CAVSES ET RAISONS Q^V I ONT

CONTRAINCT LES ESTATS GENERAVLX

des Pais basdepourveoiraleurdeffence contre
Ie Seigneur Don Iehan d'Auitrice:

jfuecq plufieurs lettres miff�ves interceptes, en plus grand
nombre^ & aultres ampliations & correi�ions tant defi
dit es lettres que dudi�tdijcours>non comprinfei en l'im*
jafatS�een Franpis 0* Flameng.

Et pource que en plufieurs paffages de ce difcours Ion fe re-

fere ala pacificationde Gand & l'Edi&perpetuel d'accord

convenu avecq lc Seigneur don Iehan, ilsy font adjou-

ftez, avecqlaratificationdefa M"

Tar (jui��aumt-j Sylvius, fmprimm.....

Avecq Privilege f::: ^: ^:

Ommea tousfoit no-
toire que les mutineries, mauvais
& inf�lents deportements des fbl
dats Efpaignols amenez au pais
bas du Roy par Ie Due d'Alve en
Fanxv^c. lxvij. encoreque deflors
toutes chofes eftoient a repos &c paifibles j continuees
depuis foubs Ie grand Commandeur de Caftille don
Louys de Requefens, &fouftenu�spar Hieronymo
de Roda pendant que Ie Conf�il d'eftat at eu Ie gou-
vernem�t general des pais bas-, ont eft� caufe des trou
bles & efmotions advenu�s efdidrs pa�sl'anlxxvj. en-
fuivant: pour le(quelles infolences & mutineries le{-
dd Efpaignols en fin furent declarez rebelles & en-
d ^� d dll dl bl

duxxij*. jourdeSeptembredudi�t anlxxvj. decerne
par mefdids Seigneurs du c�feil d'eftat, lors commis
{comme did eft) au gouvernement generale au ma-
dement defquels les Eftats generaulx defdits pais^ aias
ja fupport� par neuf ou dix ans les defordres taiit enor
mes detdits Etpaignolsj&r autres gens de gucrre_,a leur
cxemple s'eftoy�t joincls Sc uniz pour s'oppofer aux
oultrages, pilleries,& maflacreSjdont ils mena^oyent
les bons &: fidels vaflaulx/ubie�bs naturels de fa Ma^t�'
ce qu'avoit eft� aulcunement appaif� par la retraittc
defdits Eipaignols, & la pac�kati� faide Ie xvijc.jour

de Febvricr. xv^c. lxxvij. avccq 1c Seigneur Don Iehan
d'Auftrice, & envoy� de fa Ma^t�t pour gouverner lef-
di�te pa�Sj confirmee & ratifiee pr ladicc Ma^t�> Ie vij^e.
d'Apvrilenfityvant, avecq lettres de mefme datea
chacun defdits Eftats en particulier, les remerciat gra-
dement des bons debvoirs Sc offices qu'�ls av�yent
fai�t en ceft endroi�t: Ayant fon Alteze cotrevenu a
pluf�eurs poin�ts Sc articles d'icelle pacification, &
donn�occafionanouveaux^plus grands troubles
qu'auparavatjlefquels menagentlefli�b pais: confidc
r�queceneferaians donnera toutle monde grand
esbahuTement pour vng fl (bubdain changement; &r
que Ion enpourra iuger incertainement; fi Ie fon-
dement de laraiibn qui a meu lefdits Eftats generaulx
de pourveoir a leur (alut, & s'oppofer a ce que (� pre-
paroit a la totalle ruyne & exterminatio d'euxj & leur
pofterit� _,enfemble de tous lefdits pa�s.,n eft cogncu'.
citants treshumbleSjtrefobe�ilans & fidels fubjects de
iadi�te Ma^t�- leur fouverain Seigneur & Prince natu-
reljpour donner a cognoiftre a tous la pure verit� des
chof�s paiT�es, a ce que leur juftice & innocence ne
foit calumniee, apres ayoir eflay� & fai�t tout ce que
raifbnnablement &c humainement leur eftoit poifi^-
ble pour eftaindre cefte nouvelle efmotioiijont trou-
v� convenir ₃ Sc du tout neceflaire_} de coucher par
efcriptScmettre enlumiere ce prefentdilcours,, par

ouchac�defcouvrira &cognoiftra que lefHits Eftats

pour leur debvoir& acquit ₃ ont efte& font forcez
de chercher 8c applicquer a ces nouveaux maux les
remedes tels que nature eni�igne & les droi&s divins
& humains permettent.

Carayantchafcun commenc� a dreff�r lesyeux
vers Ie Seigneur don Iehan, comme a efperance cer-
taine que ces pais,qui ont eft� fi long temps accablez,
fbubs Ie faix infupportable d'vne infinite de miferes
8c calamitez desbord�es vniverf�llement fur tous, de
quelquecondition ou quaiit� qu'ilsfufl�nt₃ f�royenc
par la bont�_J,doulceur_Jhumanit�& prud�ce de fbn Al
teze finalem�t relevez 8c redreflez en leur anci� eftat^
8c accopaignez de tout bonheur 8c profperit�^ depuis
que fadi�le Alteze fut receue' parde§a 8c acceptee des
Eftats generaulx pour gouverneurj lieutenantj 8c ca-
pitaine general de fadite Ma^t�- foubs condition d'ob-
��rver inviolablement 1'aceord eman� par forme d'e-
dict perpetuel par luy promis 8c jure auxdi&s Eftats:
cefte opinion a eft� publicquement tefinoign�e par
toutes demonftrations de joye ₃ feftes^ carc(lcs₃8c ac-
cueils que tout Ie monde luy a fai�tj voire auf�l grads
comme s'il euft eft� princc 8c f�igneur naturel deC-
di�ts pais: s'attendat vn chafcun que par fon moyer»
les eftrangiers, opprefleurs de ces pa�s bas fe.rcriransj

Ie gouvernement {�roit adminiftr� dutoutpaiTad-

vis de ceux de la patrie, affe�tionnez au bien Sc repos
publicq, la paix Sc union des Provinces f�royent in-
violablemeiit gardees, les privileges, droi�te, Sc li-
bertez reftituez Sc redintegrez en leur entier _y Sc tous
les poin�fo de la pacification fai�te a Gand obl�rvez
&c accomplis . Aftin que par la eftant donnee ou-
verture a faflemblee generale des Eftats ₃ qui avoic
eft� de part Sc d'autre promife, Ion peuk finalement
mettre vng ordre generai Sc perpetuel par tout lc
pais _, avecq un ferme eftablillement d'union Sc de
toutc bonne intcllisence entre les Provinces. tant a
1'endroi�t du maintenement de la religion catholic-
que Romaine comme de 1'entiere Sc parfaide obe�C-
(ancedeu�afaMa^te'&lebien Sc repos publicq dcC
dicT:s pais.

Mais d'autant plus grande qu'a eft� cefte efperan-
ce joye_,& contentement de tous en general,d'autant
plus jutte regret Sc ennuy s'eft engendr� es coeurs
d'unchacun, quant ils fefontveus dutoutfruftrez
de leur attente.

Veu que depuis la fbrtie des Efpaignolsj en lieu de _Kmettre la main au refte des points qui demeuroyent
encores a accomplir en la pacification fake a Gand,

& I'edict d'accord _y pour defiraciner les occaf�ons de
toute def��ance Ion a recogneu que fadi&e Alteze pe-
tit a petit a remply fa court de gens eitiangiers_,enne-
mis de la patrie & du repos publiccr, la plus part Efpai

fnolsj Italiens_,ou bien teilem�t afle&ionnez & fym-
olizans avecq leurs humeurs, que oultre Ie torc ma-
nifeftequeparlailf�faifbit & a la foy & promefl�
par Iaquelle il s'eitoit oblig� de ne s'en f�rvir, encores
a il mis en evidence la volunte & intentio qu'il avoit
de reduire ces pais defia par trop foullez & opprefTez,
(bubs Ie joug de ceux que luy mefme avoit mi6t f�m
blant & proref�ion d'abhorrir. ,

Pource que foubs umbre d'avoir fai& venir fbn
train d'Italie, il a faicT: entrer dedas Ie pais bon nom-
bre d'Itaiies & Efpaignolsidefqucls f�uls^ou du moins
principallement il s'elt touf�ours f�rvy;reculant ceulx
du pais tant qu'il a peu, fi ce n'eftoit quelques uns de
pareil humeur ₃ & du tout fufpe�ts aux bons patrio-
tes. Aiant eflev� comme tel Baptifta de Taxis au de-
gr� de (on Maiftre d⁵hoftel_, fe fervant de fon cdnfeil^
&c d'autres de vile condition 8c qualit�, ayants f�rvi
d'efpies du temps du Duc d'Alve . Combienquedu
commencementilfic femblantde vouloir efloigner
les eftrangiers_J& empioyer les mieux arTe�lionnez au
pais. Mais fi cft ce que par les erTe�ts on a veu tout Ie

contraire. Car il s*cft en toutes occurences d'impor-
tance toufiours {�rvy d'Octavio Gonzaga,& du con-
feil du Secr�taire Efcovedo v ne faifant rien qui fut im-
portant, finon par advis de femblables: tout au con-
traire de l'articlex^ae' de 1'Edi�t de pacification. Et
pour ceux du pais, il en a choify qu'il f^avoit eilre ou
du tout efpaignolifez^ou fufpe�tz, ou fe reientas pic-
quez pour avoir eft� detenus & {lifpendus de leurs
cftats & gouvernemens, au commencement des
derniers alterations eflevees par les Efpaignols & leurs
adherenSj defquels Ion tenoit aucuns pour auteurs
de la venu� &retenue defdic^ts Efpaignols pardega,
Sc de toutes les mileres & calamitez de lapatrie depuis
cnluyvies.

