quot;2eftMhUt^a morabaquin, fenelinoient pluficurs Sarrazins Roys: ôc (’edendoienc fes mandemens dratdtylrar-iu{qucscnPcrfe,en Mede,ôc en tTarce:ôc d’autre part, furie Septentrion,au Royaume tarte à Mede et dcLe(do,ôc tout outre,iufqucs fur les bondes de Pruce:8c,pourtant qu’ils edoient in-for- à Perß. Quant mezque leurs ennemis,les Chrediens,edoient fleur de Cheualefie,les RoyS Sarrazins, auPpraumede Scies Seigneurs de leur loy, éhfoient entre eux les mieux tr»uaillans, ôc combattansj ÔC '‘^^fi[^ plus couflumiers,ÔC vfagers d’armes: fi que ce mandemenr ne fc peut pas fl tod fai te, ne nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i

les Sarrazins eux appareiller, ôc ilRr hors de leurs terres ôc leurs pays: ne leurs pouruean- ^ monfune.^’ ces fairc.Car c’edoit l’intention de l’A morabaquin,qu’ilvicdroit fi tort,que pour refider „,^.

-ocr page 1348-

iiö^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE 0^7 A R T V 0 L V M E

Contre la puiflancc des Chreftiens. Si fe meit fur les champs ledit Amorabaquin touf-iours attendant fon peuple: quivenoit par compaignies, de moult longues Sidiuerfes marches: amp;nbsp;par cfpécial de Tartaric,de Mcdc,amp; de Pcrfe,luy vindrent moult de vaillans hommes,Sarrazins.Car grand defir entre eux auoiét de combattre,p»urcprouuerleur force à l’encontre des Chreftiens. Nous nousfouffrerons vn peu à parler de l’Amora-baquin(qui fe tenoit es parties d'Alcxandrie)amp; parlerons efts Chreftiens: quieftoiétau ficge,deuant la cité «fc Nicopoli en Turquie.Ces Chreftiens fi auoient afliegé enuiron« nément la cité amp;nbsp;forte ville de Nicopoli: en laquelle auoit ded5s,en garnifon5nioult de vaillans hommes Turcs.-qui fcdcfFendoientvaillammcntcontrclesChapftiens:quidc-uanteftoient, tous ébahis : pource qu’ils n’oyoient nulles nouuelles derAmorabaquin. Bien leur auoit eferit l’Empereur de Conftantiuople,qu’il eftoit es parties d’Alexandrie, amp;nbsp;n’anoit encores point pafte le Bras-Saind-George. Si tenoient les Chreftiens Icurfic-ge deuant Nicopoli. Car ils auoient viurcs à foifon, amp;nbsp;à bon marché: qui leur venoient de Hongrie,^ des marches prochaines.Lc fiegs^ftant là(ainfi que ie vousdy)il pritplai fance au Seigneur de Coucy,amp; à aucuns Chrefti^s Çrançois,qui là cftoient,de cheuau-chcr à l’aucnture, amp;nbsp;d’aller veoir la Turquie plus-auant(car trop fe tenoiét fur vnc place) cheuduchee du amp;nbsp;Ic Roy de Hongrie amp;nbsp;les autres tiendroicnt le fiége.Si fe départirent du fiége cnuiron sire de Ceucji cinq cens Lanccs,amp; alitât d’ArbaIcftiers,tous à cheual:amp;: fut le Sire de CoucyScigncut fir les Turcs, Jg cefte cheuauchcCjôc meflire Regnaud de Roye,amp; le Sire de Sainôt-Py,enfacompai-durant leße^e g^jç^g^ le Chaftclainde Bcauuoir, le Seigneur de Montcaurcl, le Borgne de Montquel, de Mcepels. piufiçQfj autres: amp;prirctguidcs,pourcux mener : qui cognoiflbicntic pays,pour Ics guider: amp;nbsp;auoient aucuns Cheuauchcurs, Hongres,amp; autres, montez fur fleurs de chenaux, pour découurir le pays, amp;nbsp;fauoir fe riens y trêflueroicnt. En celle propre femainc, . que l’ar,mce des Chreftiens fe fit,fe meit fus aufti vnc atmendes Turcs: ou bien cftoient remît outils '^’^g^ mille hommes. Car ils auoient entendu que les Chreftiens cheuauchoicnt,t bri-a mm auts. nbsp;nbsp;foient,amp;: gaftoient leur pays. Si auiferent qu’ils y pouruoyeroient: amp;nbsp;fe meirent enfeni-ble(ainfi que ic vous dy)bié vingt mille:amp; vindrét fur vn deftroit amp;nbsp;vn pas,par ou il con uenoit aux chreftics entrer en la plaincTurquic,Sr n'y pouuoiet entrer,au chemin qu’ils tcnoicnt,par autre pas,que parlà:amp; fy tindrét amp;nbsp;y furent deux iours,que nulles nouucl-Ics ils n’ouyrêt de n^ home: amp;nbsp;f en voulurent retourner au tiers iour,quand les cheuau-cheurs Chreftiés vimU^t àBrcchaut,iufqucs là ou les Turcs cftoiét:amp;: quad les Turcs les veirét venir amp;nbsp;approcher,ils fe tii^lrét tous quois,pour regarder le cóuenant des Chre-ftiens:nenulfignc,n’apparér,ils ne firent de trairc,ncdolâcer.Les cheuauchcursappro-

• nbsp;nbsp;nbsp;cherêt les Turcs de moult prcs:amp; v«irent bien qu’ils cftoient grand nöbre:^ encores ne les peurctils pas tous auifer. Quand ils eurent fait vn petit de côtenanccjilsfenretour-nerét arriere:amp; vindrent nocer au Seigneur de Coucy,amp; aux autres Seigneurs,tout ce, tjb’ils auoient veu. De ces nouuelles furent les Chreftiens tous réiouys: amp;nbsp;dit le Sire de Coucy, Il nous faut aller veoir, de plus près, quels gens ce font. Puis que nous fommes venus fî-auant3nous ne départirons point fans eux combattre: Par,fi le contraire faifions nouSTCceurions blafmc.C’cft verité,'?cipondirentlcs Cheualicrs,quirauoient ouypar-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lcr. Adonq ils reftreingnircnt lems armeurcs,amp; reflanglerent leurs chedaux;amp; cheuau-cherct tout le pas,vers le lieu,ou les Turcs cftoiét arrcftez:amp; entre cux,amp; lesTurcs,auoit

• vn bois:qui n’eftoit pas trop grand.Quand ils fuc^t à l’encontre de ce bois.ils farrefte-rét.Car le Sire de Coucy dit ainfî à melfirc Renaud de Royc,amp; à Môfeigneur de S.Py, quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le confcill^, pour traire hors de leur pas ces Turcs, que vous prenez tant feulement des noftres cens Lances: amp;nbsp;nous mettrons Ic deniourant en ce bois: amp;nbsp;vous cheuaucherez auant, amp;nbsp;les fcrcillir hors de ce pas, ou ils fe font boutez: amp;nbsp;vous vous ferez chacer d’eux,amp; tant qu’ils nous aurofit paflcz:amp;adonc vous retournerez tous à vn momcnt,fus eux: amp;nbsp;nous les enclorrons par derrière, amp;nbsp;les aurons à volonté* A ccluy auis Apropos f endinerét les Cyacualiers,amp; fe departirét enuiron cent Lâces,tous des mieux montez: amp;toutlc demourant (ou il pouuoitauoir cnuiron huit cens combattans, tous hommes d’hóneur)fe boutèrent à la couuerte dedans le bois:amp; là fe tindrent:amp; les autres cheuau-cherentlcsbonsgallops,toutdeuant:ôrvindrcnt iufquesaupas,ouïes Tureseftoienr. Qiaand ils veirent venir lesftChreftiés,iIs en furent tous réiouys: amp;nbsp;cuiderent qu il ny en euft plus.Si iflirent tous hors de leurs embufchcs:amp; vindrent dcftùsles champs:amp;’,qu^lt;i les Seigneurs Chreftiens les veirent approcher, fi rctourncrci/r tous à vn fil: amp;nbsp;refirent chacer. Ils cftoient tous bien montez, amp;nbsp;ne les pouuoicnt les Turcs ratteindre: amp;nbsp;tant allèrent,

-ocr page 1349-

DE FROISSART.

allèrent j qu’ils ^afferent tout outre lebois ,amp;rembufchcdu Seigneur de Couey,fans eux en apperceuoir. Lors faillirent les Seigneurs Chretiens,quand ils veirent les T lires outrcleur embuf^hcjcn écriât,Noftre-dame. Au Seigneur de Coucy:amp; vindret fraper fur IcsTurcs par derriere;amp; en abbattirét à ce cômcnceincnt grand’ foilbn.Les Turcs fe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jeetm-' tindrenttous qiioisjqiiâd ilffe veirent enclos deuât 6e derricrc. amp;nbsp;fe mcirentà deffenfe,-^^“’^ *P„7^* tant qu’ils peurent:mais ils ne tindrent point d’ordônancc. Car deeefte arrieregarde ils nefauoient ricns;amp;,quand ils fe veirent aind pris foiidaincmét,ils furent tous ébahis.Là furent les François vaillans gens d’armes:S2 les Oecirent à volóté,amp; les meirent en fuite: amp;,cn fuyant,! * occioient à grans móceaux,ainfi que belles. Là en y eut grand nombre d occis:5t n’en prirent les Chreftiens nuis à merci.Heureux furent ccux,qui fe pouuoict fauiicramp;échapcr,amp; retourner au lieu,duquel ils eftoient départis au inatimamp;t apres cel-lcdécôfiture,fur le foirles Chreftiens retournèrent en roft,dcuant NicopoliiSi f cfpan-dirent les nouiielles, par tout l’oft,cotaient le Sire de Coucy^ par fens amp;nbsp;par vaillance, auoit rué ius par terre,amp; décofit plusse quinze mille Turc3.Les plufieurs en recordoitt amp;difoientgrandbicndcluy:maisTeComted’Eunclctintpasàbicn,navaillâce:amp;di-loitquccefte cmprilc auoit cfte faite par bobans:amp; auoit mis les Chrefticns(amp; par clpé- cimted'Èu,fur cialfaroutc)en grand’auenturc,amp;pcril;quâd,à tout vnepoingnee de gensdifeftoircô- le strede cougt; battu amp;nbsp;abandonné follement à la route de vingt mille Turcs:amp; dc-rechcf,à confiderer cjf.fieHr/a vi~ raifonfpuisquefaire armes il vouloir,ôr que les Turcs eftoient fur les champs)!! le deuft mirtßfiitti auoir lignifié, auant qu’aflaillir, à leur Chef, meflire lehan de Bourgongne, Comte de Ncucrs(qui defiroit à faire armes)pourquoy il en euft eu l’hôneur,amp; la renômec. Ainfi par enuic(ce doit on luppofcr)par!'.^ le Comte d’Eu,fur le Sire de Coucy:amp; en tout ce

Voyage ne le peut oneques ^oir en amour parfaitement: pourtant qu’il veoit que le Sb rcde Coucy auoit tout le r#our de ramourjamp; de la copaignic des C hcualiers de Frâce, amp;nbsp;des cftrâgcrs:amp; Iuy(fi-comme il luy eftoit auis)lc deuft auoir.Car il eftoit moult prochain,de fang amp;nbsp;de lignage,au Roy de France: amp;portoit les fleurs de Lis, à moult petit debrifcure:amp;,aucc tout ce,il eftoit Conncftablcde France.Ainlî fe nourriiToit vne haine couuerce du Comte d’Eu,mcflirc Philippe d’Artoisjdeiicrs ce gentil Chcualicrlcfei-gneur de Coucy.laquelle haine ne fe peut depuis cclcr,qu’elle ne fe montraft clerement: dont grans mechefs en auindrent en celle faifon fur les Chrefti^j^comme ie vous rc-corderay ci-auauten l’Hiftoire. Nous nous fouifrero^s àparler,pourleprcfentde cefte niaticrc:amp; retournerons à noftijl premiere matière des Rois de France amp;nbsp;d’Angleterre.

Comment le Dace/e Crie fies empefiha que le Comte ei’èrlgt;j naZ/aß/ta vôyageâe FfßPaneele

Comte de Hainaut (^ d’O^renant: dr comment les traittez de paix entre France^ i^ngle~ terreßarent tant continuez^que le Roj Richardpaßa iufqites à Calais, pour en conelurfe au^ le Duc de Bourgongne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. txxv.

T rOus faucz (fi commt il eft contenu cy-deffus en noftre Hiftoire) que le mariage de V la fille au Roy de France, amp;nbsp;du Roy d’Angleterre pour celle faifon t fapprochoit t durende'^ fort:amp; y auoiet les deux Rois trelgrande afFedion,^ ^lfi toutes les parties,amp; lignages, ƒ•*»' fß^e ^tr teferué le Duc Thomas deCloccftrc: mais ccluy n’en auoit point de ioyc. Car il veoit de partie a^r-gt;^ bien que par ce mariage grandes cqpfe.derations amp;nbsp;grandes alliances fe garderoient •quot; pfefi»”ellt^ entre les deux Rois defrus-nommez:patquoypaixferoit es Royaumes. Laquelle chofe ilverroittrop cnuis:car il ne defiroit quelagucrre;amp;émouuoit en cucur tou^ceux,qu’il p^r Precureur: péfoitquify enclineroient.Pour ce téps M y auoit vn Cheualicr dclcz luy(qui fappcloit comme il ep co-, mcffire lehan Baquigay)couuert hómc:lcquc! Cheualicr lauoit tous Us fecrcts du Duc: tenu au chap, amp;enrémouuantamp;échauffantàlaguerre,ne fefaingnoitpas:mais en parloir audit Duc, 7^'decepret parmcrucillcufe maniciie.En ce téps vint le duc de Guéries en Angleterre,voir leroy ieP**^ ^*^‘ fes oncles,amp; offrir à faire tous feruices licites au roy:car il y eftoit tenu^de foy amp;nbsp;d hommage. Si vift ce Duc volontiers,que le Roy d’Angleterre Vembéfongnaft en guerres car tropcnuisfcveoitcnpaix.ee Duc de Guerlcsamp;le Duc de Lanclaftrc eurer moult grâd parlement cnfcmblc du voyage,que le Comte de Hainaut amp;nbsp;le Comte d’Oftrenant fon fils vouloient faire en Frife.- car, pour ces iours, Ficrabras d® Vertain eftoit en Angle-tîrrc5enuoyédepar le Comte d 0ftrcnant,querir Gens-d’armes.ôd: Archers, pour aller enec voyage: amp;: en eftoii^prié le Comte d’Erby, pour aller auccques fes coufins de Hainaut: amp;nbsp;le gentil Comte en auoit tresbonne affeélion: amp;nbsp;fi auoit refpondu audit Ficra-btasmoultà poinä: endifant qu’au voyage de Frife il iroit moult volontiers: mais qu’il

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

-ocr page 1350-

118' nbsp;nbsp;nbsp;LE Q^V ART V0LVME pleuft au Roy,amp; à fon perc.Dont il auint que,quandlc Duc de Guerlcs fut venu en An-glcterrCjlcDuc deLanclaftreluy en parla:amp; luy de manda principalcmét.dcce voyage ^fponfédit tie Fnfejquellechofeilluyen fembloit.il reipodit: amp;nbsp;dit quele voyage eftoit moult pc-ßuede Guerlcs rilJeQx.’Si que Frifen’eftoit pas terre aifee à cóquerre: Scqueplufieurs Cotes deHollâde ’le'vufdeL^^*^ ^ ‘^^ Hainautjdu tóps palTé y auoient moult cótcndu,óc claTiié droit à I’hcritageiamp;quc, eladre furie pour vouloit foufmeftre les Frifóns,amp; les faire venir à leur obcifTancejilsfeftoiét moult Fri- éprouuez,amp; allez en Frife:mais ilsy eftoiét tous demourez-Quat àla caufcjpourquoyil fê. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;difoitqc'eftoitvn voyage pcrilleuxjil eri écIa’rcilToit fjparole:endifant,^eFfifonsfont gés fans honneur,amp; fans cognoilfancemcn eux n’y a nulle mcrcim’ils neprifent,n’aimét nulSeigneur du monde(tant fait il grâd)amp; ont vn u op fort pays:car il cft tout enuirôné de la mcr5amp;: fermé d’IflcSjdc crouliercSjamp; de marelcages: n’on ne fy fait commet auoir, ne gouuerner:fors ceax,qui font delà nation.l’en ay cité pric,amp; requis grandemétimais ie n'y cntreray ià:nc ic ne confcillc point que mon coufin d’Erby,voftre fils,y voife. Car ce n'eft point vn voyage pour luy.le croy affez q« qjon beau-frere d’Ortrenantirafeat il en a trefgrade volonté) amp;nbsp;y mènera des Hainuyers en fa compaignic;mais auéture elt, ZeDuc de Lan- ß jamais en retourne.Cefte parolle^quc le Duc de Guerles dit,refroidit tellemér,amp; auifa n^ l ^^‘^c' ^d^ocdeLanclaftre,qu’ilditcnfoymcfincqucfon fils n’y cntrcroitià,amp; qu’il en eltoit X'Xfgt;-/« ^’f» rcucnu:amp;:luy fignifia fecrettemét toute fon cntéte(car pour lors il n’cftoitpasdeleziuy) noyer le Comte ^ qu d ^c diflimulaft de ce voyage de Frife: car le Roy,ne luy, ne vouloienr point qu’il y d‘Srby,finßs allait. Ainfi ofta le Duc de Guerles,en celle faifon,au Cote de Hainaut,amp; à Ion fils,l'aide

an vtj/a^e de

•j* Sala dit Neufe.

amp; compagnie du Comte d’Eerby: dont il fembla à plufieurs,qu’il ne fut pas bié auifé ne confeilléme point n’auoit l’honneur de Tvn ne de FSutre:amp; de celle condirion,amp;naturc fut il toute fa vie,enuieux amp;nbsp;orgueilleux.Pour ce ne dcmoi^a pas que Fierabras de Ver* tain(qui enuoyé cftoit en Angleterre,pour auoir des compaignons en ce voyage)nefill grandement fa diligcn£e:amp; eut Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers3amp; bien deux cens Archcrs:mais le Comte d’Erby, par la manière que ic vous ay dir,f’excuf3. Laquelle excufance il con-uint ouïr,amp; prendre en gré.-mais on veit bien que volontiers y full allc:fe le Roy n'y euft mis dcfFcnfc,à la pricre amp;nbsp;moyen du Duc de Lâclaftre. Si ordonna le Roy,pour l’auâcc-ment de fes coufins^c Hainaut, fur la riuicr^dc la Tamife, à auoir vailfcaux à fes coufta-gcs,pour mener les ÂBglois,qui en ce voyage iroiét,iufqucs à f Encufc,vnc ville,qui eft au Core de Hainaut5amp; tout au

te Cernt^ f^a-leran de Sam^

mer,à douze lieues d’eaue près du royaume de Frifc.E *ce temps fut enuoyé en Anglc-terrc,dc par le Roy de Frâce,le Comte Valeran de Sainâ-PoI,fur certains articles,^ au-Polen ,Anße- cuncsmaticrcs,cn'dcuantmifcs,traittccs,amp; propofces, fur forme de paixiamp;cfoitledit terre pour le Comte dc S. Pol informé, de par le Roy de France amp;nbsp;fon Confeil, pour remonllrerlc-i{pyde France. cFcttement amp;nbsp;viuement au Royd’AngIctcrrc:amp;auccques luy fut enuoyé Robertl’Her-furles traitiez, mitciqui delà paix auoit ià traitté,amp; parlé au Roy d’Anglcterre;amp; volontiers en fut ouï. depaixpourp. Quand le Comte de Saind-Pol fut venu en Angleterre:,amp; il tft)uua le Roy ^ fes freres, t ^o^lpirt a jg Comte def Brenne 8^ le Comte dc^ollidonnc,amp; fon oncle le Duc de Lancla(trc,en ^‘*L'le '^” f’^^sbd manoinqu’on dit Eltcg.Lc Roy le recueillit doucemét amp;nbsp;ioyeufemct(cai bié ^^y^cl)t*rda- lefauoit faire) amp;nbsp;entendit à toutes fes parollcs moult volontiers: amp;nbsp;luy dit à part, Beau-wolf deuxfreré^^^c^^ de S.Pol, tant qu'au traitté dc la paix à aywièà mon beau-pere le Roy de France,ic demereimais te m’y encline du tout: mais ie ne puis pas,tout fcn^,du tout faire,ne promouuoir, ceftebe-«’‘Ÿ point tut- fongne. Vi^y eft que mes freres, amp;nbsp;mes deux oncles de Lanëlaftre amp;nbsp;d'Yorch f'y eneli-moire d auoir neroiét alfcz toft:mais i’ay vn autre oncle de Gloceftrc,trop périlleux amp;nbsp;mcrueillcux,amp; ‘attrlbueb^td^ ^^’* ^^ ^^ ^^^ ^°** ^^ trouble qu’il peut: amp;nbsp;ne celTe d’attraire les Londriens à la volonté, ^' ** ^* pour mettre vnc rebellion au pays,amp; pour cmouuoiramp; faire élcuer le peuple àl cncôti e de moy.Or regardez le grand pcril:car,fe le peuple dAngletcrrefe relcuoitfecondemét à l’encontre de m«y, amp;nbsp;ils euflent auecques eux mon oncle le Duc dc Cloceftre, amp;nbsp;aucuns autres Barons amp;nbsp;Cheualiers d’AngIetcrrc(qui font de leur accordé alliances,que _ bien fay)Ie Royaume feroit pcrdu:amp; fi n’y fauroye cornent pourucoir: car mon oncle de Cloceftre eft dc fi trefmerueilleufc manière, amp;nbsp;coiiucrtc, que nul ne fe cognoift en luy. Môfcigneur(refpondit le 0omtc de Sainôl-Pol) il levons faut mener par doucesparoi-lés amp;amourcufcs.Dónez luy du voftrelargcmenr.S’ilv*bus demade aucune chofe(quoy que ce foit)accordez luy tour.Car c’cftla voye,par laquelle voi/s le gaignerez. Il levons faut blâdir,tât que vous en aurez fait,amp; que le mariage foit pafté,amp; que vous ayezvoftre femme amence eu ce pays: amp;,quand tout fera fait amp;nbsp;accomply,vous aurez nouuel con-• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feil fit

tre de ctfle CotMté à aucun d'eux.

-ocr page 1351-

ÖE FROISSART.


215»


feil amp;auis: amp;nbsp;aurez bien puiflàncc d’ofter les rebelles amp;nbsp;maüuais contre vôus:car le Roy dePrâceau befoing vous aidera.De ce deuez vous eftreaiTeuré. En no Dieu(dit le Roy) Beau-frère,vous gariez bien:amp; ic le feray ainfi.Cc téps,que le Côte de S*Pol fut en Angleterre,il eftoit logé à Londres:amp; fouuent alloit veoir le Roy,à Eltcn,amp; le Duc de Lan-claftre:amp; auoient parlcmcnwcnfemble, amp;nbsp;le plus fur les ordonnances de ce mariage.Or-* donné eftoit en Francc(amp;le Comte de S. Pol fil’auoit remonftré^^i Roy d’Angleterre) que le Roy de France amp;nbsp;fes oncles viendroient à Sainét-Omer : amp;nbsp;y ameneroient la ieune fille, qui deuoit eftre Royne dAngleterre: amp;eft:oit leur intention que le Roy d’Angleterre \^ndroit à Ca!ais:amp; là,entre Saind-Omer amp;nbsp;Calais,les deux Roys fe ver-roient (car de veuë, amp;nbsp;de parleure enfenible, c’eft conionélion d’aæour)amp;: auroicnt fe-cretstrairtez les deux Roys amp;nbsp;leurs oncles,fans plus embefongner planté de gens,fur la formel ordonnance de paix,(auantqucle Roy dAngleterre emmenaft fa femme en Angleterre: amp;,fe paix n’y pouuoit auoir,on alongeroit les treues trente,ou quai are ans, à durer entre les deux Royaumes,Icu^ conioints amp;nbsp;adherens.Cefte orconance fcmbla bonne amp;nbsp;belle au Roy amp;nbsp;à loncotfïeil: amp;nbsp;muoya tantoft faire les pourucances grandes amp;nbsp;groflesjpar mer amp;nbsp;par terrc,à Calais: amp;nbsp;aufti firent tous les Seigncurs:amp; fut le Duc de Cloceftrc prié,de parle Roy,d’aller en ce voyagc,amp; la Duchelfc fa femme,amp;; fes enfans aiilfi,amp; pareillement,les Ducs amp;nbsp;Ducheffes d’Yorch amp;nbsp;de Lâclaftre:mais la Duchclfe de Lanclaftreeftoit toute priee:car elle eftoit à Elten,delez le Roy,auec le duc de Lâtlaftrc fon mary: amp;nbsp;fe départirent le Roy 5e le Comte de S.Pol tous enfemhlc:^ cheuaucherêt vers Cantorbie,Sc vers Douures: amp;,apres eux les fuyuoient tous les Seigneurs, qui aller en ce voyage deuoient,amp; qui prie:^^ eftoiét. A vray dire,le Comte de S.Pol,pour rapporter ces nonucllcs en France deuers le Roy,palïii premièrement la mcr:amp;vint àBou-longne:amp;’,luy là venu,il exploita tanr,cju’il vint à Paris:amp; là trouua le R oy de Frâce amp;nbsp;fes oncles;amp; leur recorda comment il auoit befongné.Tous f en contcntcrcnt:amp; fe departi-rent de Paris; amp;nbsp;approchèrent,petit à petit,la cité d’Amiens: t amp;nbsp;le Roy d Angleterre amp;nbsp;t.Xm««lt;/rt fes oncles vindrent à Calais:^ là fe!ogercnr,8c grand nobre de Seigneurs amp;nbsp;de Dames, ^!

amp; te Duc de Bourgógne,oncledu Roy de Frâcc,fur certains traittez fen vint à S.Orner: ^^*^^^*2' amp;detoutcsccs befongnes amp;nbsp;approchemens d’amour, amp;nbsp;fur le traitté de paix,eftoicnt ^^^^„^„Lgf^g moyens le Comte deS.Polamp;: Robert l’Wermite, amp;veint,laièuj^dciaNoftre-dame par/emeri Ju^y cnMyaouftpoutlors,leDuc de Bourgongne à Calais; amp;nbsp;l’y meifale Comte de S.Pol, Cur le traitté de veoir le Roy d’Angleterre amp;nbsp;fe#oncles. Si y fut rec^illy grandement amp;nbsp;ioyeufement paix d’entre du Roy,amp; de tous les Seigneurs amp;nbsp;eurent là Parlement enfemble,fur certains articles de franeecf An. paix;aufquelles chofes le Roy d’Angleterre fenclin*oit du tout: amp;nbsp;ne luy chaloir au vray S^f'^'^‘tquot;»gt;iiit dire, quelle chofe on fift.- mais qu’il euft la femme. Quand le Duc de Bour^ongne eut cftéàCalaisdcuxiours,amp;parlcmctéaiiRoy d’Angleterre furies articlcs.de paix,leR^ ’' ^^'^ luy dit que tous ces articles amp;nbsp;procès il feroit rapporteren Angleterre, amp;nbsp;les feroit reniöftrer au peuple:car l\jy,ne tous les Seigneurs qui là eftoiét,ne les pouuoiét conelurre naccorder feuremér,qu’ils teinflent fermes amp;nbsp;cl^bles fans la générale volonté du peuple dAngleterre : amp;aufti bien luy conuenoit il y retourner. Si feroit tout d’vn voyage. Ceftbiendit (refponditle Duc de Bourgon^c, amp;: llt;lComtedc S. Pol)amp; de Calais re-tournerétàS.Omcr,amp;de là à Amiens:ou le Roy eftoit,amp; la Roync,amp; leur fillc:quiRoy-ned Angleterre deuoit eftre. Auflii^'^ftoient les Ducs de Berry amp;nbsp;de Bretaigne ; carie* Roy de France l’auoit m^ndé: amp;nbsp;il y eftoit venu à grand array. Et le Roy d’Angleterre, ^••tr du p^j fes oncles: amp;nbsp;autres Seigneurs Anglais retournèrent en Angleterre: mais leurs femmes ^ '^^S^^terré demourcrentlà,amp; vne partie de leur eft.n:car ils cfperoient retourner.- ainfi qu’ils firent. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’’V^me En ces vacations fe fit le voyage en Frife,des Hainuycrs:ÿ premiereftent du Comte de dürre le'tran^é Hainaut,de Hollandc3amp; de Ztlande,amp; de fon fils,le Comte d’Oftrenant. Si vous corn- de paix ptf,fl‘ pteronsamp;remonftrcrbns l'ordonnance: car la mariere le requiert. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parlé, Comment le Comte de Hatnaut ç^ le Comte d'O/irenont^fon fils^metrOnt pti^»e grand’ armee de

Gens-d'armes^ Cheualiers (^ Efiuyers^pour affer en Frijet ç^ comment le Roy de France leur tnuoya défis gens-de guerre, Jous la conduite du Comte Faleran de Saincé-Pol^ç^deC^on-fieigneur Charles de Labret. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. lxxvi.

VOus auez ouy cy-deflus recorder comment le Duc Afibert de Bauiere, amp;nbsp;Guillaume fon fi!s,Comtc d’Oftrenant, eftoient tresfort defirans de paffer amp;nbsp;aller en Frife, amp;la employer leur faiKin , pour le pays conqucire: amp;nbsp;aufti eftoient les Cheualiers amp;nbsp;Efeuyers de leurs pays, de Hainaut, de Hollande, amp;nbsp;de Zélande: dont ledit Duc Aubert

-ocr page 1352-

L E QJV ART VOLVME

eftoit,par droitcfuccc{fiond’heritage,Seigncüramp;:Cótc.PourlaquclIebcfongncauan-cer amp;nbsp;mettre à cffeól,ledit Guillaume Comte d’Oftrenant,auoit cnuoyéenAngletctfc, vn fien Efcuyer,moult renommé en armeSjappelé Fierabras de Verta^n,pour auoirI ai: dc des Anglois:lequel Fierabras tât fit amp;nbsp;exploita,que le royRichard d Angleterre,pour rhôneur defes coufinsde Hainaut auancer, enuoyaaucunslt;Hommes-d’armcsaccôpai-gnez dc deux cens Aiiglois,Archers:dGfquels eftoict chefs amp;nbsp;capitaines trois fcigneurs Anglois, nommez l’vn Cornouaille, amp;nbsp;l’autre Collcuillc: amp;nbsp;du tiers (qui eftoit Efcuyer) n’ay-ie peu fauoirlcnom: mais bienay eftéinformc,qu’il eftoit vaillant homme dcfon corps,amp; bié vfité d’armes,de guerre,amp; dc batailles:Sé auoit eu fon méto4 coupéen vnc noife amp;nbsp;rufc,ou il auoit vn peu par-auant cfté;amp; luy auoit on fait vn méton d’argent:qui luy tenoir à vn cordon dc foye,par-alctour dc fa teftc.Iceux Anglois vindrentàEncufcj f eeße cldufè à heure amp;: à temps:ainfi^uc par-auant eft dir.Mais, t pour la matière verifier,i’ay eftem-0- les deux fit formé que le Duc Aubert de Bauicre eut plufîeurs côfultations3ou Côfaux,auec fon fils tianree fini 4- aifné;c’eftaft3uoir Monleigneur Guillaume, Coi^c d’Oftrenant.- qui eftoit vn homme mendees ^ e- moult bien fourny de tous mébrcs.-caril eftoitgrandi gros à mcrueilles,amp;: detresbon ^rens‘^merme dt courage.Aufiiàfes Confauxeftoitmoultrecommmandé,amp;bienouy,vntrefuaillâtEf* l‘^^cw ^ cuycr,0d noblehôme àmerueillc,Gi)illaumedcCroébourg:qiiitresfottenhortoitamp;ad-môneftoit ledit voyage:car il auoit vnc merucillcufe haine aux Frifons:amp; leurauoit fait moult dc dépits amp;nbsp;de contraires: amp;nbsp;leur en fit encores alfez depuis.ainfi que vous orrez. Ledit Duc Aubert fe departit de la Haye en Holiâde,aucc Guillaume fon fils,Coted 0-ftrcnât:amp; fen vint en fon pays de Hainaut:amp; par cfpécial en fa ville de Mots: en laquelle il fitaffemblcr amp;Conuenirles trois Eftatsdupaïs:qji^trcfv’olonticrs,cômcàleurdroitu« rier Seigneur obcyrent:amp;,eux venus amp;nbsp;affemblez, illcurrcmonftra,amp;fitrcmonftrcr,13 bonne amp;: haute voloté,qu’il auoit fur le faiâ du voyage dc Ffife,amp;le droit amp;nbsp;aâion qu’il auoit de ce faire: amp;r,en ces rcmonftrances faifant,!! leur fitlirc plufieurs lettres patentes, Apoftoliqucs,amp; Impériales, noblcmét amp;autcntiqucmentdcplóbamp;d'orfccllecs^aines n amp;: enticres:par lefquellcs apparoiftbir, amp;nbsp;apparut cuidcmment,le droit, qu’il auoit enla du due Aubert Seigneurie de Frife;cn difant,Seigneurs,amp; vaillans hommes,noz fugcts,vous fauez que Comte de Hai- tout homme doit fon héritage garder amp;nbsp;deflfendre,amp; que rhôme,pour fon pays amp;nbsp;pour n4HC,4ux trois fa terre,peut de droî^^fwouuoir guerre.Voift fauez que les Frifonsdoiuét par droit eftre Eß4ts dupajit, noz fugets:amp; ils font trefinobediens amp;nbsp;rebelles à nous,amp; à noftrc hauteffe amp;nbsp;Seigneurie furie droit lt;^ue comme gens fans loy,amp; fans foy.tt pourtant,trefehersiSeigneurs amp;nbsp;bonnes gens,vous Æo»quot;»ï ^ ^«' ^^“®^ *ï“® denous-mefmes, fans l’aide de vous(c’cftaflauoirdcvozcorps,amp;de vozehe-”^ pouuôs bonnemét vn fi haut faid fournir,ne mettre à cxecution.Noiis vous prion?qu’à ce bcfoing vous nous vucillcz aider (c’eftaftauoir d’aide amp;nbsp;d’argent amp;nbsp;d^Gcs-d’armcs)à celle fin qu’iceux Frifons,inobediens,nous puiffons fiibiugucr,amp;mettre en noftre obeiffancc.Cefte remonftrancc,de telle ou dc pareille fubftance,ainfi faite que dit cft,tantoft iceux trois eftats,d’vn commun acc^ord amp;: alTgntemcnt,accordèrent à leur Scigncur,le DucAubcrt,fa petitif)n amp;nbsp;requeftexome ceux,qui trefdefirâsefioient ^id^etrente (^ ont toufiours cfté troiiucz tels)dc faire plaifir, fcruice, amp;nbsp;toute obciflancc à leur Sei-mtUe francs,4C gneur amp;nbsp;Prince plcincmcnt:amp;(cÂnmc fwi ay eftéinformé)iis luy firent tout preftemée ordee par les auoir fur fon pays dc Hainaut,amp; en deniers cóptans,la fomme de trente mille liurcs,fans Ejlatsde ffat-^y comprendrcla ville de ValencicnncsilaquelfcJiTlc fit dc ce tresbien fon deuoincarlc »rf»t a leur Duc Aubert, aucc fon fils,les alla vcoir:amp;leur fit vne pareille tequefte, qu’il auoitfaiâe v^aedepn ^^’^ Hainuj^rs,en fa ville de Monts.Les chofes ainfi conclues, ces bons vaillans Princes' ƒ. * le bon Duc Aubert amp;nbsp;Guillaume fon fils,ConTtc d’Oftrenanr,voyant la bonne volonté dc leurs gcns,furé?moult ioy4ux:amp; nô pas de mcrueillcs:car ils fentoiét amp;nbsp;veoientque par eux ils cftoient trefgrandement aimez: amp;nbsp;fi en feroient treshautément honnoreziSi pourtant qu’ils fe fentoiét alfez bien fournis d'argent amp;nbsp;dc finance,ils curent côfcil d’en-uoycr pardeuers 1? Roy de Fr.ince. amp;luy feroient remôftrer l’emprife dcleur voyage:amp;, auecques ce, ils le prieroient d’aide: amp;nbsp;le firent ainfi: amp;nbsp;y furent enuoyez deux vaillans, Amiaffadeurs fages, amp;nbsp;prudcnts hommes (qui moult bien fen acquittèrent) c’cftalfauoir Monfei-Ju Comte de gneur de Ligne,amp; Monfeigneur dc Icumontilefqucls cftoient deux moult vaillans Chc ffatnauttfeuf njijçrs^g^ qui cftoient moul?bicn aimez des François: amp;nbsp;par cfpécial le Seigneur de Li-To^’dePrtnee g'ic:quc le Roy auoit fait fonChâbclan:amp; eftoit tresbien en la grace du Roy.Si cnpaila e r. e. ^^ j^Qy.g^ j^y remonftra,bicn S^àpoirétila volôté amp;nbsp;l’emprifcuc fon Seigneurie Duc Aubert de Bauieregt;cnfailant fa petition amp;rcquefte. A laquelle trcsfauorablcmcnt con-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defeen-

-ocr page 1353-

DE FROISSART.

22 I

defccnditleRoy amp;fonconfeiljamp;: tnefmemêt le Duc de Bourgongne: pourtant qu’il Tuy lembloit quelafillc(qui maricecftoitau Comte Guillaume d Oftrenanc)enpourroit,au temps auenir beaucoup mieux valoirmonobftant coque piulieurs grans Seigneurs en parlaient ou parlaient,en diucrles manières amp;nbsp;aflezeftrangement: en deuifant, A quel propos nous viennent ces Hainuyers requérir,ne prier le Roy,d’aide?Ils voilent en Angleterre,requérir amp;: prier les Anglois. Ne veez vous Guillaume de Hainaut, qui puis vil peu de temps a pris le bleu iarrier,pour fachaufle lier? qui eft l’ordre^ enfeigne des Aii glois. Il n’a pas monftré, cmcc failant qu’il ait trop grande alfeftion n’amour,aux Fran-çois.Lesautres(^uiplusl'agcs amp;nbsp;auifez eftoicntjrclpondoient à ce amp;nbsp;difoiét,Vousaue2 tort,beaux Scigneursjqui dites telles paroles.Se le Comte d’Oftrenant a pris le bleu iar tier,li n’elt-il point pource allié aux Anglois:mais du tout allie aux François;amp;(qu’il (oit vray)n’ail pas en mariage Dame Katherine,la fille deMôfeigneur Philippe due de Bour gongne? qui eft trop plus grande alliance,que n’eft vn iarticr. Et ne dites iamais qu'il ne doiue toufiours mieux aimer, amp;nbsp;faire p^iur aux François par cefte alliance,qii’aux An-g!ois,parfoniarticr,amp;fera le Roy trglgrandcmcnt Ion honneur, amp;rle prix des François en accroiftr3,fil leur fait aide amp;ainfiferail:comme firge amp;nbsp;bien côfciilé. Ainfi deuifoicc les François les vns aux autrcs:amp; parloicnt en moult de manières de ces emprifes d’ar-mcS3qui eftoient en grad bruit pour ces iours,amp; dont les aucunes fe faifoicr^ou deuoiét taire,en Hongrie,ou cnTurquie furl'Amorabaquin amp;nbsp;fes Turcs,amp;les autres en Ffife,fur les Frifons. Le Roy de France ne tarda guercs qu’il ne fift mettre lus vnc armee de cinq cens lances, tant de Picards,coiTimc de François, defquelsil fit chefs amp;: capitaines,pour Peux mener amp;nbsp;conduire en Fyfc, en l'aide de fes coufins de Hainaut,Monfeigneur Va ie comte Ktle leran Comte de S. Pol,amp; MonfeigmWr Charles de Labret, Idquels deux Cheualicrs e- ran de s.Polee ftoienttresbié apris amp;nbsp;doits (j^ telles bcfongncs:amp; deurent ces deux vaillans capitaines Charles d‘^l-mcnerlcs François en lavilic d’Encu.(è,enlaba(rcFrife,làoul’a(rerablee fe deuoit taire lgt;'‘^

amp; on on deuoit monter fur mer, pour entrer en la haute Frifc:comme ils firent. Quand ‘^”^ ^““^^^ ces deux vaillans Cheualicrs (c'eftalfauoir Monfeigneur de Ligne amp;nbsp;Monfeigneur Ieumont)veircntla bonne volonté du Roy amp;nbsp;qu’ils furent tous certains quela chb-Cc p^^r fimsoja-eftoit commandée,amp; ia l’argent des compaignons payé amp;deliurc,ils fen vindrcnt^elt;/^ prife. deuersle Roy amp;en le merciant de fa bonne pjouidcnce,ils prirent cqngc(quileur futaô cordé) amp;fen retournèrent en Hainaut par deuers leurs Ssigneurs*è4nnfcigncur le Duc Auben, amp;nbsp;Monfeigneur Guillaume Comte d’Oftrer^ut, fon fils, qui les recueillirent moult honnorablcment;car ils a/oient tresbien cxploitCiSi leur recorderent bien amp;nbsp;au long, la douce amp;nbsp;débonnaire refponfedu Roy amp;nbsp;de Monfeigneur de Bourgongne,foil nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

oncleiqui grâdement feftoyez les auoit,amp; fait moult de beaux donsamp;: de beau^t prefens: dont ils remercièrent grandement leur Seigneur amp;nbsp;le Comte Guillaume d’Oftrenant: car pour l’amour d’eux il leur auoit fait tant d’hôneur amp;nbsp;de courtoific,q longue chofe fe* roitdu recorder.Si nous tairont à tant de cefte chofe, pour venir au propos principal. Quandle duc Aubert deßauierc féeut amp;nbsp;entedit cnic le Roy de France luy enuoyeroit en fon armee,pour fon hóneur acroiftre amp;:auâcer,Ânq cens landes (ainfi que vous auez cuy cy deflus ) il appela amp;nbsp;fit alfembler, tous les nobles homes, Cheualicrs amp;: Efeuyers, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Gentils hommes amp;nbsp;vaftaux de fon pays de Hainaut:Sc yTurent ceux qui f enfuyuent. Le Seigneur de Vertain, fon Scnechal dcJH«jfiaut(qui moult cftoit vaillant bôme,amp; moule , renomméen armes) les Seigneurs de Lf^UeSc de Gomegincs (qu’il fit Marefehaux de L« ««»« de lèsGéfd’armcs)les feigneuts de Haureth,amp; Michelet de Ligne,de LaIain,Mcftcigncurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

Pillera deHordaing,lesfeigncursde CI^n,dc Cautaiujde Quefnoy,dcFlcró,amp; lean ^“^J*^^^-^^j* Confrere, les feign curs de Bouftet amp;nbsp;deleumönt(qui moùlt eftoient aigres Cheualicrs, peignèrent leur «Kapperts fur leurs ennemis,amp; deflors auoiét ils les yeux tcfts rougcsamp; cmbrafez,amp; fem cemte à fin Voient eftre fourrez da cendalvcrmcâ) amp;nbsp;Robert le Roux:lesSéig. deMonthiaux,de voja^eenFft--fontaines amp;nbsp;de Seullcs;Mefleig.Iaques de Sars Willem de Hermes,ôcJPinchart,fon freA telles feigqcurs de Lens amp;nbsp;de VcrlammotiMelTcigneurs Anfeaux de Tréfeigincs,Odes ^eSeauninesSe Girard fon frerc: le feigneuv d’lólrc,amp; lehan fon frere/melfire Anfeaux: ileSarsjBridauxdc Montigni,Daniaux de JaToulle,amp; Guy fon frerede feigneur de Ma fting, meflire Floridas de Vîlliers(lequel cftoit vn moult vaiJJantcheualicr, amp;nbsp;auoitfait ‘ie moult beaux voyagcs.outr,e mer,fiir lesTurcs amp;nbsp;furies Sarrazins,dont il eftoit grade-filent recórnandé pour vlt;i trefqaillant homme)me(rirc Euftacc de V ertain3Fierabras de Vtrtain(qui tout nouucl elbic venu 4Àngi, éc. auoit recordé à fon Seigneur,le duc Au-

-ocr page 1354-

2:x nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Q_V A R T V O L V M E

bfcir, tout ce qu’il auoit labouré en Angleterre : dont le due eftoit nronlt ioycux)le Seigneur d’Ofteuenc, mcfilre Raflé deMontigni,ScThüqdcMerIe,Ie feigneur deRorfirii «leflîrc leban d’AndrcgineSjPerfantl'onlrcrc, amp;nbsp;plu lieu es autres gentil,sholumcsamp;ef-ciiycrs,tous Icfquels aflcmblez eftoient à ton hoftd de monts. Il 1A pria amp;nbsp;requit,que tous ievoufiflent arnteramp; appareiller,amp;aufli poumeoirdeboris compaignous,chacun félon fa puiflance,les mieux en poindjque faire Ic poùrroientiBt voufiflent tous de bon ne völontéjamp; par Sonne affection,pour fon honneur Sc le leur auahtcr,lcfuiüiri amp;nbsp;elite en fa côrhpaignic,en fa ville d’Encufe,cn la baffe Frilc,à Mecmclic,amp; là entour,pbiira-bcclUy monteren merjamp;paflcrctila’hautcFrifc.-ouilen cntendoità^ftrè,auplaifirdé Dieu,à la My-aouft, prochainetnent venant:*amp;: que là les attcndrolt il: tat fonintcntioH cfloit d’aller denant,poUr fes affaires préparer, gelés genfd’arroes recueillir amp;nbsp;affchiblcr, amp;nbsp;auflîHollandois amp;nbsp;Zelandbis émoiiuoir amp;nbsp;induire à fon feruice faire,amp;fondclîraç-Coiilplir. Tous Icfquels Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers amp;nbsp;Seigneurs Iîainuycrs,debonilairefaét amp;nbsp;fins quelconque contredit, luy accordcrcn^arcqucflc; Sc promirent tous à luy faire feruicc, comme fes loyaux vallaux. A quoy nulle getaute ledit Duc Aubert he Guillaume fon fils, Comte d’üftrénaht,ne trôuuerent:taais trefdiligemment le préparèrent amp;nbsp;ordonilerent : amp;nbsp;firent tant qu’à fentree du ihoysd’Aouft, l’an da grace ijyß.ilsfurtnt tous prefis amp;nbsp;appareillez amp;nbsp;le meirent au chemin, par routes amp;pâr C0n'ipaignics,tant bieri de compaigndnS étoffés,amp;: de gens-d’armes,quc mieux dire on ne pourroit : amp;f eii allèrent en Auerncs,pour monter fur l’eau,amp; aller à Encufe,en la baffe Ffife: ou l’aflcm-blee fc faifoit: ainfi que dit eft. Or penfez fi adonc au païs de Hainauf,quand ces appareils amp;nbsp;pourueâces fe faifoient amp;nbsp;que ces gctils Chcualif fsamp; Efcuyers,amp;Gétilshômcs; amp;nbsp;auffi plufieur*autres gentils compaignoiis f ap^îTeilloicn^cs Dames amp;nbsp;lés Damoifcl-les,plufictirs autres femmes,cftoient ioyeufes.il fault direque non.-car ellesveoicntjlcS vnes leurs peres, freres oncles amp;nbsp;maris, amp;nbsp;les autres leurs afnis par amours,qui fc tun oient en celle guerre, perilleufe amp;nbsp;môrcellc:carles aucunes amp;nbsp;plüficurs,bicn fahoientconi ment au temps paffé les Hainüyers,aucc leur Seigneurie Comte Gùillaume, y eftoient demoürez mors.Si doutoient encores qu’ainfi n’aUinft à leuts amis, comme il.auoitfait à leurs predeceflcurs:amp; moult bon gré lauoient à la Dücheffe de Brabant,qui auoit dtf-fcndu,par tout fon pays de Brabant: que q^l Gentilhomme, n’autte he fauançaft d’y af ler.Si en parloienti^ites dames fouuent à leurs amis,en eüx prians qu’ils fc voufiffent déporter de ce voyage faire: amp;nbsp;ÿi fehoient fôuüent [dufiçurs paflcmchs amp;nbsp;cbnfaüx.-qui bien peu leur prôfitoient.Toutesfois elles en fauoiét tcefihiauuais gf é au baftard dt Ver

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tainic’eftaffauoit Ficrabras: car elUs difoient que c’cfloit celüy, qui plus auoit Chieulà befongnç. Quand le Duc Aubert amp;nbsp;Guillaümic fon fils eurent ouye la refponfe de leurs bonnes gens de FIainaür,ils f en retournèrent en Zelande,amp; remonftrerent âux Zelan-Lt Cote He ff.iMois tresbenignement leur affaire. Lefquels defcendirentdoucement à leur requefte X n.iutct'ßnfils petition,amp; à ces exploits faire f enclina grandement le Seigneur de la Vcre,meftifc Pioen Pelade pur j-jj deßoeffel,Floris d’Abel,lc Seigneur de Zertembfrge, mclTirc Clàis dcBoyfcI,amp;Plie eur appareil de jjppg Jg Corticn,amp; plufieursautrcs^cntilshommes: tous lefquels fe rneirét tour prefte-^•‘' ment en armes, amp;nbsp;en ordonnance de tresbelarroy, amp;nbsp;monftrerenttresbien, àlcursap-parcils qu’ils auoient tous defir deux auanccr.

tßf»»ief)t le'Comte ele Haiftaut Jefieodii e» Fk^^aueeJo/i dr^ee,c^ eofoment ajiaat deßoftfi les Frißfjs en batai//e,fut neantmoins contraintße retired en Ho/lanide,pi)/irpaßet letterj finMuoif rien conquis au pays de Frife. ^ c fi À p^ i Jt X v r lï

les Comtes de fiainanten leur pays de

A Près ces chgfes pafferent les deux Seigneurs ( c’cflaflahoît le pere amp;nbsp;le fils) en Hollande: amp;nbsp;pareillement iîs firent leurs requeftes aux Hollandois ( elpccialemcnt aux Barons Abonnes Villes(ainfi qu'ils aubient fait en Édainaut amp;én Zelandc,amp;àvotisdirc vérité,lés Hollapdois en furent moult ioycux;car fur toutes chofes ils baient lesPtifons,

Hollande lt;jui Sgt;i pat cfpecial les Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers du païs:pöurcc qu'ils ont continhcllèsguerres leur fait ^rand cnfemble für la mcr,amp; fur lés bondes du païs,amp; prennerit amp;nbsp;pillent founent l’vrt fur l’au-df^lf- tfe.Et pourtant les Seigneurs de Hollande(tels que lé Scigneuf d’Afftclyamp;tpluficursau très gentils Efcuyers amp;nbsp;nobles hómes)oy3ns les iupplicatiö‘nsamp; hauts Vouloirs de leurs Princes,Ic Duc Aubert amp;nbsp;Guillaume fon fils,dégrâd volorité foffrifet à cuxamp;leur pró mirent confort amp;nbsp;aide de toutes leurs puiflànces:amp; bié le môfWcf cnf:car tónt preftemet ilsfe meirent en armes,amp; auffi firent les bonnes villes amp;nbsp;gefisdu païs, qui liurcrcnt aux . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deffufdits

-ocr page 1355-

DE FROISSART.

peffufdits S eigncurs amp;nbsp;Princes grand nombre d’Arbalcftiers amp;nbsp;t Cranequiniers, pique- ^ç^n^j^^^ ^-^ naircSjamp;Gens-d’armcSjamp;ncdcmoura guercs que de toutes parts Gens-darmes fecom i^^i^ß-^^^ ^' njcncerent à a{remblcr,amp; venir entiers celle ville d’Encnlc , Jà ou l’aflembléc fe faifoit, Lindster' leurs ^venoientvaiHeTux de toutes parts, amp;teliernenr, qu’on tenoit qu’ils croient plus de .irLtleßes,anec trente mille mariniers:.Sr dif^iron quelavilIedcHarlen en auoit leulemcntliurc douze î'« Ltmla^e, cens.Touslcfquels vailFcaux furent retenus, amp;: tresbien pouiiicus «le tous viures ^ au- ”'’”»quot;'f cranes très babillcmcns de guerre,tant amp;fi fuffifammefit,quc mieux on ne pourvoit.Or fans lau p*g’/^j^^^^quot;’^^ te,fe les Dames de Hainaut eftoient ennuy€iife»pour les hommes, autant bicnl’cftoiët ^^^^„^^ ’ ^ les HoUandoifi^ amp;nbsp;Zclandoiiestt amp;nbsp;fut vray que leur malueillance cheut lur Guillaume naines,Hies deCriiembourg(pourrant qu’il auoit le nom d’eftre ccluy,quj plus auoit emeu amp;nbsp;incité prendpour fi-la befongne à faire,amp; qui pluS confeilloit au Duc Aubert qu'il lift celle cntreprilc)amp;pa- ^uiers, dmjuel rcillementfurle Sire de Mercbbede:qui trop defiroit fe venger fur les Frifons, pour les f»“^ quot;^ß ‘}gt;*fl-deplaifirsqu'ilsluy auoientfaits,caràla batailledc-par-auant(làou le Comte Guillau- ‘Jlt;ß^j^‘^^oh~ inefutpitcufcmcntamp; douloureufcinc^toccis^ilauoitperdu trente amp;nbsp;trois cottes d’ar- ’l^^f^nf^^ mes de fon lignage(dont mclfirc Daniel de Mcrcbbcdc choit ChcOqu’oneques les Fri- ^^-^^^ ^ j^ fons n'en voulurent prendre vn à rançon. Ces deux Seigneurs, Guillaume de Cruem- „ fajpi^e,nsus bourg amp;nbsp;le Seigneur de Merebbede, ne l’ofoient veoir deuant les Princelfes amp;nbsp;Dames en ponuens csr-dc la court du Duc Aubert. Nedemoura gueresque toutes manières de Gens-d’armes ri^er vn antre furent venus amp;■ arriuez:amp; vindrent premièrement les Anglois(fi leur fut leur dcliuran- **“ fh.ap.9i du ce faitc)amp; en apres vindrent les Hainuyers,en tresbel arroy:Si les menoit Monleigncur ^:^°‘’ *^-^ '* le Sénclchal de leumont,amp; Mofeigricur de Commegines (qui en choit Marefchal) qui ^“^^'^[^ refl^de tou;prchcmentaulfifurentdcfiurc^^JhhsHollandoisamp;7mkindois eifaprcs. Maisles claitfeeßfour-FraUçois fi ne vindrent pas fi toftiainçois,depuis que toutes manières de Gens-d’armes ni félon le fins furent venusamp;anémblez,amp;Tous prcllspourpalFcr ,il conuintrarder vnzeiours, apres del'^urenr,y lesFrançois.Auquel terme pendant f enfuyuit vn débat entre les Hollandois amp;nbsp;les An- iffitiH^pttrd-gloisiScfansfaute(fen’cull eHéGuiHaumCjle Comte d’Ollrenant)tous les Anglois euf- ^^“^^ ^ufi^nes lentefté occis des Hollandois.Lcfquels débats furent rappaifez, amp;nbsp;les François venus, ^^^’^^ dontonfutraoultréiouy-..car c’cllpient Gens-d’armes moult bien appareillez de tous dd'armee'du harnois.0ncommandatantoft,quetouthomme(quelqu’ilfull) femeiten fonvaiflcl. ctwedeffai-Sifut ainfifait,amp; montèrent toutes manierc^dc gens:amp; quand il^jÿ^cnt es vaiiréaux,ils naut pour deß leuerentlcjvoiles,amp; fecommanderentàDieu,amp;:commencerétàfinglerparmylamér cedremla bau qui eftoit belle, quoye,amp; ferie:5#fembloit parfaitement quelle defiraft à eux faire plai- ^‘ ^fiß’ firsttantyauoitdevailfeaux,que(fils eulTentéftéaycngczrvn presl'autrc} dedeuers nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Encufe iufques à la bonde Cundrem(qui eft en la haute Frifc;ou ils contend oient à def-cendrexomme ils fircnt)ou il y a douze lieues d’caiic, ils culTent bien coùuert toute la ftiarinc:maisilsalloicntdc fronr,tant ordonnément,que mieux onnepouuoit. Sivou? bilTetonsvn petit à parler d’cux:8c parlerons desFrifons:lefquels(commc i’ay cfté infor nie)clloient de long temjj^ auertis tJe la vehue dudit Duc Aubert, amp;nbsp;de la grande puif .y . lancedçGcnsd'armes,qu’ilamenoitfurcux.Qu3nÂFrifonsfeurent amp;entédirentqu’ils ^^ auroient la guerre, ils fetneirentenfcmblc,amp; firent tous conuenir les phisfageshom-Ç^,^^^J^J*'* roes delcurs tcrrçsjpbur fur celle grande befon^ne au A- auis, comment pour le mieux receutir leurs fisfepourroicut ordonner amp;nbsp;ccnir,amp; combien qu’ils en tcnilfenr,ou culTcnt tenu,quel- ei^emisdeàai 4uesconfaux,fi eftoit leur intention tctlo, qu’ils combatroient leurs aduerfaires tantoft, «•»»(• ^toutpreftement qu’ils les fauroient amp;nbsp;fentiroient fur leur pays: amp;nbsp;difoient^ntre eux, 4uc mieux ils aimoient à mourir fracs Friions,qu’eftre à quelque Roy,ne Prince,en fer-

1 ^age,nefuge(ftion:ôc que pour tous mourir,ils nefe departiroientde egmbatre leurs en ’'cmis:amp; ordonnoient en leurs confaux,que ia homme ils rft prendroient à rançon(tant

1 grand full il)mais mettroient tout à morr,amp; exil perpétuel.Entre eux auoit vn moult no nbsp;nbsp;''*

1 We homme,grand à raerueilles,puiirant homme amp;nbsp;véritablement il cxçedoit tout le pi’ | grand Frifon,de toute la telle,Slt; plus:amp; eftoit nommé,en la terre,Yue louere.- amp;nbsp;Hollan

1 fiois,Zclandois,amp; Hainuyers,l’appelloient le grad Frifon.Ceftuy vaillant homme eftoit

j moult recommandé en Pruce,en Hongrie,en Turquie,à Rodes,amp; en Cypre:ou il auoit

1 fiitpluficurs grans amp;nbsp;nobles faits d’armes de fon corps3tât que fa renommée eftoit par

| rout moult augmentée.Qiiand il ouit les Frifons parler de combatte leurs aduerfaires,

1 firefpondit:amp;dit, O vo^s nobles hommes amp;nbsp;francs Frifons,fachez qu’il n’eft chance,

1 Hmneretournc.Siparvoz vaillantifes amp;nbsp;prouelTcs vous auez autrefois lesHainuyers, ' °ollandois,amp;Zelandois-déconfits,fachGZ maintenant que ccpx,qin vicnnent/ont gens'

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;T iü)«

-ocr page 1356-

2:4

trop appris de guerre, Sc croyez tout decerrain, qu’ils feront tout autrement,que kui^ predèccHeurs ne firent: amp;nbsp;verrez qu’ils ne fabandonneront point, mais lèront tous aui-lczamp; maintenus de leurs faits. Et pourtant ie côhfciUéroyci que noj^s leSbilfiliîons vç; nir, amp;nbsp;entrer fi abant,qu’ils poürront:amp; gardiflions hoz villes iSe fortertfies, amp;nbsp;Icslailff fions aux champs:ou iis fe dcgaftcront,Noftrc paysn eft jpas pour euxlohguenrcnffoü; ftenir. Nous auon» pluficurs bons foflez, ou digues. Si ne pourront aller anal le |)ays: tar ils n’y pourront cheuaücher,n’allctaual le pays à 'cbcual,amp; ils ne pèuüent guefesah 1er à pié,amp; pourtant ils feront tantoft fftannez,qu’ils fe degafteróht,amp; C’en retourheror', quand ilsaürôtâts dix où douze villagcSiSi ne no^ greucra,ainfi que riAiSjCartoiilibüH les refera on bicn.Maisfi noUs les coriabatonSjie me doute que nous ne ferons|)ôinUi-fez forts pour eux combatre vne fois3car à ccquei’ay cntcndu,amp;fccupar certainerelà tionqis font plus de cent mille telles armees.Et il difoit vérité,car ils efioient bien au tat; bu plus. A ces parollesfeconfenxoientafiez trois vaillànsCllcualicrs Frifons,qüindin-mez efioient,l'vn meffire Feu dé Dotekerq,l’autre meffire Girard Cauin,amp;;lc tiers reel-fire Tirty.de Valturg:mais lé peuple nullernent ncfy confcntoit,amp;: aulfi nefaifoientphi

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ficUrs nobles hôrnmès(qii’ils appellent au pays lesElins,c’cfiadirclèsGetils-hôthcs,ûii les luges des caufes) amp;nbsp;tant oppoferét à ceftüy grâd Frifon,qu’il fut cÔclu entre eux,que fi tofi qu’ils faùroient leurs ennemis arribcz^ils les côbàtroicnt,amp; defnoiirercnt tous lut ce propos amp;nbsp;deliberation,amp;tpöurtäntfc frieirertttOhs pfeftefnent aux armcsl MaisJâù vray dire,ils efioient trefpoürement arrnczjamp; rt’aUoient les plufièlirsiquclcoqucsarmeu fes defFcrtfables,finon leurs veftüres,qui efioientdégros buteaüx,amp;: degrosdfappinli q^ç pj^ £^jj cesT flafiars de chenaux.Les aucuns a(#ïnent*àrmcz de cuirs,amp;.' les autres de ^(è'e^’re‘^utlut fi2ubergcons,tÖus enrouillez,amp;fembloit proprement quùls dculfcnt faire vhearibary; ^^rtsJrdpsfour ^^^ plulieurs,mais fi en aüoit il aucuns,qui efioient allez biq^i armez. Ainfi femeirctec^ faire etHuerru- Priions en armès,amp;quand ils furent habillez amp;prefis, ils Pen allèrent à leurs èglifcs.amp;: tes à cheuaux, là prirent lesCrucifix3Confarións,amp; croix de leurs cg!ilcs,amp; fe meirét par trois batailles Jefetirde lej (dont en chacune auoic bien dix mille combatans)amp;;vindrcnt îulqués à vtiC Lbûcvvcrc tnerfon Jre^ nbsp;nbsp;nbsp;ç’cftoit vne delfcnfe d'vn folîc,qui cfioit alfcz pres de là Ou lés Hainuyèrs,Holland dis,Si

^an ^ cart- 2clândois,dcuoiènt prendre terre amp;:port,amp;là f’atrcficrcnt,amp;biâh lés’véoicntlcsHai-^t/jifiar'^ nô'y^f^^o^^®^^^®*^®®^”^®’^»^®^*^5 efioientia comriic tous arriucz,amp;voüloiehtdcf effariitari: nbsp;nbsp;nbsp;Cendre ius des vailFcaux.f amp;nbsp;fut vérité quc le iöür,quc le Duc Aubert amp;nbsp;felgens àfriuc-

■^Le il Urfeld rcnt,il cftoitlc iourSainét Barthélémy, par vnDimetlfchej'èn l’an que dcfius.Qüaridlcs ießentedu due Frifons vcirct leurs auerfaifes aîn^ approcher,ils ilfirenC enuiron fix mille dé leurs

^ubertenFrf furlesdig,ues,pour auifer fils pourroient détourner à leurs enncfnislcdcfcendrè. Mais fi'^}9^i entre ces Frifons y eut vne femme,vefiuè de bleu drap, qui comme folle amp;: derunée, fe dhouta hors des Frifons,amp; f en vint par deuant les Hainuyers, Hollandôis, amp;nbsp;Zelandois,’ qui f appareilloicnt pour combatre leurs ennemis, amp;nbsp;aüifoient la inaniefe d’eüx,amp; que celle femme vouloir faire.Laquelle femme vint tanr,èn app rochant iccùx HainuyètsS:: Honandois,qu’ellc fur pres d’eux,letrait d’vnc fléché. Tanfôfl cefie femme,là venue, fé

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meit en place,amp; puis tourna le derrière,amp; Icua fes drapsCc’efiaïTanoif fa robe amp;nbsp;fa chenil fc)amp;monfirafon derrière aux ftainuyÂs,Hollandois, amp;nbsp;Zelandois, amp;nbsp;à toute la cdm-• paignic,qui veoir la vouloir,en criant aucuns^ots,nc fay pas quels,finon qu’elle dit, en fon langage,Prenez là vofire bien venue.Tantoft que ceux des nefs amp;nbsp;dés Vaïfleàùx ap-pcrceurcntlamaauâiftié d’icelle fcmmc,ils tirerent,aprcs3fléchesamp;:viretóns.Sifütpfè ftement enferrée par les fcftcs,SC par les iâbe^carà vray dirc,cc fembloit neige,qui vôl-laft vers elle,du ^rait qu’on luy enuoyoit) amp;nbsp;ne demoura giicres,que les aucuns faillirent hors des ncfs,lçs aucuns en lfeaü,amp; les autres dehors, amp;nbsp;fe meirent à la cbürfe après cè-Cobatde) :/,f- fte malheureufe femme, les cfpces toutes nuès en leurs mains .^Si fut tantofi pfilé,amp; dé; hüten , à leur pccci en cent mille piéccs,ou'plus,amp; tandis faùanpoient toutes manières de Gèns-d’àr-defnfarrjue-^ mes à iflir hors des néfs amp;nbsp;des vaiflcaux,amp; fenvindrent contre ces Frifons,qUilès rèCeu' ment er de/ce- jent par trefgrande vaillance,amp; Icsrcpouffoicnt amp;nbsp;reboutoient de longues picqués,^ te,centre les j^j aucuns abbatoient à terre,de longs batons,ferrez aù bout, amp;nbsp;bien bandez de parten

P.?^L^ P*^“^ '^*^^y dlf^jà pendre terre il y eut moult de fairs-d’armes f)its,^^plüficùrs cni prifcs,moult vaillamment,car de morts amp;nbsp;d’abbarus,il en y eut fans nombre^mais, parla force des Archers amp;nbsp;Cranequiniers, Hainuyers, Hollandôis,8^Ze!andoîs, écrous les autres qui fe combatoicnt par tresbdlc ordonnance, gaignerentfur les Frifons la digue ^ là place,amp; d,emourerent vi^orieux pour cefie première cmprifc,amp;là für edle digue far-'.

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rdhgeren't

-ocr page 1357-

b E Ï R Ö i s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Uj

rangèrent ils râoulü ordonnémentjchacun fous fa banniere, en attendant l’vn rautre:amp; véritablement,quand ils furent tous arrangcZjils tenoient plus de demie lieuëdelong. Ces Frifons,qui soient efté reboutez,amp; qui auoient perdu celle digue,fe retrairent entre leurs gens:qui eftoient bien trente millcjtous endos en vnc t Lauure, dont ils auoi- ^iladitpr^-ent getté la terre par dcuer^ux:amp;eftoit le folfétrcfparfond: lequel fofle n’eftoit point »w«f Louc -loing delà,car tresbienlepouuoicntvcoir lesHainuyers5Hollandlt;)is,Zclandois amp;nbsp;Frâ- y\cïç,intet-çois;qui rangez eftoiét fur celle digue*Et en celle ordónance furent ils tant amp;nbsp;fi longue- }’^‘f‘t»f ^^^ f^ ment, que toutes manières de gens furent homles nefs amp;nbsp;vaiffeaux, amp;nbsp;tous leurs habile fl^^‘ defe»-menSjamp;aucuifcs tentes drecées amp;fcrcpofcrent Szaiferent ceDimenche j amp;nbsp;le Lundy,^^fiJf^' en auifant leurs ennemis les Frifons:amp; y eut fait en ces deux iours plufieurs écarmou-ches amp;nbsp;faits d’armes.Quand ce vint le Mardy au matin, ils furent tous près d vn cofté amp;d’autre:amp; adonc furent faits plufieurs nouueaux Cheualiers entre les Hainuyers, Hol landois,amp; Zelandois:amp; efloit ordonné que les Frifons feroient combatus.Si fe meirent tous ces Hainuyers,Hollandois,amp; Zefandois3auccqucs leurs aidans,en bataille, trefor-donnément,amp;leurs Archers entre eux,amp; deuant:amp;puisfitcntfonncr trôpettesamp; clairons,5: en ce faifant,ils commencèrent à venir pas à pas, pour paffer cefofle. Lorsvin- ^^f^^^^^i^^ drent Frifons auant:qui fe deffendoient:^ Archers tiroient fur eux, mais ces Frifons fe (|^ i,at4illecigt;n-couuroient de targcs,Ôr de la terre du foiré:qui eftoit haute deuers eux.Neantmoins iis f^gig, F^ßnn furent de fi près approchez,que plufieursHollandois fe beuterét en ce folTc: amp;nbsp;faifoient eßanttoute ponts de lances,amp;de picques:amp; par rrefmerueillcufe manière commenecrêt à enuahir rarmee du Ce~ cesFrifons:lefquels defFendmcntlepastrefvailIamment:amp;tüoientdcs coups fi grans, fede ffaw4ut^ furceux quivouloicntmontCTfui^éliguedufoirCjqu’illes regettoierft tous plats eften- ^(ß(^»tarts dus en cefolfé.Mais les Flainuyers,Hollandois,amp; Zelandois,Frâçois, amp;nbsp;Anglois, eftoient fi-fort armez,que les F^fons ne les pouuoient endommager:n’autre mal ne leur faifoient,que ruer par terre : amp;là eftoient les faits-d’armes amp;: les appertifes monftrcesamp; vcuës,fi grans amp;nbsp;fi nobles,que ce feroit chofe impofliblc de tant recorder.Là f acquitc-roient ces nouueaux Chcualicrs:qui defiroient à faire armes,Omettre leurs ennemisaii dcflbusdefquels fe deffendoient trefmcrueilleufemcnt amp;nbsp;aigrement,car,ati vray dire,ce font fors hommes,grans amp;nbsp;gros:mais ils eftoient trefmal-armez ; amp;nbsp;en y auoit plufieurs tous déchaux, fans chauffes amp;nbsp;fans fouliers ,*Gombicn que tons fie gifffendiffent par tref-grand courage. En ceft affaut faifant,trouucrent Monfeigneur de Ligne, Monfeigneur leSénefehaldeHainaut,Monfûtgneur deIcumôt,amp;Pluficurs autres Seigneurs deHai-hauqà tout leurs gens,en tournant amp;nbsp;vironnant ccluy foffé,vnc fentedà ou ils pafferent, nbsp;nbsp;nbsp;,

outre:amp;vindrentdcffus ces Frifons:ou ils fe boutèrent aux fers de lances, tellement que lés Frifons furent tous comme ébahis,amp;:laifferent plufieurs des Frifons Icfofféamp;la digue,qu’ils deffendoient,aux Hollandois,amp;fen vindrentferirfur ces Hainuyers: qui les ZefirtJa rß reccurenttrefvaillammcnt:amp; tellement qu’ils les firent partir amp;nbsp;ouUrir : amp;nbsp;lors Hollan- ßntennahii(t doisamp;Zelandofspaffer^tcefofl^, amp;nbsp;fen vindrentauffi bouter Sc plonger en ces Fri- décotifn fons,amp; les commencèrent tresfort à efpartir,püis^a, puis là. En celle griéuc amp;nbsp;horrible bataillefut mort amp;nbsp;occis le grand Frifomqu’ils nommoient Yue loucre.Si ne demeura nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

guércsaprcs,que les Frifons fébahirent telle^nent, lt;^i’ils commencèrent à fuir, à qui mieux raieux:amp; laifferent la place à leurs aduerfaires, mais la chace fut grande amp;nbsp;horri-l)lc,caronn’yprenoitnullyàrançonî^^arefpecialles Hollandois les tuoient tous, amp;nbsp;mefmeceux,quieftoientpris dcsHainuyers,des François,ou des Anglois,files tuoient ilsentrelcursmains.EntrcccsHollandoLs cftoitMonlêigneurWillem de (îruebourg, amp;fesdeux fils,lchanamp;Hcnri(quinouueaux Cheualiers eftoient deuenus lamatinéc) qui msrueillcufcmcnt f acquitoient de faire armcS3amp;:d’oc«ire Frifons:amp; bien monftroi-«nt,à leur femblanr,que petit les aimoicnr. A vray dire, finalemcut Frifons furent de-confits,^ en demoura laplus grande partie de morts fur les champs. Aucuns,amp; bié peu, furent pris cnniron cinquantc.-qui depuis furent menez à la Haye en fiollandc, amp;nbsp;y fu-rentgrande piece de temps:amp; eft à fauoir,que le Seigneur de Cundrem ( c'eftaffauoir le Seigneur de la terre ou le Duc Aubert amp;nbsp;fes gens eftoient defccndus)f eftoit rendu au Duc Aubertde Lundy deuant:amp;: furent luy 6f fes deux fils à It^bataillcf contre les Frifons . lefquelsdcuxfurent,depuis lonetempsdclezleDuc Aubertamp;fon fils,le ComrcGuil-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;7quot;

Uumc,tant en Holland^amp; Zelande,comme en Hainaut« Aptes celte deconfiture Iciour du fins de nerent les Hainuyers,Hollandois,Zelandois, François, amp;nbsp;Anglois audit pays de Cun- l’^uteun drem, en prenant villes amp;nbsp;forterefîcs, mais cettainement ils conqueftoient bien petit,

-ocr page 1358-

tie

fEntenJez ‘^f car\cs FrifonslcsenJommageoientfortpar aguets amp;nbsp;par rencotres, amp;nbsp;quand fils pre-cfuxdi^^’'- noienraucunsprifonnierSjfin’en pouuoit on riens auoir: n’ilsnc iêvouJoientrendre, mee tlehatnaur j^gis fe combaroient iufques à Jamort; amp;nbsp;difoient que mieux aimoieijfa mourir Francs Frifons,quc d’eftre en nulle fugeórion de Seigneur ou de Prince,amp; quant eft aux prifon ni ers qu'on prenoir,on n’en pouuoit traire nulle rançon, nC leurs amis amp;nbsp;parens ne les vouloienrrachetcr:«aislai/îoientrvnl’autrcmourircsprifons,nciamaisautrementne vouloient racheter leurs gens,Cmon que, quand ils prenoient aucuns de leursaducr/âi-res,ilsrendoient homme pour homme,Turre’menr nom, mais,fils fentoient qu’ilsn’euf lent nuis de leurs gens prifonniers, certainement ils tuoient amp;nbsp;mertoiem touslcurs ennemis à mort. Quand ce vint au bout de cinq lemaines, amp;quc ia on auoit ars moule de-villes amp;nbsp;de villages,qui n’eftoient point de trop grande valcur,Ie temps commenparc-foidirmerueillcufemcnt,amp;àplouuoirprcsque tousles iours,amp;la mer, pour les ventslê fetempeRoit moult fouuent.LeDuc Aubert, amp;nbsp;Guillaumefon rils, ce voyant,propofe-rent d’eux mettre au retour,amp;:rcueniren la b3ffeFnre(dont ils ettoientpattis)Sidelà ea Flollande,pourplusconuenablementpa{rcrrYuer,quieaoitmoultfort.SileÊientain-fiycarils femcirentauretour^Sißrent tant, qu’ils furentà Encufe,amp;làdonnerenticeux Jtefmitte Jù Seigneurs conge a toutes manières de Gensd armes,Si par efpecial aux etrangers: qui Igt;ue ^„àerf, ic Contentèrent treigrandemet d eux,Si leur payèrent treshien leurs foudoyces,Siûlet er Je^n armee remercièrent delà bonneaideSi Ceriiice,quc faitlcurauoient.AinßfedeßtceRearmee ^^^’^‘^^^^^y(^^^^^^^^^lt;^^^^^lt;='^^clt;:hoCepour celle faiCon’mais, dedans le terme de

hls,Cote d OarAiant,Siadonc Gouuerneur de D^^ut^retoumerent la féconde fois ^yconqueaerentgrandementSilargement:5iyErentmoultdebellesproueffes:am^ h queauplaiCtr de Dteu,cy apres apperraMais nous nous enjairons à tant: Si parlerons de l ordonnance des nopces du Roy d’Angleterre, Si de la Elle de France,

CüAPirxs LXxv 111.

ter^rr/au/r, V^'^IcRoy d’Angleterre f fut à Calais, Silàfeiourna,auecfeson-c^^/ùwanre, , n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'■^^^^^^^^^^^’^^g^^^ctrede fon ConfeikSiparlcmétaauduc

^^B»^^»S»ma-MichcIfutvtmopqoelcsParlcmensgéncrauxfetcnoienuoP i^urrur. ^^^rnot^ßiecSientretantonßtiespouruea^^ Calais, grandes Sigroffes. Siaußi f- , ^^^gt; f^ÿ^^^^^^^^g^^^^^^^’^g^^^^rre,SilàeEoicntenuoyez,!agrcisneurpar^ delà riniere de la Tharnife: Sianifion en pre ^^^^ ^ olon en Flandres,^ Bruges,au Dan,Sià rEfc!ufe,Si toutes cespourueances ^^^^^^’^^^^^^^^^^nr,pourleRoy^cFianc^Sifon frere le Duc d’Oc tf^^rJJ/t ' ç - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ P‘^^^^(s de France,on faifoir grandepourueS-bclTngucn. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Omere,a Aire,a Therouenne,à Ardres,à la Montoice,à tBanelingnemSien ^^^^^^^^ori;Sin’y eßoirriens épargné,ned'vn coPéne

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jc°^^Z^^^^^°^^^^P^^^^'^^^^^^SiSP^^'‘^»l'vn pour l’autre,amp; par efpéda^ ^C’^reZz«/? 3ye ^Satntâ-BtetineRoit moult fort reitnpiie de tous biens, pourrecucitlir les

^f^^’^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^ooRter,^ comment à la Saindi.-MicbeI,Siontordonnancedcdurerqua-rante murs) furetâtpalTczfcommc pour lors on lesabbregea, carie Roy n’y futque cinq ^^^^.^^^^^^^^^^^^‘f8.oyaume,le plus près touchas,Siles plusneceifaf res P^^dp(^cj31celles,quiàluy appartenoiér,Sipour lcfquellesilcûoitlà venu,Sire-^ ^^dtau chemin. Si auffi firent fesdeux oncles de Lanclaßre Side

P^dats,Barons,amp;Cheu31iers d’Angleterre, qui du Confeilefloiét

Jtiifgt;arJ°^^^^^^^d^^^ ^^^^pafferentla mer:Sifè trouuerentà Calais.LeDuc Aymód r/eremaca- '^^^^^^^^P^^^P^^^^^^^^^^é^^ns demoura en Angletcrrc)Si aulE ne Erie Cóted’Erby M/f, f^/it-pafa ^Eemourerent dcrrierc,p^our garder en Angleterre,iufques au retour du Roy. Quand fJ^e/tfr/M ma^ 8 oy d Angleterre Si fes oncles furent retournez à Calais, les nouuelJes en furent tan^ '’^^'‘ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ç°. quot;g^^Eces aux Seigneurs dcFrancc, quife tenaient en la Picardie. Si fen vindrentd fl/a z/^Merf/ ^iué}-Omer:amp; fe logèrent le Duc de Bourgongne Sifàfemn^ en l’Abbaye deSainä ^EBretin, nbsp;T Vertin. Tantoß que le Roy de France fccut que le Roy d’Angleterre edoit yenuà Ca-

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;laisply

-ocr page 1359-

DE FROISSART.


2^7


laisjil y enuoya le Comte de Saint-Foi,veoir le Roy, amp;nbsp;luy dire de fon ordonnance, amp;nbsp;comment on vouloir en France qu’elle fe fift. Le Roy d'Anglcterrey entendit volontiers,car grande ^laifance il prenoit à la matière. Or retournèrent à Saint-Omer^enla compaignie du ComM de Saint-Foi,le Duc de Lanclaftrc , amp;nbsp;fon fils meflire Beaufort de Lanclaftrc,amp; le Duc de doceftre, amp;nbsp;Offrem fon fils,le Comte de Roftellant, êc le Comte Marefchal,amp; le Comte de Hoftidonne,Chambelan d’Angleterre, amp;nbsp;grand nô-bre de Barons,de Cheualiers,amp; d’Efeuyers jcfqucls furent grandement amp;nbsp;bien recueillis du Duc de Bourgongnc amp;nbsp;de la Duchcflerg#«lgt;à'vinr aufti le Duc de Brctaigneiamp;auoit laifle le Roy d^France a Aire,amp; la icune Roync d’Anglctcrre,fa fille.Vous deuez fauoir que toute la peine amp;nbsp;diligence,qu’on peut par honneur mettre àbienfcftoycr cesSei-gneurs d Angleterre,on le fit amp;nbsp;meit:amp;: leur donna la Ducheffe de Bourgongne grande ment amp;nbsp;richement à difner:amp; y fut la Duchefle de Lanclaftre,amp; fes deux filles,amp; fes fils amp;nbsp;y eut donné grande foifon de mets amp;nbsp;d’cntrcmets,amp; grans prelcns,nobles amp;nbsp;riches, de vaiftèlle d’or amp;nbsp;d’argent,amp; de toutes nouucllcs chofes : amp;nbsp;riens n’y eut épargné en e-ftat tenir: amp;nbsp;tant que les Anglois f^mcrueilloict ou telles richefTes pouuoiét eftre prifes: amp;par efpecial,leDucdcCioceftrccnauoitgrandcmcrueillc:amp;difoità ceux de fbn Confeil,qu’au Royaume de France eft toute richefte amp;nbsp;puiffance. Ace Duc de Clo-ceftre,pour l’adoucir amp;nbsp;mettre en bonne voyc de raifon amp;nbsp;d’humilité ( caries Seigneurs de France fauoient qu’il eftoit haut amp;nbsp;dur en toutes concordanccs)on luy faifoir,amp; mo-ftroiton,tous les lignes d’amour amp;nbsp;d’honneur, qu’on pouuoir. Ncantmoins tout ce, il prenoit bien tous les ioyau^^u’on luy donnoit amp;nbsp;prcfcntoit:mais toufiours demouroit la racine de fa rancune ded^ !M»»ur.-n’oncqucs pour chofc que le# François feulfent fairc,on ne le peut adoucir^qu’il ne demouraft toufiours fcl amp;nbsp;cruel en toutes relponfes; puis qu’elles traittoient 2e^arloiét de paix.François font moult fubtils, mais tant,que à Iuy,ils n’y fauoient aucnir,nc comment y entrer,car fes parolles amp;: refponfes cftoientfi couuertes,qu’on ne le fauoit comment entendre, ne fur quel bout prendre, amp;nbsp;quand le Duc de Bourgongnc en veitlamaniere,fi dit à fon Confeil. Nous perdos tant que nous mettons à ceDuc de CIoceftrc,caria,tant qu’il viuc,il ne fera paix entre France amp;An-glctcrre:mais trouuera toufiours nouucllcs cautellcs amp;r accidences, par quoy les haines l’engendreront amp;nbsp;relcueront es cueurs des%ommes del’vn Royaume amp;nbsp;de l’autre,car il n’cntcnd,n’y ne penfe à autre chofe,fc n'eftoit le grand bien que vcons au Roy d’Anglc-tcrrc,par quoy au temps aucniAious cfperons mieu^ valoir,par vérité il n’auroit ia à feme noftre f coufine de Francc.Quand le Duc amp;nbsp;la puchclTc de Bourgongnc,la Comtef ^^^ ^;^ ^ fedeNcuerSjamp;IaComtelTe de Saint-Fol,IcsDamcs,amp; les Seigneurs de Franceeurent rard, mahdit reccu ces Seigneurs amp;nbsp;Dames d’Angleterre,amp; feftoy é grandement, comme vous aucz luj eßmtarrie-ouy(en laquelle rccucillete fut auifé commcnt,ou amp;nbsp;quand les deux Roys fe renconurc- f? niece. roicnt,amp; trouueroicnt fur les champs,amp; ferait au Roy d’Angleterre dcliurée fa femme) congé fut pris,amp; donnède toutes parties, amp;nbsp;retournèrent les deux Ducs d’Angleterre, leurs femmesamp; enfans,^ tous les Barosamp;CheuHiers d’Angleterrc,qui là auoient efté à Calais,deuers le Roy:auquel ils recorderent comme on les auoit recueillis amp;feftoyez,amp; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

grandement enrichis de dons Kde ioyaux.*Ce3 paftllcs Sc louenges pleurent moule grandement au Roy d’Angleterre,egr ij^eftoit bien ioyeux, quand il oyoit bien dire du Roy de France amp;nbsp;des François : tant l»s auoit-il ia enamourez, pour caufe de la fille du Roy:qu’il tendoit à auoipà femme. Alfez toft apres vint le Roy de France à Saint-Omer, amp;fe logea enl’Abbaye de Saind Vertiruamp;r bouta horS tous ceux amp;nbsp;celles,^ui logez y e-ftoient:amp; amena leDucdeBrctaignc en fa compaignie, amp;nbsp;furent q^rdonnez pour aller id^j chartei à Calais,parler au Roy d’A ngleterre amp;à fon Confeil,lesOucs de Berry,de Bourgongne Je France à s. amp;nbsp;de Bourbon,amp;fe départirent de Saint Omer:amp; cheuaucherent vers Calais,amp;fcirent ower^pourper tant,qu’ils y vindrent.Si furent recueillis du Roy,amp;r des Seigneurs, grandement amp;ioyeu scheuer le ma» fement,amp; leur fut faite la meilleure chere,qu’on peut, amp;nbsp;curent les trois Ducs, deflus- gt;^’‘‘amp;‘^ ^^ß^‘ nommez,certain amp;nbsp;efpécial traitté au Roy d’Angleterre,amp; à fes oncles,amp; tindrét moult nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^erre

des gens de France amp;nbsp;d’Angleterre,que paix fut accordée entre France amp;nbsp;Angleterre: ^ amp;nbsp;eftoient prefquc fur ccluy cftat,amp; fy affentoit alfez,pou^^ce temps, le Duc de Cloce-ftrc,car le Roy,fonneucu,l’auoit fi allant amené de parolles,que promis luy auoit, que, làoulapaixfcferoit,qij’ilferoitfon fils,Offrem,Comte de Roceftre,en héritage, A: fc-' roit valoir ladite Comté,paran,dc reuenuc,deux mille hures à l’eftrclin,amp; audit Duede Cloceftrc,fononcle,ildonnçroit31uy retourné en Angleterre, en deniers appareillez.

-ocr page 1360-

cinquante ihillc Noblcs.Si que,par la conuoitife de ces dons,le Duc dcCJoceßrc auoit grandement adoucy fes dures opinions:tant que les Seigneurs dcFranccfqui là eftoient vertüs}fcnapperccurcntaflcz;amp; Je trouucrcntpJushümblc amp;nbsp;doux^qu'onequesmais, n’auoientfait.Quand tout fut ordonné ccjpour quoy ils eftoien t là venus,ils prirent con gédu Roy amp;nbsp;des Scigncurs:amp;fcn retournèrent arrière à Sbint 0mer,deucrsJc Roy de France amp;nbsp;Je Duc d’QrJeansxJon frerefqui Jà Jes attendoient ) amp;nbsp;recorderét comment ils

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;)t gt;nbsp;auoienteXploIté.LcRoy deFrancefc dcpartitdcSainélOmer: amp;fen vintJogerenla

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f/ 4J remis ce j^^fiific f d’ArdrcSjamp;JcDucdeBourgtwrgweaJJa à Montoirede Duc de BretaigneenJa

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;TanyaraL^“* ^’^^‘^ d’Efque.‘amp; Je Duc deBerry à BaneJingIicn;amp; furent tendues fur Jes Âiamps,de tou-

yar a»ane ^»e ^^^ parts,tentes amp;nbsp;rreftjamp; toutrépJy depeupJc,rant de Frace corne d Angleterre,amp;vint B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;banle^creiar- *^ Roy d Angl.logeca Guines,amp;JeDuc de LaneJaftreauee Juy amp;nbsp;Je Due de Cloceürei

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;neen rerarii. Flames-tLavcUle SiSymon S.ludc(ciui fût par vn Védrcdy,cn l'an de grace fioilreSei

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t L’an I^ÿ6. gneur nul trois ces quatre vingtsamp;feize^fur Jepointdedixheures/edepartirêtJesdeux

^‘'^^' ^^quot; S^^sgt;^c fa tente:^ fen vinSrent, tout à piej’vn contre l’autre, amp;nbsp;U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Je France C7^ ^^'^ ^’^^^ certaine place de terre,ou ils fe dcaoient frouuer amp;nbsp;encontrer:amp;là efoientran-

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J‘^efrl. entre nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à/n la,quatre cens CheuaUers François,armez, tout au elcr,Scies eCpees aüX

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cuites et ^r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vautre ^rc pareillement q.oo.Cheualiers Anglois, armez les efpées esmaias

a Jr^^Utieae (^^‘^^^°m^^lt;:àejrus)^ cfoicnt CCS Îi^it cés Cheualiers tous râgez dvne 03^^

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^.^^^J^^T^i!?^,^ L,^c il le Duc de docclhcmcnoicn, ««Mai

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cgt;-quot;'lm,t,fi- i, o A quot;i ^^‘^^'^r^/^‘’^^ ‘^‘^^^^y^d‘ l^KVlgw^c Bicnoicntamp;aileâroicac

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J,J,,a/s‘^°y‘’^'’ÿ'^i'*i^-^‘;‘lt;^.i°'^lt;t':p^sArcnvind,tlKiÆmiceshuitcca5Chct!alia$:

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jS«z. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rcncoutr„Mau,rc,IcMâau.

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fh^7£T''°“^^^^^^^ ’^rrcKpIorcrcn, d^fnié. Le dcu,Roisiuull

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ides CbeuaUcr^’f^'^? ^'^^'’^quot;'t'!‘l’*^J^^'’'^’'^‘ecfuymnntdcpialeidaaRoia ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;h place tat nue r ^?r '''’^^‘'f’P‘'^‘’‘eehublemaoieraamp;pointnefede[ianiretde f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fencont^ct^^t^^^^^

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;piecedèuttT£r^ ^'‘af' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f‘'^dit lit »aß.que droitfuteeUe

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ScetôitfelLrh T 'quot;^quot;^^^o^^^^^

F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en la tente R v ^^^^f^T^^^S^^^^'^^(^*^^^^^^'^o^cntparlesmaias)eaucreae

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;è^‘àooLren.f rï'’‘-^^^^

Ducs fcrccueHUrt^^r^^^.^^^^^^^ ^^ffcHcrenttScles feircntleuet.Lesfx ■^'^J' ^‘^ft- tent outre-amp;: fiirre-a ^^ ^°^f‘^^'^^^^'^^^^‘^‘^P3t:olIcsenfcmbJe:amp;:les deuxRoispaÛe-^/eferre frenJ aDDareHla vin ^f^.^^^^^^'~ P^^-^ psrletnenterentvnc efpaac enfemb}e,Scentretane

Bettende feo^t‘^'^^gt;^(‘'‘'i^^‘^^^^^^

^f. ^^f^mentleDücde I ^”^1 n^^^^f^Q‘^^‘^^^°^^S°^SFe:lile Roy d'Angleterre pareille' **«■ ^'^ jIqj^ QL 11 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^camp;le^cdeCfbceûre» Levin Scies efpices prifes des deux

^es'amp;Ievin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^S^^^^^^^P^^^lJesdragouersylesefpicesyamp;lescoa’

l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^dnees, SC Comtes, Sca^rcSyles Ef

CdrPreinVd^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cnfcmble, SCtOUS i

rarJ, mass nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^'^^^ottraerentJeRoyd'AngleterreScfesoacJesealeucstea

quot;*^^y.y''^quot;*f’^''^nprpni‘ty nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;montèrentfurleursdheuaux,amp;fc^deparrirentyScretour-

Gumes, Scles Ducs de Laucfifhc Sc de CloceûreâHa^ / * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^t^}Chacun à fon logis.PareiJIement JeRoy de Frances fArdres,

e» toumehequot;R nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^f^^^^^^^^f^Dy,amp;JeDucdeBerryaTournehan,afonJogis,SrIeDuc /

yc/snFi’rare/,/C, ^^^^S^^^ff^ ^ ^^^t^ojre.ScainüdeJieu en lieu, tant gu’iJs furent tous Iogez,Scny

ayaraunnfJ/f ^ ^^^tens ait,pour Jeioi^ Sc danourerentJes tentes du Roy de France SedesSef

BaneUnghé. S^f^^^ur esc ^mps,(2uai]d ce vint Je Samedy, Jour Saindi Symon SaJndl Jude,Je / c^'FiirarJ Ba pomt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘teures, Jc Roy d'Angle terre,/es oncJes,Sc tous Jes Jammes d’Jióneurd’Aa

neJ/ngen Fc/f § cterre,gui nuecquesJeRoy paffe J^ mcrauojcnr,vindrcnr deuers JeRoy de France en Zayanrra/ii. ^a f^^t^amp;JaArcntrecueiIJisfoJeaneJJeaeardaRoy,defpafrerd, de fes ancien Sides

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Seigneurs

GtrJf/, (^

-ocr page 1361-

de FROISSART.

Scigncurs:amp;parloit chacun à (on pareil ioyeufesparolles,amp; là furent les tables ordonnées: amp;nbsp;premièrement celle des Rois(qui fut longue amp;nbsp;belle, amp;nbsp;le drefleoircouuertdc noblevaincllc,amp; de grande richcfle)amp;fc feirent les deux Rois,tant feulement,à vne table: le Roy de Fr Jhcc au dcflus,amp; le Roy d’Angleterre au deffous, aflez loing Tvn de Tau tre, amp;nbsp;feruirent, dcuant les Jlois, les Ducs de Berry, de Bourgongne,Sr de Bourbon , amp;i là dit le Duc de Bourbon pluficurs ioyeufes parolles amp;nbsp;gâyes,pour faire rire les Rois, amp;: les Seigneurs,qui deuantla table eftoietfear ce Duc,dótic vous p^lc,fut moult ioyeux) adreçautfa parolle au Roy d’Anglctcrrc.Mcmfÿipneiir le R oy d’Angleterre,vous deuez faire bonne cl^crc.Vousaueztout ce,quc demandez amp;nbsp;délirez. Vous auez voürefem-me50uaurez.Ellc vous fera deliurcc.Adonc(ditle Roy de Francc)Bourbonnois3tnous fL^e«/?/ƒ/^ voudrions quenoftrefillefiiftaurantaagcc,commenoftrecoufinede SaintPoleft(cllc r^^Ues Jet dfux prendroitnoftre fils d’Angleterre au plus grand gré)amp;il nous cuit confié grandement Ksis au Hßtr, du noftre.Cefte parolle ouït amp;nbsp;entendit le Roy d’Angleterre. Sirefpondit, enfencli-^“'^*^-^^^* , nant deuers le Roy de France(amp; ne fst fa parolleadreeee au Duc de Bourbon:pourtant ^^^”^^^’^„J que le Roy auoirfait comparaifo»dc fa fille, à la Comtclfc de Sainéi Pol)Bcau pcrc,raa^/f^,yj., ,„y^ ge que noftre femme a, nous plaifi bien: amp;nbsp;nous n’aimons pas tant le grand aage d’elle, fenttautours^ que nous faifons l’amour de nous amp;nbsp;de noz Royaumes,car, là ou nous ferons enfcmble sj/msnetidint d’vnaccord,iln’efiRoy Chrefiien,n’autrc,qui nous puific nuire. Ledifncr paficenla luitenPa» tente du Roy de Francc(qui fut bien bricf)on leuales nappes. Les tables furent abaif-

fées.Onprit vin amp;cfpiccs.Aprestoutcefait,laicuneRovne d’An21ctcrrefifutamencc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

cnla place,amp; dedans la tente du Roy,accompaignee de grand nombre deDamesamp;dc

Damoifellcs: amp;nbsp;là fut deÜuîlifcaj^^ d’Angleterre,^ la luy bailla le amp;oy de France,fon laféconde clan pcrc,parlamain. Si toft que le Roy d’Angleterre en fut faify, congé fut pris de toutes Je d’après ce^le pars.Onmeit la icune Rofnc d'Angleterre en vne littiere,moult richc(quicfioitordon ej amendée fe^ née pour ellc)amp; de toutes les Dames de France,qui là cfioienr,n’cn allèrent nulles auec lof^ffi'»gt; ‘^^ la Royne,fors la Dame de Couci.Là cfioient les Dames d’Angleterre, les Duchefiès de ^ ‘^«tf«r. Lanclaftre,d’Iorch,amp;dcCloccftre,amp;d’Irlandc,laDame deNamur,l3Damc de Pomis amp;nbsp;grand nombre d’autres hautes Damcs,qui rccueillercnt la Roync Yfabcl d’Angleterre à grande ioye.Tout ce fait,amp; les Dames appareillées,^ Roy d’Angleterre amp;nbsp;tous les Seigneurs Anglois fe meirent au chemin,le cheuauchcrent le l^on pas,amp; vindrent à Ca lais,amp; le Roy de France amp;nbsp;tousles Seigneursà Saint Omer: Ô?là cfioient laRoyncde France amp;nbsp;la Duchclfc de Bourgongnc,amp; furent là l#Dimenchc amp;nbsp;le Lundy: amp;nbsp;le Mardi cnfuiuant(qui fut le lourde la T ouirainds)cfpoufa le Roy d’Angleterre, en l’Eglife S. iej^ ^ichari Nicolas de Calais,Yfabel de Francc(qui fut fafém:mp;Roync d’Angleterre) amp;les cfpou d'^njeterre, fal’Archcucfquc de Cantorbic,amp; furent là les fefies amp;nbsp;folénitcz mout grandes^: hautes efpouß perßn* amp;nbsp;les meneftiers payez bien amp;c grandement,tant que tous fen contentèrent. Lclei^y «^»»ffit ^‘•^ enfuiuant vindrent à Calais les Ducs d’Orléans amp;nbsp;de Bourbon,venir le Roy d’Angleter- fj^^^^^quot;*** re 8:1a Royne,Sc puis prirent congé d’eux,amp; des Seigneurs d’Angleterre,^ le Vendre- ^^^^-^ diau matin retournèrent, amp;nbsp;fen vindrent à difnejjà Saint-Omer,S:trouucrcnt le Roy de France,qui les attcndoit,amp; le Roy d’An gleterre amp;nbsp;la Roync, après mclfe de bon matin, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ amp;nbsp;beu vn petit5qui boire voulut,fi entrercrerwen leu® vailfeaux pairagcrs( qui pour eux ordonnezeftoicnt)amp; eurent vcntapparcillé.Quand ils furent dcfancrez,ilséquipercnt cnmcr,amp;furentàDouurcscnmoinf^troisheurcs,amp;làvintlcRoy difnerau chaftel,Æ gcfirlc lendemain à Roçcfirc,amp; puis à Dardefort,S: puis à Eltern,le manoir du Roy, amp;nbsp;prirentcogé les Seigneurs Scies Dames d’Angletcrrc#au Roy amp;àlaRoyncîS:fcn retour ^f^««»‘ du^jt nerent chacun en leurs lieux.Depuis ensiron quinze jours fut laRoyne d’Angl.amenéc An en la cité de Londrcs,accompaignée grandemet de Seigneurs,de ljamcs,S:dG Darnoi-^^^^^^^*^'’^^^ fcllcs.amp;gcutvncnuiâau chaficl à Londres,feant fur la riuicrede laTamifc,amp;le lende-main fut amenée toufau long de Londres, à grande folcnité, iniques au PalaisdcWcfl: monftier,8:làefioitleRoy,quilarccueillit,amp;ccioUr feirent les L5ndriens àlaRoyne grans dons amp;nbsp;riches prcfcns(qui tous furent reccus en ioye) amp;nbsp;le Roy amp;nbsp;la Roy ne amp;nbsp;les Seigneurs amp;nbsp;les Dames eftans à Wcfimonfticr:fe prirent vne iouftes,à efire ordonnées

amp; affifes en la cité de Londres,à la Chandeleur,de quarante Chcualicrs dedans,amp; quarante Efcuyers,S: fut la fefie baillée 5:dcliurcc aux Hcraux,pour la denonceramp; lignifier deçà amp;nbsp;delà la mer,iufques au Royaume d’Efeoce.En ce téps,le Roy de France reuenu à Paris,depuis le mariage de fa fille,amp; les feigneurs retournez en leurs lieux, cfioient grâS nouucllcs en Fr.dc ^uerre,car on propofoit que tâtofi,à l’étréc dcMars,le Roy de Frac«^

-ocr page 1362-

250 prendroiclc chemin,à puiffaaccj d’aller amp;nbsp;entrer en Lombardie, deftrinrcmeffircGaleas,Duc de Millan;amp; l’auroit pris le Roy de France en telle haine, que point ne vouloit ouïr parler du contraire que le voyage ne fefift:amp; luy dcuoit enuoyer le Roy d’Angleterre fix mille Archcrs;amp; proprement le Duc de Bretaigne(qui tout c?temps feftoitt® nuauecqucslcRoy)fcftoitofFertàliiy,pourallcren cc yoyggCjà tout deux mille Lances, Bretons:amp; fe faifoient ià les pourueances du Roy^Sc des Seigneurs,fur les chemins, au Dauphiné de Vienne,amp; en la Comté de Sauoyc.Or quand le Duc de Bretaigne fedc partit du Roy amp;nbsp;des Seigneurs pour retourner en fon pays, il m’ell auis, quant à meflirç Pierre de Craon (qui cftoit condamné enu5rs la Roy ne deHierufalem,à^ayer cent mil lefrancs,amp; furceil tenoitprifon au chafteaudu LouurcàParis, amp;nbsp;là eftoitàfesfraizôi couftages)quc le Duc de Bourgongne fit tant,par prieres,au Royamp;: aux Seigneurs,Sepat bons moyens,qu'il emmena en fa compaignie fon coufin meflire Pierre deCraon. le croy qu’il promit affez de payer à termes la Royne defibs nommée.De ce payement du DucdeBretaigne,amp; de meffire Pierrede Craon* ie mclailferay à parler deprefent, Si VeHurance Je traitteray des auentures deTurquic. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Pierre JeCrao, nbsp;nbsp;Comment leßege^^ue les Chreßiens aaoient mis Mettant la 'viffe ele Nicopoly en Tur^uiey iM mojieJudnc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ß^f [^f^' p^y l’lt;^moraba/j»in^ç^ eemmetit, ils y furent déconfts^ (^ les Hongres mis reM^ne. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en fuite,par l’outreeuielance aies François. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a P. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rxxi.x.

VOus fauez( fi comme il eft cy-defiûs côtenu en nofire Hiftoire)çommentle Roy de Hongrieamp;lcs Seigneurs de France,qui celle faifon efioient allez au Royaume de Hongrie,pour quérir les armes,auoient palfé vaillâment la riuicre de Dunoe, amp;nbsp;eftoiét entrez en Turquie^ tout l’cfié,depuis le mois de h^i^^,^il^ioicnt fait moult d'armes, amp;pris amp;nbsp;mis moult de pays, amp;nbsp;de gens à merci, amp;nbsp;aum pluficurs villes amp;nbsp;chafteaux, qu’ils auoient mis en leur fugeólion,ne nul n’efloit allé au deij%nt,qui peuft refiüer à leut puiflrance,amp;auoientaflicgéla cité de Nicopoli,amp;r durement aî)ftrcinte,amp; tellement roc née par force d’aflauts,qu’clle cftoit enpetit cftat3amp;furie point de rendre,amp;n’oioient nulles nouuellcs de 1’Amorabaquin:Sr ià auoit dit le Roy de Hongrie aux Scigneursde France,aux Comtes deNcuers3d‘Eu,dclaMarchc,dcSoiflbns,au Scigneurdé Couçy, amp;nbsp;aux Baros amp;nbsp;Chcualiers de Frâce amp;: de Bourgongne,Beaux Seig. Dieu merci nous a-u5scu bonne faifon.carijousauons fait moult d’armes,amp; deftruit de la Turquie. Ic tien amp;nbsp;copte celle ville de Ntcopoli pour noftre,amp; toutesfois que no’ voudtôs.tlle eft fi mi-nécamp; abftrainte, qu’elle ne fe peut tlnir.Si que tout,côfic^ré,ie côfeille,que la ville prife amp;nbsp;mifeà merci,nous n’alliôs plus auat pour la faifon.NouÜ nous rctrairôs delà la Dunoe, • Royaume de Hongrie,auquel fay pliffieurs citez,villes amp;nbsp;chafteaux, tous appareillez amp;nbsp;ouuers,pourVous reccuoir(car c’eft raifon,au cas que vous m’aiderez à faire ma guerre GÔtj^cces Turcs:lefqucls i’ay trouuez durs ennemis) amp;nbsp;ccluyyuer nous ferons nos pour ueanccs,chacu corneilles voudra auoir pourreftéauenir,amp; fignifierons noftreeftatau Roy de France,lequel,fur l’efté qui viédra,nousrafrefcjîira denguucl!esgés,amp; (cfpoir) quand il faura l’ordonnance amp;: le cont^ement de nous,aura il affeétion de venir en per fonnc(car il eft ieunc,amp;de grande volonté3amp;aime les armes) amp;nbsp;vienne ou non}3 l’efté •fs'tlprend et ^^^ rctourne(fil plaift à Dicu)nou»icqucfi»rüs le Royaumefde Hermenie,^palferosle mot peur ^r- ®”5 S.George,amp;:irós en Surie,amp;acquefteróslesportsde Iaphes,amp;dc Baruth, amp;cóquer mente, cemme t^ns Hicrufalé,amp; toute la S.terre:amp;file Soudan’’^^au-dcuat,nous le cóbatrós:amp; point il mtfemble ne fc partira fans bataille. Ainfi auoit dit amp;nbsp;propofé le Roy de Hongrie aux Seig.de Frâ-parplu/ieurs ^ çe:amp; tenoient amp;nbsp;comptoient Nic»poli pour leur,mais il en aiiint bien autrement.Tou-autres lieux pre ^.g celle faifon le Roy Bafant,dit rAmorabaquiiXauoit fait fon armée de Sarrazins amp;nbsp;de pa^rlésrass ^''^crcans,amp; cftoicnt priez amp;nbsp;demandez iufques au Royaume de Perfe,^ fe prefenterét cwXe^rowie- touslcs Seigneurs de fa loy à luy aider, pour deftruire la Sainte Chrefticnté,amp; auoient remët.sur^Mj touspaffélc Bras-SaintCcorge,amp;eftoientbien deux cens nulle cfepuiiranec,amp;du nom »»fe^^»e/fZgt;obre d’eux n’eftoienfpointlcsChreftiens certifiez, amp;rant approchèrent le Roy Bafant home Freifart Si fes gens,en cheminant voies couiiertes, qu’ils approchèrent la cité de Nicopoli,amp; fêmble n'duotr riens ne fauoient les Chrcftiensdcleurconucnanr,ne qu’ils fuffcntfiprcs d’cuxappro-‘^hezgt;commcilseftoicnt,car celuy l’Amorabaquin fauoit de guerre autant qu’onen ^^ra lie dele' PQ^’^^oit fauoir,amp; fut cn fom^emps vn moult vaillant homme,amp; de grande emprife, amp;nbsp;•Xr. ‘ bien le monftra,par le fens,qui en luy cftoit. Il auifoitbicn la puiffance des Chreftiens, amp;difoitqu’ilseftoient moultvaillans gens.’'quot; L’Amorabaquin(qui venoit leucrlefié-gededeuant la cité de Nicopoli ) cheuauchoit cn l’ordonnance, que ie vous diray.

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tout

-ocr page 1363-

DE FROISSART,


2^t


Tout fonoft cftoit cn aclles,à manière d'vne herfe, amp;nbsp;comprenoient bien fes gens vne grand lieue de tcrre:amp;deuant,cnuironvnelieuë,pour faire monftreamp;vifagc,chcuau- ordre de rat~‘ choicnthuitmilleTurcSjamp;lesdeuxællcsdcla bataille de I’Amorabaquin eftoientou- ^ffdel'^mi uertesau front4cuant,amp;r eftroiresderrière tinais elles efpeflifoient toufiours,amp; eftoit I’Amorabaquin au fond de la baraille:amp; tous cheminoient àlacouUertc: amp;nbsp;les huit mil- ”j^^J^^ lcTiircs(quifaifoicnt 1’Avantgarde de deuant)eftoient ordonnez cn celle entête, pour quot;^ ^ '^quot;^^ ^^ fairemonftre amp;vifagc:m3is fi treftoft qu’ils verroicntles Chreftl^ns approcher, petit à petit ils deuoient reculer,amp; eux retraire au fond de la groffe bataille, amp;nbsp;ces deux ælles (lefqucllcs eftoient toutes ouucrtcs)quancflc5'Chreftiens feroient entrez dedans,fc de uoiét clorrc truant,amp; mettre cn vne,amp; par grande puiftànce de peuple tout eftraindre, amp;nbsp;cofondre tant qu’ils trouucroient amp;nbsp;enclorroicnt en leurs ælles. Ainfi fut faite l’ordô-nance de la bataille de I’Amorabaquin. Auint en ce temps, qu’on compta l’an mil trois t^«»»quot; de U loi cens quatre vingts amp;nbsp;feizc,t le Lundy deuant la Saint Michel cn Scptcinbrc,fur le point ^quot;'^ ^^ de dix heures,ainfi que le Roy de Hongrie amp;nbsp;tous les Seigneurs amp;nbsp;leurs gens, qui au fié- ^^i^*T'^'‘^'* ge deuant Nicopoli eftoient, fcojent à difner^que nouuelles vindrent cn l’oftj que leurs ennemis,!esTurcs,cheuauchoiét,amp;(fi-comme il me fut dit)lcs Coureurs ne rapporterét ifunenl'an pas la vérité de la befongne,car ils n auoict pas cheiiauché fi auât,qu’ils euflet veu la puif 1396. amme fanee des deux ælles,amp; de la groffe bataille dudit I’Amorabaquin,car fi toft qu’ils veirent veut außi^n l’auantgardcjilsnccheuauchercnt plus-auâr,ouils n’ofercr,ou ils n’eftoientpas homes fgt;i»f Sonßnen d’armes de fages emprifes,amp; auoient les François leurs dccouureurs, amp;nbsp;les Hongres Ics-^”.-'^'/^-*^'^®* Iciirs.Aleur rctour,chacun Coureur retourna deuers fes Seigneurs amp;r maiftres,amp;rappor^”^’ ^^ terent nouucllcs,aufri toft^J^iicon^c l’autre.La greigneur partie dej’oft feoitau difncr.^“',^^-'quot;quot;^^^quot; Nouuelles vindrent au Comft!fl^l!^cuers,amp;' à tous Seigneurs en gencrahen difant, Or Turet,dit 139; toft,armezvous,amp;vo’apr#ftez,qucvous ncfoyczdcccusamp;furpris,carvccz cylesTurcs til n'cßcirai» quivicnncntamp;chcuauchrnt.Ces nouuelles réiouirent grandement pluficurs Chreftiés quidefiroicntlesarmes,amp; feleucrétfos, amp;bouterét les tables outre: amp;demâdercntle8 armes amp;nbsp;chenaux,amp; auoient le vin cn la tcfte(dont ils eftoient échaufez ) amp;nbsp;fe traitent chacun,qui mieux micux,fur les champs.Bannicrcs amp;nbsp;pennons furent déuelopcz,amp;mis auant,amp;fc trait chacun fous fa bannière amp;nbsp;fon pennon, amp;nbsp;là fut déuclopec la bannière Noftre-dame,amp; eftoit ordonné pour elle se vaillant Chcualier raeflire Ichan de Vienne Admirai de Francc.Moultfauancerentlcs'François d’eux armier,amp;traire fur les chaps amp;nbsp;yfurent tous des premiers,cn trefgrande puiffanty amp;nbsp;riche arroy,amp;;donnoient moult petit des Turcs,à ce qu’ils monftroicnr, car ils ne cuidoient point que Icnombreyfuft figrand,comme il cftoit,amp; I’Amorabaquin en propre perfonnc.Ainfi que les Seigneurs * de France iffoient hors de leurs logis,amp; venoient moult haftiuement furios chaps,à petite ordonnancc,alla venir le Marcfchal du R oy de Hongrie,vn moult vaillant amp;nbsp;bié appert Chcualier(quif’appelloitmcfrire Henry d’0ftenlemhalle)móté furvn courfierfres bicnallant,amp; portoit vn pénon de fes armcs(qui eftoient d’argent,à vnc noire croix,an-eree,qu'on appelle en 5rmoiric,Ÿn fer de moulin)^ vint cheuauchant iufqucs aux Sei-gneursdeFrance,amp;f’arreftadcuantlabanniere1^oftrc-damc,amp;làcftoicntl3plusgrâ- - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«

de partie des Barons de France,amp; dit tant hq^t,que l^cnfut ouy amp;nbsp;entédu,Iefuiscy en-noyé de par Monfeig.Ic Roy de Hógrie,qui vous pric,amp; made par moy,quc point ne fai^^v^^^e tes fi grand outragc,que d’aller encim-ancer la bataille amp;nbsp;affaillir les ennemis, iufquesè ç^i, peltries em tatqucvousaurezdeparlcRoy,autr(Anouucllcs(carilfaitdoutc q noz decouurcursScpeßher denen coureurs,amp;aulfifontceûxdefon CófciI,n’ót point bjé raporté laccrtainotédcsTurcs) f^^^^f* i^tasUt amp;nbsp;dedans deux hcures,ou cnuiron,vou:^orrez autres nouuelles,car nous auons enuoyé ‘•*/j^*'^^^‘‘ ^^^^f* Chcuaucheurs,qui cheuaucheront plus auât,quc ceux n’ont fait,qu#y ont efté enuoyez ^quot;^rt^,^*^^^^^ amp;quicn font retourncz,amp; par Icfquels nous auôs eu ccs*nouucllcs.Si foycz tous affeurs ^^n^^^ nbsp;nbsp;nbsp;quot;

quelesTurcs ne vous^rcueront point (fi vous ne les afraillcz)iufqocs à tant qu’ils feróe -^cesdearmirs copuilfancetous cnfcmble.Or faites ce,qucievous deuife,car c’efN’oi dônâcc du Roy et les Mires de amp;nbsp;de fon Confeil. le m’en retourne,amp; ne puis plus demourcr.A ces mots f en retourna l-t clMfifuiun IcMarefchal de Hongric,amp;lcs Seigneurs demourcrcnt,amp;: fc mcirentenfcmblc,pour fa f^t'i^ßßf^ß ti-noir quelle chofe t ils feroient.Là fut dcmâdé,au Seig. de Coucy, quelle chofe cftoit bô fl^'f^o^f^ß^-ne afaire.il rcfpondit,Le Roy de Hongrie à caüfe de nou^nader cc,qu’il veut que nous «cions,amp; l’ordonnance du Marcfchal eft bône.Or me fu t dit que meffirc Philippe d ƒ r ’pZsSßZ tois,Comtcd’Eu,amp; Cwnncftablc deFrancc,fcfelonnade ce,qu’onneluyauoitderaâdé lefinsMtre-ptemieremetrauis de farcfpolc,amp; de ce que Coucy f eftoitauâcé de parler,amp;dit,par or me(mp‘trßsit.

-ocr page 1364-

L E Q^V ART VOLVME gucil amp;nbsp;par dcfpit,tout Iccontraitc de cc5quele Sire deCoucy auoit dit amp;nbsp;rcmonftrc: amp;nbsp;dit,Ouy5Ouy.LeRoy deHongrie veut auoir la fleur amp;nbsp;l'hóneur de laioumée.Nousa-uós l’Auantgarde,amp; là nous a dónéc5fi la nous veut retollir,amp; auoir la premiere bataille amp;nbsp;qui que l’en croyc,ie ne l’en croiray ià^Puis dit au Cheualier, qui po#oit la bannière, Au no de Dieu,amp; de S:George,on me verra huy bon Cheualier.Quand le Sire de Cou-cy eut ouy le Côncftable de France ainfi parler,fi tint la parofle à grâde prefomption : amp;nbsp;regarda fur meflîrelelfcnde Vienne: qui tenoitamp; portoitla bannière Noftre-damc, la louucraine de toutes les autres..amp; leur ralliancc.Si luy demâda quelle chofe cftoit bône à faire.Sire de Coucy(refpondit il)là ou liMbrité amp;nbsp;raifon ne peut eftre owe,il conuiét qu’outrecuidance règne,amp; puis que le Comte d’Eu feveut combatte amp;alîembleraux ennemis,il faut que nous le fuiuós,mais no® feriós plus forts,fi nous eftiós tous enféblc, que nous ne ferôs,là ou nous nous afiebleros fans le Roy de Hôgrie.Tâdis qu’ainfi ils de uifoient amp;nbsp;parloiét fur les champs,lcs mecreâs approchoient moult fort,amp; les deux acl-lesdes Batailles,ou bien auoit en chacune foixâte grille hóes,fe côméçoiét à approcher . amp;nbsp;à clorre:^ fc trouucrent lesChreftiés emmy eux:amp;^ereculer voufiflcnt,ilsne peuflet enclosen^w let nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Sarrazins,quüàIcsauoientenclos:tant eftoientfortes amp;;elpeflcslesaeHcs.Lors

Turcs fans Iti cognurent tâtoft plufieurs Chcualicrs amp;nbsp;Elcuycrs,vfitcz d’armes,que laiouméenepou ff»i^res,^rin- uoit eftre pour eux.Nonobftant ils fauanccrent:amp;r fuy uitent la banniereNoftreDamc: apaUment par que cevail!antCheuaIier,meflïre lehan de Vienne, portoit. Là eftoiét ces Seigneursde rsurrecuidan- France en leurs armes,Sc fi proprement,que chaeû fébloit vn Roy :amp; quand ils alfemble ce de Philippe rent premièrement 3UX Turcs(fi-cóme il me fut dit)ils n’eftoient pas fept cens.Or rcgat nè^thlé^d ^quot;'^' ^^^ ’^ grande folie amp;nbsp;outrage,car fils enflent attendu l^Ro^e Hongrie, amp;nbsp;les Hôgres France ^ (oubienaiioitfoixantc mille hómes)ils enflent fait ?^îWf dit:amp;: par eux,amp;par leur orgueil,fut toute la perte amp;nbsp;le dômage,qu’ils rcccurcnr3fi gran^que depuis la bataille de . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ronceuaux(oules douze Pers de France furent morts,amp; occie, amp;nbsp;déconfits) nereceu-rent fi grand dômage,mais à vray dire,ils feircnr,auât qu’ils cheulfent en danger de leurs ennemis,grand meurdre de Gcns-d’armesTurcs:amp; veoientplufieurs Chcualiers,amp;Ef-cuycrs,qui falloicnt pcrdrc,amp; tout par orgueil,amp; bobât deux. Si décofiretNeantmoins les François la première bataille,amp;la meirent en chacc:amp; vindrcnt lurvn grand val, ou l’Amorabaquih amp;nbsp;fa puiflance cftoit.Lors vo^ilurent les François retourner deuers l’oft (car ils cftoienttous motez fur chenaux coiioers)maisils ne peurent,car ils furet enclos amp;nbsp;ferrez de toutes pars.Là eut gran^ bataille dure,amp; fort côbatue:amp; durement les Frâ-çois moult longucment.Lcs nouuellcs vindrent en l’oft 5u Roy de Hógrie.que lesFrâ-• çois,Anglois,amp; Allemans,fc côbatoient aux Turcs, amp;nbsp;que point ils n’auoient tenufon ordonnancenc confcil,amp; de fon Marcfchal auffi.Si fut moult courroucé(amp;bicn y auoit caufe)amp; cognut tantoft que la iournéc n’eftoit point pour eux.Si dit ainfi,au grand mai fitittdesffen- ^''^^® Rodcs(quicftoit decoftcluy)Nousperdrôsauiourd’huylaioiirnec,parrorgucil ^rtietrehaitte amp;bobantdc CCS François,amp;fils m’euflentcreu,nousauions gens affez pour combatre deleurXjy, nbsp;nbsp;noz ennemis. A ces paroUes regarda le R oy de Flongrft dcrrierlt;?luy, amp;nbsp;vit que fes gens

A««/ai4f4/Âï fuyoient,amp;fe deconfifoient d’eux melmcs,amp;que les Turcs les mettoienten chace.A-Je UiBpelj. donc il vit que point n’y auoit de r^couur^ce.Lors luy eferierent ceux, qui eftoient dc-lczluy,Sire,fauuczvous,carfi vouseftiez mort,ne pris,toute Hongrie feroirpcrdiie.il •onuiét huy perdre fa iournéc,par l’orgueil des ^•alçois,Lcur vaillance leur tournera à outrccuidâce,car tous y ferôt morts amp;nbsp;pris,ne ia Rul ne s’en fauucra. Si échapez ce danger,fi vous n»us croyez. Au Roy de Hongrie n'auoit que courramp;ux,qu3nd il vit qu’il per doit la iournéc parle defarroy des Frâçois,amp; quji 1 luy conuenoir fuir,fil ne vouloir elfte mort,ou pris. A vray dirc,là auint rrefgrâde pcftiléce fur les Frâçois,amp; fur les Hogriens, car vous fauez quc,qui fuitjOn le chace.Lcs Hogriens fuioicnt fans ordónacc,n’arroy,8i lesTurcsIeschaçoicnt.Sicny eut moult de morts amp;nbsp;pris,en chaae.Toutesfois Dieu aida au Roy de Hongfie,amp; au grandMaiftrede Rodes,carils vindrcnt furla riuiercdela Dunoc:amp; trouucrent vne petite bargc,qui farrcftoir,Iaquellc cftoit au grâd Maifirede Rodes.Ils entrerét dcdâs,eux feptiémes tât feulemcnr,amp;: élongneret tâtoftla riuc,autrc-mét ils euflent cfté tous morts ou pris,car Ics Turcs vindrét iufqs au riuage,amp;là eut grâd' occifiôde ceux,quicôfuiuoitntle Roy,amp;qui fe cuidoiét faiiucr.Or parlcrôs desFrâçois amp;nbsp;des Allemâs,quifc côbatoient vaillâment,amp;moult d’armes y feirent (Tiqâd le Sire de Môtcaurel,vn vaillant Seig.amp; gentil Cheualicr(qui cftoit d’Artois) vit q la déconfiture touruoit fur eux,il auoit là yniéune fils fien. Adonc dit à vn ficn Efcuyer,Prcn mon fils ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;fern-

-ocr page 1365-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2îj

amp;:rcmmcine.TLi te peux bien partir par celle acllc là:qui eft toute ouuertejSauuemoy nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;^^

moiiiils5amp; i’artendray laucnturc auedesautres.L’enfant,quâdil ouir parler l'on pere fi ^^

Qitquepointil ne le tlepartiroit3amp;:nclelairroit,maislepcrenctant arorce,ql tfeuyer the ^fß,„,^cr l’emmena,amp;le nwithors duperibamp;vindrétdefiiisla Dunoc:mais làendroit l’cfantdcßnßtmlt;tif en Mótcaurel(qui eftoit melâcolieux pour fonpcre)fut noyé par grande nrefauenture, en- vain. trcdeux barges:n’oncnul ne le pcutfauuer,Melfire Guillaume de la Trimoillc eftoit en la bataille,Se le côbatoit moult vaillâmcnt:amp; fit ce iour gras faits- ^armcs;5e fur la occis tic vn lien filsdur le lieu.Meflire lehan de Vknnç^uiportoit la bannière Noftre-dame) lit mcrucilles d^rmcs:mais il fut occis,l3 bannière Noftre-dame entre fes poings. Ainfi fut il trouué.amp;toute la force des Scig.de Frâce,qui pour ce iour furet à la belôgne de Ni copoli,fut la ruce lus amp;: dcftruitc,par la manière amp;nbsp;ordonnance,que ie vous dy. MclTire lehande Bourgongne,Côte deNcuerSjeftoit en fi grand arroy,amp; fi riche,que merueil-Icstamp;aulTicftoict mclfirc Guy de la Riuicre,amp; pluficurs Baros amp;nbsp;Cheualiers de Bourgo-gnc;qui tous l’cftoicntcforcez pour l’amour de luy. Là eut deux Efcuyers de Picardie vaillanshümesdefquelsfcftoiétriï)uucz en pluficurs places de rencontres amp;nbsp;de batailles, amp;nbsp;en cftoient partis amp;nbsp;ilfus à leur hóneur:amp; aulfi feirent ils de la befongne de Nico-poli.Cc furent Guillaume d’En amp;nbsp;le Borgne de Montquel.Ces deux Efcuyers,par grand vaillance amp;nbsp;faits d’armes amp;nbsp;hardcmenr,à force de côbatre paflerent outre lesbataillesj amp;nbsp;retournèrent en la bataille par deux fois:ou ils feirét pluficurs appertifes d’armes, puis furent là occis, A vray dire,les Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers de Francc(quilàfurét)amp;lcs eftra gets d’autres nations facquitercnr,amp;portcrent àcombatre,trefvaiJJamment amp;nbsp;y feirét moult d'appertifes d’armest^^elc^ongriens fe fuirent aulfi vaiHamn^ent portez amp;nbsp;ac-quitez,commefeirent les Françoi^*Dcfongnc fuft autrement tournée, qu’elle ne fit.

Mais detoutle mechGf,àco«ifiderer raifon,les François, en furent caufe Se coulpejcar parleur orgueil tout fe perdit.Là auoit vn Chcualier de Picardic(qui fappelloit melfire laquest de Helles)lequclauoit demouré en fon temps en Turquie, amp;auoit lerui,en ar- f// lefimtm-mes,rAmorabaquin,percàce RoyBafaach,donticparlcprefentcment:amp; fauoitvnpeu meraparai/rei parler de Turc.Quand il vit que la deconfiture tournoit furies Chrefticns,ficurauisde e^eHeUj. foyfauucrjcaril vcoitquc,qui pouuoiteftre pris,ilfercndoit amp;nbsp;mcttoitàfauucté,amp; Sar lazinsfqui font conuoiteux fus or amp;nbsp;fus arg«it)les prenoient, amp;^ournoicnt de cofté: amp;: les fauuoienr.Par cefte manière il fut fauué,de non eftre occis enla prife ^ Sr aulfi vn EF cuyerdeTournaifis,quifc nomipoit laques du Fay,S»auoit feruy le Roy dcTartarie(Ic quel Roy f’appcloitTauburin)amp; quand ce laques fceut les nouuclles que les François, * venoient en Turquie,il prit congé du Roy de Tartarfc,lequel luy donna alTez legercmét M fut à la bataille,amp; là pris,amp; faune proprement des gens de Tauburin dcT5rtaric,qui là cftoiét,car le Roy Tauburin jà la prière amp;nbsp;requefte de l’Amorabaquin,y enuoya gr^ nombre de Gens-darmes,ainfi que font t tous Roys Sarrazins,ou Paycns,quâd raeftief eft, amp;nbsp;confortent l’vn l’au t rc. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fl A äHiiie toits

Comment,après la batai/le^e NicopotiJe Turcft tuer^ous les prifo» filers Chreßiens ^ excepté i^ois chrétiens le Comte jeT^eaerSyçés'ijaelipues autres graas Seigneurs. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;e H a p. lxxx. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;lt;«r r^jfm^fo

^Egrand dommagereceurent,douaneNic^oli ererurquie,lcs François, amp;nbsp;furent jî^^”^ votons morts,ou pris,amp; ce qu’ils eftoient fi richement armez,lt;Slt;: arroyez de fi riches ac * incurcs,qucccfcmbloient Rois,en faSuaà grand nombre les vies,car Sarrazins,Turcs, • amp;nbsp;ceux de leur foy,fónt grandement conuoiteux fus oramp; fus argent‘amp; il leur eftoit auis que des Scig.qui pris auoicnt,ils en titeroient moult dlt;jgrans finâces,amp; les ttnoient en ^^^”*^* '**^ cores àplus gratis Seigneurs,qu’ils n’cftoie.nt.Mclfire lehan deBourgongne,Comte de t/esera^seiquot; Ncuers,fut pris. Aulfi furent pris les Comtes d’Eu amp;nbsp;dela^arche. LÎ; Sire dé Coucy,^„,„„ prifin-melfire Henry de Bar melfire Guy de la Trimoillc,BöuGiquaut,amp; autrcs,amp; melfire Phi-twx lt;/« rures lippe de Bar fut mort,§lt;:tnclfirc lehan de V icnnc,Guillaume de la Trimoille, amp;nbsp;fon fils, parla bataille fur la place. De trois heures cefte grofte bataille ne fut faitc.ôé perdit fe Roy de Hogrie deAiapolj: tour fon arroy enrierement,Sé toute fa vailfclle d’or amp;nbsp;d’areét,quc làauoit, amp;cloyaux, èc autres chofes,amp; fe fauua,luy fepticme tant lcu!emcnt,amp; entra en vn batel de Rodes,lequel on auoit là amené pour pourucancc,dont il luy en prit bic,car autrcmét,il euft efté mort,ou pris3fans recouurcr.Si y eut en fuyant^morts amp;nbsp;occi?plus d’homes aflez,qu’éla bataille,amp; en grad nûbrc,8e aulfi beaucoup en y eu t de noyez.Heureux eftoit, qui fe pou Uoit fauuer,amp; échapcr,pîr quelque voye que ce fuft.Quand toute cefte deconfiture fut pa(rée,2i que Turcs,Perfans,amp; tous autres,là enuoyez de par le Souda amp;nbsp;les RoysPayés

f V iij

-ocr page 1366-

274 fui ent retraits en leurs Jogis(c’eû à entendre es trefsjtentes amp;pauiIIonSj que conquit-il oient des Chi’eftiens3amp;: que bien garnis tronuerent, amp;: remplis de mouirdc biens, d^ vinsjdc viandes,amp;: dcpourucanc£s,toürcs preftes : donc ils l'aiferent, amp;nbsp;jncncrcntlénc gloire en ioye 5^ cil rcucihainfi que peuple,qui a eu victoire furfès èiÂietois) le Roy La-iaacli, dirrÂmofabaquinjvintddcendrc.àgiâdnombrc d^incnelîiieiSjfelôrvfagequÈ

ils ont en leur pays,dcüan[ la mailtreflc tentCjqui auoit elle au Roy de HongricdaquèHè Confenaneec;- efloit bcllc,nobJc,6?bicn aornée de beaux paremens^ou ledit Amorabaqüinprirgran-pj-^sd» T»rc de plaifancc amp;nbsp;magniHccnce:amp; gl^jtJ^cn Ion cœur,de la iournee, qu’il aüoic cbe re de^idpely j*^^ -^^ ChrcHiés'.Se en rcmcrcioit IcurDic^lclÔ leur loy,ou ils croioiét^Quandon lent de/arîné,p('ur foy raftefehir amp;nbsp;refrôidir,il faffit lut Vn tapis de léyceirmi la teure,à'Ht venir,deuantJuy,tous les pjusprincipauxamp;grans amis,pôuri3npJcramp;:bourdcràcùXjamp; luy^ mc/rne les mettoir en voye amp;nbsp;en matière de r;re,d de iouerjæ d ébatrc,Sediloitque procliameincnt tous paikroicnt,à puiïîànce,aU Royaume de Hôu^nc; amp;nbsp;conquerroict ^quot;^“^“•^V^^onsJcsaurrcsKoyaf,mesl^:païsChrdbcns,ôc nxtrrûitèn uiron douze æ^’ ooedrance toutiamp;r qu il luy /uAroirdc tenir chaAi en fa Jov, mais qu’il en cutikSif ^ns, a ^a.gt;.d ë^^lt;^-^ voudrait régner côinc Alexandre de Macedoinefqm fut 'dovd'urtdoùicans ddade taurk ^^^ ^°^^^^^‘^°^^^^)duquelfang,amp;duciucllionage,ilfedifoitcüre dcfcèduamp;iifu-.Sciws ^mronluy e/loientjuy accorderenr/a parolleiâ: fcnelinoientconrrcIüy.L^ dez.de b flucht le Roy Bilaach taire trots commanlt;icmcns.Le premier nbsp;nbsp;n.-^-nnkhnaueaaroii va

*»«/»£„. !•ƒ '‘’quot;quot;/ «»»“lt;1«»««ftt.guc (OUS ici morts Affint ebenb^z tüblncl^llibiNâ-f»..wWr “‘^9“*“lt;gt;”«t““'’?«quot;P''»§««S«gnc,,,^i^,„„^lt;rc«»»«Â^^^ fur/v. “ ‘’ •quot; ^^'IJ“ cu/l veus,canhouloit 1.1.-JteticuJM.terras yetiubkmtt^ancle,,M amp;

^‘»/«««^«^ä/biÄrÄ-F nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;degesr/anort perdo Si que mp hyi:m, I

nems nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;l i o,.Dcfqllcsparollcs il cüoit moult emerudUé ■amp; nelespouaoit aonc.Si nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

tie

‘^f ‘^f^ds^„,f,^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ chenal,Segranjnobre de Nobles âtfon oÜ en fa cônaknie amp;£hoiènt les pro-

7'** l'gt;n 4p. ^^^^^^^tiRoy,amp;de fon CôleiLletBafaach

ôoorbatach. Aucunes gens difoicnr,que res nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”^ nbsp;nbsp;vouloir point cognoiOreiSc difoit qui! manoir nnlstre-

*^ Vifi^aifas eilômnr fi ^^^^tUeaubit ché, amp;:où lesmortiamp;occis;

^^!1^^^^^^^^^^Y^*toiteûé,carpourvnCbrcüié,quiJàgifoitmon; a nbsp;nbsp;^°^^^^.^^;^/y^ cyeucrhdle bataille fur noz gens: amp;nbsp;fort fe font defen

rezen nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^^’^ comparoir à ceux, qui font demon-

f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;epamt c ^oy de la placeuse r^ourna ail logis, amp;falfa de ce quit

» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;100,0110 ccc(julisat/oientconquctléiSSpaffalanukCOgrädturcurds

taatin,avant qu’il fuß Icué, ne qu il fc monßraß, grand nóbre de fcsgensîa^emblerenr en lapla^, deua^fa téte,pouAo0irScfaàoirquâechofeilvdd

ocsprjionnur5,quj pris eitoiet,car cômunerenôméecàtifoit cotre cuti,que ous eroienc etrenchez 3c dcmêbrcz,fans ndlluy prendre à rneregnapitié.I’Ainoraba-auoitrc crué(quckpic fureur,oucourroux,quflcukjamp;rjordônedefoy-mcûnckùc c^P osgrJhs Seig.dcsChreÛie»s, Seque fcsbornesauoienrpris,rrouiicz,Sevenseagrâd ^'^^ f^?u'eA nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^‘^ ta barailkjfukenr tournez d vn coûd,car illuy fut dit que ceuxpayeroientgrUp

^'^‘gt;^e»fa^ i-f/^yp es rançons, Sepource /'dioi^iJ encline à euxlàuuer.A ticc tour cc,cûoirilbien auenu g 9‘ffyuf/^ue/ P oimurs Sarrazin s ôr Payons, Pcifins, Tartres, amp;nbsp;Arabes, tBelt;kuaircs,amp;Suricns,3ticié[ aupe/ »i/msxièi Pct^ des prilbnniersidont ils pcnfoienr grandement mieux valoir, ainf qu'ils feirenr.hr Sedains. nbsp;nbsp;nbsp;les celercnt amp;nbsp;miT/Icrenc,amp;ne vindrentpas tous à la congnoi/ïànce de l'Amorabaquin.

Si auint que mc/fre facqu es de Hellyfur am cnc,le Mardy au matin, deüantla tente du noy,.7uecqüesplukeurs autres,Sc nefo/â plus celer cclay,qui fa uoit pris,ne plus garder Scainliqu onattendoir la venue de l'Amorabaquin, les Cheuafers lt;3e hommes de ion hoßel de tenoient là tous quois,de regardoientfvn l'autre. Si eut Icdd Chcualierdcfrd- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

ce,melkre laques de Hcl/y,telle 3uéture,amp; hône pour luy,qu'jl fur recognu desgens â: feruiteursdu corps deliofieldelAmorabâquin, Sifitrecognodlânccà eux,amp;:euxà!uy di^ lcdeliurcrentraatokle\ Tunes, qui le recognurenr, des mains de celuy, gtiipris l'auoit

amp; de-

-ocr page 1367-

DE FROISSART.

amp;óctnouraes mains amp;nbsp;ordonnance de'' hommes de I’Amorabaquin: donril tcnoit fa- ^»»eMenture uenture à belle : amp;nbsp;voirement aulfi le fut elle : ainfi que vous orrez recorder : car aux au- ‘’ '”^/quot;'‘’ ƒ cunsChrcfticnsellc fut piteufe amp;nbsp;cruelle. AuantqueieRoy Bafaachveinlf en place,ne l‘i‘‘/^^J^fy^^f qu'il fe monHraft jeneralementàtousfes hommes,on au oit cnquisamp; demandé,par or prince, prißn-donnance, lefqucls des leigneurs Chreftiens eftoient les plus grans amp;nbsp;furent bien cxa- „ar des rares. minez dest Latiniers du Roy,amp; mis d’vn cofté pour les garder,amp; non occire:prerniere- f e’eß d dire mentmeffire lehandcBourgongnc, Comte de Neuers, Chef de t?us les autresdecon- Truchemens dénient niellîrc Phelippe d’Artois,Comte TEmk Comte de la Marche,le lire de Cou- ^^ ^? langue ci,mcûlre Hend debar meflire Guy de laTritnonlc, amp;nbsp;tant qu’il en y cutiufques à huit Ulquchr^.morabaquin voulut vcoiramp; parler à eux amp;nbsp;les regarda moult longuement: ie iurent coniurez ces Seigneurs,fur leurloy, fils choient tels qu’ils fenommoient: amp;nbsp;encores pour mieux lauoir la vérité,on fauila qu’on enuoycroit deuers eux le Chcualicr François,quei ay nommé meflire laques de Hclli:car par raifon il les deuoit cognoiftre Ce b cltoit il recognu dcl'Amorabaquia, auquel il .auoit icrui.Si choit feur amp;nbsp;hors du pe rilde la mort.Si luy fut dit amp;deina«dé,l’il cognoiflbic fes Cheuahers de France prifon niets,qui là eftoiét tous enlèmblc au fond des autres. 11 refpôdit,! e ne fay.Si ic les veoyc, icles cognoiflroyc bien . Adonc luy fut dit, amp;nbsp;enioin t à aller deuers eux,ôe les auifer ôr regarder bicn3amp; rapporter la certaineté d’eux à I’Amorabaquin,Cede leurs noms,carfur vodreparolc(luy dit-on)i! 3iiraauis.il le fït,ainfiquc dit fie ordonné luy fur, amp;nbsp;f en vint i,^eß;^f laques dcuers ics Seigneurs delTus nommez, amp;nbsp;f enclina: amp;nbsp;tantoft les auifa,amp;: cognut. Si parla de/jeUi enutjé àcux;ôe leur dit fonauentureamp;t comment il choit là enuoyé de parrAmorabaquin,àfa- reco^noifire les uoir fib choient tels,qu’ils fd^^j^j^t^amp;nommoiétjlls refpondirent freinent amp;nbsp;dirét, ^rds seigneurs Haa, meffire laques vous nous cognoihcz tous:amp; fi voyez comme la fortune ch contre ^‘^ prêtéepri/e» nous,amp; que fommes en graad dager,Se en là mercy de ce Roy.Si que pour nous fauucr ^*^^^^^^* ƒ**^^~ les vies, faites nous encotes^dus grans, deuers le Roy, que nous ne fommcs:amp;luy dites ^^^^^ que nous fommes hommes ôefeigneurs,pour payer grans finances. Adonc refpondit melfire Iaqucs.Mcfleigncurs,tout ce feray-ie volonticrs;amp; à ce faire fuis-ie tenu. Adôc ictournale cheualier deuers I’Amorabaquin Sefon confeil,amp; leur dit que ces Seigneurs nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ qui pris choient,amp; aufquels prehement parlé auoir,choient les plus grans amp;nbsp;les plus no bits de France,^’ moult prochains du lignage du Roy de Francr^S«; payeroiét voloticrs poutleurdcliurancc, grand fomme d’or. Ces paroles furent slfc^agreablcs à l'Amora-baquin amp;nbsp;ne voul ut entendre à jutre chofc : amp;nbsp;dit aii)à,Q_uc ceux tant feulement refer-ucz,tousles autres qui prifonnierschoientjferoientmorts Se detfanchez: amp;nbsp;dcliurcroit * on le pays d’eux,parquoy tous les autres PexcmpliPoict Adonc fe mohra le Roy à tout lepeuplc,quilàehoitafremblé,amp;quandils le veirent venir,tous fcnclincrctîontreluy, amp;nbsp;luy firent la reuercnce,8r le meirent les hommes de I’Amorabaquin en deux aelles, §; l’ouurirent ,amp; tenoient les efpees toutes nues,amp; ledit Roy amp;nbsp;les plus nobles de fon ho-ftelamp; de fa cópaignie, choient au chef de fes deux telles amp;nbsp;le Comte de Neuers amp;nbsp;ceux qui referuez choient de non mourir, affez près d’^x:car le Roy vouloir qu’ils veifTent la correhion amp;nbsp;difcipline,qu’on feroit du demourant des autres. A laquelle chofc les Sarra ^ fins eftoient tous enclins amp;nbsp;dcfirans de ce fai«:. Ad«ic furent amenez, ainfi que tous nusjcn leurs draps Iinges3amp; l’vn apres l’autre,pluficurs bons Chcualicr^ amp;: Efeuyers du Royaume de France, amp;c d'autres naticftis qui pris auoient ehe en la bataille amp;nbsp;lurlacha-* cc)deuant I’Amorabaquin: lefqucls il regardavn petir,amp; quand illcsauoitveuz,onlcs toumoithors de fon regard (car ilfaifoit vn figncqu’il|fuhent morts amp;nbsp;detfanchez) amp;nbsp;cruauté du fl toft qu’ils eftoient entre ceux qui auec efpees toutes nues les attendoicnr, ils eftoient TurCffaiJùnt detrauchez piece à piece, amp;nbsp;occis fans nulle merci. Cellc^ruclle iullfte fit faire ce iour ƒƒ«-I’Amorabaquin,amp; en y eut plus de trois ccns,tous Gétils-hommcs de diuerfes nations, „^^^riâ’ mis en ce parti,dont cefut dommage amp;nbsp;pitié,quand ainfi furet tourraétez pour l’amour ^„ lap^c/ènce de nolfre Sauueur lefus Chrift: qui en vueillc auoir les ames.Entre ceflx qui furet là de- delayer des tranchez amp;nbsp;occis en la forme amp;nbsp;manière que ic vous di,ce gentil Chcualicr François amp;nbsp;^rds seigneurs Hainuyer meffire Henri d’Antoing en fut l’vn.Dicu luy foit piteux amp;mifericors,à fame, de France außi Si auintqu'è meffire Bouciquaut.Marcfchal de Frâce,fut amené,tout nu,auec les autres Ç^^ prifinmers,^ deuât ledit Amorabaquin;amp;euft eu celle peine amp;nbsp;celle mor^ cruelle fans merci:fcleCó ^‘^ lt;»* f-tßn^e te de Neuers ne l’cuft auifé:maisfi trertoft qu’il le vcit.il le départir de fes compaignons i°quot;‘‘^^s'*^* qui tous ébahis eftoienfde la cruelle peine qu'on faifoitfouffrir à leurs gens) amp;f en vint ^,^^ße”du ctm~ mettre,amp; getter à genoux,dcuât ledit royBafaaeh:Sf luy priq/e bô cucur,trcfaffcaucu- tede^^euers

V iüj

-ocr page 1368-

ziéquot; femel: qu’on vouCid faun er amp;nbsp;repiterce CheuaJicrjnómé,Bouciquaut:car il eftoit moult bien grandement du Roy de FrancCjamp;puiïïàntaflezpour payer grand ranpori:amp;Ji)y/ic encor ledit Comte figne en comptant d’vntmain en J’aurrejqu’iïpayeroirgrand’Hnan-Ce,pour mieux adoucir Ja fureur du Roy. Lc.RoyfencJina;amp;fect»ndefcendiràiapà-roicamp;priere du comte de Neuers: amp;nbsp;fut rneffireBouciquaut tourné dvn co/ic;amp;mii auccquesles autres,amp;fut repiréde nô mourir. Depuis en y eut des autres, amp;nbsp;tanrqueie nombre,cy dcRùslt;ijr,fur accompli amp;nbsp;empfnSz ainii fut taire celte cruelle vengeance S: indice des Chrefliens: 8c:puis on nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autre choie : Sc me femblc quilâduiiitain-

tournée de viâoire, qu il auoit eue furies Chrclticns,ôe la prife du comte de Neüersde-.roit GgniEceen France, Se manife/iée parvn ChcüaJier de France. Si furent ptis trois CheuaUets François ( entre Icfquclsmctfire laques de HeUi e{ioitl’vn)Se furétamenez deuant l Amocahaquin ôele Comte de lgt;lcucrs,ôe fut demandé audit comte, lequel des ^^^^dxàuloitquihdlemelfage,Seallad dcuctslehoy de France,8efónpereleducdc de rte/ii J«^^ ^^^g^tigi^.Adonc medire laqucsdeHcUi eut ctiHc bonne ananturc : pourtant que le tfifredeux au- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“0 NcuersIc cognoiffoitià,Sc dit,Sire ie vùeil que cefiüi-ciy voiledeparvoUs

fm eleuahers ^ ^^P^f’^^^^-Cede parole fût acceptée delAniôrabaqnimSr dettioUra rhellirclaquei J^ra»pis/gt;arh nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auccl Amotabaquin SclcS autres Seigneurs de France: Si lesautles deux die-gte^eiveuer: ^^^i'^^^s lurent tcnuoycz Si dcliutcz aü peuple pour occire Sc démembrer,aind quils fel J^y''l««iKat!dlt;gt;iK{ifmpuie.AptatouusccschofcsfiÙKsonf3pp3iU;iicnKnditlcR^ilit

f gt;4, ddâ r lt;i’^‘gt;llt;=‘:‘‘’:ÿ^°‘': en Tu^Sidepas h (iféicBudt ,amp; (à boitntmenczamp;pa-'»J.M:»fai. !“quot;”'‘'7*S.quot;®P5“îf''''^'’‘'“”''“‘'ult;gt;;t3/rczÂlÇCTôneroftifchlt;gt;mi))««ngAife

™ rrM,. = lt;:'’quot;’' “' omums Royaumes, qui ferui Vapoiem eu ce Itimain voyaue. Ainä fat Élit,

♦ „ -a y‘\^‘”pU°ydo,ma:amp;rçdcpaaùctrcsolis:carilycn auoitHe Tutdc,dePalc,i!Me-t^'Jquot;Mt‘gt;‘=-dcSur,cdAlcxandncSzdefLcaoScdemoult!oi„tamesco,Mmdeiuicrc.ws.Ei

dean/mt^rfe ‘•^RccpançoR.mcnircIaqucsdcHcllhdet^^^^^^ dit,cnioint,Sr

»d» «- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^“^quot;l‘^gt;P»^ji^Lotnbardie,amp;luyfiIualil6ducdcMiha,amp;voti ^'^iZ eartrer/e ?/^ ten ‘^^^^y^^^’^f^^doit fon intontion quenieiftrclaqucs dcHellifurloncbe 1 mm, par tout ou il vtendroit amp;pa{reroie,prononcead Stmaniledadla belleioumeedé viCtoire,quelAmorabaqumaU(iitcuëfutlcs CbredicnS. Le Comte deNcuersefeduit poürlayamp;poucroi^lesau^res qui pris edoientau Roy de France^ à fon perde Due de ourgongn a ^L^^mbelfe fa mere.Quand le Cheuàlier il eut toute fa charge,tant de Jettres que de paroles,il le départit de l’Amorabaquin Scdes Barons de France,amp;lèmeit a chemin, amp;nbsp;ht lA morabaqum lurer Si certifer ledit Cheualicr, que fait fon voyage cd France amp;nbsp;nonce au Roy Se aux Seigneurs tout ce dont chargé elloir, aupludollgui! pourroicfemcttroit au retour,ôe ainli le promit Se iura le Chcuaiier,3ile tint à fon loyal pouuoir. ous nousloulfrerons vn peu à parler d^ l’Amorâliaquin, Se des Seigneurs de 11 ance, qui lesprifonniers eûoicnt:ôe demburereht tantqu’il luy vintà'plaifance: Se

■f^^^^^^‘'^^^^ C^^v/yëreya’eareA!'/ ^ae/^a^/Fra/fcw ^ affres eßra»ger/,paar w^/'fc)^ • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ^^^■^f^‘^3 ‘ff^^’f/^f^rejâaae^^fe/a ^éi-^/^/a^ ai? ô^/rzy’/?/^', ^^ eff^^mea? me/f/re fâ-

gt; ^^^‘'^J'^/'f^ ^^ ^f^^ir, a^^ifr/a tr*f/a//?^f^a»a^^ej'al?i-?j^e affcß»/f/ttrf,ää 7^^ faar/ejjfx/eme. nbsp;nbsp;nbsp;^ chapitre ixxx i:

^^^^ S^^i^‘^ ^^^^onffrure^qui fut faire par les Turcs,amp;: leurs aidas,firies Chré ^iledcemtenu cy deitusen l’Hifloirc (Chcualiers amp;nbsp;Efenders (cjui lauucrfc peiirenr ) fe fanucrent: amp;nbsp;en yeutplus de trois cens CheuaUers Sc Efeuyers: tc?/»afejfc^r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fundi matin edoient allez fourrager, amp;nbsp;qui point ne fuient à la bataillc,nalade-'fmy« y^ Va- (confiture : car quandils entendirentpar les déconffts Sefuyaus, comment la dccoufftu-àclua zanv re feportoitfur leurs gens, ils n'eurent nul talent de retourner deuers leurs logis.-mais C^ tgt;»r '^quot;/^^ le meirent,le pludqd qu’ils peuren t,à iauuerc,3lt;: prirent diners chemins, en c/ongnant p/i €X-^/Z ^^P^^^^^^^^ f^^^^^mt^ entrèrent les luyans François Se d’autres nations, Allcmans,Ef /ar Vallaimie ^^f^^^^ Flamans, Se autres dh vnpais, qui ioint à la Hógrie, qu ’on appelle la f ßlacqaiet^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I ^^»i/^ii/f/ f^ ^^^ terreremphe de diuerles gens: amp;nbsp;furent côqüis furies Turcs,Se tournez de force VaJaquieyar ^ Isfoy Chrediéne. f es gardes des portes Se des pallàges,desTillcsSedcschadcaiixde •tai/. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^‘^dc eu tree, nomee la Blaquic.laidcrcr entrer Se venir allez legcrcmétlcsChrcdicsfqiii

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;delà /

-ocr page 1369-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;î^y

de laTurquic vcnoicnt)par entre cux:amp; les logeoientrmais au matingt;au prehdre congés ilstolloient aux CHeualiers amp;nbsp;EfcuyerSj tout ce, qu’ils auoient: amp;nbsp;les mettoient en vnc pourc cote’ile:amp; leur donnoient vn petit d’argent,pour paffer la iournec tant feulement. Celle grace faifownt aux Gentils-horames: fie les autres gros varlcts (qui pas n’eftoient Gentils-hommcs)ils defpouilloient tous nus,fie batoient de verges vilainement.- amp;nbsp;n’en auoient nulle pitié: amp;nbsp;eurenft:outes gens,François amp;nbsp;autres,moult de poureré,amp; de pai-nc,àpaflcr le pays de Blacquiç,5e auffi ccluy de Hongrie:ôr à grané peine pouuoient ils rccouurer qui pour l'amour de Dieu leur voufift auoir donné vn morceau de pain,n’eux auxvefpreioger3n’heberger:fiiendurercntTFW?^ourctéamp; mifere les paffansdufques à utethapet^i tant qu’ils furent venus fie arriuez a Viêne en AuftricheiLà furent ils recueillis plus dou- ^“^ ^‘coßture di cernent des bonnes gens: qui en eurent pitié: fie reueftoient les nus: fié leur departoient f-'fj^^°^lJ^'^^ deleursbiens:amp;ainïi parmi le Royaume de Boefmc;car3filseuffcnttrouué auffi durs les ^„ß^i^f^g f^ Allemans,comme ils auoient fait les Hongres,ils ne peuffent eftre retournez: mais tous e„ Boéme, fuffent morts de froid amp;nbsp;de faim par Iv chemins.Ainfi comme ils vcnoicnf3ou retour-noicnt,fculs ou accompaignez, il^rccordoicnt les poures nouuclles: dont toutes gens, qui les oyoict.en auoient pitié:ôc plus les vns que les autres: fie tant auallcrér ces effuyâs, qu’ils vindrent en Francc,à Paris:02 commêcerent à dirc,amp; à bouter hors,ces angoiffeu-fes noui)elles:lefquelles du premier on ne vouloir,ny ne pouuoit on croirc:amp; difoiêtles aucuns,parmy la ville de Paris, C’eft dommage qu’on ne péd,ou noyc,ceftc ribaudaillc: quifemét tous les iours telles ianglcs fie fallaces. NonobRat ces menaccs,tous les iours ^^„^,j/^^ jgi^ les nouuclles multiplioicnt Si fépartoient par tout; car nouuclles gens reuenoient: qui ^g^te de Nict“ en parloient.Lesvnsen vnc^|ianicrc,fi^ les autres en vnautrc.QuandlcJloy de France pel, àparis.cr-entendit que telles nouuclles (^fflffit^lioicnt amp;nbsp;con tinuoient, fine luy furent pas plai- «« lt;»r de Fran fantcs(eat trop grand domiÿagc y auoit des N obles de fon fang.Sz des bons Chcualiers quot;?'*’' ^quot; quot;^‘*quot; amp;nbsp;Efeuyets de fon Royaume de France) fie fit vn commandement, à la fin, que nul n’en '*’*■ parlaft plus-auant,iufques à ce qu’on feroit encores mieux informé delà vérité,ou de la mcnfonge:amp; que tous ceux,qui en parloicnr,amp;: difoient qu’ils retoumbient de Hongrie chafieUr, ^ de Turquic,fuffentpris Sgt;c boutez au Chaftelct de Parsi.ll y en eut de mis moult gtâd nombre: fit leur fut bien dit,que,f’on trouuoit méfongeres les parolles que dit ils auoiét, il eftoit ainfi ordonné qu’ils feroient tous ^oyez: amp;nbsp;en furent, en la fureur du Roy, en -f- reußeurs grand’auenture. Or auint que le propre iour de t Noël (qu’on 8*t en France Kalcndcs) ^^^.‘irriuee meffirc laques de Helly, fur heure de nonne,entra er^a cité de Paris: amp;,fi toft comme il ^fmeßireia. futdefcendudecheualàfonlog^s,il demandaoule Roy eftoit.On luy dit, A Sainét-Pol ^“‘^-^^ ^‘l^p^ furSaine.il fe retira celle parr.Pour ceftuy iour fc te«oicnr,delezleRoy,Ic duc d’Orleâs „g^'i^g^^quot;^^^^ fonfrcrc,leDucdcBcrry,leDucde Bourgongne,^ le Duc de Bourbon, lQ»Comte de f^i„^^ ^^^ Sainôt-Pol,ôt moult de Nobles du Royaume de Francc:ainfi qu’à vne telle foicnnité les de Iddecoßture Seigneurs vont vcoir volontiersle Roy: Si eft l’vfage. Meffire laques de Helly entra A des chreßihde rhofteldcSainót-Pol,cnrarroy que ie vous dy,tout houfcamp; efperonné: Sz pour ce iour »‘^f^t Niapilh iln’y eftoit point cognu:tar il auoft plus pourfuiuy ic hâté les parties lointaincs,cn que-tant fes auétures,que les prochaines de fa nation.Si fit tant par fa paroUe,qu’i! approcha la chambre du Roy: fie fe fit àcognoiftre: car il dit qu’^venoit tout droit dé l’Amoraba- • quin,amp; deTurquie: 5lt;: auoit efté à la bataille deS icopoli,ou les Chreftiens auoient perdu la iournee:fic que de tout il apportdlit certaines nouuelles,rât du coftedeMofeigneur# deNcuers, comme des autres Seigneurs de Frâcc,qui en fa compaignic eftoient p.iffez outre en Hongric.Lcs Clfeualicrs de la chambre du R^y,entendirent à ces parolles vo-lonticrs:car bien fauoient que le Roy de Francc,le Duc de Bourgogne,fie les Seigneurs, defiroient ouyrdes nouuelîes, véritablement, des parties dont il vendit. Siluy feirent

Voye,amp; audience,à venir douant le Roy.Quand il futvenfliufqucs au Roy,il l’agenouil-la.ainfi que raifon fut: Se parla moult fagcmér,en remonftrant tout ce qu’il (auoit, amp;dôt ileftoit chargé de dire, tât de par rArnorabaquin,quc de par le Com«: de Neuers fie les Seigneurs de France, qui prifonniers eftoient. A toutes fes parolles entendit le Roy de France moult volótiers:8c auff feirent les Seigneurs,qui delez luy eftoicnt.-car elles leur femblerentvcritables:ainfi quelles eftoient. Si fut de toutenquis amp;: demandé,^ doucement examiné,pouratteindre mieuxamp;plus véritablement l»maricrc:amp; à tout il refpon-ditmoultfagcment fie à poind, tant que le Roy fie les Seigneurs fi en furentmoult con-tens: amp;nbsp;furent moult courroucez du dommage,que le Roy de Hongrie fie les Seigneurs auoient rcceu;ôc d’autre part ils fc reconfortoient,en ce,que le Roy dcHongrie eftoit

I

-ocr page 1370-

43» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E lt;V ART VOLVME

ainfi échapé fans mort amp;nbsp;fans prifon:carilsfüppofoicnt,amp; difoienrjSüdeilifoientlàen' tre cuXjqu’cncorcs il fcroit dc belles amp;nbsp;grandes rccouurances fur l’Amorabaquin amp;nbsp;fur la Turquie: amp;nbsp;leur porteroit encores moult de dommages : amp;nbsp;fi eftoient moult réiouys de cc que le Comte dc Ncuers,amp; les Comtes d’Eu,dc la Marche,amp; de Vcndofmc,mcf-firc Henry dc Bar,le Sire de Coucy,mcffirc Guy dc laTrimoille,amp; mcfllrcBouciquauf, eftoient hors du peril de mort, amp;nbsp;pris amp;nbsp;retenus prifonnicS: car toufiours (ainfi que les Seigneurs difoient Ä deuifoient deuant le Roy)vicnnent Seigneurs à rançon amp;: à finance: amp;nbsp;on trouucroit aucun moyen, parquoy ils feroient rachaptez amp;nbsp;deliurcz: car(ainfi quemelfire laques dc Helly leur difo1T^S?f?monftroit) il cfperoitbicn gud’Amoraba-quin dedans vn an,ou deux au plus- tard, les mettroit à financcjcar il aimoit or amp;nbsp;richeß fcs auoir deuers luy,trop grandement:amp; cc fauoit ibear il auoit demeuré amp;nbsp;conucrfé en Turquie auecqucs cux,amp; feruy l’Amorabaquin, pere à celuy dont ie parle prefentemét, plus de trois ans. SifitlcRoydc France Icucr fus le Chcualier, qui ces nouuelles auoit apportees:amp; le fcftoya moult grandement: amp;nbsp;anfli feirent les Seigneurs,qui là eftoient: amp;nbsp;luy dirent gcncralcmcntj qu’il cftoit en cc mondf: bien-heureux: quand il auoit efte en vnc telle iournee de bataille,amp; qu’il auoit la cognoiftancc amp;nbsp;accointance d’vu figrad Roy mécréant, que dc l’Amorabaquin: qui l’auoit enuoyéen meftage deuersle Roydc France amp;nbsp;les Seigneurs. Dc laquelle bonne aucntorc luy amp;nbsp;fon lignage deuoienttrop mieux valoir. Si fit tantoft, amp;nbsp;incontinent, le Roy de France, Ces nouuelles ouycs, dcli-urcr.hors de prifon du Chaftclct,tous ceux,qui mis y auoient cfté pour les nouuelles pa-rolles,qui fcmecs auoient cfté parmy Paris,amp; aillcurs,auant que mclfire laques dc Helly fuft venu. Dc laquelle dcliurancc ils curent tou^ran^ioye : carplufieursfcrcpcn-toient dc ccjquitsauoient tant parlé.

Comment tgt;Weßtre laïques oie //e/Zj,ayant eu fi Jepefihe eiu Rc^ de Ftanee^àrriua en Hongrie^ pour retourner vers leTuro:comment C^Zeßire leian de chafiel-morontfit au fit depefehe par le Roy^ pour porter quelques prefins à ce Turc, en recommandation des prtfinniers de France:^ comment ce pendant ils eß oient traiitez.

CHAPITRl nbsp;nbsp;tXXXII.

OR fcfpandircntccs nouuelles, que meflire laques dc Hclly apporta en France amp;nbsp;à Paris: amp;nbsp;furent tenues véritables. Ceu^ amp;nbsp;celles, qui leurs Seigneurs, maris, frètes, pères,amp; cnfans,auoicA perdus,fi furent courroucez,amp;à bône caulê.Lcs hantes Dames de France (telles que la Ducheffe^e Bourgongne pour fon fils le Comte dc Neoers^K fa fille Marguerite dc Hainaut pour fon mary ledit Cótc)furét fort courroucces:amp; bien • y auoitcaufc:car ce leurtcnoit trop^res du cœur. Auffi furent Marie dcBerry,ComtcP ied’Eu,powr fon mary,meflire Philippe d’Artois, ConneftabIc dc France:! amp;nbsp;la Com-■fCtfie Ctmtefi tefle dc la Marché,la Dame dc Couci,fa fille dc Bar,amp; la Dame de Sully,amp; toutes gcne-fee) tey rtmtfe itlcmenf,tant auRoyaume de France,qu’ailIcurs.Mais ce les recofortoit au fort,quand filtnTerard. elles auoient aflcz plorcamp; lamenté, qu’ils eftoient prifonniers: mais il n’y auoit nul réconfort en celles,qui fentoient amp;nbsp;entendoientleurs Claris mots,leursfreres,pères,cn-fans,amp; amis : amp;nbsp;durèrent ces lamcnt^ions moult longuement, parmy le Royaume dfe • France, amp;nbsp;ailleurs. Aufli vous cj^uez fai^^ir que le Duc de Bourgongne feftoya grandement le Chcualier dc Hclly,qui ccs nouuelles luy auoit apportées dc fon fils:amp;luy don-•na dc beaux dons amp;nbsp;riches:amp; le retint dc fcs Chcilhlicrs,parmy deux cens liuics dc rcuc-nue par an:dont il luy donna à tenir fon viuant. te Roy de France amp;nbsp;tous les Seigneurs firens grand proffit audit Cheua^er: lequel meit en tcrmcs(pbis qu’il auoit fait fon mef-fagc)qu’illuy couenoit retourner deuers 1’Amorabaquin:car ainfi luy auoit cfté dit à fon departemét: amp;nbsp;fe*cnoit encor prifonnier à l’Amorabaquin quoy qu’il fuft venu. Car cc n’auoit cfté que pour apport et nouuelles tât de l’Amorabaquin amp;nbsp;de fa vidoirc,quc des Seigneurs dc Francc,qui pris ou morts eftoient,amp; auoient cfté,en la bataille dc Nicopo-ly.Ces paroUcs ôifignifiâces dc retour,qae meflire laques fit au Roy amp;nbsp;aux Seigneurs, leur furent aflez agrcablcs:amp; leur fembloicnt raifonnables:amp;’ entédirent fur fa dcliuran-cc:amp; eferiuirent le R oy, le Duc de Bourgongne, ê^ les Seigneurs, qui à Paris eftoient,» t fl jt auoit leurs t proches amp;nbsp;amis.Mais,auant toutes chofes,auifé fut au confeil du Roy dc France, proefmes. qu’on enuoyeroit, dcparl»Roy dc France,vn Chcualier d’honneur,deprudencc,amp;tdc vaillâce,deuers l’Amorabaquin:amp; lequel,fon mefiTage fait audit l’Amorabaquin,rctour-neroiten France, amp;rapportcroit fécondes nouuelles dudit 1 Alt;norabaquin:aucasque meflire laques dc Hclly ne pouuoit retourner, fors que par congé: car il cftoit encores x nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prifonnier

-ocr page 1371-

ÖÉ FROÏSSARti


^3?

pnfonnïér,amp; obligé audit I’Amorabaquin.Si fut éleUjpour aller cn ce voyage,^ faire le meffagcdc par le Roy de Franccjmcffirc lehah de Chaftel-morant, Chcualicr,pourueu de fens amp;nbsp;de langagCjfroid amp;nbsp;attrempé cn toutes manicres-.amp; fut fccUjamp; demâdé à mef-firc laques, de quels loyaux on pourroit tranfmetirc amp;nbsp;enuoyer^ de par le Roy de France,auditRoy Balant. quim^eux luypeufTent complaire,à fin que le Comte de Neuers,SC tousles aütresScigncurs,qui prifonnierscftoient,cn vaufiffent mieux.Le Chevalier rcf-ponditàcc: amp;nbsp;dit quel’Amorabaquin prendroit grand’ plaifance a vcoir draps de haute lice,ouurez à Arras en Picardic(mais qu'ils furent de bonnes Hiftoircs ancicncs)amp; auf-fi à veoir blanks Faucons: qui font nommet Gerfaux. Auec tout ce,il pcnfoit que fines blanches toiles de Reims feroient de l’Amorabaquin, Sede fes genSj recueillies à grand gréjSc fines écarlatcs.-car de draps d'or,amp; de draps de foyc, cn Turquie le Roy Sc les Seigneurs auoicntaflrez,amp;largcment:Scprenoient en nouuelleschofes leurs ébatemens amp;nbsp;plaifances.Ces parolles furent arreftecs du Roy,amp; du Duc de Bourgôgnc:qui toutefon ententemettoit àcomplairc à l’Amorabaquin,pour la caufe dcfon fils.EnUiron t dou- quot;f^jianfeßi zeiours demoura meflire laquestle Helly àParis,delcz le Roy amp;nbsp;les Seigneurs(quivo- lt;^^^p. lontiersPefcoutoiét: pourtat que trefproprement il parloir des auentures de Turquie amp;nbsp;pgt;'‘^f fgt;ff,lt;jue deHongrie,de l’Amorabaquin, amp;nbsp;de fon ordonnance, amp;nbsp;auffi pourtant qu’il deuoit rc- ^âua^^iuy tourner deuers luy,amp;r. deuers les Seigneurs. A fon departement il luy fut dit. Meifire la- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;versie

ques, vous cheminerez tout iouef, amp;nbsp;à voftre aife. Nous croyons bien (dirent les Sei- /^»^ au leur de gneurs)quc vous irez par Lombardie, amp;nbsp;parlerez au Duc de Milan(car ils fentr’aiment, Ntel î ^^6. amp;c cognoifTent aifez par ouvr dire, amp;nbsp;par recommandations, l’Amorabaquin amp;nbsp;luy:car ”'’»^ pnuuens oncqiiesnefevcirét)mais(^H^lgll^ÿieminquc voustcnez)nous voi«sprions,amp;enioin- ^*^*^^7’”“ gnons,que meflire Tehan dcchaUel-morant(lequclnousauons ordonné enuoyer de par ^ IcRoy)attendez en Hógrft:carc’cftnoRre entête qu’il paflfera outre, Sc ira en Turquie, ^„g^, ’ igt;c porteradons amp;nbsp;prefens, de par le Roy de France, à l’Amorabaquin: à ^n qu’il foit plus doux amp;nbsp;débonnaire au Comte de Neuers amp;nbsp;à fa compaignie:quifontau danger de lA-raorabaquin.Meflire laques de Helly refpondit à ce:amp; dit que tout ce il feroit volôtiers. /jeftefehede Adonc fut faite fa dcliurancc de tous poin(5ts:amp;:fe départit du Roy de France,du Duc de meßire raques Bourgôgnc,amp;des Seigneurs de Francc:amp;ilfit de Paris:amp; prit le chemin,ainfi qu’il efioit deneU^r partie Venu. Puis fe meit au retour: amp;nbsp;fut fon enftnte telles que iama^ au Royaume de France VZ ^‘ ^''‘l^^^i ne retoumeroit, tant qu’il auroit efté au Royaume de Hongrie, Sc en Turquie. D’autre ^'^^„y”^^^^^ part,depüisfon département,!« Roy de France amp;lÂgt;ucdç Bpurgongne n’entendirent y^^^ƒ ^^^\ à autre chofe,fors de pourucoif les prefens,qu’ilsyouloientcnuoÿer. deuers l’Amoraba- nbsp;nbsp;.

quin: amp;nbsp;quand ils furent pourueus tresbien, meflire khan dc Ch.aftel-morant fut tout preft amp;nbsp;ordonné pour partir:: car bien fauoit qu’ij efloit chargé,de par le Roy,d’aller cn ce voyage, amp;nbsp;faire ce meflage. On fe diligenta d’enUayer ces prüfens, de par le Royidc France,à l’Amorabaquin afin que meflire Ichan de Chaftel-morant peuft atteindre meflire laques de HelIjijàfix foijimiers. Si vous diraydequoy ilsfurent chargez. Les deuxfurentdedraps de hautelice:amp;furent pris^faitsà Arras,les mieux oiiurczqu’on - - i pcufl: auoiramp;recouurcr:amp;eftoient ces draps faits de I Hif oirc du Roy Alexandre, amp;nbsp;nbsp;nbsp;, .•/ f

delà greigneur partie de la vie, amp;nbsp;de fes conqlMles. Ölquelle chofeefivit trefplailaJite, ^ ce/kdem^ ti aggreable à vcoir, à toutes gens .^honneur amp;nbsp;de bien . : t Deux, autres (ploient aulfi daufi. iu/jurt chargez de fines toilles de Reims: amp;llt;ÿ autres deux fommiers, defines, écarlates; bLan- ^Ics a äffest. chesamp; vermeilles. De toutes ces chofesrecouura oruaffez legerement, par les dernèri deux,«^ pr/fi payant amp;: on trouuaamp; recouura,«à trop grand’ peine, fies blancs Gerfaux: toutesfoâs en de Sala. Paris,ou en Allcmaigne,on cn cut:amp; de tout fut chargé meflire lean de Chaftehmorât, à faire prefens, amp;nbsp;fon meffage : amp;nbsp;fe départit de Paris, dm Roy amp;nbsp;des'SeigncucSifqüinc ?*^^J^^ J^^ Zeiours après que meifire laques de HeUy fe fut mis en voye,amp;:•àxhenwn.Éntreuàtqû«-'^^^/ ^^” ^^ ces voyagers cheminoient, leRoy de Hongrief qui fi grand dommage anoit reocu amp;nbsp;ran^pour aller eu en la bataille : fi-corame il eftey-dsTus dit, amp;nbsp;contenu en 1’HtflbireTrctonrnacn.Tori vers le rareté pays,Adonc,quand on fceut fa reuenue,tous fes gens qui moult3’3ixnôicc)furcntmoUfe la pared» n«p grandement reiouys,amp; vind rent deuers luy:amp;le rcc''n'forKrcnr:Sc dirent, que,filiaEÈ(îxti ^ Franea perdu amp;nbsp;eu domm3ge,vnc autre fais il auroit protfih Ilcou^int au Roy dê Hon^ic.pô;r-terfo.ndommage,le plus bel qu’il peut:^ aulfifitiLD’aurrc part rAmorahaquinrctouCr oaen fon pays: amp;nbsp;la bataille palTecfainfiquc cy-delfusefl contenu(il vint en vnégcolTe villcen Turquie, qu’on appelle Burfe:.amp;. lifurentjci CheuaÜers dç\Frahce, priformierSj ameneZjamp;làfc tindrent enbonnes gardes:qui furent mites/^c cftabHcSlur eux:amp; deueZ

-ocr page 1372-

240

f c'efladire leurs cUifi-niers.

fauoir qu’ils nauoiét pas toutes leurs aifcs:màis moult côtrairCs.Trop fort leur chageret le temps Sz les viurcs:car ils aUoict appris la nourriture de douces viandes dclicieules:K fouloiét auoir leurs t queux, varie ts,amp; mcfgnies,qui leur adminiftroient leurs viandes à leurs goufts amp;nbsp;appctis:amp; de ce ils nauoiét ries: fors tout le côtrairc.-groucs viâdes^chairs mal-cuites amp;nbsp;apparcillccs.Dcs cfpiccs auoient ils affez, amp;nbsp;àlargcfle,ôz du pain de millet: qui moult eft doucercpx,amp; hors de la nature de Frâce.Des vins auoiét ils à grand dager: amp;(quoy que tous fuflent grâsScigncurs)on ne faifoit pas grad copte d’cux:amp;lcs auoient aufli cher les Turcs malades comme faMtfrjfirfnorts que vifs: car/e parle confeil amp;nbsp;suis de plufîeursallaft, onlcs euft tous misa execution. Ces Scigneursde Fäucc(quiainfi cftoiét prifonniers en Turquic)fe cofortoient l’vn parmy l’au trc:amp; prenoiét en gré tout ce,qu’on leur faifoitamp;adminîftroit:car ils n’en pouuoiét auoir autre chofe.Sifemuerét CmfirtÄetjü moultde fang,amp; en comcncement de maladies,amp; trop plus les vns que les autrcs:amp;:,par fr/iînwvT^« cfpccial,ccluy3quî fe conforroitlc mieux,c’eftoit le Comte de Neuers: mais il le faifoit rura^éhtr’eux ^°^’- P” fcns,pour réiouyr amp;nbsp;réconforter les autres: amp;nbsp;aucc luy cftoit de bon réconfort w^^L. mcflirc Bouciquaut,lc Comte de la Marche,^ mcflirî Henry de Bar: amp;nbsp;prenoient affez le têps ch gré,amp; en patiéce:^ difoiét qu’on ne pouuoit point auoir les hôneurs d’armes, Mes gloires de ce möde,fans auoir peinc,amp;à la fois de dures auéturcsamp; des rencontres: amp;nbsp;oneques ne fut en ce mondc(tant fuft vaillâtjn’hcureux,ne bien vfé d’armcs)qui euft tous fes fouhaits ne volontcz:amp; deuoiét encores Dieu louer,quandilsfetrouuoicnt en ce party,qu’on leur auoit fauué leurs vies,en la fureur amp;nbsp;courroux, ou ils veiret l’Amora* baquin amp;nbsp;les plus prochains de fon confeil. Car il fut dif eid’oft,amp; confeilllé(ou fendi-noit amp;nbsp;arreftoit gc»icralcmcnt le peuplc)qüc tous fc^ÈBÉlmorts amp;nbsp;détranchcz:amp; ilmcf-mCjBouciquautjdifoit que de fa vie il deuoit plus louer Dieu,que nuis de tous. Car iefu (difoit il)fur le point d eftre mort amp;nbsp;occis,amp; détranchc(ainfi^uc les autres nozeompai-gnons furcnt)amp; cftoit tout ordonné,quand môleigncur de Neuers me rauifa:amp; tantoft il fe meit à genoux deuât rAmorâbaquin,amp; pria pour moy:amp;: à fa prière ic fu dcüuré. Si tien amp;nbsp;recordc cefte auenture à belle amp;nbsp;bonnc:quand il plain à noftrc-Scigneur!car do-* refnauant cc,qüe ic viutay, il me feinble que ce fera auâtagc:amp;: Dieu,qui nous a deliurez de ce peril^nous dcliurcra encores de plus gradfear nous fommes fes foudoyers,amp; pour Juy nous aUons tefte pcifie:amp; par mcflirc largues de Hclly (qui chemine en Frâce de par ÎAmorabaquin, amp;nbsp;qui recordera ces nouuclles au Roy,amp; aux Barons de Frâcc)pourrôs nous auoir dedans vn an bon tccdflfort amp;nbsp;dcliurance*!» chofe ne demourcra pas ainfi. Il y a moult de fens dclez le Roy de France, amp;nbsp;en Monfe’igneur le Duc de Bourgongne* Jamais ils ne nous mettront en oubly, que par aucun temps amp;nbsp;moyen nous ne venons à quelque finance,amp; à plaine dcliurancc. Ainfi fe recôfortoit ce gentil Chcualier melfire B«uciquaut,amp;prcnoit le temps affez en bon gré 5c patience:amp; aulfifaifoitlc icune Cote de N cucrs:mais le Seigneur de Coucy le prcnoit en trcfgrande dcplaifancc.'dont c'e-, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftoit mcrucillc:car,douantcefteaücturc,ilauoittouf^purs efté^n Sirepoutüeuamp;plein tt'rtT^‘*^ ^* ^^ grand rcconfort:n oneques il ne fu» ébahy:mais en celle prifon,ou il eftoit à Burfe en f^^tfnkr'ä»^ ’^“'^4“®gt;’^ ^^ décôfortoit amp;nbsp;ébahiffoit de luy-mcfmc,plus que nul des autrcs:amp; fe mclâ-^•tfc juneUt colioitêc auoit le cueur trop pefaÂt:amp; diÂit biê,que iamais il ne retourneroit en Frâces *«^r^ , sei- caf-’l eftoit jlTu de tant gras perils amp;nbsp;de dures auétjires.quc cefte fcroitla dernière» Meß S^»Hrt pran- ^re Hcnrydc Bar lerccófortoit,fi acertcs corné il pouuöit:amp; luy blafmoit les décôfoftSj ^^^\ - lefqucls fans befoing il prcnoit: amp;nbsp;que c’eftoit folie de dire amp;fairc ainfi:amp; qu'en luy deuoit auoir pTus de reconfort,qü’«i toUs les autres: mais, nonobftant ce,il fébahiffoiC dô foymclm:amp; luy fq^uenoit trop durement de la fcmme;amp; la regfettoit moult fouucnnamp; , aufti faifoit mcflirc Philippe dèXrtois, Comte d’Eu, amp;nbsp;ConUcftablc de France. Meflîro . Guy delà TrimoillefercConfortoitaflcz bien. Aufli faifoit le Ccynte delà Marche.L’ A-morabaquin voulut bien qu’ils euflent aucunes graces amp;nbsp;ébatemens de leurs dcliâs: U it--- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. les vouloir veoiràîa fois,amp;ianglcr5c bourderauce eux.- Scieur cftoit aftez gracieux, amp;

' ; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;icbonnairc':amp; vouloir bien qu’ils veiflent fön cftar,6z vncpattie dcfapüiflànce. NouS laifferonsvn petit àparlcrd’cux:ôz parlerons de mcflirc laques de HcllyjSc de mcflirelC' bande .Ghaftel-morant:quÿ:ous deux cheminoient pour venir en Hongrie.

Comment meßti-e laques de ffeify-jOßant retonrnf quot;vers le Tnre;^ei ^t/ité defiprifintäf^fürlsfit/ß conduit de l»j à mejl'ire lehande Chaßel-tnOrant^en ffongrie: ^^ccmmtnt Cha/el-metanf fut conir4int d'enueyermefager en Faance^eßant empefehé^par le Roy de f/c^geießeporter ßspreßnsaaTf/rc» ^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h A p. lxxxih,- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;v-■

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Enuirod

-ocr page 1373-

24 t


DE F R O Î S S A R T.


ENuiron dix ou douze ioursfeiourna melfire laques de Heilyen ja cité de Bodê cri Hongric,cnattendant melfire Ichan de Chaftel-morahtdeqüel exploita ch chemi' nant,ôt auança du plus toft qu’il peut: amp;,quand il fût Venu en farroy amp;nbsp;ordónance que deflus auez oui »ccorder,melfire laques de HcUy en fût tout réiouibearil dcfiroitpalfer outre en Turquie, pourfai^uiter delafoy enucrs rAmorabaquin,amp;pourveôi)Te Cote de Neuers,Scies autres Seigneurs deFfance(qui là eftöiétpnfonnicrs)pour eux de fon pouuoir réconforter , Quand le Roy de Hongrie veit melfire fbhan de Chaftel-mo-rant,filuy fit trcsbonnecherc,pour l’honneur du Roy de France,amp; des Royaux fes confins: Sr entendit par fes hommes rriefmes/peTêKoy de France enuoyoit,par fon Chc-ualier,à fAmorabaquin,' moult de grahs prefens amp;nbsp;de beaux ioyâlix. Dcfquellcs chofes il futtout courroucé amp;nbsp;marri:mais il fc dilfimulagrahdemcnt,amp; coûurir )agemenr,tant que melfire laques de Helly fut departy, amp;nbsp;allé en Turquie : car il dit moult bicnàloy-mefme,amp;àceuxdefonplusdeftroitamp;elpécial COnfcil(aufquclsil fcdécouurit)queia ec chien mécrcanr,fon auerfaire,rAmorabaquinjn’auroit dons ne prcfens,quiVeinlfcnc du Royaume de France, ne d’ailleurs, tant qu’il euft puiftance de les détourner. Quand melfire laques fe fut rafrefehi à Bode en Hongriediprit congé du Roy amp;nbsp;de Chaftelmo-rant: amp;nbsp;dit qu’il vouloir pafter outre, pour aller cri la Turquie,deuers l’Amôrabaqûin,amp; pour impetrer vn faufconduit,pour melfire Ichan de Chaftel-morant.afin que luy,amp;: céj qu’il rnenoit, peuftent pafter outre,amp; venir deuers luy. Le Roy luy dit que ce feroit bien fait. Lors fc départit ledit Cheualier,auec fes gens3amp;fc meitau chemin, amp;nbsp;prit guides; Deport de mif^ qui le menerêt parmy Hongrie amp;nbsp;la Blacquie:amp; tant exploita,par fes ioum ces,qü’il vin deuers rAmorabaquin:amp; Rdc^roima pas à Burfc:mais cftoit ailleurs^n vne cité eh Tur quic, qu’oirappelle Poly: amp;nbsp;ou il alloit amp;nbsp;fe tenoit, l'crprifonhiers eftoient me- f'^^f^mfgifi uez;rcferuéleSire de Co«cy:qui toufiours demouraà Burfe,ài érree dcIaTurqulclt;car7,_j„ j/,c^,^/7f/. il ne pouuoir fouffrir la peine de chcuaucher : pourtant qu’il n’eftoit pas bien haitré) amp;nbsp;murant, tant aucc luy cftoit demouté vn ficn coufin de Grccc,vn moult vaillant Baron(qui iffu cftoit juHlup enflap des Ducs d'Auftriche)nommé le Sire de Mathclin. Quand melfire laques de Helly fut peru'faufeen-venu à Poly, il fc trouua deuers fAmorabaquin : qui le veit volontiers : pourtant qu’il e- ^quot;'^‘^quot; ^quot;’■^’

ftoit retourné de France. Melfire laques de Hdlyf’humilia deuers lüy moult doucement: amp;nbsp;luy dit,Trefchcr Sire amp;nbsp;redouté,ÿecz cy voftre prifonnier. A mon pouuoir i’ay fait voftre mcfrage,amp; ce,donti’cftoye charge. Adonc refpondfÜeditfAmorabaquin: amp;nbsp;dit,Tu foyes le bien venu.Tu t’es acquité loyaumciÿ;amp; pourtant ic te quitte ta prifon:amp; ^/^♦«'' ^^ peux aller, venir, amp;nbsp;retournée, quand il te plaira. Adoucie rcmcrciameflîre laques de nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ Helly,pour celle grace qu’il luy failoit,moult hun*blemcnt: amp;nbsp;luy dit cornent le Roy de ^.^^^^ ^^-1^ France Ôc le Duc de Bourgógnc,pcrc au Comte de Neuers fon prifonnier,luy enuoyoit ruftte défi vn Cheualier d’honneur,amp; de credence,en ambaftade: lequel de par Ic Roy luy appor- prtfifh. toit aucuns loyaux de recreation: lefquels il verroit volontiers. L’Amorabaquin luy^e-manda f’illcsauoitvcus. Ilrcfpondit que non: mais le Chcualiet lcsa,quicft chargé de faire le meflage:quiefPdemeiii c*deIez le Roy de Hongrie,à Bode: amp;ic fuis venu dcuant deuers vous, noncer ces nouuelles, ôz pour aucflr vn faufeonduir, allant amp;nbsp;retoumanr, deuers vous, amp;nbsp;arriéré en Hongrie* A cef^ parolle refpondic l’Amorabaquin: amp;nbsp;dir, • Nous voulons qu’il l’ait ; amp;nbsp;luy accordonsj tout ainu amp;nbsp;en telle forme, que le voulez a^ uoir. Decefte parollc remerciaIc QlicijalierfAmorabaquin .■ amp;nbsp;Phumilia ftaoultdcuc,ÿ luy. Adoncfe départit rAmôrabaqiftn de fa prefeuce: amp;nbsp;entendit à autres chofes:ain(î que grans Seigneurs fohr. Depuis auinr,àvne autre |iciirc,quc meflire lat^ues de Heliy parlaal Amorabaquin: amp;femcit à genoux dcuant luy: ëc luy pria moult douecmet qu’il peuftveoir fesfeigncurs,les Cheualiers*deFrance:carilauoit«à park:ràcuxdcplufieurs chofes. L’Amorabaquin àcefte requefts ne refpondit jîîis fi toft: mais penfa vn petit: amp;:, quand il parla, il dit,«Tu en verras l’vn tant-feulement, amp;nbsp;nonlcs autres. Adonefit vn fi- J^r^n^t gneà aucuns defeshómes,que le Cote deNcüers,toutfeul,luy fu!i amené en la place, ^* c,^*ZX^ en faprefence, tant qu'il euft vn petit parlé à luy: amp;nbsp;puis fuft remené. On fit.tantoft fou ^^^^^’^ ^4/14 ' commandement: amp;nbsp;alla on quérir le Comte de Neuers: ßefur amené dcuant le C^^^^' permißion du lier:qui f encline contre luy. Le Comte le veit volonticrs(ce fut raifon)amp; luy demanda Turc.