, Admettantencores en fbn confeil f�cret Sc con-
verfation quelques particuliers de petite qnalit�^
qui ont toudours par extremes paf�ions entretenu
�c couv� Ie feu de guerre inteftine en Hollande,
s'eftans retirez dans Ie chafteau d'Anvcrs avecq leC-
di�tsElpaignolsjtenas leur party c�tre Ie�cli�ts Eftats,
& ayans ayd� &c de confeil & de fai�ta faccagei' & bru
iler la ville.Aurefte il s'eft toufiours plus ayd� de ceux
qui s'eftimoyent offenfez que d'autres, comme des
Seigneurs Contes de Mansfeit, de Berlaymont, de

Meguettijdesfleurs de Hierges_J>deFloyoft,& deHau-
tepenne(les quatre dcrniers enfans du c�te de Berlay-
mont),dcs Seigneurs de Vaulx^Gomicourt, Warlufel,
du c�feillier d'Aflbmville^du fufdit Taxis^fc frcrcs,&
autres tels. Par oii on ne pouoit recueillir autre chof�
(�non qu'il pret�doit d'entretenir la zizanie des haynes
& f�multez entre les Seimieurs;pour ala parfin fe pre-
ientant toccalion, les mettre les uns contre les aurres,
& par ce moyen avoir la vengeance de tous_,ain{i que
les eff��ts f�nallem�t ont monftr�. Que fi paradven-
ture il en appelloit quelquefois d'autres, c'eftoit bieil
rarement & en apparence exterieure^pour tant mieulx
couvrir fes deflHngSj & ofter du commencement oc-
cafion de plainces, tant qu'il eut recogneu ceulx qu'il
pourroit corrompre.

Etoresqu'a Bruxelles on 1'ait receu avecqtoutefa
f�iytejl'ayantspri� les Eftats, qu'il fe voulut desfaire des
cftrangiers, & aultres fulpe�ts d'arriereconf�il ₃ pour
plus de repos des pays: apres qu'il vit que pource qu'il
ne Ie faifbit, la fuite eftoit en 1'oeil non feul des bour-
geois de Bruxelles, ma�s de tous les Eftats en general.
Et partant qu'il ne pouoit bonnement auecq iceux
executer ce qu'il avoit de longue main pourjette, il a
recherche &c procur� occauon d' aller a Malines,
(bubs umbre que il vouloit �lecq traitter auecq les

coronnels Allemans pour les Eftats. La o� tout libre-*
m�t &fans aulcun fcrupule il a fai�t entrer & frequen-
ter fa court de pluf�eurs aultres encores Italiens, Elpai-
gnols, & de tous les elpaignolif�z qui s'eftoyent decU
rez ennemis de la patrie , Sc fauteurs des mutineries,
f�ditions, faccagemcns , Sc oultrages defdi�ts Eipaig-
nols: ayant ouvertement converfation avecq iceux, Sc
tenant conf�il Sc arriereconfeil de plufieurs afl&ires
d'eftat de ce pais, ainfi que les effe�ts conformes a {�s
lettres efcriptes aux coronnels Allemans ont depuis
monftr� & mis en evidence. Car des alors en lieu de
traiclrer au nom des Eftats fur leurs payemens _, & leur
retrai<Ste hors des pa�s, ainfi qu'il s'eftoit offert, & e-
ftoit aufli oblig� par ledit accord 6c edict, par luy jure
fblempnellement & fur les fainclies evangiles es mains
du rcverendifl�me evefque de Boifleducq en plaine aC
f�mblee des Eftats, y afliftans Fevefque de Ripa nuncc
apoftolicque , & les ambafladeurs ae 1' Empereur: il
s'eft avecques lesdi�ts Allemans bende contre les E-
ftats, pour faire ce que depuis il afai�t. Qu'ainfi fbit,
appert par fa lettre efcripte au baron de Fronsberg Sc
Charles Foucquer en date du xvj^c> de Iuillec Ii o� il
dit en mots formcls:

Illuftres Seigneurs i'eftimc qu'ii vous fbuviendra
cncorcs ccquej'ay traic^� avecq vousaMalines,Sc

9
i'ordrc du commandemetit que ie voiis vj donn� fur «

ce que vous convenoit faire pour Ie f�niice de fa Ma^ »�
Et ores que ie ne fais doubte que vous n'y mancque- »�
rez pas,ains f^aurez bien mettre en execution/elon Ia*
vertu �c prudence dont jufques a pref�nt avez uf�, ce *»
que pour ledi�t f�rvice deJ(aMa^t�vousaeft�enchar-»
ge: toutefois eftant 1'af�aire de telle importance com- *
me il eft, ie vous en ay bien voulu faire la rencharge »
par cefte ₃ & reduire en memoire ce qu avons trai�t�; »
& vous requerir & ordonner (comme ie fais au nom »»
de {a Ma^t�) qu' incontinent �c au pluftoit que faire f� »
pourra vous ayez a effe�buer & mettre en execution «
ce que entre nous a eft� conelu & arreft�. Confider� »>
que en ce faifant vous ferez ce qu'eftes obligez, & *
jnefmes ce que conviendra pour Fafl�urance de voz»»
perfonnes & de voz payemens^deiquels les Eftats pre-»»
tendent vous priver: ce que n'eft raifonnable que ny»»
yous ny moy confentions; puis que 1'intention de ia.»
Ma* ne la mienne, n' a oncques eft� aultre \ finon »
que fbyez honnorez,paycZj& fevorii�z. Noftre Seig- »
neur garde voz illuftrcs perfonnes. �

Et au defToubs, pour plus amplc dcclaration da
fervent zele qail avoit a rexecution de fes dcfl�ings
jUecq complottez _� voila cc qu il y adioufte de fa
raaiu propre:

cf Vous f^avez def�a Mefsieurs ce que ie vous ay en-
_r( charg� a Malines_>& pareillement que par 1'execution
tt de cela vous fatisferez a ce que debvez au f�rvice
te de fa Ma^� affeurant enoultre par mefme moyen voz
te vies & voz paycmens * pource qu'eftant Fintention
r? des Eltats de vous quiter & oller Ie tout ₃ ie fuis tenu
rede vous en advertir,&: garantir^me fervant acela
cc de vous mefmes : & parainfi nous nous debvons
er maintenant ayder & faire avecq les autres ce f�rvice a
cf fa Ma^t� * veu que c'eft luy qui vous doibt payer ₃ Sc
te moy celuy qui en fbn nom en doibs prendre la char-
cf ge. Et aux capitaines particuliers il efcript de fa
cf main propre en Efpaignol au bas de la lettre efcripte
cf en Alleman en ces termes;

« Mes amys ie me remets a ce que vous diront plus
cf aplainvoz coronnels_,croyez lesj& perfeverez com-
cf me debvez au f�rvice de fa Ma^t�" qui eft Ie Roy a qui
ccvousaultresf�rveZj&quieft celuy qui vous doibt
cc payer & fatisfaire: & Ie mefme feray ie aufly, comme
cc voftregeneral,& amy^ & foldat comme vqus autres.

Et Ie. xxiij^e" dudit mois de Iuillet ₃ envoyant aux«
dids coronnels Ierofme Curiel (marchant Efpaig-
nol , refident en Anuers, bancqueroutier,& partici-
pant du �icq�c dcfordres que les foldais de fa natiort

y perpetrar�t Ie quatriefme de Noucmbrc xv^c. lxxvj.)
avecq lettres de credence _, il efcript aufly de la propre
main ces mots en fubftance:

Ievous envoye derechef Ierofme Curiel_, pour»
vo⁹ declairer plus particulierement ce qu'entendrez »
de luy: & puis que la chanlle eft defia jett�e ₃ fans la »
pouoir rappeller; il eft neceilaire de faire conduire Ie »
dez^pour Ie bien faire courrir^ & ce que emporte_, eft »
la brievet� & diligence en 1'execution de ce que a»»
eit�convenu&traitt�. »

Par ou f� voit tout manifeftement, qu'en lieu de
trai�ter pour les Eftats avecq les Allemans_, comme il
avoit promis outre ce qu'il deuoit par redict d'accord
il a traid� & machine contre eux:en lieu de reconci-
lier les uns avecq les autres j il les a irrit� d'avantage,
leur perfuadant, que les Eftats les vouloient priver de
leurs gaiges & payemens_,& mefmes de la vie: en lieu
de les faire fbrtir des villes,& forterefles du pais^ il les
a prins en f�rvice, &faicl: demourer es villes _, pour
refcourre leurs payemens par force > c'eft a dire pour
ruiher Ie pais plus qu'il ne fut oi

D'aultrepart ayants ceuxdeFlandres appoint�a-^
ycojles troi§ enfeignes du coronnel Polvviler eftans

a Denremonde, & f�r requefte pat eux prefentee ob-

tenu de fon Alteze autorit� de donner a chafque fol-

dat fon pafleport ponr l� retirer en Allemaignercom-

meappertpar apoftille de fa main , enlaformequc

«s'enfuyt; Son Alteze,ayant ouy & entendu Ie rapport

^a de cefte requefte, declaire que Ion f� pourra addrefl�r

" pour Ie paf�eport cy requis, vers les Eitats generaulx,

" lefquels fon Alteze autnorife de Ie pouoir bailkr, c�-

^cf rfle aufly elle authorif� Ie Seigneur de Rihove au def-

«pefchc des pafl�ports particuliers dont pareillement

^wl� fai�t icy mention . Et quant aux commiflaires

^w pour la condui&e hors du pa�s de ces trois compaig-

<« nies, fon Alteze ordonne ai audiencier de depeicher

«les patentes a ce requil�s, (iirtels commiflaires que

«luy l�ront denommez. Faicl: a \^lines₃le v^e> jour de

«Iuillet. 1577. Soubf�gn�, Iehan. & plus bas, Berti.