U,

du Roy amp;defon Sire de perc, de fa Dame de mere5 fifties nouuelles de France. Le Cheualier luy recorda tout ce qu’il en fauoit, amp;nbsp;auoit veu: amp;nbsp;tout ce luy dit débouché, dont il cftoit chargé: amp;nbsp;n’eurent pas fi grand loifir de parler Tvn àl’autre, comme ils vou-fiffent bien : car les hommes de 1 Amorabaquin eftoicqtl? prclcns : qui leur difoient X

-ocr page 1374-

24» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le QJVART VOLVME

qu’ils fe deliuraffcnr de parlcfjamp;qu’il leur conuenoit entendre à autre chole. Adonc demanda meflire laques de Helly au Côte de N euersje tous les autres feigneurs de France eftoient en bon poind. Il rcfpódit,0uy:mais le Sire de Coucy n’ell point auec nous» II eft à Burfe demeuré,amp; comme récréât de maladiezSi c’eft furie crédit du Seigneur de Mathelin:qui eft demeuré pour luy(ainfi que ie rétcn)amp;ceSirede Mathelin eft alTezcn la grace del'Amorabaquin.Donc dit meflire laques,óreóptTeommét meflire lehan de Chaftel- morât cftoit Wu hors de Frâcc,8d venu de par le Roy amp;nbsp;le duc de Bourgongne, en ambairadc,deucrsrAmorabaquin: amp;luy aportoit pour adoucir fa felonie amp;nbsp;fonire, de beaux ioyaux,noblcs amp;nbsp;riches: maisTf fltlirrcfté à Bode en Hongrie,d^lcz le Roy:00 ic fuis venu quérir vn faufeôduit pourluy, allant amp;nbsp;rctournanr,luy amp;nbsp;toute fa famille: Si l’Amorabaquin le m’a ia accordé: Ôi croy que ie retourneray affez de brief deuers luy. De ces nouuelles fut le Comte de Neucrs tout réiouï:mais il n'en ofa monftrer nul fem-blant pour les Turcs, qüile regardoient. La dernicre parollc, que le Comte deNeuers / dit à meflire laques, fut telle, Meflire laques, i’enten par vous, que l’Amorabaquin vous a quitté de tous poinds, amp;nbsp;pouuez, quand il vous plailj, retourner en France* ’VouSjVe-nu de là, dites,de par moy,à monfeigneur mon pcrc,f’il a intention de moy Si mes corn« paignons rauoir,qu’il enuoye traitter de noftre deliurancc haftiuemét, par aucuns mar-chans Géneuois si Vcnicics,ôi fecôpofcamp; accorde,à la première demande,que le Roy feafanr,dit l’Amorabaquin,ou ceux de par luy,qui de ce ferôt chargez,feront amp;nbsp;demanderont : car nous fommes tous perdus pour toulîourfmais, fi on f arrefte, ne Varie, trop longuement. Mais fay alfez cognu,amp; entendu, que l’Amorabaquin eft moultloyal, courtois,Si brief en toutes chofes:mais qu’onlc fache prendre en point. A tant finirent leur parlement,Si fît reipcné le Comte de Neuers nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fes comp3ignons;Si meffi-

re laques de Helly retourna d'autre part: Si entendit à auoir 1* faufeonduit, qui ottroyé luy cftoit de par l’Amorabaquin,pour reuenir en Hongrie. Qimnd Ic faufeonduitfut cf-crit Si fccllé,fclon l’vfagc Si couftume que l’Amorabaquin,a de faire Si de donner,on le i^efourde meß ^^^'^'^ ^ deliura au Chcualier:quile prit,aucc le congé de l’A morabaquin,Si de ceux de fire u^Ms tlt ^^ Court,Si de fa cognoiflance. Au retour il fc meit:/k chemina tât par fes iournees,qu'il ^cUj^ en fftn- vint à Bode en Hongrie. Si fc traïttantoft deuers meflire Ichau de Chaftclmoranuqui ^netvenleià rattendoit,Siqui fort defiroir fa Vcnuc.Siluy yit,Ie VOUS apporte vn faufconduit,allant ^ew Je cha- ^ retournant en Turqu^,pour vous Si pour voftrcfamil!c;amp; lem’aaccordé,Sidônélc ßtl-Mirantt Bafaac,aflez Icgcrcment.C’cft Wen fait,dit le Cheualicr.Or allon deuers le Roy de Hongric:amp; luy recordon ces nouucTlcs: Si puis demain aumatin ic m’endepartiray: car J'itre * i’ayiey alfez feiourné. Adonc feu allctfcntles deux Chcualicrs tous d’vn accord,deuers le Roy(qui côoiten fa chambre)Si parlèrent à luy,en luy remonftrant tout rafFaire,que vous aucZ ouy. Le Roy refpondit à cc.-Si dit ainfi,Vous,Chaftehmorant Si Hclly,foyez les ftesbien venus. Nous vous voyons volontiers, pour l’amour de nos coufins de France,Si leur ferions volontiers plaifir, Si à vous auflî: Si pouuez aller Si venir parmi noftre Royaume à voftre volonté. Si aufli en la Turquie, fil vo^s plaift .’Mais, pour le prefent nous ne fommes pas d’accord que les prüfens Si loyaux, lefquels Vous,Chaftel-moranr, • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui meflager en eftes, auez fait venir du Rovaume de France,vous menez outre, ne prc-

fentez à ce chien mécréant,le Roy Bafaachal n’en fera ia enrichi ne réiouy.II nous tour-q^roir a trop grand blafmc Si vilité, f au temps auenît il fe pouuoit vanter,que, pourluy traire à amour, Si par cremeur (pourtant qu’il a eu ^nc viéloirc fus nous. Si qu’il tient en danger Si cn^irifon aucuns hauts|Barons de France) il fuft taht honnoré, qu’il peuft monftrer, amp;nbsp;dire, Le Roy de France Si les Seigneurs de fon fang m’ont enuoyé, ou en-Uoyerér,tels riches ywefens Si ioyaux.Tant que des gcrfaux,ie n’enferoye pas grand cô-pte(car oifeaux voient legérem At de païs en autres,ils font toft donnez,amp;toft perdus) mais,des draps de haute lice,ce font chofes à monftrer,gardcr,demeurer,Sià veoir touf-' iourfmais:fi que, Cli^ftel- morant(dit le Roy de Hongrie) fi vous voulez pafler outre en

Turquie,Si porteries faucons Si gerfaux,Si veoir ce roy Balaac,faire le pouuez: mais au-te^yaeïion- trechofe n’ÿ porterez. Adonc refpondit meflire Ichan de Chaftel morant: Si dit, Ccr* ^^^■^^^'^ ^^’^^^ ^ redouté Roy, ce ne feroit pas honneur, ne la plaflancc du Roy de Fran-Je -^t 7*les ^^ ^ des Seigneurs quicy m’enuoyent, fi ic naccomplifloye mon voyage, en la forme pref^/ju poy ^ manière, qu’il m eft chargé de faire. Or bien (dit le Roy) vous n’cn aurez autre chofe Je Pranc(4tt prefentement, parmoy. Si le départit à tant des Chcualicrs: Si reatra en fes chambres: Turc. èc les lailfa tous deux parlans çnfcmblc, eux confcillans quelle ehofe ils pourroient fai

re: car

-ocr page 1375-

OÈ FROISSA R T*


24)


re: ear cefte abufion du Roy de Hongrie leur tournoît à grand dcplaifir: amp;: en parlèrent euxdeuxen plufieurs manières, pourauoir confeil comment ils l’en cheuiroient: amp;aui-ferent que tout leur cftat,amp; l'imagination du Roy de Hongrie, ils enuoÿcroient par lettres amp;nbsp;haftifs mt^igers, au Roy de France,amp; au Duc de Bourgongne: à fin qu’ils y vou-fiflentpourueoir (puis qu’ils n’en pouuoient auoir autre chofe) parquoy ils ruflent auffi exeufez de leur longue deniource,par le moyen du Roy de Hongrie. Si eferiuirent lettres les deux Chcualicrs, amp;nbsp;fcellerent, adreçans au Roy de Fran^, amp;nbsp;au Duc de Bour-gongne(à fin qu’ils y voufifTent pourueoir) ^prirent certain ménager, bien exploitant, pour chcuauchcr en France: amp;nbsp;luy firent fw-unce^l’or amp;nbsp;d’argent aflezj pour fouucnt remuer amp;chan^r de cheuaux(à fin qu’il fuft plus exploitant fon chemin)amp; demeurèrent àBode enHongrie,attend3nsle retour dudit meflageri Tant exploita le mefiager des Chcualicrs de France defius-nommez, amp;nbsp;fi bonne diligence fit fur le chemin,qu’il vint Mefa^erßum en France amp;nbsp;à Paris:amp; là trouua le Roy,le Duc de Bourgogne,amp;: les Seigneurs* Si mon- quot;nbsp;cha^el-ftra fes lettrcs.On les prit:amp; les ouurit on:amp; furent leuës tout au long.Defquelles,amp; des ’'^'quot;’'■‘»‘^ parties quidedans eftoient cfcritcs,furenttropduremcntcourroucezamp;émerucillct:amp; penferent fur cela grandemcr,amp; p’ourquoy le Roy de Hongrie fi auoit Gmpefché,n’cpcf-choit,à paffer outre en la Turquie,amp;.' de faire les prefensà rAmorabaquin,ainfi qu’ordô-^^/pî^^j’f ^^^ né amp;nbsp;determine ils l’auoicnr. Le duc de Berry exeufoit fort le Roy de Hongrie: amp;nbsp;difoit ter fesprions qu’il n’auoit nul tort de ce faire: car on feftoit trop humilié amp;nbsp;abbaiffé: quand le Roy de a» rarci Francecnuoyoit dÓs,prefcns.amp; loyaux à vn telRoy,Payé amp;mécreâr. Le Duc de Bour-gongne(auquel la matiere touchoit)propofoit à l’encontre qucc’eftoit chofe vaifonha-ble:au cas q fortune amp;nbsp;auc wre luy auoiét fait tat de grace qu’il auoit eue victoire amp;nbsp;iour-nec pour luy de la bataillefi grande,amp; auoit décofit amp;nbsp;mi»en chacc le roy de Hógrie,amp; pris tous les plus-nobles amp;nbsp;pîus'grâs(réferué le corps du Roy)qui ce iour f e-ftoient armez en bataille Rentre Iuy.amp; les tenoit prifonnicrs,amp; en danger.Pour laquelle chofe il conuenoit aux prochains Sr amis d’icGux,quc par aucun moyen ils fiiffcnt aidez amp;nbsp;confortez:fon entendoit à eux auoir amp;; deliurcr. Les parolles du Duc de Bourgogne furent aideesamp;fouftenucs du Roy de France amp;nbsp;de fon confeil;amp;fut dit qu’il auoit bone caufe de ce dire amp;nbsp;remoRte^S^ demâda le Roy au Duc de Bcrry,en difant,BcI oncle, fcrAmorabaquin,le Soudan,ou vn autre Roy Payen,vous cnuoyoit vn Ruby noble amp;nbsp;riche,ie vous demade fi vous le reccuricz.T,c Duc de Berry rcfj|ôdit:Sr dit,Monfcigneuc i’en auroye auis.Or fut il remonftré du Roy,qu’il n y auoit pas Ax ans que leSoudan luy auoit enuoyévn Rubydeql il tmoit achapté vingt n#llc frâcs.L’affaire du Roy de Hogiic ne fut en ries fouftcnu:mais dît qu’il auoit malfait^quand il empefehoit, amp;nbsp;auoit empef- ^ ché,lesprefens de paffer outre deuers le Roy Bafaach: amp;que ce pourroit les Seigneurs ^^^^^^^^^ nbsp;nbsp;.

de France plus arrefter,qu’auâcer. Si fut ordôné ainfi,amp; côfeillé au Roy de France,deP ^^ Yroftee^t crirc au Roy de Hongrie lettres moult amiables, en priant qu’il ne meift nul empef^e- K^„y deffortarie ment à ce que fon cheualier ne paffaft outre en Turquie,amp; ne fift fon meffage. Si furent pour Lujferpaf dc-recheflettres eferites fur la fgrrne que ie vous dy,amp; feellecs,amp; baillées à celuy,qui les fer fsprejens nouuellcs auoit apportées: amp;nbsp;quand il eut fa daÜurance, ilfedcpartitduRoy,amp;duDuc ^»rurei de Bourgongne,amp; des feigneurs de Francc:amp; fc meit au retour,pour venir en Hongrie*

Comffient I4 Dstcheffè d’Orléans,fî/Ze 4» D/iC Te i/Han^fatfeupßnnee df la maladie du Rej» CHAP? T.R B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LXXXniI* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

VOus faucz(fî-cümme il eft contenu en noftre I^floire)com:nent le Roy de France tous les ans cftoit enclin dccheoir en maladie fîenaifîcufc:amp; n’eftoi?ntnuls Cirur-giens,neMédecins,quil’cnfceuirent confeiller,'ne peuffent pourueoir. Aucuns feftoiét bien auancez.- amp;nbsp;fe vantoicnt qu’ils le gueriroient ôr r»ettroient en ferme fanté: mais, quant ils auoient toty: empris amp;nbsp;labouré, ils labouroient en vain: car la maladie du Roy ne fe ceffoit point pourfpricres ne pour médecines,iufques à tant qu’elle auoit pris tout f^ deute ju'il fon cours. Les aucuns de ces Médecins amp;nbsp;Ariolcs,qui deuifoient s deuinoient fur l’en- ” yf^^‘ P“*^; tente de mieux valoir fur la maladie du Roy,mcttoicnt outrc(quand ils veoient que leur 0quot; • ^ fß^dsre labeur eftoit nul) que le Roy eftoit empoifonné amp;nbsp;enherbé: amp;nbsp;ce mettait les Seigneurs P^”^S’^“°’^5* de France,amp;le peuple géneralemêt,cn gransvariationsamp; fuppofitionsdcmal.’carlesau-cuns de ces f Arioles affermoict,pour mieux atteindre leurs gueules,amp; pour plus dôner

a toutes gens a pcnler, que le Roy cftoit démené par fors amp;par charmes : amp;nbsp;le fauoient „i,.gff 1,^ j{gm^ par le diable:qui leur reueloit ceft affairc.Defqucls ariolesôr dcuins il en y eut de deftruis waine,certain * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X ij

-ocr page 1376-

fi d’Orleans^ fiit/jJinnee de lit maladie dit l{e^ Charles.

lgt;ersS»ages,ijtt't amp;arsàParîs,amp; en Auignon. Car ils parleront fi-auant, qu’ils dirent quelaDuchclTeVâ-deumeient: (;y- lentinc d’Orléans,fille au Duc de Milan,fi falloir tout celuy encôbrier,amp; en eftoitcaulc, pour paruenir à la couronne de France;^ en fut tellemét accueillie la Dame,par Icspa-Harilus Latin *^01108 0€ CCS deuins amp;nbsp;Arioles, que commune renomec couroit parmj(1e Royaume ac t^at à ce ijiùl France,quelle iouoit de tels ars,amp; que tant qu’elle feroit delez le roy de Frâcc,à ce iour du après,poue quc le Roy la vcrroit,n’orroit parler,!! n’en auroit autre chofc:amp; conuint à ladite Dame, mieux attein pour öfter celuy efcl^dre amp;nbsp;fuir tels perils(qui de trop près l’approchoict)diirimuler,amp; dre leurs partir de Paris, amp;nbsp;aller demourer à Alnieres, vn moult bel chaftel, près de Pontoife (lé-gueules ,te jjygj pour Jops eftoit au duc d’Orléans ton n|af y)5r depuis elle alla demourer àNeufeha-faüe^ue' oui ^ ®^ ^^^ Loire:qui eft,amp; eftoit pour lors,audit duc d’0rleans:lcqucl,fentaîit querelle fa-mieux auehi ™® ^ renommee couroit furla femme (dont il eftoit n^oult mclancolieux,amp;dontilfc dre à leurs diftimuloit au micux amp;nbsp;le plus bel qu’il pouuoir)n’elongnoir pas pour cc le roy lon frcrc, œuures.fV^ ne la Court:car moult y auoît de belongnes du Royaume de France pour les Confaux: à dire pour ou il eftoit apclé.Le Duc de Milan (qui fapcloit Galcas)eftoit bié informé que de telles couunrlcurs vileschofes,5cdcfordónees,(afille,laDuchefted’Orléans,eftoitaccufec.Si tournoitee zeplï Galeas ^'^^'^^‘^ ^ grand’iniure:amp;enuoya deux on trois fois,enFrâce,Ambafi.excufer fafille;dc de Milea e'n uerslc Roy amp;nbsp;fon côfcil amp;nbsp;offroit cheualicraux chcualiers duRoyaumedcFrance,pour Hoye exeufirfa côbattre à outrance tout home, qui luy, ne fa fille voudoit aceufer de nulle trahifon: U ßUeJapitthef- monftroient bien les meftages fi à-certes les parollec, qu’ils difoient deparleDucGa-leas,qu’il enmenaçoitfaireguerrçau Royaumede Franceamp;aux François:carle Roy de France auoit ditamp; propofé, en fa bonne fanté (quand il fut furie mont de Ba'nelin-ghen,entre Saind-Omer amp;nbsp;Calais, amp;nbsp;fa fille donna par nn^ge au Roy Richard d’An-glcterre)que luy ratourné en France, iamais n’cntetM^R^^Tautre chofe, tant qu’il feroit allé àpuiflancefurle Ducdc Milan:amp;le Roy d’Angleterre (oui felcriuoitamp;nommoit fon fils(luy auoit promis en ce voyage,de pursAnglüiSjmille I^ces3amp;fix mille Archers: dontle Roy dc France fi cftoit réiouy, ^ grandement; amp;nbsp;furent les pouruc3nces,pouc le Roy de France, faites amp;nbsp;ordónces en la Comté de Sauoye amp;nbsp;en Dauphiné: car parla vouloir le Roy de France entrer en PiemûtjSe en Lombardie. Or auint que ce voyage fc brira,amp; dérompit,amp; alla tout au neanr,quand les certaines nouuelles vindrent en France de la bataille amp;nbsp;décôfiture deNicopr)ly,amp; de la mort amp;prife des Seigneurs de France: car le Roy,le Duc de Bourgongnc, amp;nbsp;tous*!es Seigneurs furent fi ehargezdc ces dures nouuelles, qu’ils curent bien à entendre à autre chofc: amp;nbsp;aulfi ils fentoienr le Duc de Milan eftre moult bien de FAmorab^quin. Si ne roferent^our l’heure courroucer; amp;lc

• lailTercnt pour lors en celuy eftat. *

CommcKtle Dueele Bourgongne c^ mae^ameßfef»me melttacrii i^ra/ii^l’ Jih^/nceà Irouucr mä-fiiere eie raeXapter le Cemie Je Tauers,leur ßls, (jr les autres prißnuiers, eßatfs eu T uranie: lt;^ eemmeut le Bey Je f/eft^rie^ à la fierfiafiou dugrauJ-matjllre Je ReJes^ la/jßpaßrl'^Jm-baladeur c^ les fgt;reße»s Ju Boy Je Fra»ee au Ture. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. rxxxv.

LÉ Duc de Bourgongne amp;nbsp;la Ducheffe fa femme,fi ai^foiét entoures les manières du mondc,commcnt,amp; par quels pourehas amp;nbsp;traittez ils pourroiét rauoir leur fils,bien • fauoicnt qu’il conuenoit,auant qu’il iffift hors de Turquie, en payer grands finances. Si refircingnirent leur eftat,pour épa^ner amp;Îiremblcr,par toutes leurs terres,grand’quâ-tité d’or amp;d’açgcnt(car fans ce moyen ne fe pouuoicjit bien faire leurs befongncs)amp;acquirent de toutes parts amis, amp;nbsp;par cfpecial marchands Veniciens,Gcneuois amp;nbsp;homes d’icelle forte: car bien fentoient, ôjcognoifToient, que par tels gens conuenoit il qu’ils fufTcntadrccez.Leduc dcBourgongne pourcctempsfctenoittoutquoyàParis, delez le Roy fon neueu: amp;rjuy rcmonltroit fouuent feVhefongnes. Le Roy l’y enclinoit afiez: carie Duc,fon oncle,auoit la groignenr partie du gouuernement du Royaume:dont fes f teZ»«rt^«7Z ^’^^°^g'^^sfi en deuoient mieux valoir. En ce temps auoitvn marchand tTurquois à Unfälle Lu- Paris:qui cftoit moult puiflant hóme,amp; grand marchand,^auquel tous les faits d’autres quois. quot;nbsp;Lombards fe rapporroient: amp;nbsp;cftoit cognu,à parler par raifon,par tout le mondc,là ou ■]■ Salaefent marchands vont, viennent} amp;nbsp;hantent : Ô^ccluy marchand onnommoitt Dinde Rcf-Dindic Rcf- ponde,amp; par luy fc pouuoient faire toutes finances:amp;(quoy que deuant cefte auenturc ponde,enfant ^jg j^ prifedeces Seigneurs dg FranceenTurquie,ilfiiftbienai.méamp;honnorédu Roy ^deuxE'xfmpl ^ ^^^^ Seigneurs de Francc(encorcs fut il derechefplus grandemcnt:amp; parloit fouuent DindeReP JcDucde Bourgongneàluy,pourauoirconfeil commentil poufroitcheuir,n’entrer ponde. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;en traitté deuers l’Amorabaquin,amp; commet il pourroit venir,pour rauoir fon fils, amp;nbsp;les

” nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;autres

-ocr page 1377-

DE FROISSART.


2-45


autres Seigneurs de FranGe,qui auec luy eftoient prifonnicrs en Turquie. Sire Dinde Refpondc refpondit à ces paroles,amp; ditjMonfeigneur,on y regardera petit à petit. Les niarchansde Gcijes, amp;des Ifles obeiflans à eux,font congnuspar tout amp;font le fait de matchadife au Q^ire en AIexâdrie,à Damas,Damiette,Turquie,amp; par toutes les mettes amp;nbsp;limites lointaines des ijiécreâs:car(ainfi que vous fauez) marchandife va amp;nbsp;court pat toUt:amp; fc gouuerne le monde parcelle ordonnance. Si eferiuez,^ faites le Roy eferi te amiablemcnt deuers eux^ amp;nbsp;auffi que vous leur promettez de grans biens amp;nbsp;de grans proffits, fils y veulent entendrci Car il n’eftçhofc,qui ne fappaife amp;nbsp;moyenne par or amp;nbsp;parargét.AufiiJeRoy dcCypre(qui eft marchifîànt à laTurqüie,amp; qui encor n’a point fait de guerre à rAmorabaqüin)y peut biéaider.Vous deuez croire amp;nbsp;falloir que de bon cueur amp;nbsp;très accrtes,i’y entendray,car iefuis en tout ce,tenu de le faire.On ne fe deuoit pascfmcrueiller fcleduc de Bourgongne amp;nbsp;la ducheffcjfa femme, queroiét voyes amp;nbsp;a-dreccs pour la deliurâce de leur fils,le Comte de Neuers. Car celle prifon leur tonchoit de trop presiau cas qu’il deuoit eftre leur hoir,amp; fuceelfeur de tous leurs heritages; dont ils aboient grand’foifon : amp;nbsp;fi luy cftoit celle auenturc amp;nbsp;fortune anemie en laieunelfe, amp;cn fanouuelle Cheualerie. Les dames de France regrettoient leurs amis amp;nbsp;maris. La DamedeCouci,par cfpecial ne pouuoit oublier fon mari3amp; ploroit amp;nbsp;lamcntoit nuit amp;nbsp;jour,non ne la pouuoitreconfortetiLe duc de Lorraine amp;nbsp;mclTirc Ferri,les deux frètes la vindrent veoir à Sainél Gobin, ou elle fc tenoit,amp; la réconfortèrent tant comme ils peurcntiamp;l’auiferent qu’elle voufift cuuoycren Turquie amp;nbsp;en Hongrie,pour fauoir c5-ment il luy elloit: car ils auoient entendu qu’il auoit plus douce amp;nbsp;plus courtoife prifon, quenuls des autres.LaDam^ü^ULÀfon frerc le Due amp;nbsp;à melTirc Ferri,4on fécond frere bongrédcceluy auisj amp;nbsp;mandanieuircRobert Defncjvnbon amp;nbsp;vaillant Chcu^lierdc Cambtelis,amp;luy priadoucfmcnt,qu’il fy voufift tant rrauailler,pour l’amour d’elle de prédre le chemin amp;nbsp;d aller eftoit en Hongrie amp;nbsp;enTurquic,amp;r de faire diligéee pour voir ^^ Dame Je en quel eftat Ion lire amp;nbsp;mari,le lire de Coucy eftoit. L c t Cheualier fe codefeendit Icge- ctuâfnMo^f temét à la prière de la dame de Couci,amp;: refpöndit que moult volôticrs il ferait le mef- vtfiterfin ma-lage,amp;iroitfi auant,quil en rapporteroit certaines nouuelles. Adonc (’ordonna mëffi- »7 iof^^^t^ re Robert de tous points, amp;nbsp;accouftra fes bcfongncSiamp; tâtoft fe mit au chemin luy cinq- ^«’■^ iéme tant feulemét,amp; pareillement les autre»Damcs de France l^enuoycrct après leurs maris pour en faüoir la vérité. Vous auez ci deftus bien ouy recorder có ment le Roy de Hongrie f’eftoit arrefté à ce que gullemcnt il nç voulait confentir que le fire de Chaftel morantpaflaftoutteenTurquic,'pour faire de gras donsàl’Amorabaquin, de par le roy * de France amp;nbsp;demoura le Roy de Hongrie fur ceft eftat amp;nbsp;opinion vn long temps,dont ildeplaifoit moult grandement àChaftel-morant,amp;: à meflire laques de Hellifquoy que pourucoir n’y peuflent. Or auint que le grand maiftre de Rodes vint ch Hongrie, amp;nbsp;c^ la cité deBode, deuers le Rcy(quiluy fit tresbonne chereiSt bien luy deuoit faire,amp; y c-ftoit tenu,car le iour de la bataille,il le fauua de mort,ou de prifon)amp; là trouua lesChe-ualiers de France, qui là leiournoidht. Si fe tirèrent deuers luy,amp; luy remonftrerent la manière pourquoy le Roy de Hongncles faifoit là tenir en feiour. De laquelle chofe il permifien J^ futtrefgrandemét efmerueillé: amp;lesappaifa:amp;Jeurditlt;iu’ilcnparlcroitauRoy,amp; tant nj/ Je Hongrie qu’ils fen aperceuroient bien,ainfi qu’il ht,Si luy remonftra tellement amp;nbsp;fi fagemét qu’il ^'•ßre Je^ cha~ Hila les argus du roy de Hógric:amp; loti eurent congé de pafler outre en Turquie,amp;tousJ^*^’^'’quot;^?®“’' les prefens amp;nbsp;dons (tels comme ils les portoient)leur furent deliurez amp;nbsp;payèrent outre (msniilerhpefchcmentÇcâr ils auoient bon faufconduil: lequel meflire laqués dcHclIi^^^-^^^”^^'^ leur fit auoir)amp; vindrent iufqu’à l’Amorabaquin,qui rcccut les Cheualicrs amp;nbsp;les prefens ^„, /„^ ferme't ^ dons, de par le Roy de France,fclon fon vlagc,afl’ez honorablement?amp; fit l’Amoraba- außtparler an quin de ce que le Roy de Fracc luy auoit enuoy é,grand fefté,amp; grâd compte.Les Chc- Cemte Je Ne^ inliers parlèrent vne fort tant feulemét,au Cote de Neuers, amp;nbsp;non pas aux autres, aflez quot;*quot;-longuement,tant que bien deuft fuffire:amp; à predre congé, le Comte dtf Nçuers leur dit, Recommandez moy à Monfeigneur mon pcre,amp; à Madame ma mere, à Monfeigneur de Berri,amp; à Monfeigneur le Roy:amp; me laluez tous mes amis de par delà: amp;nbsp;fil eft ainfî ^ucparaifcun traitté(foit par marchans,du autrement) l’Amorabaquin vu cille entedre

8nofhcrâçon',qu’on fen dcliurc au pluftoftqu’on pourra.'caftà y mettre longucmér,on ^ ii„-^^ ^^-^^ ÿperdroit aflez,Nous fufmes du commencement huir.Dcpuis en font reuenuzt feize. encer parU^ Ccfontx4.Qu’on face vn rachapt tout cnfemble. Aufli bien fincra Ion des 24.que d’vn «f puis treuuer tout feuheat l’Amorabaquin feft arrefté à cc, amp;nbsp;foyez certairîs q fa parole fera veritable, ^teli ils tfluit

■ nbsp;nbsp;quot;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X üj

-ocr page 1378-

46

| nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;: cdable-. amp;: y pcuuent mout bien adiouÛcr foy ceux de delà : qui cy vous ont eniioycz l nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mcffire laques dcHclli, amp;me/îîrc lehan de Chalid-morabt relpondiict,amp;: diremque toutes ces choCes amp;nbsp;tout le bien qu’ils pourroient dire amp;nbsp;faire,ils Je foroiêt moule ÿblô-fiers,amp; qu ils y edoient renus. Si prirent congé du Comte de Neue^s amp;püis de J’Ainb-rabaquin.amp;:redepartirenriamp;retôurnercntarricreeriHoi^rJc,amp;: dcJàcnFrancc,amp;rrbü uerentiurlcchcn^Jeurmelîàgcrfqu’ils audientenboyé en france, dcücrslefioy bé _ quot;nbsp;g^’ ^^^^ ^^ il cd contenu THidoirc) lequel i-appOrtoitJertrès au Roy dcHon-/{etourd: ch- S^; bile nrenr retourner aüec eUx^ar il ij’auoir que faite d'aller plus auant, puis oti’iR fiflmorant amp;- dioientdehurcz^aufüqu’ilsâuoicnt iâ fait leur voyage de Turquic^fen rerbufriè-demfj?„eLt- rent tous enfembleen France deuersleKoy.

leur nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;)jfffgt;»eae» ^ remme^z le Jtoj eve/lMi Z'/ex àerene, le /à DrMdre srifiaiiief _ M^ Cigt;ee.^^ OÎ7.^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;C H a p x r h b ^xxxVl. .

P fe^77quot;^^quot;'■^quot;‘' ‘^^ ^“^^^ docedre d’AngJéterre,meeeThofflî Xxnaidic dis du feu Roy Edouard d Angleterre fcÀie n av pas bié eu caufe den petlerj mais 1 enparleray va petit pour la caufe de ce que nuUemedr Ibn cucur ne fe voüùoii

n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pc'-te que les François auoient rebeu en Hongrie^

pe oit meidre lehan La^umquay le plus efpecial amp;nbsp;Ibuueraid de fou Canleil^ilt de-Cesfamées desfran^oR Deun Ja Da^ nt bien ede abbatues amp;nbsp;decirees en Hongrie amp;nbsp;én Turn nie. Tous Cheûaliets SiEt-:

^?^l«l^^^^carjïsMnplmas dcpcmpésamp;doutfccui^^ lt;^-^^^P^cnn^nr^;ropdeL eil appa- -

anir. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^’^ nepeurent obtenirphee.neiournee de batadlc^cóntrélcs nó:4^9- J^iM ^^'^f'^^^^^ffyP^^^^^°y^^^f^^^/'Stlt;^^t^csàeux:carlclaguerrefuiî buuertejUoqüë quot;^ belkpiousbur dirions bonneguerre,,^:cZprefentcmenr,qZ-

Eichyeric de France eli diortc: bu^nütü,^ ' hdefhentceux dec^econtteebguerreffar fans ceilsnebuenr,nynepcuucnrviiifc:ne Icretour d armes fieleur vaut namp;Srpar Dieu,fi b vi deux anS en bZfintédagùcrre fcra renouuellee: ncicny tiend^yia ireues,neterpita^n‘aireurarice.-cardu temps paffd i , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les François ne nous en ont nuis tenusimais ont tellement quellemcnt, ftaudulcudmét caute^cu emntrctoUulheritage delà Dücbéd’Aqaitainetquiiadisfutdonnéamp;dcIi- I dre par bôns traittez de paix, a Monfeigneur trion pere: äihßque pliificurs-foisiclcur 1 ^'^^PP‘^^^^^^'S^q^^nd nous èfiions fur marche,en ladoncicrc deCà lais,l vn contre! aurre.Mais ils me fonduirt leurs paroles fi doùcesamp;û belles,que tonf-

m nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Enenpouiioyeefitecrcb,n’guy du Royqncdciiiesfrc- res Schly call vn bon chefa R oy ciiAngIeterrc(qui dcdrafl la guerre aiilTi biencoin nie

• moy, d‘-‘^ ^‘^^^^ heritage mcid pcinc de rccouurcrlcqucl on luy a ode ^quot;toHu crditclcu- etnet malicieufemër,fans méritre dearaifon)!! ttobueroiccêc mille Archers appareil- t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Mommes d armes: qui le reruiroiétamp;: qui trefuolôticrs la mer paiferoift, f^f^^^ïÉ^^*^^^^^^ ^‘^^^ ^^^^^^^^^^ß^’'^f0ienc. Klais nenny. Pour leprefent J narfee^. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Eoy en Angleterre,qui vucille,dcfirc,tÿimc les armes.-carfilye- J ilote, 11 feremonfiretoit en FraficC:n'onques pour foy guerroyer il ne ft fi bon en Fran-

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce,cornme au iourd’hùy;caf fi on y alloir,on.fecoic combatu : amp;nbsp;le peuple de ce pais (qui • nbsp;nbsp;^- defite :i au oir la Satadlc a ph^ grand amp;nbsp;riche que luy (s’auentureroit hardiment^ pouch - bonne de graf Fc defy ouille, qùil en efpefcroit auoinaihfi que du tops paffé nos gens dhc eu,du teps du Roy de bône memoirc,mon pefe,amp;emó frerele frincé de Gaïlcs.léfiiislc

.dernier né des etifans d’Angleterre,mais fi ie pouuoyc eûre creù amp;nbsp;ouyie furoydepre- mieràrcnoutïclerlaguerre^à rccouûrerles torts, Icfqls on nô^a faits de fait on encor tous les iùurs, par la fimpicflc amp;nbsp;lafehetéde noasamp;t de tous quanque nous fommes : d:

par cfpecialde noilrc Chef, Ic Roy d'A ngl.qui fed allié par mariage à la file du Roy de

y , frdccion aduerfairc,ccn^dpas fgnequ’il R vucUlcguerroyer. Certes ncnnyicarliaIc

cnl froppefant. Il ne demadeq feboire, le rnager, amp;tle repos, amp;nbsp;dedreaucclcs Damés.

» Ccn’cdpasla viedes Ges-d’armes, qui feuleraquerirhonefirparproneibsdarmegSc

audi de tniuaillcrlcurs corpisioar cncormciouuicc-ilbien du dcrnicry'oyagycyicJcfcn

1 nbsp;nbsp;nbsp;' Fiancé /

-ocr page 1379-

DE F R O I S S A R T.


^ 7


France.lcpouuoieauoireiimacompaigniebien enuiron deux mille Lanccs,amp;h»it nul le Archersiamp;palTalmes la mer.-amp;entralmes au Royaume de France,de Calais mouiût tout auloiig amp;nbsp;au jrauerszifc oneques ne trouuafmes à qui parler,ne qui fe voulill,n‘oiatt à nous combattre rft rebeller. Aulfi hret ainfi radis melïire Robert Canolle,mcrtlre Hue de Caiirelee,amp; Thomas de Gj^ntlon,amp;mcirirc Philippe Giflart,amp; n’auoient pas fi grâd de charge d’hommes-d’armes,ne d’Archers,comme i auoie. lefqucls i’amenay quant amp;■ inoy.Sifurent deuant Paris:amp;mandèrent la bataille au Roy deFra^ce,mais iisnefu-rentoneques rclpondus,ny netrouuerentpçrfonng en France,qui onC leurdift mot,amp; cheu.aucheientj^iliblemcntiufqucs en Breta?gne. Autant bien cheuaucherent tout au long du Royaume de France,mouuans de Calais iufquess à Bordeaux fur Girôde, qu’ôc ques ils n’eurent bataille,ne rencontre,^ pour ce ie me fay fort,qui y feroit maintenant tels voyages,qu’il y feroit combatu,car celuy,qui fe dit Roy;amp;refcrit,cftieunc amp;nbsp;chaud, amp;dcgrandevolontc,amp;auflîde grandeentreprife. Sinous combattroit,à quclquefin qu’il en deuftvcnir:amp; aulfi c’eft tout tant que nous dcfirons,amp; voulons defirer, vouloir, amp;aiiner,que la bataillc,car,fi ce n’elipar bataille amp;nbsp;vidoirefur lesFrançoisCquilont fi ri . chcs)nousn'aurons ià recouurances:maislanguirons.-comme nous faifons,ôc auôsfait, depuis que mon nciicu fut Roy d’Angleterre. Ceftechofefi ne peut longuemcntde-mourcrainficn cediiy eftar,que le pays d’Angleterre nefen appcrçoiucamp; ducille.car il prend amp;nbsp;léue grandes tailles fur les marchands(qui mal fen contentent ) amp;nbsp;ne fait on que tout deuientiStainfi fapourit le Royaume d’Angleterre. Vray ell qui! donne aux vns,amp;aux aùtres,lourdement amp;nbsp;largemcnr,amp;là ou il ell mal alfis amp;nbsp;employc:amp; fon peu pie le comparc;dont on vriT.TVLqJirqfync grande rcbclliô en ce païs,cajle peuple com-méceiàà parlcr,amp;àmurmurcr,enccpaïs,quc telles chofes ils ne vculét point fouffrir ne porter.!!donneàcnrendrc,^urce que tréues font prefentement entre France amp;nbsp;Angleterre,qu’il veut faire vn voyage en Irlande,amp; là employer fcs gens-darmes amp;c archers amp;iày a il efté,amp; petit conquefté,car Irlande n’ed pas terre de conquefte, ne de proffit. Irlandois font poures,amp; méchans gcns,amp; ont vn poure pais amp;nbsp;inhabitable, amp;r qui Tau-toit tout conquefté en vn an,fî le perdroit il l’autre,Laquinquay, Laquinquay, en tout ce3que ie vousdy ie vous compte vray. Ainfi dcuifoit le Duc de Cloceftrc à fon Cheua-lier,de tellesparollcs oifcufes,amp; d’autres plu» grandesfainfi que ^epuis fut bien fccu) amp;nbsp;auoit accueilly le Roy d’Anglet, en trefgrâde haine,amp; ne pouuoii^nul bié dire,ne rccor der de luy;amp;quoy (qu’il fuft,auq^qucs fon frcre le Dite de Lanclallre,le plus grâd d’An gleterre,amp;: par lequel les befongnes du Royaume fc deuflent confcillcr amp;nbsp;rapporter) il n'en faifoit compte,amp; quand le Roy,le mandoit,f il Hiy venoit bien à plaifancc,il y alloit nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

maisleplusdutempsildcmouroit.amp;quandilvenoitdeuersle Roy, c’eftôii*lc dernier Vcnu,3f le premier qui fc departoit.Si toll qu’il auoit dit fon entente,il ne vouloir point qu’elle full brifcc,maisacccptéc.Puisprenoità la fois congé,amp; montoit àchcual,amp;l?t/’4y tïgt;4ngj, departoir,amp; auoit vn chaftel amp;nbsp;beau manoir en la Comté fd’Exceftre à trente milles de «ww^ autres Londresdequel on nommoit Pbify*:amp;là comunét^cm il auoit fon demeure,plus qu’ai! f*quot; ^f ^^gt;ßgt; leurs. Ce MeffireThomas eftoit grand Seigneur,amp;pouuoit bien par an, defpendre de ^^^.^ fonpropre,foixante mille cfcus.Il eftoit Duc ^p Cioci^re,Cóte d'Exceftre amp;nbsp;dcBucq Quc^fe^gie amp;Conncftable d’Angleterre,amp; vousdy que, pour fcs mcrucillcufcs manières, le Roy ct^ngt;jpintea d’Angleterre le doutoit plus,quc nul c fe« autres oncles, car en fcs parolle^il n’efpar- ^,ß ct nefifit gnoit point le Roy,qui f humilioit coufiours cnuers luy^amp;r ne (auoit ce Duc chofe demâ- ptgt;»Kre Coté^ derau Roy,qu’il ne luy ot*troyaft. Ce Duc de CloceftJb auoit fait faire en Angleterre ^» H’*?“'”^*^ detreferueUes amp;nbsp;haftiiies iufticcs.Ilfit dcC31cr,(ans nul tiltre de raifon,ce vaillant amp;nbsp;pru nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

d’hommeChcualicr,meffireSimon Burle,amp;plufieurs autres du CôWfeil du Roy. Ce DucdelTufdit cnchaja amp;nbsp;bouta hors d’Angleterre T Archeuefque d’Iorch,amp; le Duc d’Irlande,pourtant qu’ils cftoicnt trop prochains du Confeil du Roy,amp; leur reprocha qu’ils forconfeilloientleRoy,amp;letcnoientenleurslaiz, amp;nbsp;defpendoient fcalouoicntlcsre-uenues d'Anglctcrre.Ce Duc de Cloceftrc auoit deux freresde Duc de Lanclaftrc, amp;lc Ducd’Iorch.Ces deux Ducs continuellement eftoicnt en Thoftcl du Roy, mais encores enauoit il enuie,amp; difoit à plufieurs(à tels qu’à TEuefque, Robert de Londres amp;nbsp;au-tres)quandils Talloicntvcoircn fonhoftcl dcPlaify,que feAfrereschargeoiét tropl’hp-ftel du Roy,amp; que chacun vaufift mieux eftre chez foy.Cc Duc attraioit à luy,en toutes nranieres,paf fubtilitczi6r couuertes voies,les Londriens,amp; luy eftoit auis, que fil les a-uoitdefoncoftéRaccord,ilauroitle demourant d’Ang'e'{errc. CeDucauoitvnfieh

X iiij

-ocr page 1380-

24S

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ncaeUyRls deliRUe àvn ücn feereaifncdequel on appclla. Lion:8^fntDiicdc dareneei

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;.fc maria en Lombardie^a la file meifire Galeas,birc de Millan,amp;: mourntcfDncLyó

| nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cn Ja cité d’Aft en Piémont^ Cc Duc de Cloceürc euft Volontiers v/u que fon neuctf, Ris de la RUc ad Duc de Clarence(qu’on appelloltïehan,^^ Comtr^dc la Marche^ ciift ! nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;efté Roy d’Ang.amp;vouloifdcjmetrrcdcJacourönhe/bn revendeRoy Richard^IkdUbit qu'il n’cRoitpas d^ne^ne vaUable, de tenirine gouuemerjt Royaume d’AngJ.amp;Jedóquot; naitaibR à cnrcnOTcaceüx,aiifqücIsiJ f’cRoir bien hardimeiir décoiiucitdeles fecrets, amp;nbsp;Rttantque Ic Comte delà Marche/on neueuje vintveoir^Si quâdilfutdelctîuyfH lay ouurit tous les fecrets de ion cuçuriamp;âlüy dit qii'ô l'avbit élcu a fan^ Rov d'Ang. à'

^^^^(: Roy Richard feroit emmuré,Ikla feme auïR,amp;:là leur ticdroitonleurdhtdeboi MrÊcm ^^ ^ ^^n^üoger,tât qu'ils viuroient,Scpria cedir Core de la marche moult affeaueutc-fe£ÎL^LrZ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘î“’'^ vouRa accepter fcsparollcs.Car il fc faifoit dort de le mettre fasiStauoitià de

/iftärr^enf. accord,Si alliancc,le Côte d’Aründcfmeffirè Ichan d’Arondel, Je Core de Wat-»M,ififMre ^^ob,^ pluheurs autres Prélats,Si Barons d’Angleterre. Ce Comte de la Marche R fut ^OJ d\^fi^ie-. tout ébaby^quand il Ouit à fon oncle mettre en teraaes telspropos.Ü toutesfois(comwe ferre. ieuncquHt'uÜ)enluy diÛimulant,il enrelpohditfagcment,Si dit, pourcomplaircàlou ondei^ départir delà,qu’il ncRoit pas cÔlctllc d’accepter R toil telles promciTes,Si que iotceilauroitauisSidcliberation.AdoncditleDUcdeCloccflre,quandilveitlama,iie redelon neueu,qu'il teinafaparoUeen fecret. kt lorsil rerpöditquefiferoitii,ßifedc partit ledit Comte de fon oncle,auplus toR qu’il peut,Si Pélonana ! Car il fen alla en la Marche d’Irlande,fur fon héritages one puis ne voulut entendu à lettre,ne traitté, que ion oncle luyenuoyati,Si Pexcuioit bien Si iagerncfit^cdechofe qu’on loy eu P et, nctairrcqucücÿilne fcvoulutdécoaurir^carbien ^ê^Sifentoinquela conelulionn’e fcroirpas bonne.LeDuc de CloceRreRqueroit voies Si hemins de toutes parts,com^ ment ilpeuR mettre Si bouter vn moult grand trouble en An nie terre, amp;nbsp;cmouuoirles Londriens encontrele Roy d’Angleterre,Siauint qu’en celle propre année que les tré-ues furent lurées donnccs,Si feellecs,à durer trente ans entre France Si Angleterre, le Roy reuenu en Angleterre,Si la leuneRoyne fa femme, le Duc de CloceÜre informa

^^s fondricns,Si leur bouta en l’oreille,Si dit, faites vne requeRcauRoy(qui fera route

Aïenf» J^ J„c niioaaableraucas qui! a paix à les cnnemif,Si qu’il n’a point de guerrelquc l’on foitfric J^cl^e». de toutes fubfides Si »ides,donnée5 Si accordées depuis vingt ans. car elles ne furent

aider à payer les Gens-d’armes Si

oppte^ez,a payende centHonns, treize,Si fen vont tous ces prolRts en daafesSifeJfes,en boires Si en mangers. Si toutesfois vous les payez. Sien cites de tant rrauailIcz.Si dites que vous voulez que le Royaume loit mené,Sigouuerné

ux counumes ^ciennes,Siquandil en fera befoin au Roy amp;nbsp;au Royaume,pourl’hoii' neurdupaysdeffendre Si garder, vous vous voulez tailler bien Si grandement. Si tant f^^^^^^^^ Roy^^d fon confcil.Dont il auitit que,paf fin formation que le dus

9 nbsp;nbsp;nbsp;* ^ .?f^ ff ntauxLondriens,les L ondriens, Si les Confaux depIuReurs citez Si bon*

’ ^^ar ^^ ^^^^cirent enIcmble,Si fenvindrent vniouràEf ten, '^pt^mc qe Londres,ou le Roy eûok,amp; quand ils furent dcuantleRoy,R Rreae tc^^fa^Hre • ^^^ rcquAlc de toutes ces choies dcIIuIditeSfSi Aiuloiétqueidnsdelay elles fulfenttou if» ^^^ ^des lus Si abbatues,Si à f f^ûe requeile flûte,efioient tant feulement Icsdcuxon* re cles du Rqyd’Ang!eterre(c’eIi^auoiEles Dûcs deLâclaûre K'd’lorch}lcfqueby eliob freytty^f, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Jcs chargea le Roy d’Angleterre, Sielpecialemcnr en chargea le Duc de

anclaltre,a reßwndre de celle matiereauxLondriens,Si à ceux des autres villes,qui en car compaignic cûoient.LcfjuclJcut dit,BeauxS£igneurs,vous vous retraitez chacun

dedans vn mois,au plus tard, vous retournerez à Londres, ou au Palais, à eIrmonûicr,S^a fera Je Roy, Si aura Ion Conicil, Si des Nobles, Si Prélats de fonpays prefens,lcIqucJs ces requeues ky orront Si ce que vousdemâdezà oder. Puis elles vous ^^^^^donnees Siaccordccs,Si tout ce,qu’il rrouucra enJeiircon/èiJ,Si pour/cmeiUcut y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^na fait,/! ù point,Scpar reJ/e manière,que bien vousdétirafûffire.Ce/ierc/po/i /e R contenta allez Jes aucuns, Sinon pas tous,car en la compaignic U en y anoir de re-ocUes, Si tous a 1 ’opinion du Duc de CJoceûre.Si vouJoient que plus brièvement, ^'au

trement,ils lu Pent relpondus.Mais Je Duc deLanchAre Si Je Duc d'Iorch, par heiles Si doucesparoUes,les appai/erent,Si fe départirent tous, Sife tetraiteurebaed aridn Peu. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/

Néant- /

-ocr page 1381-

D E, F R o I s s A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'24^

Neantmoins, pour ce ne demeura pas la matière a pourfuiuir5amp; le mois venu, ils fa^ ( rent tous au Palais de Wcfimonfticr;amp; là y fut le Roy,amp; eut les Prélats amp;nbsp;les Nobles de Ion Conlcil,amp; y fut prefent le Duc de Clocellre, qui f enclinoit fort à l’opinion des dc-mandans :mais*èla rt fponfe faire,il ne demofra pas tout cc^que fon cueur penfoitjmais ainçois fen fceiit bien diflimulcnà fin que le Roy,^ fes deux freresjamp; le Côfeil du Roy (quiparraifon y deuoit eftfe)nef’enappcrccuiïent:amp;: refponditcncorcslcDuc de Lan claüre pour le Roy,^ adreça fa parollc fur les Londriens(car ils f^Âoient principalemét larcquefte)amp;dit,Entre vous,hommes de Londres,!! plaid à Monfeigneur, queievous refpondc determinément de vofire rcquellt:amp; iê vous en refpondray, par le commandement de luy,amp;de fon Conlcifamp;r par l’accord amp;nbsp;volonté des Prélats amp;nbsp;Nobles de fon Royaume.Vous fauezcommcnt,pour écheuer plus grans maux,amp;pour obuieràl’encô- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;flué

trcdetelsmalefices,rcgardéfurgcneralement,amp;accordédcvous,amp;de tousles Con- ‘^‘^”‘^ faux des citez amp;nbsp;bonnes villes d’An2leterre,quefurrcftatdcla marchandife vne taille y?

r ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ehardlonneueu

leroitauite,cn la rorracamp; en la manière comme elle a couru enuironalixans ,apayer, ^ cerfamet re-dii cent,treize,fur ceux qui vendrQienr:amp;: parmi tant, le Roy vous iura à tenir, amp;nbsp;feclla, guelfes des Lon moult de frâchiles:lcfquelles il ne vous veut pas öfter,mais accroiftre,amp;emplir tous les dries faites par iours au cas que vous le dclTeruirez.Mais là ou vous voudrez eftre rebelles, amp;nbsp;contredi- ^ meneed» lans à ce que vous auezde bonne volonté accordé,!! rappelle toutes les graces faites,amp; ^»edecloceßrt vecz files Noblcs'amp; Prélats,qui ont iuré à!uy,amp; luy à cux,à aidera tenir amp;fouftcnir tou tes ebofes licites,données,eftabües.S^ accordées pour le meilleur.^à ce faire généralement tousfe font arreftcz,amp; parfcience.Siayezauisfurcc: amp;nbsp;confiderez que feftatdu Roy elt grand amp;nbsp;puiiranr,amp; uü eft augmenté en vne manière, i! eft diminué en l’autre, caries rentes,ne reucnues,ne r??oî?!nent pas, pour le Roy, à fi grand profit, comme elles ont fait le temps pafleiamp;fcont eu le Roy amp;nbsp;fes Confaux moult à foufiTir,amp; à porter de grans couftages, puis les guerres renouuellées entre Ffance amp;nbsp;Angleterre amp;nbsp;moult ont

frayéles traittcurs,qui ont efté par-delà la mcr,traitter amp;nbsp;tenir iournée contre les Fran-

pois.AulTi le mariage du Roy à pourfuiuir a moult confié :amp;quoy que tréues foient en- nbsp;nbsp;«

trcFranccamp;Angleterre,fi coufientmoulr,par an,les garnifons des villes amp;nbsp;chaficaux,

qui font en robeilfancc du R oy,tant en Gafcongne,Bordc!ois,Bayonnois,Bigorre,qu’é Umarchc deGuinesamp;deCalais.Auflîtouielabondcdelamer, pour garder les ports, haures, amp;nbsp;frontières.D’autre part toute la marche,entrée,amp;: iftu» d’EfcoceC qui ne peut eftre dépourueuë,qu’elle ne foit^ardée) Seau fli la frottiere d’Irlande : qui eft longue amp;: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;■

eftenduc. Toutes ces chofes,amp;gt;autrcspluficurs, qui fe rapportent en l’efiat du Roy5Ô^ lurl'honneur 5: eftat du Royaume d’Angleterre,fc*iiontcnr à grands frais amp;nbsp;couftages * nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

tous les ans:amp; le fanent 8e entendent mieux les Nobles amp;nbsp;Prélats de ce Royaume, que vous ne faites,qui ouiirez amp;nbsp;labourez,Amenez voz marchandifes.Louez Dieu de ce q^e Vous eftes fi en paixiamp;regardez,entre vous,que nul ne paye,fil ne le vaut,amp;fait matcha-difeamp;autantbienlepayent leseftrangcrs,quefont ceux de cefte terre. Vousencftes àmeilleurmarché quitte?,que ne fbnt ceux de France,de Lóbardic,ne des autres Royau nics,ou (efpoir)voz marchandifes vontjcarils font taillez,amp; rctaillcz,deux ou trois fois en l’an, amp;nbsp;vous paftez parmi vne ordonnanceraifon^^ble,qui eft rnife amp;nbsp;afllfefurvoz * marchandifes.Ce que le Duc de Lanclaftre parla amp;nbsp;remonftra ce propos doucement Sz fagcraentauPeuple(quicftoitfortcc»ifei4'!é, amp;nbsp;accueilli de mal faire, par information» d’autrui)fi les appaifa amp;nbsp;adoucit grandeTnent,amp;fe démmpit amp;nbsp;départit ce Confeil amp;nbsp;cefte airemblee,f3ns riens*faire de nouucl,amp; le tindrcnfles plus grandes^ faines parties desConfaux des citez amp;nbsp;bonnes villes à contens.S’il enyauoit aucuns, qui voufiftent veoirlecontraire,fin’cn monfiroicntils nuis femblans.Le Duc de Oloceftre retourna lepuetie cb-en fonhoftel amp;chaftc! de Plai(ÿ,amp;: vcit bien que pour ceffefois il ne vicndroit pointa eeßre dece» de fesatteintcsiamp; demourt la choie en celuy eftat,amp;: luy toufiouts V!(ant,amp; fubtillantjComA* entreprißi me il pourrait mettre amp;nbsp;bouter vn trouble en Angleterre, amp;nbsp;tronuer moyen quela guer rcfiiftrenouueléccn France,amp;auoit de fon accord l’oncle à fi femme, le Comte d’A-rondebquidefiroit la guerre fur routes riens,amp; tantauoicnt frit amp;nbsp;pourchacé, qu’ils a-uoient attrait à leur volonté le Comte de Waruich.LeRoy d’Angleterre auoit deux fre res,de par fa mcrc,rvn amp;nbsp;l’ailué,qu’on appelloit melfire Thomas,Comte de Kent, amp;nbsp;le fécond melfire lehih de Hollande, vaillant Cheualicr, Ce melfire Ichan de Hollande aiioitàfemmela fille auDuc de Lanclaftre,SZ eftoit Comte de Hoftidonnc,amp;: Chambe hn d’Angleterre,amp; fut eeluy,qui occitle fils au Comte Richard de Stanford, fi comme

-ocr page 1382-

ijô nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L B î^V A R t V 0 L V M E

^^uchd.x-jQ il eft cy deirus-contenu t en noftre HiftoirCk De meflîre Richard de Stanfort eftoitde* ^i* i-.^ol. mouré vn ieune fils Efcuycr,amp; ce fils cftoit en la protection amp;nbsp;garde du Duc de Cloce-z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ftrc,Lc Comte de Hoftidonnefetenoit le plus du temps eh la Court du Roy d’Angle*

terre,fon frere,amp; bien fauoit,plus que nul autre,des conuenansamp;affainisduDucde Clo ceftrc,car couucrtementamp; lagemétilcnfaifoitcnquerir,amp; auffiil doutoitlc Duc trop grandcmcnt,car il le fentoit félon,foudain,amp; haut dUremeSqamp;fon ennemi fc tenoit de lezluy,quot;car du deliôh,1Ju’ilauoitfaitdcmeflirc Richard de Stanfort,ilneftoir encorcS nulles concordances de paix. Le Roy Richard d’Angleterre aimoit fon frerc( c’eftok raifon)ôc le portoit contre tous,amp; vcoit biönjamp; conceuoit/que le Düc de Cloceftre,fon oncle,luy eftoit trop fort contraire,amp; fc mettait en peine de faire confpiration contre luy,3c d’émouuoirlc Royaume.Si en parloient fouucnt cnféble,Iuy amp;nbsp;fon frere dcHol* ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;îandc.En ce temps auoic enuoyé en Angleterre le Roy de France le Comte de Saind*

PoI,pour veoir la Roync,fa ieune fille,Roync d’AngIctcrrc,amp; pour fauoir de leur eftat, amp;nbsp;nourrir toute amoûr,car les treues cftoient données partcîle manière amp;nbsp;condition, que c’eftoit l’intention des deux Rois,amp; de ccuxdel^ur pluspriué Confeil, que paix fc nourriroit amp;nbsp;ferOit entre France amp;nbsp;Angleterre,mal gré tous les mal-vueillâs,qui le con traire y voudroient.Quand le Comte de Saint-Pol fut venu en Angleterre,lcRoy amp;Ic Comte de Hoftidonne luy firent tresbonne chcrc,tant pour l’honneur du Roy de Fran ce(qui là l’enuoyoit^que pource qu’il auoit eu à femme leur fœur.Pour ces iours n eftoi* ent point delez le Roy,quand le Comte de Saint-Pol vintlà,lc Duc de Lanclaftre,nelo Duc d’Iorch,amp; fe commençoient à diflîmuler,car ils fentoient,^ veoient,qMe murmu-rationsfecommençoientà émouuoiramp;éleucr en Angleterre,cn pluficurs lieux, furl’c* ftatduRoy,amp;quclcs chafes fetailloicntamp;ordonifd{ct?allermal(fi ne vouloicntpoint eftre demandez du Roy,ne du peuple d’Angleterre 5c toui»venoitdu Duc de CIocc-ftre amp;nbsp;de fes complices. Le Roy.d’Anglcterre, n’oublia rietis à dire amp;nbsp;remonfirer au Comte, de Saint-Pol, tant de l’cftat d’Angleterre, que de fon oncle le Duc dcCloce-ftrc(Icqucl il trouuoit dur amp;:rebcllc,amp;moult mcrucilleux)amp;luy compta tout aulong , . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;IcRoy d’Angleterre fon affairc.Quand le Comte de Saint Pol fi eut ouy parler le Roy,

tAes^M^ReRi- fii’chicrucilladcpluficursparolles,quelc Roy luy dit,amp; refpondit qu’elles nefaifoienc charJ^le nbsp;nbsp;P^^ ^ foufFrir,nc fouftenir.Car Monfeigncuij(dit il)fi vous le lailTcz conuenir, il vous de*

vitrerreû u l[ojgt; Je

te ßn Pere.

ftitJu Duc Je ftruira.On dit bien entrance,qu’il ne tend à autre chofe,fors que les treues foientrom cleceftretparle pues,amp; la guerre rcnouuellcc enqÿ France amp;nbsp;Angleterre, amp;nbsp;petit à petit il attraira les CemteJeSdint cucurs de pluficuts poures Bacheliers dc cc Royaume, qtii défirent plus la guerre que la Pelt tßa^callé paix,ne les vaillans hommcs(fclag«errc f’cmeut,amp; queGens-d’armes amp;quot;nbsp;Archers fal-^^^”^ cnfcn»ble)nc feroient point ouïs,ne creus,car raifon,droiture,amp;: iuftice, n’ôt point ’^tierreJe ^âr dp Heu,n’audiencc,oumauuaiftié règne* Siypouruoyez donc,auanr plus toll,que plus* Roy Je Fran tîtd.Uvaut mieux que vous tenez en danger,qu’on vous y ticnne.Ces parolles du Com te de Saind-PoI fi donneront moult à penferauRoy d’Angleterre, amp;nbsp;luy entrèrent au cueur moult grandcmcnt,amp; depuis que le Comte d^Saint Pdî fut retourné en Franca fi les remonftraà fon frere,le Comte oc Hoftidonne,lequelluy dit,Monfeigneur,beau-frère de Saint-Pol,vous a rcmon^ré,à la ^ttrc,la pure verité.Si ayez fur ce auis amp;nbsp;ofdô-nance.Ic fu inforpé qu’enuiron vn mois,apres qüe le Comte de Saint-Polfut ilTu d Art eglctcrrc amp;*;ctourné en France,famcamp;renommé coururent en Angleterre moult p£^ ’■f' rillcufcsfurleRoy,amp;futvngcneralefclandre,qficlcComtedeSaint-PoleftoitVenueÔ Jre Calais aux Anglctcrr»3pour traitter deuer4îe Roy,comment les Français pourroient rauoirlavii

j:eulgt;eçeH Je

^^ ^^ CalaiSiOn ne pouuoit pas de plus gran^trouble émouuoir le peuple d’AngletcrtC Mi-amuJ» nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parler de cefi» maticrc,amp; tant que les Londriens en parleront au Duc de Cloceftréj

Duc Je elect- Seen furent iufques à plaify.L^Duc ne les appaifapas,ny n’anéantit les parolles,triaisleâ Prf,er rabaiß éleua,amp; exauça du plus qu’il peut,voire en difant ainfiJl n’y aurait que faite, Les Fran-sèpar lei(ey en çois voudroiét bien qu’illeur euft coufté toutcs Ics filles du Roy deFrâce,amp;ils euflenÊ uers les Lo Jriés Calais à leur volonté. De celle refponfe furent les Londriens tous melâcoIieux,amp;ditcÉ

qu’ils en parleroient au Roy3amp; lüy remonftreroient, bellement, comment le pays ene-ftoit rcueillé4Voire( dit le Duc de CloceftreJrernonftrcz luy tout à certes, amp;nbsp;parbonnd manière,amp; en faites doutej€c entendez bien quelle chofe il vous dira, amp;nbsp;rcfpondra,fild me faurez à dire,quand ic parleray à vous,amp;fur farefponfe ic vous corifcillcray.il ny aU roit que faire,qu’aucuns manuals traittez feferoient,carveczlà4eComteMarcfehal(qui eft Capitaine amp;gatdicn de Calais)lequel a ià efté en France par dcuxfois,amp;feioùfnéà Parifi

-ocr page 1383-

de FROISSÀRT


•aj.i


Parisjamp;fait amp;nbsp;procure, plus que nul autre, tousles traittezdu mariage du Roy amp;nbsp;cleh fille du Roy de France,ôr François font moult fubtils amp;nbsp;fanent trop bien au long regarder vnc chofe,amp;j)ôurfuiuir la matière petit à petit,amp; promettre amp;nbsp;donner largem eut, tant qu’ils viennGAàlcurs cntentcS.SLirlaparoIlc du Due de Cloccftrefe fonde rent les £ondriens,amp; vindrentvh iourà EltensparJetau Roy d’Angleterre. Pour telle heure ycftoicntfesdeuxfrercsjlc (Jointe de Kent amp;nbsp;le Comte de Hoftidoonè, le Comtede i;/,,,^r^ f^^^-^ Sallebery,lcs Archeuefques de Cantorbie t amp;dc Mcllun,fon Conlßflcür^mclfircTho- duMeUun^^ue mas de PerfpmclTirc Guillaume de rifle,RichardCrcdoîj,Ichan BoüloufFre,amp;pluficürs kpenfe efire de autrcSjtoüsChçualiersde fachambre.Si.remonftrcrehtau Roy lesLondriens, moult fa ^«»'h^f i au--gemcnt,lcur cntcntCjSc ce pourquoy ils eftoient là venus,non mie pat nulle hauteflejne ^‘^”^fi’^ dure manicrejfors que par douce amp;nbsp;amiable voyc,amp; dirent ainfi ^ en leurs paroflesj qué *** ^ i^^p-fame Prénommée en coüroit que par tout le Royaume d’Angleterre. Le Roy fut moult cmcrueillé de ces nouuellcs,amp; moult de près en fon cucür luy touchèrent, maismoult fagement,pour le prefcnt,il l’en fccut bien dilïîmuler,amp; appaifa les Londricns:amp;: dit que de tout ce,qu’ils auoient dit amp;nbsp;parlai! n’efloit riens.Vray eft qüe le Cointe de Saint Pol cftoit là venu iouër Se ébatrc,amp;voir le Roy,maisle Roy de France en toute bóne amour luy auoit enuoyéjpour veoir la fille, la ieune roync d’Angl.n’autre marchadife, ne trait-té, ils n’auoient en eux deux:fe Dieu luy aidait, ne par la foy, qu’il deuoit àja couronne d’Angleterre:amp; trop l’cmcrucilloit dont telles parolles pouuoient naiftre ne venir. Le Comte de Salbcry^apres que le Roy d’Angleterre euft parlé,lî parla,ô£ dir,Bonncs gens de Londres*,trayez vous en vos holtels,amp; foyez tous afleurez que le Roy amp;nbsp;fon Conleil ne veulent que tout honneur amp;nbsp;prqÆtau Royaume d’Angleterre,amp; ccyx qui premièrement ont mis hors telles nouuelTes,lônt rnal-confeiilez,amp;monftrcnt qu’ils verroient vo lonticrs Vne granefé tribulation en Angleterre, amp;nbsp;le peuple clcucr amp;nbsp;émouuoir contre le Roy.LaqUelle chofe cfpeCialement vous dcticz mouk craindre qu’elle n’auierfnc, car ià par la rebellion des mauuais(qui puis enfurent corrigcz)en fuites vous en peril amp;nbsp;en auentured’élire tousperdus amp;nbsp;detlruîts,car là ou a peuple mauuais. Seigneurie, ne lu-llice,ncraifon n’yontpointdclieu.Celle parolleadoucit moult grandement lesLon-dricns,amp;fc contentèrent atfez duRoy,amp; de fort Confcil,amp; de fa rcfponfc,amp;prirent edge, amp;fcdcpartirent,8lt;: retournèrent arriéré en la cité de Londres^amp; le Roy dcmóura,amp;: le tint à Elten tout penfif amp;:melancolicux des paroles qu’il auoit otiycs amp;nbsp;entendues, amp;nbsp;retint delczluy fes deux frercs,amp;^fcs plus prochains a»is,amp; cfqücls ilauoit plus de fiàn-ce:amp;ne fofoir bonnement alTcUPcr entre les oncles,amp; vcoit qu'ils rclTongnoicht, amp;nbsp;fe tenoienten leurs manoirs.Si le commença à doutertl’eux,amp; trop plus du Duededo- * ccftrc,que des deux,de Lanclaltre amp;nbsp;d’Iorch ( car ces deux, il les auoit aflez vtflontiersi

amp; le Due de Cloceltre non)amp; fe faifoit garder tous les iours,^ toutes nuits, à mille A: ^/^. j^^, f ,gt;^^yj chcrs.llauint ainfi,qucle Roy d’Angleterre fur informé, Sefut dit pour Vcritéjquelc d'An^.^wm^ DucdcCloccllrc,lônoncle,amp;le Comte d’Arondcl,propofoient, amp;nbsp;auoient getté leur ^»e U Due de suis,que de fait,amp;à puilTancc de gcfts,ils le viendro^ent quérir,amp; le prcndroient(ou qüe ^ CleiefheJôri il full en Anglcterrc)amp;auflî la ieune Roinc fa fern me^ amp;nbsp;lescmmencroiétcnvnchallel‘’”^«lt;/’.quot;‘’'^ Màferoientmisamp;endos biencourtoifement^furbtjjincgardes,Scieur ticndroiton leur eftat bien amp;nbsp;largement pour boire amp;nbsp;mangcr,amp; du furplus,cc queeeceflaire amp;nbsp;ap- ^Pi^”„^^^i' partenant leur cftoit,amp; feroient mis quitte^ Manibours en Angleterre,peut gouuerner -f%j auoit de leRoyai!mc,defqucls le Duc de LanclaftTc amp;nbsp;le Duc d’Iorch fi feroiét les deux premiers thuyé, c^pou pour gouuerner toute la marche du N orth,* mouuant dl la Thamifc iufqnes i la nuierc ‘tpres rr^r-duHombreamp; du Thin,amp; iufqu’à lariüicreL^eTuedfqui court deuant la cité de BerUie) **gt;(b,pourBer-en comprenant toutes les terres amp;nbsp;Seigneuries deNortho^ibclIandc, de toute la bon quot;^‘^gt;1»‘»lt;'»f^ dcdEfcocG.LeDuc de Cloccftrc auroit toutlegouucrncmcnt de Londres amp;nbsp;des Lon- *^^^' dtiens,amp; de tout Exceflft.en comprenant toute la bonde de la mcr,amp; iulques là ou la ri quot;^^ cartes ’^cj' uieredeHombreentreen mer,Serons les ports amp;nbsp;hautes au deflbus dc’Londres, iufqu’à defiriptiom. Hantonne,amp;labôdede Cornouaille,Le Comte d’A rôde! de rechef auroit le gouuerne -fiepen/èijue mét desterres^mouuàs de Lôdres cnSouceftre,en la Côté de Kc nc,d’ArödcI de t Sierc, ^quot; ‘^‘trtes nom-dcDcuncficrc,amp; de Borcqueflere^Sc de routes les Seigneuries d’etre la riuiere de laTha ’’’'”^ ^^^ ^”«lt; nfifcamp; Brifto,Sc la riuiere de Saucrne(qui depart le Royaurac^'Anglcterrc,amp;la contrée

dî Galles,ou moult font de grandes Sergneuries)amp; tiehdroient fié feroient iüfticc amp;nbsp;rai- ^ ^^’^ ‘'^'^.^ -‘onatoutbommcamp;atoatcrem!ne.M.ais,cefl:oitleürintention qU on trouucroit voye ieneks (oint/ fdfonnable commet la guerre feroit rcnouucllée entre Fràcc amp;nbsp;Angleterre, amp;nbsp;fêle Roy point.

-ocr page 1384-

152 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LÉ 05 A R T VOLVMÊ

; de Framec voulon rauoir fa fille,elle eftoit encores ieunc,de l’aage de huit ans amp;nbsp;dcmy/i pouuoit bien attendre aage de femme, amp;nbsp;par auenturc, quand elle auroit douze ans, fs repentiroit elle dé fon mariage(car en innocence l’auoit on ffiariéc:fi ji’cftoitpas chois de raifOn de la demarier de l’hoir de Brctaigne)amp; Pelle vouloît demeurer amp;nbsp;tenir maria ge,ené demourroiqpar droit R oyne d’Angl.amp;auroit fort c^ouaire,mais ià ne feroit côpal gne du Roy d’Anghamp;fc leRoy d’Ang.fc mouroir,auat q la icune Dame eiift aagejon au* , rOitconfeildelar^uoyerenFrance.Toiitcstellcspropofitionsamp;adionsmettoientcn termeplufieurs Anglois,amp;par efpecial en Londres,amp; ne pouùoient les Londriensai* merle Roy amp;nbsp;fon affaire,amp;fe repentoiertt plufieurs,que quand les cotn^nunautez, en la ” Cotnté deKcntcnExccftrcamp;:Souccftre,amp;cnla Comtéd’Arondel,{’éleuerentamp;ivin-drfiutà.Londrcs,qu’on leur brifa leur propos.Car ils auoient entrepris (ainfi qu ils con-feiTerent à la mort)d’occire le Roy,le Comte de Salbery,lc Comte d’Acqueuiifforf, Si toutlc Confeil du Roy:amp; f ils euffent ainfifait pour caufe de rcbelliô,le Royaume decs meffait en fuft legerement venu à chefjamp;euffent les Londricns,aucc l’accord du pays Si du Côte de Bouquinghen,nómé le Duc de Cloceftrc(qutrendoit grande peineà tout troobler)trouué aucun:qui euft pris le gouuernement de la couronne,amp; remisleRoyau me d’Angleterre en autre main,qu’il n’eftoitiTout ainfi, amp;nbsp;encotes plus, murmuroient les Londriensamp; ceuxdc leurfedc,amp; fc faifoientfecrets Confaux,amp;: tout ce fauoit bien

1« Roy Richard,amp;bié cftoit qui en fccr'et lieu luy rcmôftroit,amp; cftoit de ce plus encoul-pé le Duc deCloccftre,que nul des autres. Le Roy Richard d’Angleterre febahiflbita Îafois,quandilfcntoitles haines couuertes fur luy, fi enuieufesS^ perillcufCs,amp;ccn’e-ftoit pas de megLtcillcs.Si monftroit il tous les fenahlai« d'amour,cÓmc il pouuoit,àfon oncle le Duc deCIocéftre,amp; aux Londricns,quan^ls le venoiét voir, mais riens n'y va loir. A la fois le Roy cnparloittoUt foucf,àfesdeux ôcles,lcDucde Lâclaftrcamp;leDuc ' ‘l’^otchfquifeténoicntle plus du temps delczluy)amp;lcurrefhonftroitdouccmctamp;fagc Ju D»eXquot;clo ’^‘^ti^pôur auoir leur conlèil,comment il fc ponrroit thenir f d’eux,amp; de ce,dót il cftoit ttfre erJes informé.Puis leurdifoit,Mes beaux oncles,pour Dieu ie vous prie confciilez moyque lonJeiens. fay à fairc.Ic fuis tous les iours bienînformé,dc Vérité, que voftre beau frerc, mon oncle de Cloceftrcjle Comte d’Arondcljamp; leurs complices,mc veulent prendre(amp; défait ils ont aflez l’accord lt;|çs Londricns)amp;r meeculcnt mettre en vn chaftel,amp; là enclorre,amp;: me veulent donner Aon eftat par portion, amp;nbsp;à ma femme auffifqui n’eft qu’vne icunefille amp;nbsp;fille du Roy de Francc)amp; l^c veulent feparer t^ moy,amp; l’enuoyer autre part tenir fon eftat,amp; pource,mes beaux oncles,efe font trcfcMicufcs chofes,amp; qui pas ne font a

* foufFritjtant qu’on y puiffe obuier?Vous m’auez fait boni mage, amp;nbsp;iuré foy à tenir,enla prefence^e voftre Seigneur de pere le Roy Edouard de bonne rnemoirc,mó grand Sei ^neur,amp; à ceiouriurerent tous les Prélats, amp;nbsp;Baros du Royaume d’Angleterre àmoy te nir pour leur Roy,amp; y demourer,pafte eft ià le terme de vingt anSiSi vous prie, mes on-pfiertsJ» 1(0' cles,au nô d’amour amp;de charité,amp;par le ferment que vous auczà moy,amp;que vousme i^icharJ J^s deucz,quc vous me confciilezloyaumétiamp; tout ainfi que vous y eftes tenus,caràdeque indes de Lan- iepuis vcoir Seimaginer,mon oncle de Cloccftrc ne chacc^ny ne demande autre chofe d^frecr forsqücla guerre fcpuiftèreno^ucllcrcÿitre Franccamp;Angleterrc,amp;quelcstréucsfoiéÈ J'ligt;rch,igt;oHrle rompues:lefqult;jllcs nous auons Gonfermées voUs amp;nbsp;toutlc Royaume d’Angleterre (à concilier fu^a qui il en Îppartiétàparler)amp;iuréfolcnnelle«icift,amp;fcellé,amp; fur celle c6pofition amp;nbsp;or-

ieurfrere tii

donnance on m’a conioint par mariage à la fille du Roy de France,amp;n’y entendons que tout bienjamp; pource vous fauez^es beaux oncles,que qui v^à l'encontre de ce qu’il a iu ré tenir,amp; feellé pour caufe de prenne,il fe priait trop grandement,amp;eft,de droit eferic

Confort Jes Dues Je Lan

qu’il foitpuni dlt;*corps amp;d’auoir5amp; vous faUez qUeie déporté monoUcle de Cloccftrc voftre frere^tât que ie puisje tourne à neât toutes fes menaces^ promeffes,qui trop me pourroieut eoufter.Vous eftes tcnus(puis que ie le vous di amp;nbsp;retnonftre5amp;que ie demâ-de Voftre côfeil)« rnoy cüfci!lcr,ainfi que de raifort.Quand les deux oncles du Roy( c’eft àfauoirleDucdcLancIàftrc amp;:lc Duc d’Iorch,dcftüs nómcz)curétoui leRoyd’Angl.

leurntfucu,ainfi parler,amp;auflî qu’ils veoient bicn,à fesparollcs, qu’il auoitlecueur tout IdJ etJ' h ®*’go*Àcux,amp;qu'iUcurrcmortftroitfibcl,amp;fiàccrtcsjccsparollcs(quidcpres luytou-^kleùr neuen le ^^®æ®^) ^ ^’^^ ^æ^ fauoi€r,fans faire nulle enqucftc,qu’elles eftoiét véritables, filuy di j^jJ’^n^l. rentjMonfeig.fouftrez voUs.Lailfez leteinpscoulerà VaI.Notisfauôsbiéquenoftrcfrc re de Çloceftre alapircteftc,amp;lapluspcrilleufe d’Ang.'Nou»l«uortsbicn qu’il ne peut plus qu’vn hômCjamp;fil eharpétcd’vncoftéjrtoUs GharpenterôsderaùtreiTantquevous

voudrez

-ocr page 1385-

DE FRO ISS A.R T.


2;}


voudrez demourer en noftre confeil,vous n’aurez garde denoßre frere* Tlditàlafois moult de chofes,dont il n’eß riens.Il ne peut toutfeußne ceux de fou Con!eiI, rompre ne briferlés tré^Sjquilont données,ne de vous endorre en vu chaßcl,nous ne le (ouf-lrironsiamais,nc que vous fulficziamais delà Roine d’Angl.fcparé,amp;de ce qu’il dit,il fe mcffaitamp; abufciSj vous prions humblement que vous vous appaifez .Lesc hofes fi tour nctótbien,fi a Dieu plailETout ce,qu’on dit,ne vier pas à cffeôhift ce,qu’on dit amp;nbsp;pente àlafois,nc fe peur pas toufiours faire n’accomplir. Ht ainfi appaifoient le Duc de Lan elaftre amp;nbsp;le Duc d’Iorch leur neuen,le Rc/y Riclftrd d’Angleterre. Pour autant que ces dcuxScigneiÂs,defrus-nonimez,vcoient bien que les befongnes d’Angleterre fi le conl mençoient à mal porterjamp;t grandes haines nourrir entre le Roy amp;le Duc de Cloceßre^ à fin qu’ils n’en fuirent en riens demandez, ils fe départirent de l’hoftcldu Roy, eux fis toutes leurs famillcs:amp;prirent congé dujdoy, pourvue efpacede rcmps:amp;r feu allèrent ^„p^^^ ^^ les deux frères chacun en fonlieu:amp; emmena le Duc de Lanclafirc auecluy fafemme, i^„ci^i}^e ^ MadamcKatherinc dcRuct(laqucllc feßoit tenue vn temps en la compaignie de la icu j’/or':bprennet neRoincd’Anglctcrre)amp; prirent occafiô d’aller chaccr auxcerfsamp;r aux daims,ainfi que con^é Jni^o^, l’vfagecften Anglcterrc;6édcmouralc Roy d’Anglcterredclez fes gés,cn la marche de leumeueupour Londres.Mais depuis fe repentirent les oncles du Roy,moultgrandcmenr,deccquedc ‘jufljuftf'f^p^i partis ils f’efioient d’auccluy,car telles chofesauindrenren Angl.aiïèz roß après,dont toute Angl.fut troublée Sc emeuë,amp; qui point ne fuifent auenues, fils fuifent demou-rez delczje Roy,car ils y euifent autrement pourueu,quc ceux nefirent^qui le Roy con leilloicnt.il n’y auoir nul des feruitcurs du Roy,qui ne doutafi le Duc de Cloccfirc trop grandement,amp; qui bien ne vcftififk^’il fuß mort,amp; ne leurcuß chalfi cóment.Cegen til amp;'IoyaI Chcualier meflÿ'C Thomas de Perfy,auoit eße vn grand temps fouuerain Ef-cuycrdcl’hoflel du Roy ciAngl.c’cRadirc,enFrançojs,Maifi! camp;Séncl’chal,car tour l’e darda Roy paiToitpatTuy,faufil conuientil qu’il palfcparrE{cuyer:quiconquelefoir.

Il côfidera les haines,qui fe nourriflbiet entre le Roy amp;nbsp;fou oncle le Duc de doeeßre, amp;plüficursbaux Barôs d’Angl.quoy que de tous il tßoir tresbien aimé, mais il fenrir, corne imaginatif amp;nbsp;fagc,que les conclufions n’en feroient pas bonnes.Si prit congé de fon office,!c plus honnorabicment qu’il pe^t du Roy,mais le Roy fi luy dôna cnuis.Tôu refais il monßra tant de belles parolles amp;nbsp;d excufations,qu il f efi^epartir,^ y fut mis-Sc cftably vn autre en fon licu:amp;l’en vint mefiirc Thomas de Perfy demourer chez foÿ: Si làfetlnt.Le Roy auoif,dclczhl^.ieunc Confeil,amp; qui tropdoutoient ceDuede ClOCe-ftre:amp;;ccdifoicnt à la fois au Roy,Trefchcr Sire,il^'ous fait trop périlleux feruir. Nous • allons veu que tous ceux,qui vous ont ferui du teps pafle (voire aufquels vo»s auiez mis vodre amour amp;grace)en ont eu poure guerdon.Melfirc Symon Burlcfqui fur fi Vaillant

amp; fi fage Cheualier,amp; preudhómc,amp; tant aimé de voßre Site de Pcre,quc Dieu abfdïi- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. lc:amp; qui eut tât de peine amp;nbsp;de trauail pour voßre premier mariage ) vofire oncle,le Duc ^‘^^'gt;»fiilo» deClocedrc,filefitmct,rirhont#iifeméc,amp;trécherIa teße cômeà vn trahiftre,dcuant ^quot;^^^‘^^^‘^^ tout le mode,amp; plufieurs en a fait rnourir,ainfiqifb vous le fanez,ne toute voßre puilTan ,„ l’abßnc^dt ce fi ne les en a peu aider ne garder.Cber Siremous n’attendôs tous les iours autre chofeßs endes^cen-i car quand il vient deuers vous(ce n’eß pas (buttent) nous n’ofons lesy^.uxlcuer,ny tc^iv freie vue de derperfonne du môdc.Il nous regarde i^r la teßc,^ luy 1'20le que nous foiflmcs fi pro-^l^oc^ßre. chains de vous,amp; en vofire fcruicc,car*c lier Sirc,fachcz que ià tant qu’il viuc , il n’y aura paix en An g. ce n’oferiezè nulluy bien fairciEncorcs^utreplus il vous meiwce devons Stvofire femme,Madame la Roync,endorre en vn chafiel, amp;: là Vous tenir en fugedio, amp;nbsp;à portiô.Voits elles vn Roy perdu(fi vôus ne vous auifcz)amp;: nous a#ffi. Vofire féme fi n’aura garde.Ellc efi ieuncfille)amp; efi fille du roy de Frac^iSi ne Toléra l’on coürrouder, car tropde maux en vijndroiceen Angleterre.Vofirconclc de Cocefire, pour vous fai replus enhai rdc vofire peuple,fait ferner parmi Londres telles parôycS(nous les aubns ouycs)quc vous defies pas digne de porter couronne,ne de tenir fi noble héritage, borne Ic Roy.rume d’Angleterre efi,amp; les appendances,quand vous auez pris à femme, amp;nbsp;cfpoule,la fille du Roy de Fräce,voßrc auer{aire;amp; que par ce vous elles trop forfait, Si. ancanti,amp;quc trop vous aueZ affoibliamp;: amoindri kr Seigneurie amp;nbsp;le Royaume d’Angleterre,amp; les courages des vaillâsCheualiers,Efcuyers amp;NobIes du pays(quiroufioür$ -^ ont vaillamment continué Ta guerre,amp; vouloi’cnt continucr)a(foiblis amp;nbsp;découragez, êê que vous mettez le Royaume d’Angl.en grand peril,amp; en grade auéturc d’efire perdu,amp; que c’efi dôraage,amp; pitié trefgrâde,dequoy on le vous foufff c,amp; a-ou fouffert iufqs icy;

-ocr page 1386-

254

LesPrançois diét(ainfi que renÓmee court:dót ceux de cc pays ont haine fur vous)qu o f x m^HMis fleur veut öfter les armcs.Lacaufccft:pource que fifongncufcmétaucz entédu à leurs ^Jt^uquot;apporter ^^^*îteZjamp; pris amp;nbsp;donné treues,le plus par force:quc le moins par amoiy^car les Nobles kees jgt;receâen~ dc cc pays,dót on cft ferui amp;nbsp;aidé CS guerres,ncf’yvoiiloicnt accorder) amp;nbsp;que vous n’a-t«s dent ceux uicz p3S trop fongneufemét rcuifité les lettres dônécs,accoitlces,amp;:iurees à tcnirjamp;feel-decepdp.cem lees duRoy lehan de^'rance amp;defes cnfans:dcfqucllesies entans viuans n’ont nulles te mefiaucitnt nues,mais enfreintes cauteleufcmcntjamp;ont lcsFranj:ois trouué cautelles amp;nbsp;voyesobli-françois, s’a- queSjpar Icfquellcs ils ont rcnouucllé h guerfe,tolkt,ofte, amp;nbsp;vfurpé tous les droits,que

vos prcdeccllêurs ont eu en la querelle,amp;repris,tellement qucllemétjterfes,pays,amp;Sé-/nec’^làisbi^e ’’cfchauccccs cn Acquitaine,citcz,chaftcaux,amp;villes,amp; tout cc vous auczaneâti,amp;mis ß^Zm de vouloir ^^ négligence,ôi aucz monftré poure courage,amp; q vous auez douté voz'enncmis,amp;n’a-ofierlts armes ucz paspourfuiui Ics accidens dclamaticrc,ôc dcla bonne amp;nbsp;iufte querelle que vousa-‘fux Onglets, uicz eu,amp;auez encores,fc VOUS eóftderez bien tous les points amp;nbsp;articles de laquerelle, fuis^u'ëauoit fur lefquclsprocès voz prodécefteurs font morts,amp; premièrement voftre SiredePere, atcordeßIon- j^ Prinec (je Gailesamp;d’Aquitainc,amp; le bó Roy Edouard de bône mémoire, voftre aycul ^nes treues, ^^j ^.^^^ ^^ pcine,de foing,de trauail,amp;dc diligécc,meirent à raugmenter.Chcr Sirc,vn iourvicndra(cc dient les Londricnstamp;aulTi font autresen Angleterre,nousnelcpou-uons plus ccler)q telles chofesvo’ lcrôt fi fort rcnouuellecs3qu elles vous cuiror. Le roy Richard d'Angleterre fi nota bien toutes ces parollcs (qu'on kiy difoit en fon retrait,cn grand fecrct)amp; tantlcs nota,amp;penfafus(cómc imaginatif,qu’il cftoif)qu’vn petitapres eequefes deux oncles,lcs Ducs de Lancaftre amp;nbsp;d’Iorch fc furent départis deiâcompai-gnic, amp;nbsp;allez cn Icftrs manoirs ( ainfi comme cy-delfil?elWit ) il mcit ofer 5chardement enfemble cn luy,^dit cn foy-mefme premieremenr, que mi^x valoir qu’il déconfift au truy,qucqu’il fuft déconfit, amp;quçbriéucment il tiendroittei fon oncle deCloccftrc, qu’on enferoità toufiours affeuré dc luy, amp;nbsp;pource qu’il ne pouuoit celle emprife faire feuljil fcdécouurit à ccux,ouil auoic la grcigncur fiance. Ce fut au ComteMarcfchal, fon coufin(qui Côte cftoit dcNortinghcn)amp; luy dit,dc mot à mot, tout ce qu’il vouloir quifcfift. Le Comte Marcfchal(qui plus aimoirle Roy,quc le Duc de Cloccftre,caril luy auoit fait moult dc bicns)fi tint la parollc^du Roy cn fccret,fors à ceux là, defqucls il fc vouloir aidcr,car il n^ouuoit faire cc fcul.Lcs parolles,qui fenfuy uent,vous éclairci Fetntedu ^gt;y ront la manière amp;nbsp;ordonnance du procès.Le Roy d’Angleterre f’é vinr3fur forme amp;nbsp;ma geharddAn^ j^jg^j d’cbatcmcnt,5r pour chaccr aux daims, cnvnmayioir, à vingt mils de Londres, qu’on dit Hanoingesle bourg, cnlainarchc d'Exccftrc,à vingts mils,ou enuirongt;prcs fórepr^d^e ^^ Plaify,oi*lc Duc dc Cloceftre continuellement tenoit fonhofttl.LeRoyfedépartit ßu oncle de cl» vnc après difncc,dc Hanoinges le bourg( amp;nc menoit pas tout fon eftat anec luy:mais eeßre. l’afloit lailTé à Eltcn,delcz la Roync)amp;f en vintà Plaifÿ,ainfi que fur le point de cinq heu rcs,ôc faifoit moult bel amp;nbsp;moult chaud,ôc quad il entra au chaftel de Plaify,on ne le don noir dc gardc,quand on dit Vccz cy le Roy.Ià auoit leJi)uc de Sloceftrc foupé, car il e-ftoit moult fobre dc bouche,amp; petit fc^coit à table,tât dc difncr,cómc dc fouper. Il vint

• àl’cncontredu Roy,cmmi la place du chaftel,amp;rhonnor3,ainfi qu’on doitfairefonSci gneur,amp;qucbien le fccut faire.Auffi fit la t)uchcflc,amp; fes enfans,qui là eftoicnt,Le Roy ' ^ntra cn la {•lle,amp;: puis cn la châbre.On couurit vry table pour le Roy,amp;r petit foupa, amp;nbsp;là auoit il dit au Duc,Bel onclc,faites feller voz clfcuaux,nó pas tous, mais cinq ou lix. 11 GÔuient quç,vous me tenez côpaj|^nie àLondrcs,car fay demain vne iournée aux Lon-dricns,Sc trouuerons là mes oncles de Lanclaftrc amp;nbsp;d’Iorch fans faute:amp; d’vne requefte qu’ils me veulent ]5?irc,i’en ordonncray par vbftre confcil,amp; dites à voftre maiftre d ho-ftd qu’il viennc,amp; qu’ft vous fii^uc.aucc vos gens, à Lond res, amp;nbsp;que là ils vous rrouuc-ront.Lc Duc(qui nul mal n’y penfoit) luy accorda aftez Icgéremlt;ii)r.Tantoft le Roy eut foupé:amp; feleuafu^Tous furent prefts.LcRoy prit congé delà Ducheife, amp;nbsp;defesen-fans:amp;monta à chcual.Aufti fit le Duc:qui ne partit dc Plaify , que luy huitiefmedefes gcns,trois Efcuyers,amp; quatre varlcrs,amp; prirent le chemin dc Bondclay,pour auoirplus plain chemin,amp;pour écheuer la ville dc BehodCjSc autres, amp;lt;nbsp;legrand chemindeLon-drcs,amp;cheuauchcrêt fort,c^lcRoy faignoit venir a Lôdrcs5amp;fc dcuifoit,fur les chenus à fon oncle dc Cloceftre,amp; fon oncle à luy,^ vindrêt tât, en cheuauebat,qu ils appro-cheret Stadeforte, amp;nbsp;la nuicre dc la Thamife,Quâd le Roy deur^Jmir fur celle ébufebe il fc départit dc fon onclc,amp;cheuaucha plus fort que dcuât,amp;meit fon oncle dcrticrc:amp; lors voicy venir le Côte Maièfchabpar derrière,à tout vne grand’ quâtité d’homes amp;nbsp;de

cheuaux:

-ocr page 1387-

in

DE FROISSART.


chcuaux,amp; faillit fur le Duc de Cloceftre:amp;:dit,Ic mets la main en vous, de par le Roy.

Le Duc Ait tout éperdu:amp; veit bien qu’il eftoit trahy,amp;r commença à crier,à haute voix f ^^ ^ ’‘^S' apres le Roy.le ne fay fi le Roy l’ouit,oii non,mais point ne retourna,Sreheuaucha ^o^^-fr’rißnn7er”bat iours moult fortlt;icuant,amp; fcs gens le fuiuoient.Nous ilous fouffférons vn petit à parler keommande-^ de cefte marierc, amp;nbsp;allez rofty^rctou me tons.

Commentfür les derniers traitiez, de la dehurance des Seigneurs de France, prifinniers du Turcpar la hataide de Nicopoli,le Sire de Coney dp le Comte td^u, ConneJ/ahle de

ment du inlijf l^ if har ßn ni-neu.

France,moururent, dr comment on accorda pour la rançon du reße des antres.

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE,LXXXVII

VOus faucz(fi-comme il eft cy-deffus contenu en noftre HiftöirB)commcnt meffire lehan de Chaftel-morant amp;nbsp;meffire laques de Helü furent enuoyez en Turquie de uersl’Amorabaquin,dc par le Roy de France amp;nbsp;le Duc de Bourgongne,amp;qu’elle choie ils cxploiterct.Qnand ils furet retournez en France, ils furent trcfvolontiers veus du Roy, du Duc de Bourgongne,amp; delaDuchcifc fa femme, pout tant qu’ils rapportoient cerraincs nouvelles du Comte dg Neuers,amp;,des Seigneurs, qui auecques luy eftoientj amp;:direntbienlesdeirufditsChcualicrsauRoy,amp;aüx Seigneurs, qu’ils ciperoient que rAmorabaquincntédroita{fczlcgérementàtraittcr,pourauoir finance amp;nbsp;rançondc fespri(onnicrs,car(ainfi qu’on luy auoit dit amp;nbsp;remonftre, de tous les plus efpcciaux de fon Confeil)lcces Seigneurs de France(qui fes priionniers eftoient) mouraient en pri-fon)laquelle chofe eftoit bien taiîlee d’aucnir,carils eftoienthors de leur air amp;: nourritu-re)onn’cti aurait rien,amp; pour eux dcliurcr,on en póuuoirauoiramp; extraire grande finan-ce.Sur ces parolles amp;nbsp;remonftrances fordonnerent amp;i. aüiferent le Rt^,le Duc de Bour-gongnCjamp;laDuchclfe la femme,tjui n’entendait à autre chofe, fors à auifer, amp;fubtil-Icrnuitamp;iour,commcnt»n pourroit fibien exploiter, ne parque! traitté eUcpeuft ra-uoir fon fils amp;nbsp;héritier,amp;tii(oit bien,à la fois,quelaiaurnce de la bataille des Turcs con trelesChrcfticns,deuantNicopoly,auoit cfté trop dure, amp;nbsp;que trop luy auoit coufté, car elle y auoit eu morts trois fiens frètes, Cheualicrs,vail!ans hommes, que moult elle td a dit plu-aimoit:quoy qu’ils fulTétbaftards.Le premier fut le tHaffre de Flandres,le fecôd,meffircAquot;*’^ fins par-LouisdeBrielc:amp;lctiers,meffire lehan d’Ipprc.Encorcscnyauoitvn ieunc,amp; toutle leHafe moins né,amp;ccluy eftoitdemourc.A vrayélite,la Ducheffe de Bourgongne, Côtelfede ^pig^jfg/ Flandres,auoit allez a pcnfcr,5c tant penfa forces bcfongncs,pafmi le moyen de fon ma nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;coû,^

ri amp;dclcur Confeil,qu’ellc fut appailée de fes ennuie Slt; tribulations,mais ce ne fut pas fi cymert en rur trcftoft,car la chofe gifoit bien*en tel parti,qu’il les conuenoir demener par lens amp;nbsp;auis, quiePan ii^p petit à petit.Or en ce temps,que ie recorde,trépana de ce fieele,à Burfeen Turquie, cC * gentil Si vaillant ChcualierFrançoiSj meffire Enguerrand , Sire de Couc^, Comte de Soiirons,amp;moult grand Seigneuren Frâcc,amp; ne peut oneques meffire Robert d’Efne (qupeftoitenuoyédeuers luy,de par la Dame de Coucy)parucniriufquesàluy,qu’iPnc full furfon chemin lignifié de fa mort,Muy fut dit à Vienne en Aufttichc.Si retourna, fur ces nouuclles,en F Ancc,amp; 1A lignifia à aucuns du lignage au Seigneur de Coucy,6c nonpasàlaDame deCoucy^nc point ne le monîlr.i fitreftoftà clle,iufques à tant que le Chaftelain de Saind-Gaubain y lut enuoyé^iour quérir le corps,lequel eftoit cmbaltné nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

amp; fut apporté en France, amp;: recueilli en l’Abbaye de Nogent, empr^ Coucy,dela Du- pourFuttedii chclTcde Bar,dcrEuefque dcLaô,ar doq^hificuts Abbc2,amp;là fur,amp; eft,le gentil Cheu* ^oy de France lier enfcue'i,amp; ainfi finir^’an de gracc^nll trois cés quatre vingts,amp;rdixfept.Vous deuez cr dn pue dé falloir que le Roy de Frhnee amp;nbsp;le Duc de Bourgôg!^ penfoiét diligemment cornent ^»irgm^ncà ils pourroict alléger la prifon de leurs amis(lefquclseftoiêtau dager de l’Amorabaqüin, 1‘*‘^dinwe du cnTurquie)amp;n’eftoitiour,qu’ilsn’enparlairenr enféble^amp;moultfeuuent.Sirc Dinde ^’’^^^ Refponde eftoit touliours à leurs confaux Sc parlement , amp;nbsp;difoit bien que Marchans ^cempainmt* Vénitiens,amp; Géoeu(Ms,pouuoientà ce fait fort valoir amp;nbsp;aider,car par marchâdifcs(dôt priFonnierc toutesgensfe gouucrncnt)ils peuüent aller par rout,Scfauoir parauWesMarchans,lccó du Turc, uenant des Turcs,amp; des Tartres,amp; des ports amp;nbsp;palfiges des Rois amp;nbsp;Soudans mécreans amp;parcfpecialauQmiire,cn Alexandrie,cn Damas,en Antioche,amp; es grolfes amp;nbsp;puiftan Pratique du tes villes des Sarrazins,ils ont leurs voycsamp;retourjamp;: domicilcsamp;marchâdét là les Chre ^‘’-’’ Wquot;'^ ^^ ftiésaux Sarrazins,amp;prcnentôi:changenr,l’vn à l’autre,débonnairement leurs marchan-difes. Siacqueroientlc Roy de France amp;: le Duc de Boutgongnede toutes parts amis, ^g^^’^^gg j^^ moyens amp;nbsp;bien vucillans,amp; n’auoient nul talent,nedefir,dc guerroyer le Duc de Millan prir,„tiers X çar ils aiioiéc entendu qu’il eftoit moult bié de l'Amorabaquin.D’autre part trop bié fa-f«»«,

-ocr page 1388-

^^6 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E C^V ART VÖLVME

üoit Ie Röy laques de Cyprcjqucffil pouuoit tant faire par aucune voyc,dcüers rAm9 rabaquin^qu'il l’artiolift de fa furcur,àfin qu’il fe voufift defcendrc à aniiable compofidó des Seigneurs de FrancCjqiïil tenoit en prifön, parquoy ils eulfent courtoific ilTuc amp;nbsp;de liurance)il feruiroit bien à gré le Roy de France,le Duc de Bourgongn#, amp;nbsp;les Frâçois. Dequoy le Roy de Cyprc,pour eux complairejfans luy épargner, fit faire amp;nbsp;oiiurer vue nef de fin or,trefnobie amp;nbsp;riche,amp; eftoit bié du prix amp;nbsp;valeur de dix mille ducats. Laquel le nef ilcnuoya, pour^rcfenr,à l’Amorabaquin, parfes Cheualicrs j amp;nbsp;cftoit ladite nef d’or,tant belle amp;nbsp;tant ouurec,que grâdjjlaifir eftoit à la regarder,amp; là rccucllit amp;nbsp;receut ledit Amorabaquin à grâd gré,amp;: remada au Roy de Cypre,qu’il luy fcroi^valoir an don bic,en amouramp;rcourtoifie,amp;:ainfîlc raportcrétles Cheualicrs,qui le prefétauoit,au Roy leur Seigneur,amp; tout ce fut tantoft fccu en France,deuers le Roy amp;nbsp;le Duc de Bourgon gne,par autres marchans,qui en eferiuirent à Sire Dinde Rcfponde:à fin qu’il en fuft renommée deuers le Roy deFrancc,amp;leDucdcBourgongnc, amp;lcs Seigneurs. Or bien auoitcaufeccRoy laques de ce fairCjCarilfc tenoit en doutc,trop grâdemér,duRoydc Frâce amp;nbsp;des Royaux:pour caufe de ce qu’il fit occire Simeurdrir de nuit fon frere,le vaii ^c*^^4u»iri lant Roy Picrre,qui tât greua les Sarrazins,amp;qui prit Satalic amp;Alexâdrie,amp; le doutoiér, h mort ü^it- plus les Sarrazins,que nuis Rois,n’Empercurs Chreftiens, par les grandes amp;: vaillantes dßo leßnfrere entreprifes,qui audit Roy cftoiét:amp; (quoy q laques euft ainfi fair, t amp;nbsp;qu’à ce il enft elle Isfles^^' ‘^^ ptcfent)trefgrâdement f’en repcntoit,amp; fe reputoit auoir forfait gradement, amp;nbsp;pour ce NkofiaTLo- l^offâit amp;nbsp;délit vers le veillât Roy Pierre fon frere,il n’ofa demourer au Royaume de Cy ftans toutecet pre(carles Chrefliés l’eulfent occis hôteufement,fans merci) mais entra tantfift en vne te matière 4e galée de Gcncuoig(Liqucllc eftoit au port de t Nico^pfimlà ou le vice fut fait)amp; féqui-Cypre vn peu pa en mcr,aucc les Géneuois marchas,aulquels la gâlcc euoir,amp; vint en la cité de Gènes autrement. ^ fg fauua,amp; le recueillirent Ics Gcn£uois,ôr veulent aucunes^cs dire,que ce vilain fait eX/^ainÜ ^ uicurdrc du vaillant Roy de Cypre,les Géneuois l’auoiéc faft faire,car affez toR apres eofta ils vindrent à grande puilfance de Gens-d’armes amp;nbsp;de galecs, amp;nbsp;prirent affeztoftapres ■[Nous auons ^^ C’t^‘ ‘de f FamagoufTcjSc le port,amp; le tiennent de piiiifancc.Vray eft que le Roy de Cy adiouflécefte preauoitvn fils,moult bcl enfant,lcqucl(quand 11 vintpardeça la mer, la derniere fois conionâii)n,cr qu’il y fut)il amena auccluy,tamp;vn Cheuaner,qui auoit efté à Rome,amp;à Lombardie, a-pourmteuxfai ueefon pere,le Roy mor^.Les Cypriens cour»nncrent à Roy celuy enfant, mais depuis reentendre^ue p^j^ couronnement,!! nt vefquit point longuement,amp; mourut,amp; l’cnfantmort, les Ge-m^a außiee ’^^‘^^’^‘^‘^ f^it amp;nbsp;de puifrancc,amei^rent laques en Cyp^c,amp;lc couronnèrent à Roy,amp; cheualier aui regna Roy amp;nbsp;Sire du Royaume de Cypre,amp;î’ont toufioars les Géneuois fouftenu con-auoiteftéafeu, trctoutcs nations.mais onequcsils n#fe Voulurent dégarnir,nc rendre le portamp;la cité ßn pere, aieal dc Famagoij(re,amp; Ic tcnoiét encores à leur Seigneurie au iour,amp;:au termc,que le Aâcuc de cet enfant, de CCS Chroniques amp;nbsp;Hiftoircs,les eferiui, amp;nbsp;à vray dirc,fc la puilfancc des Géneuois, dntpuelil parle n’^iR cfté,les Turcs amp;mécreâs euîTent côquis,amp; eu tout, le Royaume de Cypre,Se mis tJ4/4 dit icy ^ tourné en leur obcilfance Sefubicétion l’Ifle dc Rodes,ôlt;: toutes les Iflcs,qui font cn-t^r^^Moit ic ‘^dofes cnlamer,iufqucsà Venifc(mais les Géneuois ^ les Venîtiens leur font grande xcr^lt;4* cxcix obftaclc au deuant)amp;quand iisveirent*:}uc le Royaume dArmeniefe perdoit,amp; que les enV^rd^ipne Turcs le conquerroient,ils prireni^faifîrcipt la forte ville,quo dirt Courq en Arménie nous auons nbsp;nbsp;feant fut la mer,^ U tiennent^ gouuernent,autrement les Turcs(fils ne doutoiér ce paf

feint de chan- ^ge,amp; les dîftroits dc Courq,amp;au!ri det PereydeuSt CÔftantinople)ils viendroiéttrop ^er enfin vray ayant fur Ics bondes delà mer,amp; feroient trop de*contraires à tous palfans,amp; cheminas lo'^d’Tquot;^^‘T ^'J''^^mcr,amp;’parcfpecialàrifledeftfodes,amp;auxIflesvoifines.Ainfi,partellesaétionsamp; ”/amp; e^laju- conditionSjfont gardées Srdeffendues les frontières amp;nbsp;bondes de la Chreftiente.Orre ^etionduPurc, tournon au droitp«opos,dont ic parloie prefentement.CeRoy laques dc Cyprefqui «’/ ajant ^ue fefentoit forfait dc la polutionïu Roy fön frere,qu’il auoit occis,amp;que tous autres Rois lamernommee SiC Seigneurs I cn deuoicntauoir en haine amp;nbsp;mal-vueillance) renckiit grande peine a cc le Bras S. Gear qy’jl peuft retoumaf en leur ^race,^ faucur,amp; fe tint a moult honnore,quand le Roy dc entre Couflan- France eferiuità luy prcmier'cment.Caril Ic doutoit plus que nul dcs autrcs,amp;bicny a-tmeZd'' ' nbsp;nbsp;nbsp;caufc,car le Duc de Bourbon,oncle du Roy de France,dc droite hoirie,amp; fucceifo

iff Äße iZ par ceux de Lufignan,dcuft eftre,^ dcuroit,amp; les hoirs qui de luy dcfcendcnr,Roy amp;hé iceur^fiene riticr de Cypre,amp;quoy quete Roy laques fuft frere au bon Roy Pierre;de Cypre,fine la co^nojpoint reftoitpas dc droit mariage,mais Baftard,amp; tout cc fauoient bien les Géneuois,amp; quad encores, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ils le couronnèrent à Roy,il y eut grans alliances d’eux.à luy,amp; d«luyàcux,amp;nefcpcu-

uent,nedoiuent,nullementbrifer, amp;nbsp;ledoiuent les Géneuois,amp; les hoirs, quideluy : nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defcen-

-ocr page 1389-

DE FROISSART.


'-57


defcendront.par rncr amp;nbsp;parterre deffendre amp;nbsp;gardcr,contre tout homn'!ejamp;; parmi tant ihontmoiik de Seigneuries SviranchdeSuU Royaume de Cypre,cartou£cc, qu'ils firent,amp; ont Faitjd’exaucementamp;d’auantage à ce Roy Iaques,ce fut,eft,amp; a cftéjtoufiours pour mieux valoir,amp;: pour dire plus forts contre les Vénitiens,amp;: mieux auoir labantift: amp;nbsp;congnoillancc de leurs merchandifes, dont ils font grand fadeurs entre les Sarrazins amp;nbsp;ceux de leur loy. Si mettoit.Jkmeit toujours,ce Roy Iaques,tafit qu'il veft]uit grande peine à complaire au Roy de France,Se aux François, moyennant les Géneuois (car ceux là nullement il ne voufift coiirroucer)amp; pour ce fini en celle faifon, de celle belle nef d’or,don Sarclent à rAmorabaquin,pouranoir entree d’amourSc de cognoilFance. Lequel don S: prclent fut rccueilly à grande ioye,amp;: moult prile,de l’Amorabaquin, Se de ceux de fou Confeil, Se fuppoloient les aucuns que Sire Dinde Keiponde moycnna toutes ces belongncs,amp;: en efcriuit aux Géneuois, car en celle manière, entre autres 3 11s rendirent grande peine àladcliurancc du Comte de Neuers Se des Barons de France à entamcr,ôeàpourfuiuirlcstraittcz.Qu?ndlcDuc de Bourgongne Se la Duebeffe Marguerite, fà femme,entendirentqutfl'Ainorabaquin le commençoicà tanner de fes pri-fonnierSjSe qu’aflez legerem en t il entendroit à traiter de leurs dcburäces,filcurvindreE cesnouudies grandement à lcurplaifance:Seclcurcnt village amp;nbsp;vaillant Cheualicrdcs ieur,dclaComtéde Flandres(lcquclon appclloitmelfire Guifebreth de Linrenghen,gt; c«;'?' tout Souuerain Si Regard de FlandreSjde parle Duc de Bourgongne amp;nbsp;la DuchclTc) amp;nbsp;iShiiS. firent venir,deuers eux mclfirc laques de Helly(pourtant qu’il lauoit bien les voyesche ^henet meßire niins,amp;.’paî!rages)S.'raccompaignerentauecqucsleur ChcuaIier:Sc luy prièrent que bié la^uei de fJeUi fifthbelongnc,amp;aidai! àtraitücr,2f#«cquesmcflire Guiflebreth/deuert ledit Roy Amo entiojez^vers rabaquiojSe les peines Si feruices leroientbicn confidcrécs,Sc rémunérées. Mclfirc la- -fT^^repr le^ ques leur promit,Si fi leur tyît,amp;:fc départirent les deux dclfufdits Cheualiers,Si meirét '^“‘^ ' au chemin,Si tant exploitèrent,qu’ils vindrentau Royaume de Hongrie, Si (cnrcrcntj”^’^^‘^^*JJ deuers le Roy de Hongrie,car ils auoient lettres pour luy. nbsp;nbsp;LcRoy rcccucles lettres,Si fe de shelters,et

lesChcualiers,ioyeufcment,pourrhonncurSiamourdu Roy de France:8iiacognoif- deßs temaak loit il allez mclTu claques deHclly,cariirauoitveu autrefois.Ils remonllrercnt affez aii^s»:«.

Roy ce,pourquoy ils efioient là vcnus,Siilïushorsde France ,amp; que c’eftoit pour aller traitter deuersl’Amorabaquin,pour dcliuraTiccdu Comte de Noyers,Si des Seigneurs de France,!! c’eftoit chofc:qu’il y voufift: entendre. Le Roy de Hongrie refpondit que ceferoitbicn fait,qucdelcs raciiapter,fc pourfinanefton les pouuoit auoir ,amp; toutes-foisàl'ellàyeronn’y pouuoit riens pcrdre.Auccto|itcc,ilolFrit corps Obiens à leur ai- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

der en toutes raanicresjdontlcs Cheualiersluy feeurent bon gré.Pour entref entraitté deuers l’Amorabaquin,auant qu'ils y peulTent venir,les Chcualicrs fi curent moult de peine,amp; y meirent trefgrande diligôcc,car tour premièrement, il couint que mclfirc loques de Hclliallaft deuers l’Amorabaquin, pour requerrevn laufeonduit pour mclfirc GuilTcbreth de Linrenglicn,à venj^- deuers luy en Turquic3Si quad il fut accordé de l’A-niorabaquin,cfcrit Siccrtifié,felon leur vfagc,il l'apporta en FIongrie.Adonc paflerent ils outre en Turquie,fur la fiance du laufeonduit. Si fut recueilli le louuerain de Flandres nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

dud:rrAmorabaquin3amp;dcfes gens,moult doiJcemcn^Ôi entendit on à fes parollcs. Si cômencerent à entamer les traittez petit ^ctit.En ce temps rcpairoifamp; bâioit au pays ^ deTurquievnmarchandGcneuois(voû'e ne mie de Siot qm elles mettes amp;nbsp;obeilfan- -fEUefinem-cedes Géncuois)amp;cftoitappclclcdit marchand BarAtholomicu Pologriqc, amp;nbsp;cftoitwe4/»jîï»lt;'»r -moult aimé Si cognu, pour le fait de fa marchâdife,enTurquie3Si en l’hoftcl dudit Amo anfourd’hHj^e^ rabaquin,ôi de luy mefmemenr.Sire Dindc*Rcfpôdc(qui fe tenoit àP^ris) pouradrccer^”?'”*.”''”^”^» les befongneSjà fin qu’elles culTcnt meilleure expedition,#!! auoir eferit audit marchad ƒ“' de rille de Sio,car ils fe congnodroient tous rvnrautrc3Sifignifioit,que pour complaire au Roy de Frâcc,au Duc de Bourgongnc,amp; à laDuchcIïe fa femmc,amp;-3ux Seigneurs Si Dames de France,qui auoient là leurs maris Si amis en piifon amp;csdâgcrs deuers l’Amo rabaquin,amp; pour eftre bien rémunéré de fes feruiccs faits il voufift demourer de la redemption amp;nbsp;finance faite,quand elle feroit menée Si copofee iufques àlà, amp;nbsp;en faire fa debre,quelque,que la fomme full,deuers l’Amorabaquin, amp;^cfdits Seigneurs de Frâce remettre amp;: amener à Vcnifc,ou fur le pouuoit des Vcnit!cs,Si il luy ccrtifioitfcurcmct, q ß treftoft côc il pourrit fentir Sifauoir qu’ils feroier t pourueus iufqs à la,quc luy meF ^^ ^^^^^ y^’ me perfonncllcment n’etedroit à autre çhofe,qu’il feroit venu à Vcnifc,8i en feroit la fi- „.^^,^^ nance amp;nbsp;dcliurâcc. A ces parollesamp; prières de Sire Dinde Refponde l’éclina amp;nbsp;defeedit uenu$.'

-ocr page 1390-

2; 8


L E Q^V ART V 0 L V M E


JeJitGéncuoismouIt volontiers,tantpourlc proffit amp;nbsp;bongrcqu il cn penfoka auoir, f’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quepouri amour du Roy de France(carà rel Royon peur bien rendre lorcincjamp;mcft

suis) (cion que ie fülors informé) qu a ces rraittez faire Je Roy de C)^lt;e( qui prié en c-fioit du Roy de France amp;nbsp;du Due de Bourgongnc,amp; lequel auoitia fait les prefens qüc f/ene Joute ’’O“S aüoni ditcy-dcflus)cnuoyadcfes plus eipeciaUx^de Wfle de Cypre:amp;auffiJc5irc feintÿtt'iln'e» ’^® t MathcJm,amp;lc ^ire d’Amine, deux grans Barons de Grèce,amp; allez en Ja graceamp;a-fenJeael’/Jle mour dc J’Aniorabaquin,fen rrauaiJIoicnr, S: rôtit pourcompJaJre au Roy de Frantéj JeMetheh». Car üns ce moyen ijs n’euffient ries faiéf. Orfpourtant que la Turquie efl vu grandpavsi fHt^tt ancien amp;maJ à maint pour errer S^clieua lieber homes amp;nbsp;Seigneurs, qui ne J’ofit poinrapptisj nemet Lesbos, ii’accouftümé)qüand JAmorabaquin defeebdità ce qu’il cnrendiftauxtrairrez dcdèli-^*u\e‘l^o»' urance,regardé futcn fon ConféiJ,qu’ôn ameneroit tous JesprifonUicrs François cnH ^noy,eta^feslt;r v^c deBurfe cn Turquie,amp;Jà fe concJurroicnt Jes traittez. Si y furent amenezicfdiii nsnlnyajrt Je Seigneurs dc Franceidont ily aüoit iufques à vingt amp;nbsp;cinq. Mais cn venant,amp;èn aine-Larruft/oa liant iufqUes là Jes Barons,les Turcs, qui guides amp;nbsp;gardes en effoientJeur/îrcntmônltdé P^^^f)^^^5 batterehr,««; rrauaiJJerenr,cardsJesauoienrbaifeinentamp; foibJement moH-^JUMneL ^'^^'^^ ”^ pouUoient aJ/cr que JepaSjamp;f pour ceedoient iJs batüs,S^ roiit vbJôriersaiibiéÉ ce fait les Turcs,bar ils veoient bicn,amp; entcndoicnf,qu ils feroiét deJiufcz,dôtiJ Jctiren-nuyoirgrandcmcnt.QuandiJsfufcntvcnus öramenezfaind qliclevons di) ciilavillc deßüde en TurquieJes Seigneurs amp;nbsp;traitieurs,qui là edoiérdepar JeDucdcBotifgbH gne amp;nbsp;de parle Kdy de Cypre,amp;Jcs Vcniricnsamp;Gcncuois,lesrecUeiJJirentdbuccinéf amp;nbsp;furent va petit plus à leur aife^qu’ilsneüaebtcüé es priConsde JAinorabaquih, tiïak nonobdât tout et qu'ils fu/Tenr là,amp;qù’ils entendaient Hen,amp;: vcoiet,qu’on tiicttUiign dc peine à leur dcbiifance,fieRôientiJs fou/ioursph/onniers,amp;oarde2dc fibres,quïR ^’^^àientpasîaquadcparticdeleürsvolôtcz.Eimelesaut^

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^'^^^^^^^^^^^y^ ^^^^^*^^quih vouloir buir parlerIcfcùuc- i

■ ^^l^J^^^^^gt;^^sgt;^^^i^^Giii^^bretbdtLinten^hen,^ nbsp;nbsp;nbsp;luy auoir dir, Separ cCpcdal

eneur/Je Pran ^^^^^^, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^® HeUi l auoit informe^que le Duc de Bourgogne cfpecialeinëtl’aùôir

fnsTurfnif^à éiloiten vn tresbel chafiel,deîezBid'fe,venu8cde{ccdù,amp;ià venoiétlesttaireliiS Jesixeens /niât p^der amp;nbsp;berongner a p^y,^c tant fut traittc,parl£i'nëtc,amp;r propofé, que la redépiiou des /iana; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vingt Si cinq Seigneurs fut mife en fórnine, 8c deuoii auoir l’Amorabaquin deux etni

mille ducats. De laquelle fomme^s Seigneurs de Matl^clin Sed’Amine en Grèce,amp;lé • marchand de Gènes Ôc de Sio^faif^entleur debte,Sccn demoûtoienraudit Ambrabà quin,amp;le Çùmte de Neuers iuroit Sc feelloitpour toUs,deuers les tnarchahs,qUeIby vc ^b a Venife,iamais de là ne Ce partiroit,qu ils feraient tous fatisfairsô: payez, AinCife pbt ConnfJabJe Je nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ’^^■^^ tiuant qù'Hs fuffenr tous conclus Sc accomplis, le Comicd’Eii nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

ff

France meurt ^^t o débilite de maladie,^altéré desairsSc viandes dûtes Sc cüranges qwil ci)r(Ieiliül:f /rsjennier r// ^^^ H n auoit pasapris)qn a Haute loge en Grece(là c^ il fe rciwit auecques les autres)!! z’uryuse.j’nr- mourut,ôctrepafTa de ce Heclc,dönt t^us les Seigneurs SecopaignoUs furentinbùlt coiir yuof/autfre- rouceZ:mais amender ne le poiiuôicnr.Si fût ledit meffre Philipe dA trois, Côte d’Eu} f^FFj/er yuece Sc Connétable de France,agreste qu’il fbtmort,vuidé amp;nbsp;embatmé,amp; en ccluy edat cri i»auc‘’''7'^ '^^ ^^^^^^^‘^^PPquot;*^^^ France.amp;: enféuely ehrEglifcdeSainÛ-Laurens d’Ea,amp; làgid:

fê^fremenc^a “ niuuiauaquiu icrurrcnuau tout cont»nt de la lommc dcHuldite,parle moyen ^»r/?,comme J ^. ordonnance des marcbans,G^ncuois6eautrcs,qui en ePoiénr demourez,^en aiioiét a s/.^»frc/j/f^ èait 1 cûrdcbtc,!cs de ux Cheualiers,!à enuoyez dc par le Duc deBdurgongne,pour faire .Pte/e»/ Ja amp;pourluiûitces ÿaittez(ainf commedir cE)mcûirc Guiflebreth dc Linrenghen amp;:Ia-pP^ '^l^^‘^^'^'^ ^bies deHclly(quigranddcfà'aiioicnrdererournercn France, amp;: de réiouirle BoyJe ^^ ^^^ ^^^^brgongnc,amp; la Ducheffe fa femme,amp;leurs amis,amp;: recorder CCS bonnes noti co^^t/f ‘a»quot;^^' ^^Fos)prirent congé dcrAmorab3quin,amp;:de ceux de fon hof}cl,qùe mieux ils cognbif ^f^MJrejf ^^^^b'^pi'^^ontadôcleditAmorabaquin.jen fi bon point,que trefliément leur dônna,amp;: f^t-^rea Aae- ^oecques tout ce,ordonna que de deux cens mille dücats(!cfqüels il déiioit auoir,ficô-etrdJe fara»- me dclfus edditties deux Cheualiers euffent vingtmille,cn aipendriffantla fomme, À' px^er prj/^n- qu ’on fîfl detant quitranc^deuers les Marchans, qui les debreuts ePeient, Se conlideni nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/ ^/ér/t/e jr^aee, J^ gentil R oy Bafàaclcs peines Scies trauaux^qu ’ils cn auoienr cu^Seandi que i’aydir,lc nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

Souacrain dc Flandres cûoitgrandement entre cn là grace. J^ es deux Cheua/ierste- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1

d: ^_, ^mcrcierentleRoygrahdemenrdecedônfCefùtraifondamp;rprirentdctous points edgé

. dcluy,Sz après des Seigneurs dc France, Qpandds le furet départis du R oy, ^revenus. J

'’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Éfrfe)

-ocr page 1391-

OE FROISSART.

Burfe,amp; fes congcz pris, ils fc meirent au retour; amp;nbsp;laiffercnc là encores le Côte de Neuerst les Barons de I rancejcnla ville de Burle(car ils attendoicnr les feigncurs de Ma-thelin amp;nbsp;d’Amine: qui par mer les deuoient venir quérir en leurs galecs)amp; fe meirét les deux Cheualiers en vne galee pairagerc,no pas trop grande,pour venir à Mathelin.Au departement du port,là ou iis montèrent,le temps fi cRoitbel, quoy Valiez attrempé: mais,quand ils furent cquippesenla mer,Ic vent le changea,amp; fortune monta, amp;nbsp;furet trop mallcment tcmpertez,amp; tant que mcifire Guiflebreth fut fi fort amp;nbsp;dureme t tempe fteSf fort trauaillé du corps amp;nbsp;delà fanté,qu’il prit fi treigrâdc maladie fur la mer, qu’il mourut,auantq«’il peuftparuenirà Mathelin.De laquelle mort Semalc-aiianturc meffi- Mort de meßin re laques de Heliifi fut moult courroucé: mais amender ne le pciir,amp; le meit au retour- ^«'ff’^’''fé^ ‘^t auecques fa compaignie, amp;nbsp;tout par mer en vne galee de Venife : fie paRa en Rodes, amp;nbsp;J«7»wi Ta ^« par toutou il venoit,il prenonçoit la venue dudit Comte de N euers,amp;: des Barons de du^jt'^ur^»» trance (delquelles nouuellcs les Seigneurs de R odes furent moult rclouis)amp; tant fit le-^wft-frj/frzirf dit cheualier, qu’il retourna en France Screcorda au Roy, au Duc amp;nbsp;à la Ducheffe de er raour de Bourgogne ces nouuellcs,lelquelle? fi furent moult plaifanresà tous lcigncursamp;dames: meßire /dignes, amp;recorderét grand bien dudit cheualier mcifire laques de Hclli,dela peine amp;; diligéce t^-' Heilißncem-qu il auoic eue en celle befongne procurant.Quand la redemptiô du comte de Neuers ^^^^quot;°’^ * -^^’ amp;:desSeigneursdeFrancefutmeneefiauanr,quefur lepointamp;eftatquevousfauezamp; ’‘’^ ^ ’^'‘ auez ouy dirCjSc que l’Amorabaquin fe tint cotét de toutes choies,fi l auifa, auât que le département desScigneurs fuft,qu’il les manderoit en la compaignic, amp;nbsp;les fcroit tenir plus au large amp;nbsp;plus à leurs aifes, qu’ils n’eftoient parauant(car c’clloit raifon: puis qu'ils n’eftoient plus fes prifonniers)amp; leK«emonftreroit amp;nbsp;feroit rcinôfttei^ne partie de fes puiffinccs amp;nbsp;eftats:lefquels(à ce qui me fut dit)fi eftoient moult grans amp;nbsp;outre melurc, tant que de tenir grand peu^c,tous les jours autour de luy. Si furet enuoyez quérir par notables hommes de fon hoftel,le Comte de Neuers ^ tous les autres:^ quad ils furet venuz, le Roy leur fit bonne chere amp;nbsp;ioyeufe, amp;nbsp;les accueillit amp;nbsp;fit auoir ordonnance amp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_ ' deliurâce à Court,de tout cc que leur faifoit meftier,félon l’vfaee du pais:amp; parloittous nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^'* lesiours leRoy au comte de Neucrs,bien amp;nbsp;largemet,votre par le moyen d vn Latimer: ^(France^pret. quiremonftroit les paroles de l’vn amp;nbsp;de l’autre: SrhonoroitalTcz grandement le Roy le eßre moment de Cote deNeuers,car il fauoit bien qu’il eftoif ou deuoit efire vn g^pud Seigneur en Fran lewrAnçen. ce amp;nbsp;fils d vn grand Seigneur,amp; de ce cftoit il tout informé,amp; bien il fauoit vcu amp;nbsp;trou ué en vérité,par les grans pourcbas,lefqucls on auoit Rits pour luy,amp; par la grand’ fom-mededeniersjdont on Fauoit racheté:car du rachagt il fe tint pour contentjparmii le bô • moyen des plciges qu’il en auoit à payer la redemption Se finance,amp; y euft-i^vn million de florins.Outre le Comte de Neuers, tous les Seigneurs de France,qui en fa Court e-ftoient.fémerueilloient du grand eftat qu’il tenait,amp; faifoit ce moult à émcrucillcr,amp;;éc logeoient luy amp;nbsp;fes gens aux champs (car nulles villes ne le peufTent porter)amp;: ce,qu’on depédoit amp;nbsp;frayoit tant^n boire^comme en mangers en fhoftel dudit Amorabaquin, n’eft pointa penferdont tout vcnoit:fors tant quoipourles chaudes contrees3ou ils con-uerfent,toutes gens y font de fobre vic,amp; fe palfcnt legcrcmét de viaridcs,amp;vfcnt grâd nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• . foifon d’efpices, amp;nbsp;par efpccial de fuccres (caf ils en emt abondance)Sz auffi de laid de cheures.Ce fondes communs boires desTurcsamp; des Sarrazins: amp;nbsp;onFalfez amp;nbsp;largemet de pain,fait de grain qu’on appelle mîlUrTFour ce temps l’Amorabaquin auoit biéfept mille fauconniers pour fon corps,amp; autant de veneur^. Côfiderez que ce pouuoiteftre. ƒ » oiauint vniour,qu ilhtvoler vn delesfaucons(qu iltenoita tresbon) cnlaprcfenccdu i,„icj Faucon Comte de Neuers ;amp;me futdit qu’il cftoit loirré pour les Aigles. ^Cc faucon ne vo- niert er ve-1a pas bien à la plaifancc du Roy, dont il fut moult courrouce: amp;nbsp;pour la faute qu’il Et neun du Turc. il fut fur le poind de faire trencher les teftes iufques à deux mille Fauconniers: amp;nbsp;les chargeoit qu’ils n'eftoiêtpasdiligens de leurs Oifeaux:quand il Fauoit veu en fa prefence, êc trouué amp;nbsp;en ccluy qu’il tenoit tout outre bon entre les autres. Encores auint,Ic Comte de Neuers amp;nbsp;les Barons de France eftans en la route amp;nbsp;compagnie de l’Amorabaquin, qu'vne femme vint à plainte , pour auoir droit amp;nbsp;iufticc d’vn des varlets dudits Roy, car fouucrainement amp;nbsp;cipecialcment il vouloir que iqßiee fuft tenue amp;nbsp;gardée en toutes fes Seigneuries. Si fit la femme fa plcintC)Cn difant fire Roy,iè m’adrece à toy,cornea mon fouuerain:amp; me plein d’vn des varlets de ta chambre : fi comme ie fuis infor-mce.11 eft huy amp;: n’agucres venu amp;nbsp;entré en ma maifon:amp;lc lait de ma chcure (lequcl fa nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

iiois pouruGU,pour moy amp;nbsp;pour mes enfans paffer la iournee) il ma beu amp;nbsp;mangé,outre

-ocr page 1392-

t6o

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ma volonté. Bien luy ay dit que fil me fàifoit tels outrages, ie m’en pjcindroye à roy,amp;lî

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;treftortquei'ay eu dit la parole, il m’adonné deux paumees,amp; nefen voulutpasdcpor-

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ter pour le nom de toy. Sire Koy,rien lufh'cc (comme tu l’as iureeàt»mrà ton peuple)

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parquoy iefoye contente ôrde ce meffaitßtisfaite, amp;■ que toutes gens cognoilïènfque

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tu veux tenir ton peuple en Indice amp;nbsp;en droiture. Le Roj^entedit aux paroles de la fern

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ieiurt iuß/cf ^e,amp;dit, volontiers. Adonefit il venir le varier Turquois, amp;nbsp;amener dcuantluy,amp;la

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J» rare,en et» femme auflî,amp;Ht à ladite femme renouucler fa côplainte.Le varlerfqui douta fort JeRoy)

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pme/medepeu ^c Commença mollit Fort à C’excuCcr,amp;c ditc/juc de tout ce il n’edoitrien. Lafemmefqui

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tFintfertance caufc auoit)parla bien fagement ô^aïTeurément^Siaffetma quefes parties croient ve-

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;prefensles sei- ritables.Adonclc Roys’arreda amp;nbsp;dit. Fern me,aujfe toy. Si ic treuuc à bourde tes paroi-

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;£neiigt;s i/eFran Jestu mourras de maunaire morr.La femme relpondir Sc dit,Sire,ie le vueil.-carfice ne

U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ fufi veriteße n auroye nulle caufc de me mettre en ta pre lencc:amp;i tiéiuîiice.lene tede-

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mande autre chofe. Idaticndray (dit le Roy) car iel’ay iurce â fouthommeamp;à toute

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;femmc,cnmesSeigneurics.Adoncl7tfâtoRprcndrclcvarlcf,parlesaurresv.iflets,àce

B nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ordonna, deluy tirouiinric ventre,carantremenfliepoimoitilhuoir FilavoitbeuSi

K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mangé lelaidt. On tronua qu’ouy.-car encores il nefloitpas fourneau vaure du vader,à

U nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;digedion. Quand Je Roy veir ce,amp;cntédir,parfes minières,quela quereïledelafemme

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;edoit bône,ü dit à la femme,Tu as eu caufc de toyplamdre.Ort’enva quitte Se dcliurc.

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tnesvegeedu meffaitqudntafait.Etluy ftdelmrer S:recouurertoutfondomm3ge:

g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^lcvarletfutmort,quifc delta ^uoitfsut.CelogemctdeVAmoTabiquiavirêtlcsScb

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;§ncursdeFrance,quipourlorsfctenoientcn fa compai^nie. *

c h a p i a e ixxxViu QVandle Comte de Neuers Scies Seigneurs de France^quiauecquesîuyauôientc^ bataillede tslicr^polienTurquieÇreferuez le Comted’Eu,nommé mef

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'i‘^^^^^^‘Pf^,,^^gt;^lt;gt;i^gt;^ilt;^fcigBeurdeCouci:ceriaeaoieat.ilsm0ts)fefurétvntemps

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;déportezamp;ebatusaüccques l’Amorabaqum,ôc veuScconfideré moult de fes edatsen

plufieurs manières Scqueledtt Amorabaquin, fe tintabien content déroutes choies celta entendre des finances, dont il deuoit eürepayé pour leur redemptlô)amp;ilenten-dit que le Sire dcMatiiehn Scie Sire d’Amfnc(qui entremis fedoient de ponrfuiuirlcs traittez auecques les deObs nommez que le duedeBourgongneyauoit enuoyez,amp;lcs marchans de Gencs Sc de Sio) c»nent venez à Burfclbe en Turquie,pour faire comuaf . gnieau Corn te de Neuers Sc aux barons de France, il confentitaffez qu’ils eurent leus bon congé .-Scie leur fut donné a entendre par ceux qui le plus leuradminidroient ce,

^^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quand ce vint au congé prendre,le Comte de Ne^

C nbsp;nbsp;nbsp;e France fe meirenttous enfcmble .• amp;nbsp;fen vindrent bien enpoincl:

(^gt;naqu ils le fceurctfaire)deucrsrAmorabaquinSc prirent tous congé de luy scierez ^ es bien-faits amp;nbsp;de fes counoißes. L^dit A mot^baquin parla au Comte

‘^'^ Cored/^'Z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tgt;o^(=hed vn L atinifr,qui trâfporcoitla parollc Seditaind, Ichâ, iday

»■^gt;9^ y^n J,- i ^i^isintorme,que tu es en ton pais vngrâd Seigneur,Scfls d'vu grâdScigncur.Tii

^^ ^^^^^^^ venir:amp;pourras de peux pai^uéture prendre Se recueillir en blafme,amp;: ver-

^T'^^/S e/t/A ë^^ê^^3 qf q^^ nbsp;nbsp;nbsp;aiußauenu en ta premiere chcualcric, amp;nbsp;volontiers pour efeonfer

uranrf. nbsp;nbsp;nbsp;* ce blalmc, Sc rccouurer ton honneur,tu aßcmbleraspuiûànces,pour venir furmoy, 8:

d^^^^o^^^d‘^‘Seie faifoie^ doMe,^ie vouloyeauant ta dcliurâccicte ferayedirer, fur . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;taroy amp;nbsp;lui taloy que iamais ru ne t’armeras contre moy,ne tous ceux qui font en ta cô

pngnic. Maisn cimy. Ce ferment a toy,n’à eux, ne feray ia faire:mais ie vueil, quand tu ßf^ß yenu^ Scretourne par de^p, amp;nbsp;il te vient àplaifancc que tu aßembles taputdânee, 8: viennes cotre moy.Tu me trouueras toußoprs tout preß, Srappareilléà toyamp;à resges ^^fp^^btt fur les chaps,par bataille,St ce que ie di,di-l’ainß à tous ccux,à qui tu aurasplai-, nbsp;nbsp;fançe de parierte fraffez lais-ie pour faire arm es, amp;nbsp;toußours preß, amp;nbsp;de coqueßerauät.

Cçs.hautes par oies St notables entendit bien le Comte de NcucrsiStauffi feirent bien t^^^f ^^^'^ q^i pq 1^ compaignie cûoient:amp; bien leur en fouuint depuis tout le téps qu’ils ^ßßjyß^F^^P^lsles paroles dites, amp;tle cogé pris^out leur affaire effoit bien ordói}é:amp;: y//ùf»re^;,’,y^lf fiunift quelle chofe ils ^cuoiéc faire. Siß: deparriretderAmorabaquin, amp;nbsp;hirer les nf/l/iamp;fre,^^ Scig.de Frâce, delà ou le Roy effoit,côuôyez detAßibaath St:du Sourba/aaeffàgrans eyfeviirf, iff gens,S^ rendus St deliurez aux Seigneurs dçMa.tbclin St d’Anitnc,St:a ccuxrquielloict 1 Aiapaga, caufc dclcur dehurancaSt quad les galeesfurftpreßes tous entrèrent dedans,ceux qui

partir

-ocr page 1393-

DE FROISSART.


iÿt


partir deuoicnt: flt;,allant leur département,par tout fut compté,payé,amp; fait tant,qu'on captatie di leurportoit en la ville deBurfe,amp; ailleurs,ou ils auoient conucrfé,bonne grace. QiianäX'*^’'^''/quot;'* ils furent entrez en galccs, amp;nbsp;qu’elles le defancrcrent,les gens de l'Amorabaquin le de- ’'’^’^ \((zj-' partircn^amp;rct(ltirncrcntdcuerslcRoy'.amp; les galccs du Sire dcMathelin tant exploite- ^p.’f^^j^ch-rent par mer,qu’cllcs vindr^nt à port. Si furent le Cote de N cuers amp;: tous les Seigneurs bâffi.C4fiW-debranceircccusà trefgrand‘ ioyc.Ladamede Mathelin,femme dudit Seigneur,ettoit ne d’autres ^« moult reuerente: amp;nbsp;fauoit d’honneur tout ce, qu’on en peut faired choit Dame pour- dt-fiètawjfa“ ueuc,amp; garnie fur toutes autres,tant qu’en la contree de Gréce;car de icunefle elle aueit gt;« »»wmez. efté nourrie ^ introduite en I hoftel de l’Empereur de Conhantinoplc, auecques Ma- i^^r^^^^^J^'^‘ damcMariedcBourbon.Siy auoitgrandement appris amp;nbsp;retenmear cnFrancc tousfei- *quot; quot;^'.J*^. gneurs amp;: toutes Dames font trop plus honorables,amp;: mieux pourucucs,qu’en nulles au-;^.^^^ ^^^^^^ très terres. Si fe tint ladite Dame àbien parce amp;nbsp;honnoree, quand elle veit venir enfon hoftellc Comte de N cuers,meflire Henri ele Bar,Guy de laTrimoillc,8i tous les autres.

amp; en fut moult ioycufc;54 les recueillit ioyeufement 6c douccroent:amp; l’ordonna de touà pointsàleur faire plaifir;amp;prcmi4:rcmcnt elle reueftit les Seigneurs de France.Ellelcs rcnouuclla de nouueaux draps linges, amp;nbsp;de robes amp;nbsp;vcfturcs de fins draps de Damas,fe-lonlotdonnance Se couftume de Grèce; amp;c apres eux, tous les feruitcurs des Seigneurs, 2. henheße chacun félon fonefiat, de degré en degré: amp;nbsp;le fit la Dame bonnement amp;nbsp;pleinement, tratttement di fans riens èpargncr.Dcquoy les Seigneutsluy feeurét bon gre: Se dirent ndgrand bien ^•* ^^'^^ ^‘ d’elle, en recommandant fou chat Si fon ordonnance. Si au Hi du bon Seigneur de Ma- ^^^^^ ^^ ^’^” ^ thclinamp;éu Seigneur d’Arminc;qui les honnotoient tant qu’ils pouuojcnt,amp; leur ac/m- ^^ ^^^^^^ ^ niftroient leurs nccelfiteziOc tâtoft nouuclles certaines vindrent en Hue de Rodes,que ^^ cempai-le Comte de N cuers Scies Seigneur^ de France choient deliurez de tous points,du Roy ^nons,deliiire’:(^ Bafaach,amp;;iàvenus à MatUehmouils fe tcnoicnt.Dcfquclles nouuclles Ve Grand-prieur delà frifin dà de Rodes k tousles Scioficurs fi furent grandement bciouys. Donc fut regardé, ôc bien T ure. auifé entre cux,quils fcæient armer Sz appareiller deux gallccs:amp;z enuoy croient quérir les dcffufdiis Sél®neurs,Szlcsamcncroieni cnllflc de Rodes. Tout ainu fut fait- 6z lurent Icfditesgalees pourucucs de tout ce qu il faifoit meftier; Szfe meit cnlvnc defdites galccs mclfite laques dcBra(emont,Bourgongnon(qui choit Marcfchal dcRodes)amp; fe boutèrent en la met: ou ils cxploh®'^®*^^^4^^î^'^^^^'■^^^^5’ quils attiucrentau port de Mathelin. Le Marcfchal fut là rccueiUy dotouslcs Seigneurs de France, Ôz du SiccdeMathclin,SzdefaDamc,àgràd’ioye:8z,dcp^isqu’llfütvcnudlfe rafrefehit qua-tteioürs,Sz au cinqiefmc les galccs furent toutes prches,Sz chargees del ordomlance 6c pourucancesnouuclles des Seigneurs de France;dont elles turent retrefehies. Le Cote • de Neuers ôz les Seigneurs dû France, qui auccqucsluy choicnt,prirent c wigé de la da-mcdeMathclimSzlaremercicrcnt grandement, amp;nbsp;auffi feirent ils le Seigneur, de leurs bics*faits Sz courtoihcs,à dehetuir au temps aueninSz par cfpeciallc Comte deN cArs (quichcfehoitdctous^lfedifoit.Sz obligeoit de bonne volonté,y ehre grandementte-nu.Ladame àtous,coAmebicn^ourucué,rcfponditfagement;Szainfife feirent les départies. Si entrèrent les Seigneurs de France es Sale es, au port de MatbelimSz,iniques à ^^ ComU Ji tant qu’ils furent dedans la mer,le Site de Mathelin ^sconuoy a de parollc,Sz de v eue: Neue« ^ /a Sz puis retourna arriére. Les galccs,Sz ceux qui dedans choient,^ q^^lcs gûuuernoient «wpai^ntw i curent le temps:lcvent,ÿz la mer po»r ev«;8z exploitèrent tant,qu’ilsvindtêrit Sz arriuc^^’^^'^-icnt,fans dômage Sz peril,enl’ihe del?odes,amp;zaulieucommun,oulcs galeesf arrehent;

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qui viennent Sz retournent de Cypre , Sz de t Bcrnc*Sz des autres ports matiris, qui fe- t rerard^s'eA

\ Rendent fut lesbondes des mets oriétalcs. Lots qu'ils fur eut venus à port,là choient les f^'Pquot;' ■^‘‘i^gt; Seigneurs de Rodes,à grand ^'ifondeiquels font, fiz doiuentchrc,vaillans hommes; car *’* ^‘^^ ils porter la croix blanche en fignifiâcc de la croix,ou nÄhre- S ci gu eut Icfukhtih mou- ^i^,„* ,^;”*„; iut,Sz prit peine,pourics Viens deliurer de la tribulation d'cnfct;8z touslcsiours,ou pres ^^f j^jj, ^^^^^ ils ontlos afVaüx,pour aider la foy Chrehienneà garder amp;Z fouftcnlr.Vcncontïcdcsmé- vas. cteans,Sidoiuct ehre vaiUanshommesiSZnourris d’arrncs.Qujrndlc Comte deNcUers

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;5zlcs Seigneurs de France furent venus cnRode,lc Grand-prieur de Rodes 2z le Grid-\ nbsp;nbsp;nbsp;prieur d’AcquitameVquilà choient chacun en ordônance ^ fegrcbcsrccudllirét dou-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cernentSzioyeufement;5zfoffrirentSz prckntcverrtàcu^prchcrhuancesd’or Szd'ar-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gentbr auàt que leur puiffance fe pourvoit chétive,pour pay et Sz hue leurs menus fraiz. ' nbsp;nbsp;nbsp;Laquelle chofefemblaau Comte de Neuers, Sz aux autres, grand courtoihc;Szlcscû remercia affcztcar,àvray dire,il leur befongnoit; Sz de fait le Grand-prieur à' Aquitaine,

-ocr page 1394-

162 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE Q^V ART VÓLVME

vn moültvaillanthommcjamp; Cheualier d’outre-mer, prefta au Comte de Neuers bien trente mille francs,en deniers appareillez: amp;nbsp;les comptèrent meflire Régnier Pot, Mai* Rre d'holfcl dudit Comte de Neuers, amp;nbsp;le Sire de Rochefort de Bourge^ngne. le croy bien que ce fut autant pour les autres,que pour le Comte de Neuers,SPqüc tPiPS les Sel gneurs,chacun en leur endroit, en eurent leur part: mais le Çomtc de Neuers en fit fou-uerainement fa dcbte.Lcs Seigneurs de France feiournerent enl’ifle de Rodes vn long temps,par raifon,poiîr eux rafrefehir amp;nbsp;aifer,amp; remettre en bonne ordonnance:Gar encores y eft Pair plus attrempé, qu'il n’eft es parties, ou ils auoient conuerfé: amp;nbsp;auint, euX feiournans en la ville de Sainôl-Icha dc-Rocfcs,amp;attcdans lesgalees deycnifc,quilcS deuOient venir quérir, maladie prità meflireGuydela Trimoille Seigneur de SuiUyidc Trépas de meß- laquelle maladie il fut fi grcué,qu’il mourut:amp; ordôna à demourcr fur Je lieu,ou il eftoit ^ mort:amp; fut cnféucly cnl'Eglife Sainôt-lehan-dc-Rodes,Se là gifi:amp;luy feirentfaire fou obféquelcs Seigneurs de France moulthonnorablcmcnr, amp;nbsp;trefrcuerentenicnt:quide humé '^ fa mort eftoient moult courroucez, fi remédier y peulfent: amp;nbsp;par efpecial le Comtede Neuers: car il fentoit bien que de la mort de meffirc Guy, le Duc de Bourgongncferoit moult courroucé : pourtant qu’il l’auoit troiiuc toufiours Jàge,amp;: de bon confcil.Or vin* firent ßz arriucrent les galccs fie Venife à Rodes, toutes armées iSc appareillées : dont les Seigneurs de France curent grand'ioyc: amp;nbsp;ne feiournerent point depuis longuement, que tous fordonnerent au départit:amp;: prirent congé des Seigneurs de Rodesiqui le leur donncrent:amp; fe recommandèrent ceux de l ifle de Rodes à eux,amp;à leurs bicns,amp;a tous ceux,qui hône deuotióamp;affeftió ont d’eux bien faire.Sur celuy eftat fe deparfit le Cote de Neuers,meJfirOHéry de Bar,meffirc Bouciquaut,mcfiîre Guillaume de JaTrimoillc, leSire de Rochefort, Semeffire Régnier Pot,amp;tous%sautrcs:amp;, pour cheminer par mer mieux à leur aifc,amp; eux rafrefehir plus fouuér,amp; monfirer au«Comte de Neuers les ifles ^rrtuee u ^ j^rrcs, qui font entre Vcnifeamp;Rodes, les maiftres Patron?des ealees eurent confeil uers cgt;^ de fts de Venir d'illc enillc,amp; CUX la dedansrcfrcfchir:amp;cheurentprcmiercmentaMoaon,a campaignam à cinq cens mille de Rodes:amp; là fe rafrefehirent vnc efpacc de temps: car la terre,lc port, Modon.rfw- amp;laSeigncuric,cft auxVcniciens:Siainfi fe rafrefehirent là les Seigneurs defTufdits.Dc {tenement Me- Modon,quand ils fe départirent amp;nbsp;entrèrent es galccs,ils cheminèrent par mer(!aquel-j lGcftoir,amp;fut toufiours pour eux aflez quoye) SevindrentenriflcdetColcfo:amp;fy ^elhi^f quot;es4 ^^^‘^^^‘^birent: amp;nbsp;dcClt;tTefoils vindrent enl’ifle de Garre: amp;: fy rafrefehirent: amp;nbsp;de là ils Untmmede vindrent cheoirdens l’iflc dc Chj^olignie: ôc là ancrèrent: amp;nbsp;puis iffirent hors des ga-confeil) après lccs:amp; trouucrent grand nombre de Dames Sede Damcnfcllcs,qui deraourenten ladite Chifoli^nic ifle,^ en ont la Seigneurie amp;nbsp;dominîition:lefquclles receurent les Seigneurs de France (quifuttadis à grand’ ioyc: amp;nbsp;Icsmcncrcnt ébattre tout parroy l’ifle: qui eft moulr belle amp;plaifantc: Ccphallenia g^ difent amp;nbsp;maintiénent ceux,qui la condition de l’ifle cognoiffent, que les Fees y con-^w4(«f«»4«r u^ffent amp;nbsp;les Nymphes,amp;: que pluficursfois les marchands de Venife, de Gênes, amp;: des e zJ ^e°Ta ^’J^’^^^ terres (qui là arriuoient,amp; qui y feiournoient vn peu de temps,pour les fortunes, paur coiphoa Q’J^ ^“’^ ^^ ®®’^ efioient)lcs apparenecs^ien en vcoien^,S: en vente les parollcs,qui dites anciennement en font, éprouuoient. Moult fe contentèrent le Comte de Neuers amp;nbsp;les Seigneurs de Coftira:»»rfZf France des Dames deChifolignù: car ioj^eufement elles les rccucillircnt.amp;leur dirent ence^ededit- quelcurvenucleqf auoJt fait grad bien,pour caufe de ce qu’ils eftoict Cheualiers,hom“ Hian lenefij^^i-^f.^ d’honiftur amp;nbsp;de bien:car on n’a pas accouAun^é^fi ce ne font marchans)aller,nc cô* f»urlt;futLpre~ ueffer entre elles.Or me pourroitjon demander *infi,fc l’ifle deClifolignie n’eft habitée rc, nop as^itj qye Je femmes.Si cft:mais les femmes enfontainfi que fouucfaines Dames amp;nbsp;maiflrcf-moins mefem~ fcsrpourcant qu elles ouurent en ouurage de Ja main, amp;nbsp;tillenr^ amp;nbsp;font les draps de loye tie Zante, au- fi fubtils, amp;nbsp;fi biein que nul ouurage, tant que de telles chofes, n’eft pareil au leur: neles très fais Zicin- hommes de ladite ifle ne faucht riens faire: mais au-dehors ils les portent vendre, là ou ^bos. mieux ils en cuidentfairelcur proffit,amp; les femmes demeurent «Sa laditeifle, amp;nbsp;les hon-norentlcs homm4S,pour la caufe que ic vous ay dit cy-dcuant.amp; quelles ont cheuanec amp;nbsp;finâce à mouft grande planté:amp;r eft celle ifle de telle codition,que perfonne du monde ne l’oferoit approcher,pour aucû mal y faire: car qui y cfEjyeroir,ilpcriroit:amp;toiitC5 a efté veu amp;nbsp;éprouué: amp;nbsp;pourec demeurent ainfi les Dames en paix: amp;nbsp;ne fe doutent de nulluy:amp;,auccqucs ce, ellcsifont douces amp;nbsp;amiables femmes, amp;nbsp;humbles à merucilJcS, fans malice: amp;,quand elles vculét bien à certes elles parlent à Fccs,amp; font en leurscom-paignie. Q^and le Comte de N eu ers amp;nbsp;auffi ccux,qui en fa compaignic cftoiét,les Barons amp;nbsp;Cheualicrs de France,fe furet tenus amp;nbsp;rafrefehis en l’ifle de Chifolignie vn teps, enuiron

-ocr page 1395-

DE FROÏSSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;20

cnuiron cinq iours^ils prirent congé aux dames:amp; leur laifla le Comte de Neuers de les biens affez largement, félon l’aifement qu’il en auoir, amp;nbsp;tant,que les damesluy en feeu-rent vn trclgra«^ gré, Se moult l’en remercièrent au départir. Puis les Seigneurs rentrèrent en leurs galces, amp;nbsp;par la force du vent fingieret tant par mer,amp; exploitèrent qu'ils vindrent en vnc tcrre,qu’o» ditRagufe:là ou ils fc rafrefehirér de rechefiamp;depuis ils vin drentà t Clarence,à ccnt milsdeVcuife: amp;iàlestrouua gifans àlancrc (ou ils le rafref- •{■•r*«/.lt;^f da-chifibienc en ladite ville de Clarencedaqucllc eft auxVcniciés)vn Efeuyer de Hainaut, ’^'“ ® • '”‘?'^ quot;

n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;U J 1 j nivouspuisaf-

d honneur, Si de grand recommandation, natif de la ville demons, nomme bridoul de ^ nbsp;nbsp;^ nbsp;nbsp;'

laPorte: qni\^noit,à fes deniers, amp;nbsp;par trefgrâd’ dcuotion,du voyage du Saind-lepul- ^,,„,ßitar^ ehre,dult;^iairc,deHicrufalcm,ô£ de Sain6te-Kathcrine:ôs,quand ilarriua à Clarcce,lcs rsm^it. feigneurs y eftoient venus deux iours deuant.Sl luy feirent tous bonne cherc:pourtant qu'ils le veirent homme de bien,^ natif dcHainaut (dont la Comteffe de N cuers, femme dudit Comte,cftoit fille au Comte de Hainaut)amp; auffi qu’ils eftoient enloingtaincs contrees.Si luy demanderet des parties dont il vcnoit,amp; auffi du Roy laques de Cy pre, de fon affaire,amp; des befongnes eft Turquie:amp;,fans faire grande inquifition,il refpondlt du tout moult volontiers, amp;nbsp;fagement. Le Comte de N cuers amp;nbsp;les Barons de France, rcpofcz,chcmincrent par mer, droit au portdetPareufe. Là artiuerent greffes nauircs, |^;„ƒ j^ j^, amp;nbsp;galeesiqui ne peuuent venir plus-auant fur la mer, en venant au port de V cnife: car la i^.ç^ me domt (y commence à terminer. (Tua nd ils furent venus àPareufe fans long feiour ils rentre- ^fue te ne fiit rent en petits vaiffeaux paffagcrs:amp; furent amenez àV enifc:ou ils furent reccus à grand' Parenzo « ioyc:amp;,lors qu’ils furent arriuez à V enife, fi prirent terre: amp;: rendirent treftous graces amp;nbsp;lt;^‘‘’'‘quot; ^ louengcsàDieu,deccquilsfctro«itfoicntlàdcfccndus, amp;nbsp;deliureziies mains aux mé- quot;’f'””’-creans : carrelle fois auoitefté,qu’ils necuidoient iamals auoir leur dcliurancc. Ledit Comte deNeuers Sr les feigneurs de France,chacun à part luy, fc trayrent aux hoftels: car leur dcliurancc fi auoit ia efté de grand temps figlfificc en leur pays. Si f eftoient diligentez leurs gens,qui gouuerner les deuoicnt,dc venir à Venife, mettre en point Se en ordonnance vue partie de leur eftat. Le Comte de N cucrs(qui fouucrain cftoit de tous) trouua là vnc partie de fes oensiquc le Duc fon pere S.r la Ducheffe fa mere y auoient envoyez: Si ia cftoit venu,8lt;'auoit vn temps feioumè en les attendant, meffire Dinde Ref-uonde,pout caufe da la financccar fans Ifty on ne pouuoit rieiis faire.Lcs Seigneurs venus St arreftez cnla bonne cité de Venifc,Clcrcs fùrét chargez*d’eferire lettres. Se mef-fagers mis en ocuurc, pour apporter ces lettres en gt;tance, amp;nbsp;ailleurs, amp;nbsp;fignifier à leurs amis leur venuc.Ccs nouvelles fi furent tantoft par tout fccues Se cntcnducstfi en furent * réiouys tous ceux Se celles, aufquels elles appartc*noicnt. LcDuc deBourgongne Scia Ducheffe fa femme fi ordóncrent tantoft fur l’eftat du Comte de N cuers,Tcur fils, mettre lÿllcordonnancc,côme àluy appartenoltiScvaiffellc d or Se d argét,draps de chÿn-brc,dc parement, vefturcs Sf habits, pour le corps dudit Comtcleur fils, furent mis en voitures de fomraiers,fc cnuoy(ÿ: vers Venifc:amp;c furent fouuerains amp;nbsp;codudeurs de toutes ccschofesScordonnanccslc Sire de f Handlers amp;nbsp;mcffire laques de Helly. amp;nbsp;ex- tk dintttind ploitcrêt tant parleurs iournees,qu’ils vindrent àVcnife.Auffitous feigneurs Si dames, neßde^e de quilcursSeigneurs,maiftres,Si amis fauoié^retoianfcz dcTurquie à Venife f efforçoict envoyer celle part toutes chofes nce chaires,pour le corps des fcign»urs:S4j)ouuez croi- j”*./,^^/;^-te que tout fefaifoit à grans fraiz,Wpèns,Sicouftages(cariln'y auoit riens efpargnè) i,g,xiM»ie»pi-' amp;aufii ils gifoient à gtjnsfraiz. CarV enife eft l'vnc deschércs villes du monde,pour cardiez 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;cftrangers.Si conuenoit il quelcs Seigneurs tcinffcntlcur eftat:Si trop plus cftoitchar-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gé ledit Comte, que nul des autres: Si auffi c’eftoit raifon: car il cftoit le Souverain par-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;deffus tous.Lc D vc deBourgongne fort pere Si la dvehgffe fa mere Întcndoicnt,dc tou-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;teleur ententc,àla finance,pour la dcliurer:à fin que de V cnife,5lt; des raarchcs,le Com-

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;icdcNcuers,leur fils Si héritier peuft honnorablcment iffir,partir,Si auoir fa deliuran-

ce,5ivcnir en F tance Si en Flandre s:cav mouille defiroient à vcoirîSi auffi faifoient plu-ficurs gens,: Si en parloient fouuent enfembIcSi difoient leDuc Si la ducheffe,que,tans

'^ grand' aide,delcursbonncs gens des terres Si pays qu’ils tcnoicnt,tant enBourgongne y nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;comme en Artois Sien Flandres,la fomme de florins de la rançonne fepourrok faire,

1 auccqutslcs autres defpens Si couftages, qui tousles iouTs envenoient. Car ces allées, \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Venues, traittcz,fciours,8i demourances, eftoient de grans fraiz: Si,quoy que la rançon

deuers ledit l’Amorabaquin ne couftoit que deux cens mille florins: ainfi que difoient ceux,quidu fait dclarccepte Si de la mife fentremettoiçut: autre ment toutes ces cho-

-ocr page 1396-

2^4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E QW ART V0LVME fes ne feroicnt point accomplies, ne payees. Or eftoit à fauoir on ccluy auoir fcroitpris amp;nbsp;trouué, pour rout fatisfaire: car encores, auecques tous ces méchefs, il conuenoit au DuCjàla Duchefrc,amp; àlcurs cnfans(ou qu’ils fuHcnt)tcnir leur eftar,^»nd amp;érofc:qui ne le pouuoit rompre,ne Iaiïrer:amp; aufiî neftoit ce pas leur intention.snur auilé amp;nbsp;regardé en leur Confeil, que les citez amp;nbsp;bônes-villes des terres 5* Seigneuries qu’ils tenoiét, amp;nbsp;dont ils auoient grâd’ quantité(voirc les bonnes gens,qui y demouroient amp;habitoiét) fuRent raillez: amp;par cfpecial ceux de Flandres (ou il abonde moült ds finances,pour le fait demarchandife,quify fait)euircntlagrcigncurpartde la taxation: fi que petit à petit le Côte deNcucrs,cftant amp;nbsp;feiournantà Venife,ou es marches,full defturé.Ces trait-âeux de Garni tez fouurirent amp;nbsp;entamèrent: amp;nbsp;en refpondirent ceux de la ville de Gand, quand ils en ^nnes villes“ ^'“*''®’^’^ appelez,moult courtoifemét:amp; dirent qu’ils vouloient bien payer,amp;aider à leur de Flandres nbsp;nbsp;hériticr,iufqucs à la fomme de cinquante mille florins. Auflî ceux de Bruges,amp;des bon-d'Artois ehe ’^^^ villes dc Flandres amp;c reffors femblablement;amp; qu’on les trouueroit tous prelts pour Beurgon^ne,fe aider à Icur Scigneur;amp; dc toutes ces douces courtoifes refpófes le Duc dc Bourgon-taxent pour la ghc amp;nbsp;la Duchclfc fa femme remercièrent grandemeftt les Confauxdes bônes villes dc raçonduCom~ Flandres,amp;pareillement d’Artois amp;nbsp;dc Bourgongne.A la taxation de cesrachaptsdes tede i^euers. Scigneurs,qui eftoientà VenifcjleRoy dc France vouloir aider grandement du fien.Si luy auoicil ia coufté grand’fomme de deniers à enuoyer fes Chcualicrs en Hongrie Si en Turquie: mais, quelques couftages qui faits en eufient efté, il ne les plaignoit point: puis que fes coufins eftoict à Venife, fains amp;nbsp;laufs amp;nbsp;en bô point,amp; fon Chei^iliermcf fircBouciquaut.En ce temps pendant le Comte de Neuers efloit à Venife,amp; gifoitlàa l’ancre, Si les autriÿ Seigneurs/ainfi que vous fauezÿ^r à faire les paveraens amp;nbsp;les finances fi gratis,dont ils eftoiêt en debte,ne font pas legeres chofes à aflemblcncarjquoy que les marchas dc Gènes amp;nbsp;de Sio fc fuirent obligez enuers l’A inorabaquin à payer,fi vouloient ils bien fauoir ou ils prendft)ict leur acquit:^ auflî l’intention du Comte de Neuers fi efloit tclle,qucdclà ils ne partiroient,que toutes les parties ne fuflent contentes: amp;nbsp;à ces finances amp;:deliurances fairc,5i diligenter,Sire Dinde Refpondemettoir grand’ peine amp;nbsp;diligence,pour plus complaire au Roy dc France,amp;: au Ducde Bourgogne: qui là l’auoient enuoy é:car,à telles choies faire,!! efloit moult fubtil,amp; bien y lauoit adrecer mieux que nuis autres.L^s Seigneurs f ébateffent les vns comme les autres: amp;paffoient le téps amp;la faifon,le plu? ioyculcme*nr qu’ils pouuoict:amp; leurs gens,qui confis y eftoiér, Mortalité'de- entendoient à leur dehurancc, le ptes brief qu’ils pouuoienr. En ce temps fc bouta vnc mortalité trcfgrâdeôcpcrilleulc en la citéde Vcn!lc,amp; la enuirôiamp;côméçadcsle mois ^udecomte^^e ^’Aouft:amp;duraûns cclfer, iufqucsàla SiAndricu. Laquelle mortalité abbattit amp;occif ^j^esurt^^oir ^^°’^1*^ ^^ petiplc:amp; mourut(dôt ce fut dômage)meflîrc Hcr y de Bar,aifné fils au duc de y trefpafint ’ Bar,amp;héritier de par la femme,dc toutes les terrcs,q le Sire de Coucitcnoit(rcfer^ié le Meßire ffenr^ douaire^Sc ainfi,en celle faifon,furét les deux dames de Coucy vefues de leurs deux ma-desar. ris:dont ce fut vn grand dômage.Si fut le corps de meflire Herj^de Bar embafmé,amp;ap-portécn Frâce:amp;croy qu’il fut cnfcucl^à Parisicarlà fuy fut fait sô feruice moult reuc-rcment.Pourcaufeamp; doutance de la mortalité,Sc écheUer les perils,fe départit le Cote f zr ^ÿ point de N euerSjde Venife:amp;: vint dcmoircr à t Ÿreuifc:amp; là fc logea,luy S)C tout fori eftat:amp; y feint démettre futfefpacc dc plusdc quatre mois,ou cnuiron,fans en bouger,luy amp;nbsp;tous les Seigneurs *^»ZTrenu deFrance,qûiauec!uy cfloicnt.LcCôte deNeiijr? eflant amp;nbsp;demourantàTreuife,ainfi ^fc^^mrne^v^- 9“^^ ^’^y cy-dclTus racompté,le Roy de Hongrie fi fut informé,par les Seigneurs de Ro-rite'le veut, des, ôT autres,de tout fon cflat,amp; cornent il efloit appaifé deuers rAmorabaquin,moyc-nanrdeux cens mille florins,qiïil dcuoir payer pour fia râçon,tantpourluy,quc pour les autres feigneurs de franco,qui ^emourez efloiér en viCiSi enuoya, deuers fon coufinlc Comte de Nciicrs,vn Eticfqucjamp;rdc fes Chcualicrs,à caufe amp;,figififiâcc d’amour,amp; lettres amp;:ttaittcz,amp; auflî mors certains deuersles Seigneurs de Veofle (lefqucls enauoiét le gouuerncment)5e cfloient chargez,dc par le Roy de Hongrie,ledit Euefque Sz lefdits Chcualicrs,de dire ainfi au Côte de Neuers, ôc remóflrer les paroUcs, telles que ie vous .Xmlxtfade du diray:amp;: bien l’en acquittèrent. Lesremonflrances fi furent telles, ou fur telle forme ôi ^pde ffon^rie manicre,en difant, Monfeigneur, nous fommes cy enuoyez dc-par noflre trefredouté, au Cotede^e- Sejg^eurJe Roy de Hügric,foflrc coufintlcquelvouslaloepar noiis:amp;voila des lettres ueis, upej ant q„’j|yQy5 enuoyeiamp;a cntëdu(amp;vray efl,félon lcs‘apparéces,quc nous voyós)que vous TnLtHr'rede? ^^^^ ^’^ ^ rachapt amp;C à finance deuers le Roy Bafaach, ion auerfaifc: de laquelle chofe, yenscienst nbsp;nbsp;nbsp;quand de voftre dcliur3nce,il fc contente moult grandement, amp;nbsp;fen tient pour ioyeux:

ear

-ocr page 1397-

DE FROISSART.

car autrement bonnement voüs, ne les autres, fans ce moyen amp;traitté, rie poùucziffif de telles mainS.Cher Seigneur,Môfeigneur eft tout certain amp;nbsp;informe,que ces traitiez ne fc peu uent faire,ne conclurrc,fans grans dcfpcns,amp; qu’aucc les dommages,quc vous euftes grans, o#tre mefure j à la iournec de la bataille, derechef vous 8e les votlrcs auez pvisjtant pour rançon qu’i^vous faut,qu’cn toutes autres choies, gratis mifes de deniers^ Cher ScigncurjMonfeigneur,{’cxcufe par nous,dcuersvbus,qu^l’aidcrily pbuuoit,il le feroit t rcfvolonticrs (car il fe fen t,amp; dit y eftre tenu par lignage, amp;nbsp;autrement) mais à laiournccdela bataille, qui fut deuantNjeopoh, il prit Ce reccur, luy amp;les fiens.fittef-grand dommage,que vous.qui elles plein deutende mcnr,lc pouucz fauoir Ce imaginer amp;: encores toutes ces rentes amp;nbsp;reuenues du Royaume de Hongrie, pour cefte annee Ci l’autre, font perdues: Se,qua nd elles feront retournées amp;nbsp;deliurees, Cequ’ilaurapuilfan-ce,cherScigneur,plaifc vousfauoîr qu’il y pouruoycrafi grandcment,que vous vous en apperceurez-.car de ce faire il a tresborinc volonté.Or,à fin que vous tenez ce que nous vous difons feur amp;nbsp;veritable,noftre redouté Sire^voUrc coufin,le Roy,âfut la cité de Ve-. nifc,de reuenue par an,fept mills ducats. Si vous certifie 8c fignific pat nous (qui fom- ^iMt'^etffn niesfeshommes^amp; cy cnuoycz)quc celle rente foit vendue ScrenducauxV enteiens'.Ce dutojde Han^ de l’argent j qui en pourra naiftre amp;nbsp;venir, que vous vous en aidiez, ainfi que du voftre. grie au Camte ; Nous en baillerons 8e deliurcrons lettres de quittance ; amp;nbsp;de tout ce nous faifons nous ^f A»««, fors. De ces remonftrances amp;nbsp;fignifienccs,quc les Ambaffadeurs du Roy de Hongrie ^^« P»*»»» auoient dit amp;nbsp;remondre par bel 8i courtois langage, fi fc contentcicnt allez le Comte dcNcucK 5c fes Confaux: amp;: rcfponditlc Sire de Rochefort: Cc dit pour tous,que grand mercy au Roy de Hongrie: puis qu’il f offre 8e prefente fi anant, que jour vendre amp;: en-gagerfonhèritage,pour fon coulm% Comte dcNeuers. U nefioit pas de refus:8c celle amour 5ccourtoifie n’ell*tt pasarcfuler,na oublier: 5c que fur ce onauroitconleil8c avis, 84 bien briéucmcnt:^j ainfi qu'il fufdit, il fut fa*. Depuis, ne demoura gucres de jours,qu’il fut dit aux Ambaffadeurs duroy de Hongrie,de-par ledit Comtede Neuers^ que pas il nappartenoit à luy, de v endre n engager l’héritage d autruy. mais, fil plaifoic à ceux, quipuifiancc auoient de ce faire, remonfircr aux V eniciens qu’ils voufiflent entendre derachapter,ou prellet vue fomme de florins dcffus,pour aider audit Comte de Neuers à payer les menus fraiz,84 rendre »i Grand prieur d’Aquitaine trente mille florins (Icfqucls ilauoit prenez débonnairement en Vifte de Rode?)illuy viendroitbienà point,5c en rernereieroit le Roy de Hongrie, 54 fon qgt;onfeil. A ces pavoUes entendirent trcfvolontiersles AmbalfadcnrsHongriens: 04 dirent qu’ils le feroient, 04 affay croient nbsp;nbsp;nbsp;* IcsVcnicicns. Quand les Veniciens les ouïrent parler de celle matiere,ils refpondirent froidement, 54 meuremcni:84dirét qu’ils enautoicntconfeilenfcmble:54rbdcmande-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rentde quinze iourSiSilcur fut accordé: 54,aubout de quinze iours,ils rcfpondirent(^-lonæ queie fu informé par celuy,qui fut alarclponfc faire)SileRay de Hongrie vouloir vendre tout fon royaume,lcs V eniciés,tant qu’a 1 aebap^ter 84 payer les deniers tous promptement,ils y entîndroienF. mais a fi petite chofe,qu à fepr mille ducats (lefquels par an il a de reuenue fur la ville de V enifc)ils ne Vauroiét donner prix ne v alcut,tant que pour v endre, nachaprer: 54 conuenoir queliqchole tumour ail en celuy eftat. Ce fut la lefponce que les V eniciens feirent aux Ambaffadeurs duRoy de Hi^igric .Des aucuns fuppoferent 54 imaginèrent que cell« refponfc,pat voye de dilfimulation, Tes Hongres» moycnneurs (quoy qu’ilsl’euffentoOr) la feirent counerrement faire * Sidemourala ' chofe en celuy eftat,54lcRoy de Hongrie en larcuenue: 54 prirent congèles meffagers \ nbsp;54 Ambaffadeurs du Comte de Neuers 54 de fon Confeil (le quel pour lors il auoit dclcz luy. mclfire Regnier Pot,le Site de Röclicfort,54 meffire GuillaumcÂlc laTtimoiUc) 54 fe départirent deV enite, 84 retournèrent en Hongrie: 8Ae Comte de Neuers, 54 fon e-fiat, le tint àTreuife,pour caufe delà mottalité: qui eft oit fi grande à V cnitei

Comwfwi CMeßire Louis de Saf^cerre fut fai^i Connefable de France^au litit duComte d'En,mort en Turquie^^ Souciquaut ^e^ant encor abfent auec le Comte de Neuers^ CMarcfchal au lieu à'tceluy Sancerre^amp;comment les defufdits Seigneurs ^naguerts

■^riÇonmers duTurc^retournerent enFraneCt nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. lxxxix.

^0üs aucz d-óeffus eu noftte Hlftolrc ouy recordet côtaeut meîftte PlàUlppe d’At^

\ x -fvjusauczci-dcnusennouïc HvUoïïc ouy rccotact cognent memie rniuppca

\ V tovs,Comte d’Eugt;ScConneftab\cdcTtancc,moutut€ur fon liftten\aviUc dcBurfo

cnTutcYrne-.deiacYicWc^movt tous fes amts fut et court ouCct(.mais tcmcdict n^ peutét) ^ yar eVçecùWcKoy de ¥ taneeteat moult l’attrtok.Oi Vacyua,çat la mort dudit Comté

-ocr page 1398-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2^lt;? nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Q_V ART V0LVME

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Eu,Ia Cóneftablic Je FranceJaqucJIe cft vn bel amp;: grad office;amp; ne peut cftrc longuc-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ment en vacation,quon n’y pouruoye.Si fe meirct tous les Seigneurs de France enlem-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;bic,pour auoir auis amp;nbsp;confciJ, de qui on feroit Conncftablc, Eux confeiJIgz, Ia plus laine

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;partie du Confeil du Roy amp;nbsp;du Royaume nommeret amp;nbsp;tleurent ce valant CJjcualier,

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;meiïire Louis deSancerre: qui moult lôg temps auoiteftélV^rclchaJ de Frane;amp;cnco-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;res J’eiioit il au iourqi^’il fut éJeu, amp;eftoiraux Marches de Languedoc;amp;fur mandé. Si

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;treftoft qu’il ouït les nouueJJes,qu’on luy lignifia deparle Roy, il vintà Paris. Luy venu,

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut pourucu del’office de Connelfable,Or vaqua 1 olîîce de Marefchal.t)onc dit le Koy

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il y auoir pourueu,amp; quenulautrenelefcroir,quc sô CheuaIier,melïîrgBouciquaur.

S nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Tousles feignçurs fy conlcntirent;car bien le valoir.PourIors,qu’il fut éleu,ilelfoiten-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^ttur du Core cores à Venifc.-maisil vint alfez toll après:car les finances amp;deliurâccs des Seigneurs fc

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^®'’’^f’^’'ctourncrcnr tous en Francc;ou Usèrent receusàgrâd’ ioye.Si demoura mef-

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;/»mseu^S-e. ^'‘‘^^o^æ^^^aut Marcfchal de France. LeComtedc'NcucrsferemadeuerslcDucde

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' Bourgôgncfon pere,amp;deuersl.-i Duch^ffcCumere.Si fut fcüoyé amp;: coniouy gr^ndemét

^ ^uXyôc de tous autres. Ce fut raifon; car il venoit d wn loingtain voyage; lequel cft oit ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trefpenllcuxpour luy,amp;pour fes compaignos: mais,aupUifirde Dieu,den fut dcliuré: a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ôcl'en Vint es pays de fon pcrc;amp;r,quâd il fut artiuc.fi fut volôtiers vcu par tout,en Flan-fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dres, en Aitois, en Bourgongne, amp;nbsp;en toutes les Seigneuries Sc terres de fon pere: dcf-a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quelles il c[ioit,3 l’spparétdu monde,héritier Se h,cccHcur.Le Comte de fdeuersadôc, fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’■cuenu amp;nbsp;retouméen France, à grand’ioyc, du voyage de Turquie (ôüil a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;auoit edé contre les Turcs, par la forme Se manière qu'il cd ci-deffus contenu Rrdedai- ' a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ré,aueclcs Seigneurs deffufdits (il fc tint, le plus du ^anps, decode fon perçai fa Dame fl nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;de mere: Sc,après ce qu’,1 f’y fut tenu vne efpace de teps,ôc qwn eut vifitéle païs,terres.

z nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;P^^^^^^)^^^’^^^orabaquin:mais difait qu’il fauoit trou corps;

j’/fwe»dqae ’f^^^^^^'^ ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ ^ oublia pa^ dire Sc remondrer au Roy amp;: aux Seigneurs de

le plus pro- nbsp;nbsp;^^^^^»^^^^^l^ d adreçoit fes paroIJes,comment leditl’Amorabaquinjau congé pren-

chain du nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ijf'd^^^^ ^ le départit d’aiiec luy. Si deTurquie,luy auoit dit qu’il edoit né en ccmôde

corps de TA- pour faire armes,amp;côquerre toufiours de pr en plus,Sine vouloir pas que luy amp;nbsp;toutes l^sgens,qui fes prifonniers auoientedé, ne fepeuffent cncoresarmcrcontrcluy,amp;le mùaocquot; nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;trouuemitàla féconde fois,ou âla tiercc,ou à la quarte

tediNeuers ■ befoing fai foit,amp;fi les auentures d armes fc pemoient ainfi)cn bataille:^ bien edoit e» A/vMf ^/'’^^^^^^^^^‘^ dudit Amorabaquin,^u écortjf il viendroit veoirR.omme,amp;: feroit fonehe- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'

ff que le plus ^Î'^ tnanget^uoin^hir l autel S.Pierre. Et difoit encores le Comte de Neuers,que lopi-prochain du^^*^'^ de 1 Amorabaquin-edoit telle,que nodrefoßefioir nulle,amp; toute corrompue,par corps daCô- l^s chefs de ceux,qui la deuoient gouucrncr:amp; iTc fen faifoiérles Turcs que moquer amp;nbsp;te de Neuers gaher:amp; à cede eau fêla Chredienté feroit dedruite,^ que le reps edoit venu,amp;difoiée auC nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;pludeursSarrazins que l’Amorabaquin,Roy de Turquie,edoit né à ce,qu’il feroit Sire de

raha u^‘^af~ ^^^^^^^^^'^^^^»^ '^l^^^ P^^^l^^^ ^^^ ^^*^1^ ^^^f dire aux Latiniers : qui trail fportoiét les dz courtois- ^^^g^g^^ de Tvn à l’autre. A ce,qu‘il auoit vcu amp;nbsp;entcdu,ils fauoict bien en Turquie,Tar-^‘’r/r priiez, quot;nbsp;^^^l^}f'^^f^}Alcxandric,Sr en toutes les,parties de Sarrazine terre» cémcntles Chrediés c^fßr. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;erroientpar ceux,»qui feferiuoient Sr nommoient Papes, en Franceamp;en /Picardie, amp;

t/f wf tewé/r comment les Chrediens n'edoient pas tous d’vnc fuite, mais differoientfear Icsvns y^f Italie ß- croyaient en vn,dc les autres en autre} amp;nbsp;auoient les Sarr3zins,qui dece edoienrinfor-''0/fmfd/n/rM mez,merueilleu fes imaginations,comment les chefs des païs Ic fouffroient. Cesparoi-f/mn j^^^ gijg /g Comte de Neuer9remondraau Roy Seaux Seigneurs de France, leur donna

moult à péfer:amp; difoient les aucuns,Les Sarrazins ont caufe amp;t raifon, fils fen truffent amp;:

moquent: car on laide les Prélats,amp;ceux qui fe nomment PadatMSroonuenir. Qui dur

battoir le ventre, on les mettrait à raifon: ou ils fv mcttroicnt euxmefrnes. Les Clercs

. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;defVni- '

-ocr page 1399-

DE FROISSART.


26'J


dcl’VniucrfitcdeParis(quitrauailloicnt làjCn apprenant les efcriturcs)ne poüuoiêt vc- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;I

nir à bénéfices, pour le fait de ce feifine de l’Eglilc.-amp; pour le fait de ces Papes, enteh-tioient volôtiers aux murmuratiôs du peuple,qui venoit vers eux:amp; eftoiét tous réjouis de ce que le Cote de Ncuers en auoit rapporté,amp; de ce qu’il difoit que les Turcs,5eSar-raiins(qui font côtraircs de noftre Loy)f en truffoicnt,Si faifoient leurs derifions:6c di- nbsp;nbsp;nbsp;^^^ nbsp;nbsp;nbsp;^.

foicnt,t En bonne vérité ils ont caufc:8c vous difons,que,fi le Roy de France Scie Roy ^gf,^^quot;„,^ji: d’AUemaigne n’y pouruoy ent,les chofesirôt encores pis’.Sc,toutTÓfidcré,ceux,qui ont rfrniaerßti df tcnuleneutrc,fêfontbié acquittez:Sc ainfrle côuiendra il faire,qui voudraauoirvnion raris.

c^ VEglife.Üjt amp;nbsp;remonftré fut en fecret au Roy de France,de ceux qui bien l’aimoient, amp;nbsp;qui fa fanté à veoir defiroiét,que l’opinion cômunc du royaume de France eftoit, que iamaisiln’auroitparfaite fantéilufques ace quel’Eglifc feroit en autre eftat:amp; luy futremonftré fur telle forme amp;nbsp;manière qu’on luy donna à entendre que le Roy Charles fon perc,dc bonne memoire,au lia de la mort en auoit chargé fon Confcil: amp;nbsp;falloir doute qu’il ne fuft trop abufé de ces Papcs,8£ de luy eftre fi toft determine:5c en tenoit la con-Icienccà moult chargée. LeRoy de France Pexeufoiti en difant, QuandNoftrc-Sci-. gneur de pere trépaffa de ce ficcle,nous eftios encores moult ieune.Si auôs ctculc con-Icilde ccux,qui nous ont gouüerné iufques à prefcnt:amp;,fi nous avons abufé amp;nbsp;folloyé,à eux en eft la coulpe,non pas à nous:amp;,puis que nous en fommes inforttrez fi auant,nous y pouruoycrôsbrièucmcnt^tellement quon l’en apperecuraiLeRoy Charles de Frâce fentit amp;nbsp;entendit bien ces paroUcs, mieux que iamais il n auoit fait: 6cdit a foy-mcfmc,

' amp;nbsp;auffiàceuX de fon confeil de fa chambre, qu'il y pouruoycroit : amp;nbsp;en parla à fon frerc ^^ ^9 leDucd’Orleans,Comte de Blois ôc dcrVallolsdcquelilcut tantoft ^ laVolonté:amp; aufti J^Ji^^X. eut il le Duc de Bourgongnc:car,nôn-obftant qu’il eu ft obey à cil,qui fcnommoitPapc ^.^„ j^f;;^^,^. Clement: fi n’y eut il oneques fermefiance ; mais les prélats du Royaume de France (amp; ^„„ojeAwW par efpccial Guy de Royt,Archcucfq de Reims,IcsÂrchcucfqucs de Sésamp; dcRoucn,amp;: ç^deun vers le i’Euelqued’Auftun^l’auoient bouté en celle crcancc.Or fut auilè au deftroit Conlcil du \o7 a’Afiew^ royaume de France,que,f’ils voulaient remettre VEglife à point,il conuenoit auoir Vac- x«»^ quot;^A^quot;' cord de toute AUemaione. Si furent enuoyez fuffifans hommes,lt;k Clercs de droit(def-quclsMaiftrePhilippedcPlaycsfutVvn)en AmbaffadeenAllemaignc,deucrslcRoy de Boéme amp;nbsp;d’AUemaigne (lequel f'efeviuoit Roy des Rommains) amp;nbsp;adonc fut tant procuré parlcfdits Amb^affadeurs, qu’ils feirenttan« cnucrslc^y d AUemaigne ,qu’v-neiournee fut afirgnee à eftre. entre luy amp;; fon Confeil amp;nbsp;le Roy de France amp;nbsp;le ficn,cn lacitéde Reims: 5: curent prx'meffe les deux R oys d’y eftre.- amp;-j à fin que nuis Prélats, Cardinaux, Arebeuefques, amp;nbsp;Euefques, ne perrffent rompre leur propos amp;nbsp;imagination,qu’ils auoient de bien faire,on fit dirc,par commune renommée: que’lcsRois,Seigneurs, 5: leurs Confaux (qui fe deuoient trouuer à Reims') faifoient celle affemblce, pouf traitter via mariage du fils au Marquis de t Blanqucbourg, frere du Roy d’AUemai- -^ // x dtf,4 v^ gnc,5i d’vue fille,que le Duc d’Orléans auoit: amp;nbsp;moyennant ces befongnes on parletoit de ce mot au re d’autres matières. En ?ctcmps,«iuc cestraittezfe faifoient 5tapprochoicnt,trépaffa de iaweprwJfht

gt; ccficclc,en fonboftcl àHefues en Hainaut,meffirc Guy de Chaftillô,Comte de Blois; ^^quot;^^^ ^^'”ot«» amp;nbsp;fut porté à”V alcncicnnes •, amp;nbsp;là cnféucly à Sainct-François (qui eft VEglife des Freres- ^°“^^* ”” mineurs)en vne chapelle,laqUceft nômcclachapelle d Ortais.VrtIÿ eft qu’il enfaifoit faire vnc tresbelle amp;nbsp;notable ,au peurpws du clos dcfdits Fretcs-mincurs*5c alfez pre^ Mort (!h Cemti de là,ou il cu’idoit gefir-, amp;nbsp;mourut fi cTrdepté, qu’il cquint àla Côtclfc Marie deNamur Gt«7 Je Bio/î. renoncer à tous meuble«: n’eUe n’ofa accepter le teftamenf.Sc retourna à fon douaire de

1 la terre de Chimay amp;nbsp;deBedumont: Si les héritages allèrent ou ils deuoient aller. Le \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Duc d’Orléans eut la Comté de Blois (car il en auoit payé, viuant*lc Comte Guy de \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’Blois, deux cens mille couronnes de France') Si les terrÇs de Hainaut, Hollande, 5c Zc-1 lande,allcrencauDult;AubcrîdeBauicrc,ComtedeHainaut:5ôlatcrrcd’Aucfnes,dc Landrccies,amp;:de f LonnonenTerraffe,écbeurcntàlebandcBlo';^ (qu'on dit deBre-’V.*®’’ taignc')5c:,fi le deffufdit Comte Guy n’euft fait la vente qu’il fit,il eftoit Ion droit hoir de la Comte de Blois. Confiderez le grand dommagc,qu’vn S eigneuv,^ autre, peut faire afonhoir^par croire mauvais confeilDieu lüy face merci.Otretournon aux befongnes ( d’Angleterre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Delà-mort dit Duc de doeeßre ôquot; du Comte d'cArondel : amp;nbsp;comment les oncles du Roy d’langlete£u:(^£iajfaftotr les Ducs de Landafire ^ d'lorch} amp;nbsp;les Londriensßen

(o-ntenterenti

X C.

-ocr page 1400-

168 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E QJV ART VOLVME

■fCeßcclaitfe ^ rOus fauez(commc il cftcy-dcflus cöcenuamp; traitté ennoftre Hiftoirc)quetlcRoy eZßrH^i^^i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Richardd’Anglererrc nc voulut pas porter ne celer les haines couucrtcs,qui eftoiét

Lljwie’rélàn c’^g2gt;''‘^''ccs de long temps,amp; par pluficurs cas,entre luy amp;nbsp;fon oncle le duc Thomasde lefi»sderA.h- Cloccftrc,ainsluy voulut ouurcr defait:amp; mieux aimoit(ainfi qu’il difoi^Slt;; que^ôfeillé teur. cfl?oit)qu il deftruififtautruy, que qu’il full deftruir, Audi auez^vous ouy commentlcdit Roy fut au chaftel de Plaify, à trente milles de Londres: amp;nbsp;par belles parolles amp;nbsp;faufles (comme ccluy, qui vouloir eftre au-deflus de fon oncle) l’emmena, amp;nbsp;meit hors de fon t Cecy ißflM. chaftel de Plaify:amp; le mena aflez près de Lodres, amp;nbsp;fur vn verd chemin,qui tourne droit •^ttilna dit, (t fur la riuicre de laTamife? amp;t cftoit entre dix amp;c vnze heures de nuift. Én^or auezouy ainÇi Mußt il cômenticCôtcMarcfchal(quilàeftoitenembufche)rarrcftadeparleRoy,amp;:letourna farcy pria. Jeuers la riuicre de la Tamife,^ ouyt cornent ledit Duecria après le Roy5poureftredc-liuré de ce pcril(car tous fes efprits fentirét taQtoft,cn celuy arreft faifant,queles chofes fc portoient mal à l’encontre de luy)mais le Roy, par qui ordonnance amp;nbsp;comandement tout ce fut fair,fit la fourdc oreillc:amp; cheuaucha toufiours deuant luy;amp; vint celle nuiél au chafteau de Lodres.Le duc deCloccftre,fon oncle/utautremêt logé:car(voufift,ou non)dcfait amp;nbsp;de force on le fit entrer dcdâs vnc barge,amp;: de celle barge à vncncf,quigi foit à l’ancrc,à la riuicre de kTamife:amp;là fut mis:amp;y cntrcrétle Côte Marcfchal,aueG le Duc de de- ^°^^ ^^^^ gcns:amp; fe bouteret anal la riuicre:amp; feirent tant par l’aide du vcr,quclédcmain, eeßre prisonier ^“’^ '^ tard,ils vindrentà Calais,fans' ce qu’on en feut riens,fors les officiers du Roy/iCa-* Calait. dite ville de Celais.Vous deuez croire,amp; lauoir,quc,quâd la cognoifsace de la prifc du Duc de Cloceftrc fut venue à Plaify deuers la Duchefte amp;nbsp;fes cnfans,ils furet gPâdemet troublez amp;nbsp;ébahis^ fentirent tatoft que les chôfes al^oiét maffia cftoit le Duc,lcur Sire,en grâd peril de fa vic:Sc en demandèrent cofeil à meffire lehan Laquinghay, quelle chofe cftoit bon de faire.Le Cheualicrrefpondit:êzdir,Le mctlleur eft d’éuoycr deuers mefleigneurs de Laclaftrc amp;nbsp;d’Ior(»li,fcs frcres:car par leur mo^en fc pourra appaifer ce maltalcnr,quc le Roy a fur Môfeigneur de Cloceftre,iVnon parautruy:carilneles ofc-foit courroucer. La Duchelfe de Cloccftre fit tout ce,que le Cheualierluy confeilla: amp;nbsp;les Ducs de enuoya tâtoft grans mclTages deuers les deux ducs:qui ne fc tenoiét pas enfemble,mais landaßre c^ bien loing l’vn de l’autre.Si furet tous courroucez de la prife:amp; mâderent àla DuchclTc drorch auertis de Cloceftre,que point i|C fuft trop déconfoirce de fon mary,leur frère: car le Roy leur ^d'c ^de‘^ct* ’■’^u^^booferoitletraittfr,forspar ifigcmcntamp;parraifon:nepasautremétneluyferoit fiée leur frere ^’J^'^'T-La duchefle dc Cloceftrc:amp;^cs cnfans aucunemet fc réconfortèrent furces pa-parfa fennne* folles.Lcroy d’Angl.debô matin fedepartitdu chafteau de Lödres:^ fc vintàElren: 6lt;:là fatît.Ce propre iour,aufoir,furcT amenez au chafteau dcLódres,Sr mis en la court les Comtes dcs officicrstlu Roy,amp;làcmprifonnez,lcs Côtes d’Arondd amp;nbsp;deViraruich:dótonfut d'.Grondel er trq^ émerueillé parmy la cité de Lodres, Ôr fur le pays:amp; grades murmuratios en furet: de f'varuich j^au m,} ,-,’£. ofoit faire fair,ne partie à l’cncôtrc du Roy,qu’il nc luy tournaft àgrâd»dé-^io^dm''‘^ P^'^**^’^^^'^ difoiét toutes gcns,Chcualicrs,Efeuycrs,amp;Bourgeois de Lôdrcsamp; des citez amp;nbsp;bôncs-villes d’Angl.Nous nous en auôs beau taife amp;nbsp;foufftir.Vecz Là les Ducs de Lâclaftre amp;nbsp;d’Iorch,les frètes au Duc de Cloccftre: qui bien y pouruoycrôr,quâd il leur plaira.Voiremêt y euftent ils bié p^irucu:f^s euftenr cognu le courage du roy,êi quelle chofe il auoit en pé^ee de faire de leur frcrc;mais,pourtât qu’ils n’en firent bóne diligen-•c,tournerét les chofes mahainfi que ic vous reeor4cray.Qnâd le Duc de Cloccftre lut amené au chafteau de Calais,^ il fçveit là enclos^ priué de les hommes,fe commença à douter amp;: effrayer grâdemcnr:Sc dit au Côte Marcfchal, Pour qlle caufe fuis ie mis hors d’Angl. amp;nbsp;ici amené? lime femblcqvous me tenez cnprifon.LaifTez moy aller,amp; voir lafortcreffe,lcshôtÂes amp;nbsp;gardes de La ville. Môfcigneur(rcfpondit le Marcfchal) cc,que vous me demandez,ie noferoy? faire nullcmcnr:car vous m’eftes baillé en garde fur ma vie.Le Roy noftre-Sire,pour le preset eftvn peu courroucé cotre »ous.Si veut que vous tenez ici,amp; déportez auec nous:amp; vous le fercz,iufqucs à ce q i’ayc eu autres nouuclles: amp;.’,fi dieu plaift ce fera briéuemét:cardc voftre déplaisâce(fi m’aift dicu)ie fuis bié cour-roucc,fi remédier y pouuoye:mais vous fanez que i’ay mô fermétauRoy .Si m’y côuiét obcyr:amp;:auffi leferay pour mon honncur*LcDuc de Cloccftre n'en pouuoit auoirau-tre chofe amp;nbsp;bien luy iugeoieft fes efprits, félon aucunes apparences qu'il apperceut vn iour, qu’il cftoit en peril de fa vie: amp;nbsp;requit à vn Preftre (qui auoit chanté meffe deuant luy) qu’il le voufift confefler: ce qu’il fir,amp; par grand loifir.-amp;4»«i9«.dcuantrautelen bon cftar,amp; de cœur dcuot Sc contrit:^ cria mercy à Dieu, le créateur de toutes chofes:

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fut

-ocr page 1401-

DE FROISSART.

amp; fut dolent amp;nbsp;repentant de tous les péchez,amp; bié auoit meftier qu’à celle fois il enten-dift à fa cófciencc:carlc mdehef luy eftoir plus prochain,qu’il ne penfoir:car (ainfî que iefu informé)furle point du difncr,amp; que les tables efloient miles au chattel de Calais, à l’heure qu’il den^ntfes mains lauer,quatre homes à ccordonncz,ilfîrcnt d’vnc cham- ritlente »wt brcamp;luy ^tterent vne touailleaucol,^éi’eftraignirent tellement les deux d vn cofté, ^‘‘‘lucdechce Scies autres deux de l’autre, tiu’ilsrabbatircnt à tcrre,amp;là i’ctlranglercntamp;cloircr,ties nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;(o»^-^^ yeux: amp;nbsp;tout mort le portc’rent fur vn liâ:,amp;le dcfpouillerét amp;nbsp;dcicJjaulTcrct tout mort Sclecou'cherentcBtrc dcuxlinceux,Sd mcirentfon chef fur vn oreiller, amp;nbsp;le couurirent de manteaux fourrez; Sc puis imrent de la chambre,amp; vindrent en la lalle tous pourucuà de ce qu’ils deuiîient dire amp;nbsp;faire,en disant telles parollcsjqu’vne fauffe maladie d’apoplexie choit prife au Duc de Cloccftrc, en laùât les mains,amp; qu’à grand peine on l’auoic peu coucher.Ontint fes paroles en publie au chaRcau,amp; en la vilic,amp;bicnlecroyoient les aucuns, amp;nbsp;les autres non. Dedans deux lotir s après,grande renommee fut que le duc deÇloceftte eftoitmort delfuslonli^au chalfcaudcCalaisiamp;fenveftitlc ComtcMa-rcfchaldenoir (pourtant qu’il choit fou coulin,moult prochain,êcauffi firent tous Che-ualiers amp;nbsp;Efcuyers qui dedans Calais cftoiét:amp; furent pluhoft fçeuës les nouuclles de là mort du duc de Cloccftre es parties de France amp;nbsp;de Flâdres,qu’en Angleterre. Si en furent mout de François refiouis;car cômune renommee auoit couru vn grand tépS3que ianeferoit bonne paix entre France amp;: Angleterre, ne point d’amour n’y auroittanc corne le duc de Cloccftre fuft en vie:amp; aulTi aux traitcz,qui tenus feftoiét par plufieurs fois entre les François amp;nbsp;les Anglois, il auoit cftéplus rebelle amp;nbsp;contraire, que nul de fesfrcres,amp; pouree de fa mort ne chaloir en Frâce. Pareillement en Angl.pluficurs ho-mesCheuahers amp;: Efcuyers amp;nbsp;officitss du Roy(qui fauoiét douté amp;nbsp;craint trop grande ment pour fes cruelles amp;nbsp;mauuaifes manières amp;nbsp;merueillcufcs( furet moult refiouys de fa morr,amp; furent entre euî^*amétcus Fc duc d’lrlandc(lequel il auoit bouté hors d’Angl. amp;enuoyé enexil^amp;aulfi melTirc SimonBurlc(qui fi varllât Cheualicr amp;nbsp;preud'homme auoit efié, amp;nbsp;ferui le Prince de Galles,amp; le Royaume d’Angl.) qu’il auoit fait décapiter amp;nbsp;mourir honteufemét:amp;aulfi meflire Robert Triuilicn,melTirc Nicolas Brambre,mcf-fireIehanStandinch,amp;pluficnrs autrcs:amp; en fut ledit duc de Cloccftre moins plaint en Angl.fors de ceux Icfquels auoient efté de fon confeil amp;nbsp;opinion.Le duc rnort à Calais, j^^^^^quot; '^'^ ilfutmoult honorablement embamé amp;nbsp;mi^en vn vailTcl de ploi*b,amp;: delfuscouuert de „[^g''c[li[]^^/^ bois, amp;nbsp;enuoyé en l’cftat par mer eh Angl.amp; ardua la nef qui apporta le corps, deflus le ƒ„„ chaßeau de chafteau deHadclec,furla riuieK de la Tarn Te; amp;nbsp;de 11 amené par charoy, tout fimple- plaîj^ crtlld men t au chafteau de Plalfi, amp;c mis en rEglifc,Iaquelle ledit Duc auoit fait edifier amp;nbsp;fon- inhumé der en l’honcur delà S.Trinité:amp;Ià auoit douzechanoines,qui mout deuotemét y font le diuin feruice: amp;nbsp;là fut cnfepulturç Vo’ deuezfalloir q la duchelTc de Cloceftre,amp; Of-frem,fon fils amp;nbsp;du duc delTus-nomméA leurs deux filles,furent moult decófortez,qua4 leduc*dc Cloceftre,lcur Sire amp;perc,fut là amené tout mort:amp; encores doublemet eut ladite Duchefte mout gr%nd courroux, car le comte Richard d’Arôdel fon oncle fut de-colé publiquement,amp; parle çommandementdu J^oy enlaruc de Sep à Londres,amp;n’o Ketmtei'^ fa nul hault baron d’Angleterre aller au deuant3ne confeillerle Roy du contraire, amp;nbsp;fut vendel deceit ledit Roy prefent à icelle iufticcfaire,amp;futfaî parie Cote Marefchalfqui auoit àfem- pitbli^jnemet A me la fille aucôted’Arondel)amp; luy mefracluy banda les yeux.Lccôtt de\(^rüichfut Lendret pdreo auffi en grâd auâturc d’eftre décapité: Sigis le camte de Salberi(qui eftoit en la grace du ^^‘tndement dii Roy)pria le Roy pour luy amp;nbsp;aufti feirét autres Baros,Soig. amp;: Prélats d’Angl. amp;nbsp;fi bié,que ^ ^‘ *’' ’ le Roy f cnclina à leurs prières-.mais il dit qu’il fuft mis en tel lieu que iamais ne venift en place:car le roy ne luy vouloir point pardoner abfolumét fon mclTait:car bié auoit def-ferui mort,quâd il auoit çfté du côfeil amp;: accord, auec le dijp dé Clocefîrc amp;nbsp;le Cote d’A r0del,dc vouloir brifer la paix$ç les treues,données,accordecs,amp; feellecs entre les deux Rois de Frâce amp;r d’Angl.leqrs conioînts amp;nbsp;adhercns.Celuy article eftoit cas,leql reque mit punition de mort hótcufe:car les treues cftoiét iurecs amp;nbsp;dónees^ar telle conditio, d’vn cofté amp;nbsp;d’autre, que quiconque les enfreindroit, ou côfeillcroit enfreindre,il eftoit digne de rçceuoir mort. Lç COmte de Salbcri(qui trefcfpecialcmét prioit pour le Cote de Wavuich/caf ils auoient efté côpagnonsd’arlncs tous leurs iours enfcmble)rcxCufoit endifant qu’il eftoit moult ancien,amp; quelc comted’Aroncïîl amp;: le duc de Cloccftre Tà-uoient deceupar leurs paroles: amp;: ce qui auoit efté fait (pour laquelle chofeilseftoient morts)h’aiioitpoiiTclT?ne fonmouuemét;mais par eux A' qu’onc ceux de Beauchamp

’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Z iij

-ocr page 1402-

270 ne feirent ne penfercnt traifon cótrc la couróne d’Angleterre:.amp; que le Comte de W.i-tuich eftoit chef de cenXjôe des armes de Beauchâp;amp; defeendoient tous ceux de Bead champ du Cote de Waïuich, Ledit Comte de Waruich par pitié fut reipité dehmort leCouderva amp;tauxc à telle penitence que ie vous dirayjlfut enuoyé en l’ille dô^^ifquefqui eft des terres tenues d'Angleterre)^ luy futdit ainfi,Comte de Wât uich,ce iugement va tout ode‘ ^‘^^*L droit deuant vous. Vous aviez defferui mort,telle que le c^n^tc d Arôdel a reccuê: niais quot;ancienne^Lt' 1^5 beaux feruices S*grans qu’au temps palTé vous auez faitsau Koy Edouard de bonne nomee Vcclis. oiemoircjà môfeigneur le Prince ion fils,amp;à la couróne d’A.nglctert e,tancdeçalanier comme par delà, vous aident bien amp;nbsp;ont le Roy amp;nbsp;fonconleii pitié de voiis:amp; vous rédent la vie* M ais il eft ordóné amp;nbsp;dit par Iugement Sc fentence, que vous irez en Vifledè Vifque:amp; la viurez tât que vous pourrez: amp;nbsp;aurez allez du voftre pour tenirvoflre eftat! neiamais delà vous ne partirez.Le Comte de Waruich prit en bon gré celle punicioHj en remerciant le Roy amp;nbsp;Ion confeifquand'ils luy ren dolent amp;nbsp;lauuoiét la vie: amp;nbsp;ordon-^ na fes befongnesje pluftoft qu’il peut: car il y deuoit efirCjamp;r entrer dedâs vn iour5qu’on luy alTigna. Il y fut,en vne partie de fon cftat. L’ifle de Vifque eft enuironnee delà mer: amp;nbsp;fiedducoftéde Normandie,amp;yaaiTezlicu amp;: place,pour y deinourcr vnleigncrn mais il fault qu’il foit ferui amp;adminiftré des terres voifines: autrement il ne le pourroit point étofer,nepourucoir, Ainfi fe portèrentfes iugemens amp;nbsp;ordonnances cnAnglê* terre : qui fe multiplièrent toufiours en pis: ainfi que vous orrez recorder auantenlhf ftoire. Quand la congnoilfance fut venue au Duc de Lanclaftrc amp;nbsp;au Duc d lorch qué le Duc de Cloceftrcleur frere eftoit mort à Calais, rantoft ils imagincreniquclcRoy leur neueu, 1 auoit fait mourir. Pour lors ils ne fe tenoient pas enfcmblc : mais eftoient l’vn pà amp;nbsp;l’autretà, cn lcurs places amp;nbsp;manoirs, fclBÂ la couftume d’Angleterre. Si eferi» uirent l’vn à l’autre,pour falloir commment ils en feroient^ vindrent à Londres,pour ce qu'ils fauoient bien que les L^ndriens eftoient moule courroucez de là-mort du due leur frere.Quad ils furet là venus ils eurer parlemét enfemblc:amp; dirétque ce nefuioit pas à foulFrir,d’o ccir amp;nbsp;meurtrir leur frere fi hault prince amp;nbsp;vaillât5q le due dcCloccftre pour parollesoifeufcs. Car nonobftant qu’il cuft parlé volontaire ment, de chaud lang» à l'encôtrc des treues dóncesamp; fcclles entre France amp;r Angl.fi n’en auoit il point oiiuré de faite: amp;nbsp;qu’entre fait amp;nbsp;dire a trop grand difference: ne point pour paroi es il ne poiw uoit defferuir mort, rys punition ^ cruelle3amp; dirent qu’il conuenoit qu’il fuft amendés^' furet les deux freres fur vn eftar,cóc pour troubler toute Angl.car bié auoiér qui le leur confeilloit,amp; par cfpccial le lignîgc du Cptc d’Arondtl(lcqucl eft moult grand amp;nbsp;fort ^^^^ du copte d’Eftanfort. Leroy d’AngLpourlots fe tenait à ^7erfA autres ERcn,amp; mioit mandé amp;nbsp;femons tous hommes de fief qui de luy tenoient,amp; qui foy luy

^da mert du deuoicnt,amp; auoit amaffé amp;nbsp;pourueu autour de Londres en la Côté dcKent amp;nbsp;enExce-«Itff */e cUce^re^tc, pIus dc dix mille archcrers, amp;nbsp;auoit fon frere meffire lehan de Hollande,dejez luy, leur fiere vien- Ic comte Marefchal,le cÔtc de Salbcri amp;nbsp;grand nÔbre de Cheualiers amp;nbsp;Barons d’Angl. neue a Londres amp;nbsp;mâdaaux Londricns, que point ncrecuciUiffentJcducde^^âclaftre. Les Londriens r» debberation refpondirentà ce, amp;nbsp;dirent qu’ils neàauoient chofes au duc dc Lâclaftre,parquoy ils le ^vw^f^Bff. jgyjpgj-jj refufer amp;nbsp;demoura le duc de Lâclaftre à Londres, amp;nbsp;le Comte d'Erbi,fon fils,

amp; aulfi le Duc d’Iorch: lequel aftok vn Aïs qui fe nommoit lehan,Comte deRoftellanr, amp;nbsp;eftoit fallen A Ro^ que mcrueilles,amp; faimoj^ le Roy auecques le comte Marcfchal * outre mefure:amp; ce côte de Roftellât fe diffimuioit grandement de la mort de fon oncle le duc de Cloceftrc, amp;nbsp;monftrott affez qu’il euft volontiers v,cu que paix euft cfté entre les parties,amp; difoit bié q fon oncle auoit eu tort,en plufieurs cas deuers le Roy fon com fin.Les Lôdriés aulfi côfideroiét le grad mêchefqui pourroit venir en Anghpar la difsc* fiô des oncles duîlt;oy,amp; des alliances des vus amp;nbsp;des autres:amp; rcgardoient,q (puifque ce méchef eftoit auenu)onnele pouuoitrecouurcr:,amp;qIcducdc,Clûeeftrc en aucune ma nicre en auoit efté caufe,par trop parler.-amp; vouloir émouuoir tout le Royaume d’Angl.à rompre amp;nbsp;briferles treues,qui iurces,dónecs amp;nbsp;fecllce^ eftoient entre Frâce SL Angl.amp; dilfimuloiét grâdemétles Lódrics,amp;auiferêt Icsplusf3ges,qcenefaifoirpasàamêdcr pour le prefent amp;nbsp;dou terêt le roy de Frâce amp;nbsp;fa puilfance amp;nbsp;leurs marchâdifes à perdre. Sicomenccrent à traittcnamp;aller par caufe de moyen^entre le roy d’Angl.amp; IcDuc dc Lanclaftrc,lcquel eutaufli plufieurs imaginations:car la mort dc fon frcre luy tournaà grad’ déplaifance. Aulfi il voyoit que le Roy Richard,fon neu^,e^oit par mariage grâ-demét allié au Roy de France(car il auoit fa fille à femme) amp;nbsp;auoit ledit Duc deux de fes filles

-ocr page 1403-

DE FROISSART.