Toutesfois non guerres apres efcripuit & ordon-

nat aufdi�ks foldats de demourer en ladifte ville, en

obe�fl'ance de leur coronnel Polvviller, avecq lequel

ils eftoient en difl�nfion, & lans aulcune correlpon-

dence. Comme eft appam aufdids Eftats par les let-

tres,que les fbicfets leur pnt exhib�,

Brief en lieu d' accommoder les affaires & main-
tcnir la paix & repos du pa�s, comme il avoit promis

faiiantlcdi�t d'accord.il a incont�iait apres icelluy

Gand ils avoycnt fai&e avecq icelluy Seigneur Princc
cTOrenges & les Eftats d'Hollande & ZelandejC�me
ayant apparentement plus d'eftofle dececoft�lade
fe pouoir plaindre au regard desdi�ls deux poin�h?
�c ians garder Tordre qui avoit eft� convenu & ac-
cord� en ladi�te pacification de Gand, pour venira
Fafl�mblee generale des Eftats ₃ a laquelle tous dirTe-
rens reftans cftoyent remis j voulant qu'on anticipat
&previntletemps, il infifta fort chaudement a cc
que lans attendre la (aifon ou Tordre prefix on iatis-
�eit a beaucoup de points la decifion defquels avoic
cft� par ladite pacification remil� a 1' aflemblee ge-
nerale des Eftats. Et d'autres ₃ il les reculoitfoubs ap-
parences recherchees.

Finallementa fon partement de Bmxelles pour
Malines propofa luy mefine aufdicts Eftats, de pren-
dre les armes contre Iedi6t Seigneur Prince_,alleguant
que s'il eftoit en Itali� ou en E{paigne _y il viendroit
tout expres parde^a pour maintenir la querelle de
ceux d'Amfterdamjavecq lesquels ledi�t Prince trai-
(ftoit de donner fatisfa�tion par 1'intervention des
Eftats generaulx. Ce qu'a donn� occafion de grande
defiance & enaigriflement^pour veoir fon Alteze tant
refolue a reprendre les armes ₃ poftpolant les raifons
alleguees par 1'une de 1'autre des pardes, requerans

plus ample cognoiflance de caufe₃au paravant les
demefler par guerre(dont tant de miferes bc calamitez.
procedent) pour eviterlefquelles lesEftats avoyenc
tant travailk, & travaiilent iournellement.

Au mefme temps il efcrivit aufTy lettres en Ale-'
maigne a FEmpereur _, a tous les princes Ele�beurs, &c
envoya a la Royne d'Angleterre, pour les inciter
contre ledit Seigneur Prince, comme celuy cjui avoit
cnfraint & viol� la paix. Letoutf�ns eii adverrirles
EftatSj^: sans f�mondre ledi�t Seigneur Princede
reipondre de fes acT:ions, ou de fatisfaire a ce qu'il a-
voit promis. Ayat au furplus defFendua celuy qui allac
de fa part vers ladi�te Royne _, de nc la prier d' affifter
les Eltats de fes financeSj pour d'vn coup licentier lef-
dits Allemans _, dont il avoit eft� de la part defdits �
Eilats bien inftamment requis_,par permiflion de fon
Alteze, qui les deftourna d'y envoyer aultre. De-
monftrant ouvertement par toutes fes a�tions Pin-
tention qu'il avoit de troubier la pacification entre
ledit Seigneur Prince, ceux d' Hollande & Zelande,
ltats. '

�r comme il a veu que les Eftats de parde^a nc
vouloyehtlegeremeiit entrer en guerre contre ceux'
4'Hollande & Zelande \ ains fe refolvans de main-

tenir la pacification fai�te \ vouloient remettre fa
decif�onde tousles difterensaune conference legi-
time, Sc du furplus attendre la convocation genera-
le des Eftats ₃ ainfi qu'avoit eft� convenu en ladi�te
pacification de Gand : il a prins occafion par la, de
les declairer pour defobe�flans 6c rebelles a ia Ma^t�*
trai&ant avecq fes coronnels Allemans (ainfi qta'a
cft� veu par fes lettres) fur les moyens qu'il y auroic
pour furprendre les Eftats �, & a pradiqu� Ibubs main
de retirer les forces du pais afoy, pour en dilpofera
favolunt^.

Auquei efFe�t ne fe fentant trop bien accom-
mode en la ville de Malines (pour eftre icellefitu�e
au cceur du pa�s) il s'eft advii� de ie retirer en une
ville & forterefle frontiere. Mals comme cela ne luy
a fi toft fucced�, ils s'eft pour quelque temps tenu
quoy. Et comme durant ces entrefai�tes les Eftats
mrent advertis, que Ion levoit force gens es fron- t
tieres fbubs Ie nom du Duc de Guyf�, &c foubs ura-
bre d'aller au devant des forces que Ie Duc Iehan
Cafimire Conte Palatin debvoit preparer pour aller
en France; fon Alteze en eftant advertie par lettres
deidi�te Eftats ₃ faifoit toufiours du froid _, difanc
n'en avoir eunulles nouvelles , nonobftant que de
France mefine lonaic cu rcitcrcz advis quelefdicTis-

gens dcbvoient venir pardeca pour aydera exploi-
teer ce que Ie temps depuis a monftr� que loncouj
voit*

Ce pendant a couleur d'aller au devant de k
Duchefl� de Vendofme ₃ il f enfcheminat a Na-
mur, & chercha moyen pour f� ia�ir du chafteau, &c
quand Sc quand des villes & forterefl�s frontieres de
cepa�s la,comme ila fai�t. Car au mefme inftant
trouflanttout (on bagaige^ fit emporter tout ce qu'i!
avoit en la ville de Bmxelles & Malines _y fans y laiil�r
du tout rien_, voires � avant qu'il a fai�t vendretoutes
les provif�ons de vin qu'il avoit en cave:donnatpar la

aflez evident tefinoignage de ce qu' il avoit au cceur.

Aumefme temps auf�i fuyvant fordre qui avoit
cfl� advif� &c refolu a Malines _, il tafcha par tous
moyens de f afleurer de la ville & chafteau d'An-

vcrsj comme la ville plus principalledeparde§a_J&

doiu la profperit� de ce pais depend.

Voyla pourquoy il prefla fi chauderrient par tou-
fes f�s lettres leidicis coronnels a ce qu' ils euflent.
a mettre promptemeht en execution _, ceque avoit
eit� pourjett� & conclu a Malines j uiant en celle du
xxV^Dede Iuillet efcripte aux coronnels Fronlberch
& Foucquer de ces mots : Ie m'efbahis fort que*,

«jufques a cefte heure que j' eicrips la pretentc> je n'ay
m receu nulle de voz lettres, ny auleun advis de ce
«< qu' avez faict en f execution de Pexploict que je vous
« ay ordonn�. Et par ce que je feray en grande.peine
et jufques a Ie f$avoir, je vous prie n�en advertir incon-
«tinent. &c.

Orilavoit ordonn� que Cornille van Eyndey

deut entrer avec quatre compaignies _, & quand &c

quand que Monfieur de Hierges & un de fes freres fe

deufl'ent aufly mettre dedansk ville avecq leursre-

gimens _s chaequ'un au ternps affign�j, fuyvant ce que

par la lettre dateedu xxvj^me' de Iuillet f� defcouvre.

««Ou il di�t ainfi: L'un des deux que f$avez s' en eft all�

« des hier a raflembler fon trouppeau _, pour Ie faire

« venir Ia part qu' il doibt ■■, & Ie plus grand fe partira

« aujourd'tnry, & fe trouvera au lieu de�gn�. De forte

«qu'il convient que vous.autr?s paf�iez oukre. Ce

«queje vous prie de faire₃n'ayants doubte^que ce

«que vousaeft�promisnevous fauldrapas. Au bas

« de la mefme lettre _x de {a. propre main il efcript ainfi:

e* Ie luis fort eontenc de ce que j^ay entendu: qu'oiT

«pafle oukre avecq ce que a cft� refolu �, & qu'ort

« m'advertifle de ce que (e faict la. car de^a il n'y aura

faulte que ce que a eft� convenu & trai&� ne foic

fai�t. Et en celledu xxv�i^me'il efcript aucorpnnet

Foucqucr ainfi: Le f rere dudict Contc fe partira & »
vi�dra fubit quand il fera temps. Et en celle du xxx"*'»
il di�t. ainfi: Tenez bonne correfpondence avec fa- »
my maiih� , car eftant befcing je vous envoieray »
Faifh�. Ce pendant foyez fur voz gardes avccq fbul- »
cy j & advertiflez moy fouvent de voz nouvelles. »
Et en celle du xxxj^me" L'amy partirabien toft_,&:fe»
fcra toute diligence poflible pour eftretoftla. Et»
par la depofition dudi�t Foucquer on treuve (ce que »
lans celle la on peult recognoiftre) que c'eftoyent»
toutesmenees avecqles S^rs" de Hierges, 6c le conte»
de Meguem. »

Quant au chanreau _y f^achant que Monfieur Ie
Prince de Cimay y eftoitj qui avoit (comme lieute-
nant de Monfieur le Duc d'Arfehot fbn pere) com-
mandement denei� bouger de la:il luy efcrivitune
lettre; luy commandant qu' icelie veu� il le vinc
trouver a Malines ₃ affin de Paccompaigner audi�fc
Namur_, ou il eftoit deliber� s'encneminer pour
recepvoir ladicl:e DucheiTe de Vendofine quialloic
a Spa. Mandant audi�t Seigneur Prince que pendant
fon abfence il s'afTeuroit que le Seigneur deT�urlort
feroit le debvoir requis pour la garde de ladi�t�
■place, & qu'eftant arriv� audicl: Malines-,luy parle-
roit de ce qu'il luy avoit efcrit le jour precedent.
*(^J/ C iij Ce-