271


filles par delà la mcr,l’vnc Royne d’Efpaignc3amp; l’autre de Portugaljqui pouuoient gran dementaidcr5fe guerre le mouuoit entre Je Roy d’Angleterre Ion neueu. Maisilcon-uintadoncques audit Duc changer fou courage(voufiJt ou non)de toutes chofesjamp;r def cendrealapricr»? j^cs LondrienSjiSe d’aucuns i-’relats d’Angle terre,qui de ce fient rent ct-toientenÂen,comme bonsmoyensentrclcRoy d’Angleterre amp;lcsoncles, êcvintle Roy à accorda à paix, moyAnant qu’il promit, que, de eduyiour cnauant,ilfe gou-uerneroit tout entièrement par le confeil du DucdeLanclaRre: amp;4ie feroie riens Jans luy en demander «onfeil.Mais de cefte parolle amp;nbsp;promeHeil ne ht riens: amp;nbsp;Je Lu ha fort ^card iiu!{ay conleiller de mauuais confcil:dontrrop grandement luy mecheuttainfr que vous orrez ^‘charaHeefis recordercy apfts en l’Hiftoire.Ainfi vint le Roy d’Angleterre à paix à fies oncles, de la mort duDuc de Cloccftrc : amp;nbsp;commença à régner plus fièrement, que deuant:amp;ficn ^f^i'^^a^^ quot;^ vint tenir Jon that en la Comté d’ExccRrc:quiauoitefté au Duc de Cloccftrqtamp;deuoit i^nf^^fé^’ eJlrc à fon fils Ofircm,héritier de ion pcre:nîais le Roy prit la Jaifinc de cour,par deuers luy;ëc l’ordonnâcc eJl en Angleterre,quele Roy a en garde tous héritages d’enfahs, qui demeurent orphelins de perc, deffous l’aage de vingt amp;nbsp;vn an : amp;nbsp;puis leur font rendus Içurs héritages. LeRoyRichardpritlagardedcJon coufin,amp; héritier de Cloccftrc, amp;: attribua toutes les terres amp;nbsp;polfieifions à Jon proffit,amp; meit 0fFrcm,le icuné héritier,de-mourer delez luy,amp; la Ducheffe de Cloccftrc,amp; fes deux filles,delez la Royne la femme.Le Duc de Cloccftrc,en fon viuant,cftoir,dc fon droit héritage,Conneftablc d’An gleterrcimais le Roy oftaccluy droit Sc office à l’héritier: amp;nbsp;lé donna au CorntedeRo- tecèmteJet{e ftcllant,foticoufin:amp;commença ledit Roy à tenir fi grand cfiar,qUc iamaisri’auoiteu.M‘*quot;C/^^‘^'» Roy en Angleterrejqui à cent mill c nobles pres par an , defpendift tant, que ledit Roy f faifoit,amp;tenoir pareillement auecqlts luy l’héritier d’Arondcl,filsdüfeu Cote d’Aron-^J’^ d’^n lè dehlequelilauoit faitdécoj^ra Londyes(ainfiquecy defluseft dit)amp; pourcequ’vndes ttrrt,flt;trltrlt;^ Cheualiers duDuede Ch^cftrc'quifenoinmoit Ccrbccécn parla vnc fois trop aqanf à l’encontre du Roy amp;nbsp;de fon Conlcil,ilfutpris,amp; tantoft décapité.Meffirelehan de Ta quinghan en fut auJfi en grand perihmais quand il vit que les chofes fc portoiét diuerfe-menr,il diffimula le mieux qu’il peur,amp; fceut:Sc fe départit de l’hoftcl de la Ducheffe de Cloccftre,fa Dame:amp;alla ailleurs faire fademeurc.Enceluy téps n’y apoit fi graden An gletcrre,qui ofaft parler de chofe,quc le Roy fift,nc vouluft faire,ôcauoit confeil propre pOMrluy,les Cheualiers de fa chambre,qui I enhortojpntàfairep^utce,qu’ilsvoüloient.’ amp;tenoitlcRoy,àfès gages amp;nbsp;deliurance,bien deux mille Archersiquinuitamp;iourcon-tinullementlegardoientjCaril liefe tenoitß^s bien Æeuré defies oncles,ne de ceux du lignage du Comte d’Arondel. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;„ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

De la grande ajjembleeyt^uifut faite en la vide de Reims, tant de l'Empire d'lt;^/kmaigne, comme dit Royaume de Franée^fir l’efat ^ vmon de Sainte Eglf. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. x c i.

■pN t celuy temps fe fît vne grande alfembléc deScigneurs en la cité de Reims,tant de fAt«»« peuuos XLl’Empire d’Allcmaig«ie,qucdnRoyaumc de Fr5ce:amp;futla caufetelle,quc pour met ‘cr commencer trel’Eglifeen vnion:8lt;:fictantleRoy de France ,^ar prière amp;nbsp;par moyen : que leRûy »pfireanp^^ d’Allemaignc,fion coufîn,vint à Reims,auccques tout fon Confeil: amp;(pource qu’on ne voulut pas donner à entendre generalemcnt^uc cclÂaJfcniblc fe fift tant feulement f^„f^ß ^„j/. pour parler des Papes,de celuy qui fe tenoit à Komme,amp; de écluy quP fe teqpit en Aui-gnon)lcs Seigneurs fcirêtcourirrcnonamée,qucle Roy d’Allefhaigneamp;les Seigneurs* lie l’Empire venoient là,p^our traitter vn mariage,du fils auMarquis de Blancquebourq ala fille du Duc d’0rleans:amp; eftoit ce Marquis frere au Roy d'AlIcmaigne.Si fie logea le Roy de France au Palais de rArchcucfiqueiamp;là cftoientles Ducs d’OrlcanSjde Berri,amp;: deBourgongne,IeComte-de Saint-Pol,amp;plufieurshau^Barónsamp; Prélats de France, amp;quand le Roy d’Allemaigne entra dedans la cité de Rcims,tous ces Seigneurs amp;nbsp;Pre lats,amp; le Roy Charles Se Nauarre(qui auffi eftoit là)allerent tous à l’encontre de luy, amp;

le recueillirent doucement amp;nbsp;liément:amp;le menèrent tout premiererflét en l’Eglife No- L'Empereur Rtc dainc3amp; puis en l’Abbaye de S.Rcmy.Là fut le Roy amp;nbsp;tous les Seigneurs d’Allcmai yumcelanc à gne,qui auccques luy eftoienc venus, logez au plus près de luy, qu’on peut par raifon:amp; ^‘”^hp»prpdr eftoit ordonné,de par le Roy deFrance amp;: fon‘Confeil ,quetourcc,queleRoy d’Alle-

maigne amp;nbsp;fies gens defpendroient en la cité de Reims,que ^out fcroii compté amp;nbsp;deliuré c^^ 1^*^ ‘‘ de par les Officiers du Roy de France,^ qu’on luy bailleroit fi largement de toutes cho- p^uto» dtllc.' fesjquenulle défauts n’y auroieSé faloitbicn deliurer auxAUcmanSjtous les iours qu’ils gUf , Z inj

-ocr page 1404-

'-7^

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feioumoicnr en Ja cité de Reims,dix tonneaux de harcncs( car ce fut au temps deQÿ'

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rcfme)amp; huit cens carpes/ansles autres poisons amp;nbsp;ordonnances. Côiïdercz quelsgrâ«

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, fraizfurentJàdefquelsJe Roy de France paya tous . Quand leKoy d’AHemai^nc vint la

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;premicrefois deuersle Roy de France au Palais,tous les Seigneurs ,d«/Ius-nomiucz,Je durent quérir à l’Abbaïe de Saint Remi; amp;nbsp;J’amcnercr,cn grand array, ali PjHais.Qüâd

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les deux Rois f’enrrcuircnr,amp;rencontrcrenttourprcmiertnicnr, ils i’entrefirent moult

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;grans honneurs amp;nbsp;i^ucrcnces,car bien eRoient fages amp;nbsp;duits pour ce faire, amp;pardjié-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dalle Roy de France, plus quclc Roy dAUemaigne, car AUetnans denature font rudes;

a nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;de gros cngiu;/î ce ncRà prendre leurppoÆrnnais â ce fontilsaRèz expers amp;nbsp;habiles.

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Fous les Seigneurs de France amp;nbsp;dAJJemaignc;qui là eRoient, ï-entrefteoinferent de

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f? nbsp;nbsp;? ƒ ‘décontenance moult grandement; amp;donn.i Je Roy de France à difnerau

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d(oydAJlcmaigne,amp;àrouslcsAlJcmans:amp;furl’aflîettcdclarabJctellc,queicvousdi-

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feHinJui^y ray.A Jatabledu Roy futroutprcmicremffnta/îîslc Patriarche de Hierulülcm,lcRoy

H nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;charhàl’£^ d’ARemaigneapres,le Roy de France le tiers,amp;lcRoy de Nauarrelc quart, amp;nbsp;plus ne

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f celle table. Aux autres tables furent aflis les Seigneurs amp;nbsp;Prélats d'Ailcmni-Jé»f Je Jeux nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”^ i^âiiîrenf.nfais {cruircnt:amp;apporterenttous les ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;mille fie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;du Roy,les Ducs de ßerri amp;nbsp;de ßönrbon,lc Comte de Saint- Pol, V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rine^en va,fil. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;‘^^ l-race: lie IcDuc d’Orleas Et toutes les alTiettcs. VaiffeUedor Sed^t g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;J’ar glt;~ccourott 3 telle hfgc^cparmi le Palais, corne Mie lull toute de bois amp;: fut ce difaet g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^e,^a„ne, moult bien pour ueu,li: fait giandemét à mcrueillesàrccordcr.ôe fu informé que le Roy ■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;«„ de France donna a fon coutoje Roy dAUemaigne, toute la vaUTetle ddr^dargeat, K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;défait hf^^h fu' K nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ff, ff*^ï^fi^^°y‘^-'^‘'^‘”^'Squot;'^gt;o'lt;Uatcdraapccsdirncr,vinamp;cfpias^

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ru,peaecedonadcnxccnsmiUedônns:amp;cncorcsfuado„„ff^^^^ f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;dotee^,gene.Delt;plt;gt;f,oialefAI

I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;^elar ^f f™S^‘ nations,lt;,ai edoien, venus pour noirleBaJernenieilIercm

■ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Ce nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;j^f P*'^S^^c,^^peütelire,3uRoyaumcdeFf3nec.CcsRoislcioa[nâs

et feve „émondés! apes dideIkgkfe.SsyememieicemConùnxBlußenrinroeosietomnea. i’eff ‘ tantqufff3‘iafèl'^frêamp;‘d’%^“‘^f‘^^‘ll’°,^^^“^^‘‘r'^™''‘“^‘‘‘‘^‘^‘’quot;'‘’quot;’^‘‘’

,evr ie Roy naisnarliee, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;°jl^trut[eÿufecret,S£fequei’enaycicril,iel’ayfccudc-yet/tAmmete P' s apparences. Accorde fia que Maidre Pierre d’Ailli l'huciQue deCâbray.i-

ififäonde pfe nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;life vouai foufmeme à entendreafaire vue autre de nbsp;nbsp;nbsp;/

yttëdd/ar/aàrrouuc ilfedei t ^^quot;^'^^^^^^asadeniourroitPapc,dcd]ecórr3irecdoitveii,ue ^estitrvte^nedeux delfufdlte f nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^apes,gui fcroiticbcllcà l'otdônauccdcs terattifet f,e l. R .ode P nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c‘^} croît degrade,ÿtluy feroient clos tous droits d’leglifc,amp;prcndtoir

If ffquot; Sldff f°y’7 f^.°7Sa',ltlioy Oxides dcN^^^^ flllf‘'ifJJ flf,^‘*quot;7r^f‘yquot;'‘'yronfrcretIeRoydeHÔ

,tsrc,à vsdtnlde^R ^ ‘^77^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;d'Allemaigne,qacfEuefque de Cabray retour-ctutref-erf, ,, „ n ^^^^ ^^ ^^P_‘i ^^'^^^^^^ mtentions,ils f tourncroicntlcursa conjoints amp;nbsp;/lt;^»r/dyp/y li„. _ ^^ . ^^’^mcsS^païsdcjïùfnommeZjScainïîleiurerentàfajrcamp;sccnirlcsdeux / f^dfr»,s,,f,,^^^^d^nsjam^^^ var^cion,n empêchement,amp;fe démirent leurs Confaaxfut / ^ ^,^^ '^ ^^^^^!j£^^^^^^^^^^^^^cesJ{oisamp;Seigneurs,âitleursConïâox,lesvas / ^^^‘^^^‘^^^■^^ ‘^^^^^^^^jniSaSr retourna chacun en Icmpaïs. Aces / ^’r^rlfayyy v ^^ ^^^^^^^^^'^:gt;‘l^‘^^^^^‘^^^^defaiïcgt;nenlacitcdeEcims,oncgueslcDuccjc trfwe^fye »f nbsp;nbsp;nbsp;^^^^^^S^^f^ ^^^fbt,n c voulue dire, Är bien auoitdj[par-3uanr,gu du perdait toutespei-^?)ife,'wfffm- ^^^y, ^^ Ç^ÿ donnait aux Allemans,caria ne tiendroicntijcns, de choie gu ’ils cudènt

^w J^ff/farf P^omjs,ne ^ducnancc.hlt;ie3rmoins,pourchofcgucleditDucdiû,tiensne/utlailïeàfàf

^ywfi cccffr. ^f ^^mc ilappertpar rordonn,fcc,gui faite toute au long en fut,ainligue VOUS auez OUÏ mequot; “-^'quot;^ ^^dc/ïus recorder. A fiez toû après meffire Pierre d’AilliEucfgucdcCâbtafjOrdônafcy

eiongnes,amp;ierneir au chemjn,pour farte la legation, amp;i aUêfÉlfome, aind gue dité ordonné

-ocr page 1405-

DE E R Ö i S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;27?

ordonné cftoitdes Confaux amp;nbsp;accorddefdits Roisdc France amp;nbsp;d’AUemaignCi Auec tout ce,lc Roy de France cnuoya grans meflagers en Angleterre,pour vcoir le Roy Ri-chard(lec|uel iltenoità fils)amp;:fa fille:Scportoicnt nouuellcsiceux meffagcrSjqucleRoy d’Angleterre fc tgufift tout deternainer à ce,que leRoy de France amp;nbsp;les François auoi-cnt ordoiîhc Si accordé.Quand ces Ambaffadeurs de France furent venus cnAngletcr re,tls furent recueillis duRü^ioycufcmcnt,amp;(quandilveitl’eftati dontfon grand Sire lcRoydeFrance,luyprioitfiàcertcs qu’il voufift fallier auccque^luy, amp;nbsp;tourner fon Royaume à fonopînion;parquoy il fuftneutre,fileftoit bcloin, 11 ces deux Papes ne fc vouloicnt foufmcttrcàleurintentiontc’cftaffauoir desRois de France Scd’Allemaignc:, amp;leursConfaûxilenrefpondittantoft:amp; dit qu’il feroit que fon Royaume amp;nbsp;toutes fesgens feroient ce qu’illuy plairoit-.ôc dit tout ce plainementjpour complaire aux Am-bafladeurs François,qui moult fc contentexent de celle refponfe.Apres qu’ils eurent fe-iourné delezle Roy,^ dclczlaRoyne, tanfque bon leur Sembla , ils prirent congé du Roy Sc de la ienne Royne cl Angleterre,amp; puis retournèrent en France par Boulongne Sirecorderent tout,ce qu’ils auoientveu SetrouuCà Si furent ces nouuelles moult plai-fantes au Roy de France,amp;à fonConfeil,^ demeurerét les chofes en celuy eftat vue pic ce.LeRov Charles dcNauarrc(qul eftoitvenu vcoir fon coufin le Roy de France, amp;nbsp;qui bien penfoit retourner,amp; rccouurcr fon héritage deN ormandie, amp;nbsp;la Comté d’E-ureux,laquelle de fait amp;nbsp;de force Ic Roy de France luy auoit tolluc,8c dctcnoif.ainfi que Lt i^oy de ka^ dit Sc contenu eft en pluficurslieux cy-delfus en celle Hilloire)ny peut rctoutnerjpar Harre^eflât ’vt~ quelquev»ye,nc manière,queluy ne fcsConfaux pcuflentdlrc,propoter,ncrcmólhcr,na veoirl»t{oy igt;c quand ledit Roy de Nauarre veit qu’il per doit fa peine,?«: labouroit en vain,il prit tou nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2Z

tes ces chofes en grand deplaifance^^ prit congé,le plus lobrement q» il pcut,mal con- ^^^^^^^^ tent du Roy de France Sedg fon ConfeiF.S^ retourna au Royaume deNauarre. Nous nous foutfrerons à parler des Roy de France, d’AUemaignc, Si de Nauarre^ ?c parlerons des autres accidcns,qui auindrét en Angletcrrcidont v enfuinit de 11 grans maux,quc les pareils ne font point eferits, dits, ne remôllrez en celle Hilloire: Si direz que c cil vérité,quand ie feray venu iniques là'.Si f enfuit 1 entree amp;nbsp;commencement de la matière.

Comment le Comte Marefchal uppeUtt t^e ^‘^^^■gt;^ outretnee^e Comte d Erhy^ßls a» Duc de Lan-daßre^enU prefence d» Roy (^ de toutfon t^onfeUi, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ch^p. xcii.

LE Roy Richard d’Angleterre auoit vne conditmntclle,que quand ilaimoitvnhom /mc,il le faifoit fr grand Si fi prochain dejuy,queIhcruciUcs: Si nul n’ofoit parler du contraire:Slt;'-croioit aulfrlegerement ce,qu’on luy ^IfoitSi confeilloit,quc Roy,qui euft efté en Anglctcrrc,dont mémoire full de grand temps •. Si point nef fexéphoient ceux ƒ qui eftoient en fa grace amp;nbsp;amour,comment il en eftoit mal aucun à pluhcurstainfi corn. ”^1'j”°^'^*

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;me ayDucd’ltlandelqui en fut bouté hors d’Anglcterrc^Si à mclfrrc Simon BurleÇqiyi ^^^ commet

parles confaux qu’il donna au Roy,fut decapité)^ à meffire Robert T riuiliemà meflire q en eftoit Nicolas Btambrc,à mcÄtdchan^ alourdc,Si à pluficursautres; qui confeiUé l’auoient, mal auenu* Si pour cc morts en eftoient,car IcDuc de Clocolite auoit mis grande peine a ceux,de- erf« ftruirc.Or eftoit il mort,ainfr que vous faucz;dont ceux qui demourez eftoient dclezle ^ Roy,Si qui nuit Si iourlc confeiUoient à lcu*^’olo»tÂn eftoient point courroucez de fa mort,car ils fuppofoient que nuis n’y contrediroient.Si fe fonderctl^^ auev^s, qui près duRoy eftoient,en grand orgueil,Sit»ràt^qu’ils nclcpeurent celer,Sipar efpecialle C^ teMarcfchalfqui tant eftoit en la grace Si amour du Roy,qu’il n’y peuft plus eftre') ^ a-

i uint,que pdur mieux complaire auRoy,5ile ftater,Sidonner à entendre qu’il eftoit vu

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;boferuiteur Siloyal,Sifecrct enuetsluy^dequ’ilnepourroitouir ncfouftrir paroUcnul

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;le,quifuftditc,pcnfce,ncpropofée,àl’encôtredeluy,Ftlt;llcsparollesilditauRoy,que nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

1 il en cuidoithien exploiter,Si auoiçdoublement l’amour Si la grace de luy.Si telle cul- qcelieHeß e^ ' de aucuncfoisauanccr,Qulfe recule, Ainfr en auint au Comte Marefchal: Si levons di- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

ray comment.Vousdcuczfâuolrqucle Comte d’Erby Silc Duc de ^doceftrefqui mort '-0”^ ' eftoit! auoient eu, afemmes Si efpoufcs,lcs deux Ccuts;qulfilles auoient efté au Comte '* *'' de Herfort SidcNorhantonnc,Conncftable d’Angleterre; Si eftoient lesenfans du

i nbsp;nbsp;nbsp;Comte d’Erby,Si du Duc de Cloceftre ceuhns germains depar leurs racrcs,Siauffivn

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;degré moins de par leurs nercs. A vray dire la mort duDuc de Cloceftre eftoit moult déplaifantcàplufmurshauxBaronsd’Angleterre;Si en padoient Si murmuroientles aucuns forment cmcnmlc,Si tant les auoitlcRoy furmontez,que nulfemblâtfpourucu

-ocr page 1406-

2 74


L E QJ7 ART VOLVME


que îcRoy le fceuft)rt’en ofoient faire,ne monftrer, car il anoit donné à en tendre, amp;nbsp;fait ferner parollcs,parmi le Royaume d’Angleterre,que quiconque en rclcucroitiamaispa rolles,tant du Duc de Cloceftrc comme du Comte d’Arondel,il feroit réputé à faux amp;nbsp;maiiuais trahiftrc,amp; en l’indignation de luy:tcllement que ces menagft en auoientfait ceffer moult de peuple;aufquels les accidens,vcnus,cftoient trop dép]aifans;Æ ceux qui en pourroient auenii\Cc terme duranr,ainfi que le Comt^ d’Erby amp;nbsp;le Comte Marcf-chal parloient enfcqjble de pluficurs parolles, entrerêt de l’vn à l’autre : tellemét qu’ils vindrent à parler de l’eftat du Roy amp;nbsp;de fon Confeil,qu’il tcnoit delct luy, amp;nbsp;croioit. amp;nbsp;tant que le Comte Marefclial happa en foymefmc aucunes parolles,que le Comte d’Ec f AW auûfts by deut là dire,en efpcrance de bien,t amp;nbsp;pour parolles de fiance amp;nbsp;de confeil:amp; cuidoit amendécepa)^ bien quc les parolles iamais ne fuflent réuelées j ne rcnouuelécs, amp;nbsp;furentadonc telles ß^^ploleßns (^nonpointvillaincs,n’outrageufcs)Sainte Maric,bcau coufin,quelles chofes aie Roy, f tuteur,2 noftre coufin,en penfeede faire? Veut il mettre hors d’xAngleterrctous les Nobles?!! rf^i^Tefqucl tantoft'nii!ly:amp;monftrc,toutclcrement,qu’il ne veut pas l’augmentation de fon les il print Royaume.Le Comte Marcfchal nerefponditpointà cefte parolle:mais dilTimularamp;la peur paroi- tint impetueufe trop grandement contre le Roy :amp; ne f en peut taire en foy-mcfme:amp; les de deffiâ- dit que le Comte d’Erby cftoit bien accueilly de mettre vn grand trouble en Angletcr-ces amp;nbsp;de cou i-e,car il elloit fi bien des Londriens,quc merucilles. Si f auifa( car le Diable luy entra en feil, o^c. jg tcfte:commcnt les choies tourncnt,ainfi qu’elles doiuent tourner amp;venir:n’on ncles peut cchcuer,ne fuir)quc ces parolles fcroient fi notoircmét remonfirées deuât lcRoy, amp;là ou il auroit tant de Nobles en d’Anglctcrrc,quc tous en fcroient ébahis» amp;vintal-feztoft apres ces parollcs dites entre luy amp;nbsp;le Comte d’Erby,deuersIeRoy, amp;nbsp;pour luy complaire amp;nbsp;feruirà grc,il luy dit ainfi,Trcfchcr Siwf amp;nbsp;rcdot!té,ic fuis de voRre fang,amp; voRre homme ligc,amp;Marefchal d'Angleterre,fi fuis de foy^ de ferment trop grandement tenu enucrs vous : amp;nbsp;ay iuré,dc ma main en la voRre, lt;^uc ie ne doy, ne puis eRre en lieu,ne place,ou on puiffe riens dire,qui touche nul vice à l’encontre de voRre maie-fté Royale:amp;là ouiclccé!eroyc,ou diRîmiilcroye,par quelconque voyc que ce fufl,ic feroycamp;deuroye eRre tenu à faux,manuals, amp;trahiRre. Laquelle chofeie ne veux pas eflre:maismoy acquirer enucrs vous,en tous cRats. Le Roy d’Angleterre aRît fonrc-gard furluy,amp; demanda,Pourquoy dites vous ces parolles,Comte Marcfchal? Nous le voulons fauoir. Mon tr*fchcr5r redouté Sci^néur(rcfpondit!cComte)icle dypourtât zecomte queiene veuXrien foufFrir,nc cclerchofe,quifoitpréiudiciablcà l’encontre devons. re/chald'^n- Faites Venir auant Ic Comtc d’Erl^,amp; le pc^rlcray ontref Adonc fut appelle, de parle gltttrre occupe Royjlc Comte d’Erby:amp;: fit Icucr le Comte Marefchal, qui auoit parlé à luy à deux ge-If Comte d‘Er- noux.Quandle Comte d’Erby fut venu auant(qui nul mal n’y penfoit) ie Comte Ma-lyde trahifon, rcfchàl dit ainfi,Comtc d’Erby^e vous dy que vousauezpenfé mal, amp;nbsp;parlé autrement enuersle i{oj (^g yous ne deufliez,contrc voRre naturel Seigneur, le Roy d'Angleterre : quam^vous K^chard lt;pnt les ^^æ^ dit qu’il n’cR pas digne de tenir terre, ne Royaume, quand fansloy amp;nbsp;iuRice faire, 'deuxi**^^ e de ”® demander à fcs hômcs,il eflourbe fon Royaume,5lt;^fans nukiltrc de raiion met hors lgt;4t4illf-‘‘^‘ ^ les vaillanshommes,qui le doiuent ai^r à garder amp;fouRcnir.Pourquoyicvous prefen-, nbsp;nbsp;nbsp;te mon gage,amp; vous veux prouuer de mon corps contre le voRre, quc vous eRes faux,

mauuais,amp; trahiRre.Le Comte dCri^y fu^out ébahi de ces parolles,amp; fe tira arrière, amp;nbsp;fc tint tout ^roit V'flc efpacc,fans riens dire,ne demander au Duc fon pere, n’à fes hom-«ncS3qucllc chofe il deuôit rcipondrc.QiiancTil lt;iut penfé vn petit,il fe tira auant, amp;nbsp;prit fon chaperon en fa main,ôc vint deuant le Roy, amp;nbsp;le Comte Marcfchal Sedit, Comte Marefchal,ie di que tu es faux,manuals, amp;nbsp;trahiRre,amp;: tout ccuc prouucray^on corps contre le ticn,amp; voila mon gage.Le Comte MarefehaRqui fe veit appclé,amp;auoit oui les parollcs,amp; monRrftit qu’il defi^oit la bataille au Comte d’ErNàrcfpondit.le mets vofirc parollc en l’entente duRoy,amp; de tous les Seigncurs,qui font ci ,^amp; vous tournerayvo-fire parollc en bourde,amp; la mienne en vérité. Adonc fc tira chacun des Comtes entre ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcs gcns:amp;furent Éperdues contenances amp;nbsp;ordonnancesdedonher vin amp;efpiccs, car

le Roy monflra qu’il fut grandement courroucé,amp; fc retira dedans la chambre:amp; là f en-doit: amp;nbsp;fes deux oncles demeurèrent dehors ,amp;tous leurs cnfap.s,amp; les Comtes de Salbcry amp;nbsp;de HoRidonne,freres du RoyfARez toR aprcs,le Roy fit appeler fes deux oncles,amp; entrer en lachambre^uccques luy.Quand ils furent venus,!! leur demanda quel le chofe eRoit bonne à faire de ccRe ordonnance.Slrc faites venir voRre ConneRable, amp;nbsp;nous levons dirons. Le ConneRable d’Angleterre, Comte de^oTTeHantjfuîtantoR enuoyé

-ocr page 1407-

DE FROISSART:


^53


enuoyé qiicrir:amp; luy venu en la châbre du Roy,on luy dit, Conneftable,allez dehors,amp; Defenfe 4u fÿ-parlcz au Cote d’Erby amp;nbsp;au Cote Marefchal,sé les faites obliger que hors du Royaume ‘^f^rb^ct-nt d’Angl.fans le coge du Roy, ils ne fen iroht.Lc Cônehable fit ce,dot il cftoit chargé:amp; CoreMare/ch.tl puis (’en recourfl^en la chambre du Roy.Vousdeuez croire amp;nbsp;fauoir que toute la court nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.

pour la idTirnéc,fut grandement troublée,amp; moult des Seigneurs,Barós,amp; Cheualiers, ^^„^ [^ ^^^^ ‘ courroucez de celle aüentuft:;amp; grandement en fecret blafmoiét le Comte Marefchal: du K^oj. mais ce,qu’il auoit dit,il ne poiiuoit retrairc:^ monftroit,par fembjant, qu’il n’en faifoit compte:tant eftott de cueur orgueilleux amp;nbsp;prefomptueux. Or le départirent ces Sci-gneurs:amp;allachacun en fon lieu.Le DuC de LanclaÜre(quclque féblant qu’il monllrall cftoit fort courroucé de ces parolles:amp;: luy elloitauis que le Roy ne les deuil pasauoir recueillies en la forme amp;nbsp;manière qu’il fit,mais tournées àncant:amp;ainfi cftoit il auis à la plus faine partie des barôsd’Angl.Le Comte d’Erbi f en vint demourer à Londres, amp;nbsp;tenir fon cllat(car il y auoit fon hollcl)amp; furent pour luy pleigcs IcDuc de Lanclallre fon pcrcjlc Duc d’Iorch,fon oncle,le Comte de Northombellande,amp; moult de baux Barons d’A ngleterre,car il y cftoit bien aimé.Le Comte Marefchal fut enuoyé au cha-ftcaudeLondresCqu’onditlatour)amp;là tint fon eftat:amp;fe pourueurent ces deux Sei-

1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i ■ P‘gt;»gt;'»e4ncet

gneurs grandement de cc,que pour le champ appartenoit;amp;f enuoya le Comte dbrbi, descotes d’Er-grans melTagers en Lombardic,deuers le Duc de Millan, meftire Galeas, pour auoir ar- bicrMareC-meurcsàfon point,amp; à fa voIonté.Ledit Duedefeendit moult ioyeufement à la priere chai, peur leur du Comte d’Erbi,amp; meir à chois vn Cheualier( qui fc nommoit rnelfire François,amp;:«gt;«ilt;«rlt;tc«-que le Carafe d’Erbi auoit là cnuoyé)dc toutes fesarmeures, pour feruir ledit Comte, f*quot;**«quot;-Auecquestoutcc(quand le Cheualier,deirus-nommé,eutauifc amp;chofi,par toutes les armeures,tant de plates que de maiks,du Seigneur de Milan)Icdit Soigneur de Milan, d’abondanr,amp; pour faire p^aifir amp;nbsp;amour au Côte d’Erby,ordonna quatre les meilleurs ouuricrs,armeuricrs3qui felfcnt en Lôbardic, pour aller en Angl. auec ledit Cheualier, pour entédre à armer à fon point le cote d’Erbi.Le core Marclchal,d’autre parr,enuoya aulfi en Allemaignc,êc là ou il penfoit eftre aidé amp;nbsp;recouuré de fes amis,amp; fe pouruoioit aufti moult grandement pour tenir fa iournéc,amp; coufta à ces deux Seigneurs celuy eftat à mettre fus,grandemcnt(car tous deux fefforçoiét l’vn pour raurre}amp; par cfîîecial trop plus eoufterent lesmifes amp;nbsp;pourfuites,à mettre fus, du collé au Comte d’Erbi, que du Comte Marcfchal,amp; vous di que le Comte Marelchalf quancUl entreprit amp;: commença celle befongnejeuidoit trop mieux eftre porté amp;nbsp;conforté, amp;nbsp;aidé du Roy d’Angle-tcrre,qu’il ne fur,car il fut dit ali Roy,par c^ux, quille luy plus près eftoicrit, Sire,vous n’auez que faire de vous entremettre de celle befangne, trop auant. Diftimulcz, amp;nbsp;les lailTezconuenir.Ils fe cheuirontbien. Le Comte d’Erbi eft tant aimé en ce pais, que merueilles,amp;parcfpccial des Londricns,amp;: fi les Londriens vedientque vous voufil-fiez partie faire auec le Comte Marefchal contre le Côte d’Erbi,vous ne feriez pas brart en leur grace amp;amour:mais la perdriez de tous points.LeRoy d’A nglet.entendit alLcz cesparollcs,amp; fauoit b^c qu’on l*iy difoit verité.Si fc diflimuloit, tât qu’il pouuoit,amp;les lailToit pourueoir chacun en fon eftar.Grandes »ouucllcs furent, en plufieurs contrées, decesdclfiances d’armes,qui eftoient entreprifesen Angleterre entre le côté d’Erbi amp;: le comte Marefchal,amp; les faits d’armes iu(^es à ®uÂ'ance,deuant le Roy amp;nbsp;les baux Ba rons d’Angleterre,amp; moult de gens en parlaient en plufieurs manietes. Aucuns diloicr, ParoUes er' opl amp;parcfpecial en France, Qifon les Uilïefairc.Ces Chcualiefs d’Angleterre font trop niosdtphtjîeitrs orgueilleux,amp;( combien qu’ils attendent) ils deftrmront encores tous l’vn l’autre, car perfinna^es Je c’cftlaplu?perucrfen3tiDn,quifoitau monde, de déflbus le loleil, amp;nbsp;là dedans demeu- ^’^‘*”‘^.'i^j ^t' rent amp;nbsp;habitét les plus prefomptueux peuples,qui foienr.Mais autres gens difoientf qui q-^^°~ parloient plusfeucemenP)LeRoy d’Angleterre ne mo^repas efti^ fagc, ne bien con-fcillé,quand pour paipllcs, ou il n’l^ppartieht nulles armes faire,il laifteainfi entrer, l’vn fur l’autre,en hainc,deux fi hauts amp;nbsp;nobles hommes, de fon fang amp;nbsp;lignage, comme le Comte d’Erbi,fon coufingermain,amp; le Comte Marefchal,amp; deuO,lelonrauis amp;nbsp;paroi lesdemoultdegens,auoirdit,quandlcs parolles vindrcnt premièrement deuantluy. Vous,Comte d’Erbi,amp; vous3Comte Marcfchal,vous cftes tous deux de mon fang amp;nbsp;lignage,amp; aufti moult prochains. Atous efeux cnfcmble levons commande paix, amp;nbsp;ne veux que nulle hainc,nc rancune, (’engcndre,nenourrift^, entre vous deux, mais foyez amis amp;nbsp;coulins en fen-^il e,Slt;' fil vous ennuyé en cc pays à feiourner, allez en eftrange contrée foit au Royaume de Hongric,ou aillcurs)querir les armcs,amp;lcs auentures. Si lè

-ocr page 1408-

^7*^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Oy ART VOLVME

Roy d'Angleterre cuft ditccsparones,amp;misauanrjpourappaiferccs deux Seigneurs par cc moyen ilcuftouuréfagcment,auditdc toutes gens. Vous deuez fauoirquelc DucdeLanclaftre,cftoitmoultcourroucéamp;meIancolieux,dccc qu’il veoitainfi le Roy d’Angleterre fonneucujmal vfcr de pluficurs chofes:amp; ne fauoit à qi^fen adrecer:amp;fi confideroit bien le temps aucnir(comme fagc amp;nbsp;imaginatif qu’il cftoit) amp;nbsp;ififoit aucu-ncfois à ceux,à qui il fe confioit de parolle le plust Noftr A eueu, le Roy d’Angleterre, honnira tour,auant^u'il cefTe.H croit legcrement manuals confeil:quiie deftruirajamp;fon jrrrfb proies Royaume aufR^ Ilperdra(fil vitlongucment)fimplemenr,amp; à petit cfarmes faire, tout ce,qui a tant couftédc peine amp;nbsp;detrauailà noz predécefleurs, à nous auffi. lllailTc amp;nbsp;inauHait quot;tSföl foufffe engendrer haines en ce Royaume,entre les Nobles amp;nbsp;les grans^cigneurs: dcf-du ray J{ichard quels il deuroit cRre feruy amp;nbsp;honnoréjamp; le pays gardé amp;nbsp;douté.Il a fait mourir mô fre-fin »eue». nbsp;nbsp;rc(c’eft chofc,qui eft toute notoire)amp;le Cote d'Arondel:pourtât qu’ils luy montroient veriré:laquelleilneveutpointouir,nc parfera homme,qui bien luy vuciilcdircouen-fcigliefjfors fa volonté.!! ne peut mieux deftruirefon Royaume,que d’y mettre trouble amp;nbsp;haine entre les Nobles amp;nbsp;bonnes-villes.François font trop fubtils.Pour vninalamp;nie chef,qui nous vient,ils voudroiént qu’il nous en veinft dix, car autreinét ne pcuuent ils recouurcr leurs dommagcs,ne venir à leurs ententes,fors que par nous mefmes,amp;on veoit tout clcrement,tous les iours,que tous Royaumes,qui d’eux mefmes fe deuifent, font defolez amp;nbsp;deftruits.On l'a veu parle Royaume de F râce,d’Efpaignc,amp; deNaples, Siparia terre derEglife:amp; veoit on encores tous Icsiours, parlefait des Papes,toute leur deftruélion.Dc rechef on l’a vcu par le pais de Flandres3amp; commet d’eu« mefmes ilsfe font deftruits. Onlevoitauflîprefentementparlc Royaume de Frife:lequelnoz ■fllenteud par confins de Hainaut ontenchargé en guerre. Comment aufli les Françoisd’euxmeimes (a diuifa» du .j. fg Pq j^t deftruits,aufli dc nous mefmes(fc Dieu n’^pouruoi^ nous nous deftruiiós. On ralfh ‘auL Æd ^^°P grandement les apparences.Or coulent le Roy^ fouffre, que mon fils K bertd’.yCrtw mon héritier(amp; plus d’autres n’ay*de mon cofté)fe combatte pour petit de chofe.Moy, et du R^y char Qui fuis fon pcrc,n’en daigne parîer,pour l’honneur de môy,amp; de mon fils aufli,car mon les de Nauarre fils a bien corps de Cheualier,pour entrer en armes contre le Côte Marcfchal, amp;nbsp;toute auec^ues lei^ty fois,au mieux prendrejamais ils ne fentr’aimeront fi bien,comme ils faifoientpardc-/ehancy^char uant,Ainfi,amp; par telle manière,en parloir le Duc de Lanclaftre.Cc terme pendant, que lesßnßs. nbsp;nbsp;^^5 deux Seigneurs fc^^urueoient^les Côte^d’Erbi amp;nbsp;Marefchal, pour armes faire iuf-ques à outrancc(commc delTus eft deuifé)onclc Duc de Landafire n’alla deUers le Roy amp;nbsp;aufli peu fut il deucrs fon fils:amp; Âifoit tom ce par grand feus, car bien fauoit le Duc, que fon fils eftoit tant aimé en Anglcjcrre,que mcrueillcsdes N obles amp;nbsp;de toutes gés, amp;par efpccial des Londricnsdcfqucls luy promcttoiét,amp; difoiét ainfi,Monfcig.d’Erby, Bennes parties foyez tout confortéqucdcceftc emprile(commcntquelabcfongnefctourne)vouscn dis Lendriens i^rezàvoftre honneur:vueii!e le Roy ounon,^ rousfes marmoufets,car nous fau4sbic a» Comte d’^r Comment les chofes fe porter,fie ce que fait en eft,car c’eft matiere pourueuc, amp;nbsp;couuéc bi,attendant le par enuie,pour vous mettre hors de ce pays-.pourtant qu’on vco?t,Sc fcnr,quc vous eftes (turdefin com ßj^n aimé de tous Sc de toutes, amp;nbsp;fil coruenoit quevousenfaillifliezen trouble, vous y ** ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rentreriez en ioye,carmieuxydeuezeftre2quencfeitRicharddeBordeaux:amp;qui vou-

droit aller iniques au parfond,amp; bK fientir^ cognoiftre dont vous venez amp;nbsp;il vient auf-fi on voustrouuereÄt plus-prochain de l’héritage amp;^couronnc d’Angleterre,qu’on ne de «roit faire Richard de B6rdcaux,nóobftant que sous luy ayos fait foy amp;nbsp;bornage, amp;nbsp;le tcniôs,amp; ayons tenu,plus de vingt^ns à Roy, mais ce fut par ^ueur St pourchas de vo-ftre aycubic Roy Edouard de bonne mcmoire:qui fe douta bitm de ce point,1equel nous vous mettôs auant,Stvne fois en fut queftionSt-grand parolle entre le Roy Edouard,vo ftre ayeul de par voTlrc perCjSt gntre voftre rayon de par Voftre mere, madame Blanche de Lanc]aftre:maislesSeigneurs d’Angleterre,quippurlors regqpient,allèrent entre-deux:amp;furent appaifez,car le Roy Edouard fut fi vaillât hóme,amp;bié heureux de toutes fes emprifes,qu’il affoit l’amour de tout fon peuple,francs amp;nbsp;villains,amp; aufli voftre ayeul de Laclaftre ne luy vouloir,ne dcm5doir3quc tout bicn,5t feruit en fon téps fi loyaumét le Roy,amp;: le Royaume d’Angl.qu’cncores en eft ilà recômandcr,ôt tous ceux,quilc vei-rent ^ congnurent,ou qui en ont ouy parler,Vappellét leur pere ancien,amp; predeceflèur amp;nbsp;toutes ces chofes pourronftneores fi grandement retourner deuant les yeux du Roy Richard)qu’ilfenrepcntira(fi frire le pouuoit, ouloifir en auoiijdeçc qu’autrementil ne feft gouuerné, Ainfi,amp; telles parollcs, fur forme d’amoiir,remonftroicnt les Lodriens amp;nbsp;autres

-ocr page 1409-

DE F R 0 I S S A R Ti


277


8: autres nobles d’AnglctcrrCjau comte d’Erby.lequel lesrcccüoit toutes eh bien, amp;nbsp;leur enfaüoitbon gré:S£ fe pourueoit,amp;: ordônoittoufiourSjdc ce qu’appartenoit à faire gage de baMH^e,amp; prioit fes amis,parmi le Royaume d’Angleterre,moult douecmeC qu’ils fetoufiffent tant trauaillcr,de venir,amp; eftre à fa iournée,lefquels fordonnoient à la prière dudit comte tref^andement.Vous dcüczfaiioir quele Roy Richard d’Anglc-terrc(qui fouffert auoit ces appeaux amp;nbsp;gage de bataillc^dcuant lu^ gt;nbsp;du comte d’Erbi Sc du comte Marefchal)eut,ce temps pendant que les armes fedeuoient faire,mainte imagination,à fauoir comment il fe maintiendroitjS^ fil laifferoit cobatre ou nô, amp;nbsp;nonob-ttant qu’il fuff Roy d’Angleterre,amp; plus douté que iamais n’auoit cftéRoy,fi fe faifoitil gardcr,de iour amp;nbsp;de nuit,à deux mille Archers(lcfqUcls clloicnt toutes les Icmaincs bié payez de leurs gages)amp; nefe confioitpowrt le Roy en fes plus prochains de fang Cede lignage, fors en fon frere le Comte de Hoftidonne, amp;nbsp;es comtes de SaUeberi amp;nbsp;de Ro-ftellant,fon coufm germain,fils auDuc d’Iorch : qui eftoit affez en grace: mais de tout le demourant il ne faifoit compte: fors d’aucuns Cheualicrs de la chambre, qui le con-feilloient.Q^and laiournéc approcha,queles deux Seigneurs,delfus-nommez, dtuob ent faire les armes en la forme 8c manière que conuenance 1 auoient, 5c de ce lis e 11 oient touspourucus,^n’attendoientautreebofe,fmonqu’on les meift cnfcmble,il fut vniour,qu’on demanda au Roy Richard d’Angleterre, en grand fccret Sc cfpccialitc de confcil,Site, quelle elf Voftre intention delà deffiancc,cntrcptifc entre ces deuxSeig* voz confias,le Comted’Erbi amp;nbsp;le Comte Marefchal? Les laifferez vous conucnir?Ouy, ditleRoy.Pourquoy non? le vucilveoirles armes. Scie procès. T’efperc quedelcger nous pourrons fauoir, parleurs at^cs,telles chofes,qucpas ne fauonW, 8c qui nous font trefnccelfaires à lauoinà fi^ que nous foy ons au deflus de noz befongnes, car il n y a fi grand en Angletcrrcff’il^ne eourroucc)qu il ne 1 amende grandement, car fi ie me laif-foye aucunement foumettre de mes fugets, ils dominer oient deffus moy : amp;nbsp;fay de vray, 8c'de certain,que ceux de mon fang ont eu,iufques ci,pluficurs Confaux amp;nbsp;fccrets trait-tez fur moy amp;nbsp;mon cftat,Sc le plus grand 5: périlleux de tous, ce fut le Duc de Clocc-llrc,car deluy en toute Angleterre n’auoit pire telle.Or en eft paix.D’ovefnauantic me cheuiraybiendu demeurant.Mais levons prie,dites moy pourquoy vous mettez telles patoUes auant?Sirc nous le vous dirons, rcfpondlr^nt ceux iC^ parloient à luy. Isous vousauonsà confeillerloyaument’.Sc nous oyons 5c entendons aucunctois , Scfouuent 1 auonsouy amp;entcndu,tcllecliofcdirc5ip^rler,qutvousnepouuczouyr,ncntêdre,cac I vouseftes envozchambrcs:5c nousfommesfuries champs,ouàLondrcs:laou oncom • \ pte 5c parle de pluficurs choies: qui trop grandement vous pourrolcnt toucher, 5c nous i aulfr.ll cil blé encores heure d’y pourueoir.Siy pourvoyez fans nulle faute.quot;Nous vous \ le cqnfelllons pour bicn.Et cornment?ditleRoy. Parlez outre:^ ne m’épargnez point* \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;carie veux faire ôcouuret toutes choies de talion, 3c tenir luftice en mon Royaume, en ^^„ ^ d’^n., \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ce que le feraycofclllé. Site (dlrit ceux,qui parloient à luy)commune renommée court ^j^^^^^^,^^^f^^ ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;parmi Angleterre,8c par cfpedalcnla tiré de LendresÇquieft latouueralnciScchefdcp JtliLfratio» toutleRoyaume)que vous eftescaufede ce fait,8c que vous auez fait tirer auantlccom- ron/édl^e ne teMatefchal, pour combattre le comte d’5ïby : ^ Aent IcsLondrlens généralement, Uifcr eSUt»«

\5c moult desN obles Sc Prélats de ce pay s,que vous allez le droit chemin pour deftrulrc b Comu lt;1 Er-voftre lignage,5c le Royaume d’Angl«tevre:lefqucllcs chofes ne vous ferôt point fouffer tes,8c files Lôdtlens f’elcuét contre vous aucc les Nt»blcs,qul ira au deuat? Vous n’auez nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;“ *

nulle puiffancc,f’clle ne Vient dcvozhómes,5c encores derechef,plus qu’oncquefmals, ily a vue grandefufpcétlon,8c periReufei^our caufe de ce que par n-^ilage vous elles al-UéauRoy dePrance;de laquelle chofe vous en eftes mlt;0nsalmc devez gens, 5c fâchez que fivous faites ces deux Comtgsvenir enarmcsl’vncontrel’autrc,vous nefetezpas Site delà place: maislc feront les Londrlcns,auec grands alliances desNoblcs,lcfquels ils ont en ce pays,8c tous ont amour 5c faneur au Côte d Erby ,5c tant eft encheu en grade haine le Comte Marefchal de toutes gens,5c pat elpcclal des Londrlens, qu’il gift en fidur Semaunais pattgqu’onle vouât oit auoit occis,aux auctuts s du pais,5cdiétlestrois parts du peuple en Angleterrc,qu’auiout que vous ou bleuie s parolles,cn voftre prefen-

. ce du cote Marefchal àl’encôtrc du côte d Erbi,vousy deuffiez autremet eftrcporté,q 1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;vousnefiftcs,3c dculfi.cz les avoir abatues5cbrifées,8cditainfi.'V ous eftes tous deux mes

1 nbsp;nbsp;nbsp;coufins8c meshomc^ev ous commande paix de ci en anant* Et deuffiez auoit pris pat

\ la main le Comte d’Erbi, 5c mené auccqucs vous en vofttt chambre,8cmôflté tout fem-\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AA

-ocr page 1410-

278 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E C^y ART V Ó L V M E

blant d’amourjamp;pourccquc riensn’cnfiftes^courtcorauncreromceparmi Anglctcr-re,quc vous portez trop force partie pour le Comte Marcichalà l’encontre du Comte d’Erby,amp;confidere21cs parolles,qiic nous vous difons,cnr elles font vertfablcsjamp; n’eu-fiesiamais fi bon meftier d’amour,amp; d’auoirbon conleikque vous auczprel'cutcment. Quand le Roy entendit ces parollcs,fi mua couleur (car ceu»,qui parloientàluy,luyrc-monfiroient fi viuem^t amp;nbsp;à certes,que nul ne falloir dire du ctîntraire)amp; fe tourna d’au tre part,amp; puis fe vintappuyer fus vnc fcnefirCjS«: là penfa amp;nbsp;mufa vnc espace, amp;nbsp;quand ilfc retourna deuers ceux,qui parlé auoientaweeques luy fur la forme que deffusefidi-tc(iccux Confeillcrs eftoient l’Archeuefque d’Iorch,lcs Comtes de Sallel^rtamp; de Ho-ftidonnc,fon frere,amp; trois autres Cheual-iers de fa chambrc)il parla, amp;nbsp;dit ainfi, Ic vous ay bien ouis,amp; entendus,amp; fi ie vouloie iffir hçrs de voftre confeiljic mefferoie. Confirez ôz regardez quelle chofe eft bonne queie face. Sirc,refpondirent ilspar l’vn d’eux pour tous)la matiere eft fi tresfort perilleufc , dont nous vous auons parlé3que trop gra-dement il vous faut difrimulcr,amp; bnfer de ces befongnes, fi vous en voulez partir à vo-ftre honneur amp;nbsp;par toute paix,amp;vous dcuczla gencralfté de voftre Royaiitnc,dont vous vinez,mieux en tretenir,quc les parollcs oifeufes de deux Chcualicrs. Mais, tant qu’à la voix du Royaume d’AngIctcrrCjlc Comte Marefchal feft trop grandementforfait, amp;à renouucllé trop chofes mauuaifcs ( amp;nbsp;fe renouuellent encores tous les iours,amp;lcp3ys fent amp;: note toutes ces parollcs)quand pour oifeufes parollcs, qui riens ne valent, il veut faircvn grand procès à l’encontre du comte d’Erbyjamp;émouuoir tout le pais,amp;mettre rout en trouble. Il faut tout premier,qu’il le compare, amp;nbsp;le comte d'Erbi en Jemourra quitte.Nous auontauifé ôercgardépourlemeilleu%linscc que point ils farmenr,nc voient l’vn l'autre,que vous enuoyerez deuers eux:amp; les ferez obliger que de ce faiâ amp;nbsp;^^:tis Ju cofeU entreprife ils vous croiront,amp; feront ce que vous cn*ordonncrjz amp;nbsp;direZ,amp; eux obligez du Ksÿi^iiffard à tenir voftre ordonnancc,vous direz ainfi par fentcncc, que dedans quinze iours le co-jxiurrtmpre la te Marcfchal l’ordônc à ce qu’il vuide hors d’Angletefrc,fans iamais y retourner,n’àuoit querelle (y- le efpoir d’y retourner,amp; lecomtc d’Erby pareillement vuide hors d’Angleterre, comme ‘^d'^rb '* ^X nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;quand ce viendra fur le département de la terre dudit comte d’Erbi, eite Marchai P°^^ complaire au peuple,vous luy rcîafchcrczlapeinc de quatre ans,amp;ainfi en demour ront fix ans,amp; de celà vo»s neluy ferez nulle gîaee. Ccft le confcil, que nous vous don-nons:mais gardez vous que nullement vous ne les mettez en armes l’vn deuant l’autre, car tous maux en pourroient venir ft enfuiuir. Le Roy (^ Angleterre penfa vn petit, amp;nbsp;, dit. Vous meconfcillezloyaumcnt: ^ auffi feray-ie voftre confcil.

Comment l»Roy Richard d’^^ngleterre renditfi fientence ^par latjae/i'e il bannit d'^n gleterre le Comted‘Erhy infiues à dixant, (^ 1^ Comte C^^are/èhalà iamais.

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE XCIII. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Ne demoura guercs de tcmps,apres ces parollcs rcponftrciÿ au Roy fur le faiâ amp;nbsp;forme que vous aucz ouy,que le Rgy affembla grand nombre de Prélats amp;nbsp;baux ba ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rons d’Angleterre,^ les fit venir à E1 ten.Quand ils furet tous venus,par le confcil, qu’il

cut,ilmcicfcs deux oncles delez blocks DÄsde Lanclaftreamp;d’Iorch)lcs Comtes de Northomb^lande^c Salbcry,dc Hoftidonne, amp;nbsp;les plus grans de fon Royaume, lel-lt;^e!s eftoient là pour la ióurnée:amp; aufifi y auoiêntrfîfte m'andez le Comte d’Erbi amp;nbsp;le Co te Marefehahqui y eftoient venus; €c auoicnt chacun fa chambre amp;nbsp;ordonnance , car point n’eftoit ordonné qu’ils fulfcnt l’vn deuant l’autre. Le R6y monftra qu’il voiiloit semëce du R» *^^'^‘^ moyen entre cux,amp;: que moult fort luy déplaifoient les parollcs , qui faites amp;nbsp;di-fichard/ûi^ tesauoiét efté, fi grandes,qucpgint ne faifoient à pardonner Iqgérement.Si vouloir que juereUeduCo- de tous points ilslc foufmciftent à fon ordonnance,amp; ordonna là au Conneftablc d’Àn te d’Erby cr glcterre,amp;: à quatre baux Barons,qu’ilsallalfent deuers le Comte d’Erby amp;lc Comte du Cumte Ma- M.ircfchal, amp;nbsp;Ics fifftnt obliger,pour tenir tout ce, que il en ordonneroit amp;nbsp;diroit. Les refchalynla Jeftiifnommez vindrent^dcucrsles deux Comtes amp;nbsp;leur remonftrerent la parolle du preienee des j^^y. g^ comment Ic Roy vouloit cefte chofe entreprendre fur luy, Tous deux fobli-l^^^’^Ltens gcrent,amp;accordèrent à tenir ce,quc le Roy enordóncroir,en la prcfcnccdeccux,quiJà defim^tyaume eftoient. Adonc dit le Roy,Icîy,amp;ordonnc,quc le Côte Marcfchalfpourla caufe qu’il a mis ce pais en trouble,amp; emeu amp;nbsp;élcuc parollcs,dont il n’eft cons^noiftance, fors parce qu’il a donné à cntendre)ordónc fes befongncS3amp; vuide Ic Roy;rt^rnc quot;â’Angl.(amp; quicre place amp;nbsp;terre,ou mieux luy plaira,pour dcmourer)amp;: en foit bâny par telle manicrc,que iamais

-ocr page 1411-

DE E R 0 I S S À R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;279

îamais h ait efpcrance d’y retourner.Apres ie dy, amp;nbsp;ordonne,que le Coràtc d’Erby, noquot; ftre coufin(pour la caufe de ce qu’il nous a courroucé,amp; qu’il eft caufe,cn aucune manie rc,decc pechc^amp; condanmatiort du Comte MarcfchalJfordonnc à ce,que dedans quinze ioursgl vuidi^Ié Royaume d’Angleterre,amp; voifc quérir ôr dire place, là ou il luy plai-ra:amp; foit banny,de noftre^it Royaume d’Angleterre,le terme de dix ans,fans point y re tourner,fi nous ne le rapçclons:inais,tant qu’à luy,notis mettons nofire grace amp;: rappel, ou relaxation,t^utesfoisamp;quantes, quebon nous fcmbleraamp;pTaira. Cefte fentence contenta afièz les Seigneurs,quilà cftoicpt:amp;dirent ainfi,Monfcigneur d’Erby pourra bien aller ioLxr amp;nbsp;ebatre hors de ce Royaume deux ou trois ans. llcftieune:amp; nonob-ftant qu’il ayt afiez trauaillé en allant en Pruce,amp;: au S. fepulchre, au Quaire,amp; à Sainte Katherine,!! prendra autres voyages pour oublier letcnlps.il faura bien ou aller. Vecz làfesfœurs.L’vne eft Roync d’Éipaigne,^rautre de Portugal. Si pourra moult légèrement pafier le temps dclez cllcs:amp;le verront tous Seigneurs,Cheualicrsamp; Efeuyers dcf dits Royaumes moult volontiersramp;auffi pour le prefent les armes y font moult refroidies,Luy venu en Efpaigne(car ileft de grande volonté) il les cmouucra, amp;: mettra fus, amp;nbsp;fe pourra faire vn voyage en Grenade, ou fur les mécreans : parquoy il cmployera mieux fontcmps3que de feiourher en Angleterre : ou il pourra aller en Hainaut, delez fon frere t amp;nbsp;fon coufin le Comte d’Ofirenant, qui le recucillira à grande ioye,amp; qui le tiédra dclez luy,^ cmployera(car il a guerre aux Frifons)amp;f’ileft en Hainaur,il orra fou ■fHfdut^a’U uent des nouuelles de fort pays amp;nbsp;de fes cnfans. Ainfijil ne peut que bien allei ( quelque lf prenne peur part qu’iPvoife)amp;: Ic rappellera vn de ces iours le Roy d’Angleterre, par les bons moyês ftMcd’arme# qui l’en cnhiyuronr.car c’eh lapli^.beHc fleurde tout fon cbapcau.,Si n’a que faire de trop l’elongncr;fil veut auoir l’amour,amp; la grace de fon peuple. Mais le Comte Marcf chai à trop dur party, car fin luy a b»illé hautement fa peine, fans nulle efperanec auoir de iamais ne retourner e^ Angleterre, amp;nbsp;au vray dirê, bien là defferuy, car tous ces me-chefsfontauenus parluy, 5^ par fes parolles. Si fault qu’il le compare. Ainfipar-loicntamp;deuifoicntpIufieursCheuaÜers d’Angleterre, les vnsauecques les autres, aü iour que le iugement fut rendu entre le Comte d’Erby amp;nbsp;le Comte Marefchal, par la bouche du Roy,amp;non par autre.

Comment le Comte d'Erhy^etpresfin bann/fièment donné fi partit^d’^ngleterre (^ de la vide de Londres^pour venir en France^d^ aufi'ilef:omte ^^areßh.1l( ej/ti bannj efioit à tonfioanfien ada en fhmdres^d^ de là en Lomlffirdie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. xciiii.

QVand les deux Comtcs,deflus-nommcz,feuPent leur fin,amp; la fentence que le Roy auoit rendue amp;nbsp;donnée fus eux,fi furent tous pcnfifs,amp; à bonne cauflt;P, amp;nbsp;moult fc repentoit le Comte Marefchal de ce que dit amp;nbsp;fait auoit:mais il n’y pouuoit pourueoir, amp;q?iand il commença la noifc,ilpc!!foit autrement efire aidé amp;nbsp;ioultcnu du Roy qu’il ne fur,car fil euft fccu en iflir par tel parti,il euft encores à commencer. Or coniiint t]uc ilfedclibcraft fur ce^qu^ordonncluy cfloit.Si ordonna fes befongnes, amp;nbsp;fit fes finances prendre aux Lombards à Bruges. Puis fc départit d'Angleterre,amp; vint à Calais ( dont il aiioitcfiépar auant Capitaine amp;nbsp;Gouiiernnn)amp; gri^à aucunes befongnes,qu’ilauoit * encores Iaiflréesdcrrierc3amp; prit congé des Bourgeois de la cité de (ialais. Au départe- j^f^^rt dit com mentjil auoit ordonné Ion chemin,*out sel qu’il tiendroit,amp;: me voulut alleren l^rance^ Marefihdlhort n’en Hainaut(ear il n’y auoit que fairc)mais vint à Bijigcs(amp; fut là cnuiron quinze iours d'Anal, cr de amp;dc Bruges,à Gand,à j^lalincs,amp; filialement à Coulongnc. Nous nous Ibuffrerons -Calau fötuaat àparlerdcluy,amp;parlcronsduComred’Êrby,qui pareillement fordonna, pour aller lafemenced» hors d’Angleterre,ainfi que dit amp;nbsp;fentcncié edoit par le Roy. Qu^hd le terme, auquel^'’'*’' ^ *^ ' il deut paitir,f’approch3, il vint à Eltcn, deuers le Roy, Su ehoient fon pere amp;nbsp;fon oncle le Duc d'Iorch, amp;nbsp;eft®icnt en fa cofnpäisnic le Comte de NorthombeHande, amp;nbsp;fon fils melfirc Henry de Petii, amp;nbsp;grand nombre de Chcualicrs amp;nbsp;Efebyer* d’Angleterre, qui moult raimoicnt,amp;courroucez de celle fortune eftoient, qu’il conuenoit qu’il vuidaR le pays,amp;: la grcigncur partie des Seigneurs e lloien t allez auecques ledit Comte, pour falloir la diSuitiiie intentiô du Roy. A la venue de ces Seigneurs le Roy d’Angleterre fc réiouit bien grandemcnr,par fcmblant,amp; leur fit tresboni«: chere,amp; fut la court grade à leur venue,amp;rlà furent le Comte de Salbery amp;nbsp;le Comte de Hörtidónne,frere du Roÿ,amp;: quiâuoitàfcmn?e4spfîilJamp;au Duc de Lâclaftre,Si foeurau Comte d’Erby,amp; fc tireret ces-deux Seigneurs deirus-nommcz(ie ne fay fi ce fut par diffimulation,ou autremét)delet

AAij

-ocr page 1412-

280 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE (V A R T VOLVME

le Comte d’Erby.Quand cevintaucoge prédre,lc Roy d’Angleterre fhumiliapar fciu Lebaniirement blant,moult grandement,deuers fon coufin:5c luy dit. Si Dieu luy pleuft aider, qucles d» Comte d’fr paroiles,qui ainfi auoient efté entre luy amp;nbsp;le Comte Marcfchal,luy déplaifoicnt grande by modere'àßx ment:amp; ce que fait amp;nbsp;dit auoit,C’eftoit pour le meilleur, amp;nbsp;pourappaiflt;*le peuple;qui anspar le yxy moult auoit murmuré fur cefte matière.Et pourceconfidcrc2^raifon(dir il au CotedEr-!^ichard,pre^ ßy^gr ^ ßj.j q^æ yQy5 gy^^ allégeance de voftre peine,ie vous rclaichc la taxation,faite de ”‘*n^ide^”*^* ‘^’^*^”5 ^^^ ans.Si voift auifcz,amp; ordonnez furce.LeComte rclpondit, Mqnfeigneur, p”i^tgt;arti'ï’ s’^ ^°“^ remercie. Encores me ferez vous bien plus grande gracc3quan9 il vous plaira, ^n^leï. fe- Tous Ics Scigncurs,qui là cftoient,fc contentèrent allez du Roy, pour eeUf fois ( car il Ion lafentence les recueillit affez doucement)amp; fe départirent du Roy:amp; fen retournèrent les aucunsà fn/dtte, Lohdres,auec le Comte d’Erby,Toutcs les ordonnances, lelquellcs appartenoientau

Comte d’Erby,cftoient routes preftes,amp;: enujÿées à Douurcs, pourpafler outre à Ca-lais,Lc Comte d’Erby3cftantà Londres,futconfeillé du Duc de Lâclaftrefonpcre,quc luy venu àCalais,il ne priftnul autre chemin,mais fen allaft tout droit deuers le Roy de Francc,amp; fes confins les Seigneurs de France,car par ^x pouuoit il auoit plus d’adré-ces,dc confciî,amp;: de cóforr,q par nuis autrcs,amp; fi le Duc fon pere ne luy euft dit fi expref lementjcn amour amp;nbsp;en conleibainfi que le pcrc,aii befoing,en amour confeille amp;nbsp;conforte le fi!s)il fen fuft allé tour droit en Hainaut, deuers le Comte d’Oftrenant fonfrere

d’Erbj.

amp;coufin,CluandIc Comte d’Erby montai chenal, amp;nbsp;il fe départit de Londres,plus de ^e^rets des Lo quarante mille hommes cftoient lut les rucs:qui crioicnt amp;ploroicnt aptes luy,fi piteu-dnensfirlede femenr,que c'eftoir grande pitié deles vcoir,amp;difoienr,H3a,gétil Comte d’Erhy, nous part du Comte laiflercz VOUS donc^ïamais ce pays n’aura bien ne ioy^^iufques à ce qu’y foyez retourne Srbj/. ma is les iours du retour font trop lôgs.Pat cnuie3cautcile,amp;trahifon,on vo’ met hors de ce RoyaumejOu deuricz mieux demourer,que nuis »titres, cawvous eftes de fi noble ex-traétion amp;nbsp;gentil fang,que dclTus vèus nuis autres ne f acçomp9rent.Et pourquoy nous lailfcz vous,gentil Comte d’Erby?Vous ne fiftes, ne penfaftes oncques,mal, ne faire,ou le pcnfer,vous ne fauriez.Ainfi parloient hommes amp;nbsp;femmes,fi pitcufemér,que c’eftoit douleur à veoir.Lc Côte d’Erby ne fut pas conuoyé,n’accompaigné,à trompettes n’in-firumensdclaville,maisenp!cursamp;cn lamentations, amp;nbsp;les aucuns difoient enfecret.

Kttraitfctit turnte d'Srbj de Calan en

France,

Confiderez l’ordonnance de ce peuple,comment il fe demainc en grande déplaifance, de petite achoifon^Qui \^udroit ernouuoir ce peuple Londrien contre le Roy,il feroit bien çoft cofcillc de fai rc,amp; dire de i^it, q le Roy fen allaft pourchacer autre part,amp;que le cote d’Erby leur demourra:maisiln’eftpa!!»hcure,puis ^uc M0feig.de Landaftrefon perc f é paffe,il nous en faut paffer aufft Le Maire de Londres(qui pour le temps eftoit) amp;nbsp;grand nontbre des plus notables Bourgeois de Londres firent compaignic au département du Comte d’Erby,amp; chcuauchcrcntlcs plufieurs auccques luy iulques à Dadc-forTe,amp; outre, Sc aucuns iufques à Douurcs,amp; tant qu’il full entré au vaiffcau(qui le»n'c-naiufqucsàCalais,amp;toutfon eftat) amp;puisccux,quiconuoyé l’auoient, retournèrent en leurs lieux.Le Comte d’Erby,auant qu’il allaft à Calais,auoit dtiuoyc vn fien Cheoa-lier,amp;Heraut deucrsleRoy de France ^fon frere le Duc d’Orléans, amp;nbsp;leurs oncles les Ducs de Berry,de Bourgongne, ôê^e Bour^n3pour fauoir fil luy plaifoit qu’il veinft te nir fon eftat à Paris,f n bien payant par tout,ce que fes gens prendroient,amp;l’il y feroit re-(^u. A ceftc ftquefte amp;nbsp;piÿere Pcnclincrent aff«z lc^‘?emcnr,8z bien volontiers, le Roy de France amp;nbsp;fes ônclcs,amp;monftrcrent par femblfnt,qucdc fa venue ils auroient trel-grande ioye,amp; leur déplaifoit gran^ementfainfi qu’ils dirér auÿit Cheualicr)des ennuis du Comte,que pour le prefent il auoit à porterj amp;nbsp;retournèrent fi à poinâ: ceux, qui ce mcffagcauoientap|»orté,qu’ilstrouuerct le Cornte d’Erby à Calais,amp; auecques eux le Roy enuoya meffireCharles deîdangers,pour faire ouririr cit(?zamp; bonnes villes aux An glois,tout leur chemin venant à Paris. Si fc départit fedit Com te d’Erby en bon arroy) (ainfi qu’à fon eftat %ppartenoit)amp; prit le chemin d’Amiens, Se par toutes les villes de France ils cftoient moult bien recueillis.

Comment mefireGui//aufne,Comte d’Ofrenant, ent/oja deneys le Comte il'Erbjfes meJ/âgertj

(lr comment le Comte d'Erby 'vint cffat recead Paris. c h a p. x c v.

SI toft que raclfircGuillaume d’0ftrcnant(qui fc tenoit au Q_t!cfnoy)fceutqucIeCô-tc d’Erby,fon coufin,auoit paffé la mer,amp; eftoit venu à Caîais^)l-e«Jenna melfirc An ccl deTraffaguies amp;nbsp;melfircFierabras de Vertain, les Chcualicrs, qui cheuaucherent

vers

-ocr page 1413-

DE FROISSART.


281


vers Calais,pour aller quérir lelt;litComtt\amp; luy prier qu’il fc voufift venir ébatre en H ai naut,amp; là demeurer,amp; qu'il luy feroit grand’ehcre,ear il luy feroir treigrand plaidr, amp;nbsp;à laComtéiîed’OfircnanilafeinmCjLes deuxChcu31iers,aucômandcmcnt du Côic Je départirent du J^efnoy :amp;;chcuauchcrcntvcrs Câbray amp;nbsp;Bapaumes: camouneUcs leur vindwnt quMe Côte d’Erby cftoit parti de Calais,Scauoit pris le chemin pour aller à la cité d’Amicns,Scdclàà»aris.Siauifcrcntlesdcux Chevaliers,deffus nommez Jur j^ cc,amp;:cheuauchcrcntau dCuant:amp;fircnttantparleurcxpl.gt;it,qu’ilsjrouucrentlcCom- ^^^J ^gt;q^^ te d‘Etby,amp;. (a roiÿe.Us parlèrent àluy:amp;fircntlcur meüage bien Se à points ainfi que n.tnt au Comts chargez choient defairejtellemcntqucle Cote d’Erby les remercia, amp;nbsp;aulTilon coufin d'£,l,y,i‘onr de Hainaut,qu»làles êuoyoif.ôcf’ excula,cn dliant que pour le prefent il l’ordônoit pour luy offrir de-aUcr en France,dcucrslcRoy amp;nbsp;Tes coufins de Francetmais pas ne renonçait à l’amour ’”®quot;^^”quot; ^^’ amp;nbsp;courtoifie,quc Ion coufin d’Oftrenant li^y prefentoitiCe raeffage fait,les deux cheua ^^^^^ * ^‘“' lifts prirent edge dudit Cétc-.amp;t retournèrent en Hainaut,recorder au Côted Ourenât

ce que veu amp;nbsp;trounc auoien^Sé le Côte d’Erby amp;nbsp;fa route cheminèrent tant, qu’ils ap- £,;,,„^,^j, ^^. prochcrentdeParis.Quandlcsnouucllcsvindrentau Roy,an Une d’Orléans,amp; à leurs cupides Prin-oncles,qv.e le Côted’Erby f en vertoit àParis,fif efforcerent les Seigneurs Sz leurs gés f« Je Prance d’eux ordonner uour iffirhors de Paris amp;nbsp;aller à l’encontre dudit côteiSé furent les châ- vw le Cvm-bres de S.Pol parées tccfrichcmcnt,amp;vuidcrent hors de Paris tous les Seig.quiadonc tfd'Erby,arr,-y eftoicntÇSc le Roy demoura a i hohel de S.Polfur Seine) 8c cheuaucherenc le chemin nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’

deS.Denis,SceftoicnttouslcsprenilcrslcsDucsde Berry £lt;n Orleans (qui eurent la j^^^ß^^^^^ ^^ première rencontre)puis les Ducs deBourgongne amp;nbsp;de Bourbon,me{urc Charles,t amp;nbsp;ceChadesJe-apresplufîêurs nobles Prélats 5ôChcualicrs5amp;turcnt,àlA rencontre de ces ^^'g*’lt;^urs,‘y,,j^^ neßty les accointances belles à venir, 2e cii^rcrcntparmoultbcllc oruonnaia^s dedans Paris, p^^if^fd i^Dus àgrande ioyc. Maislàauintvnracchef,pat dureauenture Sefortnne.Ie vous diray com enfuirezrai-mét.V n Elcuyermomé Boniface,eft«it moté fur vn haut courfrcrdcqucl neftoit pas bié ƒ»«,«ƒ oH«^»r dulf.ôî fc dréça tout dronfur les piczde derrictc.L’ERuycflc cuida maiftrier: amp;nbsp;le tira «P^”^^ fott;amp; le chenal fe lailfa cheoir en ahiere. A la eheute,qu’il fit,Boniface renuerfa, Scheur '^f^'^^^’Xr ta,de fa telle,contre les carreaux de la chauffcc'.amp; eut toute la telle rompue. Ainu finit i^^^ ^^^ji^ ^_ Boniface; qui eut grande plainte des Seigneurs,ôc par cfpeeial duDuc dOrlcans,car jî^f ^pg^é moultl aimoiiiSiaulfi faifoitle Sire de Coucy,en fontemps,amp; l’auoit mis hors de Lom Louise hardie,amp; amené enEranec.Tant exploiteront ces Scigncurs,qu'^s vindret enlhofteldc Sainél-Polfur Scinedà ouïe Roy les attendoif.qui lc^ recueillit Soùcement,amp;; par efpc dalle Comte d’Erby, fon coufy, pour l'amour duquel celle affcmblée cftoit faite. Le

1 nbsp;nbsp;nbsp;Comte d’Erby (comme fagcamp; prudent, amp;nbsp;guides honneurs amp;réucrences de ce mon- *

1 nbsp;nbsp;nbsp;de fauoit grandcment)f accointa duRoy de France par bonne manière, 8c tellement i nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il futbien en grace deluy,6c par grande amour donna audit Comte d Erby fa deuife I nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;à porter,lequel Comte la prit ioycufcmcntjamp;l’cn rcmcrcia.T Outes les paroilcs,qui f^-1 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rent 11 entre eux dites,ie ne puis lauoir,mais tout fut enbien. A celle heure, apres vin amp;nbsp;Flt;i»egt;tr d» J(ogt; efpicesjcComted’Erbv prit congé du Roy.puis alla deuers laRôyne (laquelle eftoit Charlesaucom d autre part en fes chambres, en c^uy hoftel mef^jre) Scia fut vive efpace de temps, Sedo ttdPrlgt;]i. namoult grande reiouilfmce audit Comte d’Erby,2^ après toutes ces chofes faites,le- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^ dit Comte prit eongc,pout celle heurc,dclÂoyng de Vrance,?lt; vint a la place,amp; mon ta,luyamp;fcsgcns,àcheual,pourallcràfonlogis;2cfutlcditComte d’Erby œnuoyé de

\tous ces Seigneurs de F ranceEc mis Bi^fo A hofteh.auquel il denfoura celuy loir,à fouper* auecques fes gens. Ainh fe portèrent fes befongnes»pour lors, Si le tenoient les Seigneurs en paroUcs amp;nbsp;cbaîf mens plu(ieurs,à fin que moins luy ennuyaft : pource qu il c-ftoithorsdefanationfamfiquevousauez-ony) dontil dcplaifoit aufdits Seigneurs de îrancciqui grandementIgfcftoyoicnt. Nous nousfoiÿficronsvn^euà parler dudit Comte d’Erby,s: parlerons de l’ordonnance de l’Eghfc,2e desPapes,Bcnedic(quife te-noit en Auignon)Sc Btiniface,qai le tenoit à Rome.

Comment la traittez^faits a Reims entre le Roy de Fränce (^ le Roy d ^Hemaigne fur l'union del'Eglife, furent pourfuinis ^dp comment l’Euefjue de Cambrayfut en-uoyé^defâr lefdits Roy severs ie Pape de Rj^ynmeffcnr ceflefn^ amp;nbsp;de la refponfé qu'il luy ft. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;.'cHAViiRH •xcvi.

XT0usfauez comment le Roy d’Allemaignc,leRoy de F race, Scie s Seigneurs de l’Em 1 V pire Scieurs GCtea^urctcnlacite de Reims, Sc eutétlà entre eux plufieurs céfaux, ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;AAuj

-ocr page 1414-

282 fecrcts amp;nbsp;traittcz5amp; n'eftoit leur intention^que pour mettre l’Eglife en vnité, car à tenir lavoye,qnc ceux derEglifctenoientjl’eircureUoit trop grande« ?»ufliauczouydireamp;; recorder comment Maigre Pierre d'AiilyjEueE}uc de Cambraygt;fut ennoyé cnlcgatio fc eß encor au à Rome,pour parler au Pape Bonifacc.Tant exploita ledit Lucfquc,qu’i4 vintàt rôde-: d’*f /« »^^^ amp;làtrouualcPapcBonifacejauqucl il monftra les lettres de creanecjde par Ifs Rois tic ches^Lt^^oytu- F’^^^cc amp;nbsp;d’AUemaigne.Lequel Pape les tint à bonn.ts:amp; k^ receut allez benignemeht tÀetle /^^MUs. ^ douc6ment,auccq^es ledit Euefque amp;: ià cuidoit lauoir vnc partie de ce, pourquoy il eftoitlàvenu. Lquot;Eucfquc de Cambray,comme Legat, là ddius rtmonllraamp;propola ccjpoutquoy ileftoitià venu; Quand le PapeBOnitaecl’eut entendu,amp; ouy la paroile tout au long,il rcfpondir,amp; ditainfi. Que la rclponfc nappaftenoit pas Æukment faire à luy,majs à tolls les frètes Cardinaux,qui pourueii Lauoientdela dignité de Papabté; amp;nbsp;quand il en aurait parlé à eux par deliberation de Conlciljil refpondroitfià poinqq de toutes chofes on fe côtenteroit.Cefte refpôfe pour l’heure futht allez au Legatjtüel-que de Cambray:amp; difna ccluy ioûr au Palais du Papc,amp; aucuns Cardinaux eh fa ccin-paignie:amp; puis le départit de Fondcs;amp; fen vint àRomc.Le Pape Boniface fit aficz toiï apres vne cohuocacion amp;nbsp;congregation de tous fes ITercs les Cardinaux, car de Poil-dés il eiloit venu à Romc;amp; fe tira au Palais,deleZ l’Eglifc SainôlPierre.En ce confifioi-re ne furent fors le Pape amp;nbsp;les Cardinauxiamp;là monftra ledit Pape toutes les parolles 6; rcqücftes,qucrEücfque de Cambray (qui là eftoit enuoye en Legation de parles Rois de France amp;: d’Allemaigne)auôitfait:amp;demanda en auoirconfeil,pour fahoircohiméc Cenpddèi Car jj eripOurroit refpondre.Là eut rhaint propos mis auant( car moult reihbloitji:öritraitc ^^ITtrla ^' ^^^ Cardinaux de deffaire ce,que fait auoiennS^à trop grand vitupéré leur toiimcroit) Tonf^tiuefe oit ^ ^“' ^^ Pape coafeillé de refpondte,amp;: dirent amfnf’cfc Saint,pour donner au Roy dé kPape £^j„,ƒ4 FrancCjSe à tous les adherans à Ion opinion,cfperanccd’obei^, vous dilfirnulcrcz deed ce à rèue/jue f^iicytèf direz que vous obéirez bien volontiers àTout cc,qug le Roy d’AUemaigne, lé deCabraj,Am Roy de Hongrie,amp; le Roy d'Angleterre vous confcilleront pour le mieux à fairchhais lajftdeurjuui- que ccluy,qui demeuré en Auignon,amp; qui f eferit Bcnedic,amp; lequel le Roy de FranceSt Itt^tt d ^1- jçg François ont tenu en fon opinion amp;nbsp;erreur, fe demette dû nom dePapaliré; fit là oh d^France ^ ^^ plaira aux dclTufdits Rois que Conclauc fe facc,voUs vous y trouiierez volontiers, amp;y ferez trouucr vox frètes Cardihaux.Cccônfcil pleut moult grandement audit Boniface,amp; en rcfpondit génei#lement amp;nbsp;efpccialefhct audit Euefque de Cambraÿ:IcqueI fàc i^jmaini en quitta grandement de Zaire fon mcflagc,amp; ce pourquôy il eftoit là vénu.Q^ahd les Ro-crainte de per- mains entendirent que les Roys d errance Sz d’Allcmaigpe auoient cnnoyé deuers le Pà dreleße^e pa- pg Boniface vn Legat,pour luy foumettre de fa Pâpalité,fi multiplia tantoft grande mut r* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;muration parmi la cité de Romc:$c redoutèrent fort les Rommains qu’ils perdiffent le ntefu euHent r r , nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;r nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 i ■ „ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’ perdu c^meß nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;““ Pape:qui par chacun an trop leur valoit amp;nbsp;portoit grad promt,5: en tous les par inemèntauïu' d^ns généraux :qui deuoict eftre dedaS deux ans à venir: dôt tout profit venoitre^pdef bitéfubif. nbsp;nbsp;nbsp;en la cité de Rome,amp; là enuironrSe ià en attendant profit amp;nbsp;ce pardon, ils/aifoieht gras pourueances,amp; le doutèrent de les perdre.Laquelle c^ofe leurêoumeroit à grand pré-iudice.Si falTcmblercnc les plus notabUs hommes de Rome, amp;nbsp;vindreht deUers leur Pa pc:amp; luy raonftrerent femblant d'amour,plus qu’oncquefmais:cn luy difantjPerc-Sainn vous cftcs vray Papc:amp; demoureziftial’herifige amp;nbsp;patrimoine de rEglife,qui fut à Saint Picrre.NeV^uslaifTcz nullement confeillcr du contraire3quc ne demourez en voftre é-ffat amp;nbsp;Papalité,car(quic6nque foit contre voiîs)ivjus demourrons auecquesvous,amp;cx-pofcrons noz corps amp;cheuances,pour delfendrc Regarder voftre droit. Ce Pape Boniface rcfpondit à cc,amp; dit. Mes cnfms,foyez tous confortez amp;afreurez,qutfPapeic dc-R^ponfedupà inouray, amp;nbsp;ià pour traitté ou parolles,que Ics'Rois de France amp;nbsp;d’AUemaigne, hc leurs pede ^omme à Cönfaux,aient,ie rfe me foufm^ttray à leur volonté.Ainfi fe oententerent IcsRomains^ 1‘Euef^uede amp;: appaiferent, amp;nbsp;retournèrent à Icurs hoftcls, amp;nbsp;nejîrentnùl femblant de ce auLegat

^cFrance,rEuefque de Carabray:lequclprocéda toufiours auant audidPapc, Seaux l^'curl' ^‘^‘ Cardinaux,fur l’cftst dont il eftoit chargé. Si m’eft au is que la rclponfc de ce Pape Bo-del‘£?lijè quot;^ nifacc fut toufiours telle,que quand il apperroit elerement queceBenedic d’Auigriom fe feroit foüfmis,il l’ordoncroit par telle manière amp;nbsp;party,qu’il plairoit biéàccux,quil’a-uoientenuoyé.Suf celuy eftatfe départit rEuefque dt Cambray,amp;retourna: amp;nbsp;tant fît par fes iournées, qu’il vint erTAllcmaigne, amp;nbsp;trouua le Roy à Conualcnce : auquelilfît fon meiragc,amp; larcfpôfcjteile que vous auez ouy. Le Roy d’Alkmaigncàccrefpüdit,amp; dit, Euefque,vous direz toucce,ànoftrcfrcrc,amp; coufin, le Roy de France, amp;nbsp;félon ce ' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ou’il

-ocr page 1415-

FROISSART.


285

ipilfordonnerajie mordonncrayamp;fcray tout mon cmpitcordonncr.maisaccqueie

puis veoir amp;nbsp;cognoiftre,il conuient qu’il commence, amp;nbsp;quand il aura Ibufmis le fiende ^'^quot;“’' ‘^' ^'^~

ibufraeitray ie npftrc.Sur ces paroles prit congé du Roy FEuefque de Câbray,amp; fit tant ‘ll^''‘f‘fjl'^ '

qu’il vint en Fra»(^,amp; à Paris,ou il trouua Ic Roy amp;nbsp;les Seigneurs qui l'attcndoiét.Si fit itp^Mn^ny

ledit Eue)gt;,ue fa relponfe bien amp;nbsp;à poinét ;amp;fut pour lors tenue en fecret,tantquclc rapperfani rep

Roy de France euft encore?plus grande congregation de N obles amp;nbsp;de Prélats de fon ponp du l{oy

Royaumejparlefquelsillevouloitconfeiller. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’^Uemai^ne

Cemtneut le Roy ede Fm^ce^ apres l'auis des P relais de Frafice^ç^ de l'vnifterßte de Paris f**^ “^‘ ‘^‘^ l’d^~

fur la refosif du Pape de Romme amp;nbsp;du R^y d‘lt;^demaigne eKKoya l’EaeJe^ste de Cam- ^^ ^'^ l^mmc,

bray vers fe Pape d'AuigNOKpour la mef /te raifin de l'vnio» de 1’P.gHf-^^Jûfî Oiîarcf

chai Bouci^uaut^pou-r le coKiraiadre par armes fbefoin efoit. CHAPiXcvii.

QVandle Roy deFrâce eutouycla refp»nfe qucl’Eùcfquc deCâbray luy fit du Pape

Boniface de Rome3amp;cornent le Roy d’AUemaigne auoit relpôdu qu’il conuenoit premierfouimettre ccluy quifeferiuoit Pape Benedic, S: fe tenoit en Auignonilfitvne couocation des nobles amp;nbsp;Prélats de fon royaume: amp;nbsp;vindrét tous à Paris. Au deuat de ces befangnes aucfis prélats de Fracc(tcls queTArcheuefque de Reims,toeffire Guy de Roye,lesÂrcheuefquesde Rouen Side Sês,amp; les EuefqueS de Paris,Beauuois,amp; d’Auxerre) anoient trop fort fouftenu l’opinion du pape d’Auignon,amp;: cfpccialcmêt de Clc-mepupourtant qu’il les auûit au3ncez,amp;:beneficicz.Si ne furent point, par l’ordonnance du Roy,fcs fix Prélats appelez à ce confeibmais autresPrclats,aucc le confeil de l’vni-uerfité del^ris,amp;:quandl’Euefque de CambraVjtous oyans eut remonftré comment il auoit àRomme exploité,amp;la refponfe de Boniface Sc de fes Cardinaux,amp; la refpófe du Roy d'AUemaigne (car il auoit faitAft retour par luy)ilsfc meirenttoi?^ en conclaue;amp;: m’eftauis q VVniuerfné cingla g rad’\oix:amp;,àla plailance du Roy,ôc de (on frere le duc d’Orléans,amp; de leurs oncles,Se de ceux qui appelez eftpient à ce confcil,fut dit Sc deter ^j, .^„ p^^_ miné,que de fait le Roy de France enuoyaft mefftre Bouciquaut,fon Mare fcbal, es par- i^i^ de France des d’Auignou -.lequel fift tant (full par traittéou autrement) que Benedic fe ioulmift ^^ del'vniuer de la Papalité, amp;nbsp;for donnait de tous points par l’ordonn-âce amp;nbsp;confeil du roy de Fran- fué de parts, ce,amp; que l’Eglifc fuft neutre,par toutes les mettes S: limitations du royaume de France, f»«r A^k fins iufquçsau iour que par accord l’eglife feroit^remife 8c retournée en vnitCjamp;l vniô faite ’J.*^^- ^^„^^ par le(ensamp;decret dcsPrelats à ce députez,lescbofcj^rctoumaffënt alcur droit.Cc co ^ |gt;^„,2 jJe l’£ fell fembla moult bon à tous,amp; fut accepte du Roy dePranceSc de tous les autrcs,qui^jjyj^ afftftoient amp;nbsp;furent lors inftltuef le Marefcbgldc FraceSclEuefquedc Cambray, pour

' aller en Auignon, Si le départirent deParis ces deux Seigneurs,affez toft après icelles • , ordonnances faites 8c cheminerét enfemble,tant quils vindrcntà Lion fur 1« Rofne: Sz l làfedépartirentl’vnde Ïautre;8ceurent auls Si ordonnance,que le Marefcbalfe tien-} nbsp;nbsp;nbsp;droitl^,tât qu’il aurait ouy nouuelles del Euefque deCâbray,lcqucl chemineroit deuâ^

amp; iroit ouir quelle refponfe ccluy,qul fe difoit P apc en Aulgnohjferoit lut les paroles Si tequeftes qui là faites luy 4?etoicnt ie par le Roy de F ran ce.Tant exploita ledit Euefque qu’ilvint en Auignon Si felogea enla grandFuIltrie,amp;i la fanaient bien aucuns Cardi- , naux quelle ebofe il demâdoitamp;requetoit, wis qu’ilvenoit de parle Roy de France: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

tuais ils àbfimulerêttât qu'ils eurét ouy Siv eu les mailler es amp;nbsp;paroles île Benedm.Quâd Ïbuefque de Câbray fut defeendu Ôt r^frefpbi à fon logis, amp;nbsp;ebâ^e d babille mes, il vint f^Euep^ue ie

' aupalaisât tât fit,qu’il vint enlaprefenct de ccpapeBencdic;auqlilfitlareueréce,telle cambrai vers. 1 corne àluy appartenoli,amp; non pas fi grade,comme f’iTteint àPapc^St fuft tenu par tout lefa^ei ^ui-\le monde : nfenobftant qui l’euftpoutueu deVEuefebé de Cambray : mais ce que

en eftait,tout ce auoit clic par la promotion des Seig.deFtance.L Euefque de Câbray. r^^ff^^ ^ comme tout feur, bien enisngagé en latin amp;nbsp;enFrançois^comença à parler fut bonne-l'vnien ie l'È'^ forme amp;nbsp;remoudra corsent de par l%Roy de France Si le Roy d AUemaigne il cftoit la ^nß^ cnuoyé.Quandlcdit euefque vint fur les procès, qu on eftolt en ordonnâcequiceluy fe fouimift derechef de refigner laPapalité,amp;i que V autre qui fe tenoit à nomme,le deuoit chaude repen alnfifalte,fi mua couleur moult gtanàement;amp;C élcuafa voix en difant.l. ay eu moult de F ®*”!, peine Si trauail pour ÏEglifc,ôi par bonne clc^ion on m’a créé pape, Si on veut que ie d*p j^Z^^j’^ me foufmetteà ce,que i’y renonce.Ce ne feraiamais,tant q^eie vine; Si veux bien que ç^j^^,.^^ p^^j

, leRoy deFrance fache ,que pour fes ordonnances ic ne feray tiens: mais tiendray mon ^^^-^ ^^-^ ^.^_ 1 rmm,Slt;.maPapa\itcj^Cq^umourir. Site (rc(ponditVFue((|UcdeCambrayYievoustc un Je/ciCarA \ uoycàplusprudent(fautvoftrereuctcce)queie ne vous trouue.Dcmâdcx iour decon- »4Hx.