Cenonob{lant fon Alteze ne l�y en toucha un fcul

mot. Ains flir ce qu'il requift fon cong� pour re-

tourner audict chafleau _y luy refpondit qu'il avok

pourveuala f�ure garde d'ictlluy_>& que il s'y trai-

<5toit chof� dont la perfonne euft peu rccepvoir

danger, mais quand Ie to�t icroit accommod�, il luy

enferoit advertence. Ce pendant il auoit defia des

long temps drefs� fes trames . Car voila ce qu'il

efcrit de fa propre main audi�t coronnel Foucquer

₍"du xxvij^de Iuillet: Par veftre lettre que j'ay receu

"de Monfleur ce Tcurlcn_, j'ay peu recueillir que

jf quand il m' cfcripvoit ceux du chafteau ,n' avoyent

"pas enccres rcceule defpefche que ie vous ay baill�

^<l,a Malines pour eux: dont ie m'efbahis fort^ puis que

^w�$avez que jeFay tantacaur. Donnez Ie luy in-

"continent, fi ne Fauez encores faiiSt; &fcyez(big-

�* neux a bon efcient ₃ d'executer & accomplir ce qy'a

^<c eft� trai&� ₃ fans attendre apres ceft amy., car il vien-

" dra a temps pour ccla &rci

En cecy la ruf� fut qu'il avoit au lieu dudi�t Seigneur
Prince cle Cimay eftably Monfieur de Touylonj,
(quoy que nullerrent ace qualifi� _, felon les privile-
ges cu pais de Brabant ₃ pour n'eftre Brabanc^on.
jpire�tcment aulli contre fEdicl: perpctuel^ par luy
tont folemnellement jure) aiant plaine afleur,ance
\ deluy_t

de luy, que contre les Eftats il garderoit Ie chafteau a
ia devoti�: & que par mutuelle intelligece il y pour-
roit incroduire les Allemans _, & aultres foldats pour
fafl�urer auffy de ladi�te ville. Come il fe voit par un �
billet dudit Seigneur de Tourion audiwl Foucqucr, �
de ce contexterMonfieur ie ne veux laifler vous avil�r �
que mes fbldats font en tel alborot tant pour les _5>reproches que leur font les bourgeois, de dire qu'ils �
ont fai�t ferment avecq les Allemans₃ (comme ils»
dient) que pour la lettre que fon Alteze leur at efcrit �
touchant les compaignies d'Emft_J& de Monf�eur,,
de Hierges _, lequel ils dient qu'il a touf�ours eft� �
contre la patrie ₃ (ce que voys proceder de mefchants �
cxhort�mens) de maniere que ce matin ie penfoye �
qu'ils me troufTeroyent,par lc coflet. Vous afl�urant �
<jue n' oflcroye laifler entrer vn fcul homme icy fans �
les alterer. Quant a gcns de gucrre il n'en faut �
point parier. D'auoir auflila correfpondence qu'a-_Mvons eu ₃ nous en faut auflipaffer. Si ceftuy qui doit �'
yenir, vient _y ie luy .manderay qu'il n'entre 'vcy₃ car il ��
n'y faid pas bon pour luy. Il faut attendre que cefte �
Borafque fe pafle. A ceftinitant mefl'"* de la ville ont j
envoy� versmoy_, m'aviier de la lettre que fon Al-_}}teze leur at eicrit, afin de retenir les bourgeois par _wfourtoifie. Que n'euft eft� que bien faid. Mais _npour autant qu'ils font aduertis que la flote doibt ^

te arriiier demain au foir, fera bicn de rien innoucr, 6c
cc laifler pafTcr les bourgeois, alm que avecqcefte flotc
u fe puinent ious rafl�urer, D' autre part me vient
e» afmeure auifer vn aultre efchevin que voz com -
« paignies qui font aBergues/onten cnemin,&; qu'el-
« les marchent. Parquoy ie vous prie m' avii�r ce
« qu'en eft. Et � elles font en chemin, que elles de-
<c meurent o� elles font ₃ lans entrer ui approcher
«la ville^ pour cauf� delaflote. Ie me treuveentel
«terme que iecrains que cefte nui�b ne m' aviendrat
v quelquc affront� de ces poltrons. Sur ce donne Ie
u bonfoir a voike S^x^' L'entkrement a vous feruir*
wLouysdeBloys.

■■■-"» ~". ■ ■ ' ■ ■ ' ■ ■

Et de faicl: en la lettre du xx\'�j^� de Iuillet audicl:

«Foucquer fon Alteze di<5t ainfi: I'ay receu voftre

«lettre efcripte du jour d'hier_, ce jourd'huy Fapres

« diiher_J& me refiouys extremement queMonueur

«de Tourion efttant refblu de vous af�ifter en toutes

« & quelquonques neceffitez. Et puis qu'aiiifi eft^ j'ay

« grand & ferme confidence que quoy que Cham-

« paigney race 6c attente ₃ ce que vous m'efcripvez

(Car Monfieur de Champaigney auoit mis Ces gens

pour empefcher que ceux de Cornille van Eynde,

qui defia marchoient en diligence _y n'y entraflent)

qu'il n*y gaignera gueres. Genonobftant il fauk

eftre fort fiir fa garde, & avoir foeil au guct,a ce
quVn uBgrnefine temps n'yentrent gensdefautre
coft� de Ia part du Prince cb�renges. Qu'eftok la
moindre penf�e dudi�t Seigneur Prince, comme il
s'eft aflez manifeft� depuis. Et monf�eur de Cham-
jpaigney fuyvant 1'ordonnancequefonAltezeauoic
faicl: a Malines, que les gens de guerre Allemans
n'euflent a ie mouvoir des quartiers ou ils eltoyenc
logez par aduis des marefchaulx de camp-, faifbit aller
audevant des compaignies de Cornille vanEynde,
lefquelles on Veoit aflez marchoyent a mauvaif�
intention. Ec ce qu'on a depuis mis hors quelques
aultres Allcmans des villes ou ils eltoyent, cela i'cft
faicl: auili fuivant la declaration de fon Alteze au-
dicl: Malines: Que en cas que les Allemans n'ac*
ceptaflent FofTre qu'il leur auoit faicl: _> dans Ie termc
qu'il leur prefigeat ^ (iequel expira Ie mefme iour
qu'il occupa Ie cbaftcau de Namur) ils eftoyent ex* -
pulfebles de. force. Voires promit fon Akeze que
elle mefme prendroit les armes auec les Eltats a ceft
effecl:. Si eft ce que iufques ores les Eftats y ont
proc�d� auecq toute modeftie : felon que les vns
ibnt efte trouuez plus coulpables que les autres^ou
refra�baires. Ayant .cft� convenu auecq les au tres a
leur treigrand auantage ₃ pour feruir fa Ma^ttf- felon la
toecei�icc des Eibts: ores qu' ils peuuent pretendre

rieftrc a�cuncmcrit tcnuz a la payc dcsdi&s Alle-
mans , puis que fon Alteze at enfrainci: ■& viol�
f Edi�fc perpetuei d' aceord , impof�ibilitant les
Eftats a pouoir effe�fcuer ce qu ils defiroyent faire
pour foulager la Ma^t�- par les Frais exceffifs auxquels
fitdite Alteze les conftraint pour kur propre tu�tipn
& af��rancet >a'.

Mais pour reuenir a noftre propos _, (on Alteze aufli

f efforsoit par tous moyens d� gaigner a ladevotion

Monfieur de Philomey, comme autres Capitaines

quiavoyent leurs compaignies dedans ledid: cha-

fteau d'Anvers _yluy efcripvant a ces fins yiie lettre

* du xxv f de Iuillet en ces propres mots: Trefchier

««& bien aym� , vous entendrez par Monfieur de

« Hierges & nos lettres qu' il vous delivrera_} la confpi-

«ration drefTee contre nous ₃ �.eftat en quoy fe retreu-

« vent les afiaires _> la confidence qu'avons en vous, Sc.

«foccafion qui f� reprefente pour monftreravoftre

«Roy mon Seigneur de combienPaymez,, & quel

« bon & leal vaflal il a en vous. Ce pendant eftant

« requis pour Ie fervice de fa Ma.^t�< que les quatre com-

« paignies de Cornille van Eynde entrent en la villc

« neufve, pour fi d'aventure ledid: Seigneur cfcHier-

« ges n'eut encores eft�, ou envoy� vers vous devanc

«ladide entree_} combien cjue Fefcrivpma Monfieur.

cfe T�urlon,Pavons auffi voulu vous faire f^avoir»
par ceftes _s que vous delivrera Charles Foucquer,»»
affin que f§achez qu'il fefai�t par noftre ordonnance^>»
comme chofe trefrequif� pourlef�rvice de fa Ma'4 »
De la part duquel vous fommons _s afKn que {iiiuant >»
lef�rmentqueluy avez fai�t, Ie veuillez conftam-'»
ment f�rvir avecq la compaignie de voftre charge; >»
a la garde de ce chafteau,ne adherant a aultre quea»
luy & a nous en fbn nom _, comme voftre gouver- »
neur: (quoy que d'aultre part on vous en race in-»
ftance) encourageant voz fbldatz ₃ affin qu'ils facent»
leur debvoir comme appartient agens de bien, &»
leur afl�urant que les ferons fort bien trai&er Sc»»
payer jufques a une maille &c. Sur ces bonnes dili^»»
genees, il penfoit que ce defleing d'Anvers lequel
defla il avoit tram� a MalineSjainnqu'a eft�veu^nc
luy pourroit faillir.

PardefTus tout cecy, comme def�a il f� tenoit bien
af��ur�, pour avoir a fa devotion les ville & pais de
Luxembourg ; il enchemina � bien fes defl�ings de
longe main pourjettez, que fbubs umbre que les
Eilats ne correfpondoyent au deflr de Monfleur
de Hierges _f requerant avoir Ie gouuernement de
Charkmont ₃ lequel Ie Seigneur de Mericout luy
Vouloit qui�ter^, il promit audi�t Seigneur de Hicr-

ges, & en effect luy donna ledict gouvernement de
Charlemont j pour Ie tenir a fa devotion coritre les-
di&s Eftats _y & tout ce que avoit eft� arreft� par
�Edi�t depacification,

Ainfi penfaiit avoir drefle fes menees de forte que
� tout luy iiiccederoit a fouhait■-,. tant pour feftre
afl�ur� defdiits ville & chafteau d'Anvers_, comme
pour avoir aia devotion tous les Allemans _x ennom-
bre de quatre regimens '_y auffi ceux. des Seigneui's
d'Hierges _y de Meguem, deFl�yon^ & du Cerf^ qui
futaMario Cardu�ni: eftirnant avecq ce, que les fi-
jtiances defdids Eftats eftoyent eipuifees: Comme
auf�l �s. f eftoyent deiFait de toutes leurs forces^ &
ibldats entretenuz par les pro vinces particulieres.
Aiant mefmement (ond� par lettres & homme ex-
pres _, quelles forces leur reftoient pour expulfer lei-
di�ts Allemans : i� refolut de pailer oultre . Et
nonobftant que deux jours au paravant il euft en-
voy� Ie Seigneur de Grobbendonck vers les Eftats
pour leur declairer qu'il avoit envie de f� venir re-
trouver a'Brux�lt�s-^moyennant que toutes chof�sy
fujOTentbienconftituees&: dirigees a Fendroid d'aul-
. cuns articles de ia part repref�ntez _, aufquels avoit
cft� fatisfaicl: �, foubs �mbre d'aller a la chaiTe _s a la-
^uelle les piincipaulx Ie fuyvoyent , fe trouvant

clevarit Ie chaftcau de Natuur, fairignant vouloir
defc�uvrir la commareque Sc paflage d'alentour,
corrimanda au Seigneur Duc d'Arfchot de Ie fiii-
vre: Sc entre qu'il fut audicT: ehafteau luy di�t que
pour la feurct� de fa perfonne , Sc de celle dudid
Seigneur Duc ₃ enfemble de fa fuyte ^ il avoit trouv�
convenable fe mettre en ce lieula.. Auquel entrantj
trouverent a la porre lefdi�b Seigneurs de HiergeSj
C�nte deMeguem ₃ Floyon _,. Sc de Haultepenne _, les
pif tolles au poing. Incontinent fon Alteze mettant
pied a terre^faccapareillementlafienne de fa cuftode:
&monftrant ainfi les armes, dit^ que c'eftoit Ie pre-
mier jour de fon gouvernement. Si fit incontinent
afl�oir les gardes.

Puisfaifi de Ia place _, afTembla ceux qui eftoyent
ia tant du Confeil que autres ₃ ou il leur fit une re-
monffcrance de Ia longue & extreme patience qu' il
avoit eu� a Fendroi�t de tant & fi intollerables in-
dignitez par luy foufFerts des Eftats du pais: Sc qu'il
cftoit refolu de ne favoir plus long temps _, mais
gouverner, Sc fe faire obe�r abfolutement, f�l�n la
chaive qu'il avoit d'Efpaigne » Au contraire de ce
qu'avoit eft� appoinde.

Toutesfoispournedegoufter du tout les Seigneurs
*" D �j dm

du pis _y qui eftoycnt la encores pour lors pref�ns, \
caul� qu' il penfoit n' eftre encores temps de l� de-
clairer tout ouvertetnent �, il exhiba deux lettres, Func
du xix^e* Faultre du xxj^c- de Iuillet, lans fubfcriptiofi
ou {Ignature , par lefquelles on luy mandoic qu'il y
avoit quelque confpiration dreflee contre la per-
fonne ₃ pour Ie laifir a Bruxelles ou a N/Ialines ₃ & que
partant il eutal�pourveoir de remede convenablea
4a feuret�. Alleguant la deflus qu il eftoit maintenant
en lieu oiiilpenlbit eftre l�urement_J& auquel il e-
Hoit deliber� de fe tenir ₃ pour (� prel�rver de la maul-r
jVail� volunt� des conlpirateurs: rejettant finement
� occafion de fa retraitte _} long temps au paravant
pourpenl�ejVoires des Ie commencement de lave^-
nu� pardec.a, comme les indices portentjfurlemall
que d'une conlpiration tout chaudement controu-
vec. Attendu que f il euteucaufede telle foup§on_,
il y pouoit remedier par condigne chaftoy _y luy eilant
gouverneur des pais _y &entoutobey: comme defia
avant eftre receu au gouvernement il vit quelrelpe�t
on luy portoit, quand fur autre femblable mis en
auant les S"* de Bonnnivet, & Belangreville furent
ari'eftez fiir ladelationde O�tavioGonzagajenvoyc
a telle fin par fon Altezej qui par apresne fit poier
feids, ni veoirpreuue aulcune de ce dontil les avoic
accuj�.

Apres cefte faif�ne du chafteau de Namur .,' au
mefme temps il envoya Mbnfieur de Rafl�nguieri
avec lacopie deidi�tes deux lettres aux Eftats aBru--
xelles ₃ 6c quelques certains poin�ts, lefquels il vou*
lok �ftre er�e�tuez avant que retourncr en icelle ville
de Bruxellcs, tendans en effe�fc a defarmer &c Mon<-
fiieur de Heze, (choiii capitaine de la ville) & tous les
bourgeois quand & quand: affin de mieux furpren-
dre par cefte rufe ladi�te ville de Bruxelles. Comme
il avoit Ie chafteau de Namur.

Pour toutes ces chof�s fufdi�tes dombien que les
Eftats eufl�ntaflez jufte occafion de def�iance, �
meibaes de f� garder de fon Alteze , laquelle avoic
defia- fi maiiifeftement delcouvert ion intention^
Sc en plufieurs endroi�ts viol� & enfraincl: les trai-
6tez de pacif�cation,, tant celluy qui fut fai�t a Gand,
que Ie dernier, pafs� en maniere d'Edi�t: tant f en
�ut que quelqu' vn f� fok boug� pour faire ou nion-
ftrer aulcun ade d'hoftilit� _, que mefmes on luya
envoy� Monfieur Ie prelat de Marolles^ Farchidia-
cre d'Ypre, &Ie Seigneur de Brus, avecq inftrudion
bien ample^ en date du xxv^cde Luillet, par laquelle
les Eftats luy feirent plantere deckration de leur
fincere&pure intention envers luy, en toute fide^
.lit� Sc obe�ilance , Ie fuppliant treshumblemenc
flu'� luy pleut fe difpouiller de toute ou

fondee fur rapports non veritables Sc incertains_,&
remedier par Ton retour Sc fa prefence a Eruxelles ■%
aux inconveniens Sc alterations, que cefte Hennes
retraicte (1 extraordinaire au chafteau de Namur,
eniemblc Femparement 11 nouvel Sc fbubdain du
ebafleau de Cnarlemont, pouoit caufer : luy pro-
tnettans , oultre ladi�te fidelit�, route afleurarice
enverstous Sc contre tous -, Sc de faire chaftoyex*
cmplaire Sc condigne au merite contre ceulx qui
fe trouveroyent coulpables d'une telle malheureuf�
confpiration. Pour PefFe�l dequoy₃ requirent que
les accuf�z f�roient nommez, pour en prendre iuri-
dicquement information ₃ Sc faire iuftice conve-
nable �, ou bien les accufateurs ₃ fi c'efloit calomnie,
(comme on pouuoit aflfez juger.) Dont encores Ie
lend�main luy firent une rencharge avecq pro-
tned� d' expofer corps Sc biens pour la f�uret� Sc
(�rvice de te perfonne_} Sc davantage que tous gens
de guerre feroyent ferment a meirne fin. Ne laiC.
lans au refte de trai�ter en toute diligence Sc fince-
tit� avecq luy fur Ie contentemenc Sc la retraide
des Allemans, laquelle il fimuloit encores alors,
def�rer bien fort.

Mais tout cecy noncbflant, Sc mefmes com-^
tien que encores depuis iterativcment lefdj�ls Eftars

ayentparplufieursfois��ippli�fbn Alteze depouoir

cognoiftre ceuxquelon accufbitpourcoulpables de
cei�e confpiration j enf�mble lesnoms deceuxqui
lesavoyentaccufe : infiftants touf�ours qu'ilpleuta
Ion Alteze d'ofter unefois cefte deff�ance contre euxj
&par fon retour a Bruxelles faire ceil�r toutesake-
�ations flifcitees a Foccaf�on de iadidteretrai�te: pro-
mettans 3c s'obligeans a ellre rigoureux vengeurs de
tous ceux qui vouldroyent attenter contre luy ou les
fi�s;pardeflus ce que par la defpel�he du penukiefme
de Iuillet luy avoyent pour Fef�ecl: fufcli�t accord�j de
pouuoir _y oultre ia garde ordinaire d'arehers & halle-
EjardicrSjavoirgarde de chief capitaines & foldats \�-
quesau nombre de trois eens harquebouziers pietos
naturels du"pa�s_,aggreables a fon Alteze 8c aux Eftats:
dont Ie {�mblable n'a oncques eft� accorde a quelque
Prince de lang ny aultre.

Tant s'en fault qu'ils ayent r�en peu obtenir _y que
mefinesaulieu de moyenner lafortie des Allemans
hors de ce pa�sjaquelle tant de fois il auoit promis Sc
jure,, il declaira Sc defcouvrit ouvertement i^Jintelli-
gece qu'il avoit auecques eux,laquelie il auoit jufques
alors tenu cachee: ne l� ayant fceu garder de dire des
alors audict Seigneur de Marolles > qu'il (� tenoit af,
l�ur�dekville&chafteau d'Anvers, �c que ne luy
juc E man-

manquoyent geus ia galgnez des foudoyez des Eftats,
& autres, ny argent; de cju il en povoit adyertir les
Eftats.