A A Üq

-ocr page 1416-

L B Q_V ART V 0 L V M E


= 84


feilà voz Beres les Cardinaux,amp;: puis vous rel^^ondrcz/car vous tout ieul ne pouuezpas refifter contre cux((’ils ne faccordet à ccftcopinion)ne contre la puidance dtsRoisde France amp;r d’Allcinaigne. Adonc fc tirèrent anant deux Cardinaux,qui là cltoicnt(lcl-quels ilauoit crcez)qui fentirent tantôt que les choies ne ponuoien^sournerà bicn:amp; dirêt ainfijPerc-faind, l’Euefquc de Câbray parle bien. Faites apres les parciics,St nous vous en prions. Adonc rciponditil,volontierslt;Si faillirent four l’heure lesparlcmens;£: retourna rBuefque^e Câbray à fon logis: amp;nbsp;n’alla point voi? nuis des Cardinauxtmais f en diffimula. Q^and ce vint au lendemain matin,on.lonna la câpan« du confiftoirc: Si fut faite conuocation de tous les Cardinaux, qui en Auignon eftoient,amp;,vindrcnt tous au palais,amp; femeirent en confiftoirc,amp;là fut l’Euefquc de Câbray,M aiitre Pierre d Ail-ly.-qui en latin remonftra tout au long fon melfagejamp;lacauie pourquoy ilcftoitlàvenu. Apres qu’il eut parlé on re.^Tondit amp;dit, qu’on auroit conieii de rclpondre, apres qu’ils feroient bien confeillcz : mais il coniienok qu’il fedepartitt de là * 111'en alla autre part, pour f ébatre,^ ce pendât Benedie amp;nbsp;les Cardinaux parlementoient enfcmble, Si furét moult longucmét iur ccluy eftat:amp;icmbloità aucuns moult du rSc contraire de deifu-re ce que fait amp;nbsp;crée cfloit:mais le Cardinal d’Amiefis propofoit,amp; difoit,Beaux Scign. (vucillons ou non)il nous conuient, amp;nbsp;conuiendra obéir aux Rois de FranccSid’Alle-maigne,puisqu’adhcrans amp;conioints ils font enfemble.-car fans eux nous ne pouuons viure,encor nous cheuirions nous bien du Roy d’Allcinaigne,h le Roy deFrâce vouloit tenir pour nous. Mais nenni: car il nous mande que nous obciiTons,ou quil nous elorra les fruits de noz bénéfices,fans lefqucls nous ne pouuous viure. quot;Vérité eft Pere-fainô, que nous vous auons pourueu amp;nbsp;créé en la papalitc,par forme Sé côdition,que vous de-uez,à voftre poi*ioir,aider à reformer rEglife,amp; wïtttre en bonne yniôn, S:ainfi fanez vous toufioursiufques ici dit,amp;maintenu. Si refpondezde vousmefine,par attrempee amp;nbsp;erdónee manière,que no’ vous en fachos gréicar mieux codiez cognoiftre voftrecou Adonc refpondircntplufieurs Cardinaux,Si tous d’v-ne fciencc,Pere S. le Cardinal d’Amiens parle bien, amp;nbsp;nous vous prions tous généralement,que vous parlez, Sz dites ce que faire en voulez. Adonc refpondit Beuedic:amp; dît, L’vniondel’Eglife defirec-ieàauoir, amp;nbsp;grand’peine y ay pris: mais (puis que Dieu m’a pourueu,par diuine grace,de la Papalité,amp; vo’ m’auez eleu)târ, côc ic viuray iedemout ray Pape,ie n’y renôcqray,ne me foufmettrSy,pour Roy,Duc,ouCóte,np par nul traitté quiconque,procès ou moyen,que ic ne foye Pape. Donc fe leucrent les Çardinaux tous cnlemble amp;nbsp;curent grandes mut^urations, amp;nbsp;difoienf les aucuns qu’il parloit bien, Si * les autres difoient au contraire. Ainfi furent eu differentamp;difeord: amp;iftîrent\lu confiftob re,lc plus fans côgé predre du Pape.-amp;:retournerct à leurs hoftcls. Aucüs Caldinaux)}cf-quels cftoient de la faueur de ce Papc)dcmeurcrcnt deicz luy. Q^and f Euéfque de Câbray voit qucle departement fc faifoit par telle forme,il fentit tantoft qu’ils ne concor-doient pas bien amp;nbsp;fauança amp;nbsp;entra dedans le confiftoirc:amp;vint deuantBenedie ^quic-ftoit encor en fon fiege( amp;nbsp;dîtainfi,fans luy faire tro^ grand r^ucrence,Sirc faites moy refponfe.il la me faut auoir:puis que^^ous auez eu voftre confeil cnfcmblc.Si me deuez refpondre de ce,que vous y auez veu,trouué amp;: ouy3amp; puis ic me mettray au retour. Ce g r ri Pape Benedie (qui eftoitencorÄCMitcnÄ d’ireamp;nialralcnr,fur les paroles que IcCar-«^’AiniensaUftit propofees)rcfpondir, Euefquc,ictrouueparconfcil en pluficursde ^nana 1'Eu^ '^^^ freres Cardinauxtiefquels m’ont pourîiei^^ créé en celle dignité de papalitéjquc ÿne4eCaLra^, toutes Ics folennitez,qu’on y doit faire amp;nbsp;reccuoir, ie les ay eues, amp;nbsp;Pape me fuis eferit lt;/* vtuliirmtu amp;i nommé par tous mes fugcts,amp; Papeie demourray tant qite ic viurayme û ne me louf-rirpape. mcttrayà faireau contraire,pourmourirenlapcinc:caric n’ayfait chofeparqupyladiuine prouifio ic cfoycperdre^i direz à noftre fils de France^ue iiifqucs-ci l’auons tenu à bon Catholique,amp;de nouuel, par informatiô finiftre,il veut entrer en erreur,mais ilf é repêtira.Ie vous prie que de par moy vous luy dites* ôequ’il f’aui{c,qu’il ne f écline à nulle cho{è,qui luy trouble fa confcience. A tant feleuadcfa chaize ccluy Benedie, St fea alla vers fa chambre,amp; aucuns Cardinaux aucc luy, amp;nbsp;l’Euefque de Cambray retourna à fon hoftel,amp; difna moult fobrement:amp; puis montaà chenal,amp; pafla le pont du Rofne, amp;nbsp;vint à Villcncuuc,amp; ccluy iour au giftêa Baignous (qui eft au Royaume de France, amp;: cntenditqucmeflîreBouc1quaut,Marefchal de France, eftoit venu au port fainâ An-drieu,à neuf lieues d’Auignon. Si y vint le lendemain ledit Euefque, amp;nbsp;luy compta la refponfe de ce Benedie, lequel fenommoit Pape. v ’

Cÿ^'f-f;!//!

-ocr page 1417-

DE FROÎS‘:§ART.


î8y


Câ!Kwe»ti apret aaotr evy la reßonß du Pape Be/te^^ie e'’^^ulfff30fJ-i le (Jt'faycßhal Boact-guaut le cofttrei/igftifjàfûree el’armex^ß fifou/medre à la volonté du Rojßtr l’vKiün de l’EgliJè^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre x c,v 111.

QVand le M^efchal de France entendît ces p3rolles5amp;r cognut que ce Pape ne vou-^Äit point obeyr à l’ordonnance du Roy de France fon Seigneur,fi dit àl’Euef-quc,Sire,vous rctourncr^:^cn France (vous n’auez icy qüe faire)amp; l’cxploitcray fur ce, que ie fuis chargé du Roy,de MefTeigneurs lés oncles,amp; de fon Çpnfcil.L’Eucfque ref-pondir,De par Dieu.Si fut tout celuy iour audit Bourg:amp; le lendemain en partit:amp; prit le chemin d’Albénois,amp; du Pin: amp;nbsp;le Marcrfchal de Frâce meit Clercs,var]etS3S^ fergéts en œuures, pour mander Cheualicrs amp;nbsp;Efcuyers, amp;nbsp;Gens-d’arrries, par tout ie pays de Viuarais,dcViuicres,amp;: d’AuuergnedufquesàMontpcflier.-carcommiflîon amp;puifl'ancé il auoit de ce faire,de parle Roy de Franctf.Si manda au Séncfchal de Beauquaire,qu’il fermait tous les palfigcsjtant par la riuicre flu Rofnc,quc par terre.-à fin que ries nepeuft entrer ne venir en Auignon:amp; luy mefme vint au Pont-Sain6t.Efpcrit:amp; fit clorte la ri-uiere du Rofne:à fin que riens n’allait aual: c'elt à entendre qu’il vouloir garder qu’il n’allait nulles pouriieanccs en la cité d’Auignon: amp;nbsp;fit ledit Marefchal fon mandement amp;nbsp;amas de Gens-d’armes: amp;nbsp;toutes gens le vindrent feruir, les aucuns par obciflàncc, amp;nbsp;les autres pour piller amp;nbsp;rober fur ceux d'Auignon* Or vindrent, deuers le Marefchal de France, meflire Raymond de Touraine à grand’ioye (qui elloit tout prclt de cheuau-cher)leSiredc la Bothc,le SiredcTournô,lc Sire de Monclau,amp;lc Sire d’Vzes: amp;nbsp;furet tantoft gaand nombre de Gés-d’armes:amp; enuoya tantolt ledit Marefchal de France défier,par vn HeçmtjBcncdic,Pape,dedans fon Palais,amp; tous les Cardinaux,amp; ceux d’A- lePapt èe»^ uignon. Ccsnouuclles furent moîltt dures aux Cardinaux,amp; aulfi lt;à dteuxdclacité d’A- ^ic,ßscardi-iiignon:carilscognurent jju’ils ne pouuoientlongucmentfoiiftcnir celle guerreàPen- naux,cr let contre du Roy de France*carfa puilfancc clloittrop m-andci Si curent confeil entre eux les Cardinaux,amp;: les hommes d’Auignon, d’aller paner à Bcnedic: ainfi qu’ils feirent: Si Ta^^M^ luy rernonllrcrent moult fagemcnt,quc nullement ils ne pouuoient5ne vouloicnr,foü- \y^ g^i^^-{ ftenir la guerre à l’encontre du Roy de France: car il leur conuenoit viure, amp;nbsp;auoir de la ^uaut, marchandife,tant par terre que par la riuicre. Ce Bcnedic leur refpondit follement: amp;nbsp;dit, Voltrc ciré eft forte, amp;bien pourueue. le manderay quérir des Gens-d’armes en la ville de Gênes, amp;nbsp;ailleurs, amp;nbsp;à mon fils le îloy d’Arj;agon,qu’i#^nc vienne feruir: amp;nbsp;il le fera: car il y eft tenu pour deux cas. le fuis de fon lignage, amp;nbsp;aulfi il doit obcylTimcc au PapCàVous vous ébahilfcz deitop petit dc4:hofc.P.fîtez vous d’icy:amp; gardez voftre ville: S: ie garderay mon Palais. Autre refpon!é njn peurent auoir les Cardinaux, amp;nbsp;les « homes d’Auignon:amp; rctournerét chacun en fon hofteh Ce Pâpc(que ie nojne Bcnedic) auoit des long têps fait pouruoir fon Palais^de vins^grains,lards,huilcS,ex’ de toutes cho fcs,lt;.yiià poutueâec de fortreffe appartenoiét: amp;nbsp;aulfi il eftoit de là perionc alfez hau*amp; crucl;amp; ne fébahilToit point pour peu dechofe. Le Marelchal de Frâce fè partit duPot-S'aind Efperit,^ paira,fiucc tous»fes Gens-d’armes, par la ville d’Orengc,.par le confen-teraentdu Prince d’0rcnge:amp;entrèrent en la Oomté de Vcnifc(qui eft, terre d’Eglife) laquelle futrantoftcouruc:8cpaircrent les Gens-d’armes au PontdeSorgues.amp;: furent nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

maiftres amp;nbsp;Seigneurs de route la riuicre, Stl^iffa dteftns la ville de Sorgues ledit Marefchal grand nombre de Gés d’armcs^our^ardcrla ville amp;nbsp;lepaffage?^ auflipour lagac-nifon de Noues (qui fetenoit pour Ir^Papc) amp;f'en vint ledit l^arcfchal logeràSaind* Verain, près d’A uignon, amp;nbsp;toutes fes gens là. enuirdn: amp;nbsp;toufiours venoient Gens-d’ar-inesdc tou?coftcz. Or fut ladite cité d’Auignon fi cnclofc., devant amp;: derrière, par terre ^aigfion aßi^ amp;parlariuicrc,quc riens n’en iffoir,n’entroit,fors que parcôgé.-car à Villc-noue(qui cft^s/gt;rfr/f Marß dehors Auignon, amp;nbsp;fur lêRoyaume de France) fc teno« le Scnefch.il deBeauquaire».à Franchi bien cinq cens comb4ttans:amp; gardoithi fentree d’Auignon.Le Marefchal dé Franec fc tcnoit,bien à deux mille combattans, d’autre part, outre Auignon; Amanda aux hörn'-mes d’Auignon,quç,f'ilsn’ouuroicntlcur uille,amp; venoient à obeïftaTicc,il leur feroit afc-doir tous les vignobles Sr manoirs, qu’ils anoient au plat pais, an-dehors d’Auignon,iu^ qucs à la riuicre de la t Dureufe. Ces parollc^amp; menaces ébahirent moUlt grandement ^ j^ x^^ ^^-^ hommesamp;: femmesd’Auignon,qui leurs héritages auoilt;ÿt au dehors d’Âuignônyiuf-^p^jpgjjj^^ qu’à la riuicre de laDureule:amp; fe meirét enfemblc tous à confci!,fanspointallcrdéîicrs ce. lcPape;amp; appcllçcûn4^cuns Cardinaux (tels que celuy d’?\micns,cciuyde Poiéliers, dcNcufchafteljdc \ iuicrs,amp; pluficurs autres)pQur eftre mieux côfeillez*Là.propofiirét

-ocr page 1418-

ï3g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE QJV A R T VOLVME les hommes d’Auignôn (qui auoicnt le plus à perdre) comment le Marefehaî de France les menaç:oit à faire ardoir leurs vignes amp;nbsp;leurs manoirs:amp; tout ce faifoit faire le Roy de France (contre lequel ils ne pouuoient obuier, ne rclîfter: car il eftoit trop grand K prochain)^ que,tout confideré,mieux leur valoir obeïr au Roy,St auxlt;^rançojs,qüc tenir vnc opinion perillcufe:car de ce Benedieils nepouuoiegt nullement ehre aidez,ne confortez.Si demandèrent aux Cardinaux,fils vouloiét eux i^indre auccques cux.Lcs Cardinaux rcfpondiftnt Ouy:car viurcs Icurcommcnçoientàdcfaillir:amp;viureleur conuenoit dedans Auignon:amp; leurs bénéfices,rcntes,amp; reuenucs,eftoient au Royaume de Francc(lcfqucls ils ne vouloicnt pas perdfc)amp; ainfi furent d’accord le^ hommesd A uignon,3lt;: lcsCardinaux;amp; entendirent aux traittez du Marcfchal de Francedefquelsfc portèrent ainfi, que luy amp;nbsp;les ficns entrèrent dedans Auignon: amp;nbsp;fut appointé qu’ils af-ficgcroicntlcPalais.-mais violence nulle ils nt fcroicnt,ncporteroicnr3aux Cardinaux, nà leurs familiéts,nau corps de la ville; amp;nbsp;toutceiura le Marcfchal de France à tenir bien amp;nbsp;loyaumcnt, amp;nbsp;tous les Seigneurs de France,amp; aulfi les Capitaines amp;nbsp;Gens d ar-Lemrefchal mcs.Lcs conuenancesprifcs tous entrèrent en Auigijon: amp;: fc logèrent par ordónance, Soud^uaut re- ^ j-Q^.j. gy large(car bien y a ville pour ce fairc)amp; ouurirent les palfages,entrees èc ilfucs, a» devant nbsp;nbsp;für la terre «dut la riuieredu Ro(ne,pour auoir viures.C^andceluy,quifenommoitPa-

^dfu P^ BehediCjèr qui fe tenoit en fon Palais clos,vcit que,(ans parler à luy,les Cardinaux amp;nbsp;le Pape a^i^é ^lt;^^ ^^^^^^ d’Auignôn auoicnt partraitté faitaccordau Marcfchalde Franceamp;aux en/en p^ais. François,fi en eut moult grand' mclancolic:amp;,nonobftant ce,il dit que ià ne fcfoufinct-troit,pour mourir:amp; deuil il mourir en la pcinc;amp; fe tint amp;nbsp;encloït dedanslc Palais,qui eft la plus belle amp;i forte maifon du monde,ôc plus aife à teninmais que C€ux,qui feroiét dedans eulfent viOres. Ce Pape Benedic enuoya l?s^ettrcs amp;nbsp;melfagers (amp; les auoitià fait partir d’Auignon3auant que le Marcfchal de France y engt;raft)deucrslc Roy d Arra-gon: amp;nbsp;luy priait,par fcslettres, njpult humblement,qu’il voftfift à ce grand bcfoingle {ccourir,confortct amp;nbsp;luy enuoyer fcs gcns-d’armés:parquoy il fuft fi fort,qu’ilpcull réfi fier contre le Marcfchal de France.Si difoit ainfi celuy Benedic,par fcs lettrcs,quc(fi on Xf /^«7 d'^r- le vouloir,ou poùuoir,öfter de là,amp; mener en Arragon)il tiédroità Parpignan,ouàBar-ra^tuptumede celonnc,fon fiége. Le Royd Arragonveit bien les lettres de ceBenedic,amp; lesleut fiutatè de fe- tout au long:mais il n’en fit compte: Sc rcfpoiÿdit à ceux,qui dclez luy cftoient, Cuide ce ceurtpar lepa. preftre que,pour fcS argtis aider à feuKe nir.ie doye entre prédre la guerre contre le Roy fe Benedic. ^^ France?On me tiendroit bien à mal-confeillé.Relpôdirent fcs Chcualicrs,Sirc,vous dites vérité . Dctelcasn’auczqueraii ede wons entremettre: amp;dcucz cognoiftreSrfa-• uoirquclc Roy de France a de fi bon»confeil delcz: luy, que tout ce il faitàiufte caufe» Lailfez Ic C^rgé conuenir: car,fils veulent viurc,il faut qu’ils obeyftenraux Seigneurs, deflous lefquels ils ont leurs rentes amp;nbsp;reuenues. 11s les ont trop tenues longuement en psiix.Il faut qu’ils fentent amp;nbsp;cognoiffent dont bien leur viét : amp;nbsp;ià vous a le Roy de France eferit amp;nbsp;prié, que vous vous déterminez, auccques luy,à eftre neutre. Si le faites: car Madame la Roync, voftre femme (qui eft fa confine germaine) Py accorde : amp;auffi fait la plus grand’ partie de ce Royaume amp;tlu Clergé, amp;nbsp;par cfpecial Cathclongnc, amp;nbsp;aulfi • Efpaigne: amp;nbsp;nous tenons que c’eft la meij^urc opinion: car autrement fi tous les Seigneurs Chreftiens ne le font,-rEgufiPne peut venir à vnion, pour ces Papes. Ainfi fc de-üifoient lesiiommes du Roy d’Arragonàluj^amp;lièy auffi auccques eux, amp;nbsp;ce Pape Benedic fe tenoit endos en fon Palais: qui bien pcnlbit eftre aidé du Roy d’Arragon: mais point ne le fut:amp;demoura en fon Palais,amp; le Marcfchal de France, dedans Auignon;amp; eftoitle Palais gardé de fi près, que nul n’y entroit, n’ifToit: f/viiioicnt là dedans dece qu’ils auoicnt. D^ viurcs auoicnt ils affezpar’raifon, pour eux tenir deux ou trois ans: mais la bufchc,à faire feu,leur dtfailloit:amp; ne fauoientdequojPfaire feu,pour cuire leurs viandes: amp;nbsp;fccommencèrent à ébahir; amp;nbsp;toutes Ics4cmaines oyoit le Marcfchal nou-ucllesdu Roy de Frâcc,amp; le Roy auffi de luy,amp; de l’cftat de ce Bcncdic;amp; bien luy man doit le Roy,quc po*nt ne fe partiftdclà.fans patacheuer fon faid: auffi que iamaisilnc iaiflaft cc Pape Benedic iffir hors du Palais:mais meift bônes gardes fur luy:rcferuéque - niangcramp;boire bien luy furtadminiftré*La.côclufion de ce Pape Benedic fut telle,que quand il veit qu’il eftoit fi ablifeinr, que bufehe leur eftoit faillie, amp;nbsp;leurs pourucanecs gt;nbsp;ambihdrifToienr tous les iours amp;nbsp;fecours ne confort de leur cofté ne leur vcnoit,il vint à t»erey,parmy cc qu’aucuns Cardinaux l’en prierct: amp;fc porta(^t«M«éparordonnâcc telle,que iamais du Palais d’Auignô ne partiroir,iufqucs à tàtqu'vniô ferait en Sainte

-ocr page 1419-

DE FROISSART.


287


Eglife:amp; furent mis furlùy gardes efpeciaux;amp;les Cardinaux amp;nbsp;riches hommes d’Aiii- -C^ P^tf Pf»t~ gndn fobligercnt5qu ils le garderoient de h- près,qu’ils en rendroien t bon comptC5mort ^'‘' P ^f”^ “^^ ou vif (autrement nef en voudroient ils charger) amp;: il fuffit aflez audit Marclchal: amp;les ^''’'fA™^^quot;quot;-Cardina#X3qui fenoient leurs bénéfices en France^dot ils vmoient,prirent grand peine “fi^^fCfif^^'^ à ce traitté amp;nbsp;compofition» amp;nbsp;direntitous d’vu accord, qu’ils vouloient demourer auec le Roy de France:amp;: ain fe portèrent les befongncs.amp; fe départirent les Gens-d’armes d’Auignon,amp; dçlà enuiron.-amp; retourna chacun cnfon lieu.

Comment, retournant leUlfarejchal Bo/fei^juanten ffongrie contre les T »resale Comte ii’Erbj enaoja vers le Duc de Landa/lre, pn pere, ^e»r assoir congé de faire anjl’i ce '^oj^g^-df comment le Roy d’t^ ngleterre,eßant fillicité far le R oy de F rance,ne peut faire condeßendre fesßgetsa la nesatralité des Papes, pour faire noauede election.

CHAPITRE XCIXi

A Près cell exploit, le Marcfchal Bouciquaut alla à Paris: amp;nbsp;tantoftil fordonna pour aller en Hongrie: cari c Roj^de Hongrie auoit eferit deucrs le Roy de France amp;nbsp;fes oncles, amp;nbsp;les Cheualiers amp;nbsp;Seigneurs de France, que l’Amorabaquin alTcmbloit fa puiF fance de Gens- d'armes,de Turcs,d’Arabes,de Perlans,de Tartres,de Suricns,amp; de tous ceux de fa feâ:c.Si vouloir eftre ledit Roy de Hongrie aufli au-deuant de luy,amp; combattre par meilleure ordonnance, qu’il n’auoit fait autresfois. Le Comte d’Erby (qui le tc-noit àParis, en l’hoftcl de Clilïon, moult près du Temple) y full moult volontiersallê, pour moins coufter au Roy de France : car toutes les femaincs il auoit, en deniers tous appareillez, pôur payer fes menusèl^'aiz, cinq cens couronnes d’or : ^ les reccuoient fes gens au nom de luy:amp; à celle deliurancc n’auoit point de faute.Si fe fentoit moult gran dement tenu le Comte d'firby au Rt)y de France,pour celle grace qu’on luy faifoit: amp;nbsp;le rccognoifibit moult bicn:8(',quand les nouucllcs virfdrent du Roy dcHongric en France,il y entendit moult volontiers:5c luy fût auis que c’eftoit vn voyage honnorablc pour luy, pour paffer là faifon plus légèrement, ôc oublier le temps: amp;nbsp;en parla aux plus cfpé-ciaux de fon Confeil.Bien luy confcillcrent fes gens aller audit voyage:mais qu’il veinft àplaifanccauDucdc Lanclaftrc,fonpcre. Si enuoya cninftancedecc, le Comte d’Er- Le comte d'èr^ by,cn Angleterre,le plus prochain de fes @hcualicrs, pour faugir que fon perc en diroit lgt;y ennojie vers i^ confcilleroit:Ç^and le Cheualicr(qui fe nomment Dinorth)fut venu en Angleterre,/quot;’ f*«, p^»»^ ilrrouualcDucde Lanclaftre^nvn chafteau, àvinçt mils de Londres: Icquelchafteau “flf^‘°”^^ ^‘ on appeloirHarfort.Si luy dit amp;nbsp;recorda Ml at de fon fils:amp;’,quandle Duc entédit par- “* ^” ^?^ 1er le Cheualier de creance,de l’eftat de fon fils:amp;na bonne volonté qu’il auoit d’aller en Hongrie, pour employer fa faifon, amp;nbsp;paffer les termes, amp;nbsp;le temps qu’il auCit de non retourner en Angleterre, fi fut moult bien content de toutes ces choies: amp;nbsp;dit au Che^ia-lier,^ous foyez le bien venu.Voz parollcs,amp;: les lettres de mon fils,rcquicrét bien auoir confeil. Vous repofer^ icy dclez nous:amp; ce pendant nous auücrons: Sc aufli vous efles venu pour entendre à nozfils Scelles, les enfaq^ de noftre fils: car de tout ce vous faut rapporter nouuelles par-delà. Monfeigneur, refpondit le Cheualier, vous dites vérité.

Ainfi demoura meflire Dinorth en Angleteiirc,pv Ordonnance du Duc de Lâcîaftre. * Or eut le Roy de France tiltrcamp;caufe d’eferire au Roy d’Allemai^ieamp;à Ion Confeil comment il tenait Bcnedic(qui fendit nommé vn temps Pap«) à fa volonté, amp;nbsp;tous fe» ^*^ «jraa Cardinaux aufli : ainfi qu’il fit: fé y enuoya fes cfpeciaux meffagers (c’eflaffauoir le Pa- ^^^^'^*J^^ triarchedü»Hierufalé,mc^re Charles de FlägierstÖr encores de les Chcualiers)amp;'trou-^^,^„j ^^^^, ucrcnrle Roy d’Allemaigncà Strasbourg.-^ firent leur meffage bien amp;r à point, tantque l’vnion del'£^ luy amp;nbsp;fes Confaux fen c^ptenterent: fie dirent que fur cgils cxploitftoicnt: mais ils ver-^//7ê. roient volontiers que le Roy d’Angleterre fe voufift determiner:^: le Roy deFrance fc-ftoit fait fort de luy fa*irc faire. Ce Legat, amp;: commis de par le Roy de France, fur cefte refponfe retourna en France deucrs le Roy:Sc compta a luy^Sc à fon^onfcil,tout ce que vous aucz ouy.Le roy de France,pour abréger amp;nbsp;amoycnner les bcfongnes,amp; pour les mettre en l’eftat qu’il defiroit à veoir,cnuoya de-rechef cnAngletcrrc gratis meffagers, Ménagers du dcucrslc Roy Richard:lefqucls remonftrEfTîitbienau Roy la caufe poutpüoy ils furet ^'’■^ ‘‘^ pgt;'‘‘»^^ là enüoyez: c’eftaffauoir les ordonnances amp;: affaires deffuÂires. Le Roy d’Angleterre y *”‘**^ entendit volôticrs: mais il n’auoit pas les Prélats d’Angleterre, ne le Clergé,Sc leshom-incs,fibien à poinôfamp; ana volonté,pour leur faire determincr,comme le Roy de Fracc depup^ae vaiS auoit;amp;: tout ce feeut il bien dire U rcmonftrcr,en confidence,aux Legaux amp;nbsp;Commif- dePsgUji-

-ocr page 1420-

iS8 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L Ê CUVART VOLVME faires,que le Roy de France auoit cnuoyez:mais bien leur promit qu’il en feroit fon dc-uoir: ainfi qu’il fit.Lcs Commiffaircs, Prélats, amp;nbsp;Cheiialicrs envoyez en Angleterre de par le Roy de France^ retournèrent en France: amp;nbsp;le Roy Richard exploite furies requeues amp;nbsp;ordonnanccs,que fon Seigneur de pere, le R oy de France, luy aiioir feabicment eferitamp;hgnifiéramp;fitvniourvenirà WcÜmonftier, en fon i’alais, an-dehors de Lon-i? emonßrducts lt;lrcs,tous Ics Prélats amp;nbsp;Clergé d’Anglctcrrc.Eux venus en fa p^cfcncc,il leur fit rettion-din^oyn^chard Rtcr moult fagcmentTeftât amp;nbsp;different de rEglifc :amp;comment le Roy de Franeejpar d’Angleterre deliberation de grand auis amp;nbsp;confcil(lcqucl i|auoittout pourueu de rVniuerfitédePa' aux Prelatso' ris,amp; par autres Clcrcs;qui tous f eftoiét aioints à fon opinion)f’cftoit determine à eftre clergé de fin neutre:^: auffi eftoient les Rois d’EfpaignCjd’EfCocc,d’Arragon,amp; deNauarrczamp;aulfià ^yaume fir çgj[|g determination fc deuoit ordonner toute AUemaigne, Boefme, amp;nbsp;Italie. Siprioit * ^'ledit Roy d’Anglctcrrcquefon païsaufïtfcwoufiftordonncràcc. Quand les Prélats amp;nbsp;Clergé (qui riens ne fauoient pourquoy ils eftoient mandez) entendirent ce propos, fi furent tous émcrueillez amp;nbsp;ébahis;amp;: fe tindrent les pluficurs tous quois:amp; les autres cô-mencerent à murmurcrjamp; dire,Cc roy cft tout Français.Il ne tend fors à nous deshon-norer amp;nbsp;deftruirc;maisilnc l’aura pas ainfi. Nous Veut il mettre hors de noftre créance? Il pourra bien tant faire, que mal luy en prendra. Or n’en ferons nous riens: puis que le Roy de France le propofe ainfi. Tienne la neutralité en fa puiffance: amp;nbsp;nous tiendrons fermement noftre créance en Angleterre: amp;: ne verrons îahomme,qui nous en oftc,fil ne nous cft apparent par plus grand confcil que celuy, fur lequel il cft fondé, ^^andlc Roy d’Angleterre veit ainfi murmurer Sc différer fon Clergé, il leur fit demader par l’E-uefque de Londr^fqui rcmôftréauoiclcs parolles,^^propofé(pour fanon quelle chofe cftoit bon de faire.!Is rcfpondirenttous,fubfccutiucmcnt,quela maticre eftoitfi grande,qu’elle demandoit bien aiioir confcil.Sur celuy dlat finit le Parlement:^ fc dcparti-' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;rent tous ceux d ci Clergé,là affemblcz:amp;' retournèrent en leurs hoftcls,cn la cité de Lô-'dres:6c quand les Londriens feeurent la vérité pourqboy ils eftoiét là venus,amp;larcquc-ftc que le Roy auoit faitc,fi furent moult émeus amp;nbsp;troublez fur le Roy d’Anglcrcrre:cac ils eftoient en Angletcrrc,géneralemcnt,fi fort boutez en la credence du Pape de Romme,que point ne fen vouloient partir:amp; dirent. Ce Richard de Bordeaux gaftera tout: qui le laiffera conuenir.^1 cft de cueur fi Frdhçois, qu’il ne le peut celer: mais il fera vn ie Jî» d'An ^^^^P^Y^^ cftrangcmdht,qo'iï ne pourra venir à temps pour fen repentir: aufii ne ferôt glete'rre mal- tous ceux, qui le confdllcnt. SidcÂourcrent ceschofes^n celuy eftat: ne de toutes les •b-l definiter- predications,pour reraonftrer en Angleterre à eftre neutre,on n’en fit compte: amp;nbsp;ne fe g^e'tt autrei fn- côtcntcrcnt pas Ic Roy de France amp;nbsp;fon Côfcil de fon fils,le Roy d’Angleterre: pourtât gett, ne voulas que rantolt,^ de fait,il ne faifoit determiner fon royaume à eftre ncutrc:mais,à la vérité tntertdreinen- tjij^g^jg j^Qy d’Angleterre n’y pouuoit pourucoir:amp;auffiaucuns accides luy vindrct,fur tr^rede P4- jg coup,fi gras amp;nbsp;horribles,qu’ils ne font point trouuez les femblablcs en toute celle Hi-^•ell '^leâ/on' ^o’^CjUcde nul roy Chrcfticn,tant cômerHiftoiredurc:cxccpty du Noble Roy Pierre '°^' de Luzignan,Roy de Cipre amp;nbsp;de Hieriyalcm:que fon frète amp;nbsp;lesCipriens martyrerent. De la pefpoftfe^ejue le Dac de Landaßreßt au Cheualier e»uejé de far Je» ßble Cemie d'Erby^pour ehtenir cofigé d’aUen cof)ti/t les Tares : (^ eemf»e»t le Due de Lancia-ßre mourai. • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre c.

QVandmclfircDinowth (lequelle Côte d’Erljy^iuoitcnuoyé en Angleterre, deuers le Duc de Lanclaftrc, fon pere^ eut la refponfe dudit Duc,amp;: vifité toutes les terres dudit Comte fon maiftre, amp;nbsp;vcu fcs enfans (quatrefils, amp;nbsp;deyx filles : qui d«mourcz e-ftoient en Angleterre) il prit congé: amp;nbsp;f en rct-ourna en France. La refponfe du Duc de ^”^la^ ^'*'^ Lâclaftre fut telle,«Çpoint il ne côfeilloit à fon fils, qu’il entrejif it le voyage de Hongrie: Comte d’’^Erh* ™^b,quandil feroitennuyé d’eftre en Francc,qu’ilfenallaften Caftille,delezleroyfon dette fe meure f*’^'’^ ^ ^^ fœur.amp; de là,fil vouloitaller ébatre outre,qu’il allaft vo*r fa fœiir, la Roine de nu voyage de Portugal.Lc Cote d’Erby leut au lôg les lettres,par deux fois,q u’on luy auoit enuoyecs Tar^iuie. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Angieterrc:amp; penfa deftus moult longuement: amp;nbsp;aufii melfireDinorth luy dit,en grâ-

'M-alladie du de efpecialité,quc Médecins amp;nbsp;Cyrurgiens luy auoient dit, amp;nbsp;confcfré,quc Ion pcre,lc Vue deLanda- Due de Lanclaftre, portoit vne maladie ifrOiflt perilleufe, amp;nbsp;que iamais n’en iftroitfans MiQ'd'emer “'OT^'Ccs parollcs amp;infornfttions retardèrent grandement le Comte d’Erby de nulle eherlev^age part Voyager: mais fc tint toutquoy à Paris, enl’hoftcldc Clifton: lequel cftoit tout or-duComte d’Er- donné pour luy amp;nbsp;fcs gens. Aucunefois, amp;nbsp;bien fouuent (il alfeit vcoirlc Roy, le Duc bj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d’Orléans,amp; leurs oncles,pour f ébatre auccques eux: amp;nbsp;luy faifoient toute la meilleure

compaignie,

-ocr page 1421-

DE FROISSART.


2^^


compaignie,qu’ils pouuoient tellement que grandement fe tenoit tenu à eux : amp;diRuc au Roy de France, Môfcigncut vous me hures tant d’honneur amp;nbsp;courtoific,amp; me mon-ftrez fl gratis fignes d’amour,que ic ne fay pas comment iamais iour de ma vie idc vous pourray dcfferuiriamp; l’il plaift à Dieu que iamais ic puiffe entrer en Anglet. Madame la Roinevoftatfillc(qTieDicu lauue amp;nbsp;gardien vaudra,à monponuoir, mieux. Grâd merci beau-coufin,rcfpôditle Roy.^r auintqu’enuirôtNoel le bue de Lâclaftre (qui viuoit t ^««rf» lgt;^r( en gras déplaifances,tat pcÄir fon fils,q le Roy auoic mis horsd’Angh pou rpetite caufe, ^}9^-^gt;'^P‘^gt; ‘^» qpour lcgouuernlt;ÿnér,qu’il veoitenlon neueu le Roy RichardjSc tentât bien ledit duc ^ ^”quot; que fil perfeueroit en ccluy cftat longuement, amp;nbsp;on le lajflbit conuenir, le royaume fe-roit perdu)toral«a en vnc m31adic,dc laquelle il mourut. amp;: eut grand plainte de fes amis. Le Roy Richard d’Angletcrrc(à ce qu’il monftra)n’en fit pas grand compte; Mais l’eut tantofi oublié. Or regardèrent les aucuns des Nobles d’Angleterre,amp; no pas tous,que le royaume aifoiblifibit fort(quâd le duc de Lâclafire eftoit morr,amp;: le duc de Cloceltre fonfrcreamp; le comte d’Aródcl,amp; eftoit le comte d’Erbi banni d’Angleterre: qui deuoit c-ftre duc de Lanclaftrcjpar droite hoirie amp;fucccftîon)amp;difoient les aucuns. Or voyons quele Roy fera.il cft heure qu’il mAide fon coufin le Comte d’Erbi, amp;nbsp;qn’illuy pardonne fon maltalcnr,nonobftanr qu’il n y ait nulle caiife. Nous le tenons amp;nbsp;difons ainfi. II cft heure qu’il vienne relcuer fa terre, amp;nbsp;qu’il foit duc de Lanclaftrc.Telles paroles furet dites amp;nbsp;femees par Ic royaume d’Angleterre en plufieurs lieux, efpccialcment en la cité de L ôdrcs:ou le côte d’Érby eftoit cét fois mieux aimé,quç le roy Richard.Neâtmoins pour chofe qu’on en parlaft ne murmuraft,ou que le Roy en ouift parler,amp; fes confaux, tiens il n’en fit: mais du contraire. II fut trop mal confeillé: car, fil euft mandé Ic Comte d’Erby(tantoft {|ue fon pere fut mo«fc)amp; luy euft dit, luy retourné en /^glcterrc,Bcau-coufin,vous foyez le bien-venu. Vous eftes Duc de Lanclaftre, amp;nbsp;le plus grand qui foit en Angleterre après nous .* Si vouldîis que vous vous teniez deicz nous, Sz nous nous gouiicrncrons par voftre confeil de tous poinôts, amp;nbsp;nî ferons chofe que vous ne voyez paffer, ilfuft demouré en fon cftat, amp;nbsp;Roy*d’Angletcrre : amp;nbsp;n’euft point eu le grand en-combrierx|u’il reccur,lequel luy eftoit fi prochain,qu’il ne pouuoit élongncnainfi que ic je vous recorderay affez prochainement en l’Hiftoirc.

Comment la mort du duc de Landaßre futfieuj^ en Yrance-.i^ comment la roy 'R.ichardd’Angleterre left fauoir au Roy dé lErance^ fon grand Seignemydf riens ^fn manda afin coußn^le Comte ifErlyi^uifis efott au Duc de Landaßre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h A p . nbsp;nbsp;nbsp;ci.

NOuuclles vindrent en France de la moft du duc de Lanclcftrc : amp;: en efenuit le roy

Richard d’AngIetcrre,fur forme amp;nbsp;manière de ioyc,à fon grand feigneur le roy de * France, amp;nbsp;non pas à fon coufin le Comte d’Erby: mais le Comte f le fccutaliffitoft, ou -fieCofed'Er-plus,quele roy de Francc,parfes hommes,qu’ll auoit en Angleterre.Sife veftitdenoin i^ ^^^^f^ ^gi^ amp;i fes gens auffi(comme raifon eftoit)amp; luy fit faire fon obfeque moult grandement: « Mortde finfe-y furent le roy de Francç,amp;fon frere le duc d’Orlcans,amp; tous fes oncles,aucc grand nô- re,i/drßsgegt;is brede Prélats, amp;nbsp;baux Barons de France : car leX3omte d’Erby eftoit moult bien aimé d'.Angleterre, de tous:amp;lcs Seigneurs lcvcoientvolonticrs:amp;prcnoicntles aucuns grad déplaifir de '‘quot;•^*j*-^^^J‘ fon dueil amp;nbsp;défortune.-car il eftoit plaifant Cheuali6r,àonneftedeperlonnc,courtois,amp; ^^ 9*?/^ doux à toutes gens,amp; difoient communément ceux,qui le veoicnr,q»c le roy d’Angle- chärLsu^j^j terre n’eftoit pas bien-côfeillc,quancfi[nc le rappeloic.Au vraydire, félon bon aids, bien «f, femde jue ydeuoit auoireu le roy d’Angleterre regard, amp;nbsp;fi bien euft efté confeillé, les chofes ne num yenuens fuffent pas Mcnues,ne tour^ees,ainfi quelles firent:car ccdir Comte d’Erby eftoit, par la femmecer l'ad mort de fon pere le due de LâcIaftre,hériHcr amp;fucccfleur delaDuchêde Lanclaftre,amp; ^^^f * ”** le plus grand Seigneur de gaut le royaume d’Angleterre, ^ le fccondSpres le roy, amp;nbsp;par ”” ‘‘ lequelles befongnes du royaume deuffent auoir efté confeillecs amp;nbsp;rapportées. Auec-ftuesce,deuoit bien confiderer amp;nbsp;imaginer le Roy amp;nbsp;fon Confeil, que par plufieurs fois le peuple d’Angleterre, amp;nbsp;mefmement les Londricns,auoien« fort murmuré amp;nbsp;inurmuroienf,contre Iuy:amp; fauoit bien que pas n’eftoit aimé du peuple des Cbcualicrs, fied’autres,amp; que du viuant du Duc de Cloccftre, fon oncle, moult auoit eu de contra-fictez amp;nbsp;dangers de fa perfonne: amp;nbsp;mefm'ciïiént quand les Londricns amp;nbsp;les Confaux de plufieurs citez amp;nbsp;bonnes-villes vindrent dcuers luy à Elftm(ou pour lors il tenoit fon dlat)amp; qu’adonc ils luy firent requeftc que toutes les fubfides amp;nbsp;aides,donees amp;nbsp;accordées au royaume d’An^.terre depuis vint ans auoit,fulfcnt anichillccs amp;nbsp;nullcs,ou aü^

-ocr page 1422-

;gt;o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Q_V A R ï V O L V M E

rrementjpar deliberation du due de Cîoeellre amp;nbsp;plufieursNobles amp;nbsp;autres d’Angleterre leurs conlauxjfecrcttcmcnt cftoit entrepris le prendre,amp; mettre vn autre en fon lieu, qui régnerait, Si luy pris il ferait emmuré, amp;nbsp;la léme aueeques juy:amp;:.la leur tiendroit 011 leur eftat de boire amp;nbsp;de manger, tant qu’ils viuroient ; amp;nbsp;fur par ledit d^c de CioceUrej oncle dudit Roy Richart,prîé amp;nbsp;requis vn fien neueu,filsdeia fille au duedidartnee qu’on appcloit Iehan,amp; Comte de la Marche(qu’il voüfiftentreprendre la charge amp;nbsp;I0 gouuernementdu rwaume d’Angleterre,amp;qu’on le feroitR^yimais celuy comtes’ex-tufa honneftement de cefte chofc,amp; toutes ees chofes furent appaifejsamp; accordées paf lemoyenjfagelTc 5c prudence dudit duc deEanclaftre,pereà tclluy comte d’Erbi,amp; lut le roy Richard en plus grande profperité que deuant,amp;,bicn feeut toute» tes chofes ledit roy Richard:amp;par mauuais confeil,Iuy donnant à entédre que ce faifoitlcditduc de Cloceftre fon oncle, il le fit prendre de nuid, fous ombre amp;nbsp;couleur d’amour, amp;nbsp;le fit mener à Calais:ou là il fut eftranglé amp;nbsp;mtiKtry, dont fut par tout le royaume d’Angleterre moult grand bruit, amp;nbsp;grandes murmurations,fur le poinéf de dcllruircamp;dcpofer ledit roy Richard,amp; toutefois ledit duc de Lanclaftre,eomme fage amp;nbsp;prudent (nonob-Rant qu’iccluy duc de Cloceftrefuft fonfrere,amp;q»icla chofe amp;nbsp;meurtre d’iccluyluy touchoit fort au cœur)toutcs ces choies confiderces êc qu’il ne pomioit recouurer lon-dir frere, appaifa toutes ces chofes amiablement : amp;nbsp;fut le roy Richard fon neucu plus craint que deuant en Angleterre: amp;nbsp;tout ce deuoit confid ereriedit roy Richard, amp;nbsp;mel-meraent que ledit comte d’Erbi eftoit le plus aimé, amp;nbsp;en grace de tout le peuple d’Angleterre , tant barons amp;nbsp;cheualiers,qu’EfcuycrS3 qu’autre Prince,ny homme,^qui full au royaume d’Angleterre.Parquoy le roy, tout coniiderc apres la mort de fon perde duc K ‘ ‘^^E ^‘^cl aftrede 4cuoit rappeler:mais ledit roy n’ei'bauoit nul talent,aùafit en làifoit tout thitril^presl^ ^® contraire : amp;:enuoya tantoftfes Officiers par toutes les terres amp;nbsp;tenemens du duc de mtrt ÂH duc Â[e'Lanclaftrc,amp; en fit leuer amp;nbsp;faifir les profits: amp;nbsp;dit tftnfî,que t?pr que le comte d’Erbiau-i4nelafire, dot roitaccompli touts les termes,qJi baillez luy eftoient (encores au mieux venir ( luy,ne il perdit/in les fiens,nc reccuroit rentes ne reuenues,qu’if euft eh Angleterre : amp;nbsp;encores outrc(dÓ£ rejiniime, er fi ft cftoit moult blafmc de ceux,qui aimoient le comte d’Erby 5c fes enfans) le Roy don-mtltmetlnvie. ^oitSr departoit aucuns heritages de la Duché de Lanclaftre,à aucuns de fescheuahers

amp; à ceux qui les demandoient, pour laquelle chofe moult de chcualiers d’Angleterre en parloient:amp; difoient. L^ roy d’Andeterre d^nne bien figne qu’il ne veut point de bien à lôn coufin le comte d’l?rbi, quandil ne le rappelle dclez luy,amp; fouffire qu’il rclcue fa ter-fe.Cc feroitauecquesfes enfans, ^ membre bel ôrgrai^d en Angleterre,amp;pour luy vn bourdon à fappuyer,mais il fait routle contraire. Il l’a chacé dcluy Sile veut tenir cncc • danger, amp;nbsp;en plus grand encores,fil [mut: car il a ia attribué à luy fon heritage auecques leficn:amp;y cliuoyefes gcns,8c officiers,exploiter plus aiiant, 5dqu’énulherit3gc,qui toit eg Anglctcrrc:amp;files.manâs feplaignér des iniurcs qu’on leur fait,leur feignent abfent, ils n’en font point ouïs,amp;: n’y a nul qui droit leur face :amp; outre, ce font petits fignes d'amour, amp;nbsp;de bien qu’il vueille au comte d’Erbi,amp; à fes cnfans,qi^nd l’héritage de Lâcla-ftre(quileur vient par droite hoirie, 4p leur grande cjamcjlaDuchelfe Blanche :filleau Duc Henri de Lanclaftre, 6c ce qui leur vient de parMadame leur mere: qui fut fille au * Comte de Hcrforr,5c deNorhai#h9n,amp;:^onneftable)i! leur ofte amp;nbsp;amoindrit tous les ioursamp; donne, crÀ^faueur, là ou il luy plaift.C’cft trop auant fait contre l’ordonnance •de droit amp;nbsp;3e raifon,a la«dcfplaifance de trop-dé g^ns de bié d'Angleterre, amp;nbsp;ne peut ce durer ne demourer longuement on celuy efiat, qu’il ne foit amendé. Ainfi deuifoient amp;nbsp;parloient la greigneur partie des nobles Ôf Prélats amp;nbsp;des Çommunautea d’Angleter rc. Pareillement au royaumede France les Seigneurs d’honneur amp;nbsp;de bien (qui oyoiêt parler de cefte maflere,amp; qui ÿeu auoientlc comte d’Erbi, o^j pouuoientveoir encores à Paris tous les iours, fen cmcrueilloicnt amp;nbsp;parloientl’vn àrautrc3endifant félon nofire auisceRoy d’Angleterre a pris en trop grand courroux amp;nbsp;haine le Comte d’Erbi, fon coufin germain,qi« eft le plus grand en Angleterre apres luy. Si eft il gracieux Cheua-lier,doux amp;nbsp;courtois, amp;nbsp;traitable amp;nbsp;le fait bon veoir,ôc parler à luy. Ou le Roy d’Angleterre fait autre ehofe fur luy que nous ne fauons,ou il eft mal confeillé, amp;nbsp;mcrucilles eft * que le Roy de France amp;nbsp;fou frere le duc â*Ürlcâs, amp;nbsp;fes oncles,de Berry,Bourgógne amp;:

Bourbon,n’y mettent attrcnfpâcc:car il eft tous les iours aucc eux.Si y deuroiét mieux: pouruoir,quc nuis des autres:car plus fcroit le Roy d’Angl. poyr IcRoy de Frâce, amp;nbsp;ces Seigneurs,fon frere le Duc d’Orlcâs, amp;leurs oncles,que pour iHl autre,pouri'amour de fa fern-

-ocr page 1423-

DE FROISSART.

fa femmc:qui eft fille au Roy de Francc:mais ils n’en font riens. Si nous en deuos taire. A vray dire, le Roy de France ne penfoit, n’imaginoit en toutes ces chofes, que tout bien.amp;: aulfi ne faifoient fon frcre,le Duc d’Orléans, Je fes oncles;amp; aimoient amp;nbsp;honno-roicnt moult1»Comte d’Erbi:amp; le dcfiroient,lc plus,auôiraucc eux: amp;nbsp;moult bien y fa-uoit eftre auffiiSi fut auif^amp; regardé,qu’il eftoit vçuf,amp; à marier,amp; que le Duc de Bcrri auoit vne fille, vefuc dclt;leux maris, toute icune qu’elle cfloit(laquelle Pappeloit Marie) car elle auoit eu par mariagejLouïs de Blois(qui cftoit mort biœ it unc)amp;: keondemet meffire Philipp’e d’Artois,Comte d’Eu:lcqucl cftoit mort en Hongrie,fur le retounainfi comme il cf^ci-deffus contenu en noftreHiftoirc.Manc de Berry ne pouuoit auoir d’aa-gc,que vingt amp;nbsp;trois ans:^ fut vn mariage auifc,amp;traitté5amp; furiepoin0tdcfairc.de Ma- , rie de Berti amp;nbsp;du Comte d’Erbi: tear bien fauoitle Duc de Berri que le Comte d’Erbi, fils du Duc de Lanclafire,cftoit vn grancfl^ériticr en Anglcterrc:amp; aulfi faifoit le Roy de France:qui cuft bien voulu ce mariage cftre fait,pour la caüfede fafillc, la Rome d’An- ^-^^ comme là glctcrrc:car auis leur eftoit,amp; à moult d’autres Seigneurs de France,que la compaignie f„,„a,irtianßi. lcroit bonne amp;nbsp;belle dedeuxfigrans Dames comme elles eftoient, amp;nbsp;fi prochaines de fang,amp; en demourroient amp;nbsp;feroient, les deux Royaumes de France amp;nbsp;d Angleterre en plus grand’ conionétion de paix Si amour:amp; tous ceux qui confideroient amp;nbsp;imaginoiét ccla;difoiét vcrité:maiï il ne fc peut accóplir:amp; conuint toutes ces chofes brifer amp;nbsp;rompre,pour le royRichard d’Angleterre amp;nbsp;Ion confeibqui en furent caufeicar à ce,qui doit aucnir,onne peut fuir,ny aux fortunes de ce móde,qui font trop mcmcillcuies: amp;nbsp;elles furent,*! celle faifon,pourlc Roy Richard d’Angleterre fi dures amp;nbsp;fi mcrueilleufcs,que merueille ferait à péfer.Maisbicy y euft pourucu,fil voufift;finon cm’auenirfaut cc,qui doit cftrc,Si vous recorderay,àlaTcttrc,ce,dontie Ichan Froiflarr,Aâciir Se Cronifeur de ces Croniques,en mtn iéuncaage oui parler, envn manoir, qui fied en vne ville, à trente mils de Londres,’lju’onapelletBcrquaneftcde:k^ cftoit,pour le temps quêie par- y/ldif Barle,Ij ville,le manoir,amp; Seigneurie au Prince de Gallcs,pcre audit Roy Richard:amp;futcn quaneftede l’an àe grace mille trois cens foixante amp;: vni Or (pourcequele Prince amp;nbsp;laPrinccffe le ‘‘^cbap.nÿ, deuoient départir d’Angleterre, amp;: aller en Acquitaine tenir leur eftat) le Roy Edouard '”* ' ƒ ‘”‘‘'^”~ d’Angleterre, Madame laRoync Philippe ma maiftrcffc,le Duc Lyon de Clarence Je ^‘”’ Duc Ichan de Lanclaftre, amp;i meffire Air»on (qui depuis fut Comte de Cantebruge, ôc duc d’Iorch)amp;:leurs cnfans,eftoientla venus audiwnanoir,vc^r le Princc5^ laPrincef-fc,pour prendre côgc. Et ic(qui pour lors eftoye c^ l aagc de vingt amp;: quatre ans, amp;nbsp;des Clercs de la chambre de mamtc Dame l»Royne, ouy, leant fur vn banc, vn Cheualier parler,amp;dcuifcr,auec plufieurs Dames amp;nbsp;Datnoifclles de la Royne:amp;ditainfi, Il y a en p^pf^^àf jg cepaysvn Liure, qui T’appelle Bruft,amp;: dient moult de gens que ce lont cks forts Met-Merlm furie lin:mais félon le contenu d iceluy Liure,le Royaume amp;nbsp;la couronne d’Angleterre ne rc- régne de Lan-tournera pas au Prince de G,illc',n’aii Duede Clarcncemeia ne feront Rois d’AnglcTcr- ehfee» .7fn~ lefnon obftant qu’ils foient fils au Roy Edouard) mais retournera la couronne en rho-X^‘‘^'’'»’*gt;*'9'* fiel de Lanclaftre^ ES ces iourf,que le Cheualier dit la paroilc, n’eftoit point Henry, le Comte d’Erby né, ny ne fut fept ans depuis : mîis ces parollcs vindrent de mon temps à ''’ ^^^‘^‘^ ‘’'^^' effeébear ie vci,depuis,le Comte Flenri d'I^rbiRoj^’Anglererre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;’•

Duiraitté äe manage^encommeticé entre te Comte/^'Erhy f'‘taß/kau Î^ede Berrj/:^ C6/ti-rnent le Boy Richureld'Angl^crre le fl empeßherpar le C^omte ele Sa//étgt;ery. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

CHAPITRE

SItoft(|ucles nouuel!esvindrent au Roy Richard,en Angleterre,qiïon traittoitle mariage du Comte c?Erbi amp;nbsp;de Marie de Berti, amp;nbsp;que les parties eftoient d’accord, il entra en grand’doutc Si melancoliefSr prit ces nouueiles en grawd’déplaifanceiamp;dic au Comte de Sallebcry(duquel il auoit grand fiancc)S!re, il Eiut que vous vous ordonnez pour cheuauche» en Frâce:amp;'ic vou«« baiUeray lettres de créance de par nous5qui fa^ drécerôt au Roy noftre pere,amp;:à noz aimez fon frcreamp; leurs oncl^s;5lt; leur dites de-par nous,qu’ils fauifent, amp;nbsp;regardcut qu’ils n’ayent nulle alliance, ne conionâion de maria-ge,à vu tel trahiftre,comme le Comte d'Erbi^qui a voulu trahir fon naturel Seigneur:amp; du furplus, vous eftes fage alTcz, amp;nbsp;cognoiffez les faits, amp;nbsp;la matière. Faites tant, que ic vous en fache gi é,«^ que le mariage en foit rompu. Le Comte de Sallebcry rcfpondit:amp; dir,Sire,ie feray bien tout ceft affaire,que vous me commâdez; mais,fi ce mariage pou-uez brifer par autroforpe que par moy là cnuoyer,ic vous en fauray tresbon grc. Adôc refpondit Ic Roy, Comte de Sallebcry, ne vous exeufez point: car ie veux, amp;nbsp;vous prie, BB ij

-ocr page 1424-

i^ï que vous y allez:amp; de tout ce,que naiftre pourra amp;nbsp;venir,ie vous louft iendray outre. Le Comte refpondit,Sire,puis que vous le me cômandez fi efpecialement,amp; par fcmblant qu’il m’eftauis qu’il vous touche, idc feray: mais i’y vois moulccnuis. Vous irez (ditlc Îvoy)amp;: vous hafl:ez,auantqucles alliances amp;nbsp;conucnancesfoient prifestte Comte de Sallcbcry f'ordonna à ce. Les lettres de creance eferites amp;nbsp;fec^lees,il fe départit du Roy (qui pour lors fetenoit à Ledos, amp;: la roïncaufli) amp;: emporta ledg Comte lettres elofes, d’crtar,amp;: de par la RoïneYfabel d’Angleterre,au Roy de France fon pcre,amp;: àfon frère, ôc àla Roïnc fa merc:amp; fe haftale glus-tort qu’d pcuft:amp; vint à Douurcs’ôc tantoft entra en mcr:amp; eut vent pour luy:8c arriuaà Calais:amp; là trouua le Comte de HoJ^idonnefqui gardien ^ Capitaine cftoit de Calais,amp; frere du Roy d’Angletcrre)amp; luy eópta vnepartie de fes befongnes: fie ne feiouma guercs à Calais:^ fe racit au chcmin,pour aller vers Amiens, ôi par tout3ou il arriuoit,on luy faifoit’bonc cherc: fié tant cheuaucha,qu’il vint à Paris:fiefc logea au blanc-chcual,à la place de gréue:fic,apres qu i! le fut ordónc,ilall3 deuers le Roy,les Seigneurs,fie la Roïnc:5c bailla fes lettres de crcâce tour derniercmét. Quand le Roy de France eut les lettres de creance du (#ôtedeSallebcry,illcriraàparf, fie luy demanda de la creance. Le Comte luy dit,Sc recorda tout au long,cedôtil efioit Parole dit Cote chargé de-par fon Seigneur le Roy d’Angleterre : fie nomma le Comte d’Erby trahirtre desallcben, enuers fon Scig.naturel.Qu5d le Roy de Frâce ouït certe parolle, fi luy tourna à grand’ ^mbafideur déplailâncc (car il auoit ia tant aimé le Cote d’Erby ) qu’il n’en vouloir nul malouir di-it t^ojrd ^»- je.g^fgnjjit 2u Comte de Sallebery fes lettrcs:amp;dit,Cóte,nous vous croyons bicn:mais ^ue'lle^'fdt''em- quot;o^r*^ ^^^ d’Angleterre eft vu petit trop meu contre nortre coufin d’Erby:amp;no«s émer-pfehéIemasa ueillons grandem^t pourquoy tient fi longuemcn^Jon maltalent, car il nous eft auis ge du Comte qu’il feroit bien paré,fil lauoit deuant luy:Scles plus prochains du Confcildenoftre fils d’Erby aiiec lu d’Angleterre y dcuroicntpourueoir.Trcfcher Sire(»efponditfc comte dcSallebcry)ic /de de Perry, fay CC,qu’on mc fait faire.C’ert verfté,dit,lc Roy.Nous ne vou?cn fauós nul mal-gré:amp; noftre fils d’Angleterre fait par-auéturc telle clitgt;fc,qoc nous ne fauons pas.Faites voftre racrtagc,ainfi que chargé vous eft.Et aulfi fit il:5c pareillement au Duc de Berri.Lc Duc de ßerri ne refpódit point à ce: mais vint deuers le Roy,à S.Pol;Se luy demanda des nou-uellcs d’Angleterre. Le Roy luy en dif,toutcs telles,que le Comte de Sallcbcriluy auoit dites.Si furent ces Seigneurs de Frâce,le Roy«fit fes onclcs,pour ces noiiiiclles Iccrettc-ment enfemblc:fic direntîLe Roy d’Angleterre fe doute du Comte d’Erbi grandement; ou il fait parauenture telle chofc,qugt;nous ne fauons pas:laquelle ne peut venir à noftre cognoiftancc: fie nous deuos auoir plus grâd’^iueur fie co!onâion d’amour à luy, qu’au * Comte d’Erbi:puis que parconiondifln de mariageil feft allié à noftre fang amp;tiédroit en grand def|^t fie contrairc(à ce que nous voyons,fie fommcsinformez)fcnousaccor-d 10^1 s au Cote d’Erbi,par mariage,la Cotefle d’Eu.Nous n'en feros ries.Il nous conuiéc vu peu diftimuler de cccy,6c tenir en fccret ces nouuellcs fie p3rolles,tât quelcCÔKde Sallcbcry fut mis au rctour.Si demoureret le Roy amp;nbsp;fes oncles fur celuy cftat.Quand le Cote de Salbcry eut fait ce,pourquoy il eftoit venu deffers le Rd^ de France amp;nbsp;les Sei-gneurs,il prit congé,fiiC fe dcpartit:fiiC furie Roy courroucé de fa vcnnc,pour les nouiiel-* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;les qu’il apporra3plus que réiouï: à «y: qu’il n^nftra:car il rendit au Cote de Sallcberi fes Retour du Com 1^^^^*^^ ‘^® créance: nr nulles n’en voulut retenir: tant auoit ia pris en amour le Comte te L iadebery û^ErbLlcqucf Comte fcent bien que le Cote efe Sallcberi ertoir venu à Paris:mais point en^neleterre, ne fe veirét:amp; fc départit le Comte ^c Sallcberi,fans parlerai! Cote d'Erbi: fir retourna fansauotr ven, à Calais,fic delà en Angletcrre:8c recorda au Roy comment il auoit exploité^ Quand le ne furie au Co- Comtc d’Erbi fccut que le Cote de Sallebery çftoit retourncên Angleterre,fie parti de te d’Erby. nbsp;nbsp;nbsp;Paris fans parler à lü^,fi luy tourna à grand’ déplaifancc:5e en tout ce ne péfa nul bicn:amp;.'

auffi ne firent ceux de fon Conf?îl:amp;luy dircnr,Sirc,vous apperceurez en brief d’autres chofes, que n'auez point veuês, n’ou'icsiufquesci; nftnobftaot qifon ne vous en diene monftre nul fembl:«it maintenant. François font fages fie couuerrs; fie peut eftrcquclc Roy d’Angleterre fie ceux de fa feôte font courroucez de ce que le Roy de France Scies François vous môftrenf,amp; font fi bône chcre;filt;r cfperons qu on a ouy parler en Angleterre, que vous voulez marier à la fille du Duc de Berry. Si aie Roy d’Angleterre (auquel la chofe ne vient point à ^laifir)efté au-deuant, ôc rompu ce mariage: 6c,i’il eftainfi, vous en orrez de brief nouuellcs. Toutainfi, que les Cheiuilicrs du Comte d Erbiamp;de fon Confeil imaginèrent,la chofe ertoit:amp; auint ainfi vn mois .'-.'^♦c9K|ue le Côte de Sal-leberi fut départi fie mis au retour, que ceux du Comte d Erbi (qui entremis feftoient de traitter

-ocr page 1425-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;z^^

de traitter ce mariage,dont nous auons ci-dclîus parlé)rcnieircnt les parollcs fus,à ceux du confeildu duc de Berri: Icfquels eftoicnr chargez de rcfpondrc:8c dirent ainfi. Dites àMonfeigncurd’Erbi,qucquandil fera en la prefence du Roy, de fes oncles, ^ auffi de Monfeigneur diC3rleâs,qu’il en pariie,car en tant qu’à nous appartient,n’en voulons plus parler: puis qu’on ne veut.Tout ce ne plus ne moins,fut dit au Comte d’hrbi, amp;nbsp;recordé,lequel n’y penfoit encor ftulmahmais péfoit que lés traitteurs l’euflcnt dit en elj?ccia-lité,pourpluüoftapprocRerla befongne(carleRoy de France amp;nbsp;^uslcsSeigneurslüy monllrerent auffibon femblant au dernier comme au commencement) amp;meit bien en mémoire tout ce qu’on luy auoit dit:amp;4uy en fouui»t,quand il fut heure: car, quand il veit le Roy flt les Seigneurs tous enfemblc, il renouuela les paroles du mariagc.Âdôc rcfpónditIeDucdeBourgógnc(quieftoit chargé de parler)amp;dit, Coufin d’Erby,nous , j n’auons que faire de donner à vn trahiftre/ioftre t coufine par mariage.De Cefte paroi- ^^^y^j^^j^^^g Icmuatrefgrandement couleur le Comtcd’Erbi,amp; dit,Sire ,iefuisçnla prefence de ^^- ^echuree a» MonfeigncurlcRoyiamp;vcuxrefpôdrcà ce.Ienefuonquestrahiftre,netrahifon nepen- (-gf^fg ^’Erbi. fay:amp;fi aucun eftoit, qui de trahifon me voufift charger, ie fuis tout preft de refpôdre: sur^Myfrentt foitprefentemenr,ou quand il plaTra à Monfeigneur qui cy eft.Nenni coufin dit le Roy. ce mot, coufi-Iccroyquevous ne trouüerez iahomme en France,delà nation amp;: tencüre de France, nc/’owrparé-qui vous chalenge voftre hóneur,amp; les paroles que mon oncle vousdit,viénétd’Ang!. ^cde toutlep^ Adoncfagenouilla le Comte d’Erbi,amp; dit Monfeigneur,ie vous en croy biê.Dieu nous ’^“-^‘’ ‘ ^“^^^ y garde tous noz amis, amp;' y confonde tous noz ennemis. Le Roy de France fît leuer le Comte, Ô^dit, Coufin, appaiféz voiis.Toutes ces chofes tourneront à bié:amp;r quad vous ferez d’accord par tout,adonc pourra on bié parler du mariage:mais auât il côuient que vous ayez releûé la duché de Lâcljlftre:car c’eft l’vfage de France,amp; de plufieurs païs de deçà la mer, quad vn fcigneur fe mafie,que parle gré de fon Seigncur(ril a fouuerain)il t doué fa femme. Adonc jûrét apportez vin ^ efpices:amp; cefferêt ces parolcs,amp; f en alla , ^^ ^^^.^ . chacun ou aller deuoit, fi toft que le Roy fut retourne en fon feerer. Vous deuezfmoir j^^j^ ^^^^^^^^ quc,quâd le comte d’Erbi fut reuenu en l’fîoftcl deCIifron,il fut amèrement courroucé, ƒ „^ de 1'^»^ amp;biéy atioitcaufc quad luy (qui fe tenoit vn des plus loyaux Chcüaliers du módc)en teur. la prefence du Roy de Frâcc(qui moult l’aimoitSe auoit fait de grahS courtoifies,amp; faî-foit encor toüs les iöurs)on l’auoit réputé pour vn trahiftre, amp;nbsp;que ces paroles venoict confort des ehe d’Angl.amp; les auoit apportées le cote de Salbcri. Les Cheualieis dudit côtelé rappaife- waiters du com rent moult doucement amp;nbsp;fagemcnr,amp; luy dirent, Nfonfeigneur,il faulten ce monde vi ure amp;nbsp;endurer qui viure vcult.Çonfortcz vous pouÂe prclent,amp; endutez Sc portez P^quot; nbsp;X7« «w

tiémcnt:amp; par auâturc aurez vous afrez,apres gloire amp;ioye amp;nbsp;de tous les Seig. quifont^^^^^/^^,; ' deçà la mer,Le Roy de France eft celuy,qui mieux vous aime,amp; à ce que ngus voyôs amp;: entendós,il y pouruoiroit volontiers,fil vcoit que peine y fuft employce:amp; vous deuez fauoir grâd gré à luy Si à fes oncles:quâd fis ont tenu fes paroles en fccrct,ce pendât que leComte de Salbcri fut par deçà amp;nbsp;iufques à ce qu’il eft retourné en Anglcterre.Voire? dit le Côte d’Erby à fe^chcualicj? .11 m’eft aduis qu’il vaudroit beaucoup mieux qu’on lem'euft dit en la prefence de luy,que tant auoi*attcdu.Ie mefuffe exeufé fuffifamméc amp;fiacertes deuantlc Roy amp;nbsp;les Seigneurs qu’on l’euftbicnveu Or demourray encc • blafme,iufques à ce qu’il fera autrement écl3trci.Mcftfeigncur(refpondircntles cheua-liers(tous meffaits ne font pas amédez à la premiere fois.Souffrez sAaifTezJe téps couler aual.I’efpcre que vozbefongnes fe porferont mieux en An^.que vous nie penfez.L’î mour que les bonnes gens ont à vous en leurs cœürs’,auec leurs boncs prieres,vous dc-liurcront en brief, fil plaiÇ à Dieu,de tous dangers. Ainfi dîfoient ils,pour réconforter leur Seign. le comte d’Erby(qui tant eftoit defeonforré.que nul homme pourrôît aucunement eftre)^ de ce qu’Us luy remonftroiét en bien à r«u'enture,ils difoient verité:có-me ie vous diray fur h jure.Les noi^ielles vindrent en Angl. du comte de Salberi,qui a-uoiteftéenFrancc,dcüersleRôy amp;fcs onclcs,amp;ifesamis,amp; porté lettres decreâcef amp;nbsp;f Cefiecl^nJè fur ces lettres informé le Roy de Frace fon frcre amp;nbsp;fes oncles, que l^Côte d’Erbi eftoit eßfournie félon petiure,faux,raauuais amp;nbsp;trahiftre.Defquellcs paroles aucuns des Nobles amp;nbsp;des Prélats f'trlt;*gt;'d^ furent grandement troublez parmi le royaume d’Angl. amp;: en fccurent au comte de Salbcri trefmauuais gré, amp;nbsp;dirent généralement entr’eux. Lq^comtc de Salberi a mal fait: quand il fcft chargé de porter en France telles nouuclles,amp;furie plus preud’hnmme du mode Vn iour viédraou il f en repêtira fi à certes,qu’il dira,Ce poifc moy qu onqucs te fu en France,porter nieftageà Icûcontre du Gomte d’Erbi. Vous deuez fauoir que les

A nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;BB Üj

-ocr page 1426-

2^4 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Q_V A R Ï V 0 L V M E

f ^^ mon auis -j- vilains de Londres en furent grandement courroucez: amp;nbsp;en parlèrent amp;nbsp;murmurcrêt qu il fait venir grandement contre le Roy Se fon confeil,amp; dirent,Haa,gentil Cheualicr, Comte dfr-fEWK,rlt;/e ville j^j |g5 grans enuis qu’on alur vousrilnefüÔitpasauRoyamp;àfonConlcil,fionvou$a de ciré fins le æ^s amp;nbsp;déboute hors de ce pays: quand on vous aceufe encor de tianilq^pour plus vous vouloir tourner blafmer Sz vergongner, amp;nbsp;par Dieu toutes chofes viendront à point, a leur teur.Hclas aeutra^efou (difoit le peuplc)amp; qlle chofeont voz enfansforfaitfquandle Roy leur toult Sz ohel he bien faudroit U ritage de leur pere,amp;|eur ayeul,amp;: ce qui doit eftre à eux par dJoite ligne d’hoirie amp;nbsp;lue «les vaillans ceflion (Ccftc chofe ne peut longuement demourer en celuy cftat,lan*châger ne nous tommes de ^^^ j^ pouuons voir,ne foutfrir naUement. •

Lódres, c^c. to»tesfiis les ehap. loS.CT* Slz.fimblent vouloir dn centfaire.

Coffifftent le ßoj Richard d'i^ngleterreßt publier •vue iouße (ßfeß^a laquelle pende gens ß tronuerent.^d^ comment voulant aßr en Irlandefannii le Comte de Ziert horn-

beZ/affde^^^ßnßb hors ^'./ingletorre, nbsp;nbsp;, chap. c i i i.

Ur en /rlande.

Rauintaflez toft apreslareiienuëduGbmtede Salberi en Angleterre, du voyage qu’il auoitfaïc en Frâcce]nelcRoy Richard fit crier, amp;: publier par tout ion Hoyau me,iniques en Efcoce,vncsiouftcs eftre à Windelore^de quarante cheuahers dedans amp;nbsp;de quarante Efcuyersiqui dcuoient dire vellus de verdjà vn blanc fauconjS: dire la Royne à celle fefte,bic acopaignee de Dames amp;nbsp;de Damoifellcs. La felle fe tint:amp; y fut la Roinc,à grâd arroy.- mais trop peu de Seigneurs y vindrent, car bien les deux pars des Chcualiers amp;nbsp;efeuyers d Angleterre anoienc pris le Roy en trop grande haine, tant pour le Comte d’Erbi (qu’il auoic mis hors d’Angleterre) amp;nbsp;pour ces iniures qu’il auoitfait à fes cnfans,que pour la mort du Duc de Cloceftre (lequel i 1 auoic fait tuer au^chafteau de Calais)amp; aulfi pour le Comte d’Arondel (qu’il auoit fait decoler à Londres) dont les. lignages des delTu^it Seigneurs ne vindrent onequA à la fdlc : amp;nbsp;ainfi n’y eut que bien peu de gens. A celle fefte le Roy ordonna aller furies fronticics d’Irl3nde,pourlàem-f^oja^edu i{y ployer fou temps, amp;nbsp;fes hommes, Stlailfa la Royne Ifabel fafijmraCjamp;toutlon eftausu gehard vers chafteau de Windeforc, amp;nbsp;puis il prit le chemin de Brifto, SiC fit là par tout fes païs^faire iriß fleur a - fes pourucances grandes amp;nbsp;grolfcs,amp;auoic bien deux mille lances de cheualicrsôc Efeuyers Sz dix mille Archers.Quand les Londriens entendirentqu’il tenoit ce chemin, fi cômencerent à murmurer pluficurs enfcmble,amp;dire par manière de fort.Or f en va Ri-

C4u/i de ian-nijpmentßtr le Gemte de Nor-thembeHande C^/tn/ls.

chard de Bordeaux le chemin de Brifto amp;nbsp;d’Irlâdc. C’eft à fa deftruâion. lamais n’en re tournera à ioye non pltyique fit le Roy Edouard,fon aycul qui fe gouuerna fi follement, qu’ille côparut, amp;: par trop croire fe Seigneur Defpenfier. Aufti Richard de Bordeaux a tât creu pourc amp;nbsp;manuals Confei^ue ce nefe peut cclrr,nefouffrirlonguemcr.Vous deuez falloir que pluficurs barons,chcualiers amp;nbsp;efeuyers d’Angleterre, nonohftât qu’ils chcuauchalf^nt amp;nbsp;fulfent à la compaignie du Roy Richard en ce voyage d’Irlande, fi fe malcontentoiét ils de luy,amp; n’y alloicnt pas de bon cœur;amp; parloiét l’vn à l’autre moult fowuent, cndilant, NoftrcRoy legouuernetrop follement amp;croit manuals confÿl:amp; tant en parlèrent les vns aux autres,que le comte de Northombcllâde,amp; mclfire Henri de Perfi fon fils en parleront fi auant amp;nbsp;à certes,que les^iarolcs vindrent à la cognoiirangt; ce du Roy amp;nbsp;de fon confeil, amp;nbsp;futdit a« Roy Sire, telles chofes ne font pointa foulfrir, que le comte de Northombellande amp;nbsp;fon fils dient: car c’eft pour troubler voz fugets à l’encontre de vous. Il vous fault tousles rîbellcs l’vn après l’autre corriger: parquoy les plus grans Véius doutent,amp; fy cxemplient.il eft vérité (ditle Roy)amp; comment eft il bd que i’envfe?Nous le vou?dirons.Sire ils ne fdnr point en cefte cheuauchee.Ilsy doiiiéc

Ze eemtaie

venir,amp;: eux venus ils viendront erf voftre prefence: amp;nbsp;là par le comte de Salberi,ou par autre qu’il vous plaira vous leur ferez remonftrer les parolles/mpctucufcs,lCfqucllcs ils ont parlé furvous amp;nbsp;voftre confeil. Vous orrez qu’ils vous refpondront:8lt;: fur ce vous aurez auis de les corriger.-loitptrprifon ou autre forme. Leftoy refpondirà ce, amp;■ dit, Vous parlez bien. Ainfi fera fait.Le comte deNorthpbeHande amp;Jon fils eurent de bons amis en cefte cheuauchee,par lefquels vne partie des fecrets confaux du Roy leurfuréc rcuelcz, amp;nbsp;fi notoirement dits,qu’ils n’auoient que faire de venir en la cheuauchec,n’cn zterthombeUan Ja prefence du Roy:car fils y venoiét,ils receuroient blafme,amp; (Jômagc,amp; que le Roy e-^*^^^”^^^ ftoitdur informe alcucontre d’eux. Qiiand cesnouuelles leur furent venues,ils retarde-* ^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;”* rent de venir au feruicc du Roy, amp;nbsp;à bonne câufe;car il eftoit tellement côfcillé, que fils

gédu E^i xi- y furent venus,ils eftoient en peril de leurs vies. Quand ceux du confeilveirent que le (hard. Com te de Northombellande amp;nbsp;fou fils ne venoient point,ili^ÿ-eyt au R oy,Sire regardez fi nous vous informons de verité.Le comte deNojrthombcllâdenefon fils ne vous

dai^iict V

-ocr page 1427-

DE FROISSART.


295


daigncntfcruinnc point ne viendrontjpour mandement que vousEteiez: amp;nbsp;fi vous les inindez,vous cognoiftrczfi nous dilons vérité.Le Roy rdponditjic le teray.Lors finer lettres cfcrites/eclleeSjSc enuoyees,parmcnagernotableidcucrs le Comte deNonhô-bcllande,S:meflî»; Henry de Perfi ton fils:amp;eftoit contenu en icelles lettres, quctan-toH amp;(ansàclay:icellcs vcucs,jlsvcinircnr,amp;feiiï'cntlcuv deuoinainfi que tenus eiloiét de tairc.Tant exploita le mcirii^er,quil vintàvn tresbeau chalfeau dudit Comte, feant fur la frontière d’Efcocc.L^mclIagcr facquitabien de faire ce,dont il ettoit chargé* Le Comte lifit les lettres tout aulong:amp;puis les monfira a fonfils.lls eurent auis de faire bonnechtreaudit meflàger,amp; d efenre auR,oy,amp;; eux C5tculcr,qvcpour le prefent ils neftoient pas en^roint, ne confeillez de partit de leur pays, amp;: que le Roy au ou allez gens fans eux,pour labefongne qu’il auoit a faire. Le meflager du Roy retourna,amp; apporta les lettres du Comte. Le Roy les ouunt,amp;lifir;amp; ne luy furent pas plaifmtesics ^j^ewr^i/e rcfponfes,n’à ceux qui le confcilloient:amp;atyv*c que,pourcc,amp;:autrcs choies,dót le Com j^^„[hombella~ ledeNorthombellande amp;nbsp;fon fils furent publiquement chargez Seaccufez, ils furent dec^Çonfils , bannis du Royaume d’Angleterre,à non retourner,iniques au rapeau du Roy,amp; fut,cc- bannis d’^n-fte ordonnance publiée par toutes Its citez du Royaume d Angleterre: amp;nbsp;par clpecial a ^leterre. Londres’.dontlcs Londriens furentémeruciUez,Se nepouuoient lauoir,nc congnoillre iullenient,pûur quel cas cela eftoit fait,car ils tenoient le Comte de N orthombeUande

amp; meffireHenry fon fils,pour aulfivalUans amp;nbsp;preudhommes, que nuis, qui fuflent au Royaume d’Angleterre,Adonc dirent Icsaucunsf qulimaginoicntlcfair, en parlant amp;: deuifant l'vyàl’autre)Celte haine amp;nbsp;rancune vient du Conlcil du Roy: lequel le defirui-ra.le çroy que le Comte de NorthombeUande amp;nbsp;melfirc Henry fon fils ont parlé trop auant fat le conlêil duRoy amp;nbsp;fur forn^pl gouuernement ; amp;nbsp;vente ne p^ut eftre ouye.Si conuient queles gentils CheuaUers le comparent, amp;: après le compareront ceux,quia prefent les iugent.Ainfi parlent les Londrlens,déplailans,amp; la plus faine partie d Angleterre,de l’ennuy amp;. déplaifancc dudit Comte amp;nbsp;loiffils,les plus grans du pays, d a-uoiramp;de lignage, amp;nbsp;qui auoient à frère ce vaillant Cheualicr,mcirireThomas dePetfi: lequel de long temps auoit fait de beaux fcruices au Royamp;au Royaume d Angleterre. Quand t il feeut les nouuellcs comment on l’auoit banni,il tint celuy cas amp;nbsp;fait à^fierai-fonnablc;amp; manda enN orthombeUande tous les amis,que pour lors il peut auoir amp;nbsp;af- ^^^^j^^’^ ^^_ fcmbler,car plufieurs de fon lignage eftoicnf encores en la comyaignie amp;nbsp;cheuauchée ^^^^ j^^^^thom du Roy : qui nclepouuoiét lalffer: f amp;nbsp;toutesfois meflireT. bornas de Perfi, frere dudit tfj/^„^f_ Comtcle voulut faire fon héritier. Quand ils furent Änis venus le Comte fe eonfcilla à ÿcepaffd^e efi eux, pour fauoir comment il femaintiendroTt de ccblafmc, quele Roy luy faifoit,fans thJcur^c^n'4j nulle caufc.Il fut côfeillé qu’on cnuoierolt au Royaume d’Efeoce,prier au Roy, qu’à luy par^utl éclair ^ à fon fils il voufift prefter terre amp;manoir,pour eux tenir vn temps,iufquesa ce que les

■ chofe^feroient retournées àlcur droit,amp; que le Roy leroit appailé. Ce conlêil fut teniÿ *^ ScenuoyercntenElcoce,deucrsleRoy amp;nbsp;les Barons,fur la tonne que dit vousay. Le i,^i^entendai't Roy Robert d’Efeoce ôclc Comte Avehambaut Dong'as,amp;lcs Barons d’Efeoce qui ^„eTkw4U« pour cetempsrcgnoient,defccndircntlegéremcÿrt Se volontiers àla prière du Comte perß viiulaß de NarthombeUaude ScdefonfilsiS: leur mandèrent qu’eux amp;leur pars cftoient tous f.we le comte upparclUcz deles recueillir,amp; fils auoient bef^ng de lt;nq ou fix cens Lances, ils les au- i^^rtho^bel voient furheurc,mais qu’ils en fuflent fignifiez. Celle refponfe pielt gran^ementau ®’‘‘''

; nbsp;nbsp;nbsp;Comte de N orthombeUande,amp; à foft Vg^iage, 2Z demeura la «Itofe en l’eflat, amp;nbsp;ledit»'’^'

\ Comte en fon pays entre fes amis,car leRoÿ Richard.amp; ceux,qui le confeilloient,eurét tant à faire,f«r briefs lours,qu’ils n’eurent loifir d’entendre au Comte de Northombel-lande.hàluy dire,. V ousvuiderez Angleterre,ou nous la vous ferons vuider de fait. Mais leur conuint cclfer,ôàpetdrc tout leur propos, ainf^que vous oTrez recorder Bien briéuement en IHiftoite.

Comment les (.^nglois^^frincifalement ceux de Londres s’emeurent contre le Roy Ri-chard^en faueur du Comte d'Erby. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. c t i 1 •.

LERoy Richard d’Angleterre eftant enla marche de Brifto,amp; y tenant fes e ft at s, les (hommes généralement parm’i Angleterre fe commencèrent fort à émouuoir amp;nbsp;élc-

uerl’vn contrel’autrc:5c eftoit indicé elofe’pat toutes les cours d’Angleterre : dont les . ^' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,-j

vaillans hommest Prelats,amp; paifibles,qui ne vouloient qu? paix fimpleflc, amp;nbsp;amour,Sz ^»^fM^^n*

i payer ce qu’ils deuoientTe cômcnccrent grandement à ébahir, car il commencea àfc prüfens amp;nbsp;mettre fus vue manière de gens,par plufieurs foutesamp; cópaignies,qui tenoient leschâps paifiblc.

\ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;BB iüj

-ocr page 1428-

zÿô nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Q_V ART VOLVME

St nofoient les marchands chcuauchci-jn’alicr en leurs marchandifes, pour doute d’eftre dérobez,amp; ne Lmoient à qui f’en plaindre,pour leur en faire raifon amp;nbsp;iuftice, LefqudltS chofes cltoict moult préiudiciables amp;nbsp;déplaçantes en Angl.amp; hors de leurs coultumcs amp;nbsp;vlagcsjcarau Royaume d’Angleterre,tous gcsjlabourcurs amp;nbsp;marciiands, ont appris de viurc en paix,amp; à mener leurs marchandifes paifiblcmcnt, amp;nbsp;les Tabourmirs de leurs terres labourer,amp; on leur faifoir tout au contraire.Prerniaremcnt,quâd les mafehâs des Bri^dndâ^es et yjHej aHoient de l’vne à l’autre faire leurs marchâdifes,(’ils p^rtoict or ou argent,on leur Tletare nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;oftoit de Icursbouftcs:amp; n’en auoient autre choie.Aux labourcurSjQp prenoit en leurs le!{oj/ttrfi^ maifonsjblez,auoincs,beufs,vaches,porcs»moutons5amp; brebis: amp;nbsp;n’en oloicntlcsbôncs vi_^d^ed'/r- gens mot fonner,amp; commencèrent ces melfaits grandement à multitier, jetant,que ttfndi, les regrets amp;nbsp;lamentations enfurentpar toute Angleterre pouces melfaits fehifoient: amp;nbsp;difoiêtlesbônesgés. Letépsnó’ eft biê mué en mal,depuis la mort du Roy Edouard de bonne mémoire.lufticceftoit tenue amp;^jrdée grandement amp;: luffifamment. Defon temps il n’eftoit hommeftant fuft hardy)qui ofaft prêdre en Angleterre vne poule n’vn mouton,fans payer,amp; pour leprefcnt on nous ofte le noftre:amp; n’en dons parler. Celle chofe ne fc peut longuement tenir en rcftat,qu’Angleterre ne foit perdue route,lâns rc-couurer,car nul ne va au deuantme nous n’auons^point de Roy, qui vaille. Il n’entend qu’à toutes oifiuctez, amp;nbsp;a fes plaifanccs accomplir,amp; ne luy chaud(à ce que il monftre) cornent les chofcs voifenttmais quefa volonté foitfaitc.il y faut pourueoir,ou noz cnne mis amp;nbsp;mal vUeillans feront réiouis de nous. la a ce Roy Richard nus en voycfon frère, le Côte de Hoftidonnc,à Calais,!! y pourroit bien aiioir par luy aucune choie,amp; fe pour-roieht faire aucuns couuers amp;nbsp;mauuais traittez,deucrs les François, à Calais, amp;nbsp;le leur rédre (leql eft t^ntpropice Scnécclfaireau Roya^we d’Angl.)amp;lî leca*^ aucnoit que Ca lais fuft rendue aux François,onc gens ne furent plus ébahis,ne déconfits , que les An-gloisferoienr,amp;àbonnecaufc.-carilsauroientpetdu lescl?^sdu Royaume de France. Ainfi fc multiplioict lamcnratidlis amp;nbsp;parolles en plufieurs contrées d’Angleterre, amp;nbsp;venaient les Prélats fie riches hommes démouler à Lôndres,pour eftre mieux alfeurez de ce nacehef.Or eftoient tous réiouis ceux des lignages des Princes,que le Roy auoit fait mourir amp;nbsp;enuoyé en cxil:amp; n’attendoient, finon que plus grand mcchcf encores furue-nift. Les citoyens de Londresfqui font richcs,amp;qui plus viuefitdes marchandifes qui courent par mer amp;parjcrrc,amp; ont appris à tenir grand cftatfur cc,amp;r par Icfquels tout le Royaume d’Angletefte fordonnS amp;nbsp;gouuemejne tout le demourant dû pais n’en pour roit n’oferoitfaire autre chofe)cOifidererent eeft a faiie ,amp;veirent bien que trop grad ^^‘^ mcchcf eftoit apparent de venir foudainenSent en Angleterre: l’on n’y pourucoit, ainfi « tout ^^^j^ jg jj^ jjg auojgfjf pourueu t tant feulement fur le Roy Edouard amp;nbsp;le Seigneur Defpé-

® nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' ficr:quiau0ient mishors d’AngleterrelaRoync Yfabel amp;nbsp;Edouardfon fils, Ôélcsvou-loicnt deftruirc,amp; ne fauoicnt caufe pourquoy;amp; furet abfens amp;hors du Royaume d’An ^eterre plus de trois ans:amp;en fin, quad les Londriens veirent que ccluyRoy Edouard eftoit fort aftbté fur meflire HuelcDcfpenfier,ilsy pourucurét^car ils mandèrent tout fc crettentà laRoyne Yfabel, fi elle poi^uoit faire qu’eîlecuft trois cens armeuresdefer, qu’elle vcinft en Angl.amp; el!etrouuefoitlcsLondricns,amp;la plus faine partie des bûmes

• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;des villes d’Angleterre,amp;aufli Ckcyaliet« amp;nbsp;Efcuyers,qui la recueilleroient,amp; meitroi-

ent en poffeßion du Royaume d’Angleterre.La Dame trouua meflire lehan de Hainaut »Sire de Beaumont amp;nbsp;d%Chimay,amp;: frCre au»Cô|êGuiliaume de Hainaut, quidc grand’ volonté,paramour amp;nbsp;par pitié,cnXrcprit le voyage à faire, amp;nbsp;à remener laRoyncamp;fon fils,amp;pria tantde Chcualiersamp; Efcuycrs,qu’ilsfctrouucrct quatre cens armeuresdefer amp;nbsp;arhuerent en Angleterrc,fur le cûfort desLondriens,Icfquels leur aidèrent leur fait à aeheuerfear fans teuraideamp; J3uifrâcc,ils nefulTent iamaisvcg’andclTus deleurcntrepri fc)amp; fut le Roy Edouard prisauchafteaude Briftojamp;mis au chafteau dcBefcler,auql il mourut,amp; furet tous morts,amp; exécutez crucllcmcnt',ccux qui l’auoient forcôfeillé,é: ‘fC’efidl/'dutir celuyiourt Edot^rd fut couronné à Roy d’Angleterre au Palaisdc Weftmonftier, De tiers du no,fis tout ccü foüucnoit blé aux Londricns,carlès enfans (qui homes eftoient dcucnuzjl’a-fortunT'*'^^ ’^ uoient ouy recorder à leurs peres,amp; les plufieurs le trouuoiét par eferit, es eferitures de celuy tcps.Si difoient l’vn à l’autre fecrefcmentiNoz percs, amp;nbsp;ancefleurs de bonne rac-moirc,pourueurcntiadis aift grans mechefs,Icfquels eftoient apparés en Angleterre,«: one ne furent fi grans,cóme ils apparent pour le prcfent,car qui lailTcra faire les volôtez à ce raechât Roy Richard de Bordeaux,il gaftcra tout,ne on'eques,depuis qu’il fut Roy, bien ne

-ocr page 1429-

DE FROISSART* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;zny

bien ne profperité nauindrcntauRoyaumcd’Anglctcrre^ainfi comme ils faifoient par-auanr,n’ilnc monftrepasque fon perefuft Ie Prince de Galles, car fill euft cfté^il euft fui ui fes meurs,amp; pris garde amp;nbsp;plaifancc à fes proueffes,amp; oneques ne voulut que le repos amp;nbsp;feiour,lcs ebaPiynens Scoifluctez des Dames, amp;cftre toufiours anecques elles pour deuifer,amp;^roire homme de peu d’effelt;St,amp;afrcmbIcr grans trcfors,amp;deftruirele Royau med’Angl. Lefquelles chofts on ne luy doit point fouffrir. Orfpource que ce vaillant humine,le Duc de CloccTlrc,y voioit fi clef, amp;nbsp;que les befongnes d'Angleterre fe por-toient fi mauuaifffmentjSe tons les iours alloient de pis en pis,amp;: qi?il en parlait plaine-ment amp;nbsp;hardimenr)ront les trahiftrcs(qui fe tiennent cklez le Roy) fait mourir, amp;nbsp;auffi ce vaillant honîme Si Cheualier le Comte d’Arondcl,amp; bouté hors du Royaume d’An-gletcrre,f3ns nui tiltre de raifon,cc icunc amp;nbsp;vaillant Seigneur, Monfeigneur Henri de Landafire,Comte d’Erbi:par lequel ledit Royaume peut amp;nbsp;doit efire confeillc,5c foufte nu,Si par quatre beaux fils,qu’il a.Dont c'eft grand cruauté, car auecques tous les contraires Si dommages,qu’on fait fouffriraupere(quieft par delalamcr en grandedeplai -fflpremitt lancc)ont déshérité fescnfans,Si les hcritages,qui furent à leurt tante,tMadameBlan- motfeur ehe de Lanclafirc,onlesdonne amp;*dcparr,touslesioursàceux,quine fontpas dignesde aycule. les auoir;amp; ( pource que ces deux vailians Cheualiets, le Comte de Northombcllandc amp;nbsp;meffire Henri de Perfi fon fils,en ont parlé,amp;par raifon)le Roy Richard les a fait bannir d’AngletcrrcrSiainfi lieft apparent que bien toft il n'y aura nul homme de vaillance en Angleterrc:amp; l'y noiirriflcnr,amp;fontjà engendrées,toutesfelonnies, Si haincs,qui fc multiplicgt grandement,amp; bien toft(f on n’y pouruoit)tout iramal,amp;lapourueancc eft qu’on mande Ig Comte d’Erbi(qui perd fqn temps en France ) Si luy venu par de çà, on p^,.,, j„ j_^f^ luy baille,par bonne ordonnance,*« régime du Royaume d'Angleterre,parquoy il fe re jätens,ptHr en forme en bon eftat.-Si foie|it punis amp;: corrigez ceux,qui l’ont dcfreruigt;amp;: Richard de Bor „ejer guérir U deauxpris,amp;misenla tc^ir de LonSres,amp;tousfes faits eferits amp;nbsp;mis par articles (def- Cemted'Srkf, quels on trouucra grandfoifon)£i: quand ils feront Sentis amp;nbsp;bien examinez: on verra entrance, bien elerement, qu’il n’eft pas digne de porter couronne,ne tenir Royaume,car fes œu-ures les condamneront:qui font infames.