Faifant(comme eft did) marcher lors ouuertem�t
les Allemans du coronnel Cornille van Eynde, vers
la ville d'Anvers, pourillecq fe joindre auecqceux
quidefiay eftoieiit auparauant : ordonnant audi�t
Seigneur de Tourion/uyuant ce que des long temps
avoit eft� conelu & arreft�, de les y introduire_} & fe
conjoindreauecqueseux. Monftrant en cela toute
hoftilit�j &c refblu�" intention d'oppreiTercepovre
pais par la foule des eftrangiers plus qu'il n'auoit eft�
oncques auparauant: de fa^on que deiiales marchas
d'Anvers ₃ tat ceux dup�s que des nati�s eftrangeres,
commencerent a telle nouvelle faire leur appreftes
pour fe retirer, & abadonner la ville^la laiflant en une
tniferable folitude & defolation-, voires on les voyoit
fe eflancer hors des feiieftres pour f� iaulver, & j etter
une infinit� de balies de marchandif�s dans les bat-
teaulx comme a Fabadon j p�fans qu'ils ne pourroy�c
eviter la fureur de ces foldats mercenaires, defquels la
cruault� &c auarice leur eftoit par experience^^ a leur
dommage & ru�ne^par trop cogneu�^ayants eft� tra-
hl^faccagez, & meurtris par ces gens mefmeSjle i�j\
de Nouernbre auparauant.

� toutesfois encores ne fe p�rfuadoyeht les Eftats
ceftemauuaifevolont�jCjuin'eftoyent inclinez, &
moins refbluz a fuyvre la voye des armes, pource
qu'ils efperoyent toufiours que fbn Akeze,en confor
mit� de tant de promefl�s & f�rmens fi fblenels qu'il
leur avpit fai�t, vouldroit plulloft par voye de ra�fon
& de juftice remedier aux inconveniens qu'ils repre-
l�iitoyeiit que par la violence des armes: n'euft eft�
que ce mefme jour qu'ils addref�erent leurs plaintes a
fbn Alteze de ce commaiidement fai�tau Seigneur
de Tourionj& du defl�ing dudicl: coronnel Cornil-
levanEynde^quifutlexxviij'. de Iuillet-, lettres leur
furent exhibees _y communicquees _, & leu�'s_, que Ton
Akeze Sc k Secr�taire Efcovedo avoyent au rnois
d'Apvril pafle efcript au Roy, & a fbn Confeillcr &
Secr�taire Antonio Perez^que cotenoient Ie pourje�t
de f�sentreprinleslefquellesdetrouififeesen Gafcoig-
ne, avoyent eft� envoyees aux Eftats par Ie moyen de
Monfleur Ie Prince d'Orenges, pour adviferiur leurs
aflaires convenablement au bien & falut du pais.

Entre ces lettres il y en avoit trois du Seigneur Do
�ehanjafTcavoir deux afa Ma^t�- &.unc audi�t Antonio
Pcrcz, & cincq d'Efcovedo,toutes efcriptes a fa Ma^t�-
pour la plufpart en cyfre; lequel fut delcouvert par
1'alphabetqui leur en fut exhib� en conformit� defyl

labe en fyllabe auecq les originels \ tellement qne Ion

pouoit recognoiftre a 1'ceil qu'au decifr� n'yavoit
nulle fraude, ni faulte,confirmats mefme Ie tout plu-
(leurs lignes en icelles de la main dudid Seigneur D5
lehan fort bien cogneue" a plufieurs d'entre les Eftats,
outrefafignature. Letout aufsidepuis confefl� par
fon Alteze.

Defdi�tes lettres comme 1'intention de fon Alte-
ze (� defcouvroit � manifeftement ₃ que un chacun
pouvoit veoir aloeil, & tafterauxdoigts_,quetous
oeaulx f�mblants_Jof1res_,promefres_>& mercedes^qu'�
avoitfaicl: jufques alorSjiVeftoient qu'aukant deflmit _vktions_} pour faire endormir la noblefle & Ie peuplc
de parde^a, affin de les furprendrealadelpourveu�V
&: que tout ce que Ion pretendoit contre Monf�eur
Ie Prince d'Orenges^&r ceulx d'Hollande&: Zelande^
eftoyent {�ulement pretextes cherchez pour parvenir
aux defieings defon Alteze _x & diuif�r fes uns d'auec
les autres^& ainfi auecq tes forces Sc moyens de Vune
des parties courrir fus a Fautre ₃ pour par-apres pr�drc
vengeance de tous enlemble_} �c exterminer Ie tout a
feu & afang,felonque cy apresplus particulieremenc
l�ra reprins. Certes ce fut albrs que les Eftats comme-
cercnt al�reveiller _y & penf�r de plus pres a leurs afiai
reSj& auecqgiande railon fe d�r�ier de fbn Alteze, de
laquelle ils veoy�t toutes les adions & menees fe con_;

former en tout & par tout aux ctefTeings tracez aupar-
avant de longue main _, & maintenant defcouverts
par Ie contenu defclites lettres. Car regardans de tou-
tes parts a Fentour d'eux, ils trouuoyent que d'nn co-
ft� les Allemans _s leur ayants retrench� tout efpoir de
leur retraicte, tenoyent les principalles villes en Bra-
bant^ ailleurs, ala devotion & feruiee du Seigneur
Don Iehan._, auecq manifefte declaration de la mau-
vai(� volont� qu'ils portoyent aux Eftats: & d� 1'au-
tre coft�_} fon Alteze s'eftant �iifie du Chafteau de
Namur & Charlemont^ne t�doit finon de par Ie pais
de Luxembourg tenir Ie chemin ouvert a tantde for
ces eftrangeres qull luyplairoit amener au pais. Et
f� repofant Tur foreiller du Chafteau d^JAnuers _, (du-
quel il f� tenoit entierement aiTeur�) il faifbit defia
marcherf�sforcesde tous coftez. De �brte que les
Eftats veoient comme on les voul'oit {�rr�r & envi-
ronnerjauecpret�f�on de les acabler tout avn coup,¹& deftruire^ leur failant perdre par Ie faiffifl�ment de
�adite ville & Chafteau d' Anuess^out fuobdainem�c,
& comme en un inftant, tout aedit & moyen de re-
couvrer fi�iances _, & munitions neceflaires pour leur
deffence.

Auec tout cela fon Alteze alloitr touf�ours les entre-
tenant en efpoir d� pix₃& femat que ce quil faifoit,,
eftokl�uliementpour fon afTeurance. D'autreparc:

il commenc.at a leur propofer coditions n dures_, ini-
ques,& il dire�tement repugnantes a tous precedens
contra�ts de pacification_} comme f� dei�a il les eut
mis defloubs Ie pied.

Ces chof�s en fin recogneu�"s_,les Eftats f� veiretfor
cez aferefouldre d'eftre fiirleurs gardes _, &preve-
nir la niyne qui leur panchok fur la tefte. Et de fai�t
requiroyet leldi�ts Eftats aux baron de Liedekercke,
& Ie confeiller du Roy, Gu�laume de Rouck, de fc
vouloir en toute diligence tranfporter en la ville
d'Anuers, affin d'animer Ie Seigneur de Bours, com-
me bon patriote & capitaine d'une compaigniedc
foldatz audi�t challeau, lefquels Seigneurs firent tei-
lem�t Ie devo�Tj que nonobftant que ledicl: Seigneur
de Tourion s'eftoit declair� du party defdicts Alle-
mans qu'o�i devoii introduire en la ville ₃ & qu'il al-
loit de la part de Ion Alteze propoiant un nouveau
ferment aux foldatz de la citadelle d'Anuers _, dire�te-
ment au contraire de ce que avoit eft� promis 6>c ju-
re aux Ellats: Ie Seigneur de Bours_, auec advis deldits
Seigneurs de Liedekercke & de Rouck ayant plus de
regard a 1'obligation de ia foy^ & au bien de fa patrie,
<jue non pas aux allechemens & promeiles des mer-
cedes qu pn luy avoit faidres; refuia de faire ledicl: fer-
ment , ik ie j oingnant avec la plufpart des capitaines

&foldats qui tenoient Ieplus fain party.feif�t ledicl:

Seigneur de Tourion au corps _t &c dechafla ceux qui
eftoyent defafa&ion. Au moyen dequoy bien toft
apres les Allemans qui eftoient en Ia ville, ores qu'ils
avoi�t eft� refoluz deferemparer en la nouvelle ville,
& d'illecq mettre Ie tout en feu & a faq voyans la f�r
me refolution des bourgeois contre eulx _, accompai-
gnee de la force du ehalteau > fe trouvans intimidez,
abandonnerentlaville, & la laiflerent paxeillemenc
en la puiflance des bourgeois;

Bien toft apres Ion s'eftauf�i afl�ur� delavillede
ej& de quelques autres auxquelles on vit que ion
Akeze pret�doit. Brief les Ellats ont fai�t ce que tous
gens de coeur doibuent qui ont leurs vies_} honneu^
lemmeSj enfans _, & patrie en quelque recommanda-
tion, &c comme ilz eftoyent obligez: s'acquitas auf�t
en ceft endroit de ce que leur competej ellants tenuz
de f�irveiller &c poui-veoir au bi� publicq & commun
du pais. Voyans manifeftement, la mauvaife opihion
& volunt� que fon Alteze avoit conceu� contre eux,
non nouvellementjpour quelque occaflon qu'ils luy
en eufl�nt donn� > mais enracihee des piec^a auant fa.
receptioii au gouvernement . Comme appert par
lefdides lettres interceptees . Et au mefme temps
qu'elle avoit commenc� a bourjonner &produire

lesfruits& �ffe&sde toute hoflilit�j tout auf�i toft
Dieua fait graceauxpays bas d'en defcouvrir la pre-
miere origine: par ou on a cogneu evidentem�c que
il n'y avoit plus occaii� d'efperer aulcun remede par
Ie moy� de fon Alteze,, & beaucoup moins de fe laiC-
fer doref�navant abufer de parolies _> &endormirde
vaines promefl�s & allechemens.

Car efdi&es lettres interceptes, efcriptes du temps
que defia on eftoit d'accord & preft a recepvoir fon
Alteze a Bruxelles qui fut environ Ie vij^e. viij^e- & hor,
d'Apvriljdefquels jours lefdi�tes lettres lontdateeSj&
du mefme temps que fon alteze proteftoit que fur tou
teschofes du mode il defiroit eftre en celle ville^pour
converfer entre ceux qu'il tenoit pour les meilleurs &
plus fidels ferviteurs �c vaflaulx de {a Ma*^�< (car ainfi
lesappelloitil) il elcripviten Elpaigne tout Ie con-
traire de ce dont il monftroit icy Ie iemblant.

Attendu qu'il tafche par Ie contenu d'icelles eri
toutes fanons du monde denigrer &c mettre en male
gracedefaMa^t�-cespais & les Eftats d'iceux: difanc
plus, que (1 ia Ma^ta' fai�t des mercedes aux mauvais,
** affin qu ils ne foyent pires j qu'elle Ie face aux bons,

" affin qu ils (by�t meilleurSj & qu'elle nereful� a ceux
quileiTjeritentce que fedonne a ceux quiferoyent

digncs de chafloy exempiaire. Tafchant de perfua-
der a ia Ma^t�< que tous les �ftats & pais ibnt a la deuo-
tion du Prince d¹Orenges_J& queceux qui monftrent
d'eftre pour ia Ma^t�- n'ont nulle poulfce. Tendanc
en tous les propos^a induire ia Ma^t�> de recouvrer (on
cr�dit,en faifant payement aux marchants^ fuivant ce
«que Eicovedo auoit contra�t� auecq eux �, af�m qu'il
puifl� avoir moyen& puiflance d'efFed:uer cequ'il
eftimeeftrepourle fervice de ia Ma^te-. Eicrivantde
la main propre : Puis que ce corps n'a aultre remede »
qu'a couper ce qu'en iceluy eft endomag� _, cela if� »
doibt faire a celte lieure ₃ par la proviiion donc il jfup-,,
plioit fa Ma^te- car � celle la mancquoit _s il n'y demeu �
reroit choi� furpied. En quoy fe demonftre tout ou-,,
Vertem�t Ie butde fes de�feingSjqu'ertoit de cauterii�r �
ce corps par une cruelle guerre.Se rapportatau refte a
tout ce que Eicovedo cfcripvoit plus pticulierement^;
lequel en difcourtaiaMa^t�- touthault& clair: diiant»
que ces af�aires ne ie peuv�t remedier par bonnes rai-»,
fons ₃ fino par feu & img₃ & que pour ce faire il fault»
neceilairem�t avoir forces^t�dant auffi (ingulierem�t
a cela que ia Ma^te- doibt recouvrer fon credit_} lequel
pourra reparer Ie tout^a caui� fc�me il dit)que faulte
de credit adonne cceur pardega a i� rebelier contre fa
Ma-⁶'¹. Appellant rebellion, s'auoir voulu cespays af-
fi^ncliirlegitimement de la tyrannie &injuftcop-

prekion ccux de la nation»

Mefines il deduit bien clairem�t les moyes par Ie�
quels il faut mener laguerrejdisatqu'il nefefaultattac
quer aux lieux de terre ferme, mais aux ifles. Laquelle
entreprinfe il eftime eftre plus difficileque celle d'An
gleterre,& qu'ayant prins l'un, on pr�dra bi� toftl'au
tre. Apres affin de ne degoufter fa Ma^te< pour la gran-
deur des fraiZjil dicl: que fi Ion vient a ce terme,il faul
dra pr�dre aultre chemin que celuy que tint Ie Duc
d'Alve Sc Ie grand Commandeur -_y pourvoyant petit
nombre de gens qui foyent bons _, (ans fe charger de
ceulx qui confument & ne fervent lM^t�

Mais il eft aif� a veoir que Efcovedo, meu de quel
que intereft particulier, & picqu� contre autres mini-
ftres d^lpaignejqui ont peri�iad� a. la Ma^l� Ie decret
contre les financiers,voudroit, auecqle l�cretaire Au
tonioPerez^(quiefcritaudicl: Efcovedo&a-fonAl-
teze^decifrant tous ceux quiibnt en Elpaigne du con
traire party )precipiter fa Ma^t�# en nouvelle guerre,.
pourlaforcerarompre ledit decret �, contre1'opinio
du contador mayor Garnica ₃ & treize du Conl�il
d^Eibaigne, defquels Garnica faic mentionen fes lec.
tres a fon Alteze. Aui�i n'at eu E(covedo informatio.
des chofes de pardeja, que des marchands interefi�z;,

& d'aucuns qu^pour auoir trefinal vefcu/cauent que
fi ce n'eft par occafion de nouvellet� ils ne f�royent
f�urs aux pays bas. Ce que auf�� fes lettres monftrent
affez evidemment, & la bone confei�ce d'Efcovedo
qui tat prefomtueuf�m�t of� af�eurer a fa Ma^tc'- chofes
cotrouuees^pour parvenir a fes fins. Prenat cefubiedt
pour aggreable a plufieurs d'Eipaigiie ₃ lefquels pour
continuer de fenrichir & aflouuir leur haine & cupi-
dit� de dominer, defireront pluitoft que autre chof�
la guerre parde$a : fans fe foucierdelinjuftice qui
s'adr�iettrok en ceci, du deflcruice & dornraage que
ia Ma^t�- pourroit recevoir; �c beaucoup moins du
preiudice qui en peut refulter vniverfellement a tou^
te la Chreitient�,

Brief tous les difcours Sc propos de fbn Alteze, Sc
dudi�t Efcovedo ne tendent a aultre fin, finon a inci-
ter fa Ma'^�< qu'il employ� toutes f�s forces pour ru�-
ner ce povre pais, ufant en cela ledidi Efcovedo d'u-
nc ruze la plus malheureufe qu'on puiffe imaginer;
car voila ce qu'il di�t en parolies formeles: II y a en-,»
cores vn aultre poin�t qui pourra ramener cecy _, af- �
f9avoir leurs pretenfions particulieres. Car ceulx qui �
onteft� prifonniers, ne vouldront qui�ber leur gou- �
«ernementjqu'on aura donn� aux aultres, s'eftimans �
en eilre dignes -_y de a ceite occafion ils fe tireront les _w

uns les autres au poil: & f� cela eft ainfi certain com*.

me ie Ie tiens_} la liberte de confciences qu'ils pieten-
dent,ne viendra pas mal a propos a vortre Ma^re-. Car
fur ce pretexte aulcuns fe rengeront du coft� de vo-
ftre Ma^te!i .Et a la fin eftants devif�z entre eux^nous les
pourrons plus aifement mener a la raifoiij & chaftieE
les uns par Ie moyen des autre^s.

Toutes f�s lettres fbntplaines de f�mblables trai�ts^

auxquels Dieu fgait comment il trai�te ₃ & depain�t

les Seigneursjgentilz homes_,& toutle peuple de par^-

^f< deqaj& les recommande au Roy^difant qu'il ny a pas

" un d'entre eux qui marche droicl: _, & que tous ont

" vne damnable &: malheureufe iiitention, ne cherchas



	Difcours SOMMIER DES IVSTES CAVSES ET RAISONS Q^V I ONT CONTRAINCT LES ESTATS GENERAVLX des Pais basdepourveoiraleurdeffence contre Ie Seigneur Don Iehan d'Auitrice: jfuecq plufieurs lettres miff�ves interceptes, en plus grand nombre^ & aultres ampliations & correi�ions tant defi dit es lettres que dudi�tdijcours>non comprinfei en l'im* jafatS�een Franpis 0* Flameng.

Et pource que en plufieurs paffages de ce difcours Ion fe re- fere ala pacificationde Gand & l'Edi&perpetuel d'accord convenu avecq lc Seigneur don Iehan, ilsy font adjou- ftez, avecqlaratificationdefa M"

				,-

			MINI,

		En anvers, Tar (jui��aumt-j Sylvius, fmprimm..... du 'Rpjm 157 " Avecq Privilege f::: ^: ^:



		3 ouchac�defcouvrira &cognoiftra que lefHits Eftats pour leur debvoir& acquit ₃ ont efte& font forcez de chercher 8c applicquer a ces nouveaux maux les remedes tels que nature eni�igne & les droi&s divins & humains permettent. Carayantchafcun commenc� a dreff�r lesyeux vers Ie Seigneur don Iehan, comme a efperance cer- taine que ces pais,qui ont eft� fi long temps accablez, fbubs Ie faix infupportable d'vne infinite de miferes 8c calamitez desbord�es vniverf�llement fur tous, de quelquecondition ou quaiit� qu'ilsfufl�nt₃ f�royenc par la bont�_J,doulceur_Jhumanit�& prud�ce de fbn Al teze finalem�t relevez 8c redreflez en leur anci� eftat^ 8c accopaignez de tout bonheur 8c profperit�^ depuis que fadi�le Alteze fut receue' parde§a 8c acceptee des Eftats generaulx pour gouverneurj lieutenantj 8c ca- pitaine general de fadite Ma^t�- foubs condition d'ob- ��rver inviolablement 1'aceord eman� par forme d'e- dict perpetuel par luy promis 8c jure auxdi&s Eftats: cefte opinion a eft� publicquement tefinoign�e par toutes demonftrations de joye ₃ feftes^ carc(lcs₃8c ac- cueils que tout Ie monde luy a fai�tj voire auf�l grads comme s'il euft eft� princc 8c f�igneur naturel deC- di�ts pais: s'attendat vn chafcun que par fon moyer» les eftrangiers, opprefleurs de ces pa�s bas fe.rcriransj A iii k



				4 Ie gouvernement {�roit adminiftr� dutoutpaiTad- vis de ceux de la patrie, affe�tionnez au bien Sc repos publicq, la paix Sc union des Provinces f�royent in- violablemeiit gardees, les privileges, droi�te, Sc li- bertez reftituez Sc redintegrez en leur entier _y Sc tous les poin�fo de la pacification fai�te a Gand obl�rvez &c accomplis . Aftin que par la eftant donnee ou- verture a faflemblee generale des Eftats ₃ qui avoic eft� de part Sc d'autre promife, Ion peuk finalement mettre vng ordre generai Sc perpetuel par tout lc pais _, avecq un ferme eftablillement d'union Sc de toutc bonne intcllisence entre les Provinces. tant a 1'endroi�t du maintenement de la religion catholic- que Romaine comme de 1'entiere Sc parfaide obe�C- (ancedeu�afaMa^te'&lebien Sc repos publicq dcC dicT:s pais. Mais d'autant plus grande qu'a eft� cefte efperan- ce joye_,& contentement de tous en general,d'autant plus jutte regret Sc ennuy s'eft engendr� es coeurs d'unchacun, quant ils fefontveus dutoutfruftrez de leur attente. » . Veu que depuis la fbrtie des Efpaignolsj en lieu de _Kmettre la main au refte des points qui demeuroyent encores a accomplir en la pacification fake a Gand, &l'c