Comme^Jt r^rcheue/que de Cafiterbie fut e/jieoyé eft France denen le Comled^rby de

^itr les Londriens c^“ aucuns leurs cor^c^s d\^ngleterre ypeurßtire reuenir ledit Ccfnte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CHAPITRE# cv. •»

A Tnfi,amp;r en plufieurs mani^cs,parloient les LoHdricns,amp; deuifoientl’vn à l’autre, amp;: JX-non pastât feulemét en la cité de Lô3rcs,raaisauffien plufieurs lieuxduRoyaume d’Angleterre:amp;vous deuez croire,que pour retenirner Angleterre ,ce deffus deffous • (quelques dcuis,parolles,Sc murmurations,que les hommes euffent les vAs aux autres) ils nieuftent iamais ofé entreprendre ce,qui fut entrepris contre le Roy: fi les Londriés, n'eulTcntcommencc.Les citoyens de Londres,commc chefs du Royaume d’Angleterre,amp; puiflans qu’ils lo»t,pour oljuier amp;nbsp;pourucoiraux grans mechets, lefques cftoient apparens en Angleterrc,eurent fccrets Confaujt enfcmblc,amp;auecques eux aucuns Prélats amp;nbsp;Cheuahers d'Ang’cTerre:efquels Confaux il fut dit, amp;nbsp;arrefté, qu'on cnuoyeroiC quérir le Comte d’Erby(qui fe tenoit à Parif,ou là [•es)amp; le ferait on retourneren An- • glctcrre:5c luy rcucnô,on luy rcmonftreroitle mauuais gouucrneinent de ce mauuais Roy Richard,amp; luy mettroit auant*qii’il voufift entreprendreje gouuernemenc de 1’11^-ritage amp;nbsp;couronne d’Angleterre,amp; on le feroit Roy,amp; luy amp;nbsp;fes hoirs, à demeurer per-petucllcnftnnmais qu il vquf ft tenir ledit Royaume en tous bons vlages.Or fut auifé, amp;nbsp;regardé,que pour faire ce meftâgc,il conuenoit enuoyer deuers le Comte d Erby hom me prudent,amp; de creance , car c'eftoit grade chofe à éj^euer le Cotnte d’Eiby hors du Royaume de Franceilà ou le Roy^de France,fes onclcs,amp;les Seigncurs,luy auoientfait , amp;nbsp;faifoient encores tous les io’urs,amour amp;nbsp;courtoifie, amp;: iamais fur les fimplcs parolles d vn mefrager,ne par lettres enuoyées,il n’adioufteroit foy:mais^urroit penfer amp;nbsp;fup-pofer tout le contraire,Si fut prié l’Archcuefquc de Cantorbie, homme d’honneur. Si d’exccllcce amp;prudcce,dc faire ce rncftage,!equel,pourlc proffit commun du Royaume d’Anglctcrre,faccordalegeremcnt de le* fatrc,à la prière amp;nbsp;requeftedes Londriens, amp;nbsp;ordonna fes befongnes fi lagement,amp;: fi pourueumentqffe nulnefceuc fon partement, fors ceux qui deuoi,cry:Ufauoir,amp; entra en vue nef,luy feptiefme tant feulenient,a Londres,fur la riuiere de la Tamile; amp;nbsp;palfa outre,fans peril n’empcfchcmcnt,amp; vintàTEf-

-ocr page 1430-

î^^g nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE lt;LV ART VOLVME

■^lediuti ^u'il dure en Flandres,amp;delacn Ardcmbourg,amp; puis àGand,amp;à Audenardc,à AathenBra njifalleVE(- banna Condé fur t reftaullc,amp; de là à Valenciennes : èc defeendit à l’hoHcldu Cigne, ^^“^- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fur le marché:amp; là farrefta trois iours,amp; puis fc refrefehit: amp;nbsp;ne cheuauchoit pas comme Archeuefque de Cantorbie,mais comme vn moine,pèlerin,ôr n^«lécouuroitànul du monde fon eftat,ne ce qu’il auoit en penfée de fairc;amp; fe départit de Valtncienncs, au quatriefmeiour,amp; pritvn homme,pour le conduire,qui fauoit bien le chemin pour aller à Pâris:amp; donnoità entendre qu’il alloit en pellerinage S Saint Mor des folTez, amp;nbsp;tant fit par fes iourn?es,qu’il vint là ou le Comte d’Erby fe tenoit : amp;nbsp;«roy que c’eftoit à V^rebeueß l’hoftel qu’on dit Wiccftrc, feapt près Paris, Quand le Comte d’Erbi veid l’Archeucf-^ueiieCanftr- que de Cantorbic Venir deuers luy,tout Ic cœur luy élcua:amp; feréiouirértousfesefprits, bie,enHtjé pr ^ gufjj feirent ils à tous ceux,qui dclcz luy eftoient, amp;nbsp;fuppoferent tantoft qu’aucunes f^w^r/rr^’ ’^^^^^^^^^ ilapportoit d’Anglcterre,L’Archcjiefque ne dit pas prefentement ce, qu’il a-ted^é’ibiait'” ^°*^ ^” propos,dc dire amp;nbsp;faire:mais dilfimi*13,à fin qu’on ne feeuft riens de fes fecrcts:amp; cbalfe^tude nbsp;nbsp;dit,oyans tous,pour couurirfesbefongnes , qu’il eftoit venu eri pèlerinage à Saint Mor

Viticeflre/pret dcsfoirez:amp;tous ceux de l’hoftcI au Comte d’Erby le cuiderent, amp;fappaiferentfurcc. Paru,ou illuj Q^and l’Archeucfque de Cantorbic vit qu’il fut heute de parler delà matièreamp;befon-dedatrefachar gnepour laquelle il cfloit cfpecialement venu,’! tira à part le Comte d’Erby tant feulc-^? enßeret. mentiSc f enfermèrent en vne chambrejamp; luy remonftra amp;nbsp;recorda ledit Archeuefque la débilité du Royaume d’Anglctcrrc,amp; la violence amp;nbsp;defolation, qui en plufieurs lieux amp;nbsp;contrées y eftoient.amp; comment iuftice n’y auoit regne,fiége, ne lieu j par defautc de Roy,amp;comment les Londriens,auccqucs aucuns vaillans hommes. Prélats^ amp;nbsp;autres, y vouloicnrpourueoir,amp;y auoientauifé gençralcment,amp;pour ce eftoit il làenuoyé, pour luy dire qu’il voufift retourner en Angleterre^^Br il perdoit fon temps en France) amp;nbsp;on le feroit Roy,car Richard de Bordeaux auoit fait amp;nbsp;confenty à faire, tant de faits infames,que tout le peuple f en douloit amèrement, amp;nbsp;fc vou|,oit éleuer contre luy: Et, ores ou iamais(dit l’Archeucfque^il eft heure que vous entendez à voft re dcliurance amp;nbsp;protfit,amp; auflî de voz enfans,car fi vous n’y enfendez', nul n’y entendra pour eux : amp;nbsp;cc Richard de Bordeaux donne amp;nbsp;depart à fes varlcts,amp;à ceux qui luy demandent,voftre héritagc,ôçrhcritage de voz enfans.Dcfquellcs c hofcs les Londriens, amp;nbsp;moult de vaillans hommes en Anglcterrc,font moult courroucez,!! amender le pouuoient, amp;nbsp;n’ont oféparler iufqucs à orcs.Mais(pource que Richard de Bordeaux à mal vfé, amp;f’cftfor-

, fait entiers vous amp;nbsp;vofti% oncle le I?Uc de Cloccftrc,lequel par trahifon il fit prendre de nuit amp;nbsp;énuoycr à Calais pour le meurtrir,amp; le Comte d^rondel, fansnul tiltre derai-fon,amp; le Comte de Waruich enuoya en cxil?amp; vous a mis hors d’Angleterre,amp; veut des

• hériterle Royaume d’Angleterre desNoblcsamp; vaillans hommcs,quibieny affierent,^ par lefquels Üdoit eftre fouftenu amp;nbsp;gardé,amp;r qu’encores a il chacé amp;nbsp;banni hors d’Angle terre le Comte deNorthombelIande amp;mcftire Henri de Perfi fon fils,pourcc qu’il^ ont pafictrop auantfurce Richard de Bordeaux amp;nbsp;fur fon Confcil,amp;: qu’il f efforcé tous les iours de mal faire,amp; fera,qui n’ira au denant)les Londriens,amp; la^lus grande partie des Cheualicrs amp;nbsp;Prélats du Royaume d’Ai^leterrc,cn ont pitié;amp; vous prient,amp; mandent que vous ne vous endormez pas,mais prenez congé du Roy. de France amp;nbsp;des François, • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;amp;nbsp;retournez en AnglGtcrre,car vo»s y ferc# recueilly à ioye,amp; vous tiendra l’on toutes conuenances,quc i^vous dy,car on ne defire auoir autre que vousttant y elles aiméamp; de-^^' Quan (fie Comte dißrby eut ouy,tout au loygl’Archcuelquc de Cantorbie, fi ne refpondit point fi toft,mais f’apuya fps vne fencftrc,qui regardait dedans les iardins, amp;nbsp;pélà vnc pfpace:amp; eut mainte imaginatiô, amp;nbsp;quad il fe retourna deuers l’Arthcuefque, il dit,Sirc,voz parolles me donnent à penfer. JÇnuis i’entrepfen cefte cholc:amp; cnuis la laiirealler,carbienf«yquebonncment,en trop longtemps,ic8epuis retournerenAn-glercrrc,fors que par le moyen,q^ie vous me dites. Enuis m'cnclinc à ce, car le Roy de France amp;: les François me fontjamp;ont faif,amp; feront tant queie voudray icy demourer, à mon honneur conipaignic,^ courtoifie,amp; fi ic fay félon les parolles amp;nbsp;promcires,quc 1 Sutedequot;^^ det vous amp;nbsp;les Londricns,mcs bons amis,me dites amp;nbsp;promettez, il faudra que ic m’allie amp;nbsp;londnensy ^ conuenancedu tout à leurt volonté, amp;nbsp;queie Roy Richard loir prisamp;: deftruit, amp;dcce ^fie\ï°bourrât ’^ feray blafmé,laquellc chofesienc feroye pas volontiers, fi parautrevoye amp;nbsp;forme il ßreblafme des fepouuoitfaire.Sirc(refpondicrArchcucfque)icfuis icy enuoyé deuers vous, en cfpc-Fran(ois er ^^^ dc bien. Appelez voftre confeil,amp; leur remonftrez les parolles,que ie vous ay dites,amp; autres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ie leur remonftreray la caufc,pourquoy ic fuis icy venu. Aufti ictroÿ qu’il ne vous con-z- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;feillc-

-ocr page 1431-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;2^9

feillerontpasdu contrairc.Ie le veux(ditlc Comte d’Erbv)car telles chofes demandent bienauoirconfeil. Adonc Ht le Comte d'Erby appelier l'on confei! jChcualicrs amp;nbsp;Ef-ciiycrs,qui là eftoient:cfqucls il Ce fioit le plus. Quand Ils furent venus Si entrez en la chambre, le Cotad’Erby fît audit Archeuefque recorder les paroHes,qui cy ddlus font dires.Lequel bien ccà droit les forma3moult fagement. Apres ledit Comte en demanda confeilà feshommes,poui«(auoir quelle choie en eftoit bon défaire.Tousrefpondi-rent d’vue fuite,Scdirent:rVft)nfeigneur,Ditu vous a regardé en pitic^Gardez vous bien queiamais vous ncèrefufez ce marché,car iamais vous ne l'auriez meilleur, ne pT beau. Et qui voudrait bien enquerre de voftre Hgruge^d dont »ous venez amp;nbsp;defeendez, vous elles du droit t dfcot amp;nbsp;generation de Saint Edoüard:quifut Roy d’AiUgletcrre. Rcincr -p^^^vf; Jis^j ciez voz bons amis les LondrienSjde ce qu’ils vous veulent oücramp;deliurcr de danger, eftoenf pro-Si ont pitié de voz enfans amp;nbsp;du Royaume d’^nghqui gift en dciolanon.amp;r vous louuié- nonceant^ la let ne des torts amp;nbsp;injures,que ce Richard dcB^wlcaux vous a faiôl,amp;: ne le fait pas encores tref.^» ademt tous lesiours de vous faire,car quad le mariage devousamp;dc laComteffe d’En, Madame ^ Mariede Berri,Rit furie point d’eftre fait. Richard de Bordeaux enuoya en France le /^^”f^ƒf^ƒ' Comte de Sallcberi,pour tout brifeT:amp; fuftes nommé trahiftre, faux amp;nbsp;mauuais, en la ^Ejn^^rd ce prefence du Roy cedes Seigneursdefquellcs chofes amp;parollcs ne font pas à pardonner f„t le dernier maisdeuez defirer comment vous en pourrez auoir vengeance.Si vous ne vous voulez de la race des aider,nuliuy ne vous peut aider,Si àyczauisfurce. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;An^leissaxÔs

Commetl le Coj^tie cC'Erbj prit coffré du Eoy de Fr^i/ice cy- des Seigneurs François^(^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^f^quot;’'^

fenada en Bretaitr»e.deaers leDue coud». chapitre cvi.

i r ■ r -t r \ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;o nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i me ce Normail

QVand le Comte d’Erbi eutoüy parlerjon Conlcil li a certes, amp;rcmonllrer ces be- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,.

^^iongnes’par belle forme,!! c^iurit tous fes cfpritsiamp;difjcîcray |put ce que vous fait mentir S4 voudrez,car pour auoir confeil ie vous ayiey mandez amp;nbsp;aflcmblcz, Et ils rclpondirent ralde^demier tous,Vousdites bicn.Nouj*vous confeillons à noftre pou uoir loyaumenr, félon ce que i{oj de la lienee la matière le requiert. Et depuis n’entendirent àautrc’choles, fors ordonner leurs be- des Danois en fongnes,fifecrettemét5rcouuertemêf,SrqScnul deccuxdcl’hoftcl,forsqu’eux,n’en fa An^^^ cojneß^ uoient riens,ne de ce qu’o vouloir fairc.Or fut là auifé par entre eux,amp;regardé cornent ^^^a^ff„^ ilspourroient palfcrh mer.auarit que nulles noun elles en fuftent en Angleterre, amp;nbsp;aui- egr ameiird’huè ferentque de deux chemins ils conuenoit qu’ils en priflent vn, ou de venir en Hainaut djafoßenti. it en Hollande,amp; monter fur la mer à Dou Alreth,ou aller en Br^taigne, dcuers le Duc amp;delamontercnmcr,amp;arriucrà Plcümondc, ou la ou Dieu les voudroit mettre, ou. mener.Tout confideré,ils regardèrent que le chemirlt;le Bretaigneleur cftoit plus licite

à faire que ccluy de Hainaut,ne de Hollande:amp; là fut dit au Comte d’Erbi, Sire,vous i- nbsp;nbsp;nbsp;^

rez prendre congé du Roy de Frauce,amp; le remerciez des graccsamp; courtoifies,qui faites Vous ontefté par luy:amp; prenez au!ïi congé de fon frere amp;nbsp;de fes oncles,amp;: les remerciez tous,rvn apres rautre,amp; aptes que vous aurez ainfi fait, vous prierez au Roy qu’il voqj baille conduite,pour aller en Brctaignc,car vous voulez aller vcoir le Duc de BrCtaigne, amp;nbsp;demourervneefpace de temps .|uecquesluy. Le Cornted’Erbi f’accordaà toutee, qu’on luyconfeilla:amp; vint à Paris,aprcs que ces b^fongnes furent ordonnées pour fon partcmér.11 alla deuers le Roy,ainfi qu’acoudumé auoir quad il vouloit:amp;toutes les fois: qu’il y vcnoit,les portcsamp;chambres du Roy lu^’ cftcweHr ouuertes. A celle derniere fois il parla au Roy moult fagement,amp;ordonnéracnr,3infi quebié le fauArfaire^amp; dit qu’il fe vouloir aller louer amp;nbsp;ebatre en Brct5i^neîamp; vcoit le Duc:qu’i!«appelloit fon oncle,car • i! auoir eu à femme la leur de fon perc,fille au Roy Edeuard.Le Roy de France n’y pen-foitquetout«bien. Parquoyilluyaccordabiehlegérement.Aprcsceluyaccord,leCó- , te d’Erbi luy pria qu’il peuff d'unir guidcsamp;-Cüduitc,pour eftre menéiufqueslà. Le Roy depart du etre luy dit que tout il feroit,amp;àleliureroit volontiers. Pour^ire brief compte, le Comte d’Erbi, après d’Erbi ordonna toutes fes befongnes par grande prudence amp;nbsp;conlcil, amp;nbsp;prit congé de aaeirpris con^. tous les Seigneurs de France,quî pour lors eftoientdclez le Roy.amp; fit donner amp;nbsp;depar- ^fdu p^.e^ tir à tous les officiers du Roy gratis dons(car il Cy fentoit tenu)amp;auffi » tous méneftriers ^quot;/^^^”J“’’^ amp;nbsp;Heraux,qui pour ces iours dedans Paris eftoicnt,amp; qui furent à I hoftcl de diffon, à ’ vn fouper,ou il paya fa bien allée à tous Cheualiers François,qui là vouloient eftre.Tou-tcs ces chofes faites,lendemain au matin il rhonta à cheual, luy amp;nbsp;fes gens, amp;nbsp;fe départirent de Paris,amp;: iffirent hors,par la porte Saint laques : amp;nbsp;prifenc le chemin d’Eftampes, amp;les conduiloit vn ChcuahcrdcBeaufTefqui fe nommoit racffircGiiydcBaigneux) amp;nbsp;tant cheuauchcrenr,qu’ns*vindrent en la ville de Blois, ou ils turent enuiron huit iours,'

-ocr page 1432-

L E QJV A R T V O L V M B car le Comte 3’Erbi enuoia vn de fes Cheuaïiers,^'^ fon Herauf,eu Bretaigne, pour par-

fît liroie vo-

adire depuis le terme. ■

1er au Duc,amp;lignifier fa Venue,car encores uenfauoitiî riens : amp;bicn apparcenoit qu’il full: fignifié. (^and le Duclehàh deBvetaigne cntéditquclc Comte d Erby, fon ne» neu,le venoit voir^il en fut tout rciouy,carilaimoit,amp;: roiifioursauoitÂiCjleDucdcLâ’ claürc,amp; tous les frétés.Si dit au Chcualicr^qui le numoit meffire Guillaume delà Pief rc)Pourquoy aptis noHre neuen arreftçà ne là?puis qu’il »oit intention de nous veftic vcoir,qui tout droiy 1 n’eft icy venu.Le Cheualier l’cxcuGj^lus qu’il peut. Ncnni(dic le Duc de Brctaignc)tfans le terme de fept ans ie ne vey Chcualicri’cnir en Bretaigne lontiers Sous fi volontiers,comme iefay moéibcau ncucu,amp; coufin le Côte d’Erby.Ortoft retournez Ic tcrnac,,c efî j2ye£5 iuyjamp; le faites venir à bonne chcrc,car il trouucra nollre pays to®t ouuert,amp; appareillé pour le receuoir. De cefte refpôfe fut le Cheualier d’Angleterre tout réiouy: amp;nbsp;le meir au retour,le plus tort qu’il peut.Si Vipt à Blois:amp; recorda les parôlles du Duc de Bretaigne au Comte d’Erbi,amp; à fon Conlw^Le lendemain ils montèrent tous à chenal amp;nbsp;ilfiren t hors de Blois,au gré des bonnes gens,car ils auoient par tout payé bien amp;nbsp;largement,tant que tous f en contentoient.En la compaignic du Comte d’Erbi eftoit mef lire Pierrede Craondcquelauoiteftétcllemcnt detflené enT’arlement,encontrelaDu-chefled’Aniou, Royne de Naples , qu'il eftoit comiftc banni du Royaume de France,

^rriuee dtt Comte d'Erby, à Z^ates, vers le Duc de Bre-

amp;prisamp;'faifistousfcschaftcaux,rentésamp;:rcucnucs,pourlafommc de cent mille francs amp;nbsp;encores moult d’autres mifcs,qui contribuées eftoient,en pourfuyuant les procès de cefteplaidoirie. Tant exploita le Comte d’Erbi,qu’il vint à Nantes: amp;nbsp;làtrouualeDuc de Brctaigne:qui le recueillit,luy amp;:faroute,moultliémcnt.Adóc retourna meffireGui ui^^ne auquel dc Baigneux en Francc:amp; le Comte d’Erbi demoura delcz le Duc de Bretaigne : qui luy il deelairel’dr- fît toute la meilleure cherc,qu’il peut: amp;nbsp;là eftoit teefioursl’Archcucfqbe de Cantorbie tie défis afiat- j^^jj point ne fe déccloir,à homme du monde,pourquoy il eftoit là venu : amp;nbsp;ne le falloir res^matsnonle ^^^j, forsleditComtcd’Erbi,amp;fon Confeil. Lt Comte^’Erbi veit que leDuc luy

^^^^°^^ ^ monftroit tout l’amour^u monde: amp;nbsp;fi n’epargnoit rien,pour luyjncpôur fes d’.Angleterre. gcns:amp;bien fauoit le Duc que le Roy Richard d’Ahgleterre feftoit grandement cour- * roucé à l’encontre de luy,dont il auoit pitié.Quand le Comte d’Erbi eut bien confideré l’ordonnance du DUC3amp; fa bonne volonté,par le confeil, qu’il eut, il fe découiirità luy d’aucunes de fes bcfongnes:voirc par manière Scainfi qu’en demandant confeilcômenC il fe cheuiroit de cCjCa^la Duché de LanclalRrc amp;nbsp;tous les héritages, que fon Seigneur de pcreauoittcnus,sAcnoitauio*urdc fon trcpas,luy eftoient echeus par hoirie amp;fuc-ccfiion:amp; point n’eftoit rappelé dt Roy d’Angleterre,ijiais chacé amp;nbsp;débouté, amp;nbsp;donoit

• to* les iours les terrcsamp;lcs héritages,qui fies eftoict amp;nbsp;à fes enfans,aux vns amp;nbsp;aux autres qui légèrement luy dcmandoient:dôntplufieurs Nobles amp;nbsp;Prélats d’Angleterre fcco-tentoient mal fur le Roy:amp; en eftoit le pays en grand different l’vn contre l’autre: Setat gue les bonnes gens de Londrcsenauoicntpitié:amp;: luy donnoientà entendre que volontiers ils le vcrroient(f’il vouloir retourner) Si le mettroient d’accord amp;nbsp;en amour a-uccqucs le Roy:amp; luy feroient rauoir tous fes héritages.Quan^J le Duc de Bretaigne entendit cefte parolle,fi luy dit.Bcan nc^cu3dc tous chemins on doit prendre le meilleur.

amp; le plus propicc.Par luy vous cftes en dur parti.Vous demandez confeil,amp; ie vous con _.. nbsp;nbsp;. fcille que vous croyez les Lcnd^as,ca«ls font grans amp;puifrans,amp; fera le Roy Richard d^uDu^e^sr ^^^^ mal ^ port^emicrs vous,amp; de tout ce fuis ie bien informé)ce qu’ils voudront,aucc tai^ne^uco'm- ^^^® ^^ moyen des Préfets, Barons,amp; Cheuûlictsîque vous auezan pays: amp;ie vousaidc-ff (i’i'rZ^^^oHr ray de nanirc, Geus-d’armes, amp;nbsp;Arbaleftiers, pour les auentures des rencontres, qui leremettreen pourroient auenirfurlamcr. Decefteparollcamp;offre remerciagrandcm»nt IcComte fis héritages d’Erby Ic Duc de Bretaigne.

4 ^n^leterre. nbsp;nbsp;Comment le C9fnte d’Erbi a^hua de ’amp;reiai^»e en t^ngleierr^^^ comment ilfut recea des citoyens de Londres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre cvii.

Alnfi fe portèrent ces ordonnances amp;nbsp;conucnancc^,fcablemcnt amp;nbsp;amoùreufement faites du Du« de Bretaigne au Comte d’Erby,amp; fut auecqucs Ic Duc de Bretaigne vne cfpace de tcmps:amp; monftroic qu’il vouloir là demeurer. Ce pendant on fit toutes les pourucances fur vn haute de mcr:amp; m’eft auis que ce fut à Vcnnes: amp;nbsp;là vindrent le Duc amp;:lc Comtc:amp; quand il fut heure,amp; que le ventfut bon pour aller en Angleterre, le Comte d’Erbi amp;nbsp;toute f^roure montèrent en mcr,amp; entrèrent es vaifîcaux: amp;nbsp;là y a-Uoit en lacompaignic trois vaiffeaux,armez de Gens-d'armes Si d’ArbaIcftiers,pour Conduire ledit Comte iufques en Angleterf c,Lc nauire défiera’du haute, amp;nbsp;entra en la

mcr:amp;:

-ocr page 1433-

D E F R 0 I S S A R T.


jot


mcr:amp; tant plus.alloient auant vers Angleterre,plus auoient meilleur vent:amp; tant finglc rent,qu’en deux«gurs,amp; eh deux nuits,ils vindrent prendre terre à Pieumondciamp;iffirét hors des v»ifleaux:amp; entrèrent dedans la ville, petit à petit. Le Baillif de Plcuniôdc( qui ;“ ^*'”^' ^f auoitla villcagarder5amp; lepSrt de parle Roy d Angletcrrcjruttôut emerucille quand il ler JeSrtraifne vit tant dcGens-d’armcs^d’Arbalefticrs: mais l’Archcuefque d^Cantorbie l’appaifat en An^Louil ic luy dit que c’eftoient Gcns-d’armes:qui ne vouloienc que tout bien en Angleterre, amp;nbsp;prëJportifPleit que le Duc de Bretaigne les enuoioit là,poBr feruir le R©yamp; le pays;amp; fur ces parolles le ntonie^finsy Baillif,amp;garden du port amp;nbsp;delà ville,(’appaifa.-amp; le Comted’Erbi fccouurit tellement ƒ** ‘^^£”‘*p'‘r qu’onequeS homme de la ville ne le cognut. amp;nbsp;fc tint tout quoy en vne chambre. Incon-tinent qu’ils furent retraits en la ville, l'Ar^heuefque de Cantorbie eferiuit vnes lettres cJ*„Xgt; *^;„ (qu’il figna amp;nbsp;feella de fa main)amp; prit vn de fcs hommes,amp;iricontincnt l’enuoya à Lon- cind»^leur, dres, pour porter les nouuelles du Comte d’Erbi; L’homme cheuaucha fi bien,amp; prie cheuaux fraiz de ville en ville, que fur le point du iour : dont ils eftoient arriuez la nuiél il vint à Londrcs:5lt;: entra dedans:Slt;: pafla la porte du pont de laThamife ( car point n’c-fioit fcrmecjamp;vint à l'hoftel du Maieur de Londres:qui eftoitencores en fon liâ.Si toft que le Maieur feeut qu'il cftoit là venu de par l’Archeucfque de Càntorbie,fi faillit fus:amp; fit l’homme entrer en fa chambrc:amp;puis luy bailla ledit homme les lettres, de par l’Ar-eheuefque.Le Maire la lcut,amp; ouurit:amp;/e réiouit grandement de ces nouuelles:amp; fele- leMaieurde ua tantof^amp;pritfes varlets:amp;lcs enuoya,d’hoftelcnboftcl,chczceuxprincipalemêt,par cendresamrtj qui le comte d’Erbi cftoit mandé.Tous furent réiouis de ces nouuclles:amp; fe trouuerent del’arriuet du tantoft,des plu? notables hommes^ Londrcs,plus de deux cens:qui«parlcrent enfem- Comte/Erbt à ble,amp; ne tindrent pas long côfeil(car le cas ne le requeroit pas ) mais dirent,Or toft ap-pareillonnous,amp;allonqnprirMonfeigncurde Lanclaftre,puisquc nousl’auons mâdé, L’Archeuefque de Catorbica bien exploité,puis qu’ifl’a amené par-deçà. Sifoitfigni- ’ “”‘'^ fiée la venuedu gentil côte amp;nbsp;Duel tous les Chcualicrs,qui le defirét voir,amp;auoir à Seigneur. Adonc furent élcus grandfoifon d’homes à Londres,à prononcer ces nouuelles

amp; faire les mclTages fur le pays,aux Barós,Cheualiers,amp; Efcuycrs,qui de leur parti eftoient,amp; plus de cinq cens Londriens montèrent à chenal : amp;nbsp;attendoient à grande peine l’vn rautre,dc la grande volonté qu’ils auoTent de veoir le Comlt;e d’Erbi,lequel comte, ne la route,ne farrefta pas à Pleumondc longucmétmiais au matin,au plus toft que leurs cheuaux furent tirez dehors df s vaifleaux,ils montÂent à chcual, amp;nbsp;prirent le chemin de Lôdrcs,amp;: toufiours mclfire Pierre de Craon,amp; les Bretons, en lacôpaignic du cote nbsp;nbsp;*

d’Erbi.Le Maire de Lôdres,amp;tous ceux,qui la cité auoient à gouucrner,furét tous les iet Ltndriefit premicrs,qui rencontrèrent ledit comte furies châps,amp; l’Archeucfque de tâtorbie, amp;nbsp;au douant du leur^routes.Si fe coniouirent liément,amp;: grandemét,dc fait amp;nbsp;de parolles,amp; doucen^t comte d’Erby^ fe recueillirent amp;nbsp;tant plus ils cheuauchoient,amp; plus ils rencontroient de gcns.amp; Lon-^-^‘*”^/’'*’''* ‘^^ driens,amp;vindrét ce premier ioui^coucher àGiilefordc,à vingt huit mille pas de Lodres ^^^‘*^‘^^^' amp;quâd ce vint le lendcmain,tous les citoyensSicitoyennes de Lôdres,fauoiét ià que le Comte d’Erbi,nommé,Duc de Lâclaftre,venoit à Londres. Adôc vindrent toutes gens hómes,fcmmes,enfans,amp;clergé(chacun qu^mieuKftiicux)àrencôtrc deluy(tât auoict grand defir de le veoir)amp; cheminoient toutes gens, à chenal amp;nbsp;à piéÇfi aualjf qu’ils en a-uoient la veuê,amp; quand ils le vcircnf,Us crièrent,à haute voix, A ioyc, à bien,ôc à profp^ rité,vienne le dcfiré,Monfcigneur d’Erbi,amp; de Lanelaftre,amp; difoiér,Oncques puis qu’il

iffit d’Angleterre.nul bien n^uint au pays. Parluy ferons nousrecouucrs,amp;’mis en cftat Pfj/eiffit deda-deu amp;railonnable. Nous'auons vcfcuamp;efté en déplaifanceamp; ruine,pour le pourecon du peu feil que Richard de Bordeaux a cu:amp; de foy-mefme il cijeft moult ct)ulpable,car vn roy ^^^^^ff^^j^^-' pour bien gonuerner vn Royaum^amp; vn peuple,doit auoir tant de fensamp;diferetion,qu’il ^^ £g^[^ ^J^_ congnoifle le bien amp;nbsp;Fe mal (ou autremét il n’eft pas digne de tenir amp;nbsp;gounerner Royau- ^^^ Duèdequot; me)amp; ceRiebard a fait en tous cas le contrairc:ainfi que bien fera fttfu,amp; prouué fur luy. Landt^re.

De telles voix amp;nbsp;parolles cftoit recueilly amp;nbsp;acconuoyé le Comte d’Erby, en venant à Londres; Le Maire de Londres cheuauchoit coftc à cofte de luy,qui grand plaifir pre-noit au peuple,qui ainfi humblement amp;nbsp;doucement le recucilloit, amp;c difoit aucunesfois au Comte, Monfeigncur, regardez amp;nbsp;confiderez c5men?ce peuple fe réiouit de voftre venuc.C’eft verité,refglt;mdit le Comtc.Et cheuauchoit en chef,amp;lcs cnclinoit à dextre amp;à feneftre,ainfi qu ils violent amp;nbsp;le rccucilloient.En celuy cftat vindrent ils en la Ville de Londres,amp; menèrent le Comte d’Erby en fon hoftel,^amp; puis fe retirèrent chacun au fien tant qu’ils eurent difné,que le Maire,les notables hommes,amp;le Confeil de Lôdres,

/

-ocr page 1434-

502

S^’moult de Barons,Cheuaücrs,Eucfqucs,êlt; Abbcz,qui dedans Londres,eftoiet 4e vb drentveoïrjamp;réiouirjamp;patcillcmentlaDuchcfle de CJoccftre,amp;fes ekeux fiJlMtqtnde dans Londres fe tcnoicnrjamp; qui fes confines germaines cftoiéc.Offrem,ledr firercieftoit ■}•ƒ; doute ^uU en latchambredu Boy,plus par contrainte,que par atóouR Auecques ces Dames vint »y^aUechetia» la ComtclLe d’Aron^cl,amp; aucuns dc (cs cnfans,amp; aulE la Coiftclfe de V/aruich,?»: plu-fhte^tmdMt ficurs autres Dames,qui fe tenoient à Londrcs:amp; deuez fauoir que toutes gens efioienc du vejia^ed/r [^ réjouis à Londresjque nuis hemmes de leur meftiers ne faifoient œuure^ neferuicç, nonpIüsqueleiourdcPafqucs.

CommentIt comtet^'Eri/yaouaeaH Duede L^nela/lre enirepri!legon»ernemeftt du Roiad^. me d'i^ngleterre^c^r de/’enfaire k oy^à l’aide der Lonariens, (^ commenfil marc/ra, e» armeSfContrelenoi/iichard^versBrifÿ,* 9 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cviii.

POiir venir à la eonclufion de la bcfongnc,dont ie demaine le traitté, confçillé fut. Si auife,qu’on fc dcliüreroit de cheuauchcr,amp;tiler deuers le Roy,lequel ils no mmoier, dedâs la ville de Lodres, SraiUcurSifansnul tiltre d'holmeur,Richard de Bordeaux,amp; la* SMi quelles eo. uoientlcs villains Londriens accueilli en fii grande haine,qu apcincpouuoicnt,ou vou-ditionflecotuteioïentiOuit parler de luy,fors àû condamnation amp;nbsp;dcRcuôlion;amp; ia auaient traittéles d’Erbi aceefta LondrienSjdeucrs Ic Comte d’Erbi:qu’il ferait leur Seigncuramp;Roy:amp; (’ordonnèrent de le^^j^aune nbsp;nbsp;j^yj points,par leur ConfeiI,a cefte alliance amp;nbsp;ordonnance faire.Le Comte d’Erbi meic

“^^^ ' ƒ * en tcrmcs,qu'ilenrrcprcndroit le aouuemement du Royaume, à demourerperpetud-drienti Icmcnr,amp;a toufioürs,aluyamp;aicshoirs;amp;ai8hlcs tondriensluy iurereôt,cTcriuircnt, amp;nbsp;fccllercnt:amp; luy promirent fairc,iurcr,^ fccllcr,^ut le demeurât du^oyaume d An glcterrc,fi folennellcmentjquc iamais n’en feroit queftion, amp;i demourroient toufiours delcz luy.-amp; luy aideroientà mettre tous fcs fraiz fus. Cés etynienances amp;: obligations prilcs,tant de l’vne partie que del autre,amp; bien bricuemen t(car on fc vouloir dcliiircr)il fut ordonnéquc douze cens hommes de Londres,tous armez Sc montez à chenal,fede* partiroicnt aucc le Cote d’Erbi:amp; cheuauchcroient vers Brifto auec luycamp; feroient tant que Richard de Bordeaux ils prendroient, amp;nbsp;ameheroient à Londres ,•amp;après qu'il 1«-roitlàamcné,on auroitauis quelle chofe on feroit de Iuy,car il feroit deduit,amp; deme«^ par loy amp;nbsp;iugement de»Noblcs,Prclat$5amp;Communautcz d Angleterre,amp; iugé par fcs articles. Encores fut ifdit amp;nbsp;ordonne,pour faire moins d’efclandrc , quelcshommcs-d’arlhes amp;nbsp;Arbalcfticrs,qucleDuAlc Bretaigne auoir yreftez au Comte d’Erbi,pour • nbsp;nbsp;fon conuoy,fuflcnt renuoyeZjcar ils auoient gens affez,fans eux,pour faire leur fait.Sur

celuy efl:at,amp;mefrne iour,lcs Londriens furet appelez par fordonnâce du comte d’Erbi amp;au(ïîle$pfus grans chcualicrs de ceux de Bretaigne,qui là eftoiét venus : amp;les remer* ci^îc comte d’Erbi,du feruieeqUe fait luy auoicnr,amp; leur fit donner amp;nbsp;départir moult de florins,tant que tous f en contcntcrcnt:amp; retournèrent en leur nauire à Pleumondc, amp;nbsp;retournèrent en Bretaigne. Or parlon du Comte c|^rbi: qui/’ordonna pour cheuau Z^ouuetles de la cher vers Brifto.Le comte d’Erbi fc firchef de toute cefte armée de Londriens:amp; eftoit venue du Cote raifon(car elle luy touchoit,plus qu’à nul homme) Bc partit de Londres en grand arroy; d Erfit apper- q^ haf^g grandementfon voyagc.ÆiWi qu«?luy amp;nbsp;les Londriens cheminoict,tout le paif teeefémouuoit*amp;Venditdeuerseux.Nouuellcsvindrcnr,cnl’oftdu'RoyRichard,délave-dm^luSeffre ^uc du Comtc d’Erbi , des Londriens;amp; fut fcÿâ de moult de gens, Cheualicrs, Ef Haiandouereut cuyers, amp;nbsp;Archcrsgt;auantquelc Roylcfccuft : amp;lcfceurent tels, qui ne luy euflentofé dire. Quand ces nouuclles furent èfparties par murmur^tion entre eux, 4î entrèrent les plufieurs,amp; ceux quieftoicntlàlcs plus prochains du Roy,en grand pcuramp;cremeur fit cognurent tantefft que la bc4gt;ngnc fordonnoit pour chcoi»cn pcril,pour eux fc pour le Roy, car trop auoicnt d’ennemis en Angleterre:^ tclleur feroit ennemyfpu s que le Comte d'Erby eftoit deçà la mer) qui beau femblant leurauoit monftré: ainfi qu’il fut offrent de clo- '’^^ ^ fcu,car mouk 3c Cheualicrs,Efcuycrs,amp; Archcr5( qui auoient fcruy le Roy la Bi-f«'/îrr«/^û^rfrr^on)fcdifliraulcrcnt.-amp;departircntdelaroutcduRoy,fansprcndre congéme dire, le d'^rmdelta- ni en vcfîs, amp;fcn alloicntlcs aucuns vers leurs hoftels: amp;nbsp;les autres, au plus-droit qu’ils bandonuant le pouuoienr,venoicnt deuers le Comte d’Erbi’,amp; fc mettoient en fa compaignic.Au plus ^■^ ^ -f”£^^' toftqu’Olfrem de Cloceftrc^ Richard d’Arôdel,fils au Comte d’Arondel, peurentfa ^quot;nentaucim '’0*^4^®^*^ Comtcd’Erbi,leurcoufin,amp;les Londriens, venoient,ils recueillirent leurs ^e^Erbi '’^' g‘^’^s:fcfcdépartirentd’auecques le Roy Richard:amp; ne ccfferc^c*de’cheuauchcr,iufque» à ce qu’ils curent trouuélcCpmted’Erby amp;nbsp;fa routc:quiia auoit pafTe Acquffti)fforr,fc eftoit venu à vnc ville qu’on appelle Souftèftre.Le Comtc d’Erbi eut grande ioye de fcs confins,

\

V.3

-ocr page 1435-

DE F ROIS S A R T.


3°3

coufins,quand iUes vcir:amp; auffi eurent ils de le venir : amp;nbsp;leur dernanda de l’eftat de leur coufin le Rgjyjôc ou il eftoic5amp; cornent ils eftoiét partis d’auecquesluy. Ils refpondirér, A nodre departement nous ne parlafmcs pointa luy;car,fi toft que nous auons feeu vo-ftre venue,nous fommes rflontez à cheual,amp; venus vers vous,pour Ijgruir amp;nbsp;aider à con-treuenger la mor^cnozperes, que Richard de Bordeaux a fait mourir. Adonc dit le Côte,vous foyez les bien-venus. Vous m’aidcrez:amp; ic vous aideray : car il faut que no-dre coufin Richard de Bordeaux foit mené à Lodres. Ainfi l’ay ie promis aux LondricSj amp;nbsp;ie leur tiendray promené : car à ce faire de toute leur puiffanec ils me veulent aidcr:amp;: nous auons gens affez pour les combatre.Sicôbatre veulent,nous leur liurerôs bataille.

Comment nouuelles vintirent au roj Richarel^e^nordeaux^que le comte d’Eriy venoit à fuiß ßneefir l»^,^'comment tlß retira au chaJleauäeFb/tch. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. c i x.

IL fut dit au Roy Richard, en grand’efpeciauté,quand on ne lu y peut plus ccIcr,Sirc,â-uifez vous.Il vous faut auoir bon tonfeil,amp; briefcar veez cy les Londricns,qui à grâd effort font eleuez contre vous:amp; mondrent qu’ils vous viennet quenr;amp; ont leur Con-feil en leur cópaignie,auccqueslc Comte d’Erby,vodre coufin : duquel ils ont fait leur Capitaine:amp;,puis qu’il a paflé la mer,amp; ed venu par deçà par le moyé d’eux,ce n’ed pas fans grâd traitté,que cede entreprifeed faite. Quad le Roy ouït ces parolles,il fut tout cbahy,Sc ne fccut que dire(car tous les elpcrits luy frémirent)amp; congnut tâtod, qucles chofes allo*îent,amp;iroient,mauuaifcmét:fi (^ puilfance il n’y pouuoit pourueoir;lfe,quâd il refpondit,il dft aux Cheualicrs,quiJuy comptèrent ces nouuelles,O»faites tod appa-reillernoz gen^,amp; ArcherS)amp;Gcns-d’arracs:amp;faitesfairevn mandementt par tout le iff p^ß ^^‘-i Royaume,que tout foit preft:car ie ne^'cux pas fuir deuât mes fugets.Par Dieu(refpon- »ji faut ^lu dirent les Cheualicrs)Ia bcTongne va mahear vos gens ^ous laiflcnt amp;nbsp;dcfuyent,vous en par tout aucz ia bien perdu la moitié:amp; encerres vo^^ôs nous le demourant tout ébahy,amp; perdre ^’‘'d, o- mn côtenâce.Et que voulez dóc(dit le Roy)que ic facefNous le vous dirôs,Sire. Vous laif-/’*^ Royau-ferez les châps(car vous ne les pouucz tenir) amp;nbsp;entrerez en vn chadeau:ou vo” vous tiê-drcz,iufques à tât qu e mclfire lehan d c Hollâde,vodre frere ( qui ed courageux amp;: che-ualcurcux)foitvenu(car il fait ores ces noui«:lles)amp;,luy venu paça,ilfordôneratel-lcmct(foit par force de Gés- d’;jrmes amp;nbsp;d’Archers,ou^ar traittezfque vos befongnes fe-rôt en autre edat,qu’elles ne foi^t pour le prefent:car|iiuâd ils le fentirot cheuaucher fut les champs,tel fe dclfuit de vous,qui fe boutera en fa route. A tout ce côfcil f accorda le Roy,Pour ces iours leCôte de SaUebery n’edoit pa'^ delez Pc Roy:maisedoit autre partj bien enfus:8z,quad il ouït dire l’edat d’Angleterre,^ que le Cote d’Erby cheuauchoit à puilfance,auec les Londricsjcôtre le Roy, il imagina tâtod que les chofes alloict mal:^ gifoiêt en grand pcril,pour luy amp;nbsp;pour le Roy, amp;nbsp;pour ceux, par qui il auoit pris cOnfeil iufques alors.Si fe tint tout quoy,iufqs à cc qu’il eut d’autres nouuelles.Lc Duc d’Iorchj oncle du Roy,n’cdoit pas en fa ch?uauchee,ny n’juoit cdc:mais fon fils,le Côte de Ro-dellât,y auoit touGours cdé,pour deux raifôs.L’vnc edoir,q Ic roy Richard l’aimoit fou-ucrainemét:amp; l'autre raifon,pource qu’il cdoû Côije4able d’Angl.Ainfi par droit il cô- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

ucnoit qu’il fud en la cheuauchee. Secôdes nouuelles vindrent au R»y,ainfi qu’il auoit foupé:amp;: luy fut dit,Sire,il conuiét qwe vou5 ayez auis cornet vous vous deuez ordôner. • Vodre puilfâce ed nulle,cótre celle,qui viêt cotre vous:amp; à la bataille vo^ ne ferez ries. Il faut q vous iffiezd’icy parfens,amp;parbon côfeil, amp;nbsp;que vous appaifiezvoz mal-vcuil-lans,ainfiqu autrefois vous aûezfait:amp;puis les corrigez toutàloifir.Il ya vn chadeau, à douze milles d’icy(qui fe nomme Fluich)lequcl ed fort affeZtN ou»vous côfeiflons q vous vous tirez celle part,Si vous enfermez dcdâs,amp; vous^ tenez,tât que vous voudrez, amp;nbsp;aurez autres nouuclks du Côte lt;tcHodidonne,vodrefrere,amp; devozamis.amp;onen-uoyera en Irlande,amp; par tout,au fccours;amp;,fi le Roy de France,vodfcj3cau-pcrc amp;nbsp;grâd Seigneur,fut que vous ayez affaire,!! vous confortera.L e roy Richard d’Angleterre en- piurueance du tcdit à cc côfeil :amp;: luy fenïbla bon,amp; ordonna ceux, qu’il vouloir qui cheuauchaffent cc ^ gehard chemin auecqucsluy:amp;ordonnafoncoufin Ic Comtede Rodellant,pourdemourcrà/’*“’'^'rr/?f(/f Brido,amp; auffi tous les autres:amp; que chacun fud pourucu defirerauant, quand nouuel-./'^X'”^’/*’!''“ les leur vicndroient,amp; qu’ils feroient adez forts pour côbatre leurs ennemis. Tous tin-drent cede ordonnanca^lt;quâd cevintau matin,le Roy Richard»d’Anglctcrre amp;nbsp;ceux ^^ pl„ich, de fa maifon.tant feulement,fe meirent au chemin:amp;: tirerét vers le chadeau de Fluich: amp;nbsp;fc boutèrent dedans,fans mpndrer nulfcmblât, qu’ils vôufiffent faire aucune guerre, fors eux tenir amp;nbsp;garder là dedans, amp;nbsp;auffi défendre le lieu,fi on les vouloir affaillir.

CC ij

-ocr page 1436-

304 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E 0^7 ART VOLVME

CommentbKoy Richanlßi^enJitaii Ctmte tJ'Erby ^ ^out’ fß^f me^ßa Lo^t^f^efi CHA^ltRB ex. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

LE Comte d’Erbi amp;nbsp;les Lohdriens aüoieht leurs elpicSj^Hans amp;nbsp;vehans,qui leur rap-portoient tout üeftatdu Royjamp; au fil Cheüaîicts amp;nbsp;Efcuyîrs,qui fc venoienr rendre au Comte d’Erbi de leur bonne volonté.N ouuelles vihdtent abdit Çomtc d’Erbi j amp;nbsp;à fon Côfeil,que le Roy eftoit rÂtait amp;nbsp;enfermé au chafteau de Fluich,amp; n’auoit pas gras gens auccqucslüy, fors teux de fon hoftel tant feulemcnt5amp; ne monftrdît pas qu’il vou-luftgucrrc5ncbataille,forsiffirdcccdanget(Pilpouüöit)partraitté. Con/eillcfut tan-toft de cheuauchcr celle patt:amp; eux là venq^jfaire tant,qu on l’cuft par forée, ou autrc-mentiAdonc cheuaucherent le Comte d’Eibi amp;nbsp;fa route deuant la place, deflus nom-mée,êt quand ils approchèrent amp;nbsp;fbrent aiofi qu’à deux,petites lieues p.res, ils trouuerét vn grand vilagCiSifarrcftale Comted’Erbijamp; mâgea amp;nbsp;beutvn coup,fie eutconfeil de fôymefmc,6enon d’autruy,qu'il cheuauchcroit deuînt.à deux cens cheuaux, ou enui-ron,Se laifleroit tout le demourant derricrc:8e luy venu au chafteau ou le Roy cftoitil fé-toit tant par traitté(f’il poüuoit)qu’il entretoit dedahs par amour, non pas par force: amp;: mettroit hors le Roy,par douces parollcs:8eraftcurcroit de tous perils,fors de venir àLô-drcs:amp;cncorcs luy promettroit il que fon corp^ nauroit ia mal:8e leroit pour luy moyen enuers les Londriens,qui trop fort cftoiét Courroucez fur luyjCe confcil amp;nbsp;auis, que le comte ditj fcmbla bon à ceux,à quilcs paroll^s furent addrecées, hnon qu’il Tut là dit au comte,Sire,gariez vous qu’en ces chofes il n’y ait »«lie dilfimulatiOîH faut que Richard de Bordeaux foit prisjmort oü vif,amp; tous les trahiftres qui l’ont confcilld'jamp; amené à Lô-drcs,amp; mis en la tour.Les Londriens ne vous pouf roient po*j;it fouffrir le contrairci. A-doncrefpondit le comté d’Erbi:tc ditjN en ni.Ne vous doutez de riens* Toütce,quicft entrepris à fairc^fera fait.Mais,fi ic Ic puis par douces parollcs mettre hors du ehaftcl auquel il eft retrait amp;nbsp;cncloSjic le feray,amp; fi le ne puis,amp; qu’il ne me Vücillc croirc,tahtofti amp;nbsp;fur l’hcutCjic le Vous fignifiéray. VoUs viendrez incontinent là:amp; nous y mettrons lô * fiége:amp; ferons tant pat force amp;nbsp;par a Haut ( car la place eft bien prenable ) que nous l’aurons,mort ou vif* Alt;:cftc dernière parolW f’accorderent les Londriens. AdoneqUes fc départit le comte dxrbi, de la ^roffe route , amp;nbsp;cheuaucha auccques deux cens bom-mes tant fculcmcnt!amp; tantoft furent venus deuant le chafteIjOU eftoit le Roy dedans v-ne chambre, entre fcs gens,tout ébahi. l*c Comte d’Erby amp;nbsp;fa toute cheuaucherent deuantla porte du chafteau JaqUeUt eftoit clofcëc fermée, catlé cas le requeroit* Le Comte vint iufques àla porte,amp; y fît heurter grans coups. Ceux, qui eftoient dedans, j^cmanderentjQui eft celà? te comte d’Erbi reljrondit à leur demande le fuis Henri de Lanclaftrc,qui vienau Roy, pour recouüret mon héritage de laDuché de ranclaftrc. Qj/on luy die ainfi de par moy. Monfcigncur(rcfpondirentccyx qui l’ouirent) nous luy dirons volonricrs.Tantoft ils monteront amont en là f31e,amp; au dongcon,là ou le Roy e-itéitnie i’tr ftoit,amp;touslcsChcualicrs,qui confeillé amp;gouuerné l’auoientvn long temps delezluyj Hven le eh4- Siluy dirent ces houuellcs,cariWcé Voulut ouir,amp;faüoirjSire,c’cft voftre coufin le côte Jit4uii Phtich d’Erbi,qui vict recueillir fon héritage de ranclaftrc de vous.LcRoy regarda fcs Cheua-^Âeux nbsp;nbsp;nbsp;Ijgi-j^g^ jçyj. jgjjjjjjjjjj^^g||ç j,j^qPç eftoit bonne^ebe faire.Sire,rcfpondircntils. En cefte

inn^rquot; rcQucfté h’a que tobt bien* Vous.lcpouucz bien faire venir à vous, luy douzicfmc tant feulement,pour ouir amp;nbsp;enteudre quelle chofc il voudra dire, C’cft voftre joufm, amp;nbsp;vn grand Seigneur en ce pays* II vous peut biciipar tout accofdetjfil veut, cat il eft grandement aimé au Royaume d’Anglctcrrc,amp;parefpccial des|ondriés( qui l’ont enuoyc quetir delà la mcr)lcfqücls font fi fort prefentement élcucz contre vous.Si vous faut dif fimulcntant que ces chofes foicnt appaifecs,ôc qucTc comte de Hoftidonne, voftre frère, foit dclczvous,8r mal vous vient à point,amp; à luy aufli,dc ce qu’il eft àCalaiSiC.ir tel en lt;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Angleterrefc deffuit amp;nbsp;élcuc contre vous,que,fil le fentoit dclcz vous,il fe riédroit tout

quoy,amp; ne vous oferoit courroucer. la il a la fœur de voftre coufin d Erbiàfemme, Si par lemoyé de luy,amp; de fcs parollcs,nous cfpcrós,amp; füppofons,que Vous viedrez à paix amp;accord.Par tout lcRoy f^nclinaà ces parollcs,amp;dit,Allez le quérir,amp;luy Elites oüiirit la porte,amp; entrer dedans,luy douzicfmc tant feulemcnt.bcux cheualiers fc départirent d’auec leRoy,8cvindrentbascnlaplacc duchafteau,amp;iuftyuésàl.a porte. Puis firent ouurir le guichtt,amp; iffirent dehors,amp;cnclinercnt le comte d’Erbi,amp; les cheualiers qui là eftoient,fie les receutent de paroi! cs,aflèz grarieiifèmcntycar ils congnurent bien que la force n’eftoitpas à cüx,amp;fi fentoiêt gradement auoir naeffait, amp;nbsp;courroucé les Lodriés*

Si vou-

-ocr page 1437-

DE FROISSART.


305


Si vouloyent tout remettre à poind,par belles parolles, aornees de femblant ( Tils pou-uoyenr)amp; éirct au Comte, Monfeigneur,quelle chofe vous plaift?le Roy elt à la Meflc, U nous a cy enuoyez parler atous. le vous diray (dit le Comte d’brby ) Vous fanez que i’ay à releuer la Duché de ffâclaltre. Si vicn en partie pour cela, amp;nbsp;pgur aucunes choies, parler au Roy.Mogfeigncur(rcfpondirêt ils)vous foycz le bien venu. Le Roy vous verra Volontiers,\ orraauiri;amp; nous a dit que vou« veniez,vo»s douzième rar feulement. Le Comte rcipôdiPjli me plaiflbien.il entra au chaflcau,Iuy douzume:amp; puis tâtoÜ onre- Exceßiue terne ferma le chafteaii:amp; demourcrét tous les autres dehors.Or cêlîderez legrâd peril amp;dâ- rite du Comte ger,ou le Comte d’i rby fc meit adonc:car gn l’eult aufit aifément occis (cornefaire on d’Erby entraat deuoit,par droit amp;nbsp;par raifon)là dedâs,amp;: ruffe la cópj:gi)it,qu'on ptendro t vn oifclet l»ÿ ^»»^teme en vne cagcmui^il ne glofa pas le peril,ou il cHoit.-ainçois alla toujours auât:amp; fut né déliant le Roy., C^uand le Roy le veit.il mua coule ur:ainfi que ctluy. qui feeut auoir ^-i^^l'^J^^, ig grandemCt melfait.Lc Comte d’brby parla tout häutens faire nul hóncur,nc reucren- roii^chard^ué ecamp;demida au Roy,bftes vous encores ie un.^Le Roy refpondir,Ouy. Il ell encore af- f^,[if[ m fem-fez matin.Pourquoy le dites vous?Il feroit hcure(dit Ic Comte d’Erb} )que vous deicu bhble excel de ndfiezxar vous aucz à faire vn grand chemin.Et quel chemin?ditlc Roy.il vous faut ve- pu/Hatumiré. nir à Londres,relpódit ’e Comte d’f rby .^i vous cófeille que vous beuuez amp;nbsp;mangezù fin que cheminez plus liémet. Adôc reQ^ôdit le Roy (qui fut tout melâcolieiix,amp; effrayé decc'gt; parolles) le n’.ny point faim eneorcs^e volonté de tnâger.Adôc dirétlcs Çheua-herlt;(qui voulurct flater le Comte eMirby, amp;nbsp;qui bien veoyent quelesthofes aHoiêt di-uerfemét)Sire,croyez Monfeigneur de- Lanclaftrc voUre coufin:caril ne vous veut que toutbicn.Adonc dit le Reg', le le veu?:. Faites couurir les tables. On le haftade Icscou-urir.Le Roylaualesmains,amp;puisfaflitànble,6tfurfcruv. On dénuda au Comte fil fc Vouloir afltoiramp; manger. 11 refpondit quesoenny,amp; qu’il neftoit pas ieun. Ce pendant que le Roy eftoit à fon d iiier(qui fut bien petit, car il auoit le cueur fi deftraint, qu’il ne pouuoit mâger)tout le païs d’enuiron le chafteau de Fluit h(ou le R oy fe rcnoit)fut cou- * uert de Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers,amp; bien les puuuoieni veoir ce ux dudit chafteau,par les feneftrcs,qui regardoiét furies châps:amp; Tes veit le Roy,quad i^feleua de la table (car il n’y aflir pas trop logucmctimais fit vn tresbrief dilner, amp;nbsp;de cœur tout melâcholicux)

amp; demanda à fon coufin quels gpnsc’eftoiét^qui le tAoyétiur les champs. 11 rclpondit qu’ils eftoient Londriés,lc plus, ht que veulent ils.^dit le Roy.llsƒ ous veulct auoir (dit Ic nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

Comte d Erby)amp;mener à Londres,amp; mettre d. dans la tlt;.ur:amp;;' par.qutrcvqycncvous ^j^j^^fg gt;-^ pouuez vous excufer,ne paftcrtdfdâs.Nonldit leRoydequel ftftioyagrâdemêt de ce- „yfai^eauMt fte p.irlt;'lle:car il falloir bien que les Londriéslchayoyét.Siditainfi,Etvous,coufin,n’f tu fàm (gt;lt;tjfer pouuez vous pourucoiifle ne me mets point volontiers e.'.tre leurs mains: car ic fay bié dedans. qu'ils mehayé^amp;ont h.T^'vn longgcps,moy, qui fuis leur Sirc.Adôc rcipôdit le Comte d’Etbv:amp; dit.Ic ne voy autre remede,ne pout ueâcc,fors que vous vous rédez à moy.-amp;, qiiâd ils fautôt que vous ferez mon pi ifonnicr,ils ne vous ferôt nul mal: m fis il vlt;iu faut • ordôner^auçc tous vos gê$,pour venir à Lonlt;fres,t9nl? pri'on à la tour de Londres. Le Roy(qui le veoit en dur^rury,^ tous les efpritsfesbahilf uent fort:co%mc (g-luy,qu' fe düutpitdefaltquc les Londriés le voîifillent occire) fe redit au t'ointe d Et by,fon cou-* fin,corne f m prilônnier:amp; l’obligea,amp; promit faire tout ce, qu il voudroit : amp;nbsp;auflî tous nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;. ,

les Cheualicfs du Roy.bfcuyc.rs,amp; Officiers,ferédirét audit Comte, pour écheuer plus ^^^ ^'^ * grâd peril amp;nbsp;doramage:amp; le Comte,prelsns fc hommes,lefquels il auoit là amencz.les ^ rendprifen-prit côme fcsprifonnic.rs:amp; ordonna tantoftque cheuaug fuHent fccflez.amp; tous mis en quot;„iff anComte.^ auât en la court,amp; les portes d’n cha^Jeau ouuertes:amp;,quâ(i elles furent ouuertes, moult d’Srbj., de Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers entrèrent dedas.Là fit faire le Duc de Lanclaftre,Comtc d’Erby,vn ban,amp; cómandemét tiefefpccial,que nul ne fauâçaÜ de pfedre chofe, qui au chafteau fuft,ny ne meift la main fus hôme, ne variet,fur peine df lire pcduamp; trainéau gibettear tout eftoit en fa garde amp;nbsp;protedion. Ce ban amp;nbsp;cómandt rneffut ouy amp;nbsp;tenu: cht/î admira-çar nulnel cuft ofé enfreindre ne paffer. Sianjena le Cotnre d’brby fon coufin, le Roy bieden teurier Richard,du charte! d’amontiufques à la court, parlas enfeinble : amp;nbsp;luy fit auoir fon eftat du royikhard^ tout entier,fans muer ne c^âger,ainfi qu’il auoit eu dcuât.amp;ce pédât qu’on fclloitamp;ap- fc^»j(^t er pareilloit les cheuaux,le Roy Richard amp;nbsp;le Côte deuifoient enîemble de parolles, amp;nbsp;c-ftoient moult fort regardez d’aucüs Londriés,quilàeftoient:amp; auintvnechofe(donric

fu informé) que ie vous diray. Le Roy Richard auoit vn Leurier (lequel on nommoit frt comte d'£r Math)trcsbcau Leurier outré melure:amp; ne vouloit ce chié cognoiftre nul home,fors le ^.

C C^ üj

-ocr page 1438-

306 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;LE Q^V A R T VÖLVME

Royj8c quand le Roy vouloit Cbeuaucher,ccluy5qui fauoit en garde Jt laiflbir aller : Ss ce Leuricr vcnoit tantôt deuers le Roy,le feftoycrjamp; luy mettoi^incontinertju il cftoit échapé,les deux picz fur lés éfpaules:amp; âdoncqiics auint,(Jbc le Roy amp;nbsp;le comté d Erbi parlans cnfcmblc ci»la place de la cour dudit chafteau, amp;nbsp;cftans leurs cheuaux tous fd-lezfcar ils vouloient lirontcr à chcual)ce Lcüriet, nomme Math (quireftoit coüflumicr de faire au Roy cé qu c dit cft)laTîra le Roy:amp;*l’cn vint au Due de Lahclaftre,amp; lüÿ fit tod-tes telles contenances,que par auant il auoit accouRumé de taire au Rdy,amp; luy alfitles deux piez fur le côl:amp;: le commença moult granderhent à chérir. Le Duc de Lariélaftre (qui point ne côgnoiifoit ce Lcurict}demâd« au Roy. Et que veut ce Leuricr fairc?Côu fin(dit le R ôy)ce vous eü vhe grande fignifîaÂcc,amp; à moy pctitc.Comment(dit le Due) l’entendez vous?ie rehtéD,dit le Roy.Lc Leuricr vous fetloye, amp;nbsp;recuault auiourd hüy, Coriime Roy dquot;Ah^letfcrrc,quc vous ferez,amp; i’en feray dcpofé:amp;lc Leuricr en a coghoif farieé naturcllé.Si lè tenez dclcZ Voui‘car il vous fuiura,amp; m’éîongnCra.Le Due de Lan-claftré entendit bien celle parólle,amp;fit ebere au Leuricr: lequel one depuis ncvoulüt fuiure Richard dé Bordcau^nnais fuiuit le Due de Lanclaftrc.

commir/it lit Daffie^le etmey fit eßee à là icu»« noy^e^ ^»gleterreyTfibili^e Vrafteèilay eßitKtnoaaelefiat haf/le^auec ftouueHtfgins, (^fommsKt le f.oj Richardfia marj^^fif mis eala grafie teuf'éle Londres. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;caap. cxi. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,

AV départir dü chaftcaü dcFluièh,ils moftrerenttousa cheual, amp;nbsp;purent les chaps, amp;nbsp;chcuauclAit Ic Due Henri de Lanclaftrc(qtfî nous ne nommerons plus lé Com te d'EtbijmaisDfatfcôftcàcoftèdu Roy:amp; parlent aucunclpisà luy : amp;nbsp;Gens-d’armes,-cftoicrit deuant amp;nbsp;detricre,dc toi^s cofttz,à grande planté. Tous ceux, qui éftoient de Ja route du Roy,cheuauchöicnt cnfcmblc:amp; gelle nmd fc logèrent en la marché d’Ae-quelîulfôrt:amp; ne menOit point lé Due de Lahelaftre le Roy Richard par les chaftfcauJtS: bonnes-villes,de peutd'çhiôtion de pcuple:trjais rendit toufioufs les champs.Puis dein , na it DÜc à grand riöinbre de fes gens congc:amp; leur dit.le fuis aÜ dclTus de et que noui j.eD»cÂe làn voulions auoir.Hs lie Hoüs penuent füîr,n eqJiapcr.Nôùs amp;nbsp;noftfe route les mèneronsâ Ci»»ft LôdrcSjamp;les mtftfohi^éri fauuégardè au chafteau de Londres.lîi foht mcsprlfôhriiets nâ/à }^*y ƒ leléspÜis mener là ou iè vèux. S^eéôumerez ch vôz lieux, tànt que vôüs orrez autres faft^tß/^s- noiiüéncS.Tottsfhcèordercntàlàparonc êgprôpôÿdüBuède Lanclaftre:lequclprit’c Jt^ucri-e. eberhin dèWindtforé;amp; yintlàtou*droit:amp;les Lódricns)fors ceux,qu’il voulutaUoit déltj![lUy)rétouriVcTêtà Ladres,amp; lès autres à leurs licUx.Le Dut dé Lantlaftref’ordo-na^Si partit dé Windelôrc:amp; ne prit point le chemin de CollebrUGh,mais le ehéfnîn de CSicnésrSévint difnerJeRoy en fa côpaignic,à Cartcfcc.Lc Roy Richard deBor^ieauk aubir par grahdtaffédion prié’àfoncouunjleDüc de Lâclaftre,qü‘il ne le menaft point pàtmi'Lôndrcsramp;'poiircc prirent ils ce chemin.Or dauez vousfciioir,quc fi toft que les Lohdfféirs furent afi deffus du Roy RiÆard,iIs enüoyefent hommes notables,deuets la • jcunt Royiic Yfabcî(!aqucl!ccflD^tpourl^rsà,Lcdos;5c latchoit foncftat:amp;vihdrcflf à la Dàriiè de Côd^y (qui feCohde effoi t de la Roy nc)amp; lùy dirét Dame,ordonnez vous amp;meteez tlt;fures ybz'chôfes à point.Il vous faut di^artir d’icy:amp;?vous gardez bien,à vo-uré dépàrtcmcrît,qhé hé faciez nul ferhblant detourroux.vcrs la Royncrmais dites que ■ • v6ftre marivôÜSrhàhdè,amp;voftréfilIcâuftt.CèquehoùsvousdifonSjc’eftfurvôftfevic, fi fidusVbyeiris lé contraire,amp; vous n’auez que faire d’enquérir,ne falloir pttis auant. On vonsféra mener àpâûùfés,amp;deliurétvncncfpairagcrc:quj vous mènera à Boulogne; iàbàme Je La damé de Couéi(qiil dbütàtes menaces,amp; quifétoit les/fhghcruclsamp;haux refpodit Ltueji (^ Tiài ^ ’^’^ E^'é par Dieu,le fèray tout ce qùcl’on voudra»Ellp fut târofl appareillée, amp;nbsp;bn luy rran^nscr- polftUeurdéclicùauj amp;nbsp;haquenees, pour elleamp;pour fcs gens.Tous fit toutes fc depar-fran(,ifii ß. tirent, François amp;nbsp;Lrauçoifes. OneqUes n’y demoura hommes,ne femmes, amp;nbsp;femei-fanz. Je U nbsp;nbsp;^Yi t à’chtmih,^ furent conüoyez iufques à Douures,amp; là payez bien amp;nbsp;largement, cha

^“^ félon fon cllar,èrdc la premiert marée qui vinr,ils entrerêt en vnc ncf;amp; curent bon ßieJu^^j’^^^^ vénEpôurveniràBoulongiie. (^antàpaflerdei’cftatdclaieûnc Roync d’Anglctcr-cfjarlesfixiefi ^^i üLdtfi brifé,qu’ôn hc lailTa homme,femme,h’enfans,dclcz cllc.Tous furet mis hors tne: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;edix celles dé la nation de France,amp; encores inoult de cc#^ de la nation d’Anglctcr-

rc,qui éftoient de la faucur du Roy Richard,amp;fut fon eftat rcnouucliéde Dames Se de Damoifellcs,de gens d’Offico,amp;: de yarlcts,amp; éftoient tous amp;toutcs bien introduitSjqu« point ne parhfient du R oy Richard,fur leur vieren caquetant Tvn à l’autre. Le Duc de Lanclaftrc amp;nbsp;fa route fe partirent dcCartcfcc,amp;vindrentà Chennes, amp;nbsp;dc!a,furla • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;uuid,ii5

-ocr page 1439-

DE F R 0 I S S A R T. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;507

nuidjilsamencget le roy Richard au chafteaü de Lódrcs,8c tous les Chebalfers amp;nbsp;hom- le i^ay i^ichurd mes duR4)y,lcfcjJtielsils y vouloicntauoir.Quand ce vint au rnatiô,amp; les Londriés fccu- ffgt;ff '(•f fl^‘*-rcnt qüc Ic Roy ehoit au eWReaujils furent moult réiotiys : nvais grand' murmuration ^^‘^tK^^Lodres, fémeut entre eux, de ce^uefecrettement amp;couuettèmeht ahfduoit articné : amp;nbsp;eftoi-^“*’^ f ^ ent moult grancypent courroucez toutes gens ^ de ce que le Duc de Landaltte ne la- ged'^rbj. uoit amenéparmy Londres, non pas politic réiouyr^ honnorer: tnarspourlévirupe-icr.tantlauoient accueilly en grand’ haine. Confiderez que c’ed du peuple, quand il fe sncultamp;élcue à puiiïancecontre fon Scigncür,amp;parefpccial en AhgIcterrô.Làiln’yâ nulremede:carc’eftlc plus perillcuspcugle,quifoitau mdndcjamp;plus outrageuxamp;orgueilleux: amp;nbsp;de tous ceux d’Angleterre l^iondncns font chefs: amp;,à vray dire, ils font moult puiflans de inifcs,amp; de gens: car ils fe trcuuent bicn^du tlos de Londres,'vingt fié quatre mille hórnesjarmez de pié en cap,de toutes pieces, amp;nbsp;bien trente millé Archers. C’eft grand’forcé: car ils font ror?, durs, 80 hardis, amp;nbsp;baux en courage: tant plus voyent de fang refpandu, amp;: plus font cruels, amp;nbsp;moins ébahis.

Cef^jnenl le comte ele e^oßeZ/^xt, connétabled’t^»gleterj^i^ fâchanttj»ele RO^fi^icharJ fet oit rendu, donna congé à ijael/jnet Gens-dt-guerre, qu'/l ln^ anoit latei::- dt comment le R0j,etans quatre des cheualierr de fi chambre tutieiez à mort far les Lon-driensj,fut conßide far les autres^frifinhiers au ec lay, de reß^nerß coarottde'aa Duc deT,anclatre, comted’Erbyi * Chàp. ex 11.

OR parierüÇdüComtctdeRô^llant,fils3uducd’IoTch,ponrclt;ÿioutsÇonticfta- -[ilyâutit/d-blc d’An^eterre.qui eftoit demouré à BriRo,^ le Sire Defpefier (quifa fœtir auoitÂ^«lt;r ét deuM à fcmme)dclez luy,amp;rléufsgehs.Q^andils entendirent que le ChaftCau de Fluich (ou ^^^^f- ^i*e le Roy Richard eftoit enclos)s’eftoit rendu,amp; I6 Ro ƒ pris,amp; toutes fes gcns,amp; menez à »»«»^'**»^ w-Londres, tantoft ils imaginèrent le fait:^ fentirenr amp;nbsp;congnurent bien qUe les chofes nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'’^ '^*'

fe portoyCnc mal pour le Roy Richard:amp; ne voulurent la plus dcmourcr:amp; donnèrent „„^^.g ^^t„f congé à tous les Gens-d’armes,qu’ils tenoyent/orsà leurs famiticrs:amp; fe départirent de a[,»ßsurs Jiri Brifto:amp; chciiauchcrcnt, amp;nbsp;vindrent enfemblc à HeuHe en la marché de Galles, Vntref- • t^errakte da bcaumanôif ,quieftauSeigncntDefpenfîcr:amp;làfctindrént,^autqu'ilsôuircritaûlt;res (^^oXf Je i^~ nouiielléS. Le Duc d’Iôrch le tenOit cri fon chafteaü entre fes ^^ns: ôc ne s’enircmetroit fleüagt;tt Cenne^ de chofeyqui abéhift en Anglcjefrc,ny ne f eftoit entremis ou ceps pafré,riy de fen voU- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^”j,#

loit enfferiiettrc;maf9 prérioit le temps en gré,aih'fi qu’il verioit. Cotitrouté éûôtt gran- ^sir^v’^ßer deinent en cueur de ce que les diderenS citoient fTgraris en Angleterre, fié entre fes rie- ß„ i,eaifßrere’, ueuz amp;nbsp;pareris. Or retournon à parler du Roy Richard déBritdeaux.Q^anH fe Duc de m la taarehe Lanclaftrc eùt'mis dedans la tour de Londres Ion coufin le Roy Richard,ScceUX de ^ri Je catlet. Gonfcil,q'ù’auôir il vouloir,amp; mis bonnes gardes fur cujlt;,Ia première choie, que le Duc firjCefiitquétariroftil^uoyaqucrirlcComtcdcVvaru!ch(qurcônd3mné eftoitàvfcr hes Ctmiet Je fesiours enl’Mte de Vifque) amp;fe deliuradetou^ poinôts ; amp;rfccondefrientilenuoyafés nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lt;^

melTagcrs deuers lé Corritc.de Northombellandc, amp;nbsp;meftire Hettry de Perfy fon fils : amp;nbsp;^fH^^^tt^ ' leur manda qiril vinlfent deuers luy,ainfîqi#ils fir^r®. Aptes il enténdrt comme il pour- ^‘^^^^ ^ ^^^ roit dire faify dé quatre gentils compaignons,qui cftrang'lé auoiêt fcn oneje le Duc de (fannißet^tj' Cloccftrcau ehafteàu de CalaiS:amp; ÂijtfiCjprocura, amp;enquit.^u’iHes eut tous quatre:» farU vue Je rie les euft point rendus pour virigt mille nobles.Si les fit mettre en prifon, tous à part,à Landaßre, _ Loridfcs.I»eDMcdcLari:cIâftre,lt;es Confaux,amp;lésLondriens, eurent confeilenlcmblc ^‘^i* J^’^h^-comrrient ils Ordoilncroÿcrit de Richar/i de Bordeaux: qui eftOit mis dedans la große tour:ou le Roy Ichaq de France fe tint vne foi^,cc pénd^t quelc R(fy Edouard cheuau-choitau Royaume de Franéc. Regardé fût amp;nbsp;auifé entre eux, qu’il conuenoit à ce Roy Richard dompter toutes fes ioVesji deuemenr ils eri vouloient vfçr: car trop gras nou-uellcs feroient eri tous Royaumes Chreftiens d# G pnfe:car virigt*ô#déux ansilsTauoiéc tenu à Rôÿ:amp; puis le vouloient garder prifonnicr. Premièrement ils regardèrent à fon. regnr:^ tous icSfaits cfcriuirent,amp; racirent par àrticles:8r en trounctent virigt amp;nbsp;huit, amp;nbsp;puis fen vindrent au chaftcaii,qu’onditla Tour,le Duc de Laridaftre en leur compai-gnie,amp; aucuns Chcualicrs amp;nbsp;Efeuyers de fon Confeil. (5 un nd ils furent venus iufques là,ils entrèrent tous en la chambre,ou le Roy Richard eftoK:âüquci,en vcnanr,cntrant; prices, fait ait ne parlant à luy,nc firenfnollc reucrencc:ôi lùy léurêt au long tô’us ces articles:arifquelsh^a^ nfcbarJ, il ne refpondit rien(car il veit bien Sr congnut qri'üs eftoient vcritablés)fors ce qu’il dit far laiSdritf. que tout ce qu’il auoit fait, eftoir paffépar fon Confeil.quot; Adoncluy fut dit qu’il voufift nommer ceux ,par iefquefs il fcftoitlcplus cppfeillé. lllcsnomraa:comme celuy, qui

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;CC iiij

-ocr page 1440-

508 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Q^V ART V O L V M E

auoitefperanccd’auoirdeliurance de là,amp; pafler, en aceufant ceux, qq^ plus l’auoyenc il entend confcilléiaiifii qu’autrefois on l’auoit quitté,^», queceux, par le confeirdefqu^s il auoit ceuxûuiauo^t ^^^^ vfé,eftoient demeurez en la peinc.maisteen’eftoyétp^ deces loudiers Londriés, antreifolsre- ^c autres vilains,qui accucüly l’auoicnt. Pourcclle fois ilsnc’parlerent plus auantimais forméle^tHner ^cn rctourncrent:amp; ^cn alla le Duc de Lanclaftre en Ion hoftcl;amp; en l^ifia faire au Mai-nemeitfdti K^^ rede Lódres,amp; aux hommes delà Loy:lelquelsvindrent en la maifon delà villc(qu’on i(^c(}4rd,cr dit à Londres la Ginalle;amp;là font faits amp;:.renduslesiugemens des cas,quiapparticnncc pnnj aucuns de aux citoyens de Londres)^ encores moult de peuple l’y alfcmbla, quand fis veirét que

tßo et in *' ^^5 Seigneurs delà ville amp;nbsp;de la Loy feriroienc larde penfoient bien qu’on feroit lufiice: très ^Hcces vi- ^'’^^ fiV OU fit, le VOUS diray par quelle torm^’T Tout premièrement,les faits contraires laitts Londria. contre lé Royramp; les articles,qui auoient eftélcuz deuant luy en la Tour,furent là leuzge neralemcnt .amp; publiquement,^ remonftréparceluy,qui les leur,que le Roy n en auoit nuls dcbatus;niais bien auoitdit que toucce, que cólantyauoità fairere principal con-feil luy en auoient donné quatre Cheuabers de fa chambre, amp;nbsp;par leur confeil auoient efte fait mourir le Duc de Cloceftre,Ic Comte d’Arondcl,amp; mefltre Thomas Corbct:amp; auoient cpnftillc amp;nbsp;endiré Richard de Bordeaux, vnlong temps,à faire tous fes faits: Jcfqucls,éftoycnt irrcmifliblcs,amp; demandoient punitiontcar par eux,amp;r par le urs Con-faux,auoit efté clofe la court de droit amp;nbsp;de luftige du Palais de WeftmóUier, amp;nbsp;de tou-

Car c'cfiajent la oncles Jn

res autres Cours Royales,parmy Anglererre:dont moult de maléfices cÜoicift mis fus, amp;nbsp;boutees routes amp;nbsp;compaignies furie païs:qui déruhoient les marchand, amp;nbsp;les laboureurs en leurs mui^s.Pour k lqucls cas le Royaume uAnglcrerre auoit efféen peril d’c-ftre perdu,fans recouurer;amp; ne pouuoit on iniaginof,nc fuppêlêr autre chofe,fors qu’ils vouloicnt rendre Calais amp;nbsp;Guines»à leurs aduciiaires, les François. Ces paroles, que ic vous dy,rcmonftrcesau peuple,ébahirent amp;nbsp;^erucillerct moult de gens:amp; commen-cerét pluficursàmurmurer,^ dirc,Ccs cas icy demâdent auoir punition(à fin quetous fy excmpliét ) amp;nbsp;ce Richard de Bordeaux elite degradéme iamais n’eft digne de porter •couronne : rnais doit efl rc priué de tous honneurs, amp;: mis ( au mieux venir) au pain amp;nbsp;à

1 eaue,cn pfifonfcrmce:amp; viue là tant comme ilpourra.Siaucûs godaliersmuimuroiéc entre eux jes aucuns auw*cs difoienr^out haut,Sire Maire de Londres,amp; vous ?utrcs,qui aucz la iuftice à tenir amp;nbsp;garder,faitt^ Iufticc(nous le voulôs)amp;: n’efpargnez homme.-cat vous voyez bien quclcs cas,qu’auezmonftrt«,ledcmanclet,amp;tantoft: car ils font luges

* de leur fait mefme.Adonc fe tirèrent wifemble le Maire de Londres amp;nbsp;les Seigneurs de laLoy;amp; fe meirent cnfcmblc en la chambre du iugcmcnt.amp;furet les quatre Chcualicrs jugez a raouEir,amp; eftre amenez au pié de la Tour du chafteau (afin que Richard de Bordeaux les peuft veoir des fenc lires de la Tour) amp;nbsp;traînez fur les lofiez, à cheuaux, Chacun par foy,le long dcJa ville de Londres,^ amenez en la rue , qu’on dit de Cept, amp;nbsp;la leur eftre trenché les telles,amp; rnifes fur^laiucs,au pont de Loni)res,amp; les corps trainez au gibet,amp; là laifTe-Z.Ceiugemcnt rendu,onfe dcliura de l’ejçecutcr. Toutesles befon-

- nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;gnes eftoient preftes.Le Maire de l^ondres^ les Seigneurs,qui à ce efteyent députez,fe ^atrédis départirent de la Gjiralle, à tout granS’eompaignie dépeuplé : ôifen vindrent aucha-^^quot;^J‘^* l^cau de LorWres : amp;rfirctj||:tantoft mettre hors les qu itte Chcualicrs du.Roy(qui nom-laeilàtnire du nicz eftoyentainfi: Sire BernardBrocas,Sire Marclais,Maiftre Iehand’Erby,Hcccueur de LirtcoIICjamp;.Monfeigncur Stelle, fon Maiftrc-d’hoftel) amp;nbsp;furent amenez çfi la court.

/^»V Kichard^ /tfeafnrèz^ i ' iondres.

ôi là chacun attelé à de ux theuaux, à la veuë de peux,qui en la Tour eftoicnt:qui bien le vcirent,amp; le Roy a^/Iîmont ils furent fort courroucez amp;; épcrdjistcar tout le demourant des Cheualiers,qui auec le Roy^iftoy enr3n’en attendoient autre chofe;târ fauoict cruels amp;nbsp;vilains lcsLondricns.il n’y eut plus riens dit.Tous Quatre alloicftt Tvn après rautrc:amp;: furent traitiez du chgflel,allans au long de Londres,à la rue defTufditc : amp;nbsp;là, fur vn eftal de pGiironnicr,on leur trencha les tcftesdefquellcs furet mifes lut quatre gl3iii€S,à la porte du pont de Lorvlres,amp; les corps trainez,parles cfpaules,au gibet,amp; là pendus. Celle lufticc faite, tous homes retournèrent à leur hollcl:amp; deuezfauoir quelc Roy Richard (qui fe fentoit pris,amp; en dang«r des Londriens) cftoit en grâd mcchefdu cucur:amp; com-ptoit'fa puilfance à neant:caril veoit quetous hommes d’Angleterre eftoyét à l’encontre de luy:5f,fi aucuns en y auoit,qui luy voufilfenr aider,ou le potter,il n’eftoit point en leurpuiflànccdelcfaire,nc d’en monftrer aucun fcmblant, tant eftoient toutes gens a rencontre de luy.Il fut dit au Roy,de ceux qui auecques luy,eftoient, Sire, nous n’auôs rien en noz viestainfî corne il appert*Quand voftre coufin dc.Lanclaftre vint auant-hier

, - nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;_......au cha

-ocr page 1441-

DE FROISSART.


705?


au chaßeau de FiiiichjSr de bonne volonté vous vous rendiftes à Iuy,iI vous eut en con-uenant qu^; vous,Si douze des voftrcs,dcmourroyét fes prifonnicrs,Se nauroyentautre mal:amp; de ces douze les quatre en font exécutez hontcuUmenr. Nous n’en deuons auffi attendre autrecbofc:amp; vetzey caufepourquoy.Les Londricns,qui^uyfont fon fait,lot faicH fort lier amp;nbsp;obliger enuers eux,qu’il ne peut aller au côtraire.Dieunous feroitgrâd gface,finousrnouriôsceâsdc mort natureljc,nô de moit hôteufe; earc’eft grâdpitiéà penfer furcc.jA»cesmots cômençalcRoy Richard moult tendrement à plorcr,amp;tordre fes mains,Si maudire rheurc,qu’oncques il auoit efté né,pour celle fin prendre,amp; tât que ceux,qui 'à eftoyent,en prirent pitié, amp;nbsp;le recôforterent tant qu’ils peurét;amp; dit Tvn de les Chcuaiiers,Sire,il fe faut recôforter.N ^i^ voyôs bien,amp; vous aulfi, que de ce mode n’efi riés,amp; que les fortunes font merucillcufes,amp; tournent aucuncfois auffi bien furies Roys amp;nbsp;Princes,que fur les poures gens.Le Roy de Frâcc,dont vous aucz la fille à fem-mc,nc vous peut aider prclentemc«it:car il eft trop loing. Si vouspouuez ccmechefcf-chaper par dilfimulation,amp; fauuer voftre vie amp;nbsp;les noftres,ce ferott bien fait amp;nbsp;exploité: amp;nbsp;puis dedâs vn an,ou deuxj'epourroient bien faire autres rccouuranccs.Et que voulez vou$(dit le Roy)quc ic faccfll n’eft chofe,quc ie ne doyc faire pour no* fauuer.Sirc(die lcChcualicr)nous difons vérité,amp;les apparences nous en voyôs,que les LodrienS veulent couronner à Roy voftrccoufin de Laclaftrc,amp; fur ccluy cftatils font mandé,amp; luy aident fondait à fairc.Or rieft poflîble,tantguc vous fuyez envie(fi Vous ne le cofentez) jr,^^ i^uf^U que le couronnement fe puifle faire^i vous mettos en termes,pour le rjcilleur, amp;nbsp;pour ean/èiUé'tlerf/-. voftre faluatioif amp;nbsp;la noftre,quand voftre coufin viendra ky parler à vous(amp; le mandez ^nti-fa courtit-pour la befongnc au2ccr)q#c luy venu,par douces amp;nbsp;traittabics parollcs dites que vous ”^/* Om tie Voulez lacourône d’Angleterre,amp; tel droitque vous y«uez cuiulques ky, refignerpn- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Cou^

rcrtient amp;nbsp;ligcment en fes mains,amp; voule8 qu’il foit Roy : amp;nbsp;par ce poind vous rappor- ^^^^ J^ ^***' ferez amp;nbsp;adoucirez moult grâdement, amp;nbsp;les Londriens auffi:amp;lors vous luy prierez affe- j^^l^^^ lftucufcmét,qu’il vous lailïe ky viurc,ou ailleurs,amp; parfaire voftre vie,amp; nous auffi aucc- refit defet cirques vcius,amp; chacun à part luy,ou enuoycr hors d’Anglcterre,eômcbânis:car,qui perd uahert.prifin-1a vie,perd tout. Le Roy Richard entendit bien eesparolles:amp;lcsglofàen’foncucur:amp; mers ^Hedujn dit qu’il feroit toutainfi qu’on le confeilloit,comme •cluy,qui fe toit en grand danger, amp;nbsp;dôna à entédre à ceux qui le gardoyét, que volôtic^s il parieroit au Duc de Lâcîaftre.

Cû/f^meni le Xo^ Richard d'Angleterre reßg/M fi eouronne^dffi» RoyaMme^en lawai»

du Cemted'Erby^ Due deLandafire. chapitre exili. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

LE s nouuellcs vindrent au Duc de Lâcîaftre que Richard de Bordeaux Ictfemädofr,

amp; auoit grand defir de parler à luy. Tantoft ledit Duc fe départit defon hoftel,furlc tard:8c vint par vnc barge,fur laTamife,aeGompaignédc fes Cheualicrs,auchaftcaud? Lôndrcs:amp;: entra dedâs par dcrricre:amp; vint en la Tour, ou le Roy eftoit:lcquel recueillit le Duc de Lanclaftre moult doiTccmcnr,amp;: f humilia trefgrâdement enuers luy : ainfi que ccluy,quifevcoitamp;fentoitengrâddâger.Sfluy dit,Coufin,iayregardéêccofide- piteußi furtL ré mon cftar:lcqucl eft en petit poinâ,Dicu n^crey.-fc^ant qu’à tenir iamais règne, gou- les uemet pcuple,nc porte/couróne,ic n’ay que faire J’y pcnfcr:amp;(fi Digu m’aide à l’âme) eh^rduuCts»-fi ienevoudroye eftrede ccfieclc mQrr,demort naturelle, amp;lt;|ue le Roy d(?Francctc- t^d'Eilj, fin nift fa fillcicar nous n’auôs pas pris,n’cir,gucrcs de iOyc cnfemble,n’oncqucs puis que ic j^’^r*'^^*** l amcnay cn^c païs,ic ne peu eftte fi bien de mon peuple,que i’eftoye parauant.Coufin, ^-^ toufeonfideré.iefay bien,amp;congnoy, qyeie me fuis grandement mépris enuers vous amp;nbsp;pluficurs Nobles de mon fang,en ce pais,par lefqucllcs chofes ic t^gnOy que iamais ie ne viendray à paix,ri’à pardpn.Pointât,de bonne amp;nbsp;liberale volonté,ic vous veux rc-figner l’héritage de la ootironnejà’^^glctcrrc,?^ vous prie que le don vous prencz,auec la refignation.Quâd le Duc de Lâcîaftre ouït cefte parollc,il refporkn amp;nbsp;dit, Il couient qu’à cefte parolle foient appelez plufieurs des trois Eftäts d’Angleterre : amp;nbsp;i’ay referit amp;nbsp;mandé les Prélats amp;nbsp;Nobles de ce pais,amp; les Confaux des Bonnes-villq^,amp;: dedâs trois iours il y en aura aftez,pour faire la refignation deuèment, laquelle vous voulez faire, amp;nbsp;par ce poind vous appaiferùz grandement amp;nbsp;adoucirez l’ir^de pluficurs hommes d’An-glctcrre:car pour obuicr à tous maleficcs(qui cftoiét trop fort elcucz en Angleterre par faute dclufticc,quin’auoi;4ieu,ne rcgnc)i’ay efté mandé de delà la mer, amp;nbsp;me veut de faille peuple couronner,?«: eft la rcnômec(qui tourtparmy Anglcterrc)qu’àlacourône i’ay,amp; ay cu,meilleur droit,amp; toüfiours plus grâd adion,quc vous n’auez cu,amp;: quad nogt; ftre aieul,lc Roy Edouard détonné mémoire, vous élcua amp;nbsp;couronna, il luy fut bié dit

-ocr page 1442-

510 amp;nbsp;rcmonftré:mais il aimoit tant fon fils,amp; auoit aimé,Ie Prince de Gali js,que nul ne l,uy peut rompre fon propos amp;nbsp;opinion,que vous ne fufficz Roy ; amp;, fi vcfts cuifi^z cnfuiuy les œuurcs du Prince,amp; creu fon Conlcil(ainfi que bon filjjà fon loyal pouuoir, en tout bien doit enfuyr les œuurcs de fon pere) vous fuiriez demouK Roy,amp; envofire efiat: mais vous aucz touffoiirs fait le contraire,amp; tât,que cômune renômee court parray An-gletcrrCjôi ailleurs,que vous n^fuftes oneqpes fils au Prince de Galles;raais d’vn Clerc, e/i-4ti^tt pa- ou d’vn Chanoincicar i’ay ouy dire à aucuns Cheualiers (qui furet de i’Iwftcl au Prince, rtUtidu Comte j^on onclc ) quelc Prince, fefentoitmeffait de mariage; car voftre mere cftoit coufinc h h germaine du Roy Edouard:amp;: la commençoit à prendre en haine,pourtant qu’il n’en a-deetfLlèctm- uoit point de generationiiS: fi eftoitfa colline deux fois,dcs cnfans qu’il auoit tenus fur MKM bruit lesfonszquifurentàmeflireThomasde Holîande.Elle(qui bien fauoit tenir le Prince en d’Angleterre: fcs laqs,amp; qui ct5quis i’auoit cn mariagc,parfubtilité amp;nbsp;cautcHcXc doutât que monon-tëme il di/iit. de le Prince,par vne diuerfe voye,fe vouluft dcmari«r,fit tant qu’elle fut grolfc de vous: amp;nbsp;encores en eut vn autrc,deuât vous.Du prcmicr,on ne fait que dire, ne ii)ger:raais de vousfpourtât qu’on a veu voz meurs amp;: conditions trop côtraires amp;nbsp;differétes aux vaillances amp;nbsp;prouclTcs du Princc)on dit amp;nbsp;parle en ce pais cy, amp;nbsp;ailleurs, que vous fufies fils d’vn Clerc,ou d’vn Chanoineicar pour le temps, que vous fuftes engendré amp;: ne à Bor-- dcaux fur Gironde,il y en auoit moult deieunSs,amp;beanx,en l’hoftcldu Prince.Orc’eft la renommee de ceux de ce païs:amp; bien en auez monfiré les œuurcs:car voufvous cftes toufiours incliné à la plaifancc des François*amp; à valoir faire paix, à lacôfufion amp;nbsp;def-honneur du Royaume d’Anglcterrc:amp;, pourtât que mon oncle de Clot^firc amp;nbsp;le Côte d’ArondeUe vous remonftroientfagemcntamp;loyaumét, amp;!^ouloient garder l’honneur de ce Royaume,St enfuyuirles eçuures de leurs percs,Ies aueî vous trahitreufement fait f redouté ^uil niourir*Tâtqu’à moy,’e vousaypristfcur:amp; vous defendray amp;alongeray voftre vie, au »5 faille fut nom de pitié,tat que ic pourray :amp; prieray pour vous enuers IesLôdricns,amp; les hoirs de raa garde, ceux,que VOUS auezfait mourir.Grâd mercy,dit le Roy.le me côfie plus en vous,qu’cn • tout Ic demeurant d’Angletcrre.Voiis aucz droit,rcfponditle Duc de Lanclaftre:car,fî ic ne fulTcalléau-deuât de la volonté du peuple,vous euffiez efté pris de luy, amp;nbsp;degrade à grand confufion,amp; «fort, par voêraauuaifes œuurcs:qui vous font auoir celle peine, Si danger.Lc Roy Richard entendit^ien toutes ces parolles, que le Duc de Lanclaftre luy rcmóftroit:amp; ne fauoit que djre,ne que re(pondre à l’edhontrcrcar bien vcoit que force

• n’argumens ne luy valoient riens,fors que douceur amp;nbsp;amour,auec fimpleflc : SiC f’humi-lioit tant qu’il pouuoit:Sc prioit au Due de Lâclaftre toufiours, que fa vie luy fut fauuce. Quad le Duc de Lanclaftre eut efté en la Tour de Londrcs,aucc le Roy Richard,plus de ^eux hcures3amp; toufiours le plus parlât à luy,en luy remonftrant les ignorances dont il c-ftoit accufé,ôt qui cftoiét toutes clercs, il prit congé:amp; fe departit:amp; rentra en fa barge: ô£rctourna,parl3riuieredela Tamife, en fonhoftcl»amp; renforça encores Iclendemain fes mandemens par toutes les mettes^ limitations d’Angleterre : amp;nbsp;vindrét àLondres '^Hlaneedu f^n oncle le Due d’Iorch, le Comte de Roftellant fon filsj le Comte de Northombel-ßued hreh, lande,amp; meflire ’Jhomasde Perly Ibn frere(aufqücls le Duc dc^Lanclaftre fit bóne cheer-lt;/?ƒ/*ƒ«« rc)amp;vind«cnt grand nombre de Prélats,Archcu^qucs,amp; Abbez.Adôc vintlc Duede autrts Seï- Lâcl3ftre,accompaign? de ces Seigneurs,Ducs?Prelats, Comtes,Barôs,amp; Cheualiers, enturt, Pre- ^ jgj plus notables hommes de Londrcs,au chafteau, tous à chcual:lcfquels defeendi-^i'^^fiats ’^^‘^^ ^*^ ^^ placc:amp; entrerct dedâs le chafteau: amp;nbsp;fut mis le rqy Richard hors de la Tour: dla^repfnatiS ^ ''^^ ^*’ ^^ falle,ordonné amp;nbsp;appareillé comrAc Roy,en mâteau ouuert, tenât le feeptre surfit le i{»jr en fa main,amp; la couronne en fen chef amp;nbsp;ne fut adextré, nç tefiu de nully, quand il parla, Packard de fa amp;ditainfi,oyans tous,I’ay efté Roy d’Angleterre, Duqd’Acquitaine, amp;nbsp;Sire d’Irlande, ceuronne,^?' enuiron xxij.ans:Ia^uclle Royauté,Seigncuric,fceptrc,couronne,amp; heritage,ie refigne X^jaume d'An purement,^ quifemcnt,à mon coufin Henry de Lâclaftre;amp; luy prie,en la prefence de ^leterre, au jous,qu’il prenne le feeptre. Adonc tendit il le feeptre au Duc de Lanclaftre:qui le prit: g^t Comte ' ^tâcoft Je bailla à l’Archeuefque de Cantorbie.-lequcI le prit. Secondemet Ic Roy Ri-«Csrbj. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chardprit la couronne d’oi^ur fon chef,à deux mains,amp;Ia meitdeuâtluy:amp;dit, Henry,

bcau-coufîn,amp; Duc de Lâciaftre,ie vous donne Sc rapporte cefte couronne (de laquelle i’ay efté nommé Roy d’Angleterre)amp;,aucc cc,toatcs les droitures,qui en dependér. Le Ducdc Lanclaftre laptit:amp;futIàrArchcuefqucdc Cantorbic toutappareillé:quila prîtes mains du Duc de LâcIaftre.Ccs deux chofcsfaitcs,amp; la refignation ainfi confen-tic,lc duc de Lâclaftre appela vn Notaire publiq:^ en deni^da auoir lettres,amp;tefmoins, des

-ocr page 1443-

DE FROISSART. 511

des Prélats amp;nbsp;des Seigneurs,qui là eftoient:amp;3a{rez toft après,Richard de Bordeaux retourna au lieu,dent il choit ylfu ; fie le Duc de Lanclallrc amp;nbsp;tous les Seigneurs, qui là c-ftoientvcKis, monterentàcheual: amp;nbsp;firent emporter, en coffres Sreuftodes, les deux ioyauxfolcnnels,dcirus-noii«mez: amp;r furent mis en la Treforcrie de FAbbaïe de Weft-nioh{t-icr;amp;: retournèrent fous les Seigneurs chacun en fa maifon:iÿ attendirent le iour tk: Confeil êede Pj'rlementjqui dcuolrcllre au Palais dudit Wellmonfiicr.

Du Parlemefil amp;aj/'emblee äe rveßmo^J/mr, ou Dearytde Laficbißrejpayauitfgt co/xfe

. (i‘Eybj,fiifpubl/quemÿgt;i accepté pour Jioj ci’i^Kgleterre:^^ (omment ti f ut peu~aprelt;s

■cuùrce/^é iVJ praKüe/eJiC ty/Cjap/n/icerjce. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chap. cxiiii.

EN l'an de l’incarnation uoltre Seigneur ydl trois cens nonante Si neuf, auint en An-gletcrre,en Septembre,le dernier iour ^»dit mois,par vu Mardy,que Héry,Duc de Lanclaftrc,tint Parlement au Palais de Wcftmonlticr(qui eh: hors de Londrcs)amp; audit Parlement furent affcmblez tous les Prélats amp;nbsp;Clergé du Royaume dAnglctcrre,ou la plus grand’ partic:amp; apres y furenttous les Ducs amp;5 Comtes dudit Royaume, amp;nbsp;auffi du Commun de chacune ville vne quantité de gens,félon ce que les villes ehoicneek là fut tout le peuple alfcmblé audit Wclfmonftier ce Mardy deuât-dir,prêtent le Du,c de Lan-daflîc amp;nbsp;fes gens:^ adonc chalcngealedit Henry,Duc,ledit Royaume d’Angleterre:^ rnlsraifinj requit elf re Roy,par trois manières amp;nbsp;rai||pns:premicrcment par eonqueif fccondemet pour ItJ^He^es par ce qu’il fedifoit dire hoir: amp;nbsp;tiercemét, parce que le Roy Richard de Bordeaux luy Z^enryile lan-auoit refigné le Royaume en fa main,de pq^c amp;: liberale volonté,prefens Prélats,Ducs, elafirere-jutte. Si Comtes,en la’fillc de la grand’Tew de Londres. Ces trois cas rem«nftr^z,requit le^^^y' ^^^'-^f-Duc Henry de Canclaftrc à tout le peuple d'Angletcrre,qui eftoit là,que de calls difiént^^^ ^gt;*^ ^~ leur bonne volonté:^ incqptinct ref^ondit le Peuple,tout d’vnc voix, que c’eftoit bien ^f,,.,^ ^„; /f^*_ leur volonté qu’il full leur Roy,amp; ne vouloicnt autre que luy:amp; encores,en ciüuyuâr ce ceurenc cr ae-propos,requit amp;nbsp;demanda ledit Duc au Peuple, fi c’eüoit bien leur vok)ntéîamp; ils refpô- etpterent, dirent,tous à vne voix,Ouy:amp; de là en prefent faffit le Duc Héry en fiége Roy^hLequel fiégc choit haut élcué en la falle Echoic couuert tout d’vn drap d’oT, amp;nbsp;à ciel dcfifiis^fi q tous ceux,qui là choicnt,lc pouuoient bien vcoir. Incontinent que le Duc fut afOs audit * fiégc,tout Ic Peuple tendit les mains contr^mont,cnluy promenât foy, amp;nbsp;faifant grâd lieffe: amp;: fut lors ce Parlement conclu:8c puis fut iournîfe affignee pour fon courónemét, au iour S.Edouard,qui fut le lûd# 13 jour d’Odobrci B: famedi deuât fon couronnemet ilfodcpartit de WehmonhienôcfenallaauchaheaudeLondrcs,à toutgrâdnôbrede * gens : amp;c celle nuiéf y veillèrent tous les Efeuyers, qui deuoient eftre faits Chcualicrs le Quaranfr/x

lenacmamiqui turent ic nomorcacxiv). oc curet luus eus *-»«.uyciscnacun lacHamorc, cheuaitert Sz t hacun fon bain g, ou ils fe baignèrent celle nuié£:amp; le lendemain IcDuc de Lâclahrg p'o parle ^iy les fit Chcualicrs, à fa Mclfe : amp;nbsp;leur donna longues cottiÿ verdeS, à chroites manches, ^^'’'y deLau-fourrecs de menu-ver, cy guife deprelacs:ôcauoiét Icfdits Chcualicrs, fur la fenehre ch paule,vn double cordeau de foye blanche,àblanoheshouppettespendans:amp; fe départit le Duc de Lanclahre ccluy Dimcnchc,après difncr,du chaheau de Londres, pour venir nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;'^

à W^chmonhier:amp; choit en pur chcf,amp; auoit ifon «o^ladcuife du Roy de France:8c e-hoitaccompaigné duPnneefon fils,de fix Ducs,fix Comtes,amp;xviij.^aronÿ8t choict ^^^ _.^^ ^. en fomme toute,de huit à neuf cens dicuahers en fa cOmpaigrMe : amp;nbsp;auoit adonc vehu f^^ ^äußrer vu court laques d’vn drap d’or, à la façon d’Allcmaignc : amp;nbsp;choit monté fur vn blanc ^u'dy faille courfier:^ a*ioitlebleu iattier à la fenehre iambe : amp;nbsp;vint ledit Duc tout parmy la ville mefticis. de Londres,amp;grand nombre de Seigneurs, amp;nbsp;leurs gens, vehus chacun de fa liurec en t/oxr du au-dcuifc,amp; tousles Bourgeois amp;nbsp;Lombars marchas de Lötzes, amp;nbsp;tous fbs gras t maihres ronnement de chacun mehier aorné amp;nbsp;paré efe fa dcuifc,cn conuoyant ledit Duc iufqucs à Wehmon- ^^*”9’ ’J““*!, hier.- amp;nbsp;furent le nomlîre de fix Inilîe cheuaux, ^' les rues ou paffa ledit Duc/ürent cc- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;X”^.

luy iourcouuertes amp;nbsp;parces de pluficurs manières deparcmcns:^5y eut ccluy iour,amp; ^rre,parau4nt l’autre d’après, neuf brocherons de fontaincs,cnCcpr, à Londres, coulans, par plu-p^f^iexa»-fieurs conduits, vin blanc amp;nbsp;vermeil. Item la nuiéf fut baigné ledit Dut de Lanclahre: dafire, c^ i\: le lende main,quand il fut leué, il fe confehà ( car il en auoit bon mehier) amp;nbsp;ouïr trois comte d'erby^ Méfiés,ainfi qn’accouhuméauoit, 5cccluy matin les Prélats, qui là choient aflépi-^'i;-'^’‘’^^‘’‘ bicz, amp;nbsp;grand nombre de .Clergé, vindrent en procclfion en 1’Eghfe de Wehmon- ^quot;///J/’^ hier, amp;nbsp;de là au Palais, pefur amener le Roy en ladite Eglifc, amp;nbsp;f en retourna la procef- ^^^£«« iion en ladite Eglifc, fiele Roy enfuyuant apres, amp;nbsp;tous les Seigneurs aucc le Roy ,amp;^rfAw ekapi^ les Ducs,Comtcs amp;nbsp;Baros,au^ient longues houpclandes d’cfcarlate,amp; longs mateaux, ire.

-ocr page 1444-

313 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E (V ART VOL V ME

fourrez de menu-ver,amp; grans chaperons,auffi fourrez en celle maniere:amp; tous les Ducs amp;les Côtes auoient trois honobles demenu-vcr,aflifes furrefpaulc ^«eftre,d’vn quartier de long,ou ciiuiron;amp; les Barons n’en auoiétque deux : amp;nbsp;tousautres Cbcualiersôi tfeuyers auoient houpdandes fourrées,de liurce:amp; cftoitntd’cfcarlatc. Item,en venât dudit Palais à l’Eglise ^ auoit fur le chef dudit Duc, vn drap dtfoye, de couleur indc,amp; quatre clochettes d or Ibnnantes : amp;nbsp;portoicnt ledit ciel quatre Bou|^cois deDouures (pour la caufe que c’eft leur drait)^ auoit àchacun coûé,refpee de l’Eglifc, amp;nbsp;l'efpee de lufticc:amp;porto;trcfpce de l’Eglifc le Prince de Galles,fon q^fié fils,amp; A fpcede lufticc meflîrc Henry de Perfy,Comte dcNonhombclandc, amp;nbsp;Côneftable d’Angleterre (car le Comte de Roftellant eftoit depofé de celpy office) amp;nbsp;le Comte de Weftmalay ,Ma-rcfchal d’Anglcterrc, portoit le feeptretamp;K^trerent les pmeeffions amp;nbsp;Icfdits Scigne urs en ladite Eglife,ainfi comme à neuf hcurcs:amp; auoit au milieu de f Eglise vn haut échau-fautjtout couuert de paremens vermaux : Sc au milieu dudit échaufaut auoit vne chaize Royale,couucrte de drap d’or. Quand le Duc fut v^nu en l’Eglile, il monta lur l'échau-faut,amp; f affit en la chaize Royale.ik eftoit le Duc en cftat Royal, fors qu’il n’auoit point la couronne fur le chef,ne le bônet:amp; là en prcfent,amp; deffus réchaufaut,remonftra l'Ar-cheuefque de Cantorbic,parlcs quatre corpets de réchaufaut,commct Dieu leur auoit ^aertdttK^j tranfmis vn homme,pour eftre leur Roy amp;nbsp;Sirjî.Puis demanda ledit Archeuefqueaüdit Htnryit iMt^ peuple, fi chacun vouloir qu’il fuftconlacré amp;nbsp;couronné à Roy:amp; ils refpondirent tous ^?''^* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;d'vnc voix,Ouy,en tenant les mains contreqponf,^ luy promettât foy amp;nbsp;loyauté. Apres

ce,-dir,^ rcfpoq^u,le Duedefeendit iusdc l’échayÂaut, amp;nbsp;vint à l’autefpour eftre facré: amp;nbsp;à le fâcrer y auoit deux Archeucfqucs,amp; dix Euefques:amp; là deuatu l’autel fut déüeftu de l’cftat R oyal,tout nud, iufques a la conroye : amp;nbsp;là en pre^nt fut oingt amp;nbsp;facré en fix licuxic’cftaftàuoir fur le chef, eifJa poitrine, fur les deux efpaulcs, amp;nbsp;derrière, entre les deuxefpaules,amp; és mainsiôr puis on luy mcilvn bonnet fur fon chcf:amp;,ce pédant qu’on le facroit amp;oingnoir, le Clergé chantoitla Ictanic, Ôe tel office, qu’on dita bcniftrclcs fons;amp; làlc Roy fut veftu des draps de l’Eglifc,comme vn Diacre : amp;nbsp;luy chauffa on vn • vcloux de vermeil, en guife de Prelat,amp; puis vns cfpcrons,à vne pointe fins molette:K fut tirée hors du fourreau l’efpee de Iufticc*amp; là fut benifte, amp;nbsp;puis baillce au Roy (leql la remcit au fourreau^ amp;là cnprîfcntrArchcucfque de Cantorbic luy ceignit ladite cfpce:amp; puis luy fut apportée la eSuronne Saind Edouard (laquelle Couronne eftoit ar-ftfiin ^ tm- chec en croix)amp; fut bcniftc:amp; puis la luy Jffit ledit Archeuefque fur le chef: amp;,apres la rurntment Ju Mefte dite amp;nbsp;ouie,lc Roy fc departft de j’Eglife,audit cftat,pour venir au Palais: amp;nbsp;y a-j^gt; fienrj/ dt upit au milieu de ce Palais vne fontaine, qui rendoit vin blanc amp;nbsp;vin vermeil, par plu-J^tli^re, ^eursfources. Puis alla le Roy en la falle, amp;nbsp;en fon rctrait:amp; apres retourna en la falle, pour difncr : amp;nbsp;fut la premier^ table, du Roy : la fécondé,des cinq Pers d’Anglererre:la tierce, des vilains de Londres:la quatrième, des Chcualiers q^ji auoient efté faits nou-ucaux:Ia cinquième, des Cheualiers ÿ Efeuyers d’honneur : amp;nbsp;eftoit ledit Roy arofté du Prince de Galles) qui tenoif l’efpee de l’Églife) amp;, de l’autre cofté, du Conneftable d’Anglctcrrc(qui tenoit l’efpee ôte Uiftice)amp;,au deflbus,lê Marefchal ( qui tenoit le fce-ptre)amp; n’^eutàhl tablcdu Roy quedeux Archcucfques,amp;di:^fcptEucfqucs. En la

• moitié de ce difncr vin#vn Cheualier(qui fc nogftnoit Diureth)tout armé, môté fur vn cheual,tout couuert de mailles du vermeil, Cheualicr amp;chcual:amp; eftoit armé pour gage de baraiHe.amp;r auoit vn Cheualier deuant luy qui portoit fa lancciamp;rauoievledir Cheua-licrà fon cofté l’efpee toute nue,amp;r fa dague àl autrccofté:ôc bailla ledit Cheualier vn libelle au Roy (qubfut leu ) lequel libelle contcnoit,quc,f il eftoit Cheualier, Efcuyer,ou Gentil-home,qui voufiftdirc,nc maintenir,qucle Roy Henry ne fuft vray Roy,ileftoit ^^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;,, toutprcftdclccombatrc,prefentlcRoy,quandilplafroitauRoyaffigncriournce:amp;lc tM^^* * fitleRoy cricrpar»nHerautd’armes,parfixlicux,cnladitcvillc, amp;aufficnla falle. A frand^J^tf quoy nul ne fapparut.Quand le Roy Henry eut difné, il prit vin amp;nbsp;cfpices cnladite fal-defavu^piH, lc,amp; puis alkàfon retrait:amp; toutes gens fe departirét:amp; alla chacun en fon hoftel. Ainfi Its partît s nbsp;nbsp;fc porta la iournee du couronnemet du Roy Henry:lcqucl demoura cciour,8«:lanuiôl ^ndiiMitfiir. cnfuiuant,8elclcndcmain^uffi,au Palais dudit Weftmonftier. Vous deuezfauoir que rw fit France jg Qomtedc Sallebcry ne fut point à ces folcnnitcz:amp;mal-ajfémcnt y euft efté:ear on le d^B^ ^^*quot;*^‘ tenoit en prifon fermec:amp;auoit bonnes gardes furluy:amp; vobloitlc Confeil du Roy, Ôe wf4H^*’*' ^O'^k de Nobles du pa’is,amp; les Londhes,qu’on luy trenchaft la tefte publiquement, en d’^nelttnrt. kruc dcCcp,àLondrcs:amp;difoicntquc bieHl’auoitdeflaruy (quandilfeftoit auâcéde -^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;porter

-ocr page 1445-

DE FROISSART.


315


porter lettres de crcace,de par Richard deBordeaux, auroydePrâce, Seaux Seigneurs: '•-^^ il ^ amp;nbsp;auoic tefmoigné,dit,amp; porté outre,que le roy Héry eftoiç faux Sema^uais crahiftre) Seque cepeché Set^efFaitneftoitpointapardónenmaisdemaHoit punitiontreferuel* ‘ le.Le roy H«nry, comme doux Se fage, ne fendinoit pas à le faire mourinmais en auoit aucunemet pitiéxar Je Com^e^’exeufoit de ce que fait en auoit:amp; difoit que c'edoit par l’ordonnance amp;nbsp;parolIedes^uatreCheualicrsdcJïùs-nommcz,qui d^colez cftoiér. Le Roy croioit allez toft cxcufances:mais ceux de fon Confeil n’y vouloient pas entendre: Sc diIoient,S^ auffi faifoient les LondrienSjquïI mourroit:aar bien l’auoit deflerui. Si de-mourale ComttAle Sallebery en prifoojcn grand danger de fa vie : amp;nbsp;meflirç lehan de Hollande,Côte de Hoftidônc,ôcpourcetcmps gardien delà ville de Calais,auoitcfté informéjrout au long de la matière dcflufdire:Sr comment fon frcrele roy Richard auoit edé pris,Slt; mené en prifon en la tour de Lô^aes,8lt;: là côdamné,ou aillcurs,à vfer fa vie: amp;auoitrehgnécouronne,Sftout, amp;: eftoit Henry deLanclaftre roy d’Angleterre. Le Cote de Hoftidonnc(quclque cnnuy,ou déplaifance,qu’il euft du roy Richard, fon fre-re)confiderale temps Si les auenturfs: 6^ regarda queluy tout feul contre la pudrance d’Angleterre(q trop grade eftoit)il nepouuoit obuicr. Audi la Côtelfe/a femme)laqlle eftoit foeur germaine du roy Héry)luy dit(quâd il fut retourné de Calais en Angleterre) Môfeigneur,ilvo’ faut paffèr voftre courrouxpatiémétôrfagcmét:S^ne faitespascho-fe,ou vous ayez dómagc:carMófeigneur[eRoy,mó frcre,vou5 peut faire beaucoup de biés:ôc fi vo^ez que tout le pais f'cncline àluy:ôc,fi vous môftrez aucun mal talent, voüS'' cftes perdu. Si diffimulcz de ce fait ici,ie vgus en prie,amp; ie le vous confeille:car autant bien eftleroy H?nry voftre frcre,qui^eroy Richard eftoit. Si demeurez delezjuy : ôc vous le trouucrez bon Scloyal amy:car il n’y eut onques fi riche roy en Angleterre, corne il cft.Si vous pourra35c àj^oz enfarft encores,faire beaucoup de biens.Le Comte de Hoftidonne entendit bien les parollesquc fa femme luy dit amp;i remonftra:car ilfut aftez imaginatif.Si la crcut amp;nbsp;f’y cnclina:amp; vintÎleucrs le roy Henry fon fcrourge:amp; fhumi-lia. Sc luy promit foy, loyauté,amp;fcruicc à faire. Depuis fit tant le Comte de Hoftidon- le Comte de ne,parmy les bons moiens des amis qu’il acquit, amp;nbsp;tât en pria au Roy, que le Comte de fiefitelniae, Sallebery futouy,amp; recueilli à toutes exeufations : amp;nbsp;luy fut pardonne tout Ôc que fait auoit au voiage de France : amp;nbsp;retourna en la^racc du roy Henry ^amp; du peuple.

Cernent les nom/e/les ae laprifi du roy ?.ichard furetfieuefe» Fraee^paf la venue ele la Dame f„fj;f„epardon ele Coucy^au grand deplatfr du I^y char les: fr eoment l^ue de 'Rourhon taßha peur néant ^^ deliurance à réduire laordeaux^^ autres villes d’i^^ui/ttineß la ceurone de France, chap. cxv. auComtede

QVandlaDamcdeCoucy fut defeendueà Boulbngne, cllehaftafesbefongnes,le saUeheÇr.

plus toft qu’elle peut : amp;nbsp;fc meit au chemin, pour venir vers Paris, amp;nbsp;ia rfturmuroit on en France,en aucuns lieux,des incidens, qui cftoient auenus en Angleterre. On en fauoit aucunes chofes par aucûs marchas de Bruges,mais,ciuâd la Dame de Coucy, q e-ftoit en Angleterre auec la ieune Roine Yfabel)fut retournée,on feeut la vérité pure.La Dame,quad elle fut venne,fc tira àîhoftcl de fô tnari.Ce fut raifô.Nouuellcs furet inc5 tinét à l’hoftel de Saind-PoUauquel le Roy eftoit)q la Dame de Coucy eftoit venue, amp;nbsp;tout incôtinct fut mâdé le Seigneur de Coucyj^leql aug^it couché à fon hoftel,la nuit de- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

uât)qu’il venift deuers U Roy, pour luy faire fauoir des nouuelles du lipy Richard d’An-gletcrrc3amp; de la Royne Y fabel fa fêm«. Si toft corne il fut vcnu^l entra en 1 Gehabte du , Roy:lequcl luy demâda de l’cftat du roy d’Angleterre,amp; de fa fillc.Le Cheualier neluy ofa celer;mgt;ys luy dit tout plaincmêt cc,dót fa femme l'auoit informé. Quad le Roy de Frâce fccut fes nouuellcs,îi*luÿ furet moult déplaifates ( car il fauoit les Anglois durs amp;nbsp;mcrucilleux)amp; auoit ledit^oy de Frâce cité en bonpoin(ft,vn grand t^ps:mais de courroux il retourna en fa raaladiede frenaific:dont les Baroift de frâce,fes oncles,fon fre- leroj de Fra~ re,^ moult d’autres,fufet moul6eoBrroucez,fiaméderlepeuflet:Slt;: dit le ducale Bouta eeretombé en gongnc,Ce fut vn mariage fait fans raifon:amp; bien en parlay adonc,tji|and on le traittoit/* maladie de ^ procuroir.Ie n’en peu eftreouy. Oncquesles Londriens n’aimerent parfaitcmcntlc/^^ƒƒ'^^ƒ*'**^ rov Richard.amp;toutee méchefvient,amp;eft cngédréparlc duede CIoceftre.il nous faut fauoir, amp;nbsp;pourueoir, comment les Anglois fe voudront maintenir. Puis qu ils ont pris j{tch4râJfin leur Roy,amp; mis en prifon,ils le feront mourir(car oncqucs#e raimcrent:pourtant qu’il vendre, ne vouloir point de guerre, mairtoute paix) amp;nbsp;couronnèrent à Roy le Duc de Lancla-ftre. Il fe liera amp;*obligera^randement enuers cux:amp; fera ( vueille ou non)tout ce qu’ils voudront. Là fut dit Si propofé, par ledit Duc deBourgongne, qu’il conuenoit fauoit comment fe voudroient porter ceux de Bordeaux ( carle royltrchard fut là né : amp;

J nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DD

-ocr page 1446-

520

moult I’aimoiennamp;aufTifaifoient ceux d’Ax5amp; de Bayonne,amp; ceux des limites de Bor-delois)amp; bon feroit(ainfi qu’il dit)que Ic Conneftablc de France,meffirc Louis de San-■\Lcfurnor,t Jf ccrre,en fuft fignific,amp; fe tiraft furies frontières de par-delà,amp; cuit au^c luy mefliref Re ‘*'^'*'^quot;jfutt*^ ^oâutjlc Barrois des Barres,amp; aucuns Barons amp;nbsp;Prélats ^ qui feulfenftraittci, amp;nbsp;que fon ^tecenefiitJe ^‘•^’'^ dc Berryfen aHaftcn Poiâ:ou,amp; fe tiraft furiesfrorgicres de Xaintcs,dc Blaues, amp;: Roie.^4«4/ de MirebefparquoVjfi ceux de Bordeaux vouloient entenSte à nozrraitrez,ilsfuflétre 4» Barrois nbsp;nbsp;cucillis,car nous 1« deurions auoir maintenant ou iamais. Les paroUes du Duede Bour-iimefimble^ne gongne furent OUÏ CS amp;nbsp;crcuë.^amp; en fut ordonné tout ainli comme n auifa:^ auBi il l’en f^iatoufiews 3oit bicn,amp; par bonne manière. ^ eut de ce dire amp;nbsp;confcillcr bonne delete imaginatió nomme tehatt. car(quandccux delà cité de Bordeaux,de Bayonnc,amp; d’Ax , entendirent que leur Sire, le Roy Richard,cftoit pris,amp;: mis en la tour de LondreSjÔc comment on auoit fon con-feil exécuté,amp; le Duc Hcri dcLâclaftrc cç8rônc à Roy)iis furent trop cmerueillezzamp;nc peurêt croirc,du prcmier,quc fi grâdmccheffuftaucnu en Angicterreanais petit àpetic tantdcnouuellcs vindrcnt,qu’ilscognurcnt que c’eftoit toute vérité. Adonc furent do t nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;fcs ces trois citcz:amp; nelaiftèrent homme,n’Efeuyer^ entrer dedans, n’iflîrdehors.amp; furent fort melancicux:amp; par cfpecial ceux de la cité de Bordeaux,carie RoyRicharda-uoitefté nourri entre eux; Si l’aimoicnt bien, amp;nbsp;quand les Borddois venoient deuers luy,il les recucilloit doucement amp;nbsp;ioyeufemcnt:amp; l'enclinoit à leur faire toutes leurs re-queftes amp;nbsp;volontez.Doncques ils dirent,quand les certaines nouuellcs en furet venues. Haa,Richard,gcntilRoy,ParDieu,vouseftesîepluspreudhommcdcvoftrc Royaume. Ce dommage amp;encombrier vous ontbralfélcs Londriens, n’onequesne vt)uspcuren6 aimer:amp; epeores moins,dcpuis que vous voiis alljjftcs par mariage airtf oy de France.

Ce mechefeft lfgrand,que nous ne le pouvions fouffrir.Ha, Roy Riclftrd, ils vous ont tenu à Roy vingt amp;nbsp;deux ans:amp; puis vous ont códamné,amp; fris à mort,car puis que vous Zamenuttens, elles en prifon,^: qu’ils ont couronné à RoyleDucdc Lanîlaftrc , ils vous mettrontà JesSordebit mort. Ainfi couroicntles lamentations parnti la cité de Bordeaux amp;nbsp;en Bordclois: amp;nbsp;tat /ùrbmechef que le Séncfchalde BordGaux,vn moult vaillantCheualier,Anglois,efcriuit toutes les p* du rojf i^tchard folles amp;nbsp;rcgrcts,que^:eux de Bordcaux,de Bayonne,amp; d’Ax faifoient, amp;qu’auccccilse-• ftoient fur le point d’eux rendre au Roy de France. Scs lettres eferites amp;nbsp;iccllccs, il prit vn fien feablc varlct:amp; fit tant qu’il eut vneoef,qu’il fit équiper:amp; fit tant par la force du bon vent,qu’il vint à Cornouaillai amp;nbsp;puis cheuaucha tant par fes iournées, qu’il vint à Londres.Pour lors y cftoit le Roy^cnri:amp; auoit Parlement aux Londricnsdefquelspar accord prirent ces letrres,car elles fadreçoient génerafement au Roy amp;nbsp;aux Londriens.

* Si furet ouuertes amp;nbsp;leuës: amp;furccl»Royamp;lesLódriens curent confeil,mais ie vous di-^uertijfiment ^^^ que lesiLondrien, en rcfpondircnt,cbmmcntceux,qui gueres ne furent ébahis des duscneßbal nouucllcs.Ils dirent,lcslettresouics amp;nbsp;entendues, Cenc fcraiaque ceux de Bordeaux, de Bordeaux fte de Bayonne)fc tournent François,car ils ne fauroient viure en leur dangcrm’il^ne fan au Bs}' Henri: roient foufftir les rufes,qu’ils fbnt.Ils demourent aucc nons francs amp;quittes;amp; fi les Frâ-'^'delb^* Ç®’5 ï®5^o’®’®®*®”fgt;’J^^®*^®‘®“^*^*^^®5gt;^*'^^®’^^*2,dAix outroß fois l’an.LaqucUcchofc ilranî^ à fi fis n’ont pas accouftumé.Si leur feroit trop dur à cotnmécer.Auccqucs tout cc,ccs trois retire Franc, citez font cnclofcs Si enuironnéÿ degr^is Scigncurs)lelt;qucls font loyaux amp;nbsp;bons An-tx« premier glois,amp; toufioursigjnt cfté:tcls que les Seigneurs de tPiuicrs,dçMucident,dc Duras de er fécond. r£,/^Lcnduras,*ic Copanc,dc Rofem,dc Logeren, amp;pjufieurs autres Barons amp;nbsp;Chcualicrs) tlafin^ntno- par lefquels ils auroientla guerre toute prefte à la main:n’ils ne pourroient iflir, ne faillir me Pomiers, hors de leurs citez,qu’ils nc fuirent pris.Non-obftant cc,quc le Séncfchalde Bordeaux C7- angiirac cousait eferit,no” ne faifôs nulle doute que iaanais ils fctôuroétFran. Neâtmoinsnous pourroient nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;i -n nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;1 • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•• nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;0

•^receVwAzu Y cnuoicros homiÿe de vaillance amp;nbsp;de prudencciquc bien ils aimcntamp; cognoinent, car 0 Logeren, fis les a gouuernez autresfois.* Ce fera melfirc Thomas.deT^erfi. Ainfi comme ils le peuapres. propofcrentil futfailt;ft:amp;fut prié amp;nbsp;ordonné mclfirCTliomas dc^erfi, de parle Roy5c les i.ondriens,d’alllt;y en ce voyage,amp;d’entendre aux befongnes du pays. Mclfiro Thomas de Perfi n’y euft iamais rcfulé:mais f ordonna de partir,le plus-toll qu’il peut. Il c-ftoit cnuiron Npcl,que les mers ont fort vent,amp; font moult creufes.Si fit faire fes pour-ucances toutbcllcmét en Cornouaillc,au plus prochain port dudit Bordeaux,^ furet de fadeliurance deux cens hóiiics-d’armes,amp; quatre cens Archers. Enfa copaignie cftoit fon neucu.Huc de haftingues,Thomas CoIlcuille,Gutllaumc de rille,Icâ de Grailli,Ba-ftard,filsdu Captai de Buz,GuillaumeTrai(fton,Ichan d’Aubùrticourt,5cplufieurs autres amp;nbsp;autfi l’Euefquc Robert de Londres,amp; maiftre Richard DoaIIe,amp; attendirent iufques à ’ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;t la My-

-ocr page 1447-

DE FROISSART.


3^5


t la My-mars, auant qu’ils entraflent cn nier. En ce temps, auant que ces Seigneurs ve- -[Qulfiit de nilTent à Borde:^x,le Duc de Bourbon vint en la cité d’Àgen, pour traitter aux Borde- 1400-lois:amp; Hti^nt partes parolleSjamp; bonnes aireuranceSjque les Confaux des citez de Bor- Prattle dtt deaiix,d’Ax,amp; de Bayonc^Ket enuoiez en la cité d’Agen.Lc Duc les receut amp;nbsp;recueil- ‘^/^^^/J^r« lit grandement de paroU«* toutes fardes de promcfles:amp;'leur dôi^à entendre,que f’ils ^^X/n/orX-fe vouloicnt rounder François,Se venir en robeifTance du Roy de Rance , il leur accor- i^j^^ ^r autres deroit tout ce qu’il luy dcmanderoicnr,amp; le leur IccHcrcèit à tenirà perpetuité:amp;,quand ^^„»taniens, ils viendroiér an FraneejOu à Paris, les Frâçois de toute leur puiflance les cxpedicroict: rf la couronne amp;nbsp;moult de choies leur promit à iurer,tenir,amp; feeller:amp;ceuxrefpondirentque,retour- de France. nez és citez defrus-nommees,ils le remonftreroient au Peuple,amp;auroient confeil amp;nbsp;a-uis de ce faire:amp; fur ccluy eliat ils fe depart^td’Agen amp;nbsp;du Duc de Bourbô, amp;nbsp;retournèrent chacun en fon heu : amp;: remóftrerent a ceulx aufquels il appartencit de parler,les traittez du Duc Je Bourbon:lefquels fe dérompircnr,amp; allèrent tous à neanticar les cô-munautez des citez delfus-nômeesconfidcrerent leurs affaires, amp;nbsp;comment le Royaume de France eftoit vexé S^ molcfté de tailles, de fouages, amp;nbsp;de toutes exaâions vilai-ncs,dôton pouuoit extorquer argent.Sidirêtainfi, Si les Frâçois dominoict fur nous, ils noustiendroiétencesvfages. Encores nous vaut il mieux dire Anglois:car ils nous ^f, .yf^uHa-tiennent fracs amp;nbsp;liberaux.Si les Lôdriensont depofé le roy Richard.amp; couronné le roy mens prennene H cnry.que nous touche cela?toufiours auôs nous Roy:amp; nous auôs entédu que l’Eucf- refilution de Je que de Llt;îhdresamp; meffircThomas dePerfy ferôt de brief ici.Si nous informerótde la ^‘quot;^gt;' ^»^lt;'r veriré.N ous au«ns pP de marchâdi^s de laines,de vins,amp; de draps,au^ Angloi^,q nous '-^'’X^“^-n'auoris aux Fr:ftiçois:amp; fi nousy enclinons par nature beaucoup mieux.Gardon que ne ^^^-^^^ j^ facions traitté nul,dontno?lspuifiîot»s apres repentir. Ainfi fe rompirent les traittez de fE^jjiee de Bordeaux;d’Ax,amp; de Bayonne,aux Frâçois:ne ries n’Âî fut fait. Auffi l'Eucfquc de Lô- Londres er de dres,mdïire Thomas de Pcrfy, amp;nbsp;leur ch^fge de Gens-d’armes amp;nbsp;d’Archers arnuerent Meßtre rhf^ au hauredeBordcaux:dontmoultdegensfurentréiouis, amp;nbsp;aucuns courroucez : quile maidePer/j parti vouloient tenir du roy de France. Si fe logèrent ces Seigneurs d’Angleterre tous ^ ^'»'dcauxf cnfembleen l'AbbaicdeSainôt-Andricu: amp;,quand ils veirent que temps amp;nbsp;h eure fut, ^^,.*^^„. ilsremonfirerentàla CommunautédeBo«leauxrdIat d’Angleterre, amp;nbsp;ce pour quay 7”^^ nbsp;”’

ils eftoient là venus : amp;nbsp;feirent tant que tous fappaifAent amp;conftntercnt, amp;nbsp;auffi ceux* d’Ax amp;nbsp;de Bayonne.Si demourerent les citez,amp; touns les appendances,Anglefches,amp; trop y auroit à faire à les tourner Françoifest

Comme fit le Confeil de France emioia veotr dr -vißte^ Madame Tfabeau de France .^femme du roy Richard.,par la permifion du noteueau roy Henry. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h a p. c\ V1.

AVifé amp;nbsp;confeillé fut en France,en l’hoftcl du Royfpourtant qu’on le voioit defolÿ

Ze courroucé de rauenturc,laquelleefioitauenue à fon fils le roy Richard)qu’ils en-uoieroient cn Anglcterrc,dcp3r le Roy,aucun Seigneur notable amp;prudent,pour veoir amp;nbsp;fauoir l’eftat de la Royne.Si furênt priez amp;nbsp;chargez de là aller meffire Charles de La-breth amp;nbsp;Charles detHangcr.s:lefqucls au commandement amp;nbsp;ordonnancedu Roy obéi- quot;[sata dit ic^f rent volontiers:amp; ordonneront leurs befongsies:amp; fqidcpartirent de Paris, amp;nbsp;tant che- ^®. Han^ftî minerent qu’ils vindreut à Boulongne:amp;r là f arrcfterent:carilsauoi«nt enuoié vnHc- ^ß‘^pi‘^''‘9» raut,parlerauroy Hcnry:car fansalfeurancc (nonobftant que frênes fuffent entre Frâ-« ce amp;nbsp;Anglererre)ils ne f’y fufient pas volontiers bout;pz.Le roy Héry ( qui moult fe fen-toit tenu au^roy de Fr3nce)parla à (on Confeil. Accordé fut amp;nbsp;dit au Heraut François, qucc’eiloit bien la plaifanceamp; volonté c^ Roy, amp;nbsp;de fon Confeil, qu’eux amp;nbsp;leur com-paignie venifTent en Angkterre,amp; tout le droit chemindeuers le Rojr,fàns tirerailleurs, fors que par congé. Le Heraut François retourna à Bcîtilongnc : amp;nbsp;dit aux Seigneurs François tout ce qu’il ^uoit impetri* Laquelle chofe leur pleut afièz bien.quot;puis qu’autre çhofeils n’enpouuoientauoir. Sifeirent éqüiper leurscheuaux envieux vaiffeauxpaf-fagers:amp; puis entrèrent es nefs:amp; prirent le parfond;amp; nagèrent tant,par le fort du véf, qu’ils vindrentau port de Douurcs.Puis iffirent de leurs vaiffeaux-.amp;ciwrerent en la vil-le:amp; trouuerêt vn des Chcualiers du roy d’Angleterre (qu’il auoit là enuoyé pour les rc-cueillir)qui les receut;amp; autresfois l’auoient ils veu à Pari^auecquesle roy Henry:par-quoy ils cn furent pluftoft accointez. Meffire Charles de Labrethamp; le fire de Hangers furent logez enta ville doDouurcs bien amp;nbsp;honnorahlement:amp;feiournerentlà,târ que leurs cheuaux furent mis hors de vaiffeaux,amp; refraifchis:amp; puis mçnterét fus:amp; cheuau-cherent vers Cantorbic : amp;nbsp;par tout, ou ils farreftoient amp;nbsp;venoient, tout eftoit paié amp;nbsp;dcliurc de par le Roy:amp; chanaucherent tant qu’ils vindrent à Eltern : amp;nbsp;là trouucrcntlc

DD ij

-ocr page 1448-

^1^ nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E QJV ART VOLVME

Mc/ilrecbarles RoyHcnfijamp;affezdcfonconfcil par raifon.LcRoy leur fit moult bônechcre,pour i a-d’Albreth trie niour du Roy de Francczauquclil fefcntoitgrandement tenu. McffirçCharles de La-sirede/Jan^efl bretb remonftraau Roy ce,pourquoyilseftoiétlàcnuoiez,amp;venus.ï?cRoyJ^L)r refpó* vers le}{oÿffe- dit amp;nbsp;dit,Vons tirerez à Londres5amp;ic feray là,dedans quaÿe iours, amp;auray moeôlcil, r]gt;d^n^l, de puis VOUS aurez refponfe de ce,quc VOUS demandez.Illeur futft afltz: amp;nbsp;difncrét celuy ch^rL ^df'^ louraucclc Roy:amp;puis après difncr,montcrcntàcheualamp;chcuauchcrétà Lódrcs,amp; e-^ * ^^‘ ftoit toufiours auec eux le Chevalier du R oy :qui les logeait tout à leur aifcjamp;.' one ne les laiflTa.maisfuttoüfiours en Icurcôpaignie.LeRoy d’An.gI.vintàLondr»s( ainfi que dit auoit)amp; au Palais dcM/eftmonfticr.rcs Seigneurs de France furet fignifiez de fa venue amp;nbsp;fordonnerent pour aller deuers luyjquand on les manda, Le Roy auoit fon confeila-uecluy,amp; eftoit auifé de ce qu’il deuoit re(^ndi e:amp;fut refpondu fejô leur dcmadedîs ,. . difoient qu’ils eftoient venus,amp; cnuoicz cr^ngl. de par le Roy de France £: la Royne, h^uelltUfut’ P°’^’^ venir laRoinc leur fille,la jeune Roinc d’Angleterre.Il leur fut dit*Scigncurs,nons ffrwïs4ux ne vous voulons pas déuoier,que vous nelavoicz,mBisauât,vous nous iurcrezfuififatn Ambajf.du ny nient,que de chofe nulle, qui auenuefoit en Angl. de Richard de Bordeaux, ne d’autre chartes devoir chofcjVous nc parlcrcz,nG ferez parler borne des vollrcs: amp;nbsp;fivousfaitcsle contraire, il faßUeen^n- eft ainfi determine que vous courroucerez le pays grandement, amp;vous mettrez en ^leterre, pg,.ji jg voz vies. Les deux Cheualicrsrefpondircnt:amp; dirent que point ne vouloicnt rôpre l'ordonnance,qui faite cftoit,amp; que,mais qu’ils reuffent Vcuë,amp; parlé à elle,ils fe contenteroient,amp;mettroiét au retour.Depuis ne demoura guéres qucle CôTc deNor-thombellâ(ie les giena à Anoinges-lc-bourg,?cucr^ icunc Roine d’Angl.qui fy tenoit pour l’heure,amp; là eftoient la Duchefte d’Irlâdc,fille au Seigneur de Couti,amp; la Duchef* le de CIoceftre,dcIez elle,auec fes filles,amp; aucune»Dames ÂDamoifelles.-qui luy teno» entcompaignie.Le Comte de NorthombcIIandeamena mr^fireCharles deLabrethôi meftire Charles de Hâgersà Anoinges-lc-boflrg,dtucrsla Roine dAngIcterre: qui les recueillit doucement amp;nbsp;benigncmenr,amp;parla aftez à eux: amp;: demanda de fon Seigneur depcrc,ôc de faDame de mere,comment ils fe portoient.Ils refpondirent bien:amp;parle-ipep^rt des jBn rent à grand loifircnfemble:Sc bien tindrent ce,que promis auoicnr, car ils n’ouurirent iaipideurs du onclcur bouche du Roy Richard.Qiiand ilweurent fait ce, pourquoy ils eftoient là vc-roji charts. 4- Hügens prirent congé de la Roinc: fit fen retournèrent à Lódres.Depuis nc feiournerent près auw veu paslongncmêt:amp; ordôncrentlcuif befongncs,amp; tout ce qu’ils defpendoient,cftoit cô-w ne'^^^ nbsp;nbsp;pf^5amp; payé parles Officiers du Roy :amp;fe départirent de Londres: amp;vindrent à Eltern ßtßUe^ben ^^ ’^5 difncrentdelezIcRoy: qui Icftrfit^donncr amp;prefentcr beaux loyaux. Si prirent nes promeßes Congé du Roy,airez amiablementA'il leur donna ( car il fe fentoit tenu auRoy,amp;:àla dur^ ffenr^. 1-^0inc de Erance)amp;leur dit au deparremenr^Dites à tous ceux,qui cy vous enuoiét,quc la Roinc d’Angleterre n’aura ia mal,nc nul encóbricr:amp; toufiours tiendrafon eftaf bien ordonné3amp;grand,ainfi comme à elle apparticnt:amp;iouira de tous fes droits , car pas nc doit cognoiftre,ne fentir,mutations aucunes,Celles oftt efté,ouTont.De ces parollcSjdi-tcs de la bouche du Roy,fe contentèrent les Chcualicrs, amp;.fe départirent atant, amp;: vin-

* nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;drent coucher celuy iour à Darde^^te,amp;Jc lendemain à Efpringhc,amp;puis à S.Thomas de Cantorbie:amp;d»lavindrentà Douurcs:amp; quelque lieu qu’ils ^Jaflent,les Officiers du dloy comptoient amp;nbsp;payaient. Puis montèrent enlt;ner:amp;vindrentàBoulongne:amp; puis exploitèrent tant,qu’ils vindrcnt àParis:amp; là tro'uucrcntle Roy amp;nbsp;la Royne:aufqucls ils recordcrent tour ce,que vous auez ouy,amp; la manière comment ils auoicnr exploité.Si demourcrent les choies en celuy eftat.Nous j|arlerons vn petit d'Angleterre.

commef/t les comteside Hoßidonne (ß ede Salberi^c^ attires Seigneurs d’slngl. aiantfailli à iuer le R oy Henri de Landafre en ifahifonßeleuerent en armes aonire luy-.^r comment ils furent eleconfta,(^ leurs teßes tranchées,ç^renuoiees au Roy* • chap? cxvii.

PLufieursargum^HSamp;queftions furent en Angleterre, desNoblcs amp;ConfauxdçS bonnes-villes, que Richard de Bordeaux fuft mort amp;nbsp;occis: par quoy on ne penfaft plus fur luy,car bien l’auoit dclTerui. A ces casSé articles refpohdit le Roy Henri,quc pitié il en auoit:amp; difoit que fa mort iamais il nc confcntiroit,amp; que la prifon, ou il eftoit tenu,dcuoitfuffire:amp; remorlfiroit qu’il l’auoitpris fur luy.Si luy tiendroir fa promsITe en tierement.On difoit au Roy(ccux,qui nuire luy voulôient)Sire, nous voyons bien que pitié vous meut à dire amp;nbsp;fairc:mai^ vous faites pour vous vnéperilleul^ choie, car tant comment il fera en vie(non-obftant que doucement il vous ait refigné la couronc d'An gleterrc,amp; que tous vous ont reccu à Roy,8e fait foy,fcrmcntjamp;h0mage)il nc peut eftre V nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;qu’il

-ocr page 1449-

DE FROISSART.


5^7


qu’il n’y ait encores en ce païs aucuns,qui l’aiment amp;nbsp;ont aimé, amp;: qui toft Feroient relc-uez contre vous,fi aucunes apparences il veoient defadeliurance. Àufli le roy deFrâce (duquel il a la filft^ manage)eftde ces auentures moult courroucé, amp;nbsp;volôticrs y pour-üoicroit,f’Â y trouuoit moycn,amp; Fa puiflance cft bien grande, auccques les alliacés qu’il pourroit auoir en AngletetrÂLe roy Henry rcFpondic à ce, amp;nbsp;dit, luFqucs à tant que ie ze j^ ffenry vcrraylecontrairCîamp; queîeroy de Frâcc,ou autre pour luy, voudr^t faire partie à l’en- (le Ldnclaßn contre de moy.ie «e me mueray poinnmais tiendray ce que ie luy ay promis.C’eftoit la ^‘ '^^“^ einde-refponFedu Roy:dontilluyfuftprcFqucmalauenu:ainfi^ueievousrecorderay.LeCô--^^”^quot; ^* te de Hoftidonne,mefrirelehande Holande,frcrc du Roy Richard (qui auoit à femme ””7 ^A^ la feur du Roy Henry)ne pouuoit oublier l’auenture, amp;nbsp;non fiifoit auflile Côte de Sal-lebcry.Si eurent vers AcquelTulfort fecret jjarlement enfemble, amp;nbsp;regardèrent cornent ils pourroicnt deliurer Richard de Bordea)(j|Üe la Tour de Lódres,amp; deftruireamp; occire le royHenry, Simettre vntroublecn Angleterre, amp;auiferent qu’ilsferoientvnesiou-ftes de vingt Cheualiers dedans,amp; vingt ËFeuiers, amp;nbsp;que la fefte fe tiendroit à Acquef-fufFort,amp; tous couuertement ils prîcroient le Roy qu’il y voulfift vcnir:amp;, feant à table, ils rocciroient(car ils Feroient fi pourucus de gés de leur codé,que tout ce ils pOurroict bien faire(fic feroient veftir,amp; appareiller en habit Royal,vn Clcrc(qui f’appeloit Mag-dalain,amp; auoit efté de la chapelle au roy Richard, amp;nbsp;bien luy pourtraioit de forme amp;nbsp;de figurc)amp;feroient entendant au peup!e,q^e Richard feroit dciiuré,amp; retourné enfon e-ftat,amp;: puij mâderoient leur fait au roy de Frâce:qui râtoft leur enuoieroit, par les ports amp;haurcsdc me|,grâdfccours,par le Cornée de Saind-Pol,amp;; autres. Toutainfi,comme /««^«j« cou ils le propofcrcjitjil fut fait,amp; feirerf^par vingt Cheualiers amp;nbsp;vingt EFowiers’bien accô- de ffoßidonne paignez de Dames amp;nbsp;Dan^ifellcs,anoncer vne fefte à Acquefluifort, amp;nbsp;auoiét de leur c^ d’autres, cofté amp;nbsp;alliance le ieune QomteThômas de Kent, neuen à meflire lehan de Holande, ‘»frefr^t ^ auffi vn des grans Barons d’Angleterre ^le Seigneur Defpenfier:5c cuiderent auoir le P’«’'? Comte lehan de Roftcllant(pourtant que le Roy Henry luy auoit ofté l'office de Con- ^^a^ * neftablc)mais ils y faillipcnt,amp; veulent aucuns dire que par luy fut leur Fecret reuelé.Ce-fte fefte arreftee, amp;nbsp;les pourucances faites, le Com:c de HoftidoAnc vintà Windefore (ou le Roy cftoir,amp; tenoit fon eftat)amp; f humilia grandement enuers luy.-commc celuy, T qui vouloir par douces parolles le deceuoi?, amp;nbsp;faire aller à cellesfefte, amp;nbsp;en pria moult i affeélucufemcnt le Roydequel n'y penFoit que tout bicn,amp; luy accorda aftez legcremêt: dont le Comte de Hoftidône amp;it moult réiouy, amp;nbsp;FÄlepartit d’auecques le Roy,amp; prit congé,amp; dit au Chanoine de Roberfac, Appareille toy de venir à noftrc fefte.Ie te pro-mets,que Fe tu y Viens,amp; fi ie te rencontre furjes rangs, ic la te donneray belle, ou toy à moy. Adonc refpondit melfirc lehan de Roberfac,Par ma foy,Sire,fi le Roy va à voftre feft^ie ne faudray pas que ie n'y voife.Et adonc le frapa le Comte de Hoftidonne en^a main,8cdit,Grandmerei;Sc paflâoutre. Plufieurs Cheualiers amp;nbsp;Efeuiersd’Angleterre, aufqucls la cognoiffanc« de cefte ^efte vcnoit,fappareilloict,amp; leurs harnois ordonoiét:

amp; en eftoient tous les armeuriers de Londres moult cmbefongnez.il fut dit au Roy,par ceux qui côfeiller le deuoift^Sc garder,Sire .à cefte fois vous n'y aucz que faire, ne point vous n’irez:car nous auons ouy murmurer aifcunc« Aofes, qui ne nous Font pas pfaiFan-tcs,n’agrcables,amp; de btief nous en faurons la verité.Lc Roy crcut fdîi Conj^eil, amp;nbsp;ne fut ^ ^^^^^ ^^ poît à cefte fefl c,ne nuis de Fes Chc!tjaliers,amp;: n’y eut quafi nul?fors ceux qui le vouloiét

occire amp;nbsp;meurtrir.C^md les Comtes de SaHeberyrdc Hoftidonnc,amp; de Kent,amp; le fire ff^ddefin at-~ Dcfpenfiep,vcirent qu’ils auoient failli à leur entente, amp;q point ils n’auroiërleRoy par tMU^f fi tmt la manière qu’ils le cuidoîét auoir,fi parlferét enfemble,amp; dirér:!! nous faut aller à Win- natie n^ji He-deforeS^ émouuoirIe, pais.Nous mettrós Magdalain eijeftat Roia!^le ferons cheiiau-tx lt;t 1‘tfiße de cherauecnous,amp; dóperós ?entc^drcqc’eft leroy Richard,quicftdeliuré. Tous ceux^, qui le verront,le croirÓt,8e aufti ceux qui en orront parler, amp;nbsp;par ainfi deftniïrons nous

Inoz ennemis. Ainfi,cóme ils propofcrent,ils le feirent,amp;: Fc meirAt tous enfemble d’v- comte de H-e-nc alliacé,amp; fe rrouuerent bien cinq cens hómes,vns amp;nbsp;autrcs,amp; meirent celuy Magda-ßidenne er de lain en droit eftat amp;nbsp;habit Roial, amp;nbsp;le feirent cheuaucher auccques ciîx, amp;nbsp;Fen vindret ßs compUcet, vers ledit Windeforemule roy Héry fe tc'noit en fon eftat. Dieu luy aida propremêt:car pour tuider jnouuclles luy vindrent que les Çôtes de Hoftidonne, de ^allebcry, amp;nbsp;leieune Cote de fi^tprendre le Kcnt,amp; le fire Defpenfiev cheuauchoient amp;nbsp;venoient vers Windefore, pour le prendre

amp; occire, amp;nbsp;eftoient forts aftez, pour prendre le ehafteau de Windeforc, amp;faifoicnt^^J^^^^^^^ Magdalain, vn des Clercs lt;^ la chapoile', qui auoit efté au Roy Richard, cheuauchera- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;f,„(^^

uecques euxjôê donnoient^ entendre que le roy Richard cftoit deliuré : amp;nbsp;le croyoient Inj,

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DD nj

■ /1

-ocr page 1450-

518 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E Q^V A R T V 0 L V M E

moültdcgcnsfurlepaïs:amp; difoienr. Nous fanons veu:amp; cuidoient bien dclnyqne cë tuft Je roy Richard;amp; fut dit au roy Henry, Sii’Cjpartezvous r5tóftd’icy:amp;eheuauche« vers Londrcs:car ils viennent icy tout droit. Le Roy creu t ce cóleü,^J«y amp;nbsp;tous fes gés montèrent à cheuabamp;fe départirent de Windeforc, cheuautliantle eftemi« qucievo* ay nommé:amp;n’cftoicntpas loing^quand cc$Gens-d’arm»s*quioecireIe vouloient, ar-riucrent audit Wii^cforc:amp; entrerét en la porte du chafteati(car ils n'y trouucrét nul-luy,qui la leur refulaft)amp;: allerer par tour,chcrchant de chambre en cambre, amp;nbsp;proprement és maifons des Chanoin«ssamp; cuidoienttrouuer laie Royimais nonfeirenr.Qiiâd ils veirtnt qii’ils auoient failly,ils furent moult courroucez:amp;Je departiTctdelà:amp;; vin-drent ccluy iour logera Coliebruth;Sf faifoient moult de peuple^par force amp;nbsp;par trait-Grand Ranger té,allcrauecquescuXjamp;difoicntquclcroyJlichard cftoitenleuf copaignic. Lesaucus du i^ty j^i- le croyoicnt,amp;les autres non. LcRoyHiujy(quifcdoutadctrahifon)lehaftadechc-chard, pari^- uauchcr:amp; f en vint bouter,par derrière,au chaUeau de Londres ; amp;nbsp;ftymeir en la Tour; miHtedu cem^ ^ gm grolfcs parolles à Richard de Bordeaux:amp; luy dit,le vous ay fauué la vie, amp;nbsp;en ay tede ffe^idon. ^^ moultdepeine:amp;Vous me voulez faire meurtrir par vodre frété,mô le^ourgc, Si paf ^diurer^ '‘^^ h^ Comtcs dc SaUcbcry amp;nbsp;de Kent,voûte neueu,amp; le Seigneur Dcfpenficr:mais ce fera mal pour vous,quand ce vous auez ordonné. Richard dc Bordeaux f ex eu fa tresfortî amp;nbsp;dit, Si Dieu luy pleuû aider amp;nbsp;valoir à lame,que de tout ce fl ne fauoit riens, nil n’at-tédoit iamais auoir plus grâd eftat, amp;nbsp;que bic li^ fuffifoit.La chofe demoura en ce point. Le Roy manda le Maicur dc Londres,amp; tous fes plus cfpeciaux amis:amp; leur recorda jde point en point,toutela chofe,ainfi comme el^c alloit.Lcs Londriens en furent moult é-mcrucillçz5amp; di^pnt au Roy,Sire,il faut que vous awndez voz hommeî.ll conuient aller auant,premicr qu’ils multiplient plus.Nous vous auôsfaitRoy!amp;aulTi Roy^emour-rez:quoy qui en ait cnuic,ne vous vuciljc greucr. • Tantoft^ le Roy lettres eferiré paf moult dc Clercs, amp;nbsp;furent mis stricts amp;nbsp;meffagers en œuurc, pour tcucillcr Cheua-licrs amp;nbsp;Efcuyersîamp; cfcriuitlcRoyà fon Conneftablê,lc comte de Northombdlandcjamp;î f tiadit àfon Marefchal,lc comte def Wcfutclan,amp; àtous Chcualicrs amp;nbsp;EfcuyersenExceftre, Weft mcky, gjj Lincolc,amp; partout ou il les penfoit auoir, amp;nbsp;tous ceux qui ces nouucJles feurent amp;nbsp;4M chap. n^. oQ|fcnr,au plus tort qu’ils peurent vindrent deuers le Roy. LesdeiTus-nommez comtes Vvetott ‘^^ Hoftidonnc amp;nbsp;dc S^lcbcry,amp; tous les autres dc leur alliance,eurent confeil amp;nbsp;auis, lahd es Caries qu'ils tircroient vcrs Lbndrcs;amp; nî pouuoit eftre qu’il n’y euft aucuns Lodriens (qui ai-, er- defcripnis. moient le roy Richard)qui fc tirertient à eux,pour tenitjeur party. Si fc départirent de

Collcbrutht amp;nbsp;ccluy iour vindrent loger à Brandcfordc, à fept mille de Londrcs:n’onc-* ques aucuns Londriens ne fc tircTcntver%cux,mais fc tirèrent à leur ville.Quand ils vei-rent cc,ils fî tirèrent au matin vers Sainâ:-Albons,vne groffe ville:Sd là fe logercnf,amp; y furent vn iour,amp; le lendemain ils allèrent à Varquemeftede. Ainfi enuironnoienHls le pâïs,amp; faifoient cntcndât,dc cp Magdal3in,quc c’eftoit le roy Richard, amp;nbsp;vindrét a vne grofle ville amp;nbsp;forte,qu’on dit Soufccftrc:amp;làauoit vnBailly,de^ar leRoy,vaillât homme amp;nbsp;prudcnt:qui gardoit la ville amp;nbsp;levais d’enuiron.Quand ces trois Comtes amp;nbsp;le fire Dclpenfier furent venus à Soulceftrc,ils fc logèrent, amp;nbsp;furent vne nuid aflez en paix; • nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;car le Bailly n’eftoit pas alfez fort f oyr Icscôbatre, amp;nbsp;les dîflîmula, le mieux qu’il peut.

SJe^rt duCo^ Quand ce vint au matin,le comte dc SaUcbcry amp;nbsp;IcSeignciirDtfpcnficr fepartirét du fe de sallebery iïomte de ffofiidonuc amp;bdu comte dc Kcnt,amp; difâit qu’ils cheuaucheroiét outre, pour o du /ire nbsp;nbsp;acquérir encores des hommes à leur opinion,amp; iroicnt veoir le S cigneur dc Vcrclcr,amp;:

Ve^enßer d’à- cheuauchcfoicnt toutc la riuicre dc la Saucrnc.Ils furent mal-confeiîlez,quâlt;l ils depar-tirent Tvn d auecquesi’autrexarils en furent plus foibles.Lc'eomte dc Hoftidónc(qui d‘e Kent - ^au^ f cftoit arrefté enla«litc ville dc^Soufeefire) vouloir traitter degers le Bailly amp;c ceux dc la Malheur X vine,amp; leur dit que le roy Rich* rd eftoit deliurc,amp; PauoicTit les Londriens dcliuré,amp; q vnso^ des dedans dGuxioursilsferoitlà.LeBaillyfquiauoitalTemblé moult de ceux dupaisjditq autres: nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;tout le Contraire elicit Vérité, amp;nbsp;qu'il auoitouïtnouucllcs Certaines du roy Henry amp;nbsp;des

Londriensifurlefqucllesilconuenoitqu’il exploitaft. Quand le comte dc Hoftidonnc Ouït ces parollcs^l mua couleur, amp;nbsp;vit bié qu’il eftoit dcceu,amp; fen retourna à 1 hoftcl,amp; f arina,amp; fit armer tout ce qu’il auoit dc gés, amp;nbsp;f’auifa q de fait amp;nbsp;par bataille il conquer-foit ces vilains godaliers,amp; fBtoit mettre la ville en fcu_amp; en flambe, pour plus ébahir le ; païsi'Lc Bailly dudit SoUfeeftre,d’autre part,fehafta d’y pourucoir,amp;r fit ^enirto'fesgés. Archers amp;nbsp;autres,en la place,amp; fc t»ouucrcnt bien deux mille nommes, amp;nbsp;les Cores de Hoftidonneamp;:deKcnt n'en auoient point trois cens, amp;nbsp;toutesfois ils fen iffirct hors de leur hoftcls,8e f ordonnèrent p^r devant, pour commencef^ja bataille,Ô^ coinmçncerçj . nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;lèsÀf-

-ocr page 1451-

DE r R 0 1 S S A R T.


3^9


les Archers à ni er les vns aux autres, tant que du trait y en eut de blcceZ Smaurez. Le Bailly amp;nbsp;fes gens(qui eftoient grand nombre) fi vindrcnt à force fus eux, fins les épar-gnencar ils autant comandement du Roy,trcfcfpccial,qu’ils fuflèntpris,morts ou vifs, bilesfurawutcrent dcgrand’volonté, amp;:dc bonnc:amp; conuintauxgens de Hoftidonne par force leur retraire dejJjÂislcs maifons.Lc Bailly amp;nbsp;fes gcnsenuironnerétrhofieljde toutes parts,ou les deux^Zomtes eftoienrSe y liurcrcnt tel affaur^que de fait ils le con-quircnt,amp; entreient dedans.Là en y eut beaucoup de morts,amp;: de naurcz. On entendit ^„ cemut dt au Comte de Hoftidone affaiHirtcar bien fc deffendit;Â)mme vaillant homme d’armes, //oßidonne o qu’il cfioit:m5is la force fut fur luy fi grande,qu’il ne la peut furmonter;amp; tó fut tant alte- Je \en[ (ue'^ ré,qu'il fut occis en armes, amp;nbsp;auccques luy le ieune Comte de Kéc:qui depuis fut moult /'•*'' ^‘ buLitit plaint de pluficurs vaillans Cheualiers, ep Angleterre, bailleurs : caril choit ieune amp;nbsp;‘^^ stu/cefirtz beau fib:amp;moult enuisfeftoit mis en la«|^paignie:mais fon Oncle amp;nbsp;le CôtcdcSal-quot;’^*'^^’*^' lebery l’y bout^renr.Les hommes de Soufeefire (qui moult eftoient échauffez fus eux) ^leÿjyg ^^^ leur tréchcret les teftcs:amp; puis les cnuoycrcr,par vn varier amp;nbsp;vn chcual(ainfi qu’o porte j^enßerpär au-marce)à Lôdres,pour réiouïr le Roy,amp; les Lôdrics.ParcîlIemét le Comte de Sallebery tret gens du amp;lcfircDcfpéfiervindrétàce!lecôc!ufiô,aulieu ou ils eftoiétallez.-carles Cheualiers 5iojiüenfj, amp;nbsp;Efcuicrs,q le Roy y enuoia,les prirét,amp; leur tréchcret les tcfics:amp; les enuoicrét à Lô-dres.Encores pour ce fait,des alliez amp;nbsp;accopaignez auecqs cux,il y en eut moult d’exc-cutcz,dc Cheualiers^: d'Efcuycrs:amp;,a4)res tout ce,demeura le pais affez en paix.Quâd f 1’4« 1400.4 vintàP3fques(qu’on comptatmil quatre ccns)le Roy de Francefon frerc,îeurs oncles, toutes modes. Scieurs (?onfaux,cntendirét que les Angjois,Gcns-d’armes amp;nbsp;Archers,pafToiét la mer, amp;nbsp;fc mettoicnl dcdansCalais,amp; dedans Guines,0yfc,Mcleth,Ham^,amp; Bâucluguhcn:

amp; auffi pouruoyoient IcsJicux grandement. Si fut fait vn commandement par tout le Royaume de France, à t^us Cheualiers amp;nbsp;Efcuyers, que tous fuffenc pourueus , pour monter à cheual, pour aller là ou on les ÿoudroit mener, ou enuoier. Tous fe pourueu-rcnt,amp; par cfpccial fur la frôtierc de Boulongnois,amp; de Guincs, amp;nbsp;fur toute la marine.

Cffmme»t eßaaf snort le Duc Ichart ele Bretai^ne, Comte de Montfort, les Bretons entreprirent la garde du ieune Duc fin fls^fen obl/geans vers le Rop de France : (^ comment les Franfois y fi défans du nouueau re^nt d’i^ngleterrCjfipourueurent coritré les fiudainesmutations. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;c h A p 1 t^r e uxv 111.

EN ccluy temps trépafla de ce fieele le Duc lehan de Brctaignc:amp; de luy demourcret dcu x fîls,amp; vnc fillc.L’aifné fils dudit Duc de Bft taignc auoicplcuüic en Frâce,pour efire fa femme au téps auenir, la fille féconde du Roy de France:car il ne poùuoit auoir ^ la prcmicre:parce qu’elle eftoit mariée en Aaglctcrre:ainfi que vous faue;j. Si luy auoir on promife:amp; en furet les trairtez de mariage faits à T ours en Touramc:mais,pour marier ladite fille plus richement,par l’auis du Roy amp;nbsp;de fonConfeil, on la demaria d’au#c-qucs l’hoir de Brctaignc,5c fut mariee en Angletcrre:dont plufieurs Seigneurs en France dirent,quand le casfut auenu^ue ia bien n’en prendroit. Confcille fut, amp;nbsp;auifé au Confeil de France, que le Duc a Orleans, auc«ques Gens-d’armes faualleroit furies marches de Bretaigne,pourparler aux Brctons,amp; aux Confaux des citez amp;nbsp;bonnes-vil- nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;^

les de Bretaigne, pour fauoir commet ils fcv^udreiÄit de leur hoir m5intcnir:amp; leur rc-qucroitqu’onlcluy deliuraft,pour amener en l'hoftcl de France. Sffree Confeil amp;auis exploita le Duc d’0rlcaris,amp; fit fon fhg^dement affez grâd paPraifon,amp; f en vint àPoni? orfon. Puis farrefta: Sc fignifia fa venue aux Barons de Bretaigne,amp; f’affemblercnt tous les PrelatSfBarons,amp;: Cofaux des trois Eftats, audit Pôtorfon, pour parler au Duc d'Or-leans:qui leur fit larcquefte dcffufdite.Hs eftoient tous auifez amp;nbsp;oonfeillcZ de refpódre. j,gAg„k da Si rcfpondircnt,amp; tous diivnefuite,que leur ieune Seîgngur,amp; hoir tftBrctaigne,ils gar-^,.^^j„, ^^ ^^^ deroient, amp;nbsp;tiendroient del A: eux^ leurs terres. Qiiand le Duc d’Orléans vit qu’il n’en d’Orléans^ re-auroit autre chofe,il prit l’obligation des plus grans Barons deBretaignefqurauoientla outrant deluj charge de la garde dudit hoir de Bretaigne) pour le liurcr à fon nAffrcl Seigheurlcroy ^dtmr leur de France,quand l’enfant ferOit en aage.Ccslettrcs eferites amp;nbsp;fecllccs, le Duc d’OrléansPuci/uur les prit en garde deuers luy,amp; puis apres prit congé des Baros de Bret5ignc,amp;:fc(lcpar-y ^”7*^^^^ tit de Pontorfôn:ôc retourna en France:amp;, luy reuenu, reborda aU Roy fon frere, corn- ^*^ ^ ’^‘*”~ mentil auoitcxploité.llfut fccu ch Angleterre, qu’au commandemêt du Roy de France,amp;: de fon Co^ifeil,lcs François fc pouruoyoient moult forr,amp; gamiffoient citez,bon-ncs-villcs,amp; chafteaux,fór les frontières de Picardi^amp; de Boulongriois, amp;nbsp;auoicht clos la riuierc de Sommc,par telle manière, que nulles marchandifcs,blcz,auóincs,nc chofe quiappartenift d’aller en Angleterre, ne paffoit point Abbeuile, ne les marchans d’Art-

' nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;DD üÿ

-ocr page 1452-

320 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E QV ART VOLVME glctcrrc,quïfouloicnt aller en France marchander aux Françoisjue f’y ofoiêtplus trou-ucr,n’aufli les marchâds François en Anglctcrre:mais eftoient les frôtiercs, tât de France comme de Güines^ Calais, en ruine, amp;nbsp;point ne couroient cncor^tl’vn fur l’autre: ^enanftrMces Car point n’cn auoicnt dccôinandcmét. Sifut ditau Roy amp;àfon Confeil,Au^fezvousî fainsdu g^j carIcsFrançoismonftientqu’ilsvculétlaguerrc:Slt;font grtryjes pourucancesdenaui-ßeaty Âe Lan. res,à Hcrflcu,Slt;: en d^iuét eftre Capitaines le Côte de Saind-Pol,amp; meflire Charles de ela^refirlet Labreth:amp;: cft à prefuppofcr(filcs Comtes de Hoftidône amp;nbsp;de SallcUery fulTent enco-^Fr^'c '‘ ‘^ *^^5 ®“ vic,amp;r tous ceux,qui auecques eux font mors)qucles Frâçois euifent paffélamer: pitrfaire mia ^ a^oî^‘t ’^ gj^s alliâces en Angleterre. Si fut dit au Roy,Sire,rant que Rfehard de Bor-nrlei^j F^. dcaux ville,vous,ne le pais,ne ferez alfeurez.Le Roy reipondit, iecroy que vous dites thard, vcrité.-mais,quât à moy,ic ne Ic feray ia mour^ncar le luy ay ainh promis.Si luy tiendray pronicflc,tât qu’apparu-mc fera,qu’il m’aurait trahiion.Si refpondirêt les Cheualiers, Il vous vaudroit mieux qu’il full mort que viLôf, tant que les François f^uront qu’il fera en vie,ils f'cfforcerÔt toufiours de vous guerroyer,amp; aurot efperâce de le retourner encores en fon éhatipour la caufc qu’il a à femme la filleTlu Roy de France. Le Roy d’Angleterre ne refpondit ricns:amp; fe départit de là:amp;les laifla en la chambre, parlant, amp;nbsp;entendit à fcs Fauconniers,amp; meit vn faucon fur fon poing,amp;oublia tout,en le paillant.

De ta mon élu Roy Rkharel (i‘lt;^ fügtet erre : (^ comméré les iréues furexl refjouueßeesy (^ tenues,entre François cr Ongletj :fçÿ' commetif le comte cMarefihal^ hanny ei’^nglt-

ierre.^müurnl à Berufe,

C H A P. C X I X.

DH p v i s,ne démolira pas long temps, quej;enommee veritable courut parmy Lon-drc«,qut Ricljard de Bordeaux eftoit mort.La «»ufe comment ce fu^nc par quelle incidence, point ienelafauoieauiour,quciefcriuiccs Croniques. Leroy Richard de pitenx eonueji Bordeaux mort,il fut couché fur vneliticre,dcdan An char,c(j|4uert de Brodequin,tout erj^^adedu noir, amp;nbsp;cftoient quatre chenaux ,tout noirs,atelez audit char, amp;nbsp;deux Varlets, veftus de Ks,y^e ar , noir(quimenoientleditchar)amp;qiiatrc Chcualïcrsaûlfuvcftusdenoir,venansderrière* dinifutrt par- ^ luiuoient ledit char,amp; ainli le départirent de la Tour de Londres ( ou mort eftoit) amp;nbsp;WJ U viùt de fut amené ainfi,au long de Londres,lepetit pas, iufques à la grand’ rue du Cep ( ou tout tendres. * lerctourdc Londres eft)amp;là en plaine rue farrellerent le char, les chartiers, amp;nbsp;Cheua-licrs,amp; y furent bien dc^x hcures:amp; vindren^dus de vingt mille perfonnes, hommes amp;-fcmmes,veoirleRoy:^ui làgifoit,fc chef fur vnorcilliernoir,lcvifage découuert. Les aucuns en auóient piiié(qui le voycéent en celuy eftat) Ôiles autres non, amp;nbsp;difoient que de long temps il auoit la mort acquife.Or coî^fiderez,Seigneurs,Rois,Ducs, CôteSjPre-lats,amp;’ toutes gens de lignage Side puilfaijce,comment les fortunes de ce monde font tiheralité du meriieilicu(cs,amp; tournent diuerfemenr. Ce roy Richard régna roy d’Angleterre vingt feureyi^tchrd s^4;uxaMs,en grandprofperité, pemr entretenir eftar amp;nbsp;Scigncuric:caril n’y eut oçcqs de Bordeaux Boy tn Ang!cterrc,quitant dejpcndift,àcctmillcflorinsprespar3n,pourfoneftatfcu-ß^*^^ ''’^ lement amp;nbsp;boftcl entretenir,que fit en fon répsiceluy roy Kichar^idc Bordeaux:carmoy fipm jLtgt;^^H»J5hanFrQi{rart,Chanoineamp;Trcforicr de Chimay,le ve[amp; confideray,amp;y fut vn quart M* hf^^ ^('/»cH â’an,amp; me HTtK’sHoimc efiere, pourra caufe de ce qu'en ma icuneffe i auoyc edé Clerc tied 'Ï ^f*’’’’^^*f-^“.‘’®^^^*'®y^‘^*’“^’^‘^^°*'S’'®**^P®’^®gt;^’^^*‘^^“*® Philippe de Hainaur, MfaleUreain ^^7^^ d’Angleterre,fon aycule-’amp;,quand ic medepani d’auccqu«sluy (cefutà Windc-f,pgt;ur mieux fcre)au préorc coge il m»feir,par vn fien Cheudiefflequcl on nommoit meflire lehan venir au fins BouloutFre)donncr vn gobelet d’argent doré, pefant deux marcs largement, amp;nbsp;dedans de l' ^ateur, cent noblcs,dont icvalu mieux depuis tout mon viuanr,amp; fuis moult tenu »prier Dieu amp;nbsp;fi cft fils.de pour luy,amp; enuis efetiui de fa mort.Mais^poureànr que i’ay diélee,ordonnée,^ augmen-tee,3mon loyal potuoir,cefteyiftoire,iel’efcry pourdonnclt;_cqngnoiflancc qu’ildc-Roy ''^iu b » 'Jquot;^f'^’’ *P®® tempsie vei deuxchofesqui furent veritable : nonobflàntqu’ellescheuf audentende”' ^'^'^^ ^'■' graft’d different. A fauoir cd,que i’efloie en la cité de Bor3eaux, amp;nbsp;feant à table, ^uele Prince quand le roy Richa»d4ut né,lequel vint au mode à vn Mercredy, fur le point de dix heu-de Gattes fujl rcs,ôi à celle heure que ie dy,vint meflire Richard de Pont-cardon, Marefchal pour ce-autunement ■ luy temps d’Acqaitaine,amp; me dit,Froiflarr,efcriucz, amp;nbsp;mettez en mémoire, que Mada-ƒ»?, tenir^Ga- p^g I3 PrinccfTc cft accouchée d’vn beau fils,qui eft venu au mode au iour des Roys,t amp;nbsp;Rant^e'^^tte' ^ ^^ ^^^ dcRoy.Lc gentil CÂualier de Pont cardon ne métit pas, caril futRoy d’An-d'E^fiafine ^ Bllt;^lt;érrc vingt amp;nbsp;deux ans,mais au iour qu’il me dit ces paroles,il ne fau^it pas la conclu-fonry remet- ß®” de fa vic, quelle cllcfcroit, amp;nbsp;pour le temps que le Roy R*ichard fut né, fon perce-trele i^ pie- ftoiten Galicc ( quclcRoy Dampietre luy auoit donné )amp; eftoit là pour conquérir le tre. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;Royaumc.Cc font chofcs bien à imaginer,amp; par Icfqucllcs i’ay moult pcnfé depuis, car

-ocr page 1453-

DE FROISSART. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;jzi

le premier an q ic vein en Angleterre, au feruicc de la noble Roync Philippe (ainfi qlc Roy Edouardjlidite Royne,amp;tous leurs enfanseftoiét venus àBarquamellcdc, vn manoir du Prince dtGallesjfcât outre Lódres,pour prendre côgé du Prince amp;nbsp;de la Prin-ccfle:qui tîtuoict aller en Alt;yquitaine)i’ouy là parler vn CheualieranciêjdcuifâtauxDa-mesdequd dit,Nous auü4\n Iiurc5appelé le Bruft: qui deuife q le Prince de Galles aifnc fils du Roy,le Duc de Glarcnce, ne le Duc d’Iorch, ne de doccfti^,neferôt point Roys d'xAng!ctcrrc:maîs retournera le Royaumc.àrhoftel deJLâclaftre.Or dy ie moy, Adeur de celte Hiftoi4c,côfidcrât toutes ces chofes,qlcs deux ChcualiersCc’eftafTauoir meflire Richard de Pót-cardó amp;mcffireBcrthelmicu deBrulcs)curét chacun railon:carie vey, amp;nbsp;auffi fit tout le mode,Richard de Bordeaux vingt amp;nbsp;deux ans roy d’AnglcterrCjamp; puis le Royaume retourner en fhoftel de LâclaTkc.Ce fut^quadleroy Héry,parlcs códitiós dclTulditcSjfut roy d’Angleterre,amp; point iWpcfoit en la courône, ne neuft péfé, fi ledit Richard fefuft porté Familicrcmér deuers luy,amp; amiablemét:amp; encores le teiret les Lo dries Roy,pour cuiter les grâs dôsnages de luy,amp; de fes cnfailsidefqlsles Lôdriés euréc pitié. Qjiantl le char ou elloit Richard de Bordeaux, eût efté en la rue de Cep plus de deux hcureSjilfe départit delàiôécharicrétles charetiers pl’ auât,amp;lcs Cheùaliers tous quatre derriere.Quâd ils furet au dehors de Lôdrcs,les quatre Cheùaliers montèrent à cheual(catlàils trouuercr les.varletsauecqsleurs cheuaux),amp; puis cheminèrentauât,6e feirent tat qu’ils vindrét en vn village (a’bqueleft le manoir du Royamp;dclaRoyneJ qlo ditt Lcn*lcc;amp;lied à trente nul de Lódres. Là eft leroy Richard de Bordeaux cnfepul- -[sepulture iit turc.Dicu luy Âcepardô amp;nbsp;merci ^Tamers’ouuclle fefpartirent par tout,qpc le roy Ri- A?? l^jt^-tf^ * chard eftoit m®rt. On natten doit tô^Iesioiirs autre chofe.-câr bien p^uuoienrfauoitamp;: Lenglcc;^«« cofiderer toutes gés3q ianftis du ch^Reau de Lodres il n’iftroit en vie. Sa mort fut celcc ^* ”lt;’»*»’^ amp;:couuertc,tâtqu’àlaRd^nc£af':mme,amp;futordônQ|amp;: cômandé, q point ne luy feroit ® ^’ dit cncorcs.Cefte ordonnée Æt celee,amp; tenue vn grâd téps,bicn amp;nbsp;fagemét.De toutes ces auenueseftoiet ils afiez informez en Frâcé:amp; n’attendoiét autre chofe Cheùaliers amp;nbsp;Efcuicrs,qui la guerre defiroicnt,finó qu’ils chcuauchalTent de pÿs en autre, fur les fr^ ticres. Toutcsfois,tât d’vn Royaume comme d’autre,auiféfut és Cofaux defdits Roys, • pour le meilleur,q les tréues fuflent tenues,SÎq ce feroit pT prolfitablc chofe,pour toutes les parties,q la guerre,amp; fapprocherêt traitteurs^ar le moi?àq ie vo' diray,à eure en la marché de Calais.-pourtât q le roy de Frâce n’eftt^t pas en bon point, ny n'auoit cfié, depuis le iour que fut venue à fa cognoiflaace la tribulation de fon fils, le roy Richard d’Angleterre,^ encores fes douleurs luy doublerit grâdement, quad il fceut qu’il cftoix * rnort.Si que le duc de Bourgôgne prit le foin^ du Royaume de Frace, pP que nul autre:

amp; vint aSaind-Omer amp;nbsp;à Bourbourc, ou eftoient le Duc de BourbÓ3melfire Charles de Lalwer,Charles de Hangers,amp; Îchande Chaftcbn*orât,^gdcs Prélats de leur partu^lc Patriache de Hicrufalem, amp;nbsp;les Euefques de Paris amp;nbsp;de Beauuais:amp; de la partie des An-glois eftoiêt le Côte d?NorthôItellâde,lc Côte de Roftellât amp;tDcuncfié, meflire Hé- ^f^^^r ^;^ ry dePcr(y,filsau CôtedeNorthôbcllâde,amp; Ÿuôfils Warin,amp;,dés Prélats,les Euefqs de Wieedre amp;nbsp;de Ly. Les Fraçois traittoiçtjd’auoirJeuers eux la icuye roync d’Angle- cemeej^on terrc:amp; les Anglois nj vouloiét pas entendre à la redre : mais diloi^t que volontiers la ^uUmefimUe voioient en Angleterre fur fon daq^ire: amp;nbsp;que,fi elle auoitp^dufon marijonluy en ^ fßre cerrempu^ uoit pourueu d’vn autre:qui eftoit bcîu,icunc,amp; gent:ou aflez tort elle fcnclineroit:car f^rrnd^ Richard de Bordeaux luy eftoit trop vicil,amp;celuy qu’ils nommoient, luy venoit tout à ””” f/^P point.C eiToir le Prince dcGalles,aifnéfilsdu roy Henry.A ce traitté ne faccordèrent'^ J”quot; point les François : cariamaisnereuftent pafte,fansle confeil,congé,amp;liccnceduroy ion perc.Or n eftoit il’pàs enjaon eftat,mais moult debiRté de fa fanté:amp;netrouuerenc oneques Medecin,qijifecôgnuft Aifamaladic.Sifutcetraittémis arriéré, ^repriscc-luy de la tréuc, amp;r tant demené par l’accord de toutes les parties,qp’d fut ordonné amp;nbsp;iu-

1 é à tenir les tréues vingt amp;nbsp;fix ans à vcnir,amp; quatre ans qu’elles auoient duré.Cc furent confirmatif» trenteans:ainfiquelapremiercconuenanccamp;: obligation feportoit. Si furentlettres ^ootreuesden^ clcrites,amp;: fccllecs de ceux qui puiftance auoient,par bône procuration des deux Roys.

Ceschofes faites amp;nbsp;acheuecs, tout homme retourna en isn lieu. le ne vousay pas dit après la mere que le Comte Marcfchal dcuint(par lequel toutes ces tribulations eftoient auenues) ^iu ]^^ gj-mais iele vous tîfiray. Illlt;e tenoit à Venife: amp;,quanjjlles nouuellcsvindrentqucle Roy chard. Henry eftoit Roy d’Angleterre, amp;nbsp;le roy Richard mort,ilprit ceschofes en fi grand dédain amp;dcplailànce, qu’il s’en acoucha au liâ :amp; entra en maladie de frenaifieide la quelle il morur. Ainfi auiodient tels mechefs fuflcs plus grâs Seigneurs d Angleterre*

-ocr page 1454-

321 nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;L E C^V ART VOLVME

De la »eutrahie eie Frawe enaert les Pafes ele Rernme ^ d’Quignon, dr de l’elefilio» de l’Empereur Rubert. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;chapitre cx^

^udile^tit

’^Annetaf.y. TJ N l’an de grace mil quatre cens, *vn moins, fut Pape Benedic (qffeles François de JC/grand’volonté auoient mis fus, amp;nbsp;fouftenu) depofé:amp; ^pHi furie roy d’Allemaignc, parfesmeffais:carlcs Elifeurs de l’Empire,amp;tousles Ducsamp;fJarons d Allcmaignef’c-meurent à l’cncontrêdc luy:amp; le renuoierent en Bœfme(dont il eftoit Roy)amp; eleurenc vn homme,vaillant amp;nbsp;prudent3pour eftre Roy d’Allemaigne:amp; cftoittles Bauicres:6c fe t^w«» 4uis lîommoit Robert,Ductde Hel^crge:amp; vint à Coulongne: ou il fut làc^iuronncde la ^uhl^faut de couronned’Ælemaigne : car ceux d Aix ne vouloient pas ouurir leur ville à l’encôtre de Hcîdclbc^, luy:ncleDucdcGuerlesne vouloir point venir à obeiffance: dontilen demouraenin-principalé^ dignation.Si promit ce nouueau Roy d’Alleftiaignc de remettre l’Eglifc à vnion ;. amp;: ce ledn Ealj^ pgjjjgi^jjgl^py jjg France amp;fes Confaux trSIfterêt deuers les Liégeois (lelquelscftoiêc ”tAn^â”!f'*’ déterminez auPapede Ronune)amp;tantfcirent, parle moyen de meff^e Baudouin de Mont-iardin (qui gouuernoit en partie tout l’EucfchQdu Liège, amp;nbsp;lequel eftoit au Roy de France,Cheualier de fa chambre)que tout le pais fe tourna neutre,à la c^templation

C»mte.

.Antgt;«t.ï6.

duroy de France:amp;mandèrent les Liegeoisàtoutle Clergé de leur cofté (lequel fe te-noitàRomme) que dedans vn tel iourilsordonnoient qu’ils fuffent venus au pays du Liège,ou qu’ils perdroient leurs bénéfices.Quand ils entendirent ces nouuelles,tous fe meirent au retour : amp;nbsp;vindrent au Liege : amp;nbsp;Pajfe Bonifac (qui tant perdit à fa tranfmu-tation) enuoia vn Legat en Allcmaignc, pour prefeher les Liégeois,amp; les faite retourner à là creance:*mais le Legat n’ofa paffer CSulon^ne : amp;nbsp;enuoia lettrcsau Liege. On lit ces Ictttcs:amp;: ptis fut dit au mcfïager,Ne retourne plus, pour la matierc dont tu es ici venu,fur peine d’etre noyé : car autant de raefïàgeç^ qui viendront, nous les getterons cnMeuze. •

riN rtf' i^^n^^rEME sr uei^n/ei^ roL^MS de meßire le^an FrfiJJdft-

AKN OT AT.I ON s • s V R* LE Q^ AR T VOLV-

MEDE FROISSART.

ANNOTATIOÂPREMIERE.

Vous deuez l^auoir.)^/;^ ^ue Pauferitéde l’antiquité'de P^bre^e'du Seigneur Sala m’a fait commenter le tiers velume de neßre tuteur a me/me article que luji •. ainf m’a elle encor enhardyde commencer cepre/ênt quart (y' dernier f'olume d’icclup noßre dateur aupi^pre lieu que cet ^bre^éammenceccome außt la matiere/ÿ eßjnen~ ßr^manifeßemet dißoße.^pres auoir donc noßre ^ bre^é mis Particle des treues,prifispour trois ans,enlan 1389. entre les lîpjaumes de France er d‘Eßoce,er leurs aUieT^, amp;quot;nbsp;auoirfimblablemint closßn liurepar tels mots. Cy fine maiftre lehan Froiffarc fon tiers liifte. * tl met ainfen la coulomb fuiuante.

Cy commence,la table du quart liure de maiftre^ehan Froiflarr. .

Fuis fait ßjure la fable de fis chapitres, ^r b’entrePdi la Epj ne Tfiibeau de Bautere à PanseCrenfin les aehe'ue

par telle manière, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^Dc la mort ^u Roy Richard d’Angleterre.Et commcni^l treues furent ralongçes entre France amp;nbsp;Angleterre. Et puis parle de la depofinop du Pape Behedic.

* AZ»X, exem- En apres il eferit de lettres roules,au commencement de la coulomne prochaine,ces propres mots. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;, plâtres n’ont Cy commence le quart liure de maiftre Ichan Froiflàrt qui traitte au.prcmicr chapitre de la noble riéndecetar- feftequi fut faide à Paris à l’entrée de la RoyneYfabel de France. Des iouftes qui y furent faites, ticle:mais,en amp;nbsp;des prefens de ccu Aie Paris. Et ^mment le Seigneur du chaftcl menant apporta d’Angleterre la lieu de ce, di- chartre des tréues. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

fine quels voya Celafatli,lipour/ûitfit matiere,en teUe firte. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

^esft Frolfi Le quart liurede maiQr#IchanFroiffarteft réduit en pluficurs chapitres, auquel liure ilpourfuit fart,depuis fin Thiftoite des faints d’armes auenus entre les Royaumes de France amp;nbsp;d’Angleterre, amp;nbsp;de leurs con-retour d'ortais ioints amp;nbsp;allez.Et dift tout premièrement au premier chapitre dudit quart Iiurc*qu'il eftoit del’aagc iufques à l’en- dexx.ans quand il commença fa Cronique, amp;nbsp;la continua par grand’ diligence tout fon temps, amp;nbsp;treeddaR^oy- fut es maifons des Roys amp;nbsp;des ^^inccs,de l’vnc partie amp;nbsp;de l’autre,enquêtant diligemment de gens ne Tfabel de dignes de foy,des befongnes aduciiucs dudit temps. Car il fut en temps que les plus grandes belon-Bauiere à Pa- gnes aduindrent en iceux Royaumes. Puis recite la manière comment la Royn^ Y label de France ris:oHilfit,cq- entra à Paris. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• meaußiiltn nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;ANNOTATION 11.

parltbten am* Pour elle différer) C’eßadlre afin qu’elle fuft mieux choific amp;nbsp;congnue parmy les autres, comme plement. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nouncUement venue de Milan :ainfiquHdira,par-après.

A N N 0-

-ocr page 1455-

5-^

ANNOTATIONS.

ANNOTATION III.

Sccondemcnt^Peuantceßecldtißilji aunittels mots en noßrecopte ÔC cdoicz ces fix feigneurs qui teniet alaliótieredc la^oyncde France ceux que ie vous ay nommez les ptemicmey^ en celle de Gérard amj^ Et cftoient ces fixî;igncurs maris des Dames que ie vous ay nômees autour de laliÜïerc de la roy-nc de France. Mais ne l’vne nj L'autre leçon nepouuoit accorder à ce ^nil a dit deuant : c^ pourtant nattonsfeint de les oßer du tout : comme nj filetant de rien : fors que de troubler la deduflion de l’auteur-

ANNOTATION I1II. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

de Touraine] llji auoit ici de Berry :^ue taj/ change', pour l’accorder ci ce ^uH a nagueres dit e^ue la Duchefi de Berrj auoit Itlitere comme les autres,(^ ^ue la Duchene de Touratne tien auoit point»

Aptes venoit] J'aj corrigé crquot; accordé eeße claufi à ce ^utl a dit par-auat ^ue la tipync lehanne CrfafUe d’Orléans s’en allerem,deuant lyntree de la Ipyne, au Palatsid'ou elles ne bougeront pour ce tour, fray ef ijue lonpourroit dire çfu’il nommât ici Orleans pour Touraine ; par i^ mie eeße Dame, Walentine de Milan,fut peu-âpres Duchefè d’Orleans,à caußdefon mart,fore du l{^.Mais,pourct^il a dit ^ue Madame de Berry venoit en HéHeie comme les autres,il m’a fembl^ bon de luy attribuer cet article:entendant ^ue, comme ieune qu’elle eßoit, (yquot; tn deßr de ce faire venir,fuß montéefur vu paUefoy eßantpres Paris,^y^ quelle eußfait futureft héliere en rang. Toutefois voyeffi vous/erez^ mieux veßreproßt de la vieille l^on:^ut eßoit en eeße f rte. Apres venoient en liétiere toute dei-couuertc derrière madame d’Orléans fur vnpallclFroy trefbien amp;nbsp;richement paré deuât la Duchellc de Bar,amp; la fille au feigneur de Coucy. Et menait madide dame d’Orléans mclfirc laques de Bour-bon,amp; meffire Philippes d’Artois. Apres venoient

ANNOTATION V I. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;;

ANNOTATION VU.

comment meffire Thomas] Sala ne dit pM vnf^l mot de tout ce propos d’.y€ngleterre;aitts fiiçe ineontinenf i mefire Pierre de Craon, apres la fpulture du Comte d'^rmignac^ fpufi,à la ^yité, ie nel e trouuegueres bien approprié en ce heutencores qu’ilftiuißfins dtßindion de chapitres,comme ilfaifit par-auanf,cemmeceane le chapitre à l’affaire de Craon. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;• nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ANNOT*ATION VIII.

veilLoicnt]//74«aif brufloienr/antre lefns de l'.yfuteur. Slais Kerard nous Ta fait changertencoret qu’il ne die que tels mots,apres varlcts,Lcs xxiiij par nuiâ:,amp; les autres xxiiij patiour. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

ANNOTATION

I X.

ev Beam] Hy auoit car bonne és deux Exemp. St de luy,paSr les deux derniers mots de eeße elauf. Ce^t nous auons changé,filon le fini de l’.yfuteur:qut veut dire que les 0rtaife»s craignoient que le vicomte de Caßilbon, pour iouir außt de la Comte d^oix,ne fß f^mmage au roy de France,pour la terre de Beamter pourtant,deuat que le receuoir à Seigneur,vouloient bien auoir coutil uuec le reße i^^ pais.

ANNOTATION X.

De telles verges] Ce fie petite claufi fnifoitfiulemenf ÿicores le t^rt Volume en »»^ denn Exempl.Puù f corn-mençoit le quart,par telfimmaire.

Cy cómence le quart fiure de Site Ichan Froiffart fur les Croniqucs de France, d’Angleterre,Br^ tdgne,Flandres amp;nbsp;pais circonuoifins,dc^»isl’an noftreSeigneur, miftroiscés quatre vingts amp;nbsp;vn-zc.Et premièrement comment les trénes faites St accordées a durer trois ans antre France amp;nbsp;Angleterre furent ralongccs.

Cela diPl,fnuoit la maii;re,ainfique nous lafaifirts fuiureaufit comme lup,n’ayant noßre .ytbregéque tels mots, pourfin de fin chapitre,parlai dt^Medecin ffarfely,cîr il gaignoit toufiours, amp;nbsp;touf^purs vouloir viurc da-uanragc,amp;; riens dÇf cndieicomt^efimblablement,apres tel fmmai^ du chapitre fiiiuant,

Comment les treues fièrent raloi^cœ entre Francs amp;nbsp;Angleterre. Et comment le R^oy eftoit rc~ uenu en ion fcns.Dc 1 aduenture d vue monimcric faille à Paris, enfemblâces d’hommes fauiiagcs. Un a,pour encrer en matière,que les mots fiiuans. Les Ànglois accordèrent les trfues adurcrdclafain’él jMichcl iufques a la fainél Ichan,amp; de la fainél lehan encore vn an,en intention de venir a paix,O'f.

^ii me fait douter que eepajfage,par ou noz. Exemplaires commençoient leur qnart hure, ü*là ou le commence mon ^i.chap.d’tceluy nefiitpas vrayement del’.tuteurlu/ques à Vous faucz,amp; il cil ci-deffus contenu,ere.

ANNOTATION XI. if

amp;,fc andres) fl faut teientédreplus, que noßre tuteur ne dittc’eßaßauolr que le Duc de Bourgongne craigniß d auoir des enfant cit héritier s,apres fa mort, qui nefufent pas bons François, (y^ qui pourtant ( ainfipuijfans du il les laiferotr )s alhafent auee les .yfngloisfipaix ne fifaifiit,telle qu’ripr et enduit,

ANNOTATION XII.

Ciiyeezl^filfautencorentendreplusquecefie elaufene dittfefiaftiioirqueles Comtes deßainaut, vouldsrtr

-ocr page 1456-

Juire '^^f’ •^fijpfift le rtiJelt;^ rebelle pats Je Fri/è ÇctMttiele^ gehard aurtitfalt celuy J’^rldnJe^s’etjqutrtiee ^tli^fHnnent Je Frei^art, comment k F^fj aureit proeeJi^feur tajeher à en faire autant en Friß.

ANNOTATION XIU. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;•

M3niboürs)o/4»/w Je la Marche,en fet mémoire},par nom reueut, er nonueUemet mit en Zumiere, vß Je ce mot Manbourg,o(«Mambourg,/gt;fl«r vn^ounemeur Je quelque pan,er autant l^^arde-nublecr protelUon Je certaine vefue,ou pupille, nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;\

Mouuant de la Thamife) Enten Jn^ Jepuit le commencement Je la Thamiß,en montant v9rt Galles, (^ Jefien-Jant apres par h refle Je la longueur Ju I^jaumejufques'en efoce,ßns rien comprendre Je ce qui eflftue' entre le Hombre cd^ T^amifi (car cela eßoiepourleHuc Je Cloceßre-.comme tl dit incontinent) mais f^ltment pafTerpar le Jefus Ju Hombre.

ANNOTATION XV.

vn mains') Cet article Jeuoltefit mis par-auant, en fii^^ : mais pofibleque Froifart craignit d’entrerompre/à dedu^hon des affaires d’^n£leterre,pourfpeu. Sur quoj/nlfe^^encores, que, quand il dit que Benedicfut depofe', il faut entendrefeulement que ceux quiparauant eßeient deßn obéiffance, s’en oßerent c^ßtindmat neutres; comme le ^y de France tafhoit außiqut eeux qui obeiffoient à Boniface de B^mme, enfffent autant,pour venir à nouuelle e-ledton Cr vnion de l '^-é^'fi-

ANNOTATION XVI. nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;nbsp;*

mais le Legat ) sur cet articlefmt außt l abl,re^e du Seigneur Sala,en tels mots. mais deuant que le légat entraften pays du Liegc,il luy Aift dit qu’il n’allaft plus auantfilne vouloir eftrcnoyc,amp; qu’autant comme il y vicndroit pour celle matière qu'ils J„ feroient tous noyer. Puis efent ainf.

Si fine maiftre Ichan Froiffàrt fon lt;|uart Linre, •

-ocr page 1457-

-ocr page 1458-

-ocr page 1459-

-ocr page 1460-



'^~^‘i:'::-SS^