		� & I'edict d'accord _y pour defiraciner les occaf�ons de toute def��ance Ion a recogneu que fadi&e Alteze pe- tit a petit a remply fa court de gens eitiangiers_,enne- mis de la patrie & du repos publiccr, la plus part Efpai fnolsj Italiens_,ou bien teilem�t afle&ionnez & fym- olizans avecq leurs humeurs, que oultre Ie torc ma- nifeftequeparlailf�faifbit & a la foy & promefl� par Iaquelle il s'eitoit oblig� de ne s'en f�rvir, encores a il mis en evidence la volunte & intentio qu'il avoit de reduire ces pais defia par trop foullez & opprefTez, (bubs Ie joug de ceux que luy mefme avoit mi6t f�m blant & proref�ion d'abhorrir. , Pource que foubs umbre d'avoir fai& venir fbn train d'Italie, il a faicT: entrer dedas Ie pais bon nom- bre d'Itaiies & Efpaignolsidefqucls f�uls^ou du moins principallement il s'elt touf�ours f�rvy;reculant ceulx du pais tant qu'il a peu, fi ce n'eftoit quelques uns de pareil humeur ₃ & du tout fufpe�ts aux bons patrio- tes. Aiant eflev� comme tel Baptifta de Taxis au de- gr� de (on Maiftre d⁵hoftel_, fe fervant de fon cdnfeil^ &c d'autres de vile condition 8c qualit�, ayants f�rvi d'efpies du temps du Duc d'Alve . Combienquedu commencementilfic femblantde vouloir efloigner les eftrangiers_J& empioyer les mieux arTe�lionnez au pais. Mais fi cft ce que par les erTe�ts on a veu tout Ie con-



		contraire. Car il s*cft en toutes occurences d'impor- tance toufiours {�rvy d'Octavio Gonzaga,& du con- feil du Secr�taire Efcovedo v ne faifant rien qui fut im- portant, finon par advis de femblables: tout au con- traire de l'articlex^ae' de 1'Edi�t de pacification. Et pour ceux du pais, il en a choify qu'il f^avoit eilre ou du tout efpaignolifez^ou fufpe�tz, ou fe reientas pic- quez pour avoir eft� detenus & {lifpendus de leurs cftats & gouvernemens, au commencement des derniers alterations eflevees par les Efpaignols & leurs adherenSj defquels Ion tenoit aucuns pour auteurs de la venu� &retenue defdic^ts Efpaignols pardega, Sc de toutes les mileres & calamitez de lapatrie depuis cnluyvies.

	, Admettantencores en fbn confeil f�cret Sc con- verfation quelques particuliers de petite qnalit�^ qui ont toudours par extremes paf�ions entretenu �c couv� Ie feu de guerre inteftine en Hollande, s'eftans retirez dans Ie chafteau d'Anvcrs avecq leC- di�tsElpaignolsjtenas leur party c�tre Ie�cli�ts Eftats, & ayans ayd� &c de confeil & de fai�ta faccagei' & bru iler la ville.Aurefte il s'eft toufiours plus ayd� de ceux qui s'eftimoyent offenfez que d'autres, comme des Seigneurs Contes de Mansfeit, de Berlaymont, de Meguem,
I ■ �



		■ ... . 1 Meguettijdesfleurs de Hierges_J>deFloyoft,& deHau- tepenne(les quatre dcrniers enfans du c�te de Berlay- mont),dcs Seigneurs de Vaulx^Gomicourt, Warlufel, du c�feillier d'Aflbmville^du fufdit Taxis^fc frcrcs,& autres tels. Par oii on ne pouoit recueillir autre chof� (�non qu'il pret�doit d'entretenir la zizanie des haynes & f�multez entre les Seimieurs;pour ala parfin fe pre- ientant toccalion, les mettre les uns contre les aurres, & par ce moyen avoir la vengeance de tous_,ain{i que les eff��ts f�nallem�t ont monftr�. Que fi paradven- ture il en appelloit quelquefois d'autres, c'eftoit bieil rarement & en apparence exterieure^pour tant mieulx couvrir fes deflHngSj & ofter du commencement oc- cafion de plainces, tant qu'il eut recogneu ceulx qu'il pourroit corrompre. Etoresqu'a Bruxelles on 1'ait receu avecqtoutefa f�iytejl'ayantspri� les Eftats, qu'il fe voulut desfaire des cftrangiers, & aultres fulpe�ts d'arriereconf�il ₃ pour plus de repos des pays: apres qu'il vit que pource qu'il ne Ie faifbit, la fuite eftoit en 1'oeil non feul des bour- geois de Bruxelles, ma�s de tous les Eftats en general. Et partant qu'il ne pouoit bonnement auecq iceux executer ce qu'il avoit de longue main pourjette, il a recherche &c procur� occauon d' aller a Malines, (bubs umbre que il vouloit �lecq traitter auecq les B coron-



		8 coronnels Allemans pour les Eftats. La o� tout libre-* m�t &fans aulcun fcrupule il a fai�t entrer & frequen- ter fa court de pluf�eurs aultres encores Italiens, Elpai- gnols, & de tous les elpaignolif�z qui s'eftoyent decU rez ennemis de la patrie , Sc fauteurs des mutineries, f�ditions, faccagemcns , Sc oultrages defdi�ts Eipaig- nols: ayant ouvertement converfation avecq iceux, Sc tenant conf�il Sc arriereconfeil de plufieurs afl&ires d'eftat de ce pais, ainfi que les effe�ts conformes a {�s lettres efcriptes aux coronnels Allemans ont depuis monftr� & mis en evidence. Car des alors en lieu de traiclrer au nom des Eftats fur leurs payemens _, & leur retrai<Ste hors des pa�s, ainfi qu'il s'eftoit offert, & e- ftoit aufli oblig� par ledit accord 6c edict, par luy jure fblempnellement & fur les fainclies evangiles es mains du rcverendifl�me evefque de Boifleducq en plaine aC f�mblee des Eftats, y afliftans Fevefque de Ripa nuncc apoftolicque , & les ambafladeurs ae 1' Empereur: il s'eft avecques lesdi�ts Allemans bende contre les E- ftats, pour faire ce que depuis il afai�t. Qu'ainfi fbit, appert par fa lettre efcripte au baron de Fronsberg Sc Charles Foucquer en date du xvj^c> de Iuillec Ii o� il dit en mots formcls: Illuftres Seigneurs i'eftimc qu'ii vous fbuviendra cncorcs ccquej'ay traic^� avecq vousaMalines,Sc Tordre



		IO cf Vous f^avez def�a Mefsieurs ce que ie vous ay en- _r( charg� a Malines_>& pareillement que par 1'execution tt de cela vous fatisferez a ce que debvez au f�rvice te de fa Ma^� affeurant enoultre par mefme moyen voz te vies & voz paycmens * pource qu'eftant Fintention r? des Eltats de vous quiter & oller Ie tout ₃ ie fuis tenu rede vous en advertir,&: garantir^me fervant acela cc de vous mefmes : & parainfi nous nous debvons er maintenant ayder & faire avecq les autres ce f�rvice a cf fa Ma^t� * veu que c'eft luy qui vous doibt payer ₃ Sc te moy celuy qui en fbn nom en doibs prendre la char- cf ge. Et aux capitaines particuliers il efcript de fa cf main propre en Efpaignol au bas de la lettre efcripte cf en Alleman en ces termes; « Mes amys ie me remets a ce que vous diront plus cf aplainvoz coronnels_,croyez lesj& perfeverez com- cf me debvez au f�rvice de fa Ma^t�" qui eft Ie Roy a qui ccvousaultresf�rveZj&quieft celuy qui vous doibt cc payer & fatisfaire: & Ie mefme feray ie aufly, comme cc voftregeneral,& amy^ & foldat comme vqus autres. Et Ie. xxiij^e" dudit mois de Iuillet ₃ envoyant aux« dids coronnels Ierofme Curiel (marchant Efpaig- nol , refident en Anuers, bancqueroutier,& partici- pant du �icq�c dcfordres que les foldais de fa natiort yper.



		Ii y perpetrar�t Ie quatriefme de Noucmbrc xv^c. lxxvj.) avecq lettres de credence _, il efcript aufly de la propre main ces mots en fubftance: Ievous envoye derechef Ierofme Curiel_, pour» vo⁹ declairer plus particulierement ce qu'entendrez » de luy: & puis que la chanlle eft defia jett�e ₃ fans la » pouoir rappeller; il eft neceilaire de faire conduire Ie » dez^pour Ie bien faire courrir^ & ce que emporte_, eft » la brievet� & diligence en 1'execution de ce que a»» eit�convenu&traitt�. » Par ou f� voit tout manifeftement, qu'en lieu de trai�ter pour les Eftats avecq les Allemans_, comme il avoit promis outre ce qu'il deuoit par redict d'accord il a traid� & machine contre eux:en lieu de reconci- lier les uns avecq les autres j il les a irrit� d'avantage, leur perfuadant, que les Eftats les vouloient priver de leurs gaiges & payemens_,& mefmes de la vie: en lieu de les faire fbrtir des villes,& forterefles du pais^ il les a prins en f�rvice, &faicl: demourer es villes _, pour refcourre leurs payemens par force > c'eft a dire pour ruiher Ie pais plus qu'il ne fut oi

			D'aultrepart ayants ceuxdeFlandres appoint�a-^ ycojles troi§ enfeignes du coronnel Polvviler eftans B iij aDea